.y.<->v.ir.i;-j^/.««imi>yA)r.nva^w.v^vu^,^^K<.L^v:..-, ^MhMé 'O: */ \ 2. 1869 THE LIBRARY "I.'.Til *. NOUVELLES ANMLES DU MUSÉUM D'HISTOIRE NATURELLE, RECUEIL DE AlÉMOIRES PUBLIÉS PAR LES PROFESSEURS DE CET ÉTABLISSEMEXT ET PAR imtfTRES N.^Â^RALISTES SUR L'HISTOIRE NATURELLE, L'ANATOMIE, ET LA CHIMIE OUVRAGE ORNÉ DE GRAVURES. TOME QUATRIÈME. PARIS, A LA LIBRAIRIE ENCYCLOPÉDIQUE DE RORET, RUE HAUTEFEUILLE, AU COIN DE CELLE DV BATTOIR. 1855. ,in i( U_ /C- / Ml îi.îi^t^on-'.i PE l'iMPHIMERIE I>G JULES nlOOT i/Amé, boulcvart d'Enfer, n' 4' MÉMOIRE SUR LE DODO, AUTREMENT DRONTE, ( Didus ineptus. L. ) PAR H. D. DE BLAINVILLE. Lu k l'Académie des Sciences, dans la séance du 3o août i83o. Tous les naturalistes, et sur-tout ceux qui s'occupent essen- tiellement d'ornitliolofjie , ont entendu parler d'un oiseau énorme; lequel regardé comme très commun dans les îles de France et de Bourbon à l'époque de leur découverte, auroit dis- paru du sol de ces mêmes îles, au point qu'on est arrivé à douter qu'il ait réellement existé. C'est du dodo ou du dronte, dont Linné et Latham ont fait leur genre Didus , que je veux parler. Depuis long-temps je dcsirois faire quelques recherches à ce sujet qui m'intéressoit sous un double rapport, d'abord pour montrer c[a'il peut y avoir des oiseaux incapables de voler dans d'autres familles que dans celle des échassiers, comme le sont les autruches, les casoars et les touyous, et ensuite pour faire voir qu'un animal a pu disparoître du nombre des êtres actuellement vivants et cela de nos jours, presque sous nos yeux, sans qu'il y ait eu besoin d'autre catastrophe que l'avidité irréfléchie de l'es- Ànnales du Muséum, t. IV, 3' série. i 2 MÉMOIRE SUR LE DODO, autrement DRONTE. pèce humaine et son extension dans une partie du inonde où cet oiseau semblait être limité. Getoitun des principaux points que je me proposois d'exami- ner dans mon dernier voyage en Angleterre. Malheureusement le temps ne m'a pas permis d'aller jusqu'à Oxford et de comparer de visu ce qui reste de cet oiseau dans les collections de cette cé- lèbre université avec ce que l'on en conserve dans la collection du muséum britannique. Toutefois j'ai pu y suppléer en grande partie, grâce à la complaisance que M. Underwood a mise depuis trois ans qu'il visite Oxford dans ce but, à modifier et à perfec- tionner les renseignements que je lui ai demandés à ce sujet. Ainsi , comme matériaux de ce mémoire , j'ai eu à ma disposi- tion : 1° La belle peinture ou le portrait à l'huile de cet oiseau de grandeur naturelle, ainsi qu'un pied en bon état de conservation, qui existent au muséum britannique et que M. Gray a bien voulu me permettre d'examiner à mon aise et d'en faire le dessin ; 2" Les détails et la figure de la tète et d'un pied desséchés qui existent dans la collection d'Oxford et dont je suis redevable à M. Underwood. Mais avant de passer au point principal de ce mémoire, qui est de déterminer la place que cet oiseau doit occuper en ornitholo- gie, ou de savoir si c'est un gallinacé, un manchot ou un vautour, comme je le pense, jetons un coup d'œilsur son histoire. La première notion que l'on puisse rapporter au dodo se trouve dans l'histoire de la découverte du passage aux Indes en doublant le Cap de Bonne-Espérance, découverte que les Portugais firent en i497- ^^ Y trouve en effet que Vasco de Gania, après avoir MÉMOIRE SUK LE DODO, autrement dronte. 3 doublé le cap des Tourmentes, découvrit à soixante lieues au-de- là une baie, Angra de san Blaz, auprès d'une île où il vit un très fjrand nombre d'oiseaux de la forme d'une oie, mais avec des ailes semblables à des chauves-souris, que les matelots nommè- rent solitaires. En 1499, les Portugais à leur retour en Europe touchèrent en- core à Blaz, où ils prirent un grand nombre de ces animaux. C'est, à ce qu il paroît, la grande quantité de ces gros oiseaux, qu'ils comparèrent à tort ou à raison à des cygnes, qui les dé- termina à donner à cette île le nom d'Ilhade cisnes, c'est-à-dire d'île aux cygnes, suivant la coutume des anciens navigateurs, qui imposent ainsi aux animaux étrangers le nom de ceux de leur paysaveclesquelsils leur trouventquelquegrossière ressemblance. Malheureusement la relation du premier voyage des Portugais aux Indes-Orientales, quoiqu 'écrite , dit-on, par leur chef Vasco de Gama , n'a jamais été publiéCjOu n'est pas accompagnée de dé- tails suffisants sur les productions naturelles qu'ils ont pu obser- ver, et il n'est plus question de ce gros oiseau jusqu au moment où les Hollandois continuèrent leurs conquêtes sur les Portugais dans l'Inde, par la prise de l'île aux Cygnes en 1 598, sous le com- mandement de l'amiral Cornélius Van Neck , qui lui donna le nom d'île Maurice, de celui du prince alors gouverneur des pro- vinces unies. On peut seulement concevoir que dans le long intervalle de temps, c'est-à-dire pendant plus d'un siècle que les Portugais furent maîtres de cette île, leurs navigateurs, dans leurs passages fréquents, soit en allant, soit en revenant, durent contribuer pour beaucoup à la destruction d'un oiseau qui ne voloit pas et que sa corpulence empêcboit sans doute de courir avec quelque vélocité. 4 MÉMOIRE SUR LE J)ODO, autrement dronte. Quoi qu'il en soit de cette conjecture, dans la relation que les Hollandois firent de leur conquête en iSgS, mais qui ne fut im- primée qu'en 1 725 dans lerecueil des voyagesaux Indes Orientales publié à Rouen, il est question du dronte sous la dénomination de fValg Vogelou d'oiseaudégoûtaut, peut-être à cause de sa forme désagréable, mais plus probablement à cause de l'aspect dégoûtant de sa chair. G est du moins ce que nous apprenons deCluslus, au- teur hollandois. C'est en effet cet observateur qui eut l'avantage de parler le premier de cet oiseau de visu, mais d'après une patte seulement qu'il avoit trouvée dans la collection de Pierre Paw, professeur d'anatomie dans l'université de Leyde. Quant à la description et à la figure qu'il donne de l'animal entier, c'est d'après le journal d'un voyageur Hollandois qui avoit eu l'occasion d'observer cet oiseau dans une île montueuse située à la droite de Madagascar, et où cinq vaisseaux de sa nation avoient été forcés d'aborder par suite d'une violente tempête. qui les avoit jetés hors de leur route sur Java. Voici l'extrait de la description donnée par Clusius dans un ouvrage publié en i6o5, quelques années seulement après le re- tour du navigateur cité. Cet oiseau égaloit, et même surjjassoit le cygne en grandeur; mais sa forme étoit toute différente. La tête étoit grande et comme lecouverte par une sorte de membrane, imitant un capuchon. Le bec n'étoit pas aplati, mais épais et oblong, de couleur jaunâtre dans les parties voisines de la tête, bleuâtre au milieu du demi- bec inférieur, et noir à son extrémité. Le demi-bec supérieur étoit recourbé en crochet en-dessous. Le corps étoit couvert de plumes rares et courtes. Il manquoit d'ailes, mais à leur place il MÉMOIRE SUR LE DODO, autrement dkonte. 5 itoit pourvu de /y-5 plumes noires un peu longues (^longiitsculœ). La partie postérieure du corps étoit très épaisse et fort grasse j au lie»ide queue il y avoit 4-5 plumes courtes, crépues, enroulées et de couleur cendrée. Les jambes plus épaisses que hautes étoienl couvertes, dans leurs parties sujiérieures, de petites plumes noires, le reste, ainsi que les pieds, étant de couleur jaune. Ceux- ci étoient partagés en quatre doigts, trois plus longs dirigés en avant et un plus court en arrière. Tous étoient pourvus d'ongles noirs. Quant au pied (jui venoit d'être rapporté récemment de l'île Maurice, comme le fait observer Clusius , il n étoit pas très long, puisqu'il n'avait qu'un peu plus de quatre pouces depuis le genou jusqu'à la flexion des doigts, tandis qu'il étoit fort gros, sa circon- férence étant de près de quatre pouces(probablement à l'endroit de l'articulation des doigts); il étoit couvert d écailles nombreuses, plus larges et jaunâtresà la partie antérieure, plus petites et brunes à la postérieure. Les doigts, dans leur face supérieure, étoient re- vêtus de larges écailles, tandis qu'à la face inférieure ils étoient entièrement calleux. Ils étoient propoitionnellement assez courts |)Our une jambe aussi grosse ; en effet, celui du milieu ou le plus grand n'avoit pas plus de deux pouces de long, tandis que les la- téraux les avoient à peine, et que le pouce n'avoit quun pouce et demi; mais tous étoient armés d'ongles épais, durs, noirs, longs de moins d'un pouce,si ce n'est celui du doigt postérieur, qui avoit plus d un pouce de longueur. Les navigateurs avoient donné à cet oiseau le nom de Walgh- Vogel, c'est-à-dire d'oiseau dégoûtant ou portant à vomir, nau- seam movens avis, en partie parceque, après une longue macéra- tion , la chair ne de venoit pas plus tendre, mais restoit coriace et (S MÉMOIRE SUR LE DODO, autiement DKONTE. difficile à cuire, si ce n'est la poitrine et l'estomac, dont le {;oùt n'étoitpas désagréable; en partie parceqn'ils pouvoient aisément se procurer beaucoup de pigeons qu'ils trouvoient plus délicats et plus agréables au goût. Ces mêmes navigateurs assurèrent Glusius qu'ils avoient trouvé deux pierres dans l'estomac de ces oiseaux, l'une plane et orbiculaire, l'autre inégale et anguleuse; celle-ci d'un pouce de diamètre, celle-là plus grande et plus pesante; mais toutes deux de couleur grisâtre, sans doute prises et avalées sur le rivage, et non pas nées dans l'estomac, comme le fait justement observer Glusius. Cette description et la figure qui l'accompagne sont assez complètes pour qu'il soit impossible de douter qu'elles ont été faites d'après un oiseau de la même espèce que le portrait à riiuile conservé au muséum britannique et dontil sera parlé plus bas. Quant à l'île dans laquelle ces oiseaux furent trouvés, île montagneuse et qu'ils abordèrent après avoir laissé Madagascar sur la gauche, età laquelle le journal des navigateurs hoUandois n'assignoit que quinze lieues environ de circonférence, il paroît cependant que ce n'étoit pas l'île Bourbon, comme on auroit pu le croire; en effet, elle avoit au moins trente lieues de tour, comme l'apprit à Clusius lui-même, Garnier, lieutenant de i'amii al Jacob Van Neck,qui la prit peu de temps après aux Portugais, en sorte qu'il paroît à-peu-près certain que c'étoit celle que ceux-ci avoient nommée île aux Cygnes, que les HoUandois nommèrent île Maurice, et que pendant long-temps nous avons connue sous le nom d'Ile-de-France. Glusius crut reconnoître dans cet oiseau les caractères des MÉMOIRE SUR LE DODO, autrement DRONTE. t Gallinacés, puisqu'il le désigna parla dénomination de Gallinaceus (jaillis peregrinus. ( 1 634) Le second ouvrage dans lequel il est fait mention de cet oiseau, est celui que Thomas Herbert publia en i634i sous le titre de Voyages en Afrique et en Asie, voyages qui eurent lieu en 1626 et 1627. Il y est désigné par le nom de Dodo, qui depuis a été adopté par un assez grand nombre de naturalistes. Voici la traduction du passage qui nous intéresse. « Le Dodo, dénomination dont je ne connois ni l'origine, ni 1 ety- mologie, dit Herbert, mais qui paroît être portugaise et lui avoir été donnée à cause de sa simplicité, est un oiseau qui par sa forme et sa rareté peut êtreconsidéré comme une sorte de phénix. Son corps est arrontU et extrêmement gras; la lenteur de sa marche est en rapport avec sa corpulence. Quelques individus pèsent plusde cin- quante livres. Il est meilleur à voir qu'à* manger. Son air est mélancolique: sa tête différemment revêtue, est couverte en ariière par une sorte de capuchon de plumes d'un duvet noirâtre et entièrement nue dans le reste, qui est d'une couleur blanchâ- tre, comme s'il étoit enveloppé dans une toile transparente. Son bec très crochu et recourbé en dessous, depuis les narines, qui sont au milieu, jusqu'à son origine, est d'un vert clair mêlé d'un jaune pâle; les yeux soat ronds, petits et brillants comme des diamants. Les plumes sont du plus fin duvet, comme cela a lieu dans les jeunes oies. Les ailes sont comme dans l'oiseau de Chine, formées de 3-4 plumes courtes; les jambes sont également cour- tes, fortes et noires; ledoigt de derrière est aigu. L'estomac jouit d'une grande activité et il digère aisément des pierres et du fer: sous ce rapport et sous celui de la forme, il ressemble à l'au- truche d'Afrique; mais pour mieux faire ressortir les différences j'en vais donner une figure. » 8 MÉMOIRE SUR LK DODO, autrement DRONTE. Cette figure et évidemment bien plus mauvaise que celle de Clusius; mais il est évident qu'elle est originale, car elle diffère beaucoup de celle donnée par cet auteur : elle présente même une particularité remarquable en ce que les deux hémiramplies sont recourbés dans le même sens comme dans les Ibis, ce qui peut avec raison faire supposer qu'elle a été faite de souvenir. Gomme je ne connois pas Ihistoire de l'ouvrage de Thomas. Herbert, qui paroît cependant avoir eu plusieurs éditions en An- gleterre et même avoir été traduit en francois par Wiquefort, ce qui m'empêche de mesurer le degré de confiance qu'il mérite, je n'ose assurer positivement que c'est bien l'oiseau de Clusius qu'il a décrit. On peut même élever d assez forts doutes à ce sujet. Au reste cela estasscz peu important, puisque ce que Herbert dit du Dodo ne nous apprend absolument rien qui ait quelque consis- tance. Il n'y a rien d'étonnant que Nieremberg qui publia son his- toire naturelle étrangère en 1 655, se soit borné à copier mot-à- mot la description du Dodo donnée par Clusius, ainsi que sa figure, puisque l'ouvrage de cet auteur est.une pure compilation dans tout son entier^ il inscrivit cependant cet oiseau sous un nouveau nom systématique, celui de Cygnus Cucullatus. C'est ce que fit également Jonston dans son ouvrage publié en 1657; mais à la description et à la figure de Clusius, il ajoute ce qu'avoit dit Herbert du Dodo, en sorte qu'ici commence l'em- ploi de ce nom pour désigner l'oiseau décrit et figuré par Clusius , sans nom déterminé. Jonston intitule en effet son chapitre de Cygno cucullato Clusii à tort, car c'est Nieremberg qui le premier lui a donné ce nom, aut de Dodone Lusitanorum, et il copie la figure de Clusius tab. LVI. MEMOIRE SUR LE DODO, autrement DRONTE. 9 Onpourroit croire au premier abord que les reuseigneuients sur le Dodo, ({ui se trouvent dans Touvrafye de Bontius seroient d'une bien plus grande importance pour éclairer la question, parceque cet observateur fut plusieurs années médecin public dans les possessions des HoUandoisdans les Indes orientales et qu'il dut probablement aborder à 1 île de France; mais il n'en est pas ainsi, le chapitre qui traite de cet oiseau dans l'histoire naturelle et médicale des Indes orientales publiée sous son nom par Pison , étant entièrement de celui-ci. Malgré cela , voyons en quoi il consiste. Il est intitulé de Dronte, aliis Dod-Aers\ en voici l'extrait. Dans une des îles des Indes orientales, appelée Cisnes par les étrangers et Maurice par nous, se trouve fréquemment un oiseau nommé Dronte d'une singulière conformation, intermédiaire pour la grandeur à 1 autruche et au coq d'Inde, dont il diffère en partie, de même qu'il leur ressemble aussi en partie, surtout à l'autruche d'Afrique, si l'on considère lecrou])ion, les pennes et les plumes; en sorte qu'il semble que ce soit une autruche naine en ayant égard àlabriéveté^ies jambes. Du reste la tête est grande, informe, et couverte d'une sorte de membrane en forme de capuchon; les yeux sont grands et noirs; le cou est courbe, saillant et épais ou gras; le bec extraordinairement long et ro- buste est d'un blanc bleuâtre, excepté à l'extrémité qui est noi- râtre au demi-bec inférieur et jaunâtre au supérieur, tous deux étant aigus et crochus. L'ouverture de la bouche est hideuse par sa grandeur; elle s'étend en effet jusqu'au gosier. Le corps est rond, très gras et couvert de plumes grises, comme chez les autruches. De chaque côté, au lieu de rémiges est une petite aile empennée d'un jaune cendré, et en arrière ^u lieu de queue Awmlti. du Miisiium, I. IV, 3' série. 2 lo iMÉiMOlRE SUR LE DODO, autrement DRONTE. sont cinq petites plumes de la même couleur. Les jambes sont grosses, extrêmement courtes et jaunâtres; elles sont terminées par quatre doigts solides , longs, comme squammeux , et par au- tant d'ongles noirs. G est un oiseau tardigrade, stupide et facile à prendre; sa chair, surtout celle de la poitrine, est grasse et peut fournir assez de nourriture pour que trois ou quatre Drontes rassasient cent personnes. Si elle n'a pas été faisandée convenablement, ou bien si elle provient d'individus âgés, elle est d une très grande difficulté à cuire. On trouve dans son estomac de petits cailloux de forme et de grandeur différentes, de couleur cendrée : non pas qu'ils y soient produits , comme le pense le vulgaire, mais qui ont été avalés parce Dronte, sur le rivage, ce qui montre ses rapports avec les autruches. Cette description est accompagnée d'une figure évidemment copiée de la peinture du Muséum Britannique et par consé- quent originale; mais il n'en est pas de même de celle-là : il est évident d'abord, comme nous l'avons fait observer plus haut, qu'elle n'appartient pas à Bontius, puisquelle est intercalée soùs le nom d'appendice, comme tout ce urenous prouve que le portrait à l'Iiuile du Muséum Britannique existoit déjà en Hollande, au moins à lépoqtie oi» parut son ouvrage, c'est-à-dire en i658. Margrave que Pison nous dit avoir été emmené par lui au Brésil pour l'aider dans ses travaux sur l'histoire naturelle et médicale de ce pays , et qui fut puissamment encouragé dans ses travaux par le prince Maurice de Nassau Siegen , alors gouver- neur du Brésil pour les Hollandois, n'a pu parler du Dodo d'a- près ses propres observations; aussi tout ce qu'il en dit est éga- lement copié de Clusius. Nous arrivons maintenant à l'examen des auteur» qui auroient ])u décrire cet animal d'après leurs propres observations. Gharleton dans son Onomasticon publié en 1668, parle aussi du Dodo sous le nom de Dodo Lusitanorum ou Cycjnus cucullatus ; il en donne une phrase caractéristique qui est évidemment tirée de Clusius; mais il ajoute que la tête de cet animal ainsi que son bec et son capuchon peuvent être vus parmi les choses les plus rares du cabinet de la société royale de Londres. Willughby qui le premier essaya d'introduire ce même oiseau dans un système ornithologique,l indiqua dans son ornithologie publiée après sa mort par son ami Ray en 1676, sous la dénomi- nation de Cygnus cucullatus Nieremberqii , ou de Gallus gallina- ceus Clusii; et en effet son article n'est (pi'une copie, sans réflexion aucune, du texte de Clusius et de Pison, avec la figure de ce dernier; il est seulement terminé par cette observation qu'il a vu les dépouilles de cet oiseau dans la collection de Trades- cant. L assertion de Gharleton que le cabinet de la société royale contenoit quelques restes de cet oiseau se trouve confirmée MKMOiRK SUR LE DODO, autrement DRONTE. i3 [)ar I article intitulé lecf of the Dodo du catalogue «lescriptit des objets les plus curieux de cette collection publié par Grew en 1681: d-après lui ce pied étoit couvert d'écaillés d'un jaune rougeâtre, et n'avoit pas beaucoup plus de quatre pouces de long non compris les doigts, sur cin([ pouces de circonférence à l'endroit de l'articulation de ceux-ci: en sorte que, ajoute-t-il, quoiqu'il soit inférieur sous ce rapport à celui d'une auiruclieet d'un Casoar, il est beaucoup plus court et sa force est au moins égale. Il faut aussi remarquer que le même Grew décrit, page nSde ce même ouvrage, le crâne d'un gros oiseau ayant onze pouces anglois de longueur totale et qu'on lui a dit appartenir au Dodo; mais il est évident d'après la description et la figure qu'il en donne, que ce n'est rien autre chose que le crâne d'un albatros. Cependant son observatioiï que le demi-bec supérieur ressemble beaucoup à celui du Dodo, prouve qu'il connoissoit assez peu celui-ci. La tête du dodo que Cbarleton dit exister dans cette collection n'étoit donc probablement que ce crâne d'Albatros. Ainsi à cette époque, c'est-à-dire en 1 681, il existoit dans les archives ornithologiques tous les éléments que nous possé- dons aujourd'hui sur l'existence du Dodo ou du Dronte ; sa- voir : 1° un individu empaillé dans la collection de Tradescant; 2° un pied et peut-être une tête dans celle de la société royale \ 3" un pied dans le cabinet des successeurs de Paw en Hollande; 4° le poitrait fait à l'huile d'après un individu vivant apporté en Hollande. Voyons ce que sont devenus ces éléments. L'individu bourré de la collection deTradescant provenoitde l'île Matirice, comme tout ce qui a appartenu d'une manière cerr. i4 MÉMOIRE SUR LE DODO, autrement DROISTE. taine à cet oiseau. En etïet, on le trouve indiqué dans le cata- loj^ue imprimé de ses oiseaux empaillés, dans la section des oiseaux entiers(^/to/e birds),Avec cette note:Doda!-,iTom the island Mau- ritius: it is notable tofly, being so bifj. Il passa de Lambeth, où existoit Tradescant, à Oxford avec le reste de la collection de Tradescant, lors(|u'elle y fut apportée par le docteur Ashmole, conservateur du cabinet d'Oxford, et qui donna sans doute le sien à cette université. On le trouve en effet inscrit dans le catalogue original , |>etit in«4°5 écrit par Edwards L. Hyde, gardien de ce Muséum, en 1 684, sous le n° 29, avec ce titre : Gallus gallinaceus peregrinus Clusu- Exot. tab. 36, p. 122. Cygnus ciicullatus JN'ierembergii ; Dronte, Bontii; Dodo, VVillughby, p. i5, i. 27. Son existence à letat d'intégrité, en 1700, est encore attestée par le témoignage de L. Hyde, dans son Histoire de la Ireligion des anciens Persans, des Parthes et a forme, le nombre et la disposition des doi(>ts, ainsi que la force et la courbure des on{>les , indiquent également un oiseau de cette famille, du moins aussi bien qu'un gallinacé. 9" Le système squameux des tarses et des doigts ressemble également mieux à ce qui se trouve dans les vautours cathartes tpi'à ce qu'on observe dans les gallinacés. 10° L'espèce de jabot de la racine du cou , et même l'estomac musculeux, se retrouvent aussi bien dans un ordre que dans l'autre. Il" Enfin l'absence de lergot presque caractéristique des gal- linacés. Malgré ce nombre assez grand de rapports avec les vautours , il ne faut pas se dissimuler qu'il existe dans ce genre doiseaux quelques caractères qui ne se retrouvent pas dans le Dodo ; ainsi les pieds sont beaucoup plus courts et plus robustes dans celui-ci que dans aucune espèce de vautour connue. Les doigts n'ont aucune membrane à leur origine, ce qui a constamment lieu dans les vautours, aussi bien, il est vrai, que dans les gallinacés; en outre on peut dire qu'il est plus étonnant de voir un vautour marcheur et incapable de voler, qu'un gallinacé. Mais cette objection n'a pas autant de force qu'on pourroit le croire au pre- mier abord ; en effet on peut concevoir dans chaque ordre natu- rel d'oiseaux une espèce d'une taille infiniment supérieure à MÉ.MOIUE SUK i.ii DODO, autrement nnOKTE. rig toutes les autres et alors incapable de vol; une des conditions de ce mode de locomotion étant une certaine limite dans la masse et dans le volume. Ouelle est au juste la patrie du Dodo est la seconde question à laquelle nous nous proposons de répondre. Mais pour le faire d'une manière un peu certaine, il faut la dégager de toute com- plication. Commençons donc à voir si les oiseaux dont les voya- geurs ont parlé sous les noms de solitaire et d'oiseau de Nazare, peuvent être réellement rapportés à la même espèce que le Dronte. Le premier auteur qui ait parlé du solitaire, paroît être Caste- laton, dans le récit d'un voyage fait en i6i4etpubliéseidementeu 1690. Il toucha à l'île Bourbon , alors nommée Mascareigne parles Portugais, et encore inhabitée, quoique visitée depuis long-temps par les navigateurs. Parmi les oiseaux qu'il y remarqua, il en par- ticularise une espèce de la grosseur d'un oie, très grande, avec des ailes courtes, qui ne lui permettoient pas de voler, Cetoiseau avoit été, dit-il, nommé jusque là le géant, et l'île de France en produit beaucoup; il est blanc, et naturellement si doux, qu'on peutle prendre à la main ; du moins ils étoient si peu effrayés à la vue des matelots, qu'il leur étoit aisé d'en tuer un très grand nombre avec des bâtons et des pierres. Cette description est trop insignifiante pour assurer positive- ment que ce n'est pas d'après le Dodo qu'elle a été faite, com- me l'ont cru quelques personnes; mais il n'en est pas de même de celle que nous devons à Léguât , et qu'il a insérée dans le récit de son voyage en deux îles désertes, c'est-à-dire à Rodrigue, fait en 1708: en voici l'extrait: 3o MÉMOIRE SUR LE DODO, ailticmeilt DRONTE. L'oiseau le plus remarquable de ces îles, est celui au({uel l'au- teur donne le nom de Solitaire, et dont il produit une assez mau- vaise figure: mais rien dans sa description ne convient, que la taille et la petitesse de ses ailes qui l'empêche de voler. Dans tout le reste, comme d'être plus haut monté que le coq d'Inde, d'avoir le cou droit, plus long à proportion que dans cet oiseau, quand il lève la tête, d'en avoir les pieds, et enfin d'avoir l'aile armée par une petite masse ronde comme une balle de mousquet, et de marcher avec fierté et bonne grâce, rien ne peut convenir au Dodo, tel que nous le connoissons d'après son portrait et la des- cription de Glusius; et cependant à en juger d'après la descrip- tion que Léguât a donnée d'autres animaux bien connus, il n'est pas probable que son solitaire soit le résultat de son imagination ; et comme il ne l'est pas davantage que ce soit le Dodo, cet oiseau , s il avoit existé dans l'île Rodrigue, n'y existoit plus. Il faut aussi remarquer que ce voyageur en parlant (t. 2, p. 64,) desproductionsprincipalesde l'île Maurice, dans laquelle il n'est, il est vrai, resté qu'assez peu de temps, et même sans jouir desa li- berté, ne dit pas un mot du Dronte, quoiqu'il parle d'une grande espèce de héron ou de butor qu'il nomme le géant. Un autre gros oiseau fut indiqué par François Gauche, dans sa Description de Madagascar, sous le nom d'oiseau de Nazare, comme habitant l'Ile-de-France. D'après ce voyageur, il est plus gros qu'un cygne 5 au lieu de plumes il est couvert d'un duvet noir, si ce n'est aux ailes et au croupion oii il y en a de frisées. Son bec est gros et recourbé un peu par dessous, ce qui convient assez bien au Dronte; mais ce qu'il ajoute que les jambes sont hautes et couvertes d'écaillés, et qu'il n'y a que trois doigts à chaque pied, indique plutôt une outarde. Cependant il rapporte MÉMOinii SUR Lt DODO, autrement Dronte. 3r son oiseau dcNazare à celui qui a été fipuré dans le journal de la seconde navigation des HoUandois aux Indes-Orientales, et où il est appelé oiseau de nausée. Malfifré cela il nous semble à-peu-près certain que le Dodo ou Dronte, le solitaire de Léguât et l'oiseau de Nazare de François (fauche, n'ayant peut-être de commun que d'être d'une grande vaille, et d'avoir été victimes de l'avidité des navigateurs euro- |)éens à leur arrivée dans les îles de l'entrée de la mer des Indes , ne peuvent être considérés comme ayant appartenu à la même espèce; d'où nous pouvons conclure que le véritable Dodo n'a ja- mais été trouvé ailleurs que dans l'Ile-de-France. Enfin, quant à la dernière question, savoir si le Dronte peut être considéré comme perdu, ou comme ayant disparu du nom- bre des êtres actuellement vivants à la surface de la terre, il me semble qu'il seroit encore trop hardi de l'assurer, comme le pré- tend un habitan t de l'Ile-de-France dans un Mémoire inséré dans le Journal de Physique en 1782. Je n'ignore cependant pas que dans un dîner qui eut lieu en i8i6à l'Ile-de-France, en commémoration de la prise de possession de cetteîle par les François en ly 16, et où se trouvèrent comme convives deux personnes de plus de quatre- vingt-dix ans et plusieurs de soixante-dix à quatre-vingts, au- cune ne se rappela d'avoir vu un oiseau de la grandeur du Dodo, ni d'en avoir entendu parler à ses parents ; et cependant M. Foix, l'avocat-genéral , dans un discours qu'il fit à ce sujet, mentionna son existence comme certaine dans cette île, opinion que per- sonne ne contesta. Mais l'Ue-de-Fi'ance a-t-elle été suffisamment explorée dans toutes ses parties, pour qu'on puisse dire qu'on en connoît toutes les productions? c'est ce dont il est, jusqu'à un cer- tain point, permis de douter. D'ailleurs, comme j'ai eu le soin de 32 MÉMOIRE SUR LE DODO, autrement DRONTi;. le faire observer plus haut, s'il y a quelques récits qui tendent à faire croire que cet oiseau existoit aussi à Madagascar, certaine- ment personne ne peut dire que les productions naturelles de cette grandeîl : ous soient connues. Le Dodo ne [)ei!t-il pas être dans le cas de l'aye-aye, dont un seul individu existe e( a existé dans nos collections, et que Ton ne regarde cependant pas coujuif perdu, quoiqu'on ne l'ait pas encore revu depuis Sonnerat? Es- pérons donc que lorsque la hardiesse réfléchie de nos vovageurs les aura conduits dans l'intérieur de Madagascar, ils pourront retrouver ces deux animaux, aussi hétéroclites l'un t[ue l'autre, dans la classe à laquelle ils appartiennent. Nous croyons donc pouvoir donner comme conclusions de ce mémoire, dans l'état actuel de nos connoissances; 1° Il existe dans les collections d'Angleterre des traces d'au moins trois individus d une très grande espèce de l'oiseau mar- cheur auquel on a donné le nom de Dodo, de Drontc, de Didiis ineptus. 2" Ces traces existent en Europe depuis lépoque où les Hollan- dois commencèrent à prendre part à la décoti verte du passage aux Indes Orientales par le cap de Bonne-Espérance, c'est-à- dire, vers i5c)4- 3° Le nom de Dodo est employé pour la première fois par Her- bert; celui de Dron te par Pison, mais sans qu'il soit possible de remonter à l'origine et à l'étymologie de ces dénominations. 4" La patrie de cet oiseau est Tlle-de-France; rien ne jjrouvant d'une manière positive qu'il ait été trouvé ni à Bourbon, ni à Fernandez, comme on Fa cru sans doute par la confusion qu'on a faite entre le Dodo et le solitaire de Léguât. ;>" Le Dronte doit être rapproché nu même placé dans l'ordre MÉMOIRE SUR LE DODO, autrement DRONTE. 33 des oiseaux rapaces, auprès des vautours, plutôt même que dans celui des gallinacés et à plus forte raison que parmi les échassiers OU à côté des manchots. 6° 11 n'est nullement certain que cet oiseau ait disparu du nombre des animaux vivants. Si c'est possible pour l'Ile-de-France, cela n'est pas probable pour Madagascar, dont on connoît si peu les productions, et qui appartient, jusqu'à un certain point , au même archipel. Il y auroit maintenant une autre question à traiter, savoir si les ossements incrustés qui ont été envoyés dernièrementà M. Cu- vier, de l'Ile-de-France , ont réellement appartenu au Dodo , comme M, Guvier a été porté à le croire. C'est une question qui sera de la plus grande facilité à résoudre parla comparaison im- médiate de ces os avec les pièces conservées en Angleterre. Si cela étoit, ce que la différence dans la hauteur de l'os du tarse ne permet pas de croire, il seroit en même temps prouvé que le Dodo existoit aussi à Rodrigue, car ces ossements ont été trouvés dans cette île, dans une grotte, comme me l'a assuré M. Quoy , qui les avoit vus à son passage à l'Ile-de-France, et non pas à l'île de France, sous des couches de laves, comme l'a dit M. Gu- vier, sur des renseignements erronés, dans sa note lue dernière- ment à l'Académie. Aloi'S il y aui'oit une presque certitude que le Dodo étoit un gallinacé; mais en faisant lobservation que ces os- sements proviennent de l'île Fernandez, et que la desci'iption du solitaire de Léguât va assez bien à un oiseau de cet ordre , ou au moins à un gallinogralle, il se pourroitque les ossements actuel- lement entre les mains de M. Guvier ne fussent autre chose que ceux du solitaire proprement dit, et non pas ceux du véritable Dronte. Annales du Muséum, t. IV, 3' série. 5 NOTE ADDITlOiNNELLE. Le retard de la publication de ce Mémoire , dont M. Cuvier a donné un extrait dans l'analyse des travaux de l'Académie des Sciences pour i83o, est dû à deux causes: i" aux circonstances politiques de i83o, qui m'ont empêché de faire pa- roître, comme je me l'étois proposé, une série de mémoires que j'avois préparés, et dont les figures avoient été lithographiées sous mes yeux (i) par un jeune des- sinateur plein de talent, M. de Biùvre, qu'une maladie de poitrine nous a enlevé il y a peu d'années ; 2° à ce que j'espérois faiie un troisième voyage en Angleterre, pour visiter la célèbre université d'Oxford, et y vérifier par moi-même les observa- tions que je devois à l'amitié de M. Underwood , sur la tète et le pied du Dodo. Aujourd'hui ce voyage me seroit inutile, sous ce rapport au moins, grâce à la complaisance de M. Dunoaii (^2), curateur du Musée ashmoléen d'Oxford, qui a bien voulu, à ma prière adressée à M. le professeur Buckland, faire mouler la tête précieuse que possède cette collection, et m'en envoyer un bel exemplaire. Je lui en fais mes sincères remerciements", car j'ai pu en profiter pour en donner une figure nécessairement beaucoup plus exacte que celle que je devois à la com- plaisance de M. L'nderwoud , et confirmer l'opinion où j'étois que le Dodo n'étoit qu'un énorme vautour marcheur, et ne pouvant voler. Je suis d'autant plus porté à croire que mon opinion est fondée, que c'est aussi celle de M. (îould , de la so- ciété zoologique de Londres, comme M. Duncan me l'apprend par une note jointe à sa lettre qui vient de parvl Dodo n 'pfj'oo n P...O, eaux des os qui , par accident, avoient été ensevelis dans des sables ou dans d'autres lieux, et en effet ce ne sont jamais des hommes dignes de foi qui assurent avoir vu ces tombeaux, mais seulement ceux qui montrent ou vendent les ossements. Aussi desiroit-il que quelque personne autant hors d'état de tromper que d'être trompée, pût explorer la Sicile aux environs de Palerme, afin d'y observerles ossements, et sur-tout les crânes qui s'y trouvent, espé- ATTRIBUÉS AU PRÉTENDU GÉANT THEUTOBOCHLS. /(- rant qu'elle acquerroit la preuve que ces ossements de prétendus géants ne sont c[ue des os d'animaux sauvages de grande taille.G est ce don t il put s assurer lui-même une vingtaine d'années après. En effet, ayant eu l'occasion de voir un éléphant vivant à Rome, en i63i , il eut l'heureuse idée de le faire apprivoiser au moyen d'une foule de friandises qu'il lui dounoit ; en sorte que l'animal finit par lui permettre d'enfoncer le bras dans sa bouche, et d'en explorer les dents. Il s'assura d'abord qu'elles peuvent être deux de chaque côté et à chaque mâchoire , au lieu d'une seu- lement, comme l'avoit dit Pline. Mais de plus, il en fit prendre la forme et la grandeur avec de la cire , ce qui le conduisit à voir que la dent molaire envoyée d Afrique par Arcose étoit d'élé- phant et non de géant, et lui donna la raison pour laquelle on avoit montré si peu de dents du géant Tlieutobochus. ( Gasseii. de vit. Peirescii , p. 25o. ) D'après cette analyse, on voit que Peiresc devoit avoir considé- rablement éclairé l'opinion publique au sujet de l'histoire des osse- ments du roi Tlieutobochus, et cela en traitant la question au fond et sans aucune animosité. Il n'en fut pas de môme de Riolan qui ne fut sans doute pas fâché de faire tomber un chirui'gien de robe longue sous sa férule. Reprenant en effet la plupart des points de la thèse d'Habicot, Riolan d'abord sous le voile de l'anonyme, et prenant le titre d'écolier en médecine, s'éleva contre chacun d'eux avec une aigreur remarquable et presque immédiatement dans une brochure intitulée Giganlomachie , pour répondre à la Gigantostéologie (5), et de nouveau , mais encore avec une nouvelle force, dans son Imposture découverte des os hu- mains (6) supposés d'un géant. Malheureusement dans ces deux dissertations Riolan joint à une argumentation puissante une 48 MÉMOIRE SUR LES OSSEMENTS FOSSILES partialité évidente, et une intention de combattre, non pas une véritable supercherie soutenue par un anatomiste peu éclairé, comme il étoit juste de le faire, mais d attaquer le corps des chi- rurgiens à travers celui qui avoit acquis le plus de réputation, non seulement comme tel , mais encore comme anatomiste. En effet, dans sa première brochure il saisit l'occasion de critiquer avec amertume la partie ostéoloffique de la Semaine anatomique dHabicot, qui traite du dénombrement des os^ dès lors il lui est aisé de faire voir que pas un de ceux offerts à la curiosité pubhque ne peut être soupçonné d'avoir appartenu à l'espèce humaine. Ce qui seroit encore plus évident, ajoute-t-il, si le montreur d'os n'avoit pas agi d'assez mauvaise foi pour retran- cher aux os c"e qui pouvoit nuire à son mensonge. Il nie , avec raison, que ces os aient pu être détruits en douze heures par le seul contact de l'air, et alors il demande pourquoi la clavicule et la tête n'ont pas été apjwrtées à Paris. Dans la seconde brochure, V Imposture découverte , Riolan reprend avec plus d'ordre et plus de frorce sa criti([ue sur tous les points, contre le pauvre Habicot. Ainsi, non seulement il renverse aisément sa thèse ostéologique, mais encore tous les faits inventés par Mazurier, montrant, par exemple, que la médaille figurée comme romaine est une mé- daille gothique, sur laquelle il n'y avoit ni la figure de Marins, ni I'M et Ta entrelacés. Malheureusement il abandonne un peu sa première idée que ce sont des ossements d'éléphant, pour adopter l'opinion presque ridicule que dans la terre, il se peut engendrer et former des pierres osseuses, semblables en figure aux os hu- mains, en ayant soin cependant de prévenir qu'il ne veut point nier ni improuver absolument que ces os soient d'un éléphant. Du reste la plus grande partie de la brochure est encore em- ATTRIBUÉS AU PRÉTENDU GÉANT THEUTOBOCHUS. 49 ployée pour relever les erreurs anatomiques d'Habicot , soit en ostéologie, soiteumyologie; parmi lesquelles il ne faut cependant pas compter, comme il le croit, la division du sphénoïde en deux , et celle de l'os innominé en trois os distincts, non plus qu'en myo- logie, par exemple, la duplicité du diaphragme, que celui-ci avoit soutenue comme un paradoxe,opinion aujourd'hui reconnue comme une vérité ; mais sur-tout il se complait à combattre la permission que les chirurgiens se dounoient et avoient usurpée, de prendre une robe longue au lieu des vêtements courts et serrés, sans plis, avec manches étroites, que leur recommande Hippocrate, et sur-tout de faire des leçons d'anatomie , déclarant qu'ils n'en avoient ni le droit ni la possibilité à défaut d'instruc- tion suffisante, et que ce seroit une honte pour les professeurs de la faculté de Médecine de le souffrir. Daprès la nouvelle direction que Riolan donna à la discus- sion, on conçoit qu'il fut impossible à Habicotou à ses partisans , de laisser sans réponse ce qu'il nommoit les calomnieuses in- ventions de fauteur de la Gigantomachie; aussi vit-on paroître une brochure in tituléeil/ono>n«c/ije(6'),mais sous le voile de 1 ano- nyme, et sans faire attention que l'accusation d'imposture ne pouvoit atteindre que le barbier-chirurgien de Beaurepaire, et nullement son défenseur, qui n'avoit d'autre tort que celui de croire à son imposture. Un de ses confrères en chirurgie, dont le nom est resté inconnu (a), crut devoir aussi entrer dans la lice, non pas pour (6') Voyez les Pièces justificatives, comme pour les autres chiffres. (a) On a toujours jusqu'ici attribué à Guillemeau ce discours apologétique ; ce- pendant les lettres initiales qui sont avi titre de la brochure, L. D. C. O. D. fi. , c'est-h-dire L. D. chirurgien ordinaire du roi, ne me paroissent pas indiquer Guil- lemeau , et en effet il étoit mort en 1609. Annales du Muséum, t. IV, V série. 7 5o MÉMOIRE SUR LES OSSEMENTS FOSSILES défendre Habicot , pour lequel il n avoit en effet pas beaucoup d'estime, puisqu'il proteste que son intention n'est pas d'excuser les inepties coulées au livre de la Gigantostéologie, mais se regardant comme simple avant-coureur d'une bataille conduite par le corps des chirurgiens de Paris. Aussi dans son Discours apologétique des Géants (7), segarda-t-il bien de toucher au fait en lui-même; et tout en soutenant la possibilité de leur existence, il eut re- cours à d'autres arguments, admettant que les deux adversaires étoientl'un et l'autre au-dessous de pareilles questions, au point que l'on peut dire, suivant l'anonyme, de la Gigantostéologie et de la Gigantomachie , ce que Virgile disoit de deux poëtes de son temps : Qui Bavium non odit, amet tua carmina, Mœvi; jugement qui étoit au moins fort sévère pour Habicot, qu'il traite d'écolier en chirurgie, en le blâmant d'avoir attaqué les méde- cins, et tout- à- fait injuste à l'égard de Riolan, dont lin- struction générale et les connoissances en anatomie étoient bien supérieures à celles de son critique. Aussi le célèbre pro- fesseur d'anatomie et de botanique au Collège de France méprisa-t-il ses attaques. Il n'en fut pas de même d Habi- cot ; en effet , celui-ci dans sa Réponse a un Discours apo- logétic touchant la vérité des géants (8) montra-t-il plus de mauvaise humeur que dans sa défense contre Riolan ; il relève aigrement sa prétention à soutenir l'ennemi du corps des cliirur- giens, affirmant qu'il n'a pas besoin d'être défendu , étant bien en état de le faire lui-même, et que d'ailleurs il ne reconnoissoit ni à l'auteur des six lettres apologétiques, ni à celui du discours, la force nécessaire pour lui porter aide. Quoiqu'il en soit, pendant ces débats inutiles , puisqu'ils ne touchoient en aucune manièi^e à la question, Riolan, qui d a- ATTRIBUÉS AU PRÉTENDU GÉANT THEUTOBOCHUS. 5 I bord s'étoit amusé à bafouer d'une manière fort indécente Habicot et son avocat prétendu, dans une brochure intitulée :/j/s il se forme à la partie supérieure de la plaie un autre bour- relet qui s'accroît en descendant. Un bourrelet plus petit se manifeste également à la partie inférieure de la plaie, mais il peut être rapporté à une extension des deux bourrelets latéraux. Si la décortication est pratiquée sur tout le contour de l'arbre, il se manifeste au bord supérieur de cette décortication annu- laire un bourrelet descendant très volumineux, que Duhamel a vu quelquefois descendre jusqu'à un pied et demi sur le bois (i) Physique des arbres, liv. IV, chap. 3, art. 5. 7^ DE LA DÉVIATION DESCENDANTE ET ASCENDANTE dénudé, mais il n'a jamais vu de bourrelet se former, dans cette circonstance, au bord inférieur de la plaie. Ce bourrelet infé- rieur existe cependant quelquefois, ainsi que nous le verrons plus bas. Lors de l'enlèvement d'une lanière lonjjitudinale dé- corée, les lx)urrelets latéraux qui se forment s'apj)liquent exac- tement sur le bois dénudé qui leur sert d'ap])ui. Duhamel a voulu voir ce qui arriveroit si cet appui leur manquoit; il a creusé en {gouttière profonde le bois dénudé qui séparoit les deux bords verticaux de la plaie. Alors les deux bourrelets laté- raux, au lieu de marcher lun vers lautre, se sont reployés en volute vers l'intérieur, en s enfonçant dans la {gouttière qui les séparoit. Or, supposons qu'à la place de cette gouttière il existe une fente verticale, et que le centre de l'arbre détruit par la pourriture ait son aubier réduit à fort peu d'épaisseur; dans cet état de choses il se formera également des bourrelets sur les deux bords de la fente verticale, et ces bourrelets, dans leur accroisse- ment, se recourberont dans l'intérieur de l'ai'bre creux, tantôt en se contournant un peu en volute, comme on le voit en d, d dans la figure i , pi. VI, tantôt en formant un simple pli, comme on le voit en d, (/'dans la figure 4, pi Vil. La première de ces figures représente une portion de branche creuse de merisier [pt-unus avium). La seconde représente une partie du tronc creux dun saule [salix alba). Dans l'une et dans l'autre on a enlevé la partie antérieure du corps de l'arbre pour faire voir son intérieur : a, a, cavité de l'arbre creux ; h, écorce ; c, ce qui reste de l'aubier; e,e, fente verticale ; d, d\ extensions latérales d'écorce et d'au- bier, ou bourrelets issus des bords de la fente verticale, et re- ployés vers l'intérieur, ou vers la cavité centrale de l'arbre creux. Dans les deux exemples que je viens de citer, et dont je donne DE l'accroissement DES ARBRES EN DIAMÈTRE. 77 ici les figures, la fente verticale e, e, de 1 arbre creux ne s'é- tend jjas dans toute sa longueur, elle s'arrête en e. Dans cet en- droit sarrêtent, par conséquent, les reploiements dont il est ici question. On conçoit facilement que ces deux portions d'écorce et d'aubier, qui sont reployées vers l'intérieur de l'arbre creux, doivent former, au point é où elles finissent, deux points d'ar- rêt pour la sève descendante qui les parcourt de haut en bas^ il doit donc y avoir dans cet endroit une augmentation de nutri- tion. C'est effectivement ce qui a lieu ici. De la partie inférieure e des deux reploiements d, (ï ( fig. i )sont issues en descendant deux végétations arrondies et alongées 0,0', lesquelles se sont enfoncées dans l'intérieur de l'arbre creux. La couj>e verticale de ces végétations descendantes me fit voir le mécanisme de leur formation. La figure 2 représente cette coupe verticale; d, d' sont les deux parties primitivement reployées vers l'intérieur: ces parties reployées ont continué de saccroître en diamètre par la formation de couches successives, comme on le voit de b en c où se trouve la coupe de l'écorce. Chacune de ces couches li- gneuses successives s'est prolongée vers le bas n, n', et cest là qu'elles ont le plus d'épaisseur. Ainsi il est évident que ces vé- gétations descendantes sont engendrées par une déviation des- cendante de l'accroissement de l'arbre en diamètre, et cela au moyen de la formation de couches ligneuses .successives. Ces couches ligneuses sont plus épaisses à la partie inférieure o, o', quelles ne le sont de b en c, parcetjue la sève nutritive descen- dante s'accumule dans cet endroit comme dans un double sac, et que son arrêt y détermine un excès d'accroissement. Les reploiements en volute d, d' au merisier (fig. i ) donnent nai.ssance à deux végétations descendantes, qui sont arrondies 78 DE LA DÉVIATION DESCENDANTE ET ASCENDANTE par leur côté qui refjarde le centre de l'arbre creux, et qui, par leur côté opposé, sont aplaties et étroitement appliquées sur la paroi intérieure de l'arbre creux , sur laquelle elles se mou- lent. Chez le saule, les reploiements simples (i, (f (fig. 4) don- nent naissance à deux végétations descendantes 0, o\ qui sont aplaties sur leurs deux faces opposées. Dans l'exemple qui est représenté ici , les deux végétations s'étoient étendues à plus d'un pied en descendant dans le tronc creux de l'arbre. Dans la plus grande partie de leur trajet, cesMeux végétations descendantes accollées restent distinctes; elles offrent une ligne de séparation : vers le bas, ces deux végétations descendantes se soudent intime- ment, et n'en forment plus (ju'une seule 6' qui est irrégulière- ment demi-circulaire. Une écorce noire et rugueuse couvre ces deux végétations descendantes, dont le mode d'accroissement est exactement le même que celui que nous avons décrit plus haut pour le cas représenté par les figures i et 2. On voit à leurs ex- trémités réunies 0" les zones irrégulières qui marquent le pro- grès annuel de l'accroissement. Les fibres ligneuses sont dirigées selon le contour de ces zones irrégulières. Ces deux végétations descendantes sont étroitement appliquées sur la paroi intérieure de larbre creux, à laquelle elles n'adhèrent point, en étant sépa- rées par de l'écorce, qui est fort mince dans cet endroit. D ail- leurs le bois de la paroi intérieure du tronc étant frappé demoit, ne peut contracter d'adhérence organique avec les végétations descendantes qui s'appliquent sur lui. 11 paroît que l'extension de ces sortes de végétations descendantes est favorisée par Ihu- midité qui les environne. Les saules creux dans lesquels j'ai observé ce phénomène de végétation étoient renq)lis de terreau humide, et c'étoit environnées de ce terreau que s'accroissoieni DE l'accroissement DES ARBRES EN DIAMÈTRE. 79 ces végétations descendantes aplaties et étroitement appliquées sur la paroi intérieure de l'arbre creux, dont elles prenoient l'empreinte, comme si elles étoient formées par une coulée de matière fondue qui se fût moulée sur la paroi qu'elle recouvre. J'ai vu une de ces végétations qui descendoit ainsi à plus de trois pieds dans l'intérieur d'un saule creux. Ces végétations descen- dantes ne sont point des racines, mais ou doit convenir qu'elles s'en rapprochent beaucoup par leur mode d'accroissement et par leur progression descendante. On sait, en effet, que les l'acines ne s'accroissent en longueur que par le développement et l'addi- tion de nouvelle substance organique à leur pointe ou à leur ex- trémité ; il en est de même dans le cas curieux de végétation qui nous occupe ; ce sont des couches successives qui s'ajoutent à l'ex- trémité inférieure des végétations descendantes dont il est ici question, qui opèrent seules leur élongatiou. Il est de la plus grande évidence que ces végétations descendantes sont dues à des déviations de l'accroissement de l'arbre en diamètre. C'est cet accroissement qui, au lieu de continuer à s'effectuer dans le sens horizontal, s effectue ici accidentellement dans le sens verti- cal descendant, et il est favorisé par l'abondance de la sève éla- borée descendante, qui s'arrête et s'accumule dans cette sorte de végétation descendante, comme elle le feroitdans un double sac Je viens de dire que les deux végétations descendantes qui nous occupent sont séparées du bois mort de l'intérieur de l'arbre creux par une écorce très mince. On pourroit croire, d'après cela, que ces deux végétations descendantes s'accroîtroient également en diamètre par leur face qui est libre et tournée vers le centre de l'arbre creux, et par leur face qui est étroite- ment appliquée sur le bois mort qui forme la paroi intérieur» 8o DE LA DEVIATION DESCENDANTE ET ASCENDANTE (le ce même arbre creux j or il nen est rien. L accroissement en diamètre est tout-à-fait nul sur la dernière de ces faces. Lécorce extrêmement mince y est atrophiée, et paroît frappée de mort. Ou en concevra facilement la raison, en [^nsant que la sève nutritive descendante ne trouve de voie pour sa descente que par la première des faces que nous venons d indiquer, c'est-à- dire, par la face o o' o" (fig. /\ ), dont lécorce a une communi- cation directe avec 1 ecorce des reploieinents d d , qui lui trans- mettent la sève descendante. La face de ces végétations qui est appliquée , sur le bois mort de larbre creux, est, par sa position, tout-à-fait privée de communication directe avec les voies qui transmettent la sève descendante des parties supérieures de larbre ; c'est parcequ elle ne reçoit point cette sève nutritive quelle ne prend aucun accroissement en diamètre. En faisant voir comment s'opère lélongation des végétations descendantes ({ue nous venons de décrire, nous dévoilons le mé- canisme de lélongation et du dévelopjjement des productions ligneuses descendantes, qui tendent à remplir le vide opéré par la décortication annulaire. Il c^t de la plus grande évidence que, dans ce dernier cas, il existe de même une déviation descen- dante de l'acxrroissement en diamètre. Cette déviation est géné- ralement descendante lors de la décortication annulaire; mais elle est aussi quelquefois ascendante, ainsi que nous allons le voir ; et, dans ce dernier cas, elle consiste également dans une déviation de laccroissement en diamètre. On sait que le bois des arbres dicotylédons présente une sorte de tissu formé par l'entre-croisement de deux sortes de fibres. Dans le sens longitudinal ou vertical sobservent les tubes fusiformes très alongés, auxquels j'ai donné le nom de clostres, DE l'accroissement DES ARBRES EN DIAMÈTRE. 8l tubes qui sont joints obliquement les uns aux autres par leurs pointes. Dans le sens transversal ou horizontal s'observent le,s^ rayons médullaires comjjosés de séries linéaires de très petites utriciiles alongées jointes les unes aux autres bout à bout. Les végétations descendantes que nous venons d'étudier offrent, comme le bois normal, ces deux sortes de fibres entre-croisées. Ainsi, dans la végétation descendante dont la coupe est repré- sentée parla figure 2, les fibres longitudinales ou fibres clostres suivent la direction d'abord verticale, et ensuite recourbée vers le bas, qu'on voit aux couches successives dans cette figure. Les fibres ou rayons médullaires sont par-tout perpendiculaires à la direction de ce?, fibres clostres, avec lesquelles elles s'en tre-croi - sent; en sorte qu'elles deviennent verticales dans le bas, là où les fibres clostres deviennent horizontales. Ordinairement cette organisation du bois se maintient sans altération dans les végétations descendantes dont il est ici ques- tion; cependant j'ai observé chez le pommier (pjrws malus) une exception fort remarquable à ce fait général. Lorsqu'on pratique une décortication annulaire sur une branche de cet arbre, la partie supérieure à la décortication continue de vivre pendant plusieurs années. La longue durée de la vie de la branche de pommier qui a subi cette opération, favorise le travail par lequel la nature tend à remplir le vide opéré par la décortication. Jai observé pendant trois années l'accroissement de la végétation qui tendoit à remplir ce vide. Pendant ce temps la branche s'accrut beaucoup en diamètre au-dessus de cette décortication; elle s'ac- crut très foiblement en diamètre au-dessous. Je coupai cette bran- che pour étudier l'organisation de la végétation qui avoit rempli la moitié environ de l'espace décortiqué, et je ne fus pas peu sur- Jnmiles du Muséum, t. IV, 3" série. i' 82 DE LA DÉVIATION DESCENDANTE ET ASCENDANTE pris de voir que cette vé^jétation paroissoit entièrement compo- sée àe fibres perpendiculaires à l'axe de la branche. Chacun sait que le fil du bois est toujours dans le sens vertical ou longitu- dinal; ce n'est ordinairement que dans ce sens qu'il peut être fendu : or la végétation descendante dont il est ici question se prêtoit facilement à être fendue dans le sens horizontal ou trans- versal, et les surfaces séparées ne présentoient aucune appa- rence de fibres longitudinales brisées. La figure 3 représente la coupe longitudinale de la branche de pommier dont il est ici question ; elle est amplifiée trois fois. La décortication annulaire s'étendoit primitivement de a en b. Une partie de cet espace a été remplie par une forte végétation descendante de b en c, et par une foiblc végétation ascendante de a en e. L'aubier de ces deux végétations descendante et ascen- dante ne paroît contenir que des fibres perpendiculaires à l'axe de la branche, comme on le voit en d, d\ Cette structure singu- lière s'observe même jusqu'à une certaine distance au-dessus et au-dessous de la décortication annulaire. On voit ces fibres de, l'aubier perpendiculaires à l'axe de la branche, disposées en trois couches successives rf, qui correspondent aux trois années pen- dant lesquelles s'est accrue cette branche après sa décortication annulaire. A la partie inférieure de cette décortication, on ne distingue qu'une seule couche d'aubier d', qui est composée de même de fibres perpendiculaires à l'axe de la branche. Cette couche, qui paroît unique, comprend bien certainement trois couches annuelles; mais leur peu d'épaisseur ne permet pas de les distinguer. En comparant ces fibres perpendiculaires à l'axe de la branche avec celles qui constituent les rayons médullaires du pommier, on reconnoît facilement leur parfaite identité. Ainsi DE l'accroissement DES ARBRES EN DIAMÈTRE. 83 les trois couches ligneuses qui se sont développées pendant trois années successives au-dessus et au-dessous de la décortica- tion annulaire, paroissent au premier abord être exclusivement composées de rayons médullaires. Tel étoit en effet le jugement que j'avois d abord porté à cet égard ; mais en examinant depuis ce produit végétal avec M. Adolphe Brongniart, j'ai reconnu qvi'il contenoit une assez grande quantité de tubes longitudinaux rayés en travers ou défausses trachées, pareilles à celles que l'on trouve normalement dans le bois du pommier. Ainsi il ne manque ici qu'un seul des éléments du bois, c'est-à-dire les utricules fibreuses ou les clostres. Leur absence est complète, et c'est cette absence qui est la cause de la facilité avec laquelle le tissu ligneux se fend dans le sens horizontal. Ce sont les clostres seuls qui donnent au bois sa résistance énergiqvie à la division ou à la rupture dans le sens transversal j les gros tubes longitudinaux n'ojiposent presque point d'obstacle à cette division transversale, parcequ'ils se rompent avec la plus grande facilité. C'est par cette raison que la rupture horizontale de la végétation descendante dont il est ici question s'opère sans offrir dans la cassure cet aspect chanvreux que présente ordinai- rement le bois cassé en travers. On n'y voit que les ouvertures des tubes rompus en travers. Ces tubes A'erticaux croisent à angle droit la direction des rayons médullaires horizontaux, qui sont ici tellement accrus en nombre qu'ils paroissent, au premier coup d'œil, être les seuls éléments organiques de cette production li- gneuse anormale. Nous venons de voir comment l'espace laissé vide par la dé- cortication a été envahi par les trois couches ligneuses produites en descendant et en montant pendant les trois années qui ont 84 DE LA DÉVIATION DESCENDANTE ET ASCENDANTE suivi la décortication. Gest de la part des couches ligneuses des- cendantes ([ue cet envahissement est sur-tout remarquable. Il est fort exigu de la part des couches ligneuses ascendantes, et cependant il est très facile à constater; car on voit ces cou- ches ligneuses ascendantes recouvrir" une partie du bois mort et noirci par son exposition à l'air après la décortication. Au- dessus de celle-ci les trois couches d'aubier c/, qui sont entière- ment dépourvues de c]ostres,et qui sont abondamment pour- vues de rayons médullaires, sont recouvertes par trois couches d'écorcej^, qui sont également dépoun^ues de clostres, et qui abondent en rayons transversaux. Cette structure particulière de l'écorce /' n'est apercevable qu'à la loupe, tandis (pie dans les couches d'aubier d elle est très facilement apercevable à l'œil nu. Au reste, ces trois couches décorée /"se distinguent nette- ment de l'aubier d par leur couleur et par leur consistance bien moindre. En dehors de ces trois couches d'écorce /"se trouvent les anciennes couches corticales j^, qui offrent des clostres comme à l'ordinaire. Au-dessous de la décortication annulaire l'extrême exiguité de l'accroissement, exiguité qui existe sur-tout dans l'accroissement de l'écorce , ne permet pas de voir si elle manque de clostres en dehors de l'aubier d\ chez lequel l'absence des clostres et l'abondance des rayons médullaires sont très mani- festes. Ainsi la branche de pommier soumise à la décortication annulaire a produit, dans le voisinage de cette décortication, une quantité extraordinaire de rayons médullaires, tant dans son au- bier que dans son écorce. Il y a eu, dans l'une et dans l'autre de ces deux parties, absence complète de production de clostres. Je ne sais à quoi tient cette particularité, qui ne m'a été offerte que par le pommier, et cela dans deux expériences du même DE l'accroissement DES ARBRES EN DIAMÈTRE. 85 genre. Chez plusieurs autres arbres que j'ai soumis à la décorti- cation annulaire, j'ai toujours observé que la végétation qui ten- doit à remplir le vide opéré possédoit des clostres dans son tissu. Il est remarquable que dans les deux végétations descendante et ascendante qui ont lieu chez le pommier soumis à la décor- tication annulaire, les rayons médullaires s'ajoutent les uns aux autres en descendant et en montant; en sorte que leur produc- tion successive est latérale, elle s'opère par leurs côtés. Il résulte de cette observation que ce n'est pas seulement d'en haut que provient la végétation qui tend à remplir le vide opéré par la décortication annulaire, elle vient aussi d'en bas ; mais ici elle est, la plupart du temps, à peine apercevable. On favo- rise le développement de cette végétation ascendante , et à plus forte raison celui de la végétation descendante, en enveloppant la plaie faite par la décortication annulaire avec de la terre ar- gileuse. Alors j'ai vu la végétation ascendante acquérir quel- quefois une étendue de six à huit lignes. Il est donc certain que deux extensions des nouvelles couches de l'arbre , l'une descen- dante et l'autre ascendante, tendent à remplir le vide opéré par la décortication annulaire. Le bourrelet supérieur, ou la végé- tation descendante, existe souvent seul, parceque le bourrelet inférieur, ou la végétation ascendante, avorte. L'inégalité de force et d'étendue de ces deux bourrelets, ou de ces deux extensions des nouvelles couches de l'arbre , ne dépend que de l'inégalité de leur nutrition, laquelle est opérée par la sève descendante, dont la décortication annulaire intercepte en grande partie la marche. Nous voyons , par les faits qui viennent d'être exposés , que le vide opéré par la décortication annulaire tend à être rempli 86 DE LA DÉVIATION DESCENDANTE ET ASCENDANTE par deux déviations de raccroissement en diamèti-e : l'une de ces déviations est descendante, et c'est la plus considérable; l'autre, qui est bien plus foible, est ascendante. Le tissu ligneux produit dans cette circonstance est ordinairement pareil au tissu nor- mal de l'arbre ; chez le pommier ce tissu est privé de clostres et abonde en rayons médullaires. Nous venons de voir que l'écorce offre la même particularité de structure que l'aubier, au-dessus de la décortication annu- laire chez le pommier ; ses trois couches les plus voisines de l'au- bier sont, comme les trois couches les plus nouvelles de ce der- nier, entièrement dépourvues des clostres, et abondamment pourvues de rayons médullaires. Cette particularité de structure feit que l'on peut assigner les époques de la formation de ces couches. En effet, on voit très facilement que les trois couches les plus nouvelles d'aubier, qui ne contiennent point de clostres, ont été formées depuis la dé- cortication annulaii^e ; et comme elles sont au nombre de trois, on voit que chacune d'elles correspond à une année de végétation. On ne verroit point de même à quelles années se rajjporte lafoi-mation des trois couches corticales les plus voisines de l'aubier, si elles n'offroient pas une anomalie de structure tout-à-fait semblable à celle que présentent les trois dernières couches d'aubier. La similitude du nombre et la similitude de l'anomalie des trois der- nières couches d'aubier et des trois couches d'écorce qui les avoir sinent le plus, prouvent incontestablement que dans chacune des années qui ont suivi la décortication annulaire il sest formé simultanément une couche d'écorce et une couche d'aubier, et que chaque année deux nouvelles couches contiguës, l'une d'é- corce et l'autre d'aubier, se sont intercalées au.