eg 2 47 M gen Lt rep a de Re ee do Su en ati na an en di 4 4 ti bent qu de de de } CCR LE are ha de or to An ee CECE CRETE Dana = On ent RE me Get VE x Te Asa ma EXO nur dead à ee = re ere sa Ron - “rare Poe rte : A ae en demutute ane ein n santa Bt Pa et ce ee rar rsmee ne rare ae ne te “ veus ‘a ae ne pertes de aleeche Montée rée- herve sb Are de terre CPGE EE : ju Eur 0 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSEUM D'HISTOIRE NATURELLE QUATRIÈME SÉRIE CORBEIL. — IMPRIMERIE ÉD. CRÉTÉ. À 14 : | L s » | | ) | : (l | ni L | En | - | : À | L cu | ) | î b nn | ne | 4 h. Æ } l [l : Î PR ; | - NOUVELLES ARCHIVES DU MUSEUM D'HISTOIRE NATURELLE PUBLIÉES PAR MM. LES PROFESSEURS-ADMINISTRATEURS DE CET ÉTABLISSEMENT QUATRIÈME SÉRIE TOME SECOND LOU à %” TPE LE # | S Le À ASIN 9 \ Ca DE Ne EE 8 AL" eut , PARIS MASSON ET C‘, ÉDITEURS LIBRAIRES DE LACADÉMIE DE MÉDECINE 420, Boulevard Saint-Germain, en face de l'École de Médecine 1900 TT ! NOMS DE MM. LES PROFENSSEURS-ADMINISTRATEURS DU MUSEUM D'HISTOIRE NATURELLE PAR ORDRE D'ANCIENNETÉ BEANGHARD eee CE ProfesSeURRONOTAITE er me 6 no ban ou — 1862 ROUGET ES Eee Id. CN one FO db ED dE ES ee — 1879 AR CAUDR VERRE ESC Professeur de Paléontologie. .......... nt Le este — 1872 BOREAUMER EC EEE 0 Id. de Botanique (Classifications et Familles na- COLE NES) ERA TR — 1874 LÉON VAILLANT..." Id. de Zoologie (Reptiles et Poissons)............ — 1875 ALpH. MiILNE-EpwarDs.. Id. de Zoologie (Mammifères et Oiseaux)........ — 1876 RSPERRIERER Eee -LS Id. de Zoologie (Mollusques et Zoophytes)....... — 1876 P. VAN TIEGHEM. . .. ... Id. d’Anatomie et de Physiologie végétales...... — 1879 PNDEHÉRAINC ae. Id. de Physiologie végétale appliquée à l’Agricul- DURE EEE D HOb DO D DOUDOU — 1880 CORNUE EST eee Id. délCULIUreR Re rer cer mes ceceeaeese — 1884 CHADMENURE EEE Id. dePathologie comparéerrere Ferrer. — 1886 AIRNAUDES eee eee doeee Id. de Chimie appliquée aux corps organiques... — 1890 HÉMBECOUERE EE Id. de Physique appliquée à l'Histoire naturelle.. — 1892 STANISLAS MEUNIER..... Id. Je RÉOlOE Ee eecen Lle e et — 1892 DAME NN ee Id. AMENRHOIAEo o60000ev0oosdoocdgoaoovoue — 1892 AGROIRO = eee ateiee Id. dePMINÉTAlOBIER EE Sn ee eee — 1893 GRÉHANTe See eee Id. de Physiologie générale.................... — 1893 BILHOL EE cer ee Id. d'ANaAtOMIeNCOMPArÉe re. eee —— 1894 BOUVIER. ee ous Id. de Zoologie (Insectes et Crustacés)........... — 1895 MAQUENNE...,..... DR Id. dePEVSIQUENÉSÉAl RARE EE Eee — 1898 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSEUM QUATRIÈME SÉRIE LE PÈRE DE LA ZOOLOGIE FRANÇAISE PIERRE GILLES, D'ALBI PAR ÉELDNE TT AM MEMBRE DE L'INSTITUT, PROFESSEUR AU MUSEUM D'HISTOIRE NATURELLE. Avant de parvenir au Pays de Satin où Ouy-dire tient « eschole de tesmoignerie », Pantagruel a vu la Méditerranée « ouverte et descouverte Jusques aux abymes, tout ainsi comme au goulfre arabique se descouvrit la mer Erithrée, pour faire chemins aux Juifs issans d'Égypte ». Il y avait «nombre infiny de poissons en especes diverses, dançans, volans, voltigeans, combattans, mangeans, respirans, belutans, chassans, dressans escarmouches, faisans embuscade, composans trefves, mar- chandans, jurans, s’ébatans... » « En un coin là près » était Aristote, tenant une lanterne « en semblable contenance que l’on peint l’hermite près sainct Cristofle, espiant, considé- rant, le tout redigeant par eserit. « Derrière luy estoient comme records de sergens plusieurs autres NouveLLes ARCHIVES pu Muséum, 4 série, — IT, À en niet D à à 14 RS 0 US SSD 2 E.-T. HAMY. philosophes, Appianus, Heliodorus, Athenœus, Porphyrius, Pancrates, Archadian, Numenius, Possidonius, Ovidius, Oppianus, Olympius, Seleucus, Leonides, Agathocles, Theophraste, Damostrate, Mutianus, Nymphodorus, Elianus, cinq cens autres gens aussi de loisir, comme fut Chrysippus ou Aristarchus de Sole, lequel demeura cinquante-huit ans a contempler l’estat des abeilles sans autre chose faire. « Entre iceux j'y advisai, continue Pantagruel, Pierre Gylles, lequel tenoit vn vrinal en main, considérant en profonde contemplation l’vrine de ces beaux poissons (1). » Rabelais avait connu de près, chez le cardinal Georges d'Armagnac (2), le naturaliste d'Albi, que sa verve plaisante distinguait ainsi entre tous ces gens de loisir. Il avait eu certainement en main son livre sur Elien de 1535 (3) et ses observations minutieuses sur les poissons lui avaient semblé admi- rables pour caractériser le savant qui a du temps à perdre. Grâce à cette bouffonnerie, celui qui a depuis conquis le titre de Père de la zoologie française a pu passer aux yeux des innombrables lecteurs de Pantagruel pour un contemplateur de la nature, à la fois inutile et ridicule. Ce fut pourtant une existence singulièrement remplie que celle de Pierre Gilles d'Albi, dont Rabelais s’est ainsi fort injustement moqué. Il est vrai que ce sont les dernières années de la vie de ce savant homme, consacrées à de longues et pénibles recherches en Orient, qui le recommandent surtout à la postérité, et que son contempteur pos- (4) Pantagruel, liv. V, chap. xxx1 (OEuvres de Rabelais, Ed. Jannet. Paris, 1868, in-12, t. V, p. 128-129). (2) Rabelais était en relation, au moins depuis 1532, avec Georges d'Armagnac, le grand protecteur de Gilles. On connait une lettre écrite par Rabelais à Barthélemy Salignac le 30 novembre de cette année, au sujet d'un exemplaire de Josèphe que Georges d'Armagnac, évêque de Rhodez, avait envoyé pour le lui remettre (Clarorum virorum Epistolæ centum ineditæ... ex museo Joannis Brant. Amstel, 1702, in-8°, p. 280). (3) Porphyre, Athénée, Héliodore, Oppian, qu'il a mis dans sa liste, figurent tout au long sur le titre de l'ouvrage (p. 27). L’anecdote d’Aristarque de Sole est contée, à vingt ans près, dans la pré- face au Roi « cum sexcentis apium scriptoribus nondum perditis, Aristarchum Solensem constat duodequadraginta annis nil aliud egisse, quam earum mores tum observasse, tum scriptis man- dasse » (p. 6). Enfin, la scène même, imaginée par Rabelais, est presque indiquée vers la fin par Gylles lui-même s’écriant : À quonam Proteo et Nereo, qui ex profundo emersisset, Aristoteles didicerit quid pisces agant ? (p. 15). PIERRE GILLES, D’ALBI. 3 thume (1) a toujours ignoré les travaux et les peines qui ont marqué la fin d’une carrière de labeur. Le voyageur qui visite l’église de San Marcello al Corso, à Rome, peut encore lire, gravée sur une large plaque de marbre, enchässée dans le pavé «près de l’autel, côté del’épître, à l’entrée duchœur desreligieux (2) », l'inscription funèbre en vingt-sept lignes de Pierre Gilles d'Albi. C’est tout ce qui reste aujourd’hui d’un tombeau somptueux (3), que le cardinal d’Armagnac avait consacré, en 1555, à la mémoire d’un illustre et regretté client. L'église de Saint-Marcel a été quelque peu remaniée depuis lors, notamment en 1597 par les Vitelli qui ont refait le chœur (4), et les sculp- tures qui ornaient le monument du savant français, son portrait en par- ticulier, ont disparu sans laisser de trace (5). (1) On sait que le livre V de Pantagruel qui contient le passage relatif au naturaliste d'Albi n’a paru qu’en 1564, onze ans après la mort de l’auteur (1553), neuf ans après celle de Pierre Gilles (1555). (2) Renseignements communiqués par M. l’abbé Dufresne, qui a bien voulu copier lui-même l’inscriplion ci-jointe et me l’adresser par l’obligeant intermédiaire de mon excellent confrère M. l’abbé Thédenat. (3) Cf. Petri GyLcziu de Topographia Constantinopoleos et De illius antiquitatibus libri quatuor. Ad. Reverendiss. et Illustriss. D. Georgium Cardinalem Armaignacum. Lugduni. Apud Gulielmum Rovillium. Sub Scuto Veneto, MDLXI, in-4°. — Au-dessous de la copie de l’épitaphe de Gilles, l'éditeur lyonnais à gravé un tombeau de forme carrée longue, avec rebords et croix gravée, surmonté de cette légende : Ossa Gyllii. C’est une figure de fantaisie, qui ne répond en rien aux allusions d'André Thevet et de Sainte-Marthe (Cf. Éloge des hommes illustres qui depuis un siècle ont fleury en France dans la profession des lettres, composez en latin par Scévole de Sainte- Marthe et mis en françoys par G. Colletet, Paris, 1644, in-4°, p. 57. — André Thevet, Histoire des plus illustres el scavants hommes de leurs siècles, t. VIII, p. 22. Paris. 1671, in-8°). On trouve également dans la même page les quatre vers que voici : Appellant Itali vulgo sua lilia Gylli Nec male se nomen sic posuisse ferunt Gyllius inde tibi est aptum cognomen : ut in quo Dogmata sub niveis moribus eniteant. Le lis blanc s'appelle, en effet, en italien, giglio, pron. gilio. (4) CF. A. Nisgv, Roma nell’ anno MDCCCXXXVIIT. Parte prima moderna, p. 317-321. Roma, 1839, in-8°. Toutefois, M. l'abbé Dufresne, en continuant ses investigations, a trouvé dans un corridor voisin «une niche surmontée d’un fronton, au milieu de laquelle se trouve un buste dans le style du xv° où du xvre siècle. Il porte la barrette, sans doute la barrette doctorale », et M. l’abbé Dufresne s’est demandé si ce personnage qui « ne semble pas vêtu en ecclésiastique » ne serait pas celui de l'inscription, Pierre Gilles lui-même. Le monument est cependant orné d’un écusson, dont mon obligeant correspondant m'a envoyé le dessin, et qui a tout à fait une apparence italienne. (5) Il y avait encore en 1561, date de la publication citée ci-dessus, un portrait de Gilles, à proxi- 4 E.-T. HAMY. L'inscription, dont voici le texte, est en très bon état; seulement, la dernière lettre de quelques lignes est un peu effacée. DAONM PETRO GILLIO VIRO PROBO VTRIVSQ + LINGVAE DOCTISS - EX AGRO ALBIENSI APVD GALLOS FERTILISS + NATO OB SINGVLARES ANIMI DOTES ET INDEFATIGABILEM IN VESTIGANDIS ANTIQVOR + MONVMENTIS COMPONENDIS INTERPRETANDISQ + OMNIVM DISCIPLINAR + LIBRIS TOTIVS ORBIS IVSTRANDIS INDAGANDISQ + LOCIS NATVRAM SOLERTIAM ET DILIGENTIAM PVBLICE PRIVATIMQ + LAVDATISS : |) POST LONGAS ANNORVM +: PM + XI PEREGRINATIONES TERRA MARIQ °- PERAGRATAS GALLIAM ITALIAM GRAECIAM ASIAM VTRAMQ : ET AFRICAE PARTEM F AC MIRACVLOSAM E MANIB + ET CARCERE PIRATAR + GERBEOR + LIBERATIONEM ROMAM QVASI POSTLIMINIO REVERSO ET IN RECOLLIGENDIS ORDINANDISQ + RERVM CELEBRIVM NARRATIONIB - DIES NOCTESQVE OCCVPATO FEBRE VIOLENTISS + PER DIES XI VEXATO DIEM SVVM IN CHRISTO IESV OBEVNTI GEORGIVS CARD - ARMENIACUS PATRON - PIENTIS : CLIENTI GRATISS - IN SPEM RESVRRECTIONIS MORTVOR : BENEMERENTI MOESTISS + NON TAN MAN D es TV 12 (D VIXIT ANN + LXV + MENSES VI + DIES V + HOR + Ii (1) mité de l'inscription. Les vingt-sept lignes latines sont, en effet, précédées de l'en-tête que voici : «In œde divi Marcelli, Romæ, hæc sunt inscripta, una cum effigie vita functi: sed dico similia, aut in pariete affixa, vel in marmoreo lapide sculpta. » (1) CF. Iscrizioni delle Chiese e d’altri edificii di Roma del secolo XI fino ai giorni nostri, raccolte PIERRE GILLES, D’ALBI. 6) L'origine albigeoise de Gilles, sa science philologique, ses qualités de bibliographe, d’antiquaire et de géographe, ses voyages par terre et par mer, Sa captivité et sa délivrance, ses travaux à Rome, enfin sa maladie et sa mort presque soudaine, y sont rappelés avec précision. La date exacte de sa naissance est indiquée par celle de sa mort. C’est le 5 janvier 1555 (v. st.) qu’il a vécu ses dernières heures ; comme il avait soixante-cinq ans, six mois, cinq Jours, il était né le 30 juin 1489 West) On ne sait rien de certain de ses origines. Un de ses derniers biographes (2) affirmait naguère, il est vrai, que « lors de sa naissance le notaire Bernard Egidii, son père, était consul à Albi ». Mais cette asser- tion repose sur des bases bien fragiles. E. Jolibois n’a pas démontré, en effet, que le « mestre B. Egidii, notayre » qui figure sur la liste des cossols de la universat della cieutat d'Alby, pour l’année 1500-1501 (3), fat vraiment le père de Pierre Gilles. L'on n’est pas mieux renseigné d’ailleurs sur les liens de parenté qui auraient existé peut-être entre notre Albigeois et son homonyme, le « licencié en l’un et l’autre droit » qui revisait et complétait à Paris, en novembre 1499, le célèbre Cathohicon (4) du frère prècheur Jean le e publicate da Vincenzo Forcezza. Rome, 1873, t, II, p. 307. — Cette inscription se trouve déjà reproduite, avec quelques variantes, dont une surtout très importante, après la table des matières du De topographia Constantinopoleos de Pierre Gilles, imprimé à Lyon en 1561, six ans après sa mort. On la retrouve dans l'édition du même ouvrage donnée par les Elzévier à Leyde en 1632 (p. 380), puis dans Banduri (Imperium Orientale sive Antiquitates Constantinopolitanæ in quatuor partes distributæ, vol. I, p. 250. Paris, 1711, in-f°) et dans Gronovius (Thesaurus Græcorum Anti- quitatum contextus et designatus, vol. VI, col. 3089. Venetiis, 1735, in-f°). (1) Avec la correction grégorienne, ces deux dates deviennent 15 janvier 1556 et 10 juillet 1489. (2) Émile Jorisors, Matériaux pour un dictionnaire généalogique et biographique du département du Tarn. Additions et rectifications (Annuaire du Tarn pour 1887, p. CXLV, in-8°). (3) Inventaire des Archives d'Albi, CG. 214. Paris, 1869, in-4°, p. 54. — On ignore d’ailleurs si mestre B. Egidii s'appelait Bernard ou Bertrand. J’ai rencontré au cours de mes recherches un homonyme « noble Eustache Egidi », acquéreur d'une pièce de Lerre aux environs du Bourg-Saint- Andéol (Bibl. Nat. Ms. fr. Cab. des Titres ; nouv. d’Hozier, t. CLV, v° Gilles, fo 53), mais je n’oserais pas affirmer qu'il soit de la même lignée que le « notayre » d'Albi. (4) Summa quæ Catholicon appellatur fratris Ioannis lanuensis sacri ordinis fratrum predica- torum nuper parisiis diligenti castigatione emendata per prestantem virum magistrum Petrum Egidium in utroque ivre licétiarum una cum multis additionibus cum castigatis tum plurimorum poetarums entéliis apprimè pro proposito adductis et probatis. Impressum Parisiis per magistrum felicem Baligault civem parisiensem 1 môte sancte genovefe ad intersignum diui stephani, con- currête causa miro caractere exaravit anno immense reparalionis millesimo quadringentesimo nonagesimo nono, sole vero novembris cludente octavam cum expensis honesti viri Simonis Vostre commorantis Parisiis in vico novo beate Marie ad intersignum divi Johannis evangilistæ. — Ce 6 E--D'OH A MY Gênois (1). Quoi qu'il en soit, Pierre Gilles a fait ce que nous appellerions aujourd'hui ses humanités dans sa ville natale, #2 gymnasiis Albien- sibus, ainsi qu'il le déclare lui-même (2). Albi possédait, depuis le milieu du xrv° siècle, un enseignement com- munal bien organisé, où tous les enfants, quelle que fût d’ailleurs leur origine, nobles, bourgeois, vilains, pouvaient venir s’instruire aux frais de la cité, dans les lettres et les sciences (3). Il y avait, en outre, pour les clercs, une école épiscopale, le Collège de Sainte-Gemme, \ École Mage, dont Georges d’Armagnac, qui a joué un rôle si important dans la vie de Pierre Gilles, fut, à ce que l’on assure, un des plus brillants élèves (4). Louis d'Amboise, évêque d’Albi depuis 1497, promu cardinal en 1507, s'était trouvé chargé de l'éducation de cet enfant voué à l’Église dès sa naissance, et auquel le rattachaient quelques liens de parenté (5). Pierre Gilles, qui, jeune encore, avait amassé des trésors d’érudition, fut prié par le Cardinal de compléter l’instruction de son pupille ; il en a fait un humaniste qui a mérité plus tard les éloges de Guillaume Budé (6). remarquable in-f, orné de majuscules gravées sur bois, est conservé à la Réserve de la Bibliothèqué Nationale sous la cote X, 469. L'ouvrage original datait de 1286; le livre de 1499 a été « dili- genter castigatum per prestantem doctrina virum, eximium magistrum Petrum Egidium qui non duxit indignum suis laboribus singulos quoque codices immo singulas paginas diligenter reco- gnoscere et additiones acutas ex sua ingenii officina profectas advertere. Inseruit que additiones suas singulis in locis prout congruum esse iudicavit. Propterea multo labore se cognoscat iuvenis levetus qui iuxla grammaticam cernat glosamata connexa ». (1) Pierre Herbert, qui ne connaissait cet ouvrage que par une citation d'André Chevillier (L'origine de l'imprimerie. Paris, 1694, in-4°, p. 15), ne l’eût pas attribué à notre Pierre Gilles s’il avait eu en mains le volume même, daté de 1499, imprimé par conséquent neuf ans seulement après la naissance dudit Pierre (Cf. P. HerBerT, Quelques notes biographiques sur Pierre Gilles, ap. Ernest Jovy, Pierre Herbert et ses travaux inédits sur l’anthologie de Planude. Vitry-le-Francois, 1899, in-8°, p. 229). (2) Voir la préface latine qui est en tête du Metaphraste, de Gilles, publié à Paris en 1521. (3) J. Rozran», Histoire littéraire de la ville d'Albi. Toulouse, 1879, 1 vol. in-8°, p. 92 et suiv. — Albi possédait des maestres de las escolas dès 1360, et ces écoles tiennent dès lors une place consi- dérable dans les comptes consulaires de chaque année. (4) Id., ibid., p. 123. (5) Georges d’Armagnac, né en Gascogne, on ne dit pas où, vers 4500 ou 1501, avait pour père Pierre d’Armagnac, baron de Caussade, et pour mère Fleurette de Luppé. C'était un enfant naturel : il fut placé très jeune sous la discipline, sub disciplina, de Louis d'Amboise, et lorsque, bien plus tard, ambassadeur à Rome, il fit rétablir, en 1543, le tombeau dégradé de son bienfaiteur, il proclama, en composant l’épilaphe de son parent « affini », qu'il avait été « primæ ælatis alumno » (Cf. Philippe Tawzey pe LarroQue, Lettres inédites du cardinal d’Ar- magna”, publiées avec une introduction et des notes. Paris-Bordeaux, 1874, in-8°. Coll. mérid,, t. V, p. 4-5). (6) CF. Borvix, Mém. pour l'Hist. de la Bibl. du Roi, ap. L. Deusce, Le cabinet des manuscrits de la Bibliothèque impériale, t. E, p, 154. Paris, in-4°; — Py. TAMIZEY DE LARROQUE, op. cil., p. 6. PIERRE GILLES, D’ALBI. 7 Il Les débuts littéraires de Pierre Gilles remontent à 1521. Il à quitté Georges d’Armagnac aux portes du séminaire ; et, rendu à la liberté, il est accouru à Paris, où il compte trouver aisément l'emploi de ses talents. L’archidiacre d'Albi, Antoine Fajet, le recommande à Guillaume Bois- set, un abbé de Citeaux, enfant de la même église, auquel il apporte une édition de la traduction latine des Gestes de saint Nicolas de Siméon Méta- phraste, par Leonardo Justiniano, patricien de Venise (1). Antoine Fajet est le patron des opprimés, le Mécène unique des studieux ; on le loue unanimement à Albi de n’avoir jamais offensé personne dans sa longue carrière de prêtre, d’avoir au contraire rendu des services à tous. Guillaume Boisset, observateur attentif de la tradition religieuse, ami des lettres et de ceux qui les cultivent, aide quiconque veut travailler, mais se montre particulièrement favorable à ses concitoyens. Louis Robertet, chanoine de la chapelle du Palais, autre objet des hommages du jeune provincial en peine de parvenir, est le plus désin- téressé des hommes d’Église ; on sait qu’il a par quatre fois refusé l'évêché d'Albi. Gilles, qui a espéré, en venant à Paris, secouer entièrement le joug d’une servitude lourde à ses épaules : servilutem... cujus jugum non potest tam leviter palpare collum meum.…., est encore trop heureux d’établir chez le bon chanoine ce qu’il appelle quelque part le berceau de sa litté- rature, lütterarum mearum incunabula (2). Ludovicus Robertetus, patronus meus ac omnium studiorum communis hospes, écrit-il au président Roger Barma, en dédiant à ce magistrat pari- sien une édition de Valla que lui a commandée Colines (3). (1) Simeonis Metaphrastis : in gesta Sancti Nicolai cognomento Magni, Myrensis episcopi, vera historia e græco in latinum versa : Leonardo Iustiniano patritio Venelo interprete. Parisiis, Vænit Simoni Colinæo, 1521, in-4°, p. 1. — Petrus Gillius Albiensis omni nomine reverendo Giulielmo Boisseto Cisterciensi abbati S. D. (2) Je trouve cette expression dans un passage de la dédicace à François Molin, citée plus bas, à propos de la maison de Robertel: « De domo unde litterarum mearum incunabula deprompta sunt, domum scilicet Roberteti... summus vir me alumnum sui generis etnominis mulla docuit. » (3) Laurentii Vallensis, patritii romani, historiarum Kerdinandi regis Aragoniæ libri tres. Parisiis, ex ædibus Simonis Colinæi, 1521, in-4°, 70 F. — Petrus Gillius Albiensis doctissimo viro D, Rogerio Barmæ præsidi Parisiensi quarto S. D. P. 8 E.-T. HAMY. Ces Histoires de Ferdinand d'Aragon, que Gilles a traduites de son mieux d'italien en latin, pourraient être suivies de beaucoup d’autres œuvres bien plus lonques et bien meilleures. Mais il faudrait, pour conti- nuer dans cette voie, la tranquillité d'esprit, l'abondance des matériaux d'étude, qui supposent l’une et l’autre cette indépendance matérielle, après laquelle court vainement le pauvre philologue albigeois. Après ces deux essais, dont les résultats matériels ont été des plus médiocres, Gilles tente encore de trouver dans la capitale quelque nouvelle besogne littéraire, qui vienne assurer cet affranchissementqu’ilrecherche. Et il est obligé de se résigner à rejoindre à Lyon son ancien pupille, qui, à peine ordonné prêtre, a déjà conquis une place importante dans les conseils de Louise de Savoie, mère du roi François 1°. C'est Georges d’Armagnac qu’on envoie vers le Roi à Avignon, en septembre 1524, pour le conjurer, au nom de la Régente, de revenir sur ses pas, au lieu de franchir la frontière, puisque par la seule terreur de son nom il a déjà pu chasser l'ennemi de la Provence (1). Et cette démarche qui, bien accueillie, eût empêché le désastre de Pavie (24 février 1525), a pour corollaire la rédaction de longs mémoires de Pierre Gilles à Charles-Quint, dans lesquels notre savant homme, poussé sans doute par d’Armagnac, à la maison duquel il appartiendra désor- mais, guidé et conseillé (il nous l’apprend lui-même) par l’évêque de Condom, Francois Molin, ancien précepteur de François [”, et par le vieux chanoine Robertet, dont il avait été le client et l’ami, cherche hardiment à prouver à l’empereur Charles-Quint qu'il faut rendre sans rançon son royal prisonnier, #07 modo moderalo pretio, sed ehiam gratis esse dimittendum (2). (1) On sait que le jour même où François I®" partait d'Avignon pour Aix, Bourbon et Pescart levaient le siège de Marseille (28 septembre 1524). (2) Petri Gizzu orationes duæ, quibus suadet Carolo quinto Imperatori Regem Galliæ prælio captum non modo moderato pretio, sed eliam gratis esse dimittendum. (Brixiæ) 1540, in-8°, de CXX ff. — Ces lettres, adressées à Charles-Quint, sont précédées d’une préface de cinq pages à François Molin datée de 1525. « Luges eum cui eras inter præcipuos, dit Gilles à Molin, cui pueritiæ disciplinam tradideras, a quo permulta beneficia parlim accepisti, partim te accepturum sperabas. » Pour lui, Gilles, rien de tel, «nihil tale ». C'est l'ami des lettres qu'il pleure « quod nobis sit ereptus Rex, per quem alacres gallosin perpetuum ad bonarum artium cognitionem fore sperabam, etc. » La part de chacun dans la confection des Orationes est nettement établie, un peu plus bas. Il y aurait eu cinq mémoires rédigés, et non pas seulement les deux qui furent imprimés quinze ans plus tard, PIERRE GILLES, D’ALBI. 9 Gilles a rédigé jusqu’à cinq mémoires sur la matière pendant la capti- vité de Madrid; Michel Bantin les portait à l’évêque de Condom, qui les transmettait en Espagne (1). Mis en goût par Le bon accueil ainsi fait en haut lieu à sa prose libéra- trice, il a passé plus tard tout un hiver à Rodez, dans les manuscrits de la bibliothèque qu’il organisait pour Georges d'Armagnac (2), à coordonner d’autres arguments encore, cette fois, contre Henri VIIT d'Angleterre : tribus ad Regem Angliæ scriptis, suadentibus Franciæ Reqium nomen non amplius usurpet aut ejus parles repelat. J'ai vainement poursuivi, dans les Sfate Papers, les traces de cette correspondance politique dont Gilles avait gardé certain orgueil. Ah! si Seyssel avait lu fout ce que j'ai lu moi-même dans la bibliothèque d'Armagnac, écrivait-il beaucoup plus tard, il aurait autrement traité la cause ! Quos si Seysselius legisset, longe aliter hanc causam tractasset (3). Cependant Gilles a adressé à Bâle, par le même Michel Bantin dont il vient d'être question, le manuscrit d’un lexique gréco-latin (4) auquel il travaille depuis ses débuts dans la science, etl’imprimeur Valentin Curion a mis neuf longues années à donner ce gros volume au public. Le célèbre helléniste d'Heidelberg, Simon Grynœus, en écrit la préface, dédiée, à la demande de l’auteur, à Georges d'Armagnac, promu depuis peu au siège épiscopal de Rodez (1529) ipsius jussu nomini tuo dicatum inscriptumque, et qui a généreusement contribué aux frais de l’édition. (4) La première des deux pièces imprimées (f°5 I-LXIX) est intitulée : « Oratio prima ad Carolum Quintum Imperatorem de modo et ratione Regis liberandi » ; la seconde (fes LXX-CXX) a pour titre : « Ejusdem oratio altera, quà suadet Carolo Quinto Imperatori ut Regem Galliæ bello captum non modo moderato pretio sed etiam gratis dimittat. » (2) Je suppose que c’est à ce titre de bibliothécaire de l'évêque de Rodez qu’il possédait un bénéfice « nummi ex sacerdotio meo », qui lui permettait plus tard de vivre en Orient. (3) Petri Gizzu ad amicum Epistola (P. Buruanw, Sylloges epistolarum a viris illustribus scrip- tarum. Leidæ, 1727, in-4o, t. II, p. 232-235). (4) Lexicon Græcolatinum supra omneis omnium hactenus accessiones mullis milib. vocabu- lorum, annis jam aliquot ex assidua scriptorum omnium lectione congestis, auctum. Authore Petro Gizzio Albiense. L Opus jam recens in lucem editum et excusum, in quo quantum laboralum et sudatum sit, cum in mendis emendandis, {ur in dictionibus quibusque in suum ordinem restituendis, æquus judi- cabit lector. Reliqua huius operis, subsequens pagina indicabit. Basileæ, ex officina Valentini Curionis, mense septembris, anno MDXXXIT Cum privilegio. La préface de 2 pp. in-fo a pour dédicace : Reverendissimo in Christo Paltri et Domino, Domino Georgio Armignaco, episcopo Rutinensi. Clarissimo Heroi, Domino et Patrono suo, Symon Grynœus. S. D. NOUvELLES ARCHivEs pu Muséum, 4° série. — II. 2 10 E.-T. HAMY. « Tu fais sagement, dit Grynœus au nouvel évèque, toi qui penses qu’il faut avant tout prendre soin de ce trésor, les belles lettres, que si peu de gens tiennent en estime ; toi qui ne te contentes pas de les cultiver par toi-même, autant que le permet l’importance des affaires auxquelles tu es mêlé, mais qui encourages les études des autres, et en suscites la publication. » Gilles, en donnant ce livre, a tourné la munificence de son bienfaiteur au profit de tous ceux qui travaillent. Quant à Georges d’Arma- gnac, il suit l'exemple de l’évêque de Worms, Jean d’Albourg (Joannes Dalburgius), protecteur de Rodolphe Agricola, eten propageant l’étude de la science il se donne à lui-même la satisfaction d’être applaudi par les bons étudiants qui vont célébrer en tous lieux son panégyrique (1). Pierre Gilles a terminé, vers le même temps, une traduction des £xpla- nationes de saint Théodoret (2), la dernière œuvre de ce genre que l’on doive à sa plume laborieuse. Georges d’Armagnac, auquel est encore dédié ce livre imprimé à Lyon, chez Gryph, avait fortement exhorté son ancien précepteur, devenu son bibliothécaire, à s’employer de préférence à mettre du grec en latin des ouvrages de doctrine religieuse. Ayant trouvé chez Jean des Pins, évêque de Rieux et ancien ambassadeur de France à Venise, un exemplaire des commentaires de saint Théodoret sur les douze petits prophètes, Gilles l’avait mis en latin pour son protecteur, Optimo studiorum patrono Georgio Armaignaco, Rutenorum episcopo. Il aurait poursuivi sans doute par une traduction des 46 livres de Philon le Juif, qu'il avait commencée, lorsqu'un manuscrit d’Elien, acquis pour la bibliothèque de l’évèque de Rodez, vint enfin lui révéler sa véritable vocation. [IT Gilles n’est plus seulement dès lors un savant philologue, helléniste et latiniste, traducteur et commentateur des textes anciens. Il va devenir, suivant l'expression de Metellus, l'observateur attenhf de la nature des (41) Voir la préface de Grynœus. e (2) Divi Theodoreti episcopi Cyrensis, explanationes in Duodecim Prophetas, quos minoces vocant, iuxta interpretationem septuaginta. Petro Giro Albiensi interprete. Lugduni, apud Seb Grypbium, 1533, in-80, de 393 pages. PIERRE GILLES, D'ALBI. 11 animaux, dont le texte d’Elien lui a fait apprécier tout l'intérêt (1). Comme les autres rénovateurs des sciences, dont le xvi° siècle abonde, Gilles prend, en effet, pour point de départ les témoignages de lAnti- quité ; Aristote, Théophraste, Elien et beaucoup d’autres sout évoqués tour à tour par son immense érudition. Mais il observe lui-même avec une véritable passion, et les faits qu'il a recueillis viendront confirmer ou compléter les déclarations des vieux livres. Ni voyages ni lectures ne lui sembleront dorénavant trop pénibles, pour poursuivre ce nouvel ordre de travail; #uw/l labores, neque itinerum neque studiorum, mil graves futuri. 1 visitera les côtes d’Espagne et de France, Oceani Gallica htiora et Hispanica perscrutatus (2), et séjour- nera à diverses reprises en Provence et en Ligurie, partim in Gallico Litiore, partim Liqustico, principalement à Marseille et à Gênes où l’attire 1 1 la richesse de la faune marine. La préface du ’heodoret contient un programme sommaire d’'explora- tion de l'Italie, qu'il a dû entreprendre à la fin de 1533. C’est sans doute à cette époque qu'il poussa jusqu’à Naples, d’une part (3), et de l’autre jusqu'à Venise, où il connut et fréquenta Lazare de Baïf (4), alors ambassadeur du Roi de France auprès de la Seigneurie (5). Ces premières recherches de Pierre Gilles ont été en partie utilisées pour l'élaboration d’un gros volume qu'il a fait imprimer à Lyon chez Sébastien Gryph en 1535 (6). La trame de l’ouvrage est composée de la traduction latine d’Elien, dont le cardinal d’Armagnac possédait, je l’ai déjà dit, un texte grec. Gilles (4) « Hoc ei addam de Petro Gillio, Vascone, viro non solum Grecæ ac Lalinæ linguæ doctis- simo, verum etiam secrelo naturæ animalium perscrutatore » (Burmannr Sylloges Epistolarum a viris illustribus scriptarum, t. I. Epistolæ Lipsianæ. Jo. Matalius Metellus, Epistol. LVIIT, p. 60). (2) Préface du Théodoret. (3) Il y aurait séjourné un mois, suivant Niceron (op. cit., t. XXII, p. 403). (4) Gilles a fixé dans son Elien de 1535 le souvenir des promenades familières qu'il faisait avec Baïf au bord de l'Adriatique : « .… Quum ... Lazarus Baytius … aliquoties me ad littus Adriatici sinus duceret, ut piscium naturas exploraremus, quum alia pleraque periclitabamur (p. 575). (5) L'ambassade de Baïf, commencée en 1529, était terminée en 1534. Le premier voyage de Gilles à Venise est donc certainement antérieur à cette date. — Cf. L. Pinvenr, Lazare de Baïf. Paris, 1900, gr. in-8°, p. 20 et 59. (6) Ex Æliani historia per Petrum Gyzuiun latini facti, itemque ex Porphyrio, Heliodoro, Oppiano tum eodem Gyllio loculentis accessionibus aucti libri XVI. De vi et natura animalium. Lugduni, apud Seb. Gryphium, 1535, in-40, de 599 pp. 11 ff. 12 E.-T. HAMY. a cru devoir grouper, pour plus de commodité, les chapitres analogues dispersés dans les 16 livres de l’ouvrage original, et il y a joint, sous le nom d’Accessiones (1), des passages empruntés à d’autres auteurs grecs, non encore traduits, postérieurs à Aristote, comme Porphyre, Athénée, Héliodore, Oppien (2), et un certain nombre de paragraphes où il a condensé tout à la fois les résultats de ses observations personnelles et les notes de ses divers correspondants. On peut citer en particulier les chapitres sur le dauphin, la locuste, la murène, le polype, la seiche, etc.(3). Gilles a tracé aussi plusieurs tableaux très vivants des combats acharnés qui se livrent dans les profondeurs de la mer (4); on lira avec non moins d’intérêt certains morceaux bien faits sur les animaux de basse-cour (5). A la fin du livre XV[° se trouve une sorte de supplément, rédigé en entier de la main de Gilles, et spécialement consacré à la nomen- clature des poissons de la Méditerranée (6). Les cent vingt para- graphes dont se compose ce livre font connaître les noms vulgaires, anciens et modernes, d'autant d'animaux marins, recueillis sur le littoral espagnol et français, dalmate et italien. Marseille, centre prin- cipal des observations de l’auteur, est la localité dont le nom revient le plus fréquemment sous sa plume ; Martigue, Antibes, Nice, Monaco, Savone, Naples et Venise s’y rencontrent moins fréquemment. Les Espagnols et les Ligures, les Romains et les Siciliens, apportent leur contingent de mots, et il n’est pas jusqu'aux Dalmates et aux Grecs qui ne viennent contribuer à enrichir ces listes polyglottes, tout en (1) Accessiones confecimus partim ex omnibus Græcis auloribus, nondum conversis, qui post Aristotelem scripserunt ; partim non pauca experti sumus, quæ omnia adjunximus (op. cit., p. 26). (2) Ce sont, au moins pour une certaine part, ces libertés prises avec l'auteur traduit qui ont valu à Pierre Gilles le blâme de P. D. Huet (De Interpretatione libri duo. Parisiis ap. Sebast- Cramoisy, 4661, in-4°; lib. II. De Claris Interpretibus ad Andræam Grandorgæum, p. 157). — « Jisdem claruit temporibus Petrus Gillius, acer eorum investigalor, quæ occulta sunt à naturà et Antiquitatis literalè peritus, verum audax in Interpretationibus, detrahendo, adjiciendo, interpolando, omnia sus dèque miscendo ; stilo tamen suo moderatus est, cum ad Theoiogica accessit eaque castè et verecundè tractavit. (3) IOp-cit., Mb IC MUR ES EVE LD EENI CERN UITb NIET (4) Op. cit., lib. XIE, c. vr. (5) Op. cit., lib. XIV, -c.-xxxur. (6) Petri Gyzcn liber summarius de Gallicis et Latinis nominibus piscium massiliensium (op. cit. p. 549-599). PIERRE GILLES, D’ALBI. 13 attestant l'étendue des enquêtes instituées par le naturaliste-voyageur (1). Ce chapitre particulier est dédié à Jacques Colin, abbé de Saint-Am- broise de Bourges. Litterarum ac human officii peritissimo Domano Jacobo Colino, Divi Ambrosii Abbati. Lecteur, secrétaire et grand aumônier du Roi, Jacques Colin avait pris une part active à l’institution du Collège de France, et Gilles süuppliait ce personnage influent, qui avait bien voulu s'intéresser à son travail, d'intercéder aussi en faveur de Marseille, auprès de François LI". Uf pro dignitate urbis veterem sedem studiorum reponat, antiquum Musarum domicilium restituat (2). Mais c’est au Roi lui-même qu'il fait hommage de son volume (3), à l’ins- tigation de Georges d’Armagnac, derrière lequel 1l s’abrite humblement, au commencement de la longue préface qui ouvre le gros livre faconné par lui dans les aspérités des roches du Rouerque, in asperitatibus saxe- torum Rutenensrum. Si les moyens d'action du savant homme égalaient sa bonne volonté, ce n’est pas seulement en Gaule, mais jusqu'aux extrémités des terres qu'il voudrait poursuivre ses études. S'il pouvait vivre avec sécurité « au mi- lieu des ennemis de notre Religion », il aurait déjà visité toutes les nations grecques pour voir par lui-même les poissons dont les noms lui ont été donnés par des pêcheurs, caboteurs ou pirates, à Venise, à Gènes, à Marseille. Si quelque sûr commerce pouvait être entretenu avec la «si perfide Barbarie », il aurait par terre ou par eau parcouru « la cruelle Afrique ». Mais l'effort qu’un simple particulier ne saurait entreprendre, un grand roi peut le soutenir, comme fit jadis Alexandre, ordonnant qu’on recueillit partout pour Aristote les matériaux d'étude les plus variés. EtGilles propose au Roi d'organiser une vaste enquête sur l’histoire natu- relle tout entière. 7'e profecto à regia dignitate non præstantius quicquam (4) Gilles a bien soin d’ailleurs de nous prévenir que c’est à Venise, à Gênes et à Marseille qu'il interrogeait ces informateurs exotiques : « Ab iisdem Græcis, sive piscatoriam, sive naviculariam, sive pyraticam facientibus Venetis, Januæ et Massiliæ currosè percunctatus essem. » (Préface, p. 6.) (2) Cf. A. Lerranc, Histoire du Collège de France depuis son origine jusqu'à la fin du premier Empire. Paris, 4892, pass. — Voir la lettre de Gilles à Colin (op. cit., p. 547). (3) Gallorum Regi Francisco, non modo nomine primo Francorum Regum, sed humanitate cæterisque regiis virtutibus longë omnium gentium memoriæ nostræ principi. Petrus Gyllius S,. (op. cit., p. 3-16). 14 E.-T: HAMY. efficere posse, quam si quibusdam neque indoctis neque segnibus id dederis negotii, cum ul totius naluralis lnstoriæ novam periclitationem, tum vel maxime bestiarum Galliæ, aquatilium, terrenarum, volatilium, nomina, mores, el fiquras scriplis persequantur ;neque amplius tam valde peregrina arnimalia ex novo orbe deportata admiramur, ut nostrorum vim contemne- mus. Enimvero quot egrequ pisces in littoribus tuis errant, non in vulqus solum ignoti, sed ne scriptoris quidem ulla notatione animadversi? Quot ilem aves, quorum nomina in summa omnium 1qnoralione versantur, tn conspectu nostro lapsus exercent? Quot etiam terrestres bestiæ, quarum spissè ac vix domesticarum nomina tenernus ?… Les biographes de Pierre Gilles ont admis que cette épître au Roi, si remarquable à certains égards, avait contribué à faire donner plus tard au naturaliste-voyageur la mission qui le conduisit en Orient. Mais c’est seulement en 1544, ainsi qu’on le constatera plus loin, que Gilles fut envoyé à Constantinople par ordre de François L”; et il est assez pro- bable que l’épître de 1535 devait être bien oubliée quand cet ordre de départ fut transmis, neuf ans plus tard, à Georges d’Armagnac. Ce dernier était alors depuis longtemps déjà en Italie. Il avait succédé à Georges de Selve, évêque de Lavaur, comme ambassadeur à Venise au commencement de 1537 (1) et, trois ans plus tard, était passé à Rome avec les mêmes fonctions. Gilles avait suivi son maïtre, et nous le trou- vons s’attardant quelque peu à Venise vers la fin de 1540 (2), dans une des lagunes peut-être, où l’attiraient des animaux inconnus (3). (4) On connaît une lettre de Rabelais à Geoffroy d'Estissac, datée du 28 janvier 1536 (v. st.), qui contient ce passage : « J'ai entendu que M. de Lavaur, qui estoit ambassadeur pour le Roy à Venise, a eu son congié el s’en retourne en France. En son lieu va M. de Rhodez et jà tient à Lyon sou train prest quand le Roy luy aura baillié ses advertissemens. » (2) Guillaume Pellicier, qui vient de succéder à d'Armagnac à Venise, écril à celui-ci le 28 no- vembre 1540, à propos de Gille : « Monsieur, quant est de M. Gillius, il y a environ ung mois ou six semaines qu'il se partit d’icy, sans se déclairer à homme que ie scaiche la part où il alloit ; et depuys de luy n’ay eu aulcunes nouvelles. Si je le veois premier que vous, ou scay où il est résident, je ne fauldrai luy faire entendre le contenu de ce que m'en escripvez. (TAUSSERAT-RADEL, Correspondance politique de Guillaume Pellicier, ambassadeur de France à Venise, 1540-1542, publiée sous les auspices de la Commission des Archives diplomatiques. Paris, 1899, in-&, LE NCIE (3) C’est probablement au cours de ce dernier voyage à Venise qu'il a fait la connaissance de Conrad Gesner, alors âgé de vingt-quatre ans. « Petri Gillii, optimi sane et doctissimi viri, cujus ego olim humanitatem Venetiis sum expertus », écrit le naturaliste de Zurich, dans la préface de son Elien. PIERRE GILLES, D'ALBI. 15 IV Les grands voyages de Pierre Gilles en Orient, qui ont sauvé de l'oubli sa mémoire, commencent avec l’année 1544. Cette date précise repose, tout à la fois, sur le texte de l'inscription funéraire de Saint- Marcel, reproduit au commencement de ce travail, et sur une lettre de Georges d’Armagnac, dont Je donne plus loin la teneur. D'une part, en effet, la onzième ligne de l’épitaphe de Gilles, rédigée en 1555, men- tionne ses longues pérégrinations, de onze années plus ou moins : POST LONGAS ANNORVM PM XI PEREGRINATIONES (1) dont elle fait par conséquent remonter le début à 1544. D'autre part, on peut lire dans le recueil de Ribier (2) cette lettre de Georges d'Armagnac, assignant approximativement la même époque au départ de Gilles en Orient. Au Roy. Sire, Il y a environ trois ans qu'il pleut au feu Roy de sainte mémoire envoyer un des miens à Constantinople et autres lieux de Grece, chercher et amasser des livres anciens pour l’accomplissement de sa librairie; il y a mis si bonne diligence, qu'il en a arresté un grand nombre et l’eust envoyé par delà, si Les deniers que ledit Seigneur avoit ordonné, lui eussent été délivrez. Parce, Sire, que ce seroit dommage de perdre si grand trésor à faute de si petite somme, i en ay bien voulu donner cet advertissement à vostre Maiesté, pour en entendre son bon plaisir, et suivre entièrement son Saint Vouloir. M. de Mascon (3) qui est aupres de vous, a conduit cet affaire ; il vous en pourra donner plus certain advis, et à moy déclaration de vos commandemens, lesquels attendant, ie vais continuer mes prières à Dieu pour vostre santé et prospérité. De Rome 11 Janv. 1547. LE CARDINAL D'ARMAGNAC. (1) Dans la copie de 1561,souvent réimprimée (voir plus haut, p. 5), onlisait à cette place : POST LONGAS ANNORVM PLVS XL PEREGRINATIONES (Petri Gyllii de Topographia Constantinopoleos et de illius antiquitatibus libri quatuor. Ad. Reve- rendiss. et lllustriss. D. Georgium Cardinalem Armaignacum. Lugduni. Apud Gulielmum Rovillium. Sub Scuto Veneto, MDLXI, in-40.) Et c'est ce qui a autorisé de Fhou à parler des quarante années de voyages, si invraisemblables qu'elles pussent être. Plus n’est besoin de réfuter cette thèse, qui ne repose que sur une erreur de transcription commise, six ans à peine après l’inhumation de Gilles, et reproduite indéfiniment depuis lors. Il y a bien sur la tombe P(lus) M{inus) XI; M. l'abbé Dufresne a bien voulu s'assurer de l'exacti- tude de cette lecture de Vincenzo Forvcella. (Voir pl. haut, p. 4.) (2) G. Rusrer, Lettres et Mémoires d'Estat des Roys, Princes, Ambassadeurs et autres Ministres sur les règnes de Francois premier, Henry I et François IT. Paris, 1661, in-fo, t. IT, p. 99. (3) Pierre Duchâtel, successeur de Jacques Colin; évêque de Tulle, puis de Mäcon. 16 E.-T. HAMY. Trois ans après son départ pour l'Orient, et François 1” étant mort depuis quelques semaines (15 mars 1547), Gilles avait avec succès accompli la mission dont il était chargé. Mais les frais n'étaient pas couverts et l'argent, promis au nom du Roi, n'avait pas été remis au pauvre voyageur (1). Pas d'argent, pas de livres! à Duchâtel ne paya point, et voilà comment les manuscrits de Gilles n’ont jamais été déposés à la bibliothèque de Fontainebleau ! Quelques-uns sont cependant venus à Rome, avec d’autres objetsenvoyés au cardinal; on connaît par exemple un manuscrit du Demetrios, publié à la suite de l’édition posthume d’Elien, de 1562, et qui est de la main de Christophe Awer, le copiste du cardinal d’Armagnac (2). Constantinople est le centre principal des opérations de l’entrepre- nant voyageur (3). Tout l’attire, dans cette capitale (4), qui fournit les éléments les plus variés à sa curiosité ; ce sont des monuments antiques à explorer et à décrire, des mœurs curieuses à observer; des animaux étranges, éléphant (5), hippopotame (6), et surtout une mer d’une (1) Le témoignage du cardinal se double de celui de Gilles lui-même. En tête de la lettre déjà citée, écrite d'Alep en avril 1749, il est particulièrement affirmatif. « Postquam Franciscus Rex me prius reliquit, quam ad ullos eius nummos pervenissem, quorum spe veneram in Græciam ad co- dices antiquos investigandos, ac eliam obiter ad cognitionem historiæ naluralis. » Je pourrais encore citer, entre autres passages, celui qui termine la Topographie de Constantinople dont il sera question plus loin Que peuvent valoir les assertions contraires d'André Thevet, en présence d'affirmations aussi nettes ? Ce dernier a prétendu, à diverses reprises (Cf. Cosmographie universelle, Paris, 1875, in-fo, t. T1, f0 625, €. II, f° 261, etc.), que Gilles avait recu 6000 1. du roi pour ses frais de mission. Cette somme à pu être promise, il est certain qu'elle n'a jamais élé versée! (2) Ce volume est le seul qui rappelle les voyages de Gilles dans les manuscrits du roi (Boivin ap. L. DEisce, op. cit., t. I, p. 160. — Cf. H. Omoxr, Inventaire sommaire des manuscrits grecs de la Bib]. Nat. Introduct., p. xxxvir. Paris, 1898, in-8°). (3) Le peu que nous savons du voÿage de Gilles en Turquie et en Grèce se trouve consigné dans son Bosphore etsa Topographie de Constantinople (Petri Gyzzu de Bosporo Thracico, lib. IL. Lugduni, apud Gulielmum Rovillium, sub Scuto Veneto, 1561, in-4°, de 263 pages). — Id. de Topographia Constantinopoleos et de illius Antiquitatibus, libri IV. Ad Reverendiss. et Illustriss. D. Georgium Cardinalem Armaignacum. Lugduni, apud Gulielmum Rovillium, sub Scuto Veneto, in-4° de 245 pages. — Le privilège de ces deux ouvrages est du 28 décembre 1558. (4) IL y prend ses quartiers d'hiver... « Semel... et iterum vidi Bosporum Sinum nominatum Cornu, ab ostiis fluminum ad Galatam conglaciatum, non quidem glacie quæ sustineret homines, sed tamen tanta, ut scaphæ ultro citroque commeare non possent, nisi remis ante glacies frangeretur. » (De Bosporo, lib. I, c. rv). (5) CF. Æliani de historia animalium libri XVII, quos ex integro ac veteri exemplari Græco Petrus Gillius vertit, unà cum nova elephantorum descriptione. Lugduni. Apud Gulielm. Rovillium, sub Sceuto Venelo, MDLXIL, in-8°, p. 513. (6) Ibid., p. 515. PIERRE GILLES, D ALBI. 17 surabondante richesse (1). Les pelamides qu'on y pêche suffisent à toute la Grèce, et les écailles des huîtres savoureuses forment à certains moments des tas énormes dans les rues de la ville. Gilles visite en détail les rives du Bosphore, qu'il mesure et qu'il décrit. Il parcourt non sans danger la Thessalie et la Grèce, la Médie, la Mysie, la Cilicie, etc., ete. Un jour, les gens de Coryce le jettent en prison comme espion; un autre jour, les Turcs l’expulsent brutalement du Parthénon où il s'était glissé. Thevet l’accompagne souvent durant ces trois années (1544-1547) et il nous a notamment conservé le récit d’une exploration qu'ils firent tous deux aux ruines de Chalcédoine. « Petrus Gillius, homme excellent de grand sçavoir, lequel pour la seule occasion de remarquer les choses les plus rares de ce mème païs avoit esté envoyé avec bonne pension (2) par ce grand Roy François premier du nom, et pour faire amas entre ce peuple de quelques vieux livres grecs antiques et autres; cest homme, dis-je, amateur de toute vertu, me voyant convoiteux des choses dignes d’estre veües, me mena et associa le premier, moy qui n’estois qu'un simple philosophe, visiter ce pais et terre Asiatique. Or ès ruines de Chalcédoine nous trouvasmes plusieurs médalles bien fort antiques : et entre autres il en eut deux, où le nom d’un Argias Megareen estoit gravé en assez belles lettres grecques. Et qui plus est, il nous fut facile de visiter à notre aise telles médalles : veu que le Grand Seigneur faisoit tirer de la pierre des fondemens, pour faire bastir sa Mosquée et Hospital, au plus beau lieu de Constantinople, l’un des plus somptueux et superbes édifices de l'univers (3). » Cependant, le roi François I‘ vient à mourir (31 mars 1547) sans que les premiers arrérages de la pension, dont parle Thevet, aient été envoyés à Gilles. Les revenus de son bénéfice lui ont manqué (4) au moment où (4) Piscium copia excellit Massilia, Tarentum, Venetia, sed omnia superat Bosporus, quo velul per portam duplicis maris pisces transire solent.. tantaque multitudine, ut primo cuique magnum piscium numerum capere et ferire liceat (De Bosporo, lib. I, prœm.). (2) On a vu plus haut que les intentions du Roi n'avaient pas été exécutées. (3) La Cosmographie universelle d'André Tagver, cosmographe du Roy. Paris, 1575, in-fe, iv. VIII, ch.urx, t. II, fo 261. (4) Petri Giant ad amicum Epistola (Burmanx, Sylloges Epistolarum, t. Il, p. 232. — Gelle lettre est datée d'Alep, 2 avril 1549. J'en avais transeris une ancienne copie dans la collection Dupuy, à NOUVELLES ARCHIVES Du Muséum, 40 série. — NN. 3 18 BD PANNE il se disposait à repasser en France, sa mission terminée (1). A bout de ressources, et toujours ardent, malgré ses quarante-sept ans, l’explo- rateur s’enrôle dans l’armée turque pour la guerre de Perse, à l’âge où, d'ordinaire, les vétérans vont prendre leur retraite, qua velerani emereri solent. Mais Gilles voit, dans cette campagne, une occasion inespérée d'élargir considérablement le champ de ses études. Il est d’ailleurs, à certains égards, admirablement préparé : il connaît notamment, mieux que personne, la géographie ancienne des contrées que l’on doit parcourir et il citera de mémoire, au courant de la plume, avec une incroyable netteté, dans sa lettre du 2 avril 1549, les historiens et les géographes Grecs ou Lalins qui ont nommé quelque localité antique, identifiée au passage avec une étonnante précision par le très savant voyageur. L'armée turque s’est rassemblée en mars 1548 à Scutari, et elle s’ébranle le 29 de ce mois dans la direction de l'Est. Elle entre en Bithynie, par Diacibysa, l’antique Libyssa, célèbre par la sépulture d’Annibal, passe à Nicomédie, gagne la Phrygie, la Paphlagonie, la Cappadoce, se répand entre Sinope et Savatz et, après avoir franchi l'Araxe, puis le Tigre, s'engage dans les défilés du Taurus, que les Persans avaient négligé d'occuper. C'est un peu au delà, près de Biblis, qu'il arrive de nuit au pauvre milicien une aventure des plus pénibles : 4æc nox tyrocinium militiæ meæ valde exercuit. Une panique effroyable met subitement en déroute les troupes du Sultan; on prend à Gilles son cheval et son équipement et il lui faut fuir à pied, une nuit entière, parmi des milliers de cavaliers galopant éperdus. L’Albigeois s’en est tiré sain et sauf, et quatre jours plus tard il est avec ses compagnons au camp devant Tabriz. Le château de Van est pris : une diversion du Sophi ramène en Arménie les troupes du Grand Seigneur, et, après un certain nombre de marches et de contre marches à lravers la Mésopotamie et la la Bibliothèque Nationale (t. XVI, fo 2) avant de la retrouver dans le recueil publié à Leyde, par Burmann, en 1727. Elle a été vue par Tollius (App. au livre de P. Valerianus ; De infelicitate litteratorum, p. 455), mais inexactement interprétée par lui. Niceron, puis les conlinuateurs de Moréri, y ont fait de courts emprunts, mais sans en indiquer la source (Nicenon, op. cit.,t. XXII, p. 405-406. — Morërt, Ed. de 1759, v° Gilles). (4) Jam annus est, cum in Galliam redire maxime conabar, si nurmmi ex sacerdotio meo mihi hoc tempore affulsissent.… PIERRE GILLES, D'ALBI. 19 Syrie du Nord, Pierre Gilles vient prendre ses quartiers d'hiver vers Alep. L'ambassadeur de France auprès de Soliman, Gabriel de Luetz, baron et seigneur d’Aramon et de Valabrègues, avait fait la campagne avec un train de maison considérable, à la droite de l’armée turque (1). Pendant la route de retour il avait ramené, dans le but de l'offrir au roi Henri IH, un jeune éléphant, avec son cornae, qu’il avait obtenu d'Elqas Mirza, frère du schah de Perse, et Gilles s'était arrangé de facon à cheminer en compagnie du curieux animal, afin de mieux en observer les carac- tères, les allures et les mœurs. Il a condensé ses remarques, dans une lettre de quelques pages à d’Armagnac, imprimée à la suite de l'édition d’'Elien donnée à Lyon en 1562 (2). Les passages dans lesquels il décrit le caractère, les jeux, les attitudes du jeune animal, où il analyse sa marche, et fait connaître les exercices auxquels il est déjà dressé, sont particulièrement remarquables, et ces observations, qui détruisent parfois de grossières erreurs des Anciens, n'ont pas été surpassées dans leur élégante précision. L'animal vint à mourir, et Gilles n'eut pas de peine à obtenir qu'on lui permit d’en faire l’autopsie : il a pu ainsi mesurer attentivement la bèle, étudier et décrire avec minulie ses viscères, ses veux, ses défenses, ses molaires, ses pieds (3), et rapprocher ces renseignements de ceux qu'il avait recueillis naguère sur les places de Constantinople. L’ambassadeur emmena Gilles avec lui à Damas, puis à Jérusalem, et de là au Caire et à Alexandrie (juillet-septembre 1549). C'est au Caire qu'il recueillit les éléments d’un chapitre sur la girafe, de Chamelo- pardal, qui fait partie de sa dernière lettre au cardinal (4%). Il avait vu trois de ces animaux, alors presque inconnus, et en avait exacte- ment mesuré un; il dépeignit avec clarté les principaux caractères de (1) Cf. Le voyage de M. d'Aramon, ambassadeur pour le Roy en Levant, escript par noble homme Jean Chesneau, l'un des secrétaires dudict Seigneur ambassadeur, publié et annoté par M. Ch. Scuerer, membre de l’Institut (Rec. de Voy. et Docum. pour servir à l'hist. de la géogr. depuis le x jusqu’à la fin du xvit siècle, 1, VIII, p. 25, 53, 37, 59, 102, 105, etc. Paris, Leroux, 1887, gr. in-8°). (2) Elephanti nova descriptio, missa ad Reverendissimum Cardinalem Armaignacum, ex urbe Berrhoëa Syriaca, authore Pelro Giccio (op. cit., p. 499-51%). (3) Ibid., cap. 1 à v, p. 506-511, (4) 1bid., cap. 1x, p. 520-521. 20 ES TOMEL AIMANT l'espèce, et envoya à son protecteur, par l'entremise de marchands mar- seillais, une peau « chose rare et digne d’un roi », pellem Chamelopar- daleos raram et rege dignam (À). L'envoi comprenait en outre la queue d'un bœuf de l’Inde, servant de chasse-mouches aux Persans et aux Tures (2), des cuirs d’hippopotame et d’éléphant marin, et des cages renfermant un ichneumon vivant, et des rats d'Arabie et d'Egypte (3). L’hippopotame, pris dans le Nil, n'avait pas été vu vivant, mais sa peau servait de prétexte à une description détaillée d’un autre amphibie de même origine, rencontré précédemment à Byzance (4). L'ichneumon, qui était privé, très gentil et très doux, venait aussi des bords du Nil; Gilles le protégeait du froid sur sa poitrine, en descendantle fleuve, par Foua, vers Alexandrie. Quant aux rats d'Arabie, il les avait fait prisonniers sur les flancs du mont Sinaï (5) ; enfin, l’éléphant marin avait été acquis à EL-Tor, non loin des Fontaines de Moïse (6). Gilles à quitté, en effet, un certain temps la caravane de lPambassa- deur pour aller observer les poissons de la mer Rouge, et visiter rapi- dement le Sinaï. Un mois de séjour à El-Tor lui a permis de noter les différences de la faune ichtyologique, et c'est là qu'il s'est pro- curé la peau et les dents d’un animal inconnu, qui n’est autre que le dugong. Si l’on compare en effet ce qu'écrit notre voyageur des propriétés et des usages de la peau d’éléphant marin qu'il a vu vendre par les marchands Rhaïtines aux fellahs et aux moines (7), à ce que disaitnaguère Rüppel de l’utilisation du cuir de l'AJalicore cetacca, on ne conservera aucun doute sur l'identité de ces deux siréniens. Les dimensions que 1) Ibid., cap. 1x, p. 520. (2) Ibid:, cap. x, p. 521: (3) Ibid., cap. var, p. 520. #) Ibid,, cap. vur, p. 515-520. (5) Ibid., cap. xr, p. 522-525. (6) Ibid., cap. vir, p. 514. (7)... Mulla tergora vidi, quæ mercatores Rhaïlini vendere solent agrestibus Arabibus el monachis Montis Sinæi, ad soleas calceorum validissima, et perdiu durabilia, si illis utantur ad sicca loca. Nam madelacta citius consumuntur : è quibus unum perspexi ea magnitudine, qua lergus existit bubulum, crassitudine digitale, colore fusco. Emi ejus dentes pedalis Jongiludinis, singulos ambilu complectentes sex digitos… (loc. cil., p. 515). — CE. Breum, La vie des animaux. Mammi- fères, t. Il, p. 818, in-4°. PIERRE GILLES, D'ALBI. = donne Pierre Gilles conviennent d’ailleurs parfaitement au dugong de la mer Rouge. L'expédition repasse par le désert et se retrouve à Jérusalem le 9 novembre 1549. Là se trouvait, dit Jean Chesneau, « M° Guillaume Postel, qui y estoit venu dès le moys d’aoust, avec les pellerins dans le navire de Venise, homme docte et de grandes lettres, disant à l’ambas- sadeur qu'il estoit demeuré exprez afin que, par son moyen, il peust recouvrer quelques vieux livres du pays. A quoy s’opposa, continue Chesneau, un nommé Petrus Gillius, aussy fort docte qui avoit fait le voyage avec nous. Lequel le feu roy François 1° avoit envoyé ès pays de Levant pour y retirer des livres, principalement ès langues grecque et hébraïque des plus anciens qu'il y pourroit trouver. Luy et ledict Postel qui revint en Constantinople avec nous, entroient souvent en dispute et avait-on bien affaire quelques fois à les mettre dRacco nd HD) er » On revint par Damas, Tripoli de Syrie, Antioche, Nicée, ete., et l’on était rentré à Constantinople le 28 janvier 1550... Qu'est devenu ensuite Pierre Gilles ? Est-il encore resté quelque temps en Orient ? Quand a-t-il pris la mer pour cette fatale traversée qui le mit aux mains des pirates de Gerba? Combien de temps demeura-t-1l eaplif? Comment son fidèle ami d’Armagnac parvint-il à briser ses fers ? A toutes ces questions, l'inscription de San Marcello al Corso est à peu près seule à répondre: [post] miRAcYLOsAM E MANIB(uS) ET CARCERE PIRATAR[UM GERBEOR|[ UM] LIBERATIONEM, ROMAM QVASI POSTLIMINIO REVERSO ET IN RECOLLIGENDIS ORDINANDISQ (UC) RERVM CELEBRIVM NARRATIONIB(US) DIES NOCTESQVE OCCYPATO, FEBRE VIOLENTISS(1Ma) PER DIES XI VEXATO, DIEM SVVM IN CHRISTO JESV OBEVNTI... Délivré miraculeusement des fers des pirates de Djerba, il est rentré à Rome chez son protecteur qui avait payé sa rançon (2), et c'est quand il travaille jour et nuit à mettre en ordre ses notes de voyage, qu'une fièvre (4) Le voyage de M. d’Aramon., Ed. de Ch. Scuerer, p. 138-199. (2) Suivant André Thevet, «estant adverty qu'il (Gilles) avoit esté pris par les Galères du Grand Turc qui estoient en l'Isle de Gerby, (le cardinal) envoya pour le rachepter en la ville d'Alger cinq cents ducats » (Hist. des plus illustres et scavants hommes de leurs siècles, t. VII, p. 22. Paris, 1671, in-8°). 29 HR NEA violente vient enlever en onze Jours le vaillant explorateur, dont onze années de faligants voyages n’avaient pu abattre l'énergie. V Le généreux cardinal ne voulut pas que tant de labeurs fussent rendus tout à fait inutiles par cette mort inopinée. Et tandis qu'il érigeait à ses frais le monument, dont Philander paraît avoir dressé les plans et rédigé l’épitaphe, il confiait à un autre de ses clients, Jean Toullier (Tloannes Tullerius), et au propre neveu de Gilles, la tâche de rechercher dans les papiers du défunt ce qui pouvait être avantageusement publié. Les pirates de Djerba avaient détruit une partie de ces documents, mais d'autres avaient été pillés par des plagraires inconnus, partim a pyratrs, partim a plagiariüs (1) non cognihis expilatu nunc desideramus. Il restait néanmoins une large moisson à recueillir encore. Les papiers de Gilles furent rapportés en France, en même temps que le cardinal ren- trait de sa mission auprès du pape Paul IV, et bientôt après (1558) deux premiers volumes étaient bons à paraître, le Île Bosporo Thracio et le De Topographia Constantinopoleos. Hs ont été édités, trois ans plus tard, par Antoine Gilles, chez Rouillé, à Lyon (2). Le premier avait pour base descriptive un manuscrit de Denys de Byzance, découvert par Gilles en Orient, et dont M. Wescher à, de nos jours, retrouvé le texte original (3). Le second exposait avec grands détails l’état du vieux Byzance au xvr siècle (4) : il me suffira de (1) Gesner s'était fait dès 1557 l'écho de cette accusation. « et forte si quæ fuerunt(lucubrationes superstites), ab hominibus ambitiosis subtractæ sunt, quos aliena pro suis usurpare non pudet.…. » Mais il n'avait nommé personne.Avec Scévole de Sainte-Marthe, de Thou et de la Mare, les attaques prennent corps, et c'est Pierre Belon, du Mans, qui est carrément accusé de ces vols. J'ai trouvé des documents qui éclairent quelque peu cette cause plusieurs fois déjà débattue et je m'appli- querai un jour à les coordonner. (2) J'ai donné plus haut (p. 6, n° 3) la bibliographie de ces éditions de 1561, dont le privilège est de 1558. Les deux ouvrages ont été réimprimés, notamment chez les Elzévier (1632, 2 vol. in-32); celte jolie petite édition est encore aujourd’hui recherchée. (3) Dyoxisir Byzantini De Bospori navigalione quæ supersunt, una cum supplementis in geogra- phos græcos minores aliisque ejusdem argumentli fragmentis, e codicibus ed C. Wescher, Paris, Typog. publ.187%. — Cf, E. Jovy, Pierre Herbert et ses travaux inédits sur l'anthologie de Planude. Vitry-le-Francois, 4899, in-S°, p. 236-237. (4) Herbert a longuement analysé les parties archéologiques de cet ouvrage dans les pages 24% à 257 du volume qui vient d'être cité. PIERRE GILLES, D’ALBI. 23 rappeler les éloges unanimement adressés à cette topographie par les écrivains spéciaux, depuis Pietro della Valle (1) jusqu’à Jules Labarte (2). En 1562, Toullier a donné, à son tour, à la même librairie, l'Elien com- plet que Gilles avait préparé (3). Ce n’est pas, ainsi que l’ont répété les uns après les autres des commentateurs étourdis, une nouvelle édition du livre de 1539 ; c’est un tout autre ouvrage, un véritable Elien traduit sur le texte grec, qui s'ajoute ainsi aux Collectanea, que Gilles avait autrefois réunies. Toullier y a joint les deux lettres écrites au cardinal : l’une de Syrie, l’autre d'Égypte, dont nous avons tiré parti plus haut (4); une traduction par Gilles des deux livres du De cura et medicina accipitrum de Demetrius de Constantinople ; enfin le petit traité du même auteur De cura et medicina canum (5). Ces trois volumes contiennent tout ce qu’on a pu retrouver des œuvres inédites de Pierre Gilles. Philander a pleuré une amitié de plus de vingt-deux ans ; Gesner et Ron- delet ont associé leursregrets et leurs louanges. Nicolas de Nicolay a parlé en fort bons termes de «A Pierre Gillius » et « des longues et laborieuses pérégrinations » qu'il avait faites en Orient. Scévole de Sainte-Marthe lui a donné une place honorable dans ses Éloges, tandis que de Thou lui adressait un salut sympathique en passant en revue les événements de l’année 155. Puis il s’est fait un long silence, et c’est seulement en 1727 que la (1) CF. Les fameux voyages de Pietro della Valle, gentilhomme romain surnommé l'ülustre voyageur, trad. Carneau. Paris, 1663, L. [, p. 24, 27, 37, 39, 40, 41. — NiceroN, op. cit., t. XXII, p. #11. — E. 1vry, op. cit., p. 244. (2) J. Lagarre, Le palais impérial de Constantinople et ses abords, Sainte-Sophie, le Forum Augustéen et l’'Hippodrome, tels qu'ils existaient au x° siècle. Paris, Didron, 1861, in-4°, p. 4, 15, 19, 20. (3) Æliani de Historia Animalium libri XVII quos ex integro ac veteri exemplari Græco, Petrus Gizzius vertit. Una cum nova elephanti descriptione, item Demetrii de cura accipitrum et De cura et medicina canum, eodem Petro Gizzio interprete. Ad Reverendissimum et Illustr. D, Georgium Cardinalem Armaigoacum. Lugduni apud Gulielm. Rovillium. Sub Scuto Veneto, 1562, pl. in-8 de 496 pages. — C’est de cet ouvrage que parle Peiresc, où, à propos de l'éléphant, il à &rouvé de la pasture pour sa curiosité (Lettres de Peiresc aux frères Dupuy, éd. Tawzey De Laroque, L 1, p. 436, 167, 197. Paris, Docum. inéd., 1888, in-#°). (4) Elles occupent les pages 497 à 525. (5) Pages 529 à 668. 12 Es BPSTEMELANITE lettre d'Alep, découverte par Burmann, est venue rappeler aux rares lecteurs des Sylloges Epistolarum, que Pierre Gilles avait été deux cent vingt-deux ans plus tôt un fort intrépide voyageur. Niceron, un peu plus tard (1735), a raconté sa vie et résumé son œuvre, dans une courte notice fort défectueuse d’ailleurs, que les biographes de nos jours se bornent le plus souvent à reproduire en l’abrégeant..……. J'avais été depuis longtemps attiré vers Pierre Gilles par la lecture des fragments de sa correspondance d'Orient, dont J'avais préparé une réimpression annotée. Et il me semblait que l'homme qui le premier dans notre pays avait directement interrogé la nature et rédigé certains morceaux descriptifs tout à fait remarquables, méritait mieux que la simple mention qu’on veut bien lui accorder parfois à côté de Belon et de Rondelet. Maintenant que j'ai étudié, aussi complètement que possible, le naturaliste d'Albi et ce qui reste de ses écrits, je n’hésite pas à lui décerner, cette fois en pleine connaissance de cause, ce titre de Père de la zoologie francaise qu'on lui a parfois donné en passant et comme à regret. Pierre Gilles aété vraimentle premier de nos zoologistes, dans l’ordre des temps (1535), etil a laissé à ses successeurs de grands et nobles exemples. Je ne saurais mieux faire, en achevant ce petit travail sur Gilles d’Albr, que de reproduire les quelques lignes qui terminent sa topographie byzantine : « C'est ma ténacité, écrivait-il à la veille de sa mort, c’est l'honnêteté de ma tâche qui m'ont toujours poussé et soutenu, confirmant ce juge- ment des Platoniciens qui enseignent qu’il n’y a de limite à la recherche du vrai que sa découverte et qu'il est honteux de se plaindre de la fatigue quand ce que l’on cherche est si beau. » Sive constantiæ causa, sive rei honestas ad ea me impulit, confirmalo Platonicorum judicio tradentium nullum esse modum vestigandi veri, nisr inveneris et quærandi defatigationes turpem esse, cum td quod quærilur sit pulcherrimum. Muséum, 23 janvier 1900. LA TORTUE DE PERRAULT (TESTUDO INDICA, Scaxemer) NU DE SI OR TOIUDE M. LÉON VAILLANT Parmi ces Tortues dites gigantesques, intéressantes au double point de vue de leur répartition géographique et de l’incroyable rapidité avec laquelle en disparaissent les espèces, la plus anciennement connue et scientifiquement étudiée est la Tortue de Perrault (Zestudo indca, Schneider). Il en est peu cependant sur lesquelles les renseignements soient moins nombreux, dont l’origine soit plus mal connue. Le Muséum d'histoire naturelle est le seul établissement où l’on possède jusqu'ici des données authentiques sur ce Reptile, lesquelles, jointes aux études publiées, exclusivement par des savants français, constituent tout ce qu'il y a de positif sur son histoire. Aussi m'a-t-il paru utile, au point où en est arrivée la connaissance de ces Chéloniens, de reprendre d’une façon comparative l'étude des divers documents, afin d'en apprécier la valeur et de figurer, ce qui n’avait pas encore été fait, la pièce unique sur laquelle est basée la connaissance de l’espèce (1), afin de fixer aussi bien que possible la valeur de celle-c1. (4) Planche VIII. NouvzLres ARCHIVES pu Muséum, 4€ série. — Il. & 26 LÉON VAILLANT. Ces documents sont, dans l’ordre chronologique, en premier lieu le célèbre mémoire de Perrault (1676), puis un dessin d’Aubriet appar- tenant à la Collection des vélins du Muséum, enfin la description zoolo- gique donnée par Duméril et Bibron (1835) au second volume de l’Erpétologie générale (1). Ajoutons que dans nos galeries se trouve une dossière 7819 (2), dont se sont servis ces derniers auteurs pour leur description, point sur lequel j'aurai à revenir, de même que nous aurons à rechercher les relations que peut avoir cette pièce avec le travail de Perrault et le dessin d’Aubriet. 1 CA On sait, d’après le mémoire même de Perrault (3), que la tortue qu'il disséqua, provenait de la ménagerie de Versailles où elle avait vécu, doit-on supposer, un an (4). Quant à l’époque de sa mort, on peut la préciser avec une grande exactitude, car j'ai relevé dans le procès-verbal de la séance du 26 février 1676, aux registres manuscrits des séances de l’Académie des sciences, conservés à la bibliothèque de l’Institut, cette indication précieuse : « M. Perrault a lu la dissection d’une tortue, qu'ona vue disséquée(5).» Il yavait donc peude temps qu'on l'avait perdue. (4) Peut-être devrait-on y joindre quelques indications disséminées dans l'Histoire de l'Aca- démie des sciences au prem'er tiers du xvur siècle; elles sont de moindre importance et leur liaison avec l’histoire du Testudo indica est incertaine (Voir : Documents pour servir à l'Histoire de la Tortue gigantesque de la Réunion, par Léon Vaillant. — Bull. Muséum. Hist. nat., t. V, p. 354; réunion du 28 novembre 1899). (2) Ce chiffre en caractère gras sera employé pour désigner cette pièce, dont il sera question à chaque instant dans le cours du présent mémoire. C'est le numéro individuel qu’elle porte au catalogue. (3) Rappelons en passant que ce travail n’était pas exclusivement l'œuvre de Perrault, bien que son nom se trouve seul sur le titre. « Duverney est aussi un des principaux auteurs des mémoires relatifs à l'histoire des animaux, qui furent publiés par l'Académie des sciences et qui avaient presque tous été rédigés avant la nouvelle organisation de cette Académie, effectuée en 1699. Les dissections avaient été faites par Duverney, comme je vous l'ai dit précédemment, et c'étaient Perrault et Lahire, qui avaient exécuté les dessins. » (G. Cuvier, 1841, Histoire des sciences naturelles, L. IT, p. 420.) (4) Je tire cette conclusion de la remarque faite dans le cours du mémoire, que la cicatrisation de la couche cornée épidermique, eulevée sur certains points de la carapace, n'avait fait aucun progrès depuis « plus d’un an qu'elle a vécu » (Perrault, 1733-1734, 2° part., p. 179). Cela s'entend-il de l'époque à laquelle elle avait été embarquée, ou du moment où elle était arrivée à la Ménagerie royale? Celle dernière manière de voir paraît la plus probable. (5) Voir ce curieux recueil : Séances de 1675-1679, t. VIII, p. 76 verso. LA TORTUE DE PERRAULT. 27 La première édition des Mémoires pour servir à l'Histoire naturelle des animaux parut en deux parties, la première en 1671, la seconde en 1676 (1); c'est dans celle-ci, et comme dernier article, que se trouve (4) Ces mémoires, sans parler d’une publication préliminaire faite en 1669, laquelle ne donne l'anatomie que de quatre espèces, ont eu trois éditions. La première, en deux volumes in-folio, parut, comme il vient d’être dit, en 1671 et 1676; le premier tome contenait les descriptions de 14, le deuxième de 18 animaux. La seconde également in-folio, mais d’un format plus petit, ne mérite peut-être pas d’être comptée, car elle est restée incomplète. On n’en connaît pas la date exacte; tout ce qu’on peut dire d’après l’avertissement des libraires donné dans la troisième édition, c’est qu’elle fut entreprise après la mort de Perrault, survenue en 1688, et interrompue au plus tard en 1730, année du décès de Duverney, qui dirigeait l'impression, mais ce fut sans doute au moment où l’on décida le mode de publication de l’Histoire de l'Académie des sciences, à laquelle se rattache l'édition dont il sera question plus bas. À en juger par l’exemplaire de la bibliothèque du Muséum, venant du legs G. Cuvier, le tirage en bonnes feuilles n’a jamais été exécuté, car il n’y a ni en-tête aux chapitres, ni lettres ornementées initiales, ni culs-de-lampe, bien que les espaces soient réservés pour cela ; on n'a pas non plus réimprimé la préface. Seize descriptions d'animaux sont données, les treize premières suivent l’ordre de 1671, jusqu’à l'Élan inelusivement, puis viennent {rois descrip- tions empruntées à la seconde partie de 1676 : Veau inarin, Chamois, Cormoran; le tout terminé à la page 124, par l'explication de la planche du Coq indien, laquelle planche manque d’ailleurs, ainsi que celles du Chameau, du Castor, du Cormoran, animaux compris dans la liste des sujets traités dans cette édition. En revanche, on trouve les figures relatives aux Porc-épic et Hérisson, au Coati-mondi, à l’Autruche, dont les articles ne sont pas reproduits, et de plus quatre planches pour l’Ibis et la Cigogne, la Panthère, la Pallette, le Lézard écaillé. Ces dernières planches ont ceci d'intéressant qu’elles étaient encore inédites et les descriplions qui y correspondent n'ont paru que dans la troisième édition, après la mort de Duverney, lequel, la chose est bien connue et clairement dite dans l'avertissement déjà cité des libraires, avait tout préparé pour la publication définitive. La troisième édition est, pourrait-on dire, multiple, on en connait deux tirages, ou plus exacte- men! deux impressions distinctes. L'un et l’autre sont divisés en trois parties dont l’ensemble forme le tome III de l'Histoire de l'Académie royale des sciences depuis son établissement en 1686 jusqu’à 1699.Le format est l'in-quarto adopté pour cette publication. Mais pour l’un la pagination se suit d’un volume à l’autre, chaque tome commencant et finissant successivement des pages 1 à 188, des pages 191 à 422, des pages 427 à 670; le tout a paru en 1733. Dans l’autre impression, chaque partie a sa pagination distincte, les deux premières portent celte même date de 1733, la troisième celle de 1734. Ceci indiquerait déjà l’ordre dans lequel se placent ces deux tirages au point de vue chronologique, mais il est de plus facile de constater que celui de 1733-1734 est corrigé pour rendre le texte plus parfait. Par exemple, si l'avertissement des libraires est le même dans les deux cas, par contre la préface, qui dans le tirage de 1733 est la simple reproduction de celle placée dans l'édition primitive de 1671, saul quelques lignes ajoutées tout à fait à la fin à l’éloge de Louis XIV, est précédée, dans le tirage de 1733-1734, par une quinzaine de lignes formant une espèce d'introduction, puis dans le corps du texle (p. x1) on a fait une petite suppression à la fin d’un paragraphe; au contraire, plus loin on ajoute aux considérations relatives à la méthode individuelle d’après laquelle les descriptions sont conçues (p. xvi), sans parler de quelques changements de moindre importance qu'on pourrait relever cà et là, tels qu'une modification apportée encore à la phrase finale de cette préface.J'ajou- terai que, pour certains mots, l’ancienne orthographe : estoient, estre, posez, demy, elc., est con- servée, dans l'impression de 1733, tandis qu’on l’a modernisée dans celle de 1733-1734. Il n’est donc aucunement douteux que cette dernière ne doive être regardée comme l'édition définitive ; aussi est-ce à elle que seront faits les renvois dans le cours du présent travail. Cette règle n’a pas toujours été suivie et les auteurs les ont indifféremment citées l’une et l'autre. En ce qui concerne les planches, les cuivres ont été modifiés ou mème refaits pour les éditions 28 LÉON VAILLANT. l’étude sur la grande Tortue des Indes. Ceci est à remarquer et nous montre que l'impression a suivi de près la rédaction du mémoire, le travail pourrait bien par suite se ressentir de la manière précipitée dont il a dû être mis au jour. Il faut aussi rappeler que dans ces remarquables recherches, qui ont si puissamment contribué à étendre nos connaissances en anatomie comparée, le côté zoologique est souvent traité d’une manière un peu accessoire et, disent les auteurs eux-mêmes, « quoiqu'ils aient apporté un grand soin à décrire l’extérieur des animaux, leur principal dessein a été de rapporter et d’amasser toutes les remarques qu'ils ont faites sur les différentes particularités du dedans (1) ». Au point de vue zoologique, qui doit ici être plus spécialement traité, le mémoire de Perrault nous donne parmi les figures une vue d'ensemble de la Tortue, et dans le texte quelques détails sur l'apparence exté- rieure, mais très incomplets et même obscurcis, en certains endroits, par des comparaisons, soit avec les Tortues de mer, soit avec la Cistude d'Europe (2). Peut-on,d’après ces renseignements,admettre que la dossière conservée dans les galeries du Muséum provient de l'individu disséqué par Perrault? Pour la vue d'ensemble, quoique gravée avec soin (3), elle est loin de successives, au moins en grande partie; on s’est d'ailleurs altaché à les reproduire avec beaucoup d’exactitude; toutefois, nous le verrons à propos de la Tortue, l'exécution en a élé de moins en moins soignée. k (4) PerrauLT, 1733-1734, 1"° part. ; préface, p. x. (2) Si bien que Schæpif (1792, Historia Testudinum iconibus illustrata, p. 101) a pu croire que c'est à cette Tortue des Iudes que s'applique la phrase : « deux boucliers joints par les côtés et attachés ensemble par des ligaments forts et durs; mais qui laissent néanmoins la liberté de quelques mouvements ; » tandis que cela s'applique à la Cistude d'Europe. Il faut convenir que la manière dont les choses sont présentées, peut justifier, jusqu'à un certain point, la confusion. Toutefois, dans l'explication de la première figure (Perrault, 1733-1734, 2° part., p. 172), il est dit, en opposition à la Tortue de France, qu’une « écaille unique lui couvre le dos et le ventre », ce qui lève toute incertitude. Cela n’a pas empêché Daudin (1802 (an X), Hist. nat. des Reptiles, t. II, p. 281) de reproduire cette même erreur. (3) J'ai dit plus haut que les cuivres n'étaient pas absolument les mêmes pour les différentes éditions. Pour l'édition in-folio de 1671-1676, la même planche donne en bas la figure de l'animal avec des paysages, comme on le sait, très variés et très pittoresques, ainsi qu'il élait habituel de le faire à cette époque; dans le haut, sur une partie blanche formant trompe-l'œil, sont les détails anatomiques. La gravure en est due au célèbre Sébastien Le Clerc. Ces cuivres ont été repris pour l'édition incomplète , mais, comme on adoptail un format plus petit, il fallut les rogner quelque peu de chaque côté, ce qui obligea parfois de modifier cer- LA TORTUE DE PERRAULT. 29 ne pas prêter à la critique; déjà Schæpff en avait fait la remarque et sur des points d’une sérieuse importance (1). Cependant le trait général porte le cachet de l’exactitude et d’une main exercée. Sous ce rapport elle présente une similitude incontestable, en ce qui concerne la dossière, avec l’exemplaire 7819 ; c’est bien la même ouverture antérieure béante par suite de l’horizontalité des premières pièces vertébrales, la saillie de la dernière des plaques et le méplat qui y fait suite, ne sont pas, il est vrai, assez accusés, mais on a évidemment cherché à rendre le relèvement du limbe au-dessus du membre postérieur. Ce dessin, autant qu'on en peut juger, a dû être fait peu après la mort de l'animal, celui-ci étant encore intact et le plastron continu avec la dossière ; la position de la tête, des membres, de la queue, parlent en faveur de cette manière de voir. Un autre point est relatif à certaines lésions de la couche cornée de la carapace, dont il est question dans le texte, mais qui sont rendues d’une façon très fautive sur la planche. Dans le premier, il est dit expressément que les os sont mis à découvert par suite de l’enlèvement partiel de l’écaille et les auteurs s’étonnent, on l’a vu, qu’au bout d’un an il n°y eût pas trace de cicatrisation. Ceci se retrouve très bien sur la dossière 7819, à la deuxième écaille vertébrale et aux deuxièmes costales droite et gauche (2). - Sur la planche de Perrault, les écailles cornées sont très incorrectement tains détails anatomiques, qui se trouvaient dépasser le nouveau cadre, et même de changer la composition des figures. Dans les deux impressions de la troisième édition, les cuivres, afin de se prêter au nouveau format in-4°, ont été entièrement regravés, en recopiant avec beaucoup de soin, les planches primitives et séparant sur des cuivres distincts, d'une part la figure d'ensemble, d'autre part les détails anatomiques. Ces cuivres ontété modifiés ou même refaits, a-t-on dit, pour chacune de ces sous-éditions, celle de 1733 et celle de 1733-1734, il est aisé de s’en convaincre si on les compare attentivement. Une autre différence moins importante mais qu'il n’est pas inutile de relever, c'est que, dans l’une, chaque planche porte simplement l'indication de la page à laquelle correspond son explication, dans l’autre on y a ajouté un numéro d'ordre. Malgré l’attentiou et l'habileté des artistes, certaines modifications de détail se sont parfois introduites dans ces reproductions successives, j'aurai à y revenir à propos de la Tortue, dont il est ici particulièrement question. (1) Scuœprr, 1772, p. 102. Il s'agit du nombre des plaques vertébrales et costales, dont on ne compte que dix sur le dessin, au lieu de treize. (2) Voir planche VIIL, fig. À, B, et C. 30 LÉON VAILLANT. reproduites, car il n’y a d'indiquées que quatre vertébrales et trois cos- tales; déjà Schneider (1792) avait fixé l'attention sur cette disposition anormale. Il est très évident que c’est là un lapsus du crayon ou du burin, car les dimensions de la première vertébrale et de la première costale, comparées à celles des suivantes, sont telles, qu’il ne peut y avoir doute que la suture n'ait été tout simplement omise. J’admettrais volontiers qu'elle devait exister sur le dessin, mais, perdue sans doute dans un effet d'ombre, destiné à mieux faire ressortir la rotondité de la carapace, elle aurait échappé au graveur. Si on suppose cette suture rétablie, nous trouvons très exactement dans la figure les lésions sur les points cités plus haut d’après la dossière 7819; elles sont toutefois grossièrement rendues et en donnent une idée assez inexacte. Sur la pièce originale, les plaques écailleuses cornées semblent avoir été écrasées entre les os sous-jacents, eux- mêmes un peu contus, et un corps résistant extérieur; l’idée qui se présente à l'esprit, est que, soit dans les transports, soit pour charger l'animal, on l’aurait renversé en passant au-dessous des cordes, sur lesquelles, en s’agitant et vu son poids, 1l se serait ainsi blessé. Ces accidents répondent bien à ce qu’en dit Perrault : « une playe sur le dos, qui ne perçait que l’écaille et une partie de l’os qui la soutient, sans pénétrer au delà (1) ». La planche nous représente au contraire non pas des creux, mais plutôt des sortes de bosses hémisphériques d’un tout autre aspect, soit que l'artiste n’ait pas eu le temps ou la patience de représenter ce qu'il avait sous les yeux, soit qu'étant donnés les détails contenus dans le texte, il ait cru pouvoir se contenter d'indiquer ainsi la situation de ces accidents (2). Rien dans le cours du mémoire ne fait d’ailleurs allusion \ / (1) PernauLT, 1733-1734, 2° part., p. 179. (2) Si même on y regarde de près, on voit que la figure de l'édition princeps de 1676, gravée plus finement, micux tirée que les deux autres cuivres, et cela sans doute grâce à la surveillance de Perrault, montre ces accidents moins accentués et même, pour l'accident de la plaque costale, on pourrait se poser la question de savoir si l'artiste n’a pas cherché à représenter plutôt un creux qu’une saillie, tant le reflet est peu accusé. Pour l'accident de la plaque vertébrale, il est vrai, le contour indique nettement une convexité. Dans les deux planches postérieures, celle de 1733, celle de 1733-1734, là on a voulu, semble-t-il, figurer des reliefs accentués, interprétant peut-être d'une manière fautive l'exécution première. La LA TORTUE DE PERRAULT. 31 à des saillies verruqueuses, dignes cependant d’être signalées si leur existence eût été réelle. Sans doute on parle de «saillies de trois à quatre lignes (7 millimètres à 9 millimètres) de haut sur un pouce et demi (41 millimètres) de large » sur les trois premières plaques antérieures (1), mais ce sont là des élévations élargies, surbaissées, puisque leur hau- teur en flèche n'excède guère le sixième oule cinquième du diamètre de la base, et il s’agit de la disposition bombée des plaques cornées, habituelle chez les Tortues terrestres, lesquelles élévations se retrouvent en effet plus ou moins distinctes sur cette dossière 7819, particulièrement à la première plaque vertébrale où la dimension de la saillie peut être estimée à peu près, à ce qu’en dit Perrault (2). Quantaux renseignements deseriplifs fournis par le texte du mémoire, comme je l'ai rappelé, 1ls sont très incomplets et il n’y a pas grand’chose à en inférer, sauf pour ce qui concerne les plaies contuses, etc. Il y à cependant des mensurations, dont on pourrait tirer des indices très positifs; par malheur, la manière dont elles ont été prises n'étant pas indiquée, on éprouve un sérieux embarras pour leur interprétation. Perrault donne d’abord la dimension de l’animal en chair, prise du museau à l'extrémité de la queue : elle est de quatre pieds et demi(1",46). Ce détail, dans la question qui se pose spécialement ici, n’a qu’un intérêt secondaire, mais d’autres dimensions se rapportent à la cara- pace et devraient nous être plus utiles. Avant de les discuter, je donnerai ici, et d’après les auteurs qui, pièces en mains, ont parlé du Z'estudo indica, un tableau comparatif des dimensions fournies par chacun d'eux, pour y recourir au besoin, en ajoutant la mensuration que j'ai moi-même faite de la dossière 7819 appartenant à la collection du Muséum. reproduction donnée par Schœæpff (1792, pl. XXII) exagère encore les choses; avec Schneider, il faut dire, ces tubérosités élaient devenues un des caractères distinclifs de l'espèce. Notons aussi que, d’après la comparaison avec la dossière 7819, la figure d'ensemble n'aurait pas élé gravée au miroir, Car c’est sur le côté gauche que se voit le mieux un enfoncement accidentel circulaire (Comparer la figure de Perrault avec la figure A de la pl. VII). (4) PerrauLr, 1733-1734, 2° part., p. 179. (2) L'épaisseur, y compris l'os, est au point culminant de 12 millimètres; je trouve pour la base, autant qu’on peut la limiter, un diamètre de 46 millimètres. 32 LÉON VAILLANT. Tortue de Perrault Testudo indica, Schneider). MESURES N j : ÉURES MESURES données DOSSIÈRE données données A 5 ar Perrault.|par Aubriet DRE RARE LS P ’ ‘| et Bibron. Cent. Cent. Cent. Cent. one CHAISHEIATONE Per CT » » » 75 ngueur j 5 en suivant le conlour..... 97 86 81 85 MINE NE GONE NE EEE LEE » 43 » A Largeur.. A e æ 5 en suivant le conlour..... 65 » 16 16 HaUleUr: RER TAC CHAR 38 » 24 24 Il est inutile de dire que, dans les deux premières colonnes, les dimensions empruntées à Perrault et à Aubriet, données naturellement en pieds et pouces, sont converties en mesures nouvelles. On ne manquera pas d’être frappé de la concordance, peut-on dire, exacte, des mesures inscrites dans les trois dernières colonnes, tandis que celles de la première, elles, en sont notablement différentes. Nous ne savons pas exactement, et j'y ai fait plus haut allusion, com- ment ces mesures ont été prises, il y a en effet diverses manières de procéder pour avoir les dimensions d’une carapace de Chélonien. Dans un cas,on suppose celle-ci limitée par des plans tangents, normaux entre eux, antérieur, postérieur, supérieur, inférieur, latéraux, et on mesure la perpendiculaire qui sépare ces plans, ce qu'on appelle mesurer en ligne droite; ou bien on mesure en suivant le contour. C’est cette dernière méthode qu’on emploie souvent pour la dimension antéro- postérieure ou longueur ; c’est la première qui sert toujours pour la di- mension verticale ou hauteur; quant à la dimension tranversale ou largeur, tantôt c’est l’une, lantôt c'est l’autre, qu’on met en usage. Cette diversité dans la méthode, au premier abord singulière, s'explique quand on a égard à la nature de l’objet. Pour la longueur, des points fixes s’indiquent d'eux-mêmes, ce sont les extrémités de la ligne médiane, que la symétrie de l’animal ne permet pas de méconnaître, et il est très facile de la trouver avec un ruban, ou chose analogue, en suivant la courbure de l'animal. Ilest moins aisé déjà de prendre la dimension transversale par LA TORTUE DE PERRAULT, 39 ce dernier procédé, les points de repère devenantici conventionnels. On est généralement d’accordaujourd’hui pour choisir la ligne de jonction de la dossière et du plastron, mais cette ligne elle-même n’est pas rigou- reusement déterminée et, suivant l'appréciation personnelle, pourra être pius ou moins abaissée ou relevée ; il faut dire que cela n’a pas sérieuse importance pour des mensurations de cette sorte, les différences étant toujours relativement faibles. Mais d’autres fois, on a pris pour point de départ, dans cette mesure de la largeur en suivant la courbure, la plus grande saillie sur les flancs; or, cette saillie peut, dans des espèces différentes, se trouver beaucoup plus haut ou plus bas; les mesures, même entre types voisins, ne sont plus dès lors comparables. Aussi, cette méthode a élé généralement abandonnée, et l’on préfère prendre la largeur directement entre les points latéraux de plus grande saillie, au moyen d’un compas d'épaisseur. Je ne parle pas de la hauteur que personne ne songe à prendre autrement qu’en ligne droite entre les plans inférieur et supérieur. Pouvons-nous, pour ce qui est des deux premières dimensions, dé- terminer quel a été le mode adopté par Perrault? Quant à la longueur, il n’est guère douteux qu’elle n'ait été prise en suivant la courbure. Si on cherche le rapport de cette dimension, trois pieds (97 centimètres), à la hauteur qui est donnée, soit quatorze pouces (38 centimètres), on voit que celle-ci est assez exactement contenue deux fois et demie dans celle-là. Or, sur la figure, la hauteur peut être évaluée à 59 millimètres, la longueur directe à 133 millimètres, la longueur en suivant la courbure à 145 millimètres, ce qui fournit comme rapports très approchés entre la première et la seconde deux fois un tiers, entre cette même première et la troisième deux fois et demie. Ayant égard au soin avec lequel le trait général a été incontestablement exécuté, on voit que la présomption est que la longueur a été prise en suivant la courbure. Une preuve indirecte nous est fournie par la dimension donnée pour la largeur. Elle est, dit le texte, de deux pieds (65 centimètres). On ne peut admettre que ce soit une mesure directe, car dans ce cas cette lar- geur serait à très peu près égale à une fois trois quarts la hauteur; par D NOUVELLES ArCHives pu Muséum, 40 série. — II. 34 LÉON VAILLANT. suite nous aurions une carapace remarquablement surbaissée, or la figure l'indique au contraire comme à flancs relevés, presque perpen- diculaires. Donc cette largeur a été prise en suivant le contour et il est dès lors plus qu'improbable que la longueur ait été prise, elle, en ligne droite. En somme la hauteur aurait été obtenue directement, la largeur et la longueur, au contraire, en suivant les courbures. Ceci posé, quelles relations peut-on établir entre les mesures données et celles prises sur la dossière 78197? La question est assez délicate. Pour la hauteur, la différence entre les chiffres 38 centimètres et 24 centimètres, soit 14 centimètres, paraît considérable. Mais il faut remarquer que les mesures données par Perrault ont été prises sur la carapace intacte, tandis qu'il ne reste plus que la dossière, et comme il s’agit d’un individu mâle, sur lequel le plastron offrait une concavité, qui a frappé les observateurs (1), il est certain que la paroi latérale devait se prolonger sensiblement au-dessous du point auquel la section a été faite. Cela pouvait-il aller jusqu’à racheter ces 14 centimètres? La chose n’est pas inadmissible, car pour une espèce analogue, le Testudo Vormaeri, Fitzinger, dont le Muséum possède un bel exemplaire mâle provenant de l’ancienne collection des Génovéfains (2), la portion qui, par comparaison avec la dossière 7819, devrait être enlevée, n’au- rait pas, autant qu’on en peut juger, une hauteur moindre que 10 à 12 centimètres; la taille de ce spécimen est, à la vérité, un peu plus grande, mais en somme la chose n’est pas aussi exagérée qu’on l'aurait pensé au premier abord. En ce qui concerne la largeur, la différence est de 11 centimètres en sens inverse; la mesure indiquée par Perrault, 65 centimètres, étant inférieure à 76 centimètres que nous trouvons. Les dimensions peuvent bien ne pas avoir été prises de la même manière; celle que je donne a pour point de départ la ligne de jonction du plastron à la dossière, là où celui-ci a été enlevé; si au contraire on prend, toujours en suivant la cour- (1) Perrauzr, 1733-1734, 2e part., p. 179. (2) Léon VaizzanT, 1889, les Tortues éteintes de l'ile Rodriguez, d'après les pièces conservées dans les galeries du Muséum (Centenaire de la fondation du Muséum; Volume commémoratif, p. 277; pl. I). s LA TORTUE DE PERRAULT. 35 bure, le demi-contour dorsal un peu plus haut en partant des points les plus saillants des plaques costales, je trouve 65 centimètres, ce quirépond exactement à la largeur indiquée dans le mémoire. Reste la longueur, qui nous offre dans la comparaison des mesures données, 97 centimètres et 85 centimètres, une différence de 12 centi- mètres, différence moindre, soit d’une manière absolue, soit surtout d’une manière relative, que celle trouvée plus haut pour la hauteur, mais qui ne se prèle pas à une explication aussi simple. Ce n’est cependant que le huitième d’une longueur assez grande, pour qu'on puisse admettre que cela n’excède pas l'erreur personnelle d'observation dans des mesures toujours malaisées à prendre sur de semblables objets. Il ne faut pas oublier non plus, comme remarque générale, que la précipitation avec laquelle la rédaction et l'impression, cela a été dit, paraissent avoir été faites, a bien pu causer certaines négligences, que la mort des auteurs n’aura pas permis de rectifier dans les éditions suivantes. En somme, de l’ensemble des faits qui viennent d’être relevés dans le mémoire sur la Tortue des Indes et de leur discussion, il résulte que la dossière 7819 présente nombre des particularités qu’on signalait spé- cialement sur l'individu disséqué par Perrault. S IT. Le second document est un dessin d'Aubriet faisant partie de la Collec- tion des vélins du Muséum; il a été cité en différents endroits par Duméril et Bibron (1). C’est une aquarelle relevée de gouache, faite sur papier vergé mesu- rant 440 millimètres sur 290 millimètres ; le dessin occupe un espace de 370 millimètres sur 235 millimètres, y compris un encadrement doré de 7 millimètres. L’exécution en est sans doute soignée, mais on paraît avoir recherché surtout le point de vue, pourrait-on dire, pittoresque. L'animal, qui occupe presque toute l'étendue du cadre, est figuré sur (1) Duuériz et Bigron, 1835, t. IT, p. 126 et 129. 36 LÉON VAILLANT. une plage, contre laquelle bat le flot ; quelques animaux marins, Coquilles, Polypiers, etc., même, semble-t-il, un Fucus, se voient sur la rive. En dehors du cadre (fig. 1) on trouve en haut à droite un n°3 (1) et au milieu la légende : « Z'estudo indica, Tortue des Indes. » Cette dernière indication, renversée, la dénomination francaise précédant la dénomi- nation latine, est répétée en bas, accompagnée de ce renvoi: « Perrault. Mém. Acad. Se. Paris, t. III, page 395. » D’autres renseignements non moins précieux y sont ajoutés sur les dimensions : « La Tortue à de longueur 2 pieds et environ 8 pouces de longueur, et grosseur ou dia- mètre un pied environ 4 pouces. » Ajoutons qu'en bas à droite se lit: € Aubriel pinxit », et du côté opposé : « Échelle de deux pieds et huit pouces »; ceci placé au-dessous d’une figure qui représente l'échelle elle-même, étant composée de deux grandes divisions suivies de huit petites, lesquelles, chacune, équivalent à un douzième des grandes. Cette dernière indication, des plus claires au premier abord, ne paraît pas toutefois pouvoir être mise en concordance avec le dessin et les ren- seignements qui l’accompagnent. Si en effet on mesure cette échelle, on trouve que sa longueur totale est de 72 millimètres, ce qui, anciennes mesures françaises, fait exactement deux pouces huit lignes; par consé- quent le rapport serait d’un pouce pour pied, soit de 1/12. La longueur de la dossière, en suivant la courbure, étant de 290 millimètres environ, la longueur du sujet aurait donc été à peu près de 3",50, ce qui est une dimension par trop exagérée et de plus en contradiction avecla mesure expressément donnée par Aubriet lui-même (2). Autant qu'on en peut juger sur un dessin-en perspective, la réduction doit être environ au tiers, d'après la comparaison de la longueur qui vient d’être donnée de la dossière, soit 290 millimètres, avec la longueur réelle de 867 millimètres (2° 8”) indiquée sous le dessin, et cette échelle n’a pas de signification. (4) Duxériz et Bisron (p. 126) citent ce vélin du Muséum, sous le n° 8, soit qu'il y ait une faute d'impression, soit qu’à cette époque les vélins fussent déjà rangés comme ils le sont aujourd'hui, où cette figure est la huitième de la série des Reptiles. (2) Dans l’Inventaire général des Richesses d'art de la France (1889. Paris, Monuments civils, t. II, p. 169), on lit, à propos de la liste des vélins du Muséum : « Tortue des Indes de 2 pieds et 8 pouces de longueur (très agrandie). Vél. signé à droite : Aubriet pinxit. L'auteur a complété son dessin par un fond de paysage... » Est-ce cette échelle qui a induit à croire que la Tortue était très agrandie ? TESTUDO INDICA. TORTUE DES INDES. No 3. (sonne 1 2 8p. I Gien . a tortue a de longueur 2 pieds et environ 8 pouces de longueur et grosseur ou diamètre un pied environ 4 pouces. Echelle de deux pieds et huit pouces Tonrce pes Ixnes. Testudo indicu. Perrault, Mém. Acad. des se., Paris, t. LIT, p. 395. Aubriet pintite Fic. 1. — D'après le vélin de la Bibliothèque du Muséum réduit photographiquement aux 5/12. La légende, étrite en trois encres de couleurs différentes, a dû être reproduite typographiquement. 38 LÉON VAILLANT. Sans insister davantage sur cette question, qui n’a qu’une importance secondaire, il serait intéressant de se rendre compte, s’il est possible, des conditions dans lesquelles Aubriet a exécuté ce dessin « assez grossier », suivant l'expression des auteurs de l’Ærpétologie générale (1), et ce jugement n'est par malheur que trop légitime, au moins au point de vue zoologique. Il faut dire qu'Aubriet, appelé à seconder le sieur Joubert, paysagiste, qui succédait à Nicolas Robert (de Langres) comme peintre du Cabinet du Roy, était lui-même plutôt peintre de fleurs que d'animaux. Nous voyons toutefois, dans l’intéressante notice de Jussieu (2) à laquelle j’emprunte ces détails, que «la Ménagerie de Ver- sailles, qui se remplissait alors de tous les animaux les plus rares, amenés des pays les plus éloignés, et surtout d’un nombre prodigieux d’Oiseaux, fournissait au nouveau peintre de nouveaux sujets de perfec- lionner son talent ». Ceci s'applique, sans aucun doute, à Aubriet, car l'artiste en titre, Joubert, passe pour ne s’être occupé que médiocrement de remplir les fonctions de sa charge. Pourrait-on d’abord préciser, dans une certaine limite, l’époque à laquelle a été fait le dessin ? Il n'est pas douteux qu'il ne soit postérieur à celui donné dans les Mémoires pour servir à l'Histoire naturelle des animaux, rien que par la date, 1665, à laquelle on peut approximativement fixer la naissance d’Aubriet (3), et celle de la présentation du sujet à l’Académie, faite, on l’a vu, en 1676. D’après Jussieu, comme il vient d’être dit, Joubert s'était adjoint Aubriet, mais est-ce dès l’époque de sa nomination en 1684, alors que celui-ci n'aurait eu que dix-neuf ans, est-ce plus tard? c’est ce que nous ignorons. L'indication bibliographique placée au-dessous du dessin : « Perrault, Mém. Acad, Se., t. IT, p. 395 », peut fournir une date limite puisque, (4) Duxériz et Bigron, 1835, L. Il, p 129. (2) Jussieu, 1727, Histoire de ce qui a occasionné et perfectionné le Recueil de Peintures de Plantes et d'Animaux sur des feuilles de Vélin, conserdé dans la Bibliothèque du Roy (Hist. Acad. roy. des sciences, année MDCCXX VIT. Mémoires, p. 131), (3) La date de naissance d’Aubriet n'est pas exactement connue, mais mon excellent collègue, le professeur Hamy, a (rouvé, dans les archives de l’église Saint-Médard, son acte mortuaire, dont il a bien voulu me communiquer la copie. Cette pièce nous apprend qu'Aubriet est décédé «le 3 décembre 1742, à l’âge d'environ soixante-dix-sept ans ». LA TORTUE DE PERRAULT. 39 d’après elle, on doit penser que le dessin était postérieur à cette publication, ou au plus contemporain. Mais quelle en est l’épo- que? Ce n’est pas sans certaines difficultés que j'ai pu résoudre cette question, car je n'avais pas dès le début trouvé la première impres- sion de 1733, laquelle paraît rare, et je ne découvrais dans les biblio- thèques les plus désignées pour une telle recherche (1), que l'édition de 1733-1734, laquelle est dans toutes les mains. Cependant il était évident que ce ne pouvait être un /apsus calami d'Aubriet, puisque je retrouvais la même indication de page, d’abord dans la Z'able de l'abbé Rozier (2), puis dans le grand ouvrage de Daudin (3), enfin dans le travail clas- sique de Merrem (4). Cette page 395 se trouve en effet être celle du (1) Je citerai la Bibliothèque de l’Institut, la Bibliothèque Sainte-Geneviève, où des recherches ont élé faites avec le plus grand soin et une extrême complaisance, J'ai été plus heureux à la Bibliothèque Naliona'e, grâce au concours bienveillant de l’administrateur général, M. Léopold Delisle; depuis, M. Malloizel a trouvé ce tirage de 1733, dans les livres du prince Ch. Bonaparte, déposés à la Bibliothèque du Muséum, laquelle possède ainsi les quatre éditions. (2) Rozier, 1775-1776, Nouvelle Table des articles contenus dans les volumes de l’Académie royale des sciences de Paris, depuis 1666 jusqu’en 1770, dans ceux des Arts et Métiers publiés par cette Académie el dans la collection académique (t. IV, 1776, p. 66 et p. 293, 2° colonne). — Dans la préface du tome I de cette même table (p. vin), l'abbé Rozier dit : « Il faut cependant convenir que quelques volumes de l’Académie ont été réimprimés plusieurs fois, mais n'ayant pas sous les yeux ces différentes éditions, il ne m'a pas été possible d'indiquer ces changements de pages. Le mal qui résulte de ces éditions est léger, puisque les matières n’ont pas été transposées d’un volume à un autre. » Ceci s'applique précisément à la Tortue des Indes. On peut cependant s'étonner de cette négligence quand on voit dans la Table alphabétique des matières contenues dans l'Histoire et les Mémoires de l’Académie royale des sciences publiée par son Ordre et dressée par M. Godin, de la mème Académie, table antérieure à celle de l'abbé Rozier, puisqu'elle fut publiée en 1734, que, soit dans la liste des animaux décrits (t. 1, p. 17-20), soit au mot Tortue (id. p. 349), le renvoi est fait à l'édition défi- nilive de 1733-1734. (3) Daunin, an X (1802), Histoire naturelle générale et particulière des Reptiles (Buffon de Sonnini), t. II, p. 280. (4) MErrem, 1820, Tentamen Systematis Amphibiorum, p. 29. Parmi les principaux auteurs qui ont parlé de la Tortue de Perrault, très peu paraissent avoir remonté à la source originale. Schneider, dans son travail sur les Tortues en 1783, cite à chaque instant l’anatomiste français, dit d’une manière expresse (p. 13%) avoir eu sous les yeux le travail et en particulier la planche, soit dans l'édition originale francaise, soit dans une traduction allemande, mais il n'indique pas, pour la première, quelle est exactement celle qu'il à consultée, du moins, je ne trouve nulle part de renseignement précis à cet égard; cependant on peut présumer, d’après un renvoi à une planche 59, dans la description du Testudo indica (p. 356), qu'il possédait l'édition définitive de 1733-1734, la seule dans laquelle les planches aient. des numéros d'ordre. Il est vrai qu'il y a là une petite erreur, la planche 59 étant celle où se trouvent les détails anatomiques, tandis qu'il veut certainement parler de la figure d'ensemble, qui est en réalité la planche 58. En 1789, Gmelin (édition du Systema naturæ: t. 1, pars HE, p. 1045), renvoie à Schneider, Quelques années plus tard Schæpff dans l’Historia Testudinum (1792), donnant une synonymie bibliogra- phique très complète, mentionne (p. 101) le tome III, partie 2°, de l'Histoire de l'Académie des 40 L'ÉONENITAL ANNE tome I de l'impression première, faite en 1733, de la troisième édition; le dessin doit donc être considéré comme postérieur à cette date, à laquelle Aubriet avait environ soixante-huit ans. Comment et d’après quels éléments avait-il exécuté ce travail? Peut- on croire, en particulier, que le vélin, dont il est ici question, ait eu pour modèle l'individu auquel a appartenu la dossière 7819 des col- lections du Muséum? Pour décider ce point, M. Bocourt a bien voulu me prêter son aide dans un examen comparalif, et son opinion s'étant trouvée absolument conforme à la mienne, ce n’est pas sans assurance que je la présente ici, la voyant partagée par un artiste aussi compétent. A première vue on est sans doute frappé de la différence apparente des proportions; de plus, certains détails dans la configuration des écailles, l’ornementation de celles-ci, accusée sur chacune d’elles par un sillon concentriquement parallèle au bord, ne paraissent pas conformes à ce qui existe sur la pièce. Mais, en y regardant de près, on reconnaît facilement que plusieurs de ces choses peuvent être attribuées à l’inexpérience de l’artiste, plus habitué à reproduire des plantes que des animaux. Ainsi, au lieu de figurer la cara- pace franchement de profil, il a voulu la représenter un peu de trois quarts pour mieux faire voir sans doute la grandeur de l’orifice antérieur; il en est résulté que la partie postérieure, si bien caractérisée par la saillie de la quatrième plaque vertébrale et le méplat, qui y fait suite, disparaît dans la courbe générale. Pour augmenter l'effet, cette partie postérieure est fortement ombrée; aussi croirait-on, tout d'abord, qu'il n’y a de figu- rées que trois écailles costales ; un examen quelque peu attentif permet sciences, malheureusement sans indication de page ou de planche, en sorte qu'on est dans le doute sur le tirage de la troisième édition qu'il avait entre les mains. C’est dès lors ces auteurs que l’on cite et particulièrement Schæpff, dont le travail, il faut le dire, ne laisse rien à désirer : telles sont les deux éditions du Règne animal de Cuvier (1817, t. IT, p. 10, et 1829, t. II, p. 9), Wagler (Naturl. Syst. Ambibien, 1830, p. 139), même Gray dans ses premiers, travaux (Synopsis Reptilium, 1831, p. 9). Duméril et Bibron, dans le second volume de leur Erpétologie générale (1835), ayant relevé avec soin la synonymie complète de l'espèce pour cette époque, donnèrent, on peut dire les premiers, l'indication précise en renvoyant (p. 126) au tirage définitif de 1733-1734. Ils ont toutefois négligé d'indiquer l'édition de 1676, importante cependant puisqu'elle donne l'époque à laquelle la connaissance de l'espèce a été établie pour la première fois ; ceci n’a été fait que récemment par M. Boulenger (1889, Catal. of the Chelonians, etc., p. 172). LA TORTUE DE PERRAULT. 41 toutefois de retrouver dans l’ombre la trace incontestable d’une suture séparant la quatrième costale de la cinquième vertébrale. Le nombre des plaques est donc ici exact, contrairement à ce qu’on connaît pour la figure gravée du mémoire de Perrault; remarquons aussi que, sur le vélin d'Aubriet, le raccourci masque les dernières plaques marginales. La configuration des plaques se trouve moins régulièrement géométrique sur là dossière 7819, que sur le dessin ici discuté; le fait est surtout frap- pant pour la troisième marginale lalérale, qui présente au bord supérieur deux festons séparés par un sinus arrondi (1), tandis qu'Aubriet figure ce bord simplement anguleux. Il indique également une différence de hau- teur sensible entre la première marginale latérale et la suivante, qui descendrait beaucoup plus bas; là il paraît avoir été trompé par une dis- semblance de coloration et un enfoncement accidentel de la première de ces plaques. Quant au sillon concentrique des plaques tergales, on le retrouve sur la pièce authentique, peu marqué il est vrai, parce que l'épaisseur des couches de vernis qu’on a successivement accumulées l’ont masqué de plus en plus ; ilest fort possible qu’autrefois ces ornements fussent plus visibles. D’autre part, en examinant le dessin formé par les plaques à la surface de la carapace, on reconnaît que, pour l’ensemble, il est exact dans la manière dont se répondent la plupart des sutures, bien qu'il y ait quelques altérations résultant, sans aucun doute, de la tendance à une régularité géométrique, qui n’est jamais aussi parfaite dans la nature et qu'un artiste habitué à l'étude des végétaux était natureilement porté à exagérer. Cette préoccupation de produire avant tout une œuvre plaisant à l’œil, aura aussi fait négliger de reproduire les éraflures de certaines écailles, ce qui avait au contraire si vivement frappé Perrault. Une remarque importante, c’est que le plastron n’est pas du tout figuré dans le vélin d'Aubriet, il y est lavé d’une teinte uniforme. Lorsqu'on voit l'étude qu'il s’est appliqué à faire d’un grand nombre de détails dans la jonction des plaques, on doit en conclure avec certitude qu'il ne l'avait pas sous les yeux, et que le dessin a étéexécuté d’après une pièce où cette (4) Planche VII, fig. À et B. Sur la planche 58 de Perrault, cette particularité, si elle n'est pas rigoureusement rendue, est tout au moins sentie. NouveLLes ARcHives pu Muséum, 4° série, — IT, 6 42 LÉON VAILLANT. partie de la carapace faisait défaut. Notons aussi, comme chose à larigueur confirmative, que, si la longueur et la largeur sont données, la hauteur ne l’est pas. En ajoutant à ces considérations que ces dernières mesures répondent exactement à celles de la dossière que nous avons sous les yeux (1), il devient indubitable qu’elle a servi de modèle à l'artiste. D’après quelles données l’ensemble, avec la représentation de la tête et des membres, a-t-il été fait? On ne peut ici présenter que des hypo- thèses, les documents positifs manquent encore. Avouons toutefois que ces parties sont si grossièrement représen- tées, qu'il est difficile d'admettre que l'étude en ait été faite sur nature et surtout d’après le vivant. La disposition etle dessin de la tête, aussi bien que du cou, sont très défectueux, les membres antérieurs sont trop longs, démesurément écartés, Les ongles, surtout aux pattes antérieures, sont dans une position des moins naturelles, comme pris d’après un sujet mal monté ; l'ensemble est en somme des plus médiocres. Cependant l'artiste a placé sur les membres, l’avant-bras en particulier, des taches, dans lesquelles on a vu l'indication de grosses écailles recou- vrant cette partie du corps; une semblable disposition, comme Duméril et Bibron en font la remarque à propos de ce vélin (2), se rencontre habi- tuellement sur les autres espèces de Tortues gigantesques. Il ÿ aurait donc là un caractère de vérité intéressant et qui induirait à croire qu’Au- briet avait eu sur ce point des renseignements précis, soit qu'il se fût guidé d’après une espèce voisine, soit qu'on lui eût remis des croquis non publiés, où se voyait cette disposition, car ni Le texte, ni la planche des Mémoires pour servir à l'Histoire naturelle des animaux, ne font mention de cette particularité (3). On peut encore se demander si, à l’époque où Aubriet exécuta ce des- (1) Voir le tableau comparatif des dimensions, page 32. (2) Duxériz et Biron, 1835, t. IL, p. 129. (3) D’après Daudin, le contraire même serait énoncé, car dans un extrait du Mémoire sur la grande Tortue des Indes, non littéral à la vérité, bien que placé entre guillemets, on trouve : « La peau qui recouvre ces quatre pattes est garnie de petites écailles » (1802, Histoire naturelle générale et particulière des Reptiles, t. II, p. 282). J'ai examiné soigneusement à ce point de vue le mémoire, en particulier le paragraphe où il est plus particulièrement question des pattes (Édition 1733-1734, 2e part., p. 480), sans y rien trouver qui, justifie l’assertion de Daudin relativement à la dimension spéciale de leurs écailles, LA TORTUE DE PERRAULT. 