tr A cE EXT Es DOTE rater f ÉAATLEN C ‘ ETES LE TS Lis ? =, : n 2 8 A Me Sp Le mu 0e LA eo - Gr ro 4e bn > À , LE fn On D De 4» tn “ dt a e : 2 à À nl LEE içeemtèntea : n “eee dev . : _ » 1 À w ; + : AA D 0-0 Dre br An 4 : ist a " Ê birenne = " PC " de "+ es ans ea MR es TES 7 . ne _ . : pen < À “ . Tone 7 . Con : . ° en nr Er GP eg Tran Û OPEN PEN LELPR ES 2 Con ; RRUCERICEECS ee a ni D on ee Pr Po le nager mn tu ol e a LU Rene de bei En eee Paie Een tun enr ‘ Le) EE IN À # UN Pur \é V A NOUVELLES ARCHIVES DU MUSEUM D'HISTOIRE NATURELLE PUBLIÉES PAR MM. LES PROFESSEURS-ADMINISTRATEURS DE CET ÉTABLISSEMENT QUATRIÈME SÉRIE TOME CINQUIÈME PREMIER FASCICULE LES OISEAUX DU CAMBODGE, DU LAOS, DE L'ANNAM ET DU TONKIN {suile), par M. E. OusraLer. CIRRHIPÈDES DE LA COLLECTION DU MUSEUM suite), par M. A. GRUVEL. Feuilles 1 à 16. — Planches I à IV. PARIS MASSON ET C*, ÉDITEURS LIBRAIRES DE L'ACADÉMIE DE MÉDECINE 120, Boulevard Sat-Germain, en face de l'École de Médecine 1903 203415 | À F n NES RQ EE = tree pl ee Mi 2 F Lt NOUVELLES ARCHIVES DU MUSEUM D'HISTOIRE NATURELLE QUATRIÈME SÉRIE NOUVELLES ARCHIVES DU MUSEUM D'HISTOIRE NATURELLE PUBLIÉES PAR MM. LES PROFESSEURS-ADMINISTRATEURS DE CET ÉTABLISSEMENT QUATRIÈME SÉRIE TOME CINQUIÈME PARIS MASSON ET C”°, ÉDITEURS LIBRAIRES DE L'ACADÉMIE D E MÉDECINE 420, Boulevard Saiat-Germain, en face de l'Ecole de Médecine 1903 CET dr 4: \,, re | EUM JAUGETAN NOMS DE MM. LES PROFESSEURS-ADMINISTRATEURS DU MUSEUM D'HISTOIRE NATURELLE PAR ORDRE D'ANCIENNETÉ AMOAUDARMSE REC PARIPTOIESSeUTANONONAITELE CEE — ROUGE EEE EEE ENCRES ee NL L'Epe maere E EDABUREAUSE ECC EE CE Professeur de Botanique (Classification et Familles na- CULEIES) ARR ER ETES — LÉONEVAIEL ANT. eee. Id. de Zoologie (Reptiles et Poissons)............ — FABPERRIEREE EE EE Id. de Zoologie (Mollusques et Zoophytes)....... - P. VAN TIEGHEM....... Id. d'Analomie et de Physiologie végétales. .... — CHAUVENUEEE EEE TC Id. de Pathologie comparée re" -retee--e- — ARNAUD ES a 00 déco ur docs Id. de Chimie appliquée aux corps organiques... — HÉABECOUEREL Id. de Physique appliquée à l'Histoire naturelle... — STANISLAS MEUNIER... .. Id. He BÉOIOTIER ET ec meet etre — AMEL ee Id. APAMÉENNOPDOlO CIE EEE Ce — PACRODE EEE EEE # Id. LePMINÉTAlOTIE TAC e 0 en cer _ (RÉHNNT PEER Id. den Physiologie sénérale ere — IBHNAIRO Coscconconce Id. de Zoologie (Insectes et Crustacés)........... _ MAQUENNE. ..,...... 2 Id. JeMPAYSIQUENÉÉTAIe EE PEER CL _ EMOUSTALET- 0 -- Id. de Zoologie (Mammifères et Oiseaux})........ —- DÉACOSTANTINER EE ET Id. HOlCU EUR PER ER ee Res. - EE terre Id. dANATOMIENCOMPARÉE CRE CC RE RD HO : Id. Deal OUTOLO SIENS Ne tie ee done Id. de Physiologie végétale appliquée à l’Agricul- NÉ Éonbr bled onde en ose ute NOUVELLES ARCHIVES DU MUSEUM QUATRIÈME SÉRIE LES OISEAUX DU CAMBODGE, DU LAOS, DE L’'ANNAM ET DU TONKIN PAR MP" OUSITAILCET: DEUXIÈME PARTIE (1). PASSEREAUX ORDINAIRES. MARTINETS ou CYPSÉLIDES. 19. CHÆTURA COCHINCHINENSIS. Chætura cochinchinensis Ouslalet, Zull. de la Soc. philom de Paris, IS8TT-1878, 7° série, t. II, p. 52 ; G. Tirant, Les Oiseaux de la Basse-Cochinchine, Bull. du Comite agricole et industriel de la Cochinchine, 1879, 3° série, t. I, n°4, p. 96, n°76 ; E. Hartert, Cat. Birds Brit. Museum, 1892, t. XVI, p. 491. OK) Le type de celte Chætura, que j'ai fait connaitre au mois de décembre 1877, est un Martinet à queue épineuse tué par M. R. Ger- main, en 1866, aux environs de Saïgon. Un autre individu a été tué, au mois de février 1877, à Attopeu (Laos) par M. le D° Harmand. Ce sont les seuls exemplaires que je connaisse d’une espèce que M. le D° Tirant (4) Voy. t. L, p. 221 de cette même série. NOUVELLES AnGuives bu MUSÉUM, 4° série. — V. l 2 E. OUSTALET. et M. Hartert (1) n’ont citée que d’après ma descriplion et qui diffère de la Ch. gigantea Tem., de la Ch. caudacuta Lath., et de leurs alliés par sa taille plus faible et la coloration de son front et de sa gorge. 80. MACROPTERYX CORONATA. Hirundo coronata Tickell, Journ. Asiat. Soc. Bengal, 1833, t. Il, p. 580. — Macrop- teryx coronatus Tickell, Journ. Asiat. Soc. Bengal, 1846, t. XV, p. 21; Oates, Hand. Birds Brit. Burmah, 1883, & IT, p. 12, n° 410. — Dendrochelidon coronata J. Gould, Birds of Asia, 1859, €. I, pl. 21; Jerdon, Birds of India, 1862, t. I, p. 185, ° 104; Macropteryx coronata llartert, Cat. Birds Brit. Museum, 1892, t. XVI, p- 512: De nombreux individus, mâles et femelles, de cette belle espèce ont été obtenus par M. le D° Harmand en 1876, au pied de la chaine de Dong-rek (Cambodge), et en 1877 dans la région d’Attopeu (Laos), sur les bords du Sé-Kémane, M. le D° Harmand à vu souvent, aussi bien au pied des monts Dong-rek qu'au pied des monts Thabeng (Phrom-Thabeng), ces Martinets aux formes gracieuses, au front surmonté d'une aigrette élégante, voler au-dessus des plaines incen- diées et traverser même les tourbillons de fumée. Il n'avait jamais rencontré antérieurement la Macropteryr.coronala en Basse-Cochinchine et, en effet, je ne la trouve mentionnée ni dans le Catalogue de M. le D' Gilbert Tirant, ni dans les notes manuscrites de M. R. Germain. De même, si cette espèce se rencontre dans l'Inde, à Ceylan, dans la Birmanie brilannique et dans le royaume de Siam, elle paraît manquer dans le sud de Ténassérim et dans la presqu'ile de Malacca. Ces parli- cularités dans sa répartition à travers l'Asie méridionale doivent dépendre en grande partie de la distribution des forêts AARGUÈTES la Macropteryx coronata parait étroitement attachée. Si la Wacropteryx coronata, assez répandue sur certains points du Laos et du Cambodge, manque en Basse-Cochinchine, en revanche (1) Je rappellerai en passant qu'une autre espèce de Cypsélidé, une Salangane, Collocalia Ger- mani, que j'ai décrite en 1876 (Bull. de la Soc. philom., 1876, p. 1, et l'Institut, n° de janvier 1876) et qui parait être {rès répandue en Basse-Cochinchine, a été omise par M. Hartenr, comme par M. le Dr Tirant. LES OISEAUX DU CAMBODGE, DU LAOS, ETC. 3 d’autres Cypsélidés, plus ou moins communs dans cette dernière région, comme le Cypselus (ou Micropus) pacificus Lath., le C. suhfurcatus Blyth et le C. nfumatus Sclat., paraissent faire défaut ou du moins n’ont pas été rencontrés jusqu'ici au Cambodge, dans le Laos, lAnnam et le Tonkin. ENGOULEVENTS ou CAPRIMULGIDÉS. 81. CAPRIMULGUS MACRURUS, var. ALBONOTATUS. Caprimulgus albonotatus Tickell, Journ. Asiat. Soc. Bengal, 1872, &. XI, p. 580; Jerdon, Birds of India, 1862, {. I, p. 19%, n° 109 ; Oates, Z/andb. Birds Brit. Burmah, 1883, €. IT, p. 19, n° 416. — Caprimulgus albonotatus Salvadori, Piaggio di L. Fea in Birmania, Uccelli, Ann. del Museo civico di Genova, 1887, 2° série, {.IV,p. 22, n° 39. — Caprimulgus macrurus, var. albonotatus Hartert, Ca/. Birds Brit. Museum, 1892, t. XVI, p. 540. Deux spécimens obtenus par M. le D° Harmand, au mois de jan- vier 1877, dans le Laos, sur les bords du Sé-Don ou Sé-Dône, affluent de gauche du Mékong, et un autre individu tué par le même voyageur, en novembre 1875 à Kratieh (Cambodge), appartiennent à cette race, de forte taille, du Caprimulqus macrurus Horsf., tandis que deux spécimens obtenus, plusieurs années auparavant, par M. R. Germain dans la Basse-Cochinchine, se rapportent à la forme typique de Caprimulqus macrurus, qui est citée dans le Catalogue du D° Gilbert Tirant comme étant commune à Trà-vinh. La forme typique se trouve dans le nord de l'Australie, en Papouasie, dans l'archipel malais et la péninsule malaise, dans le Ténassérim, le royaume de Siam et la Basse-Cochinchine, tandis que la variété albonotatus se rencontre dans le nord-ouest du centre de l’Inde anglaise, la Birmanie et le Laos; mais déjà en Birmanie, dans le Ténassérim el dans l’Assam, les deux formes se rencontrent et, comme M. Hartert l’a constaté, tendent à passer l’une dans l’autre par des sujets de dimensions intermédiaires. Hs E. OUSTALET. 82. CAPRIMULGUS MONTICOLA. Caprimulgus monticolus Franklin, Proceed. Zool. Soc. London, 1831, p. 116, et Journ. Soc. Asiat. Bengal, 1832, p. 263; Jerdon, Birds of India, 1862, t. I, p. 198, n° 114; Oates, Handb. Birds Brit. Burmah, 1883, t. IT, p. 18, n° 415. — Caprimulgus monti- cola David et Oustalet, Oiseaux de la Chine, 1877, p. 67, n° 108 ; G. Tirant, Oiseaux de la Basse-Cochinchine, op. cit., 1879, p. 95, n° 70; Oustalet, Nouv. Arch. du Muséum, 1886, 2 série, t. VIIT, 2° fasc., p. 268, n° 5; Hartert, Cat. Birds Brit, Mus., 1892, t. XVI, p. 547. Nows Locaux : Con Dap muoi (annam.), Pr pléahk (cambode.) [d’après M. G. Tirant]. Outre de nombreux spécimens obtenus dans la Basse-Cochinchine, par M. Germain et par M. Pierre, le Muséum a reçu quelques exem- plaires tués dans le Cambodge et dans le Laos, à Melou-Prey, ad mois de janvier 1876, par M. le D° Harmand et dans l’Annam, aux environs de Hué, par M.le D' Philip, au mois de novembre 1882. Le Caprimulqus monticola à été rencontré également, d’une part dans l’Inde proprement dite et sur divers points de la Birmanie, de l'autre dans la Chine méridionale. Il est donc probable qu’il existe au Tonkin. D’après les observations de M. Germain, qui concordent avec celles de M. Davison, cet Engoulevent pond deux œufs qu’il dépose sur la terre nue, dans une légère dépression du sol. Les œufs envoyés par M. Germain sont tachetés de rougeàtre sur un fond d’un blanc rougeûtre et mesurent 0",027 sur 0",016. 83. CAPRIMULGUS ASIATICUS. Caprimulgus asiaticus Latham, /nd. Ornith., 1790, t. IT, p. 588; Jerdon, Birds of India, 1862, t. I, p. 197, n° 112; Oates, Jandb. Birds Brit. Burmah, 1883, t. I, p. 17, n° 414; Hartert, Cat. Birds Brit. Museum, 1892, t. XVI, p. 558. Un spécimen obtenu par M. le D° Harmand en 1876, sur les bords du Mékong, dans le Laos, est identique à deux individus tués aux environs de Saïgon, l’un (mâle) par M. R. Germain, le 5 juillet 1863, l’autre par M. Moreau (coll. Boucard) et à un troisième exemplaire pris par M. Pierre au mois d’août 1868, à Mung-Prou (Siam). LES OISEAUX DU CAMBODGE, DU LAOS, ETC. b) Le Caprinsulqus asiaticus, qui est commun dans l’Inde et à Ceylan et qui avait déjà été rencontré sur divers points de lPAssam et de la Birmanie anglaise, s'étend donc, du côté de l’est, jusque dans le Laos et la Cochinchine, où il niche et d’où M. R. Germain à fait parvenir des œufs au Muséum. Cette espèce ne figure point cependant dans le Catalogue du D° Gilbert Tirant, qui cite, en revanche (1), le Caprimulqus jotaka Tem. et Schleg. comme se trouvant communément en Basse-Cochinchine dans toutes les forêts. HUPPES ou UPUDIDÉS. 84. UPUPA INDICA. Upupa epops vel indicus Hodgson, Zcon. ined. in Brit. Mus., Passeres, PDO RENE G.R. Gray, Zoo!. Misc., 1844, p. 82. — Upupa indica Reichenbach, Handb. Scansores, 1833, p. 320, taf. pxev, fig. 4037; O. Salvin, Cat. Birds Brit. Mus., 1892, €. XVI, p. 10. — Upupa nigripennis (Gould) Jerdon, Birds of India, 1862, L. I, p. 392, n° GH)e Anderson, Zoo!. Exæped. to W. Yunnan, 1878, {. I, Aves, p. 578, n° 19; J. Gould, Birds of Asia, 1880, t. I, pl. 66. — Upupa ceylonensis Reichenbach, /Z/andb. Scansores, 1853, p. 320, taf. pxovi, fig. 4036; David et Oustalet, Oiseaux de la Chine, ASTT, p. 19} n° 127. — Upupa longirostris Jerdon, Birds of India, 1852, L. I, p. 393 ; G. Tirant, Oiseaux de la Basse-Cochinchine, op. cit., 1879, p. 105, n° 105 ; Oates, Zandb. Birds Brit. Burmah, 1883, &. IE, p. 17, n° 454. Noms Locaux : Con chim Däu rit (annam.); Sdt Sdhk (cambodg.) [d'après M. G. Tirant}. Trois Huppes, tuées par M. le D° Harmand, dans les mois de novembre et de décembre 1875, dans la région cambodgienne du Mékong, appartiennent, de même qu'une Huppe tuée par M. le D' Jullien, en 1874, dans la Basse-Cochinchine, et deux autres exem- plaires rapportés de Petchabouri (Siam) par M. Bocourt, en 1862, à la variété indienne de la Huppe vulgaire, variété qui se rattache d’ailleurs à la forme typique par des formes intermédiaires. Les sujets envoyés par M. Harmand n’ont pas de liséré blanc à l'extrémité des longues plumes de la huppe, mais ne présentent point la particularité qu'on observe chez beaucoup de sujets de la Birmanie (2), car ils n’ont (4) Op. cit., p. 95, n° 71. Un spécimen du British Museum est indiqué par M. E. Harrerr comme étant originaire de Cochinchine (Cat. Birds Brit. Museum, t. XVI, p. 554). (2) Voy. Jerpox, Birds of India, t. 1, p. 393 et Oares, Handb. Birds Brit. Burmah, p. C2. 6 E. OUSTALET. pas le bec plus développé que chez d'autres individus qui font partie de la collection du Muséum et qui proviennent de la France ou du Maroc. La Huppe indienne s'étend de l'Inde, à travers l’'Indo-Chine, jusque sur l'ile de Haïnan. D'après M. R. Germain, elle est répandue en Basse-Cochinchine, dans les régions sèches et un peu boisées. GRIMPEREAUX ou CERTHIIDÉS. 8. SITTA NEGLECTA. Sitta neglecta Walden, Ann. and Mag. Nat. Hist., 1870, 4° série, t. V, p. 218; Oates, Handb. Birds Brit. Burmah, 1883, t. 1, p. 131, n° 198 : H. Gadow, Cat. Birds Brit. Museum, 1885, t. VIIL, p. 349. Une Sittelle, tuée par M. le D° Harmand, en 1876, dans les forèts entrecouptes de clairières du Laos, me paraît se rapporter à cette espèce qui a été décrite par lord Walden et qui est intermédiaire entre la Sata cœæsia de l'Europe et de l'Asie septentrionale et la Sita limalayensis de l'Himalaya. Ainsi se trouve prolongée notablement vers l’est l'aire de distribution de la Sitfa neglecta qui a été rencontrée d'abord sur les monts Karen ou Karin, dans le district de Tonghoo (Birmanie), puis dans le nord et le centre du Ténassérim. 86. SITTA CINNAMOMEIVENTRIS. Sitta cinnamomeiventris Blyth, Journ. Asiat. Soc. Bengal, t. XI, p. 459; Jerdon, Birds of India, 1862, t. 1, p. 387, n° 251; I. Gadow, Cat. Birds Brit. Museum, 1883, t'ONIDTEn 6518 A cette espèce, largement répandue dans le nord-ouest de l’Iimalaya, dans le Népaul, le Boutan et retrouvée alors récemment par M. E.-W. Oates dans le nord de la Birmanie, se rapportent plusieurs Sittelles, fortement colorées en roux-cannelle sur les parties inférieures du corps, qui ont été obtenues par M. le D° Harmand, en 1876, dans le pays des Kouys et à Melou-Prey (Laos), et aux mois de Janvier et de février 1877 sur les bords du Sé-Moun et dans les forêts entre- coupées de clairières des environs d’Attopeu (Laos). Dans les forêts LES OISEAUX DU CAMBODGE, DU LAOS, ETC. 7 voisines de Melou-Prey, ces Oiseaux couraient sur les branches aussi rapidement que de petits Écureuils. 87. SITTA FRONTALIS. Orthorhynchus frontal's Swainson, Zoo!. IIL., 1820-1821, 1" série, pl 2. — Sitta velata Temminck, Planches col., 1823, pl. 72. — Sitta frontalis Horsfield, 7rans. Linn. Soc., 1821, t. XII, p. 162; Oates, Zlandb. Birds Brit. Burmah, 1883, &. T, p. 134, n° 130: IH. Gadow, Cat. Birds Brit. Museum, 1883, {. VIIT, p. 358. — Sitta corallina Hodgson, Journ. Asiat. Soc. Bengal, 1836, t. V, p. 779. — Derdrophila frontalis Swainson, Classif. Birds, 1837, L. IT, p. 318; Jerdon, Birds of India, 1862, {. I, p. 388, n° 253. — Dendrophila corallina Anderson, Zoo. Results Exped. lo W. Yunnan, 1878, {. I, Aves, p. 633, n° 117. Il n'y a aucune différence à signaler entre les exemplaires de Swta frontalis que le Muséum possède et qui viennent du Népaul et d’autres provinces de l'Inde et des Sittelles que M. le D° IHarmand a obtenues durant les mois de janvier et de février 1877, dans la province de Sisakhet (Laos siamois) et aux environs d’Attopeu (Laos). La Sittelle à bandeau noir ne se rencontre donc pas seulement dans les iles de Java, de Sumatra et de Bornéo, où elle revêt des cou- leurs plus vives, dans l'archipel des Philippines, dans l'ile de Ceylan, dans la péninsule malaise, dans l'ouest et le nord de lInde et en Birmanie, mais s’avance, à travers le royaume de Siam et le nord de l’Indo-Chine, jusque dans l’ouest du Yunnan. En revanche Je n'ai aucun indice de sa présence en Basse-Cochinchine, pas plus du reste que d'une autre espèce du même genre. Chose curieuse, aucune Sittelle n’est mentionnée dans le Catalogue du D° Gilbert Tirant, mi dans les notes de M. R. Germain, ce qui ne veut pas dire assurément qu'il n'en existe point dans les forêts de la Cochinchine. En tout cas ces Oiseaux doivent être très rares dans les pays que M. Germain a si bien exploré. SOUI-MANGAS ou NECTARINIDES. 88. ÆTHOPYGA SEHERIÆX. Nectarinia Seheriæ Tickell, Journ. Asiat. Soc. Bengal, 1833, L. IT, p. »77, n° 37. — Cinnyris miles Hodgson, Znd. Rev., 1837, t. Il, p. 373. — Certhia goalpariensis Royle, Z!!. Him. Birds, 1839, t.II, p. 78 et pl. 7, fig. 1. — Nectarinia goalpariensis 8 E. OUSTALET. Jardine, Monogr. Sun-Birds, 1842, p. 230, 267 et pl. 26. — Æthopyga miles Jerdon, Birds of India, 1862, t. I, p. 362, n°2%5 ; Anderson, Zool. Results Exped.to W. Yunnan, 1878, t. I, Aves, p. 661, n° 172. — Æthopyga cara Hume, Stray Frathers, &. II, p. 413, note. — Oates, HJandb. Birds Brit. Burmah, 1883, t. I, p. 316, n° 300. — Æthopyga Seheriæ el Æthopyga cara Shelley, Monogr. MNect., p. 63 et pl. 21 et 22. — Æthopyga Seheriæ H. Gadow, Cat. Birds Brit. Museum, 1884, t. IX, p. 18. De cette belle espèce de Soui-Manga le Muséum a reçu succes- sivement un assez grand nombre de spécimens provenant de divers points de l’Indo-Chine, savoir : deux exemplaires pris en Basse- Cochinchine par M. Pierre en 1867; quatre individus, mâles et femelles pris sur l'île Phu-Quoc par M. le D° Harmand en 1875 et 1876; un spécimen recueilli par le même voyageur dans la province de Chaudoc (Basse-Cochinchine) à la fin de 1876; un spécimen pris sur les bords de la baie d’Along (Tonkin) et donné par M. le professeur Ileckel, cinq individus, mâles et femelles, tués le 9, le 10 et le 23 février et le 16 mars 1892 à Muong-Mouen, à Pa-Mou et dans d’autres localités du Tonkin par feu le prince Henri d'Orléans. À ces exemplaires, il faut ajouter un spécimen de l’ancienne collection Verreaux indiqué comme originaire du Cambodge. En comparant entre eux les mâles, on peut faire la même observation qui a été faite par M. le D° Gadow sur des sujets du British Museum, provenant de la Birmanie anglaise, à savoir que si la nuque est souvent de la même teinte rouge que le dos, ce qui est un des caractères de la variété orientale dite cara, la partie posté- rieure de la tête tourne au vert-olive, chez certains individus, comme dans la forme typique (Æthopyga Seheriæ). Quant à l'abdomen il offre plutôt une teinte gris-cendre, comme chez les sujets du Népaul de la forme dite les qu'une teinte olivâtre comme chez les sujets du nord-ouest de l'Himalaya de la forme dite goalpariensis. Ce défaut de fixité dans les teintes des diverses parties du corps, chez des indi- vidus d'une même région, montre bien qu’on ne peut séparer Îles Æthopyga de l'Indo-Chine de celles de l'Inde, et conduit à assigner à l'Æthopyqga Seheriæ une aire de distribution très étendue, allant de l'Himalaya occidental à travers le Népaul, l’Assam, la Birmanie anglaise et le Cambodge jusqu'au Tonkin, et anticipant même un peu sur la Basse-Cochinchine. Dans cette dernière contrée toutefois, lÆfhopyqa LES OISEAUX DU CAMBODGE, DU LAOS, ETC. 9 Seheriæ doit être très peu répandue, puisqu'il n’en est fait mention ni dans le Catalogue du D° G. Tirant, ni dans les notes manuscrites de M. R. Germain, et, si l’on en juge par le nombre des spécimens, elle doit être plus commune au Tonkin que dans le Cambodge ou le Laos, 89. ÆTIHOPYGA SANGUINIPECTUS. Æthopyga sanguinipectus Walden, Ann. and Mag. Nat. Hist., 1875, & XV, p. 400; Shelley. Aonogr. Nect., p. 37 et pl. 12; Oates, Zandb. Birds Brit. Burmalh, 1883, t. I, p. 313, n° 297 ; H. Gadow, Cat. Birds Brit. Museum, 1884, &. IX, p. 27. Deux mâles envoyés au Muséum par M. le D' Harmand en 1877 et provenant sans doute du Laos et peut-être de la région d’Attopeu et un autre mâle tué le 10 février 1892 par le prince Henri d'Orléans dans une localité innomée de la rive gauche de la rivière Noire, à peu de distance de Van-Bou (Tonkin), appartiennent à cette espèce qui a été découverte par le capitaine Wardlaw Ramsay sur les monts Karennee (Birmanie) et retrouvé plus tard dans le Ténassérim par M. Davison. Dans le Laos et le Tonkin, comme en Birmanie, l'Æ/lopyqa sanquini- pectus paraît être très peu répandue. 90. CINNYRIS EDEN. Arachnechthra Edeni J. Anderson, Zoo!. Results Exped. to W. Yunnan, 1878, t. I, Aves, p. 661, n° 171 et pl. XLIX. — Cinnyris asiatica (part.) I. Gadow, Cat. Birds Brit. Mus., 188%, &. IX, p. o8. Dans la partie zoologique du bel ouvrage où sont consignés les résultats des deux expéditions faites, il y a une trentaine d'années, dans le Yunnan occidental par ordre du Gouvernement anglais, M. le D'John Anderson a séparé des Cénnyris asiatica de l'Inde et figuré sous le nom d'Arachnechthra Edeni un Oiseau qu'il avait tué à six milles de Bhamô (Haute-Birmanie), le 31 janvier 1875, et chez lequel toutes les parties supérieures du corps étaient d’un noir à reflets violets, sans aucune trace de vert, cette teinte se prolongeant sur les côtés du cou et sur les joues, où l’on ne remarque point, par conséquent, les reflets verts qui existent chez les Cinnyris asiatica. Déjà M. Hume avait constaté la NouvELLES ARCHIVES bu MUsÉUN, 4€ série. — V. 2 10 E. OUSTALET. même particularité chez des Soui-Mangas du Haut-Pégou, qu'il n’avail pas cru cependant devoir distinguer par un nom particulier. Pour M. Anderson tous ces Oiseaux du Haut-Pégou, de la Haute-Birmanie.et des frontières du Yunnan-occidental appartiennent à une espèce distincte du Cinnyris asiatica, espèce qui n’a pas été maintenue, même à titre de race, par M. le D'H. Gadow, lequel l’a réunie au Cénnyris asiatica. Ce qui me fait croire à la validité de l’espèce figurée par le D' Anderson, c'est qu'un Soui-Manga mâle, tué par M. le D° Harmand en 1876, dans le pays des Kouys, sur les frontières du Cambodge et du Laos, offre exactement les caractères de l’Oiseau de Bhamô et présente les mêmes différences avec des Soui-Mangas de même sexe, de l'espèce Cnnyris asiatica, qui font partie de la collection du Muséum et qui proviennent de diverses localités de l’Inde anglaise. Le spécimen envoyé au Muséum par M. le D° Harmand offre même deux caractères qui ne sont pas indiqués dans les quelques lignes que M. Anderson a consacrées au Cinnyris Edeni, mais qui sont très appa- rents sur la planche représentant cette espèce ; il a les ailes d’une teinte plus claire que chez tous les Cinnyres asiatica que J'ai sous les yeux, les couvertures et les pennes étant plutôt brunes que noires et les barbes internes des rémiges tirant au grisätre, et d'autre part, il porte de chaque côté, sur les flancs, des touffes de plumes qui sont d’un jaune et d’un rouge-orangé encore plus vifs que chez les Soui-Mangas de l'Inde. Les dimensions de l’Oiseau pris dans le pays des Kouys sont enfin un peu plus faibles que celles des Crranyris asiatica, la longueur totale étant de 0",920, l'aile mesurant 0°,053, la queue 0",036 ; le bec (culmen) 0",015 et Le tarse 0",015. Un autre Soui-Manga mâle, en plumage de transition, envoyé au Muséum en 1875, par M. le D' Harmand, et dont la provenance exacte n’est malheureusement pas indiquée, mais que je crois originaire du Cambodge, se rapporte probablement encore au Cinnyris Edeni. Cette espèce, ou, si l’on veut, cette race du Cinnyris asiatica remplacerait ce dernier dans le nord du Pégou, le Cambodge, le Laos et le Yunnan occidental. Il ne m'est pas possible de dire si c’est au Cinnyris Edeni ou au Cinnyris asialica que se rapportaient les Soui-Mangas que LES OISEAUX DU CAMBODGE, DU LAOS, ETC. 11 M. le D' Gilbert Tirant n’a rencontrés en Basse-Cochinchine que dans la forèt de Tra-song et qu'il a mentionnés dans son Catalogue (1) sous le nom d'Arachnechthra asiatica Lath. 91. CINNYRIS FLAMMAXILLARIS. Nectarinia flammaxillaris Blyth, Journ. Asiat. Soc. Bengal, 1845, t. XIV, p. 557 et 1846, t. XV, p. 370. — Cinnyris flammaxillaris Ch. L. Bonaparte, Consp. Avium, 1850, t.1, p. 408, n° 45 ; Shelley, Honogr. Nectar., p. 161 et pl. 51; Oates, Æandb. Birds Brit. Burmah, 1883, €. I, p. 320, n° 303 ; H. Gadow, Cat. Birds Brit. Museum, 1884, t. IX, p. 83. — Arachnecthra flammaxillaris Walden, Proc. Zool. Soc. Lond., 1866, p. 541 ; G. Tirant, Oiseaux de la Basse-Cochinchine, op. cit., 1879, p. 106, n° 110. Nom Locaz : Con Hüt mat (cambodg.) [d’après M. G. Tirant]. Cette espèce, largement répandue sur la presqu'île de Malacca et dans la Birmanie anglaise, n’est pas moins commune dans l’Indo-Chine fran- caise. Outre des spécimens, au nombre d’une quinzaine, recueillis dans la Basse-Cochinchine, en 1863 et en 1866, par M. P. Germain et par M. Pierre, le Muséum possède plusieurs individus, de sexes différents, de Cinnyris flammaxillaris Ürés à Sambôr, dans le pays des Kouys et sur d’autres points du Cambodge par M. le D° Harmand, en 1875 et 1876. Un mâle de cette série est identique à deux autres mâles rapportés de Sarabouri et d'Ayuthia (Siam) par M. Bocourt, en 1862, et à de nom- breux individus envoyés de l'ile Penang, en 1869, par le Père Martin et en 1880 par M. A. Marche. Les Oiseaux tués par M. le D° Harmand, tandis qu'ils butinaient sur des fleurs, avaient, comme ceux qui ont été obtenus en Birmanie ou en Basse-Cochinchine, les veux bruns, le bec et les pattes d'un noir bleuâtre brillant. 92. ARACHNOTHERA MAGNA. Cinnyris magna Ilodeson, Znd. Rev., 1837, p. 272. — Arachnothera magna Blyth, Journ. Asiat. Soc. Bengal, 1843, p. 981 et 1846, p. 43; Jerdon, Birds of India, 1862, t. I, p. 360, n° 293 ; Shelley, Honogr. Nectar., p. 347 et pl. 112, fig. 1 ; Oates, Jandb. Birds Brit, Burmah, 1883, LT, p. 327, n° 309 ; H. Gadow, Cat. Birds Brit. Museum, 1884, t. IX, p. 105. (4) Bull. du Comité agricole et industriel de la Cochinchine, 1879, 3° série, t. [ (1878), n° 1, p. 107, nom 12 E. OUSTALET. Trois Oiseaux, un mâle et deux femelles, tués le 16 février, le 3 mars et dans les premiers jours d'avril, à Muong-Chum, à Lai-Chau et à Luang- Prabang (Tonkin et Laos) se rapportent à cette grande espèce de Nec- tariniidés et non à la forme, d’ailleurs très voisine, que Blvth a désignée sous le nom d’Arachnothera aurata (1). Les Arachnothères remises par le prince Henri d'Orléans au Muséum ne diffèrent, en effet, n1 par leurs teintes plus claires, ni par leurs stries moins nombreuses, d’un individu provenant des doubles de la collection Hodgson; ils ont, à peu de chose près, les mêmes dimensions que cet individu et sont d’une taille légère- ment supérieure à celle d’un exemplaire, de la collection Boucard, provenant du Sikkim. Tandis que la variété avrata domine surtout dans le Pégou, la forme typique, Arachnothera magna, habite surtout le Népaul, le Sikkim, l’Assam, l’Arrakan, descendant peut-être jusque dans le Ténassérim. D’après ce que je viens de constater, elle s’avance du côté de l’est, à travers le nord de la Birmanie jusque dans le Tonkin et le Laos sia- mois. 93. ANTHOTIHREPTES PHOENICOTIS. Motacilla singalensis Gmelin, Sys!. Vat., 1788, {. I, p. 964. — Nectarinia phœæni- cotis Temminck, Planches col., 182%, pl. 108, fig. 1, et pl. 388, fig. 2. — Anthreptes phœænicotis Blyth, Journ. Asiat. Soc. Bengal, 1843, t. XIT, p. 979 et 1845, t. XIV. p. 597; Shelley, Jonogr. Nectar., p. 325 et pl. 105. — Anthreptes singalensis Oales, [Handb. Birds Brit. Burmah, 1883, 1. 1, p. 326, n° 308. — Anthothreptes phœænicotis IH. Gadow, Cat. Birds Brit. Museum, 1884, t. IX, p. 121. Trois spécimens obtenus par M. le D° Harmand, en 1875 et 1876, sur les bords du Mékong, dans le Cambodge, de même que trois exem- plaires pris en Basse-Cochinchine par M. R. Germain, en 1864 et 1865 et un mâle tué à Ayuthia (Siam) par M. Bocourt, en 1862, appartiennent à cette espèce qui est largement répandue à travers le Boutan, le Pégou, le Ténassérim, la péninsule malaise, les îles de la Sonde (Bornéo) et dont on peut, par conséquent, prolonger l’aire d'habitat à travers le royaume (1) Blyth, Journ. Asiat. Soc. Bengal, 1855, L. XXIV, p. 478 ; SHELLEY, Monogr. Nectar., p. 351 et pl. 112, fig. 2 ; Oares, Handb. Birds Brit. Burmah, 1883, €. 1, p. 328, n° 310. — Arachnothera magna var, aurata H. Ganow, Cat. Birds Brit, Mus., 1884, {, IX, p. 105, LES OISEAUX DU CAMBODGE, DU LAOS, ETC. 13 de Siam, la Cochinchine et le Cambodge. Jusqu'ici je n’ai aucun indice de sa présence dans l’Annam et au Tonkin. Les spécimens auxquels je viens de faire allusion ne diffèrent point de ceux qui sont originaires de Malacca ct qui figurent également dans les collections du Muséum. Les renseignements portés sur les étiquettes des exemplaires de Îa Basse-Cochinchine et relatifs à la coloration du bec, des pattes et des veux concordent, en général, avec ceux qui sont fournis par M. Eugène W. Oates ; cependant M. R. Germain indique l’iris des mâles comme élant d'un rouge terne, tandis que M. Oates le donne comme étant d'un rouge laque. D’après M. R. Germain, les Soui-Mangas de cette espèce sont rares en Cochinchine (1) et se tiennent sur les palétuviers, au bord des rivières. En Birmamie, d’après M. Oates, ils explorent en petites troupes les buissons et les arbres en fleurs, dans les jungles ou les jardins. 94. ANTHOTHREPTES MALACCENSIS. Le Grimpereau de Malacca Sonneral, Voy. aux Indes, 1182, L. IT, p. 209 et pl. 116, fig. 1. — Certhia malaccensis Scopoli, Del. Flor. et Faun. Insubr., 1786, t. IL, p.91. — Certhia lepida Latham, /nd. Orn., 1790, t. I, p. 208. — Le Soui-Manga de Malacca Audebert et Vieillot, Oiseaux dorés, 1802, {. IT, p. 63.— Nectarinia malac- censis Blyth, Journ. Asiat. Soc. Bengal, 1843, {. XII, p. 980. — Anthreptes malac- censis Shelley, Jonogr. Nectar., p. 315 et pl. 101, fig. 2. — G. Tirant, Oiseaux de la Basse-Cochinchine, op. cit., 1879, p. 107, n° 11%; Oales, Æandb. Birds Brit. Burmah, 1883, {. I, p.324, n° 307. — Anthothreptes malaccensis II. Gadow, Cat. Birds Brit. Museum, 1884, t. IX, p. 122. Cette espèce, qui est très répandue en Basse-Cochinchine où M. Pierre, et surtout M. R. Germain et M. le D° Harmand ont obtenu une série très nombreuse d'individus d'âges et de sexes différents, ainsi que des nids et des œufs, se rencontre sans doute aussi au Cambodge, car c’est probablement de là et peut-être des provinces de Pursät et de Compang que viennent quelques individus envoyés au Muséum par M, le D° Har- mand, en 1875. Elle habite certainement aussi le royaume de Siam, d'où proviennent un spécimen recueilh par Schomburgk et faisant partie des (1) Ceci nous explique pourquoi l'Anthotherptes phœænicolis n'est pas compris dans le Catalogue du Dr G. Tiraxr. E. OUSTALET. collections du British Museum et deux spécimens pris à Bangkok et à Avuthia et envoyés au Muséum d'Histoire naturelle par M. Bocourt, en 1862. En revanche, je n’ai aucun indice de sa présence dans l’Annam et au Tonkin. Les sujets du Siam, du Cambodge et de la Basse-Cochinchine ne diffèrent sous aucun rapport de ceux de la presqu'ile malaise, de Java, de l’île Nias, etc., que J'ai sous les veux, dans la collection du Muséum. L'Anthothreptes malaccensis à, en effet, une large distribution géogra- phique et est très répandue sur une grande partie de la région indo- malaise, continentale et insulaire; elle est représentée dans l'archipel des Philippines et à Célèbes par une race peu distincte (Arthothreptes chlorogaster). Avec quelques-unes des espèces de Soui-Mangas que je viens de citer: ou auxquelles j'ai fait allusion, M. le D° G. Tirant en mentionne plu- sieurs autres dans son Catalogue des Oiseaux de la Basse-Cochinchine, telles que Arachnothera modesta Eyt.: A. chrysogenys Temm.; A. flavi- gastra Ext. (flaviventris Gad.); A. longirostris Lath.; Chalcostetha insi- gris Gould; Cinnyris brasiianus Gm. (Hasselt, Temm.); et quoique la présence de quelques-unes de ces espèces en Cochinchine me paraisse douteuse, il n’en est pas moins certain que la partie méridionale de l’Indo-Chine nourrit plusieurs Soui-Mangas qu’on ne rencontre pas au Cambodge ou dans le Laos, mais qu’on retrouve au contraire en Ma- laisie, DICÉIDES. 95. DIGÆUM CRUENTATUM. Certhia cruentata Linné, Syst. Nat., 1766, t. I, p. 187. — Le Grimpereau à dos rouge de la Chine Sonneral, Voy. aux Indes orient., 1716-1782, t. Il, p. 209 et pl. 61, fig. 1. — Certhia coccinea Scopoli, Del. For. et Faun. Insubr., 1786, {. II, p. 91. — Le Soui-Manga à dos rouge Audebert et Vieillot, Oiseaux dorés, 1802, LIL, p. 57 et pl. 35. — Dicæum cruentatum Sirickland, Ann. and Mag. Nat. Hist., 18%4, t. XIII, p. 38; David et Oustalet, Oiseaux de la Chine, 1877, p. 83, n° 131 ; Anderson, Zoo. Results Exped. to W. Yunnan, 1878, t. I, Aves, p. 663, n° 15; G. Tirant, Oiseaux de la Basse-Cochinchine, op. cit., 1879, p. 108, n°115; Oates, Z/andb. Birds Brit. Burmah, 1883, €. I, p. 332, n° 314: R. B. Sharpe, Cat. Birds Brit, Museum, 1889, LUXS D. LES OISEAUX DU CAMBODGE, DU LAOS, ETC. 15 Lors même que nous ne saurions point, par un passage du Catalogue de M. Tirant et par les notes manuserites de M. R. Germain, que le Dicée ensanglanté est commun en Cochinchine où il se rencontre dans les jardins aussi bien que dans les forêts, nous pourrions l’affirmer d’après le grand nombre d'individus de cette espèce qui ont été recueillis par M. R. Germain et auxquels sont venus se joindre, dans les collec- tions du Muséum, quelques spécimens recueillis dans le pays des Kouys et dans d’autres parties du Cambodge, par M. le D° Harmand, en 1875 et 1876. Tous ces Oiseaux, mâles et femelles, ne diffèrent pas des nom- breux exemplaires que le Muséum a reçus de l’Inde, de l'ile Penang, de Malacca, de l’île Nias, etc. J'en dirai autant d’un exemplaire pris à Sara- bouri (Siam) par M. Bocourt, en 1862. Le Dicæum cruentatum est également fort commun dans le sud du Pégou ; il se rencontre aussi dans le Ténassérim et sur d’autres points de la Birmanie anglaise, et étend son aire d'habitat, d’une part à travers la presqu'ile de Malacca jusque sur les îles de la Sonde, de l'autre à travers le Siam et l’Indo-Chine française jusque dans le Yunnan et le Fokien, dans la Chine méridionale. 96. DICÆUM INORNATUM. Myzantheinornata llodgeson, Zcon. ined. in Brit. Mus., Passeres, pl. 37, n°395 etGray's Zool. Miscell., 844. — Dicæum olivaceum Walden, Ann. and Mag. Nat. Iist., 1875, 4 série, &. XV, p. 401; Oates, Æandb. Birds Brit. Burmah, 1883, t. I, p. 333, n° 315. — Dicæum inornatum R. B. Sharpe, Cat. Birds Brit. Museum, 1885, {. X, p. 4. A cette espèce, dont l'aire de dispersion est notablement moins étendue que celle du Dicæum cruentatum, se rapportent trois individus, un mâle et deux femelles, tués le 12 et le 14 février et le 13 mars 1892 à Van-Bou et à Lai-Chau (Tonkin) par le prince Henri d'Orléans et donnés par lui au Muséum. Découvert dans le Népaul et l'Himalaya oriental, le Micærwm inorna- lum a été retrouvé dans le Ténassérim et dans d’autres provinces de la Birmanie ainsi que dans l'ile de Sumatra, et, comme il existe égale- ment au Tonkin, on peut s'attendre à le rencontrer dans la région inter- médiaire, c’est-à-dire dans le Cambodge et dans le Laos où, peut-être, 16 E. OUSTALET. il a échappé jusqu'ici à l'attention des voyageurs, grâce à son costume modeste. Comme le Micæum chrysonotun Tem. (1) n’est pas tout à fait dans le même cas, puisque, sans porter une livrée brillante, il a néanmoins sur les parties inférieures du corps des stries noires et sur la région anale une plaque d’un jaune vif qui le rendent plus visible, on peut supposer que si, comme je l’ai constaté, 1l manque dans les collections venant du nord de l’Indo-Chine française, c’est qu’il n'existe pas dans cette région. Ilest d’ailleurs déjà beaucoup plus rare que le Dicæum cruentatun en Basse-Cochinchine (2), où M. R. Germain en a recueilli quelques exem- plaires, et dans la Birmanie anglaise il est médiocrement répandu (3). Le D' Anderson l’a obtenu une fois, il est vrai, sur les frontières du Yunnan occidental (4), mais l'espèce peut parfaitement s'étendre des frontières de la Birmanie Jusque dans le sud-ouest de la Chine sans empiéter sur le nord de l’Indo-Chine francaise. Quant aux deux autres espèces de Dicéidés mentionnées dans le Cata- logue du D' Tirant, savoir le Dicæum trigonostigma Scop. (5) et le Prionochilus thoracicus, Tem. (6), il n’en existe, dans les collections du Muséum, aucun spécimen venant de l’Indo-Chine française. Du reste, M. Tirant donne la dernière au moins comme étant rare en Basse- Cochinchine. ZOSTEÉROPIDES. 97. ZOSTEROPS PALPEBROSA. Sylvia palpebrosa Temmink, Planches col., 1824, pl. 293, fig. 3.— Zosterops palpe- brosus Blyth, Journ. Asiat. Soc. Bengal, 1846, &. XIV, p. 4%; Jerdon, Birds of India, 1863, & IE, p. 265, n° 631. — Zosterops palpebrosa Anderson, Zool. Results Exped. to W. Yunnan, 1878, t. 1, Aves, p. 631, n° 112; Oates, //andb. Birds Brit. Burmah, 1883, €. [, p. 342, n° 324: IL. Gadow, Cat. Birds Brit. Museum, 1884, t. IX, p. 165 (exel. Syn.). 4) Temmixek, Planches cotorices, 1829, €. IV, pl. 458, fig. 1 ; R. B. Snarpr, Cat. Birds Brit. Mus., 1885, t. X, p. 44. 2) G. TiranT, op. cit., p. 108. 3) Oares, Handb. Lirds Brit. Burmuh, p. 335. (4) Zool. Results Exp. to W. Yunnun, 1878, t. 1, p. 664. (5) Del. Flor. et Faun. Insubr., 1786, L. IE, p.91; R. B. Suarrr, Cut. Birds Brit. Mus., t. X, p. 38. 6) Teumixex, Planches coloriées, 1836, €. IE, pl. 600, fig. 2; R. B. Suarrr, Cat. Birds Brit. Mus., t. X, p. 68. L LES OISEAUX DU CAMBODGE, DU LAOS, ETC. 17 Un Zosterops mâle, donné au Muséum par le prince Henri d'Orléans qui l’avait pris à quelque distance de Van-Bou (Tonkin), sur la rive gauche du Mékong, le 10 février 1892, se rapporte au Zosterops palpe- brosa typique et ressemble, sous le rapport du plumage, à des Zosterops de même sexe, obtenus antérieurement dans la Basse-Cochinchine par M. R. Germain et par Duvaucel au Bengale. Il a le plumage beaucoup plus fortement teinté de jaune et tirant moins au vert sur les parties supérieures du corps qu'un Zosterops Lué à Amoy en 1861 par R. Swinhoe et qui peut être considéré comme un représentant très caractérisé de l'espèce que ce voyageur a désignée sous le nom de Zosterops simplex (1). C'est à cette dernière forme, réunie à tort, selon moi, au Zosterops palpebrosa par M. IH. Gadow, que se rapportent aussi deux Zosferops, mâle et femelle, tués le 26 avril 1869 à Moupin, par M. l'abbé A. David (2). Les deux formes, Zosterops palpebrosa et Zosterops simplex, qui sont d'ailleurs très voisines l’une de l'autre, ont été rencontrées dans la Birmanie anglaise, la première dans le Ténassérim, la seconde dans le Pégou (3) et ont été obtenues également dans le N.-0. du Yunnan par le le D' Anderson (4). Le Zosterops palpebrosa, qui est répandu dans toute l'Inde continentale, à Ceylan et sur les iles Laquedives, Amdaman et Nicobar, pénètre donc, à travers la Birmanie, la Cochinchine et le Tonkin jusque dans le S.-0. de la Chine et le Zosterops simplex, habite, suivant les saisons, telle ou telle province de la Chine méridionale ct occidentale, le Pégou et probablement aussi la région intermédiaire, c'est-à-dire certaines parties du Siam et de l'Indo-Chine fran- Ççaise. Le Zosterops palpebrosa a été observé par M. R. Germain dans les jardins de Saïgon; aussi suis-je étonné de ne pas le voir mentionné dans le Catalogue des Oiseaux de la Basse-Cochinchine du D' G. Tirant. Peut- être l'espèce ne visite-t-elle cette région qu'accidentellement et en hiver. (4) R. Swixnor, lbis, 1861, p. 331, et 1813, p. 294; J. Goucn, Bürds of Asia, 1871, part. XXIIL (2) À. Davin et E. Ousrarer, les Oiseaux de la Chine, 1877, p. 85, n° 134. (3) OaTes, Op. cit., p. 342. Cet auteur est d’ailleurs disposé à réunir les deux formes. (4) Op. cit., p. 631 et 632. NOUVELLES ARCHIVES DU MUSEUM, 4e série. — V, 3 18 E. OUSTALET. MÉSANGES ou PARIDES. 98. PARUS ATRICEPS. La Mésange grise à joue blanche et la Mésange à poitrine noire Levaillant, Oiseaux d'Afrique, 1802, t. II, pl. 139, fig. 1 et 2. — Parus atriceps Ilorsfield Trans. Linn. Soc., 1820, t. XIII, p. 160; Temminck, ?lanches col., pl. 207, fis..2; Oates, Æandb. Birds Brit. Burmah, 1883, t. I, p. 125, n° 122. — Parus cinereus Bonnaterre et Vieillot, Tabl. Enc. Meéth., 1823, &. Il, p. 506 ; J. Gould, Birds of Asia, part. X, pl.; Jerdon, Birds of India, 1863, t. II, p. 278, n° 645; David et Oustalet, Oiseaux de la Chine, 1877, p. 279, n° 403 ; H. Gadow, Cat. Birds Brit. Museum, 1883, t. VIII, p. 16. x Une Mésange à tête noire, tuée en 1876 à Melou-Prey (Laos) par M. le D° IHarmand, me parait devoir être attribuée, en dépit de ses faibles dimensions, au Parus atriceps dont M. E. W. Oates (1), comme nous-mêmes (2), a reconnu l'identité avec le ?P. cinereus V. et auquel, suivant M. H. Gadow (3), il faudrait assimiler encore P. nepalensis Hogds. (4) et P. commirtus SwWinhoe (5). Cette dernière forme, de même que le P. nepalensis sont au contraire consicérées comme distinctes par le D Anderson (6) qui les cite comme se trouvant simultanément dans la Birmanie anglaise. in tout cas, l’exemplaire euvoye par M. le D° Harmand n'offre aucune trace de vert avec le manteau qui est d’un gris cendré. Comme Je le disais tout à l'heure, il est de petite taille, sa longueur totale ne dépassant pas 0",125; l’aile mesurant seulement 0",067 et la queue 0",065, tandis que deux Mésanges à tête noire, provenant de l'Inde anglaise, que j'ai sous les yeux, ont l'une 0",140 et l’autre 0",155 de long, l'aile mesu- rant 0",074 chez la premiere et 0",079 chez la seconde; la queue 0",070 et 0°,073. Plus fortes encore sont les dimensions d’une Mésange à tête noire (mâle) rapportée de Ferghanah (Asie centrale) par M. de Ujfalvy, la longueur totale étant ici de 0",168, la longueur de l’aile de 0°,076 et ) Handb. Birds Brit. Burmah, 1883, €. 1, p. 126. À. Davin et E. Ousrarer, Oiseaux de la Chine, p. 279. Cat. Birds Brit. Museum, t. VI, p. 16. Hopcsox, Indian Review, 1838, p. 31. (1 (2 (3 (4 ( ( + LES OISEAUX DU CAMBODGE, DU LAOS, ETC. 19 celle de la queue de 0",081. Chez une femelle de même provenance, la longueur totale descend, il est vrai, à 0",149, la longueur de l’aile à 0°,073 el celle de la queue à 0,079. Néanmoins, comme le fait remarquer M. le D° H. Gadow (1), les Mésanges cendrées du Turkestan et de l'Afghanistan, que Lichtenstein avait désignées sous le nom de Parus bocchariensis (2) semblent être, en général, non seulement de teintes plus pâles, mais de taille plus forte que celles de l'Inde qui, à leur tour, l’emporteraient, sous le rapport des dimensions, sur les Mésanges cendrées de la Birmanie (3), du Laos et de la Cochinchine. Une Mésange à tête noire (mâle) acquise de M. R. Germain et provenant de la Basse-Cochinchine ne mesure, en effet, que 0",132 de longueur totale, son aile n’a que 0",068 etsa queue 0,058 de long; ses dimensions se rapprochent donc beaucoup de celles de l’exemplaire du Laos que je signalais tout à l'heure. En d'autres termes, l'espèce paraît subir une sorte de dégénéres- cence du nord au sud de l'Asie où les conditions lui sont sans doute moins favorables. D'ailleurs, le Parus atriceps doit être très rare dans la région de l’Indo-Chine que j'étudie ici, et aussi en Basse-Cochin- chine, car cette Mésange ne figure pas dans le Catalogue du D' Gilbert Tirant, et si M. R. Germain la cite dans ses notes manuscrites, 1l n’en a procuré qu’un seul spécimen au Muséum. En prenant l'espèce dans le sens le plus large, on peut dire que le Parus atriceps a pour domaines le Turkestan, l'Afghanistan, l'Inde entière et l'ile de Ceylan, les îles de Java, Lombock et Flores, une partie de la Birmanie et du Laos, l’île de Hainan et, si l'on y réunit le Parus commixtus, les provinces occidentales et méridionales de la Chine. Déjà peu commune dans le Ténassérim, elle semble du côté de l’est venir mourir, si l’on peut s'exprimer ainsi, dans le Laos et si elle prolonge son aire d'habitat de la Birmanie jusque dans le sud de la Chine, ce doit être à travers le Tonkin où sa présence sera peut-être constatée dans un avenir prochain. (4) Cat. Bürds Brit. Museum, t. VIIL, p. 17. (2) Eversma, Reise, Zool., p. 131. (3) Voy. Oares, Handb. Birds Brit. Burmuh, 1883, t. 1, p. 126. Un spécimen décrit par M. Oates avait 5 p. 5 ou 0®,1438 de long et son aile mesurait 2 p. 6 ou 0,067. 20 E. OUSTALET. 99. PARUS (MACIILOLOPHUS) REX. Parus rex À. David, Ann. Se. nat., Zool., 1874, 5° série, t. XIX, art. n° 9: David et Oustalet, Oiseaux dela Chine, 1877, p.286; Oustalet, Cat. Oiseaux, in Henri-Ph. d'Orléans, Autour du Tonkin, 1894, Appendice, p. 628; J.-D.-D. La Touche, Zbis, 1899, p. 402, 0 % n 99. C'est incontestablement au Parus (Machlolophus) rex, découvert par M. l'abbé David sur les montagnes du Fokien qu’appartiennent trois Mésanges, mâles et femelles, tuées le 6 mars 1892 à Sa-Kosan (Tonkin) par le prince Henri d'Orléans. Je suis d’autant plus surpris de cons- tater la présence de cette belle espèce au Tonkin que jusqu'ici elle paraissait cantonnée dans le Fokien, où M. J.-D.-D. La Touche la retrouvée récemment nichant sur les collines. Il est permis désormais d'espérer que dans un avenir prochain on constalera la présence du Paruzx rex dans la région comprise entre le Fokien et le Tonkin. PIES-GRIÈCHES ou LANIIDÉS. 100. LANIUS SCHAII. Lanius schah Osbeck, Ostind. Resa, 1757, p. 227. — Lanius schah Linné, Syst. Nat., 1758, €. I, p. 94; David et Oustalet, Oiseaux de la Chine, 1877, p. 95; H. Gadow, Cat. Birds Brit. Museum, 1883, t. VII, p. 261 ; Oustalet, Nouv. Archives du Muséum d'hist. nat., 1886, 2° série, t. VIII, 2° fasce., p. 272, n° 8, et Cat. Oiseaux, in Henri-Ph, d'Or- léans, Autour du Tonlcin, 189%, Appendice, p. 628. Le Muséum d'Histoire naturelle a reçu successivement de l’Indo- Chine française cinq exemplaires de cette grande espèce de Pie-grièche savoir : {° un individu tué le 29 décembre 1882 par M. le D' Philip, aux environs de Hué (Annam); 2° trois individus, mâle et femelles, tués le 27 janvier, le 2 février et le 8 mars 1892 à Cho-Bo, à Su-Yuket à Lang-Ma (Tonkin) par feu le prince Henri d'Orléans; 3° un individu tué à Dong- Lau (vallée du Song-Chay) ou à Thuyen-Quang (vallée de la rivière Claire) au Tonkià par M. le commandant (aujourd'hui colonel) Rabier, en 1896 Tous ces spécimens proviennent de l’Annam et du Tonkin, aucun n’est originaire du Laos, du Cambodge ou de la Basse-Cochinchine ; on peut donc supposer que, comme Je l'ai fait observer précédemment (1), dans (1) Nouvelles Archives du Muséum, 1886, 2° série, t. VIE, 2° fasc., p. 272 et 273, LES OISEAUX DU CAMBODGE, DU LAOS, ETC. 21 l’Indo-Chine la limite occidentale du Lanius schah est constituée par les hauteurs quise prolongent du nord au sud, à travers l'empire d’Annam. En revanche, les domaines de l'espèce s'étendent, du côté de l’est, dans la Chine méridionale jusqu'au niveau de la vallée de Hong-Tchang-Fou et sur l’île de Formose, et du côté du nord Jusque dans le Turkestan, où elle niche, d’après Severtzoff. En Birmanie, le Larnius schah est remplacé par le Lanius tephronotus (1) qui s’en distingue, entre autres caractères, par la couleur brune et non pas noire de ses sections médianes. 101. LANIUS CRISTATUS. Lanius cristatus, Linné, Syst. Nat., 1766, t. 1, p. 134; David et Oustalet, Oiseaux de la Chine, 1877, p. 99, n° 122 ; Anderson, Zoo!. Results Exped.to W. Yunnan, 1878, t. I, Aves, p. 645, n° 140; G. Tirant, Oiseaux de la Basse-Cochinchine, op. cit., 1879, p. 109, n° 121 ; Oates, Jandb. Birds Brit. Burmah, 1883, €. T, p. 252, n° 240; H. Gadow, Cat. Birds Brit. Museum, 1883, 1. VIT, p. 271; Oustalet, Nouv. Arch. du Muséum d'Hist. nat., 1886, 2° série, t. VIII, 2° fasc., p. 272, n° 9; Salvadori, Ann. Mus. Civ. Gen., 2e série, 1888, t. V, p. 587 et 1889, ft. VIT, p. 395, n° 6. Nous Locaux : Con chum thäang lang chô (annam.) [d'après M. Philip; Con thang läng chô (annam.) [d’après M. G. Tirant, ce nom s'appliquant également à d’autres Pies-grièches!. Le Muséum possède deux exemplaires de cette espèce provenant de l’Indo-Chine, auxquels J'ai déjà fait allusion dans un mémoire précé- dent (2), savoir : 1° un spécimen pris sur l’île Phuquoc, par M. le D° Har- mand au mois d'octobre de l’année 1875, et 2° un spécimen pris aux envi- rons de Hué, par M. le D° Philip en 1883. Ces Oiseaux, dont le plumage est encore plus ou moins rayé en travers, sur les côtés de la poitrine et de l'abdomen, ressemblent beaucoup à des spécimens recueillis soit en Chine, par M. de Montigny et M. l'abbé David, soit dans l'Inde, aux environs de Madras (coll. Boucard). Comme je l'ai déjà fait observer, la présence de Lanius cristatus sur l'ile de Phu-Quoc, et encore plus à l’est, dans l'empire d’Annam, ne concorde guère avec la théorie émise par (4) Collurio tephronotus Vicors, Proceed. Zool. So. Lond., 1831, p. 43 ; Lanius tephronotus ANDERSON, Zool. Results Exped. to W. Yunnan, t. 1, Aves, 1878, p. 643, n° 138; Oa1es, Handb. Brids Brit. Burmah, 1883, L. [, p. 249, n° 237. (2) Nouv. Archiv. du Muséum, 1886, 2° série, t. VII, 2° fase,, p. 274. 22 E. OUSTALET. R. Swinhoe (1) et adoptée par le marquis de Tweeddale (2), et d’après laquelle le Lanius cristatus passerait constamment, dans ses migrations, plus à l’ouest que le Z. superciliosus et le L. lucionensis et irait directement de la Daourie dans l'Inde et à Ceylan. Le ZLanius cristalus a, du reste, été rencontré, du moins à certaines saisons, dans le Yunnan et dans d’autres provinces de la Chine méridionale (3), dans la presqu'ile de Malaceca, et en Birmanie. Sa présence en Cochinchine est affirmée par M. le D'G. Tirant, et je trouve, en effet, mentionnés dans le Catalogue des Laniidiés du British Museum deux spécimens originaires de Cochin- chine (environs de Saïgon), et acquis de M. Pierre; mais, comme je l'ai dit ailleurs, tous Îes exemplaires de Pies-grièches à queue rouge, recueillis par M. R. Germain dans la Basse-Cochinchine, et que j'ai sous les veux, appartiennent plutôt à l’espèce suivante, L. superciliosus. Dans l’Indo-Chine comme dans le Yunnan (4), l'intensité de la teinte rousse répandue sur les parties supérieures du corps de cette Pie- grièche est sujette à de grandes variations, et la livrée de l'espèce ressemble tellement à celle du Lanius cristalus, que la confusion entre les deux formes est très facile. 102. LANIUS SUPERCILIOSUS. Le Rousseau Levaillant, Oiseaux d'Afrique, 1196-1808, pl. 66, fig. 2. -- Lan:us super- ciliosus Latham, Znd. ornith., Suppl., 1801, p. 20, n° 14; David et Oustalet, Oiseaux de la Chine, 1877, p. 100, n° 153 ; G. Tirant, Oiseaux de la Basse-Cochinchine, op. cit., 1879, p. 109, n° 122 ; H. Gadow, Cat. Birds Brit. Mus., 1883, t. VIII, p. 273. Nom LocaL : Con thang lang chô |d’après M. G. Tirant. Un spécimen pris à Bassac (Laos), par M. le D° Harmand, en 1877, et un autre individu tué antérieurement par le même voyageur dans une localité, malheureusement non indiquée, du Laos ou du Cambodge, se rapportent au Lanius superciliosus, dont ils ont (l'un surtout) le manteau vivement coloré en roux, le front et les sourcils blancs. C'est à la même (1) Proceed. Zool. Soc. Lond., 1871, p. 375 et 376. (2) Trans. Zool. Soc. Lond., 1873, t. IX, part. 2, p. 171. (3) Je ne crois pas que, comme le dit M. H. Ganow, Cat. Birds Brit. Mus., t. IX, p. 273, le Lanius cristatus niche dans tout l'Empire chinois. (4) AnpEnsoN, Zool. Results Exped. to W. Yunnan, 1878, t. 1, p. 645. LES OISEAUX DU CAMBODGE, DU LAOS, ETC. 23 forme que j'attribue toute une série de Pies-srièches, mâles et femelles, tuées aux environs de Saïgon par M. R. Germain, en 1862, un mâle de la même localité, obtenu par M. Moreau (coll. Boucard), et deux autres individu pris à Hatien, en septembre 1875, par M. le D'° Harmand. Les sujets envoyés par M. Germain au Muséum avaient été désignés primi- tivement sous le nom de Lanius cristatus. On savait déjà que la Pie-grièche à sourcils blancs, qui niche dans le nord de la Chine, en Mongolie, en Sibérie et au Japon, traversait dans ses migrations l’Empire chinois et venait hiverner dans la péninsule malaise, à Java; on peut affirmer maintenant, en tout cas, qu'elle visite aussi, dans la saison fraiche, le centre et le sud de l’Indo-Chine française, puisque des individus envoyés au Muséum par M. le D' Harmand ont été capturés en septembre dans le Laos, et qu’un mâle tué par M. R. Germain, aux environs de Saïgon, porte sur son étiquette la date du 9 janvier. Bien plus, il semble que quelques couples soient sédentaires en Basse- Cochinchine et S'y reproduisent, car dans des notes manuscrites qu’il m'a communiquées, M. R. Germain déerit le nid et les œufs d’un ZLanius qu'il eppelle ZLañus eristatus, mais qui doit être plutôt le ZLanius superciliosus. 103. LANIUS COLLURIOIDES. Lanius collurioides Lesson, in Bélanger, Voy. à Pondichéry, Zool., 183%, p. 254; Anderson, Zool. Results Exped. to W. Yunnan, 18178, t. I, Aves, p. 646, n° 141; Oates, Handb. Birds Brit. Burmah, 1883, &. I, p. 250, n° 238; H. Gadow, Cat. Birds Brit. Mus., 1883, t. VILLE, p. 289 ; Oustalet, Cat. Oiseaux, in Henri-Ph. d'Orléans, Autour du Tonkin, 1894, Appendice, p. 628. Cette espèce, qui n’est pas mentionnée dans le Catalogue du D° Gilbert Tirant, parait ètre commune non seulement en Basse-Cochinchine, où R. Germain en a obtenu plusieurs exemplaires à Tong-Kéou et à Binh- Thuan, dans les régions sèches, mais encore dans le Cambodge et au Laos, où M. le D° IHarmand a tué plusieurs su'ets à Chenang, au pied des montagnes de la province de Compong-Soaï, à Melou-Prey, à Sonkéa, sur les plateaux et dans les clairières au nord de Sé-lamphau, affluent du Mékong. Elle se trouve aussi au Tonkin, où le prince Henri d'Orléans a tué, le 17 février 1892, à Nam-Xong, un individu qu'il a donné au 24 £. OUSTALET. Muséum. Par conséquent il faut étendre notablement du côté de l’est son aire d'habitat que M. le D° H. Gadow croyait limitée au Pégou et à quelques autres provinces de la Birmanie. Le Lanius collurioides, qui, d'après M. E.-W. Oates, ne niche proba- blement pas dans la Birmanie britannique où il est fort répandu, se reproduit au contraire en Cochinchine, où M. R. Germain a trouvé son nid et ses œufs, et où il a capturé au mois d'août, entre autres spécimens, un jeunc individu ayant la tête et le dos orné de nombreuses raies transversales noires. Les indications fournies par M. le D° Harmand relativement aux couleurs des veux, du bec et des pattes de cette belle espèce de Pie- grièche concordent parfaitement avec celles qui sont données par M. E.-W. Oates, sauf en ce qui concerne la couleur de l'iris qui d’après M. Harmand serait d’une teinte foncée, et d’après M. Oates d’un brun rougeâtre pâle. Le Lanius nigriceps Frankl. (1), qui figure dans le Catalogue des Oiseaux de la Basse-Cochinchine du D° G. Tirant, et dont le Muséum possède un spécimen pris aux environs de Bangkok (Siam), par M. Bocourt, en 1802, n’est pas représenté dans les collections d’Oiseaux du sud, du centre et du nord-est de l’Indo-Chine que j'ai entre les mains. Il n'est pas mentionné non plus dans les notes manuscrites de M. R. Germain, qui n’en a envoyé aucun spécimen au Muséum, d’où je conclus que loin d’être commun en Basse-Cochinchine, il y est fort rare, si toutefois il y existe (2), ce qui ne serait pas étonnant, élant donné que de l'Himalaya oriental il s'avance à travers la Birmanie et la Ténas- sérim, jusque dans le royaume de Siam. D'autre part, comme il a été observé communément par le D' Anderson dans le Yunnan occidental (3), il sera peut être rencontré quelque jour dans le Tonkin. 104. PETERYTHRUS ÆRALATUS. Preruthius æralatus Tickell, Journ. Asiat. Soc. Beng., 1855, t. XXIV, p. 267; Gould, Birds of Asia, part. XXVIII; Anderson, Zoo!. Results Exped. to W. Yunnan, 1883, (4) Collurio nigriceps, Franklin, Proceed. Zool. Soc. Lond. 1831, p. 117; Lanius nigriceps, R. B. Sharpe. & to © LES OISEAUX DU CAMBODGE DU LAOS, ETC. t. I, Aves, p. 628, n° 107 et pl. XLVII. — Pterythrius æralatus Blyth ct Walden, Birds of Burmah, p. 109. — Ptererythrius æralatus Oates, //anb. Birds Brit. Burmah, 1883, p. 137, n° 133; H. Gadow, Cat. Birds Brit. Museum, 1883, t. VIIT. p. 114. Deux individus de cette espèce, un mâle et une femelle, ont été tués en 1877, sur le plateau d’Attopeu (Laos), par M. le D' Harmand. Le mâle est absolument identique au spécimen pris à Sanda (Yunnan), par M. le D° Anderson et figuré dans la partie zoologique de la relation des deux expéditions anglaises au Yunnan occidental. Dans le Ténassérim et sur divers points de la Birmanie anglaise le Péererythrus cralatus a été trouvé sur des montagnes et sur des collines, à une altitude de 1 150 à 1650 mètres environ, et c’est également sur les montagnes qu'a été rencontré, dans l’île de Sumatra, le Pfererythrus Cameranoi Salvad. (1), qui ne constitue qu'une race à peine distincte du ?f. æralatus, si même il ne doit pas lui être complètement assimilé, comme le suggère M. Oates. Le Ptererythrus æralatus, comme tous ses congénères, paraïît donc préférer les pays accidentés ou montagneux, et ceci nous explique pourquoi il manque dans la Basse-Cochinchine. En revanche, nous pouvons nous attendre à ce qu’on le trouve quelque jour dans les mon- tagnes du Tonkin et sur les hauteurs qui séparent la région côtière de l’Annam du bassin du Mékoneg. 105. TEPHRODORNIS PELVICA. Tentheca pelvica Hodgson, /Znd. Review, t. I, p. 447. — Tephrodornis pelvica Gray, Cat. Mamm. and Birds Nepal, Hodgs., p. 99; Jerdon, Birds of India, 1862, t. I, p. 409, n° 263; Blyth et Walden, Birds Brit. Burmah, p. 122; David et Oustalet, Oiseaux de la Chine, 1877, p. 101, n° 154; G. Tirant, Oiseaux de la Basse-Cochinchine, op. cil., 1879, p. 109, n° 123 ; Oates, Æandb. Birds Brit. Burmah, 1883, t. I, p. 256, n° 243; Oustalet, Bull. du Muséum d'Hist. nat., 1898, n° 1, p. 16, n° 41. — Tephro- dornis pelvicus, R. B. Sharpe, Cat. Birds Brit. Museum, ASTT, t. III, p. 276; Oustalet, Cat. Oiseaux, in Henri-Ph. d'Orléans, Autour du Tonkin, 1894; Appen- dice, p. 628. Nom LocaL : Pepeit-phnôm (cambodg.) [d’après M. le D° Harmand|. Les Zephrodornis, que mon ami le D'R. B. Sharpe avait placés, avec (4) SaLvanort, Ann. Mus. civ. Gen., 1879, t. XIV, p. 233; H. Ganow, Cat. Birds Brit. Mus., 1€83, COMITE ES NOUVELLES ARCHIVES DU MUSEUM, 4e série. — V, 4 26 E. OUSTALET. quelques autres genres, dans une famille à part, sous le nom de Prio- nopidæ, me paraissent devoir être laissés plutôt dans la famille des Lanideæ. L'espèce que Hodgson a découverte dans le Népaul, et qu'il a nommée Z'entheca pelvica, a été retrouvée plus tard dans lAssam, dansle Pégou et dans le Ténassérim où elle esttrès répandue, dans l’Arrakan, sur l'ile de Hainan et enfin en Basse-Cochinchine, dans le Laos et dans le Tonkin. De ces dernières contrées, le Muséum possède toute une série de spécimens obtenus : {° par M. le D° Harmand sur les montagnes de la province de Pursât (Cambodge), au mois de juin de l’année 1875; à Sambôc, sur le Mékong (Cambodge), au mois de novembre 1875, dans le pays des Kouys sur les bords du Sé-Lamphau et à Melou-Prev (Laos) en janvier 1876, et sur les bords du Sé-Moun (Laos) en janvier 1877; 2° par le prince Henri d'Orléans, à Muong-Chum (Tonkin), le 16 février 1892; 3° par M. le marquis de Barthélemy à Ta-Dô, sur les bords de la Nam-Mô (Tonkin) en 1896. D'après les renseignements manuscrits consignés par M. le D° Har- mand sur les étiquettes de quelques exemplaires envoyés par lui au Muséum, les Zephrodornis se tiennent perchés au sommet des arbres, d’où il s'élancent brusquement à la poursuite d’un Insecte, pour regagner bientôt leur observatoire. On en voit généralement trois ou quatre ensemble. Le bec estindiqué comme étant noirâtre, avec la base de nuance plus claire chez l'Oiseau vivant, les pattes d’un gris-ardoise, et l'iris d'un brun foncé. M. E.-W. Oates dit au contraire que l'œil du Tephrodornis pelvica est d'un brun jaunâtre. 106. TEPHRODORNIS PONDICERIANA. Gobe-mouche de Pondichéry Sonnerat, Voyage aux Indes orientales et à la Chine, 1782, t. IT, p. 198. — Muscicapa pondiceriana Gmelin, Syst. Nat., 1788, t. I, p. 939. — Tephrodornis pondiceriana Blyth, Journ. Asiat. Soc. Beng., 1. XV, p. 305 ; Jerdon, Birds of India, 1862, &. I, p. 410, n° 265 ; Blyth et Walden, Birds Burm., p. 122; Anderson, Zoo!. Results Exped. to W. Yunnan, 1818, t. I, Aves, p. 646, n° 142; Oates, Handb. Birds Brit. Burmah, 1883, t. I, p. 234, n° 242. — Tephrodornis pon- dicerianus R. B. Sharpe, Cat. Birds Brit. Mus., 1877, t. ILE, p. 275. Deux spécimens donnés au Muséum par MM. le D’ Harmand et obtenus, l’un à Sambôc (Cambodge) en décembre 1875 et l’autre à Melou-Prey LES OISEAUX DU CAMBODGE, DU LAOS, ETC. 27 (Laos) en Janvier 1876, appartiennent à cette espèce qui se trouve donc côte à côte avec le 7”. pelvica dans le Laos comme dans le Pégou, mais qui parait manquer en Basse-Cochinchine, de même que dans le Ténassérim. Dans la Haute-Birmanie, le Tephrodornis pondiceriana a été rencontré à Bhamô près de la frontière du Yunnan, par le D' Anderson, et il a été signalé par Jerdon dans l’Assam. De là il étend ses domaines à travers toute l’Inde et jusque sur l’île de Ceylan. DRONGOS ou DICRURIDES. 107. CHIBIA HOTTENTOTA. Le Choucas ducapde Bonne-Espérance Brisson, Ornith.,1760,t.1, p. 33 et pl. IT, fig.2. — Corvus hottentotus Linné, Syst. Nat., 1766, €. I, p. 155. — Chibia hottentota Strickland, Ann. Nat. Iist., t. XIII, p. 36; Jerdon, Birds of India, 1862, t. I, p. 439, n° 286; Blyth et Walden, Birds Brit. Burmah, p. 128: R. B. Sharpe, Cat. Birds Brit. Museum, 1877, t. II, p. 235 ; Anderson, Zoo. Results Exped. to W. Yunnan, 1878, t. I, Aves, p. 651, n° 152; G. Tirant, Oiseaux de la Basse-Cochinchine, op. cit., 1879, D. 113, n° 138; Oates, andb. Birds Brit. Burmah, 1883, p. 227, n° 219 ; Oustalet, Cat. Oiseaux, in Henri Ph. d'Orléans, Autour du Tonkin, 189%, Appendice, p. 628, et Bull. du Mus. d'IHist. nat., 1898, n° 1, p. 15, n° 39. — Chibia brevirostris Cabanis et Heine, Museum heineanum, 1850, t. I, p 112; David et Oustalet, Oiseaux de la Chine, 1877, p. 110, n° 169. Le Drongo que Brisson avait considéré comme un Choucas originaire du cap de Bonne-Espérance, et qui a reçu, pour ce motif, le nom spéci- fique de Corvus hottentota, puis de Chabia holtentota, est largement répandu dans l'Inde, dans la Birmanie, à l'exception peut-être de la partie la plus méridionale du Ténassérim, et se trouve pendant la belle saison dans tout l’Empire chinois. Il est, en effet, bien démontré aujourd'hui par les Drongos chinois que Cabanis et Heine avaient cru pouvoir séparer des Chabia hottentota de l'Inde, sous le nom de Chibra brevirostris ne constituent ni une espèce, ni même une race distincte, les teintes métalliques du plumage et les dimensions du bec variant légèrement chez les Drongos d’une même contrée (1). En Basse-Cochinchine, M. le D° G. Tirant n’a rencontré le CAbia hottentota qu'à Tra-sang; M. R. Germain dit, de son côté, qu'il est rare (4) R. B. Suanrr, Cat. Birds Brit. Mus., t. V1, p. 236, lord Walden, bis, 1878, p. 73. 28 E. OUSTALET. aux environs de Saigon, et qu'il ne se montre dans la région basse que pendant la saison sèche, au moment de la floraison des £rythrina fusca, dont les fleurs se couvrent de Moucherons (1). Néanmoins le Muséum a recu d’abord de M. R. Germain, puis de M. Ie D' Jullien, sept exem- plaires de cette espèce, qui est beaucoup plus commune au Tonkin, et sans doute aussi dans le Laos. En 1897, M. le marquis de Barthélemy l'a rencontrée dans tout le cours de son voyage, sauf en Annam, et l’a trouvée particulièrement abondante dans les régions de Luang-Prabang, de Vien-Tiane et de Xien-Khouang et, quelques années auparavant, le prince Henri d'Orléans en avait tué un individu à Lang-Ma (Tonkin), le 8 mars 1892. 108. CHAPTIA MALAYENSIS. Chaptia malayensis Hay ms., Blyth, Journ. Asiat. Soc. Bengal., t. XV, p. 294; R. B. Sharpe, Cat. Birds Brit. Museum, 1877, t. HI, p. 244; G. Tirant, Oiseaux de la Basse-Cochinchine, op. cit., 1879, p. 113, n° 136. — Chaptia ænea V., Oates, Handb. Birds Brit. Burmah, 1883, €. I, p. 223, n° 216. Le Muséum d'Histoire naturelle a recu en 18795, de M. le D° Harmand, un exemplaire de cette espèce qui ne porte pas d'indication précise de localité, mais qui doit avoir été pris dans le Cambodge, car il se trouvait avec d’autres Oiseaux tués sur les montagnes de la province de Pursât ou dans le pays des Kouys. Je n’ai sous les veux aucun spécimen de Chaptia malayensis provenant de la Basse-Cochinchine, mais ce Drongo y à été observé par M. le D'Tirant qui en a rapporté des exemplaires de Srok-tranh et de Tra-sang. Si l’on adopte l'opinion de M. E.-W. Oates, qui considère la Chaplia malayensis comme identique à la C4. ænea NV. (2), l'espèce aurait une distribution géographique très vaste, et comprendrait, outre les contrées de l’Indo-Chine française que je viens de citer, outre la péninsule malaise et les iles de Sumatra et de Bornéo où le Chaptia malayensis a été également signalé, toute l'Inde anglaise et la Birmanie. Enfin, si avec le (1) Note manuscrite. (2) Dicrurus æneus Vieicor, Nouv. Dict. d'Hist, nat,,t. IX, p. 586; R. B. Suanpr, Cat. Birds Brit. Museum, t. HI, p. 223, n° 216, LES OISEAUX DU CAMBODGE, DU LAOS, ETC. 29 marquis de Twecddale (1), qui réunit d’ailleurs, à titre de simple race, la Chaptia malayensis à la Chapia ænea, on assimile complètement à cette dernière espèce la Chaptia brauniana SWinh. (2), on est conduit à ajouter encore l’île de Formose aux domaines de la Chaplia ænea, considérée dans le sens le plus large. En tout cas, Je puis dire que le spécimen envoyé par M. le D° Harmand est presque identique, comme plumage et comme dimensions, à des spécimens pris à Malacca par M. Rück, à Java par M. Strenstra-Toussaint, et dans l'Inde par Dussumier et par d’autres voyageurs. 109. BUCHANGA ATRA. Le Drongolon Levaillant, Oiseaux d'Afrique, 1799-1808, {. IIT, pl. 174. — Muscicapa atra Hermann, 1804, Observ. Zool., p. 208. — Dicrurus macrocerceus Vieillot, Nouv. Dict. d'Hist. nat., t. IX, p. 588: Jerdon. Birds of India, 1862, t. I, p. 427, n° 278. — Dicrurus cathæcus Swinhoe, Proceed. Zool. Soc. Lond., ASTI, p. 3717; David et Oustalet, Oiseaux de la Chine, 1877, p. 108, n° 166. — Buchanga cathæca Walden, B. Burmah, Journ. Asiat. Soc. Bengal., 1875, t. XLIV, ex. n°, p. 130. — Buchanga atra R. B. Sharpe, Cal. Birds Brit. Museum, 1877, L. HI, p. 246; Anderson, Zool. Results Exped. to W. Yunnan, 1878, t. I, Aves, p. 653, n° 155; G. Tirant. Oiseaux de la Basse-Cochinchine, op. cit., 1879, p. 112, n°133 ; Oates, Æandb. Birds Brit. Burmah, 1883, : I, p. 218, n° 212 ; Oustalet, Mouv. Archives du Museum d’hist. nat., 1886, 2° série, t. VIII, 2° fasc., p. 269, n° 7, et Cat. Oiseaux, in Henri- Pb. d'Orléans, Autour du note. 189%, Appendice, p. 628. Noms Locaux : Con Chéo béo (ou za béo) (annam.) ; Tuvar (cambodg.) d’après M. G. Tirant}. Sans discuter 1e1 la question de l'identité spécifique, probable selon moi, des Drongos africains qu'on désigne généralement sous les noms de Buchanga assimilis, Bechst., de 2. atra var. assimilis, de B. musica Vieill., et des Drongos asiatiques, auxquels on réserve plus spécialement le nom de Buchanga atra (3), je rappellerai que cette dernière forme est plus répandue dans toute l'Inde continentale, sur l’île de Ceylan, en Indo-Chine, sur l’île de Formose, à Java. etc. D’après M. le D° Gilbert Tirant, les Drongos noirs sont au nombre des Oiseaux les plus communs dans toutes les provinces baignées par (1) 1bis, 1878, p. 73. (2) Sue Ibis, 1863, p. 26; R. B. Suanre, Op. cit., p. 244. (3) Voy., au sujet des rapports de ces formes et des races de Buchanga atra, le mémoire du ma arquis ni TWEEDDALE (Ibis, 1878, p. 73 el 74) 30 E. OUSTALET. le Mékong ; mais se montrent un peu moins fréquemment à Saïgon, à Thü däu môt et dans les régions boisées. M. R. Germain et M. Pierre ont envoyé au Muséum toute une série de ces Drongos, d’âges et de sexes différents, les uns en costume noir, les autres en plumage forte- ment maculé de gris blanchâtre sur la gorge, la poitrine et l'abdomen el rayé transversalement de blanc sur les couvertures inférieures de l'aile. Cette livrée de transition s’observe notamment sur un Oiseau pris par M. Pierre dans le jardin botanique de Saïgon et sur deux màles tués par M. R. Germain, sans doute aux environs de la même ville, le 13 no- vembre 1864 et le 26 décembre 1865. Au contraire, une femelle tuée par ce dernier naturaliste, le 19 mars 1865, avait déjà revêtu son costume de noces, quoiqu'elle eût encore les ovaires inactifs. Il est à peu près certain que les Drongos noirs nichent dans les forêts de la Basse-Cochin- chine, et qu'il n'y passent pas seulement, comme le supposait M. Pierre. Si cet observateur consciencieux a cru remarquer que les Drongos n'arrivaient dans le pays que vers le 10 octobre, c’est que ces Oiseaux changent simplement de station à ce moment et quittent les régions boisées pour les régions basses, où M. R. Germain a constaté qu'ils élaient particulièrement nombreux, dès la fin de septembre (1). Les choses se passent du reste absolument de la même facon en Birmanie. M. Oates nous apprend, en effet (2), que les Drongos noirs sont com- muns dans le Pégou, d'octobre à Janvier, tandis que dans d’autres saisons de l’année ils manquent ou sont très rares dans le pays. Dans le Bas-Pégou, ils arrivent en troupes en octobre, au moment où se termine la saison des pluies. Au contraire dans la vallée de Thoungyeen, le capitaine Bingham a rencontré les Drongos noirs à différentes époques. Il est donc probable que ces Oiseaux modifient leurs habitudes suivant la nature du sol et les conditions atmosphériques et exécutent moins des migrations que des déplacements déterminés par l'abondance ou la rareté des Insectes dont ils font leur nourriture. Outre les exemplaires de la Basse-Cochinchine que je citais tout à l'heure, le Muséum possède encore des spécimens de Puchanga atra (1) Note manuscrite. (2) Op. cit., p. 219. LES OISEAUX DU CAMBODGE, DU LAOS, ETC. 31 obtenus par M. Bocourt à Bangkok (Siam), en 1862, par M. le D'° Har- mand dans le Cambodge, au mois d'octobre 1875 (1), par M. Philip à Hué (Annam), en 1885, et par le prince Henri d'Orléans à Muong- Chum (Tonkin), le 16 février 1892, sans compter un certain nombre de spécimens envoyés de l’Inde anglaise par d’autres voyageurs. En comparant tous ces spécimens les uns avec les autres, on constate des variations considérables dans les dimensions des diverses parties du corps : ainsi, dans un Drongo noir de l’Inde donné au Muséum par M. de Souza, le bec a 0"",017, l’aile 0"",150, la queue 0"",164; dans un autre oiseau venant de la même contrée et rapporté par M. Courjon, le bec mesure 0"",022, l'aile 0"",175, la queue 0"",157, dans l’Oiseau du Cambodge obtenu par M. Harmand, le bec a 0°",017, l'aile 0°",14 et la queue 0°°,159 ; dans un spécimen de Basse-Cochinchine, envoyé par M. Harmand, le bec a 0°°,020, l'aile 0"”,140, la queue 0"”,160, etc. Les proportions des rémiges ne sont pas plus constantes : tantôt, en effet, la troisième et la quatrième penne sont presque égales, tantôt la quatrième dépasse la précédente de deux millimètres. 110. BUCHANGA LONGICAUDATA. Dicrurus macrocercus Jerdon, Hadras Journ.,t. X, p. 240 (nec Vieillot). — Dicrurus longicaudatus A. Hay ms., Jerdon, Madras Journ., t. XITL, part. IT, p. 121, et Birds of India, 1852, t. I, p. 430, n° 280. — Buchanga longicaudata Walden, Zbîs, 1868, p. 316; R. B. Sharpe. Cat. Birds Brit. Museum, 1877, L. IT, p. 249; Anderson, Zool. Results Exped. to W. Yunnan, 1878, t. I, Aves, p. 654, n° 156 ; Oates, //andb. Birds Brit. Burmalh, 1883, €. L, p. 220, n° 213. Un Drongo à plumage d’un gris foncé, fortement glacé de vert e) e) 5 5 bleuâtre sur les parties supérieures du corps, qui a été tué par PS; M. le colonel Rabier à Dung-Lau ou à Tuyen-Quang (Tonkin), appar- tient certainement à cette espèce que Sharpe avait indiquée comme se trouvant seulement dans l’Inde et à Ceylan, mais que, à une date plus récente, le D° Anderson avait rencontrée dans la Haute-Birmanie et le Yunnan occidental et que M. Eug.-W. Oates avait signalée comme (1) Ce spécimen a done été obtenu précisément dans le mois où les Drongos noirs se montrent particulièrement abondants en Basse-Cceainchine et dans le Pégou. 32 E. OUSTALET. se trouvant, durant toute l’année, dans le Pégou et dans le Ténassérim Jusqu'à Mergui. Le Drongo gris-fer à longue queue s’avance donc assez loin du côté de l’est, à travers le nord de l’Indo-Chine, mais ne paraît pas descendre dans la Basse-Cochinchine, ni même dans le Cambodge. 111. BUCHANGA LEUCOPHÆA. Le Drongri Levaillant, Oiseaux d'Afrique, 1199-1808, pl. 170. — Dicrurus leuco- phæus Vieillot, ÆZneyel. méthod., p. 752; Ch.-L. Bonaparte, Consp. Av., 1850, €. I, p. 352. — Edolius cineraceus Ilorsfield, Trans. Linn. Soc., t. XIII, p. 145. — Dicrurus cineraceus Ch.-L. Bonaparte, Consp. Av., 1850, €. 1, p. 352. — Buchanga Wallacei et B. Mouhoti Walden, Ann. and Mag. Nat. Hist., 1870, 4° série, t. V, p. 220. — Buchanga Mouhoti David et Oustalet, Oiseaux de la Chine, 1877, p. 109, n° 168. — Buchanga cineracea R. B. Sharpe, Cat. Birds Brit. Museum, 1877, t. HI, p.250 D" G. Tirant, Oiseaux de la Basse-Cochinchine, op. cit., 1879, p. 112, n° 135. — Buchanga leucophæa Tweeddale, Zbis, 1878, p. 75; Oates, /andb. Birds Brit. Burmah, 1883, {. I, p. 221, n° 214. Comme le marquis de Tweeddale l’a fait remarquer, le nom spécifique de leucophæa N. doit être restitué à l'espèce que R. B. Sharpe a désignée sous le nom de Puchanga cineracea Horsf. Cette espèce se trouve non seu- lement sur les îles de Java et de Lombock, mais dans le Népaul, dans la Birmanie anglaise, où elle est commune, selon M. E.-W. Oates et dans le Cambodge, où le voyageur Mouhot a obtenu le tvpe de Puchanga Mouhoti Wald., et où, à une date plus récente, en 1877, un spécimen de Z. leu- cophæa a été pris par M. le D' Harmand, dans les forèts, parsemées de clairières, de la province de Siem-réap. 112. BUCHANGA LEUCOGENYS. Buchanga leucogenis (sic) Walden, Annals and Mag. Nat. Hist., 1870, 4° série, t. V, p. 219; Blyth, Birds Brit. Burmah, p. 131; David et Oustalet, Oiseaux de la Chine, 1877, p. 108, n° 167. — Buchanga leucogenys R. B. Sharpe, Cat. Birds Brit. Mu- seum, 1877, t. II, p. 251 ; Oates, Oiseaux de la Basse-Cochinchine, op. cit., 1879, p. 112, n° 134 ; Oates, J/andb. Birds Brit. Burmah, 1883, t. I, p. 222, n° 215. Nom Locaz : Con chim Cheo beo (Annam) [d’après M. G. Tirant|. Décrite d’abord d’après un spécimen venant de Nagasaki (Japon), cette espèce a été retrouvée, au moins à certaines saisons, dans les provinces LES OISEAUX DU CAMBODGE, DU LAOS, ETC. 33 centrales de la Chine, sur les îles Audaman, dans la portion du Ténas- sérim située au sud de Mergui et sur d’autres points de la péninsule malaise, dans le royaume de Siam et dans l’Indo-Chine francaise. Les collections du Muséum d'Histoire naturelle renferment de nom- breux exemplaires de Buchanga leucogenys obtenus par le R. P. Lare- naudie dans le royaume de Siam, en 1864, par M. R. Germain et par M. le D' Jullien dans la Basse-Cochinchine, en 1861, en 1865 et en 1874, par M. le D' Harmand dans les clairières de Melou-Prey et sur les bords du Sé-Lamphau (Laos), en 1876; enfin par M. le commandant (aujour- d'hui colonel) Rabier à Dong-Lau ou à Tuyen-Quang (Tonkin), en 1896. Élles contiennent aussi des spécimens pris sur le mont Ophir dans la presqu'ile de Malacca et donnés par M. Rolland en 1881, et d’autres individus tués dans le Kiangsi et le Tchékiang (Chine), par M. labbé A. David. En étudiant cette nombreuse série, j’ai pu constater quelques variations dans les nuances du plumage, la livrée gris cendré très pâle qu’on attribue à cette espèce pouvant devenir d’un gris-fer, c’est-à-dire d'une teinte plus ou moins analogue à celle du manteau des Buchanga leucophæa et la tache blanche qui occupe les lores, le tour des yeux et la région auriculaire peut être plus ou moins pure, plus ou moins marquée : elle tend même à s’effacer chez l'individu tué dans le royaume de Siam, qui paraît cependant être adulte. En général, cependant, c’est chez les jeunes que la teinte des côtés de la tèle est moins pure en même temps que le manteau est mélangé de brun et que le dessous du corps est plus foncé que chez l'adulte. Chez deux individus tués par M. R. Germain et dont l’un (femelle) porte la date du 10 février, les plumes de la gorge ont un aspect écailleux, étant d’un roux sale bordé de noir, tandis que deux autres individus, tués l’un le 13 novembre et l’autre le 17 décembre, ont le devant du cou d’un gris uniforme. Ces Oiseaux ont le manteau d'un gris plus foncé que ceux qui ont élé envoyés de Chine au Muséum par M. l'abbé A. David et qui ont été tués dans les mois d'avril, de juin et de septembre. Les différences de nuances que je viens d'indiquer paraissent done dépendre de la saison. Étant donné ce fait que les Puchanga leucogenys provenant de l'Empire chinois ont été pris entre avril et septembre et que tous les Drongos de Nouveues ArcHives pu Musécu, 40 série. — V, à 34 E. OUSTALET. même espèce qui sont originaires de Basse-Cochinchine et qui portent sur leurs étiquettes des dates précises, ont été tués entre octobre et février, on pourrait supposer que les Drongos à joues blanches émigrent, à l’ap- proche de la mauvaise saison, du Japon et de la Chine, dans l’Indo-Chine eten Malaisie; cependant je dois faire remarquer que l’Oiseau pris par le R. P. Larenaudie, et auquel je faisais allusion tout à l'heure, porte la date du 2% juin. Il y aurait donc, même en plein été, des Drongos à Joues blanches sur certains points de l’Indo-Chine. Sur les étiquettes des Oiseaux de M. Germain, l'œil du Buchanga leu- cogenys est indiqué comme étant d’un brun rougeâtre, tandis que d’après Davison il serait d’un rouge variant du rouge-brique au rouge- vermillon. 