\ deux couches DE l'accroissement DES ARBRES EN DIAMÈTRE. 8) précédemment contiguës d'écorce et d'aubier qu'elles ont sépa- rées. Il est donc très certain que les deux systèmes cortical et central des arbres dicotylédons s'accroissent en diamètre en marchant l'un vers l'autre , le premier par une progression cen- tripète, et le second par une progression centrifuge. Ils interca- lent ainsi leurs parties nouvelles dans l'endroit où ils se trouvent en contact, ce qui fait reculer la masse entière de l'écorce, dont les couches les plus vieilles et les plus extérieures sont ordinai- rement frappées de mort, comme le sont souvent les couches les plus vieilles et les plus intérieures du bois. Si, malgré ces observations , il se trouvoit encore des naturalistes qui continuas- sent de penser que l'aubier est produit par une transmutation de la couche la plus voisine du liber, ils se désabuseroient certaine- ment en étudiant comparativement la structure microscopique du liber et celle de l'aubier. Il existe une différence très notable entre les organes qui entrent dans la composition de ces deux parties. Le tissu du bois et celui de l'écorce offrent également les cellules alongées que Tréviranus appelle iitricules fibreuses , et que j'ai désignées sous le nom de clostres. Or j'ai observé que générale- ment ces clostres sont de deux à quatre fois plus longs et plus gros dans l'écorce et le liber, qu'ils ne le sont dans l'aubier. Ce fait suffit à lui seul pour prouver irréfragablement que le liber ne devient point aubier; car les organes élémentaires des végétaux ne peuvent pas perdre leurs dimensions acquises et spécialement leur lon- gueur. On sait qu'au contraire les utricules végétales se dévelop- pent, elles prennent des dimensions plus grandes en avançant en âgejusqu'à ce qu'elles aient acquis une certaine solidité. Si l'aubier provenoit d'une transmutation du liber, ses clostres, étant plus âgés que ceux du liber, devroientêlre plus grands que ceux de 88 DE LA DÉVIATION DESCENDANTE ET ASCENDANTE ce dernier ; or ils sont bien plus petits. Il est donc très certain que l'aubier ne tire point son origine d'une transmutation du liber. Ces deux parties, différentes par leur organisation, ont une origine à part. s à& I li;' X..in/iiî/rs ifii Miisritiii i3^0 . /'/ /•'m 4 . Mû///e Je Al i//ii/nû'ur 17^/ cf ,i Ji'inret .rc t.ssVO«^' CORRESPONDANCE. Première lettre de M. Gay a M. Adrien de Jussieu. Valparaiso , i6 octobre i834. Mon cher ami, Je n'aurois jamais cru partir de Santiago sans avoir expédié au Muséum la petite collection d'objets d'histoire naturelle que j'ai été à même de faire pendant mon court séjour dans cette ville: malgré que ces objets fussent en général les mêmes que ceux que j'ai eu déjà l'honneur de présenter à votre administration, cepen- dant ils auroient toujours pu vous servir pour vos correspondants, et sur-tout pour contenter les nombreux solliciteurs provinciaux qui s'adressent si souvent à votre Musée pour augmenter les leurs; c'est même sous ce dernier point de vue que mes collections s'étoient enrichies d'une quantité d'objets plus ou moins rares et en plus ou moins grand nombre; et au moment où je medisposois à les encaisser pour vous les adresser, le gouvernement m'a fait dire qu'un bâtiment de guerre étoit prêt à mettre à la voile pour Valdivia, et que si je voulois en profiter pour aller visiter cette province, je me rendisse bientôt à Valparaiso. Vous n'ignorez point , mon cher, combien cette proposition me fit plaisir; j'avois abandonné le projet de suivre l'armée qui ne devoit s'avancer qu'à quelques centaines de lieues de la Con- ception , et qui ne devoit pas pousser plus loin ses courses, à cause de la soumission des autres Indiens, et une occasion qui devoit me transporter beaucoup plus au Sud , et dans une province si intéressante, devoit nécessairement me faire accepter une telle proposition. Aussi je fis bientôt mes dispositions pour me rendre au port désigné, où je me trouve dans ce moment, et que je quitterai dans moins de quatre heures. Je porte avec moi une grande collection de papiers , et mon premier envoi vous prouvera que je ne suis pas aussi renégat en botanique que vous avez l'air de le croire, celte partie des Sciences naturelles étant celle qui m'occupera le plus, non seulement parceque la végétation y est extrêmement forte, mais aussi parceque c'est celle qui vous intéresse le plus. Le Président, à son particulier, m'a donné de très bonnes cartes de recommandation, et le gouvernement a passé un office à l'intendant de la province, pour que cet employé, d'ailleurs mon ami , mette à ma disposition un grand canot pour remonter les fleuves, traverser les Jnnates du Muséum, t. IV, 3' série. 12 go CORRESPONDANCE. lacs, etc. , et des soldats et interprètes pour m'accompagner chez les Indiens que je compte bien visiter et bien étudier. Lors de mes courses, je déposerai mes instru- ments sur le magnétisme terrestre, tels que boussoles d'inclinaison, d'intensité, de variations diurnes, entre les mains d'une personne intelligente, à laquelle j'ap- prendrai à suivre au moins la marche des variations diurnes qui sont ici extrême- ment singulières. Je lui laisserai aussi un baromètre et un thermomètre pour con- tinuer ces sortes d'observations, et avoir de plus les données correspondantes et nécessaires pour approcher à un plus grand degré d'exactitude de la connoissance de la hauteur des montagnes, des volcans, etc., que je compte mesurçr à l'aide du baromètre. Au reste, tout me fait croire que ce premier voyage sera extrêmement intéressant; il durera à-peu-près une année, et à mon retour je me ferai un plaisir et un devoir d'adresser au Muséum le fruit de mes récoltes; peut-être même, si les communications de Valdivia avec Valparaiso nie le permettent, je pourrai vous adresser mes récoltes de cette contrée, ce qui auroit pour moi ce double avantage deme défairede tous ces objets, toujours embarrassants à transporter, et de n'avoir plus la crainte de les voir détériorer, soit par les mites et autres insectes, soit par l'humidité qui y est, dit-on, à l'extrême. Dans la dernière lettre que j'ai eu le plaisir^de vous écrire, j'ai dû vous donner une idée de mes occupations à Santiago; j'ai dû vous dire que les pluies continuelles de l'hiver m'empéchoient de sortir, ce qui m'avoit engagé à étudier avec le plus grand soin l'état de la marche de l'aiguille aimantée dans cette capitale. Les pre- miers résultats furent des plus satisfaisants; depuis je les ai continués avec le même soin et le même zèle, et je me suis assuré alors, et après deux mois d'observations presque d'heure en heure, que les variations diurnes ici sont bien différentes de celles que l'on observe en Europe. Au lieu de deux variations j'en ai observé con- stamment trois, une le matinà l'est, une autre au milieu du jour vers l'ouest, et une troisième vers le soir et à l'est. L'amplitude des variations du malin et celle des va- riations du soir sont les plus petites, mais toutes deux additionnelles m'ont donné la même valeur que celle du milieu de la journée, c'est-à-dire cinq minutes et quel- ques secondes. Je regrette beaucoup que mon prompt départ m'empêche de rédiger un petit mémoire pour adresser à l'Acadéniie ou h M. Arago. Je crois, en raison des phénomènes beaucoup plus complexes ici qu'en Europe, qu'il auroit été assez bien reçu; si les pluies de Valdivia me retiennent quelques jours dans la ville, je m'en occuperai, et j'y joindrai les observations que j'aurai pu faire à cette époque. Dans mon premier envoi je pense réunir tous les objets indistinctement rares ou communs; je ne doute point qu'il s'en trouve un assez grand nombre tout-à-fait nouveaux; et, dans ce cas, j'espère que l'administration ne les mettra pas à la merci du premier venu : quoique je sois loin de fonder une réputation sur la publication CORRESPONDANCE. g i d'une plus ou moins grande quantité d'espèces nouvelles, je sais cependant que beaucoup de naturalistes y croient, et alors, en cherchant à publier sans données les récoltes du voyageur, on le prive de cette manière d'un, certain ornement qui ne pouvoit manquer d'augmenter l'intérêt de son ouvrage. Au reste, je ne dis ceci que pour les furets ou chercheurs de nouvelles espèces, et nullement pour les monographes, et encore moins pour messieurs les adminis- trateurs, qui, à cet égard , peuvent disposer du tout comme bon leur semblera. Adieu, mon cher monsieur et ami ; ménagez toujours votre santé, et soyez per- suadé que tôt ou tard je parviendrai à arrondir d'une singulière manière votre her- bier du Chili; c'est du moins le grand désir de votre tout dévoué GAY. p2 CORRESPONDANCE. Deuxième lettre de M. Gay à [administration du Muséum. Reçue ie 5 mars i835. Messieurs , Depuis mon arrivée dans le Chili, je m'occupe à faire une collection d'objets d'histoire naturelle pour vous les envoyer par le premierbâtiment de guerre qui par- tira probablement sous peu de Valparaiso. Cette collection, quelque intéressante qu'elle puisse être, ne sera néanmoins composée que d'oiseaux des environs de Santiago ; mais , dans le nombre , j'ose espérer que vous en trouverez quelques uns que vous ne possédez pas encore, entre autres une superbe bernache, assez rare dans ces contrées, et que je crois tout-à-fait nouvelle; j'y joindrai le Cliiasogiiatlms Grantii, mâle et femelle , que j'ai reçu dernièrement de Valdivia, et plusieurs autres in- sectes assez intéressants. Ce que je regrette infiniment, c'est le mauvais état dans lequel se trouve le fameux Equus blsulcus de Molina, que M. le président de la ré- publique avoit, à ma prière, envoyé chasser dans les Cordillières des indiens Hui- liches; malheureusement il fut pris quelque temps avant mon arrivée dans le Chili, de sorte qu'ayant été mal préparé, je l'ai trouvé dans un très mauvais état , et in- capable d'être monté; aussi je ne pense pas vous l'envoyer, espérant m'en procurer un autre sous peu. Ce quadrupède, que l'on avoit révoqué en doute, et que Molina avoit si improprement classé parmi les pachydermes, est un véritable ruminant , devant former sans doute un genre nouveau voisin des chevrotains, et bien carac- térisé par deux grands trous situés à la base des yeux , et appelés par les gens du pays respiradores , comme s'ils servoient pour la respiration ; sa taille est un peu plus grande que celle d'un grand cerf, et de la même couleur. Un autre animal non moins curieux , dont on me procurera un certain nombre, peut-être même avant mon premier envoi, c'est le Chlamyphorus trancatas , qui existe, non dans le Chili , comme certains auteurs l'ont avancé, mais dans_ les plaines de Mendoza. Quoi- que assez rare et très difficile à rencontrer, puisqu'il vit , dit-on, constamment sous terre, cependant le propriétaire de la ferme où on les a trouvés jusqu'à pré- sent, devant faire creuser un canal, m'a assuré devoir m'envoyer tous ceux que l'on rencontrera : au reste, mon ami Bastillos de Santiago en a adressé un dernière- ment à M. de Jussieu , qui l'aura déjà donné sans doute à l'administration du Muséum. Comme les pluies continuelles m'empêchent souvent de sortir, je m'occupe alors CORRESPONDANCE. gS à mettre en ordre la riche collection d'instruments que j'ai rapportée de France. J'ai commencé déjà mes observations météorologiques dont les conséquences seront , je l'espère, de quelque intérêt pour la science; je suis avec beaucoup d'attention la marche de l'aiguille de la boussole de variation diurne de Gambey; j'ai déjà déter- miné, avec des instruments de ce même artiste, la déclinaison et l'inclinaison de l'aiguille aimantée, ayant trouvé cette dernière de 38. Sg. ; quant au.x aiguilles d'in- tensité, j'ai trouvé que le nombre d'oscillations ne correspondoit nullement avec ce que me donnoit le calcul , ce que j'attribue à un peu de rouille qu'ont pris mes ai- guilles pendant mon voyage sur mer. J'espère pouvoir répéter un jour ces mêmes observations avec d'autres aiguilles que je demande à M. Gambey. Tous ces travaux sédentaires doivent sans doute me prendre beaucoup de temps; cependant il m'en reste encore assez pour faire mes préparatifs pour )a grande excursion que je mé- dite pour le commencement du printemps. Le présidentde la république, qui facilite d'une singulière manière mes recherches et mes travaux, devant envoyer une expé- dition militaire contre les indiens Puelches, Huiliches , et jusqu'au fond de la Pata- gonie, m'a fortement engagé de suivre cette expédition, où, dit-il, je rencontrerai toutes les facilités possibles pour me livrer à mes occupations : quoique mon but fût d'aller parcourir l'Archipel de Chiloé , cependant je préfère différer cette excursion et suivre une armée qui doit me mettre à même de visiter des contrées si neuves et si curieuses à tant d'égards. A mon retour j'aurai l'honneur de vous adresser le résul- tat de mes observations et le fruit de mes récoltes; heureux si, par ce moyen, je puis contribuer à l'accroissement d'un musée dans lequel j'ai fait mes premières études. Avant de terminer cette lettre je me permettrai, messieurs, de vous annoncer tout l'intérêt que prend le gouvernement Chilien pour former un cabinet d'histoire naturelle , les objets que j'ai rapportés de France devant en former le noyau. J'ose espérer que ce cabinet , que j'agrandirai par tous les moyens possibles , sera utile aux progrès de la philosophie des sciences en formant de jeunes naturalistes qui seront plus à même que les voyageurs de bien faire connoître les objets de cette in- téressante contrée. Q^ CORRESPONDANCE. Lettre de M. Dussumier a l administration du Muséum. Bordeaux, le 16 mai i835. Messieurs, J'ai l'honneur de vous adresser quelques lignes à la hâte pour vous annoncer mon arrivée, et vous donner une idée des collections que je rapporte; et j'ai l'es- poir que, malgré la promptitude de mon voyage, qui s'est borné à la côte Malabar, elles pourront satisfaire l'administration. Je commencerai par vous parler des ani- maux vivants, qui sont en aussi grand nombre qu'au retour de mon voyage de 1 83o ; il y en a plusieurs que l'on n'a jamais eus au Muséum. L'Hémione femelle ( Equus hemionus, Pal!. ) sera sans doute un de ceux que l'on verra avec le plus de plaisir: jedonnerai sur ce joli animal des renseignements qui sont peut-être ignorés. J'espère, l'année prochaine, pouvoir rapporter un mâle. Trois cerfs, dont un mâle et deux femelles, d'une espèce qui sera par ses formes trapues voisine du cerf cochon : son pelage ressemble, par sa nature et par sa couleur, h celui de l'Antilope oreotragus; un Muntjac mâle; la dépouille de cet animal, que vous avez eue à la suite d'un de mes voyages', ne peut donner qu'une idée imparfaite de ses formes élégantes et de sa physionomie; ime Gazelle femelle, la même que celle que j'ai déjà donnée au Muséum, et que quelques fausses indi- cations m'avoient fait supposer pouvoir être la femelle du Muntjac. Cette fois-ci, à force de soins , je me suis procuré le mâle : malheureusement il est mort au passage du Cap; mais sa dépouille, bien conservée, fera connoître que cette espèce appar- tient aux Gazelles de la division D. du règne animal, et devra se placer à côté des Antilopes de Grimm et pygmée; un Ours aux longues lèvres, mâle. V'ous avez la femelle de cette espèce depuis mon voyage de i83o. Un Sanglier de la côte Malabar. Trois singes ouanderou, dont deux mâles. Un Mouton à tête noire; la comparaison m'a indiqué que celui-ci pourra propager sa race avec les femelles que j'ai envoyées l'an dernier, et que celui qui les acconi- pagnoit en est incapable. Parmi les mammifères conservés, il y a plusieurs singes, des chauves-souris en assez grand nombre, dont une espèce d'une belle couleur d'orange; elle est pro- bablement nouvelle : il s'en trouve aussi deux espèces des célèbres excavations de l'île Éléphanta. CORRESPONDANCE. gS Plusieurs Polatouches bien conservés, et une Mangouste de couleur lougeâtre et de la taille d'un très grand chat : je crois cette espèce nouvelle. Le nombre des oiseaux est d'environ trois cents; il y en aura probablement quel ques uns d'intéressants parmi les oiseaux de proie et ceux de rivage. Les reptiles formeront une cinquantaine d'espèces : parmi les serpents qui en font partie il y a plusieurs petites espèces que mes précédents voyages n'ont pas fournies : la plus petite de toutes est remarquable par l'atrocité de son venin. J'évalue que le nombre des poissons est de près de cinq cent cinquante, et les espèces iront à deux cent cinquante environ ; il y en a une assez grande quantité des eaux douces de la côte Malabar , et notamment de très grands opbicéphales. J'ai cent cinquante espèces de mollusques ou zoophytes ; les premiers offriront une espèce de sèche dont le bout de l'os est remarquable par l'épine dont il est armé : ce sera peut-être le genre béloptère de Deshayes, que l'on ne connoissoit que fossile . En outre de cette espèce , la collection est assez riche dans cet ordre. J'ai deux espèces de Cariiiaires; plusieurs des mollusques terrestres pourront avoir de l'intérêt. Je suis parvenu à conserver très bien des méduses de grande taille; dans le nom- bre il y en a une espèce qui est bien remarquable, et qui établira, je pense, un sous-genre nouveau : les autres zoophytes offrent une assez grande variété. Je compte plus de soixante espèces de crustacés, et un assez grand nombre d'arachnides. La saison pour la recherche] des insectes étoit peu favorable; j'ai cependant trois cents papillons et autant d'insectes des autres ordres; parmi ces premiers il y a de petites espèces surtout, probablement nouvelles : j'ai quelques beaux coléoptères et une assez grande quantité de sauterelles. Je compte, messieurs, vous expédier cette collection le 21 ou le 22, sous la con- duite d'un homme de confiance : elle sera rendue à Paris le 6 ou le 7 du mois pro- chain , et je la devancerai de quelques jours pour vous en faire moi-même la remise; après cela, je reviendrai de suite à Bordeaux pour repartir vers le i5 de juillet. Je serai flatté de recevoir de vos lettres avant mon départ. J'ai l'honneur, etc. Signé J. J. DussuMiER. SUR LE GENRE CHEVAL, ET SPÉCIALEMENT SUR L'HÉMIONE {Eqiius Hemionus , Pall.) PAR M. Isidore GEOFFROY-SAINT-HILAIRE. SECTION l. DES SOLIPÈDES EN GÉNÉRAL. Le groupe des Solipèdes se compose aujourd'hui, comme au temps de Linné, d'un seul genre, que l'on doit, considérer comme très naturel, malgré sa subdivision récemment proposée par M. Gray (i). Mais le nombre de ses espèces s'est accru jusqu'au (i) Voyez A Revision of llie family Equidœ, dans le Zoological Journal de Lon- dres , t, I , p. 241. — Voici les subdivisions que propose M. Gray, et les phrases ca- ractéristiques qu'il donne pour chacune d'elles. I. Equ€S. Caudâ undique setosâ, iineâ dorsali nuttâ, verrucis brachiorum pedum- que distinctis. — Espèces : le Cheval seul. IF. AsiNCS. Cmidà apice setosâ, Iineâ dorsali dislinctâ, verrucis brachiorum distinC' tîs, pedum nullis. — Espèces : tous les autres Solipèdes connus. Ces trois caractères distinctifs sont évidemment de trop peu d'importance pour exercer une influence appréciable sur les êtres qui les présentent, et par conséquent pour devenir la base de dislinc|ions véritablement génériques. Mais de plus on doit remarquer que deux d'entre eux sont loin d'être constants. La ligne dorsaleexiste chez beaucoup de Chevaux, et manque chez beaucoup d'Anes. Quant à la queue, l'Hé- Annales du Muséum, t. IV, 3* série. i3 gS SUR LE GENRE CHEVAL, double , par suite de diverses distinctions d'abord néjjHgées , puis heureusement introduites après coup et à diverses époques dans la science par des observateurs plus exacts ou plus favora- blement placés. C'est ainsi qu'au Cheval, à l'Ane, .au Zèbre, seules espèces mentionnées dans les douze premières éditions du Sys- terna naturœ ( i) , sont venus s'ajouter successivement, THémione, dont la distinction est due à Pallas ; le Couagga, bientôt après signalé par plusieurs zoologistes anglois; enlin dans ces derniers temps, le Dauw ou Onagga, espèce aperçue et indiquée assez an- ciennement, mais non établie dans la science avant les publi- cations importantes de M. Burchell. § I. De la distribution géor/raphique des Solipèdes. La distribution géographique des six espèces aujourd hui comprises dans le genre Equus , est très remarquable. Pallas, qui ne connoissoit encore que quatre d'entre elles, en attribuoit une en propre à l'Asie, l'Hémione ; une à l'Afrique, le Zèbre; les deux autres, le Cheval et l'Ane, à ces deux ré- gions à-la-fois (2). De fausses indications avoient , à cet égard , in- mione seule offre à la lettre la disposition de poils qu'expriment ces mots caudâ apice setosâ. Dans l'Ane lui-même, mais surtout chez le Zèbre et les autres espèces à rayures nombreuses, la queue offre de véritables crins, non seulement à sa pointe, mais aussi sur une portion notable de sa longueur. On peut dire que sous ce rapport les six espèces connues de Solipèdes forment une série presque con- tinue depuis le Cheval jusqu'à rilémione. (i) Dans la treizième édition qui fut, comme chacun sait, publiée par le compi- lateur Gmélin, le nombre des espèces du genre Cheval est au contraire porté à cinq par l'addition de VEquus hcmioims et de VEtitnis iftiatjya. L'éditeur y ajoute même sans la moindre hésitation, et comme sixième espèce, l'animal, alors si probléma- tique, que Molina avoit indiqué sous le nom d'Eqwis bistilctis. (2) Voici les propres expressions dont se sert Pallas à la fin de son Mémoire sur ET SPÉCIALEMENT SUR l'hÉMIONE. - 99 duit rillustie zoologiste dans une erreur dont la sévérité ordinaire de sa critique ne pouvoit suffire à le préserver. Aujourd'hui au contraii'e ou ])eut non seulement rectifier cette inexactitude, mais même ramener la distribution géographique des Solipédes à une formule très simple. Sur les six espèces, trois sont parées de rayures transver- sales, alternativement claires et foncées, ou, comme on l'exprime en un seul mot tiré du nom de l'espèce la plus remarquable d'entre elles , sont zébrées. Toutes trois sont africaines. Tels sont le Zèbre , le Dauw , chez lesquels ce système de coloration existe sur tout le corps aussi bien que sur la tête, et le Couagga qui déjà cesse de le présenter dans la région lombaire et sur la croupe. Trois autres espèces, au contraire, sont de couleur générale- ment uniforme, leur analogie avec les premières étant toutefois exprimée par quelques dispositions de coloration , telles que l'existence d'une bande dorsale foncée, ou celle de plusieurs petites l'ayures transversales, soit nettement marquées, soit seu- lement indiquées sur les talons et sur quelques autres parties des membres ( i ). Toutes celles-ci , le Cheval , l'Hémione , l'Ane , l'Hémione, dans les Novi Commentarii jicademiœ ScientiarumPetropolitanœ ,t.X\li, 1774, p. 4'7 • "Ex omnibus salis apparet [ Equum hemionum) peculiarem esse et a citatis oranihus clistinctissimam speciem quœ per se propagatur , et ita propria est Asiœ , uti Zébra jlfricce, cian contra conwnines utrique terrœ videantcr esse Caballiis et Asinvs. » Le mot videantur dont se sert Pallas, à l'égard de l'Ane et du Cheval , monire avec évidence qu'il entend parler ici de la distribution géographique de ces deux espèces, non telle que l'homme l'a présentement faite, mais telle qu'elle étoit dans l'ordre primitif des choses. (1) 11 n'est personne qui n'ait remarqué avec quelle netteté reparoissent quelque- fois ces divers caractères parmi nos animaux domestiques eux-mêmes. Plusieurs va- riétés de Chevaux , par exemple , certains alezans , et la variété dite Souris, ont une bande dorsale qui ne le cède en rien en netteté' et en largeur à celle de l'Ane. D'au- lOO SUR LE GENRE CHEVAL, sont originaires, non plus de l'Afrique, mais de l'Asie, principa- lement de l'Inde et de la Tartarie. Ainsi aux différences très remarquables du pelage correspon- dent des différences de patrie-, et la division du genre en groupes secondaires ou sections peut être exactement la même, soit (ju'on la fonde sur l'appréciation des caractères zoologiques des espèces, soit qu'on la déduise immédiatement de leur distribution géogra- phique, telle du moins qu'elle étoit avant d'avoir été altérée par l'industrie humaine, cette puissance si constamment et si heureu- sement modificatrice de l'ordre naturel et primitif des choses. § II. De la domestication des espèces du genre Cheval. Parmi les six espèces du genre Cheval, deux sont au nombre des animaux dont l'homme a le plus anciennement et le plus complètement fait la conquête. C'estlà un résultat que dévoient amener promptement les pro- grès des premières sociétés humaines. Les Solipèdes ne pouvoient manquer de fournir à notre espèce une partie de ses premiers et de ses plus utiles auxiliaires : on peut dire à la lettre que tout en eux les prédestinoit à ce sort; par exemple, leurs instincts de sociabilité, leur énergie native, les qualités précieuses de leur organisation physique, la proportion même de leur taille avec la nôtre, enfin l'habitation de plusieurs de leurs espèces, et spécialement de l'une des plus belles et des plus puissantes, dans une région où tous les documents s'accordent à placer au moins l'un des premiers foyers de la civilisation. très Chevaux ont des zébrures plus ou moins nombreuses sur les jambes, principa- lement au niveau des articulations. De semblables zébrures sont plus communes encore chez l'Ane , et beaucoup plus chez le Mulel. ET SPÉCIALEMENT SUR LÏIÉMIONE. lOI Lorsqu'on pèse la valeur de ces considérations, on reconnoît qo(î si quelque chose devoit nous étonner dans la domestica- tion dos Solipcdes, ce seroit, non pas qu'elle ait été étendue à deux espèces, mais bien plutôt qu'elle ne l'ait pas été à plus de deux. Nous ne pouvons en effet regarder comme vraiment ou du moins comme généralement soumise à l'homme, la troi- sième espèce asiatique, l'Hémione, que Ion dresse habituelle- ment dans quelques cantons de llndostan, et que Ion y fait même reproduire en domesticité pour les travaux agricoles (i),mais qui n'a jamais été transporté liors de ces contrées, si ce n'est exceptionnellementetcomme un animal rare et curieux. Il en est de même, et à bien plus forte raison, des trois espèces africaines, toutes vivant encore complètement à l'état sauvage , à l'exception de quelques individus, les uns nourris dans diverses ménageries publiques ou particulières ; les autres acquis à grands frais par quelques particuliers ([ui se plaisent à étonner les regards par le luxe insolite de leurs montures ou de leurs attelages zébrés (2). Ces tentatives, déjà faites, non seulement au Gap, mais même aussi dans notre Europe, peuvent être des com- mencements précieux de domestication : mais elles ne sont pas la domestication elle-même, qui consiste essentiellement dans l'as- servissement, non de quelques individus seulement, mais d'une race, et que des modifications plus ou moins importantes du (i) Ce renseignement inléretsant est dû au savant et infortuné voyageur Alfred Duvaucel. Voyez l'article publié par M. F. Cuvier sur VEquus Itemionus , dans son ffisloirc naturelle des mammifères , livraison XL. (2) Ces essais remontent même à une époque assez ancienne. Sparrmaun et Allu- mand , d'après le général Gordon, en font déjà mention pour le Couagga. Ils ne sont pas rares non plus à l'égard du Dauw. 102 SUR LE GENRE CHEVAL, type spécifique accompagnent toujoiiré et pour ainsi dire ca- ractérisent lorsqu'elle est complète. Si Ton se demande pourquoi ces (piatre espèces ont échap- pé au jouj; de l'homme, on trouve dabord les éléments d'une réponse assez satisfaisante dans quelques circonstances parti- culières, par exemple, pour les espèces propres à I Afriqvu', dans leur habitation exclusive vers le sud et vers l'ouest de cette vaste partie du monde, c'est-à-dire dans des régions plongées de toute antiquité, et jusqu'à ces derniers temps, dans la bar- barie la plus complète. Quant aux peuples civilisés (jui main- tenant ont porté leurs recherches et étendu leur domination ou au moins leur commerce sur une si grande partie de l'Asie et de l'Afrique, s'ils n'ont encore enrichi l'Europe ni de IHémione, ni de ses congénères africains , on pourroit se borner à en acQjiiser cette incurie dont ils ont malheureusement donné bien d'autres et de plus fâclieuses preuves en négligeant l'introduction de tant d'espèces encore sans analogues dans notre économie domesti- que et notre industrie; par exemple, pour nous borner à cette citation , en laissant à l'Amérique son précieux Tapir, sa Vigogne et son Alpaca plus précieux encore. Mais il y a , en ce qui concerneles espèces non encore domestiquées de Solipèdes, une donnée de plus dont il importe de tenir compte : c'est l'in- timité de leurs rapports avec le Cheval et l'Ane qui, en étant les congénères, et par conséquent les analogues à tous égards , peuvent paroître aptes à nous rendre tous les mêmes services que nous aurions à attendre de l'Hémione et des espèces afri- caines. De là, sur l'utilité réelle de celles-ci, un doute qui a pu ou pourroit contribuer à en empêcher l'introduction, et auquel la multiplicité et la variété des races domestiques issues du ET SPÉCIALEMENT SUR L'hÉMIONE. Io3 Cheval et de l'Ane , comme on va le voir, donnent au moins quelque fondement. Soumis de toute antiquité au joug de l'homme, transportés successivement et naturalisés par lui dans presque toutes les régions du globe, employés à des travaux aussi variés que les besoins réels ou factices de la civilisation humaine, livrés ainsi pendant une longue série de siècles à l'influence modificatrice d'une multitude de climats, de genres de vie, de régimes diété- tiques divers, le Cheval etl'Ane ont dû s'écarter graduellement, et suivant une multitude de directions différentes, des conditions de leurs types primitifs. C'est en effet ce qui a eu lieu pour ces deux Solipèdes; savoir, pour l'Ane, à un plus faible degré, en raison de la variété moindre des circonstances extérieures au milieu desquelles vit cette espèce; pour le Cheval, d'une manière bien plus marquée, en raison de l'extension plus grande de sa distri- bution géographique, et sur-tout de la diversité plus tranchée des influences qui réagissent sur lui(i). De là,3ur-toutsi l'on fait entrer en ligne de compte les variétés hybrides, le Mulet et le Bardeau, une multitude de races, liées toutes ensemble d'une manière intime et passant les unes aux autres par nuances presque insensibles, mais en même temps, d'un extrême à l'au- tre, différant considérablement en puissance musculaire, en taille, en proportions, en formes, et, par suite, en agilité, en vi- gueur et même en intelligence. Quel contraste, par exemple, entre ces Anes chétifs et hideux de nos campagnes de l'Ile de- (i) Sur l'immense variété de formes et sur-tout de taille que la domestication a introduite dans l'espèce du Cheval , on peut consulter mon Histoire générale it particulière des anomalies de l'organisation , tome I, part. II , cliap. 3. lo4 SUR LE GENRE CHEVAL, France et de la Brie, et ces précieuses races chevalines si parfaites à divers égards, que nourrissent l'Arabie, la Perse, l'Angle- terre, l'Andalousie! Aussi, lorsque l'on compare toutes ces variétés d'un même type, lorsqu'on se les représente disposées graduellement et comme échelonnées depuis les plus imparfaites jusqu'aux plus belles, il semble qu'il ne soit aucun besoin, aucun caprice même de notre civilisation qui ne puisse trouver à se satis- faire par lun des termes de cette immense série. N'existe -t-il pas, en effet, pour tous les degrés de la richesse et du luxe, de magnifiques races de trait ou de course, puissantes en vi- gueur et en agilité, en même temps que remarquables par la beauté de leurs i'ormes ? Les besoins si variés du commerce, de l'in- dustrie, de l'agriculture, ne trouvent-ils pas dans une multitude d'autres races des ressources non moins variées qu'eux-mêmes? Et si nous descendons aux derniers termes de la série, les conditions de ces races inférieures, inélégantes, souvent très mal confor- mées, mais robustes, patientes au travail, faciles sur le choix de la nourriture, ne sont-elles pas heureusement coordonnées avec les ressources plus que modiques de certaines classes de travailleurs qui voudroient en vain donner à leurs animaux do- mestiques des soins dont elles-mêmes sont privées? Enfin, in- dépendamment de toutes ces différences générales, chaque disposition du sol, chaque sorte de relief, et jusqu'aux lieux eux- mêmes les plus abruptes et les moins praticables en apparence pour le sabot d'un Solipède, n'ont-ils jms leurs variétés particu- lières de Chevaux, de Mulets, d'Anes, qui déplacées par-tout ail- leurs, se plient ici heureusement aux accidents de localités pour lesquelles le naturel et quelquefois l'organisation de leur type se sont sensiblement modifiés? ET SPÉCIALEMENT SÛR LHÉMIONE. lo5 En présence de cette multiplicité de ressources foui-nies par les produits de deux seules espèces, la première idée qui se pré- sente naturellement à l'esprit, est celle de Tinutilité de nouveaux emprunts faits dans les régions étrangères au type des Solipédes. On a tant obtenu déjà, quil semble impossible de rien obtenir de plus : il resteroit seulement, pour l'industrie humaine, à con- server, à perfectionner, à propager toutes les races et variétés secondaires qu'elle a créées. G est là sans doute ce qu'on est porté à penser au premier abord; mais l'appréciation exacte et réflé- chie des faits confirme-t-elle ce jugement? Nous devrions assuré- ment en convenir, s'il étoit prouvé que de l'Hémione, du Zèbre, du Dauw, du Couagga , dussent provenir seulement des races exac- tement semblables à celles qui sont issues de l'Ane et du Che- val: seroit-il sage d'aller, à grands frais et au travers de grandes difficultés, puiser dans une source éloignée des produits que nous avons déjà tout créés et en grand nombre autour de nous:* Mais s'il n'en étoit pas ainsi, si les races issues, soit de IHé- mione , soit des Solipèdes africains, dévoient être douées de caractères et de qualités propres , l'état de la question seroit tout autre, et sa solution bien différente; car ces nouvelles races seroient évidemment autant de ressources surajoutées à celles que nous possédons déjà, autant de moyens nouveaux d'action heureusement applicables à quelques spécialités, et dont la civi- lisation européenne ne sauroit laisser long-temps l'emploi hors du cercle toujours croissant de son industrie. L'asservissement des espèces encore sauvages du genre Cheval, complètement inutile dans la première hypothèse, auroit donc au contraire, dans la seconde, de grandes chances d'utilité, et pourroit con- stituerun véritable service rendu à l'humanité. Annales dit Muséum, t. IV, 3' sirie i4 Iô6 SUR LE GENRE CHEVAL, Réduite à ces termes, la question devient beaiicouj) plus sim- ple et d'une solution plus facile; car il ne s'agit plus que de pro- noncer sur la valeur de nos deux hypothèses ; et, rentrant ici dans le domaine de la zoologie proprement dite et de la physiologie, nous allons trouver pour guides des analogies dont on ne sauroit récuser la valeur. L'observation nous apprend que si multipliées, si diverses que soient les races issues du Cheval et de l'Ane, la ligne de démar- cation qui existoit originairement entre ces deux espèces, sub- siste encore entre les innombrables variétés de l'une et de 1 au- tre. Quoi qu'elle ait pu faire, l'influence de l'homme, ou comme on l'exprime (juelquefois, la culture n'a point transporté à l'Ane toutes les qualités du Cheval, ni réciproquement au Cheval toutes celles de l'Ane ; et c'est précisément parcequ'il en est ainsi que tous deux sont restés et sans doute resteront toujours concurremment utiles, chacun étant spécialement appliqué aux travaux ou aux localités dans lesquels se trouve l'emploi utile »le ses qualités propres. Bien plus, l'intervalle qui sépare l'Ane du Cheval est encore assez large pour qu'entre eux se soient placés deux au- tres types, le Mulet et le Bardeau , tous deux voisins, mais dis- tincts, soit de l'Ane et du Cheval, soit l'un de l'autre; tous deux doués en propre de qualités natives qui leur assignent un rôle déterminé parmi nos animaux domestiques, tous deux par con- séquent pouvant être plus ou moins suppléés, mais non com- plètement remplacés par les espèces qui leur ont donné nais- sance. Ces faits qui, pour être très vulgaires, n'en sont pas moins éminemment remarquables et riches en inductions utiles, résol- vent nos doutes par toute l'autorité d'analogies prochaines et ET SPÉCIALEMENT SUR L HÉMIONE. lOT presque i ni média tes. Ce qui est arrivé pour l'Ane et le Cheval est, au moins dans certaines limites, ce qui devroit arriver pour l'Hémione et pour nos Solipèdes zébrés d'Afrique. Que l'une ou plusieurs de ces espèces soient asservies et définitivement ac- quises à notre industrie, leurs formes, leur taille, leurs cou- leurs, lensemble de leur organisation et leur naturel se modi- fieront plus ou moins gravement; mais il seroit contre toutes les probabilités que les races nouvelles, créées par ces modifications, vinssent à reproduire exactement parleurs caractères et leurs in- stincts les caractères et les instincts de l'Ane et du Cheval, et à se confondre ainsi, malgré leur origine si distincte, avec nos races domestiques actuelles. Loin de là , elles seroient à l'Ane et au Cheval ce que ceux-ci sont entre eux, des êtres analogues, mais non semblables; par suite, dans l'application, des auxi- liaires dont l'utilité ne sauroit être douteuse. Ces auxiliaires, en effet (et je dirois ces succédanés, s'il m'étoit permis d'em- prunter ce terme à la thérapeutique), pourroient être indifférem- ment substitués l'un à l'autre dans certaines circonstances où suffi roi t l'emploi des qualités communes à tous les Solipèdes; mais chacun d'eux aussi , en raison de ses qualités propres, auroit une incontestable supériorité dans des travaux ou des localités dont la nature spéciale ne tarderoit pas à être déterminée par l'expé- rience. Ainsi, indépendamment des croisements nouveaux, et peut- être heureux, dont la possibilité nous seroit offerte, multiplier le nombre des espèces domestiques de solipèdes, ce seroit, suivant toute probabilité, multiplier et varier les services quenotre indus- trie peut demander à ces animaux. L'Ane, et malgré l'excellence de plusieurs de ses races, le Cheval lui-même, laissent encore à !o8 SUR LE GENRE CHEVAL, côté d'eux une utile place à leurs congénères, et nous pensons que ces nouveaux présents faits à notre civilisation , sans être à beaucoup près ceux dont la possession est présentement le plus désirable, seroient tin immense service rendu, et un titre im- portant acquis à la reconnoissance publique. SECTION II. DE L'HÉMIONE ou DZIGGETAI. Ce sont sans doute de telles idées qui ont en partie décidé M. Dussumier, lors de son dernier voya{je dans l'Inde, à n'épar- gner ni soins, ni fatigues, ni dépenses pour se procurer la troi- sième espèce asiatique, l'Hémione : ce sont elles aussi, jointes à l'intérêt offert par ce beau quadrupède sous le point de vue purement zoologique, qui, dans le riche convoi d'animaux vivants ramenés par ce savant et zélé voyageur, ont fait distin- guer par tous l'Hémione comme l'espèce la plus remarquable, en même temps que la plus rare. On sait qu'indiquée fort anciennement par divers auteurs, mais confondue le plus souvent avec l'Onagre ou Ane sauvage, cette belle espèce de Solipède, le Dshikketaei ou Dziggetai(i) des Mongols, a été le sujet d'un de ces beaux Mémoires de Pallas, vrais modèles du genre, après lesquels il ne reste guère aux au- teurs plus modernes qu'à recueillir quelques détails accessoires. Dans son travail sur le Dziggetai, rédigé en i ^^4 ■> et publié l'an- (i) Ce mot, d'après Pallas, répond au mot latin auritus. — Dshikketaei est l'or- thographe adoptée jjar Pallas; Dziygetai, celle qui semble avoir prévalu parmi nous. D'autres auteurs ont écrit Dsliikketei , Dziijtai , Cziylitai , Cziggitai, et même, rtiais sans doute, par suite d'une erreur typographique, Criyilliai. ET SPÉCIALEMENT SUR l'hÉMIONE. 109 née'suivante , Pallas décrivit pour la première fois l'espèce d'une manière détaillée et précise, en fit connoïtre les mœurs et la patrie, et lui restitua spécifiquement le nom cYHeiniomis ou He- mionos, cest-à-dirc Demi-âne ou Mulet, qu'elle portoit déjà chez les anciens Grecs (i). G est de cette époque que date rétablisse- ment définitif de l'Hémione dans la science : ou le trouve depuis lors exactement mentionné dans tous les bons ouvrages zoolo- giques, toujours sous ce même nom d'Ecjuus hemionus, qui doit être en effet conservé comme le plus ancien, et en même temps comme heureusement appliqué à une espèce qui participe, à di- vers égards, des conditions du Gheval et de celles de l'Ane. Depuis Pallas, plusieurs zoologistes distingués, tels que Pen- nant en 1793 (a) et sur-tout M. Frédéric Guvier (3) en 1823, d'après des éléments recueillis dans llnde par M. Duvaucel , ont ajouté divers renseignements à ceux que la science devoit à Fillustre voyageur. Tous deux ont aussi piUîlié de nouvelles figures (4), plus correctes que la gravui-e anciennement pu- (i) Les passages clans lesquels Aristote parle du Mulet sauvage, Histoire des ani- maux, liv. VI, chap. 24 et 36 , ne peuvent laisser aucun doute sur l'application du mot r/(xtovoç. — Elien est, suivant son usage, beaucoup moins précis qu'Aristote. Le passage où il parle de Mulets sauvages paroît, malgré l'origine hybride qu'il leur attribue, se rapporter aussi à l'Hémione. Le nom qu'emploie cet auteur, voyez liv. XVI, chap. IX, est celui de Mulet rougeàtre, lifiiovoç Trupo-dç. — Quant à Pline, il se borne à noter, d'après Théophraste, l'existence en Cappadocede Mulets productifs d'une espèce particulière («a' ycHem). "Voyez Hist. nat. , lib. VII, chap. 44- (2) History of Quadrupeds , 1. 1 , p. 4, sous le nom de Dskikketaei. Son travail n'est en grande partie qu'un extrait de celui de Pallas. (3j Loco citato. (4) Robert Kerporter, dans ses TraveL in Georc/ia , Peisia , Armenia , ancient Ba- liylonia. etc. , t. I , p. 460 , a donné en i83i , sous le nom à' Ane sauvage [fFitd Ass ) ou Goiir des Persans , une figure qui paroit devoir aussi être rapportée à l'Hémione. I 10 SUR LK GENRE CHEVAL, Lliée par Pallas, sans cependant exprimer encore avec toute la ])récision désirable les proportions et les formes de l'espèce. La ])lanclie({ui accompagne notre notice, dessinée d'après le vivant, par notre habile iconof^raphe M. Werner, rend avec exacti- tude, non seulement les caractères, mais aussi le port habituel de l'animal. § I. Description de IHémione. La description qui va suivre, bien qu'offrant, à beaucoup d'é- gards, une répétition presque complète de celle de Pallas, pourra aussi n'être pas sans quehjue intérêt [)our les zoologistes, ne fût-ce (ju'en raison de la patrie un peu différente de sujets anciennemenl décrits par les auteurs, et de l'individu dont le Muséum doit la pos- session à M. Dussumier. Celui-ci est une femelle âgée de trois ans ( I ), et venant du pays de Gutch, au nord du G uzurate. G'est pa r le Malabar que M. Dussumier est parvenu , après beaucoup de re- cherches, à se la procurer j et c'est de là qu'il l'a amenée en France dans un état parfait de santé, qui jusqu'à présent n'a point encore éprouvé le jilus léger trouble. Ajoutons que reparti presque aussi- La couleur est, il est vrai, uniformément d'un Isabelle très foncé et rouge.itre ; la crinière est en partie renversée et pendante comme celle d'un Cheval domestique ; enfin on ne voit aucune trace de bande dorsale. Mais la figure est à tant d'autres égards imparfaite, et paroît si évidemment faite après coup et de souvenir, qu'on ne peut attacher aucune importance à ces caractères, dont l'un , le renversement partiel de la crinière, seroit même un trait étranger à tous les Solipédes sauvages. Remarquons en particulier, au sujet de la bande dorsale non indiquée dans le dessin de Kerporter, que, si large qu'elle soit chez l'HénMone, on la voit à peine de profil à cause de sa position parfaitement horizontale, et la figure qui est jointe à ce travail en est elle-même un exemple. (i) C'est aussi principalement d'après une femelle âgée de trois ans que Pallas a décrit l'Hémione. ET SPÉCIALEMENT SUR L HÉMIONE. I l l tôt pour une nouvelle expédition dans les mêmes contrées, M. Dus- su mier doit y trouver, grâce à des précautions prises à l'avance, un Héinione mâle déjà habitué à la captivité, et destiné à venir re- joindre ici notre premier individu. Ainsi l'espèce pourra, suivant toutes les probabilités, être i-eproduite et conservée en France; et ce sera une acquisition d'autant plus précieuse pour la Ména- gerie,que celle-ci, après avoir possédésuccessivement le Couagga, le Zèbre et diverses variétés de nos Solipèdes domestiques, possède encore en ce moment un Mulet fort curieux, issu de l'Ane et du Zèbre, et plusieurs Dauws d'âges et de sexes différents (i). Elle n'avoit donc plus à désirer, pour avoir compiis l'ensemble du genre Cheval, que le seul Hémione, animal d'ailleurs tellement rare jusqu'il présent qu'il man<|uoit même aux collections zoologiques du Muséum. L'Hémione, pour donner en deux mots une idée de ses formes , peut être comparé à un Ane de moyenne grandeur, porté sur des jambes très fines et très hautes. C'est manifestement un ani- mal taillé pour la course rapide et le saut : inférieur peut-être en vigueur à la plupart des autres espèces sauvages du genre Cheval , par exemple du Dauw qui nous semble en offrii' l'autre extrême, il doit leur être supérieur en agilité. Lorsqu'on l'aperçoit de loin, on croit voir une Antilope, tant ses longues jambes, les noeuds exceptés des articulations, sont fines et sveltes. Il en est sur-tout ainsi de ses canons vus ])ar- devant ou par-derrière: très comprimés, ils présentent en effet , lorsqu'on les voit de profil, une surface assez étendue. Les jarrets (i) Une partie d'entre eux sont nés à la ménagerie. On y voit même en ce mo- ment une jeune femelle dont le père est lui-même im des produits de l'établisse- ment. 112 SUR LK GENRE CHEVAL, sont ce qu'on appelle vulgairement secs et maigres. Aux mem- bres postérieurs les tendons d Achille, aux antérieurs aussi bieri qu'aux postérieurs, les tendons des flécliisseurs font assez forte- ment saillie. Les sabots sont petits, très bien faits, un peu com- primés; leur coupe représenteroit, non un demi-cercle, mais une demi-ellipse. Le tronc offre par ses parties antérieures plus de rapport avec celui du Cheval ; par les postérieures, beaucoup plus avec celui de l'Ane. La croupe, un peu maigi-e et comprimée, reproduit presque exactement celle du Mulet. Le train postérieur -est sensiblement plus élevé que lantérieur ; mais celui - ci semlile racheter cette différence par un développement des muscles de lépaule, bien supérieur à celui des muscles de la région fessière. Le ventre est dans notre individu arrondi et très renflé, sur- tout inférieurement. La tête est de toutes les régions celle qui nous paroît le mieux justifier le nom de fespèce. Elle est, par ses dimensions propor- tionnellement très grandes, comparable à celle de 1 Ane; mais ses formes reproduisent bien mieux, au moins dans la région crâ- nienne, celles du Cheval. On peut en dire tout autant des oreille: , qui sont faites à-peu-près comme chez ce dernier, et notamment arrondies d'une manière très sensible à leur extrémité, mais très longues. Ce seroit toutefois en exagérer beaucoup la longueur que de l'assimiler à celle des oreilles de l'i^ne domestique ou même de l'Onagre: il y a à cet égard une différence très grande , et (\ue l'on peut exprimer en disant que foi'eille, renversée di- rectement en bas, atteindroit par sa pointe le bord inférieur de l'orbite chez l'Hémione, et le dépasseroit chez l'Ane d'un cinquiè- me et peut-être même d'un quart de sa longueur. Enfin un der- ET SPÉCIALEMENT SUR l'hÉMIONE. 1i3 nier trait caractéristique que fouinisscnt les formes de l'Hé- uîione, c'est la disposition de ses narines très remarquables par leur grandeur, et plus encore par leur forme : chacune d'elles re- présente un demi-cercle presque complet, ou, si l'on veut, un croissant dont la convexité est tournée en dehors. Les couleurs (i) de l'Hémione sont, si l'on peut s'exprimer ainsi , très bien assorties à ses formes, et concourent à lui donner un aspect qui rappelle, mais avec plus de beauté et de noblesse, celui de l'Ane. Le pelage est presque par-tout composé de poils extrêmement courts, un peu roides , mais lisses et brillants, qui ressemblent d'une manière frappante à ceux d'un grand nombre d'Antilopes africaines, par exemple, de l'Addax et de V Antilope dama. Le système de coloration offre aussi une grande analogie avec celui de ces espèces. Les couleurs de l'Hémione sont presque généralement pour la région inférieure de la tête, du cou et du corps, et pour la face externe des membres, le blanc; pour les parties supérieures et pour le dehors des membres, l'isa- belle. Sous certaines inflexions de lumière, cette dernière cou- leur semble un peu lavée de cendré. Sous d'autres aspects, elle montre une légère nuance rougeâtre, intéressante à noter, en ce qu'elle rend compte d'une ancienne dénomination appliquée à lespèce par Elien (2). (i) En passant à la description des couleurs de l'Héniione, il n'est pas inutile de noter que cette description est faite vers la fin du mois d'août. Pallas et M. Fr. Cuvier ont en effet déjà remarqué que les couleurs présentent quelques variations suivant les saisons. L'animal a le poil plus gris, plus pâle et plus long l'hiver que l'été. Dans les provinces les plus septentrionales où se trouve répandu l'Hémione, il paroît même que son poil se frise pendant la saison froide, absolument comme il arrive à une partie des races chevalines du nord de l'Europe et de l'Asie. (2) Hfiiovoç TTupffo;. Fbyez plus haut , page 109. J anales du Muséum, t. IV, V série. i5 Il4 sua LE GENRE CHEVAL, Les deux couleurs dominantes de THémione, le blanc et l'i- sabelle, passent l'une à l'autre par nuances insensibles sur le ventre, vers sa partie inférieure, et sur le cou , presque à égale dis- tance de son bord supérieur et de son bord inférieur : sur la tête au contraire, le blanc n'occupe guère que le museau et la gorge, le cou étant presque entièrement isabelle. Les oreilles sont de trois couleurs, la face concave et la portion latérale et infé- rieure de la face convexe étant blanches, l'extrême pointe noire, et le reste isabelle. Sur les membres, contrairement à ce qui a lieu sur le corps, c'est le blanc qui domine. Antérieurement, 1 épaule, moins sa portion moyenne qui est isabelle, est blanche, de même que le haut de la jambe. Au contraire, depuis le tiers supérieur de celle-ci jusqu'au bas du canon, la moitié antérieure et externe du membre est isabelle, mais avec cette disposition remarquable, f[ue sur le fond dune nuance isabelline très pâle, existent un grand nombre de petites rayures transversales ou zébrures d'une nuance isabelline plus foncée (i). Le système de coloration du membre postérieur est le même avec cette différence que le blanc prédomine encore davantage sur l'isabelle. La couleur blanche s'étend même supérieui'ement très loin , formant en avant de l'insertion du membre postérieur une sorte d'angle rentrant, et, en arrière, couvrant toute la partie postérieure de la croupe. Tout ce système de coloration est rehaussé supérieurement (i) Ces zébrures des membres antérieurs, et celles des postérieurs ont été en {jé- néral négligées par les auteurs, soit qu'elles aient échappé à leur observation, soit qu'elles leur aient paru sans importance. On a pu voir toutefois plus liant, (page 99) ou'elles offrent analogiquement un intérêt réel, comme indices exté- rieurs des rapports intimes qui lient l'IIémione aux Solipèdes zébrés d'Afrique. ET SPÉCIALEMENT SUR l'hÉMIONE. I l 5 par une bande dorsale lonj^itvidinale, non pas noire, comme on l'a dit, mais d'un brun légèrement roussâtre. Celte bande dor- sale non seulement ne se confond pas par ses bords avec la couleur isabelline des parties supérieures, mais elle est bordée sur presque toute sa longueur, principalement en arrière, de blanchâtre. Elle commence un peu en avant du garx^ot, sé- largit ensuite, au point d'avoir jusqu'à trois pouces sur le milieu du dos, et plus de quatre sur la partie antérieure de la croupe, puis se rétrécit ensuite et se prolonge toujours de plus en plus étroite, jusque vers le milieu de la queue où elle finit en pointe. Antérieurement, la bande dorsale est remplacée par la crinière. Celle-ci commence un pen en avant des oreilles par des poils roux, peu alongés, et irrégulièrement disposés : à partir des oreilles, et jusqu'à l'origine de la bande dorsale, elle se compose de crins dirigés verticalement, presque tous noirâtres, quelques autres, placés latéralement, blanchâtres. Ces crins ont, sur presque toute la longueur du cou, deux pouces de long: vers son extrémité inférieure , comme vers la supérieure , ils dimi- nuent beaucoup de longueur, et n'ont plus qu'un seul pouce au niveau de l'origine de la bande dorsale. Après cette origine, on remarque encore sur un espace de trois ou quatre pouces quelques poils bruns implantés sur le milieu de la bande dor- sale, et y représentant encore la crinière : plus loin il n'en existe plus aucune trace. La disposition de cette crinière rappelle très bien celle de la crinière de l'Ane. Mais la bande dorsale de IHéraione diffère beaucoup de celle de l'Ane par la grande largeur qu'elle pré- sente à la partie moyenne du tronc et vers le commencement de la croupe. En outre, on n'aperçoit, chez l'individu que nous Il6 SUR LE GENRE CHEVAL, décrivons (i), aucune trace de cette bande transversale qui, chez l'Ane, perpendiculaire à la première, forme la croix que tout le monde connoit dans cette espèce. La queue de l'Hémione diffère encore beaucoup plus de celle de l'Ane. Bien loin même que IHémione soit ici intermédiaire entre le Cheval et l'Ane, c'est bien plutôt ce dernier qui seroit à cet égard intermédiaire entre le Cheval et l'Hémione. Nue sur une grande partie de sa longueur, dans la portion qui regarde le corps, la c|ueue de l'Hémione est sur l'autre face entièrement couverte de poils blanchâtres et très courts semblables à ceux du corps, si ce n'est vers son extrême pointe, où commence une touffe , médiocrement fournie , de poils noirâtres. Chez l'Ane au contraire, comme chacun peut le vérifier, et bien plus encore chez les trois espèces zébrées d'Afrique, les longs poils commen- cent au contraire assez haut ; en sorte que, classés d'après leur queue, le Cheval et l'Hémione offriroient les deux termes ex- trêmes de la série des Solipèdes. Les yeux de l'Hémione , conformés comme ceux des autres es- pèces déjà connues, sont d'un brun légèrement rougeâtre.Les lèvres sont d'un noir bleuâtre, bien visible intérieurement, dissimulé au contraire à l'extérieur par les poils blancs très petits, mais très nombreux, qui couvrent la région labiale. Les sabots sont grisâtres. Les membres postérieurs sont dé- pourvus de ces plaques cornées que l'on connoît vulgairement sous le nom de châtaignes : mais il en existe une très grande de forme alongée, irrégulièrement ovalaire et de couleur noirâtre, vers le milieu de la face interne de chacun des membres de devant. (i) On verra , par la note qui va suivre, que cette restriction est nécessaire. ET SPÉCIALEMEINT SUR LHÉMIONE. II7 Nous terminerons cette description de THéniioue en indiquant les principales dimensions. Longueur de la tête, prise latéralement en ligne droite. . . i pied 2 pouc. '/j Longueur de la tête, prise antérieurement en suivant la convexité du chanfrein et celle du museau i 6 '/4 Longueur du cou, ou distance de l'occiput au garrot i g ^/^ Longueur du tronc , ou distance du garrot à l'origine de la queue. 2 10 '/j Longueur de la queue , y compris ses longs poils i 8 '/, Longueur de l'oreille » 8 Hauteur au garrot 3 8 Distance de la ligne dorsale au haut de la jambe i 5 '/j Largeur du cou en avant » 8 '/j Largeur du cou en arrière > 10 '/^ (i). § II. Habitudes de tHémione. Il nous reste à ajouter quelques renseignements sur les habi- tudes de l'Hémione. (i) 11 existe en ce moment à Londres, dans la célèbre ménagerie de M. Cross, un Hémione mâle. J'ai dû quelques renseignements sur cet individu à M. Pentland, à M. Jourdan, professeur de zoologie à la Faculté des sciences de Lyon, à M. Cross lui-même, et sur-tout à mon parent et ami M. Geoffroy-Château, l'un des magis- trats du tribunal départemental de la Seine, qui, dans un voyage récent à Londres, a bien voulu faire pour moi et m'adresser immédiatement un croquis et une descrip- tion assez détaillée de l'Hémione de M. Cross. Ce croquis et cette description m'ont fourni deux faits intéressants. Le premier est l'existence chez le mâle aussi bien que chez la femelle de zébrures bien marquées sur plusieurs parties des mem- bres, principalement vers les articulations. Le second est relatif à la disposition de la bande dorsale: chez l'individu de M. Cross, celle-ci présente une petite croix comparable à celle de l'Ane ; de chaque côté, vers le garrot, tombe en effet perpen- diculairement sur la bande longitudinale du dos une petite raie noirâtre dont la lon- gueur est de quatre pouces environ. D'après les diverses données que j'ai recueillies, l'Hémione mâle de Londres pa- roîtroit aussi avoir les jambes moins fines que notre femelle de Paris , et sa taille est sensiblement plus grande. I 1 8 SUR LE GENRE CHEVAL , Tout ce que lobservatioii nous a appris sur cet animal, sac- corde parfaitement avec les données fournies par l'examen de sa conformation générale. L'extrême agilité de l'Hémione , jointe à sa pétulance, à sa vivacité presque continuelle, en forme les traits dominants. Il trotte et sur -tout galope avec une rapidité qui , pour le peu que nous avons pu en juger, nous a paru ce que la disent les voyageurs, comparable à celle de nos meilleurs chevaux de course. Si l'on approche de lui pendant sa course, il l'interrompt aussitôt pour tourner sa croupe vers le nouveau venu, et lui lancer des ruades énergiques et fréquentes. Ces ruades sont d'ailleurs absolument sans danger, à moins qu'on ne s'approche imprudemment jusque sur l'Hémione. Presque tou- jours il se borne à ruer sur place ; c'est-à-dire à enlever, quel- quefois à une assez grande hauteur, son train postérieur, sans projeter en arrière ses deux membi'es. Pour peu qu'il soit un peu excité, il cherche aussi à mordre. Cette réception qu'il fait à tout étranger, est aussi celle qu'il fait à son gardien dans certains moments, et notamment lors- qu'il est en liberté dans son parc. Il le connoît néanmoins fort bien, vient à sa voix quand il l'appelle, et souvent même lui lèche les mains avec toute la familiarité du Cheval le mieux dressé. De même que l'Ane, il aime beaucoup à se rouler, soit dans la paille de son écurie, soit mieux encore dans la poussière de son parc. Les signes de rut qu'a déjà quelquefois donnés notre indi- vidu, sont aussi analogues à ceux que présentent toutes les fe- melles du genre Cheval, et notamment les Anesses. Il n'est pas hors de propos de remarquer que, placée lors de son arrivée dans ET SPÉCIALEMENT SUR l'hÉM10?