43 sin, ces parties n'étaient pas encore adhérentes à la carapace? Nous lisons en effet dans le mémoire de Perrault : « La nécessité qu'il y avait de conserver la dépouille de ce sujet rare et extraordinaire, pour l’orne- ment de la Ménagerie de Versailles, nous ayant empêché, ete. (1) », ce qui porte à croire qu'on avait au moins l'intention de monter cette Tor- tue, chose d'autant plus naturelle qu’un certain Colson (2) était spé- cialement chargé d’empailler les animaux qui paraissaient mériter ce soin. Toutefois, lors des études d’Aubriet, le plastron était déjà absent, peut-être avait-il été égaré dès l’origine. Plus tard, vu l’état de mauvaise conservation de ces parties, les moyens préservatifs étant alors très impar- faits, on se serait, peut-on croire, décidé à les supprimer. Une autre question serait de savoir si Aubriet n’aurait pas pu examiner d’autres individus analogues, car différents travaux, publiés dans l’Æistoire de l’Académie des sciences, nous font connaître qu’on s’oceupait des Tor- tues gigantesques, au moins de celles habitant l’île Bourbon. Toutefois le seul passage où j'aie trouvé, vers cette époque, mention d'exemplaires de ces Chéloniens rapportés vivants en France, est un travail de Petit, qui en avait observé deux, l’un de deux pieds et demi de longueur, sans comprendre la tête et la queue, l’autre n’ayant que deux pieds (3); c’est cette dernière Tortue, morte au mois de novembre 1736 ou 1737, qu'il disséqua. Aubriet avait alors soixante et onze ou soixante-douze ans, le vélin doit être antérieur à cette époque; ce ne sont done pas ces animaux qu’il a pu consulter pour ce travail; dans ce cas, d'ailleurs, comment s'expliquer qu'il eût omis de figurer le plastron? Au reste, faut-il admettre sans réserve que ces taches, disposées au hasard et qui ne rappellent que de très loin ce que nous montre la nature, représentent réellement des écailles? L'artiste ne les a-t-1l pas simple- ment mises pour enjoliver, ou, si l’on veut, animer le dessin? C’esl une question qu’on peut au moins se poser. . Quoi qu’il en soit, ce vélin, dont l'intérêt est purement historique, a certainement eu pour modèle, en ce qui concerne la dossière, celle (1) PERRAULT, 1733-1734, 2° part., p. 202. (2) Hauv, 4893, les Anciennes Ménageries royales (Nouv. Arch. Muséum Hist. Nat., 3e série, £. V, p. 7). Perir, 1741, Description anatomique des yeux de la Grenouille et de la Tortue (Hist. Acad. roy. des sciences, année 1737, Mémoires, p. 158). 44 LÉON VAILLANT: 7819, que possède le Muséum ; étant donnée, d’autre part, l'époque à laquelle le dessin pêut avoir été fait, c'est une preuve de plus que nous avons bien sous les yeux la dépouille de l'individu disséqué par Perrault. SU x Il n’y a que peu de choses à dire ici sur la description donnée de la grande Tortue des Indes par Duméril et Bibron; au point de vue zoolo- gique son importance est toutefois extrème, puisque, la première, elle a fixé définitivement les caractères de l’espèce, tous les naturalistes antérieurs depuis Schneider (1783) jusqu’à Gray (1831) s'étant bornés à commenter le travail de Perrault. = . EE Fi, 2. — Fac-similé de l’étiquette authentique placée dans la dossière 7819 (1). C’est la dossière 7819 (2) qui a servi aux auteurs de l’£rpétologie générale. Non seulement les dimensions données sont absolument concordantes (3), mais encore les moindres détails de la description, (1) Le numéro individuel au crayon en haut à gauche sur l'étiquette, y a été porté récemment, lors d’un remaniement de cette partie de la collection. (2) PI. VII. (3) Voir le tableau, p. 32. Toutes les mesures qu’on trouvera dans l'Erpétologie générale ne sont pas reproduites sur ce tableau où je n'ai porté que celles utiles comme comparaison avec les docu- ments empruntés à Perrault et à Aubriet, elles se vérifient au reste toutes exactement s1r la dos- sière 7819. LA TORTUE DE PERRAULT, 45 faite avec cette exaclitude minutieuse que l’on connaît, et qui, ici en parliculier, est d’un secours inappréciable pour lever tous les doutes à cet égard, se constatent avec facilité. Dans cette dossière était en outre collée une étiquette que je crois devoir reproduire (fig. 2); elle est de la main de Bibron. On peut, à la rigueur, soulever une difficulté de la phrase sui- vante : « Nous avons eu sous les yeux la carapace même qui a servi au dessin de Perraull, car les trous dont elle avait été percée se retrouvent positivement dans les mêmes plaques que celles qui sont indiquées dans la figure citée, Mais cette carapace, qui était passée du cabinet de l’Académie des sciences dans celui du Muséum d'histoire naturelle, a depuis été égarée. Nous présumons qu’à une époque où l’on pouvait croire que toutes ces grandes Tortues appartenaient à la même espèce, la carapace dont nous parlons aura été donnée comme un objet double (1). » Cette remarque, placée à la fin de la description, qui n’occupe pas moins de trois pages et se termine par les mensurations de la dossière, car c’est de celte seule partie de la carapace qu'il s’agit (Duméril et Bibron disent expressément qu’ils ne connaissent pas le plastron), pourrait s’interpréter de deux manières. Ou bien ces auteurs, avant la disparition de ce précieux objet, avaient déjà rédigé leur description et la reproduisaient dans leur ouvrage, en la faisant suivre de la remarque précitée. Ou bien cette description était faite d’après un autre individu, (4) Duxériz et Bisron, 1835, t. Il, p. 129. Il faut convenir que cette pièce a plusieurs fois joué de malheur. Daudin, en 1802, se plaint de n'avoir pu la retrouver « dans aucun cabinet, pas même celui de l’Institut où elle devrait cepen- dant être, puisqu'elle a été examinée vers la fin du xvi° siècle dans le sein de l'Académie des sciences » (Loc. cit., p. 280). Toutefois l’auteur ajoute plus loin : « J'ai vu dans le cabinet de l’Institut national au Louvre une très grosse boite osseuse, qui m'a semblé devoir appartenir à la Tortue indienne de Vosmaër ; peut-être même a-t-elle appartenu à l'individu qu'a figuré Perrault; mais alors ce dernier auteur aurait commis une erreur dans la description qu'il a donnée de la carapace, car je n'ai vu aucun tubercule sur les trois plaques écailleuses qui sont sur le devant du disque (p.284). » Il n’y a pas à revenir ici sur ce qui a été dit et longuement exposé plus haut (voir p. 31), à savoir que les bosses rondes (et non des tubercules) dont parle Perrault n'ont aucun rapport avec les accidents figurés sur le dessin. Quoi qu’il en soit, les remarques faites par Daudin nous montrent que, tout en hésitant à la reconnaitre, il à dà avoir en main la pièce typique actuellement déposée au Muséum et dont l'origine est expressément indiquée par Duméri et Bibron. AG LÉON VAILLANT. exactement d’ailleurs dans les mêmes conditions, c’est-à-dire réduit à la dossière, celle que possède aujourd’hui le Muséum. La tradition que, lors de mon entrée au laboratoire d’Erpétologie, j'ai recueillie de la bouche des préparateurs, qui, comme Braconnier et Thominot, avaient travaillé sous les ordres de Bibron, était conforme à la première version. La pièce aurait été retrouvée quelque temps après l’impression du tome IT de l’£rpétologie générale et replacée dans les Galeries. Cela n’a rien que de très vraisemblable et se trouve, on peut dire, confirmé par la manière dont l’objet est inscrit sur le catalogue de Constant et Auguste Duméril, paru en 1851. A la page 5 se lit en effet : 18. T. pe Perrauzr. Perrault Dum. Bib. (Erpét. génér., t. II, p. 126). Indes orient. « Unique. » Ce dernier mot indique assez qu’on n’en connaît qu'un exemplaire, celui de Perrault par conséquent. On se rappellera également l’étiquette manuscrite de Bibron. D'après les considérations qui précèdent, il me paraît incontestable : 1° Que la dossière 7819 de la collection du Muséum est bien celle de l'individu disséqué par Perrault et présenté à l’Académie des sciences le 26 février 1670. | 2° Qu'elle a également servi à exécution du dessin d’Aubriet, mais, pour certains détails, avec d’autres documents, dont on ne peut encore préciser la source. 3° C’est cette même pièce que Duméril et Bibron ont décrite, leur travail doit êlre regardé comme le premier où ait élé avec précision caractérisée l’espèce. Il faut donc, à tous ces titres, y voir le type de la Tortue de Perrault (T'estudo indica, Schneider). LA TORTUE DE PERRAULT. 47 Le fait aurait une grande importance au point de vue de l’étude des Tortues gigantesques, si l’on prouve, comme nous le fait espérer M. Froideveaux (1), que le gros individu de la Ménagerie de Versailles avait été rapporté de l’île de la Réunion. (4) FroinevEaux, 1899, Textes historiques ou peu connus relatifs aux Tortues de l'ile Bourbon (Bull. Muséum Hist. nat., t. V, p. 214; réunion du 30 mai 1899). EXPLICATION DE LA PLANCHE VIII Dossière 7819 de la Collection du Muséum d'Histoire naturelle, type du Zestudo indica, Schneider (la Tortue de Perrault, Duméril et Bibron), au septième environ de la grandeur naturelle. A. Côté gauche. B. Côté droit. C. Vue en dessus. D. Vue en dessous. Les contours généraux et le dessin des écailles, pour en assurer l'exactitude, ont été reporlés d'après des photographies prises par M. Fritel au laboratoire d'Erpétologie. LICHENES EXTRA-EUROP ÆI A PLURIBUS COLLECTORIBUS AD MUSEUM PARISIENSE MISSI ET AB ASMEMEIUIE ELABORATI (Suite) (A). TRIBUS XIX. — PHYSCIEÆ. Thallus foliaceus, prostralus, raro subascendens, anguste laciniatus, sæpe stellatus, dorsiventralis, hoc est utraque facie dissimilis atque ejus elementa constitutiva in stratis superpositis locala. Cortex superior pseudoparenchymaticus seu ex hyphis superficiei perpendicularibus, constricte septatis cellulasque parvas formantibus constitutus. Gonidia protococcoidea in strato continuo vel parum interrupto sub cortice superiore vigentia. Medulla ex hyphis superficiei parallelis constans. Cortex inferior nunc pseudoparen- chymaticus, nunc ex hyphis medullaribus strictius coalitis formatus. Apothecia supra thallum enata atque aut excipulum thallode cum corlice pseudoparenchymatico, gonidia hyphasque medullares aut excipulum proprium solum, thallode evanescente vel deficiente, præbentia ; hypothecium pallidum vel fusco-nigrescens. Sporæ vel hyalinæ et numerosæ in quavis theca vel adhuc hyalinæ et simul octonæ in thecis atque polariloculares aut demum octonæ, fuscæ et 1-septatæ (rarius 4-loculares seu murali-divisæ}, membrana inte- riore incrassata. Spermogonia supra thallum sparsa et in eo pro maxima parte immersa ; spermatia recta parvaque ; sterigmata raro simplicia, plerumque articulata, articulis parvis et fere isodiametricis. Quando thecæ polysporæ, genus Candelaria. Quando excipulum lecanorinum, genus Physcia. Quando excipulum lecideinum, genus Pyxine. Genus XXXII. — CANDELARIA Mass. Synops. Lich. blasteniospororum p. 8 in Ælora 1852pr. p. et Monogr. Lich. blasten. (1853), p. 62 pr. p., Kærb. Syst. Lich. Germ. p. 120 pr. p., et Wainio Étude Lich. Brésil (1890); p.70; Physcia Nyl. Prodr. Lichenogr. Gall. et Alger. (1857) p. 60 pr. p.; Theloschistes Norm., Tuck. Genera Lich. (1872) p. 18 pr. p.; \'anthoria $ Candelaria (4) Voir tome X, page 213, de la 3° série de ce recueil, et tome I, page 27, de la présente série. 7 NOUVELLES ARCHIVES pu MUSEUM, 4° série. — IT. 50 A.-M. HUE. Th. Fr. Lichenogr. scand. (1871) p. 147; Lecanora subgenus Candelaria Nyl. in Flora 1881, p. 454 et apud Hue Add. Lichenogr. europ. p. T6, n° 535, necnon Lich. exot. nis 1265-1267. Thallus flavus vel citrinus, foliaceus, anguste aut angustissime laciniatus, procumbens, dorsiventralis et K immutatus. Cortices superior et inferior pseudoparenchymatici et posterior rhizinis substralo affixus. Gonidia protococcoidea sub cortice superiore et inter hyphas gonidiales vigentia. Stratum medullare deficiens. Apothecia supra thallum et præsertim in ejus centro posita, sub excipuli cortlice pseudoparenchymalico atque intus gonidiis munila ; paraphyses articulalæ ; sporæ numerosæ in quaque theca, hyalinæ, parvæ et simplices. Spermogonia thallo innata seu eum paulum superantia, tuberculiformia ; sterigmata simplicia et ramosa; spermatia recla. 333. Candelaria concolor Arn. in Ælora 1819, p. 364et Lich. fränkisch. Jura p. 84, Wain. Étude Lich. Brésil. 1(1890)p. 70, atque Glück £ntwurf Flechten-Spermog.pp. 13, 31, 36, 44 et 88, tab. IT, fig. 10; Zichen concolor Dicks. Fascic. Plant. cryptog. WI (1793) p. 18; A'anthoria concolor Th. Fr. Lichenogr. scand. (1871) p. 147; Theloschistes con- color b. effuse Tuck. Synops. North Americ. Lich. 1 (1882) p. 52; Parmelia candelaria Ach. Method. Lich. (1803) p. 187 pr. p.; Lecanora candelaria Ach. Lichenogr. univ. p. 416 pr. p.et Synops. Lich. p.192 pr. p. (conf. Th. Fr. loc. cit.) ; Physcia candelaria Nyl. Prodr. Lichenogr. Gall. et Alger. (1857), p. 60, Linds. Yem. Spermog. filament. Lich. p. 251, tab. XIV, fig. 5 et 6, et Wright Lich. Cuba n. 79; Theloschistes candelarius Tuck. Genera Lich. (1872) p. 19 ; Placodium candelarium DC. Flore fr. I (1815) p. 378 pr. p., Hepp Ælecht. Europ. n. 392 et Rabenh. Lich. europ. n. 887; Parmelia parietina e laciniosa Duf. apud El. Fries Lichenogr. europ. reform. (1831) p. 73; Lecanora laci- niosa Nyl. in /lora 1881, p. 454 et apud Hue Zich. exot. n. 1265 ; Candelaria vulgaris Mass. HMonogr. Lich. blasten. (1853) p.64; Parmelia parietina « candelaris Schær. Lich. helvet. exsice. n. 382; Physcia candelaria Ny1., Malbr. Lich. Norm. n. 69; Xanthoria candelaria Ov. Herb. Lich. Orne n.167; Candelaria concolor Flag. Lich. Franche-Comte n. 117; Lecanora laciniosa Nyl., Harm. Lich. Lothar. n. 530. In America : in Louisiana legit abb. Langlois sterilem sur tronc et branche d'oranger, sur Melia el sur une vieille planche en pin, Pointe à la Hache, ni° 32 et 33, februario 1885 et 23 octobris 1884. Thallus citrinus autobscure flavens, prostratusaut partimsubascendens,plagas1-2cent. latas formans, effusus aut in peripheria subradians, tenuis, opacus, anguste laciniatus, K immulatus; laciniæ 0,2-0,4 mm. latæ, profunde et angustissime lacinulalæ atque mar- ginibus microphyllino-laceratulæ, ac sæpe aut sorediosæ aut isidiatæ ; supra lævigatæ ; intus albæ; subtus etiam albidæ atque rhizinis concoloribus, parvis et simplicibus munitæ. Cortex superior 20 y latus, superne in zona angusta corpusculis citrinis repletus, pseudoparenchymalicus, ex hyphis superficiei perpendicularibus, 3-4 septatis, cellulas rotundas aut subrotundas, lumine testaceo 3-5 u lato et pariete tenui constans. Gonidia 8-12 y lata cum hyphis gonidialibus inter utrumque corticem vigentia; medulla defi- ciens. Cortex inferior 20-30 y latus, totus albidus et cæterum superiori similis. Apo- thecia in exsicc. Hepp n. 392, 0,6-1,5 mm. lala, margine tumido, thallo concolore, integro, nudo aut soredioso isidiatove atque disco paulo obscuriore prædita. Sporæ in thecis numerosæ, 6-15 y longæ et 4-6 y latæ, Nyl. Synops. Lich. 1, p. 413. In n. 32 variant laciniæ in peripheria adpressæ radiantesque et sic var. substellatam Nyl. loc. cit. et Waiïn. Étude Lich. Bres. 1, p. T1 exprimunt. Viget insuper in Asia (Japonia, Nyl. Lich. Japon. p. 36); in Africa (Abyssinia, ins. Madagascaria et promontorio Bonæ Spei); in America utraque; in Europa (rara et sterilis in regionibus boreis). Ld LICHENES EXTRA-EUROPÆI. 51 334. Candelaria stellata Müll. Arg. Lich. Beitr. (1887) n. 1151; Parmelia fibrosa $ stellata Tuck. Lich. Americ. septentr. exsice. (1854) n.88; Physcia fibrosa Nyl. Synops. Lich. 1, p. 412 et apud Hue Lich. exot. n. 1266 (exclus. synom. fibrosa Fi.) ; Ph. fibrosa Zw. Lich. exsice. n. 51%, ex Uruguay; Theloschistes concolor Tuck. Synops. North Americ. Lich. 1, p. 51 pr. p. In America : 1. in Canada legit R. P. Couet ad corlices prope Otawa, anno 1888. — 2. In Ohio ramulicolam legit Sullivant. — 3. In Uruguay, prope Montevideo legit cl. Cour- bon supra Cereum peruvianum, martio 1853. Thallus citrinus vel cinereo-flavens, procumbens, orbicularis, plagulas 1,5-3 cent. latas formans, tenuis, opacus, anguste laciniatus, K non mutlalus; laciniæ 0,2-0,5 mm. latæ, radiantes, elongatæ, profunde et angustissime lacinulatæ, lacinulis discretis et simul cum laciniis primariis microphyllino-dissectis, nudis, seu nec sorediatis, nec isidialis; supra planæ et lævigatæ ; subtus albidæ atque rhizinis parvis concoloribusque substrato affixæ. Cortex superior 15-20 latus, superne in zona angusta corpuscukis obscure flavis reple- tus, pseudoparenchymaticus seu ex hyphis superficiei perpendicularibus, 3-septatis, cellulas rotundas vel angulato-oblongas, pariete tenui, lumine 5-9 & lato formantibus, constans. Gonidia cum hyphis gonidialibus, laxe implexis, materia subnigrescente tecta, 10-12 & lata inter utrumque corticem sita et inde medulla deficiens. Cortex inferior 40 y. latus et cortici superiori similis, sed omnino albidus. Apothecia in centro numerosa, peripheriam versus rariora, 0,2-0,4 mm. lata, supra lacinias sessilia, margine integro thallo concolore, in basi setulis parvis albidisque vulgo ornato atque disco magis flavo prædita.Excipuli cortex 15-20 y latus et eodem modo ac cortex superior constitulus, sed in margine cellulæ mullo minores; hypothecium albidum ex hyphis stricte contextis constans; epithecium flavidum, granulosum et K non dissolulum ; paraphyses 100 y allæ, 2-2,5 y crassæ, articulalæ, simplices et apice incrassalæ, 4-5 w melientes; thecæ basim versus attenuatæ, 70 y longæ et 30 y lalæ ; sporæ in lhecis numerosæ (saltem 30 vel 40), hyalinæ, simplices (interdum sepimentum simulatur, sed adhibilo colorante agente, hæc visio destruitur) 9-10 y longæ et 4-5 4 latæ. Gelatina hymenialis iodo cærulescens. Sper- mogonia non visa. Affinis (. concolori (Dicks.)Arn. a qua laciniis magis elongatis, magis discretis, margine nec isidialis, nec sorediatis atque apotheciis in eorum basi setis albis ornatis recedit. Viget insuper in Africa tropica orientali et in America cum septentrionali, quum meridionali, sed non australi. 335. Candelaria fibrosa Müll. Arg. Lich. Beitr.(1887)n.1154 et Lich. Miyosh. p.131; Parmelia fibrosa El. Fries Syst. Orb. veget. (1825) p.284, non PAyscia fibrosa NL. (conf. supra n. 334). In Asia : À. in Japonia legit R. P. Faurie corticolam muscicolamve in ins. Rebunshiri, n. 9480, 23 maii 1893 ; in ins. Yeso, in Hakodate, ni° 7 et120, decembri 1896 et martio 1897, in monte Sapporo, n. 76, februario 1897; in ins. Nippon, in Aomori, n° 219 et 442, martio et aprili 1897, in castello Hirosaki, n. 219, aprili 1897, in Kuroiski, n. 1180, maio 1899, in Hachinohe, n. 1262 et in Kodzuya, n. 1306, aprili 1899. — 2. In China, prov. Yun-nan legit R. P. Delavay corticolam in sylvis Houang-li-pin supra Ta-pin-tze, 2 marti 1890. Thallus citrinus vel vitellinus aut aurantiacus, prostratus, vulgo effusus, in China (f. callopisodes Nyl.) orbicularis, et tunc rosulas 1-2 cent. latas formans, salis crassus, opacus, laciniatus, K non mutatus ; laciniæ 2-3 mm. latæ, breves, ambitu non profunde lacinulatæ et tantum crenatæ, in peripheria speciminum placodiosorum subimbricatæ et apice etiam crenatæ ; supra parum inæquales, lævigatæ vel (in Japonia) conferte el tenuissime isidiatæ ; 22 A.=M. AUE. intus albæ; subtus etiam albæ atque rhizinis albis, parvis et ex hyphis coadunatis cons- titutis ornalæ. Cortex superior 30 y lalus, superne in zona angusla corpusculis flavidis, K immutalis repletus, pseudoparenchymalicus, ex hyphis superficiei perpendicularibus, 3-4 septalis, cellulas rotundas vel angulato-oblongas, lumine 4-5 y lato, pariete tenui efti- cientibus constans. Gonidia 9-12 y lata sub cortice sita atque simul inter hyphas 3-4 crassas, ramosas et laxe implexas dispersa. Medulla deficiens. Cortex inferior 40-50 y latus, totus albidus, etiam pseudoparenchymaticus cum cellulis paulo majoribus, lumine 7 u lato. Apothecia 0,2-2 mm. lata, supra lacinias dispersa et in centro exemplarium placodiosorum agglomerata, margine thallo concolore integro vel crenulato atque disco aurantiaco necnon setulis albis subtus ornata. In excipulo cortex 40 y latus, pseudo- parenchymaticus cum cellulis inæqualibus, nunc parvis, nunc lumine 5-9 y lalo atque in margine ex hyphis angustius septatis constans; gonidia in glomerulis sub cortice atque in hyphis gonidialibus et sub hypothecio dispersa ; hypothecium albidum ex hyphis strictis- sime coadunatis constitutum ; epithecium flavidum et granulosum; paraphyses 130 y allæ, 2 u crassæ, arliculalæ et apice clavatæ ; Lhecæ basim versus atlenuatæ, 76-80 y longæ et 24-20 y latæ; sporæ in quavis lheca numerosæ, hyalinæ, simplices (non 1-septalæ), 9-12 y longæ et 4,5-6 y lalæ. Gelatina hymenialis iodo cærulescens et dein violacee tinela. Sper- mogonia ad oram laciniarum dispersa, thallo immersa, exlus aurantiaca et intus albida; sterigmata 15-20 y longa, 1,5-2 & lata, basi 1-2 cellulas præbentes, dein simplicia, et apice attenuata, ramosa 3-4 ramis altitudine fere paribus; spermatia oblonga, 2-2,5 y longa et 1,5 y lata. — F.1.callopizodes Hue, Lecanora callopisodes Nyl. Lich. ins. Guineens. (1889) p.45 et Hue Zich. Yunn. p. 31. Non differt a forma normali nisi thallo in peripheria bene placodioso. Tab. V, fig. 4, thallus cum apotheciis in naturali statura. — F:2: indica Hue. In Asia : in India, in Coonoor, in montibus Nilgherrensibus corticolam legit Ch. Gray, aprili 1894. Recedit thalli marginibus aliquando granulato-pulverulentis atque apotheciis multo minoribus 0,1-0,2 mm. latis necnon sporis etiam minoribus 6-8 y longis et 4-4,5 u latis. Cæteræ notæ tum externæ, tum internæ conveniunt. Thallo in Japonia isidiato atque in India granulato-pulverulento ad C.concolorem accedit hæc species, sed laciniæ majores et ambitu non laceratulæ ab ea semper secernitur. Viget insuper in Australia et probabiliter alibi. Genus XXXIV. — PHYSCIA Schreb. Genera Plant. W(1791)p.767 pr. p., Nyl. Zssai nouv. classif. Lich. 1854, p. 13, 1855, p. 174 pr.p. etapud Hue Zich.exot.nis 936-939, 953-960 et 962-1007, Linds. Jem. Spermog. fila- ment. Lich.(\859) p.238 pr. p., tab. XII, fig. 21-35, (ab. XIV, fig. 1-4, 11-15 et18-19, Th. Fr. Genera Heterolich. europ. (1861) p. 59 pr. p. et Zichenogr. scand.\187T1) p. 131 pr. p., Sli- zenb. Beitr. Flechtensyst. (1862) p.173 pr. p., Müll. Arg. Classif. Lich. Genève 1862) p. 34 et Consp. system. Lich. N. Zeland.(1894) p.10, Schwend. Untersuch.Flechtenth. (1862) p. 34, Tuck. Genera Lich. (1872) p. 24 pr. p. et Synops. North Americ. Lich. 1 (1882) p. 67 pr. p., Bonnier Æecher. Synthèse Lich. (1889) p. 19 pr. p., Wain. Étude Lich. Brésil. 1(1890) p.138, Reinke Abhandl. Flecht. IV (4894) p. 208, Glück £ntwurf Flecht. Spermog. p. 122, fig. 11, 19, 39 et 47, tab. II, fig. 1 et 10, tab. III, fig. 38; Lobaria Hoffm. Deutschl. Flora I (1795) p. 138 (sect. Platisma p.150 pr. p. et Squamaria p.161 pr. p.), Müll. Arg. Classif. Lich. Genève p.35 ; Parmelia Ach. Method. Lich.(1803) LICHENES EXTRA-EUROPÆI. 53 p. 153 pr. p., Lichenogr. univ. pp. 89 et 456 (sect. Lobaria et Circinaria pr. p.) et Synops. Lich. p.195 pr. p.; Zmbricaria DC. Flore fr. (A815) p.585 pr. p.; Theloschistes Norm. Conal. præmiss. redact. novæ gener. nonnull. Lich. (A{852) p. 16 pr. p., Tuck. Genera Lich. p.18 pr.p. et Synops. North Americ. Lich. 1 (1882) p. 48 pr. p.; Aan- thoria Th. Fr. Lich. arctoi (1860) p.66 pr. p., Genera Heterolich. europ. p.60 pr. p. et Lichenogr. scand. p. 144 pr. p., Stizenb. Alechtensystem. p. 173 (sect. £uxanthoria), Müll. Arg. Consp. Lich. N. Zeland. p. 10; Parmelia D Xanthoria El. Fr. Systema Orb. veget. (1825) p. 243 pr. p.; Ayperphyscia Müll. Arg. Consp. Lich. N. Zeland. p. 10. Thallus flavus, albus, cinerascens vel fuscescens, foliaceus, procumbens atque vulgo orbicularis et stellatus, anguste lacinialus et dorsiventralis. Cortex superior pseudoparen- chymalicus. Gonidia protococcoidea sub corlice superiore vigentia. Medulla ex hyphis superficiei parallelis ramosisque plerumque materia aibida, rarius flava croceave tectis constans. Corlex inferior nune pseudoparenchymaticus, nune a medulla vix distinctus aut ex hyphis superficiei parallelis el strictius coadunatis constilutus atque rhizinis sub- strato affixus. Apothecia cupuliformia supra thallum sessilia ; in excipulo cortice pseudo- parenchymatico, gonidiis atque hyphis medullaribus munita ; paraphyses distinctæ, arti- culatæ vel non articulaltæ; sporæ in thecis oclonæ, raro hyalinæ alque polariloculares, sæpe fuscæ et 1-septatæ. Spermogonia nigra supra thallum dispersa et in eo immersa; sterigmata crebre et constricte articulata; spermatia parva et recla, Sectio I. — XanrHoriA (El. Fr.) Hue. Thallus flavens ; paraphyses arliculatæ ; sporæ hyalinæ et polariloculares. 336. Physcia parietina DN. Vuovi caratt. di alc. generi della tribu delle Parme- liaceæ (1847) p. 23, Nyl. apud Hue Zich. exot. n. 936, Müll. Arg. Classif. Lich. (renève p. 34, Schwend. Untersuch. Flechtenthall. p. 34, tab. VI, fig. 10-13, Bornet Æecherch. * gonid. 1, tab. X, fig. 2 et Crombie À monogr. Lich. Brit. p. 295, fig. 52; Lichen parie- tinus L. Spec. Plant. 1753) p. 1143 n. 25, Wain. Revis. Lich. in herb. Linn. asserv. p. 4; Lobaria parieltina Moffm. Deutsch. Flora W (4795) p. 150; Parmelia parielina Ach. Method. Lich. (1803) p. 213, Lichenogr. univ. p. 463 et Synops. Lich. p. 200, Tulasne Mém. Lich. tab. À, fig. 1-7; Zmbricaria parietina DG. Flore fr. 1 (1815) p. 391; Zhelos- chistes parietinus Norm. Conat. præmiss. redact. novæ gener.nonnull. Lich. (1852) p.16, Müll. Arg. Lich. Afric. tropico-orient. p. 338; Xanthoria parietina Th. Fr. Lich. arctoi (1860) p. 67 et Lichenogr. scand. p. 145, Müll. Arg. Consp. system. Lich. N. Zeland. p. 40 et Flagey Catal. Lich. Algérie p.19 atque Lich. algeriens. exsicc. n. 14, Glück. Entiwurf Flecht.-Spermog. p. 71, fig. 47 et tab. IT, fig. 38; Parmelia parietina Ach., Schær. Lich. Helvet. exsicce. n. 19, Hepp Ælecht. Europ. n. 810, Bourgeau Plant. cana- riens. n. 633; Physcia parietina DN., Flora exsice. de Billot cont. par Bavoux, Guichard et Paillot, 1862, n. 3787 et 3787 bis, Mandon Lich. Madère n. 34. Un. tin. cryptog. n. VF, Malbr. Lich. Norm. n. 67, Oliv. Herb. Lich. Orne n. 66, Norrl. //erb. Lich. Fenn. n. 211, Flag. Lich. Franche-Comté ni 357 et 358, Harm. Lich. Lothar.n.357etJohns. The North Engl. Lich. Herb. n. 84. In Africa : 1.in Algeria legit Bové in Medeah ad arborum truncos, martio 1841. In Oceania : e Nova Zelandia a sir Locke Travers missa ad universalem exhibitionem Parisiis anno 1889 habitam. Thallus flavus, aurantiacus vel flavido-cinerascens, foliaceus, orbicularis, plagas 2-10 cent. latas formans, prostratus, opacus, dorsiventralis et K violacee purpurascens et D4 AM" HUE in speciminibus cinerascentibus vix tinctus; lobi 2-5 glali, saltem in peripheria radiantes, subimbricati, in apice sat profunde divisi, integri seu crenulali; in superficie lævigati, rugoso-plicali et sæpe concavi; intus albidi; subtus flavido-albidi aut cinerascentes et K in zona angusla etiam reagentes atque paucis rhizinis albidis muniti necnon ad peri- pheriam satis late seu anguste denudati. Cortex superior 20 w latus, albidus et superne corpusculis flavidis, K violacee purpureo-dissolulis, obsitus, pseudoparenchymaticus, ex hyphis superficiei perpendicularibus, 3-4 septatis, cellulas oblongas aut subrotundas, lumine testaceo, 3 w lato, pariete parum crasso atque superne minores formantibus constans. Stratum gonidiale sat crassum gonidiis 9-11 y lalis formatum. Hyphæ medullares 2-4 u crassæ, superficiei parallelæ et ramosæ, lumine sat magno, pariete angusto, prope gonidia laxissime et dein strictius implexæ. Cortex inferior eliam 20 y latus superiori similis et in zona omnino externa K violacce purpurascens. Apothecia 1-2 mm. lata, salis elevata, margine tumido, integro aut subcrenulato, thallo concolore atque disco lætius colorato ornata. Excipuli cortex thalli cortici superiori similis sed latior, 40-60 w meliens, et in ipsa margine adhuc latior atque in parte externa 10 w crassa tanlum pseudoparenchymatieus, cæterum ex hyphis septatis lateraliter ramosis reteque maculis magnis efficientibus constans; gonidia in glomerulis sub cortice hypothecioque et inter hyphas medullares laxe coadunatlas dispersa; hypothecium albidum ex hyphis septalis par- vulasque cellulas efficientibus etstrictissime coadunatis constitutum ; epithecium flavum et corpusculis K violacee purpurascenti-dissolutis formatum ; paraphyses 100 w altæ, 1,5-2 uw crassæ, articulatæ et apicem versus 3-4 cellulas oblongas vel rotundas, cæleris arliculis breviores, 3-5 w latas formantes et ibi interdum brevem ramum emitllentes; thecæ vix basi atlenualæ, 56 longæ et 16 y latæ ; sporæ 8"*, hyalinæ, utroque apice loculum angustum, sæpe cum tubulo axili loculos jungente, præbentes, 11-15 y longæ ct 7-9 y latæ. Gelatina hymenialis iodo cærulescens. Spermogonia parva, rotundata in protuberanliis thalli sæpe aurantiacis inclusa et apice demum perforata; spermalia recta, 2,5 y longa et 1,5 y lala ; sterigmala 30-40 u longa, 4-5 y lata, crebre et constricte articulata, articulis non raro tam longis quam latis, aut paulo longioribus atque passim ramosa. — F. 1. chlorina Malbr. Catal. Lich. Norm. (1870) p. 113, Oliv. Æerb. Lich. Orne n° 368 et 370 et Harm. Lich. Lothar. n. 351; Imbricaria chlorina Cheval. Flore envir. Paris 1 (1836) p. 621. In Africa : in regione Tunetana legit cl. Patouillard ad Opuntiam in loco dicto la Manouba, anno 1897. Thallus vel flavidulo-cinerascens, vel fere omnino cinerascens et in summo margine solum flavidulus, rosulas 15-30 mm. latas cum lobis passim 1 cent. metientibus, supra minus plicatis et subtus albidioribus. Apothecia thallo concoloria, disco pallide flavo et margine integro. Hæc forma occurrit sæpius virenli-flava et polius statum quam formam veram exprimilt, nam ex absentia solis luminis provenit et aliquando specimina partim virenti-flava et partim flava, id est partim in umbra, partim in aperto cœlo vigentia inveniuntur. Ab illa, secundum descriptionem non differre videtur 7'heloschistes pOrere f. albicans Müll. Arg. Lich. Afric. tropico-orient. p. 338. Hæc species viget insuper in Asia borea atque in Arabia et in India ; in Africa (Æzgypto, Sahara, regionibus tropico-orientalibus et australibus atque in ins. Madera et Canariis); in America fere tota ; in Oceania (Australia et ins. Lord Howe); frequens in Europa, tum corticola, tum saxicola et etiam vitricola, ferricola, etc. Inter Lichenes nullus circa substrati naturam magis indifferens. In montibus, monente cel. Slizenb. Lich. helvet. p. 69, altitudinem 1100 m. non superat; culta amans, sylvas densiores fugit. LICHENES EXTRA-EUROPÆI. 5h) — F.9, aureola Nyl. Synops. Lich. 1 (1858-1860) p. A1 ; Parmelia aureola Ach. Lichenogr. univ. p. 487 et Synops. Lich. p. 20; P. parietina 8 aureola El. Fr. Liche- nogr. europ. reform. (1831) p. 73; Xanthoria parietina var. aureola Th. Fr. Lich. arctoi (1860) p. 67, Flagey Catal. Lich. Algér. p. 20 et Lich. algeriens. exsice. n. 16; PA. parietina var. aureola (Ach.) Nyl. Lich. Pyren. Orient. exsicc. n. 55, Harm. Lich. Lothar. n. 357, et Johns. 7e North Engl. Lich. Herb. n. 85. In Africa : 1. in Algeria legit Durieu de Maisonneuve supra saxa et Cladoniæ pyxidatæ Fr. immixlam in Bab-Azoon, 30 januarii 1840. — 2. In regione Tunetana legit el. Patouil- lard saxicolam in loco dicto La Malga, anno 1897. Thallus fulvens vel auranliaco-fulvescens ; ambitu laciniæ similiter radiantes, sed centrum versus torulosæ atque etiam granulatæ et apotheciorum margo crenulatus. Vigel insuper et præcipue ad littora maris in Africa (Ægypto, regionibus australibus, ins. Madera et Tenerifla); in America borea et australi; in Oceania (Australia et Nova Zelandia) ; in Europa. 331. Physcia polycarpa Nyl. apud Lamydela Chap. Catal. Lich. Mont-Dore (1880) p. 45; Lichen polycarpus Ehrh. Plant. Cryptog. Linn. exsicc. (1785) n. 136; Lobaria polycarpa Hoffm. Deutschl. Flora (4795) p. 199 ; Parmelia candelaria $ polycarpa Ach. Method. Lich. (1803) p. 187; Lecanora candelaria $ polycarpa Ach. Lichenogr. univ. (1810) p. 164 et Synops. Lich. p. 192; Parmelia parietina {. polycarpa EL. Fr. Lichenogr. europ. reform. (1831) p. 73; Physcia parietina var. polycarpa Nyl. Prodr. Lichenogr. Gall. et Alger. (1857) p. 60 et apud Hue Lich. exot. n. 936, Linds. Hem. S'permog. filament. Lich.tab. XIV, fig. 1; Xanthoria parielina 8 polycarpa Th. Fr. Lich. arctoi (1860) p. 68; À. lychnea $ polycarpa Th. Fr. Lichenogr. scand. (18TL) p. 146; Theloschistes parietinus var. polycarpus Tuek. Genera Lich. (1872) p. 20; Th. polycar- pus Tuck. Synops. North Amerie. Lich. 1 (1882) p. 50 ; Parmelia parietina $ polycarpa Schær., Hepp Ælecht. europ. n° 54 et 595; Xanthoria parietina f. polycarpa Arn. Lich. exsice. n. T4T°; À. polycarpa Flag. Lich. algeriens. exsice. n. 203; Physcia parietina var. polycarpa Malbr. Lich. Norm. n. 68; Physcia polycarpa Nyl., Harm. Lich. Lothar. n. 399 et Johns. The North Engl. Lich. Herb. Lich. n. 87. In America : in Ohio ad ramulos emortuos legit Sullivant. Thallus pallide flavus, rosulas diamet. 5-10 mm. latas formans, tenuis, opacus, K supra violaceo-purpureus ; laciniæ angustæ, 0,2-0,4 mm. lalæ, margine et apice microphyllino- dissectæ et etiam granulato-crenulatæ, in peripheria radiantes et in centro apotheciis omnino obtectæ ; subtus albæ atque rhizinis parvis albidisque munitæ. Cortex superior 20-30 & latus, albidus atque superne in zona angusta corpusculis flavis, K violacee pur- puraceo-dissolutisobsitus,pseudoparenchymaticus,exhyphis superficieiperpendicularibus, 3-septatis, cellulas subrotundas vel oblongas, Ilumine testaceo, 6 y lato, pariete tenui, efficientibus constans. Gonidia 10-14 y lata, sub cortice in stralo interrupto vigentia atque inter hyphas gonidiales albidas. 3 4 erassas, parietibus tenuibus, lacunose implexas et eliam, sed rarius, sub cortice inferiore dispersa. Medulla deticiens. Cortex inferior 30-10 latus et superiori similis atque in zona externa angustissima K violacee purpuras- cens. Apothecia 0,6-1 mm. lata, valde numerosa et in thalli centro elevato-acervata, margine thallo concolore primum tumido et dein tenui et discum aurantiacum fere æquante ornata. Excipulum 40 & latum et corlici superiori simile ; in margine 10 & tanlum lato atque dein ex hyphis septatis reteque parvum formantibus atque stric- tissime coadunatis et sub hypothecio angusto albidoque in strato distincto continuatis cons- titutum ; epithecium flavo-granulosum atque K violacee purpureo-dissolutum ; paraphyses 70 allæ, 2 y crassæ, articulatæ, non raro ramum superne emittentes, atque ibidem 2-3 cellulas rotundas et 4-5 uw metientes præbentes; thecæ primum cylindricæ et demun ventricosæ ac tunc 50 & longæ et 95 y latæ ; sporæ 8"*, hyalinæ, polariloculares, 56 A.-M. HUE. in utroque apice loculos angustos tubulo junctos ostendentes, 13-14 u longæ et 6-7 y latæ, immixtis magis ellipsoideis 15 y longis et 94 latis. Gelatina hymenialis iodo cærulescens. Vigel in Africa (Ægypto et Algeria); in America borea ; in Europa. — Var.lychnea Wain.ZLich. in vicin. Viburgi observ. (1876) p.50; Parmelia candelaria y lychnea Ach. Hethod. Lich. (1803) p. 187 pr. p.; Lecanora candelaria à lychnea Ach. Lichenogr. univ.(A810)p. 47 et Synops. Lich. p. 192; Parmelia parietina m. lychnea El. Fries Lichenogr. europ. reform. (A831) p. 73; Physcia parietina var. lychnea Nyl. Synops. Lich. L(1858-1860) p. 411; PAyscia lychnea Nyl. Lich. Scand. (A861) p. 107 et apud Hue Zich. exot. n. 937; Xanthoria lychnea x pygmæa Th. Fr. Lichenogr. scand. (1871) p. 146; Theloschistes parietinus var. lychneus Tuck. Genera Lich. (1872) p. 29; Th. lychneus Tuck. Synops. North Americ. Lich.\(1882) p. 40; Xanthoria polycarpa var. lychnea Wain. Lich. Sibir. merid. 4896) p. 12; Physcia parietina var. laciniosa Linds. Hem. Spermog.filament. Lich. (1859) p. 251 et tab. XIV, fig. 2-4; PA. controversa Mass. Sched. crit. (4855) p.42; Theloschistes controversus var. lychneus Müll. Arg.ZLich. S'pegazzin. (1889) p.39; 'anthoria candelaria Arn. in Flora 18179, p.362;(Lichen cande- larius L. Spec. Plant. n. 12 cum hac varietale plures alias species varielalesve in ejus herbario complectitur, conf. Wain. Revis. Lich. in herb. Linn. asserv.n. 3; idem affirmat celeb. Th. Fr. Lichenogr. scand. p. 147 de Parmelia candelaria Ach. Method. Lich. p. 187 seu de Zecanora candelaria Ach. Lichenogr. univ. p. M6 et Synops. Lich. p. 192 quoad specimina in Acharii herbario jacentia); Parmelia parietina à laciniosa Schær. Lich. Helvet. exsicc. n. 381, ç fulva et var. lychnea Schær. ibidem n° 381, 383 et 549 ; Parmelia controversa x lychnea, 8 laciniosa, y fulva Hepp Ælechten Europ. n° 871-373; Xanthoria candelaria {. lychnea Arn. Lich. Monac. exsice. n. 228; Physcia lychnea NyLl., Olivier Zerb. Lich. Orne n. 67, Flagey Lich. Franche-Comté n. 168, Harmand Lich. Lothar. n. 361 et Johns. The North Engl. Lich. Herb. n. 89. In America :in Louisiana legit abb. Langlois ad antiquos tumulos, Nalchitoches, n. 31, 25 septembris 1885; sterilis. Thallus pallide vel aurantiaco-flavus aut fulvus, plagas sat magnas ctsæpe interruptas formans, tenuis, opacus K supra violacee purpureus ; laciniæ breves, angustæ, 0,3-1,5 raro 2 mm. lalæ, sine ordine dispositæ, sæpe adscendentes, marginibus et apice micro- phyllino-dissectæ atque simul granulato-pulverulentæ vel subsorediatæ; subtus albidæ atque rhizinis parvis et concoloribus munitæ. Notæ anatomicæ ut in forma genuina, sed cortex superior paulo magis latus, 20-40 metiens, inferior autem paulo minus angustus 20-25 y latus. Apothecia rara, in exsicc. Schær. 383, 0,6-1,5 mm. lata, margine tumido et aliquando subsoredioso thallo concolore atque disco lælius coloralo ornata. Sporæ 13-15 y longæ et 6-8 & latæ, immixtis 15 y longis et 9 y latis ; apud Th. Fr. Lichenogr. scand. p. 147 angusliores indicantur, 11-16 & longæ et 5-7 x latæ. Gelatina hymenialis iodo cærulescens et dein fulvescens, thecis persistenter in apice cærulescentibus. Vigetin Asia borea (Sibiria et Lawrence-Bay); in America septentrionali, meridionali (Bolivia) et australi (Fuegia) ; in Europa. Sectio II. — Eupayscia Th. Fr. Lichenogr. scand. (4871) p. 435, Wain. Étude Lich. Brés. 1(1890) p. 139. Hypothecium albidum aut pallidum. A. — Albidæ Wain. Étude Lich. Brés. I, p. 139. Thallus subalbidus, K superne flavens. LICHENES EXTRA-EUROPÆI. 57 338. Physcia crispa Nyl. Synops. Lich. 1 (1858-1860) p. 423, Lich. Japon. p. 33 e apud Hue Lich. exot. n. 960, Wain. Étude Lich. Brés. 1, p. 143, Tuck. Synops. North Americ. Lich. 1, p. 74; Müll. Arg. Lich. Yatab. p. 193; Parmelia crispa Pers. in Gau- dich. Voyage Uranie (1826) secundum specimen archetypum ex ins. Marianis, n. 86, in herb. Mus. paris.; PA. domingensis Nyl. juxta exemplar authenticum ex India orientali (Perrottet, anno 1840), in herb. Mus. paris.; Ph. mollescens Nyl. Lich. Îles Marquises p. 301 etapud Hue Zich.exot. n. 953, testibus exemplaribus archetypis in herb. Mus. paris. et in herb. meo ; Ph. crispa var. mollescens Wain. Étud. Lich. Brés. 1, p. 144. In Asia : in Tonkin corticolam legit R. P. Bon, ni° 3667 (thallus fuscescens), 3716 et 5174; sterilis. In Africa : in ins. Borbonia corticolam legit fr. Rodriguez, anno 1889; sterilis. In America : 1. in ins. Martinica legit R. P. Duss ad corlicem Ectocarpi incisæ et ad alios cortices, anno 1888; fertilis et sterilis. — 2. In Columbia corticolam prope Bogotam legit fr. Emilio, augusto 1897 et comm. fr. Gasilien; sterilis. — 3. In Brasilia prope Sao Paulo corticolam legit Azevedo Sampaio, anno 1893; sterilis. Thallus albido vel griseo-glaucescens, vel pallide fuscescens, interdum rosello-tinctus, suborbicularis, plagas 2-6 cent. latas formans, membranaceus, tenuis, opacus, K supra etintus flavens ; laciniæ 1,5-3 mm. latæ, adpressæ, varie sed non profunde divisæ, lacinulis varie directis, aliquando subimbricatis, ambilu integris vel crenatis, marginibus sæpe subascendentibus, soredioso-limbatis, sorediis tenuiter granulatis; supra omnino læves vel passim granulato-sorediatæ; intus albæ ; subtus typice albidæ vel albido-argillaceæ, sed sæpe argillaceæ atque rhizinis fuscescentibus, parvulis, non confertis et fulcrantibus munitæ. Cortex superior in archetypo Persoon 15-20 y latus, pauca corpuscula continens, pseudoparenchymaticus, hoc est ex hyphis superficiei perpendicularibus et cellulas 4-6 y latas, pariete tenui et cavitate leviter testacea, subrotundas vel angulato-oblongas præ- bentibus constitutus; in speciminibus e Martinica, cortex 20-30 latus et cellulæ 6-9 w latæ. Gonidia 6-10 4 lata in stralo parum crasso sub cortice posita. Medulla cum gonidiis materia albida obtecta ex hyphis 3-4 x crassis, superticiei parallelis et oblique ramosis constans. Cortex inferior circa 15-20 & latus, albidus, parum a medulla distinctus, ex hyphis similiter superficiei parallelis et oblique ramosis, atque frequenter in archetypo Persoon constricte septatis, pariete incrassato et lumine rotundo et parvulo, et interdum in parte exteriore subliberis, constitutus; in aliis exemplaribus visis, hyphæ passim tantum sic septatæ. Apothecia in speciminibus martinicanis 1-2 mm. lata, cupuliformia, supra lacinias sessilia et sat elevata, excipulo lævi, margine integro vel suberenulato atque disco obscure rufo ornata. Cortex excipuli in basi 100-110, et in margine 40 latus, pseudoparen- chymaticus, sed cellulas utin cortice superiore in zona superna tantum offerens ; inreliqua crassitudine cellulæ parvæ, rotundæ, lumine parvulo ; gonidia sub cortice sila atque hyphis gonidialibus immixta; epithecium rufescens; hypothecium leviter brunneum, strictum et in margine interiore conlinuatum; paraphyses 100 z altæ, 1,5 & crassæ, apice paulum incrassatæ, 3 metientes atque ibi bis aut semel articulatæ. Thecæ 90 y longæ et 2% y. lalæ, membrana apicali incrassala ; sporæ 8"*, fuscæ, oblongæ, apice subrolundæ, 1-septatæ, loculis approximatis aul non apparentibus, 26-28 y longæ et 12-14 u latæ. Gelatina hymenialis iodo cærulescens. Specimina archetypa, supra memorala, Parmelia crispa Pers. et Physcia mollescens Nyl., paginam thalli inferam in laciniarum ambitu albidam et in earum centro albido- argillaceam offerunt et inde sequitur nomen mollescens inutile evadere atque exemplaria subtus ubique pallide argillacea ab archelypo separari non posse. — f. rosella Nyl. Synops. Lich. N. Caled. (1868) p. 19 et apud Hue Zich. exot. n. 960. NouveLLEs Arcaives pu Muséum, 4° série. — IT, 8 58 A.-M. HUE. In Africa : in. ins. Borbonia corticolam legit fr. Rodriguez, anno 1889. Thallus supra rosello-tinctus etsimul sorediatus; subtus rubescens cum rhizinis nigres- centibus; sterilis. — Var. hypomelæna Hue; Ph. crispa var. hypomela Tuck. Synops. North Americ. Lich. 1 (4882) p. 74, Wain. Étude Lich. Brés. 1, p. 143 et Lich. Brasil. exsicc. n. MO; Ph. domingensis Nyl. in herb. Mus. paris. ex ins. Guaaalupa (Duchassaing, anno 1846 et Lherminier) et in herb. Bory de Saint-Vincent ex ins. Haili; Ph. stellaris var. Domin- gensis Tuck. in Wright Lich. Cuba n. 87. In Asia : in Cochinchinna, prope Saïgon corticolam legit cl. Henry, n° 113 pr. p. et 117, annis 1885-1887 et comm. cl. Bornet ; sterilis. In Africa : 1. in ins. Borbonia corticolam legit fr. Rodriguez, anno 1889. — 2. In ins. Mau- ritii legit cl. Alb. Darut{z, sur un Pamplemousier, à Plaisance, plaine Wilhems, n. 193, anno 1873. In America : 1. in Louisiana corticolam legit abb. Langlois, rivière de Cowington, 6 augusti 1885. — 2. In Brasilia prope Sao Paulo etiam corticolam legit Azevedo Sampaio, anno 1893 ; ambæ sleriles. À forma typica differt præsertim pagina (halli infera nigrescente et ad ambitum tantum albicante atque rhizinis nigris. In Wright exsicc. n. 87, cortex superior 20 & latus et pseudoparenchymaticus, sed cellulæ minores 2-3 4 lalæ et parielibus magis incrassatis atque in parte externa zona amorpha 5-6 w crassa. In cortice inferiore 20-30 Z lalo et nigrescente, hyphæ superficiei parallelæ et oblique ramosæ atque in parte externa pas- sim subliberæ seplalæque, lumine parvo et rolundo. Apothecia sæpe in excipulo et in margine sorediata. Cæteræ notæ congruunt. Viget hæc species in Asia (Japonia, India et ins. Labuan) ; in Africa (Senegambia, ins. Borbonia, Comor et Principis, atque saxicola in Socotra) ; in America utraque ; in Oceania (Polynesia). In Japonia, in ins. Nippon, in Aomori, n. 169, aprili 1897, legit R. P. Faurie, formam hujus speciei forsan nomine proprio distinguendam, sed sterilem. Ejus laciniæ pleræque apice breviter ascendenti-recurvæ et non semper sorediatæ ; cæteræ passim granulato- sorediatæ ; subtus albidæ atque rhizinis albescentibus, sat copiosis, non omnibus fulcran- tibus, munilæ. Cortex superior pseudoparenchymaticus, cum cellulis 6-9 & latis, 20-30 u latus, sed passim inter stratum gonidiale interruptum usque ad medullam descen- dens et tunc 60-65 y latus. Gonidia majora quam in forma genuina, 9-15 & lata. Cortex inferior a medulla vix distinctus ; in hoc hyphæ solummodo strictius coadunalæ. 339. Physcia stellaris Nyl. Prodr. Lichenogr. Gall. et Alger. (1857) p. 61 et apud Hue Lich. exot. n. 966, Linds. Hem. Spermog. filament. Lich. p. 243, tab. XII, fig. 27, Th. Fr. Zichenogr. scand. p. 138, Tuck. Synops. North Americ. Lich. \, p. 73 et Lich. Americ. Seplentr. exsice. n. 83, Glück Æntourf Flechten-Spermog. pp. 10, 73 et 99 ; Lichen stellaris L. Spec. Plant. (1753) p. 1144, Wain. Revis. Lich. in herb. Linn. asser- vat. p. 4, Hoffm. ÆEnwm. Lich. tab. XIIL, fig. 1 et 2; Lobaria stellaris Hoffm. Deutschl. Flora I (1795) p. 152; Parmelia stellaris Ach. Method. Lich. (1803) p. 209, Lichenogr. univ. p. 416 et Synops. Lich. p. 216; Zmbricaria stellaris DC. Flore fr. I (1815) p. 386; Parmelia (trib. Physcia) stellaris EL. Fr. Lichenogr. europ. reform. (1831) p. 82 ; Lobaria stellaris $ ambiqua Mepp Flecht. Europ. n. 878; Parmelia stellaris Arn. Lich. exrsice. n. 188% et Lich.monac. exsice, ni 462 et 466 (in Arn. 788: immixta Phys- cia aipolia Nyl.); Physcia stellaris Zw. Lich. exsice. n. 1163, Flagey Lich. algeriens. exsicc. n. 205 ; Harm. Lich. Lothar. n. 373. In Asia : in Japonia legit R. P. Faurie corticolam in ins. Riishiri, n'° 1439 et 1529 LICHENES EXTRA-EUROPÆI. 59 pr. p., 25 julii 1899 ;in ins. Yeso, in Hakodaté, n. 122 pr. p., martio 1897; inins. Nippon, in castello Hirosaki, n. 1079 et in Kuroiski, n. 1189, martio 1899. In Africa : in ins. Borbonia corticolam legit fr. Rodriguez, anno 1888. In America : 1. in Ohio corticolam legit Sullivant. — 2. In Louisiana legit abb. Langlois ad truncum Salicis nigræ, Pointe à la Hache, n. 57, 12 martii 14885. — 3. In republica Mexicana legit ramulicolam D'° P. Maury in cerra de Guadalupa, n. 3239, 8 januarii 1896. — 4. In Brasilia corticolam et foliicolam prope Sao Paulo legit Azevedo Sampaio. Thallus glaucescenti-albidus, rarius albido-cinerascens, membranaceus, procumbens, orbicularis, diam. 2-5 cent., opacus vel subnitidus, K supra flavens et intus immutatus ; laciniæ 1-2, raro 3 mm. latæ, stellato-adpressæ, contiguæ aut subimbricatæ, lateraliter lacinulatæ, lacinulis brevibus, ambitu crenatis, apice paulum dilatatæ, pluries divisæ simulque crenatæ; supra in centro convexæ et ad peripheriam applanatæ, cælerum lævigatæ el raro lacunoso-impressæ ; sublus albidæ et rhizinis concoloribus, 0,3-0,4 mm, longis et fulcrantibus munilæ. Cortex superior 20-30, passim 10 & latus, cinerascens, præsertim superne corpusculis obsitus, pseudoparenchymaticus, ex hyphis superficiei perpendicularibus, pluriseptatis, cellulas 4-6, vel 5-8 y lalas, subrotundas vel oblongas et superne minores, pariete paulum incrassato et lumine testaceo, præbentibus constitutus. Gonidia 8-12 y. lata in stralo satis crasso et passim angusie interrupto, atque tunc hyphæ corticales usque ad medullam descendentes. Medulla ex hyphis 2-4 & crassis, lacunose implexis constans. Cortex inferior 60-70 & latus, ex hyphis vel superficiei parallelis et ramosis vel fere illi perpendicularibus et stricte implexis conslitutus; in parte inferahyphæ aliquando septalæ et parvas cellulas formantes. Amothecia 0,5-2 mm. lata in laciniis centralibus enata, valde numerosa, cupuliformia, sessilia et salis elevata, excipulo lævi margine integro et crasso, disco obscure rufo vel fusco-nigrescente, nudo seu cæsio-prui- noso prædita. Excipuli cortex in basi 80, in margine 28 p latus, in zona exteriore cine- rascens et corpusculis repletus, pseudoparenchymaticus cum cellulis 4-8 y lalis et ad oram externam minoribus; gonidia sub corlice in strato sat crasso sita et inter hyphas gonidiales dispersa ; epithecium fuscum vel rufescens ; hypolhecium ex hyphis stricte coadunatis constilutum et in margine non continuatum; paraphyses 90 & altæ, 1,5 uw crassæ, simplices et apice ter constricte septatæ, cellulis 3 & metientibus, æqualibus vel superiore paulo majore; sporæ fuscæ, 1-septatæ, cum loculis parvis, angulosis et approximalis, 18-20 y longæ el 8-9 uw lalæ ; in exemplaribus e Brasilia 13-16 y longæ et 6-7 y latæ. Spermatia 3-45 uw longa et 1 w lata, recla et cylindrica; sterigmala articulata. Huic proxima est PA. alba (Fée) Müll. Arg., Wain. Étud. Lich. Brés. 1, p. 139 et Lich. Brasil, exsice.n'" 519 et 1511, in qua thallus albior, laciniæ angustiores et magis discrelæ atque sporæ majores. Specimina supra allata formam radiatam Nyl. Lich. Scand. p.114, Parmeliam stellarem « radiatam Ach. Lichenogr. univ. p. 4176 exprimunt. — F. 1. rosulata Nyl. Lich. Scand. p. 111, Parmelia stellaris $ rosulata Ach. Lichenogr. univ. p. 471. In Asia : in Japonia legit R. P. Faurie corticolam in ins. Nippon, in Kodzuya, n. 1318, aprili, et falaises d'Yonago, n. 2074, 27 maii 1899, et in Aomori, n. 2212, octobri 1899. A forma præcedente differt apotheciorum disco epruinoso et margine crenulato. Utraque forma ab ipso Achario Synops. Lich. p. 216 sub Parmelia stellari jungilur, et revera parvi valet, nam in f. rosulata quædam apothecia sunt sæpe leviter pruinosa atque in junioribus margo est integra. — F. 2. melanophthalma Müll. Arg. Classif. Lich. Genève p. 35; Ph. aipolia f. melanophthalma Mass. Lich. Ital. exsice. n. 318 8 et. Sched. criticæ p. 170, secundum descriptionem. 60 A.-M. HUE. In Asia : in Japonia corticolam legit R. P. Faurie in ins. Yeso, in Hakodaté, decembri 1896. Thallus albidus, subtus concolor, cum rhizinis albidis; apothecia atra et nuda. Viget insuper in Asia (China); in Africa borea et meridionali atque insuper in ins. Madera, Madagascaria et Johanna ; in America utraque ; in Oceania (Nova Zelandia) ; in Europa. 340. Physcia aipolia Nyl.in Ælora 1870, p. 38 etapud Hue Lich. exot. n. 973, Linds. Mem. Spermog. filament. Lich. p. 24%, tab. XIIT, fig. 24-26 et 28; Lichen aipolius Ach- Lichenogr. suec. Prodr. (1798) p. 112; Parmelia aipolia Ach. Method. Lich. p. 209, Lichenogr. univ. p. 477 etSynops. Lich. p.215, Tulasne Jém. Lich. lab. I, fig. 8-16; Physcia stellaris var. aipolia Nyl. Lich. Scand. p.11, Th. Fr. Lichenogr. scand. p. 139, Tuck. Synops. North Americ. Lich. 1, p.73 et Flag. Lich. Franche-Comté, n. 115 atque Lich. algeriens. exsice. n. 22; Parmelia stellaris x aipolia Schær. Lich. Helvet. exsicc. n. 30 ; Lobaria stellaris « aipolia Hepp Flecht. europ.n. 871; Physcia stellaris Malbr. Lich. Norm. n. 95 et Oliv. Æerb. Lich. Orne n. 117. In America : in Canada legit corticolam prope Otawa R. P. Couet, anno 1889. Thallus albide vel obscure cinerascens, orbicularis, plagas 2-5 cent. latas formans sat late (comparatis vicinis speciebus) laciniatus, decumbens, membranaceus, opacus, K supra obscure, et intus bene flavens; laciniæ 2-5 mm. lalæ, e centro ad peripheriam radiantes, contiguæ vel subimbricatæ, adpressæ, applanatæ vel passim in centro convexæ, lateraliter sat breviter ramosæ, apice dilatatæ et profundius divisæ, lobulis ambitu cre- natis ; supra sub lente albide et grosse punclatæ aut maculalæ, cæterum læves et sæpe ad peripheriam vix maculalæ; intus albidæ; subtus albidæ vel pallide argillaceæ atque rhizinis cinerascenlibus aut nigris, parvulis et fulcrantibus munitæ. Cortex superior 30-60 y latus, albidus etin zona superiore corpusculisobscuratus, pseudoparenchymaticus, ex hyphis superficiei perpendicularibus et pluri-septatis, cellulas raro rotundas, sæpius oblongas, 6-8 u latas, pariete parum crasso et lumine teslaceo, formantibus atque stralo amorpho, 7-8 p lato tectis constitutus. Gonidia 12-17 y lata in strato inæquali et parum interrupto sub cortice superiore sita. Medulla materia albida obtecta, ex hyphis 3-6 w crassis, superficiei parallelis etramosis; prope gonidia lacunoso-implexis et pauca gonidia foventibus et dein stricte coadunatis constans. Cortex inferior 20-30 & latus, albidus, in parte externa leviter brunneus, ex hyphis superficiei subperpendicularibus et subparallelis atque in zona exteriore paucas cellulas oblongas horizontalesque offerentibus constitutus. Apothecia 1-4 mm. lala, in ceniro sita et numerosa supra lacinias sessilia, cupuliformia, excipulo lævi, margine integro aut crenulato, sat crasso atque disco obscure fusco vel nigro prædita. Excipuli cortex in margine 40, in basi 90-140 K latus, pseudoparenchy- maticus et cortici superiori similis. Gonidia sub cortice, sub hypothecio et inter hyphas gonidiales dispersa. Epilhecium rufescens aut subnigrescens ; hypothecium albidum ex hyphis septatis stricleque coadunatis constans, in margine continuatum et in parte superiore pseudoparenchymaticum ; paraphyses 100 & altæ, 2 L crassæ, apicem versus constricte septatæ atque 3-4 cellulas 4-6 y. latas formantes ; thecæ 80 vel 90 & longæ et 26 vel 24 & latæ et apice paulum incrassalæ; sporæ 8%, fuscw, 1-septalæ, loculis angulatis, sat magnis, 21-28 & longæ et 10-13 ÿ latæ. Gelatina hymenialis iodo cærules- cens. Spermatia non visa. (Illæ notæ ab exsiccato Schær. n. 350 desumptæ fuerunt : in exemplaribus canadensibus paraphyses 2-2,5 w crassæ, articulatæ et in apice unicam vel 2-3 cellulas formantes; sporæ 24-26 u longæ et 13-15 u latæ.) À Ph. stellari Nyl. thallo supra albo-maculato et interdum grosse rugoso atque reac- tione facile secernitur. PA. aipolia Nyl. collect. Lind. n. 719, PA. stellaris Nyl. Prodr. Fl. Nov. Granat. ed. %, p. 25 ad has species non pertinet, nam in hac thallus supra LICHENES EXTRA-EUROPÆI. 61 lævis, subtus albidus cum rhizinis concoloribus atque cortlice inferiore pseudoparen- chymatico. Viget in Africa (Algeria, Usambara, Transvaalia, promontorio Bonæ Spei et ins. Teneriffa); in America septentrionali ; in Europa. — Var. divergens Hue. In Africa : in regione Tunetana saxicolam legit el. Lelourneux in valle Oued El Hadjar et in Kef El Feidja (Ouchtela), 13 martii 1887. Thallus albus, aliquando obscure cæsio-variegatus, decumbens, raro suborbicularis, plagas 4-8 cent. lalas formans, opacus, K intus et extus flavens; laciniæ 4-4 mm. latæ, rarius subradiantes, sæpius varie directæ et sæpe imbricatæ, lateraliter ramosæ, ramis brevibus, variiformibus, integris vel crenatis, conliguis aut subimbricalis, apice dilalatæ, pluries et profunde lacinulatæ, lacinulis ambitu crenatis ; supra applanatæ, passim concavæ, sub lente albo-maculatæ, etiam in speciminibus cæsio-variegatis, cæterum læves; intus albæ; subtus albidæ seu pallide argillaceæ, rhizinis 0,5-0,8 mm. longis concoloribus aut obscuratis fulcrantibusque munilæ. Cortex superior 30-80 latus, albidus et superne corpusculis obscuratus et pseudoparenchymaticus ; in hoc hyphæ superficiei perpendicu- lares, pluri-septalæ, cellulas 6-8 y latas, superne minores, rotundas vel oblongas, intus testaceas, pariete tenui, præbentes el strato amorpho 2-3 y lato tectæ. Gonidia 10-12 y lata in strato inæquali et passim interruplo sub cortice sita. Hyphæ medullares materia albida obtectæ, 3-4 L crassæ et sat dense implexæ. Cortex inferior 15-20 4 latus, albidus vel paulum obseuratus, corpuseulis orbatus, vix a medulla distinctus atque hyphis superficiei parallelis ramosisque et stlricle coadunalis formatus. Apothecia 1-2 mm. lata, sessilia, supra lacinias dispersa vel rarius 5-6 simul congregata, excipulo lævi, mar- gine crasso, primum integro et dein flexuoso vel etiam crenato atque disco obscure fusco et nudo ornata. Excipuli cortex in margine 30, et in basi 140 y latus, pseudoparenchy- maticus el cortici superiori similis; gonidia sub corlice in strato inæquali atque eorum glomeruli inter hyphas gonidiales et sub hypothecio dispersa; epithecium rufescens; hypothecium albidum ex hyphis strictissime coadunatis constans atque in margine non con- tinualum ; paraphyses 110-120 & allæ, 1,5 & crassæ, articulatæ atque apice cellulam 3-4 y latam atque passim sub hac cellula brevem ramum offerentes ; thecæ 60 y longæ et 22 y latæ, apice incrassatæ; sporæ 8", fuscæ, distichæ, 1-septalæ cum duobus loculis sat magnis et angulosis, apicibus subrotundæ, 15-21 & longæ et 10-12 y latæ. Spermo- gonia extus nigra supra thallum dispersa ; spermatia cylindrica, recta, apicibus trun- catis, 3-4 n longa et 1 plata; sterigmata articulata 15 g longa et 2-3 pu lala. Tab. II, fig. 3, fragmentum thalli fertile ; fig. 3° aliud sterile et ambo in naturali sta- tura; fig. 3°" laciniæ quater auctæ. À Ph. aipolia (Ach.) Nyl. vulgari modo crescendi, id est laciniis varie directis et non radiantibus, thallo minus rugoso etsi similiter albo-maculalo, apotheciis minus conferlis atque sporis minoribus jam differt. Ad hanc varietatem pertinere videtur sallem pro parte id est quoad specimen dextrum in herbario meo PA. cœæsia Flag. Lich. algeriens. exsice.n. 28. 341. Physcia cæsia Nyl. Prodr. Lichenogr. Gall. et Alger. (1857) p.62, Lich. Japon. p. 33 et apud Hue Zich. exot. n. 980, Linds. Mem. Spermog. filament. Lich. p. 246, tab. XIII, fig. 30-31, Th. Fr. Lichenogr. scand. p. 140, Tuck. Synops. North. Americ. Lich. I, p. 76 et Lich. Americ: septentr. exsice. n. 86, Reinke Abhandl. Flecht. p. 209, fig. 129, 1; Glück Entwurf Flechten-Spermog.pp. 35 et 99; Lichen cæsius Hoffm. Enum. Lich. (4784) p. 65, tab. XII, fig. 1; Psora cæsia Hoffm. Plant. lichenos. (1790) p. 37, tab. VII, fig. À ; Lobaria cœæsia Hoffm. Deutschl. Flora I (1795) p. 156; Parmelia cæsia 62 A.-M. HUE. Ach. Method. Lich. (1803) p. 197, Lichenogr. univ. p. 479 et Synops. Lich. p. 216; Imbricaria cœsia D.C. Flore fr. H (1815) p. 386; Parmelia (trib. Physcia) cæsia El. Fr. Lichenogr.europ. reform. p. 83; Parmelia pulchella Schær. Enum. Lich. europ. p. 40, « cœsia Schær. Lich. Helvet. exsicc. n. 347 et 8 dubia ejusdem n. 348 ; Physcia cœsia Nyl., Malbr. Lich. Norm. n. 273, Olivier Æerb. Lich. Orne n. 319, Flagey Lich. Franche- Comté n. 406, Harm. Lich. Lothar. n. 383 el Johns. The North Engl. Lich. herb. n. 252; Imbricaria cæsia Arn. Lich. monac. exsicc. n° 87 et 88. In Asia : in Japonia legit R. P. Faurie saxicolam in ins. Riishiri, n° 1465 et 1648, 25 julii 4899 ; in ins. Yeso, falaises d'Hakodaté, n. 1142, montagne d'Hakodaté, n. 1335, martio 4899 ; in ins. Nippon, in Zaruski prope Aomori, n, 394, 20 januarii 1897 ; falaises d'Aomori, n. 981, martio 1899; falaises d'Hachinohé, n. 1246, et in Moriska, n. 4346, aprili 1899; in ins. Sado, n. 946, 27 septembris 1898. Thallus cæsius, vel cæsio-albicans, rarius albido-cinerascens, orbicularis, plagas 2-5 cent. lalas formans, opacus, membranaceus, anguste laciniatus, K supra et intra flavens; laciniæ 0,5-1 mm. latæ, arcte adnalæ, convexæ vel subapplanatæ, pluri-lacinu- laiæ, lacinulis varie directis et non raro imbricatis, apice dilatatæ, 2-3 divisæ et simul crenatæ; supra lævigatæ vel aliquando subtiliter granulatæ, in dorso sorediis globosis vel subglobosis, diam. 1-3 ram., cæsiis vel rarius albicantibus ornatæ ; infra albidæ, raris- sime subnigrescentes atque rhizinis nigris parvis et fulcrantibus ornatæ. In cortice supe- riore 20-70 y lato, albido et superne corpusculis replelo atque ibi flavente, pseudopa- renchymalico, hyphæ superficiei perpendiculares pluri-septatæ, cellulas 6-8 w latas, subrotundas vel oblongas, pariete paulum incrassato et lumine sat magno, præbent£es necnon strato amorpho 6-8 W lato teclæ. Stratum gonidiale valde inæquale, passim inter- ruptum, et tunc hyphæ corticis usque ad medullam descendentes, gonidiis 10-15, raro 18 uw latis formatum. In medulla sat densa hyphæ superficiei parallelæet obliquæ, ramosæ, 2-4u crassæ. Cortex inferior 20 & latus, albidus et raro in zona exteriore paulum infuscatus, vix a medulla distinctus, sed in parte infera hyphæ magis obliquæ atque etiam subper- pendiculares et passim septalæ. Apothecia 1-2 mm. lata, supra lacinias dispersa et sessilia, cupuliformia, satelevala, excipulo lævi, margine integro et demum crenatoatque disco rufescenli-nigro prædita. In excipuli cortice superne 50, et inferne 110 y lato, hyphæ ut in cortice superidre dispositæ, sed cellulas minores, 3-4 & latas et valde irregulares præbentes; gonidia sub cortice hypothecioque et inter hyphas gonidiales dispersa ; epithecium obscure rufum ; hypothecium albidum ex hyphis seplatis stricteque coadu- natis constans ac in margine continuatum ibique pseudoparenchymaticum; para- physes 100-110 w altæ, 1,5 crassæ, apice incrassatæ, 3-4 u metientes et 1-2 constricle articulatæ. Sporæ 8"*, nigrescentes, Î-septatæ cum loculis angulosis et approximatis, apice rotundæ, 18-20 & longæ et 9-10 platæ. Gelatina hymenialis iodo cærulescens. Spermatia 2,5-3,2 p longa et 1 g lata, Harm, Catal. Lich. Lorr. p. 233. In exsiccatis Schær. n. 347 et Arn. n. 88 notæ anatomicæ omnino conveniunt et in pos- teriore thallus infra subnigrescens. Viget insuper sæpius saxicola, rarius corlicola in Asia borea et in Tonkin atque in Persia; in America septentrionali; in Oceania (Australia et Nova Zelandia); in Europa. Indicatur etiam a Stirton in Africa australi, Stüizenb. Lichenæa afric. p. 77 et in Algeria, Flag. Catal. Lich. Algér., p. 18, sed Lich. algeriens. ejusdem n. 28 in herb. meo videtur, saltem pro parte PA. aipolia var. tunetana Hue. Nondum lecta fuerat in Japonia. — F, esorediata Wain. Lich. in Caucaso (1899) p. 300. In Asia : in Japonia legil R. P. Faurie in ins. Nippon, falaises d'Hachinohé, n. 1257, aprili 1899. Differt tantum thallo in pagina supera omnino aut fere omnino sorediis destituto. In LICHENES EXTRA-EUROP ÆI. 63 pagina infera nigrescens aut nigra videtur, sed color ille superadditus, nam in lamina tenui cortex inferior vix obscuratus. Insuper in Caucaso. 342. Physcia integrata Nyl. Synops. Lich.1(1858-1860) p. 424 et apud Hue Lich. exot. n. 963, secundum specimen archetypum in ins. Marianis a Gaudichaud, n. 99, lectum, in herb. Mus. paris., Wain. Ætud. Lich. Brés. 1, p. 441, qui hanc speciem in duas divisit varielates, sequenti modo : — Var. 1.obsessa Wain.loc. citat.; Parmelia obsessa Mont. Syllog. p.328 etsecundum specimen authenticum in herb. Mus. paris., in Guyana legit Leprieur, anno 1839 ; Physcia obsessa Nyl. apud Hue Zich. exot. n. 979; Ph. astroidea Tuck. Synops. North Americ. Lich. 1, p. 74 pr. p., Wright Lich. Cuba n. 86 pr. p. In Africa : in ins. Borbonia corticolam legit fr. Rodriguez, anno 1888 ; sterilis. In America : in Brasilia prope Sao Paulo corlicolam legit Azevedo Sampaio, anno 1893 ; fertilis. Thallus albidus vel cæsio aut glaucescenti-albidus, membranaceus, orbicularis, plagas 2-5 cent. latas formans, anguste laciniatus, opacus, K supra et intra flavens; laciniæ 0,5-2 mm. latæ, lateraliter etirregulariter lacinulatæ, lacinulis sæpe imbricalis, apice vulgo dilatatæ, ambitu crenatæ, adpressæ et applanatæ ; supra læves, sed aliquando grosse granu- lalæ, non soredialæ ; intus albæ; infra nigræ vel ad peripheriam pallide subnigrescentes atque rhizinis nigris, raro pallidis, parvulis et fulcrantibus munitæ.Cortex superior 18-20, raro 40 Z lalus, albidus, corpusculis repletus el pseudoparenchymaticus; in hoc hyphæ superficiei perpendiculares pluri-septatæ, cellulas 5-7 4 lalas et in parte superiore mino- res, subrotundas vel oblongas, pariete tenui et intus testaceas præbentes atque stralo amorpho 2-3 4. lato tecltæ. Gonidia 6-10 y lala in strato passim anguste interrupto, et tunc hyphæ corticales usque ad medullam descendentes, sub cortice sita. Hyphæ me dullares 2 3 y crassæ, superficiei parallelæ et ramosæ, dense implexæ atque materia albida tectæ. Cortex inferior 18-20 x latus, nigrescens, superiori similis, sed in illo cellulæ minores 3-4 LH latæ. Apothecia 0,6-2 mm. lata, cupuliformia, supra lacinias sessilia, excipulo lævi, margine elevato, integro aut subintegro alque disco obscure rufescenti vel fusco- nigro prædita. Cortex excipuli in basi 100, et in margine 30 y. latus, albidus, corpusculis obsitus et pseudoparenchymaticus ;in eo hyphæ verticales cellulas 4-6 y latas et superne minores offerentes ; gonidia magis copiosa sub cortice atque inter hyphas gonidiales et sub hypothecio dispersa; epithecium rufescens; hypothecium ex hyphis horizontalibus septatisque constans et in margine continuatum; paraphyses 110-120 & allæ, 1,5 u crassæ, apice incrassatæ, 2-3 4 metientes, atque 1-2 constricte articulatæ ; sporæ 8"*, fuscæ, oblon- gæ, apice obtusæ seu subrotundæ, loculis parvis etangulosis, 21-27 y longæ et 9-14 y latæ in specimine e Guyana, in aliis 20-26 £ longæ et 11-12 & latæ. Gelalina hymenialis iodo cærulescens. Spermatia cylindrico-oblonga, apicibus obtusis, interdum medio levissime angustata, recta 3 u longa et 1 lata, Waïn, opere citat. p. 142. Viget in Asia (ins. Java); in Africa (ins. Borbonia, Madagascaria, Sancti Mauritii, Socotra et Sancti Thomæ (ubi saxicola), Usambara, terra Somali et Transvaalia); in America septentrionali (Louisiana) et tropica ; in Oceania (Polynesia). — Var. 2. sorediosa Wain. Ætud. Lich. Brés. 1 (1890), p. 142 et Lich. Brasil. exsice. n. 1024; Parmelia domingensis Mont. in Ram. de la Sagra /Jisf. fisica de Cuba (1842) p. 2%5 et Syllog. p. 328 juxia specimen archetypum in herb. Roussel, nunc in herb. Mus. paris., non ?. domingensis Ach. Synops. Lich. p. 212, quæ formam Pseudophysciæ speciosæ Müll. Arg. respicit, nec Physcia stellaris var. domingensis Tuck. in Wright, Lich. Cuba n. 87, de qua supra n. 338. 64 À.-M. HUE: In Asia : 1. in Japonia legit R. P. Faurie corticolam in ins. Nippon, in castello Hiro- saki, n. 201, aprili 1897, ni 1085 et 1094, martio 1899; in Hachinohé, n'° 1247 et 1256 sterilem aprili 1899, ni° 1094 et 1256 fertilem et posteriorem saxicolam (falaises d'Hachinoé). — 9, In China, prov. Yun-nan, corlicolam legit R. P. Delavay in sylvis Kou-toui supra Mo-so-yn, altit. 3000 m., 17 et 20 junii 1887 et 30 martii 1890; in Yen-lze-hay, allit. 3200 m., 17 junii 1887; in Ta-long-lan prope Tapin-{ze, n. 80, 17 martlii 1890; PA. aipolia Hue Lich. Yunn. p.35, ubi reaclio erronea. In Africa : 1. in ins. Borbonia corticolam legit fr. Rodriguez, annis 1888 et 1891 ; ste- rilis. — 2. In ins. Madagascaria, in littore occidentali legit corticolam cl. Grandidier sterilis. In America : 1. in Louisiana legit abb. Langlois in loco dicto Pointe à la Hache, corti- colam, n. 58, 30 novembris, ad truncum Meliæ Azedarach, n. 62, 4 augusti, ad truncum Quercus aquaticæ, n. 63, 8 februarii, ad truncum Salicis, n. 64, 9 martii 1885; n. 63 fer- tilis. — 2. In Brasilia prope Sao Paulo legit corticolam Azevedo Sampaio; sterilis. Thallus albidus vel rarius glaucescenti aut subflavescenti-albidus, plagas 2-5 cent. latas formans, substellatus, opacus, K supra et intus flavens; laciniæ 1-2 mm. latæ, late- raliter etirregulariter lacinulatæ, sæpe imbricalæ, apice dilatalæ et crenatæ, supra sorediis 0,5-1 mm. lalis, non raro confluentibus, albidis et in exemplari japonico corticola subvi- rescentibus; intus albæ ; infra nigræ etrhizinis parvis, 0,3-0,6 mm. longis, nigris aut nigres- centibus munitæ ; in speciminibus Japonicis et sinensibus albidæ vel in centro argillaceæ seu subnigrescentes, rhizinis cinereis aut fuseis munitæ. Cortices superior inferiorque pseudoparenchymatici et cellulas ut in forma præcedente præbentes; cortex inferior nunc niger, nunc albidus ; in illo hyphæ interdum minus superficiei perpendiculares aut fere ei parallelæ atque tunc cellulas oblongas formantes. Gonidia 8-9 mm. lata in sitrato passim interrupto. Hyphæ gonidiales 2-3 y crassæ et materia albida teclæ. Apothecia 1-2 mm. lata, excipulo lævi aut sorediato, margine primum integro et dein crenulato atque disco late vel obscure rufo, nudo seu pruinoso, prædita. Sporæ fuscæ, 1-septatæ, apicibus obtusæ vel subacutæ, 15-22 4 longæ et 7-10 p latæ, vel 24-28 y longæ et 11-12 lalæ. Gela- tina hymenialis iodo cærulescens. Tab. IV, fig. 3, thallus cum sorediis apotheciisque in naturali statura; fig. 3Pi° idem semel auctus. À Ph.cæsia (Hoffm.) Nyl. laciniis magis applanatis, sæpius imbricatis, sorediis mino- ribus, albidis, plerumque confluentibus atque cortice inferiore pseudoparenchyma tico præcipue difrert. Ph. stellaris var. rosulata Nyl. secundum specimen a cl. Knight in Nova Zelandia, n. 82, anno 1867, lectum et in herbario meo jacens est PA. integrata var. sorediosa Wain., thallo supra sorediis globosis ornato et in pagina infera cortice nigrescente vel obscure argillaceo atque pseudoparenchymatico munito. Viget insuper in Asia (ins. Java) et in Africa (Usambara). Illius distributio geographica satis incerla et forsan quædam e locis sub var. obsessa Wain. allatis ad hanc attinent. Jam lecta fuerat in Japonia, thallo subtus albido, a el. Wright in The N.S. North Pacific exploring expedition under commanders Ringgold and Rodgers, annis 1853-56. 343, Physcia farinacea Huc. In America : in republica Mexicana corticolam legit D' P. Maury, Abrededores de San Luis de Potosi, n. 7661, decembri 1886. Thallus albidus, farinaceus, crasse membranaceus, adpressus, suborbicularis, plagas 15-35 mm. latas formans, K supra flavens et intus non mutatus: laciniæ in centro arcte compaginatæ et parum ramosæ, applanatæ vel subconvexæ, ad peripheriam radiantes, 1,5-3 mm. latæ et ambitu grosse crenatæ; supra pulvere albido ubique adspersæ ; intus LICHENES EXTRA-EUROPZÆI. 65 albæ ; subtus albido-argillaceæ atque rhizinis parvis, concoloribus et fulcrantibus mu- nitæ. Cortex superior 50-60 y latus et duas zonas præbens : in superiore 18-20, et in laciniis junioribus 15 y lata hyphæ omnino amorphæ ; in inferiore albida et superne corpusculis obscurata, pseudoparenchymatica, hyphæ superficiei perpendiculares, plures cellulas in basi 5-8 & latas, angulato-oblongas, dein minores et subrotundas, pariete parum crasso et lumine testaceo formantes. Gonidia 10-15 & lata in strato continuo sub cortice sita. In medulla materia albida tecta hyphæ 2-3 y crassæ, superficiei parallelæ et dense implexæ. Cortex inferior pseudoparenchymaticus. Apothecia 1-2,5 mm. lata, cupuli- formia, sessilia, in centro sæpe conferta, parum elevata, excipulo farinaceo, margine integro aut flexuoso simulque farinaceo atque disco fusconigro et dense pruinoso ornata, Excipuli cortex in margine 30, et in basi 100 » latus et pseudoparenchymaticus cum cellulis 9-12 y latis, subrotundis vel angulato-oblongis ; gonidia copiosa sub cortice, pauca inter hyphas gonidiales et sub hypothecio; epithecium obscure rufescens ; hypothecium albidum ex hyphis stricte implexis constans atque in margine continualum et ibi pseu- doparenchymaticum; paraphyses 100 & altæ, 1,5 w crassæ, lumine sæpe interrupto et apice 3-4 & metientes ; thecæ 60 y altæ el 20 y latæ, apice incrassatæ ; sporæ 8", fuscæ, 1-septatæ cum loculis parvis et angulosis, apice rotundæ, septo raro constrictæ, 18-A y longæ et 9-13 y. latæ. Gelatina hymenialis iodo cærulescens. Spermogonia desunt. Tab. If, fig. 4, portio thalli sterilis ; fig. 45, alia fertilis et ambæ in naturali statura ; fig. 4tr, apothecium pluries auctum. Primo aspectu PA. pityreæ Nyl. satis similis, sed reactione ab ea jäm recedens et thallo farinaceo omnino peculiaris. B. — Sordulentæ Wain. Étude Lich. Brés. I, p. 144. Thallus fuscescens, cinerascensve, pruinosus vel epruinosus, K immutatus. 1. — Thallus plus minusve pruinosus. 344. Physcia pulverulenta Nyl. Prodr. Lichenogr. Gall. et Alger. (1857) p. 62, Lich.; Japon. p.33 et apud Hue Lich. exot. n. 983, Linds. Hem. S'permog. filament. Lich. p. 2, tab. XIV, fig. 11-15, Th. Fr. Lichenogr. scand. p. 136, Tuck. Synops. North Americ. Lich.T, p.72 et Reinke Abhandl. Flecht. p.209, fig. 129,11; Lichen pulverulentus Schreb. Spicileg. Flor. Lips. (AÂTI1) p. 128; Squamaria pulverulenta Hoffm. Plant. lichenos. (4790) p. 39 et tab. VIII, fig. 2; Lobaria pulverulenta Hoffm. Deutsch. Flora I (1795) p. 152; Parmelia pulverulenta Ach. Method. Lich. (1803) p.210, Lichenogr. univ. p. 473 et Synops. Lich. p.214; P.(trib. Physcia) pulverulenta EL. Fr. Lichenogr. europ. reform. (1831) p. 79; P. pulverulenta « allochroa Schær. Lich. helvet. exsice. n. 8356; Lobaria pulverulenta « allochroa Hepp Flecht. Europ. n. 874; Physcia pulverulenta NY1., Norrl. Herb. Lich. Fenn. n. 2192, Oliv. Herb. Lich. Orne n. 166, Flag. Lich. Franche-Comté n\ 114 et 254 atque Lich. algeriens. exsice. n° 24 et 315, Johns. The North Engl. Lich. Herb. n,7; Maule Ueber die Frucht. bei Ph. pulverulenta (1891); Darbishire Ueber die Apolhecienentw. der Ph. pulverulenta Nyl. (1899) cum. tab. In Asia : in Japonia legit R. P. Faurie corticolam in ins. Yeso, in Sapporo, n. 6à pr. p., etin Mororan, n. 91, februario 1897. Thallusrufescens vel cinereo-rufescens, orbicularis, plagas5-7cent.latasetalibimajores formans, foliaceus, decumbens, opacus, plus minusve albido-pruinosus (madefactus (otus viridis), K supra etintus non mutalus ; laciniæ 1-2 mm. latæ, stellatæ, adpressæ, latera- liter pluri-lacinulalæ, lacinulis subimbricatis, ambitu integris aut parvulis foliolis ornatis, NouvezLus Ancarves pu Muséum, 4° série. — II. 9 66 A.-M. HUE. apice dilatatæ, pluri-divisæ et obtusæ vel crenalæ; intus albidæ; sublus nigræ atque rhizinis nigris, 1-2 mm. longis, numerosis, ramosis fulcrantibusque munitæ. Cortex supe- rior50-80 4 allus, albidus et superne anguste brunneus et, quando thallus pruinosus, strato amorpho 15-20 m. lato zonam brunneam tegente ornatus, nunc nudus, nunc corpusculis totus obsitus, pseudoparenchymaticus ; raro hyphæ superficiei omnino perpendiculares et cellulas rotundas vel angulato-oblongas, pariete sat crasso, lumine 3-4 W lato et testaceo, præbentes; sæpius hyphæ aliæ superficiei parallelæ, aliæ obliquæ et passim perpendicu- lares, cellulas valde irregulares, raro rotundas, sæpius oblongas vel etiam elongatas 5-12 longas, pariete crasso et lumine testaceo offerentes. Gonidia 7-15 w lata. Hyphæ medullares 4-5 y crassæ, superficiei parallelæ et sat laxe implexæ. Cortex inferior 20-30 y latus, niger atque ex hyphis parum ab hyphis medullaribus distinctis constilulus. Apothecia 2-5 mm. lata, supra lacinias sessilia, primum cupuliformia et dein applanata, excipulo lævi, margine tumido, integro vel nudo, vel paucis lacinulis ornalo atque disco nigro-rufo, plerumque dense pruinoso prædita. Cortex excipuli in margine 30, in basi 250 y latus ex hyphis verticalibus ramosisque constans; gonidia in strato sub cortice sita et inter hyphas gonidiales dispersa; epithecium obscure rufescens granulosumque; hypothecium albidum ex hyphis stricte implexis constitutum , paraphyses 160 & allæ, 2 & crassæ, sim- plices, et apice incrassalæ, 5 & metientes ; thecæ 120 y longæ et 40 latæ, apice paulum incrassalæ ; sporæ 8"*, fuscæ, 1-septatæ cum duobus loculis parvis et angulosis, apice rotundatæ, 30-40 y longæ et 20-24 y latæ. Gelatina hymenialis iodo cærulescens. Sper-- matia æqualiter cylindrica 6 y longa, Nyl. Synops. Lich. 1, p. 420. Frequens ad arborum truncos in cultis viisque; viget insuper in Asia (Cilicia et Syria) ; in Africa (Algeria, Transvaalia et ins. Madera); in America septentrionali ; in Oceania (Nova Zelandia); in Europa. — F.1. angustata Nyl. Prodr. Lichenogr. Gall. et Alger. (4857) p. 62 et apud Hue Lich. exot. n. 982; Lichen angustatus Moffm. Enum. Lich. (1784) p. 71. tab. XI, fig. 2; Parmelia pulverulenta y angustata Ach. Lichenogr. univ. (1810) p. 474 et Synops. Lich. p. 214. In Asia : in Japonia legit R. P. Faurie corticolam in ins. Nippon, in monte Daisen, n. 2065, 16 maïi 1899; sterilis. Thallus viridi-rufescens, anguste laciniatus ; laciniæ 1-2 mm. latæ, ramosæ, ramis dis- crelis, epruinosæ; in Centro in parvis foliolis mutatæ proindeque est atypica. In cortice superiore hyphæ præsertim obliquæ cellulasque sæpe elongatas præbentes. Inde palet structuram corticis in hac æque ac in forma genuina, in sequente et in var. venusta Nyl. minus esse insignem quam in cæteris Zuphyscits. Minus late distributa et minus frequens quam forma typica ; observata fuit insuper in Africa (Algeria); in America (Texas); in Oceania (Australia) et in Europa. — F.2. leucoleiptes Tuck. Synops. North Americ. Lich. 1, p. 72; Parmelia (sect. Physcia) pulverulenta f. leucoleiptes Tuck. Synops. Lich. New Engl. (1848) p. 32 et Lich. Americ. septentr.exsice. n. 107. In Asia : in Japonia legit R. P. Faurie corticolam in ins. Yeso, in Sapporo, n° 65 pr. p. et 79, februario 1897. In ins. Nippon, in Aomori, n'° 170 et 175, aprili 1897; in castello Hirosaki, n. 210, aprili 1897; in Hachinohe, n. 253, maio 1897; in Sendai, n. 272, julio 1897 ; sterilis. In America : in Canada legit corticolam R. P. Couet prope Otawa, anno 1887; sterilis. Thallus cinerascens vel pallide rufescens, orbicularis, membranaceus, opacus, K supra et intus non mutatus ; laciniæ 2-3 mm. latæ, sæpe breviores et minus stellatæ quam in forma genuira (in exsicc. Tuck. 107 tam longæ et similiter stellatæ), lateraliter parum aut LICHENES EXTRA-EUROPÆI. 67 non ramosæ, sed margine paulum elevatæ atque albide vel subflavente soredioso-limbatæ, in peripheria non soredialæ, in superficie nudæ vel leviter pruinosæ ; intus albæ vel leviter subflaventes; subtus nigræ et rhizinis nigris usque 2 mm. longis et ramosis munilæ. Cor- tex superior 70-80 Z latus albidus, pseudoparenchymaticus, in quo hyphæ superficiei perpendiculares cellulas rotundas vel sæpius angulato-oblongas, 6-7 y latas, aliquando elongatas, 13 y longas, latitudine non variante, pariete parum crasso atque lumine tes- laceo et strato amorpho 10 y lato tectæ. Gonidia 8-15 & lata. Hyphæ medullares 4-6 uw crassæ et sat dense implexæ. Cortex inferior 30 y latus, fusco-nigrescens, ex hyphis superficiei parallelis ramosisque, paucas cellulas passim præbentibus formatus. Apothecia in exsicc. Tuck. sat parva, margine lobulis thallinis et horizontalibus ornato atque disco pruinoso. Hæc forma a PA. pulverulenta typica non differt nisi marginibus laciniarum thalli adscendentibus atque soredioso-limbatis, nam ut patet ex utriusque descriptione’notæ ana- tomicæ sunt fere eædem. Quoad corticem superiorem, animadvertendum cellulas in laciniis bene evolutis tantum esse visibiles atque ut optime appareant, sectio quam tenuissima seu eas in unico strato continens, necessario obtinenda est. In laciniis peripheriæ cellularum paries incrassatus ideoque illæ magis confusæ. Ab illa forma nullo jure separanda videtur Ph. pulverulenta var. detersa Nyl. Lich. Scand. (1861) p.110, excluso synonymo detonsa Fr., et Synops. Lich. 1, p. 420 pr. p. secundum specimen archetypum in herb. Mus. paris. e Fennia orientali proveniens (f. fennica Nyl.) et Norrl. Æerb. Lich. Fenn. n. 213, in quo notæ tum exteriores Lum anatomicæ cum eisdem f. leucoleiptis Tuck. perfecte con- veniunt. Illa varietas detersa Nyl. errore cum Pseudophyscia aquila var. palmulata (Mich.) Hue (1), supra n. 197 descripta, juncta fuit, sed exsiccatum Arn. n. 532 huic varie- (1) Pseudophyscia aquila var. palmulata (Mich.) Hue, Parmelia detonsa Fr., Tuck. Lich. Americ. septentr. exsice. n. 18, est Lichen in Japonia vulgaris, nam insuper lecta fuit a R. P. Faurie corticola in ins. Riishiri, n. 4455, 25 julii 1899; in ins. Yeso, sine loco indicato, n. 703, julio 1898, in Sapporo, n. 58 et 77 pr. p., in Mororan, n. 95, februario 1897 : in Hakodaté, n. 190, april 1898. In ins. Nippon., in Aomori, nis 173 et 218, aprili et n. 232, 30 maii 1897, n. 409 et 416 pr. p., januario 1898, n. 1102, martio 4899 et n. 2215, octobri 1899; in castello Hirosaki, n. 202, aprili 1897; in Huki, n. 602, 17 junii 1898; in Togakuskiyama, ni° 814 et 822, 16 seplembris 1898 et n. 4352 junio 1898; in Fujiyama, n. 1355, junio 1898. In omnibus fere his locis est apothecifera, sed non raro admodum variabilis; nunc thallus est crebre isidiatus, laciniis peripheriæ tantum apparentibus ; nunc omnino olivaceus et intus subfla - vens ; nunc apothecia margine integro, in vetustioribus tantum et increbre eorum margo lacinulis thallinis ornatus, atque tandem sporæ majores quam indicavi, nam 46-52 y longæ et 22-25 y latæ. In cunctis his speciminibus cortices superior et inferior ex hyphis superficiei parallelis vel obli- quis constituti. In unico specimine rhizinæ nigræ et ramosæ. Lecta fuit etiam saxicola in ins. Rüishiri, n. 4592, 25 julii 4899; in ins. Nippon, rochers de Zaruschi près d’Aomori, n. 389, januarii 4898 ; falaises d’Aomori, n. 996, martio 1899; falaises d'Hachinohe, ni 1272 et 1279, aprili 1899 : in Kamatsuge, nis 1948 et 1953, 43 maïi 1899, falaises d’Yonago, n. 2075, 27 maii, in monte Daisen, n. 2160, 26 maii, et in Tottori, n. 2180, 22 maii 1899. Illa exemplaria saxicolæ a forma typica interdum recedunt ; nam in eorum centro laciniæ non raro nigrescenti-albicantes, 0,2-0,4 mm. tantum latæ, lateraliter parum vel non ramosæ, sæpe ascendentes et tunc apice digitato-ramosæ ; intus subflavidæ ; subtus ad peripheriam albidæ vel brunneo-albescentes, in centro nigrescentes atque rhizinis nigrescentibus parvis et fulcrantibus munitæ. Cortex superior 40-70 y latus, albidus atque leviter et anguste brunneus non in parte exteriore, sed in zona interiore et strato 45-20 p lato et externo obtectæ (quod in speciminibus corticolis non raro observatur); hyphæ superficiei parallelæ ramosæque atque in zona externa albida ramos aliquos perpendiculares emittentes. Cortex inferior a medulla densa non distinctus. Apothecia 2-3 mm. lata, margine lacinulis thallinis digitatis et disco nigrescente rufo ornata. Sporæ nigrescentes, sepimento sæpe constrictæ, apice rotundatæ, 38-44 a longæ et 22-24 à latæ. 68 A.-M. HUE. tati palmulatæ recte attributum fuit. Quoad specimen in Vogesis lectum in eadem pagina herbarii Mus. paris. cum exemplari fennico positum, nihil aliud est quam PA. pulveru- lenta {. allochroa (Ehrh.) Th. Fr., thallo epruinoso ; hoc in Nyl. Synops. Lich. 1, p. 420 sub Ph. pulverulenta var. 3. detersa citatur. Ph. pulverulenta {. farrea Arn. Lich. Monac. exsice. ni 337 el 502, seu Parmelia farrea Ach. Lichenogr. univ. p. 475 et Synops. Lich. p. 213, Physcia farrea Waïin. Adjum. Lichenogr. Lapp. fenn. X, p. 132, thallum præbet passim obscure rufescentem, passim cinerascentem, magis dissectum, supra dense pruinosum, marginibus non elevatis pulveraceo-sorediatum et subtus albi- dum. Apud Wain. loc. cilat. hujus speciei forma habetur Parmelia pityrea Ach. Liche- nogr.univ. p.483 et Synops. Lich. p. 201, dum in Th. Fr. Zichenogr. scand. pp. 137 et 438, Parmelia farrea Ach. a PA. pulverulenta $ pityrea (Ach.) Nyl. vix distinguitur. Cum D'e Wainio Ph. farream et ejus formam pityream in quibus thallus subtus albidus a Ph. pulverulenta ejusque formis quarum pagina inferior nigra secernendas censeo. Pagina thalli infera est etiam albida vel pallide argillacea in PA. farrea f. semifarrea Wain. Adjum. ad Lichenogr.Lappon. fenn.T, p.132, Ph. pilyrea var. semifarrea ZW. Lich. exsicc. n. 1044 vel adhuc PA. muscigena var. semifarrea Norrl. Æerb. Lich. Fenn. n. 214 etin Ph. muscigena (Wahl.) Nyl. In ambabus cortex superior pseudoparenchy- maticus et inferior vix a medulla distinctus. In Flag. Zich. algeriens. exsicc. n. 314 in Insuper hanc varietatem corticolam legit R. P. Couet in Canada prope Otawa, anno 1889. Quoniam de Pseudophysciis nunc agitur, locos plurimos in quibus plures hujus generis species adhuc collectæ fuerunt enumerare liceat. Ps. hypoleuca (Muhl.) ue, supra n. 195, lecta a R. P. Faurie in Japonia, in ins. Rebunsbhiri, n. 4428, 1 augusti 1899 ; in ins. Nippon, in Yamakita, n's 2024 et 2053, 8 maiïi 1899; in ins. Kiushu, in Taradake, nis 1670, 14711 et 17143, 10 junii, et in Sobosan, ni 1891, 1892, et 1894 pr. p., 26 ju- nii 1899. In n. 1690 est forma thallo lateraliter microphyllino-dissecto, lobulis ascendentibus et sæpe supra lacinias recurvis, albidis et subsorediosis, pagina infera flavescente. — Var. coralliphora (Tayl.) Hue, corticolam legit R. P. Duss in ins. Martinica; fertilis. Ps. speciosa (Wulf.) Müll. Arg., supra n. 196, in Japonia legit R. P. Faurie in Horobelsu, n. 1399, 8 augusti 1899 ; in ins. Rebunshiri n. 1428, 1 augusti 4899 ; in ins. Riishiri, ni 1524, 1540, 1543 (cum f. isidiophora) et 1560, 25 julii 1899 ; in ins. Yeso, sine loco determinato, ni 630 pr. p., 678 (errore sub P. hypoleuca enumerato) et 698, julio et in Tomakomai, n. 649 pr. p., 6 julii 4898; in ins. Nippon, in Fujiyama, n. 523, 10 junii 4898, in Aomori, n. 718, 4 augusti 1898 et n. 2212, octobri 1899, in Wakamatsu, n. S80, 4 septembris 1898, in castello Hirosaki, n. 1092, martio 4899, falaises d'Hachinohe, supra thallum Lobariæ pulmonariæ n.1244, et in Morioka, n. 1332, aprili 4899, in Kabuto, ni° 1978 et 1987,15 maii, in Yamakita, n. 2017, 8 maii, in monte Daisen, n's 2063, 2064, 2066 et 2159, 26 maii, in Matsuye, n. 2165, 30 maii et in Tottori, n. 2182, 22 maii 4899 ; in ins. Kiushu, in Nagasaki, nis 1731 et 1740, 5 junii, in Sobosan, ni 1893 et 1894 pr. p., 26 junii, et in Kujusan, n. 1942, 28 junii 1899. Nunc corticola, nunc saxicola et sæpe feruilis. — F. 1. sorediosa Müll. Arg., etiam in Japonia, in ins. Riishiri, nis 1469 et 1472, 25 julii 4899; in ins. Nippon, in Sendai, n. 274, julio 1897, in Kuroiski, n. 1186, martio, ad saxa Kodzuya, n. 1313 pr. p., aprili 1899. — F. 2. isidiophora (Nyl.) Hue, adhucin Japonia, in ins. Nippon, in Nikko, n. 567, 30 maii 1898, in Yamakila, n. 2030, 8 maii 1899; in ins. Kiushu, in Nagasaki, nis 1721, 1730 et 1739, 5 juni, et in Sobosan, n. 1894 pr. p., 26 junii 4899. In ins. Martinica, legit R. P. Duss corlicolam cum rhizinis fuscescentibus, raris et cunctis ful- crantibus; fertilis. — In Columbia corticolam et fertilem prope Bogota legit fr. Emilio, altit. 2600 m., anno 1898 et comm. fr. Gasilien. Anaptychia podocarpa Trev., supra n. 193, jam in Japonia observata, Müll. Arg. Lich. Yatab., p- 193, lecta fuit a R. P. Faurie in ins. Nippon, in Aomori. n. 435, aprili 4897 et nis 719 et 720, 4 augusti 1898; in Kurioski, n. 1178, martio 1897; numerus 720 solus fertilis. LICHENES EXTRA-EUROPÆI. 69 herb. meo adsunt simul PA. pulverulenta Nyl. et Ph. farrea var. algeriensis Hue. — F.3.venusta; Parmelia venusta Ach. Method. Lich. p. 211, tab. VII, fig. 5, Liche- nogr. univ. p. 415 et Synops Lich. p. 214; Jmbricaria venusta DC. Flore fr. IV, p. 186, Physcia pulverulenta var. venusta Nyl. Prodr. Lichenogr. Gall. et Alger. p. 62, Flag. Catal. Lich. Algér. p. 17; Physcia venusta Nyl. apud Hue Lich. exot. n. 985. In Africa : in Algeria corticola et ferlilis prope Bône, comm. dux Paris. À forma genuina differt thallo epruinoso atque apotheciorum excipulo lacinulis thallinis superficiei parallelis ornato. Viget insuper in ins. Madera el in Europa. 345. Physcia farrea var. algeriensis Hue; Ph. pulverulenta var. argyphæa Flag. Catal. Lich. Algérie, p.17; f. algeriensis Flag. tbid.: Ph. pulverulenta (f. meridionalis ad argyphæam vergens) Flag. Lich. algeriens. exsice. n. 23, Ph. pulverulenta Stüzenb. Lichenæa afric. Supplem. W, p. 15. Thallus cinerascenti-albidus, lotus aïbido-pruinosus, orbicularis, plagas 3 cent. latas formans, K supra et intus non mutatus; laciniæ stellatæ, 2 mm. lalæ, imbricatæ, in centro granulalæ, in peripheria pluri-lacinulatæ, lacinulis concavis et apice crenatis ; intus albæ; subtus albidæ seu leviter argillaceæ atque rhizinis concoloribus parvis fulcranti- busque munilæ. Cortex superior 20-30, et eliam 70 y lalus, passim usque ad medullam descendens, albidus atque superne flavidulus et corpusculis repletus, pseudoparenchy- maticus; in hoc hyphæ regulariter (magis quam in Ph. pulverulenta Nyl.) superficiei perpendiculares, cellulas 7-8 & latas, angulato-oblongas, aliquando subrotundas vel elongalas, 15 L longas, parielte parum crasso et lumine testaceo præbentes. Gonidia 9-16 y lata in strato passim interruplo sub cortico sito. Hyphæ medullares 2-4 u crassæ, superficiei parallelæ, elongalæ et prope gonidia magis ramosæ. Cortex inferior vix a medulla distinctus et in ejus zona exteriore hyphæ strictius coadunalæ. Apothecia 0,6- 4 mm. lata, cupuliformia, supra lacinias sessilia, excipulo Iævi, margine tumido, integro vel rarius et pro parle tantum subcrenulato, disco fusco-nigro et albo-pruinoso prædita. Excipuli cortex in margine 20, in-basi 60-120 & lalus, corlici superiori thalli similis:; gonidia sub cortice et sub hypothecio sila alque inter hyphas gonidiales dispersa; epithe- cium vix coloratum et granulosum,; hypothecium albidum; paraphyses 90 & altæ, 2 w crassæ, non articulatæ nisi in apice ubi 1-2 cellulas 4 u latas formantes; sporæ 8", ni- grescentes, 1-septatæ cum duobus loculis satmagnisetrotundis, apicesubrotundatæ, 15-20 % longæ et 8-10 platæ ; in schedula exsicc. Flag. n. 23, 18-24 y longæ et 10-12 y latæ. Gelatina hymenialis iodo cærulescens. Thallo subtus albido jam a Ph. pulverulenta Nyl. secerniltur hæe varietas atque ad Ph. farream Waïn. sub hoc respectu accedit, sed dein laciniarum marginibus non sore- dialis ab ista recedit. — F. ornata Hue; PA. pulverulenta var. subvenusta Flag. Catal. Lich. Algérie pp. 17 et 115, eadem f. saxicola Flag. ibidem p.18; Ph. subvenusta (f. corticola) Flag. Lich. algeriens.exsice. n. 25 eteadem (f. silicicola) n. 26; PA. venusta Stizenb. Lichenæa afric. Supplem. I, p. 15. Similis var. præcedenti, sed apothecia in exemplaribus corticolis in margine lobulis Lhallinis superficiei parallelis ornata et in saxicolis margine crenato ab illa recedens. In Ph. pulverulenta var. subvenusta Ny1. Observ. lichenol. Pyren.-Orient. (1873) p. 31 et ed. 2° p. 56, thallus sublus niger aut nigricans et rhizinæ simililer nigræ. 70 A.-M. HUE. 2. — Thallus epruinosus. a. — BRacHyYsPERMÆ Wain. Étude Lich. Brés. 1, p. 14k. Spermatia brevia et oblonga. 346. Physcia obscura Nyl. Prodr. Lichenogr. Gall. et Alger. (1857) p.63, Synops. Lich. T, p. 427 pr. p. et apud Hue Zich. exot. n. 990, Linds. Mem. Spermog. filament. Lich. p. 247 et tab. XIII, fig. 35-38, Th. Fr. Lichenogr. scand. p.141, Wain. Étude Lich. Brés.T, p.144 et Glück Entwurf Flechten-Spermog. pp.12et 35 ; Lichen obscurus Ehrh. Plant. crypt. (1791) n. 177, qui monente cl. Wain. Loc. cit. ad var. wlothricem (Ach.) in mus. Berol. pertinet; potius forsan nominanda, suadente eodem auctore, Ph. orbicularis, Lichen orbicularis Neck. Method. Muse. (1771) p. 88. — F. glabrior Nyl. Lich. Japon. p. 33. In Asia : in Japonia legit R. P. Faurie supra saxorum terram in ins. Kiushu, in Naga- saki, n. 1815; junio 1899. Thallus viridi-cinerascens, plagulas 2-3 cent. latas formans, membranaceus, opacus, anguste laciniatus ; laciniæ 1-2 mm. latæ, varie directæ, breves et parum lacinulalæ, lateribus et apice subcrenatæ, aut integræ, raro marginibus subpulverulentæ ; supra applanatæ, aut interdum leviter inæquales, nec soredialæ, nec isidialæ ; subtus nigræ, atque rhizinis nigris, parvis, non numerosis et non omnibus fulcrantibus munitæ. Cortex superior 20-40 y lalus, albidus, pseudoparenchymaticus, ex hyphis pluri-septalis, cellulas rotundas aut angulato-oblongas, 5-8 latas, lumine testaceo atque pariele tenui forman- tibus, stratoque amorpho, 4 u lato Lectis constitutus. Gonidia 9-12 y lala in strato parum crasso sub cortice sita. Hyphæ medullares 2-3 crassæ, superficiei parallelæ, ramosæ et satis laxe implexæ. Cortex inferior niger, 25 latus, pseudoparenchymalicus cum cellulis rotundis aut oblongis, lumine albido 5-7 y lato et pariete nigro. Slerilis. Videtur forma a cel. Nylander indicata, etsi descriptio ab illo auctore data omnino insufficiens. Dislincla præsertim colore et simul laciniis inordinatis,nam PA. obscura Nyl. non raro glabra occurrit atque easdem notas analomicas præbet. — Var. 1. ulothrix Nyl. Prodr. Lichenogr. Gall. et Alger. ({857) p. 63, Th. Fr. Liche- nogr.scand. p.143 et Waïn. Étude Lich. Brés. 1, p.144; Lichen ulothrix Ach. Lichenogr. suecicæ Prodr. (1798) p.143 pr. p. ; Parmelia ulothrix Ach. Method. Lich. (1803) p. 200, Lichenogr. univ. p. 481 et Synops. Lich. p. 217, in his tribus locis eliam pro parte, hoc est excluso Lichene ciliato qui, monente el. Wainio Æevis. Lich. Hoffmann. p. 14, ad Physciam lithotheam (Ach.) Wain. Adjum. Lichenogr. Lapp. Fenn. 1, p.133, referendus est; in Wain. Zich. Caucas. p. 301 hic Lichen ciliatus PAyscia obscura var. ciliata Wain. evadit; ?. obscura B ulothrix El. Fr. Lichenogr. europ. reform. (1831) p. 85, Tuck. Lich. Americ. septentr. exæsice. n.87; Physcia ulothrix Nyl. Enum. génér. Lich. (1858) p. 107, Lich. Japon. p. 33 et apud Hue Lich. exot. n. 992, Norrlin Æerb. Lich. Fenn. n. 22A (sorediosa) et n. 222 (sorbicola), Flagey Lich. Franche-Comté n. 78 et Harm. Lich. Lothar. n. 390. In Asia : 1. in Japonia legit R. P. Faurie corticolam in ins. Riishiri, n. 1529 pr, p., 25 julii 1899, — 2. In China, prov. Yun-nan, corticolam legit R. P. Delavay in sylvis Ta- long-tan prope Ta-pin-tze, n. 47, 2 martii 1890. In America : in Canada legit R. P. Couet corticolam prope Otawa, anno 1887. Thallus fuscescenti-cinerascens, orbicularis, plagas 1,5-4 cent. latas formans, membra- naceus, opacus, K supra et intus immutatus; laciniæ in peripheria stellatæ, 1,5-2 mm.lalæ, pluri-ramosæ, ramis subimbricatis, applanatæ vel concavæ, apice truncatæ vel leviter cre- LICHENES EXTRA-EUROPÆI. 71 natæ, in centro breviores et varie directæ ; in superficie et in marginibus necisidiatæ nec sorediatæ; intus albidæ; infra nigræ et rhizinis 0,5-1 mm. longis, nigris aut apice albi- cantibus, etiam in margine et non semper fulcrantibus munitæ. Cortex superior, 20-30, raro 70 y latus, albidus et superne leviter brunnescens atque corpusculis repletus, pseu- doparenchymaticus etinillo hyphæ superficiei perpendicularescellulas 4-8 y latas, rotundas vel anguloso-oblongas et apicem versus paulo minores, pariete parum crasso, præbentes. Gonidia 10-15 4 lata in strato parum interrupto sub corticesita. Hyphæ medullares materia albida tectæ, 2-4 y crassæ et sal stricte implexæ. Cortex inferior 20-30 y latus, brunneo-ni- gricans et pseudoparenchymaticus. Apothecia 1-2 mm. lata supra lacinias sessilia, cupu- liformia, excipulo lævi et in basi setis nigris aut apice albicantibus et parvis vulgo ornato, margine crasso etintegro vel demum flexuoso atque disco rufo prædita. Excipuli cortex in margine 20, inferius 40, et in basi 70 .latus etibi denigratus, pseudoparenchymaticus sicut cortex superior ; gonidia sub cortice, minus copiosa sub hypothecio et inter hyphas medullares dispersa; epithecium rufum; hypothecium albidum aut leviter luteolum, ex hyphis stricte implexis conslans etin margine continuatum ; paraphyses 100-110 y altæ, 1,5 L crassæ et apice incrassalæ, 3-4 y metientes; sporæ 8", nigrescentes, 1-septatæ cum duobus loculis amplis et angulosis, apice attenuatæ vel subrotundæ, 16-20 x longæ et 8-11 y latæ, vel magis elongatæ, 28 4 longæ et8 L latæ (in exemplari in Fennia, herb. Mus. paris., lecto sporæ majores 19-28 y longæ et 9-12 y latæ). Gelatina hymenialis iodo cærulescens. In exsiccatis Norrl. Zerb. Lich. Fenn. n.222 et Harm. Lich. Lothar. thallus sorediosus. Ad hanc varietatem quæ PA. setosam (Ach.) Nyl. et PA. obscuram (Ehrh.) Nyl., mediante f. japonica Hue, conneclit, pertinere videntur specimina thallo sorediato et apotheciis vix subtus setosis, à R. P. Faurie in Japonia supra cortices lectis in ins. Nippon in Kuroiski, n. 1193, martio 1899, et falaises d'Hachinohe n'° 1248 pr. p., 1274 et 1277. Thallus cinerascens vel obscure aut glaucescenti-cinereus, suborbicularis, plagas 5-6 cent. latas efficiens, K supra et intus non mutatus; laciniæ 1,5-2,5 mm. latæ, in peri- pheria passim radiantes, passim dispersæ, profunde lacinulatæ, lacinulis imbricatis, parum concavæ et nudæ, apice truncalæ aut crenatæ, in centro varie direclæ, marginibus subascendentes et sorediosæ, sorediis confluentibus, non isidiatæ; intus albidæ ; subtus nigræ et rhizinis nigris, 0,2-1 mm. longis, simplicibus et omnibus fulcrantibus crebre munitæ. Apothecia 1-2 mm. lata, cupuliformia, excipulo lævi aut rarissime et pro parte tantum in basi paucis setis nigris ornato ; sporæ 24-28 y longæ et 10-12 ulatæ. Cæteræ notæ ut in Ph. ulothrice Ny1. Variat in n. 1248, laciniis fere omnino sorediis obtectis atque in n. 1274 partim sore- diosis, partim isidiatis, isidio parvulo in soredia fatiscente. PA. obscura var. ulothrix, C. Wright coll. in Japonia, ex herb. U. S. North Pacific. explor. expedit. under comm. Ringgold and Rodgers, annis 1853-1856, apothecia præbet etiam parce subtns setosa et ejus thaflus non est sorediatus. Viget Ph. ulothrix Nyl. in Asia (Japonia, China et Turcomania) ; in Africa (Algeria); in America septentrionali; in Europa. — Var. 2. endococcina Th. Fr. Zichenogr. scand. (1871) p. 143, Müll. Arg. Lich Beitr. (1874) n. 10, Wain. Étude Lich. Brés. 1, p. 145 et Lich. Caucas. p. 30 ; Parmelia endococcina Koerb. Parerg. lichenolog. (4865) p. 36; Arn. Lich. exsice. n° 533 et 1612 Physcia endococcina Nyl. in Flora 18717, p. 354 in notula et Zich. Japon. p.33 et Glück Entwurf Flechten-Spermog. pp. 12. 23, 32, 35, 88 et 99, fig. 39 et tab. IL, fig. 1; PAys- cia obscura f. endochrysea Nyl. Prodr. FT. Novæ Granat., ed. 2%, p.95 et coll. Lindig n. 1236 in herb. Mus. parisiens. 12 A.-M. HUE. In Asia : in Japonia legit R. P. Faurie saxicolam in ins. Nippon, in Yamakita, n. 2027, 8 maii 4897 ; in ins. Kiushu, in Sobosan, n. 1889, 26 junii 1899. Thallus virent vel cinerascenti-fuscescens, plagas 1,5-2 cent. latas formans et laci- niatus ; laciniæ 1-2 mm. ialtæ in peripheria radiantes, sat profunde lacinulalæ, in centro inordinatæ, ambitu crenulalæ et apice in centro subascendentes (in exsicc. Arn. n. 543, magis adpressæ et non crenulalæ); supra applanatæ et lævigalæ ; intus intense coccinæ et K violascentes ; subtus nigræ et rhizinis nigris, parvis simplicibusque munilæ. Cortex superior 20-30 v lalus, albidus, corpuscula continens, pseudoparenchymaticus, ex hyphis 2-3 seplatis, cellulas oblongas angulatasve, lumine albido, 6-8 y lalo, et pariete sat tenui, atque superne in zona 4 y lala fere aut omnino oblileratas, formantibus, constans. Gonidia 9-14 uw lata in strato passim interruplo sub cortice superiore sita. Hyphæ medullares materia coccina, K violacee dissoluta teclæ, 2-4 u crassæ, parietibus tenuibus, superficiei parallelæ et passim ramosæ alque stricte implexæ. Cortex inferior niger 20 & latus, pseudoparenchymaticus, ex hyphis 2-3 seplatis, cellulas rotundas vel oblongas, lumine 5-8 y lala et albido atque pariele tenui nigroque efficientibus constitutus. Apothecia 0,7-1 mm. lala, supra thallum sessilia, cupuliformia, excipulo lævi, margine integro, parum prominulo atque disco fusco ornala. Excipuli cortex in margine 10, et basin versus 30-40 y lalus, pseudoparenchymalicus cum cellulis 7-8 . latis et oblongis; gonidia sub cortice et sub hypothecio atque inter hyphas gonidiales dispersa ; epithecium fuscum, hypothecium pallidum et angustum; paraphyses 100 4 allæ, 2 u crassæ et apice paulum incrassatæ, 4 u metientes ; thecæ 90 y longæ et 24 y lalæ ; sporæ 8", fuscæ, cum duobus loculis angulosis junctisque, apice rotundatis, 22-26 y longæ et 13-15 u latæ. Gelatina hymenialis iodo persistenter cærulescens. Vigel insuper in America borea (Ph. obscura f. endochrysea Tuck. Synops. North Americ. Lich. 1, p. 77) et meridionali (Columbia) atque in Europa. — Var. 3. ulotrichoides Nyl. Prodr. Flore Novæ Granat. (1863) p. 25, secundum specimen archetypum, coll. Lindig. n. 2536, in herb. Mus. paris.; PA. endococcina Hue Lich. Yunn. p.35 (setulis sub apotheciis rarescentibus). In Asia : in China, prov. Yun-nan, legit R. P. Delavay corticolam in Ta-long-lan prope Ta-pin-ize, n. 20, et in sylvis Kouang-yn-chan prope Gnou-hay, 2 et 26 martii 1890. Thallus albicans, vel pallide fuscescens, orbicularis, parum expansus, supra K non mutalus; laciniæ 1,5-2 mm. latæ, frequenter et breviter ramosæ, arcte adpressæ, planæ vel convexæ, subimbricatæ, in superficie nec sorediatæ, nec isidiatæ ; intus intense croceæ et Kviolaceæ ; subtus nigræ et rhizinis nigris, parvis necnon fulcrantibus munitæ. Cortex superior 20-25 y latus, albidus, corpusculis orbatus, pseudoparenchymaticus cum cellulis 4,5-8 y lalis, superne minoribus, pariete parum crasso et lumine testaceo. Gonidia 10-13 y lata in strato continuo sub cortice sita. Hyphæ medullares 3-4 p crassæ, materia crocea, K violacea, tectæ, superficiei parallelæ parum ramosæ et sal laxe coadunatæ. Cortex inferior 20-25 & latus, nigrescens, pseudoparenchymaticus cum cellulis albican- tibus. Apothecia 0,6-1 mm. lata, sessilia, cupuliformia, excipulo lævi et in basi aibo- setoso, margine integro tumidoque atque disco obscure rufo prædita. Excipuli cortex in margine 20, et basin versus 50-60 & latus, albidus et in basi nigrescens, pseudoparenchy- maticus ; gonidia sub cortice sat numerosa atque inter hyphas gonidiales materia crocea tectas et sub hypothecio. Epithecium nigricanti-rufum; hypothecium subflavescens; paraphyses 100 K& altæ, 2 & crassæ, simplices et apice incrassatæ, constricte septatæ atque cellulam 4 y latam et apice nigrescentem superne formantes ; thecæ 80 y longæ et 26 y latæ, membrana in apice vix incrassala ; sporæ 8,., nigrescentes, non septalæ, sed cum duobus loculis angulosis, approximatis el tubulo junctis, apice attenuatæ, 26-32 u LICHENES EXTRA-EUROPZÆI. 13 longæ et 10-14 y latæ, immixtis magis elongatis 32 & longis et 10 y latis. Gelatina hyme nialis iodo cærulescens. Ab archetypo in quo thallus magis fuscescenti vel etiam nigrescenti-cinerascens, laciniæ magis applanatæ et apothecia subtus nigro-setacea, setis apice albicantibus, et sporæ paulo majores non separanda duxi illa specimina, nam in cunctis notæ anatomicæ eædem. Viget insuper in republica Mexicana et in Columbia. 347. Physcia setosa Nyl. Synops. Lich. 1 (1858-1860) p. 429, Lich. Japon. p. 33 el apud Hue Zich. exot. n. 998, Tuck. Synops. North Americ. Lich.1\, p. 17, Hue Lich. Yunn. pp. 23 et 35, Wain. Étud. Lich. Brés. 1, p. 146 et Lich. Brasil. exsice. n. 853: Parmelia setosa Ach. Synops. Lich. (1814) p. 203; P. atrocapilla Tayl. in Hook. Journ. of Botan. 1847, p. 162, Müll. Arg. Lich. Beitr. n. 1324. In Asia : 1. in Japonia corticolam legit R. P. Faurie in Piratori, n. 12558, 8 maii 1894. — 2. In China, prov. Yun-nan legit R. P. Delavay supra terram in Lopin-chan, 15 octo- bris 1885, et in sylvis faucium Yen-tze-hay, allit. 3 200 m., 8 augusti 1888; corticolam in sylvis Kou-toui, supra Mo-so-yn, n. 2998, 18 junii 1887. In America : in republica Mexicana, sine loco indicato, legit D' P. Maury. Thallus cinereo-fuscescens, vel livido-cinerascens aut pallide cervinus, membrana- ceus, irregulariter laciniatus, plagas 4-9 cent. latas, formans, opacus, K supra et intus immulatus ; laciniæ 2-3 mm. latæ, varie directæ, raro subradiantes, varie et sat longe ramosæ, ramis nunC discretis, nunc subimbricatis ; supra raro applanatæ, vulgo et irre- gulariter concavæ, apice truncalæ velrarius crenatæ, necsorediatæ (inaliis locis sorediatæ) nec isidiatæ ; subtus atque in ipso margine nigræ atque rhizinis nigris, 0,5-5 mm. longis, simplicibus, valde numerosis et paucis fulcrantibus munitæ. In cortice superiore 20-30 y lato, albido atque superne brunneo, pseudoparenchymatico, hyphæ superficiei perpendi- culares cellulas 5-8 y latas, et in apice minores, pariete tenui et lumine testaceo, præ- bentes. Gonidia 11-16 y lata in strato nunc continuo, nunc interrupto, sub cortice sila. Hyphæ medullares materia albida tectæ, 3-4 4 crassæ, lumine magno, superficiei parallelæ, sæpe multum ramosæ et sat laxe coalitæ. Cortex inferior 25-30 y latus, brunneo-nigri- cans, pseudoparenchymaticus, cellularum lumine albido et 4-6 & lato, nunc iodo cæru- lescens, nunce non tinctus. Apothecia 1-4 mm. lata, supra lacinias sessilia, cupuliformia, excipulo in basi et in dimidio infero setoso, setis 0,4-0,6 y longis, rigidis et copiosis, mar- gine aut integro, aut crenulato vel adhuc lacinulis parvis coronato atque disco rufo et nudo prædita. Excipuli cortex in margine 20, in basi 80-110 & lato, computata parte externa nigra 50-60 glata, pseudoparenchymaticus et in zona nigricante iodo cærulescens; gonidia sub cortice et sub hypothecio vigentia atque inter hyphas gonidialeslaxe implexas dispersa; epithecium rufum ; hypothecium albidum vel fuscidulum ex hyphis strictissime coadunatis constans; paraphyses 100-110 & altæ, 1,5 & crassæ, simplices, apice 1-2 cons- tricte septatæ et 3-41 melientes ; sporæ 8", fuscæ, 1-septatæ, cum duobus loculis angu- losis et magnis, 23-30 & longæ et 11-15 u latæ. Gelatina hymenialis iodo intense cærules- cens. Spermatia oblongo-cylindrica fere 3 y longa et vix 1 g lata, Nyl. loc. citato. Tab. IV, fig. 1, thallus supra terram vigens, lobis discretis et pro parte paginam inferam ostendens; fig. 4°, thallus cum apotheciis ex arborum cortice desumptus; ambo in statura naturali; fig. 1", apothecia bis aucta. Viget in Asia (Sibiria, China, Japonia, India et ins. Java) ; in Africa (Abyssinia, ins. Madagascaria, Usambara, Transvaalia et Portu-Natali) ; in America utraque calida; in Oceania (Nova Caledonia); in Europa (Italia et Lusitania). — F. japonica Hue. In Asia : in Japonia legit R. F. Faurie corticolam in ins. Rebunshiri, n' 1425 et 1629, NouvELLEs ARCHIVES pu Muséum 4° série, — II. 10 74 A.-M. HUE. 1 augusti 1899 ; in ins. Riishiri, nis 1421, 1438, 1460 et 1555, 25 julii 1899 ; in ins. Yeso, sine loco indicato, n. 657, julio 1898, in Hakodaté, ni 12 et 13 pr. p., decembri 1896, n° 106 et 112, martio 1897, n. 1160, martio 1899, in Sapporo, n. 71 pr. p. februario 1897; in ins. Nippon,in Aomori, n°154 pr. p.,177 et 185, aprili 1897, n'° 403 et 416, januario 1898, ni 2204, 2209, 2213, 2214, 2217 et 2225, octobri 1899 et in Odate, n. 2259, octobri 1899, in Bandaisan, n. 906, septembri 1898, in Hachinohe, n. 1248, in Kodjuya, n. 1325, aprili 1899 et in Tottori, 22 maïi 1899. Saxicola inventa fuit in ins. Nippon, in Zaraniski prope Aomori, n. 392 januario 1898, in castello Hirosaki, ni° 1097 et 1898, martio 1899. Thallus fuscescenli-cinerascens, vel obscure plumbeus aut nigrescenti-viridescens, orbicularis, plagas 3-8 cent. latas efficiens, membranaceus, opacus, K supra et intus non mutalus ; laciniæ 1-4 mm. latæ, e centro ad peripheriam radiantes (in speciminibus saxi- colis irregulariter dispositæ), irregulariter lacinulatæ, raro applanatæ, sæpe profunde concavæ et marginibus subascendentes, lacinulis imbricatæ, in peripheria pluri-lobulatæ, aliquando applanatæ et apice crenatæ; supra nec soredialæ, nec isidialæ ; intus albæ ; sublus nigræ et etiam in ipso margine rhizinis nigris, non raro apice albicantibus, 0,5-1 mm. longis, copiosis et paucis fulcrantibus munitæ. Cortex superior 25-30, et etiam 50 y latus, albidus et apicem versus brunneus aut nigricans et in parte summa exteriore 6-8 y lata albidus et amorphus, cæterum pseudoparenchymaticus, ex hyphis superficiei perpendicularibus cellulas nunc 5-8 & latas, pariete tenui, nunc lumine 2-4 y lato et pariete incrassato præbentibus constans. Gonidia 8-14 y lata, in strato passim interrupto, hyphis corticalibus tunc usque ad medullam descendentibus, posila. Hyphæ medullares maleria albida tectæ, 3-4 u crassæ, superficiei parallelæ, ramosæ atque etiam aliquando septatæ. Cortex inferior 15-20 4 latus, niger aut brunneo-nigricans, pseudoparenchyma- ticus, cum cellulis albidis et iodo non Linctus, etiam in lamina quam tenuissima. Apo- thecia 1-3 mm. lata, supra lacinias sessilia et plerumque in centro conferta, excipulo thallo concolore, toto sat dense setoso, setis 0,2-0,5 mm. longis, rarissime nigrescentibus et apice albescentibus, vulgo omnino albidis, margine primum tumido, dein fere evanes- cente, integro et in speciminibus saxicolis crenato, nudo aut setoso atque disco obscure rufo prædita. Excipuli cortex in margine albidus et 20 y latus, in basi 80-90 y latus et in parte externa nigricans et iodo non tinctus, pseudoparenchymaticus; gonidia in duplice strato crasso sub cortice et sub hypothecio sila et inter hyphas gonidiales dispersa ; epi- thecium rufum ; hypothecium albidum ex hyphis stricte contextis formatum et in margine anguste continuatum; paraphyses 90-100 y altæ, 2 u crassæ, 1-2 septatæ et cellulas 4-5 w latas formantes; thecæ 80 y longæ et 26 y latæ; sporæ 8® , nigrescentes, 1-septatæ, oblon- gæ, reclæ vel paulum incurvæ, cum duobus loculis amplis et angulosis, apice attenualæ, 22-27 y longæ et 8-14 uw latæ. Gelatina hymenialis iodo cærulescens. Spermogonia in thallo innala et super eum sparsa, apice nigro et prominulo; spermatia recta, 2-5 w longa et 1,5 L lata ; sterigmata articulata. Tab. IV, fig. 2, thallus cum apotheciis in naturali statura ; fig. 2°, tria apothecia setulis albis ornata bis aucta. Thallus magis stellatus et minus longe rhizinosus quam in forma genuina ; major quam in Ph. ulothrice Nyl. Ab utraque apotheciis albido-setulosis primo intuitu secernitur. In herb. Roussel in Mus. paris. reperiuntur exemplaria PA. ulothricis rhizinas apice albi- cantes præbentia, sed selis sub eorum apotheciis raris et nigricantibus. In hac f. Japonica cuncta apothecia primitus setosa ; velustiora autem aliquando nuda vel subnuda. In Aomori, n. 420 pr. p. et in Hachinohe, n. 1271, aprili 4899, corticola, variat laciniis in peripheria subtus ora summa albescentibus atque rhizinis similiter albidis. 348. Physcia trichophora Hue. In Asia : 1. in Japonia legit R. P. Faurie corticolam in ins. Yeso, in Hakodaté, sine LICHENES EXTRA-EUROPÆL. 75 numero, decembri 1896, et n° 1161 et 1162, martio 1899. — 2. In China, prov. Yun-nan legit R. P. Delavay corlicolam in sylvis Meo-che-tchin prope Ta-pin-tze, 2 junii 1887; in sylvis Ta-long-tan prope Ta-pin-tze, 17 martii 1890. Thallus obscure glaucescens vel cinerascens aut adhuc pallide fuseus in specimine juvenili glaucescens, plagas 2-5 cent. lalas formans, membranaceus, opacus, K supra et intus immutalus ; laciniæ 1-2 mm. latæ, stellatæ, arcte adpressæ, irregulariter lacinulatæ, lacinulis sæpe inæqualiter dilatatis, primum contiguæ vel subdiscretæ, dein (quando apo- theciferæ) late imbricatæ et fere indistinctæ; apice cunealæ vel subcrenatæ ; supra appla- natæ et passim paulum concavæ; intus albæ ; subtus in lacinulis junioribus albæ et in vetustioribus levissime argillaceæ et rhizinis { mm. longis albidis aut parum infuscatis fulcrantibusque munitæ. Cortex superior 20-25 y latus, albidus et superne auguste brun- nescens cum corpuseulis non numerosis et pseudoparenchymaticus; in hoc hyphæ super- ficiei perpendiculares cellulas 4,5-9 y latas, rotundas vel oblongas, pariete paulum incrassato, præbentes atque strato amorpho 5 y lato tectæ ; passim hyphæ inter gonidio- rum glomerulos usque ad medullam descendentes et tunc 75-80 y longæ. Stratum gonidiale cum gonidiis 13-18, et etiam 22 y latis, passim interruptum, sub cortice positum. Hyphæ medullares materia albida teclæ, 2-4 & crassæ, superficiei parallelæ et parum ramosæ. Cortex inferior 20-30 y latus, albidus, sine corpusculis, iodo non tinclus, pseudoparen- chymaticus cum cellulis 7-9 y latis ; rhizinæ saltem in initio et sat longe etiam pseudo- parenchymaticæ. Apothecia 1-3 mm. lata, in centro numerosa et sessilia, excipulo lævi elin junioribus pro parte in basialbo-setoso, margine tumido, integro aut demum flexuoso atque disco rufo prædila. Excipuli cortex in margine 20, et in basi 80 y latus, pseudo- parenchymaticus et cortici superiori similis ; gonidia sub corlice, sub hypothecio et inter hyphas gonidiales; epithecium rufum ; hypothecium albidum et in margine non conlinua- tum; paraphyses 120 & allæ, 2 p crassæ, articulatæ et in apice 2-3 cellulas, ultima 4 L& metiente, formantes; sporæ 8"*, fuscæ, 1-seplatæ, cum duobus loculis parvis et angu- losis, apice rotundæ aut rarius attenuatæ, 18-95 y longæ et 7,5-11 p latæ. Gelatina hyme- nialis iodo cærulescens et mox fulvescens, sublato reagentis excessu sic tincla. Spermogonia desunt. Affinis PA. ulothrici Nyl. a qua corlice inferiore albido, rhizinis minus copiosis el laciniis magis applanatis facile secernitur ; insuper juvenilis formam adpressam Pseudo- physciæ speciosæ Müll. Arg. fere simulat. Illi proxima est Ph. constipata Norrl. Herb. Lich. Fenn. (1882) p. 218, Wain. Adjum. ad Lichenogr. Lapp. Fenn. 1 (1883) p. 13%, Ph. muscigena var. constipata Nyl. in Norrl. Berätt. Tornea Lappmark (1874) p. 326, PA. subciliaris Nyl. in Norrl. Flora Karel. Oneg. (1876) p. 20, Ph. pulverulenta à tenuis Th. Fr. Lichenogr. scand. (1871) p. 137. In hac thallus supra pallide brunneus vel cervinus et tune leviter albo-pruinosus, subtus pallidus et pallide rhizinosus; laciniæ angustæ, pluri-divisæ, constipatæ, adscendentes vel erectæ. Uterque cortex 20-95 latus etpseudoparenchymaticus cum cellulis 4-8 y latis. 