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RON CRIER QAR RACE À # Ad à KO VAE CRE ‘ # C0 RARE 42 le , Ie COCA « 5 + à mn * Le « ut LAS # SL vie + ee dos ë AAA, da CE f ORALE ' Han) (x CE dre évn2) n 4. CA TE HAN AS ROULE Fons te OOCONC EE NX 1 . : U F. * v+ 4 vs 4 PLUIE # Re Ce ETS we NC K DÉCIONET M nE one ALT al rl Peu ] , du 4 Q CET] LARRICAUT LICE ‘ # ex F vw” Ep Ç 4 CO DELA AA. i A ‘ k 108 ou PORN EI A D ET PR ie # CMOCr un dr x PM ee COR LANDES a Year EU CRUEL ROUE CEE TO OS #4 inf € CNE RQ at Go DRIOENe CERN CL, ORGUE e Lt SA ap PES LT CL PTE ter Sao gut ni LA ? CUT + ‘ RICO PE L AOC COR ERREUR EE MN * À API fr À : COCHE AC RENE ER EAU EES DICUR CEA RME rare s OOREH EE x 1 sv CROATIE MRC NPOOOOO NP COERUCIOCRNES vy CC AO EEE ; CERN (E: er DÉCOUPE MON EI ENS RATE A CLR à LOTO ‘ COCHE x AU ET ICE LEA OIL JON ENERS s ‘ OL PONT ICE se. «bi DOCS PORT CMOOMRCTCINNE * DOC NPC EE v« RICO CRE dd en ste Ua A AÈtEE CODEC ECS PO LE " 44 « “ dau pa SARA ETES PROC TETE 0 PCOOR IE TEL ECC ER COTON , AA OP PET pe a ae pales LR RAR ENT ES o Bai an ü 4,8 C2 DOOCC CURE Les UOTE ÉDOUCCE tete 144 CRC EEE ïX + POÉCOCCDEIOCIOCE ES CORICCEET ENT) aa DCS papa tres PCR Le ht AN d d'ate 4e ed DATE os ALTO T 1 MC A nt Fa 1 Î \ Up LA SUR AE : + | K { 55 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSEUM D'HISTOIRE NATURELLE DEUXIÈME SÉRIE Paris. — Société d'imprimerie PAUL DUPONT (CI.) 143.10.85. NOUVELLES ARCHIVES DU MUSEUM D'HISTOIRE NATURELLE PUBLIÉES PAR LES PROFESSEURS-ADMINISTRATEURS DE CET ÉTABLISSEMENT DEUXIÈME SÉRIE ANUS EST TOME HUITIÈME SÈ 7 2 AS Le L s 1x € é. CL ay £ PARIS G. MASSON, ÉDITEUR LIBRAIRE DE L’ACADÉMIE DE MÉDECINE 4120, Boulevard Saint-Germain et rue de l’Éperon EN FACE DE L'ÉCOLE DE MÉDECINE 1885 NOMS DE MM. LES PROFESSEURS-ADMINISTRATEURS DU MUSÉUM D'HISTOIRE NATURELLE PAR ORDRE D'ANCIENNETÉ H. Miwe-Enwarps, Professeur honoraire. CHEVREUL. - . . . Professeur de Chimie appliquée aux corps organiques. . — 1830. HRENVÉ ER Id. de- Chimie appliquée aux corps inorganiques. — 1850. DE QUATREFAGES. . Id. d'Anthropologie . ë . = 185. G. VILLe . Id. de Physique végétale. . . . . . - . . = 1857. DAUBRÉE . Id. HE CÉDIOLO LE MEN DONNE TE — 1861. BLANCHARD . . Id. de Zoologie Te et Gran. . — 1862. A. GAUDRY . . Id. detPaléontologie CENTS — 1872. BUREAU Id. de Botanique (Classifications et familles natu- RAIES)s à © 6 0 à arcoibie ne. . — 1874. LÉON VAILLANT. . Id. de Zoologie (Reptiles et Poissons). . .: . . — 1875. ALpx.Mizne-Epwarps. Id. de Zoologie (Mammifères et Oiseaux). . . . . — 1876. DEs CLOIZEAUX. . Id. den\ineralo es CCC OI . — 1816. E. PERRIER . . . Id. de Zoologie Date es et Zoph ten — 1816. E. BECQUEREL . . Id. de Physique appliquée à l’histoire naturelle . . — 1818. P. Van TIEGHEN . Id. d'Anatomie et de Physiologie végétales. . — 187. POUCHET. . - . . Id. d’Anatomie comparée . . . . «+ . . « . — 1819. BouLey . Id. de Pathologie comparée. . . . . . + «+ : - : — 1879. ROUGET . Id. de Physiologie générale. Re 1819: DEHÉRAIN . ; Id. de Physiologie végétale appliquée à l'Agricuituro -— 1880. Maxime CORNU. . Id. de CS + 0 à 5886 0 bone . — 1884. Nelles Archives du Museum. AA, MMEMOUENE NS Uni 31 Août 1886, Imp Eudes, CENTENAIRE DE M. CHEVREUL NMPÉOCEUTMTION," DE UM FAR EN Directeur du Museum. CHER ET ILLUSTRE MAÎTRE, Pour fêter dignement votre glorieux centenaire, les Professeurs du Museum, devançant l'avenir, vous présentent cette statue qui répond si bien aux sentiments des illustrations en tous genres réunies ici pour donner à cette fête scientifique le caractère d’une grande solennité nationale. La statue a été exécutée par M. Guillaume, notre éminent artiste, qui na Jamais été mieux inspiré, et qui ajoute un chef-d'œuvre à tous ceux quil a produits. M. le Ministre de l’Instruction publique, des Beaux-Arts et des Cultes a voulu s'associer à l'hommage qui vous est rendu, en nous prêtant un concours généreux dont nous lui sommes profondément reconnaissants. Cest dans ce Museum que vous avez fait toutes les admirables découvertes qui ont entouré votre nom d’une si grande et si éclatante renommée. C'est également au Museum que vous avez créé ce cours si vaste et si profond qui ouvre à la Science des horizons nouveaux. Rattachant à votre enseignement l'Agriculture, l'Industrie, l'Hygiène, vous avez montré, avec l'autorité qui n'appartient qu’à un des fondateurs de la Chimie moderne, toute l’étendue et la portée de notre science. On comprend bien que je ne saurais avoir la prétention de donner ici un aperçu, même sommaire, de votre œuvre scientifique. Tout le monde en connaît l’immensité ; vos découvertes sont inscrites à toutes les pages de l’histoire de la Chimie. Quel est celui d’entre nous qui pourrait se vanter de n'avoir rien emprunté à vos travaux : nous sommes tous vos élèves ? Avec votre génie d'observateur incomparable, vous avez fait éclater aux yeux de tous cette grande vérité, c'est qu'aucune observation scienti- fique ne devient une découverte réelle qu’autant qu'elle a subi le contrôle rigoureux de l’expérience. Ce contrôle expérimental qui est la preuve de l’observation, vous l’avez poursuivi pendant bien des années et avec une persévérance infa- tigable ; vous comptez que le temps, cet auxiliaire indispensable des grandes choses humaines, ne vous manquerait pas pour achever votre œuvre : cette attente n'a pas été trompée. La destinée vous devait bien cette faveur de la prolongation de l'existence, en raison des travaux mémorables dont vous aviez en vue l’accomplissement. Comment ne pas rappeler que, tout en arrivant à la solution des problèmes les plus difficiles suivis dans leurs détails les plus minutieux, vous avez su toujours conserver cette réserve modeste qui est l'apanage des esprits éminents ? Vous avez mis en pratique la maxime de Male- branche, qui sert d’épigraphe à plusieurs de vos ouvrages : « I faut tendre à l’infailhbilité sans jamais y prétendre. » Le grand caractère de votre œuvre scientifique qui suffirait pour la consacrer éternellement, est que tout en reculant les limites de la Science, vous avez en même temps reculé celles de l'Industrie. Vos travaux si glorieusement légendaires sur les corps gras, les matières colorantes et sur tant d'autres sujets du même ordre, offrent des modèles d'observation originale et de précision qui n’ont jamais été dépassés. Ils ont donné lieu à des applications dont Putilité pratique et les avantages sont universellement reconnus. La révolution qui s’est opérée dans notre ancien mode d'éclairage, c’est à vous qu'on la doit. La fabrication lyonnaise, celles de l'Alsace et de la manufacture des Gobelins vous sont redevables de leurs principaux perfectionnements. Ces progrès de l'Industrie ont été les conséquences les plus directes de vos grandes découvertes sur les cercles chromatiques et sur le contraste simultané et rotatif des couleurs. Mais à quoi bon insister sur les services rendus par vous à l'Industrie, quand ils sont suffisamment attestés par la présence des éminents fabri- cants réunis ici, qui ont voulu prendre part à cette fête, et vous offrir le témoignage public de leur admiration et de leur gratitude ? Ils n’ont pas oublié que les résultats de vos découvertes, traduits en sommes incalculables, ont toujours été abandonnés par vous au publie, avec un désintéressement qui n’est pas, permettez-moi de vous le dire, un des côtés les moins élevés de votre caractère. Quant à nous, membres de cette vieille famille du Museum, pouvons- nous ne pas rappeler que votre direction a laissé des souvenirs qui ne s’effaceront jamais. Lorsque notre établissement était menacé par un essai de reconstitu- tion d’un régime administratif rétrograde, vous avez défendu avec l’autorité de votre talent et la fermeté de votre conscience, l'autonomie du Museum qui a exercé une si grande influence sur son développement. Vous avez fait acte de patriotisme énergique dans les circonstances douloureuses que nous avons subies. : Lorsque nos trésors scientifiques étaient exposés à la destruction, lorsque des bombes arrivaient dans nos galeries et presque dans le logement que vous occupiez, vous êtes resté vaillamment à votre poste dangereux, et vous avez fait placer dans nos Archives l’inseription si tristement histo- rique qui rappelle le bombardement du Museum. C’est bien dans un établissement, dont vous êtes la gloire impé- rissable, que votre statue devait être érigée ; nous sommes fiers de la posséder. Elle est vouée à une immortalité certaine, étant la plus noble repré- sentation du véritable savant, proclamé dans le monde entier comme le premier chimiste de son temps, et qui a consacré sa vie centenaire à la recherche de la vérité, cette base éternelle de la Science. Nous léguons avec confiance cette statue au respect et à l'admiration de la postérité. Paris. — Imp. Pau DUPONT, 41, rue Jean-Jacques-Rousseau (Cl.). 163.8.86 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSEUM DEUXIÈME SÉRIE NOTE SUR UNE ESPÉCE NOUVELLE DE CHRYSOCHLORE ET SUR LES INSECTIVORES DU MÊME GENRE FAISANT PARTIE DE LA COLLECTION DU MUSÉUM D'HISTOIRE NATURELLE PAR MÉMAIUIEN AIDE-NATURALISTE Jusque dans ces derniers temps, le genre Chrysochlore avait été mal étudié, et la plupart des zoologistes, s’en étant tenus à l'examen des carac- ières extérieurs, dont la variabilité les avait trompés, avaient formé un grand nombre d'espèces dont les caractères étaient mal définis; aussi beau- coup d'entre elles ne paraissaient plus dans les nomenclatures qu'à titre de synonymie, lorsque, en 1867, M. Saint-Georges Mivart, dans son ostéo- NOUVELLES ARCHIVES DU MUSEUM, VIII, — 2° SÉRIE. 1 2 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSEUM logie des insectivores (1), après avoir examiné la dentition des Chryso- chlores, reconnut deux formes bien distinctes chez ces animaux : l’une caractérisée par 40 dents, dont le type était le Chrysochloris aurea, et l’autre n'ayant que 36 dents et pour laquelle il proposa le nom générique de Chat cochlorts. En 1883, M. G.-Ed. Dobson, zoologiste anglais, dans un fort beau travail sur la monographie des insectivores (2) où 1l recherche avec soin, les caractères distinctifs d’après la dentition et la forme du crâne, dans le groupe qui nous occupe, réduisit à cinq le nombre des espèces décrites depuis 1778 jusquà notre époque, et indiqua trois espèces appartenant au genre Chrysochlore, deux au genre Chalcochlore, les trois premières ayant 40 dents et les deux dernières n’en n'ayant que 36. Il se base aussi sur d’autres caractères dont nous reparlerons plus loin, en les empruntant au même auteur, après les avoir vérifiés sur les crânes des espèces que le Muséum possède. Peut-être serait-1l nueux de ne pas sectionner le genre Chrysochlore, qui est parfaitement naturel, d'autant plus qu’en plaçant dans un genre particuher le C. rutilans et le C. obtusirostris parce qu'ils n’ont que 36 dents, il n'y aurait pas de raison pour ne pas élever aussi au même rang le C. villosa et C. Trevelyani, dont les crânes sont si remarquables et si difié- rents de ceux des autres espèces. Ces légères différences dans la dentition, ainsi que les modifications que subissent les crânes, seront utiles pour la distinction des espèces, les caractères extérieurs ne permettant pas toujours sûrement d'arriver à une détermination exacte, car ils varient beaucoup suivant l’âge des individus et suivant les conditions de saison. Voyons maintenant quelles sont les différences que l’on observe dans chacune des espèces et au moyen desquelles on peut les déterminer assez facilement. (1) Mivarr, Journal of Anatomy and Physiology, On the insectivora, 1867, t. II, p. 117. Mivarr, Annales des Sciences naturelles, 5e série, t.IX, 1868, p. 336. Ostéologie des insec- tivores. (2) Dosson, A Monography of the insectivora, 1883, p. 108 et suivantes, pl. XI. Crânes. NOUVELLE ESPÈCE DE CHRYSOCHLORE 3 Le type du genre créé par Lacépède, en 1798, estle Chrysochloris aurea, dont le crâne nous fournit à lui seul d'excellents caractères pour la déter- mination ; c'est d'abord l'existence d’une vésicule osseuse, très proéminente, logée de chaque côté de la tête, dans les fosses temporales et en avant des racines postérieures des arcades zygomatiques, dont le bord supérieur se continue sur le dessus du crâne, mais ne le surmonte pas et ne se réunit pas à la crête occipitale. Les dents sont au nombre de 40, 10 de chaque côté et aux deux mâchoires. ed SR EU 3 mul ire :i.- .——, p. M. 5 — Formule dentaire :i gp PM M 40. À la mâchoire supérieure, on voit en avant et de chaque côté une incisive forte, dirigée presque verticalement, comprimée d’arrière en avant et latéralement; la seconde incisive est séparée de la première par un espace assez grand, elle est plus petite, aplatie latéralement et présente deux pointes, une antérieure qui est courte et une postérieure qui est moitié plus longue; la troisième beaucoup plus petite que la précédente la touche presque ; elle est simple de forme et ne présente qu'une pointe, ce qui donne à cette dent la figure d’un V renversé. La canine qui est aussi aplatie latéralement est un peu séparée de la troisième incisive; elle est plus épaisse et plus longue, mais ne présente qu'une seule pointe. Les trois prémolaires et les trois molaires, au contraire, sont beaucoup plus larges que longues. La première prémolaire porte une couronne en forme de triangle, dont l'angle aigu est placé en dedans; à chacun des angles se trouve une pointe, ce qui fait que du côté externe 1l y en a deux et une seu- lement à l'angle interne; la seconde prémolaire, quoique ayant la même forme générale, est plus forte, et on observe à la base de la dent au-dessous de l'angle interne un petit tubereule pointu ; la troisième prémolaire ainsi que la première molaire se ressemblent tout à fait et portent aussi des tubercules pointus à leur base; la deuxième molaire est beaucoup plus petite, mais rappelle exactement les précédentes dans tous ses détails ; la 4 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM troisième molaire est très petite, aplatie latéralement et placée obliquement; sa couronne est composée de trois pointes : une à chaque extrémité de la dent et une au milieu qui est plus haute que celle des deux extrémités. À la mâchoire inférieure, on voit en avant deux incisives à chaque mâchoire : la première est plus courte que la seconde et plus mince; la troisième touche les deux premières, mais elle est en forme de fer de lance; la canine, un peu plus longue, est de la même forme que les précédentes ; la première prémolaire ressemble aux dents que nous venons d'indiquer et, comme elles, est aplatie latéralement. La deuxième et la troisième pré- molaires sont plus hautes que larges, aplaties d'avant en arrière; la cou- ronne est aussi en forme de triangle, mais l’angle aigu au lieu d'être dirigé en dedans se trouve en dehors, ce qui fait que les pointes sont à l'opposé de cellesde la mâchoire supérieure. La première, la deuxième et la troisième molaire sont de la même forme, mais vont en diminuant de hauteur, jus- qu’à la dernière qui est très petite; notons que l’on ne voit pas trace de la pointe postéro-interne que nous trouverons dans les espèces qui suivent. Si nous examinons maintenant les caractères extérieurs de cette Chrysochlore, nous voyons que le nez se termine par une espèce de groin, formé par une peau nue, épaisse et coriace; ce groin savance bien en avant de la bouche, qui est, ainsi que les narines, placée en dessous. On ne voit rien qui indique les yeux, même lorsqu'on enlève les poils; au contraire, en cherchant avec soin, on découvre le trou auditif qui est très petit, parfaitement rond et garni d’une rangée de poils raides qui s’implan- tent circulairement sur son bord interne, formant au-devant de cet orifice une espèce de voile pectiné, recouvert encore par le poil de la tête. Les membres antérieurs sont courts et empâtés dans la peau du corps, la main est large et calleuse; elle est armée de quatre ongles, dont l’externe n’est qu’un tubercule ayant la forme d’une lentille ; le deuxième,au contraire, est très développé, il est très long, très fort et très épais ; le troi- sième est plus petit et en même temps plus faible; le quatrième est très petit, mais, quoique court et aplati, il est bien conformé. Les membres postérieurs sont faibles; les pieds sont armés de cinq NOUVELLE ESPÈCE DE CHRYSOCHLORE D ongles très petits, très aigus et arqués; l’externe est le plus court de tous, le deuxième est un peu plus long, le troisième et le quatrième sont égaux et le cinquième plus court. La queue est nulle ou à peu près; cependant en examinant soigneuse- ment la partie postérieure du corps on aperçoit ou plutôt on sent avec le doigt un petit tubercule arrondi, qui fait saillie sous la peau et qui est caché par les poils du corps. Sur le nez les poils sont courts et raides, ils se dirigent tous de la partie nue du nez vers le dessus de la tête; en dessous, entre les narines et la bouche, ils sont très courts, raides et clairsemés; ils sont un peu plus longs sur le bord des lèvres et rangés symétriquement, si bien que, lorsque la bouche est fermée, l'ouverture est couverte par ces poils. Les poils sur le corps sont de deux sortes : les uns sont mous et fins, c’est le duvet, qui est gris ardoise plus ou moins foncé ; les autres sont longs, durs et un peu ondulés : c’est le jars; ce dernier est brun, ou roux, ou gris Jaunâtre, et par la lumière il renvoie des reflets 1risés d'or très brillants surtout lorsque le pelage est imprégné d’eau ou d’aleool. Le Muséum possède huit exemplaires du Chrysochloris aurea: un qui est brun chocolat à reflets irisés violet et or; les lèvres et le menton sont blanc jaunâtre. Il provient du Cap de Bonne-Espérance, de la rivière de Swelendam. Deux autres individus, dont l’un vient de Natal et l’autre du pays des Hottentots, sont brun chocolat un peu moins foncé, irisé de violet doré ; un quatrième, qui vient aussi de Swelendam, est roux, sans reflet ; le cin- quième, venant de la Cafrerie,est gris, sans reflets ; le sixième est gris rous- sâtre et vient de Caty (pays des Hottentots). Les deux derniers sont très intéressants par leur coloration qui, à première vue, pourrait faire croire à une espèce différente, mais l'examen des crânes qui portent des vésicules dans les fosses temporales, la présence de 40 dents et l'absence de pointes postéro-internes aux molaires ne nous laissent aucun doute sur l'espèce à laquelle ils appartiennent, ce sont bien des C. aurea. L'un a le poil long, beaucoup plus fin et doux, il est d'une 6 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSEUM teinte générale gris ocré ; le second, qui à aussi le poil doux, est complète- ment blanc jaunâtre; ajoutons que même humide on n’apercoit pas d'ini- sation, à peine si le poil est plus brillant ; ils viennent tous deux du Cap de Bonne-Espérance. Le Chrysochloris villosa a, comme l'espèce précédente, 40 dents; celles de la mâchoire supérieure ont à peu près les mêmes caractères que chez le C. aurea, cependant la seconde incisive est plus rapprochée de la première et les suivantes se touchent; au contraire, à la mâchoire inférieure nous voyons qu'à la base postéro-interne des prémolaires et des deux premières molaires il existe un tubercule pointu très visible. Un autre caractère d’une grande valeur, vient s'ajouter à celui de la dentition, c’est celui de la racine postérieure de l’arcade zygomatique qui, se continuant sur la boîte cranienne et s'unissant à la crête occipitale, forme là une espèce de capu- chon qui la recouvre; enfin nous ne trouvons plus les vésicules des fosses temporales aussi développées, souvent même elles manquent complè- tement. L'exemplaire monté que le Muséum possède, est un jeune individu. Le duvet est gris ardoise, les longs poils sont de couleur brun marron, irisé de violet carminé, même sur les poils secs; lorsqu'on les imbibe d'eau ou d'alcool, ces teintes chatoyantes deviennent alors d’un brillant extraor- dinaire, justement par l'opposition de la coloration foncée de l'animal. Les joues ainsi que le dessus du nez et le‘inmenton sont couverts de poils courts, jaunâtres, qui, lorsque l’on regarde la tête en dessus et d'avant en arrière, forment une espèce de croissant bien marqué. Cet exemplaire vient de Knysna, du Cap de Bonne-Espérance. M. Dobson pense que le C. villosa et le C. Trevelyani pourraient bien n'être qu'une seule et même espèce; en effet l’exemplaire que nous avons et que nous rapportons au premier ressemble aussi beaucoup au second, si ce n'est la taille qui est très petite et la coloration qui est moins foncée. Les différences sontinsaisissables, et nous croyons aussi que les variations de taille et de coloration que nous avons déjà constatées dans l’espèce typique pourraient aussi bien se produire dans celle-ci. 7 NOUVELLE ESPÈCE DE CHRYSOCHLORE Quoi qu'il en soit et n'ayant pas les matériaux suffisants pour nous prononcer d’une facon plus nette à cet égard, nous donnerons le résumé des caractères que M. Dobson indique pour le C. Trevelyani. La peau nue qui entoure le nez est beaucoup plus étroite que dans le C. aurea. Sous d’autres rapports, à part la taille qui est du double que dans le C. willosa, la forme de la tête et des membres est la même, le duvet est fin et de couleur roussâtre, les grands poils sont longs et durs, le tiers terminal est brun, irisé de violet; les différents spécimens varient beaucoup de coloration, le type est brun chocolat, un autre probablement plus jeune est brun clair, un troisième est gris brun; chez tous le bord des lèvres est blanchâtre. Les deux espèces dont nous allons maintenant indiquer les caractères n'ont plus que 36 dents : ce sont les espèces pour lesquelles M. Mivart a proposé le nom générique de Chalcochloris. Le Chrysochloris rutilans n'a que 36 dents, 9 à chaque mâchoire et de chaque côté. — 8 1 > A TT À 93 9 C. nest 7 pr. og e 3’ Do oi Formuledentaire :i. La différence dans le nombre des dents, la présence d’une pointe postéro-interne aux molaires de la mâchoire inférieure et l'absence de la vésicule dans les fosses temporales sont des caractères au moyen des- quels on pourra reconnaître cette espèce, qui diffère aussi de celles que nous avons déjà vues, par le pelage qui est fin, compact, roux jaunâtre, irisé d’une façon très brillante de vert doré et de violet très lumineux; le duvet est gris ardoisé ainsi que la base du jars. Un autre exemplaire de la même espèce est un peu plus foncé, il est roux brun, mais l'irisation est la même, le poil est aussi fin et aussi serré, le duvet est très fourni et 1l est gris; les ongles sont forts, surtout le second qui est très robuste et qui présente du côté externe une espèce de gouttière qui le parcourt dans toute sa longueur ; il vient de la Cafrerie (Natal). Le Chrysochloris obtusirostris dont le Muséum ne possède aucun repré- 8 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSEUM sentant, vient d'Inhambane, près la côte sud-est d'Afrique, par 24 de latitude. D’après la description de Peters (1) reproduite par M. Dobson (2), cette espèce serait un peu plus petite que C. aurea, mais s’en distinguerait aisément par une molaire de moins à chaque mâchoire, par l'absence de la vésicule dans les fosses temporales et par le museau qui est plus large. Le poil est brun foncé, brillamment irisé de gris doré cuivré ; les côtés de la tête, les lèvres, le menton et le cou sont blanc jaunâtre, chaque poil, excepté ceux qui sont jaunâtres, est de couleur ardoisé à la base, plus pâle au milieu et brun foncé à son extrémité ; c’est cette partie qui est métal- lique. Comme nous l'avons vu par les espèces que nous avons examinées, jusqu'à présent, on croyait ce genre confiné dans la partie australe de l'Afrique ne remontant pas au-dessus du tropique du Capricorne, qui semblait limiter l'aire de la distribution géographique de ces animaux, lors- qu'en 1883 le Muséum d'histoire naturelle reçut d'un voyageur qui explorait la côte du golfe de Guinée, deux exemplaires dans l’alcool d'une espèce nouvelle de Chrysochlore; l'un a été monté, l’autre est conservé dans l'alcool et a servi pour prendre les dimensions exactes de ce nouveau type spécifique. CHryYsocHLORIS LEUCORHINA, Nov. sp. Cette Jolie espèce à laquelle je donnerai le nom de leucorhina, à cause de la teinte blanche qui existe sur toute la portion antérieure de la tête, est différente de toutes les espèces connues, non seulement par ses dimensions plus petites et par sa coloration, mais aussi par les caractères du crâne, qui paraissent être empruntés tantôt à l’une des formes tantôt à une autre des différents types spécifiques de ce groupe. En effet, par les caractères du crâne dépourvu de vésicules dans les (1) Perers, Reise nach Mozambig Saugeth., p. 70, pl. XVII, fig. 4, et pl. XXII, fig. 18 à 28. @) Loc cie NOUVELLE ESPÈCE DE CHRYSOCHLORE 9 fosses temporales, par un plus petit nombre de tubercules pointus à la base interne des molaires supérieures et par la présence d’une pointe postéro-interne à la canine et aux deux premières prémolaires inférieures, le C. leucorhina se rapproche des Chrysochlores à 36 dents ; d'autre part il s’en éloigne en ce qu'il a 40 dents comme dans le C. aurea, le C. villosa et le C. Trevelyani, et en ce que les molaires sont dépourvues de la pointe postéro-interne qui se trouve chez le C. rutilans et le C. obtusrrostris. Nous avons donc affaire ici à une espèce intermédiaire qui doit prendre place entre les Chrysochlores à 40 dents et celles qui n’en ont que 56, car elle a des caractères communs avec l’une et l’autre de ces deux formes. | S1 nous examinons le crâne et que nous le comparions à ceux des autres espèces, nous sommes frappés de son aspect lourd, surtout dans la portion antérieure : cela tient à ce que la tête est petite et courte, que le front est large ainsi que les os nasaux, ceux-ci n’offrant pas de dépres- sions latérales aussi prononcées que d'ordinaire; d'autre part, la ligne supé- rieure de la tête, au lieu de présenter une ligne brisée par des sinuosités, est convexe sur tout son parcours, qui est régulièrement bombé. Ces détails de forme feront bien reconnaitre ce crâne de celui des espèces australes chez lesquelles nous ne trouvons pas ces dispositions. Les arcades zygomatiques sont très faibles dans la portion antérieure, mais postérieurement elles s’élargissent en forme de palette; elles sont très minces et très délicates, s'insérant sur le temporal où l’on remarque un détail très intéressant à noter. Toute la portion tympanique intérieure- ment et extérieurement ainsi que la portion antérieure et postérieure des bulles auditives sont garnies d’une couche celluleuse qui surmonte ces portions de la boîte cérébrale et empâte l'articulation de l’areade zygoma- tique à son point d'insertion avec le temporal. Le dessin de cette concrétion est d'un détail très fin et très délicat, il ressemble un peu à une mosaïque de petites pierres taillées irrégulièrement et d’une teinte jaunâtre (1). Nous (1) Voy. pl. I, fig. 2, 3 et 4. NOUVELLES ARCHIVES DU MUSEUM, VIIL. — 2° SÉRIE. 2 10 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSEUM ne trouvons rien de semblable chez les autres espèces que nous avons examinées avec soin à ce point de vue. Si maintenant nous étudions les caractères de la dentition, nous allons aussi constater des différences appréciables qui nous permettront de distinguer le C. leucorhina. Comme dans les Chrysochloris aurea, villosa et Trevelyani, nous trou- vons bien 40 dents; la formule dentaire sera donc comme dans ces espèces : Se HA lo Jr os HU P- Dome Ma 340: À la mâchoire supérieure, la première incisive est petite, arrondie en avant, aplate obliquement sur sa face externe. Sur son bord postérieur on voit une espèce de denticulation, mais qui doit disparaitre lorsque l'usure de la dent est un peu avancée. La deuxième incisive est séparée de la première par un espace presque aussi large que cette dent elle-même; elle a une forme conique, et l'on ne voit pas la double pointe que l’on observe dans toutes les autres espèces; elle est aplatie latéralement, son bord posté- rieur est tranchant. La troisième incisive est plus petite, l’espace qui la sépare de la précédente est très étroit, si bien que toutes deux se touchent presque; sa forme n'a rien de remarquable, elle ressemble à un cône raccourci; la canine, au contraire, présente deux pointes, l’une antérieure qui est longue, l’autre à la base postérieure qui est très petite; cette dent est aussi rapprochée de la dernière incisive, mais cependant l’espace est plus grand que celui des deux dernières que nous venons de décrire. La première et la deuxième prémolaire se ressemblent, elles affectent la forme triangulaire que nous constatons chez tous les Chrysochlores ; la base du triangle, qui est externe, porte deux pointes ; du côté interne existe une pointe très acérée et très élevée qui indique l’angle aigu, ces trois pointes sont séparées par un enfoncement profond de la couronne de la dent. La troisième prémolaire, qui est la plus large de toutes, est exactement sem- blable aux deux précédentes, mais nous voyons à sa base interne une NOUVELLE ESPÈCE DE CHRYSOCHLORE 11 seconde pointe que nous retrouverons aussi sur la première et la deuxième molaire. Les trois prémolaires vont en augmentant de largeur jusqu’à la troisième ; au contraire, les trois molaires vont en diminuant jusqu’à la dernière ; la première et la deuxième sont en tout point pareilles aux dernières dents que nous avons vues et portent aussi à leur base interne la pointe supplémentaire dont nous avons parlé. La dernière molaire est très petite, placée obliquement, et n’a pas la même forme; c'est une dent aplatie latéralement, composée d’une lame à trois pointes, une à chaque extrémité et une au milieu plus haute et plus forte que les deux autres. Comme on le voit, nous ne trouvons que trois dents qui présentent la pointe supplémentaire comme chez le Chrysochloris rutilans, mais dans notre espèce cest à la troisième prémolaire qu'elle commence, tandis que dans le C. rutilans c’est à la seconde, ainsi que dans le C. aurea, C. villosa et C. Trevelyanr, ce qui fait que dans ces dernières espèces il y a quatre dents molaires qui ont ces pointes additionnelles, tandis qu'il n’y en a que trois dans le C. rutilans, le C. obtusrrostris et le C. leucorhina. À la mâchoire inférieure, bien que la forme générale des dents soit à peu près la même que dans toutes les espèces de ce groupe, nous trouvons des différences notables qui fournissent de bons caractères, La première incisive est petite, simple de forme, présentant une surface plane en avant; la deuxième est d’un tiers plus longue, sa surface est latérale, assez large, et on apercçoit, à sa base interne, une petite pointe qui se détache sur la partie plane, en dedans; la troisième incisive est très petite, com- posée de deux pointes : l’une est large, c’est la dent elle-même, qui porte à sa base postérieure une petite dent bien détachée. La canine est exacte- ment pareille comme détails, mais elle est plus longue. La première pré- molaire ainsique ladeuxième rappellent, par la forme de la couronne, ce que nous avons vu à la mâchoire supérieure, mais de l’autre côté la base de l'angle est du côté interne et porte deux tubercules, tandis que l’angle aigu est externe, surmonté d’une pointe très élevée et acérée. Ces deux prémo- laires portent à leur base une pointe postéro-interne bien indiquée; tout en augmentant de longueur, de la première à la troisième, cette dernière dent 19 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM ainsi que les trois molaires qui suivent sont exactement semblables, mais on ne trouve à aucune d'elles la pointe postéro-interne dont nous venons de parler; par ce caractère cette espèce est intermédiaire aux Chrysochlores et aux Chalcochlores, puisque nous ne trouvons pas de trace de ces pointes chez les espèces à 40 dents et qu’au contraire nous constatons leur présence à touteslesdents de la mâchoire inférieure des espèces qui n’ont que 36 dents, Pour terminer ce qui est relatif au crâne de notre espèce, il faut ajouter que la mâchoire inférieure est très faible, et si mince que les os sont transparents. Enfin l’on compte 7 vertèbres cervicales, 19 côtes, 4 vertèbres lom- baires, 3 ou 4 sacrées et 8 ou 9 caudales. Le nombre de ces dernières est douteux, ces vertèbres n'étant pas très distinctes. Les caractères extérieurs sont assez nets. La tête est très courte et très élargie; la portion nue du nez est intéressante à étudier; vue en dessus, elle présente sur sa limite supérieure une espèce de bourrelet frangé qui se prolonge de chaque côté jusque sur les lèvres supérieures ; au-dessous nous voyons un autre bourrelet lisse qui est limité par un sillon profond, puis une porlon ovoide formant le bout du nez; au milieu de cette plaque, se dessine une sorte d’écusson constitué par un épaississement de la peau, qui se trouve sur le bord du nez en se continuant en dessous, où se trou- vent les narines, percées au milieu d'une série de bourrelets, qu doivent enclore hermétiquement les orifices lorsque l'animal est occupé à fouir ; au-dessous se trouve la bouche qui est petite. La lèvre supérieure est garnie sur son bord d’une série de poils plus longs que les autres, rangés symétriquement, assez serrés les uns contre les autres et formant un rideau devant l'ouverture buccale. Il n'existe pas trace d’yeux, pas même un point comme celui que l'on voit chez la taupe; au contraire, en soulevant les poils, on distingue très bien un trou auditif, très petit, parfaitement rond et garni aussi sur son bord interne, de petits poils raides qui s’implantent horizontalement autour de cet orifice et qui, en se croisant, forment là un obstacle d'autant plus sûr qu'il est encore recouvert par les poils de la tête. NOUVELLE ESPÈCE DE CHRYSOCHLORE 13 Aux membres antérieurs, la main n’a que quatre doigts, qui portent des ongles; l’externe est un véritable tubercule doni l’ongle a une forme lenticulaire, le deuxième au contraire est très fort et très pointu, le troisième est un peu plus petit et en même temps plus faible, enfin le quatrième est très petit, quoique bien formé; 1l est obtu ; tous sont de couleur jaunâtre. Aux membres postérieurs, les doigts sont au nombre de cinq; tous por- tent un ongle faible mais très aigu; le premier et le cinquième sont très courts, le deuxième et le quatrième sont égaux, le troisième ou médian est un peu plus long. Les mains et les pieds, vus en dessous, présentent une peau épaisse, où l'on voit des bourrelets et des enfoncements qui donnent à ces organes un aspect calleux et très robuste. Le corps est trapu, et à sa partie postérieure, en cherchant sous le poil, on trouve un petit tubercule gros comme un grain de millet: c’est la queue dont le bout fait saillie sous la peau. Le tiers antérieur de la tête est revètu en dessus de poils courts, raides et très serrés; les lèvres et le menton sont garnis de poils plus courts encore et moins serrés; ils sont, comme en dessus, d’une teinte blanc jaunâtre, mais ne présentent pas dirisation; le reste du pelage, sur toutes les autres parties du corps, est doux et soyeux. Ce revêtement se compose de deux sortes de poils : l’un, court et fin, c’est le duvet; il est très fourmi et de couleur grise; l’autre est le jars, il est long, gris à la base, devenant progressivement plus foncé jusqu'à la pointe qui est d’un brun chocolat foncé, irisée d’une facon très brillante même sur l’animal sec, d’un vert laqué magnifique; les poils imbibés d'alcool sont encore plus brillants aussi bien en dessus qu'en dessous. Toutes les parties supérieures de ce joli animal sont, comme nous l'avons dit, d’un brun chocolat foncé; la gorge, les bras, le ventre et les jambes sont revêtus de poils plus courts et plus fins; ils sont gris terne, mais entremêlés de quelques poils à pointesmétalliques qui s'irisent, par le reflet de la lamière, des teintes vertes des parties supérieures ; la portion 14 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM inférieure thoracique est de la même couleur que le dos et aussi brillam- ment irisée que celui-ci. Nous n'avons pas de détails sur les habitudes de ce mammifère qui a été pris au Congo sur la côte du golfe de Guinée. C'est, comme on le voit, une espèce qui remonte très haut sur la côte occidentale d'Afrique où ce genre paraît plus répandu, puisque sa présence est constatée au Cap, à Angole et au Congo, tandis que sur la côte orientale 1l ne se rencontre pas au-dessus de Mozambique ; du moins jusqu’à présent on n’en à pas signalé de représentants au delà de cette limite. On ne sait malheureusement que peu de chose relativement aux mœurs des Chrysochlores; Smith, Smuts et Peters nous apprennent qu'ils vivent principalement dans les prairies où ils se creusent de profondes galeries, se nourrissant de larves d'insectes et de vers. Il serait fort intéressant de re- chercher si les habitudes de ces insectivores présentent quelque analogie avec celles des Taupes; si elles ont un donjon dans lequel elles se retirent pendant les heures de repos, des galeries de chasse, des galeries et un asile réservés à la reproduction. Il y aurait certainement là un sujet très intéres- sant de recherches pour un naturaliste qui résiderait dans le sud de l'Afrique. M. Dobson, en se basant sur la conformation des membres des Chry- sochlores, comparés à ceux des Taupes, et principalement sur la forme et la direcüon des surfaces articulaires, admet que la manière de fouir des pre- miers de ces animaux doit être différente de celle des seconds. Les pattes antérieures, au lieu d’être élargies en bèches puissantes, sont comprimées dans toute la portion palmaire; l'angle du doigt médian est étroit et allongé ; cette main ressemble plutôt à la lame d'une pioche et rappelle un peu, par son aspect, celle de certains rats-taupes du groupe des Spalax. Ce serait donc une modification de l'appareil locomoteur, en rapport avec la nature du terrain où vivent les Chrysochlores, lequel se compose principalement de sable et de graviers; leurs pattes, en forme de pioches étroites, l'entament facilement, tandis que les larges bêches des Taupes sont adaptées aux terres grasses et argileuses que fréquentent ces animaux. NOUVELLE ESPÈCE DE CHRYSOCHLORE MESURES DU CRANE EN DESSUS, Longueur totale du crâne. . ; Du bout de l’os nasal au coin antérieur _ Die tarte — — au bord postérieur de l’arcade zygomatique . — — au trou auditif . Paccur antérieure des OS du nez" — des os frontaux. . . . x ; — du crâne en arrière des Fe ne À EN Dessous. Longueur de la série des dents supérieures. — — — inférieures , : Écartement externe entre les séries dentaires à la je re ne — interne — = = Longueur de la voûte palatine. — entre les deux bulles nn MESURES DE L'ANIMAL ENTIER. Largeur de la partie nue du nez. Longueur — — k Distance entre les deux narines . Longueur du 2° ongle de la main — du 3 — — — du 4 — — — du pied, du talon au bou la 32 dhele Du bout du nez au trou auditif. ; Longueur totale, du bout du nez au iberenle Candal, 0,021 0,009 0,016 0,011 0,005 0,008 0,016 0,009 0,008 0,007 0,005 0,008 0,001 0,008 0,004 0,002 0,006 0,003 0,001 0,011 0,019 0,110 & © D À œ@ 1 © EXPLICATION DE LA PLANCHE I. Chrysochloris leucorhina de grandeur nature. Tête et mâchoire inférieure vues de profil. Tête vue par la face supérieure Tête vue par la face inférieure. Nez vu en dessous. Nez vu en dessus. Tête de grandeur naturelle. Série des dents de la mâchoire inférieure vue de face. Série des dents de la mâchoire supérieure vue de face. Série des dents supérieures et inférieures vues de profil. Main vue en dessous. Main vue en dessus. Dent molaire inférieure grossie. Dent molaire supérieure grossie. Pied vu en dessous, Pied vu en dessus. MATÉRIAUX POUR UNE FAUNE MALACOLOGIQUE DES ILES CANARIES M. JULES MABILLE Attaché au Laboratoire de Malacologie. Suite (1). 79. — HELIX RETRODENS. Helix retrodens, Mousson, Rev. faun. mal. Can., p. 89, pl. IV f. 14-15, 1872. — — L. Pfeiter, Mon. hel. viv., t. VII, p. 347, 1876. — — Wollaston, Test. Atl., p. 345, 1878. Cette espèce que nous connaissons seulement par la figure qu’en a donnée l’auteur, est voisine du Peætehana ; elle en diffère par sa petitesse, l’angulation de son dernier tour, l’excavation très marquée au centre de ce dernier tour, par sa surface fortement striée, ses taches blanches et la petitesse de son ouverture. Nous ne comprenons pas pour quel motif M. Mousson, qui reconnaît et indique l’affinité de cette coquille avec l’Helix sarcostoma, la compare avec une espèce d'un groupe tout différent, le modesta de Ferussac, à laquelle en cette circonstance il conserve le nom d’AHelix Paivana, alors que (4) Voir pour la première partie le tome VII de la 2e série de ce recueil, page 201, et les plan- ches XV à XVIII. NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM, VIII. — 2° série. 5) 18 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM quelques pages plus loin il réserve ce dernier pour une espèce que M. Morelet a décrite postérieurement à l'espèce nommée par le Révérend Lowe. L'Helx retrodens habite l’île de Ténériffe. 80. — HeELIX PÆTELIANA. Helix Pæteliana, Shuttl. in Pfeiffer, Mal. B1., t. VI, p. 26, 1859. — — Mousson, Rev. faun. mal. Can., p. 88, pl. V, f. 7, 1872. — — L. Pfeifler, Mon. hel. viv., t. V, p. 299, 1868. — — Wollaston, Test. Atl., p. 344, 1878. Nous ne connaissons pas celte espèce, qui paraît être fort rare non seulement dans les collections mais encore dans l'archipel canarien. M. Mousson a décrit et figuré sous ce même nom une espèce qui paraît ne différer, d’après l’auteur, de la forme typique que parce qu'elle n'est granulée qu'au sommet et au premier tour ; que sa surface ne pré- sente pas de fascies, mais reste d’une couleur uniforme. Ces différences sont bien faibles pour que lon puisse s’y arrêter. Nous considérons, par conséquent, l'espèce décrite par M. Mousson comme celle-là même que M. Pfeiffer avait en vue, contrairement à l’opi- nion de M. Wollaston, qui ne voudrait voir en cette forme qu’un déve- loppement insolite de l'Héhx Poucheti, espèce spéciale à la seule île de Ténériffe. L’Helix Pæteliana, telle que M. Mousson nous l’a fait connaître, est une forme parfaitement caractérisée, voisine des espèces du groupe du Sarcostoma et non de celles du Poucheti. Fuertaventura. 81. — HELIX GOMERENSIS. Helix Gomerensis, Morelet in Journ. conch., 8° série, tome IV, p. 157, 1864. — — L. Pfeiffer, Mon. hel. viv.,t. V, p. 62, 1868. — — Mousson, Rev. faun. mal Can., p. 73, 1872. — — Wollaston, Test. Atl., p. 353, 1878. Gomera (M. Morelet, M. de Fritsch). Grande et belle espèce peu répandue dans les collections ; elle se re- FAUNE MALACOLOGIQUE DES ILES CANARIES 19 connaît à sa couleur marron, à ses stries assez fortes, à son ouverture grande et presque arrondie ; son test est couvert d'une belle granulation très serrée, parsemée, cà et là, de rugosités obliques: son dernier tour est très obtusément anguleux, le péristome est peu épais, droit, et se termine à la région ombilicale en un calus blanc assez apparent. 82. — HELIX HARMONICA. Helix harmonica, Mousson, Rev. faun. mal. Can., p. 74, pl. IV, f. 11, 1872. — — L. Pfeifler, Mon. hel. viv., t. VII, p. 348, 1876. — — Wollaston, Test. Atl., p. 359, 1878. L'île de Hierro (M. de Fritsch). L'Hehx harmonica est une coquille subglobuleuse déprimée, largement striée costulée, finement granuleuse, un peu brillante, d’une teinte jaune blanchâtre un peu foncée en dessus et fasciée de deux zones brunes assez larges. € L'ouverture, dit M. Mousson, ne s’abaisse que lentement et peu; « le bord externe est un peu réfléchi et blanc; l'inférieur s'épaissit ‘sans « s’aplatir, reste concave quoique moins que le supérieur et se fond avec « une faible callosité dans l’avant-dernier tour. La forme, mais non la « coloration, rappelle un peu le groupe de la marmorata (1). » 83. — HELIX MERITA. Helix merita, Wousson, Rev. faun. mal. Can., p. 74, 1872. — — L. Pfeiffer, Mon. hel. viv.,t. VII p. 348, 1876. — — Wollaston, Test. Atl., p. 358, 1878. Gomera (M. de Fritsch). Espèce recueillie à l’état fossile et qui, d'après M. Mousson, serait très voisine de l’Helix harmonica de Hierro. L’Helix merita différerait de sa congénère par les caractères suivants : « Une forme totale plus conique, mais en même temps plus déprimée ; (1) Helix marmorata, Ferussac, espèce d'Espagne. 20 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM « les tours croissant d’abord plus promptement, puis plus lentement, et « sont, malgré un certain renflement, le long de la suture, peu hauts; le € pourtour dorsal anguleux aux tours supérieurs, s’arrondit au dernier € tour, mais laisse découvrir, presque jusqu'à l'ouverture, une ligne faible- « ment saillante; lPouverture est moins régulière, surtout le bord basal « non excavé vers l'intérieur, mais droit ou au mieu relevé en un € épaississement calleux, subdentiforme (Mousson). D’après le savant auteur qui nous a fait connaître cette forme, l’Helx merita appartiendrait à la faune quaternaire de Gomera, et à une période de cette faune probablement peu ancienne, l’espèce en question ayant con- servé une certaine fraîcheur tant par rapport à sa sculpture que par rapport à sa coloration. x X x 84. — HELIX INUTILIS. Helix inutilis, Mousson, Rev. faun. mal. Can., p. 80, pl. V, f. 1-2, 1872. — — L. Pfeifier, Mon. hel. viv., t. VII, p. 425, 1876. — — Wollaston, Test. Atl., p. 348, 1878. Ténériffe (Grasset, fide Mousson). Décrit par M. Mousson d’après un seul individu, l’'Helix inutilis semble former le passage entre les espèces du groupe du planorbella et les autres formes ombiliquées des Canaries. Il tient, autant qu'il nous a été possible d'en juger d’après la description et la figure donnée par l’auteur, plus du plicaria que du planorbella ; 1 possède le péristome largement réfléchi du premier, le dernier tour anguleux au pourtour, le même mode d’enroulementspiral; par contre, il possède l’ombilic du second et sa base convexe. Il est inadmissible que cette espèce puisse être, comme paraît le croire M. Wollaston, une simple variété ombiliquée du plicaria ; les caractères qu'il présente ne peuvent appartenir qu'à une forme stable, et M. Mousson a eu parfaitement raison de nous la faire connaître en lui attribuant une valeur spécifique. FAUNE MALACOLOGIQUE DES ILES CANARIES 21 85. — HELIX SEMITECTA. Helix semilecta, Mousson, Rev. faun. mal. Can.,p. 75, pl. IV, f. 16-17, 1872. — — L. Pfeiffer, Mon. hel. viv., t. VII, p. 423, 1876. = — Wollaston, Test. Atl., p. 302, 1878. Gomera (Fritsch, teste Mousson). Espèce voisine de l’Helix planorbella, observée seulement à l’état fos- sile, et présentant comme lui une coquille orbiculaire déprimée et ombi- liquée. Elle est plus grande que le planorbella ; son dernier tour parait arrondi et non un peu anguleux ; son ombilic est à demi recouvert par la réflexion du bord columellaire, et les deux bords de l'ouverture sont réu- nis par une lame assez sensible. 86. — HEeLix PLANORBELLA. Helix planorbella, Lamarck, An.s. v.,t. VI, p. 88, 1822. Helix strigata var., B. Ferussac, Hist. moll., pl. 67, f. 8, 1821 (test. Lamarck). Helix Villiersüi, d'Orbigny in Webb et Berthelot, Hist. nat. Can., moll., pl. IT, f. 12-14, 1839. Helix strigata, pars, L. Pfeifler, Mon. hel. viv., t. I, p. 367, 1848. — — L. Pfeiffer, Mon. hel. viv., t. I, p. 378, 1848. Helix planorbella, Pfeiffer, Mon. hel. viv., t. [, p. 376, 1848. — — Deshayes in Ferussac, Hist. moll., t. I, p. 45, 1851. — — Mousson, Rev. faun. mal. Can., p. 76, pl. V, f. 18-19, 1872. Helix Villiersi, Housson, Rev. faun. mal. Can., p. 79, 1872. Helix planorbella, Wollaston, Test. Atl., p. 849, 1878. Helix Villiersi, Wollaston, Test. Atl., p. 393, 1878. Cette forme intéressante peut être considérée comme le type d’une section à ombilie ouvert, rappelant un peu par son mode d’enroulement certaines espèces de la faune européenne. Cette analogie avait si bien frappé Ferussac que cet auteur la consi- déra comme une simple variété de l'Helix strigata, espèce italienne, et lui attribua, sur la foi de Maugé, Porto-Rico et Ténériffe pour patrie. Lamarck, le premier, reconnut ses caractères distinctfs, lui attribua un nom spécifique et cila malheureusement dans sa synonymie, concur- 99 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSEUM remment avec la figure donnée par Ferussac une autre figure de l'Ency- clopédie méthodique, figure mauvaise et qui ne peut en aucune manière être considérée comme appartenant à l'hélice canarienne. En 1839, d'Orbigny reçut en communication de Despréaux l’Helix planorbella, et crut devoir lui imposer un nom nouveau, celui d’Helix Villiersit. Ce nom a jeté une singulière confusion dans l'esprit des malacolo- gisles, qui se sont évertués, à l’envi, à retrouver les deux espèces de Lamarck et de d'Orbigny, sans penser qu'elles ne constituaient qu'une seule et même forme. Sans doute, si l’on s’en rapporte à la description de d'Orbigny, l’Helix Villiersii semble, au premier abord, assez différent du planorbella, mais en examinant avec soin les figures de ce dernier auteur, on est tout étonné des différences qui existent entre sa description et ses figures. Ainsi la description dit : Coquille mince, fragile. La figure représente une coquille, ni plus mince, ni plus fragile que celle de sa voisine de planche l’Helix Gaudryr. Or cette dernière espèce pos- sède un test épais et solide, d’après la description; les stries sont dites interrompues en dessous; d'où il ressort que la base de la coquille serait lisse ou presque lisse. Les figures présentent une base ornée de stries aussi fortes que celles du dessus et descendant jusque dans l'ombilic. Enfin, comparant son espèce aux Helix Pouchet et plicaria, M. d'Or- bigny dit qu'elle n'est pas resserrée au-dessus du péristome. Les figures de la planche IIT des mollusques des Canaries représen- tent en eflet une coquille dépourvue de l’étranglement péristomal si earac- téristique chez les espèces de Ténériffe ; mais elles indiquent cependant une dépression aussi accusée que celle de la figure 8, planche LX VIT de l'Histoire des mollusques de Ferussac, figure citée par Lamarck, comme représentant son planorbella. De plus, les figures 15-17 de cette même planche IL, appartenant au FAUNE MALACOLOGIQUE DES ILES CANARIES 93 Gaudryi, n'indiquent pas plus que les figures 12-14 représentant le Villiers un resserrement au-dessous du péristome; or, les figures 15-17 représen- tent la Gaudryi, espèce possédant un resserrement assez sensible et même un peu de gibbosité au dernier tour, lesquels ne sont nullement indiqués par les figures précitées. Ces divergences entre les caractères énoncés par la description et ceux indiqués par les figures nous engagent à ne pas tenir plus de compte qu'il ne faut de différences qui nous paraissent plus apparentes que réelles, et c'est pour ces raisons qu à la suite d’un examen attentif nous avons été amené à réunir sous une seule et même dénomination l'espèce créée par Lamarck et celle nommée plus tard par d'Orbigny. La collection du Muséum possède quatre exemplaires de l’Helix pla- norbella ; trois proviennent de la collection Ferussac et ont été rapportés par Maugé; le quatrième est sans indication de localité, mais avec cette mention « achetée à la vente d'Alzeau, mars 1835 ». 87. — HELIX VERMIPLICATA. Helix vermiplicata, Wo/laston, Test. Atl., p. 350, 1878. Testa semi-obtecte umbilicata,'orbiculato-depressa subtenuis, densissime et grosse vermiculato-plicata (plicis valde irregularibus, submalleato-confluentibus) et sub lente obsoletissime minutissime que arenoso-granulata, subopaca griseo vel luteo-albida, et faciis obsoletis 4 vel 5 (se. 1 vel 2 infra et 1 vel 2 mox supra peripheriam et 1 pone suturam) suffuse nebulosa; spira obtusa, sutura simplici impressa, anfractibus 5; ultimo magno, inflato sed minute arguteque filo-carinato, antice paulo descendente; apertura lunato rotundate, peristomatis marginibus ad insertiones separatis disjunctis. Diam. moy. 9 1/2 lin. (Wollaston). Palma, sur les calcaires d’Argual dans la région occidentale de cette île, désignée sous l'appellation de Banda. 5 individus de cette espèce ont été trouvés par l’auteur, dont un seul adulte! Peut-être une simple variété ou monstruosité de l’Hehix planorbella ? Nous remarquerons que si l’auteur s'étend beaucoup sur la coloration de sa coquille, sur le nombre et la disposition des bandes qui l'ornent, carac- tères de 4” ordre, il oublie d'indiquer, entre autres caractères principaux, la 24 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM forme exacte de l'ouverture, sa position par rapport au plan de la coquille ; la forme du péristome, celle des tours de spire, la hauteur de cette même coquille. Ce n’est donc que sous toutes réserves que l'on peut mentionner une espèce aussi mal déerite. 88. — HELIX QUADRICINCTA. Helix quadricincta, Morelet, Journ. conch., IT sér., t. IV, p. 156, 1864. — — L. Pfeiffer, Mon. hel. viv., t. V, p. 871, 1868. — — Mousson, Rev. faun. mal. Can., p. 78, 1872. — — Wollaston, Test. Atl., p. 354, 1878. Espèce ombiliquée de l’île de Gomera, que nous ne connaissons pas. « Cette espèce, dit M. Mousson, est fort déprimée, lenticulaire, plus con- « vexe à la base que du côté de la spire, Les tours, à l'exception du dernier, « sont presque plats et séparés par une suture linéaire ; ils sont pourvus « souvent jusqu'à l'ouverture d'une carène marquée, mais ni comprimée, « ni fiiforme. Lasurfaceest couverte de plis réguliers parfaitement isses(1), « comme dans la planorbella ; le dessin est aussi semblable, une fascié suit « à petite distance la suture, deux autres accompagnent en-dessus, une « quatrième en-dessous de la carène. 89.— HeLrX PAIVANOPSIS. Helix Paivana (2), Morelet, in dourn. conch. t. XII, p. 188, 1864. — planorbella (3), Pfeifer, Mon. hel., viv., t. V, p. 364, 1868. — Paivana, Mousson, Rev. faun. mal Can., p. 77, 1872. — — Pfeifter, Mon. hel. viv., t. VIL p: 455, 1876. — — Wollaston, Test. Atl., p. 452, 1878. — Paivanopsis, J. Mabille, in Bull. sSc. Phil., VIL sér., t. VI, p. 145, 1882. (1) Dans le planorbella, les stries costulées sont incisées exactement comme celles du plicaria ; le caractère que signale M. Mousson n’est réel qu’autant que l’on a en vue une variété de celte espèce à côtes lisses, variété qui nous semble assez rare, et pourrait peut-être, lorsqu'elle aura été suffi- samment étudiée, constituer une espèce distincte. (2) Non Helix Paivana, Lowe, an. a. moy. hist. 1361, espèce à rapporter à l’Helix modesta Ferussac. (3) Non Helix planorbella Lamarck, espèce différente. FAUNE MALACOLOGIQUE DES ILES CANARIES 25 L'Ile de Gomera (Morelet; Fritsch, teste Mousson). Le nom de Paivana imposé à cette espèce par M. Morelet fait double emploi avec la même appellation employée trois ans auparavant par Lowe pour désigner une hélice des îles Canaries que M. Mousson'et à son exemple M. Wollaston considèrent comme identique à l’Helix modesta de Ferussac. Bien que l’appellation de Lowe semble devoir être primée par celle plus ancienne de Ferussac, l’application du nom de Paivana, imposé à une autre espèce, nen constitue pas moins un double emploi du même nom pour désigner deux êtres fort différents, et peut, en certaines circons- tances, donner lieu à de regrettables confusions; afin de faire cesser à l'avenir toute méprise, nous avons dù modifier le nom attribué par M. Morelet à la coquille provenant, d’après cet auteur, de l’île de Gomera. L'Heliz Paivanopsis est une forme ombiliquée, orbiculaire déprimée, d'un jaune ou d'un gris fauve, ornée de quatre bandes interrompues; son ombilic un peu grand est assez ouvert; il est couvert d’une granulation prononcée sur la partie supérieure des tours ; ceux-ci ne sont pas costulés, mais simplement striés; enfin les bandes sont coupées par des taches blan- châtres. x *X x 90. — HELix PLUTONIA. Helix Plutonia, Lowe, Ann. and mag. nat. hist. III° sér., t. VII, p. 108 ; 1861. — — L. Pfeiffer, Mon. hel. viv., t. V, p. 308; 1868. — — Mousson, Rev. faun. mal. Can., p. 76, pl. IV, f. 12-13; 1872. — ee L. Pfeiffer, Mon. hel. viv., t. VII, p. 423, 1876. — — Wollaston, Test. Atl., p. 851 ; 1878. Fuertaventura (Wollaston ; Lowe; Fritsch), Lanzarote (Fritsch), fos- sile d’après M. Wollasion dans un dépôt quaternaire des environs de Pozonegro. Grande et belle espèce ombiliquée, que les auteurs elassent, presque d'un commun accord, à côté des Heliz semitecta, planorbella, Parïva- nopsis, etc., bien qu'elle nous semble appartenir à un groupe voisin, sans aucun doute, mais différent de celui de ces espèces. NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM, VIII. — 2° sérir. CSS 26 : NOUVELLES ARCHIVES DU MUSEUM Elle habite les deux îles de Fuertaventura et de Lanzarote ; d’après M. Wollaston elle existerait à l’état fossile dans la première île, tandis que les individus de Lanzarote constitueraient, d’après M. Mousson, une variété minor. x À x OL. — Herzix PsATHYRA. Helix psathyra, Lowe in Ann. and maj. nat., III sér., t. VIT, p. 109; 1861. — — L.Pfeiffer, Mon. hel, viv., t. V, p. 300 ; 1868. — — Mousson, Rev. faun. mal. Can., p. 90, pl. V, f. 8; 1872. — — Wollaston, Test. Alt., p. 355 ; 1878. La grande Canarie (Lowe; Wollaston). Cette belle espèce paraît n'appartenir qu’à cette île. Elle a été observée à l’entrée du barranco des- cendant de Molgan à Aldea de San Nicolas; aux alentours de Mogan ; au Pmal de Tarajana près de San Bartholome ; enfin près de Maspalomes et d'Areuineouin (Vollaston). D'après M. Mousson et sur l'autorité de M. de Fritsch, elle vivrait également dans les environs de Las Palmas; de plus, M. Wollaston l'indique à l’état fossile dans les calcaires de la région située entre Aldea de San Nicolas et Agaëte. M. Ripoche l’a récoltée à l'état vivant aux environs de Galdar, dans la même ile. Espèce remarquable par le peu d'épaisseur de son test, bien que dans les individus très âgés 1l puisse acquérir une certaine épaisseur et une orande solidité. Il y a, en effet, comme MM. Lowe et Mousson l'ont remar- qué, une assez grande analogie entre cette espèce et l’Helix modesta ; chez ces deux espèces, l’enroulement est analogue, mais le modesta, bien que beaucoup plus petit, est plus solide; chez les deux la coloration est presque identique ; les tours de spire du psathyra sont arrondis-convexes ; dans l’autre, ils sont, surtout le dernier, très anguleux, et bien que chez le psathyra, certains individus présentent une angulation marquée au dernier tour, cette angulation n’est pas l’analogue de celle que possède le modesta. L’Helix psathyra porte au bord basal un peu avantla réfiexion sur l’om- FAUNE MALACOLOGIQUE DES ILES CANARIES 97 bille, une lamelle saïllante, tantôt un peu allongée, tantôt peu étendue, mais ayant toujours et dans tous les cas la forme d'une dent plus ou moins aplatie. Cette dent a été très bien décrite par Lowe; il est regrettable que M. Mousson n'ait pas cru devoir en tenir compte en faisant figurer cette espèce. La dent de l’Hehx psathyra constitue un caractère saillant, spécial à l'espèce, et sa présence ne peut laisser subsister aucun doute sur la détermination de la coquille. Les bandes qui ornent le test sont plus apparentes que réelles: elles sont simplement indiquées ; à première vue le test paraît unicolore, il en est de même, si on le regarde par transparence : ces bandes sont larges, de la même couleur que le fond 0 la coquille, mais d’une teinte un peu plus prononcée. 992. — HELIX BITUMINOSA. PILOT se gs Helix bituminosa, J. Mabille, in Bull. Soc. Phil. Paris, VII série, t. VII, p.90; 1883 Testa depressa subglobosa, tenera, subfragili, parum nitente, irregulariter costu- lato-striata, præsertim in anfractibus primis ac superficialiter malleata et undique, oculo armato, minute punctulata, intense nigra, versus apicem rubescente ; spira convexiuscula, parum prominente, apice minuto, rubescente, rugose granulato; an- fractibus 5-6 convexiusculis, sat regulariter crescentibus, sutura parum impressa separatis ; ullimo magno, convexo-rotundato, ad peripheriam obscure angulato, versus aperturam gibbosulo, brevissime descendente, pone labrum paululum constricto ; apertura late oblongo-ovata, obliqua, lunata, fauce violacescente, marginibus subcon- vergentibus ; peristomate tenero, vivide violaceo, ad paginam interiorem incrassatulo, margine externo valde arcuato, columellari concaviusculo, laminam albam parum prominentem munito. Diam. maj. 23-25, min. 18-20 1/2, alt. 13-14 mill. Grande Canarie, près de Galdar (M. Ripoche). Coquille déprimée subglobuleuse, mince, un peu fragile, peu Pare ornée de siries irrégulières principalement sur les premiers tours, cou- verte d’une malléation faible et de points visibles seulement à la loupe, d’un noir intense, rougeâtre vers le sommet; spire un peu convexe, peu proéminente, à sommet petit, grossièrement granuleux; cinq à six tours de 28 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM spire un peu convexes, à croissance assez régulière, séparés par une suture distincte; le dernier grand, convexe, arrondi, obscurément anguleux au pourtour, un peu gibbeux vers l'ouverture, et très faiblement étranglé au- dessous du péristome ; ouverture largement ovale, oblongue, oblique, échan- crée, à gorge violette et à bords un peu convergents; péristome mince, vive- ment coloré en violet, épaissi à l'intérieur; bord externe très arqué, le collumellaire un peu concave, muni d’une lame blanche peu proéminente. L’Helix bituminosa est voisin du psathyra; 1l en diffère par sa forme plus resserrée, sa coloration noire uniforme, par ses bandes visibles, quand elles existent, seulement à l'intérieur de la coquille, sa petite taille, son péristome peu étalé, sa callosité du bord basal beaucoup moins prononcée, ayant constamment la forme d'une lame et non celle d’une dent plus ou moins comprimée. 98. — HELix MODESTA. Helix modesta (1), Ferussac, Tabl. syst. n° 71, p. 36, pl. XLII, f. 1; 1819. — — Lerer Mon-shel Vive tele D A DOEMICASE Helix Paivana, Lowe, in Ann. and maj. nat. hist., II sér., t. VII, p. 110; 1861. Helix modesta Mousson, Rev. faun. mal. Can., p. 83; 1872. — CL Petier Monthey VSD 8 01-MSD: — — Wollaston, Test. Atl., p. 346; 1878. L'Helix modesta est représenté dans la collection du Muséum par les exemplaires recueillis par Maugé, Bourgeau et par le D' Verneau. Espèce bien connue et parfaitement figurée par Ferussac. Elle habite uniquement l’île de Ténériffe ; elle est surtout abondante aux environs de Sainte-Croix, où elle a été observée d'abord par Maugé, ensuite par Blauner, Grasset; au Barranco Santo, par M. de Fritseh et Wollaston; autour du Lazaret de Sainte-Croix, par le D° Verneau. La nouvelle édition du Chemnitz représente, planche LXX, figures 1 et 2, une hélice sous le nom de Æ. modesta, qui paraît, en effet, se rapporter à cette espèce, mais qui dans tous les cas ne la représente que par à peu près. (1) Non Helix modesta, Parroyss in Chemnitz, éd. al., p. 491, espèce à rapporter, suivant Pfeiffer, à l’'Helix rutilans, Ziegler. FAUNE MALACOLOGIQUE DES ILES CANARJES 29 94. — HeLix IDIOTRYPA. PI. XV, fig. 15. Helix idiotrypa, J. Mabille, in Bull. Soc. Phil. Paris, VIE sér., t. VI, p. 134; 1883. Testa imperforata convexe depresso-subglobosa, solida,opaca, haud nitente, e viri- dulo albescente, irregulariter malleata et rugosa, plicato-striata, spira convexa, parum ” prominente, apice rugoso, obtuso, decorticato, concolore ; anfractibus 5 irregulariter (primi 1-8 planulati, sub lente, ceteri convexiuseuli, rapide), crescentibus; sutura lineari præsertim in ultimis impressa, separatis; ultimo magno, ad peripheriam subacute augulato, versus aperturam, turgidulo rotundato, oblique subdilatato paululum constricto, abrupte descendente subtus complanato, nitido; apertura obliqua, lunata subquadrato ovali; peristomate crassiusculo, intus albo labiato, acuto, plane expanso, marginibus subconvergentibus, externo angulatim arcuato, columellari rectiusceulo, excavato, longe adnato. Diam. maj. 20 ; min. 18; alt. 9 1/2 mill. L'Ile de Ténériffe (Bourgeau). Coquille imperforée, convexe-déprimée, subglobuleuse, solide, opa- que, sans aucun brillant, d’un vert blanchâtre uniforme, irrégulièrement ornée de malléations, de rugosités et de stries en forme de plis; spire con- vexe peu proéminente, à sommet rugueux, obtus, décortiqué ; cinq tours de spire, les trois prenuers un peu plans, croissant un peu lentement; les suivants assez convexes et à croissance rapide, séparés par une suture linéaire et apparente surtout chez les derniers ; le dernier tour grand, an- guleux, l’angle presque aigu, disparaissant vers l’ouverture, où le tour devient arrondi et un peu gonflé, légèrement et obliquement dilaté, resserré au-dessous du péristome, brusquement descendant, un peu comprimé en dessous et brillant en cette partie; ouverture oblique, échancrée, de forme ovale un peu quadrangulaire ; péristome un peu épais, labié et blane inté- rieurement, aigu, étalé plan, les bords presque convergents, l’externe courbé, un peu sinueux, le columellaire un peu droit, excavé, longuement appliqué. L'Helix idiotrypa, rapporté de Ténériffe par le botaniste Bourgeau, est intermédiaire entre l’Helx Poucheti et l'Helx modesta. Il offre une taille plus petite que celle du premier, mais plus grande que celle du second, dont il se distingue par son péristome subsinueux d'un beau 30 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM blanc donnant à l’ouverture une forme trapézoïde, par son dermier tour plus arrondi, renflé, presque gibbeux vers l'ouverture, offrant un étrangle- ment plus marqué et une dilatation plus grande. Ses tours de spire sont moins comprimés, mais la forme est plus déprimée que celle du Pouchen, nullement granuleuse, mais simplement plissée, striée avec quelques traces de martelage. Le Poucheti possède un test constamment couvert de granules assez forts, à côtes très apparentes et peu ou point incisées. x À x 95. — HELIX PLICARIA. Helix plicaria, Lamarck, Encycl. Mutr., pl. CDLII, f. 3; 1816. — — Ferussac, Tabl. syst., p. 86, n° 74, pl. XLII, f. 4; 1819. Helix plicatula, Lamarck, Hist an. s. v.,t. VII, p. 87; 1822. Helix plicaria, Webb et Berthelot, in Ann. sc. nat., t. XXVII, p, 313, et Synop.,p. 9, 1833. — — d'Orbigny, in Webb et Berthelot, Hist. nat, Can. moll. p. 06; 1839. — — L. Pfeifter, Mon. hel viv., p.291, 1848. — — in Chemn., éd. nor., t. XI, p. 41, pl..EXXT, 13-14: — — Deshayes in Ferussac, Hist. moll., t. [°, p. 112; 1851. — — L. Reeve, Gonch. Icon:, pl. CXXKV,-F 837; 1852: — — Hidalgo, Moll. del viaje al Pacifico, p. 85; 1870. — — Mousson, Rev. faun. mal. Can., p. 81; 1872. — — Wollaston, Test. Atl., p. 347; 1878. Ténériffe. Cette espèce bien caractérisée par ses côtes élevées, régulières, inci- sées, son sommet rugueux, plutôt que granuleux, ses faibles bandes toutes supérieures, n’habite que Pile précitée. Elle y a été observée par Maugé (ex exempl. coll. Fer.), Webb et Berthelot; d'Orbigny; Blauner, Grasset ; par MM. de Fritsch et Reiïss (teste Mousson); par Henry de la Perraudière ; Bourgeau ; Wollaston; enfin tout récemment M. le D' Verneau l’a recueillie dans le ravin de Badajoz-Guimar. L'Helix plicaria a été signalé déjà à l’état fossile, comme habitant la même île de Ténériffe ; nous connaissons, en cet élat, une variété minor, qui ne diffère du type que par sa taille beau- FAUNE MALACOLOGIQUE DES ILES CANARIES 31 coup plus petite, son ombilie parfois à peine recouvert; cette forme a été recueillie par le D' Verneau dans le dépôt quaternaire du Phare d’Anaga. Sous le nom de plcaria, M. d’Orbigny semble avoir confondu les Helix modesta, Bethencourtiana, et certainement quelques formes de la Grande Canarie, et c’est probablement grâce à cette réunion qu’il indique l’Helix phcaria comme habitant toutes les iles Canaries, expression qui a sin- gulhèrement blessé M. Wollaston, lequel dit à ce propos : Such loose asser- ñons as these are absolutely umpardonable in the fauna of any country in which the most punctilious accuracy as regard HABITAT ?$ & SINE QUA NON ; and even had these been reason to suspect that the H. plicaria was not altogether confined to Teneriffe, etc. Il n'y aurait pas lieu de relever cette boutade, si à chaque page de son livre l’auteur anglais ne se répandait pas en plaintes, souvent plus que vives, sur les erreurs d'habitat commises par les premiers naturalistes qui ont exploré les îles Canaries, ou décrit les mollusques de cette contrée. M. Wollaston ne se rend pas compte, il semble ne pas comprendre, que pendant un long espace de temps lindication exacte des provenances n’a été, pour les amateurs de coquilles, qu'un soin d'intérêt secondaire ; que cette indication n'a pris une importance réelle que le jour où les études malacologiques sont sorties du domaine des récréations plus ou moins agréables, mais aussi plus ou moins futiles, pour devenir une science sérieuse. S'il eût un tant soit peu réfléchi, l’entomologiste anglais n’eût pas émaillé sa compilation de ces explosions indignées, si souvent répétées, contre MM. d’Orbigny, Shuttleworth, Webb et Berthelot, Terver, tous savants, dont les travaux, quoi qu'en ait dit M. Wollaston, ont une valeur incontestable et incontestée. Il n’eut pas, avec un peu d'attention, accusé Terver, Webb et Ber- thelot d’avoir induit les naturalistes en erreur, en attribuant à la faune canarienne un certain nombre de coquilles, trouvées, dit M. Wollaston, dans de l’orseille de provenance douteuse, alors que ces auteurs ont eu le soin d'indiquer les contrées dans lesquelles l’orseille en question avait été 832 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM recueillie, et les motifs d'existence probable de ces espèces dans les Canaries. En effet, dans la préface du supplément à leur Synopsis, MM. Webb et Berthelot s'expriment ainsi qu'il suit : Cum jam prelo subjecta stabat Sinopsis nostra, clarus Terver....... rarissimas quasdam helicum species, quas in Rocellæ mundatione invenerit..... Rocellam prætera non littora solum Canariensia, sed tola Africæ ora occidentalis, a Mauritania Nigritiam usque per immensa spatia gignit..... Nune tamen, dubia quamvis adhuc patria, pulcherrimas species, quarum plu- rimæ forsan Canarienses, cochleolozorum judicio submittere statuimus. Ces indications si claires, si précises, ne peuvent laisser aucun doute sur l'opinion des deux savants à l'égard de la provenance de leurs espèces; et certes, ils eurent parfaitement raison de les comprendre dans la faune canarienne, puisque sur les neuf coquilles provenant de l’orseille et décrites par eux dans leur Supplément, trois seulement n’appartiennent pas à cette faune. 96. — Hezrx BETHENCOURTIANA. Helix Bethencourtiana, Schuttleworth, Mitth. nat. g. Berne, n°° 241-242, p. 143, 1853. — — L. Reeve, Conch. Icon, pl. CLV, f. 937, 1852. — — L. Pfeifer, Mon. hel. viv., t. I, p. 270, 1853. — — Mousson, Rev. faun.mal. Can., p.84, pl. V,f. 3-4, 1872. — — Wollaston, Test. Atl., p. 847, 1878. Ténériffe, dans les fentes des rochers (Blauner), même île dans le ravin de Badajoz-Guimar, au pied des arbres et sous Les feuilles mortes (D' Ver- neau). Jolie et élégante coquille intimement liée comme forme au plicaria, s’en distinguant par la ténuité de son test, ses bandes étroites, souvent peu apparentes,ses côtes lamelleuses assez régulièrement espacées, nonincisées au sommetet moins saillantes que celles de sa congénère. L’intervalle entre les côtes est finement strié ; à l’état jeune, la coquille est pilifère. Elle paraît n' habiter que la seule île de Ténériffe. FAUNE MALACOLOGIQUE DES ILES CANARIES 33 97. — Hezix CHERSA. PEN Ms Helix chersa, J. WMabille, in Bull. Soc. Phil. Paris, VIT sér., t. VI, p. 144, 1882. Testa imperforata, depresso-orbiculata, solida, opaca, haud nitente, e griseo- rufescente ac costulis laminiformibus æquidistantibus ornata (interstitia costularum rugosa vel minutissime granulosa) quandoque linea rufula ad peripheriam cincta; spira depresso-conica, apice valido, obtuso, ruguloso; anfractibus 4-5 irregulariter (primi convexiuseuli, lente, ceteri convexo-planulati rapidissime) crescentibus, sutura lineari, ad ultimum impressa, separatis; ultimo maximo, carinato, versus aperturam compresse inflato, subtus convexo, breviter ac subito descendente ; apertura obliqua, lunata, elongato-ovata, marginibus approximatis; peristomate livido, late et plane expanso, acuto, subreflexo, intus incrassato, margine externo regulariter curvato, co- lumellari subrecto, intus longe subdentato, adnato, ad insertionem callose appresso. Diam. maj.23; min. 18; alt. 10 mill. Ténériffe (D° Rambur). Coquille imperforée, orbiculaire déprimée ; solide, opaque, sans bril- lant, d’un gris roussâtre, ornée de côtes lamelliformes disposées à égales distances les unes des autres (ces intervalles rugueux ou très fine- ment granuleux), parfois munie d’une simple ligne roussâtre à la péri- phérie; spire déprimée-convexe, sommet gros, obtus, un peu rugueux ; quatre à cinq tours de spire croissant irrégulièrement; les premiers sont peu convexes, croissent lentement, tandis que chez le dernier, un peu aplati et cependant convexe, la croissance est très rapide; suture linéaire, marquée seulement au dernier tour. Le dernier tour très grand, caréné, comprimé-enflé vers l'ouverture, convexe en dessous, brièvement et subi- tement descendant à sa terminaison ; ouverture oblique-échancrée, ovale- allongée, à bords rapprochés; péristome largement étalé, plan, aigu, peu réfléchi, de couleur livide, épaissi à l'intérieur ; bord externe bien courbé, le columellaire presque droit, appliqué, calleux à son insertion, muni à l'intérieur d’une dent très faible et allongée. Forme intermédiaire entre le plicaria et le Bethencourtiana ; elle diffère de la première par sa coquille plus déprimée, ses côtes lisses à intervalles ridés transversalement et présentant des vestiges de squamules pilifères, NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM, VIII. — 2° SÉRIE, o 94 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM par son test plus épais, par l'irrégularité de son enroulement spiral, la dila- tation de son dernier tour, le développement onguiliforme de son péristome. De la seconde, par l'épaisseur de son test, par ses tours non arrondis- convexes, mais déprimés-anguleux, son sommet plus élevé, très finement ridé-rugueux ; l'énorme développement de son dernier tour, ses côtes lamelleuses très élevées et irrégulières. x À x 98. — HELIX BATHYCOMA, PIS 07 20! Helix Bathycoma, J. Mabille, in Bull. Soc. Phil. Paris, VIT sér., t. VI, p. 142,1882. Testa imperforata, depresso-subglobosa, crassiuscula, opaca, haud nitente, brunnea, zonulis 4 saturatioribus ornata, costulato-striata, in junioribus pilis squa- miformibus densis munita, in adultis squamulis granulosis undique exasperata ; spira regulariter convexa, parum prominente, apice rugoso, müdiusculo, obtuso, purpuras- cente ; anfr. 4 1/2, 5 convexo-depressis, regulariter rapideque crescentibus, sutura impressa separatis; ultimo magno, rotundato, antice constricto, subtus convexo- planulato, rapide descendente ; apertura obliqua, lunata, late irregulariter oblongo- ovata, marginibus subapproximatis ; peristomate acuto, intus valde labiato, e carneo violacescenie, late planeque reflexo, margine externo arcuato basali angulo plus mi- nusve conspicuo juncto, basali rectiusculo, crasso, adnato, intus lamina quandoque prominula instructo, ad insertionem callose appresso. Diam. maj. 22-23; min. 18-19; alt. 10 1/2-11 mill. La Grande Canarie (M. Ripoche) aux environs de Telde. Coquille imperforée, déprimée-subglobuleuse, peu épaisse, opaque, sans brillant, de couleur brune, ornée de quatre bandes un peu foncées, costulée striée et portant chez les jeunes individus des poils squami- formes assez serrés, chez les adultes les squames ont la forme de granules plus ou moins forts recouvrant entièrement et irrégulhièrement le test; spire régulièrement convexe, peu proéminente, à sommet rugueux, un peu brillant, obtus, teinté de pourpre; quatre et demi à cinq tours de spire dé- primés-convexes, croissant régulièrement et rapidement, séparés par une suture marquée ; le dernier grand arrondi, étranglé au-dessous du péris- tôme, convexe et cependant un peu aplati en-dessous, descendant rapi- FAUNE MALACOLOGIQUE DES ILES CANARIES 35 dement à sa terminaison; ouverture oblique, échancrée, irrégulièrement mais largement ovale-oblongue à bords très faiblement rapprochés ; péri- stome aigu, fortement labié à l'intérieur, couleur de chair teinté de violâtre, largement étalé, réfléchi; bord externe arqué réuni au basal par un angle plus ou moins apparent, ce dernier un peu droit, épais, appliqué, portant le plus souvent une lame intérieure peu saillante, appliqué-calleux à son insertion. Cette espèce est remarquable par son test peu épais, cependant bien solide et à peine transparent, sa coloration brune, ses bandes plus ou moins prononcées, coupées, surtout sur les premuers tours, par des taches inter- rompues, et en premier lieu par la quantité de granules jaunâtres, parfois espacés, parfois réunis en plaques ou disposés en rangées obliques etrecou- vrant toute l'étendue du test; ces granules existent même en-dessous. Son péristome largement réfléchi et bien dilaté rappelle celui des Helix sarco- stoma et psathyra. x X x 99, — HELIX EUCALYPTA. PI. XVI, fig. 13. Helix Eucalypta, J. Mabille, Bull. Soc. Phil. Paris, VIF série, t. VII, p. 117, 1883. Testa subgloboso-depressa, parum crassa, imperforata, haud nitente, e corneo- lutescente quandoque e corneo rubello, costulato-striata, ac granulis minutissimis undique exasperata, quinque fasciata maculisque luteis præsertim in anfractibus su- perioribus, ornata ; spira conica, parum prominente, apice obtuso, plus minusve pur- pureo intense tincto, rugoso; anfractibus 5-5 1/2 convexiusculis, regulariter rapide- que crescentibus, sutura impressa separatis; ultimo magno, supra præsertim ad su- turam compressulo, ad peripheriam rotundato, versus aperturam lente descendente, pone labrum subconstricto ; apertura obliqua, lunata, ovato-elongata ; peristomate in adultis crassiusculo, expanso, in adultissimis fortiter perincrassato, latissime expanso reflexoque, marginibus subdistantibus, in adultis, externo regulariter curvato, cum basali angulo obtuso juncto; basali adnato, ad insertionem calloso, intus lamina parum crassa armata ; in adultissimis, margine externo calloso sinuatim incurvato, basali fortiter incrassato, ad insertionem late appresso, marginibus lamina crassiuscula junctis. Diam. maj. 22-24; min. 18-19; alt. 12-14 mill. La Grande Canarie (M. Ripoche). 36 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSEUM Coquille imperforée, subglobuleuse-déprimée, peu épaisse, sans au- eun brillant, d’une couleur cornée jaunâtre, quelquefois rougeâtre, costulée- striée et recouverte d'une très fine granulation ; ornée de cinq bandes et de taches jaunes, particulièrement sur les tours supérieurs ; spire conique, peu élevée, à sommet obtus, teint de pourpre, rugueux ; CINQ à cinq tours et demi de spire, un peu conyexes, croissant régulièrement et rapidement; suture distincte ; le dernier tour grand, un peu comprimé en dessus au long de la suture, arrondi au pourtour, descendant lentement à sa terminaison, un peu étranglé au-dessous du péristome ; ouverture oblique, échancrée, obli- quement ovale-allongée ; péristome, chez les individus adultes, un peu épais, étalé; chez les très adultes, fortement épaissi, et largement étalé- réfléchi; bords un peu éloignés ; l'externe, chez les adultes, régulièrement courbé, joint au basal par un angle obtus, ce dernier appliqué, calleux à l'insertion, muni intérieurement d’une lame peu épaisse ; chez la coquille ayant atteint le summum de l’âge adulte, le bord externe est sinueux, pres- que tuberculeux, la courbe est moins régulière, le basal est plus fortement épaissi, largement appliqué-calleux à l'insertion, et les deux bords sont réunis par un dépôt nettement accusé. L'Helir eucalypta se distingue de ses congénères par sa forme presque globuleuse, ses bandes peu apparentes et cependant marquées, son dernier tour arrondi — chez les individus arrivés à l’état adulte, le péristome est assez mince; l'ouverture, régulière, présente un ovale sans angulation bien prononcée; mais chez quelques individus très âgés, le péristome est consi- dérablement épaissi, il s'aplatit en s’étendant, se réfléchit; l’ouverture se resserre et devient alors irrégulière; elle forme dans ce cas un ovale un peu aigu. La granulation qui couvre la surface de la coquille n'existe que lorsque la euticule n’est pas tombée; dans ce dernier cas le test est trié, faiblement martelé et doué d’un certain brillant. 100. — Herix sABINIANA. PANNE RS Helix sabiniana J. Mabille, Bull. Soc. Phil. Paris, VI série, t, VII, p. 118, 1888. FAUNE MALACOLOGIQUE DES ILES CANARIES 91 Testa semi-obtecte umbilicata, depresse ‘orbiculato-convexa, striata, haud ni- tente, granulis seriatim dispositis undique exasperata, rufula, quinque fasciata, ad suturam lincolis albidis, ornata ; subtus viridescente, nitente; spira parum prominente, apice rubro, granulose crispato, nitido ; anfractibus 5 1/2 sensim regulariter crescen- tibus (primi convexiusculi; ultimi compresso-rotundati) sutura dinstincta separatis ; ultimo majore, ad peripheriam primum obscure angulose rotundato, demum rotundato, versus aperturam paululum breviterque descendente ac pone labrum vix subcon- stricto ; apertura obliqua, lunata, ovato-rotundata, peristomate acuto, paululum in- crassato, reflexo, marginibus distantibus, callo tenui junctis; externo paululum excavato sat regulariter curvato, columellari concavo, appresso, ad insertionem callose reflexo umbilicumque semi-obtegente. Diam. maj. 23; min. 19 ; alt. 12 mill. La Grande Canarie (M. Ripoche). Coquilleombiliquée, déprimée orbiculaire convexe, striée, non brillante, couverte dé granules serrés disposés en rangées obliques et transverses, roussâtre, ornée de cinq bandes et vers la suture de taches blanchâtres ; verdâtre en dessous et brillante en cette partie; spire peu élevée, sommet rougetre, crispé-granuleux, brillant, cinq tours et demi à croissance sen- sible et régulière ; les premiers un peu convexes, les suivants comprimés- arrondis; suture distincte ; le dernier tour grand, d’abord arrondi et faible- ment anguleux à la périphérie, à la fin bien arrondi, très peu et trèsbrièvement descendant à sa terminaison et à peine un peu resserré au-dessous du péristome ; ouverture oblique-échancrée, ovale-arrondie ; péristome aigu, peu épaissi, réfléchi, à bords éloignés, réunis par un très mince calus; l’externe un peu excavé, assez régulièrement courbé, le columellaire con cave, appliqué, calleux à son insertion, réfléchi et recouvrant à demi la perforation ombilicale. 101. — Hezix ZELOTA. PEN Een Helix zelota, J. Mabille, Bull. Soc. Phil. Paris, VIF série, t. VIT, p. 119, 1883. Testa imperforata, depresse orbiculato-convexa, crassiuscula, solide opaca, cuti- eula et nitore destituta, sordide rufescente, tincta; costulato-striata, granulis, præsertim conspieuis in ultimo anfractu ac in seriebus dispositis, ornata; spira depresse ma- millata apice valido, rugoso, quandoque sublævigato; anfractibus 4 1/2-5 depresso- convexiusculis regulariter sensimque crescentibus, sutura parum impressa separatis ; 38 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSEUM ultimo majore, primum tumidiuseulo, angulato, demum rotundato-compresso, subtus oblique compresso, ad aperturam lente descendente ; apertura obliqua, lunata, par- vula, ovata vel ovato triangulari, peristomate subincrassato, reflexiusculo, acuto; margine externo excavato curvatoque, basali concavo, lamina tenui armato, ad inser- tionem impresso callosoque. Diam. maj. 21; min. 17; alt. 11 mill. Grande Canarie (M. Ripoche). Coquille imperforée, déprimée orbiculaire-convexe, peu épaisse, solide, opaque, privée de cutieule et de brillant, d’une teinte rousse un peu sale ; costuiée striée et couverte de granules apparents, surtout sur le der- nier tour, et disposés en séries longitudinales ; spire déprimée mamelonnée à sommet rugueux, quelquefois presque lisse, gros ; quatre tours et demi à cinq tours de spire déprimés-convexes, croissant régulièrement et un peu rapidement séparés par une suture peu marquée, le dernier grand d’abord gonflé-anguleux, à la fin arrondi-comprimé sans angulation, des- cendant lentement vers l'ouverture, obliquement comprimé en dessous ; ouverture oblique, échancrée, petite, de forme ovale ou ovale-triangulaire ; péristome un peu épaissi, un peu réfléchi, aigu, bord droit excavé et courbé, le basal concave muni à l’intérieur d’une lame très faible, calleux et enfoncé à son insertion. Cette espèce a été observée seulement à l’état fossile; elle diffère de ses deux voisines par sa taille plus faible, sa forme plus resserrée, le moindre développement de son dernier tour, sa spire surbaissée, son som- met moins proéminent, plus gros, plus obtus, la petitesse de son ouverture ; la ténuité de son péristome, la compression bien manifeste de sa base. x À x 102. — HeLIX EPHEDROPHILA. PI. XV, fig. 48. Helix ephedrophila, J. Mabille, Bull.Soc. Phil. Paris, VIF série, t. VII, p. 120, 1883. Testaimperforata, depresso-convexa, crassa, solida, opaca, haud nitente, distincte costulato-striata, obscure submalleata, oculoque arimato, minutissime granulata ; spira convexa, apice minuto, punctato, obtuso, nitidulo, rubescente ; anfractibus 5-5 1/2 convexiusculis ; sat regulariter rapidique crescentibus, sutura lineari distinctaque FAUNE MALACOLOGIQUE DES ILES CANARIES 39 separatis ; ultimo magno rotundato-subcomplanato, versus aperturam subito breviter- que descendente, paululum constricto, haud gibboso ; apertura parva, obliqua, lunata, oblongo subrhombea, marginibus subconvergentibus, callo tenui livido junctis ; peristomate incrassato, reflexo, margine externo sinuatim excavato curvatoque, obscure nodifero ; basali longe adnato, calloso, intus lamina brevi dentiformi contorta. armata ; columellari brevissimo, oblique torto, ad umbilicum callose appresso. Diam. maj. 21; min. 18 ; alt. 11 mill. La Grande Canarie (D' Verneau). Coquille imperforée, déprimée-convexe, épaisse, solide, opaque, dé- pourvue de brillant, distinctement costulée striée, et obcurément martelée ; vu sous le foyer d’une forte loupe, le test est finement granuleux; spire convexe à sommet petit, obtus, un peu brillant et ponctué, teinté de rou- geâtre ; cinq à cinq tours et demi de spire, un peu convexes, chez lesquels la croissance est assez régulière et rapide, séparés par une suture linéaire mais bien distincte. Le dernier grand, arrondi presque comprimé, descen- dant brièvement mais subitement vers l'ouverture, non gibbeux en avant, un peu resserré au-dessous du péristome ; ouverture petite, oblique, échan- crée, oblongue avec une apparence tant soit peu rhomboïdale, à bords sub- convergents et réunis par un calus assez mince et de couleur livide; péristome épais, peu étendu, réfléchi; bord externe un peu noduleux, excayé et courbé avec apparence de sinuosité ; le basal longuement appliqué, calleux, muni intérieurement d’une lamelle dentiforme peu allongée et tordue ; le columellaire très court, obliquement tordu, calleux et appliqué sur la région ombilicale. 103. — Hezix THEMERA. PI. XV, fig. 11. Helix themera, J. Mabille, Bull. Soc. Phil. Paris, VII série, t. VII, p. 126, 1883. Testa imperforata, depresso-subglobosa, solida, nitidiuscula, sub epidermide lu- tescente, hydrophana, caducissima, striata irregulariterque malleata, præsertim in ultimo anfractu; brunnea, quinque fasciata ; spira parvula convexa parum prominente, apice subacuto, obscure rugoso, purpurascente ; anfractibus 5-5 1/2 convexiusculis irregulariter (primi rapide, ceteri rapidissime crescentibus) sutura impressa separatis ; ultimo magno, compresso rotundato, subtus parum convexo, ad aperturam paululum dilatato ac subito deflexo ; apertura obliqua, lunata, oblongo-subquadrata, marginibus A0 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM subapproximatis; peristomate crassiusculo, intus labiato, reflexo, margine externo sinuatim arcuato, basali rectiusculo, incrassato, dente elongato armato, longe adnato ad insertionem callose appresso. Diam. maj. 13; min. 11; alt. 8 mill. La Grande Canarie ; au Barranco Angostura (Tarnier). Coquille imperforée, déprimée-subglobuleuse, solide, un peu brillante, et ornée sous un épiderme jaunâtre, transparent très caduque, surtout vers le dernier tour, de malléations irrégulières et de stries ; de couleur brune et décorée de cinq bandes apparentes; spire peu développée au-dessus du dernier tour à sommet un peu aigu, obscurément rugueux, teinté de pour- pre; cinq tours à cinq tours et demi un peu convexes, à croissance un peu rapide chez les premiers, très développée chez les deux derniers ; suture distincte. Le dernier tour grand, comprimé-arrondi, peu convexe eu dessous, un peu dilaté et fortement descendant vers l'ouverture ; ouverture oblique et réunie par une très mince lame de matière vitrée ; échancrée, oblongue, un peu quadrangulaire, à bords presque rapprochés. Le péristome violâtre est peu épais, réfléchi et tranchant en dehors, épaissi en dedans; le bord externe largement développé est bien courbé et porte une légère angulation ou sinuosité un peu après son point d'insertion; le columellaire presque droit, appliqué, un peu enfoncé, est calleux à la région ombilicale et armé à l'intérieur d’une dent allongée. 