\E. I I y In jjrantle rotonde de la Ménagerie où se trouvaient aussi les Daiiw? , notre femelle dHémione a été aussitôt sentie par un mâle de cette dernière espèce. Les efforts ({u'a faits celui-ci pour se réunir à elle, ont été si violents et si continus, qu'il est devenu né- cessaire de lui donner pour compagne une Anesse, au lieu de l'Hémione que l'on ne vouloit pas exposer aux inconvénients d'un accouplement hybride (i). La voix de l'Hémione nous a paru comparable, sous plu- sieurs rapports, à celle de l'Ane; mais elle présente de no- tables différences. C'est avissi une sorte de braire , composé d'une suite de sons ayant entre eux de semblables relations ; mais ces sons diffèrent par beaucoup moins de gravité de ceux qui com- posent le braire de l'Ane : ils sont aussi beaucoup moins reten- tissants, et par suite plutôt singuliers que désagréables à en- tendre (a). Nos lecteurs nous sauront gré de compléter ces renseigne- ments par la citation textuelle de la note suivante que nous de- vons à M. Dussun:\ier. t( Les Hémiones ou Dziggetais, que les Anglois appellent en- (i) M. Cross a réuni son Hémione mâle aune Anesse. L'Hémione a aussitôt essayé de la couvrir; mais celle-ci , n'étant pas en rut , a repoussé le mâle. (2) Pallas dit de la voi.x de l'Hémione : « Hlnnitus gravior magisque sonorus qnàm Equonim. » D'après ce que j'ai entendu un grand nombre de fois, ces deux mots gravior et magis sonorus seroient très inexacts, à moins que la voix des mâles n'ait une gravité et un retentissement qui manquent à celle des femelles. Or c'est là une supposition qui me paroit dénuée de fondement. Outre que les observations laites à Londres sur l'Hémione mâle de M. Cross ne la confirment pas , on sait que le liennissenient du Cheval et le braire de l'Ane sont presque exactement identiques d'un sexe à l'autre ; et il en est de même, ainsi que je l'ai constaté, de Vaboiement (je ne puis trouver un meilleur mot pour exprimer cette singulière modification de 1.1 voix) que fait entendre si fréquemment le Dauw. I20 SUR LE GENEE CriEVAL. « core Mulets sauvages ou Zèbres, vivent en grandes troupes dans « le pays de Gutch, au nord du Guzurate. On les prend très diffî- (( cilement, à cause de la rapidité de leur course. Les Anglois s'a- (t musent quelquefois à les poursuivre avec d'excellents Chevaux (r arabes, et ne peuvent les joindre. Aussi ne se les procure-t-on t( adultes qu'en les surprenant dans des pièges. (( On en a vu à Bombay employés comme des montures fort (( agréables. On en a eu même quelquefois des attelages traînant « de légères voitures. Généralement leur vivacité est extrême, ce «qui rend leur domestication difficile. « Voici un exemple de leur instinct. Un Européen, habitant le « pays de Cutch , avoit un Hémione qui le suivoit dans ses pro- V. menades à cheval. Ayant un jour pris un étang pour but de « sa promenade, le maître de l'Hémione s'embarqua dans un ba- « teau: l'animal resta d'abord paisible sur le rivage ; mais, impa- (' tienté de voir que le bateau tardoit à revenir, il se mit à la nage, I! rejoignit le bateau, et le suivit jusqu'à la fin de la promenade. (t Notre Hémione n'a jamais été dressé, soit qu'on n'ait pas t( assez insisté, soit à cause de son naturel propre. Au moment (( de l'embarquement il fallut deux hommes pour le tenir; mais, (t peu de jours après son arrivée à bord, il devint très familier. Il « connoissoit très bien l'heure des repas. Il frappoit avec son pied « deux ou trois petits coups dans sa loge de transport ; après quoi , tt si l'on ne venoit pas, il donnoit de violents coups de pied. « \ DESCRIPTION DU SAUROTHERA CALIFORNIANA. Parmi les espèces d'oiseaux propres à la Californie, que mon séjour dans cette contrée m'a donné l'occasion d'observer, une des plus remarquables est celle que M. Lesson a déjà décrite dans les Suppléments à Buffon (tome VI, p. 420), sous le nom de Saurothera Californiana , nom que je crois devoir lui conser- ver, puisqu'il rappelle la patrie de cet animal. M. de Blainville en avoit fait faire précédemment une figure qui ne fut pas publiée, mais qui mérite de l'être, parcequ'elle rend bien la physionomie de ce singulier oiseau ( voyez pi. IX ). Je joins à cette figure une description exacte et quelques notes sur les habitudes, qui sont d'autant plus remarcpiabîcs qu'elles s'éloignent beaucoup de celles des autres oiseaux de la même fiimille. La forme générale du corps de cet oiseau est assez semblable à celle d'un coucal, mais plus élancée. Sa longueur totale depuis la pointe du bec jusqu'à l'extrémité de la queue est de dix-huit pouces , celle de la queue de neuf pouces, celle de la tête y com- pris le bec de trois pouces un quart, celle du bec seul de un pouce et demi , enfin celle des tarses de deux pouces un tiers. Le bec égale la tête en longueur; il est légèrement comprimé, à arête mousse, diminuant insensiblement de hauteur depuis sa base jusqu'auprès de sa pointe où il se recourbe. Les bords des mandibules sont sans dentelures; l'inférieure se recourbe très peu sur le bas à sa pointe, tandis que la supérieure forme un Annales du Muséum, t. IV, 3° série. 16 122 DESCRIPTION DU SAUROTHERA CALIFORNIANA. crochet assez prononcé ; la couleur générale du bec est gris ver- dâtre, noircissant vers le dos de la mandibule supérieure. Les narines sont ouvertes longitudinalement un peu avant la naissance des plumes, et près du bord de la mandibule. L'œil est entouré de cils raides, sur-tout à la paupière supérieure j l'iris est de couleur jaune. Les tarses sont élevés, assez robustes, recouverts en avant de larges seules qui les entourent presque en entier. Leur face posté- rieure est couverte d'un double rang de scutelles ; deux doigts en avant longs et forts, sur-tout l'externe ; deux en arrière faibles et grêles; les ongles assez forts et plus aigus que ne semblent le comporter les habitudes de l'animal. La couleur des tarses et des doigts est gris verdâtre -, celle des onjjles est noire. Les ailes sont courtes et arrondies; les pennes primaires au nombre de dix, dont la longueur va en augmentant depuis la premièie, qui est la plus courte, jusqu'à la sixième, qui est la plus longue, la cinquième d'ailleurs l'égalant presque, ainsi que la septième et les suivantes ; les pennes secondaires au nombre de douze diminuant insensiblement. La queue est aussi longue que l'animal, y compris le bec. Elle est étagée , arrondie ; elle se compose de dix pennes, dont la paire externe n'a que les deux tiers de la longueur de la paire médiane. La nature du plumage est lâche et peu unie ; les plumes sont en général un peu décomposées à leurs bords et comme usées; celles du ventre sont molles, décomposées et presque semblables à du duvet. La couleur générale du corps est bronzée, tachetée de blanc et de roux. L'œil est entouré d'une peau qui, ainsi que celle des côtés de la tête, présente une couleur violette, traversée par une DESCRIPTION DU SAUROTHERA CALIFORNIANA. 12.3 bande longitudinale d'un bleu très clair. De chaque côté de l'oc- ciput la peau, sous les plumes, est vivement colorée en ïouge orangé. Sur la tête est une petite huppe de plumes d'un bleu foncé qui peuvent se relever. Les plumes du dos sont bronzées dans leur partie centrale, et bordées de blanc et de roux, sur-tout autour du cou. Le ventre et les cuisses sont blancs. Les rémiges sont bronzées, bordées de blanc à leur extrémité, avec une tache blanche au milieu de leur bord externe, ce qui avec la tache terminale forme sur l'aile une double ligne blan- che. Les couvertures sont bronzées, bordées de blanc. Les quatre rectrices externes sont bleu métallique, tachées de blanc à la pointe. La paire interne est roux bronzé, ainsi que les couver- tures de la queue. La seule particularité anatomique que j'aie observée dans cet oiseau est l'existence d'un troisième petit cœcum au milieu de l'intestin, outre deux très longs à sa fin; caractère qui ne se trouve ordinairement j-c '^mr ^a/i^nttin^ Jïulder dêl JVm eù^.JVotrec^c <^i^^liS^'' 'm>m"'' ^ &:"■■■ Il JE . Saaamanir J^uùùr pifir . fl^' et A .Vo/r^to- JHôo' aO A.JfQcreù j-c j£. Saatrrruins MulderjiULX Ple^ et . / Xoircf je , OBSERVATIONS SUR LA FORME ET LA STRUCTURE PRIMITIVES DES EMBRYONS VÉGÉTAUX 5 PAR M. DUTROGHET, MEMBRE DE l'acADEMIE DES SCIENCES. INTRODUCTION. La nécessité de multiplier les observations, de les étendre à un grand nombi^e d'espèces, est sentie par tons les physiologistes éclairés. Ils savent que la natui-e, généralement jalouse de la conservation de ses secrets, semble dans quelques cas rares avoir oublié les précautions qu'elle prend ordinairement pour nous les cacher. Ce sont ces cas rares qu'il faut rechercher, et l'on ne peut guère les rencontrer qu'en promenant des regards d'investigation sur le plus grand nombre possible d'objets. C'est ainsi que nous allons trouver dans l'étude de certains cas rares de la végétation des révélations très importantes sur certains points de l'anatomie et de la physiologie végétales, et spécialement sur la structure primitive des embryons végétaux. Les végétaux se reproduisent par semences et par bourgeons 5 il y a ainsi chez eux des embryons séminaux et des embryons gem~ maires. Les embryons séminaux se présentent toujours, dans le principe, sous la forme globuleuse, lorsqu'on les examine à l'é- l6() OBSERVATIONS SUR LA FORME ET LA STRUCTURE PRIMITIVES poque de leur apparition dans les graines. Bientôt ils jwideiit cette forme primitive pour prendre la forme secondaire sous laquelle ils achèvent leur vie embryonaire dans l'intérieur de la graine. La structure intérieure de l'embryon, à l'époque où il est encore globuleux, n'a jamais pu être observée, à raison de l'extrême petitesse de cet embryon. Les embryons gemmaires ne sont point apercevables ordinairement sous leur forme pri- mitive, laquelle cependant a été aperçue par M. Turpin , dans un cas très rare de la végétation. Une feuille dOrnithof/alurn fliyrsoïdes , conservée dans un herbier, développa dans son pa- irnchyne une quantité considérable de corps globuleux qui formoient saillie la plupart à la face supérieure de la feuille, et le plus petit nombre à sa face inférieure. Beaucoup de ces petits corps globuleux offroient un commencement de végétation : cela fit reconnoître en eux des bulbilles qui dévoient reproduire la plante à laquelle appartenoit la feuille, dans le parenchyme de laquelle ces embryons étoient nés. En effet, M. Turpin ayant planté un de ces embryons végétaux , il reproduisit \Ornitho- qalum thyrsoïdes. M. Turpin n'a point eu l'idée d'observer la structure intérieure de ces embryons gemmaires globuleux. Le hasard m'a fourni l'occasion de faire cette observation sur des embryons gemmaires globuleux produits dans le paienchyme d'une feuille de plante dicotylédone. Des ouvriers travaillant à la terre dans un lieu ombragé, j'aperçus sur la terre qu'ils avoient remuée une portion de feuille sur la face supérieure de laquelle il y avoit six embryons gemmaires globuleux, et de couleur blanche , ([ui me parurent semlilables à ceux que M. Turjiin avoit observés sur la feuille de YOrnithogalum thyrsoïdes.- Il ne me fut pas possible de savoir à quelle plante appartenoit DES EMBRYONS VÉGÉTAUX. 167 cette portion de feuille qui me parut provenir d'une feuille ra- dicale, laquelle auroit été recouverte accidentellement de terre, car elle étoit étiolée. Trois de ces embryons gemmaires adven- tifs étoient tout-à-fait globuleux, les trois autres étoient terminés en pointe à leur partie supérieure (PI. XX, f. i,a,b); les embryons globuleux étoient assez développés pour pei'mettre l'examen de leur structure intérieure. Je vis, en les coupant par tranches dans plusieurs directions, qu'ils étoient généralement composés d utricules décroissantes de grandeur de la circonférence vers le centre, en sorte que ces embryons gemmaires avoient intérieure- ment la constitution d'une sphère comme ils en possédoient ex- térieurement la forme. C'étoit au mois d'août que j'avois fait cette rencontre. Je détachai de la feuille les embryons plus avancés qui me restoient, et je les plaçai dans un pot sur de la terre en- tretenue constamment humide. Deux de ces embryons végétaux périrent, le troisième ne commença à montrer des phénomènes de végétation qu au commencement du printemps suivant ; il j)roduisit inférieurement plusieurs petites racines, et de sa partie supérieure il sortit une petite tige terminée par deux petites feuilles opposées, sessiles et ovales (PI. XX, f. 2), Ensuite, au som- met de cette petite tige, et entre les deux j^etites feuilles primor- diales qui simulolent deux cotylédons, il se développa une feuille cordiforme à long pétiole, à laquelle se joignit, peu tie temps après, une autre feuille semblable dont le pétiole s'insé- roit également entre les deux feuilles ovales primordiales. Ce fut alors qu'un accident compromit gravement l'existence de ma jeune plante, ensorte que j'ai, dans ce moment (i), peu d'es- (1) Juillet i835. Cette observation voit le jour ici pour la première fois : celles qui suivent ont été communiquées à l'Académie des Sciences au mois d'avril i835. I 68 OBSERVATIONS SUR LA FORME ET LA STRUCTURE PRIMITIVES poirde la conserver. Toutefois et malgré son jjeu de développe- ment, il m'a été possible de déterminer son nom. Il est d abord évident que c'est une plante dicotylédone ; sa feuille que j'ai re- présentée (fig. 3) est cordiforme, obtuse à son sommet, créne- lée , très finement ciliée; elle a des poils très fins sur sa face su- périeure et sur son pétiole. Je pensai d'abord que ce pouvoit être là le Glecoma hederacea, qui croissoit en abondance dans l'endroit oùj'avois trouvé le fragment de feuille qui m'avoit fourni les bul- billes; mais l'absence d'odeur aromatique dans les feuilles de ma jeune plante éloigna cette idée.La renoncule hu\heuse(Ranunctdus bulbosus L. ) croissoit aussi dans ce même endroit. Les feuilles profondément incisées, et même souvent trilobées que possède cette plante lorsqu'elle est adulte, ne ressemblent point du tout aux feuilles cordiformes de ma jeune plante, mais on sait (ju'il arrive souvent que les feuilles d'une plante très jeune sont diffé- rentes de celles de cette même plante adidte: c'est effectivement ce qui a lieu dans le cas qui nous occupe. J'ai trouvé beaucoup de jeunes renoncules bulbeuses dont les premières feuilles étoient cordiformes, et en tout semblables à celles de ma jeune plante , tandis que d'autres feuilles, ultérieurement produites, offroicnt la forme ordinaire aux feuilles de cette plante lorsqu'elle est adulte. Il m'est donc bien démontré que c'est la renoncule bul- beuse qui fait le sujet de cette observation que je place ici , par- cequ'elle coïncide tout-à-fait avec les observations qui vont suivre sur la structure intérieure des embryons végétaux. DES EMBRYONS VÉGÉTAUX. 169 PREMIÈRE PARTIE. OBSERVATIONS SUR LA FORME PRIMITIVE DE LEMBRYON SÉMINAL DU TAMME ( Tanms communis), ainsi QUE SUR LA STRUCTURE ET LE DÉ- VELOPPEMENT DE CETTE PLANTE. LeTamme, plante monocotyléclone de la famille des Aspara- {^ées , possède une grosse racine vivace et tubéreuse, et une tige annuelle grêle et grimpante j son fruit est une baie à trois loges, qui contiennent chacune deux graines lorsqu'il n'y a point d'a- vortement. La grosse racine tubéreuse de cette plante est vérita- blement une tige souterraine , comme le sont tous les corps radi- ciformes que les pliytologistes désignent sous le nom général de rhyzômes; cependant elle diffère essentiellement de la plupart d'entreeux par son mode d'accroissement. Les rhyzômes des iridées etdesnymphéacées,par exemple, ne s'accroissent en longueur et en grosseur que par celle de leurs extrémités qui donne naissance à la tige aérienne; l'extrémité opposée ne s'accroît point du tout, et souvent même elle meurt et se décompose. Chez le rhyzôme ou corps radiciforme tubéreux du Tamme, c'est au contraire l'ex- trémité opposée à celle qui donne naissance à la tige aérienne, qui seule s'accroît en longueur, au moins d'une manière très sen- sible, et en même temps tout ce corps tubéreux s'accroît progres- sivement en grosseur. Les rhyzômes sont assez généralement cou- chés horizontalement dans le sol ; le corps radiciforme tubéreux du Tamme affecte toujours une direction verticale; il ressemble à une grosse racine pivotante. Nous allons voir l'origine et suivre Annales du Muséum, t. IV, 3' série. 22 1 70 OBSERVATIONS SUU LA FORME ET La STRUCTURE PRIMITIVES le développement de ce corps tubéreux, mais auparavant étu- dions la {TraineduTammeetl'embi'yon séminal cpi elle contient. La graine du Tamme est ronde; elle a, lors de sa maturité, environ quatre millimètres de diamètre. Cette dimension est très suffisante pour que l'on puisse étudier avec facilité son organisa- tion intérieure. Cette graine offre à l'observation deux enve- loppes, toutes les deux fort minces, l'une extérieure qui est verte et qui deviendra brune dans la suite, l'autre intérieure qui est blanche ou diaphane. C'est dans linléi-ieur de cette der- nière que se trouve le périsperme à la base duquel est situé l'embryon. Ce périsperme est composé de séries rectilignes, d'u- tricules qui convergent vers le centre de la graine, ou plutôt vers son axe central , comme on le voit dans la figure 4- Les utricules les plus grosses de chacune de ces l'angées sont à la circonférence; elles vont en diminuant de grosseur vers le centre. Ces utricules articulées en séries rectilignes et con- vergentes offrent cela de très remarquable, qu'elles sont com- posées chacune de deux utricules emboîtées l'une dans 1 autre. La figure 5 représente très grossies ces utricules emboîtées: a, utricule extérieure; b, utricule intérieure remplie dune substance granuleuse. La matière granuleuse que contient l'utri- cule intérieure ftestconcrescible par l'alcohol. C'est ce que j'ai vu en observant au microscope le périsperme des graines du Tamme recueillies à différentes époques de leur développement et conser- vées dans l'alcohol. Ce liquide, en coagulant la matière granuleuse contenue dans l'utricule intérieure b, réduit cette matière au tiers environ de son volume ; en sorte que l'utricule qui la contient de- meure en partie vide. La figure 6 représente ce nouvel état: a, utri- cule extérieure ; c, matière granuleuse contenue dans l'utricule in- DES EMBRYONS VÉGÉTAUX. I 7 l térieure. Cette matière, coagulée par l'action de ralcolioi, est ré- duite aux deux tiers environ de son volume primitif; b, portion de l'utricule intérieure demeiuée vide. On voit que la membrane qui constitue cette utricule intérieure est granuleuse et à demi opaque, ce en quoi elle diffère essentiellement de la membrane diaphane qui constitue l'utricule extérieure a. En écrasant dans l'eau le tissu organique représenté par la figure 6, le hasai'd des déchirements a isolé quelquefois les unes des autres les trois parties qu'on y distingue, savoir : le grumeau de matière granuleuse concrétée c , l'utricule intérieure b, qui est fort mince, à texture granuleuse; et enfin l'utricule extérieure a, qui est diajihane, et dont les parois sont fort épaisses. C'est cette épaisseur des parois de l'utricule extérieure a qui se manifeste par transparence autour de l'utricule intérieure b, qui est en contact immédiat avec l'utricule à parois épaisses et transparentes qui la recouvre. Suivons la germination de la graine de Tamme et l'évolu- tion de son embryon; mais auparavant rappelons ici som- mairement ce que l'on sait sur les phénomènes que présen- tent généralement les embryons séminaux en germination. Le premier de ces phénomènes est le développement du caudex descendant, c'est-à-dire de la partie pivotante de l'embryon, qui est située au-dessous de l'insertion cotylédonaire, et qui comprend deux [)arties qu'il est fort important de distinguer, savoir : 1° la partie immédiatement inférieure à l'insertion cotylédonaire, par- tie plus ou moins alongée que certains botanistes ont nommée le collet, et que l'on doit avec plus de raison nommer la tigelle avec feu Richard et avec M. DeCandolle; 2° la radicule , qui fait suite inférieurement à la tigelle. C'est le point de séparation plus ou 172 OBSERVATIONS SUR LA FORME ET LA STRUCTURE PRIMITIVES moins visible de ces deux parties qui doit seul porter le nom de collet. La tigelle est véritablement le premier mérithalle de la plante; c'est de son sommet que naît la gemmule qui est le second mérithalle. Tantôt le premier mérithalle s'allonge dans l'air et de- vient une tige sans aucune ambiguité; tantôt ce même premier mérithalle demeure enfoncé, comme la radicule qui lui fait suite, dans la terre, où il acquiert l'apparence d'une racine. C'est ainsi <:[ue M, Turpin ( i ) a démontré que la partie renflée et co- mestible de la rave et du radis, que l'on prend ordinairement pour une racine, est véritablement le premier méritlialle de la plante. L'extrémité supéiieuredu premier mérithalle supporte le cotylédon unique, ou les deux cotylédons. Ces observations préliminaires vont nous guider dans l'étude de l'évolution de l'embryon du Tamme. La graine de cette plante monocotylédone offre un embryon tout-à-fait globuleux dans le principe; lorsque la graine est avancée vers 1 époque de sa maturité, l'embryon devient pyri- forme, comme on le voit en a (fig- 4)- La partie renflée de cet embryon pyriforme est l'embryon globuleux primitif; la partie conique est le cotylédon. Lors de la germination, le cotylédon se développe sans sortir de l'intérieur de la graine où il est environné par le périsperme, dont il absorbe la substance nutritive. Il se comporte exactement à cet égard, comme le cotylédon de l'embryon séminal de l'as- perge (Asparagus officinalis). En même temps, l'embryon globu- leux et son caudex descendant se produisent au dehors , comme on le voit dans la figure 7, qui représente la graine du Tamme nou- (i) Annales des sciences naturelles. Novembre i83o. DES EMBRYONS VÉGÉTAUX, 178 vellement {fermée : £/,{}raine dans laquelle le cotylédon est demen ré renfermé; ^, caudex descendant surmonté par la partie globuleuse a de l'embryon. Bientôt de la surface du petit corps globvdeux n il se détache une feuille i ( fig. 8 ), qui étoit étroitement appliquée sur lui. Cette feuille, sessile et pourvue d une nervure médiane, est très délicate et transparente 5 elle ne devient point verte, quoi- que exposée à la lumière.Peu après,le petit corps globuleux a pro- duit à su partie supérieure une petite feuille/portée sur un long pétiole. La graine (/, dont on a seulement ici marqué le contour par des points, est censée enlevée, afin de faire voir le cotylédon c qu'elle renferme; le caudex descendant b est couvert de poils. On voit ainsi que la feuille sessile i est exactement opposée au co- tylédon c ; cette feuille sessile est donc véritablement un second cotylédon, lequel est différent par sa forme du cotylédon op- posé c, qui n a pu s'étendre de même à raison de son emprison- nement dans l'intérieur de la graine, où il est environné par le périsperme. 11 résulte de là que l'embryon séminal du Tamme est véritablement dicotylédon; mais il n'y a qu'un seul de ses deux cotylédons qui lui soit utile: c'est le cotylédon c qui est renfermé dans lintérieur de la graine, dont il absorbe le périsperme: quantau cotylédon opposé t, il meurt et disparoît quelques jours après son éphémère apparition. Pour le voir avec facilité, il faut faire germer des graines de Tamme dans de la mousse humide, car ce second cotylédon est d'une texture extrêmement délicate; il disparoîtroit dans la terre. L'insertion des deux cotylédons c, i, indique le sommet du caudex descendant b, dans lequel la tigelle n'est pas facile à distinguer de la radicule. Ce caudex descendant est entièrement couvert de poils; or, comme toutes les racines naissantes du 1 74 OBSERVATIONS SUR LA FORME ET LA STRUCTURE PRIMITIVES Tamme offrent ce même phéuomène extérieur, on peut être porté à considérer ce caudex descendant tout entier comme étant la radicule. Alors il ne restefoit, pour la tigelle, que ce qui sépare les deux cotylédons j cette tigelle seroit fort courte et rudimen- taire. Au-dessus de cette tigelle ou de ce premier mérithalle rudimentaire se trouve le corps globuleux a qui est le second mérithalle de la jeune plante, c'est-à-dire la (jemmule. Ce second mérithalle porte une seule feuille/", munie d un long pétiole et semblaljle, pour la forme, aux feuilles normales du Tamme adulte. Dans l'aisselle de cette feuille, on voit en o un petit bour- geon qui est le rudiment de la tige annuelle, laquelle se déve- loppera dans la seconde année; car c'est ici que s'arrête le dévelop- pement de l'embryon du Tamme dans l'année de sa germination. Celle-ci a lieu vers le commencement de mai. Le cotylédon secondaire i ( fig. 8) meurt et se décompose au bout de quelques jours. La radicule b meurt environ un mois après la germination : alors la nutrition de la jeune jjlante s'opère par des racines laté- rales, qui sont nées de très bonne heure près de l'origine de la radicule, comme on le voit dans la figure 8. Le principal cotylédon (' demeure vivant tant que le périsperme, au milieu duquel il est situé et qu'il absorbe, n'est pas épuisé; sa vie persiste ainsi jusque vers le milieu de Tété, après quoi il meurt et se détache :1e premier mérithalle rudimentaire auquel il adhère disparoît également. Il résulte de là que la jeune plante, dépouillée ainsi de sa radicule, de son jjremier mérithalle rudimentaire et de ses deux cotylé- dons c, i, se trouve réduite à son second mérithalle globuleux a, que surmonte une petite feuille à long pétiole, dans l'aisselle de laquelle est placé le bourgeon de la tige annuelle de l'année sui- vante, et qui est pourvu de plusieurs petites racines toutes laté- DES EMBRYONS VÉGÉTAUX. 175 raies. Ce second mërithalle globuleux a demeure souterrain ; et lorsqu'à l'automne la feuille qui le surmonte meurt et se des- sèche, il demeure vivant. C'est alors un petit corps blanc parfai- tement spliérique et pourvu de racines latérales qui sont vivantes comme lui : c'est une véritable tige ladiciforme tubéreuse qui s'accroît par un mécanisme particulier, ainsi que cela va être exposé tout-à-fheure, et qui devient la base fondamentale et persistante de la tige annuelle du Tamme. Arrêtons-nous un peu à ces obseï vations avant d'aller plus loin. La partie globuleuse (a, fig. 4) de l'embryon contenu dans la graine, est formée par la réunion à l'état d'emboîtement du premier et du second méri- thalle de la plante. Le principal cotylédon qui appartient au premier mërithalle s'est déjà développé et doit rester renfermé dans la graine; le second cotylédon enveloppe encore le second raérithalle. Lors de la germination, ce corps embryonaire glo- buleux est porté tout entier, par le développement, hors des enveloppes de la graine, comme on le voit dans la figure 7, et il développe la radicule ainsi que le second cotylédon qui appar- tiennent exclusivement au premier mërithalle. Quelque temps après, ce premier mërithalle meurt et disparoît tout entier avec sa radicule et ses deux cotylédons; alors le second mërithalle qui a conservé la forme globuleuse embryonaire qu'il avoit dans la graine, demeure seul ; il devient tubéreux, et forme ainsi ce que j'appelle le mërithalle fondamental de la plante. C'est de lui que sortiront toutes les tiges annuelles et toutes les racines. La con- servation de sa forme globuleuse embryonaire, sous un déve- loppement en grosseur assez notable, nous permet de penser que son organisation intérieure embryonaire se sera aussi conser- vée, en sorte qu'il sera possible de l'étudier. La disparition com- l 76 OBSERVATIONS SUR LA FORME ET LA STRUCTURE PRIMITIVES plète du premier mérithalle de la plante, et la conservation à l'état vivace et tubéreux de son second mérithalle, est un fait d'autant ])lus lemarquable que ce n'est point ainsi que les choses se passent chez les véfjétaux véritablement dicotylédons. Chez eux, c'est presque toujours le premier mérithalle de l'em- bryon qui est le mérithalle fondamental de la plante ; aussi la radicule qui émane de ce premier mérithalle , ne se supprime- l-elle point ordinairement chez eux, ainsi que cela paroît avoir généralement lieu chez les plantes monocotylédones. Revenons à l'observation de l'acci'oissement duTamme. Dans Tannée qui suit celle où la germination a eu lieu, il se déve- loppe une nouvelle tige annuelle fort petite et terminée par une feuille unique : elle part du petit bourgeon 0 (fig. 8); alors la plante se présente sous l'aspect représenté par la figure 9. Le corps sphérique et tubéreux a est le second mérithalle rt (fig. 8), duquel se sont détachés le premier mérithalle et les deux coty- lédons : il est pourvu de racines latérales; mais il ne naît au- cune racine à sa partie inférieure par laquelle il adhéroit anté- rieurement au premier mérithalle et à la radicule qui ont disparu. Ce petit corps tubéreux augmente alors en grosseur, en conser- vant toujours sa forme sphérique. Blanc extérieurement, il com- mence à devenir noii'âtre vers la fin de cette seconde année. Dans la troisième année, ce corps tubéreux souterrain, ou ce mérithalle fondamental de la plante s'allonge en ellipsoïde , et il demeure toujours dépourvu de racines à sa partie inférieure qui est arrondie, comme on le voit dans la figure 10. Dans les années suivantes , ce corps tubéreux s'allonge de plus en plus en acqué- rant en même temps plus de grosseur , comme on le voit dans la figure II. Son extrémité inférieure, par laquelle sopère l'alon- DES EMBRYONS VÉGÉTAUX. 177 gement, ainsi que nous allons le voir tout-à-l'heure, reste tou- jours fort grosse, obtuse et arrondie : elle ne se termine jamais par une racine pivotante. C'est véritablement toujours ici le secondméritballe de la plante devenu tubéreux et c(ui s'accroît en longueur par un développement descendant très considérable, en même temps qu'il s'accroît en grosseur par un développement bien moins énergique. Les racines naissent exclusivement sur les côtés de ce méritballe fondamental tubéreux et vivace qui, par le progrès de lâge, acquiert ainsi jusqu'à un pied et demi de longueur et deux pouces et demi de diamètre à sa partie supé- rieure. Dans son accroissement descendant, il conserve toujours son extrémité intérieure grosse et arrondie. Cette extrémité infé- rieure est noire en automne, comme le reste de la surface de ce corps tubéreux; mais au printemps, sur-tout lorsque son élonga- tion descendante est rapide, cette extrémité inférieure devient blanche, comme on le voit en p (fig. lo, 1 1 ). Cette extrémité infé- rieure p ressemble alors à une grosse spongiole. Assez souvent ii arrive que ce corps tubéreux se bifurque par son extrémité infé- rieirre, comme on le voit dans la figure i3; alors ses deux extré- mités inférieures p, p' ■, s'accroissent simultanément en descen- dant. Cette bifurcation descendante du mérilhalle fondamental tubéreux se produit par le mécanisme suivant : Il n'existe, dans le principe, qu'une seule extrémité inférieure p (fig. ra j;cestpar elle que s'opère exclusivement alors l'élongation descendante du mérithalle fondamental tubéreux. Or, il arrive assez souvent qu'il se manifeste latéralement, sur ce corps tubénmx, une ex- croissance arrondie p, laquelle, en continuant de s'accroître en longueur, devient une seconde extrémité inférieure telle quon la voit en /j'(fig. i3). Le mérithalle fondamental tubéreux du Annales du Muséum, t. IV, 3' série. ai» 1 78 OBSERVATIONS SUR LA FORME ET LA STRUCTURE PRIMITIVES Tamruc, lorsqu'il est très vieux, offre quelquefois quatre ou cinq de ces prolongements descendants analogues à des racines, mais qui en diffèrent essentiellement par leur volume comme par leur structure. Recherchons actuellement quelle est l'organisation de cemë- rithalle fondamental tubcreux, nous apprendrons par là quel est le mécanisme de son élongation descendante et celui de son accroissement en diamètre. Dans Tannée où la germination s'o- père et dans l'année suivante le mérithalle fondamental tubé- reux a (fig. 8 et 9), conserve sa forme sphéri([ue primitive. L'ob- servation microscopiqite de sa structui-e intérieure fait voir qu'il est en majeure partie composé de rangées d'utricules qui convergent de toutes parts vers le centre de ce corps sphérique, comme on le voit dans la fig. 14. C'est la coupe longitudinale ou verticale de ce mérithalle fondamental sphérique, que nous voyons ici; son centre est occupé par des utricules irrégulière- ment hexagonales, lesquelles constituent une véritable moelle : celle-ci est enveloppée j)ar une épaisse couche d'un tissu composé de rangées rectilignes d'utricules, rangées qui s'étendent, comme des rayons, de la moelle à l'écorce. Les utricules articulées les unes avec les autres, qui composent ces rayons, décroissent de grandeur du centre vers la circonférence, ainsi que cela s'ob- serve généralement dans les organes utriculaires qui entrent dans la composition du systèmecentraldes végétaux dicotylédons. Les utricules articulées qui composent ces rayons , et les utricules diffuses qui constituent la moelle, sont remplies par un nombre immense de globules extrêmement petits; il n'en existe point dans les dernières utricules de chaque rangée, c'est-à-dire dans celles qui sont voisines de l'écorce. Ces utri- DES EMBRYONS VÉGÉTAUX. 1 79 cules, dont la cavité est dépourvue de globules, sont celles dont la production est la plus récente ou qui sont les plus jeunes 5 car elles sont plus petites que les utricules plus voisines du centre et qui appartiennent à la même rangée. Ainsi il est certain que les rayons concentriques du méritlialle fondamental lubéreux du Tamme, s'accroissent en longueur par un rayonnement cen- trifuge; leurs nouvelles utricules sont produites dans l'endroit où ces rayons touchent au système cortical; ce dernier est com- posé d'utricules diffuses et dépourvues de globules intérieurs; l'enveloppe épidermiquede ce méritlialle fondamental tubéreux est formée par une couche irrégulière d'utricules aplaties et jau- nâtres. La coupe horizontale de ce méritlialle fondamental tubéreux, n'offre presque point de différence avec sa coupe verticale, ainsi qu'on le voit dans la fig. i5, qui représente cette coupe horizon- tale; seulement, chez cette dernière, on voit que les utricules de l'écorce paroissent ovales, tandis qu'elles paroissent sphériques dans la coupe verticale (Pi. XXI, f. i4). Cela prouve que les utri- cules corticales sont ellipsoïdes et alongées suivant la direction de la circonférence horizontale de ce mérithalle fondamental tubé- reux. Dans quelque sens que ce corps sphérique soit partagé par la moitié, il se présente toujours composé de rayons concen- triques; ainsi, ce corps est une véritable sphère par sa struc- ture intérieure, comme il l'est par sa forme extérieure. C'est dans la troisième année que le mérithalle fondamental tubéreux du Tamme commence à perdre sa forme sphérique et à prendre la forme d'un ellipsoïde, comme on le voit dans la fig. 10. Il étoit important d'observer le mécanisme intérieur de cet alongement: pour cet eFfet, j'ai divisé verticalement et dans î8o OBSERVATIONS SUR LA FORME ET LA STRUCTURE PRIMITIVES son milieu, ce corps tubéreux elli|)soïde; sa coupe verticale est représentée par la fig. 16. Cette coupe verticale ellipsoïde offre, comme la coupe verticale circulaire (fîg. i4), l'écorce, la moelle centrale, et les rayons du système central; ceux-ci, à l'extrémité inférieure ([ui représente un sejjment de sphère, ont conservé leur disposition spliérico-concentrique: mais, sur les côtés, ces rayons sont devenus horizontaux; ils sont disposés concenlri- quement sur l'axe vertical d'un cylindre; la moelle a cessé d'être sphérique, elle est devenue cylindrique en s'alongeant par le bas. Ainsi l'alongement de ce corps tubéreux souterrain con- siste essentiellement en ce que la sphère qu'il représentoit pri- mitivement s'est alongée dans le sens vertical de manière à de- venir un ellipsoïde. C'est exclusivement par l'extrémité inférieure que cet alongement s'est opéré. Cela est suffisamment prouvé par la mollesse du tissu de cette extrémité et par sa blancheur extérieure, sijjnes qui indiquent d'une manière non douteuse que son développement est récent. L'élongation descendante de celte extrémité inférieure s'opère par l'alongement des rayons verticaux qui y existent, en sorte que le mécanisme de cette élonjjation descendante est exactement le même que celui de l'accroissement horizontal, en diamètre, de ce mérithalle fon- damental tubéreux; mais il y a une grande différence dans l'étendue de l'accroissement, dans ces deux sens. La cause de cette différence est facile à saisir. Le mérithalle fondamental tubéreux du Tamme est une sphère dans le principe ; cette sphère s'accroîtroit également dans tous les sens si elle recevoit par-tout une égale quantité de sève alimentaire. Comme la marche de cette sève est généralement descendante, il en ré- sulte qu'elle doit s'accumuler, comme dans un sac, à la partie in- DES EMBRYO^'S VÉGÉTAUX. l8l férieure (fig. 1 4 ) de ce corps sphéiique: cette parrJe inférieure sera, par conséquent, beaucoup plus nourrie que les parties la- térales de la sphère, elle devra donc s'accroître beaucoup plus. Quant à la partie supérieure de la sphère, partie qui donne nais- sance à la tige, elle ne s'accroît que très foiblement en hauteur parceque la sève descendante n'y peut séjourner. Ainsi l'élon- gation considérable de la partie inférieure de la sphère pri- mordiale est le résultat d'un très énergique accroissement sui- vant les rayons verticaux qui vont du centre à cette partie inférieure; l'accroissement beaucoup plus foible qui a lieu sui- vant les rayons qui vont du centre aux parties latérales de la sphère primordiale, produit l'augmentation de grosseur du mé- rithalle fondamental tubéreux. On voit facilement, de cette manière, comment la sphère primordiale devient un cylindre terminé inférieurement par un segment de sphère. Ce n'est pas seulement par l'alongement des rayons verticaux de l'extrémité inférieure du corps tubéreux ellipsoïde l'fig. i6), que s'opère l'élongation descendante de cette extrémité inférieure; il y a aussi dans cet endroit production successive de nouveaux rayons verticaux. Ceux-ci naissent dans le milieu du segment de sphère qui termine inférieurement le mérithalle fondamental alongé; ils s'intercalent aux anciens rayons verticaux. En même temps, et par suite de cette intercalation, les rayons précédem- ment verticaux deviennent obliques, et ceux qui étoient précé- demment obliques deviennent horizontaux comme le sont tous ceux du corps cylindrique du mérithalle fondamental tubéreux. Il résulte de là que tous les rayons, soit horizontaux, soit obli- ques, soit verticaux, ont à-peu-près la même longueur, et que la moelle qui occupe le centre du mérithalle fondamental tubéreux I 82 OBSERVATIONS SUR LA. FORME ET LA STRUCTURE PRIMITIVES et cylindrique descend aussi en s'accroissant vers le bas. En même temps que le système central du méritlialle fondamental tubéreux s'accroît en descendant à l'extrémité inférieure de ce corps, le système cortical de cette même extrémité s'accroît par production de nouvelles utricules dans l'endroit où le système cortical touche au système central. Il résulte de cette production de nouvelles utricules par les deux systèmes un gonflement du tissu or{^;anique, gonflement qui déchire et perce de vive force l'ancienne écorce , dont l'épiderme étoit devenu noir pendant le repos d'hiberna- tion. La partie nouvelle qui se produit ainsi au dehors est blan- che, et pourvue de la molle organisation propre aux parties végé- tales récemment produites ; sa masse blanchâtre hémisphérique ressemble alors assez à une grosse spongiole de racine. Cette ob- servation nous dévoileroit-elle, par analogie, le mode d'élonga- tion des racines véritables? On sait que les racines ne s'allongent que par leur extrémité. J'ai vu que leurs spongioles nou- velles émergent au printemps, en rompant l'écorce hibernale qui recouvroit la pointe de la radicelle ancienne. Il paroît donc exister, sous plusieurs points de vue, de la similitude entre les véritables racines et les prolongements descendants du méri thalle fondamental tubéreux du Tamme. Ces derniers sont véritable- ment des extensions descendantes de l'accroissement de ce corps tubéreux en diamètre ; je les compare à ces déviations descen- dantes de l'accroissement en diamètre; déviations qui, ainsi que je l'ai fait voir (i), pénètrent quelquefois dans l'intérieur des ar- bres dont le centre a été détruit par la pourriture. J'ai fait voir que ces végétations descendantes sont des déviations de l'accrois- (i) Voyez mon mémoire intitulé: De la déviation descendante et ascendante de Paccroissenient des arbres en diamètre. DES EMBRYONS VÉGÉTAUX. l83 sèment horizontal de l'arbre en diamètre, et qu'elles ressemblent , jusqu'à un certain point, à des racines sans qu'on puisse cepen- dant les considérer comme telles. Il en est de même des prolon- gements descendants du méritlialle fondamental tubéreux du Tamme. Ce ne sont point des racines; mais ils offrent certains points de similitude avec ces organes, dont ils diffèrent essentiel- lement par leur grosseur et par leur structure anatomique. Les vé- ritables racines, qui sont toujours assez grêles, bien qu'elles gros- sissent un peu en vieillissant, ont une structure ligneuse qui les dif- férencie essentiellement du corps tubéreux duquel elles prennent naissance; elles envoient dans le système central de ce dernier des prolongements (fig. 1 5) flexueux et ramifiés qui offrent comme elles dans leur structure une grande quantité de vaisseaux lon- gitudinaux. Rien de semblable n'existe dans les gros prolonge- ments descendants, par le moyen desquels le méritlialle fondamen- tal tubéreux du Tamme s'allonge inférieurement. Ainsi il demeure bien prouvé que ces gros prolongements descendants ne sont point des racines ; toutefois, on ne peut guère douter quilsn»* remplissent la même fonction, celle d'absorber les sucs nutritifs contenus dans le sol. Lorsque le méritlialle fondamental tubéreux du Tamme est âgé de quelques années, on trouve une très grande quantité de raphides, tant dans son système central que dans son système cor- tical. Ces rapliitles sont rassemblées en petits fagots, lesquels sont contenus chacun dans l'intérieur d'une utricule. Le nombre de ces jjetits fagots de raphides augmente avec l'âge du méritlialle fondamental tubéreux. Ces raphides elles-mêmes augmentent progressivement en longueur et en grosseur. J'ai vu qu'en général ces fagots de raphides sont dirigés selon le sens horizontal dans le I 84 OBSERVATIONS SUR LA FORME ET LA STRUCTURE PRhMlTIVES SYStème central , et selon le sens vertical dans le système cortical. On voit par ces observations que le mérithalle fondamental lubéreux du Tamme s'accroît en diamètre comme un végétal di- cotylédon. Son système central s'accroît par une progression cen- irituge, et son système cortical par une progression centripète. Gomme cet accroissement est suspendu pendant l'hiver, et qu'il se continue pendant un grand nombre d'années, il sembleroit que l'on devroit trouverici des couches concentriques distinctes, ainsi que cela a lieu chez les arbres dicotylédons. Or il n'en est rien, et voici pourqvioi : le mérithalle fondamental tubéreux du Tamme n'est presque composé que de rayons transversaux ou horizontaux, qui sont les analogues des rayons médullaires des dicotylédons. II est privé de fibres longitudinales ou verticales ; il n'y existe même point de gros tubes longitudinaux, point de séries longi- tudinales d'utricules.Or,si nous nous reportons à l'accroissement en diamètre des dicotylédons, nous voyons que la séparation des couches concentri([ues n'a lieu que pour les fibres longi- tudinales ; les rayons médullaires traversent sans aucune inter- ruption les couches successives. On voit ainsi pourquoi le méri- thalle fondamental tubéreux du Tamme n'offre point de couches distinctes les unes des autres 5 cela provient de ce qu'il est presque exclusivement composé de rayons médullaires. La tige aérienne du Tamme offre la structure générale des monocotylé- dons, et cependant on y remarque une analogie très marquée avec la structure des dicotylédons. La figure 17 représente la coupe transversale de la tige de cette plante, tige annuelle déjà âgée de jjlusieurs mois. Cette tige possède une véritable écorce ; au centre il existe une véritable moelle, dont les utricules sont décroissantes de grandeur de dedans en dehors ; autour de la DES EMBRYONS VÉGÉTAUX. l85 moelle existe un eorps lijjneiix qui l'enveloppe complètement. Ce corps li(];neux offre de (jros faisceaux de fibres C, C, C, qui se pro- lonj3[eut en pointe vers le centre de la tige, et qui contiennent de larges lacunes tubulenses remplies d'air. Lorsque la tîge étoit plus jeune, les faisceaux C, C, C étoient séparés les uns des autres par des prolongements de la moelle; en sorte que cette dernière n'étoit point enveloppée par un étui ligneux complet. Par le progrès du développement il s'est formé subsé([uemment de pe- tits faisceaux ligneux Z>, D , intermédiaires aux gros faisceaux li- gneux C, C, c, lesquels ont complété l'étui ligneux qui enveloppe la moelle. Lorsque les gros faisceaux ligneux C, 6^, C existoient seuls et isolés dans le tissu médullaire qui les environnoit, la tige avoit les caractères propres à la tige des monocotylédons ; mais lorsque les petits faisceaux ligneux D , D se sont intercalés aux gros faisceaux ligneux C, C, C, et ont ainsi complété l'étui ligneux qui enveloppe la moelle, la tige a revêtu en partie les caractères de la tige des dicotylédons, dont elle diffère cependant par ses larges lacunes tubuleuses dont les parois sont composées de pe- tites utricules, lacunes tubuleuses qui paroissent exclusivement propres aux monocotylédons. Ces faits et ceux qui ont été notés plus haut dans l'étude de cette plante prouvent qu'elle est véri- tablement un être intermédiaire aux deux grandes classes des monocotylédons et des dicotylédons. Cela nous prouve qu'ici , comme par-tout ailleurs ^ la nature n'a point établi de divisions tranchées. M. Mirbel, dans une lettre adressée au journal intitulé Le Culti- vateur (cahier de mai i834), dit avoir observé que dans les bourgeons des arbres dicotylédons tout le bois est représenté par une seule série de filets unis en réseau. Les filets, dit-il, iiediffè- Annales du Muséum, t. IV, 3" série. 24 l86 OBSERVATIONS SUR L.V FORME ET LA STRUCTURE PRIMITIVES retit en rien de ceux des monocotyiédons ; leur coupe transversale offre le plus souvent un ovale plus ou moins réqulier, dont le petit bout regarde la. moelle^ et le cfros bout lécorce. J'ai noté cette dispo- sition des faisceaux de filets ligneux chez les tiges naissantes des dicotylédons, dans mes Recherches sur l'accroissetnent des végé- taux ( I ). J'ai fait voir, par exeniple, que chez le Clematis vitalba les tiges naissantes offrent d'abord seulement six faisceaux de fi- lets ligneux, dont la coupe transversale présente l'image d'un ovale, lequel, très arrondi du côté qui regarde l'écorce, s'ap- pointit du côté qui regarde le centre de la tige. Entre ces six fais- ceaux primitifs naissent bientôt six autres petits faisceaux inter- médiaires aux faisceaux primitifs, et qui complètent l'étui ligneux par lequel la moelle se trouve tout-à-fait envelojipée. Cette for- juation successive des faisceaux ligneux est, comme on le voit, tout-à-fait semblable à celle qui a lieu dans la tige du Tamme. M. Mirbel, dans l'écrit que je viens de citer, fait remarquer que le tissu utriculaire, qui, dans le bourgeon des dicotylédons, sépare les uns des autres les faisceaux de filets ligneux, et qui doit donner naissance aux rayons médullaires, représente le tissu utriculaire lâche interposé aux faisceaux de filets ligneux des stipes des monocotylédons; de sorte, ajoute-t-il, qu'on peut dire qua cette époque il ny a aucune différence essentielle entre t organisa- tion des tiges des deux classes. Je suis, à cet égard, complètement de l'avis de M. Mirbel. Tous les végétaux phanérogames ont la même organisation générale, lorsqu'ils sont à cette époque peu avancée de leur vie où ils existent avec l'organisation propre au bourgeon. Cette époque de la vie végétale est de si courte durée (i) Mémoires du Muséum d'hist. nat. , tom. 7, p. 3f)8, pi. i5, fi(;. 4 et 5. DES EMBRYONS VÉGÉTAUX. 187 chez les dicotylédons , qu'elle est à peine appréciable ; ils passen t très rapidement à un état plus avancé de la vie et de l'orfjanisa- tion végétales. Chez les monocotylédons, au contraire, l'état de bour{]eon,ou l'organisation gemmaire, est un état permanent e t stationnaire. Cette organisation gemmaire offre principalemen les caractères suivants : les fibres ligneuses sont disposées en ré- seaux anastomosés fort lâches, dans les interstices desquels le tissu utriculaire médullaire pénètre en masses assez considéra- bles; en sorte que, dans la coupe transversale de la tige, on voit des faisceaux ligneux isolés enveloppés de toutes parts par un tissu utriculaire. Les nouvelles fibres ligneuses qui pénétrent et qui se subdivisent dans les nouvelles feuilles, naissent toujours au centre du bourgeon, c'est-à-dire plus centralement que les fibres qui se distribuent aux feuilles dont l'évolution est anté- rieure. J'ai, le premier, annoncé ce fait pour les dicotylédons, en 1820, dans mon Mémoire précédemment cité (i) : M. Mirbel con- firme ce fait dans son écrit sus-mentionné. Ainsi il est certain que les dicotylédons , dans leur état transitoire d'organisation gemmaire, et que les monocotylédons, chez lesquels l'organisa- tion gemmaire est l'état permanent, sont également endogènes; leurs nouvelles fibres ligneuses prennent naissance en dedans des faisceaux de fibres ligneuses plus anciennes. A peine l'évolution rapide qui succède à lé volutionlentequi a lieu tant que se conserve l'état de bourgeon , est-elle commencée chez les dicotylédons, qu'il se produit de nouvelles fibres ligneuses en dehors des fais- ceaux des fibres ligneuses plus anciennes, et qu'il se produit si- multanément de nouvelles fibres corticales en-dedans des fais- (i) Mémoires du Muséum d'hist. nat. , tom. S , p. 36. l88 OBSERVATIONS SUR LA FORME ET LA STRUCTURE PRIMITIVES ceaux de fibres corticales plus anciennes. Ce nouveau phénomène est généralement étranjjer aux monocotylédons, qui, comme je viens de le dire, conservent constamment l'organisa tiou gem- maire, laquelle n'est que transitoire cliez lesdicotylédons. La théorie que je viens d exposer place les uionocotylédons au- dessous des dicotylédons dans les degrés de la perfection orga- nique. Les monocotylédons offrent vérilablcinent un arrêt de formation; ils se sont arrêtés à l'organisation gemmaire,qui n'est (}ue transitoire chez les dicotylédons, lesquels ont atteint un de- gré plus élevé de l'organisation végétale. On sait qu'une théorie analogue est déjà née de l'observation par rapport aux animaux , dont les classes inférieures offrent la persistance de différents de- grés inférieurs de l'organisation animale, degrés inférieurs ([ui ne sont que transitoires pour la classe la plus élevée. Ainsi, toute la masse des êtres organisés offre une marche progressive vers la perfection organique. Ceux de ces êtres qui possèdent au plus haut degré cette perfection d organisation ont nécessairement passé , pour y parvenir, par tous les degrés inférieurs auxquels se sont arrêtés les êtres dont la perfection organique est moins avancée. Nous venons de voir que le végétal, dans son état primi- tif d'embryon, possède la constitution d'une sphère en dedans comme en dehors. On ne connoît point de végétaux phanéro- games qui se soient arrêtés à cet état primitif,' c est-à-dire qui aient la constitution d'une sphère dans leur état normal. On va voir, uère qu'un diamètre de deux pouces et demi : elle est à-peu-près sphérique, et le tronc de l'arbre semble la traverser dans son milieu. La figure 34 représente le côté de cette loupe qui est opposé à celui qui est représenté par la figure 33. On voit, dans son milieu , une autre loupe plus petite, laquelle paroît distincte de la grosse loupe sphérique avec laquelle elle est en partie con- fondue par adhérence. Dans le principe, et avant d'avoir acquis ses dimensions actuelles, cette gros-^e loupe étoit située 1 uéralc- ment sur le tronc de l'arbre; mais s'étant développée av. c plus de rapidité que lui, elle en a envahi le contour de manière à joindre ses deux bords latéraux sur le côté opposé du tronc. Là , s'est trou- vée une loupe plus petite qvii a été pincée entre les d. uv bords latéraux de la grosse loupe, bords qui tendoient à se réunir. De cette manière, le tronc assez petit de l'arbre, pa/oît traverser le centre d'une grosse protubérance sphéruïdale. Une oîjseivation du même genre a été faite par Daubenton, et de même sur un hêtre(i). La loupe qu'il décrit étoit bien moins volumineuse que celle dont je donne ici la description; car elle n'avoit qvie sept pouces de diamètre. J'ai fait couper ma loupe dans le sens ver- tical et dans le sens horizontal , afin d'examiner fa structure inté- rieure. J'ai vu <]ue, dans l'un et dans l^utri^ tens, ei'e possède des rayons médullaires disposés concentriquement, 1 t des couches annuelles concentriques. Sur la coupe horizontale de la partie antérieure de la loupe, partie antérieure que l'on voit dans la figure 33, les i ayons médullaires et les couches présentent la même disposition que In voit sur la coupe horizontale de la (i) Mémoires d'agriculture, pubiés par la S^ociété royale d'agriculture de Paris, anne'e 1786, trimeslie de printe:iips. 2o8 OBSERVATIONS SUR LA FORME ET LA STRUCTURE PRIMITIVES moitié d'un tronc d'arbre. Daubenton ayant donné la figure de cette coupe horizontale de la loupe, dans son Mémoire susmen- tionné, j'ai jugé inutile de la reproduire. Je me suis contenté de donner la figure de la coupe verticale de cette loupe, figure qui n'a point été donnée par Daubenton. La figure 35 représente cette coupe verticale. On y voit', et cela est fort remarquable, qu'il y a là aussi des rayons médullaires concentriques qui ont leur origine commune à un point central a autour duquel les couches successives de la loupe sont disposées concentriquement. Ainsi la loupe possède évidemment la constitution d'une sphère, puisque ses couches et ses rayons médullaires sont concentriques dans tous les sens. A ce caractère, on doit leconnoître un noyau ligneux^ c'est-à-dire un embryon prochent évidemment des crocodiles. C'est d'après cela que nous partageons les tortues de la manière suivante : Fam. I. LES T. DE MER {CHELONEA). Corps très-aplati , ou déprime, pourvu de membres disposés en larges nageoires par l'aplatissement et la réunion des doigts entièrement cachés sous la peau. G. dermochelys , chelonœa , caretta. Fam. II. LES T. DE TERRE (TESTUDINEA). Corps très-bombé , très-solide , h pieds courts cylindriques, tronqués , pourvus de doigts courts et distincts au moins par des ongles gros et courts. Obsebv. Cet tedi vision comprend chez les erpétologis tes récens un assez grand nombre de genres fort peu importans , étal)lis sur la considération de la mo- bilité de quelques parties de la carapace ou du plastron et nommés tesludo , liinnyxis ou cinyxis , pyxis , chersus , etc. Fam. III. TES T. D'EAU DOUCE (EMVDA). Corps ovale, médiocrement bombé, solide, résistant, porté sur des pieds terminés par des doigts distincts, plus ou moins palmés par une membrane intermédiaire, et pourvus d'on- gles longs et aigus, en aussi grand nombre que de doigts. Observ. L'organisation des tortues de cette famille ne présente réellement aucune différence bien imjiorlante avec celle des tortues de terre, vers les- quelles on passe d'une manière presque insensible; aussi , les subdivisions génériques que les erjiclologistes y ont établies, et qui deviennent tous les jours plus nombreuses , sont-elles assez peu importantes. Elles portent es- REPTILES DE LA CALIFORNIE. 2/[l senliellement sur la mobilité des pièces du sternum et sur le système d'é- caillure des bords de la carapace, sur le nombre des doigts, etc. Cette famille peut être subdivisée en trois genres, comprenant chacun plusieurs sous-genres. F.jnys comprenant les sous-genres einjs ^ teirapena^ cistiido, cmostenion. Cheleniys comprenant les sous- genres sternothera ^ pentonjx , platemjs ^ cheloâina. Cheljs subdivise en chelys proprement dit, saurotypus et cheljdra. Fam. IV. LES T. MOLLES (AMYDA). Corps suborbiculaire, très-déprimé, flexible au moins di\ns toute sa circonférence , et pourvu de pieds , dont les doigts sont très-distincts, largement palmés, avec des ongles longs et aigus eu moins gi-and nombre qu'eux. Observ. Cette famille s'éloigne déjà des autres tortues, parce que les pièces du squelette sont moins élargies, moins soudées entre elles, et que la peau qui revêt la carapace n'est solidifiée par des pièces osseuses que dans le milieu du dos, et nullement sur ses bords, ce qui leur donne une sorte de mollesse d'où est provenu le nom sous lequel on les désigne. Quelques espèces ont encore des rudimens de pièces solides cutanées en avant et en arrière du bord de la carapace^ tandis que d'autres n'en ont au- cune trace; c'est là-dessus que sont établis les genres emjda eitrionjx. Ordre II. PLESIOSAURIENS [PLESIOSAUMA). Corps ovale, assez alongé, mou, au moins dans ses parties su- périeures, pourvu en avant d'un très-long cou, portant une très- petite tête à mâchoires courtes, armées de dents, en arrière d'une petite queue conique , et sur les côtés de deux paires de membres entièrement pinniformes , et formés de doigts non dis- tincts sans ongles et entièrement cachés sous la peau. Observ. Cet ordre ne contient encore qu'un seul genre qui n'est connu qu'à l'état fossile. D'après l'étude que j'ai faite de son squelette , il me Annal, du Muséum , tom. IV, i' série. 3i 242 REPTILES DE LA CALIFORNIE'. semble que cet animal doit être considéré comme faisant le passage des cheloiiieus ou tortues aux emydo-sauriens ou crocodiles. Ordke III. EMYDOSAURIENS [EMYDOSAURIA). Corps plus ou moins alongé, un y)eu déprimé, cataphracté en dessus, pourvu, en avant, d'une tète aplatie, armée de mâ- choires longues, très-fortes et dentées, se continuant en arrière en une queue très-longue, très-puissante, plus ou moins com- primée, et porté sur des membres courts, étalés à (4-5) doigts plus ou moins palmés, et garnis d'ongles en moins grand nombre qu'eux. Observ. Cet ordre, que la plupart des erpétologistes séparent des véritables sauriens dont l'organisation est toute différente, s'en distingue en effet ])ar l'immobilité de toutes les parties de la mâchoire supérieure, entre autres de l'os carré , comme chez les tortues , par l'existence d'un véritable pénis uni- que, comme dans celles-ci, et par presque tous les autres points de l'orga- nisation. Les espèces qui entrent dans ce degré d'organisation ont été réparties dans différens genres ou sous-genres, d'après la considération peu impor- tante de la forme et de la longueur du museau , ce qui produit les alligators ou crocodiles proprement dits, les caïmans et les gavials; mais on a pu, avec plus de i-aison , en séparer des animaux fossiles, qui offrent en effet des caractères bien plus tranchés, et que M. Geoffroy a nommés teleosaurus et stenosaurus. Obdre IV. SAUROPHIENS [SAUROPHIDIA). Corps très-diversiforme, déplus en plus cylindrique et aloilgé, couvert de squames plus ou moins dissemblables, pourvu, en avant, d'une tête petite à mâchoires dentifères , en arrière d'une queue très-variable dans sa longueur; membres également ti'ès- variables en nombre , et même tout-à-fait nuls. L'anus transversal. REPTILES DE LA CALIFORNIE. 