349. Physcia melanchra (!) Hue. In Asia : in Japonia legit R. P. Faurie saxicolam in ins. Yeso, in Hakodaté, n. 1136, martio 1899. Thallus obscure et partim nigrescente-cinerascens, orbicularis, plagas parvulas, 1-1,5 cent. latas formans, membranaceus, opacus, K supra et intus non mutatus; laciniæ 1-2 mm. latæ, adpressæ, in peripheria radiantes, in centro varie directæ, pluri-ramosæ, (1) De uehayyefs ou whtyypooc, colore obscuro; Ph. melanchra idem ac Ph. obscura significat, quia utraque species extus similis. 76 A.-M. AUE: ramis subimbricatis, applanatæ, passimque convexæ aut concavæ, apice crenatæ; supra sorediis nunc obscuris, nunc cinereis aut subviridulis aspersæ; intus albidæ ; sublus albæ atque rhizinis parvis, albidis fulcrantibusque munilæ. Cortex superior 20-50 y lalus, cor- pusculis repletus, exlus brunneus, pseudoparenchymaticus, ex hyphis superficiei perpen- dicularibus, cellulas 5-9 4 latas, rotundas aut parum oblongas, pariete tenui atque lumine testaceo, præbentibus constans. Gonidia 8-15 y lata in strato inæquali sub cortice posila. Hyphæ medullares materia albida tectæ, 3-4 & crassæ, superficiei parallelæ et multum ramosæ. Cortex inferior albus a medulla non distinctus; in hoc hyphæ tantum strictius coalitæ. Sterilis. Species peculiaris, primo aspectu pro PA. obscura (Ehrh.) Nyl. sumenda et sat similis Ph.obscuræ « orbiculari Th. Fr. Lichenogr. scand. p.142 vel var. cycloseli (Ach.) Wain. Étud. Lich. Brés. 1, p.1%4et Lich. Brasil. exsicce.n. 34, sed abillis pagina infera alba atque corlice inferiore non pseudoparenchymatico facile segregala. — F. cupulifera Hue. In Asia : in Japonia legit R. P. Faurie corticolam in Piratori, n°° 19535 et 12558 pr. p., 7 et 8 mail 1894; in. ins. Yeso, sine loco indicato,n. 665 pr. p., julio 1898, et in Sapporo, n. 57, februario 1897. Thallus fuscescens, aut fuscescenti-cinerascens vel adhuc subnigrescens, raro substel- latus, sæpius varie direclus, opacus, K supra et intus immutatus; laciniæ 0,6-1 mm. lalæ, parum divisæ, adpressæ, planæ vel leviter convexæ, in superficie, margine et etiam in apice plerumque sorediatæ sorediis cupuliformibus, 0,4-0,6 mm. latis, subvirellis, sæpe applanatis, plus minusve pulverulentis ; intus albidæ ; sublus similiter albidæ et rhizinis albicantibus vel pallide fuscis et fere semper fulerantibus munitæ. Notæ anatomicæ ut in forma genuina. Apothecia 1 mm. lala, rara, supra lacinias sparsa, cupuliformia, exci- pulo lævi, margine tumido et integro atque disco obscure rufo prædita. Excipuli cortex totus incoloratus, in margine 20, in basi 90 Z latus et pseudoparenchymaticus ; gonidia sub cortice et sub hypothecio atque inter hyphas gonidiales ; epithecium fuscum ; hypo- thecium albidum et in margine continuatum; paraphyses 100 L altæ, 1,5 p crassæ, sim- plices et apice leviter incrassatæ ; sporæ 8%, fuscæ, 1-septatæ cum duobus loculis parvis et approximatis, 22-24 y longæ et 10-11 p latæ. Gelatina hymenialis iodo cærulescens. Spermogonia extus nigra, in laciniis immersa; spermalia cylindrica, recta 2,5-3 y longa et 1 L lata ; sterigmata constricte articulata et 2 y lata. Ph. obscura var. sorediifera Nyl. in Norrl. Bidrag Tavastl. Flora p.180, seu PA. ulo- thrix var. sorediifera Waïin. Lich. in vicin.Viburgi observ. p.52, secundum descriptionem ab hoc posteriore auctore dalam atque PA. obscura Arn. Lich. exæsicc. n. 880 sorediis rotundis cum nostra forma sat bene quadrant, sed in his pagina infera, sallem in centro, denigrata atque cortex inferior pseudoparenchymatieus. 390. Physcia denigrata Hue. In Asia : in Japonia legit R. P. Faurie saxicolam in ins. Yeso, in monte Sapporo, n. 73, februario 1897. Thallus in centro obscure cinerascens, in cæteris partibus nigricans, plagas 2-5 cent. latas formans, membranaceus, opacus, K supra et intus immutatus; laciniæ 1-5 mm. latæ, in peripheria subradiantes et apice crenatæ, ubique breviter ramosæ, supra inæquales, nunc convexæ, nunC concavæ, nec soredialtæ, nec isidiatæ; intus albidæ; subtus albæ vel passim in apice laciniarum peripheriæ subnigrescentes, atque rhizinis albis 0,5-0,6 mm. longis, simplicibus aut apice ramosis, fulcrantibus, in margine minoribus, non raro apice denigratis atque non fulcrantibus munilæ. Cortex superior 20-30 & latus, albidus et superne denigratus, corpusculis orbatus, pseudoparenchymalicus, ex hyphis superficiei perpendicularibus, cellulas 5-8 latas, rotundas vel oblongas, pariete paulum incrassato LICHENES EXTRA-EUROPÆI. 77 et lumine testaceo, præbentibas constitutus. Gonidia 7-20 y lata in strato passim inter- ruplo (tune hyphæ corticis 60 y longæ) sub cortice posito. Hyphæ medullares 2-5 y crassæ, superficiei parallelæ et parum ramosæ. Cortex inferior 30 y latus, albus, et sæpe a medulla vix distinctus; in hoc hyphæ paulo strictius coadunalæ, Apothecia 1-3 mm. lata, ubique sparsa et sessilia, cupuliformia et demum applanata, excipulo lævi, margine integro et tumido atque disco nigricanti-fusco ornata. Excipuli cortex in margine 10, et in basi 50 L latus, pseudoparenchymaticus et cortici superiori similis. Gonidia sub cortice, sub hypothecio (sed non in ejus medio) posita atque inter hyphas gonidiales dispersa ; epithecium obseure rufum ; hypothecium albidum ex hyphis stricte conglutinatis constans et in margine non continuatum; paraphyses 100 y allæ, 1,5 w crassæ, simplices et apice incrassatæ, 4 L metientes; sporæ 8°, fuscæ, 1-seplalæ cum duobus loculis sat parvis et angulatis, apice attenuatæ vel subrotundæ, 20-24 y longæ et 7-9 y latæ, immixlis magis ellipsoideis, 20 y longis et 10 y latis. Gelatina hymenialis cærulescens. Spermogonia nigra, in thallo immersa ; spermatia cylindrica, recta, 3-4 y longa et 1 y lala; sterigmata constricte articulata. Prope Ph. melanchram Hue, ob corticem inferiorem albidum et indistinctum locanda; ab hac jam differt thallo non sorediato et aliter disposito. Physcia nigricans Slüizenb. Lich. helvet. p.75, Lobaria obscura var.nigricans Mepp Flecht. Europ.n.600, Lecanora nigricans Floerke Deutsche Lich. n.91, ad stirpem PA. obscuræ (Ehrh.) Nyl. revera per- linet. Illius thallus supra fuscescens et infra nigrum alque dense rhizinosus. Cortex supe- rior 25-30 y latus, passim inter gonidiorum descendens et tunc 65 y latus, pseudoparen- chymaticus et cellularum lumen 4-6,5 & latum. Cortex inferior 20-30 y lalus, niger et pseudoparenchymaticus. b. — MacrosPErMæ Wain. Étude Lich. Brés. I, p. 147. Spermalia elongata et filiformia. 351. Physcia adglutinata Nyl. ÆZnum. gener. Lich. (1858) p. 107 et apud Hue Zic. exot.n. 1001, Tuck. Synops. North Americ. Lich. 1. p.77, Flagey Lichens Franche-Comte n. 80 et Harmand Lich. Lothar. n. 391; Lecanora adglutinata Floerke Deutsche Lich. Lief. [V (4815) p. 7, Anmerk. 2; Parmelia obscura à adglutinata Schær. Lich. helver. Spicileg. (1839-1842) pp. 442 et444 ; Physcia obscura var. adglutinata Nyl. Prodr. Liche- nogr. Gall. et Alger. (4857) p. 63, Oliv. Æerb. Lich. Orne n. 119; Lobaria obscura à adglutinata Hepp Flecht. Europ.n. 374 et Müll. Arg. Classif. Lich. Genève p. 35. In Asia : in China, prov. Yun-nan, legit R. P. Delavay corticolam in Kou-su-kang, prope Ta-pin-tze, n. 4698, 26 januarii 1890, et in Ta-long-tan prope Ta-pin-tze.n. 15, altit. 1800 m., 2 martii 1890. In America : in Louisiana legit abb. Langlois sur un vieux toit couvert en bardeaux, n. 67, sur le tronc et les branches d’un Salix nigra, n. 69, Pointe à la Hache, 12 martii et 12 decembris 1884; ad cortices, n. 312, 12 decembris 1884. Thallus glaucescenti-cinerascens, rosulas 4,5-3 cent. latas, sæpe in eodem cortice contiguas aut vicinas formans, valde lenuis, opacus, anguste laciniatus; laciniæ parvæ, imbricatæ, ambitu indistinctæ, arctissime substrato adhærentes seu agglutinatæ, in peri pheria radiantes, apice applanatæ et integræ, dein longitudinaliter et anguste turges- centes, in centro granulatæ ; supra nec sorediatæ nec isidiatæ ; intus albæ ; subtus albidæ atque paucis rhizinis parvis et thallo concoloribus munitæ. Cortex superior 15-20 y latus, albidus, pauca corpuscula continens, pseudoparenchymaticus, ex hyphis superlficiei per- pendicularibus, pluri-septatis, cellulas 3-5 y latas, oblongas, vel subrotundas, pariele 18 AM. HUE: tenui, formantibus atque strato amorpho, 4 4 lato tectis constans. Gonidia 10-14 w lata in strato parum crasso sub cortice posita. Hyphæ medullares 2-3 w crassæ, superficiei parallelæ et ramosæ, prope gonidia lacunosæ, et inferius stricte implexæ. Cortex inferior a medulla non distinctus. Apothecia 0,6-1,5 mm. lata, centrum versus enata et sessilia, cupuliformia, margine primum integro et demum crenulalo cincta atque disco rufescenti-nigro ornata. Cortex excipuli in latere 20, et in basi 60 y latus. pseudoparenchymaticus cum cellulis inferne 7 & latis et superne minoribus; gonidia sub cortice hypothecioque et inter hyphas gonidiales; epithecium subnigrescens et granu- losum ; hypothecium albidum, ex hyphis cellulas formantibus et stricte coadunatis consti- tutum atque in margine continualum ; paraphyses 90 & allæ, 1,5 y crassæ, apice clavalæ, 3 & metientes; thecæ cylindricæ et apice paulum incrassatæ, 80 w longæ et 20 u latæ; sporæ 8°%*, nigrescentes, 4-septatæ, cum loculis parvis et angulosis, 14-15 w longæ et 9-10 x latæ. Gelatina hymenialis iodo cærulescens. Spermogonia supra thallum dis- persa, apice nigricantia et intus incoloria; spermatia curvata 15-20 # longa et 0,7-0,8 w lata; sterigmata articulata. In Europa species illa multo minus eximia et in centro plerumque late leprosa. In spe- cimine ex herb. Thuillier in herb. Mus. paris. cortex superior 10-15 y latus, pseudoparen- chymaticus, cum cellulis 3-5 L latis atque cortex inferior albidus et a medulla non distinctus. In collect. Lindig n. 2611 e Nova Granata in herb. Mus. paris. (Nyl. Prodr. Fl. N. Granat. ed 2* p. 26) cortex superior similis, inferior autem nigrescens 15-18 w latus atque ex hyphis horizontalibus et subverticalibus stricte implexis conslilutus. Viget insuper in Africa (Abyssinia, Zambeso, Transvaalia); in America utraque; in Oceania (Nova Caledonia); in Europa. 302. Physcia syncolla Tuck. in Nyl. Synops. Lich. 1 (1858-1860) p. 428 et Nyl. apud Hue Lich. exot. n.1002, Hue Lich. Yunn. p.36, Wain. Étude Lich. Brés. 1, p.148 et Lich. brasiliens. exsice. n. 431; Ph. adglutinata *Ph. syncolla Nyl. Lichenogr. N. Granat. Prodr. (1863) p. 27, tab. I, fig. 4 et Prodr. F1. N. Granat. (1863) p. 26. In Asia : in China, prov. Yun-nan, legit R. P. Delavay corticolam Kou-su-Kang, 95 ja- nuarii, et Ta-long-tan prope Ta-pin-{ze, n. 79, 17 martii 1890. In America : in ins. Martinica corticolam legit R. P. Duss. Thallus albido-glaucescens vel cinereo-fuscescens, plagulas 3-5 cent. latas formans, tenuis, opacus, anguste lacinialus; laciniæ 0,3-0,8 mm. latæ, breves et in centro breviores, plerumque sine ordine dispositæ, raro et pro parte tandem subradiantes, pluries lacinulalæ, lacinulis discretis et interdum subimbricatis, ambitu crenulatis et apice cuneatis; supra applanatæ vel parum convexæ, nec isidiatæ, nec soredialæ ; intus albidæ; sublus in China pallide brunneæ et in Martinica nigrescentes atque paucis rhizinis pallidis munitæ. Cor- tex superior in China 43-20 y latus, albidus, pseudoparenchymaticus ex hyphis superficiei perpendicularibus, pluri-septatis, cellulas 3-5 & latas formanlibus constitutus ; in ins. Mar- tinica cortex 9-12 & latus et cellulæ 2-4 y latæ. Gonidia 10-15 4 lata. Hyphæ medullares 3-4 u crassæ, superficiei parallele ramosæque et laxe implexæ. Cortex inferior in China 20-30 y latus, fere incoloratus et ex hyphis medullaribus strictius coadunatis constans; in ins. Marlinica ille cortex 10-204 latus etsimili modo formatus ;ibihyphæ medullares 2-3 crassæ. Apothecia0,6-1 mm. lala, supralacinias dispersa etsessilia, cupuliformia, margine integro atque disco fusco ornata. Excipulicortex in margine 20, et in basi 604 latus etpseudo- parenchymaticus; gonidia sub cortice hypothecioque et intergonidiales hyphas; epithecium fuscescens ; hypothecium albidum; paraphyses 90 4 altæ, 2 & crassæ et apice clavatæ ; spo- ræ 8%, fuscæ, 2-loculares, loculis mediocribus, angulosis et sæpe tubulo junctis, oblongæ, 15-20 4 longæ et 7-10 y latæ (in Nyl. locis citat. 20-24 y longæ et 8-12 y latæ). Gelatina hymenialis iodo cærulescens. Spermogonia supra thallum dispersa, innata, apice LICHENES EXTRA-EUROPÆl. 79 nigrescentia ; spermatia subrecta seu arcuata, in China 13-22 y longa et 0,5-0,6 & lata inins. Martinica 13-15 y longa; sterigmata articulata, articulis 2-3, aut simplicia. Viget insuper in ins. Cuba et in Columbia. Sectio IIT. — Dirinarta Wain. Étude Lich. Brés. 1 (1890) p.150 ; Pyxine* Dirinaria Tuck. Synops. North Americ. Lich. 1 (1882) p. 78. Hypothecium fusco-nigrum. 353. Physcia picta Nyl. Synops. Lich. 1 (1858-1860) p. 430 pr. p., tab. VIIL, fig. 53, Lich. Japon. p. 34 et apud Hue Lich. exot. n. 1004 pr. p., Wain. Étude Lich. Brés. 1, p. 150 et Lich. brasiliens. exsice. n° 404 (f. applanata (Fée) Wain.) et 1061, Glück Entiwurf Lichenen-Spermog. p. 80; Lichen pictus Swartz Nov. gen. et spec. Plant. seu Prodr. descript. vegetab. Ind. occident. (1788) p. 146 et Flora Ind. occident. II (1806) p. 1890; Parmelia picta ejusdem Lich. Americ. (1811) p. 3, tab. Il (1); P. applanata Fée Essai Cryptog. écorc. officin. (1824) tab. XXXIT, fig. 2; P. appressa Mey. et Flot. in Acta Acad. imper. Lepold. Carolin. Curiosor. Natur.t. XIX, Supplem. 1 (1843) p. 222, Müll. Arg. ARevis. Lich. Meyen. p. 313; Physcia picta var. sorediata Müll. Arg. Lich. Africæ occident. {A880) p. 33 et Lich. Miyosh. p. 13 ; Parmelia etPhyscia picta varior. auct. quoad thallossorediatos ; Pyxine picta Tuck. Synops. North Americ. Lich. 1 (1882) p. 79 pr. p. In herb. Mus. paris. exsiccala : Herb. Ind. orient. Hook. f. et Thomson, n. 2263; Spruce Lich. Amaz. et And. n. 261; Zolling. Plant. javan. n. 1123 pr. p. ; Wright Lich. Cuba n. 91 pr. p. In Asia : 1. in Japonia legit R. P. Faurie saxicolam in ins. Yeso, in monte Hakodaté, n. 1112, marlio (899; corticolam in ins. Nippon, in Hachinohé, n. 1249, aprili 1899, et in ins. Kiushu, in Nagasaki, n. 1791, junio 1899. — 2. In China, prov. Yun-nan corticolam legit R. P. Delavay in Hong-kong, julio atque 4 et 25 seplembris 1891. — 3. In Tonkin, legit R. P. Bon, n!° 3522, 3609 et 3678. — 4. In Cochinchinna legit el. Henry corticolam prope Saigon, n. 113 pr. p., annis 1885-1887, comm. cl. Bornet ; sterilis. In Africa : 1. in ins. Borbonia legit corticolam fr. Rodriguez, anno 1889. — 9. In ins. Madagascaria, massif granitique entre Mojanga et Tananarive, legit cl. Grandidier corli- colam sterilemque. In America : 1. in prov. Mississipi, ad truncum arboris, baie Saint-Louis, n. 52 pr. p., 20 aprilis 1885, et in Louisiana, ad corticem. Citri aurantii n. 61, 10 februarii 1885, et Caryæ aquaticæ, Pointe à la Hache, n. 60, 22 decembris 1885, legit abb. Langlois. — 2. In republica Mexicanalegit D'P. Maury in Abrededores de San-Luis de Potosi,n. 7660, decembri 1886. — 3. In Brasilia prope Sao Paulo legit corticolam sterilemque Azevedo Sampaio, anno 1893. (1) In hac tabula thallus delineatus sorediis numerosis ornatus est (adsunt etiam in fig. Fée), proindeque sola specimina sorediata, ut jam indicavit cl. Wainio, veram Parmeliam piclam Sw. certe exprimunt et cætera ad var. ægialitam referenda sunt; cæterum diagnosis in Flora Indiæ occi- dent. p. 1890, a Swartz dala sic se habet : « Lichen pictus (Imbricaria) submembranaceus, imbri- catus, foliolis centrifugis aduatis, multifidis sinuatis albidis, scutellis atris, albo-marginatis. « Crusta memhranacea orbicularis diametro bipollicari albicans, fragilis et foliolis e centro ad peripheriam expansis, subimbricatis, multifidis, apice sinuato-lobatis, subtus fuscis, supra pallide albidis rugulosis, cortici arcle contiguis. « Seutellæ ubique sparsa, imprimis medio, disco ubi majores, parum elevatæ, subrotundæ, pla- niusculæ, levissime convexæ, atræ, margine integro æquali albido. « Glomeruli hemisphærici numerosi candido-pulverulenti scutellis intermixti sunt. » 80 A.-M. HUE. Thallusalbus velglaucescenti-a'bidus, orbicularis,plagas2-8 cent. latasformans,appres- sus, sat tenuis, opacus, fragilis, anguste laciniatus, K supra cum sorediis flavens; laciniæ 0,5-1,5 mm. late pluries et irregulariter lacinulatæ, lacinulis in peripheria apice integris vel subcrenatis, plerumque discretis, aliquando imbricatis, in centro confluentibus crus- tamque efficientibus ; supra raro applanalæ, sæpe convexæ aut longiludinaliler plicatæ, peripheriam versus lævigatæ atque in cæteris partibus sorediis cæsiis vel albidis, rotundis, tenuissime granulosis, sparsis aut in centro et raro confluentibus ornatæ ; intus albæ ; subtus nigræ atque rhizinis paucis et nigrescentibus ornatæ. Corlex superior 20 y latus, albidus et in zona exteriori anguslaque corpusculis obsitus, pseudoparenchymaticus, ex hyphis superficiei perpendicularibus, 3-4 septatis, cellulas 3-4 y latas, oblongas, pariete tenui formantibus constans. Gonidia 6-8 y lala in strato passim interrupto, et tune hyphæ septatæ inter ea descendentes, sub cortice sita. Hyphæ medullares 2-4 ucrassæ, superficiei parallelæ, parum ramosæ atque satis stricte implexæ. Cortex inferior 16-20 y latus, fusco-niger ex hyphis superficiei parallelis et passim obliquis stricte coalitis constans. Apothecia inter soredia sparsa el sessilia, 0,6-1,5 mm. lata, margine primum integro el demum crenulato atque disco nigro nudo (raro pruinoso Wain. loc. citat.) ornata. In excipulo cortex in margine 10, et in basi 40 y latus, pseudoparenchymaticus et cortici superiori similis, sed cellulas paulo majores præbens; gonidia sub cortice et magis nume- rosa in margine; epithecium nigrescens; hypothecium fusco-nigrum et crassum ; para- physes satis discretæ, 110 & altæ, 1,5 y latæ et apice leviter incrassatæ, 3 & metientes; sporæ 8%, nigrescentes, 1-seplalæ, cum loculis sat parvis, 16-20, rarius 26 y longæ et 6-8, rarius 10 & lalæ. Gelatina hymenialis iodo persistenter cærulescens. Spermo- gonia thallo innala, apice nigra et intus albida; spermalia recta 3-4 y longa et 0,6- 0,7 y longa; sterigmata articulata. — F.isidiophora Nyl.in Æ/ora 1867, p. 3, Müll. Arg. Lich. Afric. occident. p. 35, Zolling. Plant. javan. n. 1193 pr. p ; PA. obsessa var. hypochrysa Krempelh. euer Beitr. sur Afric. Flora n. 22, teste Müll. Arg. Lich. Beitr. n. 936. In Africa : 1. inins. Borbonia legit fr. Rodriguez, anno 1889; sterilis. — 2. In ins. Mada- gascaria, in Ambositra, legit idem et eodem anno. In America : 1. in Louisiana legit abb. Langlois, Pointe à la Hache, ad arborem anno- sam, n. 65, septembri 1884 ; fertilis. — 2. In ins. Martinica legit R. P. Duss. — 3. In Bra- silia legit Azevedo Sampaio, anno 1893; sterilis. Thallus sicut in forma typica, sed supra isidio parvo et parum elevato, peripheriam versus in glomerulis parvis, rotundis atque sparsis at in centro confluentibus ornalus. Glomeruli isti soredia in isidium mutata videntur. Apothecia parva et margine integro. — Var. ægialita Hue; Parmelia œgialita Ach. Method. Lich. (1803) p. 192; Leca- nora ægialita Ach. Lichenogr. univ. (1810) p. 423 et Synops. Lich. p. 179; Physcia ægialita Nyl. Expos. Lich. Novæ Caled. p. 12 in notula et apud Hue Zich. exot. n.1006, Wain. Étude Lich. Brés. I, p. 151 et Lich. brasiliens. exsicc. n. 148, Müll. Arg. Lich. Miyosh. pp. 123 et 131; Parmelia confluens El. Fr. System. Orb. veget. (1825) p. 430 ; Ph. confluens Nyl. Synops. Lich. I, p. 430; Linds. Hem. Spermog. filament. Lich. p. 246; Lecanora Ascensionis Ach. Synops. Lich. p. 179, teste cel. Nylander; PAyscia melanocarpa Müll. Arg. Lich. Paraguay. (1888) p. 6, teste el. Wainio. In herb. Mus. paris. exsiccala : Æerb. Ind.-Orient. Hooker f. et Thomson, n. 1419, Zolling. Plant. javan. n. 1123 pr. p., Wright Lich. Cuba n. M pr. p. In eodem herbario specimina : ex Asia, e Pondichery, legit Gaudichaud; ex herb. Junghuhn. In America e Texas, ex herb. Tuck. Ex Oceania : e Nova Caledonia, legerunt Thiebaut et Vieillard, n. 1809; e Noukahiva. LICHENES EXTRA-EUROPZÆI. 81 In Asia : in Tonkin legit ramulicolam R. P. Bon, n. 3839. In Africa : in ins. Borbonia, sine loco notato et in Mafate legit fr. Rodriguez, etiam Pseudophysciam hypomelænam obducens, anno 1889. In America : in Louisiania legit abb. Langlois, sur des piquets de vieilles barrières, n. 59, sur un tronc mort de Pêcher, n. 68, de Melia Azedarach, n. 74, in loco dicto Pointe à la Hache; sur un tronc de Chêne vert, n. 66, bois de Junior Plaqueminus, n. 56, forêt de Châtaigniers, n. 76, annis 1885-1887. Thallus albus, vel glaucescenti-albidus aut adhuc subflavido-albidus, plagas 4-16 cent. latas formans, cum laciniis 1,5-4 mm. latis. À PA. picta genuina non differt hæc varietas nisi thallo esorediato atque in centro grosse granulato. Sporæ in ins. Borbonia et in Louisiana 15-18 L longæ et 7-8 y latæ. Cæteræ notæ tum externæ, tum internæ conveniunt. In specimine in ins. Borbonia lecto thallus incrassatus cum cortice superiore 50:55 y lato et cellulis parvis, pariete mullum incrassalo, atque apothecia confluentia glomerulos 4-5 mm. latos formantia. Distributio geographica Ph. pictæ (Sw.) et ejus var. ægialitæ (Ach.) seorsim exponi nequeunt, nam utraque sæpe ab auctoribus commixta fuit. Vigent igitur in Asia (Japonia, China, Tonkin, India, Jova, ins. Philippinis); in Africa (ins. Socotra, Abyssinia, Æthiopia, ins. Borbonia, Transvaalia, Guinea et in ins. adjacentibus); in America utraque; in Oceania (Australia, Nova Zelandia, Nova Caledonia et Polynesia). Forma isidiophora Nyl. inventa fuit in Asia (Calcutta); in Africa occidentali et insuper in ins. Comor, Johanna et Borbonia; Stizenb. Lichenæa africana p. 80 de ins. Borbonia non Joquitur, aliamen hæc forma jam lecta fuerat in hac insula a Mézières-Lepervanche, anno 1840, sur de vieilles planches qui bordent les maisons, ex herb. Thuret. Varietas ægialita (Ach.) videtur rarior quam forma typica. Genus XXXV. — PYXINE El. Fr. System. Orb. vegetab. (1825) p.267, Nyl. Énum. génér. Lich. (1838) p. 108 et apud Hue Lich. exot. n\°1008-1015 ; Linds. Hem. Spermog.filament. Lich.(1859) p. 255, tab. XIV, fig. 21 ; Tuck. Genera Lich. (1872) p. 26; Wain. Étude Lich. Brés. 1 (1890) p. 152: Reinke Abhandl. Flechten (1895) p. 210; Malme Die Flecht. der erst. Regnell'schen Exped. 1 Die Gatt. Pyxine (1897); Pyxine ** Pyxine propria Tuck. Synops. North Americ. Lich. (1882) p. 80. Thallus albidus, glaucescenti-flavidus, vel flavido-olivaceus, foliaceus, procumbens, sæpe orbicularis stellatusque, anguste laciniatus et dorsiventralis. Cortex superior pseu- doparenchymaticus. Gonidia protococcoidea sub cortice superiore habitantia. Medulla ex hyphis superficiei parallelis ramosisque materia albida, sulfurea vel rarius crocea obtectis constans. Cortex inferior niger aut obscure brunneus ex hyphis superficiei parallelis et stricte coalitis constitutus atque rhizinis nigris parvisque cortici saxove affixus. Apo- thecia cupuliformia atque vel in eorum origine excipulo thallode plus minusve diu persistente et gonidia fovente cincta et demum lecideina vel abinitiolecideina ac gonidiis orbata. Hypothecium fuscum vel nigrum atque strato medullari sæpe flavo aut aurantiaco impositum; paraphyses non articulatæ et apice vix incrassatæ ; sporæ in thecis octonæ, fuscæ et 1-septatæ. Spermogonia apice denigrala, supra thallum dispersa et in eo immersa ; Spermalia parva rectaque; sterigmata pauci vel non articulata. 304. Pyxine Meissneri Tuck. Observ. on North Americ. and other Lich. L (1860) p. 400 et Synops. North Americ. Lich. p. 80, Nyl. apud Hue Zich. exot. n. 1008, Müll. Arg. Lich. Beitr. n. 118, Wain. Étude Lich. Brés. 1, p. 153, Malme Die Gatt. Pyxine p.34 et Wright Lich. Cuba n. 9%; P. Cocoes Hue Lich. Funn. p. 36. NoOUvELLES ARCHIVES ou Muséum, 4° série. — II, 11 82 ACEMPSEHIUIE In Asia : 1. in Japonia legit R. P. Faurie corticolam in ins. Kiushu, in Taradake, n. 1706, 40 junii 1899. —2,. In China, prov. Yun-nan, etiam corticolam legit R. P. Delavay in Kou-su-kang et in Ta-long-tan prope Ta-pin-tze, n°° 4693 p. pr., 4704 p. pr., 8, 10 et 13, januario et martio 1890. Thallus albido-glaucescens, orbicularis, plagas 2-4 cent. latas formans, foliaceus, adpressus, tenuis, angustissime laciniatus, K supra et intus immutatus; laciniæ 1 mm. latæ, sæpe e centro ad peripheriam radiantes, iterum atque iterum lacinulatæ, lacinulis plus minusve elongatis, contiguis vel subimbricatis, ambitu crenatis et apice aut rotundis aut crenulatis, aliquando in centro brevibuset etiam granulosis; supraapplanatæ, rarius breviter plicatæ, sæpe peripheriam versus pruinosæ et non raro anguste albido-marginatæ, nec sorediatæ, nec isidiatæ; intus sulfureæ vel stramineæ; subtus nigræ atque rhizinis nigris et parvis substrato frequenter affixæ. Cortex superior 25-40 y latus, totus albidus (in Wright n. 95 zona superior corpusculis repleta), pseudoparenchymaticus, ex hyphis superficiei perpendicularibus, pluri-septatis atque cellulas oblongas, lumine testaceo, 3-4 y lato et pariete tenui formantibus atque strato amorpho 4 y lato teclis constitutus. Gonidia 9-10 w lata cum hyphis gonidialibus frequenter ramosis atque laxe implexis atque etiam hyphis medullaribus materia sulfurea, K dissoluta tecta. Hyphæ medullares 2-3 Lu crassæ, pariete tenui, superficiei parallelæ, passim ramosæ et satis laxe implexæ. Cortex inferior 15-20 y latus, niger et ex hyphis superficiei parallelis ramosisque et sat arcte coadunatis constans. Apothecia 0,5-1 mm. lata, supra thallum præsertim in centro sparsa et aliquando conferta, primum in thallo inclusa, dein emergenlia cum excipulo thallode, thallo concolore, mox evanescente et tunc sessilia, dein excipulo proprio, nigro el primum prominulo cincta atque disco nigro, nudo et applanalo ornata. Excipulum thallode 40 &. latum et superiori cortici simile ; proprium vero K violascens, flabellatum, ex hyphis septatis arcteque conglutinatis conslans; medulla ex hyphis septatis formata atque a cortice excipuli thallodis strato gonidiali separata ; quando excipulum proprium solum adest, nulla gonidia; epithecium smaragdino-nigrescens, K violaceum; hypothe- cium fuscum, tenue vel crassum, K non mutatum ; paraphyses 80 allæ, 1-1,5 y crassæ, simplices et apice vix incrassatæ; sporæ fuscæ, 1-septalæ, apice subrontundatæ, cum duobus loculis parvis, 20-23 y longæ et 7,5-9 u latæ. Gelatina hymenialis iodo persistenter cærulescens Spermogonia in peripheria supra thallum dispersa, apice parum promi- nulo nigra ; spermatia recta 3-3,75 y longa et 0,5-0-6 y lala; sterigmata pauci-articulata vel simplicia. Hæc species a ?. Cocoes Nyl. variis modis ab auctoribus segregala fuit : a cel. Nylander discrimen inter utramque in medullæ colore, scilicet flavo in ?. Meissneri Tuck., albo in P. Cocoes ponitur; el. Krempelhuber in mensura innititur sporarum quæ longiores in priore, longit. 15-19 & et crassit. 6 x, et breviores in posteriore longit. 12-13 u et crassit. 4-5 w. Sed « e copiosissimis speciminibus, ait cel. Müll. Arg. Lich. Beitr. n. A5, ülli characteres dignitate specifica hic carent. » Etenim sub P?P. Weissneri Tuck. adest var. endoleuca Müll. Arg. Lich. Beitr. n.118, id est thallo intus albo atque ?. Cocoes adjuneta fuit var. endoxantha Müll, Arg. Lich. Beitr. n. A5; insuper apud Malme Die Gatt. Pyxine pp. 35 et 39, in P. Cocoes sporæ sunt longiores quam in P. Meissneri. Remanet igitur sola nota jam a cl. Tuckerman anno 1860 indicata, hoc est apothecium ab origine thallo concolor seu lecanorinum in ?. Weissneri el ab initio nigrum seu lecideinum in P. Cocoes. Tantine valeat hæc nota ut unum ab altero Lichene specifice secernat ? Viget insuper in Asia (Japonia, Nyl. Lich. Jap. p. 34 cum dubio, India et Java); in Africa tro- pico-orientali atque in Portu-Natali et in ins. San Thomé; in America calida; in Oceania (Nova Caledonia, legit Thiebaut, n. 22, et Vieillard, n. 1829, in herb. Mus. parisiens., et ins. Fidji). — F. endoleuca Müll. Arg. Lich. Beitr. (1879) n. 118. LICHENES EXTRA-EUROPÆI. 83 In Asia : in China, prov. Yun-nan, legit R. P. Delavay corticolam in Kou-su-kang prope Ta-pin-tze, 26 januarii 1890. Differt tantum thallo intus omnino albo; supra similiter sorediis carens. Habitat insuper in Africa tropico-orientali et in ins. Socotra etin Transvaalia; in America meri- dionali (Costa-Rica, Caracas et in Paraguay, Müll. Arg. in Balansa n.4231, in herb. Mus. parisiens. ; hic numerus in herbario ipsius Müll. Arg. ad P. connectentem Wain. pertinet, teste Malme Bemerk. über einige in Herb. Müll. Arg. aufbewarkte Spec. der Gatt. Pyxine Kr.; sed n. 4193 etiam e Para- guay et in herb. Mus. parisiens., P. Cocoes var. endoxantha Müll. Arg., est P. Meissneri Tuck. thallo intus fere aurantiaco et apotheciis primum lecanorinis. — Var. vulnerata Hue. In Asia : in Japonia legit R. P. Faurie corticolam in ins. Nippon, in Onikobé, n. 296, julio 1897, in Miyokosan, n. 458, 23 julii 1897, in Nikko, n'° 573, 578 et 706, 30 maii 1898, et in Yamakila, n. 2034, 8 maiïi 1899 ; in ins. Kiushu, in Sobosan, n° 1877 et 1882, 26 ju- nii 1899. Fere omnia specimina fertilia. Thallus flavido-cinerascens, vel flavido-fuscescens autadhuc et sæpius obscure flavido- olivaceus, foliaceus, plagas 2-6 cent. latas formans, adpressus, opacus, anguste laci- niatus, K supra et intus immutatus ; laciniæ 2-3 mm. latæ, irregulariter et pluries lacinu- latæ, lacinulis 0,6-1 mm. latis, ad peripheriam elongatis et radiantibus et in centro brevioribus ; supra applanatæ vel leviter concavæ, nec sorediatæ, nec isidiatæ ; utroque margine angustissime vulneratæ, vulneribus pure albis, pulverulentis sed non granulosis, nunc totam lacinulam utrinque oceupantibus, nunce punctatis vel interruptis et nunc adhuc deficientibus; intus sulfureæ vel subaurantiacæ; sublus nigræ et rhizinis nigris 0,3-0,5 mm. longis, numerosis simplicibusque munitæ. Cortex superior 30-40 y latus, totus albidus, pseudoparenchymaticus, ex hyphis superficiei perpendicularibus, pluri-seplatis atque cellulas oblongas, 4-5 u latas, pariele tenui, lumine testaceo formanlibus atque strato amorpho 5-6 w lato tectis constitutus ; in uno exemplare cortex 55-60 & latus et fere in medio latitudinis zonam, brunneam, angustam, rectam continuamque præbens. Gonidia 9-14 & lata, in strato satis crasso sub cortice posita et inter ea hyphæ gonidiales lacunose implexæ, nunc simplices aut ramosæ, cavilate continua, nunce septatæ, septis satis remotis. Hyphæ medullares cum gonidiis materia citrina, K dissoluta Leclæ, 3-4 uw crassæ, superficiei parallelæ ramosæque atque prope gonidia laxe et inferne strictius implexæ et eliam in zona infera satislata plures fasciculatæ, et arcte conglutinatæ. Cortex inferior niger, 12-20 y latus, ex hyphis sicut in medulla inferiore directis atque etiam interdum fasciculatis constans. Apothecia 1-2, rarius3 mm. lata, supra thallum dispersa sessiliaque, primum innata et cortice rupto emergentia, primum et satis diu excipulo thallode, thallo conco- lore vel pallidiore, et demum excipulo proprio cincta atque disco nigro plano vel leviter convexo ornata. Excipulum thallode in margine 20, et in basi 60 & latum atque in apo- theciis melius evolutis, 40 et 120 y latum, ex hyphis verticalibus, constricte septatis atque lateraliter ramosis, ramis anaslomosantibus reteque maculis nunc parvis, nunec majoribus efficientibus constitutum ; pauca gonidia in basihujus corticis etsolummodo in apotheciis vix evolutis; in cæteris nulla gonidia. Excipulum proprium nigrescens, K non mutalum, in apotheciis junioribus e 3-4 hyphis constans, in melius evolutis accrescens el demum flabellatum, ex hyphis verlicalibus, septalis atque arcte conglulinatis formatum. Sub hypothecio nigrescente et K immutato, hyphæ medullares pluri-septalæ, superne materia aurantiaca, K rubricosa, et inferne albida tectæ. Epithecium nigrescens, K non mulalum; paraphyses 70-100 altæ, 1-1,5 y crassæ, apice vix incrassalæ, 24 melientes, non râmosæ ; sporæ 8%, nigrescentes, 1-septatæ, cum duobus loculis parvis et rotundis, utroque apice attenuatæ, episporio non incrassato, 21-24 y longæ et 8-9 y latæ, immixtis latioribus, 22 L longis et 10 y lalis atque angustioribus 23 y longis et 7 & latis. Gelatina hymenialis 84 A.-M. HUE. iodo cærulescens et dein fulvescens. Spermogonia supra thallum sparsa, apice parum prominulo nigra; spermatia recta, utroque apice leviter incrassata, 3,5 & longa et 0.04-0,5 y lata ; sterigmata pauci-articulata. Cum forma typica apotheciis lecanorinis convenit hæc varietas, sed major, obscurius colorata et simul marginibus quasi albo-limbata differt; a var. subobscuranti Malme Die Gatt. Pyxine p. 37, etsi plurimis notis recedens, non est omnino absimilis. Hæc jam lecla fuerat in Japonia a cl. Wright et in Zerb. of the U. S. North Pacific explor. Exped. under Comm. Ringgold und Rodgers 1853-56 data, in herb. Mus. paris. 353. Pyxine connectens Wain. Étude Lich. Brés.1 (1890) p.154 et Lich. brasiliens. exsice. n. 62, Malme Die Gatt. Pyxine (1897) p. 38. In Asia : 1. in Japonia legit R. P. Faurie corticolam sterilemque in ins. Kiushu, in Sobo- san, n. 1934, 24 junii 1899. — 2. In China, prov. Yun-nan, legit R. P. Delavay corticolam in Kou-su-kang prope Ta-pin-tze, n° 4693 et 4704 pr.p., 26 januarii 1890. —3. In Tonkin eliam corticolam legit R. P. Bon, n. 3508, comm. abb. Hy. In America legit A. Gaillard corticolam in Ciudad Bolivar, Haut-Orénoque, 18 mar- tii 1887. Thallus albido-glaucescens, orbicularis, plagas 2-4 cent. latas formans, anguste laci- niatus, K supra et intus non mutatus : laciniæ 1-1,5, raro 2 mm. latæ, pluri-divisæ, nune radiantes, nunc sine ordine dispositæ, in margine præsertim atque in superficie sorediis parvis, albidis vel subcæsiis, in centro facile confluentibus ornatæ atque non isidiatæ ; intus albæ ; subtus nigræ atque rhizinis concoloribus parvisque munitæ. Cortex superior 20-30 y latus, albidus et pseudoparenchymaticus ; cortex inferior niger 20 w latus ex hyphis superficiei parallelis atque ab hyphis medullaribus parum distinctis, sed arctius coalilis constans. Apothecia sicut in ?. Weissneri evoluta atque eisdem elementis com- posita, sed hypothecium fusco-nigrum et epithecium nigrescens, K violascentia ; sporæ fuscæ, apicibus rotundatis, loculis parvis tubulo junctis, 15-20 y longæ et 5-7 y lalæ. Gelatina hymenialis iodo cærulescens. Est forma sorediata P. Meissneri Tuck. aut potius illius formæ endoleucæ Müll. Arg. Notata insuper in Brasilia, sed probabiliter latius distributa. 356. Pyxine Cocoes Nyl. Énum. générale Lich. (1858) p. 108, Synops. Lich. I, p.92, tab. IX, fig. 1 et 2, et apud Hue Zich. exot. n. 1009, Tuck. Observ. Lich. 1 (1860) p. 404 et IV (1877) p. 166 atque Synops. North Americ. Lich. X, p. 80. Reinke Abhandl. Lich. (4895) p. 211, fig. 131, Malme Die Gatt. Pyxine p. 38; Lichen Cocoes Sw. Prodr. Floræ Ind. occid. (1888) p. 146: Lecidea Cocoes Ach. Method. Lich. (1803) p. S4, Lichenogr. univ. p. 216 et Synops. Lich. p. 54. In Africa : in ins. Borbonia legit fr. Rodriguez corticolam sterilemque, anno 1888. In Oceania : in Nova Caledonia legit Pancher corticolam atque fertilem, Mus. Neocaled. n. 694, comm. cl. Patouillard. Thallus albidus vel albido-glaucescens, orbicularis, plagas 2-5 cent. latas formans, adpressus,tenuis aut satis crassus, anguste laciniatus, K supra et intus immulatus ; laciniæ 0,6-1,5 mm. latæ, pluri-lacinulatæ, lacinulis radiantibus, subimbricatis, apice rotundis, lateraliter crenatis, rarius integris atque in centro brevioribus et varie directis; supra applanatæ, interdum concavæ aut plicato-convexæ, nec soredialæ, nec isidialæ; intus albæ; subtus nigræ aut obscure fuscæ et rhizinis nigris parvisque munitæ. Cortex supe- rior 20-25 y latus, albidus et superne in zona sat lata corpusculis flavidis obsitus, pseu- doparenchymaticus, ex hyphis superficiei perpendicularibus, pluri-septatis cellulasque fere rotundas, lumine testaceo 2,5-3 4 lato et pariete tenui, formantibus constans. Goni- dia 6-10 y lata et in strato sat crasso sub cortice posita ; hyphæ gonidiales in specimi- LICHENES EXTRA-EUROPÆI. 85 nibus a Bonplaud in America æquat. lectis oplime septalæ atque cellulas oblongas, lumine testaceo et pariete tenui præbentes. Hyphæ medullares cum gonidiis materia obscure albida, K dissoluta tectæ, 2-3 w crassæ, superficiei parallelæ, prope gonidia magis ramosæ et minus stricte implexæ. Cortex inferior 20 y lalus, niger aut obscure brunneus ex hyphis superficiei parallelis obliquisque et arcte coalilis constitutus. Apothecia 0,6-1 mm. lata, supra thallum in centro sparsa sessiliaque, ab origine nigra, excipulo proprio, sat crasso et primum prominulo et demum fere evanido cincla atque disco nigro plano aut dein convexulo ornata. Excipulum proprium flabellatum et in apice 60 & lato, nigrescens, K immulatum aut leviler violascens, ex hyphis verlicalibus septatisque atque arcte coalitis constans ; epithecium nigrum K violaceum; hypothecium fusco- nigrum, K non mutatum; sub illo hyphæ medullares materia flavente, K dissoluta, tectæ, 3-4 u crassæ, crebre septatæ et laxe implexæ atque gonidiis destitutæ et (tandem inferne hæc medulla limitatur cortice pseudoparenchymatico, 30 y lato, et basin excipuli proprii langente. Paraphyses 80 y altæ, À & crassæ, vix apice incrassalæ ; sporæ 8°, fuscæ, 1-septatæ, 15-18 u longæ et 6-7 y latæ. Gelatina hymenialis 1odo persistenter cærulescens. (Spermatia recta, apice incrassatula, 2, 5-4 & longa et 0,5 y lata, sterigmata 2-3 articu- lata, Malme Die Gatt. Pyxine p. 39). Viget insuper in Asia (India, Manipur, Malacca); in Africa (Abyssinia, Natalia, Transvaalia et promont. Bonæ Spei) ; in America tropica ; in Oceania (Australia et Polynesia). 357. Pyxine sorediata El. Fr. System. Orb. vegetab. (1825) p. 267, Nyl. apud Hue Lich. exot.n.1012, Tuck. Synops. North Americ. Lich. X, p. 80, Hue Lich. Funn.p. 36, Wain. Lich. Antill. (1895-1896) p. 8 et Malme Die Gatt. Pyxine p.10; Lecidea sorediata Ach. Synops. Lich. (1814) p.54; Parmelia sorediata Tuck. Synops. Lich. New Engl. (1848) p. 35 et Lich. Americ. septentr. exsice. n. 19; Parmelia Cocoes var. sorediata Tuck. Observ. Lich. 1 (1860) p. 402; Pyxine Cocoes var. sorediata Nyl. Synops. Lich. WW, p. 2; Zolling. ?lant. javan. n. 838. In Asia : 1. in Japonia legit R. P. Faurie corticolam et sterilem in ins. Yeso, sine loco notato, n° 632, 656 et 699 pr. p., julio 1898; in ins. Nippon, in Aomori, n, 415 pr.p., januario 1898. — 2. In China, prov. Yun-nan, legil R. P. Delavay corticolam et fertilem, in Kiao-che-tong. n.37,in sylvis Tong-chan supra San-tchang-kiou (Ho-kin) et in Mo-so-yn, 19, 27 et 30 martii 1890. In Africa: {. in ins. Borbonia legit fr. Rodriguez corticolam sterilemque, anno 1889. — 2. In ins. Madagascaria legit idem saxicolam et sterilem in Ambositra, anno 1889. In America : in ins. Martinica corlicolam et ferlilem legit R. P. Duss, anno circiter 1887. Thallus flavido-olivascens vel albido-flavens, in centro sæpe obscurior, orbicularis, plagas 2-8 cent. latas formans, adpressus, crassiusculus, anguste laciniatus et K supra nunc optime flavens, nunc non tinctus; laciniæ 1-4 mm. latæ, pluries lacinulatæ, lacinulis nunc e centro ad peripheriam radiantibus atque subimbricatis, nunc sine ordine dispo- sitis atque solum contiguis, lateraliter crenatis, apice rotundatis et integris crenulatisve; supra in peripheria apice punctato-pruinosæ vel nudæ, marginibus nunc continue corti- catis, nunc albo-vulneratis, et centrum versus in margine utroque eliam sorediis albi- dis vel griseis, parvis aut magnis,in centro sæpe confluentibus ornatæ ; intus stramineæ, sulfureæ vel etiam fere aurantiacæ ; subtus nigræ atque rhizinis nigris, parvis, simplicibus atque numerosis munitæ. Cortex superior 35-50 y latus, albidus et superne corpusculis flavidis obsitus, pseudoparenchymaticus ex hyphis superficiei perpendicularibus, pluri- septatis cellulasque subrotundas vel oblongas, lumine testaceo et 3-4,5 W lalo, et pariete tenui formantibus atque strato amorpho 5-6 y crasso tectis constitutus. Gonidia 10-12 y lata in strato salis crasso sub cortice superiore sila ; hyphæ gonidiales parum lacunose 86 A.-M. HUE. implexæ. Hyphæ medullares cum gonidiis materia pallide vel intense citrina, K dissolula, obtectæ, 3-4 1 crassæ, superficiei parallelæ, prope gonidia parum stricte et inferne strictius implexæ atque ibi etiam fasciculatæ et arcte coalilæ. Cortex infericr niger, 17-20 y latus atque hyphis superficiei parallelis obliquisque et arcte coadunatis formatus. Apothecia 0,6-2,5 mm. lata, supra thallum sessilia, dispersa et parum numerosa, excipulo proprio nigro, primum prominulo et dein evanescente ab origine cincta atque disco etiam nigro, plano aut demum vix convexo ornala. Excipulum proprium apothecii bene evoluti pro maxima parle smaragdino-nigrescens, K violaceum, et in parte interna flavidum et K magis flavens, superne 80, et in basi 200 y latum, ex hyphis verticalibus, constricte seplatis et arctissime coalitis constans ; epithecium nigrescens et K non mutalum; hypo- thecium pallide fuscum, K immutatum et strato medullari flavo vel aurantiaco, ex hyphis septatis constituto, impositum; paraphyses 100-110 & altæ, discrelæ, 1-1,5 crassæ, apice incrassatæ et 4 y melientes; thecæ 80 y longæ et 18 y lalæ ; sporæ 8"*, fuscæ, 1-septatæ, cum duobus loculis parvis et angulosis, apice subrotundis, 17-20 y longæ et 8-10 u latæ. Gelatina hymenialis iodo persistenter cærulescens. In exsicc. Tuck. n. 19 notæ anatomicæ atque sporæ cum supra expositis omnino con- cordant; allamen notandum est Tuck. Synops. North Americ. Lich. 1, p. 80 sporas 15-23 y longas et 6-10 y latas tribuisse. Sub hoc nomine, P. sorediata Fr., in herb. Mus. parisiens. jacent specimina esorediata sorediatave seu isidiata quæ, prætermissis prioribus, sic nominanda videntur : 1. — Pyxine Eschweïileri (Tuck.) Wain. Étude Lich. Brés. 1, p. 156. In Carelao Goyaz legit Weddell et in Paraguay legit Balansa n. 4178 (P. Cocoes var. sorediata Müll. Arg.; idem error in hujus auctoris herbario exstlat, leste Malme Bemerk. herb. Müll. Arg. Pyxine p. 2). Thallus flaventi-albidus, intus albus ; supra sorediis glo- bosis ornatus, atque K magis flavens aut immutatus. Apothecia lecideina; sporæ fuscæ, 4-loculares, 20-23 & longæ et 8-10 u latæ. 2. — P. Cocoes f. sorediifera Müll. Arg. Zich. Usamb. p. 262 (non f. isidiifera ut errore scripsit cl. Malme Die Gatt. Pyxine p. 42). In Chili legit Gay ; in Africa? legit Breutel in herbario meo. Thallus glaucescenti-albidus, sorediis sphæricis adspersus, K supra flavens, intus albus; apothecia lecideina, sporæ fuscæ, 1-seplatæ, 18-20 y longæ et 8-9 latæ ; epithecium et hypothecium K violacea ; hypo- thecium fuscum, K non mutalum. 3. — P. Cocoes f. isidiophora Müll. Arg. Lich. Beitr. n. A5. In Africa : in ins. Borbonia legit fr. Rodriguez corticolam, anno 1888. In America : 1. in ins. Cuba, Wright Lich. Cuba n.97. — 2. In ins. Guadalupa, legit Duchassaing corticolam, anno 1846. — 3. In Colombia, Nyl. Prodr. Fl. Nov. Granat. Addit. p. 540 et coll. Lindig n. 94. Thallus flaventi-albidus, intus albus, K supra flavens vel immutatus et isidio parvo, subgloboso vel parum elongato atque cortice 15 LH lato et sub cortice gonidiis hyphisque munito, disperso vel aggregato, simplici seu ramoso atque demum in soredium fatiscente ornatus; apothecia lecideina. 4. — P. sorediata f. cæsio-pruinosa Tuck. in herb. ; P. Cocoes var. cæsio-pruinosa Nyl. Synops. Lich. II, p. 2 et apud Hue Zich. exot. n. 1009. In America : 1. in montibus Carolinæ, legit Ravenel; aliud exemplar in herb. meo etiam e Carolina, sine collectoris nomine, est simul sorediatum et isidiatum.— 2. In Columbia, Nyl. Prodr. F1. N. Granat. ed. 2° p. 26, coll. Lindig n. 727. Insuper legit abb. Langlois corticolam in dilione Mississipi, n. 52 pr.p., 28 aprilis 1885 et in Louisiana orientali, rivière de Cowington, n. 70, 6 augusti 1885. Thallus albido vel flaventi-cinerascens aut albidus, suborbicularis, plagas 2-5 cent. LICHENES EXTRA-EUROPÆI. 87 latas formans, parum crassus, K supra et intus non tinctus; laciniæ 1-2 mm. latæ, pluri- lacinulatæ, lacinulis ad peripheriam radiantibus et subimbricalis, in centro sine ordine disposilis, lateraliler crenatis, apice rotundis crenatisque; supra in margine et in super- ficie isidio parvulo brevique, disperso vel aggregato, apice aliquando minute pulverulento adspersæ; intus citrinæ ; sublus nigræ atque rhizinis nigris parvisque dense munilæ. Cortex superior 20 y latus, albidus, pseudoparenchymaticus, ex hyphis superficiei perpen- dicularibus, pluri-septatis et cellulas oblongas, lumine 2-3 4 lato et testaceo atque pariete parum crasso efficientibus atque strato amorpho 5 y crasso tectis constilutus. Gonidia 8-12 y lata, in strato sat crasso sub cortice superiore posita atque cum hyphis gonidialibus laxe implexis atque medullaribus materia flavente tecta. Hyphæ medullares 2-4 y crassæ, superficiei parallelæ ramosæque et inferne sat stricte implexæ. Cortex inferior 15-20 w latus, nigrescens atque ex hyphis superficiei parallelis ramosisque, ramis illi perpendi- cularibus, arcte coadunatis constans. Apothecia 1,5-3 mm. lala, in thalli centro sessilia dispersaque, parum numerosa, lecideina, excipulo proprio primum prominulo et sæpe smaragdino-nigrescente et dein excluso atque disco plano et demum convexo, cæsio- pruinoso ornala. Excipulum proprium usque 300 y latum, smaragdino-cœrulescens, K leviter violascens, ex hyphis verticalibus, 6-7 y crassis, pluri-septatis constans; epithe- cium nigrescens, Kimmutatum; hypothecium crasse fusco-nigrum, K non mutalum ; sub hypothecio stratum medullare ex hyphis septatis et materia aurantiaca tectis et absque gonidiis constitulum; paraphyses 70 y altæ, 1 crassæ, apice incrassatæ et 4 x metientes; sporæ 8"*, fuscæ, 1-septatæ, 15-20 y longæ et 7-8 y latæ. Gelatina hymenialis iodo persis- tenter cærulescens. P. sorediata Fr. jam lecta fuerat in Japonia, Nyl. Lich. Japon. p. 34; habitat insuper in Asia (Tonkin et Cochinchinna) ; in Africa (Abyssinia, regionibus occident. et ins. Azoreis) ; in America utraque ; in Oceania (Nova Caledonia). Forma cæsio-pruinosa Americæ propria videtur. 308. Pyxine endochrysina Nyl. Lich. Japon. (1890) p. 34 et apud Hue Zich. exot. n. 1011, Müll. Arg. Lich. Manipurens. (1892) p. 218. In Asia : in Japonia legit R. P. Faurie saxicolam in ins. Nippon, in Hachinohé, nis 1261, 1270 et 1280, aprili 1899, in Kamatsuge, n. 1952, 13 maii 1899 et in castello Yonago, n. 2068, 27 maii 1899; in ins. Kiushu, in Nagasaki, n° 1729, 1755, 1759, 1802 et 1805, 5 et 15 junii 1899. Thallus flavido-cinerascens vel flavido-olivaceus, plagas 9-4 cent. latas formans, adpressus, crassiusculus, anguste laciniatus, opacus, K supra et intus non reagens; laci- niæ 1-3, raro 4 mm. latæ, peripheriam versus elongalæ radiantesque et pluri-lacinulatæ, lacinulis subimbricatis, in centro breviores et sine ordine dispositæ atque sæpe in foliola parva rotunda mutatæ vel in margine his foliolis ornatæ vel granulatæ ; supra apice lantum vel ubique pruina albida tectæ, nec sorediatæ, nec isidiatæ ; in margine sorediis parvulis velminimis, cæsio-pulverulentis, aliquandoconfluentibus, quasilimbulatæ ; intus sulfureæ ; subtus nigræ atque rhizinis nigris et simplicibus atque aliquando in peripheria apice albidis, breviter ramosis ac non fulcrantibus munitæ. Cortex superior 40-50 y latus, albi- dus, pseudoparenchymatieus, ex hyphis superficiei perpendicularibus, pluri-septalis et cellulas subrotundas vel oblongas, lumine testaceo, 2-3 y lato et pariete sat tenui forman- tibus necnon strato amorpho 8 y crasso tectis constitutus. Gonidia 7-12 y lala, in strato salis crasso sub cortice sita atque cum hyphis medullaribus materia sulfurea K dissoluta tecta. Hyphæ medullares 3-4 y crassæ et satis stricte implexæ. Cortex inferior 20 & latus, niger et hyphis superficiei parallelis ramosisque, sicut in medulla, atque arete coalitis constans. Cuncta specimina sterilia proindeque determinatione incerta ; quædam sub P. limbulata 88 A.-M. HUE. Müll. Arg. Lich. Beitr. (1891) n. 1600 forsan ordinanda, aut adhuc utraque species Japo- niæ propria fortasse non separanda. TRIBUS XX. — PELTIGEREZÆ. Thallus foliaceus, prostratus, raro erectus, fragilis, plerumque late lobatus, dorsiven- tralis, id est utraque facie dissimilis et ejus elementa constilutiva in stratis superpositis locata. Cortex superior pseudoparenchymaticus, id estex hyphis superficiei perpendicula- ribus pluri-septatis cellulasque efficientibus constans; inferior autem seu simili modo formatus seu deficiens. Gonidia chlorophylla aut phycochromate colorata et sub cortice superiore degentia. Medulla ex hyphis superficiei parallelis præcipue composita. Apo- thecia primum cortice thalli velata, aut rotunda et in medio loborum nascentia, aut peltiformia, hoc est in apice lobi plus minusve prolalo formata et tunc vel antica vel pos- lica. Spermogonia in duobus generibus et pycnides in tertio. Si thallus superne tantum corlicatus et apothecia aut rotunda et in medio thalli nata, genus Solorina, aut pelti- formia et antica, genus Pelfigera; si cortex utrinque corticatus et apothecia postica, genus Vephroma. Genus XXXVI. — SOLORINA Ach. Lichenogr. univ. (1810) p. 27, tab. I, fig. 5 et 6 et Synops. Lich. p. 8, DN. Osserv. sulla tribu delle Peltig. (1851) p. 18, Linds. Nem. Spermog. filament. Lich. (1859) p. 174, tab. IX, fig. 35, Nyl. Essai nouv. classif. 1854, p. 13, et 1855, p. 173, Synops. Lich. 1 (1858-1860) p. 329, Th. Fr. Genera Heterolich. europ. (4861) p.56, Stizenb. Beitr. Flech- tensystem. (1862) p.164, Schwend. Untersuch.Ælechtenth. (1862) p.50ettab. IX fig. 10-13, Tuck. Synops. North Americ. Lich. (1882) p. 111; Peltigera Hoffm. Plant. lichenosæ II (1794) p. 60; Lobaria Hoffm. Deutschl. Flora Il (1795\ p.147 pro minima parte; Peltidea Ach. Method. Lich (1803) p. 282 (sect. Pleurothea et Porophora). Thallus cinerascens vel pallide brunneus aut rufescens, foliaceus, parum expansus, fragilis, opacus et dorsiventralis. Cortex superior pseudoparenchymaticus. Gonidia aut chlorophylla (Bornet Æecherch. gonid. Lich. T, pp. 24 et 25) et tunc seclio £usolorina Hue non DN., aut phycochromate colorata et tum sectio Solorinina Nyl. Hyphæ medul- lares materia obscure albida seu crocea Leclæ, prope gonidia superficiei parallelæ et in zona infera rufescentes aut croceæ, ramosæ septatæque. Pagina inferior cortice denudata, araneosa, lævigala aut nervis ornata atque rhizinis paucis munita. Apothecia in medio lobi thallini nala, primum cortice thallino velala, excipulo laterali tantum munita ; subtus in parte exleriore araneosa et ir interiore hyphas medullares sicut in thallo, sed nulla gonidia præbentia. Epithecium coloratum et amorphum ; hypothecium ex hyphis septatis cellulasque formantibus constans ; paraphvses satis crassæ in abundanti gelalina hyme- niali posita ; sporæ binæ, quaternæ vel octonæ, rufæ et 1-septatæ. Spermatia cylindrica, recta et utroque apice leviter incrassata atque arthroslerigmatibus affixa, Th. Fr. et Stizenb. locis cilatis. In hoc opere non agitur de prima sectione Æusolorina. Sectio Il. — SoLoriniNa Hue. Genus Solorinina Nyl. in Le Naturuliste, janvier 1884 et apud Hue Addend. Lichenogr. ewrop. p. 50 et Lich. exot. nis 909-911, Reinke Abhandl. Flecht. p. 260; Solorina Flot. in Linnæa 1843, p. 16 et Nyl. Synops. Lich. I, p. 380 pr. p. 359. Solorinina simensis Nyl.in Ze VNaturaliste, 1" janvier 1884et apud Hue Zich.exot. n. 909 (1), Reinke Abhandl. Flecht. p. 259, fig. 177, I; Solorina simensis Hochsteller in (4) Ibi indicatur in Flora 1882, p. 219 ; legendum est p. 457. LICHENES EXTRA-EUROPÆI. 89 herb., Flot. in Zinnæa 1843, p.17, Schimperi Zter Abyssinicum, sectio secunda, n. 1393 ; S'. saccata Var. simensis Nyl. £Enum. Lich. p. 101 ; Hue Lich. Yunn. (nomine erroneo sinensis) p. 34. In Asia : in China, prov. Yun-nan, legit R. P. Delavay supra terram in sylvis prope fauces Yen-tze-hay, altit. 3200 m., 8 augusli 1888 et in Ma-ent-chan, 10 septembris 1889. Thallus cinereo vel obscure brunneus, foliaceus, plagas 4-7 cent. latas formans:; lohi 6-12 mm. lati, integri aut parum divisi, apice rotundati integrique, supra raro applanati, sæpius inæquales atque etiam scrobiculati ; intus albidi ; subtus rufo-brunnei, araneose tomentosi, raro subvenosi atque rhizinis pallide brunneis longisque muniti. Cortex supe- rior 60-80 & latus, superficie inæqualis, pseudoparenchymaticus, ex hyphis superficiei perpendicularibus, 4-septatis, cellulas subrotundas aut sæpius oblongas aut adhuc defor- mes, pariete mullum incrassalo, lumine 9-16 y lalo efficientibus atque strato amorpho 12-20 y lato tectis constitutus. Gonimia in stralo parum crasso, oblonga et 4-6 m. lata. Hyphæ medullares albidæ atque materia obscuriore teclæ, 4-7 4 crassæ, superficiei paral- lelæ atque in zona infera rufæ, 9-12 y crassæ, pariele valde incrassato, seplalæ atque cellulas oblongas formantes et demum strictius coalilæ. Apothecia obscure rufa,2-6 mm. lata, unicum vel duo aut tria in loborum medio enata, superficiem primum fere æquan- tes atque cortice dilacerato limbata, demum concava et margine nuda. Cortex exci- puli lateralis, parum crassus, pseudoparenchymaticus atque ex una parte in hypothecio rufo et ex altera parte in lobulo thallino libero continuatus atque simul cortici thalli contiguo junetus; epithecium rufum; paraphyses 140-150 y altæ, 4 w latæ, constricte articulatæ, articulis distantibus, non ramosæ et apice paulum incrassatæ, 6 & metientes atque in abundante gelatina positæ; sporæ 4°, rufæ vel rufo-fuscæ, oblongæ, 46-50 u longæ et 18-20 L lalæ, immixlis ellipsoideis, 40 y longis et 26 y latis. Gelatina hymenialis iodo cærulescens et mox obscure vinose rubens, thecis apicem versus persistenter cærulescen- tibus. Viget insuper in montibus Himalaya et in Africa (Abyssinia). Genus XXXVII. — PELTIGERA Wildenow. Floræ Berolin. Prodr. (1787) p.34, Hoffm. Deutschl. Flora M, p. 106, D. N. Osserv. sulla tribu delle Peltig. p.9, NyL. Essai nouv. classif. Lich. 1854, p. 13, et 1855, p.173 atque Synops. Lich. 1, p. 322, Linds. Hem. Spermog. filament. Lich. (A859) p. 173, Th. Fr. Genera Heterolich. europ. (4861) p. 55, Stizenb. Beitr. Flechtensystem. (1862) p. 165, Müll. Arg. Classif. Lich. Genève (1862) p. 30, Schwend. Untersuch. Flechtenth. W (1862) p. 48, tab. IX, fig. IX, Tuck. Genera Lich. (1872) p. 37 et Synops. North Americ. Lich.1, p.105 ; Peltidea Ach. Lichenogr. suecicæ. Prodr. (11798) p. 159 pr. p., Hethod. Lich..p. 282 (sect.. Emprostea), Lichenogr. univ. p. 98, tab. X fig. 6-9 et p. 514 et Synops. Lich. p. 237; Glück £nthourf Flecht.-Spermogon. (4899) p. 193, fig. 13%, tab. IL, fig. 19. Thallus cinerascens, vel brunneus aut fuscescens, procumbens, raro erectus, interdum marginibus et vulgo lobulis fertilibus ascendens, sæpe late expansus, foliaceus, membra- naceus, fragilis, opacus et dorsiventralis. Cortex superior pseudoparenchymaticus. Gonidia aut chlorophylla, et tunc sectio Pellidea, aut phycochromate colorata, et tune seetio Eupeltigera. Hyphæ medullares materia albida tectæ, prope gonidia superficiei paral- lelæ et inferne ramosæ seplalæque necnon pariete incrassatæ. Pagina inferior cortice des- Liluta, araneose tomentosa atque venis nervisve reliculatis rhizinisque munitis cum retis maculis semper pallidioribus aut albis ornala. Apothecia peltiformia in apice lobulo- NOUVELLES ARCHIVES ou MuséuM, 4° série, — II. 12 90 AMP rum enata, antlica, rarius rolundata, sæpius elongata et dorso plicata, primum cortice thallino plus minusve velata, mox denudata atque margine tenui cincta; subtus araneosa, absque venis. Excipuli cortex lateralis tantum atque pseudoparenchymaticus ; sub apo- thecio hyphæ sicut in thalli pagina infera, gonidiis deficientibus. Epithecium coloratum et amorphum aut paraphy seplatæ, 52-62 y longæ et 3-4 p latæ. Status forsan pumilio formæ typicæ; in herbario meo adest specimen in Chili a Bertero lectum et a cel. Müll. Arg. f. microcarpa notatum; sed illius thallus normalis. Habitant tum forma typica, tum tres aliæ formæ insuper in Asia arctica et in montibus Hima- laya ; in Africa septentrionali (Algeria), tropico-orientali et australi atque in ins. Canaris et Madera ; in America borea atque in montibus tropicæ usque in Chili; in tota Europa. — F.3.rufescens Wain. Lich. in viciniis Viburgi observ. (1875) p. 49 et Lich. Cau- cas. p. 306; Lichen rufescens Neck. Wethod. Muse. (1771) p. 79; Pelligera rufescens Hoffm. Deutschl. Flora 11 (1795) p. 107, Nyl. Lich. Japon. p. 32 et apud Hue Zich. erot. n. 901, Tuck. Synops. North Americ. Lich. 1, p. 108 et Lich. Americ. septentr. exsice. n. 104; Pellidea canina var. crispa Ach. Lichenogr. univ. (1810) p. 519; Schimperi Iter Abyssinicum, sectio secunda, 1842, n. 426 (idem numerus sub ?.canina Hoffm., sed ibi specimina alia) ; Zolling. /{er Javanic. secundum n.28; Hepp Ælecht. Europ. n. 850; Arn. Lich. exsice. n. 620 ®% etn. 1370 atque Lich. Monac. exsice. n° 339 et 376 ; Malbr. Lich. Norm. n. 369, Oliv. Herb. Lich. Orne n. 71, Flag. Lich. Franche-Comté n° 10 et 159 atque Lich. algeriens. exsice. n.9 ; Harm. Lich. Lothar. n. 343; Johns. The North Engl. Lich. Herb. n. 221. In Asia : 1. in Japonia legit R. P. Faurie, in Otaru, n. 108, 29 septembris 1885 ; in Hakodaté, n. 9200 ‘:", 15 aprilis 1893; in ins. Nippon, in Aomori, n. 12710 pr. p., mar- Lio 1894, dunes d’Aomori, n. 193, aprili 4897. — 2. In China, prov. Yun-nan, legit R. P, De- lavay in Ma-ent-chan, 10 septembris 1889. In Africa : in Tiaret legit de la Péraudière. In America : 1. In Ohio legit Sullivant. — 2. In republica Mexicana legit corticolam D' P. Maury inter Santa Lucia et San Mateo, n. 3855, 24 augusli 1890. In Oceania : in Nova Zelandia, Inrercargil, in freto Foveaux, legit cl. Filhol, anno 1875. Thallus raro cinereo, sæpius obscure vel rufescenti-brunneus, plagas 3-13 cent. latas formans, lobatus ; lobi 5-10 et rarius 20-25 mm. lati, profunde lobulati, vulgo margi- nibus tum in apice tum in lateribus ascendentibus et crispato-crenatis ; in superficie inæquales et etiam scrobiculati, nunc plus minusve araneoso-tomentelli, nunc pruina cæsio-albida tecti; sublus araneoso-tomentosi atque in centro nervis rhizinisque fuscis aul nigricantibus, etin peripheria minus obsecuris cum interstitiis albidis ornati. Cortex superior 40 y latus, albidus et superne brunneus, pseudoparenchymalieus, ex hyphis superficiei perpendicularibus, 3-4 septatis, cellulas rotundas vel angulato-oblongas, lumine testaceo, 7-10 y lato et passim minore, pariete tenui formantibus conslans; in speciminibus nudis cortex zona amorpha, parum crassa aut hyphis liberis decumbenti- busque, in pruinosis autem zona amorpha, inæquali et usque 20 y lata tectus. Stratum gonimicum 50 y latum e gonimiis 2-3 vel plures inter se junctis et in medio hypharum vigentibus constitutum. Hyphæ medullares materia albida obtectæ, 8-10 y lati, superficie parallelæ ramosæque, ramis obliquis vel perpendicularibus, septalæ, septis nune remolis, nunc cellulas 8-10 y latas, pariele crasso computato efficientibus, in zona externa paulo crassiores, nigrescentes atque striclius coalitæ. Apotheciain apice lobulorum demum 1 cent. longorum et ascendentium enala, primum subrotunda et antice replicata, demum © LICHENES EXTRA-EUROPÆI. 9 elongata et dorso voluta, obscure rufa, margine primum crenato et dein evanescente cincta, non raro apice fissa, subtus araneoso-lomentosa; excipulum laterale et grosse pseudoparenchymaticum ; epithecium rufescens et amorphum; hypothecium albidum ex hyphis septatis cellulas nunc elongatas, nunc lumine 3-4 y lato formantibus atque stricte coadunatis constans; paraphyses 110 y altæ, 2-3 latæ, tenuiter septatæ atque apice 3-4 L melientes; thecæ 95 y longæ et 10 y latæ; sporæ 8", hyalinæ, fusiformes, 3-5 sep- tatæ, 40-65 y longæ et 3,5-5 y latæ. Gelatina hymenialis iodo cærulescens, mox decolo- rata, thecis persistenter cærulescentibus. À P. canina Hoffm. differt præsertim lobis angustioribus, profundius divisis et mar- ginibus elevatis et crispato-crenatis; in terris calcareis primo aspectu pruina densa paginæ superioris (v. g. Arn. exsice. n. 620) recognoscitur. Habitat insuper in Asià usque in montibus Himalaya; in Africa (Abyssinia, Guinea et ins. Madera et Teneriffa) ; in America utraque ; in Europa. — Var. 4. prætextata Lamy de la Chapelle Catal. Lich. Mont-Dore p.43; Peltidea ulorrhisa & prætextata Foerke in Sommerf. Supplem. Flor. Lappon. (1826) p. 193 ; Peltigera rufescens var. prætextata Ny1. Synops. Lich.T, p. 325, Th. Fr. Lich. arctoi (4860) p. 45 et Müll. Arg. Lich. Chinens. p. 235; Peltidea canina undulata Delise in herb., Schær. Ænum. Lich. europ. p. 20; Pelligera canina Ÿ. undulata Arn. Lich. frän- chisch. Jura p. 68, Hue Lich. Canisy p. 27 et Harm. Lich. Lothar. n. 342; Peltigera canina var. sorediata Schær. ÆEnum. Lich. europ. (1850) p. 18, Malbr. Catal. Lich. Norm. p.94et Lich. Norm. n. 267; P. canina var. sorediosa Oliv. Herb. Lich. Orne n. 169 ; P. crispa Flag. Lich. Franche-Comté n. 160. In Asia : 1. in Japonia legit R. P. Faurie supra terram in ins. Yeso, sine loco notato, n. 628 pr. p., julio 1898, in Hakodaté, n. 245, maio 1897, in montibus Aomori, n. 248, 30 maii, in Aomori (Daishaka), n. 259 et in Aomori, n. 261, 18 junii 1897; in ins. Nippon, in castello Moriska, n. 1330, aprili 1899; in monte Daisen, n. 2145, 26 maii 1899. — 2, In China, prov. Yun-nan, legit R. P. Delavay supra terram in monte Tsang-chan, 27 junii 1887. In Africa : in Algeria legit D' Cosson in monte Aïin-Talazit, prope Blidah, julio 1854. In America : in Ohio supra terram legerunt Lesquereux, n° 269, 270 et 271 atque Sullivant. Cuncta hæc specimina sterilia. Thallus cinereo vel obscure aut adhuc rufescenti-brunneus, plagas 6-15 cent. latas efficiens, subopacus vel nitidus, aliquando suborbicularis ; lobi 2-3 cent. lati, satis pro- funde lobulati, subimbricati, in peripheria ambitu rotundi et sinuati, applanati vel mar- gine paulum adscendente crenatoque, in centro marginibus coralloideo vel sæpius microphyllino-disseclis, parvis foliolis crenatis et non raro simul ramosis ; supra parum inæquales, peripheriam versus lævigati et in centro, nune parum, nunce copiose his parvis foliolis ornati aut omnino tecli atque præsertim peripheriam versus araneoso- tomentelli ; subtus ubique araneoso-tomentosi atque nervos in centro brunneos, in peri- pheria albidos, rhizinas concolores aut fuscescentes atque interstitia albida præbentes. In lobulo bene evoluto cortex superior 50-60 x latus, pseudoparenchymaticus cum cellularum lumine usque 20 & lato ; hyphæ medullares 5-12 y crassæ et sicut in forma genuina implexæ. Parvi folioli marginis eodem modo ac thallus compositi; in his cortex unicus vel superior 20-40 y latus, pseudoparenchymatieus, gonimia et hyphæ medullares; insuper in foliolis omnino externis cortex inferior, 8 & latus, ex hyphis semel tantum septatis seu ex cellulis in unica serie constans ; in cæteris cortex inferior deficiens et parvulæ rhizinæ. Apothecia in Neustria et in Sabaudia visa, vulgo magis rotundata quam in ?. canina Hoffm. et magis obscure colorala ; attamen in exemplaribus in Pugny 96 A.=M: HUE. Hue Lich. Aix-les-Bains, p.13)apothecia oblonga et retro plicata, fere sicut in ?.canina (Hoffm. atque hoc modo transitum inter formam typicam et præsentem varietatem expri- mitur. Sporæ triseptatæ et paulo minores, 35-48 w longæ et 4,5-6 mm. latæ. In Ohio apothecia subrotundata, paraphyses 2-3, et apice 45, raro 7 u crassæ, tenuiter septalæ: sporæ eliam triseptatæ, sed paulo angustiores et longiores, 36-55 y longæ et 4-4,5 y latæ. Iodo thecæ tantum cærulescentes. Viget insuper in tota Europa, a Lapponia in Caucasum et vulgaris in Neustria supra domos stramenlis tectas. — Var. erumpens Hue ; Peltidea erumpens Tayl. in Hook. Journ. of Botan. 1541, p. 184, ex Hibernia, Müll. Argov. Lich. Beitr. n. 1987; Peltigera erumpens Waïin. Étude Lich. Brésil X (1890) p.182 et Lich. in Caucaso p. 306; P. spuria var. erumpens Harm. Catal. Lich. Lorraine (1898) p. 221; P. canina$ sorediata Schær. ÆEnum. Lich. europ. (1850) p. 20; P. canina var. extenuata Nyl. in Norrl. Bidr. Tavastl. Flora (1870) p. 178, Wain. Lich. in vicin. Viburgi observ. p. 49; P. canina var. soreumatica Flot. Lich. FElor. Silesiæ (1850) p.10 et Deutsch. Lich. n. T2 DE, Arn. Lichenenfl. München (1891) p. 38et Lich. monac. exsice. n. 424; P. rufescens Var. vulnerata Müll. Arg. Lich. Beitr. (1882) p. 408; P. pusilla var. vulnerala ejusdem Lich. Beitr. (1888) n. 1287 et Lich. Yatab. p.192; P. spuria ar. sorediala Harm. Lich. Lothar. n. 346; conf. etiam Hue Lich. grèves Moselle, p. 378. In Asia : in Japonia legit R. P. Faurie supra terram in ins. Nippon, in Huki, n. 1357, 17 junii 1898. Thallus obscure viridi-cinerascens, foliaceus, decumbens, tenuis, parvulus, 4 cent. longus et 0,6-10 mm. latus; folia primum rotundata, dein non profunde lobata, ambitu integra, supra passim sorediis rotundis parum elevatis, cæsiis et pulverulentis atque demum albidis et non pulverulentis ornata, inter soredia aut glabra aut tenuiter araneoso-tomentella ; subtus etiam araneoso-tomentella, atque venis rufidulis et reticu- latis, cum interstitiis albidis, atque præsertim basin versus paucis rhizinis venis conco- loribusmunita. Cortex superior 30-404 latus, albidus, vel pseudoparenchymaticus ex hyphis superficiei parallelis, 2-septatis, cellulas oblongas, lumine 8-16 y lato, pariete satis crasso atque sæpe cellulas deformes, pariete valde incrassato et lumine fere deficiente forman- tibus atque strato amorpho 4-6 4 lato teclis constans, vel sub sorediis deficiens. Stratum gonimicum crassum. Hyphæ medullares materia albida teclæ, 4-6 uw laltæ, superficiei parallelæ et in zona exteriore ramosæ, articulatæ, vix crassiores atque stricte coalitæ. Videtur Lichen modo expositus in statu morboso, nam in herb. Roussel, in herb. Mus. parisiens., adsunt specimina sub nomine ?. canina $ sorediata Schær., omnino aspectu similia in quibus cortex superior 40 y latus, optime pseudoparenchymaticus cum cellulis oblongis vel angulatis, lumine 8-16 y, pariete tenui. In exsice. Harmand, ?. spuria var. sorediata, thallus paulo major, cinerascenti-brunneus, cortex pseudoparenchymaticus cum cellularum cavitate 8-15, et etiam 18 y lata, pariete tenui et hyphæ medullares in zona infera 5-14 4 crassæ. In exsicc. Arnold Zich. Monacens. n. 424, thallus alius, thallo parvæ P. raninæ similis, sorediis rarioribus similiter dispositis; notæ anatomicæ non recedunt, nam cortex 40 y latus, pseudoparenchymaticus, ex hyphis 2-septatis, cellulas oblongas angulatasve, lumine 9-18 et etiam 20 & lato, pariete tenui formantibus consli- tutus; hyphæ medullares 5-7 4 et in zona inferiore 8-15 L& crassæ. Igitur hæc varietas erumpens (Tayl.) sorediis rotundis cæstisque supra thallum sparsis atque notis anatomicis est recognoscenda, nam illius thallus forma et crassitudine variat, tenuis et ad var. spuriam (Ach.) in exemplaribus japonicis et in exsiccato lotharingensi vergens, magis crassus, latior et a P. canina Hoffm. in exsiccato monacensi haud dissimilis. LICHENES EXTRA-EUROPÆI. 97 Viget insuper in Europa (Hibernia et de hac tacent auctores anglici, Mudd, Leighton et Crombie), Gallia, Helvetia, Germania et mont. Caucaso). 362. Peltigera spuria DC. Æ{ore fr. IT (1815) p. 406, Nyl. apud Hue Lich. exot. n. 902; Zichen spurius Ach. Lichenogr. suecicæ Prodr. (1198) p. 159; Peltidea spuria Ach. Method. Lich. (1803) p. 283, tab. V, fig. 2 ; P. canina var. spuria Ach. Lichenogr. univ. (1810) p.518; Pelligera canina var. spuria Schær. Enum. Lich. europ. (1850) p. 21, Tuck. Synops. North Amerie. Lich. 1, p.109; P. canina $ pusilla Fr. Lichenogr. europ. reform. (1831) p. 45; P. pusilla Koerb. Syst. Lich. Germ. (1855) p. 59, Rabenh. Lich. europ. n. 421, Arn. Lich. Monac. exsice. n'° 11 et 91; P. canina var. pusilla Arn. Lich. exsice. n. 311 ; P. rufescens f. spuria Arn. Lich. exsicc. n. 1548; Pelligera spuria DC., Malbr. Lich. Normand. n. 312, Norrl. Herb. Lich. Fenn. n° 117 et 118 (posterior forma ad P. rufescentem vergens, sicut in Arn. exsicc. n. 1548), Oliv. Æerb. Lich. Orne n. 12, Flagey Lich. Franche-Comté n. 158 et Harm. Lich. Lothar. n. 346. In Asia: in Japonia legit R. P. Faurie saxicolam in ins. Yeso, sine loco determinato, n. 626, julio 1898; in ins. Nippon, in Aomori, n. 260, 17 junii 1897. et in Nazusan, n. 334, 30 julii 1897. Thallus cinereus vel cinereo-brunnescens, typice ereclus, raro breviler procumbens cum lobis fertilibus adscendentibus, 1-3 cent. altus, aut simplex et apice rotundatus atque 4-7 mm. latus, vel apice bi, tri aut pluri divisus ; supra dense araneoso-tomen- tellus ; ambitu integer; subtus etiam araneoso-tomentosus atque venis cinereis, parvis, lobum totum reticulatim percurrentibus cum interstitiis pure albis ornatus et basi rhizinis parvis et nigrescentibus substrato affixus. Cortex superior 40 & latus, albidus, pseudoparenchymaticus atque ex hyphis supertficiei perpendicularibus, 5-6 septatis, cellulas rotundas vel angulato-oblongas, pariete tenui, lumine testaceo, 5-7 u lato for- mantibus constans atque superne, hyphis in siralto usque 40 y crasso, aut liberis, aut laxissime implexis, raro erectis, sæpius procumbentibus, septatis seu non septatis, fre- quenter ramosis ornatus. Stratum gonimicum 40 y lalum ex gonimiis sæpe oblongis, 4-5 L lalis, hyphis gonidialibus immixtis constitutum. Hyphæ medullares materia albida tectæ, 4-5 y crassæ, varie directæ et in zona exteriore 8-10 y lata, albidæ, pariete incrassato, ramosæ, passim septatæ atque strictius coalitæ. Apothecia in apice rotundo folii thallini enata, primum rotunda et demum elongata atque dorso concava, obscure rufa vel nigrescentia, primum margine erenulato et dein tenui cincta atque subtus dense araneoso-tomentosa ; epithecium obscure rufum ; hypotheciu malbidum necnon ex hyphis septatis cellulasque oblongas præbentibus constans ; paraphyses 100 4 altæ, 2-3 crassæ, tenuiter articulatæ el apice 3-4 & melientes; thecæ cylindricæ 80 y longæ et 10 & latæ ; sporæ 8%, hyalinæ, 7-septatæ, 36-58 & longæ el 3-4,5 à lalæ. lodo thecæ solæ cærules- centes. Viget insuper in Africa tropico-orientali el in ins. Madera,; in America seplentrionali et antarc- tica (Fuegia et ins. Juan Fernandez); in Oceania (Nova Zelandia, Tasmania et terra Kerguelen) ; in Europa. 363. Peltigera polydactyla Hoffm. Deutschl. Flora I (1795) p. 106, Nyl. apud Hue Lich. exot. n. 906, Tuck. Synops. North Amer. Lich. T, p. 107 et Lich. Americ. sep- tentr. exsice. n. 10, Müll. Arg. Lich. Yatab. p. 192, Tulasne Hém. Lich. tab. VIT, fig. 1-3 et tab. IX, fig. 16-17; ZLichen polydactylon (4) Neck. Method. Muse. (1771) p. 85; (4) Adjectivum polydactylon apud Necker sine dubio errore sive grammatico, sive typographico, invenitur, nam ille auctor nominie masculino genere, Lichen, adjectivum ad neutrum genus per- tinens, polydactylon, mohvddzxtukos, 0ç, ov, junxit. Igitur illud verbum ab Hoffm. Plant. lichenos. et nuperrime à cl. Wain. Lich. Sibir. merid. p. 15 immerito resumptum fuit. NOUVELLES ARCHIVES DU Muséum, 42 série. — II. 43 98 A.-M. HUE. Peltigera polydactylon Hoffm. Plant. lichen. 1 (4790) p. 19, tab. IV, fig. 1; Lichen polydactylus Web. in Jacq. Collect. (1789) p. IV, tab. 14, fig. 2; Peltidea polydactyla Ach. Method. Lich. (1803) p. 286, Lichenogr. univ. p. 519 et Synops. Lich. p. 240, Peltigera polydactyla $ microcarpa Schær. Lich. Helvet. exsice. n. 30; P. polydactyla Hoffm., Malbr. Lich. Normand. n. 64, Oliv. Æerb. Lich. Orne n. 16, Flagey Lich. Fran- che-Comté n°11, 161 et 162, Norrl. Æerb. Lich. Fenn.n.317, Harm. Lich. Lothar. n. 344, Arn. Lich. exsice. n. 1030° et Lich. Monac. exsice. n. 340 et Johns. The North Engl. Lich. Herb:n."27. In Asia : 1. in Japonia legit R. P. Faurie supra terram aut cortices in ins. Riishiri, n.1423; in ins. Yeso, sine loco indicato, n. 614% pr. p., julio 1898, in monte vulcanio Mombetsu, n. 9197, 21 aprilis 1893, in monte Sapporo, n. 9213, 30 aprilis 1893: in ins. Nippoa, in monte Gansu, n. 738, 12 augusti 1898, in Kamitsuge, 13 maii 1899 ; in ins. Kiushu, in Taradaké, n. 1696, 6 junii 1899. — 2. In China, prov. Yun-nan legit R, P. Faurie supra terram in sylvis Song-pin supra Ta-pin-lze, 6 junii 1887, in Ma-ent-chen, 10 septem- bris 1889 et in Tchen-fong-chan, martio 1894. In Africa : 1. in Algeria, in montibus Djurdjura prope Bordj-Boghni legit D' Cosson, junio 1854. — 2. In ins. Borbonia, legit fr. Rodriguez, martio 1887. In America : 4. in Ohio legit Lesquereux supra terram,n. 272. — 2. In ins. la Désirade, supra truncos legit Lesquereux, n. 32. In Oceania : in Nova Caledonia, in Mont-Mou legit Balansa, altit. 1200 m., n. 2984. Thallus obscure glaucescens, vel pallide brunneus aut fuscescens seu his coloribus variegatus, foliaceus, membranaceus, nitidus, lobatus ; lobi 4-8 mm. lati (alibi latiores), sæpe sat profunde lobulati, ambitu integri aut crenati ; supra lævigali seu impresso-inæ- quales; intus albidi ; subtus tomentelli atque venis nunc ubique nigris, nunc et sæpius ad oras rufis, reticulalis cum interstitiis albidis et paucis rhizinis nigris ornati. Cortex supe- rior 40 y lalus, albidus aut superne brunneus, pseudoparenchymaticus, ex hyphis super- ficiei perpendicularibus 3-4 septatis, cellulas rotundas angulatasve, pariete tenui, lumine 9-12 y lato, passim et superne multo minore formantibus atque strato amorpho 5-6 4 crasso tectis constans. Stratum gonimicum crassum, cum gonimiis 4-8 y latis, subrotundis vel oblongis, et inter ea hyphæ gonidiales numerosæ. Medulla materia albida tecla ex hyphis 5-10 y latis, pariete paulum crasso, superficiei parallelis et obliquis, sat stricte implexis, atque in zona inferiore fuscis vel nigrescentibus, constricte septalis, septis remotis, pariete multum incrassato, ramosis et varie directis constituta. Apothecia rufa vel fusco-rufa, in apice lobulorum thalli pluries digitatorum, brevium aut paulum elongatorum atque adscendentium enata, oblongo-rotundata et margine thallode crenulata cincta, demum oblonga et retro voluta atque vulgo immarginata, sublus araneosa. Excipulum lateraliter tantum exstans corticem grosse pseudoparenchymaticum præbens ; hypothecium leviter luteolum; medulla ex hyphis 9-15 y latis, et in parte externa ramosis septatisque et pariete incrassato constituta ; epithecium rufescens; paraphyses 100 & allæ, 4 u crassæ (aliquando minores, conf. Hue Zich. Canisy, p. 29), constricte articulatæ, articulis elon- gatis, superne duobus ultimis approximatis, atque ultimo rotundo capitatæ ; thecæ cylin- dricæ 80 y altæ et 12 L latæ ; sporæ 8°, hyalinæ, fusiformes, 3-5 septatæ, aut septis indis- tinctis, 52-76 u longæ et 3-5 y latæ (in Hue Zich. Canisy longiores). Gelatina hymenialis iodo cærulescens et mox decolorata, thecarum apice persistenter cærulescente. — F. 1. collina Nyl. Lich. Scand. p. 90, Müll. Arg. Lich. Yatab. p. 192; Peltidea seulata B collina Ach. Lichenogr. univ. p. 515 secundum descriptionem, nam juxta Acharii herbarium hoc nomen ad Pelligeram scutatam Koerb. pertinet, conf. Wain. Adjum. Lichenogr. Lappon. fenn. p. 130. LICHENES EXTRA-EUROP ÆlI. 99 In Asia : in Japonia legit R. P. Faurie in ins. Yeso, n. 627, julio 1898; in ins. Nippon, in Onikobé, n. 286, julio 1897. À forma lypica recedit lobis angustioribus atque præsertim marginibus ascendentibus crispatisque. — F.2. hymenina Nyl. Lich. Scand. p. 90, Hepp Flecht. Europ. n. 851, Harm. Lich. Lothar. n. 344 et Johns. The North Engl. Lich. Herb. n. 2% ; Peltidea horisontalis B hymenina Ach. Lichenogr. univ. p. 516. In Asia : in Japonia legit R. P. Faurie in ins. Nippon in Onikobe, n. 287, julio 4897, in Huki, n. 608, 17 junii 1898, in castello Tottori, n. 2081,22 maiïi 1899; in ins. Sado, n. 898, 28 septembris 1898. Differt venis paginæ inferæ fere aut omnino confluentibus. Varial in n. 475, Aomori, 20 maiïi 1898, thallo passim et interdum late atque dense albo-pruinoso ; sub pruina cellulæ corticales deformatæ. Species vastissime distributa et vigens insuper in Asia (ins. Java); in Africa continente usque ad promontorium Bonæ Spei et in ins. Borbonia et Madera; in America utraque, etiam tropica; in Oceania (Nova Zelandia, ins. Sandwich et Campbell) ; in tota Europa. — Var. dolichorrhiza Nyl. Synops. Lich. 1 (1858-1860) p. 327, Müll. Arg. Lich. Beitr. n. 560, Lich. Miyosh. p. 122 et Lich. Yatab. p. 192; Pelligera dolichorrhisa Nyl. in Flora 1874, p. T1, apud Hue Zich. exot. n.907 el Lich. Japon. p. 32; P. polydactyla Hue Lich. Yunn. p. 23 (Delavay n. 1566). In Asia : 1. in Japonia legit R. P. Faurie ad ligna vetusla et rarius supra terram inins. Nippon, in montibus Aomori, n° 235, 30 maii 1897 et 476, 21 maii 1898, in Onikobe, n. 285, julio 1897, in Hakkoda, n. 368, 13 augusti 1897, in Nikko, n. 553, 30 maii 1898, in monte Daisen, n° 2112 et 2146, 26 maiïi 1899, — 2. In China, prov. Yun-nan, legit R. P. Delavay in Koua-la-po, 4 augusti 1885. In Africa : 1. in ins. Borbonia legit Frapier; in Mafate et sine loco indicato legit fr. Ro- driguez, annis 1889-1890. — 2. In ins. Madagascaria, in Imerina, legit fr. Rodriguez, anno 1889. Thallus pallide fuscescens, vel rarius livido seu viridi-glaucescens, plagas 5-10 cent. latas formans, foliaceus, tenuis, nitidus, late lobatus ; lobi 2-5 cent. lati, parum inter se cohærentes, vix lobulati, ambitu raro integri, sæpe crenati et paulum crispalti ; supra satis lacunoso-inæquales (in Japonia fere lævigati) ; intus albidi; subtus venis vel etiam nervis validis in centro nigrescenlibus aut rufis, cum interstitiis albidis, rhizinas nigrescentes, penicellatas, usque 1 cent. longas, ex hyphis 5-7 & lätis et remote septatis constantes emittentibus ornati atque ad peripheriam similiter venosi, venis rufis majoribus et inster- slitiis albis minoribus. Cortex superior 40 y latus, albidus, pseudoparenchymatieus, ex hyphis 3-4 septatis, cellulas rotundas vel angulalas, raro oblongas, pariete tenui, lumine 9-16 y lato formantibus atque strato amorpho 3-5 y lalo tectis constans. Stratum gonimicum salis crassum cum gonimiis subrotundis oblongisve et 4-6 & latis. Medulla angusta in exemplaribus ex Africa, paulo latior in his e Japonia provenientibus, materia albida tecta ex hyphis 6-10 y lalis, superficiei parallelis obliquisque et in parte externa latioribus, 16 y. metientibus, nigrescentibus, septatis, seplis parum elongatis, parietibus incrassalis atque strictius implexis constituta. Apothecia obscure rufa et demum nigricantia, in apice lobulorum sat longe vel breviter digitatorum et s&pe numerosorum in eodem lobo enata, primum oblongo-rotunda, 2-4 mm. lata el margine crenulalo cincla, dein dorso voluta et immarginata, subtus tomentella. Cortex excipuli lateraliter lantum existens et grosse pseudoparenchymaticus ; sub hypothecio angusto et albido hyphæ medullares in parle apothecii externa incrassalæ, 14-20 melientes, salis crebre seplatæ et parietibus 100 A.=M. HUE: incrassatæ ; epithecium rufescens ; paraphyses 120-140 y altæ, 2-3 u crassæ, septatæ, septisremotis, sed in apice duobus approximatis etcellula rotunda, 4-5 y metiente, capitatæ ; thecæ 90-100 y longæ et 11-9 y latæ; sporæ 8"*, hyalinæ, fusiformes, 3-7 septatæ, seplis interdum indistinctis, rectæ vel leviter et pro parte incurvatæ, $0-100 y longæ et 4 y latæ. Gelatina hymenialis iodo cærulescens, dein decolorata, thecarum apice persistenter cæru- lescente. À forma typica recedit hæc varietas thallo tenuiore seu medulla angustiore, lobis sæpe latioribus, paraphysibus minus crassis atque præserlim rhizinis longis paginam inferam ornantibus. Variat in Japonia, in ins. Nippon, in Asamayana, n. 320, 19 julii 1897 mar- ginibus thalli angustoribus alque crispalo-dilaceratis. Hæc varietas vigens in ins. Borbonia a cl. Stizenberger in sua Lichenæa africana non indicatur; attamen in hac insula « Plaine des Cafres à Salazie », jam anno 1840 à Lepervanche-Mézières lecta fuerat ex herb. Bory de Saint-Vincent. Viget insuper in Asia (ins. Java); in regionibus tro- picis Africæ ; in America à republica Mexicana usque in Brasiliam et Argentiniam ; in Oceania (Australia, Nova-Zelandia et ins. Sandwich). 364. Peltigera horizontalis Hoffm. Deutschl. Flora (1795), p. 107 (secundum des- criptionem et exclusis individuis aliüis.., conf. Wain. Æevis. lich. Hoffm. p. 11, Nyl. Synops. Lich. 1, p. 327, tab. VIIL, fig. 39 et apud Hue Zich. exot. n. 908, Tul. Hém. Lich. p. 44 et tab. VIT, fig. 4-14, Schwend. Untersuch. Flechtenthall. p. 49 et tab. IX, fig. 9, Rabenh. Aryptog.-Flora von Sachsen, ete., Flechten, 1870, pp. 267-268, fig. a-e, Tuck. Synops. North Americ. Lich. T, p. 106 et Lich. Americ. seplentr. exsice. ni A et 12, Müll. Arg. Lich. Yatab. p. 192, Harm. Catal. Lich. Lorraine, p. 222 et tab. XIV, fig. 3, Lichen horisontalis L. Spec. Plant. (1753) n. 48, Wain. Æevis. Lich. in herb. Linn. asserval. p.6; Peltidea horisontalis Ach. Method. Lich. (1803) p. 288, Lichenogr. univ. p. 515 et Synops. Lich. p. 238 (exclus. variet.); Peltigera horisontalis Hoffm., Schær. Lich. Helvet. exsice. n. 27, Hepp Ælecht. Europ. n. 52, Mandon Lich. Madère n. 27, Billot Ælora exsiccata continuée par Bavoux, Guichard et Paillot, n. 3792, Malbr. Lich. Norm.n. 115, Olivier Æerb. Lich. Orne n. 170, Flagey Lich. Franche-Comté n. 163, Arnold Zich. Monac. exsice. n. 388, Harm. Lich. Lothar. n. 341 et Johns. 7he North Engl. Lich. Herb. n. 228. In Asia : in Japonia legit R. P. Faurie in ins. Rebunshiri, in maritiniis rupibus, n. 9465, 23 maii 1892; in ins. Yeso, sine loco indicato, n. 614 pr. p., 628 et 640 et 642 pr. p. julio 1898 ; in ins. Nippon, in Fujiyama, n. 501 pr. p., 10 junii 1898. Thallus viridi-glaucescens aut pallide vel etiam obscure fuscescens, seu adhuc his colo- ribus variegatus, foliaceus, plagas 6-15 cent. latas formans, foliaceus, salis crassus, nili- dus, lobatus ; lobi 10-20 cent. lati, lateraliter integri vel paulum crispalo-sinuali, apice steriles rotundati, fertiles in plures lobulos breves aut paulum elongalos apothecia ferentes divisi; supra læves, interdum impresso-inæquales et glabri; intus albidi; subtus araneosi in centro venis aut nervis nigris aut fuseis, et peripheriam versus venis rulis ubique reticulatis cum interstitiis albidis necnon passim rhizinis nigris ex hyphis fascicu- latis 5-7 y crassis constantibus ornali. Cortex superior in tota zona exteriore æqualis, albidus, 40 y latus, pseudoparenchymaticus, ex hyphis superficiei perpendicularibus, 3-4 septatis, cellulas angulato-oblongas, raro subrotundas, pariete parum crasso, lumine 11-16 y lato formantibus constitulus. Stralum gonimicum parum crassum; medulla materia albida tecta, ex hyphis prope gonimia 5-6 y latis, albidis, superficiei parallelis et obliquis, laxe implexis, el in zona externa rufescentibus vel nigrescentibus, 8-12 y latis, articulatis, ramosis et stricte coadunatis constituta. Apothecia in apice lobulorum ascen- dentium enata, horizontalia, pallide vel obscure rufa, oblonga vel transversim oblonga, 2-8 mm. lala, primum thalli cortice velata, hoc cortice mox dilacerato et demum evanes- LICHENES EXTRA-EUROPÆI. 101 cente ; subtus primum araneosa et lævigata et demum plus minusve granulata. Excipulum laterale tantum, latum, grosse parenchymaticum cum cellularum lumine usque 20-28 y metiente ;sub hypothecio albido vel rufidulo ex hyphis septatis et cellulas satis magnas præbentibus, hyphæ medullares albidæ, articulatæ, 10-12 y latæ et laxe implexæ atque in zona exteriore rufæ vel nigricantes, 12-16 y latæ, articulatæ, articulis elongatis, necnon ramosæ et stricte coadunatæ ; paraphyses 120 & altæ, 2-5 y latæ, constricte septatæ, septis remotis, atque apice rufescentes, 5-7 4 metientes ; sporæ 8"*, hyalinæ, fusiformes, 3-sep- tatæ, 36-42 y longæ et 6,5-7 à latæ. Gelatina hymenialis iodo cærulescens, mox vinose rubens, thecarum apice persistenter cærulescente. Cephalodia nigra vel fusco-nigra, parvula, 0,6-1, raro 2 mm. lata, rotunda vel angulata, aliquando 2-3 aggregata et supra thallum nata et vigentia. In interiore eorum parte hyphæ et gonidia nostocacea ; in exte- riore autem, id est lateraliter et superne, cortex 20-30 % latus, ex hyphis corticis Lichenis continuatis, constricte septatis ramosisque, lumine parvo constans. Sub juvenili cephalodio cortex superior Lichenis normalis ; sub vetustioribus hyphæ hujus corticis cel- lulas angustiores et sæpe deformes præbent. Sunt igitur cephalodia epigena, sed non cephalodia vera a D'° Forssell Ueber die Cephalod. p. 2 definita in quibus, atfirmante illo auctore, gonidia alterius typi ac in thallo inveniri debent. Contendit ibidem p. 13 nulla cephalodiorum exempla in aliis quam Archilechinibus observata fuisse, proindeque cephalodiis nostris supra allatis huic assertioni contradicitur, nam a cephalodiis Peltideæ aphthosæ Ach. cortice non pseudoparenchymatico tantum differunt. Variat in Japonia, n. 614 pr. p., thallo angustiore tenuioreque et tuberculis parvis supra sparsis ornato. Omnes notæ anatomicæ minores nam cortex superior in lobis recentibus 15-20 y, in vetustioribus 30-40 & latus cum cellularum lumine 4-8 y lato atque strato amorpho 2-3 vel 9 & crasso. Hyphæ medullares prope gonidia albidæ 4-5 4 latæ, in zona inferiore 7-10 vel 12-20 y latæ, fuscescentes vel nigrescentes, ramosæ, non septatæ atque stricte coadunatæ ; sporæ vero etiam 3-septatæ, sed paulo longiores 42-54 longæ et 6-7 LL latæ. Viget insuper in Africa (ins. Madera); in America boreali ; in Europa. Genus XXXVIIT. — W£PHROMA Ach. Lichenogr. univ. (1810) p. 101, tab. XI, fig. 1, et p. 521 atque Synops. Lich. p. 24, D. N. Osserv. sulla tribu delle Peltig. (1851) p.14, Nyl. Essai nouv. classif. Lich. 1854, p. 13, et 1855, p. 172, Linds. em. Spermog. filament. Lich. (1859) p. 174, tab. IX, fig. 28-34, Th. Fr. Genera Heterolich. europ. (1861) p. 54, Stizenb. Beitr. Flechtensys- tem. (1862) p. 165, Müll. Arg. Classif. Lich. Genève (1862) p. 29, Schwend. Untersuch. Flechtenth. (1862) p. 47, tab. IX, fig. 8, Tuck. Genera Lich. (1872) p. 35 et Synops. North Americ. Lich. L (1882) p.102, Fünfstück Beitr. Entwickel. Lich. 1884, p. 15, tab. 111, fig. 3-4 et tab. IV, fig. 10; Peltigera Hoffm. Deutschl. Flora K (1795) p. 106 pr. p.; Peltidea Ach. Lichenogr. suecicæ Prodr. (1798) p. 159 pr. p. et Hethod. Lich. p. 282 (sect. Opisieria). Thallus glaucescens, cinerascens aut brunneus, prostratus et simul marginibus non nunquam et sæpe lobis fertilibus ascendens, late seu parum expansus, foliaceus, membra- naceus, fragilis, opacus, substrato rhizinis vel hausteriis affixus et dorsiventralis, Uterque cortex pseudoparenchymaticus. Gonidia vel chlorophylla, et tune sectio ÆZunephroma, vel phycochromate et tunc sectio Vephromium, colorata. Hyphæ medullares materia albida tectæ atque superficiei parallelæ. Apothecia postica et tandem resupinata, id est in pagina infera lobuli, mox erecti et demum supra thallum eversi nata, rotunda vel trans- 102 A.-M. HUE. versim oblonga aut eliam reniformia, primum cortice thallino velata, dein denudata atque margine thallino lenui cincta; sub illis pagina superior cum cortice gonidiis atque hyphis medullaribus continuata. Epithecium coloratum el amorphum; hypothecium ex hyphis septalis formatum; paraphyses parum crassæ, constricte et remote septatæ ; sporæ octonæ, fuscæ vel fuscescentes, oblongæ. Spermogonia ad margines thalli sita ; sper- malia recla, apicibus leviter incrassata atque arthrosterigmatibus affixa, Tulasne Ye6m. Lich. p. 171 et tab. IX, fig. 18-24. Sectio I. — EunerxRoMA Stizenb. Beilr. Flechtensystem. (1862) p. 165; genus Nephroma Nyl. Enum. Lich. (4858) p. 101 et apud Hue Addend. Lichenogr. europ. p. 50 et Lich. exot. ni 912-918, Müll. Arg. Conspect. system. Lich. N. Zeland. (1894) p. 9; Glück Entwurf Flecht.-Spermog. (1899) pp. 73 et 90. Hæc sectio a sequente non secernitur nisi gonidiis viridibus parvisque seu leptogonidiis, conf. Bornet Aecherch. gonid. 1, pp. 24 et 25. 365. Nephroma arcticum El. Fr. Zichenogr.europ. reform. (1831) p. 42, Nyl. Synops. Lich. 1, p. 316, tab. I, fig. 18 et tab. VIT, fig. 36 atque apud Hue Lich. exot. n. 949, Tuck. S'ynops. North Americ. Lich. TV, p.103 et Lich. Americ. septentr. exsice. n. 62, Forssell Stud. Cephalod. (1883) tab. I, fig. 6; Lichen arcticus L. Spec. Plant. p. 1616; Peltidea arctica Wahlenb. (1812) p. 448 ; Lichen polaris Ach. Lichenogr. suec. Prodr. (1798) p. 163; Peltidea polaris Ach. Method. Lich. p. 288; Nephroma polaris Ach. Lichenogr. univ. p. 521 et Synops. Lich. p: 241. Th. Fr. Lich. Suec. exsicc. n. 4; Un. itin. cr. 1867, Helbom, n. 6; Norrlin Æerb. Lich. Fenn.n.38; Arn. Lich.exsice. n. 1218 *,?. In Asia : in Japonia, in ins. septentrionali Riishiri, n. 1405, 95 julii 1899. Thallus viridi-flavens, foliaceus, lale expansus,procumbens, membranaceus, rigidus, subnitidus, K et CaCI extus et intus immutatus, lobatus, lobis 2-4 cent. latis, subimbri- catis, ambitu sinuatis, supra lævibus aut plus minusve inæqualibus ; intus albidus ; sub- us niger rugosusque et rhizinis, nigris, parvis fulcrantibusque munitus atque ad peri- pheriam pallide brunneus, etiam rugosus, sed satis late nudus. Cortex superior 40-45 w latus, albidus et superne flavicans, pseudoparenchymatieus, hyphis superficiei perpendi- cularibus 4-5 septatis, cellulas oblongas, pariete parum crasso, lumine 6-9 y lato, in parte supera minores el rotundas atque strato amorpho, 6 y lato superne teclas præbentibus cons- tans. Stratum gonidiale crassum et continuum alque gonidiis 4-8 y latis formatum, conf. Bornet Recherch. gonidies Lich. T, p. 24; hyphæ gonidiales et medullares materia albida teclæ. Medulla ex hyphis 2-4 y crassis, articulatis articulis elongalis, pariete tenui, super- ficiei parallelis et passim omnino perpendicularibus constans. Cortex inferior niger aut brunneus, 10-16 y lalus. etiam pseudoparenchymaticus, cellulas rotundas, lumine 7-10 y lato, ostendens ; rhizinæ ex hyphis nigrescentibus, sæpe fasciculalis, 3-4 L latis et articu- latis constitutæ. Apothecia 0,7-15 mm. (alibi 3-4 cent.) lata, Lestaceo-rufa, plana, rotunda vel basi subreniformia, postica, apicem versus lobuli thallini enata et margine e thallo oriundo circumdata ; subtus primum omnino lævia, cortice superiore thalli continuante, demum sat profunde rugosa. Sub apothecio cortex 60-80 H latus, dentatus (in apotheciis bene evolutis) et pseudoparenchymaticus, sicut thalli superior cortex; sub illo gonidia, dein medulla laxa et demum hypothecium, leviter flavescens aut incoloratum, ex hyphis strictissime implexis constans ; epithecium flavidulum ; paraphyses 80 y altæ, simplices, 2,5 4 crassæ, constricte articulatæ, articulis elongatis, et apice incrassatæ, 3-44 metientes; thecæ cylindricæ 60-70 & longæ et 13-14 y latæ, apice vix incrassatæ ; sporæ 8", leviler LICHENES EXTRA-EUROP ÆI. 103 fuscescentes, 3-septatæ, apicibus acutæ, 26-30 y longæ et 4-5 y latæ. Gelatina hymenialis vix cærulescens et mox vinose rubens, hypothecio magis cærulescente. In herb. Musei parisiens. specimen in Lapponia lectum 40 cent. longitudine metit ; aliud ex eadem regione folia 8-10 cent. lata præbet. Nondum in Japonia lecta fuerat hæc species; viget insuper in regionibus arcticis et boreis Asiæ, Americæ et Europæ. 366. Nephroma antareticum Nyl. Synops. Lich. 1, p.317 et tab. VIII, fig. 37 atque apud Hue Lich. exot. n. 913, Müll. Arg. in Mission scient. cap Horn. Lich. p. 14; Lichen antarcticus Waulf. in Jacq. Miscellan. austr. p. 370, tab. X, fig. 1; W. australe Rich., W. Lechler Plant. Magellanicæ, n. 999, in herb. Mus. parisiens. In America antarelica : legit Commerson ex corticibus arborum, in sylvis quæ sunt sub montibus Commersonianis et aliis Magellanicis, anno 1767. In Patagonia corticola in Smith canal, sine nomine collectoris, 29 decembris 1895. Thallus viridi-flavens velstramineus, foliaceus,procumbens, satlate expansus, 10-15 cent. lalus et sæpe minor, rigidus, subnitidus, K et Ca CI extus et intus iëmmutatus ; lobatus, lobis 2-3 cent. latis, subimbricatis, superficie lævibus atque frequenter scrobiculatis, scrobicu- lis sæpe lalis et profundis, ambitu integris aut crenatis ; intus albidus ; subtus albidus vel pallide stramineus, valde inæqualis, bullatus fundo scrobiculorum paginæ superioris montium instar elevato atque omnino glaber, sed in centro parum nigricans et ibi substrato hausteriis affixus. Cortex superior 60 & latus, albidus et superne flavescens, pseudoparenchymaticus cum cellulis vel oblongis 5-6 , vel subrotundis 9-10 x metientibus etstrato amorpho in zona externa, 6 & crasso teclus. Gonidia 9-13 y lata in strato continuo et crasso sub cortice superiore posita ; hæc medullamque materia albida tegit. Hyphæ medul- lares 5-7 u crassæ, pariete sat crasso, cavitate dimidiam crassitudinis partem metiente, non articulatæ, varie directæ et stricte implexæ. Cortex inferior 20 y latus, albidus atque pseudoparenchymaticus. Apothecia 0,8-25 mm. lata, obscure rufa, postica, plana, oblongo-rotunda, non raro basi reniformia, apicem versus thalli lobulorum, illius cortice superiore sub eis continuato, enata, atque margine e thallo proveniente circumdata, subtus primum lævigata et dein plus minusve rugosa. Cortex sub apothecio 60 y latus, pseudo- parenchymaticus; post illum stratum gonidiale et medulla laxa et dein hypothecium leviter flavens etstrictum ; epithecium leviter rufescens ; paraphyses 90 W altæ, 2 u crassæ, non articulatæ et apice non incrassatæ ; sporæ 8"*, fuscæ, 18-22 & longæ et 8-10 y lalæ. Gelatina hymenialis cum hypothecio cærulescens et dein vinose rubens. À præcedente primo intuitu recedit hæc species thallo supra magis scrobiculato et infra albido atque rhizinis destituto. Species Americæ antarcticæ propria. 367. Nephroma australe À. Richard Voyage découv. Astrolabe (1832) p. 31, tab. IX, fig. 2, Bab. Lich, New Zeal. p. 1, Nyl. Synops. Lich. 1, p. 4%, Lich Novæ Zeland. (1888) p. 44 et apud Hue Lich. exot. n. 915, Müll. Arg. Consp. system. Lich. Novæ Zeland. p.31, Hellbom Lichenæa Neo-Zeeland. p.21; Nephroma pallens Nyl. Enum. Lich. (K858) p.101; W. antarcticum var. tenue Nyl. Synops. Lich. p.317 et Lich. Novæ Zeland. (1867) p. 246. In Oceania : e Nova Zelandia corticolam misit sir Locke Travers ad universalem exhi- bitionem Parisiis anno 1889 habitam. Thallus viridi-flavens, foliaceus, prostratus vel lobulis fertilibus ascendens, parum expansus, plagas 3-6 cent. longas formans, membranaceus, nec K nec CaCl reagens; lobatus lobis 3-8 mm. latis, applanatis vel passim leviter convexis, raro concavis et lævi- 104 A.-M. HUE. gatis ; ambitu sinualis; intus albidus; subtus pallide flavescens et in centro nigrescens, lævigatus et nudus. Cortex superior 40-50 y latus, albidus et superne leviter flavicans, pseudoparenchymaticus, cellulas rotundas vel angulatas, pariete tenui, lumine 6-10 w lato præbens, atque in zona externa, 7-8 & lata, amorphus vel fere amorphus et tunc passim cum parvis cellulis oblongis et superficiei parallelis. Stratum gonidiale sat crassum cum gonidiis 10-12 y latis. Medulla, materia albida tecta, ex hyphis 2-3 w latis, nunc superficiei parallelis et simplicibus, nune illi perpendicularibus vel obliquis et constricte septatis et stricte coalitis constans. Cortex inferior 30 y latus, flavidus et corpusculis repletus, pseudoparenchymaticus, sed ex hyphis obliquis et in parte externa longitudi- nalibus constitutus. Apothecia 4-10 mm. lata, obscure rufa, postica, apicem versus laciniarum sæpe ascendentium et interdum bifurcatis enata, transversim oblonga vel rarius subrotundala, subtus primum læves, corlice thalli superiore simpliciter conlinualo et demum minute areolata. Excipuli cortex 60-90 v latus, inæqualis seu dentatus et pseu- doparenchymaticus; post hunc stratum gonidiale, dein medulla stricta et demum hypo- thecium leviter flavidulum ex hyphis constricte septatis et stricte coalitis constans; epithecium leviter rubiginascens ; paraphyses 90 y altæ, 1,5-2 y latæ, nec articulatæ, nec ramosæ et in apice leviter incrassatæ, 3 & metientes; sporæ 8", fuscæ, 3-septatæ, 15-18 L longæ et 6-8 & latæ, immixtis magis oblongis, 19-20 y longis et 6-7 y latis. Gela- tina hymenialis iodo cærulescens et dein in apice paraphysum decolorata. Variat marginibus thalli coralloideo-dissectis atque apotheciorum margine parvulis foliolis ornato. Viget insuper in America meridionali (Chili). Sectio II. — Nerxromum Stizenb. Beitr. Flechtensystem. (1862) p. 165; genus Nephromium Nyl. Enum. Lich. (1858) p. 101 et apud Hue Addend. Lichenogr. europ. p. 50 et Lich. exot. n'° 888-895, Mull. Arg. Consp. system. Lich. N. Zeland. (1894) p. 9, Glück Entwurf Flecht.-Spermog. (1899) pp. 28 et 89. A præcedente nisi natura gonidiorum quæ plus minusve cærulescunt et ad genus Alga- rum ÂVoctoc Vauch. referenda sunt (Bornet Recherch. gonid. X, pp. 29 et 32) non differt illa sectio. 368. Nephroma resupinatum El. Fr. Ælor. scanic. in Corpus Ælorar. province. Sue- ciæ, 1835, p. 258, Rabenh. Deutschl. Cryptog.-Flora, W, 1845, p. 68, Schær. £num. Lich. europ. p. 18 et Tulasne HMém. Lich. tab. IX, fig. 18-23; Lichen resupinatus L. Sper. Plant. (1753) p. 1148, n. 44, teste Waïn. AÆevis. Lich. in herb. Linn. asservat. p. 6 el Notulæ de synonym. Lich. p.23; Peltidea resupinata Ach. Method. Lich. (1803) p. 289; Nephroma resupinata Ach. Lichenogr. univ. (1810) p. 522 ® et Synops. Lich. p. 24; Peltigera tomentosa Hoffm. Deutsehl. Flora W (1795) p. 108; Nephroma tomentosum Flot. Lich. Flor. Siles. IT (1850) p. 8, Tuck. Synops. North Americ. Lich. X, p. 103 et Fünfstück Beitr. Entwickel. Lich. tab. TI, fig. 3 et 4; Nephromium tomentosum Nyl Synops. Lich. 1 (1858-1860) p. 319 et apud Hue Zich. erot. n. 888, Schwend. Untersuch. Flechtenthall. T1, p. 417 et tab. IX, fig. 8, Harm. Catal. Lich. Lorraine p. 215, tab. XI, fig. 34ettab. XIV, fig. 2, Linds. Hem. Spermog. filament. Lich. p.172 et Lab.IX, fig. 28-34; N. resupinatum Arn. in #lora 1884, p. 23 et Lich. fränkisch. Jura p. 64; Pelligera resupinata $& tomentosa D. G. Flore fr. Il (4815) p. 467, Schær. Lich. Helvet. exsice. n. 259; Vephroma resupinatum Ach., Tuck. Lich. Amer. seplentr. exsice. n. 13; idem 4 lomentosum Hepp Ælecht. europ. n. 362; Nephromium resupinatum (L.) Arn. Lich. Monac. exsice. n. 90; N. tomentosum Nyl., Norrl. Æerb. Lich. Fenn. n. 39, Flag. Lich. Franche-Comté (var. fuscum) n.8 et Harm. Lich. Lothar. n. 339. LICHENES EXTRA-EUROP ÆI. 105 In Asia : in Japonia corticolam legit R. P. Faurie in ins. Riishiri, n° 144 pr. p., 1547 et 1556, 25 julii 1899 ; in ins. Yeso, sine loco indicato, n. 641, julio 1898; in ins. Nippon, in Onikobe, n. 310, julio 1897, in Aomori, n. 4173, 20 maii 1898 et n. 2271, octobri 1899 ; in Nikko, n.563, 30 maii 1898, in Bandaisan, n° 901 et 904, 4 septembris 1898, in monte Daisen, n. 2113, 26 maïi 1899; in ins. Kiushu, in Unzen, n. 15355 pr. p., d maïi 1895. Thallus brunneo-cinerascens vel fusco-brunneus aut subnigrescens, plagas 6-10 cent. latas formans, foliaceus, membranaceus, opacus, K intus et extus non mutatus ; lobatus; lobi 4-10 mm. lai, subimbricati, ambitu integri aut sinuati vel adhuc parvis foliolis fim- briati, apice subrotundi, sæpe ascendentes et fertiles, nunc unicum, nune 2-4 apothecia ferentes et tune in 2-4 lobulos breves divisi, superficie læves,interdum inæquales, passim etpræcipue supra apothecia tomentosi ; intus albidi; subtus pallide brunnei, parum tomen- tosi aut etomentosi, peripheriam versus tomento parvulo densoque tecti atque sæpe simul (non in omnibus exemplaribus) pseudocyphellis albidis aut parvis tuberculis etiam albidis ornati ; in centro hausteriis substrato adhærentes. Cortex superior 30-40 y latus aut totus albidus vel superne brunneus, pseudoparenchymaticus,ex hyphis 4-septatis, cellulas rotun- das vel angulatas, pariete tenui, lumine testaceo, 5-10, raro 12 & lato, præbentibus, cons- {ans atque superne strato amorpho angusto vel hyphis liberis et constricte septatis, 1-8 y lalis tectus. Stratum gonimicum usque 80 y latum, gonimiis 4-8 y latis et monili- formi-junctis. Medulla ex hyphis 2-4 y latis,superficiei parallelis et obliquis, laxe implexis constituta. Cortex inferior 20-30 y latus, albidus aut inferne brunneus, pseudoparenchy- maticus, ex hyphis 3-4-septatis, cellulas subrotundas, lumine 7-12 lato, formantibus, constans atque hyphis liberis aut fasciculatis, septatis, 5-8 u crassis frequenter ornatus. Apothecia 5-7 mm. lata, rufa, postica et sæpe resupinata, primum rotunda et dein oblongo-rotunda vel subreniformia, margine crenatulo cincta atque subtus dense tomen- tosa, primum lævia et demum rugosa. Sub apothecio cortex 40-50 y latus et pseudopa- renchymaticus; post hunc gonimia, medulla et tandem hypothecium albidum ; epithecium leviter rufescens ; paraphyses 80 y altæ, 2-4 u crassæ, constricte articulatæ, articulis elon- gatis, apice paulum incrassatæ, in gelatina abundanti posita; thecæ fere cylindricæ, 70 & longæ et 12 u latæ ; sporæ 8"°, fuscescentes, 3-septatæ, apice attenuatæ, rectæ vel sub- curvulæ, 19-22 à longæ et 6-7 x latæ, Gelatina hymenialis iodo cærulescens et mox subvinose rubens. In exsiccatis Hepp n. 362 et Harmand n. 339 notæ anatomicæ sunt eædem; in specimi- nibus typicis lobi sunt margine integri; quando margine lobulati, f. fmbriatum Harm., quando subtus pseudocyphellati aut papillati, f. papilliferum ejusdem representant, sed pseudocyphellæ tuberculaque et margines fimbriati simul in eodem specimine occurrunt proindeque illæe formæ nihil aliud sunt quam variationes. Similiter formas e colore desum- ptas, f. helvam et f. fuscam Mass. Sched. crit. p.57 pro nihilo duxi; adsunt in eodem exemplare simul cum colore quem auctores typicum habent,. Variat in Bandaisan, n. 904, 7 septembris 1898, lobis thalli plumbeo-nigrescentibus, in centro foliis parvis, rotundis simulque crenalis atque albomarginatis ornalis, sed lobi apotheciferi, apothecia sporæque sunt normalia, et adsunt etiam pseudocyphellæ tuber- culaque in pagina infera thalli. Nondum lecta fuerat in Japonia nisi in forma rameo Schær., Nyl. Lich. Japon. p. 32. Viget insuper in Africa (Algeria et ins. Madera);in America borea et in sylvis montanis totius Europæ. — F.helveticum Arn. in Æ/ora 1884, p.231 et Lich. fränkisch. Jura p.65; Nephroma helvetica Ach. Lichenogr. univ. (1810) p. 523 et Synops. Lich. p. 242, Tuck. Synops. North Americ. Lich. X, p. 104 et Lich. Americ. septentr. exsicc. n. 14; Nephromium helveticum Nyl. in Ælora 1865, p. 428 et apud Hue Lich. exot. n. 889, Norrlin //erb. Lich. , re , NouveLLes Ancuives pu Muséum, 4° série. — IT, 14 106 A.-M. HUE. Fenn. n. 40; Peltigera resupinata var. helvetica Fr. Lichenogr. europ. reform. (1831) p. 43; Nephroma resupinatum var. helveticum Schær. Enum. Lich. europ. (1850) p. 19 et Lich. Helvet. exsice. n.260 ; Nephromium tomentosum var. helveticum Nyl. Synops. Lich. 1 (1858-1860) p. 319. In Asia : 1. in Japonia corticolam legit R. P. Faurie in ins. Riishiri, n. 1441 pr. p., 25 julii 1899; in ins. Yeso, sine loco notato, n. 700, julio 1898, in montibus Aomori, nis 236 et 238, 30 maii 1897 eltn. 711, 4 augusti 1898; in ins. Nippon, in Bandaisan, n. 902, 7 septembris 1898 et in monte Daisen, n. 2113 pr. p., 26 maii 1899 ; in ins. Kiushu, in monte Taradake, n. 1691, 10 junii 1899. — 2. In China, prov. Yun-nan, corticolam legit R. P. Delavay in Hee-chan-men, Lan-kong, 2 aprilis, in Lopin-chan et Yen-tze-hay, 15 et 20 octobris 1885; in sylvis Choui-ma-nan supra Tapin-{ze, altit. 1 800 m., 16 aprilis et in sylvis San-to-ha-ho, altit. 3000 m., 7 junii 1888. Thallus pallide vel fuscescenti-olivascens, foliaceus, plagas 4-8 cent. latas formans, membranaceus, opacus, K extus et intus non reagens; lobatus lobis 4-7 mm. lalis, plus minusve imbricatis, in peripheria ambitu integris aut crenatis, in cæteris partibus crebre marginibus dentatis vel parvulis lobulis fimbriatis; in superficie lævis aut rarius parvis lobulis ornatus atque paulum inæqualis; subtus nigrescens atque peripheriam versus spadiceus, nunc bene tomentosus, nunc nudus. Cortex superior 40 y latus,superne brunneus, cæterum albidus, pseudoparenchymaticus, hyphis 4-5 septatis, cellulas pariete tenui atque lumine testaceo, 10-15 LH lato et in zona exteriore minores præbentibus forma- tus. Stratum gonimicum crassum et materia albida tectum et inter gonimiorum glomeru- los hyphæ gonidiales laxissime implexæ. Hyphæ medullares 3-4 L crassæ, pariete tenui, varie directæ et laxe implexæ. Cortex inferior 30-40 & latus, albidus et inferne brunneus, pseudoparenchymaticus, ex hyphis 3-4 septatis cum cellularum lumine testaceo 7-10 y lato constitutus; tomentum ex hyphis pluri et constricte septatis, 4-9 y latis constans. Apo- thecia 5-15 mm. lata, obscure rufa, subrotundata el sæpe basi truncata, margine vel tenui vel paulum extenso, semper dentato-fimbriato, aliquando dentibus proliferis, apothecium parvulum ferentibus, cincta; subtus primum lævigata et tomentosa atque demum subreticulatim rugosa glabraque. Cortex sub apothecio 60 y latus et pseudopa- renchymaticus; super eum gonimia medullaque atque tandem hypothecium albidum ; epithecium leviter rufescens; paraphyses 80 y allæ, 3 u crassæ, constricte articulatæ, arti- culis elongatis, non ramosæ, apice non aut vix incrassatæ in abundante gelatina positæ ; thecæ 62 y longæ et 20 y latæ, basin versus attenuatæ ; sporæ 8", fuscescentes, 3-septatæ, rectæ aut leviter curvulæ, 20-23 y longæ et 7 u latæ, immixtlis angustioribus 20 y longis et 5 w latis; Nyl. in Lich. Novæ-Zeland. (1888) p. 43 sporas in Java et China 16-95 y longas et 6-7 4 latas indicat. Gelatina hymenialis iodo leviter cærulescens et dein vinose rubens. Foliola tum in thallo tum in apothecio undique corticata et eodem modo ac thallus composita, cortice superiore 40, inferiore autem 20 & lato. Variat in Japonia thallo supra omnino denigrato, n. 700, et infra dense tomentoso, atque n. 236 partim denigrato, partim brunneo et in n. 2113 supra denigrato et in ambobus infra nunc tomentoso, nunc nudo; in cunctis pagina infera nigra et peripheriam versus spadicea. Posterioris numeri exemplaria ad . {ropicum Müll. Arg. Lich. Beitr.n.559 mar- ginibus digitato-lacinulatis atque pagina infera marginem versus denudata accedunt, sed paginæ superioris color alius. Insuper hæc doctoris Müller nova species vix hujus var. helvetici (Ach.) forma videtur aut potius nihil aliud est ac inconstans variatio, colore glaucescente præsertim dignota. Nam v. g. ab illo auctore Vephromium in ins. Borbonia a Mezières-Lepervanche lectum ad suam pertinere speciem dicitur quod est verum ; sed in herb. Bory de Saint-Vincent alia sunt specimina « à la plaine des Chicots et au coteau Maigre » lecta in quibus thallus pro minima parte glaucescens est fere totus pallide brun- LICHENES EXTRA-EUROPÆI. 107 neus vel fuscescens, atque subtus in centro niger et ad peripheriam dense tomentosus; hæc à var. helvetico (Ach.) nullo jure separari queunt. In exsicc. Schær. n. 260 thallus super arboris cujusdam ramulos vigens est tenuis et illius cortex superior 20 y tantum latus cum cellularum lumine 5-6 y lato; inferior eamdem crassitudinem præbet et lumen cellularum 4-5 & metit. In utroque specimine in ins. Borbonia lecto, mensuræ sunt eædem. Viget hæc forma, incluso Nephromio tropico Müll. Arg., insuper in Asia (ins. Ceylonia, in mon- tibus Himalaya et in ins. Java); in Africa (in ins. Borbonia, Usambara et in regionibus australi- bus); in America septentrionali et in Mexico Boliviaque ; in Oceania (Australia, Nova Zelandia elins. Sandwich); in montanis Europæ. — Var. lævigatum Schær. £num. Lich. europ. (1851) p.18; Nephroma lævigata Ach. Synops.Lich. (4814) p.242, Schwend. Untersuch. Flechtenthall.\, p.47 et Tuck. Synops. North Americ. Lich. p.104; Peltidea lævigata Sommerf. Supplem. Flor.lappon. (1826) p. 1%; Nephromium lœvigatum Nyl. Synops. Lich. 1 (1858-1860) p. 320, Lich. Japon. p.32, et apud Hue Lich. exot.n. 890; Peltigera resupinata var. lævigata Fr. Lichenogr. europ. reform. (1831) p.42; Pelligera resupinata « glabra D.C. Flor. fr. (1815) p. 407; Nephroma resupinatum 8 lævigatum Schær., Hepp Ælecht. Europ.n. 363; Nephromium lævigatum Ny1., Mandon Lich. Madère n. 31, Flagey Lich. Franche-Comtén. 68, Soc. dau- phinoise n. 5122 et Harm. Lich. Lothar. n. 340. In Asia : in Japonia corticolam legit R. P. Faurie in ins. Riishiri n° 1441 et 1547 pr. p., 25 julii 1899 ; in ins. Rebunshiri, n. 1424, 1 augusti 1899; in ins. Yeso, in Hakodaté, n. 9182 pr. p., 15 aprilis 1893; in ins. Sado, ni° 894 et 897, 27 septembris 1898; in ins. Nippon, in Hakkoda, n'° 371 et 375, 13 augusti 1897, in summo monte Iwaki, n. 751, 18 augusti 1898 et in Odate, n!° 2272 et 2275, octobri 1899; in ins. Kiushu, in Unzen, n. 45355 pr. p., 5 maii 1895. Thallus brunneo-cinerascens, vel olivaceo aut fusco-brunneus et non raro subnigres- cens, plagas 4-7 cent. latas formans, foliaceus, membranaceus, opacus, K extus et intus non reagens, lobatus; lobi 5-7 mm. lati, subimbricati, ambitu integri, aut crenati vel adhuc parvulis foliolis fimbriati, apice rotundi, sæpe apothecio terminati et {une non raro in 2-3 lacinulas divisi, superficie lævigati et glabri; intus albidi; sublus pallide brunnei, glabri, lævigati aut rugosi atque pseudocyphellis tuberculisque orbati. Cortex superior totus albidus, 20-30ulatus, pseudoparenchymaticus ex hyphis 4-septatis cellulas pariete lenui et lumine 5-10 y lato formantibus conslitutus atque stralo amorpho 6, etin specimine e Vogesis 3 & lato tectus. Stratum gonimicum 70-80 y latum cum gonimiis 5-7 y latis. Hyphæ medullares 2-4 latæ, superficiei parallelæ et obliquæ atque laxe implexæ. Cortex inferior 20-30 y latus, albidus, pseudoparenchymaticus atque super zonam exleriorem parvæ brevesque hyphæ liberæ sub microscopio apparentes, cæterum substrato hausteriis affixus. Apothecia 4-6 mm. lata, rufa, primum rotunda et dein oblongo-rotunda, margine integro aut crenato, tenui vel latiuseulo cincta atque subtus raro læves, sæpius ab initio rugosa. Aliæ notæ analtomicæ sporæque sicut in forma Lypica. Variat in Japonia simul cum forma typica thaili pagina supera omnino denigrata. Hæc varietas /ævigata atque etiam forma Aelvetica a mullis auctoribus species dis- tinctæ habentur. In his atque in forma primaria, resupinalo seu fomentoso, modus gene- ralis vegetandi, nolæ anatomicæ, sporæ atque etiam spermatia nullo jure differunt. Inter f. {omentosum et f. lævigatum discrimen in præsentia vel absentia Lomenti innititur. Atqui inter utramque adest transitus, nempe f. helveticum passim tomentosa, passim glabra ; hæc forma helvelicum ob margines tum thalli, tum apothecii fimbrialtos a forma typica 108 A.