113. BHRINGA REMIFER. Edolius remifer Temminck, Planches colorices, 1823, 1. IL, pl. 178; Blyth, Journ. asiat. Soc. Beng., 1842, {. XI, p. 169 et 800. — Bhringa remifer Gray, Gen. of Birds, 1844, t. 1, p. 288; Jerdon, Birds of India, 1862, t. 1, p. 43%, n° 283 ; Blyth et Walden, Birds Burmah, p.128 ; R. B. Sharpe, Cat. Birds Brit. Museum, 1877, t. I, p. 257; Walden, /bis, 1878, p. 80 ; Anderson, Zoo!. Results Erped. to W. Yunnan, 1878, t. I, Aves, p. 652, n° 153 ; Oates, Æandb. Birds Brit. Burmah, 1883, t. I, p. 224, n° 217; Oustalet, Cat. Oiseaux, in Henri-Ph. d'Orléans, Autour du Tonkin, 1894, Append., p. 628. Cette espèce, qui n’est pas mentionnée dans le Catalogue du D' Gilbert Tirant et qui, en effet, ne parait pas se montrer dans la Basse-Cochin- chine, existe au contraire dans le Cambodge, où M. le D' Harmand en a obtenu un spécimen en 1877 et dans le Tonkin où le prince Henri d'Orléans en a tué deux individus mâles, l’un à Van-Bou le 14 février 1892, l’autre à Muong-Chum le 16 février de la même année. Elle a été ren- contrée, d'autre part, dans la Birmanie anglaise, par le capitaine Wardlaw Ramsay et par M. Davison, dans le Yunnan occidental par le D' Ander- son, dans le Népaul, dans l’Assam et même dans l’île de Java par diffé- rents voyageurs. Les Bhringa donnés au Muséum par le prince Henri d'Orléans, quoique ayant été tués au mois de février, sont déjà munis de leurs longues rec- trices externes terminées en palette. Cependant, d’après M. E.-W. Oates, la saison de reproduction des Bhringa remifer en Birmanie ne commence LES OISEAUX DU CAMBODGE, DU LAOS, ETC. 35 probablement qu'en avril pour durer jusqu’en juillet. Dans le Pégou et dans le Ténassérim, comme dans l'Himalaya, ces Drongos sont cantonnés dans les grandes forêts; il doit en être de même dans le Cambodge et dans le Tonkin. C’est ce qui nous explique la distribution irrégulière de cette espèce dans le nord de l’Indo-Chine. 114 DISSEMURUS PARADISEUS. Le Coucou vert huppé de Siam Brisson, Ornith., 1760, t. IV, p. 151 et pl. XIV, A, fig. 1. — Cuculus paradiscus Linné, Syst. Vat., 1766, t. I, p. 172. — Le Drongo à raquettes Levaillant, Oiseaux d'Afrique, 1799-1805, t. IV, p. 73 et pl. 175. — Edolius malabaricus Horsfield, Trans. Linn. Soc., &. XIII, p. 145. — Dicrurus paradiseus Gray, Gen. of Birds, 1844, t. I, p. 286. — Edolius paradiseus et E. malabaricus Jerdon, Birds of India, 1862, t. I, p. 435 et 437, p. 284 et 285. — Dis- semurus paradiseus Cabanis, Aus. Hein., part. 1, p. 112 ; Blyth et Walden, Pirds Burmah, p.128, R. B. Sharpe, Cat. Birds Brit. Museum, 1877, t. II, p. 258; Walden, Ibis, 1878, p. 80; G. Tirant, Oiseaux de la Basse-Cochinchine, op. cit., 1879, p. 113, n° 137; Oates, /andb. Birds Brit. Burmah, 1883, t. I, p. 225, n° 218. Noms Locaux : Con Chéo béo (annam.), Rontéep tônq käntray (cambodg.) [d’après M. G. Tirant|. Le Muséum d'Histoire naturelle de Paris possède une série très nom- breuse de Drongos paradisiers, venant les uns de l'Inde, d’autres de la presqu'île de Malacca et de Sumatra, d’autres de l’Indo-Chine, et, en pas- sant en revue ces exemplaires, il n’est pas difficile de constater les dit- férences dans les dimensions de la huppe frontale auxquelles Sharpe et lord Walden ont fait allusion et qui ont été considérées par quelques auteurs comme caractérisant des espèces ou tout au moins des races distinctes. Sans entrer dans la discussion de la valeur de ces races, ce qui m'entrainerait beaucoup trop loin, je dirai que chez tous les spéci- mens de l’Indo-Chine que J'ai sous les yeux, la huppe frontale est beau- coup moins développée que chez la plupart des Drongos de l'Inde qui appartiennent à la forme dite /issemurus malabaroides (1). Un spécimen pris à Petchabouri (Siam), par M. Bocourt, en 1862, à la huppe aussi courte que l’Oiseau du Siam dont la tête a été figurée par R. B. Sharpe (2), (4) Chibia malubaroides Hopcsox, Ind. Rev., t. I, p. 325; Dissemurus malabaroiles R. B. SHARP, Cat. Birds Brit. Museum, t. HT, p. 261, fig. 1. (2) Cat. Birds Brit. Museum, t. IL, p. 261, fig. 2. 36 E. OUSTALET. et appartient à la forme typique du Pessemurus paradiseus. On dit d’ail- leurs que c’est d’après un dessin de Poivre, représentant un Drongo à raquettes, tué dans le royaume de Siam, que Brisson a décrit et figuré son Coucou vert huppé de Siam qui est devenu le Cuculus paradiseus de Linné, le Dissemurus paradiseus des auteurs modernes (1). Les Drongos tués par M. B. Germain en Basse-Cochinchine, se rapportent, pour la plupart, à la même forme ; quelques-uns cependant ont la huppe aussi réduite et les raquettes aussi petites que des spécimens de Malacca (D. platurus) (2). Au contraire, un individu tué à Poulo-Condore par M. le D° Harmand en 1877, de même qu'un Oiseau pris par M. Bocourt à Petchabouri (Siam) (c’est-à-dire dans la même localité que celui auquel Je faisais tout à l'heure allusion), ont les plumes frontales soulevées et presque aussi longues que l'Oiseau de Birmanie figuré par M. R. B. Sharpe (3). Ceci tend bien à prouver que les diverses formes réunies sous la rubrique Dissemurus paradiseus passent les unes dans les autres par des gradations insensibles. Un Drongo tué à Hatien (Basse-Cochinchine), au mois de sep- tembre 1875, par M. le D° Harmand, est particulièrement intéressant. Sa crête est très peu développée et ses rectrices externes, quoique déjà très longues, puisqu'elles mesurent en effet 0",250, soit 0”,100 de plus que les rectrices de la paire précédente, sont élargies et tordues sur elles-mêmes à l'extrémité, et rétrécies considérablement sur le milieu de leur longueur et un peu au delà. Dans cette région, elles ont l’air d’avoir été entaillées fortement, à coups de ciseaux, du côté interne, sans cepen- dant être réduites stmctement à leur tige comme chez les Dissemurus paradiseus. Une échancrure analogue, mais moins nettement accusée, existe chez un Drongo rapporté de Lampoong (Sumatra) pour la deuxième expédition de l'As#rolabe, en 1841. Il est probable que c’est là une dispo- sition qui précède la dénudation complète du milieu de la tige, un acheminement vers cette dénudation; cependant, en général, chez (1) Voy. WaLpex, Ibis, 1878, p. 80. (2) Dicrurus platurus Vieirror, Nouv. Dict. d'Hist. nat., L IX, p. 588; Dissemurus platurus R. B. Suarpr, Cat. Birds Brit. Museum, {. LL, p. 262, fig. #4. (3) Op. cit., p. 261, fig. 3. LES OISEAUX DU CAMBODGE, DU LAOS, ETC. 37 les Dissemurus paradiseus celle-ci apparait avant même que la penne externe n'ait dépassé les pennes suivantes. Outre les spécimens que j'ai cités plus haut, les collections du Muséum renferment encore d’autres individus venant de l’Indo-Chine, par exemple un individu tué au mois de décembre 1875 à Sambôr (Cambodge), par M. le D' Harmand, trois autres individus tués par le même voyageur sur les bords de la rivière de Pursät (Cambodge) et un cinquième individu pris par M. le commandant Rabier à Dong-Lau ou à Tuyen-Quang (Ton- kin) en 1896. A en juger par le nombre des exemplaires envoyés par M. R. Germain, le Dissemurus paradiseus doit être très répandu dans les forêts de la Basse-Cochinchine et sur l’île de Poulo-Condor. D'après M. le D' G. Tirant, l'espèce est cependant moins commune aux environs de Saïgon qu'à Trà-vinh. Elle se reproduit certainement au Cambodge, car M. le D'Harmand y a obtenu en 1875, dans une localité qui malheu- reusement ne nous à pas été indiquée d’une facon précise, un jeune Dissemurus paradiseus dont les grandes pennes alaires et caudales ne sont pas encore complètement poussées. En considérant l’espèce dans un sens très large, comme la fut R. B. Sharpe, on peut dire que le Daissemurus paradiseus étend ses domaines sur les îles de Bornéo, de Banda, de Java, de Sumatra, sur l'Inde, l’île de Ceylan et les îles Audannan, sur la Birmanie anglaise, où il est très commun partout où le pays est boisé et où il niche régulière- ment, enfin sur le royaume de Siam, la Basse-Cochinchine, le Cambodge, le Laos et le Tonkin. M. le D° G. Tirant cite encore (1) un autre Drongo, le Dicrurus annectens (2) comme se trouvant en Basse-Cochinchine, mais Je crois que c’est une erreur et que l'espèce en question ne dépasse pas, du côté de l’est, la Birmanie et le royaume de Siam où un individu a été pris, aux environs de Bangkok, par M. Bocourt en 1862. En tout cas, Je n’ai eu (1) Oiseaux de la Basse-Cochinchine, op. cit., 1879, p. 112, n° 132. (2) Buchanga annectens Honcsox, Indian Review, L. 1, p.326.— Dicrurus annectens Bivru et WaLpEx, Birds Burmah, p. 131 ; R. B. Suarpe, Cat. Birds Brit. Museum, t. LI, p. 231; Oaves, Handb. Birds Brit. Burmah, 1883, &. 1, p. 217, n° 211. 38 E. OUSTALET. entre les mains aucun spécimen de /icrurus annectens venant de l’Indo-Chine française. 115. IRENA PUELLA. Coracias puella Latbam, Ind. Ornith., 1790, €. 1, p.171. — Irena puella Jerdon, J/adras Journ., t. XII, p. 262 et Birds of India, 1863, t. Il, p. 105, n° 469 ; R. B. Sharpe, Cat. Birds Brit. Museum, 1877, t. III, p. 268 ; Oates, Handb. Birds Brit. Burmah, 1883, t. 1, p. 209, ne 205. — Irene prella G. Tirant, Oiseaux de la Basse-Cochinchine, op. cit., 1879, p. 149, n° 463. Cette espèce, bien reconnaissable à la calotte etau manteau d’un bleu de cobalt brillant qui, chez le mâle adulte, contraste vigoureusement avec le noir de velours des parties inférieures du corps et qui, chez la femelle, est remplacé par une livrée d’un bleu cendré, a été observée souvent par M. le D° Gilbert Tirant à Tra-sang et dans les forêts envi- ronnantes ; M. Pierre et M. le D' Jullien en ont envoyé au Muséum en 1867, en 1874 et en 1878, (rois spécimens qui ne portaient aucune indi- cation précise de localité, mais qui provenaient de la Basse-Cochin- chine. Cependant, comme l’/rena puella n’est pas représentée dans les riches collections formées dans cette partie de l'Indo-Chine par M. R. Germain, Je crois qu’elle doit être bien moins commune dans les provinces du sud que dans celles du nord-est et du nord-ouest de la Basse-Cochinchine, sur les confins du Cambodge, dans le Cambodge même et sans doute aussi dans le Laos. Outre les individus pris par M. Pierre, le Muséum a reçu, il y a vingt-cinq ou trente ans, un certain nombre d'exemplaires d’/rena puella tués par M. le D° Iarmand sur l’île Phu-Quoc, à Hatien, sur les mon- tagnes de la province de Chaudoc et sur les flancs du grand plateau, près d’Attopeu (Laos). Les collections du British Museum renferment aussi un spécimen recueilli par le voyageur Mouhot et qui est indiqué sur Île Catalogue de R. B. Sharpe comme provenant du Siam, mais qui, Je crois, provient plutôt du Laos. D'autre part, l’/rena puella est commune dans les forêts d'arbres verts sur les collines du Pégou, depuis la frontière jusqu’à Rangoun, ainsi que dans celles du Ténassérim et de l’Arrakan ; elle se trouve aussi dans l’Assam, sur la côte de Malabar, à Ceylan et sur les îles Audaman. LES OISEAUX DU CAMBODGE, DU LAOS, ETC. 39 LORIOTS ou ORIOLIDÉS. 116. ORIOLUS INDICUS. Oriolus sinensis Swainson, Anim. in Menag, 1838, p. 342. — Oriolus chinensis Jerdon, Madras Journ.,t. X, p. 202 (nec Linné). — Oriolus indicus Jerdon, Z{/. Ind. Ornith., pl. 15 et Birds of India, 1863, t. IT, p. 109, n° 471 ; Blyth et Walden, Birds Burm., p. 139; G. Tirant, Oiseaux de la Basse-Cochinchine, op. cit., 1879, p. 117, n° 455; Oates, Æandb. Birds Brit. Burmah, 1803, t. 1, p. 211, n° 206. — Oriolus dif- fusus R. B. Sharpe, Cat. Birds Brit. Museum, 1877, t. II, p. 197; Oustalet, Cat. Oiseaux, in Henri-Ph. d'Orléans, Autour du Tonkin, 1894, Append., p. 623. Noms Locaux : Con chim Vang ngh& (annam.) ; Chap ang Kor (cambodsg.) [d’après M. G. Tirant}. Comme l’a fait M. E. W. Oates, je restitue à cette espèce le nom d'Oriolus indicus qui lui a été donné par Jerdon, et auquel R. B. Sharpe avait cru devoir substituer le nouveau nom d’Oriolus diffusus. N'est certain en effet que l’Orrolus indicus se trouve dans l'Inde, principalement dans les jungles du Malabar et aux environs de Calcutta, quoiqu'il y soit bien moins répandu que dans les pays situés à l’est de la baie du Bengale, dans l’Arrakan, le Pégou, le Ténassérim, le Siam et l’Indo-Chine française. Toutefois, d’après M. E. W. Oates, ce Loriot n’est pas sédentaire dans la Birmanie britannique et y vient seulement passer l'hiver. Il doit en être de même en Cochinchine, car sur les étiquettes de divers sujets mâles et femelles tués dans ce pays, de 1862 à 1866, par M. R. Germain, Je relève les dates suivantes : 28 septembre, 7 et 17 novembre, 3 et 7 Janvier, 4 février. Pendant la belle saison, au contraire, le Loriot indien se trouve en Chine, en Mongolie et dans la Sibérie orientale. C’est lui, en effet, et non pas, comme nous l’avons écrit par erreur dans nos Oiseaux de la Chine, V'Oriolus chinensis Linné, qui niche dans la grande plaine de Pékin et qui, dès les premiers jours de septembre émigre vers la Chine méridionale. L'Oriolus chinensis Linné, que nous avons mentionné sous le nom plus ancien d'Oriolus cochinchinensis Brisson, et l'Oriolus sènensis SWainson ne présentent pas seulement, en effet, une grande similitude de noms, ils ont à peu près le même plumage et les mêmes dimensions et ne diffèrent guère l’un de l’autre que sur la coloration des pennes secondaires, en majeure partie jaunes chez l’Oriolus sinensis 40 E. OUSTALET. (= indicus = diffusus), en majeure partie noires chez l’Orsolus chinensis et par la présence, dans la première espèce, d’un miroir alaire Jaune qui manque totalement ou presque totalement dans la seconde. Par suite de cette confusion entre deux espèces très voisines qui ne sont probablement, comme l'Oriolus tenuirostris, BIxth (1), que des races déri- vées d’un mème type, nous avons ajouté que l’Oriolus cochinchinensis émigrait vers le sud de la Chine, la Cochinchine et l'Inde orientale ct qu'il avait été rencontré par M. R. W. Ramsay en Birmanie et par M. M. Holdsworth et Lavard à Ceylan. Tout ceci doit être reporté à l’Orvo- lus sinensis où indicus. En dépit de ses noms l’Oriolus chinensis où Oriolus cochinchinensis ne se rencontre probablement pas en Chine, et sûrement pas en Cochinchine (2), mais habite, comme le dit R. B. Sharpe (3), l'archipel des Philippines. Des recherches récentes m'ont démontré que c'est de cet archipel que provenaient sinon tous les Oiseaux, au moins la plupart des Oiseaux que les anciens auteurs ont désignés sous les noms de Loriot de la Cochinchine, d'Oriolus cochinchinensis et d'Oriolus chinensis, et si j'ignore malheureusement l’origine des types de l’espèce de Brisson, Je crois pouvoir affirmer que les Oiseaux qui ont servi de modèles pour la Planche Enluminée n° 570 de Daubenton, représentant le Coulavan ou Couhavan de la Cochinchine avaient pour patrie les Philippines, d'où ils avaient été rapportés par Sonnerat. Il existe, encore, en effet, dans les collections du Muséum deux Loriots montés, en très mauvais état, un mâle et une femelle, portant sous le plateau ces indications : Le? Cou- liavan, Ent. 570. Oriolus chinensis L., de Cochinchine, par Sonnerat, et J'ai retrouvé dans la liasse des dessins et manuscrits de Commerson, où se trouvent intercalés quelques dessins colorés de Sonnerat, facilement reconnaissables à leur facture bien moins artistique, deux croquis colo- riés de ces mêmes Oiseaux avec ces inscriptions manuscrites : « mâle el femelle du Loriot des Philippines (s/c), de grandeur naturelle », et dans un coin de la figure du mâle ces mots : de « Manille ». D'un autre (1) Journ. Asiut. Suc. Bengal, &. XV, p. 48: R. B. Suarre, Cat. Birds Brit, Museum, t, LI, p. 198. (2) Le Dr Gicgenr Tinaxr dit cependant (Ois. Basse-Cochinchine, op. cit., p. 117, n° 156) avoir tué à Thü-däu-môt, en Basse-Cochinchine, un Loriot n'ayant aucun miroir jaune sur l'aile, qu'il rapporte à l'Oriolus cochinchinensis. C'est le seul individu de cette espèce qu'il ait jamais vu. (3) Cat. Birds Brit. Museum, t. I, p. 204. LES OISEAUX DU CAMBODGE, DU LAOS: ETC. 41 côté, si nous tenons compte de ce fait que Sonnerat n'a visité d'autre contrée de l’Indo-Chine que le Pégou, tandis qu'il à fait un assez long séjour aux Philippines, où il a recueilli de nombreuses collections orni- thologiques dont les principaux types ont été figurés dans les relations de ses voyages, nous arrivons à cette conviction que cest bien des Phi- lippines que sontoriginairesles spécimens auxquels je faisais tout à l'heure allusion et qui, du reste, sont identiques à des Loriots obtenus, à une date beaucoup plus récente, dans le mème archipel par M. Alfred Marche. Après cette rectification, qui m'a paru nécessaire, je reviens à l’Oriolus indicus. Outreles spécimens de Basse-Cochinchine, auxquels j'ai fait allu- sion tout à l'heure, les collections du Muséum possèdent des sujets tués à Sarabouri, à Petchabouri et à Avyuthia, dans le royaume de Siam, par M. Bocourt, en 1862; à Sambôr et au pied du mont Dong-rek (Laos), par M. le D° Harmand; à Dong-Lau ou à Tuyen-Quang (Tonkin), par M. le colonel Rabier, et à Luang-Prabang (Laos tonkinois), par le prince Henri d'Orléans, le 13 avril 1892. Le Loriot tué dans cette dernière localité (un mâle) était, si l’on en juge par la date, en route pour regagner les pays où s'effectue d'ordinaire la nidification de l'Ortolus indicus. Tous les Loriots de l’Indo-Chine que je viens de citer appartenaient bien à cette espèce et non pas à l’Oriolus tenuirostris BIVUh, qui se trouve dans le Pégou où d’après M. E. W. Oates il serait sédentaire, et qui ne diffère du reste de l'Oriolus indicus que par la gracilité relative de son bee, l'étroitesse de la bande noire en forme de fer à cheval qui s'étend sur la nuque et la largeur plus grande des taches jaunes des rectrices et des rémiges. 117. ORIOLUS MELANOCEPHALUS. L 4 The Black-headed Indian Icterus Edwards, Birds, p. 17 et pl. T1. — Le Loriot du Bengale Brisson, Ornithologie, 1760, t. Il, p. 329. — Oriolus melanocephalus Linné, Syst. Nat., 1766, t. I, p. 160 ; Jerdon, Birds of India, 1862, t. I, p. 110, n° 472; Blyth et Walden, Birds Burm., p. 139; R. B. Sharpe, Cat. Birds Brit. Museum, 1871, t. III, p. 215; Anderson, Zoo!. Results Expl. to W. Funnan, 1878, t. I, Aves, p. 660, ne 170 ; G. Tirant, Oiseaux de la Basse-Cochinchine, op. cit., 1879, p. 118, n° 157; Oates, Æandb. Birds Brit. Burmah, 1883, t. I, p. 214, n° 208 : Oustalet, Cat. Oiseaux, in. Henri-Ph. d'Orléans, Autour du Tonkin, 1894, Appendice, p. 624, el Bull. du Muséum, 1898, n° 1, p. 16, n° 43. NOUVELLES ARCHIVES DU MUuSsÉUM, 4e série, — V. 6 42 E. OUSTALET. Noms Locaux : L'on chim Vang nhe dat din (annam.); Chekhutam (cam- bodg.) [d'après M. G. Tirant}; Väng anh (annam.) [d'après M. R. Ger- main |. Le Loriot à tête noire est répandu à travers le Bengale, l'Inde septen- trionale et centrale et la Birmanie britannique, où il est commun et sédentaire. Il descend assez loin dans la presqu'ile de Malacca, mais est remplacé à Ceylan par une race particulière : l'Oriolus melanocephalus, var. ceylonensis. Par la Haute-Birmanie où il est rencontré quoique rare- ment par le D° Anderson, il doit pénétrer dans le Yunnan, et de là gagner le Tonkin. De même, à travers le Siam, où M. Bocourta obtenu, en 1862, deux individus de cette espèce, à Petchabouri et à Ayuthia, l'Orrolus melanocephalus s’est répandu dans les provinces laotiennes, le Cambodge, et la Basse-Cochinchine. Dans cette dernière contrée où il est très commun, dans les forêts et dans les contrées des régions boisées, M. R. Germain à tué un certain nombre de Loriots à tête noire, principalement à Baria, à la fin de mai. Deux de ces Oiseaux, un mâle et une femelle, évidemment jeunes, n'avaient pas encore revêtu leur livrée de noces absolument complète. Au contraire, le capuchon était d’un noir profond et le manteau d’un jaune extrême- ment vif chez d'autres Loriots tués par M. le D° Harmand dans les forêts des bords de Sé-Lamphau, près de son confluent vers le Mékong et dans une île de ce dernier fleuve, l'ile de Khong, du mois de janvier 1876, à Melou-Prey et à Sambôr (Laos) au mois de décembre 1875. Plusieurs individus de la même espèce ont été obtenus encore à Hatien (Basse-Cochinchine) et dans diverses localités du Cambodge par M. le D° Harmand, près du confluent du Mékong et du Nam-Ou (ou de la Nam-Mô) et à Luang-Prabang (Laos tonkinois) par le prince Henri d'Orléans, le 1”, le 3 et le 5 avril 1892 et à Bung-Miu (Annam) par M. le marquis de Barthélemy en 1898. 118. ORIOLUS TRAILLI. Pastor Trailli Vigors, Proceed. Zoo!. Soc. Lond., 1831, p. 175 ; J. Gould, Cent. Birds Himalay, mts, pl. 35. — Oriolus Trailli Mac Clelland, Proceed. Zoo!. Soc. Lond., 1839, p. 160 ; Jerdon, Birds of India, 1862, t. Il, p. 112, n° 474 ; R. B. Sharpe, Cat. Birds Brit. Museum, 1877, t. III, p. 222 ; Oates, /andb, Birds Brit. Burmah, 1883, LES OISEAUX DU CAMBODGE, DU LAOS, ETC. 43 t. I, p.216, n° 210. — Psarolophus Trailli Jardine et Selby, Z//. Ornith., t. IN, pl. 26 ; J. Gould, Birds of Asia, part. XXII ; Blyth et Walden, Birds Burmah, p. 139. Ce beau Loriot, qui est si différent des Loriots ordinaires par son plumage rouge lie de vin et noir et qui a, pour ce motif, été placé dans un genre différent par quelques ornithologistes, ne paraît pas exister en Basse-Cochinchine, mais il a été rencontré une fois sur les plateaux des Bolovens (Laos) par M. le D’ Harmand en 1877 et une autre fois à Lai-Chau (Tonkin) par le prince Henri d'Orléans, le 3 mars 1892. Il est rare égale- ment dans la Birmanie britannique, et habite plutôt l’Arrakan, l’Assam, le Népaul et le Boutan. CHOUCARIS ou CAMPOPHAGIDÉS. 119. GRAUCALUS MACEI. Graucalus Macei Lesson, Traité d'Ornithologie, 1831, p. 349 ; Jerdon, Birds of India, 1862, t. I, p. 417, n° 270 ; Blyth et Walden, Birds Burm., p. 123; Anderson, Zoo!. Results Exped. to W. Yunnan, 1878, t. I, Aves, p. 647, n° 144; G. Tirant, Oiseaux de la Basse-Cochinchine, op. cit., 1879, p. 110, n° 126 ; Oustalet, Cat. Oiseaux, in Henri- Ph. d'Orléans, Autour du Tonkin, 1894, Append., p. 627. — Grancalus Macei R. B. Sharpe, Cat. Birds Brit. Museum, 1879, t. IV, p. 34; Oates, Handb. Birds Brit. Burmah, 1883, t. I, p. 228, n° 220. Le Choucari de Macé est répandu dans l'Inde à Ceylan, dans la Birmanie anglaise, le Siam et l’Indo-Chine française. Il est commun dans le Pégou, où, selon M.E. W. Oates, on le rencontre souvent dans les mon- tagnes à une altitude de 800 à 1 300 mètres, et abonde également dans le Ténassérim, mais on ne sait pas bien jusqu'où il descend dans la presqu'île de Malacca. D’après M. le D° G. Tirant, cet Oiseau habiterait toutes les forêts de la Basse-Cochinchine, et, selon M. R. Germain ({)1l se montrerait par couples ou par {rois dans les jardins des environs de Saigon ; mais, si j'en Juge par le petit nombre d'individus de cette espèce qui ont été envoyés jusqu'ici de Basse-Cochinchine au Muséum, le Grau- calus Macci doit ètre beaucoup moins répandu dans cette partie de l’Indo- Chine que dans les pays situés plus au nord et plus à l’est. C’est en effet (4) Note manuscrite. 44 E. OUSTALET. dans le Cambodge et dans le Laos, à Melou-Prev, dans le pays des Kouys, à Sambôr etsurles bords du Sé-Lamphau qu'ont été obtenus, en 1876 et 1877, la plupart des spécimens que M. le D' Harmand nous a fait parvenir. Ce naturaliste nous apprend que les Choucaris de Macé se trouvent au Cambodge dans toutes les forêts entrecoupées de clairières. Un mâle tué au mois de juillet 1876 dans la province du Chaudoc (Cochinchine) était perché sur un rocher, tandis que d'ordinaire les Choucaris de Macé se tiennent plutôt sur les arbres. D'après l’époque à laquelle a été obtenu cet Oiseau, qui est en plumage de noces, on peut supposer que l'espèce se reproduit dans Île nord de la Basse-Cochinchine, dans le Cambodge et le Laos au commence- ment de la saison des pluies, comme en Birmanie. A travers la Haute-Birmanie et le Yunnan où il a été observé par le D' Anderson, le Graucalus Macci s'avance jusque dans le Tonkin, où le prince Henri d'Orléans a tué, le 10 février 1892, sur la rive gauche de la rivière Noire, une femelle de Choucari à peu près semblable à deux individus de même sexe obtenus l’un à Avuthia (Siam), par M. Bocourt(1), l’autre en Basse-Cochinchine, par M. R. Germain. 120. CAMPOPHOGA SATURATA. Volvocivora saturata Swinhoe, /bis, 1870, p. 242, et Proceed. Zool. Soc. Lond., 1871, p. 378; David et Oustalet, Oiseaux de la Chine, 1877, p. 103, n° 158. — Volvocivora intermedia Hume, Stray Frathers, 1877, p. 205; Volvocivora melaschista G. Tirant, Oiseaux de la Basse-Cochinchine, op. cit., 1879, p. A1, n° 129 (nec Hodgs.?). — Volvocivora melaschista Walden, in Blyth, Birds Burmah, p. 123 (nec Hodgs.}. — Campophaga intermedia et C. saturata R.B. Sharpe, Cat. Birds Brit. Museum, 1879, &. IV, p. 66. — Campophaga saturata Oates, Handb. Birds Brit. Burmah, 1883, t. I, p. 230, n° 221.— Campophaga lugubris Oustalet, Cat. Oiseaux, in Henri- Ph. d'Orléans, Autour du Tonkin, 1894, A ppendice, p. 623. Cette Campophaga ne parait être qu'une race de la Campophaga luqu- bris (2) de l’Inde dont elle ne se distingue que par les teintes un peu moins foncées de sa livrée d’adulte et par quelques détails dans le dessin (1) Un autre spécimen a été envoyé de Siam au Muséum par le P. LARENAUDIE en 1864. (2) Ceblepyris lugubris Suxpevat, Lan? Sällsk. Tidskr., t. 1 et Ann. Nat. Hist., t. XVIIE, p. 109.— Volvocivora melaschista Hop6sox, Indian Review, L. 1, p. 328; Jerpox, Bürds of India, 1862, €. Ï, p. 413, n° 269, — Campophaya lugubris R. B, Suarre, Cat. Birds Brit. Museum, 1878, t. IV, p. 65, LES OISEAUX DU CAMBODGE DU LAOS, ETC. 45 de son premier plumage. Ellese trouve non seulementsur l’île de Haïnan où elle a été découverte parR.Swinhoe, mais dans toutle Pégou{1), dans le Ténassérim jusqu’à Mergui(2), en Basse-Cochinchine, si,commejele crois, les Campophaga que M. le D° Gilbert Tirant, dans ses Oiseaur de la Basse- Cochinchine, et M. R. Germain, dans ses notes manuscrites, désignent sous le nom de Campophaga melaschista doivent être rapportées à la Campophaga saturata, enfin dans le Tonkin et probablement aussi dans le Laos et le Cambodge. Deux spécimens — une femelle tuée par le prince Henri d'Orléans, le 26 mars 1892, à Sap-Nao, sur la frontière du Tonkin ct de Laos, et attribué d’abord par moi à la Campophaga lugubris, et un autre individu, dont le sexe n’a pas été déterminé, obtenu par M. le colonel Rabier, à Dong-Lau ou à Tuyen-Quang (Tonkin) — me paraissent appartenir à la forme sal/urata. 121. CAMPOPHAGA NEGLECTA. Volvocivora neglecta Hume, Stray Frathers, {. N, p. 203 et t. VIII, p. 91. — Cam- pophaga neglecta et C. polioptera R. B. Sharpe, Cat. Birds Bril. Museum, 1879, t. IV, p. 68 et 69, pl. II. — ? Volvocivora avensis G. Tirant, Oiseaux de la Basse- Cochinchine, op. cit, 1879, p. 111, n° 128 (nec Blith). — ? Volvocivora intermedia G. Tirant, ibid. p. LI, n° 129 (nec Hume). — Campophaga neglecta Oates, Æandb. Birds Brit. Burmah, 1883, t. I, p. 232, n° 223. A celte espèce qui a été découverte dans le Ténassérim par M. Davison ct à laquelle M. E. W. Oates a identifié la C. polioptera décrite par R. B. Sharpe d’après un spécimen obtenu en Basse-Cochinchine par M. Pierre, doivent certainement être attribuées plusieurs Campophaga tuées par M. Harmand à la fin de 1875 et au commencement de 1876 à Sambor (Cambodge) et à Melou-Prey (Laos). Ces Oiseaux faisaient partie de bandes extrêmement nombreuses qui s'étaient abattues sur les jones de marais desséchés. Leur vol était bruyant et peu soutenu. D’après M. Harmand les yeux de ces C'ampophaga étaient d’un beau rouge, les pattes grises, les mandibules noires. Il est probable qu'il faut attribuer également à la Campophaga neglecta (1) Dans la plaine et sur les côtes pendant l'hiver seulement d'après Suanpe (Cat. Birds Brit. Museum, t. IV, p. 66). (2) Oares, Op. cit., p. 231, 46 E. OUSTALET. les Choucaris de la Basse-Cochinchine que M. le D° G. Tirant mentionne sous le nom de Vo/vocivora avensis Blyth et de V. infermedia Hume et qu'il dit être de teintes plus claires et de taille plus faible que ceux qu'il appelle Vo/vocivo”a melaschista et qui, comme je l’ai indiqué plus haut, doivent être rapportés à Campophaga saturata. 122. PERICROCOTUS SPECIOSUS. Black and Scarlet Trush Latham, Gen. Syn. Suppl., 1187, p. 14. — Turdus spe- ciosus Latham, /nd. Ornith., 1790, t. I, p. 363. — Pericrocotus speciosus Gray, Gen. of Birds, 1844-49, t. I, p. 282; J. Gould, Pirds of Asia, part. IX, pl.; Jerdon, Birds of India, 1862, t. I, p. 419, n° 271; David et Oustalet, Oiseaux de la Chine, 1877, p. 106, n° 162 ; R. B. Sharpe, Cat. Birds Brit. Museum, 1879, t. IV, p. 71; Ousta- let, Cat. Oiseaux, in Henri-Ph. d'Orléans, Autour du Tonkin, 1894, Appendice, p. 623. On savait déjà que cette grande et magnifique espèce, qui habite pen- dant l'été la région himalayenne et qui descend en hiver dans les plaines de l’Inde centrale, se montrait aussi, quoique rarement, à la fin de l'automne, dans les provinces occidentales et méridionales de l'Empire chinois; je puis aujourd’hui confirmer ce qui a été indiqué dans le Catalogue d'Oiseaux annexé à la relation de voyage de feu le prince Henri d'Orléans au Tonkin, à savoir que le Pericrocotus speciosus se rencontre aussi dans ce dernier pays pendant la saison fraîche. En effet, j'ai eu sous les veux cinq individus mâles et femelles de Pericrocotus speciosus tués par le prince H. d'Orléans à Muong-Chum le 16 février, à Ban-Mai le 19 février et à Lai-Chau le 3 mars 1892. 123. PERICROCOTUS ELEGANS. Phæœnicornis elegans Mac Clelland, Proceed. Zool. Soc. Lond., 1830, p. 156. — Peri- crocotus elegans Gray, Gen. of Birds, 1844-49, t. I, p. 282 ; Anderson, Zoo!. Results Exped.to W. Yunnan, 1878, t. 1, Aves, p. 648, n° 145; R. B. Sharpe, Cat. Birds Brit. Museum, 1879, &. IV, p. 73; G. Tirant, Oiseaux de la Basse-Cochinchine, op. cit., 1879, p. 111, n° 130; Oates, Æandb. Birds Brit. Burmalh, 1883, t. 1, p. 236, n° 226. — Peri- crocotus fraterculus R. Swinhoe, Zbis, 1870, p. 244; David et Oustalet, Oiseaux de la Chine, 1877, p. 106, n° 163. Nous Locaux : Con chum Hat bot lôn (annam.); Sat Chek tém (cambodg.) [d’après M. G. Tirant}. Fait digne de remarque, le Pericrocotus speciosus ne paraît pas visiter dans ses migrations le Laos et le Cambodge, où il est remplacé LES OISEAUX DU CAMBODGE, DU LAOS, ETC. 47 par l’espèce ou plutôt par la race de taille plus faible, à rectrices centrales bordées de rouge chez le mâle, que Mac Clelland a désignée sous le nom de Pericrocotus elegans. En effet, c’est à cette dernière forme que se rapportent plusieurs Pericrocotus, mâles et femelles, tués par M. le D° Harmand près des rapides du Mékong à Sambôr et à Sambôc (Cambodge) au mois de décembre 1875, dans les forêts entrecoupées de clairières et sur les plateaux du Laos au commencement de l’année 1877. C’est également le Pericrocotus rlegans et non le ?P. speciosus qui a été rencontré dans les provinces boisées de la Basse-Cochinchine par M. le D' G. Tirant et par M. R. Germain. Du reste, comme le Pericrocotus ele- gans se trouve d’une part dans l’Assam, le Cachar, le Pégou, une grande partie du Ténassérim, de l'autre sur l'ile de Haïnan, où même, d’après Swinhoe, il serait sédentaire, il n’est pas étonnant qu'il existe dans la zone intermédiaire, c’est-à-dire dans le Laos, le Cambodge et la Cochinchine. Il remonte comme en Birmanie Jusque vers les frontières du Yunnan, s’approchant ainsi du Tonkin où se trouve le Pericrocotus speciosus dont, je le répète, il n’est probablement qu’une forme dérivée. 124. PERICROCOTUS PEREGRINUS. Parus peregrinus Linné, Syst. Nat., 1766, t. I, p. 342. — Mésange de la côte de Malabar Sonnerat, Voyage aux Indes, 1782, {. II, p. 204, et pl. 114, fig. 2. — Parus malabaricus Gmelin, Syst. Vat., 11788, t. I, p. 1015. — L'Oranor Levaillant, Oiseaux d'Afrique, 1796-1808, pl. 115, fig. 1 et 2. — Pericrocotus peregrinus Gray, Gen. of Birds, 18%4-49, t. I, p. 282 : J. Gould, Birds of Asia, part. IX; Jerdon, Birds of India, 1862, t. I, p. 423; R. B. Sharpe, Cat. Birds Brit. Museum, 1879, t. IV, p.76; G. Tirant, Oiseaux de la Basse-Cochinchine, op. cit., 1879, p. 111, n° 131; Oates, Handb. Birds Brit. Burmah, 1883, t. I, p. 245, n° 234. Nom Locaz : Con chim Hat bôi (annam.) [d’après M. G. Tirant |. Les Oiseaux de cette espèce doivent être aussi communs dans le Cambodge et le Laos qu'en Basse-Cochinchine, où d’après M. R. Germain ils nichent probablement sous les Palétuviers, au bord des rivières. Le Muséum en possède, en effet, une nombreuse série d'individus des deux sexes et en divers plumages tués les uns en Basse-Cochin- chine les 10 janvier 1864, 25 février 1863, 15 juin, 15 août et 2 octobre 1864 par M. R. Germain, les autres dans le pays des Kouys, aux environs de 48 E: OUSTALET. Tchonkane, de Melou-Prey, de Bassac et d’Attopeu (Laos), en 1876 et 1877, par M. le D° Harmand. Le Pericrocolus peregrinus est également répandu dans toute l'Inde proprement dite, sur les îles Andaman et à Ceylan, dans le Pégou, dans l’Arrakan, dans une partie du Ténassérim, sur les îles de Java et de Bornéo. 125. PERICROCOTUS BREVIROSTRIS. Muscipeta brevirostris Vigors, Proceed. Zoo. Soc. Lond., 1831, p. 43. — Phœæni- cornis brevirostris J. Gould, Cent. Birds Himalay. Mount., 1832, pl. 8. — Peri- crocotus brevirostris Gray, (en. of Birds, 1844-49, €. I, p. 282 : Jerdon, Birds of India, 1862, &. I, p. 421, n° 273 ; David et Oustalet, Oiseaux de la Chine, ISTT, p. 104, n° 159 et pl. 78 ; Anderson, Zoo!. Results Exped. to W. Yunnan, 18178, t. I, Aves, p. 648, n° 146 ; R. B. Sharpe, Cat. Birds Brit. Museum, 1879,t. IN, p. 79 ; Oates, Handb. Birds Brit. Burmah, 1883, t. I, p. 240, n° 230 ; Oustalet, Cat. Oiseaux, in Henri- Ph. d'Orléans, Autour du Tonkin, 1894, Appendice, p.627, et Bull. du Muséum d'Hist, nat., 1898, n°1, p. 16; n°40: Les Pericrocotus brevirostris qui habitent pendant l'été les montagnes dépendant de l'Himalaya, entre le Kachmir oriental et le Boutan, des- cendent à l'approche de l'hiver dans les vallées de la méme région, dansles plaines du nord-ouest de l’Inde et du côté de l’est dans le Cachar, l’Arra- kan (?)et la Birmanie anglaise. D'autre part ceux qui passent la belle saison en Mantchourie, gagnent en automne les provinces centrales où méri- dionales de la Chine. Enfin les individus dont le centre de nidification se trouve dans une région intermédiaire, probablement dans le Tibet chinois etle Yunnan, doivent filer le long des vallées où coulent les grands fleuves de l’Indo-Chine pour venir hiverner dans le Tonkin, l'Annam, le Laos etle Cambodge. En effet, c'est dans les premiers mois de l'année, le f4févrieret le 3marsque deux Pericrocotus brevirostris mâlesen plumage de nocesà peu près complet ont été abattus par le prince Henri d'Orléans à Van-Bou et à Lai-Chau, alors qu'ils se rapprochaient de leur véritable patrie. Peut-être même des couples de Pericrocotus brevirostris nichent-ils surles hauteurs du Tonkin, car M. le marquis de Barthélemy, qui a remis au Muséum deux individus de cette espèce tués au Tonkin dans les premiers mois de l’année 1898, nous apprend que ces Pericrocotus Se rencontrent surtout dans les régions élevées de 1 000 à 1 500 mètres, ou même plus haut er- LES OISEAUX DU CAMBODGE, DU LAOS, ETC. 49 core, c'est-à-dire à une altitude égale à celle où le D° Anderson a obtenu, au mois d'août, dans la Haute-Birmanie,un jeune Pericrocotus brevirostris, sans doute né dans le pays. Quelques couples se reproduiraient-ils aussi sur les montagnes de la province de Pursät, au Cambodge? La présence au mois de juin 1875 dans cette région, sur les bords du Grand Lac ou Tonlé-Sap, de deux individus qui ont été donnés au Muséum par M. le D° Harmand, semblerait l'indiquer. En revanche, tous les autres exem- plaires obtenus par ce voyageur dans le pays des Kouys (Cambodge), sur le mont Domrek ou Dong-rek et dans les forêts entrecoupées de clairières des environs de Melou-Prey (Laos) ont été tués au mois de janvier 1876, c'est-à-dire dans une saison correspondant à l'hivernage de espèce. 126. PERICROCOTUS ROSEUS. Muscicapa rosea Vieillot, Nouv. Dict. d'Hist. nat. t. XXI, p. 86. — Pericrocotus roseus Gray, Gen. of Birds, 1844-19, t. I, p. 282; J. Gould, Zirds of Asia, part. IX, pl'; Jerdon, Birds of India, 18692, t. I, p. 422, n° 274; Anderson, Zoo!. Results Ezxped. to W. Yunnan, 1878, t. I, Aves, p. 649, n° 147 ; R. B. Sharpe, Cat. Birds Brit. Museum, 1879, t. IV, p. 81 ; Oates, //andb. Birds Brit. Burmah, 1883, t. I, p. 247, n° 235. Je ne trouve, dans les collections de l’Indo-Chine que j'ai entre les mains, qu’un seul et unique individu de cette espèce, un mâle en costume de noces presque complet, qui a été tué par M. le commandant (aujourd'hui colonel) Rabier à Dong-Lau ou à Tuyen-Quang (Tonkin). Un autre mâle, isolé, avait été obtenu antérieurement à Muanda, dans la vallée de la Sanda (Birmanie occidentale) par le D° Anderson, au mois de mai 1868. Nous pouvons en conclure que le Pericrocotus roseus, qui est surtout une espèce himalayenne, mais qui descend cependant dans l’Inde jusqu'à Travancore et qui est très répandu dans l’Arrakan, le Pégou et le Ténassérim jusqu’à Mergui, s'avance du côté de l'est bien plus loin que ne le supposait M. E. W. Oates, qui fixait la limite orientale de l'espèce au niveau de Bhamô, mais qu'il ne descend probablement pas jusque dans le Laos et le Cambodge. Une autre espèce du même genre, mais à plumage plus terne, le Peri- crocolus cinereus (1), dont le Muséum a reçu un exemplaire (mâle) tué en (1) DE LarResNayE, Rev. z001., t. VILL, p. 94; Davin et Ousrazer, Oiseaux de la Chine, 1877, p. 107, n° 164; R. B. Suanrr, Cat. Birds Brit. Museum, 1879, €. IV, p. 83. NOUVELLES ARCHIVES DU Muséuu, 4° série, — \, 7 90 E. OUSTALET. octobre 1865 aux environs de Saïgon par M. R. Germain et qui se trouve aussi, suivant les saisons, dans la Sibérie orientale, en Chine, dans le Pégou, dans la péninsule malaise et dans les îles de la Sonde, n’a pas encore été rencontré jusqu'ici dans le centre et le nord de l’Indo-Chine française. Le Pericrocotus cinereus parait du reste être rare en Birmanie où M. E. W. Oates n’a pu s’en procurer qu'un seul exemplaire près de Pégou, en hiver (1). 127. HEMIPUS CAPITALIS. Muscicapa capitalis Mac Clelland, Proceed. Zool. Soc. Lond., 1839, p. 157. — Hemi- pus capitalis Blyth, Cat. Birds Mus. As. Soc. Bengal, p. 154; R. B. Sharpe, Cat. Birds Brit. Museum, 1877,t. III, p. 306 ; Anderson, Zoo!. Results Exped. to W. Funnan, 1878, p. 647, n° 143; G. Tirant, Oiseaux de la Basse-Cochinchine, op. cit., 1879, p. 111, n° 129 bis; Oustalet, Cat. Oiseaux, in Henri-Ph. d'Orléans, Autour du Tonkin, 1894, Appendice, p. 627. Trois individus, obtenus par le prince Henri d'Orléans, à Nam-Xong et à Van-Bou (Tonkin), le 17 et le 21 février 1892; deux mâles, tués sur des arbres dépouillés dans des clairières du pays des Kouys et sur un autre point du Laos, et un sixième individu, pris par M. R. Germain, à Baria (Basse-Cochinchine), er mai 1864, appartiennent à cette espèce, qui a été rencontrée par le D° Anderson sur les frontières de la Haute- Birmanie et du Yunnan, sur les monts Kakhyen, à une altitude de 400 à 1200 mètres, par Hodgson et par d’autres naturalistes anglais dans le Darjiling etle Népaul, et qui, d’après le D° G. Tirant, est commune dans toutes les régions boisées de la Basse-Cochinchine. GOBE-MOUCHES ou MUSCICAPIDES. 128. HEMICHELIDON SIBIRICA. Dun Flycatcher Pennant, Arctic Zoology, 1784-1787, t. II, p. 390. — Muscicapa sibirica Gmelin, Syst. Nat., 1788, t. I, p. 936; L. von Schrenck, Reis, und Forsch., in Amur-Lande, 1860, Vügel, p.379. — Hemichelidon fuliginosa Hodgson, Proceed. Zoo!l. Soc. Lond., 1845, p. 32. — Hemichelidon fuliginosa Jerdon, Birds of India, 1862, t. I, p. 458, n° 296. — Hemichelidon fuliginosa Hume et Henderson, Lahore to Yarkand, 1873, p. 184 et pl. 4. — Butalis sibirica Blyth et Walden, Pirds Bur- (4) E. W. OaTes, Handb. Birds Brit. Burmah, 1883, t. I, p. 242. LES OISEAUX DU CAMBODGE, DU LAOS, ETC. ol mah, p. 134; David et Oustalet, Oiseaux de la Chine, 1877, p. 122, n° 190. — Hemi- chelidon sibiricus Gray, Æandlist Gen. and Spec. of Birds, 1869, t. I, p. 324, n° 4862. — Hemichelidon sibirica R. B. Sharpe, Cat. Birds Brit. Mus., 1879, t. IN, p. 120 ; Oates, Æandb. Birds Brit. Burmakh, 1883, €. TI, p. 275, n° 260. Pendant l’été, les Gobe-Mouches sibériens se trouvent non seulement dans la Sibérie orientale, où ils sont très communs, mais dans l’'Hima- laya, où ils nichent, et en hiver ils se rencontrent, toujours en petit nombre, en Chine, dans la Birmanie anglaise et sur la presqu'ile de Malacca et dans l’Indo-Chine française. De cette dernière contrée, je n’ai eu entre les mains qu'un seul spécimen obtenu, en 1877, par M. le D° Harmand dans une localité du Cambodge ou de la Basse-Cochin- chine qui n’a malheureusement pas été indiquée. Ce spécimen est de teinte moins sombre qu'un autre Gobe-Mouche qui a été tué à Khum- ren-ting, sur les confins du Tibet et du Setchuan, par le prince Henri d'Orléans, en 1892, et qui, lui, appartient à la variété fuliginosa del Hemi- chelidon sibirica (À). Dans son Catalogue des Oiseaux de la Basse-Cochinchine (2), M. le D'G. Tirant cite comme n'étant pas rare dans les bois et les jardins, aux environs de Saïgon et de Thü-däu-môt une autre espèce d’Aemiche- lidon, H. ferruginea (3) qui niche dans l'Himalaya oriental et dans le Tibet chinois et se répand en hiver dans la Chine méridionale et en Bir- manie, où elle est d’ailleurs loin d’être commune; mais je n’ai eu aucun exemplaire de cette espèce tué en Basse-Cochinchine ou dans d’autres parties de l’Indo-Chine française. 129. ALSEONAX LATIROSTRIS. Muscicapa grisola var. daurica Pallas, Zoogr. osso-Asiat., 1811-1831, t. T, p. 461. — Muscicapa latirostris Raffles, 7rans. Linn. Soc., t. XIIT, p. 312. — Bu- talis latirostris Blyth, Journ. Asiat. Soc. Bengal, t. XVI, p. 121 ; Blyth et Walden, Birds Burmah, p. 104; David et Oustalet, Oiseaux de la Chine, 1877, p. 123, n° 192; G. Tirant, Oiseaux de la Basse-Cochinchine, op. cit, 1879, p. 115, n° 146. — Alseonax (4) Voy. Ousracer, Catalogue des Oiseaux provenant du voyage de M. Bonvalot et du prince Henri d'Orléans, etc.; Nouvelles Archives du Muséum, 1893, 3° série, €. V, p. 218, n° 103. (2) Op. cit., p. 115, n° 145. (3) Honcsow, Proceed. Zool. Soc. Lond., 1845, p. 32; R. B. Snarre, Cat. Birds Brit. Museum, 1879, TV MD A2 O6 1C E. OUSTALET. latirostris Cabanis, Museum Hein., part. T, p. 53 : Jerdon, Birds of India, 1862, t. I, p.499, n° 29% 1R. B:-Sharpe, Cat. Birds Brit Museum ASTI AIN Ip A2 AOates Handb. Birds Brit. Burmah, 1883, {. I, p. 277, n° 262. Nou LocaL : Con chim Saut (annam.) [d’après M. G. Tirant}. L'A/seonax latirostris, qui se reproduit surtout au Japon et dans la Sibérie orientale, passe deux fois par an, au printemps et en automne, aux environs de Pékin et va hiverner dans l'Inde méridionale, à Ceylan, dans les iles de la Sonde, aux Philippines, dans la Chine méridionale, en Birmanie et dans d’autres contrées de l’Indo-Chine. Outre une série d'individus des deux sexes, tués par M. R. Germain en Basse-Cochinchine, le 23 septembre 1864 et les 1" et 26 no- vembre 1865 (1),le Muséum a recu de M. le D° Harmand plusieurs indi- vidus pris les uns probablement dans la province de Chaudoc, les autres à Sambôc en 1876. Parmi les vrais Gobe-Mouches, M. le D° Gilbert Tirant cite encore, comme ayant été tués ou observés par lui en Basse-Cochinchine, Musci- capa grisseohicta (2) qu'il appelle Butals griseoticta et M. albicilla (3) qu'ilappelle £rylhrosterna albicilla, mais je n'ai pu trouver dans nos col- lections aucun spécimen, provenant de l’Indo-Chine française, qui se rap- portât à l’une ou à l’autre de ces espèces. 130. HYPOTHYMIS AZUREA. Le Gobe-Mouche bleu des Philippines Daubenton, Planches enlum., n° 666, fig. 1. — Le petit Azur Guéneau de Montbéliard, in Buffon, Æist. nat. Oiseaux, t. IV, p. d34. — Muscicapa azurea Boddaert, Z'abl. PI. col., 11783, p. Al. — Myiagra azurea Gray, Gen. of Birds, 1844, t. I, p. 261: Jerdon, Birds of India, 1862, t. I, p. 450, n° 290: David et Oustalet, Oiseaux de la Chine, 1877, p. 114, n° 175; G. Tirant, Oiseaux de la Basse-Cochinchine, op. cit. 1879, p. 114, n° 141. — Hypothymis azu- rea Blyth et Walden, Birds Burmah, p. 131 ; Anderson, Zoo!. Results Exped. to W. (4) La collection donnée au Muséum par M. Boucard renferme aussi un spécimen pris en Basse- Cochinchine par M. Moreau. Il parait donc bien établi que, comme le dit M. le D' Tirant, les Gobe- Mouches à large bec sont très communs, au moins à une certaine saison, dans le sud de l’Indo- Chine. (2) Butalis griseosticla SWiNuor, Proceed. Zool. Soc. Lond., 1883, p. 288; Davin et OusTarET, Oiseaux de la Chine, 1877, p. 122, n° 191, — Butulis griseosticta G. TiranT, Op. cit., p. 115, n° 147; R. B. Suarpr, Cat. Birds Brit. Museum, &. IV. p. 153. (3) Pazras, Zoogr. Rosso-Asiat., t. 1, p. 402, Aves, pl. 1; R. B, Snarre, Cat. Birds Brit. Museum, t. IV, p. 162. LES OISEAUX DU CAMBODGE, DU LAOS, ETC. »3 Funnan,; 1878, t.1, Aves, p.655, n° 158, Oates, //ando. Birds Bril. Burmah, 1883, t. I, p. 265, n° 250; Oustalet, Cat. Oiseaux, in Henri-Ph. d'Orléans, Autour du Tonkin, 1894, Appendice, p. 623. D’après M. le D° G. Tirant, ce joli Gobe-Mouche, à plumage bleu d'azur rehaussé de noir, n’est pas rare dans les fourrés de Bambous et dans les haies, en Basse-Cochinchine, et, en effet, M. R. Germain a envoyé au Muséum, de cette contrée, toute une série de spécimens, dont deux ont été tués le 9 janvier 1863 et le 18 octobre 1864, c'est-à-dire pendant la saison sèche. À ces spécimens sont venus s'ajouter des exemplaires obtenus : les uns, par M. le D Harmand à Compong-Chenang et à Sambôr (Cambodge), en décemt *e 1875, et dans les forêts de Melou-Prey (Laos), en janvier 1876 ; les autres, par le prince Henri d’Or- léans dans les bois des environs de Luang-Prabang (Laos), le 3 avril 1892. L'Aypothymis azurea se rencontre communément aussi, en toutes saisons, dans la Birmanie anglaise, dans l'Inde proprement dite, à Ceylan et sur les îles de Haïnan et de Formose. 131. RHIPIDURA ALBICOLLIS. Platyrhynchus albicollis Vieillot, Nouv. Dict. d'Hist. nat, & XXNII, p. 13. — Muscicapa (Muscylva) albogularis Lesson in Belanger, Voy. aux Indes Orien- tales, Zool. Oiseaux, p. 264%, Pucheran, Arch. du Muséum d'Hist. nat., t. VIT, p. 372. — Rhipidura fuscoventris Franklin, Proceed. Zool. Soc. Lond., 1831, p. 117. — Leucocerca fuscoventris Jerdon, Birds of India, p. 451, n° 291. — Leucocerca albicollis Hume, Stray leathers, 1874, p. 475, et 1875, p.103; Blyth et Walden, Birds Burmah, p. 132, G. Tirant, Oiseaux de la Basse-Cochinchine, op. cit., 1879, p. 114, n° 142.— Rhipidura albofrontata Anderson, Zoo!. Results Exp. to W. Yunnan, 1878, t. I, Aves, p. 655, n° 159. —_ Rhipidura albicollis R. B. Sharpe, Cat. Birds Brit. Museum, 1879, €. IV, p. 317; Oates, Handb. Birds Brit. Burmah, 1883, t. 1, p. 266, n° 251; Oustalet, Cal. Oiseaux, in Henri-Ph. d'Orléans, Autour du Tonkin, 1894, Appendice, p. 627. Les seuls exemplaires de cette espèce, venant de l'Indo-Chine, que J'ai eus sous les yeux, ont été pris au Tonkin, par le prince Henri d’Or- léans, l’un sur la rive gauche du Fleuve Rouge, le 9 février 1892, un autre aux environs de Van-Bou le 15 février {892 et un troisième dans les bois près de Kone-Kin le 24 mars de la mème année. Je suis donc porté à croire que, loin d’être commune en Basse-Cochinchine, comme le dit M. le D° G. Tirant, la Ahipidura albicollis x est très rare, si même 54 E. OUSTALET. elle y existe. C’est surtout une espèce himalayenne qui du Kachmir, du Népaul et de l’Assam s’avance, à travers la IHaute-Birmanie et sans doute le Yunnan, jusque dans le Tonkin. 132. RHIDIPURA JAVANICA. Muscicapa javanica Sparman, Aus. Carls, 1786-1789, t. III, pl. 75. — Rhipura ja- vanica Blyth, Journ. Asiat. Soc. Bengal, &. XII, p. 930; R. B. Sharpe, Cat. Birds Brit. Museum, 1879, t. IV, p. 332; Oates, Æandb. Birds Brit. Burmah, 1883, t. I, p.267, n° 252. — Leucocerca javanica G. Tirant, Oiseaux de la Basse-Cochinchine, op. cit. 1879, p. 114, n° 143. Cette espèce, qui paraît être très commune en Basse-Cochinchine, où elle se reproduit et d’où M. R. Germain a envoyé au Muséum des Oiseaux adultes et des nids (1), existe probablement aussi au Cambodge. Je crois, en effet, que c’est de là que provient un spécimen, en assez mau- vais état, et sans indication précise de localité, envoyé au Muséum, en 1875, par M. le D° Harmand. Mais, en tout cas, le Rhipidura javanica ne doit pas remonter bien loin dans le centre et le nord de l’Indo-Chine. Sa véritable patrie est dans les îles de Java, de Sumatra, de Bornéo et D , sur la péninsule malaise, où elle s’avance Jusque dans le Ténassérim, mais en se tenant, d’après M. Davison, de préférence dans les marais le long des côtes. 133. RHIPIDURA ALBIFRONTATA. Rhipidura albofrontata Franklin, P?roceed. Zool. Soc. Lond., 1831, p. 116. — Leu- cocerca albofrontata Jerdon, Jadras Journ., t. XI, p. 12, et Z{{. Ind. Ornith., pl. 2, et Birds of India, 1862, t. I, p. 452, n° 292; Blyth et Walden, Birds Burmah, p. 132. — kRhipidura albifrontata R. B. Sharpe, Cat. Birds Brit. Museum, 1879, t. IV, p. 338; Oates, /andb. Birds Brit. Burmah, 1883, t. I, p. 268, n° 253. Cette Rhipidura, qui se trouve dans diverses provinces de l’Inde et de la Birmanie anglaise, ainsi que dans l’île de Ceylan, doit être rare dans l’Indo-Chine française, car je n’en ai eu entre les mains qu'un seul et unique individu tué par M. le D° Harmand, à la fin de 1875 ou au com- mencement de 1876, sur un des arbres clairsemés des clairières du pays des Kouys, sur les confins du Cambodge et du Laos. (4) Le British Museum possède aussi un individu de cette espèce pris par M. Pierre aux environs de Saïgon. LES OISEAUX DU CAMBODGE, DU LAOS, ETC. 5h) 134. TERPSIPHONE AFFINIS. Tchitrea affinis A. Hay ms.; Blvth, Journ. Asiat. Soc. Bengal,t. XV, p. 292; Jerdon, Birds of India, 1862, t.I, p. 448, n° 289 ; Blyth et Walden, Birds Burmah, p. 131; G. Tirant, Oiseaux de la Basse Cochinchine, op. cit., 1879, p. 113, n° 139. — Terpsi- phone affinis Anderson, Zoo. Results Exped.to W. Yunnan, 1878, t. 1, Aves, p. 654, n° 157; R. B. Sharpe, Cat. Birds Brit. Museum, 1879, €. IV, p. 349 ; Oates, /andb. Birds Brit. Burmah, 1883, €. I, p. 261, n° 247. À cette espèce, qui a une très large distribution géographique et qui avait déjà été observée sur les îles de la Sonde, la presqu'île de Malacca, la Birmanie, l’Arrakan, le Népaul, se rapportent incontestablement deux spécimens tués l’un en Basse-Cochinchine par M. R. Germain, l’autre au pied des monts Domrek ou Dong-Rek (Laos) par M. le D° Harmand. Ce dernier voyageur nous apprend qu'il a rencontré communément de ces Terpsiphone dans les plaines, sur les petits arbres des clairières depuis Compong-Chenang jusqu’à la chaîne des monts Domrek; en revanche, M. le D° G. Tirant dit que ces Oiseaux ne sont pas très communs en Basse-Cochinchine. Leur zone d'habitat dans l’Indo-Chine paraît donc s'étendre plutôt à travers le Siam et le Laos, en prolongement de leur aire de dispersion dans la Birmanie où ils séjournent pendant toute l’année, se contentant de changer de canton suivant les saisons. L'Oiseau donné au Muséum par M. le D Harmand a été tué au mois de janvier 1876 ; c’est un mâle qui n’a pas encore revètu sa livrée de noces. 135. CULICICAPA CEYLONENSIS. Platyrhynchus ceylonensis Swainson, Zool. Illustr., sér. 1, pl. 13. — Cryptolopha poiocephala Swainson, at. Hist. Flycatchers, p. 200 et pl. 23. — Cryptolopha ceylonensis Gray, Cat. Mamm. etc. Nepal coll. Hodgson, n° 93. — Cryptolopha cinereocapilla (Vieillot) Hutton, Journ. Asiat. Soc. Bengal, t. XNII, p. 689; Jerdon, Birds of India, 1862, €. I, p. 455, n° 295. — Culicicapa cinereocapilla David et Oustalet, Oiseaux de la Chine, 1877, p. 113, n° 174. — Culicicapa ceylonensis R. B. Sharpe, Cat. Birds Brit. Museum, 1879, €. IV, p. 369; Oates, /Z/andb. Birds Brit. Bur- mah, 1883, L. I, p. 274, n° 259. — Cryptolopha cinereicapilla Oustalet, Cat. Oi- seaut, in Henri-Ph. d'Orléans, Autour du Tonkin, 1894, Appendice, p. 623. Pas plus que R. B. Sharpe, je n'ai pu découvrir jusqu'ici où Vieillot aurait décrit la Wuscicapa cineréocapilla dont le nom scientifique est généralement attribué à la présente espèce et, comme lui, je préfère D6 E_OUSTALET. l'appeler par conséquent Cuhicicapa ceylonensis. Je lui rapporte un petit Gobe-Mouche (femelle), tué le 16 mars 1892 à Muong-Mouen (Tonkin), par le prince Henri d'Orléans. La Culicicapa ceylonensis avait déjà été rencontrée non seulement sur les iles de Cevlan, de Java et de Bornéo, mais dans la péninsule malaise, dans toute l'Inde et dans la Birmanie anglaise et même dans la Chine occidentale. Sa présence au Tonkin n’a done rien de surprenant. Il est probable cependantque, dans plusieurs de ces contrées, elle ne se montre, comme dans le Pégou, qu'à certaines saisons. Elle n’a pas été observée jusqu’à présent dans la Basse-Cochinchine, mais j'en ai eu entre les mains un spécimen obtenu par M. le D° Harmand dans le pays des Kouvys, sur les confins du Cambodge et du Laos. 136. CRYPTOLOPHA TEPHROCEPHALA. Abrornis affinis (Hodgs.) Horsfield et Moore, Cat. Birds Mus. E. 1. Co., t. 1, p. 341; (nec Phyllopneuste affinis Hodgs.) Jerdon, Birds of India, 1865, t. IT, p. 204, n° 576. — Culicipeta tephrocephalus Anderson, ?roceed. Zool. Soc. Lond., 1871, p. 213; Blyth et Walden, Birds Burmah, p. 107. — Cryptolopha tephrocephala Swinhoe, Proceed Zool. Soc. Lond., 1871, p. 358; David et Oustalet, Oiseaux de la Chine, A8TT, p. 272, n° 393; Oates, /Zandb. Birds Brit. Burmah, 1883, t. I, p. 271, n° 256. — Cu- licipeta tephrocephala Anderson, Zoo. liesults Exped. to W. Funnan, 1878, L. I, Aves, p. 626, n° 102. — Cryptolopha affinis R. B. Sharpe, Cat. Birds Brit. Museum, 1879, t. IV, p. 398. — Cryptolopha tephrocephala Oustalet, Ca!. Oiseaux, in Henri- Ph. d'Orléans, Autour du Tonkin, 189%, Appendice, p.627. Cette petite espèce de Gobe-Mouche, que, pour éviter toute confu- sion, il vaut mieux appeler Cryplolopha tephrocephala que C. affinis, se rencontre depuis l'Himalaya oriental jusqu’en Birmanie, dans le nord de l’Indo-Chine et la Chine occidentale. Toutefois elle ne parait visiter le Pégou, et sans doute aussi le Ténas- sérim, la Haute-Birmanie, le Yunnan et le Tonkin que dans la saison froide. C’est en effet le 9 février 1868 que le D° Anderson a obtenu à Bhamo l’Oiseau qu'il a décrit sous le nom de Cubicipeta tephrocephalus, et c'est le 28 janvier et le 12 février 1892 que le prince Henri d'Orléans a tué à Cho-Bo et à une certaine distance de Van-Bou (Tonkin) un mâle et une femelle de la même espèce, qui niche dans la principauté de Mou- pin et sur les montagnes boisées de la Chine occidentale, ©Ot 1 LES OISEAUX DU CAMBODGE, DU LAOS, ETC. 137. CRYPTOLOPHA SUPERCILIARIS. Abrornis superciliaris Tickell, Journ. Asiat. Soc. Bengal,t. XVII, p.414; Blyth et Wal- den, Birds Burmah, p. 106; Anderson, Zool. fiesults Exped. to W, Yunnan, 18178, t. I, Aves, p. 626, n° 101. Abrornis flaviventris Jerdon, Birds of India, 1863, t. IL, p. 203, n° 574. — Cryptolopha superciliaris R. B. Sharpe, Cat. Birds Brit. Museum, 1879, t. IV, p. 402 ; Oates, Æandb. Birds Brit. Burmah, 1883, t. I, p. 213, n° 258. — Cryptolopha sp. Oustalet, Cat. Oiseaux, in Henri-Ph. d'Orléans, Aulour du Tonkin, 1894, Appendice, p. 627. Cette espèce himalayenne aurait, dit-on, été rencontrée aussi dans l'ile de Java, mais sa véritable patrie est dans le Népaul, le Darjiling et la Birmanie. D'après M. E. W. Oates elle est sédentaire dans le Pégou et niche sur certains points du Ténassérim. M. le D' Anderson en a obtenu un spécimen à Ponsee, sur les confins de la Haute-Birmanie et du Yunnan, le 20 mars 1868, et feu le prince Henri d'Orléans en a tué également un individu (femelle) le 3 février 1892 à Bai-Cuon, sur la rive gauche de la rivière Noire (Tonkin). La Cryptolophe superciliaris pénètre done dans le nord de l’Indo-Chine et niche probablement sur les montagnes du nord du Tonkin et du Yunnan. 138. STOPAROLA MELANOPS. Muscicapa melanops Vigors, 2roceed. Zool. Soc. Lond., 1831, p.171; J. Gould, Cent. Himal. Birds, pl. 6. — Stoparola melanops Blyth, Journ. Asiat. Soc. Bengal, t. XVI, p. 474; David et Oustalet, Oiseaux de la Chine, 1877, p. 116, n° 179. — Eu- myas melanops Ilorsfied et Moore, Cat. Birds Mus. E. 1. Co, &. 1, p. 422; Jerdon, Birds of India, 1862, t. I, p. 463, n° 501; Blythet Walden, Birds Burmah, p. 104; An- derson, Zoo!. Results Exped. to W. Yunnan, 1878, t. I, Aves, p. 622, n° 91. — Stopa- rola melanops R. B. Sharpe, Cat. Birds Brit. Museum, 1879, &. IV, p. 458: G. Tirant, Oiseaux de la Basse-Cochinchine, op. cit., 1879, p. 115, n° 144; Oates, Handb. Birds Brit. Burmah, 1883,t. I, p. 285, n° 270. Ce joli Gobe-Mouche, à plumage bleu-turquoise dans la livrée de noces, niche dans l'Himalaya, sur les montagnes de la Birmanie etde la Chine occi- dentale et visite en hiver les provinces méridionales de l'Inde, le Pégou, le Ténassérim et l’Indo-Chine française. Le Muséum d'Histoire naturelle en possède toute une série d'exemplaires provenant de cette dernière région. Les uns ont été obtenus par M. le D' Jullien, d'autres par M. R. Germain, d’autres par M. le D° Harmand, d’autres encore par le NOUVELLES ARCHIVES DU Muséum, 4° série. — V. 8 £ >8 E. OUSTALET. prince Henri d'Orléans. Un de ceux-ci a été pris, le 20 mars 1892, à Muong-Theng (Tonkin); deux individus ont été tués par M. le D° Har- mand, sur les grands plateaux de la province de Bassac (Laos), au mois de janvier 1877, et les exemplaires remis au Muséum par M. R. Germain et originaires de la Basse-Cochinchine portent les dates suivantes 18 novembre, 18, 24, 25 et 29 décembre 1863, 3 janvier, 3, 11 et 16 février 1864. Ces derniers sont trois mâles ayant déjà leur cos- tume brillant. Le nombre des spécimens recueillis en Basse-Cochin- chine et les dates portées avec leurs étiquettes indiquent que, comme M. R. Germain l’a noté, les S/oparola sont très communs dans ce pays pendant la saison sèche. D’après le même voyageur, ces Oiseaux ne seraient pas sédentaires dans la région basse de la Cochinchine. 139. SIPHIA MAGNIROSTRIS. Cyornis magnirostris Blyth, Journ. Asiat. Soc. Bengal, t. XVII, p. 814 et XXXIX p. 100; Jerdon, Birds of India, 1862, t. 1, p. 469, n° 308; R. B. Sharpe, Cat. Birds Brit. Museum, 1879, &. IV,p. 453; Oates, Æandb. Birds Brit. Burmah, 1883, p. 290, n° 274. La Siphia magnirostris a été observée d’abord dans le Népaul, le Sikkim, le Cachar, puis dans le sud du Ténassérim; elle doit se trouver, au moins à certaines saisons, dans toute la Birmanie anglaise et de là elle s’avance jusque dans l’ouest de la Basse-Cochinchine, le Cambodge et le Laos. Le Muséum a reçu, en effet, de M. le D° Harmand toute une série d'individus de cette espèce tués sur les montagnes de la province de Chaudoc au mois de juin 1876, sur les montagnes de Compong- Chenang et sur les bords de Tonlé-Sap (Cambodge) au mois de juin 1875, sur les bords du Sé-Moun et dans les forêts entrecoupées de clairières de la province de Melou-Prey (Laos) en 1876 et 1877. Parmi ces Oiseaux, il y a des femelles et des mâles en plumage de noces. Je crois donc que la Siphia magnirostris niche dans les parties montagneuses et boisées de l'intérieur de la Cochinchine. M. le D' Harmand a inscrit sur ses étiquettes : « œil brun-noir ou brun, bec noir, tarses gris ou gris jau- nâtre », indications qui concordent parfaitement avec celles qui ont été données par Jerdon. LES OISEAUX DU CAMBODGE, DU LAOS, ETC. 29 M. le D° G. Tirant ne mentionne pas cette espèce dans son Catalogue des Oiseaux de la Basse-Cochinchine, mais cite, en revanche (1), le Cyorns (ou Siphia) rubeculoides (2) dont on lui a rapporté, dit-il, la dépouille d’un spécimen à Tày-ninh ; mais il ajoute que cet Oiseau avait « la tête et la gorge d'un bleu-cobalt avec la poitrine et le dos marron ». C'est là certainement une erreur, car la Siphia rubeculoides a le manteau bleu comme la plupart de ses congénères. La présence de cette espèce en Basse-Cochinchine n'aurait d’ailleurs rien d’extraordinaire puisqu’elle est très commune en hiver dans la Birmanie britannique(3). HIRUNDELLES OÙ HIRUNDINIDÉS. 140. HIRUNDO RUSTICA, var. GUTTURALIS. L’Hirondelle d’Antigue Sonnerat, Voyage à la Nouvelle-Guinée, 1776, p. 18 et pl. LXXVI. — L'Hirondelle d’Antigue à gorge couleurde rouille Guéneau de Mont- béliard, in Buffon, Z/ist. nat. Oiseaux, 1779, t. VI, p. 607. — Hirundo gutturalis Scopoli, Del. Flor. et Faun. Insul., 1786, t. II, p. 96. — Hirundo rustica Jerdon, Birds of India, 1862, t. I, p. 157, n° 82 (part.) ; Anderson, Zoo!. Results Exped. to W. Funnan, 1878, t. I, Aves, p. 649, n° 148 (part.); Oates, Jandb. Birds Brit. Burmah, 1883, {. I, p. 302, n° 286. — Hirundo gutturalis G. Tirant, Oiseaux de la Basse-Co- chinchine, op. cit., 1879, p. 116, n° 150 ; R. B. Sharpe, Cat. Birds Brit. Museum, 1885, t. X, p.134; Oustalet, Nouv. Arch. du Muséum d'Hist. nat., 1886, 2% série, t. VIII, 2° fasc., p. 268, n° 6. Nous Locaux : Con En (annam.); 7rachiéh Kane (cambodg.) [d'après M. G. Tirant]. L'Hirundo quthuralis constitue une variété à peine distincte de l’Hirundo rustica, où Hirondelle de cheminée ordinaire, qu'elle repré- sente en Asie. De même que nos Hirondelles émigrent régulièrement à l'automne de l’Europe en Afrique, les Hirondelles de la variété gutturalis qui ont niché dans le nord-est de l'Asie vont passer l'hiver dans la Chine méridionale, la péninsule et les îles malaises et l'Indo-Chine. Quelques- unes poussent même leurs migrations jusque dans les Moluques et le nord de l'Australie. (1) Op. cit., p. 116, n° 49. (2) Phœnicura rubeculoites Vicors, Proceed. Zool. Soc. Lond.. 1831, p. 35. — Siphia rubeculoides R. B. Sarre, Cat. Birds Brit. Museum, 1879, t. IV, D: 445. (3) OaTes, Handb. Birds Brit. Burmanh, t. 1, p. 288. 60 E. OUSTALET. De nombreux spécimens de cette variété ont été obtenus par M. R. Germain, par M.le D° Jullien et par M. le D° Harmand, aux environs de Saïgon, dans la province de Chaudoe, au mois de septembre 1875, et sur d’autres points dela Basse-Cochinchine; par M.le D'Harmand, sgalement aux environs de Melou-Prey (Laos), au mois de janvier 1876; par M. le D' Philip, aux environs de Hué (Annam), le 11 mars 1883; par le prince Henri d'Orléans, le 30 mars 1892, à Ban-Muong-Sen, sur la rive gauche de la Nam-Ou ou Nam-Mô (Tonkin), et par M. Bocourt, aux environs de Bangkok (Siam). 141. HIRUNDO DAURICA, var. NIPALENSIS. Hirundo nipalensis Hodgson, /con. ined. in Brit. Museum, Passeres, pl. 6, n° 329; Oates, Handb. Birds Brit. Burmah, 1883, €. I, p. 306, n° 290. — Hirundo daurica Gray, Cat. Fissir. Brit. Museum, 1818, p. 23 (nec Pallas.) ; Jerdon, Birds of India, 1862, t. 1, p.100, n° 85 (part.). — Cecropis daurica David et Oustalet, Oiseaux de la Chine, 1877, p. 135, n° 194. — Cecropis nipalensis G. Tirant, Oiseaux de la Basse-Cochin- chine, op. cil., 1879, p. 117, n° 154. — Cecropis arctivitta Swinhoe, Proceed. Zool. Soc. Lond., 1871, p. 346. — Hirundo arctivitta Oates, Zandb. Birds Brit. Burmah, 1883, t. I, p. 307, n° 291. — Hirundo daurica var. nipalensis R. B. Sharpe, Cat. Birds Brit. Museum, 1885, t. X, p. 160. — Hirundo daurica Oustalet, Bull. du Mu séum, 1898, n° 1, p. 16, n°38. Suivant l'opinion du D' R. B. Sharpe, j'attribue à une race particu- lière de l’AÆirundo daurica, race qui a été figurée par M. Hodgson sous le nom d’Æirundo rnipalensis, les Hirondelles à joues et à croupion roux et à poitrine striée, qui nichent dans la Chine septentrionale et dans l’'Himaläva et qui vont hiverner dans la Chine méridionale, dans les plaines de l'Inde, dans la Birmanie anglaise, où elles sont très communes à cette saison, et dans une partie de l’Indo-Chine française, où divers spécimens ont été recueillis par M. le D° Harmand dans les rizières, cans les grandes clairières des forêts et sur le plateau d’Attopeu, au mois de Janvier 1877, par M. le colonel Rabier à Dong-Lau ou à Tuyen-Quang, (Tonkin), et par M. le marquis de Barthélemy sur la Nam-M, au mois de février 1897. Quant à l'individu que M. le D° G. Tirant a tué à Tra-sang (Basse-Cochinchine) et qu'il a cité, avec un point de doute, sous le nom de Cecropis nipalensis, il m'est impossible de dire s’il appartient à cette variété ou à la suivante. LES OISEAUX DU CAMBODGE, DU LAOS, ETC. 61 1442. HIRUNDO DAURICA, var. JAPONICA. Hirundo alpestris japonica Temminck et Schlegel, fauna Japonica, Aves, 1850, p. 33 et pl. 11. — Hirundo japonica Ch.-L. Bonaparte, Consp. Avium, 1850, t. T, p. 340. — Cecropis janonica Cassin, Cat. Hirund. Mus. Philad. Acad., 1853, p. 4; David et Oustalet, Oiseaux de la Chine, 1877, p. 127, n° 195. — Hirundo japonica Oates, Handb. Birds Brit. Burmah, 1883, t. I, p. 305, n° 289. — Hirundo danrica var. japonica R. B. Sharpe, Cat. Birds Brit. Museum, 1885, t. X, p. 165. Chose curieuse, au milieu des Hirondelles recueillies par M. le D° Harmand dans le Laos, se trouve un individu pris à Bassac et qui n'appartient pas à la même variété de l’Hirundo daurica que les exem- plaires dont je parlais tout à l'heure. Cet Oiseau, par ses dimensions plus fortes, par la longueur de ses ailes, par la teinte rousse très intense de sa croupe, par la netteté et la longueur des stries qui marquent toutes Les parties inférieures de son corps, se rapporte à la variété dite japonica qui du Japon et de la Chine septentrionale s’avance jusque dans la Chine méridionale, sur l’île de Formose, dans la Birmanie anglaise et dans l’Indo-Chine française. Outre le spécimen que je viens de citer et un autre individu tué par M. le D° Harmand au-dessus de la plaine aride de Sambôr (Laos), en 1876, j'ai eu sous les yeux deux exemplaires rapportés de la Cochinchine par l’expédition de la Bonite, en 1838 ; mais cette variété de l'Airundo daurica paraît être moins commune que l’autre en Indo-Chine. En effet, M. le D' Harmand nous apprend que l'individu qu'il a tué à Sambôr volait presque isolé (1), et M. E. W. Oates déclare qu'il n'a Jamais vu qu'un seul individu d’Airundo japonica tué sur les monts Karin à l’est de Tonghoo (Birmanie) par M. le capitaine Wardlaw Ramsay. 143. COTYLE SINENSIS. Hirundo chinensis J.E. Gray, in Hardwick, Z{lust. Ind. Zoo!., 1830-32, €. I, pl.35, fig. 3. — Cotyle sinensis Gray, Cat. Fissir. Brit. Museum, 1848, p. 30; Blyth et Walden, Birds Burmah, 1875, p. 12; David et Oustalet, Oiseaux de la Chine, 1877, p. 198, n° 198; Anderson, Zoo!. Results Exped to W. Yunnan, 1878, t. 1, Aves, p. 651, n° 151; G. Tirant, Oiseaux de la Basse-Cochinchine, op. cit., 1879, p. 116, n° 153. — Cotile sinensis Oates, Zandb. Birds Brit. Burmah, 1883, t. I, p. 309, n° 294. — Cotile pa- ludicola subsp. sinensis R. B. Sharpe, Cat. Birds Brit. Museum, 1885, t. X, p. 104. — Cotyle sinensis Oustalet, Cat. Oiseaux, in Henri-Ph. d'Orléans, Autour du Tonkin, 1894, Appendice, p. 6928. (1) Note manuscrite, 62 E. OUSTALET. Nou coca : Con En bién (annam.) [d'après M. G. Tirant]. M. l'abbé A. David, qui a rencontré cette Hirondelle de rivage dans le nord du Chensi, immédiatement après la fonte des neiges, suppose qu’elle doit hiverner dans les parties chaudes du Céleste-Empire. Elle niche probablement dans le nord ou le centre de la Chine, ainsi que dans certaines provinces de l'Inde, et, selon M. E. W. Oates, se rencontre en toutes saisons sur une grande partie de la Birmanie anglaise, où elle commence à creuser l'excavation destinée à recevoir ses œufs dès le mois de novembre. D'après M. le D' Tirant elle est commune sur le bord des grandes rivières de la Basse-Cochinchine, d’où M. le D° Jullien en a rapporté trois individus au Muséum. Une femelle de la même espèce a été tuée par le prince Henri d'Orléans, le 23 février 1892, à Pa-Mou (Tonkin). M. le D°G. Tirant cite encore comme se trouvant en Basse-Cochinchine l'Hirundo javanica (1), que M. R. Germain mentionne également dans ses notes manuscrites, et l’Æ/irundo Tytleri (2) qui, d'après M. E. W. Oates (3) est très commune en hiver dans la Birmanie anglaise, mais je n'ai entre les mains aucun spécimen de l’une ou l’autre de ces espèces venant du Cambodge, du Laos, de l'Annam ou du Tonkin. EURYLAIMIDÉS. 144. PSARISOMUS DALHOUSIZÆ. Eurylaimus Dalhousiæ Jameson, Zdinb.N. Philosoph. Journ., 1835, t. XVII, p. 389. — Psarisomus Dalhousiæ Jerdon, Birds of India, 1862, t. I, p. 236, n° 138; Blyth, Birds Burmah, p. 126 ; Oates, Jandb. Birds Brit. Burmah, 1883, t. I, p. 493, n° 393: J. Gould, Birds of Asia, t. 1, pl. 64; Ph. L. Selater, Cat. Birds Brit. Museum, 1888, t. XIV, p. 458 ; Oustalet, Cat. Oiseaux, in Henri-Ph. d'Orléans, Autour du Tonkin, 1894, Appendice, p. 623. Cette magnifique espèce d'Eurylaime, au plumage teint de couleurs brillantes, est répandue depuis l'Himalaya oriental, à travers le Sikkim, l’Assam, le Cachar, l'Arrakan, le Pégou et le Ténassérim et sans doute (4) Sparrmax, Mus. Carls., 1789, &. IT, pl. 100; R. B. Suarpr, Cat. Birds Brit. Museum, t. X, p. 142. (2) Jerpox, Birds of Indiu, 1846, t. III, Append., p. 870. {irundo rustica, var. Tytleri R. B. Sarre Cat. Birds Brit. Museum, t. X, p. 140. (3) Handb. Birds Brit. Burmah, 1883, t. I, p. 304, n° 288. LES OISEAUX DU CAMBODGE, DU LAOS, ETC. 63 aussi à travers le royaume de Siam, jusque dans le Laos où plusieurs individus mäles et femelles ont été tués par M. le D° Harmand aux environs de Bassac et sur les plateaux des Bolovens, en 1877, et par le prince Henri d'Orléans à Pak-Laï (Laos), le 21 avril 1892. Je ne crois pas, en revanche, que le Psarisomus Dalhousiæ ait été jamais rencontré en Basse-Cochinchine. 145. SERILOPHUS LUNATUS. Eurylaimus luaatus J. Gould, Proceed. Zool. Soc., 1833, p. 133, et Trans. Zool. Soc. Lond., t. 1, p. 176, pl. 35. — Serilophus lunatus Swainson, Class. of Birds, t. Il, p. 262; Oates, Jandb. Birds Brit. Burmah, 1883, t. I, p. 424, n° 394: Ph. L. Selater, Cat. Birds Brit. Museum, 1888, t. XIV, p. 460; Oustalet, Cat. Oiseaux, in Henri-Ph. d'Orléans, Autour du Tonkin, 189%, Appendice, p. 623. Le Sertophus lunatus que l’on considérait jusqu’à ces derniers temps comme une espèce spéciale à la Birmanie anglaise, se trouve aussi au Tonkin où le prince Henri d'Orléans en a tué un individu (mâle) à Lai- Chau, au mois de mars de l’année 1892. 146. CORYDON SUMATRANUS. Coracias sumatranus Raffles, 7Zrans. Linn. Soc., 1822, t. XUI, p. 303. — Eurylaimus corydon Temminck, Planches color., n° 297. — Corydon sumatranus Strickland, Annals Nat. Ilist., 184,t. VI, p. 417: J. Gould, Birds of Asta, &t. I, pl. 61; Oates, Handb. Birds Brit. Burmah, 1883, t. I, p. 430, n° 400; Ph. L. Selater, Cat. Birds Brit. Museum, 1888, t. XIV, p. 466. En dehors des îles de Sumatra et de Bornéo, le Corydon sumatranus, facilement reconnaissable à son bec énorme, avait déjà été rencontré sur divers points de la péninsule malaise, et notamment dans le Ténas- sérim. J'ai maintenant la preuve qu'il s'avance jusque dans le Cambodge, M. le D° Harmand ayant tué, au mois de juillet 1875, un individu de cette espèce auprès des fameuses ruines d’Angkor. Il se trouve probablement aussi dans le royaume de Siam. 147. CYMBORHYNCHUS MACRORHYNCHUS. Todus macrorhynehus Gmelin, Syst. Nat., 1188, t. I, p. 446. — Todus platyrhyn- chus Desmarest, /Zist. nat. des Tangaras, 1805, pl. 72. — Cymborhynchus macro- rhynechus G. R. Gray, Gen. of Birds, 1844-1849, t. I, p. 66; Blyth, Birds Burmah. p. 126; Oates, Zandb. Birds Brit. Burmah, 1883, t. I, p. 428, n° 398; Ph. L. Selater, 64 E. OUSTALET. Cat. Birds Brit. Museum, 1888, t. XIV, p.468. — Cymbirhynchus macrorhynchus G. Tirant, Oiseaux de la Basse-Cochinchine, op. cit., 1879, p. 103, n° 97. Nom Locaz : Con Thay chua la (annam.) [d'après M. G. Tirant|. Outre les îles de Bornéo et de Sumatra, le Cymbirhynchus macro- rhynchus habite la péninsule malaise où il s'avance Jusque dans le Ténassérim, le royaume de Siam etune partie de l’Indo-Chine française. D'après M. le D° Tirant, il est commun en Basse-Cochinchine, où 1l se tient dans les forèts étendues et épaisses, tandis que, selon M. Davison, cité par M. E. W. Oates, dans le Ténassérim il fréquente surtout Îles vergers et les jardins. Tous les exemplaires que j'ai eu sous les yeux viennent de la Cochinchine proprement dite, où ils ont été recueillis par M. R. Germain et par M. le D° Harmand, mais comme un des spécimens envoyés par ce dernier voyageur à été obtenu sur les montagnes de Chaudoc, sur les limites de la Cochinchine et du Cambodge, je suis porté à croire que le Cymbirhynchus macrorhynchus se trouve aussi dans cette dernière contrée, et c'est ce qui m'a fait le comprendre dans ma liste. BRÈVES ou PITTIDÉS. 148. PITTA CYANOPTERA. Turdus moluccensis P. L. S. Muller, Natursyst., Suppl., 1776, p. 1#4. — Pitta cya- noptera Temminck, Planches color., 18923, pl. 218. Brachyurus cyanopterus Blyth, Journ. Asiat. Soc. Bengal, A847, tt. XVI, p.153; D. G. Elliot, Æonog. of the Pittidx, 1863, pl. IV. Pitta moluccensis David et Oustalet, Oiseaux de la Chine, 1877, p. 144, n° 295; G. Tirant, Uiseaux de la Basse-Cochinchine, op. cit., 1879, p. 121, n° 172 ; Oates, Aandb. Birds Brit. Burmah,t. I, p. 415, n° 386. — Pitta cyanoptera Ph. L. Selater, Cat. Birds Brit. Museum, 1877, t. XIV, p. 420. Cette espèce à laquelle il vaut mieux appliquer, comme l’a fait le D' Ph. L. Selater, le nom de Pifta cyanoptera que le nom de Prlta moluc- censis, puisqu'elle ne se trouve pas sur les îles Moluques, habite Bornéo, la péninsule malaise, la Birmanie, le Siam, une partie de lIndo-Chine, et n s'égare parfois dans les provinces méridionales de la Chine et même, a-t-on dit, jusqu’en Corée. D'après le nombre des spécimens qui ont été recueillis parM.R. Germain et par M. Pierre, elle parait être aussicommune r , en Basse-Cochinchine que dans le Pégou, le Ténassérim et l'Arrakan où LES OISEAUX DU CAMBODGE, DU LAOS, ETC. 65 M. Davison et M. E. W. Oates en ont obtenu de nombreux exemplaires. La Pitta cyanoptera existe aussi au Cambodge, car M. le D° Harmand à tué plusieurs individus, soit sur les bords du Mékong (1) au mois de juin de l’année 1876, soit sur les montagnes de Compong-Chenang au mois de Juillet 1875, et où a été recueilli un spécimen de la collection du British Museum ; mais jusqu'ici je n’ai aucun indice de sa présence dans le Laos, lAnnam et le Tonkin. Je dois faire remarquer que deux des Oiseaux remis au Muséum par M. le D° Harmand, et entre autres celui qui vient des montagnes de Compong-Chenang, sont des jeunes qui n’ont pas encore les grandes pennes des ailes complètement développées, ce qui nous indique que les Brèves à ailes bleues se reproduisent dans le Cambodge, sinon en Basse- Cochinchine. 