243 L'organe mâle de la génération double ou séparé en deux parties distinctes. Observ. Lorsqu'on étudie la série des espèces de reptiles qui entrent dans cet ordre, on est obligé de reconnaître qu'elles se nuancent, pour ainsi dire, de la première à la dernière, de telle sorte qu'il est presque impossible d'établir une séparation un peu tranchée entre les espèces qui ont des membres et celles qui en sont dépourvues, c'est-à-dire entre les sauriens et les opbidiens. Aussi, avons-nous cru devoir prendre pour dénomination commune un mot composé de ces deux noms, au lieu de celle de bispeniens que nous avions d'abord employée, et qui , quoique juste , était peut-être trop significative. Les seuls caractères communs à tout cet ordre, soat d'avoir : i°la peau cou- verte de productions épidermiques en forme de tubercules, d'écaillés ou de plaques plus ou moins étendues ; 1° l'anus transverse et bordé en avant par une disposition operculiforme du système squameux ; 3° l'organe excitateur mâle nettement séparé en deux parties indépendantes , l'une à droite et l'autre à gauche. Dès-lors, on couçoit combien il est facile de répartir les espèces dans de grands genres linnéens, ou petites familles assez distinctes. Sous- ordre. — Sauriens (Sauria), Corps partagé d'une manière assez distincte en ses cinq par- ties , la tête , le cou , la poitrine , le ventre ou abdomen , la queue , et pouvu constamment de membres complets ou rudi- mentaires. Le cœur très-antérieur, le poumon à deux lobes égaux ou sub- égaux. L'anus couvert d'un opercule formé de plusieurs scutelles , ainsi que l'opercule surcilier. Observ. Ce sous-ordre, facile à distinguer pour la plus grande partie des espères, qui sont en eflét pourvues de deux paires de membres complets 244 REPTILES DE LA CALIFORNIE. le devient de moins en moins à mesure qu'on s'approche des derniers gen- res, cliez lesquels ces organes semblent osciller non seulement dans leurs divisions terminales, mais même dans leur nombre, avant de finir par dis- paraître complètement à l'extérieur du moins, car à l'intérieur il existe presque toujours une ceinture osseuse antérieure et postérieure. Chez les zoologistes modernes, les grands genres de Linné sont des fa- milles que l'on peut parfaitement adopter, afin de mettre de l'ordre dans la disposition des espèces, ordre qui, en même temps qu'il permet de les reconnaître jilus aisément, dessine aussi d'une manière convenable la série. On peut aussi trouver dans le système d'écaillurc des caractères assez tranchés; ainsi, au-dessus des orbites, l'espèce d'o|)ercule qui recouvre les yeux et celui de l'anus sont toujours composés de plusieurs scutelles chez les sauriens et jamais chez les ophidiens. Fam. I. GECKOS {GECKONES) (G. Gecko L.). •Corps assez court, subdcprimé, nettement sépare par un ré- trécissement colliforme , de la tète également déprimée, à museau court et parabolique , et prolongé en une queue médiocre et conique. Membres courts, très-étalés , terminés par cinq doigts égale- ment courts , et plus ou moins dilatés en dessous par une dis- position particulière de la peau. Narines petites , rondes et plus ou moins terminales. Yeux à paupières peu fendues , à pupille verticale. Tympan assez enfoncé. Peau couverte partout d'écaillés fort petites , tuberculées en dessus, un peu plus grandes et imbriquées en dessous. Ongles très-aigus , et plus ou moins rétractiles. Dents maxillaires, petites, égales, entières, implantées. Dents palatines nulles. Langue large, épaisse, entière, non exsertile. REPTILES DE LA CALIFORNIE. ' 2 45 Observ. Les sauriens qui constituent ce genre ont véritablement quelque chose de particulier dans les mœurs et les habitudes, et même jusqu'à un certain iioint dans l'organisation qui les dislingue des autres espèces. La considération de la disposition des doigts jiropre à les faire adhérer aux plans verticaux et même horizontaux, a conduit M. Cuvier à une très- bonne distribution des espèces, qu'il est convenable d'adopter, sans qu'il soit absolument nécessaire d'en faire autant à l'égard des genres ou sub- divisions que ce zoologiste ou d'autres depuis lui ont établies. Je subdiviserai les espèces de geckos ainsi qu'il suit : A. Espèces dont les doigts sont dUatés dans toute leur étendue. Les Geckos proprement dits, formant le genre platjdactjlus (Cuv.), subdivisés ensuite suivant l'intégrité de la plaque sous-digitale, ou sa division par un sillon médian , le nombre des ongles des doigts , et autres caractères encore plus insignifians en phelsuma , platj- dactjlus , tarentola , gecko , ptychozoon , pteropleura , thecadac- tjlus. B. Espèces dont les doigts sont dilatés seulement dans la moitié basilaire de leur longueur. Les Demi-Gecros {Hem.idactjlus Cuv.). G. Espèces dont les doigts sont dilatés seulement à l'extrémité. Les Tiers-Geckos {Ptjodactjlus Cuv.). Subdivisés en ptjodactjlus , uroplatus , crossurus , sphœrodac- tjlus, d'après des considérations d'une moindre importance , et entre autres, de la forme conique ou comprimée de la queue. D. Espèces dont les doigts ne sont pas élargis , mais seulement striés en travers et denticulés. Les Quart-Geckos (Stenodactjlus Cuv.) subdivisés suivant que les écailles de la queue ne sont pas ou sont verticillées , en ste- nodact/lus, eublepharis et pachjdactjlus. ^46 REPTILES DE LA CALIFORNIE. E. Espèce dont les doigts ne sont ni élargis ni même striés. Les Subgeckos (Gymnodactjlus Cuv.) subdivisés suivant que la queue est ronde ou trés-aplatie, en gjmnodactylus proprement dit, en goniodactjlus et en phjllurus. Fam. II. LES CAMÉLÉONS (G. CH^MMLEO L.) Corps très-comprimé, caréné en dessus, comme en dessous. Tête grande, comprimée, tétraèdre, à angles très-saillans, plus ou moins prolongés à la nuque. Queue fort longue , arrondie et prenante. Membres très-longs, très-grêles , élevés, à cinq doigts subégaux , réunis jusqu'aux ongles en deux paquets opposés, 3- 2 en avant, 2 - 3 en arriére. Yeux à voile unique, très-peu fendu. Tympan non visible. Narines fort petites , rondes , subterrainales. Peau entièrement couverte de très-petites écailles graniformes, plus grandes et plus saillantes dans la ligne médiane. Point de pores fémoraux. Ongles très-courts et très-aigus. Dents maxillaires , entièrement implantées ou soudées dans les mâchoires. Point de dents palatines. Langue épaisse, charnue, en forme de disque, portée à l'extrémité d'un long pédoncule vermiforme et extensible. Observ, Quoique cette famille ne soit composée que d'un seul genre , ei)# ne mérite pas moins d'être distinguée de toutes les autres, par un grand nombre de points de son organisation extérieure et intérieure Le frontal antérieur et le postérieur se réunissent au rebord supérieur de REPTILES DE LA CALIFORNIE. 2^y l'orbite, de manière à ce que le véritable frontal est seulement interorbi- taire, comme cela a lieu dans les chelonées ; le pariétal réunit ses deux branches postérieures en une seule, pour aller sur l'occiput se joindre à la pointe du squameux , ce qui constitue une sorte de pyramide sur la nuque ; les fosses nasales sont latérales et fort petites ; le prœmaxillaire est extrê- mement petit, terminé par une dent unique, tranchante, un peu comme dans le fouette-queue. Les dents sont extrêmement petites, triangulaires, comprimées, espa- cées, croissant un peu de la première à la dernière, et si solidement im- mergées dans les mâchoires qu'elles semblent denticuler le bord de celles-ci. La place de ce genre a considérablement varié dans les systèmes d'er- pétoloiiie ; mais, dans notre manière de voir, il doit suivre celui des geckos, par la ressemblance du système d'écaillure, ainsi que par celle des ongles. Fam. III. LES AGAMES (AGAUA Dadd.). Corps de forme assez variable, déprimé , comprimé, et même fusiforme. Tête bien distincte par un étranglement colliforme très-pro- fond. Queue en général longue et plus ou moins comprimée. Membres assez rapprochés , médiocres , et assez étalés , pourvus de cinq doigts longs, grêles, fort inégaux, surtout en ar- rière. Narines subterminales. Yeux grands , à voile unique , plus ou moins fendu , sans trace de paupière intérieure. Tympan large , superficiel , très-rarement nul. Peau couverte d'écaillés , le plus souvent carénées et épineuses, à peu près semblables partout. Ongles comprimés, arqués et aigus. ^48 REPTILES DE LA CALIFORNIE. Dents maxillaires entières, un peu comprimées, tellement en- châssées dans les mâchoires, qu'elles semhlent en faire partie, et dont quelques-unes des antérieures plus longues que les au- tres semblent des espèces de canines. Palatines nulles. Langue charnue, épaisse, à peine échancrée , non exiensible. • Observ. Le crâne et la face des anames sont toujours fort courts et assez comprimés; la mâchoire inférieure plus longue que la supérieure; l'espace interorbitaire est assez large, ainsi que les os du nez; l'orbite est incomplet. La distribution des espèces de ce grand genre , ou de celle famille , que Linné et Gmelin comprenaient dans la ilivision des iguanes de leur genre lacei-ta, n'est pas facile; aussi, la pîa-part des subdivisions génériques que les erpétologistes modernes y ont introiluites dans ces derniers temps, sont-elles assez peu importantes, et sans influence un peu marquée sur les mœurs. Elles reposent sur la considération : 1° De la forme et de la disposition du système squameux ; 2" De la présence et de l'absence d'une crête médio-dorsale ; 3° De la présence et de l'absence des pores fémoraux ; 4° De la présence ou de l'absence des dents palatines. G. Cuvier a tranché la difEculté, en regardant comme iguanes toutes les espèces de sauriens n'ayant pas la tête scutellée, ni la langue exten- sible, qui n'ont pas de dents palatines, celles qui en sont pourvues étant pour lui des iguanes. Je crois qu'il est préférable d'avoir plus d'égard à l'écaillure , comme d'une bien plus grande valeur ; aussi , ce genre nous pa- raît-il, à cause de cela même, devoir suivre la famille des geckos. Je me suis efforcé de disposer les espèces de cette famille , de manière à ce que les premières soient les plus semblables aux geckos, et les dernières aux iguanes; elle est partagée en trois ou quatre genres seulement. A. Espèces dépourvues de crêtes dorsale et caudale. Les Agames {Agama) , qui par des caractères de troisième im- portance, tirés de la forme et des proportions des différentes \ REPTILES DE LA CALIFORNIE. 249 parties du corps, ainsi que de la peau écailleuse, plus ou moins épineuse, ou carénée, sont réparties dans les sous-genres p/i/-;- nocephalus , stellio , phrynosoma , platjnotus , tapelus , agama, ecphjmutis , tropidulepis et amphibolurus. B. Espèces pourvues d'une crête dorsale , formée d écailles. Les LoPHYREs ( Lophjrus Dum. ) , réparties ainsi d'après la considération de la queue ronde ou comprimée, des écailles plus ou moins unies dans les sous-genres hjpsibatus , cahotes , lo- phjrus, ophryessa, gooniocephalus , Ijrocephalus. C. Espèces sans crête dorsale , et à queue verticillée par des an- neaux d'écaillés fort épineuses. Les Fouette-queue ( Uromastyx). D. Espèces pourvues dune crête dorsale , et de dents maxillaires appliquées , plus ou moins denticulées , sans dents palatines. Les Agamiguanes (Jgamiguana) qui, beaucoup plus rapprochées des iguanes par la foiinc des denfs maxillaires , sont réparties d'une manière assez fixe dans les quatre sous-genres , nommés physignathus y brachjlophus , istiurus et ambl/rh/n chus par les erpétologistes les plus récens. Fam. IV. LES DRAGONS (G. DBACO L.). Corps ovale ou renflé dans son milieu , un peu déprimé. Tête courte, assez grosse, quadrangulaire, à crête surcilliaire fort saillante. Queue longue , conique et aiguë. Membres longs et grêles, terminés par cinq doigts inégaux. Narines sulatérales. Yeux à paupières bien fendues. Oreilles sans tympan visible. ' ' Annales du Muséum, tom. IV, 3° série. 32 a5o REPTILES DE LA CALIFORNIE. Peau plus OU moins dilatée, soit sur les flancs, soit autour du cou , et couverte de très-petites écailles imbriquées , carénées sur la queue et sur les membres , et quelquefois un peu plus grandes sur la tête. Ongles assez aigus et peu courbés. Dents maxillaires, immergées dans les mâchoires, dont quel- ques-unes plus longues que les autres, et quelquefois trilobées. Observ. La forme de la lèle des dragons, proprement dils , rappelle assez celle des agames, mais plus courte, à cause de plus de brièveté dans le museau ; l'orbite est grand et entièrement f'trmé ; l'écbancrure nasale est petite, oblique et terminale. Les espèces, qui composent cette petite famille , se laissent très-aisément grouper en sections génériques , au moyen de particularités fort remarqua- bles. En effet, les espèces de véritables dragons ont sur les flancs une large membrane soutenue par une disposition particulière des côtes asternaies; tandis que les chlaniydosaurus , nouveau genre établi par M. Gray, ont cette expansion bornée aux parties latérales de la tête, c^ue \es ral/ysatirus , genre que nous établissons d'après un joli baurieD-de la Californie, n'ont plus qu'un simple pli sur les flancs, et que \es.sitana de G. Cuvier ont une large expansion médiane sous la poitrine. Fam. V. LES IGUANES {IGUANA Dadd.). Corps un peu diversiforme , mais seulement comprimé ou fu- siforme. Tête bien distincte , sans étranglement colliforme, aussi marquée que chez les agames , et plus généralement quadrangulaire. Queue fort longue, et plus ou moins comprimée. Membres assez rapprochés etétalés, terminés par cinq doigts grêles, alongés et très-inégaux, surtout en arrière. Yeux à paupières bien fendues. Tympan large et superficiel. REPTILES DE LA CALITORNTE. 25 1 Peau assez souvent dilatée en goitre sous la gorge, et couverte d'écaillés fort petites , presque semblables en dessus cOmme en dessous , et fort rarement carénées. Des pores fémoraux ou non. Dents maxillaires nombreuses, très-comprimées, dentelées ou trilobées, appliquées contre les mâchoires, et non implantées. Dents palatines sur un seul rang. Langue charnue, épaisse, non extensible, et à peine échan- crée. Observ. Le crâne et la face sont en général courts et tétraèdres ; l'espace interorbi taire étroit; l'ouverture nasale ovalaire et médiocre; l'orbite et l'ar- cade zygomatique complets. La distribution des espèces de cette famille n'est réellement pas facile, à moins que de faire comme G. Cuvier, et de n'avoir qu'à l'existence des dents palatines. Toutefois, comme ce caractère se prononce de plus en plus, à mesure qu'on s'éloigne des premières familles de sauriens, et qu'il est presque constant chez les ophydiens , il nous semble que les igii.ines doivent être placés après les agames. Du reste, la distribution des espèces s'est faite à peu près d'après la considération des mêmes parties , l'absence ou la présence des pores fé- moraux, d'une crête médio-dorsaie, et sur la disposition de i'écaillure de la tête qui se régularise de plus en plus, et enfln sur quelques autres particularités assez peu importantes. La distribution que j'ai adoptée est la suivante : -+- Sans pores fémoraux. A. Espèces dont le corps est pourvu d'une crête soutenue par les apophyses épineuses prolongées , la tête triangulaire squa- meuse. Les Basilics ( Basiliscus ). B. Espèces dont les doigts sont dilatés et garnis de rangées d'é- 2 52 REPTILES DE LA CALIFORNIE. cailles sous ravatit-dernière plialange y avec des ongles très-arqués et très-aigus. Les Anolis ( Anolis Daud. ) qui , en ayant égard à la présence et à l'absence d'une crête dorsale , ainsi qu'au degré de dilatation des doigts , se rangent dans les sous genres xiphosurus , dactjloa , anolis , norops et draconura. C. Espèces dont la tête est singulièrement dilatée , le dos denti- culé , ainsi que le bord des doigts. Les Subiguanes {OEdicor/phus'),. D. Espèces dont le dos est garni d'une crête paléacée. Les Iguanes (Iguana) , et qui par la considération de la forme comprimée de la queue ou du front cornu, ou de l'écaillure épineuse et verticillée de la queue, ou d'un prolongement singulier de la nuque constituent les genres cor/thophanes , hjpsilophus , metapoceros , cyclura et cfiamaleopsis. E. Espèces sans crête , et dont le corps et la queue fort grêles , sont couverts décailles lisses. Les Marbrés {Poljchrus Cuv.), et qui ayant des pores fémoraux à moitié cuisse ou dans toute son étendue, ou en étant totalement dépourvues , constituent' les sous-genres poljchrus , leiolepis , lae- manctus. F. Espèces sans crête dorsale, et dont la queue est couverte dé- cailles fortement épineuses , disposées en verticilles. Les Échinés ou (Urocentron) , réparties d'après la présence ou l'absence des dents palatines dans les sous-genres opiums , tropi- durus , strobilurus , et doryphorus. REPTILKS DE L\ CALIFORNIE. 2 53 Fam. VI. LES SAUVES -GARDES {MONITOJi). Corps en général alongé et fusiforme. Tète étroite à face alongée. Queue fort longue, et plus ou moins comprimée. Membres robustes, étalés, pourvus de cinq doigts, inégaux, et fort longs surtout en arrière. Narines grandes, longitudinales, latérales, et très-remontées. Yeux grands, à trois paupières mobiles. Tympan large et superficiel. Peau couverte d'écaillés tuberculiformes en dessus, et d'espèces de plaques ou scutelles carrées en dessous. Pores fémoraux nuls. Ongles aigus, arqués et puissans. Dents maxillaires, coniques, plus ou moins arquées , appliquées ou lâchement implantées. Dents palatines nulles. Langue grande, extensible, profondément fourchue à sa pointe, et pourvue d'un fourreau à sa base. Observ. La tête osseuse des sauriens de cette famille présente une forme assez particulière, en ce qu'elle est fort étroite, fort alongée; l'échancrure des narines très-grande et très-remontée ; l'espace interorbitaire est fort étroit, et l'orbite incomplet. Les dents ont aussi une forme particulière, en ce qu'elles sont toutes coniques , et plus ou moins en crochet. Toutes les espèces sont de l'ancien continent ; car il ne nous paraît pas probable que l'béloderme soit réellement de cette famille. Elles atteignent toutes une assez grande taille. Quoiqu'assez peu nombreuses, elles nous semblent devoir former une petite famille distincte, qui doit être placée immédiatement avant les lézards, avec lesquels la forme de la langue, celle des paupières, et même 2 54 REPTILES DE LA CALIFORNIE. une certaine dissemblance plus prononcée, entre l'écaillure dorsale et ven- trale, établissent des rapports évidens. Les sauves-gardes ne doivent réellement former qu'un seul genre, pour lesquels nous préférerons le nom de monitor qui leur appartient, à celui de tupinambis qui doit indiquer des animaux américains. Cependant on pourra distribuer les espèces d'après la considération de la queue presque ronde, comprimée avec une double crête, ou très-comprimée dans les sous- genres établis pas Wagler, sous les noms de psamosaurits , polydaedalus et hjdrosaurus . Fam. VII. LES L.'VCERTIENS {LACERTA L.). Corps généralement déplus en plus alongé et anguiforme , cy- lindrique. Tête peu ou point distincte, scutellée. Queue presque toujours fort longue, et confondue avec le tronc. Narines petites, rondes et terminales. Yeux à deux ou trois paupières mobiles. Tympan superficiel et rarement nul. Peau couverte de plaques ou de scutelles, disposées régulièrement sur tout ou partie de la tête, et sur le reste du coips , d'écaillés molles, ou osseuses, plus larges en dessous qu'en dessus. Des pores fémoraux ou non. Dents maxillaires appliquées, et souvent denticulées, presque de même grandeur. Dents palatines sur plusieurs rangs ou nulles. Langue plus ou moins extensible et bifide. Observ. Cette famille, beaucoup plus nombreuse en espèces que toutes les autres, présente, dans presque tous les points de son organisation, des indices de dégradation évidente, et surtout dans l'appareil locomo- teur; en ce que les membres diminuent peu à peu de force et de déve- KEPTILES DE LA CALIFORNIE. 2 55 loppement, s'éloignent de plus en plus, de manière à ce que la locomo- tion troncale devienne prédominante , et finisse par exister seule, quoiqu'il existe jiresque toujours des rudimens sous-cutanés delà racine des membres ; mais le cœur reste constamment placé tout-à-f'iiit à la partie antérieure du tronc, le cou étant fort court , comme dans tous les sauriens. 11 y a tou- jours deux poumons , mais l'un d'eux diminue avec l'alongement du corps. D'après ce que nous venons de dire sur les nuances de dégradation qu'offrent les animaux de cette famille, il est aisé d'en conclure que les ca- ractères doivent offrir beaucoup d'oscillations , ce cjui a conduit à multi- plier considérablement le nombre des genres. On les a surtout établis sur le nombre et la forme des membres, sur le nombre des doigts; et quoique, au premier abord, les caractères d organes aussi importans semblent avoir une grande valeur ; au fond , ils signifient fort peu de chose, parce qu'ils reposent sur des organes oscillans, avant de disparaître tout- à-fait , et dont les modifications n'ont aucune influence sur les mœurs et les habitudes des animaux : aussi sommes-nous bien loin de les adopter. Tout oscille en effet chez ces animaux , les paupières, le tympan , les pieds , les doigts j les pores fémoraux, les dents palatines, les poumons même et le cœur, du moins dans sa position. Quoi qu'il en soit , il en résulte au moins que cette famille ne peut être qu'ici , quoique plusieurs zoologistes aient regardé les dragones comme voi- sines des crocodiles. Elle doit, au contraire, être placée immédiatement avant les ophidiens. Quant à sa distribution intérieure, elle est aussi assez facile du moins pour les espèces qui doivent être mises à la tête. Quant à celles qui doi- vent la terminer, il y a un peu plus de difficultés ; le passage aux ophi- diens se faisant par deux lignes. Voici, au reste, la classification que nous avons cru devoir adopter. Tribu I. — LES TDPINAMBIS (.Neosaiinis). Corps lacertiforme, couvert d'ëcailles molles, ii'ès-rarement ca- rét)ées. 2 56 REPTILES DE LA CALIFORNIE. Langue étroite, terminée par deux filamens cornés, sans gaîne à la base. Point de dents palatines. Odserv. Ce soQt les plus grandes espèces de lézards, qui jusqu'alors n'ont été trouvés que dans le nouveau continent. Des premières espèces on passe d'une manière graduelle aux dernières qui se distinguent à peine des lézards proprement dits. A. Espèces sans collier proprement dit, et sans pores fémoraux. Les Dragones {Dracœna Cuv.) qui, d'après la considération mi- nutieuse de la forme des dents incisives et maxillaires, et de celle de la queue conique, ou comprimée et à deux crêtes, sont réparties dans les sous-genres dracœna ou thoriclis , podinema , ctenodon et crocodilurus établis par Spix ou par Wagler. B. Espèces pourvues dun véritable collier et de pores fémoraux. Les Améivas ( Amciva ) que les erpétologistes ont repartis dans les sous-genres tejus , ou cnemidophorus , acrantus , et trachj- gaster, suivant que les écailles sont lisses et granuleuses, avec cinq ou quatre doigts aux pieds , ou qu'elles sont carénées et épi- neuses en dessous. Tribu II. — LES LÉZARDS (G. Lacerla). Langue profondément bifide à la pointe , exsertile , et ayant une gaîne à sa base. Ecailles molles , lisses ou carénées. Observ. Les sauriens qui constituent cette tribu, se distinguent de ceux de la précédente par la forme de la langue qui est beaucoup plus exsertile ; mais, du reste, ce sont presque tous les mêmes caractères, au point qu'on pourra les réunir sans aucun inconvénient. REPTILES DE LA CALIFORNIE. 25 J Qu.int à la tribu des scinques , la distinction en est beaucoup plus facile par la nature des écailles. Les espèces de lézards sont assez difficiles à disposer dans un ordre à la fois méthodique et naturel. Nous pensons cependant qu'elles peuvent l'être de la manière suivante : A. Espèces dont les écailles du corps sont disposées en séries obli- ques, et non verticillées, + non caréjiécs ( lacerta ) , réparties suivant que les terapes sont écailleuses ou scutellées, qu'il y a ou non des paupières, un collier, des dents palatines, des pores fémoraux, dans les genres zootoca, gjmnophthalmus , podacis , eremias , scaptera et lacerta. -f- + carénées et sabverticillées (tachydromus ) , constituant, d'après les mêmes considérations à peu près, les sous-genres aspistis , psamodromus , algyr^ , tachydromus , cerco- saura, etc. B. Espèces dont les écailles du corps sont verticillées , comme celles de la queue, -\- carénées et imbriquées , formant, d'après la considération de l'absence des paupières, des doigts au nombre de 5 -5, de 4-5, ou même tout-à-fait nuls, les genres ou sous-genres lepidosoma, cricochaleis , monodactjlus ou chamœsaura. -I- -4- non carénées , non imbriquées , et seulement approchées (saurochalcis), partagées d'après les doigts, au nombre de 4-4 onguiculés, de 3-3 sans ongles et même de i-i également sans ongle dans les sous-genres brachypus , cophias et colobus. Annal, du Muséum., tom. IV, 3' série. 33 2 58 REPTILES DE LA CALIFORNIE. Tvibu III. — Lès L. Bipèdes {Diposaurus). Corps assez longuement conique, anguiforme, couvert d'ëcailles molles et pourvu d'une seule paire de pieds monodactyles. Observ. Ce groupe de sauriens anguiforines est véritablement assez diffi- cile à ])lacer convenablement quand on a égard à l'ensemble de l'organisation, plutôt qu'au nombre des pieds. En efl'et, la disposition de l'écailiure rap- pelle assez bien celle de certaines espèces de serpens ; aussi Waglerle place- t-il parmi ses alignes. Il me semble cependant qu'il doit être mis ici avant les scinques à cause de la erandeur des écailles, la manière dont elles sont largement imbriquées, sans indices de carène. Les espèces fort peu nombreuses qui constituent cette tribu, ou mieux peut-être ce genre, sont placées dans les sous-genres jaygfopfw, lialis , pygo- daciylus et delma , suivant qu'il y a au devant de l'anus cinq ou quatre paires de pores, ou qu'il n'y en a pas , le tympan étant visible ou non. ;::::>:;;. . ■... .r,.iî ■ ' ". î À'JïîTnb. IV. -— Les Scinques ■JiScincus). Corps très-diversiforme , couvert d'écaillés solides , osseuses, po- lymérées. Langue large, épaisse, papilleuse, plus ou moins échancrée, non exsertile ni pourvue de gaine à sa base. - Obszrv. Cette tribu pourra être aisément considérée cpmnie une petite famille par la considération de son système d'écaillure qui est tout-à-fait particulier, et qui ne peut être comparé qu'à ce qui existe dans les poissons, les écailles étant comprises dans le derme lui-même, polymérées et tout-à-fait osseuses. Quant au reste de l'organisation , la diflerence , avec ce qui a lieu cliez les lézards, n'est réellement pas considérable. ^^■,^\\ - . . Jjfi distribution des espèces me paraît assez facile en ayant égard à l'ab- sence ou à l'existence d'un sillon de chaque côté du corps , à l'état lisse ou caréné des écailles, avant que de recourir à la considération des membres qui finissent par disparaître entièrement dans les deux grands genres ou sections que nous établissons dans cette tribu, de la manière suivante : REPTILES DE LA. CALIFORNIE. 269 A. Espèces dont le corps ti est pas pourvu d'un sillon latéral, et dont les écailles sont toujours lisses, + quadrupèdes (G. Scincus), subdivisées , d'après la considération du nombre des doigts , des pores fémoraux, fort rares dans cette tribu, des paupières, quel- quefois nulles, des dents palatines, du tympan, de la forme des dents maxillaires, et enfin de l'écaillure de la tête, en un assez grand nombre de sections considérées comme des genres sous les noms de spondjlurus , ahlepharus , tiliqua ou cy dodus , tra- chjsaurus , licloderma , euprepis , scincus , gongjlus , sphœnops , te- tradactjlus, tridactjlus , Ijgosoma, podophis , peromeles, saiphos et lerista, établis surtout par Wagler. H — h bipèdes (G. Bipes Lacepd.), distinguées en scelotes ou zjgnis et en ophioides , suivant que les pieds sont bifides ou indivis. + + 4- nullipèdes (G. Anguis L. ) , réparties par les erpétologistes récens dans les trois genres anguis, acontias, typhlosaurus, suivant que les yeux et le tympan sont vi- sibles, que les yeux seuls sont visibles, ou que ni l'un ni l'autre ne sont visibles. B. Espèces pourvues d'un sillon latéral et d'écaillés carénées ou non , ■+• quadrupèdes (G. Cordylus), rangées, d'après la considération des écailles carénées, épineuses et verticillées, carénées sur le dos seulement, non carénées, ver- ticillées et homogènes , ou dissemblables, dans les genres cordjius , gerrhonotus, gerrhosaurus , saurophis et chalcis, H — h bipèdes (G. Pseudopus). 26o REPTILES DE LA CALIFORNIE, + + + milUpèdes (G. Ophysaurus), subdivisées malgré leur petit nombre en ophisaurus et en otophis ,. suivant que la tète tout entière est scutellée, ou qu'il n'y a que le rostre ou museau. Sous-ordre. — Les Ophidiens ou Serpens {OpMdia). Corps fort alongé, cylindrique , sans presque aucune distinction de tète, de col, de tronc et de queue, presque toujours entière- ment dépourvu de membres même rudimentaires ; couvert d'é- cailles plus ou moins dissemblables, sur différentes parties du corps ; yeux constamment sans paupières. Tympan constamment caché. Langue large, entière, fixée, ou au contraire longue, étroite, profondément bifide et extensible. Dents coniques, aiguës, plus ou moins dirigées en arrière, et dans le plus grand nombre des cas aussi bien palatines que maxil- laires. Observ. Quoique ces animaux ne rliflèrent réellement de ceux du sous- ordre précédent que par des nuances que nous avons indiquées en parlant de celui-ci , on doit cependant remarquer que les modifications d'organisation qu'ils offrent sont assez nombreuses , et qu'elles portent essentiellement sur l'appareil locomoteur; il est en effet réduit à sa partie essentieHc, c'est-à- dire au tronc , ce qui entraîne un beaucoup plus grand nombre de vertèbres ([ue dans toute autre classe d'ostéozoaires, et que toutes ces vertèbres sont costifères depuis l'atlas jusqu'à l'anus , sans qu'il y ait trace de sternum. Ce grand alongement du tronc porte aussi bien sur le cou que sur la poi- trine, l'abdomen et la queue, en sorte que le cœur est très-reculé dans la cavité splancbnique; d'où il est résulté que la tracbée-artère est aussi fort longue, el que les poumons se sont réduits à un seul lobe; l'autre, d'a- bord , très-petit et rudimenlaire, disparaissant tout-à-fait cbez les espèces les plus opbydiennes. REPTILES DE LA CALIFORNIE. 26 1 Un autre caractère anatomique de ce sous-ordre de reptiles consiste en ce que les appendices céphaliques ou mâchoires sont le plus souvent dilatables à leur symphise , et que l'inférieure l'est au plus haut point , parce que non seulement l'os carré est mobile à ses deux extrémités, mais encore l'os squameux entièrement détaché du crâne. Tous ces caractères, qui ne sont au fond qu'une exagération qui existe déjà plus ou moins dans le sous-ordre précédent j ne laissent aucun doute sur la position des ophidiens dans la série ^ ni même sur la disposition qu'on doit donner aux espèces nombreuses qui entrent dans cette division. 11 esten effet évident que l'on doit commencer par celles qui s'éloignent le moins des derniers sauriens, et finir par celles qui ont les caractères du sous-ordre ])ortées au maximum, ce qui nous semble avoir lieu pour les serpens à sonnettes. Quant à la distribution intérieure des espèces et à leur répartition en genres et en sous-genres, nous devons chercher à suivre les principes qui conduiront à traduire la série organique, et nous croyons pouvoir y parvenir en prenant en considération r 1° Le plus ou moins de liberté de l'os carré et par conséquent de dilatabi- lité des mâchoires ; 2" La disposition générale de l'écaillure [pholjdo&is) plus ou mois simi- laire ou dissimilaire ; 3° La disposition générale du système dentaire, et surtout dans le cas d'action vénéneuse; 4» La forme et le degré d'extensibilité de la langue , quoique offrant beau- coup moins de variations ; 5" La proportion de la queue. Voici l'ordre que nous avons adopté d'après ces principes. Tribu I. — LES s. BIMANES. Une paire de membres antérieurs. Genre cldrotes, dont l'organisation a tant de rapports avec celle des amphisbènes que l'on pourrait les regarder comme des espèces de ce genre pourvues de membres antérieur*. 262 REPTILES DE, LA CALIFORNIE. sons alaranoa aoK Tribu H. — Les Sebpkss. "^ "Le corps sans aucune trace de membres ou tout au plus pourvu vers l'anus d espèces de crochets rudimens des postérieurs. Section I. Dents maxillaires non vénéneuses. •j.'ij'ji) ii;i Faîî., I. LES AMPHISBÈNES {AMPUISB^NA L,). Corps cylindrique, presque également obtus aux deux extré- mités , et couvert d'une peau plus ou moins écailleuse, et semblable Çpde^s,^s..eoqiniç; en dessous. t-siisj»!" A. Espèces dont Vépiderme forme des espèces d'écaillés carrées , rugi/ormes , semblables partout , si ce nest sur la tête. Lés amphisbènes proprement dites '(iG.\/^/77pAw6fp/m), qui se sub- divisent suivant qu'elles ont des pores au devant de l'anus avec un sillon latéral plus ou moins marqué, ou qu'elles n'ont pas de pores' au devant de l'anus, avec la tête couverte de petites ou d'une seule grande plaque, des yeux plus ou moins évidens dans les sous-genres blarius, amphisbœna, trogonophis , lepidosternon , cephalopeltis et anops , qui se nuancent d'uqe manière presque insensible pour passer aux thyphlops. B. Espèces dont le,corps vermiforme est couvert d' écailles imbriquées semblables en dessus comme en dessous , et qui sont entièrement privées djeux. Les Typhlops(G. Tjphlops). Que les erpétologistes ont répartis dans les trois sous-genres stcnosoma , tjphline et rinophis, suivant que la tête est scutellée seulement en partie , ou couverte d'une seule grande plaque, ou pourvue d'une sorte de rostre. Fam. II. — LES ROULEAUX (G. TORTRIX Oppel.). Corps en général alongé , cylindrique .presque également obtus REPTILES DE LA CALIFORNIE. sG'S aux deux extrémités , mais couvert d écailles en dessus et de scu- telles sur yn seul rang en dessous. ,-j.^jj,g ^^^^^-^ .^^ Observ. C'est un degré de plus vers les serpens les plus évideDS; aussi, les mâchoires sont-elles un peu dilatables, les pièces qui les constLtuent étant réunies par des liganiens assez courts. L'écaillure est d'ailleurs de plus en plus semblable à celle des cou- leuvres. Pour la distribution des espèces , il faut avoir égard à l'écaillure de la tête,, ainsi qu'à la forme et proportion des scutelles sous-ventrales et sous-caudales. C'est par ces considérations de fort peu d'importance , que les erpétologisles modernes ont établi les genres uropeltis\,,ejlin,drophis^ torp-ix , aspidunis , cercaspis et ^cjtalc , ou psçudo-boa. ; co ="J^ Fam. m. LES BOAS CG. BD^ t-)- ■^*'*^'^ Corps alougé, plus ou moins colubriforme, à tête renflée et di- stincte, à museau obtus; la queue atténuée, conique et de médiocre longueur. Peau couverte d'écaillés en dessus, et d'un seul" rang de scutelles sous le corps et sous la queue. Une paire d'appendices en forme de croche,ts de chaque côté de la queue et quelquefois nuls. iilq Jo 8;:!ij oh nusiip iâ s.l4î .za'fo^l . Qbservi. Cette famille ou ce grand genre linnéen n'est réellement distincte que lorsqu'on la caractérise rigoureusement par la présence des crochets à l'anus, ou par l'existence d'une seule rangée de scutelles sous la queue, mais alors lès premiers genres ûe lui a^Spartiénnent paé daiis le' préirlier cas , puisqu'ils n'ont pas de crocbèts à l'Sdiis ; et , dans' le second', il faut en retrancher les pithons qui en sont pourvus, mais qui ont une ééàillui^e toute semblable à celle des couleuvres^ et par conséquent deui rangs de scutelles sbûs'lh queue. ''■• ^'"^. ■"''[ o'iJâ Juaq '■ 'V'-' "'■ 'd.;rjri) n-.i»! ''^'Housnous en tiendrons à: la définition rigoureuse de 'Linlié', et nous re- porterons les pithoiis dans la famille du division suivante, et nous divise- rons les boas en deux genres seulement, comme.il suit. 2^4 REPTILES DE LA CALIFORNIE. A. Espèces qui nont pas de crochets à l'anus. Les Eryx (G. -E'/yj:), subdivisées , quoique fort peu nombreuses en erjx proprement dits, en gongjlolophis et en erpeton, suivant que les écailles sont lisses, ou qu'elles sont carénées, dissemblables ou partout semblables , avec une paire de longs barbillons pour cette dernière espèce. B. Espèces qui ont des crochets à F an us , et la queue courte et préhensile. Les Boas (G. Boa B. ) , réparties par les erpétologistes modernes , en plusieurs genres fort peu distincts qu'ils nomment enjgris , boa, epicrates , xiphosoma et eunectes , d'après la considération minutieuse de l'écaillure de la tête, se rapprochant de plus en plus de celle des couleuvres, et la profondeur des excavations des scu- telles labiales, qui s'effacent aussi peu à peu dans les dernières es- pèces, par la forme du corps plus ou moins comprimée, et même par l'absence des ergots de l'anus, comme dans les xiphosomes. Fam. IV. — LES BOA-COULEUVRES. Corps , tête et queue de plus et plus semblables à ce qui a lieu dans les couleuvres, couverts d'écaillés et de scutelles, celles-ci en double rang sous la queue. Observ. Celle pelite famille est réellement assez peu naturelle, et ne porte rigoureusement que sur la considération du double rang de scutelles sous la queue. Elle renferme .en eflet des .espèces qui ont des crochets à l'anus, comme dans, les boas , et d'autres qui en sont. dépourvues, et dpnt |a forme générale du corps a peut-être plus de rapports avec les rouleaux qu'avec les couleuvres ordinaires; cependant nous n'avons pas cru devoir les réunir, d'autant plus que les premières couleuvres auront aussi une forme assez raccourcie,, et par conséquent un peu amphisbénique. REPTILES DE LA CALIFORNIE. 2 65 A. Espèces pourvues de crochets à [anus. . , ;, .^^ ., ^-1 ^. Les PmiONS (H. Python), qui , sauf la'dispbsition-des scutelles de la queue, et peut être ia forme et la longueur de celle-ci , sont de véritables boas que l'on a encore trouvé à séparer en deux s^çnves, pjthon et constrictor, suivant que ia tête est simplement squameuse ou scutellée. B. Espèces dépoun'ues de crochets à l'anus , et dont le corps est plus ou moins cylindrique et assez court. Les Couleuvres-Rolleaux, dont les premières espèces s'éloignent véritablement assez des couleuvres (jui vont suivre pai- quelques particularités de l'écaillure de la tête, et par la grande brièveté de la queue et dont les derniers en diffèrent de moins en moins. La considération rigoureuse des scutelles de la tête dans leur nombre et dans leurs proportions , celle de la longueur et de la forme de la queue, et enfin l'état lisse ou caréné des écailles du coi^s ont conduit Wagles à établir les genres xenopeltis , cato^ stoma ,elapoides et caUimaria , qui ont tous un loréum oculaire et quel(|ues autres petits caractères distinctifs. FiM. V. LES COULEUVRES [COLUBER L.). Corps et queue généralement fortalongés, renflé au milieu, at- ténué aux deux extrémités et surtout en arrière, couvert d'écail- lés variables de forme et de grandeur en dessus, mais toujours de grandes plaques en dessous , sur un seul rang avant l'anus, et sur deux en anière. Écaillure de la tète constamment composée ainsi; scutelles front. 3-5 ou 4 en deux paires; interorbit. i ; occipit. 2 en 1 paire. Observ. Les espèces de ce iienie actuellement assez bien circonscrit , et malgré tous les retranchemens qu'il a subis, sont eucore si nombreuses qu il Annales du Muséum., lom. IV, 3'' série. 3^ 266 ' REPTILES DE LA CALIFORNIE. a fallu, ])Our les ranger dans uu ordre au moins systématique, si non naturel, avoir égard à des considérations extrêmement minutieuses sur l'écaillure de la tête, considérations qui , depuis Merrcra , avaient été m;illieureusement né- gligées par les zoologistes qui se sont plus spécialement occupés de ces ani- maux, ainsi que sur la position des narines et sur la forme et la proportion des dents miixiilaires , comme l'a fait Wagles. En suivant ces indications, nous avons disposé les espèces do couleuvres dans l'ordre suivant qui nous paraît commencer par les espèces les plus rapprochées des Loas-couleuvres , et finir par celles qui ressemblent davantage aux vipères. A. Espèces qui ont 4 scutelles frontales et i loréale. I ) Scutelles oculaires o - i , formant les genres ophites et bra- chjurhos. 2) Scutelles oculaires i -2 , constituant les genres homalosonia , oligodon , rhinosoma , zacholus , erjthrolamprus , dipsas, pareas , ophis , oxyropus, lycodon , rhinobotlirium, liophis , macrops , tele- scopus , dendropliis , gonyosoma , chlorosoma , pliilodrjas , herpe- \ todrjs , psamophis; et coluber , caractérisés par quelques parti- cularités du corps cylindrique ou filiforme , de la tète peu ou très-distincte, du museau plus ou moins prolongé, de la forme et de la proportion des écailles, lisses ou carénées, des dents égales et fort petites, inégales et plus longues en avant ou en arrière, cultriformes ou sulcifèrcs en avant ou en arrière, de la grandem- ou do la petitesse des yeux , etc. 3) Scutelles oculaires i-3 -. formant les genres tropidonolus , leionotus et xciiodon. 4) Scutelles oculaires 2-2 : réparties d'après des considérations \ analogues et fort peu importantes dans les genres curotie/la, za- rnetiis , coelopcltis , c/irjsopelea , rhinechis , thamnodjnastes et drfopliilax. 5) Scutelles oculaires 2-3 : ne comprennent que deux espèces REPTILES DE LA CALIFORNIE. SÔj que nous regardons comme nouvelles, et qui nous ont été rappor- tées, l'une de la Californie, l'autre du mont Liban par M. Botta. 6) Scutellcs oculaires 3 "4 ■ le C. varicgatus seulement. B. Espèces qui ont 4 scuteUes frontales comme les précédentes , et point de loréale. 1 ) Avec scutelles oculaires i- i. G. planiceps {\oyez plus loin sa description). 2) Pourvues de i - 2 scutelles oculaires : réparties suivant qu'elles ont les écailles lisses ou carénées, et d'autres caractères en général peu importans daus les ^enves pseudechis, clœlia , oxy- belis , drjophis , spilotes, leptophis , dasypeltis. 3 ) Pourvues de 1 -3 scutelles oculaires. C. pondecerianus. 4 ) Pourvues de 3 - 2 scutelles oculaires (G. tragops ou drynus). 5) Pourvues de 3-2 scutelles oculaires (G. huigaha ou rinhurus). 6) Pourvues de 3-3 scutelles oculaires {G. periops). C. Espèces qui n'ont que 3 scutelles frontales, une en avant, et deux en arrière, •+• avec un lorcum , constituant les genres homalopsis , hjpsir/iina , H — h sajis loreiim , formant les genres helicops et h)-drops. D. Espèces qui ont cinq scutelles frontales , réunies dans les genres heterodou. Section II. Dents maxillaires vénéneuses et non vénéneuses. Fam. VI. LES SERPENS AQUATIQUES (HYDROPHIS). Corps en général assez alongé, mais du reste assez diversi- 368 REPTILES DE LA CALI^OR^ME. forme , couvert d'écailles petites et semblables , dans les pre- mières espèces , devenant larges et très -dissemblables dans les dernières. Tète petite; queue courte, souvent comprimée. Dents maxillaires vénéneuses et non vénéneuses. Observ. Cctle famille, quoiquen partie fort naturelle, |)uis([u'elle ren- ferme tous les- serpens aquatiques, ne l'est cependant pas entièrement en envisageant soit l'écaillure ou le système squameux , soit le système dentaire venimeux ou non venimeux. Aussi, concevrait on très-liien quedansl'un ou l'autre des System: s d'ophioloyie , d'après le système squameux, ou d'après les dents, cette division fût considérablement disloquée, puiscpi'en efTet, les premières espèces ont une écaillure jiarlout uniforme, tandis que chez les dernières, elle est en tout semblable à celle des couleuvres. C'est même sur cette considération que va porter notre distribution des espèces. A. Espèces dont le système squameux est partout semblable , aussi bien sur la tête que sur et sous le corps et la queue. Les AcROCHORDEs (G. Jcrochordus) subdivisées en acrochordes proprement dits, et en chershjdrus , suivant que la queue est conique , ou qu'elle est subcomprimée et plus longue. 13. Espèces dont le système squameux du corps et de la queue est graduellement plus dissemblable , et dont la queue est toujours plus ou moins comprimée. Les Sekpens d'eau (G. Hydrophis) partagées en hydrus , pela/njs, hydrophis , disteira , leioselasmus, enliydris et aipjsurus , &u\\'ani que les écailles du milieu du ventre sont semblables à celles du leste du corps , ou bien à peine plus grandes, ou le deviennent de plus en plus, mais eu étant toujours sur un seid rang sous la queue , en y joignant quelques autres caractères : tirés du reste de l'écaillure de la (été principalement. REPTILES DE LA CALIFORNIE. 269 C. Espèces pourvues de grandes plaques sous le ventre, et de scutelles en double rang sous toute ou partie de la queue. Les Fausses vipères ( Pseudechis) reparties en platurns, pseu/e- chis , alecto,hungarus et oplocephalus , suivant que la queue est ou n'est pas coraprimce, et que dans ce dernier cas les scutelles de la queue sont d'abord indivises à la base, avant d'ctie divisées, enfin qu'elles sont toutes indivises avec une rangée médiodor- sale d'écaillés plus grandes ou pas plus grandes que les autres. Section m. Dents maxillaires toutes vénéneuses. Fiji. VIT. I.ES VIPÈRES I^VIPERINA). Corps en général assez peu alongé , surtout dans sa partie cau- dale , toujours conique, couvert d'écaillés en dessus , et de plaques simples ou doubles sous la queue. Dents maxillaires, peu nombreuses, très-grandes, et toutes vé- néneuses, portées par des mâchoires très-diîatables. Observ. On peul faire pour cette famille la même observation que pour la précédente, c'est-à-dire, qu'à ne considérer que l'appareil dentaire, elle est très naturelle ; mais qu'en admettant en première considération le système squameux , il n'en est pas de mciue, ])uisqu'il y a des espèces qui, n'ayant qu'une séiie de scutelles sous la «jueue, étaient des boas poiu- Linné, tandis que les autres qui en ont deux étaient pour lui des couleuvres. Cette différence jointe à celle de la présence ou de l'absence d'une ijrande fossette au devant de l'œil, fournit d'excellens caractères pour la subdi- vision intérieure de cette famille : -+- sans fossette au devant des yeux. A. Espèces dont la queue 7i est pourvue en dessous que d'une seule rangée de scutelles. Les Boas -Vipères subdivisées en acanthophis et eu echis , 2yO REPTILES DE LA CALIFORNIE. suivant que la tète est semi-scutellée , ou entièrement éoail- leuse. B. Espèces dont la queue est bi-scutellée dans toute sa longueur. Les Vipères (fripera), partagées d'après la considération de l'é- caillui^c de la tête, i) quadriscutellée sur le front, en e/^jo^y, naja, uraeus , causus , sepedon, suivant que la tête est extrêmement petite, que le cou est dilatable ou non, et enfin que les écailles du corps sont ca- rénées. 2 ) scutellée seulement sur le museau , comme dans les genres pelias et cérastes , l'un sans corne , et l'autre en étant pourvu. 3 ) entièrement écailleuse dans toutes ses parties , ce qui con- stitue les sous-genres vipera et ecihdna , ne difFéraiit que parce que les écailles de la tête ne sont pas ou sont carénées, comme celles du reste du corps : -H + avec une fossette au devant des yeux. A. Espèces dont la queue est uni-scutellêe en dessous ( les boas- TRIGONOCEPHALES ) , constituant le genre cencliris. B. Espèces dont la queue est hi-scutcllée sans crépidules à l'extrémité. Les Trigonocephales {Trigonocephalus) réparties dans les sous- genres trigonocephalus , megaera , botrhops , atropos , lachesls et tro- pidolœna , suivant que la tête est toute scutellée, à moitié scutellée, ou seulement sur ses angles, que les écailles des sourcils sont relevées en crêtes, qu'il y a des écailles sur quatre rangs à la fin de la queue, ou enfin que les écailles du corps sont fortement carénées. REPTILES DE LA CALIFORNIE. 27 1 C. Espèces dont la queue est bi-scutellée eu dessous , et pourvue à son extrémité d'écaillés disposées en grelots. Les Crotales ( Crotalus L. ), renfermant un assez petit nombre d'espèces partagées dans les trois genres candis ona , crotalus, el urop- sophus, suivant que la tête est demi-scutellée, ou entièrement écail- leuse, avec une seule plaque surciliùre non carénée ou carénée. Classe V. LES ICHTHYOSAURIENS {ICtlTHYOSAUPiTA). Corps pisciforme, c est-à-dire renflé au milieu , atténué aux deux extrémités, et prolongé en avant par une tête non distincte, pourvu d'assez longues mâchoires, en arrière par une queue puis- sante , fort longue, conique et aiguë. Narines ouvertes à la racine du museau immédiatement au devant des os lacrymaux. Yeux très-grands, soutenus dans leur sclérotique par un cercle d'écaillés osseuses. Oreilles? Membres au nombre de 4 ( en deux paires) trés-distans, com- plets, raccourcis, aplatis en nageoires, formés de cinq doigts, non séparés et non onguiculés. Peau très-probablement nue. Dents coniques, fortes , droites, nombreuses, presque égales aux deux mâchoires seulement, insérées dans un sillon alvéolaire commun. Observ. Les animaux qui composent cette classe ne nous sont malheureu- sement connus que par leur squelette et même assez incomplètement , parce qu'ils sont fossiles des terrains anciens. La forme particulière des vertibres, dont le corps est également excave en avant comme en arrière ; la structure de l'épaule , qui a plus de rapports avec 1']2 REPTILES DE LA CALIFORNIE. celle (Je cette partie chez les reptiles, celle même des membres, ont fait assez généralement admettre que c'était dans cette classe (|ue les icluliyo- saures devaient être placés ; cependant , en considérant que la double excava- tion du corps des vertèbres ne se trouve que dans les ampbibiens et dans les poissons, il est évident que si l'on s'en rapjiortait à ce seul caractère, ces animaux seraient plutôt des ampbibiens qu'autre cbose ; toutefois l'existence des côtes vertébrales nombreuses et la disposition des pièces de la ceinture antérieure, c[ni rappellent assez bien ce qui a lieu cbez les iguanes et même chez les ornitborliynques, a dû montrer que les icblbyosaures ollraient un type classique, remplissant la lacune qui se remarque dans la série animale entre les reptiles et les ampbibiens, comme l'indique assez bien le nom de proteosauriis ^ qu'Everad Home proposa de donnera ces animaux fossiles, au lieu de celui d icbtbyosaiires qui a prévalu comme plus ancien. D'ajirès cette manière de voir, il est évident que les icbtbyosaures ne doivent pas être réunis avec les plésiosaures, qui sont pour nous des animaux véritablement reptiles, intermédiaires aux tortues et aux crocodiles par tous les caractères tirés de la composition du squelette , et dont nous nous sommes bornés à former un ordre distinct. Classe VI. LES AMPIIIBIENS {JMPIIIBIA). Corps très-diversiforme , quelquefois très-court et dcprimë, d'au- trefois laccrtiforme , et même scrpentiforrae ,à queue entièrement nulle ou assez longue, à tête peu ou point distincte, pourvu de deux paires de membres ou d'une seule paire, ou entièrement nullipôdc, couvert d'une -peau constamment nue, ou plus ou moins muqueuse et épithëlifère. Observ. L'organisation des animaux qui constituent cette classe ne peut sous aucun point être comparée à celle des reptiles, comme il est aisé d'en juger par la nature des os , par le mode d'articulation loréales 2 superposées, 2-3 oculaires. Scutelles venrales 245 , caud. G4. Ecailles assez petites, lozangiques, lisses, imbriquées. Couleur d'un jaune roussàtre ou fauve, marbré de brun foncé, formant des taches enchaînées, en forme de vertèbres de poissons coupées, se détachant et s'éloignant entre elles de plus en plus, à mesure qu'elles deviennent plus postérieures. Longueur totale : o."°53o' , dont ©"".oyS pour la queue. Observ. Cette couleuvre, des mêmes pnys que les précédentes, olîre une particularité assez remarquable dans le système de scutelles qui entourent l'œil , et que je n'ai encore rencontré que dans une espèce que je crois nou- velle, et qui nous a été rapportée du mont Liban par M. P. E. Botta. C. zonée {Zacholus) zonatus. Corps cylindrique, à dos surbaissé, subcaréné, atténué brus- quement en arriére, et assez peu en avant; tête petite, tétragone, à museau obtus et épais ; queue courte , petite et fort aiguë. Narines latérales, grandes, infundibuliformes , au milieu des deux scutelles nasales. Yeux grands et latéraux. Bouche trés-fendue; anus très-reculé. 294 REPTILES DE LA CALIFORNIE. Scutelles céphaliques : — 4 frontales, i loréale très-petite, 1-2 oculaires (brt petites. Ecailles assez grandes, rhomboidales , subimbriquées , croissant du dos aux flancs, subconvexes et parfaitement lisses. Couleur géucrate d'un blanc fauve, entièrement zone de noir foncé, avec deux demi-anneaux de la même couleur sur la tète. Longueur totale : o-°.4i5, dont o°'.o55 pour la queue, ce qui fait un peu plus d'un septième de la longueur totale. Obsehv. Cette jolie espèce est remarquable par son système de coloration qui se trouve fréquemment cliez les serpens aquatiques et plus ou moins venimeux, C'est cependant une véritable couleuvre tout-à-fait innocente. C. tête-plate (C planiceps). (PI. XXVII, fig. 3, Za, Zb.) Corps grêle, assez alongé, cylindrique; tête petite, trcs-dcprimée, peu distincte, à museau court et elliptique; queue peu longue, grêle et trèsraiguë. Narines latérales, fort petites, échancrant profondément le mi- lieu de la plaque nasale, alongée et unique. Yeux médiocres et très-écartés. Bouche large, assez fendue; anus reculé. Scutelles céphaliques : — 4f'"ontales, o loréale, i-i oculaires. Scutelles abdom. i34, coramençantà quelque distance de la tète, sous-caudales , 56. Ecailles larges, bombées, fort lisses, luisantes , imbriquées obli- quement. Couleur uniforme, roussàtre en dessus, d'un blanc sale en des- sous, avec une plaque noire sur l'occiput, et le commencement du cou. Longueur totale : o'".a4o; o^.ofio pour la queue, dont la lon- gueur est ainsi un quart de la longueur totale. REPTILES DE LA CALIFORNIE. 2Cf5 Observ. Cette petite espèce de couleuvre dont nous avons observé un in- dividu mâle adulte, puiscju'il avait les appendices générateurs entièrement sortis, nous a paru devoir être distinguée, non-seulement comme espèce, mais comme type d'une division particulière, à cause delà disposition de ses scutelles céphaliques. En effet, la combinaison de l'absence de loreum avec une seule scutelle oculaire en avant et en arrière, ne s'était pas encore présentée h notre observation , et nous n'avons encore trouvé dans aucun erpétologiste moderne rien de semblable. La distribution des espèces de couleuvres des erpétologistes mo- dernes (c'est-à-dire des serpens sans aucune dent maxillaire véné- neuse, à système squameux très-dissemblable, les scutelles infé- rieures unisériées avant, et bisériées après l'anus), est encore loin d'être naturelle; peut-être même faudrait-il, pour y parvenir, ne considérer la vénénosité que secondairement à l'écaillure. Mais dans les idées généralement admises , on peut , à ce qu'il me semble , distribuer les espèces de ce genre autrement que je ne l'ai fait plus haut, en prenant en première considération les scu- telles frontales , puis les oculaires et enfin les loréales, dont le nombre et la forme peuvent très-bien conduire jusqu'aux espèces, tant il y a de fixité dans la disposition et la proportion des scutelles céphaliques. I. Espèces qui ont des crochets à Yanus (G. pjthon et constrictor). II. Espèces sans crochets à l'anus. A. Scutelles frontales paires , a] au nombre de 2 (G. calamaria, xenopeltis), i] au nombre de 4- 1) — oculaires 0-1 (G. ophites, brachjorrhos). 2) — oculaires i-i {C. planiceps, elapoides, catostoma). 3) — oculaires 1-2. H- Avec un loreum (G. homolosoma, etc., comme dans la distribution précédente. 296 REPTILES DE LA CALIFORNIE. + + Sans loreiim (G. clœlia, etc.). 4) — oculaires i-3. 4- Avec loreum (G. tropidonotus, leiojiotus). + 4- Sans loreura {C. pondecerianus). 5) — oculaires 1-4 (C. catenifer). 6) — oculaires 2-2. -I- Avec un loreum (G. coronella , diyophjldx , etc.). 7) — oculaires 2-3. 4- Avec un loreum (C montis Libani, vertebralis). 8) — oculaires 2-4 (G. langaha (i) ou rhinurus). 9) — oculaires 3-2 (G. tragops ou drynus). io) — oculaires 3-4 (G. periops). B. Scutellss frontales impaires , a] au nombre de 3. + Avec loreum (G. homalopsis , hypsirhina). H — 1- Sans loreum (G. helicops, hydrops). b'] au nombre de 5 (G. heterodon). (1) J'ai observé, dans les collections du Muséum, trois individus et le squelette du serpent qui constitue ce genre , et j'ai pu aisément m'assurer d'abord qu'il n'est nullement venimeux, comme l'avait dit Brugnières, les dents maxillaiies étant égales, peu nombreuses , distantes et coniques , et ensuite qu'il ne dilleie des coul< uvres du genre tragops que par un système scutellaire de la tête un peu diftérent , car sa queue est également biscutellée en dessous. Du reste il n'en est pas moins remar- quable par l'espèce de queue squameuse qu'il porte à l'extrémité du museau, et qui semble avoir poussé entre la scutelle incivise , la première paire fi'ontale alors un peu dérangée, et les nasales, très-latéiales, en sorte que si l'on persiste à en former un genre distinct , on pourrait le nommer rhinurus , la dénomination de xipho- rhyncluis proposée pai- Wagler pour remplacer celle iXamphislrate donnée par Schneider étant un peu longue. PARIS —IMPRIMERIE ET FONDERIE DE FAIN, Rue Racine, n<> 4* /JirLûcT^ ^TT^yr-Zcââ- c^ Y^tîfé^ ^^r£s. l777/lAv^ rtfe'f ■te. 2J^. :g^. ^r w ^?-^'' Z'rn/re, flifi^ '. /j^ifir. 'A///r r7'- T/f/rrr,.- /'rfrel. 1 y«iuiio.>c'ni4% (. OVOlIlV l llllt^ . Fri/.n/ii' rÂi/ . /'rr//~r yjr^/,x . ' 1 fÏÏnl-<.i.ï V^i.U(w rrfffi.^ r' r^^Af^^ 2^/'e^/^t^ 7yUK3C<^ 'mpr ZM là T/itfJ-rj- T'aéra- \ C'^i'l'ulV^ (O-jX».»; (aCi{cu iiuK^. Ty-u^eJw- 1 ies. L'intérieur est revêtu d'une nacre blanche assez vive et lé- gèrement rosée; la charnière est presque droite, uniforme, avec un très-petit sinus oblique en arrière pour la terminaison du liga- ment. Les impressions musculaires sont très-distinctes , celle d'en arrière est ovale, et celle d'en avant oblongue. Cette espèce a été rapportée du marigot de Taway, où il paraît qu'elle est assez commune. GENRE IRIDINE. Lamarck, se fondant sur une particularité assez singulière de la chainière d'une coquille de sa collection plutôt que sur son aspect général , forma pour elle le genre iridine. Cette coquille avait déjà plusieurs fois été figurée , et presque toujours sous différens noms. Ainsi Adanson l'avait représentée sous celui de Mutel; Umphrey, dans le catalogue de la collection de M. de Callone, l'avait fait con- naître soit celui de Barhula que l'on a traduit par barbelle. Bru- gnière l'a reproduite dans Y Encyclopédie avec le nom d'anodontite ; d'autres, et même des naturalistes d'aujourd'hui, la conservent dans le genre anodonte. Cependant M. Deshayes ayant été assez heureux pour se pro- curer un individu bien conservé de l'animal de l'iridine d'Egypte, en donna une bonne description, aussi détaillée que possible, dans le t/ome IH des Mémoires de la Société d'histoire naturelle de Paris en 1827. Le résultat de son travail fut que ce mollusque présen- tant des ca,ractères de première valeur bien distincts de ceux des anodontes, c'était avec Juste raison que le savant conchyliologiste avait institué le genre iridine. Le travail de M, Desbayes, était con- cluant, aussi l'iridine devint-elle promptement un nouveau sujet JI2 MEMOIRE d'attention, et les naturalistes s'empressèrent-ils, du moins la plupart, de la classer d'après les rapports naturels de son anima). Nous fûmes de ce nombre , et dar)s notre Manuel de riiistoire naturelle des mollusques publié en 1829, nous séparâmes telle- ment les iridines des anodontes que nous nous trouvâmes dans l'obligation , pour ne pas rompre ces rapports, de les placer en tête de la famille des conchacés , faisant le passage aux camacés. Depuis le mémoire de M. Deshayes, on n'a rien fait, que nous sachions, sur le genre iridine, si ce n'est d'en avoir décrit deux espèces; je veux parler du voyage du major Dehnam où il est ques- tion de l'iridine de Oudney qui nous paraît être la même chose que le Mutel d'Adanson , et de l'iridine de Clapperton qui est évi- demment Yiridina rubens ou anodonta rubens de Lamarck. M. Deshayes avait aussi observé l'animal de cet anodonta rubens , et avait reconnu qu'il différait peu de celui de l'iridine d'Egypte. C'est donc sur ce renseignement préalable que les naturalistes se sont décidés à la ranger dans le genre iridine , et ils firent bien , comme nous allons le faire voir plus loin. Quelques conchy- liologistes, cependant, doutèrent que ce fût autre chose qu'une anodonte. Ce court aperçu suffira pour faire connaître l'histoire du genre; hàtons-nous de faire part de nos observations sur les iridines en général , et d'aborder les différentes espèces propres au Sénégal. Les iridines paraissent être comme les éthéries des coquilles émi- nemment africaines , car il n'est pas prouvé que 1'/. exotica soit de la Chine comme on l'a prétendu, et les coquilles que l'on nous a montrées comme étant des iridines de l'Amérique du sud nous ont paru être des anodontes. M. Dorbigny, qui a si bien exploré ce continent , est plus que qui que ce soit à même de nous éclairer à SLR QUELQUES ACEPHALES D EAU DOUCE. 3i3 ce sujet par suite du grand nombre d'observations qu'il a faites dans ces régions sur les acéphales d'eau douce. Un fait assez remarquable et que nous avons observé dans nos voyages en Afrique, c'est que l'iridine et l'éthérie vivent presque tou- joursensemble, dans les mêmes contrées, et presque dans les mêmes eaux; tandis que la galathée qui estencore un acéphale africain, et qui n'a jamais été trouvé ailleurs que dans ce continent, ne se ren- contre jamais avec aucunes de ces deux coquilles. Avec les premières on ne rencontre que rarement des univalves d'eau douce, tandis qu'avec la galathée on trouve des nérites , des mélanies , des palu- dines et des potamides. Le genre iridien prouve mieux qu'aucun autre combien les carac- tères établis sur la conformation du têt sont peu certains.pn nous dira sans doute avec quelle sagacité Lamarck reconnut cependant un geine distinct dans l'iridine exotique , et certainement nous serons des premiers â admirer ce tact extraordinaire avec lequel ce savant naturaliste savait tirer des conséquences importantes sur de faibles indices, mais nous observerons toutefois que dans cette cir- constance, Lamarck laissa passer sous ses y euK F iridina rubens, sans la reconnaître autrement que pour une anodonte; c'est que l'iridine exotique présentait un caractère frappant aux yeux duconchylio- logiste dans cette série de tubercules , qui caractérise sa charnière , tandis que l'iridina rubens ne l'offrait pas , et cependant aujourd'hui les caractères de ce genre ne reposent plus sur cette série qui n in- diquait qu'une variété, d'âge peut-être, ou tout au plus, ce dont nous doutons encore , une espèce. Il est sans contredit bien diflBcile d'assigner aux iridines des ca- ractères génériques, si l'on n'a pas recours à l'animal; nous l'avons vainement cherché, car ce que nous allons indiquer est loin de pou- voir sufRie. Annal, du Muséum, tom. IV, 3' série. 4© 3l4 MÉMOIRE Nous avons cru remarquer: i° que dans lesanodontes le sinus li- gamentaire fuit presque toujours en ariière dans la même direction que le bord cardinal, tandis que chez les iridines il fuit générale- ment en se relevant obliquement d'une manière quelquefois trés- tranchée, comme on le voit dans l'iridiiui rubeiis; 2° que dans les iridines, les impressions musculaires, et surtout celle du muscle rétracteiu' du pied, sont bien plus prononcées que dans les ano- dontes ; 3° que dans les iridines la nacre est généralement plus bril- lante et plus irisée; 4" enfin , que dans ces mêmes coquilles , l'im- pression paléale est moins parallèle avec le bord inférieur, que dans les anodontes. Je le répète , ces caractères n'ont pas une grande va- leur, mais je doute que l'on puisse en trouver de bons. Iridine Mutel , Inclina Miitelj Adanson. Cette espèce que nous ne décrirons pas , pour ne pas entrer dans des longueurs inutiles , mais qui est bien reconnue , a d'abord été découverte par Adanson dans une de ses excursions vers le haut du fleuve. Depuis, l'habitude l'a fait nommer iridine du Sénégal, déno- mination qui ne saurait lui convenir, puisqu'il est vrai que ce fleuve nourrit plusieurs espèces de ce genre. Nous ne l'indiquons ici que pour lui faire tenir sa place dans notre catalogue des acéphales du Sénégal. Ikidine noiiGEATRE , Tridinii rubens ; Lam. Cette coquille , comme nous l'avons déjà dit, a été décrite par Lamarck , sous le nom d'anodonte rougeàtre. Elle est figurée dans l'jÇncjc/opeV^e, et c'est d'après une observation faite sur son animal, par M. Deshayes qui l'a signalée comme étant très-voisine de l'iri- dine du Nil , que l'on a pris l'habitude de la considérer comme fai- sant partie de ce genre. Nous avons en ce moment sous les yeux les SUR QUELQUES ACÉPHALES DEAU DOUCE. 