-M. HUE. removetur, sed specimina in quibus margines (halli fimbriati, apothecii autem integer margo ad hanc posteriorem pertinent proindeque inter has tres formas nihil optime sta- bilitum apparet atque eas specifice differre dici nequeunt. Hæc varietas a cel. Nylander latius ac specie N. resupinato (L.) distributa dicitur, sed inJaponia utraque simul crescit et sæpe in eodem sacculo missa fuit. Viget insuper in Asia (ins. Jaya); in Africa (Algeria, promontorio Bonæ Spei, ins. Canariis et Madera) ; in America borea et australi ; in Oceania (Nova Zelandia) ; in tota Europa. 369. Nephroma plumbeum Mont. ?rodr. For. Fernandesianæ (1835) p. 87in Annual. scienc. nat. Botan., série 2, tome IV; Wephromium plumbeum Nyl. Synops. Lich. 1 (1858-1860) p. 321 el apud Hue Zich. exot. n. 893. In America : in Patagonia corticola, sine nomine collectoris, 29 decembris 1899. Thallus pallide spadiceus {glaucescenti-plumbeus in specimine in Chili lecto, in herb. Mus. parisiens.), paulum expansus, foliaceus, membranaceus, K extus et intus immulatus ; lobatus, lobis 7-10 mm. latis, superficie lævigatis, ambitu rotundatis, integris vel remote sinuatis ; inlus albidus ; subtus fuscescens, dense tomentosus vel passimsubglaber. Cortex superior 40 w latus, superne brunneus, pseudoparenchymalicus, ex hyphis superficiei perpendicularibus, 4-septatis et cellulas pariete tenui, lumine 10-15 y lato, atque in zona exteriore minores præbentibus constans. Stratum gonimicum crassum et materia albida tectum. Medulla ex hyphis 4-5 y latis, lumine satis magno, superficiei præsertim parallelis et laxe implexis constituta. Cortex inferior 20-30 y latus, inferne brunneus, pseudoparen- chymaticus, sed hyphæ 2-3 tantum septatæ. Apothecia 7-19 mm. lata, testaceo-pallida, oblongo-rotundata, margine thallino, tenui, integro vel subcrenato et interdum sat lato cincta atque sublus reticulatim et satis profunde rugosa. Cortex excipuli 60-70 y latus, inæqualis, pseudoparenchymaticus cum hyphis 4-5 septatis et cellularum lumine 12-17 y lato ; dein stratum gonimicum, medulla laxa et tandem hypothecium luteolum ; epithe- cium vix coloratum ; paraphyses 60 ualiæ,4-5 u crassæ, constricte septatæ septis elongatis, et apice vix incrassatæ ; thecæ cylindricæ 50 y longæ et 12 y latæ ; sporæ 8", hyalinæ, 1-septatæ, utroque apice paulum attenuatæ, 13-15 y longæ et 5-6 y latæ ; apud Nyl. Synops. Lich. TX, p. 321, sporæ 1-3 septatæ, 16-21 y longæ et 5-6 y latæ. Gelatina hyme- nialis iodo non lincta. Viget insuper in Chili et in Fuegia. TRIBUS XXI. — UMBILICARIEÆ. Thallus foliaceus, monophyllus el procumbens, aliquando e centro ad peripheriam pluries divisus et tunc pro parte ascendens, subsiralo puncto centrali vel subcentrali seu umbilicoaffixus, dorsiventralis, id estutroque facie dissimilis ejusque elementaconstitutiva in stralis superposilis disposita. Cortex superior nunc ex hyphis superficiei perpendicu- laribus, lateraliter ramosis reteque formantibus constans, nunc pseudoparenchymaticus. Gonidia prolococcoidea sub corlice superiore vigentia. In medulla hyphæ superficiei parallelæ. Cortex inferior non semper eodem modo ac superior formatus, hoc est non semper pseudoparenchymaticus, quando adest cortex superior sic constitulus, atque sæpe rhizinis non fulcrantibus ornatus. Apothecia supra thallum sparsa, cum excipulo vel gonidia præbente vel eisdem orbalo, et disco aut continuo aut gyrose plicato. Sporæ seu octonæ et simplices, seusoliltariæ et murali-divisæ. Spermogonia in thallo immersa ; spermalia cylindrica et sterigmala arliculata. Si cortex superior non pseudoparenchymaticus et excipuli cortex in apothecio gonidia fovens, genus Umphalodium Mey. et Flot. Si cortex superior pseudoparenchymaticus ätque excipuli cortex carbonaceus et gonidiis destitutus, genus Umbilicaria Hoffm. LICHENES EXTRA-EUROPÆI. 109 Genus XXXIX. — OMPHALODIUM Mey. et Flot. In Wov. Acta Academ. imper. Leopoldina-Carolina Curiosorum naturæ vol. XIX. Supplement. 1840, p. 223 et tab. IV fig. 1, Mont. Aperçu morphol. FE Lich. extrait du Dict. univ. Hist. nat. par d'Orbigny, 1846, Koerb. Syst. Lich. Germ. (1855) p. 93, Tuck. Synops. North Americ. Lich. 1 (1880) p. 260 et Müll. Arg. in Hission scientif. cap Horn, Lichens, 1888, p. 13; Parmelia subgenus Il Omnphalodium Nyl. apud Hue Lich. exot. n° 735-1737. Thallus fuscescens vel cinereus aut ochroleucus, foliaceus, parum late lobatus, pro- cumbens et simul pro parte adscendens seu convolulus, dorsiventralis, uno puncto medio seu umbilico susbstrato affixus vel vagans. In cortice superiore hyphæ superficiei perpen- diculares, constricte septalæ, lateraliter ramosæ alque rete maculis parvis imparibusque formantes. Gonidia protococcoidea sub cortice posilta vel passim inter illius hypha vigentia. Medulla ex hyphis superficiei parallelis ramosisque conslans atque materia albida tecta. Cortex inferior superiori discolor atque eodem modo formatus. Apothecia supra thallum sparsa et in eis excipulum eodem modo ac superior thalli cortex formatus, gonidia et hyphæ medullares ; paraphyses articulatæ et parum ramosæ. Sporæ octonæ, hyalinæ et simplices. Spermogonia in thallo immersa, apice nigra et parum prominula : spermatia cylindrica et recta; sterigmata articulata. 370. Omphalodium hottentotbtum Flotow Lichen. des Reiservereins und des Hochs- tetterchen Herbarit in Linnæa, 1843, p.27, Tuck. Synops. North Americ. Lich. T, p. 260; Lichen hottentottus Thunb. Prodrom. Flor. capens. (1794) p.178; Parmelia hottentotta Ach. Method. Lich. (1803) p. 219, Lichenogr. univ. p. 456, Nyl. apud Hue Zich. exot. n. 135, Reinke Abhandl. Fecht. p. 186, fig. 102; Sficta-hottentotta Ach. Synops. Lich. (1814) p. 231, Delise /Jist. des Lich., Genre Sie p. 134, tab. XV, fig. 57; /Zmbricaria hottentotta (Thunb.) Arn. Lich. exsice. n. 1097; Parmelia stictella Mass. Lich. ss p. 20, tab. IL, fig. 5-9 (in fig. 9 spermalia sunt nimis breviora). # In Africa : in promontorio Bonæ Spei saxicolam legit cl. Chaper, anno 1879 et comm. D' Bornet. Thallus pallide velobscure fuscescens atque eéliam demum subnigrescens, suborbicu- laris et 3-5 cent. latus, procumbens, membranaceus, firmus, subopacus,umbilico 5-10 mm. lato substrato affixus, K supra non mutatus atque intus flavens et mox minialo-rubens ; laciniæ 1,5-3 cent. latæ, piuries et plus minusve profunde lobatæ, lobis subrotundis, apice et bieretlér sinualis aut subcrenatis, contiguis vel subimbricatis, margine fibrilloso- ciliatæ, fibrillis nigris 0,4-1,5 mm. longis simplicibusque ; supra maculis albidis,satelevalis, flexuosis, el sæpe reliculatim juncelis notatæ (in speciminibus vetustioribus rugosæ et inter rugas lacunosæ), nec soredialæ, nec isidiatæ ; intus albidæ et medulla fortuito denudala. facile rubiginosæ ; subtus prope umbilicum pallide rufido-fuscescentes, nudæ, lævigalæ aut paulum rugosæ, in cæteris partibus nigrescentes, et usque ad oram fibrillis nigris simplicibusque dense hirsulæ; in exemplaribus optime evolulis, magis denudatæ el reticulatim rugosæ, fibrillis tum paginæ inferæ, tum marginis, 1,5-2 mm. longis. _ Cortex superior valde inæqualis, 20-65 wlatus, superne fuscidulus, non raro gonidiis inter- ruptus, ex hyphis superficiei perpendicularibus indistinclis, arete coadunatis, constricte septatis lateraliterque ramosis, ramis anastomosantibus atque inferne seu inter gonidiorum glomerulos rete maculis sat magnis imparibusque, lumine parvulo, et superne majoribus, lumine minore, formantibus alque slrato amorpho 8 y lalo tectis, constitutus. Gonidia 6-12 y lata nunc in stralo continuo aut parum intlerruplo, nunc in glomerulis montis parvuli instar fere usque ad zonam amorpham adscendentia. Hyphæ / 110 A.=M. HUE: medullares materia albida K in raphides rubenti-dissoluta obtectæ, 2,5-4 u crassæ, super- ficiei perpendicularesetramosæ,lumine tertiam vel dimidiam crassitudinispartem metiente, et sat dense intricatæ. Cortex inferior 20-25 y latus, nigrescens aut brunneus, parti supe rioris corticisstrictiori similis. Apothecia primum 0,5-0,6 y lata, cupuliformia, breviter subpedicellata, demum 2-11 mm. lata, sessilia et applanata et aliquando lobata, excipulo minute rugoso et passim fibrilloso, margine integro atque cilialo et disco obscure rufo ornala. In excipuli cortice 30-35 y lato, hyphæ verticales, indistinclæ, constriete septatæ ramosæque et rete ut in laxiore corticis superioris parte efficientes; gonidia pauca sub cortice, copiosa in margine etin glomerulis adscendentibus sub hypothecio ; medulla sat laxa materia albida K rubente tecta ; epithecium pallidum; hypothecium albidum vel leviter subflavescens; paraphyses 60 y altæ, 1,5 u crassæ, articulatæ, parum ramosæ et apice non incrassatæ ; thecæ ovoideæ 35 y longæ et 12 y latæ ; sporæ 8°*, hyalinæ, sim- plices, 10-12 y longæ et 7-8 y latæ, immixlis sphæricis, diam. 7 w. Gelatina hymenialis iodo cærulescens. Spermogonia extus nigricanlia supra lacinias thalli dispersa; sper- matia recla, cylindrica, 7-10 y longa et 1 y lala, apicibus attenuatis, rarius uno dimidio incrassata ; sterigmata 15-20 y longa. 3 w lala, constricte articulata et parum ramosa. Variat in Arn. exsicc. n. 1097, thallo passim subascendente, magis diviso, laciniis >-7 mm. latis.. Tab. IV, fig. 5, thallus cum apotheciis in naturali statura; fig. 5 "°, thallus in pagina infera cum umbilico visus et similiter in stalura naturali; fig. 5 “", apothecium semel auctum. Illa specimina a Breutel in Silo, Sud-Africa, lecta fuerunt, ex herb. comitis de Franqueville, nune meo. Species regionibus promontorii Bonæ Spei vicinis propria. — Var. phalacrum (1) Hue; Parmelia reticulata Nees ab Esenbeck, legit Breutel in Groenehloof, Sud-Africa, Reinke Abhandl. Flecht.p. 184, fig. 101, IL ; Zmbricaria relicu- lata Arn. Lich. exsice. n. 1098, legit Mac Owan in promontorio Bonæ Spei, anno 1884; ambæ in herbario meo. ; Thallus pallide raro obscure cinerascens, plagas 5-6 cent. lalas formans, partim pro- cumbens, partim ascendens, menbranaceus et crassior quam in forma genuina, simililer umbilico saxo affixus, nitidus, K supra non mutatus et intusdilute et solummodo in strato gonidiali rubescens ; laciniæ 3-7 mm. lalæ, in peripheria vulgo adpressæ, in centro (in herbario) congestæ et imbricatæ, in statu vegelationis adscendentes, varie lobatæ, lobis sæpe parvulis et inæqualiter dilatatis, apice rotundatæ vel crenatæ, raro subcrenatæ et vulgo albidæ ; supra albo-maculatæ ; intus albidæ ; subtus nigrescenti-brunneæ, omnino glabræ, rarissime paucis fibrillis nigris ornatæ. Cortex superior 40-140 & lalus, superne flavidulus et corpusculis repletus; glomeruli gonidiorum non raro fere summum corticem attingentes ; cortex inferior 60 4 latus et superne tantum nigrescens, uterque ut in forma Lypica constituti et solummodo latiores atque medulla etiam latior. Apothecia juvenilia 3-5 mm.lata, subpedicellata, cupuliformia, excipulo lævi, margineintegro autsubcrenulato, non ciliato atque disco obscure rufo prædita. Excipuli cortex 40-200 L latus et cæteræ notæ atque spermatia cum typo conveniunt; sporæ tamen non visæ. Tab. V, fig. 1, thallus cum paucis apotheciis in statu vegetationis; fig. 1°, thallus et apo- thecia qualia in herbario videntur ; fig. 1“", thallus in pagina infera cum umbilico visus, æque ac in duobus præcedentibus figuris in naturali statura. Nomen zeticulala Nees omissum fuit, quia, monente cel. Nylander Synops. Lich.1, p. 393, cel. Tuckerman in litteris affirmavit illo nomine Parmeliam hypoleiam Nyl. (1) Ex adjectivo gxhazpos, calvus. LICHENES EXTRA-EUROPÆI. au significari. Hujus varielatis hallus supra albo-signatus et illius cortex crassus et valde inæqualis Parmeliam pachydermam Hue supra 223 et tab. VI, fig. 3, omnino in memo- riam revocat, sed ejus crescendi modus alius. 371. Omphalodium convolutum Hue. In Africa : in littore occidentali legit R. P. Duparquet, croissant sur les sables dans l’intérieur de Walwich bay. Thallus cylindrice etirregulariter convolutus et niger, facieinterna seu supera ab oculis omnino remota ochroleucus, madefactus inferne niger, superne melleus, probabiliter in primo formations tempore uno puncto lapillis adhærens, dein liber et vagans, membra- naceus, rigidus, 5-10 cent. longus, simplex vel bis aut ter ramosus, ramis in apice pluries et breviter ramulosis, ramulis etiam convolutis ; in facie interna lævis aut vage albo- signatus ; in facie externa nigra eliam lævis aut leviter rugosus atque in speciminibus vetustioribus non raro adsunt maculæ parvæ, sæpius rotundæ, sessiles aut pedicellatæ, aliquando paucis fibrillis nigris ornatæ, ochroleucæ et omnino faciei interne similes ; intus albidus ; K utrinque immutatus, intus prope nigram partem flavens et mox rubens. Cortex faciei ochroleucæ 60-110 & latus, flavidulus et corpusculis repletus, ex hyphis superficiel perpendicularibus, constricte septatis ramosisque, ramis anastomosantibus atque rete maculis sat magnis et imparibus, lumine parvo, efficientibus constitutus. Sub hoc cortice medulla nuda 250-400 & lata, ex hyphis in zona 60 y lala superficiei parallelis et dein perpendicularibus, ubique stricte coadunatis constans. Stratum gonidiale gonidiis 9-13 u latis formatum, continuum et passim glomerulis anguslis et satlongis inter hyphas medullares ascendens. Hyphæ gonidiales materia albida, K ferruginascente et in raphides dissoluta obtectæ, 4-6 y. crassæ, ramosæ etlaxe implexæ. Cortex superior niger, 15 y latus et cellulas 4-5 y latas, albicantes, pariete multum incrassato, præbentes. Apothecia et spermogonia desunt. Tab. IV, fig, 6, thallus in statu naturali; fig. 6 ?*, thallus madefactus apertusque. Lichen valde conspicuus, nulli alio similis aut propinquus, ad interim et ob thalii structuram ibi positus, sed thallo ineunte, apotheciis spermogoniisque visis forsan ad genus proprium ducendum. Gonidia solis lumen quærentes, in hoc propius corticem nigrum seu inferiorem quam superiorem vigent. Genus XL. — UMBILICARIA Hoffm. Plant. lichinosæ 1(1790) p. 9 et Deutschl. Flora I, p.109, Nyl. Essai nouv. classif. (1854) p. 3, second Mém. (1855) p. 175, Synops. Lich. WI, p. 4 et apud Hue Lich. exot.n'* 1016- 1022, Leight. Monogr. British. Umbil. (1856) cum tab., Linds. Hem. Spermog. fila- ment. Lich, (1859) p. 183, Th. Fr. Genera Heterolich. europ. (1861) p. 78 et Lichenogr. scand. p. 149, Stizenb. Beitr. Flechtensyst. (1862) p.156, Müll. Arg. Classif. Lich. Genève (1862) p. 29,Schwend. Untersuch. Flechtenthall.(1862) p.24, Tuck. Genera Lich. (4872) p. 27 et Synops. North Americ. Lich. p. 82, Reinke Abhandl. Flecht. (1894) p. 212 et.Glück Æntwourf Flechten-Spermog. p. 68; Lecidea sect. Omphalaria Ach. Method. Lich. (1803) p. 85 ; Gyrophora Ach. Method. Lich. p. 100, Lichenogr. univ. (1810) p. 36 et Synops. Lich.p. 63, Tulasne Hém. Lich. (1853) p.181, Th. Fr. Genera Heterolich. europ. p. 18 et Lichenogr. scand. p. 150, Stizenb. Beitr. Flechtensyst. p.156, Müll. Arg. Classif. Lich. Genève p. 29 et Consp. Lich. N. Zeland. (1894) p. 9; Nyl. apud Hue Zich. 'exot. n° 1023-1052, Schwend. Loc. citat. et Glück. loc. citat., Lindau Beitr. sur Kennin. der Gatt. Gyrophora (1899) cum tab.; Gyromium Wahlenb. Ælora lappon. (1812) p. 481; Lasallia Mérat Flore env. Paris, 2% 6d.,1821, 112 A.-M. HUE. t. 1, p.201 ; Graphis 8 Umbilicaria Nallroth Comp. Flor. German. t. WI, 1831, p. 337; Macrodictya Mass. Ricer.sull autonom. Lich. crost. p. 59. Thallus cinerascens vel fuscescens aut nigricans, foliaceus, monophyllus vel raro pluries divisus et tunc subascendens, dorsiventralis atque substrato umbilico centrali vel subcentrali adhærens. Cortex superior pseudoparenchymaticus. Gonidia protococcoidea in strato continuo vel hyphis corticis descendentibus interrupto vigentia alque materia albida tecta. Medulla ex hyphis superficiei parallelis ramosisque constans. Cortex inferior superiori paulum discolor nune pseudoparenchymaticus, nunc ex hyphis constricte septatis ramosis et rete efficientibus constilutus, raro glaber, sæpe rhizinis non fulcran- tibus munitus. Apothecia supra thallum sparsa, raro simplicia, vulgo gyrose plicata ; excipulum carbonaceum ex hyphis seplatis constans et nulla gonidia offerens; hymenium vulgo pluries divisum, divisionibus sulcis superis respondentibus ; epithecium carbona- ceum; hypothecium fuscescens vel nigrum; medulla angusta et aliquando deficiens ; paraphyses laxe cohærentes et non semper articulatæ; sporæ vel in thecis solitariæ, fuscæ et murali-divisæ (sectio Euumbilicaria), vel octonæ in quavis theca, hyalinæ et simplices (sectio Gyrophora). Spermogonia in thallo immersa; spermatia parva, cylindrica, recta aut utroque apice incrassata ; sterigmata articulata. Species saxicolæ ; in China tantum plures corticolæ. Sectio I. — EuuugrzicarIA Hue. Thallus supra pustulis numerosis ornalus etinfra sub eis concavus ; apothecia simplicia ; sporæ solitariæ in thecis, fuscæ atque murali-divisæ. 372. Umbilicaria pustulata Hoffm. Plant. lichenos. (1794) p. 43, Lab. XX VII, fig. 1 et 2, et tab. XIX, fig. 4, atque Deutschl. Flora 1 (1795) p. 111, Nyl. apud Hue Lich. erot. n. 1016, Tulasne Hém. Lich. p. 207, Lab. V, fig. 5-12, Leight. Wonogr. Brit. Umbil. p.922, tab. X, fig. 19-21, Schwend. l/ntersuch. Flechtenth. I (1862) p. 53, tab. VIIL, fig. 15-17, Rabenh. Xryptog.-Flora von Sachsen, etc., Flechten (1870) pp. 257 et %58, fig. a-f, Th. Fr. Lichenogr. scand. p.149, Tuck. Synops. North Americ. Lich.T, p.90, Cromb. À Honogr. Lich. Brit. I, p. 322 et fig. 53, Reinke Abhandl. Flecht. NT, p. 212 et fig. 132, Glück Entwurf Flecht.-Spermog. pp. 13, 28, elc.; Lichen pustulatus L. Spec. Plant. (1753) p. 1150, Wain. Æevis. Lich. in herb. Linn. asserv. p. T7; Lecidea pustulata Ach. Method. Lich.(1803)p.85 et Schær. Lich. Helvet. exsice. n. 156 ; Gyrophora pustulata Ach. Liche- nogr. univ. (1810) p. 226 et Synops. Lich. p. 66; Gyromium pustulatum Wahl. Flora S'ueciæ (1826) p. 896; Lasallia pustulata Mérat Flore envir. Paris 2° édit., 1821, £. I, p. 202, et 4e édit., 1836, t. I, p. 398; Umbilicaria pustulata MHoffm., Durieu Plant. select. IHispano-Lusit., sect. I, Asturiæ, anno 1835 collectæ, n. 56, Billot Ælora Gall. et Germ. exsicc. n. 1996, Soc. Dauphin. anno 1879, n. 2326, Hepp Ælecht. Europ. n. 18, Norrlin Herb. Lich. Fenn. n. 88, Malbr. Lich. Norm. n. 120, Oliv. Æerb. Lich. Orne n. 18, Flag. Lich. Franche-Comté n. 407, Harm. Lich. Lothar. n. 394 et Johns. The North Engl. Lich. Herb. n. 230. In Asia : in China, prov. Yun-nan, legit R. P. Delavay in rupibus prope Lopin-chan supra Lan-kong, 31 julii, in sylvis Choui-ma-ouan supra Ta-pin-tze, altit. 1 800 m., 16 augusti, et in imo monte Hay-chan supra Ta-li, 26 septembris 1888. In Africa : in regione Tunetana, legit cel. Letourneux in Kef el Feidja (Ouchteta), 13 martii 1887; sterilis. Thallus totus cinerascens vel partim leviter fuscescens, foliaceus, rigidus, fragilis, monophyllus, primum orbicularis integerque et dein plus minusve lobatus, 5-7 cent. latus LICHENES EXTRA-EUROP ÆI. 113 (in herb. Bory de Saint-Vincent usque 20 cent.); supra cinereo-pruinosus, ad peripheriam non raro pruina denudatus, minutissime punctulatus, aliquando in centro rugosus, rugis irregularibus et sat elévatis, ubique crebre pustulatus et glomerulis isidiosis, fuligineis et usque ad 5 mm. latis sæpe ornatus; intus albidus et CaCI rubens ; subtus brunneo- nigrescens, subtiliter areolato-rimulosus. Cortex superior 40 y latus, corpusculis repletus et superne parum obscuratus, pseudoparenchymaticus; in eo hyphæ superficiei perpen- diculares, constricte septatæ et cellulas 4-8 x latas, rotundas vel angulato-oblongas, pariete parum crasso et lumine testaceo formantes. Gonidia 8-11 y lata in stralo conti- nuo sub cortice sita. Hyphæ gonidiales 4-8 & crassæ, laxe implexæ et materia albida CaCl rubente teclæ. Medulla albida ex hyphis superficiei parallelis, in parte infera septatis et strictius coalitis constituta. Cortex inferior 20-40 L latus, dentatus, obscure brunneus et pseudoparenchymaticus ; sub pustulis 5-6 y tantum latus, niger et unicam vel duplicem cellularum seriem præbens. Apothecia 1-3 mm. lala, elevata, supra thallum dispersa, subrotunda, excipulo nigro etlævi, margine primum prominulo et scabrido atque demum excluso el disco nigro, in centro sæpius breviter sulcato, prædita. Excipuli cortex 60-120 y latus, albidus et in zona exteriore nigricans, pseudoparenchymaticus; nulla gonidia ; epithecium crassum et nigrum; hypothecium leviter fuscescens : sub illo medulla ex hyphis superficiei parallelis et ramosis sæpe nigricantibus et laxe implexis constans; paraphyses 100 y allæ, 2 y crassæ, articulalæ, raro ramosæ, apice incrassatæ et 3-5 metientes. Sporæ unicæ in thecis, murali-divisæ, divisionibus minulis, primum hyalinæ et demum fusco-nigricantes, 52-70 w longæ et 28-36 y latæ, immixtis magis ellipsoideis 44-45 y longis et 28-30 y. latis. Gelalina hymenialis iodo leviter cærulescens et mox vinose rubens. Spermogonia nigra in thallo præsertim peripheriam versus dispersa, concep- taculo nigro; spermatia cylindrica, recta, 3-4 & longa et 1 y lata, apicibus obtusis ; ste- rigmata articulata, 15-20 y longa et 4 x lata. In speciminibus europæis, sive in Vogesis, sive in Gallia centrali lectis notæ anatomicæ conveniunt, sed paraphyses in Vogeso 2,5 w crassæ, Viget insuper in Africa (ins. Madera) ; in America septentrionali atque tropica (republica Mexi- cana) et in Europa. — Var. papulosa Nyl. Synops. Lich. 11, p. >, Linds. em. Spermog. filament. Lich. p. 184, tab. IX, fig. 26-27, Tuck. Synops. North Americ. Lich. TI, p.90 et Lich. Americ. seplentr. exsice. n. 141, Arn. Lich. exsice. (1894) p. 18, n. 1104 (U. pensylvanica in sche- dula) ; Gyrophora papulosa Ach. Lichenogr. univ. p.226 et Synops.Lich.p. 67; G.pus- tulata Var. papulosa Tuck. Synops. Lich. New Engl. p.70; Umbilicaria papulosa N5ÿt. apud Hue Zich. exot. n. 1017; U. pensylvanica ZW. Lich. exot. n. 894. In America : in Ohio ad saxa legit Lesquereux n. 319. À forma genuina differt thallo sæpe magis nigrescente, minus et vulgo in centro lan- tum cinerascente atque crebrius pustulato, sublus minus obscuro et apotheciis minus elevatis, magis et sæpe gyrose sulcatis, in exsicc. Tuck. n. 141 frequenter pluribus aggre- gatis atque tandem sporis majoribus 72-80 y longis et 35-44 y latis. Thallus 3-5, et in exsice. Tuck. 10 cent. latus; apothecia 0,5-1 mm. lata. Cunctæ aliæ notæ tum externæ um internæ cum his formæ typicæ conveniunt; animadvertendum tamen corticem inferiorem minus perfecte pseudoparenchymatieum, nam passim ex hyphis superficiei parallelis cel- lulas oblongas lumine testaceo 4-5 y lato, apice truncatas præbentibus, constat. Viget insuper in Asia (in montibus Himalaya); in Africa (promontorio Bonæ Spei) ; in America . borea et etiam in tropica (republica Mexicana et Peruvia). 313. Umbilicaria pensylvanica Hoffm. ?{ant. lichenos. t. 1, fase. IV (1801), p. 5, tab. LXIX, fig. 1 et 2, Nyl. apud Hue Lich. exot. n. 1019, Tuck. Synops. North Amerie. . re S NOUVELLES ARCHIVES DU Muséum, 4° série, — II. 15 114 A.-M. HUE. Lich. T, p. 89 et Lich. Americ. seplentr. exsice. n. 140; Lecidea pensylvanica Ach. Method. Lich. (1803) p. 86 et Supplem. p.14; (yrophora pensylvanica Ach. Lichenogr. univ. (1810) p. 227 et Synops. Lich. p. 67, non Arn. Lich. exsice. n. 1104, nec Zw. Lich. exsice. n. 89%, conf. supra n. 372. In Asia : in Japonia legit R. P. Faurie saxicolam in Sidesan ni° 832 pr. p., 859 pr. p. el 863 pr. p., 31 augusti 1898. Thallus fusco-cinerascens vel obscure brunneus, foliaceus, monophyllus, suborbicu- laris, 2-7 cent. latus, passim cinereo-pruinosus, parum lobatus, lobis ambitu integris aut hinc inde dissectis; supra sat frequenter pustulatus et cæterum lævis; intus albus et CaCI rubens ; subtus niger, sub pustulis concavus, ubique atque etiam sub pustulis areo- lato-granulalus, granulis aliquando albicantibus. Cortex superior supra gonidia 50-60 y latus, superne brunneus, pseudoparenchymaticus cum cellulis 4-7 4 latis, subrotundis vel angulato-oblongis, pariete parum crasso et lumine brunneo. Gonidia 6-10 y lata et inter illa cortex usque ad medullam passim descendens. Hyphæ medullares prope gonidia lacunose implexæ et materia albida CaCl rubente tectæ, inferius superficiei parallelæ et stricte coalitæ. Cortex inferior 15-20 y latus, dentatus et dentibus computatis 100-140 latus, inferne niger et in parte denigrata paucas cellulas præbens. Apothecia 1-1,5 mm. lata, nigra, subrotunda vel lobata, excipulo lævi, margine persistente, disco primum plano et demum transversim pluri-sulcato prædita. Excipuli cortex 60-70 L latus, extus niger, pseudoparenchymaticus ; epithecium nigrum et granulosum; hymenium pro parte nigrescens et plerumque pluri-divisum, divisionibus utrinque nigro-corticalis ; paraphyses 130 y altæ, 1,5-2 y crassæ, articulatæ vel saltem lumine interrupto, apice pau- lum incrassalæ ; hypothecium nigrum ex hyphis seplatis constans; inter hypothecium et corlicem angusta hypharum zona. Sporæ in thecis solitariæ, murali-divisæ, primum inco- lores et demum nigricantes, 40-80 y longæ et 24-46 W latæ, immixtis fere sphæricis 44 y longis et 42 y latis. Gelatina hymenialis iodo cærulescens. In Japonia nondum observata fuerat hæc species; viget etiam in montibus elevatis Asiæ etin America borea, sed non in ins. Miquelon sicut in meis Lich. exot. errore indicatur. Hue Lich. exot. n. 1021 ; U. hottentotta Fée in Audoin Dict. class. Hist. nat. &. XIE, 1827, p. 194 cum icone ; Lasallia porphyrea DN., Leight. Wonogr. of the Brit. Umbilic. p.24. In Africa : in capite Bonæ Spei saxicolam legit cl. Chaper junio-julio 1879 et comm. D' Bornet. Thallus rubiginosus, aliquando in centro cinerascenti-pruinosus, foliaceus, rigidus, 2-4 cent. latus, primum orbicularis, dein varie lobatus, sed non profunde, lobis ambitu integris vel breviter angusteque dissectis ; supra crebre pustulatus et inter pustulas lævis, K violaceo-purpureus ; intus albus et CaCl rubens; subtus pallide vel nigrescenti-brunneus, sub pustulis lacunosus, cæterum lævis vel subtiliter rimoso-areolatus. Cortex superior 30 y latus, albidus etsuperne rubiginosus, corpusculis repletus et pseudoparenchymaticus cum cellulis pariele incrassato, lumine 3-4 y lato. Gonidia 7-9 y. lata in strato continuo sub cortice. Hyphæ gonidiales 4-6 y. crassæ, laxissime implexæ, maleria albida CaCl rubente et non dissoluta tectæ. Medulla alba, nuda, ex hyphis superficiei parallelis et prope cor- licem inferiorem septatis et strictius implexis constitula. Cortex inferior 30-60 y latus, interdum dentatus, nigrescenti-brunneus, pseudoparenchymaticus, sed hyphis nunc superficiei perpendicularibus nunc parallelis cum cellulis parvis et pariete incrassatis, lumine 2 y, formatus. Apothecia 0,6-1 mm. lala, nigra et plus minusve rubiginose Lincta, supra thallum sessilia et dispersa, sat numerosa, excipulo lævi, margine integro, parum prominulo et disco nigro et aliquando sulealo prædita. Excipuli cortex 120-160 y latus, 374. Umbilicaria rubiginosa Pers. in Gaud. Voyage Uranie (1826) p. 202, Nyl. apud LICHENES EXTRA-EUROP ÆI. A5 externenigricans, pseudoparenchymaticus ; gonidia desunt ; epithecium nigrumet crassum ; paraphyses 110-120 y alle ; 9 & crassæ, articulatæ et apice 4-5 y metientes ; hypothecium albidum, angustum et ex hyphis stricte coadunatis conslans; sub illo hyphæ nigræ in strato angusto et dein hyphæ horizontales et septatæ atque demum cortex. Sporæ soli- lariæ, murali-divisæ, primum hyalinæ, demum subnigrescentes, 54-74 w longæ et 32-36 w latæ, immixlis magis elongatis 44-62 y longis et 18-24 w latis. Gelalina hymenialis iodo cærulescens et mox vinose rubens, Species promontorio Bonæ Spei propria. Sectio Il. — GyroProria Hue,. Genus Gyrophora Ach. et auct, supra citatum. Thallus supra uniformis aut reticulato- rugosus; apothecia gyrose plicata, raro simplicia ; sporæ octonæ, hyalinæ et simplices. 319. Umbilicaria Dillenii Tuck. Synops. Lich. New Engl. (1848) p. 72, Synops. North Americ. Lich. \, p. 87 et Lich. Americ. septentr. exsice. n. A6; Gyrophora vel- lerea var. Dillenii Nyl. apud Hue Lich. exot.n. 1030. In America : in Carolina ad rupes editorum montium legit Lesquereux, n. 318 ; sterilis. Thallus obscure fulvescens et passim furvus, monophyllus, orbicularis, 8-10, atque etiam 25 cent. (e Canada in herb. Richard) lalus, rigidus, supra lævis, applanatus vel e centro in peripheriam longitudinaliter et profunde Jacunosus ; in peripheria tantum sinua- tus, vel demum lobatus; intus albidus et CaCl rubens; subtus niger atque rhizinis nigris, parvis et non fulcrantibus atque insuper in exemplaribus vetustioribus lamellis angustis, radiantibus atque passim trabeculalim junctis, necnon superficie minutissime areolatis munilus (ab eis roboratum videtur umbilici retinaculum). Cortex superior 20-30 y latus, albidus, superne et anguste brunneus, pseudoparenchymaticus, cellulas parvas inordinate dispositas, lumine sat magno præbens. Stratum gonidiale, sæpe interruptum, gonidiis 8-12 y. latis formatum; inter ea hyphæ jam septatæ, sed eorum articuli multo longiores quam in cortice; hyphæ gonidiales stricte implexæ atque cum gonidiis materia albida, CaCI rubente, Lectæ. Medulla valde crassa (Lota thalli crassitudo 0,5-0,7 mm. altingit) ex hyphis præserlim superficiei parallelis et stricte coadunatis constituta. Cortex inferior niger, inæqualis, 10-50, etetiam 60 w metiens et pseudoparenchymaticus. Apothecia (in exemplaribus canadensibus) 1-3 mm. lata, supra thallum dispersa, sessilia atque parvo puncto affixa, lenuiler marginata et demum immarginata atque disco profunde gyrose sulcata. In imo apothecio cortex pseudoparenchymaticus deficit et adest tantum proprium, carbonaceum ut in lateribus apothecii plurimarum specierum. Sporæ 17-95 y longæ el 6-15 y latæ, Tuck. Synops. North Americe. Lich. 1, p.88. Species Americæ septentrionali propria. 376. Umbilicaria tylorrhiza Nyl. Lich. Lapp. orient. (1866) p. 122; Gyrophora tylorrhisa Nyÿl. apud Hue Lich. exot. n. 1034 et Hue Lich. Yunn. p. 24. In Asia : in China, prov. Yun-nan legit R. P. Delavay ad Quercus in sylvis Houang-li-pin, supra Ta-pin-tze, 2 maii 1883 ; sterilis et socia L/. yunnanæ (Nyl.). Thallus fuscescenti vel partim nigrescenti-cinereus, nudus vel pruina incanus, folia- ceus, rigidus, suborbicularis, 4-6 cent. latus, CaCI supra et intus leviter et K (CaCl) intense rubens, parum lobatus, ambitu aut inleger vel fissus crenaltusve; in centro supra umbi- licum profunde lacunosus ; in superficie punetulis nigris, plus minusve crebris aspersus ; intus albus ; sublus niger, partim denudatus etsublilissime rimuloso-arcolalus, partim et sæpius lacinulis parvulis, nigris, rotundis vel applanalis, vulgo in apice abrupte dilatalis, 116 AM. HUE: solitariis vel numerose aggregatis vel verrucose coacervatis, inæqualiter dilalatis et aliquando paucis rhizinis, apice ramosis, veslilæ atque in centro, cireum umbilicum, aut profunde lacunosæ, aut lamellis radiantibus atque irregulariter ramosis ornatæ. Corlex superior 30-40 y supra gonidia latus et inter ea usque ad medullam descendens, corpus- culis repletus et superne brunnescens, pseudoparenchymaticus ; in hoc hyphæ superficiei perpendiculares cellulas 4-6 4 latas, rotundas vel oblongas, pariete crasso, lumine pallide brunneo formantes. Gonidia 9-15 w lata in stralo fere continuo sub cortice sita atque interdum 4-6 minora et aggregala. Medulla etiam sub gonidiis stricta et propeilla materia albida tecta, cæterum nuda, ex hyphis superficiei parallelis, nunce elongatis, nunc crebre ramosis constans. Cortex inferior, nigrescens, 10-30, et eliam 50 y latus, in parlibus thalli denudalis dentatus, in zona omnino nigra parvas cellulas, pariete crasso et lumine parvo præbens, in zona supera et albida hyphæ varie directæ rete maculis magnis et imparibus formantes ; lacinulæ verrucose aggregalæ utrinque (in lamina tenui) nigro corlicatæ el inter cortices hyphas medullares præbentes. Apothecia (in speciminibus e monte Tsang- chan) 1-2 mm. lata, sessilia et peripheriam versus sita, nigra, excipulo lævi, margine integro, primum elevato et demum fere excluso atque disco gyrose sulcato prædita. Excipuli cortex 60 y lalus, extus nigricans et pseudoparenchymaticus ; hymenium pluries divisum, divisionibus plus minusve profundis et utrinque corticatis ; epithecium nigrum el crassum; paraphyses 120 y altæ, 1-1,5 & crassæ, nec ramosæ, nec articulalæ, apice vix incrassatæ ; hypothecium nigrum et sub illo cortex. Thecæ 70 y longæ et 10 & latæ; sporæ in his in unica serie dispositæ, hyalinæ simplices, 8-12 y longæ et 6-9 y latæ. Gela- tina hymenialis iodo vix cærulescens et mox vinose rubens. Spermogonia nigra, semi-immersa, peripheriam versus sita, parva et conceptaculo nigra; spermatia cylindrica, recta, 3-4 y longa et 1 y lala, apicibus truncatis; sterigmata pluri-articulala, 3-4 y crassa. Tab. V, fig. 6, thallus in pagina supera ; fig. 6, idem in pagina infera visus el in utraque figura in naturali statura ; fig. 6 apothecium decies auctum; fig. 6 2*#" pars paginæ inferæ semel aucta. Affinis U. vellereæ (Nyl.) Waiïin. seu Gyrophoræ velleæ Ach. atque U. spodochroæ Hoffm., a quibus pagina infera aliter vestila jam secernilur ; in his notæ anatomicæ con- veniunt,sed in {/. spodochroa Hoffm. seu Gyrophora spodochroa Ach., Norrl. Æerb. Lich. Fenn.n.89, cellulæ in cortice superiore paulo majores 5-8 latæ et earum paries tenuis atque in ea sporæ mullo majores. In Gyrophora esculenta Miyoshi Die essbare Flechte Japan p. lin Botanisches Centralblatt, n. 45, 1893, Mantsumura and Miyoshi Cryplogame japo- nicæ, 1899, L. TI, tab. VI, Arn. Lich. exsice. n. 1613, notæ anatomicæ adhuc eædem, sed thallus major, in centro minus lacunosus atque subtus rhizinis veris, parvulis, sæpe ver- rucose aggregalis munitus, et tandem secundum descriplionem sporæ mullo angustiores. D' Th. Fries Zichenogr. scand. pp. 153 et 154 hanc U. tylorrhisam Nyl. immerilo vel ut formam accidentalem habuit vel eum G. mammulata Ach. Synops. Lich. p. 67 junxil; addendum est tamen auclorem illum specimina sterilia vidisse, nam fertilia in China tantum lecla fuerunt. Viget in Asia (China) et in Europa borea (Lapponia). 311. Umbilicaria depressa Wain. Lich. in Caucaso (1899) p. 274: Gyrophora crus- tulosa B G&. depressa Ach. Lichenogr. univ. p.673 el Synops. Lich. p. 69; G.spodochroa B depressa Th. Lichenogr. scand. p. 152, non G. depressa Nyl. in Ælora 1877, p. 232 et apud Hue Add. Lichenogr. europ. p. 58 in qua sporæ mullo angusliores. In Africa : in regione Tunetana legit saxicolam cl. Letourneux in Kel El Feidja (Ouch- leta), 16 martii 1887. Thallus pallide, raro et partim tanlum subobscure cinerascens, pruina incanus, subor- LICHENES EXTRA-EUROPÆI. AMri bicularis, 3-7 cent. latus, foliaceus, in peripheria lobatus, lobis integris aut parum divisus, monophyllus vel in centro plures lobulos subascendentes emittens, CaCl supra et intus non tinctus (sub microscopio cortex superior CaCI leviter rubens), sed K {CaCl) supra et intus rubens ; intus albus; subtus pallide cinerascens et fere semper tenuiter rimuloso- areolatus, interrupte rhizinis cinereis et non fulcrantibus munitus. Cortex superior 20-40, atque etiam 100 & latus, albidus et superne vix obscuratus, pseudoparenchymatieus; in hoc hyphæ superficiei perperdiculares cellulas 4-7 y latas, rolundas aut subrotundas, pariete sat crasso atque lumine brunnescente, formantes, Gonidia aut solitaria et 12-14 y lata, aut sæpe 6 in glomerulis aggregata et tunc 6-7 y lata, in strato interrupto inter hyphas septatas posita. Hyphæ gonidiales materia albida tectæ, 3-5 y crassæ, lacunose implexæ. Medulla alba, nuda et ex hyphis superficiei parallelis ramosisque et stricte coadunatis constans. Cortex inferior 40-60 y latus, albidus, pseudoparenchymaticus, sed superiori cortici dissimilis, nam in illo hyphæ nunc superficiei subparallelæ vel obliquæ, nunce per- pendiculares cellulas 3-5 y latas, oblongas vel angulato-oblongas, pariete crasso et lumine brunnescente efficientes. Apothecia 0,5-1 mm. lata, numerosa præserlim peripheriam versus, nigra, excipulo lævi, margine tumido et persistente, disco primum plano, dein elevato et in ejus medio raro semel sulcato. Excipuli cortex 60 & latus, albidus et extus niger atque pseudoparenchymaticus ; epithecium nigrum et crassum; paraphyses 150 altæ, 1,5 a crassæ ; hypothecium nigrum, crassum et ex hyphis parum stricte coalitis constitutum ; sub illo medulla alba et nuda, sicut in thallo ; nulla gonidia. Thecæ juniores 100 y longæ et 22 y latæ, magis evolutæ 90 & longæ et 34 4 latæ; sporæ 8"*, hyalinæ, sim- plices, 24-98 u longæ et 11-14 y lalæ, immixtis magis ellipsoideis 24 y longis et 15 y lalis. Gelatina hymenialis iodo cærulescens et mox vinose rubens. Huic speciei junxit el. Wainio G. crustulosam Ach., Nyl. in Ælora 1875, p. 448 et apud Hue Addend. Lichenogr. europ. p.57, sed hæc secundum exemplaria ab ipso Nylander determinala et a cl. Lojku in alpis Hungariæ Dzurova, anno 1882 lecta, thallum supra pallide nigrescentem et in centro sæpe cinereum, subtus cinereum cum rhizinis concolo- ribus crebrisque atque apothecia ab inilio jam omnino emersa et vulgo pluries gyrose sulcata necnon sporas 15-20 y longas et 11-14 y. latas præbet. Viget insuper in Europa. 378. Umbilicaria yunnana Hue; Gyrophora yunnana Nyl. apud Hue Lich. exot. n. 1035 et Hue Lich. Yunn. pp. 24 et 37. In Asia : in China, prov. Yun-nan, legit R. P. Delavay ad arborum truncos in faucibus Yen-tze-hay, allit. 3200 m., 7 junii et 8 augusti 1888; in faucibus Hee-chan-men, 31 maii 1889, alque in sylvis supra San-tchang-kiou (Ho-kin) altit. 2500 m., 27 martii 1890. Thallus cinereus vel fuscescenti-albidus, raro omnino albidus, monophyllus, membra- naceus, primum orbicularis et demum paulum lobatus, 3-10 cent. latus ; supra lævis ; CaCl jntus rubens; subtus niger, ad peripheriam aliquando angustissime nudus, sæpius rhizinis parvis, non fulcrantibus, pannose congestis atque stratum inæauale formantibus omnino obtectus. Cortex superior 40-45 & latus, lotus albus vel superne paulum brunnescens, pseudoparenchymaticus, in quo hyphæ superficiei perpendiculares cellulas 8-10 y latas, sphæricas vel oblongas, in basi prope gonidia minores, pariele tenui, lumine leslaceo, offerentes. Gonidia 10-14 y lala in stralo continuo sub cortice sita; hyphæ gonidiales laxe implexæ, cum gonidiis materia albida tectæ. Hyphæ medullares 3-5 & crassæ, lumine parvo, superficiei parallelæ parum ramosæ et stricte coalilæ atque prope corlicem seplalæ. Cortex inferior 15-20 y latus, nigrescens, pseudoparenchymalicus, cum cellulis pariete nigro et lumine albido. Apothecia 1-2 mm. lala, nigra, in fossula thalli immersa, el rarius demum emergentia, primum oblonga et semel sulcala, dein magis elongala cum 118 A M-SHUE: apicibus attenuatis rotundisve aut triangula, rarius subsphærica et vel in tota superficie vel partim tantum pluri-sulcata. In apotheciis semel sulcatis unicum hymenium ; in hoc epithecium nigrum, paraphyses 100 & allæ, 1 y crassæ, simplices et apice non incrassatæ, hypothecium ex hyphis verti- calibus stricte coadunatis et usque ad excipuli corticem 20 y latum, nigrum et pseudo- parenchymaticum descendentibus constans; in cæteris apotheciis duo vel tria hymenia, utroque latere cortice nigro, nunc libero, nunc pro maxima parte vicino conjuncto; nulla gonidia in his apotheciis. Sporæ simplices, ellipsoideæ, 20-24 4 longæ et 10-13 w latæ. Gelatina hymenialis iodo cærulescens et dein obscurata, amoto reagentis excessu, sic tincta remanens. Tab. V fig. 5, thallus juvenilis; fig. 5°, thallus optime evolutus, uterque cum apo- theciis et in naturali statura; fig. 57, tria apothecia, unum semel sulcatum, secundum oblongum, tertium triquetre et pluri-sulcata atque circiter decies aucta. 319. Umbilicaria proboscidea DC. 77. fr. II (1815) p. 410 {exclus. var. « et 8), Linds. Men. Spermog. filament. Lich. p.188 et tab. IX, fig. 18-19, Nyl. Zich. Scand. p.116 et Synops. Lich. 1, p. 12, Tuck. Synops. North Americ. Lich. T, p. 84 et Lich. Amerie, septentr. exsice. n. 49, Müll. Arg. Lich. Yatab. p. 192; Lichen proboscideus L. Spee. Plant. (A753) p. 1150; Gyrophora proboscidea Ach. Method. Lich. (1803) p. 105, Liche- nogr. univ. p. 220 et Synops. Lich. p.64, Tulasne Mém. Lich. tab. VIIL, fig. 13-20, Nyl. apud Hue Lich. exot. n. 1039, Th. Fr. Lichenogr.scand. p.162 et Müll. Arg. Lich. Yatab. p. 192; Umbilicaria corrugata Hoffm. Plant. lichenos. (179%) tab. XLIIT, fig. 4-7; U. varia var. deusta Leight. Brit. Umbil. p.17; U. polymorpha var. deusta Schær. Lich. Helvet. exsice, n. 148; Gyrophora proboscidea Ach., Harm. Lich. Lothar. n. 406 et Arn. Lich. exsice. n. 1726. In Asia : in China, prov. Yun-nan, saxicolam in monte Tsang-chan legil R. P. Delavay, 8 junii 1883. Thallus fuscescenti-nigrescens, monophyllus, 3-4 cent. latus, rigidus, orbicularis, supra reticulato-rugosus et in centro reticulato-costatus, totus et intensius in medio pruina albida superfusus; in peripheria sat late atque interdum profunde lobatus, lobis ambitu laceris; intus albus et in regione gonidiorum CaCl rubens ; subtus nunc pallide, nunc obscure cinerascens, lævis aut rarius lacunoso-impressus, nudus vel paucis rhizinis non fulcrantibus munitus. Cortex superior 20 Z latus, albidus, nudus et superne nigricans, pseudoparenchymalicus, ex hyphis superficiei perpendicularibus, constricte septalis, sæpe inter gonidia incipientibus atque cellulas parvas præbentibus constans. Gonidia 8-14 y lata in strato sæpe interruplo et maleria albida non crassa tecto. Medulla angusta ex hyphis 5-7 y. latis, superficiei parallelis et interdum perpendicularibus, laxe et prope gonidia laxis- sime implexis constituta. Cortex inferior 30 y. lalus, in parte externa et brunnea pseudo- parenchymaticus et in parte interna albida ex hyphis constricle septatis ramosisque, ramis anastomosantibus, constans. Apothecia 1-2 mm. lala, supra thallum dispersa, sessilia, margine tenui atque disco gyrose plicato munita. Excipuli cortex in imo apothecio 50 y latus et pseudoparenchymaticus, dein medulla sine gonidiis et tandem hypothecium nigrum ; in ejus autem lateribus cortex 40 y latus et ex hyphis septatis strictissimeque implexis conslans ; epithecium nigrum et in lobis apothecii descendens; paraphyses arti- culatæ, 2 w crassæ, nec ramosæ, nec apice incrassalæ ; sporæ non rite evolutæ ; in Nyl. Synops. Lich. T, p. 12, 12-18 w longæ et 6-8 y latæ. Gelatina hymenialis iodo vinose rubens. Quoad spermogonia conf. Tulasne J/ém. Lich. p. 182 et tab. V, fig. 18-20 ; sper- matia cylindrica, recta, 3-4 y longa et 1 y crassa. In uno ex his speciminibus chinensibus thallus est minus divisus etrugis minus notatus, LICHENES EXTRA-EUROPÆI. 119 Viget etiam in Asia borea, in Japonia et in montibus Himalaya; in America septentrionali et in republica Mexicana ; in Europa. 380. Umbilicaria Muhlenbergii Tuck. Synops. Lich. New England (1848) p. 74, S'ynops. North Americ. Lich. T, p. 86 et Lich. Americ. septentr. exsicc. n. 144, Nyl. S'ynops. Lich. WU, p. 15 et tab. IX, fig. 11, Waïn, Lich. Sibir. merid. p. 2; Gyrophora Muhlenbergii Ach. Lichenogr. univ. p.227 et Synops. Lich. p. 67, Nyl. apud Hue Zich. exot. n. 1042, Zw. Lich. exsice. n. 893 et Arn. Lich. exsice. n. 1103. In America septentrionali : prope lacum Superiorem supra saxa legit Lesquereux. n. 320, Thallus olivaceo-brunnescens et passim nigricans, monophyllus, orbicularis, 5-40 et etiam 15 cent. (in exempl. a Michaux collectum in herb. Musei parisiensis) latus, rigidus, supra lævis, applanatus vel passim profunde lacunosus, lacunis magnis a centro in peri- pheriam descendentibus, in peripheria integer vel late lobatus, raro lobis e centro ad peripheriam radiantibus et tune multum concavis; intus albidus et CaCl rubens; subtus niger et in tota amplitudine lamellis parvis et superficie areolatis, inter se trabe- culatim junctis (inde inter ea foramina numerosa) atque eodem modo cortii inferiori affixis ornatus. Cortex superior 10-20 latus, albidus et superne anguste brunneus, pseu- doparenchymaticus, cellulas parvas, lumine sat magno præbens. Gonidia 8-10 y lala in strato inæquali et interrupto sub cortice superiore vigentia atque materia albida CaCl rubente simul cum hyphis gonidialibus tecta. Hyphæ gonidiales stricte coadunatæ et a medulla non distinctæ. Medulla sat crassa (tota thalli crassitudo absque lamellis, 0,3 mm.) ex hyphis superficiei parallelis et perpendicularibus, strictissime coalitis constans. Cortex inferior 40 y latus, nigrescens atque ex hyphis seplatis ramosisque, ramis anastomosan- tibus constitutus. Lamellæ eodem modo ac medulla formatæ cum duplici cortice nigres- cente 20 y lato. Apothecia 3-9 mm. lala, nigra, multum et profunde gyrose sulcata atque margine circumdante destituta. Sporæ 12-13 y longæ et 4,5-5 y latæ, Nyl. Synops. Lich. 1, p.14. In Asia (Sibiria) et frequens in America borea. 381. Umbilicaria polyphylla Schrad. Spicil. For. German. (1794) p. 102, Hoffm. Deutschl. Flora (1795) p. 109, Plant. lichinos. TT (1801) tab. LIX, fig. 14, Linds. Hem. S'permog. filament. Lich. p. 185, tab. IX, fig. 6-7, Nyl. Lich. Scand.p.119 et Synops. Lich. IT, p. 18, tab. IX, fig. 14, Rabenh. Xryptog.-Flora von Sachsen, ele., Ælechten, p.259 cum icone, Tuck. Syrops. North Americ. Lich. 1, p. 85; Lichen polyphyllus L. Spec. Plant. (1753) p. 1150; Gyrophora polyphylla Turn. et Borr. Lichenogr. Brit. (1813) p. 214, Nyl. apud Hue Lich. exot.n. 1049 ; Lichen glaber Westr. in Veter. Akad. Handl. (1193) p. 48; Gyrophora glabra Ach. Wethod. Lich.p.101 et Synops. Lich. p. 63; Umbilicaria glabra DC. Ælore fr. IL (4815) p. A2; Umbilicaria varia « polyphylla Leight. Brit. Umbilic. (4856) p. 6; Gyrophora polyphylla « glabra Th. Fr. Lichenogr. scand. p. 163; Umbili- caria ænea « glabra Schær. Lich. Helvet.exsicc.n.149, U. glabra var. polyphylla Malbr. Lich. Norm. n. 229; Gyrophora polyphylla (L.) Hepp flecht. Europ.n.TAT; Arn. Lich. exsice. n. 1154, Norrl. ÆHerb. Lich. Fenn. n. 92 et Harm. Lich. Lothar.n. A4; G. poly- phylla var. glabra Flag. Lich. Franche-Comté n. 81. In Asia : in Japonia, in ins. Nippon saxicolam legit R. P. Faurie in Sidesan, n° 832 pr. p., 839, 859 pr. p. et 863 pr. p., 31 augusti 1898. Thallus obscure olivaceus vel olivaceo-fuscescens, opacus, polyphyllus, foliis 4-10 mm. latis, dense intricatis et plagulas 2-4 cent. latas formantibus, margine non raro subtus recurvis, cæterum in sicco applanatis, sed in stalu vegelativo apice paulum ascendentibus, superficiei lævibus, planis vel passim lacunosis ; intus albidis el CaCI rubentibus; sublus 120 APSMPAUIE: nigris et subtilissime areolatis, glabris vel rarissime paucas rhizinas emittentibus. Cortex superior 20-25 y latus, albidus et superne nigrescens, pseudoparenchymaticus, ex hyphis superficiel perpendicularibus vel passim obliquis, 4 y: crassis, constricte septatis et cellu- las parvas et superne ultimam majorem nigrescentemque ostendentibus constilutus. Gonidia 9-12 y lata in strato sat crasso et sxpe interrupto vigentia atque maleria albida tecla. Medulla hyphas superficiei parallelas et sat dense implexas præbens. Cortex inferior ob areolas inæqualis, 10-40 y latus, in parte interiore albida hyphis septatis ramosisque, ramis anastomosanlibus formatus et in parte nigra pseudoparenchymaticus, cellulis majo- ribus quam in cortice superiore. Apothecia 2-6 ÿ lala, sessilia, eximie gyrose plicata. Excipuli cortex 60-100 L latus et eodem modo ac inferior cortex formatus ; hypothecium angustum et nigrescens; epithecium nigrum et lobos sat profundos gyris formatos utrinque limitans; paraphyses 1,5 crassæ, articulatæ, nec ramosæ, nec apice incras- satæ ; thecæ cylindricæ 120 & longæ et 30 y latæ; sporæ 8°", hyalinæ, simplices, 18-20 longæ et 9-10 w lalæ. Gelatina hymenialis iodo leviter cærulescens et mox vinose rubens. Spermogonia in thallo innata et supra folia peripheriæ dispersa ; sterigmata 25-40 w longa et 3 y lata, pluri et constricte septata, articulis æquilongis, et ramosa, ramis interdum anastomosantibus; spermatia recla, utroque apice incrassata, 4-5 y longa et 1 y lata. Ut videre est e descriptione supra allata non ad genuinam, sed ad peculiarem formam pertinent illa specimina; in his parvula folia ut in Arn. Lich. exsice. n. 1154 fere dispo- nuntur, sed majora sunt et pagina infera areolata sicut in Hepp Æ%echf. Europ. n. T2 atque nomine proprio digna judicari forsan possent, nam ad nullame variis formis ab auctoribus recognitis certe attinent. Cæterum lis est inter nostræ ætatis auctores de formis sub hac specie ordinandis atque etiam de nomine typico eligendo. Apud Th. Fr. Lichenogr.scand.(187L) p.163, sub. Gyrophora polyphylla (L.) Flot. tres disponuntur varietates, nempe & glabra (Westr.) Flot. ; 6 deusta (L.) Flot. et y compli- cata Th, Fr. Prima variat thallo 1. monophyllo, &. glabra Ach. Method. Lich. p. 101; 2. polyphyllo, G. glabra & polyphylla Ach. loc. citat.; 3. maJore, firmiore, fusco-nigro vel in cinereum vergente, f. coriacea Th. Fr. Lich. arct. p.164. Secunda est l/mbilicaria flocculosa (Walf.) Hoffm. et notis tum externis, tum internis ut species propria merito servanda. Terlia est auctori propria et forsan ab /. polyphylla f. conglobata Norrl. Berätt. Tornea Lappmark (1874; p.398 et /lerb. Lich. Fenn. n. 93 non differt. In. Nyl. Lich. envir. Paris (1896) p. 43 adest Gyrophora glabra Ach., Norrl. Æerb. Lich. Fenn. n. 92 cum formis complicata Norrl. et diffusa Nyl. (posterior his verbis tantum definita : « Thallo diffuso ») et var. polyphylla (L.). Thallus in G. glabra K (CaCl) leviter, atque in duobus formis et in varietate optime rubens. Apud Wain Lich. in Caucaso (1899) p. 294legitur Umbilicaria polyphylla(L.) Hoffm. seu Gyrophora polyphylla « glabra Th. Fr., supra, et var. cinerascens Wain. seu Gr. heteroidea : G.cinerascens Âch. Lichenogr. univ. p.220, secundum herbarium Acharii (non Umnbilicaria cinerascens Nyl. in Flora 1869, p. 388, quæ est U. microphyllina Laur., Hepp Ælecht. Europ y. n. 479) vel adhuc Gyrophora polyphylla $ coriacea Th. Fr., supra, atque &. glabra Nÿl., etiam supra (non ZLichen glaber Westr. et Ach. qui ad L. polyphyllum L. spectat), quæ his verbis definitur : « Thallus firmior, major, mono- phyllus, superne cinereo-pruinosus, haud rugosus, inferne ater, nudus et glaber ». Proinde thalli minores, monophylli et epruinosi, sive sint fere integri aut plurilobati ad formam typicam pertinent. Remanent tamen f. diffusa Nyl., f. conglobata Th. Fr. et f. compli- cala Norrl. In exsiccato Schærer n. 149, Umbilicaria œnea « glabra, thallus 2-2,5 cent. latus, monophyllus el simul lobulatus, lobis ad centrum non descendentibus, supra ater et LICHENES EXTRA-EUROPÆI. 121 non pruinosus, atque in speciminibus in rupibus Fontishbellaquei lectis, 4 cent. latus, fusco-niger et parum lobatus. Cortex superior 10, 20-40 y latus, in herb. Thuret, albidus et superne nigrescens, pseudoparenchymaticus, ex hyphis superficiei perpendicularibus, pluri-septatis et cellulas lumine 2 y lato et pariete incrassato atque superne ultimam majorem, 6 y latam, formantibus constans. Gonidia 8-12 4 lata in strato inæquali, passim ascendente, et in eo hyphæ septatæ paulum ramosæ. Hyphæ medullares 5-6 y crassæ, sub gonidiis lacunose implexæ, et dein stricte coalitæ, septatæ ramosæque, ramis anastomo= santibus. Cortex inferior 10-12 & latus, niger, pseudoparenchymaticus cum cellularum lumine albido, 5-6 & lato, el pariete nigro, atque inferne parvis bypharum glomerulis ambitu nigris et rotundis ornatus. Inde patet has notas anatomicas cum his exemplarium japonicorum concordare, sed animadvertendum est spermatia in exsicc. Schær. utroque apice obtusa, non incrassata. In f. conglobata Norrl. exsicc. n. 93 notæ anatomicæ nisi in medulla, adhuc conveniunt. In hac enim hyphæ superficiei parallelæ et simul ramosæ, ramis obliquis vel fere verti- calibus, distinctæ remanentes. In var. cinerascente Waïn., G. polyphylla (L.) Norrl. exsicc. n. 92, thallus 2-3 cent. latus, firmus, monophyllus et pluri-lobatus, lobis apice ascendentibus, passim nigrescens et sæpius cinerascens et simul leviter pruinosus, cortex superior 20-40 & latus, albidus et superne nigrescens, pseudoparenchymaticus, ex hyphis pluri-septalis cellulas prope gonidia 6-8 LH latas et superne minores efficientibus constitutus. Cæteræ notæ eædem. Viget forma typica in America septentrionali atque antarctica (ins. Falkland) ; in Oceania (Nova Zelandia) ; in Europa (frequens in regionibus boreis). 382. Umbilicaria thamnodes Hue ; Gyrophora polyrrhisa et var. luxurians Hue Lich. Yunn. pp. 24 et 37. In Asia : in China, prov. Yun-nan, legit R. P. Delavay supra saxa in Lopin-chan el in Yen-tze-hay, 15 et 20 octobris 1885; in monte Tsang-chan, 27 junii et 19 augusti 1887. Thallus cinereo-brunneus vel obscure cinerascens, rarius partim obscure brunneus et partim niger, suborbicularis, 3-10 cent. latus, monophyllus et vel in centro vel in una e thalli extremitatibus,umbilico mediante,saxo affixus, lobatus, lobis raro parum profundis, sæpiusumbilicum fere attingentibus, in statu sieco 0,5-1, rarius3-4 cent. latis, velapplanatis, vel convexis et tunc margine subtus replicatis, apice crenatis vel sat profunde dentatis, in statu vegetativo erectis, 1-2 cent. allis, atque intus convolutis (inde pagina supera obtecta atque pagina infera rhizinosa solummodo visibili); supra lævis aut in speciminibus vetus- tioribus punctis nigris atque etiam glomerulis parvulis et setosis aspersus; intus albus et in parte medullæ nebulosa, gonidia tangente, CaCl leviter et K (CaCl) bene rubente ; subtus niger, pro maxima parte dense rhizinosus, rhizinis 1-1,5 mm. longis, nigris aut brunneïs, ramosis, non fulcrantibus atque passim, præsertim centrum versus, denudatus atque subti- lissime areolato-rimulosus atquesimul et increbre nigro-granulatus.Cortex superior supra gonidia 40 y latus, corpusculis repletus etsuperne obscure brunneus et pseudoparenchyma- ticus ; in hoc hyphæ superficiei perpendiculares, et inter gonidia descendentes atque 60-65 1 longæ, cellulas 4-8 y latas, rotundas vel angulatas, pariete parum crasso, lumine brunneo, formantes. Gonidia 8-11 y lata præcipue basin versus corticis in strato sat crasso sita atque pauci eorum glomeruli inter hyphas gonidiales lacunose implexas; illæ hyphæ cum goni- diis materia albida CaCI rubente obtectæ. Hyphæ medullares in zona superiore elongatæ, superficiei parallelæ el 3-5 y crassæ, in inferiore autem constricte seplalæ, varie directæ et 7-10 y crassæ. Cortex inferior 30-40 & latus, in parte externa, 6-10 y lala, niger atque cellulas in unica vel duplice serie præbens, in interiore vero albida hyphæ rete maculis magnis et imparibus efficientes. Apothecia 1-3,5 mm. lala, nigra, supra thallum sparsa, NouvELLEs AnCuIvESs pu Muséum, 4e série. — IT. 16 122 A.-M. HUE. aliquando multum numerosa, sessilia aut subpedicellata, primum rotunda, dein angulata vel rarius reniformia, margine integro aut primum rugoso alque persistente, disco pri- mum transversim et semel, dein gyrose seu varie sulcato, labris primi sulci persistentibus et magis elevatis prædita. Excipuli cortex lateraliter 70 & latus, albidus et extus in zona angusta niger, ex hyphis verticalibus rete maculis valde amplis et hinc inde cellulam ambitu irregularem præbentibus constans; hymenium nigro-divisum et in apotheciis optime evolutis, illæ divisiones parum a se remotæ ; epithecium nigrum ; paraphyses 100 x altæ, 1,5 y crassæ, articulatæ et apice non incrassatæ; hypothecium nigrum; sub illo in basi apothecii medulla crassa et demum cortex albidus; nulla gonidia. Thecæ 84 p longæ et 18 y latæ; sporæ 8°", hyalinæ, simplices, oblongæ, sub unica serie in thecis, 16-24 w longæ et 8-10 & latæ. Gelatina hymenialis iodo vix cærulescens et mox vinose rubens. Spermogonia peripheriam versus sita, thallo concoloria, apice nigra, conceptaculo obscure brunneo; spermatia 3-4 y longa et 1 y lala ; sterigmata 20-40 y longa, 3 u crassa, vel constricte articulata vel simplicia. Tab. V, fig. 2, fragmen thalli cum apotheciis in statu sicco; fig. 2's, specimen in statu vegetativo; utraque figura in naturali statura ; fig. 2°’, duo apothecia, unum cum uno sulco, alterum gyrose sulcatum, circiter decies aucta. Hæc species vere conspicua prope l/. polyrrhisam Fr. disponenda, speciminibus parvis visis,a cel. Nylander U. polyrrhisa nominata fuerat; ab illa primo intuitu apotheciis sæpe subpedicellatis atque margine persistente recedit; accedunt insuper maximi momenti notæ. In (7, polyrrhisa Fr., ab egr. Blomberg in Suecia lecta (in herb. meo) cortex supe- rior supra gonidia 10 ww latus et corpusculis repletus; in hoc hyphæ superficiei perpendiculares constricte septatæ, arcte coalitæ, usque ad hyphas gonidiales descen- dentes et 40 y longæ, cellulas parvulas, lumine 2-3 , et superne majores, 5-6 LH latas formantes atque strato amorpho 4 y lato tectæ. Gonidia 8-11 y lata. Hyphæ gonidiales laxe implexæ et materia albida CaCl leviter rubente obtectæ. Medulla ut in /. {hamnode Hue. Cortex inferior dentatus, ob paginam inferam sat profunde tessellatam, 12-60 & latus, niger et similiter paucas cellulas in zona exteriore, etiam dentium, præbens. Apothecia adpressa transversim sulcata absque margine exteriore. — F. minor Hue. Variat in monte Tsang-chan minor, thallo obscure brunneo, plagulas 1,5-2,5 cent. latas, laciniis 0,5-1 cent. latis, magis compactis et in statu vegetativo minus adscendentibus, ambitu rotundis, integris et rarius subcrenatis. In apotheciis nullæ sporæ, sed cæteri characteres concordant. Tab. V, fig. 3, thallus in statu vegetationis. CONTRIBUTION A L'ÉTUDE DE LA FAUNE ICHTYOLOGEQUR DE LA GUYANE FRANÇAISE ET DU CONTESTÉ FRANCO-BRÉSILIEN PAR M. LÉON VAILLANT Lors de ses explorations effectuées en 1897 et 1898 dans la partie nord-est de l'Amérique du Sud, M. Geay a pu recueillir un certain nombre de Poissons d’autant plus intéressants, qu'ils proviennent de ré- gions dont la faune ichtyologique, je lai fait ailleurs remarquer (1), n’est pas aussi bien connue que porterait à le croire l’époque reculée de leur colonisation. C’est dans la Guyane francaise et la portion adjacente du Contesté franco-brésilien, que les recherches ont été exécutées, pour la première dans le bas Mahury, pour la seconde dans le Carsevenne et deux de ses affluents, les rivières Carnot et Lunier; celui-ci a été remonté par le voyageur jusqu’à ses sources. Passant même la ligne de faîte, M. Geay est arrivé dans le haut bassin du Cachipour et, aux origines de celui-ci, des terrains submergés constitués par des sables, des débris végétaux, spécialement des feuilles mortes, lui ont fourni, dans ces conditions d'existence assez spéciales, un curieux Cyprinodontien. Le tableau suivant donne la liste systématique des espèces rapportées, avec la désignation des lieux où elles ont été prises (2). (4) Léon Varzcanr (1898), Contribution à l'étude de la faune de la Guyane (Notes from the Leyden Museum, t. XX, p. 1). (2) Les espèces dont il est question dans la partie descriptive sont marquées d'un astérisque. > 19 qi LÉON VAILLANT. RIVIÈRES BASSIN BAS BAS SN CARNOT DU MAHURY. |CARSEVENNE. ET LUNIER.|CACHIPOUR Siluridæ. . Pimelodus maculatus, Lacépède : — gracilis, Valenciennes APAUS HPRELERGIRBIOCRERNEPEEP EEE — physacanthus, n. Sp ee — luniscutis, Cuvier et Valenciennes. — rugipinnis, Cuvier et Valenciennes. Ælurichthys Gronovii, Cuvier et Valen- ciennes Centromochlus Perugiæ, Steindachner.... Callichthys littoralis, Hancock . Heptaplerus mustelinus, Valenciennes... Trichomycterus tænia, Kner Cyprinodontidæ. Rivulus micropus, Steindachner — (reayi, n. sp Anableps microlepis, Müller et Troschel.. Characinidæ. . Macrodon malabaricus, Bloch . Erythrinus unitænialus, Agassiz........ 1°. Pyrrhulina filamentosa, Cuvier et Valen- ciennes Curimatus spilurus, Günther — cyprinoides, Linné De Cænotropus punctatus, Müller et Troschel. . Hemiodus semitæniatus, Kner . Leporinus megalepis, Günther . Tetragonopterus chalceus, Agassiz....... — orbicularis, Cuvier et Valenciennes Tetragonopterus fasciatus, Cuvier — oligolepis, Günther — lepidurus, Kner — af finis, Günther . Aiphoramphus falcatus, Bloch (1) Myletes maculatus ? Kner +++ e ++ ++ HER +++++ S Ÿ Co 4 » © ) Add. : 29 bis ? nov. gen. ex Hydrocyoninis, de la rivière Lunier. ICHTYOLOGIE DE LA GUYANE FRANÇAISE, ETC. 125 RIVIÈRES | BASSIN BAS BAS CARNOT DU MAHURY. |CARSEVENNE ET LUNIER.|CACHIPOUR Cichlidæ. HPACORONTaIA A HECKEl EEE EEE EEE CEE ET » » + » DD UT A HE CKE PEN EEE ACT » + + » DO ENS RUE CREER RSS PIE RE » + » » 34. Crenicichla brasiliensis, Bloch.......... » » + » 35. —- SADAUUUIS MINE ECC Re » + + » Gobiidæ. 36. Æleotris gyrinus, Cuvier et Valenciennes. » -L » » Sciænidæ. 37. Micropogon trifilis, Müller et Troschel... » + » » 38. Ololithus microlepidotus, Cuvier et Va- lénciennes rer EU Te 2e ne » » » 39*. Nebris microps, Cuvier et Valenciennes... + Dr, » » 1 Pristipomatidæ. | 40. Pristipoma cavifrons, Cuvier et Valen- | CIE DE SP PT MR in ne ot + » | » » Il est important, dans des études de ce genre, de préciser les conditions dans lesquelles ontété faites les récoltes, spécialement en ce qui concerne la topographie des lieux et la saison. M. Geay nous a fourni sur ces différents points des renseignements très circonstanciés. Le Mahury, fleuve d’une certaine importance, se trouve dans la Guyane française à 5 ou 6 de longitude est du Cayenne, avec lequel même il communique par un bras latéral. C’est à la fin de septembre 1898 que M. Geay l’a exploré tout à fait dans le bas de son cours, en des points où l'influence maritime se fait fortement sentir. Les Poissons, qui en ont été rapportés, témoignent assez de cette dernière condition. Ainsi les Caracnipe et les Cicuzinz y font complètement défaut ; on pourrait en dire autant des CyPrINoDoNTIDæ, que représente seulement un Arableps, genre jusqu'à un certain point anormal dans la Famille. Les SILURDE y figurent par quatre espèces, dont un Æ/urichthys et trois Areus : le pre- 126 LÉON VAILLANT. mier de ces genres est, on le sait, marin; le second a des mœurs, si l’on peut dire, mixtes, car certaines de ses espèces se rencontrent d'habitude dans les eaux salées. Deux Scræxnx et un Prisriromatx achèvent de donner à cette petite collection un facies maritime. Le Carsevenne se jette dans l’Océan sur la côte du Contesté franco- brésilien, entre le Counani et le Mayacaré. A partir de son embouchure, il se dirige à peu près est-ouest sur une longueur d'environ 70 à 80 kilomètres, ensuite nord-sud. Au point où il change ainsi de direc- tion, se jettent sur la rive gauche, la rivière Carnot etun peu plus haut la rivière Lunier, toutes deux généralement dirigées est-ouest ; au delà, M. Geay n’a pas relevé le tracé du fleuve. C’est de juin à septembre 1897 que ce voyageur a exploré la partie basse de la seconde rivière, et l’année suivante, de Janvier à mai, le bas Carsevenne, de mai à septembre, le Carnot, qu'il a remonté, ainsi qu'il a été dit, jusqu'à ses sources aux placers dits de Carsevenne, dans les montagnes constituant la ligne de faîte entre le bassin de ce dernier fleuve et celui du Cachipour; à cette époque il a pu reconnaître certaines sources de celui-ci, situées à des hauteurs de 450 mètres. En ce qui concerne la faune ichtyologique, il est intéressant de consi- dérer le bas Carsevenne, d’une part, les rivières Carnot et Lunier d’autre part. Le premier en effet, bien qu’à un moindre degré sans aucun doute, offre cependant, comme le Mahury, quelques affinités maritimes. On y trouve en effet un Scræxibx, un Gogupæ et, parmi les Sizurx, un Artus, mais le premier seul est du facies franchement marin, les deux autres le sont à un degré moindre. Par contre, le reste des espèces, et elles sont assez nombreuses, doivent être regardées comme essentiellement dulea- quicoles ; tels sont deux Silures appartenant aux genres ?imelodus et Callichthys, un Rivulus de la Famille des Cyernononrmx vrais, sept CHARACGINIDÆ, trois CICHLIDÆ. Dans les rivières Carnot et Lunier, points les plus élevés qu'ait explorés M. Geay pour le bassin du Carsevenne, nous ne trouvons plus que des espèces d’eau douce; quatre Sizurnx appartenant aux genres Pimelodus, Centromochlus, Heptapterus et Trichomycterus, parlent déjà dans ce sens; ils sont accompagnés du Æioulus micropus, Steindachner, ICHTYOLOGIE DE LA GUYANE FRANÇAISE, ETC. 127 de treize (1) Cnaracininæ, de quatre Cieux, à l’exelusion de toutes les Familles réellement thalassiques. En comparant la faune du Carsevenne dans le haut et le bas de son cours, telle qu’elle nous est connue par cesrecherches, nous trouvons six espèces communes : fvulus micropus, Steindachner, Macrodon malaba- ricus, Bloch, Erythrinus umitæniatus, Agassiz, T'etragonopterus affinis, Günther, Acara pallida, Heckel, Crenicichla saxatilis, Linné. Ce serait une proportion d'environ 19 p. 100, c’est-à-dire assez faible pour les conditions données, mais nous n'avons là, certainement, qu’une minime partie de la population ichtyologique de ce fleuve et l'on n’en peut tirer de conclusions générales certaines. Il faut également, sans doute, attribuer à l'insuffisance des documents le partage des espèces entre les rivières Carnot et Lunier, car, bien que j'aie cru devoir les rénnir dans le tableau pour mieux faire saisir la différence des faunes entre le bas et le haut du fleuve, elles sont, d’après Les collections rapportées, entièrement distinctes à l'exception d’une espèce, l’Acara vittata, Heckel, rencontrée à la fois dans les deux cours d’eau. De la rivière Carnot, M. Geay a rapporté : Pimelodus gracihis, Valenciennes, Centromochlus Perugiæ, Steindachner, Curimatus spilurus, Günther, Cænotropus punctatus, Müller et Troschel, Hemiodus semitæniatus, Knerr, Leporinus megalepis, Günther, T'etrago- nopterus orbicularis, Cuvier et Valenciennes, 7. fasciatus, Cuvier, T. lepidurus, Knerr, T. affinis, Günther, Crenicichla brasiliensis, Bloch. Les espèces de la rivière Lunier, presque en nombre égal, sont : Heptapterus mustelinus, Valenciennes, 7richomycterus (ænia, Knerr, Rivulus micropus, Steindachner, Wacrodon malabaricus, Bloch, £rythri- nus unilæniatus, Agassiz, Pyrrhulina filamentosa, Valenciennes, T'etrago- nopterus oligolepis, Günther, Acara pallida, Heckel, Crenicichla saxa- tilis, Linné (2). En résumé, la faune de ces différents cours d’eau est, comme on pou- vaitle présumer, voisine de celles déjà connues pour plusieurs fleuves de la Guyane et du Brésil. La population ichtyologique de toute l'Amérique (1) En y comprenant le poisson imparfaitement déterminée n° 29 bis (Voy. p. 124). (2) Il faudrait ajouter, le Characin incomplètement déterminé n° 29 bis. 128 LÉON VAILLANT. Sud intertropicale, dans sa portion orientale depuis la Cordillère des Andes, montre d’ailleurs partout une très remarquable homogénéité, qu’explique le régime particulier de plusieurs de ses fleuves, non des moins considérables, dont les bassins sont susceptibles de communiquer entre eux périodiquement. Il est probable qu’à une époque relativement récente ces communications étaient encore plus nombreuses et plus faciles. Les collections que le Muséum doit à M. Geay nous donnent donc sur la faune de ces fleuves de la Guyane et du Contesté franco-brésilien des renseignements d’un réel intérêt; il serait désirable qu'ils fussent complétés par des recherches faites dans des conditions plus favorables que celles où à pu se trouver jusqu'ici ce zélé voyageur. : 4. ARIUS PHYSACANTHUS. PI. VII, fig. 4, 4e, d», Ac. Arius physacanthus, Vaillant, 1899. Pull. Muséum, t. V, p. 155. D, 75 AMI CEVE 6: ARIO EMPHYSETO df/finis. Dentes palati velutini ; eorum series in medio interrupta ; sigulum vomerinum suturd a palatino sejunctum, illud quadrangulare, modicum, hoc dilatatum, majus. Occipitalis appendix mediocriter lata. Aculeus secundus epipteræ radiatæ inflatus, pyriformis, superficies sua granosa. Hab. — Guyane française. Ce Silure, par sa forme générale et ses proportions, se rapproche beau- coup de l’Arius empluysetus, tel qu'il est décrit par Müller et Troschel; aussi avais-Je cru d’abord devoir le réunir à cette espèce. Il paraît toutefois en différer parles caractères suivants : 1° Le prolongement occipital, quoique élargi, est à peine deux fois plus large à la base que haut au lieu de quatre fois. 2° Les dents palatales forment distinctement quatre plaques : deux vomériennes à peu près quadrilatérales et séparées par un intervalle ICHTYOLOGIE DE LA GUYANE FRANÇAISE, ETC. 129 étroit, mais bien distinct; deux palatines plus étendues, grossièrement en triangle isocèle à sommet postérieur. Je ne vois pas trace de dents postérieures en bandes fixées à la base du crâne. 3° Les barbillons maxillaires aplatis, dépassent l'insertion des catopes, s'étendant par suite bien au delà de la base de l’épiptère rayonnée. Le second de ces caractères paraît avoir une importance spécifique réelle. La deuxième épine osseuse de la dorsale offre une forme inusitée, qui frappe au premier coup d'œil. Sa longueur est de 40 millimètres, son plus grand diamètre transversal vers le quart basilaire de 6 millimètres, son diamètre antéro-postérieur au même point de 7 millimètres ; rétrécie à la base, elle se renfle progressivement pour diminuer ensuite et se terminer en pointe aiguë. A la partie postérieure existe un sillon, qui reçoit les premiers rayons articulés ; la surface est grossièrement rugueuse te vers la pointe se trouvent des dents serratiformes antérieures et postérieures, indice des articles primitifs aux dépens desquels se développent, on le sait, les épines osseuses des véritables Malacoptérygiens (1). La description de Müller et Troschel, dans laquelle il est dit que « l’épine de la nageoire dorsale est très robuste, grossièrement granulée en avant et sur les côtés », peut faire présumer que l'aspect est analogue chez leur Arius emphysetus; ce n’est pas une des moindres raisons de croire que ces espèces doivent être regardées comme voisines l’une de l’autre. Millimètres. 1/100. LONGUEUR ENS RCE MEANE REA 200 » HAUTEUR PR EEE 38 19 ÉDaISSCuD enr re A 44 29 LOTERIE IA TEE coco asgeoodes 56 28 — deNUTOPIÈLC ER 60 30 — UPMUSE AURA EP ERP 18 32 Diametretde lille RER 7 12 Espace interorbitaire, . ............ 16 28 N° 99-58, Coll. Mus. M. Geay a trouvé l’Arius physacanthus vers l'embouchure de la rivière Mabury, en un point où les eaux sont sensiblement saumâtres. Bien qu'il (1) Essai monographique sur les Silures du genre Synodontis (Nouv. Arch. Museum, 3° série, t. VII, p. 261). NOUVELLES ARCHIVES DU Muséum, 42 série. — IT, 47 130 : LÉON VAILLANT. n'ait rapporté que l’exemplaire dont la description vient d’être donnée, l'espèce y serait commune. Les blessures causées par ses épines sont très redoutées des indigènes, qui regardent ce poisson comme venimeux. 13. RIVULUS GEAYI. PI. VIL, fig. 2, 2. Rivulus Geayi, Vaillant, 1899. Bull. Muséum, t. V, p#156. D. 9: À. 9-12. Écailles : lig. lat. 35; lig. tr. 9. Rivuzo Bazzaxn verisimiliter affinis. Altitudo 1/5, caput 1/4, longitudinis corporis. Oculus 2/7, interocularium spatium 3/8, longitudinis capitis. Pediculus caudalis a serie macularum plus minusve angqulosarum ornata. Hab. — Contesté franco-brésilien. Cette jolie petite espèce me semble se rapprocher du Rivulus Balzant Perugia. Il paraît toutefois s’en distinguer suffisamment par sa hauteur et la longueur de la tête moindres, la première étant 1/5, la seconde 1/4, de la longueur du corps au lieu de 1/4 et 1/3. Le diamètre de l'œil est dans le même cas, 1/4 au lieu de 1/3 ; et sans doute aussi l'intervalle interorbitaire, lequel ici équivaut environ à une fois et demie ce diamètre oculaire, tandis qu’il approche du double de cette grandeur dans l’espèce décrite par M. Perugia. La coloration est sensiblement différente. La tête est sombre-en dessus, cette même teinte se prolonge en arrière en une large bande nuageuse, qui, occupant environ le tiers moyen de la hauteur du corps, s'étend jusqu’au delà de l'insertion de la pleurope; plus loin cette bande se résout en taches de la grandeur d’une écaille, il en résulte sur ce point une disposition en damier et, sur quelques individus, elle produit un effet qui ne manque pas d'élégance ; au quart postérieur du corps, sur le pédoncule caudal, se voient quatre à cinq taches noires, les premières en chevrons très ouverts verticaux à sommet antérieur, les suivantes, surtout les ICHTYOLOGIE DE LA GUYANE FRANGAISE, ETC. 131 postérieures, plus ou moins irrégulièrement arrondies. L’hypoptère et l’uroptère sont distinctement lisérées de noir, la première à son bord libre, la seconde à son bord inférieur; celle-ci en outre présente des points grisätres formant trois ou quatre bandes verticales. La teinte générale de cette curieuse espèce à l’état de vie serait d’un vert-émeraude irisé, spécialement sur la tête. Les écailles (1) sont du type habituel chez les CxpriNopoxribz, c’est-à-dire cténoïdes spanostiques. Relativement grandes par rapport à la taille du Poisson, et quadrilatérales à bord postérieur convexe, l’une d’elles mesure, chez l'individu dont les dimensions sont données, 1”",14 de long sur 1”°",28 de large; foyer central ; champ antérieur à bord recti- ligne portant dix-huit à vingt festons environ, limités par des sillons centrifuges peu convergents, presque parallèles, s'étendant sur un tiers à peine de la largeur de l’écaille; champs latéraux en quelque sorte confondus avec le champ postérieur qui, à proprement parler, manque, n'ayant pas de limites nettes; les crêtes concentriques sont, comme d'ordinaire, beaucoup plus serrées sur le champ antérieur, convergent en ogive sur le latéro-postérieur, pour celles qui sont rappro- chées de l’axe antéro-postérieur, c’est-à-dire centrales, tandis que les latérales se perdent sur le bord postérieur libre sans se réunir à leurs homologues. Il n'existe pas d’écailles spéciales de la ligne latérale. Millimètres. 1/100. LONSUEUTI AUSCOTDS EE PER EEE 30 » AD LCR See RER ee Nine 6 20 ÉPAISSEUR M No EL 6 20 Éongueuridenlantète PAC PPRE EEE 8 26 — deNRUCOPLÈTE RS PAPERS # 23 — CT INIE 00 vor docooces 2 25 DiametrerdeRie EPP PER PER" 2 25 Espace ninterorbitaire "Fee Ce 3 37 N° 99-100. Coll. Mus. Cette espèce a été rencontrée dans les montagnes des placers dits de Carsevenne, à une altitude de 450 mètres, mais sur le versant du Cachipour. (4) PI. VIL, fig. 2. 132 LÉON VAILLANT. Elle a, d’après les observations faites par le voyageur, une manière de vivre assez particulière, se trouvant plutôt dans l'humidité au milieu des feuilles qu'à proprement parler dans l’eau ; lorsqu'on fait un creux au milieu du sable et des débris végétaux pour y puiser le liquide, aussitôt un certain nombre de ces Poissons y apparaissent. L’individu pris pour type est Le plus grand parmi une vingtaine rapportés par M. Geay, il y en a depuis la taille de 20 à 22 millimètres. 17. PYRRHULINA FILAMENTOSA, Cuvier et Valenciennes. PLAIT ES; DA PAPAIDIE AVES Dis dat 25e tre Corps allongé, sensiblement comprimé, pédoncule caudal rétréei en arrière des nageoires impaires supérieure etinférieure. Hauteur égale aux 2/9, épaisseur à 1/9, uroptère aux 2/7, de la longueur du corps, dans lequel la tête entre pour 2/9. Celle-ci en coin ; museau court, 3/11 de la longueur dela tête; bouche terminale supère, mâchoire inférieure dépassant la supérieure ; dents coniques unisériées aux intermaxillaires, les mandibulaires plurisériées, mais la rangée externe seule est bien visible. (Œil grand, occupant près du tiers (4/11) de la longueur de la tête, espace interorbitaire large, 3/7 de cette même dimension. Épiptère plutôt courte, sa hauteur un peu supérieure à celle du corps, son origine, sensiblement en avant de celle de l’hypoptère, aux 3/5 de la distance qui sépare le museau de l'insertion de l’uroptère. Celle-ci très nettement fourchue, à lobe supérieur dépassant d’une manière notable l’inférieur. Catopes insérées vers le milieu de la longueur du corps, n’atteignant pas l’épiptère. Dans l’état actuel de conservation, la couleur est uniformément rou- geâtre cuivreux, une bande noire passe sur la saillie que forme en avant la mâchoire inférieure, traverse l’œil et se perd sur le bord operculaire. Les nageoires sont incolores, sauf la dorsale, dont la partie médiane inférieure est ornée d’une tache arrondie d'un noir profond, qui en ICHTYOLOGIE DE LA GUYANE FRANÇAISE, ETC. 133 occupe à peu près toute la largeur ; sur le vivant, d’après M. Geay, cette tache est jaune à pourtour rougeûtre. Les écailles, comme l'indique la formule, sont grandes, à peu près aussi longues que hautes, 1””,8 dans le premier sens, 1*”°,9 dans le second, assez régulièrement en quadrilatère à bord postérieur arrondi. Foyer central à sillons centrifuges peu nombreux mais rayonnant dans quatre directions perpendiculaires; sur une écaille examinée, un sillon transversal médian s'étend presque en ligne droite d’un bord latéral à l’autre, trois sillons antérieurs, deux postérieurs en partent à peu près perpendiculairement pour se rendre, d’une part au bord radi- culaire, d'autre part au bord libre ; la surface de la lame est couverte de crètes concentriques plus serrées sur le champ basilaire que sur les champs latéraux et postérieur, mais très régulièrement disposées. Millimètres. 1/100. ÉonSUeUTIdUECODS EEE ee 32 » DUO es At SRE UE 7 29 DAS SOUDE Es a Er tre 4 12 LOMEMENP COMENT ORNE SERRE EN 7 22 — dEMBUTOPIÈTE Lecce 10 31 — duAMUSCAUE EP E UE 2 38 Diametre der rer 2,5 36 Espace interorbitaire.-"""\""#" "7 3 43 N° 98-53. Coll. Mus. Cette joliepetite espèce paraît encore rare dans les collections. M. Geay ne l’a rencontrée que dans Le bas de la rivière Lunier ; elle ne se trouve- rait ni dans le Carsevenne, ni dans la rivière Carnot. 23. TETRAGONOPTERUS CHALCEUS, Agassiz. Le petit exemplaire long de 40+14—54 millimètres (N° 99-73. Coll. Mus.) qui représente cette espèce offre sur le corps une disposition des teintes assez particulière par la présence d’une ligne horizontale étroite, noire, occupant plus de moitié de la longueur du corps et située au-dessus de la ligne latérale, juste sur l'intervalle des masses muscu- laires latérales. C’est sans doute une livrée de Jeune âge. 134 LÉON VAILLANT. 32. ACARA PALLIDA, Heckel. Acara pallida, Günther, 1862, Cat. Brit. Mus., t. IV, p. 280. D. XVII, 11: A. III, 10. Écailles 4/22/10. Par l’écaillure de la Joue, les proportions de la tête, la disposition générale des mâchoires, le système de coloration, un exemplaire pris dans le bas Carsevenne me paraît pouvoir être rapporté à cette espèce. Toutefois : le maxillaire atteint bien juste le niveau du bord orbitaire antérieur; la hauteur du premier sous-orbitaire équivaut aux 3/4 du diamètre de l’œil ; je trouve quatre écailles de moins à la ligne latérale ; l’épiptère offre une épine et un rayon de plus, l’uroptère deux rayons; enfin, en outre de la tache latérale et de la tache caudale, l’épiptère et l’uroptère portent des macules sombres, disposées en séries longitu- dinales. Ces caractères ne me paraissent pas justifier une distinction spécifique, d'autant que l'individu est unique. Sa taille différerait d’ailleurs peu de celle du type, qui, d’après Heckel, mesurait 82 millimètres (3° 1/4) de longueur totale. Voici quelles sont les dimensions de notre exemplaire : Millimètres. 1/100 PONEUCULITUIEDEDS EPA RENE CETTE 59 » HaUteuR se MR PRIE ER RSeC 28 47 ÉPAISSEUR RAT RAP TE EEE 12 20 ÉonsueUurde Nate le Er EEE" 21 - 39 — de AUTOPIÈTE ER RER 18 30 -— AUIMUSEAUS PARENT 8 38 Diametre de œil PE RRE re Ree 6 28 ESpaceunleronDitaire Peer re 8 38 N° 99-85. Coll. Mus. Cet exemplaire vient du bas Carsevenne; je rapporte à la même espèce un individu pris dans la rivière Lunier, c’est-à-dire tout à fait dans le haut fleuve : il est notablement plus petit et ne mesure que 38 + 12 — 50 millimètres. ICHTYOLOGIE DE LA GUYANE FRANÇAISE, ETC. 135 39. NEBRIS MICROPS, Cuvier et Valenciennes. PI. VII, fig. 4, 4°, 4», 4°. Cette espèce est trop bien connue depuis les travaux de Cuvier et Valenciennes pour qu’il y ait à revenir sur sa description générale, que j'ai cherché à compléter d’ailleurs, lors de l’étude d’une collection faite dans la rivière Berbice (Guyane anglaise), où se trouvait celte rare et intéressante espèce (1).Je me bornerai à ajouter iei quelques observations auxquelles donne lieu l’examen de l’individu rapporté par M. Gea. Les plis cutanés de la joue ne s’observent pas sur cet exemplaire. Il a été possible de vérifier la structure des écailles des différentes parties du corps et, sans reproduire iei les détails que J'ai déjà donnés à ce sujet, les figures jointes au présent travail en fournissent confirmation. Les écailles du corps au-dessous de la ligne latérale sont du type cté- noïde-polystique (2); celles prises au-dessus cténoïdes-spanostiques (3); celles prises sur la joue franchement cycloïdes (4). Quant aux écailles de la ligne latérale, le canal est protégé par de nombreuses squamules cycloïdes (5), souvent irrégulières, parfois très petites, quelques-unes ne mesurant que 0"”,2. Les dimensions de notre exemplaire sont les suivantes : Millimètres. 1/100. LonSUCUR AULCORDS ERP PE PE 210 » Hauteur. RARE EN RReRE e 5h) 26 D PAISSOUTS ME EVER TR ARE 29 14 Ponpueur dela ere eee re 67 32 — denRuroptère Fr ecer AIR 29 — CIM à 24e don ovnoene 20 30 Diane tre de NOIR EPP EER EEE RE 6 9 ESpacehinteronDITAITO EPP ERP EEE 20 30 N° 99-64. Coll. Mus. M. Geay a pris ce Poisson dans le bas Mahury. (1) Léon VarzzanrT, 1898, loc. cit., p. 17. (2) PI. VII, fig. 4. (3) PI. VII, fig. 4». (4) PI. VIL, fig. 4°. (5) PI. VI, fig. 4. F1G. Fi1G. Fi. F1G. F1G. F1G. Fc. Fic. Fi. F1. Fic. F1G. EXPLICATION DE LA PLANCHE VII" 1. — Arius physacanthus, Vaillant, vu de côté. 1%. — Le même; portion antérieure du corps, vue par la face dorsale. 1. — Le même; portion antérieure du corps, vue par la face ventrale. (Ces trois figures sont réduites aux 9/10 de la grandeur naturelle.) 1°, — Le même; disposition des dents. A. Dents intermaxillaires. B. Dents mandibulaires. C. Dents palatales, montrant la disposition des plaques voméro-palalines droite et gauche séparées par un intervalle médian. — Grandeur naturelle. . — Rivulus Geayi, Vaïllant, vu de côté. — Grandeur naturelle. . — Écaille des flanes du même. — Grossissement : 20 diamètres. — Pyrrhulina filamentosa, Cuvier et Valenciennes, vu de côté. — Grandeurnatu- relle. 3%, — Écaille des flancs du même. — Grossissement : 20 diamètres. 4. — Écaille de la ligne latérale du Vebris microps, Cuvier et Valenciennes, avec les squamules protectrices du canal. co 19 ho 48. — Écaille des flancs du même, prise sous la ligne latérale. 4, — Écaille des flancs du même, prise au-dessus de la ligne latérale. 4°. — Écaille du même, prise sur les parties latérales de la tête. (Ces quatre dernières figures sont uniformément représentées au grossissement de 5 diamètres.) (1) Le dessinateur ayant négligé de retourner le croquis sur la pierre, les figures des Poissons de profil ne sont pas dans la situation conventionnelle qu’on doit toujours adopter. CONTRIBUTION A L'ÉTUDE DES ANNÉLIDES POLYCHÈTES | DE LA MER ROUGE PAR M. CHARLES GRAVIER ASSISTANT AU MUSÉUM D'HISTOIRE NATURELLE SOUS-DIRECTEUR DU LABORATOIRE DE ZOOLOGIE COMPARATIVE A L'ÉCOLE PRATIQUE DES HAUTES ÉTUDES PREMIÈRE PARTIE INTRODUCTION Au cours des multiples voyages qu’il entreprit sur les bords de la mer Rouge, M. le docteur Jousseaume a recueilli un grand nombre d’Annélides Polychètes dont mon excellent maître, M. ie professeur Edmond Perrier, m'a confié l’étude. La dernière exploration qui fut consacrée au golfe de Tadjourah (Djibouti), où M. Coutière accompagna M. le docteur Jousseaume, fut particulièrement fructueuse. Grâce aux matériaux rapportés par ces deux zélés naturalistes, les collections du Muséum se trouvent enrichies d’un grand nombre d'espèces, dont beaucoup sont nouvelles. Parmi les types déjà connus, il en est qui offrent un intérêt particulier : ce sont d’abord ceux que Savigny déerivit dans son « Système des Annélides » (Description de l'Égypte, 1809), et que Grube (1) regretta de ne point retrouver au Muséum de Paris, auquel ils n’appartinrent jamais; ce sont aussi ceux qui furent rap- (4) Er. Grugr, Bemerkungen ueber Anneliden des Pariser Museums (Arch. für Naturgeschichte, 1870, 36° Jahrgang, Bd I, p. 281). NOUVvVELLES ARCHIVES DU Muséum, 4° série, — II, 15 138 CHARLES GRAVIER. portés de la mer Rouge par Ehrenberg et Hemprich, dont Grube donna les diagnoses sans les figurer. En matière de spécification, une figure exacte vaut mieux qu’une longue et minutieuse description, et se prète plus facilement aux comparaisons. Les naturalistes qui ont essayé de déterminer des Polychètes savent que, souvent, il est difficile, pour ne point dire impossible, de rapporter nombre de ces animaux aux diagnoses sans figures, trop brèves ou trop peu précises, qui en ont été fournies par les anciens auteurs; ces diagnoses insuffisantes, dont il faut cependant tenir compte, constituent pour nous un héritage aussi encombrant que peu avantageux. Aussi, avons-nous multiplié le plus possible les figures (toutes exécutées avec soin à la chambre claire), qui accompagnent les diagnoses des espèces décrites dans ce mémoire, première partie d'un travail qui sera com- plété ultérieurement. Pour chaque famille, dont les caractères généraux ont été rappelés en premier lieu, nous avons résumé succinctement ce que l’on sait actuellement sur l'habitat et les mœurs des genres qui la constituent. On paraît oublier trop souvent, dans les travaux de spécification pure, que les animaux ont vécu avant de devenir des objets de collection ; et cependant, l’éthologie ne permet-elle pas d'expliquer nombre de traits de morphologie et même d’anatomie? Après avoir dressé le tableau de classification des genres dont la validité paraît établie (et dans plusieurs cas, notamment pour les Néréidiens, après avoir modifié et simplifié les coupes génériques ou sous-génériques), nous avons essayé de mettre en évidence les liens qui existent entre ces genres et l’enchaînement qu'ils semblent présenter. Cet essai est, sans doute, bien imparfait et sera transformé et complété par de nouvelles recherches; il n'en est pas moins intéressant à tenter, car on s’est encore fort peu occupé jusqu'ici de rechercher les liens phylogénétiques qui unissent entre elles les différentes familles à l’intérieur de chacune des classes d’Annélides, bien que beaucoup de zoologistes considèrent ces animaux comme les ancêtres des Vertébrés. Paris, 26 mai 1900. ANNÉLIDES POLYCHÈTES DE LA MER ROUGE. 139 Famizze DES SYLLIDIENS Grue. Les Annélides Polychètes qui constituent la famille des Syllidiens présentent les caractères généraux suivants : Prostomium pourvu d'une paire de palpes et de trois antennes, dont une médiane et deux latérales, et de deux paires d'yeux (exceptionnellement une troisième paire de points oculiformes). Premier segment portant généralement de chaque côté une paire de cirres tentaculaires. Aux autres segments, parapodes uniramés ; une rame supérieure apparait à l'époque de la maturité sexuelle chez un certain nombre de genres. Les cirres dorsaux et ventraux généralement présents peuvent faire défaut. Sores simples et soies composées de formes très variées. Pyqgidium avec deux cirres latéraux et parfois un court appendice médian. Trompe dévaginable divisée en deux régions : l'antérieure, pharyngienne, chitinisée, cylin- drique; la postérieure, musculaire, provenant, d'après Malaquin, d'un bourgeonnement secondaire du pharynx larvaire. Les Syllidiens vivent au voisinage immédiat des côtes ; ils sont sur- tout abondants sur les Algues (en particulier sur les Rynphlæa, les Cystosira), sur les Hydraires, sur les Bryozoaires dont ils font leur nourriture, dans les canaux des Éponges ou à l’intérieur des galeries creusées dans les vieilles coquilles par les Cliones ou les autres ani- maux perforants. On en trouve encore dans la tunique des Ascidies simples, sur les colonies d’Ascidies composées, à la base des Laminaires, dans les prairies de Zostères, sur les fonds coralligènes, etc. On s’en procure aisément en plaçant quelques touffes d’Algues recueillies à marée basse ou des coquilles trouées, ramenées par la drague de faibles profondeurs, dans des cuvettes remplies d’eau de mer; au bout de quelque temps, parmi les Annélides qui quittent leur habitat pour nager à la surface ou ramper sur les parois du vase, les Syllidiens sont en bon nombre et quelquefois même en majorité. Parmi les Syllidiens rapportés par le Challenger (1), aucun ne provenait d’une profon- (4) W.-C. Mac Inrosu, Report on the Annelida Polychæta (The Voyage of H. M. S. Challenger, 1885, p. 190). 140 CHARLES GRAVIER. deur excédant 110 mètres (600 /afhoms). Cependant Ehlers (1) a signalé parmi les Annélides du Porcupine une forme (Syllis abyssi- cola Ehlers) draguée jusqu'à plus de 250 mètres de profondeur (1 380 fathoms). Ce sont, à de très rares exceptions près, des animaux de petite taille et plus ou moins transparents; un certain nombre d’entre eux sont phosphorescents. Parmi les espèces de grande taille, on peut citer : la Syllis gigantea Mac Intosh, qui, d’après Ehlers (2), appartient au genre Trypanosylhs; la Syllis corruscans Maswell, qui mesure 90 millimètres de longueur et 7 de largeur, et la Syllis longissima Gravier (Voy. p.154), qui peut atteindre 130 millimètres de longueur. La coloration qui est, en général, peu intense, est surtout marquée dans la tribu des Autolytés. Au moment de la maturité sexuelle, un certain nombre de Syllidiens subissent des métamorphoses extrêmement curieuses (accroissement des yeux, apparition d’une rame ventrale pourvue de longues soies natatoires, etc.), caractérisant ce que l’on appelle la phase épigame ou épitoque. Ls dimorphisme sexuel est très accentué chez les Autolytés. D’autres Syllidiens donnent naissance à des stolons qui, sur un même individu, peuvent être uniques ou multiples, et se détacher de la souche qui les a produits (schizogamie). Ces phénomènes d’épigamie et de schizogamie, qui présentent des modes très variés, ont été étudiés chez les Syllidiens par un très grand nombre d'auteurs et particulièrement dans ces derniers temps par GC. Viguier (3), de Saint-Joseph (4) et Malaquin (5). (1) E. Enrers, Annulata nova vel minus cognita in Expeditione Porcupine capta (Annals and Magaz. of natural history, 4° série, t. XIII, 1874, p. 295). (2) E. Encens, Polychæten der Hamburger Magalhaensischen Sammelreise. Hamburg, 1897, p. 35. (3) G. Vicurer, Sur l’'Exogone gemmifera (Pagenstecher) et quelques autres Syllidiens à gestation. Études sur les animaux inférieurs de la baie d’Alger (Arch. de Zool. expérim., 2e série, t. II, 1884, p. 69-410, pl. III-V). — Études sur les animaux inférieurs de la baie d'Alger. Recherches sur les Annélides (Arch. de Zool. expérim., 1886, 2€ série, t. IV, p. 347-442, pl. XXI-XX VII). (4) Baron de Sainr-losepn, Les Annélides polychètes des côtes de Dinard (Ann. des Sc. nat., Zool., 7e série, t. I, p. 127-270, pl. VII-XII). (5) A. MazaQuiN, Recherches sur les Syllidiens (Mémoires de la Société des Sciences et Arts de Lille, 1893, 473 p., 14 pl.). ANNÉLIDES POLYCHÈTES DE LA MER ROUGE. 141 La Syllis ramosa Mac Intosh (4) recueillie par le Challenger dans la mer de Flores et aux Philippines (Zebu) est un très remarquable exemple de ramification par bourgeonnement. La mème espèce trouvée au Japon a été étudiée par Oka (2). D’après cet auteur, 1l faudrait distinguer chez celle-ci deux espèces de bourgeonnement : 1° Un bourgeonnement #nfercalaire; entre deux segments, il s’en forme un nouveau qui ne présente Jamais trace de parapodes et qui se met à bourgeonner sur chacun de ses bords latéraux ; des deux bour- geons, un seul se développe de manière à atteindre la grosseur du tronc qui le porte, l’autre s'arrête de bonne heure dans sa croissance ; 2° Un bourgeonnement de régénération; le bourgeon se forme alors sur l'emplacement du cirre dorsal; au fur et à mesure qu'il grandit, les parties restantes des parapodes, notamment les soies, disparaissent peu à peu. Lorsque, pour une cause ou pour une autre, l’extrémité libre d’un bourgeon de cet ordre est détruite, il peut apparaître dans le voisinage de la lésion deux autres bourgeons qui se développent parallèlement. La viviparité a été signalée en 1869 par Krohn chez la Sylls vivipara Krohn et en 1883 chez la Syllis incisa Fabricius par Levinsen; de Saint-Joseph émet un doute au sujet de ce dernier cas et se demande s'il ne s’agit pas ici d’endoparasites comme le Labrorostratus qu'il a découvert chez un certain nombre de Syllidiens. Malaquin, se fondant sur la présence ou l'absence des cirres ventraux et des palpes, et sur l'indépendance ou la soudure plus ou moins grande des palpes, a proposé une classification rationnelle des Syllidiens en quatre tribus : RAD S EN A OR at nee nl Joe Autolytés . Syllidiens à cirre \ Ë MAISURIOULeNeUMÉLeNdIE ER APEE EEE EEE Exogonés . présent. ÿ soudés ; . re ventral ) a @allaibasesseulement. 4 FREE Eusyllidés. Due A ÉNONNS OU ICS Eee Syllidés. (1) Mac Inrosu, Report on the Annelida Polychæta (The Voyage of H. M. S. Challenger, 1885, p. 198, pl. XXXL, fig. ! ; pl. XXXIIL, fig. 11-14; pl. XVA, fig. 48-19; pl. XVIA, fig. 1; pl. XAXIVi, fig. 8, 10, 12,13). (2) A. Ora, Ueber die Knospungsweise bei Syllis ramosa Mac Intosh (Zoolog. Anzeiger, 1895, t. XVIII, p. 462-464, avec 4 fig.). œ »° 142 CHARLES GRAVIER. I. Aurocyrés. — La tribu des Autolytés constitue dans la famille des Syllidiens un groupe homogène caractérisé surtout par l’absence de cirre ventral au parapode, la réduction des palpes, l'existence d’une sorte de trépan à la trompe, la forme des soies, la reproduction se faisant généralement au moyen de stolons séparés dont le dimorphisme sexuel est des plus accusés. Dans le genre Procerastea Langerbhans (1), le parapode est réduit à sa plus simple expression, au mamelon sétigère qui, lui-même, est assez peu saillant, dans la partie antérieure du corps surtout; à l'absence de cirre ventral, commune à tous les Autolytés, s'ajoute ici celle du cirre dorsal. Les appendices tactiles sont ici représentés uniquement par les antennes, les cirres tentaculaires et le cirre dorsal du premier segment. Dans l’état actuel de nos connaissances, ce genre réalise la forme la plus simple que l’on puisse citer, non seulement parmi les Autolytés, mais même parmi les Syllidiens (2). Il présente des analogies indis- cutables avec le genre Vrchowia Langerhans. Dans les deux genres en question, les palpes sont très réduits, sinon indistincts ; les mamelons pédieux sont insérés ventralement, au moins dans la partie antérieure du corps chez la Procerastea; le proventricule est plus ou moins globu- lieux ; On n’a observé jusqu'ici dans les deux genres qu’un seul stolon chez les individus voisins de l’état de maturité sexuelle, dont le prostomium se forme toujours au 14° sétigère de la souche. Le singulier genre PAyllosylhs, créé par Ehlers (3) d’après l'étude d’un exemplaire unique provenant de l’île de la Georgie du Sud, avec ses cirres dorsaux foliacés très courts, et son mamelon sétigère si réduit, paraît ètre une forme intermédiaire entre les genres Procerastea et Virchowia. Le genre Myrianida Aud. et Edwards se rattache étroitement au genre Virchowia, notamment par ses appendices prostomiaux ciliés et par la forme de ses cirres qui sont, il est vrai, aplatis au lieu d’être en massue. (4) P. Lancernans, Die Wurmfauna von Madeira, IV (Zeitsch. für mwissensch. Zoologie, 1884, t. XL, p. 249, Taf. XV, fig. 5). (2) Cu. Gravier, Sur une nouvelle espèce du genre Procerastea Langerhans, l’évolution et les affinités de ce genre (Ann. des Sciences natur., Zool., 8° série, t. XI, p. 37-52, pl. D). (3) E. Eucers, Polychæten der Hamburger Magalhaensischen Sammelreise. Hamburg, 1897, p. 60- 63, Taf. IV, fig. 77-80. ANNÉLIDES POLYCHÈTES DE LA MER ROUGE. 143 D'autre part, la Procerastea n'est autre qu'un Aufolytus Grube (incl. Proceræa Ehlers et Autolytides Malaquin) dépourvu de cirres dorsaux. Un certain nombre d'espèces d'Autolylus ne présentent également qu’un stolon sexué unique, dont le prostomium se forme au 14 sétigère de la souche; tels sont en particulier l’Autolylus cornutus Agassiz, l'Auto- lytus pictus Ehlers, etc. L'affinité entre le genre Awo/ytus Grube et le genre Varchowia Lan- gerhans est également certaine. L’inégalité des cirres, si frappante chez la Virchowia clavata Langerhans, se retrouve chez plusieurs espèces d'Autolytus, notamment chez l’Awtolytus longeferiens de Saint-Joseph, l'Autolytus brachycephala von Marenzeller, lPAufolytus luxurians von Marenzeller, l'Awtolytus varians Verrill, ete. II. Exocoxés. — Les Exogonés, caractérisés par la soudure complète des palpes, par leur petite taille, par leur reproduction directe (rarement par stolons), avec gestation externe des embryons, ne comprennent que trois genres nettement définis. Le genre Æxogone Œrsted (Malaquin char. emend.), par la réduction de ses parapodes, par la forme des soies, est le type le plus simple et paraît se rattacher directement aux Autolytés. Le genre Sphærosylhis Claparède, avec ses appendices plus développés, est une forme plus évoluée. Enfin le genre Grubea de Quatre- fages (Clap. char. emend.), avec ses deux paires de cirres tentaculaires, ses parapodes moins rudimentaires, se rapproche davantage du type normal des Syllidiens réalisé dans les deux autres tribus. II. Eusvzcinés. — Les Eusyilidés ont les palpes soudés à la base seule- ment; leurs appendices présentent parfois des constrictions super- ficielles, mais ne sont pas composés d'articles complètement distincts: ils se reproduisent directement. A la base de cette tribu, se placent les genres Sylides Œrsted (nec Claparède et Viguier) et Pionosyllis Malmgren (Lang. char. emend.), qui ne diffèrent l’un de l’autre qu’en ce que le premier a une trompe inerme, tandis que le second a la trompe armée d’une dent antérieure. Les Pronosyllhis se relient étroitement aux Æwsyllis Malmgren, qui forment la transition aux Odontosyllis Claparède. Aux genres précédents, se rattache le genre Amblyosyllis (Grube), dont la physionomie est un 144 CHARLES GRAVIER. peu spéciale avec son petit nombre de segments, ses longs appendices et son avant-dernier anneau pourvu de deux paires de cirres, et qui rappelle par plus d’un côté les Hésioniens. IV. Sycunés. — Les Syllidés ont leurs palpes distincts jusqu’à la base; leurs appendices sont formés d'articles indépendants. La repro- duction se fait chez eux par stolons, du moins chez les types étudiés jusqu'ici à ce point de vue. Le genre Syllis Savigny (près duquel on peut placer le genre Branchiosyllis Ehlers dont on ne connaît pas les caractères de la trompe) se rattache d’une part au genre Oprsthosylhis Langerhans, dont la trompe est armée d’une dent à la région postérieure, et au genre 7ry- panosyllis Claparède, dont la trompe est munie à la fois d’un trépan et d’une dent impaire. D’autre part, le genre Sy/hs se rattache au singulier genre Xenosyllis Marion et Bobretzky qui, ainsi que ces auteurs l’ont fait remarquer, avec sa forme courte et relativement épaisse, avec ses parapodes à cirre ventral à peine discernable, avec ses saillies tuber- culeuses sur la face dorsale et enfin ses cæcums intestinaux, conduit au genre Eurysyllis Ehlers qui, considéré isolément, paraît aberrant dans la famille des Syllidiens. Malaquin a mis en évidence le parallélisme remarquable qui existe entre les deux tribus des Syllidés et des Eusyllidés, surtout en ce qui concerne les caractères de la trompe. Si l’on observe d’autre part que le genre Syllides, avec ses palpes soudés à la base, ses appendices anté- rieurs cylindriques ou légèrement renflés en massue, indivis, ses cirres dorsaux articulés à partir du 3° segment, participe à la fois de l’une et de l’autre tribu, on est amené à le regarder comme la forme souche qui a pu donner naissance aux deux séries parallèles constituées par les Syllidés et les Eusyllidés. D'après les considérations qui précèdent, on peut donc se représenter comme il suit la filiation des genres, à partir des formes les plus primi- tives, les Autolytés : ANNÉLIDES POLYCHÈTES DE LA MER ROUGE. 145 Procerastea | do Virchowia Autolytus Phyllobylis ? ee M Grubea sie D es Opisthodontha Syllis (Branchiosyllis) | Pionosyllis ne. Eusyllis Trypanosyllis Eurysyllis tombent Amblyosyllis Les Syllidiens sont étroitement apparentés aux Hésioniens. En outre, par le rameau constitué par les genres X'enosyllis et Eurysyllis, ils se relient, comme le pensait Claparède, aux Sphærodoriens qu’Œrsted rattachait aux Ariciens et Johnston aux Glycériens. Les genres Æ£phesia Rathke et Sphærodorum Levinsen #ec (Œrsted rappellent le genre Eurysylls par leurs cirres dorsaux sphériques, par leurs cirres ventraux réduits, par la forme de leurs soies, et aussi par la lenteur de leurs mouvements. Les soies de l'£phesia gracilis Rathke sont simples et ressemblent beaucoup à celles du sous-genre Æaplosyllis Langerhans : les soies composées des Sphærodoriens ne s’éloignent pas sensiblement du type normal de celles des Syllidiens. GENRE AUTOLYTUS GRUBE (incl. gen. Proceræa Ehlers, gen. Autolytides Malaquin et s.g. Stephanosyllis Claparède). AUTOLYTUS sp. (Stolon femelle). (PIECE ELNe)E2) Parmi les Syllidiens rapportés en 1897 de Djibouti, se trouvait un cu- rieux stolon femelle d’Autolytus, auquel il manquait quelques segments postérieurs et quelques cirres dorsaux. La longueur de ce stolon est de 19 NouveLLes ArCHIvES DU Muséum, 4° série. — II. 146 CHARLES GRAVIER. 8 millimètres; la largeur, de 0®”,55 dans la partie antérieure du corps, s’amplifie à partir du 10° segment, où les œufs commencent à se montrer plus nombreux et plus serrés, devient égale à 0°",9, puis diminue à nouveau dans les trois derniers segments du corps. Le nombre des séti- gères est de trente-huit. Il n’y a aucune ornementation. Le prostomium, à bord antérieur rectiligne, aussi large que les seg- ments qui le suivent, porte quatre yeux volumineux, dont deux dorsaux et deux ventraux. Les premiers ont la forme d’un triangle à côtés curvi- lignes, dont l’un des sommets est dirigé en arrière ; sur une plage pig- mentée située en profondeur, on voit deux éminences coniques semi- translucides dont les sommets viennent émerger à la surface du tégument, et qui correspondent vraisemblablement aux lentilles qu’on observe dans les organes visuels de beaucoup de Syllidiens sous la forme asexuée. Les yeux ventraux (fig. 2, pl. IX), de plus grande taille, à contour grossiè- rement circulaire, possèdent un cône unique semblable aux précédents, dont le sommet est orienté latéralement. Le prostomium est dépourvu de tout appendice. Le cirre tentaculaire dorsal renflé à sa base est tout semblable aux cirres dorsaux des segments suivants. Le cirre tentacu- laire ventral est plus court que le précédent. Les longues soies nataloires caractéris- tiques de la forme épitoque ne se montrent qu'au 7° sétigère et disparaissent dans les trois derniers segments, sensiblement plus étroits que ceux qui les précèdent immé- diatement. Si l’on examine un des para- podes delarégion moyenne du corps (fig. 1), on voil, au-dessous du cirre dorsal en forme de massue, étranglé à sa base, une saillie d’où émerge un faisceau compact de longues soies natatoires, excessivement His grêles, finement étirées à leur extré- mité libre. Cette rame dorsale accessoire est soutenue par un eroupe important d’acicules au nombre de sept, dont les extrémités effilées et divergentes sont légèrement recourbées. La rame ventrale est ANNÉLIDES POLYCHÈTES DE LA MER ROUGE. 147 traversée par deux acicules rectilignes et contigus et présente deux lèvres, une supérieure et antérieure, l’autre, plus développée, inférieure et pos- térieure, entre lesquelles s’épanouit le faisceau de soies. Celles-ci sont de deux types : les unes (fig. 2) composées, avec une hampe légèrement arquée et dilatée au sommet, avec une serpe très réduite, comme chez la plupart des Autolytés; les autres (fig. 3) moins nombreuses, avec une extrémité un peu renflée, tronquée obliquement, et un prolongement latéral filiforme. 11 n’y a qu’une ou deux de ces soïes par faisceau. Le corps présente en somme deux régions distinctes : une antérieure formée par les six premiers séligères, dont les parapodes ne possèdent que les soies normales des Autolytés, et une postérieure beaucoup plus longue, constituée par tous les segments situés en arrière du 6° sétigère. Les œufs volumineux qui remplissent le corps dans cette seconde région pénètrent fort en avant, Jusque dans les premiers segments. Deux traits caractérisent essentiellement cette forme sacconéréidienne : 1° l'absence de toutappendiceau prostomium qui n’offre cependant aucune trace de mutilation; 2° le développement extrême des yeux munis d’un appareil dioptrique très spécial, dont les deux plus volumineux sont situés sur Ja face ventrale ; ces dimensions exceptionnelles des organes visuels sont, sans doute, en relation avec l’existence pélagique de ces formes sexuées qui peuvent vraisemblablement nager sur le ventre ou sur le dos indifféremment. Une orientation semblable des veux peut, d’ailleurs, s’ob- server sur une forme épitoque de Syllis décrite plus loin (page 152) etrepré- sentée planche IX, figure 5, et rappelle le cas signalé par Grube chez Odontosyllis hyalina Gr. (1). GENRE SYLLIS SAvIGny, SYLLIS (Z/aplosyllis Lang.) DIIBOUTIENSIS n. sp. (PIE) Un individu de cette espèce rapportée en 1897 de Djibouti, mesure 8 millimètres de longueur, 0,35 de largeur et compte quarante-quatre segments sétigères. Le corps est grêle; les segments sont relativement (1) En, GruBg, Annulata semperiana (Mém. de l'Acad. de Saint-Pétersbourg, 7° série, vol. XXV, 1878, p129/pl' VII, fig. 1). 148 CHARLES GRAVIER ongs et les parapodes réduits. La largeur du corps varie très peu d’une extrémité à l’autre. Le prostomium, presque demi-circulaire, légèrement échancré en ar- rière, est aussi large que les segments suivants. Les yeux sont situés dans la région moyenne; les deux antérieurs, un peu plus grands que les autres, sont plus éloignés l’un de l’autre que ceux-ci. L’antenne médiane s’insère entre les deux yeux postérieurs ; les deux antennes latérales, un peu plus courtes, sont fixées sur le bord antérieur du prostomium. Les palpes sont très développés et surtout très larges. Le premier segment est presque aussi long que le second. Le cirre tentaculaire dorsal a les mêmes dimensions que l’antenne médiane; le ventral est plus court. La longueur des segments suivants va croissant d’avant en arrière jusqu’au 8 segment, où la largeur n'excède pas de beaucoup la longueur. Les cirres dorsaux du 2° segment sont les plus développés de tous; les appendices correspondants des autres segments se réduisent rapidement d’avant en arrière ; au 29° sétigère, le cirre dorsal n’est plus formé que de sept ar- ticles (fig. 4). Les cirres anaux sont aussi courts que les cirres dorsaux des derniers segments du corps. La gaine pharyngienne est assez courte et ne dépasse guère la limite postérieure du 1” sétigère. La trompe pharyngienne, avec une dent antérieure et une paroi dont la couleur rouge vif est bien observable par transparence, atteint le 7° sétigère. Le ventricule, avec ses rangées trans- versales de ponctuations, s'étend jusqu’au 11° sétigère. Le lobe sétigère, en forme de mamelon à contour quadrangulaire arrondi aux angles (fig. 4), présente une lèvre antérieure et une lèvre postérieure. Il est soutenu par deux acicules contigus, renflés dans leur région médiane, tronqués obliquement à leur extrémité un peu élargie. Il ne porte que des soies simples au nombre de deux, normalement. Ces soies rappellent par leur forme les soies aciculaires des Euniciens, sans le capuchon caractéristique de celles-ci. La soie la plus dorsale et aussi la plus forte, légèrement arquée, possède au-dessous de son extrémité pointue et recourbée une grosse dent conique un peu bosselée; elle est finement striée à sa surface (fig. 5). La seconde soie, située au-dessous de celle-ci, est plus grèle et plus fortement recourbée (fig. 6). Au-dessous ANNÉLIDES POLYCHÈTES DE LA MER ROUGE. 149 de son extrémité moins arquée que dans le cas précédent, 1l existe une première pointe conique très fine, puis une seconde beaucoup plus con- sidérable. Exceptionnellement, certains a a — segments possèdent deux soies du pre- mier type et une du second. Dans les dix derniers segments du corps, on peut, en SR outre, observer une soie simple, puissante, d’une tout autre forme (fig. 7), rectiligne ÈS >= ——— — et terminée en une pointe aiguë. S ) Par l’ensemble de ses caractères, l’es- / 1) pèce qui vient d’être décrite se rapproche } ) incontestablement de la Syllis (Haplosylles) 6 /7 IV] 5 hamata Claparède. Celle-ci paraît d’ailleurs | 7 êlre assez mal définie, comme on peut sen convaincre en comparant les dia- > gnoses quiontété successivement données par Claparède (1), Marion et Bobretzky (2), Langerhans (3) et de Saint-Joseph (4). Ce serait encore augmenter la confusion que d'attribuer à la même espèce la forme de la mer Rouge dont il vient d’être question. Fig. 4 à 7. L'inégalité si frappante des deux soies dont est pourvu chaque parapode, leur forme, l'absence constante d’un sommet bifide chez la plus grande, la grosse soie aciculaire rectiligne des segments postérieurs, les caractères du prostomium, la moindre longueur des cirres dorsaux, le moindre développement de la trompe séparent nettement l’espèce de la mer Rouge de celle décrite en premier lieu par Claparède. (1) Ccaparëpe, Annélides chétopodes du golfe de Naples (Mém. de la Soc. de phys. et d'hist. nat. de Genève, t. XIX, p. 196, pl. XV, fig. 2). (2) Marion et Bosrerzxy, Annélides du golfe de Marseille (Ann. des Se. nat., 6° série, t. IT, 1875, p. 24, pl. IL fig. 7A et 7B). (3) P. LanGeruans, Die Wurmfauna von Madeira (Zeitsch. für wissensch. Zool., &. XXXII, 1879, p- 527, pl. XXXI, fig. 1a et 1b). (4) Baron de Sanr-Josepx, Annélides polychètes des côtes de Dinard (Ann. des Sc. nat., 7° série, t. I, 1886, p. 142, pl. VII, fig. 5-8). 150 CHARLES GRAVIER. SYLLIS (Sylis s. st. Lang.), GrAGILIS Grube (1). (PI. IX, fig. 4-6.) x Un seul individu de cette espèce recueillie en 1897 à Djibouti, en bon élat de conservation, quoique incomplet, mesure 13 millimètres de lon- gueur et compte cinquante segments sétigères. La forme générale est grêle ; il n’y a aucune apparence d’ornementation. Le prostomium (pl. IX, fig. 4) est à peu près une fois et demie aussi large que long ; son bord postérieur est légèrement échancré sur la ligne mé- diane. Les antennes sont moniliformes, comme les cirres dorsaux; la médiane, plus épaisse et un peu plus longue que les latérales, compte seize articles ; sa base estsituée au niveau des yeux antérieurs. Ceux-ci sont un peu plus grands et plus éloignés de la ligne médiane que les yeux pos- térieurs. Les palpes, plutôt courts, sont distinets jusqu à leur base au voisinage de laquelle ils se renflent assez fortement. Le 1” segment, achète, ne porte que deux cirres moniliformes, dont le dorsal, le plus long, compte vingt-quatre articles. Les segments dans larégion antérieure du corps sont plus nettement séparés que chez beaucoup de Syllidiens. La gaine pharyngienne est courte et ne dépasse guère le 2° sétigère. La trompe pharyngienne est longue, brune, bien visible par transparence ets’élend jusqu'au 14" sétigère ; elle est pourvue à son extrémité antérieure d’une couronne de papilles, au-dessous de laquelle on observe une dent. Le proventricule, qui est suivi d’un ventricule bien distinct, atteint le 20° sétigère. Dans la partie antérieure du corps surtout, le cirre dorsal présente de frappantes inégalités de longueur, comme le montre nettement la figure 4. planche IX, pour les quatre premiers sétigères. Au 5° sétigère, le cirre dorsal, relativement court et trapu, compte quinze articles. Le mamelon sétigère, assez saillant, est terminé en une pointe mousse à laquelle abou- tissent les extrémités de trois acicules tangents dans toute leur étendue. Le cirre ventral, très épais, fortement en saillie sur le mamelon séti- x sère, est étranglé à sa base. Le mamelon porte sept soies composées hé- (1) En. Grugr, Actiinien, Echinod. und Würmer der Adriat. und Mittelm. Kœænigsberg, 1840, p. 77. ANNÉLIDES POLYCHÈTES DE LA MER ROUGE. 