1 NOUVELLES ANNALES DU MUSÉUM D'HISTOIRE NATURELLE. TOME DEUXIÈME. . NOMS ‘DE MM. LES PROFESSEURS-ADMINISTRATEURS DU MUSÉUM D'HISTOIRE NATURELLE, PAR ORDRE D'ANCIENNETÉ. MESSIEURS, DESFONTAINES, Professeur de botanique. GEOFFROY SAINT -HILAIRE, Professeur de zoologie. Mammifères et Oiseaux. CORDIER, Professeur de géologie. BRONGNIART, Professeur de minéralogie. DUMÉRIL, Professeur de zoologie. Reptiles et Poissons. DE JUSSIEU (AprteN), Professeur de botanique rurale. MIRBEL, Professeur de culture. CHEVREUL, Profésseur de chimie appliquée aux arts. LATREILLE, Professeur de zoologie. Animaux articulés (1). DE BLAINVILLE, Professeur d’anatomie comparée. GAY-LUSSAC, Professeur de chimie générale. FLOURENS, Professeur d'anatomie humaine. VALENCIENNES, Professeur de zoologie. Animaux inarticulés. PROFESSEUR HONORAIRE. M. DE JUSSIEU, père. (1) Mort le 6 février 1833. PARIS. — IMPRIMERIE DE JULES DIDOT L'AINÉ, RUE DU PONT-DE-LODI, N° 6. PE Ers en Depuis ANNALES DU MUSEUM D'HISTOIRE NATURELLE, OL RECUEIL DE MÉMOIRES PAR LES PROFESSEURS DE CET ÉTABLISSEMENT ET PAR D'AUTRES NATURALISTES SUR L'HISTOIRE NATURELLE, L'ANATOMIE, EF LA CHIMIE. OUVRAGE ORNÉ DE GRAVURES, TOME DEUXIÈME. a, H. N,(Paris). n.M E / Fe: 1= I4£ MA PiLe /83> 3 pe LE 224 arfæe leg ENT sr) >= /° A à CR are )E RORET, IR. NOMS DE MM. LES PROFESSEURS-ADMINISTRATEURS DU MUSÉUM D'HISTOIRE NATURELLE, PAR ORDRE D'ANCTENNETÉ. MESSIEURS, DESFONTAINES, Professeur de botanique. GEOFFROY SAINT -HILAIRE, Professeur de zoologie. Mammifères et Oiseaux. CORDIER, Professeur de géologie. BRONGNIART, Professeur de minéralogie. DUMÉRIL, Professeur de zoologie. Reptiles et Poissons. DE JUSSIEU (Aprtew), Professeur de botanique rurale. MIRBEL, Professeur de culture. CHEVREUL, Profésseur de chimie appliquée aux arts. LATREILLE, Professeur de zoologie. Animaux articulés (1). DE BLAINVILLE, Professeur d’anätomie comparée. GAY-LUSSAC, Professeur de chimie générale. FLOURENS, Professeur VALENCIENNES, Profe (1) Mort le 6 février 1833. PARIS. — IMPRIMERIE DE ST LT CAL LS PeDerrin Dpnir NOUVELLES ANNALES DU MUSÉUM D'HISTOIRE NATURELLE, où RECUEIL DE MÉMOIRES PAR LES PROFESSEURS DE CET ÉTABLISSEMENT ET PAR D'AUTRES NATURALISTES SUR L’'HISTOIRE NATURELLE, L'ANATOMIE, ET LA CHIMIE. OUVRAGE ORNÉ DE GRAVURES. TOME DEUXIÈME. PARIS À LA LIBRAIRIE ENCYCLOPÉDIQUE DE RORET, RUE HAUTEFEUILLE, AU COIN DE CELLE DE BATTOIR. 1855. æ er SAR Se NS SININIIN SUR DES OBSERVATIONS COMMUNIQUÉES (1) A L’'ACADÉMIE DES SCIENCES, AU SUJET DES STERNUMS DES OISEAUX, EN CE QU'ELLES S'APPLIQUENT A LA THÉORIE DES ANALOGUES. PAR M. GEOFFROY SAINT-HILAIRE. Mémoire déposé sur le bureau de l'Académie des sciences , le 9 janvier 1832 (2): Il est pour les recherches d'anatomie comparée trois temps marqués, trois sortes de considérations à leur appliquer, trois âges d’une succession nécessaire pour leur coordination et leur philosophie. (1) Lundi dernier, 2 janvier 1832, par M. le secrétaire perpétuel baron Cuvier. M. le président Lacroix fut autorisé à accepter le dépôt de mon présent Mémoire, après l'avoir paraphé. (2) J'avois souhaité éviter l'occasion d'un nouveau conflit avec mon ho- norable et savant confrère, et je m’étois borné à écrire, dans l'intervalle de la première à la seconde semaine de janvier 1832, mes remarques relative- ment à quelques points qu'il venoït de me contester. J'annonçai que je n’imprimerois ce Mémoire qu'autant que celui lu à la dernière séance vien- droit à être publié. Or l'écrit de M. le baron Cuvier a paru (voyez Annales des sciences naturelles, tome 25, pag. 260), et je ne puis me dispenser de communiquer cette réplique aux naturalistes. (Note à la date de décem- bre 1832.) Annales du Muséum, t. IL, 3° série. I ‘ SUR DES OBSERVATIONS Première époque (1). I faut d’abord recueillir les faits parti- culiers, non pas seulement dans une seule espèce, mais plus tard dans plusieurs autres d'organisation assez différente, et en défi- nitive lon donne pour terme à cette entreprise de poser nette- ment tous les cas différentiels de l'organe ‘étudié. Deuxième époque. Ces faits, isolément recueillis, sont rappro- chés pour faciliter la recherche de leurs parties communes. Bien- tôt leurs rapports sont acquis au système des généralisations ou à la science, et le sont avec cet avantage que les différences, non susceptibles d'être embrassées dans une vue commune, ne sont que mieux senties, et plus parfaitement saisissables, Dans le pre- mier cas, ce sont des rapports plus où moins élevés, qui donnent d'une manière plus ou moins concentrée la loi philosophique de l'organisation, montrant la répétition analogique de chaque frag- nent de l'être: et dans le second cas, les faits différentiels sont re- jetés en dehors pour présenter une expression caractéristique de toutes les modifications possibles, pour devenir autant d'éléments de distinction zoologique, à laide desquels sont établies les di- verses classifications des animaux. Troisième époque. L'on expliquera, plus tôt que l’on n'explique aujourd'hui, tous les cas différentiels déja constatés. Une fois les organes ramenés à l'unité de composition, il n'est que difficile, mais 1l n’est point impossible de rechercher la causalité des diffé- rences, qui n'ont encore été que signalées et posées. L'entreprise ne devient autre qu’à la seconde époque. C'étoient alors des rapports à saisir parmi les différences d’un même organe, et présentément —. (r) Je n’entends pas parler d'époques historiques, dire ce qui fut fait dans le temps, mais seulement tracer l'ordre rationnel du 4éveloppement de nos idées. AU SUJET DES: STERNUMS DES OISEAUX. 3 ce sont les rapports de cet organe avec ses voisins! Le double rapport de cet organe n'étoit encore connu que dans ça généralité comme dans les modifications spéciales qu'il faut obténir , de ma- nière que l'on trouve là raison d'un changement partiel de l’or- gane en question dans l'influence active des relations de quelques surfaces'en contact. Je renvoie pour le développement de cette thèse à un article spécial que j'ai communiqué à l'Académie le 28 mars 1831, qui est aujourd'hui imprimé pour ne paroître qu'aveë un prochain volume de ses Mémoires; un exemplaire en est déja déposé à la bibliothèque de l'Institut (v). Je ne mentionne le cas de cette troisième époque que pour mé- motre dans cet écrit concernant le sternum des oiseaux ; car je ne connois encore aucun effort qui ait été tenté dans cette direction. J'entre tout-à-fait en matière. Le Mémoire de M. Cuvier porte l'annonce d'un écrit destiné à exposer les progrès de Lossification du sternum des oiseaux. Ce tra- vail abonde en faits nouveaux, étendus d’une part à un grand nombre d'espèces, et d'autre part chez quelques espéces à des âges différents. Cependant ce Mémoire communiqué lundi dernier à l'Aca- démie ne se renferme pas dans la question énoncée et précisée dans son titre : cela eût été fait, on demeuroit dans la constatation de plusieurs faits particuliers selon le caractère de notre pre- mière époque; mais sans qu'il ÿ eût renseignements suffisants pour qu'on y fût autorisé, le Mémoire passe à d’autres consé- (1) Voyez dans cet opuseule, intitulé : Recherches sur de grands. Sauriens trouvés à l'état fossile vers les confins maritimes de la Basse-Normandie ; voyez, dis-je, en particulier mon Mémoire Sur le degré d'influence du monde ambiant pour modifier les formes animales. 4 SUR DES OBSERVATIONS quences touchant les faits de la seconde époque, en procédant par insinuation contre le principe de l'unité de composition orga- nique et contre celui de l'épigénésie. 1° Contre le principe de l'épigénésie, comme lorsque l'auteur met en question «si les formes définitives que prend le sternum «ne sont que le résultat du développement et de la coalescence des «pièces qui le composent, ou si ses formes n'ont point une cause «préexistante à lossification. » L'objet de cette argumentation a trait particulièrement à des vues récemment publiées par M. Serres. Mais déja une réplique verbale a été faite par ce savant académicien. Je suis resté et je me tiens dans cet écrit en dehors de cette discussion. 2° Contre le principe de l'unité de composition organique. L'au- teur annonce effectivement qu'il va examiner «1° si les Épister- «naux et les Xiphisternaux sont des pièces réelles et distinctes ; «2° si les piéces telles qu'on les a comptées dans les gallinacées se « retrouvent dans les autres oiseaux en même nombre et dans la «même situation , et par conséquent si les sternums des oiseaux «sont identiques dans leur composition. » Quoique l'on ait placé ici avec adresse le mot identique pour en relever bientôt la signification rigoureuse, au lieu du mot analoque que jemploie, je ne puis me défendre de considérer cette argumentation comme bien imprudente. Je ne sache pas de question plus simple, mieux circonscrite et plus parfaitement protégée contre l'abus des écarts et des dangers d'une habile plai- doirie. Aussi je ne puis qu'être flatté qu'on m'ait ainsi mis à même de populariser, par une démonstration évidente et facile à produire, l'une des questions les plus curieuses de la philosophie naturelle. AU SUJET DES STERNUMS DES OISEAUX. 5 Mais, avant d'entrer en matière, Je céde à mon étonnement de voir qu'on éléve du doute au sujet des rapports d’un vaste plas- tron osseux, que chacun instinctivement, naturaliste ou non, considère comme une même chose, et se sent entraîné à appeler du même nom ! Des doutes au sujet de ces plastrons osseux qui se répêtent d'un oiseau à l'autre, qui par-tout forment un vaste cuilleron couvrant et abritant de leur face concave les organes de la respiration et de la circulation, qui emploient de même leur face convexe à l'assiette et à l’attache des muscles du vol, qui satisfont à de mêmes relations par leurs bords, supérieure- ment en soutenant l'épaule, et latéralement en envoyant leurs côtes sur celles de la vertébre, et qui enfin constituent sembla- blement la moitié antérieure de la cage respiratoire ! Je ne de- mandois aux parties qui entrent dans cette composition pour ètre comprises dans les explications philosophiques de notre doctrine que d'être analoques : mais la nature a plus fait par la répétition de ce plan général; elle a reproduit par-tout des éléments non plus seulement analoques, mais véritablement sem- blables, à quelques nuances près dans la forme. Aussi comment l'argumentation s’est-elle accommodée de ces compositions, les mêmes chez tous les oiseaux? c'est en les ap- pelant elle-même avec une pleine conviction du nom de ster- nums. Cependant pourquoi, pourroit-on aussi lui objecter, pourquoi l'emploi de ce même nom, si ce n'est pour l'appliquer à une chose essentiellement la même? Mais, dira-t-on , ce n’est pas l’analogie de l'ensemble que lon conteste, mais celle de ses parties constituantes. Les formes définitives que prend le sternum seroient-elles le résultat du déve- loppement et de la coalescence des. piéces qui le composent ? Les 6 SUR DES OBSERVATIONS piéces complées sont-elles par-tout en méme nombre:et méme silua- tion ? Et pourquoi cela ne seroit-il pas ainsi? Pour moi, c'est un fait nécessaire, et je lettiens a priori pour un fait avéré. Nous ar- riverons plus bas à la confirmation de ce pressentiment par nos recherches & posteriori. Car pour que cet a priori manquât à l'espoir qu'il suggère, il faudroit un miracle; et:en effet, où a- t-on vu, je ne dis pas cela seulement pour les sternums, c'est applicable à tous autres appareils organiques (je le puis affirmer aussi de tous les ustensiles à notre usage); où at-on vu qu'on püt reproduire de certaines machines sans qu'elles fussent compo- sées de matériaux adaptés à leur but final? des matériaux dis- cordants se réuniroient-ils à point pour faire un tout homogène? J'apercois au loin une maison que je n'avois pas encore remar- quée; a priori, je la crois composée de tels et tels matériaux, de ses parties nécessaires. Et voyez quant au sternum l'embarras où se trouve l'argumen- tation : elle se propose de contester l'analogie de certaines piéces sternales, et elle en parle sous les noms que je leur ai donnés, et que dans mon travail d'ensemble je leur avois donnés, après que jen ai eu reconnu les conditions analogiques. il est bien vrai qu'elle a fait ses réserves, et qu'elle a déclaré qu'elle n'agissoit ainsi que pour éviter de longues périphrases. Mais qu'elle me permette de lui opposer son embarras, et de lui dire, ce qui ré- sulte de ses incertitudes, qu'elle a fait la moitié du chemin pour reconnoître l'analogie des os sternaux, quand elle s'est vue con- trainte d'employer la nomenclature qui leur a été affectée. Mais je cesse de traiter la question en thèse générale, je dois d'abord la présenter historiquement. Les plus anciens travaux concernant la détermination des AU SUJET DES STERNUMS DES OISEAUX. ri 1 pièces de l'appareil sternal ne remontent pas plus haut que 1807. Je les entrepris, en satisfaisant alors A-la-fois au caractère de la première et de la seconde époque. Ainsi le premier jai annoncé que « les jeunes oiseaux ont, indépendamment des côtes, « le sternum composé de cinq pièces (1), une au centre qui porte «le bréchet, et deux annexes de chaque côté, où s’articulent les “côtes (2).» Lors de la publication de ses Lecons d'anatomie comparée, sept années auparavant, M. Cuvier n'admettoit point encore que le plastron thorachique des oiseaux fût un ap- pareil formé de plusieurs éléments : le sternum des oiseaux nétoit pour lui, comme pour tous les anatomistes du temps, qu'un seul os, qu'une pièce unique (3). Plus tard, en 1817, et dans l'article le plus étendu du pre- mier volume de ma Philosophie anatomique, j'ai revu la question du sternum classique des oiseaux. Les faits particuliers que dans des recherches antérieures Javois recueillis, et qui me fournis- soient ainsi les moyens de satisfaire aux devoirs que je m'étois imposés, selon le caractère de la première époque, je les ai de- puis rapprochés, comparés et généralisés, pour en former des (1) Je me rappelle que, lisant mon Mémoire sur l'existence de ces cinq piéces devant Fourcroy, ce célébre chimiste m'interrompit pour me dire que lui et Vicq-d’Azyr avoient pertinemment connu ce fait. Combien de fois, ajouta-t-il, dinant avec V icq“d'Azyr, maïsien ny attachant que l'idée de quelques épiphyses, nous nous sommes plu à isoler entièrement ces petits os du sternum, à les compter et à les considérer ! Fourcroy avoit conservé un goût vif pour les recherches d'anatomie. (2) Annales du Muséum d'histoire naturelle, in-4°, 1807, tom. X, p. 100. (3) « La poitrine des oiseaux n’est formée qué par des côtes et le Sternum: «mais ce dernier os a d’autres formes et d’autres dimensions que celui des «mammifères. » Lecons d'anatomie comparée, tom. T, p. 207. 8 *:gUR DES OBSERVATIONS faits élevés à toute leur valeur scientifique , ou des faits de deuxième époque. Or seroit-ce un progrès pour nos études que de s'appliquer aujourd'hui à les dégénéraliser? je ne le pense pas, et je vois avec plaisir que telle n'est pas non plus la pensée de M. Cuvier. Cependant sans que ce fût là un but recherché pour la cri- tique, on a songé toutefois à servir éminemment la science, en s'enquérant par un nouveau déploiement d'études anatomiques, si je n’avois pas mis Où trop d'entraînement ou trop de préci- pitation dans mes jugements, quand j'ai eu réglé, ce qui date déja de quatorze ans, quelques déterminations de piéces ster- nales. Il y a près d'un an que M. Cuvier dirigeoit de ce côté les travaux de ses laboratoires d'anatomie, et l'habile méde- cin (1) qui en est le chef sous ses ordres, aussi intelligent que zélé, a très bien rempli la commission qui lui fut donnée; com- me les pièces mises sous les yeux de l'Académie en ont fourni la preuve. Il est résulté de ces recherches l'établissement d'un nombre considérable de parties ostéologiques, un accroissement notable et précieux pour nos collections publiques, et l'avantage pour la science de pouvoir placer sous les eux des élèves et des anatomistes la série presque entière du développement progressif du sternum, non pas uniquement à l'égard d’une espèce d'oiseau : car elles donnent de plus des considérations de cette sorte éga- lement recueillies dans plusieurs genres fort différents. Ce sont pour la science, saufquelques points que la préoccupation de M. Cuvier, au profit de son système des diversités, lui a fait né- gliger; ce sont, dis-je, pour la science une masse curieuse de (1) M. le docteur. Emmanuel Rousseau. AU SUJET DES STERNUMS DES OISEAUX. 9 documents d'un enseignement puissant, dont je comprends toute l'importance, et dont je me suis empressé de faire application à ma théorie. La zoologie particulière, plus que l'anatomie géné- rale, profitera de ces nouvelles richesses, en apprenant qu'à chaque famille d'oiseaux, correspond un mode distinct d’ostéo- génie quant au sternum. Je signale à la reconnoissance des sa- vants cette source de nouvelles richesses scientifiques, et je fais connoître les sentiments qui m'animent moi-même, par l'atten- tion que j y ai donnée tout aussitôt: car j'emploie de suite cette communication de M. Cuvier. Je ne pouvois mieux y applaudir que d’en justifier ainsi l'immédiate utilité. M. Cuvier attribue à ces nouveaux faits la puissance de mo- difier considérablement les généralités que j'ai autrefois pré- sentées sur le sternum classique des oiseaux : je vais examiner ce point, et le faire en deux thèmes différents. 1° En acceptant pour le moment sa préoccupation d'esprit en faveur de son système des diversités (1), et ses faits, comme il les annonce et les affirme. Or voici mon résumé quant aux oiseaux ; je le trauscris lit- téralement (2): « le sternum des oiseaux se trouve d’abord essen- «tiellement constitué par cinq pièces, l'Entosternal, les deux « Hyosternaux, et les deux Hyposternaux. De plus, il prend quel- «quefois, et comme accessoire rudimentaire, en avant, un « Episternal à deux têtes, et en arrière un ou deux Xiphisternaux. « Ainsi c'est moins le nombre de ces matériaux que leur gran- (1) Le Mémoire sur le sternum, lu par M. Cuvier, est par lui annoncé comme l’un des chapitres d’un travail plus étendu ayant pour titre : Sur les différences de composition animale. (2) Philosophie anatomique, tome 1, page 135. Annales du Muséum, t. I, 3° série. 2 10 SUR DES OBSERVATIONS «deur respective, qui devient le grand caractère du sternum «des oiseaux : l'Entosternal arrive chez eux au plus haut degré «de développement. La petitesse de l'Épisternal et des Xiphi- «sternaux pourroit être imputée à cette pièce gigantesque, «comme détournant à son profit le fluide nourricier, puis- «qu'elle est d'autant plus grande, que ceux-ci sont plus petits. « Étendue de l'Épisternal au Xiphisternal, elle prive les Hyo- «sternaux et les Hyposternaux de leur position sur la ligne mé- «diane, en les renvoyant en quelque sorte sur ses ailes. Enfin «son accroissement extraordinaire amène cet autre résultat « digne de remarque; c'est que chez les oiseaux, les pièces ster- «nales sont rangées trois de front.» A tout ceci, M. Cuvier oppose que les pièces sternales ne sont au nombre de cinq que dans les gallinacées; que les Episternaux et les Xiphisternaux ne forment point des noyaux osseux dis- lincts, mais sont des restes non encore ossifiés du cartilage ; que dans le plus grand nombre des oiseaux l'ossification com- mence par deux points placés aux mêmes endroits que‘ceux qui, dans les gallinacées, ont été nommés Hyosternaux ; et enfin que de cette différence dans le nombre et dans la situation des piéces sternales résulte la preuve que les sternums des oiseaux ne sont pas identiques de composition. Cependant je m'étois attendu que cette révision de mes an- ciennes recherches sur ces sternums, après quatorze années de sommeil sur la matière, après une exploration faite sur une si large échelle, auroit amené une plus grande dissidence d'opi- nions. Car 1° je n'avois fait jouer aussi qu'un rôle secondaire aux Épisternaux et aux Xiphisternaux; 2° on dit que dans le plus grand nombre des oiseaux, c’est par l'apparition de deux points AU SUJET DES STERNUMS DES OISEAUX. 11 que commence l'ossification. Elle commence par les Hyosternaux, mais elle finit comment? je le dirai plus bas. 3° Ni le même nom- bre, ni la même situation ne persévèrent pour garantir une même identité de composition. Quant au même nombre, on a vu plus haut que je ne l'exige jamais nécessairement; et quant à la même situation, ce qui eût été plus sérieux, cela a été avancé légèrement, et ne repose sur aucune justification. Enfin sur le nrot identité, je reproduis la même réclamation que plus haut ; il me suffit que les pièces qui se correspondent soient analogues. J'ai agi au sujet des sternums, comme je l'ai toujours fait dans toutes mes autres déterminations d'organes. , Après les faits par- ticuliers recueillis, je me porte avec prédilection sur les cas du plus grand développement, puis je me rabats consciencieuse- ment sur les organes analogues, qui sont frappés d’un arrêt de croissance, je veux dire retenus soit dans le medium, soit dans le minimum des développements. Examinant ce qui est alors dans chaque animal, dans chacun de ses organes, je suis prêt à admettre l'atrophie de l’un ou de plusieurs des matériaux con- stituants, et même leur atrophie absolue; absence totale dans ce dernier cas, que j'ai coutume d'exprimer au profit de la théorie par la locution diminution jusqu'à zéro d'existence. Est-ce là avoir fondé la nouvelle doctrine sur le retour, invariable pour le nombre, des mêmes matériaux? il seroit plus juste de dire au contraire qu'ayant pris tant de précautions, je m'étois vrai- ment placé en voie sûre pour, arriver à d’uules généralisations, pour élever à la science toutes les observations particulières. 2° Des nouveaux faits sur le sternum. considérés du point de vue de la théorie des analoques. Pour débarrasser la question des, détails. qui ne Le que 12 SUR DES OBSERVATIONS la surcharger inutilement, je me bornerai aux rapports des cinq principales pièces sternales. Considérées dans les trois ster- nums les plus différents, toutes les modifications des autres plastrons rentrent plus ou moins dans les formes de ces ster- nums, chez le poulet, chez le canard et chez l'autruche. Toute- fois dans l'intérêt particulier des Épisternaux et des Xiphister- naux, j'aurai aussi, mais plus tard, quelque chose à dire du ster- num des pigeons et des passereaux. Premièrement sur les cinq pièces principales du sternum. A. Le poulet dèssa sortie de l'œufest déja pourvu deses cinq par- es sternales : elles sont respectivement à une certaine distance. Le progrès de l'ossification diminue insensiblementles intervalles évidés; les piéces s'approchent jusqu'au contact, et au bout de six mois, elles sont soudées de manière à paroître remplacées par un vaste plastron, fait alors tout d'une pièce. Avant cette réunion , la piéce centrale, ou l'Entosternal , est la plus volumi- neuse : c'est un vaste cuilleron du côté interne, surmonté à l'ex- térieur et longitudinalement d'un bréchet épais et très saillant. Le développement du sternum est autre chez le canard, mais seulement sous deux rapports; 1° différence quant au volume respectif des pièces les unes à l'égard des autres, et 2° différence quant à des retards, ou à une marche plus ralentie du phéno- mène de l'ossification. Les tortues présentent le même arrange- ment; celles de terre produisent un sternum plus promptement et plus complétement ossifié, et les tortues fluviatiles, un ster- num qui s'achève avec plus de temps, sans se remplir entière- ment de substance osseuse. B. Le canard nouvellement éclos a son sternum cartilagineux: AU SUJET DES STERNUMS DES OISEAUX. 13 il reste un mois entier et plus encore dans cet état; mais enfin quelques points d'ossification se manifestent. Ainsi il est bien vrai, comme le rapporte M. Cuvier et comme l'établissent les piéces qu'il a soumises à l'Académie, que le sternum du canard commence par deux points. Mais donner le commencement de l'apparition du phénomène sans ajouter l'observation de sa ter- minaison, n'autorisoit pas, ce me semble, la conclusion qu'on a démontré que le sternum, que l'on croyoit généralement com- posé de cinq pièces, ne l'est souvent que de deux (1): seulement l'observateur a choisi au profit de son système des différences un des moments dans la génération des faits: sa préoccupation d’es- prit pour le soutien de sa thèse le vouloit ainsi. Qu'il me soit permis d'en agir de même, et de chercher à procurer à ma préoccupation, toute consacrée à la recherche des rapports, le même avantage : et je ne tarderai pas à trouver aussi chez le canard les mêmes cinq pièces que chez le poulet. L'ossification commence beaucoup plus tard chez celui-là que chez celui-ci : mais elle récupère bientôt le temps d’abord perdu. Les cinq pièces se rejoignent plus rapidement, de manière à procurer, en se soudant, au jeune canard, un sternum con- solidé ou fait alors d’une seule pièce, à la même époque à peu-près que cela a lieu pour le jeune poulet: c’est le mo- ment où le jeune oiseau est élevé par ses parents, et où il va chercher à se suffire à lui-même, par l'emploi de ses organes bien consolidés. Pour saisir comme à la volée des événements de soudure (1) Voyez le compte rendu des séances de l’Académie des sciences, dans la Gazette médicale, tom. IL, n° r, pag. 11, duquel ceci est extrait. 14 SUR DES OBSERVATIONS ou des effets de consolidation qui se passent aussi rapidement que dans le canard, il falloit l'entraînement d'une forte préoc- cupation de l'esprit; et c'est ce qu'à tort ou avec raison procu- rent les théories; malheureusement, si elles reposent sur de fausses données; et toujours utilement, si on a le bonheur qu'elles soient effectivement la déduction certaine de faits nombreux et bien observés. Je n'ai encore traité que d’un point important qui différencie les deux grandes familles, celle des oiseaux d'eau et celle des gallinacées : les cinq pièces sternales sont immédiatement pro- duites à la naissance de ceux-ci, et elles ne grandissent et ne s'y approchent que bien lentement ensuite; quand chez ceux-là, les oiseaux d'eau, elles n'apparoissent que fort tard , mais pour s'en dédommager bientôt après par un très rapide accroisse- ment. Il est un autre fait non moins important qui différencie pa- reillement ces deux grandes familles, et dont je dois les faits aux récentes et laborieuses recherches de mon honorable col- lègue ; c'est le rapport à quelques égards inverse du volume des piéces respectives. Ainsi je vais être obligé, d'après la connois- sance de ces faits qui m'étoient inconnus il y a quatorze ans, de modifier quelques points de mes corollaires, de restreindre une proposition que j'avois trop étendue. On a vu plus haut que j'ai fait dépendre le caractère classique du sternum des oiseaux de la grandeur excessive de l'Entosternal. Cependant cette proposition, quant au volume, n'a de généra- lité qu'applicable à la famille des gallinacées; les choses sont donc différemment chez les oiseaux d’eau. L'Entosternal du canard n'est composé que du bréchet, et non pas, comme chez le pou- [Sa AU SUJET DES STERNUMS DES OISEAUX. 1 let, à-la-fois du bréchet et d'un pied évasé sous la forme d'un cuilleron , dont la concavité regarde les organes intérieurs. Un canard de quarante-deux jours observé par M. Cuvier m'a mis sur la voie de ce document, et un autre individu âgé de soixante m'a fourni le complément de l'observation. M. Cuvier a donné la première de ces observations, comme il lui appartenoit de le faire avec sa préoccupation, c'est-à-dire sans y attacher d'importance ; ainsi il a dit que chez le canard de quarante-deux jours «il se montroit encore, mais seulement «dans de certains individus, quelques portions détachées de ma- «tière calcaire à la base de la quille. » Effectivement c'est peut- être fort peu de chose pour les doctrines anciennes que cette traînée d'éléments osseux formant le commencement du bréchet; mais en philosophie, les volumes que l'on place au premier rang pour l'importance dans l'individu, n’y comptent plus pour rien. Il suffit qu'une chose soit, pour que, grande ou petite, elle de- vienne nécessairement appréciable. Or, ce que j'ai aperçu sur le canard de quarante-deux jours, c'est que le bréchet arrive à l'ossification en commencant à sa racine vers sa moitié posté- rieure : et de même j'ai vu aussi sur le canard de soixante jours, que cette lame est déja réunie aux os ses voisins, quand elle en est encore écartée vers sa moitié antérieure. La restriction plus haut rapportée, caractérise seulement de certains individus, et elle ne signifie autre chose, si ce n'est qu'il y a beaucoup de variation dans le plus ou le moins de précocité de ces appa- ritions osseuses chez les individus d’une même espéce. Les observations que je viens de rapporter et que j'ai faites sur les pièces elles-mêmes déposées par M. Cuvier sur le bureau de l'Académie, m'ont révélé les cas différentiels du sternum des ca- 16 SUR DES OBSERVATIONS nards. Comme on devoit bien sy attendre, ces différences ne dépassent en aucune façon cette latitude que la nature s'est ré- servée pour varier de mille manières sa composition primitive, et pour le faire toujours sans l'altérer dans sa basé. Ainsi les changements portent là, comme de coutume, sur la grandeur des piéces respectives, leur union plus ou moins précoce, et leur configuration. Ce sont les Hyposternaux qui, les premiers, commencent à devenir osseux sur leurs flancs extérieurs. Ces pièces gagnent de la circonférence à la ligne médiane, de manière à ce qu'en- semble elles recouvrent toute la cavité pectorale. Les choses étant ainsi, on a dû croire quil n'y avoit que deux pièces; mais d'une part, les angles extérieurs et supérieurs de l'appareil sont le sujet d’une ossification particulière, et fournissent là des élé- ments atrophiés, que le principe des connexions fait reconnoître pour les Hyosternaux ; et d'autre part, le bréchet s'ossifie seul, en procédant dans son développement d'arrière en devant. Les deux Hyposternaux qui forment les grands os de l'appareil se joignent à leurs bords internes, en sorte que c'est'sur leur su- ture extérieure et dans la gorge ou rainure, qu'ils laissent ainsi sur la ligne médiane, que repose par son bord interne et qu'est encastré le bréchet, c’est-à-dire l'Entosternal. H en est de cet arrangement comme de l'insertion du vomer dans la rainure que déterminent les lames palatines des maxillaires à leur jonc- tion dans la fosse nasale. L'Entosternal du poulet reproduit au contraire la disposition du vomer observée chez le crocodilus sclerops. La lame verticale du bréchet fournit un socle qui s'é- tend à droite et à gauche. Cette comparaison se suit exactement, sauf que le rapport des deux lames composastes offre une si- AU SUJET DES STERNUMS DES OISEAUX. 17 tuation inverse dans les deux organes; ainsi la lame verticale est dirigée du côté'intérieur à l'égard du vomer chez le croco- dile à lunettes (crocodilus sclerops), et elle est au contraire dirigée à l'extérieur dans la pièce entosternale ‘du poulet. En définitive , voici la modification qu'apporte à mes corol- laires transcrits plus haut le nouvel ordre des piéces sternales du canard, que je né connoissois pas äl y a quatorze ans. 1° L'ENTOSTERNAL forme la plus grande partie de la carène sternalechez les Gallinacées , les HYOSTERNAUX et les HYPOSTERNAUX en sont des annexes frappées d'un arrêt de développement dans un degré entre le minimum et le medium de l'action. 2° Et au contraire les. deux HYPOSTERNAUX constituent par leur réunion sur la ligne médiane la presque totalité du plastron pectoral chez les Oiseaux d'eau : L'ENTOSTERNAL y est réduit à une lame verticale posée sur la suture des deux grandes pièces hy posternales , et les HYOSTERNAUX y sont encore plus atteints par une atrophie , qui les réduit à la condition du minimum du développement. C. Autruches. Durant mon séjour en Égypte, J'ai écrit et im- primé sur l'aile de l'autruche (1), et les anomalies de son ster- num m'étoient par conséquent connues depuis plus de trente- deux ans. Ses anomalies consistent dans l'entière disparition du bréchet et dans l'absence de toute échancrure à la région postérieure; et de plus à l'égard du jeune âge, dans l'existence de deux pièces seulement séparées vers la ligne médiane; ce dernier fait m'a long-temps occupé, à titre d’une exception dont j'aurois un jour à rendre compte; mais en attendant que j'eusse obtenu à son sujet les renseignements qui m'étoient né- (1) Décade égyptienne, tom: 1, pag. 46, de l'édition imprimée au Caire. Annales du Muséum, t. IH, 3° série. 3 13 SUR DES OBSERVATIONS cessaires, j'avois communiqué ce fait à mon excellent et parfait ami M. Serres, aux théories duquel ïl alloit et va toujours à merveille : aussi M. Serres l’a-t-:1l admis et fait figurer dans son ouvrage des Lois de l'ostéogénie. Un document de plus nous est aujourd'hui communiqué par M. Cuvier : il a joint à ses sternums celui d’une autruche arrivée au terme seulement de son éclosion; le sternum de cet oiseau naissant est constitué par un cartilage dans sa plus grande étendue, ét par deux plaques osseuses aux angles éxternes et supérieurs de l'appareil, c'est- à-dire, en se déterminant d'après les indications du Principe des connexions, par un commencement des deux Hyosternaux déja développés, tant à droite qu'à gauche. La connoissance de quelques âges intermédiaires nous manque et nous laisse dans l'incertitude sur ces deux questions : 1° Si la transformation du surplus du cartilage en substance osseuse a lieu quelques jours après par l'extension des Hyosternaux, prolongée jusqu'à la ligne médiane, ou bien par la production continue des Hypo- sternaux? Et 2°, si les deux grands os latéraux, se joignant vers le centre dans une autruche de deux à trois mois, se soudent par continuation et directement? car alors l'Entosternal m'existeroit plus que pour nos souvenirs de théorie, il n'apporteroiït à notre esprit que l’idée d'un os atrophié et diminué jusqu'à zéro d'existence. Ou bien une suite dé points osseux seroit-elle versée dans la gorge où rainure de deux gramds os prêts à se conjoindre entièrement, et il seroit pourvu à leur union par l'existence d’un filet osseux à part, c'est-à-dire par un Entoster- nal rudimentaire, par la réalisation, avec moindre volume, du cas du canard? Que ce soit l'Hyosternal qui s'étende jusqu'à son congénère, AU SUJET DES STERNUMS DES OISEAUX. 19 et qui devienne la pièce hypertrophiée et dominatrice, impo- sant à l'Hyposternal la condition d'un os atrophié et rudimen- taire, cette circonstance établiroit une condition nouvelle pour le rapport des volumes respectifs des éléments de l'appareil sternal. Si ce n'est le fait de l'autruche, ilse pourra bien que ce devienne la caractéristique d’une autre famille, Or alors et conséquemment que de nouvelles questions soulevées par les recherches, dont un précis a été, il y a huit jours, communiqué à l’Académie par M. Cuvier ! C’estun nouveau service rendu à la zoologie par ce grand maître, et dont nous nous sommes déja plu à lui faire honneur. Secondement. Des os accessoires de l'appareil sternal, les Épi- sternaux et les Xiphisternaux. M. Cuvier en a traité spécialement et pour décider la ques- tion, si les Épisternaux et les Xiphisternaux sont des pièces réelles et distinctes? Et il finit par dire que de ses observations, il résulte clairement que les Episternaux et les Xiphisternaux seuls n'ont pas des noyaux osseux distincts, et que ce sont des restes non encore ossifiés du cartilage primitif. J'ai entendu et je suis surpris d’avoir lu dans des extraits imprimés de son Mémoire ces mots non encore ossifiés. I falloit pour nous transmettre toute la vérité sur ce point dire très tardivement ossifiés. Je déclare formelle- ment que la portion épisternale s'ossifie tout-à-fait dans le poulet, dans le canard, et je puis ajouter, chez tous les oiseaux. Il y a mieux, c'est que le contraire de la proposition de notre savant confrère devient, extraordinairement quant aux oiseaux, l'objet d’une nouvelle condition dans les relations de volume des parties constituantes de l'appareil sternal. On: trouve cet arrangement chez les pigeons, famille assez problématique, 20 SUR DES OBSERVATIONS quant à son classement, dans la série ornithologique : aussi ce caractère jusqu'ici inconnu fournira-t-il une donnée principale aux autres considérations qui ont fixé l'attention des zoologistes sur les pigeons. Et en effet, le phosphate de chaux est porté chez eux tout d'abord, mais sur-tout en très grande abondance sur la partie avancée du sternum, sur sa région épisternale. Les os coracoïdes qui aboutissent et s'implantent sur les annexes laté- xales du sternum (Hyosternaux), sont un obstacle à ce que l'Épi- sternal nourri extraordinairement s’étende sur les flancs ; il n°y avoit de ressource par conséquent, afin que tant d'éléments de phosphate de chaux parvinssent à s'amonceler intermédiaire- ment auprès des os coracoïdes, qu'autant que ces éléments osseux seroient versés dans le sens vertical, c'est-à-dire au-dessus et au- dessous de ces os. Or cela, je l'ai vu réalisé au moyen d'une très grosse tubérosité du côté interne et d'une longue et forte queue vers le côté extérieur : celle-ci commence la quille ou la partie entosternale , laquelle s'étend en dehors, et plus tard sous la forme d'un bréchet. Je n'avois point compris dans mon premier travail sur le sternum des oiseaux, à la date de: 1807, ces piéces accessoires qui forment la tête et la queue de l'appareil sternal. Ce n'est qu'après les avoir aperçues et étudiées chez les tortues , chez ces reptiles eommés ornithoïdes par M. de Blainville, et qu'après avoir appris que le sternum parvenu à son maximum de dévelop- pement est composé de neuf pièces, que j'ai pu être fixé d’une manière plus particulière sur ces pièces complémentaires, mais ordinairement rudimentaires et par conséquent accessoires du sternum ornithologique. On doit regretter que les observations de M. Cuvier n'aient AU SUJET DES STERNUMS DES OISEAUX. 21 pas porté sur toute la série ornithologique, et que son travail se ressente à cet égard de quelque précipitation. Car autrement mon savant confrère eût rencontré pour le plan de ses recher- ches une autre combinaison. Et en effet les pigeons, et il faut ajouter, tout l’ordre des vrais passereaux, commencent le déve- loppement de leur sternum par trois points bien distincts ; savoir, vers les angles du côté de la tête ( c'est la première appa- rition des Hyosternaux), et de plus vers la partie médiane et supérieure (la région épisternale). Déja en 1818, j'avois donné attention à un grand Épisternal, que j'ai montré et fait repré- senter d’après l'étourneau (1). Mais je l'avoue, ce n'est cependant que par mes recherches dans cette dernière semaine, que j'ai connu pertinemment qu'un plan à part caractérisoit nettement les passereaux et leurs analogues les pigeons. Chez le poulet, la partie épisternale ne manque point de volume; je lai déja dit plus haut: mais elle ne me parut pas comprise dans les cinq pièces sternales primitives, parcequ'elle ne devient osseuse que long- temps après l'éclosion de cet oiseau. M. Cuvier, pour rejeter les Épisternaux et les Xiphisternaux comme autant d'existences individuelles, équivoque sur les mots Epiphyse et Apophyse. L'anatomie descriptive pour l'homme, qui avoit créé le plus possible de distinctions, quelques unes étant purement nominales, avoit introduit en effet ces termes, en v cherchant des ressources de classification et de description, et en disant que les Épiphyses sont au-devant des os, et que les Apophyses en proviennent : mais en remontant de plus en plus vers l’âge de (1) Voyez planche 2, fig. 16 de l'Atlas du premier tome de ma Philosophie anatomique. 22 SUR DES OBSERVATIONS, ETC. formation des fœtus et des embryons, l'on trouve que les apo- physes existent comme les épiphyses à part au-devant des os; et c'est ce qu'on a su notamment de lapophyse coracoïde chez l'homme, qui, dans le fœtus humain, est un petit os isolé, et qui, dans les oiseaux, devient la piéce fondamentale de leur épaule. Aussi il y a long-temps que l'anatomie comparative a fait justice de ces distinctions qui ne reposent que sur des considé- rations de volume ou de précocité de soudure; toutes considé- rations formant l'attribut des cas de diversité, et qu'il faut par conséquent exclure des discussions élevées sur l'essence et l'ana- logie des organes. Enfin, quant aux Xiphisternaux, je n'ai rien à présenter de nouveau et à modifier à l'évard de ce que jen ai dit dans ma Philosophie anatomique. DESCRIPTION NOUVEAU GENRE DE CRUSTACÉS. PAR M. LATREIÏLLE, 1 Professeur-administrateur au Muséum d'Histoire naturelle, de l'Académie royale des sciences, Président » honoraire de la Société entomologique de France, etc. Au milieu d'un nombre considérable d'insectes coléoptères, envoyés dernièrement de Madagascar, au Muséum d'histoire naturelle, par M. Goudot jeune, se trouvoient confondus plu- sieurs individus d'un petit animal, ayant la forme d'un gyrin, et peu propre, à raison de sa taille et de ses teintes obscures, à frapper les regards, comparativement sur-tout aux autres objets qui l'environnoient. Mais je n'ai pas tardé à reconnoître que ceux-ci, quoique pour la plupart très intéressants par leur nouveauté, rentroient dans les coupes génériques déja établies, tandis que celui-là, quoique semblable, au premier coup d'œil, à un coléoptère, s’éloignoit beaucoup des insectes de cet ordre, et qu'il n'appartenoit même pas x cette classe d'animaux, mais à celle des crustacés, division des branchiopodes. Le corps est aptère, hémisphérico-oblong, bombé en dessus, plat en dessous. Vu par sa face supérieure, il est divisé en trois parties; l'anté- rieure compose une tête presque demi-circulaire, pourvue de deux yeux ronds et à facettes, d’ane sorte de labre et de deux an- tennes extrêmement petites, caduques ou mutilées dans le plus grand nombre d'individus; la partie médiane, beaucoup plus 24 DESCRIPTION grande, est formée d'un bouclier fixe, tronqué et échancré pos- térieurement, et partagé longitudinalement en deux dans son milieu par une carène, imitant la suture de deux élytres; la troisième partie tient lieu d’abdomen, et se présente sous la figure d’une petite queue triangulaire, de quatre anneaux. Vue en dessous, la tête est entièrement recouverte par une lame semi-circulaire, et n'offre aucun organe propre à la manduca- tion. Trois paires de pattes courtes, filiformes, sans aucun ap- pendice branchial ni épines, tronquées et mutiques au bout, rejetées en arrière vers leur origine, coudées ensuite et dirigées en avant, sont insérées sur les côtés d'une sorte de plastron sternal, terminé en pointe, et appliquées horizontalement sur les côtés de la portion pectorale adjacente; le tout est défendu en dessus par le bouclier, Vient ensuite cette sorte de queue abdo- minale, mentionnée ci-dessus; aucune apparence d'ailleurs de parties sexuelles. Si cet animal par le nombre et la forme des pattes et par celle du bouclier, paroît d'abord se rapprocher de quelques coléop- ières à élytres soudées, on voit cependant qu'il en diffère essen- tiellement en ce que ce bouclier succède immédiatement à la tête, et qu'il n'y a point de prothorax proprement dit ou de corselet. Ce n'est qu'avec les limules, les apus, les argules, les caliges, genre de crustacés, que nous pouvons comparer, à cet égard, l'animal dont il s'agit ici. Mais aucun d'eux ne nous offrira cette plaque qui recouvre entièrement le dessous de la partie antérieure du corps. Leurs pattes sont en outre plus nom- breuses et propres, au moins en partie, à la natation, ou même à la respiration, de sorte qu'en dernière analyse, il est:formé sur un type particulier ou sui generis, Mais parmi les crustacés déja D'UN NOUVEAU GENRE DE CRUSTACÉS. 25 décrits, et qui ont échappé depuis aux recherches des natura- listes, en existeroit-il quelqu'un qui nous retraçât ces formes singulières? Telle est la question que je me suis avant tout pro- posée, et à laquelle ma mémoire n'a point tardé à répondre d'une manière affirmative. Je me suis rappelé que l'historien des in- sectes des environs de Paris avoit décrit et figuré, sous le nom de binocle à queue en plumet (1om. IE, pag. 660, pl. 21, fig. 3), un crustacé très analogue au nôtre, et dont aucun auteur posté- rieurna parlé ex proprio visu. I'avoit aussi remarqué qu'il res- sembloit, au premier abord, à un petit coléoptère; mais ce n'est point, ainsi qu'il semble le dire, par la vivacité de sa démarche et par l'agitation précipitée de sa queue qu'on le distingue de ces derniers insectes. Je l’âäi vainement cherché dans les ruis- seaux de notre pays, où ül dit quon le trouve. Othon-Fré- dérice Müller, et Hermann fils, qui se sont spécialement occu- pés de petits crustacés et autres insectes aptères aquatiques de Linné, n'ont pas été plus heureux. Nous pouvons même avancer que l’entomologiste français est le seul quiait vu ce crus- tacé, les synonymes qu'il cite ne se rapportant nullement à cette espèce. Si on ne la point retrouvé depuis, c'est, je présume, parcequon na point donné uné attention suffisante aux ani- maux qui vivent en parasites, sur les grenouilles ou leurs têtards, et sur les poissons de nos eaux douces. D'après la conformation de ses pattes, ce crustacé doit moins qu'un autre animal parasite abandonner sa proie. Observons-le maintenant en détail. Quoique le dessous de la tête n'offre aucun appendice buccal, il seroit absurde de penser qu'il en est dépourvu. La plaque de sa face inférieure seroit-elle une sorte de voile ou de masque Annales du Muséum, t. W, 3° série 4 porter kde ” Hart he Mitiage keys %: ; de ntm es se COPIE ME HE. 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Dans les écrits d'analyse végétale et dans ceux où l'on a traité des changements que les principes immédiats éprouvent pen- dant les diverses périodes de la végétation, il est peu de noms qui reviennent aussi souvent que celui de gomme, et cependant les matières auxquelles on l'applique ont été à peine étudiées, quoique parmi elles il y en ait, comme la gomme arabique, la gomme du Sénégal, la gomme adragante, qui sont l'objet d’un commerce considérable, à cause des fréquentes applications qu'on en fait en médecine et dans la fabrication des toiles peintes. L'expression de gomme a été employée pour désigner tant de matières diverses, qu'il est impossible de la soumettre à une éé- finition scientifique rigoureuse applicable à tous les cas: en effet, dans son acception la plus générale, elle s'entend de corps insi- pides incristallisables, insolubles dans l'alcool, et susceptibles de don- (1) Au nom d’une commission composée de MM. Thenard, Chevreul et Serullas: 128 RAPPORT SUR UN TRAVAIL DE M. GUERIN. ner de la viscosité à l'eau dans laquelle ils sont plus ou moins solubles. De pareilles propriétés manquent évidemment de la spécialité qui seroit nécessaire pour circonscrire les corps qui les possédent en un genre d’espéces, car elles appartiennent encore à des pro- duits de la végétation ainsi qu'à des matières provenant de flal- tération que certains d'entre eux ont éprouvée de la part de la chaleur, des acides, etc.; et ces produits de la nature et de l'art diffèrent tant de la gomme arabique et de la gomme adragante sous d’autres rapports, qu'il est impossible de les grouper en- semble sans violer les régles que respectent tous ceux qui veu- lent classer des objets d'après la méthode naturelle et non d'a- près un système artificiel. Si l'on examine les matières auxquelles on a donné le nom de gomme dans la vue de les distribuer en groupes généraux pour les étudier ensuite individuellement avec quelque précision, on verra que les unes, traitées par l'acide nitrique, donnent de l'acide oxalique et l'acide qu'on a nommé saccholactique où mu- cique, tandis que les autres donnent de l'acide oxalique seule- ment. Maintenant si l'on considère que cette propriété de donner de l'acide mucique par l'acide nitrique, appartient aux matières qui de tout temps ont été regardées comme des gommes, et que sanisation actuelle- ü ment connus n'en présente qu'un seul, le sucre de lait, qui la classe si nombreuse des produits de l'or jouisse pareillement de cette propriété; si l'on considère en outre que le sucre de lait est parfaitement caractérisé comme espèce par une composition élémentaire définie, par la cristallisation, en un mot, par un ensemble de propriétés qui n'appartient qu'à lui, on sera conduit à envisager la propriété de fournir de la- cide mucique comme up caractère d'autant plus important dans RAPPORT SUR UN TRAVAIL DE M. GUÉRIN. 129 l'étude des produits de la’ végétation, que plusieurs chimistes ont rangé parmi les sommes des matières qui en sont dépour- vues, mais qui se rapprochent de la gomme arabique par leur solubilité dans l’eau, leur insolubilité dans l'alcool, ainsi que par la nature et même la proportion de leurs éléments. Or la plu- part de ces matières étant loin d'être bien caractérisées comme espéces, on est trop heureux de pouvoir établir une première distinction sur une propriété chimique aussi importante que l'est celle qui fixe notre attention; en effet, cette propriété paroiïssant reposer sur l'arrangement des atomes, semble par-là même in- diquer une analogie intime entre les divers Corps qui la possé- dent, et aujourd'hui l'on est généralement d'accord sur l'in- fluence que des arrangements divers des mêmes atomes exercent sur les propriétés des matières qu'ils constituent. Au reste, quelle quesoit la valeur qu'on attache à ce caractère, M. Guérin, maître de conférence à l'École normale, convaincu de l’utilité d'un travail entrepris sur des corps qui intéressent à-la-fois la chimie, la physiologie, le commerce et les arts, n'a pas hésité à soumettre les matières gommeuses à des recherches approfondies, quoique des essais lui eussent appris qu'il avoit des obstacles de plus d’un genre à surmonter. Le Mémoire qu'il a lu à l'Académie dans une de ses dernières séances, et que nous avons été chargés d'examiner, MM. Thenard ; Serullas et moi , est consacré aux #gommes proprement dites, c'est-à-dire à celles qui donnent de l'acide mucique, quand on les traite par l'acide ni- trique; les matières gommeuses qui n'ont pas cette propriété devant être l'objet de nouveaux Mémoires que l'auteur présen- tera à l'Académie si celui-ci obtient son approbation. Les gommes que M. Guérin a examinées sont la gomme ara- Annales du Muséum, t. NL. 3° série, 17 130 RAPPORT SUR UN TRAVAIL DE M. GUÉRIN. bique, la gomme du Sénégal, la gomme de Bassora, la gomme adragante , les gommes produites par le cerisier, l'abricotier, le prunier, le pêcher et l'amandier, enfin le mucilage de la graine de lin. $ I: DE L'ARABINE. I. Nomenclature. La gomme arabique et la gomme du Sénégal sont en grande partie formées d’une matière identique qui, dans ces derniers temps, à été appelée arabine par l'un de nous, avec la double intention de rappeler la matière la plus anciennement connue qui l'ait présentée, et d'empêcher qu'on ne la confonde avec cette matière même qui la contient mélangée à un assez grand nombre de corps, tels que des sels, une matière azotée, de la chlorophylle, une matière cireuse. L'arabine est caractérisée par les propriétés que nous allons exposer. IL. Composition. Elle est représentée par les nombres proportionnels d'atomes swivants : Oxigène. . . 5 | : Carbone. . . . 6 ‘Carbone. . . 6 | ce qui équivaut à Hydrogène. 10 | II. Propriétés physiques. Elle n'a point été obtenue sous la forme de cristaux; à froid elle estcassante, mais à 200 deg. elle est assez ductile pour être filée. IV. Propriétés chimiques. L'eau paroîit la dissoudre en toutes proportions, cependant la RAPPORT SUR UN TRAVAIL DE M. GUÉRIN. 13% solution faite à 20 deg. ne filtre plus au travers du papier, quandelle contient plus de 17, 75 p. d'arabine pour 100 p. d'eau. Cette solution, concentrée ou non, se conserve dans le vide. Elle précipite par le silicate de potasse, l’acétate et sur-tout le sous-acétate de plomb. 100 parties d'arabine, chauffées avec 400 parties d'acide ni- trique, donnent 16, 88 p. d'acide mucique avec un peu d'acide oxalique; en employant 600 parties d'acide nitrique on obtient moins d'acide mucique et plus d'acide oxalique. L'arabine, traitée par l'acide sulfurique, donne une matière sucrée qui cristallise difficilement, mais que M. Guérin n'est pas parvenu à faire fermenter. $ IL. DE LA BASSORINE. I Nomenclature. La gomme de Bassora fut examinée d'abord par Vauquelin; il crut qu’elle ne contenoit pas de matière soluble dans l'eau, mais M. Guérin a démontré que ce liquide froid en sépare O, 11 d'une matière soluble douée de toutes les propriétés de l'ara- bine; ce qui n'est pas dissous consiste principalement en un principe immédiat que l’auteur appelle Bassorine. IT. Composition. Oxigène. . . , 11 Carbone , . 10 Elle est formée de } Carbone. . .. 10 | ou Hydrogène... 22 Eau. . . .. 11 III. Propriété physique. Elle est solide et incristallisable. 132 RAPPORT SUR UN TRAVAIL DE M. GUÉRIN. IV. Propriétés chimiques. Elle est insoluble dans l'eau froide, mais elle labsorbe en se gonflant beaucoup. 100 parties, traitées par 1000 parties d'acide nitrique, don- nent 22, 61 acide mucique et de l'acide oxalique. L'acide sulfurique la convertit en une matière sucrée cristalli- sable qui ne fermente pas. De la gomme adragante. La gomme adragante avoit été réduite par Bucholz, au moyen de l'eau, en une matière soluble et une matière insoluble dans ce liquide; mais ce chimiste n'avoit pas étudié les deux parties ainsi séparées. M. Guérin a reconnu que la partie soluble est l'arabine, et la partie insoluble la bassorine; mais cette dernière est mêlée à une matière douée de la propriété de devenir bleue par l'ivode, et qui a de grands rapports avec la partie insoluble de l'amidon. Le mucilage de gomme adragante exposé à l'air, donne un acide volatil d’une odeur de beurre, qui a fixé depuis long-temps l'attention de l’un de nous. S III. DE LA CÉRASINE. Les gommes du pays, telles que celles du cerisier, de l'abri- cotier, du prunier, du pêcher, de l'amandier, ne cédent à l'eau froide que 0,035 à 0,040 d'une matière à laquelle M. Guérin a trouvé tous les caractères de l’arabine : le résidu indissous occupe un grand volume, et présente cette propriété remarquable, que si on le fait bouillir quelques heures dans l'eau, il sy dissout, et reste en solution lors même que le liquide est refroidi. La li- queur évaporée laisse un résidu qui a tous les caractères de l'a- RAPPORT SUR UN TRAVAIL DE M. GUÉRIN. 133 rabine. La matière insoluble dans l’eau froide des gommes du pays a été confondue par Thomson avec la partie insoluble de la gomme adragante ou plutôt avec la gomme adragante elle- même, sous le nom commun de cérasine. M. Guérin les distingue l'une de l'autre. En effet, la partie insoluble dans l'eau de la gomme du pays donne la même quantité d'acide mucique que l'arabine, c'est-à-dire 16 pour 100, tandis que la bassorine en donne 22,53; en outre, celle-ci n’éprouve pas de changement de la part de l'eau bouillante, tandis que l'autre en éprouve un tel, qu'elle est dissoute et changée en arabine. Nous réserverons le nom de cérasine à la partie des gommes du pays qui n’est pas soluble dans l’eau froide, La composition élémentaire de cette substanceest sinon identique, du moins très rapprochée de celle de larabine. Si l'identité étoit démontrée, le nom de cérasine devroit être changé en celui de para arabine. Conséquences. On voit donc que toutes les sommes qui donnent de l'acide mucique se réduisent en définitive à trois types, dont deux, l'arabine et la bassorine, sont bien caractérisées comme espèces, et dont le troisième, la cérasine, distincte de l’arabine sous le rapport de son insolubilité dans l'eau froide, s'en rapproche par sa conversion en arabine dans l’eau bouillante : cette dernière propriété empèche qu'on ne la confonde avec la bassorine. Il nous reste à examiner la manière dont M. Guérin a pro- cédé pour étudier et fixer les propriétés des corps qu'il a étudiés. Toutes les analyses de l’auteur ont été faites sur des matières séchées dans le vide à une température de 125 deg., et au moyen d'un appareil dont il donne la figure. C’est ce qui explique la 134 RAPPORT SUR UN TRAVAIL DE M. GUÉRIN. différence qu'on remarque entre ses résultats et ceux obtenus antérieurement par plusieurs chimistes qui avoient simplement séché les matières à 100 des. Au reste, dans les nouvelles ana- lyses, l'oxigène est à l'hydrogène dans-le rapport de 1 à 2 en volume, conformément au résultat trouvé il y a long-temps par MM. Gay-Lussac et Thenard. M. Guérin, donnant une attention toute particulière à la pro- priété qu'ont les gommes proprement dites de produire sous l'influence de l'acide nitrique de l'acide mucique, a dû, avant de fixer les proportions suivant lesquelles cet acideest fourni par l'arabine, la bassorine, et la cérasine, déterminer par des ex- périences précises le degré de concentration de l'acide nitrique, et la proportion la plus convenable pour obtenir, d’une quan- tité donnée de ces matières, le maximum d'acide mucique; en outre, les matières traitées pouvant contenir des bases salifia- bles, l'auteur a dû en tenir compte dans ses expériences, avant de prononcer sur l'existence de larabine, de la bassorine, et de la cérasine, comme espèces. M. Guérin a cherché dans l'ana- lyse immédiate, tous les moyens possibles de reconnoître les corps qui les accompagnent naturellement, tant ceux d'origine minérale que ceux d'origine organique. C'est ainsi qu'il a été conduit à découvrir : 1° Qu'une matière végéto-animale est l'origine de l'azote, in- diqué par quelques chimistes comme élément des gommes, mal- gré l'observation faite par MM. Gay-Lussac et Thenard, que cet élément étoit accidentel à leur composition ; 2° Que les gçommes contiennent de la chlorophylle; 3° Que la plupart sont colorées par un principe jaune ou orangé, tout-à-fait distinct de la partie gommeuse, puisqu'on RAPPORT SUR UN TRAVAIL DE M. GUÉRIN. 135 peut le détruire sans que cette dernière soit sensiblement altérée ; 4° Que la gomme adragante contient, outre la bassorine , une matière globuleuse douée, comme l'amidon, de la propriété de se colorer en bleu par Fliode; mais la matière soluble de la gomme adragante n'ayant pas cette propriété et différant en cela de la partie soluble de lamidon, M. Guérin pense que la matière globuleuse de la gomme adragante ne contient pas la même matière soluble que celle qui est contenue dans l'amidon, suivant l'observation de M. Raspail. Au reste, l'existence de matières étrangères dans les gommes ne doit pas surprendre, lorsqu'on se rappelle que celles-ci sont dans l'origine des sucs épais qui exsudent des végétaux, et qui dès-lors peuvent contenir les matières existantes dans ces sucs, et celles qui ont pu s'y mélanger pendant qu'ils se sont extravasés des cellules des vaisseaux ou des interstices, dans lesquels ils étoient renfermés. M. Guérin ne s'est pas contenté d'examiner les sommes sous les rapports précédents, il aencore cherché si parmi les propriétés qu'on leur.a attribuées, il en trouveroit qui seroient susceptibles de servir à les caractériser d'une manière spéciale. C'est dans cette intention qu'il a examiné 1° l'action qu'elles éprouvent de la part de l’eau, soit à froid, soit à chaud ; 2° l’action du chlore, afin de s'assurer si, comme on l’avoit avancé, elles donnoient de l'a- ‘cide citrique; 3° l'action de l'acide nitrique:dans les circon- stances où celui-ci développe cet acide incristallissable que Scheele croyoit être l'acide malique. Cette dernière recherche a conduit M. Guérin à voir que ce rapprochement n'étoit pas fondé, l'acide malique dit artificiel différant de tous les acides connus. 136 RAPPORT SUR UN TRAVAIL DE M. GUÉRIN. Les soins que l’auteur a mis à reconnoître les corps étrangers qui accompagnent l’arabine, la bassorine, et la cérasine, à isoler celles-ci des premiers, et enfin à les amener à un degré constant de sécheresse, prouvent qu'il connoît bien les conditions à rem- plir avant de penser à entreprendre des analyses élémentaires de matières organiques, lorsqu'on veut établir l'existence de ces matières comme espèces. D'un autre côté, des analyses comme celles de M. Guérin, qui se rapportent à une même série de produits dont une même espéce a été l'objet de plusieurs opéra- tions faites sur divers échantillons et qui par-là même se con- trôlent mutuellement, présentent plus de garanties pour l’exac- titude que des analyses de produits appartenants à des séries différentes. Ajoutons que les analyses de l'auteur sont au nombre de douze, qui se rapportent à trois espèces. CONCLUSIONS. Convaincus de l'utilité que présente le genre de recherches auxquelles se rattache le travail de M. Guérin, par la précision qu'elles apportent à la connoissance des produits de l’organisa- tion, en tendant à ramener des composés indéfinis, ou de sim- ples mélanges, au moindre nombre possible de combinaisons définies, et par leur composition élémentaire, et par un en- semble de propriétés caractéristiques, nous avons l'honneur de proposer à l'Académie qu'elle veuille bien 1° encourager l'au- teur à poursuivre ses recherches; 2° accorder une place à son travail dans la collection des Mémoires des savants étrangers. E, CHEVREUL. RAPPORT VERBAL PRÉSENTÉ A L'ACADÉMIE DES SCIENCES, LE 14 sanvien 1833, SUR L'OUVRAGE SUIVANT : CATALOGUE RAISONNÉ DES OBJETS D'HISTOIRE NATURELLE, RECUEILLIS DANS UN VOYAGE AU CAUCASE, EXÉCUTÉ PAR ORDRE DE L'EMPEREUR DE RUSSIE. M. Ménétriés, qui a rédigé et qui publie ce Catalogue (1), est né à Paris dans une des dépendances du Muséum d'histoire naturelle : il s’est formé à la carrière zoologique dans les cours et dans les laboratoires de cet établis- sement. Comptant parmi nos employés, il nous fut demandé, pour être emmené comme collecteur au Brésil, par l’habile entomologiste M. Lanos- dorff, résident et consul-général de Russie, à Rio-Janeiro. Après quelques années de travaux communs, MM. Langsdorff et Ménétriés se rendirent en Russie, chargés de richesses zoologiques. Cette circonstance, et le pré- cieux appui des recommandations de notre collègue M. Latreille, fixèrent sur le jeune Français l'attention des naturalistes de Saint-Pétersbourg, de M. le comte de Mannerheim entre autres, et lui firent confier l’inten- dance matérielle et la conservation des cabinets publics d'histoire natu- relle, et spécialement de celui dit le Musée zoologique de l'Académie impériale. : Sur ces entrefaites, un voyage scientifique au Caucase et sur les frontières de l'empire confinant à la Perse, fut décidé pour être exécuté au nom du gouvernement russe en 1829 : M. Ménétriés y fut compris au ütre de zoolo- giste. La commission, présidée par l'académicien Kupffer, et placée sous le haut patronage de M. le générai Emmanuel, partit pour sa destination dans le courant de juin 1829. et Re A 0 2e 2e nee AE qe qu 4 ll Ut er (r) Un volume in-4°, petit texte, 300 pages. Annales du Muséum, t. I, 3° série. 15 138 RAPPORT VERBAL. L'ouvrage dont je rends compte donne les fruits de ce voyage en ce qui concerne l'histoire naturelle des animaux. Plus de 1300 objets y sont cata- logués ou décrits, parmi lesquels les insectes en forment la plus grande partie; à-peu-près trois quarts de ce total. Voici à l'égard des autres bran- ches de la zoolopie les chiffres que j'ai relevés : mammifères, 29; oiseaux, 184; reptiles, 45; poissons, 37; et mollusques, 15. Les espèces indiquées comme nouvelles sont deux mammifères, dix oiseaux, douze reptiles, et deux cent soixante-six insectes. Un fait qui ressort de ces observations nombreuses est l'identité des espèces de la mer Caspienne et de la mer Noire, proposition qui ne souffre d'exception qu’en ce qui concerne les mollusques; il n’en existe point dans la mer Caspienne. M. Pander fut sur la voie de cet aperçu, eu s’en est ex- pliqué formellement. Les renseignements de l'ouvrage abondent sur-tout en ce qui concerne de célébres espèces des fleuves de Russie, ou les esturgeons. Ils sont, dit l'auteur, continuellement occupés à dépeupler les rivières de la contrée, tout comme agissent les requins dans la haute mer; ils quittent les fleuves en hiver pour y reparoître, et y venir frayer au printemps. Dans un seul lieu, Saliane sur le Kour, le fermier de la pêche, qui là adore les feux per- pétuels, est réputé gagner un demi-million par an : il prend sur la place de Saliane jusqu'à 20,000 esturgeons dans un jour. A l'exception des espéces acipenser slellatus, acipenser rhutenus, les autres esturgeons dépassent com- munément quatre pieds; l'une d'elles atteint Jusqu'à sept pieds; c’est l’aci- penser qulstendaltii. Dans son chapitre des considérations de géographie et de statistique, l’auteur résume le sujet de ses recherches, en divisant, selon la nature physique du sol, les principales contrées zoologiques qu'il a parcourues ; savoir, 1° les montagnes du Caucase; 2° les bords de la mer Caspienne sur la droite, et nommément près de Bakou; et 3° les Steppes depuis le Kour jusqu'à Lenk oran. Le titre de l'ouvrage, Catalogue raisonné, se justifie sur-tout par quel- ques courtes descriptions des nouveautés zoologiques : les autres objets y sont suffisamment indiqués, en sorte que nous pouvons flatter les natura- listes d’être décidément saisis d’un tableau figuratif, par genres et par espèces, de la zoologie de contrées jusque-là peu ou point explorées. Notre Cabinet s’est déja mis en rapport avec celui de Saint-Pétersbourg pour se RAPPORT VERBAL. 139 procurer, par la voie des échanges, une partie de ces richesses ; quelques unes nous avoient été déja signalées dans les livres de Pallas; mais jus- qu'ici nous avions fait d’inutiles efforts pour nous les procurer. Qu'il nous soit permis, en terminant, de remarquer que si ces explora- tions, faites dans des pays d'un accès aussi difficile, sont dues à la prévision active et écläirée du gouvernement de la Russie, du moins ce sont des idées françaises qui reviennent aujourd'hui fructifiées à leur foyer natal; et de nous féliciter décidément de ce qu'un de nos élèves ait pu se rappeler par d'aussi honorables travaux au souvenir de ses anciens maîtres. GEOFFROY SAINT-HILAIRE. 16 Ho siatn veu sad ÿ Ph tien des | ns OT TMENTE AA En rl È v vtpatoh Lors n” [72 v pu 4 \ a " de ef A. Fax red ï “HER 6 “qui - M Fa & à Le. nu v'hN ge RM F4 née Nggk wi Lu jy DH TU le En vue Et £ x An À one se Fa ae ft: ren QUAI 7 fu BALE OH 1h 4 COTTTU LA Ph Vendre Dern n j # h d ha we rÉ % c. L { * re fn DE FL FN ANR AR LE AT 14 DEN 4 SUR UNE CHÈVRE DES DEUX SEXES, FEMELLE QUANT A SES PARTIES EXTERNES OÙ DE COPULATION, ET MÂLE DANS SES ORGANES PROFONDS OU DE REPRODUCTION. PAR M. GEOFFROY SAINT-HILAIRE (1). Les cas d’hermaphrodisme sont très diversifiés; car ils peu- vent varier comme tous les degrés possibles, soit du volume en plus ou moins, soit du doublement de tout ou de quelques parties de l’organe sexuel. Il est inutile de s'arrêter sur la pre- mière de ces considérations, où ne figure réellement qu'une simple altération, consistant seulement dans l'atrophie ou l'hy- pertrophie des parties externes, signalée à tort comme un fait d'hermaphrodisme : car que le clitoris soit grossi chez des fe- (1) J'ai lu ce Mémoire à l'Académie des sciences le 9 août 1830. Il a été cité plusieurs fois, mais seulement sur un extrait qu’en a donné la Gazette médicale , t. I, n° 33. Je ne l’avois point publié, n'ayant pu lui donner tout le soin pour cela nécessaire. En effet, l'animal avoit péri durant la deuxième journée de la GRANDE-SEMAINE, alors qu'on mitrailloit affreusement dans Paris. Tout aux émotions du citoyen, à mes vives sympathies pour la cause populaire, jen’avois pu que jeter un regard furtif sur les faits consignés dans le présent écrit. Je ne traite au surplus ici que de considérations ana- tomiques : je laisse en dehors toute la question physiologique, mentionnant toutefois que l’organisation sexuelle de cette chévre offroit des compli- cations sans relations harmoniques, que cette mal-formation portoit à l'idée d’impuissance et de stérilité. Annales du Muséum, t. NI, 3° série. 19 142 SUR UNE CHÈVRE DES DEUX SEXES. melles, ce qui est nécessairement accompagné d'une déforma- tion proportionnelle dans les régions prochaines, ou bien que chez les mâles le pénis soit privé de son développement normal, d'où résultent quelques autres modifications, particulièrement en ce qui concerne le débouché de lurètre, cest là uniquement une mal-formation de l'un des sexes, mais non pas le mélange, ni la confusion des deux. De telles anomalies ont été données à tort et décrites comme des faits d'hermaphrodisme. Mais hors de ces cas, il est de véritables hermaphrodites: c'est quand tout ou partie des deux sortes d'organes sont distinctement reproduits et à-la-fois existants chez le même individu. Ce dou- blement des parties sexuelles, qui est un état de règle, un fait commun chez la plupart des animaux inférieurs, est l'une des plus rares monstruosités qu'aient fournies les animaux verté- brés. Toutefois on n’en doute plus, et l'on y croit aujourd'hui, d'abord comme à un fait, puis comme à un amalgame qui ne répugne décidément point à l'esprit. Ce que je vais rapporter au sujet d’une chévre des deux sexes qui vient de mourir à la ménagerie du Muséum d'Histoire na- turelle, ne rentre dans aucune des précédentes considérations. C'est un tout autre genre d'hermaphrodisme. Rien n'a été doublé dans cet animal; et cependant il réunit les conditions des deux sexes. Il est femelle, en tant que pourvu d’un clitoris, d'un vagin, et d'un utérus avec double corne, c'est-à-dire avec l'espèce de matrice propre à tous les ruminants; et de plus aussi il est mâle dans la portion des organes où s’élaborent les éléments de la reproduction; savoir, les parties testiculaires et leur dé- pendance. Ces considérations ne peuvent manquer de surprendre qui- SUR UNE CHÈVRE DES DEUX SEXES. 143 conque a puisé dans les documents de l’école, quiconque s'est convaincu par l'observation et la méditation qu'il ne sauroit y avoir qu'un seul organe, satisfaisant à toutes les nécessités de l'harmonie et de l'unité, qu'un ee organe, soit le sexe masculin, soit le sexe féminin. Parceque telle fut jusqu'ici la disposition des esprits, quand on considéra plutôt ce qui devoit être que ce qui existoit en réalité, lon a dédaigné et rangé comme douteuses quelques observations de faits analogues qui avoient été déja établis, et que je me borne par conséquent à rappeler et à confirmer. Ces faits seroient restés vagues, et ne pourroiïent être lépiti- mement invoqués, si ce n'étoit un excellent travail du docteur Maret, père de M. le duc de Bassano; travail publié dans le second volume des Mémoires de l'Académie de Dijon, et s'appli- quant à un individu humain, nommé Hubert-Jean-Pierre, Cet individu, né à Bourbonne-les-Bains, mourut à l'âge de dix-sept ans en 1767. Son clitoris très volumineux l'avoit fait reconnoître et classer comme homme. M. le docteur Maret a donné des parties sexuelles de cet hermaphrodite une description étendue et tout-à-fait satisfaisante par sa clarté ; description égale- ment remarquable par la finesse et la profondeur de quelques aperçus. Si cet important travail n’eût pas existé, j'aurois à craindre pour celui-ci quelque manifestation d'incrédulité : et j'entends par-là rappeler le sentiment qui domine dans la science, lequel faisoit précédemment rejeter ce que l’on admettoit comme impossible. Je n'apporte donc point une observation nouvelle; mais elle offre du moins cetintérêt, qu’elle reproduit, chez un animal très 144 SUR UNE CHÈVRE DES DEUX SEXES. distant de l'être humain, et comme il appartient à chacune des deux formes différentes de les donner, des anomalies aussi cu- rieuses que multipliées. Le sujet de la présente observation me fut donné vivant sous le nom d'une chèvre hermaphrodite, par M. Lesueur, rece- veur de l'octroi municipal à Versailles: c'étoitalors, en août 1829, un jeune animal. Durant l’année qu'il a vécu à la Ménagerie, ses formes d'abord sveltes et amaigries se sont prononcées davantage; point au degré de donner la physionomie du bouc, mais plus qu'il n'appartenoit à une chévre. Le clitoris considérable, lequel étoit logé et tout-à-fait renfermé dans un sac préputial propor- tionné, formoit une forte saillie au-dehors. Au-dessous étoit l'ouverture du canal urétro-sexuel. En continuant l'exploration de ce canal, on apercevoit des replis vulvaires, et au-delà deux orifices larges, situés l'un au-dessus de l'autre; l'orifice supérieur débouchoit dans un large urétre aboutissant à la vessie, et l'orifice inférieur dans le vagin. Au-delà de ce vagin étoit la matrice consistant principalement en ses deux cornes ou ad-uterum. Pour que cet appareil de copulation se continuât comme à l'ordinaire, et vint s'embrancher avec celui de la reproduction, il auroit dû se prolonger en un tube de Fallope; à peine y en existoit-il une très courte partie. Le cordon testiculaire arrivoit sur ce tronçon : aucune com- munication nexistoit à l'intérieur, comme si deux canaux aveu- gles s'étoient rencontrés et soudés. A l'extrémité des cordons étoient les testicules, mais dans une condition différente. Le testicule droit étoit complet, corps testiculaire et épididyme ; chaque partie adhéroit et se trouvoit renfermée dans sa coiffe SUR UNE CHÈVRE DES DEUX SEXES. 145 comme à l'ordinaire. De plus, ce testicule étoit descendu , etsans être positivement renfermé dans un scrotum, il avoit traversé l'anneau inguinal, et se trouvoit sous la peau qui le tenoit très resserré près et au-devant du pertuis inguinal. . Le testicule gauche étoit resté dans l'abdomen, et sa compo- sition étoit un peu équivoque. L'épididyme ne formoit pas, comme de l’autre côté, un corps ramassé, mais il se composoit de parties renflées, et rangées irrégulièrement à la file comme des grains de chapelet. Sur un côté du corps testiculaire et en dehors de l'épididyme, j'ai remarqué quelques parties sphéri- ques, ayant l'apparence d'ovules. Tout corps testiculaire, moins l'épididyme, est, comme l'on sait, un ovaire : ainsi cette obser- vation n'offre rien de contraire aux données de l’analogie. Je n'ai pas poursuivi plus avant l'exploration de ces parties sexuelles : je les avois conservées entières pour être dessinées. Car, troublée, effarée qu'étoit la société à Paris pendant les der- niers jours de juillet 1830, je n'ai trouvé ni peintre, ni prosec- teur qui eussent l'ame assez libre pour me seconder. Rapprochons ces observations de celles données par le doc- teur Maret au sujet d'Hubert-Jean-Pierre, et nous en venons à savoir que chez cet être humain existoient aussi dans une con- dition différentielle les testicules; un seul avoit traversé l'anneau inguinal, et l’autre resté dans l'abdomen a laissé des doutes sur sa nature ovarienne ou testiculaire. J'ai dit plus haut que ce qui avoit fait élever des doutes sur l'amalgame précité de ces organes de sexe différent (1), étoit la (1) Comment concevoir aujourd’hui de pareils doutes? Nous pouvons nous appuyer sur l’autorité d’un retour fréquent des mêmes faits. A Naples, 146 SUR UNE CHÈVRE DES DEUX SEXES. disposition des esprits ne voulant admettre comme réel que ce qu'ils voyoient satisfaire aux nécessités de l'harmonie, entrer dans une concordance réciproque, et pourvoir à une unité finale. Revenons sur cela pour connoître notre réelle situation. Cet hermaphrodisme, produit de l'association de sexes diffé- rents, est-il un fait qu'il faille admettre? Oui, comme donnée certaine d'observation. On étoit entré dans ces recherches avec un a priori qui reposoit sur de fausses vues. L'incohérence qui avoit choqué n'existe donc pas au fond; et en effet, une expli- cation toute simple peut être appliquée à ces faits bien dignes de la considération des physiologistes. Cette explication devient possible pour nous, maintenant que nous pouvons puiser son principe dans la théorie de la formation excentrique des organes. La peau est la source des organes de copulation; quelques unes une chévre pareille à la nôtre fut rencontrée, et son anatomie est figurée dans deux planches : cet article sans nom d'auteur porte pour titre : Brevi cenni su di un neutro-capra. Également à Naples, un semblable cas a été observé dans l’espéce hu- maine : le Journal des Deux-Siciles, à la date du 23 janvier 1832, donne lautopsie du cadavre d’un octogénaire de l'hôpital Santa-Maria delle fede. Don Joseph Ricco, auteur de l'observation, y a trouvé que les organes externes étoient du sexe féminin, et que les organes internes étoient du sexe masculin. L’individu avoit passé pour femme. Ricco et son collègue Sorrentino s'occupent d’une description détaillée de ce cas rare. M. le professeur Bouillaud vient de rencontrer aussi, dans son service de la Pitié (juin 1832), an autre individu, dont les organes sexuels offroient de même les attributs réunis de l'homme et de la femme. Le célébre anatomiste allemand Mayer rapporte aussi (1831) un fait semblable. Et depuis que j'ai signalé la chévre, sujet de cet article, j'ai vu deux autres individus pareils, SUR UNE CHÈVRE DES DEUX SEXES. 147 _ deses parties hypertrophiées lescomposent, avec excès de volume, chez les mâles. Les organes de reproduction ont une autre ori- gine : de là suit la possibilité de l'arrangement observé dans le cas d’hermaphrodisme ici consigné. Mais, quoi qu'il arrive de cette explication, j'ai le droit d'invo- quer ce fait en lui-même, pour l'apportér en preuve de la dis- tinction que j'avois faite des deux parties de l'organe sexuel, les unes extérieures et les autres situées profondement; distinction et indépendance que j'avois signalées en 1822 dans le second volume de ma Philosophie anatomique (1). PO OUT M Vuleeereepl ans, UE rurveus tels Vibes (1) En 1830, je n’avois qu'un fait spécial d’hermaphrodisme à comprendre et à expliquer, et il a suffi pour cela des vues que je viens d'exposer. Mais la science est de sa nature progressive, et il appartient à nos successeurs d'étendre et de compléter ses acquisitions. Or, dans l'occurrence actuelle, ce lot échut heureusement à mon fils : ainsi le vouloient nécessairement les développements de son Traité de Téra- tologie. M. Isidore Geoffroy Saint-Hilaire auroit ainsi fait pour la question plus que son père : car dans les Recherches anatomiques et physiologiques sur l'hermaphrodisme chez l'homme et les animaux ; que mon fils a commu- niquées à l’Académie des sciences en février 1833, il a troùvé que l'ap- pareil générateur doit être considéré comme composé, non plus de quatre segments, comme je l’avois cru et établi ( deux à droite et deux à gauche), mais de six vraiment indépendants; eu égard à pareil nombre des principaux troncs artériels » employés à former et à alimenter, savoir : les artères spermatiques, quand elles se rendent aux organes profonds (testicules ou ovaires), les artères hypogastriques aux organes moyens (matrice ou prostate et vésicules), et certains rameaux des iliaques aux or- ganes externes ( pénis et scrotum ou clitoris et vulve ). Je tire ces documents d’un Rapport fait par l'illustre auteur des théories de l’endosmose au sujet du Mémoire de mon fils; Rapport fait à l'Académie des sciences , dans la séance du 4 mars 1833, et imprimé dans Ja Gazette médicale, même mois, n° 30. 148 SUR UNE CHÈVRE DES DEUX SEXES. A l'occasion de cette conformation curieuse, je terminerai cette communication en rappelant sommairement de quelle manière je m'expliquai alors. « L'appareil générateur se sous-divise en deux sous-appareils aussi distincts dans leur mode et leur position que dans leur structure et leurs fonctions : telles sont 1° les parties internes, qui fournissent les éléments reproducteurs ou l'appareil de re- production ; et 2° les parties externes, servant à l'union des deux sexes, ou l'appareil de copulation.» Phil. anat., tome IT, page 361. Le travail de mon fils m'a rappelé le présent écrit, sur lequel je n'ai plus de raisons de revenir, et que je publie aujourd'hui, tel que je l'avois com- ] que J posé dans le principe, et lu à l’Académie des sciences. lent gite AUS Les Le À = meer mt CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES. Dans l'état actuel de nos connoissances, entourés, comme nous le sommes, d'immenses collections qui vont sans cesse en saccroissant, la science n’a peut-être pas moins besoin de faunes locales que de monographies, de genre, de tribu ou de famille. Il existe sur diverses contrées de l'Europe des travaux précieux de ce genre, qui ont mérité à leurs auteurs la recon- noissance des savants. Mais à peine si de foibles essais de même nature ont été tentés pour ces riches contrées dont les animaux viennent sans cesse encombrer;nos Musées. Merian pour Suri- nam, Lewin et Donovan pour la Nouvelle-Hollande, Horsfield pour Java, Klüg pour l'Arabie et le Dongola, et quelques au- tres encore sont entrés dans la voie dont je parle et ont publié des ouvrages plus ou moins complets, et par conséquent plus ou moins utiles. L'essai que j'offre aux entomologistes sur les lépi- doptères de Madagascar, Maurice et Bourbon sera accueilli, sans doute, avec la même indulgence, tout incomplet qu'il est sur le premier de ces pays, où une sorte de fatalité, encore plus que le climat, a, jusqu'à ce jour , entravé les recherches des na- turalistes. Le petit nombre de ceux qui l'ont visité n’ont pu s’avancer dans l'intérieur qu’à une foible distance du littoral, sans parler de ceux qui y ont trouvé la mort pour prix de leur zéle, En effet, tandis que toutes les autres terres, découvertes parles Européens, devenoient presque aussitôt leur propriété, et que la civilisation Sy introduisant peu à peu en faisoit un théâtre plus ou moins facile de recherches scientifiques, Madagascar restoit à l'écart Annales du Muséum, t. I, 3° série. 