CH.FLAHAULT r COLORIEE ^W^ DE Poche 144 DES J2 S Espèces fiauMEg \ PÉBIË I PARI© I tï^RÀmis DBS 80ÎXÎICBS T^àm3's.mA!m& J PAiàL. KLINCKamOK I fi, Stu« Cos*xi*lll«> S I p^;yoTftr" M '■■■t fO< G. E. Stechert & Co. Alfred Hafner New York BIBLIOTHÈQUE DE POCHE DU I^-^I'TJI^-^XjIST'E II Aigrette de fruits de l'Anémone des Alpes. BIBLIOTHÈQUE DE POCHE DU NATURALISTE. II. NOUVELLE FHOt^E COliOt^IÉE DE POCHE DES AltPES et des PYRÉJIÉES Par Ch. FLAHAULT Professeur à l'Université de Montpellier 144 planches coloriées et 154 figures noires représentant ensemble 325 espèces d'après les aquarelles ixécutées sur le vivant dans les Alpes mêmes Par W C. KASTNER SERIE I BOTANÏCAL PARIS LIBRAIRIE DES SCIENCES NATURELLES PAUL KLINCKSIECK 3, RUE CORNEILLE, 3 190G Tous droits réservés. qA' ma ^ille Pâquerette ^/ahautt Je ne saurais oublier ton admiration muette lorsque, pour la première fois, tu vis, dans la montagne, La forêt diamantée de givre par un clair soleil de novembre. Le tapis fauve des feuilles craquait sous iws pas; nous nous arrêtions pour écouter le grand silence de la nature endormie et je sentais ta jeune âme en communion avec elle, quand tu te pressais contre moi pour me dire tout bas : « Comme c'est beau ! » Tu as vu la fleurette éclose sous la neige. D'où vient-elle? me demandais-tu. lYa-t-elle pas froid la nuit quand le soleil ne la réchauffe plus? Conunent, malgré le froid, est-elle si délicate ? Tu admirais ce buisson d'églantine près duquel nous passions souvent. Il était sans épines; ses fleurs étaient si fraîches et si belles à la rosée du matin que tu n'osais les tou- cher. Tu croyais qu'une mère seule en était digne, que, pour la tienne. Dieu les avait mises au bord du chemin. Tu te pénétrais ainsi des charmes de la montagne; tu en aimais la poésie. Depuis tu as subi les tourmentes ; tu as vu les sommets se couvrir de leur manteau glacé ; tu as compris que la tempête aussi est dans Vordre de la nature. Tu com- mences à en comprendre la vie ; c'est pour t' aider à la mieux voir et, partant, à la mieux aimer que j'ai écrit ce petit livre. Aigoual, 24 mars i'JOb. INTRODUCTION C'est aux débutants, aux enfants et aux adolescents sur- tout, que je destine ces pages ; c'est pourquoi je les abrite sous le nom d'une enfant. Je les ai pensées et tracées en sa société, au milieu de ses mille pourquoi et comment ; c'est pour elle que je me suis efforcé de parler un langage simple, clair, le français que tout enfant comprend. Des parents, soucieux de ne pas mettre entre les mains de leurs enfants un mauvais livre, le regarderont, je l'espère. Peut-être plus d'un parmi eux, curieux jadis des beautés de la nature, a-t-il été rebuté par le langage barbare de certains livres ! Est-il trop tard pour qu'ils se laissent séduire encore ? Je voudrais que non. L'étude de la nature m'a été bonne dès le jour où une mère aimée éveillait à l'observation mon jeune cerveau ; elle m'a fait une philosophie sereine, que les deuils, les inquié- tudes et les difficultés de la vie n'ont point ébranlée ; elle m'a donné une grande paix, le sentiment profond de l'ordre, que nous troublons souvent, mais qui renaît comme la feuille au printemps. A ceux qui doutent de l'avenir, aux découragés, aux attristés, — la vie a pour tous ses heures de douleur, — je dis volontiers : Etudiez la vie dans la nature ! Voyez s'épanouir les bourgeons et les fleurs ! Voyez l'insecte qui butine ou qui dévore ! Ne demandez pas aux livres la réponse aux problèmes que vous découvrirez ! Regardez, observez, cherchez à saisir par vous-même l'har- monie de la nature ; elle a ous récompensera largement de vos premiers efforts ; et, pour peu que vous lui donniez vos loisirs, elle vous vaudra des joies toujours plus grandes ; vous comprendrez alors que nous aimions la solitude des montagnes, que les préoccupations et les plaisirs des cités nous laissent insensibles ; vous comprendrez nos passions ; A^ous saurez d'où nous vient la paix ! Et peut-être en vien- drez-vous, après tant d'autres, à proclamer l'incomparable symphonie de la nature et de la vie. Et, vous aussi, vous jouirez d'une grande paix. Ce petit livre n'a donc pas la prétention d'être un traité ou un manuel si élémentaire qu'on le suppose. Des plantes y sont brièvement décrites, choisies parmi les plus belles, les plus attrayantes et aussi parmi les plus répandues de nos montagnes de l'Europe occidentale. Quelques mots seule- ment, à l'appui de figures très bien dessinées, pour les faire reconnaître, pour les distinguer sûrement de leurs A^oisines ! Les espèces d'un même genre sont rapprochées pour que, plus aisément, l'on saisisse les ressemblances et les diffé- rences des membres d'une même famille ; mais les familles sont considérées comme indépendantes les unes des autres ; nous n'avons pas la prétention de faire connaître l'ensemble des rapports des végétaux entre eux, mais d'appeler l'at- tention sur quelques-uns, choisis parmi les plus remar- quables, pour en proA^oquer l'obserA^ation attentive. Il y aurait beaucoup à dire sur chacun d'eux, de longues pages à écrire sur la structure, la Vie, les affinités, les rapports de chaque plante avec le monde A^vant ou inanimé qui l'entoure, lui sert de cadre, la nourrit ou en \\t. Le livre manquerait son but, purement éducatif, s'il privait ceux auxquels il s'adresse du grand plaisir de découvrir par eux- mêmes les merveilles de la nature et de la Aie. En un mot, nous A^oudrions que ce modeste volume fût simplement un guide pour les débutants de tout âge, qu'il leur apprît à A^oir les choses les plus simples, à discerner quelques plantes faciles à reconnaître, qu'il leur ouvrît surtout la a oie de mille découvertes ; je les promets à ceux qui voudront bien se donner la peine de les faire. A la Renaissance, au moment où les sciences d'obserA^a- tion se sont dégagées des vieilles méthodes scolastiques, le latin était la langue unÎAerselle des gens instruits. On écriA^ait et on enseignait en latin. Au xviii*^ siècle encore, le grand Linné correspondait en un latin laconique et limpide avec les savants de tout le monde civilisé. Peu à peu pour- tant les hommes de science délaissèrent cette précieuse langue et chacun se mit à écrire dans celle de son pays ; mais comme il fallait être compris, un grand nombre de mots grecs ou latins dcA enus classiques furent simplement transcrits plutôt que traduits en français. C'est l'origine de ce Aocabulaire redouté de tant de personnes, qui a décou- ragé tant de bonnes A^olontés, qui a A^alu aux sciences biolo- giques une réputation déplorable de sciences de mots et de mémoire. Dès le milieu du xix^ siècle, un excellent esprit jugeait que « l'exposition des sciences en langue vulgaire est l'un des plus pressants besoins des temps modernes » (1). Depuis un demi-siècle on a fait beaucoup d'efforts pour mettre la science à la portée de tous ; on y a réussi dans une certaine mesure ; il faut reconnaître cependant que certains savants, et très savants, ne semblent avoir aucun souci d'être compris de leurs contemporains. A une époque oii l'on peut avoir la prétention de devenir homme de lettres sans connaître même les éléments de la langue d'Homère [2), on parle des choses dans une langue hiéro- glyphique, tout comme si l'on voulait que personne n'y entendit rien. Des botanistes, comptant d'ailleurs parmi les plus fins observateurs de notre temps, ayant entrepris d'écrire la vie des végétaux à fleurs de l'Europe tempérée, n'ont pas cru pouvoir se dispenser de consacrer 23 pages grand in-octavo à l'explication des termes formant le vocabulaire spécial à la science, née d'hier, des rapports de la plante avec le milieu où elle vit (3). Est-ce donc mal de parler clair, de parler français en France ? Est-il humiliant d'être compris ? Faut-il voir des étudiants feuilleter un lexique pour analyser les barbarismes linguistiques dont on les accable trop souvent ? Ouvrir l'intelligence des jeunes gens par l'observation soignée des faits, éveiller dans leur esprit la curiosité de voir et, par elle, la personnalité, développer la faculté de comparaison et provoquer la recherche des rapports, puis des causes, n'est-ce pas le premier devoir de celui qui enseigne les sciences? Faut-il, pour y réussir, une telle profusion de faits et tant de mots barbares ? Il y a vingt- cinq ans que j'enseigne et que je m'efforce d'être compris des étrangers comme de mes compatriotes ; les résultats ne me font pas regretter de ne leur parler jamais de périblème ou de plérôme, de pachyte ou de coléorhize, de rhitidôme et de phlobaphène. C'est bien assez déjà que nous soyons forcés d'exprimer i. Gratry, Les Sources, 11,1862. 2. Le Conseil supérieur de l'Instruction publique a émis l'avis (27 avril 1904) qu'il n'y a pas lieu d'établir une épreuve de grec pour tous les candidats à l'Ecole normale supérieure (section des Lettres) et aux bourses des licences es lettres. 3. Kirchner, Loew et Schrôter, Lebensgeschichte der Blii- tenpflanzen Mitteleuropas, I, 1904. par des symboles ou par des mots spéciaux les êtres Aivants, toujours plus nombreux, dont nous parlons, les innombra- bles combinaisons organiques et inorganiques, les phéno- mènes physiques observés dans des champs tout à l'heure insoupçonnés. Ce sont là des nécessités inéluctables ; mais, pour Dieu, n'oublions pas qu'il s'agit de parler pour s'en- tendre et non d'imaginer une langue babélique que d'éru- dits philologues confessent parfois ne pas comprendre. Tout cela éloigne de la nature, rapproche nécessairement du livre, du lexique, du simple effort de mémoire, tout cela ramène fatalement à la scolastique, au Magister dixii, dont la Renaissance a cru nous libérer, à la suppression de la personnalité. J'ai maintenant le grand bonheur d'enseigner des en- fants ; je n'ai pas, pour eux, modifié ma méthode. Je suis compris des petits ; c'est l'objet constant de mes efforts. Ils ne me croient pas sur parole ; ils veulent voir et se con- vaincre. Puisse ce petit volume leur faire découvrir dans la nature des objets d'observation et d'étude ! C'est toute mon ambition. Les mots de langue vulgaire, dont nous nous servons toujours, ont cependant reçu dans la science un sens précis qu'il convient d'expliquer aux enfants et de rappeler aux personnes qui ont peut-être perdu le souvenir des lointaines études de l'école. Il s'agit d'ailleurs uniquement des termes s'apphquant aux espèces signalées dans ce petit volume, appartenant tous aux végétaux d'une organisation com- plexe; il en est un nombre énorme dont la structure est beaucoup plus simple et dont il n'est pas question ici. Ces A'égétaux sont des herbes, c'est-à-dire que leurs orga- nes aériens sont tendres ; ils se fanent lorsqu'ils sont privés d'eau. Les légumes qui nous nourrissent sont des végétaux herbacés. Les végétaux sont Ligneux, si leurs tiges vivant dans l'air ont la consistance dure du bois. Tous les arbres sont ligneux ; tous les végétaux de petite taille le sont aussi, du moins dans leurs parties inférieures ; ceux qui forment des buissons sont des arbustes ; il en est de très petits, hauts de quelques centimètres, des arbrisseaux. Les végétaux ligneux vivent tous pendant plusieurs années ; ils sont dits vivaces ou pérennants ; leurs tiges ligneuses leur permettent d'affronter les intempéries, sécheresse, froid, etc. Beaucoup d'espèces herbacées vivent aussi plusieurs années et passent certaines saisons à l'abri des intempéries en concentrant leur xie dans des organes cachés sous terre ; d'autres accomplissent leur développement en quelques semaines, en une ou deux années ; ces espèces ne donnent qu'une fois des fleurs et des graines ; on les dit, suivant le cas, annuelles ou bisannuelles. Les plantes herbacées an- nuelles germent, développent des racines plus ou moins faibles, fleurissent et meurent après aA oir mûri leurs fruits. Les herbes vivaces ont divers moyens d'échapper aux dan- gers des saisons défavorables ; ou bien elles développent au-dessous de la surface du sol des tiges allongées plus ou moins horizontales, qu'on nomme rhizomes et portant de distance en distance de fines racines, ou bien elles renflent leurs tiges en oignons ou bulbes, comme les tulipes, les lis, ou bien encore elles épaississent leurs tiges ou leurs racines en tubercules ; les tiges souterraines sont nommées bul- beuses ou tubéreuses suivant qu'elles ont la forme de bulbes ou de tubercules. Les racines aussi peuA^ent être tubéreuses; on donne le nom de radicelles aux racines les plus fines qui terminent le système des racines. Si la tige souterraine se développe verticalement, elle prend le nom de souche. Les organes souterrains fixent la plante au sol et supportent les tiges aériennes, qui vivent dans l'air, les feuilles, les fleurs et enfin les fruits. Les fleurs sont souvent portées par des tiges un peu différentes des autres, portant un nombre moindre de feuilles plus petites que les autres. C'est la hampe. Lorsque les feuilles manquent tout à fait sur la hampe, on la dit nue ; si la tige n'est pas ramifiée, elle est simple. Lorsque les rameaux semblent disposés sans ordre sur la tige, on dit qu'ils sont diffus. La tige porte les feuil- les ; le point où elles s'insèrent est un namd ; l'espace com- pris entre les feuilles placées à deux niveaux successifs est un entrenœud. Les feuilles sont assez souvent disposées deux par deux en face l'une de lautre (Clematis alpina, pi. 10), on les dit opposées dans ce cas ; parfois elles sont disposées trois x)ar trois ou en plus grand nombre au même niveau {Lilium Martagon, pi. 134, Polygonatum verticilla- tum, pi. 135), elles sont alors verticillées.La disposition et la forme des feuilles sont très variées ; dans beaucoup d'es- pèces même, celles qui garnissent le bas de la plante sont très différentes de celles qui se développent sur les parties supérieures. Le pétiole est cette partie de la feuille par laquelle elle s'attache à la tige ; le limbe en est la partie élargie et plus ou moins plane ; le pétiole se prolonge dans le limbe et s'y ramifie de manières très diverses en formant, surtout à la face inférieure, un réseau de lignes saillantes qu'on nomme nervures. Cette charpente du limbe est sou- vent assez solide pour demeurer visible bien longtemps après la dessiccation de la feuille ; elle est peu variable dans une môme espèce, mais diffère beaucoup d'une espèce à une autre ; elle fournit souvent des moyens utiles pour distinguer les espèces entre elles . Il arrive parfois que le limbe^ s'attache directement sur la tige, sans pétiole ; la feuille sans pétiole est sessile. Parfois le pétiole s'élargit insensiblement, sans qu'il soit possible de fixer une limite nette entre le limbe et lui ; on dit dans ce cas que le limbe est atténué en pétiole ; ce mot s'applique de la môme ma- nière aux organes dont l'épaisseur ou la largeur diminuent progressiA'ement, soit vers le bas, soit A^ers le haut. Si le limbe s'étale tout d'une pièce, on dit la feuille simple ; elle est encore dite entière, lorsque son pourtour ne présente aucune indentation, saillie ou découpure appréciable. Si le limbe est partagé par des découpures plus ou moins profondes, les parties séparées s'appellent des lobes qui peu- vent se décomposer en lobules. Lorsque le pétiole se divise pour former plusieurs parties élargies comme le limbe, cha- cune de ces parties prend le nom de foliole et la feuille est composée ; le nombre des folioles est pair ou impair, suivant qu'une foliole termine ou non le pétiole; cette foliole est alors dite terminale. Si les folioles rayonnent comme les doigts de la main autour d'une base commune (Marronnier d'Inde), la feuille est dite palmée ; elle est pennée lorsque les folioles sont disposées à droite et à gauche du pétiole, comme les barbes d'une plume (penna en latin) . Les feuilles sont caduques, c'est-à-dire qu'elles tombent périodiquement pour être remplacées par d'autres, ou per- sista)ites, si elles demeurent vivantes pendant plusieurs années. Les feuilles à la base desquelles se développent les fleurs sont habituellement petites, sans pétiole ; on les nomme bractées ; elles ont souvent la forme de petites écailles ; parfois elles sont vivement colorées {Bartsia alpina, pi. 111) ; lorsqu'elles ont l'apparence de feuille, on les dit foliacées. Dans beaucoup de plantes (pi. 25 à 38 et 41 à 47), on trouve encore de chaque côté de la base du pétiole de petites feuilles ayant souvent la forme d'écailles, parfois cependant plus ou moins découpées (pi. 15 et 16) ; ce sont des stipules ; leur existence est de règle pour les plantes de plusieurs familles (Violacées, pi. 15 et 10, Pa- pilionacées, pi. 25 à 38, Rosacées, pi. 41 à 47). Si la plante est trop faible pour se soutenir, il arrive que certains rameaux (a- igné), des feuilles ou portions de feuilles se modifient pour former des vrilles, capables de s'enrouler autour de corps solides pour accrocher la plante à laquelle elles appartiennent. Les feuilles et folioles, les fruits aussi, sont parfois recouverts d'une sorte de pruine blanchâtre et ne sont pas mouillés par l'eau ; cet aspect particulier s'ex- prime par le mot glauque ; les feuilles des choux sont glau- ques. Divers organes, feuilles, sommet des tiges sont par- fois gluants ou visqueux ; on les dit glutineux. Les organes aériens qui ne sont pas couverts de poils sont glabres. Ceux qui en sont tapissés sont qualifiés de pubes- cents, cotonneux, laineux, poilus, hérissés, suiA^ant l'aspect qu'ils déterminent; s'ils sont disposés en lignes régulières comme les cils de la paupière, on dit l'organe cilié. Dans plusieurs familles de plantes, certains poils sont renflés à leur extrémité et sécrètent diverses substances, en parti- culier des essences ; ce sont des poils glanduleux {Lavan- dula vera, pi. 119). Les fleurs sont parfois isolées, souvent réunies en groupes de forme déterminée qu'on nomme inflorescences ; la tige qui porte les fleurs ou les inflores- cences ne ressemble pas toujours aux autres tiges de la même plante ; c'est le pédoncule ; si linflorescence est com- plexe, les tiges qui la terminent et portent chacune une fleur sont des pédicelles (pi. 30 à 58). L'inflorescence est parfois formée de nombreuses fleurs rapprochées en une tète serrée ou capitule (toutes les Composées, pi. 62 à 82, Eryngium alpinum, pi. 53, les Phyleuma, pi. 89 et 90). Le capitule est souvent enveloppé de bractées, plus ou moins développées, souvent indépendantes les unes des autres, parfois unies en une sorte de collerette {Astrantia major, pi. 59). Ailleurs, les fleurs sont réunies au sommet de pédi- celles tous de môme longueur et partant d'un même point, comme les baleines d'une ombrelle groupés eux-mêmes de la même manière à l'extrémité de pédoncules à peu près égaux. Cette forme d'inflorescence (ombelle) a valu aux plantes, où on l'observe, le nom d'Ombellifères. Une fleur complète comprend i3lusieurs séries d'organes différents, à l'extérieur, les sépales, le plus souvent verts, parfois colorés (Anémone alpina, pi. 5, Aquilegia alpina, pi. 7), formant par leur ensemble le calice; en dedans des sépales, les pétales, le plus souvent colorés, auxquels la plu- part des fleurs doivent leur éclat ; l'ensemble des pétales est la corolle. Abrités par ces enveloppes florales, se déA'eloppent les organes reproducteurs : les élamines, renflées à leur sommet en anthères, h l'intérieur desquelles se développe le pollen, sorte de poussière colorée, formée de petits grains vivants dont l'intervention est nécessaire pour assurer le dévelop- pement des graines; les carpelles, dont la base renflée, nommée ovaire, contient les ovules destinés à devenir des graines ; les carpelles se prolongent d'ordinaire en une ou plusieurs parties visqueuses ou plumeuses qui retiennent les grains de pollen. Ce sont les stigmates, surmontant une petite colonne ou style. La corolle présente des formes très variées ; celle des Papilionacées (pi. 2o à 38), mérite une mention particulière par la constance de ses formes singulières ; on y voit vers le haut un pétale presque toujours plus grand que les autres, relevé et étalé : l'étendard ; il recouvre dans le bou- ton deux pétales latéraux, plus petits que lui, les ailes; eux- mêmes recouvrent un ensemble de deux pétales, parfois unis, qui ont plus ou moins la forme de la proue d'un navire ; ils constituent la carène. Les étamines sont parfois en petit nombre, et indépen- dantes les unes des autres; souvent elles sont très nom- breuses {Anémone, \A. 4 à G, Papaver alpinum, pi. 11, Rosa alpina, pi. 43j ; dans beaucoup de plantes, elles sont étroi- tement unies entre elles ou à la corolle . On remarquera aussi les formes étranges des fleurs d'Or- chidées (pi. 13G à L40). Beaucoup de fleurs, surtout les plus grandes et les plus brillantes, reçoivent la visite de beau- coup d'insectes (papillons, mouches, bourdons, alïcilles et guêpes. Coléoptères) ; les uns se nourrissent du pollen, dévo- rent même plus ou moins complètement les fleurs, d'autres cherchent au fond de la fleur des substances sucrées qui y sont sécrétées et qu'on confond sous le nom de nectar ; les tissus qui produisent le nectar sont des nectaires. Les insectes, en visitant avec activité les fleurs, contribuent puissamment à transporter les grains de pollen sur les stig- mates et assurent ainsi le développement des graines. Il y a cependant des plantes dont les fleurs ne reçoivent pas habituellement la visite des insectes ; leur pollen est trans- porté par le vent et les courants d'air, souvent à de grandes distances. Un grain de pollen tombé sur le stigmate d'une fleur de la même espèce détermine la transformation de l'ovule en graine ; la graine, susceptible d'un repos plus ou moins long, mûrit clans le fî^uit qui résulte de l'accroissement des carpelles. Quelques-unes des plantes dont il est question dans ce volume n'ont pas de fleurs ; telles sont les Fougères (pi, 142 et 143) et les Lycopodiacées (pi. 144). Ces plantes n'ont ni pollen, ni ovules, ni graines ; elles ont des organes de reproduction complexes dont le point de départ est la spore, élément reproducteur Advant, produit en nombre plus ou moins grand dans des sortes de sacs ou sporanges en rap- port, chez les Fougères, avec la face inférieure des feuilles. C'est une règle admise par les naturalistes que tout être vivant est désigné par une combinaison de deux mots. Le premier, un substantif, désigne le genre auquel appartient la plante ; le genre comprend haiîituellement plusieurs espè- ces. Le second, un adjectif le plus souvent, est comme le prénom pour les humains portant le même nom de famille ; il désigne l'espèce et permet de distinguer les unes des autres les espèces d'un môme genre. Il a la valeur d'une simple désignation ; il ne faut pas en exiger autre chose ; certaines personnes portent un prénom qui ne répond pas à leurs qualités ; il y aurait pourtant de graves inconvénients à le changer ; de même il ne faut pas demander au nom spécifique ou prénom des plantes des indications précises sur les caractères qui les distinguent. Telle espèce connue sous le nom de pyrenaica, n'est pas seulement aux Pyré- nées, mais elle y a été découverte d'abord ; telle autre, dite nivalis, ne croît pas au voisinage immédiat des neiges, mais dans les montagnes élevées ; telle autre encore, nom- mée silvatica ou pratensis, n'est pas spécialement dans les forêts ou les prés ; il y aurait à les changer les mêmes inconvénients qu'il y aurait à modifier les noms et prénoms des hommes. La désignation des espèces par deux mots est invariable ; pour quelques-unes cependant nous avons mis entre parenthèses un autre mot. C'est que, pour diverses raisons, elles sont connues sous plusieurs noms. Nous avons voulu, en les mentionnant, permettre qu'on les retrouve dans les ouvrages scientifiques spéciaux. Dans les pays de langue allemande et de langue anglaise, la plupart des plantes sauvages ont un nom dans la langue vulgaire. Il n'en est pas de même en France. Notre langue, formée dans les salons, a fait peu d'emprunts à la nature ; elle est très pauvre en mots servant à désigner les objets et — XVI — les phénomènes naturels. Littérateurs et poètes parlent volontiers de A^erA'eine et de marjolaine, sans se douter qu'ils foulent aux pieds ces modestes plantes. Pour aider les débutants et les enfants, voici encore la signification de quatre mots relatifs au sol des montagnes. On parle souvent de montagnes calcaires ou dolomitiques, granitiques ou schisteuses. La composition générale du sol retentit puissamment sur la forme du relief et sur la végé- tation. Les scJiistes, marquant en général une date géolo- gique ancienne, sont des sols pauvres où manque le calcaire et la plupart des éléments de fertilité agricole. Ils sont plus ou moins feuilletés, souvent luisants, grâce à la présence d'un minerai spécial, le mica ; les prairies qui les couA^^ent sont maigres et le bétail y donne peu de produits. Les schistes ne peuvent produire de blé qu'à la condition qu'on leur ajoute de nombreux éléments de fertilité ; ce sont les terres à seigle, les ségalas du massif central, oii les schistes anciens couvrent d'énormes étendues. On les rencontre aussi dans les plus hauts massifs de nos Alpes, Mont Blanc, Pelvoux, chaîne de Belledonne, chaîne frontière des Alpes maritimes. Les granités sont des roches dures formées de cristaux souvent A^olumineux et très distincts ; ils sont Avenus à la surface de la terre comme produits d'éruptions très anciennes et tiennent une grande place dans le relief des montagnes ; ils dominent dans les Vosges, aux massifs du Mont Blanc et du Pelvoux, forment la majeure partie de notre massif central ; les granités sont souA^ent moins pau- ATes en calcaire que les schistes, mais ils renferment de la potasse et fournissent en se décomposant des sols dont l'agriculture et l'élevage tirent un bon parti. Les schistes et les granités sont des sols siliceux, ainsi nommés de ce que les silicates d'alumine y tiennent la plus grande place. Les schistes et les granités donnent asile à des plantes spéciales, mais il ne faut pas admettre trop promptement qu'une espèce ne A'it que sur tel ou tel sol, de ce qu'en une loca- lité donnée, on ne la rencontre que là ; les rapports des plantes avec le sol sont en effet complexes, et telle espèce qui sous un climat vient seulement sur les sols schisteux ou granitiques n'a pas les mômes exigences sous un climat dif- férent ; quoi qu'il en soit, certaines plantes sont caractéris- tiques, dans les montagnes de l'Europe occidentale, des schistes, des granités et en général des sols sans calcaire ; telles sont : Rhododendron ferrugineum, pi. 9J, Asplenium — XVII — septentrionale, pi. 143 ; nous avons mentionné avec soin ce qu'on en sait à l'occasion de chacune des espèces décrites et figurées. Les montagnes calcaires ont souvent des formes très caractéristiques, avec des A'ersants abrupts découpés en falaises. Le Jura, la Grande Chartreuse, le Vercors, la ma- jeure partie des massifs de bordure de nos Alpes occiden- tales sont surtout des montagnes calcaires. Les roches en sont d'ordinaire disposées en bancs régulièrement super- posés, plissés ou non; leur couleur est habituellement grise, uniforme, plus ou moins claire. Elles forment en s'altérant des argiles plus ou moins rouges qui sont des terres fertiles ; beaucoup d'espèces sont considérées avec plus ou moins de raison comme caractéristiques des sols calcaires ; la chaux est abondante dans tous les terrains calcaires. Les montagnes dolomiliqiœs ont des formes étranges, sou- vent déconcertantes ; on ne sait par où les aborder ; elles se développent en remparts inaccessibles, en tours, en aiguil- les, dominent les vallées en encorbellement. Leur altération ne donne pas d'argile, mais des terres sableuses, très légè- res et peu fertiles. Tout le monde connaît les Alpes dolo- mitiques et les Gausses cévenols ; ce sont de bons exemples de montagnes dolomitiques. La dolomie est un carbonate de magnésie, comme le calcaire est du carbonate de chaux. Toutes les plantes figurées en couleur dans ce volume ont été reproduites d'après des aquarelles exécutées dans les montagnes, au milieu de la végétation alpine. Mlle Kastner, en véritable artiste, n'accepte de représenter que ce qu'elle a bien vu, dont elle s'est pénétrée. Bien des plantes même ont été dessinées et peintes à leur place, sur le sol qui les portait ; grâce à des botanistes soucieux de la perfection de son œuvre, elle a pu transporter ses cartons et son talent partout oii il y avait une merveille à peindre, une tonalité à saisir. Gela dure depuis plusieurs années et cela continue. Ges dessins n'ont rien d'impressionniste. Le fini du dessin, la parfaite sincérité de l'exécution permettent au botaniste de vérifier tous les détails des formes. Notre éditeur réunit de la sorte une merveilleuse collée- tion d'aquarelles. Nous espérons, avec lui, faire suivre ce volume de deux autres ; ensemble, ils donneront la des- cription et la représentation d'un milier d'espèces des hau- tes montagnes, dont la moitié à peu près seront figurées en couleur; ce sera, au total, presque tout ce qui attire les regards dans la végétation du massif entier des Alpes, de la France à l'Autriche, des hautes montagnes d'Auvergne et des Pyrénées. Je remercie M. Paul Klincksieck d'avoir bien voulu m'as- socier à une œuvre aussi éminemment éducatrice, qui répond parfaitement à mon idéal : Former des naturalistes par l'observation attentive et méthodique de la nature ! Ch. FLAHAULT. PARTIE I DESCRIPTION DES ESPÈCES RENONCULACÉES. — 1 — FAMILLE DES RENONCULACÉES Ranunculus pyrenseus. — PL 1 — Plante vivace, de 8 à 25 cent., rarement plus, à tige fine simple, dressée, portant un petit nombre de feuilles dressées, étroites, très allongées en fer de lance, sans échancrures sur les bords, enveloppant la tige par leur base, glabres, vert bleuâtre; fleurs blanches, de 1 à 2 cent., isolées au sommet de la tige ou groupées par 2 ou 3 ; les pétales tombent facilement. — La souche petite, peu renflée, porte en haut les restes déchirés des anciennes feuilles et vers le bas un faisceau de quelques racines grêles. Fleurit au début de l'été. —Prairies humides de la zone alpine jusqu'à 2.700 m., descend jusqu'à 1.500 m. — Alpes de France, Suisse, ItaUe, Pyrénées françaises et espagnoles. * Ranunculus parnassifolius. — Plante vivace à tiges molles, couchées puis redressées, velues-soyeuses, de 5 à 15 cent.; feuilles naissant de la base de la tige, un petit nombre de la tige aérienne; feuilles velues sur les bords, à longs pétioles, celles d'en bas ovales, assez larges, les supé- rieures étroites enveloppant la tige, nervures très saillantes; fleurs blanches, de 1 cent., groupées par 2-3 en haut des tiges, calice rosé Rânuxiculus parnassifolius. V e 1 U . Fleurit en été. — Éboulis calcaires et schisteux, cailloutis des moraines, de 2.300 m. à 2.900 m. — Alpes et Pyrénées. Ranunculus Seguieri. — Plante vivace de 10 à 20 cent., tige courbée puis redressée, à peine ramifiée; souche peu épaisse à racines filiformes, portant les restes filamenteux des anciennes feuilles; tige velue vers le haut; feuilles à pétioles velus en dessous, profondément découpées en lobes palmés, terminés en pointes ; fleurs blanches, de 1-2 cent. Fleurit en été. — Eboulis et pierrailles. — Alpes calcaires du Dauphiné et de Provence; Ventoux, Italie, Tyrol méridional. 1 Prairies humides de i5oo à 2700 m, Ranunculus pyrenaeus. Pyrenaeen-Hahnenfuss. Re)ioncule des Pyrénées. Pyreneaii Crowfoot. — Renonculackes. — Prairies humides de 5oo à 2900 m. Ranunculus aconitifolius. Eisenhuthlâttriger Hahnenfuss. Re)ionculc à feuilles d'aconit. Fair maid of France. — Rrnonculacées. — RENONCULAGÉES. Ranunculus aconitifolius. — PI. 2 — Plante vivace, de 30 à 90 cent., à tige très ramifiée multiflore, à rameaux étalés ; feuilles profondément découpées-palmées en 3 à 7 lobes terminés en pointe, à bords pourvus de dents; nombreuses fleurs blanches terminant les rameaux ; sépales pubescents ; souche pourvue d'un grand nombre de racines blanches. Fleurit au printemps et jusqu'au début de l'été à partir de la zone du Hêtre. — Prairies humides et marécageuses, berges des ruisseaux. — Basses montagnes : Ardennes, Vosges, Jura, Massif central, Gévennes. Alpes et Pyrénées jusqu'à la zone des prairies alpines, 2.300 et même 2.900 m. * Ranunculus montanus. — Renoncule des montagnes. — Plante vivace de 6 à 23 cent., à tige droite, raide, peu ramifiée au sommet, non creuse ; souche petite portant des racines filiformes, cou- verte en haut par les débris fila- menteux des anciennes feuilles; feuilles de la base à contour penta- gonal, divisées-palmées, à 5 lobes divisés en 3 segments obtus, glabres; feuille ordinairement iso- lée sur la tige aérienne, divisée en 5 lobes étroits; fleurs jaunes de 1 à 2 cent., 1 à 3 à l'extrémité des rameaux; sépales pubescents. Fleurit en été. — Prairies fraîches, pâturages boisés de la zone du Hêtre à celle des pâturages alpins. — Jura, Alpes, Ventoux, Corbières, Pyrénées. Ranunculus alpestris. — Plante vivace de 10 cent, au plus, glabre, à souche petite, pourvue de racines filiformes; tige aérienne portant 1 à 3 fleurs blanches, de 1 cent. ; feuilles luisantes, à nervures profondes, celles de la base à contour général arrondi, mais découpées en 3 à 5 lobes divisés en 3 ; celles de la tige aérienne petites et étroites. Fleurit du printemps à l'été au bord des taches de neige, sur les prairies un peu humides, dans les combes à neige, sur les sols morainiques humides, les rochers suintants. — 1.500 à 2.700 m. Alpes, Pyrénées. 1 Ranunculus montanus RENONCULACEES. — d — Ranunculus glacialis. — PI. 3 — Plante vivace, de 8 à 13 cent., à tiges épaisses, molles, glabres, s'inclinant sur le sol, puis se redressant; souche un peu épaisse, à racines filiformes; feuilles charnues, molles; celles de la base pro- fondément découpées, en lobes obtus, les autres petites, simples ou à 3 lobes étroits; fleurs uniques au sommet de chaque tige, de 1-2 cent., à pétales blancs, roses ou purpu- rins, surtout à l'extérieur, persistants après la floraison; sépales couverts de poils foncés. Fleurit pendant le très court été des zones supérieures des Alpes et des Pyrénées. — Eboulis, fentes des rochers, gazons des crêtes, graviers des moraines, grèves des ruisseaux formés par les neiges fondantes, surtout dans la zone des neiges perpé- tuelles; cette plante peut passer plusieurs années sous la neige; observée jusqu'à plus de 4.000 m. dans les Alpes de Suisse. * Ranunculus Thora. — Renoncule vénéneuse. — Plante vivace à souche petite portant un faisceau de racines courtes renflées en fuseau; tige aérienne de 10 à 25 cent., portant 1 ou 2, parfois 3 à 5 fleurs; le bas de la tige ne porte que de petites écailles; plus haut est une feuille grande, presque arrondie, sans pétiole, d'un vert luisant un peu bleuâtre ; les feuilles suivantes petites, étroites-lobées, simples tout en haut; fleurs jaunes n'atteignant pas 1 cent, de largeur, à sépales glabres presque aussi longs que les pétales. Fleurit au commencement de l'été, dans les pelouses maigres, surtout en sol calcaire, entre 1.500 et 2.000 m. — Jura, hautes Corbières, Pyrénées, Alpes. Ranunculus Thora 3 Eboulis, fentes des rochers de 23oo à 4000 m. Ranunculus glacialis. Gletscher Hahnenfuss, Gamskress. Renoncule des glaciers. Glacier s Crowfoot. — Renonculacées. — Ehoulis et débris rocheux au-dessus de 1800 m. Anémone baldensis. Ane moue fraise. Windrôschen vom Monte Baldo (Garda-See). Windflower of Monte Baldo (Tirol). Renonculacéks. — — Ht — RENONCULACEES. Anémone baldensis. — PI. 4 — Plante vivace de 5 à 10 cent., velue, à tige fine dressée, à souche allongée, noi- râtre; feuilles assez petites, à contour général arrondi, découpées en loljes terminés par 3 dents ; collerette formée de 3 petites feuilles semblables aux autres ; fleurs blanches isolées, avec 5 à 8 sépales roses et pubescents en dehors; fruits formant une petite tête ovoïde serrée, cotonneuse, ressemblant un peu à une fraise. Fleurit au commencement de l'été. — Eboulis et débris rocheux, casses, au-dessus de 1.800 m. — Alpes de France, de Suisse et d'Italie. * Anémone vernalis. — Anémone printanière. — Plante vi- vace de 4 à 12 cent., velue-soyeuse, tige unique dressée ; souche épaisse noirâtre, portant les débris filamen- teux des anciennes feuilles ; feuilles à 5 divisions assez larges découpées en 3 lobes ; feuilles de la collerette découpées jusqu'à la base en la- nières ; fleur unique, grande, dres- sée, demeurant entr'ouverte ; 6 sé- pales blancs en dedans, violet clair ou rosés au dehors, couverts de doils jaune doré; fruits velus réunis en une aigrette plumeuse sphérique . Fleurit immédiatement après la fonte des neiges, dans les gazons courts, encore gorgés d'eau, jusqu'à 2.800 m. — Alpes, Pyrénées, Auvergne. Anémone vernalis RENONCULACEES. Anémone alpina. — PL 5 — Plante vivace, de 10 à 20 cent,, à tiges multiples s'allongeant après la floraison et pouvant atteindre 40 cent., velue soyeuse; souche portant les débris des anciennes feuilles, à racines fermes, noirâtres; feuilles à contour général triangulaire, divisées à 3 degrés, à bords dentés ; feuilles de la collerette semblables aux autres feuilles ; fleurs blanches à l'intérieur, bleuâtres ou un peu rosées en dehors, à G sépales velus au dehors, elliptiques ; la fleur est d'un jaune vif lorsque la plante vit sur les sols schisteux et granitiques (1) ; fruits réunis en une aigrette globuleuse grisâtre qui se désagrège en séchant. Voir le frontispice. Fleurit du printemps à l'été. — Pelouses, pâturages pierreux, éboulis, de 1.200 à 2.800 m. — Alpes, Pyrénées, Auvergne, Vosges et Jura, * Anémone Halleri. Anémone de Haller. — Plante vivace de 10 à 20 cent., velue-soyeuse; à tige unique dressée ; souche épaisse noirâtre, portant les débris filamen- teux des anciennes feuilles ; feuilles très velues, à 5 divisions découpées en lanières étroites; feuilles de la collerette découpées jusqu'à leur base en lanières étroites ; fleur lilas sur les deux faces, unique, grande, dressée, demeurant entr'ouverte ; Anémone HaUeri 6 sépalcS VCluS SOyCUX OU dchorS ; fruits velus réunis en une aigrette plumeuse sphérique. Cette espèce diffère d'yl. vemalis surtout par ses feuilles et par la couleur de ses fleurs. Elle est moins printanière et fleurit jusqu'au début de l'été. Alpes de France et d'Italie, rare en Suisse. 1. On a donné à cette variété le nom d'Anémone sulfurea. Pelouses, pâturages pierreux, éboulis de 1200 à 2800 m. Anémone alpina. Anémone des Alpes. Alpen-Windrôschen. Alpine Flaiv flower. Renonculacées. () Prés et pâturages humides de i3oo à 2800 m. Anémone narcissiflora. Narcisshlumiges Windroschen. Anémone à fleurs de narcisse. Narcissus-floivered Anemony. — Renonculacées. — — 6 — REiNONGULACÉES. Anémone narcissiflora. — PI. 6 — Plante vivace, de 30 à 40 cent., couverte de poils courts, à souche brune, portant les restes filamenteux des anciennes feuilles ; feuilles velues, portées par de longs pétioles, profondément divisées en S lobes découpés eux-mêmes en lanières ; fleurs larges de 1 cent, ou un peu plus, réunies par 2-G, en ombelle blanches en dedans, plus ou moins rosées en dehors ; feuilles de la collerette découpées en lanières étroites ; fruits sans arête plumeuse, terminés par un petit bec crochu. Fleurit au début de Tété, dans les prés et pâturages humides, entre 4.300 et 2.800 m. — Alpes, Pyrénées, hautes Gorbières, Vosges et Jura. Les Anémones des montagnes ont généralement de belles fleurs printanières qui attirent les regards. Les fruits for- ment ordinairement au sommet des tiges des houppes habi- tuellement volumineuses, plus ou moins sphériques et plumeuses. Ce sont des plantes vivaces basses, qu'on ren- contre surtout parmi les pelouses bien éclairées; les fleurs sont isolées au sommet des tiges, rarement réunies par 2-6, surmontant une large collerette de 3 feuilles diversement découpées. Toutes les autres feuilles naissent de la base des tiges au-dessous de la surface du sol. Elles disparaissent à peu près complètement en été. Les Anémones n'ont pas de pétales, mais des sépales blancs ou colorés auxquels la fleur doit son éclat; étamines et carpelles nombreux. RENONCULACEES. Aquilegia alpina. — PI, 7 — Plante vivace à tige dressée, de 30 à 40 cent., souvent velue visqueuse au sommet, ter- minée par une seule fleur ; feuilles divisées en 3 lobes eux- mêmes découpés à peu près jusqu'au milieu ; fleur grande, pendante au sommet d'une tige délicate, bleue ; sépales et pé- tales de même couleur, les pétales en forme de longs cornets recourbés du côté du pédoncule ; un certain nombre d'éta- mines, stériles, se terminent en pointe; fruits allongés. Fleurit en été. — Pâturages pierreux, prés-bois et clairières, de 1.600 à 2.400 m.— Alpes, Ventoux. Les Ancolies, plantes vivaces des clairières des bois de nos basses montagnes ou des stations rocheuses des montagnes élevées, ont des fleurs élégantes, penchées ou même renversées en clochettes violettes ou bleu-violacé, à 5 sépales colorés comme les pétales, à 5 grands pétales contournés en cornet et prolongés en long éperon vers la base renversée de la fleur. * Delphinium elatum. — Pied d'alouette élecé. — Plante vivace à tige dressée, de 1 à 2 m., à feuilles nombreuses éparses sur la tige, divisées palmées à 3 à 7 lobes divisés en trois lames étroites; fleurs bleues réunies en une longue grappe terminale, avec 2 petites bractées sous chaque fleur; pétales libres, 2 pétales supérieurs prolongés en cornets aigus, 2 pé- tales inférieurs plus petits, velus sur leur face supérieure. Fleurit en été. — Prairies fraîches; bords des eaux dans la zone alpine inférieure. — Alpes de France, PjTénées orientales, Europe centrale. Orient. Les Pieds d'alouette ont des fleurs à 5 sépales et 4 pétales; le sépale supérieur prolongé en cornet enveloppe les 2 pétales su- périeurs. Delphinium elatom. Pâturages pierreux et clairières de iGoo à 2400 m. Aquilegia alpina. Aucolic des Alpes. Alpen-Ackelei. Alpine Columbine. Renonculacées. 8 Forêts et pâturages rocailleux jusqu'à 2400 m. Aconitum Lycoctonum. Aconit tue-loup. — Renonculacées. ■ — Wolfs-Eisenhut. Yellow Wolf's-bane. — » — RENONCULACEES. Aconitum Lycoctonum. — PI. 8 — Plante vivace à tiges dtessées, atteignant 1 m., ferme, droite, pubescente, portant, vers le haut, des rameaux étalés; racine épaisse, portant de nombreuses racines filiformes; feuilles palmées divisées en 5-7 lobes larges, eux-mêmes incisés dans le sens de la lon- gueur; fleurs en grappes assez allongées, jaune pâle ou jaune verdàtre; sépale supérieur en forme de coiffe normande rétréci vers le sommet. Fleurit en été. — Forêts de Hêtres et de Conifères, clairières et pâturages rocailleux des montagnes de France jusqu'à 2.400 m. — Toutes les Alpes. * Aconitum paniculatum. — Plante Aivace à tiges flexueuses pouvant atteindre 1 m., à rameaux étalés; racine en forme de navet; feuilles palmées à segments découpés; fleurs d'un bleu violacé, en grappes courtes et fournies ; sépale supérieur en forme de cas- que arrondi comprimé, à visière descendante. Fleurit vers la fin de l'été. — Clai- rières, broussailles, prairies fraîches, de 1.200 à 2.400 m. — Jura, Alpes de Savoie et du Daupliiné ; Suisse, Italie. Les Aconits ne ressemblent pas aux Renoncules et aux Anémones. Leurs fleurs ont la forme d'un casque avec 5 sépales colorés dont un, très grand, coiffe le reste de la fleur; pétales plus petits que les sépales ; deux Aconitum paniculatum. d'entre eux, très allongés, sont cachés tout en haut sous le sépale supérieur qui les encapuchonné. Les fleurs d'Aconit sont visitées par les Bourdons (insectes lîj^ménoptères), sans l'intervention desquels elles ne sont pas fécondées. A l'état frais, ces plantes sont très vénéneuses et redoutables pour le bétail qui évite d'y toucher; il en mange impunément les feuilles sèches. VAconiline, substance des plus vénéneuses, abondante surtout dans les racines, est utilisée par la médecine. RENONCULACEES. Trollius europaeus. — PI. 9 — Plante vivace à souche portant des racines filiformes; tige de 20 à 40 cent., dressée, glabre, portant 1 seule fleur ; feuilles d'un vert foncé, lui- santes, palmées, divisées jusqu'au fond en 5 lobes, découpés eux-mêmes en petits lobes dentés ; fleur restant à moitié close, globuleuse, jaune; 6 à 15 sépales jaunes caducs; pétales très petits, étroits, allongés. C'est aux sépales colorés et non à la corolle que les fleurs de Trollius doivent leur belle coloration. Fleurit en été. — Prairies fauchables et pelouses fraîches de la zone des forêts d'arbres à feuilles caduques, de Hêtres en parti- culier et jusqu'à 2.100 m. — Alpes, Pyrénées et Corbières; Auver- gne et hautes Cévennes, Vosges, Jura. * Caltha palustris. — Populage des marais ou Souci d'eau. — Cette plante qui rappelle les boutons d'or des plaines est très printanière. Tiges épaisses, creuses, hautes de 20 à 40 cent., luisantes; feuilles pétiolées arron- dies en cœur, épaisses, d'un vert foncé ; les feuilles supérieures n'ont pas de pétiole et embrassent direc- tement les pédoncules des fleurs ; fleurs grandes d'un jaune doré, isolées, largement ouvertes, à 5 sé- pales jaunes, sans pétales ; nom- breuses étamines jaunes; fruits composées de cornets renfermant plusieurs graines. Beaucoup d'insectes visitent les fleurs du Souci d'eau ; plusieurs recherchent le sucre sécrété à la base de chaque carpelle. Fleurit dès le début du printemps.— Vit dans les prés humides ou tourbeux, les marécages, sur les bords des ruisseaux ; des plaines froides jusqu'à 2.300 m. dans les montagnes de France. Caltha paluBtriSr — 9 — Prairies et pelouses fraîches jusqu'à 2100 m. Trollius europaeus. Boule d'07'. Europaeische TroUblume, Globejlower. Renonculackes. 10 Buissons, clairières au-dessus de 1^--^ Glematis (Atragene) alpina. Clématite des Alpes. Alpenrebe. Alpine Virgin's boiver Renonculacéks. — 10 RENONCULAGEES. Clematis (Atragene) alpina. — PI. 10 — Plante à tige sar- menteuse grimpante (liane), ligneuse, à feuilles opposées 2 par 2 et souvent rassemblées en rameaux courts à l'aisselle de feuilles ou de vrilles ; fleur grande, violet pâle, inclinée vers le bas. 4 grands sépales colorés, 10 à 12 petits pétales en spatule; faisceau de nombreuses étamines courtes ; fruit plu- meux. Fleurit du printemps à l'été. — Buissons, clairières de la zone des Conifères au-dessus de 1.000 m. — Alpes, Pyrénées, Carpa- thés. Beaucoup de Clématites sont des lianes des pays chauds et tempérés. Elles doivent leurs belles couleurs à leurs grands sépales, tandis que les pétales y manquent ou sont très petits. Les fruits, plumeux, sont groupés en une aigrette globuleuse comme chez beaucoup d'Anémones. * Thalictrum aquilegifolium. — Pigamon à feuille d'An- colie. — Plante vivace à tige dressée atteignant 1 m., forte, glabre; souche puissante, produi- sant en même temps plusieurs tiges ; feuilles composées, à pétioles raides et fins, folioles larges, bleuâtres en dessous ; fleurs violacées en bouquet volumineux ; elles doivent leur colo- ration aux étamines seules; petits fruits pédicellés à 3 angles. Divers insectes se nourrissent du pollen de cette espèce. Fleurit du printemps à l'été.— Clai- rières, taillis, prairies fraîches, dans les zones du llètre et des Conifères, de 700 à 2.000 m. — Alpes, Pyrénées et Corbières, Auvergne et Cévennes, Jura. Les Pigamons ne ressemblent pas à la plupart des Renoncu- lacées. Ils ont en général de petits sépales peu apparents et n'ont pas de pétales. Leurs fleurs ressemblent à de petites houp- pes hérissées ; ce sont les faisceaux d'étamines, les seules parties de la fleur qui soient très visibles. !#*' Thalictrum aquilegifolium. PAPAVÉRACÉES-NYMPHÉACÉES. 11 — FAMILLE DES PAPAVERACEES Papaver alpinum. — PL il — Le Coquelicot ou Pavot des Alpes, le seul qu'on rencontre dans les montagnes de l'Eu- rope occidentale, est une petite plante A^A^ace, à tiges flori- fères de 4 à 15 cent., à souche épaisse non ligneuse, jaunâtre, d'où s'échappe un grand nombre de feuilles un peu molles, d'un A^ert bleuâtre; fleur isolée, à 2 sépales caducs couverts de poils, à 4 pétales qui sont chiffonnés au moment de l'épa- nouissement à reflets satinés jaune orangé blancs, rarement roses, d'un parfum délicat; nombreuses étamines ; la capsule renferme. un grand nombre de petites graines. Fleurit du printemps jusqu'aux premières neiges de l'automne. Eboulis des montagnes, calcaires ou non de 1.200 à 2:900 m. La couleur des fleurs est indépendante de la composition du sol. — Alpes, Vontoux, Pyrénées. — Les Coquelicots sécrètent un liquide laiteux facile à observer sur la moindre incision ; il contient de la morphine, substance vénéneuse, emploj'ée à petite dose comme calmant. FAMILLE DES NYMPHEACÉES. * Nuphar pumilum. — Nénuphar nain. — Les Nénuphars appartiennent surtout aux grandes plaines, aux rivières, aux étangs et aux lacs, sur les eaux pro- fondes, calmes ou dormantes des- quels s'étalent les grandes feuilles arrondies et les fleurs du Nénuphar blanc ou Lis d'eau et du Nénuphar jaune. Cependant le Nénuphar nain ne se rencontre chez nous que dans les lacs de montagne. Sa tige sou- terraine se développe à une assez grande profondeur. Les feuilles ovar- les terminent un long pétiole. Les Nuphar pumUum. f Icurs, de 3 ccut. cuviron, ont 5 sépa- les verdâtres en dehors, jaunes en dedans, beaucoup de petits pétales formant en couronneautour des étamines. Le sommet de l'ovaire forme une étoile à 8 à 10 pointes courtes. Fleurit en juin-juillet, de Suisse. Vosges, Jura, Alpes de France et 11 Eboulis des montagnes de 1200 à 2900 m. Papaver alpinum. Pavot des Alpes. Alpen-Mohn Alpine Poppy. Papavkracées. 12 Rochers et coteaux pierreux de looo à 2200 m. Sisymbrium austriacum. Oesterreichische Rauke. Roquette autrichie)i)ie. Austrian Rocket. — Crucifères. — 12 CRUCIFERES. FAMILLE DES CRUCIFÈRES * Dentaria digitata. — Souche blanchâtre à écailles aiguës, por- tant 2 à 4 grandes feuilles, pal- mées, divisées jusqu'au pétiole en 3 à o folioles oblongues étroites, bor- dées de dents inégales ; fleurs roses ou violacées, grandes; pétales bien plus longs que les sépales. Fleurit en mai -juin, — Dans le sol riche en humus, sous l'ombre des forêts de toutes nos montagnes. Dentaria digitata * Thiaspi rotundifolium. — Plante vivace très gazonnante, à souche émettant des rejets cou- chés de 10 à 20 cent, portant à leur extrémité des rosettes de feuilles épaisses, charnues, vert bleuâtre; feuilles simples ou à peine dentées, arrondies ou ovales en bas, les su- périeures ovales ; fleurs violacées, grandes, en grappe courte serrée, exhalant une bonne odeur; grappe de fruits courte ; fruit ovoïde, allongé. Fleurit en été.— Eboulis surtout cal- rbiaspi rotundifolium. caires, de 1.600 à 3.100 m. — Toutes les Alpes. Sisymbrium austriacum. — PI. 12 — Plante vivant deux ans; tige de 20 à 60 centim., dressée, rameuse; racine émet- tant de nombreuses et fines radicelles blanches ; feuilles pé- tiolées, à lobes nombreux, rapprochés, pointus, rappelant la feuille du pissenlit; fleurs assez grandes, en grappe allongée; fruits nombreux. Fleurit au printemps. — Rochers, coteaux pierreux plus ou moins nus, de la zone des forêts feuillues à celle desGonifères de ■1.000 à 2.200 m.— Alpes, Pyrénées, Jura, Auvergne et Cévennes; Suisse, Italie. CRUCIFÈRES. 