104. — HeLrx rIPocuI. RING OR2E Helix Ripochi, J. Mabille, in Bull. Soc. Phil. Paris, VII sér., t. VI, p.142, 1882. Testa imperforata, convexiusculo orbiculata, striata, quandoque decussata, præ- sertim ad suturam anfractus ultimi, tenuiter regulariterque vermiculis albis malleato punctata ac undique granulis minimis induta, fasciis 5 violaceis, interruptis, fasciata ; spira convexiuscula, subprominente, apice obtusulo, nitido punctulato-rugoso, purpu- rascente ; anfr. 4, convexiusculis irregulariter (primi regulariter rapideque, ultimus rapidissime) crescentibus, sutura distincta separatis; ultimo maximo, compresso- rotundato, subconstricto, rapide descendente ; apertura parum obliqua, lunata, elon- gato-ovata, subangusta, marginibus subparallelis non approximatis; peristomate FAUNE MALACOLOGIQUE DES ILES CANARIES 41 perincrassato, intus labiato, convolute reflexo, rosacéo tincto ; margine exteriore sinua- tim curvato, basali rectiusculo, longe adnalo, planulato, intus lamina valida armata ad insertionem fortiter calloso appressoque. Diam. maj. 24 3/4-28 ; min. 19-21; alt. 11-13 mill. La Grande Canarie : à Lomo de Capan (Ripoche). Une des plus belles espèces de ce groupe, dont nous devons la con- naissance à l'extrême obligeance de M. Ripoche, à qui nous l'avons dédiée. L’Helix Ripochi est une coquille déprimée à spire peu proéminente, à tours convexes et à croissance rapide assez régulière chez les premiers, mais prenant à partir de l’avant-dernier une accélération telle que le der- nier forme presque les deux tiers de la coquille. Sa striature très sensible est composée de costules obtuses, peu élevées, assez également espacées, accompagnées par un martelage serré assez superficiel et par une gra- nulation fine mais dense, bien apparente, ôtant au test le brillant qu'il devrait posséder. Le sommet est relativement plus petit que dans les autres espèces, rugueux, presque brillant; l'ouverture peu oblique, presque horizontale, présente sur la paroi aperturale un teinte jaunâtre lavée de rose ; la gorge est d'un beau blanc. Le dernier tour très grand est comprimé-arrondi, rapidement descendant à sa terminaison, un peu resserré au-dessous du péri- stome, comprimé-convexe en dessous. Le péristome épais, obtus, presque bilabié, teinté de rose plus ou moins pur, sinueux-anguleux au bord externe, tandis que le bord basal presque droit appliqué se termine en un calus peu étendu mais épais, saillant et recouvrant la région ombilicale; les deux bords sont réunis par une lame assez épaisse et profondément intrante. Nous devons signaler chez cette espèce une particularité intéressante, particularité qui se retrouve du reste dans toutes les espèces du groupe ; la cuticule très mince, cornée, ordinairement de couleur jaunâtre qui re- couvre le test et le rend parfois fort brillant s’exfolie et tombe avec la plus grande facilité. Ce caractère n'existe pas dans les espèces européennes du groupe du serpentina, espèces avec lesquelles on a voulu comparer les NOUVELLES ARCHIVES DU MUSEUM, VIII. — 2° sénie. 6 49 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSEUM différentes formes du groupe du Gaudryi; il se retrouve encore dans quelques autres groupes canariens et notamment dans celui de l’Helix consobrina. 105. — HELIX JANTHINA. PV EMI: Helix Janthina, J. Mabille, in Bull. Soc. Phil. Paris, VIT sér., t. VII, p. 120, 1883. Testa imperforata, depresso-subglobosa, solida, parum crassa, paululum nitente, subeuticula lutea fugacissima, rubescente, subtus pallidiore, zonulis 5 (2 et 3 coadu- natis) rufis punctis virgulisque luteis plus minusve interruptis ornata ; costulato-striata, undique malleata, ac minutissime, oculo armato, granulata ; spira conica, sat promi- nente, apice obtuso, rugoso-punctulato, nitido purpurascente ; anfractibus 5, con- vexis, sat regulariter rapidissimeque crescentibus, sutura subimpressa separatis; ultimo maximo, rotundato-tumido, ad aperturam obscure sub-constricto, gibbosulo, regulariterque descendente; apertura obliqua, lunata, late oblongo-ovata, fauce albido cærulescente, marginibus distantibus; peristomate incrassato, reflexo, roseotincto; margine externo sinuatim incurvato, basali rectiusculo ad insertionem late calloseque appresso, intus dente laminiformi elevato subrecto armato, columella brevi oblique torta. Diam. maj. 24-26; min. 19 1/2-21; alt. 14-12 1/2 mill. La Grande Canarie (M. Bourguignat ; M. Ripoche). Coquille imperforée, déprimée-subglobuleuse, solide, peu épaisse, un peu brillante, de couleur rougeâtre un peu pâle en dessous et recouverte d'une mince cuticule jaune extrèmement caduque, ornée de cinq zones brunes, la deuxième et la troisième ordinairement réunies, plus ou moins interrompues par des taches jaunes; striée-costulée, martelée, et sous le foyer d'une forte loupe couverte d’une granulation très fine ; spire conique, assez proéminente, à sommet obtus, rugueux-ponctué, brillant, rougeâtre ; cinq tours de spire un peu convexes, croissant assez régulièrement et rapidement séparés par une suture peu profonde ; le dernier très grand, arrondi-gonflé, un peu resserré au-dessous du péristome, à peine gibbeux, descendant régulièrement; ouverture oblique, échancrée, largement ovale- oblongue, à gorge d'un blanc bleuâtre, à bords écartés ; péristome épaissi, réfléchi, teinté de rose; bord externe un peu sinueux, courbé, le basal FAUNE MALACOLOGIQUE DES ILES CANARIES 43 presque droit, appliqué, largement étalé sur la région ombilicale en un calus fort et épais, columelle courte obliquement tordue. Cette coquille, de la même taille que celle de l’Helx Ripochi, mais d'une forme plus globuleuse, plus resserrée, à tours plus convexes, séparés par une suture plus marquée, possède un enroulement plus régulier que celui de cette dermière, un dernier tour non comprimé ; chez le Janthina, les stries sont moins régulières, moins fines, le martelage est plus grossier, la base plus lisse, etc. 106. — Hezix Gaupryvi. Helix Gaudryi, d'Orbigny, in Webb et Berthelot, Hist. nat. Can., p. 57, pl. II, f. 15-17, 1839. — — L. Pfeiffer, Mon. hel. viv., t. IV, p. 231, 1859. — — Mousson, Rev. faun. mal. Can., p. 97, pl. V, f. 16-17, 1872. — — Wollaston, Test. Atl., p. 356, 1878. Gomera (d’Orbigny). La grande Canarie (Wollaston, Fritsch) ; Lomo del Capron, même île (Ripoche). Nous conservons ce nom à la forme décrite et figurée par M. Mousson, tout en faisant remarquer que cette forme semble différer assez notable- ment de celle ainsi nommée par d'Orbigny: son test est plus épais, moins déprimé, le péristome plus épaissi, trop largement réfléchi-étalé, les deux bords sont réunis par une forte callosité ; les bandes sont souvent con- ünues, apparaissent jusque dans la région ombilicale au lieu de s'arrêter à la périphérie du dernier.tour, enfin elle provient de la Grande Canarie et non de Gomera. D'autre part, il est une raison qui milite en faveur de la détermination du professeur de Zurich, savoir : Les figures de d’Orbigny laissent beaucoup à désirer; quelques-unes d'entre elles ne s'accordent pas avec les descriptions qu'elles accompagnent; les localités ont souvent été indiquées par à peu près ou sur des renseigne- ments erronés. C'est en raison de ces dernières considérations que nous pensons que 44 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM la détermination de M. Mousson don être adoptée, jusqu’au jour où des recherches plus attentives faites dans Gomera viendront confirmer à nou- veau la détermination de ce savant. Quant à la comparaison de cette espèce avec le serpentina, elle laisse grandement à désirer. L'espèce nommée serpentina par Férussac et surtout par d’Orbigny renfermait alors une série assez nombreuse de formes qui n'ont été spécifiquement séparées que postérieurement à ces auteurs. À laquelle de ces formes d'Orbigny faisait-il allusion lorsqu'il comparait le serpentina au Gaudryr, c'est ce qu'il est certainement impossible de deviner. L'Helhx Gaudryr, telle que nous la fait connaître M. Mousson, présente, à première vue, une certaine analogie avec le serpentinu ; mais cette ana- logie n'est qu'apparente : la forme générale, l'ornementation du test, le martelage, la granulation, etc., tous ces caractères, dont quelques-uns peuvent rappeler, bien vaguement, les espèces du groupe du serpentina, tendent à en faire des formes particulières, caractérisant, en premier lieu, la faune des Canaries, faune à laquelle elles appartiennent bien en propre et sans qu'il soit possible de les confondre en un seul et même groupe avec les formes italiennes. L'Heliz Gaudryi est une coquille imperforée, épaisse, convexe-orbi- culaire, à spire peu élevée, à sommet rougeâtre, à dernier tour arrondi et cependant offrant une angulation parfaitement appréciable à son origine, à descendance courte et un peu brusque, à peine gibbeux à sa terminaison et assez fortement rétréci un peu en avant du péristome (caractère que la figure de d'Orbigny ne fait pas ressortir). Le test est strié plus ou moins irrégulièrement ; martelé et couvert d'une très fine granulation, visible seu- lement à la loupe; cinq bandes un peu interrompues, mais non composées de taches comme les représentent les figures originales; une ouverture plus longue que large, pourvue d’un péristome épaissi, parfois largement réfléchi-calleux, bordé à l’intérieur, presque double ; le bord basal calleux, lamelleux à l’intérieur, appliqué sur l’ombilic, qu'il recouvre entièrement en se développant en un calus peu étendu mais bien prononcé. On peut FAUNE MALACOLOGIQUE DES ILES CANARIES 45 distinguer deux formes dans l'Helix Gaudryi, la première, que nous avons primitivement considérée comme spécifiquement distincte (Helix evergeta), diffère du type par son test très déprimé, dépourvu de brillant, par son péristome peu épaissi. La seconde (Helix Gaudryopsis) est remarquable par sa petite taille, la solidité de son test, l’angulation généralement très marquée de son dernier tour, l'épaisseur de son péristome fortement calleux dans toute son étendue. 107. — HELIX GRANO-MALLEATA. Helix grano-malleata Wollaston, Test. Atl.,p. 357, 1878. Testa imperforata, depresso-subglobosa,subtenuis, oblique plicato-malleata (plicis valde irregularibus subconfluentibus) et minute densissimeque arenoso-granulata, supra opaca subtus in medio lævior, nitidior, griseo lutea et fasciis 4 vel. 5 (sc. 1 vel. 2 infra, et 2 omnino confluentibus mox supra peripheriam et 1 plus minus indentato- interrupta pone suturam) castaneis ornata; spira obtusa, sutura simplici impressa ; anfr. 5 convexiuseulis ; ultimo magno-inflato (nec aut postice obsoletissime carinato), antice valde descendente, apertura magna, lunato-ovali, peristomate acuto sed parum expanso et reflexo, marginibus ad insertiones subconvergentibus sed separatis (vix callo junctis) supero et basali subæqualiter arcuatis, hoc simplici (nec intus sinuate subdentato). Diam. maj. 12 lin. (Wollaston). Palma, barranco de Herradura et à Los Sources. Belle espèce que nous ne connaissons pas, et qui, malgré l'affirmation de M. Wollaston, ne nous semble pas faire partie du groupe des Hemicycla, section dans laquelle l’auteur à cru devoir la placer. Es ©ù NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM x À x 108. — HxLix AMBLASMODON. PLEXV Eee Helix amblasmodon, J. Mabille, Bull. Soc. Phil. Paris, VIT sér., t. VII p. 123, 1883. Testa imperforata, depresse orbiculato convexa, crassa, solida, haud ritente, e luteo fulvescente ac zonulis 4 maculisque atris, ornata ; irregulariter costulato-striata, hic et illic lineis decurrentibus, præsertim ad paginam inferiorem notata et, sub lente valido, undique minutissime granulata; anfractibus 5 convexiusculis, subregulariter rapidissime crescentibus, sutura parum profunda separatis; ultimo maximo, com- presso rotundato, ad aperturam rapide descendente ac gibbosulo, pone labrum vix constricto ; apertura obliqua, lunata, irregulariter cblonga ; peristomale crasso, reflexo, acuto, marginibus subapproximatis violaceo tinetis, laminaque tenuissima violacea, nitida, juncetis ; externo sinuatim curvato, cum basali angulo lato obtusis- simoque juncto ; columellari brevissimo, torto ; basali rectiuseulo ad aream umbili- carem fortiter calloseque impresso, longe adnato, incrassato, intus lamina valida contorta, albida, intrante, munito. Diam. maj. 26 ; min. 21, alt. 18 mill. Grande Canarie (M. Ripoche). Coquille imperforée, déprimée orbiculaire convexe, épaisse, solide, dépourvue de brillant, d'un jaune fauve, ornée de quatre bandes noires et de taches de même couleur ; irrégulièrement costulée, présentant en outre, cà et là etsurtout en dessous, des lignes décurrentes ; vue à la loupe, elle est entièrement couverte d'une très fine granulation; cinq tours de spire un peu convexes, à croissance presque régulière et très rapide, séparés par une suture peu profonde; le dernier tour très grand, comprimé arrondi, un peu gibbeux à sa terminaison, rapidement descendant, à peine étranglé au-dessous du péristome; ouverture oblique, échancrée, irrégulièrement oblongue à bords presque rapprochés et réunis par une lame violette très mince ; péristome épais, réfléchi, aigu, coloré en violet brillant ; bord externe courbé un peu sinueux, réuni au basal par un angle large et très obtus ; le collumellaire très court, tordu ; le basal un peu droit, appliqué dans toute FAUNE MALACOLOGIQUE DES ILES CANARIES 47 son étendue, épaissi, mumi à l'intérieur d’une lame dentiforme blanchâtre, saillante, tordue, calleuse et un peu enfoncée à son insertion. Cette espèce ne peut être rapprochée que très difficilement des autres groupes canariens ; elle rappelle par la forme de son ouverture celle de son péristome, le groupe de l’Helix Gaudryr; mais sa forme aplatie, la disposition de ses bandes et de ses taches semblent la rapprocher un peu des formes espagnoles du groupe du Balearica (1). x X x 109. — Heuix ZORGIA. BE AIT He ies Helix zorgia, J. Mabille, Bull. Soc. Phil. Paris, VIT série, t. VII, p. 127, 1883. Testa imperforata, parum crassa, solida, lucidiuscula, flavicante ac zonu- lis 4 brunneis maculis luteis interruptis ornata, haud nitente, depresso orbi- culato subglobosa, irregulariter costulato-striata, oculoque armato minutissime granulata etsuperficialiter malleata ; spira depresse convexa, prominula, apice minuto, rugoso, rufo; anfractibus 5-5 1/2 convexiusculis (primi decorticati, planulato de- clivi rapide, ceteri rapidissime) Crescentibus, sutura lineari obscure marginata sepa- ratis ; ultimo maximo, primum obsure angulato-rotundato, demum rotundato, ad aper- turam turgidiusculo, pone labrum leviter constricto, subabrupte rapideque descen- dente : apertura obliqua, lunata, oblongo rhumbea, marginibus subapproximitis ; peristomate violaceo tincto, subincrossato, sub plane reflexo, obtuso; margine externo paululum sinuoso curvato, cum basali angulo obtuso juneto ; columellari torto, brevis- simo, basali subrectiusculo, adnato, intus lamina alba prominente parum crassa munito, ad insertionem cellose lateque impresso, Diam. maj. 24 ; min. 20 ; alt. 12 1/2 mill. Grande Canarie (M. Ripoche). Coquille imperforée, déprimée orbiculaire subglobuleuse, peu épaisse, solide, un peu transparente, mate, irrégulièrement costulée, striée, et sous la loupe couverte d’une très fine granulation et d’une malléation très super- ficielle ; spire déprimée convexe, peu élevée, à sommet petit, rugueux, roux ; cinq tours à cinq tours et demi de spire un peu convexes, les premiers (1) Helix balearica, Ziegler ; Rossmæssler, f, 460, 48 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSEUM corrodés un peu aplatis, croissant rapidement, les suivants très rapidement séparés par une suture linéaire un peu marginée; le dernier très grand, arrondi et faiblement anguleux à son origine, bien arrondi à sa terminaison, un peu gibbeux vers l'ouverture, faiblement étranglé au-dessous du péristome et descendant brusquement et rapidement ; ouverture oblique, échancrée, de forme oblongue un peu rhomboïdale, à bords faiblement rapprochés ; péri- stome coloré en violet, à peine épaissi, réfléchi, plan obtus; bord externe un peu sinueux, courbé, réuni au basal par un angle obtus ; le columellaire très court, tordu; le basal à peine droit, appliqué, muni à l'intérieur d’une lame blanche saillante, peu épaisse, calleux, étendu et un peu enfoncé à son insertion. À Cette belle et curieuse forme se distingue de toutes ses voisinespar le peu d'épaisseur de son test, lequel présente cependant une assez grande solidité, sa couleur jaune, ses quatre bandes d’un brun rouge, assez larges et fré- quemment interrompues par des taches jaunes, son péristome peu épais d’une jolie couleur violette, sa forte dent lamelleuse, forte en ce sens qu’elle est étendue saillante mais non épaisse. x X x 110. — Hezix MAUGEANA. PANIER t6; Helix Maugeana, Shuttleworth, Mitth. nat., G. Bern, n°° 260, 261, p. 292, 1852. Helix Gaudrvyi (1), L. Pfeiffer, Mon. hel. viv., t. I, p. 269. 1848. — — L. Pfeiffer in Chemn., éd. nov., p. 835, pl. LXXI, f. 15-16 (sans date). Helix Maugeana, L. Pfeiffer, Mon. hel. viv., t. III, p. 646, 1853. — — Mousson, Rev. faun. mal. Can., p. 96, 1872. — — Wollaston, Test. Atl., p. 363, 1878. Testa imperforata vel obtecte perforata, depresso-globosa, in junioribus tenuis- sima, lucida, in adultis solida, flavescente fusca quandoque fusco-flayvescente, sine nitore, tenuiter striata ac irregulariter reticulatim malleata, oculo armato dense mi- nutissimique granulata ac 4-5 fasciis rufis opacis ornata (fasciæ sæpuis interruptæ, (1) Non helix Gaudryi, d'Orbigny, espèce différente. FAUNE MALACOLOGIQUE DES ILES CANARIES 49 secunda tertiaque coadunatæ) spira conica, parum prominente, apice minuto, purpu- rascente, rugosiuseulo, nitidulo ; anfractibus 4 1/2-5'irregulariter (primi convexiusculi regulariter rapideque, ceteri convexi rapidissime) crescentibus, sutura angusta bene distincta separatis; ultimo magno, rotundato-tumido, antice paululum gibboso ac parum subconstricto, subtus convexiusculo, medio paululum impresso; apertura obliqua, lunata, oblongo-ovata, marginibus subparallelis, subapproximatis ; peristo- mate : in junioribus expansiusculo, albo vel albidulo ; in adultis : tenuiter incrassato, reflexo, violaceo-tincto ; margine externo late excavato regulariterque curvato, basali adnato, incurvato, intus incrassalto, albescente; columellari brevissimo calloseque appresso ; Diam. maj. 19 1/2-20; min. 16; alt. 10 1/2-11 mill. Ténériffe, aux environs de Sainte-Croix (Henry de la Perraudière ; D' Rambur) même localité (Bourgeau in. Coll. Mus..). La forme que nous apportons à l’Helix Maugeana de Shuttleworth se présente comme une coquille peu épaisse bien que solide à l’état adulte, très mince, presque pellucide à l’état jeune ; ordinairement dépourvue de brillant, d'un jaune brun quelquefois passant au rougeâtre, distinctement striée et un peu irrégulièrement couverte d’un réseau de malléations peu apparentes et sous une forte loupe de très fines granulations. La forme générale, les caractères tirés de la sculpture sont en accord parfait avec la descripüon donnée par Shuttleworth et concordent bien avec l'espèce figurée dans le nouveau Chemnitz (pl. LXXI, f. 15-16), sousle nom de l’Aehx Gaudryi et reconnue par Shuttleworth comme représentant son Maugeana (1). Mais elle en diffère en ce que les bandes continues, quel- quefois interrompues, ne sont presque pas effacées (obsoletæ), mais au contraire bien marquées, un peu larges, un peu opaques; en ce que le pe y J L4 £ 2 2 = péristome n'est blanc et évasé que chez les individus Jeunes; par contre, les individus adultes possèdent un péristome peu épaissi, mais distinetement réfléchi, coloré en violâtre avec un bord basal appliqué, un peu évidé, teinté de blanc à l’intérieur. Le bord externe se relève et forme une courbe très élégante. Ces quelques différences ne nous paraissent pas de nature à infirmer notre détermination. (1) Loco citato, p. 299, en note. NOUVELLES ARCHIVES DU MUS£UM, VIIL. — 2° sÉéRis. 50 NOUVELLES ARCUIVES DU MUSEUM Lowel Reeve figure sous le nom d’Helix Gaudryi (1) une forme que L. Pfeiffer rapporte à l’Helix Maugeana (2). L'espèce figurée sous le nom de Gaudryi par l'iconographe anglais ne répond ni à la description de l'espèce nommée ainsi par d’Orbigny ni à celle du Maugeana; elle ne rappelle en aucune façon la figure précitée du Chemnitz. C'est une dénomination qui, désormais, doit être rejetée de la synonymie de ces espèces canariennes. Il est, au reste, fort possible que cette figure représente une forme étrangère à la faune qui nous occupe. L'Helix Maugeana offre les variétés suivants : A. Coquille d’un jaune grisâtre ; bandes interrompues. B. Coquille d’un jaune fauve ou rougeâtre, bandes bien marquées, quelquefois noirâtres, peu ou pas interrompues. D. Coquille jaune pâle à bandes bien apparentes. E. Coquille jaune unicolore sans bandes, péristome blanc ou rosé. Les exemplaires de cette espèce que nous avons pu étudier provien- nent des sources suivantes : Deux exemplaires recueillis dans l’ile de Ténériffe, mais sans indi- cation précise de localité, par le voyageur Bourgeau: ils appartiennent aux variétés 8 et <; deux exemplaires recueillis à Sainte-Croix par feu Henry de la Perraudière et donnés par M. Bourguignat; ces deux exem- plaires appartiennent aux variétés « et 8. Les quatre exemplaires ci-dessus font partie de la collection du Muséum. Enfin trois exemplaires que nous avons trouvés dans la collection de feu D' Rambur avec cette mention : « Sainte-Croix, île de Ténériffe. » x À x 111. —- Heuix HeDyBIA. IAE OUT RENE Helix hedybia, J. Mabille, in Bull. Soc. Phil. Paris, VII sér.,t. VI, p. 137, 1882. Testa imperforata, depresso globosa, solida, striatula, oculo armato punctulata, vel irregulariter malleato crispata, haud nitente, rosacea ; spira globuloso-convexa, parum prominente, apice obtuso, concolore, lævigato ; anfr. 5 convexis, irregulariter (1) Conch. 1 con. Helix, CXXXV, f. 804. (2) Mon. hel. viv., t. IV, p. 231. FAUNE MALACOLOGIQUE DES ILES CANARIES b1 (primi lente, penultimus celeriter, ultimus rapidissime) crescentibus, sutura impressa separatis ; ultimo rotundato, abrupte descendente, versus aperturam angulatim dila- tato, non gibboso, linea dorsali paulo infra medio subimpressa ; apertura obliqua, transverse ovata, marginibus subconvergentibus, peristomate acuto, albo, intus incrassato, margine externo incurvato, columellari angulo parum conspicuo juncto, columellari subconcaviusculo, planulato, adnato. Diam. maj. 18-20; min. 15-16; alt. 9 1/2-10 mill. Les iles Canaries (D' Verneau). Coquille imperforée, déprimée globuleuse, solide, finement striée, et sous la loupe ponctuée ou irrégulièrement malléée crispée, dépourvue de brillant, rose ; spire globuleuse convexe, peu proéminente, à sommet obtus, concolore, lisse; cinq tours de spire convexes, à croissance lente chez les premiers, rapide chez l’avant-dernier, très accélérée chez le dernier, séparés par une suture marquée; le dermier tour arrondi, obliquement dilaté vers l'ouverture, non gibbeux, portant la ligne dorsale dans sa moitié inférieure, convexe déprimé en-dessous ; ouverture oblique, transversalement ovale, à bords presque convergents ; péristome aigu, blanc un peu épaissi à l'inté- rieur, bord externe bien courbé réuni au columellaire par un angle peu apparent, ce dernier faiblement concave, un peu évidé. Cette espèce rapportée par le Docteur Verneau, sans indication pré- cise de la localité, doit, d’après ses caractères, habiter l'ile de Gomera. Elle diffère du distensa, son plus proche voisin, par sa spire plus élevée, plus aiguë et non mamelonnée, par l’angulation sensible de son dernier tour, la déclivité plus forte de ce même tour, la compression plus grande de sa base, son péristome plus épais et plus étendu. Comme le dstensa elle est assez voisine du Perraudien ; elle se rapproche de ce dermer par sa forme générale et par son péristome blanc, mais s’en distingue très nettement par son test plus globuleux, de plus grande taille, plus solide et ne présentant pas les malléations si caractéristiques du Perraudieri. 112. — HELix DISTENSA. Helix distensa, Mousson, Rev., faun. mal. Can., p. 100,1872. — — L. Pfeiffer, Mon. hel. viv.,t. VII, p. 849, 1876. — — Wollaston, Test. Atl., p. 361, 1878, 59 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM Gomera (de Fritsch, D' Verneau). Espèce intermédiaire comme forme générale entre l’Helir Guamartemes et l’Aelix Perraudieri. Elle est bien plus globuleuse que cette dernière; ses tours, particulièrement le dernier, sont gonflés. Son ornementation consiste en une malléation très effacée avec quelques traces de granulations sen- sibles seulement sous le foyer d’une forte loupe. 113. — Hezix PERRAUDIERI. Helix Perraudieri, Grasset, in Jdourn. conch., t. V., p. 345, pl. XII, f. 2, 1857. — — DNPierrier, Mon hel vive tt Nip 282 M850% Helix Perraudieri, Mousson, Rev. faun. mal. Can., p. 100, 1872. NN re Wollaston, Test. Atl., p. 361, 1978. Hierro (Grasset, Bourgeau). La forme que nous rapportons à cette espèce est une coquille petite, presque pellucide, de couleur jaunâtre, obscurcie sur le dernier tour par des bandes très peu apparentes d’une teinte brunâtre. La description de M. Grasset est mauvaise et incomplète : l'expression penultimus angulatus (anfractus) consütue une erreur évidente. C’est le commencement du dernier tour qui, parfois, pas toujours, est un peu an- guleux : le péristome n’est pas, comme le dit cet auteur, crassum ni refleæum, il est simplement évasé et tranchant et un peu épaissi à l’intérieur; mais, par contre, son expression mnule el regulariter malleata est exacte, en ce sens qu'elle définit bien le réseau de lignes plus ou moins élevées et entre- croisées qui ornent le test de presque tous les individus. La figure 2 de la planche XIII du Journal de Conchyliologie ne représente pas assez exacte- ment la forme de la coquille ; le dernier tour à son origine est trop caréné ; les faibles bandes qui ornent le test ne sont nullement accusées. Le péristome n’est blanc à l'extérieur que dans les individus très adultes: normalement il est d’un jaune plus ou moins foncé, coloration générale de la coquille. Il ne devient blanc que lorsque la euticule qui en- veloppe extérieurement le test commence à s’exfolier et à tomber. FAUNE MALACOLOGIQUE DES ILES CANARIES 03 114. — HELiX HIERROENSIS. Helix Hierroensis, Grasset, in Journ. Conch., t. V, p. 845, pl. XIII, f. 1, 1857. — — L. Pfeiffer, Mon. hel. viv., t. IV, p. 281, 1859. Helix Valverdensis, Lowe, Ann. and.mag. of nat. hist. IITsér.,t. VIT, p.110, 1861. — — L. Pfeifler, Mon. hel. viv., t. V, p. 299, 1868. Helix Maugeana, Pfeiffer, Mon. hel. viv,, t. V, p. 300, 1868. Helix Hierroensis, Mousson, Rev. faun. mal. Can., p. 98, 1872. — — Wollaston, Test. Alt., p. 360, 1878. Hierro (Grasset; Fritsch ; Lowe ; Wollaston, fide Mousson). Nous ne connaissons pas cette espèce très incomplètement décrite par M. Grasset. D'un commun accord, les auteurs récents considèrent l’Helx Val- verdensis, Lowe, comme synonyme de l’Helix Hierroensis ; la diagnose trop courte et les figures peu exactes (si l’on s'en rapporte aux détails donnés par M. Mousson) du herroensis et la description très obscure de Lowe ne permettent pas d'établir une comparaison sérieuse entre ces deux formes en l'absence d'exemplaires authentiques. 115. — HeLix INDIFFERENS. Helix indifferens, Mousson, Rev. faun. mal. Can., p. 98, 1872. — — L'Pfeifier, Mon.hel viv., t: VIT, p. 349, 1876. — — Wollaston, Test. Atl., p. 363, 1878. Hierro (Fritsch). Recueillie à l’état fossile et en un seul exemplaire, cette espèce est, dit M. Mousson, « intermédiaire entre la Hrerroensis et la Guamartemes ; l’'en- = « roulement plus serré que dans la première, est à peu près le même que « celui de la seconde; le dernier tour est gibbeux, par conséquent resserré « près de l'ouverture. Cette ouverture est ovale arrondie, sans sinus supé- « rieur ni angulation dorsale ; le bord basal est gibbeux à son point d’in- « sertion et présente une dent columellaire en forme de tubercule. La « surface du test est assez fortement striée avec accompagnement de « granulations très fines et de rugosités ondulées. 04 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM x XX 116. — HELIX GUAMARTEMES. Helix Guamartemes, Grasset, in Journ.Conch., t. V, p. 346, pl. XII, f. 3, 1857. — — L. Pfeiffer, Mon. hel. viv., t. IV, p. 232, 1859. Helix Manriquiana, Lowe, Ann. and. mag. of nat. hist., 3° sér., t. VII, p. 111, 1861. Helix Guartemes, Martens in Albers, Die Helicen, p. 137, 1761. Helix Manriquiana, L. Pfeiffer, Mon. hel. viv., t. V, p. 298, 1868. Helix Guanartemes, Mousson, Rev. faun. mal. Can., p. 99, 1872. — — Wollaston, Test. Atl., p. 363, 1878. Grande Canarie; au Barranco de Ja Virgen (Grasset), Teror; Wol- laston) ; Grande Canarie (Lowe, Fritsch, H. de la Perraudière). Cette espèce est représentée dans la collection du Muséum par deux exemplaires rapportés par Henry de la Perraudière et donnés par M. Bourguignat. L'Helixz quamartemes est une coquille d’un jaune rougeâtre, ornée de cinq bandes étroites d’un brun rouge, un peu brillante, à surface bien striée, martelée et présentant parfois des stries décurrentes. La spire plus ou moins élevée est un peu mamelonnée; le test relativement mince, le péri- stome blanchâtre ou teinté de rose est largement réfléchi convexe, parfois bien épaissi. L'ouverture oblongue avec le bord basal muni d'une dent tordue, en forme de lamelle; enfin le dernier tour brusquement infléchi à sa terminaison est resserré au-dessous du péristome et un peu gibbeux. La description donnée par Lowe est bien faite et s'applique évidem- ment à notre espèce : celle de M. Grasset est incomplète et erronée, à moins que ce dernier n'ait décrit une forme non retrouvée jusquici; en effet, d’après M. Grasset, l’Helix quamartemes serait subglobuleux, notre co- quille est déprimée globuleuse ; son guamartemes n’a que 4 tours et demi, le nôtre en a cinq ; dans le sien l’ouverture est ovale; chez le nôtre elle est oblongue. Ce même auteur place l’espèce en question entre les /elix sarco- stoma et consobrina ; la comparaison avec le sarcostoma est, il faut l'avouer, bien étrange. FAUNE MALACOLOGIQUE DES ILES CANARIES 59 Pour nous l’AHelix quamartemes, tel que nous l'avons décrit, relie le consobrina à l’invernicata et au Maugeana. I forme ainsi un des liens de la chaîne représentée par les Helix consobrina, Guamartemes invernicata, Maugeana, distinsa, hedybia, Perraudieri, Hierroensis. Peu d'espèces, eu égard au petit nombre d'auteurs qui ont eu à en parler, ont vu, comme le quamartemes, leur nom défiguré d'une aussi sin- gulière façon : ainsi M. Mousson l'inscritsous l'appellation de quanartemes, M. Wollaston copie son devancier ; antérieurement, M. Martens abrège le nom et écrit guartemes. On retrouve les mêmes transformations pour le nom du Bulimus Gruereanus ; ce nom peut, pour certaines oreilles, avoir une consonnance désagréable, mais nous ne pensons pas que ce soit une raison suffisante pour le transformer en Guerreanus et dénaturer par cette ortho- graphe fantaisiste l'intention du créateur de l'espèce. x À x 117. — HELIX INVERNICATA. Helix invernicata, Mousson, Rev. faun. mal, Can., p. 75, pl. V, f. 13, 1872. — — L. Pfeiffer, Mon. hel. viv., t. VII, p. 846, 1876. — — Wollaston, Test. Atl., p. 8695, 1878 (excel. synon.). Ténériffe (EL. de la Perraudière), forêt de la Esperanza dans les fissures du tronc des lauriers et des bruyères (Wollaston), Sainte-Croix (Zollinger, Fritsch, fide Mousson). Cette espèce, recemment distinguée par M. Mousson, aurait, d’après cet auteur, été confondue avec l’Helix consobrina par Webb, Berthelot, d’Or- bigny et Maugé; cependant aucune raison sérieuse ne vient confirmer l’opinion du savant professeur de Zurich; bien au contraire, si nous nous en rapportons, d'une part, aux exemplaires donnés par Maugé, exemplaires ayant fait partie de la collection de Férussac, d’après lesquels cet auteur à décrit sa consobrina; d'autre part, aux exemplaires donnés, également à Férussae, par Webb, tous faisant actuellement partie de la collection du Muséum, nous ne voyons que l’Aelix consobrina type, et aucune forme parmi eux qui puisse appartenir à l’anvernicata. Enfin les exemplaires récemment 56 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM recueillis par Henry de la Perraudière, par le D° Verneau, ne peuvent non plus être séparés de la consobrina. Pour nous, l’AHelix invernicata constitue une forme non pas méconnue, mais non observée, forme localisée, par cela même rare. La coquille est imperforée, déprimée subglobuleuse, striée, mais à stries peu apparentes, faiblement malléée, et couverte d’une granulation très faible et difficile à apercevoir, ornée de 4 à 5 bandes brunes, la troisième et la quatrième souvent confondues, parsemées de taches jaunes et à test plus ou moins brillant suivant la fraicheur et l’âge des individus ; spire convexe, obtuse, à sommet petit, rougeâtre, presque lisse; suture peu marquée. Quatre tours et demi à cinq tours assez convexes, à croissance rapide, le dernier un peu gonflé, à peine resserré au-dessus du péristome, faiblement et lentement descendant. L'ouverture est oblique, ovale oblongue à peine ivrégulière, le péristome réfléchi aigu, épaissi à l’intérieur, à bords un peu convergents ; le supérieur courbé et légèrement sinueux; le basal épaissi, presque droit, apprimé, faiblement calleux à son insertion et un peu enfoncé, muni à l'intérieur d’une dent allongée assez saillante. L’AHelix invernicata a plus de rapports avec l'Helix Maugeana qu'avec le consobrina; il diffère du premier par l'épaisseur plus grande de son test, son ornementation, sa forme moins globuleuse, sa plus grande taille, son enroulement plus rapide, son ouverture plus allongée, moins arrondie, à bords moins convergents, son péristome plus épais, l’étranglement du dernier tour beaucoup moins accusé ; du consobrina, par la petitesse relative de sa spire, comparée au développement du dernier tour, le moins d'épais- seur du test, la malléation peu accusée, son péristome peu épais, presque régulièrement courbé, coloré en brun rouge, etc. x X x 118. — HELix cONSOBRINA. Helix consobrina, Ferussac, Tabl. syst., p. 36, n° 72, Atlas, pl. XLIT, f. 2, 1819. — — Webb et Berthelot, in Ann. sc. nat., en EE — — Synops.,p. 12, 1833. Qt FAUNE MALACOLOGIQUE DES ILES CANARIES Helix consobrina d'Orbigny, in Webb et Berthelot, Hist. nat. Can. moll., p. 54, 1839. — _ (ex parte), L. Pfeifier, Mon. hel. viv., t. Ie", p. 269, 1848. — — (ex parte), Deshayes in Ferussac, Hist. moll., t. 1e", p. 115, 1851. — — Mousson, Rev. faun. mal. Can., p. 94, pl. V, f. 14-15, 1872. — — L. Pieifier, Mon. hel. viv., t. VII, p. 860, 1876. — — Wollaston, Test. Atl., p. 365, 1878. Ténériffe (Maugé; Richard, fide Ferussac ; Webb et Berthelot ; d'Orbigny ; Bourguignat; Tarnier); vallée de Tahodio (D' Verneau); au Barranco seco (M. Dejaunay); Ténériffe (Blauner, Fritsch, Reiss, fide Mousson). L'Helix consobrina, tel qu'il a été figuré par Ferussac et bien com- pris par M. Mousson, est une coquille déprimée à spire plus ou moins élevée ou surbaissée, à base un peu aplatie, mais non excavée au centre, à ouverture très oblique, resserrée par l’épaissement insolite du péristome. Le bord externe, épaissi à son point d'insertion, présente, immédiatement après, un sinus bien marqué, puis ensuite un autre épais- sissement plus ou moins accusé limité par un angle souvent très prononcé et réunissant ce bord au basal; ce dernier apprimé, largement épaissi, un peu concave, se termine en un calus ombilical épais mais non étendu; une lamelle saillante, épaisse, tordue, prolongement de la columelle, le double à l’intérieur et vient mourir à l’angle de jonction des deux bords. Le dernier tour très développé, arrondi, un peu anguleux à son origine, est gibbeux et resserré à sa terminaison. On peut observer dans cette espèce les variétés suivantes : 4. Normaris, possédant tous les caractères ci-dessus indiqués ; spire peu élevée, coquille très déprimée (type de Ferussac, atl., pl. XLIT, f. 2) (Maugé). 6. SugxormaLIs, coquille presque conique, à spire très élevée, à dernier tour un peu moins développé, ouverture moins irrégulière (D' Verneau). y. Mnor, coquille très petite, très déprimée; ouverture aussi irrégulière que dans le type, mais à péristome plus faible (Webb et Berthelot in coll. Ferussac). à. Junior, coquille de même forme que le type un peu brillant (H. de la Perrau- dière). NOUVELLES ARCHIVES DU MUSEUM, VIIL. — 2° SÉRIE. 8 58 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM 119. — HELIX THANASIMA. PI. XVII, fig. 5. Helix thanasima, J. Mabille, Bull. Soc. Phil. Paris, VIT série, t. VII, p. 133, 1883. Testa imperforata, conico-depresso-globosa, striata, undique irregulariter mal- leata ac minulissime granulata ; spira convexo-conica, sat prominente, apice valido, lævigato, obtuso ; anfractibus 4-5 convexiuseulis irregulariter (primi rapide, ceteri rapidissime) crescentibus, sutura subimpressa separatis ; ultimo maximo ad periphe- riam distincte carinato, versus aperturam dilatato gibbosoque, ante gibbam compresso, pone peristoma anguste superficialiterque subconstricto, ad paginam inferiorem oblique turgidulo, desuper aspecto declivi ac ad aperturam deflexo ; apertura obliqua, lunata, transverse subquadrata ; peristomate incrassato, revoluto, obtuso; marginibus subapproximatis, lamina crassiusceula junctis ; dextro insigniter sinuato, medio tuber- culato, cum basali angulo lato obtusoque juncto ; basali concavo, excavato ad inser- tionem callose adnato impressoque. Diam. maj. 23; min. 28; alt. 14 mill. Ténériffe ; fossile du dépôt quaternaire d'Anaga (D' Verneau). Cette espèce fait partie de la collection du Muséum. Coquille imperforée, conique-déprimée-globuleuse, striée, irréguliè- rement malléée et très finement granuleuse sur toute sa surface ; spire convexe-conique, assez proéminente, à sommet fort, lisse et obtus; quatre à cinq tours de spire à croissance irrégulière ; rapide chez les premiers elle prend chez les derniers une accélération des plus rapides ; suture peu pro- fonde; le dernier tour très grand bien caréné à sa périphérie, dilaté et gibbeux à sa terminaison, déprimé latéralement avant la gibbosité, étroitement et très faiblement resserré au-dessous du péristome, oblique- ment gonflé en dessous ; ouverture oblique, échancrée, subquadran- gulaire en travers ; péristome épaissi, contourné, obtus, à bords faiblement rapprochés réunis par une lame peu épaisse; le bord droit particulièrement sinueux, muni d'un tubercule en son milieu réuni au basal par un angle large et obtus; ce dernier concave, excavé-calleux à son insertion et un peu enfoncé. ; L’Helix thanasima diffère des espèces du même groupe par la peti- FAUNE MALACOLOGIQUE DES ILES CANARIES 09 tesse de sa spire comparée au dernier tour dont l'ampleur est énorme ; par ses {ours assez convexes, par l’excavation peu prononcée qui existe à la région ombilicale, Chez cette espèce l’étranglement péristomal est à peine sensible, les stries sont plus apparentes, plus serrées, et la malléation assez superficielle est très irrégulière. 120. =— HEerix EPHORA. PE VIEN RES HG) Helix ephora, J. Mabille, in Bull. Soc. phil. Paris, VIF sér., €. VI, p. 141, 1882. Testa imperforata, subgloboso-turbinata, crassa, solida, opaca, costulato-striata, undique minute malleato-punctulata ; spira sat prominente, apice obtuso, lævigato; anfr. 5 convexiusculis, sat regulariter rapideque crescentibus, sutura impressa sepa- ratis; ultimo magno, angulato, versus aperturam compresso-rotundato, constricto ; apertura obliqua lunata, subovato-triangulari ; peristomate crasso, reflexo, marginibus approximatis, externo sinuoso-subdentato versus columellarem obtuse angulato, colu- mellari arcuato, appresso, callo mediocri umbilicum occultante. Diam. maj. 19 1/2; min. 16 ; alt. 11 mill. Ténériffe ; fossile du phare d’Anaga (D° Verneau). Coquille imperforée, subglobuleuse-turbinée, épaisse, solide, opaque, costulée-striée, très finement et entièrement malléée ponctuée ; spire assez proéminente, à sommet obtus, lisse ; cinq tours de spire un peu convexes, croissant assez régulièrement et rapidement, séparés par une suture marquée ; le dermier grand, anguleux à la périphérie, comprimé-arrondi à sa terminaison, rétréci au-dessus du péristome ; ouverture oblique, échan- crée, subovale-triangulaire ; péristome épais, réfléchi, à bord rapprochés, l'externe sinueux, presque denté, réuni au columellaire par un angle obtus ; ce dernier concave, appliqué dans toute sa longueur, se terminant à son in- sertion en un calus peu étendu recouvrant entièrement la région ombilicale. Espèce intermédiaire entre le consobrina et l’invernicata ; elle possède la forme élevée de la variété 8 de la première, mais l’enroulement spiral est plus régulier, les tours plus arrondis, le dernier moins développé; par con- tre, elle se rapproche de l’invernicata par son dernier tour nettement angu- leux à son origine, renflé mais peu gibbeux à sa terminaison, tout en étant 60 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM fort peu resserré en cette partie. Son péristome peu épais offre deux angles obtus, l’un près de l'insertion du bord externe, l’autre à la jonction de ce même bord avec le basal. L'ouverture est plusirrégulière que dans l’inver- nicata, moins que chez le consobrina, et le test est costulé ou crispé-malléé, mais non granuleux. 121. — HELix BATHYCLERA. PI. XV, fig. 10. Helix bathyclera, J. Mabille, Bull. Soc. phil. Paris, VII sér., t. VII, p. 122, 1885. Testa imperforata, convexo-depressa, solida, opaca, parum nitente, ruditer striata obseureque malleata, e luteo rubescente, zonulis 5 nigricantibus subevanescentibus maculisque luteis interruptis, ornata; spira convexa, apice purpurascente, nitido, punctulato; anfractibus 5 convexiuseulis sat regulariter rapideque crescentibus, sutura impressa separatis ; ullimo magno, supra inflato, subtus concavo, ad aperturam subdilatato-compresso ac breviter subitoque descendente, pone peristoma paululum constricto ; apertura lunata, obliqua, irregulariter triangulari-ovata ; peristomate crasso, reflexo, marginibus convergentibus, externo angulatim curvato, basali appresso, obscure subdentato, callose adnato. Diam. maj. 11 1/2; min. 17; alt. 9 1/2 mill. Ténérifle ; au Bufadero (Bourgeau). Coquille imperforée, convexe-déprimée, solide, opaque, peu brillante, grossièrement striée et obscurément malléée, d'un jaune rougeûtre, ornée de cinq bandes noires peu apparentes, interrompues par des taches Jaunes ; spire convexe, à sommet brun rouge, brillant, un peu ponctué ; cinq tours de spire médiocrement convexes, croissant assez régulièrement et rapide- ment, séparés par une suture marquée; le dernier grand, enflé en dessus, concave en dessous, un peu dilaté et cependant comprimé vers l'ouverture, très brièvement et brusquement descendant, à peine resserré au-dessous du péristome; ouverture échancrée, oblique, irrégulièrement ovale-triangu- laire ; péristome épais, réfléchi, à bords convergents; l’externe courbé et anguleux, le basal appliqué, obscurément denté, calleux à son insertion. L'Helix bathyclerä, voisin du consobrina, est une coquille beaucoup plus déprimée que cette dernière. Il en diffère par sa forme presque aplatie, ses {ours moins hauts, sans trace d’angulation, par son dernier plus dilaté FAUNE MALACOLOGIQUE DES ILES CANARIES 61 à sa terminaison, sans étranglement sensible, non gibbeux, mais offrant en cette partie une pente déclive assez prononcée ; par sa costulation assez forte, accompagnée de malléations très irrégulières et superficielles, par l’absence de granulations. Le péristome est presque droit, aigu, peu réfléchi, légè- rement épaissi à l’intérieur ; le bord basal longuement appliqué s'enfonce assez profondément à son insertion. 122. — HELIX CACOPERA. PI. XV, fig. 14. Helix cacopera, J. Mabille, Bull. Soc. Phil. Paris, VII: série, t. VII, p. 128, 1883. Testa imperforata, crassa, opaca, irregulariter striata, sordide purpurascente, in anfractu ultimo reticulatim malleata ac minutissime, solum oculo armato, granu- losa, in primis læviuscula ; spira depresso-conica, parum prominente, apice punc- tulato, nitido, obtuso, concolore ; anfr. 5 subconvexiusculis (primi rapide, ultimus rapidissime) crescentibus, sutura impressa separatis ; ultimo magno, angulose ro- tundato, subtus subcomplanato, medio impresso, versus aperturam regulariter des- cendente, subconstricto et paululum gibboso; apertura obliqua, lunata, transverse triangulari, peristomate recto, acuto, plane expanso, non reflexo, marginibus subdis- tantibus, columellari subrecto, crasso, albo, excavato, longe adnato, ad insertionem breviter appresso, externo angulo subacuto juncto ; externo late arcuato. Diam. maj. 21; min. 17; alt. 10 mill. Gomera (Maugé in coll. Ferussac). Coquille imperforée, déprimée, presque globuleuse, épaisse, opaque, irrégulièrement striée, d'un rouge sale, assez irrégulièrement malléée, sur- tout vers le dernier tour et vue sous le foyer d'une loupe, très finement granuleuse et lisse en ses premiers tours; spire déprimée-conique, peu élevée, à sommet ponctué, brillant, obtus ; cinq tours de spire peu convexes à croissance rapide chez les premiers, très accélérée chez les derniers, séparés par une suture marquée ; le dernier tour grand, arrondi, faiblement anguleux à son origine, faiblement aplati en dessous, légèrement concave au centre et régulièrement descendant vers l'ouverture, faiblement resserré au-dessous du péristome et un peu gibbeux; ouverture oblique, échancrée, de forme triangulaire-ovale ; péristome droit, aigu, plan-étalé, mais non réfléchi, à bords un peu écartés ; le columellaire droit épais, blanc 62 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM etexcavé, longuement appliqué, calleux à l'insertion, réuni au bord externe par un angle peu aigu, ce dernier arqué, presque excavé. Il diffère du consobrina par son enroulement plus serré, son dernier tour moins développé, simplement arrondi, mais non gonflé, à peine gibbeux en avant. Son ornementation consiste en une striature peu apparente mélangée de malléations superficielles et de granulations seule- ment sensibles sur le dernier tour ; son péristome est peu épais, plan, an- guleux vers la jonction du bord externe avec le basal, mais non réfléchi et calleux comme celui du consobrina. x À x 123. — HeLix THESPESIA. RARES Helix thespesia, J. Mabille, in Bull. Soc. Phil. Paris, VIE sér., t. VI, p.186, 1882. Testa imperforata, depresso-suborbiculata, tenui, parum nitente, oculo armato, late costulato-striala ac irregulariter crispato-malleata, e corneo-rufo wel virides- cente ; spira subdepressa, apice subacuto, erubescente, obscure punctulato ; anf. 4 1/2-5 convexiusculis ; subregulariter (primi rapide, ceteri rapidissime) cres- centibus, sutura impressa, obscure marginata quandoque albo-filosa, junctis ; ultimo magno, primum angulose rotundato, demum rotundato, breviter lenteque descendente, subtus parum inflato ; apertura obliqua, lunata, transverse oblongo- ovata, marginibus subdistantibus ; peristomate acuto, breviter reflexo, intus albo subincrassato, marginibus subparallelis, columellari longe adnato, late expanso, callo albo umbilicum occultante. Diam. maj. 18-19; min. 16-16 1/2; alt. 10 mill. Les Canaries (D' Verneau). Coquille imperforée, déprimée-suborbiculaire, mince, peu brillante, sous le foyer d’une loupe ornée de stries costulées écartées, et, en outre, régulièrement malléée-crispée ; de couleur de corne rougeâtre ou verdà- tre; spire presque déprimée à sommet un peu aigu, rougeûtre, obscuré- ment ponctué; quatre et demi à cinq tours de spire, un peu convexes, crois- santpresque régulièrement; rapide chez les premiers, la croissance s'accélère vivement chez les derniers; suture marquée, obscuréinent marginée, par- fois accompagnée d’un filet blanc; le dernier tour grand, d’abord arrondi- anguleux, ensuite complètement arrondi, brièvement et lentement descen- FAUNE MALACOLOGIQUE DES ILES CANARIES 63 dant, un peu enflé en-dessous ; ouverture oblique, échancrée, oblongue- ovale en travers, à bord presque écartés ; péristome aigu, peu réfléchi, très faiblement épaissi et blanc à l'intérieur ; bords presque parallèles : le colu- mellaire longuement appliqué, largement étalé caleux à son insertion, le calus blanc recouvrant entièrement l'ombilic. L’Helix thespesia est voisin du saponacea ; il en diffère par sa forme moins déprimée, sa spire plus élevée, son enroulement plus rapide, son test orné de bandes plus apparentes, non granuleuses, mais simplement strié et, en outre, très superficiellement malléé; caractère qui manque absolu- ment dans le saponacea ; son ouverture est proportionnellement plus petite et plus étroite, à bords presque parallèles, tandis que les bords de l’ouver- ture du saponacea sont très rapprochés; l'Helix thespesia diffère encore de son congénère par son péristome moins fort, moins étalé et présentant au bord basal un épaississement dentiforme plus allongé et moins accusé qui celui du saponacea. 194. — HeLix SAPONACEA. Helix saponacea, Lowe, in Ann. and mag.nat. hist.,IH°sér.,t. VIT, p. 109, 1861. — — L. Pfeiffer, Mon. hel. viv., t. V, p. 800, 1868. — — Mousson, Rev. faun. mal. Can., p. 91, pl. V, f. 9-11, 1872. A L. Pfeiffer, Mon. hel. viv., t. VII, p. 350, 1876. — — Wollaston, Test. Atl., p. 399, 1878. Grande Canarie ; près d'El Charco, sous les pierres (Wollaston). Temises et Santa Lucia de Tirajana (Ripoche). Cette espèce dont nous devons la connaissance à M. Ripoche se dis- tingue de toutes ses congénères par sa forme déprimée orbiculaire, son enroulernent spécial très serré et l'abondance des granules qui ornent la surface de son test. x À x 129. — HeLix NUBIVAGA. Helix nubigena (1), Lowe in Ann. and maj. nat. hist., I sér., t. VII, p. 105, 1860. (4) Non Helix nubigena Charpentier in de Sauley (Jour. Conch., t.III, p. 439, 1852, et t. IV, p. 78 t. LIL, f. 7, 1853), espèce d'Europe. 64 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM Helix nubigena, L. Pfeifer, Mon. hel. viv., p. 179, 1868. — — Mousson, Rev. faun. mal. Can., p. 56, pl. (XI, f. 22-24, 1872. Helix pavida (pars), Wollaston, Test. Atl., p. 885, 1878. Helix nubivaga, J. Mabille, in Bull. Soc. Phil. Paris, VII: sér., t. VI, p.133, 1882. Cette espèce, d'une très petite taille, mince, fragile, souvent enduite de limon, paraît n’habiter que la seule île de Ténériffe. Elle vit à la base des toufles de cytisus nubigenus. 126. — HeLrx PAVIDA. Helix pavida, Mousson, Rev. faun. mal. Can., p. 56, 1872. — — L. Pfeiffer, Mon. hel. viv., t. VII, p. 278, 1876. — — (pars), Wollaston, Test. Atl., p. 385, 1878. Pette coquille, voisine de l’Helix nubivaga et dont deux exemplaires seulement ont été recueillis dans l’île de Palma. Elle compte autant de tours de spire que sa congénère, mais elle en diffère par sa forme déprimée glo- buleuse, son test très mince, un peu strié, translucide, sans aucune trace de granulation. Ces caractères ditférentels nous paraissent suffisants pour séparer l'Helix pavida de l'Helix nubivaga ; M. Wollaston, sans tenir compte de ces différences, réunit les espèces en une seule sous le nom de Pavida. 127. — HELIX GARACHICOENSIS. Patula Garachicoensis, Wollaston, Test. Atl., p. 326, 1878. Testa orbiculato depressa, discoidea, profunde sed haud late perforata, pallide fusca,. subtenuis, vix nitidula, crebre subirregulariter aut subconfluente ruguloso- striata, spira depressa ; anfractibus 5-5 1/2 convexis, transversim crebre sed irre- gulariter arcuatim ruguloso-striatis, ultimo haud descendente, sutura profunde im- pressa, apertura lunata ; peristomate tenui, acuto, versus columellam reflexiusculo (Wollaston). Diam. maj. 8 1/3; alt. 1/2 lin. Habite l’île de Ténériffe autour de la ville de Garachico. L'auteur compare son espèce, dont la description laisse beaucoup à désirer, avec l'Helix Bertholdiana, espèce vivant dans les îles du Cap Vert. FAUNE MALACOLOGIQUE DES ILES CANARIES 65 L'Helix Bertholdiana (1) est une coquille déprimée sublenticulaire, à sommet un peu élevé, très étroitement perforée, mince, diaphane, de cou- leur cornée, un peu scabre et couverte de stries irradiées et serrées. La spire est courte, obtuse, la suture légère ; trois tours et demi de spire à peine convexes composent la coquille; le dernier est cilié, caréné, non descendant, convexe à la base; l'ouverture diagonale, échancrée, est arrondie, et le pé- ristome simple droit à bords écartés, le columellaire un peu réfléchi sur l'ombilic. L’Helx Bertholdiana se rapproche comme forme générale de l'Helix conspurcata ; si l'assimilation faite par M. Wollaston est exacte, si réellement son Âelbx Garachicoensis est voisine du Bertholdiana, il n’est pas possible de comprendre pourquoi cet auteur la compose et note ses différences d'avec l’Helix cireumsessa, espèce du genre zonite, de forme et de caractères tout à fait différents. x À x 198. — HELIx CONSPURCATA. Helix conspurcata, Draparnaud, Tabl. Moll., p. 93, 1801. —— — Hidalgo, Moll. del viaje al Pacifico, p. 40, 1870... — —— Mousson, Rev. faun. mal. Can., p. 86, 1872. — — Wollaston, Test. Atl., p. 376, 1878. La collecüon du Muséum possède deux exemplaires de cette espèce rapportés de l’île de Ténériffe en 1855 par le botaniste Bourgeau. Cette petite hélice paraît habiter la seule île de Ténériffe, et dans cette île les environs de Sainte-Croix et de la Laguna (Blauner, Fritsch, Reiss, teste Mousson). D’après M. Wollaston l'Helix conspurcaia occuperait une aire un peu plus étendue, si l’on doit s’en rapporter httéralement à l'indi- cation suivante « in aridis apricis (vel inferioribus vel intermedus) hinc « inde, præcipue in cultis, congregans (2). » (1) Helix Bertholdiana, Pfeiffer in Zt. f. mal., p. 149, et Mon. hel. viv., t. III, p. 116, 1853, et in Chemn., ed. al., pl. 161, f. 9-11. (2) Wollaston, loc. ci. NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM, VIII. — 2° séries. 9 66 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM 129. — HEeLix APICINA. Helix apicina, Zamarck, Hist. an. s. r.,t. VI, p. 102, 1822. — — Wollaston, Test. Alt., p. 371, 1878. M. Wollaston a recu en communication deux individus recueillis pen- dant le cours de l'exploration du Challenger. Malgré les affirmations d'identité avec l’espèce européenne, il nous est difficile d'admettre la présence de l’Helix apicina dans les îles Canaries. L'auteur déclare avoir comparé ses exemplaires avec des individus d'apicina provenant de Marseille, de Tanger, de Mazagran ; mais aux en- virons de Marseille et de Tanger existe l'Helix Requient (1), et dans cette dernière localité le subapicina (2), le Marsiana (3). D'autre part, M. Wollaston trouve une certaine ressemblance entre quelques formes déprimées de l’Helix Lancerottensis et l'apicina, tout en les rapprochant des Helix latens et obtecta de Madère, de l’Hehx irus de Mogador, rapprochement étonnant, si l’on pense que ces dernières appar- tiennent à un groupe très différent et fort nettement caractérisé. Les appréciations de l’auteur anglais nous autorisent à considérer sa détermination comme erronée. En tout état de cause, quelle que soit l'espèce ainsi nommée, nous ne pensons pas que l'Hehix apicina puisse être comprise au nombre des mollusques canariens. x X x 180, — HeriX LEPROSA. Helix leprosa, Shuttleworth, Mitth. nat. G. Bern., n°° 241-242, p. 142, 1852. — — L. Pfeiffer, Mon. hel. viv., t. TI, p. 180, 1853. — — Mousson, Rev. faun. mal. Can., p. 61, pl. HI, f. 31-83, 1872. — — Wollaston, Test. Atl., p. 383, 1878. (1) Helix Requienii, Bourguignat, in Servain, mall. Port., p. 19, 1880. (2) Subapicina, Mousson, Mal. blat., p. 151, 1873. (3) Helix Marsiana, Bourguignat, in Servain, loc. cit. FAUNE MALACOLOGIQUE DES ILES CANARIES 67 Ténérifle (D° Rambur, Wollaston); à la Laguna (Bourgeau); près d'Agua Mansa (Blauner, Grasset, in Mousson). Espèce bien connue, formant le type d’un petit groupe spécial à l'ar- chipel canarien. La collection du Muséum possède trois exemplaires de cette espèce recueillis par le botaniste Bourgeau aux environs de la Laguna. 181. — Hezix LANosA. Helix lanosa, Mousson, Rev. faun. mal. Can., p. 61, pl. III, f. 84-36, 1872. — D D iCrenR Monshelviv 1 NVIT ip. 218, 1876: — — Wollaston, Test. Atl., p. 384, 1878. Les Canaries (Tarnier, fde Mousson). L'Helix lanosa diffère du leprosa par sa taille plus grande, par ses tours arrondis non anguleux à leur périphérie, son ombilie très étroit mais ouvert, par l'absence des granules qui ornent la surface du leprosa, et par la présence de filaments laineux courts, situés sur les côtes. L’ouver- ture est plus élargie que celle du leprosa, et son dernier tour, à sa termi- naison, est légèrement dilaté et déclive. 130. — HELIX MULTIGRANOSA. Helix multigranosa, Mousson, Rev. faun. mal. Can., p. 59, pl. IT, f. 25-27, 1872. — — L. Pfeifer, Mon. hel. viv., t. VII, p. 292, 1876. — — Wollaston, Test. Atl., p. 380, 1878. Cette espèce que nous ne connaissons pas présente une coquille om- biliquée, convexe-déprimée, anguleuse au pourtour ; elle est entièrement couverte de granules disposés en lignes serrées. Son sommet est très obtus, son ouverture presque circulaire et à bords réunis par une lamelle appliquée sur la convexité de l’avant-dernier tour. Elle a été recueillie par M. de Fritsch dans l’ile de Gomera. 68 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM 133. — HELIx PTHONERA. PI XNVIT a AIC: Helix pthonera, J. Mabille, Bull. Soc. Phil. Paris, VIlsér., t. VII, p. 135, 1888. Testa umbilicata, depresso-orbiculata, solida, parum crassa, haud nitente, e corneo rufescente, exiliter densissimeque costulato-striata, pilis brevibus, caducis- simis, raris, induta, granulisque sat crebis, seriatim dispositis, in ultimo anfracta, ornala ; spira depresso-convexa, quandoque planulata, via prominula, apice obtuso, nitido, obscure rugoso-striato ; anfractibus 6, convexiusculis, sat regulariter crescen- tibus, sutura bene impressa separatis, ultimo majore, ad peripheriam angulato, supra et infra convexo ; apertura obliqua, lunata, transverse ovata ; peristomate incrassa- tulo, expanso-reflexo, umbilicum non tegente; marginibus convergentibus lamina tenui junctis. Diam.maj. 7 1/2-8 ; min. 6 1/2-7, alt. 3 1/2-4 mill. Ténériffe (D' Rambur); Agua Garcia et Bande du Sud, même ile (D' Verneau). | Coquille pourvue d’une perforation ombilicale assez large, bien arrondie, sans angulation à son pourtour, pénétrant jusqu'au sommet de la coquille, de forme déprimée-orbiculaire, solide, peu épaisse, dépourvue de brillant, d’un corné roussâtre ; test orné de poils très courts, très fragiles, peu serrés, et de granules allongés situés uniquement sur le dernier tour, et aussi bien en dessus qu'en dessous, costulé strié, costules très minces, très serrées, peu régulières; spire déprimée-convexe, quelquefois aplatie, à peine saillante; sommet obtus, brillant, un peu rugueux ; six tours de spire légèrement convexes, à croissance assez régulière, séparés par une suture bien distincte ; le dernier un peu grand, anguleux à son pourtour, convexe des deux côtés ; ouverture oblique, échancrée, ovale vue en travers; péri- stome un peu épaissi, réfléchi-étalé, mais ne recouvrant pas lombilie, bords convergents réunis par une très mince lame. L'Helix pthonera est voisin de l’Helix multigranosa ; on le séparera de cette dernière espèce à sa forme plus déprimée, à ses tours moins hauts, dont le dernier n’est pas descendant ; à son angulation périphériale plus marquée et ne disparaissant pas vers l'ouverture ; à son sommet strié; à son péristome peu épaissi, enfin à la forme de son ouverture. FAUNE MALACOLOGIQUE DES ILES CANARIES 69 x À x 134. — Herix HISPIDULA. IAE AIRES TENTE Caracolla hispidula (1), Lamarck, An. s. v.,t. VI, p. 99, 1822. Helix hispidula (pars), Webbet Berthelot, in Ann. se.nat., t. XX VIII, p. 814, et Synops., p. 10, 1833. — — L. Reeve, Conch. Scon., pl. CLIV, f. 926, 1852. — — Mousson, Rev. faun. mal. Can., p. 62, 1872. — — Wollaston, Test. Atl., p. 388, 1878. Ténériffe (Maugé, Webb et Berthelot, Blauner, Fritsch) ; ravin de Badajoz-Guimar (D' Verneau); Sainte-Croix, Orotava (Wollaston); environs de Garachico, Barranco de Majuelo de Los Silos (Lowe); Gomera (Fritsch, fide Mousson). L'Helix hispidula possède une coquille de faibles dimensions, présen- tant, sur un grand diamètre de dix millimètres, un diamètre minor de neuf, une hauteur de cinq à six millimètres. Sa forme est orbiculaire déprimée, pourvue d’un ombilic relativement petit, mais bien pénétrant, arrondi à son ouverture ; le test mince, corné, très clair et finement strié, couvert à l’état frais de poils assez longs qui tombent rapidement, et lorsque la coquille en est privée, elle a une apparence légèrement granuleuse. Le dernier tour est plus ou moins gonflé en dessous, non descendant vers l'ouverture, pourvu à son pourtour d'une carène sensible mais obtuse; l'ouverture est ovale à bords rapprochés; le basal se réfléchit et recouvre une faible parte de l'ombilic. La synonymie de cette espèce est assez difficile à établir : les différents auteurs qui ont eu occasion d'en parler ayant confondu sous ce nom plu- sieurs espèces, non seulement très distinctes, mais encore de provenances fort différentes. (4) Non Heiix hispidula, San, Mantisse, p. 2, 18, nec Helix hispidula, Risso, Hist. nat. Europ. mon., 1816, espèces européennes. 710 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM La figure 926 du Conchologia sconica de Reeve paraît devoir s’appli- quer à notre coquille; mais elle laisse beaucoup à désirer comme colora- tion et même comme forme; en outre l'ouverture est trop allongée. Sous ce même nom d’hspidula se trouve figurée planche LX VI (fig. 4) de l'Histoire générale des mollusques de Ferussae, une coquille qui ne peuten aucun cas être rapportée à cette espèce ; elle en diffère par sa comparaison trop grande, la largeur de son ombilie, le nombre de ses tours de spire, la forme de son ouverture. Elle se rapproche du Berthelot, sans cependant qu'il soit possible d'affirmer son identité avec cette dernière. 135. — HeLiIx CRISPO-LANATA. Helix crispo-lanata, Wollaston, Test. Atl., p. 387, 1870. Testa umbilicata, lenticularis, parum acute carinata, tenuis, opaca, dense et grosse plicatulo-striata et pilis longissimis subcrispatis cineris ubique (sed præsertim in regione dorsali) vestita; spira depressa, anfractibus 5 celeriter crescentibus, ultimo supra ad carinam (in spira supra suturam continuam) obsolete compresso, subtus convexo ; apertura obliqua, peristomate acuto, marginibus late separatis et lamina submillat juncetis, coiumellari umbilicum (profundum et subito, sed haud angu- latim excavatum) non attingente. Diam. maj. lin. 4; alt. 1 1/2 (Wollaston). Cette espèce, que nous ne connaissons pas, a été récoltée par l’auteur à Gomera, dans le Barranco de Galga. D’après M. Wollaston l'Helx crispo-lanata serait intermédiaire entre l’Helix hispidula et le fortunata, partageant dans une certaine mesure les caractères de toutes les deux; il serait plus petit que le fortunata, d'om- bilic plus étroit, et entièrement couverte de longs poils crépus ; plus dépri- mée que l’hspidula, à ombilic un peu plus grand, à test plus grossièrement strié et revêtu de poils beaucoup plus longs et plus rudes. Il serait éga- lement, d’après le même auteur, voisin de l’Helix lanosa, dont il diffé- rerait par sa taille plus petite et plus déprimée, par sa carène plus aiguë, son ombilic plus large et plus ouvert, ses poils, plus longs et plus ac- centués. "= FAUNE MALACOLOGIQUE DES ILES CANARIES 71 136. — HELIX EVERIA. PI XVII, fie. 43. Helix everia, J. Mabille, Bull. Soc. Phil. Paris, VII sér., t. VI, p. 147, 1882. Testa anguste umbilicata, obscure, angulata, quandoque subcarinata, sat fragili, haud nitente, striata ac cuticula rufescente decidua pilisque debilibus, densis, vestita; spira subprominula, apice lutescente, nitido, obtuso, lævigato ; anfractibus 9 con- vexiusculis (primi regulariter, sub lente, ceteri rapidissime) crescentibus, sutura angusta sat impressa separatis ; ultimo majore, plus minusve obtuse angulato, supra rotundato-declivi, subtus inflato, ad aperturam vix dilatato descendenteque; apertura obliqua lunata, transverse ovata, peristomate acuto, vis incrassatulo, reflexiuseulo, intus albo sublabiato, marginibus subconvergentibus, externo dilatato reflexo, bene curvato columellari incurvato, sub incrassato, umbilicum sub obtegente. Ténériffe (D° Verneau, Bourgeau). L'Helix everia rappelle un peu l'Helix multigranosa ; il à la même taille; comme lui, il est couvert de poils assez serrés et caduques, mais il en diffère par son ombilic très étroit, nullement évasé; la compression des tours de spire, dont le dernier, non descendant vers l'ouverture, est franchement anguleux à la périphérie; par son ouverture arrondie mais comprimée, par son péristome plus mince et par son bord columellaire recouvrant en parte l’ombilic. x À x 138. — HELIx SCUTULA. Helix seutula, Shuttleworth, Mitth. nat. G. Berne, n°° 241-242, p. 139, 1852. — — L. Pfeiffer, Mon. hel. viv., t. I, p. 108, 1853. Patula — Mousson, Rev. faun. mal. Can., p. 24, 1872. — — Wollaston, Test. Atl., p. 330, 1878. Testa late et concave umbilicata, depressissima feri subglanata, oblique dense egaliterque costulata (costulæ, sub lente validiori, lamelliformes, lævigatæ, æquadis- tantes) spira viæ prominula, apice corneo, lævigato, obtuso; anfractibus 9, angustis, convexis, regulariterque crescentibus, subtus costulates, sutura profonda angusta- 19) NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM que separatis, ultimo majore ad aperturam non descendente nec dilatato, ad peri- pheriam angulato, subtus ad umbilicum patentissimum obsolete carinato; apertura subquadrata, peristomate recto, acuto. Diam. maj. 7 ; min. 6 1/2; alt. 2 mill: L'ile de Ténériffe (Blauner ; Henry de la Perraudière). L'Helix scutula rappelle assez la forme européenne de l’Helix rotundata, et parücuhèrement celle de l’Helir omalisma, (1), espèce des Pyrénées ; mais ses tours comme ceux des deux autres espèces canariennes, sont plus serrés, plus nombreux; son ombilic énorme est encore plus ouvert que celui de l’Helix solaria avec lequel notre espèce canarienne à quelque analogie par la carène basale de son dernier tour. On reconnait l’Helix scutula à sa spire aplatie, formant un faible cône bien obtus, à sa carène placée au sommet du dernier tour, à l’angulation très marquée de ce même tour auprès de l'ombilie, aux costulations qui ornent les tours en-dessous, costulations parfaitement visibles dans l'ombilie, et aussi fortes que celles qui ornent la surface de ces mêmes tours; à son ouverture très étroite, presque quadrangulaire, sans cependant être angu- leuse. Nous n'avons vu qu'uns eul individu de cette rare espèce. Cetindividu, généreusement offert par M. Bourguignat à la collection du Muséum, a été recueilli à Ténériffe par feu Henry de la Perraudière, mais sans qu'il soit possible d'indiquer même approximativement la partie de l'île de laquelle 1l provient. 138. — Hezix ENGONATA. Helix engonata, Shuttleworth, Mitth. nat. G. Bern., n° 241-242, p. 139, 1852. — — L. Reeve, Conch. Icon, pl. CXLII, f. 913, 1852. Patula — Mousson, Rev. faun. mal. Can., p. 28, pl. Il, f. 1-4, 1872. Helix — L. Pfeiffer, Mon. hel. viv., t. MIT, p.214, 1876: Patula — Wollaston, Test. Atl., p. 820, 1878. Ténériffe ; aux environs de Garachico sous les pierres et le bois mort (Blauner, Wollaston). Elle se reconnait à sa carène périphériale très accentuée, à sa spire en (4) Bourguiguat in Fagot, Moll. quarter. Toulouse et Villefranche, p. 12, 1879. FAUNE MALACOLOGIQUE DES ILES CANARIES 73 cône obtus mais saillante, à l’angulation très marquée qui entoure l’ombilie, enfin à son ombilic très ouvert mais moins profond que celui de la scutula. 139. — HeziX RETEXTA. Helix retexta, Shuttleworth, Mitth. nat. G. Bern., n°s 241-242, p. 139, 1852. — Preitfer, Mon. hel. viv., t. III, p. 115, 1853. Patula retexta, Mousson, Rev. faun. mal. Can., p. 24, pl. IL, f. 5-8, 1872. — — Wollaston, Test. Atl., p. 330, 1878. Palma (Blauner). L’Helx retexta est intermédiaire entre l’engonata et le scutula ; il possède six tours, l’engonala en a six et demi; l'ombilic n’a pas d’angle à son pourtour, et son dernier tour simplement anguleux est dépourvu de carène. Espèce rare, qui n'a pas été retrouvée depuis le voyageur Blauner. x À x 140. — HELIX CIRCUMSESSA. Helix cireumsessa, Schuttleworth, Mitth. nat. G.Bern., n°° 241-249, p. 189, 1852. — — Reeve, Conch. Icon., pl. OCXL, f. 888, 1852. — L. Pfeiffer, Mon. hel. viv., t. IL, p. 102, 1850. Patula circumsessa, Mousson, Rev. faun. mal. Can., p. 26, pl. IL, f. 21-24, 1872, Hyalina circumsessa, Wollaston, Test. Alt., p. 317, 1878. Ténériffe (Blauner, Wollaston); Agua-Garcia, même île (Henry de la Perraudière, D' Verneau) ; Palma (Blauner, Fritsch). x À AA. — HELIX LOWEANA. Helix torrefacta (1), Lowein Ann.and mag.nat.hist., III sér., t. VII, p. 106, 1861. — L. Pfeiffer, Mon. hel. viv., t. V, p. 261, 1868. (1) Non Helix torrefacta Adams, espèce du genre Sagda. NOUVELLES ARCHIVES DU MUSEUM, VIII. — 2° SÉRIE. 10 UE NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM Patula torrefacta, Mousson, Rev. faun. mal. Can., p. 27, pl. II, f. 25-28, 1872. Helix torrefacta, L. Pfeiffer, Mon. hel. viv., t. VII, p. 298, 1876. — loweana, Wollaston, Test. Alt., p. 298, 1878. Petite espèce qui rappelle un peu l’Helix conspurcata, tant par sa taille que par les taches qui ornent sa surface. L’Helix loweana se distingue de l'espèce européenne par sa faible perloration, par son ouverture petite et de forme ovale; son test est élé- gamment couvert de fines lamelles spirales coupées par des stries costulées, et orné, en outre, de taches d’un rouge brun, disposées sur les tours de spire en taches plus ou moins régulières. Lanzarote; vit dans les anfractuosités des rochers au-dessous de Salinas (Wollaston). x À x 142. — HELIX PUTRESCENS. Helix putrescens, Lowe, Ann. and mag. nat. hist. 3° sér., t. VII, p. 104. — — Mousson, Rev. faun. mal. Can., p. 23, pl. I, f. 48-50, 1872. — — L. Pfeiffer, Mon. hel. viv., t. VII, p. 144, 1876. Patula putrescens, Wolläston, Test. Alt., p. 329, 1878. Palma; sous les écorces à demi décomposées, au pied des troncs d'arbres au Barranco de Galga (Wollaston). Espèce voisine des Helix textihs et kompsa, surtout du texhhs dont il diffère par sa taille plus grande, ses tours de spire plus arrondis, son ombilic bien plus ouvert, etc. x À à 448. — HEeLrx GANODA. Helix ganoda, J. Mabille, in Bull. Soc. phil. Paris, VIT sér., t. VI, p. 141, 1882. Testa late pervie umbhilicata, discoideo-depressa, subfragili, opaca, e corneo- rufescente, supra irregulariter costulato-striata, parum nitida, infra nitidiuseula ; spira subprominula, apice obtuso, nitido, lævigato ; anfr. T sat regulariter rapidissimeque FAUNE MALACOLOGIQUE DES ILES CANARIES 75 crescentibus, sutura impressa separatis ; ultimo magno ad peripheriam rotundato- angulato, supra compresso, non descendente; apertura obliqua, lunato-rotundata ; peristomate recto, acuto, non incrassato, nec labiato, marginibus distantibus. Diam. maj. 9; min. 8; alt. 3 1/2 mill. Gomera (D' Verneau). Coquille discoïde déprimée, pourvue d'un-large ombilie bien ouvert, un peu fragile, opaque, d'un corné roussâtre, ornée en-dessus de stries costulées irrégulières, un peu brillante en-dessous; spire à peine saillante, sommet obtus, brillant, lisse ; sept tours de spire croissant assez régulière- ment et très rapidement, séparés par une suture marquée; le dernier grand, arrondi anguleux à la périphérie, comprimé en-dessus, non descen- dant à sa terminaison ; ouverture oblique, échancrée arrondie; péristome droit, aigu, ni épaissi m labié, à bords écartés. L'Helix qanoda ne peut être comparé qu'avec le putrescens; on le séparera de ce dernier aux caractères suivants: à peu près de la même taille, il compte environ un tour et demi à deux de plus; il est, en outre, plus déprimé, ses stries sont moins fortes, l’angulation très peu saillante est au sommet des tours; dans le putrescens elle est au milieu; ce dernier tour est convexe autour de Pombilic fort large, très en perspective, laissant bien apercevoir tout l’enroulement spiral ; enfin le dernier n’est pas descen- dant, mais 1l semble avoir une tendance à remonter. 144. — HeLrx KkoMPsA. Helix concinna (1), Lowe in Ann. and mag. of nat. hist., III sér., t. VII, p.105, 1861. — — BNPreitier, Mon. helviv., tM, p. 141, 1868; Patula concinna, Mousson, Rev. faun. mal. Can., p. 22, pl. Ir, f. 45-47, 1872. Helix concinna, L. Pfeiffer. Mon. hel. viv., t. VII, p. 195, 1876. Patula concinna, Wollaston, Test. Alt., p. 328, 1878. Helix kompsa, J. Mabille in Bull. Soc. Phil. Paris, VIT série, t. VII, p. 124, 1883. (4) Non Helix concinna, Jdeffreys, in Lim. Trans., t. XVI, p. 386, 1820, espèce d'Europe,— nec Helix concinna, Sowerby, Proceed. zool. soc. Lond., p. 20, 1841, qui est le Bulimus concinnus, Pfeiffer, des îles Philippines, — nec Helix concinna, Dupuy, Hist. moll., France, p. 186, pl. VII, f. 6,1848, espèce d'Europe, — nec Helix concinna, A. Adams, in Ann, and mag. of nat. hist., 1868, espèce du Japon. 76 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM Nous avons dû changer le nom de cette espèce, le vocable concinna ayant été employé bien avant Lowe pour désigner une espèce de la faune européenne. C'est une petite coquille à tours nombreux, cornée, peu solide, de forme presque lenticulaire, obtusément costulée, à tours un peu con- vexes, le dernier légèrement anguleux à la périphérie, comprimé en-dessous et pourvu d'un ombilie large, mais dont les dimensions sont de beaucoup inférieures à celui des Helix scutula, retexta, etc. 145. — HELIX TExXTILIS. Helix textilis, Shuttleworth, Mitth. nat. G. Bern., n°° 241-249, p. 140, 1852. = — L.Reeve, Conch. Icon., pl. CXLI, f. 918, 1852. Patula textilis, Mousson, Rev. faun. mal. Can., p. 22, pl. ["°, f. 42-44, 1872, — — Wollaston, Test. Alt., p. 328, 1878. Palma, sous les débris de bois et les feuilles en décomposition (Blauner ; Wollaston). Coquille discoïde, pourvue d'un ombilic médiocre, mais évasé en en- tonnoir, d’une couleur de corne jaunâtre, costulée, parfois maculée de taches roussâtres, à tours convexes, croissant lentement; péristome droit, simple, aigu, à bords très rapprochés. M. Mousson compare cette espèce à l'Helix Erdel avec lequel elle a en effet plus d’un point de ressemblance. Elle est plus petite que ce dernier, et bien que ses tours soient plus convexes, elle présente une angulation plus sensible à sa périphérie. Parmi les espèces canariennes ses plus proches voisins sont les Helix kompsa et putrescens. x À x 146. — HELIX SERVILIS. Helix servilis, Shuttleworth, Mitth. nat. G. Bern., n°° 241-242, p. 140, 1852. un — L. Reeve, Conch. Icon., pl. CXLIIL, f. 91, 1852. — — JL. Pfeiffer, Mon. hel. viv., t. IL p. 401, 1853: Patula servilis, Mousson, Rev. faun. mal. Can., p. 95, pl. I, f. 13-16, 1872. — pusilla (pars), Wollaston, Test. Alt., p. 331, 1878. FAUNE MALACOLOGIQUE DES ILES CANARIES JiT! Palma (Blauner, Wollaston), Ténériffe (Wollaston); aux environs de Garachico (Blauner) ; Hierro (Wollaston). M. Wollaston considère l’Helix servilis de Shuttleworth comme étant identiquement la même que l’Helix pusilla (1) de Lowe, etil rapporte encore en synonymie à cette dernière espèce l’Hehx hypocrita Dorhn (2) des îles du cap Vert. Nous n'avons pu étudier aucune de ces espèces, et cependant en pré- sence des caractères énoncés par les auteurs qui les premiers ont décrit et nommé ces diverses formes, nous ne pensons pas qu'il y ait lieu d'opérer une semblable réunion. L’Helix servihs, représentant dans les îles Canaries du groupe européen de la pygmæa, est une petite coquille globuleuse déprimée, à ombilic médiocre, ornée de fines côtes lamelleuses, assez serrées, possédant quatre tours de spire convexes et offrant sur un diamètre de deux millimètres et demi une hauteur de un millimètre ; le dernier tour n'est pas descendant. L’Helix pusilla possède un test déprimé, orné de costules membraneuses distantes, une spire à peine proéminente, rois tours et demi un peu convexes, le dernier non descendant ; un ombilic très étroit, mais bien pénétrant, et sur un diamètre de deux millimètres sur une hauteur de un millimètre. L’Helx hypocrita est de forme turbinée déprimée, simplement costulée striée, vue à la loupe; trois tours et demi de spire, dont le dernier est obtusé- ment anguleux à son pourtour, presque descendant vers l'ouverture ; un dia- mètre de deux millimètres un quart sur une hauteur de trois quarts de milh- mètre. Il résulte de ces divers caractères que le servilis se distingue du pusilla par sa taille plus grande, par sa forme générale moins déprimée, ses tours plus convexes, ses côtes lamelleuses plus serrées, son ouverture différente, la forme de son ombilic. Par contre, l’Helix hypocrita diffère des deux espèces par sa spire plus (1) Lowe, Cambr. Phil. Trans., IV, p. 45, pl. V, f. 17, 1831. (2) Dorhn, Mal. blatt., t. XVI, p. 4, 1869. 18 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM élevée, par son dernier tour déprimé, anguleux à son pourtour, faiblement descendant à sa terminaison, par les stries peu apparentes qui ornent son test, par la forme de son ouverture et par la petitesse de son ombilic. Les figures 29-31 de la planche LXXXIX du nouveau Chemnitz, qui, au dire de l’auteur, doivent représenter l’Helix pusilla, sont détestables, en ce qu'elles montrent une coquille à test lisse orné en dessous de ponctuations paraissant indiquer que cette espèce est ordinairement hispide. Ces figures ne répondent ni aux caractères assignés par Lowe à son hélice, ni aux caractères énoncés par la description de ce même Chemnitz. Comme conclusion nous pensons qu'il y a lieu de conserver les trois noms spécifiques, afin de distinguer trois types différents, méconnus par M. Wollaston, ces trois types s'appliquant à des formes caractérisant trois faunes spéciales, savoir : L’Helix servihs, la faune canarienne. L’Helix pusilla (L), celie des îles Madère. L’Helix hypocrita, la faune des iles du cap Vert. x À x 147. — Herix PLACIDA. Helix placida, Shuttleworth, Mitth. nat. G. Bern., n° 241-242, p. 140, 1852. — — L. Reeve, Conch. Icon., pl. CXLIIL, f. 917, 1852. — — L. Pfeifier, Mon. hel. viv., t. II, p. 82, 1853. Patula placida, Mousson, Rev. faun. mal. Can., p 25, pl. I, f. 9-12, 1872. — — Wollaston, Test. Alt., p. 331, 1878. Ténériffe (Wollaston); environs de Guimar (Blauner); vit sur les troncs d’arbre. Petite espèce ombiliquée, déprimée-turbinée, mince, très finement striée, presque diaphane et ayant quelque ressemblance avec l'Helix rupes- (4) Non Helix pusilla, Pfeiffer, 1839, c’est l’Helix Gundlachi, Pfeiffer, 1840, espèce de l’île de Cuba. — Nec Helix pusillus, Gould, 1846, c’est l'Helix pauxillus, Gould, 1851, espèce des îles Sandwich. FAUNE MALACOLOGIQUE DES ILES CANARIES 79 tris de France, mais elle est bien plus petite; elle compte un tour de moins, et n’est pas costulée-striée. 148. — HELIX SPINIFERA. Patula spinifera, Mousson, Rev. faun. mal. Can., p. 25, pl. II, £. 17-20, 1872. Helix spinifera, L. Pfeiffer, Mon. hel. viv.,t. VII, p. 85, 1876. Patula spinifera, Wollaston, Test. Alt., p. 832, 1878. Palma ; Barranco de Agua et Barranco de Galga, environs de Buena- vista ; Grande Canarie (Wollaston). Cette espèce rappelle beaucoup le groupe européen de l'Helix acu- leata ; elle en diffère par sa forme conique, le nombre de ses tours bien arrondis, sa suture profonde, etc. Elle se rapproche aussi de l’Helix placida, dont elle se distingue par l'élévation de sa spire, la convexité et la hauteur de ses tours. x X x 149. — Hezix POMPYLIA. Helix pompylia, Shuttleworth, Mitth. nat. G. Bern., n°° 241-212, p. 140, 1852. — — L. Reeve, Conch. Icon, pl. CLXII, f. 922, 1852. — — L. Pfeiffer, Mon. hel. viv., t. II, p. 122, 1898. Patula pompylia, Mousson, Rev. faun. mal. Can., p. 27, pl. XI, f. 29-31, 1872. — — Wollaston, Test. Alt., p. 327, 1878. Palma ; dans les forêts des régions élevées (Blauner ; Wollaston). La forme de cette hélice, autant qu'il est permis d’en juger par la des- cription et les figures qui la représente, rappelle beaucoup l’Helx stepha- nophora (1); le premier diffère du second par sa taille bien plus petite, par son ouverture très différente et par les détails de sa sculpture. (1) Helix stephanophora. 80 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM x À x 150. — HeLIX LENTICULA. Helix lenticula (1), Ferussac, Tabl. syst., p.41, n° 154, 1821 (sans description). _ — Ferussac, in Michaud, Compl. à Draparnaud, p. 48, pl. XV, f. 15-17, 1831. — — Webb et Berthelot, in Ann. sc. nat., et Synops., p. 9, 1833. — — d'Orbigny, in Webb et Berthelot, Hist. nat. Can. moll., p. 66, pl. IL, f. 10-12, 1839. — — L. Pfeiffer, Mon. hel. viv., t. Ie, p. 211, 1848. — — Hidalgo, Moll. del viaje al Pacifico, p. 36, 1870. — — Mousson, Rev. faun. mal. Can., p. 72, 1872. — — Wollaston, Test. Alt., p. 394, 1878. Ténériffe (Maugé ; Bourgeau; Bourguignat) ; forêt de la Mercedès ; vallée de Tahodio (D° Verneau) ; Orotava, même île (Wollaston); Lanza- rote (Fritsch) ; environs de Chache et de Risco (Wollaston); Fuertaventure (Fritsch); environs de Rio-Palmas, Monte Atalaya (Wollaston) ; Grande Canarie (D° Verneau, Ripoche); El Monte; El Charco; aldea de San Nicolas ; Pinal de Tarajana ; de Maspalomas à Juan Grande (Wollaston); Palma (Blauner) ; Barranco de Herradura, Barranco de Agua, Barranco de Nogales, Argual de la Banda (Wollaston) ; Hierro (Wollaston). L’Helix lenticula, espèce du littoral méditerranéen, se trouve abon- damment répandue dans les îles Canaries, sans présenter aucune modifi- cation. Une certaine forme, assez remarquable, constitue une variété, dans la véritable acception de ce mot; elle a déjà été distinguée par M. Mousson, sous l'appellation de variété major. Dans cette variété, le test de grande taille (9 à 10°" de diamètre), à spire déprimée, parfois un peu bombée, à ombilic aussi un peu plus ouvert que dans le type, est strié-costulé en dessous, mais moins fortement qu’en dessus. (1) Non Helix lenticula Held. in Isis, 1836, espèce à rapporter au Zonitex purus. FAUNE MALACOLOGIQUE DES ILES CANARIES 81 151. — Hezix BERTHELOTI. Helix Bertheloti, Ferussac, in d'Orbigny, in Webb et Berthelot, Hist, nat. Can. moll., p- 69, pl.Il, f:4-6, 1839. Helix hispidula (pars), Z. Pfeifer, Mon. hel. viv., t. Ie", p. 209, 1848. Helix Bertheloti, Mousson, Rev. faun. mal. Can., p. 63, 1872. — — DÉPerer Aonmhelvive, MI bp 29586: Helix hispidula (pars), Wollaston, Test. Alt., p. 388, 1878. Cette forme, que quelques auteurs réunissent à l'Æelix hispidula, parait abondante à Ténériffe. Elle se sépare de ce dernier par sa taille plus grande, son test plus épais, sa forme plus déprimée, par une carène sen- sible costulée ; ses stries sont fortes et assez irrégulièrement espacées, son ombilic plus ouvert, non recouvert par l'expansion du bord columellaire. 152. — HELIX FORTUNATA. Helix Lens, Webb et Berthelot (1), Ann. sc. nat., t. XXVII, p. 315, et Synopsis, p. 11, 1833. — — d'Orbigny, in Webb et Berthelot, Hist.nat. Can. moll., p. 66, pl. HI, f. 7-9, 1839. — fortunata, Shultleworth, Mitth. nat. G. Bern., n° 241-249, p. 141, 1852. — — Pfeifer, Mon. hel. viv.,t. II, p. 162, 1853. — — Hidalgo, Moll. del viaje al Pacifico, p. 37, 1870. — — Mousson, Rev. faun. moll. Can., p. 64, 1872. = — Wollaston, Test. Atl., p. 389, 1878. Ténériffe (Maugé, d'Orbigny, Blauner, Webb et Berthelot); environs de Sainte-Croix, même île (Wollaston); Gomera (Mousson); Sainte-Croix-de Ténériffe (Paz in Hidalgo). : - Ce nom a été imposé par Shuttleworth à l’hélice décrite par d'Orbigny, sous le nom d'Aelx lens, et dans la pensée de l’auteur, pour éviter la con- fusion à laquelle donnait lieu la même appellation attribuée à des formes diffé- rentes, l’une de lorient de l'Europe, bien connue et acceptée sous ce nom, (1) Syn. excel. NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM, VIII. — 2° sérix. AU 82 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM l’autre, l'espèce primitivement nommée ainsi par Ferussac, mais non décrite, provenant de Ténériffe (1) et rapportée par Maugé. Les auteurs postérieurs à Ferussae sont tombés dans une méprise regrettable, en considérant comme identique au lens de cet auteur, et en décrivant sous ce nom une coquille de Grèce, qui offrait si peu de rapports avec l'espèce de Ténériffe, que Ferussac la regardait comme une simple _ variété de son barbata. Quoi qu'il en soit, le nom de Æelix lens désigne aujourd'hui si claire- ment la forme de l'Orient, que l’on ne saurait le lui retirer. Il est donc de toute nécessité de conserver à celle de Ténériffe le nom sous lequel M. Shuttleworth l’a désignée, tout en regrettant que ce dernier auteur n'ait pas tenu compte de l’intention de Ferrussae, indiquant positivement que sa lens avait été recueillie à Ténériffe par Mauge. Avant Shuttleworth, le continuateur de Ferussac, le très savant M. Deshayesétait tombé danslamème erreur. La figure 2 de la planche LXVI de l’Histoire des mollusques doit être rapportée à l’Helix lens de Grèce, de Grèce seulement, et non à celle des Canaries. 153. — HELIX PLANARIA. Helix afficta (2), Ferussac,Tabl. syst., p. 41, n° 251, 1821 (sans caractères). Caracolla planaria, Zamarck, An. s. v.,t. VI, p. 99, 1822. Helix afficta, L. Pfeifter, Mon. hel. viv., t. 1° p. 211, 1848, et in Chemn., ed. nov., t. IL, p. 168, pl. XCV, f. 8-10. — — L. Reewe, Conch. Icon., pl. CXLIV, f. 932, 1852. Polygyra affictum, 77. et A. Adams, Gen. of shell., p. 207, 1858. Helix afficta var. planaria, Mousson, Rev. faun. mal. Can., p. 65, pl. 1872. — — (pars), Deshayes in Ferussac, Hist. moll., I, p. 872, tabl. 66, f. 5, 1851. Helix planaria, Wollaston, Test. Atl., p. 891, 1878. Nous considérons avec Lamarck (3) et Deshayes (4) l’'Helix afficta de (1) Ferussac, tabl., p. 41, n° 153. 2) Non Helix afficta, Mousson, Can., p. 65 ; nec Helix afficta, Wollaslon, test. atl. (3) Lam. an. s. v., t. VI, p. 99, 1822. (4) Deshayes in Ferussac, Hist. moll., p. 372. FAUNE MALACOLOGIQUE DES ILES CANARIES 83 Ferussac comme identiquement semblable à l'Helix planaria de Lamarck; mais, contrairement à l'opinion de Deshayes, nous retenons le nom de planaria, le seul qui puisse être adopté. | En effet, les deux espèces ont été nommées sur les exemplaires recueillis à Ténérille et rapportés par Maugé, en même temps que les Helix consobrina, modesta, ete. Nous avons pu comparer avec la figure de Deshayes les exemplaires types de la collection Ferussac (1) faisant aujourd’hui partie de celle du Muséum, et ces exemplaires ne peuvent laisser aucun doute sur la validité de notre détermination ; de plus, nous avons pu étudier un certain nombre d'exemplaires recueillis récemment à Ténériffe, les uns faisant partie de la collection de M. le docteur Jousseaume, collection généreusement mise, par son auteur, à notre disposition, les autres dus aux recherches du voya- geur botaniste Bourgeau et déposés dans les galeries du Muséum ; ces divers individus proviennent de Taganama, localité dans laquelle vivrait, d'après MM. Mousson et Wollaston, le véritable planaria de Lamarck. Tous les exemplaires examinés sont identiques comme dépression, comme largeur d'ombilic, à ceux de la collection Ferussac ; la carène est tout aussi aiguë; il n’y a de différence que dans la taille un peu moindre, mais aucun autre caractère ne sépare les individus de Taganama de l’afficta type de Ferussac qui est identiquement le planaria de Lamarck. Quant à la forme de Palma, dans laquelle les auteurs précités croient reconnaitre un afficta typique, nous ne la connaissons pas : nous ne pouvons même savoir comment cette indication de Palma se trouve pour les auteurs en question être la seule habitation de cette hélice. Sur quelle autorité se sont-ils appuyés pour être amenés à considérer l'espèce de Ferussac comme ne vivant que dans cette île, alors que ce dernier, à propos de la provenance, dit l'ile Saint-Thomas? Ténériffe, Maugé. Ferussac doutait que cette hélice existât à Saint-Thomas (Antilles) ; il (1) Ces exemplaires s'accordent de tout point avec la figure donnée par Delessert pl. XXVI, f. 42, représentant la Planaria de la collection Lamarck. 84 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM avait parfaitement raison; mais pour Ténériffe, il n'hésite nuilement; c'est Maugé qui a recueilli les exemplaires d’après lesquels il a nommé cette hélice, et Maugé n’a visité aux Canaries que la seule île de Ténérifle ; les exemplaires rapportés par ee voyageur font actuellement partie, ainsi que nous l’avons déjà énoncé, de la collection du Muséum. À quelle cause, à quel auteur faut-il faire remonter la responsabilité de l'indication d’un Helix afficta dans l'île de Palma? nous n’avons pu le découvrir. Mais il nous semble évident que les deux auteurs MM. Mousson et Wollaston, ont eu en leur possession une forme voisine du planaria, provenant de Palma, qu'ils ont considéré, très à tort évidemment, comme étant l'afficta de Ferussac; Que cette forme doit constituer une espèce nouvelle, à laquelle il sera nécessaire, pour la distinguer de ses congénères, d'imposer un nom nou- veau, celui d'a/ficta étant purement synonyme de planaria. 154. — Herix pisCOBOLUS. Helix discobulus, Shuttleworth, Mitth. nat. G. Bern., n° 260-261, p. 290, 1852. — afficta, d'Orbigny in Webb et Berthelot, Hist.nat. Can. moll., p.66, pl. IT, f. 24-26, 1839, — discobulus, Z. Pfeiffer, Mon. hel. viv., t. HI, p. 643, 1853. Polygyra discobulus, Æ. et A. Adams, Gen. of shells, p. 207, 1858. Helix discobulus, Mousson, Rev. faun. mal. Can., p. 66, pl. IV, f. 1-2, 1872. — — Wollaston, Test. Atl. p. 893, 1878. Cette belle espèce habite la seule ile de Gomera. Suivant M. Wollaston, elle serait abondante sur les collines pierreuses des environs de Saint-Sébastien. 155. — Heux GoMERZ. Helix Gomeræ, Wollaston, Test. Atl., p. 392, 1878. Testa umbilicata, lenticularis acutissime carinata, sub opaca, densissima et mi- nute costulato-striata, pallidi cornea, spira obtuse convexiuscula; anfr. 6 1/2 lente crescentibus ; ultimo (supra et infra) ad carinam subalbidam anguste leviter com- presso, antice breviter deflexo, subtus subconico convexo; apertura obliqua, securi FAUNE MALACOLOGIQUE DES ILES CANARIES 85 formi, peristomate acuto, marginibus subapproximatis et lamina subnulla junctis ; columellari anguste expanso, reflexo, umbilicum (profunde et subito angulatim exca- vatum) haud attingente. Diam. maj. lin. 9 ; alt. 2 (Wollaston). Gomera, fossile aux environs de Hermigua (Wollaston). D'après l’auteur, eette espèce est voisine de l’Æelix discobolus. Elle est beaucoup plus petite que ce dernier, plus mince el cependant plus opaque; ses tries costulées sont plus faibles et plus serrées, son ombilie un peu plus étroit et moins en entonnoir. 156. — HeLix BEATA. Helix beata, Wollaston, Test. Atl., p. 390, 1878. Testa umbilicata, lenticularis, acute carinata, nitidula dense et grosse plicatulo, striata (saltem instate adulto, sed an in immaturo) calva, pallidi corneo ; spira planata, valde depressa ; anfractibus 9 1/2 lente crescentibus, ultimo (supra et infra) ad carinam compresso, antice breviter et paululum deflexo, subtus convexo-inflatiusculo, apertura obliqua, securiformi, peristomate acuto, marginibus late separatis et lamina sub nulla junctis; columellari anguste expenso, reflexo, umbilicum parvum profundum, et subito, sed haud angulatim excavatum, vix attingente. Diam. maj. lin. 5; alt. 2 (Wollaston). Espèce que nous ne connaissons pas, voisine, suivant l’auteur, de l’Helix fortunata, dont elle différerait par sa taille plus petite, sa spire plus déprimée, sa carène plus mince et ne se continuant pas au-dessus de la suture ; par son dernier tour plus convexe et plus enflé en dessous, son ombilie plus étroit, subitement excavé ; les bords de son péristome plus éloignés, le columel- laire moins étendu. Fuertaventure, où elle aurait été trouvée par le baron de Paiva. 