3l5 animaux des deux espèces , ef, voici les seules différences que nous i-emarquons entre elles; elles sont toutes spécifiques. L'animal de riridina ruhens est moins long et plus haut que celui de tiridina nilotica , sa forme est conscquemment ovale-oblongue , et ces dimensions sont parfaitement en rapport avec celles de leurs coquilles respectives. La différence la plus importante qui se fasse remarquer à l'extérieur de ces mollusques, c'est que dans le pre- mier, le manteau est beaucoup plus longuement ouvert que dans le second , c'est-à-dire que dans l'iridina nilotica , le tiers au moins du bord inférieur en arrière est fermé par une cloison, à l'extré- mité postérieure de laquelle s'ouvrent les deux trous pour l'anus et les branchies, tandis que dans Ciridina rubejis , cette cloison n'existe que là précisément où sont ces deux ouvertures, et nullement en dessous. Dans l'animal de riridina rubens ces deux ouvertures sont plus petites, toute proportion gardée. Dans liridina iiilotica , les branchies sont longues , la supérieure l'est cependant un peu moins que linférieure, mais elle est plus large et un peu plus arquée à son bord libre. Dans Viridina rubens , elles sont à peu de chose près de la même longueur, pareillement d'inégale largeur et plus courtes et plus arquées que les premières. Les appendices buccaux sont les mêmes dans les deux espèces, c'est- à-dire qu'ils ont la forme d'un demi-cercle, ou plutôt d'un crois- sant, sans aucune extrémité libre. Le pied est absolument le même aux proportions près. Cette courte comparaison des caractères extérieurs des deux mol- lusques sert à faire voir: \° qu'il y a identité générique entre eux ; 2" que la différence de quelques caractères indique cependant des espèces différentes, chez lesquelles les animaux sont entre eux comme leurs coquilles respectives; et 3° que l'une de ces espèces 5l6 MÉMOIRE indique un acheminement veis les mollusques dont le manteau esfc ferme, caractère qui peut servir à l'établissement d'une coupe. Viridina rubeiis habite le Sénégal depuis l'ilede Tod, qui est bien au-dessus du coude que forme le fieuve, jusqu'à Galam. On la trouve facilement sur les terres basses de la rive du fleuve , lorsque les eaux les abandonnent, car elle y vit à sec pendant la saison de la sécheresse, comme l'anodonte deCbaize, dont elle offre à peu près les mêmes particularités, et avec qui elle habite. Nous avons vu eiitre les mains de M. Caillaud une valve d'iridine fort voisine de Viridiiia rubeus , mais qui paraissait cependant s'en distinguer. Elle a été liouvée dans la petite rivière de Mésurade , où, deux années auparavant, nous venions de rencontrer en abon- dance la galathée. Iridine ROSTRiiE , Iridiiut rostratn ; N. D'aprèj l'examen d'un certain nombre d'exemplaires de celte coquille, nous sommes obligé de la distinguer des autres espèces d'iridine coiniues jusqu'à ce jour. Elle est ovale, très-alongée, trois fois longue comme haute, assez ren- flée, droite supérieurement, arquée inférieurement, tronquée et près- que arrondie antérieurement, anguleuse et proéminente en ariiére. Sa texture est mince, fragile et serrée; elle est blanche avec quel- ques rayons rares, et revêtue d'un bel épideime mince, biillant et veidàtre tirant sur le noir. Le bord inférieur présente une légère sinuosité dans son milieu. Les sommets sont petits, aîongé^, et fort en avant. L'épiderme toujours enlevé dans cette partie. Le ligament est long et étroit. Cette coquille est fortement baillante au bord inféro-antérieui', ainsi qu'à l'extrémité postérieure. SUR QLELQLES ACÉPHALES d'eAU DOUCE. 5iy L'intérieur présente un tissu nacx'é d'aspect généralement blan- châtre, mais cependant irisé de verd, de rose et de lacque. La charnière est nulle, et le bord cardinal ne consiste qu'en une ligne droite, simple, un peu recourbée à chaque extrémité. L'impression musculaire antérieure est oblongue et longitudinale; !a postérieure est irréguliére, et en arrière d'elle se \oit petite et longitudinale l'impression ventrale. Quelques personnes ont pensé , je ne sais sur quel fondement, (jue cette coquille n'était qu'une variété d'âge de l'iridine nuitel. Nous l'avons comparée à des exemplaires fort jeunes de celle-ci, et nous nous sommes convaincu qu'elle n'en reproduisait jamais les caractères. Cette jolie espèce a été recueillie dans le marigot de Yescale des Darmancoutz, tout près du point où il s'ouvre dans le fleuve. Tels sont les acéphales d'eau douce que nous avons recueillis dans le Sénégal ; ils sont peu nombreux, mais cela vient sans doute de ce qu'on ne les a encore que très-peu cherchés. Leur étude nous a fait faire cette remarque, qu'il y a une grande analogie entre les produits vivans des eaux de ce fleuve et ceux du Nil ; d'une part l'éthérie, de l'autre deux espèces d'iridines et l'Unio de Julian , et cependant ces deux fleuves coulent aux extrémités opposées de cet immense désert qui embrasse presque toute la partie septentrionale de l'Afrique. Nous terminerons ce mémoire en faisant connaître l'espèce d'hi- rudinée qui vit parasite dans l'anodonte de Chaize, et dont nous avons déjà signalé l'existence. SaxNGsle verte , Hirudo viridis ; N. Nous avons trouvé cette sangsue dans toutes les anodontes de Chaize que nous avons examinées; l'une d'elles en contenait neuf. 3 I 8 MÉMOIRE Ces annélides s'y logent dans la cavité branchiale, se fixant par leur disque postérieur, tantôt à la paroi du manteau , tantôt aux lames branchiales ou aux appendices de la bouche. Les ayant extraits d'une anodonte pour les abandonner à l'eau du vase où cette coquille était , nous les avons vus se répandre aussitôt à l'extérieur des valves, au fond de l'eau , ou même à sa surface où elles s'élevaient, le long des parois, en rampant à la manière des che- nilles arpenteuses. Les premières, fixées seulement par leur disque, élevaient librement et verticalement leur corps atténué, les se- condes paraissaient contractées, raccourcies, et posaient immobiles sur le fond, et les dernières, plus alongées, et appliquées le long de la ligne d'eau, semblaient ramper à la manière de certains mol- lusques. Jetées au milieu de l'eau, nous les avons vues s'agiter un peu, mais sans avancer, et, bientôt entraînées par leur propre poids , tomber au fond. Du reste, leurs mouvemens sont assez vifs , et leur forme varie à l'infini , et selon ces premiers. Nous caractériserons cette sangsue de la manière suivante : Corps alongé, oblong postérieurement, atténué ou effilé en avant, plus ou moins déprimé selon le degré d'extension, protéiforme, muni à l'extrémité postérieure et en dessous d'un disque arrondi, à l'ex- trémité antérieure d'une tête petite, subtrigone , ne variant pas moins dans sa forme que le reste du corps; à segmens très-nom- breux , pointillés sur les côtés , et munis chacun de quatre taches jaunes sur une ligne transverse, de manière à former, avec les taches des segmens suivans, quatre rangées longitudinales: cou- leur générale verte, plus foncée dans la ligne médiane; quelques taches roussâtres à la base et de chaque côté de la tête , et deux points très-noirs un peu plus en avant qui semblent appartenir à la bouche, et n'être distingues qu'à l'aide de la transparence ; yeux ?... EXPLICATION DES PLANCHES. PLANCHE 28. Anodonte de Chaise. FiG. I. La coquille avec son animal dont on ne voit que le pied. FiG. 2. On a enlevé la valve gauche pour montrer l'animal à nu et en proGl. a. Les bords du manteau. b. La commissure postérieure. c. La commissure antérieure. d. Le pied contracté. e. L'ouverture correspondante à l'anus. f. Le muscle adducteur antérieur. g. Le muscle adducteur postérieur. h. Le muscle rétracteur antérieur du pied. i. Le muscle rétracteur postérieur du pied. FiG. 3. On a enlevé dans son entier le lobe gauche du manteau, afin de mettre à découvert toute la cavité des branchies. a , b , c , d, e , y, g ., h , j , comme dans la figure précédente h. La branchie supérieure. /. La branchie inférieure. m. Position du cœur. n. Les appendices buccaux. PLANCHE 29. Anodonte de Chaize. (Détails anatomiques.) FiG I . Détails touchant la circulation et la respiration. A-, /, 771, 7z, comme dans les figures de la planche i . (?. L'artère branchiale. a, &, e,y, g-, comme dans les figures précédentes. p. Portion d'intestin enveloppé un peu plus en arrière par le cœur. ^. L'anus. SaO EXPLICATION DES PLANCHES. FiG. 2. Détail très-grossi des branchies, pour faire voir la double membrane de chaque lame, et tout le réseau vasculaire qui la tapisse. Fift. 3. Détail du canal alimentaire. è,J,e,y, g-,î,«,p, ^, comme dans les figures précédentes. r. La bouche. s. L'œsophage. t. L'estomac. FiG. 4- Sangsues vertes dans les difierentes positions où nous les avons observées. X. La tête de cette espèce grossie IM.28. A / AlHxItulU' (le ( haixo, a C/uu-^utun . Kaho. n.ig. } f AlKxIonlr (!<' (.'luili'.r l.'J, ."> //r'f/n/.r nfui/d>/nn^lJt 4 Siinno. MONOGRAPHIA ONAGMARUM. AUGTORE EDUARDO SPACH. CONSPECTUS TRiBUUM ORDINIS ONAGRARIARUM. I. JUSSIEVE/E De Gand. Calycis tubus ultra ovarium liaud productus ; limbus persis- tens, V. tardé deciduus, 4-6-P''»i'titus. Nectarium ovarii apici adnatum , plerumquè conicum vel pyramidatum , 4-6-lobum : lobis petalis antepositis, sœpè pilosis. Stamina segmentis caly- cinis isoniera yel diplomera. Pericarpium capsulare , septicidum. Semina nuda , inappendiculata ; radicula sa3pè cotyledonibus longior. IL ONAGREM Nob. Calycis tubus ultra ovarium plus minùsve productus ; pars libéra cum limbo 4-(i'ar6 5-)partito, plerumquè reflexo, caduca. Nectarium calyci adnatum. Staïuina segmentis calycinis diplo- mera. Pericarpium baccatum , v. nucamentaceum , v. loculicido- capsulare. Semina nuda, v. margine fimbriolato coronata, v. coiuata ; radicula brevissima, conica (rarô elougata). III. LOPEZIEAL Nob. Calycis tubus ultra ovarium vix aut ne vix productus (ra- rissime longe productus); pars libéra cum limbo 2-v. 4-partito, reflexo, caduca. Stamina 2 (altero sa?pissimè sterili , petaliformi), V. stamen unicum. Pericarpium loculicido-capsulare (placentis à dissepimentis baud solubilibus), v. nucamentaceum. Semina rugosa, inappendiculata; radicula brevis, conica. Annal, du Muséum., tom. IV, 3' série. \i 02 2 MONOGRjVPHI onagrearlm. GO^SPECTUS SECT10?nUM GENERUMQUE ONAGREAnUM. Sectio I. GAYOPIIYTïNE/E Nob. Calycini tuhi purs lihcra hrcvis, v. vix uUa ; lindnis rcflexus. Slu- niina i - serialia , alternntiin longiora. Ovula ndsceiulcntin , pleruinque i-seriata. Stigina indivisuin. Pericarpium cap- sulare. Seinma mida , inappcndicidala : radiciild cotyledo- iiihiis^ longiore. {Rarissime semina ad chalazam marginata : radicidci bvcvi. ) I. Segmenta calycina dorso inappendicidaLa. Oinda i-seriata. Stylus rcctus. Stigma subglobosiun. lapsula charlacea ^ prisiiiatica , avgulis deJuscens. Semina iiiappendiculata. Radicida cotjledonihus loiigior. Calycis tubus subnulius. Sfam'ma petalis anteposita ininima, ste- rilia. Ovarium 2-loculare. Capsula conipiesso-tetragona, a-lociilaris, 4" val vis : valvis 2 septo oppositis latioiibus, plaiiis; 2 alternis an- gustioribiis, carinatis GxiYOPHYTUM Juss. fil. Calycis tubus infundibnliformis, v. cyatliiformis, ovario brevior. Stamina omiiia fcrtilia. Ovarium 4-loculare. Capsula prismatico- tetragona, 4"locularis HOLOSTIGMA Nob. II. Segmenta calycina dorso cristata. Oinda i-scriata. Stylus média ge- niculatus. Sligma discijbrnie. Capsula suhtcrcs ^ coriacca^ lavilcr sulcata, sulcis apice dchisccns. Semina ad chalazam marginata. Radicula cotj- ledonibus hrcvior. Calycis tr.bus itifundibuliformis, ovaiio brevior. Stamina omnia fertilia. Ovarium 4"'ocularc. Capsula subcyliiulracea , v. clavato- cylindracea , i-locularis (disscpiuiciitis cvanidis), demùm apice 4-valvis. Semina iiiordinatè superposita CALYLOPllIS Nob. Sectio 11. OENOTIIERINEyE Non. Calycis tiibi pars lihcra clongaln , stib anthesi erecta ; liuibiis ^-purtiius : scgmciilis rc/lcxis. Pctala a'qiialia, patciiUa., brc- MONOGRAPHIA ONAGREARLM. J'2Ù vissinih ungidculata. Staniinn i-seriata , œrjiiilonga, omnia ferlilia ; fdainenla erecta , v. adscendentia ^ v. declinato- adscaîdeniia. Ovnriuni ^-locidare , loculis miillioK'idads ; ovida (tdsccndentia , v. Iiorizontcdia^ v. suspensa. Stignui crii- ciato-^-jj(tiiituni : pnrtilionibus elongatis. Pericarpiimi poly- speriniim , ccipsiditre , dehiscentiâ peractâ persistens. Semina nuda. Emhiyo reclus : radicidâ brevissimd ^ cotyledonibus planis. I. Ovula adscendentia . Ovula i-seriata, siipei-posila , inappendiculata. Capsula liiiearis, tetragona , 4-'oci''qua- lia, patentia. Stamina i-scriata, declinato-adscendentia, v. porrecta: 4 petalis anteposita altcrnis subjongiora. Filamenta basi dilatata. 32 8 MONOGRAPIIIA ONAGREARUM. Antlicrœ clliptiofe, meclio dorso affîxœ. Ovula adscendciitia, inibri- cata. Stylus defiexo-declinatus. Stigma 4-pai'tituni : lobis revolutis. Capsula prismatico-tctragoua, longe stipitata , 4'locularis, 4-valvis, polysperma. — Flores porrecti CHAMJ:NERIUM Tourh. Calyx 4-fî'Jus, limbo erccto. Necfarium membranaceum , ore 4-lobum. Corolla infundibularis; pelala aequalia. Stamina 2-seriata, brevia, erecta: 4 petalis anteposita allernis brcvioia. Filamenta lili- formia. AntherBe minute, suborbiculaies. Ovula i-seriata, adscen- dentia. Stylus rectus. Stigma clavatum , v. 4-fîdum , v. 4-pa'"titum : lobis ercctis. Capsula prismatico-tetragona, stipitata, 4-locularis, 4-valvis, abapice ad basin dehiscens, polysperma. — Floi'es erccti, V. subponecti EPILOBIUM (LiNN.) NoB. Calyx profundè 4-ficl"s; tubus infundibuliformis; limbi seg- menta patenli-recurva. Nectarium infrà tubi calycini apicera in annulura incrassatum. Petala œqualia , crecta , oblongo-cunei- formia, profundè 2-loba. Stamina 2-seriata, minuta: 4 petalis an- teposita alternis breviora. Filamenta recta. Antherse miuimae , medio affixse. Ovarium 4-loculare; ovula superposita, adscenden- tia, insingulis loculis 8-io, i-scriata. Stylus rectus. Stigma obliqué truncatum , concavum , demùm explanatum , fimbriatum. Capsula gracilis, toiulosa, stipitata , 4-locularis, 4-vaIvis, à basi ad apicem dehiscens: loculis 5-io-spermis. — Flores subdeclinati CROSSOSTIGMA Nob. rV. Gemts paradoxum, inter Epilobineas et Fuchsineas ambiguum. Calycis tubus infundibuliformis, elongatus, supià ovarium ven- Iricosus ; limbus rcflexus. Stamina 2-seriata. Filamenta filiformia, petalis longiora. Antlierae lincares, medio affîxte. Ovarium i-lo- culare , multiovulatum. Sligma capitatum , 4"'olJi''i'- Capsula brève stipitata , i-locularis, 4-valvis, polysperma. (Character ex cl. Presl.) ^ ZAUSCHNERIA Presl. Seclio IV. FCCIISINE^ Wob. Calycis tiibi pars libéra plus miniisve eloiigata; limbus f\-parf MONOGRAPHIA ONAGREARUM. 329 titus : segmentis ah apice ad basin secedeniibus , erectis , V. patentibus, v. refîexis. Stainina i -seriata, sœpissiinh alterne longiora. Antherœ medio dorso ajjixœ , innatœ. Pollinis gra- nula elUptica. Stigma indivisum , v. ^-dentatimi , v. stigmata 4 distincta , brevia. Ovula horizontalia , 2-seriata {rarissime i-seriata v. nididantia). Pericarpium baccatum. Semina nuda, inappendicidata , quibusdam reniformia ; radicula brevis , conica. — Folia sœpissimè opposita ; petiolus ad basin stipulis 2 cadiicis, V. niox deciduis , subulatis stipatus ! Flores pe- dicellati , haud horarii, sœpissimè axillares ac penduli. I. Petala exungiiiculata, œstwatione plicato-undulata -, flore evoluto plana, V. extrorsùm ccnduplicata , divergentia. Stainina niùiima , œquilonga •• 4 petalis anteposita {jàm œstivationé) reflexa ; 4 alterna recta. Fila- menta anthera breviora. Ovula numéro definito v. suhdefinito ., horizon- talia. a) Ovula campylotropa, in singulis hcidis 6 v. 8. Semina subreniformia. Embryo curvatus. Calycis tubus cylindraceus , tetragonus ; limbi segmenta ovato- oblonga, acuminata, erecta , tubo breviora. Petala plana, cunei- formia , acuminata , erecto-divergentia. Filaraenta filifoi mia. Stylus filiformis, exsertus, subdeclinatus. Stigmata 4, brevia , sublinearia, obtusa , demùm subpatentia. Ovarium subglobosum. Bacca ex- succa , oligosperma. Semina lœvia, teretia , medio affixa. — Folia opposita , subcoriacea , denticulata. Pedicelli axillares , penduli. . . BREBISSONIA Nos. i) Ovula anatropa , in singutis loculis 3, 1-seriata. Semina mutud compressione varié angulosa. £mbryo reclus. Calycis tubus obeonicus , teres , brevis ; limbi segmenta trian- ;ulari-ovata, cuspidata, reflexa, tubo breviora. Petala obovato-el- iptica V. lato-elliptica, obtuse triloba , extrorsùm conduplicata, patentissima. Filaraenta triangularia. Ovarium ovale. Stylus fili- formis, longé exsertus, deflexo-declinatus , apice nonnunquàm subquadrifidus. Stigmata 4 , sublinearia , obtusa , brevia , demùm subrevoluta. Bacca oligosperma. — Folia subopposita, integerrima, subretusa , membranacea, mollia. Pedicelli axillares, penduli. . . . LYCIOPSIS NoB. n. Petala flore expansé erecta^ sœpissimè subconvoluta, imbricata, corollam jinnal. du Muséum, tom. IV, 3" série. 4^ fi 33o 3ION'OGR\PHIA ONAGREARUM. tubiiloso - campanulatani simulantia. Stamina inœquilonga ; filamenta [plerumquè longissinia)Jllifunnia ^ oninia recta: f\ pelalis aiiteposita al- ternis breviora. Oi^ula numéro iiidefinito, i-serialia^ horizontalia. a) Pedicelli axillares , penduli', Semina muttid tompressione varié angulosa, Calycis tubus cylindiaceus , octogonus, suprà ovarium con- slrictus; limbi segmenta reflcxa , tubo œquilont^a. Petala exun- guiculata, planiuscula , oblongo-cuneiformia , apice subtriloba, V. proruiidè emarginata , staiDinibus longioia, marginibus sub- imbricata. Stamina 4 minora alternis chiplo breviora. Stylus apice ex|)lanatus. Stigmata 4, subglobosa. bacca e.xsiicca , poly- speima. — Fi'utex. Foba sparsa, v. subverticillata,.subcarnosa , sub- integerrima, laevigata; petioli basis incrassata, pei-sjstens, demùm iiidurata, subspinescens. StipultE fugaces, minimae KIERSGHLEGERIA Nob. Calycis tubus subcylindraceus v. ventricosus , subtei-cs , suprà ovai'ium constrictus ; bmbi segmenta erecto- v. lecurvo-patentia. Petala unguiculata , convoluta , imbricata , fîlamentis sa;pissiniè multo breviora. Ovarium ellipsoidcum v. oblongum. Stigma coui- cum V. subglobosum , 4-tlentatum , v. subintegrnm. Bacca poly- sperma. — Frutices. Folia opposita , denticulata , membraiiacea ; pe- tiolo inarticulato, haud spinescente. Stipulœ tardé dccidua; FUCHSIA (LiNN.) Nob. b) Flores terminales , in panîculnm cymosam , subtrichotomam , subsessilem , subnudam dispositi •' pedunculi pedicellique erectt. Semina parva, suberecta, compressa , exangidata, Calycis tubus obconicus, brevis, basi subinflatus; limbi seg- menta reflexa , tubo longiora. Petala brève unguiculata, plana, obtusa, segmentiscalycinis subbreviora. Stamina exserta. Stigma 4- lobum. Bacca polysperma. — Frutex. Folia opposita v. subverticil- lata, magna, lœvigata, subcoriacea, integerrima. Stipulée fugaces. SCHUFIA Nob. III. Petala squamifonnia , miriima. Stamina inœquilonga. Filamenta fdi- formia, omnia recta : ^petalis anteposita alternis brei'iora. Ovula niinu- tissima, secàs placentam inordinatïni conjhrta. Semina Calycis tubus infundibulifoi-mis, basi ventricosus; limbi segmenta reflexa. .Filamenta longé exserta. Ovarium ellipsoidcum. Stigma 4- dentatum. — Frulex. Folia sparsa. Pedicelli axillares, penduli. SKINNERA FoRST. MONOGRAPHIA ONAGREÂRUM. GENERA ET SPECIES ONAGREARUM. 33i Sectio I. GAYOPHYTIINE^ Nob. Calycis tubi pars libéra brevis , v. sub/iulla , subcyatliiformis ; linibus ^-paiiitus : segmcntis Imearibiis v. lineari- v. triangu- lari-lanceolatis, phmis^ v. rarb concavis, sub/ierbaceis, reflexis, Tioiiiiunquàin dorso carmatis. Nectarium fauce calycind in annulwn plus minùsve incrassatuin . Petala 4, brevissmiè un- giiiculata, erecto-patentia , subintegra. Stamina 8 , i-senata, petalis breviora; Jilnmenta recta ^ inœquilonga : ^ petalis an- teposita {nonnunquàm sterilia) alleniis breviora; antherœ el- lipticœ V. subrotundœ, medio dorso t'. basi affixœ^ plencmqu'c minimœ , post anthesin haudcontortœ. StylxjS Jili/brnus , rec- lus. Stigma subglobosum t'. disciforme , mdà'isum. Pericar- piUM capsulare, plerumque membranaceum. Semina nuda ., inappendiculata.,plerumque mmuta ; embiyo subcylindraceus : radiculâ cotyledonibus œquûongâ {rarissime brevi, conicd). Herbœ annuœ vel perennes. Folia integerriina vel denhculata : injînia opposita; cœtera sparsa. Flores flavi {rarissime albi), regidares, diurni , haud ephemeri , inodori, paivi , prœflora- tione et sub anthesi erecti, axiUares , solitarii, remoti. I. GAYOPHYTUM Jlss. fil. Calycis tubus brevissimus; limbi segmenta 3-nervia, apice callosa. Petala integerrima, obovata. Stamina 8, inœquilonga : 4 petalis anteposita minima, eÉFœta, filiformia, complanata. Antherae orbi- culares, suprà basin affîxse, innatse, basi et apice eraarginatae. Ova- KiLM lineai'i-clavatum , compresso-tetragonura , 2-loculare; loculi niultiovulati ; ovula adscendentia , imbricata , i-seriata. Styhis brevis, fîliformis, stamina majora subsequans. Stigma crassum, ca- pitatum , emarginatuin. Capsula compiesso-tetragona , lineari-cla- vata, subtoriilosa, nicmbranacea, truncata, brève stipitata, 2-îocu- laris, 4-valvis, polyspci ma . placenta nerviformi , septura effor- mante ; valvae 2 placentœ oppositœ planœ (« per septum oppositum 332 MONOGRAPHIA ONAGREARUM. diù inter se cohœrentibus » Juss. fil.)> costà dorsali crassiusculà ; valvse 2 latérales carinatae ( a extrorsàm revoliitœ » Juss. fil.), costà dorsali tenerrimà. Semîna parva, laevia , oblongo-ovata , ad- scendentia, imbricata , in singulis loculis circiter i5 , i-seriata; raphis filiPormis, immersa; episperniium duplex : utrumquè tenue. Enibryo lineari-clavatus ; radicula infera, oblongo-conica, obtusa, cotyledonibus paulô longior. Herba annua, supernè raniosa. Folia angusta, integerrima, sub- sessilia (saltem caulina). Flores niinimi (in ramulis abbreviatis axil- laribus), axillares. Alabastra ovalia, obtusa. Petala lutea. Species hucusque unica. GAYOPHYTUM HUMILE Jdss. fil. Gajophjtum humile Juss. fil. in Annules des Sciences Natur. vol. aS , p. i8, tab. 4. — • Gajophjtum micraiithuiu Hook. Bot. Miscell. v. 4? p- 222? PLinta I -3pollicaris, glabcrrima, infernè simples et nuda, supernè ramosa foliosaque. Radix liliforniis , perpendicularis , flbrillosa. Caulis erectus , airacUis, purpurascens. Folia 3-9 linea» lonça , 7-1 i lineam lata , lanceolato-linearia , suljfalciforniia , olitusiuscula , aveiiia. Kamuli floriferi axillares, folio subbreviores, filiformes, interné nudi, supernè foliosi. Flores adjecto ovario vix 2 lineas longi, folio breviores. Segmenta calyciiia ] lineam longa ; tubus segmenti.? quadruplé brevior. Petala segmentis ralycinis paulô longiora , erecta (?), obovata, integerrima, trinervia. Stamiiia majora petalis dimidio breviora ; minora (abortiva) brevissima. Stylus fila- mentis longioribus paulo superatus. Stigma antlieris multo crassior. Capsula 5-6 lineas longa. In frigidis Andium cliilensium legit cl. ClaudiusGay. — (V. s. sp. in Herb. Mus. Paris.) Alteram forsan sistit speciem Gayophylum micranthum Hook. 1. c. , a cl. Gillies in Andibus prope urbem Meudoza, nec non in montibus Cerro dcl Moiro, provincia: San-Luis lecta. II. HOLOSTIGMA Nob. {Âgassizia Nob. in Suites à Bufibn , Histoire des Plantes phanérogames , vol. 4, p- 347 (nonChavannes). — OEnotheraj sect. I [Sphœrostigtna), Sering. in De Cand. Prodr. — Camissonia Link.) Caocis tubus infundibuliformis V, cjathifoi rais , ovario nuilto brevior; limbi segmenta plana, obtusiuscula, tubo longiora. Petala flabelliformia, v. cuneiformia, v. obovata, flabellivenia, bi^evissimè unguiculata, apice erosa. Stamina ina-quilonga, omnia lertilia. Fila- menta filiformia, complanata : 4 petalis anteposita alternis sub- duplo breviora. Antherœ suprù basin vel medio dorso affixse , incumbentes , aîqiiales , orbiculaics , v. ellipticœ, v. oblongae , basi emarginatac. Ovariim tetragonum , prismaticum , esulcuni , 4-locu!arej ovula creberrima (in specie unicà pauca), adscen- doiitia, in singulis loculis i-seriata, imbricata. Stvlus stamina MONOGRAPIllA ONAGREARUIVI. 353 subsequans v. superans. Stigma crassum , indivisuin , subglo- bosuni. Capsula nienibranacea , subsessilis , tetragono-prisma- tica , subcylindracea , V. conica , in rostrum brève, truncatum , aspernium desinens , arcuata (laro recfa), 4-locularis, 4-valvis, polysperma (in specie unicà oligosperma); vaivse lineares : costâ dorsali tenui, nerviformi ; dissepimenta membranacea , tenerrima ; placenta tetragona , nerviformis : apice subulato, aspermo. Semina adscendentia, imbricata, v. superposita, niinima, lœvia, ovalia , v. obovata, castanea, v. spadicea, basi et apice apiculata, hiiic raphe filiformi notata. Enibryo semini conformis; cotyledones ellipticœ, V. subrotundse , basi 2-ainiculatœ, facie plana?, dorso convexae ; radicula ovato-conica, obtusa, cotyledonibus ferè sequilonga. Herbae annuîe , ramosœ, plerumquè graciles. Folia integerrima , V. denticulata , sessilia, v. petiolata. Flores axillares. Alabastra ova- lia , V. subglobosa, obtusa. CoroUa citrina (siccatione nonnunquàm viridescens), parva. Stamina lutea. Sectlo I. Antherée minimse, cordatosubrotundae, apice retusae, apiculatae. A. Petala citrina, post anthesin aurantiaca [siccatione haud uii'idescentia) . Capsula recta ^>. subarcuata [in singulis indii^iduis), wix deflexa , linearis , gracilis, toridosa, puberula, suberostiis. — Folia aut bret'issima , spathu- lata , aut elongata , angustissima : caulina sessilia. Caljcis tubus bre- vissimus , cyatliiformis. a) Cafsula poljrsperma, elongata. HOLOSTlGiMA ARGUTUM Non. OEnothera dentata Gavan. le. 4, tab. 398 (mala). — -Ruiz et Pav. Flor. Peruv. 3, tab. 3 17. SubdifFusum, glabriusculum. Foliis linearibus, v. lanceolato-linearibus, acu- tis, argutè denticulatis. Pelalis flabelliformibus , subintegris, ovario dimidio brevioribus, filamenta majora duplô superantibus. Radix subliç;nosa, parce ramosa. Gaules subcrecti, ailscendentes , graciles, subflexuosi , ramo- sissirai, V. diOusi, glabri , spithamasi , sesquipedales; ramuli adscendentes, v. divaricati , tenuis- siniè puberuli , foliosi, graciles. Folia 2-G liiieas longa , vix ullrà i lineam lata (plerumquè an- gustiora ), obscure viridia (siccatione lutescentia), glaberrinia, v. margine minuté puberula , prscter costam tenerrimam enervia ac avenia, conspicuè sed remotè denticulata. Flores (ad- jecto ovirio ) 9-r2 lineaslongi, remoti. Calyx glaliriusculus : tubus 8-nervis , i lineam longus, ore I lineam latus ; limbi segmenta lineari-oblonga, obtusa , apice callosa, tubo duplo longiora. Petala 4 linejs longa, totidem lata. Ovarium G lineas longuni , angustissimum , pubcrulura. Stylus stamina majora subsequans. Stigma lutescens , mïnutum. Capsula i pollicera longa, recta , v. subarcu.ita, subdeflexa, puberula , apice attenuata: valv:e lineares, vix 7 lineam latae. Semina magnitudine grani Papaveris, spadicea. Crescit in Regno chilensi. — (V. specim. Dombeyana in Herb. Mus. Par.) 334 MONOGRAPHIA ONAGREARUM. HOLOSTIGMA TENUIFOLIUM Nos. OEiiothera tenuifolia ^erlero] mnscr . (non Cav. nec Ruiz et Pav.) Caulibus virgatis, suberectis, puberulis. Foliis angiistissimè linearibus (radicalibus lineari-spathulatis) , obtusis , suliinleirerrirais , margine pu- berulis. Petalis obovatis, subiutegris, ovario multô brevioribus , stamina niiijora triplô superantibus. Capsulis gracillimis. Radix perpendicularis , tenuis , parce ramosa. Gaules plerumquè plures, erecti , v. adscen- dentes, subsimplices, graciles, G-ii poUiccs longi. Folia 5 8 liiieas longa, -f - i lineani lata fia- mularia miiiimu . sa?pè in axillis vctulorum caulinorum fasciculata) : radicalia caiilinaquc inSnia nonnunquàiii olisoletè dentata. Flores reinoti , adjecto ovario 9-12 lineas longi. Calys glaber ; tulms -> lineam longus , ore j linearn latus ; liinbus iii alabastro ovalis, obtusus ; seg- menta tubo dimidio loiigiora , oblonga, apice angiistata , obtusa , callosa. Petala i y lineani longa, I lineam lata, obovala, v. elliptico-oliovata, subsessilia, apice erosa. Ovarium ^-glineas longum , puberulum, angustissimum. Stylus stamina majora superans, vlx lineà longior. Stigma lutescens. Capsula 12-|5 lineas longa , subrecta , plus minùsve arcuata , crecta, v. subdellexa , puberula ; valvae ferè liliformes, lineares. Semina .spadicea, magnitudine grani Papaverii. In Regno cbilensi australiori legerunt cl. Bertero et Claudius Gay. — (V. s. sp. in Herb. Mus. Par. nec non in Herb. cl. Delcssert.) HOLOSTIGMA HETEROPHYLLUM Nob. OEnotliera dentata Link , Enum. f non Cavan. nec Ruiz et Pav.) — Lindl. Coll. Bot.tab.io. — CarmssoniaflavaXAv^^ Jahrb. dcrGewîechsk.i8i8, p. 186. Glabriusculum. Foliis aut lineari- v. oblongo-spathulatis , aut brevibus , oblongo- V. lanceolato- v. obovato-linearibus , oblusissitnis , v. truncatis , obsolète denliculatis , subsessilibus. Petalis flabclliformibus, v. obovato-sub- rotundis , subintegris, ovario triplù brevioribus , filamenta majora duplo su- perantibus. Radix tenuis, parce ramosa. Gaules spitbamaei rariùsve breviorcs, v. pédalos, adsccndentes, V. diffusi, graciles, subllcxuosi, glabriusculi, deniiim ramosissimi; rami îoliosi, graciles, subdi- varicati, puberuli. Folia in singulis individuis quàm maxime variantia, 9,-8 lineas longa , 7 - 1 r lineam lata, saturatè viridia (exsiccatione lutescentia), crassiuscula, glaberrima, v. margine mi- nute puberula , prajtcr costam tenerrimani enervia et avonia. Flores reraoti , folia plerumquè superantes, adjecto ovario 8-10 lineas longi. Galyx glaber : tubus i lineam longus, 8-nervis ; limbi segmenta tubo subduplo longiora, lineari-oblonga, obtusiuscula, i-nervia, apice callosa. Petala 2 lineas longa, totidemque lata. Ovarium 5 6 lineas longum, puberulum, angustissimara. Stylus stamina majora sul)a;quans. Stigma minutum, lutescens. Capsula 1 pollicem longa, recta, v. subarcuata, subdellexa , puberula; valva; lineares, vix j lineam latx. Semina spadicea, ma- gnitudine grani Papaveris. Crescit in Regno cbilensi. — (V. v. c.) A) Capsula brevis, aborlu i- v. 2-sperma. HOLOSTIGMA PARADOXUM Nob. OEnothera micraiitha Presl , Rel. Haenk , a, p. 5i (non Horn.) Glabriusculum. Foliis linearibus, mucronulalis , inlegerrimis, piano- MONOGRAPHIA ONAGREARUM. 335 convexis. Petalis obovatis , calyce parùin longioribus. Capsulis lineari- oblongis. — • Herba annua , erecta, supernè paniculato-ramosissima. Crescit in Regno chilensi. • — Character ex cl. Presl. B. Petalajlava, siccitate viridescentia. Capsula subcoTitorta , hirsuta , supernè altenuata. fl) Flores minimi, Catj-jc cjfathiformis. Folia impunctata : caulina sessUia. HOLOSTIGMA MICRANTHUM Nob. OEnothera micraniha Horn. Hort. Hafn. — OEnothera hirtalAvik ^ Enum. Caulibus hirsutis. Foliis remotè denticulatis , v. subintegerrimis , lanceo- latis , acuLiuscLilis , hirsuto-puberulis : radicalibus spatbulatis, longé petio- latis. Petalis obovatis v. cuneato-oblongis, minimis, segmentis calycinis vix longioribus. Capsulis elongatis. Radix simples. Caules clifiusi v. adscendentes , r-imosissimi , subterçtes , spithamaei-pedales ; rami (lexuosi, subvirgati , ad.scenclentes , v. erecti. Folia lo lineas-3 pollices longa , 2-G lineas lata, moUia, praîttr costam crassiusculam enervia. subavenia, laetè viridia. Flores adjecto ovario ."i-G lineas longi , remoti , foliis pleruraquè duplo superati Calyx hirsutus , minimus ; tubus 7 lineani longus, 8-nervis, limbus in alabastro ovalis, obtusus: segmenta tubo daplo longiora , lineari-oblonga , obtusiusculi , apice callosa Petala vix i lineam longa , totidem lata , stamina n ajora duplo superantia. Ovarium 5-6 lineas longum, dense liiisutum, lineari-conicura , sub- curvalum. Stylus staminibus majoribus paulo superatus. Stignia crassiusculum , violascens. Capsula 7-8 lineas longa, hiisuta , tetraquetra, varié curvata, in rostrum brève desinens ; vaivs sublineares, | lineam latae. Semina castauea , magaitudiiie graui Papaveris. Habitat in Californiâ. — (V. v. c.) b) Caljrcis tubus injundibulijbrmis , limbi segmentis ceguilongus. Folia pellucido-punctata •■ omnia petiolata. HOLOSTIGMA CHEIRANTHIFOLIUM Nob. OEnothera cheiranthifolia Horn. Hort. Hafn. — Lindl. in Bot. Reg.tab. i o4o. Caulibus hirsutis. Foliis hirsuto-puberulis, v. subtomentosis, glaucescenti- bus , subintegerrimis , obtusis : inferioribus oblongo- v. obovato-spalhulatis , vel subrbombeis, longé petiolatis; floralibus ovatis, v. ovato-oblongis. Petalis flabelliformibus, calycis tubo œquilongis. Capsulis brevibus. Gaules pédales v. longiores, adscendentes v. decumbentes, teretiusculi, vlrgati, ramosissinii, saepè purpurascentes Folia 6 lineas - ■> pollices longa. 3-8 lineas lata, mollia, praeter rostam crassiusculam enervia : superiora obsolète dentata, basi subetnarginata v. totundata. Flores remoti, adjecto ovario vix i poUicem longi. Calyx hirsuto-tonientosus : tubus 8-ncrvis, 2 li- neas longus ; limbus in alabastro ovalis , obtusus : segmenta longitudine tubi , triangulari- oblonga , acutiuscula , tenue 3-nervia. Petala 3 lineas lata, 2 lineas longa, stamina subduplô superantia. Ovarium 4-5 lineas longum , hirsuto tomentosum. Stylus 3 lineas longus, fila- mentis majoribus paulo superatus. Stigma crassum , viride, vel purpurascens. Capsula 6-lineas longa, varié curvata, v. arcuata, deflexa, hirsuta , in rostrum brève obtusura attenuata ; valvac pLiniusculx, i lineani latae. Semina castanea, magnitudine grani Papaveris. Crescit in Regno chilensi. — (V. v. c.) 556 MONOGRAPHU ONAGREARUM. Sectio II. Aiithçrae obïongse, obtusée, basi emargiiiatse, infrà médium affixsR, versatiles, demùm subarciiatre. Filamenta brevissima : 4 petalis anteposita antheris breviora; alterna antheiis siibœcjuiloiiga. HOLOSTIGMA BOTTEE Nos. Caulibus hirsutis. Foliis lanceolatis, acutis , repando-denticulatis, hirsuto- puberulis , in petiolum angustatis. Tubo calycino infundibuliformi ; linibi segmentis tubo dimidio longioribus , petala subœquantibus. Petalis flabelli- formibus (siccitate viridilms), staiiiina majora quadruplé superanlibus. Cap- sulis prismatico-tetragonis, subconicis, hirsutis, demùm spiraliter contortis. Planta habitu et foliis Holostigmati inicrantlw similis. Gaules pédales, v. longiores,adscendentes, V. decumbentcs, purpuraseentes, ramosi. Folia2-3 pollices longa , 3-5 lineas lata , laetè viridia, raollia, impunctata , tenuissimè pennivenia : costa crassa, albida. Flores subreraoti, foliis bre- viores. Calyx hirsutus ; tabus 2 lineas longus; limbi segmenta lineari-lanceolata, acutiuscula , striata , 3 lineas longa, basi i lineani lata. Petala 4 lineas longa, 3 lineas lata, lutea, apice erosa. Antherae luteae Stylus 4 lineas lonjrus , filiformis, antheras majoras subœquans. Stigma crassum , atropurpureum. Ovariuin hirsutura , 5-7 lineas longum. Gapsula i pollicem longa. In Californiâ australi detexit cl. Botta. — (V. s. sp.) (1) (0 Species nobis haud l'isœ , ex auctorum descriptionibus Holostig- matibus tribuendœ : OEnothera Boothii Douglas, in Hook. Flor. Bor. Amer, i, p. 2i3. • Gaule ramoso; foliis ovatis , dentatis , superné glabris, subtus hirtis : inferioribus petiola- • tis ; floribus secundis , subspicatis ; petalis parvis, obovatis , integris , stamina aequantibus; » capsulis prismatico-cylindricis , sulcatis, tortis. » Hook. 1. c. Invenit cl. Douglas in collibus aridis petrosis, juxtà flomina Lewis et Clarhc's-Bner, lat. bor. 4'>''- OEnothera pygmœa Douglas, in Hook. 1. c. • Gaule adscendente , ramoso ; foliis inferioribus petiolatis, rhomboideis; snperioribus sessi • libus, lanceolatis; omnibus dentatis, pubescentibus ; rapsulis subsecundis, prismatico-cylin- » dricis, torulosis, apice attenuatis. » Hook. 1. c. In sterilibus areuosis America; boreali-occidentalis, secùs amuem Utalla , legit. cl. Douglas. OEnothera spiralis Hook. 1. c. ; et in Beech. Bot. I, p. l4i. • Gaule subsimplici, decumbente, iucano; foliis angustè ovatis oblongisve, obtusis, integer- » rimis, v. obscure dentatis, strigoso-pilosis , incanis , in petiolum attenuatis; floribus solita- ■ riis ; petalis stamina duplo superantibus ; capsulis acutè tetragonis , incanis , acuminatis , de- • mùm glabriusculis, subspiraliter tortis. • Hook. 1. c. Habitat in Californiâ, circà Monterey. OEnothera viridcscens Hook. 1. c. p. 214. t Dense incano tomentosa ; caule erccto , simplici; foliis ovatis, acutis , sessilibus , grosse • dentatis, spicis foliosis ; petalis ^siccitate atroviridibus) stamina duplo superantibus; capsulis » acuté tetragonis, subhirsutis, tortis. » Hook. 1. c. In America boreali occidental! legit cl. Menzies. OEnothera contorta Dongl. in Hook. 1. c. I, p. 214. ■ Caule debili , ramoso, foliisque linearibus, integerrimis, glabris ; floribus minimis ; capsulis » cylindricis, contortocurvatis, elongatis, torulosis. » Houk. 1. c. In sterilibus ad flumen Columbia legit cl. Douglas. mONOGBAPniA ONAGREARI.M. oSy III. CALYLOPHIS NoB. [Caljlophis Nol). in Suites à Bufl'on , Hist. des Plant, phanér. v. 4, p- 349- — OEnotherœ spec. auctor.) Galycis tubiis infunclibuliformis, 4-costatiis, ovaiio brcvior ;linîbi segmenta triaiigulari-lanceolata, tiibo paiilo breviora , coiicava , dorso cristata. Petala flabellivenia , obovata, ei'oso-creiuilata. Sta- MiNA oninia fortilia : 4 petalis anteposita altornis dimidio breviora. Filamenta bnearia , anthcris breviora. Aiitherae oblongœ, basi ac opice obtusae, medio affiNfP. Ovariim cylindraccuni , costato-te- tragoniim, 4-suiciim , 4-loculare ; costœ crassŒ', convoxse , dissepi- raentis oppositae; ovula adsceiidentia , in singulis loculis 2-scriata , imbricata. Stylus medio geniciilatus, stamina vix superans. Stigma (violaceum) peltatum , discilbrme, ci'enidatum. Cïpscla Icres.cy- lindracea,v. subclavata , lœvissimc 4-sulca, 8-striata, estipitata, coriacea, dissepimentis evanidis i-Iocularis, demùm apice 4-valvis, sulcis dehiscens; valvîE Hneares, planse , submaiginata?, obscure 2-nerves: cosfàmedià inconspicuà; placenta tetraquetra. Semika sub- inordiiiatè superposita, erecta, parva, laevia, castanea , oblonga, v. subdolabriformia, mutuà compressione angulosa, basi apiculata, ad clialazam maiginata. Epispermium chartaceum. Embrvo semini conformis : cotyledones ovales, basi a-auriculatse ; radicula brevis, conica , acutiuscula. Herbae ramosœ , glabriusculae, \\ah\tu Jussievarum, basi sufTru- tescenles. Folia subsessilia , serralo-denticulata. Flores axillares , foliis breviorcs. Alabastra obovato-clavata , 4"Ci"'stata , 4-apicu!ata. Corolla conspicua staminaque lacté citrina. JNomen è verbis gr;Ecisx;«).uç : calyx, et Xoc{.t; : crisla, propter cai'i- nas calycinas cristatas. — Species très, America? septentrionaîis temperatœ incolœ. CALYLOPHIS NUTTALLIl Nos. OEnothera serridata Nutt.! Gen. — Hook. Exot. Flor. tab. \^o. — Sweet, Brit. Flow. Gard. tab. i33. Foliis linearibus , v. lineari-lanceolatis , v. lanceolato-linearibus , acutis , repando- v. sinuato-denticulatis. Capsulis subcylindraceis. Gaules erecti . a;l;ibri, 2-3 pedes aiti , ramosissimi , basi suflruticosi. Rami virgati , adsccn- dentés, foiiosi. Folia i-3 poUices loiip;a , i-3 ^ liiieas l.Tta . Ia;tè viridla , glabra, Inisi inte- çra, longé attenuatJ , vix petiolata: dentés argiiti, mucronati. Flores (adjccto ovario) i pol- liccra V. paulo niagis longi. Calyx glaber , semipellueiilus , viridè lutescens : tubus 4 lineas longus, nervosus; limbi segmenta triangularia, mucronata, striata, dorso cristato-carinata Pe- tala 5-6 lineas longa, lotidemque apice lata, erecto-patentia, corollani cyathifornieni siniulantia Antherae i lineas longae. Filamenta recta. Stylus (i lineas longus, luteus. Stigma i lincara latum , Annal, du Muséum., tom. IV, 3' série. . 4^ 358 MOMOGRAPHIA ONAGREARUM. praellorationp conduplicatura. Capsula 10-12 lineas loiig.i. recta, v. subarcuata, olivacea, gracilis (dianietro vix i liiieam metienle). Semina vix 1 liiieam loiiga. In planitiebus missouriensihus detcxit cl. Nutlall. — (V. v. c.nec non spé- cimen Nuttallianum in Hcrbar. cl. Wejjb.) CALYLOPHIS DRU.MMONDIAKA Nob. FoHis argutè serrulatis, obtusis : inferioribus oblongo-obovatis ; superio- ribus oblongo- V. lineari-spatbulatis. Capsulis Planta prajcedenli similis , folionim forma tanipn potiinique serratuiis approximatis, subad- pressis facile dis^noscenda. Gaules subsimplices , setiii pctUilcs . ut videlur decambeiitcs. Folia 4-8 liiioas longi. Flores C. Nuttallianœ. Capsulae liaiid siippetunt. In provinciâ mexicanà Texas , serùs flumen Jîio-Brazos ^ nupcrrimè de- texit cl. Drummond. — (V. s. sp. in Herb. cl. Webb et Delessert.) -- CALYLOPHIS BERLANDIERI Non. Foliis linearibus, obsolète denticulatis. Capsulis clavato-cylindracels. Specimina suppetentia noiinisi plantas sunimit aies sistere videntur. Foliu 5-6 lineas longa . i liaeam circitcr lata. Flores illis prœcedenliuni siniiles videntur. In provinciâ mexicanà Texas ^ circà Bnhia del Espiritu Santo , legit cl. Berlandier. — (V. s. sp. in Herbar. cl. Webb.) Sectio II. OENOTHERINE^ Nob. Calycis tubi pars libéra elongata, siibcylmdracea ^ prœflora- tioue sœph cernua , v. pendilla , sub anthesi erecta ; limbus l\-partitus : segmentis rejlcxis , membranaccis , coloratis , lineari - lanceolaiis ^ nonnunquùin dorso canhatis , sœpè per paria cohœrentibus. Nectarium fance calycind in aîinulum , v. sub fdanientis singidis in glandulam dis- tinctani incrassntiun. Petala 4 5 patentia^ hrcvissinic iwgiii- culata, œquidia. Stamina 8, ouiniaj'ertilia , faiici calycince altitudine œquali inserta idcoque i - seriata. Vilanienta ad- scendenha , v. declinato-adscendentia , v. recla, œquilonga , pliformia ^ comphinata^ apice siibulala. Antlicrœ linearcs ^ v. linectri-oblongœ, œqiudes , incdio dorso a//ixœ, versatiles , j)le- rnmqiiè basi ac apice emargina/œ, liileœ , v. albidœ, nimqiuïm rubrœ v. violaceœ. Ovaricm '^-locidare : locidis multiovulatis. Stylus declinalus. v. rectns ,jHi/'onnis ^ apice subincrassatus MONOGRAPHIA ONAGREARCM. ÔSq Stigma cruciato-^-partitiun : partilionibus elongalis , lineari- teretibus, obtusis. Pericarpium capsulare {valvis placcntâque dehiscentiu pcractd pcrsistaitibiis) , coriaceum ^ v. lignosum- (rarô submemhranaceum)^ ^-locidare : loculis polyspermis. Se- MiNA 7iuda , inappendiculata , v. rarissime ad clialazam sub- margiiiata. Embryo reclus : radicidd brevissimu , conicd , obiusd, cotyledonibus J'acie plauis^ dorso coiivexis. Herbœ rarô su/fruiesccjites. Folia intcgerrima , t'. deiilicidata , V. rariiis aut sijiuaia , aut pinnatijida : radicalia rosidata , huino adpressa , in petiolum {suprà plaimm ^ subtiis carina- tuin , ideàque iriquetriun v. trigonum) attenuata ; caidina ses- silia V. subsessilia , sparsa ; Jloralia plerumquè seiisïm in bracteas transeimiia {rarissime Jloralia omnia bracteiformia , parva). F'iores régula res , adnato-sessiles, axillares {nunc remoti , nunc sœpiùs in spicam approximcdi) , jioctunu et fugaces {hespero nempe et nocte évolutif jàm sole oriente quasi déliquescentes, cœlo tamen nubiloso v. pluvioso etiam per postridiem (qjerti) , vel diurni nec ephemeri, sœpè odori : singuli Jblio v. bracted persistente sujfidti. Spicœ ter- minales (rarissime ramulorum elongatione latérales) , erectœ {apice interdimi prœjloratione nutantes), nunquàm ramosœ, sœpissimè multi- v. plurimiflorœ : fructiferœ demiim valdè elongatœ. P étala alba, v. rosea, v. carnea, k\ sœpiùs citnna : colore post anthesiji sœpè mutabili ( albo nempe in roseum V. • carneum , citrino in aurantiacum v. livide violaceum abeujite). Œ,^oinv.Vim^M.ferc onines Americœ tàm septentrionalis quàm me- ridionalis regiones temperatiores incolunt. IV. AINOGRA NoB. { OEuotherœ s.^ec. auciOT. — Bauniaïuna T^oh. in Suites à Builon , Hist des Plant, phanér. vol. 4 ? P- 35 1 ; non De Cand. fil.) Calycis tiibiisgracilis,fauceparùm ampliatus: segmenta ecarinata, striata, bieve corniculata. Petala obcordata, v. retiisa , v. intégra, 34o MONOGRAPIIIA ONAGREARUM. flabellivenia. Antheuje lineares, obtusœ, suprà basin affîxœ, deniùm subcontoita'. Ovarum gracile, cylinclracciim, estipitahini, 4-sulciim, 4-costaluin : sulcis cuin dissepimcntis alternantibus ; dissepimenla merabranacea; ovula adscetidentia, superposita, in singulis loculis i-seiiata. Stylus stamina superans. Capsila (ex cl. Douglas et Nut- tall) Ihieaiis, tetragoiio-i)risniatica, subarcuata, esulca, v. sulcata, 4-lociilaris, 4-valvis, 4-dentata. Semina cuneata, linearia, Isevia, basi acuta. llerbaî pereniies v. annuse. Folia caulina pinnatifîda v. dentata, sessilia. Flores axillares, distantes, diurni, liaud ephemeri , speciosi , odoi'i , autè aiilhesin dcflexo-penduli. Petala carnea.v. albida , (!emiim rosea , basi kiteo-maculata. Filainenta stylusque caniea. Antheiœ Uiteœ siniùl uc stigmala. SjDCcies 3 , Americaî seiîteutrionalis incolse. ANOGRA DOUGLASIANA Nos. OEnotliera pnlUcla Doiigl. Lindl. in Bot. Reç^. tab. 1142. — Baumannia Douglasiaua NoL. in Suites à Buii'on, Plantes phanér. vol. 4 1 p^'g- 352. Perennis , glaberrima. Caulibus decumbentibus , ramosis. Foliis lanceo- latis, V. lanceolato-linearibus , acutis, rcmotè inciso-dentatis, v. denticulatis, V. integerrimis. Segnientis calycinis tubo diiplo , petalis paulô brevioribus. Petalis retusis , filamentis duplô longioribus. Capsulis linearibus , subarcuatis. Planta a-B-pedilis, basi siiffruticosa. Radix repens Uami adscendentcs vel difTusi , lœvigati, ■vir2;ati, ilexuosi, albidi, raio simpliees. Folia 1-4 pollices loiiga, i-4 lineas lata, G;Iaucescentia, laevigata , pelluiilD-punctata, subaveiiia : Costa albida. Flores folia supcrantcs, adjccto ovario 2 \ polliccs loni;i. Calyx cariieus ; tubus i5-iG lineas longus , 7 lincani latus, linibus in ala- bastro ovalis, 4-''pit:ul,itus : segmenta lineari-lanceolata (plerumquc per paria coliaercntia), brève corniculata , ^ lineas longa, i lineani lata. I*etala 8 lineas loiiga, i pollioem lata , flabelliformi- subrotunda , supcrnè erosa , apice retusa , pallidè carnea , deniiiin subrosea. Filanienta peUiHs duplô l^reviora. Antlieraî filamentis paulô breviores. Ovarium 8 j; lineas longuni , tubo caly- cino haud latinr. Stylus t'eré a-polUcaris. Stigniata a-3 lineas longa. « Capsula linearis, falcata , • contorta , libroso-lignosa. Semina lineavia , cuneata, pallido l'usca , basi acuta, superlicie » laevia. » (LunU. 1. c.) * In America boreali-occidentali detexit cl. Douglas. — (V. v. c.) ANOGRA KUTTALLIANA Kod. OE/iothera albicaulisFnis. Cat. i8i 3, ex Ntillall, Gen. Amer. i,p. 246 (non Pursh). — Œiiothcra Nuttallii Sweet, Hort. Brit. edit. 2, p. 19g. — • Baumannia Nuttalliana^ob. 1. c. Perennis. Gaule crecto , supcrnè ramoso. Foliis lineari-sublanceolatis , in- legris V. subscrrulalis, acutis, subtùs pubescentibus. Scgmentis calycinis tubo paulo brevioribus, petalis (intcgris , rotuudatis) longioribus. Capsulis prismaticis. MONOGRAPHIA ONAOREARUM. 34 1 Caulls all>idus, nitidiis, !;'''ier, 2-3-pcdalis ; ramis loiigis, patcntibus. Folia caulina j-3 pol- lices l'iiiga. Flores parvi , albi. Crescit in America boreali , à flumine Flatte usquè ad Andes Loreales { liocl^j-Mouiitains) {Nuttall) , nec non ad ri])as fluminis Sashatchawan (/>/w«mo«c?). — (Characl. ex. descript. cl. Nullall et Hook. in Flor. Amer. Bor.) ANOGRA PINNATIFIDA Non. OEnothcra pinnatifida Nuttall, Gen. Amer, i, p. 2|5 (non Kunth). — OEnotheia alhicaulis Pursh , Flor. Amer. Sept, (non Nuttall.) Annua , minute puberula. Gaule humili, decumbente. Foliis radicalibus subintegris , caulinis pinoatifidis : scjTmentis linearibus , acutis. Petali.s obcordatis , slaminibus multè longioribus. Stylo gracillimo. Capsulis sul- catis , quadrangularibus , submarginatis. Caulis niiiic 46 pollices longus , nuric i-2pedalis. Flores roagiii, albi. Calycis tubus ovario longior. Capsula i pollicem louga, i ^ lineaiii lata. Ad ripas fluminis Missouri, sccùs amnem TFhite-Iti\>er, locis denudatis, argillosis , maio ac junio florentem detexit cl. Nuttall. ■ — (Charact. ex. descript. auct. cit.) V. OENOTIIERA Nob. [OEnotheia Nob. in Suites à BulFon , Plantes plianér. v. 4 ? P- 353. — OEnotherœ spec. auctor.) Calycis tubus elongatus , tetragonus , striatus , fauce ampliatus; linibi segmenta corniculata , tubo pioxHimquè breviora. Petala ob- cordata, flabellivenia. Filamenta pleruraquè corollà breviora, an- theris loiigiora , subdeclinato-adscendeiitia. Anther.e liiieari-ob- longœ , basi retusae v. emarginala;, apice apiculatae , infrà médium affî.xœ. OvARiuM subcylindraceum, estipitatum, tetragonum, 4-cos- tatura ; ovula creberrima , adscendentia , iinbricata , in singulis lo- culis 2-seriata. Stylus subdeclinatus , filamenta plerumqué supe- rans. Capsula cartilaginea , clavato-cylindracca , subrecta (rare cylindracea, subarcuata), obtuse tetragona, esulca, 4-costata, esti- pitata, dentibus 4 emarginatis coi'onata, 4-locularis, 4-valvis ; valvœ planas, Jaeves, deniùm recurvce: costt'i dorsali filirormi, sœpc purpu- rascente, v. lutescente ; dissepimciita tenerrima, v. rare cbartacea; placenta spongiosa, foveolata, tetragona, apice attenuato asperma. Semina creberrima , minuta, tusiCorniia , v. oblonga, v. obovata, badia , v. lutescentia, inappendiculata , basi et apice apiculata , scrobiculata (snb lente), niuluà compressione nonnunrjuàm sub- angnlosa , sessilia , adscendentia , irnbricata , in singulis loculis 2- seriata. Epispciminm duplex : exteiius crustaceum; interius mem- branaceum ; bilus lacialis, puuctiformis; raphis tîlilbrmis ; chalaza 342 MONOGRAPHIA ONAGREARLM. infrh-apicilari'^ , orbiciilarls, immersa. Embryo semini conformis : l'adicuia iiilera, obtusa; cotyledoncs ellipticœ. Herbœ annuae (saltem in hortis nostratibus; spontancœ forsau nonnuUse biennes). Raclix perpeadicularis, raniosa, imilticaulis. Gaules ramosi. Folia nervosa, aut omnia eroso-dcuticulata (flocalia tune basi dilatata, ampicxicauHa), aut rariùs superiora sinuato- dentata, v, pinnatifida (^fluralia tune in petiolum brevem atte- nuata). Flores axillares , renioti , nocliiiMji, Cugaces, pleruuiquè speeiosi ac odori. Tubas calycinus prœlloratioiie sempei- creetus, post antbesin ceinuus; linibus in alabastro ovalis v. oblongus , apice 4-'^piculatus v. corniculatus. Petala citrina v. pallidè lutes- eentia, demùm aurantiaea v. violascentia. Antherae lutcœ. Fila- menta cioeea. Species, praeter unicam , Americœ meridionalis incolse. Seclio I. Folia eroso-denticulata : radicalia brève petiolata , basi longé atte- nuata; eaulina sessilia; floralia basi dilatata, aniplexicaulia. Capsula clavato-cylindracea (infrà médium attenuata),subrecta. — Gorolla plerumquè speciosa. Partes berbaceœ omnes plus rainùsvc hirsutœ. A. Oyarium tuho caljcino bre\>ius rariàsi'e subœquiloiigum. a) Petala segmentis calycinis paulà, Jilamentis dimidio — duplo longiora. OENOTHERA LONGIFLORA Jacq. OEnothera longijlora Jacq. Hort. VindoL. tab. 172. — Bot. Mag. lab. 365. Caulibus humifusis v. adscendentibus , subsimplicibus , muricatis, calyci- busque hirsLitis. Foliis mucronatis , obsolète denliculatis, ciliatis, utrinquè hirtis : radicalibus spathulato-lanceolatis ; caulinis inferioribus lanceolalis, V. lanceobito-oblongis ; superioribus floralibusque ovatis , v. ovato-lanceo- latis. Galycis tubo segmentis triplo , ovario ( hirsuto-tomentoso) ô-y-plô longiore. Capsulis hirsutis. hl sericea : Caulibus hirsulissimis. Foliis utrinquè sericeo-tomentosis. Calycino tubo segmentis quadrupla ferè longiori (4o lineas longo). — Spe- cimina nonnisi incompleta suppetunt in Herbario Mussei Parisiensis , à Commersonio lecta, novembri anni 1767, circà xxrhexa. Monte- f ideo . Radix -rassci , subfusiformis Gaules spitliamaei v. pédales, an£;ulati, pilis albis, creberrimis, subri'idis borizontalibus, v. subrellexis, basi tuberculatis hirsuti. Folia Ia;te viridia : radicalm 5-12 pollices loiiiça, 10 i5 lineas lata : eaulina inieriora gradatlm niiiioia : supenora floraliaqiie j poUicera lonira, 5-7 lineas lata ; Costa crassa, i.crvisque albida. Calycis tubus rroceus, u4-.!8 lineas longus ore3 lineas, infrà taucera i j liueara latus ; segmenta lo-ia lineas longa , I -, lineam MONOGRAPHIA ONAGREARUM. 543 lata, luten-viriiHa , brcvc corniculata. Petala l'j-iS lineas loiiEja, iG-18 lineas Ijta, profumlé ob- cordata, intense i-itriua, «leniùïn ex aurantiaco violascentia. Filainenta (j-^ lineas longa. Aiitlierae 4-liaeas longae. Ovaiiuni --8 lineas loiigum. Stylus ftlanicntj paulo superans. Stis;mata 3 lineas longa. Capsula i5-i8 lineas longa : valvis vis ultra i Uneam latis. Semina subfusifjrniia, lutes- centia , feré i liiieam louga. Habitat circà Buenos-Ayres (Dombey!), atqiie in Brasiliae mericlionalis provincià Rio Grande de S. Pedro do Sul , nec non in maritiniis circà urbem Monte-Video (Alg. de Saint-Hillaire 1 ). — (V. s. sp. in Herh. Mus. Ptir et V. c.) OEKOTHERA BEUTERIANA Nob. Caulibus calycibusque molliter hirsutis. Foliis (caulinis inferioribus flora- libusque) remotè denticulatis , lineari-lanceolatis , aciitis, basi undulatis , utrinquè subtomentosis , margine costaque molliter hirsutis. Culycis tubo segmentis triplo, ovario (hirsuto-tonientoso) ô-y-plô longiore. Gaules •! pédales v. lon^iores , firmi , angulosi ( ut videtur simplices ) , pilis longis , albis , mollibus, liorizcmtalibus liirsuti, pube brevi subvelutinà c.inescentes. Folia radicalia et caulina infinia liaud suppetnnt ; ca.'tera '2-4 poUices longa , 3-.'i lineas lata. canescentia. Calycis tubus 3 pollices longus , ore 3 iineas, infra fau'eni i lincam Ittus , cioceus v. rufescens ; liuibus in alabastro ovali oblongus : se cimenta brève corniriil.it;i . luteo viridia , i pnlliocm longa , I t H- neam lata. Petala i5 line.is longa : exsiccata aurantiaca. Filamenta corollâ diniidio breviora. Antherœ 4 lineas longœ. Stylus iilamenta paulo superaus. Stigmata 4 liueas longa. Ovariuin 6-7 lineas longum. Capsula liaud suppetit. In Regno cliilensi australiori legit cl. Bertero. — (V. s. sp. in Herb. Mus. Par. et cl. Delessert.) OENOTHERA PROPINQUA Nob. Caulibus ramisque erectis, calycibusque molliter hirsutis. Foliis oblongo- V. lineari-lanceolatis , acutis, remotè denliculatis , ciliatis, basi suJjundulatis, utrinquè molliter pubescentibus. Calycis tubo segmentis duplo , ovario (hir- suto-tomentoso) triplé longiore. Gaules firini, subangulati, ramisque stricti, villis longis, albis, horiiontalibus liirsuti, demùm a-3 pedes longi. Folia laîté viridia : Costa ncr\ isque albidis; radiealia liaud suppetunt ; raulina infe- riora 3-4 pollices longa , 5-8 lineas l.ita ; ramulari.i 1 7 - 2 pollices longa, i-\ lineas lata ; floralia gradatim minora. Calycis tubus croceus v. rufescens , 18-20 line is longus , ore 3 lineas , ial'rà fau- cera i lineam latus ; liinbus in alabastro ovali-oblongus : segmenta 9-10 lineas longa, I lineam lata, luteo-viridii, lineari lanceolata, apiculata. Petala i pollicem longa totidenique lata, lîeviter obcordata, intense citriiia, deinura ex aurantiaco rubescentia. Filamonta 6-7 lineas longa. An- tbera; 3 lineas longae. Ovarium (i lineas longum. C ipsula 1 pol!i-6 lineas loiiguni , dense liirsuto-tomcntosum. Petala et stamina iioiiiiisi emaroida suppetunt. Capsula ferè 2 pollices longa ; valvis i lineam latis. Scmina 7 lincam longa, lutesccntia, oblonga. lu Regni mexicani provincia Texas nuperrimè legit cl. Drummond. — (V. s. sp. in Herbar. cl. Webb.) OENOTHERA DRUMMONDII H00&. OEiiothera Drunimondii Hook. in Bot. Mag. tab. 336i. Procumbens, subvelutina. Foliisacutis : inferioribus spathulato-lanceolatis, infernè sinuato-dentatis , supernè dentirulatis ; superioribus lanceolatis, obso- lète denliculatis. Tubo calycino ovario ( hirsuto-tomentoso ) segmentisque subœquilongo v. longiore. Petalis filamentis subtriplô, segmentis calycinis paulô longioribus. Gaules ramosi, pennam anserinam crassi, i 7 - 2 pedes longi. Folia inferiora 3-5 poUice? longaj floralia summa i pollicem longa , 3-4 lineas lata. Calyx liirsulo pubescens : tubus i2-i5 (-24 e* cl. Hooker) lineas longus, ore 27-3 lineas latus ; segmenta acuta , basi 1 lineas lata. Corolls ferè 3 poUiies lata. Petala i j pollicem lata, llabellilormia, erosa. Filamenta 78 lineas longa. Anthera; 4 T-5 lineas Icnga;. Ovarium i pollicem longum , crassura. Stylus lilil'ormis, stamina snperans, petala suba;quaus. Capsula matura haud suppetil. In Regno mexicani provincia Texas , secîis flumen Rio-Brazos, nuper- rimè Icgit cl. Drummond. — • (V. s. sp. in Herb. cl. Webb et Delesserl.) B. Fotiajloralia amplcxicaulia. Capsula brevis , prismalica. OENOTHERA HETEROPHYLLA Nos. Caule stricto, pubescente. Foliis puberulis, acutis : inferioribus lanceo- latis, profundè sinuato-dentatis ; superioribus oblongci-lanceolalis, v. lanceo- latis, V. lanceolato-oblongis, obsolète dentictdatis. Calycis pilosi tuboovario (hirsuto-tomentoso) sextupla, segmentis duplo longiori. Capsulis glabres centibus. Planta 1-2-pedalis, lialiitn Onagrœ ftilgaris. Radix gracilis, parce lamosa, ut videtur annua Caulis simplei, v. supernè ramosus, virgatus, foliosus, pennam corvinam crassus. Folia pallidè viridia : inferiora 2-3 pollices longa, subsessilia . dentibus triangularibus, acutiusi ulis; superiora gradatim !)reviora, basi cord.ita, plus mirmsve ampleiicanlla ; floralia inferiora 5-() lineas longa; summa bracteilorniia, ovario breviora. Flores approximali, magni. Ovarium 5-6 lineas longum. Calycis tubus gracilis, x8-2o lineas longus; segmenta 8-9 lineas longa. Petala i'ere 1 pollicem MONOGRAPHIA ONAGREARUM. 549 i«iig3. Filameiita corollâ paulo breviora. Stylus petala superans. Capsala lo-i-i lineas louga t faciebus i liiieam latis. Semina iusra, 7 lincam longa. In mcxicana provincia Texas legit nuperrimè cl. Drummond. — (V. s. sp. in Herb. cl. Webb.) Sectio IF. Folia radicalia catilinaque infima longé peliolala, subiiitegeri'ima ; supcriora sublyrato-sinuata, gradatim breviùs peliolala; floralia sinuafo-pinuatifida , sessilia. Petala obcordata , parva. Stylus niedio piibesceiis. Stigniata com|)la!iata , obliqué lanceolata. Capsula recla, v. subaicuata, clavalo-cyliudiacea. — Ramoiiim sunirailates piipfloratione nutantes. OENOTHERA SINUATA Liki. OEnothera simiata Linn. Syst. — Murr. in Nov. Comm. Gœlting. v. 5 , p. 44 5 t''^- 9- — Pluck. Alm. tab. 2o3 , fig. 3. Gaule ramoso , sparsè piloso-liispido. Foliis integerrimis sinuutisque , obtusis, margine pubcscentibus. Calycibus birsutis : tubo segmentis duplo , ovario paulo longioribus. Capsulis piloso-liispidis. Planta annaa, 1-2-pedaIis. Radix tenuis, brevis, subsimplex. Gaules ex eàdem radice pinrej, hnmifusi v. adsceiidentes, subramosi (rariùs caulis unicus , erectus, plus miniisve ramosus), basi teretiusculi, supernè angulosi, subflexuosi, firmi, pilis rigiJis, brevibus, albidis hispiduli , CKterùm glabri. Folia obscure viridia, moUia, pube brevi ciliata, venosa : costâ venisqiie albi- dis ; radicalia caulinaque iiilima adjecto petiolo circiter 3 poUices longa : laraina petiolo subequilonga , 5-7 lineas lata , obovata, v. spathulato-obovata , integerrima v. basi obsolète repanda; caulina ramulariaque inferiora i 7 -3 polHres longa, brevius petiolata, lanceolato-ob- loriga, V. lanceolata, obtuse lyrato-sinuata ; floralia gradallm minora, sessilia, sinuato-pinnati- tida : segmentis oblongis, v. triangularibus, obtusis, mucronatis. Flores (adjecto Oi'ario) 16-18 lineas longi. Galycis tubus 7-8 lineas longus , ~ lineam latus, ore ainpliatus, aurantiacus, pilis brevibus liirsutus : limbiis in alabastro ovalis, 4-^piculatus : segmenta luteo-viridia, lineari- lancealata, apiculata, 3-4 lineas longa, 1 lincam lata. Petala 4 lineas longa, 1 lineas lata, pallidè llava, demnm aurantiaca, obovato-cuneiformia, eraarginata. Filamciita capillaria, 3 lineas longa. Antherac filamentis duplo breviores. Ovarium 6-7 lineas longum , calycis tubo duplo latius, bispidum. Stylus filamentis superatus. Stigniata i | lineam longa, \ lineam lata, stamina sub- equantia. Capsula i pollicem longa, profundè 4dentata ; valvae 1 lineam latœ. Semina spadicea, obovat.i, V. subfusiformia, ~-i lincam longa. Crescit in America septentrionali , à Georgiâ ad Novam-Caesareain . — (V. T. G. et s. sp.) SPECIES HAVD SJTIS NOTM. OENOTHERA MINIMA Porsb. OEtiothera minima Pursh , Flor. Amer. Sept. Gaule gracili , simplicissimo, unifloro, puberulo. Foliis oblongis v. lanceo- lalo-oblongis, obtusis, integerriniis , v. obsolète denlatis. Galvce piloso : tubo filiformi , segmentis 3-4-pl6 , ovario ( liispidissimo) duplo longiore. Capsulis...,. ÔOO MONOGRAPHIA ONAGREARLM. Radix simplex, filiformis. Caulis 12 pollices longas. Folia 2-4 liiieas longa, i lineum lata, glabriusrula , brève petiolata. Flos tcrmiiiulis , 1 j-18 lincas longus , foliis 2 oppositis stipalas. Calycis tiibus i pollicem longus, luteus, fauce vii ampliatas; segmenta lincaria, angusta, api- culata , petalis paulo longiora. Petalaflava, obcordata , genitalia superantia , a liiieas longa. Staraina coroUà puulo breviora, stylum ac stigmata superantia. Ovariuni '(-5 lineas longum, basi ac apioe attenualuiii. Stylus filiformis, è tai)o calycino parum eisertus. Stigmata i lineam longa. Capsulam liaud vidimus. Habitat inGeorgiâ. — (V. s. sp. in Herb. Mus. Par.) — Suadente cl. Nultall OEnotherœ sinuatœ var. OENOTHEF.A IIUMIFUSA Ndtt OEiiolhera hiimifusalSutt. Gen. Amer, i . p. i^S. Gaule prostrato , ramoso, villoso. Foliis lineari-lanceolatis , subdcntatis integiisve, calycibu»- que sericeo-villosis. Calycis tubo ovario p.iulo longiore. Petalis obcord.itis, staraina sabacrjuan- tibus. Capsulis prismatieis. — OEnotherœ sinuatœ babilii subsimilis; molliter antem sericea , nec liirsuta. Folia i pollicem longa, vii 2 liueas !ata. Flores parvl, albidi. Crescit ad Floridse littora , propè Cumberland - Island. — An yinogrœ species ? VI. MEGAPTERIUM Nob. [Megapterium Nob. in Suites à Bufibn, Plant, phan. v. 4? P- 363. — OEno- therœ spec. auctor. ) CALTcistubus longissimus, crassus, obscure tetragonus, fauceam- pliatus ; îimbi segmenta tubo nuilto breviora, coriiiculata. Pbtala subrotundo-flabelliformia, mucronata, basi conspicuè palmato-5- v. ■y-nervia : nervo raedio pennivcni. Filamenta corollà breviora, an- theris longiora, decliiiato-adscendentia, apice subulata. Antherje li- ncares, tetragon£e,subarcuula3, basi cinargiiialae, apice obtusaî, medio afïixaî. OvARiuM crassuni, cllipsoideum, 4-costatiun, alato-tetraque- trum , in stipitem brcvem , crassum , angulosum attentiatura; placenta tctraquetra , apice subulato nuda ; ovula creberrima , imhricata, adscendentia, i-seriata , subsessilia , ad chalazam cris- tato-marginata. Stylus longissimus, dcclinatus, stamina superans. Capsula coriacca, lucida, lœvis, elliplica, subcompressa, tctrapter.'», 4-costata, esulca, 4-locularis, 4-valvis, polyspcrma. Semina (ex cl. Nuttall) gibbosa, rugosa , apice submarginata. Herbai perennes , caespitosae : caulibus simplicissimis , dense fo- liosis. Folia ])etio!ata , v. subsessilia , nervosa, raarginata , denticu- lata, v.integeriinia,glaucescentia. Flores maximi, diurni, vi.x odori, axillares, foliis longiores. Galyx glaucescens : tubus prœfloratione seraper erectas; limDus in alabastro oblongus, 4-corniculatus : seg MONOGRAPHIA ONAGREARUM. 