13 Sisymbrium (Hugueninia) tanacetifolium. — PI. 13 — Plante vivace, pubescente, d'un vert clair; tiges multiples de 30-80 cent., dressées, rameuses en haut, très feuillées ; feuilles à lobes nombreux, étroits allongés, dentés sur les bords ; fleurs petites, jaunes, à pédicelle allongé ; fruits peu allongés et comprimés en grappes courtes. Fleurit en été. — Rochers, ébouhset pelouses des hautes mon- tagnes granitiques ou schisteuses, 1.500 à 2.300 m. — Alpes occi- dentales, France, Suisse, Italie, Pyrénées. « * Arabis alpina. — Plante Aâvace gazonnante, à tiges de 10 à 30 cent., couchées puis redres- sées, grises et nues vers le bas, vertes, fortement pubescentes dans leurs parties jeunes, feuillées; feuilles pubescentes molles, ovales, bordées de grandes dents, les plus hautes enveloppant la tige; fleurs blanches , grandes , en grappe ; fruits comprimés, bosselés. Fleurit du début du printemps à l'été. -Fentes des rochers, éboulis des montagnes, calcaires ou non ; descend jusqu'à oOÛ m. sur les rochers om- bragés.—Jura, Alpes et Ventoux, Auvergne et Cévennes, Pyré- nées et Corbières ; Suisse, Italie. Arabis alpina * Arabis caerulea. Arabis cœrulçft Arabe t te vivace, formant une petite rosette de feuilles presque ovales, un peu dentées ; 1 à 3 petites feuilles le long de la tige simple, de 5 à 10 cent.; fleurs bleuâtres, petites, à pétales dressés ; grappe de fruits très courte dressée, fruits très comprimés. Fleurit en été. — Isolée sur les pier- railles, les rochers humides, de 2.200 à 3.000 m. — Dans toutes les Alpes. 13 Rochers, éboulis et pelouses de i5oo à 23oo m. Sisymbrium tanacetifolium. Rainfarnblâttrige Rauke. Roquette à feuilles de tanaisie. Tansy-leaved Rocket. — Crucifères. — — 14 — Lieux incultes, rochers, des plaines jusqu'à 2000 m, Biscutella laevigata. Liinetière. Crucifères. Brillenschôtchen. Biscutella. CRUCIFERES. Biscutellalaevigata. — PI. 14 — Plante vivace, à souche un peu ligneuse à la base ; tiges grêles, cassantes , rameuses, de 10 à 40 cent., portant quelques petites feuilles, terminées par une grappe étalée de fleurs jaune clair assez grandes; feuilles poilues, simples ou à bords découpés ; fruits rappelant une paire de lunettes, larges de 5 à 10 millim., membraneux aux bords, avec une petite pointe entre les deux moitiés. Fleurit en été. — Landes, rochers, calcaires ou non, des plai- nes aux montagnes vers 2.000 m. — Alpes, Pyrénées ; basses montagnes. * Hutchinsia alpina. — Petite plante vivace gazonnante de 3 à 8 cent., très ramifiée, à souche émettant des rameaux stériles formant souvent un coussinet ; rt»settes de feuilles pétiolées, décou- pées en 5 lobes étroits allongés; grappe courte ; fleurs d'un blanc pur, pétales ovales ; fruits ellip- soïdes en pointe aux 2 extrémités, 2 graines dans chaque valve. Fleurit en été. — Fréquente dans Hutchinsia aipina. les éboulis et les rochers humides des Alpes de 1.700 à 3.300 m. ; descend souvent le long des torrents. — Alpes, Pyrénées, Jura. * Draba aizoides. — Très petite plante vivace, formant un coussinet, un peu gazonnante, à tiges de 4 à 10 centim., dressées, simples, nues; feuilles rigides réu- nies en rosettes serrées, étroites allongées, couvertes de poils fermes ; fleurs jaunes assez grandes en pe- tites grappes assez serrées ; fruit surmonté d'une pointe, renfermant de nombreuses graines. Fleurit dès le début du printemps.— Rochers et rocailles surtout calcai res de 1.800 à 3. 400 m., et à bien plusbas,dans les basses montagnes. — Bourgogne, °^^^ aizoides. Alpes et Ventoux, Pyrénées et Corbières, Jura, Cévennes, Suisse. VIOLACEES. — 1o FAMILLE DES VIOLACEES Viola calcarata. — PL 15 — Plante vivace, gazonnante, à peu près glabre, de 2 à 10 cent.; tiges grêles, couchées, puis redressées ; feuilles ovales ou allongées, plus ou moins réunies en rosette au bas de chaque tige, légèrement dentées, à stipules découpées en 2 à 4 lobes étroits; fleur grande, très ouverte, d'un violet véritable, parfois jaune, à long pédon- cule ; pétale inférieur prolongé en éperon, grêle et très allongé où les papillons puisent le nectar. Fleurit au printemps et en été. — Prairies, sols riches, terre des éboiilis de 1.800 à 3.000 m. — Jura, Alpes. Petite plante vivace à souche ferme, sans tiges souterraines ; feuilles naissant toutes de la base, à contour général arrondi, mais incisées-palmées à 3 à 5 lobes découpés en lanières; fleurs petites, violettes ou bleu clair, légèrement odorantes ; pétales légèrement striés, à fond blanc. Fleurit en juin-juillet. — Rocailles ensoleillées de 1.000 à 1.900 m. — Alpes de France, Italie, Suisse. Viola pisnata. * Viola palustris. — Viola palustris Violette des marais. — Petite plante à souche grêle écailleuse, tiges souter- raines fines, blanchâtres; feuilles naissant de la base, arrondies, un peu dentées sur les bords, d'un vertclair; fleurs petites, lilas clair, sans odeur ; pétale inférieur veiné, à éperon court et gros. Fleurit au printemps. Prairies tour- beuses parmi les mousses d'où émer- gent à peine les petites fleurs isolées, entourées de 2 à 4 feuilles, 1.000 à 2.100 m. — Alpes, Auvergne et Gé- vennes, Pyrénées. Prairies, terre des éboulis de 1800 à 3ooo m. Viola calcarata. Molette éperonnée. Langsporniges Veilchen. Alpine Pansy. — Violacées. — 16 Lieux ombragés, humides de looo à 3ooo m. Prairies humides jusqu'à 2400 m. A. — Viola biflora. Zweiblutiges Veilchen, Violette à deux fleurs. Two-flowered Violette. — Vioi.acrp:s. — — Parnassia palustris. Sumpfherzblatt. Parnassie des marais. Grass of Parnassus. — Drosérackes. — 16 VIOLACÉES-DROSÉRACÉES. Viola biflora. — PI. 16 A — Plante vivace à souche rampante, à tiges faibles, de 5 à 10 cent., ne portant d'ordi- naire que 2 fleurs ; feuilles arrondies un peu dentées, d'un vert clair ; celles d'en bas à longs pétioles ; stipules petites, simples, ovales ; fleurs petites, jaunes, striées de brun, pédon- cules dépassant les feuilles ; pétale inférieur prolongé en éperon très court; les mouches peuvent y puiser le nectar. Fleurit en été.— Fentes des rochers ombragés, éboulis frais, prés-bois, stations ombragées et humides surtout en sol siliceux de 1.000 à 3.000 m. — Alpes, Pyrénées, Vosges, Auvergne et Cévennes. * Viola cenisia. — Violette du Mont-Cenis. — Plante vivace à souche très rameuse, à tiges faibles et fines de 5 à 15 cent., sans feuilles vers le bas, rampant dans tous les sens ; feuilles petites ovales, parfois arrondies vers le bas des tiges, assez rapprochées, simples ou à peu près, sans dents; stipules simples, allongées; fleurs assez grandes, violet clair, striées ; pétale inférieur prolongé en éperon aussi long que les pétales. Fleurit en été. — Eboulis, surtout cal- vioia cenisia caires, des Alpes occidentales et septentrionales, 1.600 2.500 m. — Ventoux, Pyrénées. FAMILLE DES DROSERACEES Parnassia palustris.— PI. 16 B — Plante vivace à feuilles ovales d'un vert pâle, luisantes ; fleur isolée, terminant une tige de 10 à 30 cent.; fleur grande, large de plus de 1 cent., à 5 pétales blancs légèrement veinés, à 5 étamines ; 5 lames blanches frangées de longs poils glanduleux alternent avec les pétales et les étamines ; ce sont des étamines déviées de leurs formes ordinaires ; fruit à 4 valves unies en une seule loge, contenant un grand nombre de très petites graines. Fleurit à la fin de l'été. — Prairies humides et tourbeuses des plaines à la. zone alpine vers 2.400 m. — Toutes nos montagnes. CARYOPHYLLACEES. FAMILLE DES CARYOPHYLLACEES Dianthus silvestris. — PL 17 A — Plante A'ivace glabre, de 5 à 25 cent. ; souche formant un petit buisson de courts rameaux ligneux feuilles; tiges dressées peu feuillées à entrenœuds assez longs portant 1 à 3 fleurs sans odeur ; feuilles étroites aiguës, rudes aux bords, d'un vert franc ou bleuâtre; écailles entourant le calice, plus courtes que lui, à pointe triangulaire courte; pétales roses, un peu frangés à leur extrémité, glabres. Fleurit en été. — Pâturages rocheux, coteaux pierreux secs, fentes des rochers calcaires ou non jusqu'à 2.400 m. — Alpes, Jura, Pyrénées. Dianthus neglectus. — PL 17 B — Petite plante vivace, glabre, gazonnante, de 5 à 8 cent., rarement plus, à souche émettant un petit nombre de rosettes de feuilles et de tiges dressées; feuilles très étroites, mais presque planes; fleurs grandes; écailles entourant le calice, terminées en pointe fine, aussi longues que le calice; pétales d'un rouge \iî, gris rosé à la gorge, dentés au bord, un peu velus à la face supérieure. Fleurit en été. Coteaux herbeux, rocheux secs jusqu'à 2.500 m. — Alpes méridionales, Dauphiné, Provence, Pyrénées. * Dianthus Seguieri. — Espèce voisine du D. neglectus, mais à tiges longues de 20 à 40 cent., ramifiées, à feuilles assez fermes, étroites allongées, à calice allongé, entouré d'écaillés à pointe très longue atteignant le sommet du calice ; fleurs grandes, pétales for- tement dentés, rouges avec un cercle pourpre vers le centre, poilus à la base du limbe. Fleurit en été.— Pelouses sèches des Alpes surtout méridionales et des Dianthus Seguieri. Pyrénécs de 1.000 à 1,600 m. — J^ — Pâturages et coteaux pierreux jusqu'à 25oo m. A. — Dianthus silvestris. B. — Dianthus neglectus. Waldnelke. Lange ùbersehenc Nelke. Œillet des forêts. Œillet du Laiitaret. Wood-Pink. A long time not observe d Pink. — Caryophyllacées. — Pelouses rocailleuses de looo à iSoo m. — IS Prairies et gazons de 23oo à 2c,oo m. A. — Dianthus subacaulis. Kurzstengelige Nelke. Œillet à courte tige. Nearly acauloiis Pink. B. — Lychnis alpina. AIpen-Lichtnelke. Lycnide des Alpes. Alpine Ragged Robin. Caryophvllacées. — 18 — CARYOPHYLLACÉES. Dianthus subacaulis. — PI. 18 A — Petite plante vivace, glabre, gazonnante, à souche ligneuse, à rameaux courts et serrés; tiges de 3 à lo cent., anguleuses, portant 2 à 3 paires de feuilles courtes, raides, très étroites, réunies en rosettes, d'un vert bleuâtre; fleurs assez petites, roses, sans odeur, isolées au sommet des tiges; écailles entourant le calice, courtes, à pointe obtuse, atteignant presque la moitié de la hauteur du calice court lui-môme et ventru ; pétales fine- ment dentelés, glabres. Fleurit de mai en août.— Pelouses rocailleuses et rochers sur- tout calcaires des Alpes méridionales de 1,000 à 1.800 m. — Dau- phiné, Provence, Ventoux, Cévennes, Corbières et Pyrénées. * Dianthus caesius. — Plante vivace d'un vert bleuâtre accentué, à souche abondamment ramifiée, formant un gazon serré; tiges de 5 à 20 cent. ; feuilles étroites, planes, rudes sur les bords; fleurs grandes, ordinairement isolées au sommet des tiges, odorantes; écail- les entourant le calice beaucoup plus courtes que lui, à pointe obtuse; pétales larges, d'un rouge pourpre, velus à la base du limbe plus ou moins denté. Dianthus c«8iu8. Fleurit en été. — Rochers et pelouses rocailleuses. — Jura, Alpes, Auvergne. Lychnis alpina. — PL 18 B — Plante vivace, glabre, gazonnante, produisant un certain nombre de rameaux ter- minés par des rosettes de feuilles; tiges dressées, de 5 à lo cent., non ramifiées, portant 3 à 4 paires de feuilles et terminées par un bouquet serré de fleurs d'un rose vif, à pédoncules courts; calice renflé, pétales fortement échancrés. Fleurit en été. — Prairies maigres, plaques de gazon. — 2.300 à 2.900 m. — Alpes et Pyrénées. CARYOPHYLLACÉES. — 19 — Lychnis Flos-Jovis.— PI. 19 A — Plante vivace cotonneuse- blanchâtre à souche ligneuse ; tiges de 20 à 40 cent., dressées non ramifiées ; feuilles larges, OA^ales allongées, cotonneuses ; fleurs en bouquets terminaux serrés et aplatis ; pétales rose vif. Fleurit en été. — Pâturages ensoleillés des Alpes de France, de 1.000 à 1.500 m. — Suisse, Italie. Silène acaulis. — PI. 19 B — Très petite plante à ramifica- tion très serrée, formant à la surface du sol des coussinets qui peuvent atteindre 30 cm. de diamètre; rameaux très courts, très nombreux, terminés à la même hauteur par des rosettes de très petites feuilles étroites aiguës, ciliées à leur base; tiges florifères de 1 à G cent., nues ou portant 1 seule paire de feuilles et terminées par une fleur; fleurs d'un rose rouge ; calice court en cloche, pétales un peu échancrés au sommet. Fleurit en été. — L'une des plantes qui s'élève le plus haut; prairies, pierrailles, éboulis des hautes montagnes calcaires ou non, de 1.600 à 3.600 m., où l'on remarque ses coussinets de velours vert émaillés de nombreuses Heurs rouges. — Alpes, P^'rénées. * Silène vallesia. — Silène du Valais. — Plante vivace, gazonnante, pubescente-visqueuse, sans rosettes de feuilles; tiges de 5 à 15 cent., couchées puis redres- sées; feuilles ovales allongées, cou- vertes de poils ; fleurs isolées à l'ais- selle de 1 à 3 feuilles supérieures des rameaux, dressées à long pé- doncule ; calice allongé en massue, pubescent visqueux; pétales roses en dedans, d'un rouge sale en dehors, profondément échancrés au sommet, à bords enroulés a ers le suene vâuesia ccutrc ; collcrette saillante. Fleurit en été. — Eboulis et stations rocailleuses des Alpes, Savoie, Dauphiné, Venteux; Suisse et Itahe, zone des Coni- fères. Pâturages ensoleillés de looo à i5oo m. 19 Prairies, pierrailles, cboulis de 1600 à 36oo m. j^I^^-iiWt ■A^-*^!/^^? x\. — Lychnis Flos-Jovis. Jupiters Lichtnelke. Lycnide fleur de Jupiter. Ragged Robin of Jupiter. B. — Silène acaulis. Stengelloses Leimkraut. Silène sans tige. Cushion Pink. Carvophyllacées. 20 Pâturages et coteaux pierreux jusqu'à 1800 m. Coteaux pierreux jusqu'à 2400 m. A. — Gypsophila repens. Kriechendes G}'pskraut. Gyps o phi le 1 -a mpa nte. Creeping Gypsophila. B. — Saponaria ocymoides. Basil ienartiges Seifcnkraut. Saponaire fatix-basilic. Trailing Soapwort. Garvophvllacées. — 20 — CARYOPHYLLACÉES. Gypsophila repens. — PL 20 A— Plante vivace gazon- nante glabre; tiges florifères de 10 à 23 cent., couchées puis redressées, souvent coudées aux nœuds, modérément feuillées; feuilles très étroites, épaisses, d'un A^ert bleuâtre, souvent un peu contournées; fleurs blanches en dedans, roses en dehors, en grappes dressées régulières ; calice en cloche, à S dents, pétales tronqués un peu échancrés ; fruit globuleux. Fleurit tout Tété. —Pâturages et coteaux pierreux; fréquent aux Alpes occidentales jusqu'à 1.800 m. — Suisse, Italie, Jura, Pyrénées. Saponaria ocymoides. — PI. 20 B — Plante vivace formant des touffes diffuses larges de 20 à 40 cm., hautes de 10 à 13 cm. ; tiges couchées étalées, velues, visqueuses en haut, feuillées jusqu'au sommet; feuilles elliptiques, couvertes de poils; fleurs d'un rose \il réunies en grappes régulières assez lâches, calice cylindrique; pétales ovales. Se fait remarquer par sa floraison abondante en mai-juillet sur les coteaux pierreux socs et les rochers surtout calcaires, de la zone des Chênes à 2.400 m. ; descend jusque dans les plaines. — Jura, Alpes et Ventoux, Auvergne et Gévennes, Pyrénées et Corbières. Plante vivace * Saponaria lutea. — Saponaire jaune gazonnante, beaucoup plus concen- trée que la précédente, à souche ligneuse ; tiges dressées non rami- fiées, de 3 à 10 cent., très feuillées en bas; feuilles de la base en ro- settes, très étroites, aiguës, planes, glabres, celles d'en haut portant des poils courts ; fleurs réunies en tète serrée; pétales ovales jaune soufre, violet-noir vers la base du limbe, avec de courtes écailles à la gorffe. ' Saponaria lute& Fleurit en été.— Rochers ensoleillés des hautes Alpes méridio- nales, Dauphiné, Itahe. HYPÉRICACÉES. 21 — FAMILLE DES HYPERICACEES Hypericum Richeri. — PL 21 — Plante vivace, glabre, à souche ligneuse, émettant des tiges dressées de 20 à 40 cent., cylindriques, fermes; feuilles opposées, sans pétiole, ovales, bordées de points noirs, à peine ponctuées ; fleurs grandes, jaune doré, en grappe assez serrée ; sépales ponctués de noir et frangés; pétales ovales, 3 fois plus longs que les sépales, ponctués de noir et dentés sur les bords. Fleurit en été. — Pâturages et bols des montagnes de 1.200 à 1.700 m. — Jura, Alpes, Tyrol, Massif central, Pyrénées. * Hypericum quadrangulum. — Millepertuis à quatre angles. — Plante vivace, glabre, de 20 à GO cent., à souche émettant des tiges souterraines; tiges dres- sées, peu ramifiées, à 4 angles peu saillants; feuilles ovales, à peine ponctuées, bordées de points noirs; fleurs d'un jaune doré en bouquet assez lâche ; sépales ovales ponctués de noir, mais non frangés ; pétales ovales, 3 à 4 fois plus longs que les sépales, ponctués de noir. Fleurit en été. — Bois et pâturages des montagnes siliceuses, jusqu'à 2.100 m., descend jusque dans les plaines. — Vosges, Jura, Alpes, Massif central, Pyrénées et Gorbières. Hypericum quaarangulum. Les Millepertuis (pertuis, vieux mot français qui signifie trou) doivent leur nom à une multitude de petites glandes — paraissant être des trous — que l'on voit aisément par trans- parence dans le tissu des feuilles et qui y apparaissent comme de petits points clairs. 21 Pâturages et bois des monlagnes de 1200 à 1700 m. Hypericum Richeri. Millepertuis de Richer. Richers Johanniskraut. Richer's Tiitsan. Hypéricacées. — • 22 Bord des ruisseaux, prairies humides jusqu'à 25oo m. Géranium rivulare. Géranium des ruisseaux. Rach-Storchschnabel, Water-Cranesbill. GÉRANIACÉES. 22 GÉRANIACÉES. FAMILLE DES GERANIACEES Géranium rivulare. — PI. 22 — Plante vivace très pu- bescente, h souche souterraine ; tiges de 15 à 40 cent., grê- les, couchées, puis redressées ; feuilles profondément décou- pées jusqu'à la base du limbe en 5 à 7 segments étroits, écartés ; fleurs blanches veinées de rose, en grappes lâches; pédoncule portant 2 fleurs ; pétales ovales. Fleurit en été. — Plante peu répandue; bords des ruisseaux, prairies humides jusque vers 2.500 mètres. —Alpes de France, Suisse, Italie, très rare aux Pyrénées. * Géranium argenteum. — Géranium argenté plante Aâvace à souche épaisse, en fuseau, cotonneuse, d'un blanc ar- sant presque toutes de la souche, à contour arrondi, découpées pal- mées en 5 à 7 lobes étalés, subdi- Aâsés en 3 lobules; fleurs grandes, rose pâle, pédoncules grêles, plus longs que les feuilles et portant 2 fleurs; pétales 1 à 2 fois plus longs que les sépales, un peu échancrés au sommet, s'effilant vers Petite Geraaium argenteum le bas. Fleurit en été. — Fentes des rochers dans les zones élevées des Alpes occidentales et méridionales, manque pourtant aux Alpes maritimes. Le Géranium cinereum ("(?. cendré), des Pyrénées, est voi- sin du précédent. Il s'en distingue surtout par sa coloration vert cendré, moins argentée et par ses pétales ne s'effilant pas vers le bas. GÉRANIACÉES. — 23 — Géranium silvaticum. — PI. 23 — Plante vivace très pubescente, visqueuse au sommet, à souche souterraine; tiges de 30 à 60 cent., dressées, robustes; feuilles décou- pées-palmées jusque près de la base du limbe, à S à 7 lobes élargis, rapprochés, découpés en dents allongées ; fleurs d'un rose violacé en grappes lâches, pédoncules allongés vis- queux, portant 2 fleurs; pétales ovales couverts de poils vers la base. — On y a observé quelquefois des fleurs plus petites, à étamines très réduites et ne produisant pas de pol- len, et des fleurs très grandes avec un ovaire atrophié. Les insectes de divers groupes font de fréquentes visites aux fleurs de cette plante. Fleurit en été. — Prés fauchables, bois, ravins frais des monta- gnes siliceuses; à partir delà zone du Hêtre, jusqu'au-dessus de 2.300 mètres. — Vosges, Jura, Alpes, Massif central et Cévennes, Pyrénées et Corbières. * Géranium macrorrhizum. — Géranium à souche épaisse. — Plante vivace très pubescente à souche épaisse, charnue, portant les restes écailleux des vieilles feuilles ; tiges florifères de 10 à 30 cent., dressées, articulées, ren- flées au-dessus des nœuds; feuilles pétiolées, palmées à 3 lobes profon- dément séparés et dentés; fleurs grandes, rouges, en grappes lâches; pédoncules portant 2 fleurs ; sépales grands, ouverts, rougeàtres, pétales Géranium macrorrhizum grauds, COUVCrlS dC pOÎls à la baSC du limbe; étamines plus longues que les pétales. Fleurit en été. — Forêts de châtaigniers, rochers des basses montagnes calcaires et siliceux, de 800 à 1.400 mètres. —Alpes méridionales, Alpes maritimes, Italie. — 23 — Prés, bois, ravins frais jusqu'à 23oo m. Géranium silvaticum. Wald-Storchschnabel. Géranium des forêts. Wood Cranesbill. — GÉRANIACÉES. — 24 Pelouses sèches et coteaux calcaires jusqu'à 2200 m. Linum alpinum. Lin des Alpes. Alpen-Lein. Alpine Flax. LiNACÉES. LINACÉES-RHAMNACÉES. FAMILLE DES LINACEES Linum alpinum. — PI. 24 — Le Lin des Alpes est une plante vivace, à souche dure d'où s'élèvent des tiges frêles, de 10 à 50 cent., qui retombent assez souvent vers le sol. Les tiges portent un grand nombre de petites feuilles éparses, très fines; elles se terminent par des fleurs larges de 2 cent, environ, réunies en petit nombre en grappes lâches; les pé- tales grands, bleus, ovales, sont effilés vers le bas; fruit glo- buleux. Fleurit de mai en août. — Pelouses sèches et coteaux pierreux calcaires des basses montagnes et des montagnes jusqu'à la zone des Conifères, vers 2.200 mètres. — Alpes et Pyré- nées. FAMILLE DES RHAMNAGÉES * Rhamnus alpina. — Nerprun des Alpes. — Arbrisseau vi- goureux de 1 à 3 m., à rameaux tortueux, pubescents dans la jeu- nesse ; feuilles grandes, assez ser- rées sur les rameaux, d'un vert foncé, ovales ou presque arrondies, bordées de dents très fines, à ner- vures saillantes, avec 10 à lo ner- vures parallèles à peu près droites, de chaque côté de la nervure mé- diane ; fleurs mâles et femelles sépa- rées sur des pieds différents, ver- dâtres en petit bouquet condensé à l'aisselle des feuilles ; le fruit est une baie charnue, arrondie, noire à la maturité. Fleurit en mai-juin, fructifie en août-septembre. — Rocailles, rochers abrupts et éboulis des basses montagnes et des monta- gnes calcaires dans toute la France jusqu'à la limite supérieure des Conifères, vers 2.500 mètres. Rhamnus alpina PAPILIONAGEES. 25 FAMILLE DES PAPILIONAGEES Anthyllis montana. — PL 25 — Plante gazonnante à souche résistante, très rameuse, étalée sur le sol qu'elle couvre sur de grands espaces, formant un tapis haut de 10 à lo cent. La plante est tout entière velue, couverte d'une fine bourre blanchâtre; feuilles composées pennées à 8 à 15 paires de folioles ovales allongées ; fleurs rose vif ou rouges, réunies en tête globuleuse à long pédoncule, odo- rantes, entourées à la base par 2 petites feuilles inégales. Fleurit de mai en juillet. — Rochers, rocailles et pelouses arides des montagnes calcaires : Jura, Alpes et Ventoux, Cévennes, Pyrénées et Corbières jusqu'à la zone des Conifères, 1.800 mè- tres, descend dans les basses montagnes calcaires du Centre jusqu'à 600 mètres, parfois moins. * Anthyllis Vulneraria. — Vulnéraire. — Plante annuelle dans les plaines, vivant plusieurs années dans les montagnes, à souche faible non gazonnante; tiges peu nombreuses, dressées, grêles, her- bacées, finement pubescentes ; feuil- les composées pennées, celles d'en bas à 3 à 5 folioles très inégales, les supérieures à 3 à 6 paires de folioles, d'un vert argenté ; fleurs jaune vif ou rougeâtres, en têtes assez ser- rées, à long pédoncule, entourées de bractées foliacées; calice très renflé enveloppant le fruit mûr, à 1 à 2 graines. La Vulnéraire est une bonne plante fourragère des prés maigres, très recherchée des moutons; elle entre dans la composition du Thé suisse. Fleurit de mai en août. — Terrains sableux ou pierreux, prés maigres, rochers surtout calcaires, du niveau de la mer à la zone alpine, rare au-dessus de 2.500 m. — Toute la France, Suisse, Italie. Aothyllis Vulneraria — 25 — Rochers, rocailles et pelouses arides de 600 à 1800 .r ^ , ) :\^ Anthyllis montana. Berg-Wundklee. Vulnéraire des montagnes. Mountain Kidney VetcJi. — Papilionacées. — — 26 — Pâturages maigres, rocailles de 1600 à 2700 m. Phaca astragalina. Tragantartige Berglinse, Phaque astragale. Astragahis bastard Vetch. — Papilionacées. — 26 PAPILIONACÉES. Phaca astragalina. — PI. 26 — Petite plante grêle de 8 à 15 cent., verte, couchée puis redressée, à tiges fines; feuilles composées-pennées à 8 à 12 paires de folioles ovales allongées, stipules ovales à la base des feuilles ; fleurs vio- lacées ou bleu pâle nuancées de blanc, en grappe courte, glo- buleuse, à pédoncule long et grêle. Fleurit en été. — Pâturages maigres, rocailles et rochers des hautes montagnes, de 1.600 à 2.700m. —Alpes, Corbières et Pyrénées. * Phaca frigida. — Plante forte à souche épaisse émettant longues, à tiges aériennes dressées, non ramifiées, de 20 à GO cent., feuillées sur toute leur longueur; feuilles pourvues à la base de 2 grandes stipules vert pâle, com- posées-pennées à 3 à 8 paires de folioles grandes, ovales, terminées en pointe obtuse, d'un vert foncé par dessus, plus pâles à la face inférieure; fleurs en grappes un peu lâches, calice très peu velu ; corolle jaune clair blanchâtre. Fleurit en été. — Bandes rocheuses ombragées, couvertes d'ébouHs et d'humus, lieux herbeux difficilement accessibles, surtout en sol calcaire où il est un excellent aliment pour les chamois. — Toutes les Alpes, de 1.500 à 2.700 m. Phaca frigida PAPILIONACEES. — -i/ — Phaca alpina. — PI. 27 — Plante Aivace, velue, très feuillée, à tiges dressées raides, ramifiées ; feuilles à 8 à 13 paires de folioles, ovales-allongées, assez petites; à la base des feuilles, 2 petites stipules étroites, divergentes; fleurs réunies par 6 à 12 en grappe lâche, unilatérale, à long pédoncule grêle ; calice velu; corolle jaune; fruit très renflé. Fleurit en été. — Rocailles et pâturages des hautes montagnes. — Alpes de France, Suisse, Italie ; Pyrénées. Phaca australis. — JPhaca australis Petite plante vivace grêle, couchée, à rameaux diffus, verte; feuilles à 4 à 8 paires de folioles, ovales- allongées, stipules petites, étroites; fleurs d'un blanc sale avec la carène d'un violet noir, réunies par 8 à IG en grappes serrées, ovoïdes, à long pédoncule ; calice velu ; fruit très renflé. Fleurit en été. — Rochers, rocailles ot pâturages pierreux calcaires ou siliceux, de 1.600 à 2.300 m. — Alpes et Venteux, Pyrénées. 27 Rocailles et pâturages des hautes montagnes. Phaca alpina. Phaqiie des Alpes. Alpen-Berglinsc. Alpine bastard Vetch. Papilionackes. 28 Pâturages secs des montagnes calcaires. Trifolium alpestre. Trèjle alpestre. Alpen-Klee. Alpitie Trefoil. Papilionacées. i>8 PAPILIONACEES. Trifolium alpestre. — PI. 28 — Plante vivace à souche dure ; tiges de 10 à 40 cent., dressées non ramifiées raides, velues ; feuilles à pétiole court, opposées 2 par 2 dans le hau-t, à folioles ovales allongées, poilues, à nervures très nettes, à dents très fines sur les bords ; stipules unies au pétiole, se terminant vers le haut en pointe aiguë ; fleurs purpurines réunies en tête globuleuse terminant la tige, logée entre les 2 feuilles supérieures. Fleurit en été. — Pâturages secs des montagnes calcaires, où il ne s'élève pas très haut et jusque dans les coHines calcaires de l'Est de la France. — Jura, Alpes et Venteux, Auvergne et Gévennes, Pyrénées centrales. * Trifolium repens. — Trèfle rampant ou Trèfle hlanc. — Ce petit trèfle vivace, gazonnant, à tiges couchées enracinées, à fo- lioles largement ovales, avec ses fleurs blanches réunies en tête glo- buleuse à très long pédoncule nais- sant de la base des tiges, est très répandu dans toutes nos plaines, dans les prés fauchables, dans les pelouses les plus maigres, sur le bord des chemins ; il s'élève jusqu'au delà de 2.500 m. dans les Alpes et de 2.000 m. dans les Pyrénées. Fleurit de mai en octobre. Trifolium repens * Trifolium pallescens. — Trèfle pâle. — Très voisin du T. repens; mais les pédoncules florifères nais- sent vers le haut des tiges qui ne sont pas rampantes, mais d'abord couchées, se redressent vite et ne s'enracinent pas. Fleurit en été. — Pelouses sèches, mo- raines glaciaires, sur les graviers des torrents, avec lesquels il descend dans les vallées. Alpes, de 1.000 à 2.400 m., rarement plus haut. Trifolium pallescens PAPILIONACEES. QC) Trifolium alpinum. — PI. 29 — Plante vivace gazon- nante, à racine profonde et très forte d'où naissent une quantité de rameaux résistants s'étalant près du sol, qu'elle couvre sur des espaces étendus, formant un tapis épais de 5 à 2o cent. ; rameaux dressés, courts, protégés par la base des anciennes feuilles, garnis de feuilles serrées ; gaîne de la feuille très développée ; les 3 folioles sont ovales très al- longées, lisses et glabres ; fleurs grandes, dégageant un par- fum léger, dépassant 20mill. de longueur, réunies par 6 à 12 en grappes lâches, sur un pédoncule de 15 à 20 cent., corolle rouge pourpre nuancé de rose. C'est celui des trèfles de nos montagnes qui possède les plus grandes fleurs. Fleurit en été. — Pâturages rocheux secs, sur sols siliceux, très rare sur les calcaires de 1.300 à 3.000 m, — Alpes, Auvergne et Cévennes, Pyrénées. — Le Trèfle des Alpes est une plante fourragère de premier ordre et si recherchée des moutons qu'elle disparait vite des piiturages surchargés de troupeaux, en dépit de la puissance de ses organes souterrains; elle demeure verte jusque bien tard en automne. (]ette plante doit au goût sucré de sa racine, son nom vul- gaire de Réglisse des Alpes. * Trifolium montanum. — Trèfle de montagne. — Plante vivace de 20 à 40 cent., blanchâtre pubescente, à souche épaisse et ferme. Tiges dressées ou couchées puis relevées; feuilles à folioles ovales allongées, pubescentes à la face inférieure, glabres en dessus; fleurs réunies en petite tête globu- leuse, sans feuilles à la base, à pédoncule allongé, blanches. Fleurit au printemps. — Prés mai- gres, rochers herl3eux, pelouses Trifolium montanum sèches, sur sols calcaires et siliceux, des plaines à la zone alpine jusqu'à 2.560 m.— Jura, Alpes, Auvergne et Cévennes, Pyrénées et Cor- bières.— Le Trèfle de montagne est encore un fourrage estimé. — 29 — Pâturages rocheux secs de i3oo à 3ooo m. .^îfl Trifolium alpinum. Trèfle des Alpes, Réglisse des Alpes. — Papilionacées. Alpen-Klee. Alpine Clover. ^ 30 — Lieux pierreux, éboulis de i3oo à 25oo m. Trifolium badium. Trèfle brun. Braunklee. Brown Clovei Papilionacées. — ou — PAPILIONAGEES. Trifolium badium. — PL 30 — Plante vivant deux ans, à tiges de 5 à 20 cent., dressées ou couchées, puis redressées, surmontées par les grappes de fleurs, à poils appliqués contre les tiges ; feuilles à longs pétioles; folioles elliptiques, à peu près glabres; fleurs en grappes à long pédoncule, ovoïdes ou globuleuses serrées, d'un jaune d'or au moment de la floraison, laissant ensuite retomber leur étendard qui devient écailleux et brun clair ; la grappe entière se détache plus tard, les restes de la corolle protégeant les fruits et faisant de l'ensemble une miniature de cône de pin. Fleurit en été.— Lieux pierreux, nus, graviers, éboulis calcaires surtout; de L300 à 2.500 m. rarement plus haut. — Jura, Alpes, Auvergne, Pyrénées. Excellente fourragèredans les sols maigres. * Trifolium spadiceum. — Se dis- tingue du précédent surtout par ses grappes fructifères ovoïdes-allon- gées, ses fleurs plus petites, ses corolles sèches d'un brun foncé presque noir, ses tiges raides dres- sées ; ne vit ordinairement qu'une année. Fleurit de juin en septembre. — Prés humides et tourbeux, surtout dans les sols sihceux. Jura, Alpes, Auvergne et Cévennes, Pyrénées. * Trifolium saxatile. annuel, grisâtre, pubescent, à tiges grêles couchées, puis redressées ; feuilles à pétiole court, à folioles ova- Trifolium spadiceum Trèfle des rochers. — Petit trèfle fleurs blanchâtres, petites, en tête globuleuse aplatie enveloppée par les stipules des feuilles supérieures ; corolle plus courte que les sépales. Fleurit en été. — L'une des rares es- pèces annuelles des hautes mon- tagnes. Eboulis, arènes granitiques. — Alpes de Savoie et du Dauphiné, Suisse, Italie. Trifoliiim saxatile PAPILIONACEES. — ol — Lathyrus luteus. — PI. 31 — Plante v^ace à souche sou- terraine horizontale, émettant des tiges anguleuses de 20 à SO cent., dressées, feuillées jusqu'en haut ; feuilles compo- sées pennées à 2 à 5 paires de folioles larges, ovales, d'un vert clair en dessus, vert bleuâtre en dessous; pétiole ter- miné par une petite pointe aiguë ; stipules étroites et pointues ; fleurs grandes, jaunâtres, longues de 16 à 25 mill., réunies par 3 à 10 en grappes ne dépassant pas sensiblement les feuilles ; calice à dents très inégales, étendard relevé en arrière, arrondi, un peu échancré au sommet; fruit droit, atteignant G à 7 cent, de long, sans poils, noirâtre à la ma- turité. Fleurit de mai en août. — Bois et clairières des montagnes éle- vées.— Jura, Alpes de France et de Suisse, Pyrénées et Corbières, Lathyrus heterophyllus. — Gesse à feuilles variées. — Liane vivace atteignant 1 m. de hauteur, à tiges et pétioles relevés de crêtes ou ailes vertes; feuilles terminées par une vrille rameuse, à 1 à 2 paires de folioles ovales étroites; fleurs roses, assez grandes, réunies par 4 à 8 en grappes lâches, à pédoncules bien plus longs que la feuille ; fruits longs de 7 à 8 cent., cylindriques, sans poils. Fleurit de juin en août. — Bois et at yrus eterophy us broussailles des montagnes. — Jura, Alpes de France et de Suisse, Massif central. 31 Bois et clairières des montagnes élevées. Lathyrus luteus. Gesse jaune. Gelbe Platterbse. Yellow Pea. — Papilionacées. — 32 Rochers, ravins, pentes escarpées de 1700 à 2800 Hedysarum obscurum. Sainfoi)i des Alpes. — Papilionacées. Dunkler Sûssklee. Alpine Honeysiickle. — 32 — PAPILIONACÉES. Hedysarum obscurum. — PI. 32 — Plante vivace à racine très longue, à pousses souterraines allongées, jaunâtres, couA^ertes d'écaillés; tiges aériennes nombreuses, dressées, ramifiées en bas et feuillées jusqu'en haut, périssant après la maturation des fruits, hautes de 20 à 50 cent., glabres; feuilles vertes, composées pennées, à 5 à 9 paires de folioles ovales, glabres ; stipules unies en une gaine à 2 lobes étroits, aigus ; fleurs jaunâtres, aA'ec le calice pourpré en dessous, réunies par 10 à SO en une large grappe terminale unilatérale, uu peu pendantes ; elles naissent à l'aisselle d'une très petite foliole (bractée). Fleurit en été. — Bandes et arêtes de rochers surtout calcaires ou marneux, ravins, pentes escarpées peu accessibles, taillis d'Aunes verts, préfère les situations au N. dans l'humus des bandes rocheuses. 1.700 a 2.800 m.— Alpes, Pyrénées.— Fourrage très nutritif, excellent foin. Onobrychis montana. — Esparcette des montagnes. — Cette plante est le type sauvage de l'Esparcette, ou sainfoin, fréquemment cultivée dans les pays à sol calcaire ; elle est vivace ; les tiges produites par une souche dure, sans pousses souterraines, rhizomes, sont effilées, plus ou moins couchées ; elles portent un petit nombre de feuilles à 3 à 7 paires de folioles ovales très allongées ; fleurs d'un rose vif fortement veinées de rouge en, grappes effilées portées par un long pédoncule ; fruit en réseau et orné de très courtes épines. Fleurit en juin-août. —Coteaux calcaires pierreux, pâturages maigres de 1.500 à 2.300 m.— Jura, toutes les Alpes françaises, Ventoux, Suisse, Pyrénées. PAPILIONAGÉES. Astragalus aristatus. — PI. 33 — Petit buisson un peu rameux, très épineux, de 10 à 30 cent., grisâtre; feuilles longues, très rapprochées sur les tiges qu'elles couvrent par leurs bases élargies, à pétioles rigides persistants, prolongés en une pointe dure remplaçant la foliole terminale impaire ; 6 à 10 paires de folioles ovales très allongées, couvertes d'une fine pubescence blanchâtre; stipules allongées en pointes unies aux pétioles ; fleurs blanches ou un peu lilas, réunies par 3 à 8 en grappes plus courtes que les feuilles ; fruits courts. Fleurit en été. — Rocailles et rochers surtout calcaires de la zone des Conifères. — Alpes de France, Suisse, Italie, Venteux. * Astragalus alopecuroides. — Grande et vigoureuse plante herbacée, de 50 cent, à 1 m., à tiges multiples dressées, couvertes, comme les feuilles, de longs poils laineux; tiges simples, épaisses et creuses ; feuilles blanchâtres, lon- gues, à 20 à 40 paires de folioles ovales étroites; stipules ovales terminées en pointe, libres ; fleurs très nombreuses réunies en grappes ovoïdes volumineuses, jaune pâle; étendard ovale, à peine plus long Astragalus alopecuroide. ^^^ ^^^ ^. j^^ . ^^^.^^ ^^^^^^ Fleurit en été. — Pâturages [rocailleux de la zone des Coni- fères. — Alpes occidentales et méridionales, France, Italie. 33 Rocailles et rochers de la zone des Conifères. Astragalus aristatus. Stachel-Tragant. Astragale épineux. Thorny Vetcli. PaPILIONACKI'S. — — 34 — Rocailles et rochers ensoleillés, pâturages maigres. Astragalus Onobrychis. Astragale-sainfoin. — Papilionacées. Esparsetten-Tragant. Sainfoin Vetcli. — 34 PAPILIONACEES. Astragalus Onobrychis. — PI. 34 — Astragale non épi- neux, vivace, formant des touffes assez lâches de 20 à 50 cent., à tiges assez fermes, pubescentes ; feuilles à 8 à 12 paires de folioles ovales allongées, avec une foliole terminale impaire ; fleurs d'un pourpre bleuâtre, réunies par 10 à 20 en tête dressée ovale, à pédoncule dépassant les feuilles ; étendard allongé, tronqué à l'extrémité ; fruits courts. Fleurit en été. — Rocailles et rochers ensoleillés, pâturages maigres des Alpes occidentales. — Savoie, Dauphiné, Provence, Massif central. * Coronilla coronata. — Plante vivace à souche ligneuse, glabre; tiges herbacées, dressées, creuses, de 30 à 60 cent. ; feuilles d'un vert bleuâtre, à 3 à G paires de folioles ovales, les plus basses situées tout contre la tige avec une foliole terminale semblable aux autres ; stipules ovales unies entre elles, divisées en deux pointes au sommet, tombant de bonne heure ; fleurs jaunes à odeur fétide, réunies par 13 à 20 en tête globuleuse por- tée par un pédoncule allongé ; fruit GoconiUa coronata Fleurit au printemps. — Bois, clairières, coteaux pierreux cal- caires des basses montagnes et des montagnes. — Jura, Alpes. PAPILÏONACÉES. ^ o5 — Ononis rotundifolia. — PI. 35— Plante à souche ligneuse, de 30 à 50 cent., pubescente, un peu glutineuse ; tiges her- bacées à feuilles assez grandes et écartées, à 3 folioles ovales ou arrondies, légèrement dentées ; stipules courtes, ovales terminées en pointe ; fleurs grandes, d'un rose vif nuancé de blanc, portées par 2 à 3 sur des pédoncules souvent un peu plus longs que la feuille de l'aisselle de laquelle ils sor- tent; étendard relevé; fruit long de 25 à 30 mill. sur 6 à 7, pendant, renflé latéralement, velu glutineux. Fleurit du printemps à l'été (mai-août). — Rochers et rocailles des montagnes calcaires. — Alpes de France, Suisse, Causses des Cévennes; PjTénées et Corbières. "^ Ononis fruticosa. — Bugrane-arbrisseau. — Petit arbris- seau très rameux, sans épines, de 30 cent, à 1 m., à peu près sans poils, sauf sur les jeunes rameaux, les pédoncules floraux et les fruits; feuilles assez rapprochées, petites, à peu près sans pétiole, à 3 folioles allongées, à bords découpés en dents de scie; stipules dentées, enveloppant la tige ; fleurs grandes, roses, réunies par 2 à 3 sur des pédoncules plus longs que les feuil- les, formant par leur ensemble une grappe allongée; fruit long de 18 à 25 millim. sur 6 à 7 de large, velu-glutineux comme les pédoncules. Fleurit en été. — Rochers, rocailles et broussailles des basses montagnes et des montagnes. — Alpes occidentales, France et Italie; Pyrénées. Ononis fruticosa — 35 — Rochers et rocailles des montagnes calcaires. Ononis rotundifolia. Rundblâttriger Hauhechel. Bugrane à feuilles rondes. Alpine Rest-Harrow. — Papilionacées. — — 36 — Rocailles et pâturages de la zone des Conifères. Ononis cenisia. Hauhechel des Mont-Cenis. Biigranc du Mont-Cenis. Rest-harrow of Mont-Cenis. — Papiltonacées, — 30 — PAPILIONAGEES. Ononis cenisia. — PI. 36 — Petite plante vivace à souche rampante, à tiges couchées diffuses à peine ligneuses à la base, s'étendant en touffes assez serrées de 5 à 23 cent.; feuilles petites, à pétiole court, à 3 petites folioles ovales, fortement dentées, sans poils ; stipules aussi grandes que les folioles, plus longues que le pétiole, enveloppant la tige ; fleurs assez grandes, roses, isolées au sommet de longs pé- doncules grêles ; fruit de 10 à 12 mill. seulement, pubescent un peu glutineux. Fleurit en été, — Rocailles; pâturages de la zone des Conifères, sur sols calcaires et siliceux. — Alpes occidentales de France et d'Italie, Pyrénées. * Cytisus alpinus, — Cytise des Alpes. — Petit arbre très voisin du Faux Ebénier souvent cultivé dans les jardins et fréquent dans les forêts des basses mon- tagnes calcaires de l'Est de la France. Il atteint 7 à 8 m. de hauteur dans les forêts de Hêtres et de Sapins qu'il orne au début de l'été de ses élégantes grappes de fleurs d'un jaune clair ; les feuilles longuement pétiolées, ont 3 folioles elliptiques atténuées en pointe à peine pubes- centes ; fruit assez long. ^y*^^'** ^p^^'^^ Fleurit en juin-juillet. — Jura, Alpes de France, Suisse, Italie. PAPILIONACEES. 37 Vicia silvatica — PI. 37 — Liane vivace atteignant 1 m., à tiges grimpantes, glabres ; feuilles à 5 à 10 paires de folioles ovales-allongées; stipules en croissant bordé de grandes dents ; fleurs 10 à 15 en grappes lâches, dépassant tardive- ment la feuille née au même niveau ; fruit long de 25 à 30 mill., un peu renflé latéralement, noirâtre à la maturité. Fleurit en été. — Bois des montagnes. — Jura, Alpes de France et de Suisse. * Lotus corniculatus. — Lotier corniculé. — Plante vivace glabre, à racine forte ; tiges de 10 à 40 cent., couchées, dressées lorsque la plante vit au milieu de pelouses épaisses ; feuilles à 3 folioles ovales ; fleurs réunies par 3 à 6 sur des pé- doncules bien plus longs que les feuilles ; corolle jaune ; dans les mon- tagnes, Tétendard est souvent oran- gé-rouge ou pourpre foncé ; fruit à peu près cylindrique, de 20 à 25 mill. Fleurit au printemps et en été. Lotus «omiouiatus — Plante extrêmement répandue, des plaines de l'Europe centrale où elle entre dans la com- position de tous les prés fauchables, jusqu'à la zone alpine, observée jusqu'à 2.900 m. en Suisse, 2.700 aux Pyrénées. Très estimée dans les foins comme dans les pâturages les plus maigres. Oxytropis lapponica. — Plante vivace à tiges grêles, de 10 à 25 cent , portant 3 à 5 feuilles ; feuilles à 8 à 12 paires de folioles ovales étroites terminées en pointe; une foliole terminale; fleurs réu- nies par 6 à 12 en petite grappe presque sphérique ; fruit ne dépas- sant pas 12 mill. de longueur. Fleurit en été. — Rochers et pe- louses de la zone alpine. — Alpes non calcaires, France, Suisse. Oxytropis lapponica — 37 — Bois des montagnes. m, ^ Vicia silvatica. Vesce des bois. Waldwicke. Wood-Vetch. — Papilionackes. 38 Pâturages pierreux et rocailles de 1700 à 3c i W \ / ^ / -wfj?. A. — Oxytropis campestris. B. — Oxytropis fœtida. Feldspitzkiel. Stinkender Spitzkiel. Oxytropide des champs. Oxytropide puante. Field Oxytropis. Stinking Oxytropis, — Papilionacées. — — 38 - PAPILIONAGEES. Oxytropis campestris. — PI. 38 A — Plante vivace à souche épaisse protégée par la base brunie et desséchée des anciennes feuilles, d'où s'échappent de« touffes de feuilles à 7 à 14 pai- res de folioles ovales étroites terminées en pointe, avec une réunies par 5 à 10 en grappes ovoïdes, portées par un pédon- cule de 5 à 10 cent., naissant de la base des feuilles infé- rieures de l'année; corolle jaune verdâtre, avec une tache foncée sur la carène, parfois jaune ou bleue avec une tache violette sur la carène ; fruit court, ovoïde, terminé en pointe, velu. Fleurit en été. — Pâturages pierreux et prés maigres, fentes des rochers abrupts surtout calcaires de 1.700 à 3.000 m. Alpes et Pyrénées, descend le long des rivières jusqu'à 450 m. — Plante très précieuse, avidement broutée par le bétail, excellente four- ragère dans les foins. Oxytropis fœtida. — PI. 38 B — Plante vivace, se distin- guant aisément de la précédente par son revêtement de poils glanduleux, dégageant une odeur fétide ; les folioles sont plus nombreuses (13 à 23 paires) et très étroites ; les fleurs, jaunâtres, sont moins nombreuses; les fruits sont allongés et un peu arqués. Fleurit en été. — Rocailles et pâturages maigres de la zone al- pine. — Alpes de France, Suisse, Italie. * Oxytropis montana . — Plante vivace à tiges de 5 à 10 cent., grêles, courtes, portant 3 à 4 feuil- les assez rapprochées ; feuilles velues -blanchâtre s, à 10 à 13 paires de folioles ovales étroites, terminées en pointe, avec une foliole termi- nale; fleurs d'un pourpre violacé réunies par 5 à 15 en grappes un peu ovoïdes, à pédoncules dépassant les feuilles; fruit ovoïde, allongé. Fleurit en été. — Pâturages maigres, sols caillouteux, rocailles de la zone alpine jusqu'à 3.000 m. — Jura, Alpes de France, Suisse, Italie, Pyrénées. Oxytropis montana PIROLACEES. Î9 — FAMILLE DES PIROLACEES Pirola minor. — PI. 39 — Plaaite vivace à tiges souter- raines grêles écailleuses ; tiges dressées de 10 à 23 cent. ; feuilles ovales ou elliptiques à pétiole plus court que le limbe; fleurs petites d'un blanc rosé, réunies en grappes ter- minales serrées et s'ouvrant vers le bas ; la fleur demeure entr'ou verte, arrondie ; les étamines sont recourbées et cachent l'ovaire. Fleurit en juin-août parmi les mousses des forêts ombragées, des plaines aux prés-bois alpins. — Alpes et Pyrénées jusqu'à 2.400 m. Pirola unifiera. — Petite plante vivace à tiges souter- raines grêles, rampant parmi les mousses; tiges dressées de 3 à 20 cent., munies vers la base de petites feuilles arrondies, un peu dentées, molles et d'un vert pâle, et, sous la fleur, de 2 à 3 écailles vertes ; fleur unique au sommet de la tige, assez grande, odorante, à 3 pétales très étalés ; étamines rayonnantes, étalées sur les pétales, les anthères sont prolongées en pointe jaune orangé vers l'exté- rieur ; style dressé terminé par 3 lobes aigus. Fleurit en juin-juillet parmi les mousses des forêts très ombragées, 800 à 1.800 m. — Vosges, Alpes, Cévennes, Pyrénées et Corbières. Pirola uniflora Les Piroles doivent leur nom à la ressemblance de leurs fleurs avec celle des Poiriers (en latin Pirus) ; cette ressemblance est d'ailleurs toute superficielle. Les Piroles ont, en réalité, beau- coup plus de rapports avec les Bruyères qu'avec les Poiriers et toutes les autres Rosacées. — 39 — Parmi les mousses des forêts ombragées jusqu'à 2400 m, Pirola minor. Petite Pirole. PiROLACÉES Kleines Wintergrùn. Lesser Wintergreen. 40 Dans la mousse des forêts ombrasées de looo à 2000 Pirola secunda. Einscitswendigcs Wintergrùi Pirole unilatérale. Yevering Bells. — PiROLACÉKS. — — 40 — PIROLACÉES-ROSAGÉES. Pirola secunda. — PI. AO — Plante vivace à tiges sou- terraines grêles, rampant sous les mousses ; tiges dressées de 8 à 2o cent., munies vers le bas de quelques feuilles ovales, très peu dentées, à pétiole plus court que le limbe, et de petites feuilles écailleuses sous les fleurs ; fleurs d'un blanc verdâtre réunies en une grappe terminale unilatérale ; les fleurs s'ouvrent vers le bas ; elles demeurent entr'ouvertes, ovoïdes ; les étamines recourbées cachent l'ovaire ; le style est allongé. Fleurit en juin-août dans la mousse des forêts ombragées montagneuses et subalpines de 1.000 à 2.000 m. — Vosges, Jura, Alpes et Venteux, Auvergne et Cévennes, Pyrénées. FAMILLE DES ROSACÉES La famille des Rosacées comprend un très grand nombre d'espèces d'aspect très différent, des arbres (comme les Poiriers, Pommiers, Cerisiers, Abricotiers, etc.), des arbustes et arbrisseaux (Roses, Spirées, Aubépines, Ronces), des lianes, des herbes même des dimensions les plus modestes. Les Rosacées sont répandues surtout dans les régions tem- pérées et froides et jusque dans les montagnes élevées des latitudes moyennes ; elles ont pour l'économie des mon- tagnes une importance secondaire. La plupart de nos arbres fruitiers disparaissent successi- A'ement à mesure qu'on s'élève ; les Pommiers, puis les Poi- riers, les Pruniers et enfin les Cerisiers ne mûrissent plus leurs fruits, là où l'homme peut encore habiter d'une manière permanente (1.800 à 2.000 m.). Les Framboisiers, les Frai- siers fournissent par leurs fruits des ressources à l'alimen- tation. Abondantes dans les prairies elles pâturages maigres, les Potentilles et les Alchemilles constituent des fourrages de peu de valeur. — 41 — Alchemilla alpina. — PI. 41 — Plante à souche très rameuse, rampante et fortement enracinée, de 10 à 30 cent., développant des rejets horizontaux plus ou moins courts; feuilles inférieures découpées-palmées à 5 à 7 lobes ovales allongés, dentés, très luisantes, glabres en dessus, argentées soyeuses en dessous ; tiges florifères dressées, peu feuillées; nombreuses petites fleurs réunies en grappes dressées lâches. Fleurit en juin-août. — Pâturages maigres, rochers, cbouHs herbeux et pierrailles, surtout schisteuses, de 700 à 2.700 m. — Vosges, Alpes, Auvergne et Cévennes, Pyrénées. * Alchemilla vulgaris. — Alchemille commune. — Plante vivace à tige souterraine, à tiges florifères d'abord couchées, puis redressées ; feuilles de la base grandes, à long pétiole, arrondies, vertes sur les 2 faces, parfois velues, à 7 à 11 lobes peu profonds, dentées sur tout leur pourtour ; tiges flori- fères de 10 à 40 cent.; fleurs en tètes serrées, nombreuses, petites, jau- nâtres. Fleurit en mai-juillet. — Prairies fumées et fauchables, reposoirs des Alchemilla vndgaris troupeaux, bords dcs ruisscaux, des plaines à 2.700 m. — Montagnes de l'Europe centrale. * Alchemilla pentaphyllea. — Alchemille à cinq folioles. — Certaines Alchemilles n'habitent que les très hautes montagnes ; telle VA. pentaphyllea, petite plante vi- vace à peu près glabre, à tiges flori- fères couchées puis redressées, de 5 à 15 cent. ; feuilles vertes et glabres sur les deux faces, à 5 lobes allon- gés ; fleurs verdâtres, en petits groupes au sommet des tiges. Fleurit en été. — Pelouses humides, bords des ravines et des combes à neige, de 1.900 à 3.000 m. — Alpes de Alchemilla pentaphyllea France, Suisse, Italie. — 41 — Pâturages maigres, rochers, éhoulis de 700 à 2700 m. Alchemilla alpina. Alchcmille des Alpes. — Ros. Alpen-Frauenmantel. Alpine Lady's mantle. 