157. — Hezix BERKELEY»I. Helix Berkeleyi, Lowe, in Ann. nat. hist., t. VII, p. 108, 1861. — — L. Pfeiffer, Mon. hel. viv., t. V, p. 269, 1868. — — Mousson, Rev. faun. mal. Can., p. 80, pl. IV, f. 7-8, 1872. — — Wollaston, Test. Atl., p. 334, 18178. 86 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM Grande Canarie (Lowe); entre Maspalomas et Juan Grande, dans une pente calcaire près de la mer (Wollaston). Nous ne connaissons pas cette espèce, qui, d’après M. Wollaston, aurait été recueillie également à l’état fossile, dans la même localité. D’après les caractères qui lui sont assignés, l’Helix Berkeleyi est une coquille déprimée, munie d’une perforation cachée par la réflexion du bord columellaire ; granulée en dessus, pourvue à la cireonférence d’une carène aiguë ; sa coloration est d’un fauve cendré; en dessus, elle est ornée de deux bandes étroites et d’une seule à la partie inférieure. M. Wollaston compare l’Helx Berkeleyi à l'Helix Wollastoni et à V Helx Webbiana ; nous ne comprenons pas sur quels caractères d’affimté cet auteur s’est basé pour établir sa comparaison. x À y 158. — HEeLix PULCHELLA. Helix pulchella, Muller, Verm. hist., XI, p. 80, 1774. — — Hidalgo, Moll. viaj. al Pacifico, p. 33, 1870. — — Mousson, Rev. faun. mal. Can., p. 51, 1872. — — Wollaston, Test. Atl., p. 308, 1878. Ténériffe (D° Verneau); Bourgeau, Fritsch, Wollaston. Sainte-Croix de Ténériffe (Paz, D' Verneau). Palma (Blauner) ; Grande Canarie (Wollaston). Nous ne connaissons cette espèce que de Ténériffe. Dans cette île existe, ainsi que M. Mousson l’a indiqué, le véritable Æelix pulchella d'Europe. Le test des exemplaires de cette provenance est excessivement mince, de coloration plus blanche que ceux de même espèce recueillis en Europe ; il est lisse à l'œil nu, peu brillant (1), mais laisse apercevoir sous le foyer d'une forte loupe de très fines costules, un peu espacées, arrondies au som- | amet, par conséquent non lamelleuses, semblables en tout aux stries cos- (1) Nos exemplaires ont séjourné longtemps en alcool. FAUNE MALACOLOGIQUE DES ILES CANARIES 871 tulées que lon remarque chez la plupart des espèces du genre Helix, mais qui ne rappellent en rien les lamelles de l’Helix costata. L'ouverture n’est pasaussiarrondie que celle de nos individus d'Europe; le péristome est le même ; les bords bien convergents ne sont pas réunis, du moins dans les exemplaires que nous avons pu étudier. 159. — HeLrx coSTATA. Helix costata, Muller, Verm. hist. XI, p. 31, 1774. La Grande Canarie (M. Ripoche). Cette espèce, non encore observée, jusqu’à ce jour, dans l'archipel canarien, a été recueillie assez abondamment dans la Grande Canarie par M. Ripoche, à l’obligeance duquel nous devons déjà la connaissance de bien des espèces intéressantes de cette île. L'Hehx costata, op souvent confondu avec le pulchella, en diffère par sa forme très déprimée, sa spire plus aplatie, son ouverture plus obli- que, la dilatation de son dernier tour, la descendance bien marquée de ce même tour vers l'ouverture; chez le pulchella, l’angulation périphérique n'existe pas, le dernier tour étant bien et doucement arrondi; chez le costata, au contraire, l'angulation, bien marquée, est située à la partie supérieure du tour. L'Helix costata possède autour de l’ombilic une angulation mar- quée, presque insensible chez le pulchella; enfin le premier est orné de côtes lamelleuses d'autant plus accusées que la coquille est à un âge moins avancé; ces lamelles sont formées par la cuticule très mince, de couleur grisätre ou roussâtre, s’exfoliant facilement. Sous la cuticule, le test présente une série de stries costulées très fines et très serrées. Le caractère distinctif tiré de la présence des côtes lamelleuses chez l’Helx costata n'a qu'une valeur très faible, on pourrait même dire que cette . valeur est nulle; ce n’est pas d’après ce caractère, ainsi que paraissent le croire certains auteurs, que cette espèce a été séparée du pulchella, mais bien d’après sa forme générale, celle de son ouverture, etc. L’Helix costata de la Grande Canarie diffère un peu de celui d'Europe. L’angulation au dernier tour est moins accusée, les lamelles n'existent qu'à 88 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM l'état rudimentaire, et bien que les exemplaires que nous avons examinés fussent dans un état très frais, la cuticule avait presque complètement dis- paru ; mais la forme déprimée du test, l'obliquité de l'ouverture, la descen- dance du dernier tour et sa dilatation ne peuvent faire confondre cette espèce avec le pulchella. x À x 160. — HELix PAUPERCULA. Helix paupercula, Lowe, in Cambridge, Phil. Trans., t. IV, pl. V, f. 19, 183. — — L. Pfeifier, Mon. hel. viv., t. I, p. 189, 1848: — — Mousson, Rev. faun. mal. Can., p. 60, 1872. — — Wollaston, Test. Atl., p. 381, 1878. Cette espèce de l'archipel de Madère a été trouvée dans l’ile de Lan- zarote aux environs de Haria en quelques rares échantillons. C'est évidem- ment, comme le pense M. Mousson, le résultat d’une acclimatation très accidentelle et toute récente, | Il ny aurait même pas lieu de s'étonner si l’espèce venait à dispa- raître. Des résultats analogues ont été déjà constatés à l'égard de certaines espèces persistant pendant quelques années et finissant à la fin par disparaître. x À 161. — HeELix ARGONAUTULA. Helix argonautula, Webb et Berthelot, in Ann. sc. nat., tu XXII p.1325;1et Synops., p. 21, 1833. — — d'Orbigny, in Webb et Berthelot, Hist. nat. Can. moll., p. 6. pl. IL, fig. 13-18, 1839. — —— L. Pfeiffer, Mon. hel. viv., t. I°", p. 125, 1848. — — Mousson, Rev. faun. mal. Can., p. 55, 1872. — — Wollaston, Test. Alt., p. 400, 1878. Grande Canarie, sous les pierres près d’Arguéneguin (Wollaston). Cette espèce semble avoir été transportée du Maroc dans les îles Canaries ; c’est, du moins, ce qui ressort des observations de M. Mousson sur la faune malacolooique des environs de Casa Blanca, où le type de l'espèce (d'Orbigny, Atlas, pl. IL fig. 13-15) a été retrouvé, dans des cir- FAUNE MALACOLOGIQUE DES ILES CANARIES SJ constances telles que sa spontanéité dans cette partie de l'Afrique semble être indiscutable. M. Mousson établit pour cette forme deux variétés : l’une, qu'il regarde comme typique, s applique aux exemplaires habitant le Maroc. La deuxième comprend les individus vivant dans les îles Canaries ; cette variété diffère de la première par les caractères suivants : € B, GANARIENSIS ; paulo major, spira fere plana, interdum subscalata, corneo gri- sea, infra indistincte fasciata, anfractibus supra planiuseulis, ad carinam ascendentem En décrivant l'Helix argonautula, Webb et Berthelot, et après eux d'Orbigny, n'ont parlé que du type de l'espèce, et nullement de la variété figurée sous les numéros 16, 17, 18 de la planche IT des Mollusques des Canaries. Cette variété est extrêmement remarquable; elle diffère du type (fig. 13-15 même planche) par une dimension plus forte, par une base plus bombée au centre, déprimée vers la carène simplement aiguë, mais moins accentuée que dans le type ; dans cette dernière, la carène est formée de costules saillantes qui lui donnent une apparence tuberculeuse; cette variété diffère encore du type, par un ombilie bien ouvert, au lieu d’être réduit en quelque sorte à une simple perforation, etc. Nous n’avons eu à notre disposition aucun représentant des variétés de l’Helix argonautula ; il est probable que la variété Canariensis de M. Mousson se rapporte aux figures 16-18 de d'Orbigny, mais la description de cette variété est si vague que nous sommes obligés de rester dans le doute. Dans ces conditions on ne peut que signaler les différences particulières des deux formes. x À x 162. — Herix EUTROPIS. Helix eutropis, Shuttleworth, in Pfeilier, Mal. Blatt., p. 237, 1860. — — L. Picitfer, Mon.hel. viv., t. V, p. 371, 1868. — — Mousson, Rev. faun. Mal. Can., p. 58, 1872. — — Wollaston, Test. Alt., p. 380, 1878. NOUVELLES ARCHIVES DU MUSEUM, VIII. — 2° SÉRIE. 112 90 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM Fuertaventura (Fritsch). D’après M. Wollaston, l’Helix eutropis aurait été recueilli jadis par Berthelot, mais non décrite par cet auteur. Nommée dans la collection Cuming par Shuttleworth, décrite par Louis Pfeiffer, M. Mousson en a donné une bonne figure d’après des exem- plaires recueillis dans Fortaventure par M. de Fritsch. Le professeur de Zurich le compare à l’Helix rugosa (1) avee lequel il a en effet plus d’un point de ressemblance, mais dont 1l s’éloigne par la forme de ses tours de spire, celle de son ombilic, la position de la carène. Cette espèce forme, pour la faune canarienne, le type d’un groupe extrêmement intéressant, que des recherches plus approfondies viendront probablement augmenter encore. x À x 163. — HELrIx NODOSO-STRIATA. Helix nodoso-striata, Mousson, Rev. faun. mal. Gau., p. 51, pl. HI, f. 19-21, 1872. — — 1. Pfeiffer, Mon.‘hel-viv., t-. VIL p.247; 1876: Helix Mirandæ (pars), Wollaston, Test. Atl., p. 399, 1878. Gomera (Fritsch). Espèce voisine de PHelix Mirande, recueillie à Gomera par M. de Fritsch en un seul exemplaire. D’après M. Mousson, sa forme est plus aplatie que celle du Mrande ; les stries, les nodulations sur chaque tour de spire, les denticulations de la carène ne sont plus marquées ; la seconde carène est séparée de la première par une rigole striée, l’ombilic bien ouvert à son rebord presque anguleux. Ces différents caractères ne peuvent laisser aucun doute sur la validité de cette espèce. 164. — HxLix OPHTHALMORICA. PLOCVIIE ME X Helix Ophthalmorica, J. Mabille, Bull. Soc. phil. Paris, VIE sér., t. VI, p. 148, 1882. Testa subanguste pervie umbilicata, depressa, orbiculari, crassiuscula, solidula subopaca, alba, costulis elevatis æquidistantibus supra et subtus ornata (interstitiæ costularwun striatæ ; spira subprominula, apice subplanato, minimo, nitido, lævigato, (1) Hel. rugosa Chemnitz, éd. 2, t. XXII, f, 3-4. FAUNE MALACOLOGIQUE DES ILES CANARIES 91 luteoque tincto ; anfr. 5 subregulariter (1-2 convexiuseuli, 3 subplanulatus, 4-5 con- vexiusculi) crescentibus, sutura lineari, crenulata separatis ; ultimo majore, acute ca- rinato (carina crenulata), subtus convexo, adumbhilieum obscure angulato, at basin carinæ impresso, lineaque cireumdato ; apertura obliqua, lunata, trapeziali, marginibus subdistantibus ; peristomate acute, recto, margine externo rectiuseulo, ad carinam angulato, basali concave arcuato. Diam. maj.8; min. 7; alt. 2 1/2 mill. Les Canaries (D' Jousseaume). Coquille presque étroitement ombiliquée, déprimée orbiculaire, un peu épaisse, un peu solide, presque opaque, blanche, ornée de costules élevées, situées à égales distances les unes des autres et aussi appa- rentes en dessus qu'en dessous; les intervalles entre les costules sont triés; spire à peine élevée, à sommet presque aplati, très petit, brillant, lisse, teinté en jaune. Cinq tours de spire à croissance presque régulière, séparés par une suture linéaire mais crénelée ; les deux premiers tours sont un peu convexes, le troisième presque aplaü, et les autres faiblement convexes; le dernier un peu grand, pourvu d'une carène aiguë crénelée, convexe en dessous, obscurément anguleux autour de l’ombilie, déprimé à la base de la carène et orné en cette partie d’une ligne enfoncée; ouverture oblique, échancrée, de forme trapézoïde, à bords presque distants ; péristome aigu, droit; bord externe presque droit, anguleux vers la carène, le basal arqué concave. Cette espèce ne peut être rapprochée que de l’Helix Eutropis ; comme ce dernier il est orbiculaire, mais plus déprimé, couvert de stries lamelleuses ; mais lophthalmorica diffère essentiellement de son congénère par sa spire moins élevée, ses tours moins convexes, son ombilic beaucoup plus ouvert, laissant bien voir, à son intérieur, tout l’enroulement spiral. Cette espèce nous a été communiquée par M. le docteur Jousseaume comme provenant des îles Canaries mais sans indication précise de localité. x À x 169. — HELix MULTIPUNCTATA. Helix multipunctata, Mousson, Rev. faun. mal. Can., p. 52, pl. I, f. 16-18, 1872, — — L. Pfeifter, Mon. hel. viv., t. VII, p. 246, 1876. — — Wollaston, Test. At]., p. 404, 1878. rO 19 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM Cette hélice a été recueillie dans l’île de Fuertaventura à l’état fossile : on en connaît un seul exemplaire. Elle semble par sa forme générale et celle de son ouverture serappro- cher du pulverulenta ; le test est étroitement ombiliqué, convexe déprimé, an- guleux au pourtour, orné de granules formés par le croisement des lignes transverses et spirales qui ornent sa surface ; ses tours de spire sont au nombre de quatre : lepulverulenta en compte cinq, le dernier n’est pas des- cendant el sa carène formée par un angle à peine saillant est très obtuse. 166. — Hezix 1NoPs. Helix inops, Mousson, Rev. faun. mal. Can., p. 48, pl. II, [. 1-8, 1872. — — L. Pfeifier, Mon. hel. viv., t. VII, p. 102, 1876. — — Wollaston, Test. Atl., p. 396, 1878. Grande Canarie (Fritsch). La coquille est subdéprimée conique, à test solide, bien strié, à dernier tour caréné, portant en dessous vers le centre une étroite perforation. L’ou- verture est ovale, la spire assez élevée, à sommet corné. Toute la surface est blanche sans aucune tache. M. Mousson la déclare très proche de certaines formes ou variétés de l’Helix conica Draparnaud; « mais elle est, dit-il, plus déprimée, moins con- « vexe dans ses tours, moins fortement perforée ». 167. — HeELrX PULVERULENTA. Helix pulverulenta, Zowe, Ann. and. maj. nat. hist., 3° sér., t. VII, p. 107, 1861. — — L. Pfeifler, Mon. hel. viv., t. V, p. 191, 1868 (excel. fig. cit.). — — Mousson, Rev. faun. mal. Can., p. 52, pl. II, f. 10-12, 1872. _ — Wollaston, Test. Alt., p. 402, 1878. Cette hélice habite la Grande Canarie ; son test, d’après la description de l’auteur, est orné d’une striature simple, non croiste, ni granuleuse, ni tuberculeuse ; une carène bien marquée mais non comprimée, ni crénelée entoure le dernier tour ; enfin elle est simplement perforée. FAUNE MALACOLOGIQUE DES ILES CANARIES 92 168. — Hezix Morara. Helix morata, Mousson, Rev. fann. mal. Can., p. 54, 1872. — — L. Pfeiffer, Mon. hel. viv.,t. VII, p. 246, 1876. — — Wollaston, Test. Atl., p. 404. 1878. Encore une espèce que nous ne connaissons que par la description. Elle est certainement très voisine de l’Helix grano-striata ; ses différences sont les suivantes : ombilic très étroit, forme lenticulaire déprimée à spire conique, test nettement granuleux, taille plus petite que celle du grano- striata ; dernier tour à peine descendant, ouverture obliquement sécuriforme : péristome très fortement labié mais non réfléchi. Ces caractères indiquent une forme voisine de la précédente, mais cependant bien distincte. 169. — HELix GRANOSTRIATA. Helix granostriata, Mousson, Rev. faun. mal. Can., p. 53, pl. HI, f. 13-15, 1872. — — L. Pfeiffer, Mon. hel. viv., p. 245, 186. — — Wollaston, Test. Atl., p. 403, 1878. L'Helix Morata habite l’île de Fuertaventura. Fuertaventura, Lanzarote (Hartung, Fritsch, ex Mousson). Espèce voisine du pulverulenta ; son test est strié, cotelé, orné de lignes décurrentes, ornementation qui donne à la coquille une apparence granuleuse. Le péristome est fortement labié. D’après M. Mousson, ce dernier caractère la rapprocherait de l'Helix Sethubalensis (1) dont en effet elle paraît rappeler assez bien la forme générale. x À x 170. — HeLix MIPANDX. Helix mirandæ (2), Lowe, Ann. and. mag. nat. hist. 3° sér., t. VIT, p.107, 1861. — — L. Pfeiffer, Mon. hel. viv., t. V, p. 214, 1868. —— — Mousson, Rev. faun. mal. Can , p. 51, pl. I, f. 7-8, 1872. —= — Wollaston, Test. Atl., p. 399, 1878. (4) Helix Sethubalensis, Pfeiffer in Zeitsch. 1850, et Chem., éd. al., pl. CXXXIT, f. 17-18, espèce de Portugal. (2) Non Helix mirandæ, Rambur, Journ. conch., 4868, qui est l'Helix Iberica, Rambur, espèce d'Espagne. © ré NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM Gomera (Lowe, Fritsch); sur les collines arides près San Sebastian (Wollaston) Hierro ; aux environs de Valverde (Wollaston). | Nous ne connaissons pas celte forme qui semble relier entre elles les espèces à test très accidenté, comme l’Helix Despreauxi et les formes voisines à test plus ou moins strié, ou à tubercules presque effacés comme les Helix grano-striata, pulverulenta, ete. 171. — Hexix cycLoDoN. Helix cyclodon, Webb et Berthelot in d'Orbigny, Moll. can., p. 64, pl. I, f. 1-8, 1839. == — Mousson, Rev. faun. mal. Can., p.48, 1872. M. Mousson croit devoir identifier cette espèce avec l’Æehx pumuho de Mogador. Sans doute l'Helir cyclodon est très voisin de l'Helix pumilio, et les exemplaires de cette dernière, recueillis à Ténériffe, sembleraient indiquer que les deux espèces n’en font qu'une. Peut-être les eussions-nous réunies, si certaines considérations ne laissaient quelques doutes sur l'opportunité de cette réunion. L’Helix cyclodon, tel que d’Orbigny l'a décrit, n’a qu’une seule carène ; la figure de cette espèce dessinée par Terver, présente une coquille à spire moins acuminée, moins grêle que celle du pumilo ; les tours de spire sont simplement striés, la suture seulement crénelée, le dernier tour bien caréné et la carène nettement laciniée. Mais la seconde carène n’est pas indiquée; d'Orbigny n’en parle en aucune manière, lui qui fait remarquer la singu- larité des deux carènes dans l’Helir Despreauxr, et note qu’elle commence à se montrer chez l’argonautula où elle est beaucoup plus faible que dans Île pumilio ; de plus, la base du dernier tour chez le cyclodon est bien plus renflée que chez le pumilio. Toutes ces raisons nous engagent à conserver cette espèce, sans cependant affirmer qu'elle appartienne à la faune canarienne. Il est évident que l’on ne pourra être complètement fixé sur sa valeur spé- cifique que le jour où l’on parviendra à découvrir une coquille se rappor- tant exactement à la figure et à la description de d’Orbigny. FAUNE MALACOLOGIQUE DES ILES CANARIES 95 L’Helix cyclodon figuré par Rewe (D) est un Helir pumitio, et ne re- présente nullement l’espèce décrite et figurée par d'Orbigny et Terver. 172. — Heuix PuMILIO. Trochüis pumilio, Chemnitz, Conch. cab., t. XI, p. 164; t. 196, f. 1188-1189-17. Helix prumilio, L. Pfeiffer (2), Mon. hel. viv., t. [”, p. 178, 1848. Ténériffe (Henry de la Perraudière). Deux exemplaires de cette espèce ont été rapportés de l’île de Téné- riffe par feu de la Perraudière ; ils sont en tout conformes aux individus de cette même espèce, provenant de l’ancienne collection Ferussac et appar- tenant au Muséum. L'Helix pumilio possède un test solide, peu épais, étroitement perforé, de forme conique tarriculée,très élargie à la base, à spire élancée, élevée, très acuminée, rappelant par sa forme générale celle de l'Helx elata (3), mais moins grande, moins robuste, à spire plus grêle, à tours munis d’une faible carène tuberculeuse et d’une seconde apparente surtout vers le der- nier tour, et beaucoup moins prononcée que la première; les tours ne sont pas striés costulés comme chez l’elata, mais couverts de rides crispées, on- dulées, tuberculeuses. La carène du dernier tour est aiguë ; la base à peine convexe; l'ouverture triangulaire à bords un peu convergents, l’externe simple aigu, à peine courbé, le basal arqué, le columellaire droit, un peu épaissi, dilaté et une lame mince, étroite, recouvrant en partie la per- foration ombilicale. Cette espèce est originaire du Maroc, elle vit aux environs de Moga- dor et de Tanger. Sa présence dans l’île de Ténériffe ne peut être attribuée qu'à une importation accidentelle. Les suites à Rossmassler renferment sous le n° 1464 la figure d’un Helix pumilio, qui manque non seulement d'exactitude, mais encore ne s’accorde pas complètement avec la description qui l'accompagne. (1) Conch. Icon. Helix, pl. CGVIIE, f. 1475, 1854. () Non Helix pumilio, Pfeiffer, symb. 11,p. 33, 1842, espèce différente. (8) Helix elala, Faure-Biguet in Ferussac, 1821, espèce de Sicile. 96 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSEUM x À x 173. — HELIX DESPREAUXI. Helix Despreauxi, d'Orbigny in Webb et Berthelot, Hist. nat Can. moll., p.6s, pl. 3, f. 21-23, 1839. Helix Depreauxi, d'Orbigny, Atlas, pl. IT (explic.), 1839. Helix Despreauxi, L. Pfeiffer, Mon. bel. viv., t. Ie", p. 179, 1848. — — — in Chemnitz, éd. al., t.1°, p. 119, pl. XXII, f. 20-21 (sans date). Iberus Despreauxi, . et À. Adams, Gen. of shells, p. 29, 185. Helix Despreauxi, Mousson, Rev. faun. mal. Can, p. 49, 1872. — — Wollaston, Test. Atl., p. 397, 1878. Grande Canarie (Despréaux) dans la région aride d’Elcharco au delà de Maspalomas (Wollaston) ; près d'Agaete (Ripoche). L’Helix Despreauxt est caractérisé par un dernier tour très convexe en dessous, par un ombilic extrêmement étroit et arrondi, en partie recou- vert par la dilatation du bord basal ; l'ouverture est rhomboïdale anguleuse à péristome épais non réfléchi; la spire, très remarquable dans cette espèce, forme un cône gros, obtus, dont le diamètre diminue insensiblement en s'élevant. L'Helix Despreauxi est le type d’un petit groupe canarien que les auteurs contemporains ont introduit très à tort dans la coupe sous-générique, turri- cula, créée pour l'Helix elegans et les formes voisines. 174. — HELixX MODERATA. Helix moderata, Mousson, Rev. faun. mal. Can., p. 50, pl. HI, f. 4-6, 1872. — BL'Picitier, Mon-"hel-wviv., tVIL Ip 200 M8r6? — — Wo!laston, Test. Alt., p. 398, 1878. Fuertaventura, Lanzarote (Fritsch, Hartung); Grande Canarie (Ri- poche). Cette hélice diffère du Despreauxi par sa forme plus déprimée, son ombilie plus étroit, sa seconde carène moins proéminente. Les stries qui FAUNE MALACOLOGIQUE DES ILES CANARIES on ornent sa surface sont généralement plus fines; son ouverture est plus irrégulière ; sa base striée ne présente que des tubercules plus ou moins effacés, ce qui n’a pas lieu chez sa congénère. x X x 175. — HeLziIx TUMULORUM. Helix tumulorum, Webb et Berthelot, in Ann. sc. nat.,t. XXVIII, p. 315, et Synop., p. 11, 1833. ee — d'Orbigny in Webb et Berthelot, Hist. nat. Can. moll., p. 68, pl. I, f. 29-831, 1839. — — DL. Pieifier, Mon. hel. viv., t.1, p. 216, 1848. — — L. Pfeifier, in Chemn., ed. nov., 11, p. 148, pl. XCI, f. 17-18 (sans date). — — L. Reeve, Conch. Icon., pl. CXXXVII, f. 859, 1852. Iberus — H, et A. Adams, Gen. of Shells, p. 209, 1858. Helix — Mousson, Rev. faun. mal. Can., p. 48, 1872. — — Wollaston, Test. Alt., p. 405, 1878. Cette espèce est spéciale à la Grande Canarie et même à une portion fort restreinte de cette île, l’'Isleta, et, d’après M. Wollaston, elle se trou- verait aussi à Puerto da Luz, localité peu distante de la première. x X x 176. — HELIX PHALERATA. Helix phalerata, Webb et Berthelot, Ann. se. nat., t. XX VIII, p. 329, et Synop., p. 13, 1833. — Nivariensis, Shuttleworth, Mitth. nat. G. Bern., n°‘ 241-242, p. 141, 1852. — Rosetti(l)}, Webb et Berthelot, Ann. sc. nat., t. XXVIIT, p.325 et Synop., p. 13, 1833. — — (pars), L. Pfeiffer, Mon. hel. viv., t. I, p. 156, 1848. — — dOrbigny in Webb et Berthelot, Hist. nat. Can. moll., p. 62, pl. I, f, 32-84, 1839. — Nivariensis, L. Reeve, Conch. Icon, pl. CXLIII, f. 924, 1852. (1) Non Helix Roseti, Michaud, Cat. coq. Alger, p. 6, t. Ie, f. 17-18, 1831 (espèce d'Algérie d’un groupe différent). NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM, VIII. — 2° sérig. 13 98 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM Helix phalerata, L. Pfeiffer, Mon. hel. viv., t. III, p. 128 (excl. syn. plur.), 18538. — Nivariensis, Hidalgo, Moll. del viage al Pacifico, p. 40, 1870. — phalerata, Mousson, Rev. faun. mal. Can., p. 41, 1872. — — Wollaston, Test. Alt., p. 406, 1878. Cette espèce habite l’île de Ténériffe; elle y a été observée par presque tous les voyageurs, notamment à Sainte-Croix (Webb et Berthelot; d'Orbigny, Grasset, Lowe); au Barranco de Passo Alto (Wollaston); assez abondante dans la forêt de Las Mercedes (D° Verneau). D’après M. Mousson elle existerait également dans l’île de Palma. 177. — HeLix CÆMENTITIA. Helix cæmentitia, Shuttleworth, Mitth. nat. G. Bern., n°° 260-261, p. 291, 1852, — — L. Pfeiffer, Mon. hel. viv., t. III, p. 638, 1853. — — Mousson, Rev. faun. mal. Can., p. 42, 1872. — _— Wollaston, Test. Alt., p. 411, 1878. Grande Canarie, fide Mousson. Petite espèce retrouvée dans la Grande Canarie par M. Wollaston, d’après le témoignage de M. Mousson. Les exemplaires sur lesquels Shuttleworth a établi cette espèce font actuellement partie du musée de Marseille. L'Helix cæmentitia possède une coquille très étroitement ombiliquée, de forme conique semi-globuleuse, carénée, mais à carène ne persistant pas vers l’ouverture; son test est costulé, solide, peu brillant, de couleur cen- drée et parsemé de petites taches cornées; une seule bande brune orne la périphérie, elle est interrompue cà et là par des fascies blanches. Les exemplaires recueillis par M. Wollaston diffèrent du type en ce qu'ils por- tent deux fascies. 178. — HEeLix PERSIMILIS. Helix persimilis, Shuttleworth, Mitth. nat. G. Bern., n°° 241-249, p. 141, 1852. — — L. Reeve, Conch. Icon. — — L. Pfeiffer, Mon. hel. viv., t. II, p. 129, 1858. — — Mousson, Rev. faun. mal. Can., p. 40, 1872. — — Wollaston, Test. Alt., p. 407, 1878. FAUNE MALACOLOGIQUE DES ILES CANARIES 99 Palma; Hierro (Blauner, Wollaston); Gomera (Fritsch) ; Ténériffe ; environs de Sainte-Croix et d'Orotava ; Taganama, même ile (Wollaston); Palma ; environs d’Arguel (Wollaston). Cette espèce est représentée dans la collection du Muséum par un exemplaire provenant de l’ancienne col- lection Ferussac, mais sans indication précise de localité. 179. — HELIX OLEACEA. Helix oleacea, Shuttleworth, Mitth. nat. G. Berne, 1852. — TT …Pieitter, Mon:hel. viv., t. IIL, p. 129; 1853. — — Mousson, Rev. faun. mal. Can., p. 43, pl. IL, f. 45-47, 1872. — — Wollaston, Test. Alt., p. 409, 1878. Palma (Blauner); même île dans les bois humides (Wollaston). M. Wollaston réunit à l’Hehx oleaca l'Helix deusta (1) de Lowe, que l'on ne connaît actuellement que par la description un peu diffuse qu'en a donnée son auteur. M. Mousson, tout en penchant vers la réunion de ces deux formes, hésite cependant. D’après le savant professeur de Zurich, le type de l’Helix deusta n’existe plus. Cette espèce étroitement alliée aux Helix phalerata et oleacea et à peu près de la même taille diffère de toutes les deux par sa sculp- ture plus grossière, sa bande supérieure composée de taches plus irrégu- lières, plus larges et plus nettement séparées. Sa coloration est plus sombre, son ouverture moins oblique. Chez le persimilis, le dernier tour est moins développé que chez les deux premières, et l'angle moins pro- noncé que chez le phalerata; l'ouverture très faiblement anguleuse au bord externe, tandis que chez l'oleacea l'angle est plus accusé et complètement nul chez le phalerata. Cinq individus authentiques d’AHelix oleacea ont été examinés par lui, et bien que la description de Lowe puisse à peu près leur conveuir, l’auteur déclare ne pouvoir affirmer l'identité des deux espèces, la description de Lowe paraissant s'appliquer à une forme un peu différente. Il serait donc à désirer que de nouvelles recherches dans l’île de Palma, (1) Helix deusta, Lowe, Ann. nat. hist., t. VII, p. 106, 1861. 100 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM et surtout dans la localité indiquée par Lowe, les bois de la Caldera, fissent découvrir une forme d’oleacea d’un diamètre majeur de huit millimètres, d’un diamètre mineur de sept et demi sur une hauteur de cinq et demi à six mul- limètres, présentant un test subglobuleux déprimé, pourvu au dernier tour d’une carène obtuse, d’une perforation à demi cachée, mince, fragile, ordi- nairement ornée de tries blanchâtres «et de taches foncées, principalement dans le voisinage de la suture et de la carène; comptant cimq tours ou cinq tours et demi de spire, convexes, obliquement couverts de stries faibles et serrées ; le dernier non descendant et non caréné à sa terminaison ; la suture très distincte et profonde. En présence d'exemplaires provenant de la localité même dans laquelle Lowe a récolté son deusta, etrépondant entièrement à la description donnée par cet auteur, le doute ne serait plus permis, et il serait possible de réunir, en toute connaissance de cause, ou de séparer les deux formes. 180. — Hezix PRÆPOSITA. Helix præposita, Mousson, Rev. faun. mal. Can., p. 45, 1872. — — L. Pfeifter, Mon. hel. viv., t. VII, p. 98, 1876. — persimilis (pars), Wollaston, Test. Alt., p. 407, 1878. Grande Canarie, au Pinal de Tarejana (Wollaston). Coquille subperforée, demi-globuleuse et de forme conique, un peu mince, obliquement ornée de stries serrées, blanches et d'un corné roussâtre; deux fascies dont l’une au-dessus de la carène, l’autre à la base du dernier tour, quelquefois interrompues par des stries blanches ; spire convexe-con1- que à croissance régulière ; sommet petit, corné, un peu élevé. Cinq tours et demi de spire dont les supérieurs sont un peu plans et le dernier faible- ment descendant, conique-convexe en dessous, se termine en une perforation dépourvue de bord anguleux : l'ouverture est assez oblique, obscurément quadrangulaire-ovale, à péristome droit, aigu et à bord non rapproché, très peu déclive, le columellaire presque vertical, brièvement réfléchi sur la perforation très étroite. FAUNE MALACOLOGIQUE DES ILES CANARIES 4101 M. Mousson fait ressortir que l’angulation franche du dernier tour et la perforation incomplète ne permettent pas de rapporter cette espèce recueillie jusqu'ici en un seul exemplaire au persimils. La forme de l'ouverture chez le præposita, celle des tours de spire, du péristome, nous semblent motiver suffisamment sa séparation comme espèce distincte. 181. — Hezrx WoopwarprA. Helix Woodwardia, Tarnier in Mousson, Rev. faun. mal. Can., p. 45, pl. I, f. 48-50, 1872. _ — L. Pfeiffer, Mon. hel. viv., t. VII, p. 102, 1876. — — Wollaston, Test. Alt., p. 410, 1878. Ténériffe (Grasset; Wollaston ; Fritsch). Nous devons la connaissance de cette espèce à M. Tarnier qui nous en a généreusement octroyé quelques individus non complètement adultes. L’Helix Woodwardia est une petite espèce, à test assez fragile, corné, mat en dessus, assez brillant en dessous, pourvue d’une étroite perforation. À l’état jeune, le test de cette espèce est orné en dessus de stries jaunes opaques, assez élevées, assez serrées, mais laissant à la partie supé- rieure des tours, vers la suture, des espaces libres, cornés; ces stries s'arrêtent à la périphérie en formant la carène, qui, pour cette raison, paraît, sous une forte loupe, comme crénelée. 182. — Hezrx WWATSONIANA. Helix Watsoniana, Wollaston, Test. Atl., p. 411, 18178. Testa anguste umbilicata, rotundato-lenticularis , teniuscula, calva, subopaca, rufo-brunnea, ubique dense et argute costulato-striata, striis plus minus obscure pal- . lidioribus, plagas valde irregulares obsoletas hine inde efficientibus ; spira depres- siuscula, anfractibus 5 convexiusculis, lente crescentibus, ultimo vix descendente et vix angulato, subtus obscure suhfasciato-marmorata. Peristomate acuto, labris om- nino disjunctis, columellari ad insertionem reflexo, umbilicum parum subito excava- tum paululum tegente. Diam. maj. lin. 2; alt. 4 1/2. 102 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM Grande Canarie et Ténériffe (Watson, fide Wollaston). L'auteur pense, sans oser l’affirmer complètement, que son espèce est voisine des Helix Woodwardia et oleacea, mais 1l déclare qu’elle pourrait bien, cependant, appartenir aux groupes des Helix armillata et conspur- cata. Une semblable appréciation rendra bien difficile la reconnaissance de cette espèce que M. Wollaston n’a pas récoltée lui-même et pour laquelle il émet quelques doutes sur l'indication des localités. x À x 183. — HELIX UMBICULA. - Helix Roseti (1), Chemnitz, edit. al., t. I, p. 390, pl. XX VIT, f. 19-20 (sans date). _ _ L. Pfeiffer, Mon. hel., viv., t, L*, p. 156, 1848 (descript. syn. plur. exclusis). — umbicula, Shuttleworth, Mitth. nat. Bern., n°° 260-261, p. 290, 1852. — — L. Pfeiffer, Mon. hel. viv., t. IL, p. 639, 1853. Theba — A. et PB. Adams, Gen. of shells, p. 216, 1858. Helix — Mousson, Rev. faun. mal. Can., p. 41, 1872 (excl. syn. Pfeiffer). — = Wollaston, Test. Atl., p. 412, 1878. Les Canaries (Shutileworth). Cette espèce a été décrite d'après un exemplaire de la collection Terver, actuellement déposé dans les galeries du musée de Marseille. Elle n'a pas encore été retrouvée : c'est d'autant plus regrettable que les auteurs ne sont pas d'accord sur ses caractères distinctifs et sur la place qu’elle doit occuper dans la méthode ; on a même émis des doutes sur son authenticité comme espèce canarienne. La figure citée par Shuttleworth représente une forme très voisine du montlifera, mais beaucoup plus grande ; l’Aelix wmbicula appartiendrait donc au même groupe que cette espèce, dont il possède très exactement l'ouverture, mais dont il diffère essentiellement par son dernier tour (1) Fide Shuttleworth, loc. cit. FAUNE MALACOLOGIQUE DES ILES CANARIES 103 beaucoup plus développé, sa spire plus élevée, assez acuminée, subaiguë, et par la présence d’une perforation étroite mais bien ouverte, à peine en- tamée par la réflexion très étroite du bord columellaire. Le dernier tour offre un angle obtus mais bien marqué, et deux fascies plus ou moins in- terrompues. En rapprochant cette espèce du monthfera nous nous trouvons d’ac- cord avec Shuttleworth, qui seul jusqu'ici a été à même de l’étudier ; et cet auteur, tout en déclarant que la figure citée du Chemnitz représente sa forme nouvelle, ajoute que l'exemplaire d’après lequel il a fait la descrip- tion offre une spire un peu moins élevée. L'umbicula, dans ces conditions, cifférerait du monilhfera par une perforation ouverte, par langulation périphériale de son dernier tour, par la présence de deux fascies interrompues au-dessus de l’angulation et, sui- vant son auteur, par un test plus mince que celui de sa congénère. x X x 184. — HeLix MONILIFERA. Helix monilifera (1) Webb et Berthelot, in Ann, se. nat., t. XX VII, p. 315, et Synop. p. 11, 1883. — — d'Orbignyin Webb et Berthelot, Hist. nat. Can. moll., p. 61, "Die 2122/1889; — L, Pfeifter, Mon. hel. viv., t. Le", p. 160, 1848. — — L. Reeve, Conch. Icon., pl. COVIIL, f. 1468, 1854. — — Mousson, Rev. faun. mal. Can., p. 89, 1872. — — L'\Preitier, Mon. helviv., t NID up. 283, 1878! — — (pars) Wollaston, Test. Alt., p. 418, 1878. Fuertaventura (Webb et Berthelot); Rio Palmas, même île (Wollaston); Palmas (Blauner); Grande Canarie (Webb et Berthelot, Grasset); Lanzarote (Webb et Berthelot); environs de Risco, de Chache; Los Lanos, Temisé, Arecifa, même île, dans les terrains secs (Wollaston); Ténériffe ; à Sainte- (1) Non Helix monilifera, Menke in Pfeiffer, 1848, variété de l’H. lauta. 104 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM Croix, Souazl, Orotava, Garachico (Wollaston); Gomera ; à Saint-Sébastien et Hermigua (Wollaston). Coquille globuleuse à sommet peu élevé, crétacée, très solide, bien que peu épaisse, assez irrégulièrement striée, d'un blanc grisâtre avec des taches cornées visibles seulement à la loupe et rayonnant de la suture vers la partie inférieure des tours de spire, ornée, en outre, sur le dernier tour d’une bande infra-périphériale, brune, interrompue, et d'une autre de même couleur supra-périphériale, formée par des taches ou des points etse conti- nuant jusqu'au sommet; la perforation est à peu près nulle. 185. — HELIX LANCEROTTENSIS. Helix Lancerottensis, Webb et Berthetot, Ann. se. nat., t. XXVIIT, p. 816, et Synop., p. 12, 1833. — — L. Pfeiffer, Mon. hel. viv., t. Ier, p. 195, 1848. — — L. Reeve, Conch. Icon., pl. CCVIIT, f. 1469, 1854. — — L. Pfeiffer, Mon. hel. viv., t. IV, p. 184, 1859. — — Mousson, Rev. faun. mal. Can., 1872. — — (pars), L. Pfeiffer, Mon. hel. viv., t. VII, p. 561, 1876. — — (pars), Wollaston, Test. Atl., p. 378, 1878 (syn. exclud.). Lanzarote (Webb et Berthelot). M. VWollaston réunit sous un seul nom spécifique les Helix Lancerot- tensis, adoptata et Orbignyi. Cette réunion ne nous paraît pas justifiée. L’adoptata possède un dernier tour anguleux, ce qui n’est pas le cas dans le véritable Lancerottensis, tel que le fait connaître les figures 24-25 de la planche I des Mollusques des Canaries. L’Helix Orbignyi est une coquille globuleuse turbinée à spire élevée à ouverture très grande. Les caractères de l’Helix Lancerottensis, tels qu'ils ressortent de la figure citée plus haut, sont les suivants : Coquille perforée, globuleuse-conoïde, déprimée, solide, bien que peu épaisse, à stries peu apparentes, comme à demi effacées, possédant quatre et demi à cinq tours de spire peu convexes, séparés par une suture linéaire, mais bien apparente; à dernier tour bien développé, peu enflé en dessous, FAUNE MALACOLOGIQUE DES ILES CANARIES 105 peu descendant à sa terminaison; à péristome plus mince, moins large- ment réfléchi vers la partie ombilicale que chez l’Aelix monilifera. Il est probable que presque tous les auteurs ont confondu celte cu- rieuse forme avec sa congénère l’Helix monilifera. C'est évidemment le cas de M. Wollaston, qui, du reste, ne vou- drait voir dans les formes canariennes que des variétés (1), bien, cependant, qu'il ait, à ce qu'il affirme, trouvé toute une série d'espèces entièrement inédites. M. Wollaston, sans doute pour donner un semblant de réalité à son opinion, rejette son Monlifera bien loin de son Lancerottensis, séparant ainsi deux formes voisines par les espèces des groupes des Æelix leprosa, pauper- cula, hispidula, Despreauxi, argonautula, tumulorum, ete. 186. — FELIX LEMNISCATA, Helix lemniscata (2), Webb et Berthelot, in Ann. sc. nat., t. XXVII, p. 817, et Synop., p. 13, 1833. — — d'Orbigny in Webb et Berthelot, Hist. nat. Can. moll ,p. 61, Den28 1899) — — PPieifier, Mon-hel.viv., t..1, p.156, 148: — — L. Reeve, Conch. Icon., pl. CXXXIX, f. 876, 1852. — — DL Pieitier in tChemn., ed. nov., t.1#; p. 296, pl. XXXVIIT, f. 24-26 (sans date). Theba — H. et À. Adams, Gen. of Shelis, p. 216-185. Helix — Mousson, Rev. faun. mal. Can., p. 46, 1872. — — Wollaston, Test. Atl., p. 4195, 1878. (1) Forsan (4. concinna) præcedentis (4. textilis), status insularis. Wollaston, Test. atl., p. 328. Una (Æ. cffarata) cum specie precedenti semi-fossili reperta et forsan ab illa vix certe dislincta, ibid., p. 837. H. temperata seems to me to differ in no respect from this extremely variable species, 1)1d., p. 343. It seems far from improbable that this helix (Zautilis)... representes but an accidental stale, or variety of the Helix plicaria..., ibid, p. 349. I am extremely doubful whether this Æ. quamar/emes, more in reali‘y than an insular modi fication, peculiar to Grand Canary of A. consobrina, ibid, p. 364. My own belief is that it represents (4. Pæteliana), nothing more, in reality, than a rather eularced phasis of the H. Pouchet, ibid, p. 344, elc., etc. (2) Non Helix lemniscata, Lesson, voy. Coq., t. II, p. 305, 1830, nec Helix lemniscata, Brumati, 1838, espèces différentes. NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM, VIII, — 2° série. il FS 106 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM La Grande Canarie (Webb et Berthelot, Fritsch); autour de Las Palmas (Wollaston, Ripoche, D'Verneau) ; environs d'EI Monte, Roca del Soucilho, fossile à Puerto da Luz (Wollaston); Saint-Nicolas, même île (Bourguignat, Bourgeau) ; espèce bien connue, grâce à sa forme toute parti- culière, rappelant celle d’un pain de sucre, et l’une des rares formes canariennes à l'égard de laquelle tous les auteurs se sont trouvés d'accord. x À x 187. — HELIX ORBIGNYI. Helix Orbignyi, Webb et Berthelot, Hist. nat. Can., in d'Orbigny, Moll., pl. I, f. 81-33, 1839. — — L. Reeve, Conch. Icon., pl. CXLIIT, f. 920, 1852. — — L. Pfeiffer, Mon. hel. viv., t. IV, p. 69, 1859. — — (pars), Mousson, Rev. faun. mal. Can., p. 86, 1872. — — Hidalgo, Moll. del viaj. al Pacifico, p. 88, 1870. == — (pars), L. Pfeiffer, Mon. hel. viv., t. VIL, p. 184, 1876. Helix Lancerottensis (pars), Wollaston, Test. Atl., p. 378, 1878. Ténérifle; environs de Sainte-Croix (Blauner, d'Orbigny, Fritsch) ; Hierro, Palma, Gran Canaria, Lanzarote, Fuertaventura ({ide Mousson). L'Helix Orbignyr, tel quil a été représenté planche IT, figures 31-33 de l’Histore naturelle des Canaries, est une coquille globuleuse à spire élevée, reconnaissable aux caractères suivants : Testa globoso-turbinata, semi obtecte perforata, tenui, fragili, pellucida, sub limo fusculo sordide e corneo-griseo albescente, irregulariter costulato striata ac granulis albis, quandoque elongatis pilis caducioribus instructis, ornata ; spira conica, sat prominente, apice obtuso, nitidulo ; anfractibus 5-5 1/2 rotundato-convexis, sub regulariter rapidissimeque crescentibus, sutura impressa separatis; ultimo perma- gno, rotundato, ad aperturam dilatato, subtus inflato-turgido, non descendente, aper- tura parum obliqua, lunata, magna; marginibus convergentibus ; peristomate recto simplici, acuto; columellari incrassatulo in laminam triangularem, albidam, umbi- licuw semi obtegente dilatato. Diam. maj. 9; min. 8; alt. 6 mill. M. Wollaston considère cette espèce comme identique à l'Helix Lan- FAUNE MALACOLOGIQUE DES ILES CANARIES 107 ceroltensis ; l'auteur anglais se base, pour appuyer son opinion, sur ce que d'Orbigny aurait fait une confusion regrettable (1) ef par un excessif manque de soins aurait fait la description de l’Helix Orbignyt sur un exemplaire mort et décoloré d'Helix Monilifera. Cette opinion n'est pas nouvelle, elle a déjà été émise par Lowe à propos de l’Helix Lancerottensis, et M. Wollaston n'a fait que reproduire en la développant l'opinion de son compatriote. Les descriptions des Helix Lancerotlensis et Orbignyt données par M. d'Orbigny ne répondent pas aux figures citées par cet auteur: c’est un fait très réel. Mais les deux espèces en question n'en restent pas moins acquises à la science, et les figures qui les représentent sont bonnes, de l'aveu même de MM. Wollaston (2) et Lowe, qui reconnaissent que les deux premières planches représentant les coquilles des îles Canaries ont été dessinées sous la direction de Webb, et longtemps avant que d'Orbigny eût été appelé à prendre part à la publication de cet ouvrage. De l’aveu de ces deux auteurs, les figures 24 et 25 représentent le véritable Helix Lancerottensis ; mais les auteurs anglais passent sous silence les figures 31-33 de la planche IT, qui représentent au même titre que les deux premières figures le véritable Helz Orbignyi, puisque cette planche IT a été, ainsi que le reconnait M. Wollaston, dessinée sous la direction de Webb, longtemps avant la par- ticipaon de d'Orbigny à cette publication. À la seule inspection de ces figures, on reconnaîtra qu'il faut être (1) Owing to the excessive carelesness of the d'Orbigny, who has altogether misumderstood and confused this common canarian, both Pfeiffer and Mousson seem to have been in a hopeley state of doubt concerning it, and no wonder, considering that d’Orbigny (in 1839), drew out his diagnosis of it from a single bleached example of the A. monilifera W.et B., whilst the figures to which he refers, and which had been long engraved, under Webb’s supervision and represent lhe species which was published in the « synopsis » in 1833, apply to a totally different shell correctly depicting, in fact, the true 71. Lancerottensis... Wollaston, test. atl., p. 378. (2) The figures, however, to which he refers (t.I f. 22.24), represent the true Æelix Lancerottensis of Webb, whose first two plates of shells had been engraved under his own management by Terver and long previous to d’Orbigny’s engagement in the work, and cerrectly exhibil the species originally ntended, and published by Webb in his synopsis..... , ibid, p.379. 108 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSEUM doué d'une bonne volonté toute wollastonienne pour considérer comme identiques les deux espèces en litige. En réalité, l'Helir Orbignyt est bien différent des Helix Lancerottensis et Monilhfera; et alors même que ces derniers existeraient dans la collection d'Orbigny sous le nom du premier, on ne saurait en conclure à l’iden- üté de ces différentes formes. Les figures de Terver sont là pour nous montrer les différences spécifiques qui existent entre ces espèces, et M. Wollaston, qui a essayé de réunir sous un seul nom le Lancerottensis et l'Orbignyt, est bien, de par la seule force des choses, obligé de reconnaître qu'elles ne se ressemblent pas. A la page 378 de sa compilation, il dit en effet : € In reality, the Felix Orbignyi W.et B. is only a rather larger, thinner, and occasionnally hispid form of the Lancerottensis, which obtains more par- ticurlarly in the central and western portions of the archipelago. » 188. — HELIx ADOPTATA. Helix adoptata, Mousson, Rev. faun. mal. Can., p. 37, pl. II, f. 39-41, 1872. — — PL Pierter, Mon-helSivet- AN p'24 186: — Lancerottensis, (pars), Wollaston, Test. Alt., p. 378, 1878. Cette jolie espèce est voisine des Helix Orbignyi et Lancerottensis, et quoi qu'en dise M. Wollaston, elle est parfaitement distincte de ces deux espèces. Son dermer tour est légèrement anguleux, ce qui n’a pas lieu pour l'Hehx Orbignyi, dont les tours de spire sont plus hauts que ceux de l’adoptata ; l'enroulement spiral chez cette dernière est plus res- serré, il donne au dernier tour un développement plus grand, ce dernier tour n'est pas enflé vers l'ouverture comme celui de l'Orbignyt; l'ouverture elle-même est beaucoup plus arrondie et plus petite que celle de l'Orbignye, qui affecte une forme un tant soit peu quadrangulaire. L'Helix Lancerottensis semble plus épais, plus solide que l'adoptata, sa spire est un peu moins élevée, son ouverture un peu plus oblique, plus ovale ou moins nettement arrondie; son bord externe moins avancé, son ombilie moins ouvert. FAUNE MALACOLOGIQUE DES ILES CANARIES 109 Le dernier tour chez le ZLancerollensis est très enflé, parfaitement arrondi, sans trace d'angulation aucune; en dessous il est convexe et n’affecte pas la forme d’un cône déprimé vers la région ombilicale, ainsi que cela a lieu chez l’'adoptata. x X x 189. — HeLix PHRYGANOPHILA. PL. XVIL, fig. 7. Helix phryganophila, J. Mabille, Bull. Soc. Phil. Paris, VIE sér., t. VI, p. 133, 1882. Testa anguste umbilicata, conico-globosa, solida, nitida, exilissime costulato- striata ; alba, supra fasciis flammisque purpurascentibus, subtus zonulis evanescen- tibus ornata ; spira conica, elata ; apice minuto, lævigato, nilido, acuto, purpureo-ni- gricante ; anfractibus 6 1/2 regulariter celerilerque crescentibus, parum convexius- culis, sutura distincta, crenata, separatis ; ultimo majore, convexo rotundato, ad aperturam non descendente, subtus convexo, apertura obliqua, lunata, transverse ovali, peristomate recto, acuto, intus albo-labiato, marginibus converzentibus, lamina tenuissima junctis, dextro parum, basali magis, curvato, columellari ad insertionem anguste patulo. Diam. maj. 10 ; min. 8 1/2-8 3/4; alt. 6 3/4 mill. Ténériffe ; environs de Buenavista (D' Verneau). Coquille étroitement ombiliquée, conique-globuleuse, solide, brillante, irès finement costulée-striée, blanche, ornée en dessus de fascies et flam- mes de couleur pourprée, et en dessous de zonules presque effacées ; spire conique, élevée, à sommet petit, lisse, brillant, aigu, d’un pourpre noir; six _toursset demi de spire à croissance régulière et rapide, un peu convexes, séparés par une suture distincte, crénelée. Le dernier grand, convexe arrondi, non descendant vers l’ouverture, convexe en dessous, ouverture oblique échancrée, transversalement ovale, à péristome droit, aigu, labié et blanc intérieurement; bords convergents réunis par une lame très mince ; le droit peu courbé, le basal davantage et le columellaire étroitement étalé à son insertion. 110 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM L’élégance et la beauté du dessin frappe à première vue dans cette espèce; elle diffère du lneata par l'épaisseur plus grande de son test, l’étroitesse de son ombilie, la convexité plus grande des tours de spire ; par sa striature très fine, très régulière, parfaitement appréciable à Ia loupe, alors que celle du Pneata est irrégulière, parfois peu apparente. Son pé- ristome est droit, tranchant, mais épaissi à l’intérieur. x X x 190. — HELIX LINEATA, Helix lineata (1), Olivi, Zool. Adriat, p.177, 1799. — — Bourguignat, Mal. Algérie, t. I®, p. 218, pl. XXIV, f. 22-81, 1864. — variabilis (2), Æidalgo, Moll. del viaj. al Pacifico, p. 39, 1870, — lineata (pars), Mousson, Rev. faun. mal. Can., p. 84, 1872. — — Wollaston, Test. Al., p. 374, 1878. Les Canaries (d’Orbigny); Ténérilfe à Buenavista (D' Verneau); Ténériffe; Grande Canarie; Fuerlaventura (Webb et Berthelot, Fritsch, Reiss, Wollaston, fide Mousson). Les exemplaires canariens de cette espèce que nous avons pu exami- ner proviennent des environs de Buenavista dans Pile de Ténéniffe ; ils se présentent avec tous les caractères qu'offrent les individus de cette même espèce vivant en France et sur les côtes du bassin méditerranéen ; l'élé- valion ou l’abaissement de la spire, l'épaisseur du test, la convexité des tours, l’ouverture de l’ombilie, sont identiques. 191. — HeLix CANARIENSIS. Helix canariensis, Shuttleworth in Mousson, Rev. faun. mal. Can., p. 83, 1872. — simulata, Webbet Berthelot, in Ann. sc. nat.,t. XXVIIL, p. 315, et Synop., p. 13, 1833. (1) Non Helix lineata Boys et Valker, espèce du genre Planorbis, — nec Helix lineata, Say, 1817, espèce différente, — nec Helix lineata, Chier. 1870, espèce du genre hyalinia. (2) Non Helix variabilis, Draparnaud, espèce différente. FAUNE MALACOLOGIQUE DES ILES CANARIES alt Helix maritima (pars), d'Orbigny in Webb et Berthelot, Hist. nat. Can. moll., p. 60, 1839. — Canariensis, L. Pfeiffer, Mon. hel. viv., t. VII, p. 2381, 1876. — lineata (pars), Wollaston, Test. Atl., p. 874, 1878. Ténériffe (Mousson). L'Helix Canariensis est, suivant M. Mousson, une forme très variable, intermédiaire entre le Wneata et le pellucens : c’est une coquille déprimée- globuleuse, mince, à peine striée, peu brillante, « de coloration jaunâtre qui est étrangère au variabilis ; ornée de deux bandes dorsales interrompues, à spire déprimée convexe, à sommet petit, lisse et corné, cinq tours de spire un peu convexes, le dernier à peine descendant, presque gonflé, parfaitement arrondi, blanchâtre et poli à la base. » 192. — HELIX HERBICOLA. Helix herbicola, Shultleworth in Mousson, Rev. faun. mal. Can., p. 85, pl. II, f. 87-88, 1872. — — L. Pfeiffer, Mon. hel. viv., t. VII, p. 282, 1876. — lineata (pars), Wollaston, Test. Atl., p. 879, 1878. Ténériffe (Blauner, Fritsch) ; Fuertaventura (Fritsch) ; Grande Cana- rie (Fritsch) ; à Puerto da Luz, même île (D° Verneau, Ripoche). Charmante espèce que M. Wollaston a englobée avec le Canariensis sous l'appellation de lineata : l'Helix herbicola se reconnait facilement à la ténuité de son test, à sa spire très obtuse, à sa striature à peu près effacée, à son dernier tour un peu anguleux et ne s’arrondissant que vers l'ouverture. L’ombilic est moins ouvert que dans le neata : les dessins sur les premiers tours se rapprochent un peu de ceux du phryganophila, mais sont moins brillants et beaucoup moins réguliers. 193. — HELIX AGLAOMETA. PL XVI, fig. 11. Helix aglaometa, J. Mabille, Bull. Soc. phil. Paris, VII sér., t. VI, p. 132, 1882. Testa perforata, depressa, solida, opaca, nitidiuscula, irregulariter dense que 112 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM striata, e griseo-rufescente, zonulis nigris subinterruptis ac maculis corneis or- nata ; spira convexiuscula, apice minuto, lævigata, nitido, luteoloque ; anfr. 5-6 convexiusculo-depressis, sat regulariter rapideque crescentibus, sutura angusta separatis ; ultimo magno, declivi-rotundato, versus aperturam dilatato, subtus con- vexiusculo, non descendente ; apertura parum obliqua, lunato-rotundata ; peristo- mate acuto, recto, intus tenuiter incrassato, marginibus subdistantibus, bene arcuatis, columellari patulo, perforationem subtegente. Diam. maj. 10; min. 9; alt. 5 1/5 mil. Grande Canarie (Ripoche). Coquille perforée, déprimée, solide, opaque, un peu brillante, irrégu- hèrement couverte de stries serrées, d'une coloration grise tirant sur le roussâtre, ornée de bandes noires un peu interrompues de taches cornées ; spire un peu convexe, à sommet pelt, lisse, brillant, un peu jaune. Cinq à six tours de spire convexes déprimés, à croissance assez régulière etrapide, séparés par une suture étroite ; le dernier, grand, arrondi, déclive, dilaté à sa terminaison, un peu convexe en dessous, non descendant; ouverture peu oblique; échancrée-arrondie; péristome aigu, droit, faiblement épaissi à l’intérieur, à bords presque éloignés, bien courbés, le columel- laire étalé, recouvrant en parte la perforation ombilicale. Cette espèce, que nous ne connaissons que de la Grande Canarie, se distingue à première vue par son test dur, sa spire assez élevée, ses tours peu renflés, le dernier presque anguleux; son ouverture grande à bords bien courbés et l’étroitesse de son ombilic. 194. — HELIX DENDROPHILA. PI. XVI, fig. 4-5. Helix dendrophila, J. Mabille, Bull. Soc. Phil, Par., VIT sér., t. VIT, p. 123, 1883, Testa anguste umbilicata (umbilico pervio), depresso-subglobosa, parum crassa, solida, opaca, quandoque nitidiuscula, albescente, vel luteola, ac zonulis vel maculis rufis seriatim dispositis ornata; spira prominente, convexo-acuminata ; apice; mini- nuto, intense purpureo, lævigato, nitido; anfractibus 6-6 1/2, convexiusculis, con- fertissime striatis, sat regulariter rapidissimeque crescentibus, sutura distincta sepa- ratis, ultimo magno, desuper aspecto, declivi vel declivi-rotundato, ad peripheriam primum obscure subangulato, demum paululum dilatato ac rotundato, marginibus non FAUNE MALACOLOGIQUE DES ILES CANARIES 113 convergentibus, subparallelis, peristomate acuto, albo, remote intus labiato ; externo subrecto, basali concaviusculo, columellari brevissimo, in laminam albam teneram triangularem, umbilicum subobtegente, producto. Diam. maj. 10-14; min. 9-12 1/2; alt. 6-8 mill. Grande Canarie (M. Ripoche). L'Helix dendrophila, rapporté par M. Ripoche de la Grande Canarie, se présente sous la forme d'une coquille déprimée-subglobuleuse, un peu épaisse, solide, opaque, ordinairement peu brillante, d’un blanc jaunâtre, ornée en dessus et en dessous de zonules noirâtres plus ou moins interrompues, quelquefois réduites à une série de points ou de taches plus ou moins allongés, plus ou moins espacés ou confluents. L'ombilic est étroit, mais ouvert et bien pénétrant; la spire, conique régu- lière, s'élève en un cône réguhèrement aminci mais obtus. Les tours de spire, au nombre de six ou de six et demi, sont peu convexes; le dermier offre à sa partie supérieure une pente déclive bien accentuée, tandis qu'à son pourtour il est arrondi, ne laissant apercevoir l’angulation périphériale que gräce à la bande blanche qui suit la dernière zone supérieure. L'ouverture est oblique, ovale-arrondie, à bords presque parallèles, simples, aigus, bordés de blanc à l’intérieur ; le columellaire étalé vers l’ombilic mais ne l'échancrant qu'en partie. x X x 195. — HEeLrx PISANA. Helix Pisana, Muller, Verm. hist., XI, p. 60, 1774. — — (pars), Webb et Berthelot, Ann. sc. nat., t. XXVIIT, p. 318 et Synop., 1833. — — (pars), d'Orbigny in Webb et Berthelot, Hist. nat. Can. moll., p. 59, 1839. _ — (pars), Hidalgo, Moll. del viaj. al Pacifico, p. 34, 1870. — — — Mousson, Rev. faun. mal. Can., p.28, 1872. — — — L. Pfeiffer, Mon.hel. viv., t. VII, p. 227, 1876, et in Chem., ed. nov., pl. 22, f. 3-6. — — — Wollaston, Test. atl., p. 371, 1878. Nous connaissons cette espèce essentiellement méditerranéenne, de NOUVELLES ARCHIVES DU MUSEUM, VIIL. — 2° SÉRIE. 15 114 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM Las Palmas (Grande Canarie) , de Sainte-Croix de Ténériffe et de Lanza- rota, localités où elle a été recueillie par M. Ripoche et le D' Verneau. Précédemment aux recherches de ces deux naturalistes, elle avait été observée dans les stations suivantes : Ténériffe ; à Sainte-Croix, environs de la Laguna (Webb et Berthelot, d'Orbigny, Blauner, Fritsch, Bourgeau, Wollaston) ; Grande Canarie, autour de Tafra (Wollaston) ; Graciosa, Lanzarota (Wollaston). L’Helix Pisana canarien offre certaines modifications qu'il importe de noter, modifications ou plutôt transformations que subiront les formes spécifiques transportées dans un milieu qui n'est pas le leur; ces modifica- tions ont donné naissance dans les Canaries aux formes spécifiques dési- gnées sous les noms de Helix geminata, impugnata, hierophanta, Grasset pisanella, tandis que d’un autre côté, et pour une cause qui nous échappe, dont nous ne pouvons que constater les résultats, ce même Helix Pisana est resté identique à lui-même, sous les réserves suivantes : Le test est généralement plus épais, plus petit que celui de la même espèce, vivant en France, par exemple, la forme totale plus élevée, mais les stries, la sculpture, en un mot, l’ornementation du test, n'a pas varié ; il en est de même de la forme de l'ouverture, de la columelle courte et subver- ticale, teintée de rose, de l'éloignement des bords, de l’épaississement du columellaire, caractères qui se retrouvent complètement dans les exem- plaires européens. 196. — HELIX ALBORANENSIS. PIE OXVIT fee; Helix Alboranensis (1), Webb et Berthelot, in Museo Parisiensi. (1) Non Helix Alboranensis, Albers, Mal. Mad., p. 21, t. III, f. 15-16. Simple variétés de l’Helix Pisana, — nec Helix Pisana varietas Alboranensis, L. Pfeiffer, Mon. hel. viv., t. I, p. 158 et in Chem- nitz, ed. allera, p. 163, t. XXXVII, f. 1-12 ; ces figures doivent être attribuées aux espèces suivantes : à l'Helix geminata, les figures 1-4, 9-10 ; — à l'Helix Grasseti, les figures 5-8 ; — à une variété de l’'Helix Hierophanta, les figures 11-12. Sous le nom de variété Alboranensis, M. Mousson paraît avoir confondu et le type de l'espèce et les variétés du Pisana, c’est du moins ce que l’on est en droit de conclure de cette citation qu'il fait des figures 15-16 de la planche III d’Albers, comme représentant l'espèce aommée par Webb et Berthelot. FAUNE MALACOLOGIQUE DES ILES CANARIES 115 Nous considérons comme simples variétés de l’Helix Pisana les formes indiquées jusqu'ici sous le nom d'Alboranensis ; aucune d’elles ne répond aux caractères de l'espèce ainsi nommée par Webb et Berthelot. Bien que cette espèce ne fasse pas partie de la faune canarienne, qu'elle ne se retrouve pas non plus dans le groupe des Madère, nous croyons cependant devoir en donner les caractères d’après des exemplaires authentiques provenant de Webb et Berthelot. Ces exemplaires, qui fai- saient partie de l’ancienne collection Ferussac, appartiennent actuellement à celle du Muséum. Les caractères sont les suivants : Testa depresso-globosa, anguste perforata subopaca, sat solida, minute granu- lato-decussata, quandoque sub lævigata (granulis evanescentibus), etsolum decussata, nitida, plerumque e purpureo-nigro vel albescente ac zonulis nigris numerosis cincta, semper ad peripheriam zonula alba ornata ; spira convexa, parum prominente ; apice nigerrimo, minuto, lævigato, obtuso, nitidoque ; anfractibus 4-5 convexis (primi regu- lariter rapide, ceteri rapidissime) crescentibus, sutura lineari separatis ; ultimo maximo, exacte rotundato, subtus convexo, non descendente ; apertura parum obliqua, lunata, subcirculari; marginibus distantibus, peristomate recto, acuto, intus vix incrassato, marginibus dextro et basali leniter regulariterque curvatis, columellari subverticali, incrassato, in laminam triangularem umbilicum subtegente, dilatato. Les îles Alboran, Webb et Berthelot, in coll. Ferussac. Voisine de l’Helix Pisana, avec lequel il a été confondu jusqu'ici, lAbboranensis s'en distingue par une forme surbaissée que ne présente pas l'Helix Pisana, une striature longitudinale et transverse plus serrée et plus fine, une surface brillante couverte de larges taches d’un pourpre noir, sur lequel se déta- chent quelques maculatures blanches et presque toujours une fascie blan- che à la périphérie du dernier tour. L'ouverture est plus arrondie que celle du Pisana, la columelle plus droite, la région ombilicale blanche, les tours de spire plus convexes sans traces de carène même dans la Jeunesse. Chez le Pisana la columelle est à peu près verticale mais toujours plus ou moins courbée vers le centre. 197. — HELIX GEMINATA. Helix geminata, Mousson, Rev. faun. mal. Can., p. 29, 1872 116 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM Helix Pisana (pars), L. Pfeiffer in Chemn., ed. nov., p. 161, pl. XXX VII, f. 1-4 (sans date). — geminata, ZL. Pfeiffer, Mon. hel. viv., t. VII, p. 229, 1876. — Pisana (pars), Wollaston, Test. All, p. 8371, 1878. Tous les individus de geminata que nous avons pu examiner sont per- forés. Le bord columellaire régulièrement courbé se réfléchit en une lame plus ou moins calleuse recouvrant lombilic, qui apparaît sous la forme d'une faible fente un peu oblique. = Les deux bords marginaux sont réunis par une lame extrêmement mince et d'autant plus brillante que le test largement strié-décussé, presque granuleux, est à peu près mat. Ténériffe; Grande Canarie ; Fuertaventura ; Palma (Webb et Berthe- lot, Blauner, Wollaston, Fritsch, Reiss, Hartung, fide Mousson) ; Lanzarote (Hartung, Wollaston, Fritsch); environs d’Arecifa et d’Iaiza, même île (D' Verneau). 198, — HELIX HIEROPHANTA. PI. XV, fig. 16-17. Helix hierophanta, J. Mabille, in Bull. Soc. Phil. Paris, VIE sér., t. VI, p. 145, 1882. Testa subdepresso-globosa, solida, crassiuscula, opaca, haud nitente, striata, oculoque armato decussata lineis, aterrimis, maculis, punctisque nigris vel purpureis vel rufescentibus ornata ; spira convexo depressa, parum prominente, apice minutis- simo, lævigato, subobiuso, nigro tincto; anfr. 4 1/2-5, subregulariter (primi con- vexiuscuh, ceteri ad suturam planulati) rapide crescentibus ; ultimo majore, rotundato angulato, non descendente, subtus convexo ad aperturam paululum compresso ; apertura obliqua, lunata, ovato-rotundato, marginibus distantibus ; peristomate recto, acuto, intus incrassato remoteque labiato ; margine externo rectiusculo, basali cur- vato, columellari concave incurvato, breviter appresso, calloso (callus nitidus, minu- tus, umbilicum claudens vel subclaudens). Diam. maj. 15 1/2-16 ; min. 14-14 1/2 ; alt. 9-10 mill. Ténériffe (M. Bourguignat). Coquille imperforée, subdéprimée-globuleuse, solide, un peu épaisse, opaque, sans brillant, striée et sous la loupe ornée de lignes décurrentes ; FAUNE MALACOLOGIQUE DES 1LES CANARIES 17 couvertes de taches d’un beau noir, de points de même couleur, et décorée, en outre, de zones très étroites noires ou roussätres ; spire convexe-dépri- mée, peu élevée à sommet très petit, lisse, presque obtus, noirâtre ; quatre et demi à cinq tours de spire à croissance peu régulière, les premiers un peu convexes, les autres faiblement aplatis vers la suture ; le dernier grand, arrondi-anguleux non descendant à sa terminaison, convexe en dessous, un peu comprimé vers l'ouverture; ouverture oblique échancrée, ovale arrondie, à bords éloignés; péristome droit aigu, muni à l'intérieur d’un faible épaississement placé à quelque distance du bord ; bord externe pres- que droit puis courbé, le basal régulièrement arqué, le columellaire con-- cave, appliqué dans une faible portion de son étendue, calleux à son insertion ; le calus brillant, petit, recouvrant la perforation ombilicale. Sa forme déprimée-globuleuse, ses tours moins convexes, sa crois- sance plus régulière que celle de ses congénères, permettront facilement de la distinguer. Le dernier tour n’a pas de tendance à s’abaisser à la ter- minaison ; 1l est simplement arrondi et non gonflé en dessus, moins con- vexe que celui du geminata ; le bord columellaire se courbe sous un angle moins développé que chez le dernier, le bord externe à moins d'étendue. Cette forme nouvelle semble être le point de jonction entre les espèces globuleuses et les espèces déprimées à carène plus ou moins accentuée de la division des Pisana. 199. — Hezrx GRASSETI. Helix Grasseti, Tarnier in Mousson, Rev. faun, mal. Can., p. 31, pl. II, f. 83-34, 1872. — Pisana (pars), L. Pfeiffer, in Chemn., ed. nov., I, p. 161, pl. XXX VIT, f. 5-8 (sans date). — Grasseti, L, Pfeiffer, Mon. hel. viv., t. VII, p. 228, 1876. — Pisana (pars), Wollaston, Test. Atl., p. 371, 1878. Grande Canarie (Webb et Berthelot, Grasset, secundum Mousson) ; environs de Las Palmas, même ile (Bourguignat, D' Verneau). Cette jolie coquille semble assez abondamment répandue dans la 4118 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM région maritime, sans se mêler, d’après les observations de M. Ripoche, avec les autres formes du Pisana. D'après M. Mousson, elle existerait à l'état fossile dans « les sédiments les plus récents ». 200, — HüLix IMPUGNATA. Helix impugnala, Mousson, Rev. faun, mal, Can,, p. 32, pl. IT, FE, 35-96, 1872, ee = L. Pfeitier, Mon. hel. viv., t. VII, p. 248, 1876. — — Wollaston, Test. All., p. 373, 1878. Nous ne connaissons celle espèce que par la figure et la description de l’auteur. La coquille paraît plus déprimée que celle du Grasse; la carène aiguë, blanchâtre, est aussi accusée que celle du planata, l'ouverture est plus large mais moins haute, le bord externe élégamment courbé, dispo- sition qui diminue l'angulation reliant ee bord au basal ; ce dernier sinueux vient se fondre avec le columellaire subvertical, tandis que dans le planata, le bord basal largement excavé vient s'insérer sur la région ombilicale qu'il ferme par un ealus assez marqué, absorbant ainsi le columellaire. L'Holix tnpugnata représente, aux îles Canaries, l'exagération la plus forte du type pisana. D'après M. Wollaston celle espèce aurait 616 désignée par MM, Webb et Berthelot sous le nom de planata, tandis que, d'après M. Mousson, ce serait à l'ÆHelix Grasset que devrait s'appliquer la dénomination d'AHelix planata. Celle dernière opinion nous paraît la plus probable, 201, — Hrrix PISANELLA, Helix Pisanella, Servain, Élud, moll. Esp. et Portug., p. 113, 1880, Testa subobtecte perforata, depressa, sat solida, crassiuscula, opaca, haud nitente, e sordide albescente ac punetis plerumque geminatis, punetulisque purpu- reis lasciala ; dense costulato striata, lineisque decurrentibus minimis decussata spira sub prominula, apice minuto, nigro tineto, obtuso, nitidissimo, Anfr, 4 1/2 convexius- culis (primi minuti rapide, ceteri rapidissime) crescontibus, sutura lineari angusta, im- pressiuscula separalis ; ultimo maximo non dilatato, angulose rotundato, subtus con- FAUNE MALACOLOGIQUE DES ILES CANARIES 119 vexo ad aperturam producto; apertura oblique subquadrata, obscure biangulata, marginibus remotis, peristomate recto, acuto, intus remote labiato, margine externo paululum curvato cum basali incurvato angulose juncto ; columellari non verticali sed obliquo, incrassato, patulescente, ad basin angulose producto, ad insertionem callo umbilicum fere occultante dilatato. Diam. maj. 10; min. 9; alt. 5 mill. La Grande Canarie ; sur les plantes et les arbustes (M. Ripoche). Cette jolie espèce a déjà été observée dans le midi de l'Espagne. Elle est déprimée, sa spire peu saillante, faiblement développée; ses tours, surtout le dernier, bien que convexes-arrondis, sont un peu comprimés en dessus; ce dernier tour présente une angulation très sensible à son pourtour, sans cependant que cette angulation puisse rappeler la carène des Helix Grasseli et impugnata. Sa striature presque régulière est plus faible et moins apparente que chez ses congénères ; en dessous elle est moins convexe, mais le caractère qui la fera reconnaître à première vue c’est la forme de son ouverture subquadrangulaire avec deux angulations peu prononcées mais bien sensibles, l’une à la base du bord columellaire, l’autre corres- pondant à l'angle du dernier tour. x X x 202, — HeLix BARBARA., Helix barbara, Linnæus, Syst. Nat., ed., X, 1758. — acuta (1), Webb et Berthelot, in Ann. sc. nat., t. XXVIII, p. 817, et Synop., p. 13, 1833. Bulimus ventricosus (1), d'Orbigny in Webb et Berthelot, Hist. nat. Can. moll., p. 67, 1839. Helix barbara, Bourquignat, Mal. Alg., t. I, p. 286, pl. XXXII, f. 36-41, 1864. — ventricosa, Mousson, Rev. faun. mal. Can., p. 46, 1872. Bulimus ventricosus, Wollaston, Test. Atl., p. 415, 1878. Grande Canarie (Webb et Berthelot; Fritsch, Wollaston) ; environs (1) Non Helix acuta, Muller, 1774, espèce différente, — nec Helix acuta Lamarck, espèce de la Jamaïque, — nec Helix acuta Quoy et Gaimard, espèce de la nouvelle Guinée, — nec Helix acuta Costa, espèce à rapporter à l’Helix Lapicida, secundum Pfeiffer. 120 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM de Las Palmas, sur les plages maritimes (M. Ripoche); Ténériffe (Tar- nier, Bourgeau, Reiss) ; autour de Sainte-Croix (D' Verneau). Cette espèce, bien connue, classée par M. Wollaston dans le genre Bulime, est représentée dans les îles Canaries par une variété abondante sur quelques points du littoral méditerranéen et particulièrement dans l'ile de Corse. Cette forme de petite taille, mince, très transparente, offre une coquille vitrée, ornée de quelques flammules blanchâtres et opaques. BULIMUS. x X x 203. — BULIMUS TERVERIANUS. PIERRE Bulimus Terverianus, Webb et Berthelot, Ann. sc. nat., t. XXVIII, p. 326, et Synop., p. 23, 1839. — — d'Orbigny, in Webb et Berthelot, Hist. nat. Can. moll., PA OH pl PAP 26 URSS Testa anguste perforata, elongata, subpellucida, parum solida, tenuiter striata ac sub lente obscure spiraliter decussata ; cinereo-cornea, versus apicem purpu- rascente, ac regulariter varicibus albis æquidistantibus, parum elevatis, opacis, costulata, apice obtuso. Anfractibus 10 convexis (primi purpurascentes, ceteri cinereo-cornei) sutura impressa separatis ; ultimo 1/2 longitudinis testæ subæquante, rotundato, lateraliter subcompresso, distincte decussato ;, apertura subverticali, ovata, parvula ; peristomate parum incrassato, expanso, vix reflexo ex albidoluteolo ; margi- nibus convergentibus, lamina cornea, crassiuscula junctis ; externo regulariter arcuato, columellari sub incurvato, promoto, in laminam albescentem umbilicum sub- tegentem, dilatato. Long. 15 ; diam. anfr. ult. 4 mill. — Aperturæ long. cum peristom. 5 mill. M. Mousson n’a pas cité cette belle espèce dans sa revision de la faune canarienne, peut-être parce qu'elle a été identifiée, très à tort selon nous, avec le Bulimus scalarioides (1), opinion que partage M. Wollaston, qui (4) L. Reeve conch. Icon. Bulimus, pl. LXXX, f. 590 FAUNE MALACOLOGIQUE DES ILES CANARIES 191 trouve à ce sujet une nouvelle occasion d’exhaler amèrement ses plaintes contre les espèces trouvées dans l’orseille par M. Terver de Lyon, et attri- buées faussement par cet auteur, par MM. Webb, Berthelot et d'Orbigny, à la faune canarienne. Il est regrettable que l’entomologiste anglais n'ait pas eu la bonne for- tune de rencontrer dans les îles Canaries certaines de ces espèces si hon- nies par lui, il aurait peut-être reconnu que les premiers auteurs avaient eu raison d'avancer que certaines des espèces trouvées par eux dans ces ballots d'orseille, et dont ils ont du reste très exactement indiqué le provenance, pouvaient habiter l'archipel canarien. | Quoi qu'il en soit, le Bulimus Terverianus est une des plus jolies co- quilles de la faune qui nous occupe ; ainsi que le dit très bien M. d'Orbigny, elle rappelle par sa forme générale un peu celle de l’Helix acuta et surtout cette variété curieuse nommée par Lamarck Bulimus articulatus (1). Elle est très allongée, à tours médiocrement convexes, striés, dans le sens de la longueur de la coquille, de stries fines, serrées et ornée de lignes longi- tudinales parfois difficiles à saisir mais bien distinctes sur le dernier tour. Les côtes longitudinales signalées par M. d'Orbigny sont formées par des empâtements calcaires, peu saillants en dessus du test, mais ils sont d'un beau blanc et bien brillants. Sous le nom de Bulimus Terverianus, Kuster donne la figure d’une coquille, qui (Chemn. ad. nov., p. 64, pl. XVIIL, £ 12-23) semble être le scalarioïdes de Reeve, mais cependant ne représente pas les caractères assignés à son espèce par l’auteur anglais. Sous ce même nom de Terverianus Pfeiffer (non. hel. viv. III, p. 430) identifie également le scalarioides et le Terverianus. Le Bulimus scalarioides (2) diffère du Terverianus par sa coquille plus grêle, sa spire légèrement (ex icone) curvilnearis, sa suture plus oblique, ses tours de spire plico-costulés, son test opaque et non transparent, son (1) Delessert, recueil de coq., pl. XXVIII, f. 8. (2) Reeve, loc. cit. NOUVELLES ARCHIVES DU MUSEUM, VIII. — 2° SÉRIE. 16 1992 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM sommet un peu aigu et non oblus, son ouverture ovale-arrondie à péri- stome épaissi et à peine continu. Celle du Terverianus est ovale allongée, un peu retrécie à la base et à péristome continu ; enfin le scalarioides est d’une seule couleur uniforme; le Terverianus est dans sa moitié supérieure d’un brun rougeàtre passant au pourpre vers le sommet. Le Muséum possède un exemplaire de cette belle coquille recueillie dans l’île de Ténériffe par Henry de la Perraudière, et généreusement donnée à cet établissement par M. Bourguignat. x À x 204. — BuLimus myosoTIs. PI, XVII, fig. 12. Bulimus myosotis, Webb et Berthelot, in Ann. se. nat., t. XXVIII, p. 319, et Synops., p. 15, 1833. — variatus (pars), d'Orbigny in Webb et Berthelot, Hist. nat. Can. moll., p. 71, 1839. — myosotis, d'Orbigny in Webb et Berthelot, Hist. nat. Can. moll. atl., pl'Il, f 27, 1839: — — L. Pfeiffer, Mon. hel. viv., t. II, p. 126, 1848. — — Mousson, Rev. faun. mal. Can., p. 102, 1872. — — (pars), Wollaston, Test. Atl., p. 420, 1878. Grande Canarie; environs de Las Palmas (Grasset, Fritsch, Bour- guignat, Ripoche); entre Agaëête, Galdar et Tafira, même île (Wollas- ton) ; autour d'Agaëte (Ripoche). Espèce voisine du Bulimus roccellicola par son péristome évasé, tran- chant, non réfléchi ; mais s’en éloignant considérablement par la nature de son test, sa forme très élancée, très acuminée, l’angulation basale de l’ouver- ture très sensible, le bord columellaire peu développé, l'ouverture presque verticale, le sommet peu obtus. | M. Mousson à, le premier, signalé chez cette espèce un caractère qui, dans ce groupe, n'appartient qu’à elle, et permet de la reconnaître à pre- FAUNE MALACOLOGIQUE DES ILES CANARIES 193 mière vue ; le dernier tour est plus ou moins orné de lignes spirales don- nant dans les individus bien frais, à cette partie du test, une apparence chagrinée. 205. — Burimus ROCCELLICOLA. PI. XVIII, fig. 11. Bulimus roccellicola (1), Webbet Berthelot, in Ann. se. nat., t. XX VII, p. 325, et Synop., p. 22, 1833. — — d'Orbigny in Webb et Berthelot, Hist. nat. Can. moll., p. 70, pl. IL, f. 23, 1839. — - Sbuttleworth, Mitth. nat. G. Bern., n°° 260-261, p.298, 1852. — — Mousson, Rev. faun. mal. Can., p. 102, 1872. — variatus (pars), Wollaston, Test. Atl., p. 418, 1878. Cette coquille a, en effet, comme le dit M. d'Orbigny, l'apparence du Bulimus obscurus, mais elle en diffère par la contexture du test, la direction de la suture et la forme de son ouverture. Elle est turriculée, pourvue d'une rime très étroite, cachée par la réflexion du bord columellaire, le test est mince, corné, presque pellucide; les tours de spire convexes sont au nombre de six et demi; le sommet est obtus; le dernier tour égale à peine le tiers de la hauteur, il est bien arrondi et un peu enflé en dessous, l'ouverture peu oblique est ovale et obtusément aiguë en haut ; le péristome peu épaissi est blanc, évasé, tran- chant et non réfléchi. La collection du Muséum possède un exemplaire de ce curieux bulime, ne portant aucune indication de localité, mais avec la mention de la main de Ferussac « comm. par. Webb ». C’est évidemment l’un de ces exemplaires dus aux découvertes faites par M. Terver dans ces ballots d'orseille, qui ont eu le don d’exaspérer si particulièrement ce bon M. Wol- laston. Sous le nom de Bulimus roccelhicola, Kuster (in Chemn., ed. nov., (4) Non Bulimus roccellicola, L. Pfeiffer, Mon. hel. viv., t. Il, p. 126, 1848, — nec Kuster in Chemnitz, éd. al., p. 63, pl. XVIIL, f. 5-6, espèce différente de provenance inconnue. 124 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSEUM p. 65, pl. XVIII, £ 5-6), figure et décrit une espèce très différente, probablement étrangère à la faune canarienne. Ce prétendu roccelhcola est une coquille d’un brun rougeâtre, avec des stries ou flammes plus foncées, une ouverture demi-ovale, un bord colu- mellaire presque tronqué, presque droit, le tout d’un beau blanc, enfin un dernier tour égalant la spire; cette espèce, si elle est la représentation exacte de la coquille que le dessinateur a eue devant les yeux, ne provient certainement pas des îles Canaries. M. Wollaston considère le Bulimus roccellicola comme synonyme du Bulimus variatus ; 1l est probable que l'auteur anglais n’a pas connu le pre- mier. D'après ses caractères, le Bulimus roccellicola appartient au groupe du Bulimus badiosus. 206. — BuLIMUS RUPIVAGA. Bulimus rupicola (1), Webb et Berthelot, in d'Orbigny, in Webb et Berthelot, Hist. nat. Can. moli., p. 75, 1839 (sans caractères). — — Webb et Berthelot in Mousson, Rev. faun. mal. Can., p. 104, 1872. — — L. Pfeifer, Mon. hel. viv.,t. VIII, p. 89, 1877. — — Wollaston, Test. Atl., p. 423, 1878. C'est une espèce de Gomera que nous ne connaissons pas ; d'après M. Mousson, qui la décrit, elle différerait beaucoup du variatus auquel d'Orbigny l’a rapportée; elle a, dit le premier auteur, huit et demi tours de spire ; sa forme générale est conique, très régulière mais extrèmement atté- nuée ; les tours sont un peu convexes; l'ouverture est largement évasée, mais se rapproche plus encore de la direction verticale que celle du Bulimus Moquinianus ou de B. myosots ; le péristome très évasé est pourvu d’une (4) Non Bulimus rupicolus Reeve, conch. Icon., f. 93, 1848, nec Kuster in Chemnitz, ed. al.,pl. LX, f. 3-4, qui est le Bulimus variegatus de Pfeiffer, espèce publiée sous le nom de succinea variegata en 1842. — Ce nom de variegatus ne peut être conservé puisque antérieurement à Pfeiffer, Bruguières a décrit un Bulimus variegatus. FAUNE MALACOLOGIQUE DES ILES CANARIES 195 labiation, qui cache en partie une rime très étroite ; la surface polie est d'un blanc laiteux traversé par des flammules et des taches cornées. 207. — BULIMUS VARIATUS. Bulimus variatus, Webb et Berthelot, in Ann. se. nat.,t. XXVIII, p. 326, et Synops., p. 22, 1833. — — (pars), d'Orbigny in Webb et Berthelot, Hist. nat. Can. moll., p.11, 18397 — — d'Orbigny, Moll. Can. atlas, pl. IL, f. 25, 1839. — — Pfeiffer, Mon. hel. viv.,t. Il, p. 125, 1848. — — Shuttleworth, Mitth. nat. G. Bern., n°‘ 260-261, p. 293, 1852. Buliminus variatus, Mousson, Rev. faun. mal. Can. p. 105, 1872. Bulimus variatus, Wollaston, Test. Atl., p. 417, 1878. Ténériffe (d'Orbigny) ; Grande Canarie (Wollaston); Palma et Lan- zarote (de Fritsch, fide Mousson). Espèce souvent confondue avec la suivante et parfois avec la précé- dente. Elle possède une spire conique, dont les tours faiblement convexes, augmentent régulièrement. L'ouverture est bien ovale, le péristome bien étalé mais très faiblement réfléchi, blanc et un peu épaissi à l'intérieur ; les bords presque parallèles sont peu convergents. x X x 208. — BuLIMUS MOQUINIANUS. Bulimus Moquinianus, Webbet Berthelot, Ann. sc. nat.,t. XXVIII, p. 319, et Synops., p. 15, 1833. ; — — d'Orbigny in Webb et Berthelot, Hist. nat. Can. moll., D'M0 pla 221839" — variatus (1), Reeve, Conch. Icon., pl. LXVI, f. 461, 1849 (teste Shut- tleworth). — Moquinianus, Z. Pfeiffer, Mon. hel. viv., t. II, p. 165, 1848. — — Shuttleworth, Mitth.nat.G. Bern.,n°260-261, p. 293, 1852. Buliminus Moquinianus, Mousson, Rev. faun. mal. Can., p. 103, 1872. Bulimus Moquinianus, Wollaston, Test. Atl., p. 425, 1878. Grande Canarie (Webb et Berthelot, Bourguignat, Verneau) ; envi- rons d'Agaëte et de Las Palmas (Fritsch? Wollaston, Ripoche). 126 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSEUM Cette jolie coquille a une forme £ylindroïde atténuée ; elle est couverte dans sa partie supérieure de stries peu apparentes et peu régulières, ornée, en outre, de zigzags et de flammes jaunâtres et blanchâtres. Son ouver- ture subverticale, presque aussi haute que large, prend dans les individus bien adultes une forme arrondie. Le péristome est un peu épaissi, réfléchi et d'un beau blanc. x X x 209. — BULIMUS OCELLATUS. Buliminus ocellatus, Mousson, Rev. faun. mal. Can., p. 107, pl. VL, f. 5-7, 1872. Bulimus ocellatus, L. Pfeifer, Mon. hel. viv., t. VIII, p. 90, 1877. — — Wollaston, Test. Atl., p. 424, 1878. Espèce des plus intéressantes et l’une des plus grandes de la série qui commence au variatus pour finir à l'encaustus. Le Buhmus ocellatus possède une coquille de couleur lactée ornée de taches cornées, ocellées, disposées en deux séries. De forme ovale-allongée, à peine striée, imperforée, cette coquille compte sept tours et demi de spire, dont les premiers sont de couleur pourpre, convexes, les suivants à peine un peu convexes ou pour mieux dire un peu plans et le dernier grand à peine ascendant. L'ouverture est subverticale, ovale, brune, à l'intérieur pourvue d’un péristome épaissi, bordé de blane et évasé à bords parallèles et distants. | Cette belle coquille habite l'ile de Hierro. 210. — BuLIMUS ENCAUSTUS. Bulimus encaustus, Shuttleworth, Mith. nat. G. Bern.,n°s 260-261, p.293, 1852. — — Pfeifer, Mon. hel. viv., t. II, p. 653, 1853. Buliminus encaustus, Mousson, Rev. faun mal Can., p. 105, pl. VI, f. 8-4, 1873. Bulimus encaustus, Wollaston, Test. Atl., p. 422, 1878. Nous ne connaissons pas cette espèce que l’auteur déclare être voisine des Bulimus Moquinianus, variatus et roccellicola, souvent confondus sous le FAUNE MALACOLOGIQUE DES ILES CANARIES 197 nom de Bulimus variatus. Elle diffère du variatus par une taille plus grande, un test plus épais, non orné de taches jaunes, par des tours moins con- vexes, une ouverture plus étroite. Le Bulimus roccellicola est plus petit; chez ce dernier l'ouverture est bien plus oblique; quant au B. Moquinianus, sa forme presque cylindrique, son ouverture arrondie ne permettent pas de le confondre avec le B.'encaustus. Le Bulimus encaustus habite l’île de Palma, d'où il a été rapporté par Blauner. x X x 211. — BuLIMUS ANAGA. Bulimus Anaga, Grasset, in Journ. Conch., t. V,p. 847, pl. XIII, f. 5, 1857. — — L. Pfeiffer, Mon. hel. viv., t. IV, p. 414, 1859. Buliminus Anaga, Mousson, Rev. faun. mal. Can., p. 114, 1872. Bulimus Anaga, Wollaston, Test. Atl., p. 437, 1878. Coquille que nous ne connaissons que par la description et la figure de l’auteur : sa forme est plus étroite que celle de ses congénères, ses tours peu convexes sont séparés par une suture moins profonde; son dernier tour moins gonflé est proportionnellement moins grand que celui du Gruereanus. Le test, au dire de l’auteur, est granuleux seulement au dernier tour; enfin le Bulimus Anaga compte six tours de spire dont le dernier dépasse un peu le tiers de la longueur totale. La coquille est d’un brun fauve. | | Cette espèce nous semble appartenir au groupe des Bulimus Gruereanus et Tarnierianus, et non, comme le pense M. Mousson, à celui de l’obesatus. Cet auteur en effet le compare au tabidus, qui est en quelque sorte la minia- ture de l’obesatus. Grasset en la classant entre l’helvolus et le badiosus était certainement plus près de la vérité: il a en effet (ex icone) la forme etl’an- gulation aperturale de l’helvolus ; il est également voisin du propinquus, mais ses tours de spire très convexes suflisent pour le séparer de ses deux VOIsins. 128 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSEUM 212. — BULIMUS TARNIERIANUS. Bulimus Tarnierianus, Grasset, in dJdourn. Conch.,t. V, p. 848, pl. XIIT, f. 6, avril 1857. — _ Pfeiffer, Mon. hel. viv., t. IV, p. 413, 1859. Buliminus Tarnierianus, Mousson, Rev. faun. mal. Can., p. 109, 1872. Bulimus Tarnierianus, L. Pfeiffer, Mon. hel. viv., t. VIII, p. 72, 1877. — — Wollaston, Test. Atl., p. 435, 1878. Cette espèce du groupe des Gruereanus et Anaga nous est connue par un individu peu frais, non complètement adulte que nous avons recu de M. Tarnier et provenant de Taganama, Ténériffe. C'est une coquille de forme ovale-conique, un peu obèse, atténuée graduellement de la base au sommet, couverte de stries rugueuses, et sur le dernier tour de gra- nules un peu gros et serrés, surtout vers la suture; la coloration est jau- nâtre et l’ombilic réduit à une petite fente peu sensible; en outre de la loca- lité précitée, le Bulimus Tarnierianus à été recueilli dans les stations suivantes: Santa-Cruz (Blauner, Fritsch); Pinal, au-dessus de Iod el Alto, Agua Mansa, Agua Garcia, toutes localités de l’île de Ténériffe (Wollaston). 213. — BULIMUS GRUEREFANUS. Bulimus Gruereanus, Grasset, in -Journ. Conch., t. V, p.346, pl. XII, f. 4, 1857. — — L. Pfeifer, Mon. hel. viv., t. IN, p. 501, 1859. Buliminus Gruereanus, Mousson, Rev. faun. mal. Can., p. 111, 1872. Bulimus Gruereanus, Wollaston, Test. Atl., p. 416, 1878. — L. Pfeiffer, Mon. hel. viv., t. VIIL, p. 185, 1871. Coquille conique-turriculée, verdâtre, à test très mince, pellucide, fortement et irrégulièrement strié, constamment enduit d’un dépôt terreux, mais brillant quand il en est débarrassé. Les tours sont très convexes et séparés par une suture bien marquée. Le dernier ventru presque égal à la hauteur de la spire caractérise bien cette espèce et empêche qu'on ne la confonde avec ses deux plus proches voisines les Bulimus Anaga et Tarnie- Tianus. FAUNE MALACOLOGIQUE DES ILES CANARIES 199 x *X x 214. — BuLIMUS PROPINQUUS. Bulimus propinquus, Shuttleworth, Mitth. nat. G. Bern.,n°° 241-249, p.141,1852. ] Le == L. Pfeiffer, Mon. hel. viv., t. III, p. 8348, 1853. Buliminus propinquus, Mousson, Rev. faun. mal. Can., p. 108, pl. VI, £. 8, 1872. Bulimus propinquus, Wollaston, Test. Alt., p. 429, 1878. Ténérifie (Blauner, Fritsch, Bourguignat) ; environs de Bazamar, même île (Bourgeau). - Coquille ovale-conique, à test mince d’un roussâtre terne, mais cepen- dant douée d’un certain brillant chez les individus non complètement adultes; elle se distingue facilement de sa congénère le Bulimus helvolus, avec lequel elle a parfois été confondue par son ouverture irrégulièrement ovale- piriforme, aiguë en haut, anguleuse en bas, très élargie en son centre, de telle sorte qu’elle affecte la forme d'une amande courte, dont la longueur n’excéderait pas sensiblement la largeur. Le Bulimus propinquus diffère encore de l’helvolus par sa coquille plus solide, par son dermier tour largement développé et enflé vers la perfora- tion réduite à une rime très simple et peu profonde; la suture vers la fin de l’avant-dernier tour prend une direction oblique plus marquée que dans le Bulimus helvolus ; le dernier tour offre une ligne carénante pas toujours bien développée, et la rime paraît entourée d’une sorte de crête cervicale fort obtuse; ce dernier tour est en outre, dans sa partie inférieure, plus ou moins fortement granuleux. 215. — BULIMUS HELVOLUS. Bulimus helvolus, Webb et Berthelot, in Ann. sc. nat.,t. XXVIII, p. 826, et Synop, p. 23, 1883. — — d'Orbigny in Webb et Berthelot, Hist. nat. Can. moll., p. 71, pl:2H,°6:21,,1839. — — Pfeifier, Mon. hel. viv., t. IL, p. 116. — — Pieiffer, Mon. hel. viv., t. III, p. 848, 1853. Buliminus helvolus, Mousson, Rev. faun. mal. Can., p. 107, 1872. Bulimus helvolus, Wollaston, Test. Alt., p. 426, 1878. NOUVELLES ARCHIVES DU MUSEUM, VIII. — 2° SÉRIE. : Ll 130 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM Ténérifle (Webb et Berthelot, d'Orbigny); Sainte-Croix (Goudot, Blauner, Fritsch, teste Mousson) ; Bazamar (Bourgeau) ; vallée de Tahodio (D' Verneau). Coquille verdâtre assez solide, plus acuminée que le propinquus, assez brillante. Ouverture de même forme que celle du précédent, mais plus allongée, à bords presque continus et dont l’angle basal forme une véri- table gouttière, tronquant la columelle; lepéristome est d’un beau blane, le bord externe réfléchi et très arqué. Chez le B. helvolus, l’enroulement est plus régulier que chez le propinquus, bien qu'à partir de l’avant-dernier tour il prenne une direction très rapide. La suture est marginée et souvent accom- pagnée par une ligne blanche; la basedu dernier tour est ornée de lignes dé- eurrentes, parfois difficiles à saisir, et de deux carènes dont l’une, véritable crête cervicale, très prononcée, nettement circonscrite en avant par un épais- sissement linéaire, borde la rime et se trouve décorée de côtes assez serrées et bien distinctes formées par le prolongement du dernier tour. x À x 216. — BULIMUS HEDEIUS. PI. XNII, fig. 4. Bulimus hedeius, J. Mabille, in Bull. Soc. Phil. Paris, VII sér., t. VII, p. 46, 1883. Testa rimata, imperforata, oblongo-ovata, pellucida, nitidissima, e corneo-viridis- cente, inconspicue striatula et in anfractu ultimo rugosa ; spira conica, apice minutis- simo, acuto, rufescente; anfractibus 6 1/2 convexis, irregulariter (primi regulariter subrapide, ceteri velociter) crescentibus, sutura bene impressa separatis ; ultimo majore non ascendente, supra rotundato, ad basin obscure carinato, ac crista cervicali sat prominula, rugosula non costulata, munita ; apertura subverticali, ovato-amygdali- formi, tertiam partem altitudinis testæ superante, basi angulata et fere canaliculata ; peristomate tenui intus albo-labiato, subreflexiuseulo, marginibus subconniventibus, callo, ad insertionem dextram, nodifero, tum inciso, junctis ; externo curvato, colu- mella paululum arcuata. Alt. 10-11 ; diam. min. 4; maj. 4-5 1/2 ; alt. ap. 4; diam. 3 mill. . FAUNE MALACOLOGIQUE DES ILES CANARIES 131 Ténéniffe : Recueilh par M. de la Perraudière et donné au Muséum par M. Bourguignat. Coquille imperforée, mais pourvue d’une rime étroite; oblongue- ovale, pellucide, très brillante, d'un corné verdâtre, très finement striée, et vers le dernier tour d'apparence rugueuse; spire conique à sommet très petit, aigu, roussâtre ; six tours et demi de spire convexes, à croissance irrégulière ; un peu rapide, presque régulière chez les premiers, elle prend chez les derniers une accélération très marquée; suture bien marquée. Le dernier tour grand, non ascendant, arrondi en dessus, un peu caréné à la base et pourvu d’une crête cervicale assez prononcée, un peu rugueuse mais non costulée; ouverture subverticale, ovale-amygdaliforme, dépas- sant un peu le tiers de la hauteur de la coquille, anguleuse à la base et presque canaliculée ; péristome mince, blanc et faiblement épaissi à l’inté- rieur, un peu réfléchi, à bords presque réunis, présentant à chaque inser- tion, mais particulièrement à celle du bord droit, un calus blane, séparé du bord par un léger sillon ; le bord externe faiblement courbé, le columel- laire un peu concave. 