20 150 CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES. comme une terre interdite aux nations de l'Europe, qui en- vahissoient les pays qui l'avoisinent. Découverte en 1506 par les Portugais, et aussitôt abandonnée par eux , un siécle et demi s'écoule avant que la France songe à ÿ fonder quelques établis- sements, dans la partie sud, au fort Dauphin. L'histoire de ces établissements n’est elle-même qu'une suite de désastres, de revers, de démêlés sanglants avec les naturels, qui eussent suffi pour en bannir les paisibles recherches des amis de l'histoire naturelle, si l'esprit de cette époque eût été tourné vers ces sortes ” de poursuites. Quelques hommes, cependant, frappés des pro- ductions singulières de cette contrée, en touchèrent quelque chose dans les écrits qu'ils publièrent ; mais, outre quel’entomo- logie étoit encore à naître, il suffit de nommer les Gauche et les Flacourt pour juger de ce que l'on eût pu attendre de ces obser- vateurs, S'ils se fussent occupés de cette branche des sciences. Le seal voyageur antérieur à nos jours, que l'on puisse citer, est l'infatigable Commerson ; qui, vers le milieu du dernier sié- cle, fit un séjour au fort Dauphin, et y récolta quelques insectes qu'Olivier a fait connoître. Fabricius en recut égale- ment quelques autres d'hommes dont le nom nous est inconnu, et qui, sans doute, les avoient recueillis sans y attacher la moindre importance. On peut en dire autant d'une ou deux espèces figurées par Cramer ou par Drury. Pour voir l'ento- mologie de Madagascar sortir enfin des ténébres presque com- plètes dans lesquelles elle étoit plongée , il faut arriver jusqu'à ces dernières années, lorsque la France, voulant réparer la perte de l'ancien établissement du fort Dauphin, et consolider les postes précaires qu'elle avoit conservés à Tamatave et Foule- Pointe, sur la côte orientale, tenta de coloniser la petite île CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES. 151 de Sainte-Marie, un pen au nord de ces deux points et à deux lieues de la grande terre. Plus tard, lorsqu’en 1828 la guerre fut déclaréeaux Hovas, Tintingue fut occupé, etvits’élever un village fortifié, qui, dix-huitmois plus tard, fut abandonné et livré aux flammes. Ces diverses tentatives de colonisation et la guerre con- tre les Hovas, qui dure encore en ce moment, n’ont eu que des résultats funestes sous le rapport commercial et politique; mais l'histoire naturelle et notamment l'entomologie en ont profité jusqu'à un certain point, Cette dernière étant répandue aujourd'hui dans toutes les classes de la société, même parmi celles qui sembleroient devoir lui être le plus étrangères, il s'est trouvé, parmi les colons de Sainte-Marie et les militaires de l'expédition, des hommes qui consacroient à cette étude paisible leurs instants de loisir; et c'est à l'un d'eux que je signale à la reconnoissance des entomologistes que je dois une partie des espéces qui figurent dans cet ouvrage. M. Spanzin, capitaine d'artillerie de marine et ex-commandant de l'ile de Sainte-Marie, est cette personne; et, pour rendre justice à tous, je placerai à côté de son nom celui d’un jeune voyageur, M. Goudot, qui a visité Madagascar à l'instant où la guerre avec les Hovas alloit éclater, et qui, y étant retourné depuis, s'y trouve au moment où J'écris. Aujourd'hui, que l'espoir de la paix est perdu pour long-temps dans ce pays, et que la présence des étrangers, et des Français plus particulièrement, y est à peine tolérée, il est probable que cette source de richesses, pour nos collections, est tarie pour un temps illimité. C’est un des motifs qui m'a en- gagé à rassembler toutes les espèces de lépidoptères que: l'on connoît de ce pays, et à les publier, afin de dresser, en quelque sorte, l’état de nos collections sur cette contrée. On remarquera 152 CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES. que toutes appartiennent au littoral, à quelques lieues à peine de distance dans l'intérieur. Ce dernier est complétement in- connu ; le peu de voyageurs qui l'ont visité, ayant eu toute autre chose que les sciences en vue, ou les résultats de leurs travaux ne m'étant pas connus, malgré mes efforts pour en découvrir la trace. Les collections de l'Angleterre renferment, à ma con- noissance, moins d'espèces de Madagascar queles nôtres, quoique les Anglais soient presque les seuls qui aient résidé assez long- temps à Tananarive, capitale du royaume des Hovas, à 8o lieues du littoral. L'entomologie a été plus heureuse à Maurice et Bourbon. Le peu d'étendue de ces îles, leur ancienne civilisation, le nombre d'hommes éclairés qu'elles possèdent, et enfin les nombreux voyageurs qui y abordent sans cesse, tout a concouru à en faire connoître les productions naturelles; et, sans vouloir juger moi- même cet ouvrage, je crois que par la suite on aura peu d'espèces de lépidoptères à ajouter à celles dont je donne la description. Cette assertion, toutefois, ne regarde que les diurnes; car, pour les nocturnes, qui peut se flatter de connoître toutes celles d’un pays lointain, si borné soit-il, lorsque chaque jour on en découvre de nouvelles dans les parties de l'Europe les plus explorées par une foule de naturalistes? A ces considérations, en quelque sorte purement historiques, je voudrois pouvoir joindre des détails précis sur la végétation de ces trois contrées, en tant qu'elle se lie à l'histoire des lépidoptères, ou, en d’autres termes, désigner quelles sont les plantes dont chaque espèce, sous son premier état, fait sa nour- riture spéciale; mais ici, je l'avoue, les matériaux me man- quent presque totalement : des données générales fondées, soit CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES. 153 sur des observations directes, soit sur des analogies incontesta- bles, sont tout ce que je puis offrir à mes lecteurs dans ce genre, et je ne me dissimule pas combien elles sont bornées. Ainsi je puis assurer qu'à Madagascar, Maurice et Bourbon , comme dans l'Amérique du sud, la plupart des espèces du genre Papilio et de ses subdivisions récemment établies (ornithoptera, endo- pogon, etc.) vivent à l'état de chenilles sur les orangers; celle des genres Danais et Euplæœa sur les nerium, les asclepias et autres apocynées, etc. Mais pour la majeure partie des espéces, il me seroit impossible de déterminer quels sont les végétaux dont elles font leur nourriture particulière, sur-tout pour celles qui, vivant au sommet des arbres, se dérobent aux recherches les plus assidues, ou que d’autres particularités de mœurs met- tent dans une situation analogue. La même pénurie de docu- ments existe sur les métamorphoses de ces insectes. Cette partie si essentielle de la lépidoptérologie, sans laquelle il ne peut exister de classification naturelle des genres, est encore dans l'enfance pour les contrées hors de l'Europe, et sur-tout pour l'Afrique et pour l'Inde, bien que M. Horsfield, dans son beau travail sur l’île de Java, nous ait donné quelques renseignements précieux à cet égard, et que nous possédions dans nos musées quelques chenilles et autant de chrysalides de ces pays. Les analo- gies dont j'ai parlé peuvent seules nous servir de guides dans cette partie, jusqu'à ce que des observations directes viennent ou les confirmer ou les détruire. Quelques unes assez impor- tantes sont déja en notre possession, et je signalerai particulière- ment la description de la chenille de l'urania rhiphœus, que je donne d’après M. Sganzin, qui en a élevé un grand nombre, et Qui a pris une note exacte de leur forme et de leurs couleurs. 154 CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES. Cette observation est d'autant plus précieuse, qu'elle con- corde avec celle faite par Me Mérian, sur la chenille d'une autre espèce du même genre, wrania Leilus, commune à Suri- nam, et dont elle a donné.une figure dans son ouvrage, qui, jusqu'à présent, avoit paru douteuse. Maintenant nous pouvons être certains que la chenille de ce genre est semi-arpenteuse, avec des épines, comme dans les Nymphalides, et des tenta- cules rétractiles, comme dans les Papilio; ce qui achève de le rendre singulièrement anomal. Sous le rapport de la géographie des insectes, les trois pays dont nous donnons la faune, offrent des particularités intéres- santes à étudier, et qui peuvent jeter un grand joursur cette par- üe, à peine ébauchée, de l'entomologie. Par leur situation géogra- phique, tous trois appartiennent au continent africain, et leurs productions devroient, par conséquent, avoir la plus grande ana- logie avec celles de ce dernier, ainsi que cela a lieu dans l'océan Atlantique pour les îles du Cap-Vert et Canaries; mais cela n'est vrai en partie que pour Madagascar. Si ses lépidoptères ont en général les plus grands rapports spécifiques avec ceux de l'Afri- que, par une bizarrerie assez singulière, ce n'est pas avec ceux du Cap de Bonne-Espérance, qui en est assez voisin, mais bien avec les espèces des contrées africaines les plus éloignées, telles que le Sénégal, Sierra-Leone, etc. Quelques unes sont identi- ques; d'autres tellement voisines, qu'il faut y regarder de bien près pour s’apercevoir de leurs caractères différentiels. Les pre- miers, par conséquent, ont traversé tout le continent de l'Afri- que sur une zone dont nous ignorons la largeur, mais qui, sans aucun doute, doit être limitée par les tropiques; tandis que pour les seconds la nature, sur le point de-passer au type indien, CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES. 155 semble avoir voulu créer auparavant des races intermédiaires plus voisines du type qu'elle :alloit abandonner, que de celui qu'elle étoit sur le point d'imprimer à ses productions. Une nouvelle preuve de la fréquence de ces identités entre les es- pèces de contrées séparées par d'immenses intervalles est encore fournie par les lépidoptères recueillis à Dongola par Erhenberp, décrits et figurés par Klüg dans son Symbole physicæ, qui sont en grande partie les mêmes que ceux du Sénégal. Nous pour- rions dire la même chose de beaucoup de coléoptères. Le changement de type dont je parle se fait sentir encore plus vivement lorsqu'on atteint Maurice et Bourbon, malgré la foible distance qui sépare ces îles de Madagascar; quelques espèces sont encore semblables à celles de ce dernier pays, et par conséquent ont une physionomie africaine. Mais le type in- dien se prononce davantage, et dans quelques lépidoptères de Maurice on pressent déja les formes de la côte de Malabar , du Bengale, de Ceylan, de Java, et des autres îles de la Sonde. Ces analogies typiques sont, je l'avoue, fugitives par- fois et difficiles à saisir, mais elles n’en existent pas moins pour un œil exercé, et j'insiste sur elles, parcequ'à mesure que nous nous élevons vers la connoiïssance générale des êtres, il devient plus indispensable d'apprécier l'influence des climats sur leurs espèces. Toute la philosophie zoologique est là. En entomologie les lépidoptères sont aux autres ordres ce que les oiseaux sont aux mammifères. Doués la plupart d'un vol puis- sant, ils peuvent franchir d'énormes distances, et se propager au Join sans qu'il soit besoin, pour expliquer leur présence simultanée sur des pays séparés par de telles distances, de re- courir à l'hypothèse de créations identiques et isolées que je suis 156 CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES. loin, du reste, de vouloir nier complétement. C'est dans le même but que j'ai fait précéder ma faune de l'Océanie, annexée à la partie entomologique du voyage de l'Astrolabe, d'un tableau géographique des espèces d'insectes de la Polynésie, et que je continuerai par la suite mes travaux dans cette voie. Je n'ajouterai plus qu'un motsur le plus ou moins d’abondance des lépidoptères dans les trois pays dont je parle. Madagascar, sous ce rapport, n'a rien à envier aux contrées les plus favo- risées du globe; et bien que, par analogie à ce qui a lieu en Amérique, je soupconne que l'intérieur de cette île immense est moins riche que le littoral, je crois que cette différence nest pas assez considérable pour altérer l'opinion que je viens d'émettre. Tamatave, Féneriffe, Foule-Pointe, Tintingue, les seuls points sur lesquels nous ayons des renseignements exacts, sont représentés d’un commun accord par les voyageurs, comme la terre promise de lentomologiste. Des coléoptères, d'une beauté remarquable, se présentent en foule à ses regards, et les lépidoptères ne lui offrent pas des récoltes moins abon- dantes. De magnifiques papilio, de nombreuses espèces d'acræa, des Euplœa, des Danais, des Urania, des Cyrestis, des Xanthidia , tous ces genres, en un mot, étrangers à nos climats, embellis- sent de leurs formes élégantes et de leurs couleurs splendides les forêts marécageuses et pestilentielles de Madagascar, et le disputent, par leur beauté, à cette végétation puissante qui fait l'admiration du botaniste. À Maurice et Bourbon le même spectacle n'a lieu qu'en partie; ces îles bornées subissent la loi générale, qui veut queles portions de terre, entourées par l'océan, soient sur un rang inférieur aux continents qui les avoisinent, à moins que par leur étendue elles CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES, 157 ne soient elles-mêmes des espèces de contineñts, ou que dans l’ori- gineelles n'aient fait partie deterres immenses dontlesrévolutions du globe les ont séparées, auquel cas elles conservent les mêmes productions que le sol auquel elles appartenoient : or, les deux îles en question ne peuvent se ranger dans cette catégorie. L'ab- sence de roches primitives et la présence de volcans non éteints, annoncent qu'elles sontsorties, Aune époqueinconnue, mais assez récente, du sein de l'océan. En outre, d’autres causes ont con- tribué à diminuer leurs richesses entomologiques. La sécheresse comparative de leur sol, qui n’est arrosé, comme celui des îles de médiocre étendue, que par un petit nombre de ruisseaux nés des vapeurs attirées par les forêts et les pitons des montagnes ; les ravages opérés dans la végétation par la main de l'homme; la présence d’un grand nombre d'oiseaux insectivores, etc., sont les principales raisons qui les rendent si peu abondantes en lépidop- tères. En effet, dans ces deux îles on ne connoît pas encore une pieris, pas une colias, Pas une acræa, etc.; chacune d'elles nourrit, sur ses orangers, une seule espéce de papilio. Mais, en revanche, la tribu des Sphinpides y est assez riche, presque tous les sphinx de Madagascar se trouvent à Bourbon et à Maurice; et nous en connoissons plusieurs, propres à ces deux dernières, qui, jusqu’à présent, n’ont pas été observés À Madagascar. Ce fait prouve ce que nous avons avancé plus haut, que les lépidoptères peuventse répandre à des distances considérables » Sur-tout les espèces qui, comme les sphinx, ont un vol puissant et soutenu. Les environs des habitations offrent, comme en Amérique, certaines espèces qui semblent par-tout rechercher le voisinage des défrichements, telles que les Danaïs, les Euplæa, les Lycé- nides, etc.; mais c’est dans l'intérieur des forêts encore vierges Annales du Muséum, t. IE, 3° série. 21 158 CONSIDÉPRATIONS GÉNÉRALES. qu'il faut chercher lé plupart des Nymphalides. Quant aux noc- turnes, presque tous habitent les mêmes lieux que les dernières dont je viens de parler, et ne se rapprochent de la demeure de l'homme qu'attirés le soir par la lumière des appartements. Je crois devoir ajouter à ces généralités quelques détails sur les sources d’où proviennent les matériaux qui m'ont servi pour ce travail, dont l'idée première remonte à une époque assez ancienne, mais dont j'avois ajourné l'exécution, ne possédant pas une quantité d'espèces suffisante, sur-tout pour Madagascar. M. Goudot, que j'ai déja mentionné, revint en France, en 1829, avec une collection assez riche de ce pays et de Bourbon, et j'acquis de lui un assez bon nombre d'espèces nouvelles. En 183r, M. Poutier, officier de marine, rapporta de Bourbon également une quantité considérable de lépidoptères et quelques espèces recueillies à Tintingue, dont il me fit don. Enfin, tout récem- ment, M. Sganzin, dont j'ai aussi parlé plus haut, ayant rapports non seulement une nombreuse collection de lépidoptères de Maurice, Bourbon et Madagascar, mais encore des notes sur les métamorphoses de ces insectes, leurs mœurs, les époques de leur apparition, et leur plus ou moins de rareté , J'ai pensé que je pouvois exécuter le projet que je méditois depuis long-temps. M. Sganzin ayant remis toutes ses notes à ma disposition, tout ce qui a rapport aux points ci-dessus lui appartient en propre, et il en garde l'honneur et la responsabilité. Je ne puis revendi- quer que la partie méthodique, synonymique et descriptive qui est mon ouvrage en entier. J'ai également eu à ma disposition les envois faits à M. Dejean CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES. 159 par M. Desjardins, de Maurice, et la belle collection de lépi- doptères, faite dans ce dernier pays par M. Marchal, qui m'ont mis à même d'établir des points de comparaison entre un plus grand nombre d'individus. Je dois, en outre, à M. Marchal des remerciements parti- culiers pour l’obligeance qu'il a mise à me communiquer non seulement tous les insectes de sa collection, mais encore les notes qu'il a recueillies sur les lieux, pendant un séjour de dix années. Quelques personnes s'étonneront peut-être des noms que j'ai imposés à la plupart des espéces nouvelles. J'ai suivi en cela l'exemple donné par M. Horsfield dans son ouvrage sur Java. Il seroit à desirer que, dans l'origine, au lieu d’affubler des noms de la fable, les lépidoptères de toutes les parties du globe, on leur en eût donné qui rappelassent un peu les contrées dont ils proviennent. Je me propose de donner, par la suite, un supplément à cet ouvrage, lorsque de nouvelles espèces du pays ci-dessus par- viendront à ma connoissance, en nombre suffisant, pour servir de base à un travail de ce genre. Docteur BOISDU VAL. RHOPALOCÈRES. PAPILLONIDES. GENRE PAPILIO. 1. P. BRUTUS. Alis albido-sulphureis caudatis; anticis supra extimo, posticis maculis, nigris; his sublus fascia fusca, media, transversa. Fagr. Ent. Syst. t. 3. n°65, Gop. Encycl. méth. 9. p.69. n° 122. Herssr, Pap. tab. 46. fig. 1. 2. Pap. merope. CRaM. 151. A. B. et 378. D. E. Il se trouve dans les bois aux environs de Tamatave, d’où il a été rapporté par M. Goudot. Il habite aussi le Cap de Bonne-Espérance, le pays des Hot- tentots et Mozambique; sur la côte occidentale d'Afrique il remonte jusqu'au Sénégal. ‘ Il y a des variétés dans lesquelles les trois taches noires du milieu des secondes ailes sont remplacées en dessus par une bande de cette couleur. Dans d’autres variétés la queue est très courte, et réduite à une dent plus prononcée que les autres. Tous les individus de Madagascar que nous avons été à même d'observer avoient une queue spatulée et bien prononcée. 2. P. DEMOLEUS. Alis nigris flavo maculatis; posticis dentatis, fascia flava, subrecta; ocello ani dimidiatim cœruleo rufoque. Lin. Syst. nat. 2. n° 47. Fagr. Ent. Syst. t. 3. n° 53. . Gop. Encycl. méth. t. 9. p. 43. n° 52. CRAM. 231. A. B. Ii se trouve à Madagascar et à Sainte-Marie. Il habite aussi le Cap de Bonne-Espérance; il remonte fort loin le long de la côte occidentale et de la côte orientale de l'Afrique. 1 Papiho Epiphorbas male. 2 Di sparihs re . Llanchard prit 3.Pieris Orbona #44. 4. 9. Malath a femelle zen er dessous : A * ' ; id kif da | ; e 1 y è : (à GENRE PAPILIO. 161 Il est très voisin de l'Epius qui habite la Chine et le Bengale, mais il s’en distingue facilement par la bande qui traverse les ailes inférieures. Sa chenille est jaune, lisse, avec la tête roussâtre. Elle vit sur les orangers. 3. P. EpiPorpas. PI. 1. fig. 1. Mas : alis dentatis, atris, cæruleo maculatis ; posticis breviter caudatis ; his subtus maculis tribus quatuorve externis seriatim digestis arcuque anali, albis. Femina : subtus fusca, fascia submarginali fusco-margaritacea. Il a de très grands rapports avec le Phorbanta, et il pourroit bien n'être qu’une modification locale de cette espéce. Ses quatre ailes sont dentelées, d’un noir foncé en dessus avec les échan- crures un peu blanchâtres. Sur le milieu des premières ailes il y a une grande tache bleue, disposée transversalement, et coupée par les nervures. Près du sommet sont deux ou trois petites taches du même bleu. Les ailes inférieures ont une queue plus ou moins prononcée, et leur milieu offre une grande tache bleue, atteignant presque le bord d’en haut, se terminant en pointe un peu avant l'angle anal, sinuée sur son côté externe, partagée par des nervures de la même couleur. Parallélement au bord externe on observe un rang de points bleus ovales ou arrondis, dont les inférieurs groupés deux à deux. Le dessous des quatre ailes est d’un brun noirâtre, sans taches aux supé- rieures; celui des inférieures présente dans la cellule une éclaircie d'un gris violâtre, luisante, plus ou moins apparente, et près du bord externe une rangée de deux à cinq points blancs arrondis, alignés ; tout-à-fait à l'angle anal est un croissant de la même couleur. La femelle diffère du mâle en ce que les taches sont souvent d'un bleu plus verdâtre, moins bien détachées du fond qui est plus terne et moins noir; en ce qu'il y a sur les quatre ailes, ou au moins sur les inférieures, une série marginale de taches bleues, quelquefois disposées sur deux rangs. En dessous elle est d'un noir brun, ayec une large bande marginale d’un gris de perle un peu violâtre, bordée intérieurement par quelques grosses taches noirâtres un peu sagittées, et se fondant presque avec la couleur du fond. Le milieu des ailes inférieures offre une éclaircie plus prononcée que dans le mâle et de la teinte de la bande marginale. Il se trouve à Sainte-Marie et à Madagascar. 162 GENRE PAPILIO. 4. P. PHORBANTA. Mas : alis dentatis, cœruleo maculatis ; posticis breviter caudatis ; his subtus fascia submarginali albida , nervis divisa. Femina : subtus fusca fascia lata submarginali fusco margaritacea. Lainn. Mant. p. 535. Far. Ent. Syst. 3. n° 17. Hergsr. Pap. tab. 12. f. 3. Gon. Encycl. méth. p. 47. n° 66. Pap. Manlius ? FaBr. Suppl. Ent. Syst. p. 422. Pap. Gracchus P FaBr. Suppl. Ent. Syst. p. 422. Il est impossible de savoir au juste siles P. Manlius et Gracchus de Fabricius se rapportent à cette espéce ou à la précédente. Il est évident qu'il a fait deux espèces du mâle et de la femelle; mais comme il n’a rien connu de Madagascar, nous pensons que c'est bien le Phorbanta de Linné qu'il a été à même de décrire, et qu'il n'a osé rapporter ni l'un ni l’autre à cette espèce, parcequ'l a cru, sur de faux renseignements, qu'elle habitoit Cayenne. Le mâle est à-peu-près en dessus comme Epiphorbas. En dessous il est de même d’un brun noirâtre ordinairement sans taches aux ailes supérieures, avec une douzaine de gros points d’un blanc luisant un peu jaunâtre aux infé- rieures. Ces points composent, par leur réunion, une rangée presque margi- nale, correspondante à celle du dessus. [l y a en outre une lunule blanche sur le bord interne près de l'angle anal. La femelle a beaucoup de rapports avec le mâle en dessus, mais les taches sont d’un vert-de-gris luisant; celles du sommet des ailes supérieures sont suivies de trois points de leur couleur, celles du limbe des secondes ailes sont lunulées comme dans Epiphorbas. En dessous le limbe postérieur de chaque aile a une large bande d'un gris de perle, peu prononcée, le milieu des secondes à une bande semblable plus courte. En un mot la femelle res- semble beaucoup à celle d'Epiphorbas. Il se trouve communément à Maurice, Il vit sur les orangers, GENRE PAPILIO. 163 5. P. Disparus. PI. 1. fig. 2. Mas : alis dentatis, cœruleo maculatis; posticis breviter caudatis; his subtus fascia submarginali albida nervis divisa. Femina : supra fusca maculis marginalibus albidis. Le mâle est voisin d'Epiphorbas et sur-tout de Phorbanta. Ses aïles sont dentées, d’un noir foncé avec les échancrures blanches. Il a vers le milieu des ailes supérieures, une tache bleue transversale, sinuée, divisée en trois au-dessous de la nervure médiane; au sommet, ces mêmes aïles ont trois pe- tites taches de la même couleur, dont une plus grande, cunéiforme, touchant le bord postérieur de la cellule. Les secondes ailes ont la queue très courte; leur milieu est traversé par uneigrande tache bleue, leur bord postérieur est marqué, d'une rangée presque marginale de gros points bleus, pas très bien alignés, dont les inférieurs sont groupés deux à deux. Le dessous est d’un brun noirâtre, avec une douzaine de points d’un blanc jaunâtre luisant, formant une rangée presque marginale correspondante à celle du dessus, et une lunule blanchâtre à l'angle anal, aux ailes inférieures. La femelle ne ressemble nullement en dessus à celles des espèces précé- dentes ; elle est d’un brun roussâtre , un peu plusobseur vers la base, avec une rangée marginale de taches blanchâtres, beaucoup plus grosses et plusappa- rentes sur lesailes inférieures , où.elles sont en outre marquées d’une espèce de lunule centrale de la couleuridu fond. En dessous elle est à-peu-près.de Ja même teinte que celle des espèces précédentes; et..elle ;6ffre à-peu-près le même dessin; seulement la bande d’un gris, de perle.est plus blanche et mieux marquée. La chenille est un peu raccourcie, d’un vert velouté, tantôt sans taches et tantôt avec une bande blanche, dorsale sur les premiers anneaux; les tenta- cules rétractiles sont d’un beau rose. Elle vit sur l’orangine (espèce de citronnier). La chrysalide est verte ou couleur de café au lait, bossue sur le dos, élargie latéralement au milieu, avec la tête coupée carrément et un peu prolongée des deux côtés. Ce beau papillon paroît presque toute l’année; il ne se trouve qu’à Bour- bon, où il est très commun. Il vole sur les balsamines et sur l’orangine presque sans interruption. 164 GENRE PAPILIO. 6. P. NirEus. Alis dentatis, nigris, fascia communi maculisque cœæruleis; posticis breviter cau- datis ; his subtus fascia submarginali albida nervis divisa. Linn. Syst. nat. 2. n° 28. Far. Ent. Syst. 3: n° 106. Gop. Encycl. méth. t. 9: p. 48. n° 67. CraM. 187. A. B. et 378. F.G. Drury. Ins. 2. pl, 4.1. 2. Il est voisin des précédents par la couleur, mais ses quatre ailes sont tra- versées par une bande commune, bleue, paralléle et assez étroite. Le reste comme dans Disparilis. En dessous la bande blanche marginale des infé- rieures est plus large et tout-à-fait continue. La femelle ressemble en dessus au mâle, seulement le bleu est plus terne et comme verdâtre. En dessous elle ressemble un peu à la femelle de Phorbanta. Il habite le pays des Hottentots et la côte de Guinée. Suivant M. Goudot, il se trouve aussi à Madagascar; mais nous craignons que l'individu qu'il a rap- porté n’ait été pris au Cap de Bonne-Espérance et confondu ensuite avec les espèces recueillies à Madagascar. Les quatre papillons précédents ont entre eux les plus grands rapports; ils vivent probablement tous sur les orangers. Dans l'Amérique méridionale on trouve aussi sur les orangers des papillons noirs à taches rouges, qui offrent entre eux la même affinité. Le genre Citrus est de tous les végétaux celui qui nourrit le plus d'insectes du genre Papilio. >) 1. Pieris Helcida. alerr er Les sous 2 5 4. céder er dessous . Philens #24. Pb2: 5. Pieris Phileris red 4 6. Xanthidia Desjardinsn male. 7 2 Pulchella #44 Blanchard pinrét GENRE PIERIS. 165 GENRE PIERIS. Lat. God. Pontia., Fab}, Ochs. Nous ne connoissons aucun lépidoptère de ce genre à Bourbon ni à Mau- rice; lés sé suivantes sont de MRÉRERIES (1): . P. Heccipa. Pl. Fa 1.et 2. Alis supra ‘albis margine lato ütrinque nigro; anticis subtus albis'basi late calthaceis, posticis ochracets. Elle est de la taille de Brassicæ et elle a le port de la Phlidice du Sénégal. Ses quatre ailes sont blanches avec une bordure noire assez large, un peu sinuée intérieurement. Le dessous offre la bordure du dessus. Celui des supérieures est blanc avec la côte noirâtre et la base d’un rouge capucine. Celui des inférieures est d’un jaune d’ocre avec l’origine de la côte d’un rouge souci. La femelle ressemble au mâle en dessus, mais le blanc a un petit reflet violâtre. En dessous ses quatre ailes sont blanches avec la base des supé- rieures, et l'origine de la côte des inférieures d'un rouge souci. Elle se trouve à Tamatave, à Tintingue et à Féneriffe. 2. P. Parcenis. Boisd:) Pl. 2. fig. 3. 4 et 5. Alis subelongatis albis maculis rotundatis marginalibus nigris; subtus concolo- ribus,, anticis basi aurantiacis. “Elle estitrès voisine d’A4gathina et de Poppea , mais elle est plus grandeset ses'ailés ont'une texture plusdélicate: elles sont aussi un peu plusialongéest Elles sont blanches, avec une série marginale de gros pointé noirs: Les supérieures ont le sommet noir’et la base jaunâtre. ‘ +» (1) D'après une lettre de Maurice, qui m'a été communiquée tout récemment, il paroit certain.que M. Gustave Mayer a pris, en 1832, un lépidoptère blanc ou d'an blanc ‘un peu Jaunâtre, de la taille des piérides ordinaires, dont le sommet des pre- mières ailes est brun, et le milieu marqué d’un petit point noir. Est-ce une Péeris, ou bien une Caldyes près de Florella? M. Marchal m'a assuré aussi qu'il avoit vu vbler deux fois ce lépidoptère à ps mais qu'il n’avoit pas été assez heureux pour le! prendre. Annales du Muséum, t. I, 3° série. 22 166 GENRE PIERIS. Le dessous ressemble au dessus, mais à la place de la tache noire du sommet il y a trois points qui s’alignent avec les autres. La base des ailes supérieures et l'origine de la côte des inférieures sont en outre d’un jaune orangé. La femelle diffère du mâle en ce qu'elle est dépourvue en dessous de points marginaux, et que les points des ailes supérieures sont remplacés en dessus par une suite de taches elliptiques alongées formant quelquefois presque une bande continue, divisée au sommet par deux taches blanches alongées et saupoudrées de jaune pâle. Elle se trouve à Madagascar. 3. P. OrBowa. PI. x. fig. 3. Alis albis, anticis margine apicali dentato nigro; posticis subtus albido-flaves- centibus, anticis basi flavis. Elle est à-peu-près de la taille de Monuste, et elle ressemble un peu à une espèce américaine décrite par Godart sous le nom d’Jlaire, et figurée par Hubner sous celui de Margarita. Ses quatre ailes sont blanches. Les supé- rieures, dont la côte est lisérée de noir, ont à l'extrémité, près du sommet, une bordure noirâtre assez étroite dentée en scie intérieurement. Quelque- fois les dents de la bordure sont séparées et forment une suite de taches cunéiformes. Les ailes inférieures sont tantôt sans taches et tantôt avec un petit point noirâtre, marginal, à l'extrémité de chaque nervure. En dessous elles sont sans taches, mais le fond des ailes inférieures et le sommet des supérieures sont d’un jaune d’ocre blanchâtre, très pâle, la base des supérieures et l’origine de la côte des inférieures sont marquées de jaune citron vif. La femelle nous est inconnue. Cette espèce se trouve à Sainte-Marie et à Madagascar. 4. P. MaLaTua. Boisd. PI. 1. fig. 4 et 5. As rotundatis albis vel albido-sulphureis marqine latiori nigro; anticis Dasi obscuris apice maculis tribus albis; subtus pallidioribus anticarum basi posti- carum costa luteis. Elle a le port de la Phlidice et de l'Oromia du Sénégal. Les quatre ailes.du mâle sont blanches ou d’un blanc soufré plus ou moins jaunâtre, avec unel 1or- mx GENRE PIERIS. 167 dure noire assez large élargie au sommet des supérieures et dentée intérieure- ment sur ces mêmes ailes. Outre cela, les premières ailes ont la base et la côte fortement saupoudrées de noir, et leur sommet est marqué de trois taches alignées de la couleur du fond, dont l’inférieure quelquefois nulle. Le des- sous des aïles est d’un blanc jaunâtre avec la bordure plus pâle et presque grisâtre, excepté au sommet des supérieures. La base des premières ailes et l'origine de la côte des secondes sont d’un Jaune presque orangé. La femelle est d’un blanc légèrement teinté de violâtre avec la bordure noire plus large et plus intense, avec-la base et la côte des supérieures beau- coup plus obscures. En dessous la bordure noire ést plus prononcée que dans le mâle, et le jaune de la base est un peu plus pâle. Elle a été trouvée 'à Madagascar par M. Goudot. Je possède un individu femelle, recueilli au Sénégal, qui me paroît appartenir à cette espéce. Il est un peu plus petit, et la base des ailes supérieures est, d’un orangé plus vif en dessous. 5. P. MESENTINA. Alis albis limbo nigro albo maculato; anticis utrinque fascia subcostali abbre- Viata nigra incurva ; posticis subtus albis, vel flavis nervis fusco limbatis. Gop. Encycl. méth. t. 9. p. 130. n° 34. CRAM. 270. A. B. Pap. aurota. Far. Ent. Syst. t. 3. P- 1. pag. 197. n° 614. Cette espèce est une des plus communes; elle habite presque toute l'Afrique, le Bengale, la côte de Coromandel, etc. Elle sé trouve aussi à Madagascar et dans les petites îles environnantes. 6. P.? CHARMIONE. . Alis rotundatis, integerrimis, concoloribus albis limbo nigro ; anticarum maculis duabus flavis, posticarum unica. Far. Fasn. Ent, Syst. 1. 3. part. 1. p. 205. n° 651. 3 Elle se trouve dans l'île de Joanna (Anjuan). FaBr. Elle appartient peut-être au genre Anthocharis. 168 GENRE LEUCOPHASIA. GENRE LEUCOPHASIA. Steph. Pieris. Lat. God. L. SyLvicOLA. Alis delicatulis albis ; anticis apice punctoque subapicali nigris ; posticis subtus atomis sparsis fascüsque duabus obsoletis, fusco-virescentibus ; omnibus subtus punctis marginalibus, minimis, nigris. Elle-esttrès voisme de Mina et de Narica. Il est même possible qu'elle ne soit qu'une modification|de cette dernière espèce. Elleest un tiers plus grande:$es ailes sont minces et délicates comme celles des autres espèces du même genré: Elles sont blanches en dessus. Les pre- mières ont le sommet plus ou moins noir, et précédé le plus souvent d'une petite tache arrondie de la même couleur. Le dessous des ailes supérieures dif- fère du dessus en ce quele sommet etla côte sont un peu verdätres, avec quel- ques stries ou atomes plus foncés. Le dessous des inférieures est blanc, avec des ondes très fines d’un cendré verdâtre, et deux raies transverses de la même couleur. Le dessous des quatre ailes offre en outre, tout-à-fait à l'ex- trémité, une rangée de points noirs très petits. Ces points sont aussi un peu visibles en dessus. Elle vole dans les bois à Madagascar pendant une partie de l'année. Ses babitudes sont les mêmes que celles de Sinapis. GENRE XANTHIDIA. Boisd. Terias. Swainson. Colias. God. 1. X. PULCHELLA. PL: 2, fig. 7. L_ 2 Alis vivide flavis anticarum costa margineque omnium late nigris; subtus flavis punctis minimis, marginalibus nigris; posticis atomis fascüisque obsoletis fuscis. Ses quatre ailes sont d’un jaune gomme-putte; dvec une bordure noire, large, finissant à l'angle anal des inférieures et se prolongeant le long de la côte des supérieures jusqu’à la base. La base des quatre ailes ést en outre fortement saupoudrée de noir. En dessous elle est jaune, avec une série marginale de petits points noirs. GENRE XANTHIDIA. 169 Les ailes supérieures ont trois ou quatre points bruns le long de la côte, et deux très petits points noirs dans la cellule. Le dessous des inférieures est très finement saupoudré denoirâtre ; il est en‘outre traversé par deux ou trois raies ondées d'ün céndré'noirâtre > plus où moins bien'écrites. La femelle est d’un jaune soufre, saupoudrée de noirâtre, sur-tout vers la base, avec la bande marginale nulle sur la côte des ailes supérieures et sou- vent à peine indiquée: sur les inférieures. Elle se trouve communément à Madagascar et à Sainte-Marie. Cette espèce est très voisine de la Drona de Horsfield, qui habite l'ile de Java, et de la Leta du Sénégal; mais elle est un tiers plus petite, et d’un jaune plus vif que la Drona; outre cela la bordure noire est proportionnellement plus large. 2. X. FLorICOLA. Boïsd. Alis flavissimis, anticis margine nigro, intus, denticulato 3 posticis punctis margi- nalibus nigris; subtus flavis macula centrali fusca albo pupillata. Elle est un peu plus petite qu'Aecabe. Le mâle a les ailes d'un Jaune gomme-gutte. Les supérieures ont à l'extrémité une bordure noire de mé- diocre largeur, un peu denticulée intérieurement sur les nervures, un peu plus large vers l'angle apical, et s'étendant quelquefois plus ou moins sur les inférieures. Le bord de la cête est aussi noirâtre. En dessous elle a assez de rapports avec Hecabe. Le fond est Jaune, avec une tache centrale blanche cerclée de brun et géminée sur les ailes inférieures. On remarque en outre à la base des supérieures un ou deux petits zigzags noirs, et au sommet de ces mêmes ailes une tache ferrugineuse plus ou moins sensible, quelquefois nulle. Les ailes inférieures offrent au-delà de la tache centrale une raie trans- verse, très sinueuse, formée par. des ondes brunes, et à la base deux ou trois points noirs et une petite tache ocellée. Près de la frange, il ya encore, sur les quatre ailes, une rangée de petits points noirs, placés sur les ner- vures, et souvent plus prononcés sur le dessus des ailes inférieures. La femelle est plus grande d'un tiers > plus pâle, avec le dessin du dessous plus prononcé. Les points noirs de la base des ailes inférieures sont rem- placés chez elle par autant de taches ocellées. Elle se trouve à Bourbon > Maurice et Madagascar. Cette espèce n’est peut-être qu’une modification locale d’Hecabe. 170 GENRE XANTHIDIA. 3. X. Dessarninsi. Boisd. (1). PI. 2. fig. 6. Alis flavissimis, margine nigro intus denticulato; anticarum costa nigro limbata ; subtus flavis macula centrali fusca, flavo pupillata. Elle est très voisine de Floricola, dont elle n’est peut-être qu'une va- riété. La bordure noire de l'extrémité des ailes supérieures est presque égale, elle se continue le long de la côte comme dans Pulchella, mais elle est plus étroite; elle entoure aussi tout le bord externe des ailes inférieures, en for- mant une petite dent sur chaque nervure. En dessous la tache centrale est pupillée de jaune, non géminée sur les ailes inférieures; il n’y a pas de petits zigzags à la base des ailes supérieures; la raie sinueuse des inférieures est moins interrompue, etc. Nous ne connoissons pas la femelle. Elle a été trouvée à Madagascar par M. Goudot. (1) Dédiée à M. Julien Desjardins, secrétaire de la Société d'histoire naturelle de rile Maurice. GENRE ARGUS. 171 LYCÉNIDES. GENRE ARGUS. Boisd. Polyommatus. Lat. God. Lycæna. Ochs. A. LysimMon. Alis supra violaceo-cæruleis, limbo fusco; subtus cinereis basi discoque punctis ocellaribus nigris, apice lunulis fuscis biseriatis. Femina : limbo alarum late fusco. Borsp. Zcones hist. p. 174. pl. 17. fig. 7 et 8. Polyommatus bysimon. Gon! Encycl. méth.t. 9. p. 7or. n° 240. Papilio lysimon. HuBNER, tab. 105. f. 334. 335. Ocus. I. Schmett. von Europ. Il se trouve à Bourbon, Maurice et Madagascar : il habite aussi le Bengale, l'Égypte, la côte de Barbarie, et même le midi de l'Espagne. C'est une des plus petites espèces que l’on connoisse. GENRE LYCÆNA. Fab. Horsfield. Polyommatus. Lat. God. Catochrysops. Boisd. Faune de l'Océanie. 1. L. BoETicus. Alis supra cœruleo-violaceis, limbo fusco; subtus cinereis a basi ad apicem albido undulatis; posticis fascia integra alba ocellisque duobus anguli ant viridi- aurais. Linn. Syst. nat. 2. n° 226. FaBr. Ent. Syst. III. n° 77. Huw. tab. 74. Go. Encycl. méth. t. 9. p. 653. n° 122. Ocus. Schmett. von Europ. t. 1. etc. Le porte-queue, bleu strié. GeorrRov. Hist. des Ins. t. 2. p. 57. Ce joli petit lépidoptère habite l'ile. Bourbon, Maurice et Madagascar. 172 GENRE LYCÆNA. Il se trouve aussi en Europe, dans une grande partie de l’Afrique, au Ben- gale, à Java, à Timor, etc. Les individus d'Europe sont ordinairement d'un bleu violet plus vif que ceux de l'Afrique et des Indes. Ils sont aussi d'ordinaire un peu plus grands. La chenille vit en Europe dans des gousses de plusieurs légumineuses, principalement dans celles du Colutea arborescens. 2. L. TELiICANUs. Alis supra. cæruleoruiolacers, limbo fusco;, subtus cinereis,, a basi ad apicem ca- tenulis transversis, albis ;. posticis striga lunularum, albarum. ocellisque duobus anqguli ani auratis. Hergsr. tab. 305. fig. 7-0. Huswer. tab. 74, fig. 371. 392. et 108. fig. 553,554. Ocus. Schmett. von Europ.it: 1. Gop. Encycl. méth. t. 9. p.655. n° 128. Elle se trouve à Bourbon, Maurice et Madagascar, Elle se trouve aussi en Afrique et en Europe le long du littoral de la Méditerranée, 3. L. BaTiRELI. Boisd. PL 3. fig. 5, Alis caudatis, angulo ani appendiculato, supra violaceis; posticis macula mar- ginali nigra; subtus albido-cinereis strigis. fuscis, albo marginatis; posticis ocellis basilaribus rubris, macula postica fulva dimidiatim atra, appendiceque anal viridi-aurato. Alis feminæ margine lato \nigre: Elle est de la taille de L. Bæticus. Le dessus des ailes est d’un bleu violet avec une petite bordure noirâtre. Les ailes inférieures ont une queue grêle, assez longue, précédée , près de l'angle anal, d’un prolongement en forme de palette, et du côté opposé, d’une autre petite queue tronquée, formant une simple dent. Entre ces deux queues on voit une tache noire plus ou moins marquée. Le dessous est d’un gris- -cendré pale, traversé un peu au-delà du milieu par une double raie brunätre commune, anguleuse sur les ailes infé- rieures, et bordée de blanc sur ses bords. Le disque de chaque aile offre une tache carrée, dé la même téinte, ét bordée de blanc: Les aîlés inférieures GENRE LYCÆNA. 173 sont en outre marquées vers la base de trois points rouges, bordés de blanc. La palette de l'angle anal présente une tache noire entourée de vert doré. La tache noire, placée entre les deux queues, est ici plus marquée qu’en dessus, et entourée de fauve. La femelle diffère du mâle en ce qu’elle a une bordure noire assez large qui entoure les ailes supérieures. Elle se trouve aux environs de Foule-Pointe et de Tamatave. 4. L. RABE. Boisd. Alis cœrulescentibus marqine nigro ; anticis ocello anali nigro ; posticis ocellis duobus nigris caudaque divergente; subtus cinereis lunula centrali strigaque transversa obscurioribus; posticis oculo anali rufo nigro pupillato. Elle est plus petite que Batikeli. Ses ailes sont d’un blanc bleuâtre, un peu cendré, avec une légère bordure noire. Les supérieures ont l'angle anal mar- qué d’un petit œil noir. L’angle anal des inférieures est terminé par une queue grêle, divergente, de la couleur des ailes, précédée, sur son côté externe, de deux petits yeux noirs. Le dessus de la femelle est un peu plus pâle, avec le sommet des ailes supérieures plus largement noir; ses ailes infé- rieures offrent, sur le bord, deux rangées de taches de la couleur des ailes. Le dessous des deux sexes est d’un gris cendré, un peu plus pâle à l’extré- mité. Le disque de chaque aile est marqué d’une petite tache annulaire, plus obscure que le fond. Les quatre ailes sont traversées, au-delà du milieu, par une raie anguleuse d’un brun pâle, suivie, près de la frange, de deux autres raies blanchâtres peu prononcées, interrompues, formant de petites lunules peu marquées. Les ailes supérieures ont un œil anal noir comme en dessus. Les inférieures ont, au contraire, un petit œil roux pupillé de noir, séparé de la queue par un petit espace d’un bleu cendré. Elle a été découverte par M. Goudot aux environs de Tamatave. 5. L. TsiPHANA. Boisd. Alis violaceo-cærulescentibus ; posticis caudatis angulo ani nigro. bimaculato ; subtus albidis fascia lata media obscuriori; posticis macula anali fulva nigro fœta. Elle est de la taille de Bæticus. Les quatre ailes sont en dessus d’un bleu Annales du Muséum, t. XI, 3° série. 23 174 GENRE LYCÆNA. violet dans le mâle, beaucoup plus terne dans la femelle, avec la frange blanche. Les inférieures ont une petite queue grêle, etun petit prolongement anal en forme de palette. De chaque côté de la queue on remarque unetache noirâtre. Le dessous des ailes est blanchâtre dans les deux sexes, traversé au milieu par une large bande un peu plus foncée, précédée dû côté de la base, sur les inférieures, d’un point noirâtre. Cette même bande est suivie, sur les quatre ailes, d’une raie de la même teinte, un peu interrompue. L’angle anal des inférieures est marqué, sur le côté externe de la queue, d’une tache fauve, appuyée postérieurement sur ur gros point noir : le côté interne de la queue offre un petit espace bleuâtre peu apparent. Elle se trouve à Madagascar. 6. L. MaALATHANA. Boisd. Alis cœæruleis (feminæ fuscis basi cœrulescente) ocello anali fulvo utrinque nigro fæto, subtus atomis viridibus consperso; als subtus cinereis strigis albis macularibus. Elle est de la taille de Telicanus dont elle a le port. Ses ailes sont d’un bleu un peu violet dans le mâle, et d'un brun noirâtre dans la femelle, avec la base bleuâtre. L’angle anal est marqué d’un œil noir, surmonté d’une tache fauve. Le dessous des ailes est d’un cendré pâle; celui des supérieures est traversé, au-delà du milieu, par trois cordons de taches un peu plus obscures que le fond, et entourés de blanchâtre. Celui des ailes inférieures est marqué, vers la base, de trois ou quatre petits points noirs, entourés de blanc, et il est traversé, dans sa moitié posté- rieure, par trois cordons de taches un peu plus obscures que le fond, entou- rés de blanc à-peu-près comme aux premières ailes. Le milieu de chaque aile offre, en outre, une lunule grise, entourée de blanc. L’œil anal des ailes inférieures diffère du dessus, en ce qu'il est bordé d’atomes d’un vert doré. Sur son côté interne on apercoit, à peu de distance de lui, un point noir également chargé de quelques atomes dorés. Elle se trouve à Madagascar. E 21.3 1 Eu plæ a Euphone 4.Emesis Tepahi 7 dessous 2 Goudotii 9. Evcæna Baukelh 7 dersous 3. = Phædone: Llanchard pinvet GENRE LYCÆNA. 179 LYCÉNIDE incertæ sedis. 7. ? TinTINGA. Boisd. Als rotundatis. supra albis margine nigro;. subtus albis nigro crebre subtiliterque vermiculato-intricatis. Ce petit lépidoptère est en trop mauvais état pour qu'il me soit possible de le rapporter d’une manière certaine à aucun genre de la tribu des Lycénides. Le dessus des aïles supérieures est blanc, avec une large bordure noirâtre, commençant à la base ét se continuant le long de la côte. Le dessus des in- férieures est noirâtre avec l'extrémité postérieure blanchâtre. Le dessous des quatre ailes est blanc avec une infinité de petites vermiculations noires contournées en différents sens. Les supérieures ont une bande oblique blan- che, c'est-à-dire une partie de l'aile dépourvue de vermiculations. L’extré- mité des ailes inférieures est aussi presque entièrement blanche. Le corps et la tête manquent. Cette jolie petite lycénide est de la taille du P. Petavius de Java. Elle se trouve à Tintingue. GENRE EMESIS. Fabr. Horsf. Erycina. Latr. E. Tepaui. Boisd. PI. 3. fig. 4. Alis bicaudatis fuscis; posticis lunulis marginalibus nigris, subtus ferrugineis strigis albidis ; anticis ocello apicali; posticis ocello atro dimidiatim chalybeo. Nous ne connoissons que la femelle. Elle est en dessus d’un brun grisâtre ; ses ailes supérieures sont traversées, près de l'extrémité, par deux raies très peu sensibles, un peu plus pâles que le fond. Ses ailes inférieures sont den- tées et terminées par deux queues d’un jaune fauve. Leur bord terminal est d'une teinte pâle, marqué de quatre ou cinq lunules noires, excepté celle qui est placée entre les deux queues, qui est d’un rouge brun. Le dessous est ferrugineux, avec quelques traits à la base et une raie commune, anguleuse sur les inférieures, blancs. L’extrémité des supérieures offre, en outre, deux autres raies blanches et un petit œil noir apical, surmonté d’un petit point 176 GENRE EMESIS. blanc. L’extrémité des inférieures présente une suite de lunules de forme et de couleur différentes. Les deux plus rapprochées de l'angle anal sont étroites, bordées de blanc, précédées, en arrière, de jaune fauve; celle qui est placée entre les deux queues est d’un rouge-brun violâtre; celle d’après est noire, précédée antérieurement d’une éclaircie pâle; celle qui la suit est arrondie, moitié noire, moitié bleuâtre, et a à-peu-près la forme d’un œil; enfin, la dernière est peu marquée et noirâtre. Le corps est brunâtre en dessus et blan- châtre en dessous; les palpes sont blancs, droits et à peine sensibles, comme dans les espèces du même genre. Les antennes sont noires, annelées de blanc, avec la massue noire, précédée à sa base d’un anneau blanc. Cette belle espéce a été trouvée à Tamatave par M. Goudot. Nous croyons que le papilio Bocis de Drury appartient au même genre et fait partie de la même division. E I Ac ræa Hova alert en) dessous 2 5 __ Joat 72e Blanchard panrit PT x: 4. Acræa Zitja male 5. em en dessous [or] Manjaca ferelle GENRE ACREE. Li ACRÉIDES. -1 1 GENRE ACRÉE. Acræa. Lat. God. Les lepidoptères de ce genre sont très élégants; par leurs ailes oblongues ils ont un peu le port des Heliconia. Leur véritable patrie est l'Afrique. 1. À. Hova. Boisd. PI. 4. fig. 1 et 2. Alis integerrimis, anticis rubris nigro punctatis dimidiatim plumbeo diaphanis ; posticis rubris, punctis numerosis, majoribus sparsis, nigris. C'est une des plus grandes que l’on connoisse. Ses. ailes supérieures sont rouges jusqu’au-delà du milieu, et ensuite d’un gris noirâtre, transparent, jusqu’à l'extrémité. Sur la partie rouge on remarque huit ou neuf gros points noirs, dont le plus gros est dans!là cellule. Les’aïles'inférieures sont d’un rouge fauve, avec le bord abdominal lavé de jaunäâtre. Elles sont marquées au-delà du milieu d’environ dix-huit gros points noirs inégaux, formant deux rangées transverses arquées : outre ces points, la base en offre plusieurs autres semblables et très rapprochés: Le dessous des ailes supérieures ressemble au dessus, maisil est plus pâle et comme vernissé. Le dessous des inférieures est d’une couleur incarnate luisante, avec les points de la base et du bord abdominal d’un noir foncé, et ceux des deux bandes transverses plus petits et entourés de gris de perle. L'un des sexes, que nous croyons être la femelle, est d’un fauve plus rous- sâtre; il offre du reste le même dessin. Le corps est noir, avec des points d’un blanc jaunâtre sur les côtés de l’ab- domen et sur le corselet. Elle se trouve à Sainte-Marie et à Tamatave. 2. À. IcarTi. Boisd. PI. 4. fig. 3..et pl. 5. fig. 3. Alis integerrimis diaphanis basi albido-subdiaphanis ;, posticis maculis discoideis quatuor nigris geminatis. Alis feminæ bas: late fuluis. C'est aussi une des grandes espèces du genre. Ses ailes supérieures sont transparentes , avec les nervures roussâtres , et l’espace compris entreles trois 178 GENRE ACRÉE. principales nervures d’un blanc transparent. Les ailes inférieures sont blan- ches jusqu’au- delà du milieu, avec les nervures roussâtres, et ensuite trans- parentes jusqu’à l'extrémité. Entre la partie blanche et la partie transparente sont quatre grosses taches oblongues-arrondies, groupées deux à deux, et souvent en partie réunies. Entre ces deux taches on voit, dans quelques indi- vidus, un ou deux points de la même couleur plus ou moins gros. Le dessous des ailes supérieures est an peu roussâtre jusqu'au milieu. Le dessous des inférieures est un peu plus luisant que le dessus, et il offre à la base cinq ou six points noirs rapprochés, paroïssant un peu en dessus. Le corps est noir, avec des points blancs sur les côtés de l'abdomen et sur le corselet. La femelle a les quatre ailes fauves jusqu’au-delà du milieu. Elle se trouve dans les bois, à Sainte-Marie et à la Grande-Terre, en avril et mai; elle reparoît ensuite en juillet et août. 3. A. RANAVALONA. Boisd. PI. 6. fig. 3. 4 et 5. Alis integerrimis; anticis basi rubris; posticis rubris nigro punctatis margine nigro intus dentato, punctis rubris maculato. Alis anticis feminæ, basi rufescentibus; posticis disco albido nigro punctato, maculis marginalibus nigris dimidiatim postice rubris. Les ailes supérieures sont d’un cendré transparent avec la base, et le bord interne d’un rouge cerise. Les ailes inférieures sont d’un rouge cerise, avec des points noirs jusqu’au milieu de leur surface, dont les plus postérieurs forment une bande transverse, et les autres sont groupés en partie vers la base et le bord abdominal. L’extrémité offre une bordure noirâtre dentée régulièrement en dedans, et divisée par cinq ou six petites taches rouges. Le dessous des ailes supérieures est plus pâle que le dessus et comme ver- nissé. Le dessous des inférieures est d’un blanc incarnat, avec les mêmes points qu’en dessus. La bordure est moins noirâtre, et les dents qui précé- dent les taches rouges sont au contraire très noires, et elles forment des taches séparées. La femelle est plus grande que le mâle; ses ailes supérieures ont la base et les nervures roussâtres. Les ailes inférieures sont blanches, très rarement lavées d’une teinte rougeâtre, avec le même dessin que dans le mâle. Leur GENRE ACRÉE. 79 extrémité est bordée de gris noirâtre, avec une rangée de six taches noires arrondies et appuyées en arrière, chacune sur un point rouge. Gette jolie espèce se trouve communément dans les bois, à Sainte-Marie et à la Grande-Terre, en avrilet mai; elle reparoît en juillet et août. Elle aime à se reposer sur les graminées. H 4. À. Mae. Boisd, PI. 6. fig. 1. Als anticis luteis, apice subcinereo-diaphanis punctis discoideis nigris; posticis luteis punctis sparsis lunulisque marginalibus obsoletis nigris. Elle est à-peu-près de la taille d'Hypatia. Ses ailes supérieures sont d'un jaune-nankin foncé, avec l'extrémité d’un transparent un peu cendré, et huit ou neuf points noirs épars sur le milieu, dont deux dans la cellule. Les ailes inférieures sont d’un jaune-nankin foncé, avec de petites lunules noirâtres, peu marquées, disposées chacune sur l’extrémité des nervures, et quinze à vingt points noirs un peu inégaux, dont les postérieurs forment une espéce de bande sinueuse irrégulière. Le dessous est plus pâle que le dessus, un peu luisant; il présente tout-à- fait le même dessin. Le corps estnoir.en dessus, d’un jaune un peu rougeâtre en dessous, avec les côtés ponctués de jaune. Elle se trouve communément en juin aux environs de Tintingue et de Tamatave. Elle se plaît dans les bois humides , au bord des petits ruisseaux. 5. À. PuncrarTissiMA. Boisd. PI 6. fig. 2. “Alis luteis a basi ad extimum nigro punctatis; anticis apice fuscis. Cette espèce est la plus petite de toutes celles que je connois. Ses quatre ailes sont d'unjaune un peu fauve, ponctuées de noir depuis la base jusqu'à l'extrémité. Les points de la moitié postérieure forment trois lignes trans- verses, les autres sont rangés sans ordre. Le sommet des ailes supérieures est noirâtre. Le dessous des ailes ne diffère du dessus qu'en ce qu'ilest un peu luisant, et que le sommet des supérieures n'est pas noirâtre. La femelle est un peu:plus grande que lemäle; ses ailes supérieures sont un peu plus arrondies; dureste ‘elle n’en diffère pas. Elle a été trouvée, par M. Goudot, dans les bois humides, aux environs de Tamatave. 180 GENRE ACRÉE. 6. A. RakeuI. Boisd. PI. 5. fig. r et 2. Alis obscure fulvis fascia maculari, transversa, :communi punctisque sparsis discoideis nigris; posticis margine fusco. Elle est à-peu-près dé la taille de Mahela. Ses ailes sont d’un fauve rous- sâtre assez terne; elles sont traversées au-delà du milieu par une bande commune de points noirs. Les supérieures ont, de plus, le sommet noirâtre, avec deux taches noires dans la cellule. Les inférieures ont, outre la bande transverse, huit ou dix points noirs placés vers la base, et formant presque une rangée transversale. Le dessous offre le même dessin; mais le sommet des aïles supérieures est d'un gris jaunâtre. La plupart des taches des ailes inférieures ont, en ar- rière, une éclaircie blanche, sur-tout celles qui forment la bande transverse. On voit aussi à leur extrémité une rangée de petites lunules grises ou blan- châtres. Elle se trouve aux environs de Tintingue, de Foule-Pointe et de Féneriffe. 7. À. Zirsa. Boisd. P]. 4. fig. 4 et 5. Alis vivide fuluis ambitu nigro, punctis minutis sparsis; anticis macula costali nigra ; posticis subtus fascia incurva albida, lunulisque margiralibus cinereis. Les quatre aïles sont d’un fauve vif, avec une bordure noire, se continuant le long de la côte des supérieures jusqu’à leur base. Les premières ont, près de l’extrémité, une rangée courbe de quatre à cinq petits points noirs, et, dans la cellule, trois autres points semblables, dont deux, souvent réunis en une petite tache, qui touche la bordure costale. Les ailes inférieures sont traversées au-delà du milieu par une ligne courbe et sinuée de petits points noirs, et elles ont, vers la base, d’autres points semblables épars. Le dessous offre la même disposition de points; celui des inférieures est traversé, un peu au-delà du milieu, par une bande blanchäâtre, qui forme une éclaircie en arrière des points noirs. Outre cela, l'extrémité des nervures est bordée de blanchâtre, et le bord marginal est marqué par une rangée de lunules d'un cendré blanchâtre, triangulaires, bordées par une petite ligne festonnée, noirâtre. Elle se trouve à Féneriffe et à Foule-Pointe. 1 Acræa Rakeli. 2. em en dessous. 3. loati fomelle Zlanchard pérvir PL. S. 4. Acræa Rahira. 5. rem en dessous. 6. Manjaca 7744 7- dem en dessous. 3p GENRE ACRÉE. 181 8. A. RauHiIRA. Boiësd. PI. 5. fig. 4 et 5. Alis pallide fulvis nigro punctatis, margine nigro acutissime dentato; posticis subtus flavis striga transversa punctisque nigris. Elle a le'port et la taille de Zitja. Ses quatre ailes sont d’un fauve clair, avec une bordure noire qui se prolonge en dents aiguës sur chaque nervure. Les supérieures ont deux lignes courbes, courtes et transverses de points noirs, et un autre point isolé au milieu de la cellule: Les inférieures ont, depuis la base jusqu'au milieu , une quinzaine de points noirs épars. En dessous il n’y a pas de bordure noire, mais l'extrémité des nervures est élargie et noirâtre. Celui des ailes supérieures offre les mêmes points qu’en dessus ; celui des inférieures est d’un jaune pâle, avec les points du dessus entremélés de plaques d’un fauve vif; il est, en outre, traversé au-delà du milieu par une raie noire courbe, dont l'empreinte paroît un peu en dessus; derrière cette raie et entre chaque nervure il y a un espace d’un jaune foncé. Le corps est roirâtre en dessus, avec des points fauves sur les côtés. Suivant M. Goudot, elle se trouve à Tamatave; mais comme nous possédons la même espèce du pays des Hottentots, nous craignons qu'’ilne l'ait recueillie en passant au Cap de Bonne-Espérance, et qu’ensuiteil ne l'ait confondue avec les lépidoptères pris à Madagascar. 9. À. Manyaca. Boisd. PI. 4. fig. 6. et pl. 5. fig. 6 et 7. Alis maris fulvis margine nigro; fulvo punctato; anticis macula costali fasciaque obliqua nigris ; posticis subtus luteis ad basin nigro punctatis. Als feminæ supra pallide luteis, anticis ad apicem macula albida. Cette petite espéce estassez voisine de celle que Cramer a figurée , pl. 268, sous le nom d’Eponina, et que Fabricius a décrite sous le nom de Serena. Ses quatre ailes sont fauves, bordées à l'extrémité par une bande noire, que divise une rangée de points fauves. Les supérieures dont la côte est noi- râtre ont à l'extrémité de la cellule discoïdale une tache noire, liée en- tièrement avec la côte, et envoyant un prolongement oblique dans la bor- dure, de manière qu'il ‘en résulte au sommet une tache ovale fauve comme dans la Serena. Les ailes inférieures offrent, vers la base, quelques points noirs peu apparents. Le dessous des ailes supérieures est fauve vers la base, ensuite jaunâtre, Annales du Muséum, t. IL, 3° série. 24 182 GENRE ACRÉE. avec la tache costale du dessus, et l'extrémité des nervures élargie et noi- râtre. Le dessous des inférieures est d’un jaune d’ocre, avec quatorze ou quinze points noirs, épars depuis la base jusqu'au milieu. Sur le bord ter- minal on remarque sept lunules jaunes, triangulaires, bordées de noir, et terminées toutes antérieurement par un petit trait noir en forme d'I. La femelle est un peu plus grande et d’un jaune d’ocre pâle en dessus, avec les points marginaux plus gros. Ses ailes supérieures offrent, vers le sommet, une tache blanche en place de l’espace fauve dont nous avons parlé en décrivant le mâle. Le dessous est beaucoup plus pâle que dans le mâle, mais il offre à-peu-près le même dessin. On la trouve à Tintingue,-à Tamatave, à Féneriffe et à Sainte-Marie, en mars et en avril; elle vole dans les bois et paroît être assez rare. 10. A: SGaNzINI. Borsd. PI. 6. fig. 6 et 7 Alis luteis margine nigro; anticis apice late nigro fascia albida; posticis punc- tatis, subtus immarginatis. Elle varie un peu pour la grandeur; tantôt elle est de la taille d'Hypatia, et tantôt de celle de Zidora. Ses quatre ailes sont d’un jaune d’ocre assez pâle. Les supérieures ont, vers le sommet, un large espace noirâtre, divisé obli- quement par une bande d’un blanc jaunâtre, formée de cinq taches, séparées seulement par les nervures. Avant cet espace noir, elles offrent, sur la partie jaune, quatre points noirs plus où moins gros, dont un souvent irrégulier; dans la cellule. Les aïles inférieures ont une bordure noirâtre mal arrêtée, qui envoie des rayons entre chaque nervure; elles sont traversées au-delà du milieu par une rangée courbe et un peu sinueuse de points noirs; vers la base sont six ou huit points semblables épars. Le dessous offre à-peu-près le même dessin; mais l’espace noirâtre des supérieutes est jaunâtre , la bande blanchâtre oblique s’appuie intérieure- ment, à l'extrémité de la cellule, sur une tache noirâtre; les ailes inférieures sont dépourvues de bordure noire, mais les rayons noirs existent de même entre les nervures, Le corps est jaunâtre, avec des taches noirâtres sur le dos. Il ya des individus dont les ailes supérieures ont un reflet violâtre. Elle est très commune à Madagascar, elle se trouve presque toute l'année; elle ne cesse de paroîtré que lorsque les pluies sont très abondantes. ”.. 1. Acræa Mahela. 5.Acræa Ranavalona femelle. Punctatissima . 6 Seanzini mate. 7: «er en dessous. 2. 9. Ranavalona 274 4. 2er en dessous Llenchart pinret £ 1 RU i : D “ k, GENRE DANAIS. 183 DANAIDES. GENRE DANAIS. Boiësd. Danaidi. Lat. God. Euplæa. Fabr. Les Danaïdes habitent les parties chaudes des deux continents. D. CHRYsIPPUS. Alis répandis, fulvis, limbo nigro albo punctato; anticis apice nigricante fascia maculari nivea; posticis disco punctis aliquot nigris. Lan. Syst. nat. 2. p. 767.—Fabr., Herbst, Kleemann, Boisd., Ochs., etc. Gop. Encycl. méth. IX, p. 187. Craw. PI. 118. B.C.— Elle est très commune à Bourbon, à Maurice, et à Madagascar. On la trouve aussi dans l’Inde, dans diverses parties de l'Afrique, et même en Europe. La chenille est d’un gris de perle avec des plistransversaux noirâtres, et une bande demi-circulaire d’un bleu noir sur chaque anneau, marquée de deux taches jaunes; elle a en outrele long des pattesune bande latérale jaune, ettrois paires d’épines charnues, dont une près de la tête, une un peu avant le milieu du corps; et la troisième, qui. est, la plus courte, à l'extrémité postérieure. Le dessous du corps.est noir, et.les pattes sont marquées de points blancs. Elle vit en famille sur les nerium. La chrysalide ressemble à un pendant d'oreille; elle est d’un vert tendre ou d’un rose pâle, avec des points d’or, et une bande noire en fer à cheval près de l'extrémité. GENRE EUPLÉE. Euplæa. Fab. Ochs. Danais. Lat. God. Ainsi que nous l'avons déja dit dans notre Faune entomologique de l'Océanie, ce genre a de grands rapports avec le précédent. Les espèces sont nom- breuses, et souvent très voisines l'une de l’autre., On les, partage en trois groupes d’après les caractères suivants. Dans le premier les mâles et les fe- melles sont semblables, dans le second les mâles ont le bord interne des ailes supérieures très arrondi, et il s'avance notablement jusque sur le disque des inférieures ; dans le troisième les mâles ont le bord interne des premières 184 GENRE EUPLÉE. ailes, droit ou presque droit, avec une raie d’un cendré luisant. Les espèces suivantes appartiennent au premier groupe. 1. E. Gouporur. Boisd. PI. 3. fig. 2. Alis fuscis ad extimum pallidioribus; anticis puncto violaceo; posticis fascia maculari submarginali albida ; sinqulis subtus punctis discoideis albo- violacets. Elle est d’un brun noiravecle tiers postérieur plus pâle. Lesailes supérieures ont à l'extrémité de la cellule un petit point d’un blanc violet. Les inférieures sont traversées près de l'extrémité par une bande blanche ou plutôt blan- châtre, maculaire. Le dessous ressemble au dessus, mais sur le disque de chaque aïle on remarque six ou huit points d’un blanc violâtre, dont un est placé dans la cellule, et les autres sont rangés autour en demi-cercle. Elle se trouve très communément à Bourbon. La chenille est d’un gris de souris avec huit épines charnues, filiformes, dont deux très longues près de la tête, deux sur le dernier anneau, et les deux autres paires placées à distances entre la première et la dernière sur les anneaux du dos. Toutes ces épines sont noires, ainsi que les pattes. Les côtés du corps offrent quelques points bleus. Elle se trouve communément en juin sur les nerium (lauriers-rose). La chrysalide ressemble à une bulle d’or extrêmement brillante; elle éclôt au bout de quinze jours. 2. E. EuPpnowe. PI. 5. fig. 1. Alis integris fuscis ; anticis apice sub-violaceo micantibus , striga maculari alba ; posticis fascia punctisque marqinalibus albidis; sinqulis subtus punctis discoi- deis violacers. Far. Ent. Syst. XL. 1. p. 4. n° 122. Gop. Encycl. méth. IX. p. 181. n° 18. Danais Baudiniana. Gob. Encycl. méth. IX. p. 181. n° 17. Godart a cru que cette Euplæa étoit de Timor, et trompé sur l'habitat il en fait une espèce nouvelle sous le nom de Baudiniana. Ge qui ne l’a pas empêché de décrire, dans le numéro suivant, l'Euphone en traduisant le GENRE EUPLÉE. 185 texte de Fabricius. La description de Fabricius est tellement claire, qu'il ne peut y avoir le moindre doute sur l'identité. Elle se trouve communément à Maurice. Elle habite aussi Madagascar. La chenille, d’après la description que nous a communiquée M. Marchal, est d’un blanc sale, avec une rangée latérale de points noirs, et quatre paires d’épines charnues disposées ainsi : celles de la première paire ont cinq lignes de longueur, et sont placées sur le troisième anneau; celles de la seconde sont longues d’une ligne, et placées sur le quatrième; celles de la troisième paire sont semblables, et se trouvent sur le sixième; la dernière paire est sur le dernier anneau, et est un peu plus longue que la précédente. Elle vit sur les nerium (/auriers-rose). La chrysalide est cylindroïde raccourcie, d'un vert doré brillant. Elle éclôt au bout de dix jours. 3. E. Paæpone. PI. 3. fig. 3. As subconcoloribus fusco-nigris; anticis maculis sordide luteis : posticis fascia subpostica punctisque marginalibus in serie duplice sordide flavidis. Far. Ent. Syst. V. Suppl. p. 423. n° 184-5. Go. Encycl. méth. IX. p. 183. n° 26. Cette Euplea, ainsi que la Cenea et l'Echeria de Stoll, Supplément à Cramer, n'appartient qu'imparfaitement à ce genre. Ces trois espèces, et peut-être aussi le papilio Niavius de Linné, formeront un genre propre entre les Danais et les Euplæa. La Phædone est commune à Maurice. Elle se trouve aussi à Madagascar aux environs de Tamatave. Cette espèce a de grands rapports avec l'Echeria de Stoll ou V’aillantiana de Godart; mais elle est un tiers plus petite; ses quatre ailes sont plus en- tières; les taches des supérieures sont toutes d’un Jaune sale; la bande transverse des inférieures est moins large, sinuée sur chaque côté, précédée en dessus comme en dessous de deux lignes marginales de points jaunâtres, dont les antérieurs plus gros. La chenille vit comme celles des espèces précédentes, sur les nerium. 196 GENRE IDEA. GENRE IDEA. Ce genre esttrès peu nombreux: il habite lés Indes orientales, sur-tout les îles de la Sonde et la Nouvelle-Guinée. I. LYNCEA. Alis_elongato-anqustatis albido-subcinerascentibus venis maculisque permultis nigris; anticis subfalcatis. Gop. Encycl. méth. IX. p. 195. P. Lynceus. DruRY. ns. 2. tab. 7. f. 1. P. Idea. Sroiz. Pap. Suppl. à CraM. 42. fig. 1. Cette espèce, dont nous possédons un mâle, que l'on nous a assuré venir de Tananarive, ne nous paroît nullement différente de celle qui est assez commune à Java, et qui se rapporte parfaitement à la figure de Stoll et de Drury. L’individu, figuré par ces deux iconographes, avoit été recueilli dans l'ile de Joanna ( Anjouan), près de Madagascar. GENRE DIADEMA. 187 NYMPHALIDES. GENRE DIADEMA. Boisd. Nympbalis. Lat. God. 1: D. BOLINA. Mas: lis dentatis nigris micantibus,macula media albo-violacea mutabili; anticis apice macula albo-violacea ; omnibus subtus ferrugineo-corticinis ; posticis albo-fasciatis. Lan. Syst. nat. 2. p. 781. n° 188. Far. Ent. Syst. t. 3: n° 384. Gop. Encycl. méth. IX. p. 396. n° 157. CrAM. 65. E. F. Dreury. I. pl. 14. CLErk. Zcon. tab. 21. HErgsT. Pap. 244. f. 3-4. Femina : Alis repandis fulvis, limbo nigro albo-punctato; anticis apice nigro fascia nivea; posticis disco macubs tribus fuscis. P. Misippus. Lans. Mus. Lud. Ulr p.264. n° 83. Gop. Encycl. méth. IX. p. 188. n° 40. et p. 394. n° 153. P. Diocippus. CRAM. 28. B. C. Hergsr. Pap. tab. 155. € 3-4. Var. P. Inaria. CRAM. 214. A. B. HERgsT. tab. 157. f. 5-6. Les papilio Bolina et Mhsippus forment sans aucun doute une même es- péce, dont le premier est le mâle et le second la femelle. C’est un fait prouvé par l'éducation des chenilles. Le papilio Lasinassa nous offre un exemple à-peu-près semblable; aussi on a été long-temps ayant de se douter que les papilio Iphaigenia, Proserpina , Alcmene, Manilia, Antigone, Eriphile de Gramer, n’étoientrien autre que la femelle ou des variétés femelles de cette espéce, Elle a le port de Lasinassa, auquel elle ressemble beaucoup en dessus par le dessin. 198 GENRE DIADEMA. Ellese trouve communément à Bourbon, à Maurice, à Madagascar, au Ben- gale, à la Chine, dans les îles de la Sonde et sur la côte occidentale d’Afri- que. Elle est aussi assez répandue à la Guyane, où elle aura peut-être été transportée avec des plantes de l'Inde. La femelle est très remarquable par son dessin, qui a la plus grande ressemblance avec celui de la Danais Chrysippus. C’est au point qu'au pre- nier coup d'œil on les prendroit pour une seule espèce. Le papilio Inaria de Cramer est une simple variété femelle, dans la- quelle la partie noire qui est au sommet des premières ailes a complétement disparu, ainsi que la bande blanche, qui cependant laisse presque toujours une empreinte d’un fauve un peu plus pâle que le reste. Les points qui divisent la bordure sont un peu moins marqués, et la taille des individus est un peu plus grande. Nous en possédons plusieurs exemplaires de Bourbon, de Mau- rice, et de Madagascar. La chenille ressemble, au premier aspect, à celle de la D. Chrysippus, sur- tout par la couleur et par le dessin; maisles prolongements épineux sont plus roides, moins mobiles, et au nombre de huit. La chrysalide est moins cylin- drique, un peu comprimée, verte, dépourvue de taches dorées et de cercle noir. Cette chenille vit en famille sur les lauriers-rose (nertum ). 2. D. Dur. Alis repandis; anticis fascüs duabus macularibus albis; posticis albis margine fusco; omnium limbo punctis marginalibus albis, P. Dubius. Pazisor DE BEAUVOIS, Voy. en Afrique, Quoique cette espèce soit déja décrite et figurée dans l'ouvrage de Palisot de Beauvois, nous en donnons ici une nouvelle description parceque celle de cet auteur est inexacte et que son ouvrage est peu répandu dans les bi- bliothèques. Elle est un peu plus grande que Bolina, dont elle a le port. Ses ailes su- périeures sont noires, avec deux bandes blanches, maculaires, obliques, ordinairement précédées, du côté de la base, d’un point blanc, et au sommet, d'un groupe de quatre ou cinq petites taches alignées de la même couleur. La bande la plus interne est formée de deux taches, l’autre est formée de GENRE DIADEMA. 189 trois; dans beaucoup d'individus toutes les taches sont entourées d’un peu de blanc bleuâtre, et elles ontelles-mêmes une teinte un peu nacrée. Les ailes inférieures sont blanches, luisantes, un peu nacrées, avec une bordure noirâtre plus ou moins large, s'étendant quelquefois jusqu'au milieu du disque, et d’autres fois à peine indiquée. Le bord extérieur des quatre ailes est en outre divisé par un rang de points blancs, suivi près de la frange d’une série de petites lunules de la même couleur. Le dessous offre le même dessin que la surface opposée, mais le sommet des ailes supérieures est d’un gris brunâtre, et la base des quatre ailes est ponctuée de blanc. Les échancrures sont lisérées de blanc. Le corps est noirâtre, ponctué de blanc comme dans les Danaïdes. Elle se trouve à Tintingue, à Tamatave et à Sainte-Marie, au mois d’avril et de juillet. Elle a les mœurs de Bolina, mais elle est beaucoup plus rare. Palisot de Beauvois l’a trouvée sur la côte occidentale d'Afrique, dans les royaumes d'Oware et de Bénin; nous en avons aussi reçu un individu de Galam. Cette espèce a, comme toutes celles de ce genre, une grande analogie pour le factes avec certaines Danaïdes d'Afrique, sur-tout avec celle appelée Niavia, qui habite aussi la côte occidentale de l'Afrique. GENRE ARGYNNIS. Lat. God. A. PHALANTA. Alis subdentatis, falvis, nigro maculatis; posticis subtus sub-argenteo-purpuras- centibus ocellis aliquot fulvis. Fagr. Ent. Syst. LIL part. 1. n° 455. Gon. Encycl. méth. IX. p. 259. n° 10. DrRuRY. /ns. 1. tab. 2r. P. phalantus. Hergsr. tab. 256 et tab. 257. P. columbina: CRAM. 337. D. E. et 238. A. B. Elle est commune dans différentes parties des Indes orientales. Elle se trouve aussi très fréquemment à Maurice, à Bourbon, et à Madagascar. La chenille est épineuse, d’un vert pâle, plus ou moins glauque, avec une raie blanchâtre entre les stigmates et les pattes, et se fondant avec la couleur du ventre. La tête est brune, marquée d’une espèce d'Y blanchâtre. Les stigmates sont blanchâtres, cerclés de noirâtre. La chrysalide est d’un beau Annales du Muséum , t. IL, 3° série. 25 190 GENRE ARGYNNIS. vert, avec les pointes dorsales rougeûtres très saillantes et un peu argentées. Sur ses côtés il y a aussi deux ou trois taches alongées de la même couleur. GENRE CYRESTIS. Boisd. Nympbhalis. Lat. God. Les insectes de ce genre ne se trouvent que dans les régions intertropi- cales de l’ancien continent. C. Ezecans. Boisd. PI. 7. fig. 4. Alis dentatis albis fascia transversa rufescente, linea postica, subinterrupta duabusque geminis marginalibus, nigris; anticis fasciis tribus rufis interjectis strigis nigris; posticis caudatis angulo ani dilatato, fulvescenti, cyaneo maculato. Elle est à-peu-près de la taille de la C. hylas de Java, et elle a le port et un peu le faces du P. panteus de Drury, qui appartient aussi au même genre. Ses ailes sont minces, d’une texture délicate, blanches, légèrement den- telées. Elles sont traversées au-delà du milieu par une raie rousse, plus in- tense vers l'angle anal des inférieures où elle se replie pour se perdre dans le bord abdominal; après cette raie vient une ligne noire interrompue, et tout-à-fait sur le bord on apercoit une ligne double également noire. Les ailes supérieures ont en outre entre la base et la raie rousse sus-mentionnée, trois autres raies plus courtes, se prolongeant quelquefois sur les inférieures, et dont celle qui est la plus près de la base est bordée de chaque côté par une ligne d’un bleu noir; entre la seconde et la troisième raie on observe aussi un double trait d’un bleu noir. Les ailes inférieures sont terminées par une queue aiguë, noirâtre, et dilatées à l’angle enal en une palette d’un roux fauve, ponctuée de noir et de bleu. En dessous le dessin est beaucoup moins pro- noncé qu'en dessus, et la palette anale est marquée d’une tache d’un noir bleu. Le corps est roussâtre en dessus avec le corselet rayé longitudinalement de blanc. La femelle est un peu plus grande, elle n'offre, du reste, aucune diffé- rence notable. Elle se trouve assez communément dans les bois, à Sainte-Marie, à Foule- Pointe, et à Tamatave, en mai, juin, juillet, etsur-tout en août. Elle est d'une texture si délicate qu'il est très difficile de pouvoir se la procurer intacte. ETS KW \ ADO TRS 1® © 5 Hypanis Anvatara 6 S Elegans 4.Cyresu n 5 = anessa Croadotu 1 Rhadama 2 2 Limenitis Dumetorum Epicleha 24 Blanchard pinait GENRE VANESSA. FOI GENRE VANESSA. Lat. God. 1. NV. CaRDUI. Alis dentatis supra fulvis, nigroque varüs; anticis apice prominulis albo macu- latis; posticis sub-rotundatis subtus marmoratis, ad extimum striga e quatuor ocellorum. Linn. Syst. nat. 2. p. 774. n° 157.—etc. Fagr. Ent. Syst. IL. part. 1. p. 104. n° 320.—etc. La Belle-Dame. Gsorr. Hist. des Ins. 11. p. 41. Ce papillon se retrouve presque par tout le globe; cependant il paroît être plus commun en Europe que dans les régions équatoriales. Nous en possé- dons des exemplaires du Sénégal, d'Égypte, de Barbarié , du Cap de Bonne- Espérance, de Bourbon, de Maurice, de Madagascar, du Bengale, de la Chine, de Java, de la Nouvelle-Hollande, de Taïti, du Brésil, de Cayenne, et de l'Amérique septentrionale. 2. V. HIPPOMENE. Alis dentatis supra fuscis fascia aurantiaca transversa, anticarum discoidali, posticarum marginal; illis apice albo punctatis, his caudatis. Hubn. Exot. Samlung. Elle a le port et la taille d'Atalanta et autres espèces voisines; telles que Dejeani et Callirhoe. Ses ailes supérieures sont en dessus d'un noir foncé, avec une bande discoïdale d’un jaune orangé, s’alignant avec une autre bande de la même couleur qui borde une partierdu bord externe des infé- rieures ; leur sommet offre sept ou huit points blancs disposés sur deux ran- gées; un point jaune, placé sur la côte, s'aligne avec les deux points de la rangée interne. Les ailes inférieures sont plus dentelées que les supérieures, et une de leurs dents forme une queue orangée et assez longue. Ces mêmes ailes offrent, entre la queue et l’angle anal, un œil violâtre pupillé de blanchâtre, suivi, près de la frange, de quelques atomes bleuâtres formant une raie depuis le bord abdominal jusqu'à la base de la queue. Le dessous des supérieures présente la même bande qu’en dessus; mais elle est ici d’un blanc jaunâtre, et leur base est marquée de quelques taches ou traits d’un blanc violâtre. Le dessous des ailes inférieures est d’un blanc olivâtre, 192 GENRE VANESSA. nuancé de violâtre vers l'extrémité, tm peu saupoudré d’atomes jaunâtres jusqu'au-delà du milieu, et marqué, dans cette partie, d’hyéroglyphes ou taches annulaires difformes, jaunâtres. L’œil violatre est aussi distinct qu’en dessus. La femelle ne diffère pas du mâle. Cette belle espèce a été découverte à Bourbon par M. Goudot, et à Maurice par M. Marchal. 3. V. EricreLiA. Boisd. PI. 7. fig. 3. Alis denticulatis supra fuscis; anticis ante apicem fascia interrupta maculisque duabus albis; posticis maris macula orbiculari cyanea nitida; posticis feminæ absque macula cyanea. Cette Vanessa a les plus grands rapports avec la Clelia de Cramer et de Fabricius, etil seroit possible qu’elle n’en fût qu'une modification locale. Le mâle est plus d’un tiers plus petit que celui de Clelia, mais il présente à-peu-près les mêmes caractères. La femelle de Clelia est semblable au AE La femelle d’Epiclelia diffère du mâle en ce qu’elle est dépourvue sur les ailes inférieures de la tache bleue discoïdale ; cependant dans quelques in- dividus on remarque à la place de cette tache un reflet violâtre irrégulier. Elle est en outre d’une couleur plus brune, mais elle offre de même deux yeux violatres à iris ferrugineux sur chaque aile. Elle se trouve communément à Madagascar pendant une grande partie de l’année. 4. V. RHaDAMA. PL 7. fig. 2. Alis dentatis supra cæruleis strigis nigro-cyaneis ; posticis oculo anali violaceo; omnibus subtus cinereis strigis albidis; anticis oculo unico, posticis duobus. Cette belle espèce est à-peu-près de la taille d’Erigone. Ses ailes sont den- telées, d’un beau bleu en dessus, avec des traits et une bande commune d’un bleu noir. Les supérieures ont, vers le sommet, un groupe de deux ou trois points blancs , et leurs échancrures sont lisérées de blanc. Les ailes inférieures ont la frange blanche, et elles sont marquées, près de l'angle anal, d'un œil violâtre pupillé de bleu à iris jaunâtre. Le dessous des quatre ailes est grisätre, GENRE VANESSA. 193 avec des raies blanchâtres transverses. Les ailes supérieures sont marquées, près du sommet, d’un petit œil noirâtre sans prunelle et à iris jaunâtre. Les inférieures sont marquées de deux yeux, dont le plus près de l’angle anal est violâtre et pupillé comme en dessus; l’autre est noir et sans prunelle. Le corps est bleu en dessus et d’un blanc grisâtre en dessous. Lesantennes man- quent dans notre individu. Cette belle espéce a été rapportée par M. Goudot, qui l'avoit obtenue d’un voyageur anglais, qui l’avoit prise aux environs de Tananarive. 5. V. Gouporui. PI. 7. fig. 1. Alis umbrinis strigis fusco-ferrugineis ; anticis falcatis striga punctorum alborum ; omnibus subtus fusco-olivaceis ad extimum violascentibus fascia communi fusca. , Elle est de la taille de Pelarga et elle ale port de Terea, etautres espécesafri- caines. Ses ailes supérieures sont falquées au sommet; l'extrémité anale des inférieures manque dans notre individu. Le dessus des quatre ailes est d'un brun couleur de terre d'ombre, traversé, au-delà du milieu, par deux bandes communes d’un ferrugineux obscur, et dont la plus externe est marquée sur les supérieures d’une série de points blancs; entre la base de chaque aile et les bandes sus-mentionnées, on remarque deux gros traits d’un ferrugineux obscur placés dansla cellule discoïdale, bordés de noir surles premières ailes. Le dessous est d’un brun un peu verdâtre, glacé de violâtre, sur-tout à l'extrémité, traversé par quelques raïes brunes peu prononcées, et au-delà du milieu par une bande commune d’un brun ferrugineux, suivie, sur chaque aile, d'un rang de petits points blancs, plus prononcés sur les ailes de devant, où ils correspondent à ceux du dessus. Elle a été prise, par M. Goudot, dans les bois humides, aux environs de Tamatave. 6. V. ANDREMIAJA. Boisd. AUS anticis subfalcatis, posticis intus subcaudatis; omnibus supra fuscis fascia commun, alba nigro punctata, extrorsum fulva vel fulvescente; anticis strigis duabus basilaribus, fulvis; posticis linea marginali obsolete fulva ; omnibus subtus fusco-fulvescentibus, fascia ut supra, sinqulisque basi strigis albis. Elle est de la taille de la Laodora de Godart, et elle a beaucoup de rapports 194 GENRE VANESSA. avec la Pelarga de Drury, la Pelasgis Godart, et sur-tout avec la Galami Boisd. (Espéce inédite.) Ses ailes supérieures sont dentelées et un peu falquées; les inférieures sont aussi dentelées et leur angle anal se prolonge un peu en queue. Le dessus des unes et des autres est brun, traversé par une bande commune, blanche sur son côté interne, et fauve sur son côté externe, bifide antérieurement sur les premières ailes, et renfermant deux points blancs, marquée sur sa partie fauve d'une rangée de points noirs, pupillés de blanc sur les supérieures. Ces mêmes ailes ont, près de la côte, deux traits fauves, et à l'extrémité une ran- gée de deux ou trois points blanchätres. Les ailes inférieures sont marquées, près de la frange, d’une raie fauve interrompue et peu prononcée. Le dessous des ailes est d’un brun-jaunûtre fauve, avec la bande et les points comme en dessus. L'extrémité offre une rangée de lunules blanchâtres, et la base est marquée de deux traits blancs sur les supérieures, et d’un seul sur les infé- rieures : ces dernières ailes ont en outre, à la base de la queue, des atomes d'un cendré bleuâtre. Elle se trouve, en mars et en avril, à Madagascar. On la distinguera facilement de la Galami, en ce que cette dernière à toute la bande transverse d'un blanc lavé de fauve, non bifide antérieurement; en ce que le bord de ses ailes inférieures est marqué de deux rangs de petites lunules d’un blanc bleuâtre, etc., etc. GENRE SALAMIS. Boisd. Chenille?... insecte parfait. Tête médiocre; yeux saillants ; palpes contigus, dépassant notablement le chaperon, le dernier article un peu infléchi en avant; antennes assez longues, leur massue alongée; corselet médiocre; ab- domen peu alongé; pattes longues et assez grêles; ailes supérieures falquées; les inférieures ayant la gouttière abdominale très prononcée, et l'angle anal prolongé en dedans. Les insectes de ce genre ont les plus grands rapports avec les Vanessa, sur- tout avec quelques espèces indiennes et africaines, dont les ailes supérieures sont un peu falquées au sommet, et dont l’angle anal des inférieures est pro- longé en pointe. Ils s’en distinguent par la massue des antennes , qui est ma- nifestement en cylindre plus alongé , par le dernier article des palpes, qui est moins ascendant que dans les Vanessa, et par les pattes qui sont plus grêles et proportionnellement plus alongées. GENRE SALAMIS. 