42 Pâturages maigres, rochers de i5oo à 2800 m. ■' 00 Dryas octopetala. Dryade à huit pétales. ROSACKKS. Silherwurz. Mountain Avens. — 42 — ROSACÉES. Dryas octopetala. — PI. 42 — Petite plante vivace à tiges rampantes, appliquées sur le sol, très ramifiées, un peu ligneuses ; feuilles ovales, mais découpées dentées, vert sombre, luisantes en dessus, à bords enroulés, blanches en dessous ; fleurs blanches, grandes, isolées au sommet du j)édoncule, haut de 5 à 10 cent., velus ; 7 à 9 sépales et autant de pétales ; styles -nombreux prolongés en plume après la floraison, réunies plus tard en une tête plumeuse blan- châtre. Fleurit en été. — Pâturages maigres, blocs de rochers, pelouses rases des cols et des sommets de 1.500 à 2.800 m., parfois plus bas, surtout sur les sols calcaires. — Jura, Alpes, Auvergne, Py- rénées et Corbières. Les Aubépines manquent dans les hautes montagnes comme la plupart des Rosacées à tiges ligneuses ; cependant les Cotonéasters et les Sorbiers y sont plus fréquents que dans les plaines. * Cotoneaster tomentosa. — Cotonéaster cotonneuse. —Petit arbuste d'un m. environ, tortueux lorsqu'il croît en pleine lumière, à rameaux élancés lorsqu'il vient à l'ombre, sans épines, velus ; feuilles ovales arrondies, deSào cent., sans dents sur les bords, vertes, un peu velues en dessus, blanches coton- neuses en dessous ; fleurs réunies par 3à5 en petites grappes dressées, à pédoncule et calice cotonneux; fruit dressé, d'un rouge vif à la ma- turité. Cotoneaster tomentosa Fleurit au printemps, fructifie en automne. — Rochers et escarpements surtout en sols calcaires, parfois dans les prés- bois, de 800 à 2.000 m. — Jura, Alpes, Cévennes, Pyrénées et Corbières. ROSACÉES. — 43 — Rosa alpina. — PI. 43 — Arbrisseau dépassant rarement 30 cent., à rameaux le plus souvent sans aiguillons; quelques- uns seulement, très faibles d'ailleurs, sur le pédoncule floral; feuilles à 7à 11 folioles ovales allongées ; fleurs au sommet des rameaux isolées, parfois réunies par 2 à 3 ; 5 sépales étroits, 5 pétales rose rouge. Les Roses ne produisent pas de nectar ; elles n'en sont pas moins fréquentées par les insectes qui se nourrissent de leur pollen; fruit arrondi, rouge orangé à la maturité. Fleurit en juin-juillet. — Bois, prés-bois, broussailles, clai- rières, rochers des zones subalpine et alpine inférieure jusque 2.600 m. — Vosges, Jura et Yentoux, Auvergne et Cévennes, Pyrénées et Corbières. Rosa glauca. — Églantier glauque. — Petit arbuste vigou- reux, de 1 à 2 m., à aiguillons peu nombreux mais robustes, crochus; feuilles vert-bleuâtre (glauque), sans poils, à 5-7 fo- lioles ovales, dentées ; fleurs roses isolées ou groupées en petit nombre ; fruit globuleux, lisse ou couvert de poils. Fleurit en juin-août. — Bois et clairières des montagnes. — Vosges, Jura, Alpes, Auvergne et Cévennes ; Pyrénées et Cor- bières j descend parfois dans les collines de la plaine. * Rubus saxatilis. — Ronce des rochers. — Les Ronces sont /\>v y^^Tf/^ moins nombreuses dans les mon- /^'j\ 'nifêêi ^^o^es élevées que dans les plaines. Jmi/i}v'KiM'ÏM^} La Ronce des rochers, facile à recon- ^^^^^\M^/uli^^^^^ naître, a ses tiges herbacées, garnies "^^Wx^àW^^^^^ ^^ P^^^^ ®* parfois de quelques ai- ^1 ^i^^ftil!^'^ guillons très faibles ; des feuilles peu V^^j-;:^.^^^ épaisses, A-ert clair, à 3 folioles den- j^^^^i ^A tées; rameau florifère grêle, de 20- iM'^^yfi ^W W '^^ cent., terminé par une grappe de H\AQ^SQ^{ 1 S à 8 fleurs ; pétales blancs, petits, ^^ï^^^ï ~ %\/ ovales ; fruits charnus, en petit nom- W ^ bre, rougeâtres translucides à la Rubus saxatilis maturité, acides et à peine sucrés. Fleurit en mai-juin. — Clairières et bords des bois, rochers, etc., dans les zones montagneuse et subalpine jusque vers 2.000 m. — Jura, Vosges, Alpes, Auvergne et Cévennes, Pyrénées; descend jusque vers les plaines dans le Nord-Est de la France. — 43 — Bois, broussailles, clairières jusqu'à 2600 m. Rosa alpina. Eglantier des Alpes. Alpen Hag-Rose. Alpine Rose. RoSACKliS. — 44 — Pelouses rases, bandes rocheuses gazonnées de 1900 à 2700 m. i^ ■K'^ \ / • K \ [^' lA/^ Potentilla aurea. Potentille dorée. Goldgelhes Fingerkraut, Golden Cinquefoil. Rosacées. _ 44 - ROSACÉES. Potentilla aurea. — PL 44 — Petite plante vivace verte et soyeuse, à tiges rampantes, protégées par les débris des vieilles feuilles, à tiges florifères couchées, puis redressées, de 5 à 23 cent., portant peu de fleurs; feuilles composées palmées à S folioles ovales allongées, dentées, glabres en dessus, avec des poils soyeux sur les bords et sur les ner- vures de la face inférieure ; fleurs d'un jaune d'or avec une teinte orangée vers la base des pétales. Fleurit en juin-août. — Pelouses rases, bandes rocheuses gazon- nées, en sols calcaires ou non, de 1.900 à 2.7l0 m. — Jura, Alpes, Auvergne et Cévennes, Pyrénées et Gorbières. * Potentilla multifida. — Plante vivace de 5 à 23 cent., cotonneuse blanchâtre, aisément reconnaissable entre toutes les autres Potentilles alpines grâce à ses feuilles petites, découpées pennées, divisées en fines lanières non dentées; fleurs Jaunes à pétales un peu échancrés. Fleurit en été. — Pâturages alpins en sols siliceux. — Savoie et Dau- phiné, Suisse, Italie. Potentilla multiûda * Potentilla frigida. — Toute petite plante de 2 à 10 cent, velue glutineuse, à tiges latérales grêles, couchées puis redressées, dépassant à peine les feuilles. Les feuilles sont petites à 3 folioles ovales, vertes, très velues sur les 2 faces, découpées en dents larges ; fleurs jaunes assez petites, isolées ou réunies 2 à 3 au sommet de la tige; pétales un peu échancrés. Fleurit en été. — Pâturages rocail- P»tentiiia frigida leux et rochers jusqu'à 3.000 m. — Alpes de France, Suisse, Italie, Pyrénées. ROSACÉES. — 45 — Potentilla grandiflora. — PI. 45 — Plante vivaee à feuilles palmées à 3 folioles ; tiges dressées de 10 à 20 cent. ; feuilles, tiges et pédoncules couverts de poils. Les tiges ne sont pas toutes florifères ; les feuilles sont vertes sur les 2 faces ; folioles ovales arrondies, découpées en quelques dents larges^ pédoncules grêles; fleur jaune, assez grande. Fleurit en été. — Rochers, pâturages rocailleux de 1.500 à 3.000 m. — Alpes, Pyrénées. * Potentilla Tormentilla. — TormentiUe. — Plante vivaee qui se distingue aisément de toutes les autres Potentilles habitant nos montagnes par ses fleurs petites à 4 sépales, son calicule de 4 feuilles plus petites que les sépales, par ses 4 pétales; souche courte et épaisse; tiges dressées très feuillées ; les feuilles ont 3 folioles ovales très allongées, profondément dentées. Fleurit en été. — Landes, prés hu- mides et tourbeux, voisinages her- beux des sources au pied des rochers, surtout en sol siliceux, dans toute Potentilla Tormentilla la France; des plaines à la zone des Conifères, jusqu'à 2.200m. Potentilla nitida. Pote&tilla nitida Potentille soyeuse. — Toute petite plante de 5 à 15 cent., blanche soyeuse argentée, à souche ligneuse, gazonnanle ; tiges courtes dépassant peu les feuilles ; presque toutes les feuilles de la base ont 3 folioles, parfois 5, ovales amincies Aers le bas, dentées au sommet; fleurs ro- sées, parfois blanches, grandes, iso- lées, parfois réunies par 2 à 3; pétales échancrés. Fleurit en été. — Espèce peu répan- due ; rochers calcaires des Alpes éle- vées, occidentales et méridionales. — France, Italie, Autriche. — 45 — Rochers, pâturages rocailleux de i5oo à 3ooo m. Potentilla grandiflora. Grossblumiges Fingerkraut. Potentille à grandes fleurs. Large Jlowered CinqiiefoiL — Rosacées. — 46 Prairies humides et tourbeuses jusqu'à 2600 Sanguisorba officinalis. Offizineller Wiesenkopf. Sangiiisorbe officinale. Great Biirnet. — Rosacées. — 4G — * Potentilla nivalis. — Plante vivace de 10 à 30 cent, à souche ligneuse, couverte de longs poils soyeux, étalés ; tiges flexueu- ses molles terminées par quelques fleurs groupées en une tête assez lâche ; feuilles de la base composées palmées à 3 à 7 folioles ovales amincies vers le has, dentées vers le haut ; fleurs blanches, à pétales plus courts que les sépales. Fleurit en été. — Rochers, bandes rocheuses gazonnées, ébouHs herbeux. — Alpes méridionales, Dauphiné et Provence, Venteux, Pyrénées. Potentùia nivaiis Sanguisorba officinalis. — PI. 46 — Plante vivace de 80 cent, à 1 m., à forte souche rampante; tiges rameuses dressées, peu fouillées; feuilles composées-pennées à 7 à 15 paires de folioles ovales, très dentées, bleuâtres en des- sous; fleurs en tête ovoïde rouge pourpre foncé, comprenant SO à 100 fleurs, sans pétales, entremêlées d'écaillés étroites; 4 sépales, 4 étamines, à filet très fin. Fleurit en été. — Prairies humides et tourbeuses des plaines aux hautes montagnes jusqu'à 2.600 m. * Sorbus Chamaemespilus. — Alisier nain. — Le Sorbier des oiseleurs (Sorbus aucuparia) QiV Ali- sier blanc (Sorbus Aria) viennent haut dans nos montagnes, jusque dans les prés-bois subalpins, au delà de 2.200 m. h' Alisier nain est un arbrisseau, de 1 m. au plus, à feuilles vertes et glabres sur les 2 faces ovales-elliptiques, dentées aux bords ; fleurs roses en grappes courtes; pétales ovales allongés dressés; fruit ovoïde, pruineux, rouge orangé à la maturité. T^, ., 't.- {• i-n L 1 Sorbus Chamaetnespaus Fleurit en ete, fructifie septembre. — Rochers, escarpements, jusqu'à 2.300 m. — Vosges, Jura, Aljîcs, Auvergne, Pyrénées. ROSACÉES. 47 Genm reptans. — PI. 47 — Plante vivace à souche bru- nâtre, émettant des rejets feuilles grêles de 10 à 30 cent. ; tiges de 5 à 20 cent, terminées par une grande fleur ; feuilles nées de la souche profondément découpées pennées, à lobes décroissant du sommet à la base et fortement découpés; 6 pétales jaunes, rarement 5 ou 7 ; étamines tantôt plus courtes, tantôt plus longues ; les fleurs sont parfois mâles par défaut de développement des carpelles, mêlées d'ailleurs à des fleurs portant à la fois étamines et carpelles. Fleurit en juin-août. — Fentes des rochers ombragés, inters- tices des blocs, sol des moraines, de 2.100 à 3.400 m. — Alpes. Geum montanum. Benoîte des montagnes. — Plante vivace à souche ne produisant pas de rejets, à tiges de 5 à 35 cent, garnies de 2 à 3 petites feuilles et terminées par une seule fleur; feuilles de la base profondément découpées pennées, à lobes décrois- sant de haut en bas, le lobe ter- minal beaucoup plus grand que tous les autres, arrondi, à peine lobé ; 3 à 6 pétales d'un jaune d'or ; fleurs parfois mâles par défaut de développement des carpelles. Fleurit en juillet-août. — Pelouses, prairies, pâturages rocail- leux, bandes rocheuses gazonnées de 1.600 à 2.700 m., parfois plus bas. — Alpes, Auvergne, Pyrénées et (]orbières. Geum montanum 47 Fentes des rochers oiiU"^rngés de 2100 à 3400 Geuni reptans. Benoîte rampante. Kriechende Nelkenwurz. Creeping Avens. Rosacées. 48 Eboulis, graviers des torrents de 700 à 2000 m, Epilobium Fleischeri. Epilobe de Fleischer. Fleischers Weidenrôschen, Fleiscliefs Willow-herb. (Enothéracées. — 4» — OENOTHERAGEES. FAMILLE DES ŒNOTHÉRAGÉES Epilobium Fleischeri. — PL 48 — Plante herbacée vivace, un peu ligneuse à la base, de 10 à 40 cent. ; tiges couchées, puis redressées, un peu ramifiées ; rameaux à 4 angles, très feuilles ; feuilles éparses, très allongées, de 3 cent, de long, parfois groupées aux nœuds; fleurs réunies par 5 à 10 en grappes et munies d'un long pédoncule grêle ; 4 sépales étroits, d'un pourpre foncé; 4 pétales ovales, d'un rose violacé, style moins long que les étamines, divisé au sommet en 4 lobes étalés en croix; fruit allongé, cotonneux blanchâtre. Fleurit en été. — Eboulis, grèves caillouteuses des torrents, de préférence sur les sols siliceux, de 700 à 2.200 m ; descend sou- vent plus bas, le long des cours d'eau. — Jura, Alpes. * Circaea alpina. — Circée des Alpes. 5 à 13 cent., vivant sous l'ombre des forêts ; tiges souterraines grêles allongées, rampant dans l'humus fragile, glabre, portant 2 à 3 paires de feuilles minces, transparentes, vert clair, en forme de cœur, den- tées et terminées en pointe ; fleurs en grappe simple allongée, sépales étroits rabattus; pétales blancs, échancrés ; 2 étamines à filet allon- gé; stigmate arrondi. Petite plante de Circaea alpina Fleurit au printemps et en été sous l'ombre épaisse des forêts humides jusqu'à la zone des Coni- fères, vers 2.000 m. — Vosges, Jura, Alpes, Auvergne et Gé- vennes, Pyrénées. SAXIFRAGACÉES. — 40 — FAMILLE DES SAXIFRAGACÉES Saxifraga cuneifolia. — PL 49 A — Plante vivace, à tiges stériles terminées par des rosettes de feuilles formant un gazon lâche ; feuilles ovales atténuées en pétiole vers le bas, coriaces, sans poils, dentées aux bords ; tiges florifères dressées, ramifiées dès leur milieu, presque sans feuilles, couvertes de poils glanduleux, fragiles ; fleurs en grappes lâches assez étroites, pétales ovales étroits, blancs avec des points jaunes. Fleurit en été. — Rochers ombragés, clairières des forêts, zone des Conifères. — Alpes, hautes Cévennes, Pyrénées et Gorbières. Saxifraga bryoides. — PL 49 B — Très petite plante vivace en gazon, à tiges stériles traçantes portant de nombreuses petites rosettes globuleuses à feuilles très petites, très rap- prochées les unes des autres, étroites recourbées vers la tige, de 5 à 7 mill. seulement, d'un vert luisant, peu ou pas poi- lues ; tiges florifères de 3 à 8 cent., dressées, portant de petites feuilles appliquées contre elles ; fleurs isolées, ter- minant les tiges, d'un blanc jaunâtre, un peu plus jaune au fond. Fleurit en été. — Pâturages pierreux, rocailles, fentes des rochers, en sols siliceux, 2.000 à 4.000 m. — Toutes les Alpes, Auvergne, Pyrénées. * Saxifraga aspera. — Petite plante vivace formant un pe- tit bouquet de tiges allongées très feuillées de 8 à lo cent., à feuilles rigides, étroites allongées, de 12 à 13 milL, simples et sans dents, mais hérissées de poils raides ; fleurs d'un blanc jaunâtre, plus grandes que celles du S. bryoides, 1 à 5, à pé- tales ovales tachés de jaune à la base. Fleurit en été. — Rochers humides, bords des filets d'eau, plus rare dans les gazons; surtout sur les sols sili- Saxifraga asperà ^g^^-^ j^OOO à 3.000 m. — AlpCS dC France, Suisse, Italie, Autriche ; Pyrénées. Rochers ombragés, clairières des forêts. 49 Pâturages pierreux, rocailles de 2000 à 4000 m. A. — Saxifraga cuneifolia. B. — Saxifraga bryoides. Keilblâttriger Steinbrech. Birnmoos-artiger Steinbrech, Saxifrage à feuilles en coin. Saxifrage mousse. Wedge-leaved Stonebreak. Mosslike Saxifrage. — Saxifragacées. — — 50 — Broussailles, clairières, bords des ruisseaux de 800 à 2200 ni. Saxifraga rotundifolia. Rundblâttriger Steinbrech. Saxifrage à feuilles rondes. Round-leaved Stonebreak. — Saxtfragackes. — — 50 — SAXIFRAGACÉES. Saxifraga rotundifolia. —PI. 50 — Plante de 10 à GO cent., à souche petite courte, développant une tige dressée, grêle, un peu poilue, ramifiée en haut, portant quelques feuilles à long pétiole, à contour arrondi ou en rein, molles et char- nues, dentées et parsemées de longs poils ; fleurs petites, blanches, en grappe lâche ; pétales étalés en étoile, ovales allongés, ponctués de rose ou de rouge, parfois de jaune. Fleurit en été. — Stations ombragées et humides des montagnes : broussailles, clairiCTes, bords des ruisseaux, 800 à 2.200 m. — Jura, Alpes, Auvergne et Cévennes, Pyrénées et Corbières. * Saxifraga stellaris. — Plante vivace de o à 13 cent., avec, à sa base, une rosette de feuilles ; les, poilue ; feuilles ovales allon- gées, en pointe vers la base, avec de grosses dents sur les bords, lui- santes ; fleurs en petite grappe lâche, à sépales étroits étalés en étoile, blancs avec 2 points orangés. Fleurit en été. — Bords des filets d'eau, sources et rochers humides en sols siliceux, 1.200 à 3.000 m. — Alpes de France, Suisse, Italie, Autriche ; Auvergne et Cévennes, Corbières et Pvrénées. Saxifraga stellaris ♦ Saxifraga androsacea. — Petite plante vivace produisant quelques rosettes de feuilles étalées en gazon; feuilles étroites en spa- tule, molles, découpées parfois en 2 à S dents au sommet, ciliées ; tiges florifères de 2 à 10 cent., tapissées de poils glanduleux, à peu près sans feuilles, et portant de 1 à 3 fleurs; pétales blancs de lait, larges ovales, plus longs que les sépales. Fleurit en été. — Rochers et sols argileux humides de 1.600 à 3.000 m. — Toutes les Alpes, Auvergne, Pyré- nées et Corbières. Saxifraga androsacea SAXIFRAGACEES. Ol Saxifraga aizoides. — PL 51 A — Petite plante A^ivace ramifiée, formant des gazons lâches ; tiges faibles couchées, garnies d'un grand nombre de feuilles vers le bas, à feuilles écartées vers le haut et terminées par de petites grappes de 3 à 12 fleurs ; feuilles très étroites, un peu épaisses, char- nues, terminées par une petite pointe et ciliées sur les bords ; fleurs assez grandes, à pétales jaune citron avec des points orangés, ou jaune foncé avec des points rouge brun. Fleurit en été, — Fréquent sur les rochers humides, les éboulis mouillés, les rochers suintants de 1.500 à 3.100 m., descend souvent plus bas sur les grèves caillouteuses des rivières. — Jura, toutes les Alpes, Pyrénées, Saxifraga exarata. — PL 51 B — Petite plante vivace for- mant des gazons assez touffus ; feuilles très rapprochées, le long des tiges stériles, atténuées à la base, simples ou décou- pées vers le haut en 3 lobes inégaux, plus ou moins dentés, terminés en pointe ; tiges florifères couvertes de poils glan- duleux, terminées par une petite grappe lâche de 3 à 10 fleurs; fleurs petites, pétales blanc jaunâtre. Fleurit en été, — Rochers secs ou humides, presque toujours siliceux, jusqu'à 3.000 m, — Toutes les Alpes, Auvergne, Pyré- nées. * Saxifraga muscoides. — Très petite plante vivace voisine de la précédente ; à tiges nom- breuses terminées par de petites rosettes de feuilles, unies en cous- sinets ; tiges florifères de 2àl2cent.; feuilles étroites, simples ou décou- pées vers le haut en 3 à o grandes dents ; tiges florifères dressées, poi- lues, terminées par une petite grappe de 2 à 8 fleurs, petites, à pétales jaunâtres non ponctués. Fleurit en été. — Crêtes rocheuses, rochers, éboulis, pierrailles des hautes Saxifraga muscoides montagnes de 1.600 à 3.500 m. nées. Jura, toutes les Alpes, Pyré- 51 Rochers humides Rochers secs ou humides de i5oo à 3ioo m. jusqu'à 3ooo m. .»! r. A. — Saxifraga aizoides. B. — Saxifraga exarata. Mauerpfefter-Steinbrech. Gefurchter Steinbrech. Saxifrage pain d'oiseau. Saxifrage sillonnée. Stone-crop Saxifrage. Fiirrowed Stonebreak. — Saxifragacées. — 52 — Rochers, fissures, éhoul de i5oo à 3400 m. Rochers de 1200 à 2700 m. A. — Saxifraga oppositifolia. B. — Saxifraga Aizoon. Gegenblâttriger Steinhrech. Immergrùner Steinbrech. Saxifrage à feuilles opposées. Saxifrage toujours verte. Opposite-leaved Saxifrage. Evergren Stonebreak. — Saxifragacées. — 52 SAXIFRAGACÉES. Saxifraga oppositifolia. — PI. 52 A — Petite plante basse à tiges grêles et cassantes, abondamment ramifiées, formant souvent des coussinets peu serrés ; tiges très feuillées à feuilles petites opposées, OA^ales allongées sans pétiole, d'un vert foncé ou bleuâtre, fermes, rudes et poilues sur les bords, à sommet un peu recourbé, très rapprochées les unes des autres ; en outre les anciennes feuilles, sèches, demeurent longtemps sur les tiges ; fleurs grandes, isolées, terminales ; pétales d'un rouge Aàneux ou yiolacé. Fleurit du printemps à l'été. — Rochers, fissures, éboulis et pierrailles, 1.500 à 3.400 m., souvent bien plus bas sur des rochers au nord, sur le sol voisin des glaciers ou sur le bord des torrents. — Jura, toutes les Alpes, Auvergne, Corbières et Pyrénées. Saxifraga Aizoon. — PI. 52 B — Plante A'ivace, formée de plusieurs rosettes de feuilles ; feuilles de la base disposées en rosettes régulières, allongées en spatule, longues de 1 à 5 cent., coriaces, abord en dents de scie, recouvertes d'une croûte blanchâtre, bordées de cils vers le bas ; tige florifère droite, peu feuillée, ramifiée vers le haut seulement, de 10 à 30 cent., un peu poilue glanduleuse ; fleurs en grappe assez courte, à rameaux portant 1 à 5 fleurs ; pétales ovales, blanc jaunâtre, parfois ponctués de rouge. Fleurit en été. — Répandu sur les rochers des montagnes siliceuses et calcaires, 1.200 à 2.000 m. parfois plus bas. — Vosges, Jura, toutes les Alpes, Ventoux ; Auvergne et Cévennes; Pyrénées et Corbières. * Saxifraga biflora. — Saxifrage à 2 feuilles. — Espèce voisine du 5. oppositifolia, moins serrée, à feuilles plus écartées, reconnais- sable surtout à ce qu'elle porte à la fois 2 ou 3 fleurs à l'extrémité de ses petites tiges. Fleurit en été. — Rochers des hautes Alpes siliceuses centrales et méri- dionales, 2.000 à 2.900 m. — France, Suisse, Italie. Saxifraça biflora CRASSULACEES. 53 — FAMILLE DES CRASSULACEES Sempervivum arachnoideum. — PL 53 — La Joubarbe toile d'araignée est une toute petite plante ; on la trouve sur les rochers les plus secs, qu'elle couvre de petites rosettes rapprochées, ratatinées en boule pendant les sécheresses, plus ou moins ouvertes et vertes pendant les périodes humides. Les rosettes de feuilles dépassent peu 2 cent. ; les feuilles ovales, terminées en pointe, sont reliées les unes aux autres par des fils blancs entrelacés comme une petite toile d'arai- gnée. Les tiges florifères, de 5 à 10 cent., se développent en été ; elles sont charnues rougeâtres, munies de feuilles allon- gées couvertes de poils fins et courts ; grappe peu fournie ; fleurs rouge vif avec une ligne longitudinale médiane rouge pourpre; au moins 10 sépales et autant de pétales ; nombre d'étamines double. Fleurit en été. — Rochers les plus ensoleillés des montagnes siliceuses, 1.300 à 3.000 m. — Alpes, Auvergne et Cévennes, Corbières et Pyrénées. * Sempervivum tectorum. — Joubarbe des toits. — Plante en rosette de 3 à 8 cent., réunies souvent en grand nombre, môme en épais coussinets; feuilles OA^ales allongées, lisses sur les deux faces, terminées en pointe aiguë, d'un vert grisâtre parfois rouge pourpre au sommet; tiges florifères ro- bustes, de 20 à 43 cent., couvertes de poils glanduleux et garnies de feuilles ; inflorescence ramifiée for- mant une grappe volumineuse; fleurs rose vif, à pétales étalés en Sempervivum tectorum étollC Fleurit en été. — Rochers ensoleillés et rocailles des mon- tagnes, surtout siliceuses, jusqu'à 2.400 m. — Vosges, Jura, Auvergne et Cévennes, Alpes et Ventoux, Pyrénées. — 53 — Rochers ensoleillés de i3oo à 3ooo m. Sempervivum arachnoideum. Spinnwehe-Hauswurz. Joubarbe Unie d'araignée. Cobweb Hoiiseleek. — Crassulacées. — — 54 — Rochers ensoleillés de 1200 à 2800 Sempervivum montanum. Joubarbe des montagnes. — Crassulacéks. Berg-Hauswurz. Mountain Houseleek. CRASSULACEES. Sempervivum montanum. — PI. 54 — Petite plante for- mant des rosettes de feuilles, de 4 à 3 cent., couvertes sur leurs faces comme sur leurs bords de poils courts glandu- leux, jamais entrelacés; feuilles de la rosette ovales non terminées en pointe; fleurs grandes, larges de 30 à 40 mill., d'un rose purpurin ou violacé, avec plus de 10 sépales, autant de pétales et 2 fois autant d'étamines ; pétales ovales effilés. Fleurit en été. — Rochers les plus ensoleillés des hautes mon- tagnes, surtout siliceuses, 1.200 à 2.800 m. ; descend parfois jusqu'à 600 m. — Toutes les Alpes, Ventoux ; Pyrénées. * Sedum Rhodiola (Rhodiola rosea). — Plante vivace de 10 à 20 cent., à souche tubéreuse, épaisse, développant une ou plusieurs tiges fermes dressées, garnies de feuilles éparses assez rapprochées, planes, ovales, bordées de dents terminées en pointe. La tige se termine par une grappe rac- courcie de fleurs, les unesàétamines sans carpelles, les autres à carpelles sans étamines; 4 sépales, 4 pétales ovales allongés, roses, plus longs que les sépales, 8 étamines à filet très fin et presque aussi long que les pétales (fleurs mâles); 4 car- pelles libres entre eux, un peu recourbés en dehors (fleurs femelles). Fleurit en été. — Rocailles et rochers des montagnes jusqu'au delà de 2.000 m. -— Vosges, toutes les Alpes, Pyrénées. Seduoi Rhodiola OilBELLIFERES. FAMILLE DES OMBELLIFERES Eryngium alpinum. — PL 55 — Les Panicauts sont des rares Ombellifères qui peuvent être confondues avec les plantes d'autres familles, si l'on n'y prend garde. Ils ont, en effet, l'aspect d'un Chardon ; mais la confusion ne tient pas devant l'examen de la plante. Le Panicaut des Alpes est une plante de 30 à 70 cent., à souche épaisse, à tiges dressées simples ou un peu ramifiées au sommet; les feuilles qui naissent de la souche sont ovales, à bords prolongés au-des- sous de l'insertion du pétiole, assez molles, à dents aiguës sur les^bords ; celles de la tige sont fermes, coriaces, d'abord vertes, puis bleu de cobalt, composées palmées, profondément découpées et bordées de dents piquantes ; fleurs blanches, réunies en 1 à 3 têtes terminales, à longs pédoncules, entou- rées d'une collerette très étalée, dressée, de 10 à 20 folioles d'un bleu passant au rosé, étroites, bordées de dents très fines épineuses. ' Fleurit en été. — Prairies fauchables à sol profond, brous- sailles de Rtiododendrons et d'Aunes, parfois coteaux rocheux. — Alpes de France, Suisse, Italie. * Athamanta cretensis. — Plante vivace toute velue gri- sâtre, à souche épaisse protégée à fleur du sol par les débris filamen- teux des anciennes feuilles; tige de 10 à 40 cent., arrondie, finement striée, terminée ordinairement par une seule ombelle; feuilles très velues, très découpées en segments effilés ; fleurs en ombelle, avec, à leur base, une collerette de 2 à 3 folioles fugaces et une petite collerette de 4 à 8 écailles allongées à la base des fleurs ; fruit ovoïde très allongé couvert de poils. Fleurit en été. — Fentes des rochers des montagnes surtout calcaires : Jura, Alpes de Suisse, Italie, Bavière, Autriche; Ventoux; Cévennes calcaires et dolomitiques; descend jusque dans les collines calcaires de l'Est de la France. Athamanta cretensis — 55 — Prairies fauchahles, broussailles et coteaux rocheux des Alpes. Eryngium alpinum. Alpen-Mannslreu. Panicaut des Alpes, Chardon bleu. Alpine Eryngo. — Ombellifères. — — 56 — Prairies fauchables de looo à 2600 m, "^. ^i Meum athamanticum. Fenouil des Alpes. Ombellifkres. Bârenwurz. Baldmoney. 50 — OMBELLIFERES. Meum athamanticum. — PI. 56 — Plante vivace de 20 à 50 cent., glabre, à odeur forte; tiges molles, creuses, striées, peu ramifiées et peu feuillées ; feuilles de la tige nombreuses, molles, à forme générale ovale allongée, très découpées en lanières filiformes, d'un vert foncé, sans poils ; fleurs en ombelles ayant à leur base une seule écaille, de 6 à 15 rayons inégaux, avec, à la base des fleurs, une collerette de 3 à 8 folioles filiformes; fruit ovoïde à côtes très saillantes. Cette plante est très appréciée en raison de l'arôme qu'elle donne aux foins. Fleurit en été. — Prairies fauchables fraîches ou même hu- mides, 1.000 à 2.600 m. — Vosges, Jura ; toutes les Alpes ; Auver- erne et Cévennes, Pyrénées et Corbières. * Meum Mutellina. — Mutelline. — Plante vivace de 40 à 50 cent., à tige souterraine, vigoureuse, produisant un grand nombre de rejets, terminés par des tiges aériennes striées, simples ou peu ramifiées, protégées à leur base par les restes fila- menteux noirâtres des anciennes feuilles ; rameaux terminés par une ombelle de fleurs; feuilles de la base peu nombreuses, à forme gé- nérale triangulaire, mais très dé- coupées en lobes étroits, irrégu- liers, terminés en pointe, d'un vert assez clair, surtout en dessous et luisantes, embrassant la tige par leur base ; fleurs blanches ou rosées, en ombelles, sans écailles ni collerette à leur base, mais avec une collerette de 3 à 8 petites écailles au- dessus des fleurs. Plante fourragère très estimée. Fleurit en été. — Prairies fauchables, pâturages maigres, bandes de gazon, broussailles, combes à neige, éboulis, 1.300 à 2.700 m. — Toutes les Alpes, Auvergne. Menm Mutellina OMBELLIFERES. — 0/ — Bupleurum longifolium. — PI. 57 — Les Buplovres se distinguent de toutes les autres Ombellifères par leurs feuil- les simples, souvent coriaces. Plusieurs d'entre elles ont des collerettes très développées à la base de l'ombelle et de chaque petit groupe de fleurs. Elles sont toujours glabres. Le Buplèvre à longues feuilles est une plante vivace de 30 à 60 cent., dressée, à tige creuse, un peu ramifiée vers le haut, garnie sur toute sa hauteur de feuilles écartées, ovales plus ou moins allongées; collerette de 5 à 8 petites feuilles ovales à la base des fins rayons de l'ombelle ; collerette de 5 à G fo- lioles de même forme et de coloration très variable, sous les fleurs, parfois plus longues qu'elles. Fleurit en été. — Bois clairs, pâturages rocailleux et. rochers jusqu'à 1.500 m. — Vosges, Jura, Alpes. ^ÏÏj Bupleurum stellatum. — Buplèvre étoile. — Plante vivace de 10 à 40 cent., à souche épaisse, protégée par les restes des an- ciennes feuilles ; tige grêle, pas ou peu ramifiée et seulement vers le haut, d'un vert bleuâtre; feuilles très étroites allongées en ruban, à pointe fine, celles de la tige plus courtes, l'entourant par leur base; collerettes de 2 à 5 feuilles à la base des rayons de l'ombelle, ovales Bupleurum stellatum allougécs, tcrminécs cn pointe aiguë; au-dessous des fleurs, collerette formée de S à 10 fo- lioles unies en une coupe et terminées par autant de pointes courtes. Fleurit en été. — Pelouses sèches, pâturages rocailleux, ro- chers de toutes les Alpes, 1.800 à 2.700 m., descend parfois pins bas. 57 Bois clairs, pâturages rocailleux jusqu'à i5oo m, Bupleurum longifolium. Langblâttriges Hasenohr. Biiplèvre à longues feuilles. Long leaved Thorowax. — Ombellifères. — — 58 — Prés maigres, broussailles des plaines jusqu'à igoo m. '^é^f. Pimpinella magna. Grande Pimprenelle, Grand Boucage. — Ombellifèrks. Grosser Bibernell. Large Pimpinell. 58 OMBELLIFERES. Pimpinella magna. — PI. 58 — Plante vivace attei- gnant 1 m., plus souvent de 30 à GO cent., d'un vert clair, à peu près glabre, à souche épaisse, à tige aérienne épaisse, creuse, sillonnée et feuillée ; très reconnaissable à ses feuil- les simplement découpées pennées, celles du bas de 5 à 9 fo- lioles ovales, bordées de grandes dents et terminées en pointe ; fleurs blanches ou rosées, en ombelles assez amples. Fleurit en été. — Prés inaigres, broussailles et clairières, pâturages frais des plaines, jusque vers 1.900 m. — Toutes les montagnes de l'Europe centrale et occidentale. * Myrrhisodorata. — Plante vivace de SO à 80 cent., velue, à odeur d'anis : racine volumineuse ^ay .uj , ,fl,A^u, et profonde, noire, d'où sort une tige épaisse, creuse et sillonnée, lll ^I^MM§MH\\\'\ feuillée; feuilles de la base grandes, ...y ' WVttM//" 1 II à contour triangulaire, molles, très j||H ^^^^^ a|| divisées, à lobes étroits, découpés en longues dents aiguës; pas de collerette à la base de l'ombelle ; sous chaque groupe de fleurs une collerette de 3 à 8 folioles très allon- gées, ciliées, rabattues sur les Myrrhisodorata rayons de l'ombelle; fleurs blanches, pétales échancrés à bords contournés vers l'intérieur; fruit allongé, relevé d'arêtes longitudinales saillantes. Fleurit en été. — Prairies fraîches, bords des clairières et des ruisseaux dès la zone du Hêtre et jusqu'à 2.400 m. — Vos- ges, Jura; toutes les Alpes; Auvergne et Cérennes; Pyrénées et Corbières. OMBELLIFERES. 59 Astrantia major. — PI. 59 — Plante vivace de 20 à 50 cent., glabre, à souche épaisse; tige simple ou peu rami- fiée, rameaux opposés ; feuilles luisantes, celles de la base peu nombreuses à long pétiole, divisées palmées en 3 à 7 lobes profonds, ovales allongés, découpés en grandes dents inégales ; celles de la tige dressée peu nombreuses, presque sans pétiole; fleurs rapprochées, entourées d'une collerette de nombreuses folioles étalées, vertes A^einées de rose, de rouge ou de violet, terminées en pointe et souvent plus longues que les fleurs ; bonne plante fourragère. Fleurit en été, — Prairies, prés maigres, rochers herbeux, 500 à 2.000 m. — Jura; toutes les Alpes; Auvergne; Pyrénées et Corbières. * Astrantia minor. — Petite Astrance. 15 à 30 cent. — Plante vivace de à souche profonde, protégée par les restes des an- ciennes feuilles ; tige aérienne grêle ; feuilles de la base à long pétiole, découpées palmées en 7 à 9 lobes étroits, dentés sur les bords; celles de la tige peu nombreuses, à lobes effilés ; fleurs petites verdàtres en ombelles simples entourées d'une collerette de petites feuilles étroites, blanches, plus ou moins striées de rose ou de rouge surtout à la face dorsale et plus longues que les fleurs. Fleurit en été. — Prés maigres, ombragés, pâturages plus ou moins rocailleux des hautes montagnes siliceuses, 1.000 à 2.300 m., parfois un peu plus bas. — Toutes les Alpes, Auver- gne, Pyrénées. Astrantia minor — 59 — Prairies, prés maigres de 5oo à 2000 m. Astrantia major. Grosse Sterndolde. Grande astrance, Radiaire. Greater master-wort. — Ombellifères. — — 60 — Bois clairs, rocailles fraîches jusqu'à 2000 m. "' v^. Valeriana montana. Valériane des montagnes. — Valkrianacées. Berg-Baldrian. Mountain Valerian. — (iO — VALÉRIANACÉES-DIPSACÉES, FAMILLE DES VALERIANAGEES Valeriana montana. — PL 60 — Plante vivace de 20 à 50 cent., verte; souche ligneuse ramifiée odorante, dévelop- pant plusieurs tiges, quelques-unes terminées par des bou- quets de fleurs; tiges florifères vertes, assez molles, striées avec de petits poils aux nœuds ; feuilles d'un vert clair et luisant, à long pétiole, ovales arrondies sur les rameaux non florifères, plus allongées sur les tiges florifères, parfois découpées sur les bords ; corolle rose en cornet s'étalant en 5 pétales égaux. Fleurit en été. — Bois clairs, rocailles fraîches des montagnes, jusque vers 2.000 m. — Jura, Alpes, Pyrénées et Corbières. FAMILLE DES DIPSACEES * Cephalaria alpina. — Scabieuse des Alpes. — Les Sca- bieuses ont les fleurs réunies en têtes serrées, comme les Composées ; mais les étamines sont libres dans les Scabieuses; elles sont unies entre elles chez les Com- posées (Voy. p. 62-81). La Scabieuse des Alpes est vivace, à racine en fuseau, tige ramifiée, dépassant 1 m., velue, soyeuse, creuse, lisse; feuilles pubescentes, celles de la base simples, elliptiques, allongées, celles de la tige composées pennées à divisions étroites et pro- fondes, dentées sur les bords ; fleurs jaunes en tètes globuleuses larges de 2 à 3 cent.; feuilles de la collerette extérieure étroites en pointe, plus courtes que les fleurs. Chaque fleur est enveloppée d'un petit cornet à 8 dents effilées. Fleurit en été. — Pâturages secs, rocailles et rochers. — Jura, Alpes de France, Suisse, Italie. Cephalaria alpina VALKRIANACEES-CAPRIFOL. (jl FAMILLE DES VALERIANACEES Valeriana saliunca. — PI. 61 — Petite plante vivace de 5 à 13 cent., glabre, à souche épaisse, ligneuse, ramifiée à rameaux très courts, odorante, développant plusieurs tiges florifères dressées, striées ; feuilles de la base ovales très allongées, atténuées insensiblement vers le bas ; 1 ou 2 paires seulement sur la tige, très étroites ; fleurs roses, en petites têtes serrées. pierrailles, éboulis, 1.500 à Fleurit 2.200 m. en été. - Alpes, — Rochers, Pyrénées. FAMILLE DES CAPRIFOLIACEES * Linnaea borealis. — Linnée boréale. — La Linnée boréale est une des plantes les plus séduisantes des Alpes ; elle est vivace à tiges très grêles un peu ligneuses rampantes, à rameaux florifères dressés filiformes de 10 cent, au plus, portant vers leur base 2 paires de feuilles ovales ou arrondies, petites, un peu dentées, à pétiole court ; fleurs 1 à 4 au som- met des tiges filiformes, en clo- chette délicate à 3 lobes d'un blanc rosé, avec 2 petites feuilles immé- diatement au-dessous de chacune d'elles; 4 étamines dont 2 plus longues. Odeur de vanille. Cette petite plante dédiée à Linné, le grand naturaliste suédois, appartient à la famille des Chèvrefeuilles qui comprend surtout des arbrisseaux. Fleurit en été. — Rampant dans les mousses des forêts de Conifères, surtout de Mélèzes et de Pins cembrot. — Alpes centrales de Savoie et de Suisse. Linnaea borealis 61 Rochers, pierrailles, éboulis de i5oo à 2200 m. Valeriana saliunca. Weidenblâttriger Baldrian. Valériane à feuilles de saule. Willoiv-leaved Valerian. — Valérianacées. — — 62 — Rocailles et éboulis de 800 à 3ooo m. Aster alpinus. Aster des Alpes. Alpen-Aster. Alpine Starwort. Composées. — 1;2 — COMPOSEES. FAMILLE DES COMPOSEES Le nom de cette famille exprime bien le caractère le plus frappant qui en fera distinguer les espèces de presque toutes les autres. Prenons une Marguerite ou un Pissenlit, si nous en épluchons ce que dans le public on nomme la fleur, nous cons- taterons que cette fleur est en réalité composée non pas de pé- tales, mais de nombreuses petites Heurs, surmontant chacune une partie renflée. Ce groupement s'appelle un capitule. Le nombre des espèces de Composées est très considérable. Aster alpinus. — PL 62 — Plante vivace de G à 30 cent., un peu gazonnante, à tiges dressées pubescentes, terminées par un seul capitule ; feuilles ovales, allongées ou en spa- tule, non découpées, un peu velues, celles de la tige très allongées ; capitules gros, atteignant 4omillim. de diamètre, entouré de folioles étroites sur plusieurs rangs ; fleurs du pourtour en languettes violettes, en un seul rang, celles du milieu tubuleuses, jaunes. Fleurit en été. — Blocs épars, sols rocailleux, fissures vers le bas des escarpements; éboulis plus ou moins sableux, parfois parmi les pelouses sèches, surtout en sols calcaires et dolomi- tiques; 800 à 3.000 m. — Jura, Alpes, Cévennes, Pyrénées, Suisse, Italie, Autriche. * Petasites niveus. — Tussilage à feuille blanc de neige. — Grande plante Advace à tiges souter- raines horizontales très dévelop- pées; tiges dressées pourvues de grandes écailles larges à la base, terminées par une grappe de 20 à 30 cent, de capitules de fleurs blanches ou rose pâle. De grandes feuilles pétiolées se développent de la souche après la floraison ; elles en dessous, à contour triangulaire, découpées de dents. Fleurit au printemps. — Bords des torrents; rochers humides de la zone des Conifères. — Jura, Alpes de France, Suisse, Italie, Bavière, Autriche. Petasites niveus COMPOSEES. — 63 - Arnica montana. — PI. 63 — Plante vivace de 20 à 60 cent,, formée d'une rosette de feuilles opposées 2 par 2, ovales, pu- bescentes un peu visqueuses, d'où s'élève une tige droite avec une ou deux paires de feuilles et terminée par un capi- tule, parfois d'autres plus jeunes, au-dessous du premier; capitule très grand, large de 5 à 8 cent., à feuilles exté- rieures longues, souples, d'un jaune orangé vif. L'Arnica est une plante vénéneuse ; la teinture d'Arnica est commu- nément employée en compresses pour les chutes, les contu- sions; c'est un médicament actif , d'une valeur réelle. Fleurit au début de l'été. — Prairies maigres, clairières, prai- ries tourbeuses sur sol siliceux, des plaines aux montagnes éle- vées, jusqu'à 2.800 m. — Vosges, toutes les Alpes, Auvergne et Cévennes, Pyrénées. * Doronicum cordatum. — Doronic à feuille en cœur. — -^r ;v ^^.^ Grande plante vivace à souche tu- berculeuse un peu traçante, à tiges multiples et ramifiées, de 40 à 80 cent., pubescentes ; feuilles épar- ses sur les tiges, pubescentes et découpées en dents sur les bords; celles du bas en forme de cœur, à long pétiole ; celles de la tige atté- nuées brusquement vers le bas et enveloppant la tige ; capitules 1 à 8, au sommet de pédoncules grêles, à fleurs périphériques jaune clair. Cette plante et quelques autres sont souvent recueillies et vendues à la place de l'Arnica; elles sont sans efficacité. Fleurit au commencement de l'été. — Bois des montagnes, bords des ruisseaux, des plaines aux montagnes jusqu'à la zone des Conifères, vers 2.200 m. — Vosges, Jura, toutes les Alpes, Au- vergne et Cévennes, Pyrénées. Doronicum cordatum (33 Prairies et clairières des plaines jusqu'à 2800 m. Arnica montana. Ai-nica. -OMPOSEES, Wohlverleih. Aj-nica. 64 Ehoulis, rocailles calcaires de 1600 à 23oo m. •X * f^i J ',. Aronicum scorpioides Skorpions-Krebswurz. — ('OMPOSKKS, — — G4 COMPOSÉES. Aronicum scorpioides. — PI. 64 — Plante vivace à souche épaisse; tige dressée ramifiée au sommet, creuse, portant un certain nombre de feuilles éparses, pubescente en haut, de 10 à 35 cent. ; feuilles de la base pétiolées, pubescentes, ovales à grandes dents, feuilles de la tige ovales, étroites, dentées, relevées contre la tige qu'elles enveloppent un peu; capitules 1 à 3, grands, à fleurs jaunes. Fleurit en été. — Eboulis, rocailles sur sol calcaire, 1.600 à 2.500 m.— Alpes de France et de Suisse, Pyrénées. * Aronicum Clusii. — Espèce voisine de la précédente, à tige toujours simple, à feuilles à peu près sans dents, atténuées insensible- ment vers le pétiole ; capitule grand à fleurs jaunes, les fleurs périphé- riques, en languettes, très nombreu- ses. Ces plantes sont aussi vendues parfois frauduleusement sous le nom d'Arnica; elles n'ont aucune des propriétés de cette plante. Fleurit en été. — Rocailles des hautes montagnes calcaires et sili- ceuses. — Alpes de France, Suisse. AronicMm Clusii Les Gnaphales (Gnaphalium) sont des plantes cotonneuses blanchâtres voisines de V Edelweiss ; elles s'en distinguent surtout en ce que leurs capitules ne sont pas entourés d'une couronne de grandes écailles blanches (PI. 08). Le G. silva- ticum a des capitules disposés en épi allongé, il est fréquent COMPOSEES. — Go Erigeron alpinus. — PI. 65 A — Petite plante vivace à tige dressée, de 10 à 30 cent., portant 1 à 4 capitules, plus ou moins pubescente ; feuilles ovales très allongées, terminées en pointe, atténuées vers le bas en pétiole ; écailles du capi- tule disposées sur plusieurs rangs, à fleurs extérieures petites en languettes violacées. Fleurit en été. — Pâturages pierreux, prairies maigres, ro- chers, 1.500 à 2.600 m. — Jura, Alpes et Ventoux, Suisse; Auver- gne, Pyrénées. * Erigeron uniflorus. — Vergerette à une fleur. — Plante vivace voisine de la Vergerette des Alpes ; elle s'en distingue surtout par la pubescence laineuse qui couvre les écailles de la collerette, par ses feuilles à extrémité supé- rieure sans pointe, et par sa tige terminée par un capitule unique. Fleurit en été. — Pelouses rocail- leuses des hautes montagnes calcaires et siliceuses jusqu'à 2.700 m. — Alpes de France, Suisse, Italie, Autriche; Erigeron unillorus Pyrénées. Homogyne alpina. — PI. 65 B — Petite plante vivace de 20 à 30 cent., à souche épaisse et courte, développant une seule tige dressée, molle, à peu près sans feuilles, terminée par un seul capitule. Feuilles de la base à longs pétioles, épaisses charnues, boursouflées, en forme de rein, dentées, vertes sur les deux faces, pubescentes en dessous, larges de 4 cent, au plus ; capitule à peu près cylindrique ou conique à écailles rougeâtres ; fleurs rougeâtres, celles de la périphérie un peu différentes de celles du centre. Fleurit au commencement de l'été. — Bois, pelouses, 1.100 à 2.300 m. — Jura, toutes les Alpes, Pyrénées. — 65 — Pâturages pierreux de i3oo à 2hoo lU. Bois, pelouses de I loo à 2000 m. A. — Erigeron alpinus. Alpen-Berufkraut. Vergerette des Alpes. Alpine Fleabane. Composées. — Homogyne alpina. Alpenlattich. Tussilage des Alpes. Alpine Coltsfoot. — m -^ Rocailles et pâturages exposés aux vents de 1700 à 36oo m. V. Leucanthemum alpinum. ChrysantJième des Alpes. Alpen-Wucherblume. Alpine Moon Daisy. COiMPOSKKS. 66 COMPOSEES. Leucanthemum alpinum. — PI. 66 — Plante vivace à souche rampante, rameuse, formant des touffes gazonnantes ; tiges dressées de 5à 15 cent. , sans ramifications, pubescentes ; feuilles nombreuses allongées, découpées pennées en lobes étroits allongés, atténuées en pétiole vers le bas ; capitule large de 3 cent., entouré d'écaillés larges bordées de noir, à fleurs périphériques blanches ou d'un blanc rosé ou violacé. Fleurit en été. — Rocailles, coteaux pierreux, pâturages mai- gres sur sols siliceux, en particulier sur les cols et les crêtes ba- layées par les vents, 1.700 à 3.000 m. — Alpes de France, Suisse, Italie, Autriche; Pvrénées. * Leucanthemum coronopifolium. — Plante vivace à souche courte, à tiges peu nombreuses, de 6 à 30 cent. , peu ou pas ramifiées ; feuilles de la base rétrécies en pé- tiole, découpées en grandes dents écartées ; capitule large de 3 à 4 cent. , entouré d'écaillés larges bordées de brun; fleurs extérieures en lan- guette blanche, grandes et peu nombreuses. Fleurit en été. — Pierrailles, éboulis des hautes montagnes. — Alpes de France, Itahe; Pyrénées, Leucanthemum coronopifolium COMPOSEES. 67 Adenostyles albifrons. — PL 67 — Grande plante vivace dépassant 1 m., à tiges dressées ramifiées vers le haut, à poils courts; feuilles de la base à contour arrondi, coton- neuses en dessous, atteignant 30 à 40 cent, de largeur, bor- dées de grosses dents très inégales ; celles de la tige pour- vues d'oreillettes à leur base ; capitules très nombreux réunis en un bouquet volumineux arrondi et lâche, comprenant chacun 5 à 6 fleurs purpurines. Fleurit en été. — Clairières des bois, bords rocheux des ruis- seaux, en terrains calcaires et siliceux, jusqu'à la zone des Co- nifères, vers 2.500 m. — Vosges, Jura, toutes les Alpes, Auver- gne et Cévennes, Pyrénées. * Adenostyles leucophylla. — Plante vivace de moitié plus petite que la précédente, à feuilles cotonneuses blanchâtres , surtout en dessous ; capitules réunis en bouquet plus compact et compre- nant chacun 12 à 30 petites fleurs purpurines. Fleurit en été. — Rochers élevés des hautes montagnes. — Alpes de France, Suisse, Italie. Adenostyles leucophylla Adenostyles alpina. — Diffère de A. albifrons et leuco- phylla par ses dimensions plus réduites, ses feuilles vertes sur les deux faces et bordées de dents à peu près égales ; se distingue en outre de 1'^ . leucophylla par ses capitules com- posés seulement de 4-3 fleurs. Fleurit en été. — Bois clairs, rochers, éboulis des montagnes, en particulier calcaires. — Jura, Alpes et Ventoux, Suisse, Italie, Bavière, Autriche. — 07 — Clairières des bois, bords rocheux des ruisseaux jusqu'à 25co m. N- X »> Adenostyles albifrons. Cacalie à feuilles blanches. Weissblâttriger Alpendost. Wliite-leaved Biitterbur. — Composées. — 68 — Pâturages pierreux de 1800 à 3400 m. Pâturages, lieux ensoleillés jusqu'à 2800 m. '^^ ^l ■'■■■ 1' 'X' '^^-'^^^m-lï ^H^ \^'^>^ A. — Leontopodium alpinum. B. — Antennaria dioica. Edelweiss. Katzenpfôtchen. Pied de lion. Pied de chat. Edehveiss. Chast-iveed. Composées. — 68 — COMPOSÉES. Leontopodium alpinum. — PI. 68 A — Plante vivace de S à 20 cent., toute couverte de filaments cotonneux blanchâtres; feuilles ovales allongées; tiges dressées, souples, terminées par un groupe de 7 capitules ordinairement entourés tous ensemble par de grandes écailles obtuses blanches étalées en étoile de 20 à 40 mill. Fleurit en été. — Bandes rocheuses gazonnées, rochers, pâtu- rages pierreux calcaires, 1.800 à 3.400 m. — Jura, toutes les Alpes. Antennaria dioica. — Pi. 68 B — Petite plante formant un gazon blanchâtre très court, formé de rameaux couchés et enracinés portant de petites rosettes de feuilles cotonneuses surtout en dessous, ovales en spatule; tiges de 5 à 23 cent., dressées, fermes ; fleurs de deux sortes sur des individus dif- férents, les unes mâles à étamines, les autres femelles (dioï- ques), entourées d'un involucre formé d'écaillés blanches ou rosées. Fleurit au printemps. — Prés maigres, pâturages, landes, bruyères, heux ensoleillés, sur tous les sols, dans toutes les montagnes, jusqu'à 2.800 m. * Antennaria carpathica. — Pe- tite plante non gazonnante, for- mant une touffe étroite ; feuilles cotonneuses très étroites, allon- gées; capitules entourés d'é- cailles brunes. Fleurit en été. — Pâturages ro- cheux, maigres, gazons courts, lieux découverts battus par les vents, sur tous les sols; 1.800 à 3.100 m.— Toutes les Alpes, Pyré- nées. Antennaria carpathica COMPOSÉES. — 69 — Artemisia Mutellina. — PI. 69 A — Petite plante très aro- matique de 6 à 20 cent., à souche formant une petite touffe de rosettes de feuilles soyeuses blanchâtres et luisantes sur les deux faces, découpées palmées en lanières très étroites ; tiges florifères, dressées, non ramifiées, portant des capi- tules arrondis penchés, dispersés en une sorte d'épi ; fleurs jaunâtres. Fleurit en été. — Fissures de rochers siheeux ensoleillés, 1.600 à 3.500 m. — Alpes de France, Suisse, Italie, Bavière, Autriche ; Pyrénées. Artemisia atrata. — PI, 69 B — Plante vivace dressée de 20 à 40 cent., à tige raide, glabre; feuilles découpées pen- nées en lanières très étroites, plus ou moins blanchâtres tomenteuses ; capitules arrondis, bordés d'écaillés brunes aux bords, réunis en grappes allongées. Fleurit en été. — Rocailles, pelouses, prairies des Alpes occi- dentales et méridionales élevées ; France, Italie. D'autres Armoises de petite taille habitent les mêmes sta- tions ; * l'A. glacialis se distingue de VA. Mutellina par ses capitules rapprochés en grappe très courte presque globuleuse et ses fleurs d'un jaune vif. VA. sptcata a des capitules plus petits, dressés, en grappe simple. Toutes fleuris- sent en été ; toutes aussi se trou- vent en Suisse, en Italie et aux Py- rénées, vers les mêmes altitudes. Ces trois plantes, confondues dans les Alpes sous le nom de Génépi, Artemisia gUciaiis «^^ ""^ réputation méritée et sont utilisées en infusion comme sudo- rifiques et toniques. Bien des paysans des Alpes ont été guéris par elles de pleurésies, pneumonies, etc. — 69 — Fissures des rochers ensoleillés de i(3oo à 35oo m. Rocailles, pelouses et prairies élevées. A. — Artemisia Mutellina. Edelraute. Génépi. Mutellina \\^ormivood. B. — Artemisia atrata. Schwârzlicher Beifuss. Armoise noirâtre. Black Wormwood. — COMPOSÉKS. — 70 — Pâturages ombragés, fentes des rochers jusqu'à 2000 m. -..m /, Bellidiastrum Michelii. Ddlidiastriim de Micheli. Michelis Sternliebe. Micheli' s Bellidiastrum. Ce M POSEKS. — ro COMPOSÉES. Bellidiastrum Michelii. — PI. 70 — Cette plante ressemble beaucoup à la Pâquerette printanière {Bellis perennis) des prairies de nos plaines, qui n'atteint pas les zones élevées; elle est plus grande et s'en distingue très aisément lorsqu'elle est dé fleurie. Aux fleurs succède en effet une petite houppe globuleuse formée par les aigrettes blanches qui surmontent les petits fruits ; ceux des Pâquerettes n'ont pas d'aigrette. Fleurit au printemps. — Pâturages ombragés, rocailleux, fentes des rochers ombragés jusque dans la zone des Conifères, vers 2.000 m. — Jura, Alpes de France, Suisse, Italie, Autriche. * Buphthalmum grandiflorum. — Plante vivace un peu rude, rameuse; tiges de 30 à SO cent., portant sur toute leur hauteur des feuilles éparses, simples, étroites allongées, terminées en pointe aiguë et légèrement dentées aux bords ; capitules larges de 5 cent. , au som- met des tiges ; fleurs extérieures en languettes d'un jaune vif, brusque- ment terminées par trois petites dents. Fleurit en été. — Clairières, ro- Buphthalmum çrandiflorum cailles et rochers des montagnes calcaires. — Jura, Alpes de France, Suisse, Italie, Autriche, Cévennes calcaires. COMPOSEES. Senecio incanus. — PI. 71 — Petite plante vivace à souche rampante ; rosettes de feuilles minces, blanches cotonneuses, divisées pennées à lobes étroits à peu près égaux ; capitules petits réunis en petite grappe à 6-8 fleurs jaune orangé aA ec seulement 2-4 fleurs en languette. Fleurit en élé. — Pâturages pierreux, sols caillouteux sili" ceux secs, 1.800 à 3.000 m.