217. — BULIMUS BADIOSUS. Helix badiosa, Ferussac, Tabl. syst., n° 423, p. 60, 1821 (sans caractères). Bulimus badiosus, Ferussac in Webb et Berthelot, Ann. sc. nat., t. XXVIII, p. 318, et Synops., 1833. — — Potiez et Michaud, Gal. moll. Douai, t. I, p. 184, pl. XI, f. 9-10, 1838. — — d'Orbigny, in Webb et Berthelot, Hist. nat. Can. moll., p.69, DEP E222M1839} Pfeiffer, Mon. hel. viv., t. II, p. 79, 1848. — Kuster, in Chemnitz, ed. alter., p. 35, pl. XII, f. 27, 1845. — badiosa, Z. Rene Conch. Icon., pl. LXVI, f. 469, 1849. Buliminus badiosus, Mousson, Rev. faun. mal. Can., p. 110, 1872. Bulimus badiosus, Wollaston, Test. Atl., p. 428, 1878. Ténérifte (Maugé, Webb et Berthelot, d'Orbigny, Bourgeau) ; au Bar- 139 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSEUM ranco de Los Santos; vallée de Tahodio (D' Verneau) ; au Barranco Seco (M. Delaunay); Barranco de Tasso alto (Wollaston). Espèce intermédiaire comme taille entre les Bulimus montanus et obscurus d'Europe ; comme cette dernière elle vit dans les lieux humides, au pied des arbres, enfoncée dans les détritus végétaux. Presque constam- ment ce bulime est enduit d’une couche terreuse, dure, offrant une singu- lière résistance. | Lorsque le test est nettoyé, 1l se présente sous la forme d’une coquille conique allongée, ventrue à la base, à spire brièvement acuminée, à peine aiguë ; d’un corné roux, un peu brillant, grossièrement et irrégulièrement strié ; il est, en outre, orné de vermiculations souvent peu saillantes. On compte six tours et demi à sept tours de spire, convexes, séparés par une suture peu profonde, mais bien marquée ; le dernier est enflé, arrondi à sa terminaison, et se termine en une rime large mais peu profonde, entourée par une très faible crête cervicale. Cette coquille n’habite que la seule île de Ténériffe. x À x 218. — BuLImMus BÆTICATUS. Helix bæticata, Ferussac, Tab. syst., n° 422, p. 59, 1821 (sans caractères). — —+ Ferussac, Tabl. syst. corr. et add., p. 74, 1821 (sans caractères). Bulimus bæticatus, Ferussac, in Webb et Berthelot, Ann. sc. nat., t. XX VII, p. 318, et Synops., p. 14, 1833. d'Orbigny, in Webb et Berthelot, Hist. nat. Can., moll., p- 69, pl Il f5916839; — Kuster, in Chemnitz, ed. alter., p. 25, pl. XII, f. 2, 1845. — L. Pfeiffer, Mon. hel., viv., t. Il, p. 79, 1848. — — L. Reeve, Conch. Icon, pl. LXX, f. 505, 1849. Buliminus bæticatus, Mousson, Rev. faun. mal. Can., p. 111, 1872. Bulimus bæticatus, Wollaston, Test. Atl., p. 484, 18178. Ténériffe ; environs de Sainte-Croix et de Taganama (Maugé, Webb FAUNE MALACOLOGIQUE DES ILES CANARIES 133 et Berthelot, d'Orbigny, Blauner) ; vallée de Tahodio (D' Verneau); Bar- ranco de Majuelo près de Garachico (Wollaston). Le test chez cette espèce est ovale-conique; très ventru à la base, il s’atté- nue rapidement en un cône dont le sommet est extrêmement mince. Sa coloration est un corné rougeâtre tournant au pourpre vers les premiers tours. L’ornementation de cette coquille consiste en un réseau de vermicu- lations élevées, ramifiées, coupées par des stries peu visibles, et offrant ainsi l'apparence d’une granulation peu régulière. Le péristôme est labié à l'intérieur, réfléchi et tranchant extérieurement. La gorge est roussâtre. 219. — BuLIMUS SUBBÆTICATUS. PIX Mie. 18: Bulimus subbæticatus, J. Mabille, in Bull. Soc. Phil. Paris, VII° série, t. VII, p. 46, 1883. Testa rimato-subperforata, ovata, tenuicula, nitidula, striata ac granulis vermi- culisque undique exasperata, fulvescente, spira brevi, conica, attenuata, apice minu- tissimo purpureo, nitido lævigatoque ; anfractibus 7, convexiusculis, sutura impressa albo filoso separatis; ultimo paulo descendente rotundato-inflato, ad rimam non com- presso; apertura subobliqua, late rotundata, marginibus subapproximatis lamina tenui ad insertionem dextram tuberculosa, junctis ;, peristomate acuto, intus labiato, albo expanso, marginibus externo basalique curvatis, columellari brevi de columella subprofunda, arcuata, late promoto ad insertionem callose appresso. Alt. 19; diam. min. 9-9 1/2; maj. 9-10. Ténériffe ; environs de Sainte-Croix (D' Rambur). Coquille étroitement subperforée, ovale, un peu mince, un peu bril- lante, striée et ornée de tous côtés de granules et de vermiculations ; de couleur roussâtre; spire courte, conique, atténuée, à sommet très petit, pourpré, brillant et lisse. Sept tours de spire un peu convexes, séparés par une suture distincte, bordée par un filet blanc; le dernier un peu descen- dant, arrondi-enflé, non comprimé vers la perforation; ouverture peu oblique, largement arrondie, à bords un peu rapprochés, réunis par une 134 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM lame très mince, tuberculeuse à l'insertion du bord droit; péristome aigu, épaissi à l'intérieur, blanc, étalé ; bord externe courbé ainsi que le basal ; le columellaire court, partant d’une columelle un peu enfoncée, largement étalé, arqué, calleux et appliqué à son insertion. 220. — BULIMUS TABIDUS. Bulimus tabidus, Shuttleworth, Mitth. nat. G. Bern., n°° 241-242, p. 143, 1852. — — Pfeifer, Mon. hel. viv., t. II, p. 347, 1853. Buliminus tabidus, Mousson, Rev. faun. mal. Can., p. 114, pl. VI, f. 9, 1872. Bulimus tabidus, Wollaston, Test. Atl., p. 436, 1878. Ténériffe (Blauner). Le Bulimus tabidus est intermédiaire entre le Bulimus obesatus et le Bulimus bæticatus. I] possède la forme générale du premier, mais il est plus atténué en partant de la base vers le sommet de la coquille, de telle sorte que les derniers tours sont renflés comme ceux du bæticatus, mais dans une moindre proportion. Chez cette espèce le test est jaune roussâtre, les pre- miers tours pourpres, et toute la coquille assez fortement striée, costelée, ornée, en outre, d'une grande quantité du tubercules allongés, de couleur jaune, simulant parfois des rides et se confondant avec les costulations. 221. — BULIMUS NANODES. Bulimus nanus (1), Shuttleworth, Mitth. nat. G. Bern., n° 241-249, p. 144, 1852. — nanodes, Shuttleworth, Mitth. nat. G. Bern., n°‘ 260-261, p. 289, 1852. — _ L. Pfeiffer, Mon. hel. viv., t. IT, p. 348, 1853, Buliminus nanodes (pars), Housson, Rev. faun. mal. Can., p. 115, pl. VI, £. 10-11, 1872. Bulimus nanodes, Wollaston, Test. Alt., p. 433, 1878. Espèce voisine du bœticatus, dont il diffère par sa petite taille. Ses tours (4) Non bulimus nanus, Reeve, 1849, espèce du Chili. FAUNE MALACOLOGIQUE DES ILES CANARIES 139 de spire, au nombre de sept, sont convexes et couverts de rides granu- leuses. Le Bulimus nanodes habite Agua Mansa dans l'ile de Ténériffe. Sous le nom de variété Palmæensis, M. Mousson a distingué une forme plus grêle, plus élancée que le type, et s’en séparant encore par d’autres carac- tères. Cette variété a été considérée comme espèce distincte par M. Wollas- ton, qui lui a imposé le nom de B. Palmensis ; cette variété habite l’île de Palma. © 22, — BULIMUS PALMENSIS. Buliminus nanodes, varietas Palmænsis, Mousson, Rev. faun. mal. Can. p. 116, 1872. Bulimus Palmensis, Wollaston, Test. Atl., p. 427, 1878. Testa rimato perforata, ovato-fusiformis (in medio latiuscula) subtenuis, subpel- lucida, subopaca (rarius nitidiuscula) irregulariter striatula lineisque minulissimis spiralibus hinc inde distinctius et dense cincta, ad basin rugoso-granulata, pallide ochraceo-cornea, interdum etiam subflavescens, rarius plagis obscuris paululum pallidioribus obsolete maculata ; spira breviter et acute conica; anfr. 7 planiusculis, ultimo elongatulo ; aperlura magna elongata, obliqua ; peristomate albido et anguste expanso, marginibus subparallelis, distantibus, lamina tenuissima (interdum vix per- spicua) simplici junctis, columellari obliquo et vix reflexo (Wollaston). Long. lin. circa 6 ; diam. moy. 2 1/2 (Wall.). Cette forme a été considérée par M. Mousson comme une variété du Bulimus nanodes, dont elle serait, suivant ce savant, le réprésentant dans l’île de Palma. En parlant de ce bulime, M. Mousson dit: « Les deux exemplaires « recueillis sont à grandeur égale, un peu plus minces, plus sveltes que le « type; les tours sont un peu moins convexes; la granulation rugueuse est, « quoique moins distincte, moins développée, et ne forme qu'une sculpture « jaunâtre, en relief sur un fond corné. C’est l'aspect que prennent les 2 « irrégularités de la surface ordinairement lors d'un faible développe- « ment. » 136 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM 2983. — BULIMUS TEXTURATUS. Buliminus texturatus, Mousson, Rev. faun. mal. Can., p. 117, 1872. Bulimus texluratus, L. Pfeilfer, Mon. hel. viv., t. VIII, p. 76, 1872. — — Wollaston, Test. Atl., p. 433, 1878. Espèce de la talle et du même groupe que le nanodes et dont M. Mousson n'a vu que des exemplaires morts. D'après ce savant, le Buh- mus texturatus est plus allongé que le nanodes et plus effilé vers le sommet; ses tours presque plans sont séparés par une suture crénelée ; la surface est couverte de fines rides serrées, ondulées, et n’est granuleuse qu’à la base. Cette espèce habite Gomera. 224, — BULIMUS OSORIENSIS. Bulimus Osoriensis, Wollaston, Test. Atl., p. 430, 1878. Testa anguste rimata, ovato fusiformis, solidiuscula, subnitida, irregulariter striata sed haud granulata, olivaceo-cornea; spira conica, anfr. 7, intermediüis convexis et interdum subinflatis, sutura profunda; apertura subangustula, peristomate albo, acuto parum late expanso, marginibus haud approximatis et lamina tenuissima fere simplici (se. ad insertionem dextram obsolete incrassata) junctis; columellari vix reflexo, long. lin. 4 1/2-5. Diam maj. 2 (Wollaston). D’après l’auteur, cette espèce, si vaguement décrite, appartiendrait au groupe du Bulimus nanodes, dont il se distinguerait par sa forme plus étroite et moins obtuse, par ses tours de spire plus enflés et plus convexes, par sa spire un peu plus courte et une idée plus conique, par sa rime plus cachée, sa surface brillante, simplement striée sans trace aucune d'aspérités ou de granules. Le Bulimus osoriensis a été recueilli en un petit nombre d'exemplaires dans les bois qui avoisinent Osorio, dans la Grande Canarie. 225. — BUuLIMUS INTERPUNCTATUS. PIFEXVE fig. 10. Bulimus interpunctatus, Wollaston, Test. Atl., p. 848, 1878, FAUNE MALACOLOGIQUE DES ILES CANARIES 137 Testa rimata, oblongo cylindracea, subopaca, irregulariter striata, solum in anfractibus intermediis granulosa, quandoque punctis ornata ; e pallide brunnea quan- doque subflavescenti-albescente ; spira elongata, sensim et regulariter attenuata, apice mamillato, obtuso, lævigato, nitido, purpurascente ; anfractibus 7 1/2-8, planiusculis, sutura interdum anguste albo filosa quandoque obscure crenulata, separatis ; apertura angusta, subovato-pyriformi, peristomate expanso, acuto, albo, intus incrassato, mar- ginibus, in junioribus disjunctis, in adultis, lamina tenuissima junctis, externo et ba- sali curvatis, columellari rectiuseulo, late promoto et expanso rimam subobtegente. Alt. 15-16; diam. maj. 6-7; min. 5 1/2-6; alt. ap. cum perist. 5; diam. 4-4 1/2 millim. Grande Canarie; entre Agaeta et Galdar (Wollaston); environs d'Agaëete, sous les feuilles mortes (Ripoche). Cette espèce, recueillie au nombre de neuf exemplaires, les uns com- plètement adultes, les autres jeunes, diffère de l'obesatus par sa forme plus élancée, plus grêle, partout moins obèse, par sa spire plus atténuée, sa suture plus marquée ; par le filet blanc qui l’orne. Son ouverture est beau- coup plus petite, moins haute et moins large que celle de l’obesatus, etc. On distinguera le tabidus de l’interpunctatus aux caractères suivants: une forme conique renflée à la base, acuminée vers le sommet, une siria- ture plus apparente, plus grossière, l'ouverture plus grande, la columelle plus forte se terminant en un filet bien accusé à la base du bord columel- laire et formant en cette partie une gouttière analogue à celle qui existe chez l’helvolus. 296. — BULIMUS OBESATUS. Helix obesata, Ferussac, Tabl. syst., n° 451, p. 62,1821 (sans caractères). Bulimus obesatus, Webb et Berthelot, Ann. sc. nat., t. XXVIII, p. 318, et Synops., 1833. — — d'Orbigny in Webb et Berthelot, Hist. nat. Can., p. 68, pl. IT, f. 20, 1839. — — Küster in Chemnitz, éd. alter., p. 25, pl. XII, f. 1, 1845. — — L. Pfeifier, Mon. hel. viv., t. Il, p. 117, 1848. — — L. Reeve, Conch. Icon., pl. LXV, f. 504, 1849. Buliminus obesatus, Mousson, Rev. faun. mal. Can., p. 112, 1872. Bulimus obesatus, Wollaston, Test. Atl., p. 437, 1878. NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM, VIII. — 2° SÉRIE. 18 138 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSEUM Grande Canarie (Webb et Berthelot, d'Orbigny) ; environs de Galdar et d'El Monte (Wollaston) ; fossile à Agua Garcia (D' Verneau). Cette coquille un peu mince, à peine brillante, parfois complètement male, est ornée destries serrées et rudes. L'ouverture en est grande, ovale, le péristome aigu, évasé assez fortement labié; les deux bords sont réunis par une lame très mince. Cette espèce n’habite que la Grandé Canarie. 297. — BULIMUS TENERIFFZ. PIX VE Re 0; Bulimus Teneriffæ, J. WMabille, in Bull. Soc. Phil. Paris, VII sér., t. NII, p. 47, 1883. Testa anguste rimato-perforata, oblongo-ovata, tenuiscula, sine nitore, e viridulo- lutescente, versus apicem purpurascente, plico-striata, striis confertis sat tenuibus (in ultimo anfractu validioribus) undique subinciso-crispatis ; spira ovato-conica, paulo attenuata, apice minuto, subpapillari, lævigato, nitido, purpurascente ; anfr. 8-8 1/2 (primi convexi, sequentes convexo-planulati, ceteri planulati) sutura lineari quan- doque subcrenulata separatis ; ultimo majore 2/3 altitudinis testæ paululum superante, rotundato, ad basin attenualo ; apertura magna ovato-oblonga, parum obliqua 2/3 altitudinis non æquante ; peristomate acuto, intus fortiter labiato, ex albido sordide lutescente, quandoque niveo, marginibus distantibus, lamina subinconspicua juncüs , externo basalique curvalis, externo subplane reflexo, ad insertionem subcallose soluto, columellari fortiter incrassato, subexpanso rimam non tegente ; columella sub- arcuata, obscure plicata. Alt. 17-18 ; diam. maj. 8; min. 7; alt. ap. cum perist. 7; diam 5-5 1/2 mill. Ténériffe ; forêt de la Mercedes (D' Verneau). Coquille pourvue d’une rime étroite, simulant une étroite perforation, oblongue-ovale, un peu mince, sans brillant, d'un jaune verdâtre, rou- geûlre au sommet; couverte de stries assez élevées, assez distantes en forme de côtes, particulièrement sensibles sur le dernier tour, ornée en outre de crispations qui coupent les côtes sans aucune régularité ; spire ovale-conique, à peine atténuée, sommet petit, papilleux, lisse, brillant, cou- leur pourprée, huit à huit tours et demi de spire, les premiers convexes, les intermédiaires convexes et un peu plans, les derniers aplatis, séparés FAUNE MALACOLOGIQUE DES ILES CANARIES 139 par une suture linéaire et cependant parfois presque crénelée; le dernier grand, dépassant un peu les deux tiers de la hauteur de la coquille, arrondi et atténué à la base; ouverture grande, ovale-oblongue, peu oblique, sa hauteur n’égalant pas les deux tiers de celle du test ;-péristome aigu, étalé, fortement épaissi à l'intérieur, d'une teinte blanche lavée de jaunâtre, quel- quefois blane, à bords éloignés, réunis par une lamelle presque insensible ; l’externe et le basal courbés, l’externe, réfléchi étalé, calleux et presque détaché à son insertion ; le columellaire très épaissi, étalé mais ne cachant pas la rime; columelle un peu arquée, faiblement pliciforme. Cette espèce ne peut être comparée qu'au Bulimus obesatus, dont elle offre la forme générale ; elle s'en sépare par son test plus élancé, moins obèse; par sa sculpture et sa coloration, par son ouverture plus allongée, mais moins large entre les bords, par la moindre obliquité de cette même ouverture; par son péristome plus fortement labié, bien réfléchi et non pas seulement évasé, sa columelle moins arquée, mais plus franchement tuberculeuse ; son bord columellaire un peu évasé ne cachant pas la rime, épaissi et bien distinct de la columelle sur laquelle il semble avoir été super- posé. 298. — BULIMUS LOWEI. Bulimus Lowei, Wollaston, Test. Atl., p. 439, 1878. Testa rimata, obtuse cylindrico-ovalis, subopaca (sæpius corrosa) dense irregu- lariter striata (striis præcipue in anfractibus intermediis, irregulariter subgranulato- fractis aut rugulosis, lineolisque spiralibus minutissimis interruptis hinc inde obsole- tissime decussatis) olivaceo brunnea, spira semigloboso-conica, obtusa, anfr. 6 1/2 convexiusculis ; sutura horizontali (nec obliqua); apertura rotundato-ovali; peristo- mate sordide albo, anguste expanso intus incrassato, marginibus distantibus et lamina tenui (ad insertionem dextram sensim subtuberculato-incrassato) junctis ; basali cum sinistro rotundato continuo ; columella longiuscula, lata, curvata, obliqua, long. lin. 7 1/2 ; diam. maj. 3 1/2 (Wollaston). Montagnes de l’île de Ténérifle vers El Campo. Nous ne connaissons pas cette espèce que l’auteur déclare voisine du Bulimus obesatus. D’après M. Wollaston, le Bulimus Loweï serait plus petit 140 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM que son congénère, épais, cylindrique ovale, non papillaire au sommet; les tours de spire moins aplatis, la suture bien plus horizontale ou moins oblique et la columelle plus courbée, enfin la sculpture du test présenterait également quelques légères modifications. x À x 229. — BuLiMus HALMYRIS. PEN ie Ar Bulimus halmyris, J. Mabille, in Bull. Soc. Phil. Paris, VIE sér., t. VII p. 45, 1883. Testa aperte rimato-subperforata, ovato-conica, solida opaca, cuticula destituta, etrüs irregularibus, vermiculisque præsertim in anfractibus primis undique malleatim exasperata ; spira conica, breviter valde attenuata, apice læte purpurascente, lævigato, nitido ; anfr. 7 1/2 (primi convexo-planulati, sequentes convexiuseuli) sutura impressa submarginata, separatis, ultimo majore, subascendente, tertiam partem altitudinis fere æquante vel paululum superante, rotundato-inflato ad rimam subcompresso; apertura subverticali, ovali, superne angulata, inferne rotundata, peristomate continuo, acuto, paululum expanso ; margine externo subrecto, deinde curvato, ad insertionem callose adnato ; basali curvato ; columellari de columella recta, profunda, lato promoto expansoque. Alt. 148 ; diam. maj. 10 ; min. 8 1/2; 9 mill. Ténériffe (D' Verneau). Rapportée par M. Verneau de l’île de Ténériffe, mais sans indi- cation précise de localité, semble avoir été recueillie à l’état fossile. Coquille pourvue d’une rime assez ouverte, parfois presque cachée, ovale-conique, solide, opaque, dépourvue de cuticule, ornée de stries irrégulières et de verniculations apparentes principalement sur les pre- miers tours, et en outre plus ou moins malléée; spire conique, brièvement et fortement atténuée, à sommet pourpré, lisse, brillant ; sept tours et demi de spire, les premiers convexes aplats, les derniers convexes, séparés par une suture distincte et presque marginée; le dernier tour grand, un peu ascendant, égalant environ ou dépassant le üers de la hauteur totale, arrondi renflé, un peu comprimé vers la rime; ouverture subverticale, FAUNE MALACOLOGIQUE DES ILES CANARIES 141 ovale, anguleuse au sommet, arrondie à sa base ; péristome continu, aigu, un peu étalé, bord externe presque droit, à la fin courbé, calleux à son insertion; le basal bien arrondi ; le columellaire s’élevant d’une columelle droite, profonde, largement étalé. Sa forme obèse, raccourcie, légèrement ovoïde, ne diminuant pas insen- siblement et régulièrement de la base au sommet, son cône spiral brusque- ment atténué, ses tours à peine convexes, le peu d'épaisseur de son test, son ouverture plus petite, à bords moins évasés le séparent nettement du Berthelotr. 230. — BULIMUS BERTHELOTI. Bulimus Bertheloti, Pfeiffer, Mon. hel. viv., t. I, p. 64, 1848. — — L'Reevye, Conch.Icon., pl. LXXV, f 541, 1849. Buliminus Bertheloti, Housson, Rev. faun. mal. Can., p. 113, 1872. Bulimus Bertheloti, Wollaston, Test. Atl., p. 441, 1878. Gomera (Webb et Berthelot, Wollaston, Fritsch, teste Mousson) ; même île sous les détritus végétaux (D' Verneau) ; Hierro (Wollaston). Les exemplaires de cette espèce que nous avons pu étudier ont été recueillis à l’état mort; ils diffèrent du type par une taille un peu moins grande, 23 millimètres au lieu de 25; ils présentent, du reste, tous les caractères attribués à cette espèce. 281. — BuLIMUS SAVINOSx. Bulimus Savinosa, Wollaston, Test. Atl., p. 441, 1878. Testa magna, rimata, late ovata, inflatiuscula, nitidiuscula dense striatula (striis in anfr. posterioribus fere simplicibus sed in subapicalibus subgranulatim fractis), pallide olivaceo-cornea ; spira semi-ovaliconica, ad apicem ipsum prominulo subpa- pilliformi ; anfractibus 8 planis ; apertura latiuscula, rotundato-subovali, peristomate albo, late expanso, acuto, marginibus late separatis et lamina subnulla junctis, inter se rotundate (nec angulatim) continuis ; columellari late reflexiusculo ; columella bre- viuscula, lata, curvata, subsinuata (Wollaston). Long. lin. 10 1/2; diam. 5 1/4 (Wollaston). 142 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSEUM Espèce très voisine du Bertheloti, et n'en différant, d’après l'opinion même de l’auteur, que par une forme ovale plus obèse, des stries plus accu- sées, une ouverture dépourvue d’angulation. Le Bulimus Savinosæ habite Gomera et Hierro. Dans l’île de Gomera, M. Wollaston en a recueilli une variété (var. inflatiusculus) que cet auteur considère comme une espèce différant du type par sa forme plus enflée, ses tours de spire (sept) plus convexes, les bords de l'ouverture un peu moins éloignés mais réunis par un calus plus distinct; un bord columellaire moins réfléchi et une columelle moins large. = (( « « « « x À x 232. — BULIMUS SERVUS. Buliminus servus, Mousson, Rev. faun. mal. Can., p. 118, pl. VI, f. 14, 1872. Bulimus servus, L. Pfeiffer, Mon. hel. viv., t. VIII, p.94, 1877. — — Wollaston, Test. Atl., 0. 444, 1878. Gomera (Fritsch). « La forme totale, dit M. Mousson, rappelle les grandes variétés du Bulimus pupa, mais le cône spiral est bien plus acuminé et commence dès le premier tour ; le bord droit de l'ouverture est plus régulièrement arqué, et son insertion avance sur le dernier tour. Les individus de cette espèce qu'a recueillis M. de Fritsch étaient morts et paraissent appar- tenir à une faune à peine éteinte. » 233. — BULIMUS CANSECOANUS. Buliminus consecoanus, Mousson, Rev. faun. mal. Can., p. 118, pl. VI, f. 12-13, 1872. Bulimus consecoanus, L. Pfeifter, Mon. hel. viv.,t. VIII, p. 85, 1877. — — Wollaston, Test. Atl., p. 442, 1878. Gomera ; environs de Mancha Verba (Fritsch). FAUNE MALACOLOGIQUE DES ILES CANARIES 143 Belle et grande espèce mesurant vingt-six millimètres en hauteur ; elle se rapproche du Bulimus servus, dont sa grande taille le sépare à pre- mière vue. Ce bulime porte le nom de M. Canseco, professeur à Santa- Cruz (Mousson, loco citato). x À x 234. — BuLimus MAFFIOTEANUS. Buliminus Maffioteanus, HMousson, Rev. faun. mal. Can., p.117, pl. VI, £. 15, 1872. Bulimus Maffioteanus, Pfeiffer, Mon. hel. viv., t. VII, p. 95, 1877. — — Wollaston, Test. Alt., p. 432, 1878. Las Palmas (Grande Canarie, de Fristch). Espèce cylindrique, à sommet obtus, très fublement atténué, à ouver- ture demi-ovale, très finement costulée, striée, d'un jaune corné, présen- tant quelques traces de granulation, caractère qui, du reste, se retrouve dans presque toutes les espèces canariennes. Cette espèce a été recueillie à l’état mort, mas, d’après les observations de M. Mousson, elle appartient à la faune actuelle, l’un des exemplaires possédant encore son épiderme et son brillant. 239. — BULIMUS DELENDUS. Bulimus delendus, J. Mabille, Bull. Soc. Phil. Paris, VII sér., t. VI, p. 129, 1883. Testa rimato perforata, cylindraceo-ovata, rugosa, striata, spiraliter densissime tenuissimeque lineata, undique minute rugoso-punctata, solida, opaca, e corneo rufescente, ad apicem purpurascente, nitida, spira ovato-cylindrica, subito bre- viterque attenuata; apice mnitido, purpureo, lævigato, subpapillari; anfractibus 1 1/2-8 convexiusculis, sensim ac regulariter crescentibus, sutura impressa, albo filosa separatis, quandoque obscure subcrenulata ; ultimo tertiam partem altitudinis fere superante irregulariter valideque striato, magno, rotundato-tumido, subascen- dente, obscure rugosulo; apertura obliqua, late ovata, ad partem superiorem angulata, marginibus distantibus ; peristomate incrassato vel labiato, obtuso, breviter reflexo, in margine externo sordide lutescente in columellari albescente ; margine externo curvato, columellari subplane late promoto, reflexo rimam suboccultante, columella incrassata, tortuosa, subdentata, obscure truncata. Alt. 17 1/2; diam. maj. 8; min. 7 1/2; apert. cum penst. long. 7; diam. 6 mill. 144 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM Ténériffe ; dans la vallée de Tahodio (D' Verneau). Cette nouvelle espèce ne peut être comparée qu'au Bulimus Maffo- teanus dont elle rappelle la forme générale; elle en diffère par sa taille plus grande, son sommet plus brusquement atténué en un eône court, tandis que dans le Bulimus Maffioteanus l'atténuation est plus graduelle et le sommet plus gros, le dernier tour plus grand, plus gonflé; l’ouver- ture relativement énorme, le bord columellaire largement étalé, cache presque complètement une rime étroite et profonde. Les bords mar- ginaux sont très écartés, le columellaire est assez fortement épaissi à son insertion, il procède d’une columelle épaisse, enfoncée, tordue, presque dentifère et en quelque sorte tronquée. Le bord externe épais, réfléchi, mais obtus, est accompagné à son insertion d’une dent obtuse, allongée, séparée de ce bord par un sinus. La sculpture n’est plus celle du Haffoteanus ; le dernier tour chez le Bulimus delendus est peu rugueux, mais fortement strié, les autres tours le sont très finement et en même temps ornés de lignes décurrentes seule- ment visibles à la loupe et couverts d’une ponctuation qui les rend rugo- granuleux. 236. — BULIMUS CHRYSALOIDES. Bulimus chrysaloides, Wollaston, Test. Atl., p. 431, 1878, Testa aperte rimata, obtuse oblongo cylindrica, solida, subopaca, valde irregu- lariter, nec non in anfraclibus intermediis (sensim elongatis) rugosius subgranulatim striata, olivaceo-cornea ; spira subconica-cylindrica ; anfr. 7 planiusculis, tamen su- tura profunda impressa ; apertura angusta, haud obliqua, peristomate albo, vix late expanso, marginibus distantibus (nec approximatis) et lamina tenui (ad insertionem dextram paulum incrassata) junctis, columellari sat reflexo, long. lin. 6; diam. vix 3 (Wollaston, loc. cit.). Grande Canarie; Pinal de Tarajana, près de San Bartholomé (Wol- laston). Nous ne connaissons pas cette espèce, qui, d’après l’auteur, se distin- gue de ses congénères par ses tours aplatis, les intermédiaires étant pro- FAUNE MALACOLOGIQUE DES ILES CANARIES 445 portionnellement plus grand que ceux des autres espèces, mais couverts de stries plus rudes et suboranulées ; par son ouverture petite et étroite, à bords écartés, réunie par une lame très peu épaissie à l'insertion supé- rieure. x À x 237. — BULIMUS FLAVOTERMINATUS. Bulimus flavoterminatus, Wollaston, Test. Atl., p. 444, 1878. Testa minute rimata, obtuse ovato-oblonga, solida, opaca, grosse et valde irre- gulariter striata, sordide alba sed gradatim versus apicem rufulo-lutescens ; spira conica; apice vix subpapilliformi ; anfractibus 7 1/2 planiusculis ; apertura parvula, peristomate anguste expanso, obluso incrassato, marginibus callo simplici (nec tuber- culifero) junctis. Long. lin. 8; diam. maj. 8 (Wollaston). Les Canaries (D'Orbigny, teste Wollaston). Cette espèce n’a pas été recueillie par M. Wollaston: elle est décrite d’après des exemplaires de l’ancienne collection d'Orbigny, exemplaires étiquetés : Bulimus pupa des Canaries. Ces exemplaires sont-ils réellement canariens ? L'espèce nouvellement décrite diffère-t-elle spécifiquement du Bulimus pupa? Le manque de callosité à l’insertion du bord externe, caractère sur lequel insiste M. Wollaston, n'est pas suffisant pour motiver une séparation spécifique ; ce même caractère existe ou manque dans pres- que tous les Bulimes canariens, sans modification aucune dans la forme de l'ouverture, et dans le Bulimus pupa, la callosité aperturale est plus ou moins développée suivant l’âge de lindividu observé. Chez ce dernier, on observe, dans les environs de Bone, une variété entièrement dépourvue de tubereule. Cette variété qui ne peut cependant être séparée du type, a été très bien représentée par M. Bourguignat dans la Malacologie de l'Algérie (1). eut Il est fort à présumer que les exemplaires de la collection d'Orbigny ne (1) Mal. Algér., t. II, pl. II, f. 39-40. NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM, VIII. — 2° SÉRIE. 19 146 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM provenaient pas des Canaries et doivent suivant toute apparence être rapportés à une variété du Bulimus pupa. x À x 2838. — BULIMUS INDIFFERENS. Buliminus indifferens, Mousson, Rev. faun. mal. Can., p. 116, 1872. Bulimus indifferens, L. Pfeiffer, Mon. hel. viv., t. VII, p. 75, 1877. — — Wollaston, Test. Atl., p. 432, 1878. Grande Canarie (Fritsch). Espèce des plus intéressantes que l’auteur n’a pas cru devoir figurer. Cette lacune est d'autant plus regrettable que ce bulime constitue pour les Canaries le type d'un groupe qui n’y avait pas encore élé observé. « La forme totale ainsi que la grandeur, dit M. Mousson, rappellent « le Bulimus carneolus de Constantinople. Notre espèce est cependant plus « ventrue, le bord libre est autrement arqué, l’insertion dépourvue de « nodule. » RUNMINA. 2839. — RUMINA DECOLLATA. Helix decollata, Linnoeus, Syst. Nat., éd., X, p. 773, 1758. Bulimus decollatus, Bruguiere, Encyel., meth. vers. 1, p. 326, 1789. Rumina decollata, Risso, Hist. Nat. Europ. mer., t. IV, p. 82, t. III, f. 25, 1826. Bulimus decollatus, Webb et Berthelot, Ann. se. nat., t. XXVII, p. 818, et Synops., p. 14, 1833. — —- d'Orbigny, in Webh et Berthelot, Hist, nat. Can. moll., p. 68, 1839. — — Pfeiffer, Mon. hel. viv., t. II, p. 152, 1848. — — Draparnaud, Tabl. moil. France, p. 66, 1801. — —— Draparnaud, hist. moll. France, p. 76, pl. IV, f. 27-28, 1805. — - Kuster in Chemnitz, ed. alt., pl. XII, f. 19-22, 1845. —- — L. Reeve, Conch. Icon., pl. LI, f. 384, 1818. FAUNE MALACOLOGIQUE DES ILES CANARIES 447 Stenogyra, decollata, Shultleworth, Mitth. nat. G. Bern., n° 314bis-316, p. 46, 1854. Bulimus decollatus, Bourqguignat, Mal. Algérie, t. II, p. 5, pl. I, f.1-21, 1864. Stenogyra decollata, Mousson, Rev. faun. mal. Can., p. 120, 1872. — — Wollaston, Test. Atl., p. 445, 1878. Les Canaries dans la région maritime (Webb et Berthelot, d'Orbigny); Ténériffe; environs de Sainte-Croix (D' Verneau, Reiss, Bourguignat) ; Buenavista, même île (D' Verneau); Graciosa (Berthelot, teste Mousson) ; Lanzarote ; environs d'Arecifa (Wollaston) ; #sleta de Los Lobos (Fritsch) ; Fuertaventura, Gomera (Wollaston) ; Grande Canarie; environs de Las Palmas (Wollaston); autour de Las Palmas et environs d’Agaëte (Ri- poche). Les exemplaires canoriens sont en tout identiques à ceux de la même espèce recueillis dans le bassin méditerranéen et notamment en France. M. Ripoche nous a communiqué un certain nombre d'individus recueillis à l’état fossile et provenant de dépôts quaternaires probablement peu anciens de la Grande Canarie. x À x AZECA. 240. — AZECA TORNATELLINA. Helix tornatellina, Lowe, Prim. faun. et flor. Mad. in Trans. Camb, Phil. Soc., CIN p.09 pl VI 123; 418317 Achatina tornatellina, Z. Pfeiffer, Mon. hel. viv., t. Il, p. 277, 1848. Azeca tornatellina, L. Pfeiffer, Mon. hel. viv., t. III, p. 522, 1853. Ageca (sub-gen. Agraulina) tornatellina, Bourquignat, Am. mal., t. Il, p. 88, décembre 1858. — — — — Dourguignat, Am. mal., t. II, p.99,1859. — _— = — Bourquignat, Mal. Alg.,t. 11, p.21, 1864. Lovea tornatellina, Wo/laston, Test. Atl., p. 464, 1878. Cette espèce aurait été recueillie, d’après M. Wollaston, en un seul exemplaire, dans la Grande Canarie. Cette découverte, si elle n’est pas 148 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM due à une erreur de détermination, résultat d’une fausse appréciation des caractères spécifiques présentés par celle coquille, promet aux malaco- logistes qui pourront visiter les îles Canaries une moisson de formes intéressantes. x À y 241. — AZECA PAROLINIANA.- Achatina Paroliniana, Webb et Berthelot, Ann. sc. nat., t. XXVIIL, p. 320, et Synops., p. 16, 1833. Bulimus Parolinianus (pars), d'Orbigny, in Webb et Berthelot, Hist. nat. Can., moll: p.13, pl ll 1627/1839; Bulimus Parolinianus, ZL. Pfeifer, Mon. hel. viv., t. II, p. 278, 1848. Tornatellina Paroliniana, L. Pfeifler, Mon. hel. viv., t. II, p. 521, 1853, Azeea (subgen. Alsobia), Paroliniana, Bourquignat, Am. mal., t. Il, p, 94, 1858. Azeca (subgen. Alsobia), Paroliniana, Bourquignat, Mal. Alg.,t. IT, p.20, 1864. Cionella (azeca) Paroliniana, Mousson, Rev. faun. mal. Can., p. 128, 1872. Lovea oryza (pars), Wollaston, Test. Alt., p. 2538, 1878. Lovea triticea (pars), Wollaston, Test. Atl., p. 295, 1878. Testa subcylindrica, lævigata, nitida, fulvo-cornea, spira in conum acutiuculum terminata; sutura lævis, pallide marginata, anfractus 6 1/2, superi, plani, ulüimus spira paulo brevior ; apertura subverticalis, acuminato ovalis, plica intrante parietali et dente profundo columellari coaretata ; peristoma obtusum, intus callosum. Long. 6 1/2; diam. 2 1/2 mill. apert. 2 1/2 mill. long. (Pfeiffer, loc. cit. ex British Mus.). Le docteur Pleifler indique cette espèce à Ténériffe, Grande Canarie et Palma. La description nous représente une coquille très voisine de celle de lP'Achatina tuberculata, Lowe; mais cette dernière possède un péristome simple, droit, tandis que la Paroliniana nous présente un péristome épaissi, comme l’est celui de toutes les espèces du genre Azeca. Cette Azeca semble n'avoir pas été retrouvée par les voyageurs récents : peut-être faut-il attribuer ce résultat à la mauvaise exécution de la figure représentant cette espèce et à l'incorrection de la description. FAUNE MALACOLOGIQUE DES ILES CANARIES 149 M. Wollaston supprime l’Azeca Paroliniana de la faune canarienne. Pour cet auteur, l'espèce appartient à la faune des îles Madère et non à celle de la première : elle est, d’après lui, identique avec une forme décrite par Lowe, sous le nom de Lowea Oryza. Sous cette dernière dénomination, M. Wollaston comprend les Azeca Oryza et tuberculata, d’une part, et le Ferussacia Tandoniana, de l’autre. Ce genre Lowea (melius Lowea), réunion d'espèces appartenant à deux genres différents, a été imaginé en 1875, par l'Anglais Watson pour quel- ques petits mollusques des iles Madère, classés jusqu’à ce savant dans les genres Ferussacia (1), Cæcilianella (2) et Azeca (3). Le caractère du nouveau genre Lowea réside principalement dans la présence d'une glande mucipare, située à l’extrémité du corps de l'animal ; elle occupe à peu près la même position que celle portée par les espèces du genre nanin«. Dans l'opinion de son auteur, ce genre devait s'appliquer à un certain nombre d’espèces d'Azeca, précisément celles pour lesquelles M. Bour- guignat à établi, en 1858, le sous-genre Agraulina (4). La nouvelle appellation générique avait donc, dès le moment même de sa création, le défaut de se trouver primée par une dénomination plus ancienne, et, fait non moins grave, le caractère saillant de la nouvelle appellation existe chez les espèces classées dans le genre Azeca, genre employé longtemps avant l'inauguration du nom récent de Lowea. Ces mêmes remarques s'appliquent au genre Cryptazeca, mauguré par M. de Folin pour une Azeca des environs de Bayonne. M. Wollaston, sans tenir compte des caracteres sur lesquels M. Watson avait établi son genre, semble avoir pris plaisir à dénaturer la (1) Ferussacia, Risso, Hist. nat. Europ. mer., t. IV, p. 80, 1826. (2) Cæcilioides, Ferussac in Blainville (Diet. sc. nat., t. VII, p. 332, 1817). Cæcilianella Bourgui- gnat (emend.) Ann. mal., t. II p. 210, 1856. (3) Azeca, Leach in Turton, man. Land and fresh waters shells, p. 68, 1831. (4) Azeca sous-genre Agraulina, Bourguignat, in Rev. et mag. zool., 2 série, t. X, p. 530, dé- cembre 1858, et Ann. mal., t. II, p. 88, 1858. 150 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM pensée de cet auteur, en réunissant sous le nom de Lowea des espèces de genres différents, telles que les Ferussacra, Leacociana, Tandoniana, ovuli- forms, terebella, gracihs ; les Azrca Paroliniana, triticca, oryza, tuberculata, tornatellina, melampoides, mitræformis ; les CæciLrANELLA cylichna, nyctelia et producta. | Récemment, MM. Newil et Goodwin Austen (1) ont reconnu que la glande mucipare caudale, caractère sur lequel M. Watson a établi son genre appartenait aussi bien aux espèces du genre Azeca qu'à celles du genre Ferussacra. FERUSSACIA. 242. — FERUSSACIA TANDONIANA. Achatina Tandoniana, Shuttleworth, Mitth. nat. G.Bern., n° 260-261, p. 298, 1852. Bulimus Parolinianus (pars), d'Orbigny, in Webb et Berthelot, Hist. nat. Can., D'ASNDENP 201880; Achatina Tandoniana, L. Pfeifier, Mon. hel. viv., t. I, p. 656, 1853. Ferussacia (Proceruliana), Tandoniana, Bourguignat, Mal. Alg., t. Il, p.20, 1864. Cionella Tandoniana, Mousson, Rev. faun. mal. Can., p. 129, 1872. Lovea Oryza (pars), Wollaston, Test. Atl., p. 252, 1878. Lovea triticla (pars), Wollaston, Test. Atl., p. 255, 1878. Lanzarote (Fritsch, teste Mousson). M. Wollaston croit reconnaître l'Achatina Paroliniana de Webb et Berthelot, dans l’oriza de Lowe ; l’auteur fonde son opinion sur l'examen qu'il a fait, au British Museum, dans l’ancienne collection d'Orbigny, d’un exemplaire qu'il déclare authentique d'Achatina Paroliniana et qu'il a reconnu être, absolutely and unmistakeably, le mème que l’Achatina oryza de Lowe. Seconde considération, sur laquelle l’auteur anglais insiste, la localité de Pico Branco, relevée par Shuttleworth, est une montagne de Porto Santo, et nullement une localité dépendant des îles Canaries. (1) Procur. zool. soc., 1880. FAUNE MALACOLOGIQUE DES ILES CANARIES 151 N'ayant pas eu à notre disposition les espèces madéreennes de ce groupe, nous ne pouvons infirmer complètement, ni confirmer l'opinion de M. Wollaston; seulement nous ferons remarquer, qu'en considérant uni- quement les espèces de Madère reconnues pour appartenir bien réellement à ces îles, M. Wollaston n’a pas su saisir les caractères distinctifs des Ferus- sacia oryza et tuberculata, deux espèces bien caractérisées, qu'il réunit en une seule, sans même considérer l’une d'elles comme variété de l’autre. Cetle singulière appréciation des caractères différentiels de ces deux espèces doit nous inspirer des doutes sur l’exactitude de la détermination, et il est à présumer que si M. Wollaston na pu saisir les différences existant entre deux formes bien décrites et bien figurées, celles qui sépa- rent les triticea, oryza, tuberculata et Tandonana ne lui aient également échappé. Nous continuerons à considérer comme canarien le Ferussacia Tan- doniana et l’'Azeca Paroliniana, jusqu'au jour où l'examen de toutes les espèces tant madéréennes que canariennes de ces deux genres permettra d’élucider complètement celte question synonymique. 248, — FerussAcIA REIssI. Cionella Reissi, Mousson, Rev. faun. mal. Can., p. 129, pl. VI, f. 26-27, 1872. Ferussacia Reissi, Pfeiffer, Mon. hel. viv., t. VII, p. 303, 1871. Lovea Reissi, Wollaston, Test. Atl., p. 458, 1878. Ténériffe (Reiss). C'est la seule espèce de ce groupe que nous ayons pu étudier ; comme le dit fort bien M. Mousson, elle rappelle le Ferussacia Vescoi, mais une Vescoi moins allongée, à dernier tour plus arrondi et à ouverture plus fran- chement ovale. 244. — FERUSSACIA VALIDA. Cionella valida, Mousson, Rev. faun. mal. Can., p. 180, pl. VI, f. 24-25, 1872. Ferussacia valida, Pfeifler, Mon. hel. viv., p. 304, 1877. Lovea valida, Wollaston, Test. Atl., p. 459, 1878. 152 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSEUM Fuertaventura ; environs de Yandia (Fritsch). Cette espèce estremarquable par sa grande taille et se reconnaît, d’après M. Mousson, aux caractères suivants : « Les derniers tours sont plus cylin- « driques que ceux du Webli et plus allongés. Le péristome est droit et « lacté; à l'extérieur non évasé, à l'intérieur fortement labié, formant biseau. « Le bord columellaire est fort calleux ; devant l'extrémité dela columelle, € un faible tubercule, qui est précédé au bord basal par un faible indice « d'échancrure qui n’entame pas la continuité du contour, puis il s'étale et « se continue dans la lame pariétale qui est également assez forte. » 245. — FERUSSACIA FRITSCHI: Cionella Fritschi, Mousson, Rev. faun. mal. Can., p. 131, pl. VI, f. 30-31, 1872. Ferussacia Fritschi, Pfeiffer, Mon. hel. viv., t. VIII, p. 304, 1877. Lovea Fritschi, Wollaston, Test. Atl., p. 459, 1878. : Lanzarote (Fritsch). Ce Ferussacia, voisin du valida, s’en distingue à première vue par sa petite taille, par son bord columellaire non épaiss. 246. — FERUSSACIA VITREA. Achatina vitrea, Webbhet Berthelot, Ann. se. nat., t. XXVIIT, p. 320, et Synops., p. 16, 1833. | Bulimus vitreus, d'Orbiguy, in Webb et Berthelot, Hist. nat. Can. moll., p.72, PIRATES E28%1889/ Ferussacia (Folliculiana), vitrea, Bourquignat, Mal. Alg., t. XI, p. 24 et 29, 1864. _ _ — Pfeifier, Mon. hel. viv., t. VII, p. 308, 1857. Lovea vitrea, Wol/aston, Test. All., p. 462, 1878. Lanzarote (Fritsch) ; Fuertaventura; environs de Vandia, de Santa- Maria Betancuria (Wollaston); Ténériffe (Webb et Berthelot). Cette espèce, d'après les dernières observations, ne vivrait que dans FAUNE MALACOLOGIQUE DES ILES CANARIES 153. les îles de Lanzarote et de Fuertaventura, et nullement dans celle de Ténérifle, d'après les affirmations de M. Wollaston. D'après M. Mousson, voici les caractères de cette Férussacie : « Elle «_ est cylindroïde, s'’amoindrit promptement au sommet, mais ne s’atténue « que peu à la base. Les deux avant-derniers tours sont fort allongés, le « dernier, dont l’abaissement n’augmente plus, est de nouveau plus court, « ce qui rend l'ouverture courte en comparaison de la longueur totale et « lui donne une forme plus élargie qu'ordinairement dans ce genre. Le « bord n'est pas calleux ; se recourbe néanmoins régulièrement à la base « pour se continuer dans un bord columellaire court, peu épaissi et sans « tubercule, et de là dans une mince lame intermarginale. La columelle « laisse voir à sa terminaison inférieure un faible pli relevé très oblique. » = 247. — FerussacrA WEBBI. Achatinafolliculus, Webbet Berthelot, Ann. sc.nat., t. XXVIIT, p. 820, et Synops., p. 16, 1833. Bulimus Webbi, d'Orbigny, in Webb et Berthelot, Hist. nat. Can. moll., p. 72, pl. 6, f. 1-2, 1839. Ferussacia (Proceruliana) Webbi, Bourquignat, Mal. Alg., t. XI, p. 24-39, 1864. Cionella Webbi, Mousson, Rev. faun. mal. Can., p- 132, 1872. Bulimus myosotis (pars), Wollaston, Test. Atl., p. 420, 1878. Grande Canarie (Webb et Berthelot, teste d'Orbigny). M. Wollaston a réuni cette espèce au Bulimus Myosots !! L’auteur anglais se fonde sur l'examen d’une coquille de la collection d'Orbigny étiquetée Bulimus Webbi, et qu'il déclare n'être qu'un Bulimus Myosotis entièrement développé. * En présence de la figure donnée par d'Orbigny, de sa description sur- tout, il est impossible d'admettre une semblable opinion. Le prétendu type d’une collection ne peut prévaloir contre une description et une figure bien faite. Or, la description de d’Orbigny ne laisse rien à désirer, et sa figure représente une Férussacie. NOUVELLES ARCHIVES DU MUSEUM, VIII. — 2° série. 20 154 -NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM 248. — FErussAcIA LANZAROTENSIS. Cionella Lanzarotensis, Mousson, Rev. faun, mal. Can., p. 133, pl. VI, f. 28-29, 1872. Ferussacia Lanzarotensis, L. Pfeiffer, Mon. hel. viv.,t. VII, p. 305, 1877. Lovea Lanzarotensis, Wollaston, Test. Alt., 460, 1878. Lanzarote; sous les pierres, aux environs de Salinas et de Haria (Fritsch, Wollaston). Cette espèce paraît très voisine du Webb, et, dit M. Mousson, « J'ai hésité de déterminer cette espèce comme Webli; mais sa moindre « grandeur (9 à 10 au lieu de 12 à 13 mill.), laquelle se retrouve dans un « grand nombre d'individus, son moindre nombre de tours ne surpassant € jamais six et demi, son ouverture occupant un tiers au plus de la lon- « gueur, l'absence de toute trace de perforation, etc., l'en séparent provisoi- « rement, du moins comme un développement isolé et séparé. » Selon toute apparence, M. Mousson a été induit en erreur par le docteur Pfeiffer, au sujet des caractères du Ferussacia Webbi. Les espèces de ce genre ne sont ni perforées ni ombiliquées, même à l’état jeune. Le dernier caractère distinctif cité par le savant professeur de Zurich est done de nulle valeur. M. Wollaston reconnait deux variétés dans le Ferussacia Lanzarotensis. N’aurait-il pas pris pour l’une de ces variétés le Ferussacia Webbi? 249. — FERUSSACIA ATTENUATA. Cionella Attenuata, Mousson, Rev. faun. mal. Can., p.134, pl. VI, f. 82-33, 1872, Ferussacia Attenuata, Z. Pfeiffer, Mon. hel. viv., t. VIII, p. 806, 1877. Lovea Atlenuata, Wollaston, Test. Atl., p. 461, 1878. Lanzarote (Fritsch). Plus petite que le Lanzarotensis, comptant un tour de moins, « la FAUNE MALACOLOGIQUE DES ILES CANARIES 155 « spire, dit M. Mousson, au lieu de s’amoindrir en un cône convexe, obtus « au sommet, s’atténue à la manière des clausilies avec un profil concave, « en se terminant en un nucleolus subpapillaire ; les tours sont presque « réguliers. » GIBBULINA. 250. — GIBBULINA DEALBATA.- Pupa dealbata, Webb et Berthelot, Ann. se. nat., t. XX VIII, p. 821, et Synops., p. 17, 1833. — — d'Orbigny, in Webb et Berthelot, Hist. nat. Can. moll., p. 74, 1839. — — L. Pfeiffer, Mon. hel. viv., t. XI, p. 302, 1848. Isthmia dealhata, Æ. et A. Adams, Gen. of shells, p. 173, 1878. Pupa (gibbulina) dealbata, Mousson, Rev. faun. mal. Can., p. 121, 1872. Pupa dealbata, Wollaston, Test. Atl., p. 447, 1878. Ténériffe ; Sainte-Croix (Webb et Berthelot, d'Orbigny, Wollaston, D' Verneau); Orotava, même ile (Fritsch), forêt de Mercedès (D' Verneau). Palma ; Gomera; Fuertaventura (Wollaston, Fritsch) ; Grande Ca- narie (Fritsch) ; environs de Galdar (Wollaston) auprès de Las Palmas (Ripoche). Cette espèce, bien représentée par Kuster (Chemnitzed. alter., p. 120, pl XVI, f. D), présente ordinairement une hauteur de 17 à 18 mili- mètres sur une largeur maxima de 7 à 7 1/2 millimètres. Elle offre la forme d'un cylindre un peu atténué à la base ; son sommet se termine en un cône extrêmement court, arrondi et par conséquent obtus. L’enroule- ment se développe graduellement et régulièrement et le dernier tour prend à sa terminaison une direction ascendante bien marquée. Le test est d’un blanc mat un peu sale et presque transparent, orné de petites côtes lamel- leuses obliques un peu ondulées et placées à égales distances les unes des autres. 156 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSEUM Le Gibbulina dealbata présente les variétés suivantes : B. curra. Cette variété est plus courte que le type et d'un diamètre quelquefois plus grand ; elle possède tous les caractères du type. C. minor. Coquille très petite de 12 millimètres de long sur 6 de diamètre. 251. — GIBBULINA MACROGYRA. Pupa macrogyra, Wollaston, Rev. faun. mal. Can., p. 122, 1872. _ — L. Pfeiffer, Mon. hel. viv., t. VIII, p. 349, 1877. — — Wollaston, Test. Atl., p. 447, 1878. Q (Specimen inperfectum) testa minute perforata, crassa, breviter conico-cylindrica, regulariter oblique et argute striato-costulato, subcretacea, alba. Spira brevissima, rotundata, anguste spirata; summa planiusculo ; sutura superficiali, simplici, anf. (remanentes) 6 primi convexiusculi, sequentes plani ; ultimus biarcuatim striato-costu- latus, medio fere concaviusculus, acute angulatus, subtus planiusculus. Apertura subquedrata defecta (Mousson). Décrite d’après un seul individu fossile et incomplet trouvé dans l’ile de Gomera, cette nouvelle espèce diffère du Pupa dealbata par une taille plus forte, une forme très ramassée conico-cylindracée, la base plane, une perforation très minime, tandis que les individus non adultes présentent un ombilic bien ouvert. EURA 252. — PupA BULIMIFORMIS. Pupa granum. var. Bulimiformis, Mousson, Rev. faun. mal. Can., p. 123, 1872. Pupa granum (1), Wollaston, Test. Atl., p. 461, 1838. Cette nouvelle espèce se distingue du Pupa granum, dont elle a été considérée comme variété, par sa taille plus petite, sa forme générale plus renflée, son test plus mince, ses stries plus faibles, parfois à peine visibles. Vit dans les lieux secs, sous les pierres. La Grande Canarie, à mi-chemin entre Maspalomas et Juan Grande; (1) Non pupa granum, Draparnaud, tabl. moll., p. 59, 1801. FAUNE MALACOLOGIQUE DES ILES CANARIES :457 Santa-Maria Betancuria, à Fuertaventure; enfin dans la partie nord de Lanzarote, au-dessous de Haria, en se dirigeant vers les Llanos de Temise (Mousson). PUPILLA. 258, — PupPILLA ANCONOSTOMA. Helix anconostoma, ZLowe, Prim. faun. Mad. et Port. Sanct., p. 62, t. VI, [. 30, 1831. Pupa anconostoma, Deshayes, in Lamarck, An.s. vert., ed. 2, t. VIII, p. 187, 1848. — — L. Pfeiffer, Mon. hel. viv., t. XI, p. 814, 1848. — — Mousson, Rev. faun. mal. Can., p. 123, 1872. — umbilicata (1), Wollaston, Test. Atl., p. 450, 1878. Ténériffe; environs de la Laguna (Reis), Orotava (fritsch, Wollaston), vallée de Taliodio et forêt de la Mercedès (D. Verneau), Fuertaventura (Fritsch). Les changements que subit cette espèce dans son mode d’accrois- sement rappellent beaucoup ceux du Pupilla umbilicata, espèce d'Europe. Nous allons les exposer à nouveau. A l’état jeune, la coquille du Pupilla anconostoma est munie de deux lamelles, d'autant plus saillantes que la coquille se trouve moins avancée en âge ; la première, la plus visible, est placée sur la convexité de l’avant- dernier tour; la seconde, sur l’axe columellaire. Ces deux lamelles com- mencent avec le premier tour de spire et se continuent sans modifications jusque vers le sixième tour; à partir de ce dernier, elles diminuent de volume, s’affaiblissent considérablement ; la seconde, la columellaire, dis- paraît à l'ouverture, en se transformant en une large lame faisant corps avec la columelle et recouvrant en partie la perforation ombilicale. La première, la pariétale, suit la même marche, elle s’affaiblit aussi, mais ne (1) Non pupa umbilicata, Draparnaud, espèce différente. 158 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM disparaît pas complètement; dans les exemplaires bien adultes, elle est encore visible sous la forme d’un très mince filet, qui semble, à première vue, être le prolongement, vers l’intérieur de la coquille, du tubercule situé sur la paroi aperturale à l'angle de l'ouverture. De plus, à partir du troisième tour et jusque vers le sixième, une autre modification s’opère dans le test: la base intérieure du dernier porte quatre petites lamelles, blanches, transverses, placées à égales distances les unes des autres. Lorsque le test a atteint tout son développement, les lamelles inté- rieures disparaissent, se résolvent complètement, sans qu'il soit possible d'en trouver la moindre trace. | Nous transcrivons ici, comme terme de comparaison, la description des modifications que subit le Pupilla .umbilicata, en les empruntant à M. Bourguignat (1). « Lorsque cette coquille ne possède encore que deux tours de spire, € le test est aplati, comprimé, largement ombiliqué ; la convexité de l'avant- « dernier tour est ornée, vers son milieu, de même que l'axe columellaire, « d'une lamelle spirale très forte. « Lorsque cette coquille est arrivée à son cinquième tour, les carac- « tères se modifient. Le test commence à prendre une forme turriculée; le « dernier tour est subearéné, l’ombilic est plus étroit; les deux lamelles « spirales situées sur la columelle et sur la convexité de lP’avant-dernier « tour subsistent toujours ; seulement un caractère des plus curieux vient « se joindre à celui-là : ce sont trois petites lames, placées à égales dis- « tances les unes des autres sur la base intérieure du dernier tour. Ces € trois lames, blanches, transversales, crétacées, très saillantes, simulent « parfaitement des séparations identiques à celles qu'on remarque chez le € Planorbis nitidus, et qui ont motivé la création du genre Segmentina. € À partir de ce cinquième tour, au fur et à mesure que ce mollusque « augmente sa coquille, ces signes caractérisques se perdent ; les lamelles (1) Mal. Château d'If, p. 28, 1860. FAUNE MALACOLOGIQUE DES ILES CANARIES 159 « spirales et.les lames transversales s’atrophient, se résolvent. Enfin, lors- « que le test est parvenu à son entier développement, c'est-à-dire à son «. septième ou huitième tour, il ne reste plus aucune trace de ces carac- « tères. On aurait beau briser des centaines d’échantillons, que l'œil le plus « exercé ne saurait découvrir intérieurement la moindre éminence, la plus « faible lamelle. La coquille ne possède plus qu’un petit tubercule extérieur placé sur le col apertural près de l'insertion du labre extérieur. » D’après les observations faites par M. Bourguignat, il est facile de constater les différences qui existent dans le mode d’accroissement des deux Pupilla : chez l'anconostoma, les lamelles spirales ne commencent à dimi- nuer de volume qu’à la fin du sixième tour ou vers le commencement du septième; chez Pumbilicata, la diminution se fait sentir dès le cinquième. Cette même lamelle pariétale persiste, chez l’anconostoma complètement adulte, à l'entrée de l’ouvérture, tandis que, chez l’umbilicata, elle dis- paraît entièrement. Chez les deux espèces, la lamelle columellaire se com- porte de la même manière. Enfin, dans le test jeune, les lamelles transversales, placées à l’inté- rieur des tours, sont au nombre de trois chez l’umbilicata, de quatre chez l’autre espèce ; dans cette dernière, elles sont peu saillantes et affectent la forme d’un calus allongé. Elles disparaissent chez les deux espèces lorsque le test a acquis tout son développement. = #R 254. — PUPILLA DEBILIS. Pupa debilis, Mousson, Rev, faun, mal. Can., p. 124, pl. VI, f. 16-17, 1872. — anconostoma, var. curta (1), Shuttleworth, in Sched., feste Mousson (/oco supra citato), 1872. — debilis, Pfeiffer, Mon. hel. viv., t. VIIL, p. 871, 1877, — fanalensis, Wollaston, Test. Atl., p. 449, 1878. (1) Non Pupa anconostoma, var. curla, Lowe, nec Pfeiffer. Appellations à rapporter au Pupa fana- lensis, Lowe, espèce différente. 160: NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM : : Ténérifle ; bois de la Mercedes et environs de Taganama. : Espèce voisine du Pupilla anconostoma, dont elle diffère par sa taill plus petite, sa fragilité, sa forme cylindracée, mais ovoïde ; son dernier tour arrondi, son péristome est à peine réfléchi et la dent pariétale réduite à un simple rudiment. ISTHMIA. 255. — ISTHMIA ATOMUS. Pupa atomus, Shuttleworth, in Mitth. nat. G. Berne, n° 241-242, p. 144, 1852. = — Pfeiffer, Mon. hel. viv., t. II, p. 532, 1853. Isthmia atomus, 1. et A. Adams, Gen. of shells, t. XI, p. 178, 1858. Pupa atomus, Mousson, Rev. faun. mal. Can., p. 125, 1872. — — Wollaston, Test. Atl., p. 448, 1878. Ténériffe (Blauner). Espèce microscopique, non encore retrouvée. Elle semble avoir beau- coup d’analogie avec l’Isthmia muscorum, dont elle diffère par sa petitesse et ses stries plus fortes. 256. — ISTHMIA MICROSPORA. Pupa microspora, Lowe, in Ann. and. mag. nat. hist., 2° sér., t. IX, p. 275, 1852. — — L. Pfeiffer, Mon. hel. viv., t. III, p. 532, 1853. — — (pars), Albus, Mal. Mader., p. 61, pl. XV, f. 20 (solum), 1854. Isthmia microspora, Æ. et A. Adams, Gen. of sheils, t. XI, p. 173, 1858. Pupa microspora, Kuster, in Chemnitz, ed. alt., p. 172, pl. XX, f. 28-29. — — . Morelet, Mol. I. Açores, p. 1, pl, V, f. 197, 1860. — — Mousson, Rev. faun. mal. Can., p. 124, 1872. — - Pfeifer, Mon. hel. viv., t. VIT, p. 857, 1871. — — Wollaston, Test. Atl., p. 449, 1878. Ténériffe, Palma (Wollaston). Espèce de Madère, indiquée dans les deux îles précitées par M. Mousson, d'après l'affirmation et la détermination de M. Wollaston. FAUNE MALACOLOGIQUE DES ILES CANARIES 161 La coquille, recueillie dans les Canaries et identifiée par M. Wollas- ton avec le Pupa microspora, est voisine d’après, M. Mousson, de l’Isthmia edentula, d'Europe, mais présente une forme plus pyramidale et un dernier tour moins développé ; nous n'avons pas vu d'exemplaires de cette espèce, et cependant nous ne pouvons accepter la détermination de l’auteur anglais que sous toutes réserves. VERTIGO. 257. — VERTIGO CASTANEA. Pupa castanea, Shuttleworth, Mitth. nat. G. Bern., n° 241-249, p. 145, 1852. — — Pfeiffer, Mon. hel. viv., t. HI, p. 550, 1853. Charadrobia castanea, A/bers, Die Hel., p. 293, 1861. Pupa castanea, Mousson, Rev. faun. mal. Can., p. 125, pl. VI, f. 20-21, 1872. — — Wollaston, Test. Alt., p. 452, 1878. Ténériffe et Palma (Blauner, Wollaston). Coquille ovale-oblongue, très faiblement atténuée vers le sommet; ce dernier gros et obtus; test orné d’une bande foncée continue jusqu'au sommet de la spire. L'ouverture présente une forme ovale arrondie, munie de plu- sieurs plis: — deux pariétaux, le premier fort et flexueux, peu éloigné du bord externe, le second situé très profondément; — un ph colu- mellaire très fort, et deux palataux dont l’un est parfois réduit à un simple indice. 258. — VERTIGO TÆNIATA. Pupa tæniata, Shuttleworth, Mitth. nat. G. Bern., n°° 241-242, p 144, 1853. — — Pfeiffer, Mon. hel. viv., t. III, p. 549, 1853. Charadrobia tæniata, A/bers, Die Hel., p. 293, 1861. Pupa tæniata, Mousson, Rev. faun. mal. Can., p. 125, pl. VI, f. 18-19, 1872. — — Wollaston, Test. Atl., p. 455, 1878. NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM, VIII. — 2° série. 21 162 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSEUM Ténériffe et Palma (Blauner, Wollaston). Cette espèce diffère de la précédente par une coloration plus claire, une forme plus cylindrique moins atténuée au sommet ; l’ouverture est plus régulièrement ovale, armée, — d'une pariétale très forte saillante placée à peu de distance du bord externe, d'une seconde assez forte accompagnée parfois d'une supplémentaire, profondément immergées, — une columel- laire saïllante — deux palataux immergés, l'un fort, l’autre très faible. 259, — VERTIGO PYTHIELLA, Pupa pythiella, Mousson, Rev. faun. mal. Can., p. 127, pl. VI, f. 22-23, 1872. — — Pfeiffer, Mon. hel. viv.,t. VIII, p. 890, 1877. — — Wollaston, Test. Alt., p. 454, 1878. CARICIEMA NAME DE CÆCILIANELLA. 260. — CÆCILIANELLA ACICULA. Buccinum acicula, Müller, Verm. Hist., XI, p. 150, 1774. Cæcilianella acicula, Bourquignat, Ann. mal., I, p. 25, 1856. Cette espèce européenne a été signalée par M. Mousson sous le nom de Cionella acicula, et par M. Wollaston sous celui d'Achatina acicula, comme vivant dans l’île de Palma; le Cæcilianella ainsi nommé ne se rap- porterait-il pas au Cæcilianella nyctalia, de Madère, assimilé si à tort par M. Wollaston à l'espèce européenne. En parlant de cette espèce (1), M. Mousson dit : « M. Wollaston a « recueilli un bon nombre d'individus de cette petite coquille à l’état vivant, « tandis qu'ordinairement on ne la trouve que morte. Jai hésité longtemps (1) Mousson, Rev..faun. mal. Can., p. 135. FAUNE MALACOLOGIQUE DES ILES CANARIES 163 « à lui appliquer le nom de l'espèce européenne, mais un examen scru- « puleux ne me permet pas d'établir des différences palpables et cons- « tantes ; notamment la columelle un peu excavée, se prolongeant jusqu'à « la base de l'ouverture et se terminant là par une troncature franche, est « la même. » AURICULIDZÆ. ALEXIA. 261. — ALEXIA VULCANI. Auricula Vulcani, Morelet, Iles Açores, pl. V, f. 8, 1860. Alexia Vulcani, Bourquignat, Mal. Alger., t. XI, p. 137, 186%. Auricula Vulcani, Mousson, Rev. faun. mal. Can., p. 135, 1872. Auricula æqualis (1), Wollaston, Test. Alt., p. 465, 1878. Ténériffe (Grasset, teste Mousson); Grande Canarie (D' Verneau) ; Sainte-Croix de Ténériffe (Tarnier). Test lisse, orné de stries spirales peu apparentes, complètement dépourvu des ponctuations qui ornent celui de l'A. Firminii, et qui ne sont que les cicatrices des poils qui couvrent cette dernière coquille à l’état jeune. La coloration de l’Alexia Vulcani est d’un corné pâle; il est moins ventru que l’'Alexia æqualis, à peine brillant et ne présente de sillons transverses qu’à la base du dernier tour. 262. — ALEXIA BICOLOR. Auricula bicolor, Morelet, Iles Açores, p. 209, pl. V, f. 7, 1860. Alexia bicolor, Bourquignat, Mal. Alger., t. XI, p. 137, 1864. — — Mousson, Rev. faun. mal. Can., p. 136, 1872. Auricula bicolor, Wollaston, Test. Alt., p. 406, 1878. Lanzarote, sous les pierres dans les salines (Wollaston). (1) Non auricula æqualis, Lowe, 1835, espèce différente. 164 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM Cette espèce, voisine de l’Alexia myosotis, a été recueillie à Lanzarote par M. Wollaston. « Elle est plus élancée et plus acuminée, » dit M. Mousson, que le myosotis ; la couleur est plus cornée, moins grisâtre, et devient au sommet d’un brun violet très foncé. Le bord droit de l’ouver- ture ne présente aucun épaississement; la paroi de l’ouverture ne porte qu’un seul gros pli, s’enfonçant transversalement vers l'intérieur; la colu- melle en porte un second qui s’enroule très obliquement. » PULMOBRANCHIATA. LIMNÆIDÆ. PLANORBIS. 263. — PLANORBIS RIESSI. Planorbis Riessi, Mousson, Rev. faun. mal. Can., p. 140, 1872. — — Wollaston, Test. Alt., p. 469, 1878. Testa exigua, sublentiformis, utrinque concava, distincte transversim striata, ni- tidiuscula, griseo-cornea. Spira celeriter accrescens, in medio appressa ; summo mi- nuto ; sutura perdistincta, anfr. 3 1/2 primi sub angusti, rotundati; ultimus latus, 3/8 diamæquano, extus subdeclivis, ad lineam periphericam inferans arcte rotundatus, ad basin planiuseulus in umbilicum (1/5 diametri non superantam) rotundatus. Apertura satis magna obliqua (60° cumani) transverse lunato-ovalis. Perist. rec- tum acutum, non tenue; marg. dextro super lineam dorsalem inserto, antice late convexe arcuato ; basali vix convexiusculo, breviter inserto. Diam. 2 ; alt. 0.7 mill. (Mousson). Ténériffe, à Santa-Ursula (Reiss). Ce seul Planorbe, recueilli dans l'archipel canarien, appartient, d’après M. Mousson, au même groupe que le Planorbis lœvis, mais est encore plus petit que cette petite espèce européenne, plus fortement striée ; et le dernier tour, plus dilaté, recouvre l’avant-dernier, de telle sorte que la spire se trouve très diminuée et l'ombilic singulièrement restreint. FAUNE MALACOLOGIQUE DES ILES CANARIES 165 PHYSA. 264. — PxysA suBOPACA. Physa subopaca, Lamarck, Ann. s. vert., t. VI, 2, p.157, 1822. — — Bourquignat, Mal. Alg., t. XI, p. 170, pl. X, f. 37, 1864. — — Mousson, Rev. faun. mal. Can., p. 137, 1872. Physa acuta (1) (pars), Wollaston, Test, Alt., p. 467, 1878. Ténériffe. , Nous n'avons pas vu d'exemplaires canariens de cette espèce. Elle diffère du Physa acuta par un test plus petit, plus solide, plus lancéolé ; par sa spire plus allongée et moins aiguë, par ses tours moins ventrus. L'ouverture est comparativement plus étroite, oblongue-allongée. Elle se sépare du Teneriffæ par son test plus résistant, sa petitesse, ses tours plus renflés, sa columelle plus droite, son ouverture oblongue, plus large, mais moins longue; ces deux derniers caractères la rapprochent des Physa contorta et Raymondiana, d'Algérie. 265. — PHYSA TENERIFFÆ. Physa acuta, Webb et Berthelot, in Ann. sc. nat., t. XXVIIL, p. 322, et Synops., p. 18, 1833. — — dOrbigny, in Webb et Berthelot, Hist. nat. Can. moll., p. 74, 1839. Physa Teneriffæ, Mousson, Rev. faun. mal. Can., p. 137, 1872. — acuta, Wollaston, Test. Alt., p. 467, 1878. Ténériffe (Webb et Berthelot, d'Orbigny, Wollaston, Reiss, D' Ver- neau, Bourgeau) ; Grande Canarie (Wollaston, Ripoche); Fuertaventura, Palma, Gomera (Mousson). | Ce qui distingue surtout cette nouvelle espèce, séparée avec raison, 4) Non Physa acuta Draparnaud, espèce différente. 166 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM par M. Mousson, de la Physa acuta, sont les caractères suivants : une forme un peu allongée ovoïde, un test peu résistant, rarement brillant, un bord columellaire et une columelle minces et fort peu épaissis. Le bord externe est aigu, non épaissi intérieurement, le dernier tour généralement veniru. M. Mousson a distingué quatre variétés, habitant les îles de Fuerta- ventura, Palma, Gomera et Grande Canarie. Elles diffèrent du type et les unes des autres par un test plus étroit ou un peu plus ventru, une spire plus ou moins élancée et une épaisseur très faible. 266. — PHySA VENTRICOSA. Physa ventricosa, Mousson, Rev. faun. mal. Can., p. 140, 1872. — acuta (pars), Wo/laston, Test. Atl., p. 467, 1878. Ténériffe (Mousson). Sous le nom de Physa ventricosa, M. Mousson décrit une forme cana- rienne qui aurait été observée dans l’île de Ténériffe par Blauner, et que le savant professeur de Zurich assimile à la variété ventricosa du Physa acuta signalée par Moquin-Tandon, aux environs de Toulouse, dans le canal du Midi. M. Mousson assigne à cette nouvelle espèce les caractères suivants : Coquille sénestre, imperforée, de forme ovale un peu allongée, un peu mince, diaphane, couverte, vue sous un fort grossissement, de stries serrées, et présentant cà et là des traces de lignes ondulées et décurrentes ; peu brillante, d’un corné blanchâtre; spire brièvement conique, sommet très petit, aigu, brun ; suture linéaire mais distincte. Cinq tours de spire à croissance rapide, assez convexes, le dernier égalant les trois quarts de la longueur, enflé allongé, ovale, plus convexe en dessus et en dessous. Ouver- ture subverticale, ovale-allongée, anguleuse en haut, arrondie en bas; péristome droit, aigu, à bords écartés et réunis par une lamelle pariétale ; le bord libre peu courbé en son milieu ; le columellaire à peine épaissi, FAUNE MALACOLOGIQUE DES ILES CANARIES 167 très légèrement arqué, appliqué ; columelle égalant le tiers de la hauteur de l'ouverture, un peu droite, tordue. Chez cette espèce, d'après les observations de l’auteur, les tours sont convexes, la spire très courte, l'ouverture largement ovale surtout en bas. 267. — PHYSA CANARIENSIS, Physa fontinalis (1), Webb et Berthelot, in An. sc. nat , t. XX VIII, p. 322, et Synops., p. 18, 1833. — fontinalis, d'Orbigny, in Webb et Berthelot, Hist. nat. Can. moll., p. 75, 1839. — Canariensis, Bourguignat, Ann. Mal., t. I, p. 175, 1856. — — Mousson, Rev. faun. mal. Can., p. 140, 1872. — — Wollaston, Test. Alt., 469, 1878. Cette espèce na été recueillie ni par le docteur Verneau ni par M. Ripoche; il faudra donc attendre que de nouvelles recherches nous apportent ce Physa signalé en ces termes par d’Orbigny. Testa ovata, ventricosa, diaphana, tenuissima, pellucida, succineo-cornea, exilis- sime striata, spira breviuscula, obfusa anfr. 4, ultimo magno ; apertura oblonga, labro tenui acuto. Les termes de cette description ne peuvent laisser de doute sur la présence dans les îles Canaries d'une espèce du groupe du fontinalis. LIMNÆA. 268. — LIMNÆA TENERIFFÆ. Limnæa Teneriffæ, J. Mabille, in Bulletin Soc. Phil. Paris, juin 1881. Testa minuta, perforata, solidula, subopaca, e griseo-albescente, sæpius limo atro inquinata ; dense capilleceo-striata ; spira subturriculata, apice acuto, minutis- simo, corneo ; anfractibus 4 1/2-5 irregulariter (primi convexiores, rapide, ceteri ve- lociter) crescentibus, sutura impressa, in ultimo profunda, separatis ; ultimo maximo (4) Non Physa fontinalis, Draparnaud, espèce différente. 168 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM 83/5 altitudinis superente ; apertura fere recta, exacte ovali, intus albo labiata ; peri- stomate acuto, subcontinuo ; columella recta, incrassata; margine columellari dila- tata, perforationem semi-obtegente, cum margine externo lamina alba, tenui, juncta. Alt. 5; diam. 4 millim. L'ile de Ténérifle : 1l nous est impossible d'indiquer la localité précise habitée par cette petite espèce; nous l'avons trouvée à l'intérieur d’un Physa Teneriffæ provenant de Ténériffe. Le Limnæa Teneriffæ appartient au groupe du Limnæa truncatula. \ en diffère par sa forme générale plus étroite, sa rime assez prononcée, sa spire turriculée dont les tours sont séparés par une suture très profonde; son ouverture presque droite par rapport à l’axe de la coquille, de forme ovale régulière et dont les bords sont réunis. M. Wollaston (Test. Atl., p. 467) indique dans les îles Canaries le Limnæa truncatula, d'après les affirmations de son compatriote M. Watson ; nous n'avons pas vu d'exemplaires canariens de cette espèce ; il est probable que la Limnée ainsi nommée n'est autre que notre Limnæa Teneriffe. ANCYLIDÆ. ANCYLUS. 269. — ANCYLUS STRIATUS. Ancylus striatus, Quoy et Gaimard, Voy. Ast.,t. IIT, p. 207, pl. LVIIT, f. 35-88, 1833. — — Webbet Berthelot, Ann. sc. nt.,t. XXVIII, p. 323, et Synops., p. 19, 1833. — — dOrbigny, in Webb et Berthelot, Hist. nat. Can. maoll., p. 70, 1839. — — Mousson, Rev. faun. mal. Can., p. 141, 1872. — Wollaston, Test. Atl., p. 469, 1878. Ténériffe (Webb et Berthelot, d’Orbigny); environs d'Agua Garcia (Wollaston, Webb); rochers auprès de Garachico (Blauner, Lowe, Wol- laston) ; Palma (Wollaston) ; Grande Canarie ; dans une fontaine près du FAUNE MALACOLOGIQUE DES ILES CANARIES 169 Pinal de Tarajana (Lowe) ; environs de Tafira (Wollaston) ; sur les parois des aqueducs aux environs de Las Palmas (Ripoche). Coquille très mince, pellucide, non comprimée latéralement, présen- tant à l'ouverture une forme elliptique très régulière, pourvue d’un sommet très grand, entier, rarement érodé, bien recourbé et formant une sorte de crochet. 270. — ANCYLUS RUPICOLA. Ancylus rupicola, Shuttleworth, in Mousson, Rev. faun. mal. Can., p. 141, pl. VI, f. 34-35, 1872. — — Wollaston, Test. Atl., p. 470, 1878. Ténériffe (Blauner). Cette nouvelle espèce, que M. Mousson a fait connaître d’après des individus nommés par Shuttleworth, diffère du sériatus par sa taille plus petite, la forme plus arrondie de son ouverture, sa striature composée uniquement de stries d’accroissement sans aucun mélange des stries lon- gitudinales qui caractérisent l’autre espèce. GASTROPODA OPERCULATA. PULMONACEA. CYCLOSTOMIDÆ. CRASPEDOPOMA. 271. — CRASPEDOPOMA COSTATUM. Cyclostoma costatum, Shutllewort, Mitth. nat. G. Bern., 1852. Craspedoma costatum, Pfeiffer, Mon. hel. viv., p. 415, 1852. Cyclostomus costatus, Mousson, Rev. faun. mal. Can., p. 146, 1872. Craspedopoma costatum, Wollaston, Test. Atl., p.476, 1878. Hierro, à El Gollo (Wollaston) ; Palma (Blauner). NOUVELLES ARCHIVES DU MUSEUM, VIII. — 2° série. 22 170 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSEUM Ce genre paraît spécial aux îles de l'océan Atlantique : Canaries, Madère, Acores. Le Craspedopoma costatum possède une petite coquille perforée, de forme globuleuse conique, mince, ornée de très fines côtes lamelleuses. La spire en est aiguë, les tours au nombre de cinq sont convexes, le dernier renflé à la base. L'ouverture circulaire est munie d’un opercule s'emboi- tant au moyen d'un rebord, le péristome en double, l’externe mince et membraneux, l'intérieur blanc et épaissi. CYCLOSTOMA. 272. -— (CYCLOSTOMA LÆVIGATUM. Cyclostoma lævigatum, Webh et Berthelot, Ann. sc. nat., t. XXVIIT, p. 312, et Synops., p. 18, 1833. — Canariense (pars), d'Orbigny, in Webb et Berthelot, Hist. nat. Can. moll., p. 76, pl. II, F. 80, 1839. Cyclostomus lævigatus, Mousson, Rev. faun. mal. Can., p. 143, 1872. Cyclostoma lævigatum, Woliaston, Test. Alt., p. 472, 1878. Gomera (Webb et Berthelot, Fritsch, teste Mousson); Ténériffe, vallée de Tahodio (D° Verneau). Cette espèce est remarquable par son brillant, sa surface très finement et très régulièrement striée paraissant lisse à l’œil nu. À l'état jeune, le Cyclostoma lœvigatum possède un test extrêmement mince, chaque tour de spire est orné de trois à six bandes d'un beau brun rouge ; des stries décurrentes-lamelleuses, un peu élevées, existent sur la plupart des tours. Avec l’âge, ces stries disparaissent vite, et la coquille adulte n’en présente que des vestiges au voisinage de la suture, vestiges souvent difficiles à saisir. 2783, — COcLOSTOMA ADJUNCTUM. Cyclostomus adjunctus, Mousson, Rev. faun. mal. Can., p. 145, pl. VI, f. 36-87, 1872. — canariensis (pars), Wollaston, Test. Alt., p. 473, 1878. FAUNE MALACOLOGIQUE DES ILES CANARIES 171 Ténériffe (Fritsch) ; vallée de Tahodio (D' Verneau). ‘ Cette nouvelle espèce a été distinguée par M. Mousson, pour une forme de Ténériffe, possédant en partie les caractères du Cyclostoma levigatum et en partie ceux du Canariense. Plus petit que le lœvigatum, presque de la même taille que le Cana- riense, le Cyclostoma adjunctum diffère du dernier par ses stries moins sail- lantes, moins fortes; du lœvigatum par son test strié, l’absence de poli, ete. 274. — CycLosromA CANARIENSE. Cyclostoma Canariense (pars), d'Orbigny, in Webb et Berthelot, Hist. nat. Can., Moll., p. 76, pl. VI, f. 3-4, 1839. Cyclostomus Canariensis, Mousson, Rev. faun. mal. Can., p. 144, 1872. Cyclostoma Canariense (pars), Wollaston, Test. Atl., p. 473, 1878. Ténériffe (Blauner, Wollaston, Fritsch); vallée de Tahodio (D'° Ver- neau); Palma (Blauner); Graciosa (Webb et Berthelot); Lanzarota, rochers au-dessus des salines (Wollaston) ; Grande Canarie ; à EI Monte (Wollaston) ; environs de Las Palmas, d’Agaëte, de Galdar (Ripoche). Le Cyclostoma Canariense, tel que le figure d'Orbigny, est surtout abon- dant dans la Grande Canarie ; il atteint presque la taille du lævigatum, mais diffère de ce dernier par sa surface traillisée, le manque total de poli et de brillant, sa perforation beaucoup plus grande. 975. — CYCLOSTOMA ELEGANS. Nerita elegans, Muller, Verm. hist., XI, p. 177, 1874. Cyclostoma elegans, Draparnaud, Tabl. moll. Fran., p. 32, 1801. D'après M. Mousson, quelques exemplaires du Cyclostoma elegans, espèce européenne, auraient été recueillis dans les îles Canaries. Nous n'avons vu aucun individu de Cyclostoma elegans provenant de l'archipel canarien. MM. Wollaston, Lowe, n'ont jamais observé cette espèce. Il y a donc lieu de penser que l'indication de Webb et Berthelot est due à 172 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM quelque erreur d’étiquette, à moins qu’elle ne soit le fait de l’une de ces acclimatations tout à fait temporaires. Nous ne pouvons non plus compter le Pomatias Barthelemyanum au nombre des espèces canariennes. Ce Pomatias n’existe qu'en un seul exem- plaire dans le musée de Marseille ; son origine est des plus douteuses ; les caractères que la description lui attribue le rapprochent singulièrement des formes de l'Orient de l’Europe. HYDROCENIDÆ.. HYDROCENA. 276. — HYDROCGENA GUTTA. Hydrocena gutta, Shuttleworth, Mitth. nat. G. Bern., 1852. — — Mousson, Rev. faun. mal. Can., p. 147, 1872. — — Morelet, Iles Açores, p. 214, pl. V, f. 11, 1860 — — Wollaston, Test. Atl, p. 477, 1878. Vit dans les lieux humides. Ténériffe (Blauner) ; sous les détrius, dans les racines de fougères et sur leurs frondes, dans la vallée de Las Mercedes ; aux environs de Taga- nama et de Garrachico (Wollaston) ; Palma, dans le barranco de Galga (Wollaston). Très petite coquille, lisse, de forme globuleuse, pellucide et d’un jaune roussâtre; spire un peu proéminente; lrois à quatre tours de spire convexes ; ouverture presque circulaire, pourvue d’un péristome simple, aigu, droit ; calus columellaire assez large et brillant. TRUNCATELLIDÆ. TRUNCATELLA. 277. — TrUuNCATELLA LoOWEI. Truncatella Lowei, Shuttleworth, Mitth. nat. G. Bern., n° 241-249, p. 146,1852. FAUNE MALACOLOGIQUE DES ILES CANARIES (18 Truncatella Lowei, Pfeiffer, Mon. Pneumon. — — Mousson, Rev. faun. mal. Can., p. 147, 1872. — — Wollaston, Test. Alt., p. 477, 1878. Testa solida, truncata, cylindracea, lavigata, nitida, suceinea ; anfr. 4-4 1/2 con- vexiusculi, ultimus circa aperturam imprimis gibbosus, deinde constrictus ; sutura foveolato-marginata ; apertura oblique ovalis, peristoma continuum, incrassatum, ad anfr. penult. calleso-effusum (Shuttleworth). Ténériffe (Blauner); Lanzarota (Wollaston). D’après M. Mousson, cette espèce est voisine du Truncatella lævi- gata; mais elle serait plus épaisse, simplement striée ; ses stries très faibles, le test ne présentant aucune trace de costulations. Les tours de spire sont presque plans, la suture assez enfoncée et cependant bien marginée. ASSIMINIDÆ. ASSIMINEA. 278. — ASSIMINEA LITTORINA. Helix littorina Della Chiaja, Mém. sul. st. amm. s. vert. di Nap., t. IT, p. 215, pl. XLIX, f. 36-38, 1828. Assiminea littorina, Jeffreys, Brit. Conch., V, p. 101, 1869. — — Wollaston, Test. Alt., p. 477, 1878. Ténériffe ; M. C. Andrew, teste Jeffreys, secundum Wollaston. Nous mentionnons cette espèce sur la foi de M. Wollaston, qui affirme, d'après M. Jeffreys, qu'elle a été recueillie à Ténériffe. La synonymie citée par M. Wollaston nous fait penser que c'est à tort que la petite coquille recueillie dans l'archipel canarien a été assimilée à l'espèce des environs de Naples. La coquille de cette dernière localité possède un test turriculé et un peu acuminé vers le sommet ; les figures et la description des British mollusca de Forbes et Hanley (t. IT, p. 215, pl. LXXXI, £. 6-7), citées par M. Wollaston, représentent une forme glo- buleuse un peu conoïde, un dernier tour excessivement renflé, une spire courte obtuse, à tours assez convexes. 174 * NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM La figure donnée par l’auteur italien présente, au contraire, une forme turrieulée ; le dernier tour est médiocrement renflé, mais la spire élancée le domine entièrement. Celte spire est composée de tours peu convexes, sépa- rés par une suture assez profonde, et se termine en une pointe peu obtuse. Il est évident que l'idenüfication de ces formes ne peut avoir été faite que par suite d’une copie de synonymie. HYDROBRIDÆX. HYDROBIA. 279. — HyproBiA PLENERI. Hydrobia Pleneri, Frauenfeld, Verh. d. zool. Ges. Wien, P. 1, 1863. — — Mousson, Rev. faun. mal. Can., p. 148, 1872. — — Wollaston, Test. Alt., p. 479, 1878. Testa conoidea, tenuis, diaphana, oleaceo-grisea, lardeo-nitida ; anfr. 6 1/2, pla- niusculi supra subdeclivis, sutura vis impressa, apertura elongata, infra valde pro- ducta, intus alba, supra angulata, columella sola arcte adnata, sine rima umbilicari (Frauenfeld). Espèce qui nous est inconnue ; décrite sur des exemplaires de la collec- tion Cuming, elle n’a pas été retrouvée par les derniers explorateurs qui ont parcouru ces îles. 280. — HyproBrA CANARIENSIS. Hydrobia Canariensis, Mousson, Rev. faun. mal. Can., p. 148, 1872. — — Wollaston, Test. Alt., p. 479, 1878. Testa imperforata, conico-turrita, lævigata, lardeo-nitida, griseo-cornea, spira acute et vis convexiusculo-cornica ; summo minuto, acutulo ; sutura impressula, anf. 7 sensim accressentes, convexiuseuli; ultimus minime inflatus, supra minus, ad basin magis rotundalus. Apertura verticalis (5° cumasi) ovalis, superne angu- lata. Perist. simplex rectum, subangulatum ; marginibus lamina callosa junctis ; dex- tro et basali regulariter curvatis ; columellari aibo subincrassalo, ad insertionem pro- fundam in regionem umbilicarem reflexo et adpresso (Mousson). FAUNE MALACOLOGIQUE DES ILES CANARIES JE Nous ne connaissons pas non plus cette espèce, dont M. Mousson n'a vu que deux exemplaires. Elle aurait, d'après les observations de ce savant auteur, beaucoup d’analogie avec quelques espèces de paludestrines de nos côtes. De même que le Pleneri, le Canariensis est dépourvu de perforation. LAMELLIBRANCHIATA. SPHÆRIDÆ. PISIDIUM. 281. — Pisinium CANARIENSE. Pisidium Canariense, Shuttleworth, Mitth. nat. G. Berne, p. 146, 1832. — — Mousson, Rev. faun. mal. Can., p. 149, 1872, Cette Pisidie, seul représentant des bivalves lacustres dans la faune qui nous occupe, est ovale, un peu comprimée, très inéquilatérale, fine- ment striée, d'un blanc sale avec les sommets à peine un peu proéminents et obtus. Tels sont les caractères assignés à cette espèce par Shuttleworth. Elle paraît ne pas avoir été observée depuis sa découverte par Blauner, du moins M. Mousson ne cite que ce voyageur comme l'ayant recueillie, et M. Wollaston ne la mentionne même pas. EXPLICATION DES PLANCHES TOME VII. — PLANCHE XV. Figure 1 Helix bathycampa. 2 4 5 6 7 8 9 amblasmodon. cateucta. Thespesia. sabiniana, Bulimus Teneriffæ. terverianus. subbæticatus. Helix zelola. Figure 1 Helix cacopista. hedeia. thaumalea. dendrophila. ganoda. 7 Hyalina Rochebruni. 8 Helix hedybia. 2 3 4-5 — 6 9 bathycoma. Figure 1 Helix evergasta. 2 — Ripochi. 6) Agaelana. 4 Bulimus hedeius. 5 — delendus. 6 Helix Maugeana. 7 — phryganophila. 8 — Alboranensis. Figure 10 — A — 12 PLANCHE XVI. Figure 10 — 1 — 12 — 13 PLANCHE XVII. Figure 9 — 10 — 11 12 Helix bathyclera. — themera. — psathyrella. — chersa. — cacopera. — idiotripa. 17 — hierophanta. — ephedrophila. Helix Janthina. — aglaometa. — Zzorgia. — eucalypta. — ethelema. — atavorum. — almarina. — Galdarica. Helix hispidula. Bulimues interpunctatus. — roccellicola. Helix ophthalmorica. — everia. — bituminosa. — thoryna. — Pthonera. FAUNE MALACOLOGIQUE DES ILES CANARIES PLANCHE XVII, Figure 1 Helix Perrieri. Figure 12 Bulimus myosotis. —= Du Verneaul.: — 13 Helix cacoplasta. — 3 -— stulta. — 14 — crypsidoma. — 4 — Justini. — 15 — Ledrui. — 5 — thanasima. — 16 — subgravida. — 6 — baia. — 171 — helygaia. — 1 — empeda. — 18 — glyceia. — 8 — callipona. — 19 -- ephora. — 9 — ïidryta. — 20 —- carla. — 10 — hedonica. — 21 — cardiobola — 11 Bulimus halmyris. — 22 — Barkeri. TABLE ALPHABÉTIQUE DES NOMS DE GENRES ET D'ESPÈCES (Les chiffres romains indiquent le tome des Vouvelles Archives du Muséum.) Alexia VIIL 163 Bulimus . . . VII DICOlOT = EE MN TENTE 163 ATAGA © © © à 8 0 bibi NII CART MC EE MEN ee 163 badiosus . . AnCYCIIS TE eue VIIL 163 DENCAUNSe à à 0 e pidldla à HUDEDEA + à es 0 cn 169 Bertheloti SÉTLAUUS EN EME 168 bæticatus Arion Ascensionis . . . . . . . VII 217 CanseCOaANUS EN EN Assiminea . . . . . VIII 173 CREVSADITES ENT MÉOTedR Ten Ne Consecoanus . . . INUBICUIA ERP EN VIII 163 delendus. ÆUANSE RTE 163 CNCAUSIUS EE CE É DICOIO = Re El Mets Re 163 flavoterminatus . VII NIUE AT LR EN 0 A Se eue 163 Gniereanus ee AZeCA EE CT CI VIIT 147 halmyris . Paroliniana. 148 hedeius eue MEME ÉORNATC INA EE 147 HENOlUS EEE NOUVELLES ARCHIVES DU MUSEUM, VIII. — 2° séris. 23 120 197 131 178 Bulimus. indifferens . iNteRDUNCIALUS EN MEET Lowei . Maffioteanus . MOQUiIMANUSEPIN RENE FOSC 0 0 0 0 06 0 9 0 0 nanodes D'AUS EN EEE NN SR NEES DDCSALUS CRE ocellatus. Osoriensis . Palmensis propinquus PHONE IE) e1 010 à ollote. 0 01 a tabidus MARNIETIANIS EP NENENAEUE fHeneriieee CRT RC LeXUTALUS EN EEE Savinosa . . . Savinosæ servus SUDdIAPhaANUS PEN T SALUE s 010 0 ba oo 0 variatus . . . Cœcilianella . . . . . . . . AGQUR 5 5 »© 0e 6 o ao 0 MONA © o à o o 8 0.0 0 0 Craspedopoma . . . costatum. . . . Cryptella ambigua. . . . . . . CAN AT ENSIS EN Cyclostoma. . . . . . ad\uNCtUMETENMENCENONNE Canariense. . . . . Clans MEME TR flavulum . . . . lEVÉATUNESE EEE Cyclostomus adjunctus . . Canariensis . NII VII VII VIII VIII VII . NII VII . NII VIIT 146 136 139 143 125 122 134 134 137 126 136 139 129 206 123 194 134 128 138 120 136 111 141 142 206 233 129 162 162 162 169 169 219 219 170 170 171 174 206 171 170 171 Cyclostomus elegans lævigatus Ferussacia . attenuata Fritschi . . Lanzarotensis REISSL 0 Tandoniana . . . valida . . Gibbulina dealbata macros yra . . . Helix. . accola Adansoni. . Adonis. . adoptata . . alice rer Agaetana. . . aglaometa . . . . ahmarina Alboranensis. amblasmodon apicina. . . NOUVELLES ARCHIVES DU MUSEUM oil nel: erthiadée ee = Late DMOMLONE CR DROLE OC Argonautula . aspersa . . atavorum . AXTA EE baia . . barbara Barkeriana. . bathycampa . bathyclera . bathycoma . Berkeleyi Bertheloti . PORC OO SOON CAIN ORAN ON TINION VIIT 171 170 150 154 152 154 151 190 151 152 153 155 159 156 232 230 213 233 107 82 281 111 234 114 46 66 88 232 256 238 253 119 241 VII 248 VIII 60 34 FAUNE MALACOLOGIQUE DES Helix. Bertholdiana . . . 64-65 bidentalis NII 957 bituminosa. . NIIL 27 cacopera . NIIT 16 CACOPIAS TAN MER EME ce NIX 267 CACOPISÉARE EME ARE en: 249 CATPON AE EE EE 269 Canariæ, 1-2. & +: 297 CANANENSIS EEE VIII 411 CALAIODO IAE VII 275 CARD A EM MERE nee 250 CATEUCIANE ER ET Ne ER 245 Celaia rs cie, 294 CEMENTIAE VIIL 98 CRÉTS AMENER NE QU DES RATER 33 CIRCUMSCSS A VIII 73 Clymenc re eee 2 VII 230 CONCHANA SE VII 75 consobrina . . 56 CONSPUrCAA 65 COSTA AE Re in. 87 crispolanata . . . - . . . 10 GRNIONER 0 0 SPA SE VII 254 CRNSLALIN A MEN EN ET 2929 CHIC ARE EMEA EN à 233 CYCIO ON EE PR EN VII 94 dendrophila . 112 HESCUIDIA A PR EN TE VII 273 Despreauxi.. . . . VIII 9,6 CONAIERS MER EE Eee 99 diénan ice VIT 233 HSCODOLUSE EEE VIIT 84 AISTEN SAR RENTE NT VII 51 COPA ASE ue VII 234 EMPRNA RE RC LU 249 éMPE da ne Re 2 Don. 0e VII 261 engonata. . NIIL 72 CPREULOPI AE RPC 38 ephorar Me en. ; 59 ethélemas nr Pret ete VII 28 CHCANDIA EEE 2 VIII 35 OUÉTOPIS EC AE 89 ILES CANARIES Helix. VELIOS LATEST VII 278 everia . . NII A festinans. . . VII 227 fortunata. . VIIT 81 Fritschi . VII 263 Galdarica. . . VII 283 Ganoda. . NIIT 74 Garachicoensis 64 guamartenes . . + « . 54 guanartemes . 04 CUIR TES 54 Gauche à s do os où 43 geminata. . . 115 gibboso-basalis. VII 239 las ana er 264 ANGEL © 016 6 8 9 ete 260 Gomerensis . VIII 18 granomalleata . . . . . 45 granostriata . . . . . . 93 Grasseti . . . . . 117 CNE OMC AE NII 243 hierophanta "HO UCCN NII 116 hispidula. . . . . VIII 69 hypocrita 71 RCD TEE do 9/60 00e 29 ACER pe Dot à Lo felle Ode NII 275 impugnata . . . - . . 118 indifferens. . . . . . . . . . VII 53 NOÉ © 0 à © o 86 ele 92 HatlliSe o 0e 6 0 oo Blob ol 20 invernicata . . . . . 55 Jacquemetana. . . VII 236 janthina . . . . VIIL 42 TEEN o 0 0 018 0 0 6 6 0 0 VII 264 kompsa . . . . . . SU 76 Se Ce Me MMS VIL 237 lanosa . > VIT 67 Lancerottensis . . . 104 ed CCE . VII 239 lemniscata . . . . . . VIIT 115 EE 6 o 60 0 0,0 bo ae 81 leAena à à »« 6 à 0 dolls e © 80 180 Helix. leprosa. : : . lincata, Loweana. .- malleala . Manriquiana . MALCI ar Marsiana..- . Maugeana NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM O1 PO: On OL 0° do 0. Oo 0 melolonthae""" merita "5 Mirandæ . moderata. . . modesta monilifera moralta. che Moussoniana . multigranosa. . mulltipunetala. NINEVOES CR NIVAT EN SIS EP UE nubigena. . . nubivaga. . . nodoso-striala oleacea ophthalmorica . Orhignyi. . . Pæteliana . : Paivana . Paivana. - . - Paivanopsis paupereula . pavida . pellis-Lacerti. Perraudieri . Perrier persimilis . . phalerata. phryganophila . PisSana enr pisanella. . . placida. planaria . . VII VIII VII VIII VII VIIT VIT VIII VII 2 VIII 66 110 73 251 04 205 66 48 205 19 93 96 28 EHlelix. planata. . . . planorbelle. plicaria plicatula . Plutonia Poirieri pompylia. . . . pouchet . . poucheti . præposila Preauxi . psathyre. pthonera. . . pulchella. . . pulverulenta pumilio pusilla . . . putrescens . . quadricineta Requienii relexidrrer retrodens Ripochi . . . ROSetti en Sabiniana saponacea sarcostoma. SAUICYIE ee seutula. semicostulata ob: 0 OLOMO NO. © Ssemitecta 7 SELVILIS. SiMmUlata spinifera. . spumosa. . . strigata stulta subapicina . subdentata . . . subgravida. . fematar OO LE OU Oo À © OMÉCIOROEO MOTMONOULO LOL" 0 FAUNE MALACOLOGIQUE DES ILES-CANARIES 181 Helix. (CHYydrobias 07. 20 VIItATt ADN US RUES | CHASSE ER 252 | Canariensis 174 TOXTITIS EEE 2e XIE 6 Pleneri. . . 174 baume 2 Vi I Mydrocenn 2-1. ei > ue 1n2 ER EC AS ERP A ENTIE"39 | gulta. . A2 DESDESIA RER RUE à 62 ACODA ne Ne 2AT thiarellas ee 200 D ss # CN OD6. | ASCENSIONISE ER ee + 2e 947 THOBVNAS ere IP Mr ce 972 MR ee ce VII: 460 FRANS INA NII 55 EI] ALODUS en SU TT 160 CORTE ACTA LE Te 13 | MMICTOS PORC 160 NTUOAUNS CURE MN TEE 97 Lallemantia . . . . . . ... VII 218 UNPDICUIAE IS NES TN RER 102 POLY PIVElA RTE RE RS 218 VAR ADS SENTE DELTA 110 Leucechroa. . . . . . . __. . VII 230 NOPIMIDIGALAREEe - C0E 93 ACCO IAE EE RETENU 231 NETNEAUEEEE SR 0 NVIIIR ON DLESSA AE AM MS ET EU MER 231 NNELSIE RS CET NE Re EN ITIN 91 D IT A EE LU PA UT 231 NVAISGRIANAE Ne 101 MAN Ne 0 VI AS NVOowar Ar Re 401 NSCENSIONIS 0" De 216 zelotas + RERO bee 31 CANANIEDSIS SE EEE 213 FORSES 6 SE PARC DAT ar 47 CALENA TA ATEN MS UNE NE E ER d 218 Helicolimax Lamacku. . . . . VII 222 | HOCHIUCUS EE CE CECI 205 HyalinalCanare M VITE 00 BOLD re NU 214 LÉSET ANEE EMRET DOS POI DUEIUS ER US 918 CIROUMS ESS a OVNI Liimnæn 2 2 2 rer A6! CyMENES CR 2 sr NN aiVII 280 HE cent RE 167 CRYS ANA A 299 DADENGANU EL © 0 60 Dsl o tee 168 festinans. . 297 n} [TES SSSR RO PA CIOUE A A D UT lenis . 298 Caimardions ee NUS 216 Osoriensis . 298 POMDAOLS 5 9» cle 4 d'ou 218 Rochebruni 997 MERACAULS CREME CURE 915 Vermiculum . Pete 9296 Darmacellas 1-00: CNIL 219 MRVAinIA NS 2 22 Re VII 292 AURCUIATA RR 219 Canariæ . 295 CAILOS AE EE er: 220 cellaria. . 295 CAINCUAT EE 219 Clymene . . 230 PANECONBINMESS LA 8 CN CS MAT MS crystallina . 229 circumsessa 75 festinans. 291 éngonatae ee Pre NII? lenis. . 298 placida. 18 Osoriensis . . 298 pompylia . 19 Rochebruni 297 putrescens. 14 secernenda . 299 retexta. 13 CREME A 295 | scutula. 71 vermiculum 226 | servilis 67 182 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM Patula. 