001 menta pubro-inaculata. Pelala citrina. Filamenta et stigraata albida. Pericarpium maximum. Genus pericarpio œqué ac habitù insigne , Americse septentrio- nalis incola. MEGAPTERIUM RUTTALLII Nob. OEnothera macrocarpa Pursh, Flor. Amer. Sept. (escl. syn. Botun. Mag.) — Sweet , Brit. Flow. Gard. tab. 5. — OEnothera alata Nutt. Gen. Amer. fquoad florem et capsulam). Foliis lanceolatis, v. lanceolato-ovalibus , v. ovalo-lanceolatis , cuspidato- acuminatis, margine lomenLosis , subsiniiolalis , obsolète denlicula lis , basi attenualis. Segmentis calycinis petalorum longitudine, lubo quadraplo bre- vioribus. Petalis flabellilormibus , integris. Capsulis subsessilibus. RiJii perpendicularis. Gaules decurabentes, cr.issi , .nngulati, rubescentes, demum i pedem longi. Folia (.adjecto petiolo) 3-4polliccs loiiga, 9-! 5 lineaslata, glaucescentia , margine subtus- que ad nervos pubcriiia ( jiiniora ulriiiquè sci-icea) ; petiolus compressas, marginatus, ^-H lineas longus. Flores O'djecto ovario) 4"7 polUces longi. Calyi incano-puberulus : tuhus 3-5 (nonnun qujm ex cl. Nattall imo 'j) pollices longus, vix i lineam latus, apice ampliatus, 3 lineas lalus ; lirabi segmenta i5-iS liiieas lonja , basi i j-aliueas lata , liueari-lanceolata, 3-Dervia, apice callosï, in cornicuium 2 lineas longum desincntia. Pctala iy-18 lineas ( secundùœ cl. Nuttall nonnanquàiii 3 pollices) longa, ferè 2 pollices lata, supernè erosa, apice mucronata, retusa: ungae nervisque croceis. Filamenta 10-12 lineas longa. Antlierœ G-7 lineas longse. Ovarium incanum, I polliccm longum : faciebus 3 lineas latis, pianis ; costa; dorsales planiusculse, i | Jineam lati, medio obscure i-sulc.i:;. Stylus ferè semipedalis. Stigmata angustè linearia,3-4 lineas longa. Cap- sula (ex cl. PJuttall et Sweet) 2 poUioes louga, aJjectis alis 2 | pollices lata. In collibus calcareis Louisianœ superioris, secùs amnem Meremek , detexit cl. Nuttall. — Flores in Horto Regio Parisiensi profertper tolam œstatem usquè ad finem autumni ; fructus tamen nunquàm perficit. — • (V. v. c.) MEGAPTERIUM MISSOURIENSE No«. OEnothera missouriensis Sims ! in Bot. Mag. tab. iSga. — OEnothera alata Nuttall. Gen. (quoad folia). Foliis lineari-lanceolatis , acutis , denticulatis , subsessilibus. Petalis ob- cordatis , mucronatis. Capsulis stipitatis. Caules decumbentes, siraplices, subpedales. Folia 3-6 pollices longa , 3 6 lineas lata. Corolla quàm prœcedentis miuor. Species a praecedente distinctissima, quâcum crescit in iisdem regionibus. — (Nobis baud visa ; descr. ex icône et auctoribus suprà citatis.) VII. ONAGRA TouRNEF. G.ertn. ( OEnotherœ spec. Linn. et auctorum ])lerq. ) Calycis tubus ovario longior, crassiusculus, tetragonus, stiialus, siibcylindraceus, ore ampliatus, intiis tomentosus ; limbi segmenta 032 MONOGRAPIIIA OMAGREARUM. plana, corniculata. Petala obcordata , v. obovata , flabcllivenia , corollà })reviora. Finamekta declinato-adscendentia , antheris lon- gioia. Antherje lineares, subtetragonae, infrà médium afiQxae, basi emarginatae , apice obtuse mucronatse. Ovarium crassum , brève, oblongo-conicLini , truncatum, 4-suloum , lalè /f-costatum : sulcis cum dissepimenlis alternantibus; ovula creberrima, horizontalia, superposita, sessilia, in loculis siiigulis 2-seriata. Styles filiformis, defle.xo-declinatus, filameiita pleruraquc subaequans. Capsula sub- coi'iacca , recta , subcylindracea , v. obloiigo-conica , obtuse tetra- gona, estipitala, esuica , 4-costala , dentibus 4 emarginatis coro- uata, 4--locularis, 4-valvis, polyspernia; valvae planœ, penniveniae, rectae : costà dorsali crassà , elevatà, antè maturitatem purpuras- cente v. lutescente ; dissepimenta cartilaginea; placenta spongiosa, tetragona, foveolata, usquè ad apicera ferè serainifera. Semina cre- beriima, Classa , sessilia, a-seriata, hoiizontalia, superposita , fer- ruginea, v. fusca , inappendiculata, laevia, basi et apice truncala , mutuà compressione nunc semi-teretia, nunc cuneato-prismatica , nunc subquadrata. Integumentum duplex : exterius (arillus?) fun- gosum , crassiusculum ; interius tenuissimuni. Hilus, chalaza et rapliis inconspicui. Embryo subclavatus , seraini multô tenuior : radicula centiipeta; cotyledoiies ellipticœ. Herbœ bicnnes, unicaules. Radix perpendicularis, crassa, ramosa. Gaules ramosi v. subsimplices. Folia mollia, impunctata, nervosa, eroso-denticulata, v. sinuato-dentata, v, repanda : radicalia magna, longé petiolata , subspathulata ; caulina breviùs petiolata, basi an- gustata ; floralia sessilia : summa in bracteas floribus breviores mu- tata. Flores axillares, in spicam foliosam approximati, suaveolentes. Tubus calycinus prEefloraLione semper erectus, post anthesin lûtes- cens; linibus in alabastro oblongus, v. ovali-oblongus, 4-cornicu- latus. Petala citrina v. flava. Antherœ corollà concolores. Filamenta et Stylus pallidè flava. Species , prseter unam capensem , alteramque simul europœara etamericanam , Americae septentrionalis cives. A. Filamenta petalis i-i-plà breviora, valdè declinata. ONAGRA SPECTABILIS Nob. OEnothera spectabilis Hortul. — OEnothera corymbosa Curt. Bot. Mag. tab. 19^14 (non Lamk.). Gaule muricalo, hirsuto. Foliis obsolète denticulatis , subacutis , utrinquè mONOGRAPHIA ONAGREARLM. 353 puberulis, margine subvillosis : inferioribus lanceolatis ; floralibus oblongo- lanceolatis , v. lanceolaLo-oblongis. Segmentis calycinis tubo petalisque paulo brevioribus. Stylo stamina superante. Ovariis capsulisij^ue birsulis, muricalis. Caulis 3-^ pedes altus, crassus, angiilosus, sulcatus, ramosus. Rami subfastigiati, aiillarcs , virgati, sul)iiidivisi, subteretes, erecti, pennam aiiseriiiam crassi, c.iuleque vcrruris atrm'uheu- tibus, piliteris obsiti. Folia radicalia 8-1 j. pollires lonpja, i5-'.!o liiieas lata, repanda; caulina 6-8 pollices lonfi;a, i5 'Jo lineas lata , basi reniotè subsiiuiato-dentata , supeniè obsolète denticulata ; ramularia a-3 pollices loiiga , 7-10 lineas lata ; floralia summa integerrima- CalyK pilis brevibas hirsutus, demutn croreus : tubus i'>-i5 lineas longus, ï litie.un latus, orc 2 7-3 lineas latus ; seg- menta i()-i5 lineas loiiga, 1 -f - 2 lineas lata , linrari-lanceolat 1. Pelala intense ritrina, obcordata, I2-i5 lineas longa totidernque lata. Filaniflnta 5-7 lineas loiiga. Antlierîe ^-5 lineas long»;. Ova- rium 4 lineas longuni. Stylus petalis p.iulô superatus, v. nonnuiiquam filanienlis superatus. Stig- mata 2-3 lineas loni;M. CapsuLi r2-i4 lineas longa ; costis erassis, purpurasceutibus ; valvae bast ferè ■! lineas latœ, senslm angustata;. Seniina l'erè i lineani longa. Crescit (ex cl. Curtis) in Regno mexicano. — (V. v. c.) ONAGRA KUNTHIANA Nos. OEnothera data Kunlh! in Humb. et Bonpl. Nov. Gen. et Spec. v. 6, f>. 90. — OEnothera crassipes Hort. Berol. — OEnothera salicifolia Des- onL! Hort. Par. Subsericeo-puberula, laevis, elata. Foliis eroso-denticulatis, acutis, v. acu- minatis : caulinis rameisque inferioribus lanceolatis ; floralibus oblongo- v. ovato-lanccolati? , lanceolato-obiongisve. Segmenlis ciilycinis tiibo triente-di- midio, petalis paulo brevioribus. Ovario sericeo-tomentoso. Capsulis canes- centibus, elongatis, subcylindraceis. Caulis 3-5 pedes altus , crassus , angulosus, sulcatus, supcrnè ramosus Rami erecti, subfasti- giati, subindivisi, sulcati, virgati, pennam anserinam crassi, vix niuricati : novelli subsericei, demum subincano-puberuli. Folia nascentia sulisericeo-tomentosa, adulta plus minùsve pu- berula : radicalia adjecto petiolo G-iS pollices longa, ij-i 8 lineas lata, repando -denticulata , acuta, lauceolalo-oblonga , v. lanceolata , basi longé attenuata ; caulina 3-5 pollices longa , 5-8 lineas lata; ramea floraliaque gradatiiii breviora; suninia bracteiforniia , floribus breviora , in- tegerrima. Calyx subsericeus . demùrn croceus : tubus 24 lineas longus. i-i 4- lineam latus, ore 37-3 lineas latus ; segmenta 12-iG lineas longa , basi 2 lineas lata. Petala intense citrina, fla- belliformia, profundè emarginata, 14-1G lineas longa totidernque lata. Filamenta petalis duplô breviora. Antherœ 4 lineas longs, Stylus 26-3o lineas longus, petalis superatus. filamenta ple- rumquè superans. Stigmata 5 lineas longa. Ovarium 5-6 lineas longuin. Capsula i5-i8 lineas longa, costis erassis, purpurascentibus ; valvae basi 2 lineas lata:, superuè seiisim angustatse. Se- miua ferè i lineam longa. Crescit in Regno mexicano. — (V. s. sp. in Herb. Mus. Par. et v. c.) ONAGRA VULGARIS Nob. OEnothera hiennis Linn. Spec. — Mill. le. tab. 189, fig. 2. — Engl. Bot. tab. 1534. — p : FLOMBus MAJORiBus. — OEnothera sua^'eolen s Deshnt . Cat. Hort. Par. — OEnothera grandijlora Lauik. Encycl. — Sims, Bot. Mag. tab. 2048. Gaule ramisque subbirsutis , muricatis. Foliis répandis v. obsolète denti- Annal. du Muséum, tom. IV, 3" série. 4^ 554 MONOGRAPHIA ONAGREAR13M. culatis, acutis, ]iubescentibus : inferioribus lanceolatis v. lanceolato-oblongis; floralibus oblongo- v. ovalo-lanceolatis. Se£;nientis calycinis tubo sublriente, f)etalis paulo brevioribus. Capsulis birsuLis, elongatis, subcylindraceis , sub- aevigatis. Caulis sulcatus , ereclus, ramosns, v. subsiraplex, crassus, 2-4 pPioh. in Suites à Bufibn , Hist. des Plant, plian. v. 4i p- 365. — OEiiotherœ spec. Nutt.) Calycis tubus longissimiis , crassus, nervosus, cylindi-aceo-tetia- goniis, faiice ampliatus; liinbi segmenta tubo quaclruplo breviora , concava, doiso tubeicuîafo-caritiata, apice coniiculata. Petala ob- cordata, flubellivenia , stamiiia sU'luiiiqiie superantia. Stamin* dcclinata. Antherae fîlameiitis longiores , basi emai-ginata; , apice obtiisa;, post anthesin subarcuatœ. Ovarium crassum , oblongo- conicuni , brève stipitaluin , 4locuiare, 12-costatiim , la-sulciniij costse crassse, contigiiai : 4, dissepimentis opposita;, lalioies, lœve.s, planae; 8, per paria alteriiiB, proniiiientioies, tiiberculatœ. Ovula in siiigulis ioculis crebcirima , horizontalia, aseriata, siiperposita, subsessilia. Stylcs longissimiis, declinatus. Capsula coriacea , ob- longo-conica , ciistato-tctragona, obtuse 4-tlentata, 4-'ocularis, 4-valvis : cristis crassissim.is, tubcrculatis, medio sulcatis. Seniina (ex cl. Nuttall) ovalia, subcylindracea, horizontalia, 2-seriata, su- perposita , inappendiculata. Heiba perennis, cœspitosa, subacanlis. Folia longé petiolafa, re- pando-dctitata , nervosa. Flores axillares, approximati , magni, suavcolentes , nocturni , fugaces. Tubus calycinus prœfloratione semper erectus ; Imibus in alabastro oblongus , acuniinatus , apice 4-corniculatus. Petala sub anthesi carnea, dcniùm pailidè rosea. Nomen è verbis grœcis Tv/.yyc, : crassus , et Xôcft; ; cr/sta , propter ])ericarpii cristas crassissiraas. Species quée sequitur unica nobis nota. PACHYLOPHIS NUTTALLU Kok. OEnotliera cœspitosa Nuttall , Gen. Amer. 1 , p. 246. — Bot. Mag. tab. 1693. Radix crassj , perpendicuhiris , polycepliala. Gaules simplicissimi, crassi, crecti, brevissimi, dcnsè l'oliosi. Folia (uljeclo petiulo) pleruinquè pcilalia , 1-2 pollices lata , laiiccolata , acuta, repando-dentata, in peliolum longuiii niargiiiatutii attenuata , utrinquc puberula; doutes obtasi, iMONOGRAPHU ONAGREARUM. 55y nonnunqiiàm iiiucroiitiliti. Flores cum ov;irio 4 polUces longi. Calycis tulius carneus, 2 |-3 pol- lices loiijus , vix 1 liiienni latiis , .ipicein vlmsùs aiupliitus, t'.iuce 4 liucas l.itus; linibi se£;mpiita ij-i") lijieas Inuga , viriilescontia , semi-pelkicida , liiieari-l.uiceul.ita , ferè complii.'ata , striata : cdstâ dorso in carinam tuhei"oult)Suni produL-tà. PcLala rj-i5 liniMS lonça , totidcimiue lata, prolundè Mloiia . multinervia : ungue ncrvisque lutesceiiUl'us. Filaiiienta G-8 liiicas long\i, cariiea. Anllicr.Te 5-6 lineas loii^îc, j lineam i ila;, citrina;. Ovaiium 7-S lineas lonççum : angulis pubesceiitihus. Stylus 3 -3 ; pollices '.ongiis, lilameiita plerumquè superaus. Sligmuta 4-0 lineas longa. (Capsula matura ac seraina h.iud suppetunt.) CeleLerrimus Nuttall detexit in collibus aridis ad ripas ilumiuis Mis- sowi. — (V. V. c. sine fruct.) LAVAUXIA NoB. {Lavauxia Nob. in Suites ùBuflon, Hist. des Plant, phan. v. 4) p-ig- SGj. — OEiiolherœ s[)ec. auctor.) Calycis tubiis loîigissinuis, ci-assus , tetragonus , cylindraceus, fauce ampliatus ; limbi segmenta îubo multo bi eviora, apice corni- culata. Petala obcordata ve! flabelliforniia , basi conspicuè pa!- mato-5- V. 7-nervia : nervo niedio pennivenio. Stamina corollâ breviora : filaracnta adscendentia v. decliiiato-adscendentia , an- theris loiigiora. AntherîB basi cmarginatse, aj>ice obtusaî. Ovaridm obovatum, V. oblonguni , brcvè stipitatLira , 4-costatiim , cristato- tetraquetrum, crassum, 4-locularc ; ovula in singidis locidis creber- rima,sessilia, liorizontaba, 2-seriata, siiperposita. SxYLLsdeclinatus, longissimus , stamina plerumquè superaus. Capsula lignosa , ova- lis, V. obovata acuminata, transversè rugosa , 4-dentata, 4-costata, iufernè tctragona, supernè cristato-tetraquetra, 4-locularis,4-valvis; cristîB lœves, cartilagineœ ; costse crassae, lignosae, plaiiiusculae ; endocarpium et dissepimenta cartilaginea; placenta tetragona : apice fîliCormi, aspermo. Semisa creberrima , majuscula, horizon- talia, in singulis loculis 2-sepiata, superposita, subsessilia, mutuà corapressione subdolabriformia v. cubica, truncata , apice sub- marginata , sub lente gi-anulosa : integumento exteiiori crusta- ceo , crassiusculo, variegato. Embryo subovaiis : cotyledones el- liptica?; radicula brevissima, conica, obtusa, centripeta. Herbœ perenncs v. annuae , caulescentes, cœspitosae, vix ramosse. Folia dentata v. pintiatifida, longé petiolata , nervosa , plerumquè appi'oximata. Flores magni , axillares , suaveolentes , nocturni , fugaces. Tubus calycinus prœfloratione semper erectus; limbus in alabastris oblongus, acurainatus, apice 4-corniculatus. Goroîla alba demùmque carnca, vel flava demùmque aurantiaca. Species omnes americanae. 358 MONOGRAPHIA ONAGREARllM. A. Pctala Z-nervia .Jlava^ npice 3-lol>a , staminibus subdeclinato-adscen- deiitibus paulà loiigiora. Segmenta caljcina longe acurninata. LAVAUXIA NUTTALLIANA Nod. OEtwthera triloba Nutt. ! in Joiirn. Ariifl. l'hiladelph. 1821 , p. i 18. — Bot. RLig. t:ib. 25G6. — Barlou , Flor. Amer. le. — OEnoihera rhizocarpa Spreng. Syst. Caulibus lirevissimis, erectis. Foliis nirirgine puberulis , suprà suhtùsque glnbris : radicalibus caulinisque suinmis lanceolatis, eroso-dciUiculatis , basi incisis V. indivisis; cœteris interriiptè pinnatifidis : lobo terminali lanceolato V. rhombeo-ovato, elongato, acuminalo ; lobis lateralibuslineari-v. triangulari- lanceolalis, aciitis , denliculatis, integcrrimisve. Segmentis calycinis lineari- lanceolatis, petalis paulo longioribus , lubo sextuple brevioiibus. Capsulis ovalibus vel obovatis, subimbricatis. Eadix aniiua vel biennis , ciass:i. Gaules csespitosi , crassi , es imâ basi foliiferi et floiiferi, ondiquc petiolis obteoti , deiiiùm 3 pullices lonyi Fo terminali 9.-i pollices longo, io-i5 liiieas lato. Calyx glaber : tuijus (i-^ polliccs. longua , iiifrà faucem \ix i liiieim latus ; linilii SPSjinenla i5-l8 lineas Innga, i liiie.im lala , lineJi'i-lanceolata, rorniculo subiilato acumiiiata. Petala segmeiitis calycinis a-quilouga videiitar. (Flores ex sclieda Conimersoniaiia « amplissimi. miitahiles, heliopholi. » ; Filameiita ferè i pol- licem longa. Ov.criuiii i pollii-em loiiguni , subclavatum , inl'ra apicem 4ci'istatum , infei'iiè in stipitcra crassum attenuatum. Caetera desuut. Circà Montevideo legit Coramerson , anno 1767. Species jam fbliorum forma tubicjue calycini longitudine distinctissima. ^ — (V. s. sp. in Herb. Mus. Par.) HARTMANNIA Nob. [Hartmavnin Nob. in Suites àBulIbn, liist. des Plant, phan. v. 4i p- 370. — OEnolherœ spec. auctor.) Calyc[s tubus cylindraceiis, v. infiindibuliformis , fetragoniis ; limbi sei^meiita tubo breviora vel longiora. Petala obovata, v. cu- iieiformia, flal>el!inervia , brève uiiguiciilata j staniinibus longiora vel breviora. Filamenta capillaiia vel liliformia, dcclinato-adsoeii- dentia. Aiilherœ oblongîe vel elliptiiae, basi et apice obtusœ, vel bas: eniargiiiatae. Ovaf>h)m stipitatiim , bi'cvc , subcdavatuin , tetra- quetriim, 4-costatum, 4-îoculare; ovula in loculis singulis cieber- rima, nidulantia, borizontalia , luniculo brevi affîxa. Stylcs lili- formis, tubo calycino longior. Cap.slla c!avata,v. obovata, v. ovaHs, acuminata, v. obtusa , 4-'^e"tiit'is brevis, longé stipitata , cartila- ginea , tetraptera , v. niaiginato-leti-aquetra, 4-costata, 4-'ocularis, 4-valvis; costse crassiusculœ, carinatœ; dissepimcnta membranacea; placenta tetratjuctra : apice filifornii , aspermo. Seinina ovalia v. obovala, minuta, lœvia, inapjicndiculata, spadicca, vel fusca, nidu- lantia, borizontalia, superposita, subsessilia , sccùs hiluni apiculata, bine raplii liliformi notata; epispcrniium niernbranaceum. Enibrvo seminiconi'ormis : cotyledones ellipticae vel oblongœ; radicula cen- tripeta, conica, obtusa. Heiba; ])erennes, V. annuœ, ramosa;. Folia radicalia spathulata, integcrrinia, v. dcntata; caulina siiuiafo dentata , v. pinnatilida, v. indivisa, brève petiolata, pennivenia; sunima ad bracteas reducta. Flores axillares, remoti, nocturni , odori, prrcfloratione scmper erecti. Alabastra ovata, v. oblonga , tctiagona, apiculata, v. mutica. Corolla rosea, v. albida, v. raro aurantiaca. MONOGRAPIIU ONAGREARUM. 36 I Sectio I. Pelala rosea v. carnea. Folia caulina sinuato- v. inciso-clcntata, v. pinnatifida. A. Calycii tubiis gracilis, fauce wix ampViatus , limhi segmentis longior wel paido brevior. Pctala segmentis calyciiiis hres'iora ^ fdamentis vix lon- giora. Siylas stamitiibus siiperatus. — Folia Jloralia prœter infuna ad brac- teas paivas reducta. «) Segmenta calycina tubo pailla longiora. Petala purpurea v. rosea. Capsula incano-puberula , oboi'ato-cla^'ata, truncatOy retusa, niargi iiato-tetraquetra . HARTMANNIA GAUROIDES Nos. OEnothera rosea Ait. Hort. Kew. — Bot. Mag. tab. 447- — OEnothera purpurea Laink. Dict. — OEnothera rubra Cavan. le. 41 t^'t. 4oo. Caulc ramoso , erecto, pubescente. Foliis puberulis : inferioribus lyratis V. basi sinuato-dentatis, siibobtusis, longé petiolatis ; superioribus ovalo-v. rhombeo-laneeolatis, obsolète denticulatis, v. répandis, acutis. Petalis obo- vatis V. cuneato-subrotundis, segmentis calycinis triente brevioribus. Caulis G-I2 pollii-es longus , basi raraosus. Rami virgati, adscendeutes, graciles. Folia i-3 pol- lices longa , 3-8 lincas l.it.i : summa ad bracte.is floiibus bre%'iorcs reducta. Flores ( adjecto ovarid) i pollicem longi. Calycis tubus vix î lineas longus, puberulus; segmenta limbi 4 lineas longa , I liiieam lata , liiieari lanceolata , subniucronata , striata , ?a'pè per paria cohaerentia. Ala bastra oblonga, acumin.nta. Petala 3 lineas longa, supernét'erétotideni lata , apice paululùm erosa. Stamina corullà aequalia vel paulô lon^ior.i • lilament.i capillaria, i lineas lonfr-ii aiiilierae luteae, oblongae, apice basique apiculatœ, filamentis dimidio breviores. Ovarium (adjecto stipite) 5-6 lincas longum , i lineam latura , subclavatum, incano-puberulura. Stylus filiformis , /( lineas lougus. Stigmata i j lineam longa, albida , antberis paulo superata. Capsula fuscescens , 3-4 lineas longa , basi attenuata , stipiti 6 g lineas longo gracili insidens ; valvae i 4 lineam lalœ, medio dorso cariuatae. Semina minima, lutea. Habitat in Regno mexicano. — (V. v. c. et s. sp.) HARTMANNIA VIRGATA No». OEnothera ^'irgata Ruiz et Pav.! Flor. Peruv. 3, p. 79, tab. 3i5, fig. a (mala). Caulibus procumbentibus ramisque pubescentibus. Foliis brève petiolatis , acutis, suprà glabris, subtùs puberidis : inferioribus basi interruptè sinuato- pinnatifidis ; superioribus lanceolatis v. ovato-lanceolatis , dentatis. Petalis obovalis , segmentis calycinis subduplo brevioribus. Radix (ex Ruiz et Pavon) ramoso-fibrosa, annua, niulticaulis. Gaules pédales, teretes , gra- ciles. Folia inferiora 3 pollices longa, 1 pollicem lata, floralia suppriora lanceol.ito linearia, intc- gerrima, flore brcviora. Calyx rubescens, minutissimè puberulus : tubus 3 j lineas lougus; limbi segmenta 4 lineas longa, ~ lineam lata, acuta. Petala purpurea. Ovarium adjecto stipite 4-5 lineas Annal, du Muséum .^ tom. IV, 3° série. 4^ 362 MONOGRAPllU ONAGREARIJM. longum. Stylus 4 lineas longus. Stigmata i 7 lineam longa. Capsula illae speciei prœcedentis prorsùs similis. Semina (ex Ruiî et Pavon) fulvescentia, obovata, longitudinaliter striata. Habitat ex Ruiz et Pavon « inter Peruviae scgetes et in ruderatis , co- » piosè in Cercado , Chaucay et lluaiiaci provinciis. Florct loto anno. » — (V. spécimen Pavonianum in Herbar. cl. Webb.) h) Segmenta calycina tuho œquilonga vct breviora. Petala carnea. Capsula obovato clavata, aciitni- tiata, augitUs hirsuta. HARTMANN lA PARVIFLORA Nob. OEnothera pinnatijida Hortor. (non Kuntb.). Caule erecto , basi ramoso. Foliis incano-puberulis : raclicalibus pandu- ratis , V. obovaLo-spatbulatis , subintegerrirais , longé peliolatis ; caulinis oblongis , V. lanceolato-oblongis, oblusis, répandis, v. sinuatis. Segmentis calycinis corollà paulo longioribus , tubo dimidio brevioribus. Petalis obo- vatis , staminibus subbrevioribus. Capsula obtuse 4-dent^ta , inarginato- cristata. Piadix subsiniplex , annua , gracilis, perpendicularis. Gaules graciles, flexuosi, parce foliati , 5-12 pollices longi. Folia radicalia 2 polllces longa; caulina 12-18 liiieas longa, 2-6 liiieas lata. Flores (adjecto ovario) 10-12 lineas longi. Calycis tubus 4 lineas lotigus; limbi segmenta lan- ceolata, acuta, f lineam lata. l'ctala 2 lineas longa, supernè i t lineam lata. Filanienta capil- laria, petalis vi% breviora. Antberae luteœ , ellipticsc, basi et apice obtusœ, filamentis breviores- Ovarium 5 lineas longum, clavatum, incanum, aiigulis costisque bi'sutum. Stylus tiliformis, vix tubo calycino longior, filamentis superatus. Stigmata 2 lineas longa, antfieras subsupe- ranlia. Capsula 3 lineas longa, basi attenuata, stipiti"3-5 lineas longo insidens, apice dentibus 4 patulis subrotundis coronata ; valvae 2 lineas latae , raedio dorso carin-ita;' Semina minima , lutea. Habitat in Regno mexicano. — (V. v. c.) HARTMARNIA KUNTHIANA Nob. OEnothera pinnatifida Kuntb! in Humb. et Bonpl. Nov. Gen. et Spec. V. 6, p. 91. Caule erecto, basi ramoso. Foliis laciniato-pinnatiCdis, pubescei;tibus. Segmentis calycinis tubo petalisque œquilongis. Capsula tetraptera , to- mentosa. Herba erecta , pedalis ; raniis indivisis , adseendcntibus cauleque teretibus, villosis , apicem versus eano-seiiceis. Folia breviter petiolata , adjecto pétiole 17-2 pollices longa , 4-5 lineas lata ; lobis obtusis : terminali majore , in foliis superioribus lineari lanceolato, dentato. Flores (ex cl. Kuntb) magnitudine floris £jiilobii hirsuti. Calyx pubescens , tubo subsemipollicari. Staraina corollà paulo breviora. Ovarium molliter piloso-sericeum. Capsula subsemipollicaris; stipes longitudine capsuls, tares, pubescens. Crescit propè Actopan mexicanorum , altitudine io4o hexap. (ex cl. Humb. et Bonpl.). — (V. s. sp. incomplet, in Herb. Mus. Par.) WONOGRAPHU ONAGREARUM. 363 B. Calycis tiibiis infundibuliformis , limbi segmentis plus duplà brevior. Pe- tala magna, /ilaineritis ditplb longiora. Stylus stamina superans. — Folia Jloralia {prœter summa) cœteris conformia. HARTMANNIA MACRANTHA Nod. OEnothera tetraptera Gavan. le. 3 , tab. 279. — Bot. Mag. tab. 469- — OEnothcra dubia et OEnothera capeusis Hortul. (var. foliis minus incisis). Gaule erecto, ramoso, hirsuto. Foliis marj^ine puberulis, suprà subtùsque glabris : radicalibiis inferioribustfiie caulinis obovato-spalhulatis, obtusis ; superioribus floralibuscjue lanceolatis , v. lanceolato - rhombeis , v. ovato- lanceolatis, acutis, v. acuminatis, dentatis, v. angiilatis, v. répandis, sinuato- pinnatifidis, v. interruptè pinnatifidis. Petalis flabelliformibus , longitudine sepalorum. Capsula tetraptera, obovata, acuminata , obtuse 4-dentata, longé stipitata : costis angulisijue hirsutis. Herba plerumquè ramosissima, 6-i5 pollices alla. Radix perpencUcularis, parce ramosa, gra- ci!is. Folia miré variantia, subglaucescentia . 2-3 pollices longa, 2-1*2 lineas lata; dentés et lobi olitusi, V- acuti , pliis minùsve elongati. Gaules ramique flexuosi. Flores 2-2 7 pollices longi- Calyx pubescens ; tubus 4 lineas lungus , fauce 3 lineas latus; segmenta i poUicem loiiga , I lineam lata, acuta, striata. Petala 12 -i5 lineas longa, supernè totideia lata, apice suberosa , sab antliesi pallidè carnea, nervis venisque purpureis, demùin rosea. Filamenta 6-7 lineas longa ; antherœ 5 6 lineas loagae, luteae, elliptico-oblongse. Ovarium dense hirsutum, 6-7 lineas longum. Stylus I pollicem longiis, filiformis, antlieras paulo superans. Stigraata 3 lineas longa. Capsula 5-6 lineas longa, molliler birsuta, iu stipitem rigidum, octogouum, hirsutum, 6-9 lineas longum attenuata. Semina minuta, badia. Grescit (ex Gavan.) in Regno mexicano. — (V. v. c. ) i Sectio ? II. Folia indivisa, obsolète denticulata. Corolla flava v. aurantiaca, parva. HARTMANNIA? TARQUENSIS Nob. OEnothera tarquensis Kunth ! in Humb. et Bonpl. Nov. Gen. et Spec. V. 6. p. 91. Procumbens, incano-puberula. Foliis lanceolatis, v. lanceolato-oblongis , acutis, subintegerrimis. Tubo calycino vix ampliato , segmentis limbi paulô breviore. Petalis obovato-subrotundis , flavis, staminibus longioribus. Cap- sula incano-pubescente , tetraptera, obovato-clavata, in stipitem crassum brevem attenuata. Gaules ramosi, semi-pedales, teretes, ramique pubescentes, indivisi. Folia 8-10 lineas longa, 2-27 lineas lata. Flores raagnitudine illorum Epilobii palustris. Calyx sericeopubescens. Stylus stamina paulo superans. Capsula obtuse truncata, nuda, vix semi-pollicaris. Grescit (ex cl. Humb. et Bonpl.) propè urbem Quito, in convalli tarquensi , altitudine i35ohexap. — (V. s. sp. incomplet, in Herb. Mus. Par.) 364 MONOGRAPIilA ONAGREARUM, HARTiMANNIA ? EPILOBIFOLIA Nod. OEnothera epitohifolia Kunth ! 1. c. p. 92. Foliis lanceolatis, v. lauceol;ilo-oLlon^is, v. ovato-litnceolatis, acutis, obso- lète denticulatis, puberulis. Calycis tubo infundibulil'ormi , segmciitis vix longiore. Pctalis aurantiacis , staininibus longioribiis. Capsulis obovato-cla- vatis, pubescentibus, obtusis, tctrapteris, longé stipilatis. Caulis rarnosus : rinûs terctilius , pul^escentibus- Folia i 7 - ^ poUices louEj.i , 8 9 lineas lata. Flores (ex cl. Kuiitli) magnitudine iluruni Epilobii anîrti^Ufoliî. Calyx pu!»esi-ens : lirnhi l.iriiiiis ovato-o!'lonL';ii, jcuniinatis. Staiiiina con.illà iiiullô bieviura. Stylus stainina subaequaiis. Capsula adjecto stipite sulipollicaris. Seniina creherriraa, lœvii, glalna , iiuila, fusca. Crescit in Nova Granatà. — (V. s. sp. fructiferam in Herb. Mus. Par.) KNEIFFIA NoB. [Kneiffia Nob. in Suites à BulTbn , Hist. des Plantes phanérogames, v. 4> p. 3^3. — OEnotkerœ spec. auctorum.) Cat.ycis tiibus ovario longior, cylindraceus, tctragoiius , faiice ainpliatus; liaibi segmenta liibo subsequilouga , v. breviora, con- cava , stiiata. Petala obcordata , erecto-pateiitia, flabellivenia, sta- niiiiibus longiora. ANTiiBRyE oblongte, obtuste, basi emarginatae. OvARiuM slipifatum, brève, tetraquetium , 4-costatum, 4-loculare ; ovula in locui's singulis creheirima , iiidulantia, boi-izontalia, fu- niciilo biev! affiva. Styl'js tubo calycino longior. Capsula clavata, V. obovata, V. subglobosa, brevis, stipiiata, v. subsessiiis, cartila- ginea , sublucida, truncata, edentula , pleruniquè retusa, cristato- tetraqiK'tra , 4-costata, 4"'*^'^i'''ïi'is , 4-valvis; costaî crassiusculœ, carinatse; disscpimenta chartacca; placenta tetraquetra : apice fili- formi , asperino. Semïna ovalia vel oblonga, minuta, inappcndi- culata , lœvta , spadicea , v. fusca , hoiizontalia , superposita , nidulantia, funiculo bievi adîxa , scciis hilum apiculata; rapbis filiformis ; epispermium membranaceum. Embryo semini con- furmis : cotyledones ellipticœv. obioiigaî; radicula centripeta, co- nica, obtusa. . Herbœ simplices vel supernè ramosae : radiée perenni , sub- repente. Folia intcgerrima , v. obsolète dcnticulala , ])eniii- venia , pellucido - punctata : radicaiia in petiolum attcuuata ; cauiina sparsa, subsessiiia; floralia sumraa v. raro omnia ad brac- teas leducta. Floi'es diuriii , vi.\ odoii , plorumquè coiispicui , remoti , vel sœpiùs in spicas dcnsas l'oliosas appro.ximali , prœflo- MONOGRAPHIA ONAGREARUM. 365 ratione semper erecti. Alabastra ovaîia v. oblonga, 4-cornicuIata. Coiollà cilriua. Genus Araericse teniperatse septeiitrionalis incola. Sectio I. Petala magna, staminibus duplô vel plus duplô longiora. Stylus stamiua superans. Tiibiis calyciniis scgmentis subsequilongus , ovario 2-3-pl6 longior. Capsulée valvœ retusae. a) Capsula suisessUis vel stiftite longior. KNEIFFIA GLAUCA Nob. OEnothera glauca Michx.! Flor. Bor. Amer. — Bot. Mag. tab. 1606. — .Bot. Reg. tab. i5i i . Foliis lato-ovatis v. ovatooblongis, obtusis, submucronatis, siibrepandis , obsolète denticulatis , glaucescentibus , ramiscjue glaberrimis. Floribus sub- terminalibus , corymbosis. Capsulis ovalibus , stipite paulo longioribus. Gaules 1-2 pedes longi , erecti, flrmi , flexuosi , sult.TiiErulali, siipernè ramo.si. Folia cauiiiia (radicalia liaud vidimus) i î-S pollices longa , g-18 liiieas luta ; floralia G-9 lineas longa. Flores (adjecto ovario) 2-24 pollices longi, ad ajiices ramulorum 5-8 subcorymboso - conterti. Calyx puberulus : tubus gracilis , croceus , G-8 lineas longus; limbi segmenta cuspidato-acuminata , è luteo viridia. Petala io-i3 lineas longa, supernè totidem lata. Filamenla 5-6 lineas louga. An- thera; 2-3 lineas longse. Stylus gracilis, 16-18 lineas longus Stigmata 2-3 lineas longa , corollà parùm superata. Ovariuni 3-4 lineas longum, glaucum, stipite paulo breviori insidens. Gapsula 5-6 lineas longa, stipiti suba:quiloi}go insidpns; valv» "J t-3 lineas latœ Semina niatura liaud sappetuut. Crescit (ex Michx.) in sylvis secùs flumen Mississipi. — (V. v. c. et s. sp.) KKEIFFIA SUFFRUTICOSA Noi. OEnothera frutico sa Linn. Spec ? — Bot. Mag. tab. 332. Foliis lanceolatis, v. oblongo-lanceolatis, subacuminatis, eroso-denticulatis, subsessilibus , margine pubescentibus. Floribus axillaribus, longé spicatis. Capsulis oblongo-clavatis , stipite triplô longioribus. Gaules subsimplices, firmi, llexuosi, 6-18 pollices alti, saepè purpurasccntes, basi suffruticosi. Folia (radicalia baud vidimus) caulina 1 3 pollices longa , 4"^ lineas lata. Spicae foliosae, multi- florse, deniùm 6-12 pollices longae. Flores (adjecto ovario) 2 - 2 ^ pollices longi- Galyx subpu- berulus : tubus gracilis, croceus, 89 lineas longus , vix 7 lineani latus ; limbi segmenta tubo parùm longiora, llavescentia, cuspidato acuminata. Petala i poUicem longa, supernè totidem lata. Filamenla petalis duplo breviora. Anthera; 2-3 lineas longa:. Stylus i4-i5 lineas longus. Stigmata 2-3 lineas longa, petalis parùm superata. Ovarium puberulum, tubo calycino subdupli breviùs Capsula (adjecto stipite) i3 i5 lineas longa, puberula : valvae oblongo-obovatae, supernè I 7 lineam lata;. Semina lusca, miuutissima, vix \ liniam longa. Habitat in America à Georgià usquè ad Canadam. ■ — (V. v. c. et s. sp.) 566 MONOGRAPHIA ONAGREARUM. KNEIFFIA MACULATA Nob. OEnothera serotina Sweet, Brit. Flow. Gard. tab. 184. Caulibus ramosis, piiberulis, basi sufTruticosis. Foliisangustis, lanceolatis, V. lanceolato-Hnearibus , v. lineari-lanceolatis, aculis, obsolète denticulatis , V. integerrimis, subsessilibus, maculatis, margine puberuHs. Floribus axil- laribiis, laxè spicatis. Gapsulis oblongo-clavatis, puberulis, stipite subtriplo longioribus. Planta pedalis vel allior. Gaules erecti, (irrai , subflexuosi , plernmquè ramosissimi, purpu- rascentes. Folia i-3 pollices longa , 1-8 lineas lata, obscure viridia, suprà lucida, rubro-macu- lata ; lloralia summa angustissima, floribus breviora. Spicae foliosa;, demiim 47 pollices longse. Flores (adjecto ovario) 2 polhces loiigi. Galyx puberulus, il.ivescens : tulius 8 lineas longus, infrà l'.iucem 1 liiieam latus ; lirnbi segmenta longitudine tulii, 1 lineam lata, semipellucida , cuspidata. Petala i poUicem longa, 9-10 lineas lata. Filanienta 5 6 lineas longa. Antherae iila- mcDtis subaequilongae. Stylus 16-18 lineas longus. Stigmata corollà parinn superata. Ovariuni <:lavatum , (adjecto stipite) 7-8 lineas longum. Capsula 6 lineas longa , pallidè fusca , lucida , in stipitem 2-2 | lineas longum atteuuata; valvœ oblongoobovatae, superuè a lineas latje. Seraina parva , ovalia , dilutè fusca. Habitat in America septentrionali. — • (V. v. c.) KNEIFFIA FKASERI Non. OEnothera Fraseri Pursh , Flor. Amer. Sept. — .Bot. Mag. tab. 1674- Foliis ovatis, v. ovato-lanceolatis , v. lanceolato-oblongis , obtusiusculis , obsolète denticulatis, brève petiolatis, margine puberulis. Floribus axilla- ribus, longé spicatis. Gapsulis obovato-clavatis, stipite subduplo longioribus. Gaules subsimplices vel ramosi, firmi, Hexuosi, 6-12 pollices aiti, ,sœpè purpurasccntes. Folia I 7-3 pollices longa, 6-12 lineas lata : summa floribus breviora. Spicae foliosae, laïse, multillorae, demùm 5-6 pollices longae- Flores (adjecto ovario) i5-i6 pollices longi. Galyx puberulus; tubus gracilis, croceus , 5 lineas longus; limbi segmenta flavescentia, apiculata , longitudine tubi. Petala 7-8 lineas longa, supernè totidem lata. Filamenta corollà duplo breviora. Antberœ 2 lineas longœ. Stylus 8 lineas longus, stamina pariim superans Stigmata brevia. Ovarium glabrum , adjecto stipite 4 lineas longum. Capsula (adjecto stipite) 5-6 lineas longa, subpuberula. Semina inatura liaud suppetunt. Grescit in Garolinà meridionali. — (V. v. c.) KNEIFFIA FLORIBUNDA Nob. OEnothera hybrida Miclix. ! Flor. Bor. Amer. — OEnothera amhigua Nutt. Gen. — OEnothera tetragona Roth. — OEnothera fruticosa ei OEnothera Fraseri Hortul. Hirsuta v. pubescens. Foliis lanceolatis, v. lanceolato-oblongis, v. ovato- lanceolatis, obtusiusculis, obsolète denticulatis, v. répandis, v. integerrimis, subsessilibus. Floribus laxè spicatis v. confertis , subterminalibus. Gapsulis ovali- vel ovato-subglobosis, brève stipilatis. IMONOGRAPHIA ONAGREARUM. Z6y Gaules 12 18 poUiccs alti , erecti, csespitosi, firrai, subflexuosi, lierbacei, virides, plerumquè ex axillis superiorilius ramulos llorilcros simplicissimos infernè niulos emittentes. Folia radi- calia cauliiiaque infima spathulato-obovata v. spathulato olilniif^a, obtusissima, mucronata, in- tegerrima, petiolata, iseteris minora. Folia cauliiia i-3 pollices longa, 6-12 lineas lata ; iloralia ad bracteas lanoeolato-lineares floribus .subduplo breviorp.s rcducta. Flores in summo caule vel ad ramulorum apices 5-i2 conlerti, subcorynibosi , v- laxè spicati, bracteas superantes, adjeclo ovario i5-2o lineas longi Calyx. pubescens : tubus gracilis, crocens, 5 6 lineas longus, vix ^ li- neani latus ; segmenta 7-8 lineas longa, 1 i lineam lata, llavesoentia, semi-pellurida, cuspidato- acuminata. Petala 8-12 lineas longa, supernè totidem lata. Filamenta petalis diiplo breviora, antheris diiplô longiora. Stylus gracilis , stamina paulo superans. Stigniata 2 3 lineas longa, coroUâ pariira superata. Ovarium 3-4 lineas longum , subsessile , angulis pubescens. Capsula 3-4 lineas longa, glabra, straminea, stipiti -f - i lineam longo insidens; valvse ovales v. ob- loDga;, dorso carinatae, i | lineam latae. Seniina pallidè fusca, magnitudine grani Papaveris. Habitat in Georgiâ , Carolinâ atque Virginia. Hospitatur saepissimè in hortis. Flores per totam profert aestatem eleganlissimos. — -(V. s. sp. et v. c.) b) Capsula stipite 2-4 -p^o brevior. KNEIFFIA ANGUSTIFOLIA Nob. OEnothera linearis Michx.! Flor. Amer. Bor. — »Pluck. tab. 4^6, fig. 6. Caulibus simplicibus v. ramosis , gracilibus, adpresso-puberulis, v. hispi- dulis. Foliis angustè- vel lato-Iinearibus, v. Innceolato-linearibus, v. lanceo- latis , obtusiusculis, integerrimis , v. obsolète dentatis , adpresso-puberulis , V. subsericeis , V. hirsuto-tomentosis , v. glabriusculis , subsessilibus , basi angustatis. Floribus subterminalibus, laxè spicatis. Capsulis obovato-clavatis V. obovatis, hirsuto-tomentosis, v. glabriusculis. Gaules erecti , subflexuosi , saepè purpm-ascentes , 6-i5 pollices longi. Folia radicalia lineari- V. lanceolato-spatbulata, lonçè petiolata; caulina 6-24 lineas longa, i-4 lineas lata; floralia ad bracteas angustissimas floribus breviores rcducta. Flores (n.^i<>cto ovario) i5 20 lineas longi. Galyi pubescens : tubus 4-5 lineas longus , gracilis; segmenta lineari-lanceolata , cuspidato- acuminata , 4-5 lineas longa, i lineam lata. Petala 5-6 lineas longa, totidem lata. Filamenta petalis duplô breviora. Antberae apiculata;, filamentis paulo breviores. Ovarium adjecto stipite 2-4 lineas longura , plerumquè tomentosum , vel pubescens. Stylus petalis paulo snperatus. Capsula 2-3 lineas longa, stipiti 3-6 lineas longo, gracili, tomentoso insidens ; valvae 1 j lineam latSB. Semina minuta, fusca. Habitat in Georgià , Carolinâ ac Virginia. ■ — (V. s. sp. in Herb. Michx. et s. c.) Sectio II. Petala parva, segmentis calycinis staminibusque paulô longiora. Stylus staminibus superatus. Calycis tubus ovario brevior. KNEIFFIA PUMILA Nos. OEnothera pumila Linn. Spec. — Bot. Mag. tab. 355. — ■ OEnothera gra- cilis Schrad. Index sem. Hort. Gœtting. (explantis è seminibus à cl. auctore missis}. Caulibus adscendentibus v. subdiffusis, subsimplicibus , puberulis. Foliis 368 MONOGBAPHIA ONAGREARUM. obtusis, V. acutiusciilis, integerrimis, margine puberiilis : radicalibus cauli- nisque infimis oblongo- v. lineari- v. lanceolato- v. obovato-spathulatis ; sunerioribus lanceolato- v. lineari-oblongis , v. lanceolatis, subsessilibus, v. petiolatis; floralibus pleriiniquô linearibiis, angustissimis. Forilius axilla- ribus, longé spicatis, subsecundis. Capsulis oblongo- v. obovato-clavatis, ses- silibus, V. brève stipitatis , puberulis. Caules caespitosi, graciles, flexuosi , 4-8 pollices alti , saepè purpmasrentes. Fulia radicalia laulinaque inferiora i- 3 pollices longa, ,!■() lineas lata ; flnralia suiiinia angustissima. Spicae fo- lios», laxae, deniùm 4-6 pollices longae Flores (aJjecto ovario) 7-9 lineas Inngi. Calyx pulierulus : tul)us gracilis , 2 - '2 ^ lineas longus ; segmenta longitudine tubi vel pariitn lireviora, i lineani lata, npiculata. Petala 3 lineas longa, supernè totidern lata. Filamenta petalis durilô breviora , antlieris paulo longiora. Antliera; ohlongœ , apiculatœ. Ovariuni clavatum , 3 lineas longum. Stylus filif.irmis , 2 lineas longus. Stigmata i lineam longa, antlieris parùni superata. Capsula 4-5 lineas longa , in stipitem rigidura i lineam longum, v. brevissinium attenuita ; valva oboTata» v. oblongoobovatae, retusee, vix 1 7 lineam latae. Semina minima, dilulè fusca. Habitat in Garolinâ et Virginia. — (V. v. c. et s. sp.) KNEIFFIA CHRYSANTHA Nob. OEnothera chrjsantha'M.\ch.:s..\ Flor. Bor. Amer. Gaulibus simplicibus , puberulis, debilibus. Foliis anguslo-lanccolatis v. lanceolalo-oblongis, obtusiusculis, integerrimis, margine puberulis, subsessi- libus. Floribus laxè spicatis, subterminalibus. Capsulis obloiigo-clavatis , brève stipitatis, v. subsessilibus, glabris. Gaules vix i pcdem alti. Folia 1-2-18 lineas longa , 2-2 - lineas lata. Spica terminalis , breris , pedunculata. Bracleae lineares, angusta; , ovario parùm longiores. Flore.^ adjecto ovario S-io lineas longi. Calyx glabriusculus : tubus 3 lineas longus, \ lineam latus, fauce vix ampliatus : limbus in alabastro ovalis . apiculatus ; segmenta 2 f lineas longa, 1 lineam feré lata. Petala vix uitrà 2 lineas longa, stamina paulô superantia. Filamenta capillaria. Anlbera- ellipticac, lila- inentis subduplo breviores. Ovarium glalirum, 4 5 lineas longum, brève stipitalum Stigmata 1 7 lineam longa, petala subsuperantia. Capsula (Immatura) 5-(î lineas longa, brève stipitata (ex Michaux et Poiret sessilis). — 13 : FUSILLA. OEnothera pusilla Michx. Flor. Bor. Amer. Varietas cujus specimina vidimus fructifera in Herbario Micliauxiano , è rupestribus circà lacum Mislassins , a planta supra descriptâ liaiid dilîert nonnisi caule simplicissimo, graciliori, pusillo (4-5 pollices longo), foliis duplo minoribus, fructibus paucis vel solitariis, teiminalibus. Habitat in America septentrionali, ab urbe Québec usquè ad sinum Hiid- son (ex Michaux) nec non in Carolina; montibus (ex Pursh). — (V. sp. in Herb. Michaux.) RNEIFFIA LINIFOLIA Nos. OEnothera linifoUa Nutt.! in Journ. Acad. Philadelph. 1821, p. 120. Gaulibus herbaceis , gracilibus , subglabris , stnctis, infernè simplicibus. Foliis integerrimis , glabris , obtusis : radicalibus oblongo- v. lanceolato- spathulatis ; caulinis inferioribus lanceolalo-linearibus v. lineari-spathulatis; superioribus (sub£;isciculatis)lineari-filiformibus. Spicis longé pedunculatis, MONOGRAPHIA ONAGREARUM. Z6g remotè alternifloris , bracteolatis , pubescentibus. Capsulis oblongo- v. obovato-clavatis , brève stipitatis , puberulis. Planta nunc simplicissima , pusilla , nunc pluricaulis , 6-i2pollicaris : rauUhus snpernè plus minùsve ramosis. Radix brevis, tenuis , parce ramosa (forsan annua). Gaules erecti , graciles, foliosi , basi pilis brevibus horizontalibus hispiduli , supernè glabri. Folia radicalia adjecto petiolo 8-12 lineas longa , i i lineam - 2 7 lincas lata ; caulina inferiora i2-i5 lineas longa, i- I lineam lata ; superiora 10- 15 lineas longa , ^ linea' lata ; raniularia vii 6 lineas longa , an- gustissima. Spicae 6-20-florje , demùm 2-4 pollices longx : raclii gracili, ferè filiformi, pubes- cente. Bracteae ovatae, v. ovato-lanceolata; , acuminatse, pubesrentes , ovarium subsequantes , persistentes, capsulse stipitem paulo superantes. Flores pubescentes, adjecto ovario circiter 4 li- neas longi. Calycls tubus vix diraidià lincâ longior. Petala 2 lineas longa. Capsulae adjecto sti- pite 2-3 lineas longae : valvis retusis, vix i lineam latis. Seraina minuta, lutescentia. In collibus aridis secùs flumen jtvhanza detexit cl. Nuttall ; nuperrimè in mexicanorum provinciâ Texas legit cl. Drummond. — (V. in Herbar. cl. Webb spécimen unicum Nuttallianum alterumque Drummondianum.) SPECIES NOBIS HAUD VIS;E. OEnothera incana Nutt. Gen. — An Kneiffiœ angustifoliœ var. ? OEnothera riparia Nutt. 1. c. — Affinis videtur Kneiffiœ macidatœ Nob. XYLOPLEURUM Nob. {Xjlopleumm Nob. in Suites à Buffon, Hist. des Plantes phanérogames, V. 4î P- -^78. — OEnotherœ spec. Nuttall.) Calycis tubus clavatus, angulosus, ovario sequilongus; limbi segmenta ecarinata , acuminata, tubo loiigiora. Petala obcordata, V. obovata, conspicuè venosa. Stamina corolià breviora. Filamenta declinata. AnthePcE lineares, basi et apice obtusse, post anthesin arcuatae. Ovauium stipitatum, tetraquetrum , 4-costatum, 4-loculare; placenta crassa, basi et apice nuda; ovula in singulis loculis cre- berrima, pluriseriata, quasi nidulantia, subimbricata, funiculo ar- cuato suspensa vel horizontaliter appendentia. Stylxjs filiformis , longissimus, declinatus , corollam subsuperans. Capsula dissepi- mentis demùm evanidis i-locularis, crassa, sublignosa, clavata, v. subfusiforrais , cristatO'tetraquetra , 4-costata, profundè sulcata, in rostrum brève aspermum attenuata , apice 4-valvis ; cristae costaeque crassse, elevatœ, subteretes, contiguœ ; valvœ oblongo- lanceolatse, cristis marginatse : costâ medià obsolète penninervi; endocarpium testaceum ; placenta nerviformis, obscure tetragona. Semina minuta, nidulantia, Isevia, spadicea, ovata,v. oblonga , funi- culo brevi appendentia , v. suspensa : epispermium membrana- ceum ; raphis filiformis; chalaza nonnunquàm appendice parvo Ann. du Muséum , tome IV , 3* série. 4? Syo MONOGRAPHIA ONAGREARUM. niembranaceo coronata. Embryo semiiii conformis : cotyledones ovales vel oblougi; radicula coiiica, obtusa. Herbse radiée perenni, repente. Gaules ramosi v. subsimplices. Folia radicalia lyrato-pini)atifida ; caiilina radicalibiis coiiformia, V. dentata , in petioluni brevem attenuata; floralia omnia v. ple- raque in bracteas integerrimas , ovaiio brevioi-es mutata. Spicse terminales, demùm latérales, S-g-florœ, aphyllœ, v. subaphyllae. Floies suaveolentes, diurni, praefloratione cernui. Limbiis caly- einus in alabastro oblongo-cylindraceus , aciiminatiis. Corolla magna , speciosa , sub anlbesi alba v. pallidè carnea , demùm rosea : ungue neivisque luteis. Filamenta lutea. Antlieraî ocbroleucœ. Nomen è verbis grœcis ^ûXov : lignum et nAeupa : costa , propter cos- tarum pericarpii duritiem. a) Spicœ peduuciilatœ, aphyllc^ : foliis Jloralibus nempè eCiant injimis ad bracteas ovario bretf^ffres , f. paulà longiores rcduçUs. XYLOPLEURUM HIRSUTUM Nos. Caulibus clecumtentihus v. acîscendentibus , molliter hirsutis. Foliis in- cano-puberulis , obtusiusculis : caulinis omnibus lyrato-pinnatilidis v. run- cinatis. Calycis tubo segmentis duplô breviore ovarioque (brève stipitato) hirsuto-tomentosis. Radix miilticaulis , sublignosa , crassitie pennae corvinse. Gaules 5-8-pollicares , subsimplices , crassitie peiinx corvinœ, villis longis albis liorizoïitalibiis obsiti- Folia i 7-3 polllces longa, supernè 4-6 li'ieas lata : lobo terminali obloniço- v ovato-olilongo, remotè v- sinuato-dentato ; lacinise latérales oblonga; v. lineavi obloiigse , integerrima; v. obsolète ilenticulatœ , pie- luniquè obtusae. Br.'.ctea; lanceolatœ , obsolète denticulatœ : infimae ovario paulo loiigiores. Calycis tubus 6 lineas longus ; segmenta terè i pollicem longa, i lineam lata , externe piibe- rula. Corollu carnea , 3 pollices ferè lata. Ovurium adjecto stipite 7 lineas loiigum. Capsula liaud s appétit. In Reg-no mexicano circ-h Bejar lesjifc cl. Berlandier , martio tSaS. — (V. s. sp. in Herbar. cl. Webb et Delessert.) XYLOPLEURUM BERLANDIERI Nos. Caulibus interne pilosis. Foliis pinnalifidis v. sinuato-dentatis , lanceo- latis , subaciiminatis , glabriusculis. Bracteis ovario longioribus , laaceolato- linearibus. Segmentis calycinis tubo paulô longioribus. Ovario incano-pu- berulo, longé stipitato. Radix sublignosa, multicaulis. Gaules 3-6 pollices longi, siiuplices, v. ramosi, graciles, supernè adpresso pubescentes. Folia subpoUicaria , 3-4 lineas lata, brève petiolata : dentibus acutis. Spicœ 3-yflor3B : rat;lii gracili , incano-puberulà. Galyx puberalus, purpurascens : tubus 4-5 H- MONOGRAPHIA ONAGREARUM. 5jl neas longus. Segmenta angusta, 4 lineas longa. Petala 8 lineas longa totidemque ferè lata, in- tense rosea. Capsula immatura adjecto slipite 89 lineas longa. Crescit in Regno mexicano. — (V. s. sp. in Herbar. cl. Delessert.) XYLOPLEURUM NUTTALLII Nob. OEnothera speciosa Nutt. Gen. Amer. 1 , p. i46. — Hook. Exot. Flor. tab. 80. — Sweet, Brit. Flow. Gard. tab. 253. — .Bot. Mag. tab. 8189. Puberulum , glaucescens. Foliis radicalibus lyrato-pinnatifidis ; lobo ter- minali lanceolàto , repando-denticulato; caulinis lanceolatis, acutis, denticu- latis, V. erosis (infimis basi inciso-denticulatis). Bracteis ovario brevioribus : infimis lanceolalo-linearibus ; superioribus subulatis, niinutis. Segmentis ca- lycinis tubo diniidio-diiplô longioribus. Ovario incano- v. villoso-tomentoso , brevissimè stipilato. Radix latè repens , rhizomata horizontalia emittens. Gaules adscenJentes, i-3 pedeslongi, lamosi, virgati , in planta spontaneâ villoso-pnbescentes, in cultâ iucano-pubeiuli , basi suffru- ticosi. Folia utrinqué pubeiula : radicalia iiilima purpurascentia , obovato-spatliulata , eroso- denticulata, longé petiolata , u poUiccs ciiciter longa; caetera interrupté pinnatitida : lobo ter- minali maximo , lanceolàto, repando-denlato ; caulina 1-2 pollices longa, 2-5 lineas lata. 'Ramuli floriferi supernè nudi. Spicae fiuctiferae 3-6 pollices longae. Flores (adjecto ovario) 2 j- 3 pollices longi. Tubus calycinus incano-puberulus, 9 lineas longus; limbi segmenta l5-i6 lineas longa, 1 7 lineam lata, i-nervia, glabriuscula. Petala i5-i8 lineas longa, ia-i5 lineas lata, niarginiluis inibricabi, conspicuè 7-nervia, apice erosa. Staniina petalis ferè duplo breviora: lilanienta 7-y lineas longa ; antherae filamentis dimidio breviores. Ovariura 7-9 lineas longum. Stylus 2430 lineas longus. Sligmata 4-5 lineas longa. Capsula in planta spontaneâ villoso- Jtonientosa , in cultâ incano-puberula, 8-10 lineas longa, diametro majori 2 j lineas metiente ; valvae 2-37 lineas latœ. In Anglo-Americanorum territorio Ai-kanza detexit cl. Nuttall ; cl. Drum- mond nuperrimè reperit in Mexicanoruni lerritorio Texas. — (V. v c. nec non s. sp. in Herb. cl. Webb. ) XYLOPLEURUM DRUMMONDII Nob. Minutissimè puberulum. Foliis inferioribus runcinatis v. pinnatipartitis ; cseteris lyrato-pinnatifidis. Bracteis infimis lanceolatis , dentatis , ovarium subœquantibus. Segmentis calycinis longitudine tubi. Ovario stipite bre- viore. Caulis 3-5 pollices longus, gracilis , sabsimplex , erectus. Folia inferiora 2 pollices longa, 3-5 lineas lata, in petiolura brevem attenuata : laciniis linearibus v. lineari-oblongis, obtusis , lequalia v. inœqualia , iiitegerrinia , arrecta , sub- secwida , distantia , in uugueni linearem angustata ( rarà cniciaCim patentia, brevissiniè ungidculata). Stamina 8, omnia fertdia , Jauci calycinœ altitudine œquali inserta ideoque i-serialia. Filanienta declinata t'. deorsùm réfracta, recta, divergentia , clavato -Jilifonnia , v. filiformia , inœquilonga , tenerrmia , apice subulata : 4 petalis antcposita altenus bre- KHora. Antherœ lineares , v. lijieari-oblongœ , v. ellipticœ, basi et apice attenuatœ , obtusœ^ paulo suprà basin \>. fere medio dorso ajjlxœ^ versatiles, œquales, peractd anthesi nec arcuatas nec contortœ : pollinis grajuda s'iscosa. Ovarium (rarissime l-loculare , j^-ovulatuni) ^-loculare : loculis i-Oi>ulatis , V. rarb alterna i- et 2-ovulatis : dissepimentis tenerrimis, mox MONOGRAPHIA ONAGREARL'M. SjS evanidis ; placenta Jïliformis , suprà funiculorum insertio- nein sœpissim'e {Jorsaji se/nper) in fila 3 i^. 4 soluta. ÛK'ula seciis apiceni v. infrà médium locidorum funiculo elongato mediante siispensa. Stylus Jiliformis ^ deflexo - decUnatus , apice sœpe in discmn planum dilatatus. Stigmata sub- teretia , cruciatïm patentia , obtusa , sœpissime abbreviata. Pericarpium nucamtnlaceum , lignosum , evalve , 4 " sper- mum, V. abortu i-5-spermum , dissepimentis placentdque evanidis i - loculare , demiim deciduum ! Semina nuaa , inappendiculata , oblonga , v. obovata {cliim plura compres- sione mutud sœpissime angidosa), lœvia ; epispermium du- plex : utnimque tenue. Embryo reclus , semini conjormis : radicula b revis , conica , obtusiuscula, directione quoad peri- carpium vaga (nunc supera, nunc infera, nunc plus miniisve obliqué horizontalis) j cotyledones convolutce , crassiusculœ : exterior involvens interiorem introrsiim convolutam. Herbœ , v. suffrutices. Folia radicalia rosulata , in petiolwn trigonum attenuata, nonnunquàm lyrata : caulina integer- rima , v. dentata , v. denticulata , v sinuata. Flores irregu- lares., v. rarb regidares , nocturni (an semper?), fugaces, spicati : singidi bracteold parvd plerumque caducd suffulti. Spicœ terminales , v. axillares terminalesque , erectœ , brève V. longe pedunculatœ , nonnunquàm paniculaio - ramosœ , plerumque multi- v. plurimiflorœ : fructiferœ valde elongatce {nonnunquàm ramulorum elongatione latérales); rachis sub nucibus singulis excavata, quasi dentata. Calyx subcoloratus. Petala alba , v. citrina , v. carnea , v. rosea , v. purpurea , colore quibusdam speciebus {forsan omnibus) per anthesin mutabili (albo nempc in roseum , roseo in coccineum^ citrino in aurantiacum abeunte). Gadrine^ Americœ septentrionalis prœcipue calidioris incolœ sunt. 374 MONOGRÀPHIA ONAGREARL'M. GAURIDIUM NoB. {Gauridium Nob. ia Suites à Buiïbn , Hist. des Plantes phanérogames, v. 4 ■, p. 3j9; ■ — Gaurœ spec. auctorum.) Calycis lubiis cylindraeeùs, tetragonus, interne subpuberulus , fauce vix ampliatus, ovario niullo longior, sub anthesi erectus; lirabus 4-partitus : segmentis tiibo brcvioribus. Pet.vla 4> paten- tissima , brevissimè uiigiiiculata : ungue lato. Stamina 8 , subae- qualia , coroUà vix breviora. Filanieiita subdeclinala , filiforniia. Antheife lineari-oblongœ , Infià niediuiu affîxa?. Ûvahium estipi- tatum, brève, oblongo-conicum , piismatico-tetragonuni, esulcuin, obscurô 4-costatum , 4-loculare, 4-ovulatum; ovula infrà mediuin loculorum funiculo brevi mediante, v. secùs loculorum apicem tu- niculo elongato suspensa. Stylus glaber, fdiformis, declinatus, stamina subœquaiis , apice subincrassatus. Stigmata lincari-fili- formia , obtusa , elongata. Nux estipitata , ovali- v. oblongo-conica , tetragona , 4-costata , transversè subvenosa , subtetrasperma , apice attenuata ac truncata. Suffrutices. Folia denticulata, in petiolum brevem augustata. Flores nocturni, fugacissimi , paulo antè expansionem pendiili, bracteà deciduà ovario breviore suffulti. Spicœ simplices, erectfc , terminales, v. demùm ramulorum eloiigatione latérales. Calyx vi- ridescens , demùm subauraiitiacus ; limbus in alabastrô oblongus, apice conicns, obtusus. Petala ac filaraenta citrina, anthesi peractà aurantiaca. Species 2 nobis hotœ raexic'à'nJè. A. Ovula funiculo brevi mediante in fia loculorum médium suspensa ; pla- centa supernh in fda 4 partibilis. Segmenta caljcina tubo duplo breviora. — Spicœ paucijlorœ : fructiferce latérales. GAURIDIUM MUTABILE Nob. Gaura mutabilis Gavan. le. 3, tab. 285. — OEnothera. au^mala Curt. Bot. Mag. tab. 388. ' ' ' Erectum, ramosissimum , undiquè molliter pubescens. Foliis ovatis, v. ovato-lanceolatis, v. lanceolato-oblongis, acutis, repando-denticulatis, basi anguslatis. Bracteolis oblongo-lanceolatis , acutis, ovario multô brcvioribus. Petalis rhombeo-ovatis, acutiusculis. Nucibus laxè spicatis. MONOGRAPHIA ONAGREARUM. SjÔ Phiula 1-2 pedalis (sallem in nostratium hortis). Caulis lignosus , a hasi ferè ramosus. Romi graciles, stricti, erccto-patentes, pubcsceiUes, subteretes, panirulali. Folia adjecto petiolo i-i -i pollirem loiiga, 3-6 lineas iata, inollia, lœté viridia, intcrnodiis paulo longiora. Spicae 3-() florœ, ramulorum eloiigatioiie mox latérales evadeiites, brève peduuculatae : rachis gracilis, stricta , pubesceiis. Bracteola; pubesceiites , vix i lincam longœ. Caljx puberulus : tubus gracilis, 12- 15 lineas longus, 4- lineam latus, ore vix aniplialus. basi subincrassalus ; limbi segmenta G-7 lineag longa, ferè 1 lineam îata, acutiuscula. Pctila (i lineas longa, 4 Uiieas Iata, i-nervia, sens'im acu- minata. Filameiita majora 5 lineas longa. Antlierac 1 7 lineam longa;. Ovarium pubescens, 3 li- neas longum. Stylus stamina subscquans. Stigmata i 4 lineam longa. Nux 5-G lineas longa, dia- mètre sub-2-linearis , demum glabra ; anguli pliis minùsve prominuli; costae dorsales planae, Iata; , parum prorainulae. Creseit in Regno mesicano. — (Y. v. c. et s. sp.) B. Ovula Jiiniculo longo niediante secks loculorum apicem suspensa. Seg- menta caljcina tubo paulb branora. — Spicœ multijlorœ , terminales. GAURIDIUM KUNTHII Nob. Gauridium molle Nob. in Suites à Bufïbn , Plant. Phanérog. v. 4? p- 38o. — Gauia mollis Kunth ! in Humb. et Bonpl. Nov. Gen. et Spec. v. 6, p. gj; tab. 52g. Erectum , ramosum , molliter hirsuto-pubescens. Foliis lanceolalo-ob- longis, V. oblongo-lanceolatis , v. ovato-lanceolatis , acutis , repanclo-clen- ticulatis , siibincano-pubescentibus, basi angustatis. Bracteolis ovato-oblon- gis , acuminatis , ovario brevioribus. Petalis ovatis , obtusis , segmentis calycinis paulo longioribus. Nucibus Gaules virgati, simplices, v. ramosi, subpedales. Rami sparsi, teretes ; ramuli angulati. Folia adjecto petiolo pollicaria - sesquipollicaiia ,3-5 lineas Iata. Spicae sessiles, demùm 6-8 pollices longae : raclii strictà, pubesceute, triquetrà. Bracteae 1 7-2 lineas longae. Calyx incano-puberulus : tubus subpollicaris , superué paulo ampliatus; segmenta i lineam iata, acuta. Pelala 6 lineas loQga, 4 lineas Iata, i-nervia. Ovarium incano-velutinum, 2 lineas longum. Nux immatura (ex cl. Kuntb) subtetraptera. Creseit in Regno mexicano (Humb. et Bonpl. ! circà Oaxaca legit nuperrimè G. Andrieux ! ) • — (V. s. sp. in Herb. Mus. Par. nec non cl. Webb et Delessert.) G AURA NoB. {Gaura.lSob. in Suites à Buffon , Ilist. des Plantes phanérogames, v. 4? p. 38i. — Gaa/rt? spec. Linn.) Calycis tubus cylindraceus, ore parùm ampliatus, ovario lon- t^ior, basi subinflatus, interne pubescens, sub anthesi porrectus v. dcclinatus; limbus 4- (raro 3-) partitus : segmentis tubo longioribus .y. subaequilongis. J?etaj>a.4 (raro 3), angustè uiiguiculata, œqualia 376 MONOGRAPHIA ONAGREARUM. V. injeqiialia, arrecta, distantia, subsecunda. Stamina 8 (raro 6), petalis sublongiora. Filamenta deorsùm réfracta, filiformi-clavata, V. capillaria : 4 petalis aiiteposita alternis paulô breviora. AntherîP lineari-oblongœ , paiilo suprà basin aflixse. Ovarium 4* ( rarô 3-) loculare , stipitatum , v. estipitatum , costato-tetragonum (v. tri- gonum), profundè 4-sulcum (sulcis ciim dissepimeiitis alternan- tibiis), 4" (rarô 3-) loculare : loculis i-ovulatis, v. rare alterne 1- et 2-ovulatis! ovula infrà loculorum apicem suspensa. Stvlcs sfamina superans , deflexo- declinatus , filiformi -clavatiis , inferné pu- bescens , apice !)onnuiicpiàm ( forsan in omnibus) in discum planuni sive cyathum expansiis. Stigmata brevia. Nux stipitata , V. estipitata, truncata, plerumquc niuricata v. transversè rugosa , tetraquetra (raro triquetra) v. subalato-tetraquetra , v. cristato- tetraptera , 1-4-sperma. Herbse, rarô sufFruticoSîB. Folia serrafa, v. dentata, v. sinuata, v. runcinata. Spicfe simplices, V. paniculatœ, terminales, v. terminales axillaresque. Bracteae decidufe. Calyx roseus v. purpurascens; lim- bus in alabastro obtusus, basi inflatus. Petala albida, v. carnea, V. rosea : colore per anthesin mutabili. Nuces nonnullis demùm reflexœ. Sectio I. Floris partes ssepissiraè numéro ternario (in singulis individtiis etiam quaternario occurrunt numéro). Petala sequalia , brève unguiculata. Antherae basi et apice subattenuatœ , basi Isevis- simè emarginatse , apice obtusœ. Ovarium nec basi nec apice attenuatum. Nux arctè sessilis , ovato-pyramidata , ad maturi- tatem usquc erecta. Stylus apice in cyathura 4-lobum stigmatum basin cingens expansus.— Spicœ terminales, demùm latérales , simplicissimse , basi subfoliatœ. Calycis tubus ore vix amplia- tus, segmentis sequilongus, ovario (semper 4-ovulato) longior. Petala staminibus paulo brei>iora. Nux marginato-triquetra [rarissime tetraquetra) , obtuse acuminata ■• faciebus subconcavis, regulariter trans- versè plicato-rugosis , medio i-costatis : costâ infernè acutè carinatâ. GAURA TRIPETALA Gavai». Gaura tripetala Cavan. le. v. 4, tab. 396, fig. i.^Gaura hexandra Ortega. Erecta, supernè fastigiato-ramosa. Caulibus ramisque subhirsutis, foliosis. MONOGRAPHIA ONAGREARUM. JJJ Foliis angustis, acutis, appresso-puberulis, scabriusculis : radicalibus longé petiolatis , spathulato-lanceolatis , répandis; caulinis lanceolatis , remotè denticulatis ; ramularibus lineari-lanceolatis, subintegerrimis. Bracteis ova- rium superantibus, oblongo-lanceolatis , dorso carinatis. Petalis spatbulato- ol)Ion£;is , segmentis calycinis dimidio brevioribus. Nucibus laxè spicatis rachique glabris. Planta perennis, sufiruticosa, foliosa, gracilis, i-3 pedes alta , ssepè multicanlis. Radix crassa, subfusiiormis, ramosa. Gaules erecti, v. adscendentes, ramisque pilis brevibus rigidulis albidii hii-suti. Rarai graciles, snberecti ; raniuli copiosi, axillares. f'olia moUia, pallidè viridia : radi- calia adjecto petiolo 4-6 pollices longa , snpernè 3 4 lincas lata ; caulina 3-4 pollices longa , 2 3 lincas lata, in petiolum attenuata ; ramularia r.i-i8 lineas longa, i i-2 lineas lata, sessilia, confertissima. Spicse graciles, subpuberulfe, demiim ferè pédales. Flores pilis brevissimis hori- tontnlibus conspersi. Ovarium i lineas longuni, \ lineam latum, oblongo-triquetrum (rarissime tetraquetrum) , basi et apice obtusum. Calyx demiira carneus : tubus gracilis , 4 lineas longus ; limbus in alabastro rectus , oblons^o-conicus, basi parùm inflatus : segmenta tubo aequilouga , f Une»; lata, linearia, acutiuscula. Petala 2^-3 lineas longa, i lineam lata, albida, demùm pal- lidè rosea. Filamentacarnea, petalis subaequilonga. Anthera; virgineae (simùlac stylas)purpureae. Stigmata lutea. Nax 3-4 lineas louga, 1^-2 lineas lata, i-v.2-sperma, ferè ad maturitatem usquè viridis. Grescit in Regno mexicano (circà Toluca . Berlandier ! in provinciâ Texas ■ DruinmondI). — (V. v. c. et s. sp.) Sectiu II. Floris partes ssepissimê numéro quaternario (in speciebus omnibus singulisque individuis interdùm teinario etiam occurrunt nu- méro). Petala sequalia, brève unguiculata. Antherae basi et apice subattenuatse, apice rotundatœ, basi laevissimè emarginatae. Ova- rium in stipitem brevem gracilem attenuatum. Stylus apice in discum planum expansus. Nux infcrnè attenuata, brève stipitata, maturitate ineunte reflexa. — Spicse terminales, v. terminales axil- laresque, paniculato-raraosse : ramis fructiferis subcorymboso- fastigiatis. Calycis tubus ovario longior, segmentis brevior, ore vix ampliatus. A. Ov'aj-iiim brève stipitatum, 6-ot'nlatum : loculis nempè alterné i- et i- ovulatis ! Nux cristato-tetraquetra [cristis crassissimis ., carinatis), obo- vato-clavata ( iji stipitem crassissimum , brei^em , turbinatum , obscure octogonum sensim attenuata), obtusissinia : Jaciebus apicem versiis pro- fund'e sulcatis , infem'e tuberculato-muricatis ; costâ euanidâ. — Spicce pedunculatœ , aphjllœ , densissirnœ . GACRA BIENKIS Liks. GaurabiennisïÀun.S^tc. — Micbx.! Fior. Bor. Amer. — Bot.Mag. tab. BSg. Herbacea, erecta , paniculato-ramosa : caulibus ramisque hirsutis. Foliis Annal, du Muséum , tom. IV, '6' série. 