195 S. AUGUSTINA. Borsd. Alis supra: fusco-ferrugineis; anticis apice nigricanti macula cyaneo-violacea ; posticis ad extimum pallidioribus, strigis duabus marginalibus fuscis; om- nibus subtus fusco-subolivaceis fascüs brunneis, ad extimum pallidioribus, punctis minutis nigris. Le dessus des ailes est d’un brun marron plus ou moins clair. Les supérieures ont le sommet et l'extrémité noirâtres, avec une tache apicale, assez petite, d’un bleu violätre. Les inférieures ont l'extrémité d’une teinte grisâtre livide, divisée par deux raies marginales brunâtres, précédées, du côté de la base, d'uperangée detrois ou quatre petits points noirs. Le dessous est d’un brun gri- sâtre, glacé d’un peu de verdâtre et fascié de brun; l'extrémité est plus claire, d’un gris foiblement glacé de violâtre, séparé de la partie plus foncée par une raie commune droite d’un brun ferrugineux. Sur la partie postérieure, qui est la plus claire, on remarque sur les ailes inférieures, une rangée de petits points noirs, laquelle se continue quelquefois un peu sur les supérieures. La femelle diffère très peu du mâle, seulement la tache bleue est ordinai- ‘ rement un peu plus grande, suivie inférieurement de quelques légers atomes violâtres. Elle se trouve à Bourbon, à Madagascar, et à Maurice. GENRE ATERICA. Boisd. Chenille?.. insecte parfait. Tête grosse; yeux saillants; palpes rapprochés, assez gros, ne dépassant pas le chaperon, couverts de poils très serrés; antennes longues, leur massue très alongée formée insensiblement dans leur quart, supérieur; corselet épais, assez robuste, de la largeur de la tête; ailes inférieures arrondies, à peine dentelées; le bord postérieur des ailes supérieures coupé presque droit. A. RABENA. Boisd. Alis anticis nigro-fuscis fascia maculari maculisque apicalibus flavis; posticis Julvis, linea marginalinigra; posticis subtus corticinis punctis duobus basila- ribus fuscis. Les ailes supérieures sont d’un brun noir, avec la base et le bord interne d’un fauve obscur; elles sont traversées obliquement de dedans en dehors 196 GENRE ATERICA. par une bande jaune maculaire, précédée en dehors d’une rangée de taches de la même couleur, et du côté de la base, d’une tache annulaire placée dans la cellule. Le dessus des ailes inférieures est fauve, avec le bord interne noirâtre et une raie presque marginale de la même couleur, expirant ordi- nairement avant l'angle anal. Le dessous des supérieures offre le même dessin que la surface opposée, mais la base et le sommet sont d’un jaune roussätre. Le dessous des ailes inférieures est d’un jaune roussâtre avec quel- ques nuances plus obscures, et deux points noirs rapprochés, dans la cellule, près de la base. Le corps est d’un fauve noirâtre en dessus, et d’un jaune-rous- sâtre pâle en dessous. La moitié antérieure de la massue des antennes est jaunâtre. La femelle est presque un tiers plus grande que le mâle. Elle offre tout-à- fait le même dessin, mais le dessous de ses ailes inférieures a quelques lé- gères nuances violâtres. Cette jolie espéce se trouve à Tintingue, Tamatave et Sainte-Marie, dans les bois, en décembre; elle reparoît en juillet et août. GENRE CRENIS. Boisd. Chenille?.. insecte parfait. Tête assez petite; yeux saillants; palpes assez rapprochés, ascendants, dépassant peu le chaperon ; antennes longues, assez gréles, renflées insensiblement en massue à leur extrémité; corselet, peu robuste, de la largeur de la tête; ailes supérieures légèrement concaves sur leur bord extérieur; les inférieures arrondies, légèrement dentelées; les deux premières nervures des ailes supérieures dilatées à la base, comme dans le genre Satyrus. Ce genre est formé sur l'espèce suivante, qui envoie un rameau latéral vers la tribu des Satyrides. C. MADAGASCARIENSIS. Boisd. Alis supra sordide fulvis; anticis apice lato, inferioribus serie postica e punctis fuscis; posticis subtus cinereis strigis undulatis obscuris interjectis ocellis obso- letis pupilla cyanea. Elle a le port, lataille, et un peu le facies de la Nymphalis Liberia de l'Ency- clopédie, ou P. Laothoe de Cramer. Le dessus de ses ailes est d’un jaune fauve, plus ou moins terne. Les supérieures ont le sommet largement noirâtre, et GENRE CRENIS. 197 marqué ordinairement de deux ou trois petites taches fauves peu pronon- cées. Les inférieures ont au-delà du milieu une rangée de quatre à cinq points noirâtres. Le dessous des ailes supérieures ressemble au dessus, mais l’ex- trémité du sommet est d'un gris cendré. Le dessous des inférieures est d'un gris cendré, quelquefois un peu teinté de violâtre; il est traversé par trois petites raies noirâtres peu marquées, ondulées; entre les deux raies posté- rieures, on voit une rangée d'yeux très peu marqués, à prunelle bleuâtre, correspondant aux points noirs du dessus. Le dessus du corps est roussâtre et le dessous est blanchâtre. Nous ne connoissons pas la femelle. Elle se trouve, mais assez rarement, à Madagascar. GENRE LIMENITE. Limenitis. Boisd. Limenitis et Neptis. Fab. Nymphalis, Lat. God. Ce genre est répandu dans tout l'ancien continent. 1. L. SACLAVA. Boësd. Alis denticulatis, fuscis fascia communi, alba, in anticis maculari; sinqulis ad extimum lunulis atris, biseriatis , interjecta linea pallida. Ses ailes sont d'un brun noirâtre, traversées par une bande blanche de médiocre largeur, continue sur les inférieures et interrompue sur les supé- rieures où elle est formée de cinq taches, savoir: une sur le bord interne faisant suite à la bande des ailes inférieures; une autre beaucoup plus grosse, quadrangulaire, arrondie, placée dans les hifurcations de la nervure mé- diane, et trois autres plus petites placées vers le sommet. Ces trois petites taches sont ordinairement séparées de la grosse, dont nous avons parlé, par un petit point blanc. La base des ailes supérieures offre aussi trois ou quatre petits points blancs. A l'extrémité des quatre ailes on remarque encore deux ou trois raies noires interrompues, et formant des espèces de lunules. Sur les premières ailes ces raies sont partagées par une petite ligne blanchâtre peu apparente. Le dessous offre le même dessin, mais le fond est d’un brun un peu fer- rugineux varié de blanchâtre. Les échancrures sont lisérées de blanc. Elle a été trouvée aux environs de Tamatave par M. Goudot. Annales du Muséum, t. IL, 3° série, 26 198 GENRE LIMENITE. 2. L. KIkIDELI. Boisd. Alisatris, denticulatis, fascia communi, lata, alba, in anticis interrupta, strigis mar- ginalibus duabus nigerrimis, interjecta linea albida; anticarum basi punctata. Elle est très voisine de la Melicerta de Fabricius, et la description diagnos- tique qu'en donne cet auteur lui convient parfaitement; mais comme il cite pour synonymes de sa Melicerta, les P. Agatha, Blandina et Leucothoe de Cramer, et le P. Melicerta de Drury, qui sont autant d'espèces distinctes, nous pensons qu'il n’a point connu celle que nous décrivons ici. Elle est de la taille de la Lucilla d'Europe. Ses quatre ailes sont d’un noir foncé, traversées par une large bande blanche, continue depuis le bord abdo- minal des inférieures jusqu'au milieu des supérieures où elle est interrompue. Près de la côte de ces mêmes ailes sont trois taches oblongues, dont l’exté- rieure très petite, et faisant suite à la bande commune. Entre ces trois taches et la bande il y a le plus souvent un point blanc. Outre cela la base des ailes supérieures est marquée de six ou sept petits points blancs. On remarque aussi à l'extrémité des quatre ailes deux raies plus noires que le fond, sépa- rées par des lignes pâles, presque blanches, sur les ailes supérieures. Le dessous offre le même dessin; mais l'extrémité présente deux ou trois rangées marginales de lunules blanches, et la base des ailes est rayonnée de blanc. Les échancrures sont blanches. La femelle n'offre pas de différences remarquables. Elle se trouve, pendant une partie de l’année, dans les bois, à Sainte-Marie et à Tamatave. Elle se distingue de l'Agatha de Cramer, qui est vraisemblablement le P. Melicerta de Fabricius, en ce que la bande blanche est plus étroite, et interrompue près de la côte, tandis que dans Agatha elle est plus large dans cette partie, et interrompue près du bord interne. 3. L. Dumerorum. Boisd. P]. 7. fig. 6. Alis subdentatis nigris fascia communi aurantiaca, in anticis interrupta, in 2 2 posticis extus dentata; anticis basi punctis minimis albis. Ses quatre ailes sont dentelées, d’un brun noir, traversées un peu au-delà du milieu par une bande d’un jaune orangé. Cette bande est interrompue GENRE LIMENITE. 199 sur les ailes supérieures, et formée de trois taches, dont celle du milieu beaucoup plus grosse; sur les inférieures elle est droite, dentée sur son côté externe. Outre cela on remarque vers la base des supérieures cinq ou six points blancs très petits, et à l'extrémité quelques points semblables, marginaux, peu prononcés. Le dessous est brun avec quelques nuances violâtres ; la bande transverse commune est blanchâtre, à l'exception de la tache du milieu des supéri eure qui est d’un jaune orangé. Les échancrures sont lisérées de blanc. Elle se trouve assez communément à Bourbon, voltigeant dans les buis- sons, pendant une partie de l’année. 4. L. FROBENIA. Alis integris fuscis, subconcoloribus, fascia communi postica aurantiaca, in anticis interrupta. Fasr. Ent, Syst. V. Suppl. p. 425. n° 400—1. Gop. Encycl. méth. IX. p. 430. n° 254. Hu. Dict. Elle se trouve assez communément à Maurice. Elle habite aussi Madagascar. 200 GENRE LIBYTHEA. LIBYTHIDES. GENRE LIBYTHEA. Fab. Lat. Ce genre, par ses longs palpes qui forment un bec droit et alongé, est un des plus distincts. L. FuLGURATA. Boisd. Alis fuscis angulato-dentatis fascia transversa communi, extus dilacerata , in anticis interrupta; subtus cinereo-albidis fascia nivea ut supra. Elle est de la taille de la Vanessa urticæ. Ses ailes sont dentelées, anguleuses, d’un brun noirâtre en dessus, avec quelques stries plus foncées vers la base; elles sont traversées par une large bande d’un blanc pur, sinuée intérieure- ment, interrompue sur les ailes supérieures, irrégulière et marquée de zigzags noirs sur son côté externe. Entre le bord terminal et cette bande, on remar- que quelques petites taches blanches, séparées, et des taches noirâtres for- mant presque une rangée marginale. Sur le milieu des aïles supérieures il y a un point blanchôtre isolé, et sur le bord marginal des inférieures on aper- coit comme deux petites lignes blanchâtres mal arrêtées. Le dessous est d’un cendré blanchâtre avec la même bande qu’en dessus. Les deux dents les plus rapprochées de l'angle anal des inférieures sont d'un brun pourpre. Le corps est brunâtre en dessus et d’un blanc grisâtre en dessous. La femelle ne diffère pas sensiblement du mâle. Cette belle espèce a été trouvée par M. Goudot aux environs de Tamatave. GENRE BIBLIS. 201 BIBLIDES. Chenilles garnies de petites épines, plus ou moins nombreuses, dont quel- quefois deux plus longues sur le premier anneau. Chrysalide suspendue par la queue. Insecte parfait : quatre pattes propres à la marche dans les deux sexes; cellule discoïdale des secondes ailes ouverte, mais paroissant souvent fermée par l'empreinte d’un petit arc, plus ou moins visible; nervure cos- tale des ailes supérieures, renflée et vésiculeuse à la base; palpes très'peu comprimés plus longs que la tête. Le genre Bibhs, tel qu'il étoit, renfermoit des espèces tellement dispa- rates par leur facies, que nous avons essayé de le diviser en plusieurs genres pour faciliter son étude. Cette tribu, comme toutés les autres, envoie des irradiations plus ou moins sensibles vers différents genres. Ainsi la B. ariadne de l'Encyclopédie se lie avec les Argynnis et les Vanessa; la B. illithya offre plusieurs points d’analogie avec les Melitæa et les 4cræa, la B. dryope tient manifestement des Vanessa et des Libythea, la B. laïs nous rappelle la forme et le port de certains Héliconiens, tout en nous offrant des caractères de Satyres. 1. GENRE BIBLIS. Lat. God. Tête un peu moins large que le corselet; yeux assez saillants; palpes velus, écartés; le second article dépassant le niveau du chaperon; le troisième droit, légèrement infléchi inférieurement; antennes assez grêles, terminées insen- siblement par une massue ou léger renflement peu prononcé; corselet mé- diocre; abdomen beaucoup plus court que les ailes inférieures; ailes supé- rieures alongées, crénelées ; ailes inférieures offrant plusieurs dents très prononcées et à-peu-près égales; la cellule discoïdale paroïissant manifeste- ment ouverte. I! a du rapport avec les Melanitis. I habite l'Amérique méridionale, et a pour type le P. Biblis, Fab. Hyperia, Cram. Thadana, God. 2. GENRE ARIADNE. Horsfield. Biblis. Lat. God. Tête assez petite; yeux médiocrement saillants; palpes très écartés, garnis de petits poils courts et serrés, le second article dépassant un peu le cha- 202 GENRE ARIADNE peron, le troisième assez long et fortement infléchi inférieurement; antennes grêles, filiformes, sans massue apparente; corselet médiocre; abdomen assez grêle, plus court que les ailes inférieures; ailes assez larges; les supérieures sinuoso-anguleuses, les inférieures dentelées. Les insectes de ce genre ont le port de certaines Vanessa, telles qu'/damene. Leur couleur et leurs petites lignes transverses sinueuses rappellent un peu le facies de cette dernière espèce. Nous lui avons donné pour type les ?. Merione et Coryta de Cramer, qui habitent les îles de la Sonde et le continent indien. 3. GENRE EURYTELA. Boisd. Biblis. Lat. God. Tête assez petite; yeux peu saillants; palpes grêles, écartés, leur second article plus long que le chaperon, le dernier presque aussi long que le pré- cédent, infléchi en avant; antennes grêles, terminées insensiblement par une petite massue peu distincte; corselet médiocre; abdomen grêle plus court que les ailes inférieures; ailes supérieures échancrées, anguleuses, les inférieures arrondies et dentelées. Les Eurytela ont le port de certaines Libythea, ou plutôt de quelques V’anessa , telles que C. album, Atalanta, Huntera, etc., dont le sommet des ailes supérieures présente un angle tronqué. Elles habitent l'Afrique et les Indes orientales. Nous possédons les trois suivantes. 1. E. Horsriezpir. (1). Bousd. Alis dentatis supranigro-cyanescentibus, fascia communi, discoidali, evanescente, dilutiori; subtus fusco-griseis, lineis quatuor undulatis fuscis; posticis rotun- datis ; anticis apice productis. Habitat in insula Java. (1) Dédiée à M. Thomas Horsfield, auteur d’un ouvrage fort remarquable sur les lépidopteres de Java. GENRE EURYTELA. 203 2. E. STEPHENSIL. (1). Boisd. Alis dentatis fusco-ferruginers lineis quatuor undulatis fuscis, fasciaque discoidali, communi, in anticis interrupta, lutea ; subtus pallidioribus ; posticis rotundatis : anticis apice productis. Habitat cum præcedente Bataviæ in insula Java. 3. E. Dryopes. Alis dentatis, fuscis, fascia postica, in inferioribus latissima, luteo-fulva; subtus fusco-corticinis strigis fuscis, extimo pallidiore; posticis rotundatis: anticis apice productis. B. dryope. Go». Encycl. méth. IX. Suppl. p. 824-5-6. b. P. driope. Fa. Ent. Syst. t. III. n° 793. CraM. 78. E.F. P. dryope. Heresr. tab. 168. fig. 5. 6. Elle se trouve à Sainte-Marie, à Tintingue, et à Tamatave, en Juin et juillet. La description donnée par Godart étant faite sur la figure de Cramer, est très inexacte. Il dit que le dessous des ailes a la moitié antérieure d’une teinte verdâtre, tandis qu'au contraire il est d’une teinte feuille-morte avec quelques raies plus obscures. GENRE HYPANIS. Boisd. Biblis. Lat. God. Tête moyenne; yeux assez saillants; palpes alongés, le second article dé- passant notablement le chaperon, le derniér assez alongé et infléchi en avant; les antennes assez alongées, renflées en massue à leur extrémité ; corselet assez fort; abdomen un peu plus court que les ailes inférieures; les quatre ailes arrondies. Les papillons de ce genre sont fauves avec des bandes noires; ils ont le port des Argynnis et des Melitea. Le dessous de leurs ailes inférieures est facié de blanc, de fauve et de noir, comme dans les espèces de ce dernier genre. | Ils habitent l'Afrique et la côte de Coromandel. RER ee Ut De 0 un (1) Dédiée à M. Stephens, auteur du Catalogue méthodique des insectes d'An- gleterre. 204 GENRE HYPANIS. Nous leur avons donné pour type le P. illithya de Fabricius et l'espèce suivante ; H. Anvarara. Boisd. PI. 7. fig. 5. Alis rotundatis, subdenticulatis, fulvis fascia baseos margineque fulvo maculato, nigris; posticis subtus fascüs tribus albis; margine fulvo linea nigra. Elle a le port, la taille et le facies de l'lithya de Fabricius et de Godart, et sur-tout de la Pollinice de Cramer, laquelle babite la côte de Coroman- del, et que Godart considère comme une variété d’{llithya. Quant à nous qui ne connoissons que la figure, nous nous abstenons de porter aucun jugement. Ses ailes sont arrondies, dentelées, fauves en dessus, avec une bordure noire assez large, divisée par un rang de taches fauves. Les ailes supérieures ont la côte largement noire, et cette couleur envoie une bande arquée qui va s'unir à la bordure, au milieu du bord extérieur, en isolant vers le sommet deux taches oblongues, fauves. De la base des aïles inférieures part une bande noire, dentelée, qui remonte jusqu'à la nervure médiane des supérieures. Le dessous de ces dernières ailes offre à-peu-près le même dessin que la sur- face opposée, seulement la côte est fauve, les petits traits noirs sont bordés de blanc, et le sommet offre trois ou quatre taches de la même couleur. Le dessous des inférieures est fauve, traversé par trois bandes blanches, savoir : une à la base bordée de noir des deux côtés; une autre au milieu bordée de noir antérieurement et par une ligne brunâtre sur son côté postérieur; enfin la troisième tout-à-fait marginale, et formant une rangée de lunules. Cette der- nière bande est séparée de l'intermédiaire par un cordon de lunules fauves, et un cordon de lunules ferrugineuses, séparés eux-mêmes l’un de l’autre par une ligne noire sinuée. L’extrémité de l'aile est fauve, divisée par une ligne noire. Elle se distinguera facilement d’{llithya, 1° en ce qu'il n’y a pas une rangée de points blancs entre la bande blanche du milieu et la bande postérieure ; 2" en ce que l'extrémité est fauve, divisée par une ligne noire, et non pas noire ponctuée de blanc, etc., etc. Elle se trouve communément à Madagascar en janvier et février, et en juin et juillet dans les bois et les champs de manioc. GENRE MELANITIS. 205 SATYRIDES. GENRE MELANITIS. Fabr. Horsf. Biblis. Lat. God. Le genre Melanitis, placé par Latreïlle et Godart parmiles Biblis, ne peut pas même appartenir à la tribu des Biblides. Par la chenille, qui ressemble beaucoup à celles des Satyrus, et par la cellule discoïdale des secondes ailes fermée, il rentre évidemment dans la tribu des Satyrides. Ayant établi ci-dessus la tribu des Biblides, nous avons cru devoir donner les caractères propres à chacun des genres’ qui en font partie. Cette même raison nous engage à donner ceux du genre Melanitis de Fabricius , lequel renferme tous les lépidoptères que nous n’avons pu laisser dans la petite tribu en question. + Chenilles dépourvues d’épines ; leur dernier anneau se terminant par deux appendices alongés en forme de queue, un peu relevés; leur tête munie de deux épines en forme de corne. Insecte parfait : tête aussi large que le corselet ; yeux gros et assez saillants; palpes velus, écartés, le second article arrivant au niveau du chaperon, le troisième tout-à-fait droit; antennes grèles assez longues, terminées insensiblement en une massue peu prononcée; corselet médiocre; abdomen assez alongé, mais plus court que les ailes infé- rieures; ailes supérieures alongées, dentelées; ailes inférieures offrant plu- sieurs dents, dont une ordinairement un peu plus saillante. Les insectes de ce genre ont des couleurs peu brillantes; le dessous de leurs ailes est d’une teinte sombre de feuille-morte ou d’un gris ferrugineux. Ils habitent les îles de la Sonde et le continent indien. Les P. Laïs Cram., Undularis Cram., Dusara Horsfield, Protogenia Cram., Leucocyma God., etc., appartiennent à ce genre. GENRE CYLLO. Boisd. Satyrus. Lat. God. Hipparchia. Fab. Horsf. Ce genre est peu nombreux, et les espèces qui en font partie habitent les régions intertropicales de l’ancien continent et l'Océanie. Leurs chenilles ont Annales du Muséum, t. 11, 3° série, 27 >06 GENRE CYLLO: les prolongements caudiformes très prononcés, et leur tête est surmontée de deux pointes obtuses, aplaties en forme d'oreille de liévre. 1. C. BETSIMENA. Boisd. Alis supra fuscis; anticis falcatis macula centrali, rotundata, fusco-nigra fasciaque alba ; posticis caudatis. Il est plus grand que Leda et il a le port de Constantia. Ses ailes sont bru- nâtres en dessus. Les supérieures sont falquées et traversées , au-delà du mi- lieu, par une bande blanche un peu sale ou très foiblement jaunâtre. Sur leur milieu , entre la nervure médiane et le bord interne, on remarque une grosse tache arrondie, noirâtre. Les ailes inférieures ont une grosse dent plus sail- lante, formant une espèce de queue oblique en dehors. La tranche de leur bord postérieur est d’un blanc un peu roussâtre. Le dessous est d’un ton plus olivâtre, avec le même dessin qu’en dessus. Celui des inférieures offre, près de l'extrémité, une rangée de points blanchâtres peu apparents. Décrit sur un individu femelle trouvé par M. Goudot aux environs de Tamatave. 2. C. LEDA. Alis angulatis supra fuscis vel corticino-fuscis; anticis oculo apicis sesquialtero ; omnibus subtus griseo reticulatis, striga ocellorum. Lin. Syst. nat. 2. p. 7973. n° 150. Fagr. Ent. Syst. LIL. n° 333. Gon. Encycl. méth. IX. p. 478. CrAM. 292. A. et 196. C. D. Boisp. Faune de l'Océanie, pars. 1. p. 142. n° 3. Var: P. solandra. FABr. Ent. Syst. III. n° 328. Doxow. Epit. of Ins. of New Holl. pl. 23. Il habite Bourbon, Maurice, Madagascar, la côte occidentale d'Afrique, la Chine, le Bengale, Java et la Nouvelle-Holiande. La chenille est verdâtre, pubescente, avec quatre raies plus obscures, dont deux dorsales et une près des pattes. Sa tête est un peu bifide et surmontée de deux cornes ressemblant à des oreilles de liévre; les appendices qui ter- GENRE CYLLO. 207 minent son dernier anneau sont trois fois plus longs que les pattes. Elle vit sur les graminées. La chrysalide’est verte, cylindroïde. L'insecte parfait se trouve pendant une grande partie de l’année. Il varie beaucoup. Il existe des individus qui sont presque entièrement d’unecouleur fauve en dessus; d’autres, au contraire, sont d’un brun ferrugineux ou noi- râtre. Quelques uns ont le dessous d’un gris violâtre, avec les yeux à peine indiqués. Ces derniers se confondent presque avec le Banksia de Fabricius, qui, en effet, n’en est peut-être qu’une modification. GENRE SATYRUS. Boisd. Satyri. Lat. God. Hipparchia. Fab. Horsf. Ce genre, tel que nous lavons réduit, est encore le plus nombreux de la tribu. Il se trouve dans tous les pays. 1. S. Narcissus. Als integris supra fuscis, area fulva, subtus rufescentibus undis brunneis; anticis utrinque ocello unico; posticis duobus minutis. Far. Ent. Syst. V. Suppl. p. 428. n° 672-3. Gop. Encycl. méth. IX. p. 551. n° 181. Il se trouve, pendant une grande partie de l’année, à Bourbon et Maurice, dans les sentiers des bois, dans les ravines, etc. Il est aussi très commun à Sainte-Marie et à la Grande-Terre; mais les individus de ces deux dernières localités offrent une petite modification. Leur dessous est d’une teinte moins fauve et tire un peu sur le jaune blanchôtre. La femelle, que Fabricius et Godart n’ont pas connue, diffère du mâle en ce qu'elle est plus pâle, en ce qu’elle a au sommet des ailes supérieures en dessous, un second œil très petit, en ce que les inférieures ont le plus ordinairement une rangée de trois ou quatre petits yeux. On trouve aussi ce satyre au Cap de Bonne-Espérance. 208 GENRE SATYRUS. 2. S. TAMATAVÆ. Boisd. Alis integris fuscis, anhcis apice ocello nigro, cyaneo bipupillato, iride lata rubro-ferruginea; posticis ocellis duobus minoribus; his subtus griseo-violaceo marmoratis punctoque discoidali albo. Ses quatre ailes sont d’un brun noirâtre. Les supérieures ont, au sommet, un grand œil d’un rouge ferrugineux, dont le centre est noir marqué de deux petites prunelles bleues. Les inférieures ont deux yeux semblables, mais beaucoup plus petits et marqués d’une seule prunelle. Le dessous des supé- rieures ressemble à-peu-près au dessus. Celui des inférieures est nuancé de gris violâtre, avec un point discoïdal blanchâtre, et avec une espèce d'œil noir près de l'angle anal. La femelle est d’un tiers plus grande que le mâle. Le dessus de ses ailes inférieures offre le plus ordinairement un troisième œil, plus petit que les deux autres. Il a été trouvé par M. Goudot aux environs de Tamatave. GENRE THYMELE. 209 HESPÉRIDES. GENRE THYMELE. Fab. Hesperia. Lat. 1. T. FLORESTAN. Alis supra fuscis basi albido-virescentibus; posticis disco pallido fimbria anal Jfusca; omnibus subtus fuscis; posticis fascia lata albo-argentea; palpis femo- ribus abdomineque subtus fuluis. CraM. 391. E. F. Le dessus des ailes est brun, avec la base d’un blanc verdâtre et sans taches. Les inférieures sont un peu échancrées, et leur disque est plus ou moins blanchâtre, avec l'angle anal bordé par une frange d’un jaune fauve. Le dessous des ailes est brunâtre; celui des inférieures a une large bande transverse, d’un blanc argentin, se terminant, vers le bord abdomial, par une tache inter- rompue de sa couleur. La frange de l’angle anal est fauve comme en dessus. Les palpes, les cuisses et le dessous du ventre sont couverts de poils d’un jaune fauve. Elle se trouve assez communément à Madagascar. Elle habite aussi une partie de la côte occidentale d’Afrique. 2. T. RATEK. l Alis immaculatis, supra fuscis basi subfulvescentibus; posticis interne late ful- vescentibus fimbria anali fulva ; ornnibus subtus olivaceo-fuscs. Elle a le port et presque la taille de Florestan. Le dessus de ses ailes supé- rieures est d’un brun noirâtre, mélangé de quelques poils fauves vers la base. Le dessus des inférieures est d’un fauve obscur dans la plus grande partie de sa surface; l'angle anal est échancré comme dans l'espèce précédente et bordé d’une frange fauve. Le dessous des quatre ailes est d’un brun olivâtre et sans taches, avec la frange anale fauve comme en dessus. Les palpes ont une teinte bronzée.un peu verdâtre. Les jambes sont garnies de quelques poils d’un jaune fauve. Le corselet est en dessus d’un fauve verdûtre, et l'abdomen est roussätre. 210 GENRE THYMELE. Le mâle, qui est l'individu que nous avons fait figurer, est d'une teinte plus sombre et moins fauve sur les ailes inférieures. Elle se trouve à Madagascar, où elle paroît être moins commune que la précédente. 3. T. RAMANATEK. Boisd. Alis fuscis basi subpallidioribus; posticarum anqulo ani fimbriaque albis; sin- 4 ; q q ; qulis subtus macula alba; posticis fascia transversa alba. Elle a le port de Florestan, mais elle est environ un tiers plus petite. Le dessus des ailes est d'un noir brun, avec quelques poils d’un gris verdâtre vers la base. Les inférieures sont un peu échancrées extérieurement, et leur angle anal est marqué d’une tache terminale blanche. Le dessous des ailes est d'une teinte brune, avecune petite tache blanche vers le milieu de chacune. Les inférieures sont traversées, au-delà du milieu, par une bande blanche un peu sinuée : la frange de ces mêmes ailes est blanche. Le corps est d’un brun grisätre en dessus, et d’un gris blanchätre en dessous, avec quelques points noirâtres sur l'abdomen. La femelle ne diffère pas sensiblement du mâle. Dans beaucoup d'individus le bord interne du dessous des ailes supérieures est blanchûtre. Elle se trouve assez communément à Bourbon et à Madagascar. On m'a assuré qu'elle habitoit aussi Maurice. 4. T. OpPHIon. Alis fuscisrotundatis; anticis maculis minutis, transversim digestis, intus fusco quasi marginatis, arcuque apicali ce punctis, vitreis ; posticarum margine albido” consperso; his subtus albido-subeyanescentibus margine fuscescente punctoque costali nigro. Stoll. Suppl. à Grau. PI. 26. fig. 4. Elle est très voisine de l’Hesperia Nepos de Latreille ou P. Japetus de Cramer. Le dessus des ailes est branâtre. Les supérieures sont marquées au milieu d’une bande noirâtre mal arrêtée et peu sensible. Gette bande, à partir de la côte jusqu'au milieu, est chargée de cinq petites taches transparentes, dont quatre sont alignées; la cinquième est placée sur le côté externe de la quatrième. Entre cette bande et la côte sont deux taches noirâtres rapprochées, GENRE THYMELE. 211 quelquefois légèrement saupoudrées de bleuâtre. Le dessus des ailes infé- rieures, est tantôt sans taches et tantôtmarqué, sur tout le bord externe, d'une espèce de bande mal arrêtée, pulvérulente, d’un blanc un peu bleuâtre. Le dessous des supérieures offre le même dessin que le dessus, mais l'espèce de bande noirâtre qui supporte les taches vitrées est tout-à-fait nulle. Le dessous des ailes inférieures est d’un blanc un peu bleuâtre avec la côte noi- râtre, marquée d'une tache noire distincte; le bord près de la frange est bru- nâtre, souyent précédé d’une raie sinuée de la même couleur, distinote ou fondue avec le bord lui-même. Outre cela, on voit quelquefois dans certains individus une rangée de taches obscures, peu marquées, sur le tiers posté- rieur de l’aile. Le corps est brunâtre en dessus et blanchâtre en dessous. Elle se trouve assez communément à Madagascar. Nous pensons que cette espéce ne peut être séparée de l'Ophion de Drury, qui habite la côte occidentale d'Afrique. Elle est un peu plus petite, mais elle offre tout-à-fait le même dessin: Dans les individus du Sénégal, au lieu d’une tache noire distincte le long de la côte en dessous des inférieures, il y en a trois, lesquelles existent de méme dans ceux de Madagascar; mais chez ces derniers il n’y en a qu’une de bien marquée. Elle se distinguera aussi de la Nepos de Latreille, 1° par le manque des deux taches noirâtres entre les taches vitrées et la base des ailes supérieures; 2° par le défaut de tache noire distincte sur la côte des inférieures, etc. Cette dernière habite Java. 5. ‘TT. SaBADIUS. Alis maris rufescentibus fascia communi, obsoleta, fusca; posticis subtus dilute rufis, maculis fuscis biseniatis. Anticis feminæ fascia maculari punctisque apicalibus vitreis. Boisn. in Iconog. du Régne anim. par Guérin. ns. pl. 82. Elle ressemble un peu pour le facies à l’Hesperia Eacus de Latreille, que cet auteur rapporte au P. Dan de Fabricius, mais qui est certainement une tout autre espèce. Il est, du reste, à-peu-près impossible de reconnoître la plupart des Hespéries de Fabricius, d'après ses descripcions incomplètes; il arrive très souvent qu’une de ses phrases latines convient à une vingtaine d'espèces. 212 GENRE THYMEÈLE. Nous n’en possédons que trois individus. Le mâle est d’une couleur rous- sâtre, ses ailes sont traversées au-delà du milieu par une raie sinueuse, brune, peu prononcée. Les supérieures ont, en outre, un point brunâtre presque central. Les ailes inférieures ont sur le milieu une autre raie à-peu- près semblable et parallele, mais encore moins prononcée. Le dessous des ailes est d’un roux presque fauve, sur-tout sur les inférieures. Ces dernières ailes sont traversées par deux rangées de taches brunâtres, correspondant aux deux raies du dessus. Le corps participe de la couleur des ailes. La femelle est un peu plus grande que le mâle; ses ailes supérieures ont sur le milieu une bande transverse formée de cinq taches vitrées, dont deux très petites. Le sommet est en outre marqué d’un arc de quatre petits points transparents. Nous n'avons vu que deux mâles, il est possible que quelques uns offrent des points transparents. Elle se trouve à Maurice et à Bourbon. GENRE HESPERIA. Boisd. Hesperiæ. Lat. 1. H. Haver. Boisd. Alis fuscis; anticis puncto discoidali alteroque minutissimo vix conspicuo , albo- vitreis; posticis subtus fusco-cinereis fascia abbreviata fusca, superjectis punctis minutis, albis, vix conspicuis. Elle est de la taille de Linnea dont elle a le port. Ses quatre ailes sont d’un noir brun avec la frange un peu grisätre. Les supérieures sont marquées d’un point central blanc, précédé extérieurement d’un très petit point de la même couleur, à peine visible. Le dessous des supérieures est plus pâle, un peu grisâtre, et offre en outre vers le sommet un arc de très petits points blancs, transparents, très foiblement distincts. Le dessous des inférieures est d’un brun grisâtre, traversé au milieu par une petite bande courte, brune, sur laquelle sont alignés quelques petits points transparents, à peine distincts; il yen a un autre un peu plus gros vers la côte. Le corps participe de la couleur des ailes. Les antennes sont brunâtres en dessus et d’un blanc jau- nâtre en dessous, aync la moitié antérieure de la massue plus obscure. Elle a été découverte à Madagascar par M. Goudot. Dédiée à feu Havé de Rouen, jeune naturaliste, mort à Madagascar, vic- time de son zéle pour les sciences naturelles. GENRE HESPERIA. 219 2. H. Pourierr. Boisd. Alis fuscis; anticis punctis mediis duobus aibis ; omnibus subtus fusco-lutescen- tibus, singulis albo bipunctalis. Elle est à-peu-près de la taille de Comma. Le dessus de ses ailes est d'un brun noirâtre, avec la frange un peu plus pâle. Les supérieures ont sur le milieu deux petits points blancs, transparents, souvent précédés vers le sommet d'un autre petit point de la même couleur, beaucoup plus petit, et à peine visible. Les inférieures sont sans taches. Le dessous des supérieures est brun avec la côte Jaunâtre et les mêmes points qu’en dessus. Le dessous des inférieures est teinté de Jaunâtre dans toute sa surface avec deux petits points blancs rapprochés, peu distincts, et dont un manque quelquefois. Le dessous du corps est d’un brun jaunâtre. Le corselet est garni de quel- ques poils d’un jaune verdâtre, ainsi que la tête. Les antennes sont brunes en dessus, blanchâtres en dessous avec le bout de la massue noirâtre. Elle se trouve à Tintingue, à Sainte-Marie et à Foule-Pointe. Dédiée à M. Poutier, officier de marine. 3. H. Borgonica. Boisd. Alis fuscis fimbria cinerea ; anticis fascia maculari e punctis vitreo-albis; posticis subtus fusco-lutescentibus punctis tribus albis Jusco subocellatis. Elle est un peu plus grande que la précédente. Ses ailes sont d’une cou- leur brunâtre avec la frange un peu cendrée. Les supérieures sont traversées obliquement un peu au-delà du milieu, par une bande de quatre taches d’un blanc transparent, dont les déux antérieurgs sont beaucoup plus pe- tites, et dont la plus près du bord interne est souvent plus ou moins jau- nâtre. Outre cela, on voit vers le sommet, près de la côte, un groupe de trois petits points blancs, tombant verticalement sur la première tache antérieure, et s’alignant avec elle. Le dessous de ces ailes offre le même dessin, mais la côte est teintée de jJaunâtre. Le dessous des inférieures est teinté de jaunâtre dans toute sa surface, et on y voit une rangée un peu courbe de trois points entourés d’un petit cercle brun qui les fait paroître presque ocellés. Le corps participe de la couleur des ailes. Elle se trouve assez communément à Bourbon et à Maurice. x On la connoît à Bourbon, sous le nom d’AHesperia Mathias, L'espèce décrite Annales du Muséum, t. IL, 3° série 28 214 GENRE HESPERIA. dans Fabricius, qui porte ce nom, habitela côte de Coromandel, et la des- cription qu'en donne cet auteur, convient moins à notre Borbonica qu'à trente autres espèces différentes. 4. H. Corozcer. Boisd. Alis luteo-fuluis, singularum ambitu omni fusco; posticarum fimbria fulva ; subtus luteis, margine basique obscurioribus. Elle a le port et à-peu-près la taille de l'Hesperia maro de Fabricius. Le dessus est d’un fauve vif, avec la base brunâtre. Les supérieures ont à l'ex- trémité une bordure noire, assez large, et sur le milieu de la côte une tache de la même couleur qui se lie par une liture à la bordure, en isolant vers le sommet une petite tache fauve. Les ailes inférieures ont le contour noirâ- tre, avec la frange d’un fauve vif. Le dessous des ailes supérieures est un peu plus pâle, et les parties noirâtres du dessus sont lavées de fauve, sur-tout vers le sommet. Le dessous des inférieures est jaune avec l'empreinte du dessin de la surface opposée, indiquée par une teinte plus obscure. Le corps est noirâtre en dessus, et lavé de jaunâtre en dessous. Les antennes sont noires en dessus, finement annelées de gris, jaunes en dessous, avec la massue noire. La femelle est plus grande que le mâle, et ses ailes sont plus obscures à la base. Gette jolie espèce se trouve à Sainte-Marie et à la Grande-Terre. 5. H. Marcuaur. Boisd. Alis fusco-subrufescentibus ; anticis macula punctoque comitantt albido-hyalinrs ; fnnibus subtus luteo-rufis. Elle est un peu plus grande que Borbonica. Ses ailes sont d’un brun plus ou moins roussâtre. Les supérieures ont sur leur milieu une petite tache presque carrée, d’un blanc un peu transparent, précédée extérieurement d’un point blanc qui en est éloigné d’environ une ligne. Les ailes inférieures sont un peu moins obscures que les supérieures, et leur frange est d’un jaune roux. Le dessous des quatre ailes est d’un jaune roux. Les supérieures of- frent la même tache etle même point qu’en dessus. Le dessus du corselet est d’un jaune-verdâtre mélé de brun. Le dessous du corps et les pattes sont roussätres. Les antennes sont noirâtres en dessus, jaunâtres en dessous avec l'extrémité de la massue noire. GENRE HESPERIA. 215 La femelle n'offre aucune différence. Cette espéce a été découverte à Maurice par M. Marchal, à qui nous l'avons dédiée. 6. H? ANDRACNE. Boisd. Alis luteo-pallescentibus ; anticis fascia media e maculis arcuque apicali e punctis, diaphanis; posticis basi obscuris, maculis submarginalibus fuscis , fasciatim digestis ; omnibus subtus fere concoloribus. Cette espèce est en très mauvais état, et les deux seuls individus que nous possédions sont des femelles. Elle a le port des espèces ci-dessus, et elle est à-peu-près de la taille de la Thymele sabadius. Ses ailes sont d’une couleur jaunâtre. Les supérieures ont au milieu une bande transverse, courbe, irré- gulière, formée de taches vitrées, cernées d’un peu de brun, au nombre de six à sept, et dont celle qui est placée au-dessous de la nervure médiane est ovale oblongue, beaucoup plus grande que les autres. Ces mêmes ailes ont, près du sommet, un arc irrégulier formé de six à sept points mal alignés, de la même couleur; leur base est obscurcie de brun olivatre, et cette cou- leur s'étend un peu le long du bord interne de l'aile où elle est coupée par une espèce de tache pâle. Les ailes inférieures ont la base d’un brun oli- vâtre, et près de leur extrémité on remarque une rangée de taches de la même couleur, formant presque une bande marginale. Le dessous des ailes offre à-peu-près le même dessin que le dessus; mais les taches noirâtres des ailes inférieures sont un peu plus marquées et plus nettes. Le corselet est jaunâtre. Les antennes manquent; de sorte que nous ne pouvons pas affirmer qu’elle n'appartient pas au genre Thymele. Elle se trouve à Madagascar. GENRE STEROPES. Boisd. Hesperiæ. Lat. God. 1. S. MALGACHA. Boïsd. Alis fuscis maculis luteis, transversim biseriatis: posticis subtus luteis maculis 2 2 ut supra. Elle a tout-à-fait le port et la taille de Paniscus d'Europe ou de Metis du Cap de Bonne-Espérance. Ses quatre ailes sont brunes, garnies de quelques poils jaunètres vers la base; elles sont traversées par deux rangées communes 216 GENRE STEROPES. de petites taches jaunes, dont la première est un peu au-delà du milieu, et la seconde entre celle-ci et le bord extérieur. On remarque quelquefois en outre sur les ailes supérieures quelques autres petites taches de la même couleur près de la frange. Le dessous des ailes supérieures offre les mêmes taches qu’en dessus, avec toute la côte et le sommet jaunes. Le dessous des ailes inférieures est également jaunâtre; mais on y distingue les taches du dessus qui sont d’un jaune plus pur que le fond. Le corps est d’un brun jau- nâtre en dessus, et d’une couleur jaunâtre en dessous. Nous ne connoissons pas la femelle. Cette espèce a été trouvée dans les bois aux environs de Tamatave par M. Goudot. 2. S. BERNIERI. Boisd. AUS fuscis; anticis fascia maculari lulea; posticis subtus fusco-lutescentibus fascia maculari lutea. Elle est à-peu-près de la taille de la précédente, et elle se rapproche beau coup par le dessin de la Rhadama. Le dessus de ses quatre ailes est d’un brun noirâtre. Les supérieures offrent sur le milieu trois taches jaunes alignées, dont la plus grosse est au-dessous de la nervure médiane; les deux autres, sont beaucoup plus petites, quelquefois réunies et peu marquées. Sur le côté externe de ces trois taches, on voit deux autres taches de la même couleur alignées obliquement. Les ailes inférieures sont sans taches. Le dessous des ailes supérieures est brun avec la ‘côte jaune, depuis sa base jusqu'aux trois taches alignées. Le dessous des inférieures est d’un brun jaunâtre avec une rangée postérieure, arquée, de quatre taches jaunes, la- quelle est précédée, du côté de la base, d’une ou deux taches de la même couleur, mais peu distinctes. Le corps participe de la couleur des ailes. Les antennes sont noirâtres en dessus, jaunâtres en dessous, avecla massue noire. Elle se trouve à Madagascar. Nous ne connoissons pas la femelle. Dédiée à M. Bernier, possesseur d'une riche collection d'insectes qu'il a recueillis lui-même à Madagascar. GENRE STEROPES. 21 — 3. S. RHapaMaA. Boisd. Alis fuscis ; anticis punctis minutis, luteis ; posticis subtus fusco-lutescentibus fascra maculari lutea. Elle est au moins un tiers plus petite que la précédente. Le dessus de ses ailes est d’un brun noirâtre. Les supérieures ont sur le milieu deux petits points Jaunes, à peine séparés par la nervure médiane. Sur leur côté externe est une rangée oblique de quatre à cinq points de la même couleur. Les inférieures sont sans taches. Le dessous des supérieures est d’un brun un peu jaunâtre, avec les points du dessus plus gros et mieux marqués. Le des- sous des ailes inférieures est d’un brun jaunûtre, avec une rangée postérieure de cinq à six taches jaunes, précédées, du côté de la base, de trois ou quatre taches de la même couleur. Le corps participe de la couleur des ailes. Les antennes sont noirâtres en dessus, d’un gris un peu jaunâtre en dessous, avec le bout de la massue noire. La femelle est de la taille du mâle; elle a une teinte un peu plus brune en dessous, mais elle n’offre aucune différence pour la disposition des taches. Elle se trouve communément, pendant une grande partie de l'année, à Madagascar. EE EIRE I ISERE GE HÉTÉROCÈRES. AGARISTIDES. GENRE AGARISTA. Lat. A. PALES. Alis nigris fimbria apicali alba; anticis fascia alba; posticis macula magna discoidali cœærulea, his subtus dimidiatim fulvis. Boïsp. in Iconog. du Rèq. anim. par Guérin. /ns. PI. 83. fig. x et r.a. Les ailes sont d’an noir foncé avec la frange qui borde le sommet entiè- rement blanche. Les supérieures ont vers la base quelques points blancs, dont un plus apparent sur le milieu, suivi en dehors d’une bande blanche, divisée en cinq taches par les nervures. Les ailes inférieures ont sur le mi- lieu de leur surface une grande tache d’un beau bleu ciel. Le dessous des ailes inférieures est d’un beau jaune fauve, depuis la base jusqu’au-delà du milieu; cette couleur couvre les pattes, tout le dessous du corps et la base des ailes supérieures. Le corps est noir en dessus, avec quelques points blan- châtres sur le corselet. Ce bel insecte a été découvert à Madagascar par M. Goudot. GENRE DEILEPHILA. 219 SPHINGIDES. GENRE DEILEPHILA. Ochs. Sphinges. Auct. Ce genre est le plus nombreux de la tribu; il se trouve par tout le globe. 1. D. SacLavoruM. Bousd. Alis anticis cinereo-olivaceis puncto centrali, minuto, nigro strigisque duobus obso- letis, obliquis, fusco-olivaceis; posticis nigro-fuscis angulo anali dilutiori cine- reo-subincarnescente. Il est un peu plus'petit qu'Eson, dont il se rapproche beaucoup. Ses ailes sont proportionnellement moins alongées. Les supérieures sont d'un gris légèrement olivatre, un peu luisantes, d'un ton plus clair vers l'extrémité, avec un petit point noir sur leur milieu, lequel est suivi en dehors de plu- sieurs raies obliques peu tranchées, un peu plus obscures que le fond. Les ailes inférieures sont noirâtres avec la frange plus pâle, et une éclaircie d’un incarnat grisätre près de l’angle anal. Le corselet est olivâtre, avec une raie d'un blanc grisätre, s'étendant depuis l'extrémité des palpes jusqu’à la base des ailes inférieures. Les antennes sont d'un gris jaunâtre. L'abdomen est olivâtre en dessus avec une traînée latérale peu apparente d'un jaune roux, qui offre, comme dans Eson, quelques atomes dorés. Le dessous des ailes est à-peu-près comme dans Celerio et Eson. La femelle diffère peu du mâle, seulement ses ailes inférieures sont un peu plus noïrâtres. Il se trouve à Madagascar, et probablement à Bourbon. 2. D. Esox. Alis anticis cinereo-fuscis, strigis plurimis parallelis, obscurioribus, punctoque minuto, centrali, fusco; posticis rubro-roseis basi nigris, margine fusco; tho- race fusco-subolivaceo lineis duabus albidis. CrAM. 246. C. Il est à-peu-près de la taille de Celerio, et il a le facies des espéces connues sous les noms de Cretica, Thyelia et Alecto. Ses ailes supérieures ont la même forme que celles du Capensis. Elles sont d'une couleur cendrée brunâtre 220 (GENRE DEILEPHILA. qui a quelque chose d’olivâtre, traversées obliquement du sommet au bord interne par un grand nombre de petites raies peu prononcées, et un peu plus obscures que le fond. Entre ces raies il existe souvent une bande obli- que un peu plus pâle que le fond. Le centre de l'aile est marqué d’un très petit point noirâtre. On voit aussi à leur base un petit faisceau de poils noirs. Les ailes inférieures sont d’un rouge rose avec la base noire et une bordure d'un cendré noïrâtre, assez étroite; leur angle anal forme une petite saillie, et il est d’une teinte plus pâle. Le corselet est olivâtre avec une raie latérale blanchätre, s'étendant depuis l'extrémité des palpes jusqu’à la base des ailes inférieures. L’abdomen est en dessus d’une teinte olivâtre, avec une petite raie dorsale plus obscure, et une traînée latérale d’atomes d’un roux plus ou moins doré. Le dessous du corps est d’un gris rosé. Les antennes sont blan- châtres. Le dessous des ailes est d’un jaune ferrugineux, avec une raie trans- verse plus obscure, près de l'extrémité, et le disque des supérieures un peu rougeàtre. Il se trouve assez communément à Maurice, Bourbon, et Madagascar. Il habite aussi le Cap de Bonne-Espérance, et la côte de Coromandel. Il vole communément après le coucher du soleil sur les balsamines. La chenille ressemble à celle de Celerio. Elle est d'un noir violâtre ou cou- leur de lie de vin, et comme marbrée. Le tête et les premiers anneaux sont d'un jaune roussâtre avec un œil noir de chaque côté. Le long des pattes on observe, en outre, une raie noire anguleuse; la queue est blanche avec la base d’un noir foncé. Cette dernière couleur s'étend sur le dernier anneau, et forme une espèce d'écusson. La chrycalide est alongée, d’un brun clair, avec la pointe de l'extrémité assez saïllante, et une rangée de points noirs de chaque côté, entourés chacun d'une tache couleur de chair. La chenille vit sur la vigne et sur la balsamine (impatiens balsamina ). 3. D. CeLeERrto. Alis anticis griseis, strigis albis nigrisque, fascia albida argento-nitente; posticis Juscis, basi maculisque sex rubris. Splunx celerio. LanN. Syst. nat. I. 2. 800. 12. Fa. Ent. Syst. IL. r. 370. 43. Ocxs. etc. CRAM. 125. E. - GENRE DEILEPHILA. 221 HusN. SCHMETT. Sphing. tab. 10. f. 59.—Larv. lepid. sph. MX. f. 1. a. Le Phénix, ERNST. Pap. d'Europe. PI. 90. f. 157. a. Il se trouve très communément à Bourbon, à Maurice, et à Madagascar. Il habite aussi les Indes orientales, toute l'Afrique, et le midi de l'Europe. La chenille vit en Europe sur la vigne. Dans les pays ci-dessus, elle vit sur la vigne et les caillelaits (Gallium). On la rencontre très fréquemment en janvier, en mai ét juillet. 4 D. IprIEUs. Alis denticulatis; anticis viridibus » Strigis obsoletis. obscurioribus, macula centrali, minuta, albida ; posticis fuluis margine fusco; abdominis segmentis ultimis punctis lateralibus albis. DRury. ns. III. PI. 2. fig. 2. Sphinx clio. Fas. Ent. Syst. LIL. 1. p. 377. n° 65. Quoique Fabricius ne cite pas la figure de Drury, il nous semble qu'il ne peut y avoir de doute sur l'identité de son Sphinx clio avec l'Idrieus de l'au- teur susmentionné. Il est plus petit d’un tiers que le Porcellus d'Europe dont ila le port. Les ailes supérieures sont vertes, avec un petit point central noir, surmonté d’un petit trait blanchâtre plus ou moins marqué. Entre le point central et l'extrémité elles sont traversées par trois ou quatre petites lignes peu marquées, d’un vert plus obscur que le fond. Les ailes inférieures sont denticulées, d’un fauve ferrugineux, avec une bordure noirâtre. Leur angle anal forme une petite saillie. La bordure noire des ailes inférieures remonte un peu sur l'angle anal des supérieures. L'abdomen, la tête et le corselet sont du même vert que les ailes. Sur les derniers anneaux on remar- que une rangée latérale de trois ou quatre points d’un blanc doré ou ar- gentin. Les antennes sont d'un Jaune un peu roux. Le dessous dés ailes est d'un roux verdâtre. Le dessous du corps est d’un vert pâle. Il se trouve à Bourbon, à Maurice, et à Madagascar. Il habite aussi la côte de Guinée etle Sénégal , mais il est assez rare par-tout. : 5. D. LAcORDAIREI. Boësd. AIis anticis viridibus, basi punctoque minuto, central, fuscis; posticis vivide fulvis nigro Lifasciatis ; abdomine viridi punctis albis lateralibus. Il est un tiers plus grand que Celerio, et à-peu-près de la taille de Nerir, Annales du Muséum, t. IT, 3° série. 29 229 GENRE DEILEPHILA. Ses ailes supérieures sont d'un beau vert, avec un petit point central noir. Leur base est noirâtre avec quelques petits faisceaux de poils grisätres, L’ex- trémité est d'un ton plus pale que le reste de la surface, et offre quelques ondes brunes. Sur le bord interne, près de leur angle anal, on observe une tache brune assez grosse. Les ailes inférieures sont d'un beau jaune fauve avec la base un peu noirâtre; elles sont traversées au milieu par une bande noire n’atteignant pas le bord externe, et terminées à l'extrémité par une autre bande de lamême couleur, fortement teintée de gris jaunâtre vers le bord abdominal. La tête et le corselet sont d’un beau vert luisant. L’abdomen est de la même couleur, et il présente sur châque côté une rangée de taches d’un blanc doré ou argentin, plus où moins distinctes, et formées par de petits faisceaux de poils écailleux. Le dessous est verdâtre avec le disque des ailes supérieures ferrugineux. Les antennes sont roussâtres. Cette jolie espèce que nous avons dédiée àM. Lacordaire, savant entomo- logiste qui a exploré l'Amérique du sud, se trouve à Madagascar et à Bourbon. 6. D. Nerui. Alis viridibus fasciis marmoratis, , pallidioribus, saturatioribus ; roses, flaves-- centibusque. Lin. Syst. nat. I. 2. 798. 5. Fas. Ent. Syst. IT. 1. p. 360. 13.—etc. CRAM. 224. D. Husx. Sphing. tab. IL. f. 63.—Larv. Lep. IL. Sph. IX. fig. 1. a. b. Sphinx du nérion. ErnsTr. Pap. d'Europe. 104. f. 153. Sphinx du laurier-rose. Gon. Pap. de France, crepusc. Il se trouve assez communément à Maurice, à Bourbon, et à Madagascar. Il habite aussi toute l'Afrique, l’Asie-Mineure, le Bengale, et le midi de l'Europe. Les chenilles ne diffèrent enrien de celles d'Europe; elles vivent de même sur les. Nerium ; on les trouve en mai, en août, en décembre et en janvier. Le) GENRE DEILEPHILA. D D 7. D. MorPneus. Alis anticis fusco-olivaceis, strigis transversis, saturatioribus, punctis duobus discoideis, geminis, albo-argenteis; posticis fuscis; abdomine cinereo-rubello cinqulis fuscis. CrAM. 149. D. Il est un peu plus grand que Celerio,etil a le port et la coupe id’aile d'OEnopion. Ses ailes supérieures sont d’un brun olivâtre, avec quelques ondes transversales d’une couleur plus obscure. Sur leur milieu on remarque entre la nervure costale et la médiane deux points blancs, rapprochés, d’un blanc argenté. L’extrémité de ces mêmes ailes est terminée par une teinte grisâtre ou cendrée séparée de la couleur du fond par une raie sinueuse. Les ailes inférieures sont à-peu-près du même ton que les supérieures; leur frange est grisâtre, la tête, le corselet et le dos sont d’un brun olivâtre. Les côtés de l'abdomen sont d'un gris rougeâtre ou rosé, avec cinq bandes noires transversales. Le dessous des ailes est d’un gris un peu rougeâtre, avec trois raies transverses plus obscures. Le ventre est d’un gris rougeâtre avec le dessous des palpes blanc. Les antennes sont d’un gris olivâtre, avec l’extré- mité plus pâle. Dans certains individus mâles l'abdomen se termine par une brosse bien prononcée. Il se trouve à Madagascar, où il a été découvert par M. Goudot., Il habite aussi la côte de Coromandel et le Pégu. Nous possédons quelques individus recueillis sur les bords du Gange, dans lesquels les deux taches argentées sont absorbées par la couleur du fond. Il est probable que cette variété se rencontre aussi à Madagascar. 8. D. OENOPION. Alis anticis fuscis ad extimum cinerascentibus, fascia transversa, grisea, ulrinque albido marginata; posticis fuscis ad extimum obscurioribus. Hugw. Exot. Schmetterlinq. Il a le port du précédent, et il est à-peu-près de la taille de Merir. Ses ailes supérieures sont d’un brun-noirâtre foncé, luisant, avec l'extrémité d’une teinte cendrée, séparée nettement de la couleur du fond; au-delà du milieu elles sont coupées transversalement par une bande droite, grisâtre, bordée de chaque côté, mais sur-tout intérieurement, par une ligne plus ou moins 9 24 GENRE DEILEPHILA. blanchâtre. Cette bande est un peu plus large près de la côte. Vers la base on remarque en outre une ou deux raies blanchâtres peu marquées. La frange du bord interne est blanchâtre. Les ailes inférieures sont d'un brun pâle, luisant, avec l'extrémité d’un brun noir. Le corselet et la tête sont d’une couleur brune. Le dessous des ailes est un peu rougeâtre, avec des raies transversales noirâtres plus ou moins prononcées. Les antennes sont d'un blanc-jaunâtre sale, assez minces, un peu plus obseures vers leur base. Le dessous du corps est d’un brun rougeûtre. ILse trouve à Bourbon et à Maurice, mais assez rarement. Nous ignorons d’où provient l'individu figuré par Hubner. GENRE SPHINX. Boisd. Ochs. Sphinges. Lin. Fab. Lat., etc. 1. S. SOLANI. Borsd. Alis anticis fusco-cinereis strigis anqulatis obscurioribus ad apicem albido-pla- Ce] q D gtatis; posticis luteis fascia transversa media margineque lato fuscis; abdomine lateraliter maculis quatuor luteis. q Il est un peu plus grand que le Convolvul dont il a le port. Les ailes supérieures sont d’un gris obscur avec l'extrémité blanchätre, marquées de lignes noires, ondulées et en zigzag. Les ailes inférieures sont jaunes, traversées au milieu par une bande noirâtre qui forme un sinus près de l'angle anal; leur extrémité offre aussi une large bordure noirâtre qui touche presque la bande transverse. Entre la base et la bande transverse on remarque le plus ordinairement une raie noirâtre. L’angle anal de ces mêmes ailes est saupoudré d’un peu de gris cendré. Le corselet est d’un gris brunâtre, et présente en arrière deux faisceaux de poils noirs; l'abdomen est marqué de chaque côté d’une rangée de quatre taches jaunes. La couleur jaune des ailes inférieures s'étend un peu sur la base des premières ailes. Le dessous des ailes est gris avec le bord interne des inférieures plus ou moins blanchâtre. Le dessous du corps est blanc. Il se trouve à Bourbon, mais il y est rare, tandis qu'il est assez commun à Maurice. Nous croyons qu'il habite aussi Madagascar. Pendant le jour il se tient appliqué contre les rochers. La cheuille a été découverte à Maurice par M. Marchal, sur l’Aubergine, ou Bringelle (Solanum melongena). GENRE SPHINX. 225 Elle est grisâtre, tachetée de noir, avec la tête marquée longitudmalement de six raies noires, dont les deux du milieu se réunissent en A renversé. Les trois premiers anneaux sont divisés par une crête dorsale formée de pointes assez dures. La corne qui surmonte le onzième anneau, est effilée, lisse, longue de six lignes et d’un gris clair. Les pattes écailleuses sont noires, les intermédiaires offrent trois anneaux, dont celui du milieu est d’un jaune clair et les deux autres noirs. La chrysalide ressemble à celle de Convolvuli, mais l'extrémité de la gaîne qui renferme la trompe n’est pas repliée sur elle-même. 2. S. ConvorvuLr. Ali cinereis , anticis fusco nigroque nebulosis ; posticis nigro fasciatis; abdomine cingulis atris roseoque albo marginatis. Lin. Syst. nat. I. 2, 789. n° 6. Fas. Ent. Syst. LIL. 1. 374. 54. Hux. Sphing. tab. 14.—Larv. Lepid. W. Sp. fig. 1.a. b.—etc. Le Sphinx à corne de bœuf, Grorr. Hist. des ins. AI. p. 86. Le Sphinx du liseron, Ernsr. Pap. d'Europe. PI. 86. f. 114.—etc. Ce Sphinx se trouve assez communément à Maurice, Bourbon, et Mada- gascar; il habite aussi l'Europe, l'Afrique, une partie de l'Asie, et l'ile de Taïti dans la mer du Sud. La chenille vit sur les convolvulacées , €t on la trouve fréquemment dans les trois îles sasmentionnées, tandis qu’en Europe elle est assez difficile à rencontrer. GENRE BRACHYGLOSSA. Boisd. Sphinx. Lin. Fab. Lat. B. ATropos. Alis anticis fuscis, nigro luteoque varüs, puncto centrali albido; posticis luteis Jascis duabus nigris; abdomine luteo, cingulis nigris; thorace capite humano inscriplo. Lixx. Syst. nat. L. 2. 799. n° 0. Fas. Ent. Syst. 1IL. 1. 364. 27.—etc. Le Sphinx à tête de mort. Hist. des ins. I. p: 85. n°8. Ernst. Pap. d'Europe. PI. 105. et pl. 106. Sphinx atropos. Hu. Sphing. tab. 13. Larv. Lepid. II. Sph. II. fig: 1. a.b. 226 GENRE BRACHYGLOSSA. Il se trouve communément à Bourbon, à Maurice, et à Madagascar. 11 habite aussi l'Europe, toute l'Afrique, et les Indes orientales. Dans ce dernier pays on trouve eu outre une espèce qui en est très voisine (B. satanas), dont les ailes inférieures sont traversées par trois bandes noires. La chenille est très commune à Maurice et à Bourbon, et on la rencontre sur une infinité de plantes et d’arbustes; elle varie à l'infini pour la couleur; rarement elle est jaune ou verte avec des chevrons bleus ou violets comme en Europe; leplus souvent elle est d’un gris nébuleux, fascié de noir avec la tête blanche marquée de deux lignes noires; quelquefois elle est couverte de points noirs très apparents; mais dans tous les cas on la reconnoît facile- ment à la corne du onzième anneau qui n'offre dans aucun cas la moindre variété de forme, Le B. atropos est connu aux Indes orientales et à Bourbon, sous le nom d'ail ou d’haïe, par les habitants, qui croient que la poussière qu'il jette aux yeux en volant dans les appartements rend aveugles ceux qui en sont atteints, Nous ignorons qu'est-ce qui peut avoir donné lieu à cette fable, répétée par 3ernardin de Saint-Pierre dans son Voyage à l'Ile-de-France. GENRE MACROGLOSSA, Boisd. Macroglossum scopoli. Sphinx. Latreille. 1. M. Macvus. Borsd. Alis anticis fusco cinereoque fascialo-marmoratis; posticis ferrugineis ad basin dilutioribus ; abdomune lateraliter fulvo cingulato. Il a le port et la taille du Stellatarum d'Europe. Ses ailes supérieures sont fasciées de grisâtre et de brun olivâtre foncé, et elles offrent sur leur milieu près de la côte, un petit point noirâtre. Les ailes inférieures sont ferrugi- neuses, sans bordure; leur base est d’une couleur fauve qui se fond insensi- blement avec la couleur ferrugineuse. Le corselet est d'un brun olivâtre, les côtés de l'abdomen sont fasciés de jaune-fauve assez vif, et son extrémité est terminée par une brosse noire étalée. Le dessous des ailes est ferrugineux avec des stries transversales plus obscures. Le dessous du corps est aussi d'une.teinte ferrugineuse, et dans les individus bien frais il offre près des GENRE MACROGLOSSA. 227 côtes une rangée de trois ou quatre points blancs. Les antennes sont noirâ- tres en dessus et brunes en dessous. La femelle ne diffère pas du mâle. Il se trouve à Bourbon et à Maurice, mais il paroît être fort rare dans cette dernière île. 11 butine sur les fleurs des balsamines pendant le jour, et sur- tout après le coucher du soleil, dans les mois d'avril, de mai, d'août, de dé- cembre et de février. 2. M. Arus. Boisd. Alis hyalinis ; anticarum costa apiceque tenui nigris ; capite thoraceque viridibus ; abdomine supra lutescenti cinqulis mediis duobus caudaque ferrugineis. Il a le port, la taille et le facies d’Hylas. Ses quatre ailes sont vitrées. Les supérieures ont la côte et le bout du sommet d’un brun noir. Le bord in- terne de ces mêmes ailes est noirâtre couvert de poils verdâtres. La tête et le corselet sont verts avec un reflet bleuâtre. L’abdomen est jaunâtre en dessus, avec deux anneaux du milieu, d’une belle couleur ferrugineuse, dont le postérieur est quelquefois incomplet. La brosse qui termine l’abdo- men est aussi d’une couleur ferrugineuse. Le dessous du corps est d’un jaune roussâtre. Les antennes sont noires. Il se trouve à Bourbon et à Maurice, mais il est assez rare jusqu'à présent. I butine sur les fleurs pendant le jour en janvier, mars et août. ’ 228 GENRE SYNTOMIS. ZYGÉNIDES. GENRE SYNTOMIS. Fab. Lat. Boisd. 1. S. Myopes. Boisd. Alis anticis fuscis maculis tribus hyalinis alteraque basali lutea; posticis luteis puncto discoidali margineque nignis; abdomine fascüs flavis dorso interruptis. Boisp. in Icon. du Règne animal, par Guérin. Jns. PI. 84 bis. n° 6. Elle est à-peu-près de la taille de Cerbera; mais ses ailes postérieures sont plus courtes. Les ailes supérieures sont noirâtres, pointues, marquées de quatre taches inégales, savoir : une d'un jaune d’ocre à la base, une plus grosse et transparente sur le milieu, et deux plus petites, également transpa- rentes, vers l'extrémité. Celle du milieu est coupée en deux par la nervure médiane; la plus grosse des deux postérieures est également divisée en deux par un rameau de la même nervure. Les ailes inférieures sont jaunes avec un point central et la bordure noirs. Le dessous diffère peu du dessus. Les pattes sont jaunes, ainsi que le bord des épaulettes. L'abdomen est noirâtre, avec des anneaux jaunes, interrompus sur le dos. Le corselet ést noirâtre avec un trait jaune longitudinal sur le milieu. La femelle ou l'individu que nous prenons pour tel est un peu plus grand; Ja tache jaune de la base des premières ailes est mal arrêtée, peu distincte; la partie postérieure de la tache du milieu est jaune, la plus grosse des deux de l'extrémité est aussi marquée d’un peu de jaune sur son côté externe. Le reste comme dans le mâle. Décrite sur deux individus trouvés par M. Goudot aux environs de Ta- matave. 2. S. MinuTA. Boisd. Alis anticis fuscis maculis tribus hyalinis duabusque luteis; posticis luteis mar- gine fusco; abdomine luteo punctis dorsalibus nigris. Elle est de la taille de S. hubneri. Ses ailes supérieures sont noirâtres, GENRE SYNTOMIS. 229 marquées de cinq taches inégales; savoir, une petite et d'un jaune d’ocre à la base, deux sur le milieu, dont celle qui.est près du bord interne, Jaune, et celle qui avoisine la côte, transparente; deux également transpa- rentes vers l'extrémité. Les ailes inférieures sont jaunes avec une petite bordure noire. Le dessous n'offre pas de différences sensibles. L'abdomen est d’un Jaune d’ocre, avec une série dorsale de points noirâ- tres sur les derniers anneaux. Les pattes sont jaunes. Le corselet est noirâtre avec une petite tache jaune sur le milieu. Le collier et le front sont égale- ment jaunes. Décrite sur un seul individn pris par M. Goudot aux environs de Tama- tave. * Annales du Muséum, t. IT, 3° série. 30 230 GENRE GLAUCOPIS. PROCRIDES. GENRE GLAUCOPIS. Lat. Charideæ. Dalman. 1. G. Formosa (1). Boisd. Alis nigris maculis flavis; anticis lunula centrali maculaque baseos cyaneo-me- tallica; abdomine annulis sex cyaneo-metallicis cinqulo fulvo interruptis; hu- meris fulvrs. Guérin: /conograph: du Règne animal. ns: PI: 84 bis. Ses quatre ailes sont noires, avec des taches d’un jaune-soufre pâle; les supérieurcs en ont deux, une grande cunéiforme vers la base, partagée inégalement en deux par la nervure médiane, une autre transversale près de l'extrémité, coupée en quatre par les nervures. Outre cela ces mêmes ailes offrent sur le disque un croissant d’un bleu métallique, et tout-à-fait à la base une tache de la même couleur. Les ailes inférieures sont aussi marquées de deux taches jaunes, une à la base, et l’autre au milieu. Les épaulettes sont d'un rouge fauve bordées de noir. Le front, le collier et le milieu du corselet ‘sont d’un bleu métallique. L'abdomen a six anneaux d'un bleu métallique, dont les deux antérieurs sont séparés des autres par un anneau plus large, d’un fauve vif en dessus et blanc en dessous. Le premier anneau qui est à la base du corselet est en dessus d’un fauve plus ou moins jaune, quelquefois blanc saupoudré de fauve. Tous les anneaux bleus sont séparés l’un de l'autre par du noir. Le dessous des ailes diffère très peu du dessus. La femelle est à-peu-près semblable au mâle. Elle se trouve très communément à Madagascar, en janvier, juillet et août. Elle vole lentement, et se pose sur les graminées où on la rencontre souvent accouplée. On la fait aussi tomber fréquemment en secouant les arbres. (1) J'ai prêté cette espèce, sous ce nom, à M. Guérin, pour être figurée dans son Iconographie du Règne animal. C’est sans doute par erreur qu'il la changé en celui de falletir. GENRE GLAUCOPIS. 231 2. G. MADAGascARIENSIS, Boisd. Alis nigris maculis luteo-fulvescentibus basi rubricantibus ; abdomine nigro-cyaneo cingulo basali albo, alteroque medio supra rubro subtus albo: collari hume- risque rubro-fulvis. s Elle est de la taille de la précédente. Ses quatre ailes sont d’un noir cha- toyant, avec des taches d’un jaune d’ocreun peu fauve. Les supérieures en ont deux, dont une grande cunéiforme vers la base, rouge dans sa moitié basilaire, et une autre transversale près de l'extrémité, coupée en quatre par les nervures. Les ailes inférieures sont aussi marquées de deux taches sé- parées l'une de l’autre par un arc noir; celle qui ést près de la base est rouge comme celle des supérieures. Les épaulettes et lé collier sont d’un fauve rougeâtre. L'abdomen est d’un noirbleu, et l'anneau qui touche à la base du corselet est blanc en dessus, quelquefois saupoudré d'un peu de jaune; sur le milieu de l'abdomen est un large anneau rouge, moitié plus étroit et blanc, en dessous. La base des cuisses est marquée d'une:tache blanche. Le dessous des ailes diffère très peu du dessus. La femelle est semblable au mâle. Elle n’est pas très commune; elle se trouve danses bois en juin à Tama- tave, Tintingue, et Surakack. C9 © GENRE LEPTOSOMA. CHELONIAIRES. GENRE LEPTOSOMA. Boisd. Geometræ. Cram. Nous avons établi ce genre dans notre faune de l'Océanie. Il a pour type la Geometra Coletta de Cramer. Les espèces paroissent être assez nombreuses dans les îles de la Sonde, les Molluques et la Nouvelle-Guinée. L. INsuLARE. Boisd. Alis anticis fusco-cinereis fascia alba; posticis albis margine fusco; singularum fimbria plagiatim alba ; abdomine albido linea laterali lutea punctisque nigris. Elle a le port et la taille de la Coletta de Cramer. Les ailes supérieures sont d'un cendré noirâtre, traversées au-delà du milieu par une bande oblique d’un blanc légèrement transparent, un peu coupée par les nervures, com- mencant près de la côte, et n’atteignant pas tout-à-fait le bord interne. Près de ce même bord on remarque le plus souvent une raie grisâtre partant de la base, Les ailes inférieures sont d’un blanc un peu transparent avec une bor- dure noirâtre. La frange de chaque aile est entrecoupée de blanc à deux en- droits. Le corselet est ponctué de blanc. L'abdomen est blanchâtre avec une raie latérale orangée, suivie en dessous d’une rangée de points noirs. L’ex- trémité de l'abdomen est fauve. Elle se trouve à Bourbon et à Maurice; mais elle y est rare, tandis qu’elle est extrêmement commune à Madagascar. GENRE EUCHELIA. Boisd. Lithosiæ. Ochs. Callimorphæ. Lat. Nous avons établi ce genre dans notre /ndex methodicus des Lépidoptères d'Europe. Il est peu abondant en espèces. Celles que nous connoiïssons ha- bitent l'Europe, l'Amérique, l'Afrique, et les Indes orientales. Les chenilles vivent généralement sur les heliotropium et les crotolaria. Cependant nous soupconnons qu'elles sont polyphages, comme la plupart des espèces de cette tribu. D es] [#2 GENRE EUCHELIA. 1. E. PuLcHrA. Alis anticis albido-subflavescentibus , nigro sanguineoque punctatis; posticis albis nigro marginatis. Huwer. Bomb. tab. 26. Izuicer. N. Ausgq. dess. 1. B. S. 179. n° 9. Esp. Schm. tab. 164. noct. 85. Tinea pulchella. Lan. Syst. nat. I. 2. 884. 349. Fas. Ent. Syst. TITI. 1. 479. 224.—etc. Gette espèce se trouve communément à Bourbon, Maurice et Madagascar. Elle habite aussi le midi de l’Europe, le Bengale, Java, et une grande partie ’ de l'Afrique. 2. E. ForMosa. Boisd. (1). Als anticis atris, maculis sanquineis albido marginatis plagaque media alba ; posticis lacteis marqine atro. Venusta. HugN. Zutraq. n° 521 et 522. Elle est un peu plus grande que Pulchra. Ses ailes supérieures sont noires, avec quinze ou seize taches d’un rouge de sang, presque carrées, finement bordées de blanc, sur-tout celles qui sont près de la base; sur le disque de ces mêmes ailes il existeen outre deux taches blanches, carrées, assez grandes, séparées l’une de l’autre par la nervure médiane. Les ailes inférieures sont d’un blanc un peu opalin, avec une bordure noire assez large. Elle se trouve assez communément à Bourbon, Maurice et Madagascar. La chenille vit sur une espèce d’hcliotropium, appelé dans le pays herbe à papillon. 3. E. PyLoris. Alis luteis ; anticis fascis sex e punctis nigris pallidiore cinctis; posticis maculis circiter decem nigris. Fas. Ent. Syst. IE. 1. p. 479. n° 222. Drury. /ns. II. tab. 6. fig. 3. (1) Comme il y a déja dans l’Analecta de Dalman une espéce de ce genre qui porte le nom de Venusta, nous avons été forcé de changer le nom d'Hubner. 234 GENRE EUCHELIA. CLERK. /con. tab. 54. fig. 4. Cribraria. CRAM. Nous ne pouvons trouver aucune différence notable entre le Bombyx py- lotis de Fabricius et la Ph. Cribraria de Cramer;; c’est ce qui nousa engagé à les réunir, De même nous ne trouvons entre les individus de Java et ceux de Bourbon d’autres différences qu'une petite saillie plus ou moins prononcée à l'angle anal des ailes inférieures des mâles. Elle est à-peu-près de la taille de Formosa. Ses ailes supérieures sont d’un jaune d’ocre foncé, traversées par six rangées de points noirs cerclés de jaune pâle. Cette couleur s'étend quelquefois sur une grande partie de la surface de l'aile, et lui donne une teinte glauque. Les ailes inférieures sont aussi d'un jaune d’ocre, avec des taches noires, dont les unes sont disposées le long du limbe, et les autres éparses sur le milieu. La chenille est noire, ponctuée de blanc, garnie de petites touffes de poils noirs. Elle vit en société sur les liliacées et les pancratium. La chrysalide est rougeñtre, un peu raccourcie. Cett= espèce est commune à Maurice et Bourbon. Elle se trouve aussi à Madagascar. Elle paroît en janvier, février, juin, juillet, août et octobre. On la rencontre aussi au Bengale, à Java, et jusqu'à la Nouvelle-Hollande, d’après Fabricius, GENRE ARCTIA. Schrank. Bombyx. Æuct. Eyprepia. Ochs. A. MaURITIA. Alis pallide fusco-murinis ; anticis disco dilutiori; posticis disco albido; thorace nigro punctato; abdomine rubro punctis lateralibus nigris. CrAM. 345. B. Elle est de la taille de Sanguinolenta. Elle se trouve à Maurice, où elle est très rare. GENRE CYPRA. 235 BOMBYCINES. GENRE CYPRA. Boisd. GC. Crocires., Boisd. Alis delicatulis, albidis, subhyalinis, immaculatis; fronte pedibusque croceis. Elle est à-peu-près de la taille dela Cypra Delicatula, figurée dans notre faune de l'Océanie. Ses quatre ailes sont blanches, un peu transparentes, d’une texture déli- cate. Le corselet et l'abdomen sont blancs. Les antennes sont noirâtres. La tête est blanche avec le front jaune. Les pattes sont de la même couleur. Le dessous des quatre ailes est luisant, et paroît presque dépourvu d’écailles. Elle se trouve à Madagascar. GENRE BOMBYX. Boisd. Bombyces. Auct. B: ANNuULIPES. Boisd. Alis omnibusipallide fuscescentibus anticarum costa basique saturatioribus ; ab- domine supra thoraceque fasciculis fuscis ; pedibus nigris luteo annulatis. Il a le port et la taille des Bombyx rubi et trifoli d'Europe; ses ailes sont d’une teinte roussâtre pâle. Les supérieures ont la côte, la base et une partie du bord interne garnies d’un duvet plus foncé. L’extrémité de ces mêmes ailes est marquée de stries longitudinales pâles, placées entre les nervures. Le corselet et le dessus de l'abdomen sont garnis de quelques faisceaux de poils d’un brun roussâtre, se fondant, plus ou moins, avec la couleur générale. La ‘tête et les antennes sont un peu jaunâtres. Le dessous de cet insecte n'offre rien de remarquable. Lestarses sont jaunâtres, annelés de noir, ou, si l’on veut, ils sont noirs annelés de jaunûtre. Ce Bombyx nous a été donné par M. Buquet, qui nous a assuré l'avoir recu de l’île Bourbon. Nous ne connoissons que le mâle. GENRE BOROCERA. Boisd. Tête très petite ; trompe. nulle}, yeux petits, peu saillants; antennes assez 236 : GENRE BOROCERA. minces, peu pectinées, courbées extérieurement dans leur milieu et un peu tordues; corselet velu, arrondi; abdomen plus long que les ailes infé- rieures ; ailes reverses; pattes très velues; femelle, trois fois plus grande que le mâle. Ce nouveau genre, dont nous ne connoissons qu'une seule espèce, doitêtre placé à côté de notre genre Megasoma, lequel est établi, comme on sait, sur les Bombyx Cristata, Acaciæ, et Repanda des auteurs. B. MADAGASCARIENSIS. Boisd. Alis maris fusco-cinnamomeis; alis feminæ corticinis vel cinnamomeis ; anticis striga basali sinuata ; macula media reniformi strigaque obliqua fuscis. Le mâle ressemble pour la teinte au Bombyx franconica d'Europe. Ses ailes sont un peu dolabriformes, comme celles du mâle du Megasoma repandum ; elles sont d’un roux-cannelle foncé , sans aucun dessin. Le corselet, la tête et l'abdomen sont de la même couleur. La femelle est très différente du mâle; elle a le port du Bombyx trifolü. Ses aïles sont tantôt d’un roux-cannelle, et tantôt d’un brun tanné très clair. Les supérieures sont traversées, près de la base, par une raie sinuée plus obscure que le fond, et au-delà du milieu par une autre raie de la même couleur, qui coupe l'aile obliquement. La partie renfermée entre ces deux raies est quelquefois plus obscure que le reste de la surface, et est marquée dans son centre d’une lünule brune. Les ailes inférieures offrent une légère ombre brunâtre, qui traverse leur milieu. Le corps et le corselet participent de la couleur des ailes. Les antennes sont brunes; le dessous des quatre ailes est d’un roux jaunâtre, traversé au milieu par une bande plus obscure, peu marquée. Ce bel insecte a ététrouvé par M. Goudot aux environs de Tamatave. GENRE SATURNIA. Ochs. Bombyx. Lat. Ph. Attacus. Linn. I. S. ALCINOE. Alis patulis, fuscis fascia postica albida; anticis macula vitrea, minuta, quadrata, extus bidentata ; posticis oculo fulvo nigro alboque annulatim cincto. CRAM. 322. A. B. Il est au moins de la taille de Cecropia ; mais ses ailes supérieures sont plus GENRE SATU2NIA. 237 alongées et plus pointues au sommet. Les quatre ailes sont en dessus d'un brun un peu roux, traversées, près de leur extrémité, par une bande blan- châtre , assez étroite, précédée d’une petite raie blanche. Les supérieures ont au-delà du milieu une tache vitrée assez petite, carrée, échancrée en angle aigu sur son côté externe, de manière à présenter deux dents. Les ailes infé- rieures ont aussi un peu au-delà du milieu une tache oculaire ferrugineuse, entourée d'un cercle noir, puis d’un cercle blanchâtre, En dessous la bande blanche commune est à peine sentie. La tache carrée des premières ailes est comme en dessus. Les inférieures présentent à la place de la tache oculaire un petit œil brunâtre, plus clair au milieu. Il a été trouvé à Tamatave, sur les manguiers, par M. Goudot, 2. S. MANGIFERZ (1). Sganzin. Alis pallide rufescentibus ; singulis oculo vitreo, ferrugineo cincto. Il est à-peu-près de la taille du précédent. Ses quatre ailes sont d’un roux clair, presque couleur de café au lait; elles sont un peu découpées dans le genre de celles de l'Atlas, et elles sont marquées chacune d’une tache ocellée, vitrée, entourée de roux vif. Il se trouve sur les manguiers. La chenille, qui est peut-être bien aussi celle de l’espéce suivante, est noire, fasciée de jaune, hérissée d’aigrettes épineuses. (Sganzin.) 3. S. SURAKA. Boisd. Alis anticis ferrugineo-cinnamomeis strigis duabus obscuris interjecto oculo obso- leto; posticis roseo-subviolaceis, annulo intensiori includente oculum Jferrugi- neum tride nigro. , Il est dela taille du Capensis et ila le port de Cecropia. Les ailes supérieures sont d’un roux-cannelle vif, avec la côte piquée de grisâtre depuis la base jusqu’au milieu, et l'extrémité apicale lavée de rouge violâtre. Elles sont traversées par deux raies d’un gris-violâtre brun, blanchâtres près de la côte. Entre ces deux raies transverses on remarque un œil légèrement pupillé de blanc, à-peu-près de la couleur du fond , entouré d’un petit cercle noir, fine- mana OU US et V0 le PI OUPS -_ (x) Je ne connoïs pas cette espéce. Cette description est extraite littéralement d’une note de M. Sganzin. Boisd. Annales du Muséum, t. I, 3° série. 31 238 GENRE SATURNIA. ment bordé de blanc sur son côté interne dans la partie qui regarde la base. Les ailes inférieures sont d’un rouge un peu violet, avec l'extrémité d’un roux- cannelle, Sur le milieu elles ont une grande tache annulaire plus intense que le fond, laquelle renferme un œil roux à iris noir, bordé intérieurement par un croissant blanchâtne. Dans cette même tache annulaire on voit près du bord abdominal une éclaircie roussâtre. Le corselet est de la couleur des ailes supérieures, avecle collier d’un blanc grisâtre : l'abdomen manque dans notre individu. Le dessous des quatre ailes est d’un ton violâtre, avec l'œil des supérieures beaucoup plus prononcé qu’en dessus, et celui des inférieures tout-à-fait nul. Cette belle espèce, dont nous ne connoissons que le mâle, a été prise à Surakack. GENRE HADENA. 239 NOCTUÉLIDES. GENRE HADENA. Ochs. Noctua. Auct. 1. H. PANCRATII. Alis anticis nitidis, nigricantibus, faccia latiori ferruginea ; posticis albis (feminæ ad extimum nigro-fumosis ). Agrotis pancratü. Ocus-TrerTscH. I. p. 182. n° 27. Noctua pancratü. Hu. Noct. tab. 84. fig. 39r. Cyricui. Ent. Neap. tab. 12. fig. 4. Gop-Dup. Pap. de France. T. 5. PL. 70. fig. r et 2. Noctua Dominica. GRAM. 399. H. Elle se trouve à Bourbon, Maurice et Madagascar. Elle habite aussi les bords de la Méditerranée et tout le littoral de l'Afrique. La chenille vit sur les pancratium. Elle est d'une couleur noirâtre, avec cinq doubles taches blanches à la jonction de chaque anneau; ses pattes écail- leuses sont noires, les autres, ainsi que la tête et l'extrémité du dernier an- neau , sont d'un orangé ferrugineux, varié d’un peu de noirûtre. 2. H. LiTrorauis. Boisd. Alis anticis fusco-violascentibus, maculis ordinarüs nervo medio albido junctis, strigis transversis pallidis, maculisque apicalibus sagittatis nigris; posticis albo- opalinis. Elle a le portet un peu le facies dela noctua Commelinæe de Smith-Abbot, et elle forme, avec cette espèce et deux ou trois autres, une petite race par- ticulière dans le genre Hadena. Elle est à-peu-près de la taille de Pancratir. Ses ailes supérieures sont d’un gris violâtre ou d’un brun violâtre, traversées, comme dans la plupart des Noctuélides, par trois raies plus pâles que le fond. Les taches ordinaires sont d’un blanc violâtr, jointes, l’une à l’autre, par la nervure médiane qui est blanchâtre, ainsi que ses ramifications. La tache orbiculaire est alongée et placée obliquement. Près de l'extrémité de l’aile on observe une suite de traits noirs un peu sagittés, appuyés postérieurement sur une raie transverse. La frange est entrecoupée de gris blanchâtre. Les 40 GENRE HADENA. ailes inférieures sont blanches, avec un reflet opalin assez brillant. Le corselet est grisatre. Elle se trouve communément à Maurice, Bourbon et Madagascar, et tout le long du littoral de l'Afrique. La chenille, d’après la description que nous a communiquée M. Marchal, est rase, d'un gris foncé, avec une petite tache noire de chaque côté des deuxième, dixième et onzième anneaux, et un petit point jaune de chaque côté du troisième. La tête est brune. Elle vit sur une plante appelée dans le pays, la trompette du jugement, et elle se métamorphose dans la terre. 3. H. MauRiTIA. Boisd. Alis anticis cinereis, strigis transversis, pallidioribus, macula reniforminigra qua- drata plagaque obscura ad apicem; posticis albidis nitentibus. Elle a le port et la taille de la précédente. Ses ailes supérieures sont d’un gris-cendré pâle, avec des raies transverses sinuées d’un gris blanc, dont deux à la base finement ombrées ou bordées de brun sur un de leurs côtés. La tache orbiculaire n’est pas distincte; la tache réniforme est remplacée par une tache noire bien marquée et presque carrée. La raie qui vient ensuite est bordée sur son côté interne d’une suite de petits arcs noirs. La raie qui est à l'extrémité est un peu plus blanche que les autres, et quelques unes de ses dents offrent une petite pointe noire sagittée, mais bien peu distincte. Entre ces deux raies on observe en outre un espace d’un noir brun, et tout-à-fait à l'extrémité, près de la frange, un rang de petits points noirs placés sur les nervures. Les ailes inférieures sont d'un blanc un peu opalin, avec le côté externe légèrement obscur. Le corselet est cendré comme les ailes supérieures. Le dessous des ailes inférieures a une teinte opaline très prononcée. Elle se trouve à Maurice et à Bourbon. GENRE APAMEA. Ochs. Noctua. Auct: lies deux espèces suivantes, sur-tout la première, n'appartiennent qu'im- parfaitement au genre apamea. GENRE APAMEA. 