19 Pupa. SDIMITR AE NE ET CC 19 LEniatas Ne CARRE Re 161 LEXUIIS SR EE Pile 716 Pupila: 25 Are VIII 157 LORRETACIAS RER QUE T4 ANCONOSLOMA EE EN 157 Physas 2:46 Er VIII 165 ACDIILS RMS NE re re 159 TCUTA ET MMA ee er RS EE 165 Rnmina se. 146 Cana ENSIS EEE 167 deécolatar te EE Cr 146 TONI ANS RARE RE TS 167 Testacella . . . . . . . . . . VII 220 ATOM à 0 0 o eo oc Ne 165 haliotideas + + : : - : : 291 TMOPNED 0 © 00 oo re 165 haliotidés EEE 220 NOT ÉLIC 0 SA 166 MATIERE EEE 220 Planorbis. . . ........ VIII 464 Testacellus Maugei . . . . . . . VII 220 Tes SI Ur ER LE 164 Testacula haliotides. . . . . . . VII 220 Plectrophorus Orbignyi . . . . . VII 205 Truneatella. _ . ....... VIII 12 Polygyra discobolus . . . . . . VIII 84 FEVIGAtA RES 173 Pomatias Barthelemyanum. . . . VII 205 RÉ OWEIR RE AE een 472 Pisidiaom cn eue VIII 175 Vertiso CC RCI VIII 161 (CATARENES à do à o à oo 175 CASTAN CAEN TEE dE 161 POpAar EE e op es rte VIII 156 pythiella encens Re 162 ANCONOSOMAR EE CCC 157 LE ON EUR PU ON OS On oO 161 ALOMUS Me IN NAME 160 Witrinas is CEE RE 299 DUMMITOLMIS EEE RCE 156 Blaune Lee ERA E NRERE 224 Cas tane de RENTREE 161 Canariensis. . . . ë RU 293 dealbata ER ER rer 155 fASCIOl AA MAINS EE 205 EDIT SE RSS NO ER EE 159 AMArCRINER TRE 299 IMACTOCYTAE EN re 156 JAfebASIS NEC NN 293 EMA CUIOS A RC VII 205 LEDICUIATA EEE Rte 295 MICROSPOL A CR A NIIM6 0 TEMEMEDO © © à à MA RATE AE 299 DNÉMENA En RCE ENTER 162 PLANTÆ DAVIDIANZÆ EX SINARUM IMPERIO PAR M. A. FRANCHET Attaché à l’Herbier du Muséum DEUXIÈME PARTIE Suite (1). PLANTES DU THIBET ORIENTAL (PROVINCE DE MOUPINE). RANUNCULACEZÆ. CLEMATIS, L. 1. — CL. GRATA, Wall. Wall., PI. As. rariores, I, tab. 98 ; Cat., n. 4668. J, D. Hooker, F1. of Brit. Ind., I, 3. Maxim., Diagn. dec. XX, p. 993. CI. Vitalba, L., var. grata, Ott. Kunze in herb. Mus. Paris. Moupine, in sepibus. Jul. 1869. (4) Voir, pour la première partie, les tomes : V, page 153; VI, page 1; VII, page 55,de la 2° série de ce recueil, 18% NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM Fleurs petites, blanches ; folioles ovales, acuminées, bordées de grosses dents ou subtrilobées, blanchâtres soyeuses en dessous ; rameaux floraux divariqués ; pédoncules étalés presque à angle droit après l’anthèse; ce caractère différencie assez nettement le C/. grata des diverses: formes du CL. Vitalba, chez lesquelles les pédoncules demeurent dressés. } 2. — CL. ARMANDI, sp. nov. PI, II. (Flammula). — Alte scandens; præter folia glabertima breviter et sparse pube- rula; ramuli floriferi terminales autaxillares et tunc perulati, perulis chartaceis, fuscis, nervatis, externis ovato-rotundatis mucronatis, interioribus oblongis vel obovatis, nunc trifidis, nune apice tantum 2-8 lobis ; folia ternata ; foliola e basi rotundatà vel leviter cordatà ovato-lanceolata, acuminata, coriacea, lucida, triplinervia, cum nervis duobus basalibus minus proeminentibus, cæterum reticulato-nervosa ; inflorescentia panieu- lata, pedunculis ad ramificationes bracteolatis ; bracteolæ lineari-subulatæ ; pediceili floribus longiores; flores albi, odorati; sepala 4-5, oblonga vel ovato-oblonga, obtusa, extus breviter lanuginosa ; staminum filamenta glabra, antheris oblongo-linearibus brevissime mucronulatis, mucronulo nunc fere inconspicuo ; ovaria dense albo-sericea ; fructum maturum non vidi. ! Caulis usque ad 5 metr., scandens ; foliola 8-10 cent. longa, 8-4 cent. basi lata ; flores diam. pollicares, vel paulo ultra. Moupine, in sepibus. April. 1869. Port du Cl. Meyeniana Walp., dont il diffère par ses fleurs presque une fois plus grandes et surtout par ses rameaux florifères entourés à la base de bractées brunes, coriaces, entières ou divisées au sommet et qui n'existent dans aucune des formes du C{. Meyeniana que j'aie pu voir; les anthères sont aussi moins distinctement apiculées que dans cette espèce, mais ce caractère est variable dans beaucoup de Clemahs. 8. — CL. MonTANA, Hamilt. Hamiit., ex DC. Syst., I, 164. JD Eooker HofeBrtAind ML ip-2 Moupine, in sepibus. Jun. 1869. La plante se présente sous deux formes assez différentes ; dans l'une, PLANTÆ DAVIDIANÆ EX SINARUM IMPERIO 185 les folioles sont presque glabres, ovales, dentées; les pétales minces, ovales-spatulés et perdant promptement leur pubescence, atteignent jusqu'à 3 centimètres de longueur; Jacquemont, n° 247, a récolté une forme toute semblable dans le Cachemir. Dans l’autre forme, les folioles rappellent assez bien celles du C4. Williamsi Asa Gray, du Japon, par leur forme obo- vale, leurs grosses dents profondes, qui les rendent presque incisées, leurs sépales couverts d’une épaisse villosité tomenteuse, persistante; dans ces deux formes les fleurs sont blanches, les pédoncules brièvement poilus ou un peu tomenteux. ANEMONE, L. 4. — AN. VImFOLIA, Ham. Ham., ex DC., Syst. I, 210. J. D. Hook., F1. of Brit. Ind., I, p. 8. Moupine, in silvaticis umbrosis. Aug. 1869. Dans la montagne les fleurs sont d’un blanc pur; elles sont teintées de rose dans la plante de la plaine; les deux plantes ne diffèrent pas autrement. 5. — AN. FLACCIDA, Fr. Schm. Fr. Schm., Reis in Amur-Lande, p. 103; Franch et Sav. Enum. pl.dap., I, p. 6. Moupine, in silvaticis umbrosis. Mart. 1867. La plante est un peu plus robuste qu'au Japon, les divisions des feuilles plus profondément incisées, mais elle ne s'éloigne pas autrement d’ailleurs des spécimens décrits par Fr. Schmidt; les fleurs sont complète- ment blanches ou rosées extérieurement. Il est intéressant de retrouver dans le centre de l'Asie une espèce qui n'était connue jusqu'ici qu'au Japon et dans l’île de Sachalin. 6. — AN. DAVIDI, Sp. nov. (Omalocarpus.) — Rhizoma obliquum, crassum, nodosum, ad collum squamatum, squamis membranaceis ovato-rotundatis, extus lanuginosis ; caulis floriferus erectus, NOUVELLES ARCHIVES DU MUSEUM, VIII. — 2° série. 24 186 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM striatus, glaber ; foria radicalia longe et graciliter petiolata, hispidula, limbo cordato, ad medium vel paulo ultra trifido, lobis cuneato-ovatis, inæqualiter dentatis vel subin- cisis, utrinque pilis setulosis præsertim ad nervos conspersis ; folia involueralia radi- calibus multo majora et minus hispida, petiolata, fere ad basin usque tripartita, par- titüonibus e basi cuneatà integrà profunde trilobis, lobis inciso-dentatis, acuminatis : flores 2-3 umbellati, pedunculis inæqualibus lanuginosis, longioribus involucro sub- brevioribus ; perianthium album, 5-phyllum, phyllis ellipticis apice rotundatis, extus medio dorso parce lanuginosis, cæterum glabris ; carpella in capitulum ovatum con- gesta, ovato-compressa (haud matura), glabra, in stigma elongatum hamatum atte- nualta. Caulis floriferus pedalis et ultra ; folia radicalia 10-12 cent. longa, incluso petiolo 8-10 cent.; foliorum involucri petiolus 15-20 mill. tantum longus, limbo usque ad 5-8 cent. ; pedunculi o-10 cent. ; perianthium diam. pollicare et paulo ultra. Moupine, in convallhibus montium editissimarum. April. 1869. C’est surtout avec l'An. nikoensis Maxim. qu'on pourrait confondre celte espèce, mais elle en est bien distincte par ses carpelles glabres, très comprimés et terminés par un long style courbé en hamecon au sommet, ainsi que par la forme des feuilles radicales. Dans l’An. nikoensis les feuilles radicales sont presque ternatiséquées, les pédoncules ordinairement soli- taires, bien plus longs que l’involucre, les carpelles très laineux sont ter- minés par un style très court. THALICTRUM, L. 7. — TH. THIBETICUM, SP. NOV. (Physocarpum.) — Glabrum ; caulis levissimus, simplex ; folia triternato-pinnata ambitu late triangularia ; petiolus primarius canaliculatus, secundi et tertii ordinis sub angulo aperto, nunc recto, patentibus, quinti ordinis sæpius deflexis ; foliola parva, subtus glauca, e basi rotundatà nunce etiam subcordatà ovata, e medio inciso-subtri- lobata ; panicula subnuda, ambitu triangulata, ramis late patentibus ; pedicelli bracteà minutà suffulti, tenues, glabri, perianthium subæquantes ; flores albi, virginei nu- tantes ; sepala late ovata, nune subacuta; antheræ perianthium vix excedentes, fila- mentis antheris oblongis longiter mucronulatis paulo longioribus ; ovaria compressa, ovato-fusiformia, stipitata, in stylum elongatum apice hamatum attenuata, nervis paucis anostomosantibus. Caulis probabiliter tripedalis et ultra (pars inferior deest) ; folia inferiora et media pede lata et longa; foliola 12-15 mill. longa, 8 mill. circiter lata ; perianthium 10-12 mill. diam. CO En PLANTÆ DANVIDIANÆ EX SINARUM IMPERIO 1 Moupine, in silvaticis montium altissimarum. Aug. 1869. Je n'ai point vu les carpelles mürs de cette espèce, qui paraît surtout voisine du Th. Chehdont DC., avec les feuilles du T4. foholosum DC. ; il diffère du premier surtout par son périanthe moitié plus pett, ses pédi- celles plus courts (8 à 10 mill.), son style moins épais, plus terminal, ses ovaires plus brièvement stipités rappelant beaucoup ceux du T4. Cornuti. 8. — TH. UNCINULATUM, SP. nov. Caulis debilis, angulatus, apice brevissime pubens, cæterum glaber ; folia (infima desunt) ambitu deltoidea, biternato-pinnata, breviter petiolaia, superiora subsessilia ; auriculæ ovatæ, membranaceæ, pube pulverulentà conspersæ; stipellæ nullæ ; petioli secundi ordinis brevissime scabridi; foliola e basi rotundatà vel breviter cuneatà ovata, e medio inciso-dentata, subtus glauca et pilis minutissimis conspersa ; inflo- rescentia haud multiflora, laxe paniculato-corymbiformis, nuda ; ramuli inflorescentiæ et pedicelli scabrido-pubentes ; bracteolæ minutæ; sepala ovato-rotundata brevia ; stamina numerosa (25-40), filamentis sub anthesi albidis, antheris ovato-oblongis, muticis, niveis ; cvaria 10-12 distincte stipitata, oblique oblonga, longitudinaliter pauci- costata, costis haud anostomosantibus ; stylus subulatus, uncinatus, ovarii dimidium æquans,; fructus maturos non vidi. Caulis vix bipedalis ; folia cum petiolo semi-pedalia vel paulo ultra ; foliola 12-18 mill. longa, 10-15 mill. lata ; sepala vix ad 3 mill. Moupine, in silvatieis montium altissimarum. Voisin du Th. foliolosum DC., 1l en diffère par ses anthères moitié plus courtes avant l'émission du pollen, obtuses, d'un blanc de neige; par ses ovaires bien plus longuement stipités, par son style très recourbé ou même enroulé au sommet; dans le 7%. foliolosum les anthères, même avant l'émission du pollen, sont oblongues ou presque linéaires, jaunes et distine- tement apiculées. Les ovaires rentrent dans le type figuré par M. Lecoyer, Bull. soc. bot. de Belg., XVI, pl. VI, fig. 15 (Th. javanicum) ; les étamines, avec leurs anthères courtes, sont tout à fait semblables à celles du T4. Cor- nuir. 9. — TH. PALLIDUM, SP. nov. Caulis debilis tenuissime puberulus, apice ramosus, levis, stramineus ; folia (ra- dicalia et infima desunt) breviter petiolata, superioribus subsessilibus, distincte 188 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSEUM auriculatis, auriculis ovato-subrotundis, margine fimbriolatis ; limbus ambitu ovato deltoideus, biternatus; petiolus primarius et petioli secundarii tenuissimi, fili- formes, glaberrimi; folia submembranacea, utrinque glaucescentia, glaberrima, e basi rotundatà vel breviter cuneat late ovata vel suborbicularia, apice breviter triloba, lobis rotundatis ; inflorescentia pauciflora, paniculam foliatam efformans ; pedicelli capillares, floribus 1-8 plo longiores ; flores albi, parvi ; sepala ovata ; stamina 10-12, perianthium subæquantia, filamentis brevibus, antheris oblongis, obtusis, muticis ; ovaria 2-8 ; carpella sæpius 1 vel 2, breviter stipitata, inflata, oblonga, sensim arcuata, longitudinaliter costala, costis 6-8 apice (non semper) anostomosantibus ; stylus rectus, tertiam partem carpelli subæquans. Planta vix pedalis ; caulis 1-2 mill. diam. ; sepala 4-5 mill. ; carpella matura cum stylo 4 mill. longa. Moupine, in silvaticis montium. Jun. 1869. Remarquable par ses petites proportions, et rappelant assez bien par son port le Th. debile Buchl., dont il se rapproche aussi par la forme de ses fruits ; il en difière par ses sépales plus grands, son inflorescence paniculée; dans la plante américaine les sépales n’ont guère plus d’un millimètre de longueur et les fleurs forment une grappe presque simple. ADONIS, L. 10, — ap. pavinr, sp. nov. PI. 8. (Consoligo.) — Planta glabra, rhizoma crassum, dense fibrilhferum ; eaulis folia- tus, inter squamas membranaceas apice mucronulatas subeucullatas ortus, apice sæpius parum ramosus, nunc simplex ; folia inferiora longe petiolata, petiolo inferne in vaginam membranaceam dilatato, vaginà semi-amplectenti, apice auriculis parvis nunc subfoliaceis, integris vel bifidis auctà ; auriculæ in foliis superioribus magis foliaceæ, incisæ vel multipartitæ ; foliorum limbus ambitu late ovato-triangularis vel subpentagonus, trisectus, partitionibus lateralibus breviter, terminali longius petiolulatis, profunde trifidis vel pinnatifidis, segmentis obovatis vel cuneato-oblon- gis, lobulatis, lobulis apice incisis ; folia superiora subsessilia, cæterum inferioribus conformia et vix minora ; flores ad apicem ramorum solitari, magni; pedunculus folio supremo brevior ; sepala 5, lanceolata, obtusa vel parum acuta, pallide vi- rentia petalis tertià parte breviora ; petala 10-14, albida vel cœrulescentlia, inæqua- lia, anguste lanceolata vel oblonga, acuta vel obtusa, longitudinaliter venulosa ; ovaria glabra, in stigma uncinatum attenuata. Caulis subpedalis vel minor ; petioli pars dilatata in foliis inferioribus usque 3 cent. longa, in superioribus ad auriculas dissectas adducta ; flores diam. 8-4 cent. PLANTÆ DAVIDIANÆ EX SINARUM IMPERIO 189 Moupine, in vallibus montium alüssimarum Maj. 1869. La végétation de l’Ad. Davidi est tout à fait celle de PA. vernalis et des espèces ou variétés voisines, mais les feuilles ont leurs lobules plus larges et leur forme générale est très différente. Les fleurs sont blanches ou bleuà- tres, comme celles de l'Ad. cærulea Maxim, que je ne connais pas, mais qui parait bien différent, d'après la description, par ses petites dimensions et ses feuilles oblongues dans leur pourtour. RANUNCULUS, L. A1. — nr. TerNarus, Thunb. Thunb., F1. Jap., p. 241. Franch., Plant. David., pars I, 19. Moupine, in montibus, Jul. 1869. 12. — R. STENORHYNCHUS, SP. nov. (Hecatonia). — Rhizoma breve, tenue ; caulis gracilis, mollis, decumbens, sim- plex vel apice divisus, pauci-foliatus ; folia radicalia longe petiolata, limbo piloso ambitu reniformi, trisecto vel profunde tripartito, segmentis apice crenato-lobatis ; folia caulina (1 vel 2) breviter petiolata vel subsessilia, trifida vel tripartita, segmentis angustis trilobis ; pedunculi uniflori, nunce elongati; flores parvi, lutei, petalis oblongis ; carpella 8-10 capitulum globosum efformantia, parva, ovata, vix compressa, pube mi- cant hirtella, in stylum iis æquilongum, filiformem, rectum vel paulo incurvum, abrupte contracta. : Caulis 1-2 decim. vix altus; foliorum limbus diam. 10-15 mill.; flores diam. 6-7 mill.; carpella (cum stylo) vix 2 mill. longa. Moupine, in rupibus excelsis adumbratis, inter muscos. Aug. 1869. Petite espèce molle, à tiges souvent uniflores, et qui doit prendre place à côté du À. hyperboreus ; elle en diffère par ses tiges, qui ne sont nullemenl radicantes, par la forme des feuilles et surtout par ses carpelles. CALTHA, L. 13. — c. pAzusrRIS, L, 190 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM Moupine, in fossis. Jun. 1869. La forme trouvée à Moupin rentre tout à fait dans le type du C. Govaniana Wall. ISOPYRUM, L. 44. — 15. PELTATUM, sp. nov. PI. 4. Rhizoma gracile, interrupte radicans, fibris lanâ brevi rufà obsitis ; folia omnia radicalia, longe petiolata, petiolo gracili parce retrorsum hispidulo, basi in auri- culas membranaceas ovatas dilatato ; limbus peltatus ambitu orbicularis vel angu- lato-orbicularis, obscure sinuatus cum crenis latis parum conspicuis, palmatiner- vius, Crassiusculus, supra intense viridis et pilis strigosis adpressis conspersus, subtus pallidior, glaber ; pedunculus e rhizomate orlus, foliis subæquilongus, præ- sertim apice pube pallide rufà patenti vel retrorsà obsitus, nudus præter bracteolas 3-9 alternas, cvatas, flori virgineo proximas, demum distantes; flos solitarius, virgineus cernuus, sub anthesi erectus; sepala 5-6 alba, ovata, trinervia, parva ; nectaria longe stipitata, apice ovato-pirilormia, leviler depressa, subconcava; stamina nec- tariis æquilonga, filamentis inferne paulo dilatatis ; ovaria 6-8, anguste oblonga, apice attenuata, sessilia, glabra, intus tantum (uti folia supra) pilis adpressis conspersa ; stigma breve, uncinatum. Pedunculus 8-12 cent. ; foliorum limbus 2-8 cent. diam; flos circiter 10-12 mill, diam. Moupine, in silvis umbrosis, alt. 4,000-5,000 m. Maj. 1869. Espèce bien caractérisée par la forme de ses feuilles, son pédoncule uniflore et muni de bractéoles ; elle peut constituer dans le genre une nou- velle section : Æydrocotylopsis, ainsi caractérisée : Nectaria apice inflato-ovata piriformia; folia peltata obscure sinuata ; pedunculi radicales, bracteolati, uniflori. HELLEBORUS, L. 15. — H. THIBETANUS, SP. nov. Glaberrimus ; folia radicalia 1 vel 2, hieme marcescentia, longe petiolata, pal- mato-trisecta, segmentis 7-9 oblongo-lanceolatis, indivisis, argute et inæqualiter duplicato-serratis, serraturis angustis ; caulis floriferus crassus, apice furcatus, basi squamis membranaceis involutus; folia caulina subsessilia, palmato-tripartita, cæte- : PLANTÆ DAVIDIANÆ EX SINARUM IMPERIO 191 rum radicalibus persimilia ; pedunculi flores æquantes, demum illis sublongiores ; flores diam. sesquipollicares, sepalis patentibus, ovato-ellipticis, obtusis, albo-roseis, venulosis ; petala lineari-oblonga, apice truncata, antice fissa, basi breviter attenuata, filiformia ; antheræ brevissime mucronulatæ, ovatæ ; capsulam non vidi. Planta 2-3 decim. alta ; peduneuli 45 cent. Moupine, in humidis montium frequens. Mart. 1869. L’A. thibetanus appartient au petit groupe des espèces à feuilles cadu- ques pendant l'hiver et dont le type est VA. wirids ; il diffère de ce dernier, dont il a tout à fait le port, par ses fleurs d'un blanc rosé, par ses tiges florifères plus robustes, son inflorence peu étalée, au moins pendant l’an- thèse ; c’est la seule espèce du genre signalée dans le centre de l’Asie. ERANTHIS, Salisb. 16. — E. ALBIFLORA, Sp. nov. Glabra ; rhizoma... ; folia radicalia... ; folia involucrantia 5 vel 6, trisecta, seg- mentis obovato-cuneatis, ad medium usque incisis, lobulis inæqualibus, linearibus, acutis vel obtusis ; flores albi, breviter pedicellati, diam. 12-15 mill., petalis oblongis, obtusis'; nectaria longe stipitata, limbo obcordato stipitem æquanti; ovaria anguste oblonga, sessilia, in stylum brevem apice incurvum attenuata. Flores circiter 12 mill. diam. ; caulis floriferus 8-10 cent. Moupine, in pratis montium altissimarum. [nitio martu, 1869. Espèce voisine de l’Er. longestipitata Reg.; mais plus grêle; fleurs moitié plus petites, blanches ; segments de l’involuere moins profondément divisés. DELPHINIUM, L, 17. — D. LONGIPES, SP. NOV. (Delphinastrum.) — Planta glaucescens, tota pilis setulosis longiusculis adpressis vel patentibus hispidula ; rhizoma gracile ; caules floriferi debiles, ascendentes ; folia radicalia longe petiolata, petiolo sparse piloso, gracillimo ; limbus supra pallide virens, subtus glaucescens, ambitu rotundato-pentagonus, tripartitus, partitionibus inferne cu- neatis integris, e medio trifidis, lobis incisis oblongo-ovatis ; folia caulina radicalibus 192 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM similia, sed breviter petiolata, petiolo sat dense piloso, suprema 3-5 partita, seg- mentis linearibus integris ; flores nunc solitarii, nune corymhoso-racemosi longe peduneulali, peduneculo gracili florem 2-3 plo superante, retrorsum breviter pubes- cente ; perianthium intense cœruleum, extus puberulum cum maculis flavis ad basin et secus dorsum; calcar lineari-subulatum, apiee leviter uneinatum, perianthium ad- æquans ; petala pallida, oblonga, biloba, hispida, intus ad medium pilis strigosis luteis densis vestita. Caulis floriferus pedalis vel paulo ultra ; foliorum radicalium petiolus usque ad- 25 cent. longus ; limbus 5-8 cent. latus et longus ; perianthium cum calcare limbum æquante æquilongo cireiter 5 cent. longo ; petala 10-15 mill. Moupine, in lapidosis. Jul. 1869. Voisin du D. grandiflorum, mais bien distinct par sa pubescence plus longue et plus étalée, par les lobes des feuilles, qui sont plus élargis et obtus, et non pas linéaires ; la plante est aussi plus molle que le D. grandiflorum et les tiges florifères plus grèles et presque décombantes. ACONITUM, IL. AS "AC. rALMATEM, Don: Don, Prodr. 196 ; d. D. Hook., F1. of Brit. Ind. I, p. 28. Moupine, in monübus alussimis. Aug. 1869. Feuilles un peu plus petites, mais de même forme que celles de la plante de Sikkim; la panicule est pauciflore et fewllée jusqu'au sommet ; les fleurs sont tout à fait semblables: je n'ai pas vu les fruits mürs de la plante de Moupine. MAGNOLIACEZÆ. SCHIZANDRA, Mich. 19. — scx. cuainensis, H. Baill. H. Baill., Hist. des PL., I, p. 148, var. rubriflora.— Flores rubri vel coccinei. Moupine, in sepibus et ad rupes scandens. April., Jun. 1869. PLANTÆ DAVIDIANÆ EX SINARUM IMPERIO 193 Les fleurs du Sch. chinensis sont jaunâtres en Chine et au Japon : d’après une note de M. l'abbé David, elles sont, dans la plante de Moupine, rouges ou d'un rouge ponceau ; les deux plantes ne diffèrent pas d’ailleurs; les éta- mines, ordinairement au nombre de 18 à 25, sont quelquefois réduites à 4 ou 5. Le nombre des étamines varie de la même facon dans la plante du Japon. EUPTELEA, Sieb. et Zucc. 20. — E. paviniana, H. Baill. H. Baill. Adans, XI, p. 305. Moupine, in silvis. FI. Mart. 1867. M. l'abbé David a rapporté de la province de Moupine des spécimens incomplets de trois magnoliacées dont il est impossible malheureusement de faire une détermination rigoureuse. L'un (Magnolia sp. ?) est repré- senté seulement par des fleurs qui sont très grandes, « d’un blanc taché de purpurin ‘en dehors, à pétales déjetés et très odorantes ; l'arbre qui les porte s'élève à plus de 30 mètres, et ses feuilles sont caduques et obcordi- formes ; » il fleurit en avril et mai, et ses fleurs sont assez semblables à celles du M. Campbell, Hook et Thomp. Une autre espèce (Talauma sp. ?), dont M. David n’a pas vu les fleurs, est représentée par deux feuilles très grandes (40 centim.) obovales, co- riaces et glabres avec 20 à 22 nervures écartées sous un angle de 80 degrés environ ; l’arbre ne dépasse guère à mètres; les feuilles rentrent tout à fait dans le type de celles du Talauma Hodysoni, Hook. Une troisième espèce, qui pourrait bien être un Michelia, a les fleurs blanches ; son écorce est olivâtre, lisse; ses feuilles, portées par un pétiole long de 2 à 3 centimètres, sont obovales, presque aiguës à la base, arrondies ou échancrées au sommet, très coriaces avec un réseau saillant de nervures anostomosées ; leur longueur ne dépasse pas (sans y comprendre le pétiole) 12 à 13 centimètres. NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM, VIII. —— 2° SÉRIE, 25 19 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSEUM BERBERIDEÆ. AKEBIA, Decne. 21. — ax. LoBarTA, Decne. Decne, Ann. des se. nat. (3° série), vol. XII, p. 107 ; Franch. et Sav., Enum. pl. Jap., I, p. 21. Moupine in dumetis. FI. April. 1869. l'olioles ovales lancéolées, obtuses, très superficiellement sinuées dans leur moitié inférieure ; fleurs un peu plus grandes que dans la plante du Japon. HOLBŒLLIA, Wall. 22. — H. LATIFOLIA, Wall. Wall., Tent. fl. nep., 24, tab. 16. J. D. Hooker, F1. of. Brit. Ind., I, p. 108. Moupine, in sepibus. FI. April. 1869. La forme récoltée à Moupine établit exactement le passage entre le À. latifolia et le Æ. angustifolia ; les foholes sont au nombre de 3 à 5, mais presque une fois plus étroite que dans le type de l'Inde. BERBERHS, L. 23. — B. SANGUINEA, Sp. nov. PI. 5. Ramosa, glaberrima, cortice pallide cinereo; ramuli erecto-fastigiati, striati ; spinæ sat graciles tripartitæ, elongatæ ; folia 5-2 fasciculata, subsessilia, linearia, acuta, præsertim sublus pallida cum nervo medio elevato, marginibus dentato-spinu- losis ; flores 2-4 fasciculati, pedicellis inæqualibus flore longioribus ; sepala late ovata PLANTÆ DAVIDIANÆ EX SINARUM IMPERIO 195 vel subrotunda, exteriora 6-7 sanguinea, interiora 6-5 lutea vel fusca ; stylus nullus, stigmate latissimo peltiformi ; fructus non vidi. Frutex 2-3 metr.; folia 4-6 cent. longa, 8-5 mill. lata; pedicelli longiores fere 2 cent. longi ; flores diam. circiter 6 mill. Moupine, secus torrentes. FI. April. 1869. Paraît très voisin du B. stenophylla, Hance, Journ. of bot. 1882, p.257 ; mais les fleurs de ce dernier sont demeurées inconnues à son auteur, qui lui attribue des fleurs fasciculées par 5 à 8, des feuilles larges de 3 à 5 1/2 lignes. L'une et l’autre espèces sont certainement très rapprochées du B. Wallichiana, DC., dont on pourrait considérer le B. sanguinea comme une forme à feuilles très étroites, si l’on faisait abstraction de son calice couleur de sang. 24. — B. wALLICHIANA, DC. DOPrOodM MOT J. D. Hook., FI. of Brit. Ind., F, p. 110. Moupine, secus torrentes. FI. April. 1869. EPIMEDIUM, L. 25. — gp. DAVIDI, Sp. nov. PI. 6. Rhizoma crassum ; folia radicalia nunc bis trisecta, nunc trifoliolata, vel rarius abortu unifoliolata ; foliola inæquilateralia ovato-cordata, basi sæpius uno latere acute producta, altero latere rotundato, breviter et obtuse acuminata, marginibus dentato- spinulosa (junioribus tantum ciliatis), subtus glauca, pilis adpressis raris conspersa, demum coriacea; petiolus parce lanuginosus, petiolulis foliolis æquilongis, gla- bris, vel præserlim junioribus lan rufescente veslitis ; folia caulina duo subopposita, semel ternatisecta, cæterum radicalibus similia ; pedunculus superne, simul ac pedicelli, glandulis nigris longe stipitatis obductus ; flores racemosi, racemo inferne composito ; bracteolæ fulvæ, ovatæ, obtusæ ; pedicelli flores subæquantes vel illis longiores; bracteolæ 4, parvæ, duobus exterioribus in sicco subfuscis, lanceolatis, acu- tiusculis vel obtusis ; sepala 4 bracteolis deciduis duplo majcra ; petala 4, flava, laminâ alte cucullatâ, late rctundatàâ ; calcar subulatum, sursum arcuatum, sepalis triplo lon- gius; pediceili post anthesim sub angulo recto patentes, ovario sensim longiores ; stigma discoideum ; ovarium 8-5 ovulatum. Caules floriferi 20-35 cent. ; petiolus 15-18 cent.; petioluli 8-4 cent. ; foliola adulta 3-4 cent. longa ; flores cum nectariis 15-18 mill. diam, 196 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM Moupine, in silvis umbrosis. FI. maj. 1869. Par sa tige florifère pourvue de deux feuilles, l'E. Davidi doit être placé à côté de l'E. sinense, Sieb. (Aceranthus sagüttatus, Sieb. Zuce.) et de l'E. pubescens, Maxim. ; il diffère de l’un et de l’autre par ses fleurs beau- coup plus grandes, par ses pétales pourvus de longs éperons subulés, comme ceux de l'E. macranthum, Morr. et Decne. MECONOPSIS, Vig. 26. — m. HorRIDULA, Hook. fil. et Th. Hook. fil. et Thomps. FI. Ind., 252. J. D. Hooker. F1. of Brit. Ind., I, p. 118. Moupine, in rupestribus montium altissimarum, alt. 4,000 à 5,000". FI. Aug. 1869. CORYDALLIS, DC. 27. — C. ANTHRISCIFOLIA, SP. NOV. (Capnoides.)— Glabra, glaucescens ; rhizoma..... caulis sat crassus, basi nudus, sub medio foliatus, apice ramosus ; folia radicalia...,.; caulina mollia, breve petio- lata, ambitu late triangularia, fere latiora quam longa, præsertim subtus glaucescen- tia, bipinnata, pinnis primariis breviter petiolulatis, ambitu late deltoideis, secundariis sessilibus lanceolatis profunde incisis, lobulis ovato-acutis ; folia suprema sessilia; racemi multiflori; bracteæ subulatæ, pedicellis longiores ; pedicelli sub anthesi erecti ; flores violacei, subpollicares ; sepala magna, late ovata, breviter acuminata, florem virgineum includentia, mox decidua; petala subæqualia, obtusa, superius cucullatum, inferius oblongo-naviculare, interiora dorso latiuscule alata; calcar laminam æquans vel paulo superans, sursum arcuatum, subulatum ; capsulam non vidi. Caulis inferne diam. fere 8 mill., pedalis ; folia caulina (excluso petiolo) fere 10 cent. longa et fere 12 cent. lata ; pedicelli 5-7 mill.; sepala 4-5 mill. longa., 8 mill. lata ; corolla, cum calcare, 25 mill. longa. Moupine, in umbrosis. F1, Maj. 1867. Les feuilles ressemblent à celles du C.chærophylla DC., mais leurs PLANTÆ DAVIDIANÆ EX SINARUM IMPERIO 197 lobes sont plus aigus, les fleurs une fois plus grandes, sont semblables à celles du C. Sheareri Maxim., mais d’une consistance plus épaisse et d’un violet plus foncé: la forme du calice caractérise du reste très bien cette espèce. 28. — ©. FLEXUOSA, Sp. nov. (Capnoides.) — Glabra, probabiliter e tubere orta ; caulis ad basin imam squamä membranaceâ suffultus ; folia caulina 8-4, alterna, petiolata, subtus glaucescentia, supra siccitate nigricantia, sat longe petiolata, ambitu triangularia, subbiternata, seg- mentis flabellatim incisis, lobis integris oblongo-spatulatis, apice rotundatis ; racemi simplices, elongati, multiflori ; bracteæ oblongæ, integræ vel obscure tridentatæ, infe- riores pedicellos subæquantes ; pedicelli floriferi erecti, filiformes ; flores subpolli- cares intense cœrulei; sepala parva, ovata vel suborbicularia, margine eroso-fim- briata, diutius persistentia; petala subæquilonga, inferius paulo longius, interiora, dorso bicristata ; calcar laminam subæquans, fere cylindricum, apice obtusum, horizon- tale, vel nunc leviter arcuatum ; stigma cristatum ; capsula juvenilis linearis. Caulis pedalis vel paulo minor; folia 7-8 cent. longa (incluso petiolo) ; pedicelli 1 cent.; flores 22-25 mill. ; sepala vix 2 mill. Moupine, secus rivulos. FI. April. 1869. La forme des feuilles de cette espèce rappelle assez bien celle du C. solida, mais elles sont plus épaisses et plus glauques en dessous ; la forme des bractées est aussi toute différente. 29. — c. MUCRONATA, Sp. nov. (Capnites.) — Flaccida, glabra, e rhizomate brevi crasso multicaulis ; caules debi- les, ascendentes, superne subramosi; folia pallide virentia, subtus plus minus glau- cescentia, præter suprema subsessilia longe petiolata ; folia infima ambitu oblonga, caulina subtriangulata, bipinnatisecta, segmentis primi ordinis breviter petiolatis, secundi ordinis subsessilibus, ovatis, incisis, lobulis parvis apice crenulatis ; racemi laxiflori, simplices ; bracteæ inferiores cuneatæ, apice flabellato-incisæ vel dentatæ, superiores oblongæ, pedicellos æquantes vel illis breviores ; flores rosei, pollicares ; sepala magis intense colorata, late obovata, parva, longe fimbriato-ciliata; petala exteriora interioribus longiora, in acumen longiusculum subulatum desinentia, petalis interioribus late dorso bicristatis; calcar laminâ fere duplo longius, horizontale, rec- tum, cylindrico-attenuatum, nunc fere subulatum,; stigma deltoideum, obtusum ; fructus (haud maturi) horizontales vel suberecti, pedicellis paulo breviores, ovato- oblongi. 198 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM Caules semi et ultra-pedales ; folia inferiora et caulina media (cum petiolo 6-8 cent.) 12-15 cent. longa ; calcar fere 2 cent. longum; acumen petalorum rectum vel uncinatum, 1-2 mill. longum. Moupine, seeus rivulos. FI. April. 1869. Port et feuilles du €. sibirica, mais bien différent par son rhizome épais et par ses fleurs. Le C. mucronata est d’ailleurs une espèce bien earac- térisée par ses sépales longuement fimbriés-ciliés et par ses pétales exté- rieurs mucronés. 30. — G. DAVIDI. Sp. nov. (Gapniles.) — Glabra, glauca ; rhizoma gracile ; caulis floriferus e collo solitarius (an semper), gracilis, ascendens, non vel parce ramosus ; folia omnia longe petiolata, caulina 2 vel 3, allerna, radicalibus majora ; limbus ambitu late deltoideus, biternato- seelus, segmentis obovalis vel suborbiculatis, integerrimis, breviter peliolulatis ; ra- cemi simplices, pauciflori, mox laxi ; bracteæ oblongæ, integræ pedicellos breves post anthesin deflexos æquantes vel paulo superantes ; flores vix pollicares, lutei; sepala minutissima, suborbieulata, margine erosa ; petala subæqualia, exterioribus obtusis vel breviter acutis, interioribus dorso anguste alatis ; calcar laminà usque duplo lon- gius subeylindrieum, vix attenualum, paulo ascendens; stigma pellatum, subbilobum ; siliquæ patentes demum subpendentes, oblongæ ; semina nigra, levissima, nitida. Caulis pedalis et ultra; folia caulina cum petiolo limbo æquilongo 10-12 cent. longa, limbo cireciter 6-8 cent. lato ; pedicelli etiam fructiferi vix ultra 3 mill. longi ; sepala 1 mill. : capsula 15 mill. longa 2 1/2 mill. lata. Moupine, in umbrosis. FI. et fr. mat. Maj. 1869. Assez voisin du C. ochotensis, var. raddeana Reg; les lobes des feuilles sont plus arrondis, jamais confluents entre eux, ni biparüts ; les bractées sont beaucoup plus petites, les fleurs deux fois plus grandes ; léperon est beaucoup plus long et un peu alténué ; le stigmate et les graines sont sem- blables dans les deux espèces. 31. — C. MOUPINENSIS, Sp. NOV. (Gapnoides.) — Glabra, glauca ; rhizoma satis crassum, obliquum ; caulis inferne pennæ anserinæ crassilie, foliorum anni præteriti ve:tigiis dense obtectus, ramos flo- PLANTÆ DAVIDIANÆ EX SINARUM IMPERIO 199 riferos plures emittens ; folia glauca, omnia radicalia, numerosa, longiter peliolata, ambitu lanceolata vel deltoiäeo-lanceolata, bipinnata, pinnis primi ordinis alternis, breviter petiolulatis, secundi ordinis parvis, subsessilibus, cuneato-ovatis, lobulatis ; racemi elongati, laxiflori, folia haud superantes ; bracteæ lanceolato-subulatæ, acumi- natæ, pedicellos graciles subæquantes ; flores lutei, 18-20 cent. longi ; sepala parva, ovato-acuta, ad basin erosula, cæterum integerrima ; petala parum inæqualia, exte- riora abrupte mucronata, inferiore angustissimo ; calcar cylindricum, obtusum, la- mina paulo brevius, stigma clypeiforme, lobulatum ; capsula erecta (haud matura), anguste linearis. Caulis floriferus semipedalis vel paulo ultra ; folia cum petiolo limbo æquilongo 20 cent. longa, limbo 2-3 cent. lato ; pedicelli 8-10 mill.; sepala vix 2 mill. ; capsula (haud matura, 20-25 cent. longa, vix 1 mill. lata. Moupine, ad rupes. FI. Mart. 1869. Le C. moupinensis appartient au groupe des C. thibetica et albicaulis, dont 1l a la végétation; il diffère du C. thibetica par ses pédicelles plus grèles, ses bractées entières, son pétale inférieur très étroit, à carène peu sensiblement ailée ; il se distingue du C. albicaulis par son éperon plus allongé et moins gibbeux, ses pédicelles grêles, ses bractées plus développées, la consistance et la forme de ses feuilles. CRUCIFER Æ. CARDAMINE, L. 82. — C. IMPATIENS, I. L. Sp. 914. J. D. Hooker, F1. of Brit. India, I, p. 188 ; Fr. et Sav. Enum. pl. jap., I. 35. Moupine, in arvis et in lapidosis. FI. April. 1869. 83. — C. HIRSUTA, L. L. Sp., 915. Moupine, in locis cultis. FI. April. 1869. Stamina constanter 4 ! 200 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM 84. — GC. MACROPHYLLA, Willd, Willd., Sp., pl. IT, 484. Var. Moupinensis. —- Foliola 9-11, magna, anguste lanceolata, longe acuminata, subæqualiter dentata, infima petiolata ; racemi multiflori, post anthesim usque semi- pedales, pedicellis fructiferis 18-20 mill. longis ; flores pallide violacei. Moupine, in umbrosis montanis. FI. April. 1869. La plante est très robuste et s'élève jusqu’à 70 centimètres, la foliole terminale atteint 10 à 12 centimètres. DRABA, L. 89. — DR. MOUPINENSIS, SP. nOV. (Chrysodraba.) — Planta tota pube mixtà ramosâ et simplici conspersa ; caulis pe- dalis et ultra fere e basi ramosus, ad flores usque foliosus ; folia infima..... : Caulina ovata, dentata caulem auriculis rotundatis amplectentia ; racemi mox laxiflori, pedun- culis inferioribus axillaribus ; pedunculi sub angulo recto patentes siliculam 3-5 plo superantes ; flores parvi lutei; sepala saccata, extus pilosa; petala e basi cuneatâ obcordata ; stamina basi integrà dilatata, apice subulata ; siliculæ compressissimæ, ovatæ, subacutæ, stylo sat elongato siliculæ quartam partem æquante ; semina ovata, in loculis 3-4, valde compressa. Caules usque pedales et paulo ultra : folia 12-18 mill. longa ; pedicelli inferiores usque ad 25 mill. ; petala circiter 4 mill. ; siliculæ 5-8 mill. Moupine, in silvis humidis. F1. fruct. Aug. 1869. Port du D. elata, Hook et Thomps., avec des feuilles caulinaires beau- coup plus nombreuses; le D. moupinensis est d’ailleurs bien caractérisé dans le groupe auquel il appartient, par ses feuilles amplexicaules et non atténuées en une base sessile, par son style allongé, ses pétales profondé- ment émarginés. 836. — DR. NEMORALIS, L. L. Sp. 643; Fr. et Sav., Enum. pl. jap., L. 86. Moupine, ad vias. FI. Maj. 1869. PLANTÆ DAVIDIANÆ EX SINARUM IMPERIO 201 Forme à silicule étroite, glabre, à pédicelle horizontal ou un peu ascendant, atteignant jusqu'à 2 millimètres. EUTREMA, R. Br. 31. — L. THIBETICUM, Sp. NOV. Inferne glabrum, superne parce pilosum; radixfibrosa, ecollo multicaulis, caulibus gracilibus decumbentibus parum vel non ramosis ; folia radicalia longiter petiolata profunde cordata, reniformia vel ovato-subrotunda, inæqualiter crenulata, nune subsi- nuata ; folia caulina paulo minora, conformia, sed magis grosse crenata, omnia petio- lata, ambitu magis ovato-triangulata, superiora (bractealia) dimidio minora ; pedun- culi omnes axillares, mox arcuato-deflexi, filiformes, siliquà 2-4 plo breviores ; flores albi, parvi; sepala ovato-rotundata, pallida, margine albo-hyalina ; petala oblonga, integra, apice rotundata, calice duplo longiora ; siliquæ (haud maturæ) oblongæ, stig- mate sessili. : Caules 2-3 decim. alti ; folia radicalia et infima 20-25 mill. longa et lata; pedi- celli ante maturitatem 2-3 cent. longi ; siliquæ 6-8 mill.; petala vix 8 mill. Moupine, in montibus secus agros. FI. Mart. et April. 1869. Port de l'E. hederæfoha Fr. et Sav., mais bien distinct par labsence de style. VIOLARIEZÆ. VIOLA, L. 88. — v. PATRINII, DC. Var. 8 chinensis, Ging. in DC. Prodr., I, p. 293. Maxim. Diagn. pl. nov. I, p. 722. V. prionantha, Bunge Enum. pl. Chin. n, 44; Fr. et Sav, En. pl. Jap. I, 41. Moupine, in arvis. FI. Mart. 1869. 89. — v. VARIEGATA, Fisch. Var. chinensis, Bunge in Regel, Plant. Radd., p. 226, tab, 6, fig. 6. NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM, VIII. — 2° sÉri, 94 202 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM Moupine, in locis humidis. FI. Mart. 1869. La plante de Moupine présente tous les caractères du V. varegata; ses feuilles sont seulement plus aiguës, presque acuminées ; des spécimens du Chen--si établissent un passage vers le type à feuilles plus obtuses. 40. — v. PALUSrRIS, L. Var, moupineusis. — Folia apice breviter acutata ; peduneuli foliis breviores. Moupine, in umbrosis humidis montium. FI. April. 1869. Rhizome allongé, presque de l'épaisseur d’une plume d’oie, souvent divisé ; tige à peu près nulle; stipules membraneuses tres entières, avec des oreillettes courtes et arrondies ; feuilles très glabres, molles, avec les pé- tioles allongés; limbe orbiculaire, ou même plus large que long, tronqué ou légèrement émarginé à la base, contracté au sommet en pointe courte, très superficiellement crénelé-denté; pédoneule plus court que les feuilles, pourvu à un centimètre au-dessus de la base de deux petites braetéoles sétacées ; sépales glabres, ovales-ancéolés, obtus, deux fois plus courts que les pétales; fleurs longues de 1 centimètre à peine, bleuâtres; pétales oblongs, les latéraux barbus ; éperon très court dépassant peu les sépales ; sligmate déprimé, en forme de coupe, un peu oblique, dépourvu de bec. A, — v. sivesrris, Lamk, Lamk., F1. fr., IL, 680; Maxim, Diagn., I, 743, var. « {ypica, Maxim. loc. cit. Moupine, in locis humidis. FI. Mart. 1869. Varie à uges florifères raccourcies ou atteignant jusqu’à 3 décimètres ; celle dermière forme rappelle assez bien le V. acuminata Ledeb., mais les capsules de là plante de Moupine sont très aiguës. 42. — v. pirrusA, Ging. Ging. in DC. Prodr., IL, p. 298; Franch., Plant. David., pars I, p. 48. e PLANTÆ DAVIDIANÆ EX SINARUM IMPERIO 203 Moupine, secus vias in arenosis. FI. Mart. 1867. LS C9 ! 1 V. DAVIDI, SP. nov. (Dischidium.) — Planta mollis, glaucescens, glaberrima ; rhizoma gracile, hori- zontale, nune stolones epigeos emittens, eaules abbreviati; stüipulæ liberæ, mem- braniceæ, fuscæ, lanceolalo-acuminatæ, nune denticulatæ ; folia reniformia vel ovato- orbiculata, crenala, basi aperte cordata ; peduneuli filiformes, supra medium bracteolati, bracteolis setaceis ; sepala pallida, margine hyalina, lanceolata, acuta, petalis duplo breviora ; flores parvi (1-8 mill.), albi, petalis obovato-oblongis, inferiore violaceo-tincto lineis magis intensis pereurso ; calcar breve sepala subæquans ; stigma parvum, depressum, obscure sulcatum, Moupine, in silvis umbrosis montanis. FI April. 1869. Diffère du V. biflora par ses feuilles plus profondément crénelées, ses sépales aigus et acuminés, ses fleurs blanches, ses stipules longuement acu- minées, quelquefois denticulées, ses tiges raccourcies pourvues de deux ou trois feuilles. POLYGALEZÆ. POLYGALA, L. 4%. — p. ARILLATA, Hamilt. Hamilt. in Don, Prodr., CXCIX,, d. D. Hook., FI. of Brit. India, I, p. 201. Moupine, in rupibus adumbratis. FI: April. 1869. Forme à feuilles très atténuées, aiguës à la base, brusquement et assez longuement acuminées; grappes pauciflores rameuses à la base; arbuste d'un mètre. NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM 19 © rs CARYOPHYLLEZÆ. LYCHNIS, 49. —- L. DAVIDI, SP. NOV. (Melandryum.) — E radice simplici ad collum breviter multicaulis, cespitosus ; rami florentes uniflori ; folia parva, ovato-lanceolata vel ovato-spatulata, margine pilis crustaceis longe ciliata ; caiyx rubescens, campanulato-tubulosus, pilis crustaceis cons- persus, 10-nervius, nervis haud anostomosantibus, basi truncatus, umbilicatus, ad tertiam partem quinquedentatus, dentibus ovatis, rotundatis, margine membranaceo ciliatis ; petala pallide purpurea, calice duplo longiora, ungue calicem æquante ; la- mina ad medium biloba, basi utrinque auriculà parvâ aucta : stamina 19, filamentis glabris ; styli s ; ovarium sessile, ovoideum ; capsula perfecte unilocularis, ovata, bre- vissime stipitata, apice breviter marginicide dehiscens ; tot valvæ quot styli; semina complanata, reniformia, anguste carinata, tenuissime radiatim striolata. Radix pennæ columbinæ crassitie ; caules florentes debiles, 4-6 cent. longi ; folia 4-6 mill.; calyx circiter 12 mill. Moupine, in rupibus altissimis. FI. Aug. 1869. Petite plante à rameaux florifères très nombreux, végétant comme le Silene acaulis, mais à fleurs plus grandes et à feuilles plus courtes ; la cap- sule, qui ne présente aucune trace de cloison, même à la base, ne permet pas de faire de cette plante autre chose qu'un Lychuis. CUCUBALUS, L. A6. — c. BACCIFERUS, L. L. Sp. 591 ; J. D. Hook., FL. of Brit Ind., I, 222. Moupine, in pratis montanis. F1. fr. Jul. 1869. Forme à feuilles étroitement lancéolées, longuement acuminées, très aiguës. STELLARIA, L. ÆT. — sr. MEDIA, Vill. Vill., FL du Dauph., II, 615. PLANTÆ DAVIDIANÆ EX SINARUM IMPERIO 205 Moupine, in arvis. April. 1869. Les capsules s'ouvrent souvent en 4 ou 6 valves et les graines sont pourvues sur les bords de tubercules aigus, comme on les voit rarement dans la plante d'Europe. ARENARIA, L. 48. — À. SERPILLIFOLIA, L. L. Sp. 606. Moupine, in locis cultis. TAMARISCINEÆ. MYRICARIA, L. 49. — M. GERMANICA, Desv. Desv., Ann. des Sc. nat., IV, p. 849. Var. laxiflora. — Flores laxe racemosi, racemis nunc terminalibus, nune axi fo- liatà superatis; sepala et bracteæ angustissime hyalino-marginatæ ; arbuscula tripe- dalis, ramis fragilibus ; flores purpurei. China orientalis, in faucibus Ou-Chan, vallis fluminis Yank-tzé- Kiang, FI. Nov. 1868. HYPERICINEZÆ. HYPERICUM, L. 90. — H. PATULUM, Thunb. Thunb., FI. Jap., p. 295 ; Fr. et Sav., Enum. pl. dap., I, 55. Moupine, frequens in lapidosis. FI. April. 1869. Forme à styles à peine aussi longs que les étamines; fleurs atteignant cinq centimètres de diamètre; feuilles ovales-lancéolées, à bords non ondulés. L’Æ. cernuum Roxb. ne parait pas différent de cette espèce. 206 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM 51. — H. NAPAULENSE, Choisy. Choisy in DC., Prodr. I, p. 552; Hook., FL. of Brit. Ind., I, p. 256. Moupine, in locis umbrosis. Forme à tige simple, à feuilles plus allongées, relativement plus étroi- tes que dans le type du Sikkim, oblongues, très obtuses, toutes atténuées en pétiole court; inflorescence pauciflore ; pétales dépourvus de ponctua- tions noires et dépassant très peu les sépales. TERNSTROEMIACEZÆ. ACTINIDIA, Lindl. 92. — A. KALOMITKA, Rupr. Rupr., Mél. biol. Acad. Imp. Sc. St-Pétersb., I, p.486. Maxim. Prun. fl. Amur., 68. Moupine, in sepibus alte scandens. FI. Jun. 1869. Arbrisseau grimpant, de 4 à 5 mètres, à fleurs blanches, inodores ; feuilles plus ou moins profondément cordiformes, à la base, brusquement acuminées ; styles seulement un peu étalés, à stigmates arqués, quelquefois droits, peu ou pas renflés. L’A. Kalomitka Rupr. paraît devoir être conservé comme espèce distincte à cause de ses feuilles cordées à la base et surtout de ses styles presque dressés, à stigmates subeylindriques et non pas elavi- formes, nullement oncinés, 08. — A. CALLOSA, Laindl. Lindl., Nat. syst. ed. 2, p. 439. J. D. Hooker, FI. of Brit. Ind., I, p. 286. Moupine, in sepibus. FI. Jun. 1865. Arbrisseau tortueux, de trois mètres ; feuilles largement ovales, arron- dies à la base, brusquement acuminées ; fleurs en grappes courtes égalant PLANTÆ DAVIDIANÆ EX SINARUM IMPERIO 207 à peine les pétioles (2 cent.) ; styles étalés en roue ; stigmates renflés au sommet et recourbés en hamecon. La plante de Moupine diffère des spéci- mens de l'Himalaya seulement par ses feuilles plus larges et plus courte- ment pétiolées. STACHYURUS, Sieb. el Zucec. 94. — ? s. mimararcus, Hook et Thomps. Hook et Thomps., F1. of Brit. Ind., I, 289. Benth., dourn. Linn. soc., V, p. 55. Moupine, secus torrentes. FI. Mart. 1869. Les spécimens rapportés par M. l'abbé David sont en fleurs, et en l'absence des feuilles et des fruits, il est difficile de distinguer la plante du S. japonicus, dont les grappes sont cependant formées de fleurs plus serrées. MALVACEZÆ, MALVA. DD, — M. PULCHELLA, Berhn. Berhn., Sel. sem. hort. Erf. p. a. 1832, n° 8. Ledeb., F1. ross., I, p. 486 ; Fr. et Sav., Enum. pl. Jap., I, 62. Moupine, in agris, secus vias. Jul. 1869. Très voisin du M. verticillata Cav., dont il diffère à peine par ses carpelles moins rugueux sur le dos et moins fortement tuberculeux sur les angles ; les feuilles sont longuement pétiolées dans les deux espèces, qui semblent réunies sous ce rapport par une série d’intermédiaires ; le carac- tère tiré de l'inégalité des pédoncules n'est pas meilleur; dans les spéci- mens de l'Himalaya, distribués par le Musée de Kew, les fleurs sont sessiles ou assez longuement pédonculées dans un même fascicule; dans la plante de Moupine elles sont strictement sessiles, ou quelques-unes très brièvement pédonculées. 208 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSEUM GERANIACEÆ. GERANIUM, L. 96. — G. MOUPINENSE, SP. nov. Rhizoma obliquum, pennæ anserinæ vix crassitie; caulis florens gracilis, erectus, setis patentibus conspersus, apice furcatus ; folia radicalia plura, longe et graciliter petiolata, petiolis patentim setosis; limbus præserlim ad nervos sparse setulosus, ambitu reniformi pentagonus, ultra medium quinquepartitus, partitionibus e basi cu- neatà integrà apice trilobis, lobis ovatis integris, mucronulatis, uno alterove lobulo auctis ; folia caulina tantum 1 vel 3, breviter petiolata, cæterum radicalibus conformia ; stipulæ parvæ, anguste lanceolatæ, fuscæ, omnino liberæ ; pedunculus folio duplo lon- gior, tenuiter puberulus et parce setosus, biflorus ; pedicelli inæquales, altero polli- cari et ultra, altero nunce vix 1 cent. longo; bracteæ stipulis conformes ; sepala ovato- lanceolata, setis albis conspersa, apice obtusa vel emarginata, longe aristata ; petala pallide purpurea, calice plus duplo longiora, basi longe angustata, apice subrotun- data, ad unguem pilosula ; staminum filamenta omnia eiliata ; ovarium Juvenile dense albo-pilosum ; fructus glabrescens, valvis subtiliter et non dense transverse venosis, rostro tenuiter pubescente. Caulis floriferus 20-25 cent. altus ; imbus 5-6 cent. latus, 4-5 cent. longus, pe- tiolo foliorum radicalium 8-15 cent. longo.; sepala 10 mill. ; petala 20 mill. ; rostrum circiter 20-25 mill. Planta variat duplo-minor. Moupine, in locis umbrosis. Jun. 1869 Espèce bien distincte parmi celles du groupe et de la région par la forme de ses feuilles, qui sont tout à fait semblables à celles du G. lucidum. 07. — G. NEPALENSE, SWeet. Sweet, Geran. tab. 12. J. D. Hooker, FL. of Brit. [nd., I, p. 430 ; Franch. et Sav. Enum. pl. Jap., I, 69. Moupine, ad vias frequens. 1869. OXALIS, L. 08. — OX. JAPONICA, Franch. et Sav. Franch. et Sav., Enum. pl. Jap., II, p. 808. PLANTÆ DAVIDIANÆ EX SINARUM IMPERIO 209 Moupine, in silvis umbrosis. FI. Mart. 1869. Plante intermédiaire entre l’Ox. acetosella L. et l'Or. obtriangulata Maxim.; elle diffère du premier par ses fleurs d’un rose violacé, par ses folioles dont les lobes sont plus divariqués ; elle s'éloigne de l'O. obtrian- gulata par la forme de ses folioles très nettement émarginées au sommet, par sa pubescence plus allongée, ses grandes étamines qui sont une fois plus longues que le calice ; dans l’Ox. obtriangulata, les folioles sont tron- quées carrément, ou à peine distinctement émarginées. Le fruit de l’Or. japonica n'étant pas connu, on peut douter de la légi- timité de cette espèce, qui devra peut-être être considérée comme une va- riété à fleurs violacées de l'Ox. acetosella, dont elle réunit presque tous les caractères. IMPATIENS, L. 09. — IMP. VITTATA, SP. NOV. Glabra, bipedalis ; folia omnia alterna, inferiora longe, superiora multo breviter petiolata ; limbus ovato-lanceolatus, crenato-dentatus, apice in acumen integrum lineare, nunc caudiforme desinens, basi cuneato-attenuatus et utrinque glandulis 4-6 pe- dicellatis ciliatus ; flores omnes axillares, pedicellati, pedicellis petiolum superantibus ; sepala lateralia papyracea, pallide virentia, elevato-reticulata, orbiculata, concava, mutica vel brevissime mucronata, sepalo postico amplo, alte cuculliformi petaloideo, luteo, lineis purpureis longitudinalibus eleganter percurso ; calcar breve, uncinatum; petala lutea, purpureo-punctata ; fructus.… Foliorum inferiorum limbus usque 10 cent. longus, vix 4 cent. latus, cum acumine caudiformi 2 cent. longo ; pedicelli 1-2 cent.; flores 4 cent. alti, sepaiis lateralibus diam. 4 mill. ; calcar 6 mill. Moupine, in umbrosis montium. FI. Aug. 1869. Espèce du groupe de lp. spirifer Hook et Thomps., et voisine surtout de l’Zmp. Davidi Franch.; elle s’en distingue facilement par ses fleurs rayées de pourpre et par la forme de ses sépales. 60. — IM. ROSTELLATA, Sp. NOV. Pedaïis usque bipedalis, glabra, ramosa ; folia omnia alterna, longe petiolata, limbo ovato, crenalo-dentato, basi rotundato vel brevissime attenuato, infra pallido ; NOUVELLES ARCHIVES DU MUSEUM, VIII — 2° SÉRIE. 27 9210 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM pedunculi ascendentes, in parte ramorum superiori axillares, graciles, folio breviores, pauciflori, pedicellis tantum 2 vel 3, alternis vel approximato-verticillatis; bracteæ parvæ, ovatæ, subacutæ ; flores lutei, vel rosei, vel cœrulei, nune albi ; sepala late- ralia membranacea, colorata, parva, cordata, postico in calcar subulatum circinatum florem vix æquans desinente, cum labio antico longe producto, unde sepalum posticum quasi postice et antice calcaratum;, petalorum limbus rotundatus,petalo superiore emar- ginato; capsula lineari-oblonga, subacuta, pendula ; semina ovata, compressa, tenuis- sime punctulata. Folia (cum petiolo 1-2 cent. longo) circiter 4-5 cent. longa ; flores 12-15 mill.; cap- sula 12 mill. Moupine, in umbrosis humidis. Jul. 1869. L'Impatiens rostellata appartient au groupe de l’np. racemosa DC.; il en est bien distinct par son limbe ovale, par ses fleurs moins nombreuses, par la forme particulière de la lèvre antérieure du sépale postérieur qui se prolonge en long bec simulant un éperon; les crénelures des feuilles sont aussi beaucoup plus fines dans l’Zmp. racemosa, et l'éperon est plus long que la fleur, arqué mais non circiné. RUTACEÆ. ZANTHOXYLON, L. 61. — 7. puncer, Planch. Planch. in PI. et Lind., Præludia ad fl. Columb., in Ann. des Sc. nat.,sér. 8, vol. XIX, p. 82, in notâ. Z. bungeanum, Maxim. Diagn. pl. nov. dec. IX, p. 2 (ipso teste), Diagn. decas X, D 912: Moupine, in fruticetis. Jul. 1869. Forme à folioles plus petites que dans le type (12-15 muill.), la termi- nale sensiblement plus étroite et plus longue, toutes obtuses, bordées de crénelures très peu apparentes; inflorescence naissant latéralement d'un bourgeon non développé en rameau ; une forme analogue se renconire PLANTÆ DAVIDIANÆ EX SINARUM IMPERIO 211 dans le nord de la Chine; la forme du Kiang-si rapportée par M. l'abbé David a les feuilles beaucoup plus largement ovales, deux fois plus grandes, et les fleurs naissent sur un rameau tout à fait développé. SKIMMIA, Thunb. 62. — sk. LAUREOLA, Hook. til. J. D. Hook., Flor. of Brit. Ind., I, p. 499. Moupine, in colibus. Maj. 1869. RAUS; "EE: 63. — RH. VERNICIFERA, DC. DC. Prodr., I, p. 68 ; Fr. et Sav. Enum. pl. dap., I, 93. Moupine, cultivé comme arbre à vernis. SABIACEÆ. MELIOSMA, Bl. G4. — M. CUNEIFOLIA, Sp. nov. Arbuscula; rami anni præteriti fusci, glabri, lenticellis albidis conspersi ; folia breviter petiolata e basi longe attenuatà anguste obovato-cuneata, abrupte et breviter acuminata, fere e basi argule serrata, serraturis mucronatis, supra scabrida, subtus pallida, breviter tomentella ; nervi utrinque 18-20, ad axillam barbati ; panicula pube brevi rufà tomentella, ampla, ramis sub angulo recto patentibus, multiflora ; brac- teolæ minimæ, deltoideæ, acutæ persistentes ; pedicelli florem vix æquantes ; sepala ovato-rotundata petalis triblo minora ; ovarium dense pilosum ; discus inæqualiter laci- niatus ; fructus..... Folia cum petiolo (1 cent. vix longo) brevi 10-18 cent. longa, fere 5 cent. in parte superiori lata ; panicuia triangulata fere 20 cent. laia et longa ; flores 2 mill. vix supe- rantes, suaveolentes. Moupine, in silvis montanis. FI. Jun. 1869. 212 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSEUM Espèce voisine du 4£. dillenifolia BI. et du M. myriantha Sieb. et Zuee. il diffère de l’un et de l’autre par ses feuilles nettement dentées dans pres- que tout leur pourtour, atténuées en une base très étroite et portée par un court pétiole. SAPINDACEÆ. ACER, L. 65. — À. Ho0KERI, Miq. Miq-, Arch--neerl.,-IL" p-"471: Arbre de 20 à 30 mètres; les spécimens récoltés sont en fleurs seu- lement, mais parfaitement semblables du reste à ceux de l'Himalaya. 66. — À. DAVIDI, Sp. nov. Arbor 10-15 m. alta, trunco recto; petiolus pube rufà lanuginosà obductus; limbus ovalus abrupte acuminatus, basi truncatus vel cordatus, margine subtiliter crenatus, crenis denticulatis, supra glaber, subtus præsertim ad nervos pube rufes- centi tectus; racemi folia æquantes, graciles, penduli, parce rufo-lanuginosi, inferne laxiflori ; pedicelli glabrescentes florem æquantes ; flores lutescentes, calice et corollà subæquilongis ; antheræ perianthio fere duplo brevicres ; fructus..…… Moupine, in silvis. FI. April. 1869. Assez semblable à l’A. Hookeri par ses feuilles et par ses fleurs, il s’en distingue par ses feuilles plus brusquement acuminées, crénelées-dentées et non serrulées, couvertes sur les nervures d’une pubescence rousse, lanu- gineuse, qui se retrouve sur les pétioles et l'axe de l’inflorescence : les pé- tioles sont longs de 2 à 3 centimètres; la dimension des feuilles varie beaucoup ; les plus longues atteignent jusqu'à 18 centimètres. PLANTÆ DAVIDIANÆ ‘EX SINARUM IMPERIO 213 LEGUMINOSÆ. MELILOTUS, L. 67. — M. ALBA, Lamk. Lamk., Dict., 1V. 63. Hook., Flor. of Brit. Ind., I, p. 89. Moupine, in arvis. Jul. 1869. LOTUS, L. 68. — L. CORNICULATUS, L. L., Sp., 1092. Moupine, ad vias. 1869. ASTRAGALUS, L. 69. — À, MOUPINENSIS, SP. nov. (Diplotheca.) — Caulis basi suffrutescens, tripedalis, superne brevissime et parce puberulus ; stipulæ ovatæ, paulo inæquales; folia glabra ambitu oblonga, foliolis 15-17, petiolulatis, ovatis vel ovato-oblongis, obtusis ; racemi folia æquantes vel paulo supe- rantes, mox laxi ; bracteæ ovato-lanceolatæ pedicellis longiores, calicem mox subæ- quantes, persistentes ; flores lutei e pedicello apice incurvo pendenies ; calix glaber- rimus paulo inflatus, glaber, tubulosus, oblique truncatus, dentibus deltoideo-subulatis tubo 5-plo brevioribus ; corolla calice duplo longior, vexillo apice rotundato; legumen (juvenile) longe exserte pedicellatum, oblongo-lineare, utrinque attenuatum. Folia 10 cent. longa, foliolis 12-15 mill.; stipulæ (majores usque ad 12 mill.); calix 8 mill.; ovarii stipes 15 mill. Moupine, in monübus Houng-thin-Chan. FI. Aug. 1869. — Planta in medicinà chinensi adhibita. Diffère de l'A. rotundifohus, de VA. graveolens et des autres espèces du 914 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSEUM groupe, par ses stipules plus petites, son calice à dents moins longues et à tube plus renflé, ses bractées plus larges ; l'A. rotundifolius, avec lequel l'A. mou- pinensis peut surtout être comparé, a l’étendard atténué au sommet, presque aigu ; les dents du calice sont lancéolées-linéaires et les grappes beaucoup plus longues ; VA. coluteocarpus s'éloigne davantage par son calice à tube plus court couvert de poils noirs. 10. — ASTR. DAVIDI, Sp. nov. (Hemiphragmium.) — Totus pube brevissimâ conspersus ; caulis gracilis, angu- latus, ramosus ; stipulæ parvæ, lanceolato-deltoideæ, a petiolo liberæ, demum reflexæ; folia ambitu lanceolata, foliolis, 18-17 parvis, oblongo-lanceolatis, obtusis, subtus parce pilosulis ; pedunculi folio multo longiores, racemis brevibus, demum laxis: flores purpureo-violacei, carinà apice et vexillo ad basin magis intense coloratis ; bracteæ minimæ, triangulares, acutæ, pedicello breviores ; calix campanulatus, pilis albidis adpressis minutis conspersus, oblique truncatus, dentibus brevissimis ; vexillum rotun- datum apice paulo emarginatum; alæ oblongæ, integræ, .carinâ breviores ; stylus apice glaber ; ovarium longe stipitatum; legumen lineare, glabrum, reticulatum, acu- minatum, suturà profunde inflexà quasi biloculare. Planta subpedalis ; foliola 5-10 mill. longa; calix vix 2 1/2 mill.; corolla ad 10 mill. ; legumen maturum 25-80 mill. ; stipite fere 1 cent. longo. Moupine, in rupibus. Jul. 1869. Port de l'Astr. complanatus ; les fleurs sont aussi très semblables dans les deux espèces; l'Astr. Davidi diffère surtout par son style glabre au sommet, par ses grappes plus serrées, formées d’un plus grand nombre de fleurs, par ses fruits plus étroits, longuement stüpités, et par la forme du calice, MILLETIA, Wight et Arn. 71. — M. cixereA, Benth. Benth., PI. Jungh., 249. J. D. Hooker, F1. of Brit. Ind., [., 106. Moupine, in colhibus apricis. Jul. 1869. PLANTÆ DAVIDIANÆ EX SINARUM IMPERIO 945 DESMODIUM, Desv. 72. — D. JAPONICUM, Mig. Miq., Ann. Mus. Lugd. Bat., IIT, 46. Moupine, in locis incultis. Aug. 1869. LESPEDEZA, Mich. 713. — L. ErIoCARPA, DC. DC., Prodr., II, p. 349. Moupine, in fruticetis. FI. Jul. 1869. VICIA, L. HV CRACOAORIE LE 1SD., 1095: Moupine, in sepibus. FI. Aug. 1869. | ROSACEÆ. MADDENIA, Hook. et Thomps. 15. — M. HIMALAICA, Hook. et Thomps. Hook. et Thomps., in Hook., Kew. Journ. bot., VI (1854), p. 380, tab. XII. Moupine, in silvis montium. FI. Maj. 1869. PRUNUS, L. 16. — PR. THIBETICA, SP. nov. (ÆEu-Prunus.) — Frutex inermis, trimetralis, ramosus, ramis erectis, cortice fusco, lucido ; præfoliatio convoluta ; folia oblongo-lanceolata, crenulato-serrata, cre- nulis apice callosis, foliis juvenilibus subtus secus nervum pilosis, adultis glabris ; pe- tiolus brevis, parce pilosus ; stipulæ lineari-subulatæ, pectinato-fimbriatæ ; flores ante folia prodeuntes, 3-4 fasciculati, pedunculis glabris calice 2-8 plo longioribus ; calix 216 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM breviter obconico-campanulatus, ad medium quinquelobus, lobis ovato-delloideis, vix conspicue margine serrulatis ; petala alba, parva, calicem tantum paulo excedentia, limbo suborbiculato in unguem brevissimum contracto ; ovarium glabrum. Folia usque bipollicaria; pedicelli 12-18 mill, ; calix 4-5 mill. ; petala vix 3 mill. Moupine, in dumetis. FI. April. 1869. Port d'un Pr. spinosa à feuilles pe. mais bien distinct par ses fleurs fasciculées au nombre de 3 à 4, et non solitaires ou géminées. Le Pr. thibetica est peut-être plus voisin du Pr. triflora Roxb., que je ne con- nais pas et auquel M. Hooker, FI. of Brit. Ind., [, 315, attribue des feuilles courtement acuminées, un calice à lobes plus longs que le tube et aigus, des pétales longs de 8 millimètres, caractères qui ne conviennent pas à la plante de Moupin. | T1. — PR. CINERASCENS, SP. NOV. (Cerasus.) -— Frutex 2-5 metralis, ramis florentibus virgatis superne pubescen- tibus, cortice frutescente detersili; stipulæ lineares, elongatæ, pectinato-fimbriatæ ; præfoliatio conduplicata ; folia breviter petiolata, lanceolata, utrinque attenuata, acuta, subtus (saltem juniora) pilis cinereis præsertim ad nervos vestiia, supra sparse pilosa, margine serrulata, dentibus inæqualibus ; nervi utrinsecus 6-7 ; flores subcoætani,soli tarii, e peralis propriis orti, pedunculati, pedunculo piloso calicem æquante vel supe- rante ; Calix glaber, breviter tubuloso-campanulatus, lobis ovatis acutis, denticulatis, tubum vix æquantibus ; petala calice plus duplo longiora, limbo orbiculato in unguem brevissimum contracto; ovarium ovatum, pilis cinereis adpressis dense vestitum ; fructus non vidi. Folia (sub anthesi) 2-3 cent. longa, petiolo 3-9 mill.;, calicis tubus circiter 4 mill. longus ; petala 6 mill. longa et fere lata. Moupine, in fruticetis. FI. April. 1869. Espèce voisine du Pr. tomentosa Thunb., mais disüncte par ses fleurs pédonculées, naissant en même temps que les feuilles ; par ses feuilles lan- céolées ; la pubescence est semblable dans les deux plantes. KERRIA, DC. 78. — K. JAPONICA, DC. DCProdr Mb 52 PLANTÆ DAVIDIANÆ EX SINARUM IMPERIO 9217 Moupine, in fruticetis. F1. April. 1869. La plante est à fleurs simples et présente tous les caractères de l’indi- genat. Sa spontanéité dans la partie la plus occidentale de la Chine ne sau- rait être mise en doute. NEILLIA, Don. 79, — N. THyrsIFLORA, Don. Don Prod.228 ; Hook. et Thomps., Journ. of Linn. Soc., 11,75; Maxim., Spir., p. 115. Moupine, in colhibus. Fruct. Aug. 1869. Dans les trois spécimens de Moupine la grappe est simple, mais la plante se distingue néanmoins facilement du N. rubiflora par son calice hérissé de longues soies glanduleuses, comme on en voit dans la plante du Sikkim ; les étamines, aunombre de vingt, sontirrégulièrement bisériées, celles qui sont opposées à la nervure médiane des lobes calicinaux étant insérées sensiblement plus bas; ce mode d'insertion existe aussi dans la plante du Sikkim, à laquelle M. Maximowiez attribue des étamines unisé - riées. Les fleurs du N. thyrsiflora sont blanches et ses fruits rouges. 80. — n. RuBIFLORA, Don. Don, loc. cit.; Hook. et Thomps., loc. cit.; Maxim., loc. cit. Moupine, in sepibus. FI. Jun. 1869, La plante de Moupine diffère assez sensiblement de celle du Népaul et du Sikkim par ses grappes beaucoup plus allongées (jusqu'à 10 cent.) et par ses feuilles peu distinctemeni lobées et à lobes très obius; les süpules persistent longtemps, mais les bractées sont très caduques et n’exisient plus au moment de l'anthèse; les fleurs sont rouges. SPIRÆA, L. fil. 81. — SP. JAPONICa, L. L. fil., Suppl. 262. Maxim., Spir., p. 99. NOUVELLES ARCHIVES DU MUSEUM, \ III. — 2° série, 28 218 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM Spiræa callosa, Thunb., FI. dap., p. 206; J. D. Hooker, F1. Brit. Ind., I, p. 324. Var. acuminata., — Folia lanceolata, basi breviter cuneata, apice longe acuminata, profunde duplicato serrata, serraturis mucronatis, subtus glaucescentia et præsertim ad nervos pilis cinereis conspersa ; rami inflorescentiæ late paniculato-corymbosi ; flores rosei, omnes hermaphroditi. Moupine, in montibus. FI. Jun. 1869. 82. — sp. JAPONICA, L. fil. Var. ovalifolia. — Folia brevissime petiolata, e basi rotundatà late ovata, apice obtusa vel rotundata, argute duplicato-dentata, subtus vix pallidiora, utrinque glaber- rima ; inflorescentia depauperata, corymbis coarctatis ; flores albi, omnes herma- phroditi. Moupine, in montibus altissimis. FI. Aug. 1869. Variété remarquable par la forme de ses feuilles qui la rapproche du Sp. bella Sims., dont les fleurs sont en partie unisexuelles. GEUM, L. 83. — G. STRICTUM, Aït. Aît., Hort. Kew., ed. 1, vol. II, p. 217; Franch. et Sav., Enum. pl. Jap., I, p. 128. Moupine, secus rivulos. Fr. Jun. 1869. RUBUS, L. 84. — R. rocKEANUS, Sulp. Kurz. Sulp. Kurz, Journ. Asiat. Society of Bengal, vol. XLIV, 2 (1875), p. 206; Otto Kuntze, Meth. d. spec. und Rubus, p. 125. Moupine, in silvis montanis. 1869. Petite espèce à tige grêle, décombante, s'enracinant aux nœuds; rameaux grêles dressés, pubescents, glanduleux dans leur partie supérieure; feuilles longuement pétiolées, à 3 folioles pétiolulées, obliquement ovales ou presaue arrondies, bordées de dents aiguës très inégales, ou un peu incisées, PLANTÆ DAVIDIANÆ EX SINARUM IMPERIO 919 poilues surtout en dessus, pubescentes en dessous sur les nervures ; stipules ovales, membraneuses, incisées au sommet; fleurs solitaires terminant les rameaux, souvent accompagnées d’une feuille bractéale entière; pédoncule couvert de longues soies rougeâtres terminées par une glande et qui se re- trouvent sur le calice; sépales ovales-lancéolés longuement acuminés ; achènes glabres, assez gros, au nombre de 5-7 dans chaque fruit. 85. — R. HAKONENSIS, Franch. et Sav. Var. davidianus. R. davidianus, O. Kunze, Meth. d. spec. und Rubus, p. 58, sine descriptione, et in herb. Mus. Paris, Totus verruculis pallidis obsessus, cæterum glaberrimus ; rami graciles, parce aculeolati, aculeis minimis e basi dilatatâ uncinatis ; stipulæ parvæ, laciniatæ, mox de- ciduæ ; folia pallida, longiter petiolata, petiolis parce aculeolatis, aculeolis recurvis ; limbus petiolo vix longior, e basi cordatä late ovatus, vel ovato-lanceolatus, longe acuminatus, plus minus distincte trilobatus et præterea late sinuatus, margine argute denticulatus, supra ad nervos subtiliter puberulus ; inflorescentia racemoso-thyrsoidea, racemis glabris, inferioribus axillaribus, superioribus basi bracteis inciso-subulatis suffultis ; flores parvi; calyx late campanulatus, ultra medium lobatus, lobis deltoideis, acuminatis, intus tomentellis ; petala alba, calyce paulo breviora, ovata ; drupæ lutes- centes. Moupine, in montanis. FI. Aug.; fruct. mat. Oct. 1869. Plante très voisine du Rubus hakonensis, dont elle ne me parait consti- tuer qu'un état glabre ; les pédicelles sont aussi un peu plus allongés et l’on n'observe pas sur la forme japonaise les petits points verruqueux qui cou- vrent toutes les parties des spécimens de Moupine. Il est à regretter que M. O. Kuntze n'ait donné aucune description du À. davidiunus ; peut-être eüt-il fait connaître quelques caractères qui eussent permis de conserver la plante comme espèce distincte. 86. — R,. PIRIFOLIUS, SM, Sm., Icon. ined. fasc. 3, p. 61, in DC. Prodr. IL, p. 567. Var. tomentosus, O. Kuntze in herb. Mus. Paris. Ramuli floriferi parce aculeolati, aculeis minutis vel minutissimis, cæterum glabri, 220 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM cortice violascente ; folia longiter petiolata, petiolo quam limbus paulo breviore, acu- leis minutis consperso; limbus e basi rotundatâ vel leviter emarginatâ late ovatus, abrupte et breviter acuminatus, tenuiter et argute serrulatus, supra glaber, subtus tomento denso tenuissimo niveus ; nervi utrinsecus 6-7; inflorescentia brevis, com pacta, pedicellis pubescentibus calicem vix æquantibus ; flores parvi; calyx fere ad basin lobatus, lobis extus dense tomentosis, ovatis brevissime acuminatis ; petala alba calycem vix superantia ; petiolus 8-4 cent., limbus 8-5 cent. longus. Moupine, in dumetis. Jul. 1869. M.Otto Kuntze a considéré ce Rubus comme une forme du R. pirifolius Sm., à feuilles blanches tomenteuses en dessous; mais j’avoue qu'il m'est impossible de reconnaître ce que ce botaniste entend par R. pirifolius. C'est donc sur son autorité que je fais ce rapprochement. Le Rubus de Moupin diffère de la plante de Smith, dont j'ai vu de beaux spécimens provenant de Java, en même temps que du À. Halmiltoni Hook. fil., et du À. hexagynus Roxb., non seulement par son tomentum, mais aussi par ses feuilles lar- gement ovales, arrondies à la base et non pas ovales oblongues, atténuées dans leur moitié inférieure, par le nombre des nervures qui n’est que de 6-7 et non pas de 10-15 de chaque côté. 87. — R. COCHINCHINENSIS, Tratt. Lratt-Ros- Up 197: Var. stenophyllus. — Foliola anguste lanceolata, 12-16 mill. lata, impari usque ad 1 decim. longa, supra pallide virentia, subtus tomento tenui pallide rufo vestita; caulis aculeolatus, subglaber, apice tantum pubescens ; drupæ nigræ, achœæniis rubro-auran- tiacis. Moupine, in dumetis rarior. Fruct. Jul. 1869. Je n’ose pas séparer la plante du Thibet de celle de la baie de Tou- ranne (Cochinchine), dont elle ne me paraît différer que par ses folioles très étroites; Je n'ai pas vu les fleurs des spécimens du Thibet, et les fruits de la plante de Cochinchine. 88. — R. PARVIFOLIUS, L. fil. Le Sp-MOTE R. purpureus, Bunge, Enum. pl. Chin. bor., 24. PLANTÆ DAVIDIANÆ EX SINARUM IMPERIO 291 Moupine, in locis sterilibus. Jun. 1869. La forme de Moupine ne diffère pas de celle qu’on trouve communé- ment au Japon; les feuilles sont presque toutes à 5 folioles, même celles qui sont placées dans le voisinage de la panicule. 89. — R. MAGILENTUS, Camb. Camb. in Jacq. Voy. bot., 49, tab, 60. Moupine, in rupibus. FI. April. 1869. 90. — R. ROSÆFOLIUS, SM. Sm. Ice. ined., III, tab. 60. Moupine, in fruticetis. FI. April. 1869. 91. — R, THIBETANUS, SP. nov. Rami graciles, glabri, parce aculeolati, aculeis subulatis, rectis vel vix arcuatis; stipulæ lineari-subulatæ, integræ; folia breviter petiolata, supra sericea, subtus albo- tomentosa, pinnatim o-roliolata, foliolis lateralibus sessilibus, parvis, e basi inte- grâ oblique cuneatâ ovato-oblonga, e medio profunde dentata, impari petiolulato multo majore, longe acuminato, inciso-lobato, lobis 2 vel 4 infimis foliolis subsimilibus; ramuli floriferi satis elongati, aculeis tenuibus armati ; flores parvi, 4-5 subcorymbosi; calyx extus tomentosus, profunde lobatus, lobis deltoideis breviter acuminatis ; petala alba ; drupæ submaturæ globosæ, pisi minoris vix mole, probabiliter exsuccæ, carpellis nu- merosis dense sericeis. Moupine, in dumetis. Fr. Jul. 1869. Cette belle espèce, du groupe du À. lasiocarpus, mais bien distincte par ses folioles incisées, est comparable seulement avec certains Rubus crois- sant au Cap de B. Espérance, tels que À. Ludwigi Eckl. et Zeyh.; la plante de Moupine diffère de ce dernier par ses feuilles, qui sont soyeuses en dessous et non glabres, par la foliole terminale beaucoup plus grande et acuminée. 19 © L9 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSEUM POTENTILLA, L. 92. — p. rruricosA, L. L. Sp. 709. Moupine, in rupibus. Jun. 1869. Forme à feuilles un peu velues ; fleurs petites, dépassées par les divi- sions du calice oblongues-spatulées ; poils du réceptacle très courts. 98. — P. DAVIDII, SP. NOV. (Ternatæ, Fragariastrum Lehm.) — Planta tota pilis longis albis conspersa ; rhizoma gracile, apice divisum, lignosum ; folia omnia ternata, radicalia longe petiolata, petiolo rubescente ; foliola pallide virentia, sessilia (impari nune brevis- sime petiolulato), eximie cuneiformia, basi integerrima, superne truncata profunde et inæqualiter inciso-dentata, vel 3-5 fida, lobis angustis, acutis ; caulis floriferus brevis oligophyllus, foliis superioribus sæpius simplicibus, trifidis, stipulis lanceolatis suf- fultis ; flores pallide lutei, breviter pedunculati; calycis lobi exteriores anguste lan- ceolati, integri vel unidentati, interiores paulo longiores, latiores, lanceolato-deltoidei, acuti, petala latiora quam longa, profunde emarginata, eximie nervata, siccatione albida cum ungue luteo; stamina permulta ; carpella unilateraliter longissime pilosa, piles rufis. Caulis floriferus 8-10 cent. longus; foliola 1-2 cent.; flores 15-20 mill. diam.; pe- tala 4-6 mill. longi, 6-8 mill. lati. Moupine, in rupibus excelsis. FI. Aug. 1869. Le P. Davidi rappelle assez bien les formes à folioles profondément dentées et en coin à la base du P. gelida C. A. Mey., et du P. doubjouneana Camb.; mais il en est bien distinct par ses carpelles présentant une ligne de longs poils roux. 94. — P. MOUPINENSIS, SP. NOV. (Fragarioides.) — Stolonifera, stolonibus gracillimis ; rhizoma breve ; stipulæ in- fimæ pallide fuscæ, membranaceæ, lanceolatæ, mueronulatæ, parce pilosæ ; folia ra- dicalia nunc trifoliolata, sæpius pinnatim quinque-foliolata, foliolis jugi inferioris PLANTÆ DAVIDIANÆ EX SINARUM IMPERIO 225 multo minoribus ; foliola tria superiora obovata, dentata, subtus sericea, supra glaber- rima, nervis elevatis ; foliola jugi inferioris (si adsint) 3-4-plo minora, e superioribus parum remota, unde petiolus longe nudus ; caulis floriferus foliis plus minus longior, hirtellus, sæpius biflorus, nune usque 4-driflorus, pedunculis folio simplici minimo vel bracteâ suffultis, adpresse sericeis; calyculi calycem æquantis laciniæ tantum paulo angustiores, lanceolato-lineares nec lanceolatæ ; petala alba, subrotundata, calyce nunc fere duplo majora. Moupine, in montibus apricis frequens. FI. April. 1869. Assez semblable au P. monroana Lehm., mais à fleurs blanches et à corolle deux fois plus grandes. C’est la seule espèce du groupe qui ait des fleurs blanches ; les deux folioles qui constituent la paire inférieure sont quelquefois très petites ou même complètement atrophiées ; dans ce cas, la plante ressemble tout à fait au Fragaria collina. 95. — P. KLEINIANA, Wight et Arn. Wight et Arn., Prodr. 300. P. Wallichiana, Del. in Wall. Cat. 1022. Moupine, secus campos. FI. Jun. 1869. Forme à folioles pétiolulées, tout à fait semblable à celle qui a été figurée par Lehman, Revis. Potent. tab. 34, sous le nom de P. Wal- lichiana Del. 96. — p. LEUCONOTA, Don. Don, Prodr., p. 230. J. D. Hooker, FI. of Brit. Ind., Il, 352. Moupine, in pratis regionis altissimæ Houng-Thim-Chan. Jun. 1869. AGRIMONIA, L. 97. — AGR. EUPATORIUM, L. L. Sp., 643. 294 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM Moupine, secus vias. FI. Jun. 1869. Forme grêle, constituant l’Agr. nepalensis, Wall. ROSA, L. 98. — R. MoscHATA, Mill. Mill. Dict, n° 13. Var. Brunonii, Crépin in sched. herb. Mus. Par., et Bull. Soc. bot. Belg., XIII, 255. Rosa Brunonti, Lindl., Ros., 120, tab. 14. Moupine, in sepibus. FI. Jul. 1869. 99. — R. pAvinr, Crép. Crép. Bull. Soc. bot. de Belgique, vol. XIIT, p. 1874. Moupine, in montibus. FI. Jun. 1869. COTONEASTER, Medik. 1G0. — €, MOUPINENSIS, Sp. nov. Frutex 4-drimetralis, ramorum cortice fusco ; folia sæpius ampla brevissime petiolata, late ovata, vel obovata, nunc obovato-lanceolata, abrupte acuminata, su- pra glabra, subtus plus minus elevato-nervosa, præsertim ad nervos pubescentia ; ramuli floriferi breves, pubescentes, foliati; cymæ paucifloræ, paniculato-corym- bosæ; calyx parce pubescens vel subglaber, tubo late obconico, dentibus triangularibus, acutis, margine ciliato-fimbriatis ; petala rosea, orbiculata, margine erosa, calycem paulo excedentia : stamina ad 20 ; styli 5 ; carpella apice longe et dense pubescentia. Petiolus 2-4 mill. longus, limbo 8 poll. longo, usque 2 poll. lato, vel angustiore ; calyx diam. fere 5 mill. Moupine, in silvis. FI. Jun. 1869. Diffère du C. bacillaris, Wall., et du C. frigida, Wall., à côté desquels il doit être placé, par ses styles, qui sont constamment au nombre de 5 et non de 2; soninflorescence pubescente, et non tomenteuse, le rapproche PLANTÆ DAVIDIANÆ EX SINARUM IMPERIO 995 davantage du C. bacillaris ; ses feuilles sont bien plus grandes et plus co- riaces, son calice florifère, presque une fois plus grand et presque glabre ; à la maturité des fruits, les feuilles deviennent dures, luisantes et comme bullées en dessous. 101. — €. SALICIFOLIA, Sp. nov. Frutex; rami graciles, parce lenticellosi, apice tantum tenuiter pubescentes folia breviter petiolata, anguste lanceolata, basi attenuata, apice acuta vel breviter acuminata, supra glabra, lucida, cum nervis valde impressis, sublus cinereo-tomen- tosa, nervis elevatis, secundariis confertis, utrinsecus 14-18 parallelis ; ramuli flo- riferi foliati, tomentelli, cymis paniculato-corymbosis ; calycis tubus obconicus, tomen- tellus, dentibus triangularibus brevibus, margine erosis; petala orbiculata, calycem excedentia ; stamina 20, antheris violaceis ; discus crassus; styli tres, staminibus duplo breviores ; carpella tria, imà basi dorsali receptaculo adhærentia, apice externe pilosa, biovulata. Petiolus 5-8 mill., limbo 4-8 cent. longo, 1/2 cent. lato. Moupine, in collibus. Jun. 1869. Les affinités du C. sahicifohia sont toutes avec le C. frigida Wall; il s'en distingue du reste très facilement par ses feuilles exactement lancéolées, comme bullées en dessus par suite de l'impression des nervures, par ses nervures secondaires très nombreuses. Par son port, la plante ressemble plutôt à un Eriobothrya à petites feuilles ; mais les fleurs sont tout à fait celles d’un Cotoneaster. 102. — c. nummuLarra, Fisch. et Mey. Fisch. et Mey., Ind., Il, sein. hort. Petrop., p. 34. Moupine, in collibus. Jun. 1869. STRANVAESIA, Lindl. 103. — sT. pAvinrana, Decne. Dene., Nouv. Arch. du Mus., vol. X, p. 179. NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM, VIII, — 2° série. 29 296 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSEUM Moupine, in collibus. Jun. 1869. PIRUS; 1: 104. — P. micropxyLa, Wall. Wall., cat. 676. Sorbus microphylla, Dene, Nouv. Arch. du Muséum, vol. X, p. 1. Moupine, in silvis montanis. Fr. aug. 1869. Arbre de 3 à 4 mètres, grêle, très ressemblant par ses feuilles aux spe- cimens rapportés du Sikkim par MM. Hooker et Thompson; les pédon- cules ont la même pubescence rousse, quoique à un moindre degré d’abon- dance ; mais dans la plante de Moupine les pétales sont oblongs, comme on les voit dans le P. foholosa Wall., et non pas arrondis tels que ceux du P. microphylla; sous ce rapport le Pirus microphylla de Moupin établit un passage vers le P. foliolosa ; celui-ci en diffère assez sensiblement par ses folioles constamment plus écartées, moins nombreuses, plus grandes, plus aiguës. Les folioles du P. foliolosa paraissent du reste varier assez notable- ment sous d’autres rapports; ainsi, elles sont quelquefois glabres et bordées de dents presque aiguës ; à cette forme correspond des fleurs plus grandes ; d'autres spécimens à feuilles pubescentes,ou même tomenteuses en dessous, ont des fleurs presque deux fois plus petites. Ne faut-il pas voir ici deux espèces distinctes ? SAXIFRAGACEZÆ. SCHIZOPHRAGMA, Sieb. et Zucc. 105. — scH. HypRANGEOIDES, Sieb. et Zucc. Sieb. et Zucc., F1. Jap., I, p. 60, tab. 26; Maxim., Revis. Hydr., p. 18; Franch. et Sav., Enum. pl. Jdap., [., 154. Var. integrifolium.—Folia late ovato-cordata, margine integerrima vel apice tan- PLANTÆ DAVIDIANÆ EX SINARUM IMPERIO 297 tum subtilissime et parce calloso-denticulata (nec argute dentata) ; paniculæ rami gla- brescentes vel pilis strigillosis adpressis conspersi ; sepalum radians (unicum ramulos florigeros terminans) ovato-lanceolatum, margine integerrimum, demum lutescens ; frutex basi crassus. Moupine, in rupibus scandens. FI. Jul. 1869. Ce beau genre n'avait pas encore été signalé en dehors du Japon. La variété proposée ici paraît tout d'abord bien distincte des formes japo- naises par ses fleurs rayonnantes plus grandes (5 à 6 cent. de long), par ses feuilles entières ou tout au plus bordées vers le haut de petites callosités saïllantes ; maïs on trouve au Japon des degrés très divers dans la dentelure des feuilles, et, sur un même spécimen, quelques feuilles sont fortement dentées et d’autres presque entières. HYDRANGEA. 106. — H. DAVIDII, Sp. nov. Frutex tripedalis, ramis gracilibus, hornotinis parce puberulis; folia tenuiter papyracea, oblonga vel oblonge-lanceolata, basi plus minus cuneata, apice caudata, sparse et præsertim ad nervos strigulosa, subtus pallide virentia, supra glaucescen- tia, marginibus (præter acumen) argute dentata ; cyma quinque-radiata, fere plana, ramis adpresse strigulosis ; flores radiantes ampli, sepalis tribus albis (siccitate lu- tescentibus), late ovatis, integris, inæqualibus, altero majore; flores fertiles cyanei ; sepala anguste lanceolata, acuta, petalis triplo breviora ; petala diutius persisten- tia, fere membranacea, lanceolata, mucronulata, parum patentia, minime concava ; sta- mina subæqualia, corollam paulo excedentia ; styli tres, ad basin usque liberi ; ovarium semisuperum. Folia 10-15 cent, longa (excluso petiolo 20-30 mill. longo), 2-4 cent. lata. Moupine, in silvis. FL. Jul. 1869. Port des formes à feuilles étroites de l’Hydrangea hortensis, mais bien distinct par ses fleurs fertiles, qui rentrent tout à fait dans le tvpe de celles de l’A. hirta Sieb. et Zucc., par ses pétales minces, étroits, tout à fait plans et persistant longtemps. 107. — H. LONGIPES, SP. nov. Frutex tripedalis, ramis parce puberulis; petiolus in foliis infimis et mediüs limbo longior, in superioribus brevior; limbus utrinque pube strigosà adpressâ 228 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSEUM asperatus, late ovatus vel obovatus, basi leviter cordatus vel truncatus, in foliis supremis breviter cuneatus, apice breviter acuminatus, margine argute serratus, serris Crebris inæqualibus, porrectis ; cyma plana, ramis plus minus patentibus pube strigosà micanti vestitis, sepala radiantia constanter 4, alba, late obovata, parum inæqualia, integra ; flores fertiles albi ; calicis tubus hemisphericus, dentibus brevibus deltoideis ; petala ovata, mox decidua; stamina 5, petalis multo longiora, filamentis albidis ; styli 8, liberi; fructus....…. Petiolus in foliis infimis usque 3-4 poll. longus, limbo vix ultra bipollicari. Moupine, in silvis. FI. Jun. 1869. Voisin de l'A. robusta Hook. et Thomps., mais assez distinct par ses feuilles inférieures très longuement pétiolées, ses fleurs et ses étamines blanches. D’après les notes prises par l’abbé David, l'A. longipes constitue un arbrisseau haut de 1 mètre; l'A. robusta atteint jusqu’à cinq mètres ; la panicule est aussi moins ample que dans la plante de l'Himalaya, et les sépales rayonnants sont beaucoup plus petits et entiers sur les bords. 108. — x. AsPerA, Don. Don, Prodr. 211. J. D. Hook., F1. of Brit. Ind., 404. Moupine, in silvis. FI. Aug. 1869. L’Æ.aspera se retrouveenChine jusque dans la province de Koui-tchéou; les spécimens de Moupine, comme ceux du Koui-tchéou, ont les feuilles tomenteuses grisâtres en dessous, telles qu’on les voit dans la plante distri- buée par Wallich, et qui porte dans son catalogue le n° 440 8; les fleurs sont bleues ou roses, et les sépales rayonnants sont presque orbiculaires, dentés dans les deux tiers supérieurs. RODGERSIA, Asa Gray. 109. — r. PonoPHYLLA, Asa Gray. Asa Gray, Bot. Jap., p. 889, Fr. et Sav., Enum. pl, Jap., I, p. 144. Moupine, in montibus editissimis, sub umbrà. FI. Aug. 1869. Le R. podophylla n'avait encore été signalé qu’au Japon. La plante de PLANTÆ DAVIDIANÆ EX SINARUM IMPERIO 299 Moupine diffère seulement par la présence, sur les nervures, de longs poils raides qui font à peu près défaut sur les spécimens japonais. SAXIFRAGA, L. 110. — S. pavipr, sp. nov. (Boraphila.) — Caulis sæpius e medio floriferus, pilis cinereis crispulis hispi- dulus et præterea in parte superiori glandulosus, nudus vel nunc cum foliis 1 vel 2 infra medium ortis; folia radicalia caule florifero saltem duplo breviora, obovata, in petiolum brevem late marginatum cuneato-attenuata, apice rotundata, præter basim cuneatam argute et inæqualiter serrato-dentata, parce ciliolata, supra sparse et infra præsertim ad nervum pilosa ; inflorescentia cymoso-racemosa, ambitu oblonga, ramis brevibus, arcuato-ascendentibus, bracteis lanceolatis vel linearibus integris vel apice dentatis suffultis ; pedicelli sub'anthesi breves, demum elongati, capsulà longiores, patentes, dense glandulosi, bracteolâ subulatä ; calyx glabrescens, sepalis lanceolatis vel ovato-lanceolatis, acutis vel subacutis, sub anthesi erectis demum patentibus; petala alba vel purpurascentia, anguste ovata, subobtusa, basi contracta, parva, calycem vix duplo superantia; stamina 10, filamentis albidis apice dilatatis, petalis subæqualibus, antheris nigricantibus vel nigro-purpureis; ovarium ad basin fere usque bipartitum, superum ; capsula (immatura) nigrescens, lobis acutis, stylo brevissimo. Caulis floriferus 1-2 decim.; folia cum petiolo 3-4 cent. longa; flores diam. 4-5 mill.; capsula circiter 8 mill. longa. Moupine, in montübus altissimis, secus rivulos. FI. April. 1869. Le S. Davidi doit prendre place à côté du S. virginiensis Mich., avec le S. sachalinensis Fr. Schm., et le S. atrata Engl. in Maxim. Diagn., V, p. 718; il diffère du S. crenata par ses filets staminaux, qui sont dilatés au sommet, ses pétales plus étroits, ses feuilles minces, bordées de dents aiguës, et non pas crénelées ; 1l paraît plus voisin du S$. sachalinensis, que je n'ai pas vu, et auquel son auteur attribue des feuilles ovales, charnues, à dents larges, des sépales aussi longs que les pétales. 111. — s. micranTHA, Edg. Edg. in Trans. Linn. soc., XX, 50. 930 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSEUM Moupine, in montibus editissimis, ad rupes. Fr. Aug. 1869. 112. — S. CARDIOPHYLLA, SP. nov. (Hireulus.) — Rhizoma horizontale ; caulis floriferus erectus præter apicem glandulosam glaber, foliatus; folia omnia late ovato-cordata, pallide virentia, subtus glaucentia, infima et caulina media longiler, suprema et floralia breviter petiolata vel subsessilia, inferioribus margine glabris, superioribus et præsertim floralibus pilis longis ciliatis; bracteæ lanceolatæ; inflorescentia corvmbosa, sæpius pauei- flora, pedunculis dense glandulosis, elongatis, vel nunc subracemosa, pedicellis bre- vibus, virgineis cernuis ; sepala ovata vel late ovata mox patentia, dense glandu- loso-ciliata; petala calyce duplo longiora, glabra, pallide lutea, ovata, basi abrupte in unguem brevissimum contracta; stamina petalis paulo breviora; ovarium late ovatum, breviter bilobum, stigmatibus capitellatis. Planta palmaris vel paulo ultra; petiolus foliorum infimorum nune 4-5 cent. longus, limbo tantum 8-4 cent.; flores diam. 8-10 mill. Moupine, in montibus editissimis. FI. Aug. 1869. Voisin du S. nutans Hook. et Thomps., et du S. diversifolia Wall., var. parnassifolia, dont il a les feuilles radicales ; il en diffère d’ailleurs par ses feuilles caulinaires, qui sont toutes pétiolées, même les supérieures (et non pas sessiles), bordées surtout dans le voisinage de l’inflorescence de longs poils roussâtres. M. Engler a décrit un S. egregia, rapporté du Kansu par M. Przewalski, et qui est assez voisin du S. cardiophylla par ses feuilles; mais M. Engler lui attribue d'autre part une inflorescence formée de longs rameaux arqués, des pédicelles grêles, allongés, des sépales oblongs presque aigus, des pé- tales soyeux extérieurement, caractères qui ne conviennent point à la plante de Moupin. 113. — s. xuraxs, Hook. et Thomps. Hook. et Thomps., Journ. Linn. soc. II, p. 69. Moupine, in montibus editissimis. FI. Aug. 1869. Pédoncules ordinairement 2 ou 3 fois aussi longs que les fleurs, celles-ci PLANTÆ DAVIDIANÆ EX SINARUM IMPERIO 9231 assez nombreuses en grappe lâche ou compacte, les inférieures naissant quelquefois à l’aisselle des feuilles, les supérieures accompagnées d’une courte bractée; la plante de Moupine ne diffère pas d’ailleurs de celle du Sikkim. 114. — S. STELLARIÆFOLIA, sp. nov. — PI. 7, fig. A. (Hirculus.) — Cespitosa; caules erecti, rigidi, rubescentes, pilis fulvis lanugi- nosis vestiti, præsertim superne glandulosi, præter basin mox nudatam ad apicem usque foliati; folia radicalia et infima sub anthesi nulla, caulina media et superiora longiuscule petiolata, petiolo basi dilatato paulo amplectenti ; limbus glaber, charta- ceus, superne intense viridis, infra sæpius rubescens, eximie cordiformis, nervis 9-13 elevatis quasi plicatus ; inflorescentia multiflora, brevis, ramis foliatis subcorymbo- sis; pedicelli nunc flore longiores, nunc subnulli, glandulosi ; receptaculum brevis. simum ; sepala late ovata, apice rotundata, margine ciliata ; petala aurea, ovata, obtusa, in unguem brevem contracta, trinervula ; stamina petalis duplo breviora ; ova- rium e receptaculo fere liberum, profunde bifidum, stylis divaricatis. Caules palmares ; folia 6-8 mill. longa (cum petiolo 2-3 mill.) ; flores 8 mill. diam. Moupine, in montibus editissimis. FI. Aug. 1869. Espèce bien distincte dans le groupe des Hirculus par son inflores- cence paniculée-corymbiforme, par la forme de ses feuilles, qui sont exacte- ment cordiformes, très nombreuses sur la tige; après la dessiccation, les nervures des feuilles, très saillantes en dessous, les font paraître comme plissées ; l'ovaire est à peu près complètement libre du réceptacle. M. Anderson a distribué sans nom d'espèce (Herb. Sikkimense, n° 593, Jongri; alt. 13,500 à 15,000 ped.), une plante qui n'est pas sans affinité avec le S. stellaræfolia; sa tige porte également de nombreuses feuilles qui ne sont point cordiformes, mais lancéolées, et les supérieures linéaires; les sépales sont glabres sur les bords; il est probable que cette plante devra être distinguée du S. Hireulus; la partie inférieure de la tige est nue, comme dans le S. stellariæfolia, et les feuilles radicales sont égale- ment détruites à l’époque de la floraison, ce qui n'a pas lieu dans le S. Hirculus et ses diverses variétés. 