151 térogomphes (fig. 9). La hampe, presque rectiligne, est renflée au sommet, avec un rostre très Ssaillant à contour arrondi; la serpe est allongée, droite, un peu recourbée à son sommet, avec une forte pointe immédia- tement au-dessous de ce dernier, etune serrature profondément marquée. Cessoies sont d’ailleurs polymorphes dans un même parapode ; la figure 9 représente la soie la plus dorsale du faisceau ; au fur et à mesure qu’on se rapproche de la face ventrale, la longueur de la serpe diminue tout en conservant la même forme générale. En arrière, le parapode (fig. 8, 50° sétigère) présente un cirre dorsal moins long, à articles moins nombreux /neuf) ; un mame- lon plus réduit, soutenu par deux acicules contigus. Les \ soies sontau nombre de trois seuiement. La plus dorsale estune soie ypsiloïde (fig. 11) qui apparaît au 25° segment. RO 20 Plus de deux fois aussi large que les autres soies, elle se ie termine par deux saillies arrondies divergentes inégales, séparées par une dépression assez profonde où l’on observe de fines pointes serrées les unes contre les autres. Les deux autres soies sont composées (fig. 10); la hampe, fortement renflée à son extrémité, est légèrement arquée ; on observe une pointe au-dessous du rostre le plus saillant, qui est renflé du côté de la serpe. La serpe, très courte, s'élève à peine au-dessus du rostre le plus développé; elle ne présente aucune serrature. Dans les parapodes des 25° et 26° sétigères, Les deux espèces de soies sont mélan- gées ; en arrière de ces segments, chaque rame porte deux ou trois soies ypsiloïdes ; plus en arrière (fig. 8, 50° sétigère), les soies composées d’un type différent de celui qu’on observe dans la partie antérieure du corps se substituent aux soies ypsiloïdes. Par l’ensemble de ses caractères, le Syllidien dont la description précède paraît s'identifier avec la Syllis gracilis (Grube). Chez l’in- dividu de la mer Rouge, les palpes sont plus courts et non striés trans- 152 CHARLES GRAVIER. versalement, les soies ypsiloïdes ne sont pas exactement conformes aux figures données par Marion et Bobretzky (1); aucun auteur ne parle des soies en serpe du second type (fig. 10), qu'on observe mélangées aux soies ypsiloïdes dans la partie postérieure du corps; mais ces diffé- rences n’ont pas une grande importance. La Syllis gracilis a été trouvée dans l’Adriatique par Grube, à Port- Vendres et à Naples par Claparède (2), à Marseille par Marion et Bobretzky, à Madère par Langerhans (3), à Dinard par de Saint-Joseph (4). STOLON femelle de SYLLIS ( Syllis s.st. Lang.), GRAGILIS Grube. (PL. IX, fig. 5et6.) MM. le D° Jousseaume et Coutière ont rapporté un exemplaire complet, en bon état de conservation, de cette forme épitoque femelle qui mesure 10 millimètres de long et 0””,8, sans les parapodes. La forme est trapue, le corps bourré d'œufs. Le nombre des sétigères est de trente-cinq. Le prostomium, beaucoup plus large que long, est arrondi en avant, sans échancrure postérieure. L’antenne médiane, un peu plus épaisse que les latérales, est insérée dans l’intervalle des yeux médians antérieurs et très en avant. Les deux paires d’yeux sont extrêmement développées, comme c’est Le cas chez beaucoup de formes épitoques; les deux yeux postérieurs sont presque circulaires; les deux yeux antérieurs, placés latéralement, sont beaucoup plus grands encore et s’étendent jusque sur la face posté- rieure (pl. IX, fig. 6). Les palpes, nettement séparés jusqu’à la base, sont exceptionnellement réduits, rappelant à ce point de vue ce qu’on observe le plus souvent dans le genre Autolytus ; ils forment seulement ici deux épaississements à la face inférieure du prostomium, dont ilsne dépassent pas Le bord antérieur. (4) Marion et Bosrerzky, Les Aunélides du golfe de Marseille (Ann. des Sc. nat., 6° série, t. II, 1875, p. 23, pl. IL, fig. 6). (2) CLaparRëpe, Glanures zootomiques parmi les Ann. de Port-Vendres (Mém. de la Soc. de phys. et d'hist. natur. de Genève, t. XVII, p. 535, pl. V, fig. 3). — Les Annélides chétopodes du golfe de Naples (Mém. de la Soc. de phys. et d’hist. natur. de Genève, t. XIX, p. 503, pl. XV, fig. 3). (3) P. Lanceruans, Die Wurmfauna von Madeira (Zeitsch. für wissensch, Zoologie, t. XXXIT, 1879, p. 540, pl. XXXI, fig. 8). (4) Baron de Samr-Josern, Les Annélides polychètes de Dinard (Ann. des Sc. nat., 7° série, t. I, 1886, p. 158). ro ANNÉLIDES POLYCHÈTES DE LA MER ROUGE. 153 Je ne distingue pas trace de ces cirres tentaculaires réduits qu’on observe dans le stade /oida de Syllis hyalina Grube, dont la forme décrite iei se rapproche par d’autres caractères. De Saint-Joseph (1) ne les a pas observés non plus chez le stolon sexuel de même forme Zoida de Syllis (T'yposyllis) alternosetosa. La segmentation est bien accusée; le tégument, qui paraît très mince, laisse parfaitement voir par transparence les œufs qui remplissent Île corps. Il est impossible d'étudier le tube digestif, qui est lui-même enve- loppé par une gaine d'œufs; ceux-ci s’avancent jusqu’à la limite posté- rieure du 1° sétigère. Les longues soies locomotrices caractéristiques de la forme épitoque apparaissent dès le 2° sétigère, à droite du moins ; le 2° sétigère gauche n’en présente point. La même di anomalie s’observe à la partie postérieure du corps, où les pa- rapodes gauches des‘cinq der- niers segments ne possèdent pas de telles soies, tandis que les parapodes correspondants, à droite, en sont pourvus. L'état de conservation de l’animal dé- crit ici est très satisfaisant, et l’absence de soies locomotrices ne paraît pas êlre due à une mu- tilation. Le 2° sétigère (à gauche) (fig. 12) est surmonté par un cirre dorsal court et trapu for- RQ 13 0" mé d’un petit nombre d’articles. Sie Fig. 42 à 16. Le mamelon sétigère assez al- | longé, à sommet arrondi soutenu par un gros acicule, ne porte que trois soies. Le cirre ventral à la forme d’une languette épaisse presque (1) Baron de Sainr-Josepn, Les Annélides polychètes des côtes de Dinard (Ann. des Se. nat., 7e série, t. 1, p. 150, pl. VII, fig. 14-49). NOUVELLES Aucuives pu Muséum, 4e série. —- IL. 20 151 CHARLES GRAVIER. aussi saillante que le mamelon. Les deux plus dorsales des {rois soics sont du type ypsiloïde. L’une d’elles (fig. 15) est terminée par deux pointes très saillantes et divergentes ; au-dessous de la plus étroite, est une saillie conique bien développée : au fond de la dépression, on remarque de fines pointes serrées les unes contre les autres. L'autre se termine par deux pointes peu divergentes ; au-dessous de l’une d’elles, est une saillie assez prononcée. Ces deux soies présentent à leur surface des striations dont les plus accentuées se trouvent au voisinage de l’extrémité. La troi- sième soie est une soie composée analogue à celle qu’on observe dans les segments situés à quelque distance du prostomium, mais àserpe plus courte. Plus en arrière (fig. 13, 24° sétigère), le cirre dorsal est beaucoup plus grêle et est composé d’un nombre plus grand d'articles. Au-dessous de cet appendice, est un faisceau compact de soies natatoires extrêmement longues, finement étirées en une pointe flexible et recourbée en crochet à leur extrémité libre (fig. 16), caractéristiques de la forme épitoque. Au- dessous de cette rame, existe le mamelon sétigère porteur de soies hétérogomphes, à hampe renflée au sommet avec un rostre très saillant et avec une serpe rectiligne bidentée au sommet, à serrature bien marquée (fig. 14). On observe des variations assez grandes à l’intérieur d'un mème faisceau, relativement à la longueur de la serpe; celle qui est représentée ici est un type moyen. Le cirre ventral est beaucoup plus grèle que dans les premiers segments du corps. Les cirres anaux sont moniliformes comme les dorsaux et assez longs. Par les soies vpsiloïdes du 2° sétigère (fig. 15) et les soies en serpe des segments suivants, la forme épitoque qui vient d’être décrite semble bien se rapporter à la Syllis gracilis Grube, dont les stolons sexués prendraient la forme /oëda, comme le présumait Langerhans (1). SYLLIS (Syllis s. st. Lang.), LONGISSIMA n. sp. (PIX ET RTE) Parmi les individus de cette espèce rapportée en 1897 de Djibouti, l’un d'eux, entier et bien conservé, mesure 130 millimètres de longueur, (1) P. LanGerHans, Die Wurmfauna von Madeira (Zeitsch. für wiss. Zool., t. XXXIT, 1879, p- 540-5%1). ANNÉLIDES POLYCHÈTES DE LA MER ROUGE. 155 0*",8 de largeur avec cinq cents segments environ; eu égard à la lon- gueur qui est considérable, la forme générale est très grèle. Sur la partie antérieure du corps, chaque parapode porte deux bandes sombres transversales dorsales ; à quelque distance du prostomium, une de ces bandes seule subsiste, puis toute pigmentation disparait. Le prostomium (fig.7, pl. IX), de forme elliptique, est presque deux fois aussi large que long. L’antenne médiane, insérée tout près du bord postérieur du prostomium qui n’est pas plus échancré que le bord anté- rieur, compte vingt-six articles et est de beaucoup la plus longue. Les antennes latérales sont fixées en avant des yeux antérieurs, dont la partie pigmentée a la forme d’un croissant en avant duquel existe un cristallin ; les postérieurs sont plus petits et circulaires. Les palpes bien distincts l’un de l’autre, courts et trapus, sont tangents sur la ligne médiane dans leur région basilaire. Le 1” segment, dépourvu de soies, porte deux longs cirres élargis à leur base, semblables aux cirres dorsaux. La gaine pharyngienne est courte et n’atteint pas même le 3° sétigère. La trompe pharyvngienne, longue, de couleur rouge vif, s'étend jusqu’au 21" sétigère. Au-dessous d’une couronne de papilles initiales, on aperçoit, par transparence, une dent triangulaire. Le proventricule occupe la longueur de douze segments. Le parapode, au moins en ce qui concerne le cirre dorsal et les soies, se transforme sensiblement dans la longueur du corps. Dans la partie antérieure du corps, le cirre dorsal moniliforme, très long, compte trente-deux articles; il est inséré à quelque distance au-dessus du mamelon. Celui-ci, assez saillant, avec ses deux lèvres, l’une anté- rieure, l’autre postérieure, est soutenu par cinq acicules disposés parallèlement en faisceau, au-dessus des soies. IT porte six sotes (fig. 19) à hampe un peu arquée, fortement renflée; la serpe est droite, un peu recourbée au sommet, la serrature assez forte. Le cirre ventral a la forme d’une languette longue et épaisse, en saillie sur le mamelon. Un peu plus loin (fig. 17, 37 sétigère), le cirre dorsal conserve à peu près les mêmes dimensions relatives (avec vingt-six articles) ; le mamelon sétigère traversé par un faisceau de trois acicules ne porte plus que trois 156 CHARLES GRAVIER. soies (fig. 20) à hampe de même forme, mais plus large que dans les premiers segments, et à serpe plus courte et plus trapue. Dans toute cette région antérieure, on remarque certaines irrégularités dans les dimensions des cirres dorsaux ; il y a fréquemment alternance régulière dans la longueur de ces appendices, d’un parapode à l’autre. Le cirre ventral est un peu moins développé. A partir du 60° segment environ, le cirre dorsal se raccourcit de plus en plus, et en mème temps s'épaissit, de manière à prendre la forme d'un fuseau où la segmentation estmoins nettement marquée que dans le cirre grêle (fig. 18, 123" sé- tigère). Le mamelon séti- 30u j— 2 gère, encore plus réduit, soutenu par un acicule épais dont l'extrémité recourbée est en pointe mousse, ne présente plus que deuxsoies _=553 17 très spéciales (fig. 23), dites = soies ypsiloïdes. Ces soies 0259 ] Le D simples, beaucoup plus Fig. 17 à 23. larges que les soies compo- sées dont il a été question plus haut, se terminent à leur sommet un peu élargi par deux saillies latérales arrondies, séparées par une dépression peu profonde, où l’on observe quelques striations. Le cirre ventral, qui a également la forme d’une massue, est peu développé. Dans la région postérieure du corps, le cirre dorsal s’amineit sensi- blement, s’allonge un peu et prend une forme plus courte, sans doute, mais analogue à celle qu'il offre dans la partie antérieure du corps. Le mamelon est assez réduit, avec deux lèvres très nettes et est soutenu par deux acicules contigus; il porte quatre soies. Celle qui est la plus dorsale ressemble fort à la soie ypsiloïde, quoique moins large (fig. 21); ANNÉLIDES POLYCHÈTES DE LA MER ROUGE. 157 elle n’en diffère guère qu’en ce que la scissure, à peine indiquée dans celle-ci, est iei complète et sépare la hampe d’une serpe très réduite qui lui reste étroitement accolée; à la partie inférieure du faisceau, la serpe est un peu plus longue, la serrature bien indiquée (fig. 22); la hampe est nettement renflée au niveau de l'articulation. Les soies qui s'intercalent entre ces deux soies extrèmes présentent des formes intermédiaires. Le cirre ventral est une languette courte et épaisse. Les cirres anaux sont plus larges et beaucoup plus longs que les cirres dorsaux des derniers segments du corps; entre ces deux cirres, il existe un appendice médian non articulé, grêle et assez long. Cette espèce de la mer Rouge, dont l’ornementation ressemble beaucoup à celle de la Sy/lis gracihis Grube (1), s'en distingue cependant d’une manière nette par un certain nombre de caractères. Chez elle, les palpes, beaucoup plus courts et plus larges, ne sont pas striés transversalement comme chez les individus recueillis par Claparède à Port-Vendres (2) et à Naples (3) et figurés par cet auteur. Les antennes et les cirres dorsaux sont, dans la partie antérieure du corps, un peu plus longs et plus grêles. Ces appendices dorsaux subissent, dans la région moyenne du corps, une métamorphose curieuse qui n’eût point manqué d'attirer l'attention des observateurs et qu'aucun n’a signalée chez l'espèce de Grube. Ni les soies ypsiloïdes, ni les soies en serpe n’ont la même forme dans les deux espèces, comme on peut s’en assurer en comparant les figures données par Marion et Bobretzky (4), beaucoup plus exactes que celles de Claparède, aux figures 19-23 de ce Mémoire. Au point de vue de la longueur, ce Syllidien est le géant des espèces de la même famille décrites jusqu'ici. P. Langerhans (5) indique pour la (4) GRuBE, Actinien, Echinodermen und Würmer der Adriat. und Mitlelm. Kœnigsberg, 1840, p. 77. (2) CLaparèoe, Glanures zootomiques parmi les Annélides de Port-Vendres (Mém. de lu Soc. de phys. et d'hisé. nat. de Genève, L. XVII, 1863-64, pl. V, fig. 3, p. 535). (3) CLaparèpe, Annélides chélopodes du golfe de Naples (lbid., t. XIX, 1867-68, p. 503, pl. XV, fig. 3). (4) Marion et Bogrerzky, Annélides du golfe de Marseille (Ann. des Sc. nat., 6° série, €. IT, p. 23, pl. IL, fig. 6). (5) P, Lancennans, Die Wurmfauna von Madeira (Zeitsch. für wiss. Zool., t. XXXIT, 1879, p. 539). 158 CHARLES GRAVIER. Syllis monilaris Savigny trouvée par lui à Madère, 80 millimètres de longueur; Mac Intosh (1) a décrit sous le nom de Sylhs giqantea Mac Intosh un Syllidien dragué par le Clallenger à Kerguelen, ayant 90 milli- mètres de longueur ; enfin Haswell (2) a fait connaître une nouvelle espèce australienne, la Syllis corruscans, de mêmes dimensions sensi- blement que la précédente. SYLLIS (7'yposyllis Lang.), VARIEGATA Grube (3), var. (PL. IX, fig. 8.) Cette espèce, rapportée de Djibouti en 1897 par MM. le D' Jousseaume et Coutière, est représentée par un individu entier dont la longueur est de 10 millimètres, la plus grande largeur de 0"",55, le nombre des segments sétigères de soixante-deux. La forme générale du corps est grêle. Le prostomium, plus large que long, à une forme ovale assez régulière; il est beaucoup plus étroit que les segments suivants. Il est muni de deux paires d’yeux sensiblement circulaires, situés fort en arrière; les anté- rieurs, un peu plus grands que les autres, sont les plus éloignés du plan de symétrie. L'’antenne médiane, de beaucoup la plus longue, s’insère entre les deux yeux postérieurs, et compte une trentaine d'articles ; les antennes latérales, dont la base est située bien en avant des yeux anté- rieurs, sont formées d’une quinzaine d’articles. Les palpes sont bien développés et nettement séparés l’un de l’autre. La trompe s’élend sur tout le premier liers du corps, au moins. La gaine pharyngienne est courte et ne dépasse pas sensiblement le 2° séli- gère. La trompe pharyngienne, dont la paroi de couleur ocre rouge vif est bien visible par transparence, va jusqu’au 15° sétigère; elle est armée à sa partie antérieure d’une grande dent très aiguë en avant, arrondie en arrière, par où elle atteint le 5° sétigère. Le ventricule, dont la surface présente, comme d'ordinaire, des rangées transversales de ponctuations, s'étend du 15° au 23° sétigère. (4) W.-C. Mac Ixrosu, Report on the Annelida Polychæta (The voyage of H. M. S. Challenger, 1885, p. 193, pl. XXX, fig. 1-3; pl. XXXIUL, fig. 4; pl. XVA, fig. 14; pl. XXXIVA, fig. 7). (2) W.-A. HisweLz, Observalions on some Australian Polychæta (Proceed. of the Linnean Soc. of New-South Wales, t. X, 1885, part. IV, p. 734, pl L, fig. 4-3 ; pl. LV, fig. 5). (3) En. GruBE, Beschreibung neuer oder wenig bekannter Anneliden (Arch. für Naturgesch., 1860, p- 85, pl. IT, fig. 6). ANNÉLIDES POLYCHÈTES DE LA MER ROUGE. 159 Le 1” segment, qui porte les cirres tentaculaires, est étroit et court. Le 2° segment, qui possède la première paire de parapodes normaux, et qui est le [” sétigère, a une paire de cirres dorsaux plus longs que les cirres tentaculaires et insérés plus haut que ceux-ci et que les appendices correspondants des segments suivants. On observe iei, du reste, comme chez beaucoup d’autres espèces, une irrégularité frappante dans les dimensions des cirres dorsaux. Les cirres dorsaux du 2° séti- gère sont relativement courts ; ceux du 3° un peu plus longs; ceux du 4° sont les plus développés de tous. Les mamelons sétigères sont épais et saillants. Dans l'individu étudié, qui est une femelle dont les œufs, déjà volumineux, deviennent particu- lièrement drus en arrière du ventricule, ils commencent à subir la transformation caractéristique de l’épitoquie (fig. 24). Sous le cirre dorsal, on aperçoit une saillie ar- rondie dans l'axe et dans la partie inférieure de laquelle on distingue nettement plu- sieurs acicules recourbés, destinés à soutenir le para- pode surnuméraire qui ap- paraît à la maturité sexuelle. Aucune de ces longues soies natatoires épitoques n’est encore visible. Au-dessous de cette saillie est le lobe séligère normal, terminé en pointe et traversé suivant son axe par un faisceau de trois acicules contigus qui sont tronqués obliquement à leur sommet (fig. 27). Il porte au 25° segment onze soies composées. Les soies de la partie supérieure du faisceau (fig. 25) ont une arête rectiligne étroite avec deux dents terminales peu saillantes et une serrature bien marquée. La hampe hétérogomphe, un peu arquée et renflée au sommet, présente des stries obliques. Les soies de la partie inférieure du faisceau (fig. 26), à hampe un peu plus 160 CHARLES GRAVIER. forte, ont une arête de mème type, mais plus courte et un peu plus large. Les cirres ventraux ont la forme d’une languette effilée aussi saillante que le lobe sétigère. Le Syllidien dont les caractères viennent d’être indiqués ne présente que des différences d'ordre secondaire vis-à-vis de la Syllis (Typosyllis) variegata Grube décrite d’une manière approfondie et figurée avec soin par E. von Marenzeller (1). Le contour du prostomium et surtout celui du lobe sétigère de l'individu de la mer Rouge s’écartent, il est vrai, nettement de ceux des parties correspondantes de l’espèce de la mer Adriatique. La trompe est aussi proportionnellement plus développée chez le Syllidien de Djibouti. Mais il y a une telle coïncidence dans les deux formes en ce qui concerne les dimensions relatives du corps et de ses différentes parties, une si grande similitude dans les soies, qu'il est difficile de voir en elles deux espèces différentes. Quant à l’ornementation, qui offre, du reste, des variations assez grandes chez les individus étudiés à l’état vivant ou récemment fixés, je ne l’ai point observée dans le Syllidien de la mer Rouge; elle a pu disparaître dans l'alcool, comme cela se produit très fréquemment. Cette espèce a été trouvée dans la mer Adriatique par Grube et par E. von Marenzeller, à Port-Vendres par Claparède qui l’a décrite sous le nom de Syllis hexagonifera (2), à Marseille par Marion et Bobretzky, à Madère par P. Langerhans, à Saint-Malo par Grube, à Dinard et à Saint- Vaast par de Saint-Joseph; j'en ai moi-même recueilli d'assez nombreux exemplaires dans les dragages effectués dans la baie de la Hougue. SYLLIS (Typosyllis Lang.), ExXILIS n. sp. (PI. IX, fig. 9.) Un seul individu de cette espèce a été rapporté en 1897 de Djibouti par MM. le D' Jousseaume et Coutière ; quoique légèrement mutilé, (4) E. vox MarewzELLER, Zur Kenntniss der adrialischen Anneliden (Sitz. der Kais. Akad. der Wiss. zu Wien, 1875, t. LXXII, p. 147, pl. II, fig. 2). (2) CLaparipe, Glanures zoolomiques parmi les Annélides de Port-Vendres (Mém. de la Soc. de phys. et d'hist. nat. de Genève, t. XNIT, 1863-1864, p. 533, pl. V, fig. 2). ANNELIDES POLYCHÈTES DE LA MER ROUGE. 161 privé d’un certain nombre de cirres dorsaux dont la base seule est restée en place, cet individu était cependant très étudiable. La longueur est de 8 millimètres, le nombre de segments sétigères, de soixante et un ; la forme générale de l'animal, auquel il ne manque que les cirres anaux, est grêle; la cavité générale renferme des œufs déjà bien développés. La pigmentation n’est bien marquée que dans la seconde moitié du corps; chaque segment offre dans cette région une bande sombre trans- versale médiane, plus large au milieu du dos et sur les côtés que dans les intervalles, où elle s’atténue fortement. Il existe également de petites traîinées pigmentaires moins importantes à la limite postérieure de chaque segment. Le prostomium (fig. 9, pl. IX), beaucoup plus large que long, fortement rétréci en arrière, présente une profonde échancrure médiane sur son bord postérieur. Les deux paires d’yeux sont situées presque au même niveau; les deux veux extérieurs, en forme de croissant, sont situés un peu en avant des autres et sont un peu plus grands. Les palpes, indé- pendants l’un de l’autre, sont tangents sur la ligne médiane dans leur région basilaire élargie. L’antenne médiane, insérée au niveau des veux antérieurs, est un peu plus longue que les latérales, dont la base est située sur le bord du pros- tomium; elles sontgrèles et moniliformes, comme les cirres tentaculaires et les cirres dorsaux. Le 1* segment, dépourvu de parapode, porte deux paires de cirres tentaculaires dont la longueur est sensiblement égale à celle des cirres dorsaux des premiers segments du corps. La segmentation, qui n’est indiquée que par les parapodes dans la partie antérieure du corps, est beaucoup plus accentuée dans la région postérieure. La gaine pharyngienne, courte, transparente, atteint à peine le niveau de la 3° paire de parapodes. La trompe pharyngienne, de couleur brun foncé, s'étend Jusqu'au 8° sétigère ; elle porte une grosse dent antérieure, sans trépan. Le proventricule, avec sa striation normale, occupe l’espace compris entre le 8" et le 15° sétigère. Le ventricule, avec ses cæcums, est bien visible par transparence. NOUVELLES ARCUIVES pu MusÉUM, 4° série, — Il. 21 162 CHARLES GRAVIER. Le parapode (fig. 28), avec ses deux acicules droits, translueides, con- tigus, situés dans l’axe du mamelon sétigère, est surmonté d'un cirre dorsal très développé, moniliforme, grêle, composé de trente-cinq à quarante articles. Le mamelon sétigère, assez réduit, est accompagné de deux petites languettes, une supé- rieure et une inférieure plus déve- loppée. Le cirre ventral est assez court et un peu étranglé à la base; il est formé d’une seule pièce. Les soies sont de deux formes principales et sont toutes en serpe et hétérogomphes : 1° Les unes (fig. 29) avec une hampe légèrement renflée au ni- veau de l'articulation, dont l’un Fig. 28 à 30. des rostres est très saillant, et une serpe assez longue, recourbée au sommet au-dessous duquel on observe une petite dent, et à serrature fortement marquée ; 2° Les autres (fig. 30) à hampe plus forte et plus renflée au sommet que dans le type précédent, à serpe plus large et plus courte, très arquée, sans serrature apparente. Ces dernières soies, moins nombreuses et moins saillantes, sont situées à la partie inférieure et ventrale du faisceau. d Le Syllidien qui vient d’être décrit doit être rapproché de la Sylls (T'yposyllis) variegata Grube (1). Les deux espèces se séparent cependant l’une de l’autre par plusieurs caractères. Chez l'espèce de la mer Rouge, les antennes et les cirres dorsaux sont plus grêles que chez celle de Grube; les languettes du lobe sétigère sont plus effilées et plus saillantes; les soies se terminent en une pointe fortement recourbée, et celles de la partie inférieure du faisceau ont une serpe beaucoup plus courte et plus arquée. (4) Voir, pour les indications bibliographiques relatives à cette espèce, pages 158 et 160. ANNÉLIDES POLYCHÈTES DE LA MER ROUGE. 163 SYLLIS (Typosyllis Lang.), BouviERI n. sp. (Ie M0>) Cette espèce, rapportée en 1897 de Djibouti, n’est représentée que par un seul individu en excellent état de conservation, mesurant 10"”,5 de longueur, 0°",8 dans sa plus grande largeur (rames non comprises). Les lobes sétigères sont très saillants, la forme générale est assez trapue. Il n'y a aucune pigmentation apparente. Le nombre des segments sétigères est de soixante-quatre. Le prostomium (pl. IX, fig. 10), plus large que long, à contour arrondi en avant, porte quatre veux; les postérieurs, les plus réduits, sont les plus rapprochés du plan de symétrie ; les antérieurs sont pourvus d’une lentille orientée en avant, un peu latéralement. Les palpes sont médio- crement développés. L'antenne médiane est insérée au niveau des yeux postérieurs et compte une trentaine d'articles; les antennes latérales, beaucoup plus courtes, en ont à peine une vingtaine et sont fixées bien en avant et un peu en dedans des yeux antérieurs. La gaine pharyngienne est courte. La trompe pharyngienne, dont la paroi de couleur ocre rouge est bien visible par transparence, s'étend jusqu'au 9° sétigère; son extrémité antérieure, terminée par un rebord festonné, porte une dent étroite et terminée en pointe aiguë. Le ventricule, plus large, avec ses ponctuations habituelles, facilement observable à travers les tissus, va jusqu’au 15° sétigère. Le 1” segment ne porte que deux cirres tentaculaires de chaque côté ; les dorsaux sont beaucoup plus longs que les ventraux. Les cirres dorsaux des segments suivants sont moniliformes et leur diamètre ne décroît que fort peu de leur insertion à leur extrémité. Maïs à mesure qu'on s'éloigne du prostomium, on voit peu à peu la région basilaire de ces appendices s’épaissir,; dans la partie moyenne du corps, ils prennent la forme représentée dans la figure 31, comptent de vingt-cinq à trente articles et conservent la même physionomie jusqu’à l'extrémité postérieure du corps. Ils présentent certaines inégalités de longueur, dans la partie antérieure du corps, notamment. Les plus développés de tous sont ceux 164 CHARLES GRAVIER. du 2° segment ou 1” séligère; ceux du 2° sétigère sont, en revanche, notablement plus courts que les autres. Le lobe sétigère est très proéminentet présente à son extrémité distale une petite languette supérieure et une autre inférieure moins déve- loppée ; 1l est soutenu par deux ou trois acicules contigus dont la partie effilée, légèrement infléchie, est tronquée obliquement, vient se terminer sous la languette supérieure, au niveau des soies les plus dorsales. Celles-ci (fig. 32), avec une hampe fortement hétérogomphe légèrement striée, dont le rostre saillant est un peu recourbé, ont une serpe allongée, presque droite, avec deux dents terminales aiguës et de très longs cils KI SSII raides sur le bord qui regarde WSSS le rostre proéminent. A la par- SSSS üe inférieure du faisceau, la hampe (fig. 33) de même forme, mais un peu plus arquée DNS et plus épaisse, porte une serpe beaucoup plus courte avec deux dents très saillantes et large- ment séparées l’une de l’autre; la dent subterminale est un Fig. 31 à 34. peu arquée vers la hampe; au- dessous de celle-ci, on observe quelques cils longs et rigides. Les figures 32 et 33 ne représentent que des types moyens de chacune des deux formes; c’est-à-dire qu'il existe, d’une part, des soies dont la serpe est plus allongée que celle de la figure 32, et, d'autre part, des soies dont la serpe est plus courte, plus trapue que celle de la figure 33. Dans les six ou sept derniers segments du corps, on observe en outre des soies simples, exces- sivement fines (fig. 34), arquées à leur extrémité terminée en deux pointes très ténues. Il existe une ou deux de ces soies simples à chaque parapode dans la région postérieure. Le lobe sétigère du e ANNÉLIDES POLYCHÈTES DE LA MER ROUGE. 165 dernier parapode est armé d’une soie composée et d’une soie simple. Le cirre ventral, inséré en retrait sur une légère saillie, est bien développé. Les cirres anaux sont plus longs et plus grêles que Îles cirres dorsaux des segments postérieurs. Le Syllidien dont la description précède paraît être assez voisin de la Syllis armoricana Claparède (1), qui possède comme lui un lobe sétigère très saillant muni d’une languette terminale, armé de soies composées à serpe bidentée et surmonté d’un cirre dorsal moniliforme composé de plus de vingt articles. Mais dans l'espèce de la mer Rouge, les palpes sont beaucoup plus trapus; les antennes et surtout les cirres dorsaux sont beaucoup plus larges dans leur région basilaire. En outre, le lobe séligère présente non seulement une languette supérieure, mais aussi une languette inférieure un peu moins saillante. Les soies situées dans la partie la plus dorsale du faisceau ont une longue serpe rectiligne for- tement pectinée sur l’un de ses bords ; la longueur de cette serpe décroît assez régulièrement de la partie supérieure à la partie inférieure du faisceau. Il n’est aucunement question, dans la diagnose de Claparède, des fines soies simples qu’on observe dans les derniers segments du corps dans l’espèce de la mer Rouge, et qui, en raison de leur ténuité, auraient pu échapper au naturaliste genevois. P. Langerhans (2) consi- dère la Syllis aurantiaca Claparède (3) comme très étroitement appa- rentée et peut-être même identique à la Sy/lis armoricana Claparède. SYLLIS (Typosyllis Lang.), COMPAGTA n. sp. (PENSE) MM. Jousseaume et Coutière ont rapporté un seul individu, d’ailleurs complet, de cette espèce, en 1897, de Djibouti. La longueur de cet exemplaire est de 9°”,5; la largeur, qui atteint son maximum vers le milieu du corps, de 0"",7. La forme générale du corps est trapue, les ) t 25-27. ) P. LanGeruans, Die Wurmfauna von Madeira (Zeitseh. für wiss. Zool., t. XXXIT, 1879, p. 533). ) CLaparëpe, Annélides chétopodes du golfe de Naples (Mém. de la Soc. de phys. et d'hist. nat. e de Genève, t. XIX, 1867-1868, p. 510, pl. XIV, fig. 3, et pl. XIII, fig. 5). 166 CHARLES GRAVIER. segments sont serrés les uns contre les autres, les cirres dorsaux fort développés. La pigmentation (pl. IX, fig. 11) n’est bien marquée que dans le premier quart du corps. Les segments sont limités dorsalement par des bandes brunes transversales foncées et couverts de ponctuations très fines, de même teinte, uniformément réparties, qui se poursuivent sur le pros- tomium et sur les palpes. Le prostomium, beaucoup plus large que long, ne présente aucune échancrure sur ses bords, tant en avant qu’en arrière. Il porte trois longues antennes moniliformes ; la médiane, plus longue et plus large, estinsérée postérieurement et compte vingt-neufarticles; les latérales sont fixées sur les bords antérieurs du prostomium. Les palpes allongés, distincts jusqu’à la base, sont couverts par une pigmentation diffuse, homogène. Les yeux antérieurs ont un cristallin très net ; les postérieurs, plus rapprochés du plan de symétrie, sans lentille apparente, sont cir- culaires comme les précédents et de taille moindre. Le 1” segment, très réduit sur la face dorsale, ne porte que deux cirres insérés latéra- lement, plus grèles et plus courts que les cirres dorsaux des segments suivants. La gaine pharyngienne est excessivement réduite; la trompe pharyn- sienne commence presque immédiatement en arrière de l’orifice antérieur du tube digestif; fortement colorée en rouge et par suite bien visible par transparence, elle s'étend jusqu'au 13° sétigère; elle porte en avant une dent chitineuse terminée en pointe mousse translucide, de grandes dimensions. Le proventricule, à surface réticulée, comme d'ordinaire, atteint le 29 sétigère. Le parapode n'offre que des modifications peu considérables d’une extrémité du corps à l’autre. Le cirre dorsal, très puissant dans la région antérieure où il compte de trente à trente-cinq articles, est plus trapu dans la région moyenne et postérieure du corps (fig. 39) où le nombre des articles s’abaisse à une vingtaine. L'individu étudié ie1 pré- sente des inégalités frappantes dans le développement des cirres. Les cirres dorsaux des 1”, 5" et8"sétigères, par exemple, sont notamment plus ANNÉLIDES POLYCHÈTES DE LA MER ROUGE. 167 longs et même un peu plus larges que ceux des segments intermédiaires. Il y a fréquemment alternance dans les dimensions de ces appendices, d'un segment à l’autre. Le cirre dorsal du 1” sétigère (2° segment) est inséré plus dorsalement que ceux des segments suivants. On sait que des inégalités de cet ordre s’observent chez un certain nombre de Syllidiens. Le lobe sétigère varie peu dans sa forme. Il possède deux lèvres, une antérieure, saillante, et une posté- rieure, moins développée; 1l est sou- tenu par deux acicules contigus ou faiblement séparés etalors parallèles. Les soies, bien qu’elles se rap- portent toutes au même {ype, ont une forme qui varie non seulement d’un parapode à l’autre, mais dans le même parapode de ja partie supé- rieure à la partie inférieure du fais- ceau. Dans la région antérieure du Fig. 35 à 38. corps, la hampe fortement hétéro- somphe, renflée au sommet, avec des stries un peu en arrière du rostre saillant, est un peu plus grêle que dans la région postérieure; la serpe est plus longue et plus grèle. Les figures 36 et 37 représentent, la première, la soie la plus dorsale, la seconde, la plus ventrale du parapode du 10° séti- gère ; entre les deux, il existe tous les intermédiaires au point de vue de la longueur de la serpe. La figure 38 est relative à un type moyen de soie dans le parapode du 92° sétigère. Partout la serrature est intense. Le cirre ventral est formé par une languette dont l’extrémité ne dépasse pas sensiblement celle du lobe sétigère. Les cirres anaux ont la même apparence, mais sont un peu plus longs que les cirres dorsaux des derniers segments du corps. Par sa forme trapue, par l’épaisseur de ses cirres dorsaux, le Syllidien décrit ci-dessus n'est pas sans analogie avec la Sy/ls vutala Grube (1) (1) Eo. GruBE, Actinien, Echinod. und Würmer, p. 97. 168 CHARLES GRAVIER. dont il diffère surtout par la forme du prostomium, par celle du lobe sétigère et par les soies, dont les plus courtes ont une serpe nettement bidentée. GENRE TRYPANOSYLLIS CLAPARÈDE. TRYPANOSYLLIS RicHARDI n. sp. (PI. IX, fig. 12, 13.) Un individu entier de cette espèce a été rapporté par MM. le D' Jous- seaume et Coutière, en 1897, de Djibouti. La longueur est de 42 millimètres; la largeur, dont le maximum s’observe dans la partie antérieure de l’animal, atteint 2 millimètres. La forme, qui est relalive- ment de grande taille pour un Syilidien, est aplatie, surtout dans la région postérieure qui paraît presque rubanée. Le nombre des segments est d'environ deux cents. Sur la face dorsale de chaque anneau, il existe deux bandes transver- sales de teinte brun rouge foncé formées par de petites taches pigmen- laires disposées en lignes transversales parallèles et plus épaisses au milieu que sur les côtés. Cette pigmentation existe d’un bout à l’autre du corps, mais elle est seulement intense dans la partie antérieure du corps, jusqu'en arrière du proventricule; puis elle diminue progressive- ment et disparaît presque complètement au voisinage du pygidium. A la base du cirre dorsal, il existe également de petites taches de même couleur. Le prostomium arrondi, plus large que long (pl. IX, fig. 12), à bords anté- rieur et postérieur entiers, porte trois antennes dont la médiane est insérée “très en avant, à peu de distance du bord antérieur sur lequel sont fixées les deux antenneslatérales. Les deux paires d’yeux sont bien développées: les deux antérieurs, un peu plus éloignés du plan de symétrie que les postérieurs, sont de taille un peu plus grande. Deux lignes, partantde la base des antennes latérales et se rapprochant l’une de l’autre à la partie postérieure du prostomium, circonscrivent de chaque côté de celui-ci une sorte de joue latérale, semblable à celle que Mac Intosh figure chez la Syllis gigantea M. Intosh (1), draguée par le Challenger à Kerguelen. (4) W.-C. Mac Ixrosu, Report on the Annelida Polychæta (The voyage of H. M. S. Challenger, 1885, p. 193, pl. XXX, fig. 1-3). ANNÉLIDES POLYCHÈTES DE LA MER ROUGE. 169 Les palpes sont allongés, renflés dans leur partie basilaire, mais restent parfaitement distincts l’un de l’autre. Le premier segment, achète, porte de chaque côté deux cirres moniliformes, dont le dorsal est le plus long. La gaine pharyngienne ne dépasse pas le 7° séligère. La trompe pharyngienne, de couleur rouge foncé, s'étend jusqu’au 17° sétigère. Son orifice est entouré d’une couronne de papilles molles allongées, serrées les unes contre les autres; un peu en arrière de celle-ci, est un trépan chitineux, de couleur sombre et assez large, avec une dizaine de dents. Je n’apercois pas de grosse dent dorsale analogue à celle qui a été signalée chez deux espèces du même genre, 7”. Krohnu Claparède et T. cœliaca Claparède par de Saint-Joseph (1). Le proventricule strié comme d'ordinaire atteint le 29° sétigère. Le parapode conserve à peu près la même physionomie d’un bout à l’autre du corps. Le cirre dorsal (fig. 39) très développé, moniliforme, est composé de quarante à cinquante articles. Le ma- melon sétigère assez saillant, avec une lèvre antérieure bifide et une lèvre postérieure légèrement échanerée en son milieu, est soutenu par trois aci- cules contigus situés au-dessus de l’axe. Le cirre ventral a la forme d’une languette allongée, en saillie sur le mamelon, et dont l'insertion est exté- rieure à celle du cirre dorsal. Le ma- melon porte une dizaine de soies composées hétérogomphes. Les unes (lig. 40), les plus dorsales, à hampe plus longue, assez fortement renflée au sommet, et à serpe longue bidentée au sommel, avec un bord rectiligne, l’autre convexe et finement denté, ayant par conséquent son maximum de largeur dans la région médiane ; les (1) Baron de Sanr-Josten, Les Annélides polychètes des côtes de Dinard (Ann. des Sc. nal., Lool., ie série, t. I, 1886, p. 180-187, fig. 52 et 58, pl. IX). NOUVELLES Ancnives bu Muséum 4e série. — IT. 22 170 CHARLES GRAVIER. autres (fig. 41) à hampe plus forte, peu renflée au sommet, à serpe plus courte, bidentée également, plus arquée au sommet, à bord serratulé con- cave. Les hampes des deux formes de soies, entre lesquelles il existe, dans le même parapode, des intermédiaires, présentent de fines stries obliques par rapport aux bords, mais parallèles entre elles. Les soies du premier de ces deux types sont les plus nombreuses et les plus saillantes; il n'en existe qu'une ou deux du second type à la base du faisceau. Les cirres anaux, moniliformes comme les dorsaux, sont assez longs. Des espèces peu nombreuses de Trypanosyllis connues jusqu'ici, c’est de la 7>ypanosyllis Krohnt Claparède, décrite d’abord par Claparède, et plus tard d’une facon plus complète par Marion et Bobretzky (1), puis par de Saint-Joseph (2), que se rapproche le plus celle de la mer Rouge. Celle-ci diffère surtout de la première par la longueur plus grande et la forme plus grèle de ses cirres dorsaux, par les caractères de la serpe des soies dorsales, les dimensions relalivement plus grandes des cirres ventraux et par son ornementation. Fame pes HÉSIONIENS Grue. Les Hésioniens présentent les caractères généraux suivants : Prostomium pourvu de deux paires d'yeux, de deux ou de trois antennes, el généralement de deux palpes biarticulés. Premiers segments du corps (de 1 à 4), distincts ou plus ou moins fusionnés, portant chacun deux paires de cirres tentaculaires. Aux autres segments, parapodes uni ou birameés ; rame supérieure généralement réduite, munie de soies simples ; rame inférieure avec soies composées. Un cirre dorsal et un cirre ventral filiformes. Pygidium avec deux cirres anaur. Trompe dévaginable, tantot inerme, tantôt armée. Les Hésioniens ne s'écartent guère des côtes; cependant, Mac Intosh en à décrit un (Dalhousia atlantica Mac Intosh) ramené par le Cahllen- ger d’une profondeur de près de 280 mètres (1525 fathoms), au sud des Canaries. Ils sont d’ailleurs relativement rares sur nos côtes de la (1) A.-F. Marion et N. BosrerzrY, Étude des Annélides du golfe de Marseille (Ann. des Sc. nat., Zoul., 6° série, t. IT, p. 35). (2). Moy. p. 469"(1): ANNÉLIDES POLYCHÈTES DE LA MER ROUGE. 171 Manche et de l'Atlantique. Cependant, la Kefersteinia cirrata Keferstein, à Saint-Vaast-la-Hougue, où elle fut découverte presque simultanément par Keferstein et par Claparède, se rencontre assez fréquemment à marée basse, sous les pierres, dans les anciens parcs à huîtres; on peut également trouver dans les mêmes conditions l’Opliodromus flexuosus D. Chiaje qui, le plus souvent, vit en commensal sur diverses espèces d’Astropecten. De Saint-Joseph a recueilli aussi à marée basse l’Æesione pantherina Risso, à Saint-Jean-de-Luz. Les autres Hésioniens de nos régions (Podarke, Syllidia, Oxydromus) ne peuvent être obtenus que par des dragages effectués à de faibles profondeurs sur des fonds coralli- gènes ou couverts de vieilles coquilles perforées. Leur taille est généralement assez faible, souvent de quelques milli- mètres ; toutefois, une espèce des Philippines, décrite par Grube, l’/rma latifrons mesurait 77 millimètres de longueur avec quatre-vingt- un segments; mais ce sont là des nombres exceptionnels. Dans les formes les plus typiques du groupe, le nombre des segments, assez réduit, ne s'élève que rarement au-dessus de quarante et s’abaisse même à une vingtaine (//esione, Leocrates). Quelques-unes d’entre elles offrent de fort jolies décorations. Les Hésioniens sont des animaux très vifs et très carnassiers qui se nourrissent surtout d’autres Annélides et qui se dévorent volontiers entre eux, ils avalent de l’air et de l’eau à l’aide de leur trompe, grâce à un mécanisme étudié par Eisig (1) et de Saint-Joseph (2). Il est difficile de les obtenir entiers, car ils s’autotomisent avec la plus grande facilité dès qu’on veut les saisir; si on ne prend pas de précautions spéciales, si l’on essaye, par exemple, de les capturer avec une pince, on ne recueille que des individus incomplets dont les fragments peuvent se diviser successivement un certain nombre de fois. Si on ne considère que les genres bien définis et relativement peu nom- breux, on peut diviser les Hésioniensen deux grands groupes, suivant la constitution du parapode qui peut être uni- ou biramé. Le nombre des cirres (4) H. Eisic, Ueber das Vorkommen eines Schwimmblasenähnlichen Organs bei Anneliden (Mitth. aus der Zool. Stat. zu Neapel, t. AE, Liv. IT, p. 255-304, pl. XII-XIV). (2) Baron de Sanr-Joseen, Les Annélides polychètes des côtes de Dinard (Ann. des Se. nat., Zool., 7e série, t. V, 1888, p. 324-326). 472 CHARLES GRAVIER. tentaculaires, les caractères des palpes et ceux de la trompe permettent d'achever la séparation des genres, comme l'indique le tableau suivant : | paires idencirres tentaculaires en ee Orseis. Mlrompetnerme PE ere Irma. Trompe armée de deux mächoiresetd'unsiylet. Syllidia. 6 paires de cirres tentaculaires.. Parapodes }_ : 3 : Se 1 (?) paires de cirres tentaculaires; palpes tri- uniramés. ie 2 ATCUIES ES LEE RENE PNR Peribea. : : ‘3 antennes ; palpes biar- 8 paires decirres \ "10e Po DESE me RE) DEUIÉS REA ERA Kefersteinia. rase | entaculaires.. ; Hésioniens. ! AHantennes (Ou D) A ERERS [esione. Rame dorsale rudimen- Étpairesdetcinresi\ taire Fe PEER Podarke. | tenlaculaires.. } Rame dorsale bien déve- Parapodes 2 OS . ; loppée rer re Ophiodromus. | biramés. ARTE UE À : Trompe armée de deux | 8 paires de cirres : : 3 deENISAOPPOSÉeS FE E"e Leocrates. tentaculaires.. )» : Hrompennerme "EEPrEE Oxydromus. Le genre Magalia, créé et décrit avec précision par Marion et Bo- bretzky (1), paraît bien se confondre avecle genre Syllidia de Quatrefages. Si l’on comparela figure 12, planche VIT, de l’Æistoire naturelle des Annelés aux figures 16 E et 16 c, planche VI, du mémoire des deux premiers auteurs, et si l’on tient compte de ce fait que le stylet médian est sou- vent masqué par l’une des mâchoires, ainsi que Marion et Bobretzky l'onteux-mèmes mentionné, on est convaineu de l'identité d’armature dans les deux formes ; d’autre part, la figure 13, planche VIII, de de Quatrefages, rapprochée de la figure 16 n, planche VI, de Marion et Bobretzky, permet de constater que les soies sont également de mème forme dans les deux genres. Quant aux petites soies signalées au-dessous du cirre dorsal par de Quatrefages, il y a très vraisemblablement là une erreur d'observation de la part de cet auteur. Ce genre a déjà été signalé à La Rochelle par de Quatrefages, à Madère par Langerhans (2), à Dinard par de Saint- Joseph (3); nous l'avons nous-même recueilli à Saint-Vaast-la-Hougue. Le genre Castalia Savigny (Sars char. emend.) est un genre ancien, (1) Marion et Bogrerzry, Annélides du golfe de Marseille (Ann. des Se. nat., Zool., 6° série, {. I, 1875, p. 54, pl. VI, fig. 16 a-n; pl. VIL, fig. 46 r-c). (2) P. LanGernans, Die Wurmfauna von Madeira (Zeitsch. für wiss. Zool., t. XXXIIE, 1880, p. 305). (3) Baron de Sainr-Josern, Les Annélides polychètles des côtes de Dinard (Ann. des Se. nat., Zool., 1e série, 1. V, 1888, p. 324). ANNÉLIDES POLYCHÈTES DE LA MER ROUGE. 173 mais très mal défini. Sars (1), en précisant la diagnose, indique, pour les cirres tentaculaires, six ou huit paires (cérri tentaculares sex aut octo), les mâchoires pouvant être rudimentaires ou nulles (#axillis rudimen- tariüs aut nullis). Le genre Cérrosyllis Schmarda (2) n’est pas mieux défini, comme l’a très judicieusement fait observer Ehlers (3). Le genre Mania de Quatrefages se confond, comme E. von Maren- zeller (4) l’a établi, avec le gere Podarke Ehlers. Le genre Gypls, créé en 1875 par Marion et Bobretzky, a été versé par Marion lui-mème (5) dans le genre Oxydromus Grube, tel que E. von Marenzeller l’a défini (6). Le genre PDalhousia Mac Intosh (7). a été créé pour une espèce draguée au sud des Canaries et qui doit être vraisemblablement rapportée au genre Leocrates Kinberg. Mac Intosh n’a eu entre les mains qu’un exem- plaire dans une « indifferent condition », comme il le dit lui-même; il est fort possible que l’antenne médiane se soit trouvée détachée. Gr à l'absence d’armature dans la trompe, l’auteur anglais ne la mentionne qu'avec la plus grande réserve : « But as the specimen is in an indiffe- rent condition, too much reliance need not to be placed on this point. Le genre Salvatoria Mac Intosh (8) a été fondé pour une espèce qui, par l’ensemble de ses caractères, paraît plutôt se rapprocher d’un Syllidien de la tribu des Exogonés que d’un Hésionien. Ni le parapode dessiné d’après une préparation dont l’état de conservation était médiocre, ni la forme des soies n’accusent de caractères d’'Hésionien, et en tout cas, cette forme ne saurait être placée auprès des genres Gypris (Oxydromus) et Opliodromus, comme le dit le professeur Mac Intosh. Le genre Orseis Ehlers, avec ses trois antennes, son unique paire de 2) ScumanpA, Neue wirbellose Thiere, 2e Hällte, 1861, p. 76, pl. XX VIIL, fig. 223-226. ms Die Borstenwürmer, 1864-1868, p. 188. \) E. von Marewzezer, Zur Kenntniss der Adriatischen Anneliden (Sitzber. der Kais. Akad. der Wis<. zu Wien, 1874, 69' Bd, p. 428). (5) Mario\, Sur le Annélides de Marseille (Rev. des Sc. nat., Montpellier, t, IV, 1875, in-8, D: oi (6) E. von ManenzeLLer, Zur Kenntuiss der Adriatischen Anneliden (Sitzungsber. der Kais. Akud der Wiss., 1875, 72 Bd, p. 143). (7) W.-C. Mac Inrosn, The Report on the Annelida Polychæta (The Voyage of. H. M. S. Challenger, p'486, pl XXIX, fi. 31, pl: XXXIIL fig 2; pl XVA ir 5-7). (8) W.-C. Mac Inrosu, loc. cit., p. 188, pl. XXX, fig. #, pl. XXXII, fig. 4, et pl. XVA, fig. 11-12. (l) Sars, Forhandl. i Vidensk. Selskab. i Chrisliauia, 1861. Christiania, 1862, p. 88. (£ U 174 CHARLES GRAVIER. cirres tentaculaires de chaque côté, ne s'éloigne pas sensiblement du type Syllidien et paraît être la forme ancestrale de la famille. A ce genre, se rattachent les formes à trois paires de cirres tentaculaires de chaque côté, en particulier le genre /rma Grube qui se relie d’une part aux formes à quatre paires de cirres tentaculaires, et d’autre part, par le genre Syl/idia de Quatrefages aux genres à trois paires de cirres et à para- podes biramés, c’est-à-dire aux genres Podarke Ehlers et Ophiodromus Sars {S{ephania Claparède). Du genre ÆKefersteinia Keferstein, on peut passer par le genre Peribæa Ehlers qui n’a que sept paires de cirres tenta- culaires (à cause de la caducité de ces appendices, il n’est pas invrai- semblable de supposer que cette forme possède huit paires de cirres tentaculaires comme les suivantes), d’une part au genre Âesione Savigny à parapodes uniramés, et d'autre part, par le genre Leocrates Kinberg (Tyrrhena Claparède, Lamprophaës Grube) à rame supérieure réduite, au genre Oxydromus Grube (von Marenzeller char. emend.), dont la ame dorsale est plus développée. On veut done se représenter ainsi la filiation des genres : Orseis AL Sida Kefersteinia | Podarke Peribæa | Ophiodromus DA A. P : Hesione Leocrates Oxydromus Les affinités des Hésioniens et des Syllidiens, avec lesquels ils étaient autrefois confondus, sont absolumenthors de conteste. La plupart d’entre eux peuvent être pris, à première vue, pour des Syllidiens; le nom même de Syllidia rappelle la ressemblance des représentants des deux familles. Le type Hésionien nettement caractérisé n’est même réalisé que dans les termes extrêmes de la série constituée par les genres Opluo- dromus, Hesione, Leocrates et Orydromus. Ce type, plus évolué que celui des Syllidiens, présente un intérêt spécial à cause de la transition qu'il offre entre les formes à parapodes uniramés ANNÉLIDES POLYCHÈTES DE LA MER ROUGE. 175 et celles à parapodes biramés. Aïnsi, dans le genre Podarke Ehlers, la rame dorsale n’est représentée, dans les segments où elle existe, que par un mince faisceau de trois ou quatre soies filiformes situées au voisi- nage immédiat de l’acicule qui soutient le cirre dorsal. Dans le genre Opliodromus Sars, cette rame s'affirme et prend un développement plus considérable. De même, le genre Leocrates Kinberg ne possède, aux parapodes qui en sont pourvus, qu’une rame dorsale réduite, tandis que dans le genre Oxydromus Sars (von Marenzeller char. emend.), cette même partie du parapode prend une plus grande importance. En somme, le type Syllidien d’où la famille des Hésioniens dérive se conserve en se modifiant progressivement du genre Ürseis aux genres Irma, Kefersteinia et Peribæa. Le genre /rma est le point de départ d’un groupe formé par les genres Syllidia, Podarke et Opliodromus qui ont subi la même transformation dans les segments antérieurs du corps, dont les trois premiers portent chacun deux paires de cirres tentacu- laires ; ces trois genres ont, suivant l'expression de Giard, le mème archipodium. De même, le genre Kefersteinia forme un groupe naturel avec les genres Peribæa, Hesione, Leocrates et Oxydromus qui sont tous porteurs de quatre paires de cirres tentaculaires aux quatre premiers segments du corps; c’est seulement dans les derniers genres de chacune de ces deux séries que se manifeste neltement le type Hésionien. L'évolution de ce dernier témoigne d’un réel progrès sur les Syllidiens : chez ces derniers, la rame dorsale n'apparaît qu'à la phase épitoque, tandis que chez les Hésioniens, chez quelques formes tout au moins, elle existe d’une façon permanente. GENRE HESIONE Sav. sensu Grube (1) (incl. Fallacia de Quatrefages et Telamone Claparède). HESIONE EuLeRrsI n. sp. (PL IX, fig. 14, 45.) Les plus grands exemplaires de celte espèce recueillie en 1897 à Djibouti par MM. le D'° Jousseaume et Coutière, ont près de 5 centi- (1) Eo. Gruge, Mittheilungen über die Familie der Phyllodoceen und Hesionen (Jahresber. der schl. Gesellsch. für vatert. Cultur, t. LVII, 1879, p. 221). 176 CHARLES GRAVIER. mètres de longueur. Celui qui est décrit ci-dessous mesure 38 millimètres In mt de longueur et 4 ,2 de largeur (rames non comprises, 7 millimètres y compris les rames). Le nombre des segments sétigères est de seize. Il n’y à aucune pigmentation apparente. Le prostomium est quadrangulaire, à angles arrondis, un peu rétréei en avant; le bord antérieur est légèrement concave. Deux courtes an- tennes sont fixées aux sommets des angles antérieurs. En arrière, une profonde échancrure médiane s’étend sur deux cinquièmes environ de la longueur du prostomium ; un sillon plus superficiel continue en avant cette échancrure et sépare les deux lobes en lesquels le prostomium peut être décomposé. Les yeux sont munis chacun d’un cristallin. Les postérieurs sont circulaires; les antérieurs, situés très près en avant des premiers et un peu plus latéralement, ont une taille plus considérable el une forme moins régulière. Les cirres tentaculaires, au nombre de huit paires, sont disposés de chaque côté en trois séries presque parallèles comprenant, les deux plus dorsales chacune trois cirres, la plus ventrale, deux seulement. Chacun d'eux comprend une partie basilaire s’élargissant sensiblement au niveau de son insertion, dans laquelle on ne distingue aucun acicule, et une partie terminale s’étirant graduellement en pointe fine. Les plus longs de ces appendices atteignent le 5" sétigère ; la striation transversale, serrée mais peu marquée à la base, s’accentue à mesure qu'on s'approche de l’extrémité distale. Les segments ne sont pas séparés les uns des autres par des constric- tions. Il existe sur la face dorsale un sillon longitudinal de chaque côté, de sorte que cette face est divisée en trois régions, une médiane et deux latérales. La première est indivise; les latérales sont divisées par des sillons interparapodiaux en autant de parties qu'il y a de segments. Dans toute la longueur de la trompe on observe une striation superficrelle due à la musculation de cette dernière visible par transparence. Ilyaseizesegments sétigères.Les parapodes des deux premierssétigères, ceux du premier surtout, sont réduits et possèdent un faisceau de soies moins volumineux que les segments suivants. Ces parapodes sont très saillants de chaque côté du corps et largement espacés. Le cirre dorsal possède un article basilaire, long, épais, inséré au-dessus du lobe séti- ANNÉLIDES POLYCHÈTES DE LA MER ROUGE. 177 gère et bien indépendant de lui, dans lequel on n’aperçoit pas plus d’aci- cule que dans la partie correspondante des cirres tentaculaires, et une longue partie terminale offrant les mêmes caractères que ces derniers. Le lobesétigère(fig. 42), très proéminent, à section sensiblement circulaire, est soutenu par un acicule droitconique terminé en pointe, à la base d’une petite languette dorsale; au-dessus, on remarque unpetitacicule, très ténu, plus court. Il porte un faisceau compact de soies composées au nombre d'au moins une trentaine au 15° sétigère, appartenant toutes au même type. Chez toutes, la hampe est fortement hétéro- gomphe, renflée au voisinage de l'articulation, avec des stries longi- tudinales s'épanouissant en fais- ceau d’un point situé un peu au- dessous du rostre le plus saillant (fig. 43et 44). Entre ces stries lon- gitudinales, il existe des stries transversales très serrées. À quel- que distance de l'articulation, la hampe prendune apparence grenue 5 due à la structure de la région in- terne. La serpe est plus ou moins Pig. 42 à 48. longue; dans la partie dorsale du faisceau, elle est étroite (fig. 43); dans la partie ventrale, elle est plus courte et plus large, en serpe (fig. 44); dans la partie moyenne, la forme est intermédiaire entre les deux types précédents. Toutes ces arêtes, dont la serrature est peu marquée, ont une fine striation à leur surface. Elles se terminent au sommet comme il est indiqué dans la figure 45. L'extrémité, en pointe mousse, est faiblement arquée ; au-dessous d’une pelite saillie conique située au voisinage de celle-ci, il existe une dent étroite, longuement étirée, recourbée vers le sommet de l’arête tout près duquel elle vient se terminer. Toutes ces serpes NOUVELLES ARCHIVES Du Muséum, 4 série. — II. 23 178 CHARLES GRAVIER. se rétrécissent fortement dans leur région basilaire, de façon à ne reposer sur la hampe que par une pointe. Le cirre ventral inséré sur le lobe sétigère, extérieurement par rapport au cirre ventral, n’est point segmenté. Les deux derniers parapodes ne portent pas de soies ; ils sont constitués seulement de chaque côté par deux cirres superposés, dont le dorsal est de beaucoup le plus long. Le pygidium, plus étroit que le segment qui le précède immédiatement, et dont il est séparé par une constriction bien marquée, présente un orifice anal dorsal à bord frangé, au-dessous duquel s’insèrent sur deux courts articles basilaires, de longs cirres anaux. La gaine pharyngienne a une paroi très mince et est assez courte (pl. IX, fig. 15). Des muscles s'insèrent sur la région moyenne de cette gaine et sur la trompe pharyngienne, de sorte qu’à l’état de repos, la gaine forme autour de cette dernière une enveloppe double. On remarque une papille antérieure dorsale à l’orifice de la trompe. La trompe pharyngienne est extrèmement longue ; elle s’étend jusqu’au 11° sétigère, sur presque les deux tiers antérieurs du corps. La paroi, épaisse et musculeuse, est revêtue intérieurement d’une mince couche chitineuse et translucide, à travers laquelle on observe la striation trans- versale due à la musculature. Elle est divisée par un sillon transversal profond en deux régions, dont la postérieure est au moins six fois aussi longue que l’antérieure. Des muscles reliant celle-ci à la paroi du corps forment une gaine incomplète autour de la trompe dans cette région. La trompe pharyngienne, dont la paroi jaune orangé est visible par transpa- rence, se rétrécit fortement à son extrémité postérieure où elle débouche dans la troisième région, ou ventricule. Le ventricule, dont la paroi est plus mince, est très court, mais beau- coup plus large que la trompe pharyngienne. De chaque côté et ventrale- ment, débouchent deux longs cæcums (Schwoünmblasen de H. Eisig) dont la paroi montre deux systèmes de stries orthogonales dus à la muscu- laire; ces sacs, très allongés, s'étendent sur près de quatre segments. Ils se rattachent par des brides musculaires, d’une part à la paroi de la trompe, et d'autre part à celle du corps et renferment chez quelques individus des concrétions spéciales. Le ventricule, très réduit en longueur, se rétrécit ANNÉLIDES POLYCHÈTES DE LA MER ROUGE. 179 postérieurement pour déboucher dans l'intestin dont la paroi est glan- dulaire, et qui, chez certains individus, pénètre en cæcum sous la région terminale de la trompe. En ce qui concerne les caractères du prostomium, c’est de l’ÆJesione pantherina Risso, étudiée récemment d'une manière approfondie par de Saint-Joseph (1), que l'espèce décrite ci-dessus diffère le moins. Cepen- dant, les antennes sont chez celle-ci plus courtes et d’une seule pièce, tandis qu’elles sont biarticulées chez la première ; de plus, le lobe sétigère de celle-ci présente du côté dorsal une papille bilobée qui n'existe pas chez l'Hésionien de la mer Rouge; en outre, la forme de la partie postérieure du corps n’est pas la même dans les deux espèces. Par ses parapodes dont le lobe sétigère est muni d’une languette dor- sale effilée, l’Aesione Ehlersi se rapproche plutôt de l’AÆesione viltigera Ehlers et de l’Aesione prætexta Khlers qui s’en éloignent nettement par leur prostomium dépourvu d’antennes (2). Parmi les espèces du genre Hesione décrites jusqu'ici, on peut distin- guer deux groupes pour chacun desquels il y aurait peut-être lieu de créer un sous-genre ; les unes ont un prostomium pourvu de deux an- tennes, /1. pantherina Risso, A. intertexta Grube, A. genetta Grube, H. reticulata Marenzeller, etc.; les autres ont un prostomium dépourvu d'antennes, Æ. splendida Savigny, A. picta Fr. Müller, À. margaritæ À. Hansen, À. proctochona Schmarda, 1. vittigera Ehlers, ete. Quoi qu'il en soit, le prostomium ne présente pas cette uniformité que lui attribuait Marenzeller (3). HESIONE PANTHERINA Risso (4). (PL. X, fig. 16.) M. le D° Jousseaume a recueilli en 1893, à Aden, un certain nombre d'exemplaires d'Hesione en partie macérés, dont les caractères présen- (4) Baron de Samr-Joserx, Annélides polychètes des côtes de France (Ann, des Sc. nat., Zool., Te série, L. V, 1898, p. 329, pl. XIX, fig. 131-144). (2) E. Enxers, Florida Anneliden (Mem. of the Museum of compar. Zool. at Harvard College, 1887, t. XV,p. 143-147, taf. XLI, fig. 1-6). (3) E. von MarenzeLLEr, Südjapanische Anneliden (Denksch. der Kais. Akad. der Wiss. Wien., 4879, L. XXL, 2° AbL., p. 130, au bas de la page, en note). (4) Risso, Histoire naturelle des principales productions de l'Europe méridionale, t. IV, 1826, p. 418. 180 CHARLES GRAVIER. tent une grande analogie avec ceux de l’espèce précédemment décrite, autant du moins que le médiocre état de conservation de ces animaux permet d’en juger. Il ÿ a cependant quelques différences assez frappantes à signaler. Les Hésione d’Aden offrent sur toute la face dorsale une or- nementation spéciale qui consiste en bandes longitudinales irrégulières de couleur brune (pl. X, fig. 16). Il n’existe pas trace de cette pigmentation chez les individus de l’espèce décrite ci-dessus, qui sont cependant beau- coup mieux conservés à tous égards et d’ailleurs plus récemment recueillis. La trompe s'étend jusqu’au 12" sétigère ; le ventricule, plus long, remonte jusqu’au 10° sétigère, formant une anse à la suite de la trompe pharyn- gienne, ce qu’on n’observe pas dans l’espèce de Djibouti. Le parapode offre les mêmes caractères essentiels que chez cette dernière ; cependant, les articles basilaires des cirres tentaculaires et des cirres dorsaux sont soutenus par un faisceau d’acicules qu’on ne retrouve pas chez les Hesione recueillis à Djibouti. Je rapporte sous toutes réserves cette espèce à l’Hesione pantherina Risso qui a été désignée sous des noms variés : Hesione sicula D. Chiaje, Eisig, Jourdan, etc., Aésione de Savigny Costa, Fallacia pantherina de Quatrefages, T'elamone sicula Claparède, Grube, Fallacia sicula Marion et Bobretzky, Hesione Steenstrupt de Quatre- fages, etc. (1). GENRE LEOCRATES. Kinberg sensu Grube (2) (incl. Lamprophaës Gr. et Tyrrhena Claparède). LEOCRATES Gran. (PL. X, fig. 17-19.) Un certain nombre d'exemplaires en bon état de conservation de cette espèce ont été recueillis en 1897 à Djibouti par MM. le D° Jousseaume et Coutière ; quelques exemplaires un peu macérés ont été rapportés en 1893 par le D' Jousseaume. L’individu décrit ci-dessous mesure 19 milli- mètres de longueur, 2°”,5 de largeur (rames non comprises), 5 millimètres (1) Baron de Sair-Josepn, Annélides polychètes des côtes de France (Ann. des Sc. nat., Zool... 8° série, t. V, 4898, p. 329, pl. XIX, fig. 131-144). (2) En. GRuBE, Mittheilungen über die Familie der Phyllodoceen und Hesionen (Jahresber. de: schl. Gesellsch. für vaterl. Cultur, Bd LVII, 1879, p. 221 et suivantes). ANNÉLIDES POLYCHÈTES DE LA MER ROUGE. 181 avec les rames. Le corps ne présente aucune pigmentation spéciale; la partie antérieure est colorée en jaune orangé ; la coloration est due à celle de la trompe visible par transparence. Le nombre des segments sétigères est de seize. Le prostomium a une forme quadrangulaire arrondie aux angles; il est un peu plus large qué long (pl. X, fig. 17). En avant, il offre une large échancrure correspondant à l’intervalle des antennes ; en arrière, une incision médiane, plus étroite et plus profonde, s’étend jusqu’à l'antenne postérieure. Les deux yeux antérieurs, les plus grands, sont munis chacun d’une lentille orientée en avant et un peu de côté; les deux postérieurs, sans cristallin apparent, sont moins éloignés que les précédents du plan de symétrie. Les deux antennes antérieures, terminées en pointe effilée, sont aussi longues au moins que le prostomium ; l'antenne médiane, plus courte et plus grêle, est insérée un peu en avant des yeux postérieurs, au fond de l’échanerure. Entre les deux premières, on observe un lobe trian- gulaire, dont la base est située au-dessous du bord du prostomium, et dont la face inférieure est évidée dans sa portion médiane. Les deux palpes sont insérés latéralement, sousle prostomium ; ils sont biarticulés et plus longs que les antennes ; l’article terminal, piriforme, est beaucoup moins développé que l’article basilaire. De chaque côté du prostomium, on aperçoit un bourrelet saillant qui correspond sans doute à l’organe cilié. Les cirres tentaculaires, au nombre de huit paires, sont disposés grossiè- rement en {rois séries parallèles de chaque côté. Chacun de ces cirres se compose d’une région basilaire largement insérée, soutenue par un acicule noir axial, et d’une partie terminale beaucoup plus longue, pou- vant atteindre le 4 sétigère ; l’annulation de cette partie, surtout marquée dans la région distale, s’atténue beaucoup au voisinage de l’article basilaire. Les divers segments du corps ne sont pas séparés par des sillons comme chez la plupart des Annélides Polychètes; Le corps est tout d’une venue et la segmentation est seulement marquée par les parapodes. Dans la région antérieure, on observe toutefois une striation transversale assez serrée, sans rapport avec les parapodes ; elle est due à la musculature de la paroi de la trompe pharyngienne visible par transparence. Il y a en tout 182 CHARLES GRAVIER. seize segments sétigères. Les parapodes des trois premiers segments sont uniramés ; dans l’axe de la base du cirre dorsal, on remarque un acicule noir, comme dans les cirres tentaculaires. Au # sétigère, se voit la pre- mière indication de rame dorsale; du # au 16° sétigère inclus, le para- pode est biramé ; la rame dorsale est toutefois un peu réduite au dernier sétigère. Les parapodes sont très saillants; leurs dimensions, relativement à la largeur du corps, s’exagèrent d'avant en arrière ; à l'extrémité postérieure, la saillie qu'ils forment de chaque côté (pl. X, fig. 18) est aussi consi- dérable que la largeur du corps. Le cirre dorsal (fig. 46 et 47) possède un article basilaire assez long inséré vers le milieu de la longueur du parapode et sur la face postérieure de ce dernier. L’acicule qui le soutient dans les trois premiers sétigères disparaît dans les seg- ments à parapodes bira- més. L'article terminal, très long, est annelé; comme pour les cirres tentaculaires, l’annula- tion estsurtout accentuée dans la région distale; plus près de la base, les anneaux sont plus aplatis et moins nettement sé-: parés. La rame dorsale est Fig. 46 à 52. une petite languette in- sérée au-dessus et sur la face antérieure de la rame ventrale. Au-dessous d’un renflement bien marqué, formé vraisemblablement par une glande pédieuse, on remarque une petite pointe saillante dans l’axe de laquelle est l’acicule, sous lequel on voit une baguette moins longue et plus grêle qui est peut-être un ANNÉLIDES POLYCHÈTES DE LA MER ROUGE. 183 acicule accessoire. Cette rame porte un bouquet de soies simples en éventail, au nombre de treize dans Le 10° sétigère. Ces soies excessivement fines sont étirées en une pointe extrêmement ténue ; elles présentent une ligne médiane très marquée correspondant sans doute à un canal axial, et une striation transversale très nette (fig. 51 ). _ La rame ventrale, de beaucoup la plus développée, presque cylin- drique, offre en avant et sur la face supérieure une saillie où aboutit la pointe d’un acicule noir et épais. Elle porte au 10° sétigère douze soies composées en arête ou en serpe, de forme assez variable. Les unes (fig. 48), situées à la partie supérieure du faisceau, ont une arêle droite, longue et étroite, avec trois pointes terminales. Le bord présente une serrature à peine perceptible. La surface présente des stries obliques très fines. Au voisinage de l'articulation, l’arête s’étire, de façon à ne reposer que par la pointe sur la hampe. On voit toujours un arc relier le point où la largeur commence à diminuer au rostre saillant de la hampe. Les autres soies (fig. 49) ont une arête moins longue, un peu incurvée, ou, si l’on veut, une serpe allongée, à serrature plus fortement indiquée, terminée également par trois dents représentées (fig. 52) à un plus fort grossissement. L’extrémité se recourbe en une pointe fine, au-dessous de laquelle est une grosse dent à pointe mousse, comme chez beaucoup de Syllidiens ; en outre, une troisième dent triangulaire, droite, inclinée sur la serpe vers le sommet, se termine en pointe au voisinage de la grosse dent dont il vient d’être question. Enfin, à la base du faisceau, ontrouve d’autres soies (fig. 50) en véritable serpe, à trois dents terminales comme dans les précédentes, mais moins marquées. Il existe des intermédiaires entre ces divers types de soies dont la hampe a plus d’uniformité. Elle est plus ou moins arquée, un peu renflée au voisinage de l’articulation, fortement hétérogomphe, avec de longues stries longi- tudinales presque parallèles partant en faisceau d’un point situé au-dessous du rostre le plus saillant. Ces stries longitudinales sont croisées par des stries transversales, comme chez les Lycoridiens, mais ici la striation occupe toute la surface de la hampe. Le cirre ventral, assez long, inséré un peu extérieurement au point 184 CHARLES GRAVIER. où est fixé le cirre dorsal sur la face opposée, est sans annulation nette. Le dernier parapode, de chaque côté, est réduit à deux longs cirres annelés (pl. X, fig. 18) munis chacun d’un article basilaire ; le dorsal est beaucoup plus long que le ventral; ils sont tous deux plus développés que les appendices correspondants des parapodes normaux. En arrière de ces derniers parapodes, le corps se termine en un lobe arrondi qui porte deux longs cirres anaux annelés insérés chacun sur un court article basilaire. Dans la trompe (pl. X, fig. 19), la gaine pharyngienne est très courte et a une paroi très mince. La brièveté de cette région indique que la trompe dévaginée doit être peu saillante. La trompe pharyngienne, qui s'étend au delà du 6° sétigère, est relati- vement très longue; elle occupe presque les deux cinquièmes de la longueur du corps. Son bord antérieur est occupé par une couronne d’une vingtaine de papilles. Au-dessous de celle-ci, sur la ligne médiane, il existe deux dents chitineuses, translucides, à pointe recourbée vers l’intérieur, l’une dorsale, l’autre ventrale ; la première est un peu moins grande que la seconde. L’épaisseur assez considérable de la paroi essentiellement musculeuse s’atténue un peu aux deux extrémités. En arrière, la trompe pharyngienne ne communique avec la troisième région que par une simple fente; il est vraisemblable d'admettre que cet orifice de commu- nication peut même être obluré complètement par contraction de la paroi dont la striation transversale est visible à travers le tégument. Le ventricule, assez court, avec sa paroi beaucoup plus mince, s’élargit notablement au-dessous de l’orifice postérieur de la trompe pharyn- sienne. De chaque côté, s’ouvrent largement à son intérieur, deux grands :æCcuUMSs (Schwimmblasen de H. Eisig) qui se terminent en pointe entre le 5° et le 6° sétigère, et qui, à l’état de vacuité, s'appliquent sur les faces ventrale et latérale de la trompe. Le ventricule se resserre lui-même fortement à son extrémité postérieure, en arrière de laquelle commence l'intestin, dont le calibre est plus large. La surface interne est parcourue par quatre bourrelets glandulaires jaunâtres sur lesquels on trouve chez quelques individus d'assez nombreuses grégarines. ANNÉLIDES POLYCHÈTES DE LA MER ROUGE. 185 Le genre Leocrates Kinberg (1), dans lequel Grube a versé les genres Tyrrhena Claparède et Lamprophaës Grube, ne renferme qu’un petit nombre d'espèces. La trop brève diagnose sans figures de Kinberg ne permet guère de comparer le Leocrates chinensis Kg. aux autres espèces du même genre. Les deux espèces décrites par Grube (2), Leocrates Iris Gr. (îles Philip- pines) et Leocrates (Lamprophaës) cupreus (îles Samoa et îles Philippines), s’écartent surtout de l'espèce de la mer Rouge par les caractères du prostomium ; chez ces deux espèces, le prostomium n’est point échancré en arrière, les palpes sont plus courts que les antennes; les yeux postérieurs sont aussi développés que les antérieurs. En outre, dans les parapodes, les cirres dorsaux sont relativement beaucoup plus longs et les soies simples de la rame dorsale sont barbelées sur les bords. L'espèce de la mer Rouge se rapproche davantage du Leocrates (Tyrrhena) Claparedii Claparède (3) (golfe de Naples), dont elle diffère nettement cependant par la forme du prostomium qui est chez ce dernier arrondi, non échancré en arrière et précédé d’un tubercule frontal dont la forme n’est pas la même que chez l’espèce décrite ici. De plus, dans le parapode, la rame dorsale apparaît dès le 1” sétigère et ne contient que trois ou quatre soies; dans la rame ventrale, les soies composées ne paraissent pas avoir la même forme, et le cirre ventral est plus trapu et plus court. FauLze Des PHYLLODOCIENS Grue (char. emend.). Les Phyllodociens [Phyllodocidæ, Edmond Perrier (4)], dans lesquels il faut comprendre les Phyllodociens proprement dits tels que Malmgren (5) (1) J.-G.-H. KinserG, Annulata nova (Ofvers. af Kongl. vetensk. Akad. Forhandl., 1865, t. XXII, p. 244). (2) Ep. GruBE, Annulata semperiana (Mém. de l’Acad. des Sc. de Saint-Pétersbourg, 1878, 7° série, t. XXV, p. 105-106, Taf. XV, fig. 10). (3) Ép. CLaparipr, Annél. chétop. du golfe de Naples (Mém. de la Soc. de phys. et d'hist. nat. de Genève, 1867-1868, t. XIX, p.538, pl. XVILL, fig. 3). (4) Enmonp Perrier, Traité de zoologie, p. 1627. (5) MazuGren, Nordiska Hafs Annulater (O/vers. af Kongl. Vetensk. Akad. Forhandl., 1865). — Annulata polych. Spitsb., Groenl., Island. et Scand., Helsingfors. NOUVELLES ARCHIVES Du Muséum, 4° série, — II. 24 186 CHARLES GRAVIER. et Grube (1) les ont définis, les Lopadorhynchinés que Claparède (2) considérait comme une tribu des Phyllodociens, et Les Alciopiens que de Quatrefages (3) incorporait dans cette famille, présentent les caractères généraux suivants : Prostomium pourvu généralement de quatre ou cinq antennes. Premiers segments du corps, en nombre variable, avec parapodes réduits ou modifiés en appendices tactiles. Aux autres segments, parapodes uniramés (exception- nellement biramés). Cirres dorsaux et ventraux foliacés. Soies composées en général. Pygidium avec deux cirres subulés ou foliacés. Les Phyllodociens se divisent en trois tribus, dont l’une, les Phyllo- dociens sensu striclo, est constituée par des auimaux littoraux, et dont les deux autres, les Lopadorhynchinés et les Alciopiens ne comptent que des formes pélagiques et transparentes. I. Phyllodociens s. st. — Les Phyllodociens s. s/. sont des animaux essentiellement littoraux. Un certain nombre d’entre eux se rencontrent assez fréquemment à marée basse, sous les pierres, dans les bancs de moules, sur les rochers ou dans les fissures qu’ils présentent, dans le sable vaseux, dans les prairies de Zostères, ete. Mais c’est surtout dans les dragages effectués à de faibles profondeurs (15 à 20 mètres) sur les fonds couverts de coquilles désagrégées ou trouées par les Cliones, que ces animaux sont particulièrement nombreux. Du reste, sur nos côtes de la Manche, les espèces littorales se retrouvent, avec beaucoup d’autres, dans les matériaux ramenés du fond par la drague. Mac Intosh cependant a signalé, parmi les Annélides du Challenger (4), un Phyllodocien pro- venant de plus de 90 mètres (500 jafhoms) de profondeur (Genetylhs oculata Mac Intosh). Viguier pense qu'il s’agit là d’un Alciopien. L'’abondance des Phyllodociens dans les dragages semble indiquer que ces animaux, qui nagent avec autant de facilité que d’élégance, grâce à leurs cirres foliaires, véritables rames natatoires, se déplacent surtout en (4) Ep. GruBs, Mittheilungen über die Familie der Phyllodociden und Hesionen (Jakresber. der schl. Gesellsch. für vaterl. Cultur, Bd LVIT-LVIIT, 1879, p. 204-228). (2) Év. CLaparëpe, Annélides chétopodes du golfe de Naples, supplément (Mém. de la Soc. de phys. el d'hist. nat. de Genève, 1869-1870, t. XX, p. 462). (3) De QuarreraGes, Histoire naturelle des Annelés marins et d'eau douce (4° partie, t. II, p. 112). (4) W.-C. Mac Inrosu, The Report on the Annelida Polychæta (The Voyage of H. M. S. Challenger, p. 169). ANNÉLIDES POLYCHÈTES DE LA MER ROUGE. 187 rampant à la surface des corps solides; les soies jouent un rôle important dans ce mode de locomotion. À l’époque de la reproduction, un certain nombre d’entre eux mènent pendant quelque temps une vie pélagique; ils regagnent la côte pour aller fixer leurs pontes sur les Algues ou sur les cailloux. C’est ainsi qu'au printemps, la pêche au filet fin permet de recueillir des femelles de diverses espèces. Les Phyllodociens sont franchement carnivores. Dans le tube digestif, on trouve des débris très variés, et en particulier des soies d’autres Annélides : Térébelles, Spionidiens, Hermelles, Sabelles, Syllidiens, etc. Leur trompe puissante leur permet de s'attaquer à des animaux de taille beaucoup plus considérable que la leur. Fréquemment, ils s’attaquent entre eux. J’ai pu voir, dans des cristallisoirs où je les conservais, des Phyllodoce laminosa Savigny dévorer leurs congénères qu'ils déchiraient à l’aide de leur trompe. En ouvrant le tube digestif d’une Eulaha viridis Müller, j'ai trouvé, encore engagé dans la trompe, et presque intact, le corps d’un autre individu de la même espèce. De Saint-Joseph a vu dans l'intestin d’une £’ulalia pallida Claparède une autre Eulalia tout entière. L'intestin renferme aussi, mais plus rarement, des fragments de fucus et de diatomées. La taille des Phyllodociens est extrêmement variable; elle oscille entre 75 centimètres (?Ayllodoce laminosa Savigny) et quelques millimètres (Mystides limbata de Saint-Joseph, £umida parva de Saint-Joseph). Le nombre des segments n'offre pas plus d’uniformité : il peut dépasser huit cents chez les grands individus de PhAyllodoce laminosa et s’abaisser à une cinquantaine comme chez l'Eulalia (Pterocirrus) macroceros Claparède, la Phyllodoce rubiginosa de Saint-Joseph, ete. Le corps est en général grêle; chez les plus grands exemplaires de la Phyllodoce laminosa, la largeur n'excède pas 4 millimètres. Il existe cependantdes formes trapues, comme par exemple:le Vofophyllum alatum Langerhans, l’Ew/alia punctifera Grube, etc. La segmentation est toujours fort nettement marquée. Les Phyllodociens peuvent compter parmi les plus ornementaux des Polychètes errants ; témoin les noms donnés à certaines espèces : Phyllo- 183 CHARLES GRAVIER. doce splendens de Saint-Joseph, Æwlalia ornata de Saint-Joseph, Eteone picla de Quatrefages, ete. Pour donner une idée de la richesse de couleur que présentent certaines espèces, il suffit de citer la description de Phyllodoce splendens de Saint-Joseph : «Il a la tête d’un jaune brun, les appendices de la tête jaunes, les cirres, d’un beau vert bordé de jaune et les segments du côté dorsal, avec un fond jaune peu apparent recouvert d’un azur foncé métallique à reflets irisés superbes ; sous le ventre, ils sont brun foncé, avec trois raies bleues longitudinales placées bout à bout. » Le nombre des antennes, celui des cirres tentaculaires permettent de séparer les genres de cette tribu : - CITRESIENTACUIAITES EE EEE ERA Eteone. 4 antennes ; A Mystides. : de chaque côté: M 0e Phyllodoce. Phyllodociens (5 — ==; Je DIR AT CNE Kinbergia. Socvobos à 1/Cirre tentacula Te RER ERP Porroa (?). o antennes; : k : a. > bté 4 cirres tenta- ( Parapode uniramé.. Æulalia. RE PE | culaires.. , Parapode biramé... AWotophyllum. Le genre Eteone Savigny Œrst. rev. (incl. Mysta Malmgren), avec ses deux paires de cirres tentaculaires assez réduits, ses parapodes peu développés, l'absence fréquente de cirre dorsal au second segment, paraît être le plus primitif du groupe; le genre Mystides Théel (Langerhans char. emend.), avec ses trois paires de cirres tentaculaires, s’en rapproche à plus d’un égard. Le genre PhAyllodoce Savigny, près duquel se place le genre Xinbergia de Quatrefages, marque déjà une évolution plus avancée par la coalescence des segments antérieurs porteurs de cirres tentacu- laires plus développés. Les genres Porroa(?) de Quatrefages, Eulalia Savigny et Nofophyllum Œrsted sont les plus évolués du groupe; chez ce dernier, le parapode possède une rame dorsale peu développée ne portant qu’une ou deux soies simples. Il n’est pas sans intérêt de remarquer que dans les deux familles issues directement des Syllidiens, on voit chez les formes les plus élevées (Hésioniens : ZLeocrates, Oxydromus, ete.; Phyllodociens : Lacydona, Notophyllum) s'établir la rame dorsale qui n'apparaît chez les premiers ANNÉLIDES POLYCHÈTES DE LA MER ROUGE. 189 que temporairement, à l’époque de la maturité sexuelle. Chez les Phyllo- dociens, du reste, le genre Mystides prend également, à la phase épitoque, une rame dorsale munie de longues soies natatoires. Le genre Chætoparia Malmgren (1) caractérisé par ses soies parlicu- lières très courtes sous les cirres tentaculaires — qu’on retrouve chez presque toutes les espèces de Phyllodoce — paraît devoir être rapporté au genre Phyllodoce. Le genre Myriocyclum, fondé par Grube d’après une espèce douteuse : Notophyllum myriocyclum, décrite par Schmarda (2), qui n'appartient probablement pas au genre Votophyllum, ne semble pas acceptable. Le genre Porroa de Quatrefages, créé pour une seule espèce originaire de la Nouvelle-Zélande : Æulalia microphylla, décrite également par Schmarda (3), ne présente guère plus de validité. IT. Lopadorhynchinés. — Claparède (4), Greeff (5), G. Viguier (6) et Reibisch (7) ont fait connaître une série de formes pélagiques fort cu- rieuses à segments peu nombreux, qui constituent un trait d'union entre les Syllidiens et les Phyllodociens nettement caractérisés. Le genre Pelagobia Greeff, avec ses longs cirres coniques encadrant un lobe sétigère peu développé, rappelle au moins autant les Syllidiens dans lesquels Le classait Greeff (au moins provisoirement) que les Phyllodociens auxquels l’incorpore Viguier. Le genre Maupasia Viguier, qui se relie par plusieurs caractères au précédent, s’éloigne moins, avec ses cirres dorsaux foliacés, du type nor- mal des Phyllodociens. C’est à ce genre que se rattachent, d’après Reibisch, les genres Aaliplanes Reibisch et Pedinosoma Reibisch. Le genre Lopadorhynchus Grube (Hydrophanes Claparède) a également des para- (4) MALMGREN, Annulata Polychæta, p. 30, Taf. IL, fig. 5. (2) Scamarpa, Neue wirbellose Thiere, 2° Hälfte, p. 87, Taf. XXIX, fig. 233. (3) ScxmarDA, Neue wirbellose Thiere, 2° Hälfte, p. 86, Taf. XXIX, fig. 230. (4) En. CLaPpaRÈDE, Annélides chétopodes du golfe de Naples, supplément (Mém.de la Soc. de phys. et d’hist. nat. de Genève, 1869-1870, t. XX, p. 462, pl. XI, fig. 2). (5) R. Greerr, Ueber pelagische Anneliden von der Küste der canarischen Inseln (Zeitsch. für wiss. Zool., 1879, t. XXXII, p. 237-283, Taf. XIII-XV). (6) G. Vicuier, Études sur les animaux inférieurs de la baie d'Alger. II. Recherches sur les Anné- lides pélagiques (Arch. de Zool. eæpérim., 1886, 2 série, €. IV, p. 347-442, pl. XXI-XXIII). (1) J. Rermiscn, Die pelagischen Phyllodociden und Typhloscoleciden der Plankton-Expedition, mit 5 Taf., und 3 Karten, Kiel et Leipzig, 1895. 190 CHARLES GRAVIER. podes munis de cirres dorsaux et ventraux aplatis et de soies natatoires spéciales. Dans les genres précédents, les segments situés immédiate- ment en arrière du prostomium sont peu modifiés, et les organes ciliés, désignés d'ordinaire sous le nom d’organes nucaux, sont excessive- ment développés. Dans un second groupe, ces mêmes organes sont très réduits et presque indistinets. Les antennes, au nombre de quatre dans les formes ci-dessus mentionnées, décroissent d'importance et peuvent même dis- paraître complètement. En même temps, les segments antérieurs ne sont plus aussi nettement séparés ; les parapodes y subissent des réductions notables ; dans deux des genres, ce n’est qu’au cinquième segment que le parapode prend sa forme définitive. Il se constitue ainsi, en arrière du prostomium, une région qui peut comprendre jusqu’à cinq segments, dont lesantérieurs sont plus ou moins fusionnés, qui se signale par la réduction des parapodes. L'existence d’une telle région (Archipodrum de Giard) rapproche ce second groupe des Phyllodociens proprement dits. Chez ces derniers, il est vrai, on observe une transformation d’un autre ordre : les appendices parapodiaux s’étirent, deviennent cirriformes et sont destinés à l’exercice du tact. Ces trois genres sont : le genre Pontodora Greeff que cet auteur consi- dérait comme un Syllidien, et auquel le lobe sétigère long et effilé donne une physionomie toute spéciale; les genres Zospilus Viguier et Phala- crophorus Greelf qui sont extrêmement voisins l’un de l’autre. Ces huit genres, dont le caractère primitif est encore attesté par l'étendue des surfaces ciliées de leur corps, forment une tribu intermédiaire entre les Phyllodociens proprement dits et les Syllidiens, celle des ZLapadorhyn- chinés, du nom du genre qui fut décrit le premier. Comme le pensaient avec raison Marion et Bobretzky (1), le genre Lacydonia découvert par ces auteurs aux environs de Marseille (trouvé également à Dinard par de Saint-Joseph), par ses antennes si réduites, par le développement des organes nucaux et des surfaces ciliées, par la réduction des parapodes dans les quatre premiers segments du corps qui (4) Marion et Boprerzky, Annélides du golfe de Marseille (Ann. des Sc. nat., Zool., 6° série, t. II, 1875, p. 57, pl. VIL fig. 47 A,8, C, E, Fr, G; pl. VIL, fig. 17 et 47 »). ANNÉLIDES POLYCHÈTES DE LA MER ROUGE. 191 restent cependant distincts, par ses organes glandulaires annexés à la trompe, se relie incontestablement à la tribu des Lopadorhynchinés, dans laquelle ses parapodes biramés lui donnent une place à part. D'autre part, ce singulier genre, avec ses trois premiers parapodes uniramés, et ses autres parapodes biramés, dont la rame supérieure ne porte que des soies simples, rappelle certains Hésioniens, en particulier le genre Leocrates (Voy. p. 180); ces analogies s'expliquent par le fait que les Hésioniens et les Lopadorhynchinés ont une souche commune dont leur évolution res- pective ne les a pas encore fort éloignés. Les Lopadorhynchinés peuvent être groupés comme l'indique le tableau P D) 5 suivant : | | 4 anten- nes. Organes nucaux bien dé- velop- és Parapodes / E uniramés. | Lopadorhynchinés. 2 anlen- nes/ou0). Organes nucaux rudi- mentai- res ou nuls. Parapodes biramés.... |! Cirres dorsaux et ventraux allongés, coniques........ | Parapodes des 2 ou | 3premierssétigè- 2 paires | res coniques, de Cirres émoussés, avec cirres { dorsaux soiessimplesseu- tentacu= Mcourts element 7... laires. et Parapodes de mé- aplalis. me conform a- tion, soies com- posées seule- | MENIERRPEEF EEE | Cirres dorsaux foliacés ; cir- 3 paires| res ventraux Coniques. ….. de Cirres dorsaux et cirres ven- cirres traux en forme de cylindres tentacu- aplatis; cirres dorsaux du laires. 2° segment particulière- MENMAAÉVELODDES PCT EAN Une paire de cirres tentaculaires....... 2 paires / Cirre dorsal ausssi long que de ICAODENSÉTISÈTE PER REEETE cirres tentacu- cire dorsal plus court que laires. lelobelsétigère. ..-."... NO ON OC D OO 0 0 OM O0 0 CO UONOIONON OO NOINONCIONDIDIOMONONOIONE Pelagobia. Lopadorhynchus Pedinosoma. Maupasia. Haliplanes. Pontodora. Lospilus. Phalacrophorus. Lacydonia. IT. A/ciopiens. — Les Alciopiens sont des Annélides pélagiques trans- parentes comme le cristal, dont le facies rappelle immédiatement celui 192 CHARLES GRAVIER. des Phyllodociens proprement dits, par leurs parapodes uniramés munis de cirres dorsaux et de cirres ventraux foliacés, et aussi par les modi- fications que subissent chez eux les premiers segments du corps; ceux-ci, sans subir une coalescence aussi marquée que chez les Phyllo- dociens s. s., sont munis de parapodes plus ou moins transformés ou atrophiés; ce n’est quelquefois qu’à une assez grande distance du prostomium (au $ segment seulement chez la Vanadis crystallina Greeff) que les parapodes prennent leur physionomie normale. Comme l’a fort bien montré Viguier (1), il n’y a aucune ligne de dé- marcation nette entre les Phyllodociens s. sf. et les Alciopiens. La simili- tude entre les deux groupes n’est pas seulement extérieure : la trompe des Alciopiens est comparable à tous égards à celle des Phyllodociens propre- ment dits ; l'appareil circulatoire des premiers, d’après Greelf (2), est le mème que celui que j'ai fait connaître chez les seconds (3). L’œil est sans doute extraordinairement développé chez les Alciopiens ; mais la structure de cet organe se retrouve identiquement, aux dimensions relatives près, chez plusieurs genres de Phyllodociens s. sf. Du reste, l’œil de l’A/copa microcephala Viguiern’estpas proportionnellementbeaucoup plus considé- rable que celui du Vofophyllum alatum Langerhans. L’organe de la vision n’établit done pas non plus une limite tranchée entre les deux groupes. Les caractères du parapode permettent d'effectuer les séparations des genres qui peuvent se partager en trois groupes. Dans le premier, le lobe sétigère est dépourvu d’appendice cirriforme à son extrémité. D’après la forme des soies, à laquelle Apstein (4) attribue une impor- tance prépondérante, les quatre genres qui le constituent se divisent en deux couples : les uns ont des soies d’une seule forme, capillaires dans (1) C. Vicurer, Études sur les animaux inférieurs de la baie d'Alger. II. Recherches sur les Anné- lides pélagiques (Arch. de Zool. expérim., 1886, 2° série, t. IV, p. 374). (2) R. Greerr, Untersuchungen über die Alciopiden (Nova actu der Kais. Leop.-Carol. Deutsch. Akad. der Naturf. Dresden, 1877, p. 85). — Ueber pelagische Anneliden von der Küste der cana- rischen Inseln (Zeitsch. für wiss. Zool., 4879, t. XXXII, p. 237, pl. XILI-XV). — Ueber die Alciopiden des Mittelmeeres, und insbesondere des Golfes von Napel (Mütt. aus der Zool. Stat. zu Neapel, 1879, t. 1). — Ueber die pelagische Fauna an der Küsten der Guinea Inseln (Zeitsch. für wiss. Zool., 1885 t. LIL, p. 432, pl. XII-XIV). 2 (3) Cu. Gravier, Recherches sur les Phyllodociens (Bull. scient. de la France et de la Belgique, 1896, p. 64, fig. 10, pl. XVIII; fig. 7, pl. XX; fig. 4 et 3, pl. XXII). (4) G. Apsrein, Die Alciopiden und Tomopteriden der Plankton-Expedition, Kiel und Leipzig, 1900 ’ ANNÉLIDES POLYCHÈTES DE LA MER ROUGE. 193 le genre A/ciopa Audouin et Milne Edwards, composées dans le genre Asterope Claparède, les autres, des soies de deux formes, capillaires et en crochets dans Le genre Æhynchonerella À. Costa, composées et en crochets dans le genre Corynocephalus Levinsen. Dans le second groupe, le lobe sétigère porte un appendice cirriforme à son extrémité. Tandis que les soies sont toutes de même forme et composées dans le genre Vanadis Claparède, elles sont de deux formes, les unes composées, les autres en crochets dans le genre Callizona Greelf, les unes capillaires, les autres en crochets dans le genre Callizonella Apstein. Le troisième groupe, caracté- risé par le double appendice cirriforme que l’on observe à l’extrémité du lobe sétigère, est composé uniquement par le genre Greeffia Mac Intosh. Le genre Æalodora Greeff, ainsi que Greelf lui-même le soupconnait, est à identifier d’après Apstein avec le genre Greeffia Mac Intosh (=Nauphanta Greff). Quant au genre A/ciopina, il a été fondé par Claparède sur une forme larvaire vivant dans les canaux gastro-vasculaires du Cydippe densa Forskal et qui n'avait encore que quatre antennes. Il est à présumer, d’après Greeff, que le développement ultérieur eût fait appa- raître la cinquième antenne et eût permis de classer la forme en question dans l’un des genres ci-dessus mentionnés. D’après le même auteur, le commensalisme ou le parasitisme, limité à la période larvaire, serait très répandu et s’étendrait peut-être même à toute la famille. Si l’on s’en tient aux genres non douteux, les Alciopiens peuvent être groupés comme il suit : Soies capillaires, SMDES 4 800 8 bd Alciopa. Soies composées.. Asterope. Soies d’une seule | | Soies capillaires et | Pas d’appendice| forme. cirriforme à l’ex- trémité du lobe | | Soies de deux formes. soiesencrochets. ÆRhynchonerella. Soies composées et soiesencrochets. Corynocephalus. sétigère. lciopiens. è Alciop Toutes de même 10 NE Do do ain o de Vanadis. Soies composées et soiesencrochets. Callizona. Soies capillaires et soiesencrochets. Callizonella. L à Soies composées. Un appendice cir- riforme à l’ex- trémilé du lobe } Soies de deux sétigère. formes. \ Deux appendices cirriformes à l'extrémité du lobe séligère. Greeffia. : AE où NOUVELLES ARCHIVES DU Muséum, 4° série, — If, 25 194 CHARLES GRAVIER. AFFINITÉS DES PHYLLODOCIENS. — Les Phyllodociens se rapprochent à bien des égards des Syllidiens : par leur système nerveux central, par le dé- veloppement du système nerveux proboscidien corrélatif de celui de la trompe, par la réduction de leur appareil circulatoire. C’est surtout par les Autolytés que se fait la transition entre les deux familles, au point de vue anatomique. Il n’est pas sans intérêt de remarquer à ce sujet que les Myrianides ont des cirres aplatis à leur extrémité libre, qui s’éloignent beaucoup moins morphologiquement des cirres foliaires des Phyllodociens que ceux des autres Syllidiens. La tribu des Lopadorhynchinés resserre les liens entre les deux fa- milles : témoin les genres Pelagobia Greeff et Pontodora Greeff que Greeff classait, au moins provisoirement, dans les Syllidiens, et que Viguier a ramenés dans les Phyllodociens. Au point de vue anatomique, les glandes annexes de la trompe de certains Lopadorhynchinés correspondent aux glandes pharyngiennes si développées chez quelques Syllidiens, en par- ticulier chez certains 77ypanosyllis Claparède. Les Lopadorhynchinés paraissent avoir donné naissance d’une part aux Alciopiens qui ont con- servé la vie pélagique, d’autre part aux Phyllodociens s. sf. qui ont gagné le fond de la mer. L'ensemble de ces trois tribus forme une famille très homogène. Chacune des tribus, en dehors des caractères qui, comme la transparence des tissus, la forme des soies, sont dus à l'adaptation à la vie pélagique, a une physionomie spéciale très intéressante à signaler au point de vue d’une sorte de balancement en ce qui concerne les organes des sens. Chez les Lopadorhynchinés, l’organe nucal prend un dévelop- pement considérable, en relation sans doute avec le rôle important Joué chez eux par cet organe; les Alciopiens sont immédiatement reconnais- sables aux dimensions exceptionnelles de leurs yeux ; chez les Phyllodo- ciens s. s£., les organes visuels, nucaux et tactiles présentent un dévelop- pement moyen; ces derniers organes sont plus ou moins atrophiés dans les deux tribus pélagiques qui vivent constamment dans le même milieu, presque toujours dans les mêmes conditions, qui mènent une vie plus passive en quelque sorte ; en outre, les yeux chez les Lopadorhynchinés, les organes nucaux chez les Alciopiens ont un développement médiocre ou nul. ANNÉLIDES POLYCHÈTES DE LA MER ROUGE. 195 Les Alciopiens établissent aussi un trait d'union entre les Phyllodo- ciens et les Tomoptéridés qui sont également pourvus de cirres foliaires. On peut également rattacher à ces deux familles celle des Typhloscolé- cidés qui, avec leurs cirres élytriformes [les cirres dorsaux du Aofo- phyllum alatum Langerhans ne sont pas sans analogie avec ceux des Typhloscolécidés (1)}, ne sont très vraisemblablement que des Phyllo- dociens pélagiques plus éloignés de la souche commune que les Tomo- ptéridés. Les Phyllodociens présentent également des traits d'organisation qui les rapprochent aussi des Polygordiidés (Archiannélides), notamment par les connexions si étendues qui se maintiennent à l’état adulte entre les masses nerveuses céphaliques et l’épiderme, et par l'appareil cireu- laloire (Protodrilus). De plus, la larve du Zopadorhynchus ressemble beaucoup à celle des Polygordiidés. On peut donc, en partant des Syllidiens qui paraissent être la souche originelle, se représenter ainsi la filiation des familles dont il vient d’être question : Syllidæ Phyllodocidæ Don. Hesionidæ Tomopteridæ Polygordiidæ Typhloscolecidæ Les Syllidiens auraient donné naissance d’une part aux Phyllodociens et aux familles affines, et d'autre part aux Hésioniens. La séparation des deux groupes peut être recherchée jusque dans la tribu des Autolytés, la plus primitive des Syllidiens; le type Phyllodocien paraissant se rat- (4) R. Gegerr, Ueber pelagische Anneliden von der Küste der canarischen Inseln (Zeitsch. für wiss. Zool., 1879, t. XXXIT, p. 237, pl. XII). — Typhloscolex Mülleri W. Busch. (Zeitsch. für wiss. Zool., 4879, t. XXXII, p. 661, pl. XXXIX). 196 CHARLES GRAVIER. tacher au genre Myrianida et le type Hésionien au genre Awtolytus (Voy. p. 145). GENRE PHYLLODOCE SAvIGNy. PHYLLODOCE Sancri-Joseput (1), n. sp. (PES te 20721) Un seul individu de cette espèce rapportée de Djibouti en 1897 par MM. le D° Jousseaume et Coutière, auquel il ne manque que les cirres anaux, mesure 19°%,5 de longueur, 1"”",6 de largeur (sans les para- podes) et compte quatre cent cinquante sétigères environ. La forme du corps est donc grêle. La face dorsale présente une pigmentation de couleur brun foncé. En arrière du prostomium et du bouton pédonculé situé dans l’échancrure postérieure dé ce dernier, il existe une petite plage quadrangulaire, où la pigmentation est plus intense, et qui tranche nettement en arrière du prostomium ; ce dernier, de teinte claire, n'offre à sa surface que des ponctuations clairsemées. Le prostomium (pl. X, fig. 20), presque aussi large que long, est fortement échancré en arrière; on remarque un petit bouton pédonculé dans l’échancrure. Le maximum de largeur est réalisé au niveau des yeux. Ceux-ci sont relativement volumineux. Les deux paires d'antennes sont de longueur moyenne, épaisses, arrondies à leur extrémité. Les cirres tentaculaires sont courts, trapus, terminés en pointe mousse; l’article basilaire est long et plus grèle que l’article terminal. [Ils sont ré- partis comme chez les autres espèces du même genre; la 1” paire sur le 1” segment, invisible sur la face dorsale; la 2° et la 3° paire sur le 2° segment, très réduit, presque indistinct sur la face dorsale ; la 4° paire, avec un mamelon sétigère et un cirre ventral de petites dimensions sur le 3° segment encore étroit par rapport aux suivants. Les cirres de la 4 paire, qui sont les plus longs, couvrent à peine, lorsqu'ils sont étendus sur le dos parallèlement au plan de symétrie, les six segments suivants. Un vo- lumineux organe nucal s’observe entre le prostomium et la base du pre- mier cirre tentaculaire. (1) Dédié à M. le baron de Samr-Josgpn, qui a si fortement contribué à étendre nos connais- sances concernant les Annélides Polychètes de la Manche et de l'océan Atlantique. ANNÉLIDES POLYCHÈTES DE LA MER ROUGE. 197 Dans la trompe (pl. X, fig. 21), la gaine pharyngienne au repos s'étend jusqu'au 18° sétigère. Dans les deux cinquièmes antérieurs (trompe inva- ginée), les papilles, arrondies, sont disposées plus ou moins régulièrement suivant une dizaine de séries longitudinales, très serrées les unes contre les autres dans chaque série; dans les trois cinquièmes postérieurs, il existe six gros bourrelets formés par de hautes papilles aplaties adhérentes les unes aux autres. Cette première région de la trompe ressemble fort à la partie correspondante chez la Phyllodoce laminosa Savigny. La trompe pharyngienne s'étend au repos jusqu’au 44° sétigère; son orifice est entouré d’une couronne de dix-huit papilles volumineuses ; sa paroi est épaisse; l’épithélium interne est recouvert d’une couche chiti- neuse brillante à travers laquelle on aperçoit une striation longitudinale due à la musculature. A l’extrémité postérieure, on observe un cercle de huit papilles semblables à celles qui bordent l’orifice antérieur. Le veniricule, séparé de la trompe pharyngienne par une constriction marquée, à une paroi mince ; il s'étend jusqu’au 8 segment, sa cavité est tapissée de fines papilles. En arrière, sa limite vis- à-vis de l'intestin est très nette. La musculature s’ar- rête brusquement en for- mantun bourreletinterne. Dans la partie anté- rieure du corps (fig. 55), le cirre dorsal, briève- ment pédicellé, est lan- céolé. Le mamelon séti- gère est divisé en deux languettes par une légère Fig. 53 à 55. échancrure à laquelle aboutit la pointe de l’acicule qui le soutient. Il présente en avant une lèvre qui est divisée, comme la postérieure, en deux languettes superpo- 198 CHARLES GRAVIER. sées et qui est en saillie sur celle-ci. Il porte au 21° sétigère huit soies composées dont cinq au-dessus de l’acicule et trois au-dessous. Ces soies composées (fig. 59) ont la hampe renflée à son extrémité avec un rostre très développé arrondi au sommet, hérissé de petites pointes, l’autre rostre est très réduit ; l’arête est longue et assez grêle, la serrature fine. Le parapode se modifie peu d’avant en arrière ; cependant, Le cirre dor- sal perd peu à peu la forme lancéolée qu'il présente en avant; la largeur devient peu à peu relativement plus grande (fig. 54). Par les caractères du prostomium, avec ses yeux volumineux, son échancrure postérieure et son bouton occipital, l’espèce décrite ci-dessus se rapproche dela PAyllodoce madeirensis Langerhans (1). Elle en diffère nettement cependant par son ornementation, par ses cirres tentaculaires plus trapus, par la forme un peu différente de ses cirres dorsaux et ventraux et par ses soies, dont la serpe est un peu plus grèle; en outre, elle ne possède pas ce groupe de papilles dorsales de latrompe que Lan- gerhans a signalées chez l'espèce de Madère. Quant au bouton occipital que cet auteur considérait comme caractéristique, il a été observé chez un grand nombre d’espèces de Phyllodoce. Le Phyllodocien de la mer Rouge se rapproche peut-être davantage encore de la ?hyllodoce sanctæ-vincentis Mac Intosh (2) recueillie par Le Challenger à Saint-Vincent (îles du Cap-Vert). Le prostomium offre les mêmes caractères dans les deuxespèces ; cependant, Mac Intosh ne men- tionne pas l'existence du bouton occipital; en outre, dans la forme de la mer Rouge, les cirres tentaculaires sont plus courts et moins effilés ; les cirres dorsaux et les ventraux sont plus acuminés; à ces différences, s'ajoutent celles qui concernent l’ornementation et l’armature de la trompe. PHYLLODOCE Quapraricers Grube (3). (PI. X, fig. 22 à 24.) Parmi les individus de cette espèce, rapportés par M. le D' Jousseaume (4) P. LanGerHans, Die Wurmfauna Madeiras (Zeitsch. für wiss. Zool., 4880, t. XXXIII, p. 307, pl. XVII, fig. 44 a et b). (2) Mac Inrosu, Report on the Annelida Polychæta (The Voyage of H. M.S. Challenger, 1885, p.166, pl. XXVII, fig. 9; pl. XXXIL, fig. 8; pl. XIVA, fig. 14-15). (3) En. GruBE, Annulata semperiana (Mém. de l’Acad. imp. des Sc. de Saint-Pétersbourg, T° série, t. XXV, n° 8, p. 98, Taf. VI, fig. 2). L| ANNÉLIDES POLYCHÈTES DE LA MER ROUGE. 199 en 1894, l’un d’eux, qui sera décrit ici comme type, mesure 40 centi- mètres de longueur environ, avec une largeur moindre que 2 millimètres ; la forme du corps est donc très grêle. Le nombre des segments est d'environ sept cent cinquante. À partir du 4° sétigère, on remarque sur la face dorsale de chaque segment une bande transversale de couleur sombre, plus large dans la région médiane que sur les côtés; sur les premiers segments, ces bandes pigmentées sont réduites en largeur. Il existe également quelques petites taches sur le prostomium et sur la base des cirres tentaculaires. Le prostomium (pl. X, fig. 23) est un peu plus large que long; le maximum de largeur s’observe en avant des yeux: la forme est qua- drangulaire, arrondie aux angles. Le bord postérieur offre une échan- crure peu profonde au milieu de laquelle on voit un petit bouton ovale. Les deux yeux sont relativement petits et situés plus en avant que d'ordinaire, dans la région moyenne du prostomium. Les antennes sont très courtes et très épaisses. Les cirres tentaculaires sont très singuliers. La 1”, la 3° et la 4° paire présentent la même configuration très spéciale. Chacun de ces cirres est formé par un long article basilaire et par un article terminal constitué par une sorte de moignon renflé, épais, à extrémité mousse; les trois paires ont, à très peu de chose près, le même développement; elles sont insérées, la 1” paire sur le 1” segment invisible dorsalement ; la 2° paire qui, seule, a la forme normale, avec un article basilaire bien développé, et un article terminal court terminé en pointe ne dépassant pas le 4" sétigère, et la 3° paire en massue sur le 2° segment; la 4° paire, en massue, avec un cirre ventral foliacé, sans mamelon sétigère apparent, sur le 3° segment. Le segment suivant a un mamelon sétigère rudimen- taire. Le 1” sétigère normal ne s’observe donc qu’au 9° segment. Un organe cilié très développé, pédiculé, un peu renflé au sommet, est inséré à la base même du premier cirre tentaculaire. La trompe (pl. X, fig. 24) est d’une longueur tout à fait exceptionnelle. La gaine pharyngienne s'étend, au repos, jusqu'au 87° sétigère ; elle est couverte intérieurement de papilles de deux sortes : les unes (fig. 59) hautes, très serrées les unes contre les autres, cylindriques, tapissent la 200 CHARLES GRAVIER. gaine dans toute son étendue, sauf dans la région qui est en contact avec la trompe pharyngienne ; les autres (fig. 60) moins hautes, à section irrégulière, forment des saillies allongées, comprimées les unes contre les autres. Cette première partie mesure dans l'individu étudié iei 42 millimètres de longueur. La trompe pharyngienne atteint le 141" sétigère; son calibre est plus étroit que la portion terminale de la gaine qui est considérablement élargie, de facon à former, au moment de l’extroversion, un cul-de-sac dans lequel vient s’engouffrer le liquide de la cavité générale. L’orifice antérieur de cette seconde partie de la trompe est entouré par une vingtaine de papilles. A l’intérieur, on observe de fines cannelures longi- tudinales correspondant à des bourrelets musculaires, dont quatre plus saillants, équidistants; la paroi, entièrement musculaire, est épaisse. Au ventricule correspond une nouvelle dilatation de la trompe; la paroi plus mince est recouverte intérieurement de saillies formant des bandes transversales irrégulières. Le ventricule forme une anse qui descend jusqu’au 151° segment sétigère, remonte jusqu’au 138, serecourbe ensuite vers l'extrémité postérieure et se continue avec l’in- testin à paroi beaucoup plus mince, couvert intérieurement de fines pa- pilles jaunâtres. Dans la figure 24 (pl. X), la largeur, pour la com- modité du dessin, a été sensiblement exagérée par rapport à la longueur. Dans la région antérieure du corps (40° segment, fig. 56), le cirre dorsal est cordiforme et presque aussi large que long. Le mamelon sétigère, très allongé, est divisé en 59 Fig. 56 à 60. deux lobes à son extrémité; dans l’axe, est un acicule transparent, dont l’extrémité aboutit à l’échancrure ; le mamelon porte huit soies, trois su-dessus de l’acicule, cinq au-dessous. ANNÉLIDES POLYCHÈTES DE LA MER ROUGE. 