4^ 378 MONOGRAPHIA ONAGREARUM. lanceolatis, v. lanceolato-oblongis, acuminatis, remotè denticulatis, utrinqaè Iiicidis, suprà glahris, subtùs ad venas pubescentibus. Bracteis bneari-lanceo latis, ciliatis, ovarium subsupcrantibus. Sei^mentis calycinis tiilio subtriente, petaHs (lanceolato-eliipticis) paulo longioribus. Nucibus subimbricatis , pu- bescentibus. Cuulis 3-5 pedes allas, crassus, ssspc purpurascens, infcrnè angulosas, supernè striatas. Ratni erectopatentes, venosi , virgati, supernè ramulosi. Folia inollia, nervosa, suprà lucida, sataraté viridia, subtiis pallidiora : radicalia adjecto petiolo ^-G pollices longa ; caulina 2-4 poUices longa, 4-8 lineas lata ; ramulaiia 12-18 liiieas longa. Spicœ brève pedunculatae, pubescentes, antè tlorum evolutioticni densissimaî, crassae ; raniuli latérales efccto-patentes » deniiim 3-6 pollices longi: ramuliis terminalis stricte erectus, demùm pedulis. Ovarium 3 lineas longum, hirsuto pubesceiiS. Calyx purpurascens, pilosiusculus : tubus gracilis, 4 lineas longus ; lirabus in alaliastro subcui- vatus , oblongoclavalus , apice attcnuatus, basi vaUlé inllatus ; segmenta 5-5 4 lineas longa , linearia, obtusiuscula. Petala 5 lineas lunga, niediu feré 2 lineas lata,alba, deniiim (simulac filamenta stylusque) rosea : unguis vix i lineam longus. Antberae virgineae purpureaî. Stigniata lutea. Nux 3-4 lineas longa, faciebus i 7 lineam lalis , i-3 sperma : imiuaturu viridis v. è viridi purpurascens. Crescit in America septentrionali, à Georgiâ usquè ad Novam Angliam. — (v. V. c. et s. sp.) B. Oi'arium ^-oi^ulalum^ basi et apice angustatum. Nux marginato-tetro' quetra{rarissimètriquctra)., o^'ato- i'. obloiigo-vyrainidata^ obtuse acumi- nata , stipite bretnssimo tenui insidens : J'aciebus planiiiscidis, transvcrsè subregulariter rugosis^ mcdio i-coslatis : costâ tenui, suhcarinatd. — Spicce i^irgatœ, basi subjoliatœ . GAURA ANGUSTIFOLIA Micax. Gaiira aiigustijblia M.ichii..\ Flor. Bor. Amer. — Gaura undulata Dcsîoni. Cat. Hort. Par. ed I. — Gaura biennis Walt, (ex Eiliot.) Gaule herbaceo , erecto , virgato , pubescente , supernè paniculato. Foliis glabris, v. sparsè pilosis, remolè denticulatis, acutis, undulatis : inferioribiis lanceolatis v. lanceolato-oblongis ; superioribus lanceolato-linearibus , v. li- neari-lanceolatis. Bracteis oblongo-lanceolalis, acutis, ovarium superantibus. Segmentis calycinis tubopetalistpie (spatbulato-oblongis) dimidio longioribus. Nucibus lasè spicatis , angulis pubescentibus. Herba perennis (ex cl. Eiliot). Caulis 2 3 pedes altus, strictus , teres, nonnunquam simplex, basi pennani aiiserinam crassus. Folia inferiora 12-18 lineas longa , 3-4 lineas lata; superiora sub- pollicaria , i-i i lineam lata ■• novclla sœpé in vetulorum axillis fasciculata. Spica^ pubescentes : rarais gracilibus , subpatenlibus , deniiim (J-12 pollices longis. Ovarium 2 lineas longum, pubes- ceris, gracile, subfusilorme. Calycis tubus 2 lineas longus, ore vix ;; lineee latus ; segmenta i'erè 3 lineas lunga , 4 linea; lata , linearia , obtusa. Nux 4 " 4 t J'ueas longa , faciebus i-i 4 lineam latis, I- V- 2-sperina. Crescit in Carolinâ ac Georgiâ.^ — (V. s- sp.) Sectio m. Floris paites sœpissimè numéro quatcriiaiio. Petala iiiiequalia , MONOGRAPHIA ONAGREARUM. 3 79 ungue longo, filiformi. Antlieise basi acutœ, apice oblnsa?. Ova- rium 4-ovulatuni , subfusiforme, stipUi longo filiformi iiisidens ( siib aiitbcsi rerractum? ). Nux erecta, longe stipilala, basi atte- nuata. — Spicse terminales axillaresque, subraniosse, peduncu- latge. Bracteœ minimse, ovarii stipite multô breviores. Calycis tubus ovario paulô longior v. £equilongus, segmentis subduplô brevior. A. Oi^ariiim calycis tubo subœquilongum. Nux clawato-obovata , obtusis- sima , stipite plus duplà longior, superiiè alato-tetraquetra , transuersé rugulosa, iufeniè tetragoiia , obsolète ^-costata. GAURA MICHAUXII Wob. Gaule ereclo, supernè subnudo , paniculato. Foliis subpuberulis , obsolète denticulatis : caulinis lanceolatis, v. lanceolato-obloDgis ; ramularibus abbre- viatis , lanceolato-linearibus. Segmentis calycinis tubo subtriplô , petalis obloDgo-obovatis duplô longioribus. Nucibus subincano-puberulis , laxè spicatis. Caulis 3-3 pedes altos, herbaceus, strictus, virgatus, infernè pennam anserinam crassns, fo- liosus , supernè nudiusculus , in paniculam ramoium floriferam divisus. Folia radicalia haud suppetunt ; caulina 1-2 pollices longa , 3-6 lineas lata ; ramulaiia niiilto minora. Spicse secùs ramulorum apicem in paniculam laxam subtoliatara dispositse , graciles, demiini i-\ pollices longse, ramosK, v. simplices. Flores externe pube miuutissimâ canescentes. Calycis tubus i 7 -2 lineas longus , ore feré i lineam latus ; segmenta 4 lineas longa , { lineae lata , acutiuscula. Petala 2 lineas longa , i lineam lata , alba , ungue quadruplé longiora , staminibus subdupIo breviora. Filaraenta 2 j -3 lineas longa, tenerrima. Anthera: ferè i - lineam longae. Ovarium 17-2 lineas longum , stipiti filiformi dimidio breviori insidens. Nux 2-27 lineas longa, in stipitem circiter i lineam longum attenuata ; faciebos i lineam latis. Crescit in Americse septentrionalis territorio Cherohee. — (V. specimina Michauxiana innominata in Herbar. cl. Delessert.) B. Ovarium caljcis tubo breviùs. Nux (immatura) wix stipite longior. GAURA FILIPES Nob. Gaule erecto, sufîruticoso, piloso, supernè ramoso : ramis paniculatis, sub- aphyllis, appresso-pubendis. Foliis glabris, angustis : caulinis oblongo-linea- ribus, V. oblongo-spatliulatis , remotè sinuato-dentatis , v. subpinnatifidis ; ramularibus lanceolato-linearibus, oblongisve, obsolète denticulatis , v. inte- gerrimis. Segmentis calycinis tubo duplô, petalis (oblongo-obovatis) dimidio longioribus. Nucibus faxè spicatis. Planta 2-3 pedes al ta. Caulis strictus, foliosus, infernè pennam anserinam crassus , nonnisi ramulos axillares abortivos emittens , supernè subf?stigiato- v. paniculato-ramosus ; rami al- terni, graciles, suberecti, paniculati, supernè subapliylli , infernè dense ramulosi. Folia caulina 58o MONOGRAPHIA ONACREARUM. 1-2 pollioes li'iiga, 2-3 lineas lata, obtusa, submacronata : dentibus oblongis v. tiiangularibus , mucronatis ; tolia ramulorum 2-6 lineas longa, i lineâ raio latiora, plerumqué in axitlis subfas- ciculata. Spicae filiformes , 2-3 pollices longae , ad ramorum apiccs in paniculam laxissiinam dis- positae Calyx pube miuutissimâ ranescens : tubus i 7 lineam longus ; segmenta 3 lineas longa , j lineam lata, obtusiuscula. l'etala alba, i lineam lata, adjeito ungue 2 lineas longa. Filament» majora loiigitudine petaloruni. Antherœ i lineam longae. Stylus stamina paulo superans. Stig matis lobi brevissimi. Capsula (nonuisi immutura suppetit) iucana , /(sulca, haud rugosa , a-Zf- sperma, i lineam lata, adjectostipite 4-5 lineas longa. In Louisiana australi, circà Jacksorn'ille, l^g'^ cl. Drummond, ibidemque.'' cl. Leconte. — -(V. s. sp. in HerL. Mus. Par. nec non in Herb. cl.Webb.) SPECIES HAUD SA TIS NOTM. GAURA smUATA Nott. Gaura sinuata Nuttall 1 ined. Herbacea, glaberrinia. Ramis tlorileris Yirgatis , simplicibus. Foliis cau- linis lanceolato-oblongis , v. lanceolato-linearibus , acutè sinualo-dcntatis , ramularibus linearibus , integerrimis. Spicis flexuosis , gracilibus , longé pedunculatis , laxifloris. Floribus tetrameris. Calycis tubo obconico , sec;- mentis triplo , ovario multô breviore. Petalis obovatis , longé unguiciilatis , segmentis calycinis triente brevioribus, Ovario subfusiformi , 4"0vulato , longé stipitato. Nucibus Herba ramosissiraa , ut videtur decumbcns. Raml graciles. Folia 10 i5 lineas longa, j-3 lineas lata, subsessilia. Rarauli axillares, conferté foliosi , sjepè abbreviati : foliis parvulis. Bractese ovarii stipite multo breviores, subulatae, deciduae. Calyx glabriusculus ; tubus 2 lineas longus, basi angustatus , ore i lineam latus; segmenta 6 lineas longa, 4 linea; lata, obtusiuscula. Petala alba , i lineam lata , adjecto ungue 4 lineas longa; unguis linearis , lamino subjequi longus. Filamenta majora petalis subacquilonga. Stylus 8 iineas longus, stamina superans. Uva- rium adjecto stipite 9-10 lineas longura. Nux .... Species distinctissima , propriiim verosimiliter sistens genus. — In plani- tiebus amni Rcd-river vicinis detexit cl. Nuttall ; in mexicanoruni provin- ciâ Texaj nuperrimé legit cl. Drummond. — » (V. in Herbar. cl. Webb spé- cimen unicum Nuttallianum , nec non alterum Drummondianum.) GAURA LONGIFLORA Nob. Minuté puberula. Ramis floriferis virgatis, paniculatis , superné nudius- culis. Foliis (rameis) lanceolato-linearibus v. lineari-lanceolatis , acutis, ob- solète denticulatis ; superioribus integerrimis. Floribus tetrameris. Ovariis 4-ovulatis , brève stipitatis , incano-pubescentibus. Calycis pilosi segmen- tis tubo petalisque (spathulato-obovatis) paulô longioribus. Nucibus Summitates quae obsunt ramorum v. cauliura pennam anserinam crassi. Rami floriferi 1 - i j . Îiedales, erecti , graciles, rcmoté ramulosi et foliali. Folia majora 18 lineas longa , i-i ^ lineam ata : superiora gradalim minora ; sumiiia remotissioia, 3--') lineas longa , ^-j linese lata. Brac- teœ decidua;, subulata;, vixovarium superantes. Spicœlaxiusculœ, multidoi» Ovarium ' lineam longum, tetragonura, 4-sulcuni. Calycis tubus 4 bneas longus, 7 lineai latus, faucc parùm am- MONOGRAPHIA ONAGREARUM. 38l pliatus; limbi segmenta 5 lineas longa , | lineae lata , linearia, acatiuscula. Petala 4 lineas longa. supernè -j lineam lata , albida , obtusissima , in unguem brevem angustata. Filamenta majora petalis suha-quilonga. Antherae | lineam longae, lineares, basi et apice obtusa;, infernè subatte- nuatae. Stylus stamina paulo superans, sub stigmatibus explanatus. Stigmata brevia, linearia , obtusa. INuc.es liaud suppetunt. In Louisiana , circà Jacksorn'ille , legit cl. Drummond. — Verosimiliter propè Gauram an^usdfoliam Michx. collocanda. — -(V. s. sp. in Herb. cl. Webb.) G AU RM JUCTOBUM NOBIS HAVD NOTM, FOBSANqUE A GENEBE REFOCANVM. Gaura odorata « Sessé » ex De Cand. Prodr. Gaura bracteata Sering. in De Cand. Prodr. Gaura coccinea Nutt. Gen. Gaura ? suffrutescens Sering. in De Cand. Prodr. Gaura epilobia Sering. 1. c. Gaura œnotherœjlora Ziiccagn. Obs. Gaura chinensis Loureir. Flor. Cochinch. SCHIZOCARYA Nob. Calycis tubus subcylindraceus, v. supernè ampliatus, ovario bre- vior V. longior , sub anthesi declinatus ; limbus 4-pai'titus : segmentis tubo plerumquc longioribus. Petala 4 , auguste ungui- culata, aequalia , erecta, distantia, secunda. Stamina 8, petalis sub- loiigioia, V. paulô breviora. Filamenta capillaria, declinata : 4 Pe- talis anteposita altérais paulô longiora. Antheiœ ellipticîe , medio affixa;, v. lineari-oblongse, paulô suprà basin affixœ. Ovarium tetra- gonum , subfusiforme , gracile, 4-loculare, 4-ovulatum , v. rarô 6-ovulatum ( loculis nempè alterne i- et 2-ovulatis ! ). Stïlus fili- formis, deflexo-declinatus , stamina plerumquè superans. Stigmata brevia. Nlx laevis , i-locularis, i-4-sperma, a medio in stipitem crassissimura , obconicum , obsolète octogonum attenuata , su- pernè conica , tetraquetra , v. tetragona , 4-sulca ( sulcis ecostatis), apice demùm in dentés 4 acutos fissa. Herbae ut videtur plerumquè suffruticosse. Folia denticulata , V. sinnato-dentata. Spicae simplices, terminales. Bracteœ deciduae , V. persistentes. Calycis limbus in abalastro obovatus v. subclava- tus. Petala alba v. purpurea. Nuces nunquàm reflexse. Nomen e verbis grsecis oxt'Çw -.Jindo, et xapûa : nux, propter nucem demùm apice in dentés fissam. 382 MONOGRAPHIA ONAGRE ARLIM. Sectio I. Calycis tubus gracilis, cylindraceus , scgmentis paulô longior , ovario duplo brevior : limbus in alabastro oblongo-obovatus , obtusus.Petala spathulato-oblonga, seiisim in unguem angustata. Antherfe obovato-ellipticœ, retiisœ, medio affixae. Stylus stami- nibus paulô superatus. Stigniata brevissinia. Ovarium 4-ovula- tum. Nux oblonga-clavata, supernè acutè tetragona. — Spicae sessilcs, plurimiflorfE, basi foliatœ. Bracteae subulatae, ovario sublongiores, pisefloratione recurvjB. SCHIZOCARYA MICRANTHA Nos. Gaule erecto ramisque virgatis , hirsutissimis. Foliis lanceolatis , acutis, obsolète denticulatis, utrinquè incano-subvelutinis. Spicis virgatis, strictis , infernè hirsutis, supernè glabris, demain longissimis. Bracteis calycibusque pubescentibus. Petalis segmentis calycinis dimidio brevioribus , filameula subaequantibus. Ovariis glabris. Nucibus subimbricatis. Planta i-3-pe lineas lata: ramulorum sumiiia 4 ■ S lineas longa, -J-i li- neam lata. Spica; ^t''"^''''*" laxiflorac, demùni 3-4 poUJces lonEçae. Bractea; ovatooblongse, v. ovato- lanceolatae, acuiniiiatx. Calycis tubus 2 |-2 I lineas longus, oie i ^ lineam latas: segmenta 4 li- neas longa, I lineara lata. Petala 3 lineas longa, i lineam lata, albida. Filanienla majora i 7 lineam longa. Antlierse filamentis aîquilongx. Ovarium 3-4 lineas longura , incaao-puberulum. Stylus G lineas longus. Nux 3 lineas longa, glabra. In Mexicanorum provinciâ Texas , circà San Felipe de Austiii , legit cl. Diummond. — «(V. s. sp. in Herljar. cl. Webb et Delessert.) Seclio ? III. Calycis tubus obconico-cylindi'aceus, segmentis paulo brevior , ovario longior; alabastra oblonga , obtusa, apiciilata. Petala .subi'otunda, v. obovata, in unguem filiformem lamina subœqui- longum angustata. Filamenta majora petalis subaequilonga. An- theiaelineaies, infrà médium afïixse. Ovarium 4-ovulatum. Stylus stamina paulo superans. iNux infernc abrupte attenuata, supernè ovato-pyramidata, carinato-tetraquetra , subacuniinata ( de- mùm apice fissa ? ). — Spicœ pedunculatae , dense multiflorcC. Bracteaî subulatte , persistentes , ovarium supei^antes. Flores magni , rosei , WVis Chamœiieru {EpUubil) rostnarin ifolii s'imWes. Species sequentes , ex fructus forma Schizocaryœ Drummondii aflines, nucibus autem nonnisi immaturis nobis obviac , a génère hocce forsan in postcrum erint revocanda;. schizo(|:arya ? kuntuii ivob. Gaura epilobioides Kunth! in Humb. et Bonpl. Nov.Gen. et Spec.v. 6, p. gS. Herbacea , erecta, ramosissima , adpresso-puberula , subincana. Foiiis li- nearibus , v. lineari-oblongis , v. lineari-lanceolatis , miicronatis ; caulinis remotè sinuato-dentatis ; ramularibus argutè denticulatis v. integcrrimis. Segmentis calycinis acutis , petalis ovalo-subrotundis triente lougioribus. Herba habitù Chamœnerio (Epilobio) angustissimo simillima. Rami sparsi, subfastigiali, elongati, teretes, laeves , raraulisque deiisè foliosi. Folia patentia , subcanesceiitia , utriuqué puberula : majora a-pollicaria , 14-2 lineas lata; ramularia subpollicaria, { lineam lata, v. paulo latiora. Spica; graciles, crectœ, solitaria;, laiè multiflora;, pedunculatK, démuni 3-6 poUices longae. Flores externe subsericeo-pubescentes. Calyx suLrubens : tubus 4 lineas longus ore 7 Uueam latus; seg- menta 5 lineas longa, fcrè 1 lineam lata , subacuniinata. Petala rosea , adjecto ungue 3 lineas longa. Filamenta majora petalis paulo breviora. Ovarium 3 lineas longum. Nux (immatura) ad- jecto stipite a-2 j liueas longa, incauo-puberula, bractea lineari-subulata subœquilonga stipata. Crescit in Regno mexicano projjè Actopan , ait. io4o Hexap. (Humb. et 3^4 MONOGRAPHIA ONAGREARUM. Bonpl!), nec non circà urbem Mexico (Berlandier ! ) — (V. s. sp. in Herbar. Mus. Par., nec non cl. Delessert et Webb). SCHIZOCARYAî CRISPA Nob. Erecta , ramosissima , subincano-puberula. Foliis caulinis oblongo- v. Imeari-lanceolatis, undulatis ; ramularibus integerrimis v. obsolète denticu- latis, planis, angustè iinearibus. Segmentis calycinis obtusis, petalis obovato- subrotundis paulô longioribus. Rami graciles, stricti, sulipedalcs. Folia majora sabpollicaria, i i-2 lineas lata : ramularia 6 lineas longa , 7 lineara lata. Spicae brève pedunculatae, deraùm 3-4 pollices longœ. Flores illis Chamœnerii lEpilobii) spicati sat similes. Galyx roseus , subsericeopubescens ; tulms 4 lineas longus , ore i lineara latus ; segmenta 5 lineas longa , 1 lineam lata, exacte linearia. Petala pur- parea , ferè 2 lineas lata , adjecto ungue 4 lineas longa. Kux (imm itura) illa; pra;cedentis spe- ciei similis , quidquam major, bractea lineari-subulata ferè aequilonga stipata. In urbis Mexico vicinis legit cl. Berlandier. — (V. s. sp. in Herb. cl. Webb et Delessert.) STENOSIPHON Nob. Calycis tubus filiformis, ovario multo longior , sub anthesi de- cliuato-arcuatus; limbus 4-pai'titus : segmentis tubo brevioribus. Petala 4, angustè unguiculata , arrecta , staminibus subbreviora : 2 (superiora?) majora. Stamina 8, declinata, divergentia, inaequi- longa. Filamenta fîliformia, complanata. Antherse oblongœ, rae- dio affixae. Ovaruim i-loculare!, 4-ovulatum, ovale , brcvissiniè stipitatum, dorso convexum , facie planum, marginibus ianatum , utrinquè ( prseter nervos marginantes ) .3-nerve ; ovula funiculo brevi ad loculi apicem suspensa. Stylus filiformis, glaber, stamina subsuperans, apice dilatatus. Stigmata 4? subteretia , brevia , ob- tusa. Nux coriacea , raonosperma, subsessilis, ovata , truncata , submarginata, subcompressa, utrinquè 3-costata , dorso convexa (costà medià crassiori), facie planiuscula (costis subœqualibus). Se- men ovatum. Herba ( forsan suffruticosa ) caule ramisque virgatis, foliosis , tenacibus. Folia lineari-lanceolata, integerrima, sessilia, rigidula, praeter costani enervia : summa sensira in bracteas transeuntia. Flores dense spicati : singuli bracteà persistente suflFulti. Spic;e ter- minales, simplices, V. basi ramosœ, strictae, vii-gatœ, prœfloratione bracteis squarrosse : fructiferae longissimae. Pttala et filamenta alba. Antherœ luteae. Genus jara habitii inter Onagreas insignissimura , unicà bucus- que sistitur speciei. MONOGRAPHIA ONAGREARUM. 385 STENOSIPHON VIRGATUS Nob. Gaura linifolia Nutt. in James. Expedit. (Ex deflnitione cl. Sering. in De Cand. Prodr. v. 3 , p. 45.) Planta ramis foliisque Lino man'n'iuo sinnlls, florihiis nonniliil Chaniœtu'nis acccdens- Caulis V. rami (inferiores nenipèplanlae partes liaud siippetunt) pédales v. paiilo longioies , Icretes, lœves, simplices,v. superiièpaniiulati , glaberrinii. Foli.» suberecta , suljcoriacea, laevigata, glaberrima, lineari-lanceolata,acutissima, costà mediâsiibtùs proni inente : inieriora i pollicenilonga, i lineam lata ; superiora gradatlni minora; summa inbracteastranseuntia lineari-.subulata, 2-31ineas longa. Spicae dense plurimiflorx, demùm pédales et forsaii longiores : racbis triquetra , pubescens. Bracteae ovarium longé superuntes, calyce breviores: inferiores foliis siniiles; superiores gradatim minores, subulata;. pubescentes , pra;floratione imbrioata; , recurvae, demùm adpressœ. Calyi pubescens , lutescens : tubus tenerriraus, 4 lineas longus, fauce ampliutus ; limbus in alabastro oblongo clavatus , obtusus ; segmenta 2 7 lineas longa , { lineam lata , linearia, obtusa , apice subincrassata. Pctala ovata , obtusa, in unguem brevem sublinearem ans;ustata : majora feré 3 lineas longa , i 7 lineam lata , minora dimidio breviora angustioraque. Filanienta capillaria , 2 7-3 lineas longa. Antlierac 1ère I lineam longa?. Ovarium i lineam longum , 7 lineam latuni, pubescens, marginibus tomentosum. PJuces dense spicatœ v. subimbricatae, bracteà superatœ, pubescentes , margine toraentosae, stipiti tenui dcnticuliformi insidentes, 2 lineas longa;, 1 li- neam iatx ; Costa: nerviformes: dorsalis média subcarinata. In Mexicanorum provinciâ Texas, circà San Felipe de Austin, legit nuperrimè cl. Drummond. Crescit etiam (nisi species Nuttalliana a Druni- mondiana aliéna) in Anglo-Americanorum tcrrilorio Arhanza. ■ — (V. s. sp. in Herbar. cl. Delessert et Webb). Sectio IV. EPILOBINE.Ï; Nob. Calycis tubi pars libéra brevis , subcylindracea ( rarissime elongata , ventricosa ) , prœfloratione sœpissimè erecta , sub anthesi cum ovario porrecta, v. declinata, v. sœpiiis erecta ; limbus ^-partitus : segmentis reflexis, v. patentibus , v. erec- tis , membranaceis , coloratis , v. viridibus, nonnunqnàm per paria cohœreniibus. Nectarium aut fauce calycmâ m annulum, incrassatum , aut ex toto carnoswn , aut lamma tenuis ore /\-loba. Petala l\ , patentia, v. erecto-patentia , longe V. brève unguicidata , v. Jerè exungidculata , œqua- lia , V. rarb inœqualia. Stamina 8 ( rarissime [\ cum toti- dem abortivis allemanlia ), alterne longiora, nunc fauce ca- lycind allitudine œquali inserta idcoque i-seriaUa, nunc 2-serialia : 4 nempè petalis anteposita calycis tuho, 4 ^Itcfi^^ fauci inserta. Filamcnta Jdijormia , v. basi latiora , erecta , V. declinata , v. porrecta , recta , v. arcuaia , mœcpulonga Annales du Muséum , lom. IV, 3" série. 49 586 MONOGRAPHIA ONAGREARUM. ( 4 petalis anteposita alternis plerumque breviora ). Antherœ riihrœ , v. luteœ , ellipticce ^ v. oblongœ, i>. suhrotimdce , œquilongœ ^ v. inœquilongœ , medio v. injrà médium {rarà basi ) affixoe : conncctivo angiislo , ciun Jilamento conlinuo. OvARiUM ^-loculare : loculis inulliovidatis , i>. rarissime pau- ciovulatis. Stylus sœpissime rectus. Stigma clavatum , v. 4" fidum,, V. f^-partitum {rarissime Jimhriatum) : lobis erectis , V. cruciaûm patenlibus^ plerumque bre^'ibus , obtusis. Peri- CARPiuM capsulare ( vah'is dehisceiitid peractd persistenti- bus , placenta sœpissime decidud ) , chartaceum , v. cardlagi- neum, phTumquè prismaticum^ angulis v. facierum Jicrvo medio dehiscens ( dissepimentis nempe a/tgidis aul intcrposi- tis, aut anlepositis ), [y-loculare ( rarissime i-loculare ), locu- lis polyspermis kk raro oligospcrmis ,• placenta sœpissime membranacea , tetraquetra , v. tetraplcra : angulis septa ef- formantibus. Semina granulosa, v. papilloso-punctata , v. rarà lœvia , teretia , v. mutud compressione varie angidosa , ad chalazam aut appendice membranaceo aucta , aut mar- gine Jimbriato coronata , aut longe comata. Embryo rectus : radiculd brevi ; cotyledonibus planis. Herbœ, aut rarb suj/rufices. Folia integerrima aut denticulata: radicalia rosulata, plerumque in peiiolum angustata; caulina sparsa , v. opposila , sessilia , v. subsessilia ; Jloralia inferion- bus conformia , v. ad bracteas reducta. Flores rcgulares , v. rarà irregulares, erecti, v. porrecti, v. declinati, diurni, ino- dori, adnato-sessiles , v. stipitati^ axillares et remoti, v. rariîis in spicam terminalcm conferti singulique bracted persis- tente suffidti , prœjloratione erecti, v. cernui , p. deflexi , v. re- flexi. Petala alba, v. sœpiiis aut rosea aut purpurea , v. ra- rissime lutea : colore per anthesin immutato. Epilobine^ in universo terrarum orbe nascuntur, in temptratis tamen multà quàm in calidis vulgatiores. MONOCRAl'HIA ONAGREARUM. 387 SuBSECTio I. — CROSSOSPERIVLE ÎS'ob. Caljcis limhus rcjlexus. Starnina i-seriala : antlicris alterné lorigio- ribus. Capsula ad aniiiilos dehiscens : placenta persistenfe, angustâ, tetragond ; sepla cartilaginea, ex endocarpio orta. Semina ad cha- ïazam margiue /imbrlato coronata. GODETIA NoB. [a] [GodetiaT^oh. in Suites à Buffbn, Hist. des Plantes phanérog., v. 4) p- ^86. — OEnotherœ spec. auctor.) TuBus cALTciNUs cyathiformis v. infiindibuliforrais, ovario bre- vior V. œquilongus , intùs suprà basin circulo setularum bai ba- tus; lirabi segmenta concava, acuta , tiibo loiigiora, v. ajquilonga. Nectarium fauce calycinà in annulum incrassatum. Petala brevis- siraè unguiculata , flabclliforniia, llabellivenia, apicc erosa. Sta- MiNA erecta , recta, corollà brevioia , oiiinia fcrtilia; filamenta complanata , lineari-lanceolata : 4 petalis anteposita brevissima; antherae œqiiales , brèves , corcJato-obloTigaî, obtusaî , suprà basin aflîxse, subtetragonse, post anthesin extrorsùm arcuata^. Ovakidm subcylindraceum , 8-costatura , 8-siilcatum , 4-loculare : costis aequalibus , contiguis, per paria cum dissepimentis aUernantibus; ovula numéro indefinito, sessilia, oblique adscendentia , v. hori- zontalia, uniserialia, irabricata. Stylls rectus, plerumqviè anthe- ris superatus. Stigma cruciato-quadripartitum : lobis aut ovalibus subrotundisve, brevibus, aut rare linearibus , elongatis. Capsdla conica, v. subcylindracea , subcoriacea , prismatico-tetragona , v. 4-costata ac sulcata, estipitata (rarissime stipitata), 4-dentata , in rostrum brève aspermnm attenuata, 4-locularis , 4-valvis , poly- sperraa; placenta telragona , apice filiformi aspcrma. Semina su- perposita , uniseiiata, minuta, mutuà compressione nunc cubica , nuno varié angulosa, reriugineo-fusca; episperminm crustaceum, crassiusculum , sub lente gi^anulosum ; chalaza magna, apicilaris, suborbicularis , margine membranaceo fimbriato coronata. Em- bryo obovatus, v. ovalis ; cotyledones crassiusculœ, subrotnndce, basi obtuse a-auriculalae , dorso convrxae, facie plauœ ; radicuia bievissima , ovato-conica , obtusa , infera, v. centripeta. Herbse annuae, ramosfB. Folia denticu!ata, v. integerriraa, parce (n) Ctr. aiiaivsiu, t.ib , n" i. 388 MONOGRAPHIA ONAGREARUM. venosa, iii petiolum attenuata. Flores diurni, axillares , remoti. Tubus calycinus piœfloiatione crectus. Alabastra ovalia, v. ob- longa, acuta, inappeiuliculata, angulosa. Petala rosea, v. purpu- rea (sacpè albido, v. lutco, v. sanguineo variegata), œstivatione subconduplicata , staminibus jàtn majora. Nectarium et stigmata lutescentia v. purpurascentia. Filaraeata albida, v. purpurascen- tia. Antherœ lutese. Gerius americanum , Phœostomati et Clarkiœ multô quàm csete- ris auctoruru OEiiotheris affiniùs {a). Sectio I. Ovula subhorizontalia. Capsula obscure octogona, sulcata. a) Calycis tubus infundibuliformis, ovario subœquilongus. GODETIA WILLDENOWIANA No». OEnothera purpurea Willd. Spec. — Sims, Bot. Mag. tab. 352. Gaule ramisque stricte erectis. Foliis oblongis v. lanceolato-ohlonj^is , ob- tusis , V. acutis , subsessilibus , glaucis, integris. Segmenlis calycinis trian- gulari-lanceolatis, acuminatis, corollâ tlimidio brevioribus. Staminum mi- norum filamentis brevissimis. Ovario hirsuto. Caulis 6-12 pollices longus , stricte erectus , rigidus, appresso-puberulns , simplei T. ra- mosus : ramis brevibus, arreitis , subfastigialis , foliosis. Folia 6-18 lineas longa, 3-4 lineas lata, nunc glabra , nunc appiesso-puberula. Flores (adjecto ovario) i5-i8 lineas longi , nunc remoti , nunc ad ramulorum apires conferti. Tubas calycinus 4-costatus, villosus , 5 lineas longus , segmenta glabia , tubi longitudine ; alabastrum ovatuni , tetragonum , acutiusculum. Petala G-^ lineas longa, intense purpurea, cuneifornii-subrotunda, apice erosa. Stamina majora segnientis calycinis subxquilonga , styluin superantia ; minora duplô breviora » antheris sub- sessilibus. Nectarium et stigmata purpurea. Ovarium incanuni , liirsutuni , 4'^ lineas longum. Capsula C 8 lineas longa, crassa , villos:i, in rostrum angulatum desinens ; valvse vil ttltrà i li- neam latae, medio sulco profundo excavatae. Habitat in Californiâ australi. — ■ (V. s. sp. a cl. Botta lectam circà Mon- terey, nec non v. c.) fi) Calycis tubus cyathiformiSy ovario Z-^-plo brevior. GODETIA DECUMBENS Non. OEnothei-a decumberis'Dougl. ex Lindl. in Bot. Reg. tab. 1221. — •Bot. Mag. tab. 2889. Caulibus difTusis , ramosissimis. Foliis lanceolatis , v. lanceolato-oblongis (a) Specierum omnium a cl. Lindley (sub OEnothera) descriptorum oharacteres generici enii- nentissimi omniuô praeteryisi suiit. MONOGRAPHIA ONAGREARUM. 5 89 (infimis ovatis), obtusiusculis, remotè denticulutis , v. integerrimis, glaucis, glabriusculis, brève peliolatis. Calycinis scgmentis corollâ paulo brevioribus , tubo subduplô longioribus. Staminum CJamentis brevissimis. Ovario incano- tomentoso. Gaules i2-2opolUces longi, virgati, villosiusculi. Rami graciles, foliosi, adscendentes. Folia l-'.) pollices longa, 3-6 linejs lata. Flurcs (ailjei,to ovario) vix i pollicem longi , valdè remoti , foliis duplo breviores. Tubus calycinus ■>. lineas longus, caiiescens ; limbus in alabastro ovatus, acutus ; segmenta glabriuscula , triangulari-lanceolata. JVettarium lutescens. Pctala 5-6 lineas longa j supernè 4 lineas lata , cuneiforniia , apice crosa. Stamina inaji'ra sepalis breviora ; an- thene Glamentis subaequilongac; staminum minoruni anthcra^ filamento triplo longiores.Ovarium conico-cylindraceum , incanum , 5-() lineas longum. Stylus staminihus niajorlbus paulo supe- ratas. Stign ata purpurea v. lutescentia. Capsula 5-'j lineas longa, subllgnosa, breviter rostrata, obloDgo-conica : valvis medio profundè sulcatis. In Californià australi detexit cl. Douglas. — [V. v. c.) Sectio IL Ovula adscendentia. Capsula tetragona, 4-costata, ssepissiraéesulca. A. Staminum ininorum Jîlamenta antheris brci'iora. Capsula estipitata. a) Scamina pctalis 3~^~plô breviora : minorum anthcrœ suhsessiles. Siigmata ovalia v. subrotunda, brevia . GODETIA VDIINEA N05. OEnothera viminea Dougl. ex Lindl. in Bot. Reg. tab. 1220. — Bot. Mag. tab. 2873. Caulibus adscendentibus V. suberectis , virgatis , rainosis. Foliis oblongis, V. lanceolato-oblongis , v. oblongo-lanceolatis , subobtusis , remotè denticu- latis , subsessilibus , glaucescentibus. Segmentis calycinis tubo ( infundibuli- formi) paulô longioribus, petalis subduplô brevioribus. Stylo exserto. Stigmatibus ovalibus. Capsulis subincano-puberulis. Canles snbcsspitosi , ramosissimi, pruinoso-puberali, 1-2 pedes alti. Folia 1-2 pollices longa, 1-4 lineas lata, niargine pubcrula : iloralia plerumquè lineari-oblonga. Flores (adjecto OTario) ferè 2 pollices longi : inferiores foliis i-uperati, Caiycis tubus 4-5 lineas longus, pubescens ; segmenta lineari lanceolata. acuta, dorso i-costata: ca;tera cnervia, glabriuscula, 61ineas longa; alabastrum ovatnm v. ovale. Nectariuni lutescens. Petala 6 10 lineas longa, 4-7 lineas lata, rosea , cuneiformi-obovata , apice erosa. Stamina m.ajora segmentis calycinis subaequilonga ; nainora dimidio breviora Ovarium 6-^ lineas longum , incano-pubescens, conico-cylindraceum. Stylus 8 lineas longus, antberis staminum majorum paulo superatus.Stigmatapurpurascentiav. lutescentia. Capsula i pollicem circiter longa , in rostrum tetragonura obtusum l 7 -2 linca» longum attenuata : valvae lineares, plinae, i lineam latae. In Californià septentrional i detexit cl. Douglas. — (V. v. c.) GODETIA QUADRIVULNERA Nob. OEnothera quadrii/ulnera Dougl. ex Lindl. in Bot. Reg. tab. i 1 19. Caulibus adscendentibus v. diflusis, virgatis, puberulis. Foliis linearibus, 3gO MONOGRAPHÎA ONAGREARL'M. V. lanceolato-linearibus, integerrimis, v. subdenticulatis, mucronulatis, suL- sessilibus, glaucescentibus, marginepuberulis. Calvcis scgmentis tubo (infun- dibuliformi) duplô longioribus, corollâ paulô brevioribus. Stylo exserlo, sta- minibus paulô superato. Stiginatibus subrotundis. CapsuUs hispidulis. Planta caespitosa, plaucescens, pubcrula, \-i pedes alla, Ep'dcibio rosmanni/olio liaud absimilis. Ramuli graciles. Folia 6-20 lineas longa , i-3 Jineas lata. Tubus calyciiius vil ultra i lineam longus , pilosiusculus ; limbus in al.il)astro obovatus, apiculatus ; segmenta 3 lineas longa, vix 7 lineam lata , lineari-lanceolata, stilata , glabriusoula , apice subulata. Petala 4 lineas lata, ob- ovato-cuneiformia, eroso-dentata , pillidc rosea , basi macula sanguineâ notata. Staminuni mi- noram antherae subsessiles; majorum antlierîE filamentis subaequi longa; Ovariura 3 lineas longum, villosura , 8-costatam , 8-sulcatutn. Stylus 3 ,- lineas longus, stigmatibusque albidus. Capsula 5-8 lineas longa , recta v. subarcuata , in rostrura conicum tetragouum attenuata : valvae planac , lineares, i lineam latae. Seraina grano Popmeris paulô majora. In America boreali-occidentali , ad fluminum ripas, detexit cl. Douglas. — (V. V. c.) GODETIA ROMANZOWII IVob. OEnothera Romanzo-wii Ledeb. inHorn. Hort. Hafn. — Bot. Reg. tab. 662. Caulibus ramisque stricte crectis. Foliis lineari- v. lanceolato-oblongis , obtusis, subintegerrimis, siibscssilibus, subscriceis. Scgmentis calycinis tubo (cyatbiformi) duplô longioribus , petalis duplù brevioribus. Stigmatibus ova- libus, tubo inclusis. Capsulis incano-tomentosis. Caulis6-i5 pollices longas : junior (simùl ac cœteri partes novelli) sericeo-tomentosus. Rarai arrecti v. adscendentes, stricli. roli 1 l- 3 pollices longa, 1-4 lineas lata, nunc integerrima, nunc obsolète dcntirulata : adulta glabrcscentia , glauca. Flores plerurîique reraoti, adjccto ovario i5-iG lineas longi. Calycis tubus 2 lineas longus : limbus in alabastro ovalis : segmenta 4 li- neas longa, I lineam lata, lineari-oblong;», acuta, striata. Ncct;iriam violaceum. Petala 6-8 li- neas longa tolidemque l.ita , pallidè violacea , albo variegata, apice integerrima v. sœpiiis erosa. Stamina majora scgmentis calycinis paiito breviora; minora duplo breviora; lilamcnta riolacea- -majora antlieris xquilougia. Ovariura 4 " '^ lineas longum, incannm. Stigmata atropurpurea , «,6ylo vix breviora. Capsula i poUicem louga ; valyœ p'ianœ, i Uneam latœ. In Californiâ detexit cl. Chamisso. — (V. v. c.) GODETIA TENUIFOLIA Nob. /'OEnothera tenuifolia Gavan. le. 41 tiib. Spj (mala). — Ruiz el Pavon , Flor. Peruv. tab. ^17 (mala). Gaule erecto, ramoso. Ramis adscendentibus, virgatis, glabriusciiHs. Foliis incano-pubefulis , integerrimis , subsessilibus , obtusiusculis : inferioribus lineari-spathiilatis ; superioribus angustè linearibus. Scgmentis calycinis lineari-lanceolatis , apiculatis, corollà subduplô brevioribus. Staminibus ma- joribus corollâ triplô brevioribus, stylo superatis ; minoribus brevissimis, subsessilibus. Herba vamosissima , 12-18 pollices alla, l'.ami graciles, subalterni , parce foliati. Folia 6-3o lineas longa ,7-17 lineam lata , iloribus breviora : summa fcrè .subulata. Flores renioti , adjecto ovario 17-19 lineas longi. Calvx incano-puberulus . tubus 4 5 lineas longus, l'auce diame- o MONOGEAPHIA ONAGRÏIARLM. 5qI tro3-lincari; limbus in alabastro ovatus, apiculatus segmenta tulio a;quilonça v. paulo longiora, basi I 7 lineam lata. Pctala io-i2 lineas longa , supernè lotidem lata, flabelliformia, rosea , apice erosa. Stamina majora seginentis calyciuis fcrè a'quilonga ; filameiitis antherarum longi- tudiiie; stamina minora duplo breviora : lilamentis anUicrœ triplo brevioribus. Ovarium 4 lineas longura, conicocylindraceum , estipitatuni. SlvUis 1ère i polliceni longus, gracilis , petalis dimidio saperatus. Stigraata latè ovalia , atropurpurea. Capsula i polliccm longa , in rostrum breve desinens ; valvae lineares, euiargiuata;, i lineam latœ Semina fcrruginea , diametro '-11- oeari. Habitat in Chili. — (V. s. sp. in Hcrb. Mus. Paris^ a Dombeyo propè Concepcion lecta.) GODETIA GAYAA'A Koe. OEiiothera tenella S = tenuijolia Lindl. in Bot. Reg. tab. i58j. Caulibus (redis, ramosis, virera fis , piiberulis. Foliis spatbulato-obloniris , sœpiùsve lineari-spathulatis, V. ang'ustè linearibiis , eloiigatis, obtusis, inte- gerriniis , v. obsolète dentatis, margine puberulis. Calycis segmentis tubo infunJibulitormi ) duplù-triplô lougioribus , coroUà subtriplù brevioribus. Stylo staminibus majoribus paulô superato. Sligmatibus ellipticis. Capsulis incano-puberulis, elongatis. Planta inter G Cavanillesi! 3c G. leuuifoliam média, io-i5 pollices alta. Gaules è radice plures, parce ramosi, v. caulis unicus ramosissiraus Folia glaacescentui : caulina inlima i-'i pol- lices longa , 2-3 lineas lata ; floralia pleracjue 24-3o lineas louga , -. lineam lata. Flores adjecto ovario 3o-34 lineas longi , remoti. Caly.\ parce puberulus : tubus 2-2 7 lineas longus, faace totidem latus; limbus in alabastro ovatus, acutus : segmenta lineari lanceolata, acuta, 4-5 lineas longa, I lineam lata. Petala g- 12 lineas longa , supernè totidem lata, purpureo-violacea , cunei- formia , apice erosa. Stamina majora 3 4 lineas longa : antlieris filamento suba^quilongis ; stami num minorum filamenta antlieris triplo breviora. Nectarium purpurascens. Ovarium 6 8 lineas longum, incanum, gracile, cylindraceo-octogonura. Stylus 5-G lineas longus. Stigmata atropur- purea. Capsula arcuata v. recta, subcylindracea, basi in stipitem brevissimuni attenuata, apice in rostrum brève obtusum desinens, toUo duplo triplove superata, 1 pollicem longa; valvae vix 1 lineam latx. Semina minuta. Habitat in Regno chilensi. — • (V. s. sp. a cl. Claudio Gay in montibus provinciae Santiago leclam, et v. c. è seminibus ab eodeni missis.) GODETIA CAVARILLESII Nos. OEnothera tenella Cavan. le. v. 4? tab. SgG , fig. 2 (mala). — Ruiz et Pavon. Flor. Peruv. 3, tab. 3i6 (mala). — Sweet, Brit. Flow. Gard. tab. \&j. Gaule erecto ramisque virgatis. Foliis lineari- v, oblongo-spathulatis , V. lineari-oblongis , V. lanceolato-linearibus, obtusis, integerrimis, v. obso- lète denticulatis , subsessilibus , margine puberulis. C;dycis tubo bre- vissimo, cyatbiformi ; segmentis corollà subtriplô brevioribus. Slylo sta- minibus majoribus superato. Stigmatibus ellipticis. Capsulis puberulis v. glabrescentibus . Caulis subsimplex vel sa'piiis ramosissimus, 6-iS pollices altus. Pumi adscendentes, v. divari- cati,paberuli, graciles. Fulii i-3 pollices longa, j- 3 lineas lata, glaaccscentia; Uoralia plerumqaé 392 MONOGRAPHIA ONAGREARUM. linearia : samma angustissima , floribus breriora Flores remoti , adjecto ovario 10- 15 lineas longi. Calyr glabriusculus : tubus i-i 7 liiieara longus ; limbus in alabastro ovalis , acutias- calus ; segmenta oblongo- v. lineari-lanceolata, acuta , 3 lineas longa, j lineara lata. Nectarium atro-purpureum. Petala5() lineas longa, supernè totiileni lata, flabelliformia, purpureo-violacea, albo et roseo variegata. Antherœ staniinum ininoium lilameiitis triplé longiores, majorum fila- mentis subaequilonga\ Ovarium .48 lineas longuni, incanuni. Stylus all)i(lus. liliformis, .'.-S lineas longus. Stigmata atropurpurea. Capsula 10 12 lineas longa, recta vel subarcuata, arctè sessilis, V. brevissimè stipitata, lirevissimè rostrata, obtusa, straminea ; nervis purpurasceiitibus; valvae planae, j- 1 lineam l.;tae. Semina grano Papavcris paulo majora. Habitat in Peruvià nec non in Regno chilensi. — (V. v. c. et s. sp.) b) Stamina corollii vix dupîo brevïora : minorum filamenta nntUeris subdimidio hreviora. Stigmata lineari-obionga^ elongata. Capsula elon^ata, haii ac apice atteuuata. GODETIA LEHMANKIAKA Nos. OEnothera amœna Lehm. Pugill. Plant. Nov. fasc. i, p. 22; et in Act. Nat. Curios. vol. i4 , tab. 45. — OEnothera roseo-alba Bernh. in Cat. Sem. Hort. Erfurt. ann. 1824- — Reichenb. Gart. Mag. tab. 47 et i5o. — Sweet, Brit. Flow. Gard. tab. 268. Gaule simplici vel cœspitoso , erecto : ramis arrectis v. adscendentibus. Foliis oblongis , v. lanceolato-oblongis, petiolatis, obtusis, integerrimis , v. obsolète denticulatis, incano-puberulis. Galycis segmentis tube (cyathifornii) duplô longioribus, corollà duplô brevioribus. Planta incano-puberula : culta plerumque ramosissima , G-12 pollices alla. Rami sacpè fasti- giati. Folia i-j pollices longa, 3-G lineas lata, illis Mathiolœ nnuuœ sirailia , in petiolum 4-6 lineas longum atlenuata. Flores inferiores approximati ; superiores conferti. Calyx incauus : tubus 2 3 lineas longus ; segmenta 6-7 lineas longa, i ', -2 lineas lata, lineari-lanceolata, acuta, striata ; alabastrum ovali-oblongum , obtusiusculum. Petala 10-12 lineas longa , supernè 6-7 li- neas lata, cuneilormia. truncata, erosa, pallidè rosea alboque variegata, basi macula sanguineà notata. Nectarium lutcscens. Stamina majora 6 lineas longa, lilamentis antherâ sublongioribus; stamina minora Jimidio brcviora. Filamenta albida. Anlberae luteîe. Ovarium i pollicem lon- gum , incano-puberulum , basi et apiie attcnuatum. Stylus antheris majoribus supcratus , 7 lineas longus. Stigmata albida, 2-3 lineas longa. Capsula 18-ao lineas longa, incana, breviter stipitata, in rostrum 2-3 lineas longum atteuuata ; valvae planae, i lineam latœ. Semina grano Papaveris paulo majora. Habitat in Galiforniâ. — (V. v. c.) GODETIA LmOLEYANA Nob. OEnothera Lindleji Dougl. ex Hook. in Bot. Mag. tab. 2832. — Sweet, Brit. Flow. Gard. ser. 2, tab. 19. — Bot. Reg. tab. i4o5 (var.). Caulibus difîusis v. adscendentibus , ramosis. Foliis lanceolatis, v. lanceo- lato-linearibus, V. lanceolato-oblongis, petiolatis, acutis, denticulatis, gla- briusculis. Segmentis cf.lycinis tubo(cyathiformi) quadrupla ferè longioribus, corollà dimidio brevioribus. Gaules 6-18 pollices longi, ramisque jncano-puberuli, virgati, subflexuosi. Folia i-3 pollicfs longa, 3-5 lineas lata, glaucescentia. Calyx incano-puberulus : tubus 2 lineas longus, cyathifor- mONOGBAPHIA ONAGREARUM. SgS mis ; limbus in alabastro ovali oblongas, brève corniculatus : segmenta 6 lineas longa, i lineam lata. lineari-lanceolata, acuta, striata. Nectarium (simul ac antherac virgineae) violaceum. Petala 8-12 lineas longa, 7-10 lincas lata , cuneilormia, apice ti'uncata et erosa, roseo et albido varie- gâta, suprà basin plerumque macula sanguiueâ notata. Staraina majora segmeutis calycinis vix breviora : antlieris fllamento subaequilongis; stamina minora foré duplo breviora : antheris fila- roento longioribus. Filamenta , stylus ac stigmata albida. Ovarium 12-18 lineas longum, incano- puberulum. St\Ius antheris majoribus superatus. Capsula 2 pollices longa, strigulosa, sessilis, V. brevissimè stipitata, basi et apice attenuata : rostro conico, angulato, 1-2 lineas longe; valvae planae, lineares Semina j lineam longa;. In America boreali-occidentali , circà praesidium Vancouver et ad ripas amnis Multnomak, detexit cl. Douglas. — .(V. v. c.) B. Stamina corollâ i>ix dimidio breviora : onmium filamenta antheris longiora. Ovarium longissimè stipitatum. Stigmata obovata, brevia. GODETIA BOTTyE Nob. Caule ramisque virgatis , glabriusculis. Foliis lanceolatis , v. lineari-lan- ceolatis, basi et apice longé attenuatis, acutis, profundè denticulalis, petio- latis, glabriusculis. Calycinis segmentis tubo (cyatbiformi) multo longioribus, petalis paulô brevioribus. Ovario stipite vix longiore. Caulis ramosus, flexuosus, 2 pedes longus. Folia i-3 pollices longa : inferiora 2-3 lineas lata ; lloralia vix i lineam lata : sunima lineari-lanceolata, feré filiforraia. Flores adjecto ovario et stipite 3 pollices longi, remoti (antè anthesin dellexi ? ). Calyx glabriusculus . tubus 2 lineas longus; limbus in alabastro oblongus, supernè attenuatus, acutus. Segmenta i2-i3 lineas longa, basi 1 7 lineam lata , lineari-lanceolata , acuminata , trinervia. Petala i2-i5 lineas longa, 10 lineas iata , cuneiformia , truncata , erosa , purpurea. Stamina majora 10 lineas lon»a ; minora triente breviora. Ovarium incanum , i2-i5 lineas longum, gracile, thecaphoro subsequilongo slipitatum. Stylus i poUicem longus, antheris majoribus paulo superatus. Fructus haud suppetit. In Californiâ australiori legit cl. Botta. < — (V. s. sp.) 4( GODETIJRUM CLAVIS ANALYTICA. Tubas calycinus infundibuliformis , ovario subaequilongus, segmentis limbi vix bre- ior .■■■.■•■ '' Tubus calycinus segmentis lirabi subduplo-triplo, ovario triplé vel multo brevior... 4 Ovula subfaorizontalia. Stigmata obovata. Capsula brevis , conica , 4-<:°st'>ta, 4-sulcata G. H^Uldenowiaua. Ovula obliqué adscendentia. Stigmata ovalia. Capsula elongata , prisraatico-tetra- gona , esulca 3 Gaules subdiffusi. Folia lata, sublanceolata. Petala 6-8 lineas longa. Stylus staminibus superatus. Stigmata lutescentia G. vimineu. Gaules erecti. Folia angusta, sublinearia. Petala ferè I poUicera longa. Stylus stamina superans. Stigmata atropurpnrea G. teniii/olia. Capsula brevis, sessilis, conica, 4-sulcata, 4 costata. Ovula horizontalia. G. decumlent. Ovula obliqué adscendentia. Capsula prisniatico-tetragona , esulca 5 Stamina corollâ vix dimidio breviora : omnium filamenta antheris longiora. Ovarium longé stipitatum . Ç- Botta. Stamina corolUî 2-4-pl6 breviora : minorura filamenta antheris 2-3-plô breviora. Ov;i- rium brevissimè stipitatum , v. plerumquè sessile *^' Annal, du Muséum^ tom. IV, i° série. 5o 394 '^1 MONOGRAPHIA ONAGREARLM. Stamina corollâ 3-4-pI6 Lreviora : minoram iilumenta brevissima. Stigmata ovalia, V. subrotunda , brevia. Capsula basi vix attenuala 7 Stamina corollà vix duplô breviora : minorum filamenta antheris subdimidio breviora. Stigmata lineari-oblonga , elongata. Capsula basi ac apice attenuata 10 (Calycis tubus cyathiformis, brevissimus. Stylas tubo inclusas vel parùm exsertus. 8 Calycis tubus infuudibuliformis. Stylus longé exsertus , staminibus majoribus paul6 superatus 0 É Iiicano-pubescens v- subsericea. Rami arrecti. Stylus stigmataque tubo inclusa. . . • G. liomanzowii. 8 Glaucescens , glabriuscula. Rami adscendentes v. divaricati. Stylus é tubo exser- f tas G. Cavanillesii. iCaules diffusi v. decumbentes. Foiia lato-linearia, abbreviata, y. sublanceolata. Petala 4-5 lineas longa. Capsula hispidula G. quadrh'ulnera. Gaules erecti. Folia angusté liuearia, elongata. Petala ferè i poUicem longa. Capsula glabrescens G. Gayana. [ Caulis simplex vel snpernè ramosus , erectus : rami subarrecti. Folia subintegra. I Segmenta calycina corollà daplo breviora G. Lehmanniana. Gaules diffiisi v. decumbentes, subcaespitosi. Folia conspicuè denticulata. Segmenta ca- lycina petalis dimidio breviora G. Lindleyana. 10 PH^EOSTOMA KoB. [Phœostoma Nob. in Suites à Buil'on, Hist. des Plantes phanér. v. 4 , p. i^ga- — Claïkiœ spec. Douyl. Lindl.) Calycis tubus cyathiformis, ovario brevior ; limbi segmenta tubo longiora. Nectarium violaceum, glanduloso-punctatum, hirsutum, ore in lobos 4 obtusos staaiinibus majoribus antepositos eorum- que basi adnatos productum. Petala longé unguiculata : unguibus linearibus , inappendiculatis; laminis rhombeis , indivisis. Stamina omnia fertilia : 4 petalis anteposita breviora : antheris minori- bus (flavis) (rtj; 4 interpositiva duplô longiora : antheris majoiibus (roseis). Filamenta arcuato-adscendcntia, filiformia, antheris lon- giora. Anlherœ sagittato-lineares , oblusse, basi afiBxae, post an- thesin arcuatae et contortœ. Ovaruh 8-costatuin, 8-sulcum , bre- vissimé slipitatum , subcylindraceum , hirsutum, 4-locuiare ; loculi multiovulati ; ovula sessilia , obliqué adscendentia , subira- bricata, in siugulis loculis i-seriata. Stylus filiformis, stamina ma- jora paulo superans. Stigma cruciato-4-partitum : lobis brevibus, ovalibus, obtusis, revolutis , supià velutinis. Capsula hirsuta , subcoriacea , subcylindracea, subsessilis, 4-costata, 4'suica , in rostrum aspernîum brevissimum tetragonum attenuata. Semina(^) oblique adscendentia, uniseriala, subimbricata, sessilia, obovata, (a) Infaustè sterilia dicuntur a cl. Lindley. (4) Omnino de serainum fabricâ notabili tacet auctor prxcitatus. MONOGRAPHIA ONAGREARUM. OqS minuta, ferrugineo-fusca , sub lente granulosa. Glialaza facial is , lata , obovata, margine fimbriato. Epispermiuni crustaceum. Em- bryo semini coiiformis : cotyledones ellipticœ, basi 2-auiiculatse, facie planse , dorso convexae ; radicula infera, brevis , conica, obtusa. Herba annua. Folia dentata, brève petiolata, sparsa. Flores axillares , renioti, diurni , paulô antè expansionem cernui. Ala- bastra ovalia, subtetragona. Petala purpurea, staminibus longiora, prœflo atione convoluta, subimbricata, antheris s yloque superata. Genus transitum sistens Godeti.e in Clarkiam , née cum hâc confundendum. Nomen è verbis grœcis cpacôç : ruber, et aïo^a : os., propter nectarii calycinam fauceni vestientis colorem. Species unica quae sequitur : PHyEOSTOMA DOUGLASII Nos. Clarkia elegans Lindl. in Bot. Reg. tab. 1675 (charactere generico praeter- -viso; descriptione quoad stamina erronea). — -Don, in Sweet , Brit. Flow. Gard. ser. 2, tab. 209. — Clarkia rhomboidea Dougl. ex Hook. Flor. Bor. Amer. 1 , p. 214. Herba 1-2 pedes alta, caule, ramis foliisque glabris, glaucescentibns. Rami virgati, graciles, subteretes, patentes, v. erecti. Folia 1-2 pollices longa, remotè denticulata, acuta, pennivenia : inferiora ovata ; superiora ovato-lauceolata , v. lanoeolata; petiolus circiter 1 lineara longus. Tubus calycinus vix ultra i lineam longus, glaber ; limbi segmenta lineari-lauceolata , acuta, striata , 5 6 lineas longa , vix 1 lineam lata. Petala (adjecto ungiie) 6-8 lineas longa, patentia ; lamina rhombeo- V. triangulari-ovata, acutiuseula , v. obtusa, flabellivenia , marginibus erosa , 5-7 lineas lata, suprà purpurea , subtùs lilacina; unguis larainâ œquilongus, lilacinus, linearis Ovariura 5 -7 lineas longum, pilis filiformibus liispidulura : interjectà pube brevi, subclavatâ. Stamina nia;ora petalis paulo breviora. Stylus fililormis, rectus, demùm stamina majora paul6 superans. Stiginata albida. Capsula arcuata v. recta , vix i pollicem longa, hispida, folio Uorali plerumque longior, straminea, sublucida. Crescit (ex cl. Douglas in Hook. Flor. Bor. Amer.) in iisdem ac Clarkia pulchella locïs. — '(V. v. c.) CLARKIA PuESH. Calycis tubus infundibuliformis, ovario brevior; limbi segmenta tubo longiora. Nectarium papillosuni, glabrum , flavescens, in callos 4 staminum fertilium basi adnatos productum. Petala longé unguiculata : unguibus lineari-cuneiformibus, erectis, apice utrin- què i-dentatis; laminis profundè trilobis , ambitu rhonibeis. Sta- mina 8 ; 4 petalis anteposita sterilia, rainima, antheris abortivis ; 4 interpositiva fertilia, vix unguibus longiora : fiianienta fiiiformia; antherae adnataj, oblongae, basi et apice obtusaB , post anthesin 396 MONOGRAPHIA ONAGREARUM. circinnatae, plus minùsque contortae. Ovarium subcylindraceum, stipitatum, 8-costatum, 8-sulcum , 4-'oculare; lociili multi- ovulati ; ovula sessilia, subinibricata , obliqué adscendentia , in singulis loculis uniseriata. Stylus filiforinis, demùm stamina supe- rans. Stigma cruciato-4-pai titum : lobis brevibus , obovatis , obtu- sis, revolutis. Capsula stipitata , subcylindracea, 4-costata, 4-sulca, 4-valvis, 4-locularis, in rostrum brève, aspermum , conicum , obtusum atlenuata, polyspernia , subcoriacea. Semixa parva, sessi- lia, obliqué adscendentia, subimbricata, obovata, ferrugineo-fusca, mutuâ compressione subangulata, sub lente granulosa, dorso con- vexa, facie excavata. Chalaza magna, facialis, hilo continua, obo- vata, papillosa. Episperniiuni crassiusculum, crustaceum. Enibryo seniini conformis : cotyledones subrotundœ, dorso convexaD, fa- cie planae; radicula infera , brevis, conica, obtusa. Herba annua , v. biennis. Folia sparsa , intcgerrima , angusta , in petiolum attcnuata. Flores axillarcs , remoti , disticbi, inodori, diurni, paulo antè cxplicationem deflexo-cernui. Alabastra ob- longa, V. ovalia , acuta. Petala lilacina ( in varietatibus purpurea , V. alba), prsefloratione antheris breviora illasque amplectentia , apice distantia. Antherae kiteae. Species unica quse sequitur : CLARKIA PULCHELLA Porsb. Clarhia pulchclla Pursh , Flor. Amer. Sept. p. 260, le. — -Lindl. in Bot Reg. tab. 1 100 (cliaractere generico manco et (pioad semina erroneo). — - Bot. Mag. tab. 2918. — Don, in Sweet , Brit. Flow. Ganl. ser. 2, lab. iSy. — Pieichenb. leon. Exot. 3, tab. aii. — .Suites à Bullon , Plantes phanérog. tab. 35 (figuris tamen D et K sculptoris negligentiâ mancis). Herba subsimplex, vel culta ramosissima, erecta, 12-18 pollices alta. Ranii graciles, flexuosi, pulverulenlopuberuli, arrecti, v. adscendentes. Folia i-3 pollices longa, 1-4 lineas lata (summa in bracteas liiieares floribus breviores mutata), subpuberula, glauccscentia, lanceolata, v- lan- ccolato-linearia, aruta, integerrima, in petioliini 2-4 lineas lougum angustata. Calyx puberulus : tubus vix ultra i lineani longus; segmenta lineari lanceolata. acuta, pra;ter costani avenia, 6-7 lineas longa, vix 1 lincam lata, sa;pè per paria (■oba:rentia (n). Petala (adjecto ungue) 8-12 lineas lonça ; unguis linearis , angustus : appendicibus dentiforniilius, atutis, rccurvis -, lamina longi- tudme unguis, v. paulo longior, medio 6 8 lineas lata : lobis oblongis, v. oblongo-spatliulatis, V. obovatis, obtusis , apice erosis : lateralibus divaricatis, terminali angustiorihus pauloque brevioribus. Filamenta purpurea vcl carnea , unguibus subaîquilonga. Antliera; lilaraentis bre- viores. Stamina sterilia vix i lineam longa. Ovarium incano-puberulum , 4 lineas longuni , in stipitem strictum 2 3 lineas longum attenuatum. Stylus albidus , petalorum ungues paulo su (n) Perpcràni liabet cl. Lindiey pro cliaractere generico: • laciniis caîycinis tribus coliacren > til)us. I MONOGRAPHIA ONAGREAELM. 397 perans. Stigmata plana, albida, glabra. Capsula G-9 lineas longa, straminea, puberula, recU, V. rariùs arcuata, stipite adsceiidente 2-4-plo longior; valvae lineares, vix 1 lineam latae. Habitat in America boreali-occidentali , ad ripas fluminum Kooshooskj et Clarlies- River (Lewis), nec non in montibus secùs afflueiites fluminis Columbia (Douglas). SuBSECTio II. — DERMOSPERMjE Nob. Segmenta calycina suberecta. Capsula obscure v. prismaticè tetra- goTia, ad angulos dehisceiis ; placenta membranacea, tetracjuetru , decidua ; angulis septa ejformantibus ; valvœ dehiscentiâ haud contortœ ; loculi oligospermi. Semina ad chalazam margine mem- branaceo aucta. CRATERICARPIUM Nob. [OEnotherœ spec. Ruiz et Pav.) Calyx infiinclibuliformis : tubus gracilis , supernè anipliatus ; limbi segmenta erecta , mucronata. NECTAHitJM raembranaceu.m ., 4 - dentatuni. Petala cuneiformia, bifida , striato-venosa. Sta- MINA 8, bisei'ialia. Filameiita capillaria : 4 P*talis anteposita lon- giora , fundo faucis inserta. Antherœ minutœ , medio dorso afiixœ, versatiles, œquales, elliplicse, basi et apice emarginatse. OvARiuM brève, cylindraceo-clavatura , prismatico-tetragonum , 4- coslatum, 4-loculare : angulis apice in alam brevem expansis; loculi sub-6-ovulati ; ovula obliqué adscendentia , subimbricata, in sin- gulis loculis i-seriata. Stylls filiformis, stamina superans. Stigma 4- dentatum. Capsula submenibranacea, brevis, estipitata, cylindra- ceo-clavata, truncata, mucronata, prismatico-tetragona , 4-costata, sub apice tetraptera , dissepimentis demùm evanidis i-locularis, apice dehiscens ( raadefacta oris expansione hypocraterifoimis , Statices v. Scabiosœ calycem simulans); valvœ tricuspidatae ; pla- centa tenuis; loculi 4-6-sperrai. Semina adscendentia, subimbricata, minuta, Isevia, castanea, obovata, basi apiculata. Epispermiuni chartaceum. Raphis tencrrima. Embryo semini conformis : radi- cula brevis, conica , ojtusa, inféra; cotyledones ovales, facie planœ, dorso convexae. Hcrba multicaulis, basi suffruticosa. Folia integerrima, subli- nearia, parva , sessilia : novella saepè raraulorura abortu in axillis vetulorum fasciculata. Flores axillares , remoti , praefloratione erecti. Corolla purpurea , venis rubris striata. Unicam tantùm novimus speciem qiiae sequitur : 398 MONOGRAPHIA ONAGREARUM. CRATERICARMUSI ARGYROPHYLLUM No». OEiiothera subulata Ruiz et Pav. Flor. Peruv. 3, p. 8a; tab. 3i6, fig. 8 (niala). — • OEnothera subulata fj Hook. ! Contrib. towards a Flora of Soulh-Amer. in Bot. Mise. v. 3 , p. 3ii (exclusa var. », qua3 Boisdiivalia concinna Nob.) Radix perpendicularis.ramosa, temiis Gaules plures, subsimplices (vel caulis uniras basiiairiu sissiraus), 4-i2-pollicares, sufTruticosi, erecti, v. ad.scendentes, viri^ati, teretes, graciles : juniores sericeo-tomentosi; adulti glabrescentes. Folia sericeo-tomentosa, integerriraa : radicalia lincari- vel oblongo-spathulata ; caulina lineari-subulata , V. liiieari-lanceolata, (i-r2 lineas longa, f-j li- neatn lata ; ramularia (saepè fasciculata ) niinima. Flores adjecto ovario i2-i5 lineas loiigi. Calyx sericeo-pubescens, 3 7 - 4 lineas longus, octogorius, fauce vix i linea latior ; limbus in ala- bastro ovalis, mucronatus ; segmenta 1 lineas longa, 1 lineam lata, oblongo-lanceobita, prseter costani enervia, sul) apicc brève mucronata Petala segmentis c.ilyoinis duplô majora, ex Ruix et Pav « cuneiformia , usqué ad médium bilida, superne crenulata, purpureo-rubra. striata. « Fi- lamenta majora segmentis calycinis subaequilonga; minora tricnte breviora. Antherae vix i lineam longa;, purpurea;. Stylus petala œquans Stigma rubruni. Capsula villoso-tomentosa , 4 lineas longa , ore expanso 2 3-liueari; costae dorsales nerviformes, elevatae; alœ horizontales , triangu- lares, obtusae. Habitat, ex Ruiz et Pavon : « in Gonceptionis Chile locis apricis, arvis et » campis arenosis , copiosè ad Hualpen , Coiro de Gauilan, Mochita. » — (V. specimina a Dombe^'o lecta, in Herb. IMus. Par., nec non spécimen Cumingianum in Herb. cl. Webb.) BOISDUVALIA Nob. [a) {Boisdiwalia Nob. in Suites à BuÛbn , Hist. des Planl. phanérog. v. 4, p. 283. — OEnotherœ spec. Lindl. (cbaracteribus genericis omnino prœ- tervisis.) Calyx infundibuliformis : tubiis teti-agonus, obconiciis , ovario longior, basi angustatus^ segmenta crecta, striata , triaiigulari-lan- ceolata, apice subrecurva , acuminata. Nectaritjm membranaoeum , ore quadrifidum : lobis triangularibus, basi segmentorum calycis adtiatis. Petala obovata, profiindèbiloba, reticulata, erecto-patentia, in unguem multinervium angustata. Stamina 8, biserialia. Filamenta capillaria, complanata : 4 petalis anteposita breviora, infrà faiicem inserta; 4 interpositiva fauce inserta, longiora. Antberœ lineares, v. ellipticse, œquales, suprà basin v. medio dorso affîxœ, versatiles, basi eiïiarginatse, apice relusse, apiculatse. Ovarium oblongo-cylin- draceura, obscure octogonum , 4-costatum , 4-'oculare : loculis pauciovulatis ; ovula adscendentia, subsessilia, siipei'posita, in singulis loculis i-seriata. Stylus filiformis, apice dilatatus. Stigma 4-fidura : lobis brevibus, obtusis , revolutis, suprà papillosis. (n) Cfr. anaivsin, tab. 3o, n°. 1. MONOGRAPHIA ONAGREARL'M. ôgg Capsula cliartacea, siibrecta , oblongo-cylindracea , v. conica, obs- cure tetragona, esulca, in rostniin aspermura, coiiicum , triinca- tum attetiuata , estipitata, 4-^'alvis, 4-locularis, i(>-20-sperma; placenta suprà médium v. apice tantùm filiformis, asperma ; valvse planiusculae, lineares, apice augustatse, obtusae : costà dorsali nerviformi. Semina adscendentia , subimbricata, ovalia, v. obo- vata, castanea, lucida, facie laevia, dorso scabriuscula (quasi strigil- losa), basi et apice marginata (a), subtruncata , in singulis loculis i-seriata. Epispermium crustaceum. Hilus ferè basilaris. Raphis fi- liformis. Chalaza apicilaris , orbicularis. Embryo semini coufor- mis : radicula infera , brevis, conica , obtusa ; cotvledones plano- convexae, subrotundae, basi profundé emarginatœ. Herbae annuae , ramosissimae , subtomentosce. Folia sessilia, dentata , subavenia , prJEter costam enervia ; infima opposita ; caetera sparsa ( floralia basi dilatata ). Flores subinodori , ad ra- mulorum apices (v. raraulorum abortu in foliorum axillis) glome- rulati (inferiores ramorum majorum rarô solitarii subremoti), brac- teati. Alabastra ovalia, raucronata, tetragona, priefloratione erecta. Calyx subcoloratus. Corolla carnea, v. purpurea. Antherae luteae. Genus ab OEnotherineis omnibus abhorrens, Epilobio quamvis proximum seminibus taraen facillimè recognoscendum {b). Sectio I. Nectarium in fiindo tubi calycini haud incrassatum. Petala sta- minaque anteposita altitudine aequali infrà faucem calycis in- serta. Filamenta majora minoribus tricnte longiora , segmenta calyciua superantia. Antheraî lineares, medio dorso affixae. Sty- lus coroUam subsuperans. Placenta infrà médium angusté raar- ginato-tetraquetra , diraidià ferè parte superiori asperma. BOISDUVALIA CONCINNA Nob. OEnothera concinna Don, in Sweet, Brit. Flow. Gard. ser. a, tab. i83. — OEnothera humifusa Lindl. in Bot. Reg. tab. 1829 (descriptione mala) , (a) Boisduvaliarum semina fimbriata esse nullibi disimus ; cur enim hauc sententiam uobb falso tribuit cl. Lindiey , maximâ cum iugenuitate sibi asserens houorem microscopii ope detexisse • haram specierum semina certissimè chalacà haud Jlmbriatn instructa esse? » (i) Itetùm confunditar nihilominùs ineptissimè à cl. Lindiey (in Bot. Reg. sub tab. 182g) cnm OEnothera, characteribus veris ex toto neglectis. Facetiae autem et injuria; quibas, melio- ribus deficientibus argumentis, usus est 1. c doctissimus ille auctor, uec ipsius emendent bal lacinationes, nec magis scientiara juvabant- Nùm observationes nostr» laevissimi talis momenti sint qu lies praBJudicat cl. Lindiey. tirones inio dijudicent. 