239 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM. 115. — S. TRINERVIA, Sp. nov. (Hirculus.) — Cespitosa, tota dense pilis fulvis glanduloso-viscida, demum ni- gricans ; caules graciles, 4-8 cent. alti; folia radicalia lineari-spatulata, inferne longe attenuata, marginibus revoluta, subtus elevatim uninervata, supra pilis cris- pulis hispidula ; folia caulina sparsa, sessilia, lineari-oblonga, 3-4 mill. longa, À mill. lata; flores solitarii; calyx submembranaceus, virescens, sepalis margine glabris, apice rotundatis, distincte trinervulis ; petala calyce sesquilongiora, ovata, lutea, trinervata, basi brevissime attenuata vel truncata, subcordata, ungue vix dis- tincto ; stamina petalis duplo breviora ; ovarium brevissime immersum, glabrum, sty- lis subæquilongum, stigmatibus capitellatis. Moupine, in saxosis humidis. FI. Aug. 1869. Intermédiaire entre le S. palpebrata Hook. et Thomps., et le S, viscidula Hook. et Thomps.; il diffère du premier par ses feuilles plus étroites, du second par ses fleurs solitaires et la forme des pétales ; de tous les deux par son calice vert, membraneux, à 3 nervures disunctes, par ses pétales tri- nervés et non pas à » à 7 nervures. Le S. aristulata Hook. et Thomps. s'éloigne davantage par l'absence de pubescence visqueuse, par ses feuilles linéaires, comme vernissées, etc.; le S. saginoides est dépourvu de pubes- cence glanduleuse, ses pétales sont oblongs, etc. 116. — s, nispipuA, Don. Don, in Trans. Linn. soc., XII, 380. Var. dentata. — Folia apice profunde 3-4 dentata. Moupine, in montibus editissimis. FI. Aug. 1869. Forme remarquable par ses feuilles toutes couvertes d’une villosité grisâtre, tridentées ou quadridentées au sommet, à dents plus profondes que dans les formes himalayennes. 117. — S. conTUSIFOLIA, Sieb. et Zucc. Sieb, et Zucc., Fam. nat., n° 864 ; Maxim. Mél. biol., tom. VIII, p. 599. Var. y. Fortunei, Maxim. Mél. biol. loc. cit., S. Fortunei, Hook. Bot. mag., 5371. PLANTÆ DANIDIANÆ EX SINARUM IMPERIO 9238 Moupine, in vallibus, ad rupes udas. FL Jul. 1869. Cette belle forme n'a pas encore,je crois, été signalée à l'état spontané; ses tiges sont plus grosses que celles du $. cortusifolia, dans ses différentes formes japonaises, et atteignent jusqu'à 30 et 40 centimètres; elles sont hérissées, surtout dans leur moitié inférieure, de longs poils roux qui se re- trouvent aussi sur les pétioles ; le limbe cordiforme-orbiculaire, ou large- ment ovale-orbiculaire dans son pourtour, est bordé de crénelures peu profondes qui sont elles-mêmes superficiellement dentées ; l’'épiderme d’un vert pâle est couvert de ponctuations et parsemé de longs poils roux ; toutes les feuilles caulinaires sont réduites à de petites écailles membraneuses ; l’inflorescence est plus étroite que celle du $. cortusæfohia et beaucoup moins florifère que dans le spécimen cultivé figuré dans le Botanical Magazine ; les pédoncules accompagnés de courtes bractées sont souvent glanduleux, les lobes du calice ovales-oblongs, obtus; d’après la note de M. l'abbé David, la plante à les fleurs complètement blanches; les grands pétales varient beaucoup de forme et sont tantôt largement ovales, comme stipités à la base, aigus au sommet, incisés ou dentés sur les bords, tantôt lancéoles, seulement un peu fimbriés à la base ; quelquefois même ils sont tout à fait entiers comme ceux du $. cortusifolia ; il est évident que ces diverses for- mes établissent un passage entre le type et la variété; le S.-cortusifolia varie lui-même à tiges glabres ou hérissées, à feuilles lobées ou crénelées ; on n'a pas encore signalé au Japon à l’état spontané cette singulière variété à pé- tales dentés, mais on l'y cultive, et M. Dickens l’a trouvée dans la petite ile de Hachijo, qui en est assez peu éloignée. 119. — s. purrurascens, Hook. et Thomps. Hook. et Thomps. Journ. Linn. Soc. Il, p. 61. Var. macrantha. — Petala 25-28 mill. longa, obova o-oblonga, inferne anguste cuneata ; scapus glaber; pedicelli crassi, cernui, glandulis sessilibus conspersi ; calyx- subglaber ; inflorescentia oligantha. Moupine, in rupibus madefactis. FIL. April. 1869. Variété remarquable par ses larges fleurs, plus grandes même que NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM, VIIL — 2° série. 30 934 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM celles du $. Delavayi, Franch. Bull. soc. Bot. de Fr., XXXTI, p. 6, dont les pétales ont une forme très différente (pris à la même période de floraison) et sont presque orbiculaires contractés en onglet; les feuilles du S. purpuras- cens, var. macrantha,sont obovales, bordées de très fines dents, et présentent en outre quelquefois des cils très fins; la base dilatée des pétioles est lon- guement ciliée. Cette belle saxifrage devra peut-être constituer une espèce nouvelle sous le nom de S. macrantha. CHRYSOSPLENIUM, L. 120. — car. Grirriran, Hook. fil. et Thomps. Hook. et Thomps. Jdourn. Linn. soc., Il, p. 14. Moupine, in montibus, secus rivulos. FI. April. 1869. 121. — cHr. raviprAnum, Dene. Dene, in Maxim. mel. biol. IX, p. 762. Franch. Bull. Soc. bot. de Fr., vol. XXXII, p. G. Moupine, in locis humidis. FI. April. 1869. 122. — CHR. GRACILE, Sp. nov. Innovationes epigæi ; caulis gracilis, glabrescens ; folia infima ovata, pauci- crenata (crenis utrinsecus circiter 4), margine tantum et supra sparse pilosa, pe- tiolo magis dense lanuginoso; folia caulina pauca, alterna, minima, petiolo gracili glabrescente, limbo rotundato basi breviter cuneiformi, subintegro vel cum cerenis tribus ; cymæ laxæ, paucifloræ, foliis floralibus caulinis simillimis nec diminutis; ca- lycis lobi late ovati; staminaë, calyce breviora; ovarium totum immersum ; styli breves remoti;, capsula...; semina... Moupine, in silvis humidis. Assez voisin du Chr. davidianum, mais beaucoup plus grêle; il en diffère non seulement par ses fleurs, son ovaire complètement immergé, mais encore parses feuilles caulinaires qui sont portées par un pétiole très = PLANTÆ DAVIDIANÆ EX SINARUM IMPERIO 235 grêle et nullement élargi, par son inflorescence lâche. Je n'ai vu qu'un seul exemplaire du Chr. gracile, qu'il ne parait possible de rapporter à aucune des espèces décrites appartenant au groupe des alternifolia. PP D OUP TIARELLA, L. 123. — T. PoLYPHYLLA, Don. Don. Prodr., p. 210. Moupine, in silvis montanis. F1. April. 1869. ASTILBE, Hamilt. 124, — AST. cHINensis, Maxim. Maxim. Prim. FI. Amur., p. 120. Forma typica. Moupine, ad rivulos. Outre la forme typique de l’Ast. chinensis, M. l'abbé David a rapporté de Moupine un autre spécimen remarquable par la brièveté de la pubes- cence de sa panicule; cette pubescence est formée non pas de poils laineux, mais de fines glandes presque sessiles ; les fleurs sont très petites, à pédi- celle indistinct, disposées en grappes très grêles et allongées. C'est peut-être une variété de l’Ast. Thunbergi. DEUTZIA, Thunb. 125. — D, LONGIFOLIA, Sp. nov, Arbuscula 2 m. alta, ramis anni præteriti glabris ; folia breviter vel brevissime petiolata, anguste lanceolata, longe attenuato-acuminata, argute dentata, supra pilis stellatis conspersa, infra pube duplici cinerascentes, pilis nervorum simplicibus, strigosis, epidermicis stellatis, tenuissimis ; cymæ ramulos foliatos elongatos ter minantes, trichotomæ, multifloræ, bracteis elongatis subulatis intermixlis ; receptas 936 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM culum basi rotundatum, dense tomentellum ; sepala lanceolata, acuta, valide uni- nervala ; petala rosea, ovato-lanceolata, calyce paulo longiora, extus pube stellatà conspersa ; stamina petalis tertià parte breviora, filamentis staminum breviorum longe supra antheram dentata, staminum longiorum antheris inter dentes illis paulo logiores insidentes ; stigmata subcapitata ; fructus maturos non vidi. Folia 6-10 cent. longa, 8-15 mill, lata; calicis lobi 4-5 mill.; petala circiter 8 mill. Moupine, in montibus. FI. Jun. 1869. Par la forme de son calice, le D. longifolia doit prendre place à côté du D. grandiflora et du D. macrantha Hook. et.Thomps.; il diffère de lun et de l’autre par ses cymes multiflores, ses feuilles très allongées et étroites; ses fleurs roses en font un arbrisseau très élégant. 126. — D. GLOMERULIFLORA, Sp. nov. Arbuscula circiter tripedalis, ramis gracihbus, virgatis, glabrescentibus ; folia breviter petiolata, angusle lanceolata, acuta vel acuminala, margine subtilissime serrulata, serrulis calloso-mucronalis, pube ramosà subtus magis densà vestila ; eymæ ramulo brevi vel brevissimo insidentes, 4-8 floræ, secus ramos distantes longe racemosæ ; flores parvi, breve pedicellati, pedicellis calicem vix æquantibus, tomen- tellis; receptaculum turbinatum tomentellum; sepala anguste lanceolata, acuta, recep- taculo circiter æquilonga ; petala ovato-oblonga, obtusa, extus pilis ramosis pubes- centia ; staminum breviorum antheræ dente subulato longe superatæ, longiorum inter dentes insidentes et illis subæquilongæ ; styli 3, subulati;, capsula lruncata, ovato- globosa, pube stellatà obducta, in loculos 4 a basi dehiscens. Folia (haud adulta) 8-4 cent. longa, 6-8 mill, lata ; calycis lobi 2-8 mill. long ; pe- tala cireiter o mill. Moupine, in montibus. FF. April. 1869 Flores albi odorati. Port du D. staminea Br., mais avec des feuilles beaucoup plus étroites; cymes plus compactes et pauciflores ; réceptacle atténué et non arrondi à la base, fleurs plus petites ; pubescence plus allongée et plus serrée, formée, à la face inférieure des feuilles, exclusivement de poils à 5 branches allon- oces, et non pas de poils à 8 branches très courtes; les sépales sont aussi sensiblement plus longs; les filets staminaux sont semblables dans les deux espèces. PLANTÆ DAVIDIANÆ EX SINARUM IMPERIO 237 PARNASSIA, L. 127 — P. DAVIDII, Sp. now. (Fimbriopetalum.) — Rhizoma crassum ; folia intense viridia, orbiculato-reni- formia, dense fusco-puncticulata, radicalia permulla, longe petiolata, caulinum constanter unicum, sessile, late amplectans, radicalibus æquimagnum ; sepala ovata obtusissima, dense punctulata, post anthesim et præsertim sub fructu reflexa; pe- tala calyce fere duplo longiora, alba, punctis fuscis dense obsessa, late ovata, vel suborbicularia, in unguem brevissimum contracta, ultra medium lacero-fimbriata ; staminodia 3-4-fida, flobis linearibus apice capitato-glandulosa ; capsula late obovata, apice truncata, stylo triplo longiora. l China occidentalis, in vallis Yang-{zé-Kiang locis humidis. FI. Dec. 1869. Cette belle espèce des bords du fleuve Bleu n’a de rapport qu'avec le P. foliosa Hook. et Thomps. (P .nummularia Maxim.), connu seulement dans l'Inde et au Japon. Elle en diffère par ses tiges florifères, qui ne portent constamment qu'une seule feuille aussi grande que les feuilles radicales ; dans le P. fohosa, ia tige porte des feuilles assez nombreuses (4 à 7), or- dinairement beaucoup plus petites que les radicales; toutefois ce caractère, tiré de la diminution des feuilles caulinaires, n’est pas constant, au moins dans la plante japonaise ; mais il n'en reste pas moins pour distinguer le P. Davidi Yexistence d’une seule feuille caulinaire, caractère que je n’ai vu dans aucun spécimen de la plante du Japon. Le P. foliosa de l'Inde n'existe pas dans l’herbier du Muséum de Paris, et j'en parle seulement d'après sa description. 198. — pP. pusiLzA, Hook. et Thomps. Hook. et Thomps., Journ. soc. Linn. II, 80, Moupine, in locis montanis humidis. FI. Jun. 1869. _Staminodes assez longuement stipités, brusquement dilatés transver- salement au sommet, trilobés ; pétales oblongs, obtus. 938 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM RIBES, L. 129. — R. LONGERACEMOSUM, SP. nov. (Ribesia.) — Arbuscula cortice cinereo, glabro ; folia longe petiolata, ad ner- vos pubescentia, supra glabra, triloba, vel obscure quinqueloba, lobis ovatis, acu- minatis, inæqualiter dentatis, lateralibus sub angulo fere recto divaricatis ; racemi longissimi, nunc usque pedales, nunc tantum semipedales, gracillimi, penduli, apice tantum parce puberuli; flores virides, valde laxi, breviter pedicellati, vel subses- siles ; bracteolæ breves, obovatæ, truncatæ, nunc rarius oblongæ, acutæ; brac- teolæ ad basin receptaculi nullæ ; receptaculum glabrum, obconicum ; calyx vires- cens, campanulatus, lobis ovato-rotundatis, tubo breviores; petala calyce dimidio breviora, anguste spatulata, apice truncata ; stamina calycem paulo superantia ; stylus cylindricus basi vix latior, apice integer, stigmate breviter bilobo; diseus compla- natus. Petioli 8-10 cent. ; limbus 6-7 cent. longus, 8-10 mill. latus; calix circiter 7 mill. Moupine, in convallibus umbrosis. FI. Mart. 1869. Espèce remarquable par ses longues grappes formées de fleurs très écartées ; le À. longeracemosum à de l’analogie surtout avec le À. japonicum Maxim; il en diffère par ses grappes beaucoup plus allongées, par la forme de ses feuilles qui sont seulement trilobées, avec deux petits lobes inférieurs peu distincts; par la forme raccourcie des bractées et par le calice qui, dans le À. japonicum, est divisé presque jusqu'à la base en lobes oblongs; par son style peu distinctement lobé; par l'absence de villosité allongée sur les grappes, le réceptacle et la base du calice, et de ponctuations résineuses sur les feuilles. Le À. Griffith, dans le voisinage duquel il peut être placé, diffère par ses grappes plus courtes, ses longues bractées subulées, la présence de bractéoles à la base du réceptacle, ses feuilles à 5 lobes tous très disüncts, son style profondément divisé. 130. — n. MOUPINENSE, SP. nov. (Ribesia.) — Arbuscula bimetralis, ramis cortice fusco vestitis ; folia haud lon- giter petiolata, petiolo vix limbum æquante, supra pilis strigosis conspersa, subfus PLANTÆ DAVIDIANÆ EX SINARUM IMPERIO 239 ad nervos pubescentia, triloba vel trifida, vel nunc subquinqueloba, lobis ovatis vel cuneato-ovatis, nunc acuminatis, inciso-dentatis, lateralibus sæpius sub angulo recto patentibus ; racemi satis breves, circiter bipollicares, tenuiter lanuginoso-pu- bescentes, laxiflori; bracteæ ovato-subrotundæ, receptaculum æquantes, vel infimæ lanceolato-ovatæ ; bracteolæ sub receptaculo nullæ ; flores sessiles ; receptaculum ovatum, pubescens ; calyx glaber, viridis, campanulatus, lobis rotundatis tubo bre- vioribus ; petala apice late spatulato-dilatata ; stylus calyce fere duplo brevior, vix ad medium bifidus. Petiolus pollicaris vel brevior ; limbus 4-5 cent. longus, 4-6 cent. latus; calix cir- citer » mill. Moupine, passim in montibus secus rivulos. FI. April. 1869. Voisin du À. longeracemosum ; il en diffère par ses grappes raccourcies, la pubescence grisâtre de la face inférieure des feuilles, principalement sur les nervures, le calice plus petit et plus rétréci à la base, le style divisé presque jusqu'au milieu. Malgré un aspect très différent, le À. moupinense n'est peut-être qu'une variété du À. longeracemosum. 181. — nr. cracrAce, Wall. Wall. in Roxb. FI. Ind., Il, p. 518. Moupine, in montibus, secus rivulos. FI. Maj. 1869. Lobes des feuilles peu ou pas acuminés ; plante nettement dioïque ; fleurs d'un pourpre rougeûtre. 132. — R. ALPINUM, L. Var. Japonicum, Maxim. Mel. biol., IX, p. 240. Moupine, in silvis montanis. FI. April. 1869. La plante est absolument semblable à celle du Japon distribuée par M. Maximowicez ; celle qui a été récoltée par Jacquemont (n° 568), dans le Pundjab, doit aussi être rapportée à la variété japonicum du R. alpinum. Le R. laciniatum Hook. fil. et Thomps., du Sikkim, en est aussi très voisin et 240 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSEUM ne s’en distingue guère que par la forme des divisions du calice qui sont lancéolées-acuminées et non pas oblongues-obtuses, comme dans le À. alpr- num. 133. — riBEs pAvipl, sp. nov. — PI. 7, fig. B. (Ribesia.) — Fruticulus inermis, vix spithamæus, e basi fastigiato-ramosus, ramis glabris, dense cicatricosis ; folia vix pollicaria, coriacea, glaberrima, supra lucida, subtus pallescentia, breviter peliolata ; limbus basi trinervius, obovatus, e medio paulo attenuatus, apice rotundatus, 11-383 dentatus ; racemi breves, pauciflori, glan- dulis nigricantibus conspersi ; bracteæ late ovatæ, concavæ, mox deciduæ, pedicellos superantes ; receptaculum brevissimum, glabrum ; flores albi; calyx glaber, late et aperte campanulatus ; petala brevia, spatulata, apice truncata ; stamina calyce multo breviora ; stylus crassus, apice bifidus, stigmatibus capitatis. Moupine, in regione montanà, ad rupes. FI. Mart. 1869. Espèce bien caractérisée par ses petites dimensions, la forme et la na- ture coriace de ses feuilles qui ressemblent assez à celles du À. villosum, du Chili, sauf qu’elles sont glabres et luisantes ; les rameaux sont couverts des cicatrices très rapprochées des anciennes feuilles et se bifurquent plu- sieurs fois assez régulièrement; le nombre des dents des feuilles est très va- riable; quelques-unes n’en ont que trois, placées tout à fait au sommet; le limbe est d’ailleurs très entier, au moins dans sa moitié ou dans son tiers inférieur ; les fleurs apparaissent tantôt en même temps que les feuilles, tantôt avant; la plante est peut-être dioïque, car bien que les styles de fleurs mâles se développent comme ceux d’une fleur femelle, les ovules pa- raissent complètement atrophiés. CRASSULACEÆX. SEDUM, L. 134. — S. MACROLEPIS, SP. nov: (Rhodiola.) — Rhizoma crassum, abbreviatum, caulium anni præteriti vestigiis destitutum ; caules floriferi haud numerosi, erecti, præsertim apice breviter papillosi, PLANTÆ DAVIDIANÆ EX SINARUM IMPERIO 211 im basi squamis ovatis obtecti, vix palmares ; folia sparsa, linearia, acutissima, mar- gine integro, ad basin cymæ pauca, nec inflorescentiam superantia ; cymæ nunc laxius- culæ, nune capitato-congestæ, ramis brevibus bracteis destitutis; pedicelli graciles floribus æquilongi;, flores parvi diam. 6-7 mill., hermaphroditi, pentameri; sepala oblonga, obtusa ; petala lanceolato-linearia, acuta, calicem triplo superantia, lutea ; stamina petalis longiora ; squamæ hypogynæ oblongæ, obtusæ, carpella post anthe- sim æquantes ; carpella 5, sessilia (haud matura), oblique ovato-oblonga, obtusa, stylo brevissimo. Moupine, in montibus editissimis, ad rupes. FI. Aug. 1869. Voisin du S. crassipes Wall. (sensu Maxim. Diagn. V., p. 732, excel. syn. $. asiatici Clarke, nec Don), il en diffère surtout par la forme de ses écailles hypogynes qui sont très grandes, aussi longues que les jeunes car- pelles (2-2 1/2 mill.), et non pas très courtes, à peine visibles ; par ses car- pelles obtus, à style raccourci. 135. — s. ALFRED, Hance. Hance, Journ. of bot., VIIL, p. 7, 1870 ; Maxim. Diagn., V, p. 768. Moupine, in rupibus apricis. FI. Jun. 1869. COMBRETACEZÆ. CAMPTOTHECA, Dene. 136. — c. AcuminarTa, Dene. — P1]. 9. Dcne, Bull. soc. Bot. de Er., XX, p. 157. Kiang-si, in valle fluvi Ly-chan, prope Kiukiang. C’est par erreur que le C. acuminata a été indiqué par Decaisne dans la province de Moupine; la vallée du Ly-chan est dans le Kiang-si, près de la ville de Kiukiang; la description donnée dans le Bulletin de la Soc. NOUVELLES ARCHIVES DU MUSEUM, VIII. — 2° série. 81 249 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM bot. de France est d’ailleurs exacte et très complète, sauf toutefois en ce qui concerne le style plus souvent trifide que bifide. La place de ce curieux genre parmi les Combretracées avait déjà été indiquée, mais avec doute, par M. Baillon, Histoire des plantes, VI, p. 280, qui le range dans la tribu des Nyssées; on peut dire que c'est un Myssa à fruits samaroïdes. DAVIDIA, H. Baill. 137. — D. INVOLUCRATA, H. Baill.-Pl. 10. H. Baill. Adansonia, X, p. 114. Moupine, in silvis. FI. April. 1869. Ce bel arbre, à feuilles de tilleul, dont la culture est probablement possible en France, a été rencontré sur la lisière d’une forêt, tout près de la maison de refuge construite à Moupine par les soins des missionnaires Lazaristes, pour cacher leurs élèves chinois durant les époques de per- sécution. ONAGRARIEZÆ EPILOBIUM, L. 138. — EP. NEPALENSE, Hausskn. Hausskn., in Skof., XXIX, 53, 1879; Monogr. der Gatt. Epilob., p. 218. Moupine, in umbrosis montanis. FI. Jul. 1869. Feuilles inférieures et moyennes très brièvement pétiolées, atteignant jusqu à 4 centimètres ; les supérieures, souvent alternes et très diminuées, ont un pétiole plus distinct; fleurs très petites ; stigmate largement dilaté au sommet; graines un peu atténuées dans le haut, couvertes de grosse PLANTÆ DAVIDIANÆ EX SINARUM IMPERIO 243 papilles. La plante de Moupine présente tous les caractères de celle du Cachemyr (Jacquemont, n° 906); mais elle est plus robuste et ses feuilles sont plus grandes. | 189. — EP. HIMALAYENSE, Hausskn. Hausskn., Monogr. der Gatt, Epilob., p. 218, tab. VII, fig. 48 a. Moupine, in silvis umbrosis. Jul. 1869. La figure donnée par M. Hausskneck convient bien à la plante de Moupin dont les tiges sont seulement un peu plus feuillées ; les graines sont très papilleuses, brusquement atténuées, presque arrondies au sommet. 140. — ep. LæTuM, Wall. Wall. cat. n° 6,329 (pro parte). Ep. hirsutum L.; Hook. F1. of Brit. Ind., Il, p. 584. Moupine, in pratis alpimis. Jul. 1869. Plante beaucoup plus voisine de l’Ep. roseum Schreb., que l'Ep. hr- sutum ; les feuilles assez amples sont nettement pétiolées, atténuées ou tronquées, soit même légèrement cordiformes à la base. CUCURBITACEZÆ. THLADIANTHA, Bunge. 141. — THL. DAVIDI, SP. nov. Caulis alte scandens, glaber, profunde angulato-sulcatus ; folia intense viridia, petiolo glabro, brevi, limbi dimidium vix æquante ; limbus supra asperatus, subtus punctis impressis conspersus, ovato-cordatus, acuminatus (sinu basali rotundato, lobis convergentibus), margine denticulatus, dentibus callosis ; cirrhi sæpius bifidi ; pedun- culus communis (in cymis masculis) angulatus, peliolo longior ; cymæ racemosæ, mul- tifloræ, nunc basi foliis duobus diminutis suffultæ, pedicellis brevibus, scabridis, capi- 244 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM, tato-congestis bracteolisque destitutis ; sepala receplaculo-poculiformi triplo longiora, minute scaberula, distincte trinervula, anguste oblonga, obtusa vel acutiuscula, de- mum patentia paulo accrescentia ; corolla profunde quinqueloba intus et ad margines tenuiter papilloso-scabra, lobis nunc ovatis obtusis, nunc abrupte acuminatis, suba- cutis ; squama glandulam obtegens subquadrata ; flores fæminei, ignoti. Moupine, in sepibus. FI. Jul. 1869. Port du Thl. calcarata GC. B. Clarke, ou du Thl. cordifolia, dont il diffère par son état glabre et l'absence de bractéoles; les vrilles sont bilides, comme on les trouve quelquefois dans le Thl. dubia et dans le Thl. calca- ral«. UMBELLIFER Æ. DICKINSIA, gen. nov. Flores hermaphroditi, sepalis brevibus deltoideis, petalis ovatis subobtusis, con- cavis, apice haud recurvis; styli elongati mox divaricati in stylopodia alte conica dilatati ; fructus ovalo-oblongi, e latere compressi; carpophorus simplex diutius per- sistens ; mericarpia subquadrata dorso leviter convexa, marginibus late dilatatis, ali- formibus, anlice arcuato-porrectis, cruciatim oppositis ; juga primaria filiformia, dorsalia 5, jugo medio magis elevato, secundariis inconspicuis ; vittæ nullæ ; semen vix a dorso compressum, oblongum. — Herba glabrescens, facie hydrocotylea, foliis reniformibus, caulinis sessilibus, involucrum fingentibus ; inflorescentia ex umbellis simplicibus constans. Genus Astericio Cham. et Schl., valde affine, sepalis brevibus, petalis ovato-con- cavis apice nullo modo inflexis, floribus hermaphroditis præsertim distinctum. 142. — p. HYDROCOTYLOIDES, Sp. nov. — PI. 8, fig. A. Rhizoma breve, fibris radicalibus tenuibus ; caulis glaber, flaccidus, basi squamis membranaceis ochreatus ; folia orbiculata, crenata, subtus pallida, glaberrima, supra intense viridia, ad nervos pilis strigosis con-persa, radicalia longe petiolata, profunde cordata, lobis incumbentibus, caulina 1 vel 2, radicalibus simillima et vix minora, ses- silia, sub inflorescentià quasi opposita et involucrantia ; pedunculi sæpius ternati, umbellam triradiatam simulantes, lateralibus axillaribus, folio paulo brevioribus, altero nunc fere duplo longiore inter folia exserto; radii umbellæ 14-20, inæquales, involucri phyllis 4-plo longiores ; petala virescentia, mox deflexa, basi contracta; me- ricarpia levia, marginibus aliformibus tenuibus. PLANTÆ DAVIDIANÆ EX SINARUM IMPERIO 945 Moupine, in silvis humidis. Fruct. immaturi Aug. 1869. Cette singulière plante, à port d'Hydrocotyle, ne peut être comparée, à cause de ses fruits, qu'à certains genres de la région des Andes. Les fruits ressemblent en effet à ceux de l’Asteriscium æmocarpum Gay, du Chili, moins les aspérités qui s’observent sur ces derniers; les pétales fortement concaves, sans pointe infléchie au sommet, rappellent ceux des Æydro- cotyles, mais je n'ai pu voir s'ils étaient valvaires ou imbriqués. La disposi- tion des feuilles caulinaires est assez singulière ; elles sont ordinairement au nombre de deux (rarement une seule par avortement), très rappro- chées, subopposées au sommet de la tige, de sorte que les rameaux flo- rifères paraissent tous naître au même niveau et figurent assez bien les di- visions d'une ombelle à trois rameaux. TRACHYDIUM, Lind. 143. — ? T. DAUCOIDES, SP. nov. Radix longe fusiformis, ad collum vestigiis petiolorum anni præteriti dense ves- tita ; caulis semipedalis usque ad pedalem, striato-sulcatus, sub umbellâ scabridus, nuncnudus,nune monophyllus ; folia minutissime, præsertim adnervos, puberula, longe petiolata, petiolo basi membranaceà dilatato ; limbus ambitu triangularis, vel oblongo- triangularis, tripinnatus, pinnis inferioribus remotis, longiter petiolatis, ovatis, lobulis parvis, linearibus ; involucrum 2-5-phyllum, phyllis more foliorum dissectis ; radiüi umbellæ 15-80, rigidi, striati, minute scaberuli ; involucelli phylla multifida, pinnis goliorum similia, lobulis magis setaceis, umbellulæ radios æquantia vel superantia ; umbellulæ multiradiatæ, radiis scabris : calyx obsoletus; petala purpurea, lanceolata, acumine longo inflexo canaliculata ; staminum filamenta alba, petalis duplo longiora ; antheræ atroviolaceæ ; styli elongati, demum divergentes, stylopodiis globosis, de- pressis ; fructus (junior tantum visus) ovato-oblongus, jugis dorsalibus levibus, parum prominulis.—Caulis penuæ columbinæ vel anserinæ icrassitie; folia 6-8 cent. basi lata, 10-15 cent. longa ; radii umbellæ 5-6 cent. Moupine, in pratis montium altissimarum. F1. Aug. 1869. Port et feuilles du Daucus carota ; la forme de l’ombelle rappelle assez bien celle du Schultzia crinita, mais les folioles de l’involucre sont divisées comme celles du Trachydium ; ce n'est pas du reste avec une complète cer- 246 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM titude que la plante de Moupine est ici rapportée à ce genre, dans lequel elle constitue une espèce fort distincte par ses fleurs purpurimes, ses éta- mines violacées, etc. Les méricarpes jeunes sont tout à fait semblables à ceux de même âge du Trachydium dissectum, G. B. Clarke; les ‘stylopodes sont également déprimés subglobuleux. PTERNOPETALUM, gen. nov. Flores hermaphroditi, sepala elongata lanceolata ; petala erecta, campanulato- conniventia, oblongo-ovata, inferne longe attenuata, supra basin paulo incrassatam sacciformem inserta, apice inflexo profunde canaliculato ; styli elongati, recti, stylo- podiis alte conicis, fructus late ovatus e latere compressus ; carpophorum...; meri- carpia compressa, ad commissuram plana ; juga primaria (fructu immaturo) in alas teneras denticulato-fimbriatas elevata, jugis commissuralibus et lateralibus parum expansis, dorsalibus magis elevatis ; vittæ nullæ. — Herba mollis, foliis biternatis ; involucrum et involucellum oligophyllum. Genus prope Ægopodium collocandum ; differt : jugis tenuibus aliformibus eroso- fimbriatis, sepalis elongatis, petalis campanulato-erectis infra basin in calcar obtusum productis. 145. — pr. paAvini, sp. nov.-Pl. 8, fig. B. Rhizoma pennæ anserinæ crassitie, horizontale, elongatum, quasi articulatum; caulis glaber, sæpius simplex, supra medium monophyllum ; folia biternata, pinnis pri- mariis petiolulatis, radicalia longe petiolata, petiolo tenuissime et parce puberulo, basi late auriculato, auriculis membranaceis fuscis ; foliola breviter petiolulata, mem- branacea, e basi cuneatà ovato-acula vel acuminata, e medio inæqualiter dentata, utrinque pilis brevibus ad nervos conspersa ; folium caulinum sessile ; umbella caulem vel ramos terminans unica longe peduneulata ; involucri phylla { vel 2, lineari-lanceo- lata, integra ; umbellæ radii 12-16, inæquales, unilateraliter dense et brevissime strigoso-puberuli; involucelli phylla 2-3, brevissima ; umbellulæ radïi 3-4, scabridi, inæquales, altero multo longiore (4-6 mill.) ; sepala elongata ; petala alba, erecta, corol- lam infundibuliformem fingentes, infra insertionem in lingulam rotundatam calcarifor- men producta ; stamina petalis duplo breviora, antheris atro-violaceis ; stylopodium alte conicum in stylos elongatos sensim attenuatum; fructus (juvenilis) breviter ovatus e latere sensim compressus, jugis teuuibus inciso-fimbriatis, dorsalibus magis elevatis, fructus maturus ignotus. Moupine, in montibus editissimis, secus rivulos. F1. Mart. April. 1869. PLANTÆ DAVIDIANÆ EX SINARUM IMPERIO 947 Port de l’Ægopodium podagraria, mais plante très molle et folioles beaucoup plus petites; le rhizome semble formé d’une série d'articles très rapprochés et s’emboîtant les uns dans les autres; la corolle est remar- quable par ses pétales redressés et connivents par les côtés, ce qui lui donne la forme d’un entonnoir; ils sont en outre prolongés au-dessous de leur point d'insertion comme les sépales des Viola. PLEUROSPERMUM, Hoffn. 146. — PL, DAVIDI, Sp. nov. (Æymenolæna.) — Robustus, ultra bipedalis; caulis digiti crassitie, glaber, striatus ; folia brevissime et parce scabrida, radicalia.….; infima..…; caulina media longe petio- lata, petiolo gracili, basi haud dilatato ; limbus ambitu triangularis, bipinnatus, pinnis primariis petiolulatis, foliolis secundariis sessilibus inciso-lobatis, lobis inferioribus ova- tis, basi adnatâ cuneiformibus, profunde incisis, lobulis acute dentatis, lobo superiore pinnato-lobulato, lobulis basi cuneatà longe decurrentibus ; folia superiora formâ similia sed breviter sessilia ; ombella terminalis ampla, 30-40 radiata, umbellis late- ralibus multo minoribus, pauciradiatis; radii scabri valde inæquales ; involucrum polyphyllum, phyllis magnis radios subæquantibus, inferne longe cuneatis, e medio dila- tato-foliaceis, trifidis, lobis tribus incisis vel lateralibus subintegris; umbellulæ 20-25- radiatæ, involucelli phyllis tantum 7-8, flores superantibus, margine late albo-mem- branaceis, basi cuneatis, apice trilobis ; petala alba ; styli elongati, nivei , fructus (im- maturus) ovatus, alis elevatis undulatis, margine erosis. — Folia caulina media cum petiolo semipedali fere pedalia, basi 15 cent. lata; umbellæ primariæ radii 6-8 cent. longi : involucelli phylla 2 cent. longa, et ultra. Moupine, in pratis regionis altissimæ. Aug. 1869. Rappelle beaucoup par son aspect le P/. austriæum dont il a les feuilles et la grande ombelle; mais il en diffère par la forme des folioles de son involucre et de son involucelle. Le P/. angelicoides Benth., espèce éga- lement robuste, a des feuilles tout à fait différentes, ovales, dentées, des folioles involucrales entières, lancéolées aiguës, des styles courts, etc. CRYPTOTÆNIA, DC. 147. — CR. caAnADENsIS, DC. DOrProdr. NPD: 1H197 248 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSEUM Moupine, in arvis et secus vias. Jul. 1869. TORILIS. L48. — T, ANTHRISCUS, Gmei. Gmel., FI. bad., I, p. 615. Moupine, in locis cultis. Aug. 1869. ARALIACEZÆ. PANAX, L. 149. — P. DAVIDI, Sp. nov. (Macropanax.) — Fruticosa, ramis glabris, cortice fusco ; folia longe petiolata, petiolo gracili, nunc limbo longiore ; limbus coriaceus, crassiusculus, glaberrimus, pallide virens, quoad formam valde variabilis, nune e basi rotundatâ lanceolatus et inæ- qualiter dentatus, longe acuminatus, nunc in eodem ramulo e basi multo latiore trun- catà vel subcordalâ ad medium usque trilobus, lobis lanceolatis, dentatis, caudato- acuminatis ; inflorescentia terminalis, glabra, umbellis racemoso-paniculatis ; pedicelli flore 2-3-plo longiores, 8-12-umbellati, bracteolis minutissimis intermixtis ; flores cum pedicello articulati, receptaculo sub anthesi ovato, apice truncato ; sepala 5, parva, late triangularia ; petala 5, valvata, deltoidea ; stamina 5, petala non excedentia ; styli 2 vel 3, attenuati, basi breviter connati : ovarium biloculare ; fructus ignotus. Petioli 5-18 cent. longi; petala 8-12 cent.; inflorescentia nunc usque semi pe- dalis. Moupine, in montibus. Jul. 1869. Espèce bien distincte du P. fruticosus L., le seul qui soit signalé dans l'Inde; son port rappelle plutôt celui des Dendropanaæ, à cause de ses feuilles entières ou lrifides, mais il s’en éloigne par ses pédicelles articulés; la consistance du limbe foliaire est celle des Panax à feuilles entières ou des Macropanax, qui ne constituent, selon M. H. Baillon, qu'une section des PLANTÆ DAVIDIANÆ EX SINARUM IMPERIO 249 Panax, à cause de ses graines plus ou moins distinctement ruminées, ca- ractère qui ne présente aucune constance dans ce groupe, d’après l'au- teur de l’Histoire des Plantes. ACANTHOPANAX, Dene et PI. 150. — A. SETULOSUS, Sp. nov. Frutex ad 3-5 metr. scandens, ramis setis rigidis dense vestitis ; folia longiter pe- tiolata, petiolo glabro, limbo nunc longiore, nunc breviore ; spina infra-petiolaris re- curva ; peduneuli omnes axillares, folio subæquilongi, setulis mollibus conspersi, nunc cum flore uno alterove ex eâdem perulà ortis ; foliola 5, parva (vix pollicaria), e basi breviter cuneatâ vel nunc rarius oblique rotundatà lanceolata, nisi ad basin integram ar- gute denticulala, subtus ad nervos selis conspersa ; pro cæteris À. spinoso simillima. Moupine, in sepibus. FI. Jun. 1869. Espèce très voisine de VA. spinosus par tous ses caractères, et qui n’en est peut-être qu'une variété sétifère. HEDERA, L. 151. — x. HEeuIx, L. L. sp. 292. Moupine, in silvis. Fruct. April. 1869. CORNACEZÆ. HELWINGIA, Wild. 152. — H. gaponicA, Dietr. Dietr. ex Steud. Nomencel. Var. himalaica. IT. himalaica, Hook. et Thomps., FI. of Brit. Ind. II, p. 726. NOUVELLES ARCHIVES DU MUSEUM, VIII. — 2° série. 32 250 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSEUM Moupine, in silvis umbrosis. FL. et. fr. Jun. 1869. La forme observée à Moupine a les feuilles étroitement lancéolées, souvent acuminées en très longue pointe entière ; les fruits sont subglobu- leux ou elliptiques ; la plante est ainsi intermédiaire entre l'A. japonica et l'A. himalaica, que ses auteurs n'ont distinguée par aucun caractère bien précis ; le fruit n’est pas constamment globuleux dans l’Helwingia du Japon, on le trouve assez souvent un peu allongé; d'autre part la forme des feuil- les varie de l’ovale ou de l’obovale, jusqu'à la forme étroitement lancéolée. CORNUS, L. 153. — c. SCABRIDUS, Sp. nov. Frutex 5-6 metr. altus, ramis vetustis glabris, cortice rufescenti, floriferis pube brevi scabridis ; folia e basi rotundatà vel breviter attenuatà late ovata, abrupte et breviter acuminata, nervis secundariis utrinsecus 7-9, papyracea, pallide virentia, su- pra pilis minutissimis conspersa, facie inferiori magis dense pubescentia; petiolus limbo triplo brevior, dense et brevissime hirtellus ; inflorescentiæ corymbiformis ra- muli pube brevi rufâ cum glandulis intermixtis scabri; receptaculum parce puberulum ; corollæ lobi acuti, extus pilis brevissimis conspersi; stylus basi pilosulus ; antheræ oblongæ ; fructus.…… Moupine, in silvis. FI. Jul. 1869. Port du C. brachypoda, G. À. Mey., mais paraissant différent par sa pubescence et par sa panicule corymbiforme plus dense. 154. — c. orriciNALIs, Sieb. et Zucc. Sieb. et Zucc., F1. Jap. I, 100, tab. 20 ; Tranch. et Sav., Enum. pl. Jap. I, 196, Moupine, in silvis montanis. FI. Mart. 1869. M. l'abbé David n'a rapporté que des spécimens en fleurs; mais ils sont si semblables à ceux du Japon qu'il ne paraît guère possible que les deux plantes soient différentes. PLANTÆ DAVIDIANÆ EX SINARUM IMPERIO DE CAPRIFOLIACEZÆ. SAMBUCUS, L. 155. — s. EBuLus, L. L. Sp. 38 ; d. D. Hooker, FI. of Brit. Ind. IL, 2. Moupine, secus vias. FI. Jul. 1869. Forme à fleurs beaucoup plus petites que dans la plante d'Europe, mais très semblable aux spécimens rapportés du Cachemyr par Jacquemont. VIBURNUM, L. 196. — v. DAVIDI, SP. NOV. (Æu-viburnum?) — Arbor usque ad 10 metr. alta., ramis glabris, cortice olivaceo; folia persistentia, crasse coriacea, glaberrima, supra intense viridia, lueida, impresse venulosa, infra pallida, eximie triplinervia, obovata, apice breviter acutata, marginibus subtiliter denticulata ; petioli crassi in foliis supremis breves, in foliis magis infe- rioribus dimidium limbi fere æquantes ; inflorescentia terminalis, peduneulo com- muni crasso, brevi, glabrescente, cymæ coarctatæ, ramis breviter trichotomis in umbellam dispositis ; bracteæ et bracteolæ ovatæ, ciliolatæ, deciduæ ; pedicelli bre- vissimi pube ramosà conspersi; sepala glabra, lanceolata, acutiuscula ; corolla ro- tata, extus glabra, lobis rotundatis ; stamina corolla duplo breviora. Folia (excluso petiolo 4-1 cent. longo) 3-5 pollicaria, 2-8 poll. lata ; pedunculus communis vix pollicaris. Moupine, in colibus. FI. Mart. April. 1869. Espèce bien caractérisée par ses feuilles coriaces, très épaisses, et par sa nervation; l’inflorescence forme une ombelle resserrée et ne s'élève pas au-dessus des feuilles. 157. — v. STELLULATUM, Wall. Wall., PI. As. rarior. Il, 54, tab. 156 ; J. D. Hooker, F1. of Brit. Ind. IT, 4. 259 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM Moupine, in silvis. FI. Jun. 1869. 158. — v. ToMENTOSUM, Thunb. Thunb., F1. Jap , p. 128; Maxim. Diagn. III, p. 661. Forma floribus plenis. Moupine, in dumetis. F]. Jun. 1869. 159. — v. corntrorum, Wall. Wall. Cat. 462 ; J. D. Hooker, F1. of Brit. Ind. I, 6. Moupine, in collibus. FI. Maj. 1869. 160. — v. nervosum, Don. Don, Prod. 141 ; J. D. Hooker, F1. of Brit. Ind. I, 8. Moupine, in colhibus. FI. Maj. 1869. LONICERA. 161. — acuminara, Wall. Wall. in Roxb., F1. Ind. éd. Carey et Wall. IT, 472; J. D. Hooker, FI. of Brit. Ind. II, 10. L. Loureirii, Hook et Thomps., Journ. Soc. L.nn. Il, 172 (non D. C.). Moupine, in fruticetis. Jun. 1869. Fleurs inodores, purpurines ; plante grimpante, atteignant 3 mètres. 162. — SCABRIDA, Sp. nov. "ylosteum. — Arbuscula, ramis decumbentibus ; folia hysterantia, lanceolata (vix evoluta), pilosa ; ramuli floriferi virgati setulis delapsis scabridi, cortice cinereo; 19 PLANTÆ DANVIDIANÆ EX SINARUM IMPERIO 53 flores albi, suaveolentes, secus ramulos remoti, pedunculo communi brevissimo, glan- duloso ; bractæ florales latissime obovatæ, apice truncatæ, erosæ, ciliolatæ, corollà subduplo breviores ; receptaculum glandulis stipitatis conspersum, calice poculiformi, , lobis brevibus rotundatis glandulis elongatis ciliatis ; corolla tubulosa, tubo basi vix distincte gibboso, extus parce pubescens, intus pilosus; limbus subregularis, lobis obovato oblongis; filamenta staminum brevia, glandulosa ; stylus glaber, corollâ triplo brevior. Flores 10-12 mill. longi ; bracteæ 6 mill. longæ et latæ. Moupine, in dumetis. FI. April. 1869. Les fleurs se développent avant les feuilles, comme dans le L. Stan- dishü, bien différent d’ailleurs par sa corolle très irrégulière ; le L. scabrida doit être placé à côté du L. asperifolia ; 11 en diffère par son mode de vé- gétation, les fleurs de ce dernier paraissant en même temps que les feuilles; par son réceptacle couvert de glandes et par la forme des bractées qui, dans le Z. asperifolia, sont oblongues aiguës; par sa corolle dont le tube est égal à la base et non distinctement gibbeux ; par son réceptacle hérissé de longues glandes, par son calice plus développé, par ses filets staminaux très courts et glanduleux. Le Z. hispida s'éloigne davantage par sa corolle une fois plus grande, dépassée par le style et finement glanduleuse exté- rieurement. RUBIACEÆ. OPHIORHIZA. 163. — 0. JAPONICA. Blume Bijdr. 978; Fr. et Sav. Enum., pl. Jap. I, 208. Moupine, in silvis umbrosis. F1. April. 1869. Fleurs blanches odorantes; feuilles plus petites et plus arrondies à la base que dans les diverses formes japonaises que j'ai pu voir, mais n’en différant d'ailleurs par aucun autre caractère. NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM 19 OT CS RUBIA. 164. — R. TATARICA. Var. grandis, Fr. Schm., F1. Sach., p. 153; Maxim., Diagn. pl. nov. Jap. et Mandsh. decas XV, 266. Thibet, in silvis. FT. Jun. 1869. GALIUM. 165. — G. ASPRELLUM, Mich. Mich., FI. Bor. Amer. I, 73 ; Maxim., Diagn. pl. Jap. et Mandsh, decas XV, 262. Moupine, in dumetis. FI. Aug. 1869. 166. — @. rrIrLoRUM, Mich. Mich., F1. Bor. Amer. I, 80 ; Maxim., Diagn. decas XV, 260. Moupine, in locis culus. FI. Aug. 1869. (A suivre.) NOTICES SUR QUELQUES ESPÈCES NOUVELLES OU PEU CONNUES DE LA COLLECTION ORNITHOLOGIQUE DU MUSEUM PAR MPAMEMOlUSHRASIENT Aide-naturaliste de Zoologie. Dans le cours de ces dernières années, la collection ornithologique du Muséum d'Histoire naturelle de Paris s’est enrichie d’un grand nombre d'espèces rares ou nouvelles acquises à des marchands naturalistes ou en- voyées des Philippines, de la Nouvelle-Guinée, de la Cochinchine, du Cambodge, de l’'Annam et de l'Afrique tropicale, par M. A. Marche, M. L. Laglaize, M. le docteur Harmand, M. le docteur Philip, MM. Schwebisch et Thollon, M. Bloyet,et d'autres voyageurs. La plupart de ces espèces ont été déjà signalées rapidement par des notes insérées dans les Annales des sciences naturelles, dans le Bulletin de la Société philomathique et dans le journal Le Naturaliste, mais plusieurs d’entre elles n’ont été décrites que d’une manière sommaire et quelques-unes n'ont jamais été figurées. Je saisis done avec empressement l’occasion, qui m'est offerte, de publier l'image de quatre types ormithologiques remarquables par la singularité de leurs formes ou la beauté de leur plumage, et je profite de cette circonstance pour donner de ces oiseaux une description détaillée, accompagnée de quelques rensei- gnements inédits ; mais je ne crois pas devoir m'astreindre, dans ce travail, 9256 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSEUM à un ordre rigoureusement méthodique, les espèces sur lesquelles je désire appeler de nouveau laltention provenant de contrées fort éloignées les unes des autres. I. — Descriprion pu RHEINARTIUS OCELLATUS, ESPÈCE PEU CONNUE DE L'ORDRE DES (GALLINACÉS, ET CATALOGUE D'UNE COLLECTION D'OISEAUX FORMÉE DANS L'EMPIRE D'ANNAM. RTE Il y a une vingtaine d'années, feu J. Verreaux, mon prédécesseur dans les fonctions d'aide-naturaliste de zoologie, fut frappé des différences que présentaient, par rapport aux plumes correspondantes de l’Argus ordinaire, quelques plumes caudales isolées et de provenance incertaine, qui faisaient, depuis un certain temps, partie des collections du Jardin des Plantes. II soutint que ces plumes devaient appartenir à une espèce Inconnue des ornithologistes, espèce pour laquelle il proposa le nom d’Arqus ocellatus, qui fut adopté successivement par le prince Ch. Bonaparte (1), par M. Ph.-L. Sclater (2) et par M. G.-R. Gray (3). Malheureusement ces diffé- rents auteurs négligèrent de donner une description des plumes conservées dans les galeries du Musée de Paris, et c'est seulement en 1871 que M. D.- G. Elliot signala (4) les caractères qui distinguent ces rectrices de celles de l’Argus de Malacca ou Argus giganteus. Bientôt après, dans sa magnifique Monographie des Phasianidés (5), le même naturaliste décrivit de nouveau, avec plus de détails, les spécimens étudiés par J. Verreaux et en publia une figure coloriée, de grandeur naturelle. À ce propos il se vit en butte à des critiques assez vives de la part de quelques ornithologistes, dont les uns, comme M. Wood, l’aceusèrent d’avoir pris pour des plumes d’Argus d'espèce nouvelle des plumes de Paon spicifère (Pavo muticus), tandis que les autres (1) Tableaux paralléliques de l'ordre de Gallinacés, in Comptes rendus de l'Académie des Sciences, 1856, t. XLII. (2) Species of Phasianidæ, in Procecdinas_of the Zoological Society of London, 1865, p. 124. (8) List. of Birds, Gallinæ, 1867, p. 26. (4) Annals and Magazine of Naiural history, 4871, L. VIN, p. 119. (5) À Monograph of the Phasianidæ, in fol. 1872, t. I, pl. 13. ESPÈCES D'OISEAUX NOUVELLES OU PEU CONNUES 257 lui reprochèrent d’avoir accepté un nom imposé à un oiseau dont on ne connaissait que des fragments. A la première accusation il n°y avait rien à répondre, car il était évident que ceux qui supposaient M. Elliot capable de commettre une erreur aussi grave n'avaient ni examiné les spécimens du Muséum, ni même jeté les yeux sur la figure, rigoureusement exacte, con- tenue dans la Monographie des Phasianidés. Sur le deuxième point, rien n’était plus facile à M. Elliot que de se justifier ou plutôt de justifier J. Verreaux, le créateur de l'espèce. Comme je le faisais observer dans une note précé- dente (1), ne voyons-nous pas en effet, tous les jours, les conchyliologistes décrire, nommer et classer les Mollusques d’après leurs tests, c’est-à-dire d’après des parties dépendant du système tégumentare de ces animaux ? Les ouvrages de paléontologie ne sont-ils pas remplis de descriptions et de noms de Vertébrésetd’Invertébrésdontonne connait et dont on neconnaitra jamais un exemplaire complet? Pourquoi, dans ces conditions, feu J. Verreaux et, après lui, M. D.-G. Elliot ne se seraient-ils pas crus autorisés à nommer et à signaler à l'attention des ornithologisies, d'après des pennes isolées, mais des mieux caractérisées, une espèce qui, à en juger par l'aspect de ses rec- trices, était manifestement différente de l’Argus giganteus de Malacca ? La découverte de plusieurs individus parfaitement adultes est venue, du reste, démontrer, en 1882, l'exactitude des suppositions de J. Verreaux, de Ch. Bonaparte et d’'Elliot relativement à la valeur spécifique de l’Argus ocellatus, et fournir en même temps des indications précises sur la véritable patrie de cette magnifique espèce. On sait en effet positivement que les oiseaux, auxquels je fais allusion, ont été pris dans l'empire d’Annam, et, comme deux d'entre eux figurent maintenant dans la collection ornitholo- oique du Jardin des Plantes, il est facile de se convaincre que ces spéei- mens portent des pennes caudales absolument identiques à celles qui ont été décrites par M. Elliot, et qu'ils ne peuvent être rapportés n1 au groupe des Paons, ni à l'espèce d’Argus qui vit à Malacca, ni à la race qu'Elhot à nommée Argus Grayi et qui habite l'ile de Bornéo. (L\ Description du Rheïinardius (sic) ocella!us, in Ann. des Sc. nat. 1882, 6° série, Zoologie, PAGE eo 122 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSEUM, VIII. — 2° série. 33 258 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM Des deux spécimens que possède le Muséum, l'un a été acquis au mois de juillet de l’année 1882, pour la somme de deux mille franes, à M. Maingonnat, naturaliste à Paris, qui l'avait recu de M. le commandant Rheinari, et l’autre a été envoyé, quelques mois plus tard, à tire de don, au Musée de Paris, par M. Le Myre de Villiers, qui était alors gouverneur de la Cochinchine. Le premier exemplaire fut signalé, dès son arrivée, par M. Maingonnat, à la Société zoologique de France (1), sous le nom d’Argqus Rheinardi ; puis fut, bientôt après, décrit d’une manière plus complète, par le même naturaliste, dans le recueil populaire intitulé la Science pour tous (2), sous le nom de Rheinardia ocelata (sic), M. Maingonnat ayant reconnu la nécessité, d’une part, de rétablir le nom spécifique proposé par JS. Ver- reaux, de l’autre, de créer pour l'oiseau de lAnnam un genre particulier. Un mois plus tard, je donnai du même oiseau, d'abord une diagnose som- maire dans le Bulletin hebdomadaire de l'Association scientifique de France (3), puis une descripüon détaillée, dans les Annales des sciences naturelles (4), description dont je recüfiai certains détails dans une note communiquée à la Société philomathique (5). Enfin, au mois de septembre 1882, le journal la Nature (6) reproduisit l’une des notices que j'avais publiées et l’'accom- pagna d’une figure sur bois exécutée d’après le spécimen, alors encore uni- que, qui se trouvait dans les galeries du Muséum. Dans cet article, comme dans mes descriptions originales, j'avais cru devoir modifier légèrement le nom générique proposé par M. Main- gonnat, en substituant à la forme féminine Rhernardia la forme masculine Rheïnardius pour faire concorder la désinence avec celle de l’ancien genre Arqus où Arqusianus ; mais j'avais été trompé sur la véritable orthographe du nom de M. le commandant Rheinart, qui se termine par un . Il est donc nécessaire de changer encore le nom de Rhenardius et de le rempla- Q Séance du 12 juin 1882. Numéro du 8 juillet 1882, p. 210. 2e série, t. IV, 1882, no 120, p. 242. Zoologie, 52° année, 6° série, t. VIII, art. no 42, ESPÈCES D OISEAUX NOUVELLES OU PEU CONNUES 959 cer par celui de Rhenartius (1). Enfin, comme je le disais tout à l'heure, il y a lieu de rectifier également les renseignements, d'ailleurs assez vagues, qui mavaient été fournis primitivement sur la provenance de l'oiseau, qui ne vient ni du Tonkin, ni d’une localité située à 400 kilomètres au sud de Hué, mais d'un point moins éloigné de la capitale de l'Annam. Le deuxième spécimen que le Muséum a recu de-M. Le Myre de Villiers est, comme le premier, dans un excellent état de conservation : son plumage cependant n'a pas tout à fait la même fraicheur, et les rectrices ont leurs barbes terminales légèrement usées, l'oiseau ayant été gardé quelque temps en captivité. C'est également un mâle, en livrée complète, de telle sorte qu'aujourd'hui encore je ne puis faire connaître les caractères de la femelle et du jeune. Tout porte à croire d’ailleurs que ceux-ci, de même que les femelles et les jeunes de l’Argus ordmaire et des Faisans proprement dits, offrent des couleurs moins vives que les mâles adultes et n'ont pas, comme ceux-ci, certaines plumes des ailes et de la queue déme- surément allongées. Enfin l'étude de ce deuxième exemplaire confirme encore la valeur du genre Rheïnartius, qui se distingue du genre Argus par les caractères suivanis : 1° Chez le Rheïnartius les pennes secondaires des ailes ne sont pas dé- veloppées d’une manière normale, comme cela a lieu chez l’Argus ordinaire et chez l’Argus de Bornéo, où ces pennes simulent une aile supplémentaire ; 2° En revanche la queue est constituée, non par des rectrices latérales arrondies et de grandeur moyenne et par deux rectrices médianes exlraor- dinairement développées, mais par une série de larges pénnes aplaties, terminées en pointe, et augmentant régulièrement de longueur depuis les externes jusqu'aux médianes ; 3° Sa tête n'est pas dénudée, mais couverte de plumes courtes, et or- née, sur la région postérieure du vertex, d’un cimier touflu, formé de plumes piliformes. Les deux oiseaux de l'Annam présentent done une physionomie toute (1) Cette correction a élé déjà indiquée dans Ja Revue des Travaux scientifiques, 1883, . IT, p. 723. 260 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSEUM différente de celle des Argus de Malacea, de Sumatra et de Bornéo, et d’un autre côté ils n'offrent ni les mêmes proportions, ni le même système de coloration, ainsi qu'on peut facilement le constater en parcourant la des- cripüon que J ai donnée précédemment et que je reproduis textuellement, ne trouvant aucune modification importante à y introduire : Rheinarlius, nov. gen. Phasianidarum, alis brevibus, rotundatis, secundariis remiges primarios vix Superantibus, cauda maxima, pennis amplis, planis, ocellatis, gradatim dispositis, supracaudalibus mediis magnis, divergentibus, capite plumoso, crista occipitali densa. Rheinartius ocellalus, nov. sp., Argusianis Grayi et giganteo dissimilis, corpore ni- gricante, crebro punctis et maculis albidis vel ocraceis signato, alis pariter signatis, primariis el secundariis non ocellatis, cauda amplissima, ocellis et maculis ferruqi- neis Ornala, capite plumis cinereis et brunneis tecto, supereiliis et qula argenteis, auribus brunneis, crisla occipitali brunnea et alba, regione colli anteriore fulves- cente, rostro et pedibus roseis. Long. tot. avis (post mortem) circa 2",100 ; alæ 6",400 ; caudæ 1",500; rostri (culm.) 0",033 ; {arsi 0,010; digiti medii 0,060 ; unguis 0,015. La dépouille du premier spécimen recu par le Muséum mesurait plus de deux mètres de long, et, sur cette longueur, les trois quarts environ étaient afférents à la queue, Les dimensions du second exemplaire étaient un peu plus faibles; mais les proportions des diverses parties restaient les mêmes, etle plumage présentait exactement le même dessin, de sorte que la description suivante convient également aux deux individus : La tête, relativement petite, paraît, chez le Rheinartus ocellatus, plus grosse quelle ne l’est en réalité, grâce au développement que prennent, sur l’'occiput, des plumes piliformes, serrées les unes contre les autres et suscep- übles de se redresser sur le derrière et même sur la partie supérieure de la tête, en formant un cimier haut de 5 à 6 centimètres. Les plumes sont les unes d'un brun chêne, les autres d’un blanc sale. D'autres plumes duveteuses, d’un brun soyeux ou d'un gris argenté, couvrent le dessus et les côtés de la tête, qui ne sont pas dénudés comme chez les Argus ordi- naires, el dessinent des bandes sourcilières argentées et une tache auricu- laire brune ; enfin de nouvelles plumes piliformes apparaissent sur le devant ESPÈCES" D OISEAUX NOUVELIES OÙ PEU CONNUES 261 du cou, formant une sorte de cravale d'un brun roux. Tout le corps est pontillé, marqueté de blanc et de café au lait sur fond noirâtre (sur le dos), ou bien rougeàtre foncé (sur le ventre), et un dessin analogue se retrouve sur les ailes. Sur les pennes secondaires, toutefois, les marques d’un blanc jaunâtre sont plus allongées, en forme de larmes, et se dirigent parallèle- ment à l’axe du corps, tandis que sur les rémiges, et particulièrement sur les barbes externes de ces pennes, ces raies claires se réunissent plus ou moins par groupes de six, de manière à constituer des hexago- nes. Ces dessins sont également apparents sur la face inférieure de l'aile, qui est d'un brun presque aussi foncé que la face supérieure, et n'offre jamais la teinte claire, grise ou fauve, que l’on observe chez l'Argus. Les sus-caudales sont également pointillées de café au lait sur fond noirâtre, mais présentent en outre des taches rubigineuses. Deux de ces plumes, celles de la paire médiane, acquièrent un développement inusité et mesurent près de 44 centimètres de long sur 9 1/2 de large; elles diver- gent légèrement à l'extrémité et simulent tout à fait des rectrices, d'autant plus qu’elles portent déjà des séries d’yeux le long de leur tige. Ces yeux consistent en une tache couleur rouille, ovale, marquée au centre d’une tache noirâtre. Ils sont disposés en deux ou trois séries longitudinales, et sont accompagnés latéralement de nombreuses taches rubigineuses, moins régulières et dépourvues de tache centrale, qui tendent à envahir le fond de la plume et ne laissent plus, autour des points blancs, qu'un cercle foncé, noirâtre ou grisâtre. Cette disposition s'accentue sur les rectrices qui pa- raissent être, sur les côtés, d’un roux ferrugineux, relevé par des points blancs, et au milieu, le long de la tige, d'un gris très foncé, avec des séries d'oceiles d’un roux ferrugineux à iris noir. Les rectrices sont au nombre de douze ; elles sont, comme je l'ai dit, absolument planes, toutes étalées, et vont en augmentant de longueur depuis l’extérieur jusqu'au milieu, la différence étant de 7 centimètres entre la rectrice la plus externe de chaque côté et la penne suivante, de 21 centimètres entre la deuxième et la troisième, de 31 centimètres entre la troisième et la quatrième, de 37 centimètres entre la quatrième et le 262 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM cinquième, et de 22 centimètres entre la cinquième et la sixième. Assez larges dès leur naissance, elles augmentent encore de diamètre vers le milieu, au point d'atteindre 13 centimètres, et se rétrécissent plus loin pour se terminer en pointe aiguë. L'oiseau doit les porter à peu près comme le Faisan de Sæmmering, ou plutôt comme le Faisan prélat; en d’autres termes il relève sans doute légèrement ses pennes caudales, de facon à leur faire décrire une courbe gracieuse, la pointe de la queue, entraînée par le poids, retombant sur le sol; ou bien encore il dispose ses rectrices en toit, les pennes latérales étant appliquées sur les pennes médianes, qui se rencon- trent suivant un angle largement ouvert et dessinent deux plans faiblement inclinés. Ce qui vient à l'appui de cette dernière hypothèse, c'est l'usure que l’on remarque à l'extrémité des rectrices médianes, du côté externe, par rapport à la tige. Le bec, dont la mandibule supérieure est moins voütée que chez les Faisans, ressemble tout à fait à celui des Argus ; 1l est un peu renflé à la base, au-dessus des narines, qui sont ovales et allongées. Il est, chez les oiseaux que Jai sous les yeux, d'un rose carminé, de même que les pattes. Celles-ci sont relativement assez élevées, et complètement dépourvues d'éperons. Elles se terminent en avant par trois doigts assez grèles, reliés à la base par de petites membranes et armés d'ongles médiocres, d’un brun rougeàtre, et en arrière par un pouce inséré à un niveau suffisamment élevé pour que, dans la marche, il arrive à peine à toucher la terre. Enfin les tarses sont garnis, sur leur face antérieure, de larges scutelles, qui se continuent sur les doigts par des plaques plus petites. | La planche colorée, jointe à cette description, donne de cette espèce longtemps méconnue une idée suffisamment exacte pour que Je n’aie pas à entrer ici dans des détails plus circonstanciés ; elle démontrera, Je l'espère, que le Rheinartius ocellatus mérite à tous égards d’occuper une place dis- tincte dans la famille des Phasianidés, entre le genre Argusianus et le genre Euplocamus. I ne me reste plus maintenant qu'à transcrire quelques notes qui m'ont été remises par M. le D' Philip, médecin attaché à la légation de ESPÈCES D'OISEAUX NOUVELLES OU PEU CONNUES 263 lué, et qui retracent l'histoire de tous les spécimens actuellement connus du Rheinartius ocellatus où Con-tri des Annamites. « Parfois, dit M. Philip, dans ses chasses en forêt contre l'Éléphant, le Bœuf géant etle Rhinocéros, le commandant Rheinart avait rencontré, tant en Cochinchine qu'en Annam, des plumes du Con-tri, mais sans jamais voir l'oiseau. Beaucoup de bücherons interrogés par lui au sujet du Con-tri disaient, eux aussi, avoir recueilli des plumes isolées, mais n'avaient jamais aperçu l'animal. « Ces plumes (de la queue) sont excessivement estimées des Annami- tes; les artistes s’en parent dans les théâtres; elles leur servent de pana- ches. « À Hué, où, comme en Cochinchine, les Annamites sont très ama- teurs de théâtre, beaucoup d'entre eux connaissent le Con-tri de nom pour en avoir vu quelques plumes. € En 1881, le commandant Rheinart apporta à Paris une de ces plumes qu'il donna à M. Maingonnat, naturaliste, et dès son retour à Hué, 1l s'occupa très activement de faire rechercher cet oiseau merveil- leux, s'adressant au gouvernement annamite et aux Révérends Pères missionnaires. Enfin, le 2 mars 1882, le R. P. Renauld, directeur de la ferme de Ba-truc (à 20 kilomètres environ à l’ouest de Hué, au pied des premières montagnes du Laos), était tout heureux d'envoyer à la légation un Con-tri pris au piège la veille par des bücherons. A la ferme, le Con- tri avait vécu encore quelques heures. On l'avait nourri de diverses graines et de sauterelles. « Je le mis en peau le jour même après avoir noté les détails suivants : yeux gris ; longueur, de la naissance du cou au croupion, 0", 32; lon- oueur, du haut des ailes au haut des cuisses, 0",16 ; longueur des cuisses 0",145 ; longueur, du bout des ailes au bout de la queue, 1°,37 ; longueur totale, 1°,93. Malgré ma complète inexpérience, la préparation fut facile. Pas une seule plume ne tomba. C'était un mâle. La chair était foncée, très savoureuse, rappelant celle du Faisan. Ce fut un vrai régal pour nous pour le repas du soir. 264 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSEUM « Quelques semaines plus tard, le Con-tri en peau, accompagné d'une «_ note très sommaire, fut expédié à M. Maingonnat. » C'est done cet oiseau qui servit de type à la diagnose de M. Maingonnat ainsi qu aux descriptions plus détaillées que je donnai par la suite et à la figure publiée par le journal la Nature, et c’est encore lui qui est représenté sur la planche coloriée, qui accompagne le présent mémoire. Comme on le voit par les lignes précédentes, ce Con-tri n'avait été gardé que quelques heures en capüvité, et celle circonstance, jointe au soin apporté par M. Philip dans la mise en peau, nous explique l’état de fraicheur vraiment admi- rable de l'oiseau, qui, lors de son arrivée, semblait tué et dépouillé de la veille. Quant aux différences légères que l’on constate entre les dimensions notées par M. Philip et les chiffres que j'ai relevés moi-même, elles proviennent simplement de ce qu'en enlevant la peau, en la préparant et la bourrant, on a quelque peu distendu la dépouille. € Le Ministre des relations extérieures (1), dit ensuite M. Philip, à € quinous montrâmes l'oiseau eu peau, un peu piqué de s'être laissé devan- « cer par les missionnaires, mit aussitôt beaucoup de monde en campagne « pour, de son côté, nous procurer un Con-tri. (C'était avant la prise « de Ha-noi.) « Eten effet, le 19 avril, nous recevons du gouvernement annamite € deux Con-tri pris au piège, 1l y a quinze jours, dans le nord de la province. € Pour les conserver, on s’est contenté de les ouvrir par une incision anté- « rieure, de les vider, de les présenter à la fumée d’un bois résineux el « de les saupoudrer de camphre. Ainsi fumés, ils paraissent devoir se bien € comporter jusqu'en France, d'autant que nous sommes en saison sèche. € Pourtant je fais de mon mieux pour compléter la préparation. Malheureu- « sement déjà, à Saïgon, où les oiseaux arrivent pendant la saison des € pluies, les plumes tombent. Tout montage devient impossible. Ils mesu- « raient de la tête à la queue, l'un 2,10, et l’autre 1°,95. € Enfin le 2 mai, l’empereur Tu-Duc envoyait, en grande cérémonie, (1) De l'empire d'Annam. ESPÈCES D'OISEAUX NOUVELLES OU PEU CONNUES 9265 comme précédemment, un Con-tri, vivant cette fois, au chargé d’affaires de France. C'était en vérité un vrai cadeau royal, qu’escortaient de nom- breux soldats et gens du peuple émerveillés. Notre joie fut immense de pouvoir doter le Muséum d’un pareil oiseau. Nous le soignions de notre mieux. Un kiosque spacieux lui servait de cage la nuit; le jour nous l’abandonnions sur le gazon, dans le jardin de la légation. Mais, hélas, 1l n'abusait guère de la liberté ; toujours accroupi, immobile, mangeant familièrement dans la main les graines et les sauterelles surtout qu’on lui présentait, il ne put jamais se tenir sur ses pattes. Nous vimes bientôt que la blessure qu'il portait serait mortelle, et il mourait le 10 mai. € Un détail nous avait frappé pendant la mise en peau du premier Con-tri. C'était le puissant muscle destiné à hérisser la huppe. Assuré- ment celle-ci devait être très belle, mais jamais nous ne l’avions vue qu’abaissée, rabattue pendant la journée, à quelque heure que ce fût. Nous avons voulu dans ce but surprendre l'animal au réveil, et, en effet, nous avons pu alors plusieurs fois admirer une superbe huppe arrondie, recouvrant tout le sommet de la tête, huppe que l’animal rabattait dès quil nous apercevait. Nous n'avons jamais pu voir la queue étalée. « L'oiseau était encore un mâle. L’ayant mis en peau le jour même, aussi heureusement que le premier, nous trouvons de l'inflammation dans l'articulation du genou. Nous notons, comme précédemment, des yeux gris et les dimensions suivantes : distance de la naissance du cou au croupion, 0,22 ; distance du bout des ailes au bout de la queue, 1",42 ; longueur de la queue, 1,57 ; longueur totale, 1,99. € Ce Con-tri fut plus tard envoyé à M. Le Myre de Villiers, gouver- neur de la Cochinchine, pour être offert au Muséum d'histoire naturelle. » Le gouverneur delaCochinchine s'empressaeneffetd’envoyer au Jardin des Plantes l'oiseau qui lui avait été adressé, de telle sorte que le Muséum de Paris possède actuellement les deux seuls spécimens de Rheinartrus ocellatus qui aient pu être conservés sur les quatre individus qui sont venus succes- sivement entre les mains de M. Rheinart. Les observations faites par M. le docteur Philip sur le Con-tre vivant NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM, VIII. — 2° SÉRIE. 34 266 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM confirment encore les affinités que je signalais entre les Euplocamus ou Faï- sans prélats etle Rheinartius ocellatus (qui cependant ne porte pas d'éperons, comme les vrais Faisans); et, d'autre part, les renseignements fournis par le même naturaliste montrent que l'oiseau est originaire de la région boisée qui s'étend à l’ouest de la ville de Hué. Cette donnée se trouve confirmée dans une lettre adressée le 4 janvier à M. Rodocanachi, par M. 0. Moquin- Tandon, directeur du Jardin botanique et zoologique de Saïgon (Cochin- chine française), lettre insérée dans le Bulletin mensuel de la Société d'accli- matalion (1). € L'Argus de Rheïnart, écrit M. Moquin:l'andon, vit dans les € bois d’une région distante de 250 à 300 kilomètres de Hué, vers l’ouest. € IT y à la plus grande partie de la chaîne de montagnes à traverser; € ce pays est peu habité. Les indigènes sont des tribus à demi sauvages € qui ont peu ou point de relations avec les pays voisins; de loi en € loin un Chinois, jouant le tout pour tout, parcourt les sentiers plus que « rares qui conduisent dans ce pays, pour échanger une pacotille de sel, « de tabac, d’aiguilles, de petits couteaux, contre de la poudre de cornes « de rhinocéros, de livoire et certaines gommes et résines auxquelles les € Chinois attribuent toutes sortes de vertus. S'il n’est point dévalisé par ceux « avec lesquels il vient commercer, s'il n’est point mangé par quelques- € uns des nombreux tigres qui foisonnent, si enfin il rentre en Chine avec « ses bénéfices, oncques plus on ne le voit recornmencer son voyage. » M. Moquin-Tandon ajoute qu'il a fait faire plusieurs copies d'une aquarelle représentant le Con-tri qui lui avait été envoyée par M. Rodo- canachi, et qu'il remettra une de ces copies à chacune des personnes qu'il chargera de chercher l'oiseau. Malgré les difficultés, il ne désespère pas d'obtenir un jour la paire d'Argus de Rheinart que M. Rodocanachi dési- rerait posséder. Après avoir décrit, aussi exactement que possible, ce magnifique re- présentant de l’ordre des Gallinacés, je crois devoir donner une liste sac- cincte des oiseaux qui ont été recueillis aux environs de la ville de Hué, (1) 4° série, t. I; ns 3, mars 1884, p; 299 (procès-verbaux). ESPÈCES D'OISEAUX NOUVELLES OU PEU CONNUES 267 par M. le docteur Philip. Cette liste, en effet, si réduite qu’elle soit, ajoute quelques renseignements à ceux que nous possédons déjà sur la distribution géographique des oiseaux de l'Indo-Chine, et constitue, à ma connaissance, le premier document qui ait été publié sur la faune ornithologique de l’em- pire d’Annam. Sachant que l'expédition de la Favorite avait visité à la fin de décembre 1830 etau commencement de 1831 la baie de Tourane et le golfe du Tonkin, j'avais espéré trouver, soit dans la partie zoologique du Voyage, publiée par MM. Fortuné Eydoux et Paul Gervais, soit dans le cata- logue manuscrit rédigé par M. Leclancher, la mention de quelques spéci- mens d'oiseaux annamites; mais je n’ai rien rencontré de semblable, et je n'ai pas été plus heureux en parcourant les catalogues d’autres voyageurs français et étrangers. C’est pourquoi je transceris ici les déterminations que j'ai faites des oiseaux donnés au Muséum par M. Gazagnaire au nom M. Philip, en les accompagnant de mes observations personnelles et des renseignements fournis par le médecin de la légation et relatifs à la date de la capture, à la coloration des yeux et des pattes, aux dimensions des indi- vidus, etc. 1. — Circus æruginosus (L.). Hué. Individu (femelle probablement) n’ayant pas encore revêtu la livrée de l’adulte et semblable à des spécimens rapportés de la Basse-Cochinchine par M. R. Germain. 2. — Alcedo bengalensis (Gm.). Hué, 28 octobre, 7 novembre, 15 décembre et 31 décembre 1882. Plusieurs spécimens exactement semblables aux individus de la Cochin- chine et du Bengale qui figurent dans les collections du Muséum. Hué, 19 mars 1883. 3. — Halcyon smyrnensis (L.). Un spécimen identique à des individus recueillis en Cochinchine par M. R. Germain. 268 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM 4. — Halcyon pileata (Bodd.). Hué. Un spécimen identique à des individus tués en Cochinchine et au Cambodge par MM. Germain, Julien et Harmand. o. — Caprimulqus monticola (Frank|.). Hué, 7 novembre 1882. € Yeux très gros, d’un jaune marron foncé ; bord des paupières Jau- «_ nes. Os hyoïde très allongé ; foie et gésier énormes ; os du crâne trans- € parents ; pas de glande au croupion (note de M. Philip). » L'Engoulevent tué par M. Philip aux environs de Hué porte exacte- ment la même livrée que deux oiseaux envoyés en 1876 et en 1877 au Muséum par M. le docteur Harmand et provenant du Laos et du Cambodge. Par leurs dimensions, par les caractères de leur plumage et notamment par la couleur blanche de leurs rectrices externes et par les marques blanches de leurs quatre premières rémiges, ces trois Engoulevents me paraissent être des mâles de l'espèce appelée par Franklin (1) Caprimulqus monticolus et décrite de nouveau par Jerdon dans ses Oiseaux de l'Inde (2), espèce qui a déjà été signalée non seulement au Bengale, mais dans l’Arrakan, la Birmanie anglaise et la Cochinchine française. (3). 6. — Hirundo gutturalis (Scop.). Hué, 11 mars 1883. C'est la forme qui représente notre Hirondelle de cheminée dans le Sikkim, dans l’Indo-Chine, la Chine, la Mongolie, la Sibérie orientale, ainsi qu'aux îles Andamans, à Malacca, à Célèbes, aux îles de la Sonde et au Japon (4). (1) Proc. Zool. Soc. Lond., 1831, p. 116. (2) Birds of India, 1862, t. I, p. 198, n° 114. (3) Voyez A. David et E. Oustalet, Oiseaux de la Chine, 1877, p. 67, n° 108. (4) A. David et E. Oustalet, Oiseaux de la Chine, p. 124, n° 198. ESPÈCES D OISEAUX NOUVELLES OU PEU CONNUES 269 7. — Buchanga atra. Hué. Espèce largement distribuée à travers l’Inde, l'Indo-Chine, la Chine, ainsi que dans les îles de Formose, de Ceylan et de Java. « Le Drongo noir, € dit M. le docteur Gilbert Tirant (1), est un des oiseaux les plus communs € dans toutes les provinces baignées par le Mé-kong. Il est moins commun € à Saïgon, Thü-Dâu-môt et dans les régions boisées. En captivité c’est un « oiseau des plus agréables et dont la vivacité et le talent d'imitation ne « sont dépassés que par le Dessemurus. » Le même auteur nous apprend que ce Drongo est connu des Annamites sous le nom de Con-chéo-béo, et des Cambodgiens sous celui de Tavar. L'oiseau tué par M. Philip aux environs de Hué présente exactement les mêmes dimensions qu'un spécimen rapporté de Bangkok (Siam) par M. Bocourt, en 1862 ; il ne s'écarte pas non plus sensiblement par ses pro- portions de la plupart des Drongos de la même espèce recueillis dans la Basse-Cochinchine par M. R. Germain, en 1863, 1864 et 1865, et dans le Cambodge (bords du Mé-kong) par M. le docteur Harmand, en 1876 ; mais, autant qu on peut en juger, la queue étant incomplète d’un côté, il parait avoir les rectrices moins développées que d’autres individus de la Cochin- chine et surtout que des spécimens provenant des environs de Calcutta et donnés au Muséum par M. Courjon et M. de Souza. Ces spécimens indiens ont d’ailleurs les ailes plus longues et sont de taille généralement plus forte, tandis que les individus originaires de Ceylan et de Java se rapprochent beaucoup du spécimen de lAnnam ou sont un peu plus petits. D’après lord Tweeddale (2), les Buchanga provenant de Java constitueraient même une espèce distincte qui devrait porter le nom de Buchanga macrocerca (3), tandis que les Buchanga de l'Inde méridionale seraient appelés Buchanga (1) Bulletin du Comité agricole et industriel de la Cochinchine, 1879, 3e série, t. I, n° 1, p.112, n°133. (2) B. Burm., p. 199. (3) Dicrurus macrocercus (V.), Nouv. Dicl. d'Hist. nat., t. IX, p. 188 ; Jerdon, Birds of India (1862), t. I, p. 427, 970 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM atra (1), et ceux de l'Inde septentrionale, de la Birmanie et de la Chine, Buchanga cathæca (2). Mais comme mon ami R. Bowdler Sharpe l’a fait observer (3), lors même qu'il serait démontré que le nom de macrocercus doit s’appliquer exclusivement aux spécimens de Java, il serait difficile de prouver que ceux-ci constituent une forme distincte (4), puisqu'ils se rap- prochent par leurs dimensions de certains individus tués sur le continent. Aïnsi un Drongo envoyé de Java au Muséum, par M. Steenstra Tous- saint, en 1861, a Le bec légèrement plus fort et la queue un peu plus lon- gue que la majorité des Drongos tués dans la Basse-Cochinchine par M. R. Germain, mais il a les ailes exactement de la même longueur qu’un spéci- men appartenant à celte dernière catégorie et qu'un autre exemplaire pro- venant de Bangkok. D'autre part un spécimen originaire de cette dernière région et appartenant au Musée britannique est classé par M. Sharpe sous la même rubrique (macrocerca) que des spécimens des environs de Madras ou du Népaul. Enfin jen’aitrouvé aucune différence notable dans les proportions du Buchanga atra tuë à Moulmein (Birmanie anglaise) par M. Davison et le Drongo des bords du Mé-kong obtenu par M. le docteur Harmand. Il résulte de ces considérations qu'il est impossible de reconnaître parmi les Drongos du type Buchanga atra l'existence de plusieurs espèces ou même de plusieurs races caractérisées par des différences de taille. Tout au plus peut-on admettre que le type en question manifeste une tendance à dégénérer à mesure quil s’avance vers le sud, les Buchanga atra du nord et de l’est de l'Inde ainsi que ceux de la Chine l’emportant généralement, mais non pas constamment, par leurs dimensions sur les Buchanga atra de la Cochinchine, du Cambodge, de l’'Annam, du royaume de Siam, de Ceylan et de Java. Les variations que l’on constate dans cette espèce ne portent pas seu- (1) Musiccapa atra, Hermann, Observ. zool., p. 208. (2) Dicrurus cathæcus, Swinhoe, Proc. Zool. Soc. Lond., 1871, p. 877. (3) Catal. B. Brit. Mus., 1877, t. II, p. 246. (4 Cette forme a élé nommée aussi Dicrurus minor par M. Blyth (Ann. and Mag. Nat. Hist., t. XIII, p. 129) et par M. Holdsworth (Proc. Zool. Soc. 1872, p. 438). ESPÈCES D OISEAUX NOUVELLES OU PEU CONNUES 971 lement d’ailleurs sur la longueur totale, ou sur la longueur du bec, de l'aile ou de la queue, elles portent aussi sur les proportions des rémiges et sur les nuances du plumage. Ainsi, parmi les spécimens de la Basse-Cochinchine, j'en ai vu qui avaient la troisième et la quatrième pennes précisément égales, et d'autres chez lesquels la quatrième penne dépassait la précédente de 2 millimètres; les uns, quoique en livrée d’adulte, avaient le plumage fai- blement lustré, tandis que d’autres offraient des reflets bleus très accusés. Enfin, comme lord Tweeddale l'avait déjà remarqué sur des spécimens de Birmanie, j ai observé que la présence d’une petite tache blanche près du rictus ne constituait pas un caractère constant de l'oiseau adulte, et que ce signe faisait même complètement défaut sur la moitié environ des spé- cimens de l’Indo-Chine que j'ai eus sous les yeux. J'ai trouvé, dans une note manuscrite jointe à la collection de M. Pierre, cette mention que le Buchanga atra ne se montrait dans le jardin botanique de Saïgon qu'à parür du 10 octobre; mais il ne faut pas en conclure, je crois, que celte espèce traverse seulement la Basse-Cochinchine une ou deux fois par an. Il est probable au contraire qu’elle y séjourne au moins durant plusieurs mois, si elle n'y est pas complètement sédentaire, et qu’elle change seulement de canton, pour se procurer les insectes nécessaires à sa nourriture. M. Germain nous apprend en effet (1) que, sur plusieurs points de notre colonie, les Drongos noirs sont extrêmement communs vers la fin de septembre. Ces oiseaux, dit-il, se tiennent par couples sur les arbustes, qui croissent au milieu des prairies, et se réunissent, à la chute du jour, en grandes troupes pour se livrer à la chasse des moustiques. Quand en été on brüle les herbes dans les champs, on voit les Drongos du canton accourir pour happer au vol les insectes qui essayent d’échapper à l'incendie. Ces oiseaux, ajoute M. Germain, ne sont pas sédentaires dans les parties basses du pays et se retirent pour nicher dans l'intérieur des forêts. Les autres espèces de Drongos qui vivent dans la Cochinchine, au Cam- (1) Notes manuscrites. 979 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSEUM bodge et dans l'empire d'Annam ont du reste les mêmes mœurs que le Buchanga atra. Suivant Jerdon la ponte du Drongo noir ne s’effectue pas dans l'Inde avant le mois d'avril ;1l doit en être de même dans l’Indo-Chine, puisqu' une femelle tuée par M. Germain le 19 mars 1865 avait encore les ovaires inactifs. Quant à la mue, elle s'opère probablement vers le mois de no- vembre ou même de décembre. Un mâle de la collection de M. Germain, portant la date du 25 décembre 1863, est en effet en plumage de tran- sition et offre sur les couvertures inférieures des ailes et sur les plumes de l'abdomen des bordures grises et blanches très apparentes. Cependant un autre individu, tué le 15 décembre 1864, porte déjà sa livrée définitive. Pour terminer ce qui est relatif à cette espèce, j'ajouterai qu'elle est exclusivement insectivore, mais qu'elle ne se nourrit pas seulement de diptères ; M. Pierre a trouvé en effet des débris de sauterelles et des élytres de coléoptères dans l'estomac de quelques Drongos dont il a fait l'autopsie. Enfin je rappellerai que, dans l’oiseau vivant, iris n’est pas rouge comme le dit M. Sharpe, mais d’un brun rouge assez foncé. Sur ce point les notes de M. Pierre et de M. Germain concordent avec les indications de Jerdon. 8. — Lanius schah (L.). Hué, 29 décembre 1882. Cette grande espèce de Pie-grièche, qui, d'après M. Severtzoff, niche dans le Turkestan et qui est abondamment répandue dans toutes les pro- vinces méridionales du Céleste Empire, n'a pas été rencontrée par M. l'abbé David aux environs de Pékin n1 dans le Tibet. En Chine sa seule limite septentrionale paraît se trouver au niveau de la vallée de Hangtchongfou, dans le Chensi (1), et dans l’Indo-Chine sa limite occidentale est probable- ment constituée par la grande chaîne qui parcourt l'empire d’Annam du nord au sud. M. David a constaté en effei que cette Pie-grièche reste tou- jours dans les plaines et ne s’aventure jamais dans les montagnes. D'un (4) Voyez A. David et E. Oustalet, Oiseaux de la Chine, p. 95 ct pl. 75. ESPÈCES D OISEAUX NOUVELLES OU PEU CONNUES 915 autre côté, je ne l'ai pas rencontrée dans les nombreuses collections formées par M. Germain et par M. Harmand dans la Cochinchine et au Cambodge, et je ne la trouve pas mentionnée dans le Catalogue des oiseaux de la Basse-Cochinchine dressé par M. Gilbert Tirant (1). Ce dernier auteur ne signale que trois espèces : deux à queue rousse, Lanius cristatus et Lanius supercihosus, et une à tête noire qu'il nomme Lamus nigriceps (Frankl.) et qui me paraît être le Lanius hypoleucus de Blyth (2) ou Lanius collurioides de Lesson (3). Le Lanius nigriceps, dont le Muséum possède plusieurs spécimens envoyés de l'Inde par le major Hodgson, du royaume de Siam par M. Bocourt, et de Malacca par M. de Montigny, est en effet une espèce de grande taille, se rapprochant du Lamius schah par ses dimen- sions; tandis que la Pie-grièche à tête noire de Cochinchine, dont M. Germain a recueilli de très nombreux exemplaires, est un oiseau com- parable au Lanius cristatus où même un peu plus petit. Le Lanius hypo- leucus ayant été rencontré au Ténassérim, 1l n’y aurait rien d'étonnant à ce qu'il s'étendit vers l’est, à travers le royaume de Siam, jusqu’au Cambodge et en Cochinchine, où, comme le dit M. Tirant, il semble être extrême- ment commun. Sa limite orientale serait alors formée par les montagnes de l'Annam. 9. — Lanius cristatus (L.). Hué, 3 mai 1883. Yeux marron foncé (d'après M. Philip). Un seul individu, jeune encore et en livrée de transition, avec des petites raies transversales brunes sur la poitrine et seulement une trace de sourcil blanc dans le voisinage de la mandibule supérieure. Par ses cou- leurs et ses proportions, ce spécimen ressemble beaucoup à un exemplaire obtenu dans le Kiang-si (Chine), par M. l'abbé A. David. Le Lanius cristatus est commun dans l'Inde et à Ceylan et se montre régulièrement à certaines saisons sur les bords du lac Baïkal et dans la (1) Op. cit., p. 109 et suiv. (2) Journ., Soc. Asiat. Beng., 1848, t. XVII, p. 249. (3) Voy. de Bélanger, Zool., p. 254. NOUVELLES ARCHIVES DU MUSEUM, VIII. — 2° séris, 39 974 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSEUM Sibérie orientale (1). On le voit aussi, mais plus rarement, dans la Chine méridionale (2), et, suivant M. Gilbert Tirant, 1l visite aussi la Cochinchine, avec une espèce très voisine, le Lanius supercihosus (Lath.). Ce dernier fait demande cependant à être vérifié. L'immense majorité des Pies grièches à queue rousse, provenant de la Basse-Cochinchine, que j'ai pu examiner m'a paru en effet se rapporter plutôt au Lanius superciliosus qu'au Lanius cristatus. Au contraire, c’est à cette dernière forme que je suis tenté d’attri- buer un spécimen obtenu par M. le docteur Harmand dans l'île de Phu- quoc. D'après le marquis de Tweeddale (lord Walden) et M. Swinhoe, le Lanius lucionensis, le Lanius superciliosus et le Lans cristatus suivraient dans leurs migrations trois routes distinctes et presque parallèles, et le Lanius crislatus, passant constamment plus à l’ouest que les trois autres espèces, irait du lac Baïkal à l’Inde méridionale et à Ceylan, à travers l'Asie cen- trale. Cette théorie toutefois ne concorde guère avec la présence d'individus appartenant à la forme cristatus dans les provinces méridionales de la Chine et dans l’Annam. D’après M. Philip,le Lanius cristatus est connu des Annamites sous le nom de Con chim thang lang cho (3). 10. — Corydalla Richardi (NV.). Hué. Un spécimen en très mauvais état, mais identique aux nombreux in- dividus capturés dans la Basse-Cochinchine par M. R. Germain et en Mon- solie par M. l'abbé A. David (4). Le Corydalla Richardi est un oiseau migrateur qui, chaque année, vers le mois de septembre ou d'octobre, arrive dans l'Europe occidentale et (1) Voyez Walden, Zbis, 1867, p. 212. (2) A. David et E. Oustalet, op. cit. p. 100. (3) M. Gilbert Tirant indique une dénomination légèrement différente, Con {hàäng làng chù, pour les trois espèces de Pies-grièches de la Cochinchine, qui sont ordinairement confondues par les in- digènes. (4) À, David et E. Oustalet, op. cit., p. 810. ESPÈCES D'OISEAUX NOUVELLES OÙ PEU CONNUES 975 méridionale, dans le nord de PAfrique et dans le sud de l'Asie, et qui, dès les premiers Jours du printemps, regagne les provinces septentrionales et orientales de l'Asie, où 1! niche de préférence. Suivant M. Germain (1), ce- pendant, celte espèce serait sédentaire et se reproduirait régulièrement aux environs de Saigon. Elle se trouve en tout temps, dit ce naturaliste, dans les prairies découvertes et un peu marécageuses, else rencontre aussi à Poulo- Condore. M. Gilbert Tirant signale aussi (2) le Corydalla Richardi comme très commun pendant toute la saison sèche dans les plaines incultes de la Cochinchine, où les indigènes le connaissent sous le nom de Con chién chién, tandis que les habitants du Cambodge l'appellent Sat khlit dèy. Un Anthus, tué par M. le docteur Harmand,en 1876, dans le pays des Kouys (Laos),est un peu plus foncé en couleur que le spécimen obtenu par M. le docteur Philip, mais se rapporte probablement à la même espèce. 11. — PBudytes flava (L.). Hué. Un seul spécimen ne différant pas de quelques Bergeronnettes tuées dans la Basse-Cochinchine par M. R. Germain et se rapportant, comme celles-ci, aux descriptions et aux figures publiées par Brisson (3), Gould (4), Jerdon (5), Degland et Gerbe (6), ete. Le dessus de la tête, assez foncé, dénote un oiseau en plumage d'hiver. La Bergeronnette printanière se comporte absolument de la même facon dans l’Extrême-Orient que dans nos contrées, c’est-à-dire qu'elle change de pays suivant les saisons. En France, elle est très commune depuis le printemps jusqu’à l'automne; puis, à la fin de cette dernière saison, elle disparait pour aller passer l'hiver dans le nord de l'Afrique et dans les pro- vinces méditerranéennes; de même, après avoir séjourné en Chine, en (1) Notes manuscrites. (2) Op. cit., p. 131, n° 213. (3) Bergeronnette de printemps, Orn., 1760, t. III, p. 468. (4) Birds of Europa, pl. 146. (5) Birds of India, 1863, t. II, part. 1, p. 222, n° 598 (part.). (6) Bergeronnette printanière, Budytes flava, Ornith. europ., 2° édit., 1867, t. I, p. 376, n° 173. 976 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM Sibérie et en Mongolie (1) depuis le mois d’avril jusqu’au mois d'octobre ou de novembre, elle se retire, pendant la saison sèche, dans l'Inde méridio- nale et dans l’Indo-Chine (2). Durant cette période on la trouve aussi dans l'île de Poulo-Condore, dans les rizières de la Basse-Cochinchine et dans les plaines de l’Annam. 12. — Acrocephalus stentoreus (Hempr. et Ehr). Hué, 6 mai 1883. Nom local: Con-chim Co Lon. D'après M. Seebohm (3), cette espèce de Rousserolle est sédentaire en Égypte et dans l'île de Ceylan, niche sur les hauts plateaux de la Perse, dans le Turkestan, le Kashmyr, le Népaul, et visite en hiver les plaines dela Perse et la vallée du Gange. C’est probablement à tort que Jerdon indique (4) a Chine parmi les contrées où se rencontre à certaines saisons l'Acrocephalus stentoreus où À .brunnescens, car, dans ses voyages à travers le Céleste-Empire, M. l’abbé A. David n'a jamais rencontré cette espèce. Il est possible cepen- dant qu’elle se reproduise dans certaines parties de l’Indo-Chine, et notam- ment dans les montagnes de l’Annam et du Laos. Elle ne figure pas dans le Catologue de M. Tirant, et je n'en ai point trouvé de spécimen dans les collections formées en Cochinchine par M.Germain, qui mentionne, toutefois, dans ses notes l’Acrocephalus brunnescens, en disant que cet oiseau ressemble à la Rousserolle d'Europe, qu'il habite les jardins et les prairies, mais qu'il est peu répandu. L’exemplaire donné au Muséum par M. Philip est identique aux spé- cimens que cet établissement possédait déjà ét qui ont été recueillis dans l’Inde par Duvaucel et par Leclancher. 13. — Orthotomus sutorius (L.). Hué, 7 mai 1883. Yeux marron clair. Longueur totale 0”,13. Nom local Con-chim-sâu (d'après M. Philip). (1) A. David et E. Oustalet, op. cit., p. 802. (2) Gilbert Tirant. op. cit., p. 180, n° 209. (3) Catal. B. Brit. Mus. 1881, t. V, p. 98, n° 7. (4) Birds of India, 1863, t. II, part. I, p. 154, n° 515, sous le nom d'Acrocephalus brunnescens, % ESPÈCES D'OISEAUX NOUVELLES OU PEU CONNUES 277 La Fauvelte couturière se trouve, d'après Jerdon (1), dans l'Inde en- üère, depuis l'Himalaya jusqu’au cap Comorin, et se rencontre aussi dans l’île de Ceylan et dans le royaume de Siam, où elle a été signalée par J. Gould (2). M. Swinhoe (3) et M. l'abbé A. David (4) l'ont rencontrée dans la Chine méridionale et dans les îles de Formose et de Haïnan, et M. R. Germain, comme M. G. Tirant (5), l’a observée fréquemment dans la Basse-Cochinchine, où elle est très commune dans les broussailles et dans les haies, près des habitations. « Elle fait, dit M. Germain dans ses notes « « manuscrites, une chasse continuelle aux araignées, aux petites chenilles et à une foule d'insectes microscopiques. Dans ses allures elle rappelle beaucoup notre Troglodyte ; comme lui elle prend les posesles plus bizar- res; comme lui elle est sans cesse en mouvement, agitant la queue et les ailes. Tout en voletant et en sautant de branche en branche, elle fait en- tendre ce pett eri d'appel, tou, touit, touit.… Cette espèce construit très artistement son nid dans l'intervalle de deux feuilles qu'elle réunit en les cousant, ou même sous l'abri d'une feuille allongée dont elle roule la pointe en forme de cornet... Dans ce nid la femelle dépose 3 ou 4 œufs, qui mesurent 0",014 sur 0",011 de diamètre, et qui sont marqués, sur un fond blanc bleuâtre, de pettes taches d’un brun chocolat, dessinant une couronne au gros bout. Les œufs éclosent au bout de 9 à 10 jours et les petits naissent complètement nus ; mais 10 à 12 jours plus tard ils sont assez forts pour quitter lenid. Les jeunes doivent avoir un goût tout particu- lier pour les araignées, car leurs parents, qui, en temps ordinaire, se contentent de chercher leur pâture dans les jardins, viennent, quand ils sont chargés de famille, saisir les araignées jusque dans les maisons. Ces oiseaux vont par couples et parcourent, dans leurs explorations, un cercle très restreint. Ils sont très curieux à observer le matin, quand ils font leur toilette sur une feuille de bananier, dont la surface, couverte (1) Birds of India, 1863, t. II, part. 1, p. 165, n° 530. (2) Voyez Blyth, B. Burm, p. 120. (3) Proc. Zool. Soc. Lond., 1863, p. 294, et Ibis, 1870, p. 80. (4) Op. cit., p. 261, n° 379, sous le nom d’Orth. longicauda. (5) Op. cit., p. 127, no 194, 278 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSEUM « de rosée, sert à leurs ablutions. Ils passent la nuit, serrés l’un contre « l’autre, sous le couvert d’une large feuille; c'est ainsi qu’un couple « d’Orthotomes qui habitat mon jardin se retirait pour dormir dans « une touffe d'ortie de Chine. » Ces observations de M. Germain et la descriplion qu'il a faite d'après nature du procédé employé par l'oiseau pour réunir les feuilles de Canna indien, de Bananier, de Rocou, de Jaquier, concordent parfaitement avec les détails consignés par Jerdon dans ses Oiseaux de l'Inde (1), par M. Hume dans son ouvrage sur les Nids et les œufs des oiseaux de l'Inde (2). Les seules divergences que l’on remarque dans les indications fournies par ces différents auteurs ont trait à la coloration des œufs et provien- nent simplement de ce fait que les œufs d'Orthotomus sutorius n’ont pas des teintes absolument constantes. On en rencontre, dit M. Hume, de deux types différents : les uns sont d'un blanc rougeâtre avec des taches plus ou moins nombreuses d'un brun rougeâtre, tandis que les autres sont d'un vert bleuâtre pâle, avec des marques brunes. Le premier type paraît être le plus répandu dans l'Inde anglaise, tandis que, si l’on en juge pas la des- cripion de M. Germain et par les spécimens envoyés par ce voyageur, le type à fond bleuâtre se trouve plus communément dans l’Indo-Chine. 