149. PITTA CUCULLATA. Pitta cucullata Hartlaub, Æev. sool., 1843, p. 65; G. Tirant, Oiseaux de la Basse-Co- chinchine, op. cit., 1879, p. 122, n° 174; J. Gould, Birds of Asia,t. V, pl. 82; Oates, Handb. Birds Brit. Burmah, 1883, t. I, p. 414, n° 385; Ph. L. Sclater, Cat. Birds Brit. Museum, 1888, t. XIV, p. 412. — Brachyurus cucullatus Ch. L. Bonaparte, Consp. avium, 1850, t. 1, p. 255 ; D. G. Elliot, Jonogr. of the Pittidæ, 1863, pl. XX VIII. La Pitta cucullata a été signalée sur la presqu’ile malaise, l’Annam, le Sikkim et le Népaul, mais sur divers points de la Birmanie anglaise où elle niche elle n’est probablement pas sédentaire, car M. E. W. Oates et M. Davison ne l’y ont trouvée que d’avril à juillet. D’après M. le D'Tirant, qui en à obtenu des spécimens à Tra-sang et à Déng-lâch, elle doit être rare dans les forêts de la Cochinchine, et, pour ma part, je n’en ai jamais vu que deux individus originaires de l’Indo-Chine, deux Oiseaux adultes remis au Muséum par M. le D° Harmand, en 1877, et ne portant aucune indication précise de la localité. Comme ces Oiseaux se trouvaient avec une série de spécimens venant les uns de la province de Chaudoc, les autres de pays situés plus au nord, je ne puis savoir s'ils ont été tués en Basse- Cochinchine, sur les frontières du Cambodge ou dans le Cambodge mème. (4) Je ne suis pas absolument certain que les individus tués sur les bords du Mékong aient été oblenus dans les limites du Cambodge, peut-être ont-ils été pris un peu plus au sud, dans la partie du fleuve qui traverse la province de Chaudoc. NOUVELLES ARCHIVES DU MusÉuM, 4e série. — V. 9 66 E. OUSTALET. 150. PITTA ELLIOTI. Pitta Ellioti Oustalet, Bull. de la Soc. philomathique de Paris, 1874, 6° série, t. XI, p. 59 et Nouv. Archives du Muséum d'Hist.nat., 1876, t. X, Bull.,p. 101 et pl. Il, et Bull. de la Soc. philomathique de Paris, 1877-1878, 7° série, t. II, p. 206 ; J. Gould, Birds of Asia, t. V, pl. 66; Ph. L. Sclater, Cat. Birds Brit. Museum, 1888, t. XIV, p. 448. — G. Tirant, Oiseaux de la Basse-Cochinchine, op. cit., 1879, p. 122, n° 173. — Bra- chyurus Ellioti J. Gould, Jonogr. of the Pittidæ, 1880, pl. 6. — Eucichla Ellioti Ph. L. Sclater, Cat. Birds Brit. Museum, 1888, t. XIV, p. 448. Cette espèce de Brève, que j'ai signalée en 1874 et dont j'ai donné, en 1876, une description détaillée accompagnée d’une figure de l'adulte, complétée bientôt après par une description du Jeune, n’est encore repré- sentée dans les collections que par deux individus qui tous deux appar- tiennent au Muséum d'Histoire naturelle. J'avais d’abord cru qu'elle était originaire de la Basse-Cochinchine, ce qui m'étonnait un peu, ilest vrai, car, dans ce cas, je ne comprenais pas qu'elle n’eût pas été rencontrée plus tôt par M. R. Germain, M. Pierre, M. le D° Tirant ou M. le D' Jullien qui ont successivement exploré ce pays et qui y ont fait de très nombreuses collections ; mais plus tard j'ai été amené à la conviction qu’elle provenait d’une contrée située plus au nord et probablement du Laos. En effet, M. le D° Harmand a remis, en 1877, au Muséum un second individu de Pitta Elhoti, plus jeune que le premier, et si la localité où a été tué ce deuxième Oiseau n’est pas non plus indiquée exactement, on peut être à peu près certain qu'il vient du Laos, car il se trouvait avec une série de spécimens recueillis aux environs de Bassac et d’Attopeu. En tout cas, l'espèce doit être extrêmement localisée. Elle présente d’autant plus d'intérêt pour le naturaliste qu’elle appartient, comme la Pifta Gurnegi (1) du Ténassérim, à la section des Brèves à plumage rayé transversalement, qui vivent, pour la plupart, dans la presqu'ile de Malacca, à Java, à Sumatra et à Bornéo, et qu'elle se rapproche particulièrement de deux espèces de cette dernière île, les Pitta Baudi et Schwaneri. Sa découverte apporte une preuve à l’appui de l’idée émise par Wallace que la pénin- (1) Pitta Gurneyi HuuE, Stray Feathers, &. LU, p. 296 et pl. HE, et t. VIIL, p. 94 ; J. GouLn, Birds of Asia, €. V, pl. LXXIIL. — Eucichla Gurneyi J. Gouup, Monogr. of Pittidæ, 1880, pl. V ; Oares, Handb. Birds Brit. Burmah, 1883, €. 1, p. #18, n° 389; Pu. L. Scrarer, Cat. Birds Brit. Museum, 1888, t. XIV, p. 448. LES OISEAUX DU CAMBODGE, DU LAOS, ETC. 67 sule malaise, et certainement aussi l'Indo-Chine, formaient jadis avec Sumatra, Bornéo et quelques îles voisines, un vaste continent sur lequel a pris naissance le groupe des Pittidés. La Pitta Ellioti n’est du reste pas le seul Oiseau de l’intérieur de l’Indo-Chine qui se rapproche d’Oiseaux de Bornéo. Le Carpococcyr Renauldi dont j'ai parlé précédemment est exactement dans le même cas. 151. PITTA (HYDRORNIS) ANNAMENSIS (PI. V). Pitta annamensis Oustalet, Bull. du Muséum d'Hist. nat., 1896, n° 7, p. 315. La Pitta annamensis appartient au même groupe de Brèves que la Prfta nipalensis Hodgs. (1) et la ?. Oatesi Hume (2), c’est-à-dire avec sous-genre Hydrorns; mais, comme je l'ai fait remarquer dans la description que j'ai donnée en 1898, elle se distingue de ces deux espèces par ses dimensions et par la coloration du sommet de sa tète et de son croupion qui sont d’un rose-lilas. Du rose vineux s'étend aussi sur sä gorge et passe graduellement au roux vers la poitrine ; les sourcils et les joues sont fauves, le dessous du corps est roux comme chez la Priffa Oatesi, le manteau d’un brun glacé de cendre verte; les ailes ont leurs pennes alaires et caudales d’un brun légèrement glacé de vert sombre; enfin le bec et les pattes sont d’un brun de corne sur le spécimen desséché, mais devaient être d’une teinte rouge différente sur l’Oiseau vivant : cependant les tarses ne paraissent pas avoir été jamais d'une nuance aussi claire que chez l’Aydrornis Oatesi. Les dimensions, comme Je le disais tout à l'heure, ne concordent d’ailleurs absolument ni avec celles de lAydrornis nipalensis, ni avec celles de l’Æ. Oatesi, comme le montre le tableau suivant : (1) Paludicola nipalensis Honcsox, Journ. Asiat. Soc. Bengal, t. VI, p. 103. — Brachyurus nipalensis D. G. Ecuior, Monogr. ofthe Pütidæ, pl. IL. — Hydrornis nipalensis ; Jerbox, Birds of India, 1862, €. I, p. 502, n° 344; Oares, Handb. Biris Brit. Burmuh, 1883, €. 1, p. #12, n° 388. — Pitta {Hydrornis nipalensis Pu. L. Scrarer, Cat. Birds Brit. Museum, 1888, t. XIV, p. #14. (2) Hydrornis Oatesi Hume, Stray Feathers, €. 1, p. #77; Oares, Handb. Birds Brit. Burmah, 1883, t. 1, p. #11, n° 382. — Pifta (Hydrornis) Oatesi Pu. L. Scrater, Caf. Birds Brit. Museum, t. XIV p. #16. 63 E. OUSTALET. LONGUEUR LONGUEUR LONGUEUR LONGUEUR TOTALE. DE L'AILE. DE LA QUEUE. DU TARSE. Pitta({Hydrornis) nipalensis. 0%,232à 0,252 0,117à0%,120 0%,052à0%,067 02,053 — — Oatesi: 02750 02,120 0,068 0,053 — — assamensis. 0%,205 0,193 0,045 0,040 La Pitla annamensis ne peut pas davantage être identifiée à la P#a soror (1) décrite par M. Wardlaw Ramsay d’après un jeune Oiseau, de la collection Tweeddale, indiqué probablement, pour ne pas dire certaine- ment, à tort, comme venant de Saïgon. Ce dernier Oiseau a, en effet, le dessus de la tête vert et la nuque bleue et non pas rose comme chez la Pitta annamensis. La description que j'ai donnée de la Pifta annamensis à été prise d’après une Brève qui ne paraît pas avoir encore complètement revêtu sa livrée d’adulte, et qui a été obtenue par le R. P. Renauld dans la pro- vince de Kuang-tri ou Quang-tri, au nord-ouest de Hué, dans l’Annam. C'est le seul individu de cette espèce que J'ai eu Jusqu'ici sous les veux. TIMÉLIIDÉS. 152. ÆGITHINA TIPHIA. The Green Indian Flycatcher Edwards, at. Hist. Birds, 1743-1751, t. Il, p. 79 et pl. 79. — Le Figuier du Bengale Brisson, Ornith., 1760, €. IT, p. 484. — Motacilla tiphia Linné, Syst. Nat., 1766, t. 1, p. 331. — Le Figuier vert et jaune Buffon, Hist. Nal. Oiseaux. t. V, p. 278. — Jora typhia Sykes, Proceed. Zool. Soc. Lond., 1832, p. 89; Jerdon, Birds of India, 1863, €. IT, p. 103, n° 468; Blyth et Walden, Birds Burmah, p. 137; Anderson, Zoo!. Results Exped. to W. Yunnan, 1878, t. |, Aves, p. 660, n° 169; G. Tirant, Oiseaux de la Basse-Cochinchine, op. cit., 1879, p. 119, n° 461. — Iora zeylonica, Hartlaub, ag. de Zool., 1845, texte de pl. 60; Jerdon, Birds of India, 1863, t. Il, p. 101, n° 467. — Ægithina tiphia R. B. Sharpe, Cat. Birds Brit. Museum, 1881, t. VI, p. 7; Oates, Handb. Birds Brit. Burmah, 1883, t. I, p. 202, n° 198: Oustalet, Cat. Oiseaux, in Henri-Ph. d'Orléans, Autour du Tonkin, 1894, Appendice, p. 626. Nou coca: Con chim Nqhé (annam.) [d'après M. G. Tirant. Cette espèce à livrée verte et Jaune, variée de noir, surtout chez les mâles, paraît être très commune et sédentaire en Basse-Cochinchine, où (4) Pitta (Hydrornis) soror WanrpLaw Ramsay, Ibis, 1881, n° 496; Pn. L. Scrarer, Cat. Birds Brit. Museum, 1888, t. XIV, p. #15. LES OISEAUX DU CAMBODGE, DU LAOS, ETC. 69 M. R. Germain et M. le D° Harmand ont recueilli une nombreuse série d'individus, tués à diverses époques de l’année, et même des nids (1), soit aux environs de Saïgon, soit dans les montagnes de la province de Chaudoc. Elle n’est pas rare non plus dans le Cambodge et dans le Laos où d’autres spécimens ont été obtenus par M. le D° Harmand dans le pays de Kouys et aux environs de Bassac, dans le Tonkin où plusieurs individus mâles et femelles ont été tués le 3 mars et le 5 avril 1892 à Lai- Chau et à Luang-Prabang par le prince Henri d'Orléans et dans l'Annam où à été pris, à Vinh-Phuoc, un autre exemplaire donné au Muséum en 1890 par M. le capitaine Noël. L’'Æqithina liphia est très répandue aussi dans le Siam, dans la Haute- Birmanie, l’Arrakan, le Pégou, le Ténassérim et le reste de la péninsule malaise, dans toute la péninsule indienne et sur l’île de Ceylan, et est représentée sur les îles de la Sonde et aux Philippines par des races particulières. 153. ÆGITHINA PHILIPI. Ægithina Philipi Oustalet, Nouvelles Archives du Muséum d'Hist. nat., I886, 2° série, PNR asc tp 2289; nu8; Nom LocaL : Con chim chien chim (annam.) [d’après M. Philip|. Le Muséum d'Histoire naturelle ne possède toujours qu’un seul et unique individu de cette espèce, celui qui a servi de type à la description que J'ai donnée en 1886 et que je crois inutile de reproduire ici. Je me bornerai à quelques observations que me suggère un nouvel examen de l’Oiseau. Je dirai tout d’abord qu’il ne faut peut-être pas attacher trop d'importance à la coloration grise qui, comme je l’ai indiqué, s'étend sur la tête, la nuque et la gorge; car il est possible que cette coloration ait élé appelée à disparaitre chez l'Oiseau en plumage de noces. Ce qui tendrait à le faire supposer, c’est que la teinte grise n’est pas uniforme, elle est recoupée d’un côté, sur une des joues, par une plaque jaune- citron dont on n’aperçoit qu'un très léger vestige de l’autre côté, au-dessus de l’œil. D'autre part. cette mème teinte grise descend plus bas à droite (1) D'après une note manuscrite de M. B. GEruaux, les nids d'Ægithina tiphia, en forme de coupe, sont placés sur es Palétuviers, au bord des cours d'eau. 10 E. OUSTALET. qu’à gauche, où remonte davantage la teinte jaune de l'abdomen. Cepen- dant je ne sache pas que l’on ait constaté jusqu'ici chez les Ægithina un premier plumage gris qui, par un phénomène de métachromatisme, passerait au costume vert et jaune de l'adulte. Par leur mode de coloration et surtout par la présence de deux bandes transversales blanches, les ailes de l’Ægithina Philipi ressemblent beaucoup à celles de l'Ægithina fiphia, et la queue, dont les deux pennes médianes sont déjà en grande partie noires, serait devenue entiè- rement de cette couleur, comme chezles mâles de l’Ægithina tipha, mais les proportions des pennes alaires et caudales ne sont pas exactement les mêmes que dans cette espèce. Enfin comme je l'ai indiqué, et c'est là un caractère important, le bec, sans être aussi robuste que chez les Ætho- rhynchus, est plus fort et plus large à la base que chez les Æyithina. Je crois donc devoir maintenir, comme espèce distincte, l’Ægithina Philipi qui, jusqu'à présent, parait être confinée dans l’Annam, où M. Philip a tué, le 25 avril 1883, l'individu dont il a donné la dépouille au Muséum. 154. ÆTHORHYNCHUS XANTHOTIS, Æthorhynchus xanthotis R. B. Sharpe, Cat. Birds Brit. Museum, 1881, t. VI, p. 15; Oustalet, Nouvelles Archives du Muséum d'Hist. nat., 1886, 2 série, t. VIII, 2° fasc., p. 287: A cette espèce que mon ami R. B. Sharpe à fait connaître d’après un individu femelle rapporté du Cambodge par le voyageur Mouhot et faisant actuellement partie des collections du British Museum, je crois devoir rapporter, comme je l’ai dit incidemment dans ma description de l'Ægi- thina Plulipi, un Oiseau tué par M. le D' Harmand sur les montagnes de la province de Chaudoc, en 1897. Cet Oiseau a, en effet, la livrée que Sharpe a décrite chez l'Æthorhyn- chus xanthotis et qui, il ne faut pas l’oublier, est le costume d’une femelle ; toutefois, comme ses dimensions concordent avec celles d'un mâle d'Æthorhynchus Lafresnayi venant de Malacca, je me demande si l'examen d’une série de spécimens d’âges et de sexes différents n’amè- nera pas les naturalistes à reconnaitre l'identité des deux espèces. Il ne LES OISEAUX DU CAMBODGE, DU LAOS, ETC. TA serait, du reste, pas étonnant que l’Æfhorhynchus Lafresnayi(Â), qui a été observé dans le Ténassérim et dans l’Arrakan pénétrât dans le Cambodge et la partie occidentale de la Cochinchine. Peut-être trouvera-t-on aussi quelque jour dans le Laos ou le Cam- bodge l’Ægithina viridissima (2), que M. le D'G. Tirant dit avoirrencontrée fréquémment en Basse-Cochinchine (3), mais qui, je dois le faire remar- quer, n’est point représentée dans les très nombreuses collections d'Oiseaux de cette dernière contrée que j'ai eues entre les mains. 155. CHLOROPSIS HARDWICKI. Chloropsis Hardwickii Jardine et Selby, Z/7. Ornith., 1825-1843, &. II, Append., p. 1: R. B. Sharpe, Cat. Birds Brit. Museum, 1881, t. VI, p. 18; Oates, Æandb. Birds Brit. Burmah, 1883, t. I, p. 206, n° 201. — Phyllornis Hardwickii Blyth, Journ. Asiat. Soc. Bengal, t. XIII, p. 392; Jerdon, Birds of India, 1863, t. II, p. 100, n° 466; J. Gould, Birds of Asia, part. XIIT, pl. — Chloropsis Hardwicki Oustalet, Cat. Oiseaux, in Henri-Ph. d'Orléans, Autour du Tonkin, 1894, Appendice, p. 695, et Bull. du Muséum d'Hist. nat., 1898, n° 1, p. 14, n° 29. Le Chloropsis Hardwicki, qui est très répandu dans l'Himalaya, à une altitude de 700 à 1 400 mètres, a été rencontré, à la même altitude, sur les monts Kareen ou Carin, dans la Birmanie anglaise, par M. le capitaine Wardlaw Ramsay. Il a été obtenu également sur les monts Moolevit, dans le Ténassérim, par M. Davison, et sur les hauteurs de l’Arrakan et de PAnnam par d’autres voyageurs anglais. C’est donc plutôt une espèce montagnarde qu'une espèce de plaine, et il est à noter qu’elle a été également trouvée par le prince Henri d'Orléans dans une région très accidentée du Tonkin, à Ban-Maï, et dans d’autres localités situées sur les bords de la rivière Noire, du 10 au 19 février 1892. Un exemplaire de Chloropsis Hardhwichki a été pris aussi aux environs de Luang-Prabang (Laos) à la fin de mars 1897 par M. le marquis de Barthélemy, qui a vu fréquemment des Oiseaux de cette espèce sur les hautes branches des arbres, entre Vinh (Annam) et Savounakek (Laos). (1) lora Lafresnayi G. Hartraus, Rev. zool., 1844, p. 401, et Mag. de Zool., 1845, Oiseaux, pl. 60. — Æthorhynchus Lafresnayi R. B. Suarre, Cut. Birds Brit. Museum, 1881, t. VI, p. 14; Oates, Handb. Bèrds Brit. Burmah, 1883, €. 1, p. 204, n° 199. . (2) lora viridissima (Temminck) Cu.-L. Bonaparte, Consp. Avium, 1850, €. I, p.307; R. B. Sarre, Cat. Birds Brit. Museum, 1881, €. VI, p. 6. (3) Oiseaux de la Basse-Cochinchine, op. cit., 4879, p. 119, n° 162. 72 E. OUSTALET. 156. CHLOROPSIS AURIFRONS. Phyllornis aurifrons Temminck, Planches coloriées, 1820-1839, n° 484, fig. 1 ; Jerdon, Birds of India, 1863, t. Il, p. 99, n° 465; Anderson, Zoo!. Results Exped. to W. Yunnan, 1878, t. I, Aves, p. 660, n° 168 ; G. Tirant, Oiseaux de la Basse-Cochinchine, op. cit., 1879, p. 118, n° 158. — Chloropsis aurifrons R. B. Sharpe, Cat. Birds Brit. Museum, 1881, t. VI, p. 20; Oates, Zandb. Birds Brit. Burmah, 1883, t. I, p. 205, n° 200; Oustalet, Cat. Oiseaux, in Henri-Ph. d'Orléans, Autour du Tonkin, 1894, Appendice, p. 622, et Bull. du Muséum d'Hist. nat., 1898, n° 1, p. 14, n° 31. Cette espèce qui, d’après M. le D° G. Tirant, est commune dans les forêts du nord de la Cochinchine et dont le Muséum possède trois individus pris aux environs de Saïgon et sur d’autres points de la Cochinchine par M. R. Germain et M. le D' Jullien, et dans la province de Chaudoc par M. le D° Harmand, se trouve aussi dans le Laos, où M. Harmand en a tué également un individu sur le plateau d’Attopeu, en 1877, et où, à une date plus récente, d’autres spécimens ont été obtenus par le prince Henri d'Orléans le 2 avril 1892, aux environs de Luang-Prabang, et en 1897, dans la même localité et sur les bords de la Nam-Mô ou Nam-Ou par M. le marquis de Barthélemy. Le Phyllonms aurifrons a été signalé aussi dans le Bengale, le Népaul, le Sikkim, l’Arrakan, le Ténassérim et la Haute-Birmanie par M. R. B. Sharpe et par M. E. W. Oates, d’après les observations de Davison, d’Anderson et des capitaines Bingham et Wardlaw Ramsay. 157. CHLOROPSIS CHLOROCEPHALA. Phyllornis chlorocephalus Walden, Ann. Nat. Hist., 1871, 4 série, €. VII, p. 2 ; Blyth et Walden, Birds Burmah, p.137; G. Tirant, Oiseaux de la Basse-Cochinchine, op. cil., 1879, p. 118, n° 160. — Chloropsis chlorocephala R. B. Sharpe, Cat. Birds Brit. Museum, 1881, t. VI, p. 28; Oates, Æandb. Birds Brit. Burmah, 1883, &. I, p. 208, n° 203 ; Oustalet, Bull. du Muséum d'Hist. nat., 1898, n° 1, p. 14, n° 30. Cinq individus de CAloropsis à tète verte ont été tués, en 1876, sur l’île Phu-Quoc par M. le D'Harmand qui a obtenu d’autres exemplaires de la même espèce, au mois d'octobre 1875, dans les forêts des bords du Mékong, au Cambodge et aux environs de Melou-Prey (Laos) au mois de janvier 1876. D'autres individus, au nombre de huit, ont été tués les 12, 13, 16, 17 et 20 février et le 3 mars 1892 à Van-Bou, Muong-Chum, LES OISEAUX DU CAMBODGE, DU LAOS, ETC. 13 Nam-Xong et Lai-Chau (Tonkin) par le prince Henri d'Orléans et sur les bords de la Nam-Mô au mois de février 1897. Enfin M. le D° G. Tirant dit avoir rencontré à Tay-Ninh (Basse-Cochinchine) des CAloropsis de cette même espèce qui, par conséquent, parait être ayssi répandue dans l’Indo- Chine française que dans l’Indo-Chine anglaise où, d’après M.E. W.Oates, elle fréquente, dans le Pégou, les forêts d’arbres verts, et remonte sur les monts Karennee jusqu’à 500 mètres d’altitude. D’après M. le marquis de Barthélemy, les CAloropsis à tête verte vivent en bandes et ont les mœurs des Mésanges. Pendant la journée ils se tiennent au sommet des arbres et vers ie soir ils descendent sur les branches basses et sur les arbrisseaux, au bord des fleuves. M. le D'G. Tirant rapporte qu'ilatrouvéàTay-Ninh (Basse-Cochinchine) des spécimens de CAloropsis chlorocephala et de Ch. icterocephala (1) et des exemplaires intermédiaires. J’ai remarqué, de mon côté, que parmi les sujets de la Basse-Cochinchine, du Cambodge et du Tonkin, auxquels j'ai fait allusion tout à l'heure, 1l y en avait chez lesquels le front, le ventre et la nuque étaient presque aussi fortement teintés de jaune d’or que chez des ChAloropsis icterocephala Ejpiques de Malacca, desquels ils auraient pu peut-être être aussi convenablement rapprochés que des Chloropsis chlorocephala de la Birmanie anglaise (2). Je me demande même si les deux espèces sont aussi distinctes que le pensait lord Walden (depuis marquis de Tweeddale). 158. HYPSIPETES CONCOLOR. Hypsipetes concolor Blyth, Journ. Asiat. Soc. Bengal, &. XVIII, p. 816; Blyth et Walden, Birds Burmah, p. 132; R. B. Sharpe, Cat. Birds Brit. Museum, 1881, t. VI, p.98, Oates, Zandb. Birds Brit. Burmah, 1883, t. I, p. 174, n° 166. — Hypsipetes yunnamensis Anderson, Proceed. Zool. Soc. Lond., 1871, p. 213; David et Oustalet, Oiseaux de la Chine, 1877, p. 137, n° 212; Anderson, Zoo!. Results Exped. to W. Yunnan, 1878, t. I, Aves, p. 656, n° 161 et pl. 50. — Hypsipetes concolor Oustalet, Cat. Oiseaux, in Henri-Ph. d'Orléans, Autour du Tonkin, 1894, A ppendice, p. 626. (1) Verdin ictérocéphale Temminck, Planches color., n° 512, fig. 2. — Phyllornis ictcrocephalus LEssox, Rev. z00l., 1840, p. 164. — Chloropsis icterocephala R. B. Suarpe, Cat. Birds Brit. Museum, 1881, t. VI, p. 30. (2) C'est au Chloropsis chlorocephala que R. B.SuarpE a rapporté un mâle et une femelle obtenus aux environs de Saïgon par M. PrERRE qui a remis au Muséum d'Histoire naturelle deux autres spécimens de même provenance. NOUVELLES ARCHIVES DU MuséuM, 4° série. — V. 10 74 E. OUSTALET. A l’époque où M. Oates écrivait son beau livre sur les Oiseaux de la Birmanie britannique, l’Aypsipetes concolor n'avait été rencontré que dans ce pays et dans le Yunnam occidental; mais depuis lors le Muséum a reçu du prince Henri d'Orléans trois individus de cette espèce, tués le 16 et le 19 février 1892 à Muong-Chum et à Ban-Maï (Tonkin). Il faut donc étendre du côté du nord-est l’aire d'habitat de l’Aypsipetes concolor qui n’a Jamais été observé jusqu'ici dans le centre et le sud de l’Indo-Chine française. 159. HEMIXUS DAVISONI. Hemixus Davisoni Hume, Stray Feathers, 1877, p. 111 ; Hume et Davison, Stray Feathers, 1878, p. 299; Hume, Stray Feathers, 1879, p. 98; R. B. Sharpe, Cat. Birds Brit. Museum, 1881, t. VI, p. 51; Oates, Handb. Birds Brit. Burmah, 1883, t. I, p. 176, n° 169. Je crois pouvoir rapporter à cette espèce un Timéliidé qui a été tué, en 1877, par M. le D° Harmand sur le plateau des Bolovens (Laos), et auquel convient assez bien la description donnée par MM. Hume, Davison et R. B. Sharpe ; mais, pour être complètement fixé à cet égard, il faudrait comparer l'Oiseau du Laos au type de l'espèce, obtenu par M. Davison à Thoungya Saka, dans le centre du Ténassérim, ou tout au moins à des exemplaires semblables à ce type et de même provenance. Malheureusement l’Hemirus Davisoni est encore très rare dans la collec- tion ; Jusqu'à ces dernières années il n’en existait pas même de spécimen au British Museum, et M. Oates, comme le D° Sharpe, avait dû se borner à reproduire les descriptions de Hume et de Davison. Deux autres espèces d’AHemirus, V'Hemixus Hiüldebrandti Hume (1), que je ne connais également que par les descriptions de MM. Sharpe et Oates, et l’Æ. flavala Hodgson (2), dont le Muséum d'Histoire naturelle possède, en revanche, plusieurs exemplaires, pourront aussi être (4) Hume, Srray FEatnErs, 1874, p. 508 ; Wazpex, in BLyru, Birds Burmah, p. 133; R. B. SHaRpE, Cat. Birds Brit. Museum, 1881, t. VI, p. 50; Oares, Hundb. Birds Brit. Burmah, 1883, t. 1, p. 176, n° 168 (H. Hildebrandi); T. Sazvanorr, Viaggio di L. Fea in Birmania, Uc-elli raccolti nei monti Carin, Ann. Mus. Civic. di Storin Naturale di Genova, 2° série, t. VII, 1889, p. 32, n° 78. (2) Honçsow, Icon. ined. in Brit. Museum, Passeres, pl. 190 et 191, fig. 2; Jerpow, Birds of India, 1863, t. IT, p. 80, n° 448 ; Buyrn, Birds Burmah, p. 133; Anpersow, Zool. Results Exped. to W. Yunnan, 1878, . I; Aves, p. 657, n° 162; R. B. Snarre, Cat. Birds Brit. Museum, 1881, t. VI, p. #9; Oates, Handb. Birds Brit. Burmuh, 1883, t. I, p. 175, n° 167. LES OISEAUX DU CAMBODGE, DU LAOS, ETC. 75 rencontrés quelque jour dans le centre ou le sud de l’Indo-Chine fran- çaise. La première, en effet, a été découverte dans le nord du Ténas- sérim et la seconde, plus largement répandue, s’avance du Népaul, de Boutan et de l’Assam jusque dans la Birmanie anglaise. Mais je ne crois pas qu'aucune de ces espèces descende jusque dans la Basse-Cochinchine où M. le D° Gilbert Tirant signale la présence d’un autre Timéliidé du même genre, l’Aemirus malaccensis (1) qu'il appelle Æypsipetes malac- censis, et dont il n’a vu qu'un seul exemplaire aux environs de Tay-ninh. 160. CRINIGER GUTTURALIS. Trichophorus gutturalis Ch.-L: Bonaparte, Consp. Avium, 1850, t. I, p. 262 (ex Müller ms.). — Criniger gutturalis Ph. L. Sclater, ?roceed. Zoo!. Soc. Lond., 1863, p. 216; R. B. Sharpe, Cat. Birds Brit. Museum, 1881, t. VI, p. 80: Oates, Zandb. Birds Brit. Burmah, 1883, t. I, p. 185, n° 179. Un Timéliidé tué par M. le D° Harmand, en 1876, dans le pays des Kouys (Laos), me parait devoir être attribué au Criniger quituralis Bp., espèce qui n’habite pas seulement les forêts des îles de Sumatra, de Bornéo et de la presqu'ile de Malacca, mais qui remonte dans le Ténassérim Jusqu'à la hauteur de Mergui, et qui est même répandu dans cette dernière contrée, où toutefois il reste cantonné également dans les bois d'arbres verts. Il n’est donc pas étonnant de le voir s’avancer, à travers le Siam, jusque dans le Laos. L'Oiseau obtenu par M. Harmand correspond bien, par ses dimensions et les couleurs de son plumage, à la description donnée par Sharpe du Criniger gutturalis ; mais il a les parties inférieures du corps plus fortement lavées de jaune que deux individus du Ténassérim et de Bornéo qui font partie des collections du Muséum, et qui ont la poitrine et l’abdomen de la teinte indiquée par M. E. W. Oates, c’est-à-dire d’un fauve brunâtre. ürant au gris sur le milieu du ventre. Ces différences de coloration dépendent probablement de la saison. (1) Hypsipetes maluccensis BLyrm, Journ. Asiat. Soc. Bengal, L. XIV, p. 574; et t. XV, p. 51. — Hemizus malaccensis R. B. Suarre, Cat. Birds Brit. Museum, 1881. €. VI, p. 32; Oares, Handb. Birds Brit. Burmah, 1883, t. I, p. 177, n° 170. E. OUSTALET. 1 (er) 161. CRINIGER HENRICI. Criniger sp. Oustalet, Cat. Oiseaux, in Henri-Ph. d'Orléans, Autour du Tonkin, 1894, Appendice, p. 626 et 627. — Criniger Henrici Oustalet, Bull. du Muséum d'Hist. nat., 1896, p. 183 et 1898, p. 15, n° 33. Cette espèce, que j'ai décrite en 1896, remplace dans le Tonkin et le sud du Yunnan le Criniger qutturalis, dont il se distingue par sa taille plus forte, par les proportions différentes de ses grandes pennes alaires et par la teinte des parties inférieures de son corps, qui est irrégulièrement nuancé de gris olivâtre et de jaune et qui passe au roux pâle sur les sous-caudales. La longueur totale du Criniger Henrici est de 0",250 environ ; Paile mesure 0”,100 à 0,115; la queue 0",110; le bec (culmen) 0",018; le tarse 0",021. J'ai eu entre les mains un assez grand nombre d'individus mâles et femelles de cette espèce. Les premiers ont été tués par le prince Henri d'Orléans d’abord à Nam-Xong, à Ban-Maï£t à Hat-Hoa (Tonkin), les 17, 19 et 25 février 1892, ensuite entre Manhao ou Mang-hao et Se-Mao (Yunnan), sur les bords de la rivière Noire, le 25 mars 1895; les autres ont été obtenus en 1897 par M. le marquis de Barthélemy dans la région de Xieng-Khouang (Laos), habitée par les Méos, à 1 500 mètres d'altitude. Le Criniger Henrici parait donc être commun dans le nord de lIndo-Chine française et dans la partie adjacente du Yunnan, mais il ne descend probablement pas dans le Bas-Laos et le Cambodge et manque à plus forte raison dans la Basse-Cochinchine. 162. CRINIGER PROPINQUUS 0. sp. Sous ce nom, je propose de désigner une autre espèce de Criniger qui a des affinités avec la précédente, mais qui en diffère: 1° par sa taille beaucoup plus faible ; 2 par la teinte vert-olive nuancée de Jaunâtre qui s'étend sur les parties inférieures de son corps, et remonte en s’éclair- cissant légèrement jusque sous le menton, de telle façon que la gorge n'est pas blanche comme chez le Criniger gutturalis etchez le €. Henrici. Les sous-caudales sont du reste lavées de roux, la queue est brune, le LES OISEAUX DU CAMBODGE, DU LAOS, ETC. 11 dos d’un brun verdâtre et les ailes offrent la même couleur que le dos, avec des bordures d’une teinte saumonée sur la marge interne des rémiges, comme chez le Criniger Henrici. Je n’ai malheureusement sous les yeux qu’un seul spécimen de cette forme que je crois nouvelle, un mâle tué le 23 février 1892 à Pa-Mou (Tonkin) par le prince Henri d'Orléans. 163. PYCNONOTUS ATRICAPILLUS. Le Gobe-Mouche à tête noire de la Chine Sonnerat, Voyage aux Indes orient., 1782, t. II, p. 197. — Muscicapa atricapilla Vieillot, Vouv. Dict. d'Hist. nat. & XXI, p. 489. — Haematornis chrysorrhoides De Lafresnaye, Æev. sool., 1845, p. 367. — Ixus chrysorrhoides Swinhoe, Proceed. Zool. Soc. Lond., 1863, p. 278, et 1871, p. 370; David et Oustalet, Oiseaux de la Chine, 1877, p. 142, n° 220 et pl. 46. Pycnonotus atricapillus Walden, in Blyth, Birds Burmah, p. 136; R. B. Sharpe, Cat. Birds Brit. Museum, 1881, t. VI, p. 127; Oates, Æandb. Birds Brit. Burmah, 1883, t. I, p. 190, n° 184; Oustalet, Cat. Oiseaux, in Henri-Ph. d'Orléans, Autour du Tonkin, 189%, Appendice, p. 626. Le Pycnonotus où Boulboul à tête noire, qui est très répandu dans la Chine méridionale et dans les parties montagneuses et boisées du Ténas- sérim, au nord du 13° degré de latitude, se rencontre aussi au Tonkin où le prince Henri d'Orléans en a tué un individu à Cho-Bo, sur la rivière Noire, le 26 janvier 1892. 164. PXCNONOTUS GERMAINI. Ixus Germaini Oustalet, Bull. de la Soc. philomathique, 1877-1878, T° série, €. IT, p. d4; G. Tirant, Oiseaux de la Basse-Cochinchine, op. cit., 1879, p. 120, n° 166. — Pycnonotus Germaini R. B. Sharpe, Cat. Birds Brit. Museum, 1881, €. VI, p. 138. Le Muséum d'Histoire naturelle a reçu un assez grand nombre d’indi- vidus, de sexes différents, de cette espèce que j'ai fait connaître il y a plus de vingt-cinq ans et qui n’est pas spéciale aux montagnes du Laos, comme le dit Sharpe, mais qui se trouve aussi communément en Basse- Cochinchine, où elle se reproduit. M. R. Germain a recueilli, en effet, dans cette dernière contrée, en 1864 et 1866, des mâles et des femelles en plumage de noces et des œufs du ?ycnonotus qui porte son nom, et, à une date plus récente, en 1876 et 1877, M. le D° Harmand a recueilli à 78 E. OUSTALET. Khong, dans le pays des Kouys, dans la province de Koukhône (Laos) et à Sambôr (Cambodge) d’autres exemplaires (1) semblables aux précédents et offrant également, par conséquent, des différences notables avec Îles Timéliidés de Java connus sous le nom de Pycnonotus aurigaster (2). Ces différences résident : {°dans la coloration du manteau qui est plus uniforme dans l’espèce indo-chinoise que dans l’espèce javanaise, par suite de la disparition presque complète, au moins chez l'adulte, des taches noires qui chez le P. aurigaster occupent le centre des plumes dorsales ; 2° dans l'étendue de la tache noire qui occupe le menton et la partie inférieure des joues, cette tache étant plus réduite chez le P. Germaint que chez le P. aurigaster ; 3° dans la nuance des sous-caudales, jaune-citron chez le P. Germaini, jaune-orange chez le P. aurigaster ; 4 dans les dimensions, constamment plus faibles dans la première espèce que dans la dernière. En effet, tandis que chez un spécimen de P. aurigaster que j'ai sous les yeux, la longueur totale est de 0”,230 (ou 8 pouces), la longueur de l'aile et celle de la queue de 0°,090 (3 pouces 1/2), celle du bee (culmen) de 9",018 et celle du tarse de 0°,020 ; chez les ?. Germaini, la longueur du corps est, en moyenne, de 0",180, la longueur de l'aile et celle de la queue de 0",085, celle du bec de 0",015 et celle du tarse de 0",017. Le Pycnonotus Germaini se distingue facilement aussi du ?. ranthor- rhous (3) qui a la gorge blanche, sans tache noire surle menton, et les sous-caudales d’un jaune intense tirant à l’orangé ; mais il peut être considéré comme le représentant, dans l’Indo-Chine française, de cette dernière espèce qui vit sur les montagnes de la Chine méridionale et occidentale et sur les hauteurs qui séparent le Yunnan de la Birmanie. 165. PYCNONOTUS FINLAYSONI. Pycnonotus Finlaysoni Horsf. ms., Strickland, Ann. Nat. Hist., 1844, t. XIII, p. 411. — Ixus Finlaysoni Blyth et Walden, Birds Burmah, p. 134; G. Tirant, Oiseaux de (1) D'après M. G. Tiranr, le Dr Morice aurait tué également un Pycnonotus Germaini, à Qui-nhon dans l’Annam. (2) Le Cudor LEvaicranT, Oiseaux d'Afrique, 1799-1808, t. IL, p. 46 et pl. 107, fig. 2. — Turdus auri- gaster Vieitior, Nouv. Dict. d'hist. nat , €. XX, p. 258. — Pycnonotus aurigasler Gray, Gen. of Birds, 1844-1849, t. T, p. 237 ; R. B. Suarre, Cat. Büds Brit. Museum, 1881, t. VI, p: 137. (3) ANDERsON, Proc. As. Soc. Beng., 1869, p. 265, et Proceed. Zool. Soc. Lond., 1871, p. 214; Bcyru et WaLpEN, Birds Burmah, p. 135, note ; AxpersoN, Zool. Results Exped. to W. Yunnan, 1878, t. | ; Aves, p. 658, n° 165 et pl. 51. LES OISEAUX DU CAMBODGE, DU LAOS, ETC. 19 la Basse-Cochinchine, op. cit., 1879, p. 121, n° 169. — Pycnonotus Finlaysoni R. B. Sharpe, Cat. Birds Brit. Museum, 1881, t. VI, p. 144; Oates, Handb. Birds Brit. Burmah, 1883, t. I, p. 193, n° 188. Ce Boulboul, facilement reconnaissable à la teinte jaune d'or qui couvre ses plumes sous-caudales, borde ses ailes et colore le milieu des plumes de sa gorge, de ses joues et de son front, est très commun en Basse-Cochinchine où M. R. Germain et M. le D° Harmand ont recueilli de nombreux exemplaires, tant sur le continent que sur les îles de Phu- Quoc et de Poulo-Condore et où, d’après M. R. Germain, il niche au mois de mai. Il a été rencontré également à Seng-treng (Laos) par M. le D° Harmand en décembre 1875, et sur les bords de la Nam-Mô, ainsi qu'à Luang-Prabang, le 31 mars et le 4 avril 1872, par le prince Henri d'Orléans qui a remis au Muséum plusieurs exemplaires de Pycenonotus Finlaysoni. Les dates auxquelles ces Oiseaux ont été tués indiquent que l’espèce doit se reproduire dans le centre comme dans le sud de l’Indo- Chine. Le Pycnonotus Finlaysont avait été rencontré d’abord dans le Siam et ensuite dans le sud de la péninsule malaise, dans le Ténassérim et dans la partie du Pégou située à l’est de la rivière Sittang. Nous pouvons désor- mais reculer beaucoup du côté du nord-est les limites de son aire d'habitat. 166. PYCNONOTUS HAINANUS. Ixus hainanus Swinhoe, Zbis, 1870, p. 253, et Procceed. Zool. Soc. Lond., 1871, p. 369: David et Oustalet, Oiseaux de la Chine, 1877, p. AA, n° 218. — Pycnonotus hai- nanus R. B. Sharpe, Cat. Birds Brit. Museum, 1881, t. VI, p. 150; Oustalet, Cat. Oiseaux, in Henri-Ph. d'Orléans, Autour du Tonkin, 1894, Appendice, p. 626. Le Pycenonotus hainanus qui a été décrit d’après des exemplaires provenant des îles chinoises de Haiïinan et de Naochow, a été retrouvé plus tard dans le royaume de Siam par M. Finlayson, et plus récemment au Tonkin par le prince Henri d'Orléans, qui a tué les 25, 28 et 31 jan- vier 1892 trois individus de cette espèce à Cho-Bo. Déjà, en 1887, le Muséum avait recu de M. le professeur Heckel un exemplaire de P. hainanus provenant des bords de la haie d’Along (Tonkin), et quoique Je n’aie pas encore eu entre les mains de spécimens venant du Laos ou 80 E. OUSTALET. du Cambodge, je crois que l’on peut considérer désormais comme exacte l'hypothèse émise par le D°R. B. Sharpe qui supposait que l’aire d'habitat de cette espèce devait se prolonger des îles de la Chine méri- dionale au Siam à travers l’Indo-Chine française ; mais du côté de l’ouest, le Pycnonctus hainanus ne doit pas s’avancer jusqu’en Birmanie. Du côté de l’est, d'autre part, 1l est remplacé par une espèce voisine, à nuque blanche, le Pycnonotus sinensis (1) qui habite l’île de Formose et la Chine méridionale. 167. OTOCOMPSA JOCOSA. Le petit Merle huppé de la Chine Brisson, Ornithologie, 1760, t. IT, p.255 et pl. XXI, fig. 2. — Lanius jocosus Linné, Sysf. Nat., 1766, €. I, p. 138. — Ixus jocosus David et Oustalet, Oiseaux de la Chine, 1877, p. 142, n° 221; G. Tirant, Oiseaux de la Basse-Cochinchine, op. cit., 1879, p. 120, n° 165. — Otocompsa monticola, Blyth et Walden, Birds Burmah, p. 135. — Otocompsa emeria Anderson, Zoo!. Results Exped.to W. Yunnan, 1878, t. I, Aves, p. 657, n° 163 (nec Linné). — Otocompsa jocosa R. B. Sharpe, Cat. Birds Brit. Museum, 1881, t. VI, p. 157; Oates, Jandb. Birds Brit. Burmah, 1883, t. I, p. 198, n° 194; Oustalet, Nouv. Arch. du Muséum d'Hist. nat., 1886, 2° série, t. VIII, 2° fasc., p. 283, n° 17; Cat. Oiseaux, in Henri- Ph. d'Orléans, Autour du Tonkin, 1894, A ppendice, p. 626, et Bull. du Muséum d'Hist. nat., 1898, n° À, p. 16, n° 32. Noms Locaux : Con chim mao (annam.) [d’après M. le D° Philip}; Con choc mûo ou Châc mûo (annam.) et Saf Dal ambok (cambodg.) [d’après M. le D' Tirant]. L'Otocompsa jocosa où Boulboul à oreilles rouges, est très répandu en Basse-Cochinchine, dans les régions boisées, et M. R. Germain en a envoyé plusieurs spécimens au Muséum provenant surtout de la province de Baria. L'espèce peut être également commune dans le Laos, où M. le D° Harmand a tué plusieurs individus, en 1877, à Attopeu, sur le plateau des Bolovens et sur les bords du Sé-Kong, dans l’Annam où M. le D° Philip en a obtenu deux spécimens à Vinh-Phuoc et au Tonkin où le prince Henri d'Orléans a recueilli deux autres exemplaires à Cho-Bo et Cao-Phong sur les bords de la rivière Noire, le 23 et le 26 janvier 1892. (1) Le Gobe-Mouches verdätre de la Chine SonxEraT, Voy. «uæ Indes orient., 1782, L. IL, p. 197. — Turdus occipitalis LEersox, Traité d'Ornith., 1831, p. #10; Eynoux et Gervais, Voy. de la Fevosite, Zool., p.36 et pl. 14. — Ixus sinensis Cu.-L. Bonaparte, Consp. Avium, 1850, €. [, p. 266; Davin et OusraLer, Oiseaux de la Chine, A8TT, p. 140, n° 217. — Pycnonotus sinensis R. B. SnarPe, Cat. Birds Brit. Museum, 1881, t. VI, p. 149. LES OISEAUX DU CAMBODGE, DU LAOS, ETC. 81 De son côté, M.le marquis de Barthélemy a observé fréquemment l’Of0- compsa jocosa sur les bords de la Nam-Mô et aux environs de Luang- Prabang (Laos septentrional), où il a tué, à la fin de mars 1897, deux individus qu'il a remis au Muséum. L'Ofocompsa jocosa se rencontre aussi communément, en toutes saisons, dans la Chine méridionale, dans la Birmanie anglaise, sur une grande partie de la péninsule malaise et dansl’Inde septentrionale, et doit, par conséquent, étendre son aire d'habitat depuis la région hima- layenne, à travers l’Indo-Chine, y compris le Siam, jusque dans le sud du Céleste-Empire. 168. OTOCOMPSA FLAVIVENTRIS. Vanga flaviventris Tickell, Journ. Asiat. Soc. Bengal, t. Il, p.573. — Brachypus melanocephalus Gray et Iardwicke, /{lustr. Ind. Zool., 1830-1834, €. IT, pl. 35, fig. 1. — Rubigula flaviventris Jerdon, Birds of India, 1863, t. II, p. 88, n° 456; Blyth et Walden, Birds Burmah, p. 136; G. Tirant, Oiseaux de la Basse-Cochinchine, op. cil., 1879, p. 121, n° 171. — Otocompsa flaviventris R. B. Sharpe, Cat. Birds Brit. Museum, 1881, t. VI, p. 161; Oates, Handb. Birds Brit. Burmah, 1883, t. I, p. 199, n° 195: Oustalet, Bull. du Muséum d'Hist. nat., 1896, n° 5, p. 184, n° 37. Les Boulbouls à capuchon noir et à ventre jaune ne sont pas rares en Basse-Cochinchine (1), et beaucoup plus communs au Laos où M. le D' Harmand a tué plusieurs individus, dans les mois de décembre 1875 et de janvier 1876, à Seng-treng, à Khong et à Melou-Prey, sur des arbres élevés, autour des villages. Deux mâles et une femelle de la même espèce ont été tués, à des dates plus récentes, en 1892 et en 1894, à Van- Bou et à Lai-Chau (Tonkin) et entre Mienning et Yun-Chou (Yunnan) par le prince Henri d'Orléans. Comme d'autre part l’Ofocompsa flaviventris est répandue dans le Pégou, dans le Ténassérim, dans l’Arrakan, dans le Népaul et dans les forêts de l'Inde centrale, il est certain qu’elle se rencontre aussi dans Île Siam. Dans son Catalogue des Oiseaux de la Basse-Cochinchine, M. le D’ Gilbert Tirant signale encore la présence dans ce pays de trois autres (1) Plusieurs de ces Boulbouls ont été pris sur le continent de la Basse-Cochinchine par M. R. Gerwax et par M. Pierre, et sur l'ile Phu-Qoc par M. le D' Harman, NOUVELLES ARCHIVES DU Muséum, 4° série. — V. 11 82 E. OUSTALET. espèces de Timéliidés, savoir : Pycnonotus analis (1) qu'il appelle Zxus analis, Pycnonotus plumosus (2) qu'il appelle Zœus plumosus et lole olivacea(3); mais aucune de ces trois espèces n’a été rencontrée jusqu'ici dans la région que j'étudie dans ce travail, c’est-à-dire dans le Cambodge, le Laos, l’Annam et le Tonkin. M. le D'° Tirant n’est du reste pas abso- lument certain qu'un Oiseau qu'il a tué à Thù-däu-môt doive être rapporté à l’/ole olivacea (4), espèce propre aux îles de la Sonde et à la presqu’ile malaise, et selon moi ce pourrait être aussi bien un spécimen d’/ole viridescens, espèce qui de l’Arrakan s’avance jusque dans la Birmanie anglaise. Les Oiseaux que le même naturaliste désigne sous le nom du Pycnonotus plumosus doivent plus certainement encore être attribués au Pycnonotus Blanfordi (5) qui se rapproche beaucoup du P. plumosus, mais qui a les plumes des joues plus distinctement rayées de blanc, le manteau d’une autre nuance, etc. En effet, toute une série de spécimens pris par M. R. Germain sur divers points de la Basse-Cochin- chine, et dénommés par lui Pycnonotus inornatus, sont incontestable- ment des ?. Blanfordi. J'en dirai autant d’un Oiseau tué sur les bords du Mékong, probablement dans la province de Chaudoc, par M. le D° Harmand, et d’un spécimen recueilli à Sarabouri, dans le royaume de Siam, par M. Bocourt. Il est du reste encore plus naturel de rencontrer dans le sud de l’Indo-Chine française le P. Blanfordi qui est très commun dans le Pégou, que le P. plumosus qui habite plutôt les iles de Bornéo et de Sumatra et la péninsule malaise et qui ne dépasse guère le sud de Ténassérim. Quant à la troisième espèce citée par M. le D'Tirant, elle a été correc- tement déterminée Pycnonotus (ou 1xus) analis ; tous les Timéliidés de (1) Turdus analis Horsriecr, Trans. Linn. Soc., €. XII, p. 147.— Pycnonotus analis Ph. L. ScraTER, Proceed. Zool. Soc. Lond., 1863, p. 216.— R. B. Suarpre, Cat. Birds Brit. Museum, 1881, t. VI, p. 140. (2) Braxronp, Journ. Asiat. Soc. Bengal, t&. XIV, p. 507; Suarpe, Cat. Birds Brit. Museum, 1881, t. VI, p. 152 ; Oares, Handb. Birds Brit. Burmah, 1883, t. I, p. 196, n° 191. (3) Brvru, Journ. Asiut. Soc. Bengal, t. XI, p. 386 ; R. B. Suarre, Cat. Birds Brit. Museum, 1881, t. VI, p. 55; T. Sazvaporr, Ann. del Museo civico di Storia naturale di Genova, 1889, 2° série, VI Sp:32;n0° 80: (4) Bzvru, Journ. Asiat. Soc. Bengal.,t. XIV, p. 573 ; R. B. Suarrer, Cat. Birds Brit. Museum, 1881, t. VI, p. 56 ; Oares, Æandb. Birds Brit. Burmah, 1883, t. 1, p. 177, n° 171. (5) Jerpox, 1bis, 1862, p. 20; R. B. Suarre, Cat. Birds Brit, Museum, 1881, t. VI, p. 151 ; OATES, Handb. Birds Brit. Burmah, 1883, €. I, p. 195, n° 190. LES OISEAUX DU CAMBODGE, DU LAOS, ETC. 83 ce type que j'ai eus sous les yeux venant de la Basse-Cochinchine où ils ont été recueillis par M. R. Germain ont, en effet, les plumes auriculaires d'un brun grisâtre très pâle et se distinguent par ce caractère et par d’autres particularités des Zxus goiover des Philippines dont M. Germain les avait rapprochés. Le Pycnonotus analis, d’ailleurs, ne se rencontre pas seulement sur les îles de la Sonde, mais sur toute la péninsule malaise et est très répandu dans le Ténassérim; il n’est donc pas étonnant qu'il se trouve dans la Basse-Cochinchine qui a tant d'espèces communes, soit avec la presqu'ile de Malacca et les îles malaises, soit avec la Birmanie anglaise. Peut-être même sera-t-il signalé prochai- nement dans le Laos et le Cambodge. 169. POMATORHINUS OCHRACEICEPS. Pomatorhinus ochraineceps VWalden, Ann. and Mag. Nat. Hist., 1873, 4° série, t. XII, p. 487, et Blyth's Birds Burmah, 1875, p.113; Oates, Jandb. Birds Brit. Bur- mah, 1883, t. I, p. 73, n° 75; R. B. Sharpe, Cat. Brids Brit. Museum, 1883, t. NII, p. 417; T. Salvadori, Ann. del Museo Civico di Storia nat. di Genova, 1889, 2 série, t. VII, p. 43, n° 168. M. Le D° Harmand a tué, en 1877, sur le plateau entre Attopeu et Bassac (Laos) un Oiseau de cette espèce dont le type a été envoyé à lord Walden par feu le colonel Lloyd qui l'avait pris sur les monts Kareen (ou Carin) dans la Birmanie anglaise. Plus tard, le Pomatrhoinus ochracei- ceps a été retrouvé sur les mèmes montagnes par M. Leonardo Fea, dans le Kareni (ou Karennee), à une altitude de 800 mètres environ, par le capi- laine Wardlaw Ramsay et sur le mont Moolevit, dans le Ténassérim, à une altitude de 1 000 mètres, par M. Davison. Ce sont les seules localités où, à ma connaissance, on ait signalé, jusqu'ici le Pomathorhinus ochraceiceps qui paraît être une espèce propre à la zone moyenne de l’Indo-Chine et qui, comme tous les Pomathorinus, se tient sur les montagnes boisées. 170. POMATORHINUS RUFICOLLIS. Pomatorhinus ruficollis Hodgson, Asiat. Researches, 1836, t. XIX, p. 182; Jerdon, Birds of India, 1863, t. IT, p. 29, n° 400 ; David et Oustalet, Oiseaux de la Chine, 1871. p. 186, n° 280; Anderson, Zoo!. Results Exped.to W. Yunnan, 1818, t.I, Aves, p.633, n° 118; R. B. Sharpe, Cat. Birds Brit. Museum, 1883, t. VII, p. 426; Oustalet, Cat. Oiseaux, in Henri-Ph. d'Orléans, Autour du Tonkin, 1894. Appendice, p. 627. 84 E. OUSTALET. Feu le prince Henri d'Orléans a tué le 3 février 1872 à Kui-Duc (Tonkin) un mâle de cette espèce dont ila remis ladépouille au Muséum. Le Pomatorhinus ruficollis, découvert dans le Népaul par Hodgson, a été rencontré plus tard dans le Sikkim, dans le Boutan, dans le Yunnan occi- dental et sur les montagnes boisées de la Chine méridionale jusqu'au Hoang-ho ; mais il n’a pas signalé jusqu’à présent dans le centre et le sud de la Birmanie anglaise et je n’en ai vu aucun spécimen venant du Laos, du Cambodge, de l'Annam ou de la Basse-Cochinchine. Son aire d'habitat s'étend plus au nord de l'Himalaya oriental aux montagnes du Setchuan et de Fokien, à travers la Haute-Birmanie, le Yunnan et le Tonkin. Le Muséum a recu en 1867, de M. Pierre, directeur du Jardin bota- nique de Saïgon, un exemplaire d’une autre espèce de Pomatorhinus, le P. hypoleucus (1) qui a été découvert dans l’Arrakan, où il paraît être assez rare et qui a été retrouvé sur les monts Khasi et dans le Cachar. 171. GARRULAX BELANGERI. Garrulax Belangeri Lesson, 7raité d'Ornith., 1831, p. 648; Bélanger, Voy. aux Indes orient., 1834, Oiseaux, p. 258 et pl. IV; Blyth et Walden, Birds Burmah, 1875, p. 187; G. Tirant, Oiseaux de la Basse-Cochinchine, op. cit., 1879, p. 124, n° 182 (?); Oates, Handb Birds Brit. Burmah, 1883, t. 1, p. 33, n° 33; R. B. Sharpe, Cat. Birds Brit. Museum, 1883, t. VIT, p. 438. Deux individus de cette espèce ont été tués par M. le D° Harmand, en 1876, dans une localité du Cambodge qui n’a malheureusement pas été indiquée exactement. Le Garrular Belangeri est très commun dans les régions boisées du Pégou et c'est de là que le type de l'espèce a été rapporté au Muséum par Bélanger, en 1828 ; il se trouve aussi dans une partie du Ténassérim. D’après M. le D'Gilbert Tirant il serait aussi extrêmement répandu dans toutes les forêts de la Basse-Cochinchine; mais je suis porté à croire, avec M.E. W.Oates, qu'il a été fait confusion avecle Garrulax Diardi L., (1) Orthorhinus hypoleucus Bivra, Journ. Asiat. Soc. Bengal, &. XIE, p. 371. — Pomatorhinus hypo- leucus Biyrn, Journ. Asiat. Soc. Bengal, t. XIV, p. 597, et Birds Burmah, p. 113; Oaves, Handb. Birds Brit. Burmah, 1883, t. [, p. 75, n° 79; R. B. Snarre, Cat. Birds Brit. Museum, 1883, t. VIF, p. 498. LES OISEAUX DU CAMBODGE, DU LAOS, ETC. 85 que M. Tirant ne cite pas dans son Catalogue, et qui a été rencontré aux environs de Saïgon par M. Pierre. 172. GARRULAX DIARDI. Turdus Diardi Lesson, 7raité d'Ornith., 1831, p. 408; Pucheran, Vouv. Arch. du Muséum d'Hist.nat., 1855, t. VIT, p. 376. — Garrulax leucogaster Walden, Proceed. Zool. Soc. London, 1866, p. 549. — Garrulax Diardi Gray, Æandlist Gen. and Spec. of Birds, 1869, t. I, p. 281, n° 4151; Oates, Fandb. Birds Brit. Burmah, 1883, t. I, p.34, n°35; R. B. Sharpe, Cat. Birds Brit. Museum, 1883, t. VII, p. 437 ; Oustalet, Cat. Oiseaux, in Henri-Ph. d'Orléans, Autour du Tonkin, 1894, Appendice, p. 604, et Bull. du Muséum d'Hist. nat., 1878, n° 1, p. 15, n° 34. — Garruiax Belangeri G. Tirant, Oiseaux de la Basse-Cochinchine, op. cit., 1879, p. 124, n° 182 (?). Cette espèce, qui ne diffère guère du Garrulax Belangeri que par la couleur blanche de la région postérieure de son abdomen et la teinte grise de sa nuque, a été rencontré sur les collines qui se trouvent à la limite du Ténassérim et du Siam, puis dans le royaume de Siam et en Basse-Cochinchine et enfin dans le Cambodge, le Laos et le Tonkin. Le Muséum en a recu, en effet, de M. Bocourt deux spécimens provenant de Bang-Pla-Soï et de Sarabouri (Siam); de M. le D° Harmand, trois autres exemplaires, recueillis,en 1876, à Siam-réap, dans le pays des Kouys et dans le nord de la province de Compang-Soai (Cambodge) ; du prince Henri d'Orléans, deux individus tués à Van-Bou (Tonkin) et à op-Nao (La 21 février et le 26 mars 1892, et du marquis de Bar- Sop-Nao (Laos), le 21f t le 2 rs 1892, etdu marquis de Ba thélemy, un autre individu tué à Sop-Vi (Laos). après M. * Harmanc es Garrulax de Diard sont très cor S D} sM. le D° Harmand(1),les G lax de Diard sont très commun dans certains endroits boisés et montagneux de la Cochinchine et du ambodg al vent toujours très localisés. [ls aiment à fré- Cambodge, mais se trouvent t très local Il ment à f quenter les fourrés épais, croissent sur un sol humide, au pied des mon- tagnes, où ils se montrent en bandes de cinq, quinze ou vingt individus, menant grand tapage. M. le marquis de Barthélemy les a observés très fréquemment de son côté, et également en petites troupes, dans la région an2-Er ra € o de Luang-Prabang (Laos M. le D° Harmand indique le bec noir, les tarses d’un gris noirâtre et I ) © l'iris fauve chez l’Oiseau vivant. (1) Note manuscrite sur une étiquette. 86 E. OUSTALET. 173. GARRULAX MONILIGER. Cinclosoma moniliger Hodgson, Asiat. Researches, 1836, t. XIX, p. 147. — Garrulax moniliger Blyth, Journ. Asiat. Soc. Bengal, 1843, t. XII, p. 949, et 1845, t. XIV, p. 298; Jerdon, Birds of India, 1863, t. IT, p. 40, n° 413; Blyth et Walden, Birds Bur- mah, 1875, p. 108 ; Oates, /andb. Birds Brit. Burmah, 1883, t. 1, p. 35, n° 36; R. B. Sharpe, Cat. Birds Brit. Museum, 1883,t. VII, p. 442. Le Garrulax moniliger a été trouvé dans l’Assam, dans le Sikkim, dans une grande partie de la Birmanie anglaise, dans le Pégou, dans l’Arrakan, dans le Ténassérim et sur les monts Karen ou Carin par divers naturalistes anglais. M. le D° Harmand en a obtenu, de son côté, un spécimen dans la région qui s'étend au nord-nord-est d’Attopeu (Laos), en 1877. Cette espèce n’est pour ainsi dire qu’une réduction du Garrulax pec- toralis (1) qui habite, dans l’Inde et la Birmanie, les mêmes districts et dont le prince Henri d'Orléans a tué un spécimen à Muang-la, dans le Yunnan, en 1895. 174. DRYONASTES CHINENSIS. Le petit Geay de Chine Sonnerat, Voy. aux Indes orientales, 1782, t. II, p. 188 et pl. 107. — Lanius chinensis Scopoli, Delic. For. et Faun., 1786, t. I, p- 86. — Garrulax chinensis Blyth, Journ. Asiat. Soc. Bengal, 1845,t, XIV, p. 598; Blyth et Walden, Birds Burmah, 1875, p. 107; David et Oustalet, Oiseaux de la Chine, 1877, p. 191, n° 285; Oates, /andb. Birds Brit. Burmah, 1883, t. I, p.38, n° 38; R. B. Sharpe, Cat. Birds Brit. Museum, 1883, t. VII, p. 455. Le Dryonastes chinensis a pour patrie les provinces méridionales de la Chine et s’avance, à travers le Tonkin, jusque dans le Pégou et dans le Ténassérim où il n’est pas très répandu. Outre le type du Peñitf Geay de la Chine de Sonnerat, les collections du Muséum renferment des exem- plaires de cette espèce pris dans le Setchuan occidental par M. l'abbé David, et au Tonkin par M. le colonel Rabier. 173. DRYONASTES LUGENS (PL. 6, fig. 2). Dryonastes chinensis var. lugens Oustalet, Bull. de]la Soc. philomathique, 1878- 1879, 7° série, t. III, p. 221, et Cat. Oiseaux, in Henri-Ph. d'Orléans, Autour du Ton- (4) Ianthocincla pectoralis J. Gourp, Proceed. Zool. Soc. Lond., 1835, p. 186. — Garrulaxz pectoralis JErvox, Birds of India, 1863, t. IL, p. 39, n° 412 ; Oares, Handb. Birds Brit. Burmah, 1883, p. 36, n° 37: R. B. Suarrr, Cat. Birds Brit. Museum, 1883, t. VIL, p. ##1; Ousrarer, Bull. du Muséum d'Hist. nat., 1876,n°5, p. 184, n° 31. LES OISEAUX DU CAMBODGE, DU LAOS, ETC. 87 kin, 1894, Appendice, p. 629. — Dryonastes lugens Oustalet, Bull. de la Soc. zool. de France, 1890, t. XV, n° 7, p. 155. Dans la première série de nos Votes d'Ornithologie, publiées dans le Bulletin de la Société philomathique de Paris, en 1878-1879, j'ai signalé la présence, dans une collection envoyée du Laos par M. le D° Harmand, en 1877, d'un /ryonastes différent du D. chinensis par l'absence totale de plaque blanche sur les joues et les oreilles qui sont d’une teinte brun très foncée, tirant au noirâtre et se fondant intérieurement dans la teinte noire du rabat qui couvre le menton et la gorge. J'ai retrouvé exactement les mêmes caractères chez trois Oiseaux qui ont été tués par le prince Ienri d'Orléans le 28 janvier, le 17 février et en mars 1892 à Cho-Bo, à Nam-Xong et à Lai-Chau (Tonkin). Comme le type même de l’espèce, ces Oiscaux ont aussi la tache noire du menton et de la partie antérieure du cou plus étendue que chez les Dryonates chinensis, cette tache, très large, descendant jusque sur le haut de la poitrine; ils ont en revanche les lisérés externes des rémiges un peu moins marqués et l'abdomen d’une nuance olivâtre un peu plus accusée. La constance de ces particularités sur des individus pris dans diverses loca- lités et à différentes époques me paraît indiquer qu'il ne s’agit pasici de caractères transitoires, inhérents à telle ou telle livrée, mais bien des signes distinctifs d’une race ou même d’une espèce dont l'aire d'habitat se prolongerait du Tonkin, où elle se trouverait dans le voisinage du Dryonastes chinensis, jusque dans le Laos. 176. DRYONASTES MAESI (PL. 6, fig. 1). / Dryonastes Maesi Oustalet, Bull. de la Soc. cool. de France, 1890, t. XV, n°7, p.155: Bull. du Muséum d'Hist.nat., 1898,n° 6, p.255, n° 2; Nouv. Arch. du Muséum d'Hist. nat., 1901, 4° série, t. III, p. 280. Les collections du Muséum d'Histoire naturelle se sont enrichies, en 1896, 1898 et 1901, de plusieurs exemplaires de cette espèce que j'ai fait connaître en 1890, d’après un spécimen qui a été donné au même établissement par mon ami M. Albert Maës et qui faisait partie d’une série d’Oiseaux provenant du Tonkin. J'ai pu vérifier ainsi la constance 88 E. OUSTALET. des caractères distinctifs que j'avais assignés au Pryonastes Maësi, carac- tères qui résident dans une taille plus forte que celle du 1. chinensis, dans la coloration différente des parties supérieures du corps, la nuque et le menton étant d’un gris cendré, dans l’absence de rabat noir sur la gorge qui est couverte d’un plastron brun et dans l’ampleur de la tache blanche des côtés de la tête, qui va rejoindre, par une raie sourcillière blanche très étroite, le bandeau frontal blanc, plus large que chez le D. chinensis. D'un autre côté, comme les exemplaires qui sont parvenus au Muséum de 1896 à 1901 avaient été recueillis par les missionnaires de Tatsien-lou ou leurs élèves dans les environs de cette localité du Setchuan occidental, il faut étendre jusque dans cette région l'aire d'habitat du Dryonastes Maësi qui doit se trouver aussi dans le nord du Yunnan. 177. DRYONASTES PERSPICILLATUS. Le Merle de la Chine Daubenton, Planches enl., 1770-1886, t. IV, pl. 604; Buffon, Hist. nat. Oiseaux, t. II, p. 368. — Turdus perspicillatus Gmelin, Syst. Vat., 1788, t. I, p. 630. — Garrulax perspicillatus Blyth, Journ. Asiat. Soc. Bengal, 1843, t. XII, p. 948 et 1845, t. XIV, p. 598; David et Oustalet, Oiseaux de la Chine, 1877, p. 191, n°286 et pl. 52; G.Tirant, Oiseaux de la Basse-Cochinchine, op. cit. 1879, p.124, n° 181. — Dryonastes perspicillatus R. B. Sharpe, Cat. Birds Brit. Museum, 1883 t: NID: 498; Nom LocaL : Con Bo chao (annam.) [d’après M. G. Tirant]. Cette grande espèce de Garrulax est répandue dans la Chine méri- dionale et particulièrement dans le sud du Chensi, où elle est sédentaire et où M. labbé David l’a observée fréquemment sur les deux rives du Hoang-ho. Elle a été rencontrée également dans le Siam par Finlayson, dans le Laos par M. le D° Harmand, qui en a envoyé un exemplaire au Muséum, en 1877, et dans la Basse-Cochinchine par M. le D' Gilbert Tirant et par M. le D° Morice; mais elle parait être peu commune dans l’Indo-Chine française. 178. TIMELIA PILEATA. Timalia pileata Horsfield, 7rans. Linn. Soc., 1820, t. XIII, p. 151, et Zool. Researches Java, 1824, pl. 43, fig. 1; Jerdon, Birds of India, 1863, t. II, p. 24, n° 396; Anderson, Zool. Results Exped. to W. Yunnam, 1878, t. I, Aves, p. 634, n° 120. — Timalia Jerdoni Walden, Ann. and. Mag. Nat. Hist., 1872, 4° série, t. X, p. 61; Blyth et LES OISEAUX DU CAMBODGE, DU LAOS, ETC. 89 Walden, Birds Burmah, 1875, p. 114. — Timalia Jerdoni G. Tirant, Oiseaux de la Basse-Cochinchine, op. cit. 1879, p. 125, n° 184. — Timelia pileata, Oates, Zandb. Birds Brit. Burmah, 1883, t. I, p. 44, n° 46, R. B. Sharpe, Cat. Birds Brit. Museum, 1883, t. VII, p. 507. — Timelia pileata Oustalet, Cat. Oiseaux, in Henri-Ph. d'Orléans, Autour du Tonkin, 1894, Appendice, p. 623. La Tmelia pileata est assez répandue dans l'Indo-Chine française. M. R. Germain en a remis au Muséum plusieurs spécimens pris en Basse- Cochinchine ; d’autres ont été obtenus dans la même contrée par M. Île D' G. Tirant et par M. Pierre, d’autres enfin ont été tués par M. le D' Harmand, en 1876 et au commencement de 1877, dans le pays des Kouys, sur les frontières du Cambodge et du Laos, à Bassac et sur les bords du Sé-Dône (Laos) et par le prince Henri d'Orléans, le 6 février, le 8 et le 20 mars 1892, sur la rive gauche du fleuve Rouge, au delà de Van-Bou, à Lang-Ma et à Muong-Theng (Tonkin). En dehors de l’Indo-Chine française la même espèce a été rencontrée par M. le D’ Anderson à Bhamô sur les frontières de la Haute-Birmanie et du Yunnan, dans le Pégou, dans le Ténassérim, dans le Cachar, dans les plaines du Bengale oriental, sur les collines du Népaul et du Sikkim, dans le sud de la péninsule malaise, où elle est moins répandue, et sur l’île de Java. 179. PELLORNEUM SUBROCHRACEUM. Pellorneum subrochraceum Swinhoe, Ann.and Mag. Nat. Hist., 1STI, 4° série, t. VII, p. 257; Tweddale, Zbis, 1877, p. 386 et 452, et pl. X; G. Tirant, Oiseaux de la Basse- Cochinchine, op. cit., 1879, p. 126, n° 189; Oates, /andb. Birds Brit. Burmah, 1883, t. 1, p. 66, n° 68; R. B. Sharpe, Cat. Birds Brit. Museum, 1883, t. VIT, p. 521. — Pel- lorneum minor Hume, Stray Feathers, 1873, p. 298; Blyth et Walden, Birds Bur- mah, 1875, p. 114. M. le D' Harmand a tué, à la fin de 1876 et en 1877, dans la province de Chaudoc (Cochinchine) et dans le Laos, deux individus de cette espèce qui est commune dans le Pégou etle Ténassérim et qui s’avance sur une partie de la péninsule malaise. 180. STACHYRIS NIGRICEPS. Stachyris nigriceps Hodgson, Zcon.ined. in Brit. Museum, Passeres, Append., pl. 89, et Gray's Zool. Miscell., 1844, p. 83; Jerdon, Birds of India, 18563, €. IT, p. 21, n° 391; Blyth et Walden, Birds Burmah, 1875, p. 116; Anderson, Zool. Results Exped. to W. Yunnan, 1878, t. 1, Aves, p. 636, n° 123; Oates, Jandb. Birds Brit. Burmah, 1883, t. I, p.48, n° 49; R. B. Sharpe, Cat. Birds Brit. Museum, 1883, t. VIT, p. 533. NOUVELLES ARCHIVES DU Muséum 4€ série. — V. 19 90 E. OUSTALET. Le prince Henri d'Orléans a remis au Muséum, en 1892, un individu de cette espèce qu'il avait tué à Lai-Chau (Tonkin) au mois de mars de la même année. Le Séachyris nigriceps avait été rencontré précédemment à Ponsee. sur les limites de la Haute-Birmanie et du Yunnan par le D'J. Anderson, dans les forêts d'arbres verts qui couvrent les collines du Pégou sur M. E. W. Oates, dans le Ténassérim jusqu’à la ville de ce nom par M. Davison, dans l'Arrakan par Blyth, dans le Boutan, le Sikkim et le Népaul par B. H. Hodgson et d’autres naturalistes anglais; mais dans plusieurs des pays que Je viens de citer il ne paraît pas être commun. Il doit en être de même dans l’Indo-Chine française où peut-être il ne descend pas jusque dans le Laos. 181. MALACOPTERUM RUFIFRONS. Fourmilier à calotte rousse Hombron et Jacquinot, Voy. au pôle Sud, Zool. Atlas, pl. 19, fig. 1. — Malacopteron ruffrons Cabanis, Museum Hein., 1850, part. I, p. 65. — ? Timalia ruficapilla Jacquinot et Pucheran, Voy. au pôle Sud, Oiseaux, 1853, t. II, p. 89. — Macronus lepidocephalus Gray, Æandlist Gen.and Spec. of Birds, 1869, t. I, p. 318, n° 4767. — Malacopterum lepidocephalum R. B. Sharpe, Cat. Birds Brit. Museum, 1883, t. VIT, p. 567. Je rapporte avec quelque hésitation à cette espèce (1), qui habite plutôt les îles de la Sonde que le sud du continent asiatique, un Oiseau qui a élé tué à Bassac (Laos) par M. le D° Harmand, en 1877. 182. MIXORNIS GULARIS. Motacilla gularis Raffles, Z’rans. Linn. Soc., 1820, t. XIII, p. 312. — Mixornis gularis Blyth, Cat. Birds Mus. Asiat. Soc., 1849, p. 149; G. Tirant, Oiseaux de la Basse-Cochinchine, op. cit., 1879, p. 125, n° 187; Oates, /andb. Birds Brit. Burmah, 1883, t. I, p. 51, n°52; R. B. Sharpe, Cat. Birds Brit. Museum, 1883, t. VII, p. 576. — Mixornis sumatrana Ch.-L. Bonaparte, Consp. Av., 1850, t. I, p. 217. No LocaL : T’idp-thoung-wan (cambodge.) [d'après M. le D° Harmand|. A en juger par le nombre d'exemplaires qui ont été recueillis en (1) Au nom de Mulacopterum lepidocephalum adopté par R. B. Suarpe, d’après Gray, j'ai cru devoir substituer celui de M. rufifrons qui a incontestablement la priorité Quant à décider s'il faut rapporter à cette espèce le Fourmilier à calotte rousse de Homgrox et Jacquixor ou Timalia rufi- capilla de JAcquixor et Pucnerax, je ne me hasarderai pas à le faire, n'étant pas absolument cer- tain qu'un Oiseau qui fait partie des collections du Muséum doive être considéré comme le type de la description et de la figure publiées par ces auteurs. LES OISEAUX DU CAMBODGE, DU LAOS, ETC. 91 Basse-Cochinchine par M. R. Germain, cette espèce doit être plus com- mune dans ce pays que ne le dit M. le D'G. Tirant. Elle doit être éga- lement répandue dans le Cambodge où M. le D° Harmand en a tué plusieurs individus, notamment dans la province de Pursät, au mois de Juin de l’année 1875. M. E. W. Oateset le D° Sharpe l’indiquent comme étant commune dans le Ténassérim et sur toute la presqu'île du Malacca où M. Rolland et M. Rück ont recueilli plusieurs exemplaires qu'ils ont donnés au Muséum et qui ne diffèrent de ceux de la Cochinchine que par des dimensions légèrement plus faibles et par les teintesun peu plus vives de leur vertex et des parties supérieures de leur corps, fortement nuancées de brun rougeñtre. La Mirornis qularis a été également ren- contrée dans l’île de Sumatra par M. A. R. Wallace. R. B. Sharpe a indiqué, d'après R. G. Wardlaw Ramsay, le bec comme étant d’un gris ardoisé tirant au bleuâtre, les pattes verdätres et l'iris brun chez la Mixornis qularis; M. le D° Harmand a noté des couleurs un peu différentes pour le bec et les pattes, du gris jaunâtre pour les tarses et du jaune-orange pour liris. 183. MIXORNIS RUBRICAPILLA. Motacilla rubricapilla Tickell, Journ. Asiat. Soc. Bengal, 1833, p. 576. — Jora chloris Blyth, Journ. Asiat. Soc. Bengal, 1842, t. XI, p. 794. — Mixornis rubrica- pilla Horsfield et Moore, Cat. Birds Museum ÆE. I. Co,t. I, p. 229. — Mixornis rubricapillus Jerdon, Birds of India, 1863, t. Il, p. 23, n° 395. — Mixornis rubri- capilla Anderson, Zoo!. Resulls Exped.to W. Yunnan, 1878, t. 1, Aves, p.635, n° 121; Oates, Handb. Birds Brit. Burmah, 1883, t. I, p. 50, n° 51; R. B. Sharpe, Cat. Birds Brit. Museum, 1883, t. VII, p.578. — Mixornis rubricapillus G. Tirant, Oiseaux de la Basse-Cochinchine, op. cit., 1879, p. 125, n° 187. Je n’ai trouvé aucun spécimen de Mirornis rubricapilla dans les collec- tions venant de la Basse-Cochinchine que j'ai eues entre les mains; tous les Mixornis originaires de ce pays que j'ai pu étudier étaient des Wirornis gularis (1), ce qui ne concorde pas avec ce que dit M. le D Gilbert Tirant qui donne la Mixornis rubricapilla comme se trouvant dans les mêmes localités de la Basse-Cochinchine que la AZ. gularis et comme (1) R. B. Suarre cite cependant, parmi les exemplaires de Mixornis rubricapilla qui figurent dans les collections du British Museum. un spécimen pris en Cochinchine par M, Pierre. 92 su BE: OUSTALET: étant plus commune que celle-ci. En revanche, j'ai pu examiner toute une série de /. rubricapilla, des deux sexes, tués par le prince Henri d'Orléans à Bai-Cuon sur la rive gauche de la rivière Noire, puis au delà de Takoa et de Van-Bou et enfin à Lai-Chau (Tonkin) du 3 février au 10 mars 1892. Tous ces Oiseaux répondent bien à la description que R. B. Sharpe à donnée de la Wixrornis rubricapilla ; ils sont de plus petite taille que les Mixornis qularis de la Basse-Cochinchine (1) et ils ont les stries de la gorge moins marquées. J'attribue à la même espèce deux Oiseaux qui ont été envoyés du Siam: l’un, il y a une quarantaine d'années, par M. Bocourt, et l’autre, en 1882, par M. le D'° Harmand. La Mixornis rubricapilla habite aussi le Népaul, le Sikkim, le Boutan, l’Assam, le Cachar, le Pégou eta été rencontrée près des frontières de la Haute-Birmanie et du Yunnan par le D'J. Anderson. 184. ALCIPPE PHAYREI. Alcippe Phayrii Blyth, Journ. Asiat. Soc. Bengal, 1845, t&. XIV, p. 601; Blyth, Birds Burmalh, 1875, p. 115; Oates, Æandb. Birds Brit. Burmah, 1883, t. I, p. 69, n° 71 R. B. Sharpe, Cat. Birds Brit. Museum, 1883, 1. NII, p. 623. — Alcippe Phayrii Anderson, Zoo!. Results Exped. to W. Yunnan, 1878, t. I, Aves,p. 635, n° 122 et pl. XLVIII. —Timalia sp., Oustalet, Cat. Oiseaux, in Henri-Ph. d'Orléans, Autour du Tonkin, 1894, Appendice, p. 627. Trois A/cippe luées par le prince Henri d'Orléans à Takoa, sur la rive droite de la rivière Noire, à Muong-Chum et à Seh-Lang (Tonkin) les 8 et 16 février et le 15 mars 1892, appartiennent à cette espèce, qui des collines du nord-est du Bengale s’avance ainsi à travers la Haute-Bir- manie Jusque dans le Tonkin et qui est répandue d'autre part dans l’Arrakan, dans le Pégou et le Ténassérim. 185. MESIA ARGENTAURIS. Mesia argentauris Hodgson, /ndian Review, 1838, t. Il, p. 88; Oates, ZJandb. Birds Brit. Burmah, 1883, £. I, p.143, n° 139; R. B. Sharpe, Cat. Birds Brit. Museum, 1883, t. VII, p. 642. — Leiothrix argentauris Gray, Gen. of Birds, 1846, t. I, p. 269; (1) Ce doit être par suite d’un lapsus calami que M. E. W. Oares indique la Mixornis gularis comme étant un peu plus petite que la M. rubricapilla. LES OISEAUX DU CAMBODGE, DU LAOS, ETC. 93 J. Gould, Birds of Asia, part. Il, pl.; Jerdon, Birds of India, 1863, t. IT, p.251, n°615 ; Blyth et Walden, Birds Burmah, 1875, p. 109; Anderson, Zoo. Results Exped. to W. FYunnan, 18178, t.I, Aves, p. 630, n° 109. M. le D° Harmand a envoyé au Muséum, en 1877, un mâle adulte et un plumage complet de cette belle espèce qu'il avait tué sur le plateau des Bolovens, dans le Laos. La Wesia argentauris avait été rencontrée précédemment dans le Népaul, le Sikkim, sur les monts Khasia, sur les montagnes de Tonghoo et de Karen-nee, à une altitude de 500 à 1330 mètres, surle mont Moolevit, dans le Ténassérim, etsur les limites de la Haute-Birmanie et du Yunnan. Deux autres espèces de Timéliidés que M. le D' Gilbert Tirant cite dans son Catalogue, savoir : T'’melia (ou Mixornis) erythroptera (1) et Mala- copleron (ou mieux Z'urdinus) magnirostris (2) ne sont pas représentées dans les collections de ta Basse-Cochinchine ou d’autres contrées de l’Indo-Chine que j'ai eues sous les yeux. En revanche, l'examen rapide que je viens de faire, durant l’impres- sion de cette partie de mon mémoire, de deux collections d'Oiseaux de l’Annam remises au Muséum, l’une en 1900, par M. le marquis de Bar- thélemy, l’autre en 1901, par M. Alexandre Godefroy, me permet d'ajouter, pour quelques-unes des espèces de Timéliidés ci-dessus men- tionnées, de nouveaux renseignements, principalement d'ordre géogra- phique (3). Ainsi un spécimen d'Æypsipetes concolor (n° 158) a été obtenu par M. de Barthélemy, en 1899, à Phan-Rang (Annam) où l'espèce est connue sous le nom d’A70a. Le Pycnonotus Germain (n° 164) se trouve non seulement au Cam- bodge et dans le Laos, mais dans l’Annam, car un individu de cette (1) Tümelia erythroptera BLxrn, Journ. Asiat. Sue. Bengal, 1842, €. XI, p. 794; G. Tinaxr, Cat. Oiseaux de la Basse-Cochinchine, op. cit., 1879, p. 125, n° 185. — Mixornis erythroptera R. B. Suarre, Cat. Birds Brit. Museum, 1883, {. VII, p. 580. (2) Alcippe magnirostris Moore, Proceed. Zool. Soc. Lond., 185%, p. 277. — Malacovteron magni- rostris, GRAY, Handlist Gen. and Spec. of Birds, 1869, €. I, p. 317, n° 474% ; QG. TiranT, Oiseaux de la Basse-Cochinchine, op. cit., 1879, p. 126, n° 188. — Malacopterum magnirostris, OATES, Handb. Birds Brit. Burmah, 1883, t. 1, p. 56, n° 58. — Turdinus magnirostris, R. B. Snarpe, Cat. Birds Brit. Museum, 1883, L. VIL, p. 547. (3) Les numéros indiqués entre parenthèses sont ceux que les espèces portent dans le texte. 94 E. OUSTALET. espèce, provenant de Nha-trang, figure dans la collection donnée au Muséum, par M. Godefroy, en 1901. Un spécimen, d’Ofocompsa jocosa (n° 167) a été pris par M. de Barthé- lemy, dans la région du haut Song-Tha-Cuk, à l'altitude de 1 500 mètres. L'espèce est connue des Annamites sous le nom de 7'ak-lud. M. le marquis de Barthélemy, qui avait déjà rencontré dans le Laos le Garrulax Diardi (n° 172), en a tué un individu à Phan-Rang (Annam) où l'espèce serait désignée par les Annamites sous le mème nom (4704) que l’Æypsipetes concolor, auquel le Garrulax Diardi ne ressemble pour- tant sous aucun rapport. Enfin aux contrées de l’Indo-Chine que j'ai signalées comme étant habitées par le Garrulax moniliger (n° 173), il faut ajouter désormais l’Annam, un exemplaire de cette espèce, pris à Nha-trang se trouvant dans la collection de M. Godefroy. (A suivre.) REVISION DES CIRRHIPÉDES APPARTENANT A LA COLLECTION DU MUSÉUM D'HISTOIRE NATURELLE PAR A. GRUVEL MAÎTRE DE CONFÉRENCES A LA FACULTÉ DES SCIENCES (UNIVERSITÉ DE BORDEAUX) (he OPERCULÉS I. — PARTIE SYSTÉMATIQUE Dans notre mémoire sur les Cirrhipèdes du « Travailleur » et du «Talisman », nous avons établi une nouvelle classification de ce groupe intéressant. Nous avons divisé les cRRHIPÈDES oPERCULÉS en deux tribus : les Asymétriques (Asymetrica) et les Symétriques (Symetrica) pour distinguer ceux chez lesquels les plaques operculaires sont symétriques par rapport au plan sagittal de l’animal, de ceux chez lesquels il y a, non seulement dissymétrie complète entre ces formations, mais encore où l’un des côtés est devenu immobile et a servi à former une partie de la muraille. Ces deux tribus sont représentées dans la collection du Muséum. A. — ASYMÉTRIQUES. Les Operculés asymétriques, tels que nous venons de les caractériser en quelques mots, se réduisent encore actuellement au seul genre Verruca, formant la famille des Verrucidæ. (4) Voy. t. IV, p. 215 de cette même série. 96 A. GRUVEL.. J'ai démontré très nettement, par l'étude du développement de Verruca striata, À. Gruv. que primitivement, c’est-à-dire au moment où la larve Cypris va prendre la forme Verruca, le jeune est parfaitement symé- trique dans toutes ses parties. La muraille se compose de deux pièces : l’une antérieure, l’autre pos- térieure, correspondant, d'après Darwin, la première au rostre, la seconde à la carène. Ces deux pièces, d’abord absolument symétriques, ne tardent pas à c s’accroître beaucoup plus d'un côté que (D de l’autre, tantôt à droite, tantôt à fre gauche (fig. 1). Les plaques opercu- laires restent encore symétriques pen- © dant quelque temps et également mo- R R biles, mais bientôt une soudure se 7 I produit entre ces pièces et les parties DE EEMeS ses RER EURE latérales de la carène et du rostre, du — Ï1, Verruca adulte (diagrammes). : côté ou l’atrophie s’est, tout d’abord, manifestée ; de sorte que, finalement, l’un des côtés est entièrement fixé et la soudure entre les pièces operculaires, la carène et le rostre est devenue complète, tandis que l’autre reste mobile et le volet scuto- tergal, ainsi formé, s'articule avec le bord supérieur de la carène et du rostre, du côté correspondant. Les pièces operculaires, devenues fixes, peu- vent se développer plus ou moins et déterminer ainsi deux types différents. Si le développement de ces pièces est considérable, comme celui des parties latérales du rostre et de la carène, du Fig. 2. — Verruca erecta, À. Gruvel, — a, vue du côté fixe. — b, vue du côté mo- que le test prend une forme droite et que le plan bile. côté opposé, est toujours faible, il en résulte seuto-tergal est très sensiblement perpendiculaire à celui de la base (fig. 2). L'animal lui-même, situé dans ce plan médian, conserve à peu près la position qu'il présente chez la larve et la forme très jeune, encore symétrique, bien que le test soit ici nettement asymétrique. REVISION DES CIRRHIPÈDES. 97 Dans d’autres cas, les pièces operculaires fixes s’accroissent très peu, leur hauteur ne dépasse pas celle des parties latérales opposées du rostre et de la carène; alors, le plan scuto-tergal est sensiblement parallèle à celui de la base (fig. 3), et l'animal lui-même suit le mouvement d’inelinaison et se trouve placé à près de 90° de sa position ini- tiale et morphologique. Ce sont là, rapidement définis, deux types bien distincts de Verruca. Nous utiliserons cette remarque a b pour établir notre tableau Fig. 3. — Verruca trisulcata, (A. Gruvel. — a, vue du côté mobile. — b, vue du côté fixe. de classification. Si nous ne considérons que l’anatomie des Verrucidæ, nous voyons que c’est un groupe d'êtres ne ressemblant ni aux Pédonculés, ni aux Operculés symétriques, mais présentant, cependant, des caractères communs aux deux. L'absence de branchies, la réduction considérable de leur test et le développement ordinairement grand de leurs appendices terminaux, les rapprochent des premiers, tandis que l’absence de pédon- cule, le plan scuto-tergal mobile articulé sur le rostre et la carène, sont autant de caractères qui rapprochent ce groupe de celui des Operculés symétriques. En réalité donc, les Verrucidæ sont intermédiaires entre les Pédon- culés et les Operculés symétriques, sans que, toutefois, ils constituent entre eux un lien, un terme de passage. C’est, comme je l’ai déjà dit, une forme qui s’est détachée de bonne heure de la souche commune pour prendre une voie qui n’a été suivie ni par les Pédonculés, ni par les Operculés symétriques. Il est admis par {ous ceux qui se sont occupés de ce groupe que les Operculés dérivent nettement des Pédonculés et Je crois avoir démontré dans un précédent travail que la muraille des Operculés symétriques ou Balanides, comme les appelle Darwin, est constituée par les écailles pédonculaires du type ancestral, soudées suivant chaque série longilu- dinale pour former autant de pièces, articulées ensemble, de façon à NOUVELLES ARCHIVES DU Muséuu, 4° série. — V. 13 98 A. GRUVEL. constituer un tout complet, de forme plus ou moins cylindrique, et dont l'ouverture supérieure s’est trouvée fermée par les pièces operculaires, tandis que l’ouverture inférieure l’a été par la base. Comment devons-nous, morphologiquement, concevoir la muraille des Operculés asymétriques ? Devons-nous regarder les deux pièces, antérieure et postérieure, comme représentant simplement un rostre et une carène, ainsi que le fait Darwin, ou bien les considérer comme résultant de la soudure d’un certain nombre de pièces de la muraille du type ancestral, le rostre correspondant, par exemple, à la réunion du rostre primitif des pièces rostro-latérales et des pièces latérales, tandis que la carène résulterait de la soudure de la carène primitive et des pièces caréno-latérales ? C’est évidemment là un problème difficile à résoudre dans l’état actuel de la science. Seeley a bien décrit un type de Cirrhipède, basé sur l’étude d’un scutum et d’un tergum ressemblant par leur forme à ceux des Bala- nides, mais se rapprochant aussi par le scutum des Verrucidæ, à cause de l’absence d'impression musculaire. Ce type désigné sous le nom de Zoocapsa dolichoramphia, est, peut-être, intermédiaire entre les Balanidæ et les Verrucidæ, mais il ne nous donne aucun renseignement sur la constitution de la muraille elle-mème. Si les Verrucidæ dérivaient des Balanidæ, la dernière hypothèse précédemment indiquée s’imposerait ; mais comme les Verrucidæ représentent un type spécial dérivé directement de la souche pri- mitive, plutôt même que les Palanidæ et que, ainsi que nous l’avons vu par le développement, le nombre des pièces n’est jamais plus grand à aucun moment de l’évolution ontogénique, il en résulte que la réduc- Lion considérable de ces pièces, en dimensions et en nombre, est primi- tive et déterminée, de très bonne heure, par une raison biologique difficile à saisir. On sait de plus, bien que ce ne soit pas là une preuve absolue, que le genre Verruca est, parmi les Operculés, un des plus anciennement connus, puisqu'on le rencontre dans le calcaire de Maëstricht. REVISION DES CIRRHIPÉDES. 