4oO MONOGRAPHIA ONACREAR13M. non Nuttali («). — OEnothera subulata a Hook. ! Contrib. towartls a Flora of Soulh-Amer. in Bot. Mise. v. 3, p. 3ii (non Ruiz et Pav.) — OEnothera cœspitosa Gillies , mns. ex Hook. Le. Molliter villoso-tomentosa. Foliis caulinis rameisque lanceolatis , v. li- neari-lanceolatis , acutis , obsolète dentatis ; floralibus ovatis v. ovato-lanceo- latis , longé acuminatis, subintegerrimis. Calycis tubo graeili, obeonico- cjlindraceo , segmentis sublanceolatis paulô longiore. Herba palmaris-sesquipedalis , annua. Radix perpendicularis, tenuis, ramosa. Caulis erectus, T. adscendens, teres, a basi ramosissimus, pennam corvinam crassus. Rami adscendentes, v. dit- fusi , T. divaricati, ex axillis ferè omnibus raniuliferi , subfastigiati, v. pyramidati : inferiore.< oppositi ; superiores alterni ; novelli dense velulini ; adultiores villoso-tomentosi. Folia i-i poîlices longa , 2-4 lineas lata , villis brevibus , subadpiessis utrinquè incano-tomentosa , ci- îiata , iionnunquàni subundulata. Glonieruli pauciflori , secùs ramorum apices conferti, ad ïamulorum apices pauci v. solitarii, tolio florali 6-12 lineas longo, basi rotundato, 3-6 linejs lato stipati. Bracteae lanceolatœ, integerrima;, parvse, iloribus superatse (rare flores inferiores lamorum solitarii in foliorura axillis). Flores adjecto ovario i2-i3 lineas longi. Calyx 7 liuca!) longus, pubescens : tubus 3 7-4 lineas longns, suprà basin angustatam f lineara latus, ore vix oltrà 1 lineara latus, purpurascens ; segmenta 3 lineas longa , vix 1 lineam lata. Petala 5 lineas longa, 3 liueas lata, carnea ; venis rubris ; lobis obtusis , erosis. Filanienta carnea : raajor.-ii 4 lineas longa, segmenta calycina superantia ; minora ferè 3 lineas longa, segmenta catjciiia subaequantia (A). Antherœ i lineam longœ. Ovarium 3-3 7 lineas longuni , tomentosum. Stylus 8-9 lineas longus, carneus. Stigmata rosea, ovalia, obtusa, brevia. Capsula 4-5 lineas longa, sub-- arcuata , v. recta, villoso-tomentosa, oblongo-conica, sub-20-spernia ; valvsc sublineares, ferè 1 lineam latœ. Semina (immatura tantùm suppetunt) obovata, basi acuta, fusca, subimraarginala, lerè I lineam longa. In Regno chilensi legerunt cl. Bertero ! Claudius Gay ! Cuming ! et Gil- lies (ex el. Hooker.) — (V. s. sp. in Herb. cl.Webb et Delessert, née non v. c. è seminibus Gayanis.) Sectio IL Nectarium suprà basin tubi calycini in annulum incrassatum. Petala inter segmenta calycina inserta. Stamina breviora tubo infià petala inserta, vix faucem superantia; longiora segmenta calycina subaequantia. Antherae mininiœ, elliplicae, suprà basin affixœ. Stylus vix calycem sequans. Placenta alato-tetraquetra , apice tantùm filiformi asperma. BOISDUVALIA DOUGLASII Noo. OEnothera densiflorahinH. inBot. Reg. tab. 1 693 (descriptione mancissima). Incano-puberula. Foliis caulinis ramularibusque inferioribus lanceolatis, (o) Species certissimè chilensis, nec ut vult cl. Lindley floridana , ipsuperque minime cum Nuttallii OEnothera humifusd quadrans. Similes baud raro occurrunt confusiones in laudatissimo opère « Botanicat /{exister, i (i) De staminum insertione silet cl Lindley ; contradicti autem sunms quoad brevitatem fila- mentornm minoram , <■ and Boiiduvalia may therefore rank again among OEnothera « /.',' MONOORAPIIIÀ ONAGREARUM. 4^^ V. lineari-l.nnceolatis, subfalcatis, aculis, eroso-denticulatis ; floralibus ova- tis, V. ovato-lanceolatis , acumiDatis , subintcgris. Calycis tubo obconico , ovario paulô longiore, segmentis (triangulari-lanceolatis, petalis duplo supe- ratis) vix breviore. Planta palmaris- sesqaipedalis. Canlis erectni , teres , strictus , albidas, foliosns , mollitcr pabescens, plerumqué a basi rainosus. Rami graciles, subpalentes, pyramidati, t. subfastiçiati : iiifimi oppositi; ca;teri alterni, demùm ex aiillis ferè omnibus ramulos abbreviatos lloriferos emittentes { nonnunquàm canles ei eâdem radiée plures, adscendentes, viigati , deinùm ra- malos floiiferos abbreviatos ex omnibus feré axillis emittentes : evolutione retrogrediente. Folia pube molli adpressa plus minùsve incana (demùm glaurescentia) : caulina rameaque G-3o lineas longa, i-4 lineas lata; infima integerrima v. obsolète denticulata ; cœtera denticu- lis argutis subapproximatis instructa. Glomeruli paucillori : inleriores di>tantes, in t'asciculos foliosos dense conferti, terminales : floiibus nonnullis solitariis remotiusculis in axillis in- ierioribus. Folia glomerulos stipantia 6-12 lineas longa , basi 3 6 lineas lata , bracteisqne margiue villosa. Bracteae lanceolatae, angustœ , floribus superat». Flores adjecto ovario 7-8 lineas longi Calyx 3 lineas longus, tomentoso-villosus : tubus obconicus , basi ^ lineam la- tus , ore I 7 lineam latus ; segmenta tubo vii longiora, basi f linese lata, viridia. Pctala 3 7-4 lineas longa, i ^ lineam lata, purpurea : lobis outusis, erosis. Filamenta majora segmontis calycinis triente breviora, minoribus duplo longiora (a). Ovarium tomentosum , 1 7 lineam lon- gura ; loculi 3-5 ovulati. Stylus longitudine calycis Stigmatis lobi brevissiroi, ferè ilentiformes. Capsula I2-20 sperma, 4-5 lineas longa; valvis vii i lineam latis. Semina 1 lineam ferè longa , 7-7 lineam lati, ovalia v. obovata , lucida, castanea, pliis minùsve marginata. apice trancata , basi angustata, acutiuscula, dorso convexa, subcarinata (sub leute substrigillosa), facie plauius- cula, la:via, secùs rapliin sulco notata. Jn America boreali-occidentali detexit cl. Douglas. — -(V. v. c.) SuBSECTio m. — TRICHOSPERMjE Nob. Capsula prismatico- v. rarissime obscure tetragona , /acierum nervo medio dehiscens ! placenta membranacea , tetraquetra , decidua : angulis dissepimenta {capsulœ aiigulis opposita) efformantibus ; valvœ subnaviculares , facie i-nerviœ , dorso subcanaliculatce , de- mùm plus minùsve arcuatœ. Semina ad chalazam. longé comata : pilis sericeis, maturitate haud perfectâ infasciculos 2 divergentes dispositis , demùm pappum simulantibus et cum semine avoli- tantibus. CHAMiENERlUM (Tourn.) Nob. (Epilobii spec. auctorum.) Caltx profundè 4-pai'titus : segmentis criiciatim patentibus, di- vergentibus, oblongo-linearibus , mucronatis , planis, obscure tri- nerviis. Nectarium crassuiu , subcrenatum , calycis fundo adna- (a) Perperàm in descriptione Lindleyanâ dicantar • sxpissimè sterilia > Annal, du Muséum^ tom. IV, 3' série. 5i 4o2 MOROCRAPHIA ONAGREARLM. tiini. CoROLLA cruciata : petala aequalia , v. inaequalia, subovata , obtiisa, brève unguiculata, patentia. Stamina porrecta , v. declina- to-adscendenlia, i-seriata, corollà vix breviora , nectarii margiiii itjserta. Filamenta filiforraia, v. spathulato-filiformia , complanata, basi dilatata : 4 petalis anteposita alternis breviora v. longiora. Antheiae ellipticse, medio dorso affixse, innatfe, basi et apice sub- re tusse , post anthesin haud contortaî. Ovarium lineari-tetragonum, longé stipitatum , 4-locuîare , sub anthesi porrectum ; ovula iii singulis loculis pluriraa, 2-seriata, subimbricata, adscendentia. Stylus deflexo-declinatus , filiforrai-clavatus, stamina subsuperaiis, basi hirsutus v. pubescens. Stigmata 4î brevia , linearia, obtusa, sub anthesi conniventia, dcmùm levoluta. Capsula subcartilagiiiea, lineaii-tetragona , longé stipitata , in rostruni 8-crenatum brève attenuala, 4-locularis, 4-valvis, polysperma, ab apice ad basin de- hiscens. Semina adscendentia, superposita , Isevia , subfusifoi'mia , teretia , hinc raphi filifornii notata , abortu in singulis loculis i-seriata. Epispermiuni crustaceum , tenue. Chalaza apicilaris. Embryo subcylindraceus -. radicula oblongo-conica, acutiuscula, brevis; cotyledones foliacea?, basi emargiuata;. Herbœ perennes , foliosse, multicaules, nonnunquàm basi suf- fruticosae. Gaules ramosi, v. siraplices. Folia subsessilia, denticulata, V. integerrima : seriora ramulorum abortu sœpè in vetulorum axil- lis fasciculata; floralia nonnunquàm inferuè ovarii stipiti adnata; superiora ad bracteas parvas reducta. Flores axillares : inferiores subremoti ; superiores in spicam bracteatam racemiformem ap- proximati : Lracteis persistentibus. Calycis limbus in alabastro obovato-clavatus v. obconicus, mucronatus. Petala rosea , v. pur- purea , v. violacea , v, alba, v. rarissime lutea. Antherœ luteae. Ovarium stipiti pedicelliformi insidens, praefloratione nutans, v. pendulum , v. reflexum , flore expanso porrectum v. declinato- arcuatura , demùm erectura. Hujus generis species noviraus sequentes : Epilobium angustifotium L. Epilobium, rosmannifolium Haenk. Epilobium angustissimum Ait. Epilobium latifolium L. ? Bpilobiun- luteum Pursh. MONOGRAPHIA ONAGREARUM. 4<^.'5 EPILOBIUM (LiNN.) NoB. Calyx subcampanulatus, 4-fidiis : segmentis erectis, v. suberectis. Nectarium tenue, calycino tubo adnatum in ejusque fauce 4-lobum. CoROLLA campaniformis, v. cyathiforniis, regiilaris : petala obcor- data, V. emarginata, brevissimè unguiculata. Stamina corollà laul- tô breviora, erecta, 2-seriata : 4 petalis anteposita (illisque demis- siùs calycino tubo insertu) alternis (fauce insertis) breviora. Filamenta fîHCoimia, recta. Antberce ellipticœ, v. subrotundse, apiculatfe, basi emarginatae, medio dorso affixœ, minimœ, post an- thesin haud contortae. Ovarium costato-tetragonum , 4-sulcum (sul- cis cum dissepimentis alternantibus ), lineare, stipitatum, v. sub- sessile, 4-loculare, sub anthesi erectum v. subdeclinatum ; ovula subimbricata, adscendentia, in singulis loculis plurima, i-seriata. Stîlus fililbrniis, rectus, stamina subsuperaus. Stigmata 4i bre- via, conniventia. Capsula prismatico-tetragona, Iseviter 4-sulca , linearis, chartacea, stipitata ( rarô subestipitata), in lostrum brève truncatum aspermum 8-crenulatum desinens, 4"'ocularis, 4-valvis (ab apice ad basin dehiscens), polysperraa. Semina oblonga, V. oblongo-obovata, minutissimè papillosa , v. punctato-scabra, basi apiculata , apice obtusa, dorso convexa , facie complanata ra- phique longitudinal! subcarinata notata. Epispermium crusta- ceum, tenue. Embryo semini conformis : cotyledones integerrimae , oblongœ; radicula oblongo-conica , obtusissinia , cotyledonibus subduplô brevior. Herbae perennes , nonnunquàm stoloniferse , v. radiée repente. Folia sessilia, v. brève petiolata, denticulata, v. integerrima : infe- riora opposita, v. ternatim verticillata; superiora plerumquè sparsa. Flores axillares, remoti , ssepè pra'floratione nutantes, demùm erecti. Petala rosea, v. purpurea, v. alba. Ovarium stipiti pedicel- liformi plîis minùsve elongato à bracteà semper distincte insi- dens. Ad hoc genus referenda sunt Epilobia omnia europaea , prœter illa sub Chamœnerio citata, et verosiniiliter species plcrseque exoticae. 4o4 MONOGRAPHIA ONAGREARLM. CROSSOSTIGMA Nob. {Epilobii spec. auctor.) Calyx profundè 4-fidiis : tiibus infundibuliformis, brevis; limbi segmenta tubo plus duplô longiora, flore evoluto pateiiti-recurva. Nectariijm infrà tubi calycini apicem in annulum incrassatum. Pe- TALA calyce diruidio longiora, erecta, oblongo-cuneiformia, pro- fundè biloba : lobis subdivcigentibus, apice bidentatis. Stamina ralyce breviora, a-seriata 4 : petalis anteposita nectarii aniiulo, 4 alterna ( paulo longiora ) fauce calyciuâ inserta. Filamenta filifor- mia. Antberœ niinimœ, subrotundîe , obtusœ, basi eraarginalae, niedio affixae. Ovariijm costato-tetragonum , lineare, basi ac apice attenuatnm , lœviter 4-sulcura , 4-'ocuIare (sulcis cum dissepi- mentis alternantibus ), sub anthesi arcuatum, demùm erectuni ; ovula subcrecla , superposila, in singulis loculis 8-10, uniseriala. Stylus filifoimis , erectus, reclus, apice dilatalus. Stigma obliqué truncatuni , concavum , demùm explanatum , subpelfatuni , laci- niato-fîmbriatum. Capsula gracilis , torulosa , obscure tetragona, tenue striata , esulca, clavato-linearis, brève stipitata, in lostrum conicum obtusum tetragonum elongatum aspermum desinens,4- locularis, 4-valvis, sœpissimè à basi ad apicem dehiscens ; loculi 6-io-spermi; valvœ planiusculœ , basi ac apice subulatae. Semina in singulis loculis i-seriata, superposita, suberecta, obovata, mi- nutissimè punctulata, basi apiculata, apice obtusa, dorso convexa, obscure trigona, facie complanata sulcoque longitudinal! raphin fovente excavata. Jntegumentum crustaceum , tenue. Cbalaza api- cilaris. Embryo semini conformis : radicula ovato-conica, brevis- sima, acutiuscula ; cotyledones basi profundè emarginatîE. Herba perennis, humilis , multicaulis, à basi saepè florifera. Folia integerrima, v. obsolète denticulata, sparsa , in petiolum brevem atteimata. Flores axillares, i-emoti , folio breviores, prœ- floratione et post anthesin erecti. Ovarium sUpite crassiusculo à folio floi-ali distincto insidens. GoroUa pai'va, rosea. Nomen è verbis graecis xpoaao; : fimbria , et c'Vf* • ^tig"^" > stigmati floris cvoluti finibriato alludens. Gcnus luicusque unicà sistitur speciei : Crossostigma LiNDLF.Yi Nob. — ■ EpHobium minutwn Lindl. MONOGRAPHIA ONAGREARLM. 4^^ GENUS PARADOXUM INTER EPILOBINEAS ET FVCHSINEAS AMBIGOUM. ZAUSCHNERIA Presi,. Calycis tubus infundibuliforrais , coloratus, basi globoso-ventri- cosus; limbi segmenta reflexa, tubo triplo breviora , ovata, aciinii- nata , supernè glabre. Petala segmeiitis calycinis sequilonga, obo- vata , bifida : lobis divergentibus , obtusis, crenulatis. Stamina8, insequilonga , biseriata. Filamenta filiformia , erecta , pelalis lon- giora. Antherse lineares, medio dorso affixae. Ovarium stipitatiim , V. estipitatum , lineari - tetragonum, i-loculare, multiovulatum. Stylus filiformis, stamina superans, erectus. Stigma capitatiim, 4-lobum. Capsula lineari-tetragona , stipitata, i-locu!aris, poly- sperma, 4-valvis, ab apice ad basii> dehiscens. Semiiia superposita, oblonga, compressa, subtetragona, fusca, apice pappo longo è setis innumeris, simplicibus, flavescentibus constante coronata. SufFrutices decumbentes, ramosissinii, incano-tomentosi. Kami oppositi. Folia opposita, angusta , denticulata, v. integei rima. Flo- res in spicas racemiformes terminales bracteatas erectas dispositi, erecti , sparsi. Bracteœ ovario breviores, ovato-lanceolatae , acu- minatae. Calyx et petala cocciuea. Genus sistitur speciebus 2 . Zauschneria califomica Presl , Rel. Hœnk. 3 , p. 28, tab. 5a; et Zauschneria mexicana Presl, I. c. — ( Character ex cl. auclore citato. ) ADDENDA. GENUS NOVUM, INTER KNEIFFIAM ET XYLOPLEURVM ÇJQXAJQZK^XiM^. BLENNODERMA Nob. Calycis tubus ovario paulô longior, cylindraceus, fauce parùm ampliatus; limbi segmenta tiibo sublongioia, pelliicido-punctata. Petala flabelliformia, stamiiiibus longioi-a. Anther^e oblongœ , basi et apice obtusœ. Ovakkm brève , oblongo-clavatum , letraquetrum, 4-costatum , 4-loculare; ovula in loculis singulis crcberrima, nidii- lanlia, suberecta, placentae immediatim affixa. Stylus tubo calyci- no longior. Capsula subcoriacea, clavata, truncata, edentula, cris- tato-tctraquetra, 4-costata, 4-'o^"l>'^'''s > 4"^^'^'^; coslœ crassœ , elevata;; dissepimeuta niembranacea; placenta tetraquetra , apice attenuata , asperma. Semina mutuà conipressione deforniata et va- rié angulosa, submarginata, basi et apice acutiuscula , minuta, lœvia , lutescentia, suberecta, superposita, abortu in singulis lo- culis subuniseriata; episperraium tenue, crustaceum, maceratione mucilagine densà obvolutum; raphis inconspicua. Embryo oblon- gus : radicula infera, brevis, conica, obtusa ; cotyledones planius- culœ, ovales, basi et apice obtusœ. Herba aniiua , parce ramosa , v. simplex, minute apprcsso-pube- rula (junior subincana). Folia intcgerrima, angusta , in petiolura attenuata, avenia, praeter costam enervia : supei iora gradatim minora; floralia summa angustissima. Floies ( diurni ?) renioti , parvi , prœfloratione semper erecti. Calycis limbus in alabastro oblongus , longe corniculatus ; segmenta raaculis ( glandulis? "^ MONOGRAPHU ONAGREARUM. 4^7 parvis subfusiformibus diaphanis conspersa. Petala flava, post anthesin violascentia. Nomea é verbis graecis pXéwa : mucus , et $ép(M ■■ cutis , propter Hinis integuraentum macerî " Species quae sequitur unica seminis integuraentum maceratione mucosum BLEKNODERMA DRUMMONDII No.. Radix perpendicalaris, gracilis, simplex. Canlis dodrantalis, tenais, sabtleiaosus, simplei, v. parce ramulosus , foliosus. Ramali axillares, pleramquè abortivi. Folia (infima desunt) 12-ao lineas longa, 1-2 lineas lata (ramularia malto minora), lanceolato-oblonga, t- lanceolato-linea- ria, obtusa , subapiculata. Flores (adjecto ovario) 8-9 liaeas longi. Ovarium 3 lineas longum. Calycis tubas 3-3 4 lineas longus; limbi segmenta tubo vix longiora, corniculata. Petala 4 li- neas longa , apice 3 lineas lata. Stamina petalis duplo breviora. Stylus stamina paulô superans. Capsula 4-5 lineas longa, obovato-clavata, appresso puberula. Semiua vix 7 lineae longa. In Mexicanorum provinciâ Texas, anno 18 34» legit cl. Drummond. — V. s. sp. in Herb. cl. Webb ) TABULARUM EXPLICATIO TJBULJ 30. N» 1. Pachjflophis Nuttallu No». J. Flo» (magnitudine naturali) ablatis petalis, tubi calycini parte superiori fissâ. — B. l'e- talum (magnitudine naturali).- — C. Ovarii calycisque partis sectio verticalis ( magnitudine •uctâ). — D- Ovarii horizontaliter resecti pars inferior (magnitudine auctâ). N° 2. Godelia decumlens Nos. J. Calyr explanatus, ademptis tribus petalorum (magnitudine auctà). — B. Capsula adhùc clausa (magnitudine natmali). — C. Capsuhc sectio verticalis. — D. Ejusdem sectio horizon- talis (magnitudine auctà). — £. Stylus cum stigmate. — F. Semen (magnitudine auctâ) vertice visum. — G. Idem latere visum. — II. Seminis sectio horizontalis. — /. Embryo. N° 3. CEnothera odorata Jaco. J. Capsula (magnitudine parùm auctâ), apice dehiscens. — B. Eadem, ablatis duabus val- ▼arum, ut in conspectum veniat seminum placentatio. — C. Placenta. — D. Semen (magni- tudine auctâ) : tu'A .> (P.ru>lliriM odorala Jnif^ ri, M .*■'* /•■ /.„,r,u/n- ,M /ii'rrrmjv tùr. .V^ .y,ent être en général peu énergiques. Ce défaut d'énergie des étofies dans leurs affinités est cause des difEcultés suivantes : 1° Lorsqu'on veut savoir s'il y a affinité entre une étoffe et un corps soluble dans l'eau, tel qu'un acide, une base salifiable , un sel , il se présente dans la plupart des cas une grande difficulté qui tient à la faiblesse même de l'affi- nité qu'on cbercbe à reconnaître : en effet, si le corps soluble ne colore pas l'étoffe, et qu'il forme avec elle un composé qui ne soit pas absolument indé- composable par l'eau, ce qui a lieu ordinairement, il arrive qu'en soumet- tant l'étoffe au lavage pour lui enlever la portion de la matière soluble qui n'est pas fixée en vertu de l'affinité, on n'a jamais la certitude de saisir précisément le moment où le lavage doit être arrêté, par conséquent on court le risque de décomposer au moyen de l'eau la combinaison elle-même dont on veut constater l'existence. J'exposerai bientôt la méthode que j'ai employée pour surmonter cette difficulté. 2» Lorsque la matière colorée qu'on a appliquée sur une étoffe n'est point un composé défini dans la proportion de ses principes immédiats, ainsi que l'est le chromate de plomb par exemple, dont la composition et les proprié- tés, comme espèce^ sont parfaitement définies, on se représente difficile- ment avec précision une matière colorée complexe qui est indéfinie dans sa composition , et dont les propriétés ne sont point encore parfaitement déterminées , par la raison que cette matière colorée complexe est le plus souvent composée de plusieurs principes immédiats qui , à cause 4l4 RECHERCHES SUR LA TEINTURE, de la faiblesse de leur affinité mutuelle , peuvent être séparés plus ou moins aisément : dès lors si l'on cherche à déterminer la composi- tion des matières colorées de cette catégorie, ou est exposé, en essayant de les isoler detout corps étranger, à en dénaturer la composition , par suite de la faiblesse même de l'affinité de ces principes. Il suffira de circoustances légères en apparence pour exercer sur la couleur d'une étoile teinte une influence sensible; telle est celle d'un courant d'fiau pure sur plusieurs étoffes teintes avec des matières colorées qui ne sont pas absolument insolubles soit intégralement, soit relativement à quelqu'un de leurs principes immédiats •■ je cite d'autant plus volontiers cet exemple, que j'ai vu plusieurs person- nes qui ne se l'expliquaient pas. Cependant il est aisé de s'en rendre compte. En ellét, si l'eau est capable d'exercer une action comme dissolvant quoique très-faible sur la matière colorée d'une étoffe , ou sur l'un de ses |>rincipes immédiats seulement, on conçoit l'influence qu'elle aura par cette circonstance que l'étoile teinte, exposée à son contact, est soumise à un agent qui a une masse considérable relativement à celle de la partie soluble , et qui agit incessamment comme dissolvant doué de toute l'énergie qui lui est naturelle, puisque les parties du liquide, qui , par leur contact avec l'é- toffe, lui ont enlevé quelque chose, et ont par-là même perdu de leur activité, sont entraînées parle courant pour ne plus revenir. C'est par la même considération qu'on s'explique comment des eaux qui ne contiennent que de très-petites quantités de carbonate de chaux, de carbonate de fer, etc., peuvent modifier beaucoup les étoffes teintes, soit en déterminant aux dé- pens de leurs matières colorées un sel soluble calcaire , ferrugineux , etc., soit en ajoutant à des matières colorées insolubles de la chaux , de l'oxide de fer, etc. C. De ce qu'il n'y a aucune matière tinctoriale complexe d'origine organi- que de celles qu'on emploie dans les ateliers, dont la composition immé- diate soit connue aussi bien que l'est celle d'un alliage , par exemple , quant à la proportion des métaux qui le constituent et aux propriétés de ces métaux. Il en résulte une difficulté très-grande, lorsqu'on veut déterminer toutes les influences qui agissent dans une opération de teinture, oîi cette ma- RECHERCHES SUR LA TEINTURE. 4^5 fière complexe d'origine ortranique est en présence d'une étoife et souvent même d'un sel , d'un acide ou d'une base. D Enfin de ce qu'une matière colorante complexe d'origine organique est formée de piincipes immédiats ternaires ou quaternaires qui sont plus ou moins altérables sous les influences réunies de l'eau , de la chaleur et de l'oxigène atmosphérique. Il en résulte une quatrième cause de difficultés pour expliquer les phéno- mènes de l'art de la teinture, si l'on a néi^ligé d'apprécier l'influence que les agents que nous venons de nommer peuvent exercer sur une opération dont on veut étudier la théorie. En résumé les recherches qui ont pour oLjet de donner des bases scientifi- ques à l'art de teindre, présentent donc des difficultés qu'on peut rapporter à quatre causes principales : 1° A la petite quantité des matières qui se fixent aux étoffes dans les procé- dés de teinture ; 2° A la faible affinité des étoffes pour les matières auxquelles elles s'unis- sent ; 3" A ce que toutes les matières tinctoriales complexes d'origine orga- nique dont on fait usage dans les ateliers ne sont pas encore complètement connues dans leur composition immédiate ; 4" A ce que beaucoup des principes immédiats de ces matières sont altérables dans les opérations du teinturier. Les efiorts que j'ai tentés pour triompher de ces difficultés m'ont conduit à classer les matériaux qui composent la seconde partie de mon cours de chimie appliquée à la teinture , dans un ordre tel que, passant des choses les plus simples aux choses les plus compliquées , la solution des difficultés qui se présentent en premier lieu , facilite toujours celle des difficultés plus complexes qui viennent ensuite. C'est ce que je vais essayer de faire conce- voir en exposant le plus brièvement possible cette classification qu'il me paraît d'ailleurs nécessaire de présenter ;i l'Académie, pour qu'elle puisse juger delà liaison réciproque de diverses recherches que j'aurai l'honneur de lui exposer successivement dans autant de mémoires spéciaux. 4l6 RECHERCHES SLR LA TEINTURE. Première division. — Préparation des étoffes. J'applique avec Macquer etBerthollet le nom d'étoffes au chanvre, au lin , au coton, à la soie et à la laine, qu'ils soient à l'état de filamens, de fil ou de tissu. Avant de procéder à aucune recherche relative à la fixation des corps colo- rés sur les étoiles , il faut se les être procurées dans le plus grand état de pureté, et connaître toutes celles de leurs propriétés qui peuvent avoir de l'influence sur cette fixation. L'étude du blanchiment des laines, considérées sous le rapport de leur aptitude, si diflerente à se combiner aux matières colorées, et sous celui de 1 influence que le soufre qu'elles contiennent a dans plusieurs circonstan- ces , la détermination des quantités d'eau absorbées par les étofies dans des atmosphères à divers degrés hygrométriques, sont les premiers objets qui fixent mon attention. Là je fais remarquer que le déchet que les étoffes écrnes éprouvent par le blanchiment, est dû , pour la plus grande partie, à des corps étrangers à la matière qui les colorait, car cette matière colorante est constamment dans une proportion beaucoup plus faible qu'on le croit généralement. Deuxième division. — De l'action mutuelle des étoffes et des corps simples. Troisième division. — De l'action mutuelle des étoffes et des acides. Quatrième division. — De l'action mutuelle des étoffes et des bases salifiables. Cinquième division. — De Faction mutuelle des étoffes et des sels. D'après le fait que les corps simples n'ont que des affinités faibles pour les composés binaires , ternaires ou quaternaires, bien définis , et en tant que ceux-ci n'éprouvent point d'altération, il est évident que les étoffes ne doivent pas avoir d'affinité, ou n'en avoir qu'une très-faible, pour les corps RECHERCHES SLR LA TEINTLRE. 4^7 simples en tant qu'elles s'y unissent sans éprouver de changement. Celte proposition démontrée, j'étudie successivement l'action qu'elles éprouvent de la part des acides, des bases salifiables et des sels, en distinguant le cas où le corps avec lequel on les met en contact, est soluble, et le cas où il est insoluble. C'est là qu€ se trouve exposée la méthode qui me çuide pour découvrir s'il y a quelque phénomène propre à démontrer l'affinité d'un corps soluble pour une étoffe, lorsque le composé qui se forme n'est pas indécomposable par l'eau , car on conçoit qu'il n'y aurait alors aucune difficulté. Voici cette méthode réduite à sa plus simple expression : On fait l'analyse d'un poids connu de la solution qu'on veut mettre en contact avec une étoffe. Puis on fait l'analyse d'un poids égal de la même solution qui a été en contact avec celte étoffe un temps suffisant pour être parvenu à l'équilibre chimique. IL est clair qu'il y aura affinité si la seconde solution contient plus d'eau et moins du corps soluble que la première : ^ oici quelques résultats. La laine , la soie absorbent proportionnellement plus d'acide sulfurique que d'eau, lorsqu'elles sont en contact avec une solution aqueuse contenant ■^ d'acide. Le coton présente le résultat inverse. Mais en les reproduisant ici , j avoue que je n'ai pas en eux une con- fiance extrême, car je ne les ai pas contrôlés suffisamment sous le rapport d'une difficulté que je vais faire connaître. C'est que les étoffes ne sont point aussi insolubles qu'on le croit généralement dans les réactifs même faibles. Dès lors si la méthode est d'une exécution très-facile, lorsque le corps solide, mis en contact avec la dissolution, est absolument insoluble, il n'en est plus de même dans le cas contraire ; il faut donc alors tenir compte de la matière que la liqueur a pu enlever au corps solide. Plusieurs observations m'ont conduit à penser que la laine , la soie et même le ligneux pourraient bien être d'une nature plus complexe qu'on ne le croit ûénéralement. Quoi qu'il en soit , la méthode dont je viens de parler étant applicable à Annal, du Muséum, tom. r\'^, 3' série. 5Î 4 1 8 EECIIERCHES SLR LA TEINTURE. des cas qui peuvent se présenter dans des recherches de physiologie et de lexicologie, j'ai cru devoir lui donner plus de publicité qu'elle n'en a eu jusqu'ici, quoique cependanl je l'aie fait connaître, avant i83o, à plu- sieurs personnes, et qu'elle soit mentionnée dans une thèse soutenue à l'Ecole de médecine, par M. Blanc, le i6 août 1882. Les réactions des bases salitiables et des sels susceyitibles de colorer les étoffes présentant les cas les plus simples de la teinture sont aussi ceux (|u'on étudie les premiers. Un exemple frajjpaut de ces actions est celui du [jeroxide de fer hydraté, qui, mis dans de l'eau avec la laine, la soie et le coton il la température ordinaire^ colore les deux premières en s'y combinant, tandis qu'il ne s'unit j-^oint dans la même circonstance avec le co- lon. La fixation du bleu de Prusse^ sur les mêmes étoffes , présente des phénomènes plus complexes et non moins inléressans sous le rapport des modifications que sa couleur est susceptible d'éprouver de ])lusieurs circon- stances : j'y reviendrai dans un mémoire spécial. L'action du sulfate de peroxide de fer est encore un exemple important à citer, dans le cas général où une étoffe réagit avec une énergie suffisante pour rompre l'équilibre des principes immédiats d'un sel neutre, sur- tout quand on considère que le colon qui ne s'unit pas au peroxide de la place que chacun doit occuper dans l'ouvrage pour lequel ils ont été entrepris. BIBLIOTHÈQUE DU MUSÉUM D'HISTOIRE NATURELLE DE PARIS. Li-■ Rlémoires de lAcad. roy. des Scienc. de Paris (Sai'ans Etrangers}, vol. VI, in-4. Paris, i835. — Institut (Acad. des Scienc). i. Nouvelles Annal, du Muséum d'histoire na- turelle de Paris, vol. IV, in-4. Paris, i835. — Administration du Muséum. Mém. de la Soc. Cléolo;; de France, vol. II, part. 1, in-4. Paris, lB35. — Soc. Géolog. de France. 5. iluU. de la Soc Géolog. de France,Tol. VI (tra vaux de i834-35), in-8 Paris, i834-35.— Sac. Géolog. de France. (ï. Mém. de la Soc d'Agricult. , scienc. et arts d'Angers, vol. II el III, n. i, iii-8. Angers, 1834-35. — Soc. d'Agricult., sciences et arts d' Angers . 7. Annal, scientifiq. et littéraires de \' Auvergne, publiées par r.\cad. de Clermont - Ferrand. vol. I— VII, in-8. Clermont-Ferrand, 1828-34, — Acad. de Clertiiontct M.Lecoq, rèdact. enchef. 8. Comptes rendus des Irav. et i\lém. de la Soc d'Agricult. , d'histoire natur. et arts utiles de Lyon, i8oG-3i, in-8., 20 vol. Lyon, i8o6-32. • — Soc. dAgr., hist. nat., et arts utiles de Lyon. 9. Ann.il. de la Soc. d'Agric , scienc, arts et comm. du Puy, pour 1834, '"-S. Le Puy, 1834 — Soc. d'Agric .y scienc , arts et comm. du Puy. 10. Préc. analyt des trav. del'.Vcad. des Se, arts et bell. -lettres de Bouen , années i8oo-i3-2i- 22-23-24-25-2G-3o-3i-32-33-34, in-8. Rouen. — Acad. des sciences de lioucn. II. Comptes rendus des séances de la Soc. libre d'Émulation de Rouen, années 1821-24 2(1-27- 38-2g-3o-3i-32-33 34 , in-8. Rouen. — >9oe. d'jEmulation de Rouen. ACADÉMIES ET SOCIÉTÉS SAVANTES ÉTRANGÈRES. 12. A^Gl.ETERRE ; Philosophical Transactions of tlie Roy. Soc oi London. vol. CXXV, part. 1, in-4- Ijondou, i8j5. — Soc. roy. de Londres. i3. Abstracts of the papers printed in the Phi- losophie. Transact. ol ihe Roy. Soc oiLondon, i8oo-3o , 2 vol. in-8. London, i832. — Soc. roy. de Londres. 14. Proccedings of the Roy. Soc of London. vol. I et 11 , n. 1 — 19, in-8. London , i83o-35. — Soc. roy. de Londres if». Transact. of the Geological Soc oï London , roi. III, part 3, in-4 Loudon , i835. — -Soc. Géologitj. de Londres. iG. Proceedings of the GeologicaJ Soc. of Lon don, n. 2G — 4'' in 8. London, i832-35. — Soc. Géologique de Londres. 17. Transact. of the Horticultural Soc. of Zonrfon, vol. I, part- 7, in-4. London, 1834. — Soc. Horticultur. de Londres. î8. Transact. ofthe Zoological Soc. oï London, vol. I, part. 3, in-4. Lonclon, i835. — Soc. Zoo- logique de Londres. 19. Proceedings of the committee of sciences and correspondance of the Zoolog. Soc. of London, vol. IV, in-8. Loudon , i834 Soc. Zooluytuue de J.oftdrcs. 20. Transact. of the Koy. Soc. of Edinburgh, vol. IV — XIII, part. 1, iii-4. Edinburgh, 1806 35. — Soc. roy. d'Edinbourg. 21. Proceedings of the Roy. Soc. o[ Edinburgh, n. 3 et 4 . in-8. Edinburgh, i834-35. — Soc. roy. d'Edinbourg. 22. Transact. ofthe Philos. Soc. of Cambridge, vol. I — V, in-4' Cambridge, i8ai-3â. — Soc. philos, de Cambridge. 23. Transact. of the Soc. ot hist. natur. of Northumberland , vol. I, part. I-a,vol. II, part. 1. Newcastle, i83o-35. — Soc. d'hist. nal. du Northumberland. 24. Belgique : Nouveaux Mémoires de r.'\cad. roy des sciences et belles lettres de i?ruxe//tfj. vol. 111, IV, VI, VII et VllI, in-4 l^m- xelles, i82G-34. — Acad. des se. de Bruxellet. 2.5. Mém. couronnés par l'Acad. roy. des se. et belles-lettres de Bruxelles , vol. VIII et IX, in-4. lîruxelles , i83i-33. — Acad. des se. de Bruxelles. ■j6. Bulletin de l'Acad. roy des se et bellcs-lett. de Bruxelles, vol. 1 et II , in-8 Bruxelles, i832-35. — Acad. des se. de Bruxelles. 27. Annuaire de la même compagnie, pour l'an- née i835 , I vol. in-18. BruicUes , i83.5. — Acad. des se. de Bru.icUe$. BIBLIOTHEQUE DU MUSEUM D HISTOIRE NATURELLE. 427 a8. Pkdsse : Nova Acta Academiae Csesar. Leo- pold. Naturœ Curiosorum, vol XVII, pars I, in-4. Vrutiîjlavia, i835. — Acad. des Curieux de la nature. ag. Suisse : Wém. delà Soc. de physique et d'his- toire naturelle de Genève, vol. IV, VI et Vil, part. I , in-'i- Genève, 18-28- 35. — Soc. de physique et d'hist. nalur. de Genève. 3o. Russie : Nova Acta Aiad. iniperialis scient PetropoU tance, \o\. XIII, in-^. Petropoli, 1804 — Acad. înipèr. des se. de St.-Pétersboiirg. 3i. Mém. de TAcadém. impér. des sciences de St.-Pèlersbourg (sér. 5) , vol. X et XI , in-4 St.-Pétcrsbourfc, i8'G-3ù, — Acad. impèr des se. de St.'Pétersbour^. 32. Méni. de l'Acad. impér. des sciences de St.-Pétersbourg (sér 6), vol. I , II et III , in-4 Ibid , i83o-35- — Acadèni. impèr. des sciences de St.-Pétersbourg'. 33. Recueil des Actes de la séance puVjlique de la même comp.Tgnie, du 'jy déc. 1834, in-4, Idem, 1834. • — Acad. impér. des sciences d'j St.-Pétersbourg . 34. SoÈDE : Méni. de l'Acad. royale des sciences de Stockholm , pour les années i8i4 et j833 , a vol. in 8. Stockholm , i8v5 et i834 — Acad. royale des sciences de Stockholm. 35. Rapports annuels des travaux de la même compagnie pour les années i8i3 et i832, 2 vol in-8. Stockholm , 1824 et i833. — Acad. roy. des sciences de Stockholm. 36. AMÉBiyUE : Transactions of the American philosoph. Society, vol. V, part, i, in-4. f'' ladelphy, 1834 — Soc. philosoph. américaine de Philadelphie. 3^. Journal ot the .\cad. of natur. Sciences of Philadelphy,vo\ VII, part. I , in-8 Philadelphy, 1834. — - Acad. des scienc. nat. de Philadelphie. 38. Wém. de la Institutioji Agionoma de la Ha- bana, vol. I, in-8. La Habana, 1834. — M. Ra- mon de la Saura. JOURNAUX SCIENTIFIQUES. 39. L'Institot : Journal des Acadéra.et Sociétés savantes,vol II et III fn. 37 86— 8n-i38), in-4 Paris , 1834-35. — Ministère de l'instruction publique. 40. Journal de l'École Polytechniq., cah. XXIII, in 4- Paris, i835. — Adm. de l'Ecole Polyt. 41. Journal de chimie médicale, de pharmacie et de toxicologie ( sér 2), vol. I, in-8 Paris , 1835. — Soc. du Journal. fyl. Annal des mines (sér 3), Toi. VII et VIII. Paris, 1835. — Admin. des mines. 43. Annal, maritimes et coloniales, sér. 2 (i835), 3 vol. in-8. Paris. — Minist. de la marine. 44- Journal des Savans , année 20 , in-4. Paris, 1835. — Minist de la justice. 45. Edinhurgh ncw philosoph journal, vol. 18, n. 35 36, in-8. Edinbuigh, i835. — ^1/. Jameson. HISTOIRE ET PHILOSOPHIE DES SCIENCES ET DE L'HIST. NATUR. 46. Mlle Sophie Gebmain. — ("onsidérations gé- nérales sur l'état des sciences et des lettres aux diliérentes époques de leur culture, ivol. m 8. P..ri.s, i833. — iW DuLrochet. 47. y\. S.-Ch. Hollmabn— Philosophiaenaturalis prima; linese, i vol. in-8. Gutting;e , 1733. — M. Delessert. 48. M. J-N. DÉAi. - Nouveaux principes de philosophie naturelle, i vol. in-8. Paris, i83a. — L'auteur 49 M. Et. GEOFrROv-ST-Hii.AiRE. ~ Etudes progressives d'un naturaliste pendant les an nées i83't et i835, in 4. vol. I (part. 1). Paris, l835 — Minist. de iinstruct. publique. 5o. M. Et, GEOFrROY-ST.-IliLAiRE. — Sur une vue scientilique de Napoléon Ronaparte for- mulée dans son âge mur, sous le nom de Monde des détails, in-8. Paris, i835 (Extr. du T'emps). — L'auteur. 5i iM. Cap.— Analyse de l'ouvrage intitulé : Phi- losophie de l'hist. natur. ou Pliènomène de l or gnnisalion des animaux et des végétaux (VAiitr. du Journal de Pharmacie), nov. et déc. l83a, in 8. — M . ^''irey. 52. ftl. Ch. Morren. — Analyse des Becherches sur la structure comparée et le développement des animaux et desvégétaux, par M Domortier, in-8. Bruxelles , 1834 (Extr. du Recueil ency- clopédique belge, févr. i834). — L'auteur. HISTOIRE NATURELLE GÉNÉRALE. 53. M. C. G Chesnon.— Essai sur l'histoire 11a turelle de la Normandie, part. I (Zoologie, Quadrupèdes et Oiseaux ) , I vol in-8 Bayeux et Paris, l834 — Ministère de l'Instruction publique. 54. M. J.-B. BociLLET. — Description historique et scientifique de la Haute Auvergne (. départ du Canbil), suivie d'un Tableau alphabétique des roches et minéraux du njéme département avec l indication de leurs gisemens, in-8, i vol. avec atlas de 35 planclies. Clerraont, 1834. — L'auteur. PHYSIQUE ET MATHÉMATIQUES. 55. M. Beadfoy (colonel Mark). — Nautical anrf hydraulic experiments , with numerous scien- tific miscellanies , vol. I, in-4. London, 1834 — M. Beaufoy {H.). 42l BIBLIOTHEQUE DU MUSEUM D HISTOIRE NATURELLE. CHIMIE. 56. M. DESBAssAv^s DE RiciiEMONT. — Lctti'o au président de l'Acnd roy, des sciences de Paris, le y.7 avril ib35, sur de nouveaux réactiis chi- miques (Extrait de \' Institut, vol. III, p i'|'| n. 10^), iii-8 Paris, i835 —L'auteur. MliMËRALOGIE. 37. M. Th. ViRLLT. — Notice sur les Bitumes (Extrait du Dictionn. pittoresque d'hist. nat ) , in-I2. Paris, 1834. — L'auteur. GÉOLOGIE. ■■j8. m. J. J. D'Omalius - d'Halloï. — Élémens Je Géologie, ou deuxième partie des élémens ilhistoire naturelle inorganique, édit. i, in-8. Paris, i835. — L'auteur. 39. M. E.-P. BoBt.ATE. — Mémoire sur la forma- tion jurassique dans le nord de la /'rancc (Ex- trait des Annal, des scicnc. natur., vol. XVII, sér. I, in-8). Paris 189g. — L'auteur. 60. Lecoq et BooiiLET. — V lies et eoupes des prin- cipales formations géologiques du départ, du Puy-de-DôDic, accompagnées de la description et des écliantill. des roclies qui les composent, in-8.Clerniond-Ferrand, 1828-00. — Lesauteurs (il. Lscog et BouiLLET. — Itinéraire du départ, du Puy-de-ûome, contenant l'indication des principales iurmatiuns gcoIogir|iies , du gise ment des espèces minérales , etc , i vol. in-8. Paris et Clermont, i83i. — Les auteurs. 62. M. U. Lecoq — Itinéraire de Clermont au Puy-de-Dôme , ou description de cette mon- tagne et de la vallée de lioyut et de Fontanat, ir.-S. Clermont, i83i. — L'auteur. 63. JI. H. LtcoQ. — Description du volcan de Puriou (Puy de-D6me), in-8. Clermont, i833. — L'auteur. 64- M. H. Lecoq. — Promenades aux environs de Clermont et du Mont-Dore , ou souvenirs du Congrès géolog. de i833, in-8. Clermont, 1834 (Extraits 3 des Annal, scientijiq. et littér. de l'Auvergne, tome 3). — L'auteur. 65. M HouRY. — Notice sur les concrétions des grottes de Baume et de Loisia (Jura) (Extr. des Actes de la Soc. d' Emidation du Jura ) , in-8 Lons-le-Sauliiier, i835. — L'auteur. G6. M. F. Le Play.. — Observations sur l'histoire et la Richesse minérale de VEspagne (Extrait àei Ann. des Mines, sér. 3, vol. V et VI), in-8. Pans, i834- — L'auteur. 67. M. I'bévost Constant) — Rapport fait à l'Ac. roy. des sciences de Parts, sur le voy.igc à Y Ile Julia, en i83i-3;., pour recueillir les observa- tions géologiques relatives à l'apparition de la nouvelle île volcanique de la Méditerranée, in S Paris , i832. — L'qiitrur. G8. M. T.-R. CiTULLO. — Osservazioni sopr.i i terreni postdiluviani délie provincie Austro- venete, in-8. Paduva , i834- — L'auteur. Gg. i\l. T. -H. ViKLtT. — Lettre i M. Letronne, sur le déluge de la Samothrace (Extrait de la Revue des deux Mondes), in 8. Paris, i833. — L'auteur. PALEOJNTOLOGIE 70. M. T. -A. Catolio. — Saggio di Zoologia fossile, overo osservazioni sopra li petrefatti délie provincie .\ustro-venete , con la descri- zione dei monti entro ai quali si trovano, 1 vol. in-folio. Padova, 18-27. — L'auteur. 71. ?•!. De Blainville. — Mém. sur les osse- mens fossiles attribués au prétendu géant Theutohochus , roi des Cinibres, in-4- Paris, i835 (Ext. du vol. IV des Nouv. Annal, du Muséum). — • L'auteur. 72 M. Cu. Morhen. — Mém. sur les ossemeiis fossiles d'Éléphans trouvés en Belgique, in-4- Gand, 1834. — L'auteur. 73. ( ) — Planche de coquilles fossiles du terrain parisien, comprenant des e.sp. appar- tenant aux G. Crama, Cerithium , Oliva , He- micyclonosta (Collection de M. H. Michelis) , in-4. Paris, 1825. — M. Michelin. 74- M. T. -A. Catuelo. — fllemoria geognostico Zoologica sopra alcune conchiglie lossili del calcare jurese che si eleve presso il lago di Santa-Croce uel icnitorio d'iEclluno, in folio. Padova, i834- — L'auteur. 75 M. le Cte. de Sternbebc. — Essai d'uu ex- posé Geognostico-Botanique de la Flore du monde primitif, texte, trad. de l'allemand, liv. 1-4, par M. deBBAY ;liv. 5 6, traducteur ano nynie, in-folio, liv 1-6, Lcipsick et Prague , 1820-35 — M. de Stemberg. ANATOMIE HUMAINE ET COMPARÉE. 76. MM. BouRGERY et Jacob. — Traité complet d Anatomie de l'homme, in-folio. Paris, i835, vol IV, liv. 22--25. — Les auteurs. 77. M. J. Cruveiluieb. — .Vnatomie pathologi- que du Corps humain, vol. I, liv. 20, in-folio. Paris , 1835. — l\Iinist. de l'Instrucl. publiq. 78. M PocGioLi — Sulla vita de lluidi animali memoria (Ext. du Giornale arcadico), in-8. Roma , 1834. — ^1/^. IVicartl. 7y. M. Dutrocjiet. — Du mécanisme de la res- piration des Insec tes (F.xl. des Mém. de l'Acad. roy. des scienc. de Paris), in-4- Paris, l835. — L'auteur. 80. M. CosTE. — Recherches sur la s;éiiération des Mammifères, suivies de Recherches sur la ior- ination des Embryons, par MM. Costeet Del- pcch , 1 vol. in 4 Paris , i834- — L'auteur. BIBLIOTHÈQUE DU MUSÉUM d'hISTOIRE NATUTELLE. 429 81. CosTE— Lettre à génie , 111 8- Paris , 82. M. DtjTBOCHET.- M. RAsPiii-, sur lEmbryo- SPpt., l835. — L'auteur. -Obscrv- sur les organes de la génération des Pucerons (Ext des Ami. des tctences natur., série i , vol- XXX, p. ao4), in-8. Paris, i833. — L'auteur. 83. Ca. Le Blond. — Recherches d'anatomie et de physiologie sur un Embryon monstrueux de la Pouie domestique , circonscrit dans l'existence solitaire d'un cœur , in-8. Paris , 1834. — L'auteur. ZOOLOGIE. ZOOLOGIE GÉNÉRALE. 84. M. A. Comte. — Tableaux analytiques du Règne animal, in-iolio. Paris, i834-35, n. Sg- 5l. — Ministère de i'instruct, pubtiq. 85. M. R.P. Lesson. — Illustrations de Zoologie, ou recueil de figures d'animaux peints d'après nature, etc., liv. i5-20, in 4. Paris, i834-35. — Mtnist. de i'instruct. publique. MAMMIFÈRES. 80. M. H. Blainville. — Lettre au rédacteur de VEcho du Monde savant au sujet de V Ornitho- rynque. Paris, 12 février i835 (Extrait de VEcho , etc., 11. 4G et 47)? in-S. — L'auteur. OISEAUX. 87. M. C.-J. TeMMINCK. et MEIFFREN-LiUGlBR. Noavcau rcciieil de Planch. Coloriées d Oiseaux, pour servir de suite et de complément aux Planches Enluminées de Buffon, liv. 93 et 9-'f. in-folio. Paris, i835. — Les auteurs. 88. H. J--C. Wekher. — Atlas des Oiseaux d'Eu- rope pour servir de complément au Manuel d'Ornithologie de M. Temmisck, in-8. Paris, i835. Ut. 3i -35. — L'auteur. 8g. M. J. AcDUBOM. — The Birds of America. Texte , vol. II, iu-8. London, i834- Atlas, liv. 42-47' P^- 2o6-2-35. — Mtnist. de I'instruct. pub t. (jo. W. C. BoNAPABTE. — Additions to the Orni- thology of the Unittd States, iii-8. Philadel- phia, 1824. — L'auteur. ()l. Idem — Descriptions of ten species of south .\nierican lîirds, in-8. Ilùd-, iSaS — L'auteur. 1^2. Idem. — Descriptions of two new species ot lUexican Bird.s, iii-8, Ibiil. i825(lixt. AuJourn. de l'Acad. des Scienc. Nat. de Philadelphie), — L'auteur. y3. JI. P--E. BoTTi- — Description Aa Saurothera f, Californiana,'\n-l\. Paris, i835 (Ext. des Nouv, Ann. du Muséum, vo!. IV, p- 121). — L'auteur. (>4- Lhehuînier. — iMém sur le Guacharo {Stea- tornis Caripensis, Ht MBOEiiT), in 4- Paris, i834 (Ext- du même recueil, vol. III). — M. de Blninville. 95. M H. OE Beaiuville. — Mém. sur le Dodo, autrement Dronte (Didus iueptus, Linn.), in-4. 1 aris, i835 (Ext. dumême recueil, vol- IV).— L'auteur. REPTILES. 96. MM. DoMÉBiL et BiBROs. — Erpétologie gé- nérale ou Histoire naturelle complète des Rep- tiles, partie des Suites à Beffon , édit. lioret, in-8. Paris, l834-35, vol. l elW. — Ministère d» l'instruction publique. POISSONS. 97. CtviEK etVALEivciENKEs — Histoire naturelle des Poissons, in 4- Paris, i835, vol. X (par M Valenchbkis). — Minist. de l'instr. publ 98 INSECTES. Lacordaire. — Introduction a 1 Eiito- comprenant les principes généraux M. Th. lologie, comprenant les de l'anatomie et de la physiologie des Insectes, des détails sur leurs mœurs, et un résumé des principaux systèmes de cl.issilication proposés jusqu'à ce jour pour ces animaux ; i vol. in-8. Paris, i835. Partie des Suites à Blffon , édit. lloret. • — Ministère de I'instruct. publique. gg. M. -Macquart. — Histoire naturelle des -/«- jpc(t'.! erlusul(is Canarias colleçjeruut et ile- scripscrunt , in-8. Paris i833 (Eit des Ani) des sciences natur., série i, vol. XXVUI), — Les auteurs. ZOOPIIYTES. loS. M. H DoTROCMET. — Oliserv. sur la Spongile Rameuse, in-8. Paris, i8j8(Ext. du même re cueil, vol. XV, p. 2o5). — L'auteur. 109. M. A. Phjtchakd. — The luitural hlstory of animalcules, containint; descriptions of ail the kno\\ u species ot" Infusovin, wiLli instruc- tions for procuring and viewing thcm , iji-8 Londou , i834- — L'auteur. BOTANIQUE. iio. MM. H. Lecoq et J. Juillet.— Dictionnaire raisonné des termes de Botanique et des i'umil- les naturelles, 1 vol. in-8. Paris, i83i. — Les auteurs. m. M. De Candolle. — Introduction à l'Etude de la Botanique, ou Traité Elémentaire de cette Science, 2 vol. in-S. Paris, i834-35. Partie des Suites à Buffon , édit. Roret. — Mi nist. de l'inst pubhi/ue. 112. ftl. Sp.iCH . — Hist. naturelle îles Végétaux (Phauéroifaines). n]-8. P.iris , i834-35 : vol. I, II, m et IV. Partie des Suites à Buffon, édit. Roret. ■ — Alinist. de l'inst. publ. Ii3. M. P.-J.-F. TiBPiN. — Observations géné- rales sur Torganogéniedes végétaux coiisiilérés comme étant de grandes associations de 'Végé- taux plus simples, cont'ervoïdes et simplement agglutinés (Ext. du vol. XlVdes Mèm del'Ac roy. des scieuc. de Pans), in-4. l''"''S, i83j, — L'auteur. 114. M H Ddtrochet. — Mémoire sur les (M-ga- nes aérilères des Végétaux et sur 1 air que con- tiennent ces organes (Ext. des .Aiin. des scieuc. naturelles, série 1 , vol. XXV, p. 242), in-8. Paris , i832. — L'auteur. Ii5. M. DuTROCHET — Observations sur les va- riations accnlcntclles du mode suivant lequel les Feuilles sont distribuées sur les tiges des végétmx ( Kxt. des Nouv. Anu. du Muséum , vol. III), in-4, P'i'''s, 183.5. — L'auteur. 1 16. M. H. Lecoq. — Recherches sur la reproduc- tion des Végétaux , thèse soutenue à l'Ecole de pharmacie de Paris, en 1827,10-4. Clermont, 1827. . — L'auteur. 117. I\I. J. FttiTzscHE. — Bevtrage zur Kenntniss des Polleu {Mèm. sur le Pollen), in-4. Berlin , i832. 118. Idem. — De Plantarum Polline Dissertatio inauguralis, in-8. Berolini, i833. 119. Idem. — Ueber den Pollen des Pflanzen und das PoUenin (sur le Pollen des plantes et la Pollénine). (Ext. des .^;i«. dephys. et de chimie de Pogoekdorf , vol XXXII ) , in-8. Berlin, i834 — L'auteur. 120. M. .\ug. St.-HiLAiRE. — Méra. sur la Structure et les anomalies desBÉsÉDAcÉE9(Ëxt. des jinn. des sciences d'Orléans,vol. XIII), în-4. Orté.tns , i835. — L'auteur- 121. M G F. Kadlfuss. — Ob.serv. sur la na- ture des Fougères et en particulier sur leurs organes reproducteurs; avec un essai de clas- sification générale, et des remarques sur le dé- veloppement du Pleris serralula (en allemand), in-4. i'*^ip-'^i?» 18*^7. — M. Delessert. 122. M. H. DutkOciiet. — Observ. sur les Cham- pignons,elen particulier sur \' Agaricus Crispus ( Ext. des Nouv. Ann. du Muséum, vol. III , p. 59), 10.4. Paris, 1834. — L'auteur. 123. M. MiBTiss. — Analyse de l'ouvrage de M. F. Ungeb, ayant pour titre ; Les Exanthè- mes des plantes exposés sous le point de vue pathogénétique et nosographique (en alle- mand), in 8. Vienne, i833 (Ext. des Ann. des scienc. natur. sér. 2) — (Botanique), iii-S. Paris, 1834. — L'auteur. 124. M. P.-J.-F. TuBPiîf. — Mém. de nosologie végét. — Observ. physiologiques sur le déve- loppement des Gales corniculées de la feuille du Tilleul de Hollande, et sur la cause qui les produit (Extr des Mém. de l'Acad. des scienc. de Paris) — {Savons Etrangers, vol. ^'I), in-^. Paris, i835 — L'auteur 125 M. A.-J. litTZios. — Flora ScandinaviaB Pro- domus, enuincrans plantas Sveciae, Lapponiœ, Finlandia;,et Pomeraniae, ac Danise, Norvegia;, Halsatia:, Islandiao , Groenlandiajque, 1 vol. in-8. Lipsi.-e , 1790 — M. Delessert. 126. M. H.-C. Van-Hall. — Flora Balava , ou descriptions et figures des plantes de la Néer lande, vol. VII, liv. 102 et io3, in 4- Amster- dam , l83,5 — L'auteur. 127. M.\!. Ruiz et Pavdn — Flora Peruviana et Chilensis, sive Descriptiones et Icônes Planta- rum Peruvi.marum et tJiilensium , etc., vol. III, in-folio. Matriti, i8o>.. — M. Delessert. 128. M. H. Lecoq. — De la préparation des Her- biers pour l'Etude de la Botanique , ou Recueil des moyens employés pour récolter les végé- taux, lès dessécher et les conserver dans les BIBLIOTHEQUE OV MUSEUM D HISTOIRE NATURELLE. 43 I collections (Ext. des ^iin. scient, et litt. de l'Auvergne, vol. I et II), iii-8. Clermont, 1828 a<). — L'auteur. HORTICULTURE ET AGRICULTURE. 129. M. JoHH LiHDLEï. — Esquisses des premiers principes â^ Horticulture , trad. de l'Anglais , avec notes explicatives et additionnelles, par W. Ch. Moreen, I vol. in-18, Bruxelles, i835. — M. Morren. 130. M. BoNAFODs. — Des feuilles du Maclura aurantiaca comme succédanées de cellesdu Mû- rier (pour la nourriture des vers à soie) Ext. des Mèm. de la Soc. roy. et centrale d'Agricult. ( de Paris ), in-8, Paris, i835. — L'auteur i3i. M. H. Lecoq. — Recherches sur 1 emploi des engrais salins en agriculture; Méra. cou- ronné par l'Acad. roy. du Gard. ( Extr des jinn. scientif. etlitt. d'Auvergne, vol. IV), in-8, Clermont, l832. — L'auteur. GÉOGRAPHIE. 132. Cartes hydro-graphiques de la France et des diliérentes parties du monde, publiées par ordre du minist. de la marine, 64 feuilles in- folio. — AUnistère de la marine. VOYAGES ET EXPÉDIT. SCIENTIFIQUES. 133. Expédition scientifique de MonÉr , fntro- prise et publiée par ordre du gouvernement français. — Partie 1. — Section des Sciences Physiques, sous la direction de M» Borï de Saint- Viscent, in-/), et pi. in-folio, Paris, i835 i,liv. 3i-35;. — Minist. de r Intérieur. — Partie 2. —Section des Beaux Arts, Archi- tecture, Sculpture, Inscript, et Vues, etc., in- folio, vol. Il (Iiv.6-I2. Paris, i835). — Minist. de l'Instr, publique. iS^. Voyage île la Corvette V Astrolabe, eTiécuié par ordre du roi pendant les années 1826-1829, sous le commandement du cap. Uumont-Ddk- VILLE : — Historique, par M. Durville. — Texte, vol. V, part. 2, in-8.î atlas in folio, liv. 41 et der- nière. — Zoologie ( moUusq., zooph., insect.), par MM. Quoy, Gaymard et Boisduval — Texte, vol. III, part. 1 et 2.; atlas in-tolio,liv. 29.38. — Botanique, par M. Ach. Richard. — Texte, in-8 , partie 2 ; atlas, in-folio, liv. 10. — PaiioLOGiE , par M. Durville. — Texte, in-8, part a. — HiDKOGiAPHiK , par M. Durville. — Partie 2, in 4; atlas in folio. Paris, i834 et i835. — Ministère de la Marine. i35. M. L.PLACE. — Voyage autour du monde par les mers de l'Inde et de la Cliine, exécuté sur Kl corvcttede lElat la Favorite, pendant les années i83o-32, sous le coniinandcnient de — ( historique) , in-8. Paris, i836 vol. III et IV. — Atlas hydrographique, grand in-folio, l833- 34. — Ministère de la marine. i36. M Rozet. — Voyage dans la régence d'Alger, et description des pays occupés p.ir larniée française en Afrique, contenant des observa- tions sur la géographie physique, la géologie, la météorologie, l'iiist. naturelle , etc., 3 vol. in-8, et atlas in-4. Paris, i833. — Ministère de l'intérieur. \in. M. Champolliok (jeune). — ^lonumens de l'Egypte et de la Nubie, in-folio , P.iris, i83?) (liv. I et II). — Minist. de l'iust. publ. i38. MM Laborde (Léon de) et Li\aint.— Voyage de ï Arabie Pétrie, i vol. in- fol. P.iris, iS3o-32. — Minist. de L'intérieur. 139. M. Ch. Bélanger. — Voyage aux Indes- Orientales par le nord de l'Europe , les pro- vinces du Caucase , la Géorgie, l'Arménie, la Perse, etc., in-8, et atlas in-4. Historique, liv. 4. Paris, i835 — Minist. de l'intér. 140. i\l. V. Jacquemokt. — Correspondance de — avec sa famille et plusieurs lie ses amis pen- dant son voyage dans VInde (de 182832), édit. 2 , 2 voK in-8. Paris, iS35. M. Jacqcb- mont (père) — Vn ,s vr,.^p. l4i. M. V Jacquemost, , _ pendant les années 1828^2 , in-4. Paris, iS35, liv. 1 -V. — Minist. de t.'instr. publ., et M. Jac- quemont père. 142. M. DussuMiEE. — Lettre à l'administration du ftluséuni (sur son arrivée de VInde , et les collections zoologiques qu'il en rapporte). Bordeaux, ifi mai i835, iii-4 Pans, it*35 iE.vt. des Nouv. Ann. du Muséum, vol. IV, p. 9.')). — M. De Blainville. 143. i\l. BÉKisGER et BoRKOiJF. — L'Inde française ou collection de dessins lithographies repré- sentant les divinités, temples, costumes, us- tensiles des peuples hindous (liv. 23 et 24). in-folio. P.iris , 1834. — Minist. de l'intérieur. l44 M.. Al D'Orbigny. — Voyage dans l'Améri- que méridionale, le Brésil, la république orien- tale de l'Uruguay, la Patagonie. la république Argentine, la republique du Chili, la répu- blique du Pérou, la république de liolivia, exécuté dans le cours des années 182G-33 , in-4- Paris, i835 ( Historique. — Zoologie. — Botanique), liv. I - 6. — Minist. de l'insl. publique. 145. M. Cl. Gay.— Lettres écrites du Chili (1834): 1° A M. de JussiEO (Adr.) : 2° A l'adminis- tration du Muséum { Ext. des Nouv. Ann. du Muséum,vo\. IV, p. tiget 92), in-4. Pa is, i835 — M. De BliUnville. 452 BIBLIOTHEQUE DU WLSELM D HISTOIRE NATURELLE. STATISTIQUE. 146. Tableau eéoéral du Commerce de la Fiance avec ses Colonies et les puissances Etrangères pendant 1 année 1834, 1 toI. grand in-4. Paris, 1835. — Administ. des Douanes, INDUSTRIE. 147. Description des machines et procèdes spéci- fiés dans les Brevets d invention , de perfec- tionnement et d'iinp irtation dont la durée est Cïpirée, etc., vol. XXVI et XXVII. n. 2327- 2.555, in-4. Paris, l835. — Ministère du comm. et des trav- publics. 148. Catalogue des procédés mentionnés dans le recueil précédent), suppl. 10, in 8. Paris, l8i5. — Minist. du comm. et des travaux publ. BIOGRAPHIE ET BIBLIOGRAPHIE. 149. M S MoNR.. — Notice sur la vie elles ouvraajes d'Aristote (Ext. de la France littér., vol. )tVI, p. 73), in-8. Paris, j834. — M. P. Nicard. i5o. Catalogue de la Bibliothèque de la Chambre des Députés, vol. \{Jurisprudence)/\n-^. Paris, l83o. — Questure de la Chambre des Députés. i5i. Catalogue de la Bibliothèque de Reikiawik (en Islande), in 8 , 1834. — M. Gaymard. LITTÉRATURE. 102. Thésaurus graecae linguae, ab H. Stéphane constructus, edentibus : B. Hase, G. et L. Dindorf, in-tolio, vol. 1 , fasc. 5, vol. II, fasr. 3 et4. Parisiis, i834-.^5. — Minist. del'insl.putl. Noms des donateurs en i835. ACADEMIES ET SOCIÉTÉS SAVANTES FRANÇAISES. Imstitot (Acad. roy. des scienc.) (Paris), n. i, 2. Soc. Géologique de France (Paris), n. 4> 5. Soc. d'Agricult., scienc. et arts A' Angers, n. 6. Académ. des sciences , belles-lettres et ai ts de eu ^t-Fc, Soc. d'Agricult., hist. natur. et arts utiles de Lyon, n. 8. Soc. d Agricult., sciences , arts et commerce du Puy, n. 9. Acad. des sciences, lett. et arts àe Rouen, n. 10. Soc. libre d Emulation àe Rouen , n. 11. ÉTRANGÈRES. Soc. roy. de Londres, n, 12, i3, i4- Soc. Géolog. de Londres^ n. i5, 16. Soc d'Horticulture de Londres^ n. 17. Soc. Zoologique Je Londres, n. 18, 19. Soc. roy. des se. d'Edimbourg, n. 20, 21. Soc. philosopbiq. de Cambridge, n. 22. Soc. d'Hist. nat. de Newcastle, n. 23. Académie royale des sciences et bell -lettr de Bruxelles, n. 24, 25, 26, 27. .\cad. des Curieux de la nature {Breslau), n. 28. Soc. de physiq. et d hist. nat. de Genève, n. 29. Académ. impér. des sciences de St.-Pétersbourg, n. 3o, 3i, 32, 33. .\cad. roy. des scienc. de Stockholm , n. 34, 35. Soc. philosop. américaine de Philadelphie, n. 36. Acad. des sciences natur. de Philadelphie, n. 37. MINISTÈRES. Ministère de l'Instruction publique, n. 39, 49, 53, 77, 84. 85, 8y, 96, 97, 98, 99 , 104, io5, 111, 112, i33, 137, i4«, i44> '52. — de l'Intérieur, n. i33, i36, i38, i3g, i43. — du Comm et des trav. publ. n. i4'>, 1^7, l'i^- — de la Blarine, n. 43, i32, i34, i35. — de la Justice, n. 44' ADMINISTRAT. ET SOCIET. PARTICUL. 3. Administ. du Muséum d histoire natur — des Mines, n. 4'-. — des Douanes, n. 146 — de l'École Polytechnique, n. 4o. Questure de la Chambre des Députés, n- i5o Soc, du Journal de chimie médicale, n. ^1. Dons particuliers. MM. Beaufoy, n. 94. lierthelot. n. 107. Blainville (de), n. 71, 86, 94, 95, loi, 142. i45. Boblaye, n. Sg. Bonafous, n. i3o. Bon.Tparte (Ch.), n. 90, 91, 92. Botta (P.-E.). u. 93. Bouillet, n. 54, 60, 61. Bourgery, n. 76. Catuilo, n. 68, 70, 74. Coste, n. 80, 81, BIBLIOTHEQUE DU MUSEUM D HISTOIRE NATURELLE. 433 MM Déal, n. 48."- -^-=-r^^ - -.____._. Delessert, n. 4", 121. laS, 127. Desbassayns de Richemont, 56. Deshayes, io3. DOmalius-d'Halloy, n. 58. Datrochet, n. 46. 79. 82, 108, 114, n3, 122- Edwards (H. Milne) , n. 102, io3. Fritzsche, n. 117, 118, 119. Gaymard, n. i5i. Geoffroy St-Hilaire (Et), n. 5o. Houry, n. 65. Jacob, n. 76. Jacquemont (père), n. i4o, i4l. Jameson (R.), 45- Jaillet, n. iio. Kiener (L ), n. 106. Le Blond (Ch.), n. 83. Lecoq (H.), n. 60, 61, 62, 63, 64, no, ii6, 128, i3i. MM. Lepbty, a. 6&. - ■ . , ■ — r Lacas , n. 100. Martins, n. I23. Meiffren-Laugier, n. 87. Michelin,ji.^3. Morr^ , n. 52, 72, 129. niiaid, n. ;8, 149. Prévost (Constant), n. 67. Pritchard, n. 109. Hamon delà Sa^ra, n. 38. St.-Hilaire Auguste), 120. Steruberg (comte du), 120. Temmintk, n. 87. Turpin, n. Ii3, 124 Van Hall, n. 126. Virey, n. 5l. Virlet , n. 57, 6g. Webb, u. loj- Werner, n. 88. JO/i ifir id -.THIAd- nio.i; an»Mi\ l£ .(un .H 3jjv//Lfn8 j4nn. du Muséum^ tome IV, 3* série. 55 •I • v\:' i'- ' 'A -ifl ip rry I II ! T/'i.-i^it/; • 4 a 'lllii ( ;i . r ij: TABLE DES MATIÈRES DU QUATRIÈME VOLUME DES :<)■ , .', fi. h' NOUVELLES ANNALES ■■'■ ■ .!■. -DU MUSÉUM D'HISTOIRE NATURELLE. (4" ANNÉE. I 835 -36.) Noms des auteurs. ZOOLOGIE. MM. Geoffroy - Saint. - Sur le genre Cheual et spécialement sur Planch. Pag. HiLAiRE (I.). Y Hémione {Equus heiuionus Pall.) 97 — Des Solipèdes en général 97 — Du genre Cheval 100 — He VUèmione o\x Dziggetai io8 . VllJ. Botta (P.-E.). . . Description du Saurothera Califor- niana {Coucou Churea) IX. ... 121 Blainville (H. de). Mém. sur le Dodo ^ autrement /)/-07Ue [Didus ineptus Linn.) Institut , août .830 I-IV. . . I Blainville (H. de). Description de quelques espèces de Reptiles de la Californie , précédée de l'analyse d'un système général A' Erpétologie et d'y/niphibiologie 233 — Système iM Erpétologie 233 VYV — Reptiles de la Californie 283 AAIV-AAV. ':i; appartenant aux genres Jgama, Callisauriis , . ^^-W Iguana , Cordylus , Tortrix et Coluber. TABLE DES MATIERES. MM. Rang (S.) Mémoire sur quelques ^cepAa/ei d'eau douce du Sénégal , pour servir à la Malacologie de rAfriqueoccidentale. Appartenant anx G. Etheria, XJnio, Anodonta, Iridina . Blainville (H. de). Rapport à l'Institut, octob. i834, sur le Ciron de la gale [Acarus scabiei) . A l'occasion des communications faites à l'Académie des sciences par MM. Baodb , Rendcci et SÉDiLLOT, en î834 • • D.E Haan (G.). . Mémoire sur les Métamorphoses des Coléoptères. Plancli. (XXVIII-) [ XXIX. i 435 Pag. — Généralités sur les Métamorphoses. . . . 127 l'^r 3Iémoire. — Lamellicorsf.s. — Caractères généraux des Larves. . . . i33 ' — Description des Larves. . ••.' ii n-; . ■. i35 — Description des Nymphes. :■■■■' . :■ '.■ . i5i — Anatomie des Larves i53 Dans les G. Oryctes ^ Scarabceus , Cetonia ^ Mclolontha , Trichius, Hoplia, Aphodius , Lucanus X - XIX. ni PALEONTOLOGIE. «t r.i. 1: s!i,';t -..lOd ^3li i.lf.iJ "'m:'-} ;(l-> alhioli;(i .rrioî Blainville (H. de). Mém. sur les ossemens fossiles attribués au prétendu géant Theulobochus , roi des Cimbres V. . . ài BOTANIQUE. DuTROCHET (H.). . Observât, sur la forme et la structure primitive des Embryons végétaux. . XX-XXIII. Introduction i65 I" partie. — Observations sur la forme primitive de l'embryon primitif du Tamme ( Tamus comniunis) , ainsi que sur la structure et le dé- veloppement de cette plante 169 ■2" partie. — Observations sur la forme primitive des embryons gemraaires des arbres dicotyle- dons 189 DuiKOCHET (H.). . De la déviation descendante et ascen- dante de l'accroissement des arbres en diamètre (Institut , janv. i835). VI- VII. . . Spach (E.}. . . . Monographia Onagrearum XXX - XXXI, iGf) 456 TABLE bES MATnÈRES. MM. Planch. Pag. ' .'CHIMIE. Chevreol (M.-E.}. Recïierclies sur la Teinture 4o9 1" Mémoire. — Introduction /\og — Considérations générales sur la Teinture, (Institut. — Janv. i83G) 412 CORRESPONDANCE. Gay (Claude). . .' Lettre i" à M. Adr. de Jdssieu (i834) 89 — 2^ à l'administr. du Muséum (i834) 91 Sur ses observations et ses collections d'histoire naturelles au Chili. DussuMiER (J.-J.). Lett. à l'admin. duMuséum(mai i835) 94 Sur son arrivée de l'Inde et les objets de zoologie qu'il en rapporte. Liste des Dons faits à la Bibliothèque du Muséum d'His- toire naturelle de Paris, pendant l'année i835 4^5 FIN DE LA TABLE. -. // 1, Nouvelles Annales du Muséum d'Histoire Naturalle... 1835 Tome h 5.06(i*î+. 36)P2