241 1. A. Liriciosa. Boisd. Alis anticis fusco-violascentibus, strigis transversis, undatis, brunneis, obscuriori marginatis, maculaque ad marginem tnternum, fusca ; posticis utrinque nigris basi albidis ; anticis subtus medio albidis. Elle est à-peu-près de la taille de l'Eurhipia Adulatrix d'Europe. Ses ailes supérieures sont d'un brun un peu violàtre, avec des raies transverses ondulées, sinueuses, d’un brun clair, doublées, sur un de leurs côtés, par une raie brune, La première raie basilaire est peu marquée; la seconde est aussi assez peu marquée à son origine près de la côte, mais elle se dilate en arrivant sur le bord interne où elle forme une tache noire assez prononcée. Les taches ordinaires ne sont pas indiquées, la raie qui vient à leur suite est sinuée assez profondément; la dernière ou fulgurale est pres- que droite. La partie de l’aile sur laquelle est placée cette dernière raie est d’un ton plus obscur que le restant de la surface. Les ailes inférieures sont noires, avec la base d’un blanc foiblement opalin. Le corselct participe de la couleur des ailes supérieures. Le dessous des-ailes inférieures ne diffère pas du dessus. Celui des supérieuresoffre, surle-milieu du disque, une tache ou éclaircie blanchâtre, comme la base des ixférieures. Elle se trouve à Maurice. Je ne connois que le mâle. 2. A. BAsiMAGULA. Boisd. Alis anticis-pallide cinereis, striga transversa pallida, macula basali alterisque apicalibus nigris ; posticis fuscis ad basin pallidioribus. Elle est un quart plus petite que la Didyma d'Europe. Ses ailes supérieures sont d’un cendré pâle un peu rougeûtre, avec une seule raie transverse enve- loppant extérieurement les taches ordinaires. A la, base elles sont marquées d’une tache noire échancrée du côté Qui regarde la côte. La tache orbiculaire est petite, bien arrondie, noïre avec le centre de la couleur du fond. La tache réniforme est également noire, plus päle dans son centre et divisée par des nervures blanchätres. L’extrémité de l'aile est marquée de plusieurs taches noires, dont quatre ou cinq près du sommet. Le corselet est d'un gris un peu rougeûtre. Les ailes inférieures sont grisâtres avec la moitié postérieure plus obscure. Le dessous des ailes n'offre aucun caractère particulier. Elle se trouve à Maurice. 2/2 GENRE COSMOPHILA, GENRE COSMOPHILA. Boisd. Tête moins large que le corselet; yeux assez saillants; antennes légère- ment pectinées dans les mâles, filiformes dans les femelles; palpes très écar- tés, ascendants, un peu recourbés en arrière, le dernier article grêle, aussi long que le précédent; trompe assez longue; corselet ordinaire; abdomen cyhndrico-conique dépourvu de crêtes en dessus. Ailes en toit, les supérieures tronquées au sommet! Au premier aspect ce genre paroît avoir de grands rapports avec les Xanthia, sur-tout avec l'espèce appelée Xerampelina. Mais par ses palpes écartés et un peu recourbés, il forme un type assez anomal parmi les Noc- tuélides. C. XANTHINDYMA. Boisd. Alis anticis apice truncatis, luteis, strigis ferrugineis fasciaque lata marginali obscuriori; posticis ferruginers. Elle est de la taille de la Xerampelina d'Europe. Ses ailes supérieures sont jaunes, avec le tiers postérieur plus obscur, et le plus souvent d’un brun violâtre, sur-tout dans les mâles. Lai tache réniforme est peu distincte, et elle se trouve sur cette partie obscure; l’orbiculaire est bien marquée, ferrugi- neuse, et d’un jaune pâle dans son centre. Entre celle-ci et la base ilya deux lignes ferrugineuses, sinueuses; il y en a également deux sur la portion obscure de l'aile. Outre cela le fond jaune est souvent semé d’atomes ferru- gineux. Les ailes inférieures sont d’un gris jaunâtre ou d’un gris sale, ainsi que l'abdomen. Le corselet est de la couleur des ailes supérieures. Elle se trouve à Maurice et à Bourbon. J'en ai aussi recu plusieurs indi- vidus de la côte de Malabar. j GENRE PLUSIA. 243 PLUSIDES. GENRE PLUSIA. Ochs. Noctua. Auct. 1. P. AURIFERA. Alis anticis dilute fuscis, macula magna subtriquetra aurea maculis ordinariis albido subscriptis , obsoletis. Boisp. /nd. meth. p. 91. Gop-Dur. Pap. de France, T. 7. pl. 134. TaeiTsca-Ocus. IIL p. 168. n° 14. Huzw. Noct. tab. 98. fig. 463. Elle se trouve à Madagascar, Bourbon et Maurice, mais beaucoup plus rarement que la suivante. Elle habité aussi l'Espagne méridionale, Ténériffe, le Sénégal, et l’île de Sainte-Hélène. 2. P. CHALSYTIS. AS anticis rubescentibus, nebulosis, aureo-micantibus, maculis aureo-argenteis duabus rotundatis. Boisp. Ind. meth. p. 91. Treirscu-Ocns. II. p. 163. n° 12. Gon-Dur. Pap. de France. T. 7. PI. 136. N. Chalsytis. Huën. Noct. tab. 57. fig. 276. N. Chalcites. Esp. tab. 141. Noct. 62. fig. 3. La Chalcite. Ernst. Pap. d'Europe. PL. 334. fig. 586. Elle se trouve à Bourbon, Maurice et Madagascar. Elle habite aussi le midi de l’Europe, la côte d'Afrique, et le Bengale. La chenille vit sur un grand nombre de plantes. A l'Ile-de-France elle est commune sur une plante appelée trompette du jugement. 244 GENRE AGANAIS. AGANAÏDES (1). GENRE AGANAIS. Boisd. Noctua. Fab. Erebus. Lat. Tête médiocre; yeux saillants; antennes ordinairement un peu pectinées dans les mâles; palpes longs, ascendants, leur dernier article très long, nu, grêle, comprimé latéralement; trompe longue; corselet velu, ponctué sur les épaulettes; abdomen cylindrique, ponctué de noir, un peu plus long que les ailes inférieures; ailes oblongues, les supérieures ponctuées à leur base, soit en dessus, soit en dessous; pattes très longues. Ce genre est assez répandu dans les Indes orientales. Il habite aussi l'Océanie, et quelques parties de l'Afrique. 1. A. BorBonica. Boisd. Alis anticis fuscis, basi fulva nigro punctata; posticis nigris radüs basilaribus fulvescentibus; thorace abdomineque nigro punctato, fulvis; als subtus dimi- diatim luteis. Ses ailes sont oblongues; les supérieures sont brunes, avec la base fauve marquée d'environ neuf points noirs. La tête et le corselet sont de la même couleur, avec un point noir sur chaque épaulette. Les ailes inférieures sont d’un noir foncé, avec quelques rayons fauves, plus ou moins prononcés vers la base. Le dessous des quatre est jaune jusqu’au-delà du milieu, et ensuite d'un brun noirâtre jusqu'à l'extrémité. On remarque en outre sur la côte des supérieures un point noir sur la partie jaune. Les antennes sont noires, plus pectinées que dans la plupart des espéces. L'abdomen est fauve en dessus, et blanchâtre en dessous, avec une rangée dorsale de taches noires, et deux rangées ventrales de taches de la même couleur. Elle se trouve assez communément en novembre, décembre et janvier à Bourbon. (x) Je ne connois aucune chenille du genre Ayanais, et ce n’est qu'avec doute que je place cette tribu près des Érébides. GENRE AGANAIS. 245 Elle se tient dans les arbres touffus, et ne quitte sa retraite que lorsqu'elle y est forcée. Elle reparoît en mars; elle habite aussi Maurice, mais elle y est rare. Tous les individus que nous possédons nous paroïssent être des mâles. 2. A. InsuLaARis. Boisd. Alis totis luteis ; anticis basi nigro punctatis ; thorace abdomineque nigro punctato luteo-fulvis; alis anticis subtus, macula costali fusca. Elle a le port de la précédente, mais elle est un tiers plus grande. Ses quatre ailes sont d’un jaune d’ocre. Les supérieures sont d’une teinte un peu plus fauve vers la base, et marquées de quelques points noirs. La tête et le corselet sont d’un jaune fauve, avec un point noir sur chaque épaulette. Le dessous des quatre ailes est d’un jaune d’ocre, avec une grosse lunule brune sur le milieu de la côte des supérieures. L'abdomen est d'un Jaune fauve en dessus et blanchâtre en dessous, avec une rangée dorsale de taches noires, et deux rangées ventrales de taches de la même couleur. Elle a été découverte à Bourbon par M. Goudot. Nous ne connoissons qu'un seul individu qui est une femelle. Malgré la différence énorme qu'il y a entre cette espéce et la précédente, ne pourroit-on pas supposer, avec quelque fondement, que ce seroit la fe- melle ? Sans vouloir rien affirmer, nous penchons un peu Pour cette opinion, Espérons que d'ici à quelques années les entomologistes de Bourbon ou de Maurice découvriront la chenille, et décideront cette question. Annales du Muséum, t. IL, 3° série. 33 246 GENRE HELIOTHIS. HÉLIOTHIDES. GENRE HELIOTHIS. Ochs. Noctua. Auct. 1. H, ARMIGERA. Alis anticis rufo-subuirescentibus vel cinereo-virescentibus macula reniform fer- ruginea ; posticis cinereo albidis, limbo latiori venisque fuscis. Trerrscu-Ocus. IL. p. 230. n° 6. Boisp. nd. meth. p. 95. Gop-Dur. Pap. de France. T. 7. PL. 119. fig. 6 et 7. Hugs. MNoct. tab. 79. fig. 370. Elle se trouve à Maurice, Bourbon, Madagascar, pendant une grande partie de l’année, volant en plein jour sur les fleurs. Elle est répandue dans une grande partie de l’Europe, dans toute l’Afri- que, au Bengale, et dans l'Amérique septentrionale. 2. H. Apricans. Boisd. Alis anticis cinereo-fuscis, atomis sparsis fascia media, obsoleta apiceque fuscis ; posticis nigris, fascia media maculaque marginali aurantüs, rubro tinctis. Elle a ie port de la Dipsacea d'Europe, mais elle est un peu plus grande. Les ailes supérieures sont d’un cendré brunâtre, pointillées de noirâtre; leur milieu est traversé par une bande ou une espèce d'ombre plus obscure que le fond. Le sommet et une partie de l'extrémité de l'aile sont de cette der- nière couleur. Les ailes inférieures sont noires, traversées au milieu par une bande d'un jaune orangé, sinuée et teintée de rouge; tout-à-fait à l’extré- mité près de l’angle anal est une tache de la même couleur. Le dessous des ailes supérieures est jaunâtre, avec le sommet rougeûtre, et une grande tache noire annulaire sur la moitié postérieure. Le dessous des ailes infé- rieures est d’un jaune rouge, pointillé de noir, avec une grosse tache noire ordinairement interrompue près de l’angle anal. Le corselet est de la couleur des ailes. Le dessus du corps est brunâtre, avec les incisions d’un gris jau- nâtre. Le dessous est de la couleur des ailes inférieures. Elle se trouve à Madagascar. Elle est très voisine d’une espéce du Bengale figurée par Hubner parmi les Noctuelles d'Europe. GENRE OPHIDERES. 247 CATOCALIDES. GENRE OPHIDERÉS. Boisd. Noctua. Fabr. Cram. Erebus. Lat. Chenille très alongée, effilée, glabre, avec les deux premières paires de pattes membraneuses, très courtes et impropres à la marche, se métamoi- phosant dans un tissu léger. Chrysalide saupoudrée de bleuâtre. Tête assez grosse; yeux très saillants; palpes longs, ascendants, écartés, le second article long, comprimé latéralement, large, presqué sécuriforme ; garni de poils courts très serrés; le dernier article nu, assez grêle, long, terminé au sommet par une petite dilatation tronquée; trompe longue, roulée en spirale; äntennes filiformes assez grosses; corselet fort, robuste, garni èn arrière de faisceaux de poils serrés : abdomen Cônique de la coùleur des ailes inférieures. Ailes supérieures un peu elliptiques, avec le bord interne sinué; ailes inférieures discolores ; jambes antérieures garnies de poils très serrés. Les ophideres ont de grands rapports avec les ophiusaetles catocala’;ils rem- placent ce dernier genre dans les régions intertropicales de l'Afrique et sur- tout de l’Asie. 1. O. ImPERATOR. Boisd. PI. 8. fig. 3. Alis anticis maris fusco-violaceis, violaceo-nebulosis atomis viridibus basi sparsis, striga basali alteraque obliqua pallidioribus : posticis vivide fuluis fascia lata marginali maculaqué connexa nigris. Alis anticis feminæ violaceo-fuscis atomis viridibus fuscoque conspersis. Borsp. in Guérin. Rég. anim. Ins. PI. 89. fig. r. Ses ailes supérieures sont d’un brun-violâtre brillant, avec des ondes plus obscures, sur-tout à la base et à l'extrémité. Près de la base elles ont une raie transverse uñ peu plus palè que le fond. Au-delà du milieu elles ont unéautre raie, oblique du sommet au bord intérte: L’extrémité est d'un gris violâtre, plus pâle que le fond, avec quelques atomès verts sur les nervures. Près de la base, la nervure médianéoffre un groupe d’atomes de la même couleur. 248 GENRE OPHIDERES. Les ailes inférieures sont d’un fauve-orangé vif, avec une large bordure noire et une grosse tache presque discoïdale de la même couleur qui tient à la bor- dure. Vers l'angle anal la frange est blanchâtre, avec les crénelures un peu fauves. Le corselet est de la couleur des ailes supérieures; l'abdomen est d'un fauve orangé. Le dessous des ailes supérieures est noirâtre, avec une tache basilaire et une bande transverse fauve. Le dessous des aïles inférieures est presque comme le dessus; mais il offre de plus une tache noire arrondie entre le milieu et le bord d’en haut. Les ailes supérieures de la femelle ont un peu plus de vert à la base. elles sont en outre réticulées d’atomes bruns, marquées d’une espèce de ta- che réniforme noirâtre et dépourvues de lignes transverses. Cette belle espéce a été découverte par M. Goudot, qui l’a élevée de la. chenille, aux environs de Tamatave. 2. O. MATERNA. Alis anticis albido-sericeo-virescentibus punctis tribus maculam reniformem men- tientibus; posticis fuluis, macula rotundata, discoidali fasciaque marginali crenulata, nigris. Fa8. Ent. Syst. t. LIL. pars IL. p. 16. n° 27. CrAM. 174. B. et 267. E. Deury. Ins. IL tab. 13. fig. 4. Lan. Syst. nat. 11. 840. 117, Elle se trouve à Madagascar, sur la côte de Coromandel, et dans plusieurs autres contrées des Indes orientales. Les ailes supérieures de cette belle espèce varient beaucoup suivant le sexe; mais elle est toujours reconnoissable par ses ailes inférieures, qui n'offrent aucune modification dans la couleur ni dans le dessin. Selon Cramer, elle se trouveroit aussi à Surinam. GENRE OPHIUSA. Ochs. Boisd. Noctua. Auct. 1. O. Macica. Als anticis cinereo-fuscis, strigis quatuor transversis maculisque ordinaris fuscis ; posticis fuluis fascüs duabus nigris; abdomine fulvo incisuris supra nignis. Hugn. Zut. 535—536. Elle est un tiers plus grande que la Ttrhæa dont elle a le port. Ses ailes su- GENRE OPHIUSA. 249 périeures sont d'un gris-brun, un peuviolâtre, traversées par quatre lignes pres- que droites un peu plus obscures que le fond. Les taches ordinaires sont bien marquées et d'un brun noirâtre. L’orbiculaire est très petite ; l’autre est assez grande et un peu difforme. Les aïles inférieures sont d’un jaune fauve tra- versées par deux bandes noires, dont une au milieu , n’atteignant pas les bords, et une autre à l'extrémité, finissant un peu avant la frange, et s’élar- gissant vers l'angle externe. Le corselet est de la couleur des ailes supérieures. L'abdomen est fauve avecles incisions fasciées de noir en dessus. Le dessous des ailes est d’un jaune un peu fauve avec un espace noirâtre près de l’extré- Imité des supérieures. Elle habite Madagascar: et le Bengale, et c’est sans doute par erreur qu’'Hubner dit qu’elle se: trouve à Mônte-Video. 2. O. Hop. Boisd. Alis anticis brunneis, lunula fusca, fascia lata, marginali, cinerea, intus anguloso- sinuata; posticis fuscis ad extimum nigris fimbria alba medio interrupta; om- nibus subtus albis, fascia lata, marginal, nigra. Elle est de la taille d'Ophiusa Tirrhæa. Les ailes supérieures sont d’un brun clair, avec une tache réniforme brune, assez petite et peu prononcée. Leur tiers postérieur est un peu plus obscur, marqué de deuxstries transverses noi. râtres. L’extrémité. est terminée par une couleur cendrée, sinuée et anguleuse sur son côté interne. Les ailes inférieures sont d’un gris noirâtre, avec l’ex- trémité noire et la frange blanche, interrompue au milieu par du gris sale. Le corps est grisâtre. Le corselet est d’un brun clair. Le dessous des ailes est blanc, avec une large bande noire marginale, et une tache de la même couleur sur les supérieures, correspondante à la tache réniforme. La frange des ailes supérieures est blanchâtre en dessous. Elle a été découverte à Madagacar par M. Goudot. Nous ne connoissons que là femelle, Nous avons dédié cette belle Ophiusa à M. Hope, l'un des entomologistes: distingués de notre époque. 250 GENRE OPHIUSA. 3. O. DEJEANII. Boisd. Alis fuscis subnebulosis puncto centrali nigro, obsoleto; posticis nigro-fuscis macula apicali marginalique flava; omnibus subtus fuscis; anticis fascia flava. Elle est à-peu-près de la taille de la précédente, mais ses ailes supérieures sont un peu plus pointues au sommet. Elles sont d’un brun-noirâtre un peu nébuleux, sans dessin bien prononcé, avec quelques éclaircies peu visibles vers le milieu, et un petit point central noir près de la côte. Les ailes infé- rieures sont d'un gris noirâtre vers la base, noirâtres dans leur moitié posté- rieure, avec une grande tache jaune marginale, placée sur le côté extérne. Le corselet est dela couleur des ailes supérieures. L’abdomén est grisâtre. Le dessous desailes est grisâtre, avec des points marginaux noirs triangulaires. Les supérieures ont sur le milieu une bande d’un jaunâtre pâle, n'atteignant pas la côte. Elle se trouve à Madagascar. Nous ne connoissons que le mâle. Nous l'avons dédiée à M. le comte Dejean. 4. O. Lienarni. Boisd. Alis anticis fuscis, nigro varieqatis; posticis nigris maculis marginalibus tribus albis; anticis subtus nigricantibus, fascia alba. Elle a le port et la taille de la Melicerta de Drury, à laquelle elle ressemble un peu. Elle a aussi un peu le port de certaines espèces de Catocala. Ses ailes supérieures varient à l'infini, et il est rare de trouver deux indi- vidus où elles soient semblables. Le fond est tantôt d’un gris noirâtre avec la base noire; tantôtil est d'un gris-violâtre pâle, avec une large bande noire sur le milieu. Sur leur tiers postérieuril y a toujours une petite raie transverse noire, tout-à- fait en zigzag, suivie d'une autre ligne presque droite, plus pâle que le fond, surmontée, près de la côte, d’une tache apicale noire. Dans quelques individus on aperçoit une tache réniforme noire; dans d’autres on ne voit à la place que deux points noirs placés l’un sur l’autre. Les ailes inférieures ne varient pas, elles sont noirâtres vers la base, noires à l'extrémité, avec trois taches blanches placées en partie sur la frange. Le corselet est tantôt d'un brun noirâtre, et tantôt d’une teinte grisâtre. Le dessous des ailes est GENRE OPHIUSA. 251 noirâtre, avec des raies transverses plus obscures. Les supérieures sont tra- versées obliquement par une bande blanchâtre qui n’atteint pas la côte. Elle se trouve à Bourbon et à l’île de France. Nous l'avons dédiée à M. Liénard, naturaliste distingué de l'ile Maurice. 5. O. KLuex (1). Boësd. Alis fulvis ; anticis atomis strigisque sex obsoletis, ferrugineis ; posticis fascia ab- breviata, nigra. Elle est à-peu- près de la taille de la Dejeanü. Ses ailes supérieures sont d’un jaune fauve, finement saupoudrées d’atomes de brun ferrugineux, tra- versées par six-raies très ondulées, en zigzag, assez peu marquées, de la même couleur. Deux de ces raics sont vers la base; les autres sont au-delà d’une tache réniforme de la même couleur et assez petite. Tout-à-fait à l’ex- trémité, près de la frange , elles offrent en outre un rang de petits points noirs. Les ailes inférieures sont d'un jaune fauve, et elles ont, un peu au-delà du milieu, une bande courte, noire, transverse, n’atteignant pas les bords. Le corps et les pattes sont de la couleur des ailes. Le dessous des ailes est d’un jaune plus pâle. Sur les inférieures on remarque deux raies ondulées, transverses, brunes .et très peu marquées. Elle se trouve à Madagascar. 6. O. AncuLaris. Boisd. AIS anticis cinereis, basi late, fascia media extus angulosa, maculis apicalibus, migro-fuscis; posticis cinereo-infuscatis. Elle est environ un tiers plus petite que l’Algira à laquelle elle ressemble un peu. Ses ailes supérieures sont d’une couleur grisâtre, foiblement teintée de violâtre; leur base est entièrement couverte par une bande d’un brun noirâtre , séparée brusquement et en ligne droite de la couleur du fond; le milieu de l'aile offre une bande de la même couleur, formant sur son côté externe deux angles saillants, et se fondant un peu sur son côté interne avec la couleur du fond. A la base de l'angle supérieur de cette bande on remarque une petite ns = 0 4/4. LS (1) Dédiée à M. Klug, entomologiste des ; lus distingués, et l'un des directeurs du Muséum de Berlin, qui publieen ce moment sur les Coléoptères de Madagascar un travail analogue à celui que nous avons entrepris sur les Lépidoptères. 2)? 3 GENRE OPHIUSA. lunule noirâtre qui remplace la tache réniforme; le sommet de l'aile est en outre marqué de deux ou trois taches alongées presque réunies. Les ailes in- férieures sont d'un gris noirâtre. Le dessous des ailes est grisâtre parsemé d’atomes plus obscurs. Elle se trouve à Madagascar et à Bourbon. 7. O. Mayeri. Boisd. Alis anticis cinereis fascia media, altera ad apicem punctisque obsoletis, fusco-oli- vaceis ; poslicis griseis fascia marginali strigaque transversa fuscis. Elle est à-peu-près de la taille de l’{/gira et elle a un peu le port de la Re- panda. Ses ailes supérieures sont d’une couleur grisâtre foiblement teintée de violâtre. Un peu avant le milieu elles sont traversées parune bande d’un brun olivâtre, droite et bien nette sur son côté interne, un peu fondue sur son côté externe, légèrement élargie vers le bord abdominal de l'aile. Au-delà du mi- lieu elles sont traversées par une autre bande de la même couleur, fortement concave sur son côté interne où elle paroît bordée par une ligne plus obscure. Cette bande s’élargit dans son milieu, puis elle se rétrécit pour s'élargir un peu de nouveau, en arrivant à la côte près du sommet : elle est en outre pré- cédée extérieurement d’une rangée de points peu marqués, placés près de la frange. Le milieu du bord externe est un peu rembruni. Les ailes inférieures sont srisâtres, bordées à l'extrémité par une large bande d’un gris noirâtre, précédée intérieurement d’une raie de la même couleur. Le corselet est de la couleur des ailes supérieures. Dans beaucoup d'individus on distingue la tache réniforme qui est foible- mentindiquée, et dont la partie convexe est limitée par un arc brun. Elle se trouve à Bourbon et à Maurice; mais elle est beaucoup plus rare dans cette dernière localité. Nous l'avons dédiée à M. Gustave Mayer, de Maurice. 8. O. ANFRACTUOSA. Alis anticis cinereis, plaga triangulari fusco-olivacea linea albida marginata oblique contorta ad anqulum analem ; posticis fusco-cinereis strigis duabus transversis. Elle se rapproche extrêmement de la N. Deliana de Stoll, avec laquelle on a confondroit au premier coup d'œil. Les ailes supérieures sont d’un brun GENRE OPHIUSA. 253 olivâtre, avec les contours grisâtres. La partie brune est bordée, excepté du côté de la côte, par une raie blanche qui se replie près de l'angle anal pour couper obliquement cette même partie brune. Dans la Deliana la raie blan- che qui entoure la partie obscure se replie de même près de l'angle anal; mais l'angle qui en résulte est droit et non pas oblique comme dans notre espèce. Près de l'extrémité, les ailes supérieures sont traversées par une petite raie pâle qui sépare la partie obscure de la partie cendrée, et qui est plus droite que dans la Deliana. Les ailes inférieures sont grisâtres, traver- sées dans leur moitié postérieure par deux raies obscures, dont la posté- rieure plus large. Le dessous des quatre ailes est d’un jaune grisâtre, avec un point central noirâtre et deux raies transverses de la même couleur Elle se trouve à Maurice, Bourbon et Madagascar. Nous possédons aussi cette espèce du Sénégal. 9. O. DELTA. Boisd. As anticis nigro-fuscis Delta albo signatis, costa apiceque dilutioribus ; posticis cinereo-fuscis. Ses ailes supérieures sont d’un brun noirâtre avec la côte et le sommet d’un brun grisâtre. Elles sont marquées d’un grand delta blanc, alongé; une des raies de ce delta se prolonge parallélement à la côte; l’autre suit aussi paral- lélément le bord interne, et la troisième coupe l'aile transversalement près de l'extrémité. Les ailes inférieures sont grisâtres, un peu plus obscures vers l'extrémité. Le corselet est de la couleur des ailes. Elle a été découverte à Maurice par M. Catoire et retrouvée depuis par M. Marchal. Elle est assez voisine d’une espèce qui habite Java, et que j'ai nommée Trigoleuca. Dans cette dernière, le delta est beaucoup moins alongé, et la raïe qui sert à le former sur le côté interne de l'aile ; au lieu d’être paral- lele à ce bord, remonte obliquement vers la côte près de la base, etc. 10. O. MarCHALII. Alis cinereis, striga media, sinuata, altera submarginali lunulaque centraliminuta, Juscis ; anticis plaga ad extimum fusca ; capite collarique nigris. Ses quatre ailes sont d’un gris cendré, avec la frange un peu roussätre. Les supérieures, dont le sommet est un peu pointu, sont marquées sur leur bord externe d’une tache lunulée assez grande et brunâtre. Les quatre ailes sont Annales du Muséum, t. IL, 3° série. 33 254 GENRE OPHIUSA. traversées au milieu par une raie sinueuse, commune, presque formée de points bruns, paroissant quelquefois double, sur-tout sur les inférieures. Près de l'extrémité on remarque aussi une rangée de points de la même cou- leur. Outre cela, le disque de chaque aile offre, avant la raie commune du milieu, une petite tache brune lunulée. Le dessous des quatre ailes est d’un gris cendré, avec deux ou trois raies noirâtres, transverses, ondulées, généra- lement, peu prononcées. La tête et le collier sont d’un brun noir, comme dans la Craccæ d'Europe. Le corselet est de la couleur des ailes, ainsi que le corps qui est grêle comme dans les Geometra. Elle a été découverte à Bourbon par M. Sganzin , et à Maurice par M. Mar- chal, à qui nous l'avons dédiée. 11. O. RupricANs. Boisd. Alisrubricantibus, fascia lata, marginali, punctata, obscuriori; anticis macula re- form fusco delineata ; omnibus subtus rufescentibus macula centralialbida. Elle a à-peu-près le port de la Marchalit, maïs elle est un peu plus grande. Ses quatre ailes sont d’un rouge-briqueté pâle, et elles ont à l'extrémité une large bande d’une teinte plus obscure, finissant en pointe au sommet des su- périeures. Cette bande est séparée du fond par une ligne d'un brun clair; et elle est marquée dans son milieu d’une rangée de points noirâtres. Les ailes supérieures offrent souvent à leur base une petite ligne transverse, arquée sur son côté externe. La tache réniforme est lisérée de brun, marquée de deux petites taches noirâtres, précédée d’un point de la même couleur, et quel- quefois d'une ombre transverse brunätre, peu marquée. Outre cela, le sommet de ces mêmesailes offre un are brun qui se lie à la côte et à la bande brune. Le dessous des quatre ailes est d’une couleur rousse assez vive, avec une lu- nule blanchâtre sur le milieu de chaqueaile, et deux raies brunes transverses près de l’extremité, séparées l’une de l’autre par une rangée de points de la même couleur. Le corselet et l'abdomen sont de la couleur des ailes. Elle se trouve à Madagascar. [Sa ot GENRE OPHIUSA. 2 12. O. REPANDA. As griseis ; anticis fascia postica, lata, fusca, punctis obscuris divisa, maculaque reniformi fusco subdelineata ; alis posticis ad extimum fusco bifasciatis ; pedibus posticis maris dilatatis remiformibus ; pedibus posticis femmæ simplicibus. Fa. Ent. Syst. t. ILL. pars IL. p. 49. n° 133. Cette espèce me paroît bien être la même que celle de Fabricius. Cependant il dit, en parlant de celle qu'il décrit, qu’elle habite l'Amérique. J'en posséde plusieurs individus mâles et femelles de ce dernier pays, qui m’offrent absolu- ment les mêmes caractères que,ceux du Bengale: c'est pourquoi je n’ose pasles séparer de la Repanda. Les ailes supérieures sont d’un gris cendré, quelquefois teinté de jaunâtre. Leur extrémité offre une large bande oblique , marginale brune, plus claire sur le coté qui touche la frange, divisée dans son milieu par une rangée de points noirâtres. Cette bande est séparée de la couleur du fond par une ligne d’un brun obscur, bordée d’un peu de jaunâtre sur son côté interne. Cette ligne est peut-être un peu moins droite dans les individus de l'Inde que dans ceux de l'Amérique. La tache réniforme estassez distincte; l’or_ biculaire est petite, srdinairement remplacée par un point. Entre cette der- nière et la base on voit, dans les individus d'Amérique, deux raies transverses peu marquées, qui sont un peu moins visibles dans ceux de l'Inde. Les ailes inférieures sont grisâtres, avec une bordure noirâtre plus marquée, et plus large sur lebord externe que près de l'angle anal. Cette bordure est précédée, du côté de la base, d’une raie finement dentelée de la même couleur. Le corps et le corselet sont de la couleur desailes. Le dessous des ailes est d’un gris un peu roussâtre. Les pattes postérieures du mâle sont dilatées, aplaties et très velues. Les pattes correspondantes de la femelle sont simples. Elle se trouve communément à Maurice, Bourbon et Madagascar. Elle habite aussi les Indes orientales et une partie de l’Afrique. 256 GENRE POLYDESMA. OMOPTÉRIDES. GENRE POLYDESMA. Boisd. Ercbus. Lat. Chenilie demi-arpenteuse.... Tête de grosseur moyenne, avec les yeux médiocrement saillants; antennes filiformes assez longues, palpes ascen- dants, plus ou moins longs, avec le dernier article nu, cylindrique, et un ? FA , ? peu tronqué au sommet. Corselet velu, abdomen cylindrico-conique. Les quatre ailes dentelées avec la frange bien prononcée, presque étalées dans le repos, traversées par des raies ondulées, nombreuses, plus obscures que , P , » q le fond. Ce genre a des rapports marqués avec les Omoptera, dont les ailes & PP q > inférieures offrent aussi à-peu-près le même dessin que les supérieures. 1. P. UmBrICOLA. Borsd. Alis omnibus denticulatis, cinereo-fuscescentibus, ad extimum sæpius obscurio- ribus, strigis plurimis undulatis, transversis, fuscis; anticis in loco maculæ reniformi albo bipunctatis costaque atbido intersecta. Ses quatre ailes sont arrondies, dentelées, d’un gris-jaunâtre brun assez sale, avec l'extrémité ordinairement un peu plus rembrunie; elles sont sau- poudrées d’atomes bruns, et traversées par un assez grand nombre de raies ondulées de la même couleur, plus ou moins distinctes, et se fondant sou- vent avec les atomes. A la racme de la frange, elles offrent une série de petites lunules noires. Les supérieures n’ont point de taches ordinaires distinctes, mais à la place on observe deux points blancs ou blanchâtres, plus ou moins marqués. La côte de ces mêmes ailes est entrecoupée de jaunâtre sale et de noirâtre. Le corselet et l'abdomen participent de la cou- leur des ailes. Le dessous des ailes est d’un gris jaunâtre, traversé, près de l'extrémité, par une bande noirâtre, élargie, plus obscure sur les supé- rieures, et précédée sur les quatre d'une raie denticulée de la même couleur. Elle se trouve communément à Bourbon et à Maurice. La chenille est très commune sur le bois noir, mimosa Lebbeck. Elle est lisse, d'une couleur grisâtre, avec des points noirs; elle se métamorphose sous l'écorce des arbres. GENRE POLYDESMA. 257 2. P. NYCTERINA. Boisd. AUS omnibus denticulatis, fuscis, violaceo-submicantibus, strigis plurimis anqu- lato-undatis nigris; subtus fuscis. Elle est un tiers plus grande que la précédente. Ses ailes sont denticulées de même, d'un brun noirâtre, avec un reflet violâtre; elles sont traversées par plusieurs raies ondulées, anguleuses, noirâtres, foiblement éclairées de gris Jaunâtre sur leur côté externe. L’extrémité offre un peu avant la frange une rangée de petites lunules noirâtres, éclairées de grisâtre extérieurement. Les ailes supérieures offrent les vestiges d’une tache réniforme. L'abdomen et le corselet sont de la couleur des ailes. Le dessous des quatre ailes est d'un brun uniforme, avec l'empreinte de trois raies transverses, dont deux au milieu, et une près de l'extrémité. Les palpes sont très saillants et ascen- dants. Elle se trouve à Madagascar. GENRE CYLIGRAMMA. Boisd. Erebus. Lat. Noctua. Fab. Chenille demi-arpenteuse.... Tête presque aussi large que le corselet, avec les yeux gros et saillants; antennes grêles, filiformes; palpes ascen- dants de longueur médiocre dans cette famille, écartés, comprimés, très velus; le dernier article nu, aciculaire. Corselet velu. Abdomen conique; les quatre ailes presque étalées dans le repos sans dentelures sensibles ; les infé- rieures offrant la même teinte en grande partie et le même dessin que les supérieures. Celles-ci ayant en place de la tache réniforme un grand œil irisé, formé par une tache contournée en spirale ou en limacon, plus où moins bien prononcée. Les insectes de ce genre habitent les régions les plus chaudes de l'Afrique et de l'Asie. Û 55 GENRE CYLIGRAMMA. 1. C.' LATONA. Alis fuscis, strigis basilaribus, nigris, undulatis, duabus, fascia b'ansversa linea- que anquiosa, obsoleta, albido-flavis ; anticis litura apicali albido-flava , ocel- loque magno micante, cæruleo pulverulento, iride alra cinereaque. CRAM. 13. B. N. Troglodyta. Fas. Ent. Syst. LL. pars IL. p. 14. n° 18. Elle se trouve à Madagascar et sur la côte de Guinée. Quoique Fabricius ne cite pas la figure de Cramer, il ne peut y avoir le moindre doute sur l'identité de sa Noctua troglodyta avec la figure que nous y rapportons. 2. C. Joa. Borsd. Alis omnibus nigro-fuscis, striga communi flava punctisque extimis nigris flavo fœtis ; anticis fascia obliqua, nigra, abbreviata ad marqinem internum, macu- laque contorta nigra intus flavo delinecta. Elle est un peu plus grande que la précédente. Ses quatre ailes sont d’un brun noirâtre, traversées un peu au-delà du milieu par une bande commune droite, étroite, d’un blanc jaune. Cette bande est suivie postérieurement d'un rang de points noirâtres mal alignés, teintés de jaune sur leur côté interne. Les supérieures offrent entre la base et la bande jaune, une autré bande courte, noire et oblique, commençant à la nervure médiane, et finissant brusquement en s’élargissant sur le bord interne. Outre cela, à la place de la tache rériforme, on observe une grande tache formée par une raie noire contournée, renfermant près de la côte une tache noire carrée, bordée de jaune sur son côté interne. Le dessous des ailes brun, est tra- versé par une bande jaune, commune, et par une rangée de taches triangu- laires de la même couleur. Elle se trouve à Madagascar. GENRE EREBUS. Lat. Noctua. Fab. Cram. Thysania. Dalm. 1. E. Buso. Alis dentatis fuscis, nigro undulatis; anticis in medio macula oculari maxima , brunnea, absque pupilla annulo nigro cincta. Far. Ent. Syst. HI. pars IL. p. 9. n° 4. GENRE ERÉBUS. 2: Q+ Ke] Phalæna macrops. LiNN. Syst. nat. 3. 225. CRAM. 171. À. B. SULZ. Ins. tab. 22. fig.2. Elle se trouve à Madagascar. Elle habite aussi une grande partie des Indes orientales. C’est la plus grande espèce de l’ancien continent. 2. E. CREPUSCULARIS. lis dentatis fuscis ad extimum pallidiori obscuriorique marmoratis fascia com- muni albida; anticis apice macula alba ocelloque discoidali magno. Linn. Syst. nat, 2.813. 13. Fasr. Ent. Syst. LIL. pars IL. p. 13. n° 17. CLERK. /con. tab. 53. fig. 1. 2. CRAM. 159. A. Elle'se trouve à Madagascar; elle est assez commune dans les Indes orien- tales. La bande blanche dans le mäle est moins prononcée que dans la femelle. 3. E. HrEROGLYPHICA. Alis dentatis, nigris; ‘anticis fascia abbreviata, alba, macula subocellari irid duplici, brunnea circumflexaque cœrulea ; posticis nigris, margine bisinuato. DRuRY. Jns. 2. tab. 2. f. 1. FaBr: Ent. Syst. TI. pars IL. p. 11. n° 10. Phalena mygdonia. Craw. 174. F: Elle se trouve à Madagascar; elle est très répandue dans [es Indes orien- tales. 4: E. HaRMON1A. % Alis dentatis fuscis ; anticis nigro undulatis, fascia apicali abbreviata alba , ocel- loque magno iride atra, linea flexuosa cærulea pupillaque brunnea. CRAM: 174. E. Noctua ulula. FABr. Ent. Syst. XII. pars IL p. 11. n° rr. Elle à été trouvée à Madagascar par M. Goudot avec la précédente. Elle habite aussi les Indes orientales. 260 GENRE URANIA. URANIDES. GENRE URANIA {1). Lat. Papilio. Linn. Fab. Les insectes qui composent ce genre sont peu nombreux; nous n’en con- noissons que quatre espèces, qui sont Rhipheus, Leilus, Sloanus, et Boisdu- valii. Les papilio Lavinius de Fabricius, et Rhipheus de Drury, en forment peut-être deux autres. U. Ruipneus. PI. 8. fig. 1 et . AliS nigris; anticis utrinque strigis transversis fasciaque media, bifida, aureo- véridibus ; posticis tricaudatis area an1li cupreo-aureo-violacea nigro maculata. Gop. Encycl. méth. IX. p. 709. n° 1. Uranie-Prométhée. Draprez. Dict. class. d'Hist. nat. 3. hv. PI. 8. P. Rhipheus. CRAM. 385. A. B. Fag. Ent. Syst. LIL. r. p.31. n° 62. Le male est à-peu-près de la taille du P. Machaon. Ses ailes inférieures ont les échancrures très marquées, et les trois dents les plus rapprochées de l'angle anal sont prolongées en queue, dont la plus extérieure est beaucoup plus pro- aoncée que les deux autres, Le dessus des ailes est noir, avec une multitude de petites lignes transverses, et une large bande discoïdale d’un vert doré très brillant, aux supérieures ; avec une bande médiaire et une bande termi- nale du même vert, aux inférieures. La bande des premières ailes est bifide près de lacôte, et leslignes qui la séparentdella base n’atteignent pas le milieu de la surface. Les deux bandes des ailes inférieures se perdent vers l’angle anal dans un espace d’un pourpré-doré-violet très brillant, sur lequel il y a quatre ou cinq taches noires. Le dessous des ailes supérieures ressemble au dessus. Le dessous des inférieures est d’un vert doré à la base et à l'extrémité, avec des mouchetures noires; il est traversé au milieu par une large bande d'un rouge doré à reflet violâtre , très brillante, marquée cà et là de quelques taches noires. Les échancrures des ailes sont berdées de cils blancs. Le corps est noir en dessus, avec des atomes d’un vert doré sur l'abdomen. Les an- tennes sont noirâtres. Le dessous du corps est fenrugineux. (1) Si le nom de ce genre n’étoit pas adopté, depuis long-temps. par la plupart des entomologistes, il seroit convenable de le changer, parcequ'il existe déja un genre de plante appelé Urania. AT TR Aageses D: Ophideres Imperator male. 1. Urania Rhipheus male 2. den vue ert dessous. ‘ Blanchard pinré GENRE URANIA. 261 La femelle est environ un tiers plus grande; elle égale, pour la taille, le papilio Achates de l'Inde. Elle offre le même dessin que le mâle; mais la tache anale du dessus des ailes inférieures est plus grande, moins pourprée et plus dorée. Cette espèce, que l'on peut considérer comme le plus beau lépidoptère connu, habite Madagascar. Elle a été prise une seule fois à Bourbon, où la chenille avoit peut-être été transportée accidentellement. Selon Cramer, elle se trouveroit aussi sur la côte de Coromandel. Nous n'avons pas cité les figures de Drury et d'Esper, parcequ’elles repré- sentent un individu sans queue, qui offre en outre un dessin très différent de l'espèce figurée par Cramer. Suivant ces auteurs, il se trouve en Chine. Il est possible qu’ils n'aient eu à leur disposition qu'un individu dont les queues étoient détruites; mais comme les bandes vertes ont une autre forme, nous pensons que leur figure représente une autre espéce. La chenille de l Urania rhipheus vitsur le manguier (mangifera indica). En sor- tant de l'œuf elle est presque lisse et d’une teinte verdâtre; après la première mue elle prend une couleur noire, se couvre d’épines, et fait sortir à volonté deux cornes rétractiles roses, placées sur le premier anneau. Parvenue à toute sa taille, elle est effilée, renflée latéralement vers le milieu, longue de deux pouces et demi à trois pouces. On aperçoit sur ses côtés un feston à dents de loup, composé de plusieurs bandes irrégulières de points blancs, verts et jaunes. Les cornes, qui étoient d'un rose tendre, deviennent d’un rouge carmin. Outre cela, les deux premières paires de pattes membraneuses sont très courtes, presque rudimentaires, et ne servent point à la progression. Aussi, lorsqu'elle marche, elle se met en boucle comme les chenilles des Geometra et des Catocala. Sur le point de se métamorphoser elle s'attache par la queue et par un lien transversal, comme les chenilles des papilio, des colias, des pieris, ou plutôt comme celles des Geometra pendularia, Gyraria, etc. La chrysalide est alongée, pointue, à peine anguleuse, verte. avec des bandes transversales dorées ; l'extrémité, qui est d’un vert plus foncé, est parsemée d’un grand nombre de points dorés. L'insecte parfait éclôt au bout de trois semaines. Exposé au soleil, il se dé- veloppe complètement en deux ou trois heures, tandis que les individus qui naissent à l'ombre mettent près d’une journée pour se développer, et sont d'ordinaire moins brillants. Annales du Muséum, t. I, 3° série, 34 GENRE GEOMETRA. PHALÉNIDES. © D W GENRE GEOMETRA. Auct. 1. G. MapEcassaRIA. Borsd. Alis omnibus utrinque flavescentibus ; atomis ferrugineis strigatis, fascia laiamar- ginali fuscescenti. Elle est de la taille de la Contaminaria d'Europe. Ses quatre ailes sont d’un jaune sale, avec une large bordure d’un gris-brun viclâtre assez terne; elles sont saupoudrées et striées d’atomes de la couleur de la bordure. En dessous elles offrent absolument le même dessin; mais le fauve jaune est plus vif et moins saupoudré d’atomes, et le bord interne des ailes supérieures est un peu lavé de rougeûtre; les antennes du mâle sont pectinées et d’une couleur testacée. 2. G. MANGIFERARIA. Alis denticulatis, supra griseo-rufescentibus , fascia marginali fusco-olivacea obsoleta; posticis puncto discoidali nigro; ommibus subtus ferrugineis linea communi fusco-violacea. Elle est de la taille de la Cratægaria d'Europe, et elle a un peu le port de la Clemataria de V Amérique septentrionale. Ses quatre ailes sont dentées, d’un gris rougeâtre, avec une raie commune très légèrement indiquée sur le mi- lieu , et une autre raie, d’une teinte brunâtre, près de l'extrémité, se fondant insensiblement avec la couleur du fond en une espèce de bande marginale. Les ailes inférieures ont, avant la première raie, une petite lunule noirâtre ; derrière la raie de l'extrémité elles offrent quelques points peu marqués de la même couleur. Le dessous des quatre ailes est d’un roux ferrugineux, avec un point central brun, et une raie d’un brun violâtre bien marquée au- delà du milieu. Le sommet des premières ailes est un peu aigu et lavé de vio- let près de la frange. Je ne connois que la femelle. Elle se trouve à Madagascar. GENRE GEOMETRA. 263 3. G. DisrricariA. Boisd. Alis rotundatis, rufis, strigis undulatis fuscis, extus albido tinctis ; subtus flaves- centibus apice rufescenti. Elle a le port de la Bilinearia d'Europe, mais elle est un tiers plus petite. Ses quatre ailes sont d’une teinte rousse, traversées au milieu par deux lignes brunes, ondulées, denticulées, dont la plus extérieure présente une rangée de petits points peu marqués, et dont chacun est placé à la pointe des angles. A l'extrémité, près de la frange, on observe la trace d'une troisième raie à peine sentie. Le dessous des quatre ailes est jaune, avec l'extrémité rousse. Les antennes manquent dans le seul individu que je possède. Elle se trouve à Madagascar. 4. G. DiospyraTa. Boisd. Cinerea, fascia lata, marginali, obscuriori; anticis lunula centrali fusca; subtus pallidis strigis duabus fuscis. Elle est plus petite que la précédente. Le dessus des quatre ailes est d’un gris terreux, avec letiers postérieur d’un ton plus obscur, séparé de la couleur du fond par une raie brune un peu maculaire, et divisé, près de la frange, par une série de petites lunules brunes. Les ailes supérieures ont quelques petits atomes vers la base, et sur le milieu, une petite tache réniforme obscure plus ou moins bien indiquée. Le dessous des ailes est plus pâle que le dessus, et d’une teinte uniforme, traversé par deux raies paralléles d’un cendré obscur. Le corps et les antennes sont de la couleur des ailes. Elle se trouve à Maurice et à Bourbon. 5. G. MINORATA. Alis albidis puncto centrali nigro, striga media fusca strigulisque apicalibus obscuris. Elle est tout-à-fait de la taille de l’{ncanaria d'Europe, et elle est intermé- diaire entre cette espèce et la Strigaria. Ses quatre ailes sont blanchâtres, un peu plus obscures vers la base, où elles ont quelquefois une teinte un peu cendrée. Le milieu de chaque aile offre un point noir, et est traversé par une raie commune d’un gris foncé. Sur les ailes supérieures le point se trouve entre cette raie et la base, tandis que sur les inférieures il est précédé par la ligne. L’extrémité des quatre ailes est traversée par de petites lignes ondulées 264 GENRE GEOMETRA. cendrées, dont une seulement est bien distincte. Le dessous est plus pale que le dessus, avec le petit point central noir et deux lignes cendrées parallèles. Elle se trouve à Maurice. Elle appartient au genre /dea de Treitschke. GENRE BOARMIA. Treitschke. Phalena. Lat. Geometra. Auct. B. Acacraria. Boisd. Alis albidis atomis sparsis , macula centrali, pupillata, striga commun, dentata, fuscis. Elle est de la taille de la Rhomboïdaria d'Europe, et elle a le port de l Um- brosaria de l'Amérique septentrionale. Le fond des quatre ailes est blanc, avec une tache noirâtre arrondie, marquée d’un croissant blanchâtre sur le milieu de chacune. Elles sont, en outre, parsemées d’atomes noirâtres, sur- tout vers la base des supérieures où leur réunion forme'une bande transverse. De la tache centrale des ailes supérieures descend une raie noïrâtre, com- mune, transverse, passant en avant de la tache centrale des ailes inférieures. Sur le tiers postérieur de chaque aile on voit une autre raie noirâtre, com- mune, sinuée, anguleuse, sur son côté externe. À la racine de la frange il y a une rangée de petites lunules noirâtres. Le dessous des ailes est blanc, avec une tache centrale etune raie commune noirâtres. Le sommet des supérieures est de cette dernière couleur, avec l'extrémité apicale blanche. Le corps et le corselet sont de la couleur des ailes. Elle se trouve à Bourbon. GENRE BOTYS. 265 BOTYDES. GENRE ‘BOTYS. 1. B. THALassINALIS. Boisd. Alis omnibus opalino-virescentimicantibus; anticis puncto centrali nigro costaque dilute rufa. Ph. sericea. DruRY. ns. vol. 1. tab. 6. f. r. Le corps et les quatre ailes sont d’un vert glauque, avec un beau reflet opalin. Les ailes supérieures ont toute la côte d’un jaune roussâtre, et sur leur disque elles offrent une petite tache noire ponctiforme. Les palpes sont d’un jaune roussâtre. Le dessous ne diffère pas du dessus. Il se trouve assez communément à Bourbon, à Maurice, et à Madagascar. Il habite aussi le Sénégal, la côte de Guinée, et l'ile de Java. Comme il y a déja un Botys sericealis, J'ai été forcé de changer le nom de Drury. 2. B. QuiNQuEPUNGTALIS. Boisd. Niveus, opalino micans; alis anticis costa ferruginea nigro quadripunctata. Il est moitié plus petit que le précédent, d’un beau blanc de neige, avec un reflet opalin. Les ailes supérieures ont la côte ferrugineuse, marquée de quatre petits points noirs, plus ou moins distincts; on observe en outre un cinquième petit point sur le disque, près de la cellule. Les palpes sont ferrugi- neux. Le faisceau de poils qui termine l'abdomen du mâle est noirâtre. Il se trouve à Bourbon et à Maurice. 3. B. HyaLiNaLIS. Alis albis, opalino micantibus, ambitu omni late fusco; abdomine barbato. Phalæna hyalinata. LinN. Syst. nat. 2. 873. 279. Far. Ent. Syst. II. pars IL p. 213. 311. Marginalis. CRAM. 371. Il est de la taille du précédent. Ses quatre ailes sont blanches, avec un reflet opalin. Elles ont une large bordure noirâtre, qui se prolonge tout le long de la côte des supérieures. La tête et le collier sont noirâtres, ainsi que 266 GENRE BOTYS. les derniers anneaux de l'abdomen. La brosse qui le termine est un peu roussatre. Il se trouve communément à Maurice, à Bourbon, à Madagascar, et aux Indes orientales. Il habite aussi une grande partie de l'Amérique. : 4. B. CHILDRENALIS (1). Borsd. Alis luteis, opalino-micantibus; anticis strigis sinuatis quatuor fuscis ; posticis strigis duabus. Il est à-peu-près de la taille du Quinquepunctalis, mais ses ailes sont un peu plus étroites, et l'abdomen est plus alongé. Il est jaune ou d’un jaune un peu roux, avec la frange légèrement blanchâtre, changeant un peu en vio- lâtre selon les incidences de lumière. Les ailes supérieures ont la côte un peu plus obscure, et elles sont traversées par quatre lignes brunâtres sinuées, dont les deux du milieu très rapprochées, et quelquefois réunies. Les ailes inférieures sont traversées par deux lignes semblables. Le dessous est de la même couleur, mais à peine si l'on apercoit les vestiges des lignes qui tra- versent les ailes. I se trouve à Madagascar et à Bourbon. 5. B. Pogyauis. Boisd. Als pallide lutescentibus lineis transversis margineque fuscescentibus; anticis ad costam tuberculo elevato sericeo. Il est de la taille du Ferrugalis d'Europe. Ses quatre ailes sont d’un jaune paille, avec une bordure commune, assez large, d'un cendré brunätre. Les supérieures sont traversées par trois raies d’un brun pâle, et les inférieures par deux raies semblables. Outre cela, la côte des supérieures est finement entrecoupée de brun et de jaune, et on observe un peu au-dessous de l’aile, au moins dans l’un des sexes, une petite élévation oblongue, brunâtre, formée de poils fins et soyeux. Le corps est de la couleur des ailes. Le dessous est plus pâle que le dessus. Il se trouve à Maurice et à Bourbon. (1) Dédié à M. Children, directeur du Muséum Britannique. GENRE BOTYS. 267 Nous avons dédié cette jolie petite espèce à M. Poey de Cuba, qui publie en ce moment, par centuries, les lépidoptères nouveaux de cette île. GENRE HYDROCAMPA. Lat. H. ArBIFACIALIS. Borsd. AliS nigro-fuscis fascia media communi alba fimbriaque albo secta; anticis ad extimum fascia abbreviata punctisque duobus minutis approximatis albis. Fascialis. CRAM. 217. F. Elle se trouve à Bourbon, à Maurice, à Madagascar, et aux Indes orientales. Cette espéce se rapproche beaucoup de la Phalena funerata de Fabricius, qui est la même que le Tages et l'Useus de Cramer, qui habitent l’'Amérique méridionale et les Antilles. GENRE ASOPIA. Treitschke. A. MauRriTiauIs. Boisd. Alis carneo-violaceis, strigis duabus communibus transversis pallidioribus ; fim- bria lutea. Elle a le port et le facies de la Fimbrialis d'Europe, à laquelle elle res- semble beaucoup. Ses quatre ailes sont d’une couleur pourprée violâtre, ou d’un violet rougeâtre, traversées par deux lignes communes, ondulées, jau- nâtres, quelquefois très peu distinctes, mais toujours indiquées sur le bord de la côte par deux taches jaunes qui leur servent de point de départ. Outre cela, la frange et le collier sont d’un jaune foncé. Le dessous des ailes est d’un rouge violâtre, avec une raie commune, et la base des inférieures jaunes ou jaunâtres. Elle a été trouvée à Maurice par M. Marchal. GENRE PYRAUSTA. Schrank. P. NeriaLis. Boisd. Alis omnibus luteis, margine fusco-rubescente; anticis fascia rubricante-fusca. Elle est de la taille de la Sanguinalis dont elle a tout-à-fait le port. Ses 268 GENRE PYRAUSTA. quatre ailes sont jaunes, avec une bordure pale d'un brun lavé de rougeatre. Ses ailes supérieures ont un peu au-delà du milieu une bande de la même teinte, marquée d'un point noir sur son côté interne. Cette bande, qui est assez large près de la côte, se continue sur les ailes inférieures, sous la forme d'une ligne peu marquée. A la base des ailes supérieures on remarque aussi une petite bande obscure peu prononcée. Le dessous est plus pâle, mais il offre le même dessin. Elle se trouve à Maurice et à Bourbon. GENRE TORTRIX. 209 TORTRICINES. GENRE TORTRIX. Auct. Pyralis. Lat. 1. T. NERIANA. Boisd. Alis anticis fuscis, basi late fasciaque interrupta albis; posticis cinereis, tho- race albo. Elle a la taille de la Pruniana d'Europe, et par ses ailes en toit dans le repos elle a un peu le port de certaines espèces d’Anthophila. Ses ailes supérieures sont d’un brun olivâtre, avec la base largement blanche. L'ex- trémité offre une bande oblique du même blanc, interrompue dans son milieu. A la base de la frange on voit une petite raie marginale d’un rouge ferrugineux. La frange est d’une couleur plombée. Les ailes inférieures sont d'un gris sale. Le corselet et le dessus de la tête sont blancs. Elle se trouve à Bourbon et à Maurice. 2. T. INSULANA. Borsd. Alis anticis (horaceque viridibus vel flavo-subviridibus; posticis albidis ad fom- briam infuscatis. Elle a le port et la taille de la Chlorana d'Europe. Ses ailes supérieures sont tantôt d’un beau vert, et tantôt d’un jaune tirant sur le vert. Dans quel- ques individus elles sont traversées vers le milieu par deux petites lignes un peu plus obscures, mais peu distinctes. La tête et le corselet sont de la couleur des ailes supérieures. Les ailes inférieures sont blanches, souvent un peu noirâtres près de la frange. Elle se trouve à Maurice, à Bourbon, et à Madagascar, Annales du Muséum, t. II, 3° série, 35 270 GENRE SINDRIS. TINÉIDES. GENRE SINDRIS. Boisd. Tête un peu moins grosse que le corselet; palpes écartés à leur extrémité, leur dernier article nu, grêle, presque aussi long que le précédent; yeux assez saillants ; antennes légèrement pectinées dans les mâles; trompe grêle, roulée en spirale. Aïles supérieures un peu elliptiques, les inférieures plis- sées dans le repos. Abdomen plus long que les ailes, terminé dans les deux sexes par un pinceau de poils très fourni; pattes postérieures longues, mu- nies de deux paires d’ergots prononcés, dont les internes plus longs. S. SGANziNI. Boisd. AS anticis subviolaceo-olivaceis vitta longitudinali alba; posticis abdomineque fulvis. Elle est de la taille de la Tinea dubia d'Europe, dont elle a le port. Ses ailes supérieures sont d'un vert-olivâtre lavé de violâtre, avec une bandelette longitudinale blanche, plus ou moins large. Les ailes inférieures sont entiè- rement d'un jaune fauve. Le corselet est olivàtre, l'abdomen est de la couleur des ailes inférieures, ainsi que le pinceau qui le termine. Le dessous des ailes supérieures est olivâtre, avec une bandelette longitudinale fauve. Celui des inférieures est de la couleur du dessus. Elle se trouve assez communément à Sainte-Marie et à Madagascar. GENRE TINEA. Auct. T. BOoRBONIELLA. Boisd. Alis anticis albis basi late nigricantibus, apice fimbriaque fuscis ; posticis cinereis. Elle a le port de la Tapezella, mais elle est un peu plus petite. Ses ailes supérieures sont d’un brun noir, depuis la base jusqu'au milieu, ensuite blanche, avec le bord et la frange noirâtres. Les ailes inférieures sont cen- drées, le corselet est de la couleur des ailes. Elle se trouve à Maurice et à Bourbon. SUR LE MOUVEMENT ET LA NATURE DE LA SÈVE DE PRINTEMPS. (Lu le 18 mars 1833.) PAR M. BIOT. M'étant proposé d'employer la polarisation circulaire pour reconnoître immédiatement la présence des principes gom- meux ou sucrés qui peuvent être contenus dans la sève des arbres, et pour suivre l'emploi de ces principes dans la nutrition des jeunes bourgeons, j'ai été obligé d'imaginer des appareils qui fussent propres à manifester l’arrivée de ce fluide dans les diverses parties du végétal, et qui pussent en extraire des por- uons méthodiquement comparables pour les observations. Or, comme ce système d'appareils est très simple, et remplit sa desti- nation parfaitement, jai pensé qu'il pourroit être utile de l'in- diquer aux expérimentateurs qui seroient encore à temps d'en faire usage pour des recherches de même nature. Car, d'après les résultats que j'en ai déja obtenus, je ne doute pas qu'on ne pût parvenir ainsi, en une seule saison, à discerner positivement, dans le mouvement de la sève, ce qui est dû à un travail orga- nique, et ce qui est un simple effet physique susceptible d’être imité mécaniquement. Mais, craignant que mes forces ne suffis- sent pas pour cette tâche, je desirerois y appeler le concours d'autres observateurs, sur-tout de ceux qui, placés dans des contrées plus boréales, seroient encore à portée d'étudier des 272 SUR LE MOUVEMENT ET LA NATURE parties du phénoméne qui sont déja accomplies pour nous dans cette saison. Le moyen que j'ai employé, et qui réussit très bien, consiste à percer avec une tarière des trous cylindriques de 80 à 100 mill. de profondeur dans le corps des arbres que je veux soumettre à l'expérience, et que je choisis toujours assez gros et assez vi- goureux pour que l’espéce de sondage, ainsi opéré, n'occupe qu'une portion comme insensible de leur section transversale. Ces trous sont d’abord répartis le long du corps de l'arbre à des hauteurs diverses, suivant une même verticale ordinairement tournée au midi. D’autres sont distribués sur les branches avec des dimensions proportionnées à leur grosseur, de manière à ne pénétrer Jamais au-delà de l'axe. Leurs situations relatives sont fixées par des mesures, et figurées sur des dessins où ils sont désignés par la série des lettres ABC... etc., en allant des ra- cines vers les extrémités des branches les plus élevées. La direc- tion des trous est légèrement descendante du dedans au-dehors pour que la sève puisse aisément en découler. On insère dans chacun d'eux un petit bout de roseau bien sec qui sy introduit juste; et dont les lévres, intérieurement amincies en biseau, pé- nétrent à peine au-delà de l'écorce. Chaque tuyau ainsi fixé Sintroduit dans une fiole de verre, dont le collet à rebord sat- tache et se suspend au corps de l'arbre ou de la branche, au moyen d'un fil de fer. On lute avec un mélange de cire et d'huile immiscible à l'eau. Lorsque la séve tend à sortir des trous, elle tombe goutte à goutte dans les fioles où on la recueille à volonte L'appareil ainsi disposé ferme assez bien pour que, à défaut de la sève coulante, l'eau de vaporisation qui s'exhale de l'intérieur de l'arbre se condense dans les fioles, comme dans le réfrigé- DE LA SÈVE DE PRINTEMPS. QT rant d'un alambic, lorsque la température intérieure de l'arbre excéde celle de l'atmosphère ambiant, ce qui a lieu fréquem- ment dans cette saison. Les arbres auxquels j'ai appliqué jusqu'ici des appareils semblables sont : L’amandier. Le bouleau. Le charme. L’érable commun. L’érable négundo. Le frêne. Le lilas. Le marronier. Le noyer. L’orme. Le peuplier. Le platane. Le saule. Le sureau. Le sycomore. Le tilleul. La vigne. Généralement j'ai opéré sur plusieurs individus d'une même espèce, placés à diverses expositions. Ces préparatifs furent faits dans les premiers jours de février ; et depuis lors on commença à noter régulièrement le matin à midi et le soir, quelquefois dans ka nuitmême, le barométre, le thermomètre, ainsi que les circonstances atmosphériques, pour les comparer aux mouve- ments que la sève pourroit présenter. Jusqu'à présent les noyers, les bouleaux, le nésundo, et les 274 SUR LE MOUVEMENT ET LA NATURE sycomores sont les seuls qui m'aient offert un écoulement, mais avec des circonstances bien différentes. Dans les bouleaux, le phénomène s'est montré progressif des racines au faîte, avec des particularités caractéristiques qui per- mettront de tracer positivement dans cette espèce la marche ascendante de la sève, ainsi que les causes physiques extérieures qui la modifient accidentellement. Je supprime ici tous ces détails qui ne doivent être présentés que réunis et groupés dans leur ensemble. On sait que la séve qui découle ainsi du bouleau dans cette saison, contient du sucre, un sucre fermentescible. J'ai constaté de nouveau ce fait; et en outre la polarisation cir- culaire m'a fait connoître que ce sucre est analogue au sucre de raisin qui n'a pas subi la solidification. Les noyers, les sycomores et les érables ont offert une tout autre marche. Au commencement de février, lorsqu'on les perça ils se refusèrent comme les bouleaux à tout écoulement. Je sup- posai que leur saison n'étoit pas venue, et je profitai de ce repos pour étudier l’état intérieur de plusieurs individus d'espèces semblables que je fis abattre pour ce but, et aussi pour des usages particuliers. Je trouvai l'intérieur du corps des bouleaux dépourvu de toute humidité apparente, et même très sec. Mais l'intérieur des noyers et des sycomores étoit sensiblement imbibé d'humidité depuis la surface intérieure de l'écorce jusque près de l'axe. Cette humidité sortoit visiblement par expression, quand on exercoit sur le bois une pression mécanique; et elle suintoit, sur-tout alors, entre chacun des cercles concentriques qui hmitent les couches annuelles, Toutefois les appareils d'écou- lement continuoient à ne rien donner. Enfin le 11 février, un des noyers commenca à laisser couler DE LA SÈVE DE PRINTEMPS. 275 À des gouttes de liquide dans sa fiole inférieure qui étoit fixée à 0,2 au-dessus du sol. Cet écoulement se soutint les jours suivants, ét même il'augmenta de-manière que je pus recueillir la sève et l'étudier. Elle contenoit du sucre, un sucre fermen- tescible; mais la polarisation circulaire me fit connoître que c'étoit du sucre analogue au sucre de canne, en comparant l'arc de rotation produit par cette sève à sa densité. La polarisation circulaire a cela de particulièrement utile, qu'elle peut découvrir ainsi l'existence d'un principe actif, et même en assigner la proportion, lorsqu'il se trouve actuelle- ment mêlé avec d'autres principes qui n’exercent pas d'action de ce genre ; sans qu'on soit obligé pour cela de séparer le prin- cipe actif à l'état de parfaite pureté, ce“qui offre souvent des difficultés considérables, sur-tout dans l'analyse organique. Ici, par exemple, outre le sucre, la sève contient divers sels qui doivent accroître sa densité, comparativement à une dissolution pure de sucre dans l’eau distillée. Donc, si son action rotatoire se montre presque égale à celle d'une pareille dissolntion, quoi- que toujours un peu inférieure, à densité égale, on en pourra inférer avec une grande probabilité que la rotation est due à du sucre de canne, et non pas à du sucre de fécule, qui, à même densité, est beaucoup plus foible, encore moins à du sucre de raisin, dont l’action s'exerce dans un autre sens (#). (1) Ceci est vrai du sucre de fécule préparé par les procédés ordinaires. Mais, en s’arrêtant au premier changement brusque qui transforme la dex- trine en sucre, onen obtient un qui est à peine inférieur au sucre de canne pour l'intensité de la rotation. Je viens de constater ce fait sur du sucre que nous avions ainsi préparé, M. Persoz et moi, et qui s’est récemment solidifié en mamelons blancs comme la neige, tous tapissés de paillettes cristallines. 276 SUR LE MOUVEMENT ET LA NATURE L'écoulement ainsi opéré dans la fiole inférieure du noyer, après avoir été assez abondant pendant quelques jours, se ra- lentit vers la fin du mois de février, au point de devenir presque nul, et enfin il s'arrêta tout-à-fait. La fiole immédiatement supérieure, située à un mètre au-dessus du sol, donna aussi quelque peu de liquide, mais en quantité très petite. Tous les autres trous de l'arbre, et il y en avoit dix-huit, restèrent com- plétement secs. Ces particularités étoient déja fort singulières; mais ce qui les rendoit encore plus bizarres, c'est que le noyer qui donnoit de la séve étoit d'une nature tardive; et qu'un autre grand noyer, situé à cent pas de distance, que je savois par l'expé- rience être plus hâtif au moins de quinze jours, n'avoit donné absolument aucune trace d'écoulement dans quinze fioles qui y étoient attachées. Toutefois, en réfléchissant à quelques unes des expériences de Hales, et les rapprochant d'autres observations détachées, insérées dans les premiers volumes des Transactions philosophi- ques, je fus conduit à penser que ces deux noyers, ainsi que les érables et les sycomores, refusoient leur sève, parcequ'il étoit non pas trop tôt, mais trop tard pour l'obtenir dans les condi- üons actuelles de la température extérieure; que ces espèces d'arbres étoient réellement déja imbibés de ce fluide, mais que dans l'état présent de l'atmosphère, ils évaporoient au moins Heureusement on verra ci-après que la fermentation offre ici un autre caractère de distinction tout-à-fait décisif ; car, dès qu’elle s'établit, elle inter- vertit brusquement le sens de rotation du sucre de canne, tandis qu’elle use seulement le sucre de fécule sans intervertir sa rotation. DE LA SÈVE DE PRINTEMPS. 277 autant d’eau qu'ils en recevoient par leurs racines, et qu'en con- séquence ils n'offriroient plus aucun écoulement cette année, à moins qu'une vive reprise de froid ne vint les saisir, et modérer la quantité de leur exhalation, si ce n'est la suspendre entière- ment. L'événement vient de confirmer cette prévision. Je revins à Paris le 8 de ce mois, laissant le matin de mon départ le thermomètre vers cinq heures du matin à 1° au-des- sous de zéro. Cette reprise du froid a été, comme on sait, dura- ble, et d'autant plus sensible qu'elle succédoit à une conunuité de température remarquablement élevée pour cette saison. Aussi, dans la nuit du ro au 11, par une gelée forte et sèche, les éra- bles, les sycomores et les noyers se mirent à laisser couler de la sève; l'écoulement devint bientôt très abondant, et continua avec quelques intermittences jusques avant-hier, 16 mars, quil commença à diminuer, avec diverses particularités que je ne rapporte point ici, ne voulant que montrer la différence du phénomène dans ces arbres et dans les bouleaux, sur lesquels d’ailleurs la reprise du froid agit aussi d'une tout autre manière, dont je supprime également les détails. La sève des sycomores recueillie se trouva renfermer aussi un sucre fermentescible que la polarisation circulaire me fit reconnoître pour analogue au sucre de canne. L'intensité de l'action comparativement moindre dans la sève du négundo, quoi- que toujours de même sens, laissa d’abord douter si le sucre de cette sève n'étoit pas plutôt du sucre de fécule; mais la quantité très notable de sulfate de chaux que l'ébullition en fit préci- piter, du moins dans celle que je recueillis, parut ensuite entrer en compte dans la densité, pour une proportion qui suffit à relever la rotation moléculaire au taux du sucre de canne, ce Annales du Muséum, t. W, 3° série. 36 275 SUR LE MOUVEMENT ET LA NATURE que l'examen ultérieur de la sève dégagée en grande partie de ce sel permettra complètement de décider. Aucune de ces sèves, essayée au moment même où elle sort de l'arbre, conséquemmrent avant toute fermentation possible, ne contient d'acide carbonique libre, du moins dans cette saison ; car l'eau de baryte essayée ainsi sur elles, avec les plus grands soins, ne produit pas même la plus légère teinte laiteuse, si ce n'est dans la sève du négundo, où il se fait un léger nuage qui paroît suffisamment explicable par la présence du sulfate de chaux. Cependant Vauquelin, dans ses recherches sur la sève du bouleau, rapporte que l'eau de baryte y produit un précipité floconneux, sur l'existence duquel je n'aurois pa me méprendre. La différence tient-elle à la saison, ou à quelque accident par- ticulier de localité, ou à ce que la sève remise à Vauquelin auroit eu déja le temps d'éprouver un commencement de fermenta- on? C'est ce que décideront des épreuves ultérieures, et la question est importante; car, si la sève dans cette saison ne con- tient pas d'acide carbonique libre, il faut que les jeunes bour- geons qui la reçoivent se nourrissent d'abord uniquement du sucre qu’elle contient, en le décomposant pour s'en approprier le carbone, avant ou après l'absorption, précisément comme font les jeunes plumules des plantes germées, lesquelles vivent ainsi dans les premiers moments, au moyen du sucre que leur . fournit la fécule de leur graine. C'est ce que le développement prochain des bourgeons nous permettra probablement bientôt de savoir. Déja je me suis assuré que ceux du lilas contiennent en effet du sucre, un sucre fermentescible, analogue au sucre de raisin non solidifié; mais je n'ai pas encore examiné la na- ture de la sève qui les alimente. DE LA SÈVE DE PRINTEMPS. 279 Les mesures de densité que j'ai prises des sèves recueillies par mes appareils, tant sur divers arbres, que sur un même arbre à diverses hauteurs, m'ont fourni le moyen de soumettre à des vérifications variées et nombreuses, deux faits remarqua- bles annoncés par M. Knight; savoir, que la séve écoulée d'une incision diminue de densité, et j'ajoute de richesse saccharine avec le temps, en sorte que la première émission est toujours la plus chargée; secondement que la densité, et la richesse saccha- rine de la sève augmentent dans un même arbre avec la hauteur de l'incision. La première remarque sur l'influence du temps s'est trouvée constamment confirmée pour les incisions faites dans le tronc et la tige des arbres, mais non pas, jusqu'ici du moins, pour les incisions faites dans les racines. Quant à la se- conde remarque, relative à l'accroissement de la densité avec la hauteur, je l'ai trouvée aussi constamment exacte pour les émis- sions d'une même tige, lorsqu'elles sont simultanées comme celles des tiges du sycomore viennent de l'être; mais la régula- rité de cette relation ne subsiste point pour les émissions simul- tanées des branches; leur richesse saccharine paroissant mo- difiée par une foule de circonstances accessoires que je n'ai pas encore essayé de fixer, et qui peut-être sont trop irrégulièrement variables pour qu'on puisse y parvenir complétement. Cet accroissement de la densité avec la hauteur avoit porté M. Knight, et après lui, je crois, tous les physiolosistes, à penser que la végétation de l'été et de l’arrière-saison fait descendre dans le tronc des arbres, et peut-être jusque dans leurs racines, des matières solubles qui s'y solidifient, et y restent en dépôt pendant l'hiver, jusqu'à ce que la sève remontant de nouveau au printemps vienne progressivement les redissoudre et les re- 280 SUR LE MOUVEMENT ET LA NATURE porter vers le faîte et dans les branches pour nourrir les jeunes bourgeons. Mais l'accroissement de richesse de la séve, à mesure qu'elle monte, peut également, lorsqu'il a lieu, s'interpréter d'une autre manière; savoir, en admettant que la sève devient plus riche, non parcequ'elle se charge de sucre, mais parce- qu'elle se décharge d'eau , soit absorbée progressivement par les cellules, soit exhalée par l'évaporation. Or la vérité de cette seconde interprétation me semble rendue très probable, et je serois tenté de dire prouvée par l'expérience suivante, que je fis le 5 février dernier. Je venois alors de faire abattre un sy- comore pour observer son état d'humidité intérieur. Je fis scier à l'instant même deux zones de la tige, l’une à la base de l'ar- bre, l'autre à sept métres de hauteur. Je fis réduire chacune de ces zones, jJusques à quelque distance de l'axe, en copeaux, qui furent ensuite coupés en petits morceaux pour être plus aisé- ment maniés. Je pris 45 grammes des copeaux du tronc et du faîte, dans des capsules de verre également pesées, et je les placai sur une même tablette d'une étuve entretenue à une température d'environ 30 ou 40°. Après plusieurs jours de des- siccation les 455 du tronc s'étoient réduits à 19,120, les 455 du faîte à 286,970; les premiers contenoient donc proportionnelle- ment bien plus d'eau hygrométrique. Cette observation ter- minée, je pris 2006 des mêmes copeaux du tronc et du faîte qui avoient été desséchés à côté des précédents, et je les traitai par l'ébullition avec des quantités égales d'eau distillée, puis avec des quantités égales de charbon animal pour les décolorer. Je filtrai ensuite les deux extraits dans des filtres pareils, et les ra- menai exactement à l'égalité de volume dont ils s'écartoient déja très peu. J'obtins ainsi deux dissolutions qui, pesées avec soin, se DE LA SÈVE DE PRINTEMPS. 201 trouvèrent avoir des densitésexactement égales, commeondevoit l'espérer après tant de précautions. Or, ces deux dissolutions essayées par la polarisation circulaire m'indiquèrent des quan- tités exactement égales de sucre, et d'un sucre dont le sens de rotation étoit vers la droite, comme celui que j'ai retrouvé depuis dans la sève. Il me devint ainsi prouvé que toute la tige du sycomore soumis à mon expérience contenoit par-tout une quantité égale de sucre pour un poids donné du bois; mais que cette quantité étoit mêlée à plus d'eau dans le tronc que dans le faîte, probablement parceque l’évaporation étoit plus facile dans ce dernier; et cela me parut ensuite parfaitement concordant avec la vérification de la remarque de M. Knight, sur l'accroissement progressif de la densité de la sève avec la hauteur. Je n'aurois pas pu physiquement faire en si peu de temps toutes les expériences que je viens de décrire, si je n'avois été aidé et assisté dans cette dernière semaine par lobligeance de M. Magalutti, chimiste distingué, attaché au laboratoire de M. Gay-Lussac à l'École Polytechnique. Je me fais un devoir de lui témoigner ici ma reconnoissance pour le secours qu'il m'a prêté. Addition au Mémoire précédent, lue le 1°* avril 1833. ) 2) En soumettant dernièrement à l'Académie les premiers ré- sultats des recherches que j'ai entreprises sur les transforma- tions chimiques qui s'opèrent dans les sucs végétaux sous l'in- fluence de la vie, j'ai dit que la sève du noyer, du bouleau, du sycomore, essayée dans cette saison, au moment où elle sort de 282 SUR LE MOUVEMENT ET LA NATURE l'arbre, ue contient pas une quantité sensible d'acide carboni- que libre; d'où je concluois que les jeunes bourgeons qui s'ali- mentent uniquement de cette sève avant le développement de leurs organes extérieurs, devoient avoir la puissance de décom- poser le sucre, et en général les produits carbonisés qu'elle ren- ferme pour s'en approprier le carbone, et le faire servir au développement rapide de leurs parties foliacées; de même que les plumules des graines en germination décomposent le fécule de leurs cotylédones ou de leurs périspermes, et en font du sucre dont elles s'alimentent. J'avois trouvé en effet dès-lors que les jeunes bourgeons de lilas, les seuls qui se soient jusqu'ici découverts de leurs écailles, contiennent du sucre, un sucre fermentescible analogue, par sa rotation vers la gauche, au sucre de raisin non solidifié. J'ai depuis extrait les éléments liquides et solubles que renferme actuellement le bois de cet arbuste; et j'y ai pareïllement trouvé du sucre comme dans les bois de noyer et de sycomore. Mais ce sucre, qui est celui de la sève, est analogue, par sa rotation vers la droite, au sucre de canne ou d’amidon. Ainsi la végétation du bourgeon a le pouvoir de changer ces produits lun dans l'autre, comme la germination change la dextrine de la fécule en un sucre tournant vers la droite, ainsi que je m'en suis assuré sur l'orge germée. Et ces résultats n'ont rien que de conforme aux propriétés nouvelles que nous voyons se découvrir à nous tous les jours dans des actions chimiques analogues. Par exemple, M. Bou- chardat avoit annoncé que le sucre de canne soumis à la fer- mentation se change en sucre incristallisable, et il paroît que M. Dubrunfaut avoit fait de son côté la même remarque. Or, en DE LA SÈVE DE PRINTEMPS. 283 observant le sens de rotation de ce produit, M. Persoz s'est assuré qu'il est analogue au sucre de raisin non solidifié; car sa rota- tion a lieu vers la gauche, tandis que le sucre de fécule soumis de même à la fermentation, garde:sa rotation vers la droite. jusqu'à ce qu'il soit totalement détruit. Ce moyen de distinc- tion sera très utile dans l'étude des sucs végétaux; mais déja, en le prenant comme un simple fait, puisque la fermentation opère des changements semblables, il est simple que la végé- täuon, cette sorte de fermentation vivante, puisse également les opérer. MÉMOIRE GÉOLOGIQUE SUR LES PROVINCES D'ALGER ET DE TITERIE. (BARBARIE.) (Lu à la Société géologique, le 19 mars 1832.) PAR M. ROZET. Pendant mon séjour en Afrique, M. Cordier a bien voulu se charger de communiquer à l'Académie des sciences et à la Société géologique quelques notices sur les terrains que j'ai eu occasion d'explorer, dans les différentes excursions faites par l'armée française sur plusieurs points de la régence d'Alger. Quand jai écrit ces notices, je n'avois pour but que de trans- mettre succinctement mes observations sur un pays tout-à-fait inconnu aux géologues, et dans lequel les chances de la guerre pouvoient, d'un moment à l’autre, priver la science des résultats obtenus, si je ne les avois pas envoyés à quelqu'un qui voulût bien se charger de les publier. Depuis mon retour en France, jai pu examiner attentivement les suites de roches que j'ai re- cueillies, et dont deux collections complètes sont déposées, l'une au Jardin des plantes, et l’autre à la Société géologique. J'ai comparé ces roches, avec leurs analogues en Europe, et jai déterminé les fossiles aussi bien qu'il m'a été possible ; mais malheureusement plusieurs espèces n'ont point encore été nommées, et je les abandonne à la sagacité des conchylio- lopistes. MÉMOIRE GÉOLOGIQUE. 285 Dans ce Mémoire, je vais réunir les fragments que j'ai pu- bliés sur les provinces d'Alger et de Titerie, qui ont tous été insérés dans le Journal de géologie. Quant aux observations faites dans les environs d'Oran, elles sont assez importantes pour faire l'objet d'un travail spécial. S LVASPECT DU PAYS. La côte d'Alger, depuis le cap Matifou jusqu'au cap de Ras-el- Amuch, est bordée par une bande de collines, dont la plus grande élévation au-dessus du niveau dela mer est de 280 mêtres. abstraction faite de la montagne de Bou-Zaria à l’ouest d'Alger, qui forme un système à part, et qui s'élève à 410 mêtres. L'épais- seur moyenne de cette bande de collines est de 10,000 mètres ; mais, à la hauteur du cap Caxine, cette épaisseur dépasse 20,000 métres. L'axe, ou la ligne qui passeroit par le milieu de la bande, fait avec le méridien un angle de 105°, compté du. nord à l'ouest. Du côté du sud les collines viennent se terminer, presque en ligne droite, à la grande plaine de la Métidja, limitée au sud par la chaîne du petit Atlas, dont la direction est paral- léle à celle de la masse de collines. Cette plaine s'étend, de l'est-nord à l'ouest-sud, sur une loni- gueur qui dépasse 150,000 métres. Sa largeur moyenne est de 25,000 métres. Au pied des collines, le sol de la plaine n'est élevé que de 20 à 28 mètres au-dessus de la mer; tandis que le long de l'Atlas il atteint Jusqu'à 170 mètres, ce qui donne une différence de niveau de 142 mètres, entre le côté du sud et celui du nord; différence qui permet aux eaux, sorties du petit Atlas, de se rendre rapidement à la mer, en suivant les lignes de plus grande pente, qui sont sensiblement dirigées du sud au nord. Annales du Muséum, t. IE, 3° série, 37 286 MÉMOIRE GÉOLOGIQUE La plaine est coupée dans ce sens par les lits de lHamise, de lArrach, de la Chiffa, de l'Ouad-Jer, et ceux de plusieurs ruis- seaux et torrents qui sont extrêmement larges, et à sec la plus grande partie de l'année. La chaîne du petit Atlas, qui limite au sud la plaine de la Métidja, s'éléve jusqu'à 1,650 mètres ag-dessus de la mer. Les cimes principales se trouvent au-dessus de Belida, vis-à- vis l'embouchure du Mazafran. À partir de ce point, on voit les montagnes s'abaisser des deux côtés de l'est et de l'ouest. Les sommets les plus élevés du col de Ténia, situé à trois lieues à l'ouest, ne dépassent pas 1,100 mêtres; et ceux qui se trouvent sur le méridien du cap Matifou n'atteignent que 1,097 métres. La chaîne du petit Atlas, sur les points où nous l'avonstraversée, en face de Belida, et au col de Ténia, a une largeur de 25,000 à 30,000 métres. Le versant sud m'a paru plus rapide que celui du nord. De l'autre côté de cette chaîne il existe une masse de col- lines, qui s'étend fort loin à l'est et à l'ouest, et à plus de qua- rante lieues au sud. Ces collines paroissent aller se terminer de ce dernier côté, à une chaîne parallèle à la première, dont on aperçoit l'extrémité des principaux sommets. Ces collines sont beaucoup plus élevées que celles qui bordent la mer : elles atteignent ordinairement 1,000 mètres, et1,100 mètres; d'après les observations faites par le commandant Filhon, celle de Ahouarah au sud du Médéya, s'élève à 1,273 mètres. Ces collines comprennent entre elles des vallées qui se coupent sous toutes sortes d’angles. (Voyez la carte. PI. 9.) Maintenant que j'ai donné une idée exacte de la configuration du sol, je vais décrire les différentes formations géognostiques qui le constituent. Ces formations sont, par ordre d'ancienneté: PLIX Li mr re $ E R Cap Carine S A us " ul A Li RES SN ZM 11] \ ! AN \ \ j Eu Ve jt —. qu VA y do) Has ol “| | \ N dédié Haëd y L je ms "2 | ons de Cuivre Pt DANS & Forme de l'Aga | É ET rgr De À on $ ne "7 mie ns L € Fig 3 Medeya | è | | (ss K JS : | || = | se] | | | ke: | ldrpath Micace | 2 Venes d'Anthracite Cap Matfon Fi R | Fig. 4 ustonianm | | Be “ EE Terrain Déluvien Trachnftes Terrain Tèrtarre Liar Cnerss Jehstes Talqueux SUR LES PROVINCES D'ALGER ET DE TITERIE. 