99 Genre Verruca, Schumacher, 1817. Je n'ai rien à ajouter à ce que j'ai dit dans mon travail sur les Cirrhi- pèdes du « Talisman », au sujet du genre Verruca. Je rappelle seulement que le nombre des espèces vivantes, connues à cemoment était de dix-sept. J’ai décrit, dans ce mémoire, huit espèces nouvelles : V. longicarinata, V. erecta, V. radiata, V. trisulcata, V. striata, V. imbricata, . V. linearis et V. magna, ce qui porte à vingt-cinq Île nombre des espèces vivantes actuellement connues. La collection du Muséum n’est pas très riche, en ce qui concerne ce genre, mais il est venu s’y ajouter quelques échantillons provenant des expéditions du « Travailleur » et du « Talisman » et qui ont été retrouvés depuis la publication de mon travail. Dans l’ensemble des échantillons, quatre espèces seulement sont représentées, toutes connues. 1° Verruca radiata, À. Gruvel. — Dans le lot qui se rapporte à cette espèce, J'ai trouvé des échantillons adultes, de grande taille, relative- ment, et des formes jeunes, beaucoup plus petites. Chez ces dernières, on à quelque peine, au premier abord, à distinguer les quatre côtes articulaires du scutum et du tergum mobiles, caractéristiques de lespèce, parfois même on ne peut les voir. Mais dans les échantillons adultes, ils se présentent toujours avec la plus grande netteté. Habitat. — Expédition du « Travailleur », 1882. Côtes d’Espagne, dragage n°3 sur Liothyrina sphenoidea. 2° Verruca lœvigata, G.B.Sowerby (fig. 10, pl. D).— Cette espèce n'est représentée que par un seul échantillon. Elle est, comme on sait, extrè- mement voisine de V. strômia, O. Müller. Il semble cependant que le test de la première soit toujours lisse, ce qui est plutôt rare chez la seconde. Or comme V. stromia présente aussi, parfois, un test absolument lisse, ce caractère est tout à fait insuffisant pour distinguer les deux espèces. Mais un caractère différentiel très net se trouve dans les dimensions réci- proques des arêtes articulaires moyenne et supérieure du scutum. Tandis, en effet, que chez Verruca stromia la largeur de l’arète moyenne 100 A. GRUVEL. du seutum mobile est environ la moitié de l’arête supérieure et dans tous les cas n’est jamais aussi considérable, chez V. /œvigata, au contraire, la largeur de l’arète moyenne est environ le double de celle de larète supérieure. Habitat. — Détroit de Magellan (commandant Ser). La région du cap Horn et de la Terre de Feu semble être l'habitat de prédilection de cette espèce. 3° Verruca stromia, O. Müller. — Cette espèce semble être la variété septentrionale de la précédente, ou, si l’on veut, V. /œvigata semble être la forme australe de VW. stromia. Leur ressemblance est telle, ainsi que je viens de le dire, qu’elles ont été souvent confondues. Les divers exemplaires de V. sfromia sont, du reste, parfois très diffé- rents, en apparence du moins, les uns des autres. Les uns affectent une forme étroite, allongée, le nombre des côtes longitudinales articulaires de la carène et du rostre est alors assez élevé, de huit à dix et même davantage; d’autres, au contraire, sont à peu près d’égales dimensions dans tous les diamètres, elles prennent alors un aspect patelliforme et le nombre des côtes articulaires diminue considérablement, jusqu’à se réduire à six,cinq, quelquefois même, rarement cependant, à quatre. Habitat. — Presque tous les échantillons proviennent de la mission de la Manche (1892) (Patrix Fjord), ils sont fixés sur des exemplaires de Balanus porcatus, Da Costa; Rey Riawick, également fixés sur les mêmes Balanes. D’autres proviennent de la mission Pouchet (1896): Vadso, Finmark. (9 4° Verruca imbricata, À. Gruvel. — Sur quelques échantillons, toutes les côtes articulaires (au nombre de cinq, comme on le sait, des tergum et seutum mobiles ne sont pas très nettement distinctes, mème à un égal degré de développement. Il y a là de très légères variations, mais, cependant, on retrouve toujours la trace de toutes ces côtes. Sur Île scutum et le tergum fixes, il se produit aussi quelques variations portant sur la présence ou l'absence de côtes longitudinales partant de l’apex. En général, ces côtes sont absentes, cependant, on les rencontre parfois, au nombre de deux, peu accentuées, il est vrai. Habitat. — Expédition du « Travailleur », 31 juillet 1881, dragage REVISION DES CIRRHIPÉDES. 101 n° 30 par 1205 mètres de fond sur Dorocidaris papillata et Expédition du « Talisman » : Côtes du Maroc, sur Veplunia sinistrorsa par 1084 mètres de profondeur. Le tableau suivant résume la classification de ce genre, uniquement basée, malheureusement, sur les caractères extérieurs, puisque, dans beaucoup d'espèces, ce sont les seuls qui soient connus et auxquels, par conséquent, il soit encore possible de se rapporter (Voy. fableau, p. 102). B. — SYMÉTRIQUES. Les Operculés symétriques, désignés par Darwin sous le nom de Ba/a- nideæ (le genre Balanus pouvant être pris comme type de cette grande tribu), sont suffisamment caractérisés en disant que ce sont des Cirrhi- pèdes thoraciques dépourvus de pédoncule, dont les pièces operculaires forment deux volets également mobiles, placés 4 l’intérieur d'une enve- loppe calcaire constituant la zwraille et dont toutes les parties sont symétriques, pendant toute la durée de leur existence. Dans la classification que nous avons adoptée, nous avons divisé les Symétriques en trois familles : les Oc/omeridæ, les Hexameridæ et les l'etrameridæ, caractérisées par ce fait que la muraille est respectivement constituée de huit, six ou quatre pièces, au moins dans le jeune âge. Certaines de ces pièces peuvent se souder plus p. op tard, de facon à en réduire le nombre, mais ce aile À ne sont là que des phénomènes, & posteriori, dont nous ne devons pas tenir compte pour éta- blir la place des différents genres dans cette classification. Nous avons également montré (mémoire du «Talisman »,p.21)commentétaitconstituéletest ?# Fig. 4. — Balanus vu de profil, montrantl'ensemble des par- diverses parties dont il se compose (fig. 4 et 5). ties avec les noms des pièces. — p.0p, pièces operculaires. des Symétriques et indiqué la dénomination des A un autre point de vue, nous avons pu établir comment, en partant du genre fossile Z'urrilepas, Woodw. on arrivait GRUVEL. A. 102 *AA(T ‘DXOU ‘ A “MOI ‘2/DOINS ‘A “HO ‘2S0qquh ‘A “HOT ‘2PUIU ‘A "AHNY ‘S/UAOUt ‘A *"AUNVY ‘S/70nDbæ ‘1 “ANDY ‘DJDU9UI A *"AHNVY ‘274d)n9s ‘A “MO “S2uppnbubaponb * 1 "ANNVY ‘DJNUAOI A "AOL ‘DJuoout ‘A Op ‘02D17q0 ‘A AIT) °V ‘DJDUIADIIDUO] * À ADI) V ‘DJ9049 ‘A "SH °°° "SaIe[Nor}ie SJU9p Jdos no xIS 294AP 9U9189 J9 91}S0Y ‘SOIPUOIIE ‘SOJIQOU UWINSI97 79 WNN9S SP SAIPINOIJIE S0707) nat ou bep 0e UT SEE Don 0 000 800 0 Eye) -IJIR SJU9P SI01} 9948 AU9IC9 J9 91JUnb 9048 91JS04 ‘s10qop u9 JUEIIIES J9 NS} Np QUSI0[9 2JIQOU wnynos np xody °°::°""SJU9Pp SI01} 994 SY[NOTJIE OU9IRI 79 91JSOY ‘JUEIIES uou ‘Wnÿl9} 91 o1ju09 pnbrdde ojprqour wunynos np xody \ | js | SOJ9ie S70uJ | 2948 ATIQOUX WINB , *S9AIU[NOIJAR SOJOIR TN9p 29Ab 2[IQOU Win J, Men eee ose ee: juop ones aun 484 Sgpnotqie aua1r9 19 91JS04 [PS9] pioq np o9yooid À -dex Soi} }9 9710479 Soi} o[IQOUI Wnynos np 91noH9dns 9791V *:*"ou94v9 ej onb janoo sud | dnoontoq 91jS0Y] ‘sut so] a ‘Sapeurpn} XNBUIPNJISUOL SUOIIIS XN9p ns -I5U0 294 S9XIJ WNJN9S Jo UNI], Cl » S9)09 SueS °°°: "ou9189 vf onb 949/9 Ÿ | 94JS01 49 issne onbsord o4jsoy ‘oçeu ; auUaIe -IPNJISUO 9709 oun unovqo | He) DJ9AL SAXIF WN}N9S 79 UNS J, | ‘JUPAB u9 sessseeseeecseceuumqnos | | guano xode e op onb 940ç9 Ssnjd ox wins OX} NBI J, 19 [, ‘SO[RUIPNJISUOT 2709 y Ë ï = *Sopeutpn}is £ 994AB S9XI} WNJN9S J9 WF], sde a nie MAP ee : -UOT S9709 9p uinyn9s *SAIIE[NOT] à : a SauI0 ‘ : oç onb queq snjd sed ox1 ins I S9J9418 S704] 941JS01 79 Ù ; -19 J, ‘SO[RUIPNJISUOT $909 9 & 294 G 994 ‘SOXIF WNIN9S 49 UNS, et) ° ‘:::""So[RUIPNIAUOT $9709 suBS ‘SoxIj WN}N9S J9 WNBIO I, 2[IQOU ns], NO ÿ ‘UN9PUO ‘99AP SOXIF WNFI9Y J9 UNJNO < d J na nos OXIJ WII, | ES 9IB[NOIHIE ANAHHANS pioq ne Jopoinoq un JUAUWAINOS SIBU ‘SO[EUIPRJISUOT $9709 0p Seq xody NON RE SES 2"S09nDTEUT AUOUTMOU SE) AUPIITES ‘asSNOoUul \ AU9ILO E[ 0p Ar à "OIOIIIE U9 °:"-xode | 9p jueqied sopeurpn}i8uo] s9709 € o ‘ TUE Re guino} xode e \ *SOITB[NO] AU S9TAIE Top ‘Sa[EUIpNJBUO[ S2/09 SI01} NO XN9P 2948 JS9J l S94} Re = titi" "So[RUIpn}SaUO] S9709 op sed \ ‘AU9IL9 EI 9p OA ESNET. JUOUOSSIOII9E,p SALIJS S9P JUOULINIS 99AL JS9 I, xody | RAT TUE ©: 'SO[UIPNFSUOT S2709 op sud ‘sojuerres juouwtassto19e p l -IJIR 979418 un SOS Sp JUAUHINOS J0AL JS0], ‘FUVI[IES OUQILO EI 9p re uvel D9AB 2[IQOU NS], “HIHOVNAH)S ‘VOQHHAA 94u98 np Sao99dsa sop onbridoufs nt9Iqe LL. *SAIIPINO =1}I0 S9JQIC 7047 2948 2[IQOUL WNN2S ‘Saire -IJAR S9JJIE CNP 294 2JIQOUT WnJn9S | | | | pnorpuadaiod ‘opiqour peS497-07n0s uerq e 911e no ose EI -soad nod e 103 > CIRRHIPEÉDES. REVISION DES *ANIT) °V ‘DIDIMUQUI A IOTIUN ‘O 2?2WQu)S ‘A *ANJN) °V ‘HUPDUw ‘A *ADAL) *V ‘D/DIINSU] | A "ADI CV ‘DJDIUIS ‘A ANAL) *Y ‘SLUDOUL] ‘ À "AIR ‘2490 u9dS ‘A KqOMOS ‘n7Db 10) °A ‘ATINV ‘27994 ‘A ‘ATINV ‘2/D7S09 ‘A ‘ADAN) °V ‘D/D1PDu ‘A "SAITENOTTIC \ =; Soo4e Du19 | ‘SOJULTTIES SO[EUIPNJIBUOT 9709 SP 2940 1S9.L ‘SAXIJ UNI] 79 WnJN9S S9P AINOT K cz fs à ; ; un9CU9 2940 -9dns pPi0q ap Sed jueusroqqe u SO[IŒOUL WNSI9 79 unyn2S Sap Anorgdns piog 12292 S[IQOUr WIN} J9 wnyn9S | ‘Sn]qo opoue un JqueUuIO] ‘(AU9 O7 9): ‘94JSOI np 79 | sasnorquiou OU9IL9 EL 0p | o1so1 np 79 \ echelle eee 0 dd 0 D 000 D "ans uol snjd sœur ‘oinoriodns o7oue | 9P UOITAU9 9IJIOUW EI ‘In99 -IR[ U9 ‘91889 9[IQOUI Wnn9s Np OUUYÂOUL 9HPINOIAIE 9791V Ÿ OIIB[NOTFIE | OU9ICI PJ 0p | Anorgdns Soeurpn} | | PI0{ -ISUOL S270) a | ‘Soquoredde 9. ‘21727 "9Jl01p OUI U9 (9JIQOU 9709) 917S01 | | SISN9IQUIOU | NP J9 AUYILA LE] 9P 9IIB[NOIJIE ANOHQANS PIOG e SUIOUL no snjd | °°''SOQMOS J9 SOSN9IQUIOU | ‘Snjqo our | ‘Sa[EUIpN ur | SO[IQOUL Soriepnododo $s99 un JUPUIO] OL 2 S9)09 S9p 9946 -91d Sop JUAWSSIO DO p Sous | ‘oxsor np Ja | ‘(uorrauo €) ; 917S0179 SUQIE") *SaiJne Sp Soun So] Sogovd } ouoieo e[op | sosnorquou SpA -S9 JUAWOBIE] J9 Sosnaiquiou ATOME nod nod saptqour soxrepnotodo $99 Anorgdns } a17S01np}o | | -Q1d S2p JUAWESSIO 09 p SOUS | AC | AU9IL9 EI 9p | “SAITE [No DORE ET CEE CEE PES EEE EE ue sopeurpny re Soie s104 nod ‘ofIqou wnpnos np anorgdns artepnorre -ISUO S9707 | \ unobyo 2948 9J91V ‘9101 OUSIT U9 (9TIQOUr 9709) 9417S041 { | SopIqQOu wn819} NP 19 2U9IP9 ET 9p ONE AN9HYANS prog 2 winynoS ASPPODEEE DE SP 00,0 8 Era Je ojueqpres \ ‘2J101p ‘TIQOU WNNos np Anoponppe,j anod | ‘snqo oj#ue 979)A1V ‘oSier snjd ourod e no oinorrpdns eI un JUEULIO] | UOITAU9 91889 9[IQOU WnN9s np ouuo Lou 9791V | ‘oxsor np 9 | ‘juouressroto TN ND PE MOUSE EE Pl OC PISSLT]S S0p 9[9SNUL 9[ AO uorssordop 91897 ‘ooord anon9odns quaurapnos 9799 9P 9UWMHJUI 9709 N ‘omorodns ej onb | pi0g ‘ SAJPUIPN}SUOI 95418 Snjd apiqour winynos np ouuo = \. R.L é | es” D 1 2 R R R Fig. 6. — Diagramme de Lori- Fig. 7. — Type idéal, dérivant Fig. 8. — Diagramme du genre culu pulchella, montrant le du précédent par la soudure Balanus, dérivant du précé- mode d’imbrication des des pièces carénales et ros- dent par soudure des pièces écailles. trales en une seule. latérales avec les caréno- latérales. deux formes différentes actuellemeni vivantes représentées, par exemple, par le genre Palanus et le genre Chthamalus. REVISION DES CIRRHIPÈDES. 105 Reprenons donc l'étude du genre Loricula représenté actuellement par, au moins, trois formes connues, en nous rapportant à l’espèce qu'il nous a été possible d'étudier au British Museum, c’est-à-dire L. pul- chella, Sow. (fig. 9). Les caractères de cette espèce, donnés par Darwin, ont du reste pu être contrôlés et reconnus exacts par Dames, dans une espèce plus petite, mais beaucoup mieux conservée, Z. syriaca. à / Fig. 9. — Loricula pulchella, Sow. montrant Si l’on examine, dans ce genre, le le mode d'imbrication des écailles pédon- culaires. — GC, écailles carénales; C.L, mode d'imbrication des plaques, en écailles caréno-latérales ; L, écailles laté- particulier des latérales et de celles rales; R.L, écailles rostro-latérales; R, à à écailles rostrales. qui les touchent, c’est-à-dire les caréno-latérales en arrière, les rostro-latérales en avant, on voit que les plaques latérales sont recouvertes par rapport à la rangée #7/fé6rieure des plaques adjacentes et recouvrantes au contraire si l’on considère la rangée supérieure de ces mèmes plaques. IL en résulte donc, très nettement, que suivant qu'après la soudure de la rangée linéaire des plaques latérales en une seule pièce, celle-ci sera recouverte ou recouvrante, nous obtiendrons deux types bien dis- tinets, ainsi que nous allons le voir. Supposons donc, en premier lieu, que les plaques latérales soient recouvertes, c'est-à-dire que la pièce devenue unique qui en provient de chaque côté ne présente que des ailes et pas de rayons (fig. 10, I). Si nous admettons, en même temps, qu'il se produise une soudure entre les pièces caréno-latérales, et Les pièces latérales, chacune suivant sa série linéaire, nous obtenons, immédiatement, une forme héxamé- rique qui correspond exactement au genre Palanus et, avec lui, aux autres genres : Acasta, Coronula, Platylepas et T'ubicinella, par exemple (He MIO AT) Si maintenant nous supposons une soudure entre les pièces caréno- latérales et les pièces latérales, le rostre et les rostro-latérales, toutes NOUVELLES ARCHIVES DU Muséum, 4° série. — V. 14 106 A. GRUVEL. les pièces latérales en un mot, il ne reste plus que quatre pièces, une carène, un rostre et deux pièces latérales, nous obtenons ainsi le diagramme des genres £/minius, Tetraclita et Creusia (fig. 10, HT). Enfin, si la soudure s’exagère, les quatre pièces peuvent n’en plus L Noir R R R.L+R+RL 6 c 1 at Le ( CL L î W e \ à j ——” A e R R I I IL' Fig. 10. — Diagrammes montrant comment, en partant du même type Loricula, on peut constituer deux séries linéaires correspondant à des formes différentes, actuellement vivantes. — I, Lori- cula; V', Loricula ; 11, Balanus; Il’, Chthamalus ; HT, Elminius; IL, Chamæsipho; IV, Pyrgoma. former qu’une et nous obtenons alors le diagramme du genre Pyrgoma (fig. 10, IV). Quant au genre Xenobalanus (fig. 11), on peut le considérer comme dérivé directement du genre Balanus, avec cette différence que les pièces de la muraille existent seules et que ces ( : ) pièces, au lieu de présenter les parois saillantes en cz+: dehors, c’est-à-dire convexes extérieurement, sont au A) x contraire concaves, ce qui ne les empêche pas, du API reste, de présenter des rayons et des ailes parfaite- Fig. 11. — Xenobalunus Ment nets. (diagramme). Examinons maintenant la seconde hypothèse, c’est- à-dire le cas où les pièces latérales, au lieu d’être recouvertes sont recouvrantes (fig. 10, l'). Il peut se produire une soudure entre le rostre et les pièces rostro- REVISION DES CIRRHIPÉDES. 107 latérales et nous obtenons ainsi, directement, le diagramme du genre Chthamalus (fig. 10, IF). Si cette soudure se complète par celle des pièces caréno-latérales et des pièces latérales, c’est le diagramme du genre Chameæsipho (fig. 10,1IT), que nous réalisons, d’où par soudure des parois nous obtenons enfin le type monomérique correspondant au genre Pyrgoma (fig. 10, IV). Ce sont là les deux séries linéaires que l’on peut obtenir en partant du genre Loricula tel que nous l’avons étudié et déerit. Est-ce à dire que l’arrangement des pièces soit identique dans toutes les formes loriculiennes ou dans des formes voisines? Je ne le crois pas! D) C0) RL4RRL RLFR+RI - I ] Fig. 12. — Diagrammes du genre Pachylasma, montrant les modifications actuelles de la consitu- lion de la muraille, par soudure des pièces. Ces phénomènes de soudure entre les pièces de la muraille, compre- nant tout ou partie de ces pièces, ne doivent pas nous paraître extraordi- naires, puisqu'il nous est permis de l’observer sur des formes actuelle- ment vivantes, telles, par exemple, que le genre Pachylasma. Dans ce genre, en effet, les formes très jeunes de ?. giganteum, Phi- lippi, présentent wi pièces (fig. 12, 1), les adultes n’en présentent que siæ (ig. 12, 11), obtenues par la soudure du rostre et des pièces rostro- latérales, comme nous l’avons vu en partant du genre Zoricula dans notre deuxième série, ce type correspond aux genres Palanus, Acasta, etc. Enfin, si la soudure s’accentue encore davantage, comme cela se rencontre dans la forme adulte de Pachylasma aurantiacum, Darwin, par la fusion des caréno-latérales et des latérales, nous arri- vons alors à un type tétramérique, par soudure de la carène et des pièces caréno-latérales, en plus de celles que nous avons déjà signalées. Ce type correspond aux genres £/minius, Tetraclita, ete. (fig. 12, HT). 108 A. GRUVEL. En résumé donc, les phénomènes de soudure que nous avons signalés se résument à deux : ou bien soudure du rostre avec les pièces rostro- latérales ou bien soudure des pièces caréno-latérales avec les latérales. Ces deux seuls modes nous permettent d'obtenir tous les diagrammes correspondant aux genres actuellement vivants. Le genre Catophragmus seul semble faire exception à cette règle, en ce sens seulement que, outre les huit pièces normales, il en existe plusieurs rangées externes disposées avec une certaine symétrie, aux points d’arti- culations des rangées internes des pièces (fig. 13). Nous verrons, en étudiant ce genre spécial, ce qu'il faut penser de ces formations externes (Voy. p. 111). Doit-on les considérer comme des pièces surajoutées ou comme l'équivalent des plaques capitulaires basilaires que l’on trouve dans le genre Pollicipes et qui seraient venues se grouper autour des pièces principales & 9 ainsi que le supposait Darwin? Fig. 13. — Diagramme du genre Catophragmus. Disons tout de suite que, si l’on accepte notre théorie au point de vue de la formation de la mu- raille des Palanidæ, on doit, de prime abord, abandonner celle de Darwin et que, par conséquent, on doit admettre que ces formations spéciales de la muraille de Catophragmus font partie intégrale de la pièce. En ce qui concerne les CIRRHIPÈDES SYMÉTRIQUES, la Collection du Muséum comprend d'assez nombreux échantillons dans Palcool, dont beaucoup sont en assez bon état de conservation et des échantillons secs, en nombre bien plus considérable. C’est dans cette collection sèche que se rencontrent un certain nombre de types de Lamarck, de Bruguière, de Chenu, etc. et quelques rares individus donnés par Darwin. Jai fait mon possible pour retrouver ces types, mais cela n’a malheureusement pas toujours été bien facile, pour des raisons que je n’ai pas à faire connaître ici. Pour la plupart des échantillons secs, les pièces operculaires ont dis- paru ou n’ont jamais existé, ce qui a rendu le travail beaucoup plus long et difficile, pour un certain nombre même, tout à fait impossible, REVISION DES CIRRHIPÈDES. 109 1 puisque, ainsi qu'on le verra plus loin, la plupart des caractères spéei- fiques sont tirées, précisément, de ces pièces operculaires. En ce qui concerne les localités, il a été, malgré toutes les recherches, absolument impossible d’être fixé pour un grand nombre d'échantillons. La liste des localités, aussi complète que possible sera publiée dans le Bulletin du Muséum quand le travail de revision sera complètement terminé. A. — FAMILLE DES OCTOMÉRIDÉS. I. — Genre Octomeris, G. B. Sowerby, 1825. Le genre Octomeris a été créé par Sowerby pour des Balanides qui présentent constamment huit pièces à la muraille et dont la base est toujours membraneuse. La collection du Muséum ne contient qu'une seule espèce, 0. angu- losa, G. B. Sowerby : Localités : Cap de Bonne-Espérance (Verreaux); Afrique du Sud (Holub, 1894), Afrique du Sud : Algoa-Bay (Milne-Edwards). J'ai eu, tout récemment, l’occasion d'examiner quelques échantillons d’0. brunnea, Darw. qui m'ont été communiqués par le Bristish Museum. Sur l’un des exemplaires reçus se remarque une particularité assez inté- ressante. Le rostre, au lieu d’être simple, est double, c’est-à-dire qu'il est constitué par deux pièces qui ne se sont pas entièrement soudées et présentent le long de leurs surfaces en contact des denticulations qui s’engrènent, comme les autres pièces. Cette particularité, qui n’a, en elle même, qu'une très faible importance, montre peut-être cependant que, dans ce genre ou ses ascendants, le nombre des pièces a été primiti- vement plus considérable qu'il ne l’est actuellement — et que ce n’est que postérieurement que les différentes pièces se sont soudées les unes aux autres. Ces échantillons d’Ocfomeris provenaient de Mascatte. 110 A. GRUVEL. Tableau synoptique des espèces du genre OCTOMERIS, G. B. Sowergy. ! Parois de la muraille fortement, mais irré- gulièrement découpées. Orifice large. MeSCATeSMÉDAIS PE EE PE re Cr O. angulosa, G. B. Sowerby. GENRE OCTOMERIS. } Parois de la muraille plissées longitudi- nalement et régulièrement. Pièces arti- culées par de nombreuses denticulations. | Orifice assez étroit. Test mince........ O. brunnea, Darw. IT. — Genre Catophragmus, G. B. Sowerby, 1827. Le genre Catophragmus représente évidemment l’un des types les plus intéressants parmi les Cirrhipèdes operculés. Il faut se le représenter comme un Üciomeris autour duquel plusieurs séries de plaques plus petites seraient venues s’ajouter, dans un ordre à peu près régulier. En effet, outre les huit plaques caractéristiques du genre Octomeris, on trouve sept ou huit séries concentriques de plaques de plus en plus petites qui sont placées extérieurement, aux points de suture des premières. La deuxième série externe aux points de suture de la plus interne, la troisième aux points de rencontre de la deuxième avec la première, ainsi de suite, ou à peu près, Jusqu'à la fin. SZ ra Ilen résulte un ensemble assez régulier de plaques Fig. 14. — Diagramme qui, comme le dit Darwin, ressemblent aux écailles du genre Catophragmus. . L du genre Polhcipes, en supposant un raccourcisse- ment du capitulum, de façon à placer toutes les bases sur un même plan. C’est là une simple vue de l'esprit qui pouvait encore se soutenir au temps où Darwin écrivait sa monographie, quand on ne connaissait pas encore la forme la plus ancestrale de Cirrhipèdes. D'après la théorie que nous avons déjà exposée, il est impossible de considérer ces formations externes comme morphologiquement homologues aux plaques capi- tulaires des Pollicipes. Nous devons les considérer simplement comme des formations analogues aux rangées de tubes que l’on observe dans le genre Z'etraclita, Schum. par exemple, mais qui, au lieu de se REVISION DES CIRRHIPÈDES. 411 poursuivre toutes jusqu’au sommet de la pièce ou à peu près, ont augmenté graduellement de longueur, au fur et à mesure qu’elles se rapprochaient du centre, ce qui s'explique facilement puisque les plus courtes sont les premières formées et les plus externes. Du reste, dans le genre Z'efraclita, les tubes sont d'autant plus courts et plus étroits qu'ils sont plus externes, ils ne diffèrent de ceux de Catophragmus qu’en ce qu'ils font entièrement corps avec la pièce, au lieu de former de petites écailles qui, au premier abord, et si l’on ne considère que leur partie supérieure, semblent distinctes. En sorte que ce genre qui, à première vue, paraît considérablement éloigné des autres, rentre, très facilement, comme on le voit, dans le cadre normal. Nous parlerons de la structure et de l’accroissement de ces plaques, dans la partie anatomique de ce travail. Une seule espèce est représentée dans la collection du Muséum, c’est C. polymerus, Darw. Localités : Nouvelle-Galles du Sud : Twofold Bay (Milne-Edwards). Tableau synoptique des espèces du genre CATOPHRAGMUS, G. B. Sowergy. ! Base membraneuse. Pas d’appen- Gas HICESMELMINAUS ER ce C. polymerus, Darw. ENRE CATOPHRAGMUS. : : : Base calcaire. Appendices terminaux PIÉSCDIS EEE RE TE eee C. imbricatus, G. B. Sowerby. IT. — Genre Pachylasma, Darwin, 1853. Le genre Pachylasmu a été créé par Darwin pour des Operculés qui sont parfois très difficiles à distinguer du genre Palanus, car, si dans le Jeune âge la paroi est nettement constituée par huit pièces, dans les formes adultes, on n’en trouve plus que six, les rostro-latérales s'étant soudées avec le rostre. C’est à peine si, parfois, on aperçoit encore une légère ligne de suture marquant la trace de la division primitive, souvent mème on ne trouve plus rien, de sorte que la constitution du test est alors exactement semblable à celle du genre Zalanus. J'ai trouvé dans la collection quelques exemplaires secs et en très mauvais état d’un Pachylasma que je crois pouvoir rapporter à P. gigan- 112 A. GRUVEL. teum, — bien que cependantil y ait, entre ces exemplaires et la descrip- tion qu'en donne Darwin, de sérieuses différences. — Mais, étant donné dans le mauvais état dans lequel ils se trouvent, je ne crois pas devoir en faire une espèce nouvelle. Les caractères de la muraille et des ‘erga peuvent à la rigueur s'appliquer à ces échantillons, mais ceux des sewfa sont sensiblement différents. Tandis, en effet, que chez P. giganteum, la crête articulaire est peu saillante, la dépression pour le muscle adducteur peu accentuée : et celle du muscle dépresseur nulle, ici, au contraire, la crête articulaire est très saillante, la dépression du muscle adducteur et surtout celle du muscle dépresseur érès accentuées. La localité d’où proviennent ces exemplaires est inconnue. Tableau synoptique des espèces du genre PACHYLASMA, Darwin. Pièces caréno-latérales et latérales sépa- | rées extérieurement par des ailes bien Gare LÉVElOPPÉES PE PTE PENSER CPE LTEE P. giganteum, Philippi. Je JLASMA. RACHYLASS | Pièces caréno-latérales et latérales sépa- rées extérieurement par une simple fissure peu distincte re cer te P. aurantiacum, Darwin. B. — FAMILLE DES HEXAMÉRIDÉS. a. — SOUS-FAMILLE DES CHTHAMALINÉS. Genre Chthamalus, Ranzani, 1820. Le genre Chthamalus est, avec le genre Balanus, le plus généralement répandu sur tout le globe et dans à peu près toutes les mers. — Sur nos côtes abonde le €. stellatus, Ranzani mêlé ou non au Balanus balanoïdes, Linné, auquel ilressemble tellement que beaucouples confondent. Comme cette dernière espèce, il se présente souvent sous la forme aplatie, c'est lorsque les individus sont isolés, qu'ils ont, par conséquent, tout l’espace nécessaire pour s’accroitre; c’est, en un mot, la forme normale, ou on les trouve encore souvent sous la forme extrêmement allongée, cylindrique. REVISION DES CIRRHIPÈDES. 113 Dans ce cas, les individus sont très nombreux, pressés les uns contre les autres et, ne pouvant se développer normalement en largeur, ils eroissent en hauteur; c’est une forme palhologique, si je puis m’expri- mer ainsi. ILest cependant très facile de distinguer ces deux genres l’un de l’autre par la présence ou l'absence de rayons au rostre. Sur les neuf espèces actuellement connues, la collection du Muséu::1 en possède Six : Localités : C. stellatus, Ranzani, en nombre considérable. C. stellatus, Var. communis, côtes d'Angleterre; Vera-Cruz (Seurat) : Mascatte (Maindron); Sidi-Ferruch (Lesne). C. stellatus, var. fragilis, habitat inconnu. C. stellatus, var. depressus, Méditerranée : Banyuls-s.-Mer (Weiss, 1902). C. cirratus, Darw. Chili (Milne-Edwards); mission du cap Horn; Chili (Martines). C. fissus, Darw. Pérou (Milne-Edwards). C. antennatus, Darw. Nouvelle-Galles du Sud (Milne-Edwards); T1. de la Galite (Roux, 1880). C. dentatus, Krauss, Afrique méridionale (Milne-Edwards). Id. , Sur la coque d’un navire venant de l’Afrique du Sud. C. scabrosus, Darw. Amérique méridionale, (Milne-Edwards). C. Challengeri, Hœk, assez nombreux échantillons sur un morceau d’écorce. Basse-Californie : baie de la Paz (L. Diguet, 1901) (PI. 4, ho) NOUVELLES ARCHIVES DU Muséum, 4° série. — V. 15 GRUVEL. A. 114 *MAR(I ‘SNIXIAIQUI 7) “MAT ‘SNSO1QDIS ‘}) "PELUO") ‘2/0QUOIT 1) *SSNEIM ‘SN/DJU9P ‘}) "MOIT ‘?490U9)]Dy7) ‘?) ‘MAT ‘SNIDUUIIUD *}) À *AIU(T ‘SASSY ‘7 *MAB(T ‘SANJDAANI 7) “LURZUVY ‘SN7010IS 7) °°°" o84tf nod 9910 ‘ oqueppres nod ‘wnyn9s np 211B[N91JIE 9791V XABANNS SPIO cesser: 1noss94d9p 9p9snu of And 9710479 79 opuooaid 971489 oun 2948 SI], cette -onberd ep op notpru | 2[ SI9A ‘SOUI9YX9 XNPEUIPNJISUO] SUOITIS SIO4J NO XNApP JAAL VINIOS FT ss soso sen; ; SSI l 5 An9SS91d9p appsnu 9j anod opuoyord 971489 Sues 85, | °*:SaUd9/X9 XNPUIPNJISUO[ SUOIIIS SUES EJn9S / GES *"2BIU] 9010 !OJUEIIIES S917 ‘WINN9S NP AME[NOTIIE 9F9IV | -sopoupio uou | q < \ ‘suoÂei Sop | PATTES puaogermbe opsueug | \ 9P 9WI0} U9 PS9 I, ‘ANOH onb SuO[ ISSN SIOJ XN9P 991JH() ) -9,s0d-019que SU9S 9[ SUBP | g8uopçe appnbos ef op 29110 *59709 S9SS0418 v ‘9ssI[d JS9} 984] ‘S[ou919 ‘SUOÂBI Sp titre "og8uei] ‘Saire[no1odo XNEINFNS SPI04 Saoold Sof JUPIANO991 HÉAEN XNVIITI -Inbg uou e919J, ‘9suote °°: "998ueaj uou ‘sarre[noiado uou ofpmbos e[ 2p 2,0 S099Id S9[ JUEIANO991 OUCIQUOIN “INVZNVY CSI TVNVHLHD 94098 np so2odso sep onbrdouAS nusIqeL *Sapnos set: :Sorne Soj SUep Sun say sgnbraqui stjd sap queuri0} affeinu ef ep sIomd sop Sans ‘ eJn9s 72 LA ER ‘saapne So[ | suep SUN So, | Sonbuqut stjd S2Pp JUPUHO] sioaed sap sainyns :s9p -n0S uOu ‘xn9 > 21JU9 S9I -N91}Ie eynos 79 SIT, | *S}Ua ass sues ‘S9J101pP ‘stoied Sap sainqns / "SATVAVHLHO TN) REVISION DES CIRRHIPÉDES. 115 b. — Sous-FAMILLE DES BALANINÉS. 1. — Genre Chelonobia, Leach, 1817. Le genre Chelonobia diffère sensiblement des formes que nous venons d'étudier, par l’épaisseur des parois de sa muraille et aussi, ce qui lui donne un aspect assez caractéristique, qu'il partage, du reste, avec le genre /latylepas, le genre Coronula, etc., c’est que les pièces operculaires ne remplissent pas, de beaucoup, l’orifice de la coquille. | Les espèces qui composent ce genre s’attachent toutes sur des êtres vivants : tortues, crustacés, mollusques et même des cétacés. Les trois espèces actuellement connues sont représentées dans la collection, particulièrement Ch. testudinaria, Linné, par de nombreux échantillons secs et par un certain nombre, bien conservés dans l’alcool. Beaucoup ne portent pas d'indication de localités. Localités : Ch. testudinaria, Linné (PI. 3, fig. 12) : Seychelles : rade de Mahé (M. Eydoux, septembre 1832); campagne de l’ « Astrolabe » ; expédition du capitaine Baudin ; Pérou (M. Lesueur) ; Palerme, 1836; Sur la carapace de tortues franches (Delalande, 1817); Sur la carapace de tortues franches, Alexandrie ; Mallicolo ; Obok (M. Maindron, 1893); Iles Sandwich (1877); Afrique du Sud (D' Holub). Ch. patula, Ranzani (PI. 4, fig. 10) : Rio de Janeiro (M. Delalande, M. Milne-Edwards). Iles Sandwich (M. Bailleu, 1875), sur Lupa. Ch. caretta, Spengler : cap de Bonne-Espérance (M. Dussu- mier, 1836). Saigon : (jeunes échantillons (M. Capus, 1898). J'ai rencontré, dans la collection du Muséum, une espèce de Chelono- 116 A. GRUVEL. bia qui ne répond à la description d'aucune des trois espèces actuelle- ment connues, tant par son habitat que par son organisation. Je propose pour cette espèce nouvelle le nom de Chelonobia manati pour rappeler qu'elle était fixée en grand nombre sur la peau d’un Manatus senegalensis, provenant des côtes du Congo et offert à la Mamma- logie par M. Dybowski en 1896. Chelonobia manati, n. sp. (PI. 2, fig. 14, 17 et 18, et PI. 4, fig. 15 et 16). Diagnose : Test de forme conique, peu déprimé. Orifice assez large. Pièces de la muraille épaisses, avec rayons bien développés, lisses et présentant des côtes longitudinales saillantes, se divisant à leur base en plusieurs autres côtes, plus petites. Rostre environ deux fois aussi large que la carène. Pièces latérales de largeur égale entre elles. Base membraneuse. Scuta et terga peu élevés, larges et articulés entre eux, ne remplissant pas l’orifice de la muraille. Distribution : Fixés en grand nombre sur la peau d’un Manatus senega- lensis (côtes du Congo), M. Dybowski, 1896. Description : La seule présence des côtes longitudinales, très accentuées et divisées à leur base, suffirait pour différencier cette espèce des trois autres qui toutes présentent un test lisse ou tout au moins finement strié. La forme générale du test est intermédiaire entre celle de Ch. testudinaria et celle de Ch. patula, plus élevée que la première, moins conique que la seconde. L'orifice du test est, proportionnelle- ment, aussi large que celui de CA. testudinaria, moins grand, par consé- quent, que celui de CA. patula. L'animal est légèrement enfoncé dans la peau de son hôte, qui se relève sur ses parois latérales de deux ou trois millimètres en moyenne, sans que ce revêtement de la peau soit absolument égal sur toute la périphérie. La base, membraneuse, fait corps avec la peau du Manatus et il est assez difficile de les séparer pour l'étude. La carène est étroite et présente en général, extérieurement, trois côtes longitudinales saillantes, deux latérales qui suivent le bord arliculaire de la pièce et une, plus large, médiane, qui, rapidement, se divise en deux branches divergentes, lesquelles, à leur tour, se REVISION DES CIRRHIPÉDES. 117 séparent en deux autres, très courtes, presque à la base de la pièce. Le rostre est environ deux fois aussi large que la carène ; il présente, en général, cinq côtes longitudinales saillantes : une médiane large, qui, à quatre ou cinq millimètres de la base se divise en quatre côtes plus étroites et deux latérales, de chaque côté, l’une qui suit, à peu près, le bord articulaire et une autre à égale distance de cette dernière et de la côte médiane. Les quatre côtes latérales se divisent, elles- mêmes, près de leur base, chacune en deux ou trois autres, irrégu- lièrement. Le rostre présente rarement la trace de soudure des trois pièces primitives. Quant aux pièces latérales (caréno-latérales et latérales), elles sont de même largeur et présentent, ainsi du reste que Île rostre, des rayons bien développés, larges et absolument lisses. Chacune de ces quatre pièces porte, en moyenne, trois côtes longitudinales qui se divisent souvent en deux, et parfois même se subdivisent en deux ou trois autres, vers la base. Vue du côté basal, la muraille présente un aspect extrêmement découpé par la série des prolongements des côtes longitudinales qui débordent de beaucoup le niveau des cloisons des pièces. Ces prolonge- ments arrondis à leur bord libre sont les uns tout à fait externes, tandis que d’autres, peu nombreux, un ou deux par pièce, environ, se dirigent du côté interne et forment ainsi des sortes de crampons calcaires analogues à ceux de P/afylepas qui, en pénétrant dans la peau, permettent une fixation très énergique de l’animal sur son hôte. Les trois pièces primitives qui forment le rostre et qui ne se distinguent que peu ou point sur la face externe de la pièce, sont, au contraire, toujours très nettes du côté interne. Les ailes sont aussi développées que les rayons. Chaque pièce présente, dans son épaisseur, une seule rangée de canaux longitudinaux séparés par une cloison calcaire qui va, sans se bifurquer, directement de la paroi interne à la paroi externe. Entre ces cloisons, qu'on pourrait appeler principales, se trouvent, parfois, des dissépiments de la paroi externe, plus ou moins saillants dans l’intérieur du canal, mais n’atteignant jamais, de beaucoup, la paroi 118 A. GRUVEL. interne de la muraille. Ces dissépiments se rencontrent vers la base et ne se prolongent guère au-dessus du niveau de la paroiï interne, moins élevée que la paroi externe. Pièces operculaires. — Les pièces operculaires (terga et scuta) sont allongées horizontalement et peu élevées. Elles ne remplissent pas, à beaucoup près, l’orifice du test auquel elles sont rattachées par une membrane chitineuse assez résistante. Extérieurement, ces pièces ne présentent que des stries d’accroisse- ment très légères et des côtes longitudinales partant de l’apex, à peine indiquées. Le bord occluseur des scuta est infléchi vers l’intérieur et presque droit; le long de ce bord court une arête arrondie qui vient se confondre avec lui à l’angle antérieur. La dépression du muscle adducteur qui se trouve au-dessous est très profonde et on ne trouve ni saillie, n1 cavités pour les autres muscles. Un peu en avant du bord tergal, on remarque une crête articulaire saillante, placée sur l’arète articulaire. Les {erqga sont, eux aussi, allongés horizontalement et peu élevés. L’'apex est mousse. Près du bord scutal se trouve une petite cavité articulaire, limitée en avant par une très légère arête mousse, qui porte, du côté apical de la pièce, une légère saillie. A l'angle basal et antérieur vient aboutir une légère crête, qui, partant du bord occluseur, vient s’y ter- miner obliquement, en formant une petite arète incurvée. Bouche. — Le labre (PI. IT, fig. 14) n’est pas très saillant en avant; il est formé de deux parties latérales qui viennent se rejoindre sur la ligne médiane antérieure en formant un angle rentrant très net. Le bord libre est armé de dents chitineuses dont les plus développées sont, de chaque côté, celles de la région moyenne. Sur les parties latérales, internes, on trouve seulement de courtes soies, assez peu nombreuses. Les palpes de la lèvre supérieure sont aplatis, allongés et garnis sur leur bord libre et aussi sur une partie de leurs faces latérales d’un grand nombre de soies longues, flexibles et fortement pectinées. Les mandi- bules (PI. IT, fig. 17) présentent quatre dents fortes, la supérieure est la plus robuste et la distance qui la sépare de la seconde est à peu près égale à celle qui sépare cette dernière de la quatrième. L’angle basal est REVISION DES CIRRHIPÈDES. 119 large et formé de plusieurs denticulations inégales. Cette pièce porte des soies, très courtes sur le bord dorsal et d’autres, courtes également et raides, sur les parties latérales, particulièrement du côté interne. Les mdächoires (fig. 18) sont, comme c’est la règle, moins fortes que les man- dibules. Leur bord libre est absolument droit et porte des épines chiti- neuses qui, fortes et rigides dans la région supérieure, vont en diminuant de plus en plus vers l’angle basal où elles deviennent courtes et très nombreuses ; on trouve aussi quelques soies sur une partie du bord dorsal et quelques autres, rares, sur les faces latérales. Quant aux palpes de la lèvre inférieure, 11s sont plats, assez courts, à bord libre arrondi et couvert de soies très nombreuses, longues, flexibles et barbelées comme celles des palpes de la lèvre supérieure. Cirrhes. — D'une façon générale, les cirrhes sont de moyenne longueur, trapus, à articles courts et nombreux. La première paire est peu éloignée de la seconde et porte un nombre considérable de soies longues, grêles et finement barbelées sur les trois quarts de leur longueur à partir de la pointe. La sixième paire, par exemple, présente environ une soixantaine d'articles courts et larges, très peu saillants et portant sur chaque rame et antérieurement, deux paires de soies longues, grêles et très finement barbelées vers leur extrémité libre. Entre chaque paire de ces longues soies, sur la ligne médiane et antérieure de la rame, se trouve une touffe de dix ou quinze épines beaucoup plus courtes. Sur le côté dorsal et à la partie supérieure de chaque article, se rencontrent des soies semblables, mais en nombre plus réduit, cinq ou six seule- ment. Les appendices terminaux n'existent pour ainsi dire pas et sont réduits à de simples lames très courtes, aplaties, situées à la base de la sixième paire de cirrhes et garnies à leur extrémité d’une petite touffe de soies courtes. Le péms est très long (19 millimètres dans l’un des échantillons) ; il dépasse l'extrémité de la sixième paire de cirrhes, d’un cinquième environ de leur propre longueur. Il est formé de nombreux anneaux très étroits et porte des 120 A. GRUVEL. bouquets de soies courtes, irrégulièrement disposées. Son extrémité libre est couronnée par une petite toulffe de soies. Les branchies consistent simplement en deux replis du manteau, placés à droite et à gauche du corps, vers la base. Ces replis sont épais et semblent simples, c'est-à-dire sans replis secondaires, du moins d’après ce que j'ai pu voir sur des échantillons très racornis par leur séjour dans l'alcool. Appareil cémentaire. — Cet appareil est constitué, comme en général chez les Chelonobia, par une série concentrique de canaux principaux portant les renflements glandulaires d’où partent, dans le même plan, des canaux secondaires d’un diamètre inférieur aux premiers. Ceux-ci se ramifient à leur tour et envoient dans la membrane basale les extrémités des canaux par où s'évacue le cément. Le tableau suivant résume la classification actuelle de ce genre inté- ressant. Tableau synoptique des espèces du genre CHELONOBIA, Leacx. ESPÈCES. Encoches plus ou moins profondes sur les rayons et les ailes. Muraille lisse ou finement striée... Ch. testudinaria, L- Rayons Pas ! Muraille ornée de côtes longitudi- = bien d'encoches | nales saillantes plus où moins di- 2 | développés. sur visées à leur base. Orifice moyen- © e È - 7. les rayons nementiars er Enr cer Ch.manati, À.Gruvel. = ni sur | Muraille très lisse, sans côtes; orifice = les ailes. TAPER CRT RS SE nt Ch. patula, Ranzani. (æ) E Rayons | Muraille massive, très lourde, avec des sillons S | très étroits! étroits plus ou moins accentués, surtout vers ou nuls. | Fi base nr Dee PRE A RER AE Ch,caretta,Spengler 2. — Genre Acasta, Leach, 1817. Six espèces appartenant à ce genre sur les dix actuellement connues sont représentées dans la collection du Muséum ; il y en a même onze si l’on y comprend 4. sfriata, À. Gruv. rapportée par le « Talisman ». REVISION DES CIRRHIPÈDES. 121 C’est d’abord A. cyathus, Darw., provenant de Madère, puis un très bel échantillon sec d'A. glans, Lamerck, de la Nouvelle-Galles du Sud (Milne- Edwards) ; quelques échantillons, également secs, d'A. lœviqata J.-E. Gray, de la mer Rouge (Milne-Edwards); A. purpurala, Darw. ; quelques exemplaires enfermés dans une éponge et offerts au Muséum par Darwin ; 4. suleata, Lamarck, de la Nouvelle-Galles du Sud (Milne- Edwards), et enfin des fragments secs d’A. spongiles, Poli, des côtes de la Grande-Bretagne. En outre de ces fragments secs se trouvent des exemplaires de cette même espèce bien conservés dans l'alcool, rap- portés par M. Dollfus (1901), les uns de Hendaye et les autres de Saint- Jean de Luz où ils ont été recueillis dans des éponges fixées sous des pierres. Ces échantillons présentent, très nettement, les caractères indiqués par Darwin et sont remarquables par la grande perforation de la base qui res- semble à un véritable crible, comme chez certaines formes étudiées par ce savant et provenant du cap de Bonne-Espérance. Ces orifices, qui se trouvent ainsi en grande quantité sur toute la surface de la base, ont une forme assez irrégulière, généralement allongée ou arrondie. Leurs dimensions sont assez variables, mais toujours extrêmement réduites. Ils sont disposés en séries parallèles au bord supérieur de la base, jusqu’au fond de la coupe basale et là, deviennent extrêmement irrégu- liers comme position. La forme de la base varie sensiblement dans cette espèce. Tantôt elle est très réduite comme hauteur, atteignant à peine un tiers de celle de la muraille, tantôt, au contraire, elle est presque de hauteur égale à celle des parois, mais toujours, elle se présente sous laforme d'une coupe, plus ou moins profonde. Les parois internes de la muraille sont tantôt presque lisses, tantôt au contraire avec des sillons assez saillants, mais qui n’atteignent jamais Île relief que l’on observe dans l'espèce voisine, A. sulcata. Le tableau suivant résume les caractères différentiels les plus saillants des espèces appartenant à ce genre intéressant. NOUVELLES ARCHIVES DU Muséum, 4° série. — V. GRU VEL. A. J2ANAN) *V “DJDIUIS V *"MOIRUPT D/DOINS °F ‘104 ‘s2720u0ods y “AUU(L ‘2Dundund y "AUB(T ‘2)D4S9U0 / eu) ‘4-"f ‘22001a0) TV "HDICUET SUD) "MAR, ‘SAJPUUOËS *"AOUJIOMA ‘2/SOD1JN9S °F" "AMP ‘SAYIDh) y "titi: "soddofoaop sou] ‘JURIeS | SO[R1978L Sa991d Sop J9 o417S041 | uou | lp SUOÂBI ‘S9911JS JU9UUOIIO] | cnbre np :sju9sqe \ OJFBANUL ER 0P SOUI9YXO SIOIB, / UOIdF DENON QUE | 9991 ef op noie er op arrow | ; Leur ®[ 9[889 ns} Npuorodo pop | synsdsen ANDGILT ‘HJ[OUULI JUAUO]IO] no S99td so 3S97 Lp S29o1d Sop autoqut otjaeq | ‘TURITERS CHINE ESRI) ' UN HA19} NP "SE EI 2p ‘29914 ] 9P AN9GIET ET 9p SI] oo] e l'amcnatrs cord a] 1 WnS419} Np U0L9d9 .[ 9p \ ie S ANOGIVT ‘09 UUVO JUOUHIOBIT | ° Le ; }S97 Np Sooold Sap outaqui 918 | un | ap ***9991d TJ 9p 9199 op Sao} XNop Sor 0[089 IN9BIC] E[ JUOP 79 Juejpres nod So} wnsto} ‘2SEQ ANAT 79 SERA np uosodo ‘ojanoo ‘odnoo op ounoy uo oseg | 2IUINUT EF Jueuñroppe | 2p Sooord sa] ) SaTU EI :99914 E[ 9P 9/99 9p 91}rou ef Sed juroqqe,u a1ju9 -OU94109 AN9SIC, E[ JUOP ‘JUEIES Soi] WNFI9) np SO BIT S0011() ! 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De tous les genres d’Operculés, c’est incontestablement le genre Bala- nus qui contient le plus grand nombre d’espèces et qui se trouve dissé- miné en plus grande abondance dans toutes les mers du globe, aussi bien dans les mers froides que dans les mers tropicales, sur les rochers des côtes comme dans les grandes profondeurs. C’est aussi celui dont l'étude systématique est la plus compliquée et la plus difficile, étant donnés les caractères différentiels, si peu accentués, qui distinguent parfois les espèces les unes des autres. Pour se reconnaitre dans cette multitude de formes, Darwin a divisé ce genre en six sections correspondant, chacune, à des caractères déterminés et qui, malheureusement, ne sont pas toujours faciles à bien mettre en évidence. Hoek a ajouté une section nouvelle pour deux espèces rappor- tées par le « Challenger » et J'ai dû en créer, moi-même, une huitième pour une espèce nouvelle de la collection qui ne trouve sa place dans aucune des sept autres. A côté du grand nombre d'espèces qui constituent ce genre, viennent se placer un nombre respectable de variétés, qui est de onze, par exemple, pour le seul Z. fintinnabulum. C'est, il est vrai, l'espèce qui en ren- ferme le plus. | J'ai essayé d'établir, pour le genre Balanus, des tableaux synoptiques de classification, un pour chaque section, et si les autres m'ont déjà donné beaucoup de peine à constituer, on doit s’imaginer facilement ce qu'il en a été pour ceux-ci. Dans bien des cas, J'ai dû m’appuryer sur les caractères des pièces operculaires pour différencier les espèces et tous ceux qui ont eu des échantillons secs de Balanes entre les mains, savent avec quelle extrème facilité ces pièces se détachent de la coquille, s'éga- rent et combien il est difficile ensuite de pouvoir déterminer les espèces ainsi mutilées. Malheureusement ces faits se sont produits pour beaucoup d’échantil- lons de la collection du Muséum et j'ai dû, pour un certain nombre, renoncer à les classer, n'ayant à ma disposition que des murailles, 124 - A. GRUVEL. souvent même en mauvais état de conservation. Il faut dire que c’est le petit nombre. Le nombre des espèces déterminables représentées est, cependant, très considérable et beaucoup le sont par de nombreux échantillons, pour la plupart à l’état sec, quelques-uns avec les localités, beaucoup sans aucune espèce d'indications de cette nature. Le genre Palanus se subdivise donc en huit sections : l° Section A. — Parois, base et rayons percés de pores. Base calcaire à peu près régulièrement circulaire. 2° Section B. — Parois et base percées, quelquefois, de pores, quelque- fois non. Rayons Jamais percés de pores. — Base calcaire, plus ou moins en forme de carène de bateau, allongée suivant l’axe rostro- carénal. Fixés sur les Gorgones et sur les Madrépores. 3° Section C. — Parois et base percées de pores. — Rayons non percés de pores. — Base calcaire, à peu près régulièrement circulaire. 4 Section D. — Parois percées de pores. — Base calcaire et rayons non percés de pores. 5° Section E. — Parois percées de pores ou non. — Base membra- neuse. 6° Section F. — Parois et rayons non percés de pores. Base calcaire, quelquefois percée de pores, quelquefois non, excessivement mince et difficile à distinguer. 7° Section G. — Parois non percées de pores. — Pas de rayons. — Base membraneuse. 8" Sechon H, — Parois et base percées de pores. — Pas de rayons. — Base calcaire. J'ai cherché à établir pour ces différentes sections un tableau qui per- mettra, je l'espère, étant donné un échantillon, de se rendre compte très rapidement de la section à laquelle il appartient. REVISION DES CIRRHIPÈDES. 125 Tableau des diverses sections du genre BALANUS. SECTIONS. | R'avonsponeuts |BBASCDOREUSE REP EE CEE ee Le A / Base très allongée dans le sens rostro-carénal... B : Base poreuse...... C Base Rayons Base / Parois P calcaire. } NON poreux. ; poreuses. Red Pres re) Base non poreuse.. D La régulièrement = arrondie. | Parois non poreuses........... F Fe | A : ol Basiderrayons APArOISIE DAS DOrEUSES re re H 2 A [) 2 (de Base RAVONSID RE SENS PR ER ee eme ae nt et mec E membra-. neuse. / Pas Ie RAVONS EE PRE ne cela even ete enr e lee ice G Section À. — Toutes les espèces appartenant à cette section se trou- vent représentées par un nombre variable, parfois très grand, d’échan- tillons secs ou dans l’alcool, excepté une seule : 2. vinaceus, Darwin. B. tintinnabulum, L. — Tousles auteurs qui se sontoccupés de la sys- tématique des Operculés ont pu remarquer quelle difficulté il y a à re- connaître cette espèce, à cause de la variété considérable des formes qu’elle présente et aussi de la quantité imnombrable, on peut dire, des échantillons divers, distribués sur toute la surface du globe. Les dix variétés décrites par Darwin ne sont que des sortes de points de repère, à peu près fixes, de toutes les étapes successives par lesquelles est passée cette espèce, suivant les conditions de milieu où elle s’est trouvée ; mais, quand on a examiné comme J'ai dû le faire, un très grand nombre d'échantillons, on s'aperçoit que, pour certaines variétés tout au moins, il existe des formes intermédiaires plus ou moins nombreuses, qui permettent toujours de les ramener au type initial. B. tintinnabulum, L., var. communis, Darwin. — Echantillons assez nombreux à sec et dans l'alcool. Distribution : 1° à sec : Sant-Lorenzo; Ile-de-France; Gorée (Robert, 1836); Congo; Sette-Cama(Pobéguin, 1891); 2°en alcool: sur lacarène d’un bateau venant de Madagascar et recueillis à Cherbourg (Gravier, 1902) ; 126 A. GRUVEL. Gabon (Aubry le Comte, 1853); Kotonou (de Cuverville, 1891); Pon- dichéry (Chaper, 1883); la Rochelle (d’Orbigny, 1796). Var. validus, Darwin : un seul échantillon sec, sans habitat. Var. zebra, Darwin : quelques exemplaires secs, sans origine. Var. crispatus, Schrôter : tous à sec. La Rochelle (probablement recueilli sur la carène d’un bateau); Sénégal ; sur la carène d’un bateau venant des Indes (Olivier). Var. spinosus, Gmelin: rares exemplaires secs, sans habitat. Var. coccopoma, Darwin : un exemplaire sec (Milne-Edwards) et d’au- tres de Californie (Diguet). Var. concinnus, Darwin : échantillons à sec sur 2. psittacus, du détroit de Magellan, d’autres provenant d’Aden (D° Jousseaume) et d’autres enfin du Congo français: Bata (Pobéguin). Var. d'Orbignyi, Chenu : à sec (Milne-Edwards). PB. ajax, Darwin. — Cette espèce est fort difficile à distinguer de la précédente, en particulier de la variété coccopoma, par sa forme exté- rieure. Comme elle, en effet, elle présente un orifice étroit, dû à ce que les pièces de la muraille sont fortement arquées à la partie supérieure ; mais l’ensemble du test est plus robuste, les parois plus épaisses et la forme plus allongée dans le sens antéro-postérieur. Comme dans la variété occator de B. {intinnabulum, la surface externe des scuta est extrèmement rugueuse et ornée de saillies denticulées en séries parallèles, mais, dans cette espèce, les denticulations sont peut-être plus saillantes que dans la variété occator. De plus. et c’est là un caractère différentiel important, les terga présentent dans cette espèce, et sur leur moitié scutale seule- ment, les mêmes denticulations que sur les scuta ; elles n’existent pas sur ces pièces dans la variété occator; enfin l'orifice de la coquille, denté dans cette dernière variété ne l’est pas dans Z. ajax. Un seul exemplaire à sec, dépourvu des pièces operculaires. Balanus decorus, Darwin. — Parmi les quelques échantillons qui exis- tent de cette espèce, quelques-uns sont dans l'alcool et m'ont permis d'étudier le corps encore inconnu de l’animal. Les caractères du test et des pièces operculaires, concordent exactement avec ceux donnés par Darwin, à quelques très légères différences près. REVISION DES CIRRHIPÈDES. 127 Je ne ferai donc qu'indiquer ici les caractères de l’animal propre- ment dit. Bouche. — Le mamelon buccal est, relativement, très élevé et les pal- pes de la lèvre inférieure dépassent le bord supérieur des autres pièces, d’au moins un tiers de la hauteur de ces dernières. Le labre, assez saillant en avant, est formé de deux parties latérales séparées par une encoche profonde, de chaque côté de laquelle on ne trouve pas de dents chitineuses véritables, mais seulement de très nom- breuses soies courtes et raides en forme d’épines; les palpes, fixés laté- ralement, viennent reposer sur le bord libre du labre et portent sur leur périphérie de longues soies flexibles. Les #andibules (PI. IT, fig. 16) por- tent quatre dents dont la supérieure est la plus forte. La distance qui sépare la première de la seconde égale celle quisépare la seconde de la quatrième, qui est la plus courte ; l'angle basal est large et comme tronqué. Le bord dorsal, le bord basal et les parties latéro-antérieures sont couverts de soies fines, plus courtes sur les côtés et aussi plus robustes. Les r4- choires ne présentent rien de particulier; leur bord antérieur est légè- rement encoché et porte des soies raides et nombreuses. Les palpes de la lèvre inférieure sont allongés, à bord régulièrement arrondi et couvert de longues soies flexibles, non barbelées et en très grand nombre. Cirrhes. — D'une façon générale, les cirrhes sont longs et grêles, avec des segments courts ettrès nombreux. La première paire est située près de la deuxième, elle est formée de deux rames courtes, inégales, à segments extrêmement saillants et couverts de très nombreuses soies ; la deuxième et la troisième paires sont encore assez courtes, à segments très saillants surtout du côté antérieur et couverts de longues soies. Enfin les trois dernières paires sont longues, grèles, à très nombreux segments portant en moyenne, à la partie antérieure, cinq paires de soies, dont les deux supérieures sont très longues et grèles, les trois inférieures étant beau- coup plus courtes. Dorsalement, à la limite supérieure de chaque article, on ne trouve qu'un petit bouquet de trois ou quatre soies courtes. Pénis. — Le pénis est long, très grêle, recouvert par une cuticule mince, à annulation très serrée, mais très nette, portant de distance en distance, mais irrégulièrement, de petites touffes de quelques poils 128 A. GRUVEL. courts. L’extrémité libre, comme tronquée, présente deux bouquets laté- raux de ces petites soies. Je n’ai pas pu voir d’appendices terminaux. Branchies. — I existe une paire de branchies simples bien dévelop- pées et formées par une quantité considérable de replis. Distribution. — Darwin n'indique comme habitat de cette espèce que la Nouvelle-Zélande. Parmiles échantillons que j'ai pu examiner, les uns proviennent effectivement de la Nouvelle-Zélande (musée d’Otago) et ont été rapportés par Filhol en 1875, d'autres, du détroit de Cook (Filhol également); quelques-uns de Madagascar : rochers de Nossy-Komba (D' Joly), et enfin d’autres de la colonie du Cap (Holub, 1894). — Ceux provenant du Cap sont beaucoup plus petits que les autres et d’une cou- leur rosée beaucoup plus pâle, avec, non pas un sillon véritable à la sur- face externe des terga, mais une légère dépression. Ils correspondent cependant à cette espèce par l’ensemble de leurs autres caractères. Balanus Campbell, Filhol. — Cette espèce n’est malheureusement représentée dans la collection que par les pièces operculaires. Filhol en a donné une description trop diffuse pour permettre de lui assigner une place précise dans la classification. Il ne donne, en effet, aucun des carac- tères de la paroi, ni des rayons, ni de la base, caractères qui, comme on l’a vu plus haut, sont absolument indispensables à connaître pour détermi- ner même la section à laquelle appartient l’animal. L'examen très attentif que j'ai pu faire des pièces operculaires m'a cependant conduit à penser que cette espèce semble venir se placer près de £. decorus. Je ne répéterai pas ici la description qui en à été faite par Filhol, mais je crois que, bien que très semblables au fond par leurs différents caractères, cette espèce et la précédente sont distinctes, à cause de la saillie beaucoup plus con- sidérable de la crête articulaire et de la crête de l’adducteur, qui viennent presque au contact l’une de l’autre et limitent entre elles une profonde cavité. De plus, le bord inférieur est très nettement convexe, tandis qu'il est plutôt légèrement concave chez B. decorus (PI. I, fig. 18 et 16). Il me reste cependant un doute que l'examen seul de la muraille et de la base pourrait lever. Balanus tulipiformis, Ellis. — Seulement des exemplaires secs NOUVELLES ARCHIVES U MUSÉE D'HISTOIRE NATURELLE PUBLIÉES PAR MM. LES PROFESSEURS-ADMINISTRATEURS DE CET ÉTABLISSEMENT QUATRIÈME SÉRIE TOME CINQUIÈME SECOND FASCICULE MÉMOIRES CIRRHIPÉÈDES DE LA COLLECTION DU MUSEUM fsuile), par M. À. Gnuver. MATÉRIAUX POUR LA MINÉRALOGIE DE MADAGASCAR suile), par M. A. Lacroix. BULLETIN D. P. DEHÉRAIN. — NOTICE NÉCROLOGIQUE, par M. L. MAQuEeNNE. LISTE DES OUVRAGES ET MÉMOIRES PUBLIÉS Feuilles 47 à 32 et a à d. — Planches V à XIV. PARIS MASSON ET C", ÉDITEURS LIBRAIRES DE L'ACADÉMIE DE MÉDECINE 120, Boulevard Saint-Germain, en face de l'Ecole de Médecine 1903 NE « Are LIT DETTE RENE Ra REVISION DES CIRRHIPÉÈDES. 129 (Eydoux, 1832; Milne-Edwards; deuxième voyage de Caron en Sicile, 1830). Balanus psittacus, Molina. — C’est là une des espèces les mieux repré- sentées dans la Collection, mais beaucoup de très beaux échantillons, à sec, manquent d'indications d’origine (PI. II, fig. 14). Quelques exemplaires, en parfaitétat de conservation, m’ontété confiés par le professeur Ludwig Plate et serviront à une étude anatomique qui sera prochainement publiée dans sa « Fauna Chilensis ». Ceux du Museum dont les habitats sont connus proviennent du Chili, de l’Amérique du Sud {collection Michelin, 1868); d'autres, dans l'alcool, du cap Horn (Roussout, 1891); détroit de Magellan, et enfin de Expédition de la « Bonite ». Balanus capensis, Ellis. — C'est une très jolie espèce qui, suivant Darwin, représenterait, au sud de l'Afrique, le Z. psittacus, sud-améri- cain. Effectivement, à part sa taille qui reste toujours bien moins srande que celle de cette dernière espèce, et quelques caractères diffé- rentiels peu importants, cette espèce se rapproche beaucoup de #. psit- tacus. Le test est plutôt rose vif et le bord antérieur de l'éperon des terga est placé à une distance au moins égale à sa propre largeur, de l’angle basi-scutal. Elle se fixe fréquemment sur les objets flottants et la collec- tion en contient un grand nombre d'exemplaires fixés sur une tige de laminaire qu'ils entourent complètement (PI. IV, fig. 5). Distribution. — Cap de Bonne-Espérance. Faisons remarquer, en passant, que certaines espèces semblent assez localisées dans cette région. Nous avons vu, dans le Mémoire des Pédon- culés, que Lepas testudinata, Auriv. semble aussi très spécialisé dans cette région sud-africaine et se trouve presque toujours fixé, également, sur des tiges de Laminaires. Balanus nigrescens, Lamarck. — Cette espèce se reconnait assez faci- lement à son aspect extérieur. Le test est, en effet, d’une couleur viola- cée assez sombre et les parois de la muraille sont marquées de côtes longitudinales parallèles, très étroites et très serrées. De plus, les rayons présentent des stries transversales nombreuses et très accusées. Elle se rapproche beaucoup, par ces derniers caractères, de 2. psitlacus NouvELLEs ARCHIVES Du MusÉUM, 4° série. — V. 17 130 A. GRUVEL. dont elle ne diffère que par la couleur du test et la forme interne des scuta. Quelques échantillons secs, très beaux, mais dépourvus de pièces operculaires proviennent de la Nouvelle-Hollande (collection Roissi, 1847) et de la Nouvelle-Galles du Sud (Milne-Edwards). Deux échantil- lons en alcool ont été rapportés de la Côte d'Ivoire (San Pedro) par M. Thoiré. Le tableau suivant indique les principaux caractères distinctifs de ces diverses espèces. (Voir le tableau, page 131.) Section B. — Cette section ne renferme que des espèces fixées sur des Gorgones, des Millepores ou des Antipathes, et cet habitat commun leur donne un caractère à peu près uniforme, c’est-à-dire que la muraille prend une forme allongée dans le sens antéro-postérieur et que la base est en forme de carène de bateau. Nous avons déjà vu un phénomène analogue se produire pour une espèce appartenant à la section précédente, PB. ajax, très voisine de Z. fintinnabulum par ses autres caractères, et qui, grâce à son habitat sur les Millepores, prend un aspect allongé et constitue ainsi une forme de passage avec les espèces de la section B. Trois espèces sont représentées et seulement par quelques échan- tllons secs. Balanus calceolus, Darwin. — (Milne-Edwards), sans habitat. Palanus galeatus (L.?), Darwin. — Caroline du Sud (Smith). Balanus navicula, Darwin. — (Milne-Edwards), sans habitat. ( Voir le tableau, page 132.) 31 1 REVISION DES CIRRHIPEDES. MOIUUIUTT {SU99Sa0bIU ‘4 “SITE ‘S2SU0dn9 ‘4 “VUION ‘S200)7Sd ‘4 “SU ‘s2wu0/rdunr “UMA, ‘S292DUIQ LOUIRI 6 2/2qdun) ‘4 “UMA ‘S24090p “UMA, CDD CT UANINQOUUIUL ‘JIDANO UOTIS [durs D D D GC CA CT ere Anos4et o4do41d vs jui un 9J[9 22AU JUEULO] 79 | Ta DANOHQJUE ÉfeJNOS-ISU O[EUL,] 0p oouvJSIp oun & govjd UOTE 5 OHB[NOIAE 9794 Ef sed ns =uofje ‘SJ10479 ES, ‘9IQUOS 999UIOIA ANI[NOD 9P FUOUHITUIQUE 1S9] lus Srofox où ‘eye | ne \ se AN99NPpE. 9P 2794) BROSSE SORA CREER ES GE ‘9S01 UCI HO : 09914 &f 9p Jouur0s a Se ; ne | asuorte oapenouerq 204 { anoSgrer o1doud vs & 9859 SuTOUr Ne ‘[UJNoS-ISU nenbsnf quefpe on] o[8ue ] 9p HEURE oun & 99814 v5419] 2 uood M} ‘JA 9S04 j07n[d JS94 À -nqny 971489 oun 94TBTNa | Sn Se D RO CR de ee Re D RD a DNA DA que je ‘og < anosaer oxdoid es & aMompJut [RJNOS-ISUQG 9[SULT 0p voue} |-IOJ OFUETITES ‘eynos | Le -Sip aun & govjd uoodif oJquop uou RASE eu 901110 ‘ofed 204 JS9/, / Sop NE NEUEN op 97947) a TR A NS RÉ RRE rn ee le detente pepnos-1svq 0]8ue,] cesse: S998N9 2 op anogaer o4do1d vs & 9[259 ooUISIP Un & 9oe|d uotod9 ‘puo] { -où aUu194 & JUAUWASSTOND ce “ -O1d JUUIPRJISUOT UOIIIS 2[ 2OAU US] PJUOP 9910 H[US SOA 101 DU p SOS SOSSIT BJNOS | oqurod | : Dessescceeseeeresestest ee: ef@n0S-1S2Q | --uoxod9/ op anou 2p o[8ue,[ op anogaez o1do1d S Top 19 SI0J -9]S0d paO of 20 Av Fe oun & povjd uoodf 1quoS URIG 9SNOI JSOL | oporoo op 918 uo | ee -+++ ++ 9K9AUO9 (EINOS SOP “pemos-1seq | ‘o1puoJuoo os jueu ie e JUS pioq :2aJeqouerq FS9L o[eue | op -2A 79 ‘UO1949 | 9p v819] EEE DESSUS LORIE ET CN 9 910 [Le 10 0 1 ROLE EESTI PATTO TON NN TS 00 SRE) sop -u09 LMEUIENEE) v}n2s Sop HOpECTQue |A MAUR LEGER ERCMANLEE xody S9p [USE PIOfT / JUAUIIJOU SA] -2SS10199P P SOLS E UJN9S 7 | VE! < peseq pioq ‘ojed os01 JS2 , | goeçd uoxodg / V511 Auot *S910d [FEU SOT ANS 9XI ‘JLO4J9 9910 AND N -91sod-o19Jut Su9S of SuPp ogouoppe no un ‘ossiéd9 S94} 9[pICANU [2 )NS JIJIOUX ET Ans SOJUCI[ES SUOIP[NOIJUOP SP 2048 ETOI, ‘u041949 ,[ 2p dIPHHIL U9 “OFLOIP Posccseecedeesseeee eo 8ie Z0SSE J0mId said node ouÿif uo ‘US10} SOp [PSE PIO{ 20JHO {OPA Juouoioipnsgr Said nod ? O[[IRANU { SOJUEIFIES SUOrRNoTqUop op sed ÉJUOUOSSIO1I98,P SOLS So[durts 2p 2948 BHO, ‘(V NON9IS) ‘TT 'SANVIVH 24u98 np S099dS9 Sp onbridouAs nvuorqux 132 A. GRUVEL. Tableau synoptique des espèces du genre BALANUS, L. (Secriox B). ESPÈCES. ! Bord basal des sceuta fortement saillant au milieu. Largeur de l'éperon égale environ le quart de celle des ter a ee Pere B. stultus, Darwin. | Parois : | POTEUSS- | Bord basal des scuta à peine saillant en son milieu. Largeur de l’éperon Base | égale presque la moitié de celle poreuse. | || Modes Tertar Re MERE ER B. calceolus, Ellis. ; Parois non poreuses. Bord carénal des terga . coudé en anele Aro ere EE TE CE Er B. galeatus (L.?\, Darwin. = Bords scutal et carénal des terga, droits; terga 1 Parois très larges, éperon très large à peine saillant. B. cymbiformis, Darwin. et base non Bord scutal des terga concave, bord carénal ré- poreuses. gulièrement convexe ; terga assez étroits avec léperontlarsetetisallant er rer err B. navicula, Darwin. Section C. — Depuis la monographie de Darwin, une seule espèce nouvelle a été ajoutée à cette section, c'est Ê. armatus, Fr. Müller. La collection du Muséum contient un assez grand nombre d'espèces dont quelques-unes sont représentées par de très nombreux échantil- lons, telle 2. /œvis, par exemple. Parmi les échantillons qui m'ont été envoyés à examiner par le British Museum, j'ai trouvé une très intéressante espèce qui ne répond à aucune de celles déjà connues. Je prends la liberté de la décrire dans ce mémoire, bien qu'elle ne fasse pas partie de la collection du Muséum de Paris, ne croyant pas devoir, pour cette unique espèce, écrire un mémoire spécial. Je suis persuadé que mon excellent collègue, M. Jeffrey Bell, ne m'en voudra pas pour cette petite entorse donnée à nos conventions ordinaires. Par sa base et ses parois poreuses et ses rayons non percés de pores, cette espèce vient très nettement se placer dans la section C. Je propose de lui donner le nom de }?. violaceus, à cause de la teinte générale, vio- lacée, de ses parois. REVISION DES CIRRHIPÈDES. 133 Balanus violaceus, n.sp.— Diagnose.—- Parois et base poreuses. Rayons bien développés, non percés de pores. Test de couleur générale violacée, avec des côtes longitudinales étroites et nombreuses, de couleur gris violet clair. Base entièrement poreuse. Seuta avec la crête articulaire très saillante, la crête de l’adducteur faiblement développée et située un peu plus près du bord rostral que du bord tergal; cavité pour le muscle adducteur, profonde; cavité pour le muscle dépresseur latéral, également profonde. Terga avec larête et le sillon articulaires très nettement marqués; éperon saillant, à extrémité inférieure arrondie et placé à une distance de l’angle basi-scutal un peu inférieure à sa propre largeur; crêtes pour le muscle dépresseur très nettes et saillantes; pas de sillon longitudinal externe, mais, au contraire, une côte longitudinale; apex légèrement saillant, terminé en pointe mousse (PI. [, fig. 11 à 14: PI IV, Me 12) DimensrtonssDianmetrende danbase RE TE TE NE 16 millimetres. HAMIQUE Or Se ococbonocesoedoodeden. Il — Habitat inconnu. Collection du British Museum. Description. — L'ensemble du test est de forme conique, avec la base à peu près régulièrement circulaire; l’orifice externe est fortement denté (PI. IV, fig. 12). Les rayons et les ailes sont bien développés et leur bord supérieur oblique. Les pièces caréno-latérales sont étroites. Les parois, peu épaisses, sont percées par une seule rangée de pores qui vont jusqu’au sommet et dont les dissépiments sont denticulés laté- ralement et, plus spécialement, vers la partie inférieure. Elles sont mar- quées de cannelures internes accentuées. Les rayons sont pleins et denticulés sur leur bord articulaire. La base est entièrement percée de pores, correspondant à ceux des parois et se dirigeant tous vers un point à peu près central qui porte les antennes larvaires. Elle est entièrement calcifiée et, bien que très fragile, d'une épaisseur appréciable, surtout vers la périphérie. Les pièces operculaires, qui remplissent complètement l’orifice externe, ont leurs apex légèrement écartés, surtout ceux des terga qui sont faiblement recourbés du côté externe, c’est-à-dire, en dehors 134 A. GRUVEL. du plan saggital. Ces pièces sont lisses extérieurement, avec des stries d’accroissement nettement, quoique très faiblement marquées et seulement à la partie inférieure. Leur couleur est d’un gris vio- lacé, avec des bandes longitudinales plus blanchâtres que le reste des pièces. Du côté interne, les scuta (PI. I, fig. 11 et 12) montrent une crête arti- culaire très saillante, qui dépasse le bord tergal de la pièce et un sillon articulaire profond pour recevoir le bord scutal des terga qui est proé- minent. La crête pour l’adducteur est faiblement, quoique nettement développée et délimitée avec la partie interne du bord rostral, une cavité profonde, séparée, en partie, en deux, par une petite crête saillante et qui est destinée à recevoir le muscle adducteur des scuta. Au-dessous du bord inférieur de la crête articulaire, et séparée d’elle par un rebord saillant, se trouve une petite cavité demi-cireulaire, pro- fonde, pour l’insertion du muscle dépresseur latéral. Les terga (PI. I, fig. 13 et 14) présentent, extérieurement, une série de plissements longitudinaux plus ou moins profonds, dont l’un, plus accentué que les autres, sépare le bord scutal du bord antérieur de l’éperon. Ce dernier est fortement saillant au-dessous du bord basal; il présente dans toute sa longueur et sur la surface externe de la plaque, non pas un Sillon longitudinal, comme c’est le cas normal, mais, au contraire, une côte saillante et arrondie. Le bord basal des terga forme, en arrière de l’éperon, une ligne d’abord droite sur sa moitié anté- rieure, puis légèrement convexe inférieurement dans sa moitié posté- rieure. Le bord antérieur de l’éperon va s’unir au bord basal antérieur suivant un arc de cercle très ouvert et l’arête scutale s’avance en pointe inférieurement jusqu’environ au niveau de la moitié de l’éperon. Du côté interne, la crête articulaire et le sillon articulaire sont bien marqués, mais la première peu saillante. Le bord basal, en arrière de l’éperon, est denticulé, surtout vers sa partie postérieure où les denticu- lations correspondent aux crêtes pour l'insertion du muscle dépresseur. Les terga comme les scuta présentent du côté interne des taches vio- lacées. Bouche. — Le mamelon buccal est élevé sur le reste du prosoma et REVISION DES CIRRHIPÈDES. 135 x les palpes de la lèvre inférieure légèrement saillants au-dessus des autres pièces masticatrices. Les deux bords supérieurs et latéraux du /abre, séparés par une encoche médiane, présentent, non pas des dents chitineuses, mais de simples poils fins et courts qui se retrouvent plus longs et plus raides sur les parois internes de la pièce médiane chitineuse et triangulaire qui carnit toujours cette partie de la bouche. Les palpes labiaux sont aplatis, assez courts, à bords supérieur et inférieur parallèles et à bord libre régulièrement arrondi, portant des soies longues, flexibles et finement barbelées, plus courtes sur le bord inférieur. Les mandibules sont semblables à ce qui se voit communément. Le bord libre porte quatre dents chitineuses fortês, la première et la seconde à pointe aiguë, la troisième plus courte à pointe mousse et la quatrième très petite. L'angle basal est assez large et tronqué. Il présente quelques pointes chitineuses fortes. Le bord supérieur et le bord inférieur présentent dans la région antérieure des soies courtes qui se retrouvent sur les parties latérales, plus courtes et plus raides. Les machoires présentent sur leur bord libre une légère encoche qui sépare la partie supérieure large et droite de l'angle basal saillant et arrondi. Ce bord libre porte dans la partie supérieure, rectiligne, six paires d’épines longues, à la base desquelles se trouvent des soies très courtes. L’angle basal présente aussi deux paires de pointes chiti- neuses, plus développées que les supérieures, avec des soies courtes, à leur base. Ces soies se retrouvent plus longues sur les bords supérieur et inférieur et les parties latérales. Enfin, les palpes de la lèvre inférieure sont longs, peu aplatis et leur bord libre arrondi est couvert de longues soies fines et flexibles qui se retrouvent, mais plus courtes sur les parties latérales. Cirrhes. — Les cirrhes ne présentent rien de particulier. La première paire est rapprochée de la deuxième et ces deux paires sont courtes et trapues, avec les segments courts et saillants. Les quatre autres paires sont longues et à nombreux articles. Pénis. — Le pénis, extrêmement long (environ trois fois la longueur 136 A. GRUVEL. de la sixième paire de cirrhes), est recouvert d'une cuticule très nette- ment annelée et portant des soies éparses qui forment un bouquet à son extrémité libre. Il va en se rétrécissant régulièrement de sa base vers son sommet. Affinités. — Par l’ensemble des caractères que je viens d’indiquer, cette espèce se rapproche de Æ£. nubilus, Darwin. Elle s’en distingue facilement, par la couleur de son test, sa base parfaitement poreuse, la crête articulaire, très développée, de ses terga, la forme de ces pièces retc: Les autres espèces appartenant à la collection se répartissent de la facon suivante : Balanus trigonus, Darwin (PI. IV, fig. 6): Échantillons secs (Milne- idwards) : sur Zetraclita porosa ; localités: Atlantique Nord (Cavalier de Cuverville, 1891); Mascate (Maindron, 1896); Californie (Diguet, 1900); sur radioles de Porocidaris : Loango (Nobre). Balanus spongicola, Darwin : Méditerranée (Milne-Edwards), à sec. Palanus lœvis, Bruguière, var. nitidus, Darwin (PI. IV, fig. 7) inission du cap Horn : Puntas-Arenas, port de Magellan, Terre de Feu, Malouines ; Patagonie (Lebrun); New-York Sound; golfe de Géorgie (Agassiz); Chili (Ch. Darwin); Valparaiso (Gay, 1833) ; Amérique du Sud (Milne-Edwards); Rio de Janeiro (Delalande, 1817); Tahiti, sur Palanus psittacus (amiral Clouet, 1871). Balanus perforatus, Bruguière, var. angustus, Gmelin (PI. IV, fig. 4): sur les rochers de Barfleur (Gruvel, 1902); Naples (Dollfus, 1901); Noirmoutiers (Dollfus, 1901); Cette (Dollfus, 1901); Kirkeness (Pasteur Sandberg ; Pouchet, 1896) et de nombreux exemplaires secs, sans habitat. Balanus improvisus, Darwin : Luc-sur-Mer (Bouvier, 1900); au large de Tatihou; baie de Cadix (« Talisman »); côtes du sud de l’An- eleterre. Balanus mnpr. var. assünilis, Darwin : Cette (Dollfus, 1901); Antilles (Milne-Edwards) (PI. IV, fig. 18). Balanus concavus, Brown : côtes de France (?); Rio de Janciro (Dela- lande, 1817). REVISION DES CIRRHIPÈDES. 