14, — Monticola solitaria (Mul!.). Hué. Un exemplaire en mauvais état, qui a dù être tué après la mue d’au- tomne, car 1l offre, sur la tête et sur les parties supérieures du corps, des plumes brunes ou rayées de brun et lisérées de gris, mélangées à des plumes bleues, et sur les parties inférieures, des plumes grisâtres (1) Birds of India, loc. cit. (2) Vests and eggs of Indian Birds, p. 881. Voyez aussi au sujet de la Fauvetle couturière (Orthotomus sutorius, ou O. longicaudatus, où ©. longicauda); Walden, B. Burm, p. 120; A. David el E. Oustalet, Oiseaux de la Chine, p. 261, n° 379; Beavan, Zbis, 1867, p. 454; Moore, Proc. Zool. Soc. Lond., 1858, p. 488 ; Sharpe, Zbis, 1877, p. 109; J. Hayes Loyd, Zbis, 1878, p. 412; Hume, Stray Feathers, passim ; D' Stoliczka, Journ. As. Soc. Beng., 1872, p. 240 ; Butler, Stray Feathers, 1575, p. 479; V. Ball, Stray Feathers, 1874, p. 414, etc. ESPÈCES D'OISEAUX NOUVELLES OU PEU CONNUES 979 lisérées de brun ou variées de rose vif, de bleu, de brun et de gris päle. Par son plumage cet oiseau rappelle beaucoup un mâle tué à Baria (Basse-Cochinchine), le 3 février 1864, par M. R. Germain, mais porte une livrée encore moins uniforme. Des femelles obtenues par ce dernier voya- geur, dans la même localité et à la même époque, ou sur d’autres points de la Cochinchine, le 17 novembre 1866, ont le costume de transition décrit par M. H. Seebohm (1). Au contraire, un mâle tué par M. le docteur Harmand sur les plateaux du Laos cambodgien, en 1877, a presque revêtu les cou- leurs de l'adulte, qui se montrent encore plus nettement définies sur le plumage d’un mâle provenant des environs de Pexabury (Siam) et adressé au Muséum en 1862 par M. Bocourt. Les collections du Jardin des plantes renferment en outre des Hon- ticola sohitaria des deux sexes en divers plumages, qui ont été envoyés ou rapportés de la Chine méridionale et orientale par l'expédition de la Favo- rite et par M. l'abbé A.David, des Philippines (Lucon, 1880, et Palawan ou Paragua, 1884) par M. A. Marche, de Célèbes par M. Riedel (1868). Enfin la même espèce a été rencontrée au Japon et s’avance pendant l'été jusque dans le nord de la Mantchourie et sur les bords de la baie Abrek, dans la Sibérie orientale (2). Chaque printemps elle vient nicher dans les montagnes de la province de Pékin, tandis qu'en automne elle descend vers le royaume de Siam, la Cochinchine, l'Annam etles Philippines. C’est certainement dans ces contrées méridionales que se trouvent ses quartiers d'hiver, puisque la plupart des spécimens de l’Indo-Chine ou des Philippines que jai eus entre les mains sont en plumage de transition et portent des dates de capture comprises entre les mois d'octobre et de mars. En outre la présence, dans les collections formées par M. Bocourt et par M. Harmand, de deux mâles revêtus d’une livrée de noces presque complète indique pro- bablement que quelques couples de ces Merles de roche séjournent encore (1) Cat. B. Brit. Mus., 1881, t. V, p. 320. (2) A. David et L. Oustlalet, Oiseaux de la Chine, p. 161, n° 249 et pl. 41; voyez aussi Tem- minck et Schlegel, Fauna Japonica, Aves, 1850, p. 67, et Taczanowski, Bull. Soc. zool. de France, 1876, t. I, p. 146. 280 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSEUM plus longtemps dans le sud de l’Asie et nichent dans les montagnes du Laos, du Cambodge, du royaume de Siam et peut être aussi dans celles de l’'Annam (1). À l'appui de cette hypothèse je dirai que dans les collections de M. Harmand, comme dans celles de M. Germain, j'ai trouvé quelques individus offrant les caractères d'hybrides entre le Monticola solitaria et le M. cyanea où Merle bleu, qui se trouve d’ailleurs en Cochinchine en même temps que l’autre espèce (2). Des hybrides analogues ont été signalés dans la Birmanie, dans la Chine méridionale, dans l’île de Formose, en Cochin- chine, aux Philippines et au Japon. Peut-être cependant ces hybrides, que l'on a nommés tour à tour Monticola où Petrocincla affinis (3) et Monticola cyanus solitaria (4), n'étaient-ils pas nés dans le sud de l'Asie et faisaient- ils partie de bandes d’émigrants venus des provinces septentrionales. 15. — Cittocincla macrura (Gm.). Hué. Espèce répandue sur une grande partie du Malabar, de l’Inde cen- trale, de l'Assam, de la Birmanie anglaise, ainsi que dans le royaume de Siam, le Laos, le Cambodge, la Cochinchine, la presqu'ile de Malacca et les iles de Java, de Sumatra, de Ceylan, de Haïnan et de Poulo-Condore (5). Dans nos possessions de l'Indo-Chine, le Céttocincla macrura est désigné, sui- vant M. Gilbert Tirant, sous le nom annamite de Con-chim-chac-chè-lüa et sous le nom cambodgien de Chüong-tihn. Très commun en Coclunchine, (1) Dans ses notes manuscrites, M. Germain dit qu'il a vu des Merles solitaires dans la plaine voisine de Saigon, sur les loits des grands établissements publics de cette ville et dans les forts de Baria et de Bien-hoa. « Ces oiseaux, ajoute-t-il, doivent nicher dans les maisons, dont ils visitent les combles. » Je n’ai cependant pas trouvé d'œufs de Monticola solilaria dans les collections formées dans la Basse-Cochinchine. (2) Gilbert Tirant, op. cit., p. 129, n° 175 et 176. D'après cet auteur, le Monticola solitaria serait même plus répandu en Cochinchine que le M. cyanea. (3) Blyth, Journ. Soc. asiat. Beng., 1843, p. 177 (parlim), et A. David et E. Oustalet, op. cit., p. 162, n° 250. — G. Tirant, op. cit., p. 128, n° 177, (4) Seebohm, op. cit., p. 318. (5) Jerdon : Birds of India, 1863, t. II, p. 116, n° 476. — A. David et E. Oustalet, op. cit., p.175, n° 265. — Tweeddale, Zbis, 1877, p. 809. — F. Nicholson, Zbis, 1879, p. 168 (sous les noms de Xitta cincla et de Cittocincla macrura). ESPÈCES D’'OISEAUX NOUVELLES OU PEU CONNUES 281 dans les fourrés de bambous, il fait son nid en mai, juin ou juillet, et pond trois œufs, que M. Germain décrit, dans ses notes manuscriles, comme étant marqués de taches d’un brun rougeâtre sur un fond vert d’eau, et comme mesurant environ 0,020 de long sur 0",015 de diamètre trans- versal. Ces indications concordent parfaitement avec celles qui sont consi- gnées dans l'ouvrage de M. Hume sur les Nids et les œufs des oiseaux de l'Inde (4). Mais d’après les renseignements fournis à ce dernier naturaliste par M. Davison, le nid serait généralement placé dans une cavité d’une vieille souche, près d’un torrent, tandis que, suivant M. Germain, il affec- terait la forme d’une coupe entièrement composée de petites racines et se trouverait à la rencontre de deux branches. 16. — Copsychus saularis (L.). Hué, 8 mai 1882. Yeux noirs. Longueur totale 0",21. Nom local Con-chim-chat-choc (d'après M. Philip). Pas de différences appréciables entre l'unique spécimen donné par M. Philip et plusieurs mâles obtenus par M. R. Germain dans la Basse- Cochinchine. Ces derniers ont les deux rectrices externes entièrement blanches, la troisième blanche, avec un petit liséré noir sur le bord interne, la quatrième noire, avec une large entaille blanche partant de l’extrémité et remontant le long de la tige jusqu'à la moitié de la longueur de la plume. Ils ont en outre les couvertures sous-alaires, les unes complètement blan- ches, les autres marquées de noir au milieu. En un mot ils offrent des ca- ractères qui ne correspondent pas exactement à ceux que lord Tweeddale assigne (2) soit au Copsychus saularis de l'Inde, soit au Copsychus musieus de Java, de Sumatra et de Malacea. Ceci me confirme dans l’opinion que J'avais déjà relativement à la difficulté de distinguer ces deux formes. Du reste j'ai eu sous les yeux, d’une part un spécimen de Copsychus saularis prove- nant de l'Inde continentale et offrant seulement un peu de blanc au bout (1) Nests and eggs of Indian Birds, 1874, art. II, p. 306, n° 476 (Cercotrichas macrourus). (2) Ibis, 1872, p. 102, er 1877, p. 309 n° 93.— Voyez aussi Jerdon, Birds of India, 1863, part. II, p. 114, n° 475. NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM, VIIT. — 2° SÉRIE, 36 289 NOUVELLES ‘ARCHIVES DU MUSEUM de la quatrième rectrice, de chaque côté, de l’autre des exemplaires de Copsychus musicus originaires de Sumatra et de Malacca et présentant déjà une petite marque blanche à l'extrémité de la quatrième penne externe de chaque côté (1). D'après les notes manuscrites de M. Germain, cette espèce est com- mune et sédentaire dans la Basse-Cochinchine, mais fréquente surtout les endroits parsemés de buissons, les vergers et les haies de bambous. Il se montre généralement par couples et se tient souvent perché sur les arbres ; mais 1l court aussi sur le sol à la manière des Merles, pour chercher sa nourriture, qui se compose exclusivement d'insectes. Son chant, très harmo- nieux, rappelle celui de notre Rossignol; aussi les colons européens lui don- nent-ils communément le nom de ce dernier oiseau. Son nid, qui est toujours établi dans le creux d’un arbre, est construit exclusivement avec les pétioles des feuilles bipennées d’une espèce de légumineuse et renferme au mois de de mai, de juin ou de juillet, deux ou trois œufs verts, marqués de taches brunes, particulièrement nombreuses au gros bout. Ces œufs mesurent 0,022 sur 07,015. Dans l'Inde, suivant M. Hume (2), le Copsychus saularis se reproduit dans la même saison qu'en Cochinchine, c'est-à-dire dans la période com- prise entre la fin de mars et la fin de juillet, et fait son nid non seulement dans le creux d’un arbre, mais dans un trou de rocher ou même au milieu d'un buisson. Les matériaux qui entrent dans la construction de son nid sont aussi plus variés qu'en Cochinchine et consistent en racines, en brins d'herbe, en fibres végétales, en mousses et en lichens. Enfin les œufs, dont le nombre normal serait de cinq, suivant M. Hume, offrent, dans l'Inde, de très nombreuses variations, aussi bien sous le rapport des couleurs que sous celui des dimensions. Leur grand diamètre oscille entre 0",019 et 0",024, et leur diamètre transversal entre 0",015 et 0",019 ; la teinte du fond peut être verdâtre, vert blanchâtre, vert de mer ou vert bleuâtre pâle, (1) Voyez Hume, Sfray Feathers, passim. (2) Vests and eggs of Indian Birds, 1874, part. Il, p. 803, n° 475. ESPÈCES D'OISEAUX NOUVELLES OU PEU CONNUES 283 et les taches, plus ou moins nombreuses, offrent toutes les nuances, depuis le rouge brunâtre jusqu’au brun. Dans son Catalogue, M. le docteur G. Tirant indique pour cette espèce, quil appelle Copsychus musicus, le nom cambodgien de Chuong-tihn et le nom annamite de Con-chim-châc-chè, où Chuyt-chuè, où Choat-chuè. 17, — Olocompsa jocosa (L.). Hué, 26 avril 1883. Paupières rouges ; yeux noirs. Longueur totale 0",16. Nom local : Con-chim-chôc-mao (d’après M. Philip). Un spécimen absolument semblable à ceux qui ont été obtenus précé- demment dans le Laos et au Cambodge par M. le docteur Harmand, dans la Basse-Cochinchine par M. R. Germain, et dans la Chine méridionale par M. Fontanier. Ces oiseaux ont tous les pinceaux rouges des côtés de la tête moins développés que des individus provenant de l’Inde anglaise et donnés au Muséum par M. Courjon (1848) et M. de Souza (1880 et 1881); mais, suivant M. R. B. Sharpe (1), il ne faut pas attacher d'importance à ces différences, que l’on constate également parmi les oiseaux de l'Inde et qui ont fait primitivement admettre l'existence de deux espèces ou de deux races distinctes : Otocompsa pyrrhotis (2) et O. monticola (3). « Chez l'Oto- « compsa jocosa, dit M. Sharpe, le développement des touffes auriculaires « est extrêmement variable et paraît être en rapport avec l'âge des indi- € vidus, puisque M. Hume a trouvé de jeunes oiseaux de cette espèce chez « lesquels ces touffes faisaient complètement défaut. » À l'appui de cette opinion, je citerai un exemple qui m'est fourni par deux spécimens obtenus dans l’île de Poulo-Pinang par M. Marche et faisant partie du même envoi (1880). L’un de ces spécimens a les taches brunes des côtés de la poitrine déjà bien accusées; mais les plumes de sa huppe sont d'un brun terreux, ses sous-caudales sont d’un rouge pâle et les côtés de sa tête (1) Cat. B. Brit. Mus., 1881, t. VI, p. 157. (2) Hodgson, Icon. inéd., in Brit. Mus. Passeres, pl. 254, fig. 1 et 2, et pl. 205, fig. L. — Gray, Zool. Miscell., p. 84, et Handlist (1869), t. I, p. 271, n° 39,61, (3) Blyth, bis, 1877, p. 8, 284 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM n offrent aucun vestige de toufles écarlate. Au contraire, sur le second spé- cimen, qui a la huppe à peu près de la même nuance, mais les sous-cau- dales d'un rouge plus frane, et qui est, par conséquent, un peu plus âgé,on remarque déjà, au-dessous de l'œil, de chaque côté, un petit pinceau rouge. D'autre part, en comparant ces spécimens de Poulo-Pinang avec trois oiseaux tués sur le plateau d’Attopeu et sur les bords du Sé-Kong par M. le docteur Harmand, on voit que ceux-e1 ont des teintes plus vives, une huppe et un capuchon d’un brun beaucoup plus foncé, des sous-caudales d’un beau rouge et en même temps des pinceaux plus développés. Enfin, en examinant attentivement ces {rois spécimens laotiens, on reconnaît que l’un d'eux, dont la huppe est presque noire, dont les pennes caudales sont d’un brun de sépia, avec des marques blanches très nettes au bout des rectrices latérales, et qui, par conséquent, est presque adulte, sinon tout à fait adulte, l'emporte sur les deux autres par la longueur de ses touffes auriculaires. L'Otocompsa jocosa se rencontre dans les jongles et dans les forêts de l'Inde septentrionale, dans la Birmanie anglaise, dans la presqu'ile de Malacca, aux iles Andamans, dans le royaume de Siam (probablement), dans le Cambodge, le Laos, la Cochinchine, l’Annam et la Chine méri- dionale (1). En Cochinchine, celte espèce n'est nullement inconnue, comme M. Philip le supposait, puisqu'elle a été observée successivement dans cette région par M. Germain, qui a envoyé au Muséum deux exemplaires d'Otocompsa jocosa, et par M.G.Tirant, qui a inserit le même oiseau dans son Catalogue en indiquant son nom annamite de Con-choc-mao (ou Chac-mào) et son nom cambodoien de Sat-dal-ambok. Seulement elle est très inégalement distribuée à la surface de notre colonie: commune dans la région boisée, elle est très rare au contraire dans la région cultivée. « Ces oiseaux, dit € M. Germain dans ses notes manuscrites, méritent bien leur nom spéci- € fique de Jocosus. Ils font entendre sans cesse un joyeux babil et se mon- € trent extrêmement sociables. Ils vont par couples qui se suivent de près (1) Sharpe, op. cit., p. 158. — A. David et Ë. Oustalet, op, cit., p. 149, n° 291. ESPÈCES D’'OISEAUX NOUVELLES OU PEU CONNUES 9R5 «_etse perchent à côté les uns des autres au sommet des buissons ou sur € les arbres. Dans leurs évolutions ils tiennent leur huppe constamment « dressée. » L’Otocompsa jocosa se reproduit probablement dans l’'Indo-Chine, puis- qu'une femelle tuée par M. R. Germain dans la province de Baria porte la date du 27 mai; je n’ai cependant trouvé dans les notes qui m'ont été communiquées aucun renseignement sur le mode de nidification de cette espèce, et je renverrai à cet égard, ainsi que pour la coloration des œufs, à l'ouvrage de M. Hume sur les Mds et les œufs des oiseaux de l'Inde (1). 18. — Ægithina Philipi, n. sp. Hué, 25 avril 1883. Yeux d’un gris clair, presque blancs. Longueur totale 0", 125. — Non local : Con-chim-chién-chien (d'après M. Philip). L'unique spécimen donné au Muséum par M. Philip diffère non seu- lement de tous les représentants d’une magnifique série d'Ægithina tiphia, zeylonica et scapularis que possède le Muséum d'histoire naturelle (2), mais encore de toutes les espèces d’Ægithina et d'Æthorhynchus qui se trouvent décrites dans le Catalogue récent de M. R. B. Sharpe (3). Il a le bec moins long et surtout moins haut que celui de l’'Æthorhynchus Lafresnayi de Malacca, mais sensiblement plus large à la base que celui des Ægithina ; ses ailes sont courtes et obtuses, les troisième, cinquième et sixième rémiges étant presque exactement de la même longueur, la quatrième à peine plus longue, la septième à peine plus courte, et la distance entre l'extrémité des dernières pennes secondaires et celle des plus longuesrémiges estnotable- ment plus faible que chez les Ægrthina ; cependant ces pennes secondaires n'arrivent pas au niveau du bout de la troisième rémige, comme chez les Æthorkynchus ; elles ne dépassent pas Pextrémité de la seconde penne pri- (1) Vests and egqs of Indian Birds, part. 11, p. 287, ne 460 (sous le nom d'Ofocompsa emer1a). (2) Les collections du Jardin des Plantes renferment une soixantaine de spécimens d’Ægithina tiphia provenant de contrées diverses, mais principalement de Cochinchine, du Cambodge, du royaume de Siam et du Malabar. (3) Cat. B, Brit, Mus.,t, VI, p. 114 et suiv, 286 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSEUM maire. Enfin le plumage, par la prédominance des teintes vertes sur la région dorsale et par l'existence de deux bandes blanches sur les ailes, rappelle beaucoup la livrée du genre Ægithina. En d’autres termes, l'oiseau tué par M. Philip me paraît devoir constituer ie type d’une espèce nou- velle offrant des caractères intermédiaires entre ceux des Ægithina et des Æthorhynchus, et permettant peut-être d'effacer la ligne de démarcation tracée entre ces deux genres. Cette espèce nouvelle peut être décrite de la manière suivante : Ægithina Philipi, n. sp. rostro magno, basi compresso, alis obtusis, pennis se- cundariis remigis secundi extremitatem attengentibus, vertice et cervice viridici- nereis, mento genisque flavicantibus, qulâ albicante, dorso viridi, abdomine flavo, rectricibus nigris, viridi limbatis, alis nigris viridi, albo et flavo signatis, rostro nigro, mandibulä et maxillä cinereo (cæruleo ?) limbatis, pedibus nigris. Long. tot., 0,150 ; alæ, 0",062 ; caudæ, 0",062 ; rostri (culm.), 0,16; éarsi, 0,020. Dessus de la tête et du cou d’un gris cendré, légèrement nuancé de vert; lores, joues et menton d’un jaune soufre, dos d’un vert lirant au jaune en arrière; gorge d’un gris blanc; poitrine et sous-caudales d’un jaune presque pur; abdomen d’un jaune fortement nuancé de vert; rectrices médianes noires, bordées de vert à l'extrémité ; rectrices latérales d’un brun verdâtre avec des lisérés d’un vert doré; face supérieure des ailes d'un brun noirâtre foncé avec deux bandes obliques, la première très large et d'un blanc pur, la seconde plus étroite et d’un blanc jaunâtre, formées par les bords des grandes couvertures et des couvertures médianes ; pennes alaires bordées en outre, pour la plupart, comme chez l'Ægithina tiphia, de lisérés blancs ou jaunes qui augmentent de largeur sur les pennes secon- daires ; face inférieure des ailes offrant le même dessin que chez l’Ægithina liphia, les lisérés internes des rémiges et des pennes secondaires paraissant d'un blanc presque pur et contrastant avec la teinte grise du reste de la plume ; plumes axillaires et couvertures inférieures d’un blane légèrement lavé de jaune vers le pli de l'aile; touffes des flancs plutôt jaunes que blan- ESPÈCES D'OISEAUX NOUVELLES OU PEU CONNUES 9287 ches ; bec noirâtre avec les bords des mandibules d’une teinte grisâtre (blancs dans l'oiseau vivant ?); pattes noires. Cette espèce parait être confinée dans l'empire d'Annam, car je n’en ai trouvé aucun représentant dans les collections nombreuses formées en Cochinchine, au Cambodge et dans le Laos par MM. Germain, Jullien et Harmand. Parmi les oiseaux recueillis par ce dernier voyageur dans les montagnes de Chaudoec, sur les limites de la Cochinchine et du Cambodge, j'ai observé en revanche un spécimen qui, dans sa livrée, offre les couleurs de l'Æthorhynchus æanthotis, espèce récemment décrite par M. Sharpe (1) d'après un oiseau (femelle adulte ?) envoyé du Cambodge par le voyageur Mouhot, mais qui peut tout aussi bien être considéré commeune jeunefemelle d'Æthorhynchus Lafresnayii (Hartl.). C'est du reste à cette dernière espèce que je l'avais rapporté primitivement. L'oiseau tué par M. le docteur Har- mand offre, il est vrai, sur la région dorsale, des teintes beaucoup plus claires que la femelle adulte d'Æthorhynchus Lafresnayt faisant partie de la collection de M. G. Wardlaw Ramsay et mentionnée dans le Catalogue de M. Sharpe (2), mais 1l a les mêmes dimensions, à très peu près, que ce der- nier spécimen, et il ne diffère pour ainsi dire point, sous le rapport des pro- portions, des Æthorhynchus Lafresnayi tués par M. Rück à Malacca et en- voyés par lui au Muséum d'histoire naturelle. Les différences de nuances que l’on constate en comparant l'oiseau de Chaudoc, soit avec les spécimens obtenus par M. Rück, soit avec les spécimens décrits par M. Sharpe, peu- vent fort bien provenir de différences d'âge, et comme lPÆthorhynchus Lafresnayü à été signalé non seulement à Malacca, mais dans l’Arracan et le Ténasserim, 1l n’y aurait rien d'étonnant à ce qu'il descendit, à travers le royaume de Siam, jusque dans le Cambodge et sur les confins de la Cochin- chine. 19. — Corvus torquatus (Less. ex Cuv. mss. in Mus. Par.)? Hué. (4) Op. cit., p. 15. (2) Op. cit., p. 14. 288 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSEUM Dans la collection formée par M. le docteur Philip, se trouve un Corbeau encore jeune et en mauvais état qui me paraît se rapporter à l'espèce appelée par Cuvier Corvus torquatus et décrite sommairement sous ce nom par Lesson dans son Traité d'Ornithologie (1). Trois individus de celte espèce figurent actuellement dans les galeries du Muséum : l’un est le type même du Corvus torquatus, dont la provenance est inconnue, mais qui n'est certainement pas originaire d'Australie, comme le croyait Lesson; un autre a été rapporté, probablement de la Chine, par l'expédition de la Favorite, en 1844; enfin le troisième a été envoyé de Pékin, en 1867, par M. Fontanier. Malheureusement il n'est pas très facile de comparer ces spécimens parfaitement adultes avec l'oiseau tué dans les environs de la capitale de l'Annam, celui-ci ayant le bec brisé à son extrémité, le plumage de la tête et du cou légèrement altéré et les grandes pennes des ailes et de la queue encore engagées en parte dans leurs étuis ; cependant tout porte à croire qu ils appartiennent au même type scientifique. L'oiseau de Annam présente en effet un collier blanc semblable à celui des oiseaux de la Chine, mais moins nettement dessiné ; il a des reflets bronzés sur les ailes et sur la queue, mais point de reflets pourprés sur la queue, en un mot il offre certains caractères assignés au Corvus lorquatus, avec quelques restes de la livrée du jeune âge, et se trouve exactement dans cette phase de plumage que M. Sharpe à décrite d'après un spécimen capturé dans l'empire chi- nois (2). D'après M. À. David (3), le Corvus torquatus se trouve communément dans toutes les parties de la Chine, en dehors de la région montagneuse, mais il est particulièrement répandu dans les provinces méridionales : 1l n’y aurait donc rien d'étonnant à ce qu'il se rencontrât aussi dans l'empire d'Annam. En revanche il paraît manquer dans les régions situées plus à l’ouest et au sud-ouest, dans le Laos, le Cambodge, la Cochinchine et le royaume de Siam, car je n’ai vu aucun spécimen de Corvus torquatus dans (1) 1831, p. 328. (2) Sharpe, Ca’. B. Brit. Mus., 1877, t. III, p. 21. (3) Op. cit., p. 188. ESPÈCES :D'OISEAUX NOUVELLES OU PEU CONNUES 289 les nombreuses collections formées dans ces diverses régions par MM. Har- mand, Germain, Pierre, Jullien et Bocourt; d’ailleurs l’espèce n'est pas mentionnée dans le Catalogue de M. G. Tirant, qui indique seulement (1) en Cochinchine deux espèces de Corneilles, la Corone insolens (variété ou race locale de Corone splendens) et la Corone Levaillanti (variété ou race locale de Corone macrorhyncha). 20, — Pica rustica (Scop.). Hué, 21 novembre 1882. — Yeux d'un marron très foncé, presque noir (d'après M. Philip). Un spécimen absolument semblable à nos Pies d'Europe et à un spé- cimen obtenu, probablement dans le Cambodge, par M. le docteur Har- mand. La Pie vulgaire n’est pas représentée dans les collections formés par M. Germain et ne se trouve pas indiquée dans les notes manuscrites de ce voyageur; c'est qu'en effet la présence de cet oiseau dans la Basse-Cochin- chine est tout à fait accidentelle. « Pour ma part, dit M. G. Tirant (2), je € n'ai pu voir ni à Saigon, ni à Tày ninh, ni à Trà vinh, aucune Pie ». Suivant le même naturaliste, l'espèce n’est pas rare au contraire à Qinhon; elle est probablement commune au Tonkin et dans l’Annam, où les indigènes la désignent sous le nom de Con-chim-àc-là, que les habi- tants de la Basse-Cochinchine appliquent par erreur à une toute autre espèce, au Coracias affinis. La Pica rustica a été signalée, en outre, en dehors de l'Europe, dans la Perse, l'Inde septentrionale, l’Asie centrale, la Sibérie orientale, le Tibet, la Chine, la Mongolie, le Japon et l'Amérique du Nord (3). En un mot elle est répandue sur la plus grande partie de l'hémisphère boréal; mais, en Asie, elle ne dépasse probablement pas d'ordinaire le 12° degré de lati- tude nord. (1) Op. cif., p. 138. (2) Op. cif., p. 139, no 249 (sous le nom de Pica caudata}. (3) Sharpe, Cat. B. Brit. Mus., t. IUT, p. 62 (sous le nom de Pica pica), et A. David et E. Oustalet, op. cil., p. 373, n° 937 (sous le nom de Pica caudata). NOUVELLES ARCHIVES DU MUSEUM, VIII. — 2° SÉRIE. 87 290 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSEUM 21. — Sturnus sericeus (Gm.). Hué, 4 décembre 1882. | Un spécimen identique à ceux qui ont été obtenus dans la Chine mé- ridionale par M. de Montigny (Shanghaï 1854) et par M. l'abbé A. David (Setchuan 1871 et Chensi), et qui ont servi de modèles pour la description et la figure publiées dans nos Oiseaux de la Chine (1). Le Sturnus sericeus ne dépasse probablement pas à l’ouest la grande chaîne de montagnes qui court du nord au sud, le long des frontières de l'Annam, car 1l n'est pas signalé par M. G. Tirant dans son Catalogue et il ne se trouve pas au nombre des oiseaux recueillis dans le Laos, le Cambodge et la Basse- Cochinchine par MM. Harmand, Jullien et Germain. Dans ces dernières contrées, 1l est représenté par d’autres espèces de la même famille (Temenuchus sinensis, T. dauricus, Sturnia burmanica, ete.). 22. — Treron nasica (Schl.). Huë, 17 mai 1882. — Iris jaune doré; paupières bleu de ciel; lon- gueur totale 0",24. — Nom local : Con-b6-côn-xanh (d'après M. Philip). Par leurs dimensions, par la forme de leur bec, dont la mandibule su- périeure présente une forte courbure partant des plumes frontales, et par les teintes générales de leur plumage, des Pigeons, mâle et femelle, tués par .M. Philip aux environs de Hué sont presque identiques à plusieurs spéci- mens qui ont été obtenus par M. À. Marche, en 1883, dans l'ile de Palawan ou de la Paragua, aux Philippines, et que je rapporte au Treron nasica de Schlegel (2), comme M. R.-B. Sharpe l’a fait (3) pour des Pigeons recueillis dans la même île par le professeur Steere. Les oiseaux de l’Annam ont seulement les bordures jaunes des couvertures alaires et des pennes secon- daires encore plus larges que les oiseaux des Philippines; ils rappel- (1) P. 862, ne 520, et pl. 87. (2) Observations sur les Colombars, in Nederl. Tijdschr., t. 1, p.62, et Muséum des Pays-Bas, 1873, livre 10, Columbæ, p. 55. (3) On Birds collected by prof. Stcere in the Philippine archipelago, in Trans. Linn, Soc, Lond., 2e série, t. I, p. 346, n° 119, ESPÈCES D'OISEAUX NOUVELLES OU PEU CONNUES 291 lent aussi beaucoup deux spécimens qui font parte des collections du Muséum et qui portent le nom spécifique de Treron sulaensis (Schleg.),avec celte indication de provenance : Soelo-Bessi. Ces derniers oiseaux, tout en ayant le bec très robuste, offrent un petit intervalle entre les plumes fron- tales et le point où commence la convexité de la mandibule supérieure. D'autre part je ne trouve dans le Catalogue du Musée des Pays-Bas, où devrait se trouver le type du Treron sulaensis, aucune mention de cette espèce, les Pigeons verts qui habitent l'ile de Soelo Bessi ou Soula-Bessie (1) étant tous rapportés non pas à une forme distincte, mais à une espèce largement répandue, au Treron griseicauda (Gr.). Le Treron nasica est mdiqué par Schlegel comme se trouvant à Bornéo, à Sumatra et à Bangka (2) ; à ces localités 1l faut ajouter désormais, d’après les découvertes de MM. Steere et A. Marche, l’île de la Paragua, aux Philip- pines, et d’après la découverte de M. Philip, certains points au moins de l'empire d’Annam. Or si la présence du Treron nasica à Sumatra, à Bangka, à Bornéo et à Palawan ne présente rien d'extraordinaire, ces quatre îles n'étant pas très distantes les unes des autres et formant, grâce à d’autres ilesintermédiaires, une bande presque continue, dirigée obliquement travers l'équateur, il n’en est pas de même de la présence de cette même espèce dans l'empire d’Annam, qui se trouve séparé des Philippines par une mer couvrant environ 8 degrés de longitude. Évidemment les Pigeons peuvent franchir au vol des étendues plus considérables ; cependant ceux du genre Treron, qui sont essenüellement frugivores, restent en général cantonnés dans un même archipel ou habitent les îles voisines, où ils trouvent les vé- gétaux qui leur conviennent. D'autre part il est impossible d'admettre que les Treron nasica de l'Annam ont passé par la Cochinchine et sont venus à {ravers la presqu'ile de Malacca, puisqu'ils n'ont jamais été renccn- trés dans notre colonie, où ils sont remplacés par les Treron viridifrons (1) Dans le groupe de Sula ou Soula, entre Célèbes et les Moluques, Voyez aussi A.-R. Wallace, On the Birds of the Sula Islands, in Proc, Zool. Soc. Lord. 1862, p. 364, (2) Mus, des Pavs-Bas, Columbæ, p. 54, 299 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSEUM (Blyth), vernans (L.), Korthalsi (S. Müll), ete. (1). Faut-il les considérer comme les débris d’une race dont l'aire d'habitat était jadis beaucoup plus étendue, ou comme les représentants d’une colonie fondée par des oiseaux que les vents ont entraînés de Sumatra ou de Bangka sur les côtes de PAn- nam, ou bien encore comme des individus modifiés du type griseicauda Gray (ou xipalensis, Hodgs), qui se trouve en Cochinchine aussi bien qu'à Java, à Sumatra, à Célèbes et dans le Népaul? Ce sont là des questions quine peuvent être résolues avec les matériaux qne j'ai entre les mains. 23. — Gallicrex cinerea (Gm.). Hué, 1° juin 1882 (sous le nom de Poule sultane). — Nom annamite Con-quôc (d'après M. Philip) ou Con-Ga-nùôc (d'après M. Tirant). Cette espèce est très rare dans les localités arides de l'Inde centrale et dans les provinces du nord-est, à l'exception de celles qui font partie de la zone sous-himalayenne ; elle est très commune au contraire dans la partie orientale des provinces centrales, sur la côte occidentale de la Péninsule, dans le Bengale inférieur, dans lArakan, le bas Pégou, le Ténassérim, aux iles Andamans, à Ceylan, à Malacca (2), dans la Basse-Cochinchine (3), dans la Chine méridionale, au Tibet (4) et aux Philippines (5); mais il est probable que dans une grande partie au moins des régions précitées elle ne séjourne pas pendant toute la durée de l'année. Dans l'Inde, en eflet, le Râle cendré ne se trouve que dans les régions où il tombe au mains 40 pou- ces de pluie et où les gelées nocturnes sont totalement inconnues, et dans l'ile de Ceylan il fait son nid pendant la saison pluvieuse, qui correspond à la mousson du sud-ouest (6). La présence de cet oiseau dans une localité dépend donc des conditions extérieures ; il lui faut, surtout à l'époque de la (1) Voyez G. Tirant, op. cil., p.140. (2) Jerdon, Birds of India, 1864, par. III, p. 716, n° 904 (sous le nom de Gallicrex cristalus) Hume: Nests and eggs of Indian Birds, 1875, part. III, p. 596, n° 904 (sous le nom de G. cinereus). (3) D. G. Tirant, op. cit., p. 160, n° 326. (4) A. David et E. Oustalet, op. cit., p. 484, n° 692, (5) Walden, Trans. Zool. Soc. Lond., 1875, t, IX, part. 2, p. 229, n° 170. ( 6) Hume, Mests and eggs, loc. cit. ESPÈCES D'OISEAUX NOUVELLES OU PEU CONNUES 293 reproduction et de l'éducation des petits, une lempérature extérieure assez élevée, jointe à une humidité suffisante, et pour trouver le milieu qui lui convient, il peut être obligé de changer de pays, suivant les saisons. Ainsi M. l'abbé A. David a remarqué qu’à Moupin et dans les provinces de la Chine situées au sud du Yangizé le Râle cendré ne se montre que. pendant l'été (1) ; c’est au mois de mai qu'ont été tués plusieurs spécimens envoyés de Lucon (Philippines) au Muséum par M. A. Marche en 1880; c'est au mois de mars et d'avril qu'ont été obtenus à Zamboanga (Philip- pines) quelques spécimens étudiés par M. le marquis de Tweeddale (2), et c’est deux mois plus tard qu'a été capturé l'individu donné au Muséum par M. Philip. Cet oiseau est de couleur un peu plus foncée que l’un des spéci- mens provenant des Philippines et porte la livrée de noces presque complète. Enfin je lis dans les notes manuscrites de M. Germain que les Gallicrex cris- lata (ou G. cinerea) passent en nombre assez considérable dans la Basse- Cochinchine, durant les mois d'avril et de mai. Ils sont alors communs dans les marais, dans les rizières et au bord des cours d’eau. Je conclus de ces diverses observations que si les Râles cendrés sont sédentaires dans l'Indeetà Ceylan (ce que j'ignore),ils attendent, pour visiter la Cochinchine et l’'Annam, la fin de la saison sèche, correspondant aux mois de décembre et de janvier ; et que si nombre d’entre eux s'arrêtent pour nicher dans les provinces ma- récageuses de l'Indo-Chine, d'autres poussent plus loin leurs migraüons, et gagnent la Chine méridionale et l’île de Formose. Vers la même époque, d'autres bandes de la même espèce se rendent probablement aux Philippi- nes, par une autre voie, à travers l’île de Bornéo (3), mais, comme les pre- mières, ont sans doute pour point de départ la pointe méridionale de la pres- qu'ile de Malacca et les îles de la Sonde. A l'appui de cette opinion, Je puis invoquer le témoignage de M. A.-G. Vorderman (4), qui a obtenu à Java un spécimen de cette espèce au mots de janvier, c'est-à-dire précisément à (1) A. David et E. Ouslalet, Loc. cié. (2) Fweeddale, Ornithology of the Philippines, in Proc. Zool. Soc. Lond., 1878, p. 952. (3) R.-B. Sharpe, oCntributions to the Ornithology af Borneo, in Ibis, 1879, p. 271. 4) Bataviasche Vogels, 1882, part. II, p. 79 (sous Je nom de Gallinula crisfala, 294 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM l'époque où l'espèce fait défaut dans la Chine méridionale et dans la Cochin- chine. Une autre migration, en sens inverse, doit s'effectuer en automne. Si ces hypothèses sont exactes, le Ràle cendré se comporte exactement comme notre Râle des prés (Crex pratensis), qui, lui aussi, est un oiseau migrateur. 24. — Gallinula chloropus (L.). Hué, 28 avril 1882. La Poule d’eau vulgaire ayant déjà été signalée sur la plus grande parue de l'Ancien Monde, depuis l’Europe jusqu'en Sibérie, au Japon et aux Philippines (1), on pouvait s'attendre à la rencontrer dans l’Indo-Chine. M. Philip, comme M. Tirant, mdique, pour cette espèce, le nom annamite de Con-gà-nùôc. 25. — Hypotænidia striata (Briss.). Hué. Espèce un peu moins largement répandue que la précédente et étran- gère à l'Europe, mais se trouvant dans l'Inda-Chine, à Malacea, à Java, à Sumatra, à Célèbes, aux Philippines, à Formose et dans la Chine méridio- nale (2). D'après M. Germain (3), comme d’après M. Tirant, l'Hypolænidia striata est commune en Cochinchine, dans les rizières et dans les prairies, au bord des cours d'eau. Beaucoup d'individus de cette espèce s'arrêtent sans doute pour nicher dans les régions marécageuses de notre colonie, ou y résident même pendant toute l’année (?); mais d'autres ne font sans doute que traverser la Cochinchine et l'Annam, pour gagner les provinces méridionales de l'empire chinois et l'ile de Formose. M. Germain nous apprend, en effet, qu'il y a, aux mois de mars et d'avril, un passage considé- (1) A. David et E. Oustalet, op. cit., p. 485, n° 693, — G. Tirant, op. cit., p. 160, n° 327. (2) A. David et E. Oustalet, op. cit., p. 488, n° 698, (3) Noles manuscrites. ESPÈCES D'OISEAUX NOUVELLES OU PEU CONNUES 295 rable de ces oiseaux, et c'est également dans les premiers mois de l’année, que M. Philip a dù obtenir le spécimen qu'il a donné au Muséum. Les Râles striés qui visitent la Chine méridionale, comme ceux qui nichent probable- ment dans les régions humides du Bengale (1), viennent sans doute de Sumatra et de Malacca, où ils ont passé quelques mois; mais tandis que les premiers suivent la route de la Cochinchine et de lAnnam, les autres tour- nent à l'ouest après avoir traversé le Ténasserim ; enfin les individus de la même espèce qui se rendent dans l'archipel des Philippines partent peut- être encore du même point, et se dirigent au nord-est, à travers les iles de Bangka, de Bornéo et de Palawan. Quant aux Aypotænidia striata qui nichent aux îles Andamans, ce sont probablement des oiseaux sédentarres, puisque M. Hume les considère comme appartenant à une race locale qu'il nomme Hypotænidia obscuriora (2). Enfin il est possible que certains Râles striés qui se reproduisent dans l’île de Formose y séjournent également durant toute l’année, puisque M. Swinhoe en a tué au mois de janvier (3), c’est-à-dire à une époque où, dans l'hypothèse précédemment admise de migrations régulières, les Aypotænidia striata se sont, pour la plupart, retirées dans des contrées plus méridionales. 26. — Ardea (Nyticorax) manillensis (Vig.). Hué. Un spécimen portant la livrée du jeune âge, c'est-à-dire ayant toutes les plumes de la tête et du manteau marquées de stries et de taches trian- gulaires d'un blanc jaunâtre et ressemblant beaucoup à un exemplaire en mauvais état qui a été envoyé des Philippines au Muséum, par M. A. Mar- che, en même temps que des exemplaires adultes, appartenant évidemment à la même espèce. Or, comme ceux-ci répondent parfaitement, par leurs dimensions et leurs couleurs, aux descriptions du Nycticorax manillensis en ({) Hume, Nests and eggs of Indian Birds, 1875, part. III, p. 605, n° 913, (2) Hume, Stray Fcathers, t. 1, p. 302, et Nocsés and eggs, loc. cit, (3) R, Swinhoe, Zhis, 1865, p. 234, el 1866, p. 394, 296 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM livrée complète (1), données par Vigors (2) et par Ch. Bonaparte (3), je crois qu'il ne peut y avoir aucune incertitude au sujet de la détermination du Héron de l’Annam. Je me serais plutôt attendu à rencontrer dans cette dernière région le Nyctiorax griseus où Biboreau ordinaire d'Europe, que M. A. David a tué dans le nord de la Chine (4) et que M. Germain (5) et M. G. Tirant (6) ont observé en Cochinchine. Cependant je n’ai pas de peme à admettre qu'un oiseau aussi bon voilier que le Nyctiorax manillensis puisse se transporter facilement de l’Annam à l'archipel des Philippines et vice- versa. La distance qui sépare la ville de Hué des environs de Manille, localité d’où proviennent, je crois, tous les spécimens de N. manillensis actuellement connus, est d'ailleurs notablement moins grande que celle qui sépare lile de Lucon de l'ile Bonin, où avait été capturé le type du N. cras- sirostris (7), espèce que beaucoup d'auteurs considèrent comme identique au À. manillensis. 27. — Charadrius fulvus (L.). Hué, 8 novembre 1882. Le Pluvier fauve, qui représente, en Asie, notre Pluvier doré, se repro- duit en Sibérie et en Mongolie et va passer l'hiver en Océanie. L’An- nam se trouvant sur la route quil doit suivre deux fois par an, il n’est pas (1) Je dis en livrée complèle, car l'oiseau décrit par Ch. Bonaparte (Consp. av., t. II, p. 140) comme élant le jeune du NV. manillensis n'appartient probablement pas à cette espèce, ainsi que j'ai eu l'occasion de le dire par lettre à M. Salvadori, qui m'avail interrogé à ce sujet. Ce prétendu jeune du N. manillensis, qui fait encore parlie des collections du Muséum, à l’élat de spécimen en peau, vient bien des îles Salomon, comme le dit Ch. Bonaparte, mais il a été rapporté par l'expédition de l'Astrolabe (Voyage au pôle Sud, 1841), et non par M. Dussumier ; il ressemble à l'oiseau de l'Annam, mais a lès parties supérieures du corps d’une teinte plus rousse et les tarses plus longs. (2 Proc. Zool. Soc. Lond., 1831, p. 89. (3) Consp. av., 1856, {. II, p. 140. (4) A. David et E. Oustalet, Oiseaux de la Chine, p. 444, n° 646. (®) Notes manuscriles. D’après M. Germain, le Bihcreau commun passerait en lroupes à travers la Cochinchine, au mois d'octobre; il serait commun sur les bords du Mé-kong et se lrouverait aussi a Poulo-Condore. (6) Op. cit., p. 152, n°292. M. G. Tirant indique, pour cette espèce, le nom cambodgien de Khwck. (7) Vigors, Voy. Blossom, Zool., p.27. Le type de cette espèce n'existe plus ou British Museum. (8) Schlegel, Muséum des Pays-Bas, Ardeæ, 1863, p.60. — A. Reichenow, Journ, of Ornith., 1877, p. 238. Ù ESPÈCES D'OISEAUX NOUVELLES OU PEU CONNUES 297 étonnant de rencontrer dans la collection formée par M. Philip un spéci- men de Charadrius fulvus, obtenu précisément à l'époque où cette espèce doit effectuer sa migration d'automne (1). 28. — Charadrius (Æqialitis) dubius (Scop.). L'observation que je viens de faire à propos du Charadrius fulvus s'applique également au Charadrius (Ægialitis) dubius. Ge dernier, en effet, est aussi un oiseau migrateur ; il niche dans la Sibérie orientale, dans la Mongolie, dans la Chine septentrionale (2) et dans l'Inde anglaise (3), et il se relire probablement ensuite aux Philippines (4), à Bornéo (5), à Célèbes (6), en Cochinchine (7), à Java (8), à la Nouvelle-[rlande (9) et peut-être dans d'autres îles de l'Océamie. C'est du moins ce que paraissent indiquer quel- ques dates de capture que je relève dans les mémoires de M. Sharpe, du marquis de Tweeddale, de M. Vorderman, ou sur les étiquettes de spéci- mens reçus par le Muséum d'histoire naturelle de Paris. Ainsi des Pluviers de l’espèce Charadrius (Ægialitis) dubrus ont été obtenus par M. Everett aux mois de septembre et d'octobre dans les îles de Leyte, de Bohol (Philippi- (1) A. David et E. Oustalet, op. cit., p. 424, n° 608. (2) A. David et E. Oustalet, op. cit., p. 429, n° G14. (8) Hume, Nests aud cggs of Indian Birds, 1875, part, III, p. 572, n° 849. D'après les renscigne- ments recueillis par ce naturaliste, la nidification du Ch. dubius, dans l'Inde, a lieu en mars ou en avril. (4) C'est aux Philippines qu’a élé découvert le type du Pelit Pluvier à collier de Luçon (Sonnerat), qui est devenu le Charadrius dubius de Scopoli; malheureusement la date de capture de l'oiseau figuré par Sonnerat (voyez Mouvelle Guinée, pl. 46) cest aussi inconnue que celke de la capture des spécimens mentionnés par lord Walden (On the Birds inhatiting the Philippine Archipelago, in Trans. Zool. Soc. Lond., 1873, t. IX, part. 2, p. 227) et par M. de Martens (Journ. f. Ornith., 1866, p. 26, n° 146). Je ne sais donc pas si le Charadrius dubius se trouve aux Philippines à d'autres mo- ments de l’année qu'au mois de novembre, époque à laquelle a élé pris, dans l'ile de Luçon, un spécimen envoyé au Muséum par M. Marche. C'est d’après ce renseignement que j'indique les Philip- pines comme un séjour d'hiver du Charadrius dubius. (5) Salvadori, Uccell. Born., p. 316.— Sharpe, Ornithology of Borneo, Ibis., 1876, p. 51, n°67, et Proc. Zool. Soc. Lond., 1879, p. 350, n° 113. (6) Walden, Trans. Zool. Soc. Lond., 1872, t. VIII, p. 89. (7) G. Tirant, op. cit., p. 148, n° 275. — R. Germain (notes manuscrites). (8) A. Vordermann, Bataviasche Vogels, 1882, part. II, p. 74 (sous le nom de Charadrius philip- pinus). (9) Sclater, Proc. Zool. Soc. Lond., 1879, p. 447. NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM, VIII. — 2° sérix. 38 298 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM nes) et de Bornéo, par M. Marche au mois de septembre dans l'ile de Lucon (Philippines), par M. Vorderman au mois de janvier dans l'ile de Java, et par M. Rolland au mois de mars dans la presqu'ile de Malacca. En un mot tous les Charadrius fulvus qui proviennent des Philippines, de Bornéo et des îles de la Sonde et sur lesquels j'ai pu recueillir des renseignements ont été pris depuis le commencement de septembre jusqu’à la fin de janvier, c’est- à-dire en dehors de la période de reproduction, qui, pour cette espèce, doit commencer vers le mois de mars et se terminer vers la fin de mai ou au milieu de juin; seul le spécimen provenant de Malacca a été capturé à une époque où, dans l'Inde, la nidification du Charadrius dubius va commencer ; mais cet oiseau était peut-être précisément en train d'effectuer son voyage vers l'Inde ou l’Indo-Chine française. Dans cette dernière région, M. Tirant signale le Charadrius dubius comme une espèce très répandue durant la sai- son sèche, ce qui permet de comprendre encore la Cochinchine parmi les pays où le Pluvier de Scopoli vient prendre ses quartiers d’hiver. IlLest vrai que, dans ses notes manuscrites, M. Germain dit que ce même Pluvier passe en Cochinchine dans la saison des pluies, qu'il se montre en tout temps à l’embouchure des fleuves et sur le littoral et quil se rencontre aussi à l’île de Poulo-Condore ; mais ces indications ne contredisent pas, comme on pourrait le croire, celles qui nous sont fournies par M. Tirant. Les Pluviers qui viennent passer la saison sèche en Cochinchine doivent en effet arriver durant la saison des pluies, ou plutôt à la fin de cette saison, c'est-à-dire en octobre; en outre, si beaucoup d’entre eux repartent dès le mois de mars pour se rendre à travers l’Annam dans la Chine méridionale, quelques couples restent sans doute et nichent dans le pays, de telle sorte que des représentants du Charadrius dubius peuvent être vus pendant toute l’année sur certains points de la Cochinchine. Le Pluvier fluviatile ou petit Pluvier à collier (Charadriusou Ægialitis fluviatihis, Bechst.), qui appartient à la faune européenneet que plusieurs auteurs identifient au Charadrius dubius (1), ne se comporte du resle pas autrement; car si nombre d'individus de cette (1) A. David et E. Oustalet, Oiseaux de la Chine, p. 429, n° GC14. ESPÈCES D'OISEAUX NOUVELLES OU PEU. CONNUES 299 4 espèce ne font que traverser nos départements septentrionaux, quelques- uns s’y reproduisent chaque année (1). 29. — Totanus glareola (L.). Hué, 28 avril 1882. Yeux marron clair (2). Bec rosé dans ses deux tiers postérieurs, brun dans son tiers antérieur. Longueur 0,20. Oiseau pris au piège dans une rizière (d’après M. Phihip). Un spécimen identique à ceux qui ont été envoyés de Cochinchine par M. R. Germain. Le Totanus glareola ou Chevalier sylvain, qui voyage depuis le nord de l’Europe jusqu’en Afrique et depuis l’Asie septentrionale jusqu’en Malaisie, traverse naturellement dans ses migrations l'empire d’Annam et la Gochinchine, où 1l est assez commun pendant la saison des pluies (3). La date de capture indiquée ci-dessus montre que quelques individus s’arrêtent dans l’Annam et y séjournent pendant l'hiver. 80. — Tringa Temminckii (Leis].). Hué, novembre 1882 ? Un individu de cette espèce, obtenu par M. le docteur Philip, n’a pas des teintes aussi vives qu'un spécimen pris au mois de septembre en Cochinchine par M. R. Germain et portant encore la livrée de noces presque complète. L'oiseau de l’Annam a donc été tué dans une autre saison, peut-être au mois de novembre. De même que le Totanus glareola, le Tringa Temmincki passe en grand nombre à travers la Chine ; il se rencontre communément en Mon- golie durant la belle saison, et pendant l'hiver il n’est pas rare dans les provinces méridionales du Céleste Empire (4). Tous les Bécasseaux ne poussent pas en effet leurs migrations jusqu'en Malaisie et certains d’entre eux doivent aussi s'arrêter dans l’Annam. En Cochinchine l'espèce parait être rare, car M. Germain, qui en a cependant procuré quelques spécimens (1) Degland et Gerbe, Ornithologie européenne, 2° édit., 1867, t. Il, p. 136, n° 329. (2) Brun foncé, d’après M. Germain. (3) Germain, notes manuscrites. Voyez aussi A. David et E. Oustalet, op. cit., p. 462, n° 666. (4) A. David et E. Oustalet, op. cit., p. 473, n° 678. 300 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM au Muséum, ne nous donne aucun renseignement sur cet oiseau, dont il n’est pas fait mention non plus dans le catalogue de M. Tirant. 81. — Tringa minuta (Leisl.). Hué. Je rapporte avec doute à celte espèce deux petits Bécasseaux dont l'état de conservation laisse beaucoup à désirer. Le Tringa minuta voyage du reste souvent en compagnie du T. Temmincku, et il est très commun pen- dant l'hiver dans les contrées méridionales de l'Asie. 82. — Glareola orientalis (L.). Hué, 11 novembre 1882. Un spécimen absolument semblable à ceux que M. R. Germain a obtenus dans la Basse-Cochinchine, où, suivant M. G.Tirant(1), l'espèce est connue sous le nom annamite de Con-chim-Do-nach el se trouve communé- ment dans toute la région culüvée. D’après M. A. David, la Glareola orientalis niche en grand nombre dans les plaines incultes du pays des Ortous, en Mongolie, et elle se rencontre fréquemment en août et en septembre dans les environs de Pékin (2). Vers la fin de l’année, elle doit descendre du côté de l’Inde méridionale, où elle se trouve surtout en hiver, d’après Jerdon (3), et du côté des îles de la Sonde et de l'Australie. C’est probablement au moment de cette migration d'automne qu'a été tué Le spécimen donné au Muséum par M. Philip. Il. — DEesCRIPTION DE TROIS ESPÈCES D'OIS£AUX ORIGINAIRES DE LA NOUVELLE GUINÉE, DES PHILIPRINES ET DE L’AFRIQUE OCCIDENTALE. Dans le numéro du 10 juin 1880 du Bulletin de l'Association scientifique (1) Op. cit., p. 148, no 278. (2) A. David et E. Oustalel, op. cil., p. 431, n° G17. (3) Jerdon, Birds of India, part. I, p. 631, n° 342. ESPÈCES D OISEAUX NOUVELLES OU PEU CONNUES 301 de France (1) et, plus tard, dans les Annales des Scrences naturelles (2), j'ai signalé la présence, dans une collection récemment acquise par le Muséum d'histoire naturelle, d'un Perroquet de petite taille que j'ai nommé Cyclo- psitlacus Salvadori. Les caractères que j'avais indiqués pour cette espèce nouvelle ne permettaient pas de la confondre avec aucune des formes pré- cédemment connues du genre Cyclopsittacus; mais, comme Je puis aujour- d'hui donner une figure coloriée du mâle et de la femelle, 1l est nécessaire, je crois, de reprendre ma description primitive et d’insister de nouveau sur les caractères zoologiques de ce Cyclopsiltacus Salvadorÿ, qui, à tous les âges, se distingue des C. Desmaresti, C. Blythi, C. cervicalis, etc. Ainsi la femelle et le jeune mâle qui m'ont servi de type pour ma première description diffèrent nettement de tous les oiseaux du même groupe : 1° par la forme lancéolée des plumes des joues et des côtés de la tête, qui sont disposées en divergeant à partir du bord antérieur de l'œil et qui, par leur nature et leur éclat émaillé, rappellent exactement les plumes situées dans les mêmes régions chez les Trichoglosses ; 2° par la coloration verte et bleue, particulièrement vive chez la femelle, de la région frontale et du ventre, ces mêmes parties étant au contraire, chez les femelles des autres Cyclo- psillacus que je viens de citer, rouges et orangées. Ces deux caractères suffi- raient déjà pour distinguer la femelle et le jeune mâle des C. Salvadorü des femelles et des jeunes mâles des €. Blythü et C. cervicalis, qui offrent, du reste, ce caractère commun de n'avoir point de tache bleue au-dessous de l'œil. Chez la femelle et chez le jeune mâle du C. Salvadorü, cette tache existe au contraire, mais elle est rejetée en arrière, à l'angle postérieur de l'œil. Le sommet de la tête, chez ces deux individus, passe de la teinte cendre bleue au vertjaunâtre, à reflets dorés, couleur qui se retrouve sur les plumes lancéolées des joues. Le dos, les ailes, la queue et l'abdomen présentent la même coloration que chez le C. Desmaresti, mais, sur la poitrine, à la place de la zone bleue assez étroite suivie d’une zone rouge qui (1) 2e série, t. I, n° 11, p. 172. — Voyez aussi A. B. Meyer, J. f. O., 1880, p. 312 (note), et Zbis, 1881, p. 165. (2) Ann. des Sc. nat. Zoologie, 6° série, 1882, t. XIII, art. n° 8. 302 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSEUM existe chez ce dernier oiseau, il y a, chez le C. Salvadorü, une large écharpe d’une teinte cendre bleue, avec deux ou trois trois plumes rouges sur les côtés et au milieu. Ces plumes rouges, plus développées chez le jeune mâle, où elles sont d’ailleurs d'une nuance très vive, annoncent que le mâle, revêtu de sa livrée primitive, porte une écharpe écarlate. Il en est ainsi, en effet. Deux mâles adultes, en livrée de noces, acquis de M. L. Laglaize en 1881, ont le front d’un vert teinté de bleu, le ventre et la nuque d’un vert doré, comme chez le jeune mâle, les plumes des joues, des côtés de la tête et du tour du bec lancéolées et d’un magni- fique jaune d’or, la région située en arrière de l'æ1l marquée de bleu d’ou- tremer et la poitrme ornée d'une écharpe mesurant, au milieu, plus de 0,025 et colorée en rouge aussi intense que celui du bandeau frontal du C. Demaresti. Ces deux mâles ont été tués par les chasseurs de M. Bruijn, sur la côte nord-est de la Nouvelle-Guinée, entre 136°,30 et 137 degrés de latitude; ils proviennent exactement de la même région que la femelle et le jeune mâle précédemment acquis par le Muséum. En résumé je puis donner du C. Salvadort la diagnose suivante : C. Salvadorii, n. sp. (PI. XII) C. Desmarestii, C. occidentali, etc., dispar, genis et capitis lateribus plumis lanceolatis, nitentibus vel auratis, fronte viridi-cyaneo vel cyaneo, n°C rubro, nec aurantiaco, macula postoculari cyanea, suboculari nulla. Mas adultus viridis, subtus flavescens, fronti viridi-cyaneo, nucha et genis flavis, auratis, macula postoculari pulcherrime cyanea, pectore coccineo,-rostro nigricante, pedibus nigro-virescentibus. Long. tot., 0,220, vel, 0,280 ; alæ, 0",118; caudæ, 0%,087, vel 0%,090 ; culminis rostri, 0,019. Mas junior adullo similis, sed coloribus modestioribus, pectore cœrulescente, plumis coccineis vix maculato. Fœmina mari adullo similis, sed fronte et vertice pulchre cyaneo-virescentibus, nitentibus, pectore cœrulescente diversa. Long. tot., 0",220; alæ, 0,112; caudæ, 0%,090 ; culminis rostri, 0,020. Je ferai remarquer en outre que si par sa taille et ses formes générales le Cyclopsittacus Salvador appartient au groupe du C. Desmarestü, par quel- ESPÈCES D'OISEAUX NOUVELLES OU PEU CONNUES 303 ques particularités de coloration il se rapproche du C. aruensis, le front et le sinciput de la femelle étant, comme dans cette dernière espèce, fortement teintés de bleu d'outremer. Sous un certain jour, la partie supérieure de la tête de la femelle du C. Salvador semble même tout à fait bleue, grâce à de nombreuses plumes brillantes, émaillées, parsemées au milieu des plumes normales d'un vert vif. Ces plumes brillantes existent aussi chez le mâle, mais sont plus clairsemées et laissent dominer, par conséquent, la teinte verte sur la partie antérieure de la tête. Par leur aspect, elles rappellent, comme je le disais tout à l'heure, de même que les plumes jaunes des joues, les plumes brillantes des Trichoglosses, et n'ont pas du tout la même struc- ture que les plumes orangées du ventre du C. Desmarestir. J'ajouterai enfin que, dans l'intervalle qui s'est écoulé entre ma pre- mière diagnose et la description plus complète, insérée dans les Annales des sciences naturelles, le C. Salvadort a été d'abord mentionné par le doc- teur À. Reichenow dans sa Monographie des Perroquets (1), puis décrit par M. Salvador: (2) d'après un individu (femelle) qui avait été acquis à M. Laglaize par M. le comte Turati, mais qui n’était pas, comme le sup- pose M. Salvadori, un des types de l'espèce. Ces types se trouvent tous dans la collection du Muséum, et le spécimen qui fait partie du Musée Turati avait été conservé par M. Laglaize, qui l'a envoyé plus tard en Italie. Dans l’année même (1880) où le Muséum acquérait les types du Cyclop- sittacus Salvadori, cet établissement recevait de M. A. Marche plusieurs espèces intéressantes de Mammifères et d'Oiseaux recueillies dans lile de Luçon, et entre autres un magnifique Pigeon qui mérite par l'éclat de ses couleurs d'attirer l’attention des naturalistes. Ce Pigeon, que j'ai décrit précédemment dans le journal le Natura- (1) Conspectus Psittacorum, Syst. Uebers. aller bekannten Papageien Arten, p. 72, et Journ. f. Ornith., 1881, p. 136. — Voy. aussi Salvadori, Ibis, 1881, p. 287. (2) Interno ad una specie poco nota del genere Cyclopsittacus, Turin, 1882 (extrait des Aéti della R. Academia delle Scienze di Torino, t. XVII). 304 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM hste (1), appartient au genre Ptlopus (vulgairement Pigeons verts), dont les représentants sont disséminés sur un grand nombre d'îles de POcéanie et de la région indo-malaise, et peut certainement être considéré comme un des types les plus remarquables de ce groupe qui compte déjà tant d'espèces revêtues d’une livrée somptueuse. Par ses formes générales, il se place dans le sous-genre Rhamphiculus, à côté du Ptilopus (Rhamphiculus) occipitalis (Bp.) des Philippines et du Pélopus (Rhamphiculus) Fischeri (Brügg.) de Célèbes, avec lesquels il ne saurait d’ailleurs être confondu. Dans les deux espèces que je viens de citer, le sommet de la tête et la région située entre le bec et les veux sont en effet d’un gris clair, la région des oreilles d’un rouge pourpre où vineux ; au contraire, dans l’oiseau qui a été envoyé par M. Marche, et qui est cependant désigné comme étant une femelle, le dessus et même les côtés de la tête sont d'un rouge brique tournant au vermillon, et passant au noirätre en arrière du côté des oreilles. Des différences encore plus importantes existent dans les autres parties du plumage : ainsi tout le dessous du corps est d’un gris clair, lavé de vert sur les flancs, cette teinte grise remontant sur la nuque, en forme de collier, et étant relevée sur la poitrine par une large tache du rouge le plus vif, rouge ver- millon vers le haut et rouge carmin vers le bas. Cette tache représente évidemment la plaque orangée qui orne la région pectorale du Rhamphi- culus occipitalis. Les grandes rémiges sont noires avec un liséré blanc ou jaunâtre extrêmement fin, les pennes secondaires d’un vert noirâtre, avec les barbes externes ornées d'une frange très lonque, d'un rouge carmin, qui semble surajoutée au reste de la plume. Quant aux pennes caudales, elles offrent les mêmes teintes que chez le Ptilopus (Rhamphiculus) Fischert ; elles ont la face inférieure d’un gris noirâtre à la base et d’un gris pâle à l'extrémité, et la face supérieure d’un vert noirâtre, passant au vert métallique sur les pennes médianes, et terminée par une large bande d’un gris verdâtre. En outre, comme chez beaucoup d’autres Ptlopus, on reconnaît, en examinant ces plumes avec attention, que chacune d'elles porte sur les côtés un liséré (1) Ne 41, 4er décembre 1880. ESPÈCES DOISEAUX NOUVELLES OU PEU CONNUES. 305 extrêmement ténu. Les sous-caudales sont d’un vert métallique largement encadré de fauve. Le bec est rouge, avec la pointe plus claire, et les pattes sont rouges également. La diagnose latine suivante résume les caractères essentiels de Pespèce : Ptilopus (Rhamphiculus) Marcheï, n. sp. (PI. XII) P#. (Rh.) occipitalis et Pt. (Rh.) Fischeri diversa pectore ruberrimo et pennis secundariis fmbria rubra ornatis. Long. tot., 0,860 ; alæ mutilatæ, 0,180 ; caudæ, 0,140 ; r'ostri culminis, 0,014; tarsi, 0®,025 ; digiti medii (sine unque), 0",029. Le spécimen unique qui m a servi de type pour cette description a été pris au mois de mars 1880, dans l’île de Lucon, à 300 mètres d'altitude, dans les montagnes du nord-est de Bayabas. M. Marche nous apprend que cette espèce est extrêmement rare dans la localité, aussi depuis 1880 n'a- t-il pu, malgré ses efforts, s’en procurer aucun autre spécimen. Il serait cependant très désirable de connaître le mâle, qui doit être revêtu d’un costume encore plus riche que l'individu décrit ci-dessus, et qui a sans doute la tête d’un rouge vif, les flancs d’un vert métallique (comme chez le Rham- pluculus occipitalis) et le plastron pectoral très étendu, rejoignant peut-être la tache rouge du menton. Lorsque j'ai publié, il y a quelques années, la liste des espèces d’oi- seaux recueillis par M. A. Marche durant son voyage au Gabon (1), j'ai cité, parmi ces espèces, la Pintade vulgaire, mais depuis lors, en étudiant plus attentivement les deux exemplaires que j'avais cru pouvoir rapporter à la Numida meleagris, et en les comparant à des Pintades tuées à l'état sau- vage, J'ai constaté (2) certaines différences qui me paraissent avoir une valeur spécifique. Ainsi, chez un mâle adulte, d'espèce vulgaire, qui a été pris au Sénégal, la tête est surmontée d’un casque un peu renversé en arrière et mesurant 0,02 de haut, les joues portent des pendeloques de 0,03 de (1) Nouvelles Archives au Muséum, 2e série, 1. II, fase. {, 1879, p. 53. (2) Voyez Ann. des Sc. nat. Zoologie, 6e série, 1882, t. XIII, article n° {. NOUVELLES ARCHIVES DU MUSEUM, VII. — 2° SÉRIE. 39 306 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM long sur 0°,03 de large, et la base du bec est pourvue de deux petites ca- roncules ; mais la poitrine et la base du cou sont d’un brun à peine nuancé de violet, et le dessin du dos et des ailes n’est pas très net, les points blancs se détachant à peine sur un fond brun; au contraire, chez les Pintades mâles que M. Marche a tuées sur les bords de l'Ogôoué, et qui sont certaine- ment adultes, le casque n'a que 0",005, les pendeloques 0,015 sur 0",014 ; il n’y a pas de caroncules à la base du bec, mais la poitrine et la base du cou sont fortement teintées de violet et sont par conséquent d'un roux vineux ; enfin les points blancs, largement encadrés, s’enlèvent vigou- reusement sur le fond noirâtre du plumage, aussi bien sur les parties supé- rieures que sur les parties inférieures du corps. En mettant des Pintades adultes du Sénégal en regard de celles qui ont été obtenues par M. Marche, les différences paraissent assez accusées pour que je me sois décidé à créer pour ces derniers oiseaux une espèce nouvelle, Numida Marcher, dont voici la diagnose : Numida Marchei, n. sp. (PL. XIV) N. meleagri aflinis, sed galea minore, pectore vinaceo, dorsi alarumque maculis albis multo distinctioribus diversa. Long. tot., 0,56; alæ, 0,27; caudæ, 0,16; rostri culminis, 0®,08 ; tarsi, 0",08. Depuis que j'ai rédigé cette description, le Muséum a recu de MM. Schwebisch et Thollon, en 1883, deux autres Pintades, tuées à Fran- ceville (Congo), et qui ne diffèrent point de celles que M. Marche avait pré- cédemment obtenues dans la région de l’'Ogôoué. L’aire d'habitat de la Nu- mda Marcher doit donc être prolongée quelque peu vers le sud. E. OusrTaLer. 4 novembre 1884. MATÉRIAUX POUR SERVIR A L'EÉTUDE DES COLÉOPTÈRES DE LA FAMILLE DES PAUSSIDES PAR A. RAFFRAY Consul de France, Correspondant du Muséum. INTRODUCTION Ayant pendant quatre années parcouru FAbyssinie, une pre- mière fois en 1873-1874, avec une mission du ministère de l'instruction publique, une seconde fois de 1879 à 1881, comme vice-consul de France, j'ai pu y réunir d'importantes collections entomologiques, et les coléoptères de la famille des Paussides, nombreux dans cette région, ont spécialement captivé mon attention, tant à cause de leur rareté dans les collections, que de leurs formes bizarres et de leur genre de vie. J'ai eu la main assez heureuse pour en recueillir plus de 500 indi- vidus, répartis en 23 espèces, appartenant à trois genres. Pour arriver à la détermination de ces espèces, en grande partie nouvelles, il me fallut en examiner beaucoup d’autres. À mes récoltes personnelles, je joignis les Paussides du comte de Mnizech, et mes cartons, renfermant bientôt plus des deux tiers des espèces connues, formèrent une des collections les plus riches de cette famille. Je voulais d'abord me borner simplement à décrire et à figurer ces espèces nouvelles, mais, en examinant ces curieux insectes, je fus amené à étudier leur structure, à discuter leur classification, à rechercher leurs analogies. Je me suis livré à de nombreuses dissections du squelette ex- 308 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSEUM térieur dans tous les genres; j'ai pensé que ces recherches pourraient offrir quelque intérêt et je les ai ajoutées aux descriptions, qui avaient été mon but primitif. Ce travail sera donc divisé en plusieurs parties. La première consacrée à la morpholooie, c’est-à-dire à l'étude des formes extérieures, des téguments, de leur vestiture et de tous les organes externes. La deuxième à la classification de la famille. La troisième renferme les observations faites, par d’autres entomolo- gistes où par moi-même, sur le genre de vie des Paussides, avec quelques considérations sur leur répartition géographique. La quatrième, la description d’un certain nombre d'espèces nouvelles. La cinquième, un catalogue général systématique et synonymique de la famille. Ce travail est accompagné de cinq planches, les quatre premières ayant trait à la morphologie et la cinquième comprenant les figures de toutes les espèces nouvelles décrites. J'eusse voulu pouvoir y joindre tout au moins un aperçu de lana- tomie interne de ces insectes, mais, lorsque j'étais en Abyssinie, je ne SUpposais pas être entrainé à étudier ainsi cette famille et je n'ai conservé aucun exemplaire avec les précautions voulues pour permettre plus tard des recherches anatomiques; toutefois, mes devoirs professionnels m'ap- pelant à résider dans les régions intertropicales, j'espère, me retrouvant un jour dans un pays où vivront des Paussides, pouvoir faire ce travail sur des animaux frais. Avant d'aller plus loin, j'ai un devoir à remplir, je veux exprimer toute ma profonde reconnaissance à M. A. Milne Edwards et à M. E. Blan- chard, qui m'ont encouragé et aidé de leurs éminents conseils, à MM. les professeurs du Muséum, qui veulent bien faire aux modestes fruits de mes recherches l'honneur de les admettre dans ces Archives, au milieu de tant de magnifiques travaux et de noms si illustres. COLÉOPTÈRES DE LA FAMILLE DES PAUSSIDES. 309 PREMIÈRE PARTIE MORPHOLOGIE es Paussides possèdent, de andes lignes de leur structur Les Paussides possèdent, dans les grandes lignes de leur structure, une constance el une homogénéité de formes d'autant plus remarquables que les détails de certains de leurs organes sont sujets à de nombreuses varia- tions. Le facies général est lourd, épais, plutôt que gracieux, et présente presque toujours la forme rectangulaire. Le corps, généralement court, est jour s all, Sa re, où il devi - toujours plus ou moins aplat, sauf dans un seul genre, où il devient c lindrique. Tère. — La tête est grosse, plus ou moins irrégulièrement hexago- nale et presque toujours munie d'un cou, parfois très prononcé. Le vertex, généralement bombé, présente souvent une ou plusieurs éminences mamelonnées ou cornigères, mutiques ou fasciculées, parfois aussi des pores ou excavations dont il sera parlé ultérieurement. Le front, d'autant plus déclive que le vertex se trouve plus élevé, est subitement tronqué en avant, troncature très souvent sinueuse, avec les bords relevés et quelquefois tranchants. L'épistome semblerait ne pas exister si on le considérait comme devant être nécessairement la continuation du front dans le même plan; il est cependant assez développé dans la majorité des espèces, mais occupe une position anormale qui pourrait le faire méconnaitre. Il faut regarder comme étant lPépistome la pièce inférieurement déclive, qui s’unit supé- rieurement au front, en formant avec lui un angle généralement aigu, et se confond latéralement avec la partie inférieure des joues. La suture du front et de l’épistome forme presque toujours une carène, parfois très proéminente, sous laquelle s’insèrent les antennes. 8310 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM Les tempes, qui ont d'autant plus d’étendue que les yeux sont moins grands, peuvent être simples ou mucronées ; dans ce dernier cas, elles se dilatent derrière les yeux au point de les dépasser et leur font postérieure- ment une sorte de support et d'orbite enchässant. Le cou, à sa face supérieure, est simplement cylindrique, et, à sa face inférieure, il présente presque toujours, avant son engainement dans le prothorax, une impression plus ou moins ovale qui correspond intérieurement au pharynx, et deux sillons, mais ces derniers ayant leur origine dans le menton, j'en parlerai à propos de la bouche. Avant de passer à l'examen des autres parties de la tête, œil, bouche et antennes, je veux dire un mot des fossettes et des pores, qui accompa- gnent souvent les élévations du vertex; j'en décrirai deux formes que j'ai pu examiner avec soin chez lAylotorus Blanchardi et le Paussus cucul- latus. Dans l’Æylotorus Blanchardi, la tête est sphérique, d’où 1l résulte que le vertex, le front et l’épistome appartiennent à une même courbe. On voit, partant de l’épistome et montant sur le front, deux sillons diver- gents, entourés d'un bourrelet lisse; arrivé sur le front, chaque sillon se bifurque pour circonscrire une fossette oblongue, légèrement réni- forme. Dans une autre espèce du même genre, A. Hottentotus W., M. West- wood avait pris ces fossettes pour des ocelles. Je n’ai pu disséquer ce Pausside, mais je l’ai examiné avec le plus grand soin, et il m'a semblé que ces prélendues ocelles ne sont que des fossettes. Quant à l'A. Blanchardi, je me suis assuré qu'il y a là une perforation complète, à parois verticales, de la boîte cränienne. Tout au plus pourrait- on supposer qu'elle est occultée par une membrane extrêmement ténue, qui aurait été détruite par la dessiceation. Dans le Paussus cucullatus, il y à certaines modifications. La région du front et du vertex est légèrement renflée avec une dépression médiane de l’avant à l'arrière, limitée par deux sillons recourbés intérieurement à leur base et aboutissant à une excavation d'aspect auriculaire où il existe COLÉOPTÈRES DE LA FAMILLE DES PAUSSIDES. 311 une perforation, complète aussi, mais à bords sinueux ; chaque sillon n’a qu'un bourrelet lisse du côté externe. Ces pores, que jusqu’à nouvel ordre on pourrait nommer pores fron- taux, sont très probablement destinés à des organes de la sensation, soit de l’ouïe, soit de l’odorat, sans qu'il soit, pour le moment, possible de rien affirmer d'absolument certain à cet égard. OEil. — Les yeux sont généralement assez grands, toujours latéraux, irrégulièrement arrondis, ou le plus souvent ovales, parfois très légèrement réniformes, composés d’un assez grand nombre de facettes de dimensions moyennes ; 1l est rare que celles-ci deviennent très petites, jamais elles ne sont ni très grandes ni très convexes. Elles sont formées d'hexagones et de pentagones irréguliers. Dans certaines espèces, on voit insérée, çà et là, au point de jonction de trois facettes, une grande soie jaune, très mince à sa base, renflée au milieu et très amincie à son extrémité. Antennes. — De toutes les parties du corps, chez les Paussus, les an- tennes sont les plus variables ; les décrire toutes serait décrire toutes les espèces ; cependant, on peut les faire rentrer dans un certain nombre de formes générales et les diviser ainsi en plusieurs groupes (1). Il y a d’abord trois grandes divisions, suivant que les antennes sont composées de 10, de 6 ou de 2 articles. Dans toutes, le premier article est relativement peut, globuleux ou subquadrangulaire. Je le négligerai comme n’offrant aucun intérêt. Les antennes de 10 et de 6 articles sont comprimées, à articles nettement transversaux; chacun d'eux peut n’être relié au précédent et au suivant que par un nœud médian très petit, c'est le cas des Homopterus, (1) Note. Je n’ai pas figuré d'antennes dans les planches de Morphologie parce que l’on trouvera presque tous les types dans la planche XIX, où sont figurtes les espèces nouvelles. 312 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSEUM Cerapterus, Arthropterus ; 1ls peuvent, au contraire, être plus ou moins intimemént soudés les uns aux autres sur toute leur largeur, comme dans les Pleuropterus. Cette dernière disposition est la seule qu’on observe dans les antennes de 6 articles, Pentaplatarthrus, Ceratoderus. Les antennes de deux articles présentent les formes les plus diverses ; on peut encore les diviser en deux groupes très tranchés, suivant que les antennes sont simples ou repliées. Dans les antennes simples, le second article où massue, le seul qui nous occupe, peut affecter les principales formes suivantes : 1° En lentille aplatie, irrégulière, pluridentée, avec des traces plus ou moins profondes de sutures, dénonçant la coalescence de plusieurs ar- cles et formant ainsi une transition naturelle avec les articles soudés, mais très distincts et mobiles, du groupe précédent. 2° Lenticulaire, plus ou moins arrondie, ovale, oblongue, falciforme ou irrégulière et même tortueuse, presque toujours avec une dent basale plus ou moins accentuée ; mais cette massue, quelle que soit sa forme, est toujours entière, c’est-à-dire qu'elle ne présente jamais d’excavation à sa marge postéro-externe. 3° De forme très variable, ovale, oblongue, allongée, triangulaire, polygonale, le plus souvent avec une dent basale de dimensions variables, et parfois très longues ; la marge postéro-externe présente toujours une ex- cavalion qui peut n'être qu'un sillon à son minimum de développement ou, au contraire, envahir complètement l’article et en faire une véritable coupe. Grande ou petite, cette excavation est presque toujours munie trans- versalement de 5 à 6 fossettes oblongues, qui peuvent s’oblitérer jusqu’à n'être qu’un point séparé de l’autre par un petit tubercule, ou se développer jusqu'à devenir des sillons alternant avec des côtes, allant d'une marge à l’autre, ce qui fait paraître l'excavation cannelée avec des bords crénelés. Il est rare que ces excavalions ne soient pas accompagnées d’appendices séti- formes plus ou moins développés. Cette disposition à pour résultat d'augmenter considérablement la COLÉOPTÈRES DE LA FAMILLE DES PAUSSIDES. 313 surface de contact pour l'antenne, qui doit devenir alors un organe très délicat, quel que soit d’ailleurs le sens dont elle est le siège. Il y à encore des antennes en forme de petits bâtonnets allongés, plus ou moins droits ou tordus. Dans cette dernière disposition elles ne sont Jamais excavées. Enfin les antennes dites repliées : elles sont insérées au fond et au milieu d’une cavité frontale; le premier article s'applique dans le fond de la cavité en s'infléchissant vers l’axe de la tête ; le second, beaucoup plus grand, se replie sur le premier, qu'il recouvre complètement en occultant du même coup la cavité frontale dans laquelle il se loge. Bouche. — L'appareil buccal jouant un rôle considérable dans les fonctions de la vie organique des insectes, il ne faut pas s'étonner de l'importance qu'il prend dans les classifications, dont il est une des bases. Chez les Paussides, nous lui retrouvons ce même caractère prépon- dérant, et les modifications qu'il subit dans cette famille sont suffisantes à elles seules pour la caractériser et la séparer des autres. Dans les coléoptères, la bouche se trouve généralement située dans l’axe du front et dans un plan sensiblement parallèle au sien, ce qui ne veut pas dire que le front lui-même ne puisse se trouver perpendiculaire ou même inférieurement oblique par rapport au verlex, comme dans les Cérambycides. Dans d’autres, comme chez les Scarabéides, le clypeus peut se relever, prendre de grandes proportions, sans modifier beaucoup les relations de position qui existent entre la bouche et le front, la première se trouvant toujours dans un plan sensiblement parallèle à celui du front et, par conséquent, terminale. | Chez les Paussides, la bouche est inférieure, dans un plan plus ou moins perpendiculaire à celui du front, et entièrement circonscrite par des pièces qui, sauf une, appartiennent à la face inférieure de la tête. Ces pièces sont, postérieurement, la plaque jugulaire (pl. X VIE, fig. 2, 3, M); latéra- lement, une extension des joues (pl. XVI, fig. 2, 3, N), et antérieurement, NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM, VIII, — 2 série. 40 314 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM une pièce transversale (pl. X VIT, fig. 2, 3, Q), dont j'ai déjà parlé, qui est l'épistome et porte à son sommet les antennes, lesquelles se trouvent ainsi insérées sous un rebord du front. La cavité buccale est done ainsi circonscrite et séparée des yeux par l'extension inféro-antérieure des joues. Il en résulte que les organes buccaux, les mandibules, les palpes maxillaires en particulier, ne peuvent avoir qu'un mouvement latéral restreint, et c’est aussi ce qui motive et explique la disposition particulière des mâchoires, lesquelles, pour augmenter leur pouvoir préhensif et masticateur, jouissent d'un mouve- ment latéral propre, tandis qu’au contraire les palpes labiaux sont beau- coup plus mobiles que chez nombre de coléoptères et peuvent se mouvoir en décrivant d’arrière en avant un arc assez étendu. Cette disposition de la bouche, infère au lieu d'être terminale, est une règle invariable chez tous les Paussides; elle a pour complément, chez la majorité des espèces, des organes buecaux occultants, comme nous le verrons tout à l'heure. Labre. — Le labre est généralement peu développé; dans le plus grand nombre des espèces, transversalement arrondi ou échancreé, il est, chez quelques autres, plus allongé, triangulaire et rétréci à la base. Mandibules. — Elles sont robustes, courtes, recourbées, excavées infé- rieurement, presque toujours unidenttes, la tranche inférieure se dilate vers la base en une plaque membraneuse de forme variable plus ou moins denticulée. Palpes maxillaires. — Ts sont grands, de 4 à 5 arücles de dimensions et de proportions très variables. Parfois grêles, à articles plus ou moins cylindriques, ils sont souvent épais, comprimés, quelquefois complètement aplatis (devenant alors occultants). Mäâchoires. — Elles sont formées comme toujours de quatre pièces COLÉOPTÈRES DE LA FAMILLE DES PAUSSIDES. 315 distinctes ou atrophiées, mais affectant toujours une disposition parlicu- lière. 1° Cardo (pl. XVI et X VIL, lettre À des figures), qui s'articule directe- ment sur la face inférieure de la boîte céphalique, sert de support en même temps à la mâchoire proprement dite et au palpe maxillaire. Il est toujours grand, très développé en triangle curviligne ou cordi- forme, convexe à sa face externe, l'interne concave et remplie par les muscles moteurs du palpe et des mandos. Il n’est pas sujet à d'importantes variations. 2° Supes (pl. XVII et XVII, lettre B), de dimensions et de formes variables, suivant les genres, c'est sur lui que s’articule le mando. Dans les genres à palpes libres non occultants et pouvant, en raison de leur gracilité, exécuter des mouvements plus étendus, le mando de la mâchoire ne jouit pas d'un mouvement propre et indépendant; le stipes est alors un article additionnel à la base du palpe(pl XVI, fig. 1, 4, 7,13, 14, 17, 18, B), le mando vient s’insérer sur lui latéralement et extérieurement par un appendice corné (pl. XVIL fig. 1, 4, 7, 13, 14,17, 18, C). Dans les genres où les palpes sont plus ou moins occultants et ne peu- vent, par suite de leur ampleur, exécuter que des mouvements restreints, la construction du süpes est tout autre. Il forme alors un demi-anneau (pl. XVII, fig. 17, B), très rarement un anneau entier (pl. XVIL, fig. 28, 29, B), qui s'applique sur la marge interne de la base du premier article du palpe, et si on regarde celui-ci par sa face externe, on voit dans la commissure formée par le cardo et le palpe une plaque de forme plus ou moins triangulaire, qui est le stipes. Quant au mando lui-même, il s'in- sère, par articulation, sur le milieu du stipes, mais plutôt vers la face interne du palpe, laquelle, étant évidée et comprimée, lui permet d'exécuter des mouvements dont l'ampleur peut aller à plus d’un quart de cercle. Dans certains cas, il va même jusqu'à s'appliquer tout entier contre la face interne du palpe. M. Burmeister (Revue et magasin de zoologie, 1841) a parlé d’un petit appendice capituliforme (fig. 8, A) qui servirait à Parüculation du mando; 316 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM je crois, d’après la figure, que ce n’est autre chose que le stipes lui-même, qui est d’ailleurs immobile. 3° Mando. —- IT se compose lui-même de deux parties : le lobe externe (pl. XVII et XVIII, E) et le lobe interne (D). Le lobe ex- terne manque souvent, et quand 1l existe ses dimensions sont très va- riables. Le lobe externe est toujours inséré sur un repli corné du lobe in- terne-et à la base de celuirc1 (pl XVNIL is 741426730385: pl. XVII, fig. 20, 23, 24, S). Je n'ai pas vu qu'il ait de mouvement propre et qu'il puisse s'appliquer le long de la face externe du lobe interne, dans une rainure faite ad hoc, comme l’a dit M. Burmeister. J'ai constaté, 1l est vrai, dans bien des cas, le long du lobe interne, une sinuosité plus ou moins accentuée, mais elle existait avec ou sans la . présence du lobe externe, dont elle semblait indépendante, et, quand les deux se trouvaient réunis, le lobe externe était certainement immobile sur son support. Arrivé à son maximum de développement, le lobe externe peut égaler en longueur le lobe interne, mais 1l est toujours très étroit, styli- forme, ou plus ou moins cultriforme ; 1l n'est jamais composé de plusieurs articles, et peut être réduit aux dimensions d’un bouton ou d'une dent. Quant au lobe externe, sa forme et ses dimensions, à deux exceptions près, sont très constantes. C’est une pièce cornée, transparente, variant du tiers au cinquième de la longueur totale du palpe maxillaire, falciforme ou plus souvent en carré long, plus ou moins sinuée,recourbée à son extrémité, qui forme un fort crochet terminal et, inférieurement, une dent large, courte el acérée. Lorsqu'il est falciforme, la marge inférieure est généralement armée d’un assez grand nombre de spicules robustes. Dans le genre Pentaplatarthrus, le mando est triangulaire, garni à son sommet et inférieurement de fortes spicules coudées et serrées les unes contre les autres. Dans le genre Arthropterus, le mando est oblong, puis tronqué en COLÉOPTÈRES DE LA FAMILLE DES PAUSSIDES. 917 fer de hache au sommet, qui est garni de plusieurs spicules très fortes et recourbées. Il arrive fréquemment que la marge supérieure du mando est garnie de soies très fortes et parfois barbelées, sur lesquelles je reviendrai à pro- pos des poils des téguments. Languette (pl. XVII et X VIH, lettre K). — La languette est toujours cornée, grande (sauf dans deux genres où elle est petiteet allongée), rarement ovale, généralement plus ou moins régulièrement trapézoïdale, convexe à sa face externe, concave à sa face interne, garnie de poils, de soies et même de spicules. Elle est décombante, comme les palpes labiaux, et peut s'appliquer avec eux sur la cavité buccale, qu'elle contribue, pour une large part, à occulter. Les supports des palpes labiaux (pl. XVII et XVIIT, lettre H) sont grands, généralement séparés l’un de l’autre, libres à leur partie supérieure, et plus ou moins inlimement soudés à leur base avec la languette, mais sans Jamais se confondre avec elle; ils sont évasés au sommet, pour permettre aux palpes d'évoluer amplement. Les paraglosses n'existent pas, c'est à peine si, dans un ou deux cas, on pourrait en trouver une trace dans les angles supérieurs repliés de la lan- guette, garnis au même endroit de quelques soies rigides. Palpes labiaux. — Toujours grands, robustes, ils offrent des variations considérables, qui seront décrites à propos de chaque genre, Ils sont toujours composés de trois articles, le premier très petit; le dernier peut être fusiforme, triangulaire, ou même trapézoïdal, et, dans ces deux derniers cas, son sommet est toujours tronqué et excavé, parfois en forme de cloche. Ils sont toujours décombants, souvent au point de former un angle droit avec la languette. Menton. — Le menton affecte presque constamment la même forme 318 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSEUM dans toute la famille, mais, comme:il peut être plus ou moins recouvert par la pièce prébasilaire (elle-même intimement soudée à la pièce basilaire et se confondant avec elle), contre laquelle il s'applique et se soude intérieurement, on pourrait, à première vue, lui supposer des variations, qui sont plus apparentes que réelles. Le menton, toujours bien plus étroit que la pièce prébasilaire, qui li- mite inférieurement la cavité buccale, a une forme trapézoïdale très pro- fondément échancrée au milieu, le fond de cette échancrure étant lui-même plus ou moins sinué et denté au centre; en d’autres termes, le menton présente deux lobes latéraux très développés, et une petite dent médiane plus ou moins obsolète. Ces deux lobes prennent toujours place entre le cardo des palpes maxillaires et les supporis des palpes labiaux, par suite ces derniers se trouvent ainsi encastrés dans l'échancrure du menton. Il arrive fréquemment que le menton est réduit à ces deux lobes laté-- raux, tout le reste étant recouvert par la pièce prébasilaire. La forme de ces lobes en triangle très allongé, ou à côtés presque parallèles, avec le sommet plus ou moins aigu, arrondi ou sinueux, est en réalité très peu variable. Les lobes du menton contribuent surtout à l’occultation de la cavité buccale en remplissant l'espace, qui serait laissé vide entre les palpes maxillaires et labiaux. Tels sont, dans leurs grandes lignes, les organes buccaux des Paus- sides, qui constituent un tvpe assez anormal dans l’ordre des coléoptères. Pièce prébasilaire. — Elle est, comme je viens de le dire, indistincte et réunie à la pièce basilaire. Pièce basilaire. — Celle-ci est au contraire parfaitement délimitée, de chaque côté et sur toute la longueur de la tête, par une ligne sinueuse, à lequelle correspond intérieurement une arête assez prononcée. Elle affecte une forme évasée antérieurement, s’élargissant de chaque côté du menton, pour aller rejomdre la portion inférieure des joues et former, entre ces dernières et le menton, la marge de la cavité buccale. COLÉOPTÈRES DE LA FAMILLE DES PAUSSIDES. 319 Un peu avant la région du cou, la pièce basilaire est marquée d’une petite impression de forme variable qui se traduit intérieurement par un petit tubercule. Prororax.— Il affecte des formes très diverses ; tantôt simple et tantôt complètement divisé en deux parties, l’une antérieure, l’autre postérieure ; dans le premier cas, 1l peut être transversal ou cordiforme, parfois dilaté et échancré, près de la base, sur les côtés ; dans le second cas, le sillon trans- versal peut être réduit à un simple et léger étranglement et les deux lobes sont alors généralement arrondis, ou bien ce sillon se creuse, devient sinueux, se complique de fossettes, on dirait deux prothorax, dont l’anté- rieur est le plus souvent caréné transversalement et anguleux sur les côtés et le postérieur plus étroit. ProstERNuM. — Limité à la partie antérieure des hanches, qui sont contiguës, et la pointe posternale n'étant qu'une lamelle à peine distincte, il se trouve assez réduit. En arrière, les ouvertures cotyloïdiennes ne sont pas complètement fermées et se réunissent en un sillon, qui sépare les deux épimères, les- quelies sont très petites. Les épisternums sont, au contraire, généralement très développés, et leurs dimensions correspondent aux expansions latérales du prothorax. Mesororax.— Il n'a de visible que le scutellum triangulaire, toujours très petit, mais manquant rarement. C’est sur la membrane qui unit latéralement cette partie du thorax à la suivante que se trouve située la première paire de sigmates. MesosrerNum. — Transversal et assez développé, sa pointe est nulle ou très petite. Les épisternums sont bien développés, en carré long, obli- quement incliné en avant ; les épimères réduites à un liséré, presque in- visibles. 320 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM Les cavités cotyloïdiennes, fermées, sont un peu transversales, plus ou moins irrégulièrement arrondies ou ovales. Meraraorax. — Caché sous les élytres, aucune partie n'en est visible. Le scutum est grand, en carré légèrement cordiforme ; son scu- tellum est étroit, très transversal. C’est au point de jonction de ce dernier avec l’épimère que se trouve située la seconde paire de stigmates. MerasrerNuM. — Généralement grand, surple et peu convexe, n'offrant de pointe ni en avant ni en arrière, les hanches intermédiaires et posté- rieures étant contiguës. Les épisternums sont grands, variables, le plus souvent en triangle allongé et visibles sur toute la longueur du métaster- num, parfois en parties occultés par le rebord épipleural des élytres. Les épimères sont très pelites, et presque toujours complètement occultées par les élytres. | ÉLvrres. — Elles sont toujours grandes, en carré long, jamais déhis- centes, et leur forme varie très peu. Au sommet, elles ne laissent voir de l'abdomen que le pygidium ; à la base, les épaules sont bien marquées, on voit même parfois une espèce d’étranglement ou de cou. Le repli épipleural est toujours très grand, surtout depuis l'épaule jusqu'à l'abdomen, il s’amincit vers l’extrémité, sans jamais disparaitre complètement, et, à l'angle apical externe, il existe un pli en forme de bour- relet creusé en dessous, et recouvrant la naissance d’un sillon marginal circulaire du pygidium. Ce caractère se retrouve, sans exception, dans toute la famille. Généralement, à cet endroit, le tégument élytral devient plus mince, pius membraneux. Les élytres ne présentent jamais de stries, tout au plus parfois de légers vestiges de côtes, elles sont le plus souvent unies avec une ponc- tuation très variable. ÂILES MEMBRANEUSES. — Tous les Paussides possèdent des ailes mem- COLÉOPTÈRES DE LA FAMILLE DES PAUSSIDES. 