293 constructionsde la ville et de la campagne d'Alger; mais aujour- d'huison exploitation est tout-à-fait abandonnée. Je pense qu'on pourroit la reprendre avec avantage. S IT. FORMATION DU GNEISs. Dans l’escarpement de la falaise, entre la porte de Bab-Azoun et le fort de ce nom, le schiste talqueux passe, par degrés insen- sibles; à un micaschiste brun, qui renferme de minces lits d’un fekspath blanc, dont quelques uns se chargent de mica et pas- sent ainsi au gneiss. On voit aussi le micaschiste, dans lequel le feldspath vient remplacer le quarz, devenir un gneiss bien caractérisé. Cette dernière roche recouvre ici le micaschiste, avec lequel elle se trouve intimement liée, à stratification con- cordante ; et prend ensuite un développement considérable. Dans le,chemin creux qui passe au pied du fort de l'Empe- reur, On voit aussi le schiste talqueux Passer au gneiss qui le récouvre encore, et va ensuite former les collines qui dominent le fort au sud et à l'ouest, et sur lesquelles furent établies les bat- teries françaises lors de l'attaque. (PI. 10. fig. 1.) La roche dominante dans la formation qui nous occupe, est un gneiss très feldspathique, composé de mica blanc, rarement brun, en petites lames, et de feldspath, blanchâtre, en grosses glandes, ou en gros cristaux imparfaits. Quelquefois (fort Bab- Azoun)) les paillettes de mica. et les cristaux de feldspath de- viennent fort petits, et on a des couches de leptynite interca- lées dans la masse. D’autres fois le feldspath est remplacé par du quarz vitreux, en cristaux irréguliers. Les paillettes de mica deviennent fort abondantes, et la roche est un hyalomicte (grei- sen) parfaitement caractérisé. Ce greisen ne forme point de 292 MÉMOIRE GÉOLOGIQUE couches, mais des portions de couches. Rarement le mica est remplacé par du quarz, et on a une Pegmatite. Le feldspath est quelquefois à-peu-près seul (Sydi-Efroudj, fort Bab-Azoun ); alors la roche se trouve composée de morceaux prismatiques de différentes grosseurs. Cette variété se décompose facilement et donne un mauvais kaolin. Enfin, des portions de la masse du gneiss, et particulièrement celles dans lesquelles le mica se présente en grandes lames, renferment une si grande quantité de cristaux de tourmaline, qu'au premier abord on seroit tenté de prendre ces portions de la masse pour une roche particu- lière. Je n'ai point vu de couches étrangères subordonnées dans le gneiss; on y rencontre des veines de quarz, comme dans le schisteinférieur, des filons de fe/dspath pur ; et, chose bien remar- quable, des veines et des amas d'un micaschiste, tout-à-fait le même que celui qui se trouve sous le gneiss dans la falaise de Bab-Azoun. Ce fait singulier me porte à croire que la consoli- dation des roches s'est faite ici de haut en bas, et que celle des schistes est postérieure à celle du gneiss, bien qu'ils lui soient inférieurs (1); ce qui vient à l'appui de la théorie, exposée par M. Cordier, dans son Mémoire sur la température du globe. Les espèces minérales sont rares dans le gneiss d'Alger. Avec les veines de quarz et de feldspath, que j'ai déja citées, on y trouve quelques traces de chaux fluatée verte, des veines de fer oxidé, assez nombreuses (Sydi-Efroudj), du mica en cristaux, (1) On ne peut pas douter que ces schistes ne soient inférieurs au gneiss. Sur une colline à l’ouest du château de l'Empereur, où les Algériens ont creusé un puits très profond; après avoir traversé le gneiss, on a trouvé les schistes dans lesquels le puits est en grande partie creusé. € SUR LES PROVINCES D'ALGER ET DE TITERIE. 293 présentant un clivage très facile; et, dans le faubourg de Bab- Azoun, une grande quantité de tourmalines noires, dont quel- ques unes sont parfaitement cristallisées, mais fort difficiles à extraire de la roche qui les renferme. Malgré la présence du greisen, je n'ai pas pu parvenir à découvrir une seule trace d'étain. Le gneiss d'Alger ne m'a présenté aucun débris de restes orga- niques. | La puissance de cette formation ne paroît pas être très consi- dérable; je suis persuadé qu'elle ne dépasse pas 100 mètres. On ne peut pas dire qu'elle soit stratifiée : les couches qu'on y remar- que ne se continuent pas; ce sont plutôt des amas que de vérita- bles couches; elles présentent beaucoup de plis et de contour- nements. Celles qui sont un peu étendues plongent au sud, comme les schistes inférieurs, sous un angle qui varie de 20 à 5o°. Les montagnes constituées par legneiss sont moins élevées que celles des schistes; leurs formes sont un peu plus arrondies, les vallées sont aussi très profondes. Les sources sont extrêmement rares dans le sol occupé par cette formation; la végétation est peu active : il ne produit guère que des cactus, des agaves, et quelques caroubiers. Le gneiss, avec les roches qui l’accompagnent, forme une bande étroite qui s'étend de l'est à l’ouest; elle part des bords de la mer à 800 mètres à l’est du fort Bab-Azoun, passe au sud du château de l'Empereur, et elle disparoît sous le terrain tertiaire, forme les principaux sommets du mont Bou-Zaria,semontre dans le fond des vallées qui divergent de cette montagne, le long de la côte, entre la pointe Pescade et Sydi-Efroudj, où il recouvre Annales du Muséum, t. IL, 3° série. 38 294 MÉMOIRE GÉOLOGIQUE les schistes, disparoît avec eux sous le terrain tertiaire, et repa- roît seul à Sydi-Efroud] dont il forme le cap et les rochers envi- ronnants. Il s'enfonce ensuite sous le terrain tertiaire, et ne ressort pas jusqu'à l'embouchure du Mazafran, limite de mes observations du côté de l'ouest. À Sydi-Efroud;, le gneiss est très feldspathique; ses couches sont plus apparentes qu'ailleurs: elles sont très inclinées vers le sud. Les Maures n'ont employé le gneiss dans aucun de leurs ou- vrages: on pourroit s'en servir comme pierre de construétion, et pour l'établissement des routes. $S IV. TERRAIN SECONDAIRE. Formation du Lias. Cette formation constitue la masse principale de toute la por- tion du petit Atlas que j'ai visitée, sur une longueur de plus de 30,000 mètres, depuis la vallée du Ouad-Jer jusqu'à la tribu de Beni-Missera à l’est de Belida, et une largeur de 20,000 à 25,000 mètres, route de Médéya. Dans toute cette contrée, la masse des montagnes est composée de marnes schisteuses alternant avec des strates de calcaire marneux. Ces marnesoffrentune large cassure conchoïde, comme celles de notre lias d'Europe; elles sont souvent traversées par des veines de calcaire spathique et de fer hydraté. Ces veines pénètrent également dans le calcaire. Celui-ci présente aussi une cassure conchoïdé, il est souvent fissile; sa couleur varie du gris au noir ; les strates sont généralement assez minces : leur plus grande épaisseur ne dépasse pas un métre, C'est dans la partie inférieure de la formation que les calcaires sont le plus SUR LES PROVINCES D'ALGER ET DE TITERIE. 299 abondants. Ils renferment des couches subordonnées d’un ma- cigno grisâtre; quelquefois le calcaire devient bréchiforme, et passe même à une véritable brèche (mouzaïa) composée de frag- ments très petits. Les marnes schisteuses dominent dans le second étage de la formation ; elles sont tout-à-fait les mêmes que celles du lias de la France. Le calcaire marneux ne s'y présente plus alors qu'en cou- ches subordonnées. On y rencontre aussi de la même manière (Beni-Sala) des couches d’un silex calcarifère blanchâtre. Dans la même montagne les marnes sont coupées, dans tous les sens, par une infinité de veines de quarz blanc, absolument les mêmes que celles du terrain de transition. A mesure que l'on monte, on voit les marnes s'endurcir, et passer au phyllade par degrés insensibles. Sur les sommets de Beni-Sala et sur le versant sud de cette montagne, le phyllade passe au schiste ardoise; mais cette roche fait toujours effervescence dans l'acide nitrique. Ce phénomène établit une grande analogie entre le lias de l'Atlas et celui des Alpes, si bien observé par M. E. de Beau- mont. Les espèces minérales sont extrêmement rares dans la for- mation Calcaréo-marneuse de l'Atlas. En général elles se rédui- sent aux veines de spath calcaire, de quarz et de fer hydraté dont j'ai déja parlé. Cependant, sur la route de Médéya, à 6,000 mêétres au sud du col de Ténia, nous avons trouvé des minerais de cuivre en assez grande abondance. Ces minerais forment des filons, dans une gangue de baryte sulfatée lamel- laire, dont les têtes s’'élévent de plusieurs mêtres au-dessus de la surface des marnes qui les renferment. Ces filons sont composés : de cuivre gris, de carbonate vert, d'un peu de carbonate 296 MÉMOIRE GÉOLOGIQUE bleu et de fer carbonaté. Le plus considérable est presque verti- cal; sa puissance varie de 0," 3 à 1 metre; il est à découvert sur une longueur de 100 mètres, et le cuivre sy trouve en assez grande quantité pour qu'on pnisse l'exploiter avec avantage. Il suffiroit peut-être de quelques recherches pour découvrir de orandes richesses dans cette localité; mais elles seront encore long-temps impossibles, au milieu d'un pays désert et exposé aux courses des hordes les plus cruelles. Ce n'est que sur le chemin de la ferme de l'Aga à Médéya que jai trouvé des restes organiques dans la formation que je décris; les autres localités ne m'en ont pas présenté une seule trace. Ce sont quelques fragments d’huîtres, des peignes indéterminables, de petites posidonies; enfin quelques belemnites et une petite amonite que je n'ai pas pu déterminer. J'ai beaucoup fouillé les argiles schisteuses et fendu plusieurs blocs de phyllade, sans pouvoir découvrir une scule empreinte végétale. Les gryphées paroissent manquer entièrement dans le lias de l'Atlas. Cette circonstance est extrêmement fâcheuse : les roches, prises isolément et dans leur ensemble, ressemblent si bien à celles du lias d'Europe, qu'il suffiroit d'un seul individu de l'espèce gryphea arcuata pour établir l'identité. Les marnes schisteuses sont généralement très irrégulière- ment stratifiées : sans les couches calcaires qu'elles renferment, on seroit souvent embarrassé pour dire le sens de Finclinaison. Sur tous les points où le calcaire domine, on voit les strates plonger au sud, comme les couches du mont Bou-Zaria, sous un angle extrêmement variable, et qui, généralement, aug- mente à mesure qu'on s'approche de la crête. Sur certains points les couches sont horizontales; ailleurs elles font un angle de 70° SUR LES PROVINCES D'ALGER ET DE TITERIE. 297 avec l'horizon. Sur quelques autres, route de Médéya (PI. 10, fig. 2), on les voit plonger au nord et au sud; mais l'inclinaison générale est toujours dirigée vers le sud; et avec le secours d’une excellente lunette, j'ai vu qu'il en étoit ainsi à une distance de 3 à 4 lieues du point extrême où je suis parvenu. C'est aussi ce que l’on observe parfaitement le long de la route de Médéya, par le col de Ténia. Dans le petit Atlas, le lias atteint une élévation de 1,650 métres au-dessus du niveau de la mer. Le relief de la chaîne, au-desus de la plaine, est de 1,450 mètres : ce qui donne plus de 1,200 mêtres pour la puissance de la formation, en supposant une inclinaison moyenne de 30°. Les montagnes présentent peu d'escarpement; presque par-tout les talus sont formés, et la végé- tation s'en est emparée. En suivant la ligne du faîte, on ren- contre des sommets arrondis et des crêtes fort étroites. Les ra- meaux et les contre-forts de la chaîne sont terminés par des plateaux très peu étendus. Les deux versants présentent des vallées profondes et étroites, et une infinité de ravins, résultant de l’action des eaux pluviales dans les marnes. Beaucoup de sources excellentes sortent de ces mon tagnes, et de nombreux ruisseaux serpentent dans les vallées. La partie du petit Atlas, que j'ai visitée, est mal cultivée; mais la force de la végétation est très grande : de beaux arbres croissent dans les vallées; les pentes et les plateaux incultes sont couverts de fort belles broussailles. J'ai parlé ailleurs avec détail de la végétation de ces montagnes (1). 292 19, (1) Voyage dans la régence d'Alger, 3 volumes et un atlas. Paris, 18: chez Arthus Bertrand. 298 MÉMOIRE GÉOLOGIQUE Les calcaires gris et noirs, qui alternent avec les marnes schisteuses, peuvent fournir une excellente chaux hydraulique; mais on ne emploie pas à cet usage. Les couches les plus solides donnent des pierres de construction. Le phyllade peut très bien être employé comme ardoise. Les Kbaïils etles Arabes en tirent des plaques d’un centimètre d'épaisseur etde plus de deux métres de longueur, dont ils se servent pour faire des marches d’esca- lier, des appuis de croisée, et pour les tombeaux : ces plaques sont amenées jusqu'à Alger. Si on étoit maître du pays, on pour- roit tirer parti des mines de cuivre de Ténia ; car les montagnes environnantes sont couvertes de bois, et un ruisseau abondant coule dans le fond d'une vallée, tout près des filons. $S V. TERRAIN TERTIAIRE SUB-ATLANTIQUE. Plusieurs des derniers contre-forts du petit Atlas, sur les bords de la plaine de la Métidja, sont formés par un grès calcaire jau- nâtre, ou un calcaire grossier ferrugineux, qui se présente en couches, plus ou moins distinctes, plongeant légèrement au nord, en sens contraire de celles du lias. Ces couches aliernent avec des sables plus ou moins ferrugineux, et forment une masse bien distincte, que l'on voit recouvrir une marne bleue, un peu plus pâle que celle du lias; qui n'est point schisteuse, mais se divise en fragments irréguliers. Cette marne fait parfaitement pâte avec l'eau : elle est employée pour faire des briques et de la poterie, On remarque dans son intérieur des veines de gypse laminaire, et quelques coquilles décomposées; bucardes, pei- gnes, etc. L'ensemble des collines qui paroît occuper tout l’espace com- pris entre les deux Atlas, est formé parle terrain tertiaire, répandu SUR LES PROVINCES D'ALGER ET DE TITERIE. 20 par lambeaux au sud du versant nord. Ce terrain est absolument le même que celui qui se trouve en Italie, de chaque côté de l’'Apennin, en Provence, etc. On y observe deux étages : la marne bleue forme le plus ancien. Cette marne est très bien développée au sud du petit Atlas; sa puissance moyenne est de 200 à 300 mêtres. Cette roche recouvre immédiatement le phyllade du lias, ainsi que les marnes de cette formation, avec lesquelles elle peut quelquefois être confondue. On y observe des strates subor- donnés, d’un calcaire marneux grisâtre; mais elle n’est jamais stratifiée, ni schisteuse: elle se divise en une infinité de frag- ments irréguliers. Les veines de gypse laminaire y sont com- munes; mais je n'ai jamais vu cette substance en assez grande abondance pour mériter d'être exploitée. Les restes organiques sont quelques peignes, bucardes , ete., dans un très mauvais état de conservation. Le second étage est composé des calcaires grossiers, des sables et des grès dont nous avons déja parlé. Ces roches sont souvent ferrugineuses, et prennent quelquefois une teinte rouge de brique (environs de Médéya). La puissance de ce second étage n'est pas aussi considérable que celle du premier; elle dépasse rarement 100 mêtres. Les strates qui le composent plongent au nord sous un angle de 15 à 20°: ces strates sont quelquefois hori- zontaux. Je n'ai point vu au milieu d'eux de roches étrangères, en filons ou en couches subordonnées; le fer hydraté en veines et en rognons est assez commun, sur-tout dans les sables. On emploie dans les constructions de Médéya du plâtre blanc, qui provient certainement du terrain tertiaire; mais, comme je ne l'ai point vu en place, je ne sais pas s'il gît dans la marne ou dans les grès. 300 MÉMOIRE GÉOLOGIQUE L'étage supérieur du terrain sub-atlantique contient, au sud du petit Atlas, une immense quantité de grandes huîtres (Ostrea elongata Lamk.) qui sont absolument les mêmes que celles qui existent à la partie inférieure du grès à Hélices d'Aix en Provence. Ces huîtres sont accompagnées d'autres beaucoup plus petites (Ostrea virqinica Lamk.), qu'on trouve également dans les faluns de la Touraine. Les huîtres gisent au milieu des calcaires et des grès, mais plus particulièrement dans les sables interposés entre les couches. Elles sont groupées plusieurs ensemble ; la plupart ont encore leurs deux valves; ce qui prouve qu'elles ont été enfouies dans le lieu même où elles vivoient. Parmi les grandes, j'en ai mesuré qui avoient jusqu'à trois décimètres de longueur. Les autres coquilles sont des peignes et des bucardes, mais elles sont très rares. Dans toutes nos expéditions, de l’autre côté du petit Atlas, nous avons toujours marché sur le terrain tertiaire; et la ressem- blance des collines que je pouvois apercevoir à une grande dis- tance avec ma lunette, me porte à croire qu'il s'étend beaucoup au-delà des points où nous sommes parvenus: je présume qu'il remplit tous les bassins compris entre les différentes chaînes de montagnes tracées sur la carte du colonel Lapie, jusqu'au grand désert du Sahara. Les sables de ce désert ne doivent être autre chose que ceux qui se montrent sur plusieurs points, à la partie supérieure du terrain sub-atlantique, qui ont pris là un développement extrêmement considérable, et au-dessous desquels les grès et les calcaires existent en couches horizon- tales, recouvrant la marne bleue. Nous reviendrons là-dessus à la fin de ce Mémoire. La ville de Médéya est construite sur une colline escarpée SUR LES PROVINCES D'ALGER ET DE TITERIE. 3o1 (PL. 10, fig. 3), dans laquelle on voit très bien toutes les roches qui entrent dans la composition du terrain tertiaire. La hauteur moyenne, au-dessus du niveau de la mer, des collinessub-atlantiques est de 1 100 mét.; quelques unes (Ahoua- rah) s'élévent jusqu'à 1,273. Elles sont presque toutes terminées par des plateaux escarpés, et comprennententre elles des vallées profondes, dont les flancs rapides sont extrêmement découpés par les eaux qui ravinent les marnes. La stratification générale de ce:système de collines plonge vers lenord, sous un angle de 15 à 20°. Au pied du versant sud du petit Atlas, il existe souvent une vallée qui sépare le terrain tertiaire du terrain secondaire, dont les couches plongent en sens contraire; mais sur la route de Médéya, la jonction de ces deux terrains se fait par un pla- teau horizontal, occupé par la marne tertiaire qui vient butter contre les couches du lias ( PI. 10, fig. 2). Ce fait prouve évidem- ment que le soulèvement de la chaîne du petit Atlas est anté- rieur au dépôt du terrain tertiaire; mais il pourroit bien se faire aussi que la force, qui a soulevé celui-ci, ait agi en même-temps sur le lias, porté déja auparavant à une très grande élévation. J'exposerai mes idées là-dessus dans la seconde partie. La marne bleue retenant parfaitement les eaux, il sort des collines sub-atlantiques un grand nombre de sources .excel- lentes, dont la température moyenne est de 14°. Ces sources donnent naissance à des ruisseaux et à quelques petites rivières qui vont arroser le fond des vallons, où il existe des pâturages et quelques jardins : cependant le sol paroît peu propre à la végétation. Les environs de Médéya sont assez bien cultivés, quelques collines, au sud de cette ville, sont couvertes de broussailles ; mais presque par-tout ailleurs l'œil est frappé d'une Annales du Muséum, t. I, 3° série. 39 302 MÉMOIRE GÉOLOGIQUE aridité affreuse : sur les, points où la marne est à la surface du sol, il n'ya pas seulement de l'herbe. La marne sub-atlantique-est employée à Médéya pour fabri- quer des tuiles creuses, des briques et de la poterie. Les grès servent pour les constructions ; c'est avec eux qu'ont été élevés les édifices romains, dont nous avons trouvé les ruines près de Médéya. Les Arabes.et les Kbaiil font dé la chaux avec le oal- caire grossier. Toute la bande de collines qui borde-au nord la grande-plaine de la Métidja, et qui s'étend jusqu'à la mer, est formée par le terrain tertiaire composé des mêmes roches, et disposée de: la même. manière qu'entre les Atlas; mais, comme j'ai pu-étudier cette portion avec beaucoup'plus de soin que l'autre, j'y ai re- marqué. des particularités que je vais décrire. Dans les calcaires grossiers des environs d'Alger, il existe des couches d'un calcaire à coraux, tout-à-faitle même que celui que l’on observe à la partie supérieure duterrain sub-apenmin, en ltalie, ‘en Autriche, en Hongrie, et que le capitaine Boblaye a retrouvé dans la presqu'île de Morée. Le calcaire à coraux, d'Alger, renferme de grandes térébratules, des peignes et des hut- tres ; qui sont les mêmes que celles rapportées, par M: Boué, d'Allemagneet de Hongrie. Cette roche; qui est presque toujours un calcaire grossier plus ou moins friable, passe quelquefois à un poudingue, composé de cailloux roulés, dont les plus gros sont comme un œuf; appartenantaux roches du terrain de transition, cimentés par le calcaire lui-même (Staoueli, Ferme-Modéle, à moitié chemin entre le fort et les bassins de Bab-Azoun). Cette dernière localité est rémarquable par:la grande quantité de fos- siles qu'elle présente :peignes ; huîtres, olypéastres , polypiers ; etc. . SUR LES PROVINCES D’ALGER ET! DE TITERIE. 303 Dans la vallée qui se trouve au pied du consulat de Hollande, le calcaire-est grisâtre, avec des points verts. Sur quelques par- ties du. plateau de Staoueli il est compacte et ressemble assez à un calcaire d'eau douce. J'ai même trouvé ici deux /ymnées et une hélice. A Sydi-Efroud}, le calcaire ressemble au tra- vertin, et sa surface est criblée de trous. Je n'ai jamais vu de gypse, dans là marne bleue, inférieur aux grès.et calcaires grossiers algériens ; les'autres espèces miné- rales sont ici les mêmes qu'au sud du petit Atlas, mais elles sont encore beaucoup plus rares. Dans presqueitoutes les contrées de l'Europe, la marne bleue sub-apennine renfermedes couches de lignites assez abondantes pour donner lieu à des exploitations considérables. La marne bleue sub-atlantique ne nous a présenté aucune trace de cette substance; cependant, en jugeant par analogie, il est probable qu’elle ne doit point en être dépourvue: Des recherches conti- nuées parviendront peut-être à faire découvrir dans ce:terrain des couches de charbon exploitable: ce seroit un immense avan- tage pour cette contrée, dans laquelle le bois est assez rare. Les restes organiques renfermés dans le terrain tertiaire, qui borde la côte depuis le cap Matifou jusqu’au-delà du Mazafran, diffèrent spécifiquement etmême génériquement de ceux qu'on trouve entre les Atlas : l'Ostrea virginica et l'Ostrea elongata sont remplacés par de grandes huîtresplateset ovales (1). Les pectens sont extrêmement abondants et peuvent se rapporter aux espé- ces P. Seniensis Pecten jacobœus Lamk. Les térébratules sont les mêmes que celle du calcaire à coraux de Eisenstad. Dans les (1) Je crois que cette huître n’a point encore été nommée. 304 MÉMOIRE GÉOLOGIQUE carrières exploitées par le génie militaire, auprès du jardin de Mustapha-Pacha, on trouve, tout-à-fait à la partie supérieure du calcaire grossier, une grande quantité de gryphées, d'une espèce qui offre beaucoup d'analogie avec l'Ostrea navicularis. Quelques unes de ces gryphées se trouvent aussi mélées aux huîtres, sur plusieurs points des environs d'Alger. Les échinites sont des Cidaris et des Clypéastres. C. Altus Lamk. Cette espèce est sur-tout très commune dans la falaise, au-des- sous du jardin de Mustapha-Pacha (faubourg Bab-Azoun). Elle se trouve là, dans le calcaire à coraux passant au pou- dingue avec des pectens, des huîtres et une grande quantité de polypiers du genre pocillopora? Enfin, dans la, falaise, au-delà des bassins, on rencontre, avec les coquilles que nous venons deciter, des moules de Turboetquelques fragments de Crustacés. Je n'ai point trouvé d'ossements de quadrupédes dans le terrain tertiaire sub-atlantique. Un fait digne de remarque, c'est que les coquilles univalves sont extrêmement rares dans ce terrain : il en est, pour ainsi dire, dépourvu. Les formes du sol tertiaire, au nord de l'Atlas, sont les mêmes. qu'au sud. Seulement, dans les environs d'Alger, les couches n'inclinent pas toujours au nord ; dans la portion comprise entre le fort de l'Empereur et l'Arrach, on les voit ineliner au sud-est, dans le même sens que le gneiss. Cependant, sur plusieurs points, le terrain tertiaire recouvre transgressivement les gneiss et les schistes (consulat de Suëde, route d'Alger à Sydi-Efroudj). Le long de la côte, à l’est d'Alger, la puissance du terrain tertiaire dépasse 200 mètres. Les sources sont toujours très abondantes et l'eau excellente. Ici ce terrain est bien plus favorable à la végétation que celui. de l'Atlas : par-tout où les collines ne SUR LES PROVINCES D'ALGER ET DE. TITERIE. 305 sont pas cultivées, elles sont couvertes de bois d'oliviers ou de très fortes broussailles. Seroit-ce l’influence de la mer, ou plutôt la différence de température (1)? $ VE TERRAIN VOLCANIQUE. Je n'ai vu aucune trace de roches volcaniques dans la portion du petit Atlas que j'ai visitée, non plus que dans la plaine de la Métidja. Mais dans la bande de collines qui borde cette plaine au nord, le long de la falaise, près le fort Matifou, des porphyres trachytiques gisent dans le terrain tertiaire, et forment des écueils le long de la côte. (PL. 10, fig. 4). Ce porphyre se pré- sente en masses irrégulières, dans lesquelles on ne remarque aucune apparence de structure. Il est. composé d’une pâte pé- trosiliceuse grisâtre, renfermant de petits cristaux de feldspath blanc, quelques grains de quarz vitreux, et beaucoup de pail- lettes hexagonales de mica brun. Il se présente ici un fait très remarquable, et dont nous tire- rons des conséquences dans la seconde partie de ce Mémoire : du côté de l'ouest, jusqu’au point où le porphyre commence à paroître, les couches tertiaires sont parfaitement horizontales. (PI. 10, fig..4). Mais ici elles inclinent tout-à-coup de 15 à 20° vers le nord-est, et vont à 500 mètres de là, butter contre les schistes talqueux qui forment le reste de la falaise. Les por- phyres trachytiques se trouvent là au milieu du terrain ter- taire; c'est leur éruption, postérieure au dépôt de ce terrain, qui en a brisé les couches, et les a placées dans la position (1) Il y a trois degrés centigrades de différence entre la température moyenne d'Alger et celle de Médéya. 306 MÉMOIRE GÉOLOGIQUE qu'elles occupent aujourd'hui: Quand cet-effet a eulieu, les schistes talquéux avoient déja été soulevés; car ils se-trouvent être en stratification transgressive avec les grès et calcaires ter- tiaires. Je n'ai point remarqué d'altération sur la surface des calcaires à leur point de contact avec les porphyres. Parmi les ruines de Rustonium, on rencontre des fragments de lavé poreuse, dont plusieurs sont des morceaux de meules antiques. Ces laves peuvent bien avoir été apportées d'Italie; cependant toutes les pierres employées par les Romains dans les constructions de cette ancienne ville, ont été prises sur les lieux mêmes ou dans les environs d'Alger. Ceci me porte à soup- conner l'existence de roches basaltiques, non loin du cap Ma- tifou, dans la portion du pays que je n'ai pas pu visiter. J'ai aussi trouvé dans la cour de la Maison-Carrée (située au-dessus du pont de l'Arrach), un morceau d'une meule, faite avec un porphyre pyroxénique, renfermant de nombreux cristaux de feldspath vitreux. J'ignore d'où cette roche peut provenir. S VIT. TERRAIN DILUVIEN. Tout le sol de la vaste plaine de la Métidja est formé par un terrain de transport composé de couches horizontales, d’une marne argileuse grise, et de cailloux roulés, parmi lesquels je n'ai point vu de gros blocs de piérre. On peut parfaitement étudier la composition de ce terrain, dans les lits des ravins et des rivières, et particulièrement dans celui de la Chiffa, dont les berges ont plus de 30 mètres de hauteur. (PI. 10, fig. 5). Les couches de marne et de cailloux sont par-tout horizontales. Le nombre et l'épaisseur de ces couches varient avec les loca- lités : tantôt les marnes dominent, tantôt ce sont les débris SUR LES PROVINCES D'ALGER ET DE TITERIE. 307 piérreux. La nature de la marne change très peu; mais il n'en est pas’ de mêmeipour les cailloux. Depuisles montagnes de Beni Missera, jusqu'au lit de la Chiffa, le long de l'Atlas et jusqu'à deux lieues dans: la plaine, ce: sont des phyllades mé- langés de marnes schisteuses, des fragments ide quarz blanc, des! calcaires bréchiformes, enfin des calcairés noirs et gris. Depuis la Chiffa jusqu'au-delà de l'Afroun (ou Ouad-Jer ), on ne rencontre plus que des calcaires compactes, des calcaires marneux et des marnes schisteuses. Les débris de ces mêmes roches, et dont laigrosseur diminue en marchant dans le sens du cours de l’eau, couvrent aussi le fond du lit des rivières et des torrents. C'est le long du cours de la Chiffa que le phé- nomène est le plus apparent :au pied des montagnes on trouve, dans le dit de cette rivière, des blocs assez gros et des! cailloux roulés, dont la grosseur varie depuis celle de la tête jusqu'à celle du poing. Ensuivant le cours de l'eau, on voitices débris diminuer progressivement de grosseur; et, à quatre: lieues. de là, au point de jonction avec l'Afroun et la Chiffa, ce ne sont plus que des graviers, dont les plus gros morceaux:sont comme des œufs'de pigeon. ‘Le long des collines du nord ,-les cailloux du terrain di- luvien proviennent (des roches. de transition et des roches tertiaires. Malgré toutes mes recherches, je n'ai pu découvrir un seul ossément, ni aucun autre débris d'animaux dans le terrain de transport de la Métidja. La couche de terre végétale, qui a sou- vent plusieurs pieds. d'épaisseur, est formée par la marne di- laviale presque pure. Cette marne, très compacte, se laisse difficilement pénétrer par l'eau; et voilà pourquoi on rencontre 308 MÉMOIRE GÉOLOGIQUE dans la plaine beaucoup de sources, de petits ruisseaux, et qu'il existe sur plusieurs points des eaux stagnantes qui ne dispa- roissent pas entièrement pendant l'été. La Métidja est généralement fort mal cultivée; mais la vi- gueur des plantes qui y croissent, annonce combien elle est susceptible de fertilité. Le long du petit Atlas, on rencontre des broussailles extrêmement fortes, des bois d'oliviers ma- gnifiques, et les portions cultivées donnent des récoltes abon- dantes. La marne argileuse est très propre à la fabrication du pisé ; on l'a beaucoup employée de cette manière dans les construc- tions de Belida et de El-Colea. Marne rouge. Au pied des montagnes qui bordent la côte, depuis le cap Caxine jusqu'à l'Arrach, il existe une plaine étroite, interrompue quelquefois par des contre-forts qui s'avan- cent jusque dans la mer, dont le solest presque par-tout formé par une marne diluviale, qui agglutine souvent des fragments de gneiss, de micaschiste, de schiste talqueux et de calcaire; ces fragments se trouvent quelquefois disposés par couches horizontales (route de Constantine, à l’ouest du fort de Bab- Azoun). On y remarque aussi des blocs très gros; mais, parmi tous ces débris, je n'ai pas vu un seul morceau qui n'appartint aux montagnes voisines. Depuis lArrach jusqu'au fort de Bab- Azoun, la marne diluviale diffère peu de celle de la Métidja ; mais de ce fort jusqu'au eap Caxine, elle prend une couleur rouge très prononcée. Il existe des berges au pied du mont Bou-Zaria, dans lesquelles la puissance de la marne rouge dé- passe 10 mêtres. Cette roche n'est point stratifiée, mais la masse est quelquefois divisée en plusieurs assises. par des bancs de SUR LES PROVINCES D'ALGER ET DE TITERIE. 309 cailloux roulés. On n'y trouve point de minerais de fer en grains, ni d'autres espèces minérales. Je la crois très peu favorable à la végétation : le sol qu'elle occupe est presque par-tout aride. Je n'y ai trouvé aucun débris d'animaux ou de végétaux, La marne rouge est employée par les Algériens pour la fabri- cation du mortier dont ils se sont servis et se servent encore dans toutes leurs constructions : ils la mélangent avec de la chaux, pour remplacer le sable dont ils ne font pas usage. Travertin. Dans une vallée du petit Atlas, sur la route de Médéya, à moitié chemin du col de Ténia, il existe une masse de travertin extrêmement considérable; mais je n'ai pas eu le temps de l’étudier. Sur les flancs des montagnes, qui sont à l'ouest d'Alger, et particulièrement le long de la côte (pointe Pes- cade), la surface des roches anciennes est souvent recouverte d'une couche de calcaire mamelonné, qui est sorti par les trous et les fissures qui existent dans ces roches. Cette sub- stance est, légère, peu compacte ; elle happe fortement la langue. On remarque à la partie supérieure des falaises, et en stratifi- cation transgressive sur les schistes, une couche de travertin ferrugineux, dont l'épaisseur dépasse souvent un métre, qui est pétrie de coquilles marines, passées toutes à l’état spathique. Ces coquilles pectunculus, pecten , ostrea, cardium, etc., sont les mêmes que celles qui vivent encore maintenant dans la mer, au pied même des falaises, dont elles occupent le sommet. Ce travertin coquillier forme, tout le long de la côte, une bande fort étroite, et souvent interrompue, qui ne s'éléve jamais à plus de 25 mètres au-dessus du niveau de la mer. Calcaire rayonné. Enfin dans des fissures des grès, et cal. Annales du Muséum, t. IL, 3° série. 4o 310 MÉMOIRE GÉOLOGIQUE caires du térraïin tertiaire, on trouve des veines d'un calcaire rayonné cristallin, qui doit avoir été formé par le passage des eaux diluviales à travers ces mêmes fissures. . $ VIIL TERRAIN POST-DILUVIEN. Les produits de l'époque actuelle ne sont pas très considéra- bles sur la côte de Barbarie : ils se réduisent à quelques masses de dunes, aux sables qué la’ mer dépose sur ses bords, et aux dépôts vaseux des rivières. Il se forme probablement des tourbes dans les marais de la Métidja; maïs je n'ai pas eu ‘occasion de m'en assurer. | Dunes. A droite et à gauchede lembouchure de PArrach, il existe deux masses de dunes peu étendues, etdans l'intérieur desquelles onrencontrelescoquilles marines qui viventencore actuellement sur la plage, mélangées avecles coquilles terrestres de la contrée: Entre le cap Caxine et la pointe de Sydi-Efroudj, les dunes for- ment une bande d'une liéue de longueur, et qui atteint une hau- teur de 6o mètres au-dessus du niveau de la mer. On observe encore’ ici les coquilles marines et terrestres actuellement vi- vantes, mélangées dans le sable. La direction générale des masses de dunes dont nous vénons dé parler, est du nord-ouest au sud- est, précisément celle du vent le plus violent et le plus commun de la contrée. Le sable qui compose les dunes est extrêmement fin et tout- à-fait identique ‘avec celui de la plage. Quoiqu'il n'y ait point d'eau dans l'intérieur de‘ces dunes, elles'ne sont cependant pas dépourvues de végétation ; on y remarque beaucoup de buissons de lentisque et quelques plantes herbacées. Sur la côte nord dé l'Afrique; les dünés s'avancent très lente- SUR LES PROVINCES D'ALGER ET: DE TITERIE. 311 ment dans l'intérieur des terres. Cependant celles qui se trou- vent à l’ouest, de l'embouchure de l'Arrach ont déja envahi une partie de la route de Constantine qui passe au pied des collines ; mais je pense qu'on pourroit les fixer assez facilement. Attérissements marins. Dans les anses qui se trouvent le long des côtes, la mer accumule des sables qui forment de petits bancs : ces sables renferment les coquilles marines qui vivent sur la côte. Une plage sableuse, fort étroite, borde la baie d'Alger, depuis le fort Matifou jusqu'à la falaise du fort Bab-Azoun. Cette plage ne présente rien.de remarquable : quant aux atté- rissements des rivières, ils ne sont absolument d'aucune impor- tance. CONCLUSIONS. La formation des schistes talqueux de la côte de Barbarie est tout-à-fait la même que celle qui existe de l'autre côté de la Méditerranée, dans les environs de Toulon. Le terrain ter- tiaire qui borde la mer et prend un développement si considé- rable entre les deux Atlas, est absolument le même que celui des bassins de la Provence et des collines sub-apennines. Le lias qui forme la masse principale du petit Atlas, présente beaucoup d'analogie avec celui des Alpes; quand les argiles ne passent pas au phyllade, elles ressemblent tout-à-fait à celles du lias d'Aix, de Digne, etc. Enfin, des roches ignées ont fait éruption au milieu du terrain tertiaire, dont elles ont brisé les couches. Ces faits démontrent qu'il existe une grande similitude entre les phénomènes péognostiques, sur les deux rives opposées de la Méditerranée; et je suis persuadé que des observations faites sur les points queje n'ai pas pu visiter, ne feront que con- firmer ce résultat. 312 MÉMOIRE GÉOLOGIQUE Entre les deux Atlas, le terrain tertiaire est développé sur une longueur de plus de 100 lieues, etune largeur de 50 à 60. Ilrepa- roît au pied du versant nord du petit, s'enfonce sous les alluvions de la Métidja, et vient ensuite former cette bande de collines qui borde la mer. Il est très bien développé dans les environs d'Oran, à plus de 8o lieues d'Alger; c'est lui qui forme le sol des plaines de l'Égypte, de la Syrie, ete.: MM. Boblaye et Virlet l'ont retrouvé en Grèce. C'est le mêmé que celui des collinessub-apen- nines, des bassins de la Provence et de l'Espagne. La formation tertiaire du nord de l'Europe, Autriche, Hongrie, etc., est abso- lument la même que celle d'Afrique; les échantillons des roches rapportés par M. Boué, sont identiques avec les miens : les restes organiques offrent aussi la plus grande analogie. Voici donc un groupe géognostique, étudié sur une grande partie de la surface de la terre, qui présente par-tout les mêmes caractères. Ce résultat important me porte à admettre que les roches qui entrent dans la composition de ce groupe ont été déposées sous l'influence de causes qui agissoient alors sur le globe entier; qu'ainsi leur ensemble constitue une grande épo- que géognostique, celle que l'on désigne depuis long-temps par le nom de terrain tertiaire. De nombreuses observations ont démontré qu'à cette époque la surface de la terre étoit divisée en bassins remplis d’eau, qui ne communiquoient pas tous entre eux. Les circonstances locales devoient beaucoup influer sur les animaux qui vivoient dans chacun de ces bassins, et sur les dépôts qui s'y formoient, et cela étoit d'autant plus sensible, que leur surface étoit moins étendue. Il résulte de là que le type de l'époque tertiaire doit être pris dans le dépôt, dont tous les caractères indiquent SUR LES PROVINCES D’ALGER ET DE TITERIE. J16 qu'il s'est formé sur la plus grande échelle. Or, à cet égard, le terrain sub-atlantiquel'emporte de beaucoup sur tous ceux qu'on a proposés jusqu'à présent, et je pense que c'est à lui qu’on doit désormais comparer toutes les formations tertiaires. Malgré les grands travaux de M. Deshayes et toute l'appro- bation qu'ils ont déja obtenue, je dis qu'il est impossible de déterminer l’âge relatif de ces formations par les restes organi- ques seulement ; car, toutes les circonstances n'étant pas égales dans chaque bassin, la couche qui se déposoit sur toute la surface du globe au même instant physique, dans chaque localité pou- voit renfermer des débris organiques différents. Voilà probable- ment pourquoi les espèces de coquilles ne sont pas les mêmes entre les Atlas et dans les collines du littoral, quoique les roches soient identiques ; entre les Atlas, le terrain tertiaire se déposoit dans un bassin fermé, tandis qu'au nord, c'étoit sur le littoral : de la grande mer. Les circonstances locales ont dû beaucoup influer sur les dépôts qui se sont formés dans les petits bassins, comme ceux de Paris, de Bordeaux, de Londres, etc., et c’est pourquoi le terrain tertiaire de ces/contrées diffère tant de la masse géné- rale. Les observateurs qui ont étudié ces bassins, les ont divisés en un grand nombre de formations; je pense qu'ils ont eu tort et qu'il n'y en a qu'une seule comme dans le terrain sub-atlan- tique; seulement elle est composée d’un plus #rand nombre de couches différentes, et des produits d’eau douce alternent avec les dépôts marins. Dans le bassin de Paris, je ne vois que deux étages d'une même formation, comme entre les Atlas : 1° la marne bleue, représentée par le calcaire grossier à cérites, avec son argile 314 MÉMOIRE GÉOLOGIQUE plastique; 2° les sables, grès et calcaires grossiers, supérieurs à cette marne, représentés par toutes les couches marines et d'eau douce, que l'on trouve au-dessus du calcaire à cérites. Quant à l'ensemble des dépôts littoraux auquel M. Desnoyer a donné le nom de terrain quaternaire, je persiste à les classer dans l'époque diluvienne (x). D'après le mode de formation du terrain tertiaire( par bassins et sur des rivages) le grand développement de ce terrain au nord et au sud du petit Atlas, et les renseignements qu'a bien voulu me donner M. René Gaillié, je crois pouvoir dire que c’est lui quiconstitue le sol du grand désert du Sahara; les grès et les cal- caires tertiaires sont là en couches horizontales, et recouverts par une grande masse de sables, qui ne sont autre chose que ceux que l'on trouve fréquemment à la partie supérieure du ter- rain sub-atlantique; seulement, au sud du grand Atlas, les sables ont pris un développement extrêmement considérable, La marne argileuse qui doit exister à la partie inférieure du terrain tertiaire, aussi bien dans le Sahara qu'entre les Atlas, retenant très facilement les eaux, il est probable qu'en creusant à une certaine profondeur, on obtiendroit des sources abon- dantes. On pourroit peut-être y établir des puits forés ? Ce seroit un immense avantage pour cette malheureuse contrée, et les caravanes qui sont obligées de la traverser. M. Caillié.a vu, dans le désert du Sahara, des monticules composés d'un schiste argileux, renfermant des couches de calcaire gris : ces roches doivent appartenir à la formation du (1) Voyez mon Mémoire sur ce terrain diluvien de la vallée du Rhin. Journal de Géologie, mai 1830. SUR LES PROVINCES D'ALGER ET DE TITERIE. 315 lias. Ceci prouve que cette formation est extrêmement dévelop- pée dans le nord de l'Afrique; elle doit constituer la masse principale du grand Atlas, comme elle constitue celle du petit ; et, ainsi que je l'ai déja dit, le terrain tertiaire doit remplir les intervalles compris entre ces deux chaînes et leurs diffé- rentes ramifications. Les faits que j'ai exposés dans le cours de ce Mémoire, démon- trent que le soulévement de la chaîne du petit Atlas et celui des montagnes du mont Bou-Zaria, à l'ouest d'Alger, sont antérieurs au dépôt du terrain sub-atlantique. Le petit Atlas formoit un des bords du bassin dans lequel ce terrain s'est déposé au sud de cette chaîne; et le mont Bou-Zaria une île, dans la met sur le littoral de laquelle il s'est déposé au nord. Mais le terrain tertiaire a été lui-même soulevé, et ce $soulé- vement a bien pu augmenter encore le relief de ces montagnes : quelques unes de leurs ramifications doivent peut-être leur existence à la cause qui l'a produit; mais je n’ai rien observé qui prouve en faveur de cette assertion. Je pense que le redressement des couches tertiaires est dû à l'éruption des porphyres trachiytiques que nous avons vus percer ces couches dans la falaise du fort Matifou. Dans les collines du littoral, ni dans celles de l'Atlas, je n'ai vu ces porphyrés pa- roître au jour; mais ils peuvent bien-exister dans l'intérieur des masses. Ce que j'avance ici est d'autant plus probable, qu'à Oran le soulévement du terrain tertiaire est évidemment dû à l'éruption de roches ignées; et que la direction des lignes de soulèvement est sensiblement paralléle à celle des environs d'Alser. "L'observation des dépôts diluviens de la plaine de la Métidja 316 MÉMOIRE GÉOLOGIQUE, ETC. et du littoral d'Alger, a confirmé la théorie que j'ai donnée de la formation de ce terrain dans le premier numéro du Journal de Géologie (1). Les cailloux roulés de la plaine appartiennent aux roches qui constituent les montagnes et les collines qui bordent cette plaine; ceux des rives de la mer proviennent presque tous du terrain ancien. Sur la surface des calcaires de transition, on voit parfaitement les traces du passage des eaux acides. Dans les vallées et sur les flancs des montagnes, existent encore les cavernes et les fissures par lesquelles ces eaux sont sorties; et les couches de travertin, qui se trouvent aux environs, annon- cent qu'elles étoient chargées d'acide carbonique. Ce travertin, déposé sur le bord de la mer, a aggloméré les coquilles qui, sy trouvoient, et formé ainsi les dépôts coquilliers que nous avons dit exister à la partie supérieure des falaises dans les environs d'Alger, et que l'on retrouve sur tout le littoral de la Méditer- ranée. Enfin, les vastes lits des rivières qui traversent, du sud au nord, la plaine de la Métidja dont les cours d’eau actuels n’oc- cupent qu'une très petite partie de la largeur, et ces grands ravins, à sec pendant presque toute l’année, sont les routes que les eaux diluviales, sorties du petit Atlas, ont suivies pour se rendre à la mer. (1) Mémoire déja cité plus haut. — — ———+ MÉMOIRE GÉOLOGIQUE SUR LES EN VIRONS D'ORAN (4rRIQUE). PAR M. ROZET. Depuis que l'armée française occupe Alger et Oran, il n’a pas encore été possible d'établir, entre ces deux villes, des commu- nications par terre, et ce n’est qu'avec des vaisseaux que l’on peut aller de l'une à l’autre. Pendant mon séjour en Afrique, je n'ai donc pas pu étudier la constitution géognostique du sol compris entre Alser et Oran; c’est pourquoi je fais un Mémoire séparé pour les environs de cette dernière ville. Je fus envoyé à Oran, vers la fin du mois de juin 1831, avec ordre de lever le terrain, autour de cette ville, aussi loin qu'il me seroit possible. Elle étoit alors occupée par deux bataillons du 21° régiment de ligne, commandés par le brave colonel Lefol, qui mourut d’une nostaloie quelques mois après. M. Lefol, étant obligé de garder la place et les forts voisins avec ses deux ba- taillons, ne put me donner qu'une foible escorte pour protéger mes opérations. Cette circonstance me força à me contenter de Parcourir un rayon de 5,000 à 6,000 mètres en dehors des murs ; mais j'ai suivi la côte jusqu'au cap Falcon, qui se trouve à 16,000 métres au nord-ouest d'Oran. L'étude de cette petite portion de terrain m'a cependant conduit à la découverte de faits extrêmement remarquables, et sur lesquels une note succincte a déja été communiquée, il y a Annales du Muséum, t. IT, 3° série. 4x 318 MÉMOIRE GÉOLOGIQUE plus d'un an, par M. Cordier, à l'Académie des sciences et à la Société géologique. Dans ce Mémoire, je vais décrire, avec beau- coup de détails, une formation de phyllades, accompagnés de masses dolomitiques très singulières, le terrain tertiaire sub- atlantique et des agglomérats coquilliers de l'époque diluvienne qui constituent le sol de la contrée que j'ai parcourue; et dans une seconde partie, je discuterai les phénomènes géologiques que ces groupes présentent, les rattachant à d'autres qui ont été observés sur différents points du globe. Oran, situé à 35° 44! 20! de latitude nord, et 3° 2! 28/ de longitude ouest, d'après les observations de M. Bérard, faites au phare de Mers-el-Kebir, et par conséquent à 76 lieues d'Alger, est bâti sur le bord de la merdans le fond d’une baïe (1). Cette ville occupe deux petits plateaux alongés qui sont séparés l'un de l'autre par une vallée profonde, dans laquelle coule un fort ruisseau. Au sud et à l'est se trouve une grande plaine, présen- tant cà et là quelques coteaux, qui s'étend jusqu'au pied du petit Atlas, que l'on aperçoit très distinctement du côté sud, et qui peut être à huit lieues de distance. A l'ouest, Oran est dominé par les monts Rammra, qui s'élévent à 5oo métres au-dessus du niveau de la mer, et à {,o10 au-dessus du sol de la nouvelle Kasba, qui peut être pris pour le niveau moyen de celui occupé par la ville. Les monts Rammra s'étendent fort loin du côté de l’ouest; au nord-ouest, ilsenvironnent la baie de Mers-el-Kebir, suivent la côte jusqu’à une lieue au nord-ouest du fort, tournent ensuite à l'ouest, et s'étendent fort loin jusqu'au cap Falcon, limite de mes observations. Le long de la côte, régne une plaine (1) Voyez:la carte: SUR, LES EN VIRONS D'ORAN. 319 inculte légèrement ondulée, qui vient se terminer à une falaise escarpée, au pied de laquelle se trouve une petite plage sableuse de 20 à 30 mètres de large, plage de las Aquadas. Le cap Falcon est formé par un monticule qui s'élève de 94 mètres au-dessus du niveau de la mer qui en baigne le pied. La côte tourne.en- suite vers le sud-ouest, et paroît aller rejoindre le prolongement des monts Rammra; elle est fort escarpée, et présente des mon- ticules de distance en distance; mais la foiblesse de mon escorte ne m'a pas permis de dépasser le cap Falcon. $ L PHYLLADES. Les phyllades forment la base du sol de toute la contrée; ce sont eux qui constituent, en grande partie, les montagnes du Ranmra; ils forment la falaise depuis Oran jusqu'à une demi- lieue à l’ouest du fort de Mers-el-Kebir. Ils sont très distinctement stratifiés; les couches plongent toutes vers le nord, sous un angle qui varie depuis 30° jusqu'à 90°. La roche dominante est un phyllade commun, dont les teintes sont pâles; mais qui prend cependant quelquefois une couleur lie de vin. Le phyllade passe au schiste ardoisé bleuâtre; mais jamais au schiste talqueux ni au micaschiste, comme cela a sou- vent lieu à Alger. Il est coupé, dans tous les sens, par une infi- nité de veines de quarz blanc, qui sont les mêmes que celles que nous avons également observées dans les schistes argileux de l'Atlas. Des couches très régulières d'un quarzite grisâtre, par- semé de petits points jaunes ferrugineux, sont subordonnées dans la masse schisteuse; on remarque souvent des alternances régulières entre les schistes et les quarzites; sur quelques points ces dernières roches dominent, et les schistes ne se présentent plus qu'en lits extrêmement minces. (Fig. 3.) 320 MÉMOIRE GÉOLOGIQUE Le groupe schisteux d'Oran paroît dépourvu de métaux; je n'y ai point vu non plus de grenats ni de cristaux de macle. Malgré des recherches extrêmement minutieuses, je n'ai pas pu par- venir à y découvrir une seule trace de restes organiques; pas même des veines d’anthracite. Tous les schistes d'Oran font, plus ou moins, effervescence dans les acides; ils ne sout point talqueux, et ne passent jamais au micaschiste ou au gneiss; enfin, l'absence des substances minérales qui existent, presque par-tout, dans ceux d'Alger, me les fait croire d'une formation beaucoup plus moderne que les derniers ; ils doivent être rapportés au terrain secondaire, pro- bablement au lias, comme ceux du petit Atlas, avec lesquels ils ont, du reste, beaucoup d’analogie. On rencontre au milieu, et même les recouvrant sur plusieurs points, des masses dolomiti- ques, dont la venue, ainsi que celle des veines de quarz blanc, a dû changer les argiles schisteuses en phyllades, et les grès en quarzites. Les sources sont rares dans le sol schisteux, et celles qu'on y trouve ne sont pas abondantes; aussi est-il très peu fertile: pres- que toutes les montagnes sont arides ou couvertes de mauvaises broussailles. À aucune époque, les habitants n'ont tiré parti des roches de la formation schisteuse. Je crois qu'en creusant dans le voisinage de la pointe de la Moune, on trouveroit des ardoises d’une assez bonne qualité; les quarzites fourniroient une excellente pierre pour la bâtisse. { S Il. TERRAIN TERTIAIRE. Le terrain tertiaire sub-atlantique est très bien développé SUR LES ENVIRONS D'ORAN. 321 dans les environs d'Oran; c'est lui qui forme le sol de la grande plaine qui s'étend à l'est et au sud de cette ville jusqu'à la chaîne du petit Atlas; il existe sur les monts Rammra, à 470 métres au-dessus du niveau de la mer; il constitue en entier la portion de ces montagnes qui borde la route de Telmecen, et dans lesquelles il existe de très beaux escarpements qui en rendent l'étude extrèmement fa- cile. Depuis 3,000 mêtres à l'ouest du fort de Mers-el-Kebir jusqu'au cap Falcon, cest lui qui forme les falaises et tout le sol de la plaine qui leur est contiguë. La marne bleue, la même que nous avons trouvée aux en- virons d'Alger et entre les Atlas, occupe la partie inférieure. Elle n'est point stratifiée, mais encore coupée par une infi- nité de fissures qui divisent sa masse en fragments très irré- guliers. Cette marne paroît être ici dépourvue de restes organiques et d'espèces minérales. L'étage supérieur à la marne bleue diffère un peu de celui d'Alger et des collines sub-atlantiques : il est composé de couches marneuses, blanches ou grises, plus ou moins solides, et de calcaire alternant ensemble sur une épaisseur qui varie de 30 à 40 mètres. Dans les plaines, ces couches sont sensiblement horizon- tales ; au-dessus du consulat anglais, elles reposent transgres- sivement sur les schistes (PL. 11, fig. 2). Il en est de même sur les plateaux du Rammra; mais dans les montagnes, depuis la vieille Kasba jusqu'à deux lieues au sud-ouest, les strates du terrain tertiaire inclinent au nord, comme les schistes qu'ils recouvrent, sous un angle qui dépasse quelquefois 30°. Les calcaires sont blancs et crétacés, Jaunâtres et grossiers ; 322 MÉMOIRE GÉOLOGIQUE ils occupent ordinairement les parties inférieures du second étage (PL. 11, fig. 4 ); ensuite viennent des lits calcaires plus ou moins marneux, alternant avec des marnes jaunâtres souvent schisteuses, presque: toujours sableuses, et entre lesquelles se trouvent des bancs d'huîtres et de gryphées mélangées avec quelques autres coquilles. Au milieu de ces couches se distinguent deux bancs d'un mètre d'épaisseur chacun, et qu'on retrouve par-tout, com- posés d'une marne schisteuse très blanche (fig. 4). Les masses de cette marne se fendent comme celles d'ardoise, et sur les plaques il existe des empreintes de poissons parfaitement con- servées. Ces poissons sont extrêmement nombreux, sur-tout à la grande carrière, près le fort Saint-André. En brisant une masse d'un pied cube, ilest rare de n'en pas trouver trois ou quatre. Dans les bancs schisteux qui-renferment les pois- sons, on ne rencontre point d'autres restes organiques; mais au milieu des couches calcaires et marneuses qui les séparent, on voit beaucoup d'huîtres, de gryphites et quelques autres coquilles marines. La partie supérieure de l'assise calcaréo-marneuse-est formée par une brèche calcaire, ou un calcaire grossier bréchiforme, qui se montre, à la surface du sol, dans toute la plaine, au sud et à l'est d'Oran. J'ai déja dit que la marne bleue ne m'avoit présenté aucun indice de substances minérales. Les calcaires et les sables qui lui sont supérieurs renferment quelques petites veines de fer hydroxidé, du silex corné, et du silex résinite en petits lits, des rognons d’un calcaire jaunâtre très compacte, et des veines d'un silex résinite jaune qui coupent verticalement toutes les re CT Févr Dlunien Terrain Tertre vf (e m1. ES TER real rte SE = DLL INT EI . x \ 3 Étui) LL DU © SUR LES ENVIRONS D'ORAN. 323 couches. Je n'ai point vu de traces de lignite dans toute la formation. 4 Les coquilles fossiles, très nombreuses dans le second étage, sont de grandes huîtres (ostrea cariosa), et une grosse espèce foliacée, qui n’a point encore été nommée, des gryphites voi- sines de l'ostrea navicularis Brocelli, plusieurs pecten, parmi lesquels j'ai reconnu le pecten peniensis, et quelques autres térébratules. Ces coquilles sont mélées et forment des bancs souvent très considérables dans les couches sableuses. Je n'ai pas remarqué «parmi elles une seule univalve. Le calcaire à coraux paroît manquer dans le terrain tertiaire d'Oran ; je n'y ai pas retrouvé non plus les grands clypéastres, si communs dans celui de Bab-Azoun à Alger ; mais il renferme la même espèce de cidaris que j'ai cité dans les collines des environs de cette dernière ville. D Les poissons de la marne blanche appartiennent tous au genre Alose, qui vit aussi bien dans les eaux douces que dans: la mer. M. Apgassis, après avoir étudié tous les échantillons que j'ai rapportés, n’a pu y reconnoître qu'une seule espèce qu'il a nommée Ælosa elongata. J'ai déja dit que le terrain tertiaire d'Oran occupoit de vastes plaines; ces plaines ne s'élèvent qu'à 135 métres au- dessus du niveau de’ là mer, et même sur plusieurs points des côtes, cette élévation n'est que de 20 à 30 métres; mais il se trouve aussi en couche horizontale sur les plateaux du Rammra, à 470 métres d'élévation. Les calcaires forment des collines et même de petites montagnes à l’ouest de: la route de Telmecen. Ces montagnes présentent des formes arrondies; et elles comprennent entre elles des vallées profondes, escar- 324 MÉMOIRE GÉOLOGIQUE pées et tortueuses. Les strates sont inclinés vers le nord, sous un angle qui varie de 10 à 30°. Le long des falaises et à l'est d'Oran, on voit beaucoup de sources sortir de la marne bleue; le ruisseau qui coule au milieu de cette ville vient des montagnes du terrain tertiaire; celui qui se trouve à l'est de Kevguenta prend aussi sa source dans le même terrain, et suit une de ces vallées jusqu’au point où il se jette à la mer, entre deux berges très escarpées. Les plaines, dont le sol est formé par le terrain tertiaire, étant recouvertes d'une couche assez épaisse de marne sableuse jaunâtre, sont très propres à la culture des céréales; les Arabes sement du froment entre les touffes de dattier-nain qui y naissent naturellement. Mais les plateaux et les montagnes de ce terrain, sur lesquels la roche est souvent à nu, sont arides ou couverts de mauvaises broussailles. Le calcaire tertiaire a été très employé par les Maures et par les Espagnols pour les constructions de la ville, dont les principaux édifices ont été bâtis, avec la variété blanchâtre dure. Dans la carrière de Saint-André (fig. 4), on en exploite trois gros bancs, donnant de très belles pierres, qui se tail- lent facilement. Les habitants d'Oran et ceux de la campagne se servent de cette même roche pour faire de la chaux grasse. C'est pour cela qu'ont été construits tous les fours à chaux que l'on trouve aux environs de la ville et, à une assez grande distance, dans la campagne. La marne bleue est employée à la fabrication de la poterie; on en fait des vases de toutes les formes, et des tuyaux pour conduire les eaux. SUR LES ENVIRONS D'ORAN. 325 $ III. DOLOMIES. ; Depuis Oran jusqu'à 3,000 métres au-delà du fort Mers-el- Kebir, il existe, au milieu des phyllades, des roches massives nacrées, d'un gris bleuâtre, quelquefois jaunâtres, qui paroïssent y être venues à la manière de certaines formations ignées. Le long des falaises (PL. 11, fig. 7), ces roches remplissent de petites vallées et reposent transgressivement sur les schistes. A la montagne de Santa-Cruz, elles percent les mêmes schistes (fig. 2), et forment un prisme triangulaire terminé, supérieu- rement, par une surface si étroite qu'il n'est pas toujours possible de marcher dessus. Le long des flancs de cette mon- tagne, des blocs énormes, fort irréguliers, sortent du milieu des schistes sur lesquels ils paroissent avoir débordé. La crête de la montagne de Mers-el-Kebir présente plusieurs masses de ces mêmes roches, dont quelques unes affectent la forme circulaire avec une dépression au centre, placées sur une droite qui fait, avec le méridien, un angle de 123°, comptés du nord au sud. 1l existe là quelques petits murs peu élevés, dont la direction est parallèle à la ligne des masses. Les roches bleues et noires paroissent, au premier coup d'œil, être entièrement compactes; mais en les examinant à la loupe, on distingue, dans la cassure fraîche, une infinité de petites lames brillantes. La masse est coupée par des veines de chaux carbonatée très blanches, et beaucoup de veines de fer oli- giste rouge, et de fer oligiste micacé. Cette dernière sub- stance se trouve aussi souvent mélangée avec la matière même -de la roche qu'elle a pénétrée, comme si elle y avoit été in- troduite au moment de sa consolidation. Sur plusieurs points, les roches bleues et noires se lient intimement avec une masse Annales du Muséum , t. I, 3° série. 42 326 MÉMOIRE GÉOLOGIQUE jaunâtre compacte, qui a quelque analogie avec la cire, et qui noffre jamais aucune apparence de structure. Celle-ci est extrêmement sonore et se brise facilement ; sa cassure est unie, souvent conchoïde; elle renferme dans son intérieur des mor- ceaux anguleux, dont les angles sont légèrement nuancés, comme sils avoient éprouvé un commencement de fusion, des roches bleues et noires. Le fer oligiste micacé y est très abon- dant, il forme quelquefois de grosses veines; enfin à la masse jaunâtre bréchiforme succèdent des tufs rouges et pâles, qui contiennent des fragments des deux premières espèces de ro- ches, et qui ont la plus grande analogie avec ceux que l'on trouve dans tous les terrains volcaniques récents. D'après l'analyse qu'en a faite M. Leplay de l'École des Mines, les roches bleues, noires et jaunâtres, sont des dolomies con- tenant un léger excès de carbonate magnésien (1). Leurs re- lations avec les roches environnantes et les apparences qu’elles présentent, annoncent quelles étoient fluides ou au moins à l'état de mollesse lorsqu'elles ont pénétré dans les schistes; et la fluidité de la dolomie jaune est mise hors de doute par les fragments anguleux qu'elle renferme; elle est disposée, sur le sol quelle recouvre tout-à-fait, comme une lave qui seroit sortie des flancs des montagnes. Dans les points de contact (1) Voici le résultat de cette analyse : Carbonate de magnésie. . . . .. 0,482 * Carbonate de chaux. . . . . .. . 0,468 Carbonate de protoxide de fer. . 0,028 Chlorite PM A PATENT: 0,008 DOTAT- MARNE 0,986 D'où on peut déduire cette formule (F2) c+Mec. SUR LES ENVIRONS D'ORAN. 327 entre les dolomies et les schistes, ceux-ci ont été triturés, très sensiblement altérés, et ils sont devenus, jusqu'à une certaine distance, des dolomies schisteuses, dont les proportions sont rigoureusement celles de cette espéce minérale. Ce fait est extrêmement remarquable; il me semble prouver que les do- lomies ont agi ici absolument comme les porphyres et autres roches ignées, dans beaucoup de contrées de l’Europe. Les observations précédentes tendent donc à prouver que des roches, dans la composition desquelles il entre une grande quantité d'acide carbonique, ont pu être à l'état de fluidité ignée, comme les masses feldspathiques, piroxéniques, etc. Cette assertion est mise hors de doute par le fait suivant. Le cap Falcon, à 8,000 mêétres au nord-ouest du fort de Mers-el-Kebir, est formé par les phyllades en couches très inclinées (fig. 6), qui sont recouverts à stratification trans- gressive par le terrain tertiaire. Ici une substance brune sub- lamellaire, qu'au premier aspect on prendroit pour du fer corbonaté (braunstein), pénètre la masse schisteuse dans tous les sens, et y forme une infinité de petites veines. Cette substance n'est qu'une dolomie contenant une grande quantité de fer oligiste (1). Cette dolomie ferrugineuse forme, (1) Cette espèce de roche est entièrement nouvelle : aucun des géologues de Paris ne l’avoit encore vue. M. Leplay l'a trouvée composée de : Carbonate de chaux. . ....... 0,396 Carbonate de magnésie, . . . ... 0,304 Carbonate de manganèse. ...., 0,056 Ferolieiste eee 0,222 ATPIE A PPPAR RNN PERS LAET, HUl 0,008 TOTAL C0. 0 20e 0,986 Ce qui conduit à la formule Ca C+Mg c. Mn 328 MÉMOIRE GÉOLOGIQUE au-dessus de la surface du sol, une masse (fig. 8) alongée, paralléle à la côte, et à la ligne des rochers circulaires de Mers-el-Kebir : la longueur de cette masse est de 200 mètres, et sa hauteur de 25. Ici la dolomie a percé le terrain ter- tiaire qu'elle a recouvert en coulant dessus; les calcaires qui sont en contact avec elle sont très endurcis, et souvent des portions de dolomie s'y sont incrustées. Dans la collection des roches d'Afrique, que j'ai déposée au Jardin des Plantes, il existe un morceau de grès calcarifère, sur lequel sont im- plantés des fragments globuleux de cette dolomie ferrugineuse, ayant pénétré très avant dans la masse, qui est devenue rou- geâtre et extrêmement dure. Cette preuve me paroît sans réplique, pour démontrer la fluidité ignée de la masse dolo- mitique. $S IV. TERRAIN DILUVIEN. Les agelomérats coquilliers que nous avons trouvés à la partie supérieure des falaises sur la côte d'Alger, existent aussi dans la même position sur celle d'Oran. Le ciment est un travertin ferrugineux, et presque toutes les coquilles sont passées à l'état spathique. Ces coquilles, Venus, Pectunculus, Ostrea, Cardium, sont absolument les mêmes espéces que celles qui vivent encore dans la mer, et dont on voit de nombreux débris sur ses bords. Au pied des falaises qui bordent la plage contiguëé au cap Falcon, du côté de l'est, il existe des agglomérats tout-à-fait semblables à ceux dont je viens de parler; mais ici le ciment est du sable agglutiné par un suc calcaire, au lieu d’être du travertin ferrugineux, et les coquilles sont encore dans leur état naturel. Enfin, dans les environs du consulat anglais, au pied de SUR LES ENVIRONS D'ORAN. 320 la montagne de Santa-Cruz, on voit sur le terrain tertiaire une bréche à ciment calcaire ferrugineux, renfermant de nom- breux fragments des dolomies bleues et jaunes, et dans laquelle on trouve quelques coquilles ( peignes et grandes huîtres). Cette roche me paroît être de la même époque que le travertin coquillier. $S V. TERRAIN POST-DILUVIEN. Les dépôts de l'époque actuelle sont peu abondants aux environs d'Oran: je n'ai point vu de dunes depuis le cap Canastel jusqu'au cap Falcon. Sur les bords des rades d'Oran. de Mers-el-Kebir et le long de la plage de las Agquadas, la mer accumule des sables, au milieu desquels se trouvent enfouies les coquilles qui vivent sur le littoral. Il est bien certain qu'il se forme des dépôts dans le fond des deux grands lacs que l'on voit au milieu de la plaine, au sud et au sud-est de la ville; mais je n'ai pas pu aller jusque-là. : CONCLUSIONS. Ce que j'ai exposé dans le cours de ce Mémoire prouve que le terrain des environs d'Oran est constitué 1° par des phyllades, qui doivent très probablement être rapportés à la formation du lias, comme ceux du petit Atlas; 2° un groupe tertiaire de même époque que celui d'Alger et de l'Atlas, quoique les roches et les fossiles ne soient pas exactement les mêmes dans les deux contrées; 3° des masses dolomitiques très singulières qui se sont fait jour à travers les deux formations précédentes ; 4° enfin, des agplomérats coquilliers situés sur le bord de la mer, et qui sont la continuation de ceux que nous avons déja 330 MÉMOIRE GÉOLOGIQUE cités à Alger, et que l'on retrouve sur tout le littoral de la Méditerranée. La formation tertiaire d'Oran a les plus grands rapports de composition avec celle du bassin d'Aix en Provence; les bancs qui renferment les poissons sont, dans les deux contrées, des marnes schisteuses, subordonnées au milieu de couches calca- réo-marneuses, qui présentent une grande analogie de com- position à Oran; ce sont des poissons marins qui remontent ordinairement à une grande distance dans les fleuves, tandis qu'à Aix ce sont des poissons d'eau douce; mais cette diffé- rence ne prouve aucunement contre l'identité géognostique; elle tient à l'influence d’une cause locale. Cette ressemblance, entre le bassin tertiaire d’Aix et celui d'Oran, prouve, ainsi que je l'avois pensé depuis long-temps, que l’ensemble des roches tertiaires du bassin d'Aix n’est autre chose que le second étage; celui des calcaires grossiers, grès et sables, de la grande formation sub-apennines, si bien dé- veloppée dans le midi de la France, et dans le terrain de lignite, qui s'étend depuis la Martinique jusqu'a Roquevaire, constitue le premier. Mes observations sur les dolomies de la côte d'Oran, me semblent démontrer clairement que ces roches ont été à l’état de fluidité ignée, et que, sur plusieurs points, elles ont coulé comme le feroit une matière pâteuse, poussée à travers les crevasses de la croûte du globe par des forces intérieures. Cefait n'est pas unique: pendantque je faisois mes observations de l’autre côté de la Méditerranée, en Italie, M.Guidoni(r)recon- (1) Lettre de M. Guidoni à M. Savi sur les montagnes du golfe de la Spezzia. Journal de Géologie, mars 1831, page 271. SUR LES ENVIRONS D'ORAN. So noissoit également que les dolomies des montagnes du golfe de la Spezzia et de l’île de Palmaria ont débordé, et sesontmêmerépan- dues surle calcairestratifié de ces mêmes montagnes; et cet obser- vateur n'hésite pas à leurattribuerune origine plutonique,comme aux serpentines. Enfin, M. de Léonard vient d'annoncer, dans une lettre récemment communiquée à la Société géologique par M. Dufrenoy, qu'il avoit des preuves que certains calcaires primitifs, formant des masses subordonnées dans les gneiss et dans les micaschistes, étoient venus de l'intérieur de la terre à l'état de fusion, comme les porphyres. Tant que les roches, dans la composition desquelles l'acide carbonique entre en quantité notable, n'ont point fait éruption au-dehors, ou qu'elles ne se sont point trouvées en contact avec une grande masse d'air atmosphérique, il n'est pas étonnant, d'après les expériences de Hall, qu'elles aient pu être à l’état de fluidité ignée sans perdre leur acide; mais il n’a plus dû en être ainsi quand elles ont été lancées à l'extérieur par les crevasses de la croûte solide, comme cela est arrivé pour les dolomies d'Oran et celles de la Spezzia. Dans ce cas, on peut admettre que la partie supérieure de la masse, jusqu'à une certaine profondeur, a perdu, totalement, ou en partie, son acide; mais en même temps, cette portion décomposée à formé en se refroidissant une croûte sous laquelle le reste a pu se solidifier, sans perdre son acide carbonique; absolument comme cela avoit lieu pour le calcaire que Hall avoit fondu dans un tube hermétiquement fermé. Cette croûte supérieure, peu cohérente, exposée à l’action continuelle des agents destructeurs atmosphériques ou antres, a étéentièrement enlevée avec le temps, et il ne reste plus aujourd’hui que la masse carbonatée qu'elle recouvroit. L'aspect que présentent 332 MÉMOIRE GÉOLOGIQUE les dolomies d'Oran, et sur-tout celles du cap Falcon, prouve parfaitement en faveur de cette hypothèse : leur surface exté- rieure offre des découpures, des sillons, et des trous tout-à-fait semblables à ceux que les eaux pluviales produisent sur les masses de sel gemme exposées à leur action. C’est, du reste, ce que l’on peut vérifier sur plusieurs morceaux de mes deux col- lections, déposées à la Société et au Jardin des Plantes. Non seulement j'admets que les dolomies d'Oran, et, avec M. Guidoni, celles de la Spezzia, ont été à l’état de fusion, et qu'elles sont sorties de l'intérieur de la terre à la manière de certains produits volcaniques; mais je dis aussi que beaucoup de calcaires des terrains anciens, ceux qui forment des masses subordonnées dans les gneiss et les micaschistes, sont dans le même cas. Les calcaires lamellaires et grenus serpentino-tal- queux, dont on fait le marbre blanc d'Épinal, forment des amas plus ou moins considérables dansles gneiss de la chaînedes Vosges. Ces amas ne sont jamais stratifiés, et les fissures qu'on y remar- que les divisent en fragments très irréguliers; plusieurs se trouvent immédiatement en contact avec des filons de porphyre qui n’ont fait éprouver aucune altération au calcaire, Celui-ci est souvent pénétré d’une infinité de petites veines de serpen- tine, et cette substance se trouve aussi tellement disséminée dans sa masse, qu'il est impossible que les deux minéraux n'aient pas été formés ensemble. On admet généralement que la ser- pentine est un produit de l'action ignée; il doit donc en être de même d'une roche dont elle est partie constituante : il y a plus, beaucoup des amas de calcaire primitif des Vosges ont percé le gneiss et se voient maintenant à la surface du sol; mais un bien plus grand nombre est resté enfoncé sous cette roche, et, dans SUR LES ENVIRONS D'ORAN. 333 ceux que l'on exploite à la surface, on est souvent obligé d'enlever le gneiss pour extraire le calcaire qui se prolonge fort avant au-dessous. Enfin, les hémithrènes { grünstein calcaire ), les ophicalces, etc., dans lesquelles le carbonate de chaux entre comme partie constituante essentielle, et qui sont aussi bien d'origine plutonique que les diorites et les ophiolites, avec les- quelles on les trouve associées, viennent encore prouver que, dans la nature comme dans les laboratoires, le carbonate de chaux a pu être fondu sans perdre son acide. Tout en disant que quelques dolomiés et la plupart des cal- caires primitifs sont des produits de la voie ignée, je ne prétends pas que toutes les variétés de ces deux espèces de roches doivent leur existence à la même cause : je crois, au contraire, qu'il y a eu trois modes de formation pour les dolomies. 1° Des masses en fusion qui ont été poussées par les forces intérieures à travers les crevasses de la croûte oxidée du globe, et qui se sont épanchées sur les terrains superficiels quand elles sont sorties au-dehors. 2° Des dolomies produites par sublimation, comme l’a prouvé M: de Buelo: dans l'éruption de certaines masses ignées ( les mé- laphyres, etc.), il s'est dégagé des vapeurs magnésiennes qui se sont infiltrées dans les masses calcaires qui se trouvoient dans la sphère d'activité de l'éruption, et les ont ainsi changées en do- lomies; la plus grande partie des dolomies des Alpes et des Apennins, des montagnes de la Provence. 3° Enfin, des dolomies formées par la voie humide, comme les calcaires et les couches de marnes avec lesquelles on les voit alterner; toutes celles des marnes irisées, du Muschelkalk. et de plusieurs autres formations secondaires, Annales du Muséum, 1. M, 3° série, 43 334 MÉMOIRE GÉOLOGIQUE, ETC. Ce que je viens de dire pour les dolomies me semble pouvoir s'appliquer aux gvypses, sur lesquels je n'ai pas encore fait des observations assez exactes pour l'affirmer. Je pense que certains oypses, ceux qui accompagnent les ophites des Pyrénées, par exemple, sont sortis de l'intérieur de la terre avec des roches, à l'état de fluidité ignée; que d’autres , les amas irréguliers que l'on trouve au milieu des masses calcaires, sont le résultat d’une subli- mation d'acide sulfurique à travers le calcaire. Enfin, les couches gypseuses qui alternent avec des marnes ou des calcaires non altérés, renfermant des coquilles, des végétaux et des ossements d'animaux très bien conservés, comme ceux des bassins de Paris et d'Aix, du groupe des marnes irisées, etc., ont été formées par la voie humide. SUR LES VARIATIONS D'ÉTAT LENTES OU SOUDAINES QUI S'OPÈRENT DANS PLUSIEURS COMBINAISONS ORGANIQUES. Lu à l’Académie des sciences, le 8 avril 1833. PAR M. BIOT. Quand on considère l'excessive multiplicité de forces et de Jois inconnues, qui agissent simultanément dans les phéno- mènes chimiques les plus simples, on comprend trop bien que le calcul, ce principe de perfection de toutes les sciences, n'ait pas encore pu y pénétrer. Quelle analyse, en effet, pourroit embrasser ou seulement exprimer les actions collectives d'une infinité de Particules matérielles, dont on ignore les formes, les distances, les affinités ou les répulsions, et dont les effets réci- proques sont encore modifiés par la présence d'agents impon- dérables dont on ignore aussi la nature propre et la relation avec elles? Toutefois, à travers cette complication trop évidente, on peut encore faire des pas utiles en recherchant et signalant les résultats de mécanique générale qui sy manifestent. Car, outre l'assistance immédiate dont la connoissance de ces résul- tats peut être dès à présent pour les observateurs, ce sont comme autant de conditions préparées d'avance aux analystes, pour établir les principes de leurs calculs et en vérifier les consé- quences lorsqu'ils arriveront à les appliquer à ce sujet. Ainsi, par exemple, en supposant qu'un jour la formation des combi- 336 SUR LES VARIATIONS D'ÉTAT LENTES OU SOUDAINES naisons devienne accessible à l'analyse mathématique, la con- stance des rapports de saturation des bases pour les acides, dé- couverte par Richter, devra découler des calculs analytiques et leur servira d'épreuve, comme déja, en tant que loi physique, cette constance guide et astreint les chimistes dans leurs opé- rations. La polarisation circulaire, lorsqu'elle s'exerce, est émi- nemment propre à signaler ainsi des résultats de mécanique générale, parceque ses effets, liés à l'état moléculaire actuel des corps, peuvent sy constater par simple inspection, sans les troubler ni les altérer en aucune manière; de sorte que leur variation ou leur constance annonce avec évidence et certitude le changement ou la permanence du produit observé, même dans des cas où aucun autre signe extérieur, ni même une analyse chimique de ee produit traité dans son ensemble, n'y annonceroient la plus légère altération; le changement ayant lieu par simple échange, entre les éléments qui le composent. Nous avons présenté, M. Persoz et moi, plusieurs faits pareils dans les transformations soudaines ou progressives que la fécule et la gomme d’acacia subissent à diverses températures sous l'influence des acides étendus. Car d'abord, à une température fixe pour chaque intensité de l'acide, nous avons montré les téguments de fécule déchirés brusquement, et la dextrine mise à nu avec la grande puissance de rotation qui la distingue entre tous les autres produits organiques; puis, à un autre terme d'action ultérieure également brusque, nous avons vu ce produit transformé subitement en un sucre doué de propriétés chimi- ques toutes différentes, et différant aussi du sucre ordinaire de fécule qui s'obtient par une seconde réduction également sou- daine sous l'influence plus prolongée de l'acide et de la chaleur. QUI S'OPÈRENT DANS PLUSIEURS COMBINAISONS ORGANIQUES. 337 Aujourd'hui MM. Payen et Persoz viennent de nous montrer ces mêmes effets opérés sans acide par la seule présence d'une certaine substance végétale neutre, mais toujours avec ce même caractère d’un mouvement brusque, déterminé à une tempé- rature précise, ce qui prouve bien que cette soudaineté que la polarisation circulaire nous avoit fait découvrir, étoit une des conditions mécaniques de cette remarquable transformation. Mais ce procédé nous a fait reconnoître aussi d'autres cas où le changement de la combinaison paroît s'opérer graduellement dans la masse des éléments en présence, quoique très probable- ment, dans ces cas mêmes, la succession n'ait lieu que pour le système total, la combinaison de chaque élément restant sou- daine. Nous avons rapporté un exemple frappant de ce mode progressif dans les altérations lentes que subit la gomme à la température ordinaire sous l'influence de l'acide sulfurique étendu. Car, au premier moment du mélange, le 9 septem- bre 1832, la liqueur ainsi formée tournoit les plans de pola- risation du rayon rouge de 12° vers la gauche, à travers une épaisseur de 152 millimètres. Peu à peu cette rotation s’affoiblit et devint nulle le 18 octobre suivant. Le 21 décembre elle étoit passée à droite et devenue égale à 3° ‘/;. Depuis, elle a continué sa marche dans ce sens, et maintenant, 8 avril, elle s'éléve jusqu'à 7°. Les phénomènes dont je vais entretenir aujourd'hui lAca- démie, sont de cedernier genre: carils consistent dans la marche lenteet progressive par laquelle le sucre deraisin, d'abord liquide et tournant les plans de polarisation vers la gauche, diminue graduellement de pouvoir dans ce sens avec le temps, à mesure qu'il se rapproche de la solidification, jusqu'à ce qu'il arrive 338 SUR LES VARIATIONS D'ÉTAT LENTES OU SOUDAINES enfin à tourner les plans de polarisation vers la droite, d'une manière constante, lorsqu'il s'est solidifié. J'avois déja signalé à l'Académie les termes extrêmes de cette progression ; c'est-à-dire, d'abord le sucre de raisin liquide, extrait par pression du grain même, et exerçant la rotation à gauche, puis l'exercant à droite après avoir pris l'état solide. J'ai vérifié de nouveau ce dernier sens d'action sur du sucre solidifié, retiré par moi-même du sirop liquide, ou extrait méca- niquement des grains de raisins sees, de sorte qu'il est tout-à- fait certain. En faisant connoître cette singulière mutation, j'en avois conclu que l'inversion du signe devoit s'opérer soit graduelle- ment dans le sirop même, soit brusquement dans chaque groupe moléculaire qui se solidifioit. Mais j'ai réfléchi depuis que les mêmes apparences éloient encore susceptibles d'une autre solu- tion, qui seroit, que le suc naturel du raisin contint deux espèces de sucre; l'un, constamment liquide, exerçant la rotation vers la gauche; l'autre, solide, l'exerçant vers la droite, et le premier plus énergique ou plus abondant que le second. Toutefois les expériences que je vais rapporter prouvent que ce cas n'a pas lieu, et que c'est bien réellement en se rapprochant de la solidification que le sucre de raisin intervertit graduellement le sens de la rotation qu'il exerce. Voulant d'abord suivre le suc naturel du raisin dans toutes les variations que le temps lui fait subir, je me suis procuré ces jours derniers, le 6 avril, du raisin encore frais, conservé depuis l'automne dernier 1832. J'en ai pris 150 prains bien sains; et, après en avoir d'abord extrait le suc par pression, j'ai traité la pulpe par l'eau distillée QUI S'OPÈRENT DANS PLUSIEURS COMBINAISONS ORGANIQUES. 339 tiéde, portée graduellement j usqu à l'ébullition, et j'ai réuni les produits en une seule liqueur, que je désignerai par la lettre A. J'ai pris de même 150 grains de très beau raisin sec, de Ma- laga, provenant aussi de la récolte de 1832. On les à d'abord fait renfler dans l'eau froide, puis écrasés et traités comme les précé- dents, par l’eau graduellement portée à l'ébullition. Je nommerai cette liqueur B. Enfin, j'ai opéré exactement de la même manière sur 150 grains de raisin sec de 1831, qui m'ont été donnés comme venant de Reims. En les ouvrant, l'on n'y trouvoit pas ou presque pas de liquide. Le sucre étoit tout condensé dans leur intérieur en rognons blancs solides; et une portion sétoit effleurie à leur surface externe, ce qui avoit dû en diminuer la quantité absolue. Je nommerai C la liqueur provenant de ce dernier raisin. Ces liqueurs obtenues, jai pris leurs pesanteurs spécifiques, et J'ai observé leur pouvoir rotatoire. Au moyen des densités, j'ai pu rendre les rotations exactement comparables, en les rédui- sant, par le calcul, à ce qu'elles auroient été si les trois liqueurs avoient été amenées à une densité commune par des additions convenables d'eau distillée. Ceci, au reste, par les dispositions que j'avois prises dans les trois expériences, n'a donné lieu qu'à de petites corrections. Les résultats sont contenus dans le tableau suivant. 340 SUR LES VARIATIONS D'ÉTAT LENTES OU SOUDAINES TABLEAU des changements progressifs que le sucre de raisin subit dans son pouvoir rotatoire par l’action lente du temps. —————— Arc de rota- 4 3 cri : Densité tion décrit Le même are de l'extrait | par le plan Car s L i Érar du raisin au moment où l’on sucré, celle|de polarisa- D Sens de la en retire l'extrait sucré. de l'eau |tiondurayon| une com- rotation. étant orangé dans AFTER RE l'unité. un tube de à 160 millim. A. Raisin de Montreuil, chasselas : de 1832, conservé frais jusqu’au 3 avril 1833: extrait acide... 1,0565 | —7°.50 | —10°,82 | à gauche. B. Raisin sec, dit de Malaga: récolte ‘ de 1832 : renfermant encore un es de suc liquide : extrait acide..| 1,0816 | —7".00 | — 7°.00 | à gauche. aisin sec de Reims: récolte de 1831, plus de suc liquide : sucre effleuri : éxtraitiacidessdtti. ATOME. 1,0520 | +/4°20 | + 6,80 | à droite. Le raisin des environs de Paris, conservé frais, exerce sa ro- tation vers la gauche et entièrement dans ce sens, parceque au- cune partie de sonsucre liquide ne s'estencore solidifiée. Leraisin de Malaga, récolté pareillement en 1832 et desséché, exerce aussi sa rotation vers la gauche; mais elle est moindre que la précé- dente, quoique sans doute elle dût être primitivement plus forte, à cause de la supériorité de richesse saccharine de ce raisin. Or, déja on y trouve une partie du sucre passée à l'état de grains solides et le reste à l’état de sirop; ce qui doit y développer des forces de rotation de sens contraires. Enfin, le raisin récolté en 1831 et desséché ainsi depuis dix- huit mois, exerce la rotation vers la droite. Mais aussi presque tout le sucre qu'il contient semble passé à l'état solide, au point même qu'une portion s'est effleurie à sa surface et à dû se dissiper dans les frottements des grains les uns contre les autres; ce qui, QUI S'OPÈRENT DANS PLUSIEURS COMBINAISONS ORGANIQUES. 