137 Balanus amphitrite, Darwin : très nombreux échantillons de diverses variétés. Balanus amph. var. rniveus, Darwin : cap Horn; canal du Beagle (1883); D' Jousseaume (1891). Balanus amph. var. communis, Darwin : Le Cap (Holub, 1894); Guyane (Geay, 1900); Pondichéry (Maindron); Diego Suarez (Alluaud, 1892); Kurrachee (Maindron, 1896). Balanus amph. var.venustus, Darwin : golfe de Cadix (« Talisman ») sur Pagurus arrosor par 60 mètres. Balanus amph. var. pallidus, Darwin : Contesté brésilien (Guyane) : Embouchure du Carsevenne (Geay, 1898) : golfe de Tadjourah (Faurot). Balanus amph. var. obscurus, Darwin : Djibouti (Coutière, 1897) et d’autres sans habitat. Balanus amph. var. cirratus, Darwin : voyage de la « Bonite » : Poulo- Pinang (Gaudichaud, 1837). Balanus eburneus, À. Gould : Etats-Unis (Milne-Edwards), à sec. ( Vorr le tableau, page 138.) Section D. — Aux quatre espèces placées par Darwin dans cette sec- tion, Hœæk en a ajouté une cinquième : Z. rostratus. Trois epèces seulement sont représentées dans la Collection : Balanus porcatus, Da Costa: nombreux échantillons à sec et en alcool. Habitat inconnu (commandant Beau); Angleterre ; Musée d’'His- toire naturelle de Toscane (Polucci, 1869); Mission Pouchet (1896); Cattégat, Vadso, Finmark ; Mission de la Manche (Bienaimé, 1893): T A = ge 7 1 NOUVELLES ARCHIVES DU MusÉCM, 4° série. — V. 18 "P[NON) *V ‘SNOUANQ9 ‘I “UMA, ‘272472 dun g "UMOUIT ‘SNADIUOI °F "UIMAB( ‘SASIAOudU “219IN8 ‘S2/D40/40d * “ULMAB(] ‘27200 GRUVEL. “IIS ‘$200) °J A. "[RANIO *V “SN99DJ01Q °T "UIMAAR(, ‘S2JIQNU JT “MOTI ‘$2/0190$ *UMO1g ‘2)091Du0ds “JOIN ‘A “S2/DUUD °T “UIAUE( ‘SAU0DIU 4 138 55 0-0 0 0 oi0!ob 0 00 0 d6 04 Ho 0 00 D 0 0H O DUO OL DO °°°: "JUoWOfEUIPN}SUOT SAIS | ‘uoxod9 1 9P | eJn0S ‘aanorodns 91JIOUt ES SUBP 9IFJIRS 9]10J AUN JUBUHOJ 219} SIP [EUYIVO paog | AIME U9 | | J1ouEH99 2 juotuaqqou ‘[edgu9s uo ‘oo4e o1qu'{ ‘opuoyoad Soiy Srojaed ‘uoiodo op alone ua ‘5419 ‘eSroy sop | S9P [USE PIOY NP 91NIOUPI9 {IPUOIE JUOUOIQINNI9I LII9} SOP [PUYILO PIOY / [USEG pi | ET OR ES ES RD RCE CERN TTS IS O1 dEXTS °::::::"2}n9S SA] ANS SOJEUIPN}IBUOT SOHJS ‘SJU9P XIS D9AB 9IQU'T ‘puoJoid Say [RuIph}ISuor uofjIS ‘E549} = IEEE Sop 9[[99 9p jJenb of uoxrauo ope89 uorod9 j op noie’ RSI SOpE-| HUE 2[80] | \ UOIS | ‘°°: OURIG S97 ‘ 2[PIJU99 990909 | ‘PSIIY SP moSxer el op | un 994 | 2p 9309 onbeyo op ‘sojrjod ozuo no 2[[99 9P «101 of sed ou e34L Juau Jo squop sopuea xnop 9048 oaqe7 | awomburs un queuSrope.u TRE ‘uo19d9 J 2p sad ne 91059 ‘So uotody UE HUILE U9 *ttttttttt7° "910109 3S91 : 9AQII PIOQ uo4194d9,[ 9p | É QUE JIJUPH99 | op ans sjiod sojduis ‘juop sues 91qu'T, ano81eT | UTNoS uou | titre: 8407 SOPp 91007 AN9S1ET EI] 9p Sao1} of ‘said nod e | ‘u540} sop | SE ‘queus197}e ‘9IN9HQJUI 9JHU9AXO UOS R JUOUHHCO 9nbuor ‘JAN09 UT | IUSEq pI04 | = tesstteeeeeetessete tt: SpUOJOId XNEUIPNJIBUOT SUOIIIS XN2P No un 2948 vJn9S } = RER RER ETS CSS 917 OS NoIOTAUQUT \ ‘win np -o}lepied o$eq ‘ojueIjIeS Soaj v}n9$ Sp 21BNOIIE 97947) ‘T8Jn9s AO 0] onb 2 Qui un tisttrttitetttt tt XNONSNI S94} JS97 : 29104 JU | jino9 snjd eseq prog end nn -oJ1eJiedur oseq ‘optjod $S94} Jn9S Sop axe[norjie 97941) | 9039 | 01949 j, op fu LEUIP tite: :penos pioq 9j onb Suor snjd [eseq pioq a 2948 SoSe] sai] SOI | anoSAvT -N}SuoT | 7117" "SO[SI9ASUCI} J9 SOJEUIPRJIBUO, Sor17S Sopduts °°°": "‘9quop Juo9we7 | ‘wngr9} np MOTS 9p SI ‘eJnos Sop oudoxo o1jued ef Ans 977980} op Seq | -jou soyuQ ‘sognbreur | 21109 sus : AE) ob EE 99 19 JEU0SEIUOd 29HTI0, :PINOS ourod e nosojpnu soqeu | 9P ST UN FL ae Q ’ cr 2 Sop oudoyxo orjred ey ans soporpesed songs uo saqposso,j ) "PRIIOUOT $9109 € JS9L | o1e8 o k a O. ‘tt: "e]n9s SOP 2UA9X9 79 2ANOHQJUI 9IJIOUI ET] ANS Sofarpeied Sor19S u9 uo4od9, 9p | S9}19SS0,T ‘9JU0p UOU ‘ore[NSUCH} 290) ‘SOJUEIIIES SOJBUIPNJISUO] $9709 E JSOL / ANdSIVT ‘(9 NOILDIS) ‘TT ÉSANVIVA o41u98 np So9adso sop onbrjdou£s neelqeL REVISION DES CIRRHIPÉDES. 139 Islande : Kevykiawick ; Islande (Quoy et Gaimard); Patrix-fjord. Balanus patellaris, Spengler : Bengale (à sec). Balanus crenatus, Bruguière : Rio-Grande (Arsène Isabelle, du ifavre, 1835); île King (Collection Olivier); Pérou, Angleterre : Devonshire ; Charente-Inférieure (D'Orbigny, 1819); sur bâtiments venant de Terre- Neuve : Granville. Tableau synoptique des espèces du genre BALANUS, L. (Secrion D). ESPÈCES. | Rayons Parois avec une seule rangée de tubes à section larges carrée. Apex des terga pourpre et éperon très [e . ‘ . rapproché de l’angle basi-seutal............... B. porcatus, Da Costa. Test très déprimé. Stries du test paral- lèles à la base; orifice rhomboïdal. A. patellaris, Spengler. Œ Seuta avec FE Na Z R | Test rugueux à côtes lon- © une arête Pete ; À E gitudinales saillantes; a our un] e P Parois avec des pores l'adducteur. ne SHIRT Res très petits, imparfaits, Testnon quelquefois absents... B. glandula, Darwin. déprimé. | Test lisse ; pièces caréno- | Rayons a très étroites ; total rostre large; stries longitudinales peu MALAUÉES RCE PEN TEE B. rostralus, Hæk. Seuta x | Rayons plutôt étroits, parfois pres- | Sans arête : k Le : | que nuls, à bord supérieur oblique ; | pour \ è | 5 1e, IDENE So av 0 ootosotse one D, crenatus, Bruguière. l’'adducteur. Ê \ Section E.— Cette section, comprenant les formes à base uniquement membraneuse, ne contient que trois espèces, dont deux sont représentées dans la Collection. Balanus balanoides, L. — Cette espèce est extrèmement commune et répandue sur les rochers, les coquilles vides, etc., à la limite des basses mers. On la trouve dans les mers tempérées et froides, jusqu'aux rivages polaires. 140 A. GRUVEL. Très souvent elle est mêlée à Chthamalus stellatus et comme, dans cette espèce, la base est également membraneuse, il en est souvent résulté des confusions dans les Musées. Malgré sa très grande extension, peut-être à cause de cela même, cette espèce n’est que peu repré- sentée dans la collection, souvent par des échantillons secs, sans habitat. Saint-Vaast-la-Hougue, Tatihou (Gruvel, 1902); Barfleur (Gruvel, 1902); Mission de la Manche : Islande (amiral Bienaimé); Islande (Robert) ; Anticosti (Schmitt, 1896) ; Expédition de la « Recherche » : Islande, Scarboro (commandant Beau); (Michaux, 1826); Royan, sur les rochers de Craie; Gerville; côtes de France (?); île King. Balanus bal. ar. elongatus, À. Gould : mers du nord de l’Europe (Lamouroux de Castres); Trouville, sur les Roches Noires; Nez de Jobourg (Gruvel, 1902) (PI. IV, fig. 20). Cette variété était considérée par Gould comme une espèce; en réalité, elle est identique à la forme ordinaire, mais comme dans certains cas le nombre de ces animaux fixés à côté les uns des autres est extrêmement considérable, il en résulte que, ne pouvant pas s’étaler en largeur, leur accroissement se fait uniquement en hauteur; d’où la forme parfois très allongée qu'ils présentent. Balanus cariosus, Pallas. — Cette espèce est très voisine de P. bala- noides, particulièrement de la variété 4 de Darwin, mais elle atteint en général des dimensions beaucoup plus grandes et sa paroi est percée, non pas d’une seule rangée de pores, mais de plusieurs rangées irrégu- lières. Les tubes les plus larges sont, le plus souvent, les plus internes. Les parois sont extrêmement rugueuses et ornées de côtes saillantes, nombreuses et étroites (PI. IV, fig. 13). Les échantillons de la collection proviennent du golfe de Géorgie [Amérique (Agassiz)} et de Cochinchine. REVISION DES CIRRHIPÈDES. 1A1 Tableau synoptique des espèces du genre BALANUS, L. (Secriox E\. ; rangée de tubes de même longueur nes . / Parois non poreuses ou avec une seule | a \ RE enr ME . B. balanoïides, L. { ] que la carène. | ; È ; : = os \ Parois avec plusieurs rangées de tubes... PB. cariosus, Pallas. © = æ | Rostre de longueur aipeuipres double MAParcis non POrEUSES MU EE B. declivis, Darwin. de celle de la carène. Section F. — Cette section, composée cependant de dix espèces, est fort mal représentée dans la collection du Muséum, puisqu'elle n’en pos- sède que quatre seulement : #. hameri, Ascanius; P. quadrivittalus, Darwin ; 2. amaryllis, Darwin, et B. flosculus, Darwin. Balanus hameri, Ascanius : Ecosse (Milne-Edwards). Balanus quadrivittatus, Darwin : Echantillons secs, sans habitat (Milne- Edwards). Balanus amarylls, Darwin : Echantillons à sec (Milne-Edwards); ile Oummak (Pinart, 1871). B. amaryllis var. a (roseus), Darwin : Nouvelle-Hollande ; voyage de Bodin ; île Saint-Pierre-Saint-François ; baie du Géographe. Balanus flosculus, Darwin, var. sordidus, Darwin : Echantillons sees de de la Terre de Feu (Milne-Edwards) (PI. IV, fig. 17). ( Voir le tableau, paye 142.) Section G. — Cette section à été créée par Hœk pour deux espèces nouvelles ramenées par les dragages du « Challenger » : 2. corolhformis et B. hirsutus. Aucune de ces deux espèces n’est représentée dans la collection du Muséum ; mais J'ai eu, dernièrement, l’occasion d'examiner quelques “UIMAR(T ‘S27R2S0) 4 ‘ULMIE(] ‘2499 ‘g “UMA ‘S22//4DUD °g “UIMAC( ‘S2/D4Q949] °T “UIMAU(T ‘S2/1/$90 °T “UIMAE(] ‘SN/D}QLUpPDND GRUVEL. A. “ULMAU(T ‘41/9 ‘T “NOT ‘S2NU9) 4 “UIAIU( ‘U07D4odu "SDIULISVY ‘AOUDUY °F *SHDAASS] 142 ‘aouru | PR RP Rs dll D MU LUN JUEIIIES Sa4} 9 J10479 uOJ9d9 ‘jeu [EUIPNJIBUOT UOIIIS Ë : EE 9 JUAUWAUQAIIX 9 e SJI01}9 S94} 28419} S[NU NO SJI01J9 Soi] SUOÂEI ‘ojuop uou ‘AJUAO ‘JIOIJ9 SOA] 99H | 2 S}IO179 S9 [ Ho9 S94} J}UT IRAO 10179 S947 99110) OIVOO ose | 1:11" "So}l019 Soi} So[U9}e[-Ou9489 So9otd ‘ooo1d ef 2p 2[[99 2P 91JIOU ET E UOITAUD 91099 An95418] 9UN p JINn09 uorodo {819} XNE [PUIPNSUOT uOTIIS op sed {$JI01J9 $ p [59 ANSE] UN P J ) :U519} IRUPAyISUOT UOTIIS 9F Spong SUOAEA | ssredo 70558 ‘osnaiod oseg ASS CS RS CPE PE À OV ee CO (AU CR UE) ‘ puoyoad ‘eS49} Sop jeurpn}r8uor uoqjis ‘Sonbryqo Sanougdns spioq e ‘syioxjo suoey 5 *SSUPI XN9P ANS JUXANOS ‘S9INJIIANO S971J9d S944 9p JU9ANOI 9S Sofponbsor = 5 DIJU9 ‘S9JJOU SOUIHYXO SAIIBIpPEI SOUBI[ SOP 2948 9APOUO9 o9seq ‘sonbrqo es | es SUOÂPI :SOJUEIIRS JUOUWOUHIJXO SO[BUIPNJISUO S9J09 SP 9948 SIOIEq SLA : RENE EEE OT ET OD 22 PISTE OIRUOITAUS 9889 AN9S4IP] PJ JUOP Jo oseq vs ve onbuoty 28197 Sop uorod9 So: | ‘Soanssi; Soqdus op ded sonbrpur suoÂex ‘oprjos ‘ojerd oseg APE "JUUITIES RCA ‘tt: "S99[N9IJU9P UOU ENS S9P JUAWOSSIOIIIEP | uou SOI1JS { S9IJPSIIS SOJEUIpNJISUOT Soust| o17enb oo4e ouejq JS9I, ‘estoy sop | ‘ossredo zosse -sonbiqo Sinoriodns Spioq e S10479 Suo EI ‘ooutu Jo ojejd oseq *SJuasp4d uowdi | ‘osnoioduou 0-6 850 0.0 gra16 000 d/4:0-0/0°0 0/00 0:10 0 ü 0:d'0.0/616 ba û CES ONONOMUQUT suo Key | aseg -OUIQIJXO SO[PIDJCT-OUYALO S9991 ‘984 uorod9 ‘sonbrrqo uou sanotgdns spioq e ‘sage suoÂei ‘odn09 9p ourt0y u9 ‘aprjos ose ‘2810 9p aUr[{ JS9L ‘28197 XNE [EUIPNJISUOT UOIIIS 9P Sbq ‘JUaWoeUrpn} -1SUO0] S911S 8}n9S ‘Sonbi[qo Sax SJauruwos Sinaj 2948 Syr0179 SUO EI {9848 | J9 9JU9P JUAWHIO] 20H10) ‘OJUEII ‘9S1OU 9p ouv[q UN,p SSI] 2JCANN | | | RS 0e Ce CDR D tt NES te dnod ES | J9[OTA JS9], ‘puoyoad nod Jo o84ef v5407 Sop jeurpnyi8uor uoypis ‘spnu onb EURE | -SaId NO SJ10179 SUOÂPI {S99n}U999P SUIOU NO SnJd $9709 Sop 9948 SIO1Cq MEN AR RP ES EN RE DU NU D'ART SR et PE OA) | JS0 LL ‘puoyoaid 1 jou Sat} 834194 Sop [EUIpR}ISUOT uOJIS {SaddofoA9p uo1q SU EI {SOSSI[S91J S1018q ‘(4 NOINL9AS) ‘TT ‘SANV'IVA 24U98 np So99ds9 sop onbrdou£s neeIquL REVISION DES CIRRHIPÈDES. 143 échantillons de 2. hirsutus, qui m’avaient été envoyés par le professeur J. Bell du British Museum (PI. IV, fig. 11). Ces échantillons ont été recueillis sur un cable près de Ténériffe, à une profondeur de 1 000 mètres environ, ce qui est la profondeur maxima à laquelle, jusqu'ici, on ait rencontré des représentants de ce genre. Tableau synoptique des espèces du genre BALANUS, L. (Secriox G). Orifice du test plus large que la base. Bord basal des terga concave et beaucoup plus long que le bord carénal; éperon deSNORS ANS AIANC EE EEE PPT EEE NET Mn ess B. corolliformis, Hæk. a SECTION G. | Orifice du test plus étroit que la base. Bord basal des terga droit et à peu près égal au bord carénal. Éperon des terga ANDCINO IS ALLAN TE CPE CR Cr ce cn Re B. hirsulus, Hæk. Section H. — Cette section a dû être créée pour une seule espèce de Balane qui n'entre, par l'ensemble de ses caractères, dans aucune des autres sections, c'est Z. Dybowskn, n. sp. rapportée du Congo par M. Dybowski, en 1895. Cette espèce est fixée sur une coquille de gasté- ropode dont je n’ai eu entre les mains que des fragments, mais qui ressemble à un Cerithuum. Balanus Dybowskii, n.sp. (PL I, fig. 1 à 9). Diagnose. — Parois et base poreuses. Pas de rayons. Test d’une couleur blanc jaunâtre sale, absolument lisse, avec sa partie supérieure forte- ment corrodée. Base mince avec des canaux radiaires allant du centre à la périphérie et bien développés. Scuta avec la crête articulaire saillante et dépassant le bord tergal. Crête de l’adducteur également saillante et située à peu près suivant la ligne qui unirait l’apex au milieu du bord basal. Cavités pour le muscle adducteur et le muscle dépresseur latéral peu profondes. Surface externe à peu près lisse, avec des stries d’accrois- sement finement marquées dans la moitié inférieure, la moitié supérieure 144 | A. GRUVEL. étant fortement corrodée. Terga de forme irrégulière, avec la partie supé- rieure fortement usée. Sillon longitudinal large et peu profond, s’élar- gissant vers la base de l’éperon qui est très saillant, arrondi à son extrémité et situé à une distance de l’angle basi-scutal inférieure à sa propre largeur. Bord basal, en arrière de l’éperon, venant se confondre insensiblement avec le bord postérieur de celui-ci, portant dans sa partie moyenne, échancrée, une dent saillante et en arrière d’elle une série de denticulations se continuant du côté interne avec des crêtes saillantes pour l'insertion du muscle dépresseur. Du côté interne, le sillon et l’arête articulaires faiblement développés. Bord dorsal des terga courbé presque en angle droit vers son milieu, formant ainst un bord carénal et un bord supérieur à peu près égaux. Dimensions: Diamètre de base PER EE re RER 6 millimètres. Hauteuriverticale MERE er 4 _ Habitat. — Congo (collection du Muséum). Description. — Le test, dans son ensemble, est régulièrement cylindro- conique, presque cylindrique, le diamètre de base n’étant guère supé- rieur à celui pris au niveau de l’orifice. Le diamètre antéro-postérieur est un peu plus grand que le diamètre transversal. La surface externe, de couleur gris jaunâtre due à la cuticule qui la recouvre, est absolument lisse, mais la partie supérieure est fortement corrodée, ce qui fait que l’orifice n’est pas denté. La carène et les pièces caréno-latérales sont étroites. Le rostre et les pièces latérales sont, au contraire, bien déve- loppés. Les rayons n'existent sur aucune des pièces, c'est la parot elle- même qui les remplace et recouvre ainsi la partie articulaire des pièces voisines. Les parois sont peu épaisses et percées de pores à section à peu près r régulièrement carrée, disposées sur un seul rang, un peu semblables à ce qu'on observe chez 8. porcatus. Les dissépiments, très étroits dans toute la partie moyenne de la paroi, s’épaississent un peu du côté interne et forment une légère saillie qui se poursuit à l’intérieur de la muraille et dans toute sa hauteur, d’où formation de sillons peu accentués. La base est calcaire, peu épaisse et les canaux de la paroi Sy REVISION DES CIRRHIPÈDES. 145 continuent jusqu'au point d’origine plus ou moins excentrique. Les pièces operculaires remplissent entièrement l’orifice externe et sont à peu près horizontales, c’est-à-dire qu'elles ne sont guère plus élevées du côté carénal que du côté rostral. Les seuta, en particulier, sont placés absolument à plat et occupent à eux seuls plus des trois quarts de la surface de l’orifice. La partie supérieure des pièces opereu- laires est fortement corrodée, comme celle des parois. Les ferqa (PI. I, fig. 2) présentent du côté externe deux surfaces, l’une, grande, lisse, portant l’éperon, et une autre plus restreinte, placée à la partie supérieure de la première et formant avec elle un angle d’envi- ron 135°. Cette surface est celle qui contribue à fermer lorifice du test. Elle est fortement échancrée du côté scutal pour pouvoir s’articuler avec le scutum correspondant qui envoie son angle supérieur dans l’échancrure du tergum. Les terga, si l’on fait abstraction de l’éperon, ont à peu près la forme d’un quadrilatère irrégulier dont la base serait formée par le bord basal. Le bord carénal est courbé en angle net, de façon à délimiter un bord carénal proprement dit et un bord supérieur, faisant avec le premier un . angle d'environ 150° et à sommet arrondi. La largeur de l’éperon prise sur la ligne qui unit les deux extrémités inférieures du bord basal, représente un peu plus du quart de la longueur de ce bord. Il dépasse inférieurement le bord basal d’une longueur qui est presque le tiers de celle du bord basal. En avant de l’éperon, le bord basal, qui n’atteint pas la largeur de l’éperon lui-même, est droit et va, par une courbe peu accentuée, se confondre avec le bord antérieur de l’éperon. En arrière, au contraire, la courbe, à grand rayon, est plus accentuée et va insensi- blement se confondre avec le bord postérieur de l’éperon. Immédiate- ment en arrière el au point où cette courbe vient se confondre avec Île bord basal, se trouve une dent saillante, puis une petite échancrure et enfin une série de dents plus courtes, correspondant aux crêtes saillantes internes pour l'insertion du muscle dépresseur. Le sillon, placé exté- rieurement sur l’éperon, est large, peu profond et s’arrête à la ligne qui sépare la surface corrodée supérieure de l'autre. Le sillon articulaire est ; e a € NOUVELLES ARCUIVES DU MUSÉUM, 4° série, — V. 19 146 A. GRUVEL. peu profond et l’arête qui le limite en arrière peu saillante; elle vient rejoindre le bord postérieur de l’éperon. Les scuta (PI. I, fig. 3 et 4) présentent aussi, extérieurement, une surface inférieure lisse, avec des stries d'accroissement nettes, mais non saillantes et une partie supérieure allant jusqu’à l’apex, correspondant à la partie absolument horizontale et qui est fortement corrodée. La crête articulaire fait saillie en dehors du bord tergal qui est droit. Le bord rostral est également droit, et le bord basal faiblement convexe. Le sillon articulaire est profond et limité antérieurement par une crête bien développée descendant un peu au-dessous du milieu du bord tergal et se terminant là en angle droit. Les cavités pour le muscle adducteur et pour le muscle dépresseur latéral sont très faiblement indiquées. La première est limitée du côté rostral par une crête longitudinale assez nette (crète de l’adducteur) placé à peu près suivant la ligne qui unirait l’apex au milieu du bord basal. Bouche. — Le mamelon buccal fait une saillie assez accentuée sur le reste du prosoma, étant donné la petitesse relative de l’animal. Le labre est très légèrement saillant en avant et se trouve couronné en arrière par les deux palpes de la lèvre inférieure bien développées. Le labre (fig. 5) est peu saillant. Son bord libre est orné de fortes dents chitineuses; J’en ai compté trois d’un côté et deux seulement de l’autre. Les palpes (fig. 6) viennent s'appliquer sur le labre, ils sont aplatis à bord libre arrondi et couvert de longues soies. Les mandibules (Hg. 8) présentent quatre dents chitineuses bien déve- loppées ; la distance entre les sommets de la première et de la deuxième étant à peu près égale à celle qui sépare ceux de la deuxième et de la quatrième. L'angle basal porte d’abord une dent moins saillante que les autres puis, au-dessous, une partie tronquée et pectinée. Les machotres (Hg. 9) ont le bord libre, droit, sans trace d’encoche. Ce bord porte deux fortes épines chitineuses à la partie supérieure. Les autres sont plus fines, moins rigides et à peu près toutes d’égale longueur. Enfin, les palpes de la lèvre inférieure (fig. 7) sont saillants au-dessus du mamelon buceal; ils ont un peu une forme en faucille, REVISION DES CIRRHIPÈDES. 147 4 x Le bord libre est tronqué à peu près carrément avec les angles arrondis et le bord antérieur concave, parallèle au bord postérieur, qui lui, au contraire est convexe. Les soies qui ornent ces pièces sont lon- gues surtoul dorsalement, plus courtes du côté antérieur et extrêmement réduites en nombre comme en dimensions sur le bord libre. Cirrhes. — La première paire de cirrhes est peu éloignée de la seconde. Les deux rames sont inégales, bien que présentant le même nombre d'articles qui est de onze, mais ces articles, au moins les basilaires sont beaucoup plus étroits dans la rame postérieure que dans la rame anté- rieure. Ils sont garnis de soies nombreuses, mais extrémement courtes. Dans la deuxième paire, les rames sont, aussi, inégales, les articles saillants, surtout antérieurement et les soies beaucoup plus longues que dans la première. Quant aux autres rames, il est difficile de parler de leur longueur, car elles sont toutes brisées ou coupées, mais les articles sont plus longs. [es segments ne portent que quelques soies très flexibles et très courtes sur le côté antérieur et, dorsalement, une ou deux, quelquefois pas du tout, de beaucoup plus courtes encore à la limite supérieure de chaque article. Pénis. — Le pénis est très long et doit dépasser, de beaucoup, l'extré- mité de la sixième paire de cirrhes. Il est nettement annelé sur sa cuticule externe, qui présente quelques très rares soies disséminées sur toute la surface, tandis qu'à l'extrémité hibre, elles forment une légère couronne. Observations et affinités. — Par sa base calcaire et poreuse et ses parois également poreuses, cette espèce pourrait, à la rigueur, entrer dans la section À du genre, d'autant plus que, dans quelques espèces, ou variétés de cette section les rayons sont quelquefois très étroits: cependant, ils existent toujours et par le fait que l’espèce en question en est totalement dépourvue, elle ne saurait entrer dans la section A sans en rompre l’'homogénéité d'autant plus que les caractères si particuliers ae ses pièces operculaires, qui, ainsi que nous venons de le voir, rappel- lent un peu ceux de Z. eburneus de la section C, ne concordent pas le moins du monde avec ceux des espèces contenues dans la section A. Ce sont ces différentes raisons qui m'ont poussé à créer pour cette intéres- 148 A. GRUVEL. sante espèce une section spéciale avec les caractères généraux indiqués précédemment. C, — SOUS-FAMILLE DES CORONULINÉS. l. — Genre Z'ubicinella, Lamarck, 1802. La seule espèce qui compose ce genre est représentée dans la collec- tion par quelques échantillons, les uns isolés, les autres encore enfoncés dans la peau de l'hôte ; tous, malheureusement, secs. Ces échantillons de Z'uhicinella trachealis, Shaw. proviennent tous des mers du nord (M. Lefrancois, 1841). Je n'ai rien de personnel à dire, pour le moment, sur cette très curieuse espèce, mais je désirerais attirer l'attention sur une note récemment publiée par M. Marloth (1), au sujet du mode d’accroissement et surtout d’enfoncement de l'animal dans la peau de son hôte qui est, comme on le sait, les grands Cétacés et en particulier les Baleines. M. Marloth a eu la bonne fortune de pouvoir étudier des Z'ubicinella vivantes, capturées sur la peau de Balæna australis. D’après Darwin, l'accroissement de la muraille se ferait, en largeur, au niveau des sutures des pièces et, en hauteur, à la base de ces mêmes pièces. Au fur et à mesure que l’animal s’accroit en hauteur, il s’enfon- cerait de plus en plus dans la paroi du corps de son hôte jusqu’à prendre toute l'épaisseur de l’épiderme et ne laisser au-dessus de la peau qu’une toute petite portion de muraille de 2 à 4 millimètres environ. Sans parler ici de l'accroissement en diamètre sur lequel nous reviendrons à propos de la structure de la paroi dans la Partie analomique de ce tra- vail, nous croyons intéressant de rapporter ici les idées de M. Marloth au sujet de l’enfoncement progressif de l’animal dans les tissus de son hôte. Après avoir retiré des Z'ubicinella bien vivantes de la peau de la Baleine, M. Marloth les a placées, dans leur position normale, sur de l’albumine. Au bout de vingt-quatre heures, il étudiait l’albumine qui (1) Marloth, Note sur le mode de croissance de Tubicinella trachealis (Trans. Sud-African Soc., NI HMp 410). REVISION DES CIRRHIPÉDES. 149 était ainsi restée en contact avec la base de l’animal et il obtenait la réaction caractéristique des peptones. L'expérience, répétée plusieurs fois, lui a toujours donné les mêmes résultats. De ses expériences, M. Marloth conclut que les jeunes Zubicinella sécrètent un ferment peptonisant qui se diffuse à travers la base membra- neuse. Les peptones, ainsi formées aux dépens des matières albumi- noïdes de la peau de la Baleine, seraient absorbées par les animaux, et il en résulterait, par conséquent, une digestion lente, mais continue qui permettrait ainsi à l’animal de s’enfoncer toujours plus avant dans l’épi- derme; de cette façon, la base des T’ubicinella finirait par atteindre les couches profondes de l’épiderme, qui ne laisserait apparaître au-dessus de sa surface qu'une très petite quantité de muraille. À ce moment seulement, la sécrétion de ferment peptonisant cesserait et l’animal prendrait alors sa position définitive, ayant atteint son entière croissance. C’est là, évidemment, une théorie extrêmement séduisante et qui permet de se rendre très nettement compte de ce phénomène curieux de l’enfon- cement du Cirrhipède dans la peau de la Baleine. Il n’y a pas de raison pour que ces faits intéressants, qui se passent chez la Z'ubicinella ne se retrouvent pas chez les espèces d’un genre voisin, le genre Coronula, par exemple, qui s’enfoncent de la même manière dans la peau des Baleines. Il serait très curieux de reprendre les expériences de M. Marloth avec ces derniers animaux! 2. — Genre Sfephanolepas, P. Fischer, 1886. Le genre Sfephanolepas(P1. II, fig. 1 à 3) a été créé par P. Fischer pour des Cirrhipèdes extrêmement curieux qu’il a rencontrés sur des frag- ments de téguments de Chelonia imbricata, L., fragments qui lui avaient été communiqués par le D' Souverbie, alors Directeur du Musée z00ol0- gique de Bordeaux, où se trouvent encore les types. Par l'élévation des pièces qui forment la muraille et par la présence de pièces operculaires non articulées entre elles, ce genre se rapproche beaucoup du précédent. Les échantillons du Muséum proviennent de Cochinchine (Poulo- 150 A. GRUVEL. Condor) et ont dû être offerts au Muséum par P. Fischer lui- même. Ils sont, malheureusement, desséchés et ne renferment même plus trace des animaux qui étaient enfermés dans la muraille. Ces petits êtres sont enfoncés dans la peau et c’est à peine si leur présence est révélée par un tout petit monticule à la surface de l’écaille. La base est beaucoup plus étroite que l’orifice de la coquille, de sorte que, sur des échantillons secs, on serait facilement tenté de considérer l’orifice externe comme étant la base et réciproquement. Cette base est membraneuse et l’on est à se demander si l’enfoncement de ces animaux dans les téguments des Tortues, ne se fait pas par le même procédé que nous avons décrit, d’après Marloth, pour les Tubicinella. Il semble que les larves choisissent pour s’y fixer, les intersections des plaques épidermiques de leur hôte, car on ne les rencontre qu’en ces points, réunis par groupes plus ou moins nombreux, six à dix et même davantage. En réalité, les larves, ne doivent pas choisir pour leur fixation ces endroits précis. Elles S'attachent, probablement, un peu partout sur la carapace, mais là, seulement, où les tissus sont assez mous, les animaux peuvent s’accroître et, par conséquent, arriver à leur complet développement. Partout ailleurs, ils végètent pendant un temps plus ou moins long, puis ne pouvant pas s’enfoncer dans les tissus et s’accroitre, ils doivent finir par mourir et finalement disparaître. Leurs dimensions demeurent toujours assez restreintes. La hauteur de la muraille est d'environ 7 à 8 millimètres. La largeur de lorifice externe est plus considérable dans le sens antéro-postérieur (4 à 5 millimètres) que dans le sens transversal (3°",9 à 4 millimètres). La forme de l’orifice interne qui limite la périphérie de la base est à peu près régulièrement hexagonale, un peu plus longue que large, cependant (1,5 >< 1 millimètre environ). Les pièces operculaires (PI. IF, fig. 3) remplissent presque l’orifice externe dans sa longueur, mais non dans le sens de la largeur. Elles sont au nombre de quatre, à peu près semblables, les terga étant cependant un peu plus élevés et un peu moins larges que les scuta. Les terga chevauchent très légèrement sur le bord tergal des scuta. Ces pièces ne REVISION DES CIRRHIPÈDES. 151 présentent du côté interne ni saillie développée, ni cavités d'aucune sorte pour les insertions des muscles dépresseurs. L'imbrication des pièces de la muraille, quoique souvent peu distincte, peut cependant être étudiée et correspond exactement à celle du genre Balanus et, par conséquent, du genre Tubrcinella, dont ces animaux semblent se rapprocher le plus.Le rostre et la carène ont leurs parois à peu près de même largeur; les rayons du premier sont aussi larges que les ailes de la seconde pièce. Ils sont bien développés partout et aussi larges que la paroi elle-même. La seule espèce connue est S/ephanolepas muricata, P. Fisher. 3.— Genre Platylepas, J.-E. Gray, 1825. Le genre Platylepas (PI. HE, fig. 13) se rapproche tellement du genre Cornula qu'il a été confondu avec lui par quelques auteurs et, en parti- culier, par Valenciennes. Darwin en a fait, avec raison, un genre spécial, qui vient se placer entre le genre récent S/ephanolepas et le genre Coronula. Des deux espèces actuellement connues, une seule est représentée dans la collection, c’est P. bisexlobata, de Blainville, dont les échan- tillons ont été rapportés du voyage de Caron en Sicile (1830) et décrits sous le nom de Coronula concentrica, Val. Tableau synoptique des espèces du genre PLATYLEPAS, J.-E. Gray. Parois percées de pores. Test orné de stries d'ac- RASE croissement transversales très nettes. ......... P. bissexlobata, de PLATYLEPAS. Blainville. Parois non percées de pores. Pas de stries transver- versales, mais des sillons longitadinaux....... P. decorala, Darwin. 4. — Genre Coronula, Lamarck, 1802. Le genre Coronula (PI. IN, fig. 1 à 9) est représenté dans la collection du Muséum par toutes les espèces actuellement connues, plus spéciale- ment €. balænaris et C. diadema, par des échantillons secs pour la plupart, mais aussi par d’autres dans l'alcool. 152 A. GRUVEL. Je n'ai rien de particulier à dire, au point de vue spécifique, sur les trois espèces décrites par Darwin. Quand on possède des animaux com- plets, rien n’est plus facile que la détermination des différentes espèces ; mais il n’en est peut-être pas tout à fait de même, si l’on n’a à sa dispo- sition que les pièces calcaires sèches. Dans ces conditions, les pièces operculaires ayant disparu ne peuvent plus servir pour la diagnose. J'indiquerai ici un moyen, peu scientifique, si l’on veut, mais qui peut, dans certains cas, avoir son utilité, pour différencier les trois espèces en question. : On place le test dans sa position normale, c’est-à-dire sur sa base et on regarde l’orifice externe perpendiculairement au plan sur lequelrepose l'animal, suivant une ligne droite passant par le centre de l’orifice. Si, de cette façon, on n’aperçoit pas par l’orilice externe les bords enfernes et inférieurs de la muraille, on a affaire à C. balœnaris, car dans cette espèce la base est beaucoup plus large que l’orifice externe. Si, au con- traire, on aperçoit les bords internes et inférieurs de la paroi, on peut se trouver en présence, soit de €. reginæ, soit de C. diadema. Si les parois externes des pièces sont convexes transversalement, c’est C. diadema; si elles sont aplaties, c’est C. reginæ. Bien entendu, ce moyen pratique, que J'indique ici. n’'exelut pas l'examen attentif des autres caractères, mais, je le répète, il peut quelquefois être utile. Distribution. — C. balwnaris, Gmelin : mission Pouchet, côtes de Nor- vège, 1883; « Astrolabe » : mers du Brésil (sec); Coquimbo (M. Gaudi- chaud, 1833) (sec) (PL. II, fig. 8). C. diadema, L.: Antilles, sur Mégaptère; (M. Schraum, 1869) (sec); mission Pouchet, 1883 : côtes de Norvège; cap de Bonne-Espérance (M. Delalande) (sec); Morée (sec); Coquimbo (M. Gaudichaud, sep- tembre 1833) (sec) (PL ILE, fig. [ à 7). C. reginæ, Darwin : un seul échantillon sec (Archipel Chonos) (PI IEF, fig. 9). REVISION DES CIRRHIPÈDES. 153 Tableau synoptique des espèces du genre CORONULA, Lauwarck. ESPÈCES. k Goes / Scuta et terga présents. Rayons très épais ; = ee parois légèrement striées ou lisses....... C. balænaris, Gmelin. = longitudinales 7 des parois, : ; ; © te Scuta seuls présents. Rayons minces ; parois Z s. = : à = P nettement striées ou granuleuses........ C. reginæ, Darwin. (a Z | Côtes longitudinales des parois, convexes transversalement et = fortement striées longitudinalement..................... C. diadema, L. »o. — Genre Cryptolepas, Dall, 1872. Le genre Cryptolepas (PL. IX, fig. 4 à 10, et PI. IL, fig. 10 et 11) fut créé en 1872 par Dall pour des sortes de Coronules, vivant également sur des Baleines et qu'il a distinguées du genre Coronuwla. Deux ans après (1874), Scammon signala de nouveau ce genre et en donna même une description rapide. D’après la description et les figures publiées par cet auteur, Weltner suppose que cette forme se place parmi les Coronulidés, avec cette particularité que la muraille semble beaucoup plus profondément sillonnée, longitudinalement, que dans les autres genres. Après une étude attentive et complète de la seule espèce, appartenant encore à ce genre : C. rachanectis, Dall, je dois dire que la distinetion avec le genre Coronula doit être maintenue, car la structure de la muraille, en particulier, diffère très notablement de celle des autres Coronulinés, et le nom même de Cryptolepas me semble très bien choisi, car, effective- ment, l'animal est tellement enchâssé dans la peau de son hôte, qui le recouvre presque entièrement, qu'il est, assurément, difficile de s’aper- cevoir de sa présence, lorsque la peau des Baleines est recouverte par tous les corps variés, mucus ou autres, qui existent, ordinairement à sa surface. Le nombre des échantillons de cette espèce étant assez grand, il m'a été possible d'en faire une étude approfondie qui complétera, heureuse- ment, Je l'espère, celle donnée par Scammon, en particulier. Les individus observés par Dall et par Scammon étaient fixés sur des NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM, 4° série. — V. 20 154 A. GRUVEL. Rachianectes glaucus, Cope. J’ignore, n’ayant pas d'indications précises à ce sujet, si les échantillons qui font l’objet de cette étude proviennent de la même espèce. Ils ont été recueillis aux îles Sandwich par M. Ballieu en 1876, et sans être dans un parfait état de conservation, ils sont cependant dans des conditions suffisamment bonnes pour permettre une description à peu près complète. Fixation. Extérieur. — De même que les Coronules, par exemple, les Cryptolepas se trouvent fixés par groupes plus ou moins considérables sur leur hôte. Mais, tandis que les Coronules font une saillie, parfois très élevée, sur la peau des Baleines, les Cryptolepas, au contraire, sont profondément enfoncés dans l’épiderme, à la facon des T'ubicinella où encore des S/epha- nolepas logés dans les téguments des Tortues (PI. IF, fig. 10). La facon dont le Cryptolepas S'enfonce ou plutôt s’entoure de l’épi- derme du Cétacé est tout à fait différente de celle que l’on connait chez les autres Coronulinés. Ainsi que l’a montré Weltner à propos de Coronules fixées sur la peau du Wegaptera boops, on sait que l’épiderme prolifère et pénètre jusqu’au sommet dans les canaux longitudinaux triangulaires de chacune des six pièces de la muraille; il en résulte une fixation extrêmement éner- sique de lPanimal sur son hôte, mais la paroi externe de la muraille reste extérieure par rapport à l’épiderme. Nous avons vu que pour la Tubicinelle, les choses se passent d’une façon toute différente. L'animal s'enfonce peu à peu dans l’épiderme, en digérant la partie qui se trouve en contact avec sa base, en même temps que les téguments de l'hôte s’accroissent autour de la muraille, ne laissant plus au-dessus de leur surface libre qu’une toute petite hauteur de paroi calcaire ; mais les tissus de l’hôte ne pénètrent jamais dans l'épaisseur de la muraille du Cirrhipède. Il en est de même pour les Sfephanolepas. Je ne sais s'il se produit aussi un phénomène chimique au contact de la base, mais l’ani- mal se trouve enchâssé dans les téguments où il est retenu par les saillies calcaires qui ornent la surface externe des pièces de la mu- raille. Le système employé par les Cryptolepas pour leur fixation énergique REVISION DES CIRRHIPÉDES. 155 sur les Baleines, procède de l’ensemble de ces procédés divers, sans cependant ressembler à aucun d’eux. En effet, les parois de la muraille sont relativement minces et man- quent totalement de ces canaux larges que l’on trouve chez les Coronules. L'épiderme ne peut donc pas pénétrer dans l'épaisseur des parois, tout comme chez les Tubicinelles ; mais ici, la paroi externe du test, au lieu d’être à peu près lisse comme dans ce dernier genre, présente au contraire des expansions calcaires, sous forme de lames étroites, placées comme des sortes de rayons, au nombre de six en moyenne par pièce de la muraille (PI. III, fig. 11). Ces lames verticales et rayonnantes ont, chacune, environ un millimètre d'épaisseur, et sont séparées l’une de l'autre par un intervalle libre, d’une largeur à peu près égale. La saillie de ces formations lamelleuses en dehors de la pièce, est variable suivant l’âge des individus examinés, mais atteint, dans sa partie la plus large, environ » millimètres. Il résulte de cette constitution, la formation, tout autour de la muraille, de sillons longitudinaux, profonds et nom- breux, dans lesquels la partie superficielle des téguments de l'hôte s'enfonce, soit par prolifération de l’épiderme, soit par l’enfoncement eraduel de l’animal dans la peau, probablement par les deux moyens à la fois. Quoi qu'il en soit, non seulement l’épiderme remplit toute la cavité de ces sortes de gouttières, mais encore 1l les déborde à la partie supérieure et latéralement, et masque ainsi, en grande partie, le test du Cryptolepas, dont on n'aperçoit plus, à la partie supérieure, que les lames très étroites, ainsi que je viens de le montrer (PI. III, fig. 10). Le mode d’imbrication des pièces de la muraille est identique à celui des autres genres de la sous-famille. L'orifice du test est très large, bien plus que chez les Coronules. Dans un des plus grands échantillons examinés, 1l mesure 26 millimètres dans son grand diamètre antéro-postérieur, 20 seulement dans le dia- mètre perpendiculaire à celui-e1. Les parois sont, du côté interne, presque verticales, en sorte que la base mesure, intérieurement, une largeur presque égale à celle de l’orifice externe, un peu moins grande, cepen- dant. La surface externe, périphérique, est convexe dans le sens de la hauteur, quand l’animal est isolé, mais quand deux murailles se trouvent 156 A. GRUVEL. en contact, la surface externe devient alors presque droite par pression réciproque des parois. La base est entièrement membraneuse et possède un appareil cémen- taire, assez compliqué, comme nous le verrons plus loin. En résumé, en ce qui concerne le test de cet animal, on peut le com- prendre très facilement en le comparant à celui des Coronules et en sup- posant : 1” que le nombre des canaux de la paroi soit environ doublé; 2° que tous les canaux soient simples, non dédoublés, et enfin 3° que la paroi, tout à fait externe, qui les sépare de l'extérieur, ait disparu. Ces trois conditions étant satisfaites, le test de la Coronule et son mode de fixation deviennent identiques à ceux du Cryptolepas. Pièces operculaires. — Les pièces operculaires sont très réduites par rapport aux dimensions de l’orifice externe que nous avons données précédemment. Les scuta (PI. IT, fig. 4 et 5) seuls sont bien développés et toujours présents. Quant aux /erga, ou bien ils manquent complètement, ou ils sont réduits à deux petits nodules calcaires, très peu développés. Ces deux pièces ne sont pas articulées, mais unies l’une avec l’autre par une forte membrane chitineuse qui les déborde en avant et en arrière et qui prend une teinte Jaunâtre, plus foncée que le reste de la cuticule. Les scuta ont la forme d’un cylindre allongé, oblique, dont le plan de base et le plan supérieur seraient parallèles, tous deux coupant obli- quement les parois du cylindre allongé qui forme la pièce. Ces plaques sont formées de lames calcaires minces, aplaties et superposées comme des pièces de monnaie empilées et qui peuvent même se séparer très facilement. La structure des /erga, quand ils existent, est la même, mais en beau- coup plus petit. La dimension des scuta est, en moyenne, de 5" >< 2"",5 æ x et celle des ferga de 1°",5 X 0"°,75. Le grand axe des uns et des autres est toujours placé à peu près dans le sens antéro-postérieur. En avant des scufa, la cuticule s’épanouit, en s’irradiant en éventail et présente des stries radiaires plus colorées que la masse générale de cette cuticule (PI. IT, fig. 4). | Bouche. — L'ensemble de l’appareil buccal forme sur le prosoma une REVISION DES CIRRHIPÉÈDES. 157 saillie assez élevée, mais peu proéminente du côté antérieur, c’est-à-dire que l’axe antéro-postérieur est, environ, moitié aussi grand que le diamètre transversal. Le labre (PI. IT, fig. 7) est formé par une pièce médiane et impaire, à concavité interne, légèrement saillante extérieurement et dont le bord supérieur, libre, porte une série de nodules chitineux, représentant les dents. Les parties latérales, chitineuses également, sont garnies de soies courtes et raides sur toute leur face interne. Sur ces parties laté- rales vient se placer, de chaque côté, un palpe labial supérieur, assez court, aplati et à bord libre presque droit. Le bord supérieur, le bord libre et les faces latérales sont garnis de soies nombreuses, fortement barbelées, au moins sur leur moitié libre. Les #andibules (PI. IT, fig. 9) sont fortes, armées de quatre puissantes dents chitineuses; les bords supérieurs de la troisième et de la quatrième présentent eux-mêmes deux denticulations, peu accentuées. L’angle inférieur est formé de nombreux piquants courts et robustes, au milieu desquels se placent des soies courtes, également, qui se continuent sur les parties inféro-latérales et sur une partie du bord inférieur de la pièce. Des soies analogues se rencontrent aussi aux pieds de la première dent et sur le bord supérieur des mandibules. Les machoires (PI. IT, fig. 8) présentent un bord libre avec deux encoches très peu accentuées limitant une région centrale, une supérieure et une inférieure. La région supérieure porte une forte dent chitineuse, en con- tinuation avec le bord dorsal et une plus petite au-dessous. La région moyenne porte des soies plus courtes et plus flexibles, en assez grand nombre. Enfin la région inférieure est, aussi, couverte de poils courts qui se continuent sur le bord inférieur. Enfin, les palpes de la lèvre inférieure (seconde mâchoire des auteurs), sont aplatis, à bord libre court et arrondi, à bord dorsal plus long et droit, couvert, ainsi qu'une partie des faces latérales, par des soies nom- breuses, assez longues et fortement barbelées. Cirrhes. — D'une façon générale, les cirrhes sont courts et trapus, à articles peu nombreux, d’une longueur plutôt restreinte etformant, cha- cun à sa limite supérieure, une saillie antérieure assez développée. Ds A. GRUVYEL. Les trois premières paires sont très courtes et à peu près égales, le nombre des articles des rames variant entre sept et dix, garnies, surtout du côté interne et sur le bord antérieur, de soies nombreuses et flexibles. Les trois autres paires ont des rames plus iongues que les premières, mais, comme le pédicelle est plus court, il en résulte que la longueur du cirrhe tout entier n’est pas plus grande que celle de ceux des trois pre- mières paires. Les articles sont courts, saillants antérieurement et por- tant chacun quatre séries doubles de soies courtes et assez grêles, avec, à leur base et dans la région médiane, une touffe de soies très courtes, qui. se retrouvent, mais en moins grand nombre, du côté dorsal. Les deux ou trois articles qui terminent les rames ont des soies en moins grand nombre et formant comme des sortes de crochets. Les appendices terminaux manquent totalement. Le pénis est extrêmement développé en longueur et en diamètre. Sa longueur égale environ deux fois celle de la sixième paire de cirrhes (20 millimètres environ) et son diamètre moyen est de 1"",5. Il est cylindrique et s’effile en pointe mousse à son extrémité libre. Il présente sur sa cuticule une annulation très nette, avec de très nombreux anneaux étroits, portant des soies courtes ou isolées, en touffes peu nom- breuses et sa pointe terminale est couronnée par une série circulaire de soies plus longues. Ainsi qu'on peut le voir par la description qui précède, ce genre se rapproche beaucoup par son anatomie interne du genre Coronuta, mais il s’en distingue très nettement par la structure très spéciale de sa paroi calcaire, structure qui justifie parfaitement la création d’un genre nouveau. d. — SOUS-FAMILLE DE XENOBALANINÉS. Genre Xenobalanus, Steenstrup, 1851. Ce genre est certainement l’un des plus curieux, parmi les Cirrhipèdes thoraciques. Au premier abord, c’est tout à fait un Pédonculé, que l’on placerait naturellement à côté du genre Conchoderma où du genre Ane- REVISION DES CIRRHIPÈDES. 159 lasma, par exemple, et c’est ainsi que Darwin fut d’abord tenté de le considérer; mais la présence d’une branchie double et symétrique et celle d’une muraille, très réduite, il est vrai, à la base du pédoncule, montrent nettement que c’est là une forme anormale d’Operculé dans laquelle les pièces de la muraille se sont extrêmement atrophiées en hauteur et en largeur et dont les pièces operculaires ont totalement disparu. Il existe dans la collection du Muséum trois échantillons de l’unique espèce de Xenobalanus (X. globicipitis, Steenstrup), mais aucune d'elle ne porte trace de son lieu d’origine. C. — FAMILLE DES TÉTRAMÉRIDÉS. QG. —— SOUS-FAMILLE DES CHAMOESIPHONÉS. Genre Chameæsipho, Darwin, 1853. Le genre Chamæsipho ne comprend actuellement que deux espèces : C. columna, Spengler, et C. scutelliformis, Darwin. Les deux espèces sont maintenant représentées dans la collection du Muséum. La première, par de nombreux petits individus secs, fixés sur £/minrus plicatus, J.-L. Gray (Nouvelle-Zélande, M. Milne-Edwards). J'ai récolté les exemplaires de la seconde sur des échantillons de Pollicipes mitella, L., qui m'ont été rapportés des mers de Chine. C'est une espèce, d’ailleurs bien décrite par Darwin, extrêmement curieuse par sa petite taille et par les cavités arrondies qui se trouvent situées : deux, en général, sur la carène, et une sur chaque pièce latérale (PI. IT, fig. 13). La seule pièce qui n'en présente pas, du moins, d'aussi régulières, est le rostre qui est très étroit relativement aux trois autres pièces dela muraille. Outre ces quatre perforations que l’on peutappeler fixes, on trouve sur le test des cavités, de dimensions variables et pla- cées très irrégulièrement d’un échantillon à l'autre. Ces orifices se ren- contrent, non seulement sur les trois pièces qui portent les perforations fixes, mais aussi sur le rostre; tandis que les premières traversent la 160 ARGRUMEL. paroi et sont, par conséquent manifestes du côté interne, les secondes sont seulement superficielles. Les bords de la muraille sont extrêmement decoupés, et cela d’une facon tout à fait variable. La base est membraneuse, très mince et transparente, laissant aperce- voir, avec la plus grande facilité, l’animal enfermé dans la coquille et l'ovaire, placé dans le manteau très réduit, à droite et à gauche du corps proprement dit de l'animal. Je n’ai pas pu trouver trace de branchies, d'où Je conclus qu’elles sont absentes dans cette espèce, étant déjà très réduites chez C. columna. Le genre Chamæsipho se rapproche beaucoup de Tetraclita purpuras- cens, qui présente aussi une base membraneuse. Tableau synoptique des espèces du genre CHAMOESIPHO, Darw. Rostre très étroit. Deux orifices sur la carène, Rire un sur chaque pièce latérale ........... C. scutelliformis, Darwin. I EL CHAMOESIPHO. où HMS Rostre large. Pas d'orifices sur les pièces dela murale RES PP EEE RER C. columna, Spengler. b. SOUS-FAMILLE DES TÉTRACLITINÉS. 1. — Genre Z'efraclita, Schumacher, 1817. Le genre T'efraclita est, avec le genre Palanus, un des plus répandus dans les mers et aussi des mieux représentés dans la collection, parmi les Operculés. À côté de nombreux échantillons secs, se trouvent beaucoup d'exemplaires dans Palcool. Six espèces, sur les huit actuellement connues, sont représentées, ce sont: 7. purpurascens, Wood; T. rosea, Krauss ; 7. porosa, Gmelin ; T. serrata, Darwin ; 7. vitiata, Darwin, et 7. radiata, de Blainville. Tetraclita purpurascens, Wood. — Cette espèce est surtout représentée par des échantillons sees, la plupart sans indication d’origine. La forme à parois granuleuses est en nombre aussi considérable que la variété à parois sillonnées. REVISION DES CIRRHIPÈDES. 161 Habitat : Nouvelle-Galles du Sud (A. Milne-Edwards), sec. Iles du Salut (Puigi, 1882) var. rayonnée ; Madagascar (Douillot, 1892))dans lalcool. T'. rosea, Krauss. — Deux échantillons secs. Habitat : Nouvelle-Galles du Sud (A. Milne-Edwards); Une autre : habitat inconnu. T'. porosa, Gmelin. — En nombre considérable, secs et dans l’alcool, Quatre variétés sont présentes : comununis ; rubescens ; nigrescens et patellaris, Darw. (PI. IV, fig. 9). Habitat : Amérique du Sud (M. Fontaine) | Rio de Janeiro (de Castelnau, 1897) « Astrolabe » (Quoy et Gaimard, 1829) Nouvelle-Hollande (Péron) Embouchure de la Gambie (M. Radelou, 1835){ à sec. Mer Rouge Port Jackson Obok (M. Maindron, 1893) Nouvelle-Bretagne | Panama (M. Geay, 1887) | L'Union ; océan Pacifique (M. Bocourt, 1896) | Mascate (M. Maindron, 1896) Tonkin (M. Lichtenfelder, 1897) Darien : Colombie (M. Geay, 1899) | en Mahé (M. Alluaud, 1892) ! alcool. Manille (M. Marche, 1884) Madagascar : Fort-Dauphin (M. Ferlus, 1901) Chine (M. Harmand, 1876) Madagascar (M. Douillot, 1892) Maseate (M. Maindron, 1896): var : patellaris | T'. serrata, Darwin. — Très peu d'échantillons. Habitat : Cap de Bonne-Espérance (M. Milne-Edwards), à sec. Table baie (M. Holub, 1894), en alcool. T'. vitiata, Darwin. — Un seul échantillon see, sans habitat. T. radiata, de Blainville. — Un seul échantillon see. Habitat inconnu. NOUVELLES ARCHIVES DU Muséum, 4° série. — V. 21 "O[[AUIPIS 9p ‘D/DIPDA ‘EL ‘""""""AnoJONppEf op 9791 ef sed queuSrofoi ou ‘ooddopoaop S91} WNJN9S NP AHP[NOIJIE 97947) ‘queypres nod zo$$e 5197 Sop uotodif | “assiedo oseq “Joeuods ‘sua92sapnuao ‘j ‘‘"opddopoAgp Soij o11epnorJae | "S9SIRT | {SOBIE] Soi} suOÂEA ) 1 97919 E[ o$eQ S v o1pulofoi jueype suoey UINJN9S Np AN9JNPPE.[ 9P 97947) a ce ‘aouIuL 9$eq “quejpes nod ‘esioy sop uowod'} L ; à » : SOGIC] no “UMR, ‘DJD1JIQ *J ‘°"Xode j op soad onbsnf jueype Jo É À L 7 ‘ | So 9.HP[NOTJA 979409 ET 9 p JO UTJSTP UN} à *SISN9IQUIOU -N9$ NP AN9J9NPPE.[ 9P 27947) ‘IPUOI -18 79 JULITIES S917 ‘29497 Sop uoIod ) SaJEuIpnJIS ul UT (ADIDAS 7 EEE 0991 er op xode re nbsn S9]09 P SOI BA Inb 9JIAU9 OUnN JUEUHIOJ J9 NOIJIUT Of SI9A 3 JULAJUOQUII 9S OHVINOIJIE 97919 J9 AN9FONPPE.] ‘Spnu = 9P 979479 ‘SOJUPITIRS J9 S99II9S Sal} So[eurph} no D -ISUOI S9709 Sp 294 9OJ[IPANIY ‘SUOÂCI 9p SIELUEF } SJI0179 Se 4-9 = “urjpouur) ‘2SO40 ‘j ‘sed Juexjuoou9x 9$ ou wnyn2S Np aHufnor}ie So1} | sopsuvt , 91919 9 AN9J9NPPE.[ 9P 97947 ‘SAUHOJIJ9C[EJS NO suoley | Sinorsntd < SOJUPIIIES UOU ‘SOJRUIPNIIBUOL S9709 SOp 9948 SRACES ONE OJJIRIN ‘SJUoSqR JUoAnOS ‘SJI04J9 Soi} SUOAUY ‘(aurezip oun) = ; ; Re _ CAT) LE) *UIMAB(, “D/D/S09 JL ORDRES pr Se San T ER ET DOTE SISN9IQUIOU Le ostg J9 JAn09 uododp 9948 e50I ‘otwunidop 4S97 {soSaer suoey] \ SI[PUIPNJISUO] a / _S2709 BSI04q = ‘Saqn} 9p = “SSNPIM “DSOA JE a un 998uea EE jino09 ‘65107 Sep Uotod ‘outoyxo 1ored ef op Sjuouidasstp sop oo4e so8e] Soqny, } onos oun | = Q 29A SIOIL = = *POOM ‘Su99SDandund ‘y DE EEE STDUOTIC 19 JIN0D ob 5 -P JUOUWOUQIXO ‘OS, Oo 2948 sad vS107 ‘syney onb soSier snjd ejnos “ouridop JS, SANS 2svq ai *SHDHASH Me] = “VIHOVNAHIS ‘VLITOVULAL 94u98 np S9o99dsa sop onbridouAs nes[qeL REVISION DES CIRRHIPÉDES. 163 2. — Genre Elminius, Leach, 1825. Un genre qui se rapproche aussi beaucoup du genre Zefraclita, par son unique espèce à base membraneuse : 7. purpurascens, c’est le genre Elminius ; mais ici la paroi ne présente pas de pores. Darwin ne signale que quatre espèces d’£/minius. Depuis cette époque, deux espèces nouvelles ont été décrites par Hutton(1), ce sont : Æ. sinua- lus et E. rugosus. Ces deux nouvelles espèces seules ne sont pas représentées dans la collection. Les autres le sont par des échantillons secs, pour la plupart : E. plicatus, J.-E. Gray. — Nouvelle-Zélande (M. Eydoux, 1822); d’au- tres exemplaires sans habitat connu (PI. IV, fig. 19). Dans l’un des échantillons de cette espèce, les côtes longitudinales saillantes, généralement localisées dans la moitié inférieure du test, se continuent presque jusqu'à la partie supérieure des pièces, c’est là un cas exceptionnel, qu'il est bon, par conséquent de signaler; mais l’es- pèce est toujours facile à reconnaître aux denticulations des bords libres des rayons, denticulations toujours visibles, au moins sur l’un des quatre. E. simplex, Darwin. — Nouvelle-Galles du Sud (M. Milne-Edwards). E.modestus, Darwin. — Australie méridionale. Don de Darwin. E. Kingi, J.-E. Gray. — Les seuls qui soient en alcool (PI. IV, fig. 2). Habitat: Cap Horn (M. Roussout, 1891). Pontes-Arenas (M. Lebrun, 1880). Mission du cap Horn : baie Orange (1896). Le tableau suivant indique les principaux caractères permettant de différencier les diverses espèces. (Voir le tableau, page 164.) (1) Hurrox, Trans. New Zeland Instit., vol. XI, 1872, p. 328. 16% A. GRUVEL. Tableau synoptique des espèces du genre ELMINIUS, Leacx. : ESPÈCES. | Éperon | du tergum | saillant Test lisse ou à côtes longitudinales séparé très peuaccentuces er ere E. Kingi, J.-E. Gray. Scuta de l'angle | sans basi-seutal. arète pour | Test lisse avec deux larges plis ar- l'adduc- Éperon rondis sur chaque pièce et stria- teur. du tergum tions transversales peu accen- non saillant, LUC CS ST ER Le E. sinuatus, Hutton. | confluent _ avec l’angle | Test à côtes longitudinales saillan- — basi-seutal. | tes, au nombre de plus de deux Z SUPCHAQUEAMDIÈCE CEE ELEC E. modestus, Darwin. = \ = Test très plissé dans sa moitié infé- = rieure, à peu près lisse dans sa = moitié supérieure. Bords des rayons sinueux ou faiblement denticulés. Éperon du tergum saillant, mais d’une façon varia- : ble. Arête articulaire des terga Seuta avec une arète ; ; COUFDe LE ESP eee £. plicatus, J.-E. Gray. pour l’adducteur. : © En Test extrêmement plissé dans toute | Rayons très étroits e Ë MES Re | Me sa hauteur, tres RIGueure Hoeron court et large. Arèête articulaire desitercaidroite ter tr Er E. rugosus, Hutton. Test non rugueux avec des plis peu profonds dans toute sa hauteur. Bords des rayons lisses. Éperon plutôt long et étroit.... Æ. simplex, Darwin. 3. — Genre Creusia, Leach, 1817. Toutes les espèces décrites par différents auteurs sous le nom de Creusia ont été ramenées à une seule par Darwin sous le nom de C. spinulosa, Leach, avec onze variétés, les unes avec les terga et les scuta articulés entre eux, les autres avec ces mêmes pièces soudées ensemble. REVISION DES CIRRHIPÈDES. 165 Cette espèce est représentée par quatre variétés dans la collection (var. 1; var. 2; var. 4et var. 6). La variété 4 seulement porte l’indica- tion de l’habitat : mer des Indes; les autres sont sans aucune indication. 4. — Genre Pyrgoma, Leach, 1817. Le genre Pyrgoma est surtout représenté dans la collection par des échantillons secs et, malheureusement, sans indications d’origine. Les seuls échantillons dans l’alcool sont des exemplaires de ?P. anglicum : l° sur Cœnocyathus anthophyllites (Algérie, 1842); 2? sur Dendrophyllie (expédition du « Travailleur », 29 juillet, dragage n° 34, par 102 mètres de fond) ; enfin 3° sur Dendrophyllia cornigera. Dans les exemplaires secs, nous trouvons : ?. anglicum, G. B. Sowerby; P. Stockesi, Darwin; P. can- cellatum, Leach (donné par Darwin) ; P. crenatum, G. B. Sowerby ; P. mul- leporæ, Darwin; P. grande, G. B. Sowerby junior, et enfin ?. monticu- lariæ, J.-E. Gray : tous sans habitat connu. On sait que, dans ce genre, le test est formé par une pièce unique. Darwin suppose seulement, vu les affinités étroites qui relient ce genre au genre Creusia dans lequel le test est formé par quatre pièces très nettes, que la pièce unique des Pyrgoma est le résultat de la soudure des quatre pièces, primitivement distinctes. Dans les échantillons adultes, il est impossible de trouver trace de suture, pas plus à l'extérieur que du côté interne de la muraille. C’est tout au plus, dit le célèbre naturaliste, si chez de très jeunes échantillons de P. anglicum et de P. conjugatum, il est possible de voir la trace de deux sutures, mais deux seulement, du côté de la carène. En réalité, comme on le voit, la soudure des quatre pièces primitives pour former le test dans le genre Pyrgoma était une simple supposition de l’éminent naturaliste anglais. J'ai été assez heureux pour trouver un échantillon extrêmement jeune de ?. anglicum sur lequel il m'a été possible de voir très nettement les quatre pièces primitives qui n'étaient pas encore soudées. Cette simple observation confirme pleinement l'hypothèse de Darwin sur la formation de la pièce unique. Les quatre pièces primitives sont, à peu près, de même largeur, cependant il semble que les pièces latérales soient un 166 A. GRUVEL. peu plus étroites que la carène et le rostre. Chacune d'elles se trouve constituée par une partie interne, mince et transparente, avec des stries d’accroissement parallèles entre elles et au bord basal. Extérieurement par rapport à cette partie interne, se trouvent des côtes longitudinales, larges, plus ou moins régulières et plus ou moins dichotomisées, qui semblent fixées sur la première et qui ne sont pas soudées entre elles. Ces côtes étant également très minces, on aperçoit au travers les stries parallèles de la couche sous-jacente. Enfin la couche calcaire interne, débordant les côtes externes, sert à l’articulation des pièces les unes avec les autres (PI. II, fig. 11). Les caractères principaux des différentes espèces sont résumés dans le tableau suivant : { Voir le tableau, page 167.) à REVISION DES CIRRHIPEDES. -JAIT SANOFUOND V ‘sogneq onb so8ie] 1SSne S107 oaqenb uortAud SopeS97-07n9$ S9991 Le MNS9 D ACT TL AUD INIMUOU NE ON ET) 9 AUOT IIXI 2010) et [pen Rs [FAN 90e QU A TION OS ON O NT D UN ETS NE CCE EE EE EEE TT OT) ISUES ENS 9510 TON) ee sopnos VII, ‘ossip Said nod e 7S97 np oinorgdns orjieg | Sopneq 1SSne “SHOIT U94197 79 said nod & -n391 Sin07U09 à LACS “uMaeq ‘wnppbnluos :q ‘°° quemnes uorod9 e eS I, ‘SojueT S9[2H07-07N9S 9fpeInN -[IUS SOHIBIPRI SJ PE JS97 NP 921n9H9JANS 9e / Sao / ‘oJaurSIp SInofno7 91NNS SU UMA, A4Odoppuue "7" "AmonyPpsSod-01pque SU9S 97 SUPP 9BUOTTE 104179 2970 ‘Sjneq onb sos 1Ssnv ci SI0J o1qenb uoxrauo v7n9S ‘pesopepinbo soid nod v ojauert op ouroy u9 ‘uorody SUrS EST, ue do ut 3419} J9 uno -syney onb $s9 ci | “UMR ‘WNJDIU9P ‘°° VIII} SOJ SIDA OJUCITIES SI] OIIPINOIJIE JUIP 9948 EFNIS | ISSNE SIOJ S UOITAUD a *AGIOMOS °F ‘9 ‘WNJDUIUI "7" UD] SOL SIDA OJUPIJIUS OHP[NIIJIR JUOP SULS EJN9S | nasnanabe \ said nod % 85107 uoS us ‘JUoUe}UOZITOU Sopnos "UOVOT ‘WNID)J9UV2 J ‘‘‘""""""""""""""So8a] onb SJNE ISSNE SIOJ SI04J UOTIAU9 EJN9S oi S94} uou 49, eS410} 9 pJnos “UIAMR(T ‘1892/207S 7 Mo and pre 0060 pp 000 00H 000 GET TC So op \ “eopepnbo 9994104 UOU 9$vq {9$48f 90710 ‘Jtoddns uos Surp pouojuo Sa1} JAI, | soud node | a[SUbIIY 9p MONO NT) UT) OU DIET EE SEE CEE EEE EEE US 211 SO 1009 PRO 10 0 AUHOJ U9 | 924 {J10179 99H10 ‘J1oddns uos sup gouojuo uou no nod sai} JS / EB49} J9 EJN0S | “HN [ ‘VNONYHKdA 24u98 np So99dso sop onbridouAs nesIqeL ‘VNODUAA UNI) EXPLICATION DES PLANCHES PLANCHE I Fig. 1. — Balanus Dybowskii, n. sp. Vue par la partie supérieure et un peu latéralement. Fig. 2. — La mème. Tergum : a, vu du côté externe ; b, vu du côté interne. Fig. 3. — — Sceutum, vu du côté interne. Fig. 4. — — Scutum, vu du côté externe. Fig. 5. — = Labre. Fig. 6. — — Palpe de la lèvre supérieure. Fig. 7. — — Palpe de la lèvre inférieure. Fig. 8. — — Mandibule droite. Fig. 9. — — Mächoire droite. Fig. 10. — Verruca lœvigata, G. B. Sowerby. Vue du côté de l’opereule mobile. Fig. 11. — Balanus violaceus, n. sp. Scutum, vu du côté interne. Fig. 12. — La même. Scutum, vu du côté externe. Fig. 13. — — Tergum, vu du côté interne. Fig. 14. — —= Tergum, vu du côté externe. Fig. 15. — Octomeris brunnea, Darwin. Vu par la partie supérieure et montrant à droite un dédoublement accidentel du rostre. Fig. 16. — Octomeris angulosa, G. B. Sowerby. Vue d’une partie de la base de la muraille. Fig. 17. — La même. Pièces operculaires droites vues du côté interne. Fig. 18.— Balanus Campbelli, Filhol. Seutum : a, vu du côté externe; b, vu du côté interne. Fig. 19. — La même. Tergum : a, vu du côté externe; b, du côté interne. PLANCHE II Fig. 1. — Sfephanolepas muricata, Fischer. Trois individus grossis, vus du côté de l'ori- fice operculaire. Les plaques operculaires n'existent pas. Fig. 2. — Le même. Deux pièces de la muraille vues du côté interne. Fig. 3. — Le même. Pièces operculaires vues par la partie supérieure. Fig. 4. — Cryptolepas rachianectis, Dall. Portion operculaire, montrant l'ouverture médiane avec les scuta et les terga, ces derniers très atrophiés. Fig. 5. — Le même. Scutum d’un côté isolé, avec la partie chitineuse, épaisse qui l'entoure et se poursuit sur le tergum correspondant, quand il existe. Fig. 6. — Le même. Appareil buceal complet, vu par la partie supérieure. Fig. 7. — — Labre vu du côté interne. Fig. 8. — — Mächoire. Fig. 9. — — Mandibule. Fig. 10. — — Un œuf. EXPLICATION DES PLANCHES. 169 Fig. 11. — Pyrgoma anglicum, G. B. Sowerby (très jeune). Pièce de la muraille. Fig. 12. — Acasta spongites, Poli. Fragment de la base montrant les perforations. Fig. 13. — Chamæsipho scutelliformis, Darwin. Vue superficielle. Fig. 14. — Chelonobia manati, n. sp. Labre, vu du côté interne. Fig. 15. — Acasta spongites, Poli. Tergum, vu du côté interne. Fig. 16. — Balanus decorus, Darwin. Mandibule. Fig. 17. — Chelonobia manati, n. sp. Mandibule. Fig. 18. — La même. Mâchoire. PLANCHE III Toutes les figures sont des reproductions de photographies et de grandeur naturelle. Fig. 1. — Coronula diadema, L. Coupe transversale pratiquée à la partie inférieure du test et montrant la répartition, dans les différentes parties du test, des parties de la peau de la baleine sur laquelle est fixé l'animal. ur. muraille ; sep., septa: son. sut., zones de sutures ; épid., épiderme coloré en noir ; der. sup., derme superficiel coloré en jaune brun ; der, derme profond, formant une sorte de colonne centrale et coloré en jaune clair Fig. 2. — La même. Coupe transversale pratiquée à 8°* environ au-dessus de la première. — Mêmes lettres que précédemment. Fig. 3.— La même. Coupe transversale pratiquée à 6"® au-dessus de la précédente. — Mèmes lettres que précédemment. Les loges ovariennes (ov) commencent à apparaitre en dedans des zones de suture (son. sut.). Fig. 4. — La même. Coupe transversale passant à peu près au niveau de la moitié de la hauteur de la gaine de la muraille. — Mêmes lettres que précédemment : base; par. int., paroi interne de la muraille ; zay., rayon; aile; ov., ovaire compris dans un repli du manteau situé entre la paroi interne et la paroi externe de la muraille. Les autres lettres comme précédemment. Fig. 5. — La même. Coupe longitudinale intéressant : d'un côté une région épidermique, de l'autre une région ovarienne; br., branchies. — Les autres lettres comme précédemment. Fig. 6. — La mème, vue entière et fixée sur la peau de la baleine. On aperçoit au centre la colonne dermique profonde. Fig. 7. — La même, vue par la partie supérieure. Les extrémités des canaux de la muraille sont ouvertes et laissent apparaître l'épiderme noir. Fig. 8. — Coronula balænaris, Gmelin. Vue par la partie supérieure. Fig. 9. — Coronula reginxæ, Darw. Vue par la partie supérieure. Fig. 10. — Cryptolepas rachianectis, Dall. Six individus accolés et fixés sur un fragment de peau de baleine (crypt.). À côté se trouvent des crustacés parasites (par.). Fig. 11. — Le mème. Coupe transversale pratiquée vers la moitié de la hauteur de la mu- raille pour montrer les rapports qui existent entre les septa (sep.) et l'épiderme de l'hôte (épid.) qui se trouve pincé entre eux. Au fond et au centre, on aperçoit la base (base). La loge occupée par l'animal est à peu près régulièrement cylindrique. Fig. 12. — Chelonobia testudinaria, L. Vue par la partie supérieure. Fig. 13. — Platylepas bissexlobata, de Blainville. Vue par la partie supérieure. Fig. 14. — Groupe de Balanus psittacus, Molina. PLANCHE IV Toutes ces figures sont des reproductions de photographies et de grandeur naturelle. Fig. 1. — Chthamalus Ghallengeri, Hæk. Vue d'un groupe sur un morceau d’écorce d'arbre, NOUVELLES ARCHIVES DU MusÉUM, 4° série. — V, 22 170 EXPLICATION DES PLANCHES. Fig. 2. — Elminius Kingi, J.-E. Gray, sur une coquille de Mytilus. Fig. 3. — Octomeris angulosa, G. B. Sowerby. Aspect de deux échantillons encroûtés d’alques calcaires. Fig. 4. — Bal. perforatus, Brug. var. angustus, Gmelin, aspect des animaux réunis en groupe compact. Fig. 5. — Bal. capensis, Ellis. Portion d'un groupe fixé sur une tige de Laminaire. Fig. 6. — Bal. trigonus, Darwin. Groupe fixé sur une valve de Pecten. Fig. 7. — Bal. lœvis, Brug. var. nitidus, Darw. Groupe compact. Fig. 8. — Tetraclita purpurascens, Wood. Sous trois aspects différents. Fig. 9. — Tetraclita porosa, Gmelin, var. rubescens, Darw. Fig. 10. — Chelonobia patula, Ranzani. Fig. 11. — Bal. hirsutus, Hæk. Fig. 12. — Bal. violaceus, nov. sp. Fig. 13. — Bal. cariosus, Pallas. Fig. 14. — Bal. Dybowskii, nov. sp. Fig. 15. — Chelonobia manati, nov. sp. Vue par la partie supérieure. Fig. 16. — Le même, vu par la partie inférieure et vide. Fig. 17. — Bal. flosculus, Darw., var. sordidus, Darw. ; un groupe. Fig. 18. -— Bal. improvisus, Darw. var. assimilis, Darw., fixés sur une coquille de Car- dium edule. Fig. 19. — Elminius plicatus, J. E. Gray. Fig. 20. — Bal. balanoïides, L., deux groupes, l'un vu par la partie supérieure, l’autre de profil. MATÉRIAUX POUR LA MINÉRALOGIE DE MADAGASCAR LES ROCHES ALCALINES CARACTÉRISANT LA PROVINCE PÉTROGRAPHIQUE D'AMPASINDAVA (DEUXIÈME MÉMOIRE) PAR M. A. LACROIX Au mois de mai de l’an dernier, alors que se poursuivait l'impression du premier Mémoire (1) consacré à l’étude des roches alcalines de la province pétrographique d’Ampasindava, que j'ai pu faire connaître, grâce aux remarquables collections de M. Villiaume, j'ai dû quitter brusquement Paris et prendre la direction de la mission scientifique envoyée à la Martinique par M. le ministre des Colonies, sous les auspices de l’Académie des sciences, pour étudier l’éruption volcanique, si désas- treuse pour notre colonie. Je me suis trouvé ainsi dans la nécessité d'abandonner l’étude d’inté- ressants matériaux nouveaux que M. Villiaume venait de m'adresser. Pendant mon séjour aux Antilles, cet officier a continué avec la même ardeur et le même succès ses explorations et ses récoltes sur Le terrain; en possession des bonnes feuilles de mon Mémoire et de nombreux questionnaires que je lui avais adressés sur les incertitudes rencontrées (1) Nouv. Archiv. Muséum, 4° série, t. IV, 14-214, pl. I à X. Tous les renvois bibliographiques du présent Mémoire ne consistant qu'en une indication de pages se rapportent à ce travail. 172 A. LACROIX. au cours de mon étude, il a fait tous ses efforts pour recueillir des docu- ments et des observations de nature à élucider ces dernières. Aussi, lorsqu’à la fin du mois de mars de cette année Je suis rentré des Antilles, ai-je trouvé à mon laboratoire de nouvelles collections, plus importantes peut-être que les précédentes. Bien que M. Villiaume poursuive ses recherches, j'ai pensé qu'il y avait avantage à publier dès à présent l'étude de tous les documents que j'ai en mains. Je donne au présent Mémoire un caractère purement descriptif, réservant pour un dernier travail la discussion de l’ensemble des questions que soulève la connaissance de cette nouvelle province pétrographique, l’une des plus intéressantes de celles qui soient actuel- lement connues. J'adresse à nouveau tous mes remerciements à M. Villiaume pour l’en- train et le zèle infatigable avec lequel il a réuni ses belles collections, dans un pays où la nature tropicale a accumulé ces difficultés d’obser- vation sur le terrain, dont mon récent séjour aux Antilles m'a mis à même d'apprécier l'importance. Dans mon premier mémoire, j'ai montré que les roches étudiées per- mettent d'assurer que la province pétrographique d’Ampasindava com- prend les iles de Nosy bé, de Nosy Komba et la partie de Madagascar, limitée par le 46° degré de longitude Sud, toutesles vraisemblances étant pour que son extension vers l'Estet le Sud soit beaucoup plus grande. Je me suis attaché surtout à décrire en détail les roches de Nosy Kombaet celles d’un certain nombre de points isolés de la Grande-Terre, situés, soit sur le bord de la baie d’Ampasindava, soit dans l’intérieur des terres au voisinage d’Ankaramy. Grâce à l’obligeance de M. le R. Baron, j'ai pu en outre donner alors un aperçu sommaire de la constitution de quelques roches signalées par lui dans le massif de Bezavona, situé au Sud de la presqu'île d’'Ambavatoby, au voisinage du golfe de Port-Radama. Les explorations récentes de M. Villiaume ont particulièrement porté sur ce massif de Bezavona qui a une importance pétrographique capitale et sur un certain nombre de petits massifs ou de gisements isolés dans la région d’Ankaramy. Je passerai successivement en revue dans les pages qui suivent : La MATÉRIAUX POUR LA MINÉRALOGIE DE MADAGASCAR. 173 Chapitre premier. — Le massif de Bezavona. Chapitre IT. — Quelques gisements situés à l’Est et au Sud-Est du précédent, dans la région d’Ankaramw. Chapitre IT. — Les granites alcalins d'Ampasibitika. Les analyses données plus loin ont été faites par M. Pisani. CHAPITRE PREMIER MASSIF DE BEZAVONA $ L — Aperçu géographique et géologique. Le massif de Bezavona est situé à l’extrême Sud de la presqu'ile d’Am- bavatoby, à l’Ouest-Nord-Ouest d'Ankaramvy. Il est compris entre 1355" et 14° de longitude Est et 4443 et 45°40' de latitude Sud. L'en- semble des roches éruptives qui le composent a la forme d’un trapèze d'environ 4 kilomètres carrés compris entre la rivière Sahabé, au Nord- Ouest, et la rivière Berondra, au Sud-Est. Le côté Nord du trapèze est orienté Ouest-Nord-Ouest, il est constitué par des éminences atteignant 350 mètres d’altitude et réunissant le chaînon du mont Bezavona, parallèle à la Sahabé, à la montagne, en forme de cône surbaissé, d'Andevenanaomby, qui domine la Berondra. Le mont Andevenanaomby (500 mètres) se continue vers le Sud-Ouest par un chainon (renfermant des pitons de 250 et de 300 mètres d'altitude) qui longe la Berondra. Quant au chaiînon de Bezavona, il présente comme altitude maxima 700 mètres au mont Bezavona (Berahoda des cartes), puis s’abaisse à l'altitude de 400 mètres qu’il conserve jusqu’à son point de jonction avec l’arête limitant au Sud le massif : celle-ci va de la Sahabé à la Berondra, et présente à ses deux extrémités deux pitons de 500 mètres, l’un, celui d’Antsohanina, du côté de la Sahabé, l’autre, celui d'Ampiambisany, au voisinage de la Berondra. De nombreux torrents descendent de ces montagnes dans les deux rivières indiquées plus haut; je les désignerai par les noms des pitons dont 174 : : A. LACROIX. ils proviennent; les torrents Nord et Ouest de Bezavona, et le torrent d’Antsohanina sont des affluents de la Sahabé, ils recueillent les eaux des versants Nord et Ouest de la chaîne de Bezavona, tandis que les eaux provenant de toutes les autres parties du massifsont drainées par les tor- rents d'Andevenanaomby et d’'Ampiambisany, tributaires de la Berondra. Le massif de Bezavona, dans la constitution duquel les roches érup- tives jouent un rôle prédominant, ‘est plus élevé que toute la région avoisinante, constituée par des terrains sédimentaires. Du côté du Nord- Ouest, dans la direction d’Anorontsangana, se développent des vallons, limités par deshauteurs ne dépassant pas 50 mètres d'altitude ; les collines de la rive gauche de la Berondra atteignent 200 mètres de hauteur au-dessus du niveau de la mer. Au Nord, s'étend, jusqu’au massif des Deux-Sœurs (Ambohimirahavavy), à 18 kilomètres de là, une plame vallonnée d’une altitude moyenne de 50 mètres ; enfin, au Sud-Est, le massif de Bezavona est séparé de la mer par une presqu’ile basse, maré- cageuse, couverte de palétuviers. Les formations sédimentaires de cette région sont constituées à la base par des schistes argileux, renfermant à leur partie supérieure des empreintes d'£Eguisetum Jolyr, et des niveaux charbonneux; ils sont sur- montés par des couches de grès calcaires, dont la puissance atteint jusqu’à 400 mètres. Dans le massif de Bezavona, et d’une façon plus générale, dans la vallée de la Berondra, il existe en outre des couches calcaires qui paraissent être le prolongement de celles de Jangoa, au Nord-Est, dont il a été question dans mon précédent mémoire; ces calcaires se terminent en lentilles vers l'Est, aux environs d’Ankaramy, où M. Villiaume les a observés ; ils sont intercalés dans les schistes charbonneux. Ce sont ces calcaires et ces grès qui seuls ont de l'intérêt pour le sujet traité dans ce mémoire; ce sont eux en effet que l’on observe en contact avec nos roches éruptives qui les ont profondément métamorphisés. Les données géologiques sur l’âge de cette série éruptive sont donc les mêmes que pour celle de Nosy Komba. Les roches qui les constituent sont post-liasiques; aucune formation sédimentaire plus récente ne permet d'apporter plus de précision. MATÉRIAUX POUR LA MINÉRALOGIE DE MADAGASCAR. 175 Le massif de Bezavona est assez compliqué au point de vue pétrogra- phique; on peut y distinguer trois groupes de roches : 1° Le chainon de Bezavona, l’arête qui le relie au mont Andevena- naomby, celui-ci et son prolongement vers le Sud-Ouest, sont essentiel- lement constitués par des syénites alcalines, dépourvues de néphéline, par des laurvikites. Ces roches sont homogènes sur de grandes surfaces ; aucune enclave, aucun filon n’ont été observés au milieu d’elles. Des nordmarkites s'observent à l'Ouest du chaïînon de Bezavona. 2° Des syénites néphéliniques, de types variés, abondent dans le Sud du massif, où elles constituent essentiellement le chaînon Antsohanina- Ampiambisany ; elles forment aussi en grande partie la région comprise entre cette dernière montagne et le contrefort Sud-Ouest d’Andeve- nanaomby. Ces roches ne manquent pas d’ailleurs complètement dans la partie Nord du massif; il en existe au moins deux gisements sur les flancs exté- rieurs de celui-ci, l’un sur la rive gauche de la Berondra, à l'Est du mont Andevenanaomby, l’autre à Andranomody sur le flanc occidental du mont Bezavona, mais dans celui-ci, ces roches n’ont pas été recueillies en place. Ces syénites néphéliniques constituent des massifs, des dykes épais et des filons minces; à l'inverse des syénites alcalines, elles sont souvent riches en enclaves et traversées par un cortège nombreux et compliqué de filons minces, comprenant des microsyénites (microfoyaites, aplites néphé- liniques), des fnguaites, des monchiquites, des camplonites et enfin des bostonites. Des filons des mêmes roches traversent les sédiments méta- morphisés par ces syénites. 3° Des »onzonites néphéliniques sont intimement associées à quelques- unes de ces syénites néphéliniques, notamment au voisinage de la Berondra ; mais pas plus qu’à Nosy Komba, il ne m'est possible de dire si elles constituent des facies de variation de ces dernières ou si elles forment des massifs à mise en place distincte ; il est certain, dans tous les cas, qu’elles occupent de grandes surfaces. 