9321 braneuses bien développées. Elles sont allongées, légèrement sinuées à la marge supérieure, arrondies au bout, un peu élargies vers le milieu de la marge inférieure, puis sinuées de nouveau et plus largement vers la base ; l'angle apical externe est presque droit, mais arrondi. Les nervures, toutes réunies, à la base, en un faisceau chitineux, com- prennent : 1° Une nervure costale À forte, bicannelée au bord interne, crénelée au bord externe ; elle aboutit, aux deux tiers de l'aile, à un carpe mal déli- mité E, à l'endroit où l'aile se replie sur elle-même. 2° Une nervure sous-costale H, légèrement sinuée, qui se réunit à la costale, avant le milieu de l'aile. 3° Une nervure médiane G, partant de la base et semblant un rameau de la sous-costale ; elle s’amineit et se coude vers le milieu de l'aile, puis sépaissit de nouveau et disparaît avant d'atteindre le bord inférieur. Entre les costale et médiane se trouvent les nervures radiale et cubi- tale, qui ont une origine commune, libre, dans la membrane elle-même. 4 La radiale B, formant d'abord un coude, se relève et semble se perdre dans le carpe E, qu'elle limite en dessous, mais elle se dessine de . nouveau et vient attemdre le bord antérieur de l'aile. 9° La cubitale C, confondue d’abord avec le coude de la radiale, s’en détache et se courbe légèrement en dessous, pour venir joindre le bord postérieur. Ces deux nervures émettent, à leur base, un rameau récurrent, bifur- qué D, qui les unit avec le coude de la médiane, en formant une pette cel- lule oblongue. 6° et 7° De la base partent encore l’anale F et la sous-anale K ; cette dernière, arrondie à la base et dentée, se réunit à l’anale vers le nulieu, circonscrivant ainsi une grande cellule oblongue, un peu acuminée infé- rieurement, l'anale ne touche pas le bord postérieur. 8° Enfin, l’axullaire , hbre à la base et au sommet, en forme de grande virgule, suit, sans le toucher, le bord interne de l'aile. La membrane est transparente, à peine irisée, légèrement laiteuse et NOUVELLES ARCHIVES DU MUSEUM, VIII — 2° sÉRie. 41 329 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSEUM entièrement garnie de petits poils très courts disposés en lignes et parfois op- posés les uns aux autres, par la base ou par la pointe. Dans la grande cellule formée par les nervures costale, médiane, ra- diale et cubitale, on voit quelques taches plus opaques ; il y à également un rameau bifurqué plus ou moins opaque, émis, en dessous, par la nervure médiane. Toute la région comprise entre le carpe E, le bord supérieur et la nervure radiale est aussi plus opaque. Cette opacité est due à l’aggloméra- tion des poils. Parres. — Prises dans leur ensemble, elles sont toujours robustes et souvent considérablement épaissies et comprimées. Hancnes. — Antérieures et intermédiaires, grandes, contiguës, lége- rement saillantes (surtout les antérieures), et occultant complètement les cavités cotyloïdiennes; les postérieures sont tout à fait transversales, légè- rement triangulaires et également contiguës. TrocnanrTers. — Toujours grands, très développés. Les antérieurs et intermédiaires sont trapézoïdaux ou sublriangulaires et généralement plus larges que la base de la cuisse, qu'ils dépassent postérieurement en formant alors une pointe plus ou moins saillante. Les postérieurs sont plus grands, cordiformes ou ovales, appliqués le long de la cuisse à sa face interne, mais non soudés avec elle. Cuisses. —- Les antérieures et les intermédiaires sont généralement moins fortes que les postérieures, presque toujours plus ou moins com- primées, parfois très larges et très aplaties; elles sont rarement renflées au milieu ; dans ce dernier cas, les pattes sont plus grêles et les cuisses presque fusiformes. Dans les pattes élargies et comprimées, pour permettre au tibia un mouvement plus ample, les cuisses, à partir de leur articulation avec le COLÉOPTÈRES DE LA FAMILLE DES PAUSSIDES. 323 tibia, sont presque toujours plus ou moins sillonnées à leur face inférieure pour recevoir le tibia dans cette rainure, qui est parfois assez grande pour le loger dans toute sa longueur et lui permettre de s'appliquer ainsi exacte- ment contre la cuisse. Les postérieures sont comprimées comme celles dont nous venons de parler, mais presque toujours avec un caractère plus accentué; il n’est pas rare de voir les cuisses antérieures et intermédiaires presque fusiformes, avec les postérieures dilatées te comprimées. Tigras. — Ils sont trigones ou comprimés ; dans ce dernier cas, ils deviennent parfois triangulaires, et leur extrémité sinuée est presque tou- jours plus ou moins excavée, pour y loger le tarse en tout ou en partie. L’extrémité interne peut être mutique ou garnie d’un ou deux éperons. Tarses. — Les tarses, quoiqu'on en ait pu dire, sont toujours de cinq articles ; il est vrai que, suivant les genres, le premier ou le quatrième peuvent devenir très petits et presque invisibles. C'est dire que leur forme est très variable ; cependant les articles sont toujours simples et entiers, jamais bilobés, et le dernier, toujours allongé, peut quelquefois égaler les quatre précédents réunis. Dans quelques genres les quatre premiers articles sont dilatés, trans- versaux et garnis inférieurement de brosses ; dans d’autres, les tarses sont courts, épais, subconiques avec les articles intimement unis entre eux, et presque toujours sillonnés en dessous; enfin, les articles peuvent être individuellement subconiques, ce qui est plus rare, mais en dessous il y a toujours des brosses, des soies ou des poils, que je signalerai à propos des téguments. Il y a toujours deux ongles robustes, égaux et simples. ABDOMEN. — Inférieurement, l'abdomen n'est composé que de quatre 324 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSEUM seoments visibles, bien que le cinquième existe réellement, mais réduit à deux plaques latérales, cachées sous le quatrième segment, et ne faisant saillie qu'avec l’armure génitale, à laquelle elles semblent intimement liées. Les segments dorsaux sont, normalement, au nombre de huit: les six premiers fortement transversaux, de consistance presque membraneuse; le septième, grand, presque carré, légèrement sinueux de chaque côté, à l'ex- trémité, très fortement coriacé. Le huitième ou pygidium est grand, plus ou moins bombé, vertical, triangulaire ou semi-cireulaire, avec un rebord comprimé, qui forme, en dessus, une espèce de gorge, et en dessous, un demi-cercle plan, exactement appliqué le long du quatrième segment ventral, pour former la cavité anale. Chez les ®, il y a cependant deux sillons, pour laisser passer les épisternites de l’armure, qui sont sail- lantes. Des quatre segments ventraux, le premier est de beaucoup le plus grand, occupant, à lui seul, plus de la moitié de l'abdomen, les deuxième et troisième sont étroits, presque égaux entre eux, le quatrième est toujours plus grand que le précédent. Quant aux rapports entre les segments dorsaux et ventraux, le premier ventral correspond aux quatre premiers dorsaux, les deuxième, troisième et quatrième ventraux aux cinquième, sixième et septième dorsaux, sans cependant être placés en face les uns des autres. La membrane qui unit les trois premiers dorsaux à la base du pre- mier ventral est très étroite, elle est beaucoup plus large pour les suivants, triangulaire pour le quatrième dorsal, très oblique pour les cinquième et sixième. Vers l'extrémité du septième segment dorsal, qui est entièrement corné, la membrane a presque complètement disparu. STIGMATES. — [ls sont au nombre de dix-huit: quatorze abdominaux et quatre thoraciques. Le dernier stigmate abdominal est placé sous le rebord du septième COLÉOPTÈRES DE LA FAMILLE DES PAU SSIDES. 329 segment dorsal. Les six autres abdominaux sont situés dans la membrane, entre les segments dorsaux et ventraux, leur forme est ronde, légèrement ovalaire. Les stigmates thoraciques sont situés, l'an près de la suture de l'épi- mère du métasternum et du scutellum du métathorax, sa position est transversale ; l’autre entre le scutum du mésothorax et le métlathorax. Je n'ai pu encore en découvrir appartenant au prothorax. Le plus grand de tous est le métathoracique, sa forme est très oblongue, mais, qu'ils soient abdominaux ou thoraciques, ronds ou oblongs, leur conformation est tou- jours la même. Le péritrème consiste en un bouton chitineux peu élevé, inséré à sa base sur un repli de la membrane, qui semble être dilatable, percé au sommet d'une ouverture, variant avec la forme du stigmate, située toujours suivant le grand diamètre du péritrème et moins longue que lui. À l'intérieur, au-dessous de l'ouverture du péritrème et accolées à sa paroi, se trouvent deux valves garnies de soies, qui, près du péritrème, ne sont d'abord que de très courtes et petites épines, et s’allongent de plus en plus jusqu’au centre, où elles deviennent assez longues. Les deux valves se rapprochant, les soies s’entre-croisent et ferment le stigmate. ARMURES GÉNITALES. — L’armure génitale femelle étant physiologique- ment et anatomiquement la plus importante, puisqu'elle doit servir succes- sivement aux deux fonclions de la copulation et de la ponte, celle-ci s'exercant d’ailleurs dans les conditions les plus diverses, a tenté l'obser- vaton des auteurs, et l'étude synthétique qu'en a donnée M. Lacaze-Du- thiers n’a pas d’analogue pour l’armure du mâle. Je commencerai donc par l'armure génitale femelle, dont l'étude m'a été singulièrement facilitée par le travail du savant que je viens de nommer. Avant d'aborder la description spéciale des armures des Paussides, quelques idées d'ensemble sur ces organes, complètement négligés par les entomologistes, ne seront peut-être pas inutiles. 326 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM Les aiguillons et les appareils térébrants des Hyménoptères et de cerlains Orthoptères n'étant que le développement et le perfectionnement de pièces fondamentales qu'on retrouve, si rudimentaires qu’elles devien- nent, chez tous les insectes, on comprend que celui qui les possède à leur maximum de développement, présente aussi le type le plus complet de cet organe, et, à ce point de vue, les Coléoptères sont bien loin d'occuper le premier rang. L'armure femelle devant être envisagée non seulement au point de vue de la copulation, mais aussi de l'acte ultérieur de la ponte, le qualifi- calf copulative que lui avaient donné certains auteurs n'évoquant l'idée que d'une seule fonction, M. Lacaze-Duthiers l’a judicieusement changé en génilale, qu'il faut adopter comme n’exeluant aucun des actes de la généra - ton. Les pièces fondamentales d’une armure sont au nombre de six, quatre pièces paires et deux impaires, constituant ainsi un segment complet d'un des anneaux du corps des insectes; le neuvième segment abdo- minal. L'abdomen, en effet, est toujours normalement composé de huit segments, Cest bien par exception que la coalescence des segments se produit simultanément en dessus et en dessous; parfois étant superposés les uns et les autres, ils ne sont pas visibles à l'extérieur, mais presque toujours la dissociation permet de les retrouver. Les pièces impaires sont naturellement les principales, bien que sou- vent elles ne soient pas les plus développées. Ge sont le stermile, représen- tant l’arceau inférieur, et le tergite l'arceau supérieur. Le sternite (gorgeret des Hyménoptères), appelé à jouer un rôle plus important dans la ponte que dans la copulation, subit des modifications considérables, et arrive à son maximum de développement chez les in- sectes qui, comme les Hyménoptères, doivent piquer ou perforer un corps, parfois très dur, pour y introduire leurs œufs, tandis qu'il peut s’oblitérer et même disparaître complètement chez ceux, comme la grande COLÉOPTÈRES DE LA FAMILLE DES PAUSSIDES. 927 majorité des Coléoptères, qui déposent simplement leurs œufs à terre ou à la surface d’un corps quelcon que. Le tergite sert à séparer l'ouverture anale de l'ouverture vaginale; plus ou moins développé, il ne disparaît jamais complètement. Les quatre pièces paires sont les épisternites et les épimérites : pièces secondaires placées latéralement, mais qui ne disparaissent jamais et sont presque toujours les plus développées, étant indispensables à la copula- tion aussi bien qu’à la ponte, quelles que soient d’ailleurs les conditions dans lesquelles ces actes s'effectuent. Les épisternites, dépendances de l’arceau inférieur, constituent en quelque sorte les parois latérales du vagin proprement dit. Ce sont des armatures cornées qui, en s'écartant, dilatent ce tube membraneux, d'abord pour y laisser pénétrer la verge du mâle, ensuite pour donner passage aux œufs, qui glissent de l’oviducte. L'ensemble du sternite et des épister- nites est souvent appelé oviscapte, et aussi, mais d’une facon erronée, ovt- ducte, ee nom doit être réservé au tube faisant suite aux trompes des ovaires. Les épimérites, qu'il faut regarder comme appartenant encore à l’ar- ceau inférieur, servent d'union entre celui-ci et l'inlérieur. Elles n'ont que des fonctions subjectives intimement liées à celles des épisternites. Il y a encore les tergorhabdites et les sternorhabdites, qui sont des appendices, les premiers du tergite (aiguillon proprement dit des Hymé- noptères), les seconds du sternite. Je ne sache pas de cas où les ter- gorhabdites existent dans les Coléoptères, les sternorhabdites sont souvent plus ou moins distincts à l’extrémuté des épisternites. Le rôle des ter- gorhabdites et sternorhabdites est secondaire et ne se rattache à la copu- lation ou à la ponte que pour des fricuons préliminaires ou subséquentes. Quant aux armures des mâles, une descripüon générale en est diffi- cile en l'absence de toute étude synthétique. Cependant le pénis pourrait être considéré comme la réunion des tergite et sternite, ou des deux épisternites; les apophyses qui l'accompa- o 928 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSEUM gnent presque toujours seraient, dans le premier cas, les épisternites, dans le second, les épimérites, la verge représenterait les tergorhabdites, car, étant données les lois qui régissent le squelette intérieur des insectes, on ne peut douter que cette armure ne soit composée des mêmes pièces fon- damentales. Après avoir rappelé en quelques mots la structure générale des ar- mures génitales, nous pouvons aborder l'examen plus spécial de celles des Paussides. . Autant que l'observation de quelques types permet de le croire, le sternite, chez les Coléoptères, est généralement très atrophié, ou même manque absolument. Sous ce rapport, les Paussides présentent un degré de perfection rare et peul-être unique dans l'ordre auquel ils appar- tiennent, en possédant un sternite bien développé et même d’une structure remarquable. On comprendra sans peine que, dans une famille composée d'insectes si rares que bien des espèces et bien des genres sont connus seulement par deux ou trois exemplaires, il m'a été matériellement impossible d'obtenir, par dissection, les armures génitales de tous les genres, mais la famille se compose de plusieurs groupes très tranchés et très homogènes entre eux, et jai étudié les armures de tous ces groupes; si l’on considère que les armures des groupes les plus tranchés n’offrent entre elles que des varia- tions superficielles, on en pourra conclure à l’uniformité de ces organes dans toute la famille. Quand on enlève les troisième et quatrième segments ventraux, on voit d'abord deux plaques irrégulièrement quadrangulaires, libres au mieu, mais soudées de chaque côté aux segments dorsaux ; elle représen- tent le cinquième segment ventral, il faut encore faire l’ablation de ces deux plaques pour trouver l’armure génitale. L On trouve alors deux pièces cornées allongées, placées l’une contre l'autre suivant l'axe du corps, plus ou moins subconiques ou subtriangu- laires, plus larges à la base, amincies au sommet, où elles forment deux COLÉOPTÈRES DE LA FAMILLE DES PAUSSIDES. 329 pointes mousses, déhiscentes, plus ou moins recourbées extérieurement ; derrière la base élargie, ces deux pièces s’amincissent subitement en une tige grêle, à peu près cylindrique, plus ou moins contournée et ressemblant à un pédoncule. Ce sont les épisternites reliés entre eux par des membranes, accolées l’une à l’autre dans le repos, mais susceptibles d’un grand écarte- ment, qui doit toujours et nécessairement coïncider avec leur projection à l'extérieur. À leur face interne, ces épistermites sont creusés en gouttière depuis la partie renflée presque jusqu'au sommet. C’est à partir de l'endroit où finit la gouttière (et aussi la membrane qui les relie) que l'extrémité de l’épisternite devient déhiscente; au point correspondant sur la face externe, on voit une sinuosité dans laquelle s'insèrent perpendicularement deux ou trois soles rigides. Cette partie apicale des épisternites représente, à n'en pas douter, les sternorhabdites et sert à maintenir l’union intime des deux sexes. Sur la partie la plus large de la base de l’épisternite, s’insère l'épimé- rite, C'est une membrane mince, qui semble le prolongement de la tige basilaire ou pédonceule de l’épisternite ; grêle d'abord, arquée, contournée, elle s’élargit, puis réduite de nouveau à un mince filet, elle se coude pour venir s articuler avec le tergite. Le tergite est plus ou moins appliqué contre la face interne du hui- tième segment dorsal (pygidium), dont il suit la courbure en arc de cercle. Très mince au mieu, où il peut être réduit à un simple filet chitineux, il s'élargit, de chaque côté, en une plaque irrégulièrement triangulaire, dontle bord externe s'articule avec l'épimérite. Le sternite est la pièce de l’armure, qui subit Le plus de modifications, mais sa place est invariablement au- dessous des épisternites, plutôt vers leur base que vers leur sommet, et souvent, au repos, caché par eux. C’est une pièce généralement allongée, étroite, en apparence impaire, mais NOUVELLES ARCHIVES DU MUSEUM, VIII. — 2° SÉRIE. 42 330 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM réellement composée de deux pièces intimement soudées au milieu, séparées et divariquées aux deux extrémités. Le sternite est toujours libre, c'est-à-dire qu'il n'est uni aux autres pièces que par des membranes et ne présente avec elles aucune articula- tion, aussi ne doit-il jouir d'aucun mouvement propre et indépendant. La membrane quile soutient, étant, de chaque côté, réunie à la face inférieure des épisternites, 1l doit être entraîné avec eux dans tous les mouvements qu'exécutent ces derniers. Arthropterus piceus. — Les épisternites sont très allongés, presque recülignes, légèrement arqués extérieurement et sinués intérieurement, l'extrémité n’est déhiscente que tout à fait à la pointe où se voient trois petites soies. La tige basilaire est courte avec l'extrémité un peu tournée en dehors. Les épimérites, presque cylindriques et de grosseur égale jusqu’au sommet où ils s'amincissent subitement, sont d’abord rectilignes, obliques, puis coudés jusqu’à angle droit et relevés en pointe à l'extrémité. Le tergite forme de chaque côté une plaque longuement sécuriforme, il est réduit au milieu à un mince filet. Le sternite est une tige grêle, presque aussi longue que les épisternites, bifide au sommet et ressemblant à une pince fermée, bifurqué à sa base, qui est un peu épaissie. Pentaplatarthrus paussoides. — Les épisternites forment des plaques irrégulières, coupées carrément à la base, légèrement arquées extérieure- ment, très fortement trisinuées intérieurement ; les deux pointes sont large- ment déhiscentes, mais recourbées à l'intérieur, etprésentent extérieurement un repli et une sinuosité bien accentués où sont insérées trois soies ; la tige basilaire est courte, mince, arquée en dehors et semble être la continuation de l’épimérite, qui est très arqué, graduellement épaissi, assez subite- ment atténué au sommet. Le tergite est un filet assez épais partout, mais à peine élargi de chaque côté. Le sternite est très court, formé de deux pièces res disinctes, qui ne sont soudées qu'à la base. Cette pièce repré- sente un carré irrégulier dont l'angle supérieur interne se prolonge en une COLÉOPTÈRES DE LA FAMILLE DES PAUSSIDES. 3931 tige légèrement arquée en dehors, avec l'extrémité mousse et denticulée extérieurement ; l'angle interne postérieur du carré, où a lieu la suture des deux pièces, émet supérieurement une dent large, un peu arquée et mousse au sommet. Paussomorphus Chevrolati. — Les épisternites sont en triangle très allongé, avec l'extrémité divariquée extérieurement et repliée en forme d'oreillette ; la base est coupée carrément et forme un angle rentrant, d’où part la tige basilaire mince et contournée, qui semble se bifurquer pour donner naissance à l’épimérite. Ce dernier, grêle à la base et légèrement sinueux, se dilate intérieurement. Le tergite, mince filet au milieu, s'élargit en triangle de chaque côté. Le sternite surpasse en longueur la moitié des épisternites ; il est formé de deux pièces distinctes intimement sou- dées au milieu, très déhiscentes au sommet et rappelant la forme d'une lyre, denticulées à la pointe, longuement bifurquées à la base; les côtés externes de cette fourche sont ondulés ; resserré un peu près de la base, le sternite s élargit près des deux tiers antérieurs. Paussus procerus. — Épisternites très allongés, assez grêles, légère- ment trisinués, avec les pointes déhiscentes, présentant extérieurement un petit repli où s'insèrent deux soies ; tige basilaire, grêle, courte, arquée en dehors ; épimérites subcylindriques, un peu en massue à la base, coudés, à angle droit avant le sommet, qui s'amincit graduellement. Tergite ayant, à chaque extrémité, un petit élargissement irrégulièrement trapézoïdal. Sternite grêle, presque aussi long que les trois quarts des épisternites, bifide au sommet, qui est denticulé, épaissi et brièvement bifurqué à la base. Paussus lœtus. — Épisternites grands, longs, forts, arqués, pointes déhiscentes, aiguës, pli externe bien accentué, base légèrement dilatée en cercle, tige basilaire courte, épaisse, sinuée extérieurement. Épi- mérites un peu renflés à la base, puis assez fortement en massue vers les D NOUVELLES ARCHIVES DU MUSEUM deux tiers, le dernier tiers très aminei et contourné. Tergite assez arqué en filet mince, dilaté oblonguement à chaque extrémité. Sternite comme dans le P. procerus, mais plus court, plus longuement bifurqué, au sommet et à la base. Paussus Latreillei. — Épisternites allongés, robustes, graduellement épaissis vers la base avec la tige basilaire courte, pointue, le sommet lar- gement déhiscent et le repli extérieur assez marqué. Épimérites subeylin- driques, un peu sinueux, légèrement coudés au sommet. Tergite mince, peu arqué, avec une sinuosité médiane, très légèrement élargi de chaque côté. Sternite égalant à peine en longueur la moitié des épisternites, très grêle, puis un peu épaissi au delà du milieu et, à partir de cet endroit, divisé en deux branches très rapprochées l’une de l’autre et denticulées extérieure- ment à l’extrémité, la base est à peine élargie triangulairement. Hylotorus Blanchardi. — Épisternites assez larges, à côtés presque pa- rallèles sur les deux tiers de leur longueur, puis subitement et fortement rétrécis et arqués en dehors, avec le pli externe très accentué; la tige basilaire presque nulle. Épimérites robustes, subeylindriques, légèrement arqués vers le sommet, où ils sont tronqués, l'angle supérieur de cette troncature prolongé en un mince filet, qui s’unit au tergite. Ce dernier, pré- sentant de chaque côté deux longues plaques oblongues, réunies par un filet mince assez court. Sternite peu long, assez fort, légèrement renflé au milieu, avec la base un peu élargie et tronquée, et le sommet bifurqué à pointes mousses, convergentes, denticulées intérieurement. L’armure génitale mâle se compose d’un pénis fortement arqué à la base, et présentant un nœud à l'intérieur de la courbure ; l'extrémité est obliquement tronquée et, au centre de cette troncature, se trouve une ou- verture garnie d’une membrane papilleuse, qui se développe et se replie avec la verge. Cette dernière est longue, mince, légèrement arquée et un peu élargie en spatule à la pointe. A la base du pénis et articulés sur lui de chaque côté, sont deux fortes apophyses, un peu moins longues que lui, COLÉOPTÈRES DE LA FAMILLE DES PAUSSIDES. 399 courbées, coudées ou sinueuses avec l'extrémité simple ou garnie d'un faisceau de poils. Ce sont vraisemblablement, comme je l'ai déjà dit, des épisternites. Le pénis est peu variable; dans quelques espèces, il est assez grêle et forme un are régulier ; dans d’autres, il est plus gros, relativement plus court, un peu sinueux et légèrement renflé au milieu. À la face inférieure, de chaque côté du tergite, j'ai constamment trouvé une poche chitineuse, transparente, terminée par une gouttère très étroite, aboutissant à un pore situé de chaque côté à la base du huitième segment dorsal et sous un rebord en forme d’oreillette du septième. Ce pore se prolonge toujours en un canal en gouttière, qui suit le pourtour externe du huitième seoment, garni à cet endroit, comme nous le verrons, de faisceaux de poils. C’est aussi l'ouverture de ce pore, qui couvre Île repli élytral caractéristique de Ia fanulle des Paussides. Cette poche chitineuse était remplie d'un corps devenu brun et durci par la dessiccation. Il est probable que c’est là une glande tégumen- taire laissant éxsuder extérieurement, par le pore et le canal en gouttière, ses sécrétions. Ce n’est là qu’une indication, l'examen d'individus frais ou convenablement conservés dans l'alcool pourra seul faire connaître exactement la nature et le rôle de cet organe. Técumexrs. — Les tésuments des Paussides sont très solides, et leur sculpture se réduit à une ponctuation, d’ailleurs fort variable, c'est à peine, si dans quelques espèces on aperçoit des vestiges de côtes. Il n'y a iamais ni stries, ni tubercules; parfois, on distingue quelques rides transver- sales. | La pubescence ne fait jamais complètement défaut, mais elle est généralement courte et clairsemée, plutôt rigide ou écailleuse que soyeuse ou duveteuse. Des soies branchues et ramifiées — disposition fort rare chez Îles coléoptères — se retrouvent sur un grand nombre de Paussides. On les 994 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM observe principalement aux organes buccaux, sur les palpes maxillaires et surtout à la marge supérieure du mando de la mâchoire ; ce sont alors de grosses soies étranglées à la base, au-dessus d’un nœud radical, qui s'insère au fond d’un grand pore ocellé ; presque toujours, ces soies sont plurifurquées au sommet ou ramifiées d’une facon variable d’une espèce à l’autre, mais constante sur chacune d'elles. On voit encore des soies dentelées, ranifiées, le long du bord externe du pygidium. Sur les élytres, notamment du Paussus Latreillei et sur les palpes maxillaires du Paussus crenalicornis, J'ai trouvé des écailles cultriformes, denticulées sur leurs bords, avec une ou plusieurs nervures également den- tüiculées. Ce sont, du reste, ces écailles extrêmement petites qui donnent au P. Lalreiller un aspect pruineux. On ne les distingue bien qu'avec des gros- sissements dépassant 300 à 400 diamètres. | Il existe aussi, chez quelques espèces, des soies formant une bordure rephiée autour des élytres; ce sont de grosses soies cylindriques, à pointe obtuse, arquées et implantées à la partie supérieure du rebord épipleural, Enfin, dans quelques espèces, on voit, sur le pygidium, de. longues soies raides, subitement atténuées à l'extrémité et contournées ; l'examen microscopique démontre que ce sont de longs pinceaux de poils excessive- ment ténus et agelutinés ensemble. Les brosses quigarmissent le dessous des tarses dans quelques genres (Cerapterus, Pleuropterus) sont formées de lamelles assez longues, grêles à la base, oraduellement et considérablement élargies au sommet, qui est légèrement coupé en cercle, et un peu recourbées ; toute la partie élargie est garnie sur sa face inférieure d’une denticulation serrée. Ces lamelles, très serrées les unes contre les autres, sont couchées, imbriquées et ne lais- sent à découvert que leur sommet. DEUXIÈME PARTIE CLASSIFICATION Bouche inférieure. Palpes maxillares de quatre à cinq articles. Mâchoires généralement à un seul lobe. Palpes labiaux de trois articles, à supports en partie libres. Languette grande, ovale ou trapézoïdale, sans paraglosses. Antennes très variables, de dix à deux articles, toujours épais- ses. Élytres grandes, recouvrant l'abdomen. Pygidium grand, déclive. Toutes les hanches contiguës; les antérieures un peu saillantes, les posté- rieures transversales. Des trochanters bien marqués à toutes les hanches, ceux des hanches postérieures, libres. Pattes robustes, courtes, souvent comprimées. Tarses variables toujours de cinq articles. Pro-, meso- et métasternum simples. Épisternes des meso- et métasternumassez grandes. Abdomen de quatre segments inférieurs visibles. Cette famille, très naturelle, homogène, peut se diviser en deux tribus: | Cerarterinr. — Palpes labiaux et maxillaires grands, libres, n'oc- cultant jamais la cavité buccale. Antennes de dix à six articles. Paussinr. — Palpes labiaux et surtout maxillares, plus courts, plus épais, plus engagés dans la cavité buccale, contre laquelle ils peuvent se replier en l’oceultant complètement. Antennes de six à deux articles. Cette dernière Wibu pourrait se subdiviser en deux groupes suivant que la tête est munie d'un cou ou engagée dans le prothorax. Prewère Trigu. — CERAPTERINI Homorrerus. Westw. Corps assez allongé, un peu applati. Prothorax simple, cordiforme. 990 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSEUM Palpes maxillaires grands, de quatre articles, deuxième et quatrième plus grands que premier ct troisième; trois premiers subconiques, dernier oblong, légèrement atténué à l'extrémité, quelques longues soies. Mâchoire à un seul lobe, falciforme, fortement crochu au sommet, sans dents ni soies. Palpes labiaux très grands, fortement décombants ; premier article nodiforme, deuxième très large, en triangle transversal, dernier plus grand, trapézoïdal, épaissi, tronqué au sommet, où 1l est largement et profondé- ment excavé ; ces deux derniers articles sont un peu concaves en dedans et convexes en dehors. Languette petite, oblongue, cornée, concave en dessus, convexe en dessous, un faisceau de soies à l’extrémité, çà et là quelques petites soies épineuses. Antennes de dix articles, premier petit, subquadrangulaire, deuxième à neuvième comprimés, transversaux, libres et réunis seulement par un nœud médian, dixième plus grand, presque carré, arrondi au sommet. Pattes courtes, très épaisses, comprimées ; exca- vées au sommet pour loger complètement les tarses; ces derniers, courts, robustes, coniques, garnis de brosses en dessous. Ce genre est voisin, mais bien distinct surtout à cause de ses palpes labiaux, des Cerapterus, qui suivent. Il ne contient qu'une seule espèce, trouvée une seule fois en quelques exemplaires, au Brésil, près de Rio-de-Janeiro, dans un nid de fourmis. C'est le seul représentant de cette famille dans le nouveau monde. CerAprerus. Sweder. Orthopterus. Westw. Corps plus carré, plus large, plus épais. Prothorax légèrement trans- versal à angles arrondis. Palpes maxillaires de quatre articles subconiques, premier et deuxième beaucoup plus court que troisième et quatrième, der- nier attenué vers l'extrémité, qui est obtuse presque tronquée. Mâchoire à deux lobes; externe grand, corné, falciforme, fortement recourbé en crochet à l'extrémité, avec la tranche interne garmie de fortes dents aiguës, lobe interne presque aussi long que l’externe, semi-membraneux, étroit, cultri- forme. Palpes labiaux très grands; premier article petit, transversal; COLÉOPTÈRES DE LA FAMILLE DES PAUSSIDES. 991 deuxième plus grand, conique; troisième très grand, triangulaire, largement tronqué et profondément excavé en forme de cloche à l’extrémité. Languette grande, spatuliforme, concave en dessus, où elle est garnie de soies courtes, épineuses, avec quelques autres soies très déliées et très longues, à l’extré- mité. Mandibules longues, falciformes, légèrement ridées obliquement, membrane basale échancrée. Labre carré, triangulaire au sommet. Menton bien distinct, à lobes latéraux peu développés. Yeux très gros, globuleux. Antennes comme dans le genre précédent. Épisternes du métasternum al- longées et visibles sur toute sa longueur. Pattes comprimées, très grosses, très épaisses, mais moins que dans le genre précédent, à tiblas excavés pour loger en partie les tarses. Ces derniers avec les quatre premiers arti- cles dilatés transversalement, intimement soudés entre eux et semblant ne former qu’un seul et grand article ovale, convexe en dessus et, inférieure- ment, garni de brosses; cinquième article allongé, subconique, un peu arqué. Je ne puis séparer de ce genre les Orthopterus de Westwood, ils n’en diffèrent que par les articles des antennes, plus larges et un peu plus dentés sur les bords. Le genre Cerapterus comprendles plus grandes etles plus belles espèces de la famille, d’une teinte générale brune; elles présentent presque toutes des taches testacées. Rares partout, on les rencontre dans les îles de Java, de Ceylan, sur le continent indien et enfin sur les deux côtes occidentale et orientale d'Afrique. Il y a peu d'espèces (1). ARTHROPTERUS. Mac Leay. Phymatopterus. Westw. Corps plus allongé. Prothorax simple, cordiforme. Palpes maxillaires grands, de quatre articles; deuxième et troisième subconiques, presque (1) Tous les individus que j'ai observés (7 appartenant à 5 espèces) présentaient des tarses di- latés et garnis de brosse. J'ai reconnu certainement plusieurs çj au pénis, qui faisait saillie; mais je n'ai pu m'assurer, sans dissection, s'il y avait des Q. Je serais porté à croire que je n’ai vu que des ç7 et, dans ce cas, il se pourrait que la dilatation des tarses fût un apanage exclusif de ce sexe. NOUVELLES ARCHIVES DU MUSEUM, VIII. — 2° série. A3 838 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSEUM d'égale longueur et plus courts qu'un et quatre; premier sinué extérieu- rement, dernier plus grand, presque fusiforme, extrémité légèrement atté- nuée et tronquée. Mâchoire à un seul lobe grand, allongé, tronqué au sommet, sans crochet, mais garni de six dents fortes, recourbées. Palpes labiaux comme dans le genre précédent, à dernier article très grand, en forme de cloche. Languette très petite, irrégulièrement triangulaire. Man- dibules arquées. Labre court, transversal, arrondi. Antennes de dix ar- ücles, libres, élargis et comprimés comme dans les genres précédents, mais de longueur et de largeur très variables. Pattes variables, plus ou moins épaisses et comprimées, avec ou sans éperons terminaux; tiblas peu ou point excavés pour recevoir les larses. Ceux-ci à premiers articles dilatés et garnis de brosses, en dessous, chez les d, à peine élargis et garnis de pinceau de cils, en dessous, chez les Q. Le genre Phymatopterus ne peut être maintenu, ne différant des Arthrop- . terus que par le prothorax plus large que la tête, avec les antennes plus élargies et les pattes plus épaisses, caractères simplement spécifiques. Sauf deux espèces africaines, présentant un facies particulier, toutes les autres, assez nombreuses, habitent le continent australien. Leur nombre s’augmente chaque jour, leur étude est difficile et quelques espèces tom- beront peut-être en synonymie, quand on possédera un nombre suffisant d'individus. PLeuroPrerus. Westw. Heteropaussus. Thom. Corps allongé, assez aplau. Prothorax carré ou transversal avec le disque bosselé, les angles postérieurs tronqués et bidentés ou assez forte- ment prolongés en pointe. Élytres avec ou sans côtes, épaules sinuées et bidentées. Palpes maxillaires grands, libres, de quatre articles, premier très petit, les trois autres presque d’égale longueur, deuxième et troisième obconiques, dernier oblong, attenué et très légèrement tronqué à l'extrémité. Mâchoire à deux lobes, interne grand, falciforme, fortement recourbé au sommet, la tranche interne présentant quelques dents très robustes; externe COLÉOPTÈRES DE LA FAMILLE DES PAUSSIDES. 399 petit, ovoïde, tronqué au sommet. Palpes labiaux grands, premier article petit, deuxième et troisième presque d'égale longueur, deuxième obco- nique, dernier un peu ovoïde et légèrement tronqué au sommet. Languelte grande, trapézoïdale, sinuée au sommet, garnie d’épines à sa face supé- rieure, qui est concave. Mandibules falciformes assez allongées. Labre triangulaire. Menton petit, lobes latéraux triangulaires, milieu soudé sous la pièce prébasilaire. Yeux gros, globuleux. Antennes de dix articles, deux à dix comprimés et soudés entre eux. Épisternes du mésosternum grandes trapézoïdales, du métasternum relativement plus petites, triangulaires. Cuisses comprimées; libias assez grêles; tarses grands, premier ar- ticle petit transversal, deuxième très grand presque carré, troisième plus petit transversal, quatrième très petit à peine distinct, transversal, cinquième allongé, les quatre premiers dilatés et garnis de brosses en-dessous. Le genre Heteropaussus, Thom., fondé sur une espèce africaine, est synonyme des Pleuropterus, dont il ne diffère que par le prothorax plus carré et les élytres pourvues de côtes. Insectes de belle taille, noirs, variés de brun jaune ou rouge; leur patrie est Ceylanet les deux côtes d'Afrique. PEnrAPLATARTHRUS. Westw. Corps assez allongé. Tête presque carrée, tempes proéminentes der- rière les yeux, qui sont assez gros, globuleux. Prothorax profondément divisé en deux lobes dont l’antérieur est dilaté, de chaque côté, en oreillettes. Palpes maxillaires assez grands, libres, de quatre articles dont le deuxième est le plus grand et le troisième le plus petit; premier obconique, deuxième oblong, troisième presque carré, quatrième oblong, plus mince, attenué à l'extrémité. Mâchoire à un seul lobe formé d’une plaque cornée sécuriforme et fortement dentelée ; palpes labiaux de trois articles assez robustes, allant en grandissant du premier au dernier, qui est tronqué et légèrement excavé au sommet. Languette petite, trapézoïdale, arrondie de chaque côté au sommet et sinuée au milieu. Mandibules allongées, falciformes, obtusément dentées à leur tranche externe. Labre subtriangulaire, garni de 340 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSEUM quelques soies. Menton grand, bien distinct, sinué au milieu, lobes latéraux épais. Antennes de six articles, les cinq derniers fortement comprimés et soudés entre eux, deuxième très pelit, transversal, troisième, quatrième et cinquième presque carrés, sixième plus grand, arrondi à l’extrémité. Méta- sternum grand, ses épisternes allongées, étroites. Pigidium triangulaire impressionné et fasciculé. Pattes fortes, comprimées. Tarses subeylindri- ques, quatre premiers articles petits, subégaux, simplement ciliés en dessous. Genre très nettement caractérisé, renferme deux espèces communes dans l'Afrique australe. Deuxième Trigu. — PAUSSINI. CERATODERUS. Westw. Corps allongé. Tête grosse, carrée; yeux moins gros. Prothorax cor- diforme avec un fort sillon transversal. Élytres allongées, recouvrant moins l’abdomen et leurs épipleures disparaissant un peu avant l'extrémité. Les palpes sont moins libres, épais, comprimés et occultent la cavité buccale. Palpes maxillaires grands, de cinq articles ; premier transversal, plus large que long, deuxième de même largeur, mais petit, réduit à un anneau, troisième très grand, presque cylindrique, un peu épaissi au milieu, surtout extérieurement, quatrième de moitié plus court, beaucoup moins épais, très légèrement obconique, coudé à sa base, cinquième plus petit, presque cylin- drique, arrondi au bout. Mâchoire à un seul lobe, brièvement falciforme, fortement bifide à l'extrémité, sans aucune soie. Palpes labiaux assez forts; premier article très petit, deuxième presque quatre fois plus long, obconi- ue, troisième plus grand que le précédent, oblong, tronqué à l'extrémité que PASS d P 8 q Languette trapézoïdale, un peu rétrécie à la base, arrondie sur les côtés, qui sont dentelés, garnie de plusieurs rangs d’épines. Antennes de six articles. les cinq derniers subégaux, comprimés etsoudés ensemble. Abdomen ayant ses quatre segments inférieurs presque d’égale longueur. Pattes assez allongées, peu grosses, mais comprimées ; tarses allongés, grêles, premier COLÉOPTÈRES DE LA FAMILLE DES PAUSSIDES. 341 article plus long que le suivant, cinquième aussi long que les trois précé- dents réunis. Ce genre est facilement reconnaissable à l’ensemble de ses caractères ; il forme la transition entre les Ceraptini, dont il a le facies et les antennes, et les Paussini, dont il a les organes buccaux. Il ne renferme qu'une jolie petite espèce mi-partie rouge et noir bleu métallique, qui ressemble à certains petits carabiques truncatipennes. Elle parait rare dans sa patrie, qui est l’Inde gangétique. Merismonerus. Westw. Corps plus épais, plus carré. Tête grosse; yeux petits. Prothorax pro- fondément divisé en deux lobes avec des cicatrices sétigères. Élytres assez larges, épaules bien accentuées, des vestiges de côtes. Palpes grands, com- primés, occultant la cavité buccale; maxillaires de cinq articles; premier et deuxième annulaires, ce dernier plus petit que le précédent, troisième irès grand, élargi, spatuliforme, quatrième petit, subeylindrique, légère- ment arqué, inséré au sommet de la face externe du précédent. Ce dernier de même forme, que le précédent, mais plus petit et tronqué au sommet. Mächoire à deux lobes, interne grand, falciforme, moins recourbé, profon- dément bifide à l'extrémité, complètement dépourvu de soies ; lobe externe très petit, représenté seulement par une petite dent plantée sur un tuber- cule à la face intérieure du lobe interne. Palpes labiaux assez grands de trois articles, premier très petit, deuxième et troisième grands, subégaux, deuxième obconique, troisième légèrement ovoïde, obliquement tronqué à l'extrémité, qui est un peu excavée. Languette presque carrée, un peu sinuée au sommet. Antennes n'étant réellement que de deux articles, mais le second, qui forme une grande massue, présente à ses deux marges, sur- tout à l’externe, cinq sinus, auxquels correspondent des traces de sutures, qui indiquent clairement la coalescence des cinq articles; cette massue est oblongue et légèrement comprimée. Pygidium petit, bosselé. Pattes courtes, peu épaisses, légèrement comprimées, tarses assez grèles. Ce genre appartient complètement aux Paussim, mais ses antennes 349 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM présentent encore des traces de sutures si évidentes, qu’on pourrait aussi bien dire qu'elles ont six que deux articles. L'unique espèce qui compose ce genre est un petit insecte d’un rouge brique, mat, ayant sur les élytres deux taches miroitantes d’un bleu noir métallique. Il vit dans l'Inde gangétique et semble fort rare. Je n’en ai jamais vu qu'un seul exemplaire défectueux, qui fait partie de ma collec- tion. C’estun genre très distinct des Ceratoderus, M. Westwood semble n’en vouloir faire qu'une subdivision. PaussomorPaus. Raffr. Facies du genre Paussus. Prothorax très fortement bilobé. Palpes oceultants; maxillaires très grands, de cinq articles, premier et deuxième transversaux, en forme de cupules, troisième très grand, presque pédon- culé, pour s’insérer dans l’excavation du deuxième, plus long que large, comprimé, légèrement arrondi et finement crénelé sur les côtés, un peu convexe à sa face externe, sillonné à la face interne pour le jeu de la mà- choire, quatrième et cinquième très petits, presque obliquement insérés au sommet du troisième, quatrième épais, en cône tronqué, cinquième plus grêle, conique et légèrement courbé, tronqué au sommet. Mâchoire à un seul lobe, brièvement falciforme, profondément bifide au sommet, sans aucune soie ni denticulation. Palpes labiaux courts, épais, de trois articles, premier très petit, deuxième subovoïde, troisième ovale, aussi gros que le précédent et un peu plus long, tronqué obliquement à lextré- mité et légèrement excavé. Languette subcordiforme, sinuée au sommet, supports presque complètement libres. Menton bien distinct au milieu, qui est faiblement sinué, lobes épais, carénés. Antennes de deux articles, le second en massue irrégulière, un peu excayée. Épisternes du métasternum triangulaires, peu allongées. Deuxième, troisième et quatrième segments de l'abdomen subégaux. Pattes assez grêles, peu comprimées; tarses allongés, articles obconiques, quatre premiers subégaux, cinquième plus long, garni en dessous de quelques soies. COLÉOPTÈRES DE LA FAMILLE DES PAUSSIDES. 3438 L'unique espèce qui constitue ce nouveau genre est le Paussus Che- vrolati, Westwood. Le nombre des articles des palpes maxillaires et la forme du dernier article des palpes labiaux, caractères qui avaient sans doute échappé à M. Westwood, ne permettent pas de maintenir cette espèce dans le genre Paussus, malgré la diversité des éléments qui le composent. Le P. Chevrolati W. est une petite espèce rouge brun, avec une grande tache noire sur les élytres, commune sur les hauts plateaux de PAbyssinie. Leproperus. Westw. Corps large. Tempes proéminentes derrière les yeux, qui sont gros, globuleux. Prothorax transversal, bilobé, avec le lobe antérieur deux fois plus large que le postérieur. Épaules très proéminentes et embrassant le lobe postérieur du prothorax, ce qui rend les épipleures très développées; élytres un peu déhiscentes, sinuées et arrondies à l'extrémité. Palpes maxil- laires très grands, de cinq articles ; les deux premiers annulaires, troisième très grand, un peu sinueux, prolongé en pointe à son angle apical interne, quatrième en cône tronqué, presque aussi large que long, cinquième plus long, plus mince, à peine conique, arrondi au sommet. Mâchoires à deux lobes; l’interne grand, un peu triangulaire, terminé par un long et très fort crochet recourbé, formant en dessous une large entaille arrondie; l'externe, inséré sur un tubercule latéral de l’interne, est une lamelle semi-coriacée, étroite, égalant en longueur la moitié du lobe interne, contournée en un demi-tour de spirale et garnie de quelques fines aspérités perceptibles seu- lement à un fort grossissement. Palpes labiaux de trois articles, un très petit, les deux autres presque d’égale longueur, avec le dernier moins épais que le précédent, et obtusément acumuné au sommet; les supports sont très développés et en grande partie libres. Languette cordiforme, très sinuée au sommet. Menton très distinct, milieu avec une petite dent mousse, lobes moins grands, un peu sinués sur les côtés, en dehors. Antennes de deux articles, massue grande, comprimée, présentant des traces de sutures, qui indiquent la coalescence de cinq articles. Méta- 944 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSEUM sternum grand, ses épisternes allongées, à côtés presque parallèles. Les hanches intermédiaires n'étant pas absolument contiguës, les méso- et métasternum ont chacun une petite pointe légèrement impressionnée. Les deuxième et troisième segments inférieurs de l'abdomen sont subégaux et moitié moindre que le premier, le quatrième est grand et acuminé. Le pygidium est peu incliné, avec un canal transversal arqué, très profond. Les pattes sont peu épaisses; les cuisses légèrement fusiformes; les tibias grêles, un peu comprimés, sont sillonnés au côté interne et pointus à l'angle apical externe. Les tarses sont assez allongés; le premier article obconique, plus long que les deux suivants, qui sont carrés; le quatrième très court, réduit à un petit anneau; le cinquième aussi long que tous les autres réunis ; le dessous garni de soies. Ce genre renferme deux espèces de l’île de Java. PLaryrHoPpaLus. Westw. Corps plus ou moins épais, parfois presque carré. Tempes entourant les yeux par derrière, mais peu proéminentes. Prothorax variable, presque cordiforme ou transversal et plus ou moins bilobé. Palpes maxillaires épais, de cinq articles. Le premier transversal; le deuxième très petit, annulaire; le troisième très grand, un peu élargi au sommet, avec l’angle apical interne saillant, mais arrondi; le quatrième petit, en cône tronqué, à peu près aussi large que long; le cinquième conique, à peine plus long, plus mince, arrondi au sommet; quelques soies ra- meuses, particulièrement à l'angle interne du troisième article. Mâchoire grande, à deux lobes; l'interne formé d’une plaque en carré long, ter- minée par un épais et très fort crochet muni inférieurement d’une entaille à angle aigu; l’externe aussi long que l’interne, styliforme, inséré sur la base de ce dernier, un peu renflé après le milieu, puis atténué, ce qui pourrait faire supposer une articulation, qui n'existe pas. Palpes labiaux grands, premier article très petit, deuxième grand, cylindrique, troisième conique, de moitié plus court que le précédent. Leurs supports grands, en COLÉOPTÈRES DE LA FAMILLE DES PAUSSIDES. 845 partie libres. Languette subcordiforme, un peu sinuée au milieu du som- met. Mandibules fortes, avec la pointe très recourbée, unidentée vers le milieu. Labre transversal arrondi. Menton grand, bien distinct de la pièce prébasilaire, ses lobes latéraux épais, moins allongés, à peine sinué au milieu. Antennes de deux articles, la massue presque toujours lenticulaire avec une incision basale, parfois aussi profondément pluridentée à la marge externe. Épisternes du métasternum allongées, parallèles. Les deuxième et troisième segments abdominaux inférieurs très étroits. Pattes très variables, très comprimées, avec les cuisses sillonnées pour loger les übias, ou épaisses, comprimées, mais sans rainures, ou enfin un peu grêles etencore légèrement comprimées. Tarses subconiques; articles du premier au quatrième allant en diminuant de longueur; le cinquième deux fois plus long que le précédent, le dessous garni de soies fines assez nom- breuses. Comme on le voit, ce genre est composé d'éléments assez hétérogènes, et peut être divisé en {rois groupes, dont, un Jour, on fera peut-être des genres. 1° Groupe. — Allongé, svelte. Prothorax ressemblant à celui des Lebioderus, bilobé ; lobe antérieur transversal, deux fois plus large que le postérieur. Massue antennaire aplatie, irrégulière, profondément et large- ment tridentée à la marge externe. Pattes grêles, tarses allongés. Deuxième et troisième articles des palpes labiaux subégaux. Reste des organes buc- Caux INCONNUS. Deux espèces, type: P. aplustrifer, W. 2° Groure. — Forme très courte, très épaisse. Prothorax transversa- lement ovale, présentant seulement près de la base un vestige de sillon transversal. Élytres presque carrées. Massue antennaire, circulaire, com- primée, sans incision à la base. Pattes très larges, très comprimées, cuisses avec des rainures pour loger les tibias. Deuxième article des palpes la NOUVELLES ARCHIVES DU MUSEUM, VIII. — 2° SÉRIE. 4% 346 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM biaux beaucoup plus grand que le troisième. Organes buccaux comme dans la description générique. Deux espèces : type P. Mellyi, W. 3° Groure. — Forme assez allongée, épaisse. Prothorax très brièvement cordiforme, avec un vestige de sillon transversal. Massue des antennes lenticulaire, incisée à la base. Pattes assez épaisses, comprimées, mais sans rainures aux cuisses. Organes buccaux comme dans la description générique, deuxième article des palpes labiaux seulement un peu plus long que le troisième. Groupe plus nombreux, types : P. denticornis, Donov.; P. Westwoodi, Saunders. Le premier groupe fait le passage avec les Lebioderus, qui précèdent, et ce dernier avec les Paussus, qui suivent. Tous habitent les régions intertropicales du continent asiatique. Paussus. Linné. Les seuls caractères fixes dans ce genre, et servant à le distinguer des autres sont : palpes maxillaires toujours de quatre articles, avec le troisième très grand; palpes labiaux de trois articles, les deux premiers très petits, le troisième très grand, très variable de forme, mais jamais tronqué au sommet, qui est acuminé. Antennes toujours de deux articles, dont le second forme une massue des plus variables. Ce genre, qui renferme à lui seul plus des deux tiers des espèces de la famille, est composé d'éléments en apparence les plus disparates, réunis cependant par les caractères essentiels communs, que je viens de citer. On peut, pour en faciliter l'étude, le diviser en de nombreux groupes, qui n'ont même pas une valeur sous-générique. 1% Groupe. — Massue antennaire lenticulaire ou oblongue, plus ou moins comprimée ou épaissie, avec une pointe mousse à son angle basal externe, parfois plissée obliquement, mais toujours entière, sans excavation. Tête simple ou mucronée. Prothorax avec un sillon transversal plus COLÉOPTÈRES DE LA FAMILLE DES PAUSSIDES. 347 ou moins accentué, mais jamais profondément divisé en deux lobes, sans cicatrices sétigères. Pattes médiocrement épaisses et comprimées. Palpes maxillaires grands, allongés, moins comprimés, plus cylindriques. Mà- choires à un seul lobe, plus ou moins bifurqué, généralement garnies en dessus de soies, le plus souvent bifurquées. Dernier article des palpes labiaux allongé, cylindrique, légèrement atténué. Languette généralement trapézoïdale. Types : P. procerus, Gerst.; Favieri, Frm. ; Hardwicki W. 2° Groupe. — Comme le groupe précédent, mais sillon prothoracique profond, portant deux grandes cicatrices sétigères. Type : P. spinicoxis, W. 3° Groure. — Massue antennaire très irrégulière, tortueuse ou falci- forme, prothorax plus ou moins profondément bilobé avec deux cica- trices sétigères. Palpes maxillaires (chez P. cultratus, W.) assez longs, coniques, troisième article proportionnellement moins long. Mâchoires à un seul lobe bifide. Dernier article des palpes labiaux très long, subcy- hndrique. Languette subcordiforme, échancrée au sommet. Types : Burmeisteri, W.; P. cultratus, W. 4° Groupe. — Massue antennaire lancéolée, sans excavation. Tête très grande, carrée, presque sans cou. Prothorax presque entièrement envahi par le sillon transversal, avec deux petites cicatrices. Élytres pré- sentant chacune une dépression longitudinale membraneuse. Palpes maxillaires à premier article très petit, deuxième très grand, irrégulière- ment triangulaire, aplati, presque concave sur sa face externe. Mâchoires à deux lobes, dont l’externe est réduit à un bouton. Dernier article des palpes labiaux fusiforme. Languette cordiforme, échancrée au sommet. Une seule espèce : P. granulatus, W. 5° Groure — Massue antennaire en carré long, plus ou moins arqué, 348 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM avec une dent à l'angle basal externe, excavée, mais peu profondément le long de la tranche externe. Prothorax fortement bilobé. Pattes assez grêles. Palpes maxillaires (P. lœtus) grands ; deuxième article très grand, allongé, comprimé. Mâchoire à un seul lobe, profondément bifide, garni de soies au sommet. Dernier article des palpes labiaux brièvement fusi- forme, renflé avant le milieu, acuminé, arrondi au bout. Type : P. letus, Gerst. 6° Groupe. — Massue antennaire excavée et dilatée seulement dans sa dernière moitié. Prothorax profondément bilobé, corps court, trapu, pattes élargies, comprimées. Type : P. cochlearius, W. 7° Groupe. — Massue antennaire de forme variable, plus ou moins arrondie ouovalaire, complètement excavée, avec l'angle basal externe plus ou moins prolongé en pointe. Prothorax profondément bilobé. Pattes, sur- tout les postérieures, généralement larges et comprimées. Deuxième article des palpes maxillaires (P. cucullatus, W.) large, comprimé, un peu dilaté extérieurement. Mâchoire à deux lobes, interne, grand, en carré long, un peu arqué, avec un fort crochet à l'extrémité, marge supérieure sinueuse et garnie de soies barbelées; lobe externe très petit, ovoïde. Dernier article des palpes labiaux épais, subeylindrique, atténué au sommet. Languette subcordiforme, plurisinuée au sommet. Types : P. cucullatus, W.; P. turcicus, Friv.; P. eæcavatus, W. 8° Groupe. — Massue antennaire culiriforme, avec une excavation située en partie sur la face supérieure. Tête très convexe. Prothorax très convexe. Pattes assez grêles et peu comprimées. Deuxième article des palpes maxillaires grand, comprimé, un peu dilaté sur le côté externe. Dernier article des palpes labiaux long, subcylindrique, acu- miné. COLÉOPTÈRES DE LA FAMILLE DES PAUSSIDES. 349 Une seule espèce : P. Owas, Dohrn. 9° Groure. — Massue antennaire falciforme, en partie excavée, pattes longues, grêles, sinueuses. Une seule espèce, qui n’est inconnue en nature, P. damarinus, W., doit entrer dans ce groupe. 10° Groupe. — Massue antennaire étroite, comprimée, dont l'excava- ton est réduite à un sillon sur la moitié basale de la marge externe. Pro- thorax fortement bilobé. Pattes minces. Type : P. Germari, W. 11° Groupe. — Massue antennaire allongée, étroite, comprimée, à côtés parallèles, marge inférieure entièrement et assez profondément sillonnée, avec les bords de ce sillon fortement crénelés. Prothorax profon- dément bilobé. Pattes antérieures et intermédiaires peu épaisses, posté- rieures larges comprimées. Palpes maxillaires à deuxième article très grand, élargi, comprimé, un peu anguleusement dilaté au côté externe, sillonné en spirale au côté interne. Troisième article presque carré, inséré obliquement sur le deuxième. Mâchoire à un seul lobe falciforme, pro- fondément bifide à l'extrémité, la marge supérieure portant quelques courtes soies. Dernier article des palpes labiaux grand, fusiforme. Lan- guette grande, trapézoïdale, [es angles supérieurs un peu relevés. Menton soudé à la pièce prébasilaire et réduit à deux lobes obliquement acuminés au sommet. ; Type : P. Latreillei, W. 12° Groure. — Massue antennaire très grande, entièrement excavée, avec l'angle basal externe pénicillé. Prothorax fortement bilobé ; le lobe postérieur plus large que l'antérieur, avec ses angles postérieurs proémi- nents, pénicillés, embrassant la base des élytres; celles-ci plus courtes, presque carrées. Pattes grêles, tarses allongés, articles obconiques. Palpes 61510) NOUVELLES ARCHIVES DU MUSEUM maxillaires (P. laticolhs, Raïffr.) à deuxième article très grand, en carré long, très comprimé, un peu arrondi extérieurement, sinué intérieurement, avec l’angle apical interne peu aigu, mais bien marqué; troisième en cône tronqué, quatrième mince, légèrement conique et acuminé. Mâchoire à un seul lobe, en carré long, irrégulier, avec un fort crochet et quelques soies sur la marge supérieure, qui est légèrement anguleuse. Troisième article des palpes labiaux très grand, cylindrique, un peu sinué intérieurement et ob- tusément acuminé au sommet. Languette trapézoïdale, transversale, large- ment échancrée au sommet avec trois rangs de spinules. Types : P. Murrayi, W. ; P. laticolhs, Raffr. 13° Groupe. — Massue antenhaire allongée, à cotés parallèles, la face supérieure alternativement annelée et fasciculée, la face inférieure plate, légèrement excavée. Tête carénée circulairement. Prothorax forte- ment bilobé. Pattes longues, sinuées, antérieures et intermédiaires peu épaisses, postérieures comprimées. Tarses assez épais. Deuxième article des palpes maxillaires long, un peu élargi, sinué intérieurement, arqué extérieurement; angle apical interne bien marqué, troisième presque plus large que long, dernier assez épais, subconique. Mâchoïre à un seul lobe, grand, falciforme, profondément bifide, ayant à la marge supé- rieure des soies barbelées. Palpes labiaux épais, courts, deux premiers articles annulaires, dernier ovoïde-allongé, acuminé au sommet, mais obliquement tronqué au coté interne, où il est légèrement excavé. Lan- guette presque carrée, côtés légèrement plurisinueux, sommet largement bisinué ; quelques spicules à la partie latérale. Type : P. crenaticornis, Raffr. 14° Grours. — Corps allongé. Massue antennaire très allongée, cylindrique, comme un bâtonnet, sans aucune excavation, généralement un peu en massue au sommet, tordue ou droite. Prothorax plus ou moins fortement bilobé. Élytres allongées, présentant chacune sur le côté deux COLÉOPTÈRES DE LA FAMILLE DES PAUSSIDES. 301 pores. Pattes robustes, courtes, mais peu épaisses et non comprimées. Deuxième article des palpes maxillaires grand, comprimé, un peu angu- leux extérieurement, sinué intérieurement, tronqué carrément au sommet, troisième article presque carré, inséré très obliquement sur le second, dernier court, conique. Mâchoire à deux lobes, l’interne grand, en carré long, avec un très fort crochet, lobe externe très petit, réduit à un bouton. Dernier article des palpes labiaux brièvement fusiforme. Languette sub- cordiforme, bi-échancrée au sommet. Labre transversal, échancré en cercle. Menton complètement soudé avec la pièce prébasilaire et réduit aux deux lobes latéraux, qui sont d’ailleurs larges et un peu sinueux. Type : P. Curuisi, W. Le genre Paussus est répandu dans les régions chaudes de l’ancien continent, il a deux représentants en Europe. Hycororus. Dalm. Cylindrique. Tête grosse, ronde, sans cou, enfoncée jusqu'aux yeux dans le prothorax, de chaque coté, sur le front, une excavation destinée à loger les antennes ; entre ces deux cavités, le front est réduit à une carène. Antennes de deux articles, le premier petit, subtriangulaire, inséré au fond de la cavité, vers le milieu ; au repos, il se couche au fond de la cavité, s'appuyant le long de la carène frontale ; le second beaucoup plus grand, ovale, lancéolé, se replie en sens inverse sur le premier et remplit com- plètement la cavité; on ne voit plus alors de l'antenne que l’extrémité du second article, qui dépasse un peu le côté de la tête. Au-dessus de la cavité antennaire, se trouvent des pores dont j’ai déjà parlé et que M. Westwood a pris à tort pour des ocelles. Les yeux sont légèrement réniformes, petits et verticaux. Les organes buccaux s'appliquent exactement contre les parois de la cavité buccale, et l’occultent complètement. Palpes maxil- laires de quatre articles ; premier annulaire, deuxième très grand, un peu moins de moitié plus large que long, un peu dilaté extérieurement à la base, sinué intérieurement à l'angle apical interne, qui est proéminent, 392 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM bien que peu aigu, troisième très petit, en cône tronqué, inséré sur la face interne du second, et en partie caché par lui, dernier très peut, subconique. Mâchoire à un seul lobe, avec un fort crochet formant un angle très ouvert, et quelques soies sur la marge supérieure. Palpes labiaux moins grands, deux premiers articles très petits, troisième grand, droit au côté externe, un peu renflé au côté interne, atténué au sommet et légèrement arrondi. Languette cordiforme, ses angles supérieurs repliés en dedans et relevés, quadrisinuée au sommet avec le milieu obtusement denté. Man- dibules robustes, larges, assez recourbées, unidentées. Menton complète- ment soudé à la pièce prébasilaire, sauf les deux lobes, qui sont courte, larges et arrondis au bout. Prothorax très profondément bilobé, lobe anté- rieur deux fois plus grand que le postérieur et divisé lu-même longitudi- nalement par un sillon. Élytres beaucoup plus larges que le prothorax, étranglées à leur base, à côtés presque parallèles, leurs épipleures très grandes. Les épisternes du métasternum sont très petits, triangulaires ; premier segment abdominal très grand, deuxième et troisième très petits, quatrième plus grand, échanceré. Pattes très courtes, larges, comprimées; les cuisses sont sillonnées pour loger les tibias, excavés eux-mêmes pour recevoir en partie les tarses, qui sont épais, courts, leurs quatre pre- miers arücles transversaux subégaux. Les pattes, repliées sur elles-mêmes, se logent dans les dépressions qui s'étendent sur les flancs du sternum, de l'abdomen, et sur les épipleures élytrales. En sorte que les antennes et les pattes étant contractiles, ont chacune une cavité pour s’y replier. Ce genre est le plus curieux de toute la famille, dans laquelle les formes bizarres ne manquent cependant pas. Il contient aujourd'hui trois espèces, toutes africaines et fort rares. TABLEAU SYNOPTIQUE DE LA FAMILLE DES PAUSSIDES I. Palpes maxillaires de quatre articles, allongés, non com- primés, n’occultant pas la bouche au repos, leur dernier article au moins aussi grand que les précédents. An- tennes de dix à six articles. A. Palpes labiaux grands, très épais, très élargis au sommet, où ils sont tronqués et excavés. Antennes de dix articles. B. Palpes labiaux à dernier article trapézoïdal; deuxième grand, triangulairement transversal.................. Homopterus. B.B. Palpes labiaux à dernier article triangulaire ; deuxième petit, un peu conique, à peu près aussi long que large. C. Troisième article des palpes maxillaires beaucoup plus petit que les précédent et suivant. Languette grande, Ovale PRrOLROTAIPANSMEL AIRE EEE EN EURE TEE FREE Cerapterus. C.C. Troisième article des palpes maxillaires beaucoup plus petit que le suivant, presque égal au précédent. Languette petite, triangulaire, allongée. Prothorax cordiforme.... Arthropterus. A.A. Palpes labiaux plus allongés, à peine plus épaissis que les maxillaires, dernier article simplement claviforme, lé- gèrement tronqué et atténué au sommet. B. Antennes de dix articles, du deuxième au neuvième soudés CSI EE EE SR MAT TD RES Plearopterus. B.B. Antennes de six articles, du deuxième au sixième soudés ÉRSEMDIE RER PP ER neo. LRO ..... Pentaplatarthrus. IT. Palpes maxillaires de quatre ou cinq articles, toujours plus ou moins élargis et comprimés; dernier article plus petit que l’avant-dernier, tous deux, réunis, plus petits que le précédent. A. Palpes maxillaires de cinq articles. Antennes de six à deux articles. NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM, VIII, — 2° SÉRIE. 45 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM C2 OL CS B. Troisième article des palpes maxillaires très grand, mais peu comprimé, subeylindrique. Dernier article des palpes labiaux légèrement tronqué. Antennes de six articles, du deuxième au sixième soudés ensemble... .... SUB Ceratoderus. B.B. Troisième article des palpes maxillaires fortement com- primé, très élargi avec l’angle apical interne arrondi, ou moins large avec l’angle apical interne plus ou moins prolongé en pointe. Dernier article des palpes labiaux plus ou moins épaissi, tronqué au sommet. Troisième article des palpes maxil- laires très élargi, arrondi au sommet, D. Antennes de six articles, les cinq derniers formant une = MASSUElASSEZICOMPACIE ER EE EE CCE Merismoderus. D.H. Antennes de deux articles, le deuxième formant une grande massue irrégulière un peu exCavée................... Paussomorphus. C.C. Dernier article des palpes labiaux acuminé. Troisième article des palpes maxillaires moins élargi mais avec l’angle apical interne plus ou moins prolongé, D. Deux derniers articles des palpes labiaux subégaux ..... Lebioderus. D.D. Dernier article des palpes labiaux beaucoup plus petit que le SPRÉCÉdeNt ER ER EEE RE ECO EPL LT .…... Platyrhopalus, A.A. Palpes maxillaires de quatre articles. Antennes de du narucles: B. Tête munie d’un cou, dégagée du prothorax. Antennes et Pattes MONTETACHIES FERMER EPP EE PIRE Me tee Paussus. B.B. Tête sans cou, engagée jusqu'aux yeux dans le prothorax. AntennestebDalles menaces PE EE RARE Hylotorus. Les caractères de la famille des Paussides étant exposés, il reste à rechercher ses affinités naturelles. Le savant entomologiste anglais Westwood, qu'on peut considérer comme l’auteur par excellence de cette famille, puisqu'il a, dans plusieurs mémoires successifs, créé presque tous les genres et fait connaître la majorité des espèces, a donné un premier travail d'ensemble dans les transactions 0/f the Linnean Society en 1830. Dans quelques pages d'intro- duetion, où 1l passe en revue les travaux de ses prédécesseurs, ses affir- mations au sujet des affinités de la famille sont presque exclusivement COLÉOPTÈRES DE LA FAMILLE DES PAUSSIDES. 39) négatives. Il rejette arrangement de Latreaille, qui classait les Paussides parmi les Scolytüdes et les Bostrichides, mais 1l s’absüent de formuler son opinion. On peut cependant pressentir, d'après l’ensemble de ses travaux, où il efflcure plusieurs fois ce sujet, qu'il imclinerait à les ranger dans le voi- sinage des Cucujides, mais il n'indique aucun de ses motifs et ne formule rien de précis. Je ne vois rien de commun entre les Gucujides et les Paussides. Les premiers ont deux lobes aux mâchoires, dont l’externe est plus développé que l’interne, la languette est souvent presque bifide, le menton est à peine lobë sur les côtés. Les hanches, surtout les postérieures, sont distantes. Rien dans la comparaison des organes, ni même dans le facies, ne légitime ce rapprochement. Quant aux rapports des Scolytides avec les Paussides, ils ne peuvent résister à l'examen le plus superficiel. Les mâchoires il est vrai n'ont qu'un seul lobe, mais si différent de celui des Paussides ! Enfin les palpes, la lan- guette, le sternum et la forme générale du corps ne se ressemblent en rien. M. Burmeister publia en 1841, dans le Magasin de zoologie, un mé- moire inltulé: « Observations sur les affimtés naturelles de la famille des Paussides ; » mais ces observations ont le défaut capital de ne porter que sur quelques espèces, dont une seule, le Platyrhopalus Mellyi, semble avoir été étudiée en nature par l’auteur. IT en est résulté que ce célèbre entomologiste, tout en saisissant avec une remarquable sagacité les affimités réelles des Paussides, en a exagéré les conséquences et dépassé ainsi le but qu'il voulait atteindre. Il forme une grande famille, celle des Coleoptera carnivora seu adephaga, qu'il divise en deux groupes principaux : les Geolestes avec les pieds am- bulatoires, comprenant les Carabiques et les Paussues ; les Hydrocanthares, avec les pieds nataloires, comprenant les Dyticides et les Gyrinides. Pour lui, les Gyrinides et les Paussides sont deux familles anormales, dérivées de deux familles principales, qui sont elles-mêmes groupées par : des caractères communs. 9390 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM Cette vue synthétique est certainement ingénieuse, mais elle pèche par plusieurs points. D'abord il y a d’autres coléoptères carnassiers, ensuite il est impos- sible de rattacher aussi intimement les Paussides aux Carabiques. M. Burmeister a été induit dans celte erreur, parce quil n’a pu étudier que le genre Platyrhopalus, qui présente précisément ce lobe palpi- forme des mächoires ressemblant au palpe interne des carabiques, mais qui nest qu'une exception chez les Paussides. Plus heureux que lui et disposant d’un grand nombre d'individus, j'ai pu disséquer les organes buccaux de tous les genres et de vingt-trois espèces. J'en ai conclu que les Paussides forment dans l’ordre des Coléo- ptères, un type assez anormal très tranché, ne pouvant être relié imtime- ment à aucune famille, mais présentant avec les Carabiques plus d'analogies qu'avec aucune autre. Pour trouver ces analogies, il faut chercher les types qui les présen- tent à un plus haut degré, et c'est dans le groupe des Céraptini que nous les retrouverons. D'abord, comme facies, certaines espèces d’Arthropterus, notamment VA. pallidus, Raffr., pourraient parfaitement passer pour des Carabiques trun- catipennes; chez ces derniers, on trouve des antennes moniliformes et même un peu comprimées, acheminement vers celles de l'espèce en question, qui sont les plus allongées et les plus grêles de toutela famille des Paussides. Mais le facies n’est qu'un caractère bien fugace, 1l n'offre de valeur que joint à d’autres. Les autres analogies résident précisément dans Îles organes buccaux. Dans les Ceraptini, qui d’ailleurs sont intimement liés aux Paussini genuini, la mâchoire ne jouit pas d'un mouvement propre, du moins qui puisse être bien prononcé, son insertion étant presque annulaire entre le cardo et le stipes; elle porte un palpe long, mobile, en tout semblable à celui des Carabiques. Le mando de la mâchoire offre lui-même la plus grande ressemblance avec celui de la majeure partie des Carabiques ; mais il est plus large, plus court, il n’a Jamais de soies en dessous, et rarement COLÉEOPTÈRES DE LA FAMILLE DES PAUSSIDES. 351 quelques épines. Là, comme dans presque tous les organes des Paussides, on trouve, à côté de ressemblances frappantes, une forme anormale qui déroute et isole cette famille. Les soies, quand il y en a, au lieu d’être placées comme chez tous les Coléoptères à la tranche interne du mando, où leur présence est toute naturelle pour aider à dissocier les aliments pendant la mastication, sont, chez les Paussides, situées en dessus. Il est à remarquer, d’ailleurs, que ces soies n'existent que chez les espèces dont le mando se replie le long du palpe, et peut-être sont elles destinées à adoucir le contact de ces deux organes et, en faisant ressort, à faciliter le mouvement du mando. Quant au lobe externe que M. Burmeister a voulu assimiler complète- ment à celui des carabiques, je ne puis partager son avis, d’abord, parce qu'il n’est qu'une rare exception, ensuite, parce qu'il est très variable de forme et n'est jamais biarticulé, comme l’a cru ce savant entomologiste. Cependant, on ne peut méconnaitre qu'il y a là, dans une certaine mesure, une analogie. Ainsi donc, la mâchoire présente à la fois des caractères particuliers anormaux et des analogies sérieuses avec celle des Carabiques. Il en est de même pour les palpes maxillaires, ceux des Pleuropterus sont identiques à ceux des Carabiques, et ceux des Paussomorphus, par exemple, ne leur ressemblent en rien, n1 à aucun autre des coléoptères. Quand la languette des Carabiques est dépourvue de paraglosses, cas assez fréquent, elle ressemble beaucoup à celle des Paussides. Les palpes labiaux décombants de ces derniers offrent moins d’analogies, il faut re- marquer cependant que dans les deux familles, le premier article des palpes labiaux est toujours beaucoup plus petit que les suivants; leurs supports sont grands chez les uns et chez les autres, bien qu’entièrement soudés chez les Carabiques, et en partie libres chez les Paussides. Il ne faut pas oublier non plus que certaines Cicindelètes, par exemple les Pogonostoma, portent les palpes labiaux pendants, comme les Paussides. Le menton de ces derniers est construit sur le même plan que celui des Carabiques, il en exagère simplement la forme et, caractère encore particuher, il s’étend de 998 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM chaque côté en dehors des lobes. La tête est bien différente dans les deux familles. Le prothorax présente plus de ressemblance étant cordiforme ou cylindrocordiforme chez les Arthropterus et offrant la plus grande ressem- blance avec la même partie du corps chez un grand nombre de Carabiques. Dans les Paussides, les hanches sont toutes rapprochées, et cette dis- posilion ne se retrouve, chez les Carabiques, que dans un seul groupe, celui des Ozénides. Quant aux hanches postérieures, elles sont semblables dans les deux familles, surtout leurs trochanters. Les tarses sont toujours de cinq articles, et si les tarses presque coniques de certains Paussides ne res- semblent en rien à ceux des Carabiques, par contre, nous trouvons les tarses à premiers articles dilatés et garnis de brosses, des Cerapterus et genres Voisins qui rappellent singulièrement ceux des Harpalides. Les épisternes du sternum présentent dans les deux familles le même agence- ment et la même forme. Il n’est pas jusqu'au bourrelet élytral des Paus- sides qui ne se retrouve chez les Carabiques, dans les Ozénides, dont je viens de parler. J’ai examiné avec grand soin etmême disséqué un Ozénide du genre Sphærostylus, que j'ai pris à Madagascar. Comme dans les Paussides, le bourrelet élytral recouvre un sillon et une sinuosité latérale du pygidium, qui a pour origine un pore semblable à celui des Paussus, el qui, comme chez ces derniers, doit être l'ouverture d'une glande tégumentaire. Cette similitude, bien qu'en quelque sorte acci- dentelle, n'en est pas moins curieuse. Il y en a une autre de plus de valeur, entre les Ozénides et les Paussides. Chez les premiers la languette est petite sans paraglosses, les palpes labiaux ressemblent beaucoup à ceux de certains Ceraptini. Dans le genre Physea des Ozénides, les pattes sont élargies, comprimées, et les cuisses sillonnées pour loger les übias, comme dans beaucoup de Paussides. Enfin, dans le genre Sphærostylus, le seul des Ozénides que j'ai pu étudier attentivement sur nature, les épimères du métasternum, généralement bien visibles chez les Carabiques, sont très pelites et presque invisibles comme chez les Paussides. La faculté de crépiter est encore commune à tous les Paussides et à quelques Carabiques; on dit que les Ozénides en particulier jouissent de COLÉOPTÈRES DE LA FAMILLE DES PAUSSIDES. 9399 cette faculté, mais ceux que jai pris moi-même vivants, tant en Océanie qu'à Madagascar, en sont privés. J'ai cherché aussi si je ne pourrais pas trouver dans les armures gé- nitales quelques données sur ces affinités, mais je n’ai pu examiner assez d’armures de Carabiques pour pouvoir rien généraliser. Cependant, à part l'absence, chez ceux-ci, du sternite, qui est si curieux chez les Paussides, les autres pièces présentent un agencement analogue; chez les Cara- biques, les épisternites sont plus larges, et leurs sternorhabdites bien tran- chées, les épimérites s'insèrent et unissent les épisternites au tergite de la même facon chez les Paussides et les Carabiques, mais ces derniers les possèdent beaucoup plus larges. Les organes d' présentent dans les deux fanulles un pénis assez semblable et, insérées à sa base, ces deux apophyses que j'ai signalées chez les Paussides. (A suivre.) MÉMOIRE SUR LA TEMPÉRATURE DE L'AIR ET DU SOL AU MUSEUM D'HISTOIRE NATURELLE PENDANT LES ANNÉES 1883 ET 15884 PAR MM. EDMOND BECQUEREL ET HENRI BECQUEREL Extrait (1). Nous donnons ci-après le résumé des tableaux météorologiques con- tenant les résultats des observations de température faites au Muséum d'Histoire naturelle, depuis le 1% décembre 1882 jusqu'au 1* dé- cembre 1884, dans l'air, puis en terre à des profondeurs variables de 1 à 36 mètres et dans les parties supérieures du sol, selon qu'il est dénudé ou couvert de gazon. Ce travail est, comme celui des années précédentes, la continuation des recherches entreprises au Muséum par A. C. Becquerel, il y a 22 ans, à l’aide des appareils qu'il a imaginés (2). Nous citerons d'abord les moyennes mensuelles et annuelles des tem- pératures déterminées dans l'air à l’aide d’un thermo-métrographe ainsi qu’au moyen de maxima Negreti et de minima Rutherfort. (1) Voir, pour les années précédentes, 2° série de ce Recueil: t. IX, p. 157; III, p. 297; IV, p. 359 ; V, p. 389; VI, p. 299. (2) Voir, pour les tableaux complets, Mémoires de l’Académie des sciences, 1. 82, 38, 41 et 42. Comptes-rendus, t. 82, 86, 89, 90, 92 et 94. NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM, VIII. — 2° série. 46 362 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM SR I PER EE M 1883 1884 ER Thermo- Thermo- ; métrographe. Therm. divers. métrographe. Therm. divers. bp s a à y ÉQ nv ge | 504 5,00 5,18 5,59 | Fo NE nl 90,56 9,54 10°,83 10°,83 RE Et 180,59 19°,62 19,45 Octob | AUTOMNE Ê ane | 11°,17 11°,23 10,93 10°,93 ANNÉE MOYENNE . 110,14 11°,09 11°72 11°,69 On voit que les moyennes annuelles ont été, comme en 1881 et 1882, un peu plus élevées que la moyenne générale de Paris ; cela tient à ce que, bien que les températures moyennes du printemps aient été un peu plus basses que celles de 1880 et 1882, les moyennes estivales plus élevées ont compensé celte différence dans le caleul de la moyenne annuelle ; en 1884 la moyenne annuelle a même dépassé celle de 1883 de 0°,7 environ. Les températures moyennes mensuelles et annuelles, déduites des observations des thermomètres placés au nord, à 10 mètres au-dessus du sol du Muséum, et celles faites au haut du mat à 10 mètres au-dessus des précédents, corrigées du déplacement du zéro-thermométrique, ont donné en 1883 : AU HAUT DU MAT (Therm. électrique) AU NORD —— | 6 heures 9 heures 3 heures 6 heures 9 heures 3 heures DU MATIN | DU MATIN | DU SOIR || DU MATIN | DU MATIN | DU SOIR EANooococscoodovondopcc 3°,13 4°,28 6°,86 3°,03 4°,49 6°,91 PRINDEMPSe- ere CT 6°,02 1°,42 13°,43 5°,93 9241 13°,83 ÉTÉ fe rie a Pie te 15°,18 18°,98 229,40 15°,19 18°,87 295732 AUTOMNE AC CC EC. 8°,43 10°,77 13°,89 8°,65 10°,80 13°,68 PANNE ESS OP COLA ANRAME NUE 8,34 10°,85 14,11 | 8°,40 10°,89 14°,07 ET =—— —_—__ mm — ANNÉE MOYENNE. ......... 11°,10 41°,12 TEMPÉRATURE DE L En 1884 : "AIR ET DU SOL AU MUSÉUM AU HAUT DU MAT ——————— —— — | 3 heures | 6 heures 9 heures DU MATIN | DU MATIN 59,93 11,10 20°,07 10°,79 11°,80 TT" | 12°,01 7°,40 150,18 230,86 14,13 15°,15 6 heures DU SOIR || DU MATIN 49,61 70,20 450,83 8°,34 8°,99 AU NORD — 9 heures 3 DU MATIN DU SOIR 5,05 10°,68 19°,78 10°,35 119,51 mm" 11°,79 303 heures 7,17 14°,98 930,87 13°,71 14,86 En 1883, la température moyenne déduite des observations à 6 heures du matin, 9 heures et 3 heures du soir, est la même que celle donnée par les maxima et minima, mais en 1884 elle en diffère de 0°,2 environ. Les observations de température à diverses profondeurs dans la terre, depuis 1 mètre jusqu à 36 mètres, ont présenté, comme les deux années précédentes, quelques anomalies que nous avons reconnues être dues au mode de jonction des extrémités des fils de fer des câbles avec le galvano- mètre et dépendre de la température extérieure; elles ont pu être facilement corrigées, et, leur cause étant reconnue, nous avons pris les mesures né- cessaires pour les éviter. Nous rapportons seulement ici, dans cet extrait, les moyennes annuelles corrigées : TEMPÉRATURE MOYENNE ANNUELLE PROFONDEUR DES 14 ANNÉES précédentes 11,95 » 11,91 12,01 12°,10 12,13 12°,38 42,34 19° ,44 O2 NN NO 9 6 il 16 1 6 1 36 EN 1883 10°,53 10°,37 11,83 12° ,04 12° ,98 12,93 12,35 12,22 12° ,44 EN 1884 11°,83 11°,63 11°,83 12°,16 12° ,928 12°,97 12° ,40 12° ,39 19,44 304 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM On voit qu'à partir de 6 mètres de profondeur la température a été à peu près la même en 1883 et en 1884, et semblable à celle qui se déduit des observations faites depuis 16 ans. La température augmente avec la profondeur, et la régularité de cet accroissement n'est modifié que par suite de la présence des deux nappes d’eau souterraine qui, aux profondeurs de 16 mètres et de 26 mètres, sous le sol du Muséum, se dirigent vers la Seine. La plus puissante de ces nappes est à 26 mètres, aussi voit-on qu'à cette profondeur la température est plus élevée qu’à 31 mètres, surtout comme en 1884, où la température moyenne de l'air a été supérieure à la moyenne générale annuelle, et où l’eau qui s'est infiltrée dans la terre a communiqué alors à cette profondeur un excès de température; à 36 mètres, cette influence ne se fait plus sentir et la température est restée toujours constante. Les observations sous deux sols sont faites au moyen de deux câbles particuliers, dont les soudures sont disposées de 5 centimètres en 5 centi- m mètres, jusqu'à 0",60 de profondeur au-dessous des deux sols, dont l’un est le sol pierreux d’une allée, et l’autre est couvert de gazon. Nous ne donnons pas dans ce résumé les tableaux des observations journalières qui conduisent à des résultats peu différents de ceux qui ont été obtenus les années précédentes, À 0,05 de profondeur, à 6 heures du matin, la moyenne de chaque mois a été plus élevée sous le sol gazonné que sous le sol dénudé. À 3 heures du soir, à la même profondeur, c’est en général l'inverse que l’on a observé pendant toute l’année, et l’action solaire sur le sol sablonneux a donné à celui-c1 un excès de température sur la température observée sous le sol gazonné et pouvant dépasser 2°. Mais, en moyenne annuelle, ces excès ne se sont pas tout à fait compensés, et alors que la température a été, à 0,05, de 11°,58 en 1883 sous le sol ga- zonné, elle n’a été que de 10°,88 sous le sol dénudé (différence 0°,70). En 1884, on a eu sous le sol gazonné, à 0",05 de profondeur, en moyenne annuelle 12°,82, et 11°,92 seulement sous le sol dénudé (différence 0°,90). TEMPÉRATURE DE L'AIR ET DU SUL AU MUSÉUM 969 À partir de 0",10 jusqu'à (»,60 de profondeur, pendant ces deux années, les différences entre les effets observés le matin et le soir ont été de moins en moins marquées à mesure que la profondeur était plus grande, mais toujours en moyenne générale mensuelle et annuelle, la température a été plus élevée sous le sol gazonné que sous le sol dénudé d’une quantité qui, jusqu à 0,60 de profondeur, a été de 0°,75 environ. ei NEA ni PR " TABLE DES MATIÈRES CONTENUES DANS LE PRÉSENT VOLUME Note sur une espèce nouvelle de Chrysochlore de la côte du golfe de Guinée et sur les Insectivores du même genre faisant partie de la collection du Muséum d'His- toire naturelle, par MHuEr. "0e le ei ct Ce Matériaux pour une faune malacologique des îles Canaries, par M. Jules MABirre (ae GA) sc oednoosponpooctencebobeono deb es tas bebe Po eee Da Plantæ Davidianæ ex Sinarum imperio. — Deuxième partie. Plantes du Thibet orien- (all, joe MS AG IN/NGEEMEE à Peboccouoe DE DRE DROIT RO DRM AIRIS Notices sur quelques espèces nouvelles ou peu connues de la collection Ornitholo- gique du Muséum, par M. E, OusraLer Matériaux pour servir à l'étude des Coléoptères de la famille des Paussides, par M: A Rarrrav ({7 partie)... He sales ee LL De TO Te CON A LOL PR Mémoire sur la température de l’air et du sol au Muséum d'Histoire naturelle pen- dant les années 1883 et 1884, par MM. Edmond BecquereL et Henri BEGQuEREzL (EAN) co oue Socovooccha A DU AR oo ee sonne moe 255 307 TABLE DES PLANCHES I. — Chrysochloris leucorhyncha. II. — Clematis Armandi. III. — Adonis Davidi. IV. — Isopyrum peltatum. V. — Berberis sanguinea. VI. — Epimedium Davidi. VII. — Saxifraga stellariæfolia. — Ribes Davidi. VIII. — Dickinsia hydrocotyloïdes. — Pternopetalum Davidi. IX. — Camptotheca acuminata. X. — Davidia involucrata. XI. — Rheiïnartius ocellatus. XII. — Cyclopsittacus Salvadorii. XIII. — Ptilopus (Rhamphiculus) Marchei. XIV. — Numida Marcheiï. XV. — XVI. — XVII. — } Paussides. XVII — XIX. — Paris. — Soc. d'imp. PAUL DUPONT, 41, rue Jean-Jacques-Rousseau (CI.) 190.6.86. + NOUVELLES ARCHIVES U MUSEUM D'HISTOIRE NATURELLE PUBLIÉES PAR MM. LES PROFESSEURS-ADMINISTRATEURS DE CET ÉTABLISSEMENT DEUXIÈME SÉRIE TOME HUITIÈME DEUXIÈME FASCICULE PLANTÆ DAVIDIANÆ EX SINARUM IMPERIO Par M. A. Fraxcner. ESPÈCES NOUVELLES OU PEU CONNUES DE LA COLLECTION ORNITHOLOGIQUE DU MUSÉUM Par M. E. Ousrazer. F COLÉOPTÈRES DE LA FAMILLE DES PAUSSIDES Par M. A. Rarrray. TEMPÉRATURE DE L’AIR ET DU SOL AU MUSÉUM EN 1883 ET 1884 Par MM. Enmonxn BECQUEREL et HENRI BECQUEREL. (Feuilles 24 à 46. — Planches XI à XIX.) + PARIS G. MASSON, ÉDITEUR LIBRAIRE DE L'ACADÉMIE DE MÉDECINE Boulevard Saint-Germain et rue de l’Eperon EN FACE DE L'ÉCOLE DE MÉDECINE 1886 er RE ne à Lu Pos o Eve LPS ENS £ ONE Lite CAE EAU ci te a ee ne [MANS RU ne É ROUE ni! ÿ Lit fl " has ls DENITE se aa Me he cu ox (HE CAC FEU LA ne fr n not PEN Revien Er \ ot ï (M ts à Le i! VE AA she fa ONE te AT EE Tebu RE h N LUS PCA # Ÿ PA LADA US AU à & (OA el ( sr tnt CAEN NEA Es LANTRANS PES SMITHSONIAN INSTITUTION L te int late ulte è a Ü l #“ RL pi " ie on ne 2e tn LC à EN 1 co DTA î ; tot Dee RÉ Re A A vi qi RÉ n HE CRE ne RS h se FANS ’ HAN: DACIEN EN ECC ÉPEUTS un raie Man se Ga + de EE 1) 0 Ps tee LI A TS L : FU Lu EE Mo RTALD “ AN i va none Un ae hi à sé r CRAN ne DATE sue ne rt Fénes + Free pans st D tenta KE ; et dre 4e es FIX | . ik “ren f. Fe ï | E 3 908 088 00807 3942 L + i (Etes + CHI RAD : “un " rs ua RE pi CONS LU AAA RQ ï RER “br ROUEN ET Ra ge LT pou ET Ar “11 u CROIENT ONOIPENENENS PR (l et ; ‘ ce te PAPE PAT FN RON (ARE EP CHA RO ANT Ar À AO RCA ERIC RON OCTO PANNE CANON Ve 1 ALAN (ATCALEACS ‘+ + RD NUE Do ru td vis (WT APN PE PANNE a HEUT ao Am ni “ AREA ROMAN À CRAN LS (in nt ET ] QT CRD port e É d CEE np HAUTES CO AU Mr HARAS NU EU aa ee DER tin #3 ‘ GR " RUES he A ss € DA Ê ol we res CT “ : El L | AE _ ce rss ù CNE ti iotatn ï, NET) no : ne y ; 0 1 aie DOC AE ON . 5 Pad PA : û ANUS RECENT on #1 à ". " PARU ; ns TIC 0 + CENT lee” À E A CU ai " « 4 + ntitute e es ne VAN PTT OÙ Û sed ju à jus RE mes ik y NY ie Ÿ ÿ hy ù ! 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Us ner ‘ ne : de, Monge # ‘ CU DÉPENSES ROUE AIT sia'es to FE Fe 'n ACER se re WU : Ps ie 14 Fee DE ER oe ARR ae np Pen A DER re £ ' "A AR we { A É er: ua 6 4 n RTE Ir HU f Ln cn } on 44} dpt 0 #4 : à AA AL AE : Le AT } n ’ pre DE der {ue MER @' 0 à eu ne Crer A oc AE “ TARN: 0 # " : fl shit Very ue y AE AAA or N Ê AE nAGT 3 CCI NE # 'N à Ê ï n + L + CI F Late ’ nt ms Ps peus : ur. nes is 5 ar es pe OCEAN (A0 ÿ ver : } ‘ 4 v : 1e sue seat L 3; +Ee OO TODEES Fute ÿe } ‘KI di RP RME 4 0,0 niRiret 4 1 pensait ee t'en x : LL He HULL . L #] LE vers 1e Pre À + vore de , s » .. Mie svebr sh AO 20e À 4 Co ‘ei 4 5) Fe) 4 4 4 + pret Pr qiroe et } " . “at . Hpphue sn tr QUE Ye soie ete eue Totale ñ | 19} DA re UE AE OCT UCI SON EnIr be ee Au , g Re + ee pee RH "y Re z re Rire aye Û #1 De GULE : } v [ : | ja , , si ve ADN re RAI pre à, RNU Ra , ù ve oran ‘6 + sv : ni t + #3 ‘ f. < ‘ x es : k fs « ME Tes : ! PLANS LAB x D ae eg 10 Lt Q Los LL # C ! CAC ae Le GEAICARAUUNS LNCY Ô a F * 3 ; ) l (RES ra RACE 1er CE Mots RS ISSU Pis D TS si LUN er RU gts À ete FM driue"e 1 PTE A 6 1 Ar FAN ses ] F ets A + HAS t QU ) Cl i ; AS DE Ê F NICE # 0 MA Her Rene De) ti AE E AR DE ANS k # A RES k pers ui (2 ÿ ART ERU EI A pate D 2e l e # UMA Tr 0 rame Ant HA LU se y pe AA it Te ml Re ue au E) ES LE 46 {4 MER , : + F4 es ner ne " i k , ae ere ol + : { La ete tre) 16 Finite Tes : } UE Serre mie a #4 k vut on A2 tue + ’ . .", FAR pie CEE | \ ” { ! 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