— Alpes occidentales, centrales et méridionales de France, Suisse, Italie, Tyrol. * Senecio leucophyllus. — Le Séneçon blanchâtre est rem- placé, aux Pyrénées, par une espèce qui lui ressemble un peu. Le ;S. leu- cophyllus est aussi une plante vi- vace à souche rampante; mais les feuilles réunies en touffes à la base des tiges sont épaisses, blanches très cotonneuses sur les deux faces, divisées pennées en lobes profonds arrondis et assez larges ; capitules nombreux, réunis en bouquet large, à 5 à 7 fleurs en languettes, jaunes. Fleurit en été. — Rocailles, éboulis en sols siliceux, surtout au voisinage des cols et des crêtes, 1.800 à 2.650 m. —Hautes Cévennes, Pyrénées-Orientales. Le Senecio Cineraria, souvent cultivé dans les jardins d'agrément à cause de ses feuilles découpées pennées, toutes cotonneuses blanches, est voisin des espèces précédentes. On le trouve à l'état sauvage sur les rivages rocheux de la Médi- terranée. Senecio leucophyllus — 71 — Pâturages pierreux, sols caillouteux de 1800 à 3ooo m. Senecio incanus. Séneçon blanchâtre. Graues Kreuzkraut. Gj-ay Staggenvort. Composées. — 72 — Eboulis, pâturages pierreux de i3oo à 25oo m. L> Senecio Doronicum. Gemswurz-ahnliches Kreuzkraut. Séneçon Doronic. Leopard's bane GroiindseL — Composées. — — 72 — COMPOSEES. Senecio Doronicum. — PL 72 — Plante vivace de 20 à 40 cent., dressée, plus ou moins couverte de fins filaments, blanchâtre; feuilles coriaces, épaisses, glabres ou coton- neuses surtout en dessous, paraissant couvertes de fils d'arai- gnée, ovales atténuées vers le bas ; celles de la tige plus allongées, un peu enroulées sur les bords ; tige dressée, épaisse et ferme portant 1 à 3 gros capitules; fleurs exté- rieures en languettes, nombreuses, jaune d'or ou jaune orangé. Fleurit en été. — Eboulis, pâturages pierreux, bandes ro- cheuses gazonnées, surtout en sols calcaires;!. 500 à 2.500 m. — Jura, Alpes et Venteux, Auvergne, PjTénées, Suisse, Italie, Bavière, Tyrol. * Senecio aurantiacus. — Séneçon orangé. plus ou moins blanchâtre coton- neuse à feuilles en rosette, dres- sées, ovales allongées, atténuées vers le bas ; tige de 20 à 40 cent., dressée, non ramifiée, feuillée, por- tant à son sommet 1 à 6 capitules entourés d'écaillés brun foncé ; fleurs en languettes nombreuses, jaune orangé ou rouges. Fleurit en été. — Pâturages pier- reux, prés secs, rochers des A-Ipes de France, Suisse, Italie, Autriche. Plante vivace Senecio aurantiacus Senecio cordatus. — Séneçon à feuilles en cœur. — Plus élevé et plus grêle que les précédents, à tige fortement striée, ramifiée au sommet ; toutes les feuilles ont un pétiole ; elles sont ovales larges, à grandes dents régulières, un peu pu- bescentes en dessous ; capitules nombreux et petits ; fleurs en languette jaunes. Fleurit en été. — Pâturages frais, bords des bois jusque dans la zone des Conifères.— Vosges, Alpes de Savoie, Suisse, Italie. COMPOSEES. — 73 Achillea nana. — PI. 73 A — Petite plante vivace à souche rameuse rampante, développant un petit nombre de rosettes de feuilles très cotonneuses, allongées, découpées pennées, à lobes nombreux étroits et dentés; tiges de G à 13 cent., d'abord couchées puis redressées, cotonneuses peu feuillées ; 6 à 10 capitules formant au sommet de la tige un petit bou- quet ; fleurs en languette, blanches, assez courtes. Fleurit en été, — Pâturages pierreux de la zone alpine de France, Suisse, Italie, Tyrol. Achillea herba-rota. — PI. 73 B — Plante vivace formant gazon, à souche rameuse rampante formant des rejets sou- terrains terminés par des feuilles ovales allongées et fortement dentées marquées de points ; tiges dressées, multiples, de 10à20cent., feuillées, à feuilles très découpées dentées; capi- tules pédoncules à écailles brunes, réunis en bouquet lâche ; 5 à G fleurs en languette, blanches. Fleurit en été. — Pâturages pierreux, rochers de la zone alpine. — Alpes de France et d'Italie. * Achillea tanacetifolia. — Achillée à feuilles de tanaisie. — Grande plante atteignant 80 cent., à souche courte et rampante, à tiges dressées pubescentes comme les feuilles ; feuilles à contour général ovale très allongé, découpées pen- nées à lobes très nombreux, bordé de dents aiguës. Fleurit en été. — Prés secs, versants rocheux ombragés, prés, bois des Alpes de Savoie et Dauphiné; Suisse, AchiUea tanacetifolia Italie, AutrichC. 73 Pâturages pierreux de la zone alpine. A. — Achillea nana. Zwerg-Schat'garhe. Achillée naine. Dwarf-Yarrow. B. — Achillea herba rota. Herba rota. Herba rota. Herba rota. Composées. — 74 — Prés frais, clairières des bois, rochers humides jusqu'à 1800 m. Gentaurea montana. Bergflockenblume. Centaurée, Bluet des montagnes. Mountain Corn-jlower, Bluebottle. — Composkp:s. — — 74 — COMPOSEES. * Carlina acaulis. — Carline à tige courte. — Ce Chardon attire toujours les regards; ses tiges, parfois très courtes, presque nulles, sont entourées de feuilles glabres, découpées pennées à lobes aigus très épineux; elles portent à leur sommet un gros capitule enve- loppé d'écaillés foliacées épineuses ; en dedans d'autres écailles sont découpées en dents de peigne; à l'intérieur elles sont allongées en lame, d'un blanc argenté, étalées au ^ ., Carlina acaulis soleil. Fleurit en été. — Pâturages secs, pierreux et ensoleillés de presque toutes nos montagnes (manque dans le Massif central). On mange, dans les montagnes, les jeunes boutons de ce char- don et de son voisin, la Carline à feuille d'Acanthe {Carlina acanthifolia), à la manière des Artichauts.) Centaurea montana. — PI. 74 — Plante vivace à souche épaisse, traçante, pubescente, paraissant plus ou moins cou- verte de fils d'araignée ; feuilles ovales très allongées en pointe, sans dents, prolongées en bas sur la tige ; tige de 20 à 40 cent., molle, terminée par un gros capitule ovoïde à écailles bor- dées d'une frange noire ; fleurs extérieures bleues en tubes à 5 lobes allongés, les intérieures tubuleuses courtes, plus ou moins rouge violacé. Fleurit au printemps et en été. — Prés frais, clairières des bois, rochers humides des montagnes, bords ombragés des torrents jusque vers 1.800 m.— Vosges, Jura, Alpes de France, Suisse, Italie, Autriche; Auvergne et Gévennes, Pyrénées. Les Centaurées nous amènent naturellement aux Char- dons, qui en sont voisins. Il y en a de superbes dans les montagnes, comparables aux plus belles plantes d'ornement de nos jardins, ils sont très nombreux ; les botanistes les ran- gent en plusieurs genres. COMPOSEES. — 75 — Centaurea unifiera. — PI. 75 — Plante vivace à souche ligneuse, à feuilles blanches très cotonneuses sur les deux faces, ovales très allongées, atténuées \evs le bas ; tiges de 20 à 40 cent., non ramifiées, terminées par un seul gros capi- tule subglobuleux en bouton, entouré d'écaillés brunes ou presque noires à pointes très longues rabattues en dehors et découpées à droite et à gauche en dents de peigne ; fleurs purpurines, les extérieures nombreuses, en tubes à 3 lobes. Fleurit en été. — Prairies fauchables des Alpes élevées au- dessus de 1.500 m. — Dauphiné, Provence et Piémont. Centaurea nervosa. — Très voisine de l'espèce précédente; elle en diffère par ses feuilles d'un vert cendré, à nervures très saillantes en dessous et souvent découpées en grosses dents sur les bords. Fleurit en été.— Prés secs, pâturages, l.EOO à 2 GOO m. — Alpes de France, Suisse, Italie. nue. Plante * Serratula nudicaulis. — Sarrète A^vace à tige toujours simple, de 20 à oO cent., terminée par un seul capitule et sans aucune feuille vers le haut; feuilles lisses et souples, ovales arrondies en haut, atténuées en pétiole, celles du bas de la tige parfois dentées ; capitule globuleux à l'état de bouton, à écailles noires au sommet, terminées par une pointe recourbée en dehors ; fleurs toutes tubuleuses purpurines. Fleurit en été. — Prairies fauchables des montagnes. — Alpes de France, Suisse, Italie ; Cévennes, Pyrénées et Corbières. Serratula nudicaulis Prairies fauchahles au-dessus de i5o3 Gentaurea unifiera. Einblûtige Flockenhlume Centaurée à une fleur. One-flowered Knapweed. — Composées. — — 76 — Rocailles, éboulis des hautes montagnes jusqu'au dessus de 25oo m. Saussurea depressa. Saiissurée déprimée. — C OMPOSEES. Niedrige Alpenscharte. Short Saussurea. 7G COMPOSEES. Saussurea depressa. — PI. 76 — Petite plante vivace à souche horizontale rampante protégée par les restes des an- ciennes feuilles ; feuilles cotonneuses blanchâtres en des- sous, vertes, couvertes de petits filaments blancs en dessus, rapprochées, ovales très allongées, dentées et terminées en pointe ; tige de 3 à 8 cent., feuillée, terminée par une grappe serrée de capitules, parfois dépassés par les feuilles ; capitule ovoïde avant l'épanouissement, à écailles laineuses appliquées et assez larges ; fleurs rose violacé. Fleurit en été. — Rocailles, éboulis de hautes montagnes jus- qu'au-dessus de 2.500 m. — Alpes de Fiance. Suisse, Italie. Tyrol. * Saussurea alpinà. — Saussurée des Alpes. — Cette plante se dis- tingue de la précédente par ses di- mensions plus grandes ; elle atteint ou dépasse 20 cent. ; les feuilles n'atteignent jamais la grappe flori- fère. Fleurit en été. — Rochers, pâtu- rages pierreux jusqu'au-dessus de 2.300 m. — Alpes de France, Suisse, Italie, Tyrol ; Pj'rénées. saussurea alplna Berardia subacaulis. — Dans les Alpes du Dauphiné, de Provence et du Piémont, où elle est localisée, on remarque cette étrange plante, réduite à une rosette de larges feuilles ovales ou arrondies, blanches cotonneuses, plus tard ver- dâtres en dessus, au centre de laquelle est un gros capitule globuleux entouré d'un grand nombre de folioles cotonneuses, étroites, terminées en pointe aiguë, et formé de nombreuses fleurs tubuleuses blanchâtres. Fleurit en juillet et se trouve sur les pierrailles et les éboulis, entre 1.200 et 2.500 m. COMPOSÉES. — 77 — Prenanthes purpurea. — PL 77 — Une des plantes élé- gantes des forêts de montagne. Ses tiges, qui peuvent dépas- ser 1 m., sont fines, dressées, glabres, ramifiées à rameaux très divergents, formant un ensemble très dégagé ; les feuilles sont allongées et enveloppent la tige par leur base, prolon- gées de chaque côté en oreillettes ; elles sont d'un vert cireux et ne sont pas mouillées par les pluies ou la rosée, qui y demeurent en gouttes sphériques cristallines; grappes de capitules très lâches, capitules petits, cylindriques en bou- tons, pendants en clochette, ne comptant que 5 fleurs, toutes en languette, violet pourpre. Plante à suc laiteux blanc. Fleurit en été. — Sous l'ombre des bois de Hêtres et de Coni- fères, jusqu'au-dessus de 2.000 m. — Vosges, Jura, Alpes ; toutes les montagnes de l'Europe centrale; Auvergne et Cé- vennes; Pyrénées. * Lactuca perennis. — Laitue vivace. — Plante vivace fré- quente sur les rochers, sur les éboulis, sur les bandes rocheuses gazonnées, surtout en terrains cal- caires; ses tiges dressées, de 25 à 40 cent., rameuses, ses feuilles glabres d'un vert bleuâtre cireux, découpées pennées en lobes pro- fonds et étroits, ses jolis capitules d'un bleu vif ou violacé, formé de fleurs toutes en languettes la font aisément reconnaître. On la trouve sur toutes les montagnes, mais aussi dans les stations rocheuses calcaires des plaines ; elle est recherchée comme salade. Fleurit en été. Lactuca perennis — 77 — Bois ombragés jusqu'au dessus de 2000 Prenanthes purpurea. Laitue à fleurs pourpres. — Composées. Roter Hasenlattich. Purple Lettuce. — 78 — Prairies grasses et pelouses fraîches de looo à 2700 Crépis aurea. Crépide dorée. Goldroter Pippau. Golden Hawksbeard. — Composées. — ■'H — COMPOSÉES * Leontodon Taraxaci. — Les Liondents sont abondants dans les pelouses des montagnes. Celui-ci est une plante vivace à souche épaisse formant une rosette de feuilles découpées pennées à la manière de celles des Pissenlits; tige sans feuilles renflée au-dessous du capitule unique qui est couvert de poils ; les fleurs sont jaunes ; les fruits forment une aigrette d'un blanc de neige. Fleurit en été. — Prairies maigres et terrains rocailleux dans toutes les Alpes élevées. Leontodon Taraxacï Crépis aurea. — PI. 78 — Les Crépides comme les Lai- tues, les Liondents, les Pissenlits, ont toutes leurs fleurs en forme de languette. La Crépide dorée forme une rosette de feuilles ovales ou ovales allongées, amincies en pétiole, fortement dentées, d'un vert foncé en dessus, lisses et lui- santes, longues de 3 à 20 cent ; tige ordinairement unique de 6 à 30 cent., légèrement poilue, sans feuilles, terminées par un seul capitule dressé, formé d'un grand nombre de fleurs en languette d'un jaune orangé, entourées d'écaillés couvertes de longs poils raides noirâtres. Excellente herbe fourragère. Fleurit en été. — Prairies grasses et pelouses maigres fraî- ches, 1.000 à 2.700 m. —Jura, Alpes de France, Suisse, Italie, Bavière ; Pyrénées. Crépis grandiflora. — Crépide à grande fleur. — Plante de 40 cent., à tige dressée, rameuse, peu feuillée, couverte partout de fins poils glanduleux ; feuilles de la base ovales allongées à dents irrégulières comme celles des feuilles de Pissenlit ; celles de la tige prolongées en oreillettes pointues ; la tige et les rameaux se terminent par de grands capitules à écailles velues ; les fleurs sont jaunes. Fleurit en été. — Prairies des montagnes surtout siliceuses, jusque vers 2.000 m. — Alpes de France, Suisse, Italie, Bavière et Autriche ; Auvergne et Cévennes. COMPOSÉES. — 79 — Crépis pygmaea. — PI. 79 — Petite plante vivace à sou- che rampante ; tiges couchées rameuses dès la base, de 5 à 15 cent. ; feuilles ovales ou ovales allongées dentées à long pétiole également bordé de dents, blanchâtres, plus ou moins cotonneuses ; pédoncules allongés terminés par un capitule de fleurs jaune nuancé de rouge, entouré d'écaillés étroites aiguës. Fleurit en été. — Rocailles, éboulis des montagnes, 1.000 à 2.700 m., descend parfois plus bas. — Alpes de France, Suisse, Italie, Tyrol ; Pyrénées. * Crépis blattarioides. — C'est encore une Grépide de dimen- sions élevées; ses tiges dressées atteignent 05 cent. ; elles sont très fouillées, rarement ramifiées ; feuil- les pubescentes, peu dentées, ovales allongées, enveloppant la tige par leur base; les capitules de fleurs jaunes sont entourées d'écaillés velues, mais sans poils glutineux. Fleurit en été. — Prairies fauchables et pâturages des hautes montagnes calcaires et siliceuses. — Vosges, Jura, Crépis blattarioides toUtCS ICS AlpCS; PyréuéCS. Crépis albida. — Crépide à gros capitules d'un jaune soufre, à feuilles pubescentes, glanduleuses, ovales allon- gées bordées de grandes dents ; capitules 1 à 3 au sommet des tiges, entourés d'écaillés poilues sur le dos, blanches sur les bords, plus petites à l'extérieur. Fleurit en été. — Prairies et pelouses rocailleuses, éboulis, sur tous les sols, jusque vers 2.000 m. — Alpes de France et d'Italie, Ventoux, Cévennes, Pyrénées et Gorbières. — 79 — Rocailles et éboulis de looo à 2700 ni. Crépis pygmaea. Crépi de nai)ie. Zwerg Pippau. Dwarf-Hawksbeard. COMl — 80 — Rochers^des montagnes jusqu'au delà de 2000 m. Jj^:-Jt. ^y >«: Hieracium lanatum. Wolliges Habichtskraut. Epervière laineuse. Woolly Hawk-weed. — Composées. — — 80 — COMPOSÉES. Hieracium lanatum. — PI. 80 — Les Epervières sont des plantes vivaces. Il en existe un grand nombre; quelques- unes se reconnaissent aisément. L'Epervière laineuse est en- tièrement couverte d'un duvet laineux épais ; tige de 13 à 40 cent., ramifiée presque dès la base, à rameaux très longs terminés par 1 à 3 capitules ; feuilles ovales étroites, à bords souvent ondulés, pétiolées ; les écailles du capitule sont cou- vertes de duvet comme le reste de la plante. Fleurit en été. — Rochers des montagnes jusqu'au delà de 2.000 m. —Jura, Alpes occidentales et méridionales de France, Suisse, Italie. * Hieracium Auricula. — Epervière auricule. — L'Eper- vière auricule est très répandue et bien distincte de toutes les autres. Ses petites touffes gazonnantes, développant des rejets rampants allongés et feuilles ; ses tiges flori- fères dressées de 10 à 20 cent., à peu près sans feuilles, portant à leur sommet 2 à 6 petits capitules de fleurs jaunes, ne permettent pas de la confondre; ses feuilles sont d'un vert bleuâtre, ovales allongées et ne portent qu'un petit nombre de poils vers leur base. Fleurit en été. — Pelouses sèches, clairières des bois, bruyères, dans tous les sols, des collines inférieures jusqu'à 2.500 m. dans toutes les montagnes de l'Europe. Hieracium Auricula COMPOSEES. 81 — Hieracium aurantiacum. — PL 81 — Cette Epervière se distingue bien de toutes les autres par ses fleurs d'un rouge orangé; ses feuilles bien vertes, ovales allongées, sont héris- sées de longs poils mous sur les deux faces; la tige, de 15 à 40 cent., couverte de longs poils, porte à son sommet 3 à 9 capitules assez rapprochés; le capitule est renflé, hérissé de longs poils noirs. Elle se distingue à première vue de la Cré- pide dorée, qui ne porte qu'un capitule au sommet d'une tige sans feuilles. Fleurit en été. — Prairies maigres et pâturages secs et ro- cailleux ; 1.400 à 2.600 m. — Vosges, Jura, Alpes de France, Suisse, Italie, Bavière et Autriche; Auvergne. * Hieracium staticifolium. — Epervière à feuille de Siatice. — Epervière à souche vivace déve- loppant des rejets souterrains de 13 à 35 cent., d'un vert bleuâtre et presque toujours complètement glabre; feuilles allongées en ruban très étroit, en rosette à la base de la tige ordinairement simple, fine, portant une ou deux feuilles ; capi- tules à écailles effilées, sans poils; fleurs jaune soufre. Fleurit en été. — Marnes d'aspect schisteux, rochers et rocailles, ra- vines et déjections des torrents, 800 à 2.200 m. — Jura, Alpes de France, Suisse, Itahe, Bavière et Autriche. Hieracium staticifolium — 81 — Prairies maigres et pâturages rocailleux de 1400 à 2600 m. ,<%'-", >. r^\ ( % Hieracium aurantiacum. Orangerotes Habichtskraut. Eperviere orangée. Grimm the Collier. — Composées. — — 82 — Sous Tombre des forêts de Conifères jusqu'à 23oo '?^ Sonchus alpinus. Laitero)! des Alpes. Alpen-Gânsedistel. Alpine Hare's Lettnce. GOMPOSKES. — • 82 COMPOSÉES. Sonchus (Mulgedium) alpinus. — PI. 82 — Grande plante vivace de 40 cent, à 1 m., à tige simple, dressée, poilue au sommet; feuilles ordinairement glabres enveloppant la tige par leur base prolongée en oreillettes dentées, découpées pennées à lobes larges, à lobe terminal triangulaire très am- ple ; capitules nombreux réunis en une grande grappe ovoïde allongée, munie de poils glanduleux ; fleurs toutes en lan- guette, d'un bleu violacé. Fleurit en été.— Sous l'ombre des forêts de Conifères, rochers ombragés des forêts jusqu'à 2.800 m. — Vosges, Jura, toutes les Alpes, Auvergne, Pyrénées. Grande plante vivace * Sonchus (Mulgedium) Plumieri. de même dimension que la précé- dente et assez voisine d'ailleurs, mais ramifiée vers le haut, à feuilles tout à fait glabres, décou- pées pennées à lobes profonds et presque égaux, toutes enveloppant la tige par leurs bords arrondis ; capitules réunis en grappe large, sans poils; fleurs bleu -violacé comme dans le Laiteron des Alpes. Fleurit en été. — Bois ombreux, rochers des montagnes de l'Europe occidentale, jusque vers 2.000 ra. — Vosges, Alpes de France et Suisse, Massif central et Cévennes, Pyrénées. Sonchus Plumieri CAMPANULACEES 83 FAMILLE DES CAMPANULACEES Campanula barbata. — PL 83 — Plante de 10 à 33 cent., à souche dure, épaisse ; feuilles de la base ovales très allon- gées, diminuant de grandeur sur la tige non ramifiée, terminée par une grappe simple de 2 à 7 fleurs bleu pâle, penchées du même côté; calice poilu doublé de folioles rabattues sur lui; corolle de 2 à 3 cent., fortement barbue, à cinq lobes peu profonds. Sa corolle poilue, sa coloration bleu clair et les folioles rabattues sur le calice ne permet- tent de la confondre avec aucune autre. Fleurit en été. — Prairies fauchables et pâturages des Alpes, 900 à 2.700 m.— France, Suisse, Italie, Bavière, Autriche. * Campanula speciosa. — Grande et belle plante de 20 à 50 cent., à souche épaisse, à tiges dressées simples, épaisses, creuses et anguleuses, très feuillées, ter- minées par une grappe pyramidale de fleurs de 4 à 5 cent., dressées, d'un bleu \iî ; le calice est doublé de folioles rabattues sur lui; fruit à 3 loges. Fleurit au début de l'été. — Ro- chers et éboulis des montagnes cal- caires, 800 à 1.500 m. — Pyrénées, Corbières et Ccvennes(pas au.x Alpes). Campanula speciosa La Campanule Carillon (Campanula Médium) est souvent cultivée dans les jardins ; elle ressemble à la précédente ; elle s'en distingue aisément par ses 5 stigmates étalés, à l'entrée de la cloche formée par la corolle (il y en a 3 seule- ment dans C. speciosa) et par son fruit à 5 loges. Originaire des montagnes de l'Europe méridionale, cette plante a donné, par la culture, des variétés à fleurs blanches et roses et à fleurs doubles. — 8*^ — Prairies, fauchables et pâturages de 900 à 2700 Gampanula barbata. Campanule barbue. Bârtige Glockenblume. Bearded Bell-floiver. G AMPANULACEES. — 84 — Pâturages secs, prairies maigres de i5oo à 23oo Gampanula thyrsoidea. Straussblûtige Glockenblume. Campanule à fleurs en thyrse. Tvfted Beîl-Jlower. — Campanulackes. — 84 — CAMPANULACEES, Campanula thyrsoidea. — PL 84 — La seule de nos Cam- panules cfui ait des fleurs jaunâtres. Plante à racine en fu- seau portant une rosette de feuilles allongées étroites velues d'où s'élève une tige de 10 à 30 cent., simple, épaisse et creuse, feuillée jusqu'en haut, terminée par un gros épi ovoïde de fleurs d'un jaune pâle à corolle hérissée de poils, découpée jusqu'au milieu en 5 lobes. Fleurit en été. — Pâturages secs, prairies maigres, plaques de gazon des montagnes surtout calcaires, L500 à 2.300 m. — Jura, toutes les Alpes. * Campanula latifolia. — Campanule à larges feuilles. Grande et belle Campanule attei- gnant 1 m., à souche épaisse, à tiges robustes, creuses, lisses, non rami- fiées, garnies de grandes feuilles ovales allongées, peu ou pas den- tées, terminées par une grappe de fleurs de 4 à 5 cent., dressées, bleues, à corolle divisée jusqu'au tiers en 5 lobes. Fleurit en été. — Bois, clairières, ravins des montagnes. — Vosges, Jura, Alpes de France, Suisse, Italie, Autriche ; Auvergne et Pyrénées. Campanula latifolia CAMPANULACEES. — 80 — Campanula Allionii. — PL 85 — Petite Campanule remar- quable par ses fleurs très grandes. Plante Aâvace traçante, produisant de nombreux rejets et s'étalant en gazon souvent étendu; tiges aériennes de quelques cent., simples, garnies à la base de feuilles ovales très allongées, très rapprochées, ondulées et pubescentes ; fleurs isolées à l'extrémité des tiges bleu-violacé, penchées, calice velu, doublé de folioles dressées; corolle de 3 à4 cent., sans poils, divisée en 5 lobes très courts. Fleurit en été. — Pierrailles, casses et éboulis des montagnes calcaires et siliceuses, 1.600 à 2.600 m. — Alpes occidentales, France et Italie. Campanula linifolia. — Campanule à feuilles de Un. — Plante vivace à souche dure et courte sans rosettes de feuilles à la base, à tiges grêles, fermes, creu- ses, très garnies de feuilles étroites terminées en pointe, sans pétiole, souvent un peu dentelées aux bords ; fleurs en grappe terminale ; calice à pointes aiguës, corolle bleu- violacé, glabre, de 1 à 2 cent., divi- sée jusqu'au quart en 5 lobes. Campanula linifolia Flcurlt au début de l'étô. — Prai- ries fauchables et pelouses sèches des montagnes, 1.000 à 1.800 m. — Vosges, Jura; Alpes de France; Auvergne et Cé- vennes; Pyrénées. Campanula rotundifolia. — Est voisine de la précédente; elle est plus grêle. Les feuilles, très fugaces, de la base de ses tiges, sont arrondies et dentées ; les fleurs bleu-violacé sont peu nombreuses, un peu plus petites, à lobes plus éta- lés. Fleurit au début de l'été. — Rochers et pierrailles dans toutes les montagnes de l'Europe centrale. — 85 — Pierrailles et éboulis de 1600 à 2600 M^ Campanula Allionii. Allioni's Glockenblume. Campanule d'Allioni. Allioni's Bell-flower. — Campanulacj':ks. — — 86 — Pâturages secs des Alpes élevées. Campanula spicata. Aehrige Glockenblume. Campanule en épi. Spiked Bell-flower. — Campanulacées. — — 86 — CAMPANULACÉES. Campanula spicata. — PL 86 — Plante à grosse racine en fuseau, velue blanchâtre; à feuilles très allongées, sim- ples, ondulées, aiguës, sans pétioles, couvertes de poils durs; tige dressée, dure, pleine, très feuillée en bas ; fleurs en épi allongé étroit, occupant presque toute la tige ; calice velu, corolle velue, en entonnoir, divisée jusqu'au tiers en 5 lobes étroits. Fleurit en été. — Pâturages secs des Alpes élevées de France, Suisse, Italie et Tvrol. * Campanula persicifolia. — Campanule à feuilles de pêcher. — Grande plante Aâvace glabre et luisante à souche grêle et ram- pante, de 40 à 80 cent. ; feuilles ovales très allongées un peu dentées amincies vers le bas en long pé- tiole; tige terminée par une grappe lâche de 2 à 6 grandes fleurs bleu- violacé, à corolle glabre largement ouverte, de 3 à 4 cent., divisée en 5 lobes peu profonds. Comme la plupart des autres Campanules, celle-ci a parfois des fleurs blanches, vent cultivée dans les jardins. Fleurit au printemps et en été. — Bois ombragés, forêts, clai- rières des collines et des montagnes jusque vers 1.800 m. — Toutes les montagnes de l'Europe centrale. Campanula persicifolia Cette espèce est sou- CAMPANULACEES. 87 Campanula cenisia. — PL 87 — Très petite Campanule de 2 à 6 cent., couverte de poils fins, à souche rampante développant des rosettes de feuilles ovales couvertes de poils ; tiges très courtes, couchées puis redressées, garnies de feuilles; fleurs isolées au sommet des tiges, bleues, dressées, à court pédoncule; corolle de 12 à lo milL, largement étalée, divisée presque jusqu'à sa base en 5 lobes ovales. Fleurit en été. — Eboulis, pierrailles, débris morainiques, de 2.000 à 3.300 m.; fréquente au voisinage des glaciers. — Alpes occidentales et méridionales, France, Suisse, Italie, Tyrol. * Campanula pusilla. — Campanule mignonne. — Élé- gante petite Campanule de 5 à 15 cent., à souche très gazon- nante formant de nombreuses roset- tes de feuilles arrondies et dentées, pétiolées ; tiges fines garnies de feuilles ovales étroites dentées ; fleurs bleues, de 1 à 4 en haut des tiges, à pédoncules très grêles ; co- rolle en cloche tubuleuse, de 10 à 15 mill., divisée en 5 lobes courts; souvent cultivée dans les jardins. Fleurit au début de l'été. — Pâtu- rages pierreux, débris rocheux, ébou- lis surtout calcaires: 1.200 à 2.600 m. Campanula pusilla — Jura ; toutes les Alpes ; Pyrénées. * Campanula Scheuchzeri. — Campanule de Scheuchzer. — Se distingue de la précédente parce qu'elle est beaucoup moins gazonnante ; feuilles, même celles de labase, allongées; fleurs bleues, plus grandes (15 à 25 mill.) et en cloche plus large ; il n'y en a souvent qu'une au sommet des tiges. Fleurit en été. — Prairies sèches sols rocailleux, crêtes de rochers cal- caires ou siliceux, 1.600 à 3.000 m. — Jura, Alpes de France, Suisse, Italie, Campanula Scheuchzeri Bavière, Autriche ; Pyrénées. Eboulis, pierrailles entre 2000 et 33oo m. Gampanula cenisia. Campanule du Mont-Cenis. — Campanulacées. — Glockenblume des Mont-Cenis. Bell-fiowev of Mt. Cenis. — 88 — Prairies grasses de 700 à 2000 m, Campanula rhomboidalis. Rautenblâttrige Glockenbiume. Campanule à feuilles Rhombic-leaved rhomboidales. Bell-jlower. — Campanulacées. — CAMPANULACEES. Campanula rhomboidalis. — PI. 88 — Campanule vivace à souche dure développant des tiges fines, de 30 à 60 cent., garnies sur toute leur longueur de feuilles OA^ales, de 2 à 3 cent., élargies à la base, sans pétioles, découpées en dents de scie peu profondes; fleurs réunies en grappe de 2 à 10, toutes du même côté, dressées ou inclinées. Fleurit au cîébut de l'été. — Abonde dans les prairies grasses des zones moyennes des Alpes, 700 à 2.000 m. — Jura, Alpes de France, Suisse, Italie ; Pyrénées. * Campanula bononiensis. — Cette Campanule atteint les mêmes dimensions que la précé- dente ; mais sa racine en forme de navet, ses tiges fortes, ses feuilles ovales en cœur et pétiolées, blan- ches cotonneuses en dessous, suffi- raient à l'en distinguer. En outre, les fleurs y sont plus nombreuses, très rapprochées en grappe allongée. Fleurit en été. — Habite les bois dans toute la région des Alpes, des- cend jusque dans les plaines de l'Alle- magne. Campanula bonoaiensis Campanula excisa. — Campanule perforée. — Cette petite espèce à tiges traçantes ressemble à la Campanule du Mont- Cenis ; ses fleurs sont d'un bleu pâle, à corolle ventrue dé- coupée en 5 lobes séparés les uns des autres par un trou arrondi, de manière à figurer une petite lanterne; cette remarquable plante n'a été trouvée qu'en Suisse, dans les débris des roches siliceuses des massifs du Simplon et du Mont-Rose. CAMPANULACÉES. 89 — Phyteuma betonicifolium. — PI. 89 — Les Phyteuma ont, comme les Composées, un certain nombre de fleurs groupées en une tête plus ou moins globuleuse. Le Phyteuma à feuille de bétoine est une plante vivace à souche renflée, charnue, verticale, développant une tige dressée, feuillée, sauf vers le haut, à feuilles ovales très allongées en pointe, un peu den- tées, brusquement raccourcies en long pétiole ; fleurs bleu- violacé, en tête ovoïde, s'allongeant pendant la floraison. Fleurit en été. — Pâturages secs, versants pierreux des mon- tagnes siliceuses, 1.200 à 2.300 m. — Alpes de France, Suisse, ItaUe, Autriche ; Auvergne; Pyrénées. Phyteuma Charmelii. Phyteuma Charmel alpine, vers 2,000 m. - vence. Venteux, Italie; — Petite plante vivace, sans poils, à souche grosse et cassante, d'oii s'élèvent plusieurs tiges grêles et flexueuses, fouillées ; feuilles de la base ovales en cœur, dentées, celles de la tige très étroites et même fili- formes ; fleurs bleu-violacé, en têtes globuleuses, de 12 à 15 mill., entourées de folioles étroites fili- formes aussi longues que les fleurs. Fleurit au début de l'été. — Fentes des rochers calcaires et dolomitiques, des collines inférieures à la zone - Alpes méridionales, Dauphiné et Pro- basses Cévennes; Pyrénées. Phyteuma Halleri. — Phyteuma de Haller. — Ce Phy- teuma est facilement reconnaissable, grâce à ses fleurs vio- let-noirâtre groupées en épi ovoïde terminant une grosse tige dressée, creuse, de 50 cent, à 1 m., feuillée jusqu'en haut, avec une collerette de folioles vertes étalées à la base de l'épi et souvent dentées ; feuilles de la base en cœur, à long pétiole. Fleurit en été. — Pâturages pierreux frais, éboiilis gazonnés, 1.000 à 2.600 m. — Alpes de France, Suisse, Itahe, Bavière, Autriche; Pyrénées. — 89 — Pâturages secs, endroits pierreux de 1200 à 23oo m. Phyteuma betonicifolium. Betonicablâttrige Rapunzel Raiponce à feuilles de bétoine. Betony-leaved Rampion. — Campanulacées. — — 90 — Pelouses sèches, coteaux pierreux de 400 à 2700 Phyteuma orbiculare. Raiponce à jleiirs globuleuses. Kugelige Rapunzel. Globular Rampion. Campanulacees. — 90 CAMPANULAGÉES. Phyteuma orbiculare. — PI. 90 — Plante vivace à souche dure et rameuse émettant une ou plusieurs tiges droites raides, peu feuillées, ordinairement glabres; feuilles fermes, un peu coriaces, ovales allongées, brusquement amincies en pétiole, dentées, celles de la tige sans pétiole; fleurs bleu- violacé en tête globuleuse, plus tard ovoïde, de 15 à 25 mill., entourée d'une collerette d'écaillés ovales étroites. Fleurit en été. — Pelouses sèches, pierrailles, coteaux pier- reux, surtout calcaires, jusque dans la zone alpine; 400 à 2.700 m. — Toutes les montagnes de l'Europe centrale. Phyteuma hemisphaericum. — Phyteuma hémisphérique. — Petit Phyteuma à feuilles de Gra- minée, ne dépassant pas 10 cent., à tige grêle peu feuillée; fleurs bleu-violacé en petite tête globu- leuse (10 à 12 fleurs) entourée de petites folioles ovales en pointe. Fleurit en été. — Pelouses rases, prés secs riches en humus, plaques de gazon, en sols siliceux, 1.200 à 3.000 m. — Alpes de France, Suisse, Italie, Autriche et Cévennes; Pyré- ^6^^* Phyteuma hemisphaericum Phyteuma pauciflorum. — Phyteuma à peu de fleurs. La plus petite des espèces de ce genre dans nos montagnes ; se dis- tingue facilement de P. hémisphé- rique par ses tiges multiples et ses feuilles basilaires ovales, disposées en rosettes, par ses fleurs réunies .,. ^ \jj^^^n^ par 5 à 6 en très petites têtes glo- l>^^^ ^ buleuses ne dépassant pas 10 mill., entourées de folioles ovales. Fleurit en été. — Plaques de gazon, débris rocheux, éboulis siliceux, 1.800 à 3.300 m. — Alpes de France, Suisse, Italie, Autriche; Pyrénées. Phyteuma pauciflorum ERICACEES. 91 FAMILLE DES ERICACEES. Rhododendron ferrugineum. — PL 91 — Arbrisseau pou- vant atteindre 80 cent., souvent bien plus bas, très ramifié, à rameaux tortueux, souvent dégarnis vers le bas ; feuilles coriaces, persistant pendant l'hiver, elliptiques, d'un vert foncé en dessus, sans poils, brun de rouille au-dessous, enroulées aux bords ; fleurs 4 à 8 en petits bouquets ; corolle rouge carminé, tachée de rouille en dehors, à 5 lobes. Fleurit au début de Tété. — Terrains riches en humus, prés, bois, broussailles, tourbières, surtout sur les sols siliceux; l.oOO à 2.500 m., descend parfois bien plus bas. — Jura, toutes les Alpes; hautes Corbières et PjTénées. * Rhododendron hirsutum. — Rhododendron hérissé. — Ordinairement plus petit que le précédent ; il s'en distingue surtout par son feuillage d'un vert clair sur les deux faces, hérissé de longs poils fermes, par ses fleurs d'un rouge vif et son calice pubescent. Fleurit en même temps que le précédent; moins fréquent que lui, il habite surtout les sols calcaires, 1.400 à 2.600 m.— Alpes de Suisse, Rhododendron hirsutum Italie, Bavière, Autriche. Plusieurs autres végétaux ligneux de la même famille font l'ornement des montagnes; parmi les plus remarquables il faut signaler la Bruyère incarnat (Erica carnea) à fleurs rosées, en grappes courtes et toutes penchées du même côté; elle fleurit au printemps dans les clairières des forêts alpestres de toutes les Alpes. La Busserole Raisin d'Ours (Arbutus Uva-ursi) ga- zonne les rocailles herbeuses de ses longs rameaux couverts de feuilles ovales, luisantes que terminent de petites grappes de Heurs blanches ou rosées, renflées en grelots, puis de petits fruits globuleux, rouges. — 91 — Prés, bois, broussailles, tourbières de i3oo à 25oo Rhododendron ferrugineum. Rostblattrige Alpenrose. RJiododendron ferrugineux. Rnst-Jeaved Rhododendron. — Ericacées. — — 92 — Forêts, landes herbeuses, tourbières sèches jusqu'à 25oo m. Vaccinium Vitis-Idaea. Airelle rouge, Candie. Preisselbeere. Cow-berry. Ericacées 92 — ÉRICACÉES. Vaccinium Vitis Idaea. — PI. 92 — Arbrisseau de 10 à 40 cent; tige cylindrique non anguleuse; feuilles petites, ovales, luisantes, enroulées sur les bords, persistant pendant l'hiver, ponctuées en dessous ; rameaux terminés par de petites grappes de fleurs penchées, d'un blanc rosé, en clo- chette ; fruit globuleux rouge vif, parfois blanc. Les fruits des Airelles, riches en tanin, sont acides et astringents. On en fait des confitures très appréciées dans les pays scandi- Fleurit au printemps et en été. — Forêts, landes herbeuses riches en humus, tourbières un peu sèches, partout où il y a de l'humus; des plaines de l'Europe tempérée à la zone alpine, jusqu'à 2.500m. — Vosges, Jura; toutes les Alpes; Auvergne et (devenues; très rare aux Pyrénées. * Vaccinium uliginosum. — Airelle des Marais. — Arbris- seau souvent couché, à rameaux parfois dressés, pouvant atteindre 1 m., perdant ses feuilles en au- tomne, tige cylindrique; feuilles ovales, à peu près planes, vert mat en dessus, vert bleuâtre en dessous, marquées d'un réseau de nervures ; rameaux terminés par de petites grappes de fleurs penchées, blan- ches ou roses en grelot ovoïde. Fruit globuleux, d'un noir bleuâtre, fade. Fleurit au début de l'été. — Forêts marécageuses, tourbières, sols humides riches en humus, des plaines de l'Europe tempérée à la zone alpine, jusqu'à 3.000 m. — Vosges, Jura, toutes les Alpes, Auvergne et Cévennes, Pyrénées. Vaccinium uliginosum Tout le monde connaît V Airelle Myrtille, ou simplement la Myrtille (Vaccinium Myrtillus), dont les fruits sont recueil- lis et appréciés en divers pays. LENTIBULARIACÉES. — 93 FAMILLE DES LENTIBULARIACEES. Pinguicula vulgaris — PL 93 A — On prendrait volon- tiers les Grassettes pour des Violettes, si on n'y prenait garde. On remarque aisément, en effet, que leurs cinq pétales sont unis, au lieu d'être libres comme dans les Violettes; elles n'ont que 2 étamines. Ce sont des petites plantes en rosette ; elles doivent leur nom français à la structure de leurs feuilles qui sont gorgées d'eau, succulentes et vis- queuses. Les feuilles sont d'un vert très clair, enroulées de dehors en dedans. La Grassette commune est très fragile, formée d'une ro- sette de feuilles ovales allongées, entre lesquelles s'élèvent quelques tiges frêles de S à 10 cent, terminées par une fleur violette, penchée, à 3 pétales inégaux, étalés, l'inférieur pro- longé en arrière en cornet effilé. Fleurit au début de l'été. — Rochers humides, sources, prairies tourbeuses, des plaines aux montagnes de l'Europe centrale et occidentale, jusqu'à 2,600 m. Pinguicula alpina. — PL 93 B — La Grassette des Alpes a les feuilles elliptiques et couvertes d'une quantité de petites glandes ; des fleurs blanches marquées de deux taches jaunes sur le pétale inférieur, le plus grand prolongé en arrière en un cornet très court obtus et recourbé vers le bas ; les pé- tales supérieurs sont très petits. Fleurit en été. — Rochers humides, sources herbeuses, parmi les mousses gorgées d'eau, des plaines à la zone alpine, vers 2.400 m. — Jura, toutes les Alpes, Pyrénées. — 93 — Rochers humides, sources, prairies tourbeuses de la plaine jusqu'à 2600 ni. A. — Pinguicula vulgaris. Gewôhnliches Fettkraut. Grassette commune . Common Butterivort. B. — Pinguicula alpina. Alpcn-Fettkraut. Grassette des Alpes. Alpine Butterwort. LeNTIBULARI ÂGÉES. — 94 — Rochers humides, ravins boisés de 1200 à 1900 m, Gortusa Matthioli. Matthioli's Heilglôckchen. Cortuse de MattJiiole. Matthioli's Mountain Sanicle. — Primulacées. — PRIMULACÉES. FAMILLE DES PRIMULACEES. Les Primevères et les plantes voisines comptent parmi les merveilles des Alpes. Ce sont des herbes dont les feuilles sont d'ordinaire disposées en ro- settes; elles comprennent les plus petites plantes à fleurs des mon- tagnes d'Europe. Les fleurs en sont en croix à 5 branches et attirent les regards par leurs couleurs très vives ou très fraîches; quelques Primevères habitent les plaines; certaines sont cultivées comme plantes d'ornement printanier dans les jardins; certaines Androsaces sont des miniatures de plantes com- parables par leur petitesse aux plus petits Saxifrages de nos Alpes ; tel est l'Androsace imbricata qui habite les fissures des rochers des iVlpes, à l'exception des massifs septen- trionaux. Androsace imbricata. Cortusa Matthioli. — PI. 94 — Plante vivace à souche courte, développant un faisceau de feuilles h longs pétioles, arrondies, découpées en lobes peu profonds, à dents inégales, très velues comme les pétioles ; tiges florifères de 40 à 50 cent., nues, velues aussi, plus hautes que les feuilles; fleurs roses, puis violettes, odorantes, de 4 à 12 groupées en om- belle, à pédoncules grêles, de longueur inégale, entourées à leur base de quelques folioles; corolle 'en cloche, à 5 lobes avec un repli en anneau vers l'ouverture. Fleurit en été. — Rochers humides, ravins boisés, de 1.200 à 1.900 m. (plante peu répandue). — Alpes de Savoie, Suisse, Bavière, Autriche. PRIMULACÉES. — 95 — Soldanella alpina. — PI. 9iî — La Clochette des neiges, comme on la nomme dans la Suisse allemande, dépasse peu 10 cent. ; c'est une plante à tige souterraine, noirâtre oblique, développant un faisceau de feuilles pétiolées, arrondies ou en rein, sans dents sur les bords et de petites tiges délicates sans feuilles, portant à leur sommet 2 ou 3 fleurs violettes, en clochette penchée avec de petites folioles à leur base ; corolle frangée sur la moitié de sa hauteur, avec, à l'inté- rieur, 5 replis en écaille ; elle tombe très facilement ; le style se prolonge un peu au dehors, en battant de cloche. Fleurit dès la fonte des neiges. — Plante très répandue dans les prairies, sur les pelouses riches en humus, surtout sur sols calcaires, 1.500 à 3.000 m., parfois plus bas. On la recherche volontiers au bord des plaques de neige fondante, où elle épa- nouit ses charmantes fleurs, donnant le premier signal du prin- temps. — Jura, toutes les Alpes, Auvergne, Pyrénées et hautes Corbières. Soldanella pusilla. — Se distingue de la précédente par ses dimensions générales plus réduites, ses fleurs ordinai- rement isolées, en clochette plus cylindrique sans folioles écailleuses à leur base, à corolle d'un lilas rougeâtre, fran- gée sur le tiers de la longueur ; style plus court que la clo- chette. Mêmes stations, 1.600 à 3.000 m., surtout sur sols siliceux. — Alpes de Suisse, Italie, Autriche. Soldanella minima. — Se distingue de la Soldanelle des Alpes par ses dimensions plus réduites, ses feuilles très petites et surtout par ses fleurs d'un lilas pâle, moins épa- nouies et à franges n'atteignant que le tiers de la longueur de la corolle, plus longue que le style; les fleurs sont ordi- nairement isolées. Mêmes stations que la précédente, surtout sur sols siliceux, 1.800 à 3.000 m. et seulement dans les Alpes orientales, d'Italie et d'Autriche. — 95 — Prairies et pelouses de i5oo à 3ooo m. Soldanella alpina. Sol dan elle des Alpes. — Primulacées Alpenglôckchen. Alpine Soldanella. — 96 — Taillis ombrages, terrains rocailleux sur sols calcaires. Cyclamen europœum. Europaeische Erdscheibe. Cyclamen d'Europe. European Sow-bread. — Primulacéks. — — 96 — PRIMULACÉES. Cyclamen europaeum. — PI. 96 — Tout le monde con- naît les Cyclamens aux vives couleurs qui ornent nos appar- tements. Pour être moins brillant, le Cyclamen d'Europe n'en attire pas moins l'attention. Un gros tubercule arrondi ou un peu aplati développe quelques feuilles fermes, ovales ou arrondies, en cœur, à bords contigus à la base, rouges en dessous, et des tiges florifères terminées par une seule fleur rose penchée, à pétales relevés et rapprochés vers le haut, de plus en plus foncée vers la base des pétales, formant un anneau rouge. Le pédoncule s'enroule comme un ressort à boudin après la floraison et attire le fruit vers le sol, oii il mûrit . Fleurit à la fin de l'été. — Taillis ombragés, terrains rocail- leux sur sols calcaires, en France, Suisse, Italie, Bavière et Au- triche. Les Primevères sont vivaces, avec une souche plus ou moins épaisse, des feuilles en rosettes, des tiges florifères sans feuilles, terminées par une ombelle de fleurs assez grandes, à calice en tube, avec 5 pétales étalés en haut mais unis plus bas en un long tube; elles ont 5 étamines, plus ou moins longues, correspondant avec le milieu des pétales et un style unique terminé en tête arrondie. Les Primevères sont parmi les plantes les plus caractéristiques des mon- tagnes de l'Europe centrale. PRIMULACEES. — 97 — Primula graveolens. — PI. 97 — Plante pubescente, à souche très forte ; feuilles de 5 à 10 cent., ovales allongées, bordées de dents larges mais peu profondes, couvertes de poils Aàsqueux incolores ; tige florifère de dO à 15 cent. , bien fournie ; fleurs pourpre violet, odorantes avec des folioles ovales à leur base commune; corolle à 5 lobes échancrés. Fleurit au début de l'été. — Rochers de 1.400 à 2.700 m. — Alpes de Savoie et du Dauphiné, Suisse, Italie ; Pyrénées. * Primula pedemontana. — La Primevère piémontaise dé- passe peu 10 cent. ; ses petites feuilles (4 à G cent.), ovales allon- gées, vert clair, sont à peine décou- pées en dents sur les bords, et un peu velues, mais non visqueuses, tige florifère dépasse beaucoup les feuilles et porte de 1 à 12 fleurs d'un pourpre violet; tube de la corolle très allongé, lobes échancrés. Fleurit au début de l'été. — Prairies élevées, rochers ombragés des hautes Pritnula pedemontana Alpes occidentales de Savoie, Suisse et Italie, 1.550 à 2.400 m. * Primula Auricula. — Auricule, Oreille d'ours. —Lapins grande Primevère de nos mon- tagnes. Feuilles grandes, ovales, épaisses charnues, à peine dentées sur les bords, couvertes comme toutes les parties vertes, d'une fine poussière blanche ; la tige florifère dépasse peu les feuilles et porte de 4 à 12 fleurs à tube assez court, à limbe étalé, jaune vif, parfois orangé, odorantes. On cultive souAcnt cette plante dont on possède des variétés Prinmlà Auricula à flCUrS VClOUtéCS trèS fOUCéeS. Fleurit au printemps. — Rochers surtout calcaires de la zone alpine jusqu'à 2.500 m. — Jura, Alpes de Savoie et du Dau- phiné; Suisse, Itahe,' Bavière, Autriche. — 97 — Rochers des hautes montagnes de 1400 à 2700 m. Primula graveolens (latifolia). Stinkende Primai. Primevère puante. Stinking Prime-rose. — Primulacées. — — 98 — Rochers, pâturages rocailleux Tourbières, prairies maréca- de i5oo à 36oo m. geuses jusqu'à 2700 m. >A /iV:. A. — Primula viscosa (hirsuta). H. — Primula farinoî Klebrige Primel. Mehlige Primel. Primevère visqueuse. Primevère farineuse. Sticky Bear's ears. Bird's eye. — Primulacées. — 98 — PRIMULACEES. Primula viscosa. —PI. 98 A — Se rapproche du Primula graveolens (pi. 97), mais est plus réduite, à feuilles plus petites (2 à S cent, sur 1 à 2), très visqueuses sur les deux faces et d'un vert noirâtre; tige florifère dépassant à peine les feuilles peu nombreuses d'un rose un peu violacé, blanche au fond ; fruit plus court que les sépales. Fleurit au début de l'été. — Rochers, pâturages rocailleux des Alpes siliceuses, 1.500 à 3.600 m., descendant rarement bien plus bas. — Alpes de France, Suisse, Italie, Autriche ; Pyré- nées. Primula farinosa. —PI. 98 B — La Primevère farineuse est particulièrement élégante avec ses tiges dressées, de 5 à 25 cent., ses rosettes de petites feuilles ovales allongées à bords enroulés en dehors, un peu dentées, poudrées de blanc surtout en dessous ; l'ombelle comprend de nombreuses fleurs de 1 cent, au plus, à tube court, à lobes très échancrés, rose un peu lilas, jaunes au sommet du tube. Fleurit en été. — Tourbières, plaines jusqu'à 2.700 m. — Jura centrales. prairies marécageuses, des toutes les Alpes, Pyrénées * Primula longiflora. — Primevère à longue fleur. sine de la Primevère farineuse, mais plus robuste, plus grande en toutes ses parties, à fleurs en ombelles peu nombreuses, à fleurs très allongées (2,5 à 3 cent.), à tube effilé bien plus long que les sépales. Fleurit en été. — Prairies des Alpes méridionales élevées, 1.800 à 2.300 m. — Dauphiné, Suisse méridionale, Italie, Tyrol. Primula longiflora Vol- PRIMULACEES. - 99 — Androsace helvetica. — PI. 99 A — Très petite plante formant des coussinets serrés de 3 à 4 cent., d'un vert ar- genté, à rameaux pressés tout couverts de petites feuilles ovales étroites, longues de 4 mill. , tapissées de poils blancs, demeurant longtemps sur les tiges qu'elles enveloppent d'une couverture dense ; fleurs isolées au sommet des ra- meaux, sans pédoncule, émaillant le coussinet de petites croix à 5 branches, blanches, jaunes au centre. Fleurit en été. — Fissures des rochers escarpés et crêtes des montagnes surtout calcaires, 2.100 à 3.000 m. — Alpes de Sa- voie et Dauphiné, Suisse, Italie, Bavière, Autriche. Androsace pubescens. — PL 99 B — Très petite plante for- mant des gazons serrés d'un vert grisâtre, à rameaux rap- prochés tout couverts de petites feuilles ovales étroites, tapissées de poils blancs, demeurant longtemps sur les tiges qu'elles enveloppent d'une couverture dense; fleurs isolées au sommet des rameaux, émaillant le gazon de petites croix à 5 branches, blanches ou rosées, jaunes au centre. Fleurit en été. — Fissures des rochers escarpés, pierrailles des crêtes, surtout siliceuses, jusque vers 3.000 m. — Alpes de Savoie et Dauphiné, Suisse, Italie; Pyrénées. * Androsace villosa. Androsace poilue. — Cette espèce, moins petite que les précédentes, est haute de 3 à 6 cent. Elle est rameuse, gazonnante et forme de petites touf- fes à rameaux horizontaux nus, qu'on sépare sans peine, rameaux terminés par des rosettes globuleuses de feuil- les ovales, très étroites, très A^elues; tiges florales très velues laineuses portant une ombelle serrée de 3 à 6 fleurs entourées de folioles effilées, blanches ou rougeâtres à fond jaune. Fleurit au printemps. — Fissures des rochers et pierrailles ensoleillées, 1.600 à 2.300 m. — Jura, Alpes de France et Venteux, Italie, Autriche ; Pyrénées. Androsace villosa 99 Fissures des rochers escarpés de 2100 à 3ooo m. A. — Androsace helvetica. Schweizer-Mannsschild. Androsace de Suisse. Swiss Androsace. B. —Androsace pubescens. Weichhaariger Mannsschild. Androsace piibescente. Fiirrowed Man's-shicJd. Primulacées. 100 Rochers calcaires de 1600 à 2400 m. Rochers siliceux de 1600 à 3ooo m. ' W^ A. — Androsace lactea, Milchweisser Mannsschild. Androsace blanc de lait. Milk-white Androsace. B. — Androsace carnea. Fleischroter Mannsschild. Androsace couleur de chair. Flesh-coloured Mans sliield. Primulacées. 100 PRIMULACEES. Androsace lactea. — PI. 100 A— Petite plante en gazon assez lâche, à tiges rampantes ramifiées formant des rosettes de feuilles dont quelques-unes terminées par des tiges flori- fères de 5 à 13 cent.; feuilles petites, en pointe effilée attei- gnant 1 et 2 cent., très peu poilues ; tiges florifères dressées, glabres, grêles, portant de 1 à 3 fleurs, rarement plus, à pé- doncules très fins ; pétales d'un blanc de lait, échancrés, avec un anneau jaune au centre. Fleurit au début de rét('', — Rochers des montagnes calcaires, 1.600 à 2.400 m. — Jura, Alpes de France, ItaHe, Bavière, Au- triche. Androsace carnea. — PI. 100 B — Très petite plante en gazon très bas, à tiges rampantes formant des rosettes appli- quées de feuilles ovales effilées, couvertes de poils courts, un peu recourbées vers l'extérieur ; tige florifère couverte d'une légère pubescence, portant à son sommet 2 à 10 petites fleurs roses, parfois blanches, à milieu jaune, à pétales non échancrés. Fleurit en été. — Rochers, pierrailles des hautes montagnes sihceuses, 1.600 à 3.000 m. —Vosges, Alpes de France, Suisse occidentale, Italie et Tyrol ; haute Auvergne, Pyrénées. * Androsace Chamaejasme. — Espèce voisine de l'A. losa (voir p. 99); elle s'en distingue par ses rosettes étalées et non glo- buleuses, par ses feuilles aiguës velues seulement sur les bords ; fo- lioles de la base des fleurs moins effilées et plus courtes ; les tiges florales sont également velues lai- neuses ; fleur blanche ou rougeâtre à fond jaune. Fleurit au printemps. — Pelouses rases, bandes de rochers riches en humus, pâturages pierreux, surtout vil- Androsace chamaejasme Savoie, Suisse, Italie, Bavière et Autriche. calcaires. — Alpes de PRIMULACEES. — 101 — Androsace septentrio&alis * Androsace septentrionalis. — Quelques Androsaces n'ha- bitent pas les rochers comme la plupart de leurs congé- nères . On trouve dans les bois om- bragés des montagnes de France (Alpes et Ventoux), jusque bien au- dessous de 1.000 m., l'Androsace lactiflora portant jusqu'à 10 fleurs au sommet de tiges légères attei- gnant 20 cent. L'Androsace septentrionalis est plus répandu, sans être commun. C'est une plante annuelle, avec une rosette de feuilles ovales allongées, dentées, un peu velues, d'où s'élèvent des tiges élancées de 5 à 30 fleurs blanches ou rosées. Fleurit au printemps. — Champs et pelouses des Alpes de Sa- voie et Dauphiné, Suisse, Bavière et Tyrol. Gregoria (Aretia) Vitaliana. — PI. 101 — Cette plante ressemble beaucoup à une Androsace et forme un intermé- diaire entre elles et les Primevères. C'est une petite plante formant souvent des gazons étendus de nombreuses tiges couchées et abondamment ramifiées, redressées, et termi- nées en petites rosettes de feuilles effilées ; le gazon se couvre entièrement de fleurs jaunes de 1 cent, de long à corolle en tube allongé à 5 pétales étalés, arrondis aux bords. Fleurit dès le printemps, jusqu'en été. — Rochers, pierrailles, crêtes des montagnes calcaires et siliceuses, 1.400 à 3.000 m, — Alpes occidentales de France, de Suisse, Italie, Tyrol ; Pyrénées, Ventoux. — loi — Rochers et pierrailles de 1400a 3ooo Gregoria (Aretia) Vitaliana. Fausse Joubarbe. Primulacées. — Gemsenhlumchen. Gregoria, Aretia. — IU2 — Fentes des rochers, rocailles de 23oo à 36oo m. Eritrichium nanum. Myosotis nain. Himmelsherold. Divarf Forget-me-not. BORAGINACÉES. — 102 — BORAGINACEES. FAMILLE DES BORAGINACEES Eritrichium nanum. — PL 102 —Le Myosotis nain forme des petits gazons serrés à aspect soyeux ; les petites tiges abondamment ramifiées et très feuillées se terminent par de petites rosettes de feuilles ovales très étroites poilues, les anciennes feuilles demeurant autour des tiges; tiges flori- fères de 2 à 8 cent., feuillées, portant du même côté 3 à 6 fleurs d'un bleu vif à fond jaune. Fleurit en étr. — Fentes des rochers, rocailles, crêtes rocheuses des hauts sommets non calcaires, 2. 