341 joint à la petite portion de sirop non solidifié quil pouvoit contenir encore, explique suffisamment sa moindre intensité absolue d'action. Le changement progressif de la rotation, en allant de la gau- che vers la droite, étant ainsi constaté et se trouvant accompa- gner le progrès de la dessiccation, il ne me restoit qu'à mettre en évidenge les deux éléments antagonistes, qui, sans doute, existoient encore dans les grains desséchés, et dont les rotations de sens contraires eomposoient, par leur différence, la rotation absolue observée vers la gauche pour celui de l'année dernière, vers la droite pour celui de deux ans. Relativement au premier, l'opération a été facile. Ayant ouvert un certain nombre de grains, on en a retiré mécaniquement les petits morceaux de sucre solide qui s’y étoient déja formés natu- rellement. Ce sucre, dissous, exerçoit la rotation à droite; le reste du parenchyme, traité par l’eau tiède, puis un moment bouillante, a donné une dissolution sucrée tournant à gauche. Onina pas comparé les intensités absolues de ces rotations, parceque l'on n'a pas songé à mesurer les densités des liqueurs qui les produisoient; mais, d'après l'observation de l'extrait total, la rotation vers la gauche étoit nécessairement domi- nante. Pour le raisin sec de deux ans, la séparation mécanique n’au- roit pas suffi pour dégager la petite portion de sucre tournant à gauchequi y restoit, même lorsqu'on lavoit d’abord ses graïns par l'eau froide, pour leur enlever toutlesucre solide effleuri à leur surface et dissoudre la partie de ce même sucre la plus voisine de l'épiderme. Le reste, traité par l’eau bouillante, donnoit encore une liqueur extrêmement sucrée, mais à rotation nulle par l'op- Annales du Muséum, 1. I, 3° série. 44 342 SUR LES VARIATIONS D'ÉTAT LENTES OU SOUDAINES position des éléments qu'elle contenoit. En conséquence, on a pris 150 grains de ce raisin, et après les avoir ouverts pour ex- traire les pepins, on les a triturés à froid, dans un mortier de verre, avec de l'alcool à 40°, qu'on a laissé en contact avec eux pendant 24 heures; après quoi on a retiré l'alcool par la fil- tration avec ce qu'il pouvoit avoir enlevé : son volume étoit alors égal à 175 centimètres cubes. Le reste des grains a été traité par l'eau, filtré, et a donné une dissolution sucrée dont le volume en centimètres cubes étoit 245. Celle-ci, vue dans un tube de 160 millimètres, exerçoit une rotation de 7° à droite, tandis que la dissolution alcoolique, observée dans un tube de 300 milli- mètres, ne produisoit aucun effetsensible. On distilla cette disso- lution pour savoir si en effet elle ne contenoit absolument point de matière saccharine, ou si la nullité apparente de son pouvoir rotatoire provenoit de son peu de concentration. Elle donna ainsi une quantité de sirop sucré très notable; et même ce sucre avoit une exirême facilité à prendre l'état solide quand on le séparoiten petites parcelles pour en faire évaporer spontanément l'alcool; mais on ne lui en donna pas le temps; il fut dissous de suite dans une petite quantité d’eau, et la liqueur qui en résulta, ayant un volume de 53 centimètres cubes, se trouva exercer une rotation de 3° vers la gauche dans un tube de 300 millimétres. En comparant ces résultats à ceux que nous avons rapportés plus haut, pour la dissolution aqueuse, le pouvoir rotatoire de celle-ci sera exprimé par le rapport composé #2. #£. 7, qui, en effectuant les calculs, se trouve égal à 20. c'est-à-dire que la portion de matière sucrée, soluble dans l'alcool, avoit une ac- tion 20 fois moindre que la portion devenue insoluble dans ce fluide, en vertu de sa solidification. QUI S'OPÈRENT DANS PLUSIEURS COMBINAISONS ORGANIQUES. 343 Or, cette matière soluble elle-même n étoit pas non plus dans son état primitif de sucre de raisin liquide; car, d’après sa den- sité, qui étoit de 1,073, je trouve que si elle avoit eu un pouvoir moléculaire de rotation égal au sucre de raisin solide, la rotation opérée par elle, dans un tube de 300 millimétres, auroit dû être non pas de 3°, mais de 36, c'est-à-dire douze fois plus forte. La constitution moléculaire du sucre de raisin liquide change donc progressivement avec le temps, à mesure qu'elle se rapproche de la solidité, et en même temps sen pouvoir de rotation vers la gauche s'affoiblit; précisément comme s'affoiblit celui de la gomme par le prolongement de son contact avec l'acide sul- furique à la température ordinaire. J'ignore si l'acide natu- rellement contenu dans le raisin exerce une action analogue sur le sucre liquide que le grain renferme; mais jai observé le même affoiblissement de la rotation vers la gauche, dans un sirop de raisin très concentré et non saturé, que M. Couverchel avoit eu la complaisance de préparer l'automne dernier pour moi. Car, ayant formé une dissolution décolorée de ce sirop, et ayant mesuré sa densité et la rotation qu'il produisoit dans un tube de 160 millimétres, j'ai trouvé qu'en la comparant au suc du raisin frais, cette rotation auroit dû être de 7° ‘/; au lieu de 3°; de sorte qu'elle étoit déja affoiblie de plus de moitié peut-être. Ces modifications progressives sont-elles opérées par des actions électriques très foibles qui s’exerceroient entre les élé- ments en présence? C'est ce que les belles recherches de M. Bec- querel pourront un jour nous apprendre lorsqu'il les appliquera aux phénomènes de la maturation. J'ai profité des produits que j'avois obtenus pour mesurer - 344 SUR LES VARIATIONS D'ÉTAT LENTES OU SOUDAINES exactement le pouvoir de rotation du sucre de raisin solide formé naturellement dans les grains par l’action du temps. J'ai aussi déterminé le pouvoir rotatoire d'un autre sucre que je n'avois pas encore obtenu à l'état solide. C'est celui qui se forme au premier abaissement brusque de la rotation de la dex- trine, lorsqu'on l'a dégagée de ses tégaments par l'influence de l'acide sulfurique étendu. Nous avons signalé, M. Persoz et moi, ce sucre que l’on pourroit appeler de première formation, mais nous ne le connoïssions encore qu'à l'état liquide. Enfin depuis quelques semaines il a passé à l’état solide, et par sa blancheur parfaite autant que par le nombre de petites pointes cristallines dont il est parsemé, il nous a paru, extérieurement du moins, fort différent du sucre de fécule ordinaire, lequel obtenu par une action long-temps prolongée de l'acide correspond au se- cond abaissement brusque de pouvoir rotatoire que la dextrine éprouve dans cette opération. Or, en effet, l'action rotatoire de ce sucre, s'est trouvée beaucoup plus énergique que celle du sucre de fécule ordinaire, car son intensité égale presque celle du sucre de canne cristallisé, tandis que le sucre de fécule or- dinaire, tiré des fabriques, est beaucoup plus foible. De là résultoit une conséquence très grave pour mes expé- riences sur la végétation, et en général pour les recherches dans lesquelles ces diverses espèces de sucre peuvent se présenter. Car lorsqu'il s'agit de déterminer la nature de ces produits et leur espéce, on a d'abord la rotation vers la gauche, ou vers la droite, pour distinguer le sucre de raisin liquide d'avec les sucres de canne, de fécule ou de raisin solidifié, qui tous trois l'exercent dans ce dernier sens, avec d'inégales intensités. Mais maintenant que nous trouvons des sucres de fécule presque exactement aussi QUI S'OPÈRENT DANS PLUSIEURS COMBINAISONS ORGANIQUES. 345 énergiques que le sucre de canne, l'intensité ne peut plus servir avec sûreté pour les distinguer. Heureusement M: Persoz a levé cette difficulté par le moyen de la fermentation; car il a trouvé que dès les premiers commencements de son action sur le sucre de canne elle intervertit brusquement sa rotation, et la jette de la droite vers la gauche, tandis qu'elle décompose seulement et détruit peu à peu les sucres de fécule et de raisin solidifié en leur laissant leur sens de rotation primitif. Il suffit donc, après le pre- mier dégagement d'acide carbonique, de filtrer la liqueur, et d'observer le sens de sa rotation; car, si elle a passé à gauche, le sucre étoit pareil à celui de canne; mais si elle s'est seulement affoiblie en restant à droite, le sucre est pareil à celui de fécule ou de raisin solidifié. Quoique ce moyen soit exact, cependant comme la fermen- tation est un procédé assez compliqué en lui-même, et dont la nature est ignorée, on pouvoit desirer de s'en affranchir. J'y suis parvenu en profitant d'une remarque que nous avions faite, M. Persoz et moi, et qu'il a étendue depuis, et généralisée dans un travail spécial. Nous avions trouvé que le sucre de canne, mis en contact avec l'acide sulfurique étendu, changeoïit brus- quement sa rotation de la dreite vers la gauche, lorsqu'on éle- voit suffisamment la température. L'effet pareil que M. Persoz avoit obtenu par la fermentation, me fit penser que la même analogie se soutiendroit pour les autres sucres, c'est-à-dire que le sucre de canne seul subiroit une inversion de rotation. Cela a lieu, en effet, ainsi, par l'expérience. J'ai mêlé des quantités égales d'acide sulfurique étendu avec des dissolutions de sucre de canne, de fécule et de raisin solidifié, prises pareillement en volumes égaux. J'ai chauffé ces mélanges au bain-marie jusque 346 SUR LES VARIATIONS D'ÉTAT LENTES OU SOUDAINES, ETC. près du point de l'ébullition. Les dissolutions de sucre de fécule et de raisin solidifié ont conservé leur rotation vers la droite. Le sucre de canne seul s'est interverti, et a passé vers la gauche; et cela a eu lieu pour lui, soit que je l’eusse pris à l'état cristallin, soit que je l'eusse employé dans cet état incristallisable où on l'amène par la chaleur, et qui est vulgairement connu sous le nom de sucre d'orge. Ceci fournira donc désormais un moyen de distinction commode et simple, et déja je m'en suis servi pour reconnoître avec certitude les espèces particulières de sucre que j'avois trouvées exister dans les sèves du noyer et du négundo. Car ces sucres exerçoient pareillement leur rotation vers la droite; mais l’action de l'acide sur eux, aidée de la cha- leur, m'a fait voir qu'en effet ils subissoient l'inversion vers la gauche, de sorte qu'ils sont réellement de la nature du sucre de canne, comme je l’avois présumé, d’après le degré d'intensité de leur rotation. RE RAPPORT SUR UN MÉMOIRE DE M. BUSSY, AYANT POUR TITRE: Recherches chimiques sur une racine connue dans le commerce sous le nom de saponaire d'Egypte. PAR M. CHEVREUL. M. Jaubert a rapporté d’Asie, sous le nom de Ischkar, une racine qui se trouve aujourd'hui dans le commerce de France où on la désigne par les dénominations de saponaire d'Orient et de saponaire d'Egypte. Les Turcs et les Persans l'emploient à nettoyer les étoffes de prix, telles que les châles de Cachemire. La Société d'encouragement de Paris voulant connoître la com- position chimique de cette matière qui, suivant M. Virey, est la même que le Tchoen des Persans, et tire son origine d'une espèce de plante du genre Leontice de Linnæus ; a chargé M. Bussy de la déterminer. M. Bussy ayant présenté le travail qu'il a entrepris sur ce sujet à l'Académie, nous avons été dési- gnés par elle, M. Dumas et moi, pour en prendre connoissance et lui en rendre compte. Le Mémoire de M. Bussy n'a point été Ju à l'Académie; c'est ce qui nous détermine à en donner un extrait, que nous accom- pagnerons de considérations générales relatives. à quelques points de ce travail. 348 RAPPORT SUR UN MÉMOIRE DE M. BUSSY. M. Bussy s'occupe d'abord de l'analyse de la saponaire d'Égypte et de la préparation d’une matière qu’elle contient, et que M. Bucholz a déja désignée sousle nom de saponine, par la raison que ce dernier chimiste l’a découverte dans la racine de sapo- naria officinalis, et qu'il lui a reconnu la propriété de faire mousser l’eau à la manière du savon, et comme le fait la racine de saponaria officinalis elle-même. La saponine avoit été en outre apereue par MM. Henry fils, et Chaïlard (1828) dans l'écorce de quillaïa saponaria, que les habitants du Chili, où croît cet arbre, emploient à nettoyer les étoffes de laine et le linge. M. Bussy en traitant la sapouaire d'Égypte par l'éther, en a retiré de la stéarine, une matière grasse liquide et une matière résineuse rougeâtre. L'alcool bouillant, appliqué ensuite à la sa- ponaire, en a extrait de la saponine qu'il a laissée déposer par le refroidissement. La saponine, ainsi obtenue, retient des traces de matière jaune et de sels à base de potasse de chaux; c'est pour l'en débarrasser qu'il faut la dissoudre dans cent fois son poids d’eau, verser dans la solution de l'acétaie de plomb, qui précipite du chlore de l'acide malique et de l'acide phosphori- que; enfin précipiter la saponine, au moyen du sous-acétate de plomb; traiter ce dernier précipité délayé dans l'eau par l'acide hydro-sulfurique, et mêler à la matière un volume d'alcool égal au sien. En opérant ainsi, le sulfure de plomb se sépare de l'eau qui ne retient plus que de la saponine, que l'on obtient ensuite à l'état de pureté en filtrant et faisant évaporer l'eau dans laquelle elle est dissoute. La saponine préparée par ce procédé est incolore et incris- tallisable. Elle se dissout dans l'eau en toutes proportions, et lui donne RAPPORT SUR UN MÉMOIRE DE M. BUSSY. 349 la propriété de mousser à un tel degré, qu'il suffit d'un gramme pour rendre mousseux un litre d'eau. Elle est soluble dans l'alcool, sur-tout à chaud, et plus dans le foible que dans le concentré. L'éther ne la dissout pas. Elle est inaltérable par les acides et les alcalis foibles. Elle s'unit au protoxide de plomb qu'elle précipite du sous- acétate, mais non de l'acétate. La combinaison des deux corps paroît à M. Bussy se faire en proportions variables. L'acide nitrique d'une densité de 1,33, chauffé avec un quart de son poids de saponine, donne de l'acide mucique, de l'acide oxalique, et une matière d'apparence résineuse qui semble re- tenir de l'acide nitrique en combinaison. _ La saponine produit beaucoup d'huile acide à la distillation. Chauffée avec le contact de l'air, elle s'enflamme, répand une odeur aromatique et une fumée épaisse. ñ Enfin elle a une saveurâcre, piquante, et la propriété de pro- voquer l'éternument. Sa composition peut être représentée par Oxigène. ... . . 16 s Carbone. . . . . 26 Hydrogène. . . 50 La saponine diffère évidemment des principes immédiats connus; en effet, si son incristallisabilité, sa solubilité dans l'eau , l'acide mucique qu'elle donne, au moyen de l'acide ni- trique, la rapprochent de l'arabine (gomme arabique pure), elle s'éloigne de cette substance par sa saveur âcre, sa solubilité dans l'alcool, sa composition plus hydrogénée, et par l'action Annales du Muséum , t. IL, 3° série. 45 350 RAPPORT SUR UN MÉMOIRE DE M. RUSSY. même que l'acide nitrique exerce sur elle; car si la saponine donne de l'acide mucique, ce n’est que dans la proportion de 0,03, tandis que l'arabine en donne près de 0,17; en outre celle-ci ne produit pas de matière résineuse comme le fait la saponine. Cette petite quantité d'acide mucique, produite par l'acide nitrique aux dépens des éléments de la saponine, a conduit M. Bussy à se faire cette question : La saponine ne seroit-elle pas un composé d'une espèce du genre gomme et d'une matière résineuse? et cette question une fois posée, il a cherché à la résoudre d’après la méthode décrite pour la première fois dans les Recherches chimiques sur les corps gras d'origine animale (x). On pardonnera sans doute à l'auteur de cette méthode de saisir l'occasion qui se présente de louer le chnniste qui l'a mise en pratique, et de la rappeler à l'Académie, lorsqu'après plus de douze ans qu'elle a été publiée, Berzelius dans son Traité de chimie (2), est le seul savant qui en ait parlé. Cette méthode a pour objet de déterminer si une matière organique doit être considérée, soit comme une espèce de prin- cipe immédiat, soit comme une combinaison indéfinie, ou même un simple mélange de plusieurs espèces. Or, cette détermina- tion est fondamentale, puisque la chimie, dite organique, ne peut avoir de caractère scientifique, qu'autant que toutes les connoissances qu'elle comprend se rapporteront à des types de matières parfaitement définies par leurs propriétés, en un mot à des espèces bien déterminées; et avant d'admettre des analyses (1) Recherches chimiques sur les corps gras d’origine animale, par E. Che- vreul, page 402. Considérations générales sur l'analyse organique, pag. 119 et suiv. (2) Traité de chimie, tome V, p. 18 et 19. RAPPORT SUR UN MÉMOIRE DE M. BUSSY. 351 élémentaires de substances organiques, le premier examen à faire doit être celui des épreuves auxquelles ces substances auront été soumises avant l'analyse, pour s'assurer de leur degré de pureté, et si cet examen n'est pas satisfaisant, quelles que soient la perfection du procédé analytique employé, et l'habileté de l'opérateur, il restera toujours des incertitudes sur la valeur des résultats. Dans un temps où la chimie, dite organique, occupe tant de jeunes talents, il ne sera pas superflu de rappeler comment le but dont nous parlons peut être atteint. Après qu'on aura reconnu le plus grand nombre possible des propriétés remarquables à une matière organique, complexe, et après que cette matière aura été soumise à l'examen qui est gé- néralement suivi dans les analyses immédiates, il faudra voir si les diverses sortes de substances en lesquelles elle aura été ré- duite, représentent les propriétés reconnues à cette matière avant l'analyse. Si tel est le résultat de l'examen, on conclura que les substances séparées n'ont point éprouvé d'altération par l'application des instruments d'analyse, et par les circonstances de température, etc., dans lesquelles on a opéré. C'est alors que chacune des substances devra être soumise à la méthode que l'on peut nommer celle des lavages successifs, parcequ'elle con- siste à diviser, par exemple, en dix parties égales la quantité d'un dissolvant capable de dissoudre un certain poids de la substance, objet de l'épreuve, à traiter successivement ce poids par les dix parties du dissolvant, à évaporer chaque partie ou lavage, et voir si ces solutions partielles sont toutes ideñtiques. Il est évident que plus on aura multiplié des essais de ce genre, et plus on aura de certitude d’avoir obtenu à l'état de pureté la substance soumise à l'essai. 352 RAPPORT SUR UN MÉMOIRE DE M. BUSSY. Telle est la méthode que M. Bussy a appliquée à la saponine. IL a commencé par partager en douze parties égales la quantité d'alcool à 36 deg., nécessaire pour dissoudre un certain poids de saponine, et il a vu que le premier lavage étoit identique au douzième. Enfin il a dissous dans une petite quantité d'eau 20 grammes de saponine, il a mêlé la solution avec de l'alcool, et il a constaté l'identité de la matière précipitée avec celle qui est restée dans la liqueur. Nous ne pouvons qu'applaudir à la marche suivie par M. Bussy; mais l'auteur de la méthode précédente n'a jamais prétendu qu'elle donnât toujours des résultats absolus; car, en l’expo- sant (1), ila examiné d'une manière toute particulière le cas où la substance soumise à des essais de lavages successifs donnoit lieu sous l'influence d'un réactif énergique, tel qu'un acide, un alcali, à la manifestation d’une très petite quantité d'un corps; résultat qui peut faire soupconner que ce corps étoit mêlé ou combiné à la substance, ou bien, ce qui revient au même, qu'il provient de quelque matière étrangère. Dans ce cas, il a insisté sur la nécessité de discuter la probabilité de l'existence d'un corps étranger, relativement à la probabilité contraire déduite du nombre des essais faits, suivant la méthode des lavages suc- cessifs, parcequ'une telle discussion peut conduire à des ré- sultats intéressants: par exemple, la quantité d'acide mucique obtenue de la saponine, pouvant faire croire à l'existence de 0,17 environ d'arabine dans cette substance, il seroit bon de rechercher, quelle action la saponine, et des matières analo- gues, c'est-à-dire solubles dans l'alcool, et susceptibles de former avec l’eau une solution visqueuse, sont capables d'exercer (1) Considérations générales sur l'analyse organique, pag. 128-132. RAPPORT SUR UN MÉMOIRE DE M. BUSSY. " 353 sur l'arabine, dans des circonstances où, après avoir uni ces substances, on chercheroit à les séparer. Nous croyons le temps arrivé où des recherches synthétiques sur les principes immé- diats des animaux et des végétaux, entreprises dans la vue de contrôler des résultats d'analyse organique immédiate, peuvent jeter une vive lumière sur cette partie de la science. Ces réflexions ne doivent point affoiblir les éloges que nous avons donnés au travail de M. Bussy, car l’auteur de la mé- thode des lavages successifs a appliqué cette sorte de contrôle, ou si l'on veut même de critique, aux espéces de corps qu'il a décrites sous les noms de stéarines, d’oléine, de butirine, etde pho- cenine, lorsqu'il a émis l'opinion que ces corps à l’état de pureté pourroient fort bien ne fournir, sous l'influence des alcalis, chacun qu'une seule espèce d'acide gras avec de la glycérine. Quoi qu'il en soit, si nous considérons la saponine comne un composé ternaire, équivalent à carbone + eau hydrogène, son action sur l'eau et la propriété de produire de l'acide mucique , établissent avec l'arabine un rapport remarquable en ce que celle-ci est équivalente à carbone + eau. Ce ne sont pas les seuls rapprochements intéressants que l'on puisse établir entre les corps qui appartiennent à ces deux classes de compositions. Ainsi la mannite appartenant à la première, correspond, par sa saveur et sa solubilité dans l’eau et l'alcool, avec les espèces du genre sucre comprises dans la série des corps doués de la seconde composition (1). Enfin, outre les corps neutres aux réactifs colorés qui font partie de ces deux séries, il en est encore dans l’une et l’autre qui sont doués de l’acidité; et parmi (1) En adoptant les analyses de Gay-Lussac et Thenard, de Th. de Saus- sure, ‘et de Berthollet; car l'analyse de Berzelius indique dans le sucre de canne un léger excès d'hydrogène. c 354 RAPPORT SUR UN MÉMOIRE DE M. BUSSY. les corps acides d'une série, il en est qui ont des rapports remarquables avec ceux de l'autre ; ainsi l'acide acétique équi- valent à carbone + eau, a bien de l'analogie avec l'acide butiri- que, caprique, caproïque , équivalents à carbone + eau + hy- drogène. Enfin, M. Bussy termine son Mémoire par des considérations sur l'emploi de la saponaire d'Égypte, pour nettoyer certains tissus, usage qui repose, suivant lui, sur la propriété que possède la saponine de rendre l'eau visqueuse, et de lui donner par-là la faculté de former une émulsion avec les matières grasses. M. Bussy faisant précéder cette explication de quelques ré- flexions sur le mode d'agir des savons, en général, dans le nettoyage des étoffes imprégnées de matières grasses, il ne sera point déplacé de reproduire ici plusieurs considérations à ce sujet, qui se trouvent disséminées dans quelques Mémoires que l'un de nous présenta à l'Académie il y a un assez grand nombre d'années ; et, aujourd'hui, auteur de ces Mémoires hésite d'au- tant moins à le faire, qu'il avoit annoncé le projet de réunir ces considérations dans un Mémoire spécial (1), projet que les cir- constances ne luront pas permis d'effectuer. Les étoffes peuvent être tachées par des matières grasses acides, ou par des matières grasses non acides. Dans le premier cas, le savon avec lequel on les nettoie forme un sursavon qui, à la vérité, est insoluble dans l'eau, mais qui peut s'y délayer et y rester en suspension, après qu'il s'est séparé de l'étoffe par le frottement, la torsion, l'expression ou le bat- tage; enfin, Faffinité mutuelle du savon indécomposé et du Le sursavon-produit peut encore, dans certains cas, faciliter le (1) Mémoire sur les corps gras, lu à l’Académie des sciences, le 2 novem- bre 1813, n° 34, et note. RAPPORT SUR UN MÉMOIRE DE M. BUSSY. 355 nettoyage; car, à chaud, l'oléate de potasse ou de soude qui se trouve dans le savon, est susceptible de dissoudre du su- roléate des mêmes bases. Dans le cas où une étoffe est tachée par une matière grasse non acide, telle que l'huile d'olive, le saindoux, le suif, il se forme entre l'eau de savon et la matière grasse une émulsion qui n’a point la propriété d'adhérer aux étoffes (1), et qui, sous ce rapport, se comporte à la manière d'un sursavon suspendu dans une eau savonneuse ou même dans l'eau pure. Enfin, les expériences décrites dans un Mémoire (2) où l'on examine l'influence de l’eau sur des substances azotées solides, démontrent que des tissus organiques, saturés d'huile d'olive, perdent ce liquide par une simple immersion dans leau. Une conséquence évidente de ce fait, c'est que l’eau, dans certains cas, est susceptible de dégraisser des tissus organiques, et cela lorsque le corps gras dont ils sont imprégnés ne les a point ra- mollis, gonflés, ainsi que le fait l’eau. En un mot, ces expériences prouvent que divers liquides susceptibles de pénétrer dans un tissu sy maintiennent avec des énergies différentes, de manière que l'un des liquides peut en expulser un autre et en prendre la place, tout comme un acide énergique, en vertu de la cause qui produit le phénomène appelé affinité élective, a la faculté d'expulser un acide foible de sa combinaison avec un alcali. Il y a cependant cette différence, que l'affinité des acides et des bases donne des composés définis, tandis qu'on n'observe rien de semblable avec les liquides et les tissus organiques. (x) Voyez le Mémoire sur les corps gras, lu à l'Académie des sciences, le 8 mai 1815, n° 31, 32, 33 et 34. (2) De l'influence que l’eau exerce sur des substances azotées solides. Lu à l'Académie des sciences, le 9 juillet 1821. 396 RAPPORT SUR UN MÉMOIRE DE M. BUSSY. Toutes les observations que nous venons de rappeler font suffisamment voir que nous croyons fondée l'explication donnée par M. Bussy, de la propriété qu'a la saponaire d'Egypte de net- toyer les tissus. CONCLUSION. Nous pensons que dans le Mémoire que nous venons d’exa- miner, l'auteur a fait preuve d'habileté et d'un très bon esprit, en soumettant la matière qu'il a décrite à des expériences insti- tuées vers un but auquel doivent tendre tous ceux quise livrent à des travaux analogues, avec l'intention de donner à la science des matériaux que l'on ne soit pas continuellement obligé de remanier, de contrôler par de nouvelles expériences, avant d'en faire usage pour des recherches ultérieures. Des travaux sur un seul sujet aussi approfondi que l'état de la science le permet, sont bien plus utiles, suivant nous, que des travaux sur des sujets divers qui peuvent renfermer de nom- breuses expériences, mais où l'on desire celles qui sont toujours nécessaires pour vérifier les conséquences que l'auteur a tirées des premières; conséquences qui sont trop fréquemment con- fondues avec ce qu'on nomme des faits. Les vraies richesses de la science sont des faits bien observés, interprétés avec sagacité et discutés avec bonne foi; de sorte que l'exposé de ces faits donne le degré de certitude qu'il faut attacher aux résultats qu'ils expriment. C'est après avoir envisagé le Mémoire de M. Bussy sous ce point de vue, que nous proposons à l'Académie de l'approuver. Si nous n'en demandons pas l'insertion dans le Recueil des Savants étrangers, c'est que nous savons qu'il doit paroître sous peu de jours dans un recueil périodique. EE NOTICE SUR M. DUFRESNE, AIDE-NATURALISTE AU MUSÉUM. Pendant l’année qui vient de s’écouler, le Muséam d'Histoire naturelle a eu de bien cruelles pertes à déplorer. Le monde savant les connoît, et les noms de Laugier, de Sérullas, du grand Cuvier, de Portal, suffisent pour en faire connoître l'étendue. Qu'il nous soit permis cependant de nommer encore sur cette liste affligeante un homme dont la carrière fut moins brillante, mais dont les talents et le zéle ont aussi contribué, pendant près de quarante ans, à l’embellissement du Muséum. Louis Dufresne, aide-naturaliste pour la conchyliologie, chef des travaux zoologiques au Muséum d'Histoire naturelle, étoit né à Champien, dépar- tement de la Somme, le 18 janvier 1752. Il se sentit entraîné dès l'enfance par un goût irrésistible vers l’étude de l’histoire naturelle : pour s’y livrer, il quitta le foyer paternel aussitôt que l’âge le lui permit. C'étoit d’ail- leurs un moyen de soulager ses parents, chargés d’une nombreuse famille, qu'il étoit appelé à soutenir par le droit d’aînesse, si respectable dans ce cas. Ses amis l’ont souvent entendu rappeler avec attendrissement la modique somme que son éducation avoit coûtée à son père. Quelques mois passés dans l'école du village natal avoient disposé son esprit facile à recueillir les con- noissances si variées qu'il sut acquérir plus tard au milieu de soins néces- saires pour vivre honorablement dans le monde. Occupé d'affaires, quand il auroit voulu ne rêver qu'aux productions de la nature, il commença cependant, dès sa plus tendre jeunesse, ces collec- tions qu’il accrut pendant cinquante ans au prix de ses veilles, de toutes ses économies, et qui, en 1818, furent acquises par la ville d'Édimbourg, dont Annales du Muséum, t. 11, 3° série. 46 358 NOTICE SUR M. DUFRESNE. elles forment aujourd'hui le Musée. La belle conservation de ces collections, l'ordre qui règne dans toutes leurs parties, sont admirés en Angleterre. Is avoient, en France, fixé l'attention des savants, et valu à M. Dufresne des témoignages honorables de satisfaction de la part de plusieurs souverains de l'Europe. En juin 1793, M. Dufresne obtint au Muséum d'Histoire naturelle, la place d'aide-vaturaliste, qu'il a remplie jusqu’à sa mort. On lui confia bientôt en outre la direction des laboratoires de zoologie, et l'accroissement con- stant et si rapide de nos collections atteste l’activité qu'il mit à seconder les professeurs de l'établissement. Mais ses travaux ne se bornoient pas à la préparation; il rendit de grands services dans le classement des animaux invertébrés qu'il connoissoit parfaitement : et dans leur arrangement il n’ap- portoit pas seulement de la science, mais on pourroit ajouter un goût d'ar- tiste précieux pour une collection vaste et publique. En effet, il aimoit les arts aussi vivement que les sciences, et il en sentoit et en apprécioit les productions avec le tact le plus délicat. Il a formé de, nombreux élèves que son caractère bienveillant, aimable, attachoit à lui autant que sa réputation: On lui doit un Mémoire fort étendu, intitulé Taxidernue, publié pour la première fois, dans le Dictionnaire d'Histoire naturelle de Déter- ville, et qui, imprimé depuis à plusieurs milliers d'exemplaires, et traduit dans toutes les langues de l'Europe, a puissamment contribué à répandre le goût de l'histoire naturelle dans le monde entier, en faisant connoître les procédés les plus ingénieux et les plus sûrs pour préparer et conserver les animaux de tous genres. Dans un Mémoire fort intéressant sur les balanus et les tubicinelles, in- séré dans les Annales du: Muséum d'Histoire naturelle, il fit connoître les moyens de développement et d'accroissement de ces animaux. Plusieurs missions du Muséum, qu'il remplit avec autant d'intelligence que de zéle, lui firent de nouveaux amis dans tous les lieux où il.se rendit. Envoyé à Londres en 1802, il en rapporta les kanguroos vivants, jusqu'alors inconnus en France, Il reçut en 1829, sous le ministère de M.de Martignac, la décoration de la Légion-d'Honneur, et fut d'autant plus sensible à cette faveur, qu'il ne l'avoit pas sollicitée. C'étoit une récompense due à ses honorables services, NOTICE SUR M. DUFRESNE. - 359 mais qui ne pouvoit augmenter son zele et son activité que les années, en s’'accumulant sur sa tête vénérable, ne ralentirent même pas. Îl conserva jusqu'au dernier moment les goûts, les habitudes et le feu de la jeunesse. Il laisse en manuscrit une notice biographique sur le célébre voyageur Levaillant, son ami intime; la publication de cet écrit feroit également hon- neur à l’un et à l’autre. La force de sa constitution, la vivacité de son esprit devoient faire espérer à sa famille et à ses nombreux amis de voir en lui l'exemple de la plus heu- reuse longévité. Get espoir a été détruit en peu d’instants. M. Dufresne a succombé, le 11 octobre 1832, aux accès d’une fièvre pernicieuse qui s’est déclarée à la suite d'une fluxion de poitrine. Il étoit dans sa 81° année. NOTICE SUR M. VICTOR JACQUEMONT, VOYAGEUR-NATURALISTE DU MUSÉUM. M. Victor Jacquemont vient de mourir dans l'Inde, où la plupart de nos voyageurs qui l'ont précédé avoient déja trouvé leur tombeau. Autant et plus qu'aucun d’eux, il laisse après lui de douloureux regrets, que redouble le juste espoir qu'avoit fondé sur lui la science. Nous devons consacrer à sa mémoire quelques unes de ces pages plusieurs fois remplies par sa corres- pondance. Nous nous flattions qu’il viendroit bientôt lui-même déposer dans ces Annales les résultats de son savant et périlleux voyage : du moins ils ne seront pas entièrement perdus; ses manuscrits et ses collections sont arrivés en France. ; Il étoit né à Paris en 18or. Sorti du collège à quinze ans, il se livra aussitôt à l'étude des sciences, qui dès-lors manqua de lui devenir fatale. Dans le labo- ratoire de chimie où il travailloit, un vase plein de cyanogène se brisa entre ses mains; il en respira quelque partie, et fut sur-le-champ atteint d’un com- mencement de phthisie laryngée qui fit désespérer de sa vie, ou du moins de sa santé. C’est à Lagrange où l'illustre ami de sa famille, M. le général Lafayette, avoit accueilli le jeune malade, que le loisir de sa convalescence et le séjour des champs paroissent lui avoir inspiré le goût de la botanique. Ce goût, quand sa santé fut un peu rétablie, lui fit former diverses liaisons et le mit particulièrement en rapport avec feu M. Ramond, dont on se rap- pelle la conversation si attrayante et si imstructive. Victor Jacquemont puisa dans ses entretiens l'amour, ajoutons l'amour bien dirigé, de la géologie. Ses études géologiques et botaniques l'engagèrent à de nombreuses et lon- gues excursions dans les montagnes de l'Auvergne et du Vivarais, les Cé- vennes, les Alpes du Dauphiné et de la Suisse. Une note qu'il publia vers cette époque (Annales des sciences naturelles, 1824, tome III) sur le gise- NOTICE SUR M. VICTOR JACQUEMONT. 361 ment du gypse dans les Alpes annonçoit déja, au jugement des géologues, beaucoup de sagacité et d'instruction. Il partit, en 1826, pour les États-Unis où vivoit un de ses frères. Il en profita pour parcourir les états du nord, et même des considérations étran- gères à cette notice le conduisirent jusqu’à l’île d'Haïti. I{ rapporta en Europe de belles collections de plantes et de roches qu'il avoit recueillies, chemin faisant, quoique l'histoire naturelle ne fût pas le but de son voyage. La confiance qu'il avoit prise dans sa santé sur laquelle le climat de Saint-Do- mingue étoit resté sans influence, l'intelligence qui avoit présidé à la for- mation de ses collections, concoururent à déterminer ce grand voyage dans l'Asie, si bien exécuté et terminé si malheureusement. Ce fut lui qui en concut le plan et qui le soumit aux professeurs du Muséum d'Histoire natu- relle, Nommé voyageur-naturaliste da gouvernement, il se prépara aussitôt à son départ, et crut devoir assurer le succès de son expédition dans cette vaste étendue des colonies anglaises, par un séjour de quelques semaines à Londres. Elles lui suffirent en effet pour s’y faire apprécier, et s'assurer ainsi de puissantes protections auxquelles il dut plus tard de pouvoir poursuivre ses recherches dans des pays inaccessibles à la plupart des Européens, sur- tout s’ils sont étrangers à l'Angleterre. Embarqué à Brest, le 9 août 1828, sur la corvette la Zélée, il n’arriva à Calcutta que neuf mois plus tard, en mai 1829, après avoir reläché à Téné- riffe, à Rio de Janéiro, au Cap de Bonne-Espérance, à Bourbon et à Pondi- chéry. Il resta à Calcutta quelques mois pour prendre connoissance des collections qui s’y trouvoient, de ceux des ouvrages relatifs aux productions de l'Inde qu'il n’avoit pu encore consulter, pour se familiariser avec les mœurs et les usages du pays, sur-tout pour apprendre l’Indostani et le Persan. Le gouverneur-général de l'Inde, lord Benting, l’accueillit avec une bien- veillance qui ne se démentit jamais. Qu'il en recçoive ici nos remerciements au nom de notre pays et de la science, ainsi que tous ceux de ses compa- triotes dont l'intérêt ou l’amitié ont aidé ou consolé notre voyageur au mi- lieu des dangers, des embarras, des ennuis de sa vie errante, et sont venus même entourer son lit de mort des soins et des témoignages d’une affection qu'on ne trouve ordinairement qu’au milieu des siens. Ses préparatifs terminés et la saison des pluies passée, Victor Jacquemont se mit en route le 6 novembre pour Delhi. Nous sommes forcés de nous 362 NOTICE SUR M. VICTOR JACQUEMONT. borner ici à un sec itinéraire qui indique seulement les points principaux de sa corse. Îl arrive à Bénarès, d’où il visite la province de Bundelcund, tra- verse la Jumna à Calpy, passe à Aora, et est à Delhi en février 1830. Il quitte cette ville le mois suivant, gravit les premières chaînes de l'Hymalaia, voit les sources de la Jumna, pénétre jusqu'au Sutledge à l'ouest, traverse ce fleuve et la plus haute chaîne dont il parcourt le revers septentrional jusqu'à Beckur à l’est, sur les frontières chinoises, puis revient à Delhi vers les der- mers jours de l’année. Il en repart bientôt, entre dans le Pundjab et s'arrête à Lahore. Là ré- gnoit un prince qui prit notre voyageur er estime et en affection. Runjeet- Sing étoit spirituel et curieux; il ne trouvoit ni parmi ses sujets, ni dans le petit nombre d'Européens qui eussent encore pénétré jusqu'à lui, aucun interlocuteur capable, comme Jacquemont, de lui parler de métaphysique, d'anatomie, de physiologie, de médecine, des usages et des arts de l'Europe, et de lui en parler de manière à instruire et intéresser un radjah indien. Les habitudes laborieuses et sobres du jeune Français ajoutèrent à son admira- tion qui ne fut pas stérile. De riches dons, des firmans, des escortes en fu- rent les gages, et, sans cette protection, Jacquemont avec ses finances si bornées, hors des limites de la domination anglaise, n’eût pu poursuivre ses recherches plus loin dans cette direction. Il lui dut de visiter la province et les montagnes de Cachemyr fermées aux Européens, les mines curieuses de Pindeedadenkhan, et plus tard celles de Mundeenugur. Runjeet-Sing le rappela pour assister à l’entrevue qu'il alloit avoir avec le gouverneur-gé- néral des possessions anglaises à Umbritzi, entrevue dont les récits ont long-temps occupé nos journaux. Jacquemont de retour à Delhi, à la fin de 1831, y réunit toutes ses col- lections formées jusque-là, et les expédia par le Gange sur Chandernagor où elles devoient être embarquées pour la France. Ce fut le 14 février 1832 qu'il partit, en se dirigeant vers le sud, pour visiter la côte occidentale et la presqu'ile de l'Inde. Jusque-là il avoit sup- porté de grandes fatigués, sans que sa santé en fût altérée; il avoit eu même quelques atteintes de maladies auxquelles il avoit su opposer avec bonheur le traitement que lui suggéroit son jugement droit, les ressources que les lieux Jui fournissoient. Mais il n'en fut pas de même dans cette dernière partie de son voyage. Il fut gravement malade à Pounah. Après sa guérison, NOTICE SUR M. VICTOR JACQUEMONT:. 363 peut-être incomplète, il eut encore le courage de visiter l'ile de Salsette . dont les miasmes pestilentiels achevèrent sans doute de miner sa .consti- tution affoiblie. Il arriva épuisé à Bombay, et, dès le lendemain, il fut obligé de s’aliter. Dès-lors il comprit la nature et prévit la fin de sa maladie. On voit dans l'emploi de ses derniers Jours ce mélange de sang-froid et de sen- timents tendres qui touche si profondément. Il fait son testament, prend toutes les mesures convenables pour conserver et faire parvenir en Europe tous les manuscrits et objets qu’il avoit avec lui, ou sur d’autres points de l'Inde, puis il dicté une lettre d’adieux à sa famille. Ses soins du moins ont été couronnés de succès. Ses manuscrits sont aujourd'hui entre les mains de son vieux père et de son frère qui y trouvent une double consolation, celle de pouvoir suivre le voyageur dans tous les détails de sa vie active, et dans tous ceux de sa pensée plus active encore, celle de savoir que sa vie n'aura pas été en vain sacrifiée, et que, s’il n'éléve pas lui-même le monu- ment, du moins il en a donné le plan et les matériaux. La date de sa mort est le 7 décembre 1832. Qu'il soit permis à l’auteur de cet article de placer à la suite de cette notice, trop séche et trop bornée, quelques lignes plus intimes, qui con- viennent peut-être mal dans des annales scientifiques, mais qu'on pardon- nera à l'amitié. Personne ne savoit mieux l'inspirer que Victor Jacquemont: les souvenirs qu'il a laissés Par-tout où il passa l’attestent, et de nombreux amis ont gémi sur sa perte, sur-tout à Paris. Son esprit original, prompt à saisir les ridicules et à soutenir, en se jouant, le paradoxe, son caractère trop indépendant pour se soumettre toujours à tous les ménagements minu- tieux imposés par la société, ont pu sans doute quelquefois effrayer et éloigner momentanément ceux qui le connoissoient mal. On ne se sentoit ensuite que plus attiré vers lui; on lui savoit plus de gré d’une bonté et d’une sensibilité vraies qui se trahissoient sans Jamais se montrer, d’une bienveillance qui n’étoit jamais banale, mais souvent ingénieuse; sur-tout on étoit flatté de son amitié, parcequ'on le savoit Juge éclairé et difficile. Son instruction variée et solide avec son originalité d’apercus et d’expres- sions donnoit à sa conversation un piquant intérêt que se rappellent tous Ceux qui en ont joui. Il avoit le vrai courage, celui de tous les moments, qui réfléchit et agit vite en présence du danger, qui ne le recherche ni ne le craint. On l'a vu Par sa conduite dans les mille épreuves de son long 364 NOTICE SUR M. VICTOR JACQUEMONT. voyage, dans la dernière sur-tout. Et pourtant la mort devoit lui paroître cruelle, lorsqu'elle le frappoit au terme de sa pénible entreprise, prêt à recueillir le fruit de tant de fatigues et de travaux, à revoir ses parents, ses amis, sa patrie, à l’enrichir des résultats de ses observations et de ses re- cherches qui devoient lui procurer le plus noble et légitime des plaisirs qu'un homme puisse sentir pour lui et pour les siens, celui d'éclairer les autres en s'illustrant soi-même. Que du moins tout ne soit pas perdu dans ce naufrage; que d’autres mains en recueillent les débris. Que ses amis se réunissent pour élever ce monument auquel ils peuvent tous contribuer, chacun dans sa capacité, l’un par son crédit, l’autre par son travail. L’admi- nistration du Muséum, qui, l'ayant bien jugé, lui avoit confié sa difficile mission, et qui va devenir dépositaire de ses richesses scientifiques, con- courra à leur publication de tous ses vœux et de tous ses efforts. Nointel, le 11 mai 1833. A M. BECQUEREL, MEMBRE DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. MON CHER CONFRÈRE, Depuis un mois que je suis revenu à la campagne, le développement rapide de la végétation m'a offert de tous côtés des sujets de recherche si nom- breux, que je peuxsuffire à peine à en suivre une foible partie, encore moins à les décrire. Je me borne donc à ceux dont les résultats peuvent devenir immédiatement utiles comme éléments de méthodes pour des recherches ultérieures, ou par les idées nouvelles qu'ils peuvent nous fournir sur lés transformations opérées par la vie végétale dans les produits carbonisés qui servent d’aliment aux jeunes individus. Assuré de votre bienveillance, et de votre obligeant intérêt, je vais rassembler ici les principaux résultats que Jai obtenus, vous priant de vouloir bien les communiquer à l’Académie. J'avois trouvé que les jeunes bourgeons gonflés, mais non développés, du lilas, mtervertissent le sens de rotation du sucre de canne contenu dans la séve qui les alimenté; ce qu'ils peuvent faire, soit en lui imprimant une vé- ritable fermentation, soit par l'influence de l'acide qu'ils exhalent, deux opé- rations dont l'effet surle sucre de canne ést également de lui enléver du carboñe que les bourgéons peuvént absorber. Aujourd'hui que les bourgeons en s’ouvrant ont développé les organes foliacés qui leur permettent de dé- composer l'acide carbonique de l'air, et de s’en approprier le carbone, le résultat précédent change; caralors ils forment du sucre de fécule dont la rotation à droite, inaltérable par la fermentation et par les acides, dissimule l'inversion imprimée au sucre de canne de la sève, en portant la résultante des deux rotations dans son propre sens. Les jeunes bourgeons du sycomore qui sont aussi alimentés par une sève contenant du sucre de canne, intervertissent pareiïllement le sens de sa ro- tation, comme pourroit le faire la fermentation ou l'action de l'acide qu'ils dégagent. Mais, comme cette sévetest très riche en sucre, la rotation à gau- che qui provient de l’inversion, prédomine plus long-témps sur la rotation contraire du sucre de fécule que les jeunes feuilles naissantes tendent à former; de sorte que, dans celles-ci mêmes, la rotation ré$ültanté de l’en- semble est vers la gauche. Annales du Muséum, t. A, 3° série. 47 366 CORBESPONDANCE. L'intérieur de ces bourgeons, soit qu'ils contiennent des tiges à feuilles ou à fleurs, est d’un vert vif. Cependant ils ne voient pas la lumière. Cette co- loration atteste-t-elle leur pouvoir de décomposer des produits carbonisés? ou est-elle l'effet d’une pareille décomposition? Un équilibre analogue de rotations contraires se trouve à présent (9 mai) presque exactement établi dans les feuilles et les tiges naissantes du noyer, dont l'extrait donne des marques de rotation très foibles avant et après la fermentation alcoolique, quoiqu'il éprouve cette fermentation avec une grande vivacité, quand on le met en contact avec la levure, et qu'il semble même fort sucré au goût. Je dois dire à cette occasion que, généralement, selon les définitions adoptées en chimie, je n'ai donné le nom de sucre qu'aux produits neutres qui entrent en fermentation alcoolique par le contact de la levure sans mé- lange d'aucun autre agent. Le bouleau, comme on sait, a des bourgeons si petits qu'il eût été trop difficile d'opérer sur eux. D'ailleurs ils sont alimentés par une séve qui exerce la rotation vers la gauche, de sorte que la fermentation ne peut l’intervertir. Mais les toutes petites feuilles de cet arbre forment aussitôt du sucre de telle nature, et en telle abondance, qu'il crée une résultante vers la droite. Et, ce qui est remarquable, ce sucre paroît être du sucre de canne, cariil est interverti par la fermentation alcoolique, et sa rotation passe à gauche. Voilà ce que J'ai fait jusqu'ici sur les seuls arbres dont Jj'avois étudié la séve. Il sera intéressant de connoître les changements ultérieurs que la suite de la végétation y produira. Je me suis occupé aussi des altérations que les racines éprouvent. J'ai repris la même espèce de betteraves blanches que Jj'avois étudiées avant l'hiver, et qui m'avoient décelé alors, depuis onze jusqu’à quatorze pour cent de sucre de canne dans leur suc exprimé. Elles avoient été conservées saines dans des caves, où celles qui se trouvoient à la surface des tas avoient émis quelques pousses étiolées. J'ai choisi celles-ci pour connoître les altérations qu'elles avoient subies; et, en les traitant comme je l'avois fait avant l'hiver, j'aitrouvé, dans leur suc exprimé, des rotations représentant du sucre de canne dans les proportions suivantes : La pointe.des racines. 0: :0! sn. 00/2 MOEGOÉDS. ete AU EC RU x P us) 9 Je pour 100. Les collets d’où partent les pousses. . . . 7 ‘/ Les pousses mêmes FPE Pie CORRESPONDANCE. 367 Mais, dans les pousses, cette foible proportion n’est qu'une résultante de deux sucres à rotations contraires; savoir, du sucre de canne absorbé puis interverti, et du sucre de fécule créé. Toute la masse de la racine contient en outre une matière à rotation neu- tre, précipitable par l'alcool et non fermentescible. Il y en a sensiblement une même proportion dans la pointe des racines et dans leur centre; moins dans les collets, beaucoup moins encore dans les pousses mêmes; mais celles-ci n’ont pas encore vu la lumière, et n’ont pu qu'imparfaitement exercer leur force d'absorption. J'ai étudié encore les modifications subies par des panais qui ont passé l'hiver en terre, et qui aujourd’hui ont développé des tiges herbacées et des feuilles en abondance. Avant l'hiver, j'avois trouvé dans ces mêmes panais du sucre de canne et de la dextrine, soit libre, soit enveloppée dans ses té- guments, et suspendue dans le suc visqueux. Actuellement la pulpe charnue, fort diminuée de volume, renferme un axe durci presque ligneux, et présente entre son collet et sa base des différences qui ont exigé que je les exami- nasse séparément. La partie charnue renferme encore du sucre de canne dans son suc'propre, et du sucre de fécule dans son tissu cellulaire; mais on n'y trouve plus que des traces de dextrine, et point de gomme, dont on auroit pu être porté à y supposer la formation. La disparition de la dextrine est expliquée par l'observation microscopique de la partie charnue; car on y voit les cavités du tissu cellulaire presque complètement vides de globules féculacés, qui précédemment y existoient par myriades. Quelques uns seu- lement subsistent encore, mélés de tout petits granules qui semblent devoir être les éléments de l'enveloppe des globules détruits. L’axe central devenu ligneux, ainsi que les collets, contiennent une sub- stance à rotation vers la droite qui estitrès vraisemblablement du sucre, mais point de dextrine. Les jeunes tiges herbacées, et les pétioles des feuilles contiennent dans leur suc propre du sucre tournant à gauche, et qui, par ce caractère, semble devoir être du sucre de canne de la racine qui a été absorbé puis interverti. Mais en outre ces mêmes tiges contiennent dans leur tissu cellulaire du sucre de fécule, probablement formé avec la dextrine que les globules féculacés de la racine contenoient. Les feuilles n'ont rien d’actif dans leur suc propre, au moins comme ré- sultante; mais dans leur tissu elles contiennent une matière neutre, préci- 368 CORRESPONDANCE. pitable par l'alcool, et non fermentescible; puis, en outre, dans ce même tissu. du sucre de canne tournant à droite, mélé à du sucre interverti tour- nant à gauche; le premier de ces deux sucres domine, et dissimule l’autre; mais la fermentation én l'intervertissant rend la présence de tous deux sensible, par l'accroissement de la rotation résultante, malgré la destruction d'une portion des deux sucres, pour former l'acide carbonique et l'alcool produits. Jusqu'ici je ne trouve pas de gomme formée. Les ges du seigle ayant leurs épis déja sortis, mais non encore en fleurs, n’ont présenté une matière qui y ressemble par plusieurs de ses caractères chimiques, et par le sens de sa rotation. Elle y est mêlée à deux sucres de rotations contraires.,, l'un analogue au sucre de canne, l’autre au sucre de raisin n'ayant pas subi la solidification. Mais je n'ai pas encore suffisamment examiné si cetté sub- stance, que j'ai fait fermenter, fermente par elle-même, ou par l'influënce d'une très petite quantité de sucre qui sy trouve encore joint. Il me faut, en outre, essayer si elle peut donner de l'acide mucique ou de l'acide oxa- lique. Les épis développés, mais non fleuris, ne contiennent point cette matière; mais ils renferment du sucre de fécule au moins pour la partie prédominante. Depuis mon retour ici je me suis livré sans relâche à ces recherches. J'ai eu l'avantage d’être en cela éfficacement assisté par un jeune élève interne de la Pitié, nommé M. Thynus, qui a beaucoup de zèle et d’instruc- tion. Mais il va reprendre son service à Paris, et mes efforts auront mes seules forces pour limites. J'aurois le desir de faire des éxpériences sur l'éva- poration des arbres par l'écorce, que divers essais m'mdiquent devoir être considérable pour certaines espéces, ét avoir une grande influence sur le mouvement de leur sève. Mais il faudroit pour cela les habiller d'appareils vitrés, dont la dépense excéderoit mes moyens, et je ne pourroiïs le faire que si j'étois aidé par l'Académie. Je souhaiterois sur-tout, plus vivement encore, que quelque chimiste habile, suppléant à mon insuffisance, voulût embrasser cé genre de recherches par ces mêmes procédés qui, dans mes nains, péuvent seulement montrer un accès ouvert dans l'étude des transfor- inätions opérées par les végétaux; tandis qu’un chimiste, appliquant à leurs indications les épreuves et les agents dont sa science dispose, en tiréroit sans doute des coniséquénces inaccessibles à mes efforts. ” J'ail'honneur d'être, etc. BIOT. MÉMOIRE SUR LA NATURE DU PRODUIT FEMELLE DE LA GÉNÉRATION DANS L'ORNITHORHYNQUE. Lu à l’Académie des sciences le 18 février 1833. PAR M. H DE BLAINVILLE. Quæ pilo vestiuntur, animal pariunt ut pristis, balæna, vitulus. Plin. lib. IX, cap. 15. 2 Depuis le moment où j'ai eu l'occasion de discuter avec toutes les précautions nécessaires la question de la place que doivent occuper l'ornithorhynque et l'échidné dans la série animale, il y a déja plus de vingt ans, un assez grand nombre de faits, plus ou moins contradictoires, ont été introduits dans la science; et quoique en définitive ils ne soient peut-être pas encore suffisants pour éclaircir complètement la question, du moins aux yeux de toutes les personnes que ce sujet intéresse, il ne sera cependant pas sans utilité d'analyser ces faits, et de voir jusqu'à quel degré le problème est résolu, afin que les observateurs, qui sont sur les lieux, puissent apporter les éléments qui nous manquent, ou vérifier ceux que nous possédons déja, et qui sont controversés. Rappelons d'abord briévement le point auquel nous étions arrivé dans notre dissertation en 1812, à l’aide des matériaux qui avoient été généreusement mis à notre disposition par Annales du Muséum, t. Il, 3° série. 48 370 MÉMOIRE SUR LA NATURE DU PRODUIT FEMELLE M. Cuvier en anatomie, et par M. Geoffroy en zoologie, joints à ce que nous avoient fourni les travaux de nos prédéces- seurs, de ceux du moins qui avoient senti la difficulté de la question. Peu d'années après la découverte, et l'introduction dans le système zoologique de ces deux singuliers animaux par Shaw et par M. Blumenbach, le doyen actuel des zoologistes, les des- criptions anatomiques données par E. Home, d'abord sur lorni- thothynque, etensuite sur l’'échidné, suivies de l'observation que ces animaux devoient être ovovivipares, avoient conduit M. Geof- froy, à la fin d'un simple extrait qu'il fit du second Mémoire de Home dans le Bulletin par la Société philomatique en 1803, à proposer d'en former un ordre distinct, sous la dénomination de monotrèmes, sous la caractérisque : point de mamelles; un cloaque : sans en assigner la place dans la série. Pour être encore plus dans la vérité, il faut dire que c’est M. Cuvier qui a donné, dans le Bulletin par la Société philomatique, l'extrait du premier Mémoire de Home sur l'ornithorhynque, et que ce n'est qu'à la fin de Fextrait du second Mémoire de l'anatomiste anglais, sur l'échidné, que M: Geoffroy proposa de former de ces deux ani- maux l'ordre des monotrèmes, M. Desmarest suivit cette idée en 1804, c'est-à-dire adopta cetordre, et le plaça entre les édentés et les rongeurs, avec les caractères donnés par M. Geoffroy; mais c'est ce que nefit pas M. Duméril deuxans plustard, puisqu'il les laissa dans les édentés, en insistant cependant peut-être plus qu'on ne l'avoit fait avant lui, pour montrer les rapports de ces animaux avec les reptiles. Voyez Zooloqie analytique. Paris, 1806. Traité élémentaire d'hist. nat. Paris, 807. DE LA GÉNÉRATION DANS L'ORNITHORHYNQUE. 371 Tiedman, en 1808, fut plus conséquent en les placant dans un appendice tout à la fin des mammifères, ajoutant qu'il est impossible de les ranger dans quelques uns des ordres existants, à cause des anomalies qu'ils offrent dans leur structure. Mais c'est réellement M. de Lamark qui, le premier (1), osa, sans que de nouveaux faits fussent arrivés depuis les Mémoires de E. Home, les séparer nettement des mammifères, et les placer dans une division particulière au commencement des animaux vertébrés ovipares; et c'est peut-être ce qui porta Illiger (2) à en former son ordre des Reptantia, mais qu'à limitation de Tiedman il se borna à mettre à la fin des mammifères. Ainsi, dès cette époque, avec les seuls éléments fournis par Home, étoient déja proposées les trois opinions qui existent encore aujourd'hui. Ce sont des mammifères ordinaires ou des animaux vivipares; ce sont des mammifères anomaux, des subvi- vipares; et enfin ce ne sont pas des mammifères, et par consé- quent ils sont très probablement ovipares. Ce sont les expres- sions de M. de Lamark. La dissertation critique et anatomique que je publiai en 1812 avoit pour but de rechercher méthodiquement laquelle de ces opinions paroissoit le mieux fondée; et pour cela, après l’ana- tomie la plus détaillée qu'il me fut possible de donner, à l'aide de mes propres matériaux, et de ceux que je trouvai dans les ouvrages de Home ou de G.Cuvier, en passant en revue tous les appareils, je comparai successivement l'ornithorhynque et l'échidné avec les poissons, avec les amphibiens, avec les rep- iles, avec les oiseaux, avec les mammifères, et sur-tout avec (1) Philosophie zoologique. Paris, 1809. (2) Prodromus systematis Mammalium et Avium. 1811. 372 MÉMOIRE SUR LA NATURE DU PRODUIT FEMELLE les mammifères didelphes. J'arrivai à ce résultat: 1° que les rapports avec les poissons ne pouvoient se tirer que de quelques points de ressemblance dans l'appareil générateur femelle des raies et des squales; 2° que ceux avec les reptiles étoient évi- demment plus nombreux, puisqu'ils se pouvoient déduire, non seulement de l'appareil de la génération mâle et femelle, à un plus haut degré, mais encore de l'appareil urinaire et de la composition de la ceinture osseuse antérieure dans le squelette ; 3° que ceux avec les oiseaux, quoique tirés à-peu-près des mêmes parties, étoient cependant un peu moindres; 4° enfin que les, rapports avec les mammifères, et sur-tout avec les mammifères didelphes, étoient infiniment plus nombreux, puisqu'ils sap- puient sur tous les appareils, presque dans tous leurs organes: d'où je concluois qu'il étoit probable que ces animaux devoient être plutôt vivipares qu'ovipares, et que si l'on n'avoit pas apercu leurs mamelles, c'étoit par défaut dans l'observation. Toutefois je n'en croyois pas moins qu'ils pouvoient être considérés comme faisant un passage aux ovipares, et qu'ainsi ils devoient être placés à la fin de la classe des mammifères dans la sous-classe des didelphes, en y formant une division particulière; opinion semblable à-peu-près à celle de Tiedman et d'Iliger, mais ap- puyée sur une argumentation rigoureuse. Toutefois je ne fus pas assez heureux pour porter la conviction dans tous les esprits, et quoique dans mon prodrome de classi- fication du régne animal, en 1816, j'exécutasse ce que j'avois pro- posé dans ma dissertation, peu de zoologistes m'imitèrent. Aussi M. Oken, dans son [Manuel d'histoire naturelle, et G. Cuvier, dans la première édition de son Règne animal, en 1817, suivi- rent les anciens errements, sans même citer les piéces du procès: DE LA GÉNÉRATION DANS L'ORNITHORHYNQUE. 373 ils placèrent ces animaux dans leur ordre des édentés, en en faisant seulement une tribu particulière, sous le nom de mono- trèmes; M. Oken pensant que les mamelles, si elles n'existent pas à l'abdomen, peuvent être à la poitrine, et même dans le cloaque. Il y avoit donc nécessité que de nouveaux documents vinssent confirmer ou détruire ce que j'avois proposé, et c'est ce qui eut lieu, quatorze ans plus tard, par le grand travail de M. Meckel, dont nous allons donner l'analyse dans un moment. Auparavant voyons à dire quelque chose des faits partiels pu- bliés par différentes personñes sur ces singuliers animaux. En 1817, éveillé à ce sujet par le récit d'un accident arrivé à un chasseur qui avoit été frappé par un coup d’ergot d'orni- thorhynque qu'il avoit blessé, et dont il vouloit semparer, Je fus conduit à montrer que cet ergot étoit l'instrument d'un ap- pareil venimeux, qu'il donnoit issue à quelque matière sécré- tée, dont je connus la vésicule de dépôt, le canal vecteur, mais sans pouvoir remonter jusqu'à la glande productrice, dé- couverte depuis par M. Meckel, parceque je n'avois à ma dispo- sition qu'une peau bourrée d'ornithorhynque. Ce nouveau fait n'ajoutoit réellement rien à la résolution de la question; cepen- dant on fut porté à y trouver un rapprochement de plus avec les ovipares, parceque lon compara à tort l’ergot avec celui du tarse des gallinacés, et l'appareil vénéneux à celui de la cavité buccale des serpents à venin. L'année suivante, 1818, M. Geoffroy eut aussi l’occasion de revenir sur quelques points de l'ostéologie des monotrèmes, c'est-à-dire sur le sternum et sur une partie des extrémités an- térieures; mais sans rien apporter de nouveau qui eût trait à la question. 374 MÉMOIRE SUR LA NATURE DU PRODUIT FEMELLE Il n'en fut pas de même de l'article que jinsérai en 1818 dans le Bulletin par la Société philomatique, sur la génération et le fœtus des didelphes. Par suite de considérations sur ces ani- maux, je fus conduit à émettre la conjecture que l'on pouvoit concevoir l'échidné et l'ornithorhynque sans mamelles, et cepen- dant donnant naissance ‘à des petits vivants. Voici comme Je proposois la chose. L'anatomie des mammifères et l'étude du degré de développementauquelils parviennent à la lumière, m'a- vaient conduit à admettre que leproduit de la génération femelle se nourrit de trois manières, par absorption gazeuse et liquide, cutanée; par absorption vasculaire, placentaire, et par absorp- tion intestinale, suite d'une digestion lactée ou mammaire; et que ces deux derniers modes sont en rapport inverse. Les di- delphes sont les mammifères chez lesquels la nourriture mam- maire est de beaucoup la plus longue, et la nourriture placen- taire la plus courte, au contraire des animaux ruminants qui ont la nourriture placentaire la plus longue, et celle par les mamelles la plus courte. Je me demandais sil étoit impos- sible de concevoir que les échidnés et les ornithorhynques poussassent la nourriture par absorption vasculaire jusqu'au point de naître à un état de développement tel, qu'ils n'eussent pas besoin de nourriture lactée. Ils seroient donc tout-à-fait l'opposé desautres MarsupPiaUx ; et en effet le produit de la géné- ration chez eux passe immédiatement des cornes utérines dans le vagin, et n'a pas besoin de traverser les canaux étroits qui de l'utérus vont X cet organe dans les didelphes, et qui semblent nécessiter: chez ceux-ci une sorte d'avortement très prématuré et naturel. Mais tout celan'étoit que conjectural, et avoit besoin d'être confirmé par les faits. Le défaut de matériaux ne me DE LA GÉNÉRATION DANS L'ORNITHORHYNQUE. 375 permit pas d'y prétendre. Un de mes élèves, Anglais de nation, qui mavoit entendu disserter dans mes lecons à la Faculté sur ce sujet, m'envoya bien alors un ornithorhynque, qu'il avoit acheté fort chér à Londres; mais il avoit malheureusement été en partie éviscéré, et justement les organes de la génération étoient de ceux qui avoient été enlevés. E. Home, qui avoit le premier fait connoître les singularités d'organisation des monotrèmes, apporta alors plusieursnouveaux faits intéressants dansun Mémoire quil publia dans les Transac- tions philosophiques pour 1819, sur l'œuf des différents Opossums etornithorhynques, ét dont un extrait fut donné par M. Meckel dans ses archives pour Ja même année, Il rectifia, en effet, ce qu'il avoit donné sur les ovaires dans son premier travail, en montrant qu'ils ne sont pas petits, comme il l'avoit dit, et qu'ils offrentdes vésicules plusgrosses, plus distinctes, moins enfoncées encore que dans les didelphés ordinaires. 11 ajoute ce faitremar- quable que, sur six individus femelles qu'il a eu l'occasion de disséquer, lovaire gauche seul étoit développé. Du reste, il n'admet plus dans l'ornithorhynque d’utérus régulier, ni de trompe de Fallope, mais bien un oviducte, dont la partie infé- rieure renflée fait l'office de matrice, et cela pour concorder avec l'opinion que, dans cet animal, le produit de la génération est dans l'ovaire un moyeu d'œuf comme dans les oiseaux, qu'il passe le long de loviducte, dont la partie inférieure sert d'utérus, et que cest là qu'il est fécondé, et méne ce qu'il nomme aérisé à travers le vagin. En sorte que pour E. Home, l'ornithorhynque fait le premier degré de l'oviparité, immédiatement avant les oiseaux; le kanpguroo et les didelphes, proprement dits, forment les deuxième et troisième degrés de viviparité, dont ies mammi- 370 MÉMOIRE SUR LA NATURE DU PRODUIT FEMELLE fères ordinaires sont le premier. E. Home admettoit donc encore que les ornithorhynques n'allaitent pas leurs petits. Cette nouvelle assertion de E. Home dut entraîner quelques zoologistes à faire de ces animaux un ordre à la fin des mammi- fères, comme Hemprich (1) dans son plan d'histoire naturelle. Malgré cela, M. Traill, dans un article publié dans l'Edim- burgh philosophical journal pour 1822, paroît assurer que les monotrèmes sont vivipares, puisque M. Geoffroy, dans une note lue à l'Académie des sciences, le 24 juin, et insérée dans le Bul- letin des sciences du même mois, combat cette assertion, et affirme que ce sont des animaux ovipares, dontil propose alors de former une cinquième classe desanimaux vertébrés, comme M. de Lamark l'avoit fait onze ans auparavant, mais sans en donner de nouvelles preuves qu'une lettre de M. Patrick-Hill à la Société linnéenne de Londres. Dans cette lettre, M. Hill dit qu'en disséquant un individu femelle d'ornithorhynque , il trouva dans l'ovaire gauehe, outre plusieurs plus petits, un œuf de la grosseur d'un pois et de couleur jaune. Il ajoute que les habi- tants de la Nouvelle-Hollande assurent que cet animal pond dans un nid deux œufs qu'il couve long-temps, etque la Société lin- néenne en posséde dans ses collections. Il corrobore son senti- ment par le témoignage de M. Jameson, riche habitant de la Nouvelle-Hollande, qui affirme que ces œufs sont de la grosseur de ceux d'un dindon. M. Geoffroy rapporte, au sujet de la note de M. Hill, qu'il a recu du fils de M. Macleay, lentomologiste, une lettre qui lui apprend que son père a en mains celle de M. Jameson, qui assure le fait. Toutefois on peut voir le degré (1) Grandriss der Naturgeschichte. Berlin, 1820. DE LA GÉNÉRATION DANS L'ORNITHORHYNQUE. 677 de confiance que l'on doit avoir à ces sortes de récits par le pas- sage d’une lettre écrite par M. Southnor Smith à M. Edwards, en réponse à des renseignements demandés par celui-ci, en An- gleterre, pour M. Geoffroy, et citée par celui-ci dans une note intitulée : Sur les habitudes de lornithorhynque. ( Annales des sciences natur., tome À, p. 193, année 1827.) «Il n'y a point à la Société linnéenne, ni dans aucune autre collection de Londres, d'œufs d'ornithorhynque. Une préparation avoit été vue et dé- clarée pourvue d’un œuf; mais M. E. Home l'a. examinée, et s'est convaincu quil y a eu méprise à cet égard.» Aussi, malgré toutes ces affirmations en cascade, M. Oken ne fut pas encore convaincu, au point que dans la traduction qu'il donna de l’article de M. Hill dans Z Isis, 1 combattit une à une toutes ses assertions en faveur de l'oviparité de l'ornitho- rhynque. C'est à cette époque, 1823, que M. Meckel commenca à publier les résultats de ses recherches anatomiques sur lorni- thorhynque; d'abord à la fin de la dissertation de Camp sur l'hydrocéphale aigu, il donna une analyse de tout ce qu'on savoit avant lui sur cet animal; puis dans la thèse de Voigt sur les causes mécaniques qui empêchent le passage des aliments et des matières fécales, imprimée en 1823, il fit connoître la glande de l'appareil vénéneux découvert par moi six ans auparavant; dans une autre thèse de Lochner, sur la trop grande briéveté du cordon ombilical , il inséra la description du larynx et du poumon; et enfin la découverte des mamelles qu'il avoit faite à la fin de 1823, fut annoncée aux anatomistes dans une note écrite par M. Froriep, et publiée à part en 1824. Pendant que M. Meckel préparoit ainsi son grand ouvrage, d'autres anatomistes apportoient quelques faits nouveaux ou Annales du Muséum, t. Il, 3° série. 49 378 MÉMOIRE SUR LA NATURE DU PRODUIT FEMELLE confirmatifs de ceux qui étoient connus. C'est ainsi que M. Ru- delphi donna une description et une figure de la glande véné- neuse dans une dissertation inaugurale, soutenue à Berlin par Jaffe, le 5 août 1823, sous le titre de: De Ornithorhyncho para- doxo (1), et dans les Specimen adenoloqiæ de Scifort, publiés à Berlin, le ro novembre de la même année. À la même époque M. Knox donna aussi quelques détails in- téressants sur plusieurs points de l'organisation de lornitho- rhynque, d'abord dans une lettre adressée à M. Froriep, publiée par celui-ci dans son journal du mois de novembre 1823, et dont un extrait fut inséré dansle Bulletin universel des sciences, janvier 1824, par M: Breschet, et enfin dans un Mémoire in- séré dans le cinquième volume des Mémoires de la Société wer- nerienne d'Édimbours. M. Knox n'eut malheureusement à sa disposition qu'un individu mâle; toutefois les parties de l'orga- nisation qu'il put étudier, comme les organes des sens, et entre autres celui de louie, l'appareil de la génération, et sur-tout le système nerveux, l'appareil de la circulation et de la respiration, le portèrent à conclure que l'analogie entre Fornithorhynque et les oiseaux ou’les reptiles n'est pas aussi grande que le pensent quelques personnes. Il paroît que c'étoit aussi à cette époque l'opinion de M: Breschet, puisque cet anatomiste ; dans une note de ce même extrait, va jusqu'à blâmer le nom de monotrèmes imposé par M. Geoffroy aux ornithorhynques et aux échidnés, parceque cette disposition de n'avoir qu'un seul orifice d'excré- tion ne leur est pas particulière. L'université de Leyde ne se montra pas non plus indifférente (1) De Ornithorhyncho paradoxo, cum 2 tab. æneis; auctore L. M. Jaffe grand in-8°. Berlin, 1823. DE LA GÉNÉRATION, DANS L'ORNITHORHYNQUE: 379 à la grande question qui sagitoit, pour ainsi diré, à-la-fois , :à Paris, à Édimbourg, à Hale età Berlin, commelle prouve la dis- sertation de M. Vander Hoëven sur le genre ornithorhynque (+); mais ne possédant pas de-matériaux suffisants, ilse borna à dis- tinguer deux espèces dans ce genre, et à soutenir toujours, d'après ce qu'avoit dit E. Home, que ces animaux ne sont pas des mammifères; à quoi il ajoute à l'appui qu'un animal pourvu d'un bec comme.le: sien ne pouvoit en effet saisir les mamelles de la mère; objection présentée pour la première fois par M. Des- marest, et que par conséquent ils doivent former:une classe distincte, liant les mammifères aux oiseaux et aux reptiles IL paroît en effet que M. Vander Hoëven ne: connoissoit pas la dissertation que: javois publiée à ce sujet dix ans aupa- ravant, et encore moins le nouveau ‘fait de l'existence des ma- melles n'étoit pas encore parvenu Jusqu'à lui, et peut-être même n'étoit pas encore répandu hors des universités de Hale et de Berlin. Ce ne fut en effet qu'en 1826 que le grand ouvrage de M. Meckel sur lornithorhynque fat publié à Leipsick sous le titre de : Ornithorhynchi paradoxi descriptio anatomica. Je le reçus, à ceque je crois, le premier à Paris, et je m'empressai d'en donner un éxtait sur les points les plus intéressants, comme l'appareil venimeux et les mamelles, dans le Bulletin par la Société philomatique pour 1826, page 138. Dans cet Ouvrage qui doit être considéré comme classique, M. Meckel ; après une analyse historique de tout ce quiavoit été fait avant. lui sur l'ornithorhynque, traite successivement de toutes les parties de son organisation , en rectifiant, quand ible RE Au USE (1) Nova acta physico-medica Nat. Cur. tom. XI, p.r. Bonne, 1823. 380 MÉMOIRE SUR LA NATURE DU PRODUIT FEMELLE juge convenable, les assertions qu'il regarde comme erronées. Il seroit beaucoup trop long, et sur-tout complétement inutile pour le but que nous nous proposons en ce moment, de rap- porter tout ce qu'il y a de neuf et d'intéressant dans ce travail, sur-tout en névrologie et en myologie, parties presque entiè- rement inconnues avant M. Meckel. Nous nous bornerons à dire qu'il regarde comme des mamelles deux amas considérables de cryptes aplatis en forme de longs cœcums onduleux logés entre le peaussier, et le muscle grand oblique, et venantaboutir à l'extérieur par un assez grand nombre d'orifices arrondis dans an mamelon ovale fort surbaissé, situé vers le milieu de la face inférieure de: l'abdomen, et d’une manière parfaitement symétrique. Du reste, le sujet que M. Meckel avoit à sa disposi- tion ayant été privé d'une grande partie des organes de la géné- ration femelle, M. Meckel s'est vu obligé de répéter ce que E. Home en avoit dit. Malgré cela, voici les conclusions aux- quelles il a été conduit. C’est avec raison que la plupart des zoologistes ont rangé cet animal parmi les mammifères, puisqu'en effet la femelle a des mamelles. Il faut donc entièrement repousser la classe des monotrèmes établie par M. de Lamark, et adoptée pa MM. Geoffroy et Vander Hoëven. Ils doivent former seulement un ordre, que lon pourra pla- cer immédiatement après celui des édentés, que M. Meckel re- garde comme passant tous, plus ou moins, aux oiseaux, et cependant il ne veut pas qu'ils soient mis à la fin des mammi- fères, ce qui semble impliquer un peu contradiction. - Quant à la nature du produit de la génération femelle, M. Mec- - DE LA GÉNÉRATION DANS L'ORNITHORHYNQUE. 381 kel convient que la question n'est pas encore entièrement ré- solue pour lui; les faits avancés par M. Hill ne le convainquant nullement de loviparité de l'ornithorhynque, l'œuf de la gros- seur d'un pois trouvé dans l'ovaire pouvant n'être qu'une vési- cule de Graaf ou un corps jaune; et les objections de M. Oken en faveur de la viviparité ne lui paroissant pas non plusconcluan- tes ; ilsemble donc à M. Meckel que cet animal sert de lien aux trois classes d'animaux vertébrés pulmonés plus que tout autre, et sur-tout par les organes de la génération, et qu’en effet il n’y a pas une si grande différence entre la génération vivipare et la - génération ovipare, des oiseaux pouvant incuber dans leur ab- domen des œufs, de manière à les produire vivants; fait qui a été confirmé, dit-il, par des expériences, et les mammifères didelphes ayant une génération analogue à la génération ovi- pare. Nous ne nous arrêterons pas en ce moment à faire voir com- bien ces conclusions de M. Meckel renferment de contradic- tions, il nous suffit de faire observer quil vit dans l'appareil glanduleux du ventre de l'ornithorhynque une véritable glande mammaire, devant donc sécréter du lait, devant lui-même servir à la nourriture du produit de la génération. Il n’émet aucun doute à ce sujet, et j'avoue que dans l'extrait que je donnai de son ouvrage, je n'en eus moi-même aucun, mappuyant sur la structure et la disposition même des cryptes et l’analopie avec les organes que tous les anatomistes regardent comme des ma- melles. Beaucoup d'autres personnes furent d'abord de cette opinion, M. Geoffroy seul résista à adopter cette manière de voir; ce ne fut cependant pas immédiatement; car dans une note insérée dans le Bulletin par‘la Société philomatique pour 382 MÉMOIRE SUR: LA:NATURE! DUPRODUIT FEMELLE décembre 1826, M. Geoffroy donnant les raisons qui le portoient à n'admettre qu'une séule espéce d'ornithorhynque, ne dit rien sur l'assertion de M. Meckel; mais il n'en fut pas de même dans une note plus étendue, lue à l'Académie des sciences le 3 janvier 1827, publiée bientôt après dans les Annales des sciences naturelles, tome:IX , page 457 ,:sur:un appareil glan- duleux récemment découvert dans lornithorhynque, et fausse- ment considéré commeune glande mammaire. En effet M. Geot- froy proposa de ne voir dans ces prétendues glandes mammaires que des organes analogues aux :cryptes sébacés qu'on observe sur les flancs des musaraignes, etmême aux pores muqueux de la ligne latérale des poissons. Aucunanatomiste, à ma connois- sance du moins, n'adopta: cette opinion. Seulement les z0ol0- sistes qui pour:la plupart s'intéressent à ces questions, : sans être bien en état de les entendre ou de les adopter avec connois- sance de cause, restèrent de nouveau en suspens au sujet du produit.de la génération femelle chez les monotrèmes; et un problème qui paroissoit résolu fut de nouveau remis en ques- tion. Cependant opinion de loviparité ayant encore moins été admise d’une manière positive, malgré ce que lon trouve sur les mœurs de lornithorhynque, dans les Annales des sciences naturelles, t:1, p. 194, février 1827, où lon assure de nou- veau, d'après un article de lAnthologie de Florence dont le rédacteur ne cite pas la source, qu'il pond deux œufs: blanes un: peu plus petits que ceux de poule, dans un nid de bourre et de-racines entrelacées; M. Geoffroy chercha dans l'anatomie mème-dun ornithorhynque femelle des: faits:nouveaux propres à lappuver:1lobunt à cet effet de M. Guvier que M. Laurillard DE LA GÉNÉRATION DANS L'ORNITHORHYNQUE. 383 disséqueroit sous ses yeux (1) et sous sa direction un individu de la collection d'anatomie comparée, confiée à ses soins, et il en fit faire les dessins par M. Huet, peintre du Muséum. C'est la base d'un Mémoire éténdu que notre confrère dit avoir préparé dès 1823, mais qu'il ne rédigea et ne publia que dans les Mémoires du Muséum pour l’année 1827, t. XV, P.1—48, sur les appareils sexuels et urinaires de l'ornithorhynque. Dans ce Mémoire, M. Geoffroy se livre d'abord à des consi- dérations préliminaires qui, n'étant appuyées que sur des ma- nières de voir qui lui sont propres, ne doivent pas être prises en considération dans la résolution d’un problème qui demande avant tout des faits bien observés. Nous ne devons donc noter que ce qui est contenu dans la seconde partie du Mémoire, et qui porte en effet sur des considérations anatomiques. Pour sa comparaison, M.Geoffroy choisit plus qu'aucune autre la famille des marsupiaux, qu'il ditse détacher plus qu'aucun autre groupe des mammifères, pour s'avancer vers les ovipares, c'est-à-dire qu'il adopte ce que nous avions établi après discussion dans notre dissertation citée plus haut, en 1812, et dans notre pro- drome d'une nouvelle distribution méthodique du règne animal, en 1816. Il passe ensuite successivement en revue le bassin, dont'‘il constate l’étroitesse. en l'exagérant même peut-être un peu; le cloaque qu'il nomme le dernier compartiment des ap- pareils urino-sexuels, et dans lequel il voit, ce que nous sommes bien loin d'admettre, l'analogue de la poche sous-abdominale des didelphes; le vagin qu'il désigne sous le nom de canal uré- tro-sexuel, en le limitant à ce qui est compris entre le cloaque RE ——— CU Home er mi rpm (1) C'est une justice que M. Geoffroy se plaît à rendre à M. Cuvier, et à M. Laurillard, p. 45, dans l'explication des planches de son Mémoire. 334 MÉMOIRE SUR LA NATURE DU PRODUIT FEMELLE et les orifices des uretères, et qu'il compare à la fosse navicu- laire de la femme; les organes essentiels ou sécréteurs des ap- pareils urinaires et générateurs, dans lesquels ilne voit rien qu: ne soit semblable à ce qui a lieu dans les autres mammifères, si ce n’est pour les testicules qui ne se portent jamais hors du tronc à l'extérieur; particularité qu'il croit à tort commune aux ovipares seulement, puisque plusieurs mammifères , et entre au- tres l'éléphant, beaucoup de rongeurs, tous les cétacés sont dans le mème cas. Passant ensuite à l'examen de l'utérus etdela vessie, il émet l'opinion que la partie profonde du vagin, dans laquelle s'ouvrent la vessie, les cornes utérinesetles uretères, est un urètre avec la foncüon d'une matrice; les canaux déférents du mâle ne donnent lieu à aucune remarque importante; mais il n'en est pas de même des oviductes qu'il voit composés, comme Home lavoit d'abord fait, d'un assez long tube de Fallope, et d'une partie renflée qu'il nomme adutérus, et qui est en effet la corne utérine. M. Geoffroy fait l'observation que son orifice dans le vagin a lieu entre le méat urinaire et l'onifice des uretères, ce qui est parfaitement vrai. Enfin, dans le dernier arüele, ilest question des appendices excitateurs, c'est-à-dire du penis et du clitoris. Ainsi, malheureusement, dans le Mémoire de M. Geoffroy, notre confrère, il n'est question mi de la structure de l'ovaire, ni du pavillon et de son ouverture, ni de la structure de la trompe, ni de l'utérus, et encore moins des mamelles; et cependant il . paroît qu'il avoit pu les observer, puisque dans la planche 2, après avoir donné la copie dela figure du Mémoire de M. Meckel, il en joint une autre, fig. 7 et 9, d'après un individu hors de l'or- gasme vénérien , qui les représente. N'ayant examiné suffisamment aucune des parties essentielles Fr DE LA GÉNÉRATION DANS L'ORNITHORHYNQUE. 389 de l'appareil générateur femelle de lornithorhynque, il ny a rien d'étonnant qu'il soit obligé de ne tirer aucune conclusion directe, au sujet de la véritable question de l'oviparité ou de la viviparité de ces animaux; aussi remet-il à en parler dans un autre Mémoire qui, à ce que je crois, n'a pas été composé, ou du moins n'a pas été publié. On trouve cependant dans un des articles explicatifs de la planche 1, où il est question du rapport de l'appareil génito-urinaire avec le bassin, un passage que nous devons soigneusement rapporter, parcequ'il nousdécouvre toute la pensée de M. Geoffroy à cette époque. «On voit là, «dit-il, qu'un être qui auroit grandi dans l'organisation, pour «qu'il yait séjourné pendant le développement des âges d’em- «bryon, de fœtus et de lactivore, resteroit emprisonné dans ce «domicile maternel. Un œuf, qui ne seroit pas plus gros que «celui d'une poule, ne sauroit non plus se former dans l'ovi- « ducte; car il ne sauroit se faire jour au moment de la ponte « par un passage en dedans du bassin, dont l'ouverture est seu- «lement de cinq lignes de diamètre au plus: Cependant on « donne la ponte de deux œufs presque aussi gros que ceux de « poule, comme résultat d'observation; c'est qu'alors l'œuf seroit «établi dans l'espace seul qui suit le détroit du bassin, c'est-à- «dire dans le vestibule commun. Dans cette supposition, il y «auroit interruption des voies urinaires et stercoraires; mais «ce demi-jour suffiroit à la formation d'un œuf, et pendant ce «laps de temps l'interruption, etc.» Ainsi, comme résultat du Mémoire de notre confrère, on voit qu'il étoit porté à admettre que l’ornithorhynque est ovipare, c'est-à-dire que le produit de la génération estun œuf, mais que cet œufne s'établit ni dans l'intérieur de l’organisation, et par-là Annales du Muséum, t. I, 3° série. 