4 Enfin, un dernier groupe de roches éruptives a été rencontré en contact avec les calcaires de la périphérie du massif ; ce sont les proté- 176 A. LACROIX. robases du lorrent d'Antsohanina et des bords de la Berondra, à l'Est d'Andevenanaomby. Ancune coupe n'a pu être relevée, qui permette d'établir l’âge relatif des syénites alcalines, des syénites néphéliniques et des protérobases ; les affleurements de toutes ces roches apparaissent isolés les uns des autres et comme noyés dans la luxuriante végétation tropicale. Ce n’est souvent qu'aux prix des plus grandes difficultés que M. Villiaume a pu les échantillonner d’une façon convenable. La présence d’enclaves de mon- zonites néphéliniques dans les syénites néphéliniques montre leur anté- riorité par rapport à ces roches, dans le cas où elles n’en constitueraient pas simplement un facies de variation. Sur le versant Nord du chaïnon oriental du massif de Bezavona, il existe des brèches à éléments de tinguaite ou de trachyte phonolitique malheureusement très altérées, qui sont traversées par des filonnets de syénite néphélinique, elle-même décom- posée; mais d'autre part, sur les flancs d’un des contreforts Sud-Est du mont Bezavona se trouve une brèche constituée par des blocs et des débris de laurvikite réunis par une tinguaite; 1l existe donc certainement des roches à néphéline postérieures aux laurvikites ; je ne puis rien dire de plus. Tous les phénomènes de contact qui seront étudiés plus loin sont dus à l’action des syénites néphéliniques. Je passerai en revue dans des paragraphes distincts : 1° Les syénites sans néphéline ; 2° Les syénites néphéliniques; 3° Les roches filoniennes du cortège des syénites néphéliniques ; LD ° Les phénomènes de contact des syénites néphéliniques; »° Les protérobases. La seule indication bibliographique à signaler au sujet du massif de Bezavona consiste dans la mention d’une foyaite faite dans celui-ci par M. Baron (1). Ce savant ayant bien voulu me communiquer les échan- tillons recueillis par lui dans cette région, j'en ai donné (2) une brève description; ils comprennent des syénites à comparer aux types d’Andeve- nanaomby décrits plus loin, des types mésocrates (covite et monzonite (1) Quuterly J. geol. Soc. London, LI, 68, 1895. (2) P. 149. MATÉRIAUX POUR LA MINÉRALOGIE DE MADAGASCAR. 177 néphélinique) provenant sans doute de la Berondra. J'ai fait remarquer alors, que si cette collection ne renfermait pas de véritable foyaite, il était vraisemblable que l'exploration de ces régions en ferait découvrir. On voit que cette prévision s’est réalisée au delà de toute espérance. Le massif de Bezavona forme un ensemble pétrographique plus complet encore que celui de Nosy Komba. $ IT. — Syénites sans néphéline. Les roches syénitiques dépourvues de néphéline jouent un rôle impor- tant dans la constitution du massif éruptif de Bezavona et en forment notamment toute la partie septentrionale. On peut y distinguer deux types principaux, des syénites assez quartzifères, très leucocrates, des nordmarkites et des syénites, peu ou pas quartzifères assez riches en minéraux ferromagnésiens, des lawrvikites. 1° NORDMARKITES. Le seul gisement de cette roche se trouve sur le flanc occidental de l'extrémité Sud du chaînon de Bezavona, entre les hauts ravins du torrent Ouest de Bezavona et de celui d'Antsohanina. La roche nese voit pasnet- tement en place, mais forme des accumulations de blocs énormes, sor- tant du sol herbeux et alignés sensiblement Nord-Sud. Cette rordmarkite est d’un gris jaune ou rougeâtre; elle est âpre au toucher, miarolitique. On y distingue deux variétés macroscopiques, l'une uniformément grenue, l’autre porphyrique. Des phénocristaux feldspathiques, d’un blanc jaune, sont aplatis suivant g'! (010) et présen- tent les formes p (001), a'°, (201) et de petites facettes 22 (110). L'examen microscopique montre que ce feldspath est de lorthose, faculée d’anorthose; les vides miarolitiques que laissent entre eux ses cristaux sont remplis en partie par du quartz et cà et là par de la caleite et de la limonite secondaire, ce dernier minéral paraît s'être formé aux dépens d'éléments ferrugineux qui n’existent plus à l’état intact. L'absence actuelle de métasilicates est la seule différence que la NOUVELLES ARCHIVES DU MUSEUM, 42 série. — V, 23 178 A. LACROIX. nordmarkite de ce gisement présente avec celle de Maromiandry (1) décrite dans mon précédent mémoire; comme dans cette dernière localité, les types porphyriques (zicronordmarkite) ont une pâte constituée par de très gros microlites feldspathiques. Des blocs d’une nordmarkite, identique à la Dont ont été rencon- trés, non en place, dans un des ravins descendant vers le Nord de l’arête Ouest-Nord-Ouest qui relie le mont Bezavona au mont Andevenanaomby. 2° SYÉNITES À PYROXÈNE. À. — Laurvikite. a. — Laurvikite normale. Le mont Bezavona (700 mètres) et le chaînon qui s’en détache pour se diriger vers le Sud sont constitués, jusqu'au piton de 400 mètres, par une laurvikite, offrant la plus grande analogie avec le type IT des laur- vikites d'Ambaliha (2). C’est une roche à grands éléments feldspathiques, d'un gris-perle, englobant de petites taches noires, dans lesquelles on reconnait à l'œil nu de la biotite etun pyroxène; l’analogie est fort grande avec les tvpes de laurvikite de Norvège, dont le feldspath n’est pas chatoyant. Cette roche est très homogène; elle forme de grandes masses dépour- vues d’enclaves et n’est traversée par aucun filon. Le feldspath est essentiellement constitué par de l’orthose sodique, souvent faculée d’anorthose ; dans quelques échantillons seulement j'ai trouvé, au centre de certains cristaux de feldspaths, un plagioclase du groupe de l’andésine. Les macles de Carlsbad sont fréquentes. Ce feldspath est franchement grenu, isométrique. Les minéraux ferrugineux sont un péridot très ferrifère (fayalite), jau- nâtre en lames minces (souvent transformé en une substance verte ou Jaune, colloïde), un pyroxène (incolore, légèrement violacé ou verdâtre en lames minces, suivant les échantillons), se transformant parfois en (1) P. 9%. Dans ce Mémoire, il s’est glissé une faute typographique, Maromandia a été mis pour Maromiandry. (2) P. 103. MATÉRIAUX POUR LA MINÉRALOGIE DE MADAGASCAR. 179 auqgite ægyrinique et plus rarement en ægyrine, enfin une boite, d’un brun foncé, quelquefois verdie par actions secondaires. Il existe parfois en outre une amphibole brune barkévicitique. La tita- nomagnétite, en cristaux nets ou en grains, l’apatite en prismes hexa- gonaux parfois terminés par la pyramide D! (10T1) sont fréquents comme éléments accessoires. Les minéraux ferromagnésiens se groupent volontiers en petits nids; le péridot et la titanomagnétite sont presque toujours entourés par des lames de biotite. Les feldspaths sont en grande partie postérieurs aux minéraux ferru- gineux qu’ils englobent; toutefois, une partie du pyroxène et surtout de l’'amphibole est, dans certains échantillons, postérieure aux feldspaths. Enfin, j'ai observé, çà et là, entre les grains de feldspath, de petites plages d’une pseudomorphose en paillettes de muscovite d’un minéral qui a dû être probablement de la néphéline. Au Sud du chaînon, se rencontrent des syénites, dans lesquelles les feldspaths sont plus ou moinsaplatis; ils donnent à la roche une tendance à la structure miarolilique; le seul minéral ferrugineux est de l’augite violacée, plus ou moins complètement transformée en augite ægyrinique et en ægyrine; les intervalles miarolitiques sont remplis presque toujours par des pseudomorphoses micacées ; il semble que ce soit là un passage de la laurvikite à la syénite néphélinique. On verra décrite plus loin une tinguaite rendue bréchiforme par l'abondance des blocs de laurvikite qu’elle englobe : elle provient d'un contrefort Sud-Est du mont Bezavona. L’augite de cette laurvikite est transformée en augite ægyrinique, et de la véritable ægyrine, en grains ou en cristaux distincts, se développe au voisinage de la tinguaite. b. — Laurvikite quartzifère. Ce type de laurvikite constitue la grande masse des pitons d’Ande- venanaomby; elle est particulièrement visible sur son flanc Ouest, où elle est dénudée : elle forme aussi les deux sommets de 350 mètres du chainon quise dirige vers le mont Bezavona; elle est parcourue de diaclases, cons- 180 A. LACROIX. tituant des plans ondulés, dont la surface est généralement riche en pyrite. Cette syénite est à moins grands éléments que la laurvikite normale, elle est assez altérée, ses feldspaths sont d’un blanc verdâtre, ses élé- ments ferromagnésiens sont ternes. Les minéraux ferrugineux sont moins nombreux que dans le type normal; parmi eux, l’augite domine, elle est presque entièrement trans- formée en augite ægvyrinique ; iln’existe qu'une petite quantité de péridot ; la biotite et l’amphibole (bieuâtre) sont rares ou absentes. Il existe un peu de sphène et beaucoup plus de titanomagnétite et d’apatite. Les feldspaths sont plus ou moins automorphes, leurs vides miaroli- tiques sont remplis par du quartz et de la micropegmatite d’anorthose et de quartz. Les laurvikites d’'Ampasibitika et d’Ambaliha que J'ai précédemment décrites (1) n'avaient pas été trouvées en place: par suite il n'avait pas été possible d'apprécier l'importance de leur gisement. Il n’en est plus de mème pour celles étudiées ici; elles occupent une surface importante et cela est digne de remarque puisque ce type pétrographique constitue Jusqu'à présent une rareté pétrographique ; pendant longtemps, le gise- ment de la région de Brevig, décrit par M. Brôgger, a été le seul connu ; le second exemple qui en a été signalé est celui des Apaches Mountains (Texas), dans lequel M. Osann (2) a trouvé une laurvikite porphyrique. B. — Microsyénites à pyroxène. (Microlaurvikites.) M. Villiaume a recueilli dans un ravin des blocs de microsyénites qui présentent une certaine analogie avec celle des environs de la Jangoa que j'ai décrite (3) sous le nom de micromonzonite à pyroxène et barkévicite. L'une d'elles est très riche en gros cristaux d’orthose, faculée d’anorthose, ou d’anorthose finement maclée, pressés les uns contre les autres et réunis par de gros microlites enchevêtrés d’orthose ; MATÉRIAUX POUR LA MINÉRALOGIE DE MADAGASCAR. 181 ceux-ci sont associés à des cristaux d’augite, à des paillettes de biotite et à des grains de titanomagnétite. L’augite se transforme sur les bords en ægyrine; elle est parfois groupée ophitiquement avec les microlites de feldspath, la même structure s’observant entre ceux-ce1 et la biotite; l’apatite et le sphène sont abondauts. Dans quelques échantillons, certains cristaux des feldspaths alcalins ont un noyau de plagioclase (andésine basique). Un second type comprend des roches plus riches en grands cristaux de feldspaths, qui, par contre, ne sont accompagnés que d’une très petite quantité d’augite et d'apatite. Ces phénocristaux sont disséminés dans un magma, composé par de fins microlites d’orthose, criblés de grains microscopiques de magnétite et d’augite. Ces roches sont, par rapport aux laurvikites, ce que sont, vis-à-vis des syénites néphéliniques, les microsyénites qui seront décrites plus loin. Pas plus que pour celles-là, il n'est possible de savoir, en l’absence de documents stratigraphiques, si elles constituent une forme de bordure des laurvikites ou si au contraire elles ne forment pas plutôt des filons distincts au milieu de celles-ci ou des sédiments voisins. S III. — Syénites néphéliniques. Dans mon précédent Mémoire, J'ai divisé les syénites néphéliniques, d’après leur structure, en dfroites et en foyaites ; cette distinction concor- dait bien avec le mode de gisement de ces roches à Nosy Komba. Dans le massif de Bezavona, cette distinction n’est plus aussi nette, ou tout au moins je n'ai pas les éléments suffisants pour en apprécier avec certitude la signification. Beaucoup des types filoniens présentent bien la structure caractéristique de la foyaite, mais celle-ci s’observe aussi dans d’autres types constituant vraisemblablement des amas et les roches qui la présentent passent insensiblement à des types grenus. Aussi je n'ai pas cru devoir praliquement dans ce massif distinguer des ditroites et des foyaites. C’est par la seule considération de la compo- sition minéralogique que J'ai établi iei deux groupes de syénites néphé- liniques : ils sont respectivement caractérisés, l’un par la présence de 182 A. LACROIX. l’augite et généralement de la barkévicite, l’autre par celle de l'ægyrine. Toutes ces roches sont en général assez fraiches : quelques-unes cependant présentent des altérations de la néphéline qui, suivant les échantillons, esltransformée, soit en muscovite, soit enzéolites (analcime et mésotype). 1° SYÉNITES NÉPHÉLINIQUES À AUGITE ET BARKRÉVICITE. La caractéristique commune à toutes ces syénites, c’est d'avoir pour feldspaths, soit de l’orthose homogène, soit de l’orthose finement faculée d’anorthose; suivant les cas, ces feldspaths sont plus ou moins aplatis sui- vant g',etenchevêtrés, donnant ainsi naissance à la structure de la foyaite, alors que, dans d’autres, ils sont grenus comme dans la ditroite. Dans le premier cas, la plus grande partie de la néphéline (avec un peu de sodalite) est xénomorphe et remplit des intervalles intersertaux des feldspaths ; dans le second au contraire, elle est le plus généralement automorphe et englobée dans les feldspaths. Je distingue deux types dans ces syénites. Type 1. — Les roches qui constituent ce type n’ont été observées en place que sur la rive gauche du cours inférieur du torrent d’'Andevena- naomby; de très nombreux blocs éboulés, parfois extrèmement riches en enclaves, ont été trouvés dans le torrent d’Ampiambisany et surtout dans celui d’Antsohanina ; ces derniers sont particulièrement riches en enclaves basiques. Ces roches présentent une grande variété d'aspect extérieur; elles sont généralement à grains fins, grises, d’un gris verdàätre, rougeâtres ou brunâtres. Elles présentent fréquemment des irrégularités de couleur et de composition, plus apparentes que réelles, des traces de rubanement; ces particularités semblent plutôt dues à des irrégularités d’altération qu'à de véritables différences originelles. La caractéristique de ce type réside dans la nature des métasilicates ; le pyroxène est de l’augite ægyrinique, il se présente le plus souvent en cristaux ou en grains irréguliers, d’un vert foncé. Souvent, il est possible de constater que ces grains pyroxéniques constituent avec de la titano- magnétite des moules de résorption d’amphibole (PI. 14, fig. 5). Ils sont \ généralement mélangés alors d’un peu de néphéline et de feldspath. MATÉRIAUX POUR LA MINÉRALOGIE DE MADAGASCAR. 183 Dans beaucoup d'échantillons, il n'existe plus trace d’amphibole, mais dans beaucoup d’autres, on observe au milieu de ces pseudomorphoses des restes de l’amphibole originelle qui est une barkévicite brune, englobant fréquemment des lamelles de biotite. La figure 2 de la planche 14 montre un exemple d’une transformation de ce genre. J'ai signalé déjà de semblables phénomènes des résorptions de l’amphibole dans les ditroites de Nosy Komba. Ce phénomène, peu fréquent d'ordinaire dans les syénites néphéliniques, devient ici une véritable caractéristique des roches qui nous occupent. Ce type de syénite contient quelquefois un peu d’ægyrine secondaire, une petite quantité d’apatite, de sphène et de rnkile, mais ces minéraux accessoires manquent fréquemment. Peut-être existe-t-il quelques relations entre ces syénitesetla deuxième variété de foyaite à ægyrine qui sera décrite plus loin. Ces deux roches se trouvent (en blocs éboulés) associées dans le torrent d’Antsohanina, mais elles n’ont pas été trouvées en place. Dans le torrent d’Andevena- naomby, ce type a été recueilli en place à peu de distance du suivant, mais n’a pas été observé en contact immédiat avec lui. Type II. — Les syénites de ce type présentent deux variétés assez distinctes : l’une, franchement leucocrate, rappelle la ditroite normale de Nosy Komba, l’autre est mésocrate ; toutes deux renferment en enclaves des monzonites néphéliniques, leucocrates dans le premier cas, méso- crates dans le second. Elles sont essentiellement caractérisées par la barkévicite en baguettes allongées suivant l’axe vertical et non résorbée. Le pyroxène est de l’augite titanifère violacée, à formes géométriques nettes, qui contraste, grâce à cette particularité, avec le pyroxène du type précédent, même lorsqu'elle devient verte et se transforme en augite ægyrinique : le sphène est très abondant. La néphéline de ces syénites présente souvent des altérations en mésotype fibreuse. La variété leucocrate est blanche; dans la variété mésocrate, on distingue à l'œil nu des cristaux de néphéline, atteignant un centimètre. Ils sont abondants et uniformément répartis ; ils sont de couleur rosée, assez purs et entourés par le feldspath blanc, dans lequel sont concen- trées les aiguilles noires de barkévicite. 184 A. LACROIX. Toutes ces syénites, mais particulièrement celles de la seconde variété, renferment presque toujours un peu de plagioclase basique du groupe du labrador, occupant le centre des cristaux de feldspaths alcalins. C’est par l'augmentation de ceux-ci que la roche passe aux monzonites néphé- liniques. On verra du reste combien ce type est voisin de ces roches au point de vue chimique. Quant à la structure, elle se rapproche beaucoup plus de la grenue (ditroite) que dans tous les autres types de la région. Le type leucocrate constitue la plus grande partie du chaînon Antso- hanina-Ampiambisany ; quant au type mésocrate, il est cantonné sur la rive droite du torrent d’Ampiambisany et constitue de nombreux poin- tements dans les collines de la rive droite de la partie basse du torrent d’Andevenanaombvy. Entre ces deux gisements, se trouve l’importante masse de monzonite néphélinique qui va être décrite plus loin. C’est à la suite de la description de celle-ci que Je m'occuperai des enclaves basiques des syénites néphéliniques. 2° SYÉNITES NÉPHÉLINIQUES A OEGYRINE. Les syénites néphéliniques à ægyrine sont tout à fait l'équivalent de celles qui s’observent dans la partie Nord-Est de Nosv Komba (1), mais elles paraissent beaucoup plus abondantes dans le massif de Bezavona que dans cette île. Type 1. — Le type le plus remarquable de nos syénites néphéliniques se trouve sur la rive droite de la Berondra, à la base orientale du mont Andevenanaomby :; il constitue des rochers en place, émergeant du sol meuble, sans qu'il ait été possible de préciser la nature de leur gisement (amas ou filon), ni de voir leur contact avec les calcaires et la protérobase qui affleurent un peu plus au Sud, dans le lit même de la rivière. C’est une roche magnifique, à grands éléments, offrant sur les surfaces altérées à l'air une structure rubanée, moins nette sur les cassures fraiches. La caractéristique de cette roche réside dans ce que la néphéline s’y d) P. 39. MATÉRIAUX POUR LA MINÉRALOGIE DE MADAGASCAR. 185 présente surtout en cristaux automorphes, dont les sections hexagonales ou rectangulaires tranchent, dans les lames minces, sur le fond feldspa- thique ou sur l’ægyrine qui les englobe pœcilitiquement (PI. 14, fig. 4). Les feldspaths sont constitués par des microperthites d’anorthose (à macles moirées parfois extrêmement fines) et d’albite; la figure 13 de la planche 1% représente la photographie d’une de ces microperthites, dans laquelle les individus constituants ont été placés dans une des posi- tions d’éclairement commun, pour mettre en évidence les deux felds- paths composants et la macle de Carlsbad. La figure 6 de la planche 11 montre un cas fréquent de grandes plages de ces microperthites renfer- mant de petites lames (pseudomicrolites) d’albite; dans une même plage, ce dernier feldspath se présente donc à la fois orienté sur l’anorthose (microperthite) et englobé pæœcilitiquement par elle (par suite sans rela- tion géométrique avec elle). La néphéline (accompagnée d'un peu de sodalite) et les feldspaths alcalins constituent la majeure partie de la roche ; il existe en outre d’une facon constante de l’ægyrine, en aiguilles ou en gros cristaux, presque toujours une amphibole arfvedsonitique d’un vert bleuâtre, avec quelques minéraux accessoires, mais presque constants : aënigmalite, rinkite, eudyalite (?), catapléite et plus rarement astrophyllite. L’amphibole forme des groupements dentelliformes, enveloppés par l’ægyrine d’un vert, souvent plus foncé sur les bords qu’au centre: ce dernier minéral se rencontre en cristaux prismatiques nets, en petiles aiguilles dentelliformes (PI. 1#, fig.3) ou enfin en plage englobant paœci- litiquement les éléments blancs (PI. 14, fig. #). L'ainigmatite constitue de gros cristaux, très pléochroïques, dans les teintes d’un brun rouge et noires, à extinction toujours oblique par rapport à des clivages très rectilignes ; sa haute réfringence, sa forte biréfringence et ses propriétés extérieures sont celles de lamnigmatite du Groenland; elle englobe souvent l’ægyrine (PI. 14, fig. 12). Je rapporte à l'eudyalite un minéral dépourvu de formes géométriques moulant toutes les autres substances de la roche ; il est très pléochroïque dans les teintes rose-carmin vif (suivant 2,), et jaune rosé ou presque incolore suivant »,.. La couleur est irrégulièrement répartie suivant la à Pen 2 NOUvELLES ARCHIVES DU Muséum», 4° série, — V, 24 186 A. LACROIX. trace d’un clivage (perpendiculaire à n,) ou de cassures irrégulières; certaines parties du minéral étant incolores dans toutes les positions, alors que d’autres sont très colorées et pléochroïques. La réfringence est de beaucoup supérieure à celle des feldspaths, mais inférieure à celle de l’ægyrine. La biréfringence est extrêmement faible et atteint à peine 0,002; elle est souvent presque nulle. Le minéral est assez dispersif, il est uniaxe et négatif. Il se rapproche donc par ses propriétés de leu- dyalite et s'éloigne par suite du minéral de même couleur que j'ai trouvé dans les foyaites à ægvrine de Nosy Komba (1). Parfois ce minéral est associé intimement à une substance incolore en lames minces, se présentant en tablettes grossièrement hexagonales ; celles-ci sont groupées en grand nombre à axes parallèles, de telle sorte que leur plan de lamellisation coïncide avec le clivage de l’eudyalite, perpendiculaire à l'indice », de ce minéral. Sa biréfringence est élevée : n,n,== environ 0,03; il est incolore, uniaxe et optiquement positif. Ces propriétés coïncident avec celles de la catapléite. La figure 10 de la planche 14 représente un semblable groupement de catapléite et d'eu- dyälite englobant des cristaux d’ægyrine. La figure 14 de la planche 14 montre un cristal d'un minéral à macles polysynthétiques (extinetions symétriques de 8° par rapport à la macle dans la section considérée), à allongement négatif; sa réfringence est plus faible, sa biréfringence plus forte que celle de la rinkite; je n’ai pu le déterminer complètement, faute de sections suffisantes ; il parait cependant ne correspondre à aucune espèce connue. Enfin, j'ai observé de petits cristaux de rinkite et d'astrophyllite offrant les propriétés normales de ces deux minéraux. La structure de cette roche est intermédiaire entre celle de la foyaite et celle de la ditroite; les feldspaths sont, les uns aplatis, les autres grenus; 1ls englobent presque tous les minéraux colorés; ceux-ci sont souvent postérieurs à la néphéline avec laquelle ils forment une structure pœæecilitique. Type II. — Aucune des roches de ce type n'a été recueillie en place: (1) P. 41, MATÉRIAUX POUR LA MINÉRALOGIE DE MADAGASCAR. 187 elles abondent en blocs éboulés dans le torrent d'Antsohanina, dans ceux d'Ampiambisany et dans le cours inférieur de celui d’Andevena- naomby. D'après leur position, il semble qu'elles se trouvent exelusive- ment au pourtour des massifs de syénite néphélinique dépourvue d’ægvyrine; elles y forment vraisemblablement des filons. Elles consti- tuent certainement, en outre, des filons minces dans les calcaires modifiés par ces roches ; M. Villiaume m'a en effet envoyé de gros blocs de ces roches métamorphiques traversées par des filonnets de ce genre. La figure 4 de la planche 9 représente une cornéenne, traversée par deux variétés de syénites à ægvrine, les filons de l’une (4) coupant ceux (b et 6) de l’autre ; la figure 2 de la planche 8 permet de voir également un filonnet (H) de syénite à ægyrine, traversant une brèche de calcaire métamorphique. Les syénites néphéliniques de ce type laissent voir en général, à l’œil nu, la structure caractéristique des foyaites. Les feldspaths, d’un blanc laiteux, aplatis et enchevêtrés, limitent des cavités polyédriques que remplit la néphéline grise, verte ou d’un brun rouge. Celle-ci forme plus rarement des prismes hexagonaux distincts, rosés, englobés par les feldspaths. Ce type de foyaite est tout à fait analogue à celui du Nord- Ouest de Nosy Komba. L'examen microscopique montre qu'au point de vue des feldspaths, il y à lieu de distinguer deux variétés parmi ces roches ; dans les unes, ces minéraux sont microperthitiques et présentent toutes les particularités qui ont été décrites dans le type précédent; ce cas est particulièrement représenté par le filonnet H de la figure 4 de la planche 8 et par Île filonnet vertical d de la planche 9. La seconde variété ne renferme, en fait de feldspath, que de l’orthose homogène ou finement faculée d’anorthose. L'ægvyrine n’est pas toujours le seul pyroxène existant dans ce type de syénite néphélinique ; on y trouve parfois en effet de l’augite ægyrinique, d’un vert foncé, se transformant sur les bords en ægyrine et fréquemment aussi des pseudomorphoses plus ou moins complètes de barkévicite en augite ægyrinique et magnétite ; ces pseudomorphoses sont tout à fait semblables à celles qui ont été étudiées plus haut. Il n'existe plus aucun 185 A. LACROIX. des minéraux rares du type I, à l'exception cependant de la r2»kite, qui devient extraordinairement abondante dans quelques échantillons où elle est associée à du sphène, et de l’ewdialyte, que je n’ai rencontrée que dans un seul petit filonnet mince : un autre m'a fourni de la b/ende jaune d’or transparente. Il est très fréquent de voir ce type de foyaite devenir pegmatique, il est alors associé à des pseudo-filons à grains fins, plus riches en ægyrine. L'aplatissement des feldspaths est beaucoup plus marqué dans ces variétés à grains fins que dans les autres; les macles de Carlsbad y sont extrêmement abondantes. La proporlion de néphéline est aussi plus con- sidérable; une partie de ce minéral est englobée dans les feldspaths. Par la petite taille de leurs éléments et l’aplatissement de leurs feldspaths, ces roches à grains fins passent aux 7wcrofoyailes ; beaucoup plus rarement, les feldspaths y sont tout à fait grenus et la roche devientune 1croditroite. Quelques-unes de ces roches à grains fins sont, elles aussi, très riches en rinkite, dont les cristaux incolores, ne dépassant guère 0,25, sont parfois enveloppés ophitiquement par l’ægyrine. En terminant, je noterai une particularité assez fréquente; les inter- valles miarolitiques des feldspaths sont quelquefois remplis par une sub- stance d’un noir verdâtre, finement grenue : elle se résout au microscope en un agrégat de petites aiguilles d’ægvyrine, de cristaux nets de néphé- line, d’orthose faculée d’albite, avec parfois des phénocristaux de néphé- line et des cristaux de rinkite englobant pœcilitiquement lægvrine. C'est là une véritable /nguaile, riche en ægvyeine qui joue le même rôle que les grandes plages de néphéline de la roche normale. Les filons minces des blocs représentés par les planches citées plus haut montrent, quand on les éludie en lames minces, quelques intéres- santes particularités structurelles; la structure enchevêtrée des feldspaths y est souvent exagérée, Ils sont souvent alors moulés par une amphibole barkévicitique ou arfvedsonitique; il existe quelquefois aussi un peu de biotite. D'une façon presque constante, la néphéline est décomposée et transformée en muscovite secondaire. L’automorphisme ou le xénomor- phisme de la néphéline apparaissent d’une façon remarquablement nette, MATÉRIAUX POUR LA MINÉRALOGIE DE MADAGASCAR. 189 grâce à la présence de ces produits de décomposition, dont un exemple est représenté par la figure 11 de la planche 14. Quant aux filons très minces (H de la figure 2 de la planche 8 et d de la figure 4 de la planche 9), ils présentent une disposition particulière de l’ægyrine; celle-ci constitue des aiguilles de plusieurs millimètres de longueur, implantées perpendiculairement sur les parois du filon MIMPES)7 Dans l'échantillon représenté par la figure 2 de la planche 9, il y a un contraste très net entre les deux syénites. Celle qui se trouve en 4 est très foyaitique, de grandes plages d'amphibole enveloppent pæcilitiquement ou ophitiquement les feldspaths et la néphéline; cette dernière, souvent automorphe, est complètement transformée en mica. Dans le petit filon mince représenté en d, au contraire, la néphéline estentièrementzéolitisée (mésotype). L’ægvrine est en grande partie antérieure aux feldspaths. Ce petit filon est la seule roche de la région dans laquelle j’ai observé des déformations structurelles, dues à des actions mécaniques. Les cristaux d’ægyrine y sont souvent brisés et leurs fragments ont subi de légers déplacements. $S IV. — Monzonites néphéliniques et enclaves basiques des syénites néphéliuiques. Avant d'aborder l'étude des monzonites néphéliniques, je donnerai quelques indications sur des roches basiques qui ne se trouvent que sous forme de trainées ou d’enclaves dans les syénites néphéliniques, à la façon des traîinées microessexitiques de Nosy Komba (1). 1° ROCHES NE SE TROUVANT QUE SOUS FORME DE TRAINÉES OU D'ENCLAVES. Elles se trouvent exclusivement dans les divers types des syénites né- phéliniques à amphibole et augite. Elles sont comparables aux trainées des ditroites de Nosy Komba, sans cependant leur être tout à fait identiques. (1)0P: 93; 190 A. LACROIX. Ces roches, qui ne se rencontrent nulle part sous forme de masses ou de filons, sont inconstestablement des facies de variation de la roche englo- bante ; leurs contours sont souvent vagues. Les éléments blancs (néphé- line et feldspaths) présentent la même structure que dans celle-ci (c’est là un point distinctif avec les enclaves de Nosy Komba), mais la propor- tion des éléments ferromagnésiens (augite, barkévicite), du sphène et de la magnétite est beaucoup plus grande que dans la roche normale : de plus, les métasilicates se présentent en cristaux plus petits, en baguettes automorphes, parfois minces, presque en microlites. Enfin. fort souvent, le pyroxène et la barkévicite ne sont pas mélangés et s’isolent en nids distincts. Le pyroxène prend fréquemment alors des formes contournées qui se distinguent nettement au milieu des grandes plages de feldspaths ou de néphéline qui les englobent pœcilitiquement. La distribution uniforme de ces éléments ferrugineux dans tous les éléments de la roche donne à celle-ci une coloration foncée (notamment dans le type IT des syénites néphéliniques à augite) : celle-ci masque les cristaux de néphéline qui, dans la roche normale, par suite de leur manque d’inclusions d’amphibole et de pyroxène, apparaissent en ton clair sur un fond plus foncé. Il faut faire une mention spéciale pour des enclaves provenant, les unes du revers Sud de la chaîne Antsohanina-Ampiambisany, les autres du versant occidental du mont Bezavona : elles ont été recueillies au voisi- sinage des contacts. Les enclaves du premier gisement sont englobées dans une roche à structure franchement microsyénitique et il est fort possible qu’elle soit une fraction endomorphisée du magma (enclave endopolygène). Toutes ces enclaves contiennent de l'olivine, offrant les diverses particularités que j'ai décrites dans les ditroites endomorphes de l'Ouest de Nosy Komba : les cristaux (atteignant 5 millimètres de diamètre) sont profondément corrodés et entourés par une double zone de pyroxène incolore, puis de biotite, mélangée à du pyroxène verdâtre. Les méta- silicates sont extrêmement abondants et distribués par paquets ; ils sont de petite taille, microlitiques; on observe au milieu d’eux de gros cristaux automorphes de barkévicite et d’augite, de néphéline et de labrador. MATÉRIAUX POUR LA MINÉRALOGIE DE MADAGASCAR. 191 2° MOoNZONITES NÉPHÉLINIQUES. J'ai montré (1) comment les ditroites de Nosy Komba renferment en grande abondance des enclaves de roches, riches en amphibole, qui for- ment aussi de grandes masses dans cette ile, sans cependant qu'il m’ait été possible de savoir, à l’aide des renseignements stratigraphiques recueillis par M. Villiaume, si, dans ce cas, elles représentent de simples facies de variation de la ditroite ou si, au contraire, elles constituent des unités géologiques distinctes, dont la mise en place serait antérieure à celle des syénites. Au point de vue minéralogique, ces roches oscillent entre une difroite mésocrate (covite) et un gabbro néphélinique mélanocrate, par augmenta- tion progressive des métasilicates, apparition de feldspaths basiques, accompagnant d'abord, remplaçant ensuite les feldspaths alcalins. Dans le massif de Bezavona, se trouvent des roches présentant les mêmes variations de composition minéralogique; mais parmi elles, existe un type moyen prédominant qui, à lui seul, doit être considéré comme caractéristique. C'est une nonzonite néphélinique, intermédiaire entre un type méso- crate et un type leucocrate ; cette roche occupe une vaste surface au con- fluent du torrent d'Andevenanaomby et de la Berondra, traverse cette dernière rivière dans laquelle elle forme des rochers émergeant des eaux d’où proviennent la plupart de mes échantillons; enfin, elle semble se continuer dans les collines qui bordent la rive gauche de cette rivière. La monzonite néphélinique est encadrée par les deux gisements de syénite néphélinique du type IT dont il a été question plus haut. On ne l’a pas vue en contact immédiat avec elle, mais cette syénite présente avec la monzonite néphélinique une analogie de composition chimique assez grande pour qu'il soit vraisemblable que toutes ces roches aient été mises en place en même temps et soient des facies de variation d’un même magma. Quoi qu’il en soit, ce petit massif de monzonite néphélinique présente (1) P. 30. 192 A. LACROIX. de grandes variétés pétrographiques, tenant surtout aux proportions relatives des éléments colorés et des minéraux blanes. Dans le type le plus fréquent, la barkévicite, régulièrement distribuée, forme des baguettes d'environ 1,5 au milieu du feldspath et de la néphéline blanche. Il est fréquent de voir cette roche passer à des types leucocrates, dans lesquels cependant la proportion des plagioclases est la même et dans lesquels la néphéline apparaît nettement à l'œil nu, grâce à sa couleur rosée; ces variétés leucocrates sont souvent pegmatoïdes et il n’est pas rare d’y trouver des cristaux de barkévicite atteignant la gros- seur du doigt. Elles constituent des traîinées de peu d'importance. La figure 3 de la planche 7 représente une traînée de ce genre, coupée par un véritable filon de microditroite mésocrate. Dans d’autres cas, on observe des pseudo-filons blanes à grains fins, exclusivement constitués par des cristaux aplatis d’orthose, accompagnés de néphéline; ce sont là des trainées de microfoyaite, comparables à celles qui se rencontrent dans les foyaites à grands éléments de Nosy Komba. Enfin, je dois signaler de volumineuses enclaves d’un type mélanocrate, d’essexites porphyriques à grains fins, dans lesquelles les grands cristaux de barkévicite, à peu près isométriques, sont distribués dans une pâte finement grenue, noire. Il me parait inutile d’insister longuement sur la description minéra- logique de ces monzonites néphéliniques ; les minéraux (augite violacée el barkévicite, titanomagnétite, apatite, néphéline, plagioclases, labrador à bytownite anorthose) y sont les mêmes et possèdent les mêmes propriétés que dans celles de Nosy Komba. La seule particularité, sur laquelle 11 faille s'arrêter, consiste dans la fréquence et dans l'importance des phénomènes de résorption de la barkévicite qui, tantôt donne naissance à de gros cristaux d’augite violacée, à disposition chondritique, mélangée à de la titanomagnétite et tantôt au contraire se manifeste par la produc- tion de petites aiguilles d'un pyroxène incolore, dont un exemple est représenté par la figure 5 de la planche 11. Quant aux essexites porphyriques, leur structure à grains fins tient surtout aux petites dimensions de l’augite violacée, accompagnée de bar- kévicite, quiest disséminée dansles plages de feldspaths et de la néphéline; MATÉRIAUX POUR LA MINÉRALOGIE DE MADAGASCAR. 193 celles-ci sont de la grandeur de celles du type normal : une particularité de structure analogue a été signalée plus haut dans des enclaves syéni- tiques. Les cristaux porphyriques de barkévicite sont en partie de formation postérieure aux autres éléments qu'ils enveloppent pœæcili- tiquement ou ophitiquement ; les plagioclases englobés par eux sont généralement automorphes. Dans un petit nombre d'échantillons, 1l existe en outre de l’olivine corrodée et entourée par une couronne de résorption pyroxénique. Enfin, dans un échantillon de microsyénite néphélinique, j'ai ren- contré une microessexite franchement microlitique, riche en phéno- cristaux d’augite et de labrador : elle accompagne une enclave de monzonite néphélinique du type moyen. Je citerai en terminant, comme exception, quelques types mélano- crates, qui conservent la structure et l’apparence extérieures du type moyen; l'examen microscopique seul permet de voir que, suivant les échantillons, la roche passe à la covite, à l’ijolite ou au gabbro néphéli- nique. Un échantillon même est dépourvu de néphéline; c’est un gabbro à olivine, un peu micacé; son aspect est assez différent de celui des autres roches. Je ne me suis occupéjusqu'à présent que des monzonites néphéliniques de la Berondra, il existe aussi des roches de ce greupe dans la chaine Antsohanina-Ampiambisany; elles constituent nettement des facies de variation du type IT des syénites néphéliniques à barkévicite; c’est la forme leucocrate de cette intéressante famille pétrographique : elle peut être comparée à la roche du type d’Antananaomby à Nosy Komba. Les produits d’altération de la néphéline des monzonites néphéli- niques sont les mêmes que dans les syénites ; les transformations en zéolites sont cependant plus fréquentes que celles en muscovite. Je donne ci-contre quelques analyses de ces roches en leur comparant quatre de celles qui ont été données dans mon précédent mémoire. ANALYSES a. Syénite néphélinique mésocrate : la néphéline se transforme graduellement en mésotype. NOUVELLES ARCHIVES DU Muséum, 4° série. — V. 2 (92 = © 194 A. LACROIX. b. Monzonite néphélinique (type moyen). c. Essexite mélanocrate enclavée dans 0. Ces trois roches proviennent de la Berondra (à et c) ou des bords du torrent d'Andevena- naomby (@). dete. Covites de Nosy Komba. f. Essexite diabasique de Jangoa. g. Gabbro néphélinique enclavé dans les ditroites de Nosy Komba. b C d e fo 9 SORT RENE 48.45 AG.40 44.80 51.10 53.10 48.50 46.60 MOST ARTE 0.90 1.57 2.60 1.38 41.4 ITA 2.98 NOÉ 22260 2160 A 30 A AO NU 01 S00m21 3011820 Fe?0° 1.90 4.07 4.90 0.90 A5 11095 . HORS Ne SC CENT DEC CO T0 DO bee MeOLrRS Re 1.68 PATES) D RTS Il 3.05 4.10 ».97 CAD SRE 1529 SLA DES ESS SASHA NU, 13.40 NEO Sc ovRouase 8.60 6.29 AA0OSMOAS o.69 4.85 4.42 KÉOPERSRRRe 3.87 2.71 2.08 4.921 20 1 1.45 POP REAEE » 0.26 0.50 » ü » » Perte au feu... 2895 1895 0.35 0.87 0.62 12 0.93 100.85 100.28 100.83 99.65 100.93 99.66 100.75 $ V. — Roches filoniennes. A Nosy Komba, les roches filontennes autres que les foyaites sont extrèmement rares et peu variées; dans le massif de Bezavona, au contraire, il existe un grand nombre de filons minces de roches chimi- quement et minéralogiquement différentes. Toutes celles qui vont être décrites 1c1 n'ont pas été recueillies en place et plusieurs des échan- tillons étudiés n’ont été placés dans ce groupe que par analogie, ils constituent peut-être des formes de bordure de la svénite néphélinique, plutôt que des filons distincts. L° MicROSYÉNITES. A. — Microsyénites à facies aplitique. a. — Microsyénites néphéliniques. Les roches comprises dans ce paragraphe constituent des filons, soit dans les schistes, soit dans les syénites néphéliniques. MATÉRIAUX POUR LA MINÉRALOGIE DE MADAGASCAR. 193 L'un d'eux, observé à l'extrémité méridionale du chaînon de Bezavona, sur les crêtes qui dominent un des affluents de droite du torrent d’Antso- hanina a été observé à l'altitude de 300 mètres sur 20 mètresde longueur; d’autres filons se rencontrent dans le voisinage, au milieu de la forêt, malheureusement inextricable; enfin, plusieurs filons du même genre ont été observés sur les pentes qui dominent les torrents de Beza- vona (versant Nord). | Ces roches offrent toutes un aspect caractéristique; elles sont très finement grenues, dépourvues de phénocristaux de feldspath; dans quelquestypes seulement apparaissent, elairsemés, de rares phénocristaux pæcilitiques, arrondis, de barkévicite ; ceux qui en sont dépourvus sont souvent mouchetés de petites taches globulaires qui, sur le fond gris de la roche, apparaissent avec une teinte plus foncée. Quelques échantillons ont une teinte jaunâtre et ressemblent dans leur cassure à de la cire finement cristalline. Ces microsyénites sont extrêmement riches en néphéline ; elles font gelée aux acides avec la plus grande facilité. Les deux filons du Nord de Bezavona sont presque uniquement consti- tués par de l’orthose trouble et par de la néphéline finement grenue {qui se concentre surtout dans les parties plus foncées, où elle est accom- pagnée de ponctuations ou de grains de magnétite et de petites paillettes extrêmement fines de biotile). Cette néphéline est automorphe; ses prismes hexagonaux sont assez souvent plus allongés que de coutume; l’orthose est grenue ou aplatie; par sa pauvreté en éléments ferrugineux, cette roche se rapproche des nephelinaplites de M. Rosenbusch. Plus souvent, on voitapparaitre desgrains d’augite ægvyrinique ou même d’ægyrine, de magnétite; ils sont d'ordinaire clairsemés. La roche offre alors la structure de celle qui est représentée par la figure 1 de la planche 4 du mémoire de l’an dernier. Le pyroxène est beaucoup moins abondant dans les échantillons à phénocristaux de barkévicite. Ces dernières roches présentent toutes les particularités minéralogiques que J'ai décrites dans les roches de Nosy Komba, représentées par Îles figures { et 2 de la planche 3 et la figure 15 de la planche 10 du précédent mémoire : leur feldspath est notablement plus aplati que dans les types 196 A. LACROIX. précédents et il est parfois aligné : la roche pourrait donc être appelée mnicrofoyaile leucocrate, les autres types étant des mwcroditroites leuco- crates. Il me reste à signaler quelques autres types exceptionnels. L'un forme un filon mince dans la monzonite néphélinique de la Berondra; il est représenté en à dans la figure 3 de la planche 7, dans laquelle on le voit couper une traînée syénitique leucocrate (b). Un autre constitue incon- testablement une forme de bordure, probablement endomorphisée, d’une microsyénite de la même région. Ces roches ont la même structure que les précédentes; elles sont finement microgrenues, mais elles ont une couleur d’un vert noir foncé, due à la présence d’une grande quantité de grains d’augite ægyrinique, de grains et de plages pœcilitiques d'une amphibole sodique d’un vert foncé, englobant des grains de néphéline et d’orthose. Le sphène est abondant. Ce sont des #icroditroiles mésocrates. b. — Microsyénites leucitiques (?). Je désigne sous ce nom un échantillon provenant de la chaîne de Bezavona, où il a été recueilli au voisinage des précédents, mais non en place ; c’est une roche mouchetée, dont l’unique métasilicate est constitué par la barkévicite en cristaux arrondis, rappelant par ses formes dis- coïdes la biotite microscopique des schistes micacés. Ce n’est que çà el là qu'il s’y mêle un peu de magnétite et des nids d’ægyrine. Les feldspaths et le feldspathide se trouvent disséminés dans des parties de la roche complètement séparées. Le feldspathide est limpide, alors que le feldspath (orthose) est tout à fait trouble ; il forme des aires globuleuses, sur les bords desquelles on distingue des formes trapézoédriques, moulées soit par l’orthose, soit par l’amphibole. Quand on examine ces parties transparentes, qui sont monoréfringentes, on constate qu'elles sont constituées elles-mêmes par l’agglomération de formes globuleuses ; cette particularité me semble justifier le rattachement de ce minéral à la leucite, d'autant plus que le produit de l’attaque est riche en potasse, de même qu'en soude. MATÉRIAUX POUR LA MINÉRALOGIE DE MADAGASCAR. 197 L'analyse de cette microsyénite est donnée plus loin, dans le para- graphe des tinguaites, à cause de l’analogie qu’elle présente, au point de vue chimique, avec une de ces roches. B. — Microsyénites néphéliniques porphyriques. Je désigne sous ce nom des roches qui présentent la caractéristique commune de renfermer une grande quantité de phénocristaux de feldspaths, atteignant parfois un centimètre de plus grande dimension, souvent associés à des phénocristaux macroscopiques de néphéline, de pyroxène et d’amphibole ; ces phénocristaux sont disséminés dans une pâte, plus ou moins cristalline. L'examen microscopique fait voir suivant les échantillons une grande variété de structure. J'ai examiné des spécimens de ces microsyénites provenant de toutes les parties du massif où se rencontrent des syénites néphéliniques, mais aucun d’entre eux n’a été trouvé en place (plusieurs de ceux-ci étaient traversés par des filons minces de tinguaite). Il est donc impossible de préciser les conditions de leur gisement; comme ils ont tous été recueillis dans les ravins descendant des massifs syénitiques et sur le bord de ceux-ci, ils peuvent aussi bien provenir de véritables filons indépen- dants, que constituer des formes de bordure des syénites néphéliniques (type à augite). Les différences individuelles qui séparent les échantillons que j'ai étudiés consistent dans la plus ou moins grande abondance des cristaux de feldspaths (orthose faculée d’anorthose ou anorthose), dans les pro- portions relatives de ceux-ci et de la néphéline, dont les phénocristaux sont toujours remarquablement automorphes. Assez rarement, onvoitenoutreapparaitre quelques cristaux de labrador. Les métasilicates sont, soit de l’augite violacée, verdissant sur les bords, avec parfois en outre un peu de barkévicite, soit de l’augile ægyrinique ou même de l’ægyrine. L’apatite, le sphène et la titanomagnétite sont constants comme minéraux accessoires. La pâte comprend de l’orthose, de lanéphéline; celle-ei est quelquefois automorphe, surtout quand les feldspaths sont aplatis, sans être enche- 198 AMEL A CROIX vêtrés ; dans ce dernier cas, la néphéline, en effet, moule les feldspaths. Enfin, il existe presque toujours des grains ou des microlites d’augite, et ce n’est que dans quelques échantillons à structure enchevêtrée que cette augite est remplacée par de l’ægvyrine. En résumé, les roches dont il s’agit iei sont des microsyénites néphé- liniques, plus ou moins riches en phénocristaux, avec une pâte dont la structure oscille entre la franchement microlitique, — la roche se rapproche alors des phonolites, — la microgrenue ou la micro-inter- sertale ; il y a dans ce cas passage aux foyaites. C’est une roche de cette dernière variété, que j'ai observée, formant des traînées à grains très fins (avec phénocristaux rosés de néphéline atteignant 1,5), au milieu d’une foyaite. Les phénocristaux de felds- path sont constitués par des microperthites d'anorthose et d’albite, englobant de petits cristaux de ce même feldspath comme dans la figure 6 de la planche 11. Le pyroxène est de l’ægyrine: il existe en outre une petite quantité d’astrophyllite et d'ainigmatite. Les produits d’altération sont assez fréquents dans ces syénites. Ils consistent surtout en zéolites, parmi lesquelles prédomine l’analeime, qui tapisse de ses trapézoèdres limpides (4) des cavités souvent assez grandes : plus rarement, on observe de la stilbite en croûtes fibro- lamellaires d’un blane de lait et de la calcite. Dans un échantillon très altéré provenant du ravin d’Antsohanina, les géodes d’analcime renferment en outre de petits rnombododécaèdres de grenat grossulaire, transparents. Ils sont d'un vert-olive, atteignent là 2 millimètres d’arête et possèdent les propriétés biréfringentes du type pyrénéile. D TINGUAITES. Les tinguaites n'existent pas sous forme de filons dans le massif syé- nitique de Nosy Komba ; j'ai signalé seulement dans une foyaite de cette région des traînées tinguaitiques, accompagnées de trainées microsyéni- tiques et phonolitiques. La figure 3 de la planche 3 du précédent mémoire en représente un exemple. Le seul échantillon de tinguaite franche que j'avais eu l’occasion MATÉRIAUX POUR LA MINÉRALOGIE DE MADAGASCAR. 199 d'étudier provenait d’un bloc roulant recueilli à Ampasimena, près Ambaliha ; je l'ai considéré comme provenant soit d’un filon mince, soit de la bordure d’un filon plus épais, à cause de la finesse de son grain et de sa structure à tendance sphérolitique. Le massif de Bezavona, au contraire, est extrêmement riche en filons tinguaitiques, de composition et de structure variées. Grâce aux échan- tillons nombreux et volumineux que j'ai étudiés, échantillons dans lesquels M. Villiaume a eu soin souvent de comprendre le contact de la roche filonienne et de la roche traversée, 1l m'est possible de montrer les variations de structure que présente un seul et même filon. Par leurs caractères extérieurs, ces tinguaites peuvent être divisées en deux groupes reliés par de nombreux termes de passage. Les unes, en effet, sont compactes, à cassure mate, elles ressemblent à un quartz prase dont la couleur oscille du vert foncé au vert grisätre pale, les phéno- cristaux feldspathiques sont totalement absents ou extrêmement peu nombreux. Les autres, généralement de couleur claire sont au contraire extrêmement riches en phénocristaux d’orthose ; elles correspondent aux lingquaitporphyres des auteurs allemands. L'étude de la composition minéralogique conduit à distinguer ces roches en frquaites normales, en finquaites micacées et enfin en #?n- quaites leucitiques à plagioclases et hornblende, cestrois groupes pouvant ou non être riches en phénocristaux. Tous ces types de tinguaite présentent parfois un mode d’altération fort singulier. À l’état frais, la roche donne, par cassure, de larges surfaces régulières; parfois, au contraire, elle montre des faces de clivage, mesurant { ou 2 centimètres de diamètre et donnant à l’en- semble de la roche l'apparence d’un calcaire à grands éléments. L'examen de lames taillées parallèlement ou perpendiculairement à ces clivages ne met en lumière l'existence d'aucun minéral biréfringent spécial, la roche est seulement riche en une matière transparente, mono- réfringente, qui épigénise plus ou moins complètement, non seulement la néphéline, mais encore les feldspaths. Une goutte d’un acide tiède placée sur ces lames de clivage les attaque rapidement et met en évidence leur structure pæcilitique; la liqueur 200 A. LACROIX. d'attaque est riche en soude. Ces roches à facetles contiennent de 6 à 8 p. 100 d’eau. La conclusion à tirer de ces essais est que le minerai déterminant la production de ces facettes est une zéolite et probablement de l’analcime, à clivage cubique. A. — T'inquailes normales. Ces tinguaites, à pâte compacte d'un vert plus ou moins clair, sont très riches en cristaux et en aiguilles d’ægyrine; la néphéline du magma du second temps est très souvent automorphe; la structure est celle qui est représentée par la figure » de la planche 7 de mon précédent mémoire. Dans les variétés porphyriques, les phénocristaux sont constitués par de l'orthose et par de la néphéline, dont les formes sont toujours extrême- ment nettes. Ils ont une certaine tendance à se grouper entre eux; les feldspaths s’entre-croisent, enveloppant quelques cristaux automorphes de néphéline et étant moulés par d’autres. Ces réunions de grands cristaux représentent donc, sur une petite surface, la structure des foyaites. Sur les contreforts Sud-Est du mont Bezavona, se trouve une brèche curieuse. Elle est constituée par des fragments rubéfiés de laurvikite, englobés par une tinguaite, elle-même colorée en rougeûtre; les éléments brisés de la brèche sont beaucoup plus abondants que le ciment éruptif qui les réunit. Cette tinguaite est remarquablement riche en ægyrine aciculaire, ses éléments blancs sont très grenus ; elle passe à une mierosyé- nite. Au voisinage de la tinguaite, les blocs de laurvikite se chargent d'ægyrine aciculaire, l’augite de cette roche est épigénisée par le même minéral. Bien que les cavités des tinguaites soient souvent remplies par de l’'analcime (biréfringente), le mode d’altération le plus fréquent de leur néphéline n’est pas la zéolitisation ; les grands cristaux automorphes de ce feldspathide sont en effet d'ordinaire transformés en muscovite. B. — T'inquaites micacées. Ce type pétrographique est l’un des plus remarquables que j'ai à décrire dans ce mémoire ; il présente deux variétés. MATÉRIAUX POUR LA MINÉRALOGIE DE MADAGASCAR. 201 Cette roche se trouve en gros blocs éboulés sur les pentes du mont Andevenanaomby; elle est d’un vert-poireau foncé, sa cassure est irré- gulière. Dans les lames minces, on constate qu’elle est en grande partie formée par une matière brunâtre, à aspect colloïdal, traversée par des fentes de retrait sinueuses et irrégulières, ne ressemblant en aucune facon aux cassures perlitiques des roches acides, mais rappelant plutôt l'apparence des cassures des serpentines colloïdes. Au milieu de cette matière, se trouvent des plages globuleuses limpides ou parfois de très larges surfaces irrégulières de même nature, remplies par des grou- pements en forme de rosettes, dont les figures 1 à 3 de la planche 13 donnent la représentation. Ces rosettes sont constituées par une substance d’un vert d'herbe, que l’on pourrait prendre au premier abord pour de l’ægyrine aciculaire, d'autant plus qu’il s'y mêle fréquemment des cristaux de véritable ægyrine, mais un examen attentif montre que les apparences d’aiguilles ne sont en réalité que des coupes transversales d’un minéral se présentant en lamelles extrêmement minces. Il possède un axe optique unique, de signe négatif, perpendiculaire au plan des lames. Il est probable qu’il est constitué par un mica, bien que la biréfringence des sections transversales me paraisse faible pour cette hypothèse; je n’ai pu arriver à isoler cette substance dont les cristaux sont trop petits. Dans beaucoup d'échantillons, il existe, en outre, des microlites d’or- those, qui se groupent en rosettes et dont l’orientation paraît avoir été influencée par la disposition du minéral micacé qui vient d’être décrit. Enfin, dans quelques autres, se trouvent des phénocristaux d’orthose qui ont généralement servi de centre d'attraction aux groupements cris- tallitiques décrits plus haut et qui les entourent d’une gaine régulière et continue (PI. 13, fig. 3). C, — T'inguaites variolitiques. Les ravins d’Antsohanina renferment des blocs d’une variété fort sin- gulière de tinguaite qui forme des filons aussi bien dans les calcaires que dans la syénite. Ils sont caractérisés par l'existence de varioles à zones NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM, 4° série; — V. 26 202 A. LACROIX. concentriques, présentant des teintes vertes plus ou moins foncées qui diffèrent un peu de celle que possède la masse de la roche. Ces varioles sont parfois remarquablement régulières (PI. 9, fig. 3); dans d’autres cas, elles sont plus ou mois elliptiques (fig. 1 et 2 de la même planche), et alors leur grand axe est généralement aligné parallèlement aux sal- bandes des filons. Les filons traversant la syénite ont une cassure conchoïde (fig. 5), un éclat un peu gras ; ils sont d’un vert-poireau clair. Ceux qui coupent les calcaires ont une cassure terne par altération, une couleur irrégulière qui est mise en évidence par les figures 1 et 2 de la planche 9; les parties qui sont blanches dans les figures sont d’un vert pâle dans lPéchantillon, tandis que celles qui paraissent noires sont en réalité d’un vert très sombre. L'examen microscopique montre une structure fluidale des plus nettes ; les phénocristaux sont constitués par de l’orthose et de la néphéline souvent associées (PI. 13, fig. 4, et PI. 14, fig. 8) ; ils sont accompagnés d’un peu d’augite ægyrinique très pléochroïque. Tous ces phénocristaux sont distribués dans une masse colloïde, riche en petites ponctuations ferrugineuses, au milieu desquelles se trouvent des grains plus gros, entourés d'un halo incolore (PI. 15, fig. 10). On y distingue fréquemment aussi de petites aiguilles filiformes à extinction longitudinale, à allon- sement positif, qui paraissent être analogues aux lamelles micacées du type précédent, mais qui sont trop petites pour se prêter à un examen optique complet. Ces formations cristallitiques sont irrégulièrement développées ; les zones dans lesquelles elles sont abondantes ont un fond plus clair que dans la figure précitée; toutes ces granulations sont donc des particules extrêmement petites, dont la réunion donne naissance aux cristallites qui nous occupent. Quantaux varioles, quelles que soient leurs dimensions, élles ne présen- tent rien de comparable aux formations cristallines du type précédent; elles sont dues simplement à la concentration, dans les aires circulaires, emboiîtées les unes dans les autres, d'une quantité plus ou moins grande des ponctuations et des cristallites dont il vient d’être parlé (fig. 1 et 2); ou encore à la raréfaction de ces ponctuations dans une surface sphérique très mince (fig. 3). MATÉRIAUX POUR LA MINÉRALOGIE DE MADAGASCAR. 9263 La figure 5 de la planche 13 représente une lame mince, taillée dans une roche de ce genre; seulement, les varioles y sont microscopiques au lieu d’être de grande taille. Ce type de tinguaite constitue l’une des roches les plus caractéris- tiques de celles que j'ai étudiées dans ce mémoire et je ne leur connais point d’analogues. La composition chimique qui sera donnée plus loin ne laisse aucun doute sur la légitimité du rattachement de ces roches aux tinguaites, malgré labsence d’ægyrine ; ce sont en somme des obsidiennes de tin- guaite. L'exemple des filons du type suivant me fait penser que s’il était possible d'observer des filons épais de cette roche, leur centre, refroidi moins rapidement, présenterait une toute autre structure. J'ai décrit antérieurement (1) des roches variolitiques provenant des filons des environs d’Ambodimadiro. Je les ai rapportées avec réserve à des trachytes; leur comparaison avec les roches décrites ici me fait supposer qu’elles leur sont tout à fait comparables, mais elles sont pro- fondément altérées et leur étude complète n’est guère possible. D. — Tinguaites (leucritiques?) à barkévicite. Les roches de ce groupe paraissent être assez fréquentes sous forme de filons très minces; elles se présentent alors avec une cassure qui rappelle celle de certaines rétinites. Dans les filons ayant quelques décimètres de largeur, à 7 ou 8 centimètres des épontes, la roche devient plus cristalline, sa cassure n’est plus conchoïde, mais irrégulière. L'une des caractéristiques de ces roches réside dans l'existence de phénocristaux de plagioclases, accompagnés de cristaux moins nombreux et plus petits de barkévicite et d’augite ægyrinique bordée d’ægyrine. Il existe aussi, mais en moindreabondance, des phénocristaux de néphéline, Ces grands cristaux sont disséminés dans un magma, plus ou moins cristallin, essentiellement constitué par de la néphéline et des feldspaths alcalins, englobant en grande quantité de longues aiguilles d’augite (1) P. 106. 204 A. LACROIX. ægvrinique et d’ægyrine, ainsi que de barkévicite. D’une façon générale, l’ægyrine paraît s'être formée aux dépens d’une augite, légèrement pléo- chroïque dans les teintes violacées et brunes. La néphéline du second temps est remarquablement automorphe ; ses cristaux atteignent 0"",10 ; ils sont moulés par des cristaux d’orthose, faculés d’anorthose, et aplatis suivant g'. Ces deux minéraux laissent souvent entre eux des intervalles que remplit de l’analcime. Il existe en outre et en assez grande abon- dance des cristaux globuleux, monoréfringents (l’analcime secondaire de la roche est biréfringente), attaquables par les acides : ils sont inclus dans les feldspaths ; Je les rapporte avec doute à la leucite. Quand on se rapproche des bords des filons, on voit la cristallinité diminuer très rapidement et sur le bord même de ceux-ci, on ne ren- contre plus que de rares cristaux de plagioclases, de barkévicite, denéphé- line, d’augite non transformée en ægyrine ; ils sont disséminés dans un magma cryptocristallin. Celui-ci, examiné avec un faible grossissement, montre çà et là des cristaux globuleux, offrant l'apparence de cristaux de leucite jalonnés par de petits grains, extraordinairement fins d’augite ægyrinique, accompagnés de biotite et de granules de magnétite. Le fond de la roche est constitué par un agrégat de cristaux indistincts de néphéline et d’orthose, dont il est impossible de définir les propriétés optiques, mais que l’on distingue bien les uns des autres en attaquant la roche par un acide. Sur les bords des filons, on constate que le remplissage de ceux-ci a disloqué sur quelques millimètres la syénite néphélinique traversée, dont les fragments sont entraînés dans la tinguaite. Quant aux plagioclases de toutes ces roches, ils appartiennent unifor- mément à l’andésine ; une section bien orientée de la zone de symétrie m’a fourni desextinctions de 12° pour les lamelles de la macle de l’albite, dans chacun des deux individus de la macle de Carlsbad. Des sections perpen- diculaires à », fournissent des extinctions de 67°, alors que les sections perpendiculaires donnent des extinctions de 9°. La netteté de la macle de Carlsbad exclue l'hypothèse d’un feldspath plus acide. La présence de la leucite ou plutôt l'existence de la leucite dans cette roche à un moment donné de son existence est rendue très vraisemblable MATÉRIAUX POUR LA MINÉRALOGIE DE MADAGASCAR. 205 par la forme des aires globuleuses dont il a été question plus haut. Malheureusement, dans toutes les roches intactes que J'ai eues entre les mains, celles-ci sontentièrement transformées en orthose et en néphé- line, sans que lesindividus de ces deux minéraux respectent les contours des pseudoleucites. Quoi qu’il ensoit, indépendamment des caractères chimiques qui vont être exposés plus loin, il n’est pas inutile de faire remarquer que ces cristaux de pseudoleucite ne se trouvent pas indistinetement dans tous les types tinguaitiques et qu'ils sont localisés dans ceux contenant à la fois du plagioclase et de la barkévicite. L'étude de ce type de tinguaite met en évidence les variations de com- position minéralogique et de structure déterminées par les variations des conditions du refroidissement dans des filons un peu épais ; elle montre combien 1l faut être prudent dans la comparaison des types pétrogra- phiques dont les conditions de gisement n’ont pas été déterminées avec précision. Composition chimique des tinquaites. Parmi les tinguaites décrites plus haut, les deux derniers types ont été seuls analysés. ANALYSES a. Tinguaite sphérolitique. b. Microsyénite leucitique décrite p. 196. : Tinguaite à plagioclase et barkévicite et leucite (c. centre du filon; d. bord). a b C d SOS TA Re M Er re nn 52.60 54.95 53.20 : 53.40 TO RC ea de 0.96 0.32 0.32 0.33 NEO RS RENE ES 22.80 22.61 2960. 9350 Re ONE ane a AAA ARTE ete 2.43 0.61 1.81 1257 Eee OPA ER A PR CA 2.00 3.60 2.16 2#39 MES ORAN ne net ae er 1.09 0.26 0.38 0.66 (CAO SAR ES RARE MO ARE 1.67 1.62 22, 2.64 NAS OR er 9.42 8.95 9.05 9.10 ROM RE ne 521 3.97 5 16 5.58 PET RAUMEURE ne es donnes DAS, 3.42 3.00 1825 © (de) © © © © Co — = © © Co (o +) de) © Co 206 A. LACROIX. Les types renfermant des plagioclases et de la barkévicite sont, comme on pouvait, s’y attendre, les plus calciques ceux qui contiennent de la biotite, les plus magnésiens : la teneur en soude est plus élevée que celle en potasse, ce qui est l’inverse de ce qui à été constaté dans les tinguaites leucitiques franches d’autres régions. Les caractères chimiques généraux et notamment la teneur élevée en calcite sont ceux qui caractérisent le groupe des tinguaites. La perte au feu élevée tient à la présence d’analcime que l’examen microscopique ne permet pas toujours de déceler avec facilité. 3 LEUCOPHONOLITES. Les roches qui sont décrites dans ce paragraphe ont été recueillies dans les parties hautes du torrent d'Ampiambisany, dans le lit duquel elles ont été observées sur une largeur d’environ 5 mètres; l’affleu- rement est malheureusement recouvert par des blocs éboulés de calcaire. Elles sont noirâtres, verdissant par actions secondaires; on y distingue à l’œil nu des cristaux de biotite et des baguettes d’amphibole. Au microscope, on constate que la roche est à deux temps de consoli- dation ; des phénocristaux de /eucite, de barkévicite, plus rarement d’au- gite sont distribués dans une pâte contenant des microlites filiformes d’orthose, avec un peu d’un plagioclase à extinction longitudinale. Il existe aussi des grains et des cristallites de magnétite et de nombreux produits secondaires (caleite, etc.) qui semblent épigéniser un verre dont il ne reste que des traces. La leucite se présente en trapézoèdres nets, formés parfois par la réunion dun grand nombre de cristaux de même forme; elle est riche en inclusions aciculaires de pyroxène, groupées en couronne, qui sont bien distinctes dans les figures 5 et 6 de la planche 12. Quant à l’amphibole brune, elle est en partie transformée en magnétite avec un peu de pyroxène. L'état d’altération de cette roche est tel qu’il n°v a pas à songer à en faire l’analvyse. J’ai dû me contenter de constater que la partie attaquable MATÉRIAUX POUR LA MINÉRALOGIE DE MADAGASCAR. 207 par les acides, fort abondante, renferme une grande quantité de potasse associée à de la soude. 4° TRACHYTES PHONOLITIQUES. Les torrents descendant de la partie Nord du mont Bezavona renferment en très grande masse des roches profondément altérées ; elles sont poreuses, jaunes, rougeâtres ou violacées, identiques à des roches du même genre et tout aussi altérées qui forment des filons au milieu des couches sédimentaires du cours moyen du torrent d’Antsoha- nina. Le type le plus fréquent est riche en phénocristaux d’orthose et d’anorthose, souvent grossièrement alignés; 1l n’est pas sans analogie avec certains types de tinguaites porphyriques. Ces phénocristaux dispa- raissent sur les bords des filons qui sont constitués par une roche à grains fins. L'examen microscopique montre que ces roches dans tous les cas sont riches en microlites d’orthose et en limonite secondaire; dans des échantillons analogues mais moins altérés, de couleur verdâtre, recueillis sur le flanc oriental du mont Andevenanaomby, on peut constater que cette limonite épigénise un pyroxène. Quelques échantillons renferment en outre des pseudomorphoses micacées de néphéline. Ces roches sont soit des phonolites, soit des trachytes phonolitiques; leur état d'altération ne permet pas de préciser. D° BosTONITES. Je ne cite que pour mémoire un épais filon, traversant les calcaires de la haute vallée d’Antsohanina et coupé lui-même par un filon de monchiquite. Il est constitué par une roche blanche ne contenant que de Porthose faculée, en microlites et aussi en phénocristaux : elle est tachée de jaune par de la limonite; de la calcite imprègne cette roche qui est vraisemblablement une bostonite altérée. 208 ANDACROIX 6° BRÈCHES FILONIENNES. En gravissant la pente raide et herbeuse du flane Sud-Est du mont Andevenanaomby et à mi-hauteur, M. Villiaume a trouvé une grande quantité de gros blocs, en partie enfoncés dans le sol. Ils sont constitués par une brèche verdâtre ou rougeâtre, riche en fragments de calcaires et de grès : ils paraissent provenir du démantellement d'un filon orienté Nord-Est et constituant un à pic à l'altitude d’environ 350 mètres. Cette brèche est traversée par des veinules syénitiques. La syénite en question est essentiellement constituée par de l’orthose faculée, aplatie, dont les vides miarolitiques sont remplis par de la néphéline; il existe en outre une très petite quantité d’augite ægyrinique, un peu de biotite et de titanomagnétite. Les bords des filonnets, n'ayant souvent que quelques centimètres de diamètre, passent brusquement à une roche à structure variable, microlitique ou microgrenue, mais toujours riche en éléments ferromagnésiens (augite, biotite) et en titanomagnétite. La structure de l’ensemble présente donc, en moins régulier, celle de l'échantillon donné en grandeur naturelle dans la figure 1 de la planche 10, échantillon que J'ai recueilli jadis au mont Royal à Montréal (Canada) dans un filon, coupant les calcaires silu- riens ; la néphéline toutefois y est absente. Quant à la masse de la brèche elle-même, elle est essentiellement constituée par des fragments de roches très finement grenues ou micro- litiques de même nature, cimentant des débris syénitiques ou sédi- mentaires. Il est vraisemblable que nous sommes là en présence d’une brèche intrusive de microsyénite néphélinique; le refroidissement inégale- ment brusque a permis, suivant les points considérés, la production de phonolites, de microsyénites ou même de syénites. La brèche a été tra- versée par de nouveaux apports du magma éruptif, venant se conso- lider dans les fentes du filon, après sa mise en place. Je rappellera au sujet des variations de structure d’un même magma coexistant dans ces brèches, que les brèches intrusives représentées par les MATÉRIAUX POUR LA MINÉRALOGIE DE MADAGASCAR. 209 figures de la planche 8 renferment à la fois des fragments de syénites néphéliniques grenues et de phonolites, alors que souvent les foyaites en place contiennent dans leur masse des traînées phonolitiques. L'altération des échantillons étudiés est trop grande pour qu'il soit possible de pousser leur étude plus loin et d'établir leur relation pos- sible avec les tinguaites et microsyénites des gisements voisins. Des brèches du même genre accompagnent les microsyénites aplitiques du prolongement Sud du chaînon de Bezavona et se trouvent dans diverses Es autres parties du massif. T° SYÉNITE (NÉPHÉLINIQUE ?) A BARKÉVICITE. La figure 4 de la planche 7 représente un échantillon d’une roche recueillie en blocs dans la basse vallée du torrent d’Andevenanaomby et qui provient probablement d’un des nombreux filons traversant la syénite néphélinique. Cette roche est à grains fins et présente de nombreuses taches noires, se fondant insensiblement dans la masse. La composition minéralogique est fort simple. Les parties grises sont essentiellement constituées par de l’orthose faculée, en cristaux enche- vêtrés, avec de l’analcime, remplissant leurs intervalles miarolitiques ; ces feldspaths englobent des baguettes, presque des microlites de barkévicite, accompagnés d’un peu d’augite et de titanomagnétite; tous ces minéraux deviennent extrêmement nombreux dans les taches noires, ce qui constitue la seule différence que celles-ci présentent avec les parties claires de cette roche. Les figures 1 et 2 de la planche 11, représentant, en lumière naturelle, la structure microscopique de chacune des deux parties de cette syénite, donnent une idée de leur richesse relative en éléments colorés. _ Ces taches covitiques sont tout à fait comparables à celles que nous allons trouver dans les syénites néphéliniques de Bekinkina, mais elles forment dans ces dernières des trainées anastomosées, au lieu de consti- tuer des masses globulaires. Je leur comparerai aussi des roches noires que J'ai rencontrées sous forme de traînées et de pseudofilons dans les syénites néphéliniques de Montréal (Canada) ; ces roches sont constituées NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM, 4° série. — V. 27 210 A. LACROIX. par de nombreuses aiguilles de barkévicite verdies sur les bords, asso- ciées à du sphène et à de la titanomagnétite et englobées par des grains d’ortuose et de néphéline. Mais, dans la syénite qui nous occupe, les feldspathides jouent un rôle moins important, dans le cas probable où l’analcime constatée serait le résultat de la transformation de néphéline. Cette roche établit la transi- tion entre les syénites néphéliniques et la laurvikite; sa composition chimique vient du reste préciser ce point de vue; la perte au feu élevée est due à la présence de l’analcime. ANALYSES a. Partie grise. b. Taches noires. ce. Taches noires de la syénite néphélinique de Montréal (Canada). a c SLO ARR A AT PRET RES 54.20 42.60 47.50 OR RE A SE 1.15 3.50 2.63 AIO RCE PR EEE RE NE 19.90 17.20 19.95 1 OA D PART AE Pen en Dr oo os 2.60 4.55 4.90 ODA en ee en ts ae lo 3.6 7.60 D.45 MEO EAU RASE EAN INRA NE RR ERURE 1.41 1.28 5.05 CAO IS AT A RER ER EP AR 3.19 9.29 10.21 NA OT en RENE EME AS ON A 5.42 3.43 4.65 IKÉO ENTER PANNES M CREER 4.82 2,91 1.82 POST RE ET CT EE 0.23 1.31 » POINTE bo cosoooocosoosooocd 0e 00 JO 0:29 1.66 99.87 101.55 101.32 8" MONCHIQUITES, CAMPTONITES ET AUGITITES. Les roches filoniennes basiques sont absentes du massif syénitique de Nosy Komba; elles existent dans celui de Bezavona, mais y sont peu nombreuses. J'ai à signaler en particulier un filon d'environ 1”,50 d'épaisseur orienté Ouest-Nord-Ouest, qui, dans la haute vallée du torrent d’Antsoha- nina, coupe un épais dyke de bostonite. C’est une roche d’un gris ver- dâtre dans laquelle on voit une grande quantité de fines aiguilles noires de barkévicite. Elle est très décomposée et contient beaucoup de minéraux secondaires drusiques intéressants. Elle est creusée en effet de grandes MATÉRIAUX POUR LA MINÉRALOGIE DE MADAGASCAR. 