300 à 3.000 m. —Alpes de France, Suisse, Italie, T3T0I. Cette espèce est remplacée aux Pyrénées dans les mêmes stations, par un Myosotis'à peine moins petit, qu'une obser- A'ation attentive permet cependant de distinguer, le Myoso- tis des Pyrénées (M. pyrenaica). * Myosotis alpestris. — Myosotis des Alpes.— Ce Myosotis est fréquemment cultivé pour la déco- ration printanière des jardins; on en a obtenu diverses variétés. C'est une plante de o à lo cent., réduite en hiver à des touffes de feuilles ovales allongées très velues ; les tiges florifères sont nombreuses, feuillées et se termiaent par une double grappe enroulée de fleurs bleu de ciel, parfois blanches à fond rétréci jaune. Fleurit au printemps. — Pâturages pierreux, éboulis, gra- viers des torrents, sur tous les sols, 1.60 J à 3.(X/J m. — Vosges, Jura, toutes les Alpes; Auvergne, Pyrénées. Myosotis alpestris BORAGINACÉES. 103 Cerinthe minor. — PL 103 — Plante vivace à souche épaisse noirâtre, à tiges glabres, multiples, ramifiées au sommet, très feuillées, de 20 à 50 cent.; feuilles d'un vert bleuâtre, d'aspect cireux, lisses et glabres ; fleurs jaunâtres, purpurines ou bleuâtres, nombreuses, petites, en grappes terminales enroulées au début, garnies jusqu'au sommet de feuilles enveloppantes; corolle presque cylindrique fendue en cinq lobes étroits. Fleurit en été. — Pâturages et bois des montagnes, surtout calcaires, jusqu'à 2.000 m. — Alpes de France, Italie, Bavière, Autriche ; manque en Suisse. * Cerinthe alpina. Cette espèce remplace la précédente en Suisse ; elle a les fleurs plus longues (14 mill.), la corolle dé- coupée en 5 dents courtes ; les fleurs sont jaune paille ou purpurines avec des taches au fond. Fleurit en été. — Coteaux pierreux, surtout calcaires, 1.200 à 2.300 m., souvent plus bas le long des cours d'eau. — Toutes les Alpes, Pyrénées. Cerinthe alpina Les hautes montagnes ont peu de représentants de cette famille qui est, au contraire, richement développée dans les plaines de l'Europe tempérée et dans le domaine méditer- ranéen. La famille des Solanacées, qui compte, outre la Pomme de terre, des plantes très vénéneuses comme les Jusquiames, la Stramoine, la Belladone, le Tabac, n'a aucun représen- tant dans les hautes montagnes. — 103 — Pâturages et bois des montagnes jusqu'à 2000 Cerinthe minor. Mélinct à petites fleurs. Kleine Wachsblume. Lesser Cerinthe. BORAGINACKES. Prairies, pâtiiraiz;es frais de 1200 à 2700 m. Gentiana Kochiana. Grande Gentiane bleue. Kochs Enzian. Koch's Gentian. Gentianaclîes. — m GENTIANACEES. FAMILLE DES GENTIANACEES Les Gentianes comptent parmi les plantes les plus caractéris- tiques de nos hautes montagnes; elles ont souvent des fleurs très voyantes, et sont recherchées comme des beautés de la flore alpine. Gentiana Kochiana. — PL 104 — Plante vivace, toute glabre, à tiges rampantes de 2 à 8 cent., portant à leur som- met une rosette de feuilles d'un vert mat clair, molles, ovales, d'où s'élève une tige courte portant 2 paires de petites feuilles et terminées par une seule grande fleur bleue dressée de 4 à G cent., plissée au moment où elle s'épanouit, à bords ondulés et divisés en 5 lobes courts ; cornet de la corolle plus pâle taché de bleu verdâtre. Fleurit au printemps. — Prairies, pâturages frais des monta- gnes, surtout calcaires, 1.270 à 2.000 m., bien plus bas dans les sols tourbeux. — Jura, toutes les Corbières, Alpes, Pyrénées. * Gentiana Clusii. — Voisine de la précédente et longtemps confondue avec elle ; s'en distingue par ses feuilles coriaces, ovales en pointe aiguë; par ses sépales effilés en pointe, par sa corolle moins ma- culée à l'intérieur. Elle habite les mêmes stations et les mêmes ré- gions ; on la trouve aussi dans les Cévennes calcaires. * Gentiana alpina. — Gentiane des Alpes. — Se rattache au même type ; se reconnaît à ses feuilles ovales courtes, d'un vert jaunâtre, en ro- settes serrées de 2 à 4 cent., à ses tiges presque nulles, une paire de feuilles, à sépales en pointe courte ; corolle tachée de vert en dedans. Fleurit plus tard que les précédentes, dans les mêmes stations et les mêmes montagnes ; manque aux Cévennes. Gentiana eQpina GENTIANACÉES. — 105 — Gentiana bavarica. — PI. 105 A — Forme de petits gazons de tiges faibles rampantes, couvertes de petites feuilles ovales ou arrondies d'où s'élèvent des tiges de S à 15 cent, terminées par une seule fleur longue de 3 cent.; corolle d'un bleu vif, à tube allongé, s'étalant brusquement en 5 lobes ovales. Fleurit en été. — Pâturages, plaques de gazon, 4.800 à 3.600m., rarement plus bas. — Alpes de France, Suisse, Italie, Bavière, Autriche. Gentiana nivalis. — PI. 105 B — L'une des rares plantes annuelles des hautes montagnes. Elle a une tige grêle, dres- sée, de 3 à 15 cent., simple ou ramifiée, garnie de petites feuilles sans pétiole, ovales en rosette à la base ; chaque rameau est terminé par une fleur bleu-vert allongée, à 5 sépales très effilés, à corolle en tube allongé, étalée au sommet en 5 lobes courts. Fleurit en été. — Pâturages maigres un peu humides, pelouses rases, combes à neige. 1.800 à 2.860 m. — Jura, toutes les Alpes, Pyrénées. Gentiana verna. — PI. 105 C — Petite Gentiane vivace toute glabre, à souche gazonnante, formant des rosettes de petites feuilles ovales allongées ; tiges florifères multiples, de 3 à 12 cent. , terminées chacune par une fleur de 3 à 4 cent. , 5 sépales en pointe ; corolle bleue, en tube s 'évasant brus- quement en 5 pétales étalés ovales. Fleurit au printemps. — Pâturages et pelouses, des plaines et des basses montagnes à 3.300 m. — Jura, toutes les Alpes, Yen- toux ; Auvergne, Pyrénées. — 105 — Pâturages et pelouses; varient entre 1800 et 3boo m. Gentiana bavarica. Gentiana nivalis. Gentiana verna. Bayrischer Enzian. Schnee-Enzian. Eriihlings-Enzian. Gentiane de Bavière. Gentiane des neiges. Gentiane printanière. Bavarian Gentian. Snow-Bitterwort. Spring-Fehvort. — Gentianacéks. • — — 106 — Prés, pâturages, bords des ruisseaux de looo à 2400 m. Gentiana lutea. Gentiane jaune. Gelber Enzian. Yellow Bitterwort. — Gentianacées. 106 GENTIANACEES. l Gentiana lutea. — PL 106 — La Gentiane jaune est une grande plante vivace pouvant dépasser 1 m., glabre, à forte racine jaune, ciiarnue ; feuilles de la base de 10 à 25 cent., ovales, larges, terminées en pointe courte, à 5-7 nervures saillantes, convergentes vers la pointe ; tige forte, creuse, dressée avec des paquets de fleurs jaunes à l'aiselle des paires supérieures de feuilles ; corolle découpée en 5 à 9 lobes pro- fonds aigus, étalés ; fruit ovoïde aplati. Fleurit en été. — Prés, pâturages, bords des ruisseaux, tour- bières jusque vers 2.400 m. sur tous les sols; descend très bas. Toutes les montagnes de l'Europe centrale et occidentale. Les racines des grandes Gentianes renferment une substance amère qu'on utilise pour exciter les fonctions de l'estomac ; pour cela on les fait sécher, puis on les fait infuser dans des liqueurs alcooliques. (Voir page 430.) * Gentiana Burseri. — C'est encore une Gentiane jaune de grande taille (de 30 à 60 cent.) à racine épaisse et à grandes feuilles ovales à 5-7 nervures ; mais la co- rolle est en cloche, plissée dans le sens de la longueur, découpée seu- lement en haut en 6 lobes ovales ; elle est souvent ponctuée de brun à l'intérieur; il n'y a de paquets de fleurs qu'à l'aisselle des feuilles tout à fait supérieures de la tige. Fleurit en été. — Pâturages, clairiè- res des prés-bois de 2.000 à 2.300 m. — Alpes du Dauphiné; Pyré- Gentiana Burseri GEXTIANACEES. 107 — Gentiana campestris. — PI. 107 — Gentiane annuelle à racine grêle, tige dressée, de Î5 à 20 cent., raide, anguleuse, ordinairement ramifiée dès la base, à feuilles d'un vert sombre, ovales étroites ; rameaux tous terminés par des fleurs lilacées de 3 cent., à longs pédoncules, à 4 sépales, dont 2 plus grands ; corolle en cloche, barbue à l'orifice du tube, brusquement étalée en 4 lobes ovales. Fleurit en été et jusqu'en octobre. — Pelouses et pâturages maigres des montagnes de France, de 900 à 2.700 m. — Toutes les Alpes, Ventoux ; Cévennes, Pyrénées. Gentiana germanica. — Gentiane d'Allemagne. — Encore une Gentiane annuelle à racine grêle, à feuilles d'un vert sombre, à tige dressée, de 3o cent., plus feuillée que la pré- cédente ; feuilles très étalées, ovales allongées ; les fleurs violacées, pédonculées, de 2o à 33 mill., sont nombreuses et serrées; sépales unis jusqu'au milieu, puis séparés en o lobes égaux, effilés ; corolle en cloche, barbue à l'orifice du tube, mais brusquement étalée, à o lobes aigus. Fleurit en été et jusqu'en octobre. — Pâturages des plaines et des montagnes jusqu'à 2.750 m. — France, Allemagne, Suisse, Itahe, Autriche. Gentiana asclepiadea Gentiana asclepiadea — Plante vivace à souche épaisse, développant au printemps des tiges dressées de 20 à 30 cent., raides, non ramifiées, mais très feuillées; feuilles grandes, ovales terminées en pointe, arrondies en bas, à 3 ner- vures, en contact par leurs bases; fleurs grandes (4 cent.), bleues, sans pédoncule, isolées ou par deux à l'aisselle des feuilles supérieures; calice en tube, à 3 lobes courts; co- rolle en cloche, sans barbillons à l'orifice du tube, brusquement étalée en 3 lobes aigus. Fleurit en été. — Pâturages humides, prés-bois de Conifères et broussailles subalpines, jusqu'à 2.000 m. au moins. — Jura, toutes les Alpes. — 107 — Pelouses et pâturages maigres de cpo à 2700 m- Gentiana campestris. Gentiane chamféîre. Feld-Enzian. Ficld-Gentian. lEXTIAXACEES, — i08 — Pàturaiîos de i5oo à 2S00 m. Gentiana punctata. Gentiane ponetuée. Punktierter Enzian. Dotted Gentian. Gentianaciîes. — 108 GENTIANACEES. Gentiana punctata. — PI. 108 — Gentiane d'assez grande taille, vivace, à racine épaisse ; tige robuste, dressée, cylin- drique, de 20 à 60 cent., creuse, non ramifiée ; feuilles grandes, ovales allongées pointues, celles du bas pétiolées ; fleurs réunies en paquets serrés au sommet de la tige et des paires supérieures de feuilles, plus nombreuses vers le haut ; calice en cloche courte avec 5 à 8 dents inégales ; corolle en cloche à tube dirigé vers le haut à 6 lobes ovales peu étalés, jaune ou Jaune verdâtre, toute ponctuée de brun. Fleurit en été. — Pâturages des zones élevées, 1.500 à 2.800 m. — Toutes les Alpes. * Gentiana purpurea. — Gentiane pourprée. — Gentiane vivace h grosse racine assez voisine de la Gentiane ponctuée, de même taille à peu près et de même port; fleurs réunies surtout au sommet de la tige, peu nombreuses à l'ais- selle des feuilles supérieures ; calice simple et mince, fendu d'un côté jus- qu'à sa base ; corolle en cloche, d'un rouge sombre pourpré au dehors, plus jaune à l'intérieur, rarement toute blanche ou jaune, divisée en 6 lobes arrondis. Fleurit en été. — Pâturages et rocailles des zones élevées, 1.500 à 2.700 m.— Alpes de Savoie, Suisse, Italie, Bavière, Tyrol. Gentiana purpurea I On rencontre çà et là dans les Alpes des formes intermédiaires résultant du croisement des Gentianes jaune, ponctuée et pourprée. GENTIANACEES. — 109 — Gentiana ciliata. — PI. 109 — Petite plante vivace à souche très grêle, à tige dressée flexueuse, anguleuse, de 8 à 25 cent., simple ou peu ramifiée, feuillée jusqu'au sommet; feuilles dressées, ovales très allongées, terminées en pointe, à 1 ner- vure ; fleurs bleues terminant les rameaux, longues de 4 cent, environ, calice en cloche à 4 lobes égaux en pointe ; corolle divisée jusqu'au milieu en 4 lobes ovales allongés, sans bar- billons à l'origine du tube, mais bordés de franges ; à com- parer avec G. campestris (pi. 107). Fleurit à la fin de l'été. — Landes, pelouses sèches des collines et des montagnes calcaires, des plaines à la limite des arbres. — Toutes les Alpes ; Venteux ; Cévennes, Vosges, Pyrénées. Gentiana tenella. — Gentiane délicate. — Petite Gentiane annuelle comparable avec la Gen- tiane des neiges (PI. lOo), mais très fluette, atteignant rarement 10 cent. , à fleurs bleu-violacé, de moitié plus petites (8 à 12 milL), mais portées à l'extrémité de pédoncules fins comme des fils, beaucoup plus longs que les fleurs, souvent même que la tige; corolle barbue à l'ori- fice du tube, s'étalant en 4 ou S lobes Gentiana tenella OValCS COUrts. Fleurit en été. — Pelouses humides des zones élevées, combes à neige, 1.900 à 2.600 m. — Çà et là dans toutes les Alpes; Py- rénées. — 109 — Landes, pelouses sèches des plaines à la limite des arbres. Gentiana ciliata. Gentiane frangée. Gefranster Enzian. Fringed Gentian. .jENTIANACEES. — 110 — Prés tourbeux, stations herbeuses humides jusqu'à 23oo m. Swertia perennis. Swertie vivacc. Bhiuer Tarant. Perennial Swertia. Gentianacées. 110 GENTIANACEES. Swertia perennis. — PL HO — Plante vivace à souche courte d'où s'élève une tige dressée, raide, sans rameaux et peu feuillée, de 20 à 60 cent.; feuilles ovales allongées, oppo- sées 2 par 2, celles du bas à longs pétioles ; fleurs réunies au sommet de la tige en grappes dressées, d'un gris violacé sombre ; 5 sépales très étroits séparés jusqu'au fond; corolle divisée jusqu'en bas en 5 lobes étroits, étalés en étoile, portant à la base de leur face supérieure 2 petites glandes à nectar. Fleurit en été. — Prés tourbeux des zones élevées ; stations her- beuses mouillées des zones élevées jusque vers 2.300 m.; se trouve çà et là dans les plaines. — Jura, toutes les Alpes, Auver- gne et Massif central, Pyrénées. * Menyanthes trifoliata. — Trèfle d'eau. — Le Trèfle d'eau est une belle plante dont on admire les fleurs lorsqu'on aborde assez tôt les montagnes. C'est une plante vivace à tiges rampantes charnues, de la grosseur du petit doigt, rami- fiées, produisant à leurs extrémités de grandes feuilles glabres, enve- loppant la tige par leur long pétiole, à 3 folioles ovales. Les fleurs for- ment une grappe dressée à l'extré- mité d'une tige droite et nue de 20 à 40 cent. ; elles sont blanc rosé ; calice à 3 lobes ; corolle en forme d'entonnoir, à 5 lobes triangulaires étalés, tout couverts de barbillons à l'intérieur. Fleurit jusqu'en juin. — Prés tourbeux et marais, souvent au voisinage de Swertia et de la Primevère farineuse, jusqu'à 2.000 m. environ. — Toutes les montagnes de l'Europe ; Alpes et Pyrénées ; fréquent dans les marais des plaines. Menyanthes trifoliata 10 SCROPHULARIACEES. — 111 FAMILLE DES SCROPHULARIACEES Les Scrophulariacées comptent parmi les plantes remarquables des montagnes. Les belles fleurs de beaucoup d'entre elles les font remarquer (Digitales, Linaires, Pédiculaires); d'autres ont de petites fleurs, mais de coloris si élégant qu'elles n'échap- pent pas davantage (Véroniques) ; les fleurs en ont souvent des formes particulières qui ont valu à quelques-unes les noms de Muflier, de Gueule de loup ou de lion ; la corolle est divisée en deux parties superposées comme deux lèvres. Des plantes de cette famille sont très vénéneuses et utilisées en médecine dans les maladies de cœur, comme la Digitale pourprée {Digitalis purpurea), d'autres, parasites des herbes de nos prairies, les affaibhssent et diminuent beaucoup la produc- tion des fourrages (Rhinanthes, Pédiculaires). Bartsia alpina. — PL 111 — Plante vivace à souche fine rampante ; tiges dressées, sans rameaux, i)ortant quelques paires de feuilles opposées 2 par 2 ovales, rugueuses, sans pétiole, bordées de grandes dents ; fleurs grandes, d'un violet terne, opposées 2 par 2, en grappe terminale, attirant moins les regards que les feuilles supérieures colorées en violet ou en rouge cuivre ; les fleurs, à court pédoncule, ont un calice poilu ; la corolle longue de 2 cent, est en cornet recourbé vers l'extérieur, à lèvre supérieure en cuillère. Fleurit au printemps. — Prairies tourbeuses, pelouses courtes, marais des Alpes, de 1.200 à 2.700 m.; descend parfois dansles plaines. — Vosges, Jura, toutes les Alpes, Pyrénées. - Rhinanthe à petite fleur. — Plante annuelle de 5 à 40 cent., à tige effi- lée ; feuilles ovales allongées bordées de grandes dents; fleurs jaune pâle en épi terminal peu fourni et muni de folioles vertes ou rougeâtres ; corolle à tube droit, largement ou- vert, à lèvres peu développées. Fleurit au printemps et en été. — Prés fauchables et prés maigres secs ou hu- mides, plaines et montagnes jusqu'à la zone subalpine, vers 2.200 m. Rhinantbus mino- — TOUtCS ICS UlOUtagnCS dC l'EurOpC. * Rhinanthus minor. — 111 — Prairies tourbeuses, pelouses courtes de 1200 à 2700 Bartsia alpina. Bartsie des Alpes. SCROPHULARIACÉES. — Alpen-Bartschie. Poly-mountain. Pâturages herbeux de 1800 à 2700 m. 112 Prairies rocailleuses de 1400 à 2200 m. A. — Pedicularis tuberosa. B. — Pedicularis verticillata. KnoUiges Lâusekraut. Quirlblâttriges Lâusekraut. Pédiculaire tubéreuse. Pédiculaire verticillée. Bulbiferous Lousewort. Verticillate Red Rattle. — SCROPHULARIACÉES. — — 112 — SCROPHULARIACÉES. Pedicularis tuberosa. — PI. 112 A — Les Pédiculaires sont des plantes vivaces ; elles ont une corolle à deux lèvres développées, celle d'en haut simple, recourbée en casque, celle du bas à 3 lobes ; le calice est renflé, parfois ventru ; les feuilles divisées pennées, très découpées. La Pédiculaire tubé- reuse doit son nom à la forme de ses racines renflées ; tige de 10 à 25 cent., à feuilles longues, à segments découpés en dents ; fleurs jaunes en grappes courtes et serrées à l'aisselle de folioles très divisées; feuilles, folioles de la grappe et calice plus ou moins velus. Les fleurs ont la forme d'une tète d'oie. Fleurit en été. — Pâturages herbeux, plaques de gazon épais, 1.800 à 2.700 m. — Alpes de France, Suisse, Italie, Autriche ; rare aux Pyrénées. Pedicularis verticillata. — PI. 112 B — Se distingue de toutes les autres Pédiculaires par l'existence de 4 ou S feuilles développées en cercle au môme niveau (en verticille), vers le haut de la tige. Plante de 5 à 20 cent., tiges non ramifiées ; feuilles à folioles très divisées; fleurs rouge pourpre, en grappes serrées, disposées en verticille. Fleurit en été. — Prairies rocailleuses, de 1.400 à 2.200 m. — Toutes les Alpes, Auvergne, Pyrénées. * Pedicularis foliosa. — Pédiculaire feuilUe. — Ses fleurs, grandes, jaunâtres, sont réunies en grosses grappes serrées, entremêlées jusqu'en haut de feuilles découpées et dentées ; la partie supérieure de la corolle ne se prolonge pas en pointe ; espèce à tiges dressées très feuillées variant entre 10 et 60 cent. Fleurit en été. — Versants rocheux très herbeux, bandes rocheuses ga- zonnées, sur tous les sols de 1.400 à ■2.400 m. — Vosges, Jura, toutes les Alpes, Auvergne, Pyrénées. pedicuiaria fouosa SCROPHULARIACÉES. — 113 — Linaria alpina. — PI. 113 — Les Linaires présentent au plus haut degré l'un des principaux caractères des plantes de cette famille ; la corolle se développe en deux moitiés su- perposées qui sont en contact comme des lèvres closes. La Linaire des Alpes est une plante sans poils à tiges faibles couchées, très rameuses ; feuilles étroites allongées et rap- prochées, d'un vert bleuâtre ; fleurs en grappes terminales courtes, corolle de 2 cent, environ, violet foncé avec, sur la lèvre inférieure, une tache orangée ou rouge ; corolle prolongée en arrière en un long cornet où se rassemble le miel sécrété. Fleurit en été. — Eboulis et casses calcaires ou siliceuses. 1.600 à 3.300 m.; descend plus bas sur les grèves des torrents. — Jura, toutes les Alpes, Pyrénées. Linaria supina. — Linaire couchée. — Petite plante à tiges faibles couchées, sans poils, à fleurs jaunes, avec une tache plus foncée sur la lèvre inférieure ; habite les rocailles et les rochers, depuis les plaines oii l'on cultive l'Olivier, jusqu'aux forêts subalpines de Conifères ; annuelle en bas, vivace dans les hautes montagnes; sans odeur dans les plaines, elle acquiert, vers 800 à 1.000 m., une fine odeur vanillée. Fleurit du printemps à l'automne. — Pâturages sablonneux ou pierreux, en sols calcaires, dolomitiques et siliceux, jusqu'à 2.780 m. — Montagnes de France, Italie; Pyrénées. * Erinus alpinus. — Erinus des Alpes. — Jolie petite plante réduite d'abord à un gazon formé de rosettes de feuilles étroites en spatule, dentées, vertes, d'où s'élè- vent de nombreuses petites tiges fouillées, velues, de 5 à 15 cent, ter- minées par des grappes de petites fleurs purpurines, à tube étroit, s'épanouissant brusquement en 5 lobes échancrés en avant. Fleurit au printemps. — Blocs iso- lés, fentes des rochers calcaires et do- ,. lomitiques, 650 m. (Cévennes) à Erinus alpinus „ ^ ' a i j t-i 2.3o0 m. — Jura; Alpes de France, Suisse, Italie ; Cévennes ; Corbières et Pyrénées. — 113 — Eboulis et grèves des torrents de 1600 à 33c Linaria alpina. Alpen-Leinkraut. Linaire des Alpes. Alpine Todjlax, Mother of thousands. — SCROPHULARIACÉES. — 114 Rochers escarpés de i3oo à 2800 m. Pelouses sèches des Alpes. — Veronica saxatilis. B. Felsen-Ehrenpreis. Véronique des rocJiers. Rock-SpeedwelL — SCROPHULARIACÉES — Veronica AUionii. AUionis Ehrenpreis. Véronique d'Allioni. Allioni's Ground-heele. 114 SCROPHULARIACEES. Les Véroniques ne ressemblent pas à la plupart des Scrophii- lariacées. Ce sont des plantes à petites fleurs, si on les compare aux grandes plantes que nous venons d'examiner. Comme il arrive souvent lorsque des fleurs sont plus petites que dans d'autres membres de la même famille, elles se simplifient, se réduisent. La fleur des Véroniques n'a que 4 sépales et 4 pé- tales au lieu de 5, et 2 étamines au lieu de 4; les pétales, au lieu d'être unis jusqu'en haut comme dans les Digitales, sont à peine unis par leur base et s'étalent en une petite croix. Veronica saxatilis. — PL 114 A — Plante Aivace à tiges tortueuses un peu ligneuses à la base, de 5 à 20 cent., cou- vertes dans le haut de poils très fins ; tiges couchées puis redressées, garnies de feuilles ovales ou allongées, opposées 2 par 2 ; fleurs réunies au sommet des tiges, en grappes; Fleurit en été. — Rochers escarpés, fissures des rochers enso- leillés, calcaires ou non, 1.300 à 2.800 m. — Vosges, Alpes; Au- vergne et Gévennes; Pyrénées. Veronica Allionii. — PL 114 B — Plante vivace à tiges rampantes enracinées aux nœuds, à rameaux redressés; feuilles opposées 2 par 2, ovales, couvertes de petits poils ; rameaux terminés par une grappe serrée de fleurs bleu- violacé ; lobe antérieur de la corolle plus petit que les autres. Fleurit en été. — Pelouses sèches des hautes montagnes. — Alpes de France, Savoie et Dauphiné, d'Italie. Cette plante est très estimée des montagnards dans les Alpes françaises et cons- titue un Thé des Alpes des plus recherchés. * Veronica aphylla. — Véronique sans feuilles. — Plante vivace ram- pante de 3 à 6 cent., à feuilles ovales dentées, velues, rapprochées en rosettes; tiges redressées effi- lées terminées par 2 à 5 fleurs d'un bleu-violacé vif, parfois roses. Fleurit au début de l'été. — Bandes rocheuses gazonnées, pelouses fraî- ches, pâturages rocailleux maigres sur sol calcaire, l.gOO à 2.800 m. — Jura, Alpes, Pyrénées. v-eronica aphyiia SCROPHULARIACÉES. 115 Digitalis ambigua. — PI. 115 — Les Digitales doivent leur nom à la forme de leur corolle allongée renflée en doigt de gant. La Digitale jaune à grande fleur est une plante vivace de SO cent, à 1 m. ; feuilles luisantes et sans poils en dessus, pubescentes seulement aux bords et par dessous, sur les principales nervures, bordées de fines dents ; fleurs en grappes lâches, jaunes veinées de brun en dedans, à corolle de 3 à 4 cent., ventrue. Fleurit en été. — Bois et rocailles des basses montagnes et des montagnes, calcaires ou non. — Vosges, Jura, Alpes, Massif central (rare), Pyrénées. * Digitalis lutea. — Digitale jaune à petite fleur. — Se dis- tingue de la précédente par ses fleurs en longues grappes serrées, à corolle de 2 cent, au plus et peu renflée, par ses feuilles très allon- gées, par ses tiges et ses feuilles presque glabres ordinairement. Fleurit en été. — Bois et coteaux pierreux, calcaires et siliceux dans les plaines et les montagnes. — Europe occidentale et centrale. Dig-italis lutea Digitalis purpurea. — Digitale pourprée. — Les deux es- pèces précédentes viennent sur tous les sols. Celle-ci est localisée sur les sols sans calcaire; si on la cultive sur un sol calcaire, ses feuilles jaunissent, la plante s'affaiblit et ne tarde pas à mourir. La Digitale pourprée, la plus grande es- pèce du genre qui vive dans nos montagnes, est souvent cul- tivée dans les jardins ; elle se reconnaît sans peine à ses fleurs de 4 à 5 cent., d'un rouge pourpre, blanchâtre avec des taches très foncées auréolées de blanc en dedans et en bas, à ses grandes feuilles très cotonneuses sur leurs deux faces. Vénéneuse. Fleurit en été. — Bois et clairières des terrains siliceux, des plaines aux montagnes de France. — 115 — Rois et rocailles des basses montagnes. Digitalis ambigua. Blassgelber Fingerhut. Digitale jaune à grandes fleurs. Pale-Yellow Foxglove. — SCROPHULARIACKES. — — 11(3 — Sables et terrains lésers de iioo à 1800 m. Galeopsis intermedia. Galéopsis à petites Jlenrs. Mittlerer Hohlzahn. Middle Hemp-nettle. Labiées. 116 LABIEES. FAMILLE DES LABIEES L»s plantes de la famille des Labiées doivent ce nom à la forme de leur corolle divis(''e en 2 lèvres {labia en latin) ; elles ressemblent par là aux Scrophulariacées (voir p. 111 à 115); on les en distingue aisément cependant; leur tige est, en effet, presque toujours quadrangulaire. Les feuilles sont toujours 2 par 2 en face l'une de l'autre; les fruits tout petits, durs, semblent se réduire à 4 graines au fond de la fleur. Beaucoup de Labiées sont velues cotonneuses; presque toutes dégagent une forte odeur, souvent aromatique (Lavande, Thym, Menthe, Ro- marin, etc.). On en extrait, par distillation, des essences utili- sées dans la parfumerie et dans la médecine, surtout comme stimulants. On attribuait jadis à une Labiée, la Sauge officinale le rôle de Panacée. « Cur moriatur homo, cui salvia crescit in horto », disait-on. Peu de Labiées atteignent les zones élevées des montagnes. Galeopsis intermedia. — PL 116 — Plante annuelle à racine courte; tige de 10 à 40 cent., hérissée de petits poils, comme les feuilles ; feuilles ovales d'un vert clair découpées en dents de scie ; fleurs purpurines en petits bouquets à la naissance des feuilles supérieures, longues de 12 à 15 mill. Fleurit en été. —Sables et terrains légers, champs sablonneux des montagnes siliceuses, surtout entre 1.100 et 1.800 m. — Alpes de France, Suisse, Italie ; Auvergne et Cévennes ; Pyré- nées. * Calamintha alpina. — Plante vivace de 10 à 30 cent., à souche petite; tiges aériennes ra- mifiées et un peu ligneuses à la base, garnies de petites feuilles vertes velues, ovales et, vers le haut, de fleurs purpurines de 12 à 20 milL, à l'aisselle des feuilles; le calice est bossu à la base. Fleurit en été. — Lieux pierreux, versants rocheux ensoleillés, sur tous les sols, 1.400 à 2.300 m. — Jura, Alpes de France, Suisse, Italie, Ba- vière, Autriche; Pyrénées. caïamintha aipiaa LABIÉES. — 11' Scutellaria alpina. — PI. 117 — Plante vivace de 10 à 30 cent., plus ou moins velue, à souche épaisse d'oii sortent de nombreuses tiges non ramifiées, couchées puis redres- sées ; feuilles ovales bordées de grandes dents ; fleurs lon- gues de 2 à 3 cent., à corolle d'un violet-bleu, à lèvre infé- rieure plus pâle vers l'ouverture, réunies en épi serré en- touré de larges folioles vertes ou colorées, cachant la base des fleurs. Fleurit en été. — Rochers, rocailles des montagnes surtout calcaires, 1.100 à 2.400 m. — Alpes occidentales de France, Italie; Cévennes; Pyrénées. * Thymus lanuginosus. — Thijm laineux. — Espèce voisine du Serpolet (Thymus Serpyllum) qui émaille de ses petits épis d'un violet clair les pelouses arides, les pâturages pierreux de presque toutes nos plaines. Le Thym laineux est une plante à tiges couchées ram- pantes, redressées seulement à l'ex- trémité, formant un gazon court; les rameaux et les feuilles, ovales allongées, sont hérissés de poils laineux; fleurs réunies en épis courts. Thymus lamuginosus Fleurit en été. — Pelouses sèches et rocailles des montagnes, sur tous les sols, 1.200 à 1.700 m., sans doute plus haut. — Toutes les Alpes, Pyrénées. — 117 — Rochers et rocailles calcaires de iioo à 2400 m. Scutellaria alpina. Toque des Alpes. Alpen-Helmkraui. Alpine Skidl-cap. Labiées. — 118 — Prairies fauchables, pâturages frais de 1400 à 23oo Betonica hirsuta. Bctoine hérissée. Rauhaarige Betonie. Rough-haired Betony — Labiées. 118 LABIEES. Betonica hirsuta. — PL 118 — Plante vivace, à tiges dressées, de 10 à 30 cent., velues comme les feuilles ovales allongées, brusquement arrondies et munies d'un long pé- tiole, vertes et très velues sur les 2 faces, bordées de dents très larges obtuses, fleurs réunies en un gros épi ovale ; juste au-dessus des 2 feuilles supérieures, d'un rose vif, longues de 20 mill. environ. Plante aromatique, utilisée en infusion comme stimulante tonique. Fleurit en été. — Prairies fauchables et pâturages frais des montagnes, 1.400 à 2.300 m. — Alpes occidentales de France, Suisse, Italie; Pyrénées. Le Betonica Alopecuros a des fleurs d'un jaune pâle et des feuilles velues, blanchâtres endossons; les fleurs sont un peu plus petites que celles de la Bétoine hérissée. Elle fleurit aussi en été ; elle est moins répandue dans les Alpes occiden- tales (en France, seulement en Dauphiné), mais plus fré- quente à l'Est des Alpes ; on la trouve aussi aux Pyrénées, * Horminum pyrenaicum. — Belle plante vivace à souche épaisse oblique, d'où sortent de grandes feuilles ovales, arrondies découpées en dents arrondies, et une tige dressée non ramifiée, por- tant seulement quelques petites feuilles ; elle est terminée par 4 à 6 cercles écartés de grandes fleurs violacées, beaucoup plus longues que les folioles au-dessus desquelles elles naissent. Fleurit en été. — Pâturages pier- reux des hautes montagnes, çà et là Horminum pjrrenalcum aux Alpes de France, de Suisse, Itahe, Bavière et Autriche; Pyrénées. LABIÉES. 119 Lavandula vera. — PL 119 — Quelques personnes s'éton- neront de voir la Lavande classée ici parmi les plantes de montagne ; on ne la trouve, en effet, nulle part, dans les montagnes humides comme les Alpes de Savoie et de Suisse ; piais elle s'élève jnsqu'à près de 1.700 m. dans les Alpes méridionales du Daui^hiné et de Provence, où elle est l'ob- jet d'une exploitation très lucrative; on en coupe les fleurs en juillet pour alimenter les nombreuses distilleries qui en livrent l'essence au commerce. La Lavande est un petit ar- brisseau très aromatique de 20 à 50 cent., à tige ligneuse très ramifiée, à feuilles étroites allongées cotonneuses gri- sâtres; fleurs violet-terne, enépisunpeu clairs et interrom- pus. Fleurit en juin-juillet. — Coteaux arides ensoleillés des mon- tagnes calcaires, de 500 à 1.400 et 1.700 m. — Jura, Alpes méri- dionales de France et d'Italie; Cévennes, Pyrénées. Souvent cul- tivée dans les jardins. * Teucrium montanum. — Germandrée des montagnes. — Toutes les Germandrées sont des plantes amères dont on fait des tisanes pour stimuler les fonctions de l'estomac. Le Petit Chêne (Teu- crium Chamaedrys) qui doit son nom aux découpures de ses feuilles rappelant celles des Chênes, est dans toutes les pharmacies. La Ger- mandrée des montagnes n'est pas moins active. C'est une petite plante Advace de S à 25 cent., gazonnante, Teucrium montanum ^ ^jggg nOmbrCUSCS, grêlCS, COU- chées, puis redressées, à feuilles très étroites, cotonneuses blanchâtres en dessous, à bords enroulés vers le dessous, vertes en dessus ; fleurs petites en tête globuleuse terminant les rameaux, d'un blanc jaunâtre. Fleurit du printemps à l'été. — Rochers et coteaux arides calcaires des collines et des montagnes. — Jura ; toutes les Alpes et Ventoux; Cévennes calcaires; Pyrénées. 119 — Coteaux arides ensoleillés de 5oo à i 700 m. --> ,-j jv ''^1 Lavandula vera. Vraie Lavande. Echter Lavendel. Ti-ue Lavender. Lab] — 120 — Pâturages, gazons jusque vers 2000 m. --:^*^V"^^ Dracocephalum Ruyschianum. Ruysch's Drachenkopf. DracoccpJiale de Ruyscli. Ruysch's Dragon s head. — Labiéks. — 120 LABIEES. Dracocephalum Ruyschiana. — PL 120 — Plante vivace de 10 à 30 cent., à tiges multiples, non ramifiées, dressées ou inclinées puis redressées, garnies de feuilles très étroites, à bords enroulés vers le dessous, terminées par un épi ovoïde serré de grandes fleurs violet-bleu, corolle de 2 à 3 cent., velue. Fleurit en été. — Pâturages, gazons des hautes montagnes cal- caires, jusque vers 2.000 m. — Alpes méridionales, Dauphiné et Provence, Suisse, Italie, Tyrol ; Pyrénées. * Dracocephalum austriacum. — Se distingue du précédent par ses tiges et ses feuilles velues, par ses feuilles divisées pennées en lobes très étroits, en pointe au sommet, par ses fleurs plus grandes attei- gnant 4 à 5 cent., à calice et corolle poilus, à corolle renflée. Fleurit en été. — Plante peu répan- due. — Pâturages rocailleux des Alpes de France, Suisse et Tyrol. Dracocephalum austriacum Les Labiées sont peu abondantes dans les prairies et les pâturages de montagne ; elles y sont d'ordinaire méprisées des animaux qui paraissent ne pas aimer leur goût aroma- tique. On doit les considérer comme d'assez mauvaises herbes ; mêlées au foin, elles n'ont plus d'inconvénients, car les essences sont évaporées pendant la dessiccation. LABIÉES-PLANTAGINACÉES. — 121 — Ajuga pyramidalis. — PI. 121 — Les Bugles sont aussi recueillis pour leurs propriétés stimulantes. Le Bugle en pyramide est une plante vivace à tige dressée, non ramifiée, n'ayant pas de rejets rampants à sa base, très velue laineuse, à feuilles ovales, diminuant de la base au sommet; fleurs violettes en épi régulier, mêlées de feuilles rougeâtres ou vio- lacées, dépassant beaucoup les fleurs, à calice très velu comme les fleurs. Plante sans odeur, ce qui est rare chez les Labiées. Fleurit du printemps à l'été. — Pâturages, pelouses des collines et des montagnes. 1.000 à 2.500 m. — Toutes les Alpes ; Auvergne et Gévennes; Pyrénées. FAMILLE DES PLANTAGINACÉES Les Plantains sont de très modestes plantes, le plus souvent négligées des touristes, mais fort estimées des pâtres qui consi- dèrent plusieurs d'entre eux comme de précieux fourrages en raison de leur floraison très printanière et de leur richesse comme aliment. Comme la plupart des Labiées, quelques Plan- tains sont amers et stimulants. Plantago montana. — Plantain de montagne. — Petite plante de 8 à 20 cent., un peu velue, à racine épaisse et très pro- fonde développant au niveau du sol une quantité de rameaux très courts et très serrés bientôt terminés en faisceaux de feuilles très allon- gées et des tiges florifères sans feuilles terminées par un petit épi ovoïde de très petites fleurs à 4 pé- tales étalés en croix d'oîi s'échap- pent 4 étamines à filets filiformes. Fleurit du printemps à l'été. — Pelouses et pâturages fertiles sur sols calcaires. 1.500 à 2.400 m. — Jura, Alpes de Savoie et Dauphiné, Suisse ; Gévennes et Pyrénées. Plantago montana — 121 — Pâturages et pelouses de looo à 25oo m. Ajuga pyramidalis. Biigle en pyramide. Pyramidenfôrmiger Gûnsel. Pyramidic Bugle. Labiées. — 122 — Rochers et rocailles ensoleillés jusqu'à 2600 m. Globularia cordifolia. HerzbliUtrige Kugelblume. Globulaire à feuilles en eœur. Heart-leaved Globularia. — Globulariacées. — 122 GLOBULABIACEES. FAMILLE DES GLOBULARIACEES Globularia cordifolia. — PL 122 — Les Globulaires des hautes montagnes sont des végétaux à tiges ligneuses cou- chées appliquées sur le sol, à petites fleurs bleuâtres réunies en tètes hémisphériques au sommet des rameaux. La corolle a 2 lèvres comme celle des Labiées, dont ces plantes sont voisines. La Globulaire à feuille en cœur est un tout petit arbrisseau, étendu en gazon lâche, à tiges rampantes, souvent enracinées ; les feuilles petites, charnues, sont réunies en faisceaux et s'élargissent de la base au sommet brusquement arrondi et échancré en haut, larges de 4 à 7 mill.; groupe de fleurs d'un bleu cendré sur des tiges fines de S à 15 cent. Fleurit du printemps à l'été. — Rochers et rocailles ensoleillés, surtout calcaires, des basses montagnes à 2.600 m. — Jura, toutes les Alpes ; Cévennes calcaires, Pyrénées. * Globularia nana. — Globulaire naine. — Encore plus petite que la précédente, rampante et appliquée modelée sur le sol, for- mant comme un espalier en minia- ture; feuilles réunies en rosettes très rapprochées, en spatule, larges seulement de 2 à 4 mill.; groupes de fleurs ne dépassant pas 2 cent, de hauteur, à peine plus hauts que les feuilles. Fleurit du printemps à Tété. — Ro- chers et rocailles les plus sèches des ciobuteris nana montagnes calcaires; vient volontiers sur les crêtes; 1.200 à 2.200 m. — Alpes de Provence et Ventoux; Corbières, Pyrénées. 11 POLYGONACÉES. — 123 — FAMILLE DES POLYGONACÉES C'est à cette famille que nous devons ^0se^7/e (Rumex Acetosa) fréquente dans les pâturages des plaines comme des montagnes et cultivée partout pour les usages domestiques. Diverses autres espèces du même genre renferment comme elle un acide (acide oxalique) qui les fait rechercher pour la cuisine ; ce sont des herbes rafraîchissantes et dépuratives comme VOseille des Alpes (Rumex alpinus). La Rhubarbe, la Bistorte appartiennent à la même famille. Toutes ces plantes ont des fleurs modestes et bien peu parmi elles attirent les regards. Polygonum viviparum. — PL 123 A — Petite plante de 10 à 15 cent.; souche tubéreuse épaisse ; tige unique, dressée, non ramifiée, feuillée ; feuilles inférieures étroites à bords enroulés vers la face inférieure, à pétiole très allongé ; fleurs en épi allongé au sommet de la tige, Manches ou rosées. Vers le bas de l'épi, les fleurs sont remplacées par de petits corps arrondis qui se détachent facilement et développent directement de nouvelles plantes; ce ne sont pas des fruits, mais des bourgeons transformés en petits bulbes au lieu de former des fleurs. Fleurit en été. — Prairies et pâturages pierreux, plaques de gazons. 1.400 à 3.000 m., souvent plus. — Jura, toutes les Alpes, Auvergne, Pyrénées. Oxyria digyna. — PL 123 B — Par exception, les diverses parties de la fleur sont ici disposées par deux ; la fleur est ré- duite comme dans les Plantains et les Véroniques. Cette petite plante tire son nom d'un mot grec qui veut dire acide ; elle le doit à sa saveur ; atteint de 5 à 15 cent.; souche écail- leuse brune, formant une rosette de petites feuilles arrondies, un peu ondulées, charnues, sans poils, et une tige grêle ter- minée par une grappe de petites fleurs ; on en remarque sur- tout les 6 étamines rougeâtres ; fruit aplati comme une lentille et bordé d'une aile membraneuse transparente et rouge. Fleurit en été. — Fentes des rochers ombragés entre les pierres des éboulis. 1.700 à 2.600 m. — Toutes les Alpes, Pyrénées. Prairies et pâturages pierreux Fentes des rochers ombragés de 1400 à 3ooo m. de 1700 à 2600 m. A. — Polygonum viviparum. B."— Oxyria digyna. Knôllchentragender Knôterich. Zweigriffliger Sâuerling. Renoiiée vivipare. Oxyria à deux styles. Biilbiferous Knot-gvass. Mountain Sorrel. — POLVGONACÉES. — — 124 — Rochers et pelouses de 1600 à 25oo m, Armeria alpina. Statice des Alpes. Alpen-Grasnelke. Alpine Thrift. — Plumbaginacées. — 124 PLUMBAGINACEES. FAMILLE DES PLUMBAGINACEES La plupart des espèces de cette famille habitent les bords de la mer; lem^ nom parait leur venir des mots celtiques ar mor, qui signifient la mer. Quelques- unes même ne A'iennent que dans les marais salants, sur les falaises battues par les A^agues ; une de ces espèces est fréquemment cultivée comme plante de bordure dans les parterres, sous le nom de Gazon d'Espagne. C'est * l'Armeria mari- tima. La présence de certains Ar- Armeria maritima meria dans les montagnes mérite donc d'être remarquée. Armeria alpina. — PL 124 — Plante vivace de 10 à 23 cent., à souche produisant de très courts rameaux, revêtus des restes des anciennes feuilles et terminées par des houppes de feuilles un peu charnues, très effilées (2 à 3 mill. de largeur); tiges florifères dressées, raides; fleurs d'un rose violacé réunies en tête hémisphérique de 2 cent., entourée de folio- les ovales fauves, écailleuses. Fleurit en été. — Rochers et pelouses des hautes montagnes, dans la zone des Conifères, de 1.600 à 2.500 m. — Toutes les Alpes, Pyrénées. EMPÉTRACÉES-THYMÉLÉACÉES. — 125 — FAMILLE DES EMPÉTRACÉES Empetrum nigrum. — PL 125 A — Cette plante a l'aspect d'une bruyère; c'est un arbrisseau de 15 à 40 cent., très ramifié, à tiges grêles, très feuillées formant buisson ; feuilles très étroites allongées, enroulées vers le dessous, de 7 à 10 milL, persistantes; fleurs très petites groupées à la base des feuilles supérieures, à 3 pétales roses ; fruit globuleux vert, puis rouge, enfin noir. Fleurit en été. — Rochers, prairies tourbeuses, marais, souvent en compagnie des bruyères, des plaines de l'Europe tempérée froide à 2.700 m. — Jura, toutes les Alpes, sauf méridionales, Auvergne, Pyrénées. FAMILLE DES THYMÉLÉACÉES Les Daphnés n'échappent pas à l'attention ; quelques-uns se signalent par la finesse et la vivacité de leur parfum; d'autres ont, en outre, des couleurs vives qui attirent les regards. On n'a que l'embarras du choix entre les plus remarquables Daphnés de nos montagnes ; sans par- ler du * Bois-geniil (Daphne Meze- reum), dont la floraison est très prin- tanière, on doit citer la Thymélée des Alpes (Daphne Cneorum) aux fleurs rouges, et le Daphne alpina à fleurs blanches, tous les deux déga- DapBne Mezereum ~ gCaut UUC odcur SUavC. Daphne striata. — PI. 125 B — Petit arbrisseau de 10 à 20 cent., très ramifié, à tiges brunes tortueuses; feuilles ovales allongées, glabres, longues de 2 cent, environ; fleurs odorantes d'un rose vif et striées, rapprochées en têtes au sommet des rameaux, divisées au sommet en une étoile à 4 branches ; le fruit est une petite baie rouge orangé. Fleurit au début de l'été. — Pâturages pierreux, versants ro- cheux calcaires, blocs isolés de la zone des Conifères; 1.800 à 2.500 m. — Alpes du Dauphiné, Suisse, Bavière et Tyrol. 125 — Rochers, prairies tourbeuses jusqu'à 2700 m. Pâturages pierreux de 1800 à 25oo m. — Empetrum nigrum. Schwarze Rauschheere. Camarine noire. Crowberry, Crakeberry. — Empétracéks. — B. — Daphne striata. Gestreifter Kellerhals. Daphné strié. Striped Me:^ereon. — Thyméléacées. — — 126 — Pâturages humides des hautes montagnes. m'i \ Salix glauca. Saule glauque. Graugrûne Weide. Glaucescent Willow. Salicacéks. 126 SALICACÉES. FAMILLE DES SALICACÉES Les Saules qui abritent de leur ombre les pêcheurs à la ligne des bords de nos fleuves sont bien différents de ceux qui habitent les hautes montagnes, et plus d'une per- sonne familiarisée avec ces arbres au feuillage léger s'étonnerait de n'en point rencontrer dans les Alpes, bien qu'ils y soient nombreux. C'est que la plupart des Saules des montagnes sont de très petits végétaux. Tous sont cependant ligneux, même ce '''Saule en herbe (Salix herbacé a), si menu qu'il ne laisse paraître au-des- sus du sol que des groupes de 2 petites feuilles enti-e lesquelles s'élève un petit épi de fleurs. Salix Iterbacea Salix glauca. — PL 126 — Le Saule glauque a encore les dimensions d'un modeste arbrisseau et atteint 80 cent.; il est très ramifié, tortueux, à jeunes rameaux et bourgeons velus blanchâtres ; feuilles ovales allongées, sans dents aux bords, très soyeuses sur les deux faces ; les petites fleurs, peu appa- rentes, sont groupées en épis au sommet des rameaux. Fleurit en été. — Pâturages humides des hautes montagnes — Alpes de Savoie et Dauphiné, Suisse, Tyrol. * Salix Arbuscula. — Saule arbrisseau. 50 cent, au plus, très broussailleux; feuilles elliptiques ou ovales allon- gées, d'un vert foncé en dessus, un peu bleuâtre en dessous, bordées de dents ; épis florifères courts, for- mant l'extrémité de courts rameaux latéraux, à écailles poilues. Fleurit au printemps. — Pâturages et rochers humides des zones élevées. 1.400 à 2.700 m. — Toutes les Alpes, Pyrénées. — Arbrisseau de Sa^ix Arbuscula SALI GAGEES. 127 — Salix reticulata. — PL 127 — Le Saule réticulé est cou- ché, appliqué en espalier contre le sol; il est pourtant ligneux, très ramifié ; feuilles ellii)tiques ou arrondies, enroulées sur les bords, un peu velues, vert bleuâtre et à nervure en réseau saillant au-dessous, d'un vert foncé à la face supérieure; épis florifères dépassant sensiblement les feuilles, à écailles rougeàtres ; étamines rouges. Fleurit en juillet-août. — Rocailles, pâturages maigres, pelouses riches en humus des zones très élevées; 1.700 à 2.800 et même 3.000 m. — Toutes les Alpes, P3Ténées. * Salix retusa. — Ce petit Saule, nain comme le précédent, s'en distingue surtout par l'absence de poils sur ses rameaux et ses feuilles qui sont OA^ales allongées, vertes veinées ; les épis florifères sont courts, à écailles jaunâtres ; étamines jaunes. Vit dans les mêmes stations, aux mêmes altitudes et époques que le précédent. — Jura, Alpes, Pyrénées. Salix retusa Plusieurs autres espèces de Saules vivent dans les montagnes, sans jamais contribuer, d'une manière sensible, comme dans les plaines, à la physionomie du paysage. — 127 — Rocailles, pâturages maigres de 1700 à 3ooo m. Salix reticulata. Saille réticulé. Netzadrige'^Weide. Reticulated Willow Salicacées. — 128 — Versants ombragés et humides de 1200 à 2?oo m. Alnus viridis. Aline vert. BÉTULACÉES. Grùn-Erle. Gicen Aider 128 BETULACEES. FAMILLE DES BETULACEES Il y a peu d'espèces de Bouleaux dans les hautes montagnes de l'Europe centrale ; mais ceux qu'on y rencontre ont un inté- rêt particulier; ce sont des arJDUstes ou des arbrisseaux; mais ils forment ordinairement des peuplements serrés et se font remarquer par leur masse. Alnus viridis. — PI. 128 — L'Aune A'ert atteint 2 m. au plus ; c'est un arbuste très ramifié, à rameaux flexibles ; feuilles elliptiques, vertes sur les 2 faces, bordées de dents, à peu près sans poils. Les fleurs sont de 2 sortes, mais réunies sur les mêmes individus ; les unes (femelles) en petits épis ovoïdes verts, s'épaississant plus tard et prenant la forme de petites pommes de pin ; les autres (mâles) en épis pendants. Fleurit au printemps. — Abonde dans la zone supérieure des Conifères, surtout sur les versants ombragés et humides qu'il contribue à fixer; il joue à l'égard des pâturages un rôle de pro- tection active et fournit un bois de chauffage précieux à ces hauteurs ; 1.200 à 2.300 m. — Toutes les Alpes. * Betula nana. — Bouleau nain. — Arbrisseau inférieur à 1 m., souvent rampant, très ramifié, à écorce noirâtre ; rameaux fermes et peu flexibles, lisses ; feuilles à contour arrondi, de 1 cent, environ, bordées de dents arrondies ; épis flo- rifères petits, ovoïdes-cylindriques, terminant de très courts rameaux latéraux. Fleurit au printemps. N'habite dans l'Europe centrale que les tourbières du Jura et les Ardennes ; joue un Betuia nana rôle considérable dans la végétation des pays froids boréaux. CONIFERES. 129 FAMILLE DES CONIFERES Le groupe des végétaux Conifères comprend les arbres à feuilles persistantes, dits résineux, bien que quelques-uns ne produisent pas de résine. L'étude scientifique montre qu'ils diffèrent beaucoup des végétaux à fleurs que nous avons exa- minés et de ceux que nous examinerons par la suite. Ils consti- tuent avec quelques autres végétaux, pour la plupart étrangers à nos pays, une catégorie de plantes dites Gymiiospermes, parce que leurs graines ne sont pas enfermées dans un ovaire ; ce sont ÛQ^ plantes à graines nues. Leur nombre n'est pas très élevé dans le monde actuel ; mais on sait qu'il a été beaucoup plus grand dans les temps géologiques antérieurs ; beaucoup sont connues à l'état fossile. Juniperus nana.— PL 129 — Diffère peu du Genévrier com- mun si répandu dans les landes, sur les coteaux arides et dans les taillis de presque toute la France ; le Genévrier nain n'en est qu'une forme propre aux montagnes ; c'est un ar- brisseau de SO cent, à 1 m. 30, très rameux, à rameaux cou- chés et souvent longuement étalés sur le sol ; feuilles en aiguilles acérées marquées en dessus d'une large bande blanche ; fruits d'un noir bleuâtre, globuleux. Fleurit au début de l'été. — Pelouses rocailleuses, bords des ravins, rochers et rocailles des hautes montagnes jusqu'aux limites extrêmes de la végétation hgneuse dont il est le dernier représentant; L700 à 8.500 m. — Jura, toutes les Alpes, Au- vergne et Cévennes, Pyrénées. * Juniperus Sabina. — Genévrier Sabine. — Se distingua facilement du précédent grâce à ses feuilles très petites et réduites à des écailles disposées les unes par-dessus les autres ; les fruits sont un peu plus petits que ceux du Ge- névrier nain, d'un noir bleuâtre comme eux. Fleurit au printemps. — Rochers et pelouses rocailleuses, surtout calcaires de la zone des Conifères ; 1.400 à 1.800 m. — Alpes de France, Suisse, Juniperus Sabina jt^ije^ Autrichej Pyrénécs. — 129 -- Pelouses rocailleuses, bords des ravins de i 700 a jDoo m. Juniperus nana. Genévrier nain. — Conifères. Zwerg-Wachholder. Dwarf-Jiiniper. — 130 — Prairies et pâturages frais de 85o à 25oo Veratrum album. Weisser Germer. Hellébore blanc, Véraire blanc. White Veratrum. COLCHICACÉES. — 130 COLCHICAGEES. FAMILLE DES COLCHICAGEES Ces plantes sont voisines des Lis et des Tulipes. Elles en dif- fèrent surtout par la manière dont leur fruit s'ouvre à la matu- rité : n'y insistons pas. En automne, le Colchique d'automne orne les prairies de nos plaines de ses Heurs roses allongées en cornet, il les infeste en été de ses feuilles grandes allongées ; c'est une plante vénéneuse. Veratrum album. — PI. 130 — Grande plante vivace, pubescente, pouvant dépasser 1 m., à souche épaisse et pro- fonde ; tige robuste, dressée, cylindrique, garnie de grandes feuilles éparses ovales, épaisses, à nervures convergentes vers la iDointe, enveloppantes par leur base ; fleurs réunies en grappes terminales d'épis très amples ; fleurs petites, d'un blanc jaunâtre ou verdâtre. Fleurit en été. — Prairies et pâturages frais ou humides des montagnes, sur tous les sols, 850 à 2.500 m, — Jura, Vosges, toutes les Alpes ; Auvergne et Cévennes ; Pyrénées. Il ne faut pas confondre cotte plante, non fleurie, avec la Gentiane jaune. Les feuilles ne sont pas sans ressemblance ; mais ici les feuilles sont éparses et pubescentes ; là, elles sont oppo- sées 2 par 2 et glabres. Nous avons vu des personnes mises à mal pour avoir pris comme tonique des infusions d'Hellébore blanc, en la confondant avec la Grande Gentiane jaune. (Voir pi. 106.) * Au printemps, autour des plaques de neige fondante, on trouve partout, dans les prairies des Alpes occidentales de France, de Suisse et d'Italie, les fleurs en cor- net, d'un rose lilas, isolées ou grou- pées par 2 ou 3, du * Bulbocodium vernum; elles sortent du milieu d'un faisceau de 2 à 4 feuilles allon- gées, mais à peine développées et jaunes encore lorsque les fleurs s'épanouissent. Elle fleurit de très bonne heure. suibocodium vemum 131 FAMILLE DES LILIACEES C'est à cette famille qu'appartiennent les Lis, Tulipes, Jacin- thes et bien d'autres plantes à bulbes qui décorent nos jardins et nos appartements, surtout au printemps. C'est une famille très nombreuse. Les diverses parties qui constituent la fleur y sont disposées ordinairement par 3 ou 6, Les feuilles en sont allongées et leurs nervures sont parallèles les unes aux autres. Plusieurs Liliacées fournissent des poisons violents et sont uti- lisées en médecine. L'oignon, le poireau, l'échalotte, la ciboule, sont des Liliacées du genre AU (Allium). Gagea Liottardi. — PL 131 A — Petite plante bulbeuse vivace avec 2 bulbes superposés renfermés, dans une enve- loppe commune globuleuse ; le bulbe inférieur développe 1 ou 2 longues feuilles effilées, en gouttière, et une tige très fine, avec, au sommet, 2 feuilles enveloppant les boutons des fleurs, au nombre de 1 à o, qui s'épanouissent successive- ment au même niveau ; fleurs jaunes, verdâtres à l'exté- rieur, étalées en étoile. Pâturages, combes à neige, où elle fleurit à peu près aus- sitôt après la fonte, 1.200 à 2.500 m. — Alpes de France, Suisse, Italie et Tyrol ; Pyrénées. Lloydia serotina. — PL 131 B — Petite plante vivace à bulbe allongé, à peine renflé, développant 2 ou 3 longues feuilles effilées filiformes et une tige très fine de S à 12 cent., garnie elle-même de 3 ou 4 feuilles filiformes très courtes, et terminée par une petite fleur dressée, blanche à fond jaune, striée de rose. Fleurit au commencement de l'été. — Rochers, pierrailles, bandes rocheuses gazonnées des zones très élevées, surtout sur les sols siliceux, 1.900 à 3.000 m. — Alpes de France, Suisse, Italie, Tyrol. — 131 Pâturages, combes à neige de I200 à 25oo ni. Rochers, pierrailles de 1900 à 3ooo m. A - Gagea Liottardi. B. - Lloydia serotina, F.nvr"''^"' ^f^l''^'"'- Spàtblûhende Faltenlilie. L/o/f J ^T' "^^ ^'f^^'-^- Lloydie tardive. Lwttai dsyellow star of Bethlehem. Late-jlon^ering Lloydia. — LlI.IACÉES. — — 132 — Pelouses, pâturages rocailleux de icoo à 2100 m. Paradisia Liliastnim. Pjiradi:>ic-lis. \\"eisse Trichterlilie. Lily-like Pavjdisia. LiLIACÉKS. 