201 Le cirre ventral, bien développé, est aussi saillant et un peu plus large que le mamelon sétigère. Dans la région moyenne du corps, le mamelon sétigère est un peu en saillie sur le cirre ventral et ne porte que six soies. La forme du cirre dorsal est un peu plus allongée. Dans la région postérieure, la réduction du cirre ventral par rapport au mamelon s’accentue. Le nombre des soies ne dépasse pas einq. La hampe de la soie (fig. 57 et 58) est très renflée à son extrémité qui présente une bordure fortement striée ; l’arête se loge dans une échan- erure médiane ; la surface de la hampe offre également à considérer de fines striations parallèles. L’arête est courte, recourbée à son extrémité, comme une serpe; elle est moins large que la hampe au niveau de son insertion ; elle s’effile graduellement et assez rapidement. La serrature est très énergiquement marquée. Cette arête très grêle et très mince est facilement caduque ; dans l'individu étudié, plus de la moitié des para- podes n’avaient plus que des soies réduites à la hampe. Les cirres anaux sont larges, foliacés et courts. Le Phyllodocien qui vient d’être décrit est certainement la PAyllodoce quadraticeps Grube (1) des Philippines (Bohol). Il y a quelques différences sans grande importance entre l'espèce des Philippines et celle de la mer Rouge, dans la forme du prostomium qui est rétréei en arrière, échancré plus profondément, avec un bouton pédiculé, avec des antennes plus coniques et plus trapues chez la forme de la mer Rouge. Mais les carac- tères si curieux des cirres tentaculaires, ceux des parapodes et des soies sont bien les mêmes de part et d'autre, ce qui ne permet pas le moindre doute en ce qui concerne l'identité des deux espèces. Grube n’a eu entre les mains qu'un exemplaire mutilé de cent trente-cinq segments, long de 47"",9, la largeur au 6° segment étant moindre que 1 millimètre, avec les rames 1"",5. Il n’a indiqué ni les caractères de la trompe, ni le mode d’ornementation, cependant assez spécial ici. Par la forme des cirres tentaculaires, la Phyllodoce quadraticeps Grube peut être rapprochée de la Phyllodoce polyphylla Khlers (2), qui (4) En. GruBe, Annulata semperiana (Mém. de l’Acad. impér. des Sc. de Suint-Pétersbourg, 1878, 1e série, t. XXV, p. 98, Taf. VI, fig. 2). (2) E. Euzers, Ergebnisse der Hamburger Magalhaensischen Sammelreise, Polychælen, 1897, p. 26, Taf. I, fig. 14-19). NouveLes ARCHIVES DU Muséum, 4° série. — I. 26 202 CHARLES GRAVIER. diffère d’ailleurs sensiblement de la première par l’ensemble de ses caractères. PHYLLODOCE ERYTHRÆENSIS, n. Sp. (PL. X, fig. 25-27.) Un individu de cette espèce, auquel il ne manque que quelques segments à la partie postérieure, a été rapporté en 1897 de Djibouti, par MM. le D° Jousseaume et Coutière ; il mesure 32 millimètres de longueur. Le nombre de sétigères est de cent six. La forme du corps est grèle; les segments sont séparés non par des sillons profonds, mais par deux petites rides parallèles voisines ; la pigmentation est indistincte. Le prostomium (pl. X, fig. 25) est plus long que large, rétréci à la partie antérieure ; c'est au niveau des yeux que la largeur atteint son maximum. Dans l’échancrure postérieure, qui est profonde, on voit un petit bouton pédiculé situé tout à fait en arrière. Les deux yeux sont très volumineux et sont munis chacun d’une lentille disposée en avant et obliquement. Les deux paires d'antennes sont bien développées, plutôt longues et terminées en pointe. Sur le 1" segment est fixé la 1” paire de cirres tentaculaires trapus, larges, recouverts en grande partie par les autres cirres. Sur le 2° segment, 1” sétigère, caché sous le prostomium, presque invisible dorsalement, le cirre dorsal assez développé, ne dépassant pas en arrière le 6° sétigère lorsqu'il est étendu sur la face dorsale, recouvre un mamelon sétigère rudimentaire et un cirre ventral un peu moins long que le dorsal et terminé comme lui en pointe mousse. Le 3° segment, 2° sétigère, porte la 4 paire de cirres tentaculaires; ce sont les plus longs; ils s’effilent graduellement à partir de leur base assez large jusqu’à leur extrémité qui atteint le 9° sétigère. La trompe est relativement courte (pl. X, fig. 26). La gaine pharyn- glenne ne s'étend que jusqu’au 11° sétigère, de sorte que l’organe extro- versé n'a qu'une faible longueur. Dans la région antérieure (trompe invaginée), on observe sur chacune des faces dorsale et ventrale des papilles pédiculées (pl. X, fig. 27), globuleuses, disposées régulièrement sur six rangées longitudinales ; les deux groupes sont séparés de chaque ANNÉLIDES POLYCHÈTES DE LA MER ROUGE. 203 côté par un espace nu. La région postérieure possède six gros bourrelets équidistants formés par de hautes papilles serrées les unes contre les autres: dans l’intervalle des bourrelets, il existe des papilles isolées, de dimensions moindres. Ces caractères rappellent ceux de la même région de la trompe chez la Phyllodoce laminosa Savigny. La trompe pharyngienne, dont la paroi musculaire est épaisse, est munie à son orifice antérieur d’une couronne formée par une vingtaine N de papilles, auxquelles corres- pondent autant de cannelures internes. De chaque côté, on ob- serve deux papilles plus volumi- neuses que les autres. Le parapode, dans la région moyenne du corps (fig. 61), est muni d’un cirre dorsal moins large que long, sessile; sur la face postérieure de cet appen- dice, on remarque une bande interne épaissie, ciliée, semblable à celle qu’on observe chez un certain nombre d’espèces du genre Phyllodoce. Le mamelon Fig. 61 à 63. sétigère est peu développé ; la languette antérieure est bilabiée ; la languette postérieure est arrondie à son extrémité et entière; un acicule droit, transparent, axial, soutient le mamelon qui, au D2° sétigère, porte onze soies. Le cirre ventral, inséré très en avant, est fort en saillie sur le mamelon, et a une forme plus allongée que le cirre dorsal. Plus en arrière, le cirre dorsal est plus lancéolé ; le cirre ventral reste tout aussi saillant. Le nombre des soies devient moindre ; au 105° sétigère, il s’abaisse à six; ces soies sont de deux types différents, une du premier type, cinq du second. La plupart des soies (fig. 62) ont une hampe un peu renflée au sommet, avec un rostre très développé, arrondi au sommet, couvert de petites pointes. L’arête est grêle, assez longue, avec une fine serrature sur le 204 CHARLES GRAVIER. bord correspondant au rostre saillant. Le second type, qu’on ne rencontre que dans la région postérieure du corps, diffère sensiblement du précédent. La hampe (fig. 63) est plus forte et plus irrégulièrement renflée à son extrémité. Une sorte de grosse dent inclinée sur l’axe de la hampe au niveau de l'articulation surmonte une dépression assez profonde. L’arète est plus grèle et plus courte, avec une serrature plus fortement marquée. Le Phyllodocien dont la description précède se range dans les espèces du genre Phyllodoce à prostomium très allongé et fortement échancré en arrière comme la Phyllodoce (Anaïtis) cephalotes Claparède (1), dont les yeux sont également très volumineux ; 1l n’est point question, dans la diagnose du naturaliste genevois, du bouton occipital cependant bien visible, en général. Les cirres dorsaux de l’espèce de Naples sont plus allongés et fortement pédiculés. D’après Claparède, qui ne donne aucun renseignement sur les soies, la trompe présente à sa base et de chaque côté, sept à huit rangées de petites papilles charnues et obtuses, comme celles qui forment la couronne terminale de la trompe. On n’observe rien de tel chez l'espèce de la mer Rouge. Celle-ci peut être également rapprochée, au point de vue de la forme du prostomium, de la Phyllodoce (Anaitis) lineata Claparède (2), égale- ment de Naples, qui présente une bande médiane dorsale brune, des cirres tentaculaires plus longs et plus effilés, des soies avec une hampe moins renflée au sommet et une serpe plus effilée. Elle n’est pas non plus très éloignée de la Phyllodoce teres Malm- gren (3); mais l’espèce du Nord s’en distingue par ses yeux notablement plus petits et par la forme différente des parapodes et des soies. Enfin la forme bizarre des soies localisées dans la région postérieure du corps du Phyllodocien de la mer Rouge rappelle celle que l’on observe chez la Phyllodoce vittata Ehlers (4) de l’Adriatique (Quernero) ; mais (1) En. CLaparène, Annélides chétopodes du golfe de Naples (Mém. de la Soc. de phys. et d'hist. nut. de Genève, 1867-1868, t. XIX, p. 548, pl. XVII, fig. 3). (2) Ep. CLaparèpe, Annélides chétopodes du golfe de Naples, supplément (Mém. de la Soc. de phys. el d’hist. nat. de Genève, 1869-1870, t. XX, p. 458, pl. IX, fig. 4). (3) A.-J. MALMGREN, Nordiska Hafs Annulater (Ofvers. af Kongl. Vetensk. Akad. Forhandl., 1865, t. XXII, p. 97, Tab. XIV, fig. 30). (4) E. Eurers, Die Borstenwürmer, p. 150, Taf. VI, fig. 12. ANNÉLIDES POLYCHÈTES DE LA MER ROUGE. 205 l'espèce de Djibouti s’écarte de celle de Quernero par son prostomium profondément échancré en arrière, muni d’un bouton occipital et d’yeux volumineux, et par ses parapodes, nolanment par le cirre ventral fortement en saillie sur le lobe sétigère. PHYLLODOCE GRAvIDA, n. sp. (PCT) Un individu de cette espèce, auquel il ne manque qu’une très petite portion de la partie postérieure du corps, a été rapporté en 1897 de Dji- bouti par MM. le D' Jousseaume et Coutière ; il mesure 9 millimètres de longueur ; le nombre des segments sétigères est de cinquante-deux. La forme générale du corps est assez trapue; celte apparence est peut-être due en partie aux œufs qui distendent le corps; ces œufs semblent être voisins de l’état de maturité. L'épiderme est couvert de ponctuations fines; la pigmentation est peu intense. La couleur ocre du corps est due aux œufs qui se laissent voir nettement par transparence. Le prostomium (pl. X, fig. 28) est un peu plus large que long ; le maxi- mum de largeur s’observe au niveau de la partie supérieure des yeux. Le bord postérieur n’est pas échancré et il n’existe pas de bouton pédiculé. Les deux yeux sont très volumineux, allongés; le plus grand diamètre est incliné sur le plan de symétrie dont il s’écarte plus en avant qu’en arrière. Les deux paires d'antennes sont très développées, presque aussi longues que le prostomium ; deux d’entre elles sont insérées sur la face dorsale du prostomium, de chaque côté du plan de symétrie et à peu de distance l’une de l’autre; les deux autres sont fixées sur la face ventrale, presque au même niveau. Les cirres tentaculaires sont de dimensions moyennes en longueur et plutôt trapues. Le 1” segment non sétigère porte la L" paire de cirres tentaculaires, larges et assez courts. Sur le 2° segment, s’insèrent la 2 et la 3° paire; le cirre dorsal s’étend jusqu’au 9° sétigère envi- ron ; les articles basilaires, assez longs, sont fixés de chaque côté et en arrière du prostomium ; ce 2" segment est très réduit sur la face dorsale: le cirre ventral est également porté sur un article basilaire bien déve- loppé; l’article terminal est très large, plus que le dorsal, et est terminé 206 CHARLES GRAVIER. en pointe mousse. Sur le 3° segment, 2° sétigère, s’insère la 4° paire de cirres tentaculaires, moins dorsalement que la 2° paire ; ceux-ci sont un peu plus courts que ceux-là. La trompe est relativement courte. La gaine pharyngienne présente intérieurement six bourrelets longitudinaux qui semblent se poursuivre d’un bout à l’autre de la gaine etsont formés de papilles irrégulières, com- primées, serrées les unes contre les autres. La trompe pharyngienne est plus longue ; elle offre à son extrémité antérieure une couronne d’une vingtaine de papilles. Le parapode (fig. 64) conserve à peu près la même physionomie d’une extré- mité du corps à l’autre. Le cirre dorsal est cordiforme, assez brièvement pédonculé ; le mamelon sétigère est relativement très développé; cette circonstance est peut- être due ici aux œufs dont il est bourré. ILest traversé par un acicule droit, axial. Le cirre ventral, de dimensions réduites, n’est pas en saillie sur le mamelon séti- Fig. 64 et 65. sère. Les soies, dans la région moyenne du corps (27° segment), sont au nombre de dix-sept, dont huit au-dessus de l’acicule, neuf au-dessous, et forment un faisceau compact et saillant. La hampe (fig. 65) est renflée à son extrémité et fortement hétérogomphe ; le rostre saillant est hérissé de fines épines très drues. L’arête est de longueur moyenne; elle s’effile assez brusque- ment en une pointe très grêle et très flexible ; la serrature est fine. Par son prostomium arrondi, non échancré en arrière, avec ses yeux volumineux, par ses puissantes antennes, par ses cirres dorsaux cordi- formes, le Phyllodocien de la mer Rouge dont la description précède n’est pas sans ressemblance avec la Phyllodoce rubiginosa de Saint- Joseph (1). Mais celle-ci a une ornementation très caractéristique et elle (4) Baron de Samnr-Josepn, Annélides polychètes des côtes de Dinard (Ann. des Sc. nat., Zool., is série, t. V, 1888, p. 288, pl. XI, fig. 141-143). ANNÉLIDES POLYCHÈTES DE LA MER ROUGE. 207 présente une physionomie toute différente de celle de l’espèce de la mer Rouge; chezelle, en effet, les cirres dorsaux se recouvrent les uns les autres et cachent une notable partie de la face dorsale, de chaque côté du corps ; de plus, l’arête des soies est plus trapue et plus courte ; enfin, l’armature de la trompe n’est pas constituée de la même façon dans les deux espèces. PHYLLODOCE MALMGRENI, n. sp. (PL X, fig. 29-31.) MM. le D'Jousseaume et Coutière n’ont rapporté en 1897, de Djibouti, qu’un seul individu de cette espèce, auquel il ne manque apparemment que quelques segments à l'extrémité postérieure, et qui mesure 70 milli- mètres de longueur, avec deux cent soixante segments environ. La forme du corps très grêle ; les parapodes sont peu développés. On observe des taches pigmentaires de teinte très foncée sur la région dorsale médiane dans toute la longueur du corps etsurle prostomium. En avant, ces taches sont presque complètement fusionnées et dessinent une bande médiane; en arrière, elles se localisent dans la partie profonde qui s'étend entre deux sillons consécutifs. Il existe encore quelques traïnées de couleur ocre à la base des cirres dorsaux et sur ces appendices eux-mêmes ; cette pigmentation, peu marquée en avant, s’accuse de plus en plus, à mesure qu'on s’avance vers l'extrémité postérieure. En outre, des ponc- tuations de même couleur se remarquent sur la saillie dorsale médiane de chaque segment, le pigment noir ne s’écartant pas du sillon interseg- mentaire dans la seconde moitié du corps (pl. X, fig. 30). Le prostomium (pl. X, fig. 29) est un peu plus large que long et peu échancré en arrière sur la ligne médiane. Les deux yeux, peu développés, sont cependant pourvus chacun d’une lentille très nette, la partie pigmen- taire dessinant une sorte de croissant ouvert en avant. Les deux paires d'antennes sont assez longues et effilées; les antérieures sont assez lar- gement séparées l’une de l’autre. Les cirres tentaculaires sont de dimen- sions moyennes, tant en longueur qu’en largeur. La 1” paire fixée sur le 1" segment invisible dorsalement est assez trapue. La 2° et la 3° paire s’insèrent sur le 2° segment. La 4° paire, la plus longue, qui est accom- 208 CHARLES GRAVIER. pagnée, de chaque côté, d’un mamelon sétigère réduit et d'un cirre ven- tral foliacé, est fixée sur le 3° segment, à un niveau moins élevé que le cirre dorsal (2° paire) du segment précédent. La trompe dévaginée offre à considérer dans la gaine pharyngienne deux régions bien distinctes : l’une région antérieure présentant six gros bourrelets séparés par des sillons assez profonds; sur chacun des bourrelets, on observe trois papilles circulaires très larges, une antérieure, deux postérieures (| () ne plus réduites et tangentes ; dans les in- tervalles, existent de petites saillies très fines; 2° une région postérieure, un peu renflée, couverte de papilles isolées les 30 OR ES unes desautres et de formes variées(pl.X, fig. 31). En avant (trompe dévaginée), ces papilles sont arrondies au sommet et plus ou moins oviformes (fig. 69); plus bas, elles s’allongent et s’effilent à leur extrémité libre; tout à fait à la base de la trompe, elles sont encore plus grèles (fig. 68); en même temps, elles s’aplatissent et deviennent presque folia- cées. La trompe estrelativement courte. Dans la partie antérieure du corps Fig. 66 à 69. (fig. 66), le cirre dorsal, plus long que large, arrondi au sommet, est assez lon- guement pédiculé. Le mamelon sétigère, traversé suivant son axe par un acicule transparent, présente une échancrure médiane et porte quinze soies composées étalées en éventail au 31° sétigère. Le cirre ventral, bien développé, n’est pas en saillie sur le mamelon. On remarque une légère pigmentation ocre sur le cirre dorsal et à sa base. En arrière, le cirre dorsal est relativement plus large et a son sommet terminé en pointe. Le mamelon sétigère ne porte que neuf soies au 219° sétigère. La pigmen- lation est plus intense. La soie (fig. 67) est formée par une hampe grèle, ANNÉLIDES POLYCHÈTES DE LA MER ROUGE. 209 très fortement hétérogomphe. Le rostre saillant, arrondi au sommet, est couvert de petites épines serrées les unes contre les autres. L’arète assez étroite, longue, très effilée à son extrémité, est couverte de stries obliques très fines et très voisines les unes des autres. Le Phyllodocien de la mer Rouge décrit ci-dessus, par les caractères de son prostomium légèrement échancré en arrière, de ses cirres tenta- culaires et de ses soies, offre une ressemblance incontestable avec la Phyllodoce maculata Œrsted (1) décrite par Malmgren sous le nom de Phyllodoce citrina (2). H en diffère par les dimensions relativement moindres de ses parapodes et par l’armature de la trompe, ou plutôt de la région postérieure de la gaine pharyngienne (trompe invaginée) : les grosses papilles de l'espèce de la mer Rouge manquent à celle des mers septentrionales. Celle-là peut encore être rapprochée de la Phyllodoce mucosa Œrsted (3) que j'ai recueillie moi-même assez abondamment à marée basse à Saint-Vaast-la-Hougue (Manche). GENRE EULALIA OERSTED. EULALIA MANCA, n. sp. (PI. X, fig. 32-33.) Le seul individu de cette espèce recueilli en 1897 à Djibouti par MM. le D'° Jousseaume et Coutière, auquel il manque une partie assez importante de la région postérieure du corps, mesure 25 millimètres de longueur, et compte environ une centaine de segments sétigères. La forme du corps paraît être relativement trapue. La pigmentation est très marquée sur la face dorsale. Sur chaque segment, est une large bande formée de petites taches pigmentaires serrées les unes contre les autres; la surface non pigmentée est ré- duite à une zone située de chaque côté du sillon intersegmentaire, un peu moins étroite sur les côtés que dans la région médiane. Une pigmenta- (1) OEnsren, Grôünl. Annul. Dorsibr., p. 191, fig. 46 el 48. (2) MazuGren, Nordiska Hafs Annulater (Ofvers. af Kongl. Vetensk Akad. Forhandl., 1865, t, XXIT, p. 95, Taf. XIII, fig. 24). (3) OErsrip, Annul. Dan., Copenhague, 1879, p. 31. 1 19 NOUVELLES ARCHIVES Du Muséum, 4° série. — Il ] 210 CHARLES GRAVIER. tion de mème ordre, mais moins foncée, s’observe sur le prostomium et sur les cirres tentaculaires. Le prostomium (pl. X, fig. 32) est plus large que long, le maximum de largeur correspondant au niveau de la région moyenne des yeux. Le bord antérieur est arrondi; le bord postérieur est un peu concave en arrière, : sans échancrure médiane. Les veux, dont le contour est polygonal, sont très volumineux et munis chacun d’une lentille cristalline très nette. Une antenne médiane impaire, relativementlongue, terminée en pointe mousse large, est insérée en avant des veux, plus en avant que dans la plupart des autres espèces. Ilexiste en outre deux paires d'antennes très développées: les deux antennes antérieures sont largement séparées l’une de Pautre ; les deux autres sont insérées très postérieurement et très inférieurement. Les cirres tentaculaires sont des plus bizarres ; ils sont tous les quatre réduits à de courts moignons aplalis, presque foliacés, sans article basi- laire distinct, tous de même aspect et de mêmes dimensions. La 1” paire est insérée très inférieurement sur le 1" segment. La 2° paire, fixée comme la 3", sur le 2" segment, est située au-dessus de toutes les autres qu’elle recouvre partiellement. La 4 paire, qui appartient au 3° segment, est accompagnée de chaque côté par un mamelon sétigère de petites dimensions et un eirre ventral aplati. La gaine de la trompe (pl. X, fig. 33) est tapissée intérieurement par de hautes papilles grêles, très drues, formant une véritable toison. Vue à un fort grossissement (fig. 72), l’une de ces papilles présente un double con- tour très net dû vraisemblablement à la couche de chitine qui la recouvre ; au sommet, qui est un peu recourbé, on observe une petite plage circulaire, avec un rebord saillant et un orifice central. Cette forme assez singulière de papilles rappelle celle que l’on trouve chez certaines espèces de Gly- cera. La paroi de la gaine est mince; elle est parcourue par six lignes blanches longitudinales équidistantes correspondant à autant de nerfs. À l'orifice de la trompe pharyngienne, est une bordure de petites papilles très fines, très serrées les unes contre les autres, terminaisons d'autant de colonnes musculaires qui dessinent des cannelures à l’intérieur de la trompe invaginée. Un peu au-dessous de cette couronne terminale, on remarque douze saillies oblongues, équidistantes, de couleur blanche et ANNÉLIDES POLYCHÈTES DE LA MER ROUGE. 211 probablement de nature glandulaire. La trompe est relativement longue; la gaine seule s'étend au moins jusqu’au 30° sétigère. Dansle parapode (fig. 70) Le cirre dorsal, relativement peu développé, est presque cordiforme, assez longuementpédiculé; il ne recouvre nullement la face dorsale dont il s'écarte de chaque côté. Le mamelon sétigère est très saillant. Il est divisé en deux languettes, dont la supé- rieure, terminée en pointe aiguë, est de beaucoup la plus longue: linférieure est en pointe mousse. A l’échancrure, aboutit l’acicule, long et grêle, entièrement transparent. Le mamelon porte au 65° sétigère onze soies très longues. Grâce au développement du mamelon sétigère et à la longueur des hampes, les soies sont forte- ment en saillie de chaque côté du corps, ce qui donne à Pani- mal une physionomie un peu spéciale, assez rare chez les Phyllodociens, rappelant celle que l’on observe chez l'£ulalia (Plerocirrus) macroceros Grube de nos côtes. Le cirre ventral est réduit à une courte languette, épaisse, s’effilant brusquement à son extrémité etinsérée très postérieurement par rapport au mamelon. Les soies (fig. 71) ont une hampe très longue, renflée à son extrémité. Le rostre le plus développé paraît bifurqué, l’autre est réduit: la surface de la hampe est couverte par de fines stries parallèles entre elles, obliques par rapport à l’axe de Ta hampe. L’arête est presque droite, plus étroite à sa base que le sommet de la hampe; la serralure assez marquée ne com- 212 CHARLES GRAVIER. mence qu’à une certaine distance du rostre saillant ; une fine striation, semblable à celle de la hampe, couvre la surface de l’arête. L'ÆEulalia manca n. sp. est aussi distincte des autres espèces du genre Eulalia que la Phyllodoce quadratñiceps Grube (1) l'est de celle des autres formes appartenant au genre Phyilodoce. Ces deux Phyllodociens ont une physionomie toute particulière qui tient aux dimensions si réduites et à la forme si singulière de moignons que présentent les cirres tentacu- laires. La réduction va plus loin encore pour l’£ulalia manca que pour la Phyllodoce quadraticeps ; en elfet, celle-ci conserve au moins une paire de cirres tentaculaires subulés et l’article basilaire de ces appendices est assez développé. Il est à remarquer, en outre, que les parapodes sont éga- lement rabougris dans les deux espèces. Si l’on observe que ces deux espèces vivent dans les mêmes conditions de milieu, dans les récifs coral- liens, où elles ont été recueillies, 1l est à présumer que cette déformation spéciale qui leur est commune est en relation avec leur habitat. Fanie pes EUNICIENS {(sensu GRUBE). Les Euniciens présentent les caractères généraux suivants : Prostomium distinct, tantôt nu, tantôt muni d'antennes en nombre variable et de palpes. Très généralement, les deux premiers segments dépourvus de parapodes ; le second portant dans certains genres deux cirres tentaculaires. Parapodes uniramés ; cire dorsal surmonté de branches dans certains genres, rudimentaire chez certains autres; cirre ventral parfois absent. Soies de formes très variées, simples ou composées. Pygidium avec un nombre variable de cirres. Trompe armée d'un appareil maxillaire puissant et complere. La diversité des formes chez les Euniciens est telle qu'ils ne présentent qu'un nombre assez restreint de traits communs. Ce qui les caractérise avant tout, c’est leur appareil maxillaire évaginable dont les pièces en nombre variable sont mises en mouvement par une museulature extrè- mement développée. (1) Voy. p. 198 et pl. X, fiu. 22-24. ANNÉLIDES POLYCHÈTES DE LA MER ROUGE. 213 Un certain nombre de ces Annélides vivent au voisinage immédiat de la côte et peuvent être recueillis à marée basse, soit dans le sable fin (Lumbriconereis), soit dans le sable vaseux et grossier des prairies de zostères (Maclovia, Marphysa), soit plutôt dans les fissures des rochers (Marphysa, Eunice) où il est alors extrêmement difficile de les obtenir intacts, car ces animaux s’autotomisent avec la plus grande facilité, soit encore dans les vieilles coquilles trouées ramenées par la drague (£wnice, Staurocephalus, ete.), soit dans les Madréporaires, comme les Amphilelia, les Lopholelia (Æurice, ete). Les Onuphis el les genres voisins vivent à des profondeurs assez considérables. Mac Intosh a décrit trois espèces (Nothria pycnobranchiata Mac Intosh, Wothria Ehlersi Mac Intosh et Lumbriconereis abyssorum Mac Intosh, provenant de plus de 400 mètres de profondeur (2225 fathoms) (1). Un grand nombre d’Euniciens se construisent des tubes de forme et de consistance variées, simples ou ramifiés, droits, arqués ou sinueux, munis parfois d’orifices latéraux (2). La paroi de ces tubes est tantôt et le plus souvent parcheminée, et alors presque entièrement formée d’un produit de sécrétion, tantôt construite avec des fragments de coquiile, de tests de foraminifères, de tubes de serpulidés, de diatomées, etc. Les glandes pédieuses situées à la base renflée des cirres ventraux de la région antérieure du corps chez un grand nombre d'espèces d’Euniciens produisent le mucus qui constitue ces tubes, ou, tout au moins, le ciment qui soude entre eux les débris variés qui servent à les édifier. Les repré- sentants de cette famille qui vivent dans les fissures des rochers, comme la Marphysa sanguinea Montagu, l’£Eunice Kinbergi Ehlers, tapissent leur gîte d’une mince pellicule transparente. Cette tendance, si fréquente chez les Euniciens, à vivre dans des tubes ou à l’intérieur du produit de leur sécrétion, doit les faire considérer (1) W.-C. Mac Ixrosu, Report on the Annelida polychæta (The Voyage of H. M. S. Challenger, 1885). (2) Voir en particulier : W.-C. Mac Ixrosu, Report on the Annelida polychæta (The Voyage of H. M. S. Challenger, 1885, lig. 28. p. 267, fig. 4, 10, 143, pl. XI). — E. Euxers, Florida-Anneliden (Memoirs of the Museum of comparative Zoology at Harvard College in Cambridge, L. XV, 1887, Taf. XVIII, fig. 10, Taf. XXI, fs. 4, Taf. XXIT, fig. 1, Taf. XXII, fig. 2, Taf. XXVIL, fig. 2). — Pruvor et RacovirzA, Matériaux pour la faune des Annélides de Banyuls (Arch. de Zool. expérimentale et géné- rale, 3 série, t. LIL, fig. 5, p. 4011. 21% CHARLES GRAVIER. comme des Annélides moins franchement errantes que les Phyllodociens, les Nephthydiens, par exemple; cet habitat est sans doute en relation avec les appendices branchiaux si développés chez un grand nombre d’entre eux. Avec leur armature buccale si puissante, les Euniciens sont des animaux carnassiers; à en juger par les débris qu'on trouve dans leur intestin, leur nourriture est des plus variées: crustacés, bryozoaires, échinodermes (Synapte), vase à foraminifères et autres organismes de petite taille, diatomées, etc. La trompe est ici relativement plus réduite que chez les Annélides franchement errantes, comme les Syllidiens, les Phyllodociens, les Giycé- riens, etc. Lorsqu'elle estdévaginée chez les Euniciens, elle prend l'aspect représenté figure 62, planche XII. Les deux pièces de ia 1” paire (Zangen, Eblers), de la mâchoire supérieure (Oberkiefer, Ehlers) forment deux crocs qui s’écartent l’un de l’autre pour saisir la proie; les puissantes pièces de la 2° paire (Zahn, Ehlers), dentées sur leur bord interne, jouent le rôle essentiel dans la trituration de la proie; quant à celles de la 3 paire (Sägeplatten, Khlers), leur importance à ce point de vue parait être moindre ; il en est de même des deux pièces de la mâchoire infé- rieure (Unterkrefer, Ehlers) qui consolident la paroi ventrale et se terminent en avant par une arète souvent tranchante. Cet appareil est important à considérer au point de vue de la spécifi- cation à laquelle il peut fournir une base sérieuse; mais il est soumis à des phénomènes de renouvellement et de transformation encore très mal connus aujourd’hui dans leur détail, ce qui rend la détermination rigoureuse des Annélides de ce groupe particulièrement pémible et difficile. Il arrive assez souvent, quand on étudie l’armature maxillaire d’un Eunicien, même d’assez grandes dimensions (lorsqu'il s’agit, bien entendu, d'espèces de grande taille), qu’on est frappé de la faible consistance des pièces qui le forment, qui sont à peine chitinisées, presque incolores, très flexibles ; ces mêmes pièces sont d'ordinaire très rigides et de teinte sombre. Le premier état correspond vraisem- blablement à une période critique, à une phase de renouvellement de celle armature. C'est dans la famille des Euniciens que l’on trouve les formes géantes ANNÉLIDES POLYCHÈTES DE LA MER ROUGE. 215 des Annélides Polychètes : c’est ainsi qu’un exemplaire entier de l'£unice Rousseaui de Quatrelages trouvé à Banyuls mesurait 3",32 de longueur, 16 millimètres delargeur (sans lesparapodes)etcomptait878 segments (1); des fragments d'exemplaires de même taille ont été recueillis sur la côte de l’océan Atlantique entre Saint-Jean de Luz et les bains d’Hendaye par de Saint-Joseph (2). Dans cette même famille se rangent des formes de quelques millimètres de longueur. L'une des plus curieuses est l’Ophryotrocha pueralis Clapa- rède et Metschnikoff, dont l'appareil maxillaire a été étudié d’une manière approfondie par J. Bonnier (3). Les femelles remplies d'œufs conservent des couronnes ciliées ; ce caractère larvaire s’observe égale- ment chez de très grandes formes de Phyllodociens adultes comme la Phyllodoce laminosa Savigny, et aussi chez la Verilla antennata O. Schmidt, chez le Protodrilus Hatschek, ete. Le mâle est inconnu; on ignore le cycle évolutif de ce singulier Polychète. Est-ce une forme adulte ayant conservé des caractères larvaires, ou bien est-ce une larve qui devient sexuée avant d'atteindre l’état adulte? Y a-t-il iei un cas de dévelop- pement parthénogénétique précoce ? Ce sont là des questions auxquelles il est impossible de répondre actuellement. Monticelli (4) a recueilli l’Ophryotrocha puerilis dans la cavité du corps de la Cucumaria planci à Naples. Il y a là, tout au moins, un cas de commensalisme intéressant. Le Labrorostratus parasiticus trouvé par de Saint-Joseph (5) dans la cavité générale de divers Syllidiens (Æusyllis monilicornis, Syllis prolifera, Pionosyllis lamelligera, Grubea clavala) montre une réduction frappante de l'appareil maxillaire, surtout de la mâchoire supérieure. Le même (1) Pruvor et Racovirza, Matériaux pour la faune des Annélides de Banyuls (Arch. de Zool. expér. et génér., 3° série, L. IX, 1895, p. 407). (2) Baron de Sar-Josepn, Les Anuélides polychètes des côtes de France (Ann. des Sc. nat., Zool., 8° série, t. V, 1898, p. 256). (3) J. Bonner, Notes sur les Annélides du Boulonnais. I. L'Ophryotrocha puerilis (Claparède et Metschnikoff) et son appareil maxillaire (Bull. scient. de la France et de la Belgique, 4° série, &. IV, 1893, p. 198-226, pl. I-IV). (4) Moxnicezrr, Notizia preliminare intorno ad aleuni inquilini degli Holothuroidea del golfo di Napoli (Monitore Zoologico italiano, Firenze, 1892, n° 12, p. 250). (5) Baron de Sainr-Josrrn, Les Annélides Polychètes des côtes de Dinard, 2° partie (Ann. des Se. nalur., Zool., 5° série, &. V, 1888, p. 224-230, pl. IX, fig. 77-85). 216 CHARLES GRAVIER. naturaliste a recueilli une fois un individu de la même espèce à l’état libre dans une touffe de Rytiphlæa ramenée par le chalut; ce fait est très intéressant, car il montre que chez ce type, le commensalisme n'est que transitoire, et il est à rapprocher du phénomène de même ordre que présentent un certain nombre d’Alciopiens à l’état larvaire (Voy. p. 193). Le parasitismes’accuse davantage chez l’O/igognathus Bonelliæ Spengel (1), qui vit dans la cavité générale de la Bonellie, et dont la mâchoire inférieure est plus réduite, les soies moins saillantes que dans le type précédent. Enfin la dégradation est encore beaucoup plus manifeste chez l’Héematocleptes terebelhidis Wiren (2) qui paraît plus complètement adapté à la vie parasitaire, car on le trouve dans la lacune sanguine située dans la paroi de l'estomac de la 7”. Sérômii (entre l’épithélium interne et la couche musculaire de la paroi). L’armature maxillaire est encore plus atrophiée que chez les deux Lumbriconéréidiens précédents, ce qui se conçoit chez un animal plongé constamment dans le liquide sanguin; les yeux ont disparu, les soies ne font plus du tout saillie; elles restent com- plètement incluses dans le parapode. Celui-ci présente un lobe saillant que Wiren regarde comme un cirre dorsal, mais qui ne peut guère être considéré comme tel: l’acicule du parapode pénètre dans l’axe de ce lobe, deux soies sontsituées au-dessus de l’acicule, une au-dessous (pl. [, fig. 4). Il est hors de doute maintenant que le Palolo (£wnice viridis Grube, Lysidice?), qui a été l’objet de tant de publications, correspond à une forme épitoque d’Eunicien qu’Ehlers (3), Kramer (4) et Friedländer (5) ont récemment étudiée. Cet exemple d’épitoquie s'éloigne par certaines particularités des faits similaires connus chez les Annélides Polychètes. (1) J.-W. Srexcez, Oligognathus Bonelliae, eine schmarotzende Eunicee (Mittheil. aus der Zool. Station zu Neapel, 3° Bd, 1882, p. 15-52, Taf. II-IV). (2) A. Wire, Hæmatocleptes terebellidis,nouvelle Annélide parasite de la famille des Euniciens (Bihang till K. Svenska Vet. Akad. Handl., 1886, Bd XI, n° 12, 2 pl.). (3) E. Encens, Ueber Palolo (Eunice viridis Grube) (Nachrich. der K. Gesellsch. der Wissensch. zu Gôltingen, math. physik. Klasse, 1898, Taf. XIV). (4) A. KrAMER, I. Palolo untersuchungen (Biol. Centralbl., 1899, 19e Bd, n° 4, p. 45-30, 4 fig.). — IL. Pololo untersuchungen im Oktober und November 1898 in Samoa (Biol. Centralbl., 1899, 19e" Bd, n°7, p. 237-239). (5) B. Friepcanoer, L. Nochmals der Palolo und die Frage nach umbekannten kosmischen Ein- flüssen auf physiologische Vorgänge (Biol. Centralbl., 1899, 19er Bd, n° 8, p. 241-269). — IT. Verbes- serungen und Zusätze zu meinen Notizen ueber den Palolo (Eunice viridis) (Biol. Centralbl., 1899, 192" Bd, n° 16, p. 553-557). ANNÉLIDES POLYCHÈTES DE LA MER ROUGE. 217 L’épitoquie typique, telle qu’elle se présente chez les Néréidiens, est caractérisée par la transformation du parapode et le développement de soies natatoires. Chez le Palolo, le parapode ne prend aucune extension; il ne se développe pas de soies particulières; les soies normales se réduisent même fortement en nombre dans la région épitoque. Les segments de cette région s’étirent notablement en se rétrécissant, en même temps qu'il se forme des « Bauchaugen » dont la signification est encore obscure. Lorsque la maturité sexuelle est complète, la région épitoque se détache, quitte l’habitat normal (cavités et fentes des récifs coralliaires de la région littorale) et devient pélagique. A la surface de la mer, le morcellement se continue, sans que l'évacuation des produits génitaux y soit pour quelque chose, ear les segments correspondant aux points de rupture sont la plupart remplis de produits sexuels. La famille des Euniciens (sensu Grube) peut être divisée en trois tribus: | Mächoire supérieure formée de pièces peu 1 cirre dorsal et 1 cirre | nombreuses (généralement 3 paires).... Eunicidés. ventral généralement : Mâchoire supérieure formée de dents très filiforme. | petites, très nombreuses, en rangées lon- SEL ANS PCR EUR Re re APTE Slaurocéphalidés. Pas de cirre ventral, cirre dorsal rudimentaire ou foliacé.......... Lumbriconéreidés. I. Eunicidés. — (Labidognatha Ehlers s. st. Grube.) — Ehlers (1) à fait remarquer que les genres de cette tribu peuvent être partagés en deux groupes suivant la présence ou l’absence de cirres tentaculaires, chacun des deux groupes se dédoublant en deux séries, dont l’une est abranche et l’autre branchifère; en tenant compte du nombre des antennes, on arrive avec cet auteur au tableau suivant : SANS CIRRES TENTACULAIRES. AVEC CIRRES TENTACULAIRES. NOMBRE EE ———" —— ET DES RSOENNESe Sans branchie. Avec branchies. Sans branchie. Avec branchies. 7 Paronuphis. Onuphis. Paradiopatra. Rene 5 {(Diopatra. à] Paramarphysa. |Marphysa. Nicidion. Eunice. < Lysidice. Amphiro. il Nemalonereis. (1) E. Eurers, Florida-Anneliden (Memoirs of the Museum of the comparative Zool. at Harvard College in Cambridge, 1887,.t. XV, p. 64 et suivantes). , ir Ô } NOUVELLES ARCHIVES bu Muséuu, 4° série. — II. 28 L 218 CHARLES GRAVIER. Chez les individus jeunes de Zysidice Savigny (Ehlers char. emend.), le prostomium possède deux paires d’yeux et une antenne médiane; les deux antennes paires ne se montrent que plus tard, et les deux yeux antérieurs disparaissent. Ces deux yeux éphémères existent également chez les Vemnatonereis Schmarda jeunes. De plus, les soies etles mâchoires présentent de grandes similitudes dans les deux genres. Webster (1) a constaté que les Warphysa de Quatrefages, au cours de leur développement, ont successivement une, trois et cinq antennes ; que des quatre yeux dont elles sont munies à l’origine, les deux postérieurs seuls persistent, de sorte que, ainsi que de Saint-Joseph (2) le fait très justement observer, il y a une ressemblance frappante à l’état jeune entre les trois genres Vematonereis, Lysidice et Marphysa, ressemblance parti- culièrement nette, si on ne considère que les espèces de Warphysa abranches (Paramarphysa Ehlers). Cette série aurait pour terme les espèces du genre Onuplis Audouin et M. Edwards dépourvues de branchies (Paronuphis Ehlers). Les Marphyses jeunes sont munies de trois antennes et de quatre yeux; il en est de même chez les Amphrro Kinberg (Langerhans char. emend.), dont les espèces, d’ailleurs peu nombreuses, sont de petite taille, ce qui a suggéré à Webster l’idée que les Azphiro pourraient bien n’ètre que de jeunes Marphyses. Il y a là une question à élucider. Cette seconde série aurait pour terme le genre Onuplus (s. st. Ehlers char. emend.). Du genre Vicidion Kinberg aux espèces du genre /ropatra Audouin et Edwards dépourvues de branchies (Paradiopatra Ehlers), il y a le même rapport qu'entre le genre £urice Cuvier et les deux genres très voisins l’un de l’autre Diopatra (s. st. Ehlers char. emend.) et Rhamphobrachium Ehlers. D'autre part, si l’on considère les genres placés sur une même ligne horizontale, dans le tableau précédent, on peut remarquer que les ana- logies ne sont pas moins grandes que lorsqu'on compare les genres placés dans une même série verticale : Lysidice et Amphiro d'une part, Para- I M Ann. Chætop. of the Virginian Coast (Trans. of the Albany Institute, t. IX, p. 37, pl. VIT, fig. 81-83). 2) Baron de Sainr-Josern, Annélides polychètes des côtes de Dinard, 2° partie (Ann. des Sc. nat., Zool., 7 série, t. V, 1888, p. 217). ANNÉLIDES POLYCHÈTES DE LA MER ROUGE. 219 marphysa, Marphysa, Nicidion, Eunice, d'autre part, eten troisième lieu, Paronuplis, Onuphis, Paradiopatra, Diopatra et Rhamphobrachium. En outre, chacun des principaux genres (au sens large) : Marphysa, Onuplus, Eunice, Diopatra, comprend deux séries de formes, les unes branchifères, les autres abranches. On peutconsidérer, avec Ehlers, quele tableau précédent, dans lequel les genres sont rangés d’après leurs affinités multiples, est en même temps l'expression de la descendance phylogénétique des Eunicidés ; les genres dépourvus de cirres tentaculaires seraient les précurseurs de ceux qui en sont munis, chacun des deux groupes comprenant une série de formes abranches et une série de formes branchifères ayant évolué parallèlement. | De longues soies simples aux 3premierssétigères. AÆRhamphobrachium . D à gs / Branchie en cirres | Pas de lon- È spirale... Diopatra. tenta -{ gues SO1eS 5 | s Branchie 71 antennes. ( culai- | aux 3pre- « PR | 5 AE pectinilor- nes? miers Séli- ue ëres, | Me ou cirri- 8° | forme... Onuphis. D | Pas de cirres tentaculaires, bran- e ; He D bre : RGRIESRCIRTIOLMES PERS EC EEE ENT Hyalinæcia. w |branchies. : 3 : L re ee ! Des cirres tentaculaires .......... Eunice (incl. Æ£ri- = phyle Kbg., Leo- = dice Sav.). Mo PAS IDAANteNnNneS PEACE Marphysa (incl. | on Vous Nauphanta Kbg., | . 7 R'TPAIENNES: res \ NausicaaKb.g,Mac tenta - | Duffia M. Intosh). culai- Tes ANSE NieNNeS ee ee cee Amphiro. Des cirres tentaculaires, 5 antennes............ Nicidion. Pas de \ Pasdecirres ( 3 antennes. .................0. Lysidice. branchies . } tentacu- laires. 1RANTENNE EE EE ECC Nematunereis. Grube(1) a divisé ainsile genre Zunice Cuvier dont les espèces sonttrès nombreuses : 9 0; Fr \ Bord frontal quadrilobé...... S. G. Zriphyle Kinberg. ns e] ae 1nC , 2 = A nr aires. } BordMirontal DIObÉR PEER S. G. Leodice Sax. s. st. Grube. Pas de cirres tentacu- ( Bord frontal bilobé ou entier. $S. G. Marphysa Sax. (Nauphan- laires. t la Kbg., Nausicaa Kbg.). \ 17 + 3 QE 4 . ses Sn \ & >) r Q\ (1) Ep. Gruze, Familie Hunicea (Jahresber. der sehl. Gesellsch. für vaterl. Culhur, 1877, L. LV, p.98). / , \ 220 GHARLES GRAVIER. Le sous-genre Marphysa est considéré avec raison par la plupart des auteurs comme un genre autonome. Quant au genre Æ£wrice, bien qu'il y ait un certain nombre d'espèces chez lesquelles les lobes supérieurs (palpes frontaux de Pruvot et Racovitza) soient indistincts, il vaudrait mieux le décomposer ainsi : Pas de BranChies RER ee Eee S. G. Nicidion Kbg. réduites à un filament plus ou moins déve- Des branchies OPDÉSS LR ER ARE AE ER RONR AA S. G. Eriphyle Kbg. ch. em. arborescentes ou pectiniformes.......... S. G. Leodice Sav. ch. em. Le genre Veidion Kinberg tomberait à l’état de sous-genre, au même titre que les Paronuphis, Paradiopatra, Paramarphysa seraient des sous- genres des genres Ünuphis, Diopatra et Marphysa. D'autre part, les espèces d'£unice chez lesquelles la branchie se réduit à un simple filament (£. sicihensis Grube, £. valida Gravier) ont un facies si nettement diffé- rent des espèces à branchies pectinées, qu’il est bon de les séparer de ces dernières, et de les grouper dans un même sous-genre. Les mêmes sub- divisions sont directement applicables au genre Warphysa. IT. Lumbriconéreidés. —Les Lumbriconéreidés comprennent deux séries de formes : chez les unes, il existe un cirre dorsal foliacé richement vas- cularisé, tandis que chez les autres, cet appendice, souvent indiscernable extérieurement, n’est indiqué que par un petit acicule dont la pointe vient affleurer à la surface du tégument. Celles-ci, par l’ensemble de leurs caractères et notamment par l'absence d'antennes et de cirres tentaculaires, par la simplification du parapode, semblent bien être les formes les plus primitives de la famille des Euni- ciens. Ehlers (1) dit que pour établir les liens de parenté des genres, on peut considérer les formes dépourvues d'antennes et de cirres comme les plus simples, d’où seraient dérivés les genres porteurs de cirres et d'antennes, où bien partir des types les plus hautement différenciés, comme /alla, par exemple, et par voie de simplification graduelle, ar- river aux formes les plus simples, comme l’Arabella. De prime abord, la première hypothèse paraît être la plus vraisemblable ;"en effet, dans l’état (1) E. Eurers, Florida-Anneliden (Memoirs of the comparative Zool. at Harvard College in Cam- bridge, 1887, t. XV, p. 68). ANNÉLIDES POLYCHÈTES DE LA MER ROUGE. 221 actuel de nos connaissances, on ne peut, pour justifier la seconde, indi- quer une cause de simplification ou plutôt de dégradation morphologique des genres cirri- et antennifères. L’éthologie de la plupart des genres à prostomium nu et à parapode dépourvu, au moins apparemment, de cirre dorsal est tout aussi normale que celle des genres à cirre dorsal foliacé. D'ailleurs, chez les formes parasites connues jusqu'ici se ratta- chant aux Lumbriconéréidés (O/igognathus Bonelliæ Spengel, Ææmato- cleptes terebellidis Wiren, Labrorostratus parasiticus de Saint-Joseph) la vie parasitaire a surtout pour conséquence la réduction de l’armature de la trompe et n’affecte que très peu la morphologie générale. La ressemblance entre eux de ces Lumbriconéréidés à parapodes privés de cirres dorsaux est telle qu'ilest souvent impossible de les reconnaître à leurs caractères extérieurs seuls ; il faut recourir à l’étude de l’armature de la trompe. Toutefois le genre Vinoe Kinberg, dont une espèce, la Vinoe Kinbergi a été décrite et figurée avec soin par Ehlers (1), avec ses expan- sions digitées fixées sur la face postérieure du lobe sétigère, constitue, à un certain point de vue, une transition entre les formes abranches et les formes branchifères, et peut-être mème, à cause du développement de l’armature buccale, entre les Lumbriconéréidés et les Eunicidés. Quantaux genres à cirre dorsal foliacé, dont Edmond Perrier (2) fait une tribu spéciale, celle des Lysaretæ, ils forment également un groupe très homogène. Si l’on tient compte de ce fait, que les courtes antennes chez les genres quien sont munis, sontinsérées à la partie postérieure du prosto- mium, qu’elles peuvent être recouvertes parle premier segment à l’intérieur duquel celui-ci peut se rétracter en partie, on voit qu’il peut se produire des confusions entre les genres de ce groupe. Une revision de ce dernier est des plus désirables; elle amènerait vraisemblablement à la réduction du nombre de ces genres qui présentent entre eux une étroite affinité. Par leur appareil masticateur, les Lumbriconéreidés à cirre dorsal fo- liacé semblent, malgré la moins grande simplicité de leur morphologie générale, être plus rapprochés de la souche ancestrale des Euniciens que ceux dont le parapode ne présente qu’un eirre dorsal rudimentaire. (1) E. Euzers, Florida-Anneliden (Memoirs of the comparative Zool. at Harvard College in Cam- bridge, 1887, t. XV, p. 105-106, Taf. XXXIL, fig. 1-9). (2) Epmonn Perrier, Traité de Zool., p. 1632. Lt 19 19 CHARLES GRAVIER. Des soies | Des branchies digitées fixées sur le lobe sétigère. Vinoe Kbg. | capillaires | accompa- | 4 paires de mâchoires...... Lumbriconereis | gnées de) | Blv. Gr. rev. | soiesen . Pas de | . . A . = croc ou de branchies. | ù paires de mâchoires...... Larymna Kbg soies com- (incl. Zygolo- posées. | bus Gr.). l'° paire de mäàchoires en D 4 paires | crocs;3supportsfiliformes, Zaranda Kbg. ‘& de 1" paire de mâchoires non en = : : ; . 3 mâchoires. crocs;2supportsfiliformes. Votocirrus = Schm. £ =) Mâchoires de la 3° et de la 4° 2 paire réduites à des crocs. Drilonereis © L Clpd. (de St- © | Des soies DEA ë 2 de Joseph char. = | capillaires S | limbées % ou 5 paires ee) / NE EE 5 : Ie Mächoires de la 3° et de la 4° seulement. de màchoires ; paire en plaques dentelées ; mâchoires de la 2° paire Inérales er an re Arabella Grube | (de St-Joseph char. emend. incl. Maclo- | via Gr.). les 2 premiers segments achètes. Lumbriconéréidés. 5 paires de mâchoires, le 1°" segment achète.... Aracoda Schm. ‘3 antennes / Supports de la mä- { 4 yeux; 6paires demächoires. DanymeneKbg. insérées choire supérieure 2. | à la partie | longsetfiliformes. ( 2 yeux; 5 paires de mâchoires. alla À. Costa. É postérieure = | du pros- | Supports de la mâchoire supérieure courts, en g tomium. formeide plaque ETES RRPESREre cc L7ySAre ee © = 3 antennes recouvertes par le prostomium ; organes nucaux for- e mant 2 lobes volumineux en arrière des antennes......... Aglaurides Sav. Ehl. Niantennes/ NMNOrPanesS MUCAUN SPP PEER PRE ER TE Œnone Sax. :Mächoire inférieure assez développée (parasite | ou commensal des Syllidiens)......."."."… Labrorostratus de St-Joseph. SRE | Mächoire inférieure assez réduite (parasite ou com- mensalidenlatBonellie) ses eee Oligognathus Spengel. 2: NT € Fr. Pasd'yeux. Wiren. Formes parasites ou commensales. | Parasite ou commensal de la Terebellides Strômii. //aematocleptes ANNÉLIDES POLYCHÈTES DE LA MER ROUGE. 223 III. Séaurocéphalidés. — La tribu des Staurocéphalidés est formée par le seul genre Sfaurocephalus Grube (Anisoceras Grube, Prionognathus Keferstein), dont le prostomium est muni d’une paire d'antennes et d’une paire de palpes, et dont les parapodes possèdent un eirre ventral et un cirre dorsal formé d’une partie basilaire soutenue par un acicule et d’un article terminal. Par l’ensemble de leurs caractères extérieurs, les Staurocéphalidés pa- raissent réaliser un type plus évolué que celui des Lumbriconéréidés ; cependant, par l’armature de leur trompe, dont la mâchoire supérieure est formée de très nombreuses pièces disposées en rangées longitudinales, peu ou point différenciées les unes par rapport aux autres, ils représen- tent un type plusprimitif que celui des Lumbriconéréidés, ainsi que Pruvot et Racovitza l’ont fait remarquer avec raison. Cette manière de voirsemble plutôt confirmée par le cas de l’Ophryotrocha puerilis Claparède et Mets- chnikoff, dont l’évolution est encore si peu connue, et qui, avec ses ca- ractères larvaires, se rapproche à plusieurs égards des Staurocéphalidés : notamment parles appendices du prostomium, par la forme et la position des soies simples et des soies composées dans le parapode qui présente des rudiments de eirre dorsal et de cirre ventral. Comment les Staurocéphalidés ont-ils pu donner naissance aux autres Euniciens? Il estdifficile d'admettre queles Lumbriconéréidés descendent d’eux directement, car on ne peut même soupçonner la cause de la sim- plification morphologique qui aurait affecté les Lumbriconéréidés. Il semble plus probable que d’une même souche ancestrale seraient issus d’une part les Lumbriconéréidés et les Eunicidés et d’autre part les Stau- rocéphalidés. Par leur armature buccale, les Euniciens se rapprochent des Néréi- diens; mais ils correspondent certainement à un type moins évolué que ces derniers ; leur parapode n’a qu’une rame dorsale absolument rudi- mentaire, souvent indiscernable extérieurement, tandis que chez les Néréidiens, le parapode est nettement biramé. Leurs appendices bran- chiaux pourraient laisser croire qu'ils réalisent une sorte de transilion entre les Annélides errantes et les Annélides sédentaires ; mais ce carac- tère morphologique est en relation directe avec leur mode d'existence, 224 CHARLES GRAVIER. avec la tendance à la vie tubicole si accusée chez un grand nombre de représentants de la famille. Ii n’y a là qu’un phénomène de convergence. GENRE EUNICE Cuvier. EUNICE ApPxropitois PALLAS (1), var. Djiboutiensis. (PI. XIIL, fig. 63-67.) Deux individus de cette magnifique espèce ont été rapportés en 1897 de Djibouti par MM. le D° Jousseaume et Coutière. L'un d’eux, presque entier, a 40 centimètres de longueur et 10 millimètres de largeur, avec trois cents segments environ. L'autre, incomplet mais mieux conservé, de taille plus considérable, mesure 25 centimètres de longueur, 12 milli- mètres de largeur et compte cent soixante et onze segments sétigères; c'est à celui-ci, qui devaitattteindre au moins 50 centimètres de longueur, que se rapporte plus particulièrement la description qui suit. Une pig- mentation uniforme, de couleur ocre, couvre toute la surface du corps; la teinte se fonce progressivement en brun d'avant en arrière, jusque vers le 40° segment, à partir duquel elle demeure uniforme. Le prostomium, assez peu développé, est recouvert dans sa partie pos- térieure par le premier segment (pl. XII, fig. 63 et 64). Les deux lobes inférieurs (palpes labiaux de Pruvot et Racovitza), aussi larges que le 1” segment, sont peu profondément séparés sur la ligne médiane; au- dessus d’eux, les deux lobes supérieurs (palpes frontaux de Pruvot et Racovitza) très saillants, à contour elliptique, sont contigus, mais séparés complètement par un sillon médian bien marqué. Des cinq antennes, les trois médianes sont insérées presque au même niveau; les externes, un peu en avant de celles-ci. La région basilaire distincte, élargie, est masquée par la partie antérieure recouvrante du 1” segment qui est sup- posée enlevée dans la figure 64. Ces antennes, relativement courtes, sont sensiblement égales entre elles; elles s’effilent à leur extrémité distale ; les deux externes sont toutefois un peu plus courtes et plus trapues que les autres. Les yeux sont situés à la base des antennes moyennes et exté- rieurement à celles-ci. Le 1” segment, complètement nu, est sensiblement plus long que les (1) Parzas, Marina nova et rariora (Nova acta Acad. Scient. imp. petropolit., t. II, Petropol., 1788, p.229, Taf V, fig. 1-7). ANNÉLIDES POLYCHÈTES DE LA MER ROUGE. 225 trois segments réunis qui le suivent immédiatement. Son bord antérieur est rectiligne ; en arrière, il est à peine séparé du 2° segment; le sillon s’efface sur le milieu de la face dorsale. Il est profondément échancré sur la face ventrale. Une dépression latérale, qui aboutit au sillon limitant en arrière le 1” segment, circonscrit sur la face ventrale une sorte de lèvre inférieure ; la lèvre supérieure de lorifice de la trompe est formée par la base des palpes labiaux. Le 2° segment, également dépourvu de parapode, est très étroit. Un sillon situé immédiatement en avant de l’insertion du cirre tentaculaire, va rejoindre obliquement le sillon qui limite en avant le 1" sétigère ; sur la face ventrale, il n’y a donc pas trace de ce segment porteur des cirres tentaculaires. D'autre part, ce sillon oblique s’interrompt sur le milieu de la face dorsale. Les cirres tentaculaires sont courts, sans article basilaire distinct. Les parapodes sont fort saillants, surtout dans la partie antérieure du corps. Le cirre dorsal est long et épais, surtout dans les premiers segments; mais, même dans les segments où la branchie prend son maximum de développement (fig. 75), cet appendice, tout en se rédui- sant, conserve cependant des dimensions beaucoup plus considérables que d'ordinaire vis-à-vis de la branchie. Le mamelon sétigère, à section plus ou moins circulaire, forme une sorte de fourreau autour des soies ; le bord antérieur est un peu en retrait par rapport au bord postérieur. Il est traversé, dans sa portion centrale, par trois acicules disposés parallèlement l’un à l’autre. Le faisceau supérieur est formé par des soies simples de deux sortes. Les unes (fig. 74) sont longuement étirées en une pointe excessivement fine; elles présentent sur toute leur surface un pointillé extrèmement ténu. Ces soies, qui diffèrent profondément de celles que l’on trouve d'ordinaire dans ce faisceau dorsal chez les autres espèces d’£wrice, sont ici peu nombreuses; il n’y en a pas plus de deux ou trois par faisceau. Les autres soies sont les soies dites e7 peigne (fig. 7h). Ces soies, élargies à leur extrémité libre, ont également leur surface couverte par un pointillé homogène, sauf tout en avant, le long du bord un peu concave, où il reste une petite bande unie. Des cils très fins sont insérés sur NOUVELLES ARCHIVES bu Muséum, 42 série. — II. 29 226 CHARLES GRAVIER. autant de saillies assez régulièrement espacées ; ils ont tous la même longueur ; leur nombre est d’une douzaine environ par soie. Tandis que chez les autres espèces d’'£unice, ces soles en peigne sont rares et souvent même difficiles à obser- ver, elles consti- tuent ici presque à elles seules le faisceau supé- à rieur tout entier. À Cette prédomi- ( nance des soies en peigne esttout à fait exception- nelle. Le faisceau in- férieur compteun NX {| grand nombre de soies composées encapuchonnées (fe 270) 0 hampe, au lieu 73 77 d'être renflée au sommet, comme c'est le cas habituel, est ici amincie; l'un des rostres est très saillant ; sa surface est couverte de fines ponctuations comme celle des soies du faisceau supérieur. La serpe, très courte relativement, porte deux grandes dents, entre lesquelles on en observe une troisième plus réduite. Le capuchon est médiocrement développé. Le cirre ventral est gros, trapu, très saïllant dans les segments anté- rieurs ; il diminue un peu de taille et s’effile à son extrémité quand on ANNÉLIDES POLYCHÈTES DE LA MER ROUGE. 227 s'éloigne du prostomium ; ilreste en saillie sur le mamelon sétigère dans toute la longueur du corps. La branchie se montre dès le 5° sétigère, où elle est représentée par trois digitations insérées à la base et au-dessus du cirre dorsal; elle grandit rapidement, et au 6° segment (second branchifère), il y a déjà onze ramifications. Elle se développe de facon à présenter jusqu’à vingt (et même plus) ramifications disposées suivant le mode penné. Le support commun aux digitations branchiales est très épais et contient un large vaisseau sur lequel se branchent les canaux qui parcourent les filaments branchiaux suivant leur axe. Quelques-uns de ces filaments, mais très exceptionnellement, se bifurquent un peu au-dessus de leur insertion. La soie aciculaire (fig. 77) ne commence à être visible qu'au 71° segment. Elle est située sur la face antérieure et à la base du mamelon sétigère. Il est possible que dans les segments antérieurs au soixante et onzième elle soit rétractée et invisible à la surface du faisceau de soies. Elle est très légèrement arquée au sommet, et elle porte trois dents, une termi- nale et deux latérales ; le capuchon est assez réduit. Elle est de couleur noire, sauf à son extrémité libre qui conserve une teinte claire. La mâchoire inférieure (Unterkiefer, Ehlers) est formée de deux longues pièces noires, fortement chitinisées, arquées, dont les extrémités posté- rieures, un peu rétrécies, sont divergentes (pl. XIII, fig. 65); les extré- mités antérieures sont calcifiées et blanches. Dans la mâchoire supérieure {Oberkrefer, Ehlers), la 1" paire de mâchoires (Zangen, Ehlers) est constituée (pl. XIIL, fig. 66), par deux solides crochets fortement recourbés l’un vers l’autre, épaissis dans leur région basilaire continuée en arrière par une pièce aplatie. La mâchoire droite de la 2° paire (Zahn, Ehlers) porte sur son bord interne six dents aiguës et longues, un peu recourbées ; les trois antérieures sont les plus grandes (pl. XIE, fig. 67). La mâchoire gauche ne présente que cinq dents. Les pièces de la 3° paire (Sageplatten, Ehlers) ont la forme normale ; la mâchoire droite compte huit dents bien développées sur son bord libre ; dans celle de gauche, la pièce ventrale a six dents et la pièce dorsale, quatre dents. 228 CHARLES GRAVIER. En dedans des mâchoires de la 3° paire, il existe, de chaque côté, deux paragnathes, dont le plus externe est le plus grand. En outre, au-dessus des mêmes pièces, 1l existe, à droite et à gauche, une zone chitinisée noire. L'espèce dont les caractères viennent d’être indiqués paraît se rapporter à l'Eunice aphroditors Pallas. Ehlers (1) a décrit à nouveau la même espèce d’après des exemplaires provenant de Sydney. Il y a quelques différences à mentionner entre la forme d'Australie et celle de la mer Rouge. Chez la première, le 1” segment est largement échancré en avant, de façon à laisser voir la base des antennes et les yeux ; les cirres tentaculaires et les cirres dorsaux sont plus longs que dans la forme de Djibouti ; les soies du faisceau supérieur, qui sont coudées et limbées comme d'ordinaire chez les exemplaires de Sydney, ont ici une forme très spéciale. Les différences sont tout aussi grandes pour les soies en serpe du faisceau inférieur : au lieu d’être renflées, elles sont rétrécies au niveau de l’articulation; la serpe, au lieu de deux dents terminales, présente ici une troisième dent intermédiaire. La même espèce, recueillie par le Challenger à Sydney, à Port-Jackson et à Samboangan, à été réétudiée par Mac Intosh (2). Les figures données par cet auteur se rapprochent davantage de celles que m'ont fournies les exemplaires de Djibouti. Cependant, le cirre dorsal est plus trapu chez ceux-ci; la serpe des soies composées n’a que deux dents, de même que l'extrémité des soies aciculaires. Il n’est pas plus question dans la diagnose de Mac Intosh que dans celle d'Ehlers de ces longues soies capillaires si spéciales du faisceau supérieur. IT ÿ a également quelques différences sans grande importance dans l’armature de la trompe. Cette espèce existe dans toutes les mers indiennes; le premier exem- plaire a été apporté à Pallas des côtes de Ceylan. D'autre part, Grube (3) dit avoir eu entre les mains deux exemplaires de la mer Rouge, en dehors de ceux des Philippines ; un individu de Bohol ne mesurait pas (1) E. Eazers, Die Borstenwürmer, p. 306, Taf. XV, fig. 23-29. (2) W.-C. Mac Inrosn, Report on the Annelida Polychæta (The Voyage of H. M. S. Challenger, p- 282, pl. XXX VIII, fig. 16-17, pl. XXA, fig. 8-10). (3) En. Gruge, Annulata semperiana (Mémoires de l'Ac. impér. des Sc. de Saint-Pétersbourg, 7° sé- rie, t. XXV, 1878, p. 146-148). ANNÉLIDES POLYCHÈTES DE LA MER ROUGE. 229 moins de 1,131 de longueur et comptait six cent dix-huit segments. Ce superbe Eunicien semble offrir des variations assez grandes; en raison des différences qui ont été signalées ci-dessus, et surtout en raison des caractères particuliers des soies du faisceau supérieur, il y a lieu de considérer la forme de Djibouti comme une variété (Dyiboutiensis) de l'espèce type. EUNICE MARENZELLERI n. sp. (1). (PI. XIII, fig. 68-69.) Des deux individus de cette espèce rapportés, en 1897, de Djibouti, par MM. le D' Jousseaume et Coutière, le moins incomplet, auquel une partie assez notable de la région postérieure manque, mesure 14°",5 de longueur, la plus grande largeur étant de 5 millimètres, le nombre de sétigères, deux cent cinquante environ. La pigmentation brun rougeûtre est uniforme. Le prostomium (pl. XIII, fig. 68), est notablement moins large que le 1" segment dans lequel il semble enfoncé, à cause des saillies latérales du bord antérieur de ce dernier. Il offre à considérer deux lobes supérieurs (palpes fron- taux, Pruvot et Racovitza) très nets, échancrés en cœur dans la partie antérieure, rétrécis dans leur partie postérieure presque plane. Les lobes inférieurs (palpes labiaux, Pruvot et Racovitza), bien développés, débordent largement tant en avant que sur les côtés, et sont profondé- ment incisés sur la ligne médiane. Les antennes sont grèles et courtes ; la médiane, qui est la plus longue, atteint à peine le 1” sétigère quand elle est étendue sur le dos; elle s’insère sur les lobes supérieurs, tout à fait à la partie postérieure du prostomium. Les autres sont fixées sur les lobes inférieurs ; les externes, les plus courtes, un peu plus trapues que les autres, sont insérées très en avant. Aucune d'elles ne possède d'article basilaire distinct. Les deux yeux, pourvus chacun d’un eristallin net, sont situés au même niveau et un peu en dehors de la base des antennes moyennes (pl. XII, fig. 68). Le 1" segment est muni de deux prolongements latéraux qui recouvrent de chaque côté le prostomium. Il est presque aussi long que les trois (4) Dédié à M. le professeur E. von Marenzeller, auteur d'importants travaux relatifs aux Anné- lides Polychètes, 230 CHARLES GRAVIER. segments suivants réunis. Il ne porte aucun appendice et il est séparé du 2° segment par un sillon moins marqué, surtout sur les côtés, que celui qui sépare les segments postérieurs au second. Celui-ci, qui, comme le précédent, est dépourvu de parapode, ne porte que deux cirres tentacu- laires insérés dorsalement. Sur les sétigères suivants, les parapodes sont insérés plus dorsalement que chez un assez grand nombre d’espèces d'£unice; la face ventrale est au moins autant, sinon plus bombée que la face dorsale. Dans les premiers segments du corps, le cirre dorsal épais et court est soutenu par un faisceau puissant et serré d’acicules, au nombre d’une douzaine, au moins. Plus en arrière, dans la région bran- chifère (fig. 78), il se réduit beau- coup, s’effile à son extrémité et est traversé suivant son axe par un groupe moins nombreux d’aci- cules. Le mamelon sétigère est large, épais, mais peu proéminent; il présente, comme à l'ordinaire, deux lèvres dont l’antérieure est en retrait fortement dans les pre- miers segments non branchifères ; il est soutenu dans cette région par trois acicules puissants dispo- sés parallèlement les uns aux autres, mais non contigus. Le faisceau supérieur possède des soies simples de deux sortes : les unes (fig. 79) coudées, avec le maximum de largeur au niveau Fig. 78 à 82. du coude et une striation oblique très nette; les plus longues etles plus proéminentes de ces soies, qui sont de beaucoup les plus nombreuses, sont situées au sommet du faisceau ; ANNÉLIDES POLYCHÈTES DE LA MER ROUGE. 231 les autres soies, en peigne, de la forme ordinaire, au nombre de deux ou trois par parapode, se retrouvent dans la partie moyenne et même dans la partie postérieure du corps. Le faisceau ventral est constitué par des soies composées encapuchonnées (fig. 80). La hampe légèrement renflée à son sommet offre à sa surface des stries obliques assez profondément marquées. La serpe a une forme allongée et porte deux dents à pointe mousse à son extrémité distale; le capuchon est finement strié sur son bord libre. Dans la région branchifère, les soies sont moins nombreuses, etil n'y a plus qu’un acicule auquel s'ajoute, il est vrai, une soie aciculaire presque aussi puissante que lui. Dans les segments antérieurs, le cirre ventral, gros et court, est un peu en saillie sur le mamelon sétigère ; il se réduit notablement dans la région branchifère (fig. 78). La soie aciculaire (fig. 81) ne commence à être saillante qu’au 37° séti- gère. De couleur brun foncé, elle est un peu coudée au voisinage de son extrémité libre, mais non bidentée, comme c’est le cas le plus habituel; elle est légèrement étranglée au-dessous du sommet. La branchie commence au 28° sétigère: elle n'est d’abord qu’une simple éminence insérée sur la base du cirre dorsal; elle grandit peu à peu dans les segments suivants, à mesure que le cirre dorsal se réduit; finalement, elle devient un appendice extrêmement développé compara- tivement au cirre dorsal. Cette branchie, qui ne se ramifie point, se conserve dans toute la longueur de l'individu étudié ici, auquel il manque une notable fraction de la région postérieure. La mâchoire inférieure (Unterkiefer, Ehlers) se compose de deux longues pièces (fig. 82), du type normal, calcifiées à leur sommet un peu arrondi. Dans la mâchoire supérieure (Oberkiefer, Ehlers), la 1” paire (Zangen) de mâchoires est constituée par deux crochets épais fortement recourbés / l’un vers l’autre à leur extrémité. Les deux pièces de la 2° paire (Zahn), dont le bord denté est rectiligne, ont chacune trois grandes dents (pl. XII, fig. 69); une quatrième dent est un peu plus marquée dans la mâchoire gauche que dans celle de droite. La mâchoire droite de la 3° paire (Sdgeplatten), arquée comme d'ordinaire, présente cinq dents sur 232 CHARLES GRAVIER son bord libre. La mâchoire gauche a trois dents à la pièce la plus dorsale et quatre à la plus ventrale. En dedans de chacune des mâchoires de la 3° paire, dorsalement par conséquent, il existe un paragnathe qui la continue en quelque sorte; on observe en outre, au-dessus de chacune de ces mâchoires, un épaississement chitineux noir, en forme de fuseau sphérique. La réduction de la branchie à un seul filament donne à l’£umice Marenzelleri une place tout à fait à part parmi les espèces qui, comme elle, présentent des palpes frontaux nettement délimités. EUNICE PERRIERI n. sp. (PI. XII, fig. 57-59.) Cette espèce peut acquérir d'assez grandes dimensions, atteindre et même dépasser 20 centimètres de longueur. L’exemplaire entier, qui servira de type dans la description suivante, mesure 9°",5 de longeur; le maximum de la largeur, qui est réalisé à l'extrémité du tiers antérieur du corps, est de 4°”, ; le nombre des segments sétigères est de deux cent cinquante environ. La face dorsale, dans le premier quart de l'animal, présente une colo- ration brun-marron, sous forme de mosaïque. Cette ornementation, qui se poursuit sur le prostomium et sur les palpes, rappelle celle que Pon observe chez un certain nombre d’Euniciens, notamment chez la Lysidice ninetta Audouin et Edwards, de nos côtes. Le prostomium, fortement échanceré en avant, se compose de deux gros lobes épais (palpes labiaux de Pruvot et Racovitza), arrondis en avant, fortement en saillie sur la face ventrale et constituant une sorte de lèvre supérieure à l’orifice buccal. Il n'existe pas de lobes supérieurs (lobes frontaux de Pruvot et Racovitza) distincts. On remarque seulement en arrière des antennes moyennes une ligne blanche peu marquée; mais il est bien difficile de reconnaître en elle la limite des lobes supérieurs en question. Les cinq antennes sont longues, incolores sur les deux tiers de leur longueur à partir de la base et colorées en brun sur le dernier tiers. Elles ont toutes une région basilaire bien marquée, un peu renflée (sur- tout pour les antennes moyennes), nettement séparée de la partie termi- ANNÉLIDES POLYCHÈTES DE LA MER ROUGE. 233 nale par un changement brusque de diamètre ; elles sont insérées sur un arc dont la concavité est tournée en avant et leur longueur croît réguliè- rement de chaque côté de l’antenne latérale à l'antenne médiane. Celle-ci est fixée dans une région déprimée, cordiforme, qui circonscrit autour de sa base une gorge assez profonde; l’échancrure se continue jusqu’à la limite postérieure du prostomium marquée elle-même par une dépression. Les yeux, de forme un peu allongée, sont situés à la base des antennes moyennes et extérieurement par rapport à elles. Le 1° segment achète et nu, presque aussi long que les deux segments suivants réunis, recouvre toute la partie postérieure du prostomium, comme le montrent les figures 57 et 58, planche XIT. Sur la face ventrale, Le même segment, qui forme une sorte de lèvre inférieure à l’orifice buccal, présente de chaque côté un lobe saillant. En arrière de l’échancrure médiane ventrale, on n’observe aucun de ces plissements post-buccaux si fréquents chez beaucoup d’Annélides errantes, notamment chez les Euniciens. Le 2° segment, également achète, un peu moins long que le troisième, porte sur la face dorsale deux cirres tentaculaires inarticulés, sans base distincte, plus courts et plus grêles que les antennes latérales. Le cirre dorsal (fig. 83 et 84)estinarticulé, légèrement renflé au-dessus de son insertion, mais sans article basilaire distinct. Dans les segments branchifères, il est notablement plus court que les filaments branchiaux. Le mamelon sétigère est arrondi, avec une pointe médiane saillante ; il est soutenu par trois acicules dans les segments antérieurs, deux dans les moyens, un seul dans les postérieurs; la pointe des acicules qui, lors- qu’ils sont multiples, sont contigus, est saillante. Les soies sont groupées en deux faisceaux. Dans le faisceau supérieur, les soies, qui sont de deux sortes, forment un faisceau compact; leur nombre est supérieur à vingt. Les unes (fig. 85), très saillantes, légèrement coudées, rappelant celles des Glycériens dans leur forme, ont leur plus grande largeur au niveau du coude et sont longuement étirées en une pointe grêle. Les bords ne présentent pas de serrature sensible. Les autres (fig. 86), plus courtes, sont très élargies à leur extrémité qui est aplatie, terminée par un grand nombre de pointes fines, points de départ d'autant de cannelures. Les deux pointes extrêmes sont très allongées et finement étirées. Ces soies sont les NOUVELLES ARCHIVES DU Muséum, 4° série. — IT, 30 234 CHARLES GRAVIER. : plus nombreuses dans la région moyenne du corps. Le faisceau inférieur ne possède qu'une seule sorte de soies composées, hétérogomphes (fig. 87). La hampe est fortementrenflée àäsonextrémité,avec unrostre pointu très saillant, striée obli- quement dans toute sa longueur; laserpe bidentée possède un limbe finement strié sur son bord libre. Le cirre ventral est une grosse lan- guette massive ar- rondie au sommet, qui devient plus grêle dans les seg- ments postérieurs ; il en est d’ailleurs ainsi chez beaucoup d’Euniciens. Les parapodes des. Fig. 83 à 88. quatre premiers sétigères sont insérés plus ventralement que les autres, surtout les trois premiers. Le cirre ventral y est beaucoup plus développé qu’en arrière; par contre, le mamelon sétigère y est plus réduit. Il est fort possible, ainsi que le pense de Saint-Joseph (1) que ces parapodes an- térieurs jouent un rôle important dans la locomotion. Au 23° sétigère, apparait une soie aciculaire ventrale, noire, très épaisse (fig. 88), recourbée à son extrémité bifide et limbée : cette soie fail avec les acicules du mamelon sétigère un angle aigu, inférieur à 19° (fig. 84). Elle existe à tousles segments, à partir du 23°. Dans larégion (1) Baron de Sair-Josepx, Les Annélides Polychètes des côtes de France (Manche et Océan), (Ann. des Sc. nat., Zool., 8e série, t, V, 1898, p. 248). ANNÉLIDES POLYCHÈTES DE LA MER ROUGE. 235 postérieure du corps, les segments sont séparés par une ligne rougeûtre, tant sur la face dorsale que sur la face ventrale. Les branchies ne commencent qu’au 16° sétigère. À ce segment, la branchie est réduite à un filament ; au 17°, il y en a trois qui s’insèrent à la base même du cirre dorsal et au-dessus de lui. Ces branchies s’allon- gentet se ramifient dans les segments qui suivent pour devenir, au 46° sé- tigère, de la forme représentée dans la figure 84. Dans les individus de taille moyenne, comme celui qui est décrit ici, le nombre des filaments n’est jamais bien considérable et ne dépasse guère cinq ou six. Mais dans les exemplaires de grande taille, d’une vingtaine de centimètres, ou même plus, les branchies se montrent plus complexes et comptent jusqu’à vingt filaments en disposition pectinée. Ces organes se simplifient à nouveau, puis disparaissent graduellement dans la dernière portion du corps ; les trois ou quatre derniers segments sont seuls dépourvus de filaments branchiaux. Les cirres anaux sont subulés; leur longueur est égale à celle du pygi- dium et du dernier sétigère réunis. La mâchoire inférieure (Unterlrefer, Khlers) est formée de deux pièces sensiblement rectilignes, élargies dans la région antérieure, terminées en avant par une surface tranchante non dentée, contiguës sur la ligne médiane ventrale, de couleur foncée, sauf sur leur bord interne qui est jaune. Dans la mâchoire supérieure (0berkiefer, Ehlers), la 1” paire (Zangen, Ehlers) consiste en deux gros crochets recourbés l’un vers l’autre par leur pointe (pl. XII, fig. 59); la 2° paire (Zahn, Ehlers), dont le bord denté est rectiligne, présente cinq dents inégales à droite, quatre à gauche; la troisième est la plus forte, à partir de l'extrémité supérieure de la mâchoire; la 3° paire (Sageplatten, Ehlers) est formée, à droite, d’une pièce avec un bord denté à six divisions, à gauche, de deux pièces dont l’une, la plus dorsale, a quatre dents, l’autre, six dents. En dedans de la première est un gros paragnathe terminé en pointe mousse, auquel fait suite une lame chitineuse courbe ; la pièce unique de droite est surmontée par un capuchon chitineux en forme de croissant, et est continuée dorsalement par une lame fortement chitinisée de couleur brune. 236 CHARLES GRAVIER. L'Eunice L'errieri se range à côté de l'Ewnice collaris Grube Ehrenberg, de l'Eunice dilatata Grube, de l’Evnice impexa Grube, de l’Euwnice ma- crobranchia Schmarda, etc., c’est-à-dire avec les espèces chez lesquelles les branchies s'étendent jusqu’au voisinage de l’extrémité postérieure du corps, ne semontrent qu’en arrière du 12"segmentet dont les antennes ne sont pas segmentées, c’est-à-dire dans le groupe II, division C, sub- division # de Grube (1). EUNICE Fauveut n. sp. (2). (PI. XII, fig. 60.) Cette espèce, rapportée en 1894 de Suez par M. le D' Jousseaume, peut atteindre et peut-être même dépasser 30 centimètres de longueur, la plus grande largeur étant de 9 à 11 millimètres, sans les parapodes, de 11 à 13 millimètres, parapodes compris. La pigmentation, de couleur brune, est assez peu marquée et n'existe que dans la partie antérieure du corps; elle est le plus intense sur les palpes. Les antennes ont une ornementation des plus caractéristiques. Le prostomium (pl. XII, fig. 60) est relativement peu développé; il est divisé en deux lobes séparés par une échancrure médiane antérieure continuée par une dépression longitudinale; ces lobes forment en quelque sorte la lèvre supérieure de l’orifice buccal sur la face ventrale. Il n’y a aucune indication de lobes frontaux. Les antennes sont longues et grêles, non articulées. L’antenne médiane étendue sur le dos s’étend jusqu’au 5° sétigère. Toutes présentent un cer- tain nombre de bandes teintées en ocre brun foncé, séparées par des inter- valles de même longueur à peu près, non pigmentés. Cette ornementa- tion est surtout marquée sur l’antenne médiane et les deux antennes laté- rales. Ces antennes, insérées sur un article basilaire plus large, sont dis- posées suivant un arc de cercle à court rayon, à concavité tournée en avant. Les yeux à contour circulaire, avec un cristallin très net, sont situés comme d'ordinaire, à la base des antennes moyennes et extérieurement à elles. (1) Eo. Grure, Familie Eunicea (Jahresber. der schles. Gesellsch. für vaterl. Cultur, 1877, 1. LV, p.100). (2) Dédié à M. P. Fauvel, auteur de plusieurs mémoires très intéressants relalifs aux Polychètes. ANNÉLIDES POLYCHÈTES DE LA MER ROUGE. 237 Le 1” segment, absolument nu, est notablement plus long que les deux segments qui le suivent immédiatement, un peu moins que les trois segments suivants réunis. Il recouvre la partie postérieure du prosto- mium ; latéralement, 1l possède deux expansions saillantes ; il est pro- fondément échancré sur la face ventrale. Le 2° segment, dépourvu de pa- rapodes, possède deux cirres tentaculaires insérés dorsalement, un peu Fig. 89 à 93. étranglés à leur base et s'étendant jusqu’au 5° sétigère lorsqu'ils sont ra- battus sur le dos. Le cirre dorsal, dans les segments antérieurs, non branchifères (fig. 89), est très développé; il s’amoindrit fortement, s’aplatit et se renfle un peu à la base dans les segments branchifères (fig. 90). Le mamelon sétigère est arrondi et présente deux lobes antérieurs et un postérieur juxtaposés. Dans les segments antérieurs, il est soutenu par un groupe de quatre acicules noirs, contigus. Bien en arrière, là où les branchies sont bien développées, il n’y à plus qu’un acicule, auquel s’adjoint, il est vrai, une soie aciculaire. [lporte deux faisceaux de soies. Dans le faisceau dorsal, les soies, très nombreuses et simples, sont de deux sortes. Les unes, plus ou moins longues et saillantes, coudées, se terminent en une pointe effilée. Les autres, plus rares, beaucoup plus 238 CHARLES GRAVIER. srèles, dites soies en peigne (fig. 91), sont très élargies à leur extrémité qui présente une série de pointes fines correspondant à autant de cannelures très serrées et très ténues. Les deux pointes extrêmes, celle de l’un des bords surtout, sont plus développées. Dans le faisceau ventral, les soies, toutes composées, sont aussi fort nombreuses. La hampe (fig. 92) estrenflée au sommet, terminée en pointe mousse, striée obliquement avec denticulation sur le bord correspondant au rostre saillant. La serpe bidentée est encapuchonnée et finement ser- ratulée sur le bord libre. La soie aciculaire (fig. 93), qui fait un angle aigu avec l’acicule qu’elle croise à sa partie postérieure, apparaît au 39° sétigère ; son extrémité encapuchonnée n’est pas bifide, comme c’est le cas ordinaire. La première branchie se montre au 17° sétigère, comme un petit ma- melon inséré sur le cirre dorsal. Ce mamelon s’allonge rapidement et se ramifie très régulièrement suivant le mode penné. L’axe sur lequel s’in- sèrent lesfilaments branchiaux s’épaissit fortement et présente même sur le côté externe de légers bourrelets correspondant au niveau de l'insertion des ramifications. Il reste toujours fixé sur le cirre dorsal, près de la base de ce dernier, de sorte que la branchie, malgré un développement très prédominant, paraît toujours être une dépendance du cirre dorsal (fig. 90). Les branchies se simplifient graduellement dans la partie postérieure du corps et ne sont absentes que dans les derniers segments. Les cirres anaux sontgrèles, et aussi longs que les dix dernierssegments du corps, au moins. La mâchoire inférieure est formée de deux pièces très longues, élargies et épaissies en avant, et qui se terminent par un biseau peu saillant ; en outre, la pièce se continue latéralement par une crête chitineuse qui s'étend jusqu’à la musculature de la mâchoire supérieure. Dans la mâchoire supérieure, la 1" paire de pièces (Zangen, Ehlers) consiste en deux crochets épais recourbés en dedans, se reJoi- gnant en arrière par leur région basilaire. La 2 paire (Zahn, Ehlers) est constituée par deux puissantes mâchoires, avec quatre dents, dont la deuxième plus développée, à droite, comme à gauche. Dans la 3" paire (Sageplatten, Ehlers), la pièce de droite, en forme de croissant, ANNÉLIDES POLYCHÈTES DE LA MER ROUGE. 239 compte septdents sur son bord libre ; la mâchoire gauche comprend deux pièces, l’inférieure, avec trois dents malindiquées, la supérieure (dorsale), avec deux dents dont la plus dorsale est la plus forte. Au-dessus de cha- cune des mâchoires de la 3° paire, il existe un paragnathe très développé, presque aussi puissant que la mâchoire droite. Ventralement et dorsale- ment, la 5° paire de mâchoires se continue à droite comme à gauche par un rebord uni fortement chitinisé. Par l’ornementation spéciale des antennes, l’£unice Fauveli est à rap- procher de l'£unice macrobranchia Schmarda (1), du cap de Bonne-Espé- rance. Mais chez cette dernière espèce, les deux lobes du prostomium sont moins saillants et ne sont pas échancrés sur la ligne médiane. Le 1" segment est relativement plus long; les antennes sont plus courtes, la médiane atteignant à peine le 2° sétigère. Les soies simples du faisceau supérieur sont beaucoup plus longues et plus saillantes que chez l'Eunice Fauveli; les soiïes en peigne s’élargis- sent beaucoup plus à leur extrémité libre. Les soies en serpe surtout sont très dissemblables, tant dans la hampe que dans la serpe. Enfin, il ya entre les deux espèces des différences notables dans la forme générale de l’armature buccale et notamment dans celle des mâchoires de la 2 paire. EUNICE PERIMENSIS n. sp. (PI. XII, fig. 61 et 62.) Cette espèce, qui a été recueillie par M. le D° Jousseaume en 1894, à Périm, peutatteindre d'assez grandes dimensions. L’un des rares individus entiers qui aient été rapportés mesure 14 centimètres de longueur avec une largeur de 5 millimètres ; celui qui a servi de type à la description suivante, réduit à la partie antérieure du corps, a une largeur de 6 milli- mètres et était donc de plus grande taille. Sur la face dorsale, le tégument est coloré en jaune brun très vif; sur ce fond, de petites taches blanches allongées transversalement se détachent vivement et sont à peu près uniformément réparties. Cette ornementation, qui s’étend sur les palpes, s'atténue un peu à quelque distance du prostomium; elle est également beaucoup moins marquée (1) L.-K. Scuwarpa, Neue wirbellose Thiere, zweite Hälfte, p. 130, Taf. XXXIU, fig.258, Leipzig, 1861. 240 CHARLES GRAVIER. sur la face ventrale. Sur les antennes et sur les cirres tentaculaires, les petites taches blanches se fusionnent latéralement, ce qui donne à l’orne- mentation de ces appendices une apparence de rayures transversales un peu irrégulières. Le prostomium (pl. XIT, fig. 61) est divisé en deux gros lobes quadrila- ières séparés sur la ligne médiane par une profonde échancrure antérieure suivie d’un sillon assez profond. Sur ce prostomium, s’insèrent cinq antennes épaisses et courtes, avec un article basilaire, dont l’ornemen- tation est la même que celle du prostomium et différente par conséquent de celle de la partie terminale des antennes. L’antenne médiane n’est guère plus longue que le 1” segment. Les deux antennes moyennes sont un peu plus courtes; extérieurement à leur base est situé l’œ1l, bien développé, bombé, avec un cristallin net. Les deux antennes extrêmes s'insèrent presque directement au-dessus et un peu en dehors des antennes moyennes. Le 1” segment, dépourvu de tout appendice, est plus large que les deux suivants réunis ; il est légèrement échancré sur la ligne médiane ventrale. Le 2° segment, sans parapodes également, porte deux cirres tentaculaires assez longs, insérés latéralement, plus grêles et plus courts que les antennes, sans article basilaire. Sur un autre individu que celui qui est décrit ici, j’observe une curieuse anomalie (fig. 94). Ce 2° segment se dédouble dans la partie gauche de la région dorsale ; il porte à droite le cirre tentaculaire normal; à gauche, dans le sillon antérieur, le corres- pondant du précédent, et dans le sillon postérieur, deux autres cirres dont les insertions sont contiguës et dont l’antérieur est un peu plus court. Il y a ainsi un cirre tentaculaire à droite, comme d'ordinaire, et trois à gauche. De telles anomalies de segmentation ont été signalées chez les Euniciens, les Amphinomiens, les Sabelliens, les Oligochètes, etc., par divers auteurs, notamment par Cori (1), FI. Buchanan (2), Pruvot et Racovitza (3). (1) C.-J. Cort, Ueber Anomalien der Segmentirung bei Anneliden und deren Bedeutung für die Theorie der Metamerie (Zeitsch. für wissensch. Zool., 1892, 4er Bd, p. 569-578, Taf. XXV). (2) Fc. Bucmanaw, Peculiarities in the Segmentation of certain Polychætes (Quarterly Journal of microscopical science, 1893, 3° série, t. XXXIV, p. 529-544, pl. XLI). (3) G. Pruvor et E.-G. Racovirza, Matériaux pour la faune des Annélides de Banyuls (Arch. de Zool. expér. et génér., 1895, 3° série, t. IT, p. 399, fig. 4, p. 413, fig. 1). ANNÉLIDES POLYCHÈTES DE LA MER ROUGE. 241 Le cirre dorsal est plus développé dans la partie antérieure du corps que dans la région branchifère. Dans celle-ci, il existe, dans l’axe du cirre, un faisceau compact d’acicules fins et souples qui s'étendent dans toute la longueur de l’appendice, au nombre de six ou sept au moins (fig. 96). Le mamelon sétigère est large et court avec deux lèvres, une antérieure et une postérieure; celle-ci est en saillie sur la première; en avant, il est soutenu par deux acicules dis- posés parallèlement l’un à l’autre: plus en arrière, 1l n’y a plus qu’un seul acicule axial renforcé par une soie aciculaire. Le mamelon porte deux faisceaux de soies. Dans le faisceau supérieur, elles sont de deux sortes ; les unes sont des soies simples plus ou moins coudées et plus ou moins saillantes, du type normal; les autres sont des soies en peigne de forme un peu spéciale (fig. 97); la hampe est très grêle par rapport à la partie terminale aplatie, allongée en forme de spatule; les dents sont fines et longues; l’une des dents latérales est particulière- ment saillante. Dans le faisceau inférieur, on ne trouve que des soies composées très nombreuses. La Fig. 94 à 99. hampe renflée (fig. 98) est striée obliquement; la serpe bien développée est limbée avec deux dents antérieures ; le limbe offre une serrature bien accentuée. Le cirre ventral est un gros mamelon conique très large à sa base, effilé à son extrémité distale, en saillie sur le mamelon; sa taille se réduit un peu en arrière, dans la région branchifère. La soie aciculaire commence à se montrer au 27° sétigère. Elle est légèrement arquée dans NouveLLES ARCHIVES pu Muséum, 40 série, — II. 31 242 CHARLES GRAVIER. sa portion terminale, dont l'extrémité présente deux pointes mousses (fig. 99); elle fait un angle aigu avec l’acicule et est située à la partie inférieure du faisceau de soies en serpe (fig. 96). Les branchies apparaissent au 19° sétigère. Elles se compliquent graduellement en demeurant pectiniformes (fig. 96). Au 52° sétigère, elles possèdent sept ramifications. Elles s'étendent, en se simplifiant peu à peu, jusqu’à l’extrémité postérieure du corps. La mâchoire inférieure (Unterkiefer, Ehlers) est formée par deux pièces allongées (pl. XII, fig. 62), contiguës sur toute leur longueur, sauf en avant, où leurs extrémités élargies divergent; la chitinisation est parti- culièrement forte sur les bords de ces pièces. Dans la mâchoire supérieure (Oberkiefer, Ehlers), la 1" paire (Zangen) est constituée par deux pièces épaisses fortement arquées en avant, avec leurs pointes en regard. La 2° paire {Zahn) se compose de deux pièces asymétriques, comme cela a lieu chez un certain nombre d'espèces d’'Euniciens. La mâchoire droite a quatre dents, la première est à peine marquée, la seconde est de beaucoup la plus développée; la mâchoire gauche a également quatre dents, mais la première est aussi forte que la seconde. La mâchoire droite de la 3° paire (Sägeplatten) présente un bord libre qui n’est denté que dans sa région la plus dorsale; dans la mâchoire gauche, la pièce ventrale, la plus développée, porte cinq dents, la dorsale trois dents. Il existe un gros paragnathe de chaque côté, en dedans (dorsalement) des mächoires de la 3° paire, qui sont en outre surmontées chacune par un épaississement chitineux, noir, en forme de croissant. L'Eunice perimensis n. sp., caractérisée surtout par la forme trapue des antennes, se place dans le même groupe que l’Eunice Perrieri (1); par son ornementation, elle rappelle l'£wnice collaris Ehrenberg Grube et l'Eunice leucostict Grube. EUNICE Innica KiINBERG (2). (PL. XI, fig. 70.) Un individu entier de cette espèce, rapporté en 1897 de Djibouti par (1) Voy. page 232. (2) Kinserc, Ofvers. af K. Vetensk. Akad. Forhandl., 1864, p. 559. Eugenies Resa Ann., AR EXVE fig. 12. ANNÉLIDES POLYCHÈTES DE LA MER ROUGE. 243 MM. le D° Jousseaume et Coutière, mesure 28 millimètres de longueur, 0"",75 de largeur et compte quatre-vingt-deux sétigères. Il ne présente aucune pigmentation apparente. Le prostomium, médiocrement développé (pl. XIIT, fig. 70), est recou- vert dans sa partie postérieure par le 1” segment; son bord antérieur est à peine échancré. Les cinq antennes, disposées comme d’ordinaire, sont très puissantes ; la médiane étalée sur le dos atteint le 5° sétigère; Les deux moyennes, moins développées, ne présentent, pas plus que la précédente, de région basilaire distincte. Les yeux, assez grands, presque circulaires, sont extérieurs aux antennes moyennes, et un peu recouverts par le bord antérieur du 1” segment. Celui-ci, échancré sur la ligne médiane ventrale, est moins long que les deux segments suivants réunis. Le 2° segment, achète etapode comme le précédent, porte deux cirres tenta- culaires assez longs, sans région basilaire apparente. La forme générale du corps est grêle; les parapodes sont saillants, surtout en avant, et très largement espacés; les segments sont moins serrés que dans un certain nombre d'espèces du même genre. Dans le parapode (fig. 100 et 101) le cirre dorsal, très développé en avant, se réduit graduellement à mesure qu’on s'approche du pygidium. Le mamelon sétigère se termine en pointe arrondie; il est soutenu dans sa région axiale par deux ou trois acicules disposés parallèlement l’un à l’autre, presque contigus, un peu tordus, et dont les pointes sont sail- lantes au niveau du faisceau supérieur de soies. La lèvre postérieure du mamelon est un peu en saillie sur la lèvre antérieure. Le cirre ventral a la forme d’un mamelon court et trapu qui conserve la même physionomie d’un bout du corps à l’autre. Le faisceau supérieur est formé de soies simples de deux sortes. Les unes, légèrement coudées, sont terminées par une longue pointe effilée, très saillante ; elles sont fortement striées sur l’un des bords. Les autres, moins nombreuses, beaucoup plus grêles (fig. 102), ont une partie termi- nale graduellement élargie, coupée obliquement avec de longues et très fines dents disposées parallèlement les unes aux autres. Le faisceau inférieur est constitué par des soies composées hétéro- gomphes à serpe encapuchonnée (fig. 103). La hampe est renflée au 244 CHARLES GRAVIER. sommet et fortement striée. La serpe présente deux dents à pointe mousse, également développées. Le capuchon, strié dans sa région postérieure, a une forme exceptionnelle; il se termine, au-dessus de la serpe, en une pointe effilée très saillante. La soie aciculaire (fig. 104) est incurvée et renflée dans sa région médiane; elle porte trois dents, dont l’antérieure est peu dévelop- pée; la moyenne et surtout la pos- térieure sont beaucoup plus con- sidérables. Un large capuchon recouvre toute cette région anté- rieure. Un peu en arrière de celui- ci, on voit une gaine striée longitu- dinalement qui entoure toute la partie profonde de la soie, dont l’axe fait un angle aigu avec les acicules. Certains parapodes possèdent excep- tionnellement deux soies aciculaires disposées parallèlement l’une à Fig. 100 à 104. l’autre. La branchie apparaît dès le 3° sétigère par un appendice du cirre dorsal; elle se complique rapidement en restant nettement pectiniforme, de façon à présenter six ramifications au 16° sétigère (fig. 101); puis elle se simplifie graduellement pour disparaître complètement à partir du 28° sétigère. En ce qui concerne l’armature de la trompe, la mâchoire de la 2° paire (Zahn, Ehlers) porte six dents également développées, en série rectiligne, formant une scie régulière. Les mâchoires de la 3° paire, en forme de croissant, comme d'ordinaire, présentent de nombreuses dents fines sur leur bord libre. Tout cet appareil est de dimensions réduites, blanchâtre, très faiblement chitinisé. Le bord denté seul est coloré. Il s’agit proba- blement ici d’un individu jeune. ANNÉLIDES POLYCHÈTES DE LA MER ROUGE. 245 L’Eunice indica, si nettement caractérisée par la pointe allongée du capuchon des soies composées, décrite brièvement par Kinberg, a été recueillie plus tard par Semper aux Philippines; Grube (1) en a fait connaître les caractères d’une manière plus complète, mais sans donner aucune figure. L'individu décrit par Grube, de même longueur que celui de Djibouti, avait une forme beaucoup plus trapue (2° ,5 de largeur sans les rames). D'autre part, l'antenne médiane très puissante n’atteint pas toutefois, chez l’exemplaire de la mer Rouge, la longueur exceptionnelle que l’auteur allemand signale; d’après Grube, cet appendice s’étendrait jusqu'au 19° segment. Mais les autres caractères si spéciaux de cette espèce, notamment la forme des soies composées, l’apparition de la première branchie au 3° segment sétigère, la disparition de cet organe respiratoire à partir du 29° segment, le médiocre développement de l’armature buccale, sont tellement concordants qu’il n’y a pas de doute à conserver quant à l'identité des deux espèces. Grube n’a pas observé les soies aciculaires, qui ontcependant ici une forme bien particulière ; il ne parle pas des soies en peigne du faisceau supérieur. EUNICE MuragiLis n. sp. (PL. XII, fig. 71-74.) Cette espèce a été rapportée de Djibouti en 1897 par MM. le D° Jous- seaume et Coutière. L’individu qui est décrit ci-dessous mesure 10,6 de longueur; le maximum de la largeur, qui est atteint vers la limite postérieure du premier tiers du corps, est de 5°"",95. Le nombre de segments sétigères est de cent quatre-vingt-quatorze. Une pigmentation jaune ocre recouvre le tiers antérieur du corps, tant sur la face dorsale que sur la face ventrale ; sur cette dernière, toutefois, elle est un peu atténuée. Le corps est aplati; la face ventrale est presque plane, surtout en avant. Le prostomium (pl. XIII, fig. 71), qui est recouvert en partie par le 1" segment, paraît assez peu développé ; aussi large que ce dernier, il est (4) En. Grue, Annulata semperiana (Mém. de l’Acad. imp. des Sc. de Saint-Pétersbourg, 1878, 1e série, vol. XXV, p. 151). 246 CHARLES GRAVIER. divisé en deux par une profonde échancrure médiane. Les cinq antennes sont disposées sur un arc de cercle ouvert en avant; chacune d'elles pré- sente une partie basilaire renflée; cet article basilaire de l’antenne médiane est masqué par le 1” segment; celui de l’antenne moyenne est particuliè- rement développé, plus que celui de l’antenne médiane; extérieurement à lui, on observe un œil de forme triangulaire, de taille médiocre. Les deux antennes extrêmes sont insérées un peu extérieurement, presque immédiatement au-dessus des deux moyennes. Chez un autre individu de la même espèce, de taille un peu plus considérable (longueur : 12,5 ; largeur maximum : 6"”,5; nombre de segments sétigères : deux cent trente), j'observe une curieuse anomalie des antennes (pl. XIII, fig. 74). Celles-ci, au nombre de six, sont insérées, comme d’ordinaire, sur un arc de cercle tournant sa concavité en avant. Les deux antennes médianes jumelles s’insèrent sur un article basilaire unique ; les deux moyennes sont beaucoup plus fortes que les précédentes; les deux latérales sont un peu plus courtes, mais aussi grosses que les moyennes (1). Le 1” segment est achète, nu, aussi long que les deux suivants réunis. Le bord antérieur dorsal est rectiligne ; de chaque côté, il existe un lobe saillant, et sur la face ventrale une profonde échancrure médiane. Le 2° segment est séparé du précédent par un sillon qui s’atténue latéra- lement; il porte seulement deux cirres tentaculaires insérés dorsalement, un peu étranglés à leur base, plus courts et beaucoup moins gros que les antennes latérales. Le parapode est surmonté par un cirre dorsal qui est particulièrement développé dans la région antérieure, non branchifère, du corps (fig. 105), et que tout un paquet de fins acicules groupés en un faisceau compact parcourt dans presque toute sa longueur. Le mamelon sétigère (fig. 105 et 106) estarrondiet présente deuxlèvres, l’une antérieure, l’autre postérieure, en saillie sur la précédente. Il est soutenu par deux ou trois acicules disposés parallèlement l’un à l’autre ou même contigus, dont les pointes proéminent sur les lèvres. Il porte deux faisceaux de soies. Le faisceau supérieur est composé de soies (1) De Sainr-Joserx a constaté une anomalie du même ordre chez la Diapatra neapolitana, D. Ch. (Annélides polychètes des côtes de France Ann. des Sc. nat., 8 série, t. V, 1898, p. 246). ANNÉLIDES POLYCHÈTES DE LA MER ROUGE. 247 simples, coudées, plus ou moins longues, striées obliquement, et de soies en peigne graduellement élargies jusqu’au bord pectiné, avec une des dents latérales très allongée (fig. 107). Le faisceau inférieur est constitué par des soies composées encapuchonnées, du type normal (fig. 108). La hampe striée obliquement et fortement, est renflée au sommet; la serpe est bidentée, la serrature du bord interne du limbe, énergiquement indiquée. Le cirre ventral est épais, massif, presque aussi développé que le ma- ‘E melon, au moins dans la partie anté- rieure du corps, étiré brusquement en pointe mousse à son extrémité ; il estrelativement moins développé dans $0u la région postérieure du corps. C’est au 22° sétigère qu’apparaît la 8 première soie aciculaire (fig. 109); elle est un peu arquée à son extrémité Fig. 103 à 109. libre, plus fortement teintée que le reste, et porte deux petites dents avec un limbe rudimentaire: elle est striée en long dans sa partie profonde. La branchie commence au 17° sétigère par deux petites expansions surmontant le cirre dorsal et insérées à la base de ce dernier; elle se complique rapidement en devenant pectiniforme, avec de dix à douze ramifications latérales qui ne prennent, sur aucun segment, une grande longueur. Les branchies se continuent, en se simplifiant, jusqu’à l’ex- trémité postérieure du corps. La mâchoire inférieure est formée par deux longues pièces s’élargis- sant d’arrière en avant (pl. XIIT, fig. 72), épaisses, fortement chitineuses, chacune avec une plaque calcaire recouvrant l'extrémité antérieure qu'elle dépasse un peu; ces deux pièces sont contiguës sur la ligne médiane. 248 CHARLES GRAVIER. La mâchoire supérieure comprend : 1° Une première paire de mâächoires (Zangen, Ehlers) composée de deux grands crochets recourbés l’un vers l’autre à leur extrémité anté- rieure, très épais, du type normal ; 2° Une seconde paire (Zahn, Ehlers) constituée par deux grosses plaques dentées intérieurement, dissymétriques, avec chacune quatre grosses dents inégales (pl. XIII, fig. 73) ; 3° Une troisième paire (Sageplatten, Ehlers) de mâchoires, complètement dissymétriques; la mâchoire droite, unique, porte cinq dents sur son bord libre ; la mâchoire gauche est formée de deux pièces, dont la plus dorsale porte trois dents et l’autre, quatre. Il existe, en outre, un épaississement chitineux noir, en croissant, au-dessus de chacune des màchoires de la 3° paire, et, de chaque côté, un paragnathe dorsal très développé, situé intérieurement par rapport à chacune de ces mêmes mâchoires, fixé dans une plage elle-même chitinisée à la surface. Il n’y a point, à la vérité, de différence bien tranchée entre ce soi-disant paragnathe et les pièces de la 3° paire de mâchoires; le bord libre n’est pas denté sans doute, mais c’est là une différence sans impor- tance. Le rôle physiologique doit être le même; ces paragnathes conti- nuent dorsalement l'arc masticateur formé par les mâchoires de la 3 paire. L'Eunice mutabilis n. sp., dont les branchies médiocrement développées n'apparaissent que vers le 17 ou le 18° sétigère, appartient au même groupe que l'£unice Perrierr (1). EUNICE EuLersi n. sp. (PI. XIII, fig. 75 et 76.) L'exemplaire incomplet de cette espèce a été rapporté en 1897 de Djibouti par MM. le D Jousseaume et Coutière. La longueur du fragment est de 27 miilimètres, la largeur, de 6. Le nombre des sétigères est de cinquante-trois. Le corps est d’une teinte claire et uniforme: il n’y a aucune pigmentation apparente. (4) Voy. page 232. ANNÉLIDES POLYCHÈTES DE LA MER ROUGE. 249 Le prostomium est moyennement développé (pl. XII, fig. 75) et re- couvert dans sa partie postérieure par le 1” segment. Les cinq antennes sont disposées suivant un arc de cercle ouvert en avant et présentent toutes une région basilaire distincte et élargie. Les trois médianes ont à peu près la même longueur; les externes sont un peu plus courtes. L'article basi- laire de l’antenne médiane est entièrement caché sous le bord antérieur du 1” segment ; il en est de mème, quoiqu'à un degré un peu moindre, pour les deux antennes moyennes. Les deux lobes du prostomium sont séparés par une profonde échan- crure médiane antérieure; 1l n'ya aucune trace de lobes supérieurs (palpes frontaux). Les yeux, de grandeur moyenne, sont situés à la base des antennes externes, et intérieurement par rapport à ces appendices. Le 1” segment, dépourvu de tout appendice, a une longueur à peu près égale à celle des deux segments suivants. Il présente son maximum de longueur sur les côtés. Le 2’ segment, sans parapode, porte dorsalement deux cirres tentaculaires assez longs. La face ventrale est bombée et non plate, comme chez un grand nombre d’espèces du même genre; les pa- rapodes sont insérés latéralement. Dans les segments antérieurs, le cirre dorsal est long et gros ; il se réduit beaucoup dans les segments branchifères (fig. 110). Le mamelon sétigère est moyennement développé, avec deux lèvres, l’une antérieure, l’autre postérieure, également proéminentes;ilest moins large en avant que dans la région branchifère. Dans la portion antérieure, non branchifère, 1l est soutenu par deux acicules disposés parallèlement à une certaine distance l’un de l’autre; dans la portion postérieure, il ne persiste qu'un seul acicule, renforcé, il est vrai, d’une soie aciculaire. Les soies simples qui forment le faisceau supérieur sont de deux sortes. Les unes, un peu coudées, plus ou moins saillantes, sont du type normal. Les autres, en forme de peigne (fig. 111) à leur extrémité distale élargie, présentent de nombreuses dents fines dont les deux extrèmes sont plus particulièrement développées et saillantes. Le faisceau inférieur ne ren- ferme que des soies composées encapuchonnées (fig. 112). La hampe renflée au sommet, avec un rostre pointu ettrès saillant, offre des stries obliques profondément marquées à sa surface. La serpe présente deux NouveLLes ARCHIVES Du Muséum, 4 série. — IT. 32 250 CHARLES GRAVIER. très grosses dents égalementsaillantes ; la serrature est fortement indiquée sur le bord libre du capuchon, surtout dans la région postérieure. je Le cirreventral «| estcourtettrapu, un peu en saillie sur le mamelon sétigère. La soie acicu- laire apparaît au 27° sétigère ; elle > DR | croiseàangleaigu l’acicule unique dans la région branchifère; elle est un peu incur- 113 vée et se termine par deux denis, Fig. 410 à 113. une terminale et une latérale plus forte (fig. 113), enveloppée par le capuchon. La branchie commence au 14° sétigère par un petit filament qui ne paraît être qu’une simple dépendance du cirre dorsal; elle se complique sans prendre le mode pectiniforme d'ordinaire si net chez la plupart des espèces du même genre. Les divers filaments branchiaux, à peu près de même importance, s’insèrent presque au même niveau, au-dessus du cirre dorsal (fig. 110). La mâchoire inférieure (Unterkiefer, Ehlers) est constituée par deux longues pièces, épaisses, fortement chitinisées, contiguës sur la ligne médiane de la face ventrale ; on remarque une crête ventrale de renfor- cement un peu en arrière du bord antérieur (pl. XIII, fig. 76). La 1” paire de mâchoires (Zangen, Ehlers) est constituée par deux forts crochets à pointe recourbée l’une vers l’autre. Dans la 2° paire (Zahn, Ehlers) la mâchoire droite compte quatre dents à peu près égales, sauf la postérieure qui est plus petite; la mâchoire gauche en a cinq; la plus antérieure est un peu en retrait; la taille des autres décroît d'avant en ANNÉLIDES POLYCHÈTES DE LA MER ROUGE. 251 arrière. Dans la 3° paire (Sageplatten, Ehlers) la mâchoire droite présente cinq dents également grandes; dans celle de gauche, la pièce la plus ventrale a six dents, la plus dorsale en a trois. En dedans de chacune des mâchoires de la 3° paire, il existe un gros paragnathe, et en outre, on observe un épaississement noir fortement chitinisé aussi, extérieurement et au-dessus de chacune des mêmes mâchoires. L'Eunice Ehlersin.sp. appartient au groupe des espèces chez lesquelles la branchie n'apparaît qu’en arrière du 12° segment (1). Par le dévelop- pement médiocre de cet organe qui ne prend pas le mode pectiniforme, de beaucoup le plus fréquent chez les espèces du même genre et par les caractères des soies, elle se rapproche de l’'£Æunice pycnobranchiata Mac Intosh (2) draguée par le Challenger, dans le détroit de Bass, sur la côte australienne. Celle-ci s’en éloigne d’ailleurs par d’autres caractères im- portants, notamment par la longueur plus grande et l'annulation des an- tennes et par l’armature buccale. EUNICE Cocraris EHRENBERG Grube (3). (PI. XIII, fig. 77.) Cette espèce, recueillie en premier lieu dans lamer Rouge par Ehrenberg et étudiée par Ed. Grube, fut trouvée plus tard aux Mariados, près de Manille, par Semper et décrite à nouveau par le même naturaliste (4). L’individu incomplet décrit ci-dessous, et auquel il ne manque qu'une faible partie de la région postérieure du corps, mesure 85 millimètres de longueur, 5 millimètres dans sa plus grande largeur, et compte deux cent quarante-cinq sétigères. L'espèce peut atteindre une taille beaucoup plus considérable : l’exemplaire des Philippines décrit par Grube avait 220 millimètres de longueur avec deux cent quinze segments. Le mode de pigmentation est si particulier qu’il permet à lui seul de (4) Voy. page 236. (2) W.-C. Mac Ixrosu, Report on the Annelida Polychæta (The Voyage of H. M. S. Challenger, 1885, pl. XXXIX, fig. 13-25; pl. XXIA, fig. 4-5). (3) En. GRuBE, Beschreibung neuer oder wenig bekannter von Herrn Ehrenberg gesammelter Anne- liden des rothen Meeres (Monatsber. der küniglich preuss. Akad. der Wissensch. zu Berlin, t. XXXIV 1869, p. 494). (4) En. GRUBE, Annulata Semperiana (Mém. de l’Acad. impér. des Sc. de Saint-Pétersbourg, T° série, t. XXV, n°8, p. 158, Taf. IX, fig. 3). 25 Ne CHARLES GRAVIER. reconnaître l’espèce (pl. XIIL, fig. 77). Le tiers antérieur du corps est coloré en rouge brun vif; de petites plages incolores se détachent nette- ment sur ce fond. Le 4 sétigère est dépourvu de pigmentation et tranche ainsi vigoureusement par sa teinte claire sur ceux qui le précèdent et ceux qui le suivent immédiatement. Dans la partie postérieure du corps, on remarque, sur la face dorsale, de petites raies rouges intersegmen- taires. Le prostomium, en partie masqué par le "segment, est divisé en deux par une profonde échancrure médiane ; il est pigmenté comme le premier tiers du corps, sauf sur les bords. Les antennes sont insérées sur un arc de cercle à concavité antérieure. L’antenne médiane, un peu plus longue que les deux moyennes, s'étend jusqu’au 4 sétigère ; comme pour celles- ci, sa portion basilaire est fixée au fond d’une dépression circulaire bien marquée du prostomium. Ces appendices, peu pigmentés, conservent sensiblement le même diamètre dans toute leur longueur et se terminent en pointe mousse. Les yeux, assez peu développés, sont situés, comme d'ordinaire, à la base des antennes moyennes et extérieurement à elles. Le 1” segment, qui ne porte aucun appendice, est presque aussi long que les trois suivants; il est fortement échancré tant sur la face dorsale que sur la face ventrale. Il recouvre la partie postérieure du prostomium. Le 2 segment, dépourvu de parapodes, est un peu plus étroit que le 1” sétigère ; les deux cirres tentaculaires, de dimensions moyennes, s’in- sèrent sur lui latéralement. Le cirre dorsal, dans la partie antérieure, non branchifère, du corps, est trapu, un peu effilé à son extrémité qui ne dépasse pas de beaucoup le sommet du mamelon sétigère; sa surface est parsemée de nombreuses petites taches pigimentaires brunes, de forme irrégulière. Dans la région branchifère, le cirre dorsal se réduit considérablement (fig. 114). Le mamelon sétigère a laforme d’un cône ; dansles premiers segments, il est soutenu par trois fins acicules disposés parallèlement les uns aux autres dans la région axiale ; plus en arrière, là où existe la soie acicu- laire, il n'y a plus qu'un seul gros acicule. Un gros lobe triangulaire situé en arrière des soies, forme la pointe du mamelon qui en porte deux faisceaux. Le faisceau supérieur est constitué par deux ANNÉLIDES POLYCHÈTES DE LA MER ROUGE. 253 espèces de soies qui, toutes, sont simples; les unes, coudées, de lon- gueur inégale, surtout développées à la partie supérieure du faisceau; Les autres, beaucoup moins nombreuses, en peigne, avec deux pointes extrêmes saillantes (fig. 115). Le faisceau inférieur est formé de soies composées encapuchonnées, en serpe (fig. 116); la hampe est renflée au sommet et couverte de stries obliques par rap- port à l’axe de la hampe; la serpe est bidentée, la pointe supérieure est mousse; le bord rectiligne du capuchon est strié obliquement. Le cirre ventral est court et trapu, un peu en saillie sur le mame- lon sétigère; comme le cirre dorsal, il est par- semé d’ungrandnombre depetitestachesbrunes, au moins dans la partie Fig. 414 à 118. antérieure du corps. La première soie aciculaire se montre au 23° sétigère; elle est recourbée fortement à son sommet qui porte une grosse dent latérale un peu bosselée, en pointe mousse, et une antérieure plus petite, coupée carré- ment en avant. Cette soie encapuchonnée (fig. 117), croise à angle aigu l'unique et puissant acicule qui soutient le mamelon sétigère, et dont l'extrémité est très saillante (fig. 114). Les branchies apparaissent au 15° sétigère sous la forme d’un double filament inséré sur la base du cirre dorsal. Dans les segments suivants, la branchie se complète par l’adjonction de deux autres filaments disposés, comme d'ordinaire, suivant le mode penné. Ce nombre de filaments n’est pas dépassé et réduit déjà à trois dans la région moyenne du corps, comme le montre la figure 114, correspondant au parapode du 254 CHARLES GRAVIER. 