211 cavités, transformées en géodes que tapissent des cristaux 4° (211) d'anal- cime atteignant près d’un centimètre de diamètre et recouverts parfois de groupements flabelliformes, jaune vert, translucides de prehnite (den- sité — 2,858) et enfin de cristaux d’épidote. Ceux-ci présentent les formes p (001), 4! (100), a! (T01),#(110), g! (010), 4" (T11); cette épidote appartient à deux variétés, l’une est d’un vert-pistache foncé, l’autre moins abondante est rosée. Ces différents minéraux secondaires sont accompagnés par de la calcite, en cristaux aplatis suivant la base ou en prismes hexagonaux allongés suivant l’axe vertical, et généralement engagés dans la gangue par leurs deux extrémités. L'examen microscopique fait voir que la roche est imprégnée par tous les minéraux drusiques qui viennent d’être énumérés. Ses éléments normaux sont l’augite titanifère violette à structure en sablier et la barkévicite automorphe. Ces deux minéraux se montrent plus abondants peut-être en phénocristaux qu'en microlites; 1ls sont distribués dans la matière isotrope habituelle aux monchiquites. Il faut signaler en outre la fréquence de l’apatite, de la titanomagnétite et l'existence beaucoup plus rare de quelques grands cristaux de labrador. La roche évolue donc vers les camptonites. La proportion de feldspaths est plus considérable dans un filon orienté Nord-Ouest qui s’observe en amont du précédent, sur les flancs de la montagne d’Antsohanina; c’est une roche plus foncée, à grains plus fins; les métasilicates s’y trouvent surtout en microlites; la barké- vicite domine parmi ceux-ci, tandis que c’est l’augite qui prédomine parmi les phénocristaux. Le feldspath se présente sous forme de très gros microlites, plus rarement en phénocristaux; il est constitué par du labrador et par de l’orthose; suivant les parties de la roche considérées, ce sont les feldspaths ou au contraire l’analeime qui sont les plus abon- dants; cette roche est donc une monchiquite, passant à une camptonite essexitique. Un filon intéressant se trouve en aval des précédents dans la même vallée; il est formé par une roche compacte, violacée, présentant de larges taches globulaires vertes; son aspect est comparable à celui de la roche représentée par la figure # de la planche 7, dans laquelle les cou- 212 A. LACROIX. leurs seraient inversées, la masse de la roche étant foncée et les taches claires. Ce filon, d’après les blocs épars sur le sol, semble avoir une cin- quantaine de mètres d'épaisseur, malheureusement il est excessivement décomposé; dans les parties foncées, on ne distingue plus qu’une grande quantité de baguettes de barkévicite. Le fond paraît avoir contenu dés feldspatbs et de l’analcime ; dans les parties vertes, l’amphibole est entiè- rement chloritisée, mais 1] s’y rencontre en grande quantité des feld- spaths acides, parmi lesquels domine l’orthose. L’abondance de l’épidote, de la calcite empêche toute détermination précise des feldspaths ; 1l:semble que la roche ait été originellement une monchiquite hétérogène, avec taches essexitiques, dans lesquelles la décomposition s’est propagée plus rapidement qu'ailleurs. Enfin, les syénites néphéliniques du massif d’Antsohanina et celles du voisinage de la Berondra sont traversées par des filons souvent ramifiés (de quelques centimètres d'épaisseur) de roches noires, compactes, dont la figure 2 de la planche 7 montre un exemple. Les bords des filons sont vitreux, d’un vert bleuâtre, à cassure conchoïde; le centre est pierreux et très finement cristallin. Au microscope, les salbandes se montrent sous forme d'un verre hétérogène, brun ou vert, possédant une structure fluidale. Il est rempli de granulations de magnétite, autour desquelles s’observe une sorte de halo, dans lequel le verre est plus clair; des bulles sont alignées dans le sens de la fluidalité. Quand on s'éloigne de la salbande, on voit apparaître des cristallites ou des microlites de pyroxène qui se groupent parfois autour d’un centre pour former des rosettes très élégantes, puis apparaissent en très grande quantité des grilles délicates de magnétite, rappelant celles des scories de hauts fourneaux. Enfin, à quelques centimètres des bords du filon, la roche est entièrement formée par l’enchevêtrement de sem- blables microlites de pyroxène et de grilles de magnétite. Plus au milieu des filons, l’augite est accompagnée de baguettes de barkévicite; la magnétite ne se présente plus qu’accidentellement sous forme de grilles et constitue des grains ou des octaèdres réguliers. La trame de ces cristaux ferrugineux ne laisse entre eux que bien peu d’espace rempli par la substance incolore habituelle aux monchiquites : aussi MATÉRIAUX POUR LA MINÉRALOGIE DE MADAGASCAR. 213 l’action des acides ne décèle-t-elle qu’une très faible proportion de matière attaquable, quand on compare cette roche aux précédentes. Elles sont malheureusement, elles aussi, très altérées, imprégnées de calcite et de chlorite, etc. Je les considère comme représentant le passage des monchiquites aux augitites. $ VI — Métamorphisme de contact des syénites néphéliniques. J'ai décrit d’assez nombreuses roches métamorphiques provenant de Nosy Komba (1); elles résultent de la transformation de calcaires, de grès calcaires et de schistes argileux. Malgré d’actives recherches, aucun contact immédiat avec la roche éruptive n’a pu être observé dans cette île ; tous les échantillons que j'ai examinés proviennent soit de blocs errants, soit d’enclaves dans la syénite néphélinique. Les documents que je possède sur le massif de Bezavona permettent de compléter cette étude. M. Villiaume m'a en effet envoyé des blocs mesurant plusieurs décimètres d’arête et montrant le contact de sédiments avec des syénites néphéliniques ; d’autres sont traversés par de fines veinules de ces mêmes roches. Les phénomènes de contact endomorphe sont d'ordinaire faibles ou nuls, les phénomènes exomorphes, au contraire, sont assez intenses et il semble vraisemblable qu’ils s'étendent à plusieurs centaines de mètres des contacts. 1° PHÉNOMÈNES ENDOMORPHES. Le plus souvent, le contact entre le sédiment et la roche éruptive est absolument net et celle-ci ne présente d’autres modifications qu’un changement structural, consistant soit dans la production de la struc- ture pegmatoïde, avec exagération de la structure enchevêtrée, soit au contraire dans la production de la structure microgrenue ou dans le passage à des formes microlitiques ; Je n’ai guère observé d’ailleurs ces dernières que dans les types bréchiformes dontil sera question plus loin. Quant aux variétés pegmatoïdes, elles sont souvent caractérisées par (4) P. 56. 214 A PLAICR OX. la très grande abondance de l’ægyrine, dont les longues aiguilles sont implantées plus ou moins perpendiculairement à la paroi du filonnet. Tel est le cas représenté en d, dans la figure 4 de la planche 9. On se trouve là en présence d’un mince filonnet traversant à la fois le sédiment et la syénite néphélinique normale qui est beaucoup moins riche en ægvyrine. La composition minéralogique de ces veines injectées ne diffère guère en général de la composition moyenne de la roche; je n°y ai trouvé qu'accidentellement du grossulaire (avec phénomènes de biré- fringence du type pyrénéite), de la blende, de l’eudialyte. J'ai observé un bloc mesurant environ 40 >< 30 >< 20 centimètres; ilest constitué à l’une de ses extrémités par une syénite néphélinique à pyroxène, à l’autre par une roche finement grenue, d’un noir verdâtre, très riche en petites enclaves de wollastonite lamelleuse de la grosseur d’une noix. L'examen microscopique fait voir que cette roche noire est essentiellement constituée par un mélange d'éléments blanes (orthose prédominante, néphéline et sodalite), avec beaucoup de grains d’augite ægvyrinique d'un vert foncé. Les enclaves sont formées, dans leur partie centrale, par de grandes lames de wollastonite de 2 ou 3 millimètres de longueur; sur leurs bords, la wollastonite est mélangée à de gros cristaux d’augite ægyrinique et quelquefois aussi d’orthose. Cette roche présente la plus grande analogie avec les filons de micro- ditroïte mésocrate décrits page 196; elle est, à quelques variations miné- ralogiques près, tout à fait l'équivalent de la bordure des filonnets des enclaves calcaires des ditroites de Nosy Komba représentées par la figure 2 de la planche 4 de mon précédent mémoire. Dans le cas considéré ici, il n’est pas douteux que cette roche ne constitue une forme endomorphe de la syénite néphélinique à laquelle elle passe d’une facon insensible. 2° PHÉNOMÈNES EXOMORPHES,. | Je laisserai de côté ici les calcaires et les grès de la périphérie du massif recueillis en place à quelque distance des roches éruptives; ils sont transformés en cornéennes compactes, rubanées, verdâtres, jaunes, MATÉRIAUX POUR LA MINÉRALOGIE DE MADAGASEAR. 215 noires ou violacées; elles présentent peu d'intérêt minéralogique et n’offrent aucune particularité distinctive de celles de Nosy Komba et de Lokobé que j'ai antérieurement décrites (1). Je ne m'occuperai que des roches sédimentaires observées en contact 2»médiat avec nos syénites, ce sont des calcaires, plus ou moins impurs. La figure 4 de la planche 9 représente un exemple typique de ces contacts; le calcaire est transformé en une cornéenne blanche, marbrée de taches ou de veines blanches ou teintées de verdâtre ; la bordure immédiale séparant le sédiment de la syénite est constituée par une zone, d’un noir verdâtre, dans laquelle on reconnaît l'équivalent de ce que j'ai figuré dans la planche 4 de mon précédent mémoire, consacrée aux enclaves calcaires de Nosy Komba. L'étude microscopique montre cependant qu'il n'y a pas identité minéralogique complète entre ces diverses roches métamorphiques; en effet, tandis que dans les enclaves de Nosy Komba la zone de contact est, comme on l’a vu plus haut, constituée par du pyroxène vert et des feldspaths, dans le massif de Bezavona, il n’existe que du pyroxène; au contact immédiat avec la syénite, celui-ci est d’un vert foncé (augite ægyrinique), mais à mesure qu'on s'éloigne du contact, le pyroxène devient de moins en moins coloré, et à quelques millimètres de la roche éruptive il est tout à fait incolore. Ce sont les fins cristaux de ce dernier pyroxène qui constituent la plus grande partie de la cornéenne, ils y sont mélangés à de la wollastonite. Les marbrures de la roche polie trahissent l’hétérogénéité de cette cornéenne; elle est due à ce que la roche renferme souvent encore de la calcite et à ce que la wollastonite s’y isole très fréquemment en nids irréguliers à grands éléments. La complication augmente fréquemment par suite du développement de plages irrégulières d’orthose, simples ou maclées suivant la loi de Carlsbad ; elles englobent de nombreux grains de silicates calcaires. Ces cristaux feldspathiques sont particulièrement abondants au voisinage immédiat des veinules microscopiques de syénites ; il est fort possible que, dans quelques cas, ils résultent d’une injection en nature, rendue (AN P° 163: 216 A. LACROIX. vraisemblable par l'existence des brèches qui seront décrites plus loin. Je noterai en passant que la néphéline de ces fines veinules, de même d’ailleurs que celle des syénites en contact immédiat avec les sédiments, est très fréquemment transformée en mica secondaire. Comme minéraux accessoires, Je signalerai seulement de petits grains de rutile entourés de sphène, et çà et là des traînées d’un minéral du groupe haüyne sodalite incolore, à clivages 0" (110), mélangé à de la calcite. Les cornéennes métamorphiques qui viennent d’être décrites se dis- tinguent essentiellement de celles de Nosy Komba par l'absence de plagioclases et par la plus grande abondance de la wollastonite; ces différences sont dues certainement à ce que les calcaires qui nous occupent étaient originellement moins argileux que ceux qui ont fourni les enclaves du gisement précédent. L'introduction d’alcalis dans tous ces sédiments métamorphiques est rendue manifeste par l’abondance de l’orthose. Dans quelques cas particuliers, cet apport de produits émanés du magma est plus évident encore; dans l’un des échantillons étudiés, en effet, la cornéenne feldspathique est séparée de la syénite et des filonnets qui l'injectent par une zone mélanocrate, dans laquelle le pyroxène n'est plus de l’augite ægyrinique, mais de l’ægyrine, accom- pagnée de petits cristaux d’arfvedsonite d’un bleu pâle. Si lon ne trouvait tous les passages possibles entre cette roche si ægyrinique et la cor- néenne à structure caractéristique, on serait tenté de la comparer à l'ægyrinschiefer décrit par M. Brôgger comme facies de variation de la syénite néphélinique de Gross-Arû (Langesundfjürd). Brèche métamorphique. Il me reste à décrire de fort intéressants échantillons, provenant du torrent d’Antsohanina; deux blocs en sont représentés par la planche 8 ; ils sont constitués par des fragments anguleux de calcaire cristallin (e), de cornéenne pyroxénique d’un vert foncé, à cassure luisante (f), de syénite néphélinique (a), de débris (b), ou de traînées disloquées (4) de celle-ci; enfin, plus rarement, de microsyénite à tendance plus ou moins microlitique (fig. 1, c). MATÉRIAUX POUR LA'MINÉRALOGIE DE MADAGASCAR. 217 L'examen microscopique montre que les cornéennes appartiennent à des types variés. Tantôt, et c’est le cas des types verts à cassure luisante, elles sont à grains fins; le pyroxène y forme une sorte de dentelle à grains irréguliers, comme trouée par les éléments blancs, tantôt au contraire, la roche est une cornéenne à structure grenue, dans laquelle chaque élément constituant est parfaitement distinct. Les fragments éruptifs consistent en morceaux de syénite néphéli- nique intacts ou écrasés, brisés, injectés dans ou entre les fragments métamorphiques ; la structure en ciment est fréquente parmi ces débris. Il existe, en outre, des fragments éruptifs, présentant de très grandes variations de structure; les uns sont microgrenus, les autres microli- tiques à structure enchevêtrée. L'interprétation de cette brèche serait assez difficile si l’on ne pouvait constater les faits suivants : [° quelques fragments sédimentaires (fig. 2, g) possèdent une structure zonée, en rapport avec leur forme extérieure, qui démontre qu'elle à été formée sur place; 2° toutes les parties de la brèche, quelle que soit leur nature, renferment des grains ou des traîinées du pyroxène vert des cornéennes étudiées plus haut, il a évidemment cristallisé #7 situ; lorsqu'on se contente d'examiner la roche en lumière naturelle, ce pyroxène masque en partie l'hétérogé- néité de la brèche; 3° ce même pyroxène se rencontre aussi dans des boutonnières assez nombreuses au milieu de la brèche qui nous occupe; il y est largement cristallisé, associé à de la calcite et de la wollastonite, le minéral métamorphique caractéristique des contacts non bréchi- 0 formes; 4 la brèche est traversée par des filons minces (fig. 2, /1) de syénite néphélinique. Des faits qui viennent d’être exposés, il faut donc conclure que ces brèches sont d’origine éruptive. Les calcaires marneux avaient déjà subi un commencement de métamorphisme sous l'influence de la montée du magma syénitique, quand la mise en place définitive de celui-ci a déter- miné des phénomènes mécaniques suffisants pour produire la fragmen- tation des sédiments en voie de métamorphisme; en même temps, le magma était injecté à un état plus ou moins solide et se fracturait lui-même en s’injectant au milieu des fragments sédimentaires. Pendant NouveLLes ARCHIVES DU MusEuM, 4° série. — V. 28 218 A. LACROIX. cette opération, les phénomènes métamorphiques, dus soit à des actions calorifiques, soit à l’action de minéralisateurs, se poursuivaient (trans- formation des fragments à zonage caractéristique, cristallisation du pyroxène ne faisant pas partie de fragments de cornéennes, cristallisation des minéraux des boutonnières). L’injection tranquille du magma dans les fentes de la brèche, ayant donné naissance aux filonnets syénitiques (PI. 8, fig. 2), a été le dernier acte du phénomène : la structure, absolu- ment intacte de ces filonnets, contraste avec l'intensité des phénomènes d’écrasement subis par tous les éléments syénitiques de la brèche. Dans certains cas, cette intrusion violente du magma syénitique ne s'est pas produite sans gêner la cristallisation des parties non encore consolidées; c’est ce qui permet d'expliquer les types variés de structure qui s’observent dans les fragments éruptifs de la brèche. J'ai signalé déjà des exemples de l'association de ces différentes structures dans les brèches phonolitiques ou tinguaitiques qui ont été décrites plus haut. $S VII — Diabases (protérobases). Les roches que je désigne sous ce nom sont tellement altérées que leur intérêt minéralogique est faible et que leur étude chimique ne peut être faite; je tiens cependant à donner quelques détails sur elles, d’abord parce qu’elles semblent former des masses importantes, et ensuite parce qu'elles offrent la plus grande analogie avec des roches, non moins décomposées, qui, dans les Basses-Pyrénées, accompagnent des monzo- nites néphéliniques. L'association de ces diabases avec des roches à néphéline dans deux régions différentes légitime leur rattachement à une même série pétrographique. Ces diabases se trouvent dans deux gisements distinets, situés l’un à la limite orientale et l’autre à la limite occidentale du massif de Bezavona. M. Villiaume les a rencontrées en masses homogènes, sans allure filonienne. Les sédiments liasiques en sont voisins, mais ils n’ont pu être vus à leur contact immédiat. Le premier gisement se trouve au Sud-Ouest du mont Andevena- naomby, dans le lit même de la branche orientale d'un coude de Ja MATÉRIAUX POUR LA MINÉRALOGIE DE MADAGASCAR. 219 Berondra ; il se prolonge jusqu’à une altitude de 150 mètres, dans les collines qui dominent la rive droite de cette rivière. Le second gisement a été rencontré sur le flanc occidental du chaînon de Bezavona, dans le cours moyen d’un affluent de gauche de la Sahabé (torrent Ouest de Bezavona) et au Nord-Nord-Ouest du gîte de nord- markite signalé plus haut. La roche en question est à grains très fins ; elle est grise, tachetée de vert. L'examen microscopique fait voir qu’elle est essentiellement con- stituée par des feldspaths tricliniques acides du groupe de l’oligoclase, Les extinctions dans la zone de symétrie ne dépassent pas à”, les extinc- tions des sections perpendiculaires à la bissectrice aiguë positive sont de 8 à 10° (oligoclase-albite), peut-être existe-il en outre un peu d’or- those ou d’anorthose, mais l’état de décomposition de la roche ne per- met pas de détermination précise. Les métasilicates sont de l’augite titanifère violacée et une hornblende barkévicitique qui, dans certains échantillons, est accompagnée ou même complètement remplacée par de la biotite. L’apatite en très longues baguettes, la titanomagnétite en octaèdres, l’ilménite en grilles à symétrie ternaire, sont assez abondantes. Les feldspaths sont aplatis et enchevètrés, ils donnent ainsi naissance à la structure intersertale. L’augite et l’'amphibole, bien qu'ayant des formes distinctes, sont, au moins en partie, postérieures aux feldspaths; la roche présente done une tendance marquée vers la structure ophitique. Il ne saurait y avoir aucun doute au sujet de l’origine primaire de l’amphibole. Les produits d’altération sont nombreux et variés ; l’augite est plus ou moins transformée en chlorite (pennine); l’épidote, la calcite et chlorite imprègnent tous les éléments de la roche. Il ne serait pas impossible que les feldspaths eux-mêmes soient d’origine secondaire et remplacent des plagioclases plus basiques disparus, comme cela a lieu si souvent dans les roches similaires des Pyrénées. J'espère que des recherches ultérieures de M. Villiaume lui permet- tront de recueillir des échantillons frais de cette roche, dont il y aurait grand intérêt à connaître la composition chimique exacte; Je la rattache provisoirement au groupe des protérobases. CHAPITRE II GISEMENTS DIVERS DE LA PRESQU'ILE D'AMBAVATOBY $ I. — Aperçu géographique et géologique. Dans mon précédent mémoire, j'ai étudié, non seulement les roches de Nosy Komba, mais encore (1) celles de quelques gisements du cercle annexe de la Grande-Terre et de celui d'Analalava, au voisinage de la baie d’Ampasindava. Ces derniers comprennent essentiellement les roches granitiques et syénitiques alcalines, les syénites néphéliniques et les roches alliées du massif des Deux-Sœurs (Ambaliha, Ampasibitika) et un certain nombre de roches alcalines [monzonites néphéliniques (essexites), monchiquites, nordmarkites, etc.|, constituant des filons ou de petits massifs, isolés au milieu des formations liasiques entre la baie d’Ampasindava et Miha- rena, au nord d’Ankaramy. J’ai donné en outre quelques renseignements sommaires sur des gisements plus méridionaux (Bezavona, Beko- tapo, etc.). L'étude du massif de Bezavona, situé au Sud ou au Sud-Ouest des pré- cédents, a été l’objet du précédent chapitre ; je me propose de donner ie quelques indications sommaires sur les roches de divers gisements de la région comprise entre la Berondra (au Sud-Est de Bezavona), la rivière Manongarivo et la baie d’Ampasindava (au Nord). Cette région constitue la partie méridionale de la presqu'ile d'Ambavatoby, par laquelle celle- ei est soudée à la Grande-Terre. Les renseignements géologiques que je possède sur les gisements de ces roches sont peu nombreux. Quelques-unes d’entre elles, notam- ment aux environs d'Ankaramy, traversent sous forme de filons minces (4) Ch. IL, p. 78. MATÉRIAUX POUR LA MINÉRALOGIE DE MADAGASCAR. 221 les calcaires et les grès liasiques, mais pour beaucoup d’autres, cepen- dant trouvées en place, aucune relation géologique n’a pu être déter- minée. Toutefois j'ai eu entre les mains des fragments de roches sédi- mentaires »6tamorphisées, recueillies dans la plupart de ces gisements, de telle sorte qu’il me semble probable que l'étude stratigraphique ultérieure montrera que toutes ces roches éruptives sont postérieures au lias. Toutes celles qui vont être décrites paraissent être des roches intru- sives, cependant il est fort possible qu'il existe aussi dans cette région de véritables roches volcaniques. Je citerai à cel égard des trachytes à biotite et des rhyolites qui ont été recueillies, à l’état de blocs roulants, les premiers à Marofototra, les secondes à Maromandia. Ne connaissant pas les relations mutuelles des roches recueillies dans un même gisement, il m'a paru sans intérêt de passer en revue chacun de ceux-ci en particulier; J'étudierai donc les roches qui en proviennent dans un ordre pétrographique. Voici d’abord quelques renseignements géographiques sur ces divers gisements. Le Bekotapo (Berahoda des cartes) forme une arête longeant la rive gauche de la Berondra; les roches examinées proviennent du flanc occidental, regardant le massif de Bezavona, qui est distant de 12 kilo- mètres; le sol y est dénudé, couvert d'énormes blocs en place. La roche dominante est une »wcrosyénite néphélinique à alfinités phonolitiques; elle est accompagnée de #nguailes, de camptoniles, de monchiquites et enfin de microsyénites porphyriques à grenat mélanite et à haüyne, pas- sant à des phonolites; ces roches sont très analogues à celles jadis signalées par le R. Baron à Ankitsiky, localité se trouvant sur le prolon- gement méridional du Bekotapo. Je rappellerai enfin que j'ai décrit anté- rieurement des filonnets basaltiques provenant de cette dernière région. Plus au Sud, le gisement de Maromandia se trouve sur la rive gauche de la rivière Ambatotsivikiry, au milieu de calcaires renfermant des mouches de blende. Les roches qui y ont été recueillies sont des syénites néphéliniques, une monzonite néphélinique, une syénite quartzifère à biotite et pyroxène, et enfin les rAyoltes dont il a été question plus haut : elles comprennent des types à quartz globulaire et d'autres, très 19 19 19 A. LACROIX. riches en gros sphérolites feldspathiques, passant à des micropegma- tites à étoilement. D'importants gisements éruptifs se trouvent entre les rivières Manon- garivo et Ankaramy; ce sont, au Sud, ceux d’Analavory et de Manonga- rivo. Le premier renferme des rcrosyénites, des foyaites et une micro- monzonile ; le second des foyaites et des filons basaltiques. C'est au Nord de ces gisements, à Maromiandry (et non Maromandia) que se rencontre le massif de ordmarkite et l'essexite diabasique hétérogène, que j'ai décrits l’an dernier (1). Au voisinage même d’Ankaramy, et notamment sur les bords du Bekinkina (affluent de la rivière d’Ankaramy), il existe une syénite néphélinique en place qui, si l’on en juge par la nature des blocs recueillis non en place dans la rivière, est associée à une très grande variété de roches alcalines mésocrates et mélanocrates. Enfin, de nombreux filons de basalle micacé traversent les assises gréseuses de cette région. Des roches basiques, analogues à celles du Bekinkina, ont été recueillies sous forme de blocs, non en place, à l'Est d’Ankaramy, à Vinantelo. À Marofototra, localité située à 8 ou 10 kilomètres d’Ankaramy, se trouvent des gabbros à olivine, des microsyénites de types variés, des linquaites et un trachyte. La région où se trouvent ces deux dernières localités est montagneuse (800 à 1100 mètres d'altitude), elle est couverte d’une épaisse forêt dont l'exploration géologique est entièrement à faire. Enfin, je citerai quelques gisements isolés de roches basiques situés sur les bords de la Joja (gabbro à olivine)et Andrekareka, près d'Ambo- dimadiro. $ II. — Syénites sans néphéline. 1° SYÉNITES ALCALINES. La seule syénite quartzifère que j'ai examinée, parmi les roches de cette région, provient de Maromandia; c’est une roche à grands (1) P. 94 et 129. MATÉRIAUX POUR LA MINÉRALOGIE DE MADAGASCAR. 293 éléments, à structure grenue; elle est apparentée avec les pulaskites. Le feldspath est de l’anorthose, englobant quelques lamelles de biotite, des grains d'un pyroxène, un peu de barkévicite, de titanomagnétite, de longs prismes de zircon et d’apatite. Il existe en outre du quartz, remplissant les vides miarolitiques de cette roche. 2% MIicROSYÉNITES. À Marofototra, il existe deux types de microsyénites à grands éléments ; toutes deux sont porphyriques. Dans l’une, les phénocristaux sont constitués par de l’anorthose et une petite quantité de biotite; ils sont englobés dans un magma microgrenu d’anorthose, associé à un peu de quartz et de biotite; la titanomagnétite, l’apatite, le zircon se trouvent en petite quantité. Cette roche, franchement leucocrate, doit être considérée une n1cro- pulaskite, à cause de sa pauvreté en quartz, plutôt qu'une #icro- nordmarkite. Le second type, également porphyrique, est à comparer à la micro- laurvikite décrite page 180. Les phénocristaux d’orthose et d'anorthose sont de deux tailles différentes; les uns sont très gros, les autres raccourcis, rectangulaires ; ils sont englobés par un magma constitué par de l’orthose enchevèêtrée, moulée par un peu d’analcime qu'accompa- gnent de gros microlites d’augite, verdissant sur les bords, des paillettes de biotite et des grains de magnétite. S III — Syénites néphéliniques. 1° SYÉNITES NÉPHÉLINIQUES. J'ai étudié des syénites néphéliniques à grands éléments provenant d’Analavory, de Manongarivo, de Maromandia et du Bekinkina. Dans les trois premiers gisements, ces roches se rapportent aux types I des syénites néphéliniques à augite ægyrinique et des syénites néphéliniques à ægyrine. Au point de vue minéralogique, le seul minéral intéressant qu’elles présentent, mais en abondance à Anala- 224 A. LACROIX. vory et à Manongarivo, est la lavenite. Dans le premier gisement, ce minéral est macroscopique et constitue des masses cristallines d’un brun-cannelle. Au microscope, celles-ci se résolvent en agrégats de petits cristaux présentant un pléochroïsme intense dans les teintes jaunes, avec maximum transversalement (suivant # ), un allongement négatif : l'extinction dans g' (010) atteint 28° environ. Les macles suivant #' (100) sont presque constantes et toujours polysynthétiques; la biréfringence et la réfringence sont celles de la lavenite normale. Je ne reviendrai pas sur les propriétés optiques des autres minéraux, qui ne se distinguent pas de celles qui ont été décrites plus haut, je signalerai seulement quelques particularités intéressantes de struc- ture. Toutes ces roches ont leurs feldspaths aplatis et enchevêtrés; ce sont des foyaites typiques, mais, très fréquemment, leurs espaces interser- taux, au lieu d’être occupés par de grands cristaux de néphéline sont remplis par des grains arrondis ou des cristaux automorphes de petite dimension du même minéral (PI. 11, fig. 4). Ils sont fréquemment accompagnés par quelques grains de pyroxène et plus rarement d’am- phibole. Le contenu de ces espaces intersertaux a donc la composition et la structure des microditroites; dans quelques échantillons de Manon- garivo, la trame des feldspaths n’est plus absolument continue, et la roche passe alors à une microditroite porphyrique. La syénite qui semble constituer la masse principale du gîte du Bekinkina offre la plus grande analogie de composition et de structure avec celle qui est décrite page 209 et représentée par la figure 4 de la planche 7, mais la néphéline y est abondante; de plus, les parties noires, mésocrates, ayant la composition minéralogique d’une covite, au lieu d’ètre disposées par taches, comme dans celle-ci, forment des traînées enchevêtrées. L’automorphisme de la barkévicite (accompagnée d’un peu de biotite) est à signaler, aussi bien dans les taches claires que dans les parties covitiques. Au point de vue de la texture et des relations mutuelles des parties leucocrates et mésocrates, cette roche est à comparer aux essexites à structure hétérogène des environs de Maromiandry (et non Maromandia) MATÉRIAUX POUR LA MINÉRALOGIE DE MADAGASCAR. 225 que j'ai décrites antérieurement (1). Elles s’en distinguent essentielle- ment au point de vue minéralogique par l'absence des plagioclases. 2 MiCROSYÉNITES NÉPHÉLINIQUES. Je ne reviendrai pas sur les microsyénites du Bekotapo que J'ai anté- rieurement décrites (2); les nombreux échantillons que m’a récemment envoyés M. Villiaume se rapportent aux mêmes types, mais ils sont accompagnés d’autres à plus gros éléments, qui passent insensiblement à de véritables foyaites et légitiment ainsi l'attribution d’une origine filonienne que j'avais donnée à ces roches. Mais il existe en outre dans ce même gisement un autre type micro- syénilique qui permet d'interpréter les phonolites à haüyne et grenat signalées pour la première fois par M. Baron à Ankitsika, gisement situé sur le prolongement méridional de la plaine de Bezavona, et décrites par moi l’an dernier (3). Ces roches offrent les mêmes caractères extérieurs que les micro- syénites porphyriques de Bezavona (dont il a été question page 197); on y distingue à l'œil nu des cristaux d'orthose et d’anorthose, atteignant 2 centimètres de plus grande dimension ; ils sont aplatis suivant g' (010) et présentent les faces, me, p, «°°, a"; ils sont distribués dans une pâte verdâtre, plus ou moins finement grenue ou compacte, dans laquelle se trouvent de petits grains noirs de mélanite et des baguettes amphi- boliques. Au microscope, on constale qu’en outre de ces phénocristaux, 1l en existe d’autres, constitués par de l’augite brunâtre, se transformant en augite ægyrinique et par de gros rhombododécaëdres d’un minéral du groupe haüyne-noséane, incolore, mais riche en inelusions noires ciné- rilormes ; le sphène est en outre abondant. Les échantillons étudiés varient beaucoup au point de vue de la cristallinité de leur pâte, qui est essentiellement constituée par de l’orthose aplatie, associée à de la NouvVELLÉs ARGUIVES DU MUSÉUM, 40 série, — V, 29 226 A. LACROIX. néphéline, généralement transformée en analcime, à des microlites d’augite et d’amphibole (celle-ci est une barkévicite brune, verdissant sur les bords). La figure 4 de la planche 12 représente un cristal de ce grenat avec la structure zonée qui est à peu près constante : le bord est toujours plus coloré que la partie centrale. Ces cristaux, de même que ceux de haüyne, sont parfois extrèmement abondants. Suivant les échantillons, grâce à la eristallinité de la pâte, la roche est une véritable microfoyaite, alors que dans d’autres, elle possèd: la structure d’une phonolite à éléments extrêmement fins. Je ne doute pas que toutes ces roches ne soient filoniennes. Les faits constatés dans l'étude des filons de tinguaites de Bezavona me font penser qu'il n’y aurait rien d’impossible à ce que ces diverses variétés pro- viennent même d’un seulet même filon. Les roches similaires d’Ankitsika ne s’en distinguent que parce qu'elles renferment parfois des phénocristaux de plagioclases assez basiques. 3° TINGUAITES. De nombreuses tinguaites se rencontrent à Morofotofra et surtout au Bekotapo. Elles appartiennent surtout au type 1 de Bezavona (type normal). L'une d'elles est remarquable par la présence de rosettes sphérolitiques d’orthose et d’anorthose qui sont irrégulièrement distri- buées au milieu de la roche : elles mesurent de 1 à 2 millimètres de diamètre. Je signalerai en terminant une tinguaite très compacte, à pâte noire, rappelant le dernier type des tinguaites de Bezavona ; elle s’en distingue cependant par ce fait qu’elle ne contient pas de phénocristaux de plagio- clases, les feldspaths sont uniquement orthosiques. La barkévicite est abondante en microlites et en phénocristaux ; le pyroxène est une augite ægvrinique, dont les aiguilles sont parfois extraordinairement fines. La figure { de la planche 7 représente un bloc de ce type de tinguaite qui renferme une telle quantité d’enclaves qu'il ressemble à une brèche; ces enclaves de grès et de calcaire n’ont pas subi de métamorphisme appréciable. MATÉRIAUX POUR LA MINÉRALOGIE DE MADAGASCAR. 297 $ IV. — Roches alcalines mésocrates et mélanocrates. M. Villiaume m'a envoyé un très grand nombre de gros échantillons de roches basiques provenant du Bekinkina et de Vinantelo; elles pré- sentent la plus grande analogie avec celles de Miharena que j'ai précé- demment décrites (1). Ce sont des roches noires, fort denses, présentant en grande quantité des cristaux automorphes de barkévicite. Le mode du développement cristallographique de ceux-ci donne naissance à deux variétés macrosco- piques de roches; dans l’une, ces cristaux sont très allongés suivant l’axe vertical, tandis que dans l’autre ils sont à peu près isométriques. Au point de vue de la texture, ces diverses roches offrent tous les passages possibles entre des types presque compacts, à facies basal- tique, et d’autres à grands éléments, possédant un facies granitique. Le microscope fait voir, qu’en outre de la barkévicite, il existe toujours de l’augite violacée et de la titanomagnétite. L'’apatite est souvent assez abondante. Ces roches diffèrent les unes des autres par la nature de leurs éléments blancs, qui peuvent être de la néphéline, un minéral du groupe haüyne-sodalite, de l’analcime, de l’anorthose (ou parfois de l’orthose) et un plagioclase basique (généralement labrador ou labrador-bytownite). Chacun de ces minéraux peut exister seul, mais plusieurs d’entre eux s'associent souvent, en différentes proportions. Au point de vue de la structure, les éléments colorés sont auto- morphes, ils sont englobés pæcilitiquement par les minéraux incolores. Tantôt 1l existe une seule génération de métasilicates, et la roche est grenue, tantôt il y a des phénocristaux et des microlites : dans ce dernier cas, les éléments blancs ont une tendance à s’aplatir et la roche prend une structure miarolitique. Les variations de ces différentes roches sont donc à la fois minéralo- giques et structurelles, et dans la série que j'ai entre les mains, il existe tous les passages imaginables, entre les types mésocrates et mélanocrates (4) P. 424. 228 A. LACROIX. di suivants : oltes, lawites, monchiquites, qabbros néphéliniques, monzonites etessexites, covites et théralites (striclo sensu). Elles possèdent en général la structure grenue, mais il existe aussi des termes évoluant vers les formes microlitiques de ceux-ci. Un même échantillon présente parfois des trainées ayant une composition minéralogique différente de celle de la masse. J'ai observé aussi quelques types purement feldspathiques et ils sont soit grenus (gahbros dioritiques), soit le plus souvent microlitiques (cam- plonites). Il faut rattacher à cette même série comme terme extrême des monchi- quiles porphyriques, très riches en énormes cristaux d’olivine et d’augite, et des basaltes très mélanocrates contenant beaucoup de pail- lettes de biotite ; ces dernières roches forment de très nombreux filons minces dans les grès liasiques, à l'Est d'Ankaramy. Ces roches ne sont pas localisées aux environs d’Ankaramy, M. Vil- liaume m'a remis quelques beaux échantillons de gabbros néphéliniques, passant à l’essexite et au gabbro dioritique : ils ont été recueillis à Andrekareka près Ambodimadiro; ils sont plus riches en éléments blancs que les roches précédentes, et offrent quelquefois une structure zonée par suite de la localisation des minéraux colorés dans des lits distincts. Un gabbro à olivine a été rencontré sur les bords de la Joja. Toutes les roches basiques des environs d’Ankaramy renferment des enclaves de grès, cerclées d’une couronne d’augite ægyrinique auto- morphe ou même d’ægyrine; dans les monchiquites, J'ai retrouvé autour de ces enclaves le développement de feldspath que j'ai fait connaître antérieurement (1) dans les roches similaires de Miharena. Notons enfin que M. Villiaume a rencontré, dans ses sondages, des couches de combustible minéral, qui, au contact des filons basiques, sont transformées en une sorte de coke. Il eût été du plus haut intérêt de pouvoir suivre, d’une façon minu- tieuse, les variations de composition chimique qui ont entraîné des variations aussi nombreuses dans la nature des éléments blancs de ces (4) P. 142. MATÉRIAUX POUR LA MINÉRALOGIE DE MADAGASCAR. 229 roches ; malheureusement les échantillons que j'ai étudiés sont tous fort altérés, criblés d’analcime et de calcite, bien que M. Villiaume, averti par moi de l'intérêt de cette recherche, ait porté tous ses soins dans la récolte de ses collections. Je me vois donc, avec regret, dans la nécessité de remettre cette étude chimique au jour où j'aurai en mains des matériaux plus frais que ceux étudiés jusqu'à présent. Je me contenterai de donner ci-contre l’analyse de trois échantillons du Bekinkina, moins altérés que les autres : a. Passage de l’essexite à la monchiquite. b. Néphélinite amphibolique. c. ljolite néphélinique. a b c STE Sn lee ee PE 51.80 45.30 43.60 OP RE ERere. 1.41 1.93 2.44 NEO re 17.90 17.81 13.60 ROOMS ESS 3.40 4.70 3.95 OO ARE MRC 4.36 8.20 6.95 Mo OPEN eur. DT 6.02 10.20 CADRE EE Ce 6.59 8.51 12.10 NOR RER 4.74 4.95 3.14 ROME RE meme 3.65 2.56 0.69 POSER eue » traces 0.43 HP OP Rent 2.87 DE OPUS 100.14 99.73 100.45 S V. — Monzonites. MICROMONZONITES. La microsyénite qui a été décrite page 223 établit le passage à une roche qui se rencontre à Manongarivo et qui est caractérisée par la pré- sence de grands cristaux de plagioclases verdâtres, atteignant un centi- mètre de plus grande dimension, disséminés dans une pâte feldspathique à grains fins, riche en paillettes de biotite. Cest cette roche que j'ai décrite antérieurement (1) sous le nom de macrosyénite micacée. La néphéline y est fort rare et les nombreux (1) P. 132, 230 A: LACROIX: échantillons nouveaux que j'ai examinés contiennent surtout dans leurs espaces intersertaux de l’analcime. | Au point de vue minéralogique, cette roche se distingue de la microlaurvikite en ce que ses phénocristaux sont essentiellement cons- titués par du labrador, tandis que ses microlites feldspathiques sont surtout orthosiques. Elle oscille vers des types à grands éléments qui sont de véritables monzonites, de passage aux monzonites néphéliniques. L'analyse suivante a été faite sur un échantillon provenant de Maromandia. SOL NME Te SE 49.45 TO NT Re EN et nee Ses Te 41.16 A2 O PESTE AE ET Ce EE ER 292.20 | OPA (0 PRRNNEEEaEEn AN D RP AE Le 2.87 Res en MT RE RO RE I ME 4.929 MoO LA À SU AE AC NAN 1.55 Ca OR RS AR TE NC EE ST) NA O RTE ER TE EN 4.98 KO RES NO RTL REA A AL ere 1597 PE OPERA RE eee 0.27 HO RE RAR EE RES 3-.D2 CHAPITRE IT LES GRANITES ALCALINS D’AMPASIBITIKA Les nouveaux matériaux que m'a envoyés M. Villiaume me permettent de compléter les premières indications que j'ai données (1) sur les granites à pyroxène et amphibole alcalins d'Ampasibitika, près de la baie d'Ampasindava. J'ai fait remarquer l’an dernier que les échantillons décrits, recueillis en blocs, éboulés de hauteurs impraticables à cause de lépaisseur de la forêt, me paraissaient provenir de filons. Cette opinion a été con- firmée par de nouvelles recherches, car, bien que M. Villiaume n'ait pu encore toucher en place ces roches, il s’est du moins rapproché de leur gisement. Il à échantillonné de gros blocs, qui proviennent du déman- tellement de filons minces, et portent encore sur leurs salbandes des restes des épontes (grès métamorphiques). Je ne reviendrai pas sur les types que j'ai décrits antérieurement et au sujet desquels je n'ai pas d'observations importantes à signaler : je m'occuperai seulement des types suivants, sans insister surles propriétés optiques de leurs minéraux constituants qui ne diffèrent pas de ceux décrits dans mon précédent mémoire. $ I. — Filons complexes de granite à ægyrine ct riebeckite. Les filons dont il s’agit ici ont fourni les types normaux et une partie des types pegmatiques que j'ai étudiés antérieurement. Dans les échan- tillons que j'ai entre les mains et qui représentent la section entière d’un filon, lastrueture, zonée parallèlement aux épontes, est remarquablement nette et rappelle les associations si fréquentes d’aplite et de pegmatite du granite à muscovite. (1) P: 82: 232 A. LACROIX. Les salbandes sont d'ordinaire constiluées par une roche finiment grenue, grise, uniformément tachetée de vert; le centre, par une roche pegmatique, dans laquelle se voient à l’œil nu des baguettes noires de riebeckite. La figure 1 de la planche 12 représente avec un grossissement de 40 diamètresune lame mince du granite des salbandes ; les éléments sont de l'orthose, souvent faculée d’anorthose, du quartz, de l’ægvrine, du zircon et parfois une petite quantité de riebeckite d'un bleu foncé, qui, dans la figure, apparaît en noir. Le feldspath est grenu ou automorphe, dans ce dernier cas, il est moulé par du quartz. L'ægyrine est toujours xénomorphe, même quand elle est englobée par l’orthose qu'elle moule le plus souvent; la riebeckite est toujours postérieure au pyroxène. Quand au zircon, il est très abondant et, de même que l’ægyrine, n’est jamais automorphe ; fréquemment un grand nombre de grains déchi- quetés de ce minéral se trouvent au voisinage les uns des autres, englobés par du quartz, mais conservant une commune orientation. La figure 7 de la planche 14 montre cet aspect, ainsi que les clivages pris- matiques, qui sont souvent fort nets. Un minéral du groupe du pyrochlore, en octaèdres d’un beau jaune d’or (PI. 14, fig. 6), accompagne parfois le zircon. Les parties centrales du filon se distinguent de la roche précédente par leur texture à plus grands éléments et surtout par ce fait que la riebec- kite, au lieu d'être régulièrement distribuée en petits individus, constitue de longs cristaux allongés suivant l’axe vertical et mesurant d'ordinaire plusieurs centimètres. Ils sont postérieurs à tousles minéraux incolores qu'ils englobent pœcilitiquement ou ophitiquement. La figure 6 de la planche 10, qui représente un type non zoné de ce gra- nite à riebeckite et ægyrine, fait voir nettement cette structure, si fré- quente parmi les métasilicates de ces roches. Quand il existe de lPægy- rine, elle est ophitique ou pœcilitique par rapport aux feldspaths. Le zircon et le minéral du groupe du pyrochlore sont très abondants, ils offrent les mêmes propriétés que dans les roches finement grenues. MATÉRIAUX POUR LA MINÉRALOGIE DE MADAGASCAR. 233 Enfin, je dois signaler la présence d’un minéral que je n'ai pu rapporter à aucune espèce connue ; il a la réfringence et la couleur du rutile, mais son pléochroïsme est plus intense encore, dans une direc- tion, il est noir, opaque. C’est la même subtance qui se trouve dans les enclaves de sanidinites à ægyrine des trachytes des Açores et que M. Pacheco do Canto a assimilée à l’açorite, inexactement d’ailleurs, puisque le minéral désigné sous ce nom, par Teschemacher, n’est, on le sait, qu'un zircon incolore. $ II. — Filons rubanés de granite à ægyrine. Les roches dont il s’agit ici sont à grains fins ; elles sont constituées par des bandes curieusement et sinueusement zonées, dont la couleur varie du vert d'herbe clair au jaunâtre, suivant l'abondance ou la rareté de l’ægyrine. Dans quelques échantillons, l’ægyrine est telle- ment abondante que la roche ressemble à un schiste actinolitique ; cà et là se trouvent de petits nids, dans lesquels les cristaux d’ægyrine étant plus gros que les précédents prennent une couleur d’un vert noir foncé. Au microscope, on observe la même structure que dans les types précédents, en ce qui concerne les éléments blancs, mais l’ægyrine se présente uniquement en cristaux automorphes, consistant en longues aiguilles, allongées suivant l’axe vertical. La figure 2 de la planche 12 représente une lame mince de cette roche; il est intéressant de la comparer à la figure 1 de la même planche, qui montre l'aspect xénomorphe de l’ægvrine du type granitique précédent. Dans les zones claires de ce granite, il y a d'ordinaire prédominance du quartz sur le feldspath ; les aiguilles d’ægyrine sont souvent fort petites et rappellent un peu la tourmaline de la luxulianite. Dans les zones foncées, au contraire, l’ægyrine est parfois presque seule sur plusieurs millimètres d'épaisseur. Je n'ai jamais observé d’amphibole dans ces roches, mais l’abondance du zircon et sa disposition rappelle tellement les pseudomorphoses de riebeckite décrites et figurées dans mon mémoire antérieur, que Je 30 NouvELLES ARCHIVES DU MusEuM, 4° série. — V. 234 A. LACROIX. n'hésite pas à attribuer une semblable origine aux groupements qu'ils forment dans le quartz, Ce granite renferme parfois des enclaves amphiboliques qui seront décrites plus loin avec les phénomènes de contact. Il est fort possible que cette roche rubanée, dont je n’ai observé que des échantillons de la grosseur du poing, ne soit autre chose que des fragments de filonnets injectés dans des grès et que la structure rubanée soit celle de la roche sédimentaire. $ IT. — Microgranitces. MICROGRANITES A RIEBECKITE ET ÆGYRINE Je n'ai eu entre les mains qu’un seul échantillon de cette roche. Sa structure est nettement porphyrique ; les phénocristaux de feldspaths (orthose faculée d’anorthose, groupés en microperthites avec de l’albite), présentent des formes rectangulaires; ils sont distribués en grande quan- tité dans une pâte holocristalline, riche en feldspaths de même nature, présentant les mêmes formes remarquablement nettes. Ces feldspaths sont moulés par du quartz xénomorphe et par des cristaux automorphes, mais pæcilitiques de riebeckite et d'ægyrine, ces derniers sont parfois assez gros pour pouvoir être considérés comme de véritables phéno- cristaux, dont le centre est homogène, alors que leurs bords sont pæcilitiques avec les éléments blancs. La roche renferme un peu de zircon. $ IV. — Composition chimique des granites à ægyrine. Les analyses suivantes représentent la composition chimique des principaux types de granites qui viennent d’être décrits; j'y joins comme comparaison celles de trois roches qui leur sont analogues. a. Granite pegmatoïde à arfvedsonite, partie centrale d’un filon. b. Granite à ægyrine xénomorphe, constituant la salbande du même filon que a. c. Granite veiné, partie riche en ægyrine aciculaire, MATÉRIAUX POUR LA MINÉRALOGIE DE MADAGASCAR. 235 d. Granite à grands cristaux d’ægyrine et de riebeckite. e. Veinule feldspathique injectée dans f. [. Lits d’un bleu noir d’un quarzite à arfvedsonite. g. Grorudite de Varingkollen (Norvège), in Brôgger (Die Gesteine d. Grorudit-Tinguait- Serie. Kristiania, 1897). h. Pantellerite de Khartibugal (Pantellaria), in Rosenbusch (Ælem. des Gesteinslehre..….). i. Rockhallite in Judd (Trans. Roy. irish Acad., XXXI, 1897, Part. IIL, 54). a b G d e Î g h î SIDE HONG ON ON CS TONNES TOO SN GS GOT 35 T0 30 73;60) JHDPSe Re 0.13 0.06 0.26 0.30 0.06 0.19 » » » TA 0 vo00e 1.65 0.78 SU 0.50 3.48 3.10 » » 4.70 NIBOPL: 2580 7.85 8.75 6.85 9.78 9.97 40.15 8.73 6.32 13.10 He2O er 6.98 71.90 9.93 9.01 5.00 6.40 5.84 9.23 0.06 (NiO) Fed eriuns. 2.98 1.62 1.14 7.85 ANT 3.70 1.00 1.40 0.93 MnOM er 0.13 0.13 Traces. 0.12 0.12 0.51 0.22 » 0.01 MgO.. 0 0.65 0.26 0.45 0.25 0.64% 0.07 0.89 (137 CADosva0%e 0.2 0.51 1.34 1.36 » » 0.45 0.84 6.96 Na OP 4.0 3.82 7.01 3.98 3.98 7.45 4.51 7.20 Traces KOPAE ER k.4r 4.12 1.58 2130 4.68 AA 3.96 2,50 » Perteaufeu. 0.25 0.75 0.50 0.75 0.50 0.62 0.25 0.82 » 99.65 100.84 101.28 100.84 99.56 99.53 99.38 4100.00 99.83 Parmi les granites alcalins actuellement connus, nos granites ne peu- vent être comparés qu’à la rockhallite. Ts sont en effet beaucoup plus riches en éléments ferrugineux que les granites alcalins normaux et cons- tituent des termes de passage entre leur groupe leucocrate et un groupe franchement mésocrate qui n’a pas été encore découvert dans cette famille pétrographique. La grande abondance de l’ægyrine est la conséquence des particularités chimiques mises en évidence par les analyses données ci-dessus: très grande pauvreté en alumine, en magnésie et en chaux, et au contraire grande abondance du fer et des alcalis ; le Fe*O* domine toujours sur le FeO, qui n’existe en porportion importante que dans les types a, b et f contenant beaucoup d’amphibole sodique. Il est facile de voir du reste” par la seule inspection de ces analyses qu’elles mettent en relief un très grand excès d’alcalis sur la quantité feldspathisable. Ces roches, à part deux exceptions, renferment une proportion presque équivalente de soude et de potasse, avec tantôt un léger excès de l’un et tantôt un excès de l’autre. Le grand excès de la soude sur la potasse dans les analyses c et f entraîne dans les roches analysées la rareté du feldspath et au contraire l’abondance des métasilicates alcalins. 236 A. LACROIX. La différence entre nos roches et la rockhallite consiste en ce que celle-ci est encore moins feldspathique (son feldspath est en outre uniquement constitué par de l’albite) et plus riche en ægyrine. Cest une conséquence d’une pauvreté plus grande en alumine, d’une richesse supérieure en fer et de l'absence de la potasse. Si les roches étudiées ici n’ont pas d’équivalent connu parmi les gra- nites, on peut les comparer à des roches de structure différentes, et en particulier avec les grorudites dont les filons, accompagnant la laurdalite de Norvège, ont été décrits par M. Brügger (analyse 9). Leur équivalent parmi les roches d’épanchement doit être cherché dans les pantellerites ; J'ai donné plus haut, en k, l'analyse de celle de ces roches qui se rapproche le plus de quelques-uns de nos types. Une caractéristique reste cependant tout à fait distinctive des granites d'Ampasibitika et les éloigne de toutes celles auxquelles il vient d’être fait allusion ; elle consiste dans l’abondance du zircon qui atteint jusqu'à 7, © p. 100. Il faudrait y ajouter la présence constante d’une petite quantité du minéral du groupe du pyrochlore, qui n’a pas été dosée dans les analyses ci-dessus, à cause des difficultés analytiques. $ V. — Métamorphisme de contact. Les roches liasiques métamorphisées par les granites alcalins sont des grès à ciment calcaire, des grès et des schistes argileux, Souvent asso- ciés en lits minces alternatifs ; Je m’occuperai tout d’abord des sédiments dont la nature originelle est facilement reconnaissable, pour discuter ensuite celles dont le métamorphisme est tellement intense qu’il a fait disparaitre toute trace de la composition minéralogique et de la structure primordiales. 1° MODIFICATION DE LA ROCHE ÉRUPTIVE. Je n’ai observé aucun phénomène endomorphe important. Le plus souvent, comme dans la figure 6 de la planche 10, le contact avec la roche sédimentaire est remarquablement net, le granite ne présentant aucune modification structurelle ni minéralogique notable au contact de la roche MATÉRIAUX POUR LA MINÉRALOGIE DE MADAGASCAR. 237 sédimentaire. Dans quelque cas seulement, 1l existe sur la bordure de contact une zone de plusieurs millimètres, atteignant rarement quelques centimètres, dans laquelle il y a exagération de la proportion d’ægyrine. Très fréquemment, les sédiments sont traversés par des veinules minces, apophyses de filons granitiques plus épais, et ayant parfois moins d’un centimètre d'épaisseur. Ces roches ont la structure normale, mais leurs pyroxènes sont souvent constitués non par de l’ægyrine, mais par une augite presque incolore. Les pseudomorphoses en zircon d’un minéral disparu sont très nombreuses et permettent de supposer qu'originellement ces roches ont été riches en une amphibole dont il ne reste plus trace ; le minéral voisin du pyrochlore S'y trouve en abondance. Enfin, la partie centrale de ces filonnets (PI. 10, fig. 2) renferme une grande quantité d’allanite (a). Ce minéral forme des grains noirs à éclat gras, présentant les propriétés caractéristiques, mais avec un pléo- chroïsme plus intense que de coutume ; la teinte suivant »,, est d’un brun rouge foncé. Il est dépourvu de formes géométriques et constitue de grandes plages qui moulent tous les éléments de la roche, y compris le quartz. 2° ROCHES SÉDIMENTAIRES MÉTAMORPHISÉES. A. — (rrès à ciment calcaire. Les grès à ciment calcaire constituent le type le plus fréquent parmi les roches métamorphiques que j'ai examinées; ils sont transformés en cornéennes compactes, rubanées de jaune et de vert clair. Les grains de quartz ancien, généralement plus ou moins arrondis, sont entourés par des granules xénomorphes d’un pyroxème jaune ou ver- dâtre, eà et là englobés pœæcilitiquement par des plages d’orthose et de calcite. Il existe aussi des grains de sphène entourant du rutile. Au voisinage des filonnets éruptifs, le pyroxène devient progressi- vement d'un vert de plusen plus foncé, en même temps que la cristallinité de la roche augmente. Le pyroxène forme alors des plages de quelques millimètres de diamètre qui moulent le quartz ; les formes de celui-ci sont 238 A. LACROIX. irrégulières, des grains de pyroxène et de feldspath sont englobés par ce minéral qui est, dans ce cas, un produit de recristallisation. Enfin, j'ai rencontré assez fréquemment en outre des plages irrégu- lières et déchiquetées monoréfringentes, très peu réfringentes ; elles sont fort limpides, légèrement teintées en bleuâtre de fl{uorine. J'ai pu obtenir, avec la roche pulvérisée, la réaction du fluor, et démontrer ainsi d’une façon définitive la présence de ce minéral qui n’a pas été trouvé Jusqu'à présent comme élément normal d’une roche métamorphique. Le rôle considérable qu'il y joue a une grande importance théorique. Au point de vue de sa structure, de sa régulière distribution dans la roche, il rappelle la noséane microscopique des phonolites feldspa- thiques du Plateau central de la France. B. — Schistes micacés. Tous les schistes micacés que j'ai examinés sont des roches à éléments très fins ; seule, la biotite S'V rencontre en paillettes pouvant atteindre 1 millimètre de diamètre, celles-ci sont disséminées dans une masse mica- cée à éléments beaucoup plus petits et comprenant en outre de petits granules d’un pyroxème vert pléochroïque et des grains de quartz. Dans quelques échantillons, la composition minéralogique se complique par l'apparition de grains d’orthose et de plages incolores et déchiquetées de fluorine. La biotite joue dans ces roches le même rôle que dans les schistes micacés des contacts granitiques. C’est le dernier minéral formé; il moule non seulement les éléments blancs, mais encore le pyroxène : celui-ci est d'ordinaire de l’augite ægyrinique, mais dans beaucoup d'échantillons, il est constitué par de l’ægyrine franche. J'ai examiné quelques échantillons formés par des alternances de schistes micacés etde lits verts, ressemblantà des amphibolites : le minéral vert vestuniquement constitué par de l’augite ægyrinique ou de l'ægvyrine, avec çà et là quelques grandes lames pœcilitiques de biotite : lPorthose est généralement abondante dans ces lits pyroxéniques qui renfermenten même temps un peu de plagioclase basique, qu’il m’a été impossible de déterminer exactement à cause de son extrême petitesse. MATÉRIAUX POUR LA MINÉRALOGIE DE MADAGASCAR. 939 La figure » de la planche 10 représente, à peu près en grandeur natu- relle, un fragment de grès calcaire feldspathisé et injecté lit par lit par le granite : de grandes plaques taillées de façon à comprendre le passage entre a etb présententun vif intérêt. En a, la roche renferme une très grande quantité de grains de pyroxène incolore et de petites paillettes debiotite, orientées parallèlement au rubanement de la roche. Les éléments blancs sont constitués par du quartz, de l’orthose et une faible quantité de feldspath triclinique basique (atteignant le labrador-bytownite). A mesure que l’on se rapproche de b, on voit la cristallinité de la roche aug- menter, le quartz, au lieu de se présenter en petits grains, forme des globules atteignant 0°”,25 de diamètre ; ils englobent pœcilitiquement tous les autres éléments et en particulier les plagioclases qui prennent des formes régulières, remarquablement nettes (1). En bet en ce, à droite de la figure, le quartz pæcilitique est accompagné par de grandes plages d’orthose maclée suivant la loi de Carlsbad, et présentant la même structure pœæcilitique. Cà et là, la biotite, au lieu d'être régulièrement distribuée dans la roche en petites paillettes, forme quelques grands cristaux à formes hexagonales qui englobent aussi des cristaux plus petits et présentent une structure dentelliforme des plus 2 élégantes. Cette roche possède donc exactement la même structure que certaines roches de Nosy Komba, que j'ai décrites dans mon précédent mémoire (2); son étude démontre l'exactitude de l'interprétation que j'ai donnée de ces dernières; je les ai en effet regardées comme des roches métamor- phiques résultant de la transformation de grès calcaires; la roche sédi- mentaire originelle d’Ampasibitika était moins quartzeuse et plus argi- leuse que ceux-ci; à Nosy Komba, la roche métamorphisante est de nature syénitique. Quant aux veines franchement granitiques de l'échantillon que nous étudions, elles sont constituées d'ordinaire par un granite qui contient, en fait d'éléments colorés, et en quantité presque égale, de la biotite, (4) Voy fig. 6, PI. 5, du mémoire de 1902, qui représente cette structure pæcilitique, observée dans une roche mélamorphique de Nosy Komba. (2) P. 97. 240 A. LACROIX. une amphibole arfvedsonitique et enfin de l’allanite en grandes plages xénomorphes. Parfois ce dernier minéral se développe aussi dans la roche métamorphique sous forme de grandes plages pœcilitiques dont la figure 1 de la planche 14 représente un exemple caractéristique. Je n'ai pas eu entre les mains d’autres échantillons de ce granite à biotite, et il est vraisemblable que la présence de la biotite y est le résul- tat d’une action endomorphe. C. — Cornéennes ampliboliques. J'ai étudié un bloc montrant le contact du granite à ægyrine avec un schiste micacé ; il m'a fourni l'explication de roches singulières, formant dans la collection Villiaume des échantillons indépendants ou constituant des enclaves du granite. Le granite à ægyrine de cet échantillon appartient au type normal: il présente près du contact une zone de cristaux d’ægyrine, ayant de 2 à 3 millimètres d'épaisseur, elle est pauvre en quar{z et assez riche en orthose. Au delà de celle-ci, se développe, du côté de la roche sédi- mentaire, une zone feldspathique renfermant en très grande quantité une amphibole arfvedsonitique; ce minéral a un allongement négatfet possède suivant », une couleur d’un bleu de mer clair; ses cristaux sont raccourcis suivant l’axe vertical et présentent les formes #2, h', g!, b"*. Il existe un passage insensible entre les zones pyroxénique et amphibolique par mélange des deux métasilicates ferro-alcalins ; ils sont associés à une grande quantité de petits octaèdres réguliers jaune d’or de pyrochlore ; ceux-ci deviennent de plus en plus petits du côté de la zone amphibolique, où ils sont parfois accompagnés d’octaèdres incolores (spinelle?) et d'un peu de sphène. C’est par gradation insensible que cette zone amphibolique passe aux schistes micacés du type moyen décrit plus haut. Nous nous trouvons ici en présence d’un schiste si fortement feldspathisé qu’il a perdu sa structure originelle. Cette observation montre qu’elle est l’origine deroches (4) P. 56. MATÉRIAUX POUR LA MINÉRALOGIE DE MADAGASCAR. 241 ayant une composition analogue et qui se rencontrent dans le même gisement, en gros blocs indépendants. Elles renferment parfois çà et là des taches ou des lits distincts de schistes micacés, ayant échappé à une transformation aussi complète. Dans les roches de ce genre, 1l existe souvent une très grande quantité de ces petits octaèdres incolores que Je rapporte au spinelle, des plages déchiquetées de fluorine, et enfin de l’allanite (PI. 12, fig. 3). Enfin, un dernier échantillon de cornéenne, d’un jaune verdâtre, à la même structure que les schistes micacés à quartz pæcilitique décrits page 239, mais le pyroxène et la biotite y sont remplacés par une arfvedsonite d'un vert excessivement pâle en lames minces ; çà et là se rencontrent des agrégats de cristaux aciculaires d’ægyrine jaune, ter- minés par la pyramide aiguë qui caractérise l’acmnile de Rundemyr. d. — Quarlziutes à grenat et riebeckite. J'ai observé quelques échantillons d’une roche rubanée d’un bleu presque noir, traversée par de nombreuses veinules granitiques à struc- ture porphyrique, contenant de grands cristaux d’orthose d’un blanc laiteux, distribués dans un agrégat de cristaux plus petits du même minéral et de quartz ; ils sont associés à des aiguilles d’ægyrine et à des grains jaune-miel d'un grenat mélanite manganésifère. Cette même roche bleue se rencontre aussi en enclaves dans le gra- nite zoné à ægyrine aciculaire : elle en est parfois séparée par une zone grenue de quartz et de grenat. L'examen microscopique fait voir que la roche bleue est un quartzite métamorphique riche en riebeckite associée à de l’orthose, à du quartz et à du grenat. La riebeckite forme des grains discoïdes d'un bleu presque noir; l’or- those, en grains ou en cristaux nets est de très petite taille. Le grenat est jaune clair en lames minces, il présente des phénomènes de biréfrin- gence qui paraissent se rapporter au type topazolite, mais l’absence de formes géométriques en rend l'étude complète peu précise. Il forme des plages qui englobent pæcilitiquement les minéraux précédents ; il NOUVELLES ARGHIVES DU MusÉU, 4° série. — V 31 242 A. LACROIX. est lui-même moulé par le quartz. Il faut signaler enfin l’abondance des plages déchiquetées de fluorine et des octaèdres microscopiques de spi- nelle (?) incolore. Quant aux veinules feldspathiques, elles ne diffèrent guère du granite à ægvyrine aciculaire que par la fréquence de l’albite, dont les lamelles aplaties suivant g° (010) sont parfois englobées en grand nombre par des cristaux de grenat avec lesquels elles forment une sorte de structure ophi- tique. Le zircon en pseudomorphoses d’un minéral disparu (probablement amphibole) est abondant : quelques cavités miarolitiques sont parfois remplies par de la galène. La figure 4 de la planche 10 représente un échantillon d'un contact dans lequel on voit successivementde droite à gauche: le granite à ægyrine et riebeckite à gros grains (a), une bande de quartzite à riebeckite (b), une veine de granite à ægyrine à grains fins (c), avec un petit lit de quartzite à riebeckite, une veine épaisse de granite à ægvyrine, dans laquelle pré- domine d’abord ce pyroxène (4') et dans laquelle sont engagés des phé- nocristaux d’orthose provenant d'une zone plus feldspathique (c'), enfin, sur le bord de léchantillon s’observe une deuxième bande de quartzite à riebeckite (4°). Cet échantillon me fait penser que les granites zonés à ægvyrine aciculaire pourraient bien être des veinules éruptives injectées dans les sédiments et ayant pris leur structure rubanée. En terminant, je décrirai un gros bloc d’une roche, rubanée comme l'échantillon représenté par la figure 5 de la planche 10; son origine est sujette à discussion. La plus grande partie de cet échantillon est constituée par une roche d’un gris bleuâtre très finement grenue, renfer- mant quelques rares phénocristaux feldspathiques ; elle est traversée dans tous les sens par de fines veinules d’une roche à plus grands éléments et à structure porphyrique. La roche à grains fins est essentiellement constituée par de la riebeckite, par du quartz grenu xénomorphe et par des feldspaths (orthose, anor- those et albite) ; ce dernier minéral forme des lamelles aplaties suivant g' (010), et orientées suivant le rubanement général; tous ces feldspaths n’ont de formes géométriques que lorsqu'ils se trouvent au contact de grandes plages de quartz. La riebeckite se présente en petits grains dis- MATÉRIAUX POUR LA MINÉRALOGIE DE MADAGASCAR. 243 coïdes ; ils sont souvent isométriques : quand ils sont de plus grande taille, ils moulent pæcilitiquement les feldspaths. Les phénocristaux de feldspaths sont constitués par de l’anorthose faculée d’albite. Quant aux parties à grands éléments, elles ont la même compo- sition minéralogique que la roche précédente. Le quartz est très inéga- lement abondant ; la riebeckite se présente en moyenne en plus grande quantité ; elle forme parfois avec une hornblende verte aciculaire des moules d’une amphibole disparue et contenant en outre un mélange de quartz, de calcite, de titanomagnétite, de grains de sphène et de fluorine. Çà et là, la riebeckite est remplacée entièrement par une grande quantité d'ægyrine, plus ou moins automorphe. Cette roche est peut-être un microgranite, à moins qu'elle ne constitue un grès profondément métamorphisé, feldspathisé et injecté par le granite. Cette dernière hypothèse est assez vraisemblable, mais je n'ose me décider sur l'examen d'un seul échantillon. 3° CONCLUSIONS. L’exposé rapide des phénomènes de contact des granites à &ægyrine qui vient d’être fait et que je me propose de développer ultérieurement est suffisant pour montrer leur analogie avec ceux des syénites néphéli- niques de Nosy Komba. Ils sont, en effet, essentiellement caractérisés par des apports dans les sédiments liasiques, mais l'existence de ces apports est rendue particu- lièrement nette grâce à la nature des minéraux développés dans les grès et les schistes modifiés; ce sont en effet des feldspaths (or{Aose) et sur- tout un pyroxène (ægyrine), des amphiboles (riebeckite et arfvedsonite) sodiques, que l’on n’est pas habitué à trouver dans des roches métamor- phisées par action de contact : or ces minéraux alcalins sont précisément ceux qui caractérisent la roche éruptive elle-même et la préexistence, dans les sédiments normaux, de tous les éléments nécessaires à leur production ne saurait être invoquée. L'abondance de la uorine comme minéral régulièrement distribué dans une roche métamorphique est un fait nouveau, important. Il vient 244 A. LACROIX. confirmer les vues que j'ai présentées (1) antérieurement sur l’exis- tence du fluor dans les émanations des granites alcalins, déjà mise en évidence par la fluorine que j'ai trouvée dans les granites à riebeckite de l’'Yémen et de Corse et surtout par la cryolite et autres minéraux con- nexes des veines traversant le granite alcalin du Colorado. Les pseudomorphoses d’amphibole en zircon, la galène des granites à ægvrine décrites dans ce mémoire et dans le précédent viennent encore renforcer l’importance du rôle joué par les minéralisateurs dans la pro- duction des roches qui nous occupent. (4) P. 91: CHAPITRE IV RÉSUMÉ ET CONCLUSIONS Les collections recueillies par M. Villiaume m'ont permis de montrer que dans toute la partie Nord-Ouest de Madagascar, limitée par le 46° degré de latitude Est de Paris, et le 14° degré 13, de longitude Sud, ainsi que dans les îles de Nosy bé et de Nosy Komba, c’est-à-dire, dans une région de près de 4800 kilomètres carrés, les terrains sédimentaires liasiques sont traversés par de nombreuses roches éruptives. Quelques-unes de celles-ci sont volcaniques, c’est particulièrement le cas à Nosy bé, mais le plus grand nombre d’entre elles sont intrusives : elles constituent des massifs, des dykes, des filons de toute taille. Ce sont ces roches intru- sives qui ont fait l’objet de mon précédent mémoire et de celui que je termine ici; toutes sont post-liasiques ; elles offrent entre elles une remarquable parenté minéralogique et chimique qui caractérise une province pétrographique; ce sont des roches alcalines, j'ai distingué parmi elles une série syénito-essexitique et une série granitique. La série syénito (ditroito)-essexitique est aussi complète qu’on peut l’ima- giner; elle comprend, en effet, des représentants nombreux des familles des syénites néphéliniques, des monzonites néphéliniques, des gabbros néphéliniques, des 27ohtes. Il faut y rattacher des gabbros dioritiques et des abases amphiboliques, dont les affinités d’ailleurs seront discutées ultérieurement. La caractéristique minéralogique commune à toutes ces roches con- siste dans la présence d’une amphibole noire, de la barkévicite, accom- pagnée ou non d’un pyroxène (augite ou augite ægyrinique). Les syénites néphéliniques de Bezavona et des environs d’Ankaramy offrent à ce point de vue la plus grande analogie avec celles de Nosy Komba que J'ai étudiées précédemment. Comme elles, elles renferment, sous forme d’enclaves ou de trainées, des facies de variation appartenant aux types plus basiques de la série, 246 A. LACROIX. Dans quelques-unes de ces syénites, la barkévicite manque ou dispa- raît progressivement, mais il est facile de démontrer que l’augite, associée à la magnétite qui la remplace, s’est formée à ses dépens. Ces phéno- mènes de résorption de l’amphibole, peu connus jusqu’à présent dans les syénites néphéliniques constituent une véritable caractéristique de quelques-unes de celles de Madagascar. Il existe aussi des syénites néphéliniques à ægyrine; elles se présentent souvent, et peut-être tou- jours, sous forme de filons. C’est au milieu d'elles que se trouvent les minéraux rares que J'ai eu l’occasion d'étudier plus haut. L'un des résultats les plus nets qui découlent de mon étude de ces roches de Madagascar consiste dans l’individualité de la famille pétrogra- phique que j'ai proposée de désigner sous le nom de monzonites néphéli- niques, et qui établit un intermédiaire entre les familles des syénites né- phéliniques et des gabbros néphéliniques ; elle est par suite caractérisée par lPassociation à la néphéline de feldspaths alcalins et de plagioclases (basiques). Ces monzonites néphéliniques se trouvent sous forme de filons indépendants, traversant les sédiments, ou de facies de variation des syénites néphéliniques. ILest naturel d’y rencontrer comme élément essentiel la barkévicite, caractéristique de la série, mais il est digne de remarquer en outre que ce type, à barkévicite, semble être la forme normale de cette nouvelle famille. J’ai en effet entre les mains une nombreuse collection de roches néphéliniques de Tahiti, que M. Seurat m'a recueillie dans la vallée de Papenoo en poursuivant la recherche du gisement de la roche que, dans mon précédent mémoire, J'ai décrite d’après un échantillon trouvé au Muséum : celte collection renferme une série pétrographique identique à celle étudiée 1e1, elle contient non seulement des monzonites néphé- liniques à barkévicite, mais encore des syénites néphéliniques à barké- vicite, des gabbros néphéliniques, des tinguaites, des monchiquites, etc. C’est à ce même type qu'il faut rapporterles monzonites néphéliniques formant des filons dans le crétacé de la plaine de Tarbes et des Basses- Pyrénées, ainsi que celles du Portugal; c’est à elle encore que l’on doit assimiler les roches signalées récemment dans la région de Predazzo et que M. Doelter a fait recueillir dans l’excursion du Congrès géologique. MATÉRIAUX POUR LA MINÉRALOGIE DE MADAGASCAR. 247 Mais les types de Madagascar et de Tahiti sont destinés à jouer un rôle capital dans l'étude de cette famille pétrographique, puisque, à l'inverse de ce quise passe dans tous les autres gisements cités plus haut, la néphéline y est souvent absolument intacte. Le massif de Bezavona ne contient pas seulement des types leucocrates et mésocrates de monzonites néphéliniques, les derniers étant compa- rables à l’essexite de Sears, mais elle renferme en outre des termes fran- chement mélanocrates, présentant d'ordinaire une structure porphyrique. Les roches des familles des gabbros néphéliniques et des 1jolites sont beaucoup plus rares que les précédentes; les gabbros ne se trouvent guère que sous forme de facies de variation des syénites. La région d’Ankaramy est remarquable par la multiplicité des divers types de roches alcalines grenues, mésocrates et leucocrates que l’on y rencontre; la prépondérance des éléments ferromagnésiens fait com- prendre comment des variations relativement faibles de composition chi- mique peuvent influencer d’une façon considérable la nature des élé- ments blancs de ces roches et donner naissance ainsi à des types variés au point de vue de la composition minéralogique. Les relations de ces diverses roches grenues avec les monchiquites est à signaler. Tandis qu’à Nosy Komba les roches filoniennes étaient exclusivement leucocrates (hostonites) et localisées à la périphérie du massif syéni- tique, à Bezavona, au contraire, celui-ci renferme un grand nombre de filons minces, quine manquent pas d’ailleurs non plus dans les sédiments voisins. J'ai trouvé là une riche moisson de types variés : rwcrosyénites aplitiques où porphyriques, néphéliniques où leucitiques, linquailes avec types nouveaux varioliliques, roches à leucite, bostoniles ; 1 existe aussi quelques roches basiques, des #monchiquites, mais elles sont extrêmement rares, comparativement aux roches précédentes et c'est surtout dans la région d'Ankaramy qu'il faut aller les étudier; elles y sont souvent éloignées de toute syénite néphélinique. Il faut rattacher à cette série syénito-essexitique quelques syénites dépourvues de néphéline; ce sont des nordmarkiles, des pulaskites et surtout, le type jusqu'alors presque inconnu autre part qu’en Norvège, la laurvikite qui joue un rôle important dans le massif de Bezavona : elle 248 A. LACROIX. existe aussi dans le Sud de Nosy bé et sur les pentes Sud-Est du massif des Deux-Sœurs. Quelques rxonzonites et micromonzoniles, incom- plètement étudiées, faute de documents suffisants, sont à signaler. Enfin, je terminerai en rappelant la série granitique, caractérisée par des types à ægyrine et riebeckite, qui occupent une place tout à fait spéciale dans la famille des granites alcalins, leur richesse en pyroxène et en amphibole sodiques doit en effet les faire considérer comme un acheminement vers des termes mésocrates encore inconnus dans cette famille pétrographique. L’abondance du zircon, produit sous l’influence de fumerolles et constituant des pseudomorphoses d’amphibole, vient encore ajouter à l'originalité de ces granites alcalins de la grande île. J'ai fait remarquer plus haut que toutes les roches éruptives dont il vient d'être question sont postérieures au lias ; elles en transforment les calcaires, les grès, les schistes, produisant ainsi des types variés de roches métamorphiques, dont je me suis attaché à déterminer la com- position et la structure; quelques-uns d’entre eux présentent la preuve manifeste d’apports venant de la profondeur. J'ai donné dans ce mémoire et dans le précédent de nombreuses ana- lyses chimiques des principaux types pétrographiques étudiés; je n’en ai tiré aucune conclusion générale, je réserve en effet celles-ci pour un mémoire ultérieur, qui sera publié aussitôt que j'aurai reçu quelques documents complémentaires que M. Villiaume veut bien me rechercher actuellement et qui me sont nécessaires pour pouvoir discuter d’une facon plus complète les relations mutuelles de toutes ces roches et les caractéristiques magmatiques de leur ensemble. Ilme sera permis en terminant de faire remarquer encore une fois la richesse exceptionnelle de cette nouvelle province pétrographique dans laquelle se trouve concentré un si grand nombre de types de roches intéressantes et rares que l’on doit d'ordinaire étudier dans des régions différentes et éloignées les unes des autres. EXPLICATION DES PLANCHES PLANCHE 7 Fig. 1. — Bloc de finguaite du Bekotapo (réduction d'environ moitié), renfermant une grande quantité d'enelaves: (a) calcaire ; (b) grès à ciment calcaire; (c) calcaire zoné, avec trainées (4) de menus fragments des types précédents d'enclaves. La pâte de la tin- guaite est d’un noir vert; les phénocristaux se reconnaissent dans la photographie, grâce à leurs formes nettes (réduction de 1/3 environ) (p. 226). Fig. 2. — Filon ramifié de monchiquite dans syénite néphélinique (type II). Torrent d’An- devenanaomby (réduction de 2/5) (p. 212). Fig. 3. — Monsonile néphélinique du ravin d'Antsohanina, avec trainée blanche (b) de microfoyaite, coupée par un filonnet noir (a) de microditroite mésocrate (réduction de 2/3) (p.196). Fig. 4. — Syénite (nephélinique?) à barkévicite, avec taches mésocrates du ravin d’An- y 1} tsohanina (Voy. les figures 1 et 2 de la planche 11) (reduction de moitié) (p. 210). ) & } ( PLANCHE 8 Brèche intrusive, injectée par syénite néphélinique. Ravin d'Antsohanina. La roche est formée de fragments éruptifs : (a) syénite néphélinique, (c) phonolite et de fragments métamorphiques ; (e) calcaire cristallin plus où moins silicatisé ; (f) cor- néenne (à pyroxène) verte ; (g)calcaire, entouré d'une gaine régulière plus métamorphisée. Ces éléments sont réunis par un ciment à grains fins (b), essentiellement constitué par de la syénile néphélinique brisée, avec quelques trainées (2) plus importantes de même nature. Dans la figure 2, la brèche est traversée par un filonnet (H) de syénite néphé- linique (réduction de moitié environ) (p. 187 et 207). PLANCHE 9 Fig. 1. — Tinguaile variolitique en contact avec calcaire (a). La zone de contact bb est nette (réduction de moitié environ) (p. 202). Fig. 2. — Portion grossie de la figure précédente (p. 202). Fig. 3, — Tinguaite vitreuse variolitique (grandeur naturelle) (p. 202). Fig. 4. — Contact d’une cornéenne à wollastonite et pyroxène (a), marbrée de parties plus cristallines (a!) et d'une syenite néphélinique (b) avec veinules (ce) et (d) de la même roche (p. 187). Les parties noires (a?) sont presque exclusivement formées par un pyroxène ferrifère vert foncé (réduction de moitié environ). Les échantillons représentés par cette planche proviennent du torrent d'Antsohanina. NOUVELLES ARCHIVES DU MusÉuNM, #° série, — V. 32 250 EXPLICATION DES PLANCHES. * PLANCHE 10 Fig. 1. — Filon complexe de syénite à pyroxène leucocrate (a) et mésocrate (b), traversant les caleaires siluriens du mont Royal à Montréal (Canada) (réduction très faible) (p. 208). Fig. 2 et 3. — Filonnets de granite à ægyrine dans g allanite (a) abondante ! grandeur naturelle (fig. 2) (p. 237). Fig. 4. — Filon de granite à ægyrine et riebeckite injecté dans quartzite feldspathisé a riebeckite ; (a) granite à ægyrine normal; (b et b‘) quartzite feldspathique d'un bleu noir, riche en riebeckite; (€) granite finement grenu vert clair, riche en ægyrine; (a!) zone d'un vert foncé plus riche encore en ægyrine faisant partie d'une zone très feldspa- thique (c!) qui renferme en grande quantité à la fois de l’ægyrine et de l’arfvedsonite (grandeur naturelle) (p. 242). rès liasique métamorphisé ; au centre, |[réduction d'un tiersenviron (fig. 3)] Fig. 5. — Grès feldspathisé (& et c) injecté par granite à grains fins (b) [légère réduction] (p: 239). Fig. 6. — Granite à ægyrine et riebeckile, en contact avec cornéenne caleaire (p.232 et 236). Les 6 hantillons représentés par les figures 2 à 6 proviennent d’Ampasibitika. PLANCHE 11 Fig. 1 et 2. — Syénite (néphélinique) à barkévicite, à grains fins, du torrent d'Antsohanina. Cristaux de barkévicite, disséminés dans orthose et analcime. La figure 1 représente une plaque taillée dans la partie blanche, la figure 2 une plaque taillée dans les taches noires de l'échantillon représenté par la figure 4 de la planche 7 (grossis- sement de 45 diamètres) (p. 210). Fig. 3. — Lame mince du filonnet (d) de la figure 4 de la planche 9. Syénite néphélinique à ægyrine. Les longues baguettes d'ægyrine sont implantées plus où moins perpendicu- lairement sur la surface de la cornéenne (lumière naturelle ; grossissement de 12 diamètres) (p. 187). Fig. 4. — Syénite néphélinique de Manongarivo. Grands cristaux aplatis et enchevètrés d’anorthose laissant entre eux des cavités miaroliliques remplies par de la néphéline et de l'anorthose microgrenues (lumière polarisée ; grossissement de 45 diamètres) (p.224). Fig. 5. — Enclave dans syénite néphélinique (type I) du ravin de la Berondra. L'orthose et la néphéline englobent pæcilitiquement des cristaux d’augite et de barkévieite (lumière polarisée; grossissement de 12 diamètres) (p. 190). Fig. 6. — Macle de Carlsbad d'une microperthite d'anorthose et d’albite [renfermant des lamelles (pseudomicrolites) d'albite)} de la syénite néphélinique à ægyrine de TEst d'Andevenanaomby (lumière polarisée; grossissement de 45 diamètres) (p. 185). PLANCHE 12 Fig. 1. — Granite finement grenu d'Ampasibitika ; l’ægyrine æénomorphe moule le quartz et le feldspath : il existe un peu de riebeckite (noire sur la figure) (lumière naturelle: grossissement de 40 diamètres) (p. 232). Fig. 2. — Granite mésocrate d'Ampasibitika. L'ægyrine aciculaire est antérieure au quartz et au feldspath (lumière naturelle; grossissement de 40 diamètres) (p. 233). EXPLICATION DES PLANCHES. 