132 Paradisia Liliastrum. — PI. 132— Plante vivace de 20 à 30 cent., à base à peine renflée en bulbe, garnie de racines filamenteuses développant quelques feuilles, très allongées rubanées, larges de 1 à 4 mill. , à peu près aussi longues que la tige florifère ; tige sans feuilles terminée par 2 à o grandes fleurs inclinées vers le haut et du môme côté, avec, à leur base, des folioles étroites; fleur de 4 à 3 cent., en cornet bien ouvert, à 6 feuilles d'un blanc de neige avec la pointe vert clair h l'extérieur. Fleurit au début de l'été. — Pelouses, prés secs, pâturages rocailleux, sur tous les sols, l.WJ à 2/100 m. — Jura, Alpes de France, Suisse et Italie, hautes Cévennes, Pyrénées. * Asphodelus subalpinus. — Asphodèle subalpine. — Plante vivace d'environ 1 m., à racines multiples renflées en tubercules f usi- formes, rayonnant autour de la base de la tige dressée florifère ; feuilles naissant de la base, à trois angles en gouttière, d'un vert bleuâtre; tige terminée par une grappe ser- rée, non ramifiée de fleurs étoilées planches lavées de rose, à l'aisselle d'écaillés brunes; fruits ovoïdes. Fleurit au printemps. — Rochers, pâturages et coteaux des montagnes, 800 à 1.700 m. — Alpes du Dauphinf nés, Pyrénées. * Fritillaria delphinensis. — Frilillaire du Dauphiné. Belle Liliacée bulbeuse vivaceàbulbe arrondi, ne développant qu'une tige nue en bas, mais portant plus haut 4 à 8 feuilles éparses, planes, allon- gées, terminée par une seule grande fleur pendante en cloche, à six feuilles jaunes, brun pourpre ou pourpre violet, arrondies en haut. Fleurit au printemps. — Pâturages élevés, herbeux ou pierreux des Alpes de France, Italie et Tvrol. Fritillaria delphinensis Plateau central et Céven- LILIACÉES. — 133 — Les espèces du genre Ail (Allium) se reconnaissent sans peine entre toutes les autres Liliacées ; leur odeur caracté- ristique, due à une essence très volatile, suffit à les révéler. Quelques-unes sont des plantes d'aspect très modeste ; plu- sieurs sont très décoratives. Allium Victorialis. — PL 133 A — Ail à feuilles planes, larges de 3 à S cent., ce qui le distingue de la majorité des autres espèces du genre ; bulbe allongé entouré d'une enve- loppe filamenteuse comme tissée ; tige de 20 à 24 cent., épaisse, portant, dans sa moitié inférieure seulement, 2 à 4 feuilles elliptiques allongées, à pétiole court ; fleurs petites, réunies en tête globuleuse ayant à leur base une seule grande écaille courte; fleurs d'un blanc verdâtre ou jau- nâtre. Fleurit en été. — Çà et là, bois, landes et rocailles des mon- tagnes, 1.200 à 2.200 m. — Vosges, .Jura, toutes les Alpes, Au- vergne et Cévennes, Pyrénées. Allium Schœnoprasum. — PL 133 B — La Ciboulette, souvent cultivée dans les potagers, est une plante assez ré- pandue dans les montagnes ; elle atteint 20 à 40 cent. ; séfe bulbes ovoïdes allongés forment des touffes de tiges garnies de feuilles surtout en bas ; elles sont cylindriques, creuses, terminées en pointe, d'un vert bleuâtre ; les fleurs roses ou lilas forment une tête globuleuse serrée, enveloppée d'écaillés ovales, larges. Fleurit en été. — Pelouses, pâturages et rochers humides dans presque toutes les montagnes de France et d'Europe. 133 Bois, landes, rocailles de I200 à 2200 m. Pâturages et rochers humides des montagnes. A. — Allium Victorialis. B. — Allium Schœnoprasum. Allermannsharnisch. Schnittlauch. Ail Victoriale. Ciboulette, Civette. Victory-leek. Chives. LiLIACÉKS. 13' Clairières, taillis, prairies jusqu'à 2200 m. Lilium Martagon. Lis Martagon. IvILIAClÎES. Tûrkenbund. Mountain-lily. — 134 — LILIACÉES. * AUium fallax. — Plante vivace de 15 à 25 cent à souche horizontale développant en touffes. Allium fallax de chacun desquels s'échappent 3 à 8 longues feuilles étroites (1 à 3 mill.), creusées en gouttière, et une tige un peu plus longue que les feuilles ; fleurs petites, pur- purines, en tête globuleuse. Fleurit en été. — Rochers et terras- ses des montagnes, au bord des es- carpements sur tous les sols, 1.20(3 à 2.000 m.— Jura, Alpes, Auvergne et Cévennes, Corbières et Pyrénées. Lilium Martagon. — PL rément l'une des plantes les plus connues et les plus popu- laires de nos montagnes. Ses hautes tiges élancées (50 cent, à 1 m.), portant vers le bas des couronnes de 5 à 10 feuilles étalées, elliptiques allongées, et, en haut, 3 à 8 grandes fleurs à G feuilles d'un rose violacé, ponctuées de pourpre et enroulées vers l'extérieur avec leurs 6 longues étamines, sont connues de tout le monde. Fleurit au début de l'été. — Clairières, taillis, pâturages ro- cailleux, prairies dans toutes les montagnes de France; toutes les Alpes ; Pyrénées jusqu'à 2.200 m. * Lilium croceum. — Lis orangé (ou safrané). — Lis à tige droite de 25 à 70 cent., anguleuse, feuillée jusqu'aux fleurs ; feuilles éparses nombreuses, rapprochées, allongées en fer de lance et dirigées vers le haut ; fleurs 1 à 4, très grandes, en cloche, jaune d'or ou orangées ponctuées de noir, dirigées vers le haut avec une couronne de feuilles à leur base. Fleurit au début de l'été. — Bois, prairies, pentes rocheuses calcaires des montagnes, jusque vers 1.800 m. ^'^^ croceum — Jura, Alpes du Dauphiné et Provence ; Italie. LILIACEES-AMARYLLIDACEES. 135 Polygonatum verticillatum. — PL 135 — Plante vivace de 30 à 60 cent.; souche horizontale épaisse, garnie de ra- cines filiformes, ramifiée, sans feuilles à la hase, émettant à l'extrémité de ses hranches une tige aérienne non ramifiée dressée, garnie, sauf dans le has, de couronnes de 4 ou 5 feuilles très étroites en pointe, entre lesquelles s'inclinent de petites grappes de 1 à 3 fleurs d'un hlanc verdàtre, sans odeur, longues de 6 à 8 mill.; fruit glohuleux de la grosseur d'un pois. Fleurit au début de l'été. — Bois ombragés de toutes les mon- tagnes de France jusqu'à 2.100 m. aux Pj'rénées. Toutes les Alpes. FAMILLE DES AMARYLLIDACÉES Les Narcisses et le Perce-Neige ont avec les Liliacées beau- coup de points de ressemblance ; mais ils portent à la base de la fleur une partie verte renflée, plus ou moins ovoïde; c'est l'ovaire dans lequel se développeront les graines. Dans les Liliacées, l'ovaire est au centre de la fleur; chez les Amarylli- dacées, il est au-dessous d'elle. * Le Narcisse des poètes (Narcissus poeticus) a un gros bulbe ovoïde d'où sortent 3 à 5 feuilles ruhanées charnues de 30 à 50 cent, entre lesquelles se dresse une tige sillonnée un peu plus longue que les feuilles, ter- minée par une foliole écailleuse en cornet d'oii s'échappe une fleur for- mée de 6 pétales étalées d'un blanc pur réunies au milieu par une col- lerette jaune à bord rouge vif. Narcissus poeucus pj^^^^^j^ ^^ printemps. - Prés hu- mides des plaines et des montagnes jusqu'à 1.800 m. — Toutes les montagnes de France ; toutes les Alpes. — 135 — Bois oinbragés jusqu'à 2100 m. iV ■i'I'fe'^' ^ Polygonatum verticillatum. Quiiiblâttriger Salomonssiegel. Muguet verticillc. Verticillate Salomon's seal. — LiLIACÉES. — — 136 — Prairies, pelouses courtes de 1400 à 2600 Nigritella nigra (angustifolia). Mânnertreu, Brânderli. Manette. Orchis vanille. Black Xigritella. — Orchidacées. — 136 — ORCHIDACÉES. FAMILLE DES ORCHIDACÉES L'une des familles les plus remarquées et les plus remarquables, aussi bien dans les pays chauds que dans les régions tempérées et dans les montagnes. La fleur des Orchis et des plantes voisines a souvent les formes les plus élégantes, le coloris le plus bril- lant et les dispositions les plus étonnantes; c'est une famille admirable entre toutes. Quelle que soit la forme de la fleur, elle a la même structure fondamentale que celle d'un Lis, mais avec quelques variations ! La plupart des Orchidacées de nos pays sont des plantes vivaces qui ont un double tuber- cule souterrain ; quelques-unes vivent sous l'ombre des forêts les plus épaisses et se passent à peu près de lumière ; elles ne sont mémo pas vertes et puisent leur nourriture dans l'humus noir que recouvrent les mousses. Les feuilles de quelques-unes acquièrent une odeur agréable par la dessiccation et deviennent des Thés de montagne stimulants et digestifs. La Vanille appar- tient à la même famille ; mais elle habite les forêts tropicales. Nigritella nigra (angustifolia). — PL 136 — Petite Or- chidée à tubercules divisés en 4 à 5 lobes allongés comme des doigts, d'où le nom de Manette; tige dressée de 10 à 30 cent., portant quelques feuilles allongées rubanées ; fleurs en épi ovoïde court, dégageant une forte odeur de vanille ; fleurs d'un rouge pourpre foncé, rarement roses, jaunâtres, ou blanches; lèvre inférieure à 3 lobes aigus. Fleurit en été. — Prairies, plaques de gazon, pelouses courtes, 1.400 à 2.600 m. — Jura, toutes les Alpes, Auvergne, Pyrénées. * Herminium alpinum. — Ce petit Orchis n'a guère que 0 à 12 cent. ; deux tubercules ovoïdes, plus petits que des cerises ; de pe- tites gaines blancliâtres enveloppent 5 à 7 feuilles vertes rubanées à peu près aussi longues que la tige termi- née par un épi lâche de 5 à 6 fleurs ; lèvre inférieure divisée en 3 à lobe médian plus grand que les autres. Fleurit au début de l'été. — Pâtu- rages rocheux humides des zones élevées, 1.900 à 2.700 m. — Toutes les Alpes. Herminium alpinum ORCHIDACEES. 137 Orchis (Gymnadenia) conopea. — PI. 137 — Orchis pourvu de deux bulbes divisés en 4 ou 5 lobes à tige dressée, fine, de 40 à 60 cent., garnie, surtout vers le bas, de feuilles étroi- tes rubanées pliées en avant, terminées en pointe d'un vert clair ; fleurs roses ou purpurines, odorantes, groupées en un épi ovoïde un peu serré ; lèvre inférieure à trois lobes ovales, prolongée en un éperon postérieur très allongé où se ras- semble le nectar. Fleurit au début de l'été. — Prairies maigres, pâturages hu- mides et pierreux des plaines et des montagnes de France, 600 à 2.30U m. — Toutes les Alpes, Pyrénées. * Orchis (Gymnadenia) odoratissima. — Diffère du précé- dent surtout par l'éperon de la fleur pas plus long que l'ovaire, par la forte odeur de vanille que dégagent ses fleurs disposées en épi grêle, allongé et plus petites que celles de V Orchis conopea. Fleurit au début de l'été. — Prairies maigres et marécageuses, surtout sur sols calcaires, jusque vers 1.900 m. — Plaines et montagnes de France ; toutes les Alpes, Pyrénées. mm Orchis odoratissima — IM — Prairies maigres, pâturages humides de 600 à 23oo m. jj?^=^ Gymnadenia (Orchis) conopea. Stechmûcken-Nacktdrûse. Gymuadénia à long éperon. Long-spiived Gymnadenia. — Orchidacées. — - 138 — Prairies humides et tourbeuses jusqu'à 1900 m. Orchis incarnata. Orchis incarnat. Fleischfarhiges Knabenkraut. Flesh-coloured Orchis. Orchidacées. — 138 ORCHIDACEES. Orchis latifolia. — PL 138 — Orchis de 30 à 60 cent., à 2 tubercules divisés en lobes profonds, à tige élancée gar- nie de feuilles ovales étroites dressées le long de la tige souvent tachées de brun, terminées en pointe ; fleurs en épi aminci en haut, à l'aisselle de folioles plus longues que les fleurs, débordant l'épi ; fleurs roses à lèvre inférieure ponc- tuée et veinée de rouge violacé, à 3 lobes, peu profonds, les 2 latéraux rabattus en arrière ; éperon court à peu près de même longueur que l'ovaire. Rectification. — La planche porte par erreur le nom d'Orchis incarnata, espèce distincte, mais très voisine de VO. latifolia, et moins répandue que cette dernière. Fleurit au printemps. — Prairies humides et tourbeuses, bois des plaines et montagnes de France, jusque vers 1.900 m. — Toutes les Alpes, Pyrénées. * Cypripedium Calceolus. — Sabot de Vénus. — Plante vi- vace à souche épaisse portant un grand nombre de racines filiformes ; tige dressée de 30 à 40 cent, garnie de quelques feuilles vertes longues de 10 à 12 cent, sur 4 à 5, un peu velues, enveloppant par leur base la tige cylindrique terminée par une large foliole verte et une seule grande fleur penchée, portée sur un long pédoncule ; fleur composée de deux feuilles assez larges, l'une dirigée vers le haut, l'autre vers le bas, et de deux feuilles étroites étalées de chaque côté, en croix avec les pré- cédentes, toutes d'un pourpre foncé ; en avant, une sorte de sac jaune taché et strié de pourpre, ouvert en avant vers le haut ; c'est la lèvre inférieure énormément développée. Fleurit au printemps. — Bois des montagnes de l'Est de la France, jusque vers 2.000 m. — Toutes les Alpes; Pyrénées. Cypnpedium Calceolus ORCHIDACEES. 139 — Orchis viridis. — PL 139 A — Il doit son nom à la cou- leur vert jaunâtre de ses fleurs ; deux tubercules aplatis divisés en 2 ou 3 lobes ; tige dressée de 10 à 25 cent. , grêle ; feuilles courtes, ovales allongées terminées en pointe ; fleurs en épi lâche, allongé ; folioles supérieures de la fleur rapprochées en forme de casque ; lèATe inférieure allongée découpée en 3 dents, celle du milieu courte; éperon court. Fleurit au début de l'été. — Pâturages pierreux des monta- gnes jusque vers 2.400 m. — Toutes les montagnes de France; toutes les Alpes, Pyrénées. Orchis sambucina. — PI. 139 B — Orchis à 2 tubercules à peine divisés en 2 ou 3 lobes; tige de 10 à 20 cent., creuse, garnie de feuilles d'un vert clair, étroites allongées étalées, un peu plus larges vers le haut qu'en bas, enveloppant la tige ; fleurs réunies en un épi court, ovale peu serré ; fleurs assez grandes, tantôt jaunes, tantôt rouge pourpre ; lèvre infé- rieure ponctuée et veinée de taches plus foncées que le reste delà fleur, arrondie vers le bas, à peine divisée en 3 lobes; éperon épais aussi long que l'ovaire. Fleurit au printemps. — Bois, clairières et prairies des mon- tagnes, surtout siliceuses jusqu'à plus de 2.000 m. — Vosges, Jura, Alpes, Auvergne et Gévennes, Pyrénées. * Listera cordata. — Les Listera se reconnaissent entre les autres Orcliidées, grâce à ce qu'ils n'ont que 2 feuilles arrondies, situées en face l'une de l'autre. Le Listera à feuilles en cœur est une plante de 5 à 20 cent., à petite sou- che développant quelques racines filiformes ; tige portant vers son mi- lieu 2 feuilles ovales en cœur sans pétiole ; et terminée par un petit épi de fleurs jaunâtres, tachées de pour- pre ; lèA re inférieure divisée en 4 lobes dont deux, en avant, pointus. Fleurit en été. — Forêts très ombragées des montagnes jus- que vers 2.300 m. — Vosges; Jura; Alpes; Auvergne et Pyré- nées. Listera cordata Pâturages pierreux jusqu'à 2400 ni. 139 Bois, clairières, prairies jusqu'à plus de 2000 ni. A. — Coeloglossuin viride Grûne Hohlzunge. Orchis verdâtre. Green Coelosrlossiim. B. — Orchis sambucina. Hollunder-Orchis. Orcliis à odeur de sureau. Elder-smelliiig Orchis. Orchid.\ckes. — — 140 — 1-^rairies humides, pelouses de looo à -j:|ot. m. Orchis globosa. Orchis globuleux. Kugel-Orchis. Globular Orchis. — Orchidacées. 140 ORGHIDACÉES. Orchis globosa. — PL 140 — Orchis à 2 tubercules ovoïdes irréguliers non divisés; tige de 15 à SO cent., dres- sée avec des gaines blanchâtres à la base ; feuilles envelop- pant fortement la tige par leur base, rubanées, dressées ; fleurs en épi court, pyramidal au début, puis globuleux, enfin allongé, petites et nombreuses, peu odorantes, rouge- pourpre ou roses, rarement blanches; lèvre inférieure ponc- tuée, à 3 lobes, celui du milieu plus large, brusquement pro- longé en pointe; éperon plus court que la lèvre infériem^e. Fleurit au début de l'été. — Prairies humides, pelouses des zones élevées sur tous les sols; 1.000 à 2.400 m. — Vosges, Jura; toutes les Alpes, Auvergne; Pyrénées. * Corallorrhiza innata. — Petite plante vivant dans l'humus des forêts ombragées, sans feuilles vertes ; l'appareil souterrain consiste en une masse ayant l'aspect d'un pa- quet de racines, à ramifications nom- breuses et rapprochées ; en réalité^ ce sont des tiges couvertes de poils qui absorbent les éléments nutri- tifs du sol. Fleurit en été. — Sols très aérés, couverts de mousse, pénétrés de ra- cines de Conifères et d'autres grands arbres, souches décomposées, 1.000 à Corallorrhlza innata 1.900 m. —Vosges, Jura,toutes les Alpes, Pyrénées. * L'Epipogon aphyllum vit dans les mêmes conditions; la tige en est translucide jaunâtre, porte 2 ou 3 écailles jaunâtres, feuilles avor- tées, et en haut 1 à S fleurs assez grandes, également jaunâtres. Fleurit en été. — Mêmes stations, 600 à 1.500 m. — Jura, Alpes de Savoie et Dauphiné, Suisse, Italie, Bavière, Autriche ; rare aux Pyrénées. Epipogpon aphyllum CYPÉRAGÉES. — 141 FAMILLE DES CYPERACÉES Cette famille se compose surtout d'herbes peu attrayantes aux regards; elles sont extrêmement nombreuses et entrent dans la composition de la végétation de toutes les prairies hu- mides, des marécages ; elles sont fréquentes aussi dans les bois, les pâturages pierreux des montagnes ; ce sont habituellement des herbes dures, qui font d'assez mauvais foin ; leurs fleurs sont ordinairement groupées en épi, dressé ou retombant. Eriophorum vaginatum. — PL 141 — Les Linaigrettes se font remarquer, non pas au moment de leur floraison, mais lorsque leurs fruits approchent de la maturité ; c'est alors seulement qu'elles méritent leur nom, par l'aigrette qui sem- ble formée du lin le plus fin, développée au sommet de leurs tout petits fruits. La Linaigrette à gaîne est une petite plante de 30 à 60 cent,, à souche développant beaucoup de racines filiformes solides et un grand nombre de feuilles raides dressées, à 3 angles, rudes, un peu coupantes aux bords, flétries de bonne heure et demeurant sur la souche ; tige flo- rifère à 3 angles non coupants terminée par une petite tête ovoïde qui se couTre, après la floraison, d'une aigrette soyeuse. Fleurit au printemps, développe ses aigrettes au début de l'été. — Tourbières des plaines et surtout des montagnes sili- ceuses jusqu'à 2.200 m. — Vosges, Jura, toutes les Alpes, Au- vergne et Cévennes, Pyrénées. * La Linaigrette des Alpes (Eriophorum alpinum) ne dépasse pas 20 cent. Les souches rampantes forment des gazons étendus, d'où s'élèvent par centaines de petites tiges grêles terminées par des ai- grettes blanches soyeuses, crépues, ayant à peine 1 cent, de largeur ; la plante n'a que de petites feuilles entourant la base delà tige. Fleurit au printemps, développe ses aigrettes en été. — Prairies tour- beuses des zones élevées, au moins jusqu'à 2.000 m. — Vosges, Jura, Alpes, Auvergne. Eriophorum alpinum — 141 — Tourbières, depuis les plaines jusqu'à 22c Eriophorum vaginatum. Liiiaigrette à game. — • Cypéracées. Scheidiges Wollgras. Hare's-tail-rush. ~~ 142 — Rochers et rocailles de 1200 à 25oo m, Aspidium Lonchitis. Aspidiiini loncliite. PV)i Lanzen-Farn. Holly-fern. 142 FOUGERES. FAMILLE DES FOUGERES Les Fougères n'ont pas de fleurs; elles ont des feuilles souvent très découpées, à la face inférieure desquelles naissent des sortes de poils rendes et creux; dans leur intérieur se développe une fine poussière, brune d'ordinaire; chacun des grains qui la composent est un organe reproducteur, une spore, de structure beaucoup plus simple que la graine des plantes à fleur; ces spores ne sont pas les seuls organes reproducteurs des Fougères; la spore donne naissance à des organes complexes d'où naît la Fougère telle que nous la voyons. Il y a donc dans la vie de ces plantes deux phases de déveloi)pement successives et nécessaires. Les Fougères sont nombreuses et comprennent i)lusieurs familles importantes. Les Fougères et les plantes voisines étaient bien plus nombreuses qu'aujourd'hui, à l'époque où s'est for- mée la houille que nous brûlons; elles dominaient alors tous les autres végétaux par leurs dimensions et par leur nombre. Dans les régions tropicales humides et chaudes, elles sont en core beaucoup plus nombreuses et souvent bien plus grandes que dans les régions tempérées et froides. Aspidium Lonchitis. — PL 142 — Fougère à souche épaisse noire, développant une rosette de feuilles de 10 à 40 cent., coriaces, étalées, à pétiole court, couvert d'écaillés, divisées pennées à lobes ovales étroits et un peu cour- bés, dentés et couverts sur les bords de longs poils raides ; sporanges groupés suivant deux lignes parallèles le long de la nervure moyenne des lobes. Rochers des montagnes, dans la zone subalpine, 1.200 à 2.500m. — Vosges, Jura; Alpes; Cévennes; Pyrénées. * Polypodium Dryopteris. — Elé- gante Fougère ; feuilles à contour général triangulaire très découpées, à pétioles filiformes noirs ; feuilles éparses sur des souches horizontales fragiles qui végètent dans les mous- ses des forêts ombragées, ou sur les rochers exposés à l'ombre, cal- caires ou siliceux. Toutes les montagnes de France; toutes les Alpes; Pyrénées. Polypodium DryoTDteris FOUGÈRES. — 143 — Botrychium Lunaria. — PL 143 A — Cette plante ne ressemble pas aux autres Fougères de nos montagnes ; c'est une plante de 5 à 20 cent., à souche très courte développant quelques racines filamenteuses et une seule feuille protégée I)ar des écailles à sa base, dressée, un peu charnue, divisée pennée à lobes arrondis, parfois dentés ; de la face antérieure de cette feuille se détache une sorte d'épi ramifié comme elle, à lobes étroits tout garnis de sporanges. Pâturages secs, clairières ensoleillées des montagnes, surtout sur les sols calcaires et jusqu'à la zone alpine, 1.000 à 2.000 m. — Pj'esque toute la France, toutes les Alpes, Pyrénées. Asplenium septentrionale. — PI. 143 B — Petite Fou- gère formant des touffes de 3 à 15 cent, de feuilles divisées en 2 ou 3 lobes très étroits aigus, d'un vert foncé, à face in- férieure toute couverte de sporanges bruns. Fissures des rochers granitiques ou schisteux, jamais dans les montagnes calcaires, 600 à 2.500 m. — Vosges, Alpes, Au- vergne et (devenues, Pyrénées. Asplenium viride. Petite Fougère formant des touffes de S à 15 cent., de feuilles très allongées découpées, pennées à pe- tits lobes arrondis, bordés de pe- tites dents et disposés de part et d'autre d'une fine nervure verte; sporanges disposés par groupes obliques à la face postérieure de chacun des lobes ; souche petite dé- veloppant de nombreuses racines noires très fines. Asplenium viride Feutes des rochcrs ombragés et humides, rocailles, vieilles souches, surtout dans la zone des Coni- fères subalpines, 1.200 à 2.500 m. — Toutes les montagnes de France, toutes les Alpes, Pyrénées. Pâturages secs de looo à 2800 m. 143 — Fissures des rochers non calcaires de 600 à 25oo m. A. Botrychium Lunaria. B. Asplenium septentrionale. Mond-Raute. Nordischer Streifenfarn Botryche en croissant. Doradille septentrionale Moomvort. Northern Spleemvort. — Fougères. — Rochers ombragés, forêts de I200 à 23oo m. Bois tourbeux, pelouses humides jusqu'à 23oo m. Lycopodium Selago. B. — Lycopodium clavatum. Tannen-Barlapp. Keulen-Bârlapp. Sélagine. Mousse-serpent, Lycopode à massue. Fir-moss. Wolf's claw, Chib-mosse. — Lycopodiacées. — 144 — LYCOPODIACÉES. FAMILLE DES LYCOPODIACEES Les Lycopodes ont l'aspect d'énormes mousses ; mais on y remarque certains rameaux un peu différents des autres, pro- longés en épis, sur lesquels les sporanges sont logés un par un au voisinage de feuilles écailleuses; ou bien les sporanges se trouvent simplement au voisinage des feuilles au sommet de rameaux semblables à tous les autres. (]omme les Fougères, ces plantes sont bien plus nombreuses dans Tes régions tropicales, humides et chaudes, que dans les pays tempérés et froids. Lycopodium Selago. — PL 144 A — Plante de 10 à 20 cent, formant des touffes de tiges un peu couchées à la base et bien Adte redressées, peu ramifiées, couA^ertes sur toute leur longueur de petites feuilles dirigées vers le haut, se cou- vrant les unes les autres, coriaces, triangulaires étroites, d'un vert très foncé, terminées en pointe aiguë; les sporanges sont à la base de toutes les feuilles A'ers le sommet des tiges, sans qu'il en résulte une différence d'aspect. Rochers très ombragés, bordant les ravins au Nord, ou sous l'ombre des forêts de Conifères, L200 à 2.300 m. — Vosges, Jura, toutes les Alpes; Auvergne et Cévennes; Pyrénées. Lycopodium clavatum. — PL 144 B — Ce Lycopode a des tiges très allongées rampantes, très ramifiées, enracinées sur toute leur longueur, s'étendant en gazon parmi les mousses et les petites herbes ; tiges et rameaux tout couverts de feuilles triangulaires étroites étalées et recourbées, molles et d'un vert clair, terminées par un long poil blanc ; les spo- ranges sont réunis en épis groupés par 2 ou 3 au sommet d'un rameau très fin, feuille sur toute sa longueur. Bois tourbeux, pelouses maigres humides, taillis clairs, talus herbeux, sur sols siliceux, des plaines aux zones élevées des montagnes, jusqu'à 2.30O m. — Toutes les montagnes de France, à l'exception de celles du Midi ; toutes les Alpes, Pyré- nées. PARTIE II LES PLANTES DES MONTAGNES LEUR VIE La fin on vue de laquelle une chose subsiste et se produit est précisément ce qui constitue sa beauté et sa per- fection. (Aristote.) Les plantes des; montagnes ! Quel touriste, si ignorant qu'il fût des choses de la nature, n'a pas admiré l'éclat et la beauté des fleurs des Alpes, leur abondance et leur A^ariété si peu en rapport, à ce qu'il semble, avec la petitesse des plantes qui les portent. Des pelouses, étendues en tapis serré d'un beau vert, s'émaillent brusquement de milliers de fleurs grandes et petites, de toutes les couleurs, de toutes les formes, de tous les tons, des plus foncés, presque noirs, aux plus tendres. De délicates rosettes, de minuscules cous- sinets sertissent les fissures des murailles inaccessibles, s'y cramponnent on ne sait comment, et se couvrent de mer- veilleuses fleurettes si tendres, si fraîches, qu'on a peine à concevoir leur existence en de pareils lieux. Les crêtes suprê- mes d'où la folle tourmente chasse tout flocon de neige, où des froids sibériens brisent la roche la plus dure sont, pour quelques jours, des jardins en miniature, où s'épanouissent de jolies fleurs sur des herbes menues. Tout cela diffère beaucoup de la végétation d'en bas. Mais point n'est besoin de suivre les privilégiés de la montagne parmi les sommets inviolés pour admirer des végétations tout autres que celles de nos plaines. Dès le pied des monts, où nous n'avons fait que mettre la distance entre nous et l'obsession des affaires, — 14G — beaucoup de plantes diffèrent de celles qui peuplent les abords de nos villes. Tout végétal, grand ou petit, jusqu'à l'herbe la plus mo- deste, a sa place marquée dans la nature, par sa structure, par ses relations actuelles aA^ec le milieu oii elle vit, par son passé même et ses liens avec ses ancêtres. Dans cet apparent désordre d'une nature qui semble prodigue, tant elle est variée, règne en réalité l'ordre le plus parfait. Il ne faut point songer à décrire la végétation des monta- gnes, ce serait chose impossible ! J'en veux seulement, au hasard des souvenirs, signaler quelques traits saillants, pour montrer à ceux qui l'ignorent ou qui l'ont seulement entrevue, combien elle est belle, combien harmonieuse. Où commence la montagne? — Et d'abord où com- mence la montagne ? Nous voilà tout de suite arrêtés ; la question est spécieuse. Il n'est pas possible, en effet, de fixer d'une manière générale la limite de ce qu'il faut nom- mer la montagne. Sous les climats froids du nord de l'Eu- rope, telle élévation est une montagne qui serait une tau- pinière autour des Alpes. La flore de la montagne est aux Ardennes, au Morvan et dès les plateaux inférieurs de l'Au- vergne ; elle commence d'autant plus haut que nos monta- gnes de l'Europe occidentale sont plus méridionales. La flore de la montagne apparaît plus bas sur les sommets isolés que sur les massifs voisins. Les plantes alpines se montrent aux Cévennes du Languedoc et au Ventoux à un niveau bien bas, oii elles manquent aux Alpes de Provence et de Savoie. Dans une même chaîne, les plantes de la mon- tagne apparaissent à des niveaux très variables, suivant les versants. Dans nos Alpes, où tant de chaînons sont dirigés de l'est à l'ouest, on reconnaît aisément des diffé- rences de plusieurs centaines de mètres entre les limites des mêmes espèces du côté du nord et du côté du sud. Chacun de ces versants a son climat, chaud, lumineux et sec vers le sud, frais, ombragé et humide vers le nord ; 13 — 147 — cette différence est telle que, dans les montagnes du midi de la France, les terres exposées au sud valent deux fois le prix des terres exposées au nord ; il a fallu, pour en parler, les désigner par un mot ; les premières, les terres ensoleillées, sont dites à l'adret ou constituent les adrets ; les autres, froides, sont dites à l'ubac et forment les ubacs ou les bacs, dénominations usitées, depuis le moyen âge au moins, dans beaucoup de montagnes de France, mais souvent ignorées des citadins. Sur un même versant, la limite de la flore montagneuse festonne, changeant de niveau avec les détails topographi- ques ; les forêts et la flore qui les accompagne s'insinuent dans les vallons, s'élevant vers les sources, alors que les crêtes intermédiaires battues par les vents secs sont tapis- sées d'une végétation bien plus courte, d'herbes et d'arbris- seaux. Les plantes alpines descendent jusque bien bas le long des arêtes, sur les rochers perpendiculaires, à des niveaux où elles étonnent, se mêlant parfois à des espèces propres aux domaines chauds et secs de la Méditerranée. Tous ces faits de distribution s'expliquent, à qui sait lire la nature et la comprendre. Les saisons dans les montagnes. — Les saisons dans la montagne sont bien différentes aussi des saisons de la plaine et changent rapidement d'un niveau à un autre ; elles coïncident mal surtout, ou point du tout, avec les saisons astronomiques. Les météorologistes nous apprennent que, dans les Alpes, la température s'abaisse en moyenne de 1° G à mesure qu'on s'élève de 170 mètres ; il est dès lors facile de calculer la diminution moyenne de la température d'un point oii elle est bien connue au sommet des montagnes voisines ; on atteint rapidement des températures moyennes inférieures à zéro, et, ce qui est plus important pour nous, le niveau où les températures supérieures au point de congélation sont comprises dans une période de plus en plus — 14S — courte. La température moyenne de juillet est 8°G au som- met du Mont Blanc. La diminution de la température avec l'altitude varie d'ailleurs suivant les saisons ; elle est beau- coup plus faible en hiver qu'en été ; elle est en moyenne de lopar 220 mètres en hiver, de 1'^ par 140 mètres en été; la différence entre la plaine et la montagne atteint son maximum au printemps, lorsque le soleil échauffe beaucoup les plaines, tandis que les neiges d'en haut absorbent pour leur fusion toutes les radiations calorifiques du soleil. C'est A^ers le milieu de décembre que la plaine et la montagne ont les températures les plus voisines. Alors que le printemjis a depuis longtemps épanoui les bourgeons et fait éclore bien des fleurs dans les plaines, l'hiver règne encore en maitre absolu dans les montagnes. En avril et mai, les chutes de neige et les fortes gelées sont fréquentes aux Alpes vers 1.200 et 1.500 mètres; plus haut, il neige en juin, voire même en juillet ; l'été éclate brusquement vers 3.000 mè- tres, mais il dure quelques jours à peine, et dès la mi août la bise dessèche les fleurs et semble tarir les sources de la vie ; on remarque sans peine que les différences s'atténuent vers l'automne. La montagne, échauffée par l'été, se refroi- dit lentement ; tant que la neige ne la couvre pas de son froid manteau, on y voit s'épanouir des fleurs automnales. Jusqu'à plus de 1.500 mètres, on peut trouver en octobre des œillets, des pensées sauvages, et, suivant les sols, des bruyères, diverses Composées et les dernières gentianes. En résumé, le printemps est tardif dans les hauteurs, il y est court souvent et l'été y vient brusquement, couvrant la montagne d'une profusion de fleurs ; mais il se prolonge d'autant plus que l'on considère des niveaux plus bas, aussi longtemps que les froids et la neige ne viennent pas tuer et ensevelir les dernières fleurs. La flore printanière. — N'allez pas croire cependant qu'il faille renoncer à herboriser en montagne au début du printemps. Dès les premiers jours de juin, montez avec — 149 — confiance jusque vers 2.000 mètres d'altitude. Vous y trou- verez encore les vallons drapés de neige ; dans les forêts, vous A^errez le pied des arbres cerné d'un cercle foncé dans le réseau des petites cimes de neige fondante. Ne vous laissez pas intimider en bas par les longs névés comblant les combes. Vous trouverez des sentiers praticables et vous serez récompensé de votre peine, s'il y en a. En avril déjà, on peut herboriser par 1.300, l.SOO et même 1.700 mètres. Au mont Aigoual, dans les Gévennes méridionales, la neige vient de fondre au chaud soleil du midi ; les prés sont gorgés d'eau, les bois sont des éponges et l'on y sent le par- fum de la vie qui fermente. Regardez, de fines toiles d'arai- gnées unissent tous les brins d'herbe. Ce sont les moisis- sures nées sous la neige qui ont commencé le travail de la vie printanière. Regardez encore ! là, où la neige était hier, voici que sortent de l'humus noir de petites gaines blan- châtres enveloppant des pointes effilées de feuilles vertes ; elles s'écartent, et du milieu se dégage un cornet soyeux, blanc avec des veines violettes. Au premier rayon de soleil, il s'épanouira pour montrer ses stigmates orangés ; c'est le Crocus verjius, le Safran printanier. Il est, dans les monta- gnes du midi de la France, le premier messager du prin- temps. Bien souvent même, trompé par quelques beaux jours, il se montre et fleurit ; mais la tourmente revient, la neige le recouvre pendant quatre semaines. Que fait-il pen- dant ce temps? il s'endort pour reparaître avec la même fraîcheur, avec la même fidélité, bien vite, tout de suite lorsque la neige a disparu. Huit ou dix jours plus tard, cent bourgeons roses et blancs gorgés de sève perceront le feutre des herbes décomposées. L'Anémone sylvie (Anémone nemo- rosa) déroulera sa tige recourbée en crosse et relèvera sa jolie fleur d'un blanc rosé ; la Potentille printanière (Poten- iilla verna) épanouira ses premières corolles ; la Renoncule, à laquelle on donne le nom de chevelure d'or (Ranimculus auricomus), suivra de près, et le Narcisse jaune, la Glaudi- — 150 — nette de quelques-unes de nos montagnes, dégagera d'entre ses feuilles son étui d'un vert jaunâtre pour mêler son éclat à celui des ors émaillant les prés. Dans les bois voisins, la Scille à deux feuilles {Scilla bifoUa) troue le tapis fauve des débris de l'automne, allonge ses deux feuilles veinées de rouge et développe sa grappe d'étoiles d'azur foncé. Un peu plus tard, du 3 au 10 juin en général, vers 2 000 mètres, abordons les Alpes de Provence par les val- lées de l'Ubaye ou du Verdon ; arrivons au col de Valgelaye ou d'Allos ; la neige y remplit encore toutes les combes, les Schneethalchen, sur une épaisseur de plusieurs mètres. Les poussières venues de loin pendant l'hiver y dessinent des stries noirâtres ; elles se déposent sur le sol à mesure que disparaît la neige. Elle le recouvre encore que les Soldanelles (pi. 93) en déchirent le manteau pour émailler de leurs gracieuses clo- chettes le sol limoneux que la neige abandonne. Les Pri- mula inlricata, Bulbocodium vernum. Anémone vernalis (p. 4), épanouissent aussi leurs fleurs dans le sol boueux abandonné par la neige et gelé encore à quelques centimè- tres au-dessous de la surface. Dans la même saison, fuyons l'élégante capitale de l'Au- triche pour voler au Schneeberg de Vienne ; nous retrouve- rons aux mêmes altitudes les mêmes phénomènes avec d'autres espèces. La Soldanella minima s'associe à S. alpina; deux minuscules Primevères, Primula minima et P. Clusiaiia, tapissent d'innombrables croix mauves le sol fangeux et noirâtre. Ces deux espèces ne sont pas aux Alpes de France et se confinent vers les Alpes orientales. Moment à choisir pour herboriser en montagne. — N'allons pas plus haut maintenant ; l'hiver est maître encore des hauts sommets. Mais nous avons peu de loisirs ; il nous faut faire un choix, fixer de notre mieux le moment où il conviendra d'aborder la montagne. Vous êtes, supposons-le, libre de le fixer à votre gré. Voulez-vous passer quelques — loi — jours aux Alpes ou aux Pyrénées au moment où s'épanouis- sent le plus de fleurs ? C'est vers le 30 juin que a^ous trou- verez le plus grand nombre d'espèces fleuries entre 1.500 et 1.700 mètres ; le 15 juillet est la date moyenne la plus favorable pour observer le maximum de plantes entre 1.700 et 2.200 m. Au-dessus de ce niveau et jusqu'à 3.000 m., herborisez du 24 juillet au 10 août ; c'est pendant ce court été d'une quinzaine de jours que la flore y atteint son plus beau développement. Climat des hautes montagnes. — D'ailleurs, la tem- pérature est loin d'être seule en jeu pour former le climat des montagnes. A mesure que la couche d'air est moins épaisse et par suite la pression moins forte, les rayons calorifiques sont plus intenses et leur intensité compense l'abaissement de la température. Il en résulte que les températures à l'ombre et au soleil sont de plus en plus différentes à mesure qu'on s'élève, que l'air est de idIus en plus transparent, que nous sommes déplus en plus aisément brûlés parle soleil, malgré de basses températures. Or, la vie végétale bénéficie de cette intensité de lumière ; elle lui permet d'accomplir son évolution en un temps plus court qu'elle ne saurait le faire dans la vase atmosphérique chargée de vapeur d'eau et de poussières qui couvre nos plaines. Par contre, et pour les mêmes raisons, le rayonnement nocturne est intense dans les montagnes, lorsque le ciel est découvert. Ajoutons, cela étonnera peut-être quelques-uns de nos lec- teurs, que la limpidité du ciel est l'une des caractéristiques du climat des hautes montagnes. L'hiver y est la saison la plus ensoleillée ; on a observé en Suisse des fleurs épanouies par plus de 2.000 mètres d'altitude, sous l'influence du soleil de Noël. On comprend dès lors la promptitude avec laquelle des plantes alpines forment des feuilles nouA^elles aussitôt que la neige a cessé de les recouvrir, dès que le froid a cessé de les condamner au sommeil. — 152 — L'intensité des rayons solaires nous explique les grandes différences que nous signalions plus haut entre les versants ombragés et ceux qu'illumine et réchauffe le soleil. La légèreté de l'air amène encore une diffusion rapide de la A^apeur d'eau, une évaporation intense, si bien qu'on passe promptement en montagne d'une humidité énorme à une sécheresse à peu près complète, à une sécheresse déser- tique, si bien qu'on trouve dans les déserts et dans la zone alpine des plantes qui se défendent de la même manière contre une transpiration trop active qui les dessécherait. Cependant les montagnes, plus froides que les plaines environnantes, enveloppées d'air plus froid, déterminent nécessairement la condensation fréquente de la vapeur d'eau ; mais, chose remarquable, c'est au bord des massifs montagneux, sur leur pourtour et seulement jusqu'à une certaine altitude, que les pluies sont très fréquentes. Dans les Alpes, c'est vers 2.000 mètres qu'il pleut le plus, et la quan- tité d'eau condensée (sous forme déneige) au sommet du Mont Blanc n'atteindrait pas la moyenne des pluies à Montpellier. Il y aurait beaucoup à dire encore sur les vents et la cou- verture de neige ; mais il faut laisser à chacun le plaisir de faire des découvertes. Quoi qu'il en soit, la végétation alpine subit fortement l'influence du climat sec, fortement éclairé et froid des hautes montagnes. Zones de végétation. Basses montagnes. — Cherchons à en analyser quelques-unes des formes principales. Elevons- nous de la base au sommet des montagnes et relevons les faits les plus frappants. Sous nos latitudes tempérées de l'Europe occidentale, il est presque partout très facile de distinguer, sur les pentes des montagnes, des zones succes- sives que les personnes les moins familières avec les plantes distinguent par des noms. C'est au pied de nos Alpes de Savoie, du Dauphiné et de Suisse, au pied du Jura, des Pyrénées centrales et occidentales, la zone des Chênes à — 153 — feuilles caduques, au-dessous desquelles on observera, même aux Alpes de Provence, aux Pyrénées du Roussillon, une zone de Chênes à feuilles persistantes. Vers les mêmes niveaux que les Chênes à feuilles caduques, et à la condition que le sol soit très pauvre en calcaire, le châtaignier forme aussi une zone continue. On dit volontiers, et tout simple- ment, la zone du Chêne vert, celle du Chêne rouvre, celle du Châtaignier ; ces zones sont le plus souvent nettement limi- tées en un point donné, et le niveau qui marque leur limite varie de quelques mètres à peine sur de grandes étendues de pays, pourvu que l'exposition, le sol, le climat local ne changent pas. Regardez, comparez 1 vous serez frappé de ces faits s'ils vous ont échappé Jusqu'ici ! Vous pourrez les déterminer au moyen d'observations multipliées, réalisées avec l'aide d'im bon baromètre anéroïde ; vous aurez fait ainsi un travail intéressant. Or, le Chêne vert, le Chêne rouvre, le Châtaignier, si abondants qu'ils suffisent à caractériser des zones nettement circonscrites, forment par leur association des peuplements continus, des forêts. Or toute forêt, sous nos latitudes moyennes, représente un ensemble défini, une association de végétaux d'espèces très différentes, vivant les uns à côté des autres, sous l'abri ou aux dépens les uns des autres, à tel point que la notion de forêt de Chêne rouvre met aussitôt sous les yeux du botaniste, non seulement l'image du Chêne, mais tout un tableau où il voit la forêt de Chênes avec les arbres moins grands et moins nombreux qui l'accompa- gnent toujours, avec les grandes plantes qui vivent à leur ombre, avec une foule de végétaux plus ou moins petits, plus ou moins rares qui forment le cortège habituel, qui complètent l'association du Chêne rouvre. Et, chose remar- quable, que le vandalisme, les accidents ou l'ignorance aient depuis longtemps détruit la forêt de Chêne rouvre, que des désastres aient ruiné le sol, abus de pâturage, glissements ou éboulements, accumulation de déjections des torrents, — lo4 — quelques-uns au moins des membres de l'association natu- relle, les plus tenaces, les plus capables de résister aux mauvaises conditions persistent quand même, pendant long- temps, toujours pour ainsi dire, demeurant comme des réac- tifs de la zone à laquelle ils appartiennent, permettant au botaniste de reconstituer par la pensée le paysage primitif, fournissant à ceux qui voudraient le refaire les moyens d'y parvenir. Tant il est vrai que sous une variété qui semble infinie règne un ordre parfait. Les forestiers qui, dans toute l'Europe, cherchent à restaurer les montagnes pour protéger les vallées et les plaines, s'appuient de plus en plus sur cette connaissance des associations végétales, des éléments qui les composent, des témoins qui en persistent en dépit des désastres subis par elles, pour poursuivre leur œuvre rationnelle aA^ec certitude de succès. Voici donc l'étude des petites plantes, des herbes souvent les plus modestes, four- nissant les données les plus précises et les plus sûres pour la reconstitution de nos richesses naturelles, pour la défense du sol de nos montagnes. Nous n'avons parlé jusqu'ici que des zones étendues à la base des montagnes. Chêne rouvre. Châtaignier caractéri- sent des associations de plaines ou (dans le midi de la France) de basses montagnes. A une altitude plus ou moins variable, vers 1.000 ou 1.100m., à la périphérie du domaine méditerranéen, plus bas à mesure qu'on se dirige vers le nord, le Hêtre {Fagus silva- tica) apparaît et forme tout de suite une zone continue de forêts. Ailleurs et suivant l'exposition et le relief, le Pin silvestre (Pimis silvestris) ou le Sapin {Abies pectinata) s'as- socient à lui ou le remplacent. Ce sont les forêts monta- gneuses, les espèces principales de la zone sylvatique. Elles correspondent assez exactement à cette zone des pluies très fréquentes dont nous parlions plus haut. Le Hêtre en particulier et la forêt de Hêtres marquent bien dans nos pays et autour de nos montagnes la zone où se tiennent 13* — loo - les grandes masses de nuages pendant l'hiver ; comme elles, la forêt de Hêtres ne pénètre pas au cœur des grands mas- sifs; comme elles, la forêt de Hêtres descend bien bas sur les versants humides et froids ; elle se relève comme les nuées d'hiver sur les versants ensoleillés et chauds. Le Sapin exige encore plus que le Hêtre l'ombre et la fraîcheur ; où elles manquent, il ne vient pas. Rigoureusement limité aux versants constamment ombragés, aux ubacs, aux Alpes de Provence et aux Pyrénées du côté de la Méditerranée, il se montre de moins en moins exigeant à cet égard à mesure qu'on avance vers le nord, notamment sous les climats humides du Jura et des Vosges. Le Pin silvestre, à peu près exclu des versants méditerranéens, voisins de la mer, est aux Alpes sur les versants secs et ensoleillés et descend parfois bien bas. Ami du soleil, il est l'essence caractéris- tique des versants chauds de la zone sylvatique. Dans cette zone, tout n'est pas forêt. En dehors même de toute intervention de l'homme, la forêt n'est pas continue. Les ruisseaux qui descendent parmi les roches moussues sont bordées de grandes Fougères, de Framboisiers, de hautes herbes de diverses espèces formant une association particu- lière. Les prairies que l'homme a modifiées à son profit en ménageant les eaux d'arrosage, les rochers calcaires ou autres où les arbres ne sauraient venir, les landes, les chaumes couvrant certains sommets tellement battus des Agents que la forêt y est sans cesse réduite, clairiérée ou détruite, consti- tuent dans la zone sylvatique autant de stations ; chacune a sa végétation spéciale, ses espèces particulières. Le Fram- boisier ne vient jamais sous le couvert de la forêt de Hêtres ; c'est l'arbrisseau des clairières. La Renoncule à feuille d'xVconit (pi. 2), le Caltha (p. 9), la Spirée Reine des prés, les Cirsium palustre, Petasites niveus (p. 62) et albus, Adenostyles albifrons, Doronicmn cordatum (p. 63) bordent les ruisseaux au-dessus desquels voltigent les Libellules aux ailes bleues et mordorées. — lo6 — Dans les clairières, le Framboisier (Rubus idaeus) se mêle à la grande Fougère aigle {Pteris aquilina) par-dessus le tapis d'Airelle myrtille {Vaccinium Myrtillus). C'est là que vient volontiers l'Eglantier glauque {Rosa glauca, p. 43), l'Arnica des montagnes (pi. 63), la Myrrhe odorante (p. 58) et la belle Digitale pourprée (p. 115), pourvu que le sol ne soit pas cal- caire. La Renoncule des montagnes (p. 2), l'Ancolie des Alpes (pi. 7), les Buphtalmum grandiflorum (pi. 70), Carlina acaulis (p. 74), Centaurea montana (pi. 74), Gentiana lulea (pi. 106), Veratrum album (pi. 130), Paradisia Liliastrum (pi. 132) et le Lis Martagon (pi. 134) font l'ornement des taillis. Le Pied-de-Chat {Antennaria dioica, pi. 68 B), les Hiera- cium Auricula (p. 80), Gentiana campestris (pi. 107), Allium Victorialis (pi. 133 A) et Allium f'allax (p. 134) composent le tapis des landes plus ou moins sèches. Sous la futaie que couvrent d'une ombre épaisse les longs rameaux des Hêtres aux feuilles horizontales s'étend un tapis continu à" Anémone nemorosa, Maianthemum bifolium, Oxalis Acetosella, de diA^ers Pirola (p. 39); de grandes herbes légères balancent au-dessus d'elles leur tiges délicates : Actaea spicata, Circam alpina (p. 48), Prenanthes purpurea (pi. 77), Campanula persicifolia (p. 86), Pohjgonatum verticillatum (pi. 135), Luzula nivea eimaxima, Parisquadrifolia. C'est là encore que s'étendent en tapis les élégantes feuilles des Pohjpodium Bryopteris et Phegopteris. Çà et là aussi on y rencontre l'Aconit tue-loup (pi. 8), les Dentaria (p. 12) et les hampes jaunâtres du Xeotiia nidus-avis, vivant aux dépens de l'humus profond que protège souA^ent une épaisse couver- ture de Mousses. Dans les prairies fauchables, on remarque, entre cent espèces, Trollius europaeus (pi. 9), Géranium si Ivaticum (pi. 23) Lotus corniculatus (p. 37), Alchemilla vulgaris (p. 41), Meum athamanticum (pi. 56), Narcissus poeticus et pseudo-Narcis- sus, Tulipa Celsiana, Orchis Samhucina (pi. 139 B). — 157 — Aux marais et tourbières appartiennent la Violette des Marais (p. 16), Poientilla TormenliUa (p. 46), Sanguisorba officina- lis (pi. 46), GenttanaPneumorianthe, Swertia perennis (pi. 110), Primula farinosa (pi. 98 B), Memjanthes trifoUata (p. 110), les Linaigrettes. Sur les rochers de cette même zone du Hêtre, on remar- que entre autres : Saponaria ocijmoides (pi. 20 B), Dianthus graniliciis, Lactuca perennis (pi. 77), Antirrhinum