50 386 MÉMOIRE SUR LA NATURE DU PRODUIT FEMELLE il entend probablement dans l'ovaire, parcequ'il ne pourroit sortir, à cause de l’étroitesse du bassin; qu'il ne sauroit non plus se former dans l'oviducte, par la même raison, et qu'alors il s'établit dans le cloaque. Du reste, il n'est nullement question dans ce Mémoire de discussion sur l’analogie de l'appareil cryp- teux, découvert par M. Meckel, avec les cryptes sébacés des flancs des musaraignes, comme on pourroit le croire, d'après la note dernièrement publiée par notre confrère, page 6; et encore moins de montrer comment un fait aussi extraordinaire que la formation de l'œuf dans le cloaque pourroit avoir lieu. Quoi qu'il en soit, aucun anatomiste, à ma connoissance du moins, ne fut convaincu ni de l'une ni de l’autre de ces asser- tions, et, je l'avoue, moi-même moins qu'un autre. Je me bornaiï cependant à des objections orales, soit à la Société philomati- que, soit dans mes cours, n'ayant malheureusement à ma dispo- sition aucun moyen matériel de prendre part à la discussion: M. Cuvier qui le pouvoit, ne le voulut sans doute pas. Il ne fut cependant probablement pas encore convaincu, puisque dans la seconde édition de son Régne animal, en 1829, il ne changea rien à ce qu'il avoit fait dans la première, et resta dans la même incertitude. Cependant le bruit de cette discussion s'étant propagé hors du monde savant, et jusque dans la Nouvelle-Hollande, des matelots qui en revenoient répandirent de nouveau qu'on avoit rapporté des œufs d'ornithorhynque en Angleterre. Cela fut annoncé dans les journaux anglais ,-et par suite à la Société philomatique. On y donnoit l'histoire de la découverte, et lon assura qu'ils ‘exiS- toient à Manchester ou à Liverpool. Les partisans de l'opinion de la non-oviparité s'inquiétèrent assez peu de ces renseigne- DE LA GÉNÉRATION DANS L'ORNITHORHYNQUE. 387 ments populaires; mais il ne devoit pas-en être de même des partisans de l'opinion opposée, et entre autres de M. Geoffroy. M. Grant, professeur d'anatomie comparée à la grande univer- sité de Londres, étant venu à Paris, M. Geoffroy le pria à son retour en Angleterre, -de prendre des informations à ce sujet, et de vouloir bien lui en transmettre les détails. M. Grant le promit, et tint parole. En effet, quinze jours après son arrivée à Londres, il fit passer à M. Geoffroy des renseignements sur la forme et l’état spécial des œufs attribués à lornithorhynque, accompagnés d'un dessin de grandeur naturelle; ce que M. Geof- froy publia dans les Annales des sciences naturelles, t.18, p. 157, et par conséquent en 1830. C'est dans cet état de choses qu'il vient de paroître dans les Transactions de la Société royale de Londres, pour l'année 183, de nouveaux documents historiques, suivis d'observations de M. Owen, anatomiste du Collège des chirurgiens de Londres, auquel nous devons une description extérieure et intérieure du nautilus pompilius, fort intéressante, d’abord par le sujet et en- suite par la manière dont il est traité. Voyons d'abord les documents historiques ; ils consistent dans une lettre de M. Landerdale Maule, officier anglais, à M. le docteur Watherhead, et que celui-ci a lue au comité de la So- ciété zoologique de Londres, en septembre 1832. Malheureuse- ment cette lettre ne paroît pas avoir été publiée en entier, et telle qu’elle a été écrite, en sorte qu'elle ne nous est connue que par des extraits plus ou moins incomplets. Voici d’abord ce qui a été inséré dans le Journal Asiatique anglais, pour le mois de février 1833, p. 160, n°38. Nousen donnons la traduction littérale. « Pendant le printemps de 1831, écrit le lieutenant Maule, fai- 388 MÉMOIRE SUR LA NATURE DU PRODUIT FEMELLE sant partie d'un détachement envoyé dans l'intérieur de la Nou- velle-Galles du Sud, je résolus de faire quelques efforts pour découvrir la vérité de l'opinion généralement répandue; savoir, que la femelle de Fornithorhynque pond des œufs et allaite ses petits. Grace aux soins d'un soldat du 39° régiment, sta- tionnaire dans un poste sur le Fish river, torrent de mon- tagne abondant en ornythorhynques, plusieurs nids de cet animal extraordinaire furent découverts. Il terre dans les ban- ques de rivière, choisissant généralement un lieu où l'eau est profonde et dormante, et où la banque est coupée à pic et cou- verte de roseaux où abritée par des arbres. Bien au-dessous du niveau de la surface du courant est la principale entrée par un passage étroit qui se porte à angle droit vers la banque, en montant sraduellement de l'intérieur de la rivière jusqu'au-des- sus de son niveau le plus élevé. A la distance de quelques mé- tres du bord de celle-ci, le canal se divise en deux branches qui, après sêtre écartées en se courbant à droite et à gauche, se réunissent de nouveau dans le nid lui-même. Celui-ci consistant en une excavation en forme de chambre, matelassée avec des feuilles et de la mousse, est situé rarement à plus de douze mé- tres du bord de l’eau, età moins de deux pieds au-dessous de sa surface. Plusieurs nids furent découverts avec beaucoup de dif- ficultés et de travaux; on n'y trouva aucun œuf en état parfait, mais des morceaux d'une substance ressemblant à de la coquille d'œuf furent retirés avec les débris du nid. Dans l'intérieur de plusieurs femelles qui furent tuées à coups de fusil, on trouva en bas des œufs de la grosseur d'une forte balle de mousquet ; mais très imparfaitement formés, c'est-à-dire sans coque solide, qui préviendroit leur conservation. » DE LA GÉNÉRATION DANS L'ORNITHORHYNQUE. 389 Le Journal Asiatique borne là ce qu'il rapporte de la lettre de M. Maule; mais nous trouvons dans le Mémoire de M. Owen, dont nous allons parler plus loin, quelques détails de plus. En effet, M. Maule ajoute : «Nous fûmesassez heureux pour prendre dans un de ces nids une vieille femelle et deux petits. Elle a vécu environ deux semaines avec du pain et du lait, étant d’ail- leurs abondamment pourvue d'eau. Elle nourrissoit probable- ment ses petits, du moins on le suppose, des mêmes substances. Elle fut tuée le quatorzième jour de sa captivité par accident. En la dépouillant, pendant qu'elle étoit encore chaude, on observa que du lait parut sortir dans les environs de l'estomac. » M. le docteur Watherhead, dans sa lettre à M. Geoffroy, dit, du moins d'après la traduction donnée par celui-ci : «Il nous parut que du lait suintoit des poils garnissant le ventre, » quoiqu'il fût impossible d'apercevoir aucun mamelon, malgré la plus grande attention ; mais en continuant l'opération, on découvrit deux tubes ou canaux, tous les deux remplis de lait. Enfin, pour compléter l'observation de M. Maule, il nous faut avoir recours à une troisième source, la lettre que M. Watherhead a écrite à M. Geoffroy, et dont nous parlerons dans un autre endroit. Nous trouvons en effet dans cette lettre que M. Maule, après les deux parties qué nous en avons citées, d'après l’Asatic Journal et d'après M. Owen, ajoute : « Ce ne fut qu'après l'avoir complètement dépouillée qu'apparurent deux méats de tétines, ou les entrées de deux canaux conduisant dans la profondeur de la peau. Nous les jugeâmes remplis ‘de lait, en sorte quil nous sembla ‘évident que le jeune ornithorhynque tire son pre- mier moyen d'alimentation par succion ; et en effet il jouit d’un pouvoir de compression si considérable, au moyen des lames 390 MÉMOIRE SUR LA NATURE DU PRODUIT FEMELLE cornées et parfaitement solides de son bec, qu'il y a tout lieu de penser que ce jeune animal est capable d'extraire le lait de la glande, qui coule à travers les téguments de sa mère, et cela par conséquent sans que des tétines intervinssent pour lui servir de véhicule. » N'ayant pas à ma disposition la lettre originale de M. Maule, ni celle de M. le docteur Watherhead, je suis forcé d'employer textuellement la traduction que M. Geoffroy en a donnée page 5 de son dernier Mémoire. Ainsi il est à re- sretter que M. Watherhead n'ait pas publié en entier la lettre de M. Maule. Voici maintenant les observations que M. Owen a ajoutées à la suite de l'extrait qu'il a donné de la lettre de M. Maule. «On doit remarquer l'établissement distinct des deux faits précédents : lun que les œufs d'ornithorhynque sont de la grosseur d'une forte balle de mousquet, et que, comme dans ceux:des reptiles, ils sontsans coque; l'autre que le fluide sécrété par les glandes abdominales est du lait. La première de ces assertions acquerroit une force nouvelle de l'époque de l'année à laquelle les œufs si développés ont été observés, et de lindi- cation du lieu précis du corps dans lequel ils ont été trouvés, dans Fovaire, dans l'oviducte ou dans le cloaque; savoir, en outre, s'ils ont été observés au même moment que la femelle fut-prise avec ses petits, ou à quelle distance de ce moment. «Quant à lasupposition qu'on a trouvé de prétenduescoquilles d'œufs dans le nid, elle est évidemment bien éloignée d'être concluante pour prouver loviparité de l'ornithorhynque; lors- qu'on considère, en effet, que les excréments et l'urine sont expulsés par le même orifice, on peut aisément supposer que ceux-là ont pu être enveloppés par les sels de Furine comme DE LA GÉNÉRATION DANS L'ORNITHORHYNQUE. 39i dans les oiseaux, ce qui a pu donner lieu à l'apparence observée, « Le récit, au sujet des glandes mammaires, est beaucoup plus satisfaisant, et peut être regardé comme décisif de la question relative à leur fonction. Le mode de succion paroît à la vérité n'avoir pas été observé; mais la sortie évidente du fluide sécrété après la mort, et pendant l'opération du dépouillement, corro- bore l'opinion avancée provisoirement sur la manière dont le lait est expulsé. Parmi les autres points intéressants que le monde savant devra au lieutenant Maule, il faut reconnoître le nombre de petits produits par l’ornithorhynque, et il paroît que, comme dans les autres mammifères, il correspond au nom- bre des mamelons. » Cette première communication de M. Owen, faite à la So- ciété zoologique, le 28 septembre 1832, fut suivie d’une seconde, qui eut lieu le 28 octobre de la même année sur l'échidné. Voici ce qui se trouve, à cet égard, dans le procès-verbal imprimé de cette séance. « Les glandes mammaires de l'échidné ne provenant pas d’un individu adulte, étoient donc très petites, eu égard à ce qu’elles sont dans l’ornithorhynque; mais leur structure est la même. Les canaux afférents sont en plus grand nombre; l'aréole où ils aboutissent est étroite et ovalaire (trois lignes de long sur deux de large), à un pouce et demi de la ligne médiane, et à plus de trois de l'ouverture du cloaque; elle est plus saillante que dans lornithorhynque, plus facile à observer, à cause de la plus grande rareté des poils; on ne trouve à portée ni tissu érectile, ni réseau vasculaire. Le nombre des cœcums est d'environ soixante; ils sont plus courts que dans l'ornithorhynque, mais formés comme dans cet animal par une cellulosité très fine.» 392 MÉMOIRE SUR LA NATURE DU PRODUIT FEMELLE D'après la traduction que nous venons de donner des obser- vations de M. Owen, il est évident qu'il est de l'opinion que les ornithorhynques et les échidnés sont des animaux qui nourris- sent leurs petits du lait de leurs mamelles, c'est-à-dire avec le liquide blanc dont étoient gorgés les organes, regardés comme des mamelles par M. Meckel, de l'individu femelle, trouvé dans son nid avec deux petits, par M. Maule. La question sembloit donc encore avoir marché d'un pas, puisque ces prétendues mamelles ont été trouvées remplies de lait, et non pas d'une matière sébacée fortement odoriférante, comme celle produite par les cryptes des musaraignes. Et cependant M. Geoffroy, dans une brochure toute récente, paroît encore fort loin d'être con- vaincu. Il accuse M. Owen d'être dans une direction rétrograde, et il suppose que la matière blanche apercue, en admettant même que le fait soit bien constant, peut avoir pour fondement une sécrétion particulière de carbonate de chaux (1), de la ma- tière terreuse de la coquille d'œuf; en sorte qu'il faudroit sup- poser que l'œuf de ces animaux recevroit sa dernière membrane adventive hors des voies de l'appareil générateur; mais comment cela auroit-il lieu? c'est ce que M. Geoffroy ne dit pas, et ce qu'il est en effet fort difficile même d'imaginer. Cette analyse historique de toutes les phases par où a passé la question qui nous occupe, montre la part que les anatomistes et les zoologistes de l'époque ont prise à la discussion. On y voit que c'est E. Home qui, dans le premier examen anatomique fait sur ces animaux, émet le premier le doute qu'ils sont probable- ment ovovivipares, ce que M. de Lamark, et bien plus tard (1) M. Geoffroy dit carbonate de soude; mais il est évident que c'est une erreur de plume. DE LA GÉNÉRATION DANS L'ORNITHORHYNQUE. 393 M. Geoffroy , Latreille, Vander Hoëven, convertissent en une assertion positive, sans cependant l’appuyer sur de nou- veaux faits, ou même sur de nouvelles considérations tirées de ceux connus. : J'examine la question sous toutes ses faces, zoologiquement et anatomiquement, ce qui n'avoit pas encore eu lieu, et j'arrive à ébranler au moins fortement l'hypothèse de E. Home, en mon- trant que toute l'organisation des monotrèmes est trop rappro- chée de celle des mammifères, et sur-tout de celle des didelphes, pour pouvoir admettre qu'ils soient ovipares, et que par consé- quent, si l'on n’a pas encore rencontré les mamelles, c'est qu'on les a mal cherchées. Malgré la rectification de la structure de l'ovaire de l’ornitho- rhynque, apportée par E. Home, cette prévision est convertie en certitude par M. Meckel, dans le troisième ouvrage étendu auquel ces animaux ont donné lieu , lorsqu'il découvre des or- ganes de la nature mammaire, desquels il ne doute pas, quoique ses conclusions définitives soient fort confuses, au moins sur la nature du produit femelle de la génération. C'est à cette époque seulement que M. Geoffroy entre réelle- ment dans la discussion par un travail anatomique, très in- complet malheureusement, sur les organes de la génération des monotrèmes. Dans ce Mémoire, après avoir cherché à réfuter la nature mammaire des organes découverts par M. Meckel, en les assimilant aux cryptes sébacés des flancs des musaraignes , il arrive, par des voies d'analogie, tirées de la considération de la disposition réciproque des canaux éjaculateurs de l'urine, des matières fécales, et du produit de la génération, et sur-tout du bassin, à conclure que ce produit a lieu dans le cloaque, quil Annales du Muséum, t. II, 3° série. 5x 394 MÉMOIRE SUR LA NATURE DU PRODUIT FEMELLE nomme vestibule commun; mais l'observation, rapportée par M. Owen, del’existence du lait dans les mamelles sur un individu femelle nourrissant ses petits, paroît rendre tout-à-fait inad- missible la comparaison de M. Geoffroy. Ainsi donc, au point auquel nous sommes arrivés, avec les étéments que nous possé- dons, il nous semble que pour tous les anatomistes qui ont eux- mêmes examiné Ja chose, le scalpel à la main, avec la direction donnée par une analogie sévère et bien maniée, la question est véritablement résolue. Cependant, comme je me trouve aujourd'hui dans une position toute différente que celle où jétois, il y a vingt ans, lorsque je publiai ma dissertation, je vais employer les matériaux qui sont à ma disposition dans l'in- térêt de la science, afin de ne pas mériter l'accusation, qui pourroit m'être faite, de mettre la lumière sous le boisseau. Ils ne sont cependant pas encore bien considérables et proportion- nels à l'importance des recherches, ces matériaux, puisqu'ils ne éonsistent qu'en une femelle d’ornithorhynque dépouillée de sa peau, et ayant déja servi à l'anatomie des organes de la gé- nération faite par M. Laurillard, pour le travail de M. Geoffroy cité plus haut. Aussi serai-je encore obligé d'employer des moyens indirects pour avancer la résolution de la question de l'oviparité ou de la viviparité des monotrèmes. Je ne m'arrêterai pas à donner, avec M. Geoffroy, dont je cite textuellement les expressions, comme une preuve de lovi- parité de ces animaux : 1° la vessie urinaire, dont la condition caractéristique est de n'avoir qu'un orifice pour l'entrée et la sortie de l'urine, et de tenir cet unique méat à distance du débouché des uretères, lesquels ne manquent cependant pas à lui apporter le fluide sécrété par les reins; 2° ni les organes sexuels sous ce point de DE LA GÉNÉRATION DANS L'ORNITHORHYNQUE. 399 vue qu'ils viennent converger et s'ouvrir dans un emplacement sur la ligne médiane à pareille distance des méats de la vessie et des uretères, qu'ils séparent ainsi par une intercalation qu'on pourroit taxer d'inofficieuse , des orifices dans des dépendances et des exi- gences réciproquement nécessaires ; et encore moins l'événement d'un court canalutéro-vaginal, seul et misérable vestige qui puisse rappeler l'existence aussi atrophiée d'un utérus et d'un vagin, parce- que rien dans tout cela n'entraîne nécessairement une géné- ration ovipare, mais prouve seulement une certaine analogie dans la terminaison des canaux d'éjaculation, avec ce qui a lieu dans les reptiles. Il y a long-temps, en effet, que l’on sait que plusieurs mam- mifères, de différents ordres, comme plusieurs rongeurs, les édentés, et sur-tout les didelphes, n’ont qu'un seul orifice exté- rieur, pour donner issue aux trois produits de la dépuration urinaire, du résidu de la digestion, et du produit de la géné- ration; et cependant ces animaux produisent certainement des petits vivants qu'ils allaitent par des mamelles. L'absence d’un canal urétral, et l'indépendance des uretères de la vessie de dépôt urinaire, sont sans doute des caractères communs à tous les animaux oviparss qui ont ce dernier organe; mais ils se retrouvent aussi dans plusieurs didelphes, et entre au- tres chez les phalangers. C'est donc à tort que M. Geoffroy a dit que, dans tous les mammifères sans exception, les uretères viennent se rendre et s'ouvrir dans la vessie. L'absence du corps de la matrice, et par conséquent la termi- naison immédiate des cornes utérines dans le vagin, se voit dans les lapins et dans les liévres, chez lesquels le vagin et la matrice ne constituent qu'un seul et même organe, comme dans les mo- 396 MÉMOIRE SUR LA NATURE DU PRODUIT FEMELLE notrèmes, avec cette différence cependant que les uretères ne s'y ouvrent pas; ce qui est peu important, les rapports des appa- reils urinaires et générateurs n'étant nullement nécessaires. Enfin la séparation de l'orifice de la vessie d'avec ceux des uretères, par l'intercalation de l'ouverture des cavités généra- trices dans le vagin , se remarque dans les phalangers, comme je l'ai dit plus baut. Ainsi aucune de ces particularités d'organisation, n'étant pro- pre aux vertébrés ovipares, ne peut être invoquée comme une preuve d'oviparité ; nous ne devons donc pas nous appesantir à les analyser avec plus de détails; mais nous allons nous arrêter davantage à examiner avec attention les parties qui contribuent d'une manière plus ou moins directe à la formation du produit de la génération femelle, fœtus ou œuf, c'est-à-dire l'ovaire, l'oviducte ou la trompe, la matrice, son canaï éjaculateur, et les mamelles, puisque ce sont les organes essentiels, le reste n'étant que des modifications concordantes de cette grande fonction. Il est assez digne de remarque que E. Home, dans les cinq individus qu'il a disséqués, a trouvé que l’un des ovaires seul étoit développé, et que c’étoit l'ovaire gauche; ce qui lui fait trouver dans ce fait un rapport de plus avec les oiseaux ; mais c'est à tort, car dans ces derniers animaux les deux ovaires existent; seulement ils sont réunis dans la ligne médiane. Au reste, dans l’ornithorhynque femelle que j'ai observé, c'é- toit aussi le gauche qui étoit le plus développé. Tout le reste de l'appareil étoit pourtant semblable à droite et à gauche. Ainsi c'est encore une anomalie fort singulière, de même, au reste que celle offerte dans les oiseaux; parceque chez eux l'o- vaire médian a un seul oviducte constamment à gauche. Per- DE LA GÉNÉRATION DANS L'ORNITHORHYNQUE. 397 sonne, que je sache, n'a même essayé d'en donner la raison, L'ovaire parfaitement binaire ou double, et sans doute sem- blable à droite et à gauche, occupe le bord interne d'un grand repli aliforme que constituent cet organe, la trompe et l'utérus, à-peu-près dans le milieu de sa longueur. Dès-lors il est libre- ment flottant dans la cavité abdominale. Il est assez peu con- sidérable, de forme ovale, un peu aplatie et un peu plus convexe en dedans qu'en dehors, et bien limitée par une en- veloppe propre. Sa structure est bien loin d'être aussi lâche, aussi irrégulière, aussi tuberculée que celle de l'ovaire des oiseaux ou des chéloniens; mais peut-être est-elle généralement moins dense, moins lisse que dans les mammifères ordinaires. Sa sur- face étoit en effet dans l'individu que j'ai examiné, comme plis- sée, et comme réticulée irrégulièrement. En examinant atten- tivement l'ovaire gauche, le seul qui fût bien développé, j'ai remarqué dans un endroit un petit trou entouré d’une aréole d'un blanc jaunâtre, semblable à une cicatrice d'ovaire de mammifères provenant de la séparation d'un ovule. Dans un autre endroit on remarquoit une sorte de bouton saillant comme vésiculeux à son sommet ainsi que cela se voit souvent aussi aux ovaires des mammifères, à l'époque où commencent à se déve- lopper des ovules. Ainsi la structure de cet ovaire, sa place, sa disposition rappel- lent beaucoup mieux cet organe dans les vivipares que dans les ovipares, chez lesquels il est toujours formé de grains, plus ou moins gros, saillants ou immergés dans untissucellulo-vasculaire, sans membrane propre, et par conséquent sans forme bien dé- terminée. De l'extrémité antérieure de cet ovaire, part un ligament, 398 MÉMOIRE SUR LA NATURE DU PRODUIT FEMELLE dense, serré, de couleur blanche, comme fibreux, et qui, conii- nuant le bord interne du ligament large, sert de lien ou de moyen de connexion entre l'ovaire et la trompe, dont il semble brider l'origine ou le pavillon, et pour le rapprocher de Forgane sécréteur. La trompe, canal déférent ou oviducte, a été fort mal rendue dans les dessins du Mémoire de E. Home, copiés par M. Meckel, dans sa grande anatomie de l'ornithorhynque; elle ne l'est guère mieux dans le dessin de Huet du Mémoire de M. Geoffroy; elle est évidemment assez longue, puisqu'elle occupe la plus grande partie de la circonférence de l'ailgron. Commencçant au bord interne et antérieur, elle en circonserit l'extrémité antérieure, et le suit dans tout son bord externe, formant des festons, plus ou moins serrés, bridés par le repli péritonéal qui lui apporte ses Vaisseaux. Cette trompe commence par un large pavillon ouvert en forme de grande boutonnière longitudinale, sans partie frangée ou comme denticulée, et retenu par le ligament de l'ovaire. Après quoi elle diminue assez graduellement de diamètre jusque vers le milieu environ de son étendue, où il est le plus petit; après quoi elle augmente de nouveau, mais fort peu jusqu'à son extrémité postérieure où elle se joint à l'utérus. Ses parois sont d'abord minces et cellulo-vasculaires, mais en- suite elles augmentent un peu d'épaisseur jusqu'à sa terminaison. La cavité, d’abord assez considérable, puisqu'elle a près d’un demi-pouce de diamètre, diminue ensuite assez graduellement jusqu'à n'avoir plus qu'une ou deux lignes; après quoi elle augmente jusqu'au double environ à son orifice dans la corne utérine, sans y former aucune espèce de saillie. , Y DE LA GÉNÉRATION DANS L'ORNITHORHYNQUE. 399 La membrane qui la tapisse intérieurement forme d'abord à l'entrée du pavillon des plis transverses bien marqués et assez nombreux; mais ils s'effacent peu à peu, et dans le reste de son étendue elle est très finement plissée, et les plis sont dans le sens de la longueur. D'après ce qui vient d’être dit de la position de cette trompe dans le ligament large, on voit qu'elle est séparée de l'ovaire par un espace assez considérable. Cet espace est rempli par deux lames du péritoine, entre lesquelles se trouve une grosse artère qui règne dans toute sa longueur, envoyant des ramifications assez nombreuses à ses circonvolutions. L'utérus n’a pas non plus été bien rendu dans les ouvrages cités plus haut, quoique beaucoup mieux que la trompe et l'ovaire. Il semble être la continuation de celle-là, et la termi- naison en pointe de l'aileron formé par tout l'appareil. Sa forme est celle d’un cône fort alongé, la base ou la partie la plus large en avant, la pointe ou sommet en arrière à sa terminaison dans le canal éjaculateur ou vagin. Ses parois sont assez épaisses, beaucoup plus que celles de la trompe; elles sont évidemment musculaires, recouvertes en dehors par le péritoine, et tapissées à l'intérieur par une membrane muqueuse, tout-à-fait lisse d'abord, et formant ensuite des plis longitudinaux assez pro- noncés, rapprochés et convergents vers l’orifice vaginal. Nous avons décrit plus haut celui par lequel la trompe com- munique avec l'utérus, et nous avons fait remarquer quil n'y a aucune saillie de l’une dans l'autre; il n’en est pas de même de l'ouverture utéro-vaginale; elle est fort rétrécie en bouton- nière, et à l'extrémité d’un petit museau de tanche également comprimé, et d'un ou deux millimètres de saillie. 400 MÉMOIRE SUR LA NATURE DU PRODUIT FEMELLE Un repli de la membrane interne du vagin attache la petite saillie de la corne utérine aux parois de ce canal, et lui forme comme une sorte de bride ligamenteuse. C'est dans le bord de ce ligament qu'est percé l'orifice de l'uretère correspondant, et par conséquent un peu en arrière de l'orifice utérin, qui lui- même est un peu en arrière de l'ouverture de la vessie urinaire. Tous ces détails fort mal rendus dans les planches du Mémoire de E. Home, ne le sont pas non plus suffisamment bien dans celles du Mémoire de M. Geoffroy. Avant de parler du canal éjaculateur qui est commun au pro- duit de la sécrétion génératrice, et à celui de la dépuration uri- naire, donnons quelques détails sur ce dernier appareil. Les reins placés absolument, comme chez tous les mammi- fères, vers le milieu dans la cavité abdominale où ils font une saillie considérable, y étant libres et attachés seulement par un pédicule vasculaire, sont renfermés dans une poche ou capsule fort lâche, formée par le péritoine, et qui se continue avec Fai- leron de l'appareil essentiel de la génération. C'est dans cette espèce de ligament que se portent les uretères; ils entrent en- suite dans le ligament large, en suivant le bord interne de la corne utérine correspondante, la croisent très obliquement, et viennent souvrir, comme il vient d'être dit, par un orifice en trou de serrure dans le milieu du pli qui, du museau de tanche, se porte dans le vagin, et à quelques lignes en arrière de l'ou- verture de la vessie. ; Cette vessie est, du reste, comme dans les mammifères, ovale, alongée, assez grande, musculeuse avec des plis ou colonnes charnues intérieures assez marquées, arrondie et élargie en arnière; elle s'atténue et s'apointit en avant où elle se termine DE LA GÉNÉRATION DANS L'ORNITHORHYNQUE. foi par un orifice arrondi de trois lignes de diamètre environ, à l'origine du canal éjaculateur, très peu en arrière de l'ouver- ture des cornes utérines, qui le sépare de l'orifice des uretères. Le canal éjaculateur commun, qui est sans aucun doute l'analogue du vagin des mammifères, est long, cylindrique, et d'un diamètre assez considérable. Il est évidemment la conti- nuation des cornes utérines, qui y font une légère saillie. Ses parois sont assez épaisses, résistantes, quoique sans doute extensibles; il est en effet formé par une couche musculaire, tapissée à l'intérieur par une membrane muqueuse, épaisse , plissée par d'assez gros plis longitudinaux, finissant assez brusquement à l'entrée du cloaque. À son origine en avant souvrent la vessie à son extrémité rétrécie, et par un orifice assez grand, à droite et à gauche, pres- que au même niveau, les cornes utérines, et un peu en avant les uretères. Au-delà il s'enfonce dans le long détroit du bassin, au-dessous et accolé contre le rectum d’une manière assez serrée, et il se termine un peu avant lui dans une sorte de cloaque ou de poche terminale commune n'ayant qu'un seul orifice exté- rieur, assez régulièrement plissé à sa marge. Ce cloaque, jusqu'à un certain point, analogue de l'organe qu'on désigne ainsi dans les ovipares, est ovale, et assez grand; il est tapissé à l'intérieur par une membrane lisse, sèche, et qui paroît s'incruster aisément du sable que l'animal avale souvent avec sa nourriture. A son bord inférieur, presque à la marge, est l'orifice d’un canal étroit, assez long, qui se continue dans la ligne médiane à sa faceinférieure. Parvenu au-dessous du vagin, il s'élargit, et sert de gaîne à an clitoris, en forme de spatule bilobée, etatta- Annales du Musérun, t. , 3° série. 52 402 MÉMOIRE SUR LA NATURE DU PRODUIT FEMELLE ché aux parois mêmes du canal éjaculateur, sans atteindre jusqu’à lischion, caractère commun à tous les didelphes. Les mamellesque j'ai eu le bonheur detrouver encore fort com- plétement reconnoissables sur lornithorhynque femelle, dis- séqué par M. Laurillard pour le Mémoire de M. Geoffroy, quoi- qu'il eût été malheureusement entièrement dépouillé de sa peau, ont été parfaitement décrites et figurées par M. Meckel. Situées entre le pannicule charnu fort épais dans ces animaux, et le muscle grand oblique, à-peu-près au milieu du dessous du ven- tre, et assez rapprochées de la ligne médiane, elles se composent d'un nombre assez considérable de gros eryptes intestiniformes assez longs, flexueux, de couleur dechair foible, comme cel- lulo-fibreux, appliqués, convergeant d'avant, d'arrière, et sur- tout de dehors en dedans. Ces espèces de cœcums, rarement in- dividuellement, et souvent après s'être réunis deux ou trois vers leur embouchure, viennent se terminer dans un petit renfle- ment ovale, fort surbaissé, à l'extérieur du moins, percé d’un assez grand nombre de pores fort gros, et dépourvu de poils. Comme il n'y a pas detissu cellulaire, mais seulement une sorte de tissu fibreux, entre ces cryptes en forme de cœcums, etqu'ils sont compris entre deux couches musculaires, il en résulte que la mamelle qu'ils forment, est assez plate, et est fort difficile à trouver. Cependant en écartant soigneusement les poils, on peut très bien parvenir à voir l'espace percé de pores où elle aboutit extérieurement. Depuis la lecture de mon Mémoire, j'ai étudié avec plus de soin les mamelles de lornithorhynque qui est à ma disposition, et jai pu voir que les :organes que j'avois pris pour de gros cryptes intestiniformes ne sont nullement creux, mais formés s DE LA GÉNÉRATION DANS L'ORNITHORHYNQUE. 4o3 par un parenchyme serré, qui n'a absolument rien de compa- rable aux cryptes sébacés des flancs des musaraignes, dont cha- cun à son orifice propre, ce qui n'a pas lieu pour les glandules mammaires de lornithorhynque. Ces organes sont du reste plus épais, et plus ramassés, plus circonscrits que je ne pensois; en sorte qu'il me paroît impossible de les comparer avec rien autre chose qu'avec des mamelles, dont au reste la structure varie plus qu'on ne pense dans les autres mammifères. D'après les détails anatomiques, dans lesquels nous venons d'entrer, on voit que si l'ovaire de l’ornithorhynque offre des vésicules plus distinctes, plus grosses même que dans la plupart des mammifères, si ce n'estpeutèêtre chez les rongeurs, etsur-tout chez les didelphes, où elles m'ont paru au moins aussi dévelop- pées, on ne peut cépendant pas le comparer à celui des oiseaux, ni même: à celui des chéloniens. En effet, chez ces animaux, l'ovaire est réellement composé d'œufs véritables, quoique incomplets, de grosseur extrêmement variable, tous distincts, pédiculés ou im- mergés dans une sorte de parenchyme cellulo-vasculaire, mais sans enveloppe propre qui le limite, et lui donne une forme défi- nissable. Aussi l'ovaire de l'ornithorhynque nous a1-il montré de véritables vésicules de Graaf et des cicatrices, comme dans ceux des mammifères dont quelques unes de ces vésicules ont été fécondées et détachées. Quant à la trompe, ilest évident qu'elle s'éloigne un peu plus de celle des mammifères, par la manière dont elle souvre en large boutonnière, sans morceau frangé, sans envelopper l'o- vaire dans une sorte de capsule, ainsi que par le diamètre assez grand de son canal; pour le reste elle se rapproche: davantage des animaux vivipares. Cependant ses parois sont plus molles, 4o4 MÉMOIRE SUR LA NATURE DU PRODUIT FEMELLE et probablement plus extensibles; sa cavité est sensiblement plus grande que chez les mammifères, même dans sa partie la plus étroite; mais elle l'est infiniment moins que dans tous les ovi- pares. Sa terminaison dans la corne utérine est du reste aussi, comme dans les viviparés, un peu en entonnoir. La corne utérine a évidemment les plus grands rapports avec ce qu'elle est chez certains mammifères, et spécialement dans les lapins et les didelphes; même forme, même épaisseur des parois, même muscularité, et même terminaison dans le canal éjaculateur par une partie rétrécie, saillante, à orifice étroit. Pour le reste, c'est-à-dire pour la manière dont les canaux éjaculateurs ou vecteurs se disposent pour porter au-dehors le praduit de leur appareil, il est évident que la ressemblance avec ce qui a lieu chez les animaux ovipares, et sur-tout chez les tortues, est plus grande qu'avec ee qu'on connoît chez les vivi- pares. Mais comme cette partie de l’organisation est d'une bien moins grande importance, si même elle en a, sur le produit de la génération, que toute la partie profonde composée de l'ovaire, de la trompe et de l'utérus, il n°y a presque aucune induction un peu valable à en uürer. Quant aux organes regardés, par M. Meckel, comme des ma- melles, il étoit déja presque impossible d'y voir quelque chose d'analogue avec les amas de eryptes sébacés odoriférants qui existent à différents endroits de la ligne latérale du corps des musaraignes et des desmans, en ne considérant que la différence de position, de disposition, et sur-tout de structure; mais en ajoutant qu'elles ne se trouvent que dans les individus femelles, au contraire des cryptes sébacés des musaraignes, qui n'existent peut-être même bien développés que dans les individus mâles, DE LA GÉNÉRATION DANS L'ORNITHORHYNQUE. 405 et sur-tout en rappelant l'observation de M. Maule, qui sur un individu femelle d'ornithorhynque, pris avec deux jeunes petits, a vu que ces organes étoient gorgés de lait; il nous semble qu'il ne peut plus rester de doute, et que ce sont bien de véritables mamelles. Ainsi la considération de l'ovaire, de la trompe et de l'utérus ou corne utérine, en supposant qu'il n'en soit pas de même pour le vagin, et sa terminaison extérieure, rend impossible d'ad- mettre que le produit femelle de la génération de l'ornithorhyn- que soit un œuf proprement dit, un œuf complet, c'est-à-dire un germe emportant avec lui une masse vitelline considérable; le tout enveloppé dans une ou plusieurs membranes adventives, indépendantes de la mère, et sortant avec lui. La considération des mamelles et du lait qu'elles fournissent, ne permet également pas de douter que le jeune sujet ne soit nourri à une époque plus ou moins avancée de son développe- ment par un véritable allaitement. Cependant, d'autre part, comme il paroît à-peu-près évident que les ovules atteignent dans l'ovaire un plus grand développe- ment que dans aucun autre mammifère, ce que prouve l'obser- vation directe de M. E. Home, Hill et Maule, confirmée indi- rectement par un plus grand diamètre de l'orifice, et même du canal de la trompe, ne doit-on pas en conclure que chez ces animaux l'ovule contenu dans l'ovaire arrive à un degré de développement plus considérable, par suite d'une vésicule om- bilicale plus développée, ce qui nécessite un canal vecteur plus grand, sur-tout à son orifice? On concoit alors que chez le jeune sujet, 1° la nutrition vasculo-vitelline ou blastodermique, soit plus longue et plus importante que dans les mammifères, quoi- 406 MÉMOIRE SUR LA NATURE DU PRODUIT FEMELLE que beaucoup moins que dans les oiseaux et les autres ovipares, chez lesquels elle suffit pour les amener à se nourrir de sub- stances plus où moins solides; 2° que la nutrition vasculo-pla- centaire soit nulle, et que la nutrition intestino-lactée ait lieu pour y suppléer, et pour l'amener au degré de développement nécessaire pour se nourrir lui-même de matières étrangères. Cette hypothèse, ou mieux cette présomption à laquelle on est conduit par l'anatomie même de l'appareil générateur fe- mellé, me semble la seule qui concilie tous les faits directs d’ob- servation, ou indirects d'analogie. L'ornithorhynque produit de fort gros ovules, qu'on pourroit rencontrer, non seulement dans l'ovaire, mais encore dans le canal déférent ou trompe, et peut-être même dans son renflement de dépôt ou utérus, entouré d'une membrane cadaque. Le jeune animal en sort, soit à l'in- térieur dans ce dernier organe, soit à l'extérieur, ce qui est infiniment -moins probable, en état de se nourrir du lait des mamelles de sa mère, sans avoir jamais eu de placenta; mais en rejetant peut-être quelque fausse membrane, ce qui expli- queroit l'espèce de coque trouvée, dit-on, dans le nid d'une femelle. D'après cela, l'ornithorhynque seroit réellement un véritable mammifère, vivipare, comme tous les pilifères; mais en même temps le produit de la génération auroit quelque chose de l'œuf des ovipares, par sa grosseur, au moment de sa séparation de l'ovaire, etn'auroit pas de placenta; d'où l'on voit que, sous ce rapport, il formeroïit un passage évident entre les vivipares et les ovipares, comme cela a également lieu par la considération de plusieurs autres points de l'organisation, et cela dans presque tous les appareils. DE LA GÉNÉRATION DANS L'ORNITHORHYNQUE. 407 Cet animal, entraînant avec lui l'échidné qui lui ressemble tant, qu'on a pu en faire deux espèces d’un même genre, devra done former, non pas une classe distincte, parceque les diffé rences d'organisation avec les autres mammifères ne sont pas d'assez haute importance, ne portant pas sur le système ner- veux, ni même sur les parties essentielles de la génération, et leur. produit, mais plus qu'une simple famille, et même qu'un ordre. Je proposerai donc d’en faire définitivement une sous-classe dans la classe des mammifères ou pilifères, comme javois déja” soupconné que cela devoit être en 1816, dans mon prodrome d'une nouvelle distribution du régne animal. En effet, les orni- thorhynques et les échidnés diffèrent trop des autres marsu- piaux ou didelphes, Pour y rester comme une division de famille, quoiqu'ils doivent être toujours placés à la suite. Cette sous-classe est un nouvel exemple à l'appui de l'existence d'une véritable série dans le régne animal; en effet, elle comble une grande partie de la lacune qu'on remarque entre les mam- mifères et les oiseaux. On pourra caractériser cette sous-classe pour laquelle nous adopterons volontiers le nom de monotrémes , proposé depuis long-temps par M. Geoffroy, de la manière suivante : Corps ovale, déprimé, traînant, couvert de poils nombreux, plus ou moins roides, et porté sur des membres courts, écartés, terminés par deux doigts sub-évaux, fortement onguiculés, et pourvus dans le mâle d’un ergot venimeux. Bouche sans dents ou pourvue de dents simplement rudimentaires. Un seul orifice terminal postérieur, Épaule osseuse des ovipares. Bassin des mammifères didelphes. 408 MÉMOIRE SUR LA NATURE DU PRODUIT FEMELLE Cette sous-classe ne contient encore à l'état récent que les deux animaux dont on a fait les genres échidné et ornithorhyn- que, disposés, le premier pour fouiller la terre, et y découvrir les fourmis dont il se nourrit; le second, au contraire, pour chercher sa nourriture dans le sable, dans la vase, qui se trouve au fond des amas d’eau douce; et tous deux exclusivement de la Nouvelle-Hollande; mais je soupçonne depuis long-temps que le singulier animal fossile, connu sous le nom d'ichthyosaure, pourroit aussi lui appartenir. En effet, en étudiant son sque- lette, et sur-tout sa tête, 1] me semble difficile d'y reconnoître rien qui tienne du saurien et encore moins du poisson. Ne pour- roit-on pas y voir le cétacé des monotrèmes? C'est un point sur lequel je me propose de revenir au premier moment. RÉSUMÉ SUR L'ORNITHORHYNQUE ET L'ÉCHIDNÉ. Découverts dans la Nouvelle-Hollande, et envoyés par des co- lons anglais en Angleterre à J. Banks, par le gouverneur de Botany-Bay, Hunter, vers 1792. Hs sont introduits dans le système zoologique par Shaw, pour l'échidné, en 1792, et par M. Blumenbach, pour l'ornithorhyn- que, en 1796, et placés l'un à côté de l'autre, dans la même divi- sion mammalogique, par le premier, en 1796, ce qui est adopté par tous les zoologistes, au point qu'Éverard Home en fait deux espèces du même genre, et que M. Geoffroy, qui les distingue génériquement, les réunit cependant sous le nom commun de monotrèmes, en 1803 (an 11). Leur organisation est étudiée pour la première fois, du moins pour les parties molles et le squelette, sice n’est pour la tête; et les principales singularités sont notées, par Éverard Home, d'abord DE LA GÉNÉRATION DANS L'OBNITHORHYNQUE. , 409 pour l'ornithorhynque (première partie de 1802), et depuis, pour l'échidné (seconde partie de 1802); et ensuite successive- ment, 1° d'une manière plus ou moins complète, par moi, en 1812, et par M. Meckel, de 1823 à 1826; 2° d’une manière plus ou moins partielle, par M. Cuvier, pour quelques parties des viscères, en 1805 ; par Meckel, pour le squelette, en 1808 ; par M. Knox, en 1826; par M. Rudolphi, en 182...; par M. Geoffroy, pour une petite partie du squelette, en 1818; pour une partie des organes de la génération, en 1827. | D'après les éléments connus aux différentes époques, depuis 1792 jusqu'aujourd'hui, ils sont considérés : 1° Comme de simples genres d'édentés, dans une division par- ticulière, ou non, par Shaw, Lacépéde, M. Duméril, Cuvier et Lesson, quoique M. Duméril dise positivement que ce n'est que provisoirement qu'il les y place; 2° Comme un ordre distinct des mammifères avec une déno- mination et une caractéristique particulières, par M. Geoffroy, en 1803; M. Desmarest, en 1804; Tiedman, en 1806; Iliger, en 1811; Meckel, en 1826; 3° Comme une sous-classe de mammifères, par moi, en 1812 et en 1816, et par M. Temmink, dans son Tableau général des Mammifères, en 1824; 4° Enfin, comme une classe distincte faisant partie de la di- ‘vision des vertébrés ovipares, par M. de Lamark, pour la pre- mière fois, en 1809; par M. Geoffroy, en 1822; par M. Vander Hoëven , en 1823; et par M. Latreille, en 1824 et 1825. Ils sont en effet regardés : 1° Comme décidément ovipares, par M. de Lamark, en 1809; Annales du Muséum, t. I, 3° série. 53 41o MÉMOIRE SUR LAÏNATURE DU PRODUIT FEMELLE Vander Hoëven, en 1823; M. Latreille, en 1824 et 1825, et en- fin par M. Geoffroy, en 1827; 2° comme ovovipares à la manière des squales et des vipères, par Éverard Home, en 1802 ; 3° Comme vivipares : (a) Directement par Spix (1811), moi (1812), Oken (1823), M. Knox (1823), M. Meckel (1826), M. Owen (1832). (6) Indirectement par MM. Desmarest, Illiger, Lesson, G. Cu- vier, 1817 et 1829, puisque ces différents zoologistes laissent ces animaux dans la classe des mammifères. 4 Les preuves à l'appui de la première assertion sont historiques, anatomiques et positives. Les preuves historiques n'étant que populaires, ne sont pas admissibles dans une discussion scientifique sérieuse. Les preuves anatomiques sont indirectes, c'est-à-dire analogi- qués ou directes. Les premières sont tirées de la considération de certaines par- ties du squelette, comme la structure de l'épaule, ayant une analogie frappante avec celle des animaux ovipares. Mais il est évident qu'elles sont de peu de valeur ici, puisqu'elles n'ont aucun rapport direct avec le produit de la génération, et que d'ailleurs elles sont aisément contre-balancées par un beaucoup plus grand nombre de preuves ésalement analogiques, d'égale importance au moins, prouvant leur ressemblance avec les mam- mifères et sur-tout avec les didelphes. Les preuves directes se tirent de la considération de parties plus ou moins annexes de l'appareil générateur : 1° l'absence du” corps de la matrice; 2° la terminaison immédiate des cornes utérines dans le vagin, et par conséquent leur indépendance DE LA GÉNÉRATION DANS L'ORNITHORHYNQUE. 4ri complète l'un de l'autre; 3° l'indépendance immédiate des reins et de la vessie; 4° l'absence du canal de l’urètre; 5° la terminaison des uretères dans le vagin en arrière de l'orifice vésical et même des utérus; 6° la terminaison du canal générateur et celle du canal intestinal dans une poche commune, formant cloaque, ayant par conséquent un seul orifice extérieur; 7° enfin l'ab- sence de mamelles, ou du moins de mamelles véritables, même depuis la découverte de M. Meckel; à quoi on ajoute l'impossibi- lité de téter à un animal pourvu d'une sorte de-bec. Les preuves à l'appui de la seconde opinion , la première en date, sont également indirectes et directes, et les mêmes que pour l'hypothèse de loviparité absolue; mais l'observation de l'étroitesse et de la longueur du bassin et de ses détroits portant à penser que des œufs proprement dits ne pourroient le traverser sans être brisés, et que d’ailleurs ils ne pourroient être retenus pour se compléter dans une poche que traversent les matières urinaires et fécales, E. Home fut porté à admettre que, comme dans certaines espèces de squales, d'ophidiens, et même d’am- phibiens, les œufs éprouvent leurs développemens à l’intérieur, de manière à ce que les jeunes sujets et les enveloppes sont re- jetés à-la-fois. Les preuves à l'appui de la troisième opinion sont également indirectes et directes. Les premières se tirent de la réfutation de celles qu'on ap- porte pour appuyer les deux opinions précédentes, qui n'en font réellement qu'une. Il faut d’abord faire remarquer qu'aucune de ces preuves ne repose sur des parties importantes ou essentielles de l'appareil générateur, et dont les modifications emportent l'oviparité. 412 MÉMOIRE SUR LA NATURE DU PRODUIT FEMELLE L'absence du corps de la matrice a lieu dans les lapins et dans plusieurs autres espèces de rongeurs, tout autant que dans For- nithorhynque ; d'où il suit que les cornes utérines s'ouvrent immédiatement et chacune en particulier dans le vagin, comme dans lornithorhynque et l'échidné. L'indépendance des organes essentiels de la sécrétion uri- naire de sa partie accessoire, ou vessie de dépôt, se trouve aussi bien dans quelques mammifères que dans les reptiles. Il est vrai que c'est dans les phalangers de la sous-classe des didelphes où la vessie sans canal de l’urêtre s'ouvre directement dans le fond du vagin, les uretères ayant leur orifice dans le même canal et en arrière des cornes utérines. Quant à l'existence d’un eloaque ayant un seul orifice sphinc- érique extérieur et dans lequel se terminent le vagin et le rec- tum; quoique ce soit une disposition presque générale dans les vertébrés ovipares, elle se remarque aussi chez plusieurs ron- geurs, chez les édentés, et chez tous les didelphes. Ainsi elle est bien loin d'être assez particulière aux ornithorhynques et aux échidnés pour les caractériser et en faire des ovipares. Il ne reste done plus que l'absence des mamelles; mais M. Mec- kel en a démontré l'existence, ce que nous admettons aujour- d'hui d'après notre propre observation. M. Geoffroy a nié que ce fussent de véritables mamelles, en supposant que c'étoit quelque chose d'analogue aux cryptes sé- bacés qui se remarquent sur les flancs des musaraignes et à la racine de la queue des desmans ; mais sans rappeler le fait, que ces organes ont été trouvés gonflés de lait sur un individu fe- melle qui avait deux petits dans son nid, il est impossible de nier la similitude de position, de structure de ces organes avec G) DE LA GÉNÉRATION DANS L'ORNITHORHYNQUE. 413 les cryptes mammaires des autres mammifères. Aussi, de même que chez ceux-ci, ils n'existent, du moins d'une manière évi- dente, que dans les individus femelles, tandis que les cryptes sébacés des flancs des musaraignes existent dans les deux sexes, et peut-être même plus développées dans le mâle que dans la fe- melle à l'époque des amours, comme M. Geoffroy l'a fait observer lui-même. Les preuves directes en faveur de la viviparité sont : 1° L'existence des mamelles; 2° La structure de l'ovaire, quoique peut-être les ovules y atteignent-ils un développement plus grand que dans les autres pilfères ; | 3° Celle de la trompe, malgré la disposition du pavillon, la *randeur notable de son orifice, et du calibre de la corne dans toute son étendue; 4° La disposition des cornes utérines, et la petitesse de leur rifice dans le vagin ; 5° La longueur et l'étroitesse de ce vagin ; 6° La longueur et le peu de diamètre du bassin, c'est-à-dire du canal formé par la ceinture osseuse postérieure et le sacrum ; 7° L'absence de toute dilatation propre au dépôt de l'œuf pour la formation des membranes adventives, si ce n'est dans le cloaque que traversent, et où se rassemblent des matières fécales abondantes. En effet, c’est dans cet endroit que M. Geoffroy pa- roît penser que l'œuf est établi. Quant aux preuves analogiques, quoique beaucoüp moins importantes sans doute que celles qui proviennentdes parties es- sentielles de la génération, elles ne sont cependant pas sans in- térêt, sur-tout à cause de leur grand nombre, comparative- 414 MÉMOIRE SUR LA NATURE DU PRODUIT FEMELLE ment avec celui des prétves analogiques en rapport avec l'ovi- parité. : Elles se peuvent tirer de toutes les parties de l'organisation. Nous nous bornerons à citer: La nature et la disposition du système phanérique cutané; La disposition des os incisifs; Celle de la mâchoire inférieure d’une seule piéce ; L'absence de l'os carré ; La présence d'un diaphragme complet ; La structure des poumons ; * L'existence d'un canal artériel; La disposition et la structure du cerveau, celle du cœur. L'absence du système veineux rinal découvert et démontré dans tous les ostéozoaires ovipares, par M. Jacobson. La chaleur du sang; Aïnsi, l'on peut assurer, plus encore que je ne Fai fait dans ma dissertation de 1812, que l'ornithorhynque et l'échidné sont vivipares et allaitent leurs petits; en ajoutant cependant qu'il est à-peu-près certain que le produit de leur génération doit offrir des différences avec celui des mammifères ordinaires et avec celui des didelphes, ce que l'on peut présumer de la dispo- sition différentielle de la trompe. En quoi consistent ces diffé- rences ? c'est ce qu'il est assez difficile de décider. Cependant on peut concevoir que chez eux lovule atteint un bien plus grand développement dans l'ovaire, peut-être par une plus grande proportion de vitellus, ce qui permettroit de croire que ce dé- veloppement a lieu par suite de l’action d'un blastoderme absor- bant la matière vitelline, assez prolongée pour que le ‘petit animal n'ait pas besoin d'absorption placentaire, en sorte qu'il DE LA GÉNÉRATION DANS L'ORNITHORHYNQUE. 415 passeroit immédiatement de la nourriture vitelline à la nourri- ture mammaire. Pendant la durée de la première, il existeroit dans la matrice, il en sortiroit vivant en rompant peut-être quelque membrane adventive, et dans un état assez avancé pour être nourri par le lait des mamelles. Nous connoîtrions donc déja cinq modes de produits de la génération partagés en trois genres, sans parler des modes gem- mipare et scissipare. é 1° La génération vivipare proprement dite, dans laquelle le produit extrêmement peu avancé à l'état d'ovule se nourrit et se développe en général beaucoup à l'état de fœtule par absorption placentaire ou appliquée, et termine son développement à l'é- tat de puérule par une nourriture mammaire médiocrement prolongée ; 2° La génération subvivipare, dans laquelle le produit de la génération se développe extrêmement peu à l'état d'ovule et de fœtule, au contraire de ce qui a lieu à l'état de puérule, comme dans les didelphes ; 3° La génération subovipare, dans laquelle une grande partie du développement a lieu à l'état d'ovule, est nulle à l'état de fœtule, et se termine à l'état de puérule à la mamelle ; 4° La génération ovovivipare, dans laquelle tout le dévelop- pement a lieu à l'état d'ovule, constituant un œuf complet, mais dans les voies utérines; 5° Enfin, la génération ovipare, dans laquelle le développe- ment a lieu à l'état d'ovule, formant un œuf complet, mais en- tièrement à l'extérieur, par suite ou non d’une incubation. —— EXPLICATION DES FIGURES. Fic. L Partie de l'appareil générateur femelle de lornithorhynque. a. Vagin fendu dans sa longueur et à sa partie inférieure. ce. Corne utérine gauche. d. Col de la vessie, d. Col de la vessie ouverte. e. Terminaison de la corne utérine dans le vagin. f. Terminaison de l’uretère gauche dans le vagin. ii. Deux très petits orifices ou méats dans la corne utérine. 0. Ovaire gauche au côté interne du ligament large. p- Pavillon ou orifice de la trompe. t. Trompe. v. Vessie urinaire. y- Orifice de la trompe. æ. Cicatrice d’une vésicule de Graaf, grossie. Fic. IT. Partie de l’appareil générateur femelle d’un phalanger; la vessie en place. a. Vagin ouvert. c. Corne utérine. d. Col de la vessie et son ouverture dans le vagin. e. Terminaison de la corne utérine gauche dans la matrice. f. Terminaison de l’uretère de ce côté. g. Ferminaison de la corne de la matrice dans le vagin. L. Ligament transverse des cornes. 0. Ovaire. !. Trompe. p. Pavillon. z. Appendice de la trompe. Fic. HE. Partie de l'appareil générateur femelle du phalanger, ouverte pour en montrer l'intérieur. c. Corne vue à l’intérieur. e. Ouverture de la corne. m. Matrice. m. Canal de communication de la matrice avec le vagin. Depuis la lecture de ce Mémoire à l'Académie, M. Owen à publié dans les Transactions de la Société royale de Londres, ce Mémoire dont nous n'avions connu que des extraits : outre une description détaillée de l'appareil générateur femelle de l'ornithorhynque et de l'échidné, on y remarquera les premières figures com- plètement satisfaisantes qui en aient été données. PL. 72 À. Annales du Museum, 2° annee. Borromee sc . FL AN AN LEO TU A Qu. = 4, CATALOGUE DES PRÉPARATIONS ANATOMIQUES LAISSÉES DANS LE CABINET D'ANATOMIE COMPARÉE DU MUSEUM D'HISTOIRE NATURELLE, PAR G. CUVIER; FAISANT SUITE A LA NOTICE INSERÉE DANS LE TOME I DES ANNALES DU MUSEUM (Année 1803 ). HUDOUATAD ea à 2OIOTRAR CMOITAARAIA | EL CYR Y LA AAAMOC) UMÉOTANA'C TAUVEAN a CAE: ÿù d SLIAUTAA AAIOTIH'O AE | dou) D AA L AMOT AY 24È Laser HITOM a à ATIUS TBE (ENST at) MOMUM UE ALTAPUAIA ESC AVERTISSEMENT. Une notice sur l'établissement de la collection d'anatomie comparée a été publiée par M. G. Cuvier dans le second volume des Annales du Muséum (année 1803): il y trace, d’une manière rapide, les progrès que le Cabinet a faits dans les trois époques qu'il five pouréclaircir l'histoire de cette belle partie des collections du Muséum, d'histoire naturelle. Il rappelle que les premiers squelettes sont le résultat des travaux faits en commun par les membres de l'Académie des sciences avant 1699. Ces squelettes, peu nombreux, furent bientôt oubliés, et auraient fini par être détruits faute de soin, si Buffon ne les eût pas obtenus de l'Aca- démie des sciences pour les faire placer.dans le Cabinet dont il projetait le vaste plan : l'abondance de matériaux plus brillants envoyés de toutes parts à ce grand homme fit encore une fois reléguer les squelettes, et quelques préparations molles ajoutées par Daubenton, jusqu’à ce que la nouvelle organisation du Jar- din des Plantes imposa de nouveau aux professeurs, administra- teurs de l'établissement, le devoir de les réunir. Le défaut de place empêcha le premier professeur d'anatomie comparée de re AVERTISSEMENT. disposer convenablement ces vieux squelettes, premiers maté- riaux de notre collection. Mais à l’époque de la nomination de M. Cuvier à cette chaire qu'ila rendue si illustre, le Gouvernement abandonna à l'administration du Muséum d'histoire naturelle le bâtiment dans lequel on pût mettre en ordre les colections anatomiques. C'est ainsi que M. Cuvier est devenu le véritable fondateur du Cabinet d'anatomie comparée; toutes les piéces anatomiques qui y existaient au moment de sa mort y ont été déposées et rangées par ses mains. 1 mit tant d'activité dans la formation de son Cà- binet que dès l'année 1803, cinq ans après que le local était à sa disposition, il put donner un état sommaire du nombre des piéces sèches ou molles dont se composait alors sa collection. Ce nombre s'élevait, à cette époque, au suivant: ; osseuses...... 1,632 PRÉPARATIONS molles..." 1,239 OA EErErS 2,871 M. Cuvier avait, dès l'origine, coneu l’arrangement physiolo- gique qui a fait la base de ses études et l'admiration des savants de tout pays, qui en ont si souvent profité. Il n'a pas cessé un seul instant de suivre cette première idée, dans l'accroissement de cette collection, pendant les trente années écoulées entre la pu- AVERTISSEMENT, * 4ax blication de la notice que je viens de citer et l'heure fatale qui Ja enlevé aux sciences. Son projet était de publier un catalogue détaillé du Cabinet qu'il avait formé. Il en avait déja fait faire quelques parties par M. Fréd. Cuvier, son frère, si digne du nom célébre qu'il porte par ses nombreux et beaux travaux sur l'histoire naturelle des mammifères, et par son savant élève, M. Duvernoy, professeur à la fhculté des sciences de Strasbourg. C’est ainsi qu'il voulait remplir la promesse faite à la fin de sa notice sur le Cabinet d'anatomie tel qu'il était en 1803. Mais l'accroissement de ce Cabinet fut si rapide dans toutes ses parties , que le projet de M. Cuvier fut bientôt plus vaste qu'il ne l'avait d’abord pensé, en voyant sa première collection ne ren- fermant pasalors trois mille préparations. M. Cuvier concut alors l'idée de faire la description du Cabinet dans un onvrage plus grandiose qu'un simple catalogue. Il l'aurait fait orner de belles planches; et une physiologie comparée, dictée par son immense savoir et éclairée par son brillant génie, aurait été le discours préliminaire de cette grande œuvre. La destinée a tout changé en frappant ce grand homme. Les matériaux que M. Cuvier eut à sa disposition furent tou- jours considérables, et semblaient proportionnés à son activité, Pendant le temps de la guerre continentale, il eut à exploiter 422 AVERTISSEMENT. les nombreuses collections faites par Péron et Liesueur : la ména- gerie entretenue à grands frais à la Malmaison, lus a fourni presque autant de matériaux que celle du Jardin des Plantes. Aussitôt que la paix rouvrit les différentes voies du globe, l'administration du Muséum engagea le Gouvernement à faire entreprendre des voyages scientifiques, qui rapportèrent tous à M. Cuvier de nouveaux trésors. Ce concours des hommes éclairés a mis M. Cuvier en état de décupler les préparations du Cabinet d'anatomie comparée: Chaque voyageur recevait en effet de lui des demandes précises : feu Delalande lui rapporta du Brésil le tapir; du Cap, le rhino- céros, lhippopotame, et deux grandes et belles espèces de: ba- leines. Son beau-fils, M. A. Duvaucel, et son compagnon de voyage, M. Diard, lui envoyèrent de l'Inde les autres espèces de rhinocéros, les différents gibbons, le dugong, et beaucoup d'au- tres animaux dont l'énumération deviendrait icr trop longue: Les explorations faites dans le nord sous la conduite du capitaine Parry, par les ordres de l'Angleterre, lui ont procuré le sque- lette du Morse. MM. Leschenault, Quoy, Gaimard, Lesson, Garnot, Reynaud, Rang, Milbert; Lésueur, Dussumier, et beaucoup d'autres voyageurs encore, augmentèrent chacun les matériaux qu'ils s'empressaient de inettre à la disposition du AVERTISSEMENT. 423 savant actif qui les faisait si promptement jouir du fruit de leur don, et le leur montrant placé dans le Cabinet bien peu de temps après qu'ils l'avaient rapporté. Tant de persévérance, de peines, de soins pour former un si vaste cabinet, ne devaient pas rester ignorés du public. Aussi deux éléves de M. Cuvier, auxquels ce grand homme à donné des témoignages publics et nombreux de son estime et de son amitié, se sont empressés de payer à leur maître le juste tribut de leur reconnaissance. MM. Laurillard et Valenciennes, aidé avec un zéle au-dessus de tout éloge par leur jeune et savant ami, M. Pentland, pour lequel M. Cuvier n'avait pas moins d’af- fection, ont voulu présenter un relevé succinct du Cabinet tel que M. Cuvier le laissait après lui. Ils sentent aue ce travail est au- dessous du mérite de l'établissement; mais il fera toujours con- naître ce que M. Cuvier avait fait matériellement dans sa collection. Le catalogue qui suit a été rédigé dans l’ordre phy- siologique qui a présidé à l'arrangement du Cabinet. Aussitôt que ce travail a été terminé, il fut présenté aux administrateurs du Muséum d'histoire naturelle, qui l'acceptèrent pour le faire publier dans le recueil périodique des Nouvelles Annales du Muséum ; les professseurs voulant, par ce dernier acte, donner une marque publique de la haute estime qu'ils portaient à l'illustre et savant collégue qu'ils regrettent. 1 VC BEA : Mvot sénaacsescqmaqitsii ini ions : | ie ou no ao amice sb , sais oh ROLE ob1ase — etèliaie onde) nb snamognerttl; ébène ES _. denib Ashdh ollsuto 20, eurpihroitg. Sonor .ahanet anis sue à hnitétérétes: inila _ usongne efp ougllon pags V4 cons of soë roi sont! sub uamon instotas db prrdjueautést de HILL 0E es Lo arbqgen niet opedage | Me 108 e, 14 #3 part le Éérentes due ds (FT kg cn DER ONE HO] 1nOIGV: Sep + ne ne MED ST SR ‘ ae nement Hd frp0 PA ki à 18 Le Cor Gr val \ér éd 1 ai 'argonpt si - Side … sudie eu sf antiecs no 6r0y5: NS ES LEP Bin aoë ù ar : ble cragioadle" so brredliaste, LME be : arbre, mot ë Aebeniom seqaines a soir) M foupol so. è RE à 0 à Rennes + Lao union est pr a | L amas. NM 7 a edge ——— ea OEIL. | Q + QECS = A + A ml a en a =. a 1 CERVEAU q Qi nn nr A © M m em = ‘ ET SYSTÈME NERVEUX. l) SYSTÈME er. LE RESPIRATOIRE, Gi CROIRE 2) a Nm AID + M men nt =) OS HYOÏDES. 3 À © SYSTÈME CA CIRCULATOIRE , Gi Q] Q) S Q] em Co. DIT Q] È COŒURS, etc. RS — Z à “ VISCÈRES =] D'ASSIMILATION , = a sa = OÙ = © = em = en MO = min (le) He a 11 m = ou ORGANES un] SÉCRÉTOIRES. 0 000000 MYOLOGIE. | È : = TETE ——_—_—_—_—_———_—_—_—_———_—_—_— —_—————_—_————————…—…—…— _—_———…————— OS SÉPARÉS, > _ & S De | Enr ; OSTÉOGÉNIE. = [ea D DENTITION , etc. Co Q] + «a = JTÈTES péoxris | _ De ee e © ——_——— 1 Deal î Di D © Es Ds Nm Mo NO mm 20 0 CR mm Au O ON OH 0 À A D DM CCC 6 ARTICULÉES. B. Les chiffres de chaque colonne indiquent le nombre des préparations dénommées. 57 434 CATALOGUE DU CABINET “: NOMS FRANCAIS NOMS LATINS DES FAMILLES, DES GENRES ES GE ET DES ESPÈCES, T ESPÈCES , Ve UNE - DES GENRES ET DES ESPÈCES ET DES ESPÈCES Sy N ON YMIE. TIRÉS TIRÉS DU RÉGNE ANIMAL DU RÈGNE ANIMAL DE M. CUVIER. DE M. CUVIER. EEE Lagothriche grison...........-... Lagothrix canus.................. Gastrimargus infumatus. Spix.... Sapajou sajou...........-....... Cebus apella..:................:. Simia apella. Linn........ CHENE EDS CEo 0 vo c 000 TOO CAPUCINUS-- ef ele .. capucina. Linn.!......1... à pieds dorés............ ChYSOpus cer. dr Cebus chrysopus. F. Quu....4... | ane us a00 nn do0r Do dla SERA O0 Pied unicolor.Spix............4 à gorge blanche.......... hypoleucus...............2. hypoleucus. Desm........ | jaunâtre,. 4-1..." XANMÉDOSIÉNOSE. 1e - +... xauthosternos. Kuhl. ..... | PE O0E 1000 MANS AOE Te DDISCUSE SEE CCC e Creer griseus. Desm: ...+ .. 1." SATNINUNECHEEUL EE 1-7 - ce -Reccase SALIDITIUS CITES LI. - = ete eee eee 1De SIM IA SCIDrCA-. 4e ee Este Sayarke Er --e---c-ecee Pirhecia mustar 40e -c-e-t Simia pithecia. Linn.........1... | CODEC Ce PAT NS ME AM Drames à satanas. Hoff...:......... | ES soddeenE SPL E RU È TRUE RTE SP Ro à Pithecia hirsuta? Spix.......... a vent(re rOUX....... Fe 2e THAVEDITIS CEE EE CU. rufiventris. Geoff...... 1} Capudin=e se -et Fee re ahiropotessf.1"f.". 4.12 Simia chiropotes. Humb......... | Sagouin à masque................ Caïllithrix personata.............2. Callithrix personata Geoff........ aux mains noires.....-..e melanochir.-....- 2:04 melanochir. P. Max... M Nocthore douroucouli............ Nocthora trivirgata..............2. Nyctipithecus vociferans. Spix....# Ouistiti commun.:.:-..-.....:.. Hépale jacchust.”"c-tre.E.- +04 .| Simia jacchus. Linn..i......1..: A Midas pinche.:....-............ Midas œdipus-#.--#e.- ft..." Simia œdipus. Linn..:......... tambnin Pere Lecce. -. TUHANUS EL EE Te Let midas- ina. te. le MAMLINAS dd. Lee rOSAA Ne Eee E ec CI rosalia. Linn...:.. en Singes d’espéces indéterminées. ....|................................./.........,....ssssssnes FAM. DES LEMURIENS. Maki mococo........... eee )NDemMUr:CE tar .- RRLAEE ce 0 0 Lemur catta-Linn.-..6.-+.-0t.4 | VALLE - 0 sele MTL 5 MACACON. Lee ed macaco. Linn.. à... .."..1 TOUPE » ele cite lee ce Tube en LCR CELL TC CC ruber. PérOn--4--@c--te MONFOUS ......... FO AER ADS | IMONGOS. . « Ainsi eee es mongos. Linn.......... aufrant blanc-k.-.-<.:. 7. PO) r CS SOON ASE © albifrons Geoff...…...... a fraises Mecrébel rt: Je | COAST L EE ec. de collaris Geoff.. 4... ..1.4 ; Indre: :t elec nec cu MER ch dencre ee decendeleet dc ROLEX ASC. | Loris paresseux................2. Stenops tardigradus............... Lemur tardigradus. Linn. ...... CTelé-- idee -reececde.e AO NES ET EM MOT Onpar © Loris gracilis. Geoff...... OS 0 Ë Galago grand. .....:............ Galago crassicaudatus.............. Galago crassicaudatus. Geoff.. . . 4 IMDYEN DL. sed Senegalensis. .............. Senegalensis. Geoff......M de Madagascar...,....... Madagascariensis. .......... Madagascariensis. Geoff. Tarsier aux mains rousses......... Frs spectrum" CCE ce. de Lemur spectrum. Pall......... . LES CARNASSIERS. FAM. DES CHIROPTERES. Roussette noires. ...1...-07. ct 00 Pterqgpus{edulis=h..". 2.4.2... Pteropus edulis. Geoff.:........ 1 vulgairer.n.? Ne ERRnr MUIPADIS AE Le aus de vulgaris. Geoff...... 1 AtcolHer tds. biere MDRICOIIS te tte rubricollis. Geoff.. A | ee 2e ÉOAËl DOC D0DE ue griseus.................. griseus. Geoff.......... Égypies-d-r tr te Ægyptiacus....l.....,..2. Ægyptiacus. Geoff. . . . M) paillée 6-6. de SÉTANMMENS)- scie ele sde stramineus. Geoff.... . 8) 4 à oreilles bordées........ IR AMPITALS 2 011 ieVe elele 1e aide marginatus. Geoff. + Céphalote de Péron.............. Cephalotes Peronüi......,.. 1.4 Cephalotes Peronii. Geoff....... 435 D'ANATOMIE COMPARÉE. RE ———.—.—.———— FOETUS ET SON DÉVELOPPEMENT. ORGANES [sr | s GÉNITAUX. | MALES. [sal Lo C2) LANGUE CR 50 © A à ss << a NEZ O «a © |#£ RER RREERT" s = SX OREILLE + GC je OEIL. | EU a Ce ä TE = = a = AU = ea SYSTÈME D RESPIRATOIRE , ++ CD A mm CT a _ © OS HYOÏDES. = _ © ISYSTÈME 7 CIRCULATOIRE , Nec a a = = = "a = COEURS , etc. . £ ‘a OEIL. | a] Le) + CERVEAU | _ O] Q] 1 a ET SYSTÈME NERVEUX, [sa] SYSTÈME oO RESPIRATOIRE, 3) a «2 al Ch (=) OS HYOÏDES. a — TEE RS De D LUE RE TS ee = © SYSTÈME CA CIRCULATOIRE , . El NS A = = coEURS, etc. A ——— EE . “ VISCÈRES sa) D'ASSIMILATION, | + e es = a SR SE à ORGANES 1) | SÉCRÉTOIRES. MYOLOGIE. = = = S OS SÉPARÉS, a. _ . OSTÉOGÉNIE. | #> D DENTITION , etc. | = CCS = ES 2 JTÈTES DÉMONTÉES. — +19 Cu Æ LÀ rères ennièREs | En ARE Us MD m NID À À MM NM NS m GES CE On = m a AH A DM ER DER. AT mn 6 ARTICULÉES. , 13 SN .ETTES CES F PO sn. RE AE 4 59 442 CATALOGUE DU CABINET NOMS FRANÇAIS NOMS LATINS DES FAMILLES, DES GENRES DES GENRES ET DES ESPÈCES, ET DES ESPÈCES, SYNONYMIE. . TIRÉS TIRÉS DU RÉGNE ANIMAL DU RÈGNE ANIMAL DE M. CUVIER. DE M. CUVIER. vulpes” Linn. ..8.-.. 20 Azaræ. P.(Maxte. ste. COTSAC Ge. eee cinereo-argenteus. Erxl.... argentatus. F. Cuv......., Jagopus. Linn. ........... famelicus? Kret...........1 Renard'ordinaire...2. eme NUIPDES EEE du Brel she: dc ATArEe te den ls Che darels à : CONSaC tree ere CORSA CL en eee EVe 3, triCOlOn LE 2e eee cinereo-argenteus............ arfenté. ms... ATÉENTATA EEE oo banedo 700 006 lag Opus PE eee / d'Égypte... FAMELICUS) EE R ice ere re TOUGE. sens NUPERE eee ; Chien sauvage dn Cap..:..-.......| Canis pictus...............°....1. Hyÿæna picta. Temm........,... Civette commune................| Viverra civetta................ ...| Viverra civetta. Linn............ ZADELHE EE RE ne 2AiDethas ten c'es Ne zibetha. Zinn:.e 4... M CR TETAVAR LS. denses JavaniGa eee SE Hardwichüi. Less. ........ Genette commune...............| Genetta vulgaris.............:....| Viverra genetta. Linn... ..... |... dMCAP PE ae teen ee capensis........ sosie eedel RES RE AER AR EE ES CE ENG ntiar Rodentia RON MS COR E AE HORS B Felis gracilis, Horsf. ............ désiimdés. ice etes TASSE ee tete ........3.) Viverratrasse"Horsf.#et.# rt 22 delMamille- er. MARIIENSIS. «à ess ste eee scies eee 0e DU CCS Paradoxure pougouné............| Paradoxurus typus................| Paradoxurus typus. F. Cuv....... TAURE ee C-ee aUTAUS 0 « SD 00 doc à e aureus. F, Cuv...... Mangouste d'Egypte..............| Herpéstes ægyptiacus...............| Viverra ichneumon. Linn. .......) CHAT Eos 0e CHENE eme acb eee de : caffras Dinn. 09.04 désiindes eee. --t.s MUNGOS.. ss. mungos. Linn........... RME ELLE 08 06 59 E javanicus ...............| Herpestes javanicus. Geoff. ..... dés imarals.-. +... .| HerpeStes pallidinosus. 4... te cer detecte Suricate du Cap.................| Rizæna capensis..................| Viverra tetradactyla. Gm..... |... A Mangue..... sessssssss.........| Crossarchus obscurus..............| Crossarchus obscurus. F. Cuv.... Protéle Delalande....,...,........| Proteles Delalandii................| Proteles Delalandii. Jsid. Geoff... Hyène rayée.-..................| Hyæna vittata..................4| Canis hyæna. Zinn....®..10 0.4 Dre RE LR bruhnea...........,......,.! Hyæna villosa. Smith... .... 1." tachetéef 2 LL ee CTOCU TA me ee ebe oc s dell CABIS CTOCUTA LENS Chatilion Fee vers te. 4. l'Relisleo MS MEEE 1.2... elle, Lin EAN ERREUR ÉIPTEMOYAÏ= eee eee ce Ho oc anabe de did is de tignis. Lihnes "ete -le 1 TASUBL Eee eue. ONCA PELLE EEE CCE onça. Zinn ee -MRSRE. CR Panther tee encre ee DÉRGEREME TE SPORT O! pardus. Linn..............4 Panthère MORE melasse Linea sucre melas."Peron..- 12. .t- IÉgitbsono compote 1454560 leopardus ee: ---ec-cde leopardus. Linn. ........... CE TE io bon Te ue 10000 LOS SCOLON Eee roc dede discolor, Linn. : 4... 22-24 Min 60 de ace be 040 #06 Fire ME TAN DOME à Nbr Gun iob Sono De lynxidu Canada............. DOrealis. me A be male ele sine boréalis, Temm........... CÉLVIED PME LT NUE He AIDE OEIL SES Do Es rufas Guide ER CR e ER lynxdes marais. ......... Me Chaus ..c:e EST DO D EME chaus. Guid "7.001 montagnard............ de MMONTANA EEE le ee montana. Des: ,. {. .. 1.18 CATACA Lee eme eh à ten ee CALA CAS se eee caracal: Tinn..-21:.E 0002 OCELOEE een ee Ne PATdANS EPL COR ete pardalis. Linn....+..n.. 1 CHAR ARTE Te nee don HTC ROME ne D'APEREREE À minis Le (CUVE SÉEVA as ee see ar CON AISCR REAS E GRAN TERRE serval. Linn..: 4 14. 04 du Bengale... 56 benghalensis .…....,.......1. bengalensis. Desm......... ordinaire domestiue . 56 ED a SU n CS ROBE nt le cattus. Linn. ........0. 1. AE FAUVABE NE. Riel ee en 2 MELUN sieste cle ce Ve tie id. "Linie MU se TC TÉL oobocc aout didadebaue HÉCLOP PTS 0NT Den OU TE eyra. Desmi.."1..,., 1. MATPUAY.......... s0boSouno HTENOS O0 ANSE do nt à tigrina. Linn.… dé Jata RER À ANS JAVANENSIS-eiafe cles oleis 2 afe dde javanensis. Horsf........... à oreilles rousses .........,,. CaliBAta en taee sentence caligata. Temm.....,...., 443 : D'ANATOMIE COMPARÉE. | ORGANES freusus = FOETUS ‘ ET SON DÉVELOPPEMENT. 26 GÉNITAUX. | RS LANGUE. DES SENS. ORGANES OREILLE. NÉVROLOGIE. CERVEAU ET SYSTÈME NERVEUX. SYSTÈME RESPIRATOIRE, F © © mm M A = a OS HYOÏDES. SYSTÈME CIRCULATOIRE, 4 al COEURS , etc. Dm A Om mn ma MO AT = D A min SPLANCEHNOLOGIE. SÉCRÉTOIRES. MYOLOGIE. NS OO = = OS SÉPARÉS, OSTÉOGÉNIE. N\am ea] vi CS = = « NA d@) DENTITION , etc. Ke) © 1 ë TÊTES DÉMONTÉES.| È Deal = En TÊRES ENTIÈRES | Get "a ma M MODO M EN A MOD = om D A = 09 0) (OO mm om un OU ARTICULÉES, e 2 pl k © 10 mm Q] NS MHO SN © x 444 CATALOGUE DU CABINET NOMS FRANCAIS DES FAMILLES, DES GENRES ET DES ESPÈCES, TIRÉS DU RÈGNE ANIMAL DE M. CUVIER. à bandes........ HOT On 2e d'Égypte........:....:....0. guépard.........e...ss.e LES AMPHIBIES. Phoque commun................ hérissé......+, Ge DO DO ANNEES ee urieteeiderce see à croissant. ....... Le SE barbu...F--2 PACE CID à fortes outches RC Sténorhinque aux petits ongles... .. Pelage moine............ RO OC Stemmatope à capuchon. . lissske mitré- 4-cte4e DOS 1 Macrorhine à trompe...... latte Otarie à crinière....... PCR RL OUTSIN eee LR RCI Delalandei "4... d'Hauvillehs-- Jr. de la Noadill-Holane ET. Morse cheval marin....... rte NOMS LATINS DES GENRES ET DES ESPÈCES, TIRÉS DU RÈGNE ANIMAL DE M. CUVIER. torquata. . Pod: SU Ft00 ægyptiaca bata tre v etre Calocephalus vitulinus......:.. LES MARSUPIAUX. Sarigue OPOSSUM,. ............... CÉADIEL ET dent eee quatre lœils. +..." Cayapollin-#-...--1...%. mMarmose.t:%.: 1... 416.72 COLA EE dun et ee ie espèce indéterminée. ...... Chironecte yapock............... | Thylacine dé ÉTATFIS. - re 0 = desc it Dasyure à longue queue.......... de Maupt."-e--ue dedWhiter.:. Lee Péraméle à museau pointu........ Phalanger tacheté......,......... à front concave........ TEDANAPe. = cie sole me due Cook SURSCE CORRE DE LE espèce indéterminée. Phalanger-volant nain............ Potoroo rat.. ip au te shoolricrs dense Kanguroo géant BE) + ÉC0S AD REC EE gris roux , DiSPIdUS Rime: 0 -eee ANDUIAUS 1e. does groenlandicus....... : barbatus Face 5 Stenorhynchus leptonyx-+"""trere Pelagus monachus................. Stemmatopus cr ISTALUS 2 ES 0 lee de MNIIFAUUS 6-6 Macrorhinus proboscideus.......... Otaratnbateee "0.6. cee HO oo PC RE Délalandns...1:..62-Ltrer: RÉRAUE RARE Sud Novæ Hollandiæ.......... . ; Tricheéus rosmarus:......1...1...4... Didelphis virginiana. .... Loddionor TATSUPIASS 26-60 OPOSSUET Serum hrSip ea ERREUR DUT EE URLS brachyura-e"ert-"te Chironectes palmatus.............. Thylacinus Harrisii............... Dasyurus macrourus.............. MauSer et RP rene MIVErrINUS A eee paie mse Perameles nasutus................. Balantia maculata ICT CAVITONSS TM ET Re 0 VUIPINA RCE» COR Re à Petaurus pygmæus................ MAMA ee Mere ce SEIULEUS Mate soute disieele sie Le MACTOUTUS "de ee es ele ere ne Hypsiprymnus Whitii...... RO LOURE SUEDE ne tete des (e Peront::-..0 : Macropus major.................. rufo-priseus. ...... SLT AÈT SYNONYMIE. jubata. EShrt Ê LS : : ER. Phoca vitulina. Linn........... hispida. Schr.. : 4 annulata. Schre. SE AR groenlandica. Eyed. . barbata. Schr...*...... leptonyx. Blain... ....... monachus. Gm... Cristata-(Gm..: 7 Jde. e A. mitrata. Camp... ...,.. leonina. Linn....,..... jubata. Gm:..... 2 ursina. Linn. Taichecue id rosmarus. ren date Didelphis virginiana. Linn.…. marsupialis. Fee ee opossum. Linn.. o dorsigera. Lie à de | murina. ann. … ....41 FÉES Pall.Y.. macrourus. So 4 Maugei. Geoff... viverrinus. Geoff. Peramelus nasutus. Geoff... . . . Phalangista maculata. Lil cavifrons. Temin..* | Didelphis vulpina. Shaw... ... m1] Phalangista Cookii. Temm... .. 41 Didelphis pyemæa. Shaw. | petaurus. Shaw... . sf}, sciurea. Shaw. . macroura, Shaw: à. MR] Macropus minor. Shaw. .…. | Hypsiprymnus Leseur, Q. et G. pi |l | Peronii. Q. et G." Macropus major. Shaw... .,..,% rufo-griseus. Desm, . M 445 D'ANATOMIE COMPARÉE. À] ET SON DÉVELOPPEMENT. ORGANES {revers || GÉNITAUX. NÉVROLOGIE. SPLANCHNOLOGIE, MYOLOGIE. 2 OSTEOLOGIE FOETUS = Del MALES. an am a LANGUE. 2 Ë A o ST) NEZ 0° O OREILLE, e ŒIL. Se Ge) a «a a a 10 CERVEAU CI + + © ET SYSTÈME NERVEUX. SYSTÈME RESPIRATOIRE , OS HYOÏDES. : SYSTÈME CIRCULATOIRE n COEURS , etc. VISCÈRES D'ASSIMILATION , ORGANES SÉCRÉTOIRES. 10 OS SÉPARÉS, OSTÉOGÉNIE. La] DENTITION, etc. TÈTES DÉMONTÉES. TÈTES ENTIÈRES a D A mo OU ARTICULÉES. SQUELETTES Ce] a em CR ENTIERS. 1 5 14 Go 446 GATALOGUE DU CABINET NOMS LATINS DES GENRES ! ET DES ESPÈCES, NOMS FRANCAIS DES FAMILLES, DES GENRES ET DES ESPÈCES, TIRÉS DU RÈGNE ANIMAL DE M. CCVIER. TIRÉS DU RÈGNE ANIMAL DE M. CUVIER. Kanguroo à cou roux............. Macropus ruficollis............... à moustaches......... SA a LAINE NS ASE de Labillardière........ HA Bnllardiertis... tn. enee Halmature élégant. ........... ...| Halmaturus elegans.............. MDhétiss Me rt een IHREIS ee cm eee Koala brune Arme + Koalatcinerea RER NEE.Éecopeccs Phascolome Wombat............. Phascolomys Wombat............. LES RONGEURS. Écureuil commun............ EC IRSEIUTENUISANS EEE Le RE -c-eeie | deSvriep= TEE 2 SYITACUS. ,.......... 4% 0308 Joue CSA EE ALI CE CINEFEUS. ............. «| des Indes........... DDC MAXINUS EEE eee paleniste "er. 0 Saoetre palmanum Eee ece se ut AIR PRE CÉPCHET EE de NAT AUS. bec 8 DMASQUE I A ce bre CAPISTALUS eee = AVENTrETOUX.. -. 0e. sf “ TÜVER TELE ele ce sels Leschenault ....... DES Heschenaldn-..."6-..-teree defavaren sert Men: TEVÉUE. 53000000 0000080 des États-Unis. .......... americanus, . ..... LS Su: Mais Re Lee screen IMAIMIAISETIA A ee bee sets de la baie d'Hudson........ Rudsonia se cesser Macroxus æstuans............. bivittatus 2... Pteromys volucella.®........«.... petaurista......4-. 0 Cheiromys madagascariensis.. ...... Arctomys alpinus..-.....1...t.."" Guerlinguet de la Guyane......... toussage........,,.,... Polatouche d'Amérique. ........ : à faguand.l:..,.#..1 J Aye Aye de Madagascar. ...!...... Marmotte des Alpes.............. dhiCGagada 2"? Lattes MONA LE ne meule de Québec......!... 010 empetra....-. ASE Soie Spermophile souslisk .............| Spermophilus citillus.............. de Richardson... ..... Richardson... ....:.. defHoodi rm À ‘ EÉTODAUS. eee do Color. 2... 8-1. CONGCOIOT»- - 4e ehie ent Poir commises... 0 etre Myoxus glis....2:........ Eee dansiete lérot ER E re doiethislers a nitela..:.°. SAN CIS TS Lex MIUSCATUN EE + de ce : - 8 me tar AVElAnaTUS.- +R» du Sénégal .. ..... SR RATE DE Goupeii:....... Éiete Lio iE te Échymys à queue dorée........... Joncheresichnysunos.F 2-2": . ROUX = 1e ts tete DUPUIS eee | : dactylin, .... certe dactylinus..:- 4..." espece indéterminée. ..: |... 17 7" Se RARE EE Cercomys du Bresil............ ..| Cercomys brasiliensis.......... GOA Hydromys à ventre blanc......... Hydromys leucogaster............. Houtia Congo............. ......|1Capromys Furnieri. .............. CATANAIER 2 - cet rehensilis ..... RE 63 RAT SOUMIS LE EME Mieielate nice D 4/22 Ve À ue ét ANR EER À COMMUN... neo seems eo cle CAMES Scene Cet - 0 = ristleeie . surmulot....,... HÉto: FEES 4e décumanus :........2. sa SOVÉLIXSE eee NU PET OR M setifer...... AE DOME HAS Me pérchal......... Fos nnanlss fi EL oebr dette corde SYNONYMIE, Macropus ruficollis. Shaw..,...1..4 Kangurus labiatus. Geoff........... Billardierii. Desm... 1... Kangurus fasciatus. Per. et Les... ... Halmaturus Thetis. F. Cuv........ Lipurus cinereus. Guld......,!.:. M Didelphis ursina. Shaw... .... Les Sciurus vulgaris. Linn........,. syriacus. Ehr. .. .. cinereus. Linn.…. MAXIMUS GM.-- doses. 4 palmarum. Linn......,... variegatus. Gm. J....:.. M capistratus. Bow... ...,,,.,. rufiventer. Geoff......... nn CRC OOOCIOE O EOEES Sciurus striatus. Linn...l.....,... sms... hudsonius. Fost......... Al Sciurus æstuans. Gm........ .... bivittatus. Desm....,.,,.. d Sciurus volucella. Linn. ...... Le Sciurus petaurista. Zinn........ . Sciurus madagascariensis. Gm. ..… Mus alpinus. Linn....... F0 Arctomys monax. Gm........... empetra. Schr. ...... nn 1 Mus citillus:-Zinn.t. 48.100 ; Arctomys Richardsonii. Sabine... 4} Hoodii. Sabine........ N Spermophilus concolor. F. Cuu....} , Mus plis inn "te PRE or nitela. LL Inn TE AE EN 20, } avellanarius. Linn. ........ ÿ Myoxus africanus? Shaw..:.....#\ Echymys cristatus. Desm. ...... .. © spinosus. Desm..... 0 dactylinus. Geoff...... A : Hydromys leucogaster. Geoff. . . 84, | Capromys Furnieri. Desm. :.... 44 | prehensilis. Poe... ..1# | Mus musculus. Linn........ M 1 rattus.(Zann..[ 00 De ! decumanus. Pal... :.2..F 447 D'ANATOMIE COMPARÉE. SPLANCHNOLOGIE, FOETUS ET SON DÉVELOPPEMENT. ORGANES [revus GÉNITAUX. ORGANES DES SENS NÉVROLOGIE. CERVEAU ET SYSTÈME NERVEUX. SYSTÈME RESPIRATOIRE, a E Gr 5 M + CE M RS CS OS HYOÏDES. SYSTÈME CIRCULATOIRE, a Qi] Q = a = CdEURS, etc. VISCÈRES D'ASSIMILATION , ORGANES SÉCRÉTOIRES. MYOLOGIE. Fe OS SÉPARÉS OSTÉOGÉNIE. DENTITION, etc. TÊTES DÉMONTÉES. =9 = TÊTES ENTIÈRES OU ARTICULÉES. = GEI TRS Te ON me men mo om ei M MO Nm © À 1 ei ER PECreEER A+ a OSTÉOLOGIE. DE VU M — N RS x 448 CATALOGUE DU CABINET NOMS FRANCAIS DES FAMILLES, DES GENRES ET DES ESPÈCES, | TIRÉS DU RÈGNE ANIMAL DE M. CUVIER. Rat musqué..-..- PO RON EE à Gi souris du Caire. rayé du Cap.......... mulot nain...... fe DE SNS OO NEC Neotome de la Floride..........- Gerbille des Indes. ...... ss MNESYS EP des Pyramides du Sénégal........-...... de Nubie Mérion du Canada du Sennaar.. Hamster commun..... Ondatra du Canada...... Campagnol rat d'eau. -02).11 shermaus...... des champs......-.:. Te des prés.............. à joues fauves... Lemming de Norwège......--.---: e la baie d'Hudson....... Otomys du Cap......-..-- ' de Nubie, ...4......e 50 Gerboïse jerboa......-...:-.-.+: alactagal........:..... Hélamys du Cap.....--.-.-.--e: Rat taupe Zemni ss 21" de Java. zokor.-...4.s%.sele Oryctère des Dunes:: 4:16: .00 à tache blanche. ..... hottentot 8 Géomys cendre. -L.-24.:-22622.1%0 Saccomys antophile............ ee Castor ordinaire. ........-+....ee Couïa coui.!....:-.... ; Porc-épic commun..-.--..----+: du Sénégal delJaval eee du Bengale.............. Atherure à queue en pinceau Urson d'Amérique septentrionale . Sä à longue queue Coendou préhensile........:....:- d’Azzara : :... Liévre commun..+.......... Abe à queue ronsse...+..+.-.-. lapin....{.............re lapin d'Amérique NOMS LATINS DES GENRES ET DES ESPÈCES, TIRÉS DU RÈGNE ANIMAL DE M. CUVIER. Mus pilorides cahirinus. .......se.s.eossee pumilio................... . pumilus MORE juin rettoe bis Ietois pierete sylvaticus...............s..: variegatus SYENENSIS. ste: Neotoma floridanum............... gOSSYPINUM.......-...... Gerbillus indicus................. Pyramidum.. c senegalensis........... abyssinicus Meriones canadensis SETICÈUS. «rm esesee Cricetus vulgaris. .......:....+... Fiber zibetieus................... Arvicola amphibia................ argentoratensis Ha nes arvalis BCONROMUS. «see Fe xanthognatha .... Georyenus lemnus.......