85° sétigère. Elles disparaissent complètement vers le 200° segment dans l'individu décrit ici. Les filaments branchiaux portent de petites taches pigmentaires de couleur très foncée. La mâchoire inférieure est constituée par deux longues pièces contiguës, faiblement chitinisées, molles, avec une petite plaque calcaire antérieure, terminée par un bord arrondi (fig. 118). Dans la mâchoire supérieure, la 1” paire de pièces (Zangen, Ehlers, est composée de deux crochets recourbés à leur sommet l’un vers l’autre, à région basilaire puissante. Dans la 2° paire (Zahn, Ehlers), les deux lames épaisses, très élargies à la base, présentent : celle de gauche, cinq dents dont les trois antérieures plus développées que les deux autres; celle de droite, quatre dents bien marquées et une cinquième rudimen- taire. Dans la 3° paire (Sägeplatten, Ehlers), à gauche, la pièce la plus dorsale qui est aussi la plus développée, a huit ou neuf dents fines sur son bord libre; l’autre pièce ne présente que quatre dents bien nettes; à droite, la pièce unique compte une dizaine de fines dents. Il existe un croissant chitineux noir au-dessus de chacune des pièces de la 3° paire de mâchoires, et en outre, de chaque côté, un paragnathe en dedans des mâchoires de la même paire. Ces paragnathes sont peu développés. Toute l’armature buccale est faiblement chitinisée; cela tient vraisemblablement à ce que l'individu étudié ci-dessus est Jeune. Cette espèce a d’abord été recueillie par Ehrenberg dans la mer Rouge, à Tor, au milieu des coraux; elle fut retrouvée plus tard aux Mariados près Manille par Semper, décrite à nouveau et figurée par Grube. Tandis que, dans sa première description, cet auteur signale l’absence de pigment sur le 6° segment (4° sétigère), il n’en est aucune- ment question ni dans la seconde diagnose, ni dans la figure 3 donnée à l'appui (pl. IX); cependant, ce caractère est extrêmement net. Grube fait remarquer que parmi les Eunices à antennes et cirres tentaculaires non annelés et à branchies pectiniformes, cette espèce se distingue parti- culièrement par l'apparition plus tardive des branchies (du 14° au 16° segment sétigère) et aussi par l'épaisseur des mêmes appendices et des cirres. 19 or Qt ANNÉLIDES POLYCHÈTES DE LA MER ROUGE. EUNICE FLaccipA GRUBE (1). (PI. XIV, fig. 83-86.) L'individu de cette espèce, recueilli en 1897 à Djibouti, par M. Cou- tière, qui sera décrit ici, est une femelle bourrée d'œufs bien développés, mesurant 35 millimètres de longueur, 2 millimètres de largeur et comptant soixante-sept segments sétigères. Il manque une notable partie de la région postérieure du corps. Sur la face antérieure du parapode, dans les derniers segments, on observe une tache brune; il n’y a aucune autre pigmentation apparente. Le prostomium, plus étroit que le 1” segment, est masqué en partie par ce dernier (pl. XIV, fig. 83). Il est divisé en deux lobes égaux par une dépression qui correspond à une échancrure médiane. Les cinq antennes sont insérées, comme d'ordinaire, sur un arc de cercle à concavité tournée en avant ; elles sont annelées, et, dans la portion moyenne et renflée de chaque anneau, il existe un petit bourrelet continu. L’antenne médiane, rabattue sur le dos, atteint presque le 3° sétigère et est composée d’une vingtaine d’anneaux. Les yeux, de forme singulière, sont très déve- loppés (pl. XIV, fig. 84) : ce sont deux taches brunes quadrangulaires de grandes dimensions, avec deux pointes qui encadrent la base des antennes externes ; la partie postérieure de ces organes est masquée par le 1” segment; chacun d’eux possède une lentille circulaire très nette. Le 1” segment, dépourvu de tout appendice, avec une échancrure médiane dorsale et deux échancrures latérales, est un peu plus long que les deux segments suivants réunis. Le 2° segment porte seulement deux tentacules de dimensions moyennes, de calibre uniforme dans toute leur longueur, sans base distincte, insérés dorsalement. Le cirre dorsal est bien développé (fig. 119); dans les premiers segments dépourvus de branchies, il présente deux saillies sur sa face supérieure, l’une dans la région médiane, l’autre au voisinage de l’extré- mité distale. Il se réduit un peu dans la région branchifère. Un faisceau de fins acicules soutient sa portion basilaire. (1) En. Gruge, Beschreibungen neuer oder weniger bekannter von Herrn Ehrenberg gesammel- ter Anneliden des rothen Meeres (Monatsber. der Kôünigl. preuss. Akad. der Wissensch. zu Berlin, 1889, t. XXXIV, p. 491). 256 CHARLES GRAVIER. Le mamelon sétigère, peu considérable, présente deux lèvres, l’une antérieure, l’autre postérieure; celle-ci est la plus saillante; il est soutenu dans sa région axiale par deux acicules contigus. Le faisceau dorsal est formé de deux sortes de soies simples; les unes, presque droites (fig. 121), peu ou point coudées, sont longuement étirées en une pointe acérée ‘et finement striées sur leurs bords; les autres (fig. 122), en peigne, élargies à leur extré- mité, ont leur bord libre découpé en dents très ténues dont l'une des extrêmes prend un développement exagéré. Le faisceau ventral est cons- titué par des soies composées hétérogomphes (fig. 123) encapuchonnées. La hampe, graduellement renflée à son sommet, a un rostre très saillant, au-dessous duquel on observe une fine striation oblique. La serpe est bidentée J0, au sommet ; le capuchon pré- sente quelques denticulations sur son bord libre. 121 Le cirre ventral est un Fig. 119 à 124. gros mamelon très trapu, presque aussi important que le lobe sétigère ; en arrière, dans la région branchifère, il s'étire en pointe au sommet. La soie aciculaire est incorporée au faisceau ventral de soies, et non fortement inclinée sur l’acicule et nettement séparée comme dans les autres espèces ; de plus, elle est à peu près incolore, de sorte qu’elle est assez difficile à voir et qu'il faut faire une préparation spéciale du parapode pour s'assurer de sa présence ou de son absence. Je ne puis donc préciser le rang du segment où elle apparaît, et qui est d’ailleurs ANNÉLIDES POLYCHÈTES DE LA MER ROUGE. 251 postérieur au 13° sétigère, dont le parapode est représenté dans la figure 120. Cette soie présente trois dents dont la postérieure est la plus forte ; légèrement arquée, elle est enfermée dans une gainestriée longitudi- nalement qui ne laisse libre que le dernier cinquième environ(fig. 124). La branchie commence à se montrer au 6° sétigère ; elle se complique rapidement et prend son maximum de développement du 12° au 45° segment. Puis, elle se simplifie graduellement et déjà sensiblement vers le 20° segment ; elle persiste cependant dans toute la longueur de l'individu étudié ici; elle est légèrement pigmentée en gris. La mâchoire inférieure (Unterkiefer, Ehlers) comprend deux pièces allongées du type ordinaire, très molles, à peine chitinisées, translucides. D'ailleurs, toute l’armature buccale de cette espèce n'offre qu’une très faible consistance. La mâchoire supérieure (Oberkiefer, Ehlers) a une première paire de mâchoires (Zangen) formée par deux crochets recourbés l’un vers l’autre, dont les parties basilaires sont contiguës; de couleur brune, ils sont absolument mous, à la différence de ce que l’on observe d'ordinaire. Dans la 2° paire de mâchoires (Zahn), qui offre à considérer une dissymé- trie frappante (pl. XIV, fig. 85), le bord denté de la mâchoire droite, sensiblement rectiligne, a huit dents, dont la deuxième, la troisième et la quatrième sont plus particulièrement développées; celui de la mâchoire gauche a cinq dents de même taille à peu près et une sixième à peine marquée. Dans la 3° paire (Saägeplatten), la mâchoire droite (à gauche dans la figure relative à l’animal fixé sur la face dorsale) compte une dizaine de dents régulièrement espacées sur son bord libre; dans la mâchoire gauche (à droite dans la figure 85), la pièce antérieure est de même forme, mais un peu moins grande que la mâchoire droite ; la pièce postérieure, beaucoup plus développée, recouvre la mâchoire de la 2° paire du même côté, sur plus de la moitié de la longueur de celle-ci, et possède des dents de plus grande taille. C’est cette seconde pièce qui est la plus caractéristique de toute cette armature à cause de ses dimen- sions relatives inusitées. Au-dessus des mâchoires de la 3° paire, de chaque côté il existe une zone chitinisée noire en forme de croissant. Il n’y à point d’autres paragnathes. NOoUVELLES ARCHIVES DU Muséum, 4° série. — II, 33 258 CHARLES GRAVIER. Deux autres individus, qui me paraissent appartenir incontestablement à la même espèce par l’ensemble de leurs caractères, présentent cependant quelques différences intéressantes à signaler par rapport à l'individu qui a été décrit ci-dessus (pl. XIV, fig. 86) : I. Les yeux, dont le développement est moindre, sont dépourvus de ces prolongements antérieurs qui encadrent la base des antennes externes ; IT. Les cirres tentaculaires sont un peu plus longs et annelés, comme les antennes. III. Les cirres dorsaux sont ici nettement annelés, tandis qu'ils ne présentent que quelques rares varices dans l'individu qui a été décrit en premier lieu. S'agit-il là d’une simple variété, ou bien les différences en question tiennent-elles à ce que l’individu qui a servi de type à la description est une femelle dont les œufs étaient très développés, voisins de l’état de maturité, qui aurait subi un commencement de métamorphose sexuelle ? le cas ne serait d’ailleurs pas isolé chez les Euniciens. On sait d’autre part que chez les formes épitoques mâles de Nereis, le cirre dorsal présente des varices semblables, mais plus nombreuses. L'espèce qui vient d’être décrite paraît se confondre avec l’£wruce flaccida de la mer Rouge, dont Grube a donné une description succincte non accompagnée de figures. Grube ne signale pas la forme particulière des yeux qui est cependant assez caractéristique. La soie aciculaire avec son extrémité tridentée et sa gaine, qui rappelle celle qu'on observe chez l’Eunice indica Kinberg (1) est également bien spéciale. L'auteur allemand ne dit rien de l’armature de la trompe. EUNICE GRUBEI n. sp. (PEAXIV is S71eL088) Cette espèce, rapportée de Djibouti en 1897, n’est malheureusement représentée que par un seul individu réduit à la partie antérieure du corps. Les éléments de la diagnose peuvent cependant être tirés de (4) Voy. page 244, fig. 104. ANNÉLIDES POLYCHÈTES DE LA MER ROUGE. 259 l’étude attentive de ce fragment long de 45 millimètres, large de 7 milli- mètres (y compris les parapodes), et qui compile 57 sétigères. La pigmentation uniforme, mais peu marquée, est jaune ocre. Le prostomium, profondément divisé en deux lobes par une incision médiane (pl. XIV, fig. 87), est recouvert dans sa région postérieure par le 1" segment, de sorte que les yeux et la partie basilaire des trois antennes médianes restent invisibles normalement. Les antennes sont insérées sur un arc de cercle à concavité tournée en avant; leur partie basilaire est un peu étranglée; elles présentent des constrictions régulièrement espacées. L’antenne médiane, la plus longue, ne dépasse pas sensible- ment le 2° sétigère lorsqu'elle est étendue sur le dos. Les yeux, de forme circulaire, sont situés extérieurement aux antennes moyennes, à la base de celles-e1. Le 1” segment, complètement nu, présente de chaque côté une saillie latérale bien marquée. Sa longueur égale presque celle des trois segments suivants réunis. Le 2° segment, très court, également dépourvu de parapodes, est séparé du premier par un sillon moins profond que celui qui le limite par rapport au troisième. Les cirres tentaculaires sont assez longs, et tout d’une venue, sans aucune annulation. Les cirres dorsaux des premiers segments sont relativement très longs et très saillants de chaque côté. Le cirre dorsal, très puissant dans les premiers segments, se réduit graduellement à mesure que la branchie se développe. Dans sa région basilaire, on observe un groupe de deux ou trois fins acicules con- tigus (fig. 125). Le mamelon sétigère, à contour arrondi, peu saillant dans les premiers segments, s’élargit dans la région branchifère (fig. 125 et 126); il est soutenu par deux acicules disposés parallèlement l’un à l’autre, mais non contigus. Le faisceau dorsal est formé de deux espèces de soies simples : les unes assez nombreuses relativement (fig. 127) en peigne, avec un petit nombre de dents, sept ou huit, à l’extrémité distale, les deux extrèmes et surtout l’une d'elles étant plus développées; les autres légèrement coudées, fines, plus longues, peu nombreuses. Le faisceau ventral est constitué par des soies composées encapuchonnées (fig. 128): 260 CHARLES GRAVIER. la hampe, un peu renflée au sommet et striée obliquement, a un rostre très saillant; la serpe est forte, recourbée à son sommet ; la seconde dent est à une certaine distance de celui-ei. Le capuchon assez étroit a un bord libre presque lisse. Le cirre ventral est un ma- melon trapu fort en saillie sur le lobe séti- gère, particulièrement dans les segments antérieurs. La soie aciculaire (fig. 129) apparaît au 27° sétigère. Elle est un peu recourbée au voisinage de son sommet, qui est bifide et enveloppé dans un capuchon. Elle fait un angle assez grand avec les acicules. La branchie se montre dèsle 3° sétigère sous la forme d’un filament inséré sur la base du cirre dorsal. Elle se complique PS ; TZ A) ue ensuite rapidement en se ramifiant suivant 126 Fig. 125 à 129. e le mode penné. Au 4 sétigère, elle a déjà trois ramifications ; au 5° sétigère, cinq ramifications ; au 11°, huit ramifications. Puis elle se simplifie, de sorte qu'au 37 sétigère (fig. 126), il n’y a plus que quatre ramifications. La mâchoire inférieure (Unterkiefer, Ehlers) comprend deux pièces chiti- neuses allongées (pl. XIV, fig. 88) graduellement rétrécies d'avant en arrière, contiguës sur la ligne médiane ventrale dans la région anté- rieure ; elles présentent une sorte de lobe arrondi en avant. Dans la mâchoire supérieure (Oberkiefer, Ehlers), la 1” paire (Zangen) se compose de deux gros crochets recourbés l’un vers l’autre, du type normal. Les deux pièces de la 2° paire (Zahn) portent chacune cinq dents bien développées, les deux postérieures étant cependant plus petites. Ces deux pièces ne sont pas symétriques, comme c'est le cas le plus général. Ainsi, la dent antérieure, réduite dans la mâchoire droite, est très forte dans celle de gauche. Les pièces de la 3° paire (Saägeplatten) ont également la forme habituelle. La mâchoire droite porte neuf dents sur son bord libre ; dans celle de gauche, la pièce la plus ventrale a sept ANNÉLIDES POLYCHÈTES DE LA MER ROUGE. 261 dents, la plus dorsale, six. Il existe de chaque côté deux gros para- gnathes fortement chitinisés, situés dorsalement par rapport aux mâchoires de la 3° paire; de plus, au-dessus de chacune des mêmes mâchoires, on remarque un épaississement chitineux en forme de croissant. | L'Eunice Grubei n. sp. est voisine de l’Ewnice longicirris Grube (1), rapportée par Ehrenberg, de Suez. Chez celle-ci, la segmentation affecte non seulement les antennes, mais aussi les cirres tentaculaires, les cirres dorsaux et les cirres anaux, tandis qu’elle est circonscrite aux antennes chez l’espèce de Djibouti. Les cirres tentaculaires, très longs chez l’'Eunice longicirris, peuvent atteindre chez elle le bord antérieur du prostomium rétracté ; leurs dimensions sont plus réduites chez l’£unice Grubei. En outre, chez la première, les branchies sont fort courtes, leur longueur atteignant ou dépassant peu la moitié de celle du cirre dorsal ; il n’en est pas ainsi chez la seconde. L'Eunice Grubei peut encore être rapprochée de l’£wrice rubra Grube (2) retrouvée à Key-West, et décrite à nouveau par Ehlers (3). EUNICE SIciciENsIS GRUBE (4). (PIX Mg-18 et) De cette espèce, un seul individu, incomplet, mais en bon état de conservalion, a été rapporté en 1897 de Djibouti par MM. le D° Jous- seaume et Coutière. La longueur du fragment est de 45 millimètres, la largeur la plus grande est de 2 millimètres ; en avant, elle n’est que de 1%°,5 ; le nombre des segments sétigères est de quatre-vingt-cinq. Il n’y a aucune pigmentation apparente. Le prostomium (pl. XIIL, fig. 78), est relativement bien développé. Une 1) Evo. Gruse, Beschreïbungen neuer oder weniger bekannter von Herrn Ehrenberg gesammelter Anneliden des rothen Meeres (Monalsber. der künigl. preuss. Akad. der Wissensch. zu Berlin, 1869, t. XXXIV, p. 492). (2) En. GRUBE, Annulata OErstediana (Vidensk. Meddel. fra den naturhist. Forening à Kjübenhavn for Aaret 1855. Kjôbenhavn, 1856-1859, p. 59). 3) E. Euers, Florida-Anneliden (Memoirs of the Museum of comparat. Zool. at Harvard College in Cambridge, 1887, t. XV, p. 87, Taf. XXVI, fig. 1-11). 4) Evo. Gruge, Actinien, Echinodermen und Würmer, 1840, p. 83. — Die Familien der Anneliden, p. 44-123. — Die Insel Lussin, 1864, p. 79. 2692 CHARLES GRAVIER. échancrure antérieure peu marquée, continuée par une dépression médiane assez profonde, le divise en deux lobes. Les cinq antennes sont disposées suivant un arc de cercle ouvert en avant et ne présentent pas d'article basilaire distinct. La médiane, beaucoup plus longue que les autres, s'étend au delà du 3° sétigère. Les yeux, d’assez grande taille, sont situés en dehors et un peu en arrière des antennes moyennes. Le 1” segment est profondément échancré sur la ligne médiane dorsale et ne recouvre aucunement le prostomium. Il est un peu moins long que les deux segments suivants réunis. Le 2° segment, dépourvu de parapode comme le précédent, est un peu plus long que le 1” séti- gère. Il porte deux cirres tentaculaires assez longs, grêles, sans partie basilaire distincte, insérés dorsalement. Dans la partie antérieure du corps surtout, les parapodes sont insérés près de la face ventrale aplatie qui forme une espèce de sole. Ce caractère, très accentué en arrière du prostomium, s’atlténue dans les régions moyenne et postérieure du corps. Les parapodes sont très peu saillants, sauf dans la première partie du corps, et largement espacés. Dans le parapode, le cirre dorsal relativement bien développé dans la portion antérieure du corps, s’atténue beaucoup dans la région bran- chifère (fig. 130). Le mamelon sétigère a une forme conique, à sommet arrondi, beaucoup plus surbaissé dans la région postérieure que dans la première partie du corps; la lèvre postérieure est en saillie sur l’antérieure. Il est traversé par un acicule axial dont la pointe fait saillie entre les deux faisceaux de soies. Le faisceau supérieur est formé par des soies simples, plus ou moins coudées (fig. 131), dont l’un des bords présente une serrature bien marquée. Je ne vois point de soie en peigne dans aucune région du corps. Le faisceau inférieur est constitué par des soies composées encapuchonnées (fig. 132). La hampe renflée au sommet est striée obliquement; la serpe présente à son extrémité distale deux dents contiguës à pointe mousse. Le capuchon assez grand est fortement strié sur son bord libre. Le cirre ventral a la forme d’un mamelon court et peu saillant. Je n’observe point de soie aciculaire. ANNÉLIDES POLYCHÈTES DE LA MER ROUGE. 263 La branchie est peu développée (fig. 130). C’est une simple expansion surmontant le eirre dorsal à partir du 61° sétigère, et dont les dimensions surpassent de peu celles que prend cet appendice dans les segments antérieurs. La mâchoire inférieure (Unterkiefer, Ehlers) comprend deux pièces allongées (fig. 133) calcifiées sur le bord interne, assez faiblement chitinisées sur Le reste de leur surface, un peu plus fortement cepen- dant sur une pointe triangulaire externe. Dans la mâchoire supérieure (Oberkie- lentbhlers Mes deux crochers dela 1” paire de pièces (Zangen), de forme normale, sont faiblement recourbés l’un vers l’autre. La 2° paire de mâchoires (Zahn) présente à droite (à gauche dans la figure 79, pl. XIIT prise sur l’animal fixé sur la face dorsale) deux dents large- JO ment espacées ; à gauche, trois dents dont | 43 la médiane est la plus développée. Cha- Fig. 130 à 133. cune de ces pièces est recouverte ventra- lement d’une sorte de plaque de renforcement. Les pièces de la 3° paire (Sägeplatten) ont la forme habituelle. Il existe un épaississement chitineux de couleur noire au-dessus de chacune des mâchoires de la 3 paire, celles-ci sont continuées ventralement par une bande chitineuse qui longe la mâchoire de la 2° paire de chaque côté, il y a enfin, de chaque côté, un paragnathe intérieur par rapport aux mâchoires de la 3° paire, dorsal, par conséquent. | L’'Eunice siciliensis Grube, trouvée en divers points de la Méditerranée, a été recueillie en outre par Semper aux Philippines, à Bohol(1). Ehlers (2) en a donné la description la plus complète, d’après des individus prove- (4) En. Gruge, Annulata Semperiana (Mém. de l’Acad. imp. des Sc. de Saint-Pétersbourg, 1878, 71e série, vol. XXV, p. 161). (2) E. Euzers, Die Borstenwürmer, p. 353, Taf. XVI, fig. 1-7. 264 CHARLES GRAVIER. nant de Fiume. L'individu de la mer Rouge a les antennes (surtout la médiane) beaucoup plus longues que ne l'indique la figure 1, planche XVI des Porstenwirmer. Mais les autres caractères, notamment la brièveté exceptionnelle du filament branchial unique dans les segments branchi- fères, la constitution de l’armature buccale et surtout celle des mâchoires de la 2° paire, attestent bien l'identité des deux formes. Ehlers (1) rapproche de l’£unice siciliensis, la fameuse £unice viridis Grube, dont la singulière forme épitoque est connue depuis longtemps sous le nom de Palolo (Voy. p. 216). EUNICE VaLipA n. sp. (PL. XIII, fig. 80-82.) La plupart des exemplaires de cette espèce, rapportée d’abord en 1894 de Périm, puis en 1897 de Djibouti, sont incomplets ; si l’on en juge par les dimensions des plus grands fragments, certains individus doivent atteindre une vingtaine de centimètres de longueur. Sur la face dorsale des sept ou huit premiers segments du corps, on observe une coloration brune particulièrement foncée sur le prostomium ; l’ornementation se présente sous la forme d’une mosaïque, comme c’est le cas chez un certain nombre d'Euniciens. Le prostomium (pl. XIIT, fig. 80), profondément échancré en avant, a sensiblementla même largeur que les premiers segments du corps. Il n’y a aueune indication de lobes supérieurs (palpes frontaux de Pruvot et Raco- vitza). Les cinq antennes sont insérées sur un arc de cercle à grand rayon, à concavité tournée en avant. Elles n’ont pas de partie basilaire distincte et leur longueur décroît de la médiane aux latérales. Celle-là, la plus longue, peut s'étendre jusqu'au 4° ou au 5 segment. Les yeux, de forme allongée, sont situés entre les antennes moyennes et les latérales. Le 1” segment échancré en avant ne recouvre aucunement le prosto- mium et est plus long que le segment suivant. Sur la face ventrale, il existe un sillon médian qui s’efface sur les côtés etqui semble indiquer que ce premier segment dépourvu, comme d'ordinaire, de parapodes, résulte (1) E. Eucers, Ueber Palolo (Eunice viridis Grube), (Nachriht. der k. Gesellsch. der Wissensch. zu Gôltingen, mathem.-physik. Klasse, 1898, Heft 4). ANNÉLIDES POLYCHÈTES DE LA MER ROUGE. 265 de la fusion de deux autres. Le 2° segment, achète comme le premier, est un peu plus long que le segment suivant; il porte deux cirres tenta- culaires inarticulés, sans base distincte, plus courts et plus grêles que les antennes latérales. Dans le parapode, le cirre dorsal, de longueur moyenne, est plus dé- veloppé dans la région antérieure que dans la région branchifère (fig. 134, 15° sétigère). Le mamelon sétigère, de forme arrondie, est aussi plus saillant dans la partie antérieure du corps que dans la partie postérieure ; il est sou- tenu par un acicule unique médian, dont la couleur se fonce d’avant en arrière et située au-dessous du fais- ceau supérieur de soies. Celui-ci est constitué par cinq ou six soies simples, coudéeslégèrement (fig. 135) avec des stries obliques sur chaque bord, formant un angle aigu dont l’ouverture est tournée vers l’extré- mité étirée en pointe. Je n’y aperçois aucune soie en peigne. Le faisceau inférieur est composé d’un certain nombre {qui ne dépasse pas quinze) de soies composées en- 136) hétéro- gomphes. La hampe, renflée au som- capuchonnées (fig. met, eststriée obliquement. La serpe présente à son sommet deux dents peu considérables. Le bord libre du capuchon est finement denté et strié. Nulle partje ne vois de soieaciculaire. Dans les parapodes de la partie an- OT 135 K SS NNNNNNNNNKKKKKKK IKKKKERKRX Fig. 134 à 136. térieure du corps, le cirre ventral est trapu ; dans larégion branchifère, ilse réduit fortementets’insère plus en retrait par rapport au mamelon sétigère. NOUVELLES ARGHIVES DU Muséum, 4° série. — IT, 34 266 CHARLES GRAVIER. Le dos est fortement bombé; la face ventrale est plane ou légèrement excavée ; elle est bordée de chaque côté par un bourrelet que constituent les parapodes insérés à un niveau très inférieur. Ceux-ci sont invisibles lorsque l'animal est fixé sur la face ventrale, au moins dans la région antérieure, où ils sont placés plus ventralement encore qu’en arrière. Le parapode du 1” sétigère, dont le cirre dorsal est bien développé, ne pos- sède qu’un mamelon sétigère rudimentaire. Les branchies ne se montrent que fort loin en arrière du prostomium, au 112° segment. Elles sont simplement formées par un appendice inséré un peu au-dessus du cirre dorsal, de même forme que ce dernier, qui, d’abord assez court, s’allonge progressivement d'avant en arrière, de façon à prendre au Lol" sétigère les dimensions représentées dans la figure 134. La mâchoire inférieure (Unterkiefer, Ehlers) est formée de deux pièces élargies fortement en avant, concaves, et tournant leur concavité vers l'intérieur du corps (pl. XIII, fig. 81) ; d’un blanc nacré, elles sont presque entièrement calcifiées; leur partie basilaire seule demeure chitineuse. Le bord externe de chacune des pièces de la mâchoire inférieure est replié, très épaissi et est creusé d’un sillon sur lequel s’insère un muscle moteur spécial. Le bord antérieur est convexe et présente quatre dents en avant et une saillie latérale interne. Dans la mâchoire supérieure (Oberkiefer, Ehlers), la 1° paire de mâchoires est formée (pl. XIIT, fig. 82) de deux gros crochets épais forte- ment recourbés en avant vers l’intérieur, avec un talon basilaire très déve- loppé. Les mâchoires de la 2° paire présentent chacune deux grosses dents à pointe mousse et une troisième dent à peine indiquée. Les mâchoires de la 3° paire sont assez réduites; leur bord libre présente deux dents seulement à la mâchoire droite (à gauche dans la figure relative à l'animal fixé sur la face dorsale), et autant à la pièce la plus dorsale de la mâchoire gauche. Il y a de chaque côté, intérieurement aux deux mâächoires de cette même paire, un paragnathe qui se prolonge assez loin en arrière ; dorsalement, et extérieurement, deux paragnathes plus déve- loppés du côté gauche de l’animal (à droite dans la fig. 82, pl. XIII) que du côté droit. Les mâchoires de la 3° paire ne peuvent pas fonctionner ici comme pièces masticatrices ; elles ne sont en somme que le bord ANNÉLIDES POLYCHÈTES DE LA MER ROUGE. 267 antérieur chitinisé d’un demi-cylindre musculaire formant une gaine qui enveloppe l’appareil masticateur constitué par les mâchoires des deux premières paires, et elles ne diffèrent pas sensiblement en somme des paragnathes qui les continuent en quelque sorte de chaque côté. Par les caractères particuliers de la mâchoire supérieure et notamment des pièces de la 2° paire (Zahn, Ehlers) l’'Euwnice valida se rap- proche de l’£wnice siciliensis Grube (1) dont elle diffère par la forme du prostomium, par celle des soies du faisceau supérieur, par celle de la mâchoire inférieure et par la longueur plus grande des filaments bran- chiaux. Par le médiocre développement des branchies, elle est également comparable à l’Æ£unice cirrobranchiata Mac Intosh (2), dont elle s'éloigne d’ailleurs par l’ensemble de ses autres caractères. GENRE MARPHYSA DE QUATREFAGES (Vausicaa Kinberg. — Nauphanta Kinberg). MARPHYSA MossamBica PETERS (3). (PI. XIV, fig. 89 et 90.) Un individu entier de cette espèce, rapporté en 1897 de Djibouti par MM. le D'Jousseaume et Coutière, mesure 19 centimètres de longueur et 8 millimètres dans sa plus grande largeur. On observe dans la partie an- térieure du corps une pigmentation brune peu foncée, un peu plus marquée sur le prostomium, dessinant une sorte de mosaïque. La partie moyenne du corps est presque incolore; la partie postérieure a une teinte plus sombre. Le prostomium est court, aussi large que le 1” segment et divisé par une échancrure médiane profonde en deux lobes tronqués obliquement de chaque côté. Les cinq antennes sont trapues, arrondies, légèrement atténuées à leur extrémité libre. La base, un peu étranglée, est assez for- tement pigmentée. La médiane est à peine plus longue que les deux moyennes, et, lorsqu'elle est étendue sur le dos, elle atteint le bord anté- rieur du 1” sétigère. Ces trois antennes s’insèrent presque au même (1) Voy. page 261. (2) W.-G. Mac Ixrosx, Report on the Annelida Polychæta (The Voyage of H. M. S. Challenger, 1885, p. 277, pl. XXX VIII, fig. 9-11, pl. XIXA, fig. 21-24). (3) Peters, Ueber die Gattung Bdella (Archiv. für Naturgesch., Jahrg. 21, 1855, I, p. 40). 268 CHARLES GRAVIER. niveau ; les deux latérales sont fixées plus en avant. De chaque côté des antennes moyennes, et extérieurement à elles, on observe une petite tache pigmentaire qui n’est autre qu’un œil très réduit. Le 1” segment est presque aussi long que le second et le troisième réunis. Il recouvre la partie postérieure du prostomium et cache la base des trois antennes moyennes. Sur la face dorsale, le bord antérieur est rectiligne ; sur la face ventrale, il présente une échancrure médiane et uelques plis longitudinaux. Le ?° segment est dépourvu, comme le pré- I O le) , cédent, de parapodes et de tout autre appendice. L'extrémité postérieure du corps, tronquée obliquement (pl. XIV, Fig. 137 à 139. fig. 90), présente l'orifice anal large- ment ouvert et bordé par un bour- relet annulaire bien marqué et porte deux paires d’appendices, une anté- rieure et une postérieure plus déve- loppée. Dans la partie antérieure du corps, le cirre dorsal est court, trapu, un peu renflé à sa base; dans la région bran- chifère, 1l se réduit et s’effile (fig. 137 et 138). Le mamelon sétigère est arrondi et très épais et porte deux faisceaux de soies insérés sur sa face antérieure. Il estsoutenu par quatre acicules noirs disposés parallèlement les uns aux autres dans la partie centrale. Les soies des deux faisceaux, très nom- breuses, de longueur très inégale, présentent peu de variations de formes. Ces soies simples (fig. 139) sont cou- dées, étirées en une longue pointe, striées longitudinalement, avec une serrature assez fortement marquée sur le bord concave. Je ne vois point de soie aciculaire. Dans les pre- ANNÉLIDES POLYCHÈTES DE LA MER ROUGE. 269 miers segments du corps, le cirre ventral a une forme qui rappelle celle du cirre dorsal; il se réduit relativement moins que ce dernier dans la région postérieure du corps. Un peu au-dessous du cirre ventral, on remarque un petit tubercule au sommet duquel vient très probablement s’ouvrir l'organe segmentaire, et qui n'est bien apparent que vers le 80° segment. Les branchies apparaissent au 32° sétigère, où elles ne sont formées que de trois filaments chacune. Elles sont pectinées ; leur tronc commun s’insère au-dessus du cirre dorsal; elles ne disparaissent que dans les derniers segments, en se simplifiant progressivement. Sauf dans la région antérieure du corps, les segments sont courts et les parapodes, comprimés les uns contre les autres. La mâchoire inférieure (Unterkiefer, Ehlers) se compose de deux longues pièces contiguës en avant sur la ligne médiane ventrale, légèrement concaves vers l’intérieur du corps. Elles sont entière- ment chitinisées et de couleur brun foncé dans toute leur étendue. Le bord antérieur est taillé suivant un angle obtus à sommet dirigé en avant. La 1” paire de pièces (Zangen) de la mâchoire supérieure (Ober- kiefer, Ehlers) comprend deux crochets de dimensions moyennes, plutôt un peu faibles, à pointe tournée l’une vers l’autre. Les deux mâchoires de la 2° paire (Zahn) ont chacune sur leur bord libre cinq dents, dont la der- nière est notablement plus petite que les autres. Dans la 3° paire de mâchoires (Sägeplatten), la mâchoire droite présente neuf dents sur son bord libre ; la pièce la plus dorsale de celle de gauche compte sept dents, la plus ventrale, cinq dents. Au-dessus des mächoires de cette paire qui sont du type normal, il existe, de chaque côté, un gros paragnathe noir, en forme de croissant; en outre, intérieurement aux mêmes mâchoires, on observe un paragnathe plus développé, en lame courbe, continuant de chaque côté la mâchoire correspondante. Cette espèce, qui se distingue si nettement des autres espèces du genre Marphysaetaussi de celles du genre £unice par l’armature de sesparapodes constituée uniquement par des soies capillaires, a été trouvée d’abord sur les côtes de Mozambique et décrite par Peters. Elle fut désignée quelques 210 CHARLES GRAVIER. années plus tard par Kinberg (1) sous le nom de Vauphanta novæ Hol- landiæ d’après des exemplaires recueillis par la frégate Æwgemies Resa; enfin Semper la rapporta des Philippines (Bohol, Mariados) et Grube (2) en donna une nouvelle et plus complète description non accompagnée de figures. 5 Entre la diagnose de Grube et celle qui précède, il n'existe que quelques différences sans importance. La forme décrite par Grube paraît être plus grêle que celle de Djibouti; en outre, chez celle-ci, les premières branchies se montrent sur un segment plus éloigné du prostomium que chez les exemplaires des Philippines. On observe d’ailleurs des varia- tions de cet ordre chez un grand nombre d’espèces d'£unice. MARPHYSA ADENENSIS n. sp. (PI. XIV, fig. 91-92.) Un individu de cette espèce, recueilli en 1895 par M. le D' Jous- seaume à Aden, mesure 45 millimètres de longueur, 0"°,75 dans sa plus grande largeur ; la région postérieure du corps manque. On n'’observe aucune pigmentation. Le prostomium, assez développé, à contour arrondi (pl. XIV, fig. 91), ne présente aucune échancrure médiane. Les cinq antennes sont courtes, sans article basilaire distinct, et sont insérées sur un arc de cercle ouvert en avant. Les yeux, de forme circulaire, de grandeur ordinaire, sont situés en dehors et un peu en arrière des antennes moyennes. Le 1" segment est moins long que les deux suivants réunis. Le second, dépourvu de parapode et de tout appendice, comme le précédent, est séparé de ce dernier par un sillon à peine visible. Le cirre dorsal est long et bien développé dans toute la longueur du corps (fig. 140). Le lobe sétigère a la forme d’un mamelon conique soutenu par un acicule unique, axial et terminé par deux lèvres, l’une antérieure, l’autre (1) KnBerG, Eugenies Resa Annulata (Ofversigt Vetensk. Akad. Forhandl., 1864, p. 564). (2) Eo. GruBE, Annulala Semperiana (Mém. de l'Acad. imp. des Sc. de Saint-Pétersbourg, 1878, 7e série, vol. XXV, p. 165). — Familie Eunicea (Jahresber. der schlesisch. Gesellschaft für vaterl. Cultur, Bd LV, 1877, p. 101). ANNÉLIDES POLYCHÈTES DE LA MER ROUGE. 2171 postérieure, un peu plus saillante. Le faisceau supérieur renferme des soies simples de deux sortes : les unes sont des soiïes longues, plus ou moins coudées, plus ou moins saillantes: les autres sont des soies en peigne (fig. 141), très fines, élargies en spatule, avec des dents très ténues sur leur bord libre, les deux extrêmes étant beaucoup plus longues que les autres. Le faisceau inférieur ne renferme que des soies com- posées (fig. 142). Ea hampe renflée au sommet, avec des stries obliques très serrées à sa surface, a un rostre très proéminent. La serpe encapuchonnée, droite et relativement longue, est bidentée à son extrémité distale; le capu- chon présente une serrature bien marquée sur son bord libre. Le cirre ventral a la forme d'un mamelon épais et court, moyennement développé. La soie aciculaire ne se montre qu’en arrière de la région bran- chifère qui est d’ailleurs très lo- calisée dans cette espèce. Elle a la forme d’un S allongé (fig. 143) et elle présente à son extrémité Fig. 140 à 143. distale deux dents, dont la pos- térieure est la plus développée, et qui sont recouvertes par un capuchon. Sa surface est striée longitudinalement et elle conserve une teinte claire dans toute son étendue. Elle fait un angle aigu assez petit avec l’acicule qu’elle ne croise pas. Les brarchies sont localisées sur quinze segments, du 15° au 29° inclusivement. Ces branchies pectiniformes, très puissantes, sont superposées au cirre dorsal (fig. 140). Le tronc, commun à toutes les ramifications, est très épais ; il est traversé par un canal formé 272 CHARLES GRAVIER. de portions arquées dont chacune correspond à l'intervalle compris entre les insertions de deux ramifications consécutives. Celles-ci, traversées suivant leur axe par un canal qui débouche dans celui de l’axe de la branchie, sont longues et étirées en pointe. L’armature de la trompe présente les caractères normaux. Cependant, les dents des mâchoires de la % paire (Zahn), recourbées vers le bas (pl. XIV, fig. 92), s’écartent un peu de la forme la plus habituelle. En outre, les dents des màchoires de la 3° paire (Ségeplatten) sont nom- breuses et très aiguës (pl. XIV, fig. 92). La Marphysa adenensis n. sp., par la forme de son prostomium à bord marginal entier et non incisé sur la ligne médiane comme chez les autres espèces du même genre, par ses branchies localisées sur quinze segments, se rapproche beaucoup de la Warphysa Bellii Audouin et Edwards (1). Elle s’en éloigne surtout par les caractères du parapode, notamment par ceux de la branchie, et aussi par l’absence de soie à arête longue terminée en pointe effilée qu'on observe chez la Warphysa Bellñ, comme chez la Marphysa sanguinea Montagu. L'espèce d’Aden est également voisine de l’Eunice stragulum Grube (2) des Philippines (Tatihou). Elle en diffère surtout par les caractères du prostomium, dont les antennes sont relati- vement plus courtes, et par ceux de l’armature buccale. GENRE LYSIDICE SaviGny (EnLcers char. emend.) LYSIDICE Corcaris EHRENBERG GRUBE (3). (PI. XIV, fig. 93-95.) Cette espèce a élé recueillie en 1894, par M. le D° Jousseaume, à Périm ; un individu entier mesure 75 millimètres de longueur et 2 milli- mèlres de largeur ; mais d’autres exemplaires malheureusement incomplets accusent une taille beaucoup plus considérable. Il n'y a pas apparence de pigmentafion. (4) AunouiN et MizxE Epwarps, Recherches pour servir à l’hist. natur. du littoral de la France, t. Il, p. 147, pl. IL, fig. 1 à 4, 8 et 9. (2) Evo. GrurE, Annulata Semperiana (Mém. de l'Acad. imp. des Sc. de Saint-Pétersbuurg, 1878, 1e série, t. XXV. p, 163). (3) En. GRuBE, Beschreibungen neuer oder weniger bekannter von Herrn Ehrenberg Gesammelter Anneliden des rothen Meeres (Monatsb. der Konigl. preuss. Akad. der Wissensch. zu Berlin, 1889, Bd 34, p. 495). ANNÉLIDES POLYCHÈTES DE LA MER ROUGE. 273 Le prostomium, de même largeur que le 1" segment, est divisé en deux lobes par une profonde échancrure médiane. Les trois antennes ont sensiblement la même longueur ; leur article basilaire est court et un peu étranglé. Elles sont insérées presque au même niveau ; la médiane est cependant fixée un peu en arrière des deux autres. Les yeux, situés en dehors des antennes externes, ont une forme particulière; ce sont deux taches obliques arquées à extrémités renflées, surtout en arrière, et tournant leur concavité vers l'extérieur. Le 1” segment qui recouvre la partie postérieure du prostomium est un peu moins long que les deux segments suivants réunis. Le 2° segment, qui, comme le premier, est dépourvu de tout appendice, est sensible- ment de la même longueur que les sétigères suivants. Le cirre dorsal (fig. 144) est un court mamelon aminci vers son extrémité terminée en pointe mousse. Le lobe sétigère est relativement très développé dans le para- pode, dont il forme la partie de beaucoup la plus impor- te tante. Il est traversé par un be épais acicule axial, dont la pointe est saillante entre les deux faisceaux de soies. La lèvre antérieure est échancrée en son milieu; la lèvre pos- térieure est plus saillante. Le faisceau supérieur contient deux types de soies simples ; les unes sont coudées, très saillantes, semblables à celles que l’on observe le plus fréquemment dans le même faisceau chez les Euniciens ; les autres (fig. 145) sont des soies en peigne, élargies à leur sommet, avec un certain nombre de dents fines étirées en pointes grêles. Le faisceau ventral ne renferme que des soies composées (fig. 146). La hampe est renflée au sommet et striée longitudinalement, avec des dents bien marquées sur le bord opposé à celui de l’articulation. La serpe, assez courte, est bidentée, comme d'ordinaire ; le bord libre du capuchon est strié obliquement. NOUVELLES ARCHIVES DU Muséum, 4° série, — Il, 35 145 147 274 CHARLES GRAVIER. Le cirre ventral est peu proéminent ; il est fixé sur une région renflée en partie soudée au mamelon sétigère. La soie aciculaire (fig. 147), apparaît au 18° sétigère ; presque rectiligne, avec une extrémité arrondie légèrement échancrée en son milieu, elle fait un angle aigu avec l’acicule. La mâchoire inférieure (Unterkiefer, Ehlers) est formée de deux grandes lames allongées (pl. XIV, fig. 94), presque en contact sur la ligne médiane, très élargies en avant, à bord antérieur arrondi. Faiblement chitinisée, elle est un peu calcifiée sur la face ventrale et dans la région antérieure. Une lame presque demi-cireulaire fixée par son bord interne rectiligne, dont la région externe, épaissie, chitinisée, noire, vient reposer de chaque côté sur la mâchoire inférieure. La 1” paire de pièces (Zangen) de la mâchoire supérieure (Oberkiefer, Ehlers), est constituée par deux crochets dont les pointes antérieures fortement recourbées sont en regard l’une de l’autre. Les deux pièces de la 2° paire (Zahn) sont, comme c’est le cas le plus habituel, asymétriques (pl. XIV, fig. 95). La mâchoire droite porte sur le bord interne quatre dents dont l’antérieure réduite est en retrait par rapport à la seconde. La mâchoire gauche a également quatre dents, dont l’antérieure, bien développée, est la plus saillante de toutes. Dans la 3° paire de mâchoires (Sägeplatten), la pièce de droite, recourbée comme d'ordinaire, présente trois dents à la partie antérieure de son bord libre; la plus dorsale, qui est aussi la plus développée des deux pièces à gauche, a aussi trois dents sur le même bord. Il existe un gros paragnathe de chaque côté en dedans des mâchoires de la 3° paire, au-dessus desquelles on remarque égale- ment une plaque chitinisée et noire. La Lysidice collaris a été rapportée de la mer Rouge par Ehrenberg et Hemprich et décrite pour la première fois par Grube. Semper la recueillit ensuite aux Philippines (1). Elle a été également trouvée au Japon sur la côte est de l’île Eno-Sima par le D' Kærbl. E. von Marenzeller (2), qui à étudié les exemplaires japonais, a examiné plus particulièrement et (1) En. Gruse, Annulata Semperiana (Mém. de l'Acud. imp. des Sc. de Saint-Pétersbourg, 1878, 1e série, t. XXV, p.166). (2) E. von MarenzEeLLER, Südjapanische Anneliden (Denkschr. der Kaiserl. Akad. der Wissensch. zu Wien, 1879, t, XLI, 2° Abtheil., p. 136, taf. V, fig. 2). ANNÉLIDES POLYCHÈTES DE LA MER ROUGE. 275 figuré l’armature de la trompe. En ce qui concerne la question de l’iden- tité de la Lysidice collaris et de la Lysidice robusta Stimpson (1), von Marenzeller réserve son jugement, comme Grube l’avait fait lui-même ; il est possible que la segmentation des antennes de la seconde espèce soit purement accidentelle. GENRE LUMBRICONEREIS Bzainv. Gr. rev. (incl. Zygolobus Gr.) LUMBRICONEREIS OxYcaærTA n. sp. (PI. XIV, fig. 96-98.) Un individu de cette espèce rapportée en 1897 de Djibouti, auquel la partie postérieure manque, mesure 56 millimètres de longueur, 0"", 95 de largeur (non compris les parapodes) et compte cent quinze sétigères. Le prostomium piriforme (pl. XIV, fig. 96), est séparé par un étran- glement très marqué du 1” segment. Sur ce col en partie invaginé dans le 1” segment, on observe deux petites saillies dorsales qui corres- pondent aux organes nucaux. Il n’y a point d’yeux visibles. Les deux premiers segments, dont la longueur ne diffère pas sensiblement de celle des premiers sétigères suivants, sont absolument nus, sans appendices ni parapodes. Il existe une pigmentation brune très fine sur la partie saillante et dorsale de chaque segment ; bien marquée en avant, cette pigmentation s’atténue fortement à quelque distance du prostomium. Les parapodes, dont la 1” paire est portée par le 3° segment, n’ont ni cirre dorsal ni cirre ventral. Le lobe sétigère (fig. 148) se termine par deux lèvres, une antérieure, en forme de mamelon conique, une postérieure avec une languette supé- rieure très saillante. Il est soutenu par deux ou trois acicules. Entre les deux lèvres, au-dessus et au-dessous des acicules, les soies sont groupées en deux faisceaux. Dans la partie antérieure du corps, le faisceau supérieur est entièrement formé de soies simples et coudées (fig. 150) ; le maximum de largeur est réalisé dans la partie terminale de la soie, finement étirée en une pointe très aiguë et striée obliquement. A la base (1) Kigerc, Eugenies Resa Annulata (Ofvers. af Vetensk. Forhandl., 1864, p.566, Taf. XVIL, fig. 27). 276 CHARLES GRAVIER. du faisceau inférieur, il existe une soie simple, coudée, semblable à celles du faisceau supérieur. Les autres soies sont composées et encapu- chonnées (fig. 151). La hampe, légèrement infléchie et renflée au sommet, porte une lame qui s'étend du côté du rostre le plus saillant, jusqu’à l'extrémité de ce dernier. Des stries obliques parallèles et très fines s'étendent sur cette lame la- lérale et la partie corres- pondante de la hampe. La serpe, très allongée, recti- ligne, est encapuchonnée. A son sommet, elle se termine par une sorte de patte d’oie striée radialement, séparée dureste par un étranglement assez profond. Le capuchon est très développé et couvert de stries obliques. Sur cer- Fig. 148 à 153. taines soies, le capuchon s’étire en une longue pointe surmontant la serpe (fig. 152). On observe sur la face supérieure du lobe sétigère une petite éminence corres- pondant sans doute à un cirre dorsal rudimentaire, avec un petit faisceau de soies cachées, signalé par Grube chez un certain nombre de genres de Lumbriconéréidiens (Lwnbriconereis, Drilonereis; Arabella, Mac- lovia, etc.). Marenzeller a constaté le mème fait chez la Lumbriconereis Japonica Marenz. et la Lumbriconereis heteropoda Marenzeller (1). A quelque distance du prostomium (fig. 149), le parapode se modifie d’abord dans sa forme qui s’effile un peu, et surtout dans ses faisceaux (1) E. vox Marewzezcer, Südjapanische Anneliden (Denkschr. der Kaiser. Akad. der Wissensch. zu Wien, 1879, 1, XLI, 2° Abtheil., p. 137-139). ANNÉLIDES POLYCHÈTES DE LA MER ROUGE. 277 de soies, dont le type change, et dont le nombre diminue. Au 35° séti- gère, il n'y a plus que quatre soies en tout : une soie coudée semblable à celles dont il a été question plus haut et trois autres soies simples encapuchonnées. Celles-ci, incurvées à leur extrémité, se terminent (fig. 153), comme les soies composées des segments antérieurs, par une partie élargie en patte d’oie, striée radialement, séparée du reste par une constriction assez forte. Le capuchon est large, finement strié et donne à la soie la forme d’une spatule. Plus en arrière, le mamelon sétigère s’effile encore et ne contient plus que trois soies simples encapu- chonnées au 111° sétigère. La mâchoire inférieure (Unterkiefer, Khlers) est constituée par deux pièces allongées, molles, faiblement chitinisées, de couleur claire, étirées en arrière, contiguës sur la ligne médiane, avec deux séries de stries noires, les unes longitudinales, plus ou moins parallèles au bord externe, les autres concentriques, à la région antérieure (pl. XIV, fig. 97). La mâchoire inférieure (Unterkiefer, Ehlers) comprend deux séries de pièces. La série externe comprend trois pièces de chaque côté (pl. XIV, fig. 98) : une pièce antérieure terminée intérieurement par une pointe recourbée, la partie externe élargie étant échancrée en son milieu; une seconde pièce recourbée vers le bas, avec une pointe interne très aiguë ; une troisième pièce allongée, dentée intérieurement, avec cinq pointes dirigées en arrière, se rejoignant à sa base avec la pièce symé- trique, se soudant avec une pièce basilaire postérieure effilée en pointe en arrière, semblable à la màächoire de la 2° paire (Zan) des Eunice. La série interne est constituée par un grand crochet recourbé vers l’intérieur, semblable aux mâchoires de la 1°” paire (Zangen) des Eunice, et par deux paragnathes, un antérieur, el un postérieur, beaucoup plus long, s’éten- dant en arrière aussi loin que le crochet, dont la base est plus ou moins soudée avec celle de la 5° pièce de la série externe. L'espèce décrite ci-dessus, quise place dans le groupe À de Grube (1), serapproche surtout dela Lumbriconereis japonica Marenzeller (2), dont le (4) En. Gruse, Fortsetzung der Mittheilungen ueber die Familie Eunicea (Jahresber. der Schl. Ge- sellsch für vaterl. Cultur, 56° Jahrg,1879, p. 90). (2) E. von MarENzELLER, Südjapanische Anneliden (Denksch. der Kaïserl. Akad. der Wissensch. zu Wien, 1879, t. XLI, 2° Abtheil., p. 137, Taf. V, fig. 3). 278 CHARLES GRAVIER. prostomium est également plus long que large, et dont les parapodes sont très semblables à ceux de la Zumbriconereis oxychæta ; les soies ne sont pas exactement de même forme; en outre, l'espèce japonaise ne possède pas de soies composées à serpe surmontée d’une pointe effilée. Il y a également quelques différences dans l’armature de la trompe. GENRE AGLAURIDES Euzers (Aglaura Savigny). AGLAURIDES ÉRYTHRÆENSIS n. sp. (PL. XIV, fig. 99-103.) Cette espèce, recueillie d’abord à Suez par M. le D'Jousseaume en 1894, a été rapportée en 1897 de Djibouti par le même naturaliste accompagné de M. Coutière. L’exemplaire entier qui a servi de type à la description suivante mesure 10,3 de longueur, 8"”*,2 dans sa plus grande largeur (parapodes compris) et compte deux cent quarante-six segments séti- gères. Certains individus ont une taille plus considérable. Une pigmentation brun foncé avec reflets chatoyants s'étend sur tout le corps, tant sur la face dorsale que sur la face ventrale, de même que sur les parapodes. Chez certains individus, la teinte est plus claire. La forme générale du corps est trapue. Le prostomium (pl. XIV, fig. 99 et 100) est une languette de forme qua- drangulaire, arrondie aux angles, dont la face supérieure ne présente que quelques traînées pigmentaires. Les yeux antérieurs, de beaucoup les plus développés, sont circulaires et pourvus chacun d’un cristallin orienté vers l'extérieur; les postérieurs, très réduits, sont beaucoup plus rapprochés de la ligne médiane. Tout à fait à la partie postérieure du prostomium (pl. XIV, fig. 100), on remarque trois antennes épaisses, non articulées, dont la base est un peu étranglée, un peu effilées à l’extrémité distale et toutes de même taille. Ces antennes sont, chez la plupart des individus, complètement cachées sous le 1” segment qui couvre même les yeux antérieurs ; elles ne sont saillantes et visibles extérieurement que lorsque le prostomium n’est point rétracté. En outre, il existe de chaque côté un grand lobe aplati qui s’insère dans une dépression assez profonde située en arrière du prostomium, qui s'applique contre les antennes, de facon à atteindre presque le plan médian de symétrie. Ce sont très probablement ANNÉLIDES POLYCHÈTES DE LA MER ROUGE. 279 Lord les organes nucaux qui doivent être très volumineux lorsqu'ils sont complètement évaginés chez l’animal vivant. La forme de ces appendices et leur insertion profonde les différencient nettement des antennes. Le 1” segment, complètement nu, est moins long que les deux segments suivants réunis et presque deux fois aussi large que le prostomium. Il recouvre tout le tiers postérieur du prostomium lorsque celui-ci se ré- tracte, de facon à masquer yeux, antennes et organes nucaux. Sur la face- ventrale, on n'observe ni plisse- ment, ni échancrure médiane sur ce même segment. La première paire de parapodes est portée par le 2° segment. Dans la région antérieure, le cirre dorsal (fig. 154) très épais, quoique légèrement aplati, presque aussi large que long, est pigmenté suivant des lignes sombres qui des- sinent une vague arborisation. Cet appendice, tout en restant massif, s’'étire fortement et graduellement d'avant en arrière, s’étrangle à son insertion, de manière à présenter une région basilaire nettement sé- parée du reste (fig. 155), traversée par deux gros acicules terminés en pointe et auxquels s’adjoignent un ou deux autres de dimensions moindres. Les cirres dorsaux sont très richement vascularisés et jouent certainement un rôle impor- tant dans la respiration en l’absence Fig. 454 à 159. de branchies spécialisées. Ils sont parcourus par deux très gros troncs abondamment ramifiés (fig. 159), l’un afférent, l’autre efférent, qui che- minent parallèlement l’un à l’autre dans toute la longueur de l’appendice. 280 CHARLES GRAVIER. Le mamelon sétigère est, en somme, formé de deux languettes, l’une antérieure, l’autre postérieure, beaucoup plus développée. Il est traversé dans sa région centrale par trois gros acicules contigus terminés à leur extrémité distale par une pointe effilée très longue, plus ou moins coudée ou sinueuse ; cette pointe vient affleurer à la surface du mamelon ou est même légèrement saillante (fig. 156). Dans les segments anté- rieurs, les soies, toutes simples, sont au nombre de quatorze ou quinze; elles sont coudées, longuementétiréesà leur extrémité, striéesobliquement sur la région terminale, à partir du coude, etlongitudinalement sur la partie basilaire (fig. 157). Les plus longues et de beaucoup les plus saïllantes sont situées au sommet du faisceau. Dans la seconde partie du corps, le nombre de ces soies se réduit ; il n’y en a plus que six ou sept à chaque parapode, mais il s’y adjoint deux ou trois soies aciculaires, à la base du faisceau. Ces soies (fig. 158), de couleur claire, sont légèrement étranglées au- dessous de leur sommet recourbé et sont terminées par deux pointes mousses également développées, entourées par un capuchon assez réduit. La languette postérieure est relativement énorme; l’autre languette paraît n’en être qu’une annexe située sur sa face antérieure; elle s’effile à mesure qu’on s'éloigne du prostomium; dans les premiers segments du corps, son volume est supérieur à celui du cirre dorsal (fig. 154). Les cirres anaux sont au nombre de quatre et de longueur peu consi- dérable (pl. XIV, fig. 103). Le corps, qui a sensiblement la même largeur dans toute son étendue, s’effile assez brusquement au voisinage du pygidium. Les premières paires de parapodes ne s’insèrent pas ventra- lement comme cela a lieu chez un certain nombre d'Euniciens, mais au même niveau que les autres, latéralement. La mâchoire inférieure (Unterkiefer, Ehlers) est constituée (pl. XIV, fig. 101) par deux plaques noires, allongées, terminées en pointe en arrière, au contact l’une de l’autre dans la région médiane. Leur bord antérieur est taillé en angle obtus, à sommet dirigé en avant. Sur la mà- choire droite (à gauche dans la figure relative à l’animal fixé sur le dos), il existe un petit prolongement latéral qu'on n'observe pas sur la pièce de gauche. ANNÉLIDES POLYCHÈTES DE LA MER ROUGE. 281 La mâchoire supérieure (Oberkiefer, Ehlers) est essentiellement formée de chaque côté par cinq mâchoires à pointe supérieure recourbée en forme de crochet et s’insérant par une large base sur la paroi muscu- leuse de la trompe (pl. XIV, fig. 102). Le bord interne de ces pièces est denté et le nombre des dents croît d’une pièce à l’autre d’avant en arrière. Les pièces correspondantes sont plus développées à droite (chez l’animal dans sa position normale) qu’à gauche. Cette asymétrie est, on le sait, fréquente chez les Euniciens. Intérieurement à ces mâchoires il existe, de chaque côté, une série longitudinale de paragnathes, plus ou moins soudés entre eux, et dont les postérieurs sont les plus considérables. Au-dessus de la mâchoire droite, j'observe une sorte de paragnathe qui n’existe pas à gauche. Si l’on s’en rapporte à la diagnose donnée par Grube (1) dans sa revi- sion de la famille des Euniciens pour le genre Aglaurides Ehlers (Aglaura Savigny), c’est dans ce genre qu'il faudrait placer l’espèce décrite ci-dessus, qui présente, comme l'indique l’auteur allemand, trois antennes cachées sous le 1” segment et, en outre, deux gros lobes dévaginables beaucoup plus considérables que les organes nucaux correspondants des Lumbri- conereis. Cette espèce ne peut être confondue avec l’Aglaurides fulgida Savigny (2) qui a été trouvée également aux îles Samoa et aux Philippines (3). Sans compter certaines différences dans l’armature buccale, le prostomium de l'espèce de Savigny, rétréci en avant, avec de gros yeux latéraux, se dis- tingue nettement de celui de l'Aglaurides erythræensis. D'autre part, Kinberg (4) dans les Annulata nova, et plus tard Ehlers (5) dans les Florida Anneliden ont décrit, sous le nom de Lysarate brasiliensis n. sp., un Eunicien très semblable à celui dont il est question ici. Le (1) Ep. GruBE, Fortsetzung der Mittheilungen ueber die Familie Eunicea (Jahresb. der schles. Ge- sellsch. für vaterl. Cultur, 56° Jahrg., 1879, p. 83). (2) Savieny, Système des Annélides, p. 54; Annélides gravées, pl. V, fig. 2. (3) Ep. Gruge, Annulata Semperiana (Mém. de l’Acud. impér. des Sc. de Saint-Pétersbourg, 1878, 7e série, vol. XXV, p. 172). (4) KiserG, Annulata nova (Ofvers. af Vetensk. Akad. Forhandl., 1864, t. XXI, p. 570, Taf. VII, fig. 30). (5) E. Eazers, Florida-Anneliden (Mem. of the Mus. of compar. Zool. at Harvard College in Cam- bridge, 1887, L. XV, p. 107, taf. XXXIII, fig. 1-8; p. 109, taf. XXXIV, fig. 1-7). NouveLLEs ARCHIVES DU MUusÉUM, 4° série. — II, 36-a 282 CHARLES GRAVIER. prostomium sensiblement demi-circulaire, avec une sorte de limbe étroit sur le bord externe, porte trois antennes. Le parapode, avec ses soies limbées, a la même forme que celui de l’Aglaurides erythræensis. De même la similitude entre le Æalla parthenopeia Costa décrit d’une manière approfondie par Ehlers (1) (sous le nom de Cérrobranchia parthe- nopeia D. Ch.) et l’Aglaurides erythræensis, tant au point de vue du prosto- mium muni de trois antennes qu’au point de vue du parapode et de son armature de soies, est indiscutable. Enfin, si l’on compare la description et les figures données par Ehlers pour l'ŒÆnone diphylliha Schmarda avec celles qui précèdent, et si l’on tient compte de ce fait que les antennes cachées sous le 1" segment chez la plupart des individus conservés dans l’alcool de l’espèce de la mer Rouge, par suite de la rétraction du prostomium, sont parfaitement visibles chez quelques-uns d’entre eux (une dissection facile les met d’ailleurs en évidence chez les individus dont le prostomium est rétracté), on peut se demander s’il ne s’agit pas d’une seule et même espèce. Quoi qu’il en soit, une revision approfondie des Lumbriconéréidiens à cirre dorsal aplati est des plus désirables; elle conduirait très vraisem- blablement à la réduction du nombre, et peut-être même à la fusion complète de ces genres entre lesquels il existe tout au moins une étroite affinité. (1) E. Eurers, Die Borstenwürmer, 1864-68, p. 408, Taf. XVII, fig. 25-34; Taf. XVIII, fig. 27-30. (A suivre). BULLETIN DES NOUVELLES ARCHIVES DU MUSEUM D'HISTOIRE NATURELLE QUATRIÈME SÉRIE TOME DEUXIÈME | VERRE Uni NS Archives du Muséum L° Série [ Héliog Dujardin, Paris ÉMILE BLANCHARD NOTICE NÉCROLOGIQUE PAR ESNBOUMIER Émile Blanchard naquit à Paris, le 7 mai 1819, au n° 10 de la rue du Dragon. Parisien de naissance, il fut aussi Parisien d’habitudes, et, à part quelques voyages, passa son existence tout entière dans la capitale. Les qualités de ses parents ne furent pas sans influence sur sa carrière scien- tifique. Son père Émile-Théophile Blanchard avait été médecin militaire et savait se montrer homme de goût; sans viser au rang d'artiste, il avait pour la pein- ture un penchant inné et s’essayait surtout dans les tab'eaux d'histoire naturelle. Une de ses œuvres a été léguée par Émile Blanchard au Muséum : elle représente un amas de fleurs qui sont toutes parfaitement rendues, mais d’une tonaïité un peu terne et sans relief suffisant. On est en droit de penser que le fils puisa auprès du père le sentiment des choses de la nature et de leur belle représentation; Émile Blanchard, en eflet, a été un artiste du pinceau et de la plume; certaines de ses planches sont d’un fini presque irréprochable et les dessins d'Insectes qu'il a laissés ne le cèdent en rien aux plus beaux de notre époque. Si la culture artistique du jeune Blanchard fut soignée, on n’en saurait dire autant de son instruction proprement dite. Ses parents étaient peu fortunés et ne lui firent donner qu'une modeste instruction primaire. (aurait élé, pour tout autre, un obstacle sérieux à des visées plus hautes, mais notre héros était d'humeur vaillante et d'esprit fortement trempé; ce qu'il n'avait pas reçu dans le jeune âge, il se fit un devoir et un jeu de l’acquérir plus tard. Sa jeunesse, en effet, fut employée presque tout entière à un travail assidu, grâce auquel les lacunes de l'éducation première ne laissèrent pas de traces. Blanchard se mit d’abord à cultiver le latin, puis aborda vaillamment l'étude des langues vivantes et, à une époque où les connaissances de cette nature étaient peu communes, finit par acquérir une parfaite intelligence des principaux idiomes européens. Il était particulièrement IV E.-L. BOUVIER. fier de cette facilité que beaucoup lui enviaient, et je l’ai entendu, à plusieurs reprises, donner des preuves de ses talents de polyglotte. En fait, il sut en tirer un merveilleux parti pour ses études, et la vaste érudition que chacun lui connais- sait n'avait pas d'autres sources. A quatorze ans, au sortir de l'école, il entra comme travailleur au Muséum d'his- toire naturelle. Il avait le goût inné des études zoologiques et émerveilia Audouin, puis Milne-Edwards, qui guidèrent ses premiers pas. En 1838, il devint préparateur et, en 1841, aide-naturaliste au laboratoire d’entomologie. Ses premiers travaux datent de 1856, et jusqu'en 1844, ont trait presque tous à l’entomologie descriptive ou aux métamorphoses des Insectes. A partir de cette der- nière date, ils prennent une direction différente ct un caractère plus général, grâce au voyage en Sicile où il fut le compagnon de Milne-Edwards et de Quatrefages. Comme à Cuvier et à tant d’autres qu'il avait choisis pour émules, la mer lui ouvrit des hori- zons nouveaux, si bien qu'aux travaux sur les Insectes succédèrent des recherches, nombreuses et très poussées, sur l’organisation des Vers. Blanchard a singulièrement élargi le champ de nos connaissances sur beaucoup de Vers libres, entre autres les Nématodes et les Siponculides, mais il a été surtout l’historiographe des Vers para- sites et, dans cette voie on peut, à juste titre, le considérer comme un précurseur. C’est à lui qu'on doit les premières connaissances précises sur l'appareil exeréteur ou aqui- fère des Vers parenchymateux, Cestodes, Trématodes et Planaires, sur leur système nerveux etsur leurs affinités zoologiques. Il a mis en évidence, mieux que personne, les relations étroites qui existent entre les Trématodes et les Turbellariés, il a tiré un savant parti de son étude sur les Malacobdelles et, dans le groupe des Vers ronds, étroitement rapproché les Acanthocéphales des Nématodes. Ses recherches sur les Linguatules témoignent également de la sagacité de son esprit : Blanchard ne fut pastrompé par l'apparence de ces animaux; comme Van Beneden, illes rapprocha d’abord des Crustacés, puis, poussant plus loin ses travaux, finit par en faire un groupe spécial dans l'embranchement des Arthropodes. Je ne crois pas que, depuis lors, on ait essayé de rendre aux Linguatules la place qu'elles occupaient jadis dans le groupe des Vers. Entre temps, il s'occupait des caractères biologiques des helminthes, suivait l’expulsion des œufs dans la Douve du foie et, avant toute observation directe, concluait aux migrations de ces Vers parasites. Ces études furent poursuivies pendant plus de cinq années et valurent à leur auteur le prix Montyon que lui décerna l’Académie des sciences, en 1855. C'est également à cette époque qu'il faut rapporter les principaux travaux de Blanchard sur les Mollusques. Pendant que Milne-Edwards, à la suite du voyage en Sicile, publiait d’admirables recherches sur la circulation de ces animaux, Émile Blanchard s’attachait à faire connaître leur système nerveux et consacrait à ce sujet plusieurs importants mémoires. Il est à regretter que l’habile naturaliste aitlimité ses efforts aux deux groupes extrèmes de l’'embranchement, les Acéphales et les Nudibranches, êtres disparates entre lesquels il ne pouvait établir aucune relation sérieuse; mais il faut lui savoir gré d’avoir poussé fort loin l'anatomie des NOTICE SUR É. BLANCHARD. V formes qu'il a étudiées et, de la sorte, fourni une base de recherches très sûre aux savants qui sont venus dans la suite. Je signalerai, comme particulièrement bons, les mémoires qu'il a consacrés au système nerveux des Lamellibranches. Des Mollusques, Blanchard revint aux Articulés, et, se laissant entrainer par ses goûts d’anatomiste, se mit au travail pour faire connaître leur organisation. Comme je l'ai dit ailleurs, ses mémoires anatomiques sur les Arachnides comptent parmi les meilleurs qu'on ait publiés sur ce sujet et sont, presque totalement, demeurés clas- siques. On n’estime pas moins la série de travaux qu'il a consacrés à la disposition du système nerveux chez les Coléoptères ; l’auteur est allé au fond du sujet, il en a saisi les traits généraux et n'a guère laissé que des glanures à ses successeurs. Il fut moins heureux dans ses recherches sur la circulation des Insectes et, pen- dant près de quarante ans, soulint une théorie qui lui suscita de nombreux adeptes et de non moins nombreux contradicteurs. Frappé, comme tant d’autres, du faible développement des organes circulatoires chez les Insectes, il ne put se faire à cette idée que cette réduction était la conséquence du développement des organes res- piratoires, et crut avoir trouvé le nœud de la question en décrivant une circu- lation spéciale qui se ferait entre les fils spiraux des trachées. Blanchard multiplia les observations et les expériences pour convaincre ses contradicteurs, et l’idée qu'il soutenait parut d’abord si rationnelle, qu'il la fit accepter quelque temps dans la science. Les opinions les plus justes ne sont pas toujours celles qui attirent le plus de célébrité à leur auteur; notre savant, à son profit, put en faire l’expé- rience.Ilavait soulevé de vives discussions, poussé aux recherches précises d, par là. même, grandi encore sa réputation. Au surplus, son erreur était celle d’un homme de bonne foi, et, bien qu'il soit resté en dehors du vrai, on doit lui recon- naîlre le mérite d’avoir hâté la solution d’un problème qui, sans une obstination méritoire, serait peut-être encore en suspens. Bien qu'il fût aide-naturaliste au laboratoire d’entomologie, Émile Blanchard, comme on vient de le voir, ne se localisait pas dans l’étude des animaux articulés. Cette sorte d'emprisonnement répugnail à sa nature, et si le Muséum a eu quelque raison d'y trouver à redire, la science peut s’en féliciter, car elle doit à ces velléités encyclopédiques des mémoires nombreux et importants; je signalerai surtout ceux qu'il consacra, vers 1860, à l’ostéologie des Oiseaux et qui ont servi de prélude aux classiques travaux d’Alphonse Milne-Edwards sur les ossements des Oiseaux fossiles. Émile Blanchard a aussi effectué des recherches sur le cœur des Verté- brés et sur le système tégumentaire des Reptiles. Étant données les tendances encyclopédiques de l’ardent naturaliste, on ne s'éton- nera pas qu'il ait voulu tenter une œuvre de large envergure, embrasser l’histoire de tous les animaux et élever de toutes pièces un monument à la gloire de la zoologie. Dès 1850, Émile Blanchard avait conçu l'idée de l'Organisation du règne animal et, de suile, s'était mis au travail pour la réaliser. Le point de départ de cette publication, a-t-il dit lui-même, « est l'observation comparative de l’organisation entière de chacune des grandes familles naturelles du règne animal, YI E.-L. BOUVIER. et la considération des modifications que subissent les organes chez les divers représentants du groupe zoologique, qui se raltachent au type principal »; d'ail- leurs, l'auteur se proposait « de considérer les animaux au triple point de vue zoologique, anatomique et physiologique ». Comme on voit, le plan était vaste, trop vaste même, car il dépassait les forces d'un homme ; d'autant qu'Émile Blanchard, avec son tempérament fier, semblait vouloir le réaliser à lui seul, sans secours ni emprunt. Les trente-deux livraisons de cet ouvrage qui ont paru sont, en effet, des monographies anatomiques absolument personnelles, fortétendues et très soignées ; elles ont demandé plus de dix ans à leur auteur et ne renferment, après tout, que des fragments épars, séparés par de vastes solutions de continuité. La tâche était trop lourde ; si elle dépassait les forces physiques et intellectuelles du vaillant natu- raliste qui l'avait entreprise, elle allait également bien au delà de ses ressources, surtout luxueuse et riche comme il l'avait comprise. Pourtant Émile Blan- chard ne se laissa pas abattre ; pourse procurerles fonds nécessaires, il multiplia les articles dans les revues, publia des livres élémentaires, et usa largement des relations scientifiques et mondaines qu'il avait acquises. Ces dernières lui fourni- rent d'importantes souscriptions qui furent bien vite englouties dans le gouffre de l'ouvrage ; peu à peu les livraisons devinrent plus rares et le travail ébau- ché resta en suspens. Ce fut un gros crève-cœur pour Émile Blanchard; fervent adepte de Cuvier, il avait voulu démesurément étendre l'œuvre du maître, et il se voyait obligé d'abandonner l'édifice avant d’avoir pu en achever les fon- dements. Leszoologistesne sauraient blâmer Émile Blanchard d’avoireu des visées si hautes, car ils doivent à cette belle ambition quelques-uns des travaux les plus connus de l’auteur, ceux, notamment, qui ont trait à l'étude des Arachnides. Pour les Scor- pions, l’auteur réalisa presque exactement les diverses parties de son programme : il étudia complètement l’organisation, jusqu'alors peu connue, de ces intéressants Articulés, tenta leur étude zoologique et entreprit sur leur physiologie une série d'expériences fort ingénieuses. Il se rendit compte du fonctionnement de leur estomac, du mécanisme de leur circulation, de l’action de leurs centres nerveux et du rôle que joue leur foie comme organe d'élimination. Blanchard tenait parti- culièrement à ces dernières expériences, et à la fin de son professorat, je l'ai entendu plusieurs fois y revenir dans ses cours. Vers le milieu du siècle, et bien qu'il fût alors simple aide-naturaliste, Blan- chard passait pour un des maîtres de l'anatomie en Europe, et les élèves se pressaient dans son laboratoire. De tous côtés lui arrivaient les honneurs : avant 1860, il était déjà membre correspondant de l’Académie des sciences de Philadelphie, de l’Académie de Lisbonne, de la Société des naturalistes de Mos- cou, de la Société entomologique de Stettin, de la Société des naturalistes de Hall et de nombreuses autres associations scientifiques francaises et étrangères. En 1859, il était chargé de conférences de zoologie à l'École normale comme suppléant de Valenciennes ; en 1860, il recevait la croix de la Légion NOTICE SUR É. BLANCHARD. VII d'honneur. « Je m’empresse de vous adresser mes félicitations, lui écrivait alors Geoffroy Saint-Hilaire; elles sont aussi sincères que cordiales, car ül s’agit bien ici d’une justice rendue à des travaux que l’Europe savante place très haut. » En 1861, Blanchard entrait à l’Académie des sciences et, l’année suivante, remplaçait Milne-Edwards dans la chaire d’entomologie du Muséum. Depuis, il se plaisait à répéter aux auditeurs de ses cours, qu'un des plus grands bonheurs de sa vie avait été son élection à l’Institut, et qu'il estimait fort d’avoir été accueilli dans la savante assemblée alors qu'il était aide-naturaliste au Muséum. Cette élection marque l'apogée de la carrière d'Émile Blanchard, aussi bien au point de vue des travaux scientifiques qu'au point de vue du bonheur intime. Pendant les vingt années qui suivirent, il publia encore de nombreux travaux, et recueillit de précieuses marques d'estime. Mais en 1875, quand il reçut la rosette de la Légion d'honneur, sa vue commençait à décliner, et ce n’est pas sans un amer pressentiment qu’il jouit de cette distinction, à laquelle, pourtant, il tenait beaucoup. Il dut se confiner de plus en plus dans le cabinet, abandonner les travaux de laboratoire et se consacrer à des articles de revue qu'il publiait dans le Journal des Savants ou dans la Revue des Deux Mondes. I] était très flatté d'écrire dans ce dernier journal, et il racontait volontiers l’accueil qu'il y reçut à l’époque de ses premiers articles. Quelle distance séparait alors l’académicien du jeune travailleur sorti de l’école primaire ! Émile Blanchard était devenu un lettré, il avait de belles relations mondaines, et on se le disputait comme un causeur des plus intéressants. Il eut assez de talent littéraire pour faire admettre partout des ouvrages de pure érudition scientifique, entre autres son volume sur les Métamorphoses des Insectes et son Histoire naturelle des Poissons, ouvrages que l’on se plaît encore à lire et qui tiendront longtemps une place honorable dans les bibliothèques. Je terminerai là cette courte esquisse biographique. La cécité complète, et l’iso- lement qui en est la suite, ont douloureusement attristé les dernières années d'Émile Blanchard ; à son cours, il ne voyait plus ses auditeurs; à l'Académie, où on devait le conduire, il ne faisait que deviner ses confrères ; la nuit, de plus en plus épaisse, se faisait autour de lui. Pourtant, il conserva presque jusqu'à la fin ce talent de causeur qui lui valut tant de succès, et quand cette faculté s’affaiblit, ses amis et ses intimes présagèrent une fin prochaine. Il mourut le 11 février 1900, dans sa quatre-vingt-unième année, six ans après l’époque où il avait pris sa retraite de professeur. Avec lui disparaît du Muséum le dernier adepte de l’école cuviérienne, et l’un des savants qui ont dépensé le plus d'efforts pour la faire vivre et briller. Actuellement, les zoologistes travaillent suivant d’autres méthodes, mais les faits ont une valeur qui leur est propre, et ceux qu'a mis en évidence Émile Blanchard sont d'une telle importance qu'ils serviront longtemps encore aux futurs progrès de la zoologie. NOuvZLLES ARCHIVES bu Muséum, 4° série. — IT, b. LISTE DES OUVRAGES ET MÉMOIRES PUBLIÉS DE 1835 À 1899 | PAR ÉMILE BLANCHARD MEMBRE DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES DE L'INSTITUT DE FRANCE, PROFESSEUR-ADMINISTRATEUR AU MUSÉUM D'HISTOIRE NATURELLE. 1835. — Description de Mantis chlorophaea. Mag. de Zool., t. V, 1835, CI. IX, pl. 135. 14836. — Description de Staphylinus olens. Mag. de Zool., t. VI, 1836, CI. IX, pl. 165. — Monographie du genre Ommexecha, de la famille des Acridiens. Paris, Ann. Soc. Ent. de Fr., t. V, 1836, p. 603-624. — Notice sur les mélamorphoses des Coléoptères du genre Téléphore. Mag. de Zool., t. VI, 1836, CI. LX, pl. 168. 1837. — Monographie du genre Phoraspis, de la famille des Blattiens. Paris, Ann. Soc. Ent. de Fr., 1. VI, 1837, p. 271-298, 2 planches. — Cantharis telephorus. Wiegmann's Archiv., t. III, 1837, p. 294. — Sur la larve de Helops lanipes. Mag. de Zool., t. VII, 1837, CI. IX, pl. 175. — Xiphicera Pierretii, Mag. de Zool., t. VIT, 1837, CI. IX, pl. 185. 13838. 1839. 1841. 1843. 1844. 1845. NOTICE SUR É. BLANCHARD. IX — Notice sur M. Desmarest. Paris, Ann. Soc. Ent. de Fr., €. VII, 1838, p. XLITI-XL VIII. — Description des Insectes de l'Amérique méridionale recueillis par M. A. d'Orbigny, 1 vol. in-%° accompagné de 35 planches (1839-1846). — Prionus Favieri, n. sp. Paris, Soc. Philom., Proc.-verb., 1841, p. 199-130. L'Institut, t. À, 1842, p. 23-24. — Sur la distribution géographique des Animaux articulés. Paris, C.R., t. XII, 18M, p. 1216-1218. Bibl. Univ., t. XX XIV, 1841, p. 194-196. Revue Zool., 1841, p. 205-206. — Notice sur un Insecte de la famille des Longicornes (Purpuricenus Loreyi). Paris, Ann. Soc. Ent. de Fr., t. XI, 1849, p. 49-51. — Liste des Cétoines du Muséum. Paris, 1841. — Remarques sur les mélamorphoses observées chez les Buprestides. Paris, Ann. Soc. Ent. de Fr., €. I, 1843, p. 221-229. — Recherches entomologiques faites en Sicile et en Calabre (nouvelles espèces de Bruchus). Paris, Ann. Soc. Ent. de Fr.,t. IT, 1844, p. LXXIX-LXXX VI. — Mémoire sur l’organisation d’un animal appartenant au sous-embran- chement des Annelés, Malacobdelle (Malacobdella) de Blainville. Ann. Sc. nat., t. IV (Zool.), 1845, p. 364-380. Froriep Notisen, t. XX XV, 1845, col. 81-84; t. XXXIN, 1846, col. 4-9, 20-96. — Caractères fournis par la lèvre inférieure des Coléoptères. Paris, Ann. Soc. Ent. de Fr., t. III, 1845, p. XXXIX-XL. — Description des Insectes recueillis par Victor Jacquemont. Paris, Voyage dans l'Inde, par Victor Jacquemont, t. IV. — Histoire des Insectes, traitant de leurs mœurs et de leurs métamorphoses en général. Paris, 1845, 2 vol. in-12; 1° vol., 398 pages, 10 planches; 2° vol., 524 pages, 10 planches. — Observations sur l’organisation d’un type de la classe des Arachnides, le genre Galéode. Paris, C. R., t. XXI, 1845, p. 1383-1387. Ann. Se. nat.,t. VIII (Zool.), 1847, p. 227-938. Froriep Notisen, t. XX XVII, 1846, col. 117-120. — Observations sur quelques Eumolpides recueillis en Sicile ; sur les mœurs de Bruchus pandani ; sur le Figulus striatus de l'Ile-de-France. Paris, Ann. Soc. Ent. de Fr., t. III, 1845, p. IV-V. X 1845. 1846. 1847. E.-L. BOUVIER. — Recherches anatomiques et zoologiques sur l’organisation des Insectes, et particulièrement sur leur système nerveux. Première partie : les Coléoptères. Paris, C. R.,t. XXI, 1845, p. 182-154, 963-964. — Recherches sur le système nerveux des Mollusques gastéropodes. Paris, Soc. Philom., Proc.-verb., 1845, p. 25-27. L'Institut, t. AVI, 1845, p.90: — Recherches faites pendant un voyage en Sicile : — Observations sur le système nerveux des Mollusques acéphales, testacés ou lamellibranches. Ann. Sc. nat., t. III (Zool.), 1845, p. 321-340, 1 planche. Froriep Notisen, t. XXXIV, 1845, col. 225-298. Paris, C. R., t. À X, 1845, p. 496-498. — Recherches sur l’organisation des Vers. Paris, 1845-49, 1 vol. in-4, 353 pages, 25 planches (t. III des « Recherches anatomiques et soologiques faites pendant un voyage sur les côtes de la Sicile et sur divers points du littoral de la France » par MM. H. Milne-Edwards, A. de Quatrefages et E. Blanchard). — Sur les organes oculiformes des Peignes. Paris, Soc. Philom., Proc.-verb., 1845, p. 24-95. — Sur l’organisation d’un animal nouveau appartenant au sous-embranche- ment des Vers (Xernistum Valenciennei). Paris, C. R., t. XX, 1845, p. 1349-1345. L'Institut, t. XIII, 1845, p. 165. Froriep Notisen, t. AXXV, 1845, p. 81-84. — Remarques sur l’'embryogénie des Diptères de la tribu des Ornithomyiens (Pupipares de Latreille). Paris, Soc. Philom., Proc.-verb., 1846, p. 6-8. Froriep Notisen, t. XXX VII, 1846, col. 276-277. L'Institut, t XIV, 1846, p. 31-32. — Recherches anatomiques et zoologiques sur le système nerveux des animaux sans vertèbres. Ann. Se. nat., t. V (Zool.), 1846, p. 273-379, pl. 8-15. — Sur l'organisation des Vers. 1. Turbellariés ; 2. Helminthes. Paris, Soc. Philom., Proc.-verb., 1846, p. 62-65, 67-71. L'Institut, t. XIV, 1846, p. 163-164, 172-174. — Note sur le Taupin des moissons (E/ater segetalis). Paris, Bull. Soc. d'Agric., 1847-48, p. 358-362, 1 planche. NOTICE SUR É. BLANCHARD. ) XI 14847. — De la circulation chez les Insectes. 1848. Paris, C. R., t. X XIV, 18417, p. 810-872. Ann. Nat. hist., t. XX, 1847, p. 112-114. Ann. Sc. nat.,t. IX (Zool.), 1848, p. 39-398. Froriep Notisen, t. LIT, A8AT, col. 342-343. — Recherches sur l’organisation des Vers. Paris, C. R.,t. XXIV, 1847, p. 601-603. Ann. Sc. nat., 3° sér. (Zool.) 7, 1841, p. 817-128; €. VIIT, 1847, p. 119-149, 271- 341, 8 planches ; t. X, 1848, p. 321-364, 2 planches : t. XI, 1849, p. 106-202, 3 planches : (. XII, 1849, p. 5-68. — De la circulation chez les Arachnides. Paris, Soc. Philom., Proc.-verb., 1818, p. 56-58. L'Institut, t. XVI, 1848, p. 259. Froriep Notisen, 3° sér., Bd. 1848, p. 200-202. — De l'appareil circulatoire et des organes de la respiration dans les Arachnides. Ann. Sc. nat.,t. XII (Zool.), 1848, p. 317-351, 3 planches. — De la propagation des Vers qui habitent le corps de l'homme (Hel- minthes). Paris, C. R., 1. A XVI, 1848, p. 355-359. Froriep Notisen, t. VII, 1848, col. 81-84. Ann. Nat. hist., t. IT, 1848, p. 18-79. — Description des Vers (Annélides, Anévormes, Helminthes) qui habitent le Chili. Gay, Historia de Chile, Zoologia, t. TIT. — Du système nerveux chez les Invertébrés (Mollusques et Annelés) dans ses rapports avec la classification de ces animaux. Paris, C. R., t. XX VII, 1848, p. 623-625. L'Institut, t. XVI, 1818, p. 389. — Note sur un genre d’insecte de la famille des Prionides (le genre Macro- dontia). Ann. Sc. nat., t. IX (Zool.), 1848, p. 210. — Note sur les Coléoptères du genre Eurhinus de la famille des Curcu- lionides. Ann. Sc. nal., {. À (Zool.), 1848, p. 143-144. — Recherches sur l’organisation des Mollusques gastéropodes de l’ordre des Opistobranches M. Edw., Nudibranches, Inférobranches Cuv. Paris, C.R.,t. XXVI, A848, p. 244-216. Ann. Sc.nat., t. IX (Zool.), p. 112-191, €. À, 1849, p. 74-90. Froriep Notisen, t. VI, 1848, col. 263-264. XII 1848. 1849. 1850. E.-L. BOUVIER. — Recherches sur l’organisation des Vers. Voy. plus haut, année 1841. — De l'acclimatation de divers Bombyx qui fournissent de la soie. Paris, C. R.,t. XXIX, 1849, p. 610-672. — Dusystème nerveux chez les Invertébrés (Mollusques et Annelés) dans ses rapports avec la classification de ces animaux. Paris, in-8, 1849, 12 pages. — Note sur le sang des Arachnides. Ann. Sc. nat., 3° sér., t. XII (Zool.), 1849, p. 351-352. — Observation sur les Insectes qui ravagent les betteraves. Paris, Bull. Soc. d'Agric., 1849-50, p. 120. — Réponse à diverses objections touchant la circulation dans les Insectes. Paris, C. R.,t. XX VIII, 1849, p. 151-764. Froriep Notisen, t. À, 1849, col. 257-268. — Second mémoire sur l'organisation des Malacobdelles (groupe du sous- embranchement des Vers). Ann. Sc. nat.,t. XII (Zool.), 1849, p. 261-275. Paris, CG. R., t. XXIX, 1849, p. 630-632. Ann.Nat. hist.,t. VI, 1850, p. 147-148. L'Institut, t. XVII, n° 380, 1849, p. 378. — Sur le système nerveux des Ténias. Paris, CR, TXAIX, 1849; p. 60-61. — Recherches sur l’organisation des Vers. Voy. plus haut, année 1847. — De l'appareil circulatoire et des organes de la respiration dans les Arachnides. Paris, C. R.,t. XXX, 1850, p. 60-64. L'Institut, €. A VIII, 1850, p. 33. — De la composition de la bouche dans les Insectes de l’ordre des Diptères. Paris, C.R., t. XXXI, 1850, p. 424-497. L'Institut, t. XVIIL, 1850, p. 297-298. — De l’organisation et des rapports naturels des Linguatules. Paris, C.R.,t. XXX, 1830, p. 643-647. L'Institut, t. XVIIL, 1850, p. 488. — Histoire naturelle des Insectes. Orthoptères, Névroptères, Hémiptères, Hyménoptères, Lépidoptères. Avec une introduction par Brullé. Paris, 1850, 1 vol. in-8 de 672 pages avec T1 planches. 1850. 1851. 1852. 1853. 1854. NOTICE SUR É. BLANCHARD. XIII — Muséum d'Histoire naturelle. Catalogue de la collection entomologique. Classe des Insectes. Ordre des Coléoptères. Paris, 1850, in-8, 240 pages. (En collaboration avec MA. Milne-Edwards et Lucas.) — De la circulation du sang et de la nutrition chez les Insectes. Paris, C. R., t. XXXIII, 1851, p. 367-310. Ann. Sc. nat., t. XV (Zool.), 1851, p. 371-376. Ann. Nat. hist., €. IX, 18592, p. 74-176. — Description des collections entomologiques rapportées du Chili par M. Gay. — Coléoptères ex parte, Orthoptères, Névroptères, Lépido- ptères et Diptères. Cl. Gay, Historia de Chile, Zoologia, t. IV et V. — Recherches sur la formation de l'aorte. PATIS NOR CA AAXTITNp 015-018: — Observations sur la circulation du sang chez les Arachnides. Paris, CG. R., t. XXX1IV, 1852, p. 402-404. Quart. Journ. MicroscSc., 1.1, 1852, p. 279. — Organisation du règne animal : Mollusques, Arachnides, Reptiles, Oiseaux, Mammifères. 38 livraisons, in-fol., Paris, 1852-55. — Observations sur le Masaris vespiformis. Paris, Ann. Soc. Ent. de Fr:, t°1, 1853,p. VI-VIT. — Sur les mouvements du fluide nourricier chez les Arachnides pulmo- naires. Paris, C. R., t. XXXVI, 1853, p. 1079-1081. Ann. Nat. hist., t. AIT, 1853, p. 219-221. — Voyage au pôle Sud et dans l'Océanie sur les corvettes l’Astrolabe et la Zélée exécuté pendant les années 1837-1840. Description des Insectes. Paris, #853, 422 pages, 25 planches. Anthropologie. Paris, 1854, 264 pages, AT planches. — Des modifications du type dans la famille des Scorpionides. Paris, C. R., t. XXAXVIIT, 1854, p. 965-969. L'Institut, 1854, p. 186. — Le Phœdon cochleariae. Paris, Bull. Soc. d'Agr., 1853-54, p. 498. XIV 1855. 1856. 1857. 1858. 1859. 1860. E.-L. BOUNTIER: — La Zoologie agricole. Paris, 1855-56, in-fol. — 15 livraisons publiées, accompagnées de planches. (Environ la moitié du premier volume de la Zoologie agricole a été publiée, mais les dépenses considérables que nécessitait l'exécution de cet ouvrage, entrepris aux frais de l’auteur, ont obligé celui-ci à en arrêter la publication.) — Des fonctions du foie chez les Arachnides. Paris, C. R.,t. XLI, 1855, p. 1256-1258. — Des caractères ostéologiques chez les Oiseaux de la famille des Psit- tacides. Paris, C. R., t. XLIII, 1856, p. 1097-1100. — De la déterminalion de quelques Oiseaux fossiles et des caractères ostéo- logiques des Gallinacés (ou famille des Gallides, Gallidæ). Paris, CR T-ALVS 851 p- 128 1317 Ann. Sc. nat. (Zool.), 1857, p. 91-106, 3 planches. — Observations relatives à la génération des Ararhnides. Paris, CG. R.,t. ALIV, 1851, p. 141-742. Ann. Nat. hist., t. XIX, 1857, p. 428-499. — Remarques sur l’ostéologie des Microphagides. Paris, G. R., t. XLV, 1851, p. 599-600. — Du grand sympathique chez les animaux articulés. Ann. Sc. nat., t. X (Zool.), 1858, p. 5-10. Paris, C. R., t. XLVII, 1838, p. 992-993. L'Institut, 1858, p. 426. | — Recherches sur les caractères ostéologiques des Oiseaux appliquées à la classification de ces animaux. Ann. Se. nat., t. XI (Zool.), 1859, p. 10-145, 4 planches. Paris, C. R., t. L, 1860, p. 47-50. — De la fécondation et du liquide séminal chez les Arachnides. POrISNCR HAL M860 p.127-129; Ann. Nat. hist., 1. V, 1860, p. 505-506. — Des modifications dans la conformation du cœur chez les Oiseaux. Paris, C. R.,t. LI, 1860, p. 712-713. — L'organisation du règne animal. Paris, 1860, gr. in-4, 38 livraisons publiées, accompagnées de T1 planches. — Observations sur le système dentaire chezles Oiseaux. Paris, C. R.,t. L, 1860, p. 540-542. 1860. 1862. 1863. 1864. 1865. 1866. NOTICE SUR É. BLANCHARD. XV — Recherches anatomiques et physiologiques sur le système tégumentaire des Reptiles (Sauriens et Ophidiens). Paris, C. R., t. L, 1860, p. 242-246. — Rapport sur le concours pour le grand prix des sciences physiques de 1862 (Anatomie comparée du système nerveux des Poissons). Paris, C. R., t. LV, 1862, p. 951-953. — De la Cochenille de la Vigne. Paris, Bull. Soc. d'Agric., 1862-63, p. 489-490. — Rapport sur un mémoire de M. Vinson relatif à un Ver à soie propre à Madagascar. Paris, C.R., t. LVI, 1863, p. 620-693. — Lettre à M. Payen, sur un Insecte de la famille des Muscides, qui attaque les Betteraves. Paris, Bull. Soc. d'Agric., 1863-64, p. 754-756. — Rapport sur un travail de M. Salvatore Trinchese, intitulé : « Recherches sur la structure du système nerveux des Mollusques gastéropodes pul- monés ». Paris, C.R., t. LVIIT, 1864, p. 355-358. (En coll. avec M. Milne-Edwards.) — Remarques à l’occasion d’une communication de M. Pasteur sur la lumière phosphorescente des Cucuyos. Paris, C.R., t. LIX, 1864, p. 510-511. — Des ravages occasionnés aux Betteraves par la Noctuelle' des moissons £ P .(Noctua segetum) dans le nord de la France. Paris, Bull. Soc. d'Agric., 1865-66, p. 29-50. — Les Abeilles hermaphrodites observées en France. Ann. Sc. nat.,t. III (Zool.), 1865, p. 206. — Les Poissons des eaux douces en France. Anatomie, physiologie, descrip- tion des espèces, mœurs, etc. Paris, 1866, 1 vol. in-8, 656 pages, 151 jigures. — Mémoire sur l'application de l'acide phosphorique et de ses dérivés à la fabrication des engrais et à la salubrité des villes, Paris, C.R., 1. LAIT, 1866, p. 446-449. (En coll. avec M. Chateau.) — Remarques à l’occasion d’une communication de M. Sanson sur la pré- tendue transformation du Sanglier en Cochon domestique. Paris, C. R., t. LXIIT, 1866, p. 845. NOUYELLES ARCHIVES DU Muséum 4° série, — IT. C XVI 1866. 1867. 1868. 1869. 1870. 1871. E.-L. BOUNTER-: S — Remarques relatives à une question débattue entre MM. Coste et Milne- Edwards, concernant une communication de M. Gerbe sur les appareils vasculaires et nerveux des larves des Crustacés marins. Paris, C. R., t. LXII, 1866, p. 978-977. — De l'accroissement de la taille chez les animaux à sang froid. Paris, C. R., t. LXIV, 1867, p. 558-960. — Caractères du Couden, arbre dont les propriétés médicinales résidant dans l'écorce des racines sont utilisées par les Annamites. Paris, C. R., t. LAXVII, 1868, p. 556-557. (En coll. avec M. Condamine.) — Les premières observations au microscope; les travaux de Leuwenhoek. Revue des Deux Mondes, 15 juillet 1868, p. 379-416. — Métamorphoses, mœurs et instincts des Insectes. (Insectes, Myriapodes, Arachnides, Crustacés.) Paris, 1868, 1 vol. gr. in-8 de TI6 pages, 200 figures et 40 planches. Sur l’écorce aromatique d’un arbre qui croît sur le mont Nui-Linh, et dont les propriétés médicinales sont utilisées dans la Cochinchine. Paris, C. R., t. LXVIT, 1868, p. 386-387. (En coll. avec M. Condamine.) — Remarques concernant les éducations des Vers à soie en plein air. Paris, CG. R.,1. LXIX, 1869, p. 626. — Transmet de nouveaux documents relatifs aux propriétés thérapeutiques du Couden. Paris, C. R.,t. LXVIIT, 1869, p. 598-599. — Rapport sur les dégâts occasionnés dans le département zoologique du Muséum d'histoire naturelle par le bombardement de cet établisse- ment scientifique par les Prussiens. Paris, Nouv. Arch. du Mus., 1870, p. 29-32. (En coll. avec MM. Milne-Edwards et Deshayes.) — La Haute Engadine (vallée des Alpes, dans les Grisons). Revue des Deux Mondes, 1% décembre 18T0, p. 505-527. — Les animaux disparus depuis les âges historiques. lievue des Deux Mondes, 15 octobre 1870, p. 675-697. — Les conditions de la vie chez les êtres animés. Revue des Deux Mondes, 1° mars 1870, p. 196-227. — La vie dans les profondeurs de la mer Revue des Deux Mondes, 15 janvier A871. 1871. 1872. 1873. NOTICE SUR É. BLANCHARD. XVII — Les réformes de l'instruction générale en France; l'observation et l’ex- périence dans l’enseignement. Revue des Deux Mondes, 15 octobre A8T1, p. 815-845. — I. Les récentes explorations des naturalistes en Chine. IL. Voyage de Pékin à l’Ourato en Mongolie. IL. Voyage dans les provinces centrales et occidentales du Céleste- Empire. IV. Voyage dans les provinces centrales et dans le Thibet oriental. Revue des Deux Mondes, 15 février 1871, p. 718-737; 15 mars 1871, p. 368-394 ; 15 mai 1871, p. 317-335; 15 juin 1871, p. 611-632. — Note sur une nouvelle Salamandre gigantesque (Szeboldia Davidiana Blanch.) de la Chine occidentale. Paris, GC. R., t. LXXIIT, A87À, p. 79-80. — Remarques sur la faune de la Principauté thibétaine de Mou-Pin. Paris, C.R., t. LXXII, 1871, p. 807-813. — L'ile de Madagascar : les tentatives de colonisation, la nature du pays, la faune de la Grande-Terre; voyage de M. A. Grandidier. Revue des Deux Mondes, 1% juillet 1872, p. 40-75; 1° août 1872, p. 596-637; 1° septembre 1872, p. 204-299 ; 15 septembre 1872, p. 443-461 ; 15 décembre 1872, p. 197-834. .— Observations relatives aux opinions émises par M. Trécul et par M. Frémy sur les fermentations, Paris, C. R.,t. LXXIV, 1872, p. 167-168. — Observations relatives à une communication de M. Béranger-Feraud, sur les larves de Mouches qui se développent sous la peau de l'Homme au Sénégal. Paris, C. R., t. LXXV, 1872, p. 1134. — Rapport sur un mémoire de M. A. Milne-Edwards intitulé : « Recherches sur l’anatomie des Limules ». Paris, C.R., t. LAXV, p. 1607-1612. (En coll. avec M. A. de Quatrefages.) — Sur la multiplication inusitée, observée à Paris, de l’Insecte connu sous le nom de Bibion des jardins. Paris, C.R., t. LXXIV, 1872, p. 1173-1174. — Le Phylloxéra de la Vigne ; les ravages de l’Insecte et les tentatives de destruction. lievue des Deux Mondes, 1°" novembre 1873, p. 207-295. — Observations relatives à une communication de M. de Dos Hermanos, sur les Cocuyos de Cuba. Paris, C. R., t. LXXVII, 1813, p.336. XVIII 4874. 1875. E.-L. BOUVIER. — De l’origine des êtres: I. La variabilité de l'espèce et la lutte pour l'existence. II. La sélection naturelle et la sélection sexuelle. III. Les conditions de séjour, l’hybridité, l’évolution des êtres, le monde ancien. Revue des Deux Mondes, 15 juin 1874, p. 831-847; 1® août 1874, p. 580-610; 1% octobre 1874, p. 583-617. __. Observations sur la communication de M. Lichtenstein, relative au Phylloxéra. Paris, C. R., t. LXXVIII, 1874, p. 1677-1678. — Observations relatives à une communication de M. Carbonnier, sur le mode de respiration de diverses espèces de Poissons à pharyngiens labyrinthiformes. Paris, C. R., t. LXXVIIT, 1874, p. 502-503. — Sur un Insecte qui attaque les Peupliers. Paris, Bull. Soc. d'Agric., 1874, p. 125-798. — Sur un Insecte qui a causé des dégâts sur les arbres fruitiers dans le département du Cher. Paris, Bull. Soc. d'Agric., 1874, p. 494. — Les mœurs des Fourmis. Revue des Deux Mondes, 15 octobre 1875, p. 780-810. — Note au sujet du décret du 14 août 1875, qui prohibe l'importation des plants en Algérie d’arbres fruitiers et autres de toute provenance. Paris, C. R.,t. LAXXI, 1875, p. 1237-1239. — Rapport sur le rôle des Oiseaux en agriculture. Paris, Bull. Soc. d'Agric., 1875, p. 728-730. — Rapport sur les mesures à prendre pour prévenir, en France, l'invasion de l’Insecte destructeur de la Pomme de terre (Doryphora decemli- neala). Paris, Bull. Soc. d'Agric., 1875, p. 74-82. — Sur des Insectes qui attaquent les tiges de Blé et la Vigne. Paris, Bull. Soc. d'Agric., 1875, p. 440-441. — Un naturaliste au xix° siècle, Louis Agassiz. I. Les débuts d’Agassiz en Europe. IT. Ses travaux, sa vie en Amérique. lievue des Deux Mondes, 17 juillet 1875, p. 5-34 ; 1° août 1875, p. 539-569. 1876. 1871. 1878. 1879. NOTICE SUR É. BLANCHARD. XIX — La voix chez l'Homme et chez les animaux. Revue des Deux Mondes, 1° mai 18176, p. 78-110, — Reproduction de l'Amblystome, observée au Muséum. Paris CR CE LXAX AIT 18716, p.4A6-11M — Sur un Acarus trouvé sur des Vers à soie (papillons morts). Paris, Bull. Soc. d'Agric., 1876, p. 186-187. — Sur une expérience devant être exécutée en vue de la destruction du Phylloxéra. Paris, C. R.,t. LXXXIII, 18176, p. 843-846. — Sur le Doryphora. Paris, Bull. Soc. d'Agric., 18717, p. 409. — Sur la Chrysomèle du Peuplier, sur le Thrips des céréales et sur l’Altise du Colza. Paris, Bull. Soc. d’Agric., 1878, p. 388-390. — Discours et compte rendu des communications faites à la section des sciences (Réunion annuelle des délégués des Sociétés savantes à la Sorbonne). Paris, 1878, in-8, 36 pages. Revue des Soc. savantes, 6° sér., t. VII, 1878, p. 151-164 et 293-310. — La géographie enseignée par la nature vivante. Revue scientifique, t. XTIT, 1878, p. 1195-1132. — La Nouvelle-Zélande et les petites îles australes adjacentes : I. La découverte, les premières explorations, la nature du pays et les habitants. Revue des Deux Mondes, 1 mars 1878, p. 34-76. IT. Les baleiniers et les chasseurs de phoques. Les missionnaires évan- géliques. Revue des Deux Mondes, 15 décembre 1879, p. 16-803. III. Les voyages de circumnavigation, les récits des capitaines Dumont- d'Urville, Laplace, Dupetit-Thouars, Fitzroy, Ch. Wilkes, Jame Ross. Revue des Deux Mondes, 1° septembre 1881, p, 167-203. IV. La prise de possession par l'Angleterre, une tentative de la France. la destruction de la population aborigène. Revue des Deux Mondes, 15 janvier 1882, p. 355-394. V. Les conditions de la nature, les aspects du pays, la structure du sol, la végélalion et les animaux. lievue des Deux Mondes, 1° juin 1884, p. 657-682. XX 1879. 1880. 1881. E.-L. BOUVIER. — VI. Lesiles Aukland, Macquarie, Campbell, les preuves de l’effondrement d'un continent austral. Revue des Deux Mondes, 15 septembre 1884, p. 438-454. VII. Les Maoris, leurs traditions et leurs coutumes. Revue des Deux Mondes, 15 octobre 1884, p. 908-932. — La Nouvelle-Zélande, etc. Voy. ci-dessus. — Les Léporides. Paris, Bull. Soc. d'Agric., 1819, p. 213-214. — Sur l’enseignement de l'Agriculture. Paris, Bull. Soc. d'Agric., 1879, p. 45-50. — Chenille atlaquant les épis de Blé. Paris, Bull. Soc. d'Agr., 1880, p. 596-597. — Discours et compte rendu des communications faites à la section des sciences. Revue des Soc. savantes, 1880. — Enquête sur la situation de l’Agriculture. Paris, Bull. Soc. d'Agr., 1880, p. 205-210. — Observations à l’occasion d’une note de M. Rommier sur l'influence toxique que le mycélium des racines de la Vigne exerce sur le Phylloxéra. Paris, C. R., t. AC; p. 513-514. — Sur une Cicadelle (Hysteropterum apterum) qui attaque la Vigne dans le département de la Gironde. Paris, C. R.,1. XC, 1880, p. 1103-1104. Paris, Bull. Soc. d'Agric., 1880, p. 404-406. — La Nouvelle-Zélande, etc. Voy. année 1879. — Les preuves de la formation récente de la Méditerranée. Paris, C. R.,t. ACITIT, 1881, p. 1042-1048. — Remarques à l'occasion d’une note de M. Hément sur les caractères que présente la parole chez les sourds-muets auxquels on parvient à faire articuler des sons. Paris, C.R.,t. XCIII,“p. 155-156. — Réponse aux observations de M. Daubrée, présentées dans la séance du 19 décembre. Paris, C. R., t. XCIIT, 1881, p. AMG-A1AT. 1831. 1882. 1883. 1884. 1885. NOTICE SUR É. BLANCHARD. XXI — Sur un Insecte qui exerce des ravages dans les oseraies de la Meuse et de la Loire-Inférieure. Paris, Bull. Soc. d'Agric., 1881, p. 352. — La Nouvelle-Zélande, etc. Voy. année 1879. — Instructions destinées aux naturalistes de la mission du Cap Horn, pour la recherche des animaux sur la Terre de Feu et lesiles adjacentes. Paris, C.R., t. XCIV, 1889, p. 1564-1566. — Les preuves de l’effondrement d'un continent austral pendant l’âge moderne de la Terre. Paris, C. R., t. XCIV, 1882, p. 386-393. New Zeal. Journ. Sc., t. I, 1882, p. 251-259. — Réponse aux remarques de M. A. Milne-Edwards. Paris, C. R., t. XCIV, 1882, p. 395-396. — Remarques à la suite d’une note de M. Brock, sur les variations observées dans la pêche du Hareng, sur les côtes de Norvège. Paris, C. R., t. XCIV, 1882, p. 826. — Remarques à propos d’une lettre de M. Balbiani, sur la destruction de l'œuf d'hiver du Phylloxéra. Paris, C. R., t. XCIV, 1882, p. 712-743. — Sur la soie des Araignées. La Nature, t. XVIII, 1882, p. 94-95. — Adresse les félicitations de l'Académie à M. A. Milne-Edwards et aux savants qui l'ont accompagné à bord du Talisman dans le voyage d’ex- ploration des grandes profondeurs de la mer. Paris, C.R.,t. ACVIT, 1883, p. 1395-1397. — Surles Myriapodes qui attaquent les Haricots aux environs de Périgueux. Paris, Bull. Soc. d’Agric., 1883, p. 275. — La Nouvelle-Zélande, elc. Voy. année 1879. — De la dissémination des espèces végétales et animales. Paris, C. R., (. C, p. 1430-1436. — Discours prononcé aux obsèques de M. Il. Milne-Edywards, au nom du Muséum d'histoire naturelle. Paris, C. R.,t. CI, 1885, p. 344-341. Ann. Se. nat., 6° sér., €. XIX, 1885, p. XI-XTII. XXII E.-L. BOUVIER. 1885. — La connaissance des flores et des faunes dans ses applications à la géo- graphie et à l'histoire du globe. Paris, C. R., (. C, 1885, p. 1480-1186. 1886. — La Pyrale des bourgeons de Sapin. Paris, Bull. Soc. d'Agric., 1886, p. 423-224. — Allocution à M. Chevreul, à l’occasion de son centenaire. Paris, C. R.,t. CII, 1886, p. 443-445. — Aperçu touchant la faune du Tonkin. Paris Ce he. CAC ASS6p-M910195: — Les Araignées. Revue des Deux Mondes, 15 juillet 1886, p. 429-456. — Remarques au sujet du récent cataclysme survenu à la Nouvelle-Zélande. Paris, C. R.,t. CIT, 1886, p. 407-408. 1887. — La rouille du Blé. Paris, Bull. Soc. d'Agric., 1887, p. 624. Û 1888. — La vie des êtres animés. Paris, 1888, in-8, 296 pages. — Le Si/pha opaca. Paris, Bull. Soc. d'Agric., 1888, p. 214-276. — L'instruction secondaire à la campagne. Revue des Deux Mondes, 15 mai 1888, p. 323-356. — Observations relatives aux prétendues pluies de sang. Paris, C. R., t. CVI, 1888, p. 180. — Un Charançon qui attaque la Vigne. Paris, Bull. Soc. d'Agric., 1888, p. 273-274. 4889. — L'échenillage. Paris, Bull. Soc. d'Agric., 1889, p. 222-995, — Étude de l'Anguille de rivière, après son passage de l’eau douce dans les eaux salées. Paris, C. R., t. CIX, 4889, p. 169-170. — L'enseignement agricole dans les écoles primaires. Paris, Bull. Soc. d'Agric., 1889, p. 639-649. 1889. 1890. 1891. NOTICE SUR É. BLANCHARD. XXIII — Le hannetonnage. Paris, Bull. Soc. d'Agric., 1889, p. 339. — Rapport relatif au prix Petit d'Ormoy (Sciences naturelles). Paris, C.R., 1. CIX, 1889, p. 1085-1087. — Rapport sur les collections de Zoologie (Insectes, Arachnides, Crustacés) du Muséum d'histoire naturelle. Paris, Bull. Soc. d'Agric., 1889, p. 480-484. — L'Anthonome du Pommier. Paris, Bull. Soc. d’Agric., 1890, p. 573-574. — Collection d’Insectes formée dans l’Indo-Chine par M. Pavie. Avant- propos par M. E. Blanchard. Nouv. Arch. du Muséum, 3° sér., €. IT, 1890, p. 176-177. — De la production artificielle de la soie. PONS NC RCA ASI0 D AMP — Dommages causés par un Insecte dans les plantations de Pois. Paris, Bull. Soc. d’Agric., 1890, p. 392-393. — La petite Cétoine noire. Paris, Bull. Soc. d’Agric., 1890, p. 297-298. — Le parasite du Hanneton. Paris, Bull. Soc. d'Agric., 1890, p. 570-573. — Les preuves de dislocation de l'extrémité sud-est du continent asiatique pendant l’âge moderne de la Terre. Paris, C. R., t. CX, 1890, p. 369-373. — Destruction des parasites des plantes cultivées. Paris, Bull. Soc. d'Agric., 18, p. 623. — Le parasite du Hanneton. Paris, Bull. Soc. d’Agric., 1891, p. 373-374. — Les communications terrestres entre les continents pendant l’âge moderne de la Terre. Revue Scientifique, 1891, 2 semestre, p. 133-136. — Les preuves de communications terrestres entre l’Europe et l'Amérique pendant l’âge moderne de la Terre. — Les preuves de communicalions entre l’Asie et l'Amérique pendant l'âge moderne de la Terre. Paris, GC. R., t. CXIIT, 1891, p. 166-168. NouveLLes AnCHiveEs DU Muséum, 4° série. — 11. dl XXIV 1891. 1892. 1893. E.-L. BOUVIER: — Rapport sur le prix Bordin (Anatomie et Zoologie). Paris, C. R.,t. CXIII, 1891, p. 924-926: — Un Rhynchite de la Vigne. Paris, Bull. Soc. d’Agric., 1891, p. 368-370. — Dégâts causés aux Pins sylvestres par un Sirex. Paris, Bull. Soc. d’Agric., 1892, p. 541-548. — La destruction des Hannetons. Paris, Bull. Soc. d'Agric., 1892, p. 83. — Les Betteraves et la Noctuelle des moissons. Paris, Bull. Soc. d’Agric., 1892, p. 346-350. — Le Taret. Paris, Bull. Soc. d'Agric., 1892, p. 556-557. — Préservation de certaines grandes cultures contre les Insectes nuisibles. Paris, Bull. Soc. d'Agric., 1892, p. 605. — De Paris au Tonkin à travers le Thibet inconnu, par G. Bonvalot. Journ. des Savants, 1892, p. 510-516, 583-591, 595-706. — Remarques à l’occasion d'une communication de M. Guitel sur les mœurs du Clinus argentatus. POTIS GRETA AE UAS 0 D ONE 206: — Sur les parasites animaux de la Vigne. Paris, Bull. Soc. d’Agric., 1892, p. 104. — M. de Quatrefages. Journ. des Savants, 1892, p. 128-129. — Chaire de Zoologie (Animaux articulés). Paris, 1893, in-4. Volume commémoratif du centenaire du Muséum d'histoire naturelle, p. 291-307. — Destruction des Courtilières. Paris, Bull. Soc. d'Agric., 1893, p. 299. — Duhamel du Monceau. Paris, Bull. Soc. d'Agric., 1893, p. 519-580. — Exploration des îles Galapagos, par A. Agassiz, 1° article. Journ. des Savants, 1893, p. 754-758. NOTICE SUR É. BLANCHARD. XXV 1893. — La Noctuelle des moissons. Paris, Bull. Soc. d’Agric., 1893, p. 520. — La Cochylis de la Vigne. Paris, Bull. Soc. d'Agric., 1873, p. 451, 718. — Le parasite du Ver jaune. Paris, Bull. Soc. d'Agric., 1893, p. 313. — Le Vergris. Paris, Bull. Soc. d'Agric., 1893, p. 527, 626. — Les Yponomeutes préjudiciables aux Pommiers. Paris, Bull. Soc. d'Agric., 1893, p. 421-422. — Situation des houblonnières. Paris, Bull. Soc. d'Agric., 1893, p. 529. — Sir Richard Owen. (The Athenæum. — Nature. — The geological Maga- zine. — Men and women of the time.) Journ. des Savants, 1893, p. 498-505, 561-569. 1894. — Alphonse de Candolle. — Notices biographiques du D’ Christ, d'Engler, de Marc Debrit et du D'L’Espine. — Alphonse de Candolle et son œuvre scientifique, par Marc Micheli. Journ. des Savants, 1894, p. 353-360, 478-490. — Aperçu de la carrière scientifique de M. Cotteau. Paris, C. R., (. CXIX,1894, p. 385-386. — Aperçu de la carrière scientifique de M. Van Beneden, Paris, C. R., t. CXVIII, 1894, p. 90-92. — Dommages occasionnés par différents Insectes dans les plantations de Cannes à sucre. Paris, Bull. Soc. d’'Agric., 1894, p. 296-304. — Éléphants d'Asie et d'Afrique. Paris, Bull. Soc. d'Agric., 1894, p. 116-117. — Exploration des îles Galapagos, par A. Agassiz, 2° article. Journ. des Savants, 1894, p. 112-116. [Voy. plus haut (année 1893), pour Le 1° arlicle.] S — La maladie de la Canne à sucre. Paris, Bull. Soc. d’Agric., 1894, p. 200, 227. XXVI 1894. 1895. EL. BOUMNIER: — Le Bombyx du Pin. Paris, Bull. Soc. d’'Agric., 1894, p. 365-366. — Les Moineaux et les Insectes. Paris, Bull. Soc. d'Agric., 1894, p. 363-364. — Les Oiseaux utiles et nuisibles. Paris, Bull. Soc. d'Agric., 1894, p. 366. — Les phosphates du Cotentin. Paris, Bull. Soc. d'Agric., 1894, p. 171-172. — Rapport sur un concours du prix Thore {Anatomie et Zoologie). Paris, C. R., t. CXIX, p. 1085. A — Recherches sur les Oiseaux éteints de l’île de Madagascar, par M. A. Gran- didier et À. Milne-Edwards. Journ. des Savants, 1894, p. 689-693. — La Faune entomologique des tombeaux. — Application de l'entomologie à la médecine légale, par P. Mégnin. Journ. des Savants, 1895, p. 126-135. — La Finlande au xix° siècle, décrite et illustrée par une réunion d'écrivains et d'artistes finlandais. Journ. des Savants, 1895, p. 430-443, 501-511, 565-584. — Notice sur les travaux de M. Carl Vogt. Paris, G. R., t. CXX, 1895, p. 960-962. — Noticé sur les travaux zoologiques de James Dana. Paris, C. R.,t. CXX, 1895, p. 955-956. — Observations relatives à la communication de M. S.-A. Andrée sur un projet d'expédition en ballon aux régions arctiques. Paris, C. R., t. CAX, 1895, p. 895-896. — Quelques mots sur la carrière de M. le baron Larrey. Paris, C.R., 1. CXXI, 4895, p. 510. — Rapport sur le concours du prix Thore (Anatomie et Zooïogie). Paris, C. R., t. CXXT, 1895, p. 1020-1021. — Remarques au sujet du discours de Lord Salisbury « sur les limites actuelles de notre science ». Paris, C. R.,t. CXXTI, 1895, p. 453-457, 1895. 1896. 1897. 1898. NOTICE SUR É. BLANCHARD: XXVII — Remarques sur les colorations de certains Insectes de l’ordre des Lépi- doptères. PARIS NOER MAC AATIBS95 Sp AOC Ann. MNat.list.,t. XVII, 1895, p. 328: — Les ouvrages de M. A. Forel sur le lac Léman et les autres lacs de la Suisse. Journ. des Savants, 1896, p. 171-180, 237-246, 301-309. — Mes grandes chasses dans l’Afrique centrale, par Ed. Foa. Journ. des Savants, 1896, p. 486-499, 683-694, 742-748. — Rapport sur l'ensemble des travaux de M. Ch. Janet qui lui ont mérité le prix Thore (Anatomie et Zoologie). Paris, C. R., t. CXXIII, 1896, p. 1142-1143. — Remarques à propos d’une communication de M. Lannelongue sur les modifications que subissent les organes de la vision chez les animaux par l'absence de lumière. Paris, C. R., t. CXXII, 1896, p. 1382. — Sur le Maclura aurantiacu. Paris, Bull. Soc. d’Agric., 1896, p. 75. — Sur la Zeurera æsculr. Paris, Bull. Soc. d’Agric., 1896, p. 651-652. — Recherches sur les Bactériacées fossiles, par B. Renault. Journ. des Savants, 1897, p. 43-51. — Remarques sur les procédés de destruction de la Cochylis de la vigne. PONS AC RAA CAAVMSI NT 187 — Tombouctou la Mystérieuse. Journ. des Savants, 1897, p. 237-352, 300-314, 412-428. —. Vers le pôle, par Nansen. Journ. des Savants, 1897, p. 131-744. — La spéléologie ou l'étude des cavernes. Journ. des Savants, 1898, p. 367-377, 551-562. — Mémoires originaux des créateurs de la Photographie, par Colson. Journ. des Savants, 1898, p. 683-693, 722-729. — Rapport sur le concours du prix Thore (Botanique). Paris, C. R., (. CXXVI, 1898, p. 97-99: (En coll. avec M. Bornet.) XXVIIT 1898. 1899. E.