Azarina (aux Cévennes et aux Pyrénées méditerranéennes), Asplenium septentrionale (pi. 143 B). Ainsi, dans une même zone, chaque station a sa végétation particulière. Il nous serait facile de démontrer que la place de beaucoup d'espèces est marquée dans la station qu'elles occupent par des particularités de structure, si bien que la détermination précise des stations est aussi nécessaire pour la connaissance des espèces que la description exacte de leurs caractères. Ne nous contentons donc pas de chercher à distinguer les unes des autres des espèces plus ou moins voisines; cherchons à reconnaître où et comment elles vivent, en attendant que nous puissions chercher à détermi- ner pourquoi elles vivent là et non ailleurs. Zone subalpine. — A la zone sylvatique caractérisée dans les montagnes de l'Europe occidentale par le Hêtre, le Sapin et le Pin silvestre, succède la zone subalpine ; elle est caractérisée dans les Alpes par un certain nombre d'arbres résineux ou Conifères (p. 129), par l'Epicéa (Picea ea;celsa),le Mélèze (Larixeuropaea), le Pin de montagne {Pinus montana)^ le Pin Cembro, l'Arolle des Suisses {Pinus Cembra); le Pin sylvestre et le Sapin ne sont pas tout à fait exclus de cette zone, mais ils y occupent une place subordonnée. L'Epicéa, le Mélèze, le Pin Cembro ne sont à l'état spontané ni au Massif central, ni aux Pyrénées. La zone subalpine est parfois désignée sous le nom de zone des Conifères ; ce nom ne lui convient pas parfaitement. Nous venons de voir que le Sapin et le Pin silvestre y sont — 158 - à titre accessoire et subordonné; d'ailleurs des Conifères jouent unrôle important à des niveaux bien inférieurs. Le Pin d'Alep et le Pin parasol appartiennent aux zones voisines des rivages méditerranéens ; le Pin maritime {Pinus P inaster) est un arbre des zones chaudes. Quoiqu'il en soit, des Coni- fères représentent les espèces les plus caractéristiques des forêts subalpines. Elles commencent dans les montagnes de l'Europe occiden- tale à une altitude qui varie de 1.600 m., rarement moins, à 1.800 m. Il serait délicat de vouloir préciser ici les raisons qui mettent dans telle vallée, sur tel versant, dans tel mas- sif, une forêt d'Epicéa ou une forêt de Mélèze; il serait mal- aisé de préciser le jeu de chacune de ces forêts à l'égard des autres forêts de la même zone. Des conditions antérieures à l'état actuel y ont certainement une part. Constatons seu- lement un certain nombre de faits remarquables. Le Pin Cembro est dans les Alpes occidentales l'arbre des plus hautes forêts. Il atteint 2.300 m. d'altitude aux Alpes de Provence et occupe une zone qui ne lui est disputée par aucune autre espèce ; en d'autres termes, les plus hautes forêts des Alpes occidentales sont formées par le Pin Cembro, c'est l'arbre respectable entre tous, celui qui lutte avec le plus d'énergie contre les tourmentes des crêtes supérieures, se cramponnant aux rocs, surplombant les précipices, donnant son bois et son ombre aux plus hautes habitations de l'homme. Lui disparu, l'homme doit battre en retraite et ne saurait plus vivre. C'est donc entre l.GOO et 2.500 m. environ que se développe la zone subalpine. Les arbres y éprouvent déjà, pour vivre, bien des difficultés. La brièveté de la saison chaude, la quantité de neige qui tombe et souvent demeure bien avant vers l'été, les écrase et arrête leur essor, élimine à peu près les espèces à feuilles caduques. Quelques-uns pourtant s'avancent jus- que parmi les forêts subalpines, de petite taille pour la plu- part, des arbustes et des arbrisseaux le plus souvent. Tels — 159 — sont le Peuplier Tremble, l'Aulne blanchâtre, le Saule Mar- ceau, le Sureau à grappe, l'Alisier blanc et le Sorbier des oiseleurs, le Cerisier à grappe {Cerasus Padus), quelques Églantiers {Rosa Alpina, pi. 43, R. glauca, R. montana), la Bourdaine des Alpes, des Gotonéasters (p. 42), Groseilliers, Chèvrefeuilles, le Genévrier nain (pi. 129), l'Alisier nain (Sorbiis Chamaemespilus, p. 46). L'homme n'a pas respecté les forêts subalpines ; il les a même atteintes avec plus de violence que partout ailleurs ; il a mis toute son énergie à les détruire, à jeter bas ce rempart jadis inexpugnable élevé par la nature contre les éléments. La forêt tombée, les avalanches, les torrents irrésistibles ont bien vite écrasé l'homme sous les ruines qu'il avait faites. Cette forêt sacrée, venue si lentement sous les longs frimas, si souvent accablée sous le poids des neiges, luttant toujours contre les éléments et par cela même si robuste et si tenace, la hache et le feu en ont eu raison; le pâtre imprévoyant a vu croître un peu d'herbe et ses bêtes ont librement tracé leurs mille sentiers sur les pentes dénudées ; elles ont tondu jusqu'à l'écorce le moindre arbrisseau. Les cailloux déchaus- sés par le pied des animaux n'ont plus recouvert qu'une poussière stérile. Puis l'orage est venu, emportant poussière et cailloux, roulant aux torrents le sol entier de la montagne, laissant après lui le roc nu, à Jamais stérile et portant dans les vallées terrifiées la désolation et la mort. A la France revient le grand honneur d'avoir, il y a un demi-siècle, tenté les premiers efforts pour porter remède à cet état désespéré; elle n'a cessé depuis de travailler, toujours avec plus d'éner- gie, avec plus de succès aussi à la restauration de nos mon- tagnes. Elle a donné l'exemple à l'Europe et à l'Amérique ; vers elle se tournent aujourd'hui tous ceux qui ont besoin de conseils et d'enseignements en matière de restauration des montagnes et de reconstitution des forêts. Il a fallu à nos reboiseurs, au prix de bien des efforts, reconnaître les limites et la nature des anciennes forêts dis- — lejO — parues, en retrouver la trace loarmi les crêtes ruinées, reconstituer i^ar l'esprit la belle parure de l'antique forêt sous son squelette décharné et hideux. Et cela fait, il a fallu refaire le sol oii il n'y avait plus que rocher, arrêter et fixer tout grain de terre pouvant nourrir une racine, produire l'humus pour remplacer celui qui dort maintenant inutilisé au fond des océans, confier au sol les germes qui sont l'es- pérance en l'avenir. Œuvre de science et d'inlassable patience à laquelle travaillent depuis cinquante ans des généra- tions d'hommes trop souvent ignorés, parfois méconnus suc- combant à la peine, mais heureux d'avoir ajouté leur petite pierre à la pierre posée avant eux, sachant bien qu'il faut des siècles pour relever des ruines accumulées pendant des siècles. L'Europe entière, tous les hommes instruits recon- naissent aujourd'hui la nécessité des difficultés et la gran- deur de cette œuvre. Enfants, voyez, regardez bien ces tra- vaux accomplis avec tant de patience ! Apprenez, en les voyant, à respecter la vie ! N'oubliez pas que dans la nature, chaque chose a sa place marquée et que nous préparons une ruine partout où nous portons le désordre. Respectez tout arbre, si jeune et si petit qu'il soit ; où la nature l'a placé, il remplit sa mission ; respectez la moindre herbe ; n'en arrachez pas la racine ; elle protège la montagne, elle est dans l'ordre- Les Rhododendrons (p. 91) sont par excellence les \égé- taux subalpins. Ils sont les réactifs les plus sûrs de la zone subalpine. Partout où nous les trouvons, nous pouvons croire que la forêt a existé jadis, qu'il est possible de la refaire: il est démontré maintenant que, dans toutes nos montagnes, la limite actuelle de la forêt est bien au-dessous de sa limite naturelle. Les stations sont d'autant plus nombreuses et d'autant plus variées dans la zone subalpine que la forêt est plus près de la limite au delà de laquelle elle ne saurait plus venir. Les prairies fauchables y tiennent une grande place; nous distinguons ainsi les prairies assez humides et assez riches — loi — pour fournir un foin long et abondant, les prairies ininter- rompues où la faux poursuit régulièrement son travail. C'est là qu'on récolte avant la coupe des foins : Thalictrum aquile- gifoliuui (p. 10), Hijpericum Richeri {t^\. 21), Meum athaman- ticum et Mutellina (p. S6), les Astrantia (p. 59), Eryngium alpinum (pi. S5), Centaurea uniflora (pi. 75), Serratula nu- dicaulis (p. 75), des Crépis (p. 78 et 79), Campanula bar- hala, UnifoUa et rhomboidatis (p. 83-88), Gentiana Kochiana, Clusiieialpina (p. 104), lutea, Burseri, punctata et purpurea (p. 108), Rhinanthus minor (p. 111), des Pedicularis (p. 112), Betom'ca hh'suta (pi. 118), SlacJnjs densiflura, Dracocephalum Ruyschiana (pi. 120), Frilillaria delphineusis (p. 132), Narcis- sus poeticus (p. 135), plusieurs Orchidées (p. 136-140). A ces plantes, il faudrait ajouter un certain nombre d'herbes, de Gra- minées, des Papilionacées, des Composées, beaucoup d'au- tres encore ; nous sortirions de notre cadre en signalant plus d'espèces que nous ne le faisons. Il s'en faut que toutes ces plantes fassent un bon foin : il en est d'excellentes comme la plupart des Graminées et des Papilionacées, auxquelles le foin doit ses qualités principales de finesse et de richesse nutritive; d'autres encore sont excellentes, comme les Meum, les plantains (p. 121). Beaucoup sont nuisibles, véné- neuses, comme la plupart des Renonculacées et en particu- lier les Aconits et le Veratmim album; d'autres sont parasites et affaiblissent les meilleures espèces, comme lesRhinanthes et Pédiculaires. D'autres, sans être vénéneuses à l'état sec, fournissent un foin grossier et de mauvais goût ; quelques- unes occupent dans les prés une place inutile et disparaissent avant la coupe des foins, comme les Narcisses et les Orchi- dées. Les paysans des Alpes savent bien tout cela et, s'ils sont soucieux de leurs intérêts, ils ne manquent pas d'extir- per les espèces inutiles ou nuisibles et de faciliter par divers moyens le développement des meilleures plantes fourragères. Interrogez-les ; ils vous apprendront bien des choses et vous fourniront maint sujet d'observation. Des jardins sont con- — 162 — sacrés dans les Alpes suisses et autrichienues à l'étude de ces questions d'économie alpestre et des savants leur consa- crent beaucoup d'efforts. Les prairies maigres sont celles qu'il n'est pas possible d'arroser et de fumer régulièrement. Le sol en est plus ou moins rocheux ou rocailleux ; la faux n'y peut pas exécuter un travail régulier ; le foin en est inégal et court le plus souvent. Les prés maigres passent insensiblement aux coteaux pierreux et aux rochers. On y récolte ce que les paysans suisses nomment le foin sauvage ; il offre le plus souvent des qualités exceptionnelles par sa richesse nutritive. C'est là qu'on récolte surtout : RcDuinculus T/iora (p. 3), Anémone narcissiflora (pi. 6), Aconilum paniculatum (p. 8), Dianthiis' Seguieri (p. 17), Lychnis alpina et Flos-Jovis (pi. 18 et 19), Antlujllis montana et Vulneraria (p. 25), Phaca astragalina, les meilleurs trèfles, en particulier Trifolium alpestre (pi. 28), aJpinium (pi. 29) et montanum (p. 29), Onobrijchis montana (p. 32), Ononis cenisia (pi. 36), les Oxytropis (p. 38), Alche- milla alpina, Dryas octopelala (pl, 42), PimpineUa magna (pi. 58), Senecio aurantiacus (p. 72), Achillea tanacetifoUa (p. 73), les Leontodon (p. 78), Hieracium aurantiacum (pl. 81), Campanula thyrsoidea (pl. 84), et spicata (p. 86), desPhyteuma (p. 89 et 90), et Paradisia Liliastrum (pl. 132). Lorsque les prés maigres à foin sauvage passent aux rocail- les et qu'il s"y trouAC de moins en moins de place pour la végétation, on y recueille plus spécialement Sisymbn'ion austriacum (pl. 12), Ononis volundifolia et fruticosa (p. 35j, Astragalus ari status (pl. 33), Valeriana montana (p. 60), Se- necio Doronicum (pl. 72), Hievacùun staticifolium (p. 81), Cerinthe minor et alpina (p. 103), Scutellaria alpina (pl. 117), Horminum pijvenaicum (p. 118), Globularia cordifolia et nana (p. 122), Daphne alpina (p. 125). Les prairies marécageuses, les sagnes, comme on les nomme dans nos Alpes, sont l'asile habituel des Geumrivale, Parnassia j)alustris (pl. 16), Primula farinosa (pl. 98), Swer- — 1G3 — lia perennis (pi. 110), Bartsia aljnna, DapJme Mezereum (p. 125), Tofieldia calyculala, Allîum Schœnoprasum (p. 133) et Orchis conopea (pi. 137). Les forêts subalpines elles-mêmes abritent un certain nom- bre d'espèces qu'on ne trouve pas dans les forêts de la zone sylvatique. Il serait cependant malaisé de fixer la limite exacte de beaucoup des plantes qui vivent à l'abri des forêts. Les Sonchus alpinus et Phunieri (p. 82) sont parmi les plus- caractéristiques des forêts subalpines oii elles vivent côte à côte avec la plupart de celles que nous avons mentionnées dans les forêts de Hêtres et de Sapins. C'est principalement dans les forêts les plus élevées, les plus ombreuses, qu'on rencon- tre Lijcopodium Selago (pi. 144), le maximum de Fougères, Corallorhiza innala etEpipogon aphyllum (p. 140). Vers les limites supérieures de la végétation forestière pourtant, la végétation de la forêt est de moins en moins puissante, les arbres sont moins hauts, moins serrés aussi ; la forêt s'éclaircit; sous son ombre plus légère se développe une herbe plus abondante, surtout si le Mélèze en est l'élé- ment essentiel comme il arrive souvent vers les sommets ; la forêt passe insensiblement auxprés-bois. Ailleurs les arbres épicéas, pins Cembros ou pins de montagne, souvent de forte taille, sont épars au milieu de pelouses étendues, comme les arbres d'un parc. C'est là le témoignage du recul progressif de la végétation forestière et delà décadence des forêts alpes- tres. Examinez ces sortes de parcs ; vous verrez aisément qu'ils sont le refuge accoutumé des troupeaux. Pas de jeunes arbres, pas de semis, malgré qu'ils soient souvent chargés de fruits; les animaux y trouvent abri contre le A^ent, le soleil et la pluie, tondent en passant tout ce qui pousse. L'arbre protec- teur n'a pas de postérité. La tempête ou la foudre l'abattent tôt ou tard; son cadavre git sur le sol marquant une étape de la régression de la forêt. Les prés-bois cependant, lorsqu'ils ne sont pas parcourus à l'excès par les troupeaux, voient se développer une quantité — 164 — d'espèces remarquables, la Clématite des Alpes {i^lAO},Sisijm- brium tanaccHfolium (pi. 13), Arabis Turnla, les Dcntaria (p. 13), Pohjgala Chamaebuxus, Cytisus alpinus (p, 3C), La- tijriis lu/eus (pi. 31), Cotoneaster tomentosa (p. 42), de beaux Chardons, Gentiana asclepiadea (p. 107), Sorbus Chamaemes- pilus (p. 40), Sambucus racemosa, Lonicera nigra, alpigena, caendea, PJiyteuma Halleri {]).Sd), Digitalis grandi flor a, Sal- via glutinosa, Cypn'pedium Calceolm (p. 138), Goodyera repens, Polygonatum verticillatum (pi. 13o). Zone alpine. — La végétation ligneuse disparaît; entre les squelettes blanchis des pins s'étalent sur le sol des buis- sons de Genévrier nain, qui réussissent, aux années les moins neigeuses, à dresser quelques-uns de leurs rameaux. Des groupes de Rhododendrons couvrent les pelouses, chargés de fleurs en leur saison comme les corbeilles d'un jardin anglais. Nous avons atteint le niveau où l'humidité atmosphérique est déjà beaucoup moindre. On domine souvent d'ici la mer de nuages ; l'air est léger, transparent et profond ; le soleil réchauffe et brûle; les nuits sont d'autant plus froides qu'elles sont plus claires; lèvent dessèche et les ongles se brisent comme au désert. Que vienne une nuée, nous sommes brus- quement plongés dans une atmosphère saturée d'eau, la pluie vient abondante, diluvienne, mais pour passer bien vite. L'air reprend tout de suite sa limpidité, le soleil son éclat, le vent son rôle desséchant. Et puis le temps pendant lequel les températures moyen- nes sont supérieures à 0 est de plus en plus court; le sol, gelé pendant des mois, ne fournit point d'eau aux plantes pendant la saison froide ; il est alors absolument sec pour le végétal. Pendant le court été des sommets, le ruissellement et l'évaporation enlèvent trop rapidement l'eau qui leur vient pour qu'elle compense les pertes dues à la transpiration trop active. Les tiges ligneuses se réduisent; elles ne sont plus que de — 165 — très fins rameaux rampants, étroitement appliqués contre le sol {Salijc reticulata, pi. 127) ou même cachés dans la mousse et ne montrant à l'air que deux petites feuilles {Salix ho'bacca). Les mêmes causes réduisent, puis éliminent la végétation ligneuse des cols et des sommets, même inférieurs, violemment balayés par des vents desséchants. Partout où, dans la montagne, le climat local est sec, la végétation tend à prendre la même physionomie alpine. C'est ainsi que cer- taines espèces alpines, manquant àla zone des forêts, se trou- vent parfois bien au-dessous, dans les stations toujours sèches, surdes rochers escarpés, par exemple. On peut recueil- lir par 700 m. d'altitude, sur les escarpements au nord du Ventoux, en face de champs d'Oliviers, ce Saxifraga opposififolia (pi. 52 A), l'une des espèces les plus remarqua- bles des sommets supérieurs. Dans les Cévennes, on trouve jusqu'au-dessous de 600 m., certaines espèces qui étonnent lorsqu'on les trouve sur les rochers ensoleillés, au voisinage d'espèces nettement méditerranéennes. Citons entre autres Atluunanta creleusis (p. 55), Saponaria ocynwides (pi. 20), Asler alpinus (pi. Q2),En)ms alpinus (p. 113). C'est que, con- trairement à ce qu'on a cru pendant longtemps, les unes et les autres réclament avant tout des stations sèches. La sécheresse joue donc le rôle principal dans la distribu- tion de la flore alpine. Elle intervient surtout pour donner aux plantes des formes spéciales, pour imprimer aux plan- tes soumises aux mêmes conditions les mêmes physionomies susceptibles d'être rapportées à un petit nombre de types, où que ces conditions se trouvent réalisées. Il est très remar- quable, en effet, que la A'égétation alpine ait exactement la même physionomie, qu'il s'agisse des Alpes, des Pyrénées, du Caucase, du haut Himalaya, du Thibet septentrional, de la Nouvelle-Zélande ou de la chaîne des Andes. Il est plus remarquable encore que la végétation alpine ressemble en beaucoup de points à la végétation méditerranéenne et que l'on trouve, dans les déserts du Sahara, des plantes ayant — 16(J — les mêmes formes que les espèces alpines les mieux caracté- risées. Qu'on ne l'oublie pas, ces formes sont déterminées dans ces trois régions en apparence si différentes par la sécheresse extrême du climat, agissant de la même manière sur des espèces très différentes. Faut-il s'étonner dès lors que quelques espèces se trou- vent à la fois sur les rivages de la Méditerranée et dans la zone alpine, que d'autres soient représentées en bas et en haut par des variétés différentes des mêmes espèces? Ré- pandues dans les vallées et les plaines inférieures, ces plantes ne se rencontrent, dans la zone des pluies les plus fréquentes, que dans les stations les plus sèches ; elles rede- viennent abondantes au-dessus de cette zone. Il convient de rechercher maintenant par quels caractères extérieurs les végétaux de la zone alpine manifestent leur adaptation à un climat sec et à une saison de végétation toujours très courte. Ce sont ou bien des herbes dont les touffes serrées ont leurs pousses protégées par les bases d'anciennes feuilles maintenant disparues ; tel est le Nardus slricla, le « poil de chien » de la Suisse romande ; tels sont des Joncs {Juncus trifidus), des Carex, plantes à parties souterraines solidement ancrées dans le sol. Les plantes des éboulis se rapportent à deux formes prin- cipales : 1° elles forment de longs rejets qui rampent entre les pierres ; dès que la saison le permet, elles développent à la lumière des bourgeons feuilles terminés par des fleurs. Tels sont Thlaspi rotundifolium (p. 12), Hutchinsia alpina (p. 14), Cerasiium alpinum et uniflorwn ; on peut, avec un peu de patience, en soulevant doucement ces plantes et en laissant s'écouler les cailloux entre les doigts, en obtenir aisément des touffes larges d'un décimètre ; 2° chaque X)lante forme un gazon composé de pousses plus ou moins longues nées du collet de la racine ; la touffe est ancrée dans l'humus recouvert de graviers par une racine solide et — 107 — très longue ; les cailloux roulent vers l'aval tendant la racine dans le sens de la plus grande pente, s'arrêtent et s'accumulent en arrière de la touffe ; il s'y forme une sorte de marche d'escalier qui facilite la montée sur ces sols mouvants. Ces plantes des éboulis en sont les premiers conquérants. On peut citer, parmi les plus répandues d'entre elles, Linaria alpina (pi. 113), aux belles corolles violettes marquées d'une tache orangée, Alsine recurva, Galium hel- veticwn. La végétation des rochers répond à un troisième type. Les individus en sont épars ; les tiges sont courtes, les feuilles petites et très rapprochées ; les rameaux sont le plus sou- vent très nombreux et abondamment feuilles, réunis en coussinets compacts. Les « plantes à coussinets » forment des masses hémisphériques fixées sur le rocher, du côté de leur base aplatie, par une racine solidement attachée, s'in- sinuant parfois longuement dans les fissures et alors insai- sissable. Les nombreux rameaux, pressés les uns contre les autres, arrivent tous au même niveau, que dominent seu- lement les fleurs ou les fruits. Le Silène acaulis (pi. 19), les Saxifraga bryoïdes (pi. 49), exarata (pi. 51), muscoides (p. 31) et cœsia, Draba aizoides (p. 14), Androsace helve- tica, pubesceus (pi. 99), et villosa (p. 99), Gregoria Vitaliana (pi. 101), en fournissent d'excellents exemples dans nos montagnes de France. Une plante Inen différente de toutes celles-là forme, sur le sol désertique du Sahara, des coussi- nets tout pareils, mais beaucoup plus volumineux, qui ont valu à VAnabasis aretioides le nom pittoresque de chou-fleur du désert. Ces coussinets ne laissent aucune prise aux vents ; les rameaux, plus nombreux à mesure que le diamètre aug- mente, demeurent rigoureusement contigus ; les Abeilles feuilles mortes demeurent autour des pousses, gardant l'hu- midité pendant des semaines, absorbant par capillarité l'eau qui vient à la surface du sol, l'emmagasinant comme une éponge, limitant la transpiration aux seules extrémités expo- — 1G8 — sées à l'air libre et à la lumière. Le coussinet emmagasine entre ses rameaux et ses feuilles son propre humus et les poussières atmosphériques qui, d'après des analyses atten- tives, contiennent jusqu'à SO % de débris organiques. Beaucoup de plantes alpines, comme le fameux Edelweiss eiVAntennan'a dioica fpl. G8), comme les Artemisia Mutellina, atrata et glacialis (p. 69), AcJu'llea nana (pi. 73), Androsace pubescens (x)l. 99), et le petit Myosotis des Alpes (Eritrichiinn nanum, pi. 102), ont leurs feuilles couvertes d'un lacis de poils feutrés qui diminuent encore leur transpiration. Cette disposition est l'une des plus fréquentes chez les espèces méditerranéennes. Les stations de la zone alpine ne comprennent guère que des végétaux herbacés dont nous venons d'indiquer les formes principales. Elle présente pourtant au moins autant de variété que les zones qui lui sont inférieures. Les prai- ries fauchables y sont remplacées par des pâturages aux herbes fines et courtes, très appréciées des troupeaux. Les Graminées les plus délicates y abondent, des Fétuques, des Avoines, des Agroslis. Des Trèfles, en particulier Tnfolium alpinum (pi. 29), les Phaca (p. 26 et 27), Lotus, Oxytropis (p. 37 et 38), et quelques autres Papilionacées en font la grande richesse nutritive. On y récolte encore Thalictrum alpinum. Anémone alpina (pi. 5), Dianthus silveslris, neglec- tiis, subacauUs et cœsiiis (p. 17 et 18), Lychnis alpina (pi. 18 B), Liniim alpinum (pi. 24), Alchemilla alpina (pi. 41), Dnjas octopetala (pi. 42), plusieurs Potentilles (p. 44-46), Buplerum stellatum (p. 57), Erigeron alpinus et uniflorus (p. 65), Leucanlhemum alpinum (pi. 66), Antennaria dioica et carpalhica (p. 68), Centaurea nervosa (p. 75), les Leon- todon (p. 78), Crépis aurea (pi. 78), Hieracium Auricula et aurianliacum (p. 81), Campanula barhata (pi. 83), ihyrsoidea (pi. 84), Phyteuma orbiculare, hemisphœriami ei pauciflonnn (p. 90), la plupart des Gentianes (p. 104-109), des Véroni- ques (p. 114), Polygonum viviparum (pi. 123 A), Nigritella — 10!) — nigra (pi. 136), Henninium alpimim (p. 13C), Bolnjchium Limaria (pi. 143 A). Les pelouses plus ou moins humides nous offriront en outre Ranunculus pyrenœus (pi. 1), Delphiniwn elatum (p. 7), AlchemiUa pcnlaphyllca (p. 41), Enipelrum nigrum (pi. 125 A), Orchis globosa (pi. 140), Salix glauca et Arbus- cula (p. 126), Enophonun alpimim (p. 141). Au voisinage des combes à neige, on recueille Ranunculus alpestris (p. 2), Anémone vernalis (p. 4), Polijgonum vivipa- rum, etc. Les rochers constituent la station la plus remarquable de la zone alpine. C'est sur les rochers les idIus secs que l'on observe ces formes étranges dont nous avons essayé de donner l'idée ; on les y cherchera ; on trouvera avec elles une foule d'autres plantes. Il faut citer entre autres Arabis alpina et cœrulea (p. 13), Draba aizoides, Silène acaulis (pi. 19 B), Géranium argenteum (p. 22), Geu)n replans (pi. 47), Saxifraga Aizoon et plusieurs autres (p. 49-52), Sedum Rho- diola (p. 54), les Sempervivutn (p. 53 et 54), AiJiamanta cre- tensis (p. 55), Aster alpinus (pi. 62), Adenoslgles leucophylla (p. 67), Leonlopodium alpinum (pi. 68 A), Arletnisia Mutel- lina, airala et glacialis (p. 69), AcJiillea herba-rola (p. 73), Hieracium lanalum (pi. 80), Cortusa Matthioli (pi. 94), la plupart des Primula et Androsace (p. 97-99), Gregoria Vita- liana (pi. 101), Globularia cordifolia et nana (p. 122), Oxijria digyna (pi. 123 B), Allium fallax (p. 134), Aspidium Lon- chilis (pi. 142). Les éboulis, les pierrailles et les casses, comme on nomme aux Alpes les cailloutis des sommets résultant de la rupture des roches par les variations brusques de température, sont la station des Ranunculus parnassifolius et Seguieri (i^. 1), Anémone baldensis (pi. 4)^ Papaver alpinum (pi. 11), Thlaspi rotundifolium (p. 12), Hutchinsia alpina (pi. 14), Viola cal- carata (pi. 15) et cenisia (p. 16), Aronicum scorpioides (pi. 64), Leucanthemum coronopifolium (p. 66), Senecio Doro- — 170 — nicum (pi. 72), Saussurea depressn, Berardia siibacaulis (p. 7G), Crépis pijgmœa {1^1. 79), Campanula Alliomi (^l. 85), cenisia (pi. 87) et excisa (p. 88), Myosotis alpcslris (p. 102). Dans les combes, entre 2.700 et 3.000 mètres, on récolte abondamment Ranunculus glacialis (pi. 3), Arabis cœrulea, Draba pyrenaica, Cerastium trigynum, Saxifraga bryoïdes et androsacea (p. 50), Campanula cenisia (pi. 87), Linaria alpina, Oxijria digyna, Poa alpina. On y trouve même le vulgaire Pissenlit de nos plaines, développant à la fin de juillet ses capitules, n'ayant pour accomplir son évolution annuelle qu'un été de dix ou quinze jours. Ceux qui ne craindront pas d'aborder les crêtes au voisi- nage de 3.000 mètres et au delà, qui exploreront le bord des glaciers, pourront recueillir encore près de quatre-vingt-dix espèces de plantes à fleurs au niveau où les neiges dispa- raissent à peine. La végétation phanérogamique cesse à peu près dans nos Alpes par 3.400 mètres, avec Thlaspi rotnndi- folium, Hutchinsia alpina, Geum reptans (pi. 47), Saxifraga oppositifolia (pi. 52 A), Primula marginata et une Graminée, Alopecurus Gerardi. Nous n'avons, à part les arbres et quelques espèces grêles et peu voyantes, cité que les plantes décrites et figurées dans ce volume ; elles représentent, nous l'avons dit, un choix d'espèces notables attirant sûrement les regards. Il en est d'autres, beaucoup plus nombreuses et non moins inté- ressantes ; ne les négligez pas ! De bons livres vous appren- dront à les connaitre le jour où vous voudrez aller au delà de ce que ce petit volume a la prétention de vous signaler. Il y a bien des choses à dire encore sur les plantes des montagnes ; nous souhaitons qu'un jour vous nous deman- diez de vous les dire. Nous vous promettons de vous donner satisfaction ; il faut d'abord avoir appris à voir, à distinguer les formes les unes des autres, à reconnaître les rapports généraux d'une espèce avec le milieu où elle vit. Ce premier pas fait dans le domaine de l'observation, vous verrez — 171 — s'élargir votre horizon ; vous serez prêts à aborder d'autres problèmes, et vous serez armé pour les résoudre. Répartition des espèces. — Quelques mots encore au sujet de la répartition des espèces ! Vous n'aurez pas de peine à remarquer qu'un changement dans la nature du sol entraîne des changements très sensibles dans la végétation et la composition de la flore. Dès le pied des monts, nous avons distingué les terres à Châtaigniers et les terres à Chênes ; le Châtaignier fuit les sols calcaires, le Chêne rou- vre y vient bien. Beaucoup d'espèces sont, comme le Châtai- gnier, inaptes à vivre sur les sols calcaires ; elles fuient le calcaire et d'autant plus qu'il est plus soluble. La flore du Jura, de la Grande-Chartreuse, de la majeure partie de nos Alpes occidentales, diffère beaucoup de la flore des Ce venues ou des Pyrénées méditerranéennes, où dominent les roches sans calcaire. N'allez pas cependant croire qu'il n'y ait que roches calcaires au Jura, à la Grande-Chartreuse et aux Alpes occidentales. Ne croyez pas non plus que le calcaire manque aux Cévennes. Nous possédons d'excellentes cartes géologiques qui vous donneront des renseignements précis sur la composition du sol dans nos montagnes de France ; mais bien plus que sur les meilleures cartes, comptez sur- tout sur vos yeux pour observer et pour A^oir. Vous n'aurez pas de peine à discerner des détails qu'une carte géologique, si excellente fût-elle, ne saurait vous donner et qui peuA^ent avoir leur importance au point de vue qui nous occupe. Nous avons mentionné en passant quelques faits importants relativement à la distribution de plusieurs des espèces men- tionnées. Rappelons seulement ici que certaines espèces sont pour ainsi dire les réactifs des terrains sans calcaire. La plupart des Bruyères, la Digitale pourprée, le Trèfle des Alpes, le Rhododendron ferrugineuni, YAsplenium septentrio- nale ne viennent pas dans les montagnes calcaires ; au con- traire, la plupart des Ononis, l'Edehveiss, beaucoup de Pri- mevères ne viennent que sur les sols riches en calcahe. — 172 — D'autres plantes exigent impérieusement les sols où l'humus abonde ,• telles sont beaucoup d'Orchidées : Neottia niclus- avis, Corallorhiza innata, Epipogon aphyllum et bien d'au- tres. Observez, cherchez, et la nature a^ous livrera ses secrets. Les plantes alpines réfugiées. — Les plus hauts som- mets des Gévennes et des Vosges, de la Montagne Noire et des Corbières n'atteignent pas la zone subalpine ; elle est développée sur les sommités du Jura et des montagnes d'Auvergne : pic Sancy, Plomb du Cantal, puy Mary ; mais la zone alpine n'y est pas représentée. Beaucoup de sommets pourtant, même i3eu élevés, appar- tenant à ces différents groupes aussi bien qu'aux Alpes et aux Pyrénées, sont couverts de pelouses et la végétation forestière en est actuellement exclue. Pour plusieurs d'entre eux, on peut penser que la A^égétation arborescente ne les a jamais occupés. Les pelouses qui les couvrent ne peuvent pourtant être considérées comme alpines ou subalpines ; il est facile de l'établir. Les exemples surabondent en France ; ils sont d'autant plus frappants qu'on s'avance davantage vers le Midi. Le sommet de l'Aigoual (Gévennes méridionales) atteint 1.5C5 mètres; la j)artie la plus élevée de la montagne est sans arbres à partir de 1.430 mètres et sur une superficie de 250 hectares. On y observe, au total, 140 espèces phanéro- games ; à peu près toutes font partie de l'association du Hêtre ; 13 seulement se trouvent plus souvent dans la zone alpine que dans celle du Hêtre, mais 10 d'entre elles se ren- contrent, un peu partout en France, au-dessous de la zone subalpine, jusque dans les plaines tempérées. Trois espèces seulement de cet ensemble ne viennent d'ordinaire que dans la zone alpine ; elles sont étroitement localisées au voisinage du sommet de la montagne. Ce sont : TrifoUum alpinum, Leoniodon pyrenaiciis et Juncus trifidus. Nous en concluons que les pelouses qui couvrent le sommet de l'Aigoual au- — 173 — dessus de 1.430 mètres ne sont pas alpines. On j)0UA^ait le déduire de l'étude du climat, trop humide pour permettre le développement d'une flore alpine. Le climat de l'Aigoual est bien celui qui convient au Hêtre, à la zone sylvatique, aA^ec ses brouillards tenaces et ses pluies fréquentes ; c'est le climat des hautes Vosges, des Corbières, du Vercors aux mêmes altitudes. Au Ventoux, situé sous la même latitude de l'autre côté du Rhône, la végétation herbacée succède brusquement aux forêts de Hêtres par I.GdO mètres d'altitude, sauf à l'ouest de la montagne, où un bois de Pin de montagne s'élève jusqu'à 1.800 mètres. La végétation herbacée forme au som- met une calotte de 830 hectares, exposés à des vents secs d'une grande violence. Or, sur 86 espèces qui y ont été observées, 42, soit 49 % se trouvent aux Alpes, de préfé- rence dans la zone alpine ; 18, soit plus de 20 '%, ne se ren- contrent que dans cette zone ; plusieurs même en occupent A^olontiers les parties supérieures. Ajoutons que 20 de ces espèces alpines sont seulement dominantes par le nombre des individus, dans les pierrailles du Ventoux, à l'exclusion des espèces non alpines. Nous en concluons que la A'égé ta- lion de la zone supérieure du Ventoux est bien alpine. Nous avons pris plaisir à mettre en parallèle ces deux exemples, afin que nos lecteurs puissent se donner la satis- faction de faire eux-mêmes des observations sur ce sujet ; nous le répétons, les exemples en sont très nombreux en France et dans toutes les montagnes de l'Europe . D'où viennent ces quelques plantes alpines confinées au sommet de l'Aigoual ? d'où viennent quelques autres espèces alpines que vous aurez sans doute la joie de découvrir au sommet de quelque montagne sans arbres dans nos Alpes inférieures, en Auvergne, aux Vosges, au Jura, aux Cor- bières, voire même aux Ardennes. Ce sujet demanderait de longs développements et vous nous permettrez, ami lecteur, de vous les promettre pour l'avenir. Qu'il nous suffise de — 174 — dire aujourd'hui que la végétation actuelle ne représente qu'un moment de l'histoire de la vie végétale à la surface de la terre; les espèces actuelles datent pour la plupart d'époques antérieures à la configuration des continents. Beaucoup d'entre elles paraissent avoir été répandues sur d'immenses territoires et leur aire parait avoir été coupée. Parmi les espèces mentionnées dans ce volume, beaucoup présentent un intérêt majeur pour l'histoire de la végétation des montagnes de l'Europe ; témoin ce Bouleau nain (Betula nana), localisé dans les tourbières des Ardennes et du Jura, où il vit séparé des immenses surfaces qu'il recouvre dans l'Europe et l'Asie boréales. Bien d'autres mériteraient que nous vous disions leurs migrations, les Aconits, les Par- nassia, le TrifoUum alpinum, les Astragales, l'Edelweiss, les Rhododendron, le Swertia percnnis, pour ne citer que les plus remarquables. Les espèces alpines qui se serrent vers l'extrême sommet de l'Aigoual sont des réfugiées, chassées jadis des montagnes par les refroidissements qui ont fait descendre jusqu'à Lyon les glaciers du Rhône ; elles se sont relevées peu à peu vers les sommets lorsque notre hémis- phère s'est réchauffé et se tiennent au voisinage de ces sommets inférieurs, faute de pouvoir aller plus haut. Laissons pour le moment retomber ce voile ! Observons, voyons autour de nous ce que la nature nous offre de faits positifs, apprenons à les bien discerner ; nous pourrons ensemble, plus tard, faire un pas en avant et aborder l'étude si captivante de l'histoire de la A^égétation de nos monta- gnes. C'est encore par l'examen des faits, par l'observation et la comparaison que nous y A'iendrons, lorsque nous y serons préparés par les études que nous entreprenons au- jourd'hui. Il y aurait, il faut le reconnaître, beaucoup plus à dire sur la flore et la végétation des Alpes et des Pyrénées que nous n'avons pu le faire. Nous avons voulu mettre de l'ordre dans ces notions générales ; nous comptons que le lecteur, — 17o — formé par ce premier volume, sera mieux préparé dans la suite pour étudier dans son ensemble la flore du massif des Alpes, puis celle des Pyrénées, leur origine et leur expan- sion, les moyens de dispersion des espèces alpines et pour se familiariser avec les notions de l'économie alpestre. Ami lecteur, puisse l'étude des fleurs^ de la vie dans la nature vous donner une part des joies qu'elle m'a procurées, un peu du bonheur qu'elle a valu à une mère adorée de ses fils. C. FLAHAULT. Aigoual, juin i906. -^c-Ç^^i^gir^^fïCsi^^-^r- 17G TABLE DES NOMS ALLEMANDS DES ESPECES FIGUREES Verzeichniss der abgebildeten Pflanzen. Seito oder Tafel. Aehrig-e Glockenblume. . 86 AUermannsliarnisch. . . 133 Allionis Ehrenpreis. . . 114 — Glockenblume. . 85 Alpen-Ackelei 7 Aster 62 — -Bartschie 111 — -Bergiinse 27 — -Berufkraut .... 65 Fettkraut 93 — -Frauenmantel. . . 41 — -Gansedistel .... 82 Alpenglockchen 95 Alpen-Grasnelke -124 — Hag-Rose 43 — -Helmkraut 117 Klee 28, 29 Alpenlattich 65 Alpen-Lein 24 — -Leinkraut 113 Lichtnelke 18 — -Mannstreu 55 Mohn 11 AIpenrel)e 10 — -Windrôschen. . . 5 Wucherblume. . . 66 Bach-Storchschnabel. . . 22 Barenwurz 56 Bârtige Glockenblume. . 83 Basilienartiges Seifen- kraut 20 Bayrischer Enzian. . . . 105 Berg-Baldrian 60 Bergflockenblume. ... 74 Seite oder Tafel. Berg-Hauswurz 54 — -Wundklee 25 Betonicablâttrige Rapun- zol . . . 89 Birnmoos-artiger Stein- brech 49 Blassgelber Fingerhut. . 115 Blauer Tarant 110 Brânderli 136 Braunklee , . 30 Breitblattriges Knabon- kraut 138 (la planche porte par erreur: Fleischfarbiges Knabenkraut.) Brillenschûtchen 14 Dunkler Sussklee 32 Editer Lavendel 119 Edelraute 69 Edelweiss 68 Einblûtige Flockenblume 75 Einseitswendiges Win- tergrûn 40 Eisenhutblâttriger Hah- nenfuss 2 Esparsetten-Tragant- . . 34 Euroi^aeischeErdscheibe. 96 — Trollblume. 9 Feld-Enzian 107 Feldspitzkiel . 38 Felsen-Ehrenpreis. . . . 114 Fleischers Weidenros- chen 48 FloischroterMannsschild. 100 — ï Frûhlings-Enzian 105 Gamskress 3 Gcfranstcr Enzian. . . . 1(lO Gefurchter Steinbrech. . 51 Gegenblâttriger Stein- brech 52 Gelbe Platterbse 31 Gelber Enzian 106 Gemsenbliimchen .... 101 GemswLirz-ahnliches Kreuzkraut 72 Gestreifter Kellerhais.. . 125 Gewôhnliches Fettkraut. 93 Gletscher Hahnenfuss . . 3 Glockenblume des Mont- Cenis 87 Goldgelbes Fingerkraut.. 44 Goldroter Pippau 78 Graues Kreuzkraut. ... 71 Graugriine Weide. . . . 120 Grossblumiges Finger- kraut 45 Grosse Sterndolde. ... 59 Grosser Bibernell .... 58 Grun-Erle 128 Griine Ilohizunge. . . . 139 Hauhechel des Mont-Ce- nis 36 Ilerba rota 73 Herzblâttrige Kugelblume 122 Ilimmelsherold 102 Hollunder-Orchis 139 Immergriiner Steinbrech. 52 Jupiters Lichtnelke. . . 19 Katzenpfôtchen 68 Keilblattriger Steinbrech 49 Keulen-Bàrlapp . . , . . 144 Klebrige Primel 98 Kleine Wachsblume. . . 103 Kleines Wintergriin . . 39 KnôUchentragender Knô- terich 123 Knolliges Lâusekraut. . . 112 Kochs Enzian 104 Kriechende Nelkenwurz. 47 Kriechendes Gypskraut. 20 Kugel-Orchis 140 Kugelige Rapunzel. ... 90 Kurzstengelige Nelke . . 18 Langblâttriges Ilasenohr. 57 Lange ûbersehene Nelke. 17 Langsporniges Veilchen. 15 Lanzen-Farn 142 Liottard's Geibstern. . . 131 Mânnertreu 136 Matthioli's Ileilglockclien. 94 JMauerpfeffer-Steinbrech. 51 Mehlige Primel 98 Michelis Sternliebe.. . . 70 Milchweisser Mannschild 100 Mittlerer Hohlzahn.. . . 116 Mond-Raute 143 Narcissblumiges Windrô- schen 6 Netzadrige Weide. . . • 127 Niedrige Alpenscharte. . 76 Nordischer Streifenlarn. 143 Oesterreichische Rauke.. 12 Offizineller Wiesenkopf. . 46 Orangerotes Habichts- kraut 81 Preissolbeere 92 Punktierter Enzian.. . . 108 Pyramidenfôi'miger Giin- sel 121 Pyrenaeen-Hahnenl'uss. . 1 Quirlblâttriger Salomons- siegel 135 Q u i r b 1 a 1 1 r i g e s Lâuse- kraut 112 Rainfarnblattrige Rauke. 13 Rauhaarige Betonie. . . 118 Rautenblâttrige Glocken- blume 88 Richers Johanniskraut. . 21 Rostblattrige Alpenrose. 91 Roter Hasenlattich. ... 77 Rundblâttriger Hauhe- chel 35 Rundblâttriger Steinbrech 50 — 1' Ruysch's Drachenkopf. . 120 Scheidiges WoUgras. . . 141 Schnee-Enzian 105 Schnittlauch 133 Schwarzlicher Beifuss. . 69 Schwarze Rauschbeere. . 125 Schweizer-Mannsschild. . 99 Silberwurz . . 42 Skorpions-Krebswurz . . 64 Spatblûhende Faltenlilie. 131 Spinnwebe-Hauswurz . . 53 Stachel-Tragant 33 Stechmûcken-Nacktdrtïse 137 Stengelloses Leimkraut.. 19 Stinkendo Priinel. ... 97 Stinkender Spitzkiel. . . 38 Straussblutige Glockeii- blume 84 Sumpfherzblatt 16 Tannen-Barlapp 144 Tragantartige Berglinse. 26 Turkenbund 134 Waldnelke 17 Wald-Storchschnabei.. . 23 Waldwicke 37 Weichhaariger Maniis- child 99 Weidenblâttriger Bal- drian 61 Weissblâttriger Alpen- dost 67 Weisse Trichterlilie. . . 132 Weisser Germer 130 Windrôschen vom Monte Baldo 4 Wohlverleih 63 Wolfs-Eisenhut 8 Wolliges Habichtskraut. 80 Zweibliitiges Veilchen. . 16 Zweigriffliger Sâuerling. 123 Zwerg Pippau 79 — -Schafgarbe. ... 73 — -Wachholder. . . 129 TABLE DES NOMS ANGLAIS DES ESPECES FIGUREES English names of the figured plants. Page 01- plate. Allioni's Beli-Hower.. . . 85 — Ground-heele. . 114 Alpine bastard Vetch. , . 27 — Butterwort. ... 93 — Clover 29 — Goltsloot 65 — Columbine. ... 7 — Ervngo 55 — FJax 24 Alpine Flaw flower.. — Fleabane. . . — Hare's Lettuce — Honeysuckle. — Lady's mantle — Moon Daisy . — Pansy .... — Poppy. . . . Page or plate. 5 65 82 32 41 6Q 15 11 18 14 179 — Alpine Rest-Harrow. . . 35 — Rose 43 — Skull-cap 117 — Soldanella. ... 95 — Starwort G2 — Thrift 124 — TodHax 113 — Trefoil 28 — Virgin'sbower. . 10 Aretia 101 Arnica 63 Astragalus bastarcl Vetch. 26 Austrian Rocket 12 Baldmoney 56 Bavarian Gentian. . . , 105 Bearded Bell-flower ... 83 Bell-Hower 88 — -flovver of Mt-Cenis. . 87 Betony-leaved Rampion. 89 Bird's eye 98 Biscutella 14 Black ^'igritella 136 — Wormwood. ... 69 Bluebottie 74 Board-leaved Orchis. . . 138 (la planche porte par erreur : Flesh-coloured Orchis.) Brown Clover 30 Bulbiferous Knot-grass . 123 — Lousewort. . 112 Ghast-weed 68 Chives 133 Club-mosse 144 Cobweb Houseleek ... 53 Common Butterwort . . 93 Cow-berry 92 Creeping Avens 47 — Gypsophila . . 20 Cushion Pink 19 Dotted Gentian 108 Dwarf Forget-me-not. . . 102 — -Hawksbeard ... 79 — -Juniper 129 — -Yarrow 73 Edelweiss 68 Elder-smelling Orchis . . 139 European Sow-bread. . . 96 Evergren Stonebreak . . 52 Fairmaid of France . . . 2 Field-Gentian 107 — Oxytropis 38 Fir-moss 144 Fleischer's Willow-herb. 48 Flesh-coloured Man's shield 100 Fringed Gentian . . . . 109 Furrowed Stonebreak. . 51 Glacier's Crowfoot. . . . 3 Glaucescent Willow. . . 126 Globeflower 9 Globular Orchis 140 — Rampion. . . . 90 Golden Cinquefoil. . . . 44 — Hawksbeard. . . 78 Grass of Parnassus . . . 16 Gray Staggerwort. . . . 71 Great Burnet 46 Greater master-wort . . 59 Green Aider 128 — Coeloglossum. . . 139 Gregoria 101 Grimm the Collier . . . 81 Hare's-tail-rush 141 lleart-leaved Globularia . 122 Herba rota 73 llolly-fern 142 Koch's Gentian 104 Large flowered Cinquefoil 45 — Pimpinell 58 Late-flowering Lloydia . 131 Leopard's bane Groundsel 72 Lesser Cerinthe 103 — Wintergreen. . . 39 Lily-like Paradisia. . . . 132 Liottard's yellow star of Bethlehem 131 Long leaved Thorowax . 57 — -spured Gymnade- nia 137 180 Matthiolis Mountain Sa- nicle 94 Micheli's Bellidiastrum . 70 Middle Ilemp-nettle. . . 116 Milk-white Androsace. . 100 Mother of thousands . . 113 IMoonwoi't 143 IMosslike Saxifrage ... 49 Mountain Avens 42 — Corn-tlower. . 74 — Ilouseleck. . . 54 — Kidnev Yetch. t'ô — -lilv . . . . . 134 — Soi-rel 123 — Yalerian ... 60 Mutellina Wormwood. . 69 Narcissus-flowered Ane- mony 6 Nearl}' acaulous Pink. . 18 Northern Spleenwort . . 143 One-llowered Knapweed. 75 Opposite-Ieaved Saxifrage. 52 Pale-Yellow Foxglove. . . 115 Perennial Swertia. ... 110 Poly-mountain 111 Purple Lettuce 77 Pyi-amidic Bugle .... 121 Pyrenean Cro\\foot ... 1 Ragged Robin of Jupiter. 19 Rest-harrow of IMont- Cenis 36 Reticulated Willow. . . 127 Richer's Tutsan 21 Rock-Speedwell 114 Rough-haired Betony . . 118 Round-Ieaved Stonebreak. 50 Rust-leaved Rhododen- dron 91 Ruysch's Dragon's head Sainfoin Vetch . . Short Saussurea. . Snow-Bitterwort. . Softhaired Man's-shield Spiked Bell-flower. . , Spring-Fehvort . . . , Sticky Bear's ears . Stinking Oxytropis . — Prime-rose. Stone-crop Saxifrage. Striped Mezereon. . Swiss Androsace . . Tansy-leaved Rocket. Thorny Vetch. . . . Trailing Soap\Aort. . True Lavender . . . Tufted Bell-llower. . T\AO-flowered Violette Verticillate Red Rattle — Salomon's seal Victory-Ieek . . . Water-Cranesbill . Wedge-leaved Stonebrea White-leaved Butterbur — Yeratrum.. . . Willow-leaved Valerian Windtlower of Monte Balbo \Yoh''s claw. . . . Wood Cranesbill. . — -Pink. . . . — -Yetch . . . \Yoolly Hawk-vveed Yellow Bitterwort. — Pea . . . . — Wolf's-bane Yevering Bells . . 181 TABLE ALPHABETIQUE noms français et latins des familles et des espèces figurées ou décrites. Les noms des familles sont imprimés en égyptienne, les noms français en romain, les noms latins en ilaUque. Page ou planche. . 73 . 73 Achillea herba-rotn. . — nana — tanacetifolia . . 73 Achillée à feuilles de ta- naisie 73 Achillée naine 73 Aconit tue-loup 8 Aconitum Lycoctonum. . 8 — paniculatum. , 8 Adenostyles albifrons . . G7 — alpina.. . . 07 — leucophylla . 67 Ail Victoriale 133 Airelle des Marais. ... 92 — Myrtille 92 — rouge 92 Airelles 92 Ajuga pyramidalis . . . 121 Alchemilla alpina. ... 41 — penlaphyllea. 41 — vulgaris ... 41 Alchémille à cinq folioles. 41 — commune . . 41 — des Alpes. . . 41 Alisier blanc 46 — nain 46 Allium fallax 134 — Schœnoprasum . 133 — Victorialis. . . . 133 Alnus viridus 128 Amaryllidacées 135 Androsace carnea. . . . 100 — Chamaejasme. 100 Androsace helvetica. . — imbrlcala . — lactea . . . — lactiflora. . — piubescens. . — septentrional — villosa. . . Androsace blanc de lait — couleur de chair Androsace de Suisse. , — poilue . . , — pubescente Anémone alpina. . . . — baldensis . . — H aller i . . . — narcissi/lora. — sulfurea. . . — vernalis . . . fleurs de Page ou planche. 99 94 100 101 99 101 99 100 Anémone narcisse Anémone de Haller. . . — des Alpes . . — fraise. . . . — printanière . Ancolie des Alpes. . . Antennaria carpalhica — dioica. . . Anthyllis monlana. . , — Vulneraria . Aquilegia alpina . . . Arabis alpina — caerulea . . . . — 182 Arbutus Uva-Kvsi . . . . 91 Bluet des montagnes . . 74 Arelia Vitaliana . . . . 101 Bois-gentil 125 A rmeria alpina .... . 124 Boraginacées 102 — marilima . . . 124 Botryche en croissant. . 143 Armoise noirâtre . . . . m Botrychium Lunaria. . . 143 Arnica monlana. . . . . 63 Boule d'or 9 Arnica . 63 Bouleau nain. ..... 128 Aronicum Clusii . . . . 64 Bouleaux 128 — scorjyioides . . 64 Bruyère incarnat .... 91 Artemisia atrata . . . . 69 Bugle en pyramide . . . 121 — glacialis . . . 69 Bugles 121 — Mutellina. . . 69 Bugrane-arbrisseau . . . 35 — spicata . . . . 69 — à feuilles rondes. 35 Asphodèle subalpine . . 132 — du Mont-Cenis.. 36 Asphodelus subaljmius. . 132 Bulbocodium veryium . . 130 Aspidium Lonchitis . . . 142 Buphthalmuîn glandifto- Aspidium lonchite. . . Asplenium septentrionale . 142 . 143 î^wn 70 Bupleurum longifolium . 57 — viride . . . . 143 — stellatum . . 57 Aster alpinus . 62 Buplèvre à longues feuilles 57 Aster des Alpes. . . . (;2 — étoile 57 Astragale épineux. . . 33 Busserole Raisin d'Ours. 91 — -sainfoin. . . 34 Cacalie à feuilles blanches. 67 Astragalus alopecuroide s 33 Calamintha alpina. . . . 116 — aristafus. . 33 Caltha palustris 9 — Onobrychis. 34 Camarine noire 125 Astrantia major. . . . 59 Campanula Allionii. . . 85 — minor. . . . 59 — barba ta. . . 83 Athamanta cretensis. . 55 — bononiensis . . 88 Atragene alpina. . . . 10 — cenisia . . . 87 Aune vert 128 — excisa. . . . 88 Auricule 97 — latifolia. . . 84 Bnrtsia alpina .... 111 — linifolia. . . 85 Bartsie des Alpes . . . 111 — Médium. . . 83 Bellidiastruin Micheli . 70 — joersicifolia . 86 Bellidiastrum de Micheli 70 — pusilla . . . 87 Benoîte des montagnes. . 47 — rhomboidalis 88 — rampante. . . . 47 — rotundifolia. 85 Berardia subacaulis. . . 76 — Scheuchzeri. 87 Bétoine hérissée 118 — speciosa. . . 83 Betonica Alopecuros. . . 118 — spicata . . . S() — hirsuta 118 — thyrsoidea. . 84 Betula nana 128 Campanulacées 83 Bétulacées 128 Campanule à feuilles de Biscutella laevigala. . . 14 lin 85 183 — Campanule à feuilles de pêcher 86 Campanule à feuilles rhomboïdales 88 Campanule à fleurs en thyrse 84 Campanule à larges feuilles 84 — barbue. ... 83 — Carillon ... 83 d'AUioni. . . 85 ~ deScheuchzer 87 — du M 0 n t - Cenis . 87, 88 Campanule en épi. ... 86 — mignonne . . 87 — perforée ... 88 Canche 92 Caprifoliacées 61 Carlina acanthifolia. . . 74 — acaulis 7i Carline à feuille d'Acanthe. 74 — à tige courte ... 74 Caryophyllacées .... 17 Centaurea monlana ... 74 — nefvosa. . . . 75 — unifLora ... 75 Centaurée 74 — à une fleur . . 75 Cephalaria alpina. . . . 60 Cerinthe alpina 103 — minor 103 Chardon bleu 55 Chrysanthème des Alpes. 66 Ciboulette 133 Circaea alpina . . . . 48 Circée des Alpes 48 Civette 133 Clemalis alpina 10 Clématite des Alpes ... 10 Clochette des neiges. . . 95 Colchicacées 130 (Colchique d'automne . . 130 Composées 62 Conifères 129 Coquelicot 11 Corallorhiza innata . Coroniila coronata . Cortusa Matlhioli. . Cortuse de Matthiole Cotoneaster tomentosa Cotonéaster cotonneu Crassulacées .... Crépide — à grande fleur — dorée .... — naine Crépis albida .... — aurea .... — blattarioides . — grandiflora. . — pyymsea . . . Crucifères ..... Cyclamen europaeum Cyclamen d'Europe . Cypéracées Cypripedium Calceolus Cytise des Alpes. . . Cytisus alpinus . . . Dapfine alpina . . . — Cneorum . . — Mezereum . . — striaia . . . Daphné strié .... Daphnés Delphinium elatmn . Denlaria digilata. . Dianthus caesius . . — negleclus. . — Seguierl. . — silveslris. . — subacaulis . Digitale jaune à grandes fleurs Digitale jaune à peti fleurs Digitale pourprée . . Digitales Digilalis ambigua. — lutea. . . — purpurea tes - 184 Dipsacées GO Galéopsis à petites (leurs Doradille septentrionale. 143 Gazon d Espagne . . . . Doronic à feuille en cœur. G3 63 Génépi.. Genévri( Doronicum cordatum . . îr Draba aizokles 14 nain Dracocéphale de Ruysch. 120 Sabine Dracocephalum austria- Gentiana alpina cuni 120 asclepiadea . . Dracocephalum Riiy se ht a- _ bavarica. . . . jid 120 _ Burseri. . . . Droséracées IG . campes tri s. . . Dryade à huit pétales. . 42 ciliata Dryas oclopetala .... 42 Clusii Eglantier des Alpes . . . 43 germanica. . . — glauque. . . . 43 Kochiana . . . Empétracées , 12:; _ lulea Empetrum nigrum. . . . 125 nivalis Epervière à feuille de Statice Epervière auricule . . . 81 80 — punctata. . . . purpurea . . . tenella — laineuse. . . . 80 ve7-?ia — orangée. . . . 81 Gentianacées Epervières Epilobe de Fleischer. . . 80 48 Gentiane champêtre. . . Epilobium Fleischeri . . Epipogon aphyllum . . . Erica carnea 48 140 91 ï (lAiiemagne. . de Bavière. . . délicate. . . . Ericacées 91 — des Alpes . . . Erlgeron alpinus .... 05 — des neiges. . . — uniflorus.. . . 65 — frangée . . . . Erinus alpinus .... 113 — jaune Erinus des Alpes ... 113 — ponctuée . . . Eriophorimi alpinum . . — vaginalum. . 