-....-.: hudsonius Otomys Fais ssossereehossseese nubicus Dipus sagitta LACUS are eteme stef oo elle tele Helamys caffer..................: Spalax Typhlus.....:............. javanus.......... b zokor.., Bathyergus maritiMUS......se..... capensis...... : hottentotus. ... Geomys cinereus.....:-: POI beE Saccomys antophilus.............. Castor! fiber............ + Myopotamus coipus..... Hystrix cristata...:....04.00. 0 senegalica....... 3 Atherurus fasciculatus..........-.. Eretyon dorsatum.......:...:.°°: MACTOUTUS. esse Synetheres prehensilis............: spinosus. . ...- à Lepus timidus...... ruficaudatus....... À cuniculus......... LÉSAAD NOT AMErICAQUS. cesser Mus pilorides. Palliee.: acte cahirinus. Geoff. ....:-....: pumilio.Sparm....-....-..; ‘ pumilus. F. Cuv:: he: 00 sylvaticus. Linnisse des : : 20 Hypudeus variegatus. Licht. .... Meriones syenensis. Ticht.a.. 0% Arvicola floridana. Harl......:. gossypina. Leconte... .. Dipus indicus. Hardw...:-.:.4 Pyramidum. Ov... Dipus canadensis. Shaw.\. 4... sericeus. Temm.......... Mus cricetus. Linn.......:.:.. Castor zibeticus. Linn.....:...: Mus amphibius. Linn.........: Arvicola argentoratensis. Desm.…. Mus arvalis. Linn............: æconomus. Pall.:.......: Arvicola xanthognatha. Leach.. Mus lemnus. Pall............ : hudsonius. Gm..........: Otomys capensis. F>Cuut - 4-71 nubicus. F. Cuv. Mus sagitta. Pall........:...4 jaculus. Pall........:...4 Dipus caffer. Gm........:...1 : Mus Typhlus. Pall.......:... , Mus aspalax. PallhEr es 3.4 Mus maritimus. Gm......:..: } capensis. Gm........2.. , Bathyergus hottentotus. Less. 4, Mus bursarius. Shaw......... Saccomys antophilus. F. Cuv.…. Castor fiber. Linn..........: ‘ Mus coypus. Molina." 4°" Hystrix cristata. Linn. - 1:30 À senegalica. F. Cuv:.. 14, fasciculata? Shaw... fasciculata. Shaw... Hystrix dorsata. Gm.......: macroura. Gm....... prehensilis. Linn. :. 4 insidiosa. Licht....." Lepus timidus. Linn......:. 4} ruficaudatus. Geoff. . .: cuniculus. Linn.….....} americanus. Gm.....# Hystrix 449 FOETUS ET SON DÉVELOPPEMENT. ORGANES [revues {| GÉNITAUX. Ce MALES. | GS 6 É F + + PEAU. LANGUE. I [A] © © OREILLE. 10 ORGANES DES SENS 2 OEIL Sa PS FE à NÉVROLOGIE. CERVEAU = Gi = 2° ET SYSTÈME NERVEUX. SYSTÈME RESPIRATOIRE , OS HYOÏDES. SYSTÈME CIRCULATOIRE ; COEURS , etc. VISCÈRES D'ASSIMILATION , ORGANES SÉCRÉTOIRES. MYOLOGIE. OS SÉPARÉS, OSTÉOGÉNIE. D'ANATOMIE COMPARÉE. = a =) ml © Z É- @) Z < = Q nn = = +, + 10 o DENTITION , etc. ai © 8) Fi à Ér : S TÈTES DÉMONTÉES. a | = = Ex À TèTES ENTIÈRES EP NE NE NEMPETLS Cie MONET RO NUE r ESS ONCE ES ESC SCO SENS 8 OU ARTICULÉES. SQUELETTES ENTIERS. 450 CATALOGUE DU CABINET NOMS FRANCAIS DES FAMILLES, DES GENRES ET DES ESPÈCES, TIRÉS DU RÈGNE ANIMAL DE M. CUVIER. NOMS LATINS DES GENRES ET DES ESPÈCES , TIRÉS DU RÈGNE ANIMAL DE M. CUVIER. Lièvre à cou noir................. Lepus nigricollis.................. d'Égypte.....t.../....re ÉEVIDHAGUS ere meeeeet du Brésil.!........1...... BrasilenSis ee Cecchreceener Lagomys naïin................... Lapomyspusilius Lee ES Cavia capybara. ................. Hydrochærus capybara............ Cobaye cochon d’Inde..,......... AnæmaicObaia Alesis ADÉTEAR er ELLE eee ENTRE 20 PDO COUT OMEnE Moco du'Brésil.-:--..1...4..0.2. Kerodénimoto:ti ere 4 eee Agouti ordinaire. .........+..... Chloromys acutid "04.00 Pacatacheté. 2.22. ..-4ecepe Cologenys.pacas.t......." #1". Callomys visrache. ............... Callomys viscacha................ Chmchilla PECEEe Eee Chincmilase cet IE OS RE DORE APE SE CL RS M C0 0 po 100 DOOt DO ADP r Due LES EDENTES. Pâresseux air. --bhenmle career Bradypus ae BL D AUD UHAU SE == fe celeron didactyluse.-- eee Cachicamenoir es". rte ne PER NET Er mulet = -e-eertereete MAO U UE Etc EAU OLIchE ND nl Aparaparai.-ne-ecerre nie ADara CINE ete re teLrEE Encoubert poyou.........,....,4.| .......:...............:........ | (NN SOA ÉAONMENON 0) ÉCAEOS ECC 160 JOIE d ne Gabassou propre................. Gabassus unicinetus- "#6... Priodonte géant................. Priodonigiganteus::.".#.....0e Oryctérope du Cap............... Orycteropus capensis.............. Fourmillier Tamanoir............ Myrmecophaga jubata............. Tamandua..-.-1:-- he Tamandua. ........ a deux doigts...,...... didactyla.......... Pangolin à queue courte......... Manis pentadactyla............... ! à queue longue... ...... tetradactyla "2" ceh. Echidné épineux#..0,. tent Echidna aculeata:. 4460000000 SOYEUX. «ss... SELOS AN MAT. ele seen ele © ee à Lee Qrnythorinque paradoxal......... Ornithorhyncus paradoxus......... FAM. DES PROBOSCIDIENS. Éléphant des Indes............... d'Afrique 2.0". ..2[ fosse PRÉAAETRAES EL: Mastodonte gigantesque... ........ a dents étroites........ HAE OC ABOU 10 DE Éapiroide-e-- Fer Hippopotame du Cap............ | du Sénégal.......... ] antiquus........... LES PACHYDERMES. Elephas indicus ANICADNS EC LE TETRe primogenius........ ..... Mastodon giganteum..... RES angustidens. ............ minus FAM. DES PACHYDERMES ORDINAIRES. antiquus ..........- SYNONYMIE. Lepus nigricollis. F, Cuv......:.... ægyptiaçus. Geoff. ARS DES. | brasiliensis. Linn.......,.... | Lepus pusillus. Pall...:41,:...1..4 Cavia capybara. Linn...!.:..:1,..: CODaia PAR RER EEE CU Bradypus tridactylus. Linn. ........ didactylus. Linn. ........ Dasypus novemeinctus. Linn....... hybridus. Desm. .........|! tricinctus. Linn.. 06.4 6 et 18 cinctus. Linn....…..| minutus. Desm.......:...1 unicinctus. Linn......!...…. gigas. Cuv.. .- Mu. -t.08 L, Myrmecophaga capensis. Pall...... jubata. Linn....... tetradactyla. Linn. . didactyla. Linn..... Manis pentadactyla. Linn... ....... tetradactyla Hier ES. Myrmecophaga aculeata. Shaw... Ornythorhyneus setosus. Home... . Platypus anatinus. Shaw... ....... Elephas maximus. Linn...:......:! africanus. Shaw... ...... | Elephas primogentus. Plane. | Hippopotamus amphibius. Linn. Il D'ANATOMIE COMPARÉE. ÿ ORGANES FEMELLES. GÉNITAUX. MALES, FOETUS ES mn = — ET SON DÉVELOPPEMENT. sl 5 3 2 LANGUE. + a " Le] (2 © 12% << a © =) [ds] n © = à L Crbehe) m ee © OREILLE. a 3) © Me) > A ———_——————_—_—_—_—_—_—_——— ] OEIL, | D A à CM) ] Q] © CA CERVEAU _ he) em e m = = ET SYSTÈME NERVEUX. à LL. SYSTÈME RESPIRATOIRE, OS HYOÏDES. a Se HA Am = " en à SYSTÈME CIRCULATOIRE , COEURS , etc. VISCÈRES D'ASSIMILATION , ORGANES SÉCRÉTOIRES. MYOLOGIE. «Ta O en æ= Qi] OS NM ON NN A mA Di SPLANCHNOLOGIE. OS SÉPARÉS , = mm CR = É. OSTÉOGÉNIE. [a] Le) eo m Cu ei ee nu DENTITION , etc. | LA GC) So 8 mi s a ei ei C1 TÈTES DÉMONTÉES. , OSTEOLOGIE. TÈTES ENTIÈRES | OU ARTICULÉES. 452 | CATALOGUE-DU CABINET NOMS FRANCAIS NOMS LATINS DES FAMILLES, DES GENRES DES GENRES ET DES ESPÈCES, ET DES ESPÈCES, SYNONYMIE. TIRÉS TIRES DU RÈGNE ANIMAL DU RÈGNE ANIMAL DE M. CUVIER. DE M. CUVIER, Cochon!sanglier. ...L..:.4.2.-.-"|NSus scrofa..t.. "20 NSusscrofa. Linn./. "#1" des Indes........ Écob dc scrofæ, var... ... Oo on HIS En 0800 énobaeo roue. de Siam ho Cast SCTOÉE) VATS, 21e 26 ee eue see ee 0e HAS oo D ob boanadondoaoc. à masque........-........ lanvatus CE en PE UE ce larvatus. F. Cuv..... .…..,. babiroussa-t-2ECC Re -nereee DARInUSSa Rene reen eee babyrussa. Linn........... Phacochère africain...:.........,| Phacochæres africanus.......,...... æthiopiens. Linn.......... Pecarina colliere.---6.......e-.| DICOfyles LOrqUuatus... 4.00 tajassu. Linn........... TajaSSOU ee. oe. sels ciel labratus et Pt ide NUE CP EEE Anoplotherium commun.......... Anoplothernium communes .©4.-""elM-2E--reLeee-eecc-Leetr et Rhinocéros des Indes.............| Rhinoceros indicus......,.........| Rhinoceros unicornis. Linn..…... dedavas here TeECE jayanicus eme acM le ecbcece dcr EeLET CIE de Sumatra........... SUMALTENSIS- 2 eee sumatranus. Rafl..… . d’Afrique............. africanus 2e. eete bicornis. Camp. . .….. Daman du Cap..................| Hyrax capensis ..2...............| Cavia capensis. Pal... ...... de Syrie 122-020... SYPIACUS eee Celle CE-P-C EC LEEERECREE CR Tapir d'Amérique................| Tapiramericanus.................| Tapir americanus. Linn.. .....: deRpulinken--ces-Brrpre Ronlinite. --+sccere-stec- Alle cab ere 0 CE CET À de Linde ee: eee. han ANAIEUS eee rte ne se de SR RE indicus. Farqh...,.....! Ï fossile gigantesque . ..... 081 NES MAÉ voor ao tbmonoEe à 88 à D HE BCD OC drone an dv ou: Lophiodon de Buxweiller.......... Lophiodon buxweillanus...........| .......... ORALE SO TAPITDITe her deep TAPIROIUES TE -Leeeee-ven lire et HHabounocaudec Anthracothère de la Ligurie... ....| Anthracotherium...... PONS À RER SAR actu ace à A GUN RES Sen RRRS, She SR REX RAS RES FO sabnetse dan tateie sosie ci Palæotherium grand.............| Palæotherium magnum............| .........................4 08 JbGO DO 25 Hu Crassumie seen Eee PAM ons der | COURT de rrmecbee CU du VEN ES es A RE CRIE ai odeoedor MOYEN . +... see » medium. EN PET eh eee Ce EE ICE petits... OUT TATOOUEE code À RS oO oc oc FAM. DES SOLIPÈDES. j Chevalordidaires ed ---e ete -MEquuSIcaballus te" "RCE ..| Equus caballus. Linn........ ph AE EE ob 96 dar asinus ..... doDoodE Do né ou d asinus. Linn...........h ZODTE 1-5 sieeleire ete ehejes ZERrat ee 6990050 Got'u dE 26 à zebra. Linn...........p gage - PR NOE HOT Sade NES ŒUACCHUA EEE PEL ds à quacchua. Gm. ......p dawee.-Eerpdeeeermceb MONTANUS ere erE montanus. Burd......4 mulet: 4 RM alt Moine be rec lrantenlene pale elelare iennleecete NES oupacc ao A muletde chevalletirébres-- ler mcEC ere eee SO RE OO OOo c È LES RUMINANTS. Chameau à deux bosses........... Camelus bactrianus......... ......| Camelus bactrianus. Linn... 11 Atunelbosser---t-c-crtt dromedarius....... ture k dromedarius, Linn. . 1 Lama domestique................ Atuchénial lama... .....t| Camelus lama. Zinn..... alpaca:."#".""#et DO GoE DE Alpacas- eee cer-cse ....| Lama paco. Desm..........f VIgOgne..........sposssses vicunna ................| Camelus vicunna. Linn.....m Chevrotain muse.................| Moschus moschiferus.............. Moschus moschiferus. Linn. . METINAs Sete DE DÉS MEMITIA Se se eee --E memina. Exleb.. .. deJava. de: lIMOSCRUSMAVAIICUS.. these eee javanicus. Pall..…. 0 | DAPU--- Ness. LE REA: © SON D DE 00 D A à napu. F. F1 GerPElan RE eee de cul | Cérvus alces .. ... Niesaute eee LIICErYUS AICES INT. de rhenne.......... BR RE AE ÉALANAUS AE esse 06 | tarandus. Linn..... 1 1 1 1 | 453 D'ANATOMIE COMPARÉE. NÉVROLOGIE. SPLANCHNOLOGIE, ET SON DÉVELOPPEMENT. ORGANES FEMELLES. GÉNITAUX. | nues, FOBTUS LANGUE, ORGANES DES SENS. OREILLE. OEIL, | CERVEAU | SYSTÈME RESPIRATOIRE, OS HYOÏDES. SYSTÈME CIRCULATOIRE, COEURS, etc. VISCÈRES D'ASSIMILATION, ORGANES SÉCRÉTOIRES. MYOLOGIE. OSTÉOLOGIE. OS SÉPARÉS, OSTÉOGÉNIE. DENTITION , etc. TÈTES DÉMONTÉES. TÊTES ENTIÈRES OU ARTICULÉES. SQUELETTES FNTIFNE ET SYSTÈME NERVEUX. , bed DO Em mens À = 454 NOMS FRANCAIS DES FAMILLES, DES GENRES ET DES ESPÈCES, CATALOGUE DU CABINET NOMS LATINS DES GENRES ET DES ESPÈCES, SYNONYMIE TIRÉS DU RÈGNE ANIMAL TIRÉS DU RÈGNE ANIMAL DE M. CUVIER. DE M. CUVIER. Cerf daim. ere 2: ANCENUSIdAMA- EE secrets Cervus dama. Linn...............! COMMUNE EE CCE ClepHUS ER ee etre elaphUS Lee CR duiCanadas severe Ceres CANAUENSIS 2-28 ces canadensis. Gm............. dela louisiane,--:--2--..6- VILBIDIBNUS Le ee 2e see 2 > virginianus. Gm...:........ foupedAZZ ee -Ce-cerhe PalUdOSnS EEE cer LC ee. paludosus. Desm. .......... dePafagonie--LEf--c--e-.1. patagonicus.........,...,.[ +...........e...e.s.sss.s.s.e.t COBTONNÉS CE ef = eee deb eee CONOUAIUS. RE abs eevecse coronatus. Geoff. .........: diversia dagues--2L8-eeebelles-cocbremecekiebeeccedhecscr-ellce-e:-cvccr het") -0 AXIS» Me eleis sine ie etre cb AXIS AT as role eo nee ie Ve AXIS" DIN dec -2 CEE Hippelapher-----r2 20-00 AristotelisereseceneLenc nelle cclncheetiente ERIC: ECE 0 ROUSS OR LE vialeisie D ne chalets EQUIQUS- A eee es cree: cle ece-peebe sec. des Märianes... #10 "fie. MATIANUSE 80212100 eeleniele « all ere de tiesie biets ee LENS de PerON Rss ens-epies ste Peronildet cest e ct celle eedesrclect Echec EC diversicerfsides Indes-2-2-2% tte ceadeliders-coceenecmecccclle ccercec-CFEeeEIEC CEE GENTIL es Lente Capreolns Er eee cer ee capreolus. Linn. .......... IDUNLBC Re eee MUNTAC EEE net amuntjac. Gm...... 1.2 des Philippines............. PHILPpENSIS FE... Dootidn TT DLO Ne UD 00e Girafe d’Afrique................. Camelopardalis girafa............. Camelopardalis girafa. Linn. .…....\ Antilope gazelle... ............... Antilope gazella. ................ Antilope dorcas. Linn............. : Hontanirodeécoe 100080 CONNNALE EEE CE ere COTINNa Ge ee 0 keyel:251.::2. AOSUTDOS dE Kevellar- rec Es ecrer ee kevella. Pal... 2.0. des Indés-!.2:0:.6-..1tL CÉRNICAPIA ee. cervicapra. Pall.......... Dubale re ee Te nenles Dubalist Are Ace bubalis. Linn....... 1.4 CRÉAS Se ee PURE CA ANTA NUE = ose Les iee se lie eee Lee eee IÉTOTT SSSR O0 ee lANAt AE eee een lanata. Desm. "1... 4 | plengeante.--..-""..."7" MELPENS- CEE res mergens. Blainv…........ | Boo 00H00 000 CE orisede- rene Ce -e grisea. F. Cuv............ | SAULENSE eee -crcl.. SAlÉAITIX Eee -ne-rebec-e oreotragus. Horsf......... AIRE Dar d e 000000 ee Ft 000 Move grimmia. Linn........... NS op oop toto 100 De PYBMER--E--CReoe---ec pygmea. Pall............ HaPONP LCR CEE redUnCenr. choses redunca. Pal, 1... OurebI- UE cE PV 2 AE ÉconiEos see Bbordoone scoparia. Pall............ Da Fee NoUE rade HAT 1Hbe00 de Dada Onyx- PAL RERRE EC" AAA 60000 En 60e Jenconvs "Percer" gazella. Linn. ........:. b bleue: 4 Meme mere leucophæa: "#4... te leucophæa. Pall..….......3 | RODAPÉPEE STE REP en senegalensis........:..:.. senegalensis. Pall. ......: Chevaline een eh ÉsTuEoeodaee Douce equina. Geoff. 1. ......1.1 Ge SEE OR VON MAL EE SaltANar eee Es saltiana. Blainv......... É CON A Dec Ne D tele OTCAS SET CL TM ee mere orcas PAL eee EC L ÉDIaosanod Done 10408 SEMPIAP EE cee--eer ce scripta. Pal... i CORdOUS AE UE EE Ne SÉTEPSICETOSE ee sole ose » siecle strepsiceros. Pall........ É PoSch bo EE. ce SYIVATICA eee ce sylvatica. Sparm... ......" steen=bok. 7. enr. ie MUÉESCENS see meloiele es ei rufescens. H. Smith......® imbrile du Sénégal... ..... SPAIRO VE EM LE eu |Lelonpiee eee CNE RL E TC SOUL e eee tee bo 20200 0 do 0 or. gnu:. Gn. CHAMOÏSS.- ---CLEL EIRE HUPICAPTA Led -e eee rupicapra. Linn......... NY ee see ute le PICIAPE EC re eccrcccce picta. Pall. en delSamatras....... "#2 SUMALTENSIS- 2.1 tee 10e 01e sumatrensis. Shaw....... à quatre cornes........... TNCÉET 200000 db boue chicarra. Hardw. ....... « Chévresauvage.......:......,.... Capralæpagrus- (#0... 400 000 Capra ægagrus. Gm............. domestiques Eee Er ee DinenS a RE cnic cae hirens rte cer 1 métis d’ægagre et chévre..….. nn sose OC CC 0 455 D'ANATOMIE COMPARÉE. FOETUS es À EE = ET SON DÉVELOPPEMENT. ORGANES GÉNITAUX. FEMELLES, MALES, ORGANES DES SENS NÉVROLOGIE. CERVEAU ET SYSTEME NERVEUX. SYSTÈME RESPIRATOIRE , Gr QG) a CORC OS HYOÏDES. SYSTÈME CIRCULATOIRE , COEURS , etc. VISCÈRES D'ASSIMILATION , ORGANES SÉCRÉTOIRES. MYOLOGIE. SPLANCHNOLOGIE. OS SÉPARÉS, OSTÉOGÉNIE. DENTITION , etc. TÈTES DÉMONTÉES. M HAT mo en OU ARTICULÉES. . OSTÉOLOGIE. 456 CATALOGUE DU CABINET NOMS LATINS NOMS FRANCAIS DES FAMILLES, DES GENRES \ DES GENRES ET DES ESPÈCES, ET DES ESPÈCES, SYNONYMIE. TIRÉS TIRÉS DU RÈGNE ANIMAL DU RÈGNE ANIMAL DE M. CUVIER. DE M. CUVIER. Chévre métis de bouc et de:bnebis. AA PERNEN M -ce-2.t-e.EL ete erbee-cée nerseessesesee d'Anpora lee see C rte ANDONENSIS,. =» ele eve aie oies angorensis. Gin. ........ de Jüidasd:. 2%: Ereelu MEVELSA Ne eee mec EPS EUR reversa. Gm..... das set Sans Corner recherche INCOTNIS: Messe nie eielie ee: lie ee COR DR USE. du EMibet eme EN LELE. Hhibetanus-%i.cchbeccenosalles -o dei -ecEc-t POS métis d'Égypte et d'Angora..| "Eee Ce CARRE ete. SIN ORET ERP ECERPEE Doro HO HU dl ES AL ANS QUO de nDexe Retenir: e SNS ae lee ibex.(Zinn et. :e-01-à Mouton 1mOnfflon.. ..2-...:....00 OviSmusmon eee eee Etc. Ovis musimon. Pall...,..... )- Morvan... 320006 00 PÜIREENSIS= 2e m1» fee rie loioln see guineensis. Gm........... à large queue... ... 5100 de laticaudatus... "1.10..." laticaudatus. Erxl. ...... COMMUNE rene -lee TI eee te celine aries. Linn. ice deecree Var: MÉTINOSS ee: secte id. hispanicus............... id. hispanicus. Linn..…. var. d'Afrique..." Id: AITICANUS.-. 0e sn sole id. africanus....:" ADS . var. d’Astracan.......... orentalis ti ememueutnemmcedl- ere -Pecre SELLER OCR Var. Sans COrNES ......... Var anpliCUS- eee eee ce var. anglicus. Erxl.......|! var. à tête busquée....... gibbiceps........... Déccoontellooe dada o der no Lou Pœufordinaure, Re. -MLE. che Bos taurus europæus .............. Bos taurus europæus. Gm..... ZÉDURR RER Er Ets rai LP ANRICNS es els ei MON indicus. Erxl....... SNS CDENES Re re cer. INCOLRIS ee L eee en INCOTNIS. +... et. AUTOCRS ra 128 0e 0 re ete iete eh UNS: Peer biais els olelole see UTUS GMA ts bison te RE EE Le Dion teintes americanus. Gmel....,... ILES CA NS AE OUR À bubalus. 0.524. RE Ro bubalus. Zinn.. 4.2 Vans ant bete secte se uma cles Var ANR ee Eee cee var, arni. Shaw..... desjoneles tree eee frontals- eee ceci frontalis. Lamb. ........* bunting de Java...........’ javanus......... DE Joie ao javanus. Temm...... O0 : VE More dboroc eo oune 20 grUNNIENS...........sr....s.. grunniens. Pall....... de « buffle du Cap..... TES SALE De catfenienenec hoc. deecd | caffer. Sparm .......... | DAUSQUE LE ee AE NE MIDSCHAMS RE eee Re ere moschatus. Gm......... 1 r 9 LES CETACES. Lamantin d'Amérique, ........... Manatus americanus . ............. Trichecus manatus. Linn...... Dugonp des) Indes::...-..#...11. Halicore duponpse... bec. dugong. Erxl......! Dauphin ordinaire............... Delphinus delphis-.....,..0.#".""" Delphinus delphis. Linn.. ... | sontfleur Etc. te (OO OS 08 0008 vdbath dat tursio. Bonnat..... AO OAI On SE 2e AUDIUS eee eee Mere ER RSS LP ne rapide --CeE-rcect- de NElOKE Sete es ere nec velox. Duss........ PONT LE re se cc ben coiet ÉLONLANS eve da een frontalis. Duss..... IST LESE SO MPAOE RE RS L frÆnatus ste ec le ce frænatus. Cuvu..... PIDIDDEEE EF" -FCE re plumbeus" "LU -600e : plumbeus. Duss… . AMON PDC EE CELUI longirostris. ............ longirostris, Duss. . Delphinorhynque à petite dorsale . .| Delphinorhyncus microptenus. ..... Delphinus Dali. Blainv, .... à museau grêle...... rOStratus. ee. A MO DORE Got ce duiGanpesc- Fr gangeticus ....... gangeticus. Roxb.… Marsouin commun .............. Phocæna vulgaris................: Delphinus phocæna. Linn... M} épaular de He CE RARE OR do no Et coment. orca. Linn...... 4] abtéterronde...:.-b:-c 4e globiceps......... ASTON. deductor. Scoresb..Mi GE ECC SOS MA AN à 24 HISSOAUUS: 5: - eee rissoanus. Cuv. ... Delphinaptère beluga ......,..... Delphinapterus albicans........... Delphinus albicans. Fabr... .: | à museau blanc... leucoramphus...... Delphinapterus Peronii. Less.) phocénoïde......... phocænoides....... phocænoides. 457 D'ANATOMIE COMPARÉE. FOTUS ET SON DÉVELOPPEMENT. ORGANES FEMELLES. GÉNITAUX. | maurs. PEAU. | LANGUE. DES SENS. ORGANES 2 NEVROLOGIE. | ET SYSTÈME NERVEUX. SYSTÈME RESPIRATOIRE, OS HYOÏDES. SYSTÈME CIRCULATOIRE, à COEURS, etc. VISCÈRES D'ASSIMILATION , = = + SU 0 mm m ORGANES SÉCRÉTOIRES. MYOLOGIE. SPLANCHNOLOGIE. OSTÉOGÉNIE. 4o DENTITION , etc. TÈTES néons | 2 OSTEOLOGIE. TÈÊTES ENTIÈRES ou ARTICULÉES®, m Nc m «em oO un © m0 ON CN CN ei Det lei CN Det et et CN CD LD SSD Det Det et OV) et OS SO LD ON mt ED mt x Lo) SOTIELETTES en © : = 458 CATALOGUE DU CABINET NOMS FRANÇAIS DES FAMILLES, NOMS LATINS DES GENRES ES GENRES ET DES ESPÈCES, ET DES ESPÈCES, ù 1 à SYNONYMIE. TIRÉS TIRÉS DU RÈGNE ANIMAL DU RÈGNE ANIMAL DE M. CUVIER. DE M. CUVIER. de Valparaiso,...... chilensis.# 5... Me see Eee El Hyperoodon à deux dents......... Hyperodon bidentatus............. Delphinus bidentatus. Hunt... .... Narvahl ordinaire..............l. Monodon monoceros.....,........ Monodon monoceros. Linn Cachalot macrocéphale........... Physeter macrocephalus . .......... Physeter macrocephalus. Lac Baleine du Cap: Penh Balsændraustralis nent OUR ESP RER CES franche Peer eh et pe MIVSECELTIS EE eE-Rceerer mysticetus. Linn,........] Rorqual des Basques.............. IHUQ Dee POV b er >SeubPtot boops. Zinn:..}-..."201 de la Méditerranée... ..... USCUIUSE LEE LE Re Ce ! musculus./Zinn.!.."...1 .4 ToTAux.. |... 6,981 Animanx conservés entiers dans l’eau-de-vie....... ÉSRANCE BU RE PROS 2e, 384 Modéles en cire ou plâtre de différentes portions d’anatomie.......:........ 97 Cornes de cerfs et d’autres ruminants, et de rhinocéros............:........ 94 Préparations pathologiques ; os humains malades, etc............:........ 70 PR 459 D'ANATOMIE COMPARÉE. FOETUS 3 Bi | ET SON DÉVELOPPEMENT. en "lie ORGANES rues] | e GÉNITAUX. MALES. à e PEAU. a — Et 1e — n LANGUE. De) [@) Re 18 A À = = © <& =] és Le) NEZ. a © æ & & © OREILLE. [ EN = > + ne? OEIL. | = & LA ES CERVEAU = [ET SYSTEME NERVEUX. a LU [ea SYSTÈME = Oo RESPIRATOIRE , s © OS HYOÏDES. = © SYSTÈME 2e LA CIRCULATOIRE, à a COEURS, etc. É VISCÈRES" D'ASSIMILATION, a = ORGANES 2 1 SÉCRÉTOIRES. MYOLOGIE. - OS SÉPARÉS KR à OSTÉOGÉNIE. Q] ea er: D DENTITION , etc. a Go = a REZ FF ef En n: = TÊTES DÉMONTÉES. 4 | na en Deal EE _— = En TÈTES ENTIÈRES Nm mm un 7) OU ARTICULÉES. e ee Don Æ sense 14 BRRJERE pm ms mp F4 LAC É rx Û t tube [Fe : ‘+ : - vrär us “ £ "= _ DEUXIÈME CLASSE. LES OISEAUX. © NOMS LATINS OSTÉOLOGIE. 2 SPLANCHNOLOGIE. NEVROLOGIE. ë | E < Z S GENRES ET DES ESPÈCES, deals leelole Réctkele DRCANÉE £ TIRÉS zal>25 Énlñowl © | £ 2 [88 Slmeclés PERS Œ 2E|3ml0mISS| ©| S8 [253,35] Pa ME NE DU RÈGNE ANIMAL [5152/4088 = | 52 "35 lS3mlés) . 8 | £ | DE M. CUVIER. PERS R "IS “| sr lsssgseles]s 5 | 5 |9 C &|Eg &|° so. 2 °F 5 * 7 3 "A | CCIPITRES. Lin. tur fulvus.............. 2 I 1 cinereus............ 1 1 papa cts... 1! 3 thartes aura............. I 1 1 ophron percnopterus...... 1 Jota.............. L ppaetes barbatus.......... 1 | co communis............ I 1 1 = subbuteo............. 3 1 BEIC SR PS 1 tinnunculus.......... 4 1 | columbarius.......... I | lerefalco candicans........ I I ailæalval....L........1 A 2 3 pennata............ 1 aliætus ossisfragus......... 2 I I 2 7 leucocephalus...... 3 1 | ponticerianus.....: ndioù Haliætus........... 2 I 1 rcaetus ecaudatus......... 1 I gallicus........... rpyia cristata........ CA | LM: tur palumbarius.......... 3 I borealis.............. sus vulgaris.............. 3 élan 4... 1.8: fuliginosus. .......... vus communis........... 2 2 furcatus.…{ .1. .J.... ! I nis APIVOrUS ............ teo vulgaris............. 4 s|}°2 lagopus.............. barha?....L...4...11 2 | CUS pygargus............ 4 1 DEF O 0 RP PE 2 4 1 pentarius capensis....... 2 I 1 medius,.............. 3 mexiCanus........... 7 la nebulosa............. 1: rix flammea.............. 6 I I I nium aluco............. 2 2 1 ibo grandis.............. 2 1 5 1 capensis............. 1 virginianus........... 3 462 CATALOGUE DU CABINET NOMS LATINS DES GENRES ET DES ESPÈCES, TIRÉS DU RÉGNE ANIMAL DE M. CUVIER. *“SHAILNI STLIAIHNÔS INOctua nyctens Let -----. 0 passera. - 2. 0e REÉAPA een Scops vulgaris... ......... 0e PASSERES. Lanius excubitor.........,. COlANS Rec eLeee punctatus. .......... Duvaucelii:......1.: Tyrannus javanicus......... leucogaster ....... Musicapa griseola.......... melanotos,....... Ampelis rubricollis mu De em D = Bombycilla carolinensis . .…... 3 Tanagra,jacapa............. I episcopus, ..... See | [MAL center DSP POSE I Turdus merula. ........ DOS | RE torquatus. :....:.... Li VISCIVOTUS.2. . . .h #, LI DIEM IBESS PERS L MUSIGUS- 2... -F +. 2 polyglottus ......... 1 capensis............ LI Cinclus vulgaris. ........... 7 Philedon polochion......... Eulabes javanicus .......... I Graculærosea. 11,12. 5 | IE CISDB NE creer I malabaricus. . ...... 1 Pyrrhocorax alpinus........ 1 Oriolus galbula............ I coudougnan........ ï AO SOMOUOU IE 1e 2 Saxicola rubicola.......,... I MUPErA 2... 4 3 œnanthe::.L-.25 I Sylvia rubecula..........., ï phænicurus.......... I Gurruca luscinia....,....... I arundinacea ....... I atricapilla . ....... 2 ONPÉÉEL- SEE I CUTIUCA see ee . LI turdoides 2.:.-,.... I Troglodytes europæus. ...... [ Motacilla alba........,... A x Budytes flavus ........ DR 6 Anthus capensis............ I arboreus....72.8 "40 OSTÉOLOGIE. SPLANCHNOLOGIE. En: SIEUT Le Se © Le = RSR El ÉatUmeasIes ARS Eco © EAN RE NEA ICE 2H|0æ68| QlEéS [3 ES lu 52125621) | Et tr s|0,r sslgelss| © 55 la 025 © ne LE EE CIrE BEN SR 4 “à ” . — mn 2 : LI I 1 1 I À I 14 I I Li I I I L 1 1 L 1 Li I 2 L L 4 I 1 I L 2 LI 2 L 2 1 I 1 ANHLSAS SAS "XNHAUAN ANEL: NÉVROLOGIE. EE j : ORGANES DES SENS. “AV4AUAD “LVuOoao “"HMIH9200L {ll D'ANATOMIE COMPARÉE. NOMS LATINS OSTÉOLOGIE. SPLANCHNOLOGIE. NÉVROLOGIE. GENRES ET DES ESPÈCES, ORGANES DES SENS. € 19 SAN ouo] — TIRÉS NDU RÈGNE ANIMAL «+ DE M. CUVIER. : e “Sauvdags SO ‘HIY9OTOAN SAUHISIA ANHLSAS ‘SHGIOXH $0 “AWIOLVUIASAU ANALSAS “AVAHAUII SHLAL *AIN490ALSO "SUAILNA SALLAIAQÔdS ‘SAXTAOTTUV n0 SAYALENE STATE 2 5 a 5 an o Le] à Œ "SHHLNONAI "NOILVTINISSY Œ CAUIOLVIANOUID “‘anA “XAOAAUIN ANALSAS LYodo ‘UIH2AOL ‘XAVLIN hus sepiarius.....,...... Fa puttata..".1....1..... ylaimus Horsfieldii...... selus apus.............. melbaz tit.) ...0 ndo urbica..,......... MIDATIA eee feeds chalybæa ......... rimulgus europæus. ..... guyanensis..... mysticalis...... pectoralis. ..... da \arvensis............ Cristata.. 14... alpestris............ LS major. 1... PRHSISS: 2.5.4 6 cæruleus ............ beriza citrinella...,..... CL LEE IE RE miliaria.......... Vas becs CSS ape it l eus! Oryzivorus ......... ta domestica.......... montana. !:....l..... gilla cœlebs............ montifringilla...... LdC PS AP luelis vulgaris. ......... ria seserina............ montium,........... EjnE ti SOMMES DRE canerias.. dl... bengala........,... senegala ........... SOS SRSSNNIRERNSS borealis. .........., | Oryzivora........... | CS De 211 3908 SORERAARR ARE padda 2.040.) Hisciata.s..!....141.0 madagascariensis ..... MorIZza..!. ...!......... Bothraustes vulgaris... chloris...... cardinalis. ... hula vulgaris........... a CUrvirostra........... leucoptera............ haga africana........... M mm Cm D Om D Om D OR N° et lei ie et © en DO D ND Om OT D ON eme me mt OO me et me le CO et met D Oeil CO le et OO NO Di CAO ee dei Det CATALOGUE DU CABINET + a + NOMS LATINS OSTÉOLOGIE. we SPLANCHNOLOGIE. NÉVROLOGIE. 41 ë = DES GENRES ET DES ESPÈCES | TT | SlS Je fe |: CACANLEÉ gi MAIRE ET 5 54 |80w|7%wlE DES SENS. TIRÉS 2G|28%|2n|mu Ém |[CSXImErlE : Delée|ow|oS]| @ ||£0) ass l — Û a a Ê O = Le D © RÉ EIREE RERAIERE 5 OPAIOTOLE 6 À CREER AE) Z GIE a à | "XOHAUIN ANALSAS “AVHAUI9 NÉVROLOGIE. RE ORGANES DES SENS. < o a ] g 5 — Le I I 65 "L009 e] © © 5 > e ‘XAVLINHO SANFVIHO "YIH2NOL 466 CATALOGUE DU CA BINET NOMS LATINS DES GENRES ET DES ESPÈCES, TIRÉS DU RÉGNE ANIMAL DE M. CUVIER. oo Penelope jacupema......... leucolophos. ...... marail Pavo cristatus Lophophorus refulgens. ..... Cuvieri Meleagris gallopavo Numida meleagris.......... Gallus vulgaris............ 2 sonneratil. --....... bankiva. .... > Phasianus colchicus nycthemerus...... pictus Tragopan satyrus........... Cryptonyx coronatus Tetrao urogallus TOTTIX. - - soso ne cos oo « Donasias se -Lhoe uMmPElUS eee phasianellus......... Dorealis.s2e6.c- ee 1IATGICUS- 6e cp Lagopus vulgaris. .......... scolicus Pterocles alchata.......,... Francolinus europæus. . ..... ponticenianus ... perlatus ........ rubricollis Coturnix vulgaris .......... Hemipodius nigricollis Perdix cinerea Columba coronata.......... palumbus......... migratorla ........ LOS AP 8 E0 LEE TE Ont PENCOC OID C0 leucocephala....... TISOPIdee eme ce nincobarica GRALLÆ. MhedErestheceus der Casuarius emeu...... BE ONE Novæ Hollandiæ.. Otfstarda---brecebrr der Be *"SUJILNA SALIAITGÔS OSTÉOLOGIE. A4 TNOILUV AO DAALENE SALAL *SAHLNONI STLAL | D S SO INYIOHLSO ‘4 ‘s HUVA "HI9O'TOAN EAUIOLVHIISAH "NOILV'ITISSV 4 SHUISIA SPLANCHNOLOGIE. 919 ‘SUNHO9 AUIOLVTNOUI € ne] = | ANYISAS SHUIOXH SO me MO ANALSAS XANAUIN ANAISAS 6e ce ces = SPORSA ces rare strepera.............. PERCLOPE SA cer autumpnalis. re cle CaSanea ne ce ere ponticeriana.......... Querquedula vulgaris. ...... carunculata.... Mergus merganser.......... SEMATOT = re ele sie albellüs 20e Squelettes d'oiseaux en magasin ‘SAYTAOHUY NO SAUAILNA SALEL OSTÉOLOGIE. *STHLNON I msn mnt msn esse nesns n ‘al NA9041S0 sp. indet........... Crocodilurus crocodilinus... : amazonicus.... Tupinambis teguixin....... : monitor. ....... monitor var.... Ameiva ameivæ............ lenmiscata ......... litterata.t--- 467." Lacerta ocellata............ VINS +20 eee ê SEPIUM.. Hinata er -2. arenicola. ..... Tao apiliése-+e--Ca-re ce pyrrhogaster........ marmorata......... viridis varietas...... sp. indet.......... Cordylus capersis.......... Stellio orientalis........... 2 Uromastix reticulatus. ..... + Agama barbata ............ capensis. .--.4-n colonorum.......... UmMbIA +... 4. 4e D'ANATOMIE COMPARÉE. nl rec OSTÉOLOGIE. SPLANCHNOLOGIE. NÉVROLOGIE. INOMS LATINS i GENRES ET DES ESPÈCES, TIRÉS DU RÉGNE ANIMAL DE M. CUVIER. © XAVLINYIO SANVAUOÏ |, ORGANES : DES SENS, 2 HUVAIS SO 7 ‘HTOOTOAN TILL *“AINH904LSO "SUAILNY SALLAIINÔS "SHATADITUV no SHHAISIA ANMLSAS HNHLSAS $ “AVHAYHO *SATIENON A ‘SAŒIOXH SO SAMIOLVUIASAW ‘s ‘219 ‘sun409 SAUGRENEE SHLAL "NOILVTINISSV QG “AWIOLY Tao "XAJAUIN ARYLSAS 4nA “LVyoao UIH9NOL pelus ægyptius.......... Holepis guttatus.......... otes ophiomachus ..,.... cristatella .......... tPhyrus superciliosus...... iocephalus margaritaceus. signathus cocinsinensis. . rus amboinensis........ 1 Poivelansiisl....1:...l 1 ana ponticeriana ........ Mana tuberculata......... cærulea....... OSCE (RE I nudicollis..........) x COMMENT. 5e 0: pyelurammaues, |. $ 1ryessa superciliosa ......] 1 {Hiscus cucullatus........l : chrus marmoratus...... hymotes tuberculatus....| 1 Mius velifer............. strumosa......... ke carolinensis .....,.. principalis. ......... nigro-cærulea...... sp. indet........... asaurus giganteus. ...... I nodon cornutus........ I labotes cepedianus. ..... | guttatus ........ lobatus........ PE Wittatust. 4.4. fimbriatus. ...... caudiverberus.... siamensis........ næleo africanus ........) 1 senegalensis......| 4 umilus ......... ifurcus.........| : I s officinalis.......... I rufescens........... ocellatus........,.. ERA HS de EYPTUS tue crotaphomelas...... Schneïderi ......... periduus.. 1... L | mittatuss st)... | 2 tetradactylus.......... idactylus............ lepidopus ............ didactylus. ........... Parasol... Mrratus dust...) x species nova....... Doc ML CRC = ei ei = = De et CCC RCE 474 NOMS LATINS DES GENRES ET DES ESPÈCES, TIRÉS DU RÉGNE ANIMAL DE M. CUVIER. *“SUAILNA SALLHIHNÔS Chalcides tetradactylus . .. Chirotes lumbricoides....... OPHIDII. Pseudopus Pallasii.......... Ophisaurus ventralis........ Anguis fragilis.......... Fe Acontias meleagris.......... Ampbhisbæna alba .......... fuliginosa...... Spoundet.. de Leposternon microcephalus. . Typhlops braminus......... MASDIUSE ET 4... leucorhous ....... Tortrix scytale.......... Sa Uropeltis ceylanicus........ : BOdICONStTICLOT.-. ER -4-e0 SCVLAIE eee dE es de Sp'NDUetR. Entre der Erik heroïcuse +... 6 Ft: Python javanicus.......... amethystinus....... boæformis ......... Divittatus .L...47 TE pp PO ME DOE : Schneïderi!. ....... Dipsas indica......... es Colubernatrixe 1.0 viperinus...... ATOE filifammis 4... 1. : MENUEUS bete eee decipiens.t...".-. CIBTIQUS - he. de : mycterizans. . . |... plicatilis".#". "1 Fe DErnt' ES 1680 8e . SE at RS UNE anæetular te... "1 228 LATE. 10006 baies bicarinatus.. +... Sie sé 2800 nina ane 1008 Acrochordus javensis Crotalus horridus........ , Trigonocephalus lanceolatus. . rhombeatus. VapEratbérus 2-2... he chersear, 11%... 2 fasciata. 002 Pona hæmachates! ....l.... DIDERT AS Ne Le. Leschenaltii. ...... he CATALOGUE DU CABINET OSTÉOLOGIE. *SA4TAYOILUY NO SAHAIENA SHLALL SPLANCHNOLOGIE, sin o CE © CR o = ES 2 EN CE £ n|Ewl © 52 | COmICE|l Q E0 |2EeS Z2n|05| = EH |vr ES H H|E% [es D RE Ho|lzEl - 25 |e2# à | CR RS 7 ns I 1 I 2 2 j 2 1 1 I ï 2 3 1 2 1 3 1 1 2 3 I I ñ l Ll L 1 I 1 ï I 1 3 L L 2 3 3 4 2 2 I 2 1 2 1 ñ 1 *SHGIOXH SO € HUHJOLVHIASAU NÉVROLOGIE. a — — 2 ORGANES Le DES SENS. “E 3 LE 8 | $ Sa 5 a Cv > el “ 5 FH | | | À I 1 I Ë k I I À | NOMS LATINS ES GENRES ET DES ESPÈCES, DU RÈGNE ANIMAL | DE M. CUVIER. LL *“SUAILNA SALLAIHNÔS Spaindet >... : brachyura........... Naia tripudians............ 16 180 0e LOBDA DOS DRE laps lemniscatus........... laturus vittatus........... ungarus semicinctus....... sp-Hndet.-.-.. 0 ydrophis major.......... ! ue et eo me ON me et Melamys bicolor............ hersydrus granulatus...... æcilia albiventris........., glutinosa........... lumbricoides, ....... 1 interrupta. ......... BATRACII. ana esculenta............. CCR 2 temporaria........... 5 paradoxasan sets ts à pipiens ....... HE MERE 2 oBelata secs. I RER Re... AIG AT AA 21e aae eo .0 1 Capensis........ LÉ CHIPS 22 tes eco STORES SON | actylethra capensis. ....... 1 Manboren-ris-t sure. 6 palmata.............. 1 ratophris varius.......... MAvulparis.. ...:....... GENE ENRNRS MANIANS 2e. es oo. bengalensis ........... EMÉTEUSA EE . .. oe typhonius............. CCC sprimdet.............. Le margaritiferus.. ... eystoma dorsatum ....... MAO tin su 0e pnalpestris............. | ETIStAUS 1. ue | punctatus........... | palmatus....... ns | Gesneri............ D D D ©Q9 O0 me mi le OSTÉOLOGIE. ‘ÆINH90HLSO D'ANATOMIE COMPARÉE. 4 SAL "AIHDO'IOAN SHUYOSIA ANTLSAS ‘SHGIOAH SO SALE SHUVAIS SO € ‘NOILVILRISSV Œ “SAATAOREUV no ‘STHILNONYQ ‘019 ‘SUA4090 ‘AYIOLVTNOHIO SHUATEN a ei et ©9 Dei ei Det et Det Det om = D © SF © SPLANCHNOLOGIE. | HUIOLVHIASAM ANHLSAS NÉVROLOGIE. œ ORGANES #0 DES SENS. E ES ë | F GIE ‘'XAVILINYO SANVIUO 476 CATALOGUE DU CABINET D'ANATOMIE COMPARÉE. NOMS LATINS OSTÉOLOGIE. 2 SPLANCHNOLOGIE. NÉVROLOGIE. 5 oacnc l—————— ———— | — nn | 7 ENRES E s ESPÈCES , = ] | DES GENRES ET DES ESPECES RE a 3 La © & pue À! z a ORGANES Le In ele [Sal D] 54 8 807 Sol 20 DES SENS. : = 46137l£al8el Q| £a Sédiasdlés $ sérlasls m0 8 £ Ô = À ei 3172 DU RÈGNE aMIMAL [55212295] 2 | 5e |Pselcselss e | al: Bale see lZE] 38 [LR 2SI26S 2% E a à LU PS3|esle = Et] : sn lg amas e Fi S DE M. CUVIER ss s|e 5 © 2 & % D à Be. £ ë |d ‘à E $ ar: a # ‘ = |} { Menopoma alleghanensis....| 1 Amphiuma tridactylum...... 1 3 didactylum...... I I Menobranchus lateralis . .... Ii Axolot mexicanus.......... 2 2 Proteus anguinus........... 1 nt I Siren lacertina............. 2 I 2 Inter ME A -..L ..--1-.. I stniatan eme. ee À Monaux--- ce 247 l120 | go |r15 | 31 | 237 31 63 | TIRÉS waigiensis . noplosus armatus formosus merra .. virescens catus ... mucronatus ates niloticus............. mobilisnuginn tel... entropomus undecimalis ..…. ucioperca sandra. elis carbunculus. ......... QUATRIÈME CLASSE. LES POISSONS. 1NOMS LATINS ES GENRES ET DES ESPÈCES, DU RÈGNE ANIMAL DE M. CUVIER. ACANTHOPTERIGII. PERCOIDEÆ. ss... punctatus abrax lupus.............. lineatus............. iploprion bifasciatum...... pogon rex mullorum....... trimaculatus eilodipterus arabicus quinquelineatus omatomus telescopium mbassis Commersonii. cabrilla.........., hepatus............ ATUTÉ SODPEER ORR CLÉOIUS". à 22 08 se oculatus......... GIBAS he ee eb ets À MOrIO Ne e.6 ll. hexagonatus....... coronatus......... flavus... . OSTÉOLOGIE. *"SUAILNA u Le] (= [e] ë =] el rl a M m D = ‘SAJTAIIIUV NO SAUAILNA SALAL *SIHLNON A SALAL “AIN490YLSO ‘SAUVAIS SO = —< © = © e Œ SPLANCHNOLOGIE. "SAUIOLVLVN SHISSHA "NOILVIINISSY 4 mt bei mt N9 = et 1 ND = 4 im m ON em ND = me CON et ei Det et SHUHOISIA ‘2,9 ‘sun409 ‘awiozvinours ANALSAS 2 © NEVROLOGIE. à D nn — À 2 EMI ORGANES B ia wuaulso 3 CT dc DES SENS. Q SES ur ————— | Sémlie EURE sSéalials|isl ss |sls = M, = = — —— eme, 2 6615: 2 IR à 5 I I L 63 478 NOMS LATINS DES GENRES ET DES ESPÈCES, TIRÉS DU RÉGNE ANIMAL DE M. CUVIER. sp. INTER ere er Plectropoma dentex......... serratum....... chlorurum ..... fuscum.® .! 4 de biaculeatum. . .. oculatum ...... digitatum. ..... Diacope Sebæ. ........ SR À À macolor....... AEtES SHAALA =. es of dote Mesoprion uninotatus....... WIVANUS: bec he 2. NE ETES 20802 cynodon. ...!. ... CUDENSIS, + + set. roanellier.r ht goreensis ........ Acerina vulgaris........,... schraitzer .:...1....!. TOSSIC AT. Se 0 be Polyprion cernium.......... Centropristis auro-rubens.... truttaceus. ..... nigricans ...... georgianus. .... VariUS ? 1. fe Grystes macquariensis ...... salmoiïdes......... Rypticus saponaceus........ Cirrhites pantherinus....... A aeelde punctatus...... Chironemus georgianus . .. Centrarchus æneus.... Pomotis vulgaris ........... Priacanthus macropthalmus.…. Dules marginatus........... antipa- td... rupestris..... maculatus. ......:.,.. Therapon servus ...... theraps.4.-0-..0 obscurus 4.00 E squalidus....,.... 1 transversus.,,.,... cinereus.1...4.2.6 Nandus marmoratus...,.... Datnia argentea............ cancellata......... Myripristis jacobus . ........ hexagonus....... Holocentrum longipinne.... MERLNA *SITENONTE SHLIMIANÔS 1 CATALOGUE DU CABINET OSTÉOLOGIE. ( S44TNOILUV À AUALENA SALAL SILAL *AINY904LS0 “SAVFdIS SO ‘AM90'TI0AN SPLANCHNOLOGIE. *NOILVTIINISSY.Œ B = = = D = = 4 = et = ON 4 ei me et ot en mt me NO OO 1 me 4 ei bn Jet m ND = RD mm = O1 = SHHYOSIA *999 ‘SHNAO0 ANALSAS €AWIOLVINOUIO *SHGIOXH SO € ANIOLVUIASAU ANALSAS “XNHAUAN ANALSAS NÉVROLOGIE. “AVHAUII ORGANES DES SENS. “Vau900L "XAVLINH9 SANVIUO DL + D'ANATOMIE COMPARÉE. 79 OMS LATINS OSTÉOLOGIE. = SPLANCHNOLOGIE. NEVROLOGIE. 2 É 172) LA = 4 LT —— CC — — Ë E GENRES ET DES ESPECES, NE a e 24 e SiATX e E z E ORGANES S , TIRÉS 5e > El 2 3 7 5 a £ 8 ae 3 2 5e DES SENS. el > 3ElSn|0E8l6S]l Q| 56 (2541282187 | 2115 DU RÈGNE ANIMAL |EZ|54|S5lÈE “| Se Fasléaslss AE DE M. CUVIER. °5 IE Eël" |2° El SE a £ ë à É orientale...... I Laos ELU spiniferum .... I hastatum. ..... 1 ; RPDEATS 2-0 0e ele - I F delphini. ........... I ichinus draco.......... De 1 I araneus........ 0e 1 1 I radiatus. .... 0e De I cis nebulosa......,.. 4: 1 cylindrica........... nicthemera.......... 1 inoscopus scaber......... I 2 I guttatus ....... 1 inermis. ....... L cirrhosus....... I sulphureus. .. 1 hyræna vulgaris. ......... 1 2 des... 2 barracuda:....... I 2 1 alepis coregonoïdes...... 2 nemus longifilis........ 3 tetradactylus. . . ñ plebeius......... 1 k UrONEMUS ....... Ï sextarius ........ I quadrifilis....... 2 enneadactylus.... 1 sexfilis.......... I xanthonemus .... 1 heptadactylus. ..…. I Ago acuta........ ets 1 L erythræa.. .......... 2 Hubetatas.:-. 0... : I domina.-....1..... 3 Jus barbatus............ I I 1 2 surmuletüs. ......... 2 5 neus Vamingii.......... I flavolineatus....... " lateristriga. ........ Lt | maculatus ......... I | cuculus ........... 2 lineata......... 2 2 hirundo........... lt 4 4 1 BEromi.. 2 :.... ñ 17708 SAONE ; 1 gurnardus ......... I Micnculus. :...... |. I I | lucerna............ I L' (M 2spera............ ; I l | papilio............ 1 | a phalæna CE OO PE No I | | pes. Là oe PURE Le ñ | LEURS OL PE I 480 CATALOGUE DU CABINET NOMS LATINS J|DES GENRES ET DES ESPÈCES, OSTÉOLOGIE. SPLANCHNOLOGIE. NÉVROLOGIE. ORGANES DES SENS. x TIRÉS DU RÈGNE ANIMAL DE M. CUVIER. 7 4 “SAUVdIS SO ‘HIDO'TOAN SILAL “SUAILNE SALILATHQÙS “SAJINOLLUV no SAUALLNA SALAL *SAXLNON IG *ÆINYI90HLS0 "NOILVTIRISSV 4 SAUAHISIA “219 ‘SHN409 CAUIOLVTNIUI9 ANAISAS ‘SXUIOXH $0 ÉAUIOLVMHIASTH ANALSAS "XANHAUIN ANALSAS “AVHAYAO © œ © = > 2 Prionotus strigatus ......... CaLONNUS.- -1--e0- punctatus ........ tibulus::-. 2022. Peristedion malarmat....... Dactylopterus volitans ...... orientalis..... Cottus gobio............ - SCOTPIUS ......2-... bubhalss--...2.. she quadricornis....... 0 octodecemspinosus ... flavus porosus. Phalangistes europæus :..... Platycephalus insidiator. .... | bassensis. . .... SCaDET ere s lævigatus . . ... N| Scorpæna scrofa............ porcus. Er. se 1 DUfOL-: ee eh: d diabolus? 5... ë PLDDOSa. 2-06 MUNICALA. - 4-0 biaculeata. ....... Sebastes norvegicus. ....... : imperialis. ......... capensis . .... ET maculatus....:..... MMQULES - d-- 7: .---0 lo IEP DS Old PferoiS:volitans...4...1..#0 antennata. ....... . Agriopus torvus........... C VEITUCOSUS. ses Apistus alatus.....,........ australis.. 1 ..+2-.2€ o tænianotus .:.:. Én20 marmoratus......... Minous monodactylus....... Pelor filamentosum.…. . .... ss maculatum. 1.1.6 - DSC: 2-7. # Synanceia horrida.......... elonpatarr- "0e" DraGhi0 0er ŒUPOSA. +. .0 Hoplostethus mediterraneus. . Gastorosteus leiurus....... trachurus 2. : .:. pungitius...... spinachia...... CS EE EE SCT mm ne ne ee ‘XAVLINFY SENFOUO D'ANATOMIE COMPARÉE. NOMS LATINS OSTÉOLOGIE. SPLANCHNOLOGIE. NÉVROLOGIE. GENRES ET DES ESPÈCES, \ ORGANES DES SENS. TIRÉS DU RÈGNE ANIMAL DE M. CUVIER. JS SO “STUVd “HIDOTOAN SALHL “HINHOOTLSO SHUHOSIA ANHLSAS le) = El 2 El > a ANHLSLXS ana ‘a1n0 "1109 ‘XOVIINHO SANVIVO AUALNE SALTL “SETLNONI à 3 £ Lo 2 tj 2 4 Ê) C SUAIENA SALILTTHQÙS ‘SHGIOXH SO ‘auiozvurasau "NOILVTINISSV Œ ee] © Em n La s @ + F ‘SAXTANIIUV NO “LVNo0ao | snnonvvx SHISSHA | “MAH9NOZ | SCIENOIDEÆ. , Q DFE ACUUETRPENINONERRE 2 2 6 hololepidota......... 1 I pama S'dléaie niate)o ue 4 © I I Milus ruber............. argenteus....... Le æquidens......:..| 1 D 'HITÉRESRRR EENS 1 3 nebulosus......... 1 senegalensis. ....., n 1 lodon jaculidens ..... DE) le l parvipinnis...... HA nipta. 2... ...... Al I GENE COTE CHYISErA TR .- 4... argyroleuca . sAaeneill Air trispinosa. ......... Hüreræa. Le... I RENE EN ET O0 SRORSS ÉRTOR EE de » 248 à < Belengerii.......... Haba. ...1...L ë i I carouna. 1. :.1.:.0. 1 Dussumieri . ......, 1 I catalea.....,..... “ senegala. ..... So Le dentex.......:. AE LES Hnbiasr. ul. ch mhomben..t...!. 2.0. stomus humeralis. ..... 3 xanthurus....... mus breviceps, ......... nus maclovinus...... Ge bursinus ......... É punctatus ........, s balteatus ............ punctatus........ ASS MIREALUS. ». Lies | subelegans....... booc rina vulgaris..,..... os alburnus. ......... hurus barbatus......... mas chromis.......... Ê fisciatus :. ..:..... bpogon lineatus ....... "PE argenteus. ...... undulatus....... ulon chrysopteron......| : poma hasta ...... San) ET LR mm = = CCR RE = De et ei = ei ei en De me NO et D ei em = ND © = D NO D ni ei mi © ES C2 = ei en ei ei De de 482 GATALOGUE DU CABINET NOMS LATINS OSTÉOLOGIE. SPLANCHNOLOGIE. NÉVROLOGIE. 2 DES ESPÈCES Sie DES GENRES ET S E C Are El k ci, © ARRET TRES TIRÉS pélrenlEsls 0) ol £< l80g|l%sul: DES SENS. à 4 & 55 MERS © E & SE À a z4al|s a — Q —— DU RÈGNE ANIMAL 6515212295] «| se lésglesele e [3 salsslsolze] BI 36 esélgsé|ials | els )S |: DE M. CUVIER. AE É ? E : 5 = 5 = Ë SUR |SIETS Pristipoma argenteum. ..…. I simmene ........ ! CaTIDae- ee Dee I 1 1 CTOGTO ee = ae 1e I .| Jubelini......... ï 2 SerNUla ER + eee I TOO RE A EUTE ! 3 MUDTOMEr EEE 1 1 fasciatum. . ...... I viridense ,....... " A] Diagramma orientale ....... I j cavifrons..... ACL È griseum\. 2... 1 lineatum ....... ï plectorhynchos. . I || Lobotes erato..,........... 1 ; ; somnolentus ....... I ]| Scolopsides lycogenis. ....... 1 i ï | ghanam......... L 1 | cancellatus ......| I Cheilodactylus fasciatus .....| 1 carponemus . Macquaria australasica. ..... 1 {| Amphiprion ephippium...... : | polymnus ...-.. I 2 ! xXanthurUs 1. | chrysogaster . ns | Premnas trifasciatus........ 1 | Pomacentrus pavo.......... 2 fi cæruleus......| r I à tæniops. ......| 1 1 É fusCHSE C2 1 Dascyllus aruanus.......... 1 I Glyphisodon saxatilis........| 1 I i melas-. "2. .".#e I 1 cælestinus......| 1 unimaculatus... mouchara. ..... I Etroplus meleagris.. ...... D Di AE n coruchi..... neue Or Heliases insolatus....... 26 3 1 cæruleus te" tu EE I I SPAROIDEÆ,. Sargus Rondeletii....... brel 0e n Salviant 2-2. 5 2 ñ ANnDUIATIS. 5-7. RÉ 2 1 MOPL ER era ep es ele I 1 unimaculatus. ....... 2 2 rhomboïdes.......... 1 Charax puntazzo ........... 2 1 Chrysophrys aurata.........| 4 4 globiceps......| 7 *XAVLINAH9 SINVIUO 23 SIN V#PMEC> *XL2 V.LINIZ NOMS LATINS S GENRES ET DES ESPÈCES, TIRÉS DU RÈGNE ANIMAL DE M. CUVIER. ihrysophrys cæruleostriata. . laticeps........ aculeata....... microdon..... capensis Dutfain 0 agrus vulgaris spinifer. ...... . lagellus erythrinus......... centrodontus. ..... acarne mormyrus....,.... lithognathus GAlAIUS. els ee bogaraveo argenteus. ........ entex vulgaris argyrozona ... nufar .. oblongus entapus Peronii.......... ethrinus bungus.......... variegatus....... antharus vulgaris brama: ht... Blochii ox vulgaris. ............. salpa...... MENIDEÆ. [æna vulgaris. ........... jusculum........... Osbeckii........... VOMETINA. .......... maris vulgaris chryselis. .......... : melanurus æsio tile. cœrulaureus......... lunaris cuning érres gula............... oyena cerulescens. ........ SQUAMMIPENNEX. hætodon striatus vagabundus | capistratus | bimaculatus ...... feniochus macrolepidotus... *SHAILNA SALLAIHQÔS D'ANATOMIE COMPARÉE. OSTÉOLOGIE. ND D Det di D De le le (O9 le = D _ D = *SAHTNIILUV NO SAUMLLNA SALAL "SHALNONYI SILAL *INT9OHLSO “SAUVAIIS SO CI ‘HIPDO'TOAN SPLANCHNOLOGIE. | -XAVLINY9 SUNVIUO = 2 Q D il ë « |8 0 2 Et e) © 26 le sm |u > > » 4 55 lo el Oo 2 a d'iS QUN ei Du De D Dee dt 483 ANALSAS ‘SHQIOXH SO “'AMIOLYHIASAH ANALSAS | um ci a él c2 É [S 2 5 = < Cl q o = = [el > E NÉVROLOGIE. ORGANES DES SENS, "1009 *LYHOGO °V4H900L | “SAUIOLVLVN SHISSHA 484 CATALOGUE DU CABINET NOMS LATINS OSTÉOLOGIE. L SPLANCHNOLOGIE. NÉVROLOGIE. : a e in Ce! oo — DES GENRES ET DES ESPÈCES, PT Al le Sc. 8 ë ë 2 ORGANES é RE MPRAEN FPREECICEEI ES DES SENS TIRÉS | Ee) Be © 22 Se s|mes DE ES SENS. 5 : ÉIamlSSes| Q| sg SEmlsen|2s RC DU REGNE ANIMAL = Él 8 LE = Be u É É Æ # £E 212 5 : DE M. CUVIER. EE 8 [ns Co EEE ANNE ERLÉ 2 | nt 2 = Etes Zanclus cornutus........... 2 Ephippus gigas ............ Drepane punctata....,..... I longimana. ........ 1 Scatophagus argus, ......... 2 Holacanthus ciliaris ........ I tricolor.. 2. 2 | mesoleucos..... 1 Pomacanthus aureus........ I PAL 2e ee arcuatus ...... L 2 Plataxtelra ti. Recent I anthniticus 26-01 cuel I Psettus rhombeus........... 2 Pimelepterus Boscii. ........ altipinnis ..... I Dipterodon capensis........ I BramaRRat. LEE ne- te 1 I Scorpis argenteus........... 1 Pempheris oualensis ........ Toxotes jaculator........... 1 1 OSSIS PHARINGIIS LABVRINTHIFORMIBUS. Anabas scandens........ AE 3 1 Helostoma Temmenki ...... 1 Polyacanthus Hasselti...... I Cola yulsaris 1-2... 1 Macropodus viridiauratus.... I Osphromenus olfax...:..... 2 l Spirobranchus capensis...... 2 Ophicephalus punctatus..... 2 marginatus.... 2 SITIAUS = er 20 I ï 4 L grandinosus. . . 2 planiceps ..... SCOMBEROIDEÆ. Scomber scombrus. ......... 4 4 3 CONAS PRE 2 3 pneumatophorus ...l à 2 | ES Ado ot DATE 1 | kanagurta : ..!..... I CApEnSIS- Lee 1 | 3 Thynnus vulgaris........... 1 2 2 2 2 4 © I DIT brachypter ï I tbaninas est. I ï brasiliensis ........ 1 DÉlRRNEAREP PER I 2 alalongsa.@ etc... I 3 " Auxissyulsaris fe... 1 3 Pelamys Sardat ec E ed L I | ‘XAVLINHO SANFAUO D'ANATOMIE COMPARÉE. + NOMS LATINS OSTÉOLOGIE. SPLANCHNOLOGIE. | NÉVROLOGIE. = Fe < = > GENRES ET DES ESPÈCES, LE a Li Lo e 3 2 8 NE 2 ORGANES É se|:els [4% © 8 < |B500|° £ulio DES SENS. Ps SElislensel a | 42 Sadlss%les M Du RÈGNE ANIMAL |e5l52|225195| | sé figlssslzs ben: LE D n|ÉS |A 2 : 58 |, CA SCOÉIzE S Et è S = DE M. CUVIER AE RER SA Rs TIEsRleS ls | SE | S)S]lS . : a|spls LES 2 FE “ 3 à s 8 | 5 Ë : k | “SAUIOLVLVN SHISSHA bium maculatum........ airsites atun.....,.... mpylus coluber.......... prometheus....... Bpidopus argyreus.........| 2 ichiurus lepturus. ...... Ir 2 baumela!. : ..... CANEL RAP RE LE” phias gladius ........... 21e rapterus belone..........| à ichæra antillensis........, stiophorus indicus........ ucrates ductor........... 4 ncate atlantica ..... Je bo. | | Dipiitatal. ..L..d...4 hia amia ..,.. ce SP à-2 lex alaudus-?--....1... 1 MieO. 2... 1. SE rinemus lyza.......... “OUT saliens........, I quiebra........| chinotus glaucus...... 6 I I I mme À Cm = argenteus ...... blectus stromateus ....... yncobdella ocellata. . ..... stacemblus armatus...... churus vulgaris.........| 6 1 J EnxRotlert.:...l..!...{ punctatus........... | macarellus.......... Plumieri ...... LIEU | DR DTA PS PS ES : phoysosse |. 1. 0 I melampygus........ purhosus. 2. ..}...! I pisquetus........... Éaranpus…. {! ..!:...{ ENESEAUEN NI ERR Lessonii............ leptolepis. .......... 2 CN bharis sutor. . ......:.... indicus........... ichtys major......... 5 È Myreyosus vomer......... Mer Brownii............ nis goreensis. .......... pla Dumerilii........,.. cosmopolita.......:. | €hrysura: ........... l@inodon saltator.......... arius delicatulus........ heus Mauritii........... yphæna hippurus...4....| + D em D ND m À 70 ESS CATALOGUE DU CABINET NOMS LATINS DES GENRES ET DES ESPÈCES, TIRÉS DU RÈGNE ANIMAL DE M. CUVIER. "SUAILNA SALLAIINÔS ‘SAXIAOIEUT NO À Coryphœna equisetis...... He. elegans.......... Lampugus pelagicus........ Centrolophus pompilus HIDE. es cie OVals Rs. ere C'assus = -tRece Astrodermus corephænoides. . Pteraclis guttatus..... Stromateus fiatola.......... candidus. ....... Peprilus longipinins ........ xXANTRUEUS-E- +. cryptosus. ........ . Kurtust Bloch ee MORE Hens {aber ÆuCLEE pungio..... Capros aper.t "Een tt Equula ensifera GOMOTA-E Isfels oi sie = dentex.t 2... FDL DE bu d à longispinis.......... TASCIAA. eee 5 guttata .... Lampris luna............,. THEUTYDÆ. Amphacanthus marmoratus. . concatenatus.. doliatus...... virgatus ..... punctatus,... siganus...... FAVUS RES luridus 2.2. nebulosus. .. CCR Acanthurus chirurgus....... phlebotomus . ..…. hepatus# #5 xanthopterus... Lnéatusi- crc. triostegus.….. ..... glaucopareus .... medicus. Prionurus scalprum......... Naseushincornisi 1 6... Axinurus thynnoides....... OSTÉOLOGIE. ‘sauvags SO ‘HI9OTOAN | SATLNONAT *HINH9OALSO *NOILVTINISSV Œ -219 ‘SHAAO0 € HUIOLVINOUIO ANALSAS -SHŒIOXH SO Cau1OLVHIASAU | D = DO = = = CCC SPLANCHNOLOGIE. ANHLSAS NÉVROLOGIE. 2 ORGANES Le DES SENS, El 5 4 SE 8 de 8 a 5 "UMIHINOL "XAVILINH9 SANVOUO D'ANATOMIE COMPARÉE. ; : ; © 10MS LATINS OSTÉOLOGIE. SPLANCHNOLOGIE.| NÉVROLOGIE. |Z = & Le S ESPÈCE = < ea ENRES ET DES E S, TEE To re CREER E SÉATE TS É = Ée] RERE NES EN ES BPM EE) EE Et DES SENS. Q TIRÉS EME EIEE E Sr leclHe les Es ie Tr à = em sl A A H AU RÈGNE ANIMAL |2=l22l2=l85| S | 2 £s2l6Salzé l21£ = SI HR E [e>| mn St AN lee || à : e 8 = El ralstltel ah DébtarsimeslaslalslslsIele DE M. CUVIER. 5 # = H [a © Er Far ENONER 5 ë 5 MUGILOIDEÆ., ris cephalus....:....... I I 3|3/|7: ARNO = tee - + - SI 3 I MMS ee den ee o1ale LEUGTREE SERRE Haies RSR L I IDE eu «+ à ET À BIAMIEr LE Eee « LE AID AS: eue. JL LL lineatus ............. macrolepidotus. ...... falcipinnis. .......... SOA... cn. Parati.- dhonesenehes se ACHMHTISN ee ee die o sie RENOM sh se à : latisquamis .......... LAN OS COPA niloticus......... Ru HIPICANUS 2 see le 0 à de agonurus Cuvieri....... rina Boyeri........,... hepsetus .......... MOERON..: 1... .. Bizz 1... Deer EE LS D acunosa........... endrachtensis... .... merndia........... bonariensis........ ROSenE Re. dre GOBIOIDEX. ius gattorugine........ palmicornis........ ocellaris .......... HE VON CANMPRREONTE galenita #5 ::.1:.... cruentatus. ........ cOrnutus.......... ias quadricornis ....... cristagalli.......... superciliosus. ........ cottoïdes.......... hé pectinifer............ anguillaris .......... cristiceps............ puchipinnis ......... ellus vulgaris .......... es viVIpaTus. .......... labrosus, ........... = D Det De D et ei Det Det be De Dé De ee de C9 de et > © ob mom ee nm D me = om D Jet mom em Ne = D © + Q0 Le: “SAUMIOLVLVN SHISSHA 488 CATALOGUE DU CABINET NOMS LATINS OSTÉOLOGIE. 2 SPLANCHNOLOGIE. DES GENRES ET DES ESPÈCES, | tete | < f = sis n |sele| 2182 les TIRÉS aelatéulielolss|Se442a 28|2nl0806hL6 |) 66 | Halars DU RÈGNE ANIMAL SEEN NS DSC EE, ES SE CR RE RETEEEE DE M. CUVIER. "pisse CA LAS men Sa : Ca = . s 5 Opistognathus Sonneratii. . .. Anarhicas lupus............ I I I Callyonymus lyra.......... 1 | I dracunculus...} 1 Gobius niger............1... 4 1 lotass re EE ReR 2 CrÜPNLALUS 7-6 ete 2 1020 RÉPARER L MINUTE. = eles de I lanceolatus.. 1... " Gobioïdes Broussoneti....... Periopthalmus radiatus ..... I Schloseri.... Kæbhlreuteri..| 1 Sicydium Plumieri.......... 1 Apocryptes dentatus......... 1 Trypauchena vagina........ 1 Amblyopus Hermanianus....| 2 Eleotris dormitatrix........: I mugiloïdes ......... 1 Nigra............1. I gyrinus. 4.7.1." I stmipata telobrancha ........ 1 Pisonene EE. Ci PECTORALIBUS PEDI- CULATIS. Lophius piscatorius......... i 2 Chironectes lævigatus....... 1 scaber.…. .. bioccellatus. . ... punctatus....... Le Malthea vespertilio.. ........ nasuta. ..... 4... [l Batrachus grunniens........ 1 fau M 2 dechire surinamensis. ..... I nt porosissimus ...... 1 LABROIDEX. Labrus maculatus.-).......!.. 1 lurdus PCT 0. An do i variegatus. ........". tautopa.......:,..e Man Eee L RUSCUSER Sir LES Cheilion fasciatum. ......... Lachnolaimus aigula........ suillus........ Julis vulgaris ........1...:. 1 2 METEO 00 2 000 PE 1 NÉVROLOGIE. ‘XAVLINH9 SANVOUO | ORGANES DES SENS. “AVHAUAI "XAHAUAN ANALSAS “LYUOGO ana ‘no "USHONOL LE VEN Est DS, F NOMS LATINS S GENRES ET DES ESPÈCES, TIRÉS DU RÈGNE ANIMAL DE M. CUVIER. lis malapterus............ ABIRA =... de mampses moniliger........ enilabrus norvegicus...... exoletus. .,...... melops......... pastinaca....... bricus virescens......,.... epticus geniserra.......... bmphosus viridis.......... cœruleus....... ichthys novacula......... Beclasn.:...... 2. romis castaneus .......... miloficns...:.….....3. surinamensis ....... ÉsiOps Peronii............ alacanthus Plumieri....... Brus creticus............. tæniopterus.......... frondosus........... MOMCatUS 1.2. Bloch t.-2::.L.. 4. ferruginosus. .:...... ramosissimus ,....... Atriscus scolopax. ........ iphisile scutatum......... HALACOPTERIGII. 1ALAC.-ABDOMINALES CYPRINOIDEX. prinus carpio............ Carassius. ......... *"SUAILNA D'ANATOMIE COMPARÉE. OSTÉOLOGIE. n o à nl4%|tE © © | Es 8 & | | RAI © E|5e# oO Hs 15212% ô = EEE 4 2 21aSlÉ"I2S Bel» [5% Len 7 EEE I ‘“H190'I0XN SPLANCHNOLOGIE. 5 2 = > a 5 oE B 4 |80u|P8 vw Sa |SSSImHSs mn » BA 20 EU) ne 4 et |© > Oo > 5» | 2E|2ns 5 = o CÉSIS OS S* F3" |83" Z à “ E É es mr I I 2 2 L 2 TKLSAS AUAI "In A ‘4a1no “£n09 “LYu0ao 4 2n0L au NÉVROLOGIE. ORGANES DES SENS. “XOVLIN9 SINVIHO Es 89 “SAMIOLVLVN SAISSHA 490 CATALOGUE DU CABINET NOMS LATINS DES GENRES ET DES ESPÈCES, TIRÉS DU RÈGNE ANIMAL DE M. CUVIER. Cyprinus gibelio........."..e AUTALUS= 66.01 argenteus......... syriacus Barbus vulgaris. ........... Gobio vulgaris. ............ Tinca vulgaris Cirrhinus cirrhosus......... bipunctatus ....... phoxinus microcephalus. ...…. Gonorhyneus capensis....... Cobitisibarbatula =" .":1..2 ÉOSSIS Se Anableps tetropthalmus ..... Pœcilia Schneïderi.......... Microstoma argenteum ...... Belone vulgaris... .......... Scombresox Camperii Hemiramphus brasiliensis.. . . Exocetus exiliens........... VOlItANSs..2:- he... SALES Sie cote 0e Mormyrus Hasselquistii . . . oxyrhyncus.. Halo de communis........ labiatus ......... dorsalis®.. 6... OSTÉOLOGIE. de SPLANCHNOLOGIE. _ = I PSUAIE rade o ele rec l El eUtsEs ice 20e 8 Re) Mol © | ERUE Sud tre 5ElsnlSmlos|] à | Ses r41154 Eslégisnlés] | SÉlsèigless Fnlssls 2e] ml S5 2 SSI8cé DE EN EE) 2135 |23 Dre Fu É 9 # ° à CA 2 2 I 2 I I 2 2 1 3 I 1 2 2 I 3 2 ï I L 1 I I 2 2 2 3 2 I 4 2 1 1 I I 2 I 2 2 I I I I I I 1 2 I I I 2 3 1 I 1 1 3] 4 2 D I 6 2 2 2 I 2 2 I I 2 I 1 I I L 2 I I Li Li 1 I ‘XOHAUIN ANALSAS NÉVROLOGIE. ORGANES DES SENS. “AVA4AUI9 ana a1no °‘1909 LvVuoao D ‘XAVLINHA SANVIHO D'ANATOMIE COMPARÉE. NOMS LATINS SSENRES ET DES ESPÈCES, TIRÉS JU RÈGNE ANIMAL DE M. CUVIER. @mryus cyprinoides....... SILUROIDEX. lbe mystus............. Hasselquistii Laticephalus........ io sinaggi............., Hsipayad. -.:.1...1...L docmac....... sEne ot x albilabris........... Hersbergii. ......... Vadlanti: .:...2...01 elieeps :.:...1...1 are he. doute. ct @dia gangetica.......... argentina.......... RME DS. 1...) lemniscatus....... mustellinus...... Blochii.......... quadriscutis...... Margravii…. nemidia pthalmus marginatus.…. longifilis. . . ifenipterus furcatus...... fdontis microdon membranaceus... Longiscutis....., grandicassis ..... s armatus... aleatus.......... he thys asper............ lue anguillaris longifilis..… .. magur. ass. Nieuhofii ... sus nigricans .. Peronii............ pterurus electricus. ..... do octocirrhosus....... sexcirrhosus........ a Lophioides........... “SUTILNA OSTEOLOGIE. ler als 4 el © S|:21#,13% Clio ls lo Es momo JA SRE SIREIF*IÉS FA I I 2 I I I I I 1 I I I I I I I I I 1 ni I ï I 1 I J I I I I I Li I I 2 I 1 ‘HIDO'IOAN ESS Le] ee SPLANCHNOLOGIE. © > A 2 E E > = © 5 SAUHOSIA ‘219 ‘SHAAO0 ÉXHIOLVTIAOWIO ANALSAS ‘SHUIOXH SO CHUIOLVHIASAU ANALSAS NÉVROLOGIE. ë ORGANES Fe DES SENS. CE 254 © Be |240//00INeu ES dt lr|ElH Le a ‘ £ #. # à É LE PSE PEN pe fxavznao saxvouo|] ‘SAUIOLVLVN SHISSHA 492 NOMS LATINS DES GENRES ET DES ESPÈCES, TIRÉS DU RÈGNE ANIMAL DE M. CUVIER. ——————— Loricaria vetula....:.-..:.. atypa-.----... Hypostomus verres... barbatus ......- Eremophilus Mutisi....- RS Trichomycterus nigriCans . - » - SALMONOIDEÆ. Salmo salar................ hamatus............ Schieffermulleri. . .... lemanus..........e. trutta.....ssosseues. ÉaTIQ:. = neue = see punctatus ....-.-+- salvelinus........-... fario sylvaticus....... maiblan +... Gædeni. 2e cb Jacustris .....-..-e Osmerus eperlanus.. . -. ete Mallotus villosus....-.-.....: Thymallus vulgaris......... signifer...-...-.. Coregonus maræna .-----.-: lavaretus......... fera. 4 male . AlDUS:.- 2-20) albula ee Cect Argentina sphyræna........ Curimatus unimaculatus.. ... fasciatus. ........ Serrasalmus rhombeus ...... denticulatus..... Myletes rhomboidalis ....... Hasselquistii SR RS Hydrocyon falcatus....:.... Citharinus Geoffræi ........ nefasch ......... Saurus mediterraneus...-... Scopelus Humboldtu......-. CLUPEOIDEÆ. Clupea harengus ....-.-.---: sprattus ee de e aies ete nus EL --<---+-c2e pilchardus .......... Et UEHOME COUIOUE D Alosa vulgaris.....-...-... BhtA MR. res sde menhaden..... M BR D Vaillantii............ OSTÉOLOGIE. SaLLAIINOS *SUSILNA ‘SaJIAOILUV NO CATALOGUE DU CABINET SAUAILNA SALAL 4 *SATLNONIQ 2 J "HINTOOGLSO ‘SAUVAIS SO à Le # ON | 2 SPLANCHNOLOGIE. NÉVROLOGIE. 21 ] = æ TES RE EE 21 à | CR Ce) a n & An M ES ue © a la T MÎDE DES SENS. Q E 2 EN CR EE [os Q QE mens << | 1 (| nt >» |» 3 © ent El o © 5 m|38lesslessliels | 2 l2 | S|SlE SA lSpelPamRE |» | ARE 0 $ 1 à F | AN 07 42 1 Da I nd Le \ot 1 po: i | i | | n à 2) 1 I LI 3 fu 1h à L 2 pi 1 3 ( 1 No (Ut L: 3 | (] I 6 1 L 2 ; {| 1 L | | : | 1 | 2 | | | | | PJ | 1 | | À || 1 1 2 1 Û | | 1 | | | 2 2 2 3 | I 1 ï | | D'ANATOMIE COMPARÉE. ESS Le] [ES NOMS LATINS OSTÉOLOGIE. SPLANCHNOLOGIE. | NÉVROLOGIE. ES GENRES ET DES ESPÈCES | 5 ORGANES = a DES SENS. TIRÉS DU RÈGNE ANIMAL DE M. CUVIER. ei Z ‘H90'IOAN SUAILNA SALLATANÔS *SHATAOLEUY NO SALIL "TINTOOMESO “SHUVAIS SO SAYYISIA ANTLSAS ANAISXS ‘NOT LVITNISSV,Œ ‘2J9 ‘ SHN4O9 SAUIOLYINOUID = o 4 a nn AS < © Es es ee Eu * ‘SHILNONAG 3190 *"Ln09 LVHOaO “UXHONOL / T | XAVLINH9 SHNVOUO batopus thrissa ........... nathobolus aculeatus...... otopterus kapirat ......... ngreaulis vulgaris. ....... 3 meletta .......... egalops giganteus......... filamentosus....... Ælops saurus............... 1 1 utirinus banana........... argenteus......... c I I hirocentrus dorab. ........ f rythrinus malabaricus . .. .. mia carolinensis....,....... I steoglossum Vandellii...... I episosteus spatula......... I alligator. ....... olypterur bichir........... £ L I * MALACOPTERIGI SUBBRACHII. GADOIDÆ. adus morrhua............ æglefinus............ callarias........... à. gulipes.............. erlangus vulgaris...,..... carbonarius...... pollachius ....... Virenss it es erlucius vulgaris.......... Mammolua........11..... œ Le] = En & + = n CCC CCS) = [= < EE 1] - (24 Frs 2 mm NON mm = iycis blennoides ........ 4 pidoleprus cælorhynhus... trachyrhyneus .| : PLEURONECTIDÆ. CCE RO EEE PER 50e D = DD = | "SAVIOLVLVN SHISSHA CATALOGUE DU CABINET NOMS LATINS DES GENRES ET DES ESPÈCES, — “2 MIE REE TIRÉS Z2C|s us g|mo re elisizses DU RÉGNE ANIMAL su à SES DE M. CUVIER. & 3 Es m 5 É E Hippoglossus giganteus ..... I 2 macrolepidotus.| 2 Rhombus vulgaris.......... 2 3 1 I rhombus ......... 2 I Bose eds ce 1 bardita ce. J HAS. - eee nl podas............ 2 Solea vulgaris.............. 2 I pectoralis ............ I sp-andet...--.e--2ce I Mouochirus linguatula. . -... [ Achirus lineatus............ 2 heterocles .......... % Plagusia bilineata........... 1 DISCOBOLI. Lepadogaster Gouani........ Gobiesox audus...°---1.L.... L I Cyclopterus lumpus......... 1 1 I Echeneis remora............ 3 I naucrates -- 7.1... Meta Peer Lecce L MALACOPTERIGI APODI. ANGUILLIFORMES. Muræna anguilla. .......... nt ñ venatriX..r.. 0. I Conger vulgaris............ 2 I n TAVEUS Elie 0 I sp. indet esteheloielee ere I americanus......... Qphisurus serpens.......... 1 I colubrinus...:... 1 guttatus ......... I maculosus....... . Murænophis helena. ........ 2 I Christin}. 3... I nebulosa. ...... I catenatus ...... marmoratus....l 1 Sphagebranchus cæcus...... imberbis.. .. Synbranchus marmoratus....| 1 Gymnotus electricus ........ : Carapus carapo ........:... l Sternarchus albifrons ....... Gymnarchus niloticus....... senegalensis. ...1 1 ‘HIDO'TO4XN OSTÉOLOGIE. SPLANCHNOLOGIE. “NOLLYTINISSY Œ AE Eole % d 5 10 im ré sSrA|lazm a n>m|0.r AE MAIL M n CSS 2 (Din |A ART 5 © € [e] € NÉVROLOGIE. oo 2 ORGANES 5-8 DES SENS. EI 256 2 ET 3% | 4 | © 2 S = sd [= € e] © a 48 le ANNRERL ES À "MIRE, ere me 2 1 2% 2 LI 49 SANFAUO D Éxavaun NOMS LATINS S GENRES ET DES ESLÈCES, TIRÉS 4 DU RÈGNE ANIMAL ngnathus acus | DE M. CUVIER. OPHOBRANCHHI. æquoreus....... ppocampus brevirostris.. .. guttulatus..... BAsus draco.......,..1... LECTOGNATHI. GYMNODONTES. bdon atinga tügrinus phatalelss hs 30 2/0 SDMTdEL dd... ER TEE SE SAR CR raodon physa........... testudineus....... hispidus......... oblongus ........ lævigatus........ spoundet.:.1...l. sp. indet.....,.... hagoriscus mola LUE PORT spinosus ...... CLERODERMOSI. stes capriscus 4e DORE AE | | aculeatns. |... 1.1. | VeITUCOSUS. .....,,.. diemensis........... punctatus........... oxyrhynchus......., era monoceros.......... Bagbata. 4... 1...4. Sphiadet:.|...1...l. Panthus biaculeatus..... acion triqueter......... quadricornis...... cubicus { .. !...1. “SUTILNA SALIATIAÙS ‘SAXINOILUV no STUALLNA SHLAL OSTÉOLOGIE. À D'ANATOMIE COMPARÉE "SATLNON I SALAL "HINHI9OALSO “SHUVAHS $0 ‘AIOOTOAN SPLANCHNOLOGIE. | “XAJAUAN ANAISA 2 e] e à El : & À 80uw 8 Su Émlads 25% ÉS za él E ES Paso sE 25 |, 2 É|O6* RÉF RETE A F GS: ‘ & Ë Ÿ S “AVHAUA4O NÉVROLOGIE. ORGANES DES SENS, “LVuOao XOVIINH9 SANVIUO + Ke] Cr (l SAHIOLVLVN SHISSHA 496 CATALOGUE DU CABINET SPLANCHNOLOGIE. NÉVROLOGIE. NOMS LATINS OSTÉOLOGIE. Q La Al © = 5 DES GENRES ET DES ESPÈCES = = 3 "Lente cool © lies Jen Ier ORGANES a HS selenlt 4%) OQ| £< 86 4170Rl88 DES SENS. e , … [S5lialamlsel ol 23 |[Srsl2es|ez 2 DU RÈGNE ANIMAL 5682162865] SES lrèslesslés à lea Be Ss|SEe|loelzE) 2H local es|zia CAEN BEN DE M. CUVIER. AIMER g AE EE 3 |£|S o CHONDROPTERIGIL. STURONIL. Accipenser sturio........... 3 2 Polyodon spatula........... Chimæraaretica........... Callorhyncus antarcticus....| # I SELACHII. Scyllium canicula .......... ï . CRISE ee Fee : fasciatunre : -Lecte Carcharias vulgaris. ........ ï angustidens...... MHIDES- APR PER ' glaucus.......... SELS eee x 6 Lamna cornubicus........,. i 6 SP HOVA eee te 5 Galeus vulgaris... reseserie - : ; commersonii ........ 1 1 | 4 Mustelus vulgaris. .......... É ; Notidanus griseus........... 3 Cinereus:.. 1 44e u Selache maximus........... , : Cestracion Philippi......... > Spinax acanthias ........... : : Scymnus vulgaris........... & spr:0sus Cr APE CRD ZLygæna malleus............ 2 ñ tue Re E HAT INTEL : Squatina angelus.........., 3 ñ : . Pristis antiquorum ss NES 16 pectinatus......,.... 2 Dhtusatts 2. cc : I DCE CARLA 6 : Torpedo narke............. : ; Galvant ei. ASE à Ralaclavatal : het. 2 ; à uen LEE 5 1600 NO ne ER = LASER 0 13 2 ' ASPErA ee see 6 + ni o L LOS RENE “7” d Ezx w = © M9 24 de CU 2e E D 5 9 d 72 ei et ni = D LR] EE = DD 4 DD = = D D = = en Qt À et et fs et De NO et Det et Det D et Pt 4 De en et ND = = em D | *SANdLNOLYNY D'ANATOMIE COMPARÉE, > £ > - ai > { NOMS LATINS Earth TE NOMS LATINS É &s| - à Ë | S ie SET NS SENS ; TIRÉS É e 4 =. di ë TIRÉS En | © dE à 0e 5 : CRC CS DU RÈGNE ANIMAL A 52 8 = DU RÈGNE ANIMAL 2° 5 8 5 » ® PA DD EU sl DE M. CUVIER. E 7.5 4 DE M. CUVIER. Em u 2 r1 72 & un lpa fusiformis............... ll Pyrosoma elegans.............. 1 OCDE RE ee suc siecsie eo à 1 1 giganteum........... 1 SIRAROS A. Eh + - sors me se se 2 Polyclinum mediterraneum. . ... I fasceitas. 4... RUN , I calyculatum........ I cylindrica.. ........ CR i diazOna.- 2-1... > 3 cidia microcosmus............ A AUSErAle meet 1 RUUNIELE SANTE f I 7 Novæ Hollandiæ.... i Mintestinalis te... ll I 5 sion 000 SPORE à 2 papillosa. ........ EC à 1 BRACHIOPODA. punctata.,............. 1 s monachus. ......... jee 4 3 | Lingula anatina........... arbl etes INSERT à I Terebratula costata......... 24h METITIONGIIS een 1 BUPETENSIS EE. 0... à I 2 ONE ES PONS 1 CIRRHOPODA. MICEETISIS : Le sep cuves 3 MACLOVIANA.. - 4 1 Anatifa anatifera. 2... georgiana........ L'ART 1 Pollicipes Javanus ............. Novæ Hollandiæ.....,.. 2 Tetralasmis hirsutus....... re) Novæ Zelandiæ.....,... E Otion Guvieri.....…........…..….…. tryllus conglomeratus ........ 2 Coronula balænaris............ yrosoma Atlanticum .......... 1 Tubicinella balænarum....... #3 réparations en cire pour montrer l'anatomie des Moilusques.....,.............. V0 l TROISIEME DIVISION. ANIMAUX ARTICULÉS. NOMS LATINS TIRÉS DU RÈGNE ANIMAL CUVIER. DE M. ANNULOSA. TUBICOLA. Serpula contortuplicata......... ADO ÉD 00000 T0 Sumatrensis............ SaEellasprotula "Ft... conchilepa. ......2.(44: unispira SNA. SALON EN TE, Niceensis. Ce Terebella conchilega. ........... Amphitrite auricoma ........:.. Syphostoma diplochaïtos. ....... Dentalium'entalis.|....::....... DORSIBRANCHIATA. Arenicola piscatorum........... Amphinome capillata.…. tetraedra "2 UT, EN ERA 00e Eunice gigantea SARPUINEAÉ cle »2 ee ee 0 0 GAIN CEE botte HAS ne UNE SPANOVA PRE ere Heodicea ME enr mErL UtRez 10 DU MERE se Fes te Nereismarion rene e Beaucoudragii. ..:....... spindete 7." G Sp Inde Net Ten Phyllidoce viridissima lamellosa Sylis monilaris- Mt. Max ne Ne Glycera unicornis.............. MeckelDer er SLR Lee re ROUE RE RE E TELLE rte Nephthys Hombergii Aticia Datrelllie ee ten er tn ce S ED Se 8, ol ÉMIS aa lne er QUE +4 242% 5 3 © 2 Ê 9 2 2 73 7 an D D ERUR D = ON moi mi D Om O0 mi KO = mu Dé De et NO ei net ee en Di ne Det *‘SHAdINOLVAY ©) = Es " > mo) B- 3 = © 2 22) NOMS LATINS TIRÉS DU RÈGNE ANIMAL DE M. CUVIER. Airicia Cuvieni- Et Len rrteirete Hesione splendida.............. pantherina............4 Cirrhatula Lamarkii Aphrodita aculeata........ TOR Histnrhteecceeeex et Polynoe squammata............ Sigalion Mathildæ........... es Acoete Pleins rene 080 Chætopterus pergamentaceus... . : LES ABRANCHES. Lumbricus terrestris. ........... syriacus DraSiENSIS-.. 2-0 Sanguisuga medicinalis Albione muricata ..........., . CRUSTACEA. DECAPODA. Portunus nuber.-:: 4-22 00 Atelecyclus Orbignii............ Gonoplax sp. nova............. Ocypodefluviatilis............. sp. ined Pinnotheres rupelensis. ......... Gecarcinus ruricolus ........... c uca Delalandise "#7: Plagusia sumatrensis........... Grapsus varins? "2. Inachus Corystes personatus.......... doc Calappa granulata ............. Dromia Novæ Hollandiæ..,..... DOMPpUS Eee ere neo Cancer mænas es... doc Oo 2 a > G] El œ 7 C2] LA Li] M el mn œ m > a sino] 24 £ o& 2 Eos CU 2 % 2 © _ SE] 2 ble 4 ë 1 I 3 1 2 6 I I 1 I 2 l 7 1 i 3 3 2 1 1 I 5 | 31 I LI I I 2 2 2 1 L I L LI Lu 2 L I Li 1 LI CATALOGUE DU CABINET D'ANATOMIE COMPARÉE. 483 NOMS LATINS TIRÉS DU RÈGNE ANIMAL DE M. CUVIER. "SUATINFUXZ SHUXLONUVO © ROSES ! æquinoctialis. ....,.... aurus grandicornis...... sers Cochinchinensis sino] MAULNON unoa SUALLNA XAVAINV *SHAdINOLYAV = NOMS LATINS |i . 5 TIRÉS 5 3 | DU RÈGNE ANIMaL ii Z DE M. CUVIER. Étie es MOnoceros ............. Melolontha vulgaris fullo Blaps MIOTHSARAN Lee ee Meloe proscarabæus Bruchus gigas ................. Prione americanus verruccivora Acrydium sp. indet Nepa cinerea HEMIPTERA. INSECTA. MYRIAPODA. endra cingulata........., coleoptrata........, COLEOPTERA. Notonecta glauca NEVROPTERA. HEMINOPTERA. Polistes crabo Apis violacea vinula mori SUALENA XAVININV “SHAÜINOLVNY D MI ORDER À D O = 1e SNOILVH V dd D = mm © 484 CATALOGUE DU CABINET ANATOMIE COMPARÉE. NOMS LATINS: TIRÉS DU RÉGNE ANIMAL DE M. CUVIER. DIPTERA. Asilus craboniformis.,.......... Stratyomys chamæleon Helophilus jenax............... TEA oe coon 0 oubr on ao sinay MAMINON HAOd SUALEKA XOVAINV “SUAAIAJIXS SAVALOYUVO 3 "SHAdINOLVAF =) mo) Er & = pre] > = © 2 2) NOMS LATINS TIRÉS DU RÈGNE ANIMAL DE M. CUVIER. RÉSUMÉ DES ANIMAUX ARTICULES. PLAINE: 0T ID 0: EN ARS Me un en pe. Le Re US Lssesré 8 CRUSRAGÉS. 0 2 MARTODRTNO... {| ...DiMge).s. 1). | ARAGHMMDES: Lcd Neo) C0 PU UNMONNU RES INSECTES EC 2-00. ce "SUNHINAIXH SAUAIOYUVO sma} WAUINON UnOd SHALLNA XAVNINV JE © si *SAAdINOLVNV D [SA | QUATRIÈME DIVISION. LES ZOOPHYTES. £ > # £ > TS DA TIN STE NOMS-LATINS-— VE Er E - - re = © # Er 232% AUIE u m 8.2 STE DU RÈGNE ANIMAL |5 52] © à DU RÈGNE ANIMAL |i°$2| € 3 NS ir 2 Du VER MNS) DE M. CUVIER. É 7È & DE M. CUVIER. Ë TE " Z AECHINODERMATA. PEDICELLATA. AR Re ete al du az 2 Holothuria phantopus .......... 8 2 PAGANS. +. ce I Répals-PPRErcrecteet ñ AHEANTIACA As eue y ele eee I I tremula.#.- tie et ñ SD - I pentactes............ n EQUESIRIS. «fe + mes - «= clos 1 phantophyllus....... 7 jacksonensis ........... 1 squamata.........,. 3 Novæ Zelandiæ......... 1 CHCUMEL re 7 ÉADÉDSS -E--C------c I CAPENSISe -leetetelelelere 9 cayennensis............ 1 insulæ Franciæ...... 6 brasiliensis ............ D En) bor bonica "ete 1 Conceptionis......:.... EE EE EE 'echellensis#:.#18.3.18€ 3 STE EE. D TE A CU VIenNr RTE 2 ÉPnCd ec ne qe ble A I RE mari iindico rise 8 hiura lacertosa. ............. L tetragona........... I REMALTA TA... ee = 5 ootela L waigiensis.. ......... 5 ÉCHINATA J, Lee se ste eee 1 Novæ Hollandiæ..... 4 rate sise Se L RE EEE 2 septentrionalis......... 2 Oceano pacifico...... 4 ATAUETEN RSR 2 America septentrionali I SDAANRE Er. --I-te 7 2 Antilliana....,...... 8 ryale dichotoma....... LoeBce NON NE brasiliénsiS este" 2 FETE OBS de SINENSIS . se L APODA. omatula glacialis.............. 2: | Novæ Guinæ......... I Molpadia holuthuroides: . ....... 2 georgiana . .......... I mediterranea......... 2 idaris esculentus.............. 4 WAÏgieNSIS.. es. 1 mamillatus.. ….:...-... I 3 Mynias cyanea....:.:.......... 3 diadema.........:..... 2 Priapulus............:.:....:. 3 I neglectus............... 1 | | Siponculus edulis...:::..:...... 2 2 anambas...,2414p008, 1 ÆVIS RSS NE ges AU 2 e mari Rubro........... DEN granulatus .......... 2 capensis.....,......... | nudus 3,32: 2200000 e mari Indico.... ...... k | succatus?...,........ 2 2 Waigiensis ............. I tigrinus ..........:. 2 antillanus...:.......... & | rupelensis........... 3 d sp. ined.. 4... 210020 2 Anglorum.....::... I alerites vulgaris. ............. FAI e mari Indico......: L 4 Lt utella rotundata.....,.......!. 110| capensis....,..::.: e 1 ypeaster rosaceus. .….. 2.44.,14: 5108) Û Novæ Hollandiæ. . :.. I atangus lacunosus. ...:..:.1.! 1 | 4 spatagus......11:.... AE Bonellia viridis .,.............. L 506 NOMS LATINS TIRÉS DU RÈGNE ANIMAL DE M. CUVIER: Thalassema mutatorium e mari Indico........ FCbirus HSE 0e, POV RS INTESTINALIA. CAVITARIA. Filaria medinensis ,.........,.. HEIN PERTE attenuata... holocentri gigantis. ...... tele icuculiee "0... : scombri ..... ee pleur. platessæ .......... pleur. maximi. ..…. gadi morrhuæ. .... io | cyprdobulæ.....,:...€ salmonis salaris......... diodontis molæ.......... SPORE EC Late Trichocephalus dispar........... AMIS Een nodosus.... capræ .…. Cucullanus elegans..…. UE dé DÉPOT eee TS pleur. maximi Has acipenseris. ....... one spari sargi..... MO Sp. indét Dodo die Ce viverræ naSuæ......s,l felistcatie ere er leptoptera. MSP te (ete Sa Rare canis nie An tee le antelope reduncæ ....... delphini phocænæ....... vulturis fulvi.........51. buteonis... strigis oti. . picæ Payonis.---e.c-euite galli domestici........., Jari glauci ....... Es tld pelecani bassani......... lacertæ teguixini ....... : "SUAAIUFIXA SAUALITEVI CATALOGUE DU CABINET san MAULNON HNOJ SHALENA XAFHINV D = MON © = et m6 CON = mm N D CON me me Lo ne mn D KO ei ee ét ee Dé QU ND De me NO tie ele D ee © ‘SHAdINOLVAV SNOILV{HFdHHd NOMS LATINS TIRÉS DU RÈGNE ANIMAL DE M. CUVIER. ranæ esculentæ ...... DIS id. EN PTS sie OA e cauda boæ.... scombri . pt lepidopi. . : Mrs C2 thyrsetes atun.......... pleur. maximi.......... gadi morrhuæ.......... id, id. 15e LÉLRME gadi merlangi ........ se clupeæ alosæ... ART salmonis ae Miss diodontis molæ......... e cæcis scombri. Sp: indet. Loan naune Strongylus equinus.........,... phocæ Vuline RER Caisse Rene ane criniformis .....: papillosus . auricularis :..... Linguatula serrata..... Lernea branchialis.....,.,...... scombri guttati........ scombri thynni......... scorpænæ Bufonæ. ,..... lophii. .... CATAN IS esse ei pomatomi Min É pleur. hypoglossi........ METIERS ANSE Sadiécallanie eee een esocis brasiliensis , ....... salmonea. . .. Stellata se Rens Sète Condracanthus dichelestion ..... Nemertes borlassii........,.... k guamensis . HELP PARENCHIMATA. Echinorhyneus gigas ........... lep. timidi....... percæ fluviatilis. . scomb. scombri. . pleur. maximi.... pleur. platessæ.. . gadi merlangi. .….. murænæ anguillæ. gadi lotæ.,....... salmonis .. en cyprini gobionis.. ( prini bramæ ... cyprini dobulæ... CO EEE "SUAXIUFIXA SAHAIOVHEYO Sinaf MAULNON unOd ISUILLNA XAVIINVÉ 1 V9 me NP D mé Di ei mi ef © NO ei QD mt ne QU et NO UT me = De ND ee KO mi ne Du pe ein mé Det D De De N° 0e de Ke NO = NO ee mt (C0 *SHNÜTNOLYNY | NOMS LATINS TIRÉS DE M. CUVIER. DU RÈGNE ANIMAL cyprini barbi.... UCA MUFIS. son. ophyllæus bramæ .......... gobionis. ... sciænæ axillaris. .. oma hepaticum............. buteonis.....,.... avis. sp. indet.......... gadi morrhuæ .... scomb. scombri........ pleur. soleæ ....... pleur. maximi......... id. AL NP ER CORSA nts e truttæ ............ cyprini barbi.......... diodontis molæ... sp. indet......... ucaria fulicæ atræ...... astoma canis.......... thynni......... oma coccineum....... ocotylus octopodis. . ... . ostoma leporis............ ranæ viridis.... aria vittata........... aurantiaca....... Brocchii..::::: 07 SOMME cd ss nos CAR des ose BEL 0 ORNE FE 018 RENE crassicollis.....,,..... CAS ne die de de « ss... LEE 600 OP PAPAS re 14. tete ssessssosee PERD desc ces diese (ET EL AO CHAMPS myrmécophagæ jubatæ'.... IEBnS dec IE TION Ex) LORRAINE RTE ES aude, .f:::: 20H caprimulgi............. coivipicæ .1::64:::245 0 Edlbbæ di: 255 54) Penditis ss; Nc Coturhicis. . 555.20... anatis moschatæ,......... anpguillæ.,........,.... xiphiüi gladii.....:....,... salmonis ......,..... is. diodontis.,........,..... Re dus «ce ce EM RE OUR à sæpiæ octopodi........... D'ANATOMIE COMPARÉE. san] “SUNSINFIXA SAHALOYUYO VAULNON UAO SUALLNE XOVININF ue CU me mt NO et Det D Det ef Det ei Dé et mn Det Es 9 OO OO m6 NO ei et Det mt let De DO 0 ee Det ef KO = ee ND KO Det et le dé et D Det ND ND ne Do mt 1 mt ‘SANdINOLFNY NOMS LATINS TIRÉS DU RÈGNE ANIMAL DE M. CUVIER. SNOILVHVdA{Ud "SHNHIUSLXS SANILOYUVO Bothryocephalus scorpii. ........ proboscideus ..…. Mol£:. HE ErrEEs Floriceps corollatus....... se saecatus ts. 0... Tetrarhynchus lingualis........, triglæ cuculi...... Cysticercus globulosus.......... hominis....,........ STI le ele nialete cles tale lemuris cattæ......., fasciolaris. .....,.... pisiformis. .......... cellulosus........,.. tenuicollis........... VACCH ANA EAN capreoli............ TUPICAPræ .......... Cænurus cerebralis............. SCOIEX PIOAS eee eeese re Vermice sp. indet.............. ACALEPHA. SIMPLICIA. Medusa istiophora.............. bengalensis ........,... e mari Indico..:........ pieus sinensis ........., Cyanea chrysaora.,........,... AINETA. à à - duos oo ce AUS cyclonota.............… spiligena............... spilhemigona........... HE 6 600000000006 EU 69 D EUROS OO TOP EE Le Rhizostoma cæruleum.......... Aldrovandi......... Pallasni ...,......., e mari Indico....... Orythia lutea............,..... Carybdea periphylla............ Beroe pileus................... elongatus................ sine] MIVLNOK UNO4 SUAILNA XAVNINV E Ov (®] S 4ud SHAÜINOLYNY NOILVUHVd = ON ee mt it D EN D ND et De ee on = ND) QD em QD > NO D = D Pme Orm D = fo mt NO me = me mt © 508 CATALOGUE DU CABINET D'ANATOMIE COMPARÉE. = E NOMS LATINS ;;|£ 32|: 2 | NOMS LATINS | £ :2|,. TIRÉS ÉneS É Ë TIRÉS 6 8 DU RÈGNE ANIMAL 2°32 È É DU RÈGNE ANIMAL 122 È DE M. CUVIER. 5 FE Le DE M. CUVIER. E *È F Porpita Peronii................| 3 {| 4 | Tubularia indivisa........,.... 2 Velella cærdlea #0 2 2 ro NP antillaise nt asc tetel et ls 3 HYDROSTATICA. Sertularia indivisa....,........, 24 e capite boreali........ 1 Physalia physalis .............. e mari antilliana....... 2 Physophora hydrostatica. ....... Flustra arenosa............. “ÉÉ I + Hippopus luteus ........:...... ÉONACER Et. 2 0 see sen I Rhyzophyza heliantha.......... Cellepora ramosa .............. L MIO EU sers ete Corallina officinalis ........,.... 1 0080904500 NÉ OT DAC ORnO Tee do - 22 | Diphya mediterranea. .......... jamaicenSis......... 1 pyramidalis..,......... Capitata ee. -CErece L pentagona: -.-......... Acetabulam mediterranneum .... I Walgensis.l.,......-.-.. Gorgonia anceps............... 8 TO: ETS DEAN bomomalla..-......"2# 2 enneagona............. bexaphylla.-c...--.0-. I TUE Mes euee Madrepora....... RSS déc 2 Caryophyllæa remosa........... 1 Astroideallutea..- 2... 1 Meandrina arcolata............. 1 Millopora alcicornis............ 1 POLYPI Pennatula rubra So reta state ds TE : 1 grisea.-......."%° 1 Na PULLS ASE LE 1 CARNOSI. He JEA Te eee L Actiniaequinae-t. 5 2 COOELCEÉR OS 6 0€ | Plon Lee ee 4 3 e capite boreali ....... 1 EURE POS be Per Er 5 : ! { e mari sinense.,...,.. « ©) res a POP LENS 4 a Renilla violacea................ 2 Re 5 Veretillum cynomorium ........ A KL 4 PAT 3 IHtEUMIEP EEE APEE 1 MR ENT RTE = Alcyonium digitatum, .......... I ESS 3 €: ; CORCIFETUM:--- 00 2 PAM EE s ER + 2h 16 violacina. ........... 2 capite boreali............ n filiformis . .......... x e mari Mediterranea...1. 14 bursa. SV u ES SES 4 ex insula borbonica....... I ÉMarLpCeno Enr BL Ex ADStra las Sn 11 Mediterraneo . * 6 ex America boreali.. ..….. 3 Indico.…....... y EX ANNIIANIS, Le sors Merorss 1 Antillano ..... 4 e mari brasiliensi..…...….. à 16 RUE À Maclovensi. : in ent à 3 Thethya tigrina. .......... Eric 1 k \ . lyncurium............. 3 Zoanthus mamillosus.......... 2 Spongiaiminentan ere RE L Cinthia rustica…. Junior détt à MAUTITIANA;. ...-....... & POLYPOLITHI. Tubipora musica... +. BE TABLE DES MÉMOIRES CONTENUS DANS LE SECOND VOLUME (ANNÉE 1833). 00 GEOFFROY SAINT-HILAIRE. Sur des observations communiquées à l’Académie des sciences au sujet des sternums des oiseaux, en ce qu’elles s’appliquent àlathéorie desanalogues. Pag. 1—22 Rapport verbal présenté à l’Académie des sciences sur louvrage suivant : Catalogue raisonné des objets d'histoire naturelle, recueillis dans un voyage au Caucase, exécuté par ordre de S. M: l'empereur de Russie. ........... 137—139 Sur une chèvre des deux sexes, femelle quant à ses parties externes ou de copu- lation , et mâle dans ses organes profonds ou de reproduction......... 141—148 CHEVREUL.. Rapport sur un travail de M. GuÉRIN, ayant pour titre : Mémoire sur les diverses espéces de gommes.............. DB 0 DOTE D Ut DATE SE 127— 135 Rapportsur un mémoire de M. Bussy, ayant pour titre : Recherches chimiques sur une racine connue dans le commerce sous le nom de Saponaire d'Égypte. 347—356 LATREILLE. Description d’un nouveau genre de crustacés. ...................... 23—34 DE BLAINVILLE. Mémoire sur la nature du produit femelle de la génération dans l'ornithorhynque. Do don Dar ao 00 ide 0000 Santo TOUT IT IUT OS 369—416 510 TABLE DES MÉMOIRES. A. VALENCIENNES. i Catalogue des préparations anatomiques laissées dans le Cabinet d'anatomie comparée, par G. CUVIER....................................... Pag. 417 BIOT. Sur un caractère optique, à l’aide duquel on reconnaît immédiatement les sucs végétaux qui peuvent donner du sucre analogue au sucre de cannes, et ceux qui ne peuvent donner que du sucre semblable au sucre de raisin. ....... Gb—108 Sur le mouvement et la nature de la séve de printemps............ 271—283 Sur les variations d’état lentes ou soudaines qui s’opèrent dans plusieurs com- binaisons organiques. ......................................... 335—346 Lettre AIM: BECOUEREL:. - 2-2 rue à de ie =tO Ale pied ar mess 365—368 BIOT ET PERSOZ. Mémoire sur les modifications que la fécule et la gomme subissent sous l'influence des acides’ (Extrait.\. . - .:..:.................1.:... 109-— 125 LACORDAIRE. Essai sur les coléoptères de la Guyane française .................. 35—094 BOISDU VAL. Description des lépidoptères de Madagascar. .................... 149—270 ROZET. Mémoire géologique sur les provinces d’Alger et de Titerie (Barbarie.) 284—316 Mémoire géologique sur les environs d'Oran (Afrique.)........... 317—334 NOTICES HISTORIQUES Sur M. DurrEsne, aide-naturaliste au Muséum .................. 357—359 Sur M. Victor Jacquemonr, voyageur-naturaliste du Muséum... ... 360—364 TABLE DES PLANCHES INSÉRÉES DANS LE SECOND VOLUME. PLancne Î. 1 Papilio epiphorbas mâle. disparilis femelle. Pieris orbana mâle. malatha femelle. O1 = © pb le même vu en dessous. Pieris helcida. le même vu en dessous. PrAr phileris mâle. I 2 3 4 le même vu en dessous. 5 phileris femelle. 6 Xanthidia Desjardinsii mâle. 7 pulchella. Pr. IL. x Euplera euphone. 2 Goudotü. 3 Phædone. 4 Emesis tepahi en dessous. 5 Lycæna batikeli en dessous. PL. IV. x: Acræa hova. 2 le même en dessous. igaïi mâle. 4 zitja mâle. 5 le méme en dessous. 6 manjaca femelle. Er. VI. Pr. VII. 15 SA LA PL 1x PrAPxXe Pr. XI. Pr. XII. TABLE DES PLANCHES. 1 Acræa rakeli. le même en dessous. igati femelle. le même vu en dessous. manjaca mâle. 2 3 4 rahira. 5 6 7 le méme vu en dessous. Acræa mahela. punctatissima. ranavola mâie. le même vu en dessous, ranavola femelle. DER & sganzini mâle. 7 le même vu en dessous. 1 Vanessa Goudoti. 2 rhadama. 3 epiclelia femelle. & Cyrestis elegans. 5 Hypanis anvatara. 6 Limenitis dumetorum. 1 Urania rhipheus mâle. 2 le même vu en dessous. 3 Ophideres imperator male. Carte géognostique du pays parcouru par l’armée après la prise d'Alger. Coupes géographiques du -petit Atlas et des environs d'Alger. Cartes et coupes géognostiques des environs d'Oran. Organes femelles de lornithorhynque. LA : : enr . EX 1 L L on ME / : r A" - " # ne d