-L. BOUVIER: — Vers le pôle, par Nansen (Voir année 1897.) Journ. des Savants, 1898, p. 56-66, 184-192. AA — Les Parsis, par Mile Menant. Journ. des Savants, 1899, p. 110-720, 764-719. — Trois ans de luttes aux déserts d'Asie, par le D' Sven-Hedin. Journ. des Savants, 1899, p. 226-241, 296-309, 372-381. » F ÿ ) À _ + a F É ; 3 . LUN à \ LA 0 (l'a “ (l k r' LA à ". d À | ; L ; ; 3} ; ; } + LL A +ÿ . l , : ' : | : à "9 | vs É LT : Li « à H [ ‘ * L FOUR. - tes d 1 ” } - " \ 1 . % rl + MAY : : AN! f Ï » fi « LU “ 1 1 HENRI ET ALPHONSE MILNE-EDWARDS Messieurs, Pendant près de soixante ans, de 184 à 1900, le nom d'Edwards a été intime- ment mêlé à la vie du Muséum et a contribué à sa gloire. Au moment où ce nom vient de s’éleindre d’une facon si inopinée, dans cette réunion des naturalistes du Muséum où il mérite d’être si particulièrement vénéré, personne ne s’étonnera qu'une voix s'élève pour chercher à en fixer tout le relief. Henri Milne-Edwards, Alphonse Milne-Edwards, d'esprit bien différent, se sont, pour des raisons très dissemblables, imposés à la reconnaissance des naturalistes et ont tous deux joué un rôle de premier ordre dans l’évolution des Sciences naturelles en France. Né en 1800 à Bruges, Henri Milne-Edwards (2) avait trente-deux ans lorsque Cuvier mourut, quarante-quatre ans lorsque le Muséum perdit Étienne Geoffroy Saint-Hilaire. Il était à ce moment depuis six ans membre de l’Académie des sciences, où il avait succédé à Frédéric Cuvier, et il avait entendu professer l'héritier scientifique de Buffon, Lamarck, mort en 1829. À aucune époque le choc des doctrines n’avait été ni plus retentissant ni plus déconcertant. Cuvier rajeunissait la vieille doctrine aristotélique du finalisme, au point de la faire paraître une invention de son propre génie, et en tirait ses fameux principes de la Corrélation des formes, de la Subordination des caractères ; il imposait une sorte de vénération mystique aux intelligences les plus hautes, en se procla- mant maitre des lois qui présidaient, selon lui, aux agencements des organes dans les formes animales, et en assignant à chacune de ces dernières, dans son Æègne animal, une place qu'il croyait être celle que Dieu lui-même lui avait attribuée. Geoffroy Saint-Hilaire, plus touché de la grandeur que de l’habileté et de l’économie de l’ouvrier divin, voulait retrouver dans le monde la majestueuse unité de sa pensée. S'il avait conquis l'imagination des poètes, des philosophes, de (1) Lu à la séance de la Réunion des naturalistes du Muséum du 26 juin 4900. (2) Henri Milne-Edwards était fils d’un colon anglais de la Jamaïque, William Edwards, qui vint s'établir à Bruges, au commencement du siècle et passa en France à la chute de l'Empire. William Edwards était cousin de l'historien Bryan Edwards. L'un de ses fils qui portait aussi le nom de William et qui avait de vingt à vingt-cinq ans de plus que l'illustre Zoologiste, se fit un nom en physiologie et entra à l'Institut. XXX EDMOND PERRIER. tous les idéalistes de son temps, il avait aussi doté les naturalistes d’un instru- ment de travail d’une incomparable puissance, parce que, s'il n'y a pas un seul plan du Règne animal, un grand nombre d'animaux n’en sont pas moins construits sur le même plan, et si multiples que soient ces plans, dans l'étude de chacun d’eux la Méthode des analoques et la recherche des connexions des organes peuvent toujours être fructueusement utilisées. Lamarck s'était placé d'emblée sur un terrain tout différent de celui de ses collè- gues. Quelles que fussent leurs divergences, Cuvier et Geoffroy Saint-Hilaire ne voyaient le monde qu'à travers la pensée du Créateur ; c'était en somme la Volonté créatrice qui maintenait son œuvre, et même les milieux extérieurs, dont l’action modificatrice paraissait toute-puissante à Geoffroy, n'avaient cependant pas la puissance d’altérer l’unité du plan primitivement conçu. Lamarck se (ourne vers le monde lui-même; sans doute Dieu en a créé la malière première, mais celle-ci, diverse dès l’origine, évolue sans cesse en vertu des propriétés dont elle a été douée ; elle accroît sa diversité et multiplie par cela même les conditions de ses variations. Les espèces végétales ou animales n'échappent pas à cette loi; les formes qu’elles revêtent trouvent leur explication en elles-mêmes ou dépendent de leurs rapports avec le monde extérieur, sans qu'il soil nécessaire de remonter, pour les expliquer, « au sublime Auteur de toutes choses » devant qui Lamarck s'incline pourtant dans un sentiment d'adoralion. Il n’y a pas à s'y tromper, avec la Philosophie zoologique, c'est la méthode des sciences physiques, le droit à l'explication, au sens où l'entendent ces sciences, qui pénètre en maitresse dans les sciences naturelles, prête à y porter la lumière, à en dissiper tous les mys- tères, et promettant à l'intelligence humaine la domination même de la vie. Un esprit moins ouvert et moins personnel que celui d'Henri Milne-Edwards se fût sans aucun doute laissé entrainer sans réserve, à la suite de l’un des trois grands hommes qui dominaient, à ses débuts, les sciences naturelles. Mais il n’était pas de la race des disciples et, avec un admirable éclectisme, il sut prendre à chacun d’eux précisément ce qui convenait le mieux aux progrès de la science durant la période où il devait bientôt dominer à son tour. Trop pratique pour ne pas voir ce qu'avait d’excessif la conception de l'unité du Règne animal à la démonstration de laquelle s'était vainement épuisé Geoffroy Saint-Hilaire, il adopta et garda toute sa vie, non sans la perfectionner toutefois, la répartition des animaux en quatre embranchements, telle que Cuvier l'avait établie; mais il s’efforça de retrouver dans chacun d’eux, justement en lui appliquant la méthode de Geoffroy, l'existence d'une véritable unité fondamentale ; il ne s'embarrassa pas outre mesure de déterminer si les formes vivantes sont fixes, ou douées d’une variabilité soit indéfinie, soit limitée, mais il procéda sans cesse, comme aurait fait Lamarck, en suivant les modifications graduelles des formes dont il aimait à étudier de longues séries, et, sur la fin de sa vie, il donna aux naturalistes cet étonnement de devancer tous ses élèves en se ralliant le premier, d'une facon discrète sans doute, mais sufli- samment claire, non pas au Darwinisme proprement dit, mais à la doctrine HENRI ET ALPHONSE MILNE-EDWARDS. XXXI de la descendance dans la forme plus générale où l’avait conçue Lamarck. Ses grands ouvrages sur l'Histoire naturelle des Crustacés, sur l'Histoire naturelle des Coralliaires, où l'ensemble de ces êtres est pour la première fois méthodique- ment coordonné, sont tout vibrants de son admiration pour Geoffroy Saint-Hilaire. Dans le premier de ces ouvrages, l’idée de l'unité de plan est à ce point dominante que Milne-Edwards cherche à retrouver chez tous les Crustacés les vingt et un segments qu'il observe chez les Crustacés les plus élevés ; il applique d’ailleurs à leur étude ce même principe des connexions qui avait si bien servi Savigny dans la détermination du plan de structure de la bouche des Insectes, et Audouin dans la comparaison des parties constituantes de leur squelette externe. Dans l’histoire des Coralliaires, cette interprétation rigoureuse de l'unité de plan s’élargit; l'identité numérique n'existe qu’au début de la vie; plus tard, les parties se mulliplient, mais elles Le font suivant des lois déterminées ; c'est dans le mode de développement que se retrouve l'unité de plan. Les Coralliaires diffèrent tout d'abord entre eux par le degré jusqu’auquel est poursuivie la multiplication de parties qui apparaissent toujours de la même facon, de telle sorte que ceux dont les cloisons, les lames, les tentacules sont le moins nombreux pourraient être considérés comme résultant d’arrèts dans le développement de ceux dont les parties ont atteint le nombre maximum. De là à user de l’embryogénie dans les classifications, à la facon des embryogénistes modernes, il n’y a qu'un pas. Henri Milne-Edwards a d’ailleurs nettement vu combien Geoffroy Saint-Hilaire avait eu raison de faire appel, pour la solution des problèmes morphologiques, à l’'embryogénie à laquelle Cuvier ne déniait pas seulement toute valeur, mais refusait même l'existence. Et de fait, comparant le développement des Crustacés à celui des Vers annelés, retrouvant dans les deux cas les mêmes règles, Henri Milne- Edwards ne tarde pas à indiquer dans toute sa généralité le rôle que l’embryogéni- peut jouer dans la déterminalion des affinités des êtres : « Les affinités zoologiques, dit-il en 184%, sont proportionnelles à la durée d’un certain parallélisme dans la marche des phénomènes génésiques chez les divers animaux ; de sorte que les êtres en voie de formation cesseraient de se ressembler d'autant plus tôt qu'ils appartiennent à des groupes distinctifs d’un rang plus élevé dans le système de nos classifications naturelles, et que les caractères essentiels, dominateurs, de chacune de ces divisions résideraient, non pas dans quelques particularités de formes organiques permanentes chez les adultes, mais dans l'existence plus ou moins prolongée d’une constitution primitive commune, au moins en apparence. » Nous voilà bien loin de Cuvier, en contradiction pour ainsi dire complète avec lui, tout près au contraire de Geoffroy ;mais le champ des investigations s’est élargi. Comme deux organismes en voie d'évolution, les deux doctrines de Geoffroy et d'Henri Milne-Edwards ont, sans aucun doute, une constitution primitive commune, mais la seconde dépasse bientôt la première et s'élève surtout par l'application d'une idée féconde, entrevue dès 1827 par Edwards tout jeune encore et dont la carrière commençait à peine à se dessiner. Il admet déja pleinement qu'il y a des degrés dans la NOUVELLES ARCHIVES DU MusÉuM, 4° série. — II. € XXXII EDMOND PERRIER. complication des êtres, et les plus simples lui paraissent résulter d’une association de parties toutes semblables entre elles. Le « principe suivi par la nature dans le perfectionnement des êtres est le même que celui si bien développé par les écono- mistes modernes », le principe de la division du travail. Ce n'était et ce ne pouvait être en 1827, dans l'esprit d’un naturaliste de vingt-sept ans, qu’un simple aperçu. Mais quelle devait être la qualité de cet esprit qui désormais retient cet aperçu, en fait une idée claire et précise, en déduit toutes les conséquences, l'applique au Règne animal tout entier dans ses admirables Leçons sur la physiologie et l'anatomie comparée des animaux, et finit par en faire le pivot autour duquel évolue toute la morphologie actuelle ! Une grande vie, disait un grand écrivain, c’est une idée de jeunesse réalisée dans l’âge mûr; n'est-ce pas là, dans tout son éclat, le type d’une grande existence scientifique? L'idée d’ailleurs contenait des conséquences plus vastes encore, dont Henri Milne-Edwards pressent d’ailleurs une partie. La division du travail physiologique suppose en effet l'existence de parties entre lesquelles ce travail est distribué. Aussi Milne-Edwards nous dit-il (1) : « Le corps d'un animal, de mème que le corps d’une plante, est une association de parties qui ont chacune leur vie propre, qui sont à leur tour autant d’associations d'éléments organisés et qui constituent ce qu'on appelle des organites. Ce sont des individus physiologiques unis entre eux pour constituer l'individu zoologique ou botanique, mais ayant une indépendance plus ou moins grande, une sorte de personnalité. » C’est là une généralisation heureuse des idées de Pinel et de Bichat sur les tissus, de Claude Bernard sur l'indépendance des éléments anatomiques, idée qui a paru aux physiologistes avoir une telle valeur qu'ils la désignent sous le nom de Loi de la constitution des organismes, et la considèrent comme une des plus belles conceptions du maitre. Il fautreconnaïître cependant que si elle répond aux conceptions des physiologistes, elle demeure encore trop imprécise pour se prêter à des applications rigoureuses. Que sont, en effet, ces organites dont parle ici Milne-Edwards? Y faut-il voir des éléments anatomiques, des cellules ou des plastides, comme on dit aujourd'hui? Représentent-ils ces grandes unités, à la fois physiologiques et morphologiques, que Bichat nommait des tissus? Ne seraient-ils pas plutôt les organes, appareils ou systèmes dont s'occupent les anatomistes, ou bien encore faut-il voir en eux les unilés morphologiques dont Moquin Tandon a fait ressortir l’impor- tance, dont Henri Milne-Edwards a reconnu le mode constant de succession embryogénique et qui ont recu les dénominations diverses de zoonites, mérides, antimères, mélamères, personnes, c’est-à-dire les segments, anneaux ou articles des Articulés et des Vertébrés, les zoïdes, rameaux ou rayons des Polypes et, des Échinodermes? Il faut, si l’on veut tirer de la loi de constitution des organismes toutes les conséquences qu’elle comporte, soigneusement distinguer les « organites » physiologiques, les « organites » histologiques, les « organites » morphologiques (4) Leçons sur la physiologie et l'anatomie comparée de l'homme et des animaux, t. XIV, p. 226, 1880. HENRI ET ALPHONSE MILNE-EDWARDS. XXXIII ou unités morphologiques. Mais Hæckel lui-même ne distingue pas toujours les personnes des organes où unités physiologiques et l’on comprend qu'Henri Milne- Edwards n'ait pas éprouvé le besoin de plus de précision. Lorsqu'il a été possible de définir la véritable nature des unités qui concouraient à la formation d’un même organisme primitif, lorsqu'il a été possible de saisir la nature des modifications dont les unités morphologiques sont susceptibles, les règles de leur mode d'association, de leur transformation extérieure et celle de leur adaptation à des fonctions particu- lières, la loi de la division du travail, éclairée par la notion de la descendance (1), est sortie du domaine abstrait où elle était jadis forcément maintenue ; le mécanisme même suivant lequel cette division du travail a été accomplie s’est précisé, et l’expli- cation de la succession et du perfectionnement graduel des organismes est devenue rigoureusement scientifique. D'autre part l'identité des lois qui président à l’évo- lution des Organismes et de celles qui président à l’évolution des Sociétés humaines est apparue nettement avec sa raison d'être. L’aperçu de 1827 s’est trouvé le fonde- ment de toute une école de sociologie qui a sa chaire au Collège de France (2) et qui signale déjà les Sciences naturelles comme la plus haute école de philosophie à laquelle l’esprit humain puisse aller demander des enseignements. Malgré toute la grandeur de l’œuvre que nous venons de résumer, elle ne représente qu’un côté de la vie scientifique d'Henri Milne-Edwards. L'étude anato- mique des Invertébrés marins avait conduit Cuvier à des remaniements de première importance dans la classification des animaux. Tout jeune, précepteur dans la famille d'Hérici, il avait occupé les loisirs que lui laissait l’éduca- tion de ses élèves à disséquer les animaux que le voisinage de la mer lui permettait de se procurer facilement. Il avait été frappé de constater dans l’arran- gement du système nerveux trois types fondamentaux: celui des Vertébrés pourvus d’un cerveau et d’une moelle épinière situés au-dessus du tube digestif; celui des Mollusques, à ganglions épars; celui des Articulés, à système nerveux central constitué par un collier œsophagien et une double chaîne de ganglions ventraux. Il pouvait également arriver que le système nerveux fût indistincet, et ce quatrième type, négatif en quelque sorte, de système nerveux était celui des Zoophytes ou Rayonnés. Pourquoi ces quatre arrangements du système nerveux et pas d’autres? Ont-ils une raison d'être, ou faut-il simplement les rattacher à quelque conception mystérieuse du Créateur dont le sens nous doit demeurer éternellement caché? Cuvier ne s'embarrasse pas de ces questions. Mais, dominé parle principe des causes finales, il s'écrie : Le système nerveux est au fond tout l'animal; les autres organes ne sont là que pour lentretenir et le servir ; sans autre démonstration, il conclut que c’est le système nerveux qui fournit les caractères dominateurs de la classification (1) Voy. E. Perrier, Les colonies animales et la formation des organismes, 1881. (2) La chaire de Sociologie occupée par M. IzouLer, qui a mis en relief ces idées dans son beau livre la Cité moderne. XXXIV EDMOND PERRIER. naturelle ; les quatre modes de conformation du système nerveux qu'il a définis, deviennent les caractères des quatre divisions primordiales du Règne animal, des quatre embranchements autour desquels se mouvront, comme autour d'autant de rocs fièrement impassibles, les ondes mobiles des divisions secondaires, si souvent remaniées par les classificateurs. Toute une école de naturalistes de foi a fait de l'existence de ces quatre embranchements une sorte de dogme intangible. La démonstration de la constance des dispositions du système nerveux dans chacun d'eux fut longtemps le champ de bataille dans lequel s'escrimèrent ceux qui se regardaient comme formant « l'École de Cuvier ». D'autres posaient, au contraire, en principe la constance de ces dispositions et, prenant le système nerveux comme point de départ, se servaient des nerfs comme de fils d'Ariane leur permettant de reconnaître en toute certitude la signification des organes les plus modifiés. Les deux systèmes pouvaient, suivant les points de vue, être considérés comme opposés ou comme complémentaires; d’ailleurs leur emploi simultané, auquel certains ne se refusaient pas, pouvait ouvrir aux cercles vicieux une vaste car- rière ; mais cela est presque inévitable lorsque l’on énonce, comme l'avait fait Cuvier, des affirmations contingentes dont on ne peut donner la raison d'être, et dont les uns quelque peu troublés s'efforcent de démontrer l'exactitude, tandis que les autres, les tenant pour des axiomes, essayent d'en tirer les conséquences. L'expérience ne tarda pas à démontrer à Henri Milne-Edwards, qu’il y avait, comme on dit, à prendre et à laisser dans les embranchements de Cuvier. Pour quel- ques-uns d’entre eux, si l’on s’en tenait aux formes supérieures, il était assez facile de démontrer la conformité organique ; c’est ce qui arrive pour l’embranchement des Mollusques par exemple ; autour de ces Mollusques gravitent des formes dans lesquelles on s’efforcerait en vain de retrouver les dispositions caractéristiques des types les plus élevés ; H. Milne-Edwards eut le courage de limiter la dénomination de Morrusques aux formes élevées, manifestement construites sur le même type et qui formaient ainsi un sous-embranchement distinct ; il réunit les autres dans un second sous-embranchement, celui des Morzuscoïpes. Il faut bien avouer que c'était porter la sape dans l’œuvre de Cuvier. Cette notion du sous-embranchement, Henri Milne-Edwards l’étendit aux autres embranchements ; il y eut ainsi un sous-em- branchement des Prorozoares et un des Rayonnés dans l’embranchement des Zoophytes; les Articulés furent de même divisés en Arraroponss et en Vers, et, ce qui est peut-être moins heureux, les Vertébrés furent subdivisés en ALLANToÏDIENS et ANALLANTOÏDIENS, suivant que leurs embryons se développaient ou non à l'abri d'un amnios doublé d'une allantoïde. Cette fois Cuvier était heurté de front, car Cuvier prétendait que les animaux devaient porter en eux d’une manière permanente les caractères d'après lesquels on les classait ; il excluait ainsi les caractères fournis par l'embryogénie, à laquelle il refusait d’ailleurs même l'existence par cette bonne raison qu'il croyait, comme Bonnet, que le « germe » contenu dans l'œuf n'était qu'une réduction de l'adulte ramence à des proportions assez petites pour être invisible à l'œil nu. Dans l'inter- HENRI ET ALPHONSE MILNE-EDWARDS. XXXV valle, à la vérité, von Baër était venu qui, par un singulier phénomène de suggestion, avait cru trouver dans l’embryogénie la confirmation des embranchements que Cuvier avait fondés sur la structure anatomique des animaux ; qui, plus heureusement inspiré, avait signalé l'absence d’amnios chez les Vertébrés à développement aérien ouintra-utérin ; la présence de celte enveloppe chez les Vertébrés à développement aquatique ; qui avait également signalé ces formes diverses de placenta que les deux Milne-Edwards devaient plus tard employer comme des caractères fonda- mentaux pour la classification des Mammifères. L’embryogénie avait d’ailleurs acquis, avec Thompson et Nordman, d’autres titres de noblesse. Alors que Cuvier avait classé les Lernées parmi les Zoophytes, avec les Vers intestinaux, en raison de leur système nerveux indistinct; tandis qu’en raison de leur coquille apparente, il avait classé les Cirripèdes parmi les Mol- lusques ; Nordmann vit des œufs des Lernées sortir des Crustacés du genre Nau- pilus; il assista aux métamorphoses de ces mêmes êtres. Thompson fit des obser- valions analogues pour les Cirripèdes; il fut ainsi établi que les Lernées et les Cirripèdes étaient en réalité des Crustacés. C'était plus qu'il n’en fallait pour appeler définitivement l'attention sur l’embryogénie. Henri Milne-Edwards com- prit bien vite quel parti on en pouvait tirer pour la solution des problèmes difficiles de classification ; il étudia les Crustacés, les Vers annelés, découvrit le singulier mode de bourgeonnement des Myrianides, retrouva le tétard oublié des Ascidies, et finit par se faire, en quelque sorte, le théoricien de l’embryogénie. Il avait essayé d'appliquer à la classification des Vertébrés les recherches de von Baër sur les enveloppes embryonnaires; ce sont ses propres recherches sur l’embryogénie des Invertébrés qui le conduisirent à la formule bien personnelle que nous avons citée plus haut relativement à la mesure que peut fournir l’em- bryogénie de leur degré de ressemblance. Cette formule revient à dire, en somme, que, parmi les animaux appartenant à un même groupe zoologique, les plus élevés ressemblent pendant un certain temps de leur développement à ceux qui occupent le bas de l'échelle, sans aller cependant jusqu’à affirmer, comme l'avait indiqué Geoffroy Saint-Hilaire et comme l'avait proclamé Serres, que les formes inférieures du Règne animal ne sont que la répétition, à l’état permanent, des stades que traversent les formes supérieures au cours de leur développement. Henri Milne-Edwards demeure ainsi un peu plus loin des idées actuelles que l’école de Geoffroy. Il se serait sans doute rallié aux pro- positions de Geoffroy et de Serres s’il avait, à ce moment, pris un parti relative- ment à la question non encore posée de la fixité ou de la variabilité des espèces. Mais, dans la plus grande partie de sa carrière, il semble plutôt pencher vers la première alternative. Il recherche moins des explications comme celles dont l’œuvre de Lamarck donne un exemple encore à peine compris, que des générali- sations à la façon de Geoffroy Saint-Hilaire. Cette tournure d'esprit apparaît nettement dans sa théorie générale de la repro- duction publiée en 1879. Parmi les phénomènes de la reproduction, aucun n'a plus XXXVI EDMOND PERRIER. vivement surpris les naturalistes et n'a plus énergiquement excité leur imagination, que les phénomènes un peu arbitrairement groupés par Steenstrup sous le nom de phénomènes de génération alternante. Chez les animaux qui les présentent (Salpes, Pucerons, Trématodes, Méduses, quelques Vers Annelés) deux ou plusieurs généra- tions, les unes sexuées, les autres asexuées, se succèdent, et les formes sexuées ont, en général, des caractères assez différents de ceux des formes sexuées. Les généra- tions sexuées et les générations asexuées alternent d'ordinaire régulièrement, de telle facon que chez les Salpes, par exemple, les filles, disent couramment les manuels de zoologie, ne ressemblent pas à leur mère, mais bien à leur grand'mère. Ces phénomènes ont été longtemps tenus pour exceptionnels, et l’on a fait de nombreux efforts soit pour les grouper dans une même formule générale, soit pour les faire rentrer dans le cadre vulgaire des phénomènes de reproduction. C’est ce rangement méthodique des phénomènes en catégories définies par une courte phrase, généralement décorée du nom de loi que les naturalistes des deux premiers tiers de ce siècle appelaient une explication. C'était au fond abuser du mot, mais dans une science qui ne pouvait remonter aux causes matérielles, les « principes », les « lois » pouvaient apparaître comme des causes métaphysiques suffisantes, trouvant elles-mêmes leur raison d’être dans ce qu’on appelait volontiers les « des- seins de la Nature ». En présence des générations alternantes, IH. Milne-Edwards se conforme sans doute aux habitudes intellectuelles de ses contemporains, mais son originalité puissante s'affirme par la façon dont il aborde le problème : jusqu’à lui on avait essayé de ramener, par tous les artifices possibles de comparaison, la génération alternante au cas de la génération ordinaire; il fait exactement l'inverse. Loin d’être exceptionnels, les faits de la génération alternante sont au contraire, à son avis, les conditions normales de la génération, et c’est pourquoi ils se montrent dans les formes inférieures avec la plus grande netteté; plus haut, ils sont modifiés. En réalité : tout animal commence par être une simple vésicule vivante, le protoblaste: ce protoblaste peut quelquefois mener une existence indépendante, tel l'embryon cilié des Distomes; mais le plus souvent, il commence et achève dans l'œuf sa courte existence, c’est la vésicule germinative. Avant de mourir, le protoblaste produit par bourgeonnement un organisme plus compliqué : le métazoatre. Le Polype hydraire, la Salpe solitaire, la Rédie, le blastoderme des Vertébrés sont des métazoaires qui produisent respectivement la Méduse, la Salpe agrégée, le Distome, le Vertébré. L'organisme produit par le métazoaire est enfin le #/po- zoatre où animal parfait. Lorsque la génération paraît simple ou directe, c'est que non seulement le protoblaste est demeuré inclus dans l’œuf, mais que le métazoaire, au lieu de produire, comme dans le cas normal, plusieurs typozoaires, n’en produit qu'un seul avec lequel il se confond parfois d’une facon complète. L'idée a paru suffisamment séduisante pour rallier des embryologistes comme John Beard (1), (4) J. Bean», On certains problems of vertebrate embryology, Jessa 1896. HENRI ET ALPHONSE MILNE-EDWARDS. XXXVII qui n’a pas cessé de faire tous ses efforts pour en assurer le crédit. Il est cependant clair qu'il n'y a pas là d'explication, mais une pure hypothèse fort compliquée et sans aucune espèce de base rationnelle, destinée simplement à ramener à l'unité le plan de développement des organismes. La science suit aujourd’hui d’autres voies qu'avait jalonnées Lamarck. Elle a scrupuleusement défini la forme, la structure, les propriétés, les dimensions des premiers éléments vivants (plastides) ; elle sait qu'ils peuvent vivre d'une manière indépendante ou s'associer de manière à constituer des organismes de premier ordre (mnérides), qui peuvent eux-mêmes se multiplier en s'isolant ou en s’associant pour former des organismes de deuxième ou de troisième ordre (zoïdes et dèmes). Dans chaque ordre d'organismes, conformément à l’idée de Henri Milne-Edwards, les parties assemblées (tous les plastides dans un méride, tous les mérides dans un zoïde, tous les zoïdes dans un dème) sont d’abord semblables; en raison des actions qu'elles subissent, des réactions qu’elles produisent, elles prennent ensuite respec- tivement des caractères spéciaux, déterminés, comme le pensait Lamarck, par les actes qu’elles accomplissent habituellement; l’accomplissement de ces actes devient leur jonction, et c’est en cela que consiste la division du travail physiologique. Les unités morphologiques assemblées dans un même organisme, gardant une part d'autonomie, revêtent en général des caractères différents en raison de leur fonc- tion, et forment dans l'organisme des groupements secondaires susceptibles de se détacher et de mener une vie indépendante (Méduses des Polypes hydraires, démules des Siphonophores, individus sexués des Syllidiens, etc.). Il semble alors que l'organisme sur lequel de tels phénomènes se sont manifestés, ait des descen- dants qui ne lui ressemblent pas; et c’est en partie ce qui a donné naissance à l’idée des générations alternantes ; il s’agit ici cependant non pas d’une véritable reproduction, mais d’une simple dissociation d'un corps à parties polymorphes. La reproduction est tout autre chose. La facon dont les organismes se consti- tuent et se compliquent par l’association et la superposition d'unités d'ordre de plus en plus élevé tient, en somme, à ce que les nécessités de la nutrition limitent la taille que peut acquérir chacune de ces unités en demeurant semblable à elle-même. Cette taille atteinte, la croissance prend une direction nouvelle; elle se localise, en quelque sorte, en une région de la paroi du corps ; elle y détermine la formation d’un bourgeon qui revêt peu à peu les caractères de l'organisme arrivé à sa taille limite, sur lequel il s’est formé. Le nouvel organisme ainsi réalisé peut, nous l'avons vu, se détacher, ou demeurer associé à son progéniteur, formant ainsi avec lui un organisme nouveau qui se complique de plus en plus à mesure que les bourgeons se multiplient. Les éléments vivants les plus simples n'échappent pas à celte loi, et c’est leur multiplication par division qui est cause de la croissance des organismes d'ordre plus élevé. Mais tous les éléments résultant de cette multi- plication n’entrent pas dans la constitulion de l'organisme que forment les autres; il en est qui demeurent indépendants, ne concourent en rien ni à l'accroissement, ni à la conservation de ce dernier, et semblent simplement abrités et nourris par XXXVIII EDMOND PERRIER. lui. Ceux-là conservent cependant la faculté de se multiplier, et ils construisent alors un organisme semblable à celui formé par leurs frères. Ce sont les é/éments reproducteurs qui peuvent se multiplier spontanément (parthénogenèse) ou seule- ment, pour des raisons en grande partie connues, mais inutiles à développer ici, après s'être unis à un autre élément (reproduction seruée); celle union constitue la fécondation. La parthénogenèse et la reproduction sexuée ne s’excluent pas ; lors- qu'elles sont combinées, elles sont le point de départ d’un autre type de génération alternante tout différent du premier (Pucerons, Trématodes). La génération alter- nante des Salpes est, à son tour, le couronnement d’une série de phénomènes bien différente encore. Les choses sont donc à la fois beaucoup plus intelligibles et beaucoup plus compliquées que ne le pensait Henri Milne-Edwards : les phéno- mènes dits de génération alternante ne sont pas le prototype de la reproduction des animaux ; ils n’ont même entre eux qu’une ressemblance superficielle, et chacun représente le terme, longuement poursuivi, de séries indépendantes de phéno- mènes nullement exceptionnels d’ailleurs. Il était impossible de le savoir tant qu'une analyse détaillée des conditions de formation et de reproduction des orga- nismes n'avait pas été faite à la lumière de la doctrine de la descendance, telle que Lamarck l'avait conçue; pour une telle analyse, les méthodes de raisonnement et de coordination des faits qu'employait Darwin sont encore relativement imparfaites et illusoires. A l'égard de la doctrine de la descendance elle-même, Henri Milne-Edwards est demeuré sur la réserve. Il ne s’est jamais cependant prononcé contre elle et ses derniers écrits peuvent passer pour une adhésion, prudente sans doute mais réelle, à l’idée que les formes vivantes ne sont pas figées dans l’immobilité. En 1879 (1), il se sépare complètement des partisans de la fixité des espèces sur la question de l'instinct tant de fois par eux déclaré immuable. Non seulement il ne croit pas à une différence fondamentale entre l’entelligence humaine et les enstincis des ani- maux, mais il pense avec Darwin que, « dans beaucoup de cas, les instincts réputés primordiaux et inhérents à la nature spécifique de l'animal sont en réalité des propriétés acquises par l'effet de l'habitude, transmises héréditairement et enra- cinées ainsi que développées par le fait de la répétition (2) ». Il lui parait « démontré que l'instinct n’a pas la fixité absolue qu’on lui suppose communément; que tout en conservant ses caractères essentiels, il est susceptible de subir des changements considérables, suivant les conditions biologiques dans lesquelles se trouvent les individus dont. il dirige généralement les actes. Or, ces modifications sont ordinairement avantageuses pour les êtres animés qui les présentent, et par conséquent l'instinct est perfectible ». Ses perfectionnements, qu’on le remarque, sont pour Henri Milne-Edwards une conséquence de la sélection naturelle ; il admet même que les effets de cette sélection portent sur les caractères morphologiques aussi bien que sur les caractères psychiques des animaux, car, après avoir signalé (1) Lecons sur la physiologie et l'anatomie comparée des hommes et des animaux, t. XIV, p. 428. (2) Ibid., p. 461. HENRI ET ALPHONSE MILNE-EDWARDS. XXXIX Ja ressemblance des instinets chez les Hirondelles, il ajoute : « Peut-on en con- clure que l’Hirondelle des rivages de l’époque préhistorique est l’ancètre commun des trois espèces ou races actuelles, et dont la conformation ainsi que l'instinct architectural se seraient modifiés avec le temps? Cela ne me paraît pas impro- bable, mais, dans l’état actuel de nos connaissances, on ne peut former à ce sujet que des conjectures très vagues (1). » Henri Milne-Edwards s'était d’ailleurs plusieurs fois préoccupé de la facon dont avaient pu naître les espèces. Sous l'influence des belles recherches tératologiques des deux Geoffroy Saint-Hilaire, il s'était même demandé si des monstruosités ne pouvaient pas avoir subitement donné naissance à des espèces nouvelles; il avait abandonné cette idée sur la remarque que les monstres sont en générai peu viables et inféconds. L'idée était plus juste qu’il ne le pensait. Si l’on entend par monstruosité une disposition organique nouvelle, survenue au cours du déve- loppement embryogénique, il y a une cause permanente et normale de modi- fications de ce genre ; c’est la rapidité croissante dans le développement qui a permis à des formes lentement réalisées depuis l’origine des temps, de reconstituer en quelques semaines, parfois en quelques heures, lors du développement de chaque individu, un abrégé de l’histoire généalogique de son espèce. La cause inconnue de cette accélération embryogénique, la tachygenèse est sans cesse agissante ; elle transforme non seulement les procédés de développement, mais les caractères des embryons et des adultes; elle leur inflige des modifications permanentes, héréditaires, qui n’altèrent en rien leur aptitude génitale ; c’est à une monstruosité dont elle est l’auteur qu'est dû, parmi les Polypes coralliaires, l’ordre entier des Alcyonnaires ; elle a été la cause primordiale de la génération alternante des Salpes; elle a joué un rôle important dans celle des Trématodes, et l’on peut dire que son action s’est fait sentir dans toutes les branches du Règne animal aussi bien que du Règne végétal. Qu'il y eut des monstruosités déterminées par des causes sans cesse agissantes et pour ainsi dire normales, Henri Milne-Edwards n’avait aucune raison de le soupconner; mais avoir songé aux monstruosités déterminées par des causes accidentelles pour expliquer l'apparition d’espèces nouvelles, c'était déjà une grande hardiesse. Aïnsi, dans toutes les directions, Henri Milne-Edwards affirme non seulement la hauteur de son esprit, mais son indépendance et son impartialité, Il ne repousse rien de parti pris; quand une idée neuve apparaît, il l'examine, la discute par les seuls arguments de la science et, d’où qu'elle vienne, la fait sienne quand elle est bonne. C’est une des causes de l'influence qu'il a exercée, mais non pas la seule. Chez lui, l'homme de recherches et d’études était à la hauteur du théoricien. On ne peut dire que l’un ait précédé ou suivi l’autre; dès le début, comme il arrive d'ordinaire, son esprit s’est révélé sous ses deux aspects, parce qu'il était un (1) Lecons sur la physiologie et l’anatomue comparée des honunes et des animaux, t. XIV, p. 478. NouveLLEs ARCH1ves Du Muséum, 4° série. — I, [ XL EDMOND PERRIER. esprit complet qui savait contrôler ses idées par l’observation des faits et mettre autant de patience que de courage à la recherche des faits. Ces faits, il les recueille non seulement dans les collections du Muséum d'histoire naturelle qui doivent à ses études une part importante de leur valeur comme documents historiques, mais, à l'exemple de Cuvier, il les poursuit dans la nature vivante, et entreprend dans ce but une longue série de voyages, d’abord sur les côtes de France, puis sur celles d'Italie. Il étudie ainsi, non seulement les questions de biologie, mais aussi les questions économiques; il avait rêvé de publier un ouvrage contenant tout ce qui intéresse la biologie de nos côtes. Ce travail a été poussé assez loin, et dans les Annales des sciences naturelles, de nombreux mémoires ont paru qui en sont comme la préparation. C'est au cours de l’un de ces voyages que, accompagné d’Audouin, beau-frère d'Adolphe Brongniart et à qui l'on doit de belles recherches sur l’unité du plan de composition du squelette extérieur des Insectes, il alla s'enfermer durant plu- sieurs mois aux iles Chausey, alors uniquement habitées par des carriers, des pêcheurs et des fabricants de soude. M. de Quatrefages a conté, dans ses Souvemrs d'un naturaliste, Vexistence laborieuse et charmante qu'y menèrent les deux natu- ralistes entourés de leur jeune famille. Aux îles Chausey furent réunis les maté- riaux de l'Histoire naturelle des Ascidies composées des côtes de France, mémoire qui, outre la description de nombreuses formes nouvelles, contient deux décou- vertes capitales : celle de la réversibilité du courant circulatoire et des battements du cœur des Tuniciers; celle de la larve en forme de têtard des Ascidies, larve qu'ont depuis rendue célèbre les admirables recherches embryogéniques de Kowalewsky. Au cours de ces voyages ful aussi découverte la circulation lacu- naire des Mollusques, tandis que la science s'enrichissait de belles études sur l’organisation et le développement des formes les plus variées du Règne animal el que s’accumulaient les observations et les dessins qui ont été publiés dans son admirable édition du Règne animal de Cuvier. Son activité était telle qu’elle débor- dait, en quelque sorte, autour de lui. Il entraïnait parfois de jeunes disciples dans ses expéditions, leur distribuait la besogne et les excitait au travail par son exemple. Quelle moisson apportèrent de leur voyage en Sicile de Quatrefages et Blanchard, alors ses élèves, plus tard ses collègues au Muséum, ses confrères à l’Académie des sciences, ses collaborateurs dans la publication du Règne animal! D'abord professeur au lycée Henri IV, de 1841 à 1861 professeur d’entomologie au Muséum où il avait succédé à Audouin, plus tard professeur de mammalogie et d'ornithologie à la mort d'Isidore Geoffroy Saint-Hilaire (1861), professeur de physiologie, d'anatomie comparée et de zoologie à la Faculté des sciences en 1843, doyen de cette Faculté jusqu'à sa mort survenue en 1886, membre de l’Académie des sciences où il avait succédé à Frédéric Cuvier depuis 1838, Henri Milne- Edwards a dominé les sciences naturelles en France durant de longues années. Tous nos grands zoologistes furent ses élèves : de Quatrefages, Émile Blanchard, Charles Robin, de Lacaze-Duthiers, Léon Vaillant, pour ne citer que ceux qui HENRI ET ALPHONSE MILNE-EDWARDS. XLI professent à Paris, et recurent directement ses leçons ; mais les naturalistes plus jeunes échappèrent d’autant moins à son influence qu'il était le juge souverain de leurs premiers travaux et qu'il les accueillait dans les Annales des sciences naturelles fondées par lui, de concert avec Audouin, Dumas et Brongniart. Quand on a vécu toute sa vie dans le rayonnement d’une telle influence, justifiée par une telle hauteur d'esprit, il est merveilleux que l’on puisse conserver une originalité propre, se créer une gloire personnelle. C’est à quoi réussit cependant le fils unique du maître, Alphonse Milne-Edwards. Nous ne retrouverons pas dans l’œuvre d’Alphonse Milne-Edwards les préoccupations philosophiques qui pénè- trent toute l’œuvre de son père. Toute la Physiologie et l'anatomie comparée de l'Homme et des Animaux, tout cet admirable cours de Sorbonne professé par Henri Milne-Edwards est comme une grandiose symphonie que traversent et sou- tiennent les voix puissantes de Cuvier et de Geoffroy, de Geoffroy surtout. Alphonse Milne-Edwards n’a pas été le témoin de ce prodigieux effort intellectuel qui aboutit à la discussion fameuse de 1830; il n’a connu de Geoffroy que le déclin, et si Cuvier lui apparaît comme victorieux de son émule, déjà, quand il débute, des prodromes sur lesqueis on ne saurait se tromper semblent indiquer que la victoire de Cuvier lui-même ne doit être qu'éphémère. Lyell, Wallace, Darwin menacent l'édifice à la solidité duquel Henri Milne-Edwards a lui-même porté quel- ques atteintes. Mais, Darwin, c'est une sorte de résurrection de ce Lamarck que semblaient avoir écrasé pour toujours ses rêveries météorologiques, son indiffé- rence quelque peu farouche à l’égard de l'opinion de ses contemporains et les sar- casmes de Cuvier. Alphonse Milne-Edwards arrive donc à cette heure critique où toutes les doctrines qui ont passionné les devanciers immédiats de son père semblent effondrées. 11 se méfie de celles qui vont naître comme de celles qui croulent ou viennent de crouler, et c’est à la découverte de faits nouveaux qu'il demande sa gloire scientifique. Aussi bien, après quelques courtes incursions dans le domaine de la micrographie, un vaste sujet ouvre-t-il à ses yeux des horizons inexplorés. Tandis que les paléontologistes ont évoqué à l’envi les Mammifères fossiles et qu'au Muséum même, M. Albert Gaudry a ajouté un magnifique chapitre à l'œuvre de Cuvier, tout en précédant Darwin dans ses conclusions, on ne sait rien des Oiseaux fossiles, et l’on n’est pas loin de croire, tant les Oiseaux actuels se ressemblent entre eux, que l'étude de leurs débris, rares d’ailleurs, ne peut conduire à aucun résultat décisif. Cependant Émile Blanchard démontre que l’ostéologie des Oiseaux peut fournir des caractères de détermination aussi précis que leurs plumes, leurs ongles ou leur bec. C’est un trait de lumière. Devenir le Cuvier des Oiseaux, évoquer les formes des créatures charmantes qui ont sillonné l'atmosphère des temps secondaires et tertiaires est une vision bien faite pour entraîner un jeune zoologiste. Alphonse Milne-Edwards se met ardemment à l’œuvre, crée pour ainsi dire l’ostéologie des Oiseaux et ressuscite cette faune si riche de Saint-Gérand- Le-Puy dont M. Filhol a étudié les Mammifères. À première vue, il ne semble pas XLII EDMOND PERRIER. que les résullats obtenus aient répondu à un tel effort. Il s’est trouvé que les Oiseaux terliaires ne présentaient aucun de ces étranges caractères qui ont si souvent excité l’étonnement des paléontologistes versés dans l’étude des Mammi- fères. Les Oiseaux tertiaires, ce sont, à peu de chose près, les Oiseaux actuels. Il faut remonter à l’époque crétacée et à l’époque jurassique pour trouver quelques- uns de ces êtres déconcertants que le principe de la corrélation des formes de Cuvier n'aurait certes pas permis de prévoir. Mais c’est déjà beaucoup que d’avoir établi ce résultat, d'autant plus que nombre de formes retrouvées appartenaient à une faune plus méridionale que la faune actuelle de notre pays. Les Oiseaux fossiles n’ont jamais cessé d’intéresser leur premier évocateur, et c'est par eux qu'il a été conduit à étudier ces oiseaux singuliers des îles de l'océan Austral, que leur inaptitude au vol condamnait d'avance à disparaître dès qu'ils se trouveraient exposés aux poursuites de l'Homme : le Dronte, le Solitarre des îles Mascaraignes, l'Æpyornis de Madagascar, les Dinornis de la Nouvelle-Zélande. Ces recherches n’empêchaient pas Alphonse Milne-Edwards de seconder active- ment son père dans la direction de la chaire d’entomologie du Muséum dont il était devenu aide-naturaliste. Il se voua surtout à l'étude des Crustacés, et se rendit rapidement le maître incontesté de cette innombrable et difficile série des Crabes tant actuels que fossiles. Découpant et classant méthodiquement toutes les figures qu'il rencontrait de ces animaux, il en avait constitué un album unique, qui lui permettait de les déterminer avec une sûreté et une rapidité exceptionnelles. L'étude anatomique d'un animal qu'on en avait cru longtemps voisin, le Limule polyphème, le conduisit à des résultats tout à fait inattendus et bien propres à jeter une vive lumière sur la façon dont l’appareil vasculaire s’est constitué chez les animaux articulés et peut-être chez tous. Chez le Limule, l'aorte antérieure, qui nait du cœur, se dirige vers le cerveau s'épanouit autour de lui, de manière à l’enfermer complètement dans son intérieur, puis donne naissance à une gaine vasculaire qui enferme de même le collier œsophagien, la chaine ventrale et se prolonge autour des nerfs qu'elle suit jusqu’au voisinage de leur terminaison. Rien de semblable ne se retrouve dans le Règne animal, et les dispositions en apparence similaires qu'on a signalées chez les Sangsues sont d’une tout autre nature. On arrive à comprendre facilement comment s’est produit chez les Limules, animaux tout à fait anciens, l’engainement du système nerveux par les artères, si l’on admet que l’appareil circulatoire a été d'abord réduit au vaisseau dorsal, que le sang versé par ce vaisseau a d’abord coulé le long du système nerveux, profitant du passage que les nerfs s'étaient frayé dans les tissus, et a refoulé ces derniers en les comprimant, en les forçant à se feutrer en quelque sorte, à constituer ainsi une paroi vasculaire et à endiguer le courant sanguin, d'abord libre. Plus tard, un nouveau feutrage a déterminé la formation d’un canal nerveux, distinct du canal vasculaire, d'un névrilemme et d’une paroi vasculaire qui se sont ensuite séparés. Il est tout naturel dès lors que les nerfs et les vaisseaux suivent sensiblement un même parcours, comme on le voit jusque chez l'Homme. HENRI ET ALPHONSE MILNE-EDWARDS. XLIIE Les Limules conduisent d'ailleurs Alphonse Milne-Edwards à aborder le problème de la variabilité des espèces. Il le fait avec une prudence qui n’est pas sans rap- peler celle que montre Isidore Geoffroy Saint-Hilaire lorsque — redoutant peut- être que son père ne se füt aventuré trop loin dans la voie du transformisme — il imagina la variabilité limitée des espèces. Des formes distinctes de Limules vivent aux Moluques, dans les mers du Japon, aux Antilles; ces formes ne dif- fèrent que par des caractères sans importance. Alphonse Milne-Edwards pense qu’elles descendent d’une souche commune; ce sont pour lui des espèces, mais des espèces secondaires. Cette notion de l'espèce secondaire, il l’étend aux Man- chots, aux Otaries : il arrive même à déterminer le lieu habité par la forme primitive, le centre de création, comme on disait autrefois, et à la suivre dans les migrations qui ont, en général, accompagné ses variations spécifiques. Au moment où Alphonse Milne-Eawards accomplissait ces recherches, il avait depuis longtemps déjà quitté, comme son père, la chaire d’entomologie pour devenir aide-naturaliste à la chaire des Mammifères et des Oiseaux. C'est là qu'il entre- prit ses belles études sur les Chevrotains, sur les Édentés et sur les Lémuriens. Ces deux derniers groupes de Mammifères présentaient quelque chose de mysté- rieux, aussi bien dans leur mode de distribution géographique que dans leur origine et leur genre de vie. Les premiers sont cantonnés dans l'Afrique et l’Amé- rique australes, et ils n’ont guère de commun que l'état imparfait de leur dentition et le développement excessif de leur squelette. Les seconds se trouvent en Afrique et dans l'Inde, mais leur quartier général est Madagascar, en qui Hæckel a voulu voir le dernier reste d'un vaste continent austral qu'il nomme la Lémurie. À première vue, les Édentés sont fort hétérogènes. Les Paresseux, avec leur grossière toison, leur face de singe et leurs mœurs arboricoles, ne ressemblent guère aux Fourmiliers à long et grèle museau, à queue empanachée; les Pangolins ne rappellent les Tatous que par leurs écailles et encore ces écailles sont-elles fort différentes ; les Oryctéropes paraissent également d’un type très spécial. Ce groupe des Édentés est-il bien naturel? D'autre part, les Lémuriens ressemblent bien aux Singes par leurs mains et leurs mœurs, mais que de différence dans tout le reste de leur physionomie! Sont-ils bien placés à côté d'eux? Alphonse Milne-Edwards eut l’idée de demander la solution de la question à la constitution du placenta, dont l'importance pour la classification des Mammifères avait été si heureusement mise en lumière par von Baër et par son père. Il y était en quelque sorte encouragé par les résultats de ses recherches sur les Chevrotains. On caractérisait habituellement cette famille de Ruminants par l'absence de cornes, et la présence de canines, ce qui veut dire simplement que ce sont des Ruminants arriérés. En éludiant leur placenta, Alphonse Milne-Edwards avait trouvé que la plupart d’entre eux, les Æyæmoschus, les Traqulus, elc., avaient un placenta diffus comme celui des Chameaux ou celui des Chevaux ; tandis que chez le Chevrotain porle-muse, les parties vasculaires du placenta forment des ilots nettement circonscrits des cotylédons comme chez les Girafes, les Cerfs et les XLIV EDMOND PERRIER: autres Ruminants à cornes. Le Musc, dont tous les viscères ont d’ailleurs de grands rapports avec ceux des Cerfs, devait donc être séparé des Tragulides pro- prement dits. L'étude du placenta des Édentés et de celui des Lémuriens donna des résultats tout aussi nets. On savait que le placenta est zonaire chez l'Oryctérope et les Tatous, comme celui des Carnassiers, qu'il est diffus comme celui des Pachydermes chez les Pangolins ; celui des Fourmiliers est en cloche. Il est donc certain que, appartinssent-ils à une même série généalogique, les Édentés actuels représentent des termes très éloignés de cette série, et peut-être est-il plus vrai- semblable qu'ils dérivent de séries diflérentes dont certains représentants auraient subi un même mode d'altération. Au contraire, les Lémuriens apparaissent bien comme une série homogène, mais, au lieu de se rapprocher des Singes, c'est aux Pachydermes qu'ils semblent apparentés, en ce sens qu'ils ont conservé la même forme primitive de placenta que présentent aussi les plus anciens Ruminants. Tous ces résultats étaient des plus remarquables par leur nouveauté et par la méthode d'investigation qui les avait fournis. Entre temps, Alphonse Milne-Edwards ne cessait d'enrichir la science par la description des Mammifères nouveaux qui arrivaient dans son service et qu'il ne laissait à personne le soin de déterminer. Il entreprenait aussi de grands ouvrages descriptifs comme l'Histoire naturelle des Mammifères de Madagascar, dont les matériaux lui avaient été fournis par les belles explorations de M. Alfred Grandidier, ou l'Histoire naturelle des Mammifères de la Chine et du Thibet, principalement recueillis par le P. Armand David. Ce fut d’ailleurs l’un des plus grands soucis d'Alphonse Milne-Edwards que l'accroissement méthodique pour ainsi dire de la magnifique collection de Mam- mifères et d'Oiseaux du Muséum. Ses connaissances géographiques, les nom- breuses relations qu'il avait su se créer soit à la Société de géographie, soit dans le personnel des Affaires étrangères, soit dans celui des Colonies, l’aidaient merveil- leusement dans cette partie si importante de la tâche du professeur et surtout du directeur du Muséum. Il veillait avec le plus grand soin à ce que toutes les missions organisées pour l'exploration de quelque région nouvelle, fussent profitables au Muséum dont il put ainsi accroître singulièrement la prospérité. Peu à peu le natu- raliste s'était doublé chez lui d’un géographe des plus autorisés et dont la Société de géographie aimait en quelque sorte à se parer. Il avait débuté dans cette direc- tion dès 1868 par des Recherches sur les Faunes australes, demeurées inédites et dont le texte considérable était accompagné de 175 cartes destinées à représenter graphiquement le mode de distribution des principales espèces animales, tant marines que terrestres, de l'hémisphère sud. Ce mémoire, dont l'étendue seule empêcha la publication, fut couronné en 1873, par l'Académie des sciences, sur un rapport du très aimable vieillard que fut Roulin. Le rapport résume assez com- plètement les idées de l’auteur et marque en outre d’une façon piquante l’état des esprits à l'Académie des sciences, quinze ans après la publication de l'Origine des espèces de Darwin. « Après plusieurs autres remarques générales. l’auteur, dit Roulin, arrive à HENRI ET ALPHONSE MILNE-EDWARDS. XLV la discussion d’une hypothèse aujourd'hui célèbre, celle qui admet la transmu- tation illimitée des types zoologiques, sous l'influence de diverses conditions biologiques connues, ou par l'effet de la sélection naturelle. Ici votre commission s'abstiendra à dessein de le suivre, la question lui paraissant sortir des limites assignées par le programme aux concurrents. Elle a à peine besoin de dire que l'auteur du travail qu’elle analyse s'élève fortement contre cette hypothèse ; mais elle croit nécessaire d'ajouter qu'il ne se refuse pas à admettre la possibilité de certains changements opérés sous l'influence de diverses causes, dont l’aclion longtemps continue doit finir par effacer presque complètement les ressemblances extérieures auxquelles on reconnaît d'ordinaire, entre les descendants de parents communs, l'existence d’un lien de parenté. Il pense, en effet, que les zoologistes ont beaucoup trop multiplié les divisions spécifiques et même les distinctions génériques, de sorte que, parmi les espèces enregistrées dans les catalogues méthodiques, beaucoup, suivant lui, ne seraient, en réalité, que des races locales ou des variétés individuelles. 77 va plus loin cependant et ne paraît pas douter que, dans l’état de nature, aussi bien que sous l'influence de l’homme, les animaux, lorsque les conditions d'existence auxquelles ils sont soumis viennent à varier, ne puissent revétir des caractères différentiels, qu'ils transmettent à leurs descendants, cons- tituant ainsi des espèces secondaires fixes et désormais incapables de se mêler entre elles. » C’est là une grosse concession, et la fin du paragraphe de l'excellent Roulin atténue singulièrement la protestation du début contre la variabilité indéfinie. A quoi, en effet, peut-on distinguer une espèce secondaire d'une espèce primaire? Et du moment que les espèces secondaires ne se mêlent plus aux espèces souches, à moins qu'elles n'aient perdu elles-mêmes la faculté de varier, n'est-il pas évident qu’en se donnant un temps suffisant, on pourra aller aussi loin qu'on voudra de l'espèce primitive? Les transformistes les plus décidés n'ont jamais dit autre chose. Aussi Alphonse Milne-Edwards n’a-t-il jamais formellement protesté contre eux. Peut-être même Roulin dépasse-t-il sa pensée, lorsqu'il écrit : « Admettant l’opi- nion généralement adoptée de nos jours par les naturalistes, que le globe a été peuplé par l'effet de plusieurs créations successives, l'auteur cherche à préciser le siège de quelques-uns de ces foyers zoogéniques primitifs ou secondaires, el, pour y arriver, il a le plus souvent recours à une méthode qui lui est propre et qui ne se recommande pas seulement par la nouveauté. S'agit-il d'animaux d’une même espèce, vivant dans des contrées très éloignées les unes des autres, sa méthode consiste à rechercher si d’autres espèces du même groupe, vivant sur l’un de ces points, et manquant à l’autre, n’existeraient pas dans des stalions intermé- diaires, et si tel est le cas, il en conclut que le point où se lrouvent réunis les plus nombreux représentants du type a été très probablement leur point de départ. » Le critérium est peut-être ici légèrement arbitraire ; Roulin ne le considère lui- même que comme vraisemblable. Mais l’idée de rechercher le lieu d’origine des espèces est en soi du plus haut intérèt, et le crilérium du lieu d'origine est quel- XLVI EDMOND PERRIER. quefois plus précis; c'est par exemple lorsque les formes primilives d’un groupe demeurent reconnaissables comme cela arrive pour les Péripates, récemment étudiés par M. le professeur Bouvier. Il est presque impossible de déterminer ces formes lorsqu'il s’agit de groupes aussi homogènes que ceux des Manchots ou des Otaries étudiés par Alphonse Milne-Edwards. Il est à remarquer d’ailleurs qu’en examinant ces deux groupes, en cherchant le lieu d’origine d'espèces ou de groupes d'espèces isolés, Alphonse Milne-Edwards, ne semble pas donner une adhésion formelle à la doctrine des créations successives, comme le veut Roulin. Les problèmes qu'il se pose sont de ceux qu'ont pu se poser également les par- üsans les plus décidés du transformisme. Il est un autre problème de géographie zoologique dont Alphonse Milne-Edwards devait plus tard aborder l'étude ; c’est celui de la ressemblance singulière que l’on observe entre la faune polaire boréale et la faune polaire australe. Nombre d'espèces qui vivent dans la région boréale sont représentées dans la région australe par des espèces extrêmement voisines, sinon identiques, ou par des formes correspondantes, et cela dans tous les groupes du Règne animal : comment expliquer cette ressemblance, alors que, dans la vaste étendue qui sépare les deux régions, les espèces similaires aux espèces communes semblent faire défaut? Les célèbres campagnes du Travailleur et du Talisman ont montré que la discon- tinuité n'était qu’une apparence et que les formes communes aux deux pôles se retrouvaient en réalité dans les grands fonds de toute la région de séparation. Mais combien d’autres résultats réalisèrent les quatre magnifiques campagnes qui rappellent les noms de ces deux bâtiments! A la suite d'explorations faites par Forbes dans la mer Égée, l'opinion s'était répandue que les régions profondes des océans étaient inhabitées ou n'étaient peuplées que d'organismes tout à fait infé- rieurs, tels que les Foraminifères. Comment supposer que dans ce milieu froid et sombre des êtres vivants puissent prospérer? En 1861, Alphonse Milne-Edwards, ayant eu l’occasion u'examiner une portion du cäble télégraphique immergé à 2000 mètres de profondeur entre Cagliari et Bône et qui s'était rompu pendant qu'on essayait de le relever, trouva attachés à sa surface, où ils s'étaient manifes- tement développés, des Madrépores (Caryophyllia electrica, C. arcuata, Thalassio- trochus telegraphicus), des Gorgones, des Bryozoaires (Salicornaria farciminoïdes), des Serpules, des Mollusques (Ostræa cochlear, Puten opercularis, P. testæ). L'at- tenlion étant ainsi ramenée sur la possibilité de l'existence d’une faune des grandes profondeurs, les documents relatifs à cette faune ne tardèrent pas à se multiplier. Des fjords de la Norvège, des abimes qui avoisinent les îles Feroë, de diverses régions de mers profondes qui protègent l'Angleterre, surgirent des formes ani- males nouvelles et surprenantes. Bientôt furent organisées de véritables expéditions de dragages, celles du Lightning, du Porcupine, enfin la célèbre croisière du Challenger qui dura deux ans, et fut pour la science d’une incroyable fécondité. Cependant, abandonné à ses propres forces, un naturaliste passionné, le mar- quis de Folin, ne cessait de draguer dans les régions profondes qu’on trouve entre HENRI ET ALPHONSE MILNE-EDWARDS. XLVII Biarritz et Bayonne, fondait un journal, /es Fonds des mers, pour y exposer ses découvertes, et réclamait sans cesse l’organisation d’une exploration des abîmes océaniques avec les moyens dont dispose la marine de l’État. En 1880, Henri Milne- Edwards prit en main sa cause, obtint qu'un bateau à vapeur, le Travailleur, fût mis à la disposition d'une Commission d'exploration des grands fonds de la Médi- terranée et de l'Atlantique, et vint lui-même à Rochefort présider à l’embar- quement de la commission dont son fils Alphonse devait diriger les travaux. La première campagne fut courte, c'était une campagne d'essai. Une seconde eut lieu en 1881, qui confirma la pauvreté de la Méditerranée; elle était commandée par le lieutenant de vaisseau, aujourd’hui amiral Richard. En 1882, le Travailleur, passé sous le commandement du lieutenant de vaisseau Parfait, explora fructueu- sement le golfe de Gascogne; enfin, en 1883, fut organisée la campagne du Talisman que dirigea le commandant Parfait, devenu capitaine de frégate. Parti de Rochefort, le Talisinan longea les côtes du Portugal et du Maroc, aborda aux Canaries, continua à descendre au large des côtes du Soudan jusqu’à Dakar, gagna les îles du Cap-Vert, puis remonta l'Atlantique, en se tenant à peu près dans son axe, et, après avoir touché aux Acores, rejoignit Rochefort, après trois mois de traversée. Tous les détails d'aménagement du Talisman avaient été minutieusement étudiés par Alphonse Milne-Edwards, en compagnie d'hommes spéciaux ; toute la direction des travaux de dragage lui incomba également, de même que le tracé de la route suivie. La vigueur, le courage, l’entrain qu'il déploya au cours de cette campagne furent tels que, malgré sa brièveté tant au point de vue du temps que de l’espace parcouru, les résultats obtenus furent comparables à ceux du Challenger lui-même et n’ont pas élé dépassés depuis. Cependant Alphonse Edwards souffrait incessamment du mal de mer; il ne se remit jamais complètement de ces fatigues, qui marquèrent sans doute les débuts de la maladie dont il devait si prématurément mourir. Au retour, il s'occupa d'assurer la publication des matériaux recueillis, œuvre qui n’est pas encore terminée. Bientôt d’autres travaux, d’autres responsabilités vinrent s'ajouter à celles qui pesaient déjà sur lui. Après une crise où le pharisaisme politique ne fut pas sans déployer une inutile cruauté à l’égard d’un homme éminent et bienveillant entre tous, l'illustre chimiste Frémy, l'administration du Muséum d'histoire naturelle fut réorganisée sur de nouvelles bases, et la direction confiée à Alphonse Milne-Edwards. C'était sans aucun doute pour lui la réalisation d'un rève longtemps caressé. Le Muséum, où il avait passé toute son enfance, qu'il avait presque toujours habité, dont il connaissait tous les détails et pour ainsi dire tous les brins d'herbe, le Muséum était vraiment sa vie ; il l'aimait plus que lui-même, et comment ne pas l'aimer, pour peu qu'on le connaisse, même quand on n'y a pas Joué ses premiers jeux d'enfant! Il était prèt à lui tout sacrilier. Il montra, dans cette situation nouvelle, toutes les qualités de l'administrateur le plus habile. A la fois ferme et conciliant, il sut maintenir l’ordre et l'harmonie dans une maison” où tous rendaient hommage à l’urbanité exquise de ses manières, à sa NouvELLEs ARCHIVES Du Muséum, 4° série, — II. 9 XLVIII EDMOND PERRIER. calme façon d'envisager les choses et à son impeccable exactitude, où son autorité était incontestée, tant pour la gloire de son nom que pour sa haute valeur person- nelle. Mais il visait plus haut ; il voulait que le Muséum rayonnät sur le monde entier, et c’est l’origine de cette triple création : l'Enserynement pour les voyageurs, la Réunion des naturalistes du Muséum, le Bulletin du Muséum d'histoire naturelle. Par le premier, des voyageurs aptes à recueillir et à préparer des collections en tous les points du globe sont formés au Muséum même où reviennent leurs collections. Dans la seconde, les voyageurs au retour de mission exposent leurs découvertes et leurs observations, tandis que les naturalistes de l'établissement présentent ou décrivent les formes nouvelles recueillies et prennent contact les uns avec les autres. Le troisième est un recueil qui paraît chaque mois; les espèces nouvelles y sont immédiatement décrites et tout ce qu’on fait au Muséum est sans délai publié sous son nom. Aïnsi notre grand établissement manifeste incessamment son activité et ce ne sera pas l’un des moindres services que lui aura rendus l’homme éminent dont il ne cessera de regretter la fin précoce. Docteur en médecine en 1860, docteur ès sciences en 1861, il avait été nommé en 1865 professeur à l'École de pharmacie; en 1876 professeur de zoologie (mammifères et oiseaux) en remplacement de son père démissionnaire ; en 1875, il était entré à l’Académie des sciences, et en 1885 à l’Académie de médecine; il était aussi membre de la Société nationale d'agriculture. Il avait ainsi réuni tous les honneurs scientifiques et venait, peu de temps avant sa mort, d’être nommé commandeur de la légion d'honneur. Il méritait doublement cette haute situation. Comme tous les hommes de science complets, Alphonse Edwards, en effet, ne fut pas seulement un savant, il fut aussi un maitre. A l'exemple de son père qui fut pendant de longues années le ministre de la Zoologie de France, comme Cousin avait été le ministre de la Philosophie, Alphonse Milne-Edwards sut grouper autour de lui un nombre considérable d'élèves. De son père, il avait hérité la direction des Annales des sciences naturelles et celle d’un laboratoire important des hautes études, le laboratoire d’Anatomie zoologique. I dirigeait dans le second, les travaux qu'il publiait dans le célèbre recueil qu'il sut maintenir, malgré d'actives concurrences, à la hauteur de sa vieille réputation ; et c’est parce qu'elle mettait entre ses mains une pépinière de jeunes naturalistes qu'il tenait tant à cette Chaire de l'École de pharmacie où il professa jusqu'à la dernière heure. Quelle plus belle carrière que celle d’un homme qui peut se dire, en regardant derrière lui : j’ai découvert des vérités nouvelles ; j'ai donné la vie à des instru- ments nouveaux de recherches; j'ai formé à l’investigation scientifique tout une pléiade de jeunes esprits. Alphonse comme Henri Milne-Edwards ont pu se rendre ce témoignage auquel s'associent du fond du cœur tous ceux qui ont connu leur œuvre. Epmoxp PERRIER. PACE DES OUVRAGES ET MÉMOIRES PUBLIÉS DE 1856 A 1900 PAR A. MILNE-EDWARDS MEMBRE DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES DE L'INSTITUT DE FRANCE DIRECTEUR DU MUSÉUM D'HISTOIRE NATURELLE. 4856. — Note sur les dimensions des globules du sang chez quelques Vertébrés à sang froid. Ann. des Se.nat., t. V, p. 165, 1856. — Influence du phosphate de chaux des aliments sur la formation du cal. Gaz. hebd. de méd. et de chirurgie, €. IIT, p. 857 et 291, 1856. 1860. — Études chimiques et physiologiques sur les os. Ann des Sc. nat., t.: XIII, p. 113-192. (Thèse de médecine, n° 136, Paris, 1860.) — Les Crustacés fossiles des sables de Beauchamp. CRPAIC: SIC RS Éo 1; pD. 60, 1860. 1861. — Expériences sur la nutrition des os. Ann. des Sc. nat., t. AV, p. 36, 1861. — Études zoologiques sur les Crustacés récents de la famille des Portu- niens. Nouv. Arch. du Muséum, €. X, 309 pages, 11 planches, 1861. — Note sur les Crustacés fossiles. Bull. Soc. géol. de France, t. XVIII, p. 656, 1861. — Histoire des Crustacés podophthalmaires, fossiles, introduction. Ann. des Se. nat., t. XIV, 1861. L EDMOND PERRIER. 4861. — Monographie des Portuniens fossiles. Ann. des Sc. nat., t. XIV, 175 pages, 10 planches, 1861. — Monographie des Thalassiniens fossiles. Ann. des Sc. nat., t. XIV, 294 pages, 6 planches, 1861. — Hist. des Crustacés podophtalmaires fossiles. Thèse de doct. ès sciences, in-4, 234 pages, 16 planches, 1° mai 1861. — Observations sur l'existence de divers Mollusques et Zoophytes à de grandes profondeurs dans la Méditerranée. Ann. des Sc. nat., t. XV, p. 149, 1861. 1862. — Sur l'existence de Crustacés de la famille des Raniniens pendant la période crétacée. CURAC SC. LED 299 MS02 — Existence de l'homme pendant le quaternaire, dans la grotte de Lourdes. Ann. des Sc. nat., t. XVII, 5 pages, 1 planche, 1862. 1863. — Expériences sur l'infection des Moutons par Tænia cænurus. (En collabo- ration avec L. Vaillant). Bull. Soc. philom., 6 juin 1863. — Faune carcinologique de l'ile de la Réunion. In : Maillard, Notes sur la Réunion, 1 vol. in-8, 1863. — Mémoire sur la distribution géologique des Oiseaux fossiles. Ann. des Sc. nat., t. XX, p. 133, 1863. 1864. — Recherches sur la famille des Chevrotains. Ann. des Se. nat.,t.1F, 49 pages, 11 planches, 1864. (Thèse de pharmacien de l'e classe, 13 août 1864.) — De la famille des Solanées. (Thèse d'agrégation, in-4, Paris, 1864.) — Revision des Macroures de la famille des Atyoïdés. Ann. Soc.entom. de Fr.,t. IV, 146 pages, 1 planche, 1864. 1865. — La Faune ornithologique de l’époque quaternaire. Bull. Soc. philom., juillet 1865. — Sur quelques Crustacés nouveaux de la tribu des Maïens. Ann. Soc. entom. de Fr.,t. V, 133 pages, 3 planches, 1865. — Note sur un Crustacé décrit comme fossile et actuellement vivant. Ann. des Sc. nat... 111, p.493, 1865: 1865. 1866. 1867. NOTICE SUR A. MILNE-EDWARDS. LI — Note sur deux Crustacés fossiles du Néocomien de l’Yonne. Bull. de la Soc. d'Hist. nat. de l'Yonne, t. XIN, p. 342, pl. 5. — Note additionnelle sur l’appareil respiratoire de quelques Oiseaux. Ann. des Sc. nat., t. III, p. 136, 1865. — Observations sur l'appareil respiratoire de quelques Oiseaux. Ann. des Sc. nat., t. III, p. 131, 1865. — Sur l'Elaphurus davidianus, espèce nouvelle de la famille des Cerfs. Nouv. Arch. du Muséum, t. IT, 27 pages, 3 planches, 1865. — Description de quelques Crustacés nouveaux de la famille des Leuco- siens. Ann. de la Soc. entom., t. V, 148 pages, 1 planche, 1865. — Études zoologiques sur les Crustacés récents de la famille des Cancé- riens. Nouv. Arch. du Muséum, t. 1, 177 pages, 9 planches, 1865. — Deux espèces de Crustacés de la Nouvelle-Calédonie. Ann. de la Soc. entom., t. V, p. 106, 1865. — Description de trois espèces nouvelles du genre Boscra. Ann. de la Soc. entom., t. VI, p. 203, 1866. — Recherches anatomiques et paléontologiques pour servir à l'histoire des Oiseaux fossiles de la France. 2 vol. in-4. Atlas de 200 planches. Paris, 1866. — Oiseaux de la caverne de Verezzi en Ligurie. In : Sopra le Caverne di Liquria, par G. Ramorino, 1866. — Les caractères ostéologiques des Psittacides et l'espèce éteinte Ps. mau- ruianus. Ann. des Sc. nat., {. VI, 91 pages, 2 planches, 1866. — Recherches sur les ossements de Dronte de l'ile Maurice. Ann. des Se. nat.,t. V, 355 pages, à planches, 1866. — Sur un Psittacien fossile de l’ile Rodrigue. Ann. des Se. nat. t. VIII, 145 pages, À planches, 1867. — Les affinités zoologiques du Gastornis parisiensis. ANNALES SCO ATT ND 2 1HOMECTE — Sur une espèce éteinte du genre Fulica, habitant autrefois l’île Maurice. Ann. des Se. nat., {. VIII, 195 pages, À planches, 1867. LIT 1867. 1868. EDMOND PERRIER. — Note sur la famille des Rallides. L'Institut, n° 1734, 1867. — Necrozius Boverbanki, a new genus of Canceridæ from the London Clay. The geological Magasine, t. IV, p. 531, pl. 21, 1867. — Coup d'œil sur les Porcellanes et description d’une espèce nouvelle. Les fonds de la mer, p. 128, 1867. — Description d'un nouveau Stomapode du genre Squille. Les fonds de la mer, p. 137, 1867. — Espèces nouvelles d'Écureuils de l’ancien continent. Revue soologique, 1867. — Observations sur quelques Mammifères de la Chine. Ann. des Sc. nat., t. VII, p. 315, 1867. — Observations sur quelques Mammifères du Nord de la Chine. Ann. des Sc. nat.,t. VIII, p. 314, 1867. — Observations anatomiques sur quelques Mammifères de Madagascar. (En collaboration avec A. Grandidier.) Ann. des Sc. nat.,t. VIII, 314 pages, A planches, 1867. — Sur une nouvelle espèce du genre Nycticèbe. Nouv. Arch. du Muséum, €. III, À planche, 1867. — Sur le type d’une nouvelle famille de Rongeurs. Nouv. Arch. du Muséum, t. III, 81 pages, 5 planches, 1867. — Observations sur l'Hippopotame de Libéria. In : Recherches pour servir à l'Hist. nat. des Mammifères, in-4, 5 planches, 1868. — Études pour servir à l’histoire de la faune mammalogique de la Chine. In : Recherches pour servir à l'Hist. nat. des Mammifères, in-4, 105 planches. — La faune mammalogique du Thibet oriental. In : Recherches pour servir à l'Hist. nat. des Mamimifères, in-4, 105 planches. — Les affinités zoologiques de l’Aphanapteryx, espèce éteinte de Maurice. Ann. des Sc. nat., €. À, 3%5 pages, 4 planches, 1868. — Sur un Pélican de grande taille des tourbières de l'Angleterre. Ann. des Sc. nat., €. VIIT, 285 pages, 1 planche, 1868. — La faune carcinologique des îles du Cap-Vert. Nouv. Arch. du Muséum, €. IV, 49 pages, 3 planches, 1868. — Études sur quelques Crustacés des Célèbes. Nouv. Arch. du Muséum, (. IV, 173 pages, avec 2 planches, 1868. 1868. 1869. 1810. NOTICE SUR A. MILNE-EDWARDS. LTIT — Crustacés nouveaux provenant des voyages de M. A. Grandidier. Nouv. Arch. du Muséum, 1. IV, 1868. — Sur un cas de transformation du pédoncule oculaire en antenne, chez une Langouste. C. R. Ac. Sc., 24 octobre 1869. — Revision du genre T'e/phusa. Nouv. Arch. du Muséum, t. V, p. 161, 1869. — Revision des genres Trichodactylus, Sylviocarcinus et Dilocarcinus. Ann. de la Soc. entom.,t. IX, p. 170, 1869. — Description de quelques Portuniens nouveaux. Nouv. Arch. du Muséum, €. V, 145 pages, 2 planches, 1869. — Sur quelques nouvelles espèces du genre Sesarma. Nouv. Arch. du Muséum, t. V, p.29, 1869. — Sur quelques nouvelles espèces de Crustacés du Cap-Vert. Rev. de Zoot., t. XXI, p. 350, 374, 409, 1869. — Sur un hybride d'Hémione et de Jument. Bull. Soc. d’Accl., t. 11, p. 380, 1869. — Article « Oiseaux fossiles ». Dict. d'Hist. naturelle, ® édition, 1869. — Observation sur l'organisation des Limules. L'Institut, p. 25, 1869. — Nouvelles observations sur les caractères et les affinités de l'Æpyornis de Madagascar. (En collaboration avec A. Grandidier.) Ann. des Se. nat., t. XII, 167 pages, 11 planches, 1869. — Note sur la disposition du placenta chez le Chevrotain memina. AnnAdes Sera, tte AIT Vp A6; 1810; — Sur une nouvelle espèce de Semnopithèque provenant de la Cochin- chine. Nouv. Arch. du Muséum, t. VI, 2 planches, 1870. — Sur quelques Mammifères du Thibet oriental. Ann. des Sc. nat., t. XIII, art. n° 10, 1870. — Les animaux de la Sibérie, à l’époque du remplissage des cavernes de l’Inga et du Tscharysch. Ann. des Se. géolog., 1870. LIV EDMOND PERRIER. 1870. — La faune ornithologique miocène du Bourbonnais. C. R. Ac. des Se., 14 mars 1870. — Note sur le nouveau genre de Brachyures : Cafometopes, Catoptrus. Ann. des Sc. nat., t. XIII, p. 82, 1810. — Revision du genre Callianassa. Nouv. Arch. du Muséum, €. V1, Ts pages, 5 planches, 1870. 1871. — Sur la conformation du placenta chez le Tamandua. Ann. des Sc. nat., t. XV, À planche, 1871. — Sur quelques points de l'embryologie des Lémuriens et sur leurs affi- nités. Ann. des Sc. nat., octobre 1871. — Classification des Lémuriens. Revue scientifique, n°10, septembre 1871. — Sur une nouvelle espèce de Tatou à cuirasse incomplète. Nouv. Arch. du Muséum, t. VII, 177 pages, 1 planche, 1871. 1872. — Classification des Mammifères. Revue scientifique, n° 53, 1872. — Description d'une nouvelle espèce de Propithèque. (En collaboration avec À. Grandidier.) Rev. el Mag. de Zoologie, p. 273, août 1872. — Un nouvel Insectivore de Madagascar, Geogale aurita. Ann. des Sc. nat, (AW 1872; — Coup d'œil sur les Mammifères de la Chine et du Thibet oriental. Bull Soc d'AcclNt- IX, p- 239; 1872: — La faune carcinologique de la Nouvelle-Calédonie. Nouv. Arch. du Muséum, t. VIII, IX, X, 22 planches, 1872. — Les crabes d’eau douce de Madagascar. Ann. des Se. nat., art. n° 20, 1872. — Description de quelques espèces nouvelles de Brachyures. Ann. de la Soc. entom., t. VII, p. 253. — Un nouveau genre de Crustacés Cancériens. Ann. de la Soc. entom., t. IX, 168 pages, 1 planche. — Recherches sur l’anatomie des Limules. Ann. des Sc. nat., t. XVII, 12 planches, 1872. NOTICE SUR A. MILNE-EDWARDS. LV 4872. — Sur une variété mélanienne du Surmulot (WMus decumanus). Ann. des Sc nat., t. XV, art.n°1, 1872: — Résumé des recherches sur les Oiseaux fossiles. C. R. Ac. Sc. t. LXXIV, p. 1030, 1872. 4873. — Recherches sur la faune ancienne de l'ile Rodrigue. C. R. Ac. Sc.,t. LXXVII, n° 15, 13 octobre 1873. — Note sur quelques Crustacés fossiles des genres Ranina et Galenopsis. Ann. des Sc. géolog., t. III, 1 planche, 1873. — Description des Crustacés fossiles de Biarritz. In : Bouillé, Paléont. de Biarritz, Paris, in-8, 1 planche, 1873. — Description de quelques Crustacés nouveaux du musée Godefroy. Journal des Museums Godeffroy, Heft IV, pl. 12 et 13, 1873. 4874. — Note sur le Perodicticus Potto, Lémurien de l'Afrique occidentale. Nouv. Arch. du Muséum, €. X, 2 planches, 1874. — Note sur le Nephropsis Stewarti. Ann. des Sc. nat., t. XIX, art. n° 7, 1814. 1875. — Les Oiseaux fossiles des cavernes du sud-ouest de la France. In : Lartet et Christy, Reliquix Aquitaniæ, mai 1875. — Observations sur les Oiseaux fossiles de Saucats et de Léognan. Ann. des Sc. géolog., t. VI, art. n° 1, 1875. — Nouveaux documents sur l’époque de disparition de la faune ancienne de Rodrigue. CR AC SC, 1. LXXX, p 1212, 1815: — Sur un nouveau Crustacé, l'Euphylax robustus. Les fonds de la mer, (. IT, p. 249, 1875. — Sur l’appareil vocal de l’Indris brevicaudatus. Ann. des Sc. nat., €. 1, art. n° 8, 1 planche, 1876. 1816. — Sur deux espèces de Crustacés provenant de la Nouvelle-Zélande. Ann. des Sc. nat., t. IV, art. n° 9, 1 planche, 1876. — Sur quelques Mammifères nouveaux. Bull. Soc. philom., 12 février 1876. 1877. — Sur les affinités du genre Phodilus. C. R. Ac. des Sc., 17 décembre 1877. NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM, 4° série. — II. h LVI 1871. 1878. 1879. EDMOND PERRIER. — Les affinités du genre PAodilus, nouveau genre de Rapace nocturne. Nouv. Arch. du Muséum, t. I, 2 planches, 1871. — Sur un nouveau genre de Rapace nocturne provenant de Madagascar. C. LR. Ac. des Sc., 31 décembre 1871. — Note sur lanidification de l’Aye-aye. (En collaboration avec A. Grandidier.) C. R. Ac. des Sc., décembre 1871. — Note sur quelques Mammifères nouveaux de la Nouvelle-Guinée. C. LR. Ac. des Sc., 3 décembre 1871. — Sur quelques Macrophtalmiens fossiles. (En collaboration avec Brocchi.} Bull. Soc. philom., 1871. — Note sur l’écureuil ferrugineux. Bull. Soc. philom., p. 16,13 janvier 1871. — Une nouvelle espèce de Midas et observations sur Ateles variegatus. Nouv. Arch. du Muséum, t. I, À planche, 1878. — Sur une nouvelle espèce de Péramèle provenant de la Nouvelle-Guinée. Ann. des Sc. nat., t. VII, art. n° 3, 1 planche, 1878. — Sur quelques nouvelles espèces de Crustacés du Cap-Vert. Bull. Soc. philom., 22 juin 1878. — Les Crustacés décapodes du genre Dynomene. Ann. des Sc. nat., 3 planches, 1878. — Sur quelques Oxyrhynques nouveaux. Bull. Soc. philom., 22 juin 1878. — Note sur un nouveau genre de Chiroptères. (En collaboration avec A. Grandidier.) Bull. Soc. philom., 22 juin 1878. — Observations sur les Chauves-Souris des Seychelles. Bull. Soc. philom., 22 juin 1878. — Des affinités zoologiques du genre Mesites. C. R. Ac. des Sc., 22 avril 1878. — Remarques sur le genre Mesites et sa place dans la série ornithologique. Ann. des Sc.nat., t. VII, art. n° 6, 1878. — Histoire naturelle des Oiseaux de Madagascar. (En collaboration avec A. Grandidier.) 4 vol, in-4, atlas de 308 planches, 1876-1879. 1879. 1880. 1881. NOTICE SUR A. MILNE-EDWARDS. LYII — Sur un Isopode des grandes profondeurs de la mer. C.R. Ac. des Sc., 6 janvier 1879. — Addition à la famille des Thalassiniens. Bull. Soc. philom., 1879. — Considérations générales sur la distribution géographique des animaux. Ass. scient. de France, 19 janvier 1879. — Études préliminaires sur les Crustacés recueillis par le Blake. Bull. of Mus. of C. Zool., t. VIIT, n° 1, 68 pages, 2 planches, 1880. — Rapport sur les travaux de la Commission chargée d'étudier la faune sous-marine dans les grandes profondeurs du golfe de Gascogne, Bull. hebd. de l’'Ass.scient. de France, t. IT, n° 20, p. 306, 1880. — Recherches sur la faune des régions australes. Ann. des Sc. nat.,t. IX, art. n° 9, 1880. — Sur une nouvelle espèce du genre Dasyure, provenant de la Nouvelle- Guinée. C. R. Ac. des Sc., t. XC, n° 26, p. 1518, 1880. — Études sur les Xiphosures et les Crustacés podophtalmaires de la région mexicaine. Livr. 1 à 6, in-4, 368 pages, 13 planches, 1880. — Note sur une nouvelle espèce de Crustacé aveugle des grandes profon- deurs. Ann.des Scinat., CIAXNart. n02 4880; — Note sur quelques Crustacés fossiles des environs de Biarritz. Ann. Soc. géolog., t. XI, cahier 3, 1880. — Note sur un Crustacé fossile du genre Eumorphastæa. Ann. Soc. géolog.,t. XI, art. n° À bis, 1880. — Observations sur quelques animaux de Madagascar. C. R. Ac. des Sc., t. XCI, n° 26, p. 1034, 1880. — Éléments de l’histoire naturelle des animaux. 1 vol. in-12, avec A8T fiqures. Paris, Masson, 1881. — Observations sur le genre Thranistes (Crust.). Bull. Soc, philom., t. IV, p. 60, 1881. — Observations sur les oiseaux de la région antarctique. CR. Ac. des Sc, 1. XCTI, n°5 p 211 4881. LVIIT 1881. 1882. 1883. 1884. EDMOND PERRIER. — Faune carcinologique de la mer des Antilles. C: R: Ac: des Sc., 1. XCII, n°18 /p- 38208817 — Description de quelques Crustacés macrocères des grandes profondeurs. Ann. des Sc. nat., €. XI, art. n° 4, 1881. — Recherches sur la faune des régions australes (suite). Ann. des Sc. nat.,t. XII, art. n° 1, avec 2 cartes, 1881. — Exploration zoologique à bord du ravailleur. GC. R. Ac. des Sc., t. XCTIT, n. 22, p. 816vet 931, 1881: — Études sur les Xiphosures et les Crustacés Podophtalmaires du Mexique. Livr.Tet 8, gr. in-4, avec 14 planches, Paris, 1881. — Compte rendu des recherches de M. Walcott sur les Trilobites. Ann. des Se. nat., art. n° 3, avec 3 planches, 1881. — Éléments d'histoire naturelle (Zoologie). Paris, Masson, 395 pages, A8T fiqures, 1881. — Les explorations du Travailleur dans l'Atlantique et la Méditerranée en 1880-1881. Bull. Soc. Géogr., 1" trimestre, 1882. — Recherches sur la faune des régions australes (3° partie). Ann. des Sc. nat., t. XIII, art. n° 4, 1882. — Instructions zoologiques pour la mission du cap Horn. C. R. Ac. des Sc., t. XCIV, n° 93, p. 1494, 1882. — Description d'une nouvelle espèce d’Insectivore de Madagascar. (En collaboration avec A. Grandidier.) Le Naturaliste, n° 7, p. 55, 1882. — Anatomie et Physiologie animales. Paris, Masson, 406 pages, 311 figures, 1883. — Rapport sur diverses propositions relatives aux Sociétés scientifiques départementales. Rev. des Trav. scientif., p. 65, 1883. — Sur un Gorille de la ménagerie du Muséum. C. R. Ac. des Sc., t. XCVIII, n° 16, p. 939, 1884. — Sur les dispositions des enveloppes fœtales chez l’Aye-aye. C. R. Ac. des Sc., t. XCIV, n° 6, p. 265, 1884. — Sur les sacs respiratoires du Calao rhinoceros. C. R. Acdes Sc, t. XCIX, p.833, 41884. 1885. 1886. 1881. 1888. 1890. 1891. NOTICE SUR A. MILNE-EDWARDS. LIX — De la faune malacologique des Acores. Bull. Soc. malacol. de Fr., t. IT, n° 2, p. 313, 1885. — L'histoire naturelle de l’île Campbell et de la Nouvelle-Zélande. C. R. Ac. des Sc., t. CI, n° 18, p. 855, 1885. — Classification des Taupes de l’ancien continent. CR" Ac. des Sc, tACIX; n°26; p- 1141: — Observations sur la faune de la Grande-Comore. (En collaboration avec E. Oustalet.) CR PACA ESSOR ACTES DL 1SMASSS" — Description de quelques Telphuses du Congo. Bull. Soc. philom., t. À, n°3, p. 148, 1886. — Observations sur les Crabes des eaux douces de l'Afrique. Bibl. Hautes-Études, t. XXXIIL, art. n° 4, 1886. — Observations sur quelques Oiseaux de la Grande-Comore. (En collab o- ration avec E. Oustalet.) Ann. des Sc. nat., t. II, n°3 et 4, art. n° A, 18817. — Observations sur les Crabes des eaux douces de l’Afrique. Ann. des Sc. nat., t. IV, art. n° 2, 3 planches, 1887. — Note sur une nouvelle espèce de Dactylopsila (Mammifère). Cent. Soc. philom., in-%, avec 2 planches, Paris, 1888. — Étude sur les Mammifères et les Oiseaux des iles Comores. (En collabo- ration avec E. Oustalet.) Nouv. Arch. du Muséum, t. IX, 219 pages, 6 planches, 1888. — Letter upon Equus Grevyi. Pr. Zool. Soc. London, t. IV, p. 647, 1890. — Un nouveau Crustacé macroure de la Méditerranée. Bull. Soc. zool. de Fr., t. XV, n°7, p. 163, 1890. — Note sur les Crustacés du genre Pelocarcinus. Nouv. Arch. du Mus. d'Hist. nat. t. IT, 169 pages, 2 planches, 1890. — Sur les Oiseaux fossiles des dépôts éocènes de phosphate de chaux du sud de la France. Congrès ornithol. de Buda-Pesth, 18 mai 1891. — Influence des grands froids sur les animaux de la ménagerie. CR ACTES SCTNONIL pr 20148017 LX 41891. 1892. 1893. 1894. EDMOND PERRIER. — Campagne scientifique de S. À. le prince de Monaco. Pagurides nou- veaux. Bull. Soc. sool. de Fr., t. XVI, n°5, p. 131, 1891. — Mission du cap Horn. Mammifères, Crustacés. In-4 avec planche, Paris, 1887-1891. — Sur les Paguriens du genre Cancellus. (En collaboration avec E.-L. Bouvier.) Bull. Soc. philom., t. LIT, n° 2, p. 166, 1891. — Observations sur les Paguriens des Antilles et du golfe du Mexique. Bull. Soc. philom., t. III, n° 3, p. 102, 1891. — Modifications des Pagures suivant la coquille qu'ils habitent. Bull. Soc. philom., €. III, n° 3, p. 151, 1891. — Observations préliminaires sur les Paguriens du Travailleur et du Tals- man. Ann. des Se. nat., t. XIII, p. 183-226, 1892. — Une nouvelle espèce de Microgale de Madagascar. Ann. des Sc. nat.,t. XV, p. 98, 1893. — Leçon d'ouverture (Enseignement pour les voyageurs). Broch. in-8, Paris, de 1893 à 1900. — Sur quelques espèces d'Oiseaux actuellement éteintes. (En collabora- tion avec E. Oustalet.) Cent. Mus. d'Hist. nal., 64 pages, à planches, 1893 — Les Paguriens de l'expédition du Blake. (En collaboration avec E.-L. Bouvier.) Cambridge, in-4, 172 pages, 12 planches, 1893. — Sur deux Orangs-oulangs adultes. COR PACA des SC TA CATE D A0 IMMO — Sur les modifications adaptatives chez les Galathéidés abyssaux. (En collaboration avec E.-L. Bouvier.) C. R. Soc. Biologie, t. I, n° 9, p. 231, 1894. — Troisième campagne du yacht l’Æirondelle. Genre Neolithodes. Bull. Soc. sool. de Fr., &. XIX, n°7, p. 120, 1894. — Les Galathéidés des mers de France. Mém. Soc. zoo!. de Fr., t. VII, p. 208, 1894. — Décapodes de l’Æirondelle et de la Princesse-Alice. Monaco, in-4, 112 pages, 11 planches, 1894. 1894. 1895. 1896. 1897. NOTICE SUR A. MILNE-EDWARDS. LXI — Observations sur les Æpyornis de Madagascar. (En collaboration avec A. Grandidier.) C. R. Ac. des Sc., t. CXVIII, p. 129, 1894. — Sur l’incubation des Casoars émeus à la ménagerie. Bull. du Muséum, t. 1, n° 6, p. 237, 1895. — Observations sur deux Orangs-outangs morts à Paris. Nouv. Arch. du Muséum, t. VIT, 31 pages, 2 planches, 1895. — Sur les ossements d'Oiseaux provenant des terrains récents de Madagascar. (En collaboration avec A. Grandidier.) Bull. du Muséum, t. I, n° 1, p. 3, 1895. — Sur un hybride de Mouflon à manchettes et de Chèvre. G. R. Ac. des Sce., t. CXXIIT, p. 183, 1896. — Sur les ressemblances entre la faune des Mascareignes et celle de cer- taines îles du Pacifique austral. Ann. des Sc. nat., t. IT, p. 117, 1896. — Sur la coloration de la face du Douc à pieds noirs. Bull. du Muséum, n° 6, p. 313, 1896. — Sur l'accroissement de taille et de poids d’un jeune Éléphant d'Asie. Bull. du Muséum, n° 8, p. 369, 1896. — Sur quelques Oiseaux pris en mer à grande distance des côtes. Bull. du Muséum, n° 7, p. 313, 1896. — Sur une nouvelle espèce de Rhinopithèque. Bull. du Muséum, n° 5, p. 156, 1897. — Les Mammifères de l’Asie centrale. Congrès zool. de Moscou, 1891. — Note sur une incubalion incomplète faile par un mâle de Cygne noir. Bull. du Muséum, n° 5, p. 165, 1897. — Crustacés nouveaux provenant des campagnes du Zravailleur et du Talisman. (En collaboration avec E.-L. Bouvier.) Bull. du Muséum, n° T et 8, p. 297 et 364, 1897. — Histoire naturelle des Mammifères de Madagascar. 4 vol. in-4, atlas de 274 planches, 1875-1897. — Ressemblances et dimorphisme d'Eupaqurus excavatus et E. variabilis. Bull. Soc. sool. de Fr.,t. XXII, n° 1, p. 168, 1897. LXII 1897. 1898. 1899. EDMOND PERRIER. — Observations sur le genre Sympagqurus. Bull. Soc. 2001: de Fr., t.XATI- n°5 et6;p. 1311897: — Les Galathéidés de l'expédition du Blake. Cambridge, in-4, 172 pages, 12 planches, 1897. — Crustacés nouveaux provenant du Travailleur et du Talisman. (En colla- boration avec E.-L. Bouvier.) Bull. du Muséum, p. 32, 75, 153, 199, 234, 1898. — Une nouvelle espèce de Muridé de Madagascar. (En collaboration avec G. Grandidier.) Bull. du Muséum, p. 179, 1898. — Sur les animaux éteints de Madagascar. Congrès de Zoologie de Cambridge, 1898. — Les arbres à gutta de la Grande-Comore. Bull. du Muséum, p. 161, 1898. — Décapodes de l’irondelle et de la Princesse-Alice. (En collaboration avec E.-L. Bouvier.) Monaco, in-4, 105 pages, 4 planches, 1899. — Les relations entre le Jardin des Plantes et les colonies francaises. Revue des Cultures coloniales, 1899. — Naissance de Myopotames. Bull. du Muséum, n° 2, p. 64, 1899. — Les Éléphants de la ménagerie du Muséum. Bull. du Muséum, n° 8, p. 404, 1899. — De l'existence d’une corne chez une biche Wapiti. Bull. du Muséum, n° 3, p. 115, 1899. — Le sentiment de la pitié chez les Oiseaux. Bull. du Muséum, n° 3, p. 116, 1899. — La gutta-percha recueillie à la Grande-Comore. (En collaboration avec Jungfleisch.) Bull. du Muséum, n° 4, p. 187, 1899. — Note sur l'Émeu noir (Dromæus ater) de l'ile Decrès (Australie). (En collaboration avec E. Oustalet.) Bull. du Muséum, n° 5, p. 206, 1899. — Espèces nouvelles du genre Palicus recueillies par le Blake. (En colla- boration avec E.-L. Bouvier.) Bull. du Muséum, n° 3, p. 122, 1899. NOTICE SUR A. MILNE-EDWARDS. LXIIT 1900. — Dorippidés nouveaux recueillis par le Blake. Bull. du Muséum, n° 1, p. 384, 1899. 1900. — La gutta-percha à la Grande-Comore. (En collaboration avec Jungfleisch.) Bull. du Muséum, n° 1, p. 49, 1900. — Description de deux espèces nouvelles de Rongeurs de la Nouvelle- Guinée. Bull. du Muséum, n° 4, p. 165, 4 figures, 1900. NOUVELLES ARCHIVES pu Muséum, 4° série. — Il TABLE DES MATIÈRES CGONTENUES DANS LE SECOND VOLUME DE LA QUATRIÈME SÉRIE MÉMOIRES Le père de la zoologie française : Pierre Gilles, d'Albi, par M. E.-T. Hamy......... I La Tortue de Perrault (Testudo indica, Schneider). Étude historique, par UE, TLéoR Vans SRE ne AE APE Re Re 25 Lichenes extra-Europæi, a pluribus collectoribus ad Museum parisiense missi et ADAM UE SC lADOEALI (SULtE) SRE ere eme ee es ones 49 Contribution à l'étude de la faune ichtyologique de la Guyane française et du Contesté franco-brésilien, par M. Léon Vaillant............................... 123 Contribution à l'étude des Annélides Polychètes de la Mer Rouge, par M. Charles GEAMI CDN USA TICIE) AE R AR RE RER Le Re ee te 137 BULLETIN Émile Blanchard. — Notice nécrologique par M. E.-L. Bouvier.................. III Liste des ouvrages et mémoires publiés de 1835 à 1899 par Émile Blanchard... VIII Henri et Alphonse Milne-Edwards, par M. Edmond Perrier..................... XXIX Liste des ouvrages et mémoires publiés de 1856 à 1900 par Alphonse Milne- Éd ATAS RP Er ER Re orne a tee ete Lee el XLIX TABLE DES PLANCHES I. — Platysma Wallichianum. — P. collatum. — Eadem f. nudum. — P. globu- lans. — P. yunnanense. Il. — Platysma pachyspermum. — Nephromopsis ciliaris. — N. Stracheyi. — N. endoxantha. III. — Nephromopsis Stracheyi f. ectocarpisma. — N. Delavayi. — Physcia aipolia var. divergens. — P. farinacea. IV. — Physcia setosa. — Eadem f. japonica. — P. integrata var. sorediosa. — P. deni- grata. — 5 Omphalodium hottentottum. — O. convolutum. V. — Omphalodium hottentottum var. phalacrum. — Umbilicaria thamnodes. — Eadem f. minor. — Candelaria fibrosa var. callopizodes. — U. yunnana. — U. tylorrhiza. VI. — Lobaria adscripta. — L. adscripturiens. — L. dentata. VII. — Arius physacanthus. — Rivulus Geayi. — Pyrrhulina filamentosa. — Nebris microps. VIII. — La Tortue de Perrault. IX. — Syllidiens, Hésioniens, de la Mer Rouge. X. — Hésioniens, Phyllodociens, de la Mer Rouge. XI. — Néréidiens de la Mer Rouge. XII. — Néréidiens, Euniciens, de la Mer Rouge. XIIT. — Euniciens de la Mer Rouge. XIV. — Euniciens de la Mer Rouge. 4746-99. — Corsair Imprimerie Én. Cnéré. Nouvelles Archives du Muséum 4° Scrie Mémoires TI]. PI 1. B.Herine q del.et lith [ 186$ 1 . ND mp Lemercier, Faris | bis | Pis | et atvsma Walliehianum Nyl. _ 2, 2 bis et 2nen D £ et 4bis .vunnanense Myl. collatum Nyl. _9 et 9% f nudum fe. 5h D bis à} L ter P ] . lo ulans Nvyl Masson et C!° Edit. Paris Nouvelles Archives du Muséum 4° Série Mémoires T IL. PI.2 B.Herincq del. et lith. ISSN Platysma pachyspermum ue. 2 et 2 Nephromopsis ciliaris {Ach) Hue.___ 3, 83PiS et 8er _ N° Sirachevi F D Ù (Bab) Müll. Ar. _4, &bis &p 4£ter N endoxantha Hue Masson et C* Edit. Paris Nouvelles Archives du Muséum 2° Série Mémoires T.II. P1.3 2 quatuor ne Le B Herineq del.et lith. Imp'°$ Lemereier, Paris. let [_Nephromopsis Strachevi f ectocarpisma ue | P P y P PRET ON Delavavilue Seb -Physcia aipolia var. divergens Au Æet £!%T_P farinacea ue ) e Masson et C'° Editeurs Nouvelles Archives du Muséum 3° Série Mémoires TI]. PI. 4 B. Herineq del.et lith. Imp'° Lemercier Paris PES Physcia selosa Ml 2 et 2" Fadem fyaponica ue SSD) integrata var. sorediosa Wain. &_Pad enigrala Hue Del 9 %_Omphalodium hottentottum Flo. 6 et 6°! 0 convolutum ue Masson et C “Editeurs Nouvelles Archives du Muséum + Série Mémoires LILI. PI 5 6 qualer B.Herincq del.et lith. Imp'® Lemercier, Paris d bi | T oter N ] 1 Jen = Omphalodium hottentottum var. phalacrum Hue._ 2et2 ”-Umbihcaria thamnodes ue 3._Fadem f minor }ue __4. Candelaria fbrosa var. callopizodes (Nyl) Aue. 1 b15 ; Un. à / TJ £ aualer oet 0 -Umbilicaria yunnana (Nyl) Hue 6 et6 es Aa Masson et C* Edit. Paris Nouvelles Archives du Muséum 4° Série Mémoires TIL P16 B Herincq del.et lith. Imp'* Lemercier Paris aler ; CT bis À PRIME NRORÈRE adscripta (W,/1) ue. RENAN Fadem c bis | CU She L.adscripluriens (Wy1) ue. bis L À (er bet 4° _ Eadem __5et5© j d enta La ue. : Masson el C' Edit, Paris. ‘souusloue]e] 79 J9IAN") ‘sdodotur SUN + Sauu9lIou9]E/ 79 JO TANT) ‘eSOJUSUIE 1} eUtNUJIA 4 TE e Jue]JIE/A ‘Ares SUIDAN] 7 ‘JUEJJIEA ‘snuyqueses{yd SA ] ‘STE 'IOTOIOUOT du] GR APPREND = 2 mn Z'UA ; Il A S9HHOUW9 Le OLLY Ç nr un ysn|| NP S9NAUIAT S9[[9ANO\ n Nouvelles Archives du Muséum 4° Série : Mémoires TII. PL8 ble Tortue de Perrault ( Testudo Indica. Imp S Lemeraer Paris Schneider) Réduite environ a Masson et C!* Fdit., Paris. } LS SUINITSE smoire A 2 erie ÆS useéum Nouvelles Archives du À Crrrrrers Le Le Paris ler, Lemerc CCS Day. Érmeeipe 2x , KE DR = er, # h Ch. Gravi 12 8h Lo Lytus Sp? (stolon Q ) 6 7aS longissima CVS = tichardi el SP su sylli Le] [rypano ompacta n.sp. » > HUE Masson et C® Edit. Paris. Nouvelles Archives du Museum 4° Série Mémoires T. IL P]. 10 Ch. Gravier, del mp" Lemercier, Paris. Hésiomens, Phyllodocie ns 16-Hesione pantherina Risso. 17 19_Leocrales Giardi n sp.— 2021 _Phylodoce Sancli-Josephi 1 NSP 22-2#_P quadraticeps Grube.__25_27_P erythræensis n sp. 28_P gravida n sp 29-31-P. Malmgreni n.sp.__ 32.33_Eulalia manca n.sp Masson et C'* Adié, Paris. UT L à UT AL (l : Î ur | er ï : ai j î … TON 1 ; ' , î l 1 I ri s : l Qi , | = L { ir Û Ta OL TR h TO \ ” . DE i Wa Î LUN. Î Los: # ï l 1 L 1 ï ï LL if È La a L i M n x tt Le : ÿ ï | l 1 (l 1 nl our ï { ï l CA f | ï m1 per 4 l 0 ë 1 Tnt È . l ; Æ 1 . | EN Er 1 1 ; 189) 1 UT L [l io , 1} fl À (l SU (l ! \ in 1 s L TL ! (l G : (l 17 [l } (l pe 1 (l 1 È ps 1 Al n qu \ Ï | (0 Er ! TM 1 ' Ï 1 ; 1 | l 1 [l 1 J 1 l 1 æ F où DE : u te I ll : ® " ï ï h 1 k 1 { t t l ñ = Ô Ü - | LOU LM Û l 0 Ur; . — I ï P | [AE | , 4 Î \ In 11.1, AETE | | xl } OUT, LE ï 1 ‘ Pa A TON AT pt il Û | ï t | I " " À on L ñ | | DUT mix J ( ne 0 l Û DUT Du a. y \ . 1 : 1 (| 1 | l'A î UM W D AL 1 mn No | TONER ENT à 1 ï sw! "à 1 [ Û 1 ! ; : ï l ' (\ 1ff Tu, } ï TN ; ï k { " L (l l U (l l L L ; | (ni | | ï | RM, 1° Il : | | MATE ï 1 { N To ! LUN Ln ï » | Û RUE" l n j n | (ne D TRE QU LE MAS ti 1 ï me. ( We 10 Nouvelles Archives du Muséum #Æ Série Mémoires T. II. P].1 Ch.Gravier, del. Imp Lemercier, Paris. Ch.Richard, lith. Néréidiens 34_37_Leonnates Jousseaumi nsp — 38-Æ1_Nereis Coutieri n sp __4{?2 Ceratonereis muirabilis Kinberg | 43_Cfasciata Ehr. Grube.… #4 #5 _C obockensis n.sp #6_Perimereis heterodonta n sp | LPO En 48_P floridana Ehlers.____49_P nigropunctata Horst Masson elC*Ædit Paris. ï 1% ‘t P AUOT L CN (PAT PA ’ Ni: nes gt AO REE D" î M in, Cr 1 D \! 1 Il (nn 4 1 À (l L L } I Er mn 1h ï l , ï É Y Q # à # in L 1 p' MORIN | À \ (l u Ï ï S ENT 1 | 1 il | : ri (A . M 1 ï L NT ot ; ÿ DE 1 un DE 1 2 à 1 POULE" Ln: : DUR | L O/”TL 1! _ : L il L ul ï ' l Ï L D ul | ï LAIT | Pr IP l [ [ 4 ù 1 1 in t f à I PO, [ , e ou 1 DT ! 12 ï TT NES E L “L 11 (UN _ [ I nel a L % Û CL LOL APU AN DT NS Dir, Al | ) MTL TNT RUN ! nn PR | \ 1 ou ’ ni l 1 1 h : | Û 1} 1 “ Lu” in L 1841 1 1h | 0 a : LT LAN DT 0 il 1 | | | RO DORE UT. CN | | 0 : L MA NT Le o L 1 " È : Il | | ri l TL AM 1 : | : { | 0 | TEA nt é NN DOS er be; IT 11 1 Ne cles Archives du Muséum 4# Serie Mémoires T. II. P].12 61 62 Ch. Gravier, del. Imp#Lemercier Paris. Ch.Richard, lith. Néréidiens, Eumiciens 50-52_Pseudonereis anomala n sp ___ 53_Platynereis insolta n sp DE_P pallida n sp 55 56_P pulchella n sp 57_59_ Eunice Perrieri n sp 60_E Fauveli n Sp OIMOP SE perimensis n Sp Masson et (Edit. Paris. (On nu" opt} (il Li LATNNTON : Nouvelles Archives du Muséum 4° Série Moveres D PIArS 78 | 80 68 Ch. Cravier, del. Imp'**° Lemercier, Paris. Ch. Richard, lith. Funiciens. 63-67 Eunice aphroditois Pallas (Jen grécutiensis 68_69_F.Marenzellen n. Sp. 10_E.indica Kinberg.__ 71_74_ E mutabilis 1 Sp eye /COR Ir n. Sp. 17_E.collaris Ehrenberg Grube. ___ 78_79._E.siciliensis Grube___ 80 82 E valide n. Sp. Masson et C'° Edit, Paris. Li A me F De Ki hé à " l OL, : ral 1 L LU LA TT ( re 0." on TONI DNA TN 1 LU ‘ U h Nouvelles Archives du Muséum 4° Série Mémoires T.Il. PI. [4 PC 0 Ch. Gravier, del, Imp'°$ Lemercier, Paris Ch. Richard, lith. | Funiciens. 83-86. Ftnice flaccida Grube.__ 87 88._E Grubei n.Sp._—_ 69 90 Marphysa mossambica Peters. 91_94_ M adenensis Dép 93-95. Lysidice collaris Ehrenberg Grube. 96.98_ Lumbriconereis oxychaeta n. sp. 89 103. ÂAglaurides erythrænsis n. sp Masson et CE Edit. Paris. { D on Pi NUTIEN £ Ua l Û QUO" | Dati ï À \ 111 ! Pi M ’ PAIN k L L L L 4 ‘7. LA Ur 1 at A | ' (ai p ut Û LEPT | _ nr | DA ! NON > LIN roi nai WU n ANT TT TT AU Eur Total É L un (Le : M fé " "ou IL : tt Î I ! À (l LT d 1 L ï DO ( L À l 1 | [l L | (l 12h L { l Il : 1 l LAPS ne LE On af . à 1. WE "0m er l L Dr Wa ï Ù il PDU | à _ 7 ï au: Trié a u 114 | l 1 À} (a [1 (0 À 1 n LA [l LU? Al il Ül fl "\ | fl NI SU LES ENT l l'OL Nr PA NC! D (L L HI Tran à M , | Ta l 1 \ L nt : 1h [l n ï : TN, 1 ñ LITE à [ ; . à PA MN n! PORPUNT Ï | ï MA ÿ L AUTANT Tu k : 1 | ñ | | NT 1 : ul 7 T HT if lé AD M LUN : | k LAS \ LL ue 1 Th . "1 ‘fur NT ARE | Ré Lis qui | SLT ee | 1 ï C'NTALIRR ï " nl WE L NET M | " ni TAN | 2 1 qiul L L Un ï "LUN Î Hu L e | | 1 LT | ' | | | ( : n | TU " Il , "ù TN LIRE PRES ïl | | Al il D 1 LD AE ï À | | 1 LE l Ou Ton F LPC | LAISNS Ur Ta 1x { h 0 D TM NOUVELLES ARCHIVES U MUSEUM D'HISTOIRE NATURELLE PUBLIÉES PAR MM. LES PROFESSEURS-ADMINISTRATEURS DE CET ÉTABLISSEMENT QUATRIÈME SÉRIE TOME SECOND PREMIER FASCICULE | LE PÈRE DE LA ZOOLOGIE FRANÇAISE : PIERRE GILLES, D'ALBI, | 445 par M° ET HAuv | LA TORTUE DE PERRAULT, | par M. Léon VAILLANT ; LICHENES EXTRA-EUROPÆIL, par M. l'abbé Hue. FAUNE ICHTHYOLOGIQUE DE LA GUYANE FRANÇAISE ET DU | CONTESTÉ FRANCO-RRÉSILIEN, | par M. LEON VarLLanr | (Feuilles 1 à 17. — Planches 1 à VIII. PARIS MASSON ET C*, ÉDITEURS LIBRAIRES DE L'ACADÉMIE DE MÉDECINE 120, Boulevard Saint-Germain, en face de l'École de Médecine 1900 Pt ! PET te 3 l =" LI l vi Le À e L L ‘ LL Lire ) NT is D CTRAT { NOUVELLES ARCHIVES DU MUSEUM D'HISTOIRE NATURELLE PUBLIÉES PAR MM. LES PROFESSEURS-ADMINISTRATEURS DE CET ÉTABLISSEMENT OUATRIÈME SÉRIE TOME SECOND DEUXIÈME FASCICULE ANNÉLIDES POLYCHÈTES DE LA MER ROUGE, par M. C. GRAVIER. BULLETIN E. BLANCHARD, par M. E.-L. Bouvier. HENRI ET ALPHONSE MILNE-EDWARDS par M. En. PERRIER. Feuilles 18 à 36 et a à k. — Planches IX à XIV. PARIS MASSON ET C#, ÉDITEURS LIBRAIRES DE L'ACADÉMIE DE MÉDECINE 120, Boulevard Saint-Germain, en face de l'École de Médecine 1900 MASSON et C!':, Éditeurs, 120, boulevard Saint-Germain, Paris NOUVELLES ARCHIVES MUSÉUM D'HISTOIRE NATURELLE PUBLIÉES PAR MM. LES PROFESSEURS-ADMINISTRATEURS DE CET ÉTABLISSEMENT _ TROISIÈME SÉRIE 1889-1898, Le Tome I contient les Mémoires suivants : Recherches sur le Cachalot, par MM. G. Poucuer et H. BEAuREGARD. — Recherches sur Jes Insectes de Patagonie, par MM. En. LEBRUN, L. FAIRMAIRE et P. Magizre. — Description d’une Tortue terrestre d'espèce nouvelle, par M. LÉoN VarzLanr. — Mémoire sur l’organisation et le développement de la Comatule, par M. Epmonp PERRIER (Suite). Le Tome II contient les Mémoires suivants : Mémoire sur l’organisation et le développement de la Coma- tule, par M. Epmonp Perrier (Fin). — Monographie du genre Chrysosplenium, par M. Francxer. —- Sur la faune herpétologique de Bornéo et de Palawan, par M. F. Mocouarp. — Crustacés du genre Pelocarcinus, par M: Mixe-Epwarps. — Insectes recueillis dans l’Indo-Chine, par M. Pavr (1° article). Coléoptères et Diptères, par MM. J. Bourcrois, En. Lerèvre et J. Bieor. — Lichenes exotici, par M. l’abbé Hus. Le Tome III contient les Mémoires suivants : Monographie du genre Chrysosplenium, par M. A. FRANCHET (Fin). — Lichenes exotici par M. l'abbé Hug (Suite). — Monographie du genre Palophus, par M. C4. BRONGNIART. — Insectes recueillis dans l’Indo-Chine, par M. Par (2° article). Coléoptères et Lepidoptères, par MM. Aurr- MiLLius, LESNE, ALLARD, BRoNGNrART et PouJApe. — Monographie du genre Eumegalodon, par M. CH. BRONGNIART. Le Tome IV contient les Mémoires suivants : Recherches sur le Cachalot, par MM. G. Poucuzret H. BEAURE- GARD. — Recherches anatomiques sur le Pentaplalarthrus paussoides par M. A. Rarrray .— Lichenes exotici, par M. l’abbé Hue. — Espèces nouvelles ou peu connues de la collection ornithologique du Muséum, par M: E. Ousrazer. — Contribution à l’élude de l'alimentation chez les Ophidiens, par M. Léon VAILLANT. — Liste des ouvrages et mémoires publiés, par À. pe QuarreraAGes. Le Tome V contient les Mémoires suivants : Les anciennes ménageries royales etla ménagerie nationale fondée le 14 brumaire an Il (4 novembre 1793), par le D° E.-T.Hauy. — Contribution à l'étude de la faune ichtyologique de Bornéo, par M. Léon VaizLanr. — Catalogue des Oiseaux provenant du voyage de M. Bonvalot et du prince Henri d'Orléans à travers le Turkestan, le Thibet et la Chine occidentale,p ar M. E. Ousrarer. — Etude sur les Strophantus de l’herbier du Muséum de Paris, par M. A. Francaer. — Notice sur le Drepanornis Bruijini (Oust.), par M. E. Ousrazer. Le Tome VI contient les Mémoires suivants : Calalogue des Oiseaux provenant du voyage de M. Bonvalot et le prince Henri d'Orléans à travers le Turkestan, le Thibet et la Chine occidentale, par M. E. Ousrazer (fin). — Description d’une nouvelle espèce de Mammifère du genre Crossarchus et considérations sur la répartition géo- graphique des Crossarques rayés, par M. E. DE Pousarçugs. — Des Galagos et description d’une nouvelle espèce appartenant à ce groupe, par M. E. pe PousarGues (2 planches). — Revision du genre Catalpa, par M. Erouarn Bureau. — Etude minéralogique de la Lherzolite des Pyrénées et de ses phénomènes de contact, par M. A. La- crorx. — Translation et inhumation des restes de Guy de la Brosse et de Victor Jacquemont, faites au Muséum d'histoire naturelle le 29 novembre 1893. — Edmond Frémy. Notice nécrologique par M. P. DeHÉRAIN. Le Tome VII contient les Mémoires suivants : Monographie du genre Ceratosoma, par M. A. T.pe Rocxe- BRUNE. — Les Mammifères et les Oiseaux des Iles Mariannes, par M. E. Ousrazer. — Note sur le Pharoma- crus xanthogaster, par M. E. Ousrazer. — Monographie du genre Synodontis, par M. LÉON Varzranr. — Liste des Ouvrageset Mémoires de Georges Pouchet. Le Tome VIII contient les Mémoires suivants : Vespasien Robin, par le D E.-T. Hamy.— Les Mammifères et les Oiseaux des îles Mariannes, par E. Ousracer (fin). — Forme nouvelle d'Octopus, par le D" A.-T. DE Ro- CHEBRUNE — Monographie du genre Synodontis, par M. Léon Varzcanr (fin). — Les Carex de l’Asie orientale, par M. A. Francuer. — Catalogue des Brévipennes de la collection du Muséum, par M. E. Ousracer. — L'OEuvre scientifique de M. H. Daubrée, par M. Sraniscas MEUNIER. LeTomeIX contientles Mémoires suivants : Etude biosraphique sur le botaniste Poiteau, par M. Ep. Bureau. — Reherches anatomiques sur les Balænides, par MM. H. Braurecanp et R. Boucarr. — Les Carex de l’Asie orientale, par M. A. FrancHer. — Le Gypse et les minéraux qui l’accompagnent, par M. A. Lacroix. — George Ville, notice biographique, par M. L. Maouenne. — Des Cloizeaux, notice biographique, par M. A. Lacroix. Le Tome X contient les Mémoires suivants : William Davisson, par M. E.-T. Hamy. — Les Carex de l'Asie Orientale, par M. A. Francuer (fin). — Le Rhinopithèque de la Vallée du haut Mékong, par MM. Mrrxe-Enwarps et pe PousARGuEs. — Jacaretinga et Alligsator de la collection du Muséum, par M. Léon Vanzanr. — Lichenes Extra-Europæi, par M. l'abbé Hue. — Inauguration des nouvelles galeries d’Anatomie comparée, d'Anthropo- logie et de Paléontologie. — TABLE GÉNÉRALE DE LA 3° SÉRIE. QUATRIÈME SÉRIE 1899-1908 _ Le Tome I‘ contient les Mémoires suivants : Un précurseur de Guy de la Brosse : Jacques Gohory et le Lycium Philosophal de Saint-Marceau-lès-Paris (1571-1576), par E.-T. Hauy, de l'Institut. == Lichenes extra- Europæi a pluribus collectoribus ad Museum Parisiense missi et ab A.-M. Hue elaborati (suite). — Les oiseaux du Cambodge, du Laos et du Tonquin, par M. E. Ousrazer. — Contribution à la faune herpéto- logique de la Basse Californie, par M. F. Mocouaro. Le Tome II contient les mémoires suivants : Le père de la Zoologie francaise : Pierre Gilles, d'Albi, par M. E.-T. Hauy. — La Tortue de Perrault (T'estudo indica, Schneider). Étude historique par M. LÉON VaizLanr. — Lichenes extra-Europæi, a pluribus collectoribus ad Museum parisiense missi et ab A.-M. Hue elaborati (suite). — Contribution à l'étude de la faune ichtyologique de la Guyane Française et du Gontesté franco-bré- silien, par M. Léon Varccanr. — Contribution à l'étude des Annélides Polychètes de la Mer Rouge, par M. CnarLes GRavier, — mile Blanchard, par M. E.-L. Bouvier. — Liste des ouvrages et mémoires publiés de 1835 à 1899 par Émize BLancuarn, — Henri et Alphonse Milne-Edwards, par M. Epmono Permer. — Liste des ouvrages et mémoires publiés de 1856 à 1900, par ALPHonse MizNe-Enwarps. Chaque volume se vend séparément. . . . . . . . . 40 fr. MASSON et C':, Éditeurs, 120, boulevard Saint-Germain, Paris BULLETIN DU MUSEUM D'HISTOIRE NATURELLE G: année — 1900 : EL OPEL NON O SEEN ABONNEMENT : Paris ET DÉPARTEMENTS : 15 FR. — UNION POSTALE : 16 Fr. Jusqu'à présent les naturalistes du Muséum n'avaient d'autre organe officiel que les Archives, qui, tous les ans, dans un beau volume orné de planches exécutées avec soin, renferme quelques mémoires étendus des membres du corps enseignant. Cette publication ne peut donner qu'une idée très incomplète du labeur exécuté au Muséum ; la plupart des autres travaux sont disséminés dans les recueils spéciaux. L'œuvre accomplie s’éparpille et la dissémination des travaux empêche de saisir leur ensemble. : . Û ! Pour les grouper, le Directeur du Muséum, M. A. Milne-Edwards, a eu l'idée de créer le Bulletin du Muséum d'Histoire naturelle. Le mode de rédaction est très particulier ; le Directeur a prié tous les naturalistes attachés au Muséum de se réunir une fois par mois dans un des amphithéätres et de communiquer à l'assemblée les résultats constatés dans leurs divers services. On ne demande pas de Mémoires, encore moins de Conférences ; on raconte rapidement ce qu’on a vu, on montre les objets, on projette les photographies ; de là le Bulletin. L'anatomie comparée des animaux basée sur l’Embryologie, par Louis Rourr, professeur à la Faculté des sciences de l’Université de Toulouse, lauréat de l'Institut (grand prix des sciences physiques). 2 vol..gr.in-8 .de-xxv-1970, pages avec 4202 figures dansile texte "PRE CPE CRE 48 fr. Traité de zoologie, par M. Edmond Perrier, membre de l’Institut et de l’Académie de Médecine, professeur au Muséum d'histoire naturelle/2]vok gr 10-802 PER ERP EE ER EEE Ce 40 fr. PREMIÈRE PARTIE. — Zoologie générale. Protozoaires et Phytozoaires — Arthropodes. 1 fort vol. gr. in-8, avec 980!fig: dans le texte Pet EM ANT EE PER ER NERO RE EN EEE CCR PER EEE “3 0hFr DEUXIÈME PARTIE. — Premier fascicule. Vers, Mollusques, 1 vol. gr. in-8 avec 566 figures .......... 16 fr. Deuxième fascicule. Amphioxus, Tuniciers. 1 vol. gr. in-8 avec 97 figures........................ 6 fr. Troisième: fascieules :NertébRéS et TU ar A ue Re IS RE CRE REP CEE (Sous presse) Les colonies animales et la formation des organismes, par M. Edmond Perrier, membre de l'Institut, professeur au Muséum d'histoire naturelle. Deuvième Edition, avec 2 planches et 158 figures dans le texte: 1 fortiyoligrand in 8 RTE PEACE TERRE EE MARNE NERRE TC OR EN PRET TE EC 18 fr. Traité de botanique, par M. Van Tiecaex, membre de l'Institut, professeur au Muséum d'histoire naturelle: 2° édition entièrement refondue et corrigée. 2 vol. gr. in-3, avec 1213 gravures dans le texte........ 30 fr. Traité de géologie, par M. A. de Lapparext, membre de l'Institut, professeur à l'École libre des Hautes- Etudes. Ouvrage couronné par l'Institut. 4° édition entièrement refondue et considérablement augmentée: 3 vol. gr. in-8, avec nombreuses figures, carles et croquis........::2. 42.20... tete ST Cours de Minéralogie, par M. A. de Lapparenr, de l'Institut, 3° édition revue et corrigée. { vol. gr. in-8, avec 6149 figures dans lettexte el'un'efplanche ChromolthOE a PhiÉe 07 REP EEE CR EEE 15 fr. Leçons de géographie physique, par M. A. De LappareNT, membre de l’Institut, professeur à l'Ecole libre des Hautes-Etudes. Deuxième édition, entièrement refondue et augmentée. 1 vol. in-8, avec 168 figures et une‘ planche en’couleurs :.- "ER ER ERP ERA ENCORE CREER CREER REECÉERREE 42 fr: Les enchaînements du monde animal dans les temps géologiques, par M. Albert Gaupry, membre de l'Institut, professeur au Muséum d'histoire naturelle : Fossiles primaires. 1 vol. gr. in-8, avec 285 fig. dans le texte, dessinées par M. Formant........ 10 fr. Fossiles secondaires. 1 vol. gr. in-8, avec 304 fig. dans le texte, dessinées par M. Formant..... 10 fr. Mammifères tertiaires. 1 vol. gr. in-8, avec 312 fig. dans le texte, dessinées par M. Formaul... 40 fr. Essais de Paléontologie philosophique, par M. Alb. Gaupry, membre de l'Institut de France et de la Société Royale de Londres, professeur de Paléontologie au Muséum d'Histoire Naturelle, { vol. in-8, avec 204 gravures dans le'texte..: 2°. #..0.7... 2 TR RS RC RE OR RER CRE TRES 8 fr. Expéditions scientifiques du « Travailleur » et du « Talisman » pendant les années 1880, 1881, 1882 et 1883. Ouvrage publié sous les auspices du ministère de l'Instruction publique, sous la direction de th " £ M. A. Mirxe-Eowarps, membre de l'Instilut, président de la commission des dragages sous-marins, directeur. du Muséum d'histoire naturelle de Paris. Poissons, par M. L. VaiLLanT, professeur-administrateur au Muséum d'histoire naturelle, membre dela commission des dragages sous-marins. 1 fort vol. in-4, avec 28 planches.............,... seat. ÉETORRE Brachiopodes, par M. P. Fiscuer, membre de la commission des dragages sous-marins et D.-P. OBarerr, membre de la Société géologique de France. 1 vol. in-#, avec 8 planches............4.. SERRE Echinodermes, par M. Edm. PEerRtER, professeur-administrateur au Muséum d'histoire naturelle, membre de l'Institut. ! vol. in-4, avec planches. 17... XL SRE OP ES 190 re Mollusques testacés, par Arnould Locar. Tome I. 4 vol. in-4 avec 24 planches... ........ N'OSE NONT TES Tome IL. 4 vol. in-4 avec 18 planches.............. 50 fr. L'Ouvrage comprendra en outre : Introduction. — Crustacés. — Mollusques, Bryozoaires, Annélides, Coralliaires, Eponges, Prolozoaires. Conseiz. — Imprimerie Én. CRÉTé, P1 4967 } "” ie 1 : ir 1 | v: ie EU + 14 ARS a pe (QA s TUE [ : LL: LL U} Ul 3 9088 008