141 141 — pourprée . . . printanière . . EiHbHchium nanum . . . 102 Géranium argenleum . . Eryngium alpinum.. . . 55 — cinereum.. . . Esparcette des montagnes 32 — macrorrhizum Etoile jaune de Liottard. 131 — f^ivulare. . . . Fausse Joubarbe .... 101 — silvalicum. . . Fenouil des Alpes. . . . 56 Géranium argenté. . . . Fougères 142 — à souche épaisse Fritillaire du Dauphiné . 132 — cendré . . . . Fritillaria delphinensis . 132 — des forêts. . . Gagea Lioltardi 131 — des ruisseaux. Galeopsis intermedia. . . 116 Géraniacées — 183 Germandrée des monta- gnes 119 Gesse à feuilles variées.. 31 — jaune 31 Geum monlanum .... 47 — 7r plans 47 Globulaire à feuilles en cœur 122 Globulaire naine .... 122 Globulaires 122 Globularia cordifolia . . 122 — nana 122 Globulariacées 122 Gnaphales 64 Gnaphalium 64 — silvaticum. . 64 Grand Boucage 58 Grande Astrance. ... 59 — Gentiane bleue. . 104 — Pimprenelle. . . 58 Grassette commune. . . 93 — des Alpes. . . 93 Gregoria Vitaltana . . . 101 Gymnadenia odoratissima 137 — conopea. . . 137 Gymnadenia à long épe- ron 137 Gypsophila repens. ... 20 Gypsophile rampante. . 20 Hedysarum obscurum . . 32 Hellébore blanc 130 Herba rota 73 Herminiuyn alpinimi. . . 136 Hieracium auraniiatum. 81 — Auricula. . . 80 — lanalum ... 80 — staticifoUum . 81 Homogyne alpina. ... 65 Horminum pyrenaicum . 118 Hugueninia lanacetifo- lium. . 13 Hutchinsia aljnna. ... 14 Hypéricacées 21 Hypericum quadrangu- lum 21 fo Hypericum Richeri . . . Joubarbe des montagnes — des toits — toile d'araignée Juniper us nana. . — Sabina . Labiées Lacluca perennis. . Laiteron des Alpes, Laitue à fleurs pourpi Laitue vivace .... Lathyrus heterophylus — luteus. . . Lavandula vera. . . Lentibulariacées.. . Leonlodon Taraxaci. Leontopodium alpinum Leucanlhemu7n alpinum — corotiopi^ lium Liliacées .... Lilium croceum. — Marlagon Lin des Alpes. . Linacées Linaigrette à gaine.. — des Alpes Linaigrettes. . . Linaire couchée. — des Alpes Linaires Linaria alpina. . — supina . Linnea borealis. . Linnée boréale . Linum alpinum . Liondents. . . . Lis d'eau. . . . — Martagon . . — orangé. . . . — safrané . . . Lislera cordai a . Listera à feuilles en cœ Lloydia serolinn Lloydie tardive. 21 ur — 1 86 — Lotier corniculé 37 Œillet du Lautaret. . . Lotus cornicidalus. . . . 37 Œnothéracées Lunetière 14 Ombelliféres Lychnis alpina 18 Onobyrdiis montana. . . — Flos-Jovis. . . . 19 Ononis cenisia Lycnide des Alpes. . . . 18 — fruticosa — fleur de Jupiter. 19 — rolundifolia . . . Lycopode à massue. . . . 144 Orchidacées Lycopodes 144 Orchis conopea Lycopodiacées 144 — globosa Lycopodium clavalum. . 144 — latifolia — Selago.. . . 144 (la planche porte par Manette 13G 103 erreur : 0. incarnata.) Mélinet à petites fleurs. . Orchis odoratissima. . . Menyanthes trifoliata . . . 110 — sambucina .... Meum athamanlicvm . . . 56 — viridis — Miitelllna 56 Orchis à larges feuilles. Millepertuis à quatre an- (la planche porte par gles 21 erreur : 0. incarnat.) Millepertuis de Riclier. . 21 Orchis à odeur de sureau Mousse-serpent 144 — globuleux. . . . Muguet verticillé 135 — vanillé MidgecUum alpinus.. . . 82 — verdâtre — Plumieri. . . 82 Oreille d'ours Mutelline 56 102 Oseille Myosotis alpesti'is. . . . — des Alpes — pyrenaica. . . . 102 Oxyria digyna Myosotis des Alpes.. . . 102 Oxytropide des champs. — des Pyrénées.. 102 — puante.. . . — nain 102 Oxyiropis campestris. . . Myrrhis odorata 58 — fœtida Myrtille 92 — lapponica. . . — montana. . . . Narcisse des poètes.. . . 135 Narcisses 135 Panicaut des Alpes. . . . Narcissus poeticus. . . . 135 Panicauts Nénuphar blanc 11 Papaver alpinum .... — jaune 11 Papavéracées — nain 11 Papilionacées Nerprun des Alpes. . . . 24 Paradisia Liliastrum. . Nigritella augustifolia. . 136 Parnassia palustris. . . — nigra 136 Parnassie des marais.. . Xuphar pumilum 11 Paradisie-lis Nymphéacées 11 Pavot des Alpes Œillet à courte tige. . . 18 Pédiculaire feuillée . . . — des forêts 17 — tubéreuse . . 17 48 55 32 36 35 35 136 137 140 138 137 139 139 138 139 140 136 139 97 123 123 123 38 38 38 38 37 où 55 11 11 25 132 16 16 132 11 112 112 - 18Î Pédiculaire verticillée. . 112 Pédiculaires 112 Pedicularù foliosa. . . . 112 — tuberosa. . . 112 — verticillata.. 112 Perce-Neige 135 Petasites niveus (52 Petit Chêne 119 Petite Astrance 59 Petite Pirole 31) Phaca alpina 27 — aslragalina . . . 2« — aush^alis 2/ — frigida 26 Phaque astragale .... 2(3 — des Alpes. . . . 2/ Phyteuma belonicifolium . 89 — Charmelii. . . 89 — Halleri. . . . 89 — hernisphaeri cum . . . . 9U — orbiculai^e. . . 90 — paucifloî^um. . 90 Phvteuma à peu de fleurs. 90 — de Ilaller. . . 89 — hémisphérique 90 Pied d'alouette élevé. . . / — de chat 68 — de lion 68 Pigamon à feuille d'Anco- lie • . . 10 Pimpinella magna. . . . 58 Pinguicula alpina. . . . 93 — viUgaris. . . 93 Pirola minor 39 — secunda 40 — uniflora 39 Pirolacées 39 Pirole unilatérale 40 Plantaginacées 121 Plantago monlana. . . . 121 Plantain de montagne. . 121 Plumbaginacées 124 Polygonacées 123 Polygonatum verticilla tum. 135 Polygonum viviparum. , 123 Poly podium Dryopteris.. 142 Populage des marais . . 9 Polanlilla aurea 44 — frigida. ... 44 — grandiflora. . 45 — multifida ... 44 — nitida 45 — nivalis .... 46 — Tormenlilla. . 45 Potentille à grandes fleurs 45 — dorée 44 — soyeuse 45 Prenanthea piœpu7^ea.. . 77 Primevère à longue fleur. 98 — farineuse. . . 98 — piémontaise. . 97 — puante. ... 97 — visqueuse. . . 98 Primevères 94 Primida Auricula.. . • 97 — farinosa 98 — graveolens.. . . 97 — longillora. . . . 98 — pedemonlana . . 97 — viscosa 98 Primulacées 94 Radiaire 59 Raiponce à feuilles de bé- toine. ... 89 — à fleurs globu- leuses .... 90 Ranunculus acoaitifolius. 2 — alpestris. . . 2 — glacialis. . . 3 — mon tamis.. . 2 — parnassifolius 1 — pyrenaeus . . 1 — Seguieri. . . 1 — Thora. ... 3 Réglisse des Alpes. ... 29 Renonculacées 1 Renoncules à feuilles d'aco- nit 2 Renoncule des glaciers. . 3 188 Renoncule des montagnes 2 — des Pyrénées. 1 — vénéneuse. . . 3 Renouée vivipare. . . . i23 Rhamnacées 24 R/uminiis alpina 24 Rhinanthe à petites fleurs 111 Bhina7ithusminor. . . . 111 Rhodiola rosea 5i Rhododendron ferrugi- neum 91 Rhododendron hirsutu?n . 91 Rhododendron ferrugi- neux 91 Rhododendron hérissé. . 91 Ronce des Rochers.. . . 43 Roquette à feuilles de ta- naisie 13 Roquette autrichienne. . 12 Rosa alpina 43 — glauca 43 Rosacées 40 Rubus saxalilis 43 Rumex Acetosa 123 — alpinus 123 Sabot de Vénus 138 Sainfoin 32 — des Alpes. ... 32 Salicacées 12G Salix Arbuscula 126 — glauca 126 — herbacea 126 — reliculala 127 — retusa 127 Sanguisorba officinalis. . 46 Sanguisorbe officinale. . 46 Saponaire faux-basilic. . 20 — jaune 20 SaponarHalutea 20 — ocymoides. . . 20 Sarrète à tige nue. ... 75 Saule arbrisseau 126 — en herbe 126 — glauque 126 — réticulé 127 Saules Saussurea alpina. . . . — depressa. , . Saussurée déprimée. . — des Alpes. . Saxifraga aizoides. . . — Aizoon.. . . — androsacea. . — aspera. . . . — blflora. . . . — bryoides. . . — cuneifolia. . — exarata. . . — muscoides. . — oppositifolia. — rolundifolia. — stellaris. . . Saxifragacées Saxifrage à deux feuilles — à feuilles en coi: — à feuilles oppo sées. . . . , — à feuilles rondes — mousse . . . — pain d'oiseau — sillonnée . . — toujours verte Scabieuse des Alpes. . Scrophulariacées. . . Scutellaria alpina. . . S edum Rhodiola. . . . Sélagine Sempervivum arachnoi deum Sempervivum montanum — tectorum . . Senecio aurantiacus. . — Cineraria. . . — cordatus. . . . — Doronicum . . . — incanus. . . . — leucophyllus. . Séneçon à feuilles en cœu — blanchâtre. . . — Doronic. . . . — 189 Séneçon orangé. . . Serpolet Serratula nudicaulis Silène acaulis .... — vallesia .... Silène du Valais. . . — sans tige. . . . Sisymbriwn austriacum — tanacetifoli Soldanella alpina . . — minima. . — pusilla. . Soldanelle des Alpes. Sonchus alpinus. . . — Piu7nieri . . Sorbier des Oiseleurs. Sorbus Aria — aucuparia. — Chamaemespilus. Souci d'eau. . . Statice des Alpes. Swertia perennis. Swertie vivace. . . . Teucrium Chamaedrys — monlanum. Thalictrum aquilegifolium Thlaspi rotundifolium Thym laineux.. . Thyméléacées. . . Thymélée des Alpes Thymus lanuginosus — Serj'jyllum . Toque des Alpes.. Tormentille. . . . Trèfle alpestre. . . — blanc. . . . — brun — d'eau. . , . — de montagne. — des Alpes. . — des rochers. — pâle — rampant. . . Trifolium alpestre. — alpinum. 117 75 19 19 19 19 12 13 95 95 95 95 82 82 46 46 46 46 9 124 110 110 119 119 10 12 117 125 125 117 117 117 45 28 28 30 110 29 29 30 28 28 28 29 Trifolium badium. . . . 30 — montanum. . . 29 — pallescens. . . 28 — repeiis 28 — saxatile. . . . 30 — spadiceum. . . 30 Trollius europaeus. . . . 9 Tussilage à feuille blanc de neige 62 Tussilage des Alpes . . . 65 Vacciniwn Myrtillus.. . 92 — idiginosum. . 92 — Vilis-Idaea. . 92 Valeriana montana.. . . 60 — saiiimca.. . . 61 Valérianacées 60 Valériane à feuilles de saule 61 Valériane des montagnes 60 Véraire blanc 130 Veralrum album 130 Vergeretteà une (leur. . 65 — des Alpes. . . 65 Veronica Allionii 114 — aphylla 114 — saxatilis. . . . 114 Véronique d'Allioni. . . 114 — des rochers. . 114 — sans feuilles.. 114 Véroniques 114 Vesce des bois 37 \'icia silvalica 37 Viola biflora 16 — calcarata 15 — cents ta 16 — palustris 15 — pinnata 15 Violacées 15 Violette à deux fleurs. . 16 — des marais.. . . 15 — du Mont-Cenis. . 16 — éperonnée. . . . 15 Vraie Lavande 119 Vulnéraire 25 — des montagnes. 25 Paris. — Imp. J. Merscli, 4 bis, avenue de Chàlillon. Grand-Monlrouge. — Chromotypographie Draeger frères. iTibroirie îres Ôcienrcs naturelles "^3 Paul KLINCKSIEGK ÉDITEUR 3, rue Corneille, 3 PARIS -vr Catalogue Génétal TXJIXjUjEI'I' 130© On peut se procurer les ouvrages portés sur le présent cata- logue chez les principaux libraires de France et de l'étranger. J'expédie franco de port, en France et à l'étranger, sans augmentation de prix, les demandes accompagnées de leur montant en mandat-poste ou valeur sur Paris. Il n'est pas fait d'envois contre remboursement. Une planche spécimen peut être envoyée sur demande. Ce catalogue annule les précédents. XV. — 2 — Ma Librairie a été fondée en 1885 rue de Sèvres, transférée en 1889 rue des Ecoles et définitivement installée 3, rue Corneille, en 1900. Elle est la seule, en France, s' occupant exclu- sivement d'histoire ncdurelle : Édition et Ouvrages d'occasion. - 3 — oAtlas des Plantes de Ftance UTILES, NUISIBLES ET ORNEMENTALES 4.00 PLANCHES COLORIÉES REPRÉSENTANT 450 PLANTES COMMUNES avec de nombrenses figures de détail ET UN TEXTE EXPLICATIF DE LEURS PROPRIÉTÉS ET USAGES EX MÉDECINE, AGRICULTURE, HORTICULTURE DANS l'industrie, l'ÉCONOMIE DOMESTIQUE, ETC. PAR Lauréat de VInstitut. Un volume de texte de 368 pages gr. in-S", broché, et 400 planches renfermées dans deux cartons, dos toile Prix : 60 fr. Le même, cartonné toile pleine, les planches montées sur onglets — 70 fr. Le même avec reliure demi-chagrin, très soignée, les planches montées sur onglets en papier parcheminé. — 80 fr. Les 400 iolanches de cet ouvrage représenteyil avec leurs couleurs et en grandeur naturelle 450 plantes de France communes et très répandues. Ces planches sont imprimées en 20 à 25 teintes inaltérables et mesurent :16X23 centimètres. L'auteur a fait en sorte que les plantes soient en même temps prises parmi celles qui sont les plus intéressantes en médecine, agriculture, horticulture, dans l'industrie, les arts, l'alimentation et l'économie domestique, par leurs usages et applications utiles, leurs propriétés nuisibles et vénéneuses, ou comme plantes ornemeîitales et décoratives. Quand il s'est agi des propriétés médicinales, on a évité de se servir de certains termes qui souvent empêchent de mettre les ouvrages analogues entre les mains de tout le monde. Il est représenté et décrit avec les noms scientifiques latins et français, et les noms vulgaires : SS plantes alimentaires de l'homme, 179 médicinales, 482 fourragères, etc. Des tables très détaillées rendent les recherches faciles. Aucune planche n'est vendue séparément. Mes ouvrages de même format ne font jamais double emploi entre eux. Le prix de V Atlas Masclef, prix inconnu jusqu'alors pour des pubh- cations de ce genre, s'explique par l'étendue et le format de l'ouvrage, mais surtout par l'exécution sans rivale des planches coloriées. Librairie Paul Klincksieck. Rue Corneille, 3, Paris. Atlas des Champignons COMESTIBLES ET VÉNÉNEUX 80 planches coloriées Représentant 191 chariipignons communs en France, avec leur description, le moyen de reconnaître les bonnes et les mauvaises espèces et de nombreuses recettes culinaires Par L. DUFOUR Docteur ès-sciences. Un volume de texte in-8° et les 80 pi. dans un carton. Prix : 15 fr. Le même, relié demi-chagrin, texte et planches montés sur onglets — 22 fr. Les livres sur les champignons sont nombreux. Mais il manquait un ouvrage avec un texte court, simple et clair, et surtout de bonnes et nom- breuses figures coloriées, destiné à vulgariser l'étude de ces intéressants végétaux. C'est là le but de cet Atlas, dont le prix, comme tous ceux du même genre édités à la Librairie des Sciences naturelles, a été établi de façon à permettre aux petites bourses de se le procurer. L'Atlas des champignons figure et donne la description de 95 espèces comes- tibles et de 96 espèces suspectes ou vénéneuses. Les planches sont tirées avec le 2ilus grand soin en 15 à 18 couleurs ou teintes et mesurent 16 sur 23 centimètres. PRESQUE ÉPUISÉ Atlas des Algues Matines les plus répandues des côtes de France 48 PLANCHES TIRÉES EN COULEUR Représentant 110 espèces d'Algues faciles à récolter, avec leur description et les moyens de les préparer et de les conserver Par Paul HARIOT Lauréat de l'Institut. Planches et texte renfermés dans un joli carton, orné d'une vue des côtes de Bretagne Prix : 12 fr. Le même, relié en demi-chagrin, texte et planches mon- tés sur onglets — 18 fr. Ouvrage élémentaire destiné aux personnes qui se résident aux bains de mer et qui, après avoir réuni en jolis albums les belles plantes marines trouvées dans la mer ou que les vagues rejettent sur les côtes, désirent aussi en connaître le nom. Librairie Paul Klincksieck. Rue Corneille, 3, Paris. — 5 — Traité des Arbres et Arbrisseaux FORESTIERS, INDUSTRIELS ET D'ORNEMENT Cultivés ou exploités en Europe et plus particulièrement en France DONNANT LA BESCRIPTION ET L'UTILISATION D'eNVIRON 2400 ESPÈCES ET 2000 TARIBTÉS Par P. MOUILLEFERT Professeur de sylviculture à l'École nationale d'Agriculture de Grignon. Un volume de texte de 1403 pages, grand in-8° broché en deux tomes, et 195 planches dont 40 coloriées, ren- fermées dans un carton dos toile Prix : 70 fr. Le même, reliure demi-chagrin, très soignée, les planches montées sur onglets en papier parcheminé — 85 fr. Seul ouvrage moderne français sur ce sujets scientifique et pratique à la fois, il est indispensable aux pépiniéristes, aux forestiers, aux propriétaireê de grands parcs et à tous les amateurs désireux de connaître nos espèces ligneuses, leur culture et leurs emplois. La valeur de ce livre est constituée par le texte. Le sujet a été agrémenté par l'addition de iM planches noires donnant le port des arbres et 40 planches coloriées représentant, avec des figures de détail, de beaux types d'espèces répandues mais rarement figurées. La Flore et la Végétation de la France avec une carte de la distribution des végétaux en France par Ch. Flahault, Professeur à l'Université de Montpellier. Forme Vintroduction de la Flore descriptive et illustrée de la France par l'abbé H. Coste et ne peut être obtenu séparément, (Voir pages 16-17). Librairie Paul Kuncksieck. Rue Corneille, 3, Paris. — 6 — Dictionnaite d'Hotticiiltute ILLUSTRÉ de 959 figures dans le texte, dont 463 en couleur et 6 plans coloriés hors texte Par D. BOIS Assistant au Muséum d'Histoire naturelle en collaboration avec de nombreux spécialistes. Préface par Maxime CORNU Professeur au Muséum Deux volumes grand in-8° de 4228 pages, brochés . . . Prix : 40 fr. Le même, relié en deux volumes, toile pleine, avec fers spéciaux — 45 fr. l.e môme, relié en un volume, demi-chagrin — 45 fr. Le Dictionnaire d'Horticulture, ouvrage 2yratique et entièrement ori- ginal, s'adresse aussi bien aux jardiniers qu'aux amateurs et gens du monde n'ayant que 2oeu ou j)as de connaissances horticoles. Les plantes de j^lein air et de serres, les arbres fruitiers ou d'ornement, les légumes sont traités avec tous les développements qu'ils comportent. Plus de 25 spécialistes autorises traitent, chacun en ce qui le concerne, les opérations culturelles, la greffe et la taille des arbres, le chauffage des serres, les questions d'engrais, l'outillage horticole, les maladies des plantes, les insectes et autres animaux nuisibles ou utiles au jardin. Chaque auteur signe ses articles. Les figures, dont près de moitié en couleur dans le texte même, ont été choisies de préférence parmi celles qui ne se trouvent pas dans mes divers Atlas. Librairie Paul Klincksieck. Rue Corneille, 3, Pans. (Manuel de Géographie Botanique Par le D'^ OSCAR DRUDE Directeur du Jardin Royal Botanique de Dresde, Membre de la Société Botanique de France Traduit par Georges POIRAULT et revu et augmenté par l'Auteur Un fort volume de 5o0 pages grand in-S", accompagné de 4 cartes on couleur, cartonné, toile pleine Prix : 18 fr. Ce livre est un résumé de Vétat 2:)résent de nos connaissances en géographie botanique, résumé largement tracé, susceptible, par conséquent, d'intéresser bien des lecteurs que rebuteraient des ouvrages plus détaillés. De nombreuses indications bibliographiques permettent de remonter aux sources et d'étudier les questions particulières. L'auteur a ajouté de nombreux compléments donnant ainsi à la traduction une valeur nouvelle. oAtlas des Plantes MÉDICINALES ET VÉNÉNEUSES DE FRANCE 137 PLANCHES COLORIÉES Extraites de . l'ATLAS DES PLANTES DE FRANGE . Avec un texte nouveau indiquant les propriétés médicinales de plus de 150 plantes, leur mode d'emploi, leurs doses, etc. Par H. ROUSSEAU, Docteur en médecine, et A. MASGLEF, Lauréat de VInstitnt Un vol. grand in-S" de 128 pages et 137 planches colo- riées, le tout monté sur onglets, cart. toile pleine. Prix : 25 fr. • Le texte seul, broché — 2 fr. 50 Nous avons extrait de l'Atlas des Plantes de France toutes les jjlantes médicinales, en y ajoutant un texte nouveau qui explique le mode d'emploi et les doses de ces plantes, indications qui ne pouvaient trouver place dans le texte de M. Masclef. Texte et ijlanches sont classés par ordre alphabétique, d'après les noms français. Le texte est complété par des descriptions de quelques plantes intéressant la phar7nacie et qui, dans l'ouvrage principal, n'ont pu être figurées. Une table donnant la classification des plantes d'après leurs propriétés médicinales termine l'ouvrage. Librairie Paul Klincksieck. Rue Corneille, 3, Paris. En, sousctnptioti s C Série I, complète IL A PARU 5 „,.',. . . . „ ( Série II, livraisons 1 a 3 Icônes MYCologicx ou Iconographie des Champignons DE FRANCE PRINCIPALEMENT DISGOMYGÈTES Par Emile BOUDIER PRÉSIDENT HONORAIRE DE LA SOCIÉTÉ MTCOLOGIQUE DE FRANCE Trois volumes in-4*» raisin (32,5 X ^^ cm.) comprenant 600 planches coloriées avec texte explicatif Cet ouvrage se composera de 600 planches coloriées, accompagnées d'un texte explicatif. Le tirage de luxe sera fait en lithographie, entièrement à la presse à bras, sur papier pur chiffon, celui du texte sur papier à la cuve. Le tirage est limité à 125 exemplaires. Librairie Paul Klincksieck. Rue Corneille, 3, Paris. — 9 — Prix de chaque série annuelle : Série I, avec 100 planches coloriées, complète. 200 fr. — II, en souscription 180 fr. Chaque série, aussitôt achevée 200 fr. La souscription à l'ensemble est obligatoire. Aucune série, livraison ou planche ne sera vendue séparément. Les originaux qui servent à la reproduction de cet ouvrage sont tous dessinés. Ils font, depuis une trentaine d'années, l'admira- tion de tous ceux qui, s'occupant de l'étude des champignons, ont pu en voir des spécimens soit chez l'auteur, soit dans des exposi- tions spéciales. Aucun pays, aucune époque n'ont rien produit sur ce sujet qui puisse rivaliser avec les originaux de M. Boudier, au point de vue de l'exactitude, de la fidéUté et du naturel. L'arrangement des planches est d'une harmonie et d'une élégance que l'on ne rencontre que très rarement dans des ouvrages de ce genre. La reproduction sera digne des originaux et ne faiblira à aucun moment. J'en ai pris l'engagement : l'ouvrage de M. Boudier sera le plus beau livre de champignons existant. Je convie les amateurs de beaux et bons livres à souscrire aux Icônes Mycologicae, ouvrage qui fera honneur au pays des Bulliard, des Léveillé, des Tulasne, la France ayant toujours occupé en mycologie un des premiers rangs. Je tiens à la disposition des amateurs un prospectus détaillé avec planche spécimen, ainsi que la liste des 600 planches dont la publication est prévue, contre la somme de 1 franc en timbres- poste. Librairie Paul Klincksieck. Rue Corneille, 3, Paris. * — 10 — TABLEAU DES PRINCIPAUX CHAHIPIGNONS CORESTIBLES & VENENEUX Tableau (colorié) des Principaux Champignons Comestibles et Vénéneux Par Paul DUMÉE Membre des Sociétés mycologique et botanique de France, Pharmacien. Ce tableau, imprimé en 8 couleurs, est d'une scrupuleuse exactitude et pré- viendra bien des accidents dus autant à l'ignorance qu'à l'imprudence. Il est surtout destiné à être fixé au mur. Les personnes désireuses de le mettre en poche peuvent se le procurer plié, renfermé dans un cartonnage souple. Prix du Tableau, mesurant 50X67°" aplat 1 fr. » net. — — expédié par la poste autour d'un rouleau. 1 fr. 20 — — — plié, dans un cartonnage souple. ... 1 fr. 35 — — —le même, expédié par la poste .... 1 fr. 45 — Les dimensions réelles du Tableau sont environ 55 fois celles de la réduc- tion figurée ci-dessus. Librairie Paul Klincksieck. Rue Corneille, 3, Paris. — 11 — INDEX GENERUM PHANEROGAMORUM USQUE AD FINEM 1887 P R 0 M U L G AT 0 R U M IN BENTHAMI ET HOOKEBI « GENERA PLANTARUM » FUNDATUS CUM NUMERO SPECIERUM SYNONYMIS ET AERA GEOGRAPHICA Par Th. DURAND Directeur du Jardin Botanique de l'État à Bruxelles. Un fort volume grand in-8'' de 722 pages 25 fr. Seul ouvrage d'ensemble, d'un format réduit, sur la flore du globe; indis- pensable pour le classement d'un herbier. PLANTiC EUROPE>e ENUMERATIO SYSTEMATICA ET SYNONYAIICA PLANTARUM PHANEROGAMICARUM IN EUROPA SPONTE CRESCENTIUM VEL MERE INQUILINARUM Par le D'^ K. RICHTER Vol. I. Gymnospermes et Monocotylédones, 1890 in-8% 378 pages 12fr. 50 Vol. IL Fasc. 1 à 3. Dicotylédones, 1897-1903 in-8», 480 p. 18 fr. 75 Formera 4 volumes; M. Richter étant décédé, les volumes II à IV seront publiés par M. le D" M. Gûrke. Les Plantas Europeee, remarquables par leur impression claire et de bonnes tables, donnent, outre des indications biblio- graphiques p)Our toutes les espèces et tous les synonymes, la distribution géographique de chacune. C'est actuellement le seul ouvrage d'ensemble pour la Flore d'Europe. JADIN (F.). — Du siège des principes médicamenteux dans les végétaux. Étude histochimique, 1894, gr. in-8^, 154 p. (Complément de tous les traités de Pharmacologie). 4 fr. HUSNOT (T.). — Le dessin d'histoire naturelle sur papier, pierre lithographique, bois et divers papiers pour photogravures, avec figures dans le texte, spécimens de papiers, lithographies et gravures, adresses et prix de fournisseurs et de graveurs. Ua volume in-8o de 80 pages et CJplanches noires. ... 2 fr. 50 Utile à tous les naturalistes. Librairie Paul Klincksieck. Rue Corneille, 3, Paris. — 12 — Hépatiques de la Ftance TABLEAUX SYNOPTIQUES des caractères saillants des tribus, des genres et des espèces, avec plus de 200 figures représentant toutes les espèces de la flore française. Par Ch. LACOUTURE Ancien professeur de Sciences naturelles au collège St-Clcment de Metz. Un volume in-4° de 78 pages Prix : 10 h\ INDEX BRYOLOGICUS ÉNUMÉRATION DES MOUSSES CONNUES JUSQU'a CE JOUR AVEC LEUR SYNONYMIE ET LEUR DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE Par E.-G. PARIS Un volume de 1400 pages grand in-8° broché 55 fr. Les Desmidiées de Ftance Par J. COMÈRE Phatmacien de 1" classe Membre de la Société Botanique de France Un volume grand in-8° de 224 pages, avec 16 planches coloriées. Prix 20 fr. LEMÉE (E.). — Les Ennemis des Plantes. Catalogue raisonné des insectes cécidogènes et non cécidogènes, maladies crypto- gamiques, phanérogames parasites sur les plantes vivantes, fasciations, cas de tératologie. Séries I, II et III, n° 1. 1903-05. In-8°, 32o pages Prix : 7 fr. 50 Les séries I et II traitent de généralités ; la 5* 7ie comprendra que les plantes cultivées et formera 6 fascicules, dont le premier traite des eïinemis des arbres fruitiers. liibrairie Paul Kuncksieck. Rue Corneille, 3, Paris. — 13 — La Pisciciiltute. - /. Traité pratique de l'élevage industriel du Poisson (SALMONIDÉS) Par C. RAVERET-WATTEL Directeur de la Station aquicole du Nid-de-Verdier, près Fécamp Ciiargé des Conférences de pisciculture à l'École nationale des Ponts et Ctiaussées. Un volume de 380 pages in-8° (format 12,5 X 20,5 cm.), avec 3 planches et 125 figures dans le texte. Prix broché 8 francs. — cartonné, toile pleine 9 — Dans cet ouvrage, l'auteur, bien connu par de nombreux écrits sur la PiscicuUure, expose, avec sa clarté habituelle, tout ce qu'il importe de savoir au point de vue pratique pour obtenir un résultat lucratif de l'élevage industriel de ceux des Salmonidés qui se prêtent le mieux à celte exploitation : la Truite commune^ la Truite arc-en-ciel et le Salmo fontînalis, espèces à l'élevage desquelles il se livre lui-même depuis de longues années. M. Raveret-Wattel démontre que le succès en Pisciculture repose avant tout sur des soins intelligents et sur une propreté minutieuse. C'est un principe qui ressort nettement de son livre, résumé d'expériences journalières, et marqué à chaque page d'une connaissance approfondie du sujet. Les illustrations, relativement très nombreuses et pour la plu- part originales, figurent les poissons, dans leurs divers états, et montrent tous les appareils et ustensiles nécessaires à l'élevage, ainsi que les insectes, mollusques, plantes utiles ou nuisibles, etc. Un deuxième volume^ qui paraîtra fin i906, traitera du re- peuplement des cours d'eau, ainsi que de Vexploitation des étangs avec les espèces autres que les Salmo7iidés. Librairie Paul Klincksieck. Rue Corneille, 3, Paris. — 14 — PATOUILLARD (N.). — Les Hyménomycètes d'Europe. Ana- tomie générale et classification des champignons supérieurs. 1887. Un volume in-8° de 166 pages avec 128 figures sur 4 planches Prix : 6 francs. Ouvrage s'adressant aux amateurs ioossédant un microscope grâce auquel OH arrive plus sûrement à une détermination exacte des genres et des espèces. COSTANTIN (J.). — Les Mucédinées simples. Histoire, classi- fication, culture et rôle des champignons inférieurs dans les maladies des végétaux et des animaux, 1888. Un volume in-8'^ de 210 pages avec 190 figures Prix : 6 francs. Étude d'ensemble sur les moisissures. LempAoi du microscope est indis- pensable. H ARM AND (J.). — Lichens de France. Catalogue systématique et descriptif in-8*^. Formera environ iO fascicules du prix total de 50 à 60 francs. En vente : I. Collémacés 1905, XLiv-156 p., 7 pi 8 francs. II. Coniocarpés 1905, 49 p., 1 pi 2 francs. GRAMONT DE LESPARRE (A. de). Étude sur la reproduction sexuée de quelques Champig-nons supérieurs. 1902. gr. in-8o, 80 pages, avec 16 figures dans le texte et 3 planches coloriées Prix : 5 francs. Plus de la moitié de l'ouvrage est consacrée aux Truffes. HÉRIBAUD (J.). — Les Diatomées d'Auvergne. 1883, gr. in-8°, 253 pages, 6 planches Prix: 12 francs. Ouvrage couronné par VAcadémie des Sciences. — Les Diatomées fossiles d'Auvergne, 1902, gr. in-8°, 79 pages, avec 2 planches représentant environ 40 espèces nouvelles Prix : 5 francs. Libraii-ie Paul Kllncksieck. Rue Corneille, 3, Paris. — 15 — HÉRIBAUD (J.). — Les Muscinées d'Auvergne. 1899, gr. iii-8^ 544 pages Prix : 15 francs. OLIVIER (H.). — Flore analytique et dichotomique des Lichens de l'Orne et des départements circonvoisins. 2 parties avec supplément. 1892, in-8°, 344 pages, 2 planches n. et col Prix : 12 francs. Les renseignements pour la récolte, préparation et conservation des Lichens donnent à ce livre un intérêt j^lus général. — Exposé systématique et description des Lichens de l'Ouest et du Nord-Ouest de la France (Normandie, Bretagne, Anjou, Maine, Vendée). 2 volumes. Vol. I, 1897, grand in-8°, xxxiv-353 pages . » Supplément 1900, grand in-8°, 32 pages Vol. II, fasc. I, 1900, grand in-S", 80 pages . II, 1901, grand in-8% 90 pages III, 1902, grand in-8°, 97 pages IV, 1903, grand in-8°, 156 pages LUGET (E.). — Les Insectes nuisibles aux Rosiers sau- vages et cultivés en France. — Descriptions et mœurs. Dégâts. Moyens de destruction. 2® édition revue et augmentée. 1900, in-8«, 390 p. 13 pi. noires Prix : 7 francs. COSSMANN. — Catalogue illustré des Coquilles fossiles de l'Eocène des environs de Paris, faisant suite aux travaux paléontologiques de Deshayes. 1896, 5 parties avec supplément et 2 appendices. En tout 7 fascicules, grand in-8°, de 1382 pages avec 46 planches Prix : 75 francs. Cet ouvrage énumère toutes les espèces décrites par Deshayes et toutes celles découvertes depuis. Une table générale facilite les recherches. Librairie Paul Klincksieck. Rue Corneille, 3, Paris. . . . . Prix : 10 fr. . . . . . — 2fr. . . . . . — 2 fr. 50 . . — 2 fr. 50 . . . . — 2 fr. 50 s . . . — 3 fr. . [L A PARU En SOI ( Les V Flote desctip de la de la Corse et des Ranunculus répons Par l'Abb Membre honoraire de la Cet ouvrage, absolument nouveau comme fonds et comme f profession et simples amateurs. Ces derniers y trouveront un vocabu simples que clairs. En dehors des noms latins des espèces, l'auteur in ou usages. Mais ce qui constitue le principal charme de la Flore CC description — des 4000 espèces de nos plantes indigènes. Ces figun toutes originales et spécialement dessinées pour la Flore COSTE. Cet ouvrage paraît en fascicules de 10( forment un volume. L'époque d'appari à l'avance, mais des dispositions ont achevée en Août-Septembre 1906. Le prix des trois volu Ce prix est réduit pour les personnes fois avec leur souscription : à 60 francs jusqu Demander un p't Aucun fascicule n^e La souscription Ranunculus acris Librairie Pa.ul Klingksu ription «les I et II, complets. III, fasc. 1 à 6. ve et illusitée ^tance entrées limitrophes i. COSTE été Botanique de France. BanimculTis bulbosus te, s'adresse à tous ceux qui s'intéressent aux plantes : botanistes de e illustré de 4-50 figures et de nombreux tableaux analytiques aussi ue les noms français, quand il en existe, et succinctement les propriétés E, ce sont les figures — toutes placées en marge eti regard de leur \emblables à celles dont nous donnons ici quatre reproductions, sont 60 pages gr. in-S'^, dont quatre ou cinq de chaque fascicule ne peut être fixée prises pour que la publication soit îs est de 70 francs. nvoyant le montant d'avance et en une 31 Juillet 1906. ^ctus détaillé. vendu séparément* t obligatoire. Ranunculus lanuginosus Rue Corneille, 3, Paris. — 18 - BATTANDIER ET TRABUT. — Flore de l'Algérie contenant la description de toutes les plantes signalées jusqu'à ce jour comme spontanées en Algérie, et Catalogue des plantes du Maroc. Première partie : Tome 1. — Dicotylédones, 1888-90. Un fort vol. gr. in-S" de 875 pages 20 fr. Tome II. — Monocotylédones,1895. Unvol.gr. in-8°de256 pages. 7 fr. Deuxième partie : Fascicule I. — Catalogue des Lichens de l'Algérie, par C. Flagey. Ca- talogue des Algues du Maroc, de l'Algérie et de la Tunisie, par F. Debray. Catalogue des Diatomacées du Maroc, de l'Algérie et de la Tunisie, par P. Petit, 1896-97 (publié fin 1902). Un vol. gr. in-S" de 281 pages 7 fr. — Atlas de la Flore d'Algérie. — Iconographie avec dia- gnoses d'espèces nouvelles, inédites ou critiques de la Flore Atlantique; Phanérogames et Cryptogames acrogènes. Fasc. I. — 1886. Grand in-S", 16 pages, 11 planches 4 fr. Fasc. II. — 1895. Grand in-8% 17 pages, 12 planches 6 fr. Je possède six exemplaires presque complets des planches de Piianérogames de l'Exploration scientifique de l'Algérie, superbe publication in 4° parue de 1846 à 57. Elles peuvent utile- ment servir de complément à la Flore Battandier et Trabut, où elles sont citées dans les descriptions. En voici le détail : 1 exemplaire avec 44 planches coloriées Prix : 27 fr. 2 — 43 — — ~ 28 fr. 1 — 46 — — — 30 fr. 1 — 47 — — — 32 fr. 1 — 48 — — — 35 fr. L'ouvrage complet (1114 pages de texte avec 90 planches coloriées, dont 40 de cryptogames) vaut 250 francs; on ne le trouve plus que difficilement au complet. Librairie Paul Klincicsieck. Rue Corneille, 3, Paris. — 19 — BATTANDIER ET TRABUT. — Flore analytique et synop- tique de l'Algérie et de la Tunisie. Un volume in-8'' de 460 pages, broché Prix : 6 fr. LLOYD (J.). — Flore de l'Ouest de la France (Gharente-Infér., Deux-Sèvres, Vendée, Loire-Infér., Morbihan, Finistère, Gôtes- du-Nord, Ille-et- Vilaine). 4® édition augmentée des plantes de la Gironde, des Landes, et du littoral des Basses-Pyrénées, par J. FouGAUD, 1886. Un volume in-18 de 526 pages, broché. Occasion [au lieu de 7 fr., franco) 5 fr. GAUTIER (G.). — Catalogue raisonné de la flore des Pyrénées- Orientales. Introduction par Gh. Flahault, 1898. Un A^olume in-8° de 5S1 pages, broché 7 fr. Pa la e on to logia Univetsalis Publication adoptée par le Congrès Géologique International tenu à Paris en 1900, dont le but est de rééditer les types des espèces fossiles, en s'attachent de préférence aux formes anciennes et à celles dont la recherche bibliographique est difficile. Afin de permettre l'adoption de différents modes de classement, chaque espèce est publiée sur deux fiches donnant, l'une, la reproduction de la figure originale et la photographie du type lui-même ; l'autre, la diagnose rééditée intégralement. Le nombre des espèces publiées dans chaque série est de 80 environ, soit 150 à 160 fiches. Série I (1903-1903). In-8'^ Prix : 40 francs. Prix de l' abonnement à chaque série : 40 francs. Je ne reçois les abonnements que pour la France et ses colonies. Librairie Paul Klincksieck. Rue Corneille, 3, Paris. - 20 - BOULAY (N.). — Études sur la distribution géographique des Mousses en France, au point de vue des principes et des faits. 1877, gr. in-8^ 259 p Prix : 3 francs. — Muscinées de la France. I. Mousses. 1884, gr. in-8°, CLXxiv-624 p Prix : 15 francs. — — II. Hépatiques. 1904, grand in-S^, clxviii-224 pages. Prix 10 francs. — Flore pliocène du Mont-Dore (Puy-de-Dôme). 1892, grand in-4o, 115 pages, 10 planches avec de nombreuses figures dans le texte Prix : 15 francs. — Muscinées (Mousses, Sphaignes, Hépatiques) de l'Est de la France. 1872. gr. in-8o, xii-880 pages. Prix : 10 francs. — Flore fossile de Gergovie (Puy-de-Dôme). 1899. gr. in-S^, 83 pages, 10 planches Prix : 6 fr. 50 HUSNOT (T.). — Hepaticologia Gallica. Flore analytique et descriptive des Hépatiques de France et de Belgique. 1875-81. in-8°, 102 p. 13 pi Prix : 10 fr. 50 — Flore analytique et descriptive des Mousses du Nord-Ouest de la France (env. de Paris, Normandie, Bretagne, Anjou, Maine), 2^ éd., contenant un traité élé- mentaire de Bryologie avec 10 échantillons et 84 figures. 1882, in-8o, 175 p. 4 pi Prix : 5 francs. — Sphagnologia Europaea. Descriptions et figures des Sphaignes de l'Europe. 1882, gr. in-8'^, 16 p. 4 planches. Prix : 3 francs, — Muscologia Gallica. Descriptions et figures des Mousses de France et des contrées voisines. 2 vol. 1884-94, gr. in-8°, 470 p. 125 planches Prix : 50 francs. Librairie Paul Klincksieck. Rue Corneille, 3, Paris. — 21 — HUSNOT (T.). — Descriptions, figures et usages des Grami- nées spontanées et cultivées de France, Belgique, Iles britanniques, Suisse. 1896-99, iii-4°, 100 p. 33 pi. représ. 350 espèces Prix : 25 francs. — Descriptions et figures des Cypéracées de France, Suisse et Belgique. 2 fascicules, 1905, grand in-8^ avec planches Prix : 10 francs. Le fascicule 2 sera fourni gratuitement aussitôt j^aru. BROCARD (E.). — Manuel de Taxidermie ou Fart d'empailler les oiseaux. 1889, in-8°, 47 pages et 2 grands tableaux conte- nant les figures des opérations préparatoires pour le montage des pièces et 22 phototypies représentant les phases de la levée de la peau et du montage prises sur nature. . Prix : 3 francs. FAUCONNET (L.). — Faune analytique des Coléoptères de France, avec 2 suppléments. 1892, gr. in-8°, 536 p. 15 fr. 50 — Gênera des Coléoptères de France. 1894, grand in-8o, 84 pages Prix : 5 francs. — Notions élémentaires d'anatomie externe des Co- léoptères et vocabulaire de tous les termes employés en entomologie pour l'étude spéciale de ces insectes. Conseils sur leur chasse, leur préparation et la formation d'une collection. 1897-98, in-8'\ 40 pages . . Prix : 2 francs. Librairie Paul Klincksieck. Rue Corneille, 3, Paris. Guide élémentaîte du Lîchénologue ACCOMPAGNÉ DE NOMBREUSES ESPÈCES TYPIQUES EN NATURE par l'Abbé J. H ARM AND avec la collaboration de MM. H. et V. CLAUDEL 1 vol. in-8° de 108 pages et 1 planche, cartonné, et 2 cartons avec 120 échantillons de Lichens en nature. Prix 10 francs. Dans le Guide de M. l'abbé Harmand, on trouve non seule- ment : 1° Les notions générales indispensables à quiconque entreprend l'étude des Lichens ; 2° Des conseils pratiques très détaillés concernant la recherche, la récolte, l'étude et la conserA^ation des Lichens ; 3*^ La définition de tous les groupes de Lichens jusqu'aux genres inclusivement ; mais encore la description de 120 espèces, les plus communes, qui sont représentées en nature dans deux petits fascicules. Avec ce Guide et un microscope, dont il n'est pas possible de se passer, on peut aborder l'étude des Lichens, une des plus at- trayantes de la botanique. Les Lichens ont le grand avantage de pouvoir être récoltés pen- dant toute l'année, de se conserver facilement et de prendre beau- coup moins de place que les collections de Phanérogames. Là oii ces derniers deviennent clairsemés, les Lichens au contraire sont abondants et augmentent ainsi l'agrément des courses sur les hautes montagnes. Librairie Paul Klincksieck. Rue Gorueille, 3, Paris. — 23 — MAGNIN (A). — La végétation des lacs du Jura. Mono- graphies botaniques de 74 lacs jurassiens, suivies de considérations générales sur la flore lacustre. 1904. Grand in-S'*, xx-424 pages, 8 planches dont 2 coloriées et plus de 200 figures dans le texte. Prix : 20 francs. GAUCHER (L.) — Étude générale de la membrane cel- lulaire chez les végétaux. 1904. Grand in-8°, 229 pages Prix : 6 francs. OFFNER (J.) — Les spores des champignons au point de vue médico-légal. 1904. Grand in-8°, 68 pages et 2 planches représentant les spores de 40 espèces com- munes de champignons supérieurs. Prix : 4 francs. BRUYANT et EUSÉBIO. — Faune de l'Auvergne. Mono- graphie des Carabides et des Cicindélides, 1902, grand in-8°, 260 pages et 11 planches, comprenant 390 figures Prix : 12 fr. La faune d' Auvergne représente les deux tiers de la faune française, à Vexclusion des espèces méditerranéennes. — Matériaux pour l'étude des rivières et lacs d'Auvergne. Introduction à l'Aquiculture générale. Précédé d'une Esquisse géologique par Ph. Glangeaud. 1904. Grand in-8'', 162 pages et 4 planches . . Prix : 6 fr. Contient l'étude physique et biologique des rivières et des lacs avec leurs faune et flore. Librairie Paul Klincksiegk. Rue Corneille, 3, Paris. — 24 — Atlas colorié des Plantes médicinales indigènes. 144 planches en couleur représentant 148 espèces avec texte, donnant les propriétés et emplois en mé- decine populaire de 364 plantes, par Paul HARIOT, pharmacien de l""^ classe, ex-interne des hôpitaux de Paris. 1 fort volume in-12 de 221 pages de texte avec 144 planches coloriées, cartonné, tranche rouge. Prix 6 fr. 50 On trouvera, dans cet ouvrage, des renseignements sur 364 plantes surtout indigènes {dont 148 représentées en couleur) pouvant utile- ment être employées pour combattre les indispositions légères et les maladies peu graves, sans recourir au médecin. L'exécution des planches coloriées ne laisse à rien à désirer; le texte, très clair, est d'une lecture aussi agréable qu instructive. Divers chapitres sont consacrés à la culture, à la récolte et à la conservation des plantes médicinales. C'est, en un mot, un livre pratique. Petit Atlas de poche des Champignons de France les plus répandus, comestibles ou vénéneux. S^ Édi- tion. 36 planches coloriées représentant 37 espèces presqu'en grandeur naturelle, accompagnées d'un texte explicatif comprenant des recettes culinaires, par Paul DUMÉE, Membre des Sociétés mycologique et botanique de France, Pharmacien. Cartonné. Prix : 4 fr. Chaque 2)lanche indique Vendroit et Vépoque auxquels on peut récolter le champignon, ses noms habituels français et latin, ses dimensions et s'il est comestible ou vénéneux. Dans le texte, l'auteur s'applique à bien faire ressortir les caractères saillants à observer pour éviter toute confusion. « En fait de champignons, mieux vaut en connaître peu, mais bien, que beaucoup et mal. » Presque épnisé. Librairie Paul Klincksiecic. Rue Corneille, 3, Paris. - 25 - Bibliothèque de Poche du Natutaliste La BIBLIOTHÈQUE DE POCHE DU NATURALISTE, inau- gurée en mai 1894 par l'Atlas des Plantes des champs, des prairies et des bois, s'est rapidement fait une place à part parmi tant d'ouvrages destinés à vulgariser les connaissances en histoire naturelle. Le plan adopté pour ces volumes peut se résumer ainsi : 1° Emploi de grandes figures coloriées, représentant les sujets les plus répandus que tout le monde peut rencontrer ; 2° Format très portatif (celui de ce catalogue); 3° Texte intéressant, mis à la portée de tout le monde par l'emploi de termes simples, non savants ; 4° Disposition de ce texte en regard des planches; 5° Exécution très soignée; 6° Prix très réduit : tous les volumes à 6 fr. 50. Les volumes de la Bibliothèque de Poche renferment en tout : 1460 planches coloriées et 130 — noires, représentant : 1198 espèces de plantes 1091 — d'animaux. Il n'existe nulle part ailleurs une collection analogue offrant pour une somme aussi modique une pareille profusion de planches coloriées. Voir pages 26 et suivantes les titres des volumes publiés. La collection sera augmentée annuellement d'un ou deux volumes conçus dans le même esprit. Librairie Paul Klingksieck. Rue Corneille, 3, Paris. — 26 — BIBLIOTHÈQUE DE POCHE DU NATURALISTE Ces volumes se vendent cartonnés toile pleine, souple, coins arrondis, tranche rouge; ils n'existent pas brochés. I. Atlas de poche des Plantes des champs, des prairies et des bois, à l'usage des promeneurs et des excur- sionnistes. Série I, 4-^ Édition. 128 planches coloriées et 23 planches noires représentant 181 plantes ou arbres communs en France avec 162 pages de texte par R. SIÉLAIN. Cartonné Prix : 6 fr. 50 Chaque planche indique l'endroit où se trouve la plante, son époque de floraison, ses noms habituels, français, latin et celui de la famille. Les plantes sont classées par ordre de floraison. V. Atlas de poche des Plantes des champs, des prai- ries et des bois, à l'usage des promeneurs et des excursionnistes. Série II. S" Édition. 128 planches colo- riées et 23 planches noires représentant 154 plantes ou arbres communs en France avec 162 pages de texte par R. SIÉLAIN. Cartonné. . . Prix : 6 fr. 50 Quoique indépendant du joremier volume, il lui fait suite et le complète. Les plantes figurées dans les deux volumes ne rei:)résentent que des espèces de pays peu accidentés. La Série II renferme un certain nombre d'espèces du littoral. X. Atlas de poche des Plantes des champs, des prairies et des bois, à l'usage des promeneurs et des excur- sionnistes. Série III. 2^ Éd. 128 planches coloriées re- présentant 129 plantes communes en France avec 154 pages de texte par R. SIÉLAIN. Cart. Prix : 6 fr. 50 La Série III, parue fin avril i899, contient une Table générale des 3 séries. On y trouve des renseigneynents x)Our la formation d'un herbier. Ce volume contient encore des espèces répandues partout, pouvant inté- resser le promeneur et l'excursionniste. Il n'y a aucun double emploi dans les 3 séries; l'une complète l'autre. Au total, 389 espèces herbacées et 75 espèces ligneuses sont représentées dans les 3 volumes. Pour les Montagnes, voir Nouvelle Flore coloriée, par FLAHAULT. Ces ouvrages n'exigent aucune connaissance en botanique. Librairie Paul Klîncksieck. Rue Corneille, 3, Paris. BIBLIOTHÈQUE DE POCHE DU NATURALISTE m. Nouvel Atlas de poche des Champignons comes- tibles et vénéneux les plus répandus suivi de notions générales sur les champignons, leur classifi- cation, composition chimique, valeur alimentaire, préparation culinaire, culture, etc. 64 planches colo- riées représentant 66 espèces, avec texte par Paul DUMÉE, membre des Sociétés botanique et mycolo- gique de France. Peintures par A. Bessin. Cartonné. Prix 6 fr. 50 XIV. Atlas de Poche des Fleurs de Jardins les plus faciles à cultiver, par Paul HARIOT. 128 planches coloriées, représentant 137 plantes communes avec 190 pages de texte. Cartonné .... Prix : 6 fr. 50 Chaque planche indique si la plante est annuelle, bisannuelle ou vivace et l'époque de sa floraisoyi. XV. Atlas de poche des Arbustes et Arbrisseaux les plus faciles à cultiver, par Paul HARIOT. 122 plan- ches coloriées et 6 noires représentant 128 espèces avec 190 pages de texte. Cartonné . . Prix : 6 fr. 50 Fait suite au précédent. [Paru en juin lOOâ.) Chaque j)lanche indique l'époque de la floraison ou de la fructification. Librairie Paul Klincksieck. Rue Corneille, 3, Paris, eiBLIOTHËQUE DE POCHE DU NATURALISTE IV. Atlas de poche des Insectes de France utiles ou nuisibles, précédé d'une étude d'ensemble sur les insectes. 2 édition, 72 planches coloriées représentant 3i^2 insectes, avec 160 pages de texte, par E. DONGÉ. Cartonné Prix : 6 fr. 50 Chaque planche indique les endroits où se trouvent ces insectes, ainsi que leurs noms habituels français et latin. VII. Atlas de poche des Oiseaux de France, Suisse et Belgique, utiles ou nuisibles, par le Baron L. D'IIAMONVILLE. Série I. 72 planches coloriées et 4 planches noires représentant 70 oiseaux, 28 œufs et 4 nids, avec 160 pages de texte. Cart. Prix : 6 fr. 50 Chaque planche contient un oiseau, représenté en entier avec son œuf s'il est typique, et indique si l'oiseau est sédentaire ou migrateur, utile, nuisible ou indifférent, ses noms habituels français, populaires et latin, ainsi que celui de la famille. IX. Atlas de poche des Oiseaux de France, Suisse et Belgique, suivi d'un catalogue descriptif complet de tous les oiseaux de ces pays, par le Baron L. D'HAMONVILLE. Série II. 72 planches coloriées et 16 planches noires représentant 85 oiseaux, 20 œufs et 4 poussins, avec 164 pages de texte. Cartonné Prix : 6 fr. 50 Les 2 séries réunies contiennent 155 oiseaux, 48 œufs, A poussins et 4 nids. Il n'y a aucune répétition. Librairie Paul Klincksieck. Rue Corneille, 3 Paris. BIBLIOTHÈQUE DE POCHE OU NATURALISTE VI. Atlas de poche des Coquilles des côtes de France communes, pittoresques ou comestibles, par Ph. DAUTZENBERG, suivi d'un appendice sur les Crustacés, Oursins, etc., les plus communs des plages. 64 planches coloriées et 8 planches noires renfermant 235 espèces, avec 160 pages de texte. Cartonné Prix : 6 fr. 50 VIII. Atlas de poche des Papillons de France, Suisse et Belgique, les plus répandus, avec description de leurs chenilles et chrysalides et étude d'ensemble sur les papillons, par le D'" Paul GIROD. 72 planches colo- riées représentant 285 papillons, avec 180 pages de texte. Cartonné Prix : 6 fr. 50 XI. Atlas de poche des Poissons d'eau douce de France, Suisse romande et Belgique les plus répandus, suivi d'un appendice sur les Tritons, Tortues, Crustacés, Mollusques, etc., les plus com- muns de nos cours d'eau et étangs. 64 planches colo- riées et 8 planches noires représentant 64 poissons et 30 autres animaux, avec 160 pages de texte par C. RAVERET-WATTEL, Directeur de l'Établissement de Pisciculture du Nid-de-Verdier. Cart. Prix : 6 fr. 50 Librairie Paul Klincksieck. Rue Corneille, 3, Paris. — 30 - BIBLIOTHEQUE DE POCHE DU NATURALISTE XII. Atlas de poche des Plantes utiles des Pays chauds les plus importantes pour le commerce, par P. de JANVILLE. 63 planches coloriées et 37 planches noires représentant 78 espèces et 21 vues d'ensemble, de culture ou de végétation, avec 180 pages de texte. Cartonné Prix : 6 fr. 50 Cacao ^ Café, Thé, Épices, Huiles, Parfums, Textiles, Caoutchouc, Gommes, Bois, etc. Intéresse le commerçant, les élèves des écoles commerciales et... tout consommateur. XIII. Flore coloriée de poche du Littoral méditer- ranéen de Gênes à Barcelone, y compris la Corse, par le D'' 0. PENZIG, Professeur à l'Université de Gênes. 139 planches coloriées et 5 planches noires représentant 144 plantes communes sur le Littoral, avec 170 pages de texte. Cartonné. . Prix : 6 fr. 50 Librairie Paul Klincksieck. Rue Corneille, 3, Paris. - 31 - BIBLIOTHÈQUE DE POCHE DU NATURALISTE Volume II. Nouvelle Flote colotiée de Poche des Alpes et des Pyrénées 144 PLANCHES COLORIÉES ET 153 FIGURES NOIRES DANS LE TEXTE Représentant 325 Espèces Par Ch. FLAHAULT Professeur à l'Université de Montpellier Aquarelles par Mlle G. KASTNER SÉRIE I. Cartonné Prix : 6 fr. 50 Cet ouvrage, entièrement nouveau comme planches et comme texte, remplace la Flore coloriée des plantes de montagnes de la même collection, totalement épuisée. En dehors de 172 plantes illustrées en couleur, il renferme 1S3 figures noires dans le texte, ce qui porte à 32S le nombre d'espèces représentées. Il n'existe aucun autre ouvrage sur les plantes des Alpes avec d'aussi nombreuses figures à un prix semblable. Mais ce qui fait la supériorité de la Nouvelle Flore coloriée de M. Gh. Flahault, c'est que toutes les plantes ont été reproduites d'après des aqua- relles exécutées sur place dans les Alpes mêmes, seule garantie de leur exactitude. Les planches des deux autres séries seront exécutées, elles aussi, d'après des modèles vivants, dans les hautes montagnes de France et des pays a voisinant s. Librairie Paul Klincksieck. Rue Corneille, 3, Paris. Table des Matières par noms d'Auteurs Battandier et Trabut . . . 18.19 Bois 6 Bouclier 8.9 Boulay 20 Brocard 21 Bruyant 23 Gomère 12 Cossmann. ... 15 Costantin .... 14 Coste 16.17 Dautzenberg. . . 29 Dongé 28 Drude 7 Dufour 4 Dumée . . 10.24.27 Durand 11 Fauconnet. . . . 21 Flahault . . . 5.31 Gaucher. . . . . 23 Gautier . . . . . 19 Girod. . . . . . 29 Gramont de Lesparre . . . 14 Hamonville . . . 28 Hariot. . . . 4.24.27 Harmand . . . 14.22 Héribaud . . . 14.15 Husnot . . ' 11.20.21 Jadin .... . . 11 Janville . . . . . 30 Lacouture. . . . 12 Lemée . . . . . 12 Lloyd. . . . . . 19 Lucet 15 Magnin 23 Masclef 3.7 Mouillefert. ... 5 Offner 23 Olivier 15 Palaeontologia universalis . . 19 Paris 12 Patouillard ... 14 Penzig 30 Poirault 7 Raveret-Wattel 13.29 Richter 11 Rousseau .... 7 Siélain 26 Librairie Paul Klincksieck. Rue Corneille, 3, Paris. QK315.F54V.1 gen Flahault, Charles/Nouvelle flore colorie lllllllllllll 3 5185 00108 3003 V^'\