251 Fig. 3. — Cornéenne feldspathique d'Ampasibitika ; des cristaux d’amphibole bleue se distinguent par leur relief du fond de quartz et d’orthose, formant la plus grande partie de la roche; en noir apparaissent des cristaux pœæcilitiques d’allanite (lumière naturelle ; grossissement de 55 diamètres) (p.241). Fig. 4. — Grenat mélanite zoné, dans microsyénite néphélinique du Bekotapo (lumière natu- relle ; grossissement de 105 diamètres) (p. 226). Fig. 5. — ZLeucophonolite du torrent d'Ampiambisany. Les cristaux de leucite, avec leurs inclusions en couronne (pyroxène), sont distribués dans un magma microlitique d'orthose, de pyroxène et peut-être de néphéline (zéolitisée) (lumière naturelle ; grossis- sement de 60 diamètres) (p. 206). Fig. 6. — Id. (grossissement de 200 diamètres). Un cristal de leucite occupe le milieu de la figure (p. 206). PLANCHE 13 Fig. 1 à 3. — T'inguaite avec cristallites de mica et d'æegyrine et (fig. 3) phénocristaux d'or- those [lumière naturelle ; grossissement de 40 (fig. 1), de 405 (fig. 3) et de 135 (fig. 2) dia- mètres] (p. 201). Fig. 4. — Tinguaite. Salbande vitreuse montrant, dans la pâte, des cristallites ferrugineux avec des phénocristaux d'orthose et de néphéline (lumière naturelle; grossissement de 40 diamètres (p. 202). ; Fig. 5. — Filon analogue, avec varioles microscopiques (lumière naturelle ; grossissement de 105 diamètres) (p. 203). Fig. 6. — Centre du filon, dont la salbande est représentée par la figure 4 ; tinguaite, riche en cristaux automorphes de néphéline, avec orthose et cristaux aciculaires d'ægyrine (lumière polarisée ; grossissement de 45 diamètres) (p. 202). Les échantillons photographiés proviennent des filons du torrent d'Antsohanina. PLANCHE 14 Fig. 1. — Plage d'allanite englobant pœcilitiquement des cristaux de quartz et d'orthose. Grès métamorphique d’Ampasibitika (b de la figure 5, PI. 10) (lumière naturelle; gros- sissement de 65 diamètres) (p. 240). Fig. 2. — Barkévicite (a) en voie de résorption en un mélange d’augite (b) et de titano- magnétite, englobant des cristaux de néphéline et d’orthose, dans syénite néphélinique de la rive gauche du torrent d'Andevenanaomby (lumière naturelle ; grossissement de 80 diamètres) (p. 182). Fig. 3. — Groupement dentelliforme d'xgyrine avec magnétite, de la syénite néphé- linique à ægyrine de l'Est d'Andevenanaomby (lumière naturelle; grossissement de do diamètres) (p. 185). Fig. 4. — Ægyrine englobant pœcilitiquement des cristaux de néphéline (éme roche et O D même grossissement que figure 3) (p. 185). Fig. 5, comme figure 2, mais la barkévicite a disparu (grossissement de 100 diamètres) (p.182). Fig. 6. — Octaèdres d’un minéral du groupe du pyrochlore, du granite à ægyrine d’Am- pasibitika (lumière naturelle; grossissement de 310 diamètres) (p. 232). 252 EXPLICATION DES PLANCHES. Fig. 7. — Zircon de la roche précédente (lumière naturelle: grossissement de 100 dia- mètres) (p. 232). Fig. 8. — Groupement de cristaux d'orfhose (macle de Carlsbad) et de néphéline (n) dans tinguaite du torrent d'Antsohanina (lumière polarisée ; grossissement de 45 diamètres) (p. 202). Fig. 9. — Barkévicite, entourée par pyroxène incolore dentelliforme et par néphéline (€) dans monsonite néphélinique de la Berondra (lumière naturelle; grossissement de 55 dia- mètres) (p. 192). Fig. 10. — Groupement (a) d'eudyalite (apparaissant en noir) et de catapléite (apparaissant en blanc), englobant ægyrine (b), dans syénite néphélinique à ægyrine. Est d'Andeve- nanaomby (lumière naturelle ; grossissement de 55 diamètres) (p. 186). Fig. 11. — Pseudomorphose micacée de néphéline, avec clivage basique, de la syénite néphélinique (lumière polarisée; grossissement de 80 diamètres) (p. 188). Fig. 12. — Aïnigmatite (a) englobant ægyrine. Mème roche que la figure 3 (lumière natu- relle ; grossissement de 45 diamètres) (p. 185). Fig. 13.— Macle de Carlsbad d'un groupement microperthite d'atbite(a) et d'anorthose (b); le cristal a été photographié dans une position voisine de l’une de celles d’éclairement commun des lames de la loi de l’albite, afin de faire valoir les différences de biréfrin- gence de deux feldspaths. Même roche que figure 3 (lumière polarisée; grossissement de 45 diamètres) (p. 185). Fig. 14. — Minéral inconnu (a) avec néphéline (db) et orthose (ce); mème roche que figure 3 (lumière polarisée ; grossissement de 100 diamètres) (p. 186). TABLE DES MATIÈRES ENPRODUCTION FER RME RUE PAR PR PR LE ee A co Le cu 171 CHAPITRE PREMIER MASSIF DE BEZAVONA I. Aperçu géographique CD RÉOIOMIQUER EE AU EN RP Re NT 173 HÉESYÉAItESISANSANÉDR EN ENS REN EE e crlote 41717) ADN ORAN ABRITE SE Ne A ne unne De idee one eue dE 177 DS MÉTLUESS ADN TOXEN Eee de Ur IT ndlr MO I ra Nine Le 178 ANT TES D EE a DS PR SRE EUR D tn Te 178 (GRAN ERN OLA PER CR EE CC CT CC. 178 OMPaURVIRI Te QUALEATERE RER AE er ee ei ie M Ce 179 B'AMIcrosvéniteS a pyRoxenel(MICROlAULVIRILE) RER CE Te 180 MES YÉnITESENE PRÉ NIQUE ARRETE ee cn con bi re 181 1SYÉénitesnéphélmiquestaaueite HDaArKÉMICILE ARR TP 182 AISNE DITE SRE DIRE LINIQUE SAR PVLIN CEE Ce 184 IV. Monzonites néphéliniques et enclaves basiques des syénites néphéliniques....... 189 1° Roches ne se trouvant que sous forme de trainées ou d’enclaves............... 189 D MONZONILES MED ÉMNINLES EE R EE NE Anse se ete ne Die lee ele Ne 191 VARROCRESAIONLENN ES RER TRE A A le clic CR elec clio 194 AC SMICTOSVÉNITE SRE EE RS ne NN An ee See den le ee tie Ur. re aise 194 AM CLOSYÉNILE SRAMTAC LE SAP QUE APE AE RE EE 194 CMTCTOSMÉRITESANÉDRÉIAUESE SRE TE TE TE CC CC 194 GMICEOSVÉNILeSTIeUCIIQUES EEE Re CR NC CE CT ee 196 BMICEOSYÉNITESMepPhÉMIQUESEDOLDAMAIQUES NEPAL 197 TE NOS aita 0 be ie D OL 7 Li LA OO PER LE RENE PIOTA NR RER ER 198 CBineudites normales EEE ee En PR CC LUE ee ee > 60 FA) DIN PUAITE SMIC ACÉ ES RE EEE A CU ten ee nee in sde ee er Gite 200 CORTE UALEE SAVARLO UE SR A nn doc ee ee suce 201 CREUSE SE EU GITES) AMD ATKÉVICILE RE A 203 COMPOSTONSChIMIQUELMTESSNEUALES EPA EEE 205 SO EUCO DHONOIEE SERRE EE RE in lee lan ose dedans eu veste e ce 206 ATTACHE SSD RON ONNTAQUES RER le ee ee nee cle 207 DONBOSLONILE SEE PRE ARE ee Dana ee 207 254 TABLE DES MATIÈRES. 1 DV ÉMITeS 4 DATRÉVICItE se Re A nr CP CO ET ET AR EE 209 SMonchiquites camptonites et augitiies PRIE 2110 VI. Métamorphisme de contact des syénites néphéliniques........................ 213 1°BPhénomenes dertcontactiendoMOEDhe ASE EEE 213 2Phénomenerdecontact EXOMOrDNE rer ee en CERN NAT EU 214 Brèche mélaMOrPhIQUE, er EC PT RE NE 216 VIT Diabases (PrOLÉrobases) PSE PE RE ER 218 CHAPITRE II GISEMENTS DE LA PRESQU'ILE D'AMBAVATOBY l''Apercugéographique et séologique PE CAT CE CT 220 lEYSyéniItes Sans néphéline Ce EP ER ESC RE REPARER 222 19 Syénites Quariziières ss PR ER AE RD EE RC CR ET CRE EU 222 12%" MICTOSVÉMILES ee rurales ce CE NT RP ARE ni | 223 HT SyÉénibe San phÉlINIQUE SERRE 223 MOESVÉNILES MÉDRÉNIQES EEE TEEN ER RER RÉ ON _ 223 22Microsyénites MéPhéliINIQUES. RE PER EE CC TT CT .. 292$ 3° Tinguaites..se MOREL SERRE UT RS REINE NP EN PERTE PET - 226 EV.-Roches alcalinestmésocratestet mélanocrates ee A ne . 997 V. Monzonitésars ete ne nr EE RE RE RE 92929 MACTOMON ZONE SAME EEE Re Pa e 229 CHAPITRE II À: LES GRANITES ALCALINS D'AMPASIBITIKA l'Filons complexes de’sranite atæsYrine et rriebecKite PAR EE TEE ET TA I-#Filonsrubaneside granite ae YNNe EE EP TE EC CET er note a 0 DA) IN EMICnoeTaNITeS FERRER EE EEE RS Anse dE GE niéooo Ve Microgranites amriebeckite ete syrien ES PE RCE CPP PE PP EC TEE RAR 234 IV Composition chimiquerdes granites atægyrine ere PE Me ee 235 VesMétamorphisme delcontac Eee RER EE REC ELEC EC EEE A SNETL ER 236 1Modiicationde larochetéRUpEMes re rene Een SNA TER 236 2HROChesisédimentaires MÉtAMONPRISÉeS PE EEE LE CCE Ce CE RE 237 ad Grès tarcimentiCalCaire PR RE EE CE CET Sn af SC 237 D MSChISÉESMICACÉS ER EE EE PRE PET En CN À... 238 cACorméennes amphiboOlANES PME EPP EEE EEE EEE ects a 240 d\Quartrites a grenatieta riebeckite- rer er Ce TN ane 241 20 CONCIUSLONSA AN PEN ES à Ur ES IE SRE RE PE re 243 CHAPITRE IV RésumeéretiConClUS On S EEE EE RE NA TRE ce 245 7311-03. — CORBEIL. IMPRIMERIE ÉD. CRÉTÉ. é N D { 1m l ' “0 DEUN 7" + x PT Tr ï } x % 1 À ï QU ; a. | EN ER . : Ha NN 5 ES cd 1 6 Fr ! 2 CE > 4: ns _ ' < = 1} L E AE * 9 > L \ù Te « 3 } ‘a [re = =) LaT * G de 2 \ (1 ‘ A Ÿ ï our : L & NL = 1 ë ! 5 E = Ë : on “ , ré ; l Lu [e CL Hi ei : *' +. RC A +00 d me 7 non MES w ï 4 * jee Bi ke ï F = Qu | # AT a 1 #? ‘ ï à « { M xt er ] ‘+ L 4 j £ 7 t \ c 2 Fo] / ] : 4 J + À 1 ; , 4 L \ l = 1 x " WE HA, 7 D, x. 4 — [ a à 1 DR NENT N . et ù £ n w 0 É Li ' ï ‘ | fl > r: ” Ô : # ne d + , | # AVE 4 É le Fr # te 2 Q 4 L oO 7 > 1] y \ ù Ne û { 4 # Ü dl Ï de f … lire = Le - : 1 ni | E û . 3 ï "A ñ a n { \ 5 a \ D: is = . € R è Se L s) ' - ë = , | 1 M ar “| ü TN. (U je | ” : . . * 1 AN CAES | AU EE MURS ÿ : D 4 PR EL ES EC “ TEE TA Vi ES SR TE h FRS ! È D ù " MT ONE QAR DT CT CU Î 1 a th) dan À . NT BULLETIN DES NOUVELLES ARCHIVES DU MUSEUM D'HISTOIRE NATURELLE QUATRIÈME SÉRIE TOME CINQUIÈME NouveLLes ARCuIVES DU MusEUM, 42 série, — V / _ + al i à Val T4 | P.-P. DEHÉRAIN MEMBRE DE L'INSTITUT, PROFESSEUR AU MUSEUM D'HISTOIRE NATURELLE (1830-1902). NOTICE NÉCROLOGIQUE PAR M. L. MAQUENNE Pierre-Paul Dechérain est né à Paris le 19 avril 1830 ; orphelin à l’âge de neuf ans (1), il fut recueilli et élevé par le peintre Henri Decaisne, frère du bolanisle Joseph Decaisne, de son vivant membre de l'Institut et professeur au Muséum, que le goût commun de l'art avait rapproché de M®° Dehérain. Toute sa vie, P.-P. Dehérain resta profondément reconnaissant aux frères Decaisne des bontés qu'ils avaient cues pour lui. Après avoir fait ses études au Collège municipal Chaptal, de 1839 à 1847, il entra, en 1848, à l'École d'administration et y resta les trois mois que dura cet établisse- ment. Mais déjà il avait appris à aimer la chimie et, en 1850, il entrait comme élève au laboratoire de M. Frémy, au Muséum d'Histoire naturelle. Quatre ans après, en 1854, il était nommé préparateur du Cours de zoologie appliquée à l’agriculture, que Baudement professait alors au Conservatoire des Arts et Métiers. En 1856, après avoir pris son grade de licencié ès sciences physiques, il fut chargé de l’enseignement de la chimie au Collège Chaptal; il y professa jusqu’en 1880, époque de sa nomination au Muséum d'Histoire naturelle. En 1859, il se faisait recevoir docteur, avec une thèse relative aux chloro-sels et à l'emploi des phosphates en agriculture. La chaire de Baudement ayant été (1) Son père, Alexandre Dehérain, était magistrat; il mourut le 26 août 1837, président de la Cour d'appel de Paris; sa mère, née Herminie Lerminier, qui possédait un véritable talent d'ar- tiste, mourut le 23 mai 1839. IV M. L. MAQUENNE. transformée, à la mort de son titulaire, en 1864, en une chaire de génie rural, M. Dehérain se vit dans l'obligation de quitter le Conservatoire. Heureusement la chaire de chimie et de physique à l'École nationale d'agriculture de Grignon, ayant été dédoublée en 1865, M. Dehérain fut chargé du cours de chimie et titularisé en 1869. 11 conserva celte chaire, jusqu'au moment où la maladie vint le surprendre. En 1875, une station agronomique ayant été annexée à l'École de Grignon, M. Dehérain voulut bien, à titre gracieux, se charger d'y diriger les recherches. En 1872, il rentra au Muséum, comme aide-naturaliste de M. Decaisne, chef de son laboratoire et suppléant pour une partie du cours de culture ; il ne devait plus désormais quitter notre grand établissement scientifique Le 10 janvier 1880, il fut en effet nommé professeur litulaire de la chaire de physiologie végétale appliquée à l'agricullure, créée par décret en date du même jour. Il fut élu membre de l'Académie des scicnces, dans la section d'économie rurale, à la place de Boussingault, le 12 décembre 1887. En 1889, il remplaçait Chevreul à la Sociélé nationale d'agriculture. Chevalier de la Légion d'honneur depuis 1875, il fut promu officier en 1889. Dès le début de sa carrière, M. Dehérain prit un vif intérêt aux problèmes scientifiques, surtout à ceux qui touchaient à l’agriculture. Sa première note, présentée à l'Académie le 6 juillet 1857, a pour sujet /a solubilité des phosphates de chaux fossiles dans les acides du sol; cette question devait d’ailleurs le préoccuper toute sa vie; une de ses thèses de doctorat y fut consacrée, et dans la suite il revint sur ce sujet à plusieurs reprises, précisant les conditions d'emploi des phosphates et donnant à cet effet des règles pouvant guider les praticiens. Dès le début il avait compris nettement que si l’on arrivait à connaitre les conditions d'action des phosphates on aurait une base certaine pour l'emploi rationnel des engrais. Cette base n’est pas encore bien fixée à l'heure actuelle ; mais les progrès qui ont été faits dans cette voie sont attribuables aux premières recherches de Dehérain, qui avait préconisé l'emploi des acides faibles pour établir une distinction entre l'acide phosphorique total d'une terre et la fraction qui peut être assimilée directement par les plantes. Ce sont ces recherches qui ont inspiré le nombre considérable de travaux qui de tous côtés ont été effectués sur ce point. Dans un de ses derniers mémoires, à propos de la culture du trèfle, il revenait sur cette question et montrait combien elle est en- core loin d'être résolue. L'action qu'exerce Le plâtre sur les cultures de légumineuses excita sa curiosité au plus haut degré. Il n'eut pas de peine à démontrer que les explications proposées jusqu'alors manquaient de base scientifique; il fit voir que le plätrage avait surtout pour effet de solubiliser la potasse du sol et de la mettre ainsi à la disposition des légumineuses, qui sont de grandes consommatrices de cet élément. M. Dehérain donna d'ailleurs un peu plus tard un exemple remarquable des P.-P. DEHÉRAIN. — NOTICE NÉCROLOGIQUE. V échanges qui se produisent dans la terre, et de l’action souvent indirecte des substances qui lui sont ajoutées : si l'on cultive des plantes, des pommes de terre, des haricots par exemple, dans une bonne terre, et qu'on les arrose avec une solution de sel marin, on trouve, après leur mort, qu'elles n’ont pas pris trace de sodium, mais qu'elles sont gorgées au contraire de chlorure de potassium : le sel de sodium a fait double décomposition avec les composés polassiques peu solubles du sol, les a rendus diffusibles et aptes à être absorbés par les racines. Le fait est d'autant plus digne d'attention que lorsque les sels de potassium sont absents ou ne sont présents qu'en faible quantité, les plantes se saisissent volontiers des sels de sodium. En 1866, l’Académie des sciences accorda le prix Bordin à son célèbre mémoire sur l'assimilation des substances minérales par les plantes. Lorsque de Saussure publia ses observalions sur l'absorption des substances salines par les végétaux, il en était réduit à de vagues hypothèses sur les causes de cette absorption, variable suivant la nature de la substance dissoute. Dehérain sut mettre à profit les enseignements de la physique, et en particulier ceux, bien abstraits en apparence, que fournissaient les travaux de Graham sur la diffusion. Le principe étant admis qu'en tous les points d'une solution la composition doit être la même, Dehérain démontra que l'équilibre, entre les liquides du sol et ceux qui gorgent les tissus de la plante, tend constamment à être rompu par suite de l’insolubili- sation d'une ou de plusieurs substances en dissolution dans le liquide; pour rélabhr cet équilibre, une nouvelle quantité de matière dissoute doit passer du sol dans la plante où elle pourra s’insolubiliser de nouveau et par suite s'accu- muler : une subs'ance S'accumule aux points où elle s'insolubilise, ou plus géné- ralement où elle devient non diffusible. Cette théorie rendait compte d’une manière satisfaisante de l'accumulation du phosphore, du carbonate de chaux, de la silice ; elle explique aussi la composition des plantes marines, bien plus riches en iode et en sulfates que ne le permettrait de prévoir la composition de l’eau de mer qui les baigne. Entre temps, et par une sorte de retour aux études qu'il avait faites au labo- ratoire Frémy, Dehérain s'occupa quelque peu de chimie pure, en particulier des chloro-sels, de l'oxydation de l'alcool par électrolyse en présence d'acide azo- tique, etc. Mais dès sa nomination à l'École de Grignon il s’adonna tout entier à l'étude de la production végétale. Nous voyons alors ses recherches porter successivement sur toutes les fonctions fondamentales des plantes. Il imagine des méthodes simples pour mesurer la transpiration des plantes de grande culture; et beaucoup plus tard, en 1890, au champ d'expériences de Grignon, il devait tirer de l'observation de ce phénomène des indications précieuses pour l'emploi des engrais. Il précise l’action qu'exerce la lumière, naturelle ou artificielle, sur l'assimilation chlorophyllienne, et l'été dernier encore montrait comment on peut, dans un cours, mettre facilement en évidence la décomposition du gaz carbonique par les feuilles éclairées. En VI M. LL MAQUENNE. étudiant la respiration des divers organes végétaux, il fait voir que le rapport de l'acide carbonique émis à l'oxygène absorbé n'est pas constant, quil est fréquem- ment supérieur à l'unité et explique le fait signalé par les analyses de Boussin- gault que dans une plante entière la proportion d'hydrogène dépasse celle qui est nécessaire pour former de l’eau avec l'oxygène (1886). La première phase de la vie végétale, la germination, fixa aussi l'attention de Dehérain. Il montra que, dans le jeune âge, la plantule vit surtout par ses racines qui absorbent de grandes quantités de matières minérales. Il répéta la célèbre expérience de Bæœhm, qui avait annoncé que les plantes ne développent pas de racines dans l'eau distillée, et que la présence de la chaux leur est nécessaire, etil ft voir qu'il n'en était pas toujours ainsi. Vingt ans plus tard, en 1901, il trouva l'explication de cette anomalie : très souvent l’eau distillée renferme des traces très faibles de cuivre qui arrêtent toute croissance des racines ; la présence d'un sel calcaire insolubilise le cuivre et permet ainsi aux racines de se déve- lopper normalement. En 1875, il établit dans le domaine de l'École de Grignon un champ d’expé- riences qui est aujourd'hui connu dans le monde entier. Il put alors aborder tout ce qui touche à la pratique agricole ; il continua ses recherches sur la matu- ralion, commencées en 1869, et publia de nombreux mémoires sur le dévelop- pement du seigle, de l’avoine, du blé. En 1880, il publia sur la maturation des plantes herbacées un travail qui peut servir de modèle dans ce genre de recherches; le choix judicieux qu'il fit des espèces à mettre en observation lui permit de montrer avec quelle énergie l'ovule fécondé fait appel aux réserves accumulées par la plante, à tel point qu’il peut arriver que celle-ci meurt brus- quement, ayant fourni toute sa substance vivante à la graine. Il y a là un exemple frappant, el, à notre sens, d'une haute portée philosophique, des moyens que la nature met en œuvre pour assurer la continuité de l'espèce. Les résultats des cultures faites au champ d'expériences de Grignon furent dès le début publiés régulièrement dans les Annales agronomiques qu'il avait fondées en 1875. C'est ainsi qu'il put préconiser l'emploi du blé à épi carré, qui lui avait toujours fourni d'excellents résultats, tant à Grignon que sur des domaines du nord de la France appartenant à un de ses collaborateurs, M. Porion. Celle variété est précieuse pour ces régions; grâce à sa grande résistance à la verse, elle peut supporter de fortes fumures, et donne des récoltes magnifiques; c'est du reste ce qui résulte aussi des réponses faites à un questionnaire envoyé aux cultivateurs qui avaient semé ce blé. Le dernier mémoire qu'il écrivit est relalif aux rendements extraordinaires que fournirent en 1902 Îles parcelles de blé du champ de Grignon. En 1902, également, il montrait que l'origine de l’amidon du grain de blé doit être attribuée à l’activité chlorophyllienne des tiges restées encore vertes alors que les feuilles jaunies sont incapables de décomposer l'acide carbonique aérien. P.-P.. DEHÉRAIN. -= NOTICE NÉCROLUGIQUE. vil L'importance considérable que prenait graduellement la culture de la betterave en France, devait naturellement conduire l’agronome qu'était Dehérain à étudier les conditions favorables à la production du sucre. Dès 1875, il s'attaqua à ce problème, d'abord au Muséum avec son maitre et ami Frémy, ensuite au champ de Grignon et enfin sur les domaines de M. Porion à Wardrecques et à Bla- ringhem. Il démontra le grand avantage qu'il ÿ a pour la richesse saccharine des racines à les maintenir en lignes serrées. Depuis quelques années, le prix du sucre est devenu tel que la culture des betteraves sucrières n’estrémunératrice que dans des terres et des régions bien appropriées; si les conditions climatériques et les qualités du sol ne sont pas nettement favorables, le cultivateur ne peut plus produire de betteraves de sucrerie, et il a alors intérêt à faire des betteraves pour la nourriture de ses animaux. Si, dans ces conditions, il n’est plus astreint à produire des racines très riches en sucre, il doit néanmoins donner à ses bêtes une plante qui soit alimentaire. Dehérain montra l'erreur grossière dans laquelle tombaient les agriculteurs, et qui consiste à produire des belteraves énormes, géantes, mais ne contenant que de l’eau. Il s’efforçca de prouver que l’on produit plus de sucre, plus de matière azotée, plus de nourriture en un mot, sur une surface donnée, en cullivant de petites racines, ce qui peut s'obtenir eu choisissant des variétés appropriées et en les cultivant en lignes serrées. Il préconisa ce mode de culture dans divers ouvrages et périodiques populaires ; el ici encore il avait réussi à faire partager sa manière de voir par un grand nombre de cultivateurs qui lui soumettaient volontiers les résultats de leurs essais. Le choix judicieux de la variété et le mode de culture ne sont pas les seuls moyens dont dispose l’agriculture pour accroître ses récoltes; la nutrition de la plante est aussi de première imporlance. L'étude des engrais devait donc trouver sa place au champ d'expériences de Grignon. Dehérain reconnut bientôt que sur ce sol les phosphates ct les sels de potasse présentent peu d'efficacité, fait qui s'accorde bien avec les renseignements que fournit l’action des acides faibles sur la terre de Grignon. De sorte qu'il fut naturellement porté à étudier cet engrais toujours efficace, le fumier de ferme. Sa composition, sa fabrication, sa conservation, son emploi, ont fait l'objet d’un grand nombre de ses mémoires. Persuadé que le fumier agit non seulement par l'azote et les éléments minéraux qu'il renferme, mais aussi par sa matière organique, 1l insistait vivement, dans ses leçons, sur la préparation de cette substance par les fermentations qui ont leur siège dans le tas de fumier. Et chaque année il conduisait ses auditeurs du Muséum à Grignon, dans la cour de la ferme de l'École, pour leur montrer comment on fabrique un bon fumier. Il reconnaissait d’ailleurs le rôle prépondérant que joue l'azote dans le fumier ; aussi la conservation de cet azote a-t-elle été l’objet d'un de ses travaux de pré- dilection. Avant lui on croyait que les pertes d'azote au tas de fumier sont énormes, et qu'on ne peut les éviter qu'en arrêtant les fermentations. Or ces VIII M. L. MAQUENNE. pertes ne peuvent s'effectuer que par volatilisation du carbonate d'ammoniaque, et on sait que le carbonate d’ammoniaque n'est volatil qu'à la condition de se dissocier. Appliquons donc les principes que nous a enseignés Deville : l'excès d’un des éléments de la dissociation s’oppose à cette dissociation ; un excès d'acide carbonique empêchera donc le dégagement de l’ammoniaque. Mais dans un tas de fumier bien conduit, ces conditions sont réalisées; si les fermentations sont actives, il y a production de grandes quantités d'acide carbonique, etil ne doit pas y avoir de perte d’ammoniaque. C'est ce que l'expérience confirme : on peut puiser des gaz pendant des journées entières dans un tas de fumier bien arrosé et bien tassé sans recueillir une trace d’ammoniaque. Les additions au fumier de substances acides, superphosphates ou autres, qui ont été à diverses reprises préconisées par des agronomes étrangers, sont plus nuisibles qu'utiles, en ce sens qu'elles entravent ou arrêtent l’évolution des ferments producteurs d'acide carbonique. Outre les soins à donner au tas de fumier, il faudra veiller à ce que les litières souillées par les animaux ne séjournent pas trop longtemps à l'étable, car c'est là que se produisent les pertes d'azote les plus fortes; au moment de l'épandage il faudra enfouir le fumier rapidement, la terre retiendra l’ammoniaque, dont une proportion notable est perdue si le fumier est mis en couverture. . Lorsque l’on considère la quantité énorme d'azote que renferme la terre d’un hectare, quantité qui est rarement inférieure à 4000 kilogrammes, on est frappé de ce fait que les agriculteurs ne savent pas utiliser cet azote et sont constamment obligés d'apporter de nouvelles doses de cet élément sous forme de fumier ou de nitrate de soude. Dehérain a exécuté de nombreux travaux sur la mobilisation de l'azote du sol, c'est-à-dire sur la nitrification. Lorsqu'en 1891 il eut établi à Grignon des cases de végélation, l'étude régulièrement poursuivie des eaux de drainage lui montra qu'une terre nue, bien travaillée, produit plus d'azote nitrique qu'il n'en faut pour l'alimentation azotée d'une bonne récolte. Pourquoi donc une terre embla- vée profite-t-elle de l'addition d'engrais azotés ? C'est que le facteur indispensable de la nitrification est l’eau ; lorsque le sol est couvert de végétaux, ceux-ci évaporent des quantités d’eau considérables, prises au sol, qu'ils peuvent laisser dans un élat de sécheresse peu favorable à l'activité des ferments nitriques. Le cultivateur doit donc s’efforcer de maintenir dans la terre une provision d’eau suffisante pour subvenir aux besoins des plantes et assurer le bon fonctionnement des organismes nitrificateurs. Dehérain donna ainsi une explication des façons de la terre aux- quelles les praticiens consacrent tant de peine; ces facons, en ameublissant le sol, non seulement permettent aux racines de s’enfoncer aisément, mais encore et surtout mettent la terre en état d'absorber et de conserver les eaux pluviales. Les cases de végétation ont encore permis de préconiser d’autres pratiques agricoles de la plus haute importance. Les terres nues, comme il a été dit, nitrifient énergiquement; Jes pertes d'azote par les eaux de drainage peuvent, par suite, être considérables. Il faut donc, après la moisson, ne pas laisser le sol sans cullure, des" P.-P. DEHÉRAIN. — NOTICE NÉCROLOGIQUE. IX et il convient d'y semer une plante à croissance rapide qui absorbera les nitrates formés et les retiendra. Aux premiers froids, on enfouira cette culture dérobée, dont la matière azotée se décomposera lentement, et au début du printemps commencera à fournir des nitrates dont profitera la récolte qui est semée à ce moment. L'étude des eaux de drainage montre bien qu'il faut opérer ainsi et non pas retarder l’enfouissement jusqu'après l'hiver, car alors la nitrification n’a lieu que tardivement, à la fin de l'été, c'est-à-dire à une époque où la récolte qui couvre le sol ne peut plus profiter des nitrates formés. Dehérain recommandait la vesce comme culture dérobée, et il était heureux de montrer comment l'étude raisonnée des eaux de drainage l'avait conduit à préconiser une pratique que l'empirisme avait montré être utile aux cultivateurs : en effet, les cultures dérobées sont en usage dans quelques parlies de la France, el on retrouve chez les auteurs latins cette idée qu'il est bon de semer de la vesce après le blé. Il existe des régions où, après la moisson, on laisse la terre se couvrir d’une végé- tation spontanée : les graminées qui se développent jouent le rôle de culture dérobée. Quoique cela puisse paraître paradoxal au premier abord, ces études ont donné aussi une explication rationnelle de la jachère : si une terre est laissée nue pendant le printemps et l'été, l’eau que reçoit le sol y persiste en quantité suffisante pour assurer le bon fonctionnement des ferments nitriques, et du blé semé à l'automne trouvera une provision abondante de nitrates dont s'empareront immédiatement ses racines. L'emploi des cultures dérobées restreint donc les pertes par les eaux de drainage, mais elles ne les annihilent pas absolument ; d'autre part, il y a d’autres causes d’appauvrissement du sol en azote, dont la principale est le prélèvement que font les récoltes. L'étude des variations de la teneur en azote des terres de Grignon avait montré à Dehérain que les sols cultivés en prairie s'enrichissent en azote, tandis que ceux qui portent des céréales, des pommes de terre, des betteraves, s’appauvrissent continuellement. En 1885, M. Berthelot montra que, par action microbienne, les lerres peuvent fixer de l'azote gazeux, et en 1888 Hellriegel et Wilfarth donnèrent l'explication des propriétés améliorantes des légumineuses qui sont capables d'assimiler l'azote libre. C’est donc l'atmosphère qui est la source où nous devons nous efforcer de puiser pour enrichir nos terres. L'emploi des légumineuses comme culture dérobée est donc doublement avantageux, puisque non seulement elles retiendront les nitrates, mais aussi qu'elles fixeront l'azote de l'air. Dans ces dernières années, Dehérain s’est beaucoup occupé de ces plantes et plusieurs de ses derniers mémoires sont relatifs aux conditions de culture des lupins, du trèfle et de la luzerne, dans les terres dépourvues de calcaire. Les pertes par drainage, les prélèvements des récoltes, ne sont pas les seules causes d'appauvrissement des terres; l'azote peut être éliminé à l’état gazeux, par réduction des nitrates. La dénitrification avait déjà fait l’objet des recherches de Dehérain en 1882, époque à laquelle il montra l’existence dans le sol d'orga- NOuUvELLES ARCHIVES DU MUSEUM, 4° série. — V. d X M. L. MAQUENNE. nismes réducteurs des nitrates, avec dégagement d azote ou de protoxyde d'azote. Il revint sur ce sujet en 1897 pour répondre à des expériences faites en Allemagne et qui étaient de nature à jeter le discrédit sur des pratiques agricoles séculaires. Il avait coutume de dire que lorsque la science est en désaccord avec les habi- tudes des cultivateurs, c’est la science qui a tort. Des agronomes allemands pré- tendaient qu'il est souvent dangereux d'employer du fumier de ferme, que celui-ci apporte au sol des ferments dénitrificateurs el par suite pourra causer des pertes d'azote, qu'en particulier il faut absolument éviter de mettre sur la même terre du fumier et du nitrate de soude. Il y avait donc désaccord absolu entre les faits observés au laboratoire et la pratique agricole. Dehérain fit voir que celle-ci avait raison, que les organismes de la dénitrification existent dans le sol, et qu'à ce point de vue leur apport par le fumier est négligeable, que dans les conditions ordinaires la dénitrification n’est pas à craindre, et que si certains auteurs l'ont observée, c'est qu'ils employaient des doses de fumier dix ou vingt fois supérieures à celles qui correspondent à nos plus fortes fumures. Tous ces travaux, et bien d’autres dont on trouvera la nomenclature plus loin, ont été publiés en détail dans les Annales agronomiques. Ils ont été condensés dans le Traité de Chimie agricole dont Dehérain a fait paraitre une deuxième édition à la fin de 1901. Dans la préface de ce livre magistral, dont la publication lui coûta un travail considérable, il synthétise pour ainsi dire le labeur de sa vie entière. Rappelant les grandes découvertes de la fin du xix° siècle, la nitrification, la fixation de l'azote gazeux, qui découlent de l’œuvre de Pasteur, il montre comment il est amené à considérer l'eau comme l'agent de fertilité par excellence pour le sol. Si on arrive à fournir à la terre assez d'eau pour subvenir à la trans- piration des végétaux et au bon fonctionnement des ferments du sol, on est assuré de produire des récoltes rémunératrices. De là à voir dans l'irrigation l'avenir de l’agriculture, il n’y a qu'un pas. « Arroser le sol de la France est la grande entre- prise qui fera la gloire du xx° siècle ef assurera sa prospérité agricole, car l’eau est la première condition de la fertilité. » En même temps que physiologisle et savant agronome, Pierre-Paul Dehérain fut un écrivain remarquable et un brillant professeur. Ses ouvrages, d'une clarté incomparable, témoignent de la lucidité de son esprit et de la justesse de ses vues; tous ceux qui l'ont entendu, au collège Chaptal, à l'école de Grignon ou au Muséum, ont gardé de ses leçons un souvenir extrêmement vif. D'ailleurs il aimait la vulgarisation autant que l'enseignement, et c'est ce penchant naturel qui l’a conduit à publier, à partir de 1862, l'Annuaire screnti- Jique, dans lequel, avec le concours de MM. Brouardel, Duméril, Gariel, Marey, Mascart, Potier, Rayet, G. Tissandier, Trélat, etc., il rendait compte annuellement des progrès de la science; cette publication intéressante, interrompue par la guerre, cessa de paraitre en 1870. Dehérain prit quelques années plus tard la direction des Annales agronomiques, dont les vingt-huit volumes forment auJour- d'hui une collection rare, renfermant, outre un grand nombre de mémoires P.-P. DEHÉRAIN. — NOTICE NÉCROLOGIQUE. xI originaux, un résumé complet de tous les travaux intéressant la chimie agricole, l'agriculture et la physiologie végétale qui ont été publiés depuis trente ans en France et à l étranger. De bonne heure chef de laboratoire, Dehérain vit passer auprès de lui un grand nombre d'élèves ; il les aimait, les encourageait de toutes ses forces, en faisait ses collaborateurs et, lorsqu'il les en jugeait dignes, les soutenait de toute son influence. L'amour du travail, qu'il savait inspirer à tous, était à ses yeux la plus haute qualité d’un savant ; il fut pour lui-même une ressource précieuse dans les cruelles épreuves qu'il eut à subir. Grande fut sa joie lorsque certains de ses élèves vinrent prendre place à côté de lui à l'Académie des sciences ; aussi grandes sont la reconnaissance et l'affection que tous lui ont vouées. Il y a quelques années, Dehérain fut atteint de la cataracte ; opéré avec succès, il revint bientôt à ses amphithéâtres et à ses laboratoires du Muséum et de Grignon. Au cours de son immense labeur, poursuivi sans interruption pendant quarante- cinq ans, il n'a pas songé à prendre un seul instant de repos. Il mourut après trois semaines de maladie, le dimanche 7 décembre 1902. Six semaines auparavant, le 27 octobre, il présentait encore à l'Académie des sciences une note, relative aux récoltes extraordinaires de froment obtenues en 1902 au champ d'expériences de Grignon. Sa perte a été vivement ressentie par les agronomes du monde entier, elle est plus particulièrement cruelle pour ceux auxquels il a été donné, comme à nous, de l’approcher quotidiennement et d'apprécier l'homme en même temps que le savant. [l'avait su s’entourer d'affections filiales autant que de respectueuses sympathies; sa vie faite toute entière de labeur incessänt, de nobles ambitions, de dévouement à la science et au pays restera un bel exemple pour les jeunes qui aspirent à devenir des maitres à leur tour. LRSAME DES OUVRAGES ET MÉMOIRES 1851. 1858. 1859. 1860. 1861. 1862. PUBLIES PUR M. P.-P. DEHERAIN — Sur la solubilité des phosphates de chaux fossiles dans les acides naturels du sol. Comptes rendus de l'Acad. des sc., t. XLV, p. 15. — Sur l’action dépolarisante de l’eau oxygénée (en commun avec M. W. de Fonvielle). Comptes rendus, t. XLVII, p. 149. — Sur les transformations que le phosphate de chaux éprouve dans le sol. Comptes rendus, t. XLVII, p. 988. — Recherches sur l'emploi agricole des phosphates (Thèse pour le Doctorat). — Les combinaisons formées par deux chlorures sont-elles des sels? (1dem.) — Sur l’électrolyse d'un mélange d'alcool et d'acide azotique (en commun avec M. d'Almeida). Comptes rendus, t. LI, p. 214. — De l'action de l’ammoniaque sur les chlorures (chlorures d’antimoine et d’étain). Comptes rendus, t. LI, p. 134. — Note sur la présence du phosphate de chaux dans les calcaires qu'emploie l’agriculture. Comptes rendus, t. LI, p. 728. — Recherches sur la composition de quelques terres arables. Comptes rendus, t. LIV, p. 122. 1862. 1863. 1865. 1866. 1807. 1868. 1869. 1871. LISTE DES PUBLICATIONS. XIII — De l’action de l’ammoniaque sur les chlorures (chlorures de bismuth). Comptes rendus, t. LIV, p. 724. — De l’action de l’ammoniaque sur les chlorures (chlorures de cuivre). Comptes rendus,t. LV, p. 807. — De l’action de l'ammoniaque sur les chlorures. Ann. du Conserv. des Arts et Métiers, €. V. — Sur le plâtrage des terres arables. Comptes rendus, t. LVI, p. 965. — Sur la végétation des plantes aquatiques à l'obscurité. Bull. de la Soc. chim., t. II, p.156. — Sur le plâtrage des terres arables. Comptes rendus, t. LX, p. 444; Bull. de la Soc. chim., t. LIT, p. 165, et Ann. du Conserv., t. IV et V. — Recherches sur l'assimilation des substances minérales par les plantes. Ann. des Sc. nat. bot. (4),t. VIIL, p.165. — Recherches expérimentales sur l'emploi agricole des sels de potasse. Première année d'essais. Comptes rendus, t. LXIV, p. 863 et 971 ; Bull. de la Soc.chim., t. VIII, p. 8 et 75. — Recherches expérimentales sur l'emploi agricole des sels de potasse. Deuxième année d'essais. Comptes rendus, t. LXVI, p. 322 et 494; Bull. de la Soc. chim., t. X, p. 91. — Sur les eaux marécageuses. Expériences exécutées à l'étang de Grignon. Comptes rendus,t. LXVIT, p. 178; Bull. de la Soc. chim., t. X, p. 178; Ann. des Sc.nal. bot. (4), EXT, p.268. — De l'évaporalion de l’eau par les feuilles. Comptes rendus, t. LXIX, p. 381; Bull. de la Soc. chim., t. XIII, p. 378. — De l'influence qu'exercent divers rayons lumineux sur la décomposition de l’acide carbonique et l’évaporation de l’eau par les feuilles. Comptes rendus, t. LXIX, p. 929; Ann. des Sc. nat. bot. (4), t. XII, p. 5. — Note sur les métamorphoses et les migrations des principes immédiats dans les végétaux herbacés. Comptes rendus, t. LXIX, p. 369; Bull. de la Soc. chim., t. XIII, p. 2. — Sur l'intervention de l'azote atmosphérique dans la végétation. Comptes rendus, t. LXXIII, p. 1488 et LXXVI, p. 1390; Bull. de la Soc. chim., t. XIX, p. 538; Ann. des Sc. nat. bot. (4),t. XVIII, p. 147. XIV 1873. 1874. 1876. 1877. 1878. P.-P. DEHÉRAIN. — Sur la composition des terres arables de Grignon. Chim. agr.de Deherain, p. 312. — De l'absorption de l'oxygène et de l'émission de l'acide carbonique par les feuilles maintenues à l'obscurité (en commun avec M. Moissan). Comptes rendus, t. LXX VIII, p. 1112; Ann. des Sc. nat. bot. (4),t. XIX,p. 321. — Recherches sur la germination (en commun avec M. Landrin). Comptes rendus, t. LXXVIII, p. 1488; Ann. des Sc. nat. bot. (4), t. XIX, p. 358. . — Recherches sur les betteraves à sucre. Première année d'expériences (en commun avec M. Fremy). Comptes rendus, t. LXXX, p. 118; Ann. agron., t. I, p. 161. — Nouvelles recherches sur la germination. Comptes rendus, t. LXXXI, p.198; Ann. agron., t. I, p. 299. — Recherches sur les betteraves à sucre. Deuxième année d’expériences (en commun avec M. Frémy). Comptes rendus, t. LXXXII, p.943; Ann. agron., t. IT, p. 161. — Cultures du champ d'expériences de Grignon en 1875. Ann CUT LD D 105 — Recherches sur la respiration des racines (en commun avec M. Vesque). Comptes rendus, t. LXXXIV, p. 959; Ann. agron., t. IT, p. 512. — Recherches sur les betteraves à sucre. Troisième année d'observations. Ann. agron., t. III, p. 74. — Cultures du champ d'expériences de Grignon en 1876. Ann. agron., t. IIT, p.112. — Sur le développement de l’avoine, première et deuxième années d’obser- vations (en commun avec M. Nantier). Ann. agron., €. III, p. 481. — Cultures du champ d'expériences de Grignon en 1877. ANT. AJTOn.; 1. 0V D 99; — Recherches sur les betteraves à sucre. Quatrième année d'observations. ANR AAGRONS LC ALVAND 429; — De l'assimilation des matières minérales par les plantes. Assimilation de la soude. Ann. agron., t. IV, p. 321. 1878. 1879. 1880. 1881. LISTE DES PUBLICATIONS. XV — Etude du sol du champ d'expériences de Grignon. Azote et carbone des matières organiques (en commun avec M. Nantier). Ann. agron., t. IV, p. M8. — Cultures du champ d'expériences de Grignon en 1878. Ann. agron., t. V, p. 116. — Sur le développement de l’avoine. Troisième année d'observations (en commun avec M. Nantier). Ann. agron., t. V, p. 144. — Sur les pertes de matière sèche pendant la maturation des plantes herbacées. Ann. agron., t. V, p. 271. — Étude du sol du champ d'expériences de Grignon. Acide phosphorique (en commun avec M. Meyer). Ann. agron., t. V, p. 161. — Sur la décomposition de l'acide carbonique par les feuilles éclairées par des lumières artificielles (en commun avec M. Maquenne). Ann. agron., t. VI, p. 401 ; Ann des Sc. nat. bot. (6), €. IX, p. 41. — Cultures du champ d'expériences de Grignon en 1879. Ann. agron., t. VI, p.71. — De l’état de l'acide phosphorique dans les terres arables et de l'emploi agricole des phosphates (en commun avec M. Kayser). Ann. agron., t. VI, p. 509. — Recherches sur la maturation de quelques plantes herbacées (en commun avec M. Bréal). Ann. agron., t. VII, p.161; Archives du Muséum, t. III, p. 177. — Cultures du champ d'expériences de Grignon en 18$0. Ann. agron., t. VIT, p.131. — Influence de la lumière électrique sur le développement des végétaux. Ann. agron.,t., VII, p. 151. — Recherches sur le développement de l’avoine. Quatrième année d'obser- valions (en commun avec M. Meyer). Ann. agron., t. VII, p. 197. — Recherches sur le développement de l’avoine Cinquième année d’obser- valions (en commun avec M. Nantier) Ann. agron ; t. VII, p. 208. XVI 1881. 1882. 1883. 1884. P.-P. DEHÉRAIN. — Sur la végétalion dans des atmosphères riches en acide carbonique (en commun avec M. Maquenne). Ann. agron., t. VII, p. 385. — De la décomposition de la vapeur d’eau par les effluves électriques (en commun avec M. Maquenne). Comptes rendus, t. XCIIT, p. 895. — Combinaison de l'hydrogène avec l'oxygène sous l'influence des effluves électriques (en commun avec M. Maquenne). Comptes rendus, t. XCIIT, p. 965. — De la décomposition de l’eau par les effluves électriques en présence de l’azote (en commun avec M. Maquenne). Comptes rendus, t. XCIIT, p. 1021. — Recherches sur le développement du blé (en commun avec M. Meyer). Ann. agron., t. VIII, p. 23. — Cultures du champ d'expériences de Grignon en 1881. Ann. agron., t. VIII, p. 118. — Réduction des nitrates dans la terre arable (en commun avec M. Maquenne). Comptes rendus, t. XCV, p. 691,731 et 854; Ann. agron., t. IX, p. 5. — Cultures du champ d'expériences de Grignon en 1882. Ann. agron., t. IX, p. 186. — Des pertes et des gains d'azote que subit la terre arable sous l'influence de diverses cultures. Comptes rendus, t. AXCVI, p. 198; Ann. agron.,t. XIII, p. 321. — Recherches sur l'influence des matières minérales dans la germination (en commun avec M. Bréal). Ann. agron., t. IX; p. 58. — Influence ae l'azotate de potasse et de l’azotate de soude sur la culture des pommes de terre. Comptes rendus, t. XCVII, p. 998; Ann. agron.,t. IX, p. 540. — Sur les produits de la fermentation butyrique provoquée par la terre arable (en commun avec M. Maquenne). Comptes rendus, t. XCVII, p. 903; Ann. agron., t. À, p.ÿ. — Cultures du champ d'expériences en 1883. Ann. agron.;t. À, p. 97, 1884. 1885. 1886. 1881. LISTE DES PUBLICATIONS. XVII — Recherches sur les fermentations du fumier de ferme. Comptes rendus, t. XCVIIT, p. 371, et t. XCIX, p. 45 ; Ann. agron., t. X, p.385. — Sur l'emploi agricole des superphosphates. Comptes rendus, t. XCVITI, p. 1286. — Culture des betteraves au champ d'expériences de Grignon. Ann. agron., t. À, p. 529. — Culture du blé au champ d'expériences de Grignon en 188#. Ann. agron., t. XI, p. 145. — Les blés à haut rendement. Comptes rendus, t. CT, p.537; Ann. agron.,t. XI, p. 433. — Enrichissement en azote d'un sol maintenu en prairie. Comptes rendus, t. CI, p. 213; Ann. agron., t. XII, p. 17. — Cultures expérimentales de Wardrecques et de Blaringacm en 1855 (en commun avec M. Porion). Comptes rendus, t. CIT, p. 54 et 135 ; Ann. agron., l. AIT, p. 49. — Recherches sur la respiration des feuilles à l'obscurité (en commun avec M. Maquenne). Comptes rendus, t. CG, p.1234; €. CI, p. 887 et 1020 ; Ann. agron., {. AIT, p. 145. — Sur la valeur des engrais. Ann. agron., {. XII, p. 257 el 456. — Sur l'absorption de l'acide carbonique par les feuilles (en commun avec M. Maquenne). Comptes rendus, t. CIII, p.167; Ann. agron., t. XII, p. 562. — Cultures expérimentales de Wardrecques et de Blarnghem en 1886 (en commun avec M. Porion). Comptes rendus, t. CIIT, p. 587; Ann. agron., €. XIII, p. 5. — Observations sur les assolements. Comptes rendus,t. CV, p. 483. — Cultures expérimentales de Wardrecques et de Blaringhem (en commun avec M. Porion). Ann. agron., t. XIII, p. 5. — Culture des terres fortes. Ann. agron., t. XIII, p. 80. NOUVELLES ARCHIVES DU MUSEUM, 4° série. — V, (a XV4I 1887. 1838. 1889. 1890. P.-P. DEHÉRAIN. — Sur la production des nitrates dans la terre arable. Ann. agron., t. XIII, p. 241. — L'œuvre agricole de M. Boussingault. Ann. agron., t. XIII, p. 289. — Culture de l'avoine en 1886-87. Ann. agron., t. XIII, p. 433. — Culture des betteraves à Grignon en 1887. Ann. agron.,t. XIII, p. 529. — Sur la culture du blé à épi carré en 1887 et 1888 (en commun avec M. Porion). Comptes rendus, t. CVII, p. 767. — Cultures expérimentales de Wardrecques et de Blaringhem, troisième année. Ann agron., 6 AVE 5: — Sur la fabrication du fumier de ferme. Comptes rendus, t. CVI, p. 987; Ann. agron., t. XIV, p. 91. — Recherches sur la formation des nitraies dans des terres arables inéga- lement fertiles. Ann. agron., t. AIV, p. 289. — Cultures du champ d'expériences de Grignon en 1888. Ann.agron., t. XIV, p. 529. — Pertes et gains d'azote constatés au champ d'expériences de Grignon, de 1875 à 1889. Comptes rendus, t. CVIIT, p. 813; Ann. agron., t. AV, p. 241. — Sur l'épuisement des terres par la culture sans engrais et l'utilité de la matière organique du sol. Comptes rendus, t. CIX, p. T81; Ann. agron., {. AV, p. AS. — Cultures expérimentales de Wardrecques et de Blaringhem, quatrième année (en commun avec M. Porion). Ann. agron., t. AV ,p. 97. — Observations relatives à une communication de M. À. Girard sur la cul- ture de la pomme de terre industrielle et fourragère. Comptes rendus, t. CX, p. 179. — Sur l'épuisement des terres par la culture sans engrais. Deuxième mémoire : étude des eaux de drainage. Comptes rendus, t. CAT, p.258; Ann.agron., t. AVI, p.337. LISTE DES PUBLICATIONS. XIX 1890. — Cultures du champ d'expériences de Grignon en 1889. Ann. agron.,t. XVI, p. 5. — Culture de la betterave au champ d'expériences de Grignon en 1890. Ann. agron., {. XVI, p. 542. È 1891. — Sur la composition des eaux de drainage. Comptes rendus, t. CXII, p. 465; Ann. agron.,t. XVII. p. 49. — L'acide phosphorique du sol. Ann. agron., t. XVII, p. 445. 1892. — Sur les cultures dérobées d'automne, utilisées comme engrais verts. Comptes rendus, t. CXV, p. 273. — Les eaux de drainage des terres sans végétation. Ann. agron., t. XVIII, p. 273. — Les betteraves fourragères et les betteraves à sucre au champ d’expé- riences de Grignon en 1891. Ann. agron., t. XVIII, p. 380. — Le mildew dans le Puy-de-Dôme. Ann. agron., t. XVIII, p. 444. — La transpiration des végétaux et l'emploi des engrais. Ann. agron., t. XVIII, p. 465. 1893. — Les eaux de drainage des terres cultivées. Comptes rendus, t. CXVI, p. 33; Ann. agron., t. XIX, p. 65. — Le travail de la terre et la nitrification. Comptes rendus, t. CA VI, p. 1091; Ann. agron., t. XIX, p. 401. — Sur l’inégale résistance à la sécheresse de quelques plantes de grande culture. Comptes rendus, t. CX VII, p. 269; Ann. agron., t. XIX, p. 561. — Sur la composition des eaux de drainage d'hiver des terres nues et emblavées. Comptes rendus, t. CX VII, p. 1041. — Sur les cultures dérobées d'automne. Ann. agron., t. AIX, p. 305. — Contribution à l'étude agricole de la Tunisie. Ann. agron., t. XIX, p. 487. XX P.-P. DEHÉRAIN. 1894. — Les eaux de drainage des terres cultivées. Ann. agron., t. XX, p. 21 et 449. — Cultures du blé et de l’avoine au champ d'expériences de Grignon en 1894. Ann. agron., t. ÀX, p. 561. 1895. — Sur les cultures dérobées d'automne. Comptes rendus, t. CXX, p. 59; Ann. agron., t. XXI, p. 5. — Sur la composition des eaux de drainage. Comptes rendus, t. CXX, p. T01 ; Ann. agron., t. XXI, p. 193. — Contribution à l'étude de la terre arable. Quantités d’air et d’eau contenues dans les mottes de terre. Comptes rendus, t. CXAXT, p. 30; Ann. agron., t. XXI, p. 353. — Recherches sur les betteraves fourragères. Ann. agron.,t. XXI, p. 305. — Cultures du champ d'expériences de Grignon. Le blé et l’avoine en 1895. Ann. agron., t. XXI, p. 564. 1896. — Sur la circulation de l'air dans le sol (en commun avec M. Demoussy). Comptes rendus, t. CXXIT, p. 109. — Sur la jachère. Comptes rendus, t. CXXII, p.821; Ann. agron., t. XXII, p. 251. — Sur l'oxydation de la matière organique du sol (en commun avec M. Demoussy). Comptes rendus, t. CXXIIT, p. 278; Ann. agron., t. XXII, p. 305. — Nouvelle contribution à l'étude de la jachère. Ann. agron., t. XXII, p. 515. — Sur le travail du sol. Ann. agron., t. XXII, p. 449. — Cultures dérobées d'automne. Quatrième Mémoire. Ann. agron.,t. XXII, p. 545. — Recherches sur la perméabilité de la terre {en commun avec M. Demoussy). Ann.agron., t. XXII, p. A9. 1897. — La réduction des nitrates dans la terre arable. Comptes rendus, t. CXXIV, p.269; Ann. agron., t. X XIII, p. A9. — Sur la composition des eaux de drainage. Comptes rendus, t, CXXV, p. 209; Ann. agron., t. X XIII, p. 241. LISTE DES PUBLICATIONS. XXI 4897. — Sur la fixation et la mitrification de l'azote dans les terres arables. Comptes rendus, t. CXXV, p. 278. — Leçon d'ouverture du cours de physiologie végétale. Ann. agron.,t. XXIII, p. 193. — Le travail du sol. Deuxième Mémoire. Ann. agron., t. XXIII, p. 216. — Recherches sur les eaux de drainage des terres nues et cultivées. Cinquième Mémoire. Ann. agron., t. X XIII, p. 241. — Cultures dérobées. Quatrième Mémoire. Ann. agron., t. AXIIT, p. 561. 1898. — Sur les pertes d’ammoniaque qui accompagnent la fabrication du fumier de ferme. Comptes rendus, t. CXXVI, p. 1305. — Sur l’épandage et l’enfouissement du fumier de ferme. Comptes rendus, t. CXXVII, p. 469; Ann. agron., t. XXIV, p. 401. — Culture des betteraves au champ d'expériences de Grignon. Ann. agron., t. X XIV, p. A9. — Sur la réduction des nitrates dans les terres arables. Deuxième Mémoire. Ann. agron.,t. XX1V, p. 130. — L'ensemencement des ferments dans le sol. Ann. agron.,t. XXIV, p.174. — Leçon d'ouverture du cours de physiologie végétale professée Île 19 avril 1898. Ann agron., 1. XXI, p.193: — Fabrication du fumier de ferme. Ann. agron., {. XXIV, p. 251. — Le travail du sol. Troisième Mémoire. Ann. agron., t. XXIV, p. 449. — Cultures du blé et de l’avoine à Grignon en 1898. Ann. agron., t. X XIV, p. 520. — Cultures du blé et de l'avoine à Grignon en 1896 (en commun avec MM. Crochetelle et Dupont). Ann. agron., t. XXIV, p. 305. XXII P.-P, DEHÉRAIN. 1899. — Le travail du sol. Comptes rendus,t. CXXVIIT, p. ATA. —— Cultures dérobées d'automne. Leur efficacité comme engrais vert. Comptes rendus, t. CXXIX, p.139. — Sur la dissémination des ferments dans le sol. Ann.agron., t. XX V, p. 289. — Culture des pommes de terre et des betteraves au champ d'expériences de Grignon en 1898. Ann. agron., t. XXV, p. 336. — Leçon d'ouverture du Cours de physiologie végétale, professée au Muséum le 11 avril 1899. Ann. agron.,t. XX V, p.193. — Nouvelles études sur la fabrication du fumier de ferme (en commun avec M. Dupont). Ann.agron., t. XX VI, p.401. 1909. — Sur la culture ces lupins blancs ‘en commun avec M. Demoussy). Comptes rendus, t. CXXX, p. 20; Ann. agron., t. XXVI, p. 51. — Sur la culture des lupins bleus (en commun avec M. Demoussy). Comptes rendus, t. CXXX, p. 465; Ann. agron., t. XX VI, p. 169. — Cultures du blé et de l’avoine au champ d'expériences de Grignon en 1899. Ann. agron., t. XX VI, p. 20. — Binage et sarclage. vu D1. [Re] Ann. agron., t. XX VI, p. 2 — Cultures du champ d'expériences de Grignon Ann. agron.,t. XXVI, p. 371. — Culture des betteraves au champ d'expériences de Grignon en 1900. Ann. agron., t. XX VI, p. 593. — Sur la composition des gaz confinés dans le fumier de ferme (en commun avec M. Dupont). Ann. agron.,t. XX VI, p. 273. 1901. — Sur la germination dans l’eau distillée (en commun avec M. Demoussy). Comptes rendus, t. CXXXII, p. 523 ; Ann. agron., t. XX VII, p. 553. 1901. 1902. LISTE DES PUBLICATIONS. XXIII — Sur l'origine de l’amidon du grain de blé (en commun avec M. Dupont). Comptes rendus, t. CXXXIIT, p. TT4. __ Sur la culture du trèfle dans des terres privées de calcaire (en commun avec M. Demoussy). Comptes rendus, t. CXXAIII, p. 1174. —_ Culture des pommes de terre au champ d'expériences de Grignon en 1900. Ann. agron., t. XX VII, p.90. — Sur les fermentations des matières azotées qui arrivent au fumier (en commun avec M. Dupont. Ann. agron., t. XXVII, p. 401. —— Cultures du blé au champ d'expériences de Grignon en 1900 et 1901. Ann. agron., t. AX VIT, p. 534. — Culture de la luzerne sur des terres sans calcaire (en commun avec M. Demoussy). Comptes rendus, t. CXXXIV, p. 75. — Sur la culture des betteraves fourragères. Comptes rendus, t. CXXXIV, p. 635; Ann. agron., {. XX VIII, p. 351. — Culture des betteraves fourragères au champ d'expériences de Grignon en 4900 et 1901 (en commun avec M. Dupont). Comptes rendus, t. CRRAIV, p.953; Ann: agron, AA PIIT, °p°°337. — Démonstration expérimentale de la décomposition de l'acide carbonique par les feuilles insolées (en commun avec M. Demoussy). Comptes rendus, t. CXXXV, p. 214; Ann. agron., [. XAXVIII, p. 482. — Culture du lupin jaune (en commun avec M. Demoussy). Comptes rendus, !. CXXXV, p. 445; Ann. agron., t. XX VIII, p. 449. — Culture du blé au champ d'expériences de Grignon en 1902 (en commun avec M. Dupont). Comptes rendus, t. CXXXV, p. 654. — Études sur les légumineuses de grande culture. Culture du trèfle blanc (en commun avec M. Demoussy). Ann. agron., t. XXVIII, p. 491. — Origine de l’'amidon du grain de blé (en commun avec M. Dupont). Ann. agron:, t. XX VIII, p. 522. OUVRAGES PUBLIÉS PAR M. P.-P. DEHÉRAIN 1854. — Chimie et physique horticoles. 1862-1870. — Annuaire scientifique. 1867. — Cours élémentaire de chimie (en collaboration avec M. G. Tissandier). 1873. — Cours de Chimie agricole. 1875-1902. — Annales agronomiques, publiées sous les auspices du ministère de l'Agriculture. 1879. — Cultures du champ d'expériences de Grignon. 1885. — La nutrition de la plante. 1892. — Traité de Chimie agricole, 1" édition. 1895. — Les engrais et les ferments de la terre. 4897. — Les plantes de grande culture. 1902. — Traité de Chimie agricole, 2° édition. M. P.-P. Dehérain a en outre collaboré activement à la Revue des Deux-Mondes, à la Revue scientifique, à la Nature, à la Revue générale des Sciences, au Bulletin du Syndicat des Agriculteurs, à l'Agriculture moderne, ete. On lui doit enfin plusieurs discours académiques et un grand nombre de notices nécrologiques qui ont été insérées, soit dans les recueils précédents, soit aux Annales agronomiques. TABLE DES MATIÈRES CONTENUES DANS LE CINQUIÈME VOLUME DE LA QUATRIÈME SÉRIE MÉMOIRES Les Oiseaux du Cambodge, du Laos, de l'Annam et du Tonkin, par M. E. Oustalel (DEUXIÈNMEMDANUE) PP EN PE SR ET ARR) I Revision des Cirrhipèdes appartenant à la collection du Muséum d'Histoire naturelle. 10 pe rCulES D AIME RA EI GTUVe RER ee ee 95 Matériaux pour la minéralogie de Madagascar. — Les roches alcalines earacté- risant la province pétrographique d'Ampasindava (Deuxième mémoire), par MEN ASIA CT OR RE Ce cr ne ce ne don ant eo dans OC cer lquete 171 BULLETIN P.-P. Deliérain. — Notice nécrologique par M. L. Maquenne.................... Liste des ouvrages et mémoires publiés par P.-P. Dehérain...................... XII d NOUVELLES ARCHIVES DU MusÉUM, 42 série. — V. TABLE DES PLANCHES I. — Balanus Dybowskii. — Verruca lævigata. — Balanus violaceus. — Octomeris brunnea. — O. angulosa. — Balanus Campbell. IT. — Stephanolepas muricata. — Cryptolepas rachianectis. — Pyrgoma anglicum. — Acasta spongites. — Chamæsiphon scutelliformis. — Chelonobia Manati. — Balanus decorus. IT. — Coronula diadema. — C. balænaris. — C. reginæ. — Cryptolepas rachianectis. — Chelonobia testudinaria. — Platylepas bissexlobata. — Balanus psittacus. IV. — Chthamalus Challengeri. — Elminius Kingi. — Octomeris angulosa. — Balanus perforatus, var. angustus. — B. capensis. — B. trigonus. — B. lævis, var. nitidus. — Tetraclita purpurascens. — T. porosa, var. rubescens. — Chelonobia patula. — Balanus hirsutus. — B. violaceus. — B. cariosus. — B. Dybowskii. — Chelonobia Manati. — Balanus flosculus, var. sordidus. — B. improvisus, var. assimilis. — Elminius plicatus. — Balanoiïdes. V. — Pitta annamensis. VI. — Dryonastes Marsi. — D. lugens. NII. VIII. IX. XL Roches de Madagascar. XII. NTIC) DCIAYE RER Yve Le PROS Nonvelles Archives du Muséum. 4 Serie. Mémoires TV. PI 1. ABénard lith. A.Gruvel ad. nat. del. Imp. d'Art À Clot, Paris. 1-9 Balanus Dybowski, n.sp.;- 10 Verruca lœvigata, G. B. Sowerby; — 11-14 Balanus violaceus, ». sp. 15__Octomeris brunnea, Darwin;__16—17 _ Octomeris augulosa, G.B.Sowerby. 18-19 Balanus Campbell, Filhol. # Masson et CEditeurs. Un Ra 1 Nouvelles Archives du Muséum. Æ Série. Mémoires LV. PI 2. DRE CHA À.Gruvel ad. nat. del. Imp.d'Art À Clot, Paris. A.Bénard lith. 1-8 Stephanolepas muricata, P Fischer; 4= 10 _ Cryptolepas rachianectis, Dall ;_11 Pyrgoma anglicum, G.B. Sowerby; 12 15 Âcasta sponaites, Pol ;_ 13 __ Chamæsipho scutelliformis, Darwin; 14, 18«17__ Chelonobia manati.n. sp; 16 Balanus decorus, Darwin. Masson et C. le Edit. Paris. Memnorres TV PL T, Nouvelles Archives du Moseurn, 4° Serre. A.Gruvel&A.Bouyat.Photo. Imp'S Berthaud Paris 1à7_ Coronula diadema,L, 8_C.Balœnaris Gmelin, 9-C.reginæ Darw:;10-11_Cryptolepas rachianectis ,Dall, 12 _Chelonobia testudinaria L, 18. Platylepas bissexlobata, de Blainville, 14 Bal.psittacus Molina. Masson et C°° Editeurs en Moi DA CRIS ar Wéroorre TAeRL À .Gruvel &A.Bouyat Photo. Inp'f$ Berthaud Paris. 1-Chthamalus Challengeri, Hœk, 2-Elminius Kingi, JE Gray, 3- Octomerisangulosa,GB.Sowerby, 4 Bal perforatus, Brugvar angustus ,Gmelin,5_Bal.capensis Ellis ;, 6 Bal trigonus Darw..7 Bal.lœvis Brugvar:ritidus Darw,8 Tetraclita purpurascens Wood, 9 Tetr.porosa,Gmelin var rubescens Darw.10_Chelonobia patula Ranzani,11_Bal hirsutus Hœæk, 12. Bal violaceus.n.sp 13 Bal. cariosus,Pallas ,14 Bal. Dybowskiü n.sp.18-16_Chelonobia manati,n.sp;, 17 Bal. Flosculus, Darw.var.sordidus Darw. 18_Bal.improvisus Darw.var: assimilis Darw: 19 Elminius plicatus JE Gray,20 Bal.balanoides L,; Masson et C*° Editeurs dat W 2: Ps FL Hi el Nouvelles Archives du Museum. # Serie. Memoires I.V. PI.5. Juillerat, lith. ImpL Lafontaine, Paris. Pita annamensis (Dust) «Masson et CEedit: furis. En Nr 1e Nouvelles Archives du Museum. #*° Serie. Mémoires IV PL.6. Juillerat,hth. Imp.L Lafontaine, Paris AS Dryonastes Maesi,toust) Fig 2 _(bète) Dryonastes lugens Ousb) «Massen e£ C & edit, laits. EAP RIT émoires M érie. r Nouvelles Archives du Muséum. 4° S Photocollographie Berthaud, Paris Monpillard, phot. MASSON ET Cie, Éditeurs Roches de Madagascar Nouvelles Archives du Muséum. 4° Série. Mémoires, "1. V.PI.8 | LS À ae AE RL EUR Monpillard, phot. Photocollographie Berthaud, Paris Roches CE MACECEASCEUNR MASSON ET Cie, Éditeurs | TERME g Nouvelles Archives du Muséum. 4° Série. Mémoires, T. V. PI. 9 Monpillard, phot. Photocollographie Berthaud, Paris Roches de Madagascar MASSON ET Cie, Éditeurs Nouvelles Archives du Muséum. 4° Série. Mémoires, T. V. PI. 10 Monpillard, phot. Photocollographie Berthaud, Paris Roches de Madagascar MASSON ET Cie, Éditeurs haud, Paris collographie Bertl noto PE phot. Monpillard, ae ROCRES ANCIEN VAGIEACESC Éditeurs MASSON ET Cie, NEA émoires M érie. 2 Nouvelles Archives du Muséum. 4° S hie Berthaud, Paris P collogra Photo Monpillard, phot. Roches dE dagasear MASSON ET Cie, Éditeurs ouvelles Archives du Muséum. 4° Série. Mémoires MNESR MS Monpillard, phot. Photocollographie Berthaud, Paris Roches de Madagascar MASSON ET Cie, Éditeurs TN PIETA émoires M érie. 2 Nouvelles Archives du Muséum. 4° S 100 d d 80 Paris erthaud, ue B collograpl to Pho phot. fonpillard \ Roches demMedagascanr MASSON et Ci, Éditeurs, 120, boulevard Saint-Germain, Paris NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM D'HISTOIRE NATURELLE PUBLIÉES PAR MM. LES PROFESSEURS-ADMINISTRATEURS DE CET ÉTABLISSEMENT PRINCIPAUX ARTICLES CONTENUS DANS LA TROISIÈME SÉRIE 1889-1898 Tome I°r : Recherches sur le Cachalot, par MM. G. Poucuer et H. BEaureGarn. — Recherches sur Îles Insectes de Patagonie, par MM. En. LeBruN, L. FaiRMAIRE et P. Magizce. — Description d’une Tortue terrestre d'espèce nouvelle, par M. LÉON VaiLLanr. Tome II : Mémoire sur l’organisation et le développement de la Comatule, par M. Enxonp Pernier (Fin). — Sur la faune herpétologique de Bornéo et de Palawan, par M. F. Mocouarp. — Crustacés du genre Pelo- carcinus, par M. Mizxe-Eowarps. Tome III : Monographie du genre Chrysosplenium, par M. A. FRanCHET (Fin). — Monographie du genre Palophus, par M. Ca. Broncnrarr. — Insectes recueillis dans l'Indo-Chine, par M. PAvIE (2° article). Coléoptères et Lepidoptères, par MM. Auriviccius, LESNE, ALLARD, BRONGNIART et PouJabe. — Monographie du genre Eumesalodon, par M. CH. BRONGNIART. Tome IV : Recherches sur le Cachalot, par MM. G. Poucuer et H. BeaureGarp. — Recherches anatomiques sur le Pentaplatarthrus paussoides, par M. A. Rarrray. — Lichenes exotici, par M. l'abbé Hue. — Espèces nouvelles ou peu connues de la collection ornithologique du Muséum, par M. E. Ousrazer. — Contribution à l'étude de l'alimentation chez les Ophidiens, par M. LÉON VAILLANT. Tome V : Les anciennes ménageries royales et la ménagerie nationale fondée le 1% brumaire an II (4 novenibre 1793), par le Dr E.-T.Hamy. — Contribution à l'étude de la faune ichlyologique de Bornéo, par M. LéÉON Vaizcanr. — Etude sur les Strophantus de l’herbier du Muséum deParis, par M. A. FrancHET. — Notice sur le Drepanornis Bruijini, Oust., par M. E. Ousrazer. Tome VI : Catalogue des Oiseaux provenant du voyage de M. Bonvalot et le prince Henri d'Orléans à travers le Turkestan, le Thibet et la Chine occidentale, par M.E. Ousrazer (fin). — Description d’une nouvelle espèce de Mammifère du genre Crossarchus et considérations sur la répartition géographique des Crossarques rayés, par M. E. DE PousarGues. — Des Galagos et description d’une nouvelle espèce appartenant à ce groupe, par M. E. px PousarGuEes (2 planches). — Revision du genre Calalpa, par M. EnouarD Bureau. — Etude minéralogique de là Lherzolite des Pyrénées et de ses phénomènes de contact, par M. A. Lacroix. Tome VII : Monographie du genre Ceratosoma, par M. A. T. De RocHEBRUNE. — Les Mammifères et les Oiseaux des 1les Mariannes, par M. E. Ousrazer. — Note sur le Pharomacrus xanthogaster, par M. E. OusraLer. Tome VIII: Vespasien Robin, par le Dr E.-T. Hamy. — Les Mammifères et les Oiseaux des iles Mariannes, par E. Ousrazer (fin). — Forme nouvelle d'Oclopus, par le D' A.-T. pe RocHEeBruNE. — Monographie du genre Synodontis, par M. LÉON VaiLcanr (fin). — Catalogue des Brévipennes de la collection du Muséum, par M. E. Ousrazer. Tome IX : Étude biographique sur le botaniste Poiteau, par M. Ép. Bureau. — Recherches anatomiques sur les Balænides, par MM. H. BeaurgeanpD et R. Boucarr. — Le Gypse et les minéraux qui l’accompagnent, par M. A. Lacroix. Tome X : William Davisson, par M. E.-T. Hauy. — Les Carex de l'Asie Orientale, par M. A. FRANCHET (fin). — Le Rhinopithèque de la Vallée du haut Mékong, par MM. Miie-Eowanrps et DE POUSARGUES. — Jacarelinga et Allisator de la collection du Muséum, par M. Léon Varrzanr. — Lichenes Extra-Europæi, ab A.-M. Hus elaborati. — TABLE GÉNÉRALE DE LA 32 SÉRIE. QUATRIÈME SÉRIE 1899-1902 Le Tome I‘ contient les Mémoires suivants : Un précurseur de Guy de la Brosse : Jacques Gohory et le Lycium Philosophal de Saint-Marceau-lès-Paris (1571-1576), par E.-T. Hauy, de l'Institut. — Lichenes extra- Europæi, ab A.-M. Hue elaborati (suite). — Les oiseaux du Cambodge, du Laos et du Tonquin, par M. E. Ousracer. — Contribution à la faune herpétologique de la Basse Californie, par M. F. Mocquanro. Le Tome II contient les mémoires suivants : Le père de la Zoologie francaise : Pierre Gilles, d'Albi, par M. E.-T. Hauy. — La Tortue de Perrault (Testudo indica, Schneider). Étude historique par M. LÉON VAILLANT. — Lichenes extra-Europæi, A.-M. Hu elaborali (suite). — Contribution à l'étude de la faune ichtyologique de la Guyane Francaise et du Contesté franco-brésilien, par M. Léon VaizLanT. — Gontribulion à l'étude des Annélides Polychètes de la Mer Rouge, par M. C. GRAVIER. Le Tome III contient les Mémoires suivants : Jean Le Roy de La Boissière et Daniel Rabel, par M. E.-T. Hawvy. -— Lichenes extra-Europæi, par abA.-M. Hue elaborati (fin). —Annélides Polychetes de la mer Rouge, par M, C. GRAVIER. — Oiseaux de la Chine occidentale et méridionale, par M. E. Ousrazer. Le Tome IV contient les mémoires suivants: Matériaux pour la minéralogie de Madagascar (Roches alcalines caractérisant la province pétrographique d’Ampasindava) par M. A. Lacroix. — Révision des Cirrhi- pèdes appartenant à la collection du Muséum d'Histoire naturelle, par M. A. GRUVEL. — Ouvrages et mémoires de Henri FizHoz. Chaque volume se vend séparément. . . . . . . . . . . Æ4O fr. MASSON et C', Éditeurs, 120, boulevard Saint-Germaïn, Paris BULLETIN DU MUSÉUM D'HISTOIRE NATURELLE : année — 1903 HUIT NUMÉROS PAR AN ABONNEMENT : PARIS ET DÉPARTEMENTS : 15 FR. — UNION POSTALE : 16 F8. Jusqu'à présent les naturalistes du Muséum n'avaient d'autre organe officiel que les Archives, mais cette publication ue peut donner qu'une idée très incomplète du labeur exécuté au Muséum ; la plupart des autres travaux sont disséminés dans les recueils spéciaux. L'œuvre accomplie s'éparpille et la dissémination des travaux empêche de saisir leur ensemble. Pour les grouper, A. Milne-Edwards, avait eu l'idée de créer le Bulletin du Muséum d'Histoire natwrelle. Le mode de rédaction est très particulier ; le Directeur prie tous les naturalistes attachés au Muséum de se réunir une fois par mois dans un des amphithéatres et de communiquer à l'assemblée les résultats constatés dans leurs divers services. On ne demande pas de Mémoires, encore moins de Conférences ; on raconte rapidement ce qu'on a vu, on montre les objets, en projette les photographies ; de là le Bulletin. L'anatomie comparée des animaux basée sur l’embryologie, par Louis Rourx, professeur à la Faculté des sciences de l'Université de Toulouse, lauréat de l'Institut (grand prix des scieuces physiques). 2 vol. gr. in-8 de xxvi-1970, pages avec 1202 figures dans le lexte D60 50 nee ee see eee eee ee ee ee oies l'. Traité de zoologie, par M. Edmond Perrier, membre de l’Institut et de l’Académie de Médecine, Directeur du Muséum d'histoire naturelle. 2 vol. gr. in-8. PREMIÈRE PARTIE. — Zoclogie générale. Protozoaires et Phytozoaires — Arthropodes. 1 fort vol. gr. in-8, aAMeCOSOMeNAANSMENEx TE EE EEE TEE EEE TO AO DCE DOUBS ET d'ou DD NES GDS Loue 30 fr. DEuxiÈME PARTIE. — Premier fascicule. Vers, Mollusques, 1 vol. gr. in-8 avec 566 figures .......... 16 fr. Deurième fascicule. Amphioxus, Tuniciers. 1 vol. gr. in-8 avee 97 figures................. ARR ou Outre Troisième fascicule. Poissons. 4 vol. gr. in-8 avec 190 figures. ...... AR RE Ce CR AE 40 fr Quatrième fascicule. Vertébrés marcheurs (Sous presse). Les colonies animales et la formation des organismes, par M. Edmond Perrier, membre de l'Institut, professeur au Muséum d'histoire naturelle. Deuxième Edition, avec 2 planches et 158 figures dans le texte. MoN En iTEoooss tac oerontonomeo ts dpeodsovo vote boacooonsosvc POIDS CAO «AU ui 0 18 fr. Traité de botanique, par M. Van Tiecnex, membre de l'Institut, professeur au Muséum d'histoire naturelle. 2e édition entièrement refondue et corrigée. 2 vol. gr. in-3, avec 1213 gravures dans le (exte........ 30 fr. Traité de géologie, par M. A. de Lapparewr, membre de l’Institut, professeur à l’École libre des Hautes- Etudes. Ouvrage couronné par l'Institut. ke édition entièrement refondue. 3 vol. gr. in-8, avec 850 gravures dans le Leclerc EE PO ER GR PUIS SD 0 0 0 HARO OUR Bo) nr Cours de minéralogie, par M. A. de Larparenr, de l'Institut, 3° édition revue et corrigée. { vol. gr. in-8, avec C9 icuresidansileltexteteAuneplanchechromolthosrapMée EEE EEE EEE CEE EE RER TE CC EETEE 45 fr. Leçons de géographie physique, par M. A. pe Lapparenr, membre de l’Institut, professeur à l'Ecole libre des Hautes-Etudes. Deuxième édition, entièrement refondue et augmentée. 1 vol. in-8, avec 168 figures et UnEMplanche lente TS ET CPR RCE Ce EE ECC CCE ECO EEE danodonc AE HE DE 12ir. Les enchaînements du monde animal dans les temps géologiques, par M. Albert Gaupry, membre de l'Institut, professeur au Muséum d'histoire naturelle : Fossiles primaires. 1 vol. gr. in-8, avec 285 fig. dans le texte, dessinées par M. Formant........ 40 fr. Fossiles secondaires. 1 vol. gr. in-8, avec 304 fig. dans le texte, dessinées par M. Formant..... 10 fr. Mammifères tertiaires. 1 vol. gr. in-8, avec 312 fig. dans le texte, dessinées par M. Formanut... 40 fr. Essais de paléontologie philosophique, par M. Alb. Gaupry, membre de l'Institut de France et de la Société royale de Londres, professeur de Paléontologie au Muséum d'Histoire Naturelle. 4 vol. in-8, avec 20 ÉTayuresidansilertextie AE ERA CTEE CREER ER METRE LEONE RP EARENRER er ER Soin: Expéditions scientifiques du « Travailleur » et du « Talisman » pendant les années 1880, 1881, 1882 et 1883. Ouvrage publié sous les auspices du ministère de l’Instruction publique, sous la direction de M. À. Mizxe-Epwaros, continué par M. E. Perrier, membre de lInstilut, membre de la commission des dragages sous-marins, directeur du Muséum d'histoire naturelle de Paris. Poissons, par M. L. Vaiccanr, professeur-aministrateur au Muséum d'hisloire naturelle, membre de la commission des dragages sous-marins. 1 fort vol. in-4, avec 28 planches. ...... DO HR CS he, FRS 50 tr. Brachiopodes, par M. P. Fiscaer, membre de la commission des dragages sous-marins et D.-P, OEurerr, membre de la Société géologique de France. 1 vol. in-4, ävec 8 planches...................... 20. Échinodermes, par M. Edm. PErR1ER, professeur-administrateur au Muséum d'histoire naturelle, membre de l'Institut évoliinez avec planches ere PCR RER EE CCR PER PRE EPP PP EE HOo0 Mollusques testacés, par Arnould Locarp. Tome I. 4 vol. in-# avec 24 planches............... 50 fr. Tome II. 1 vol. in-4 avec 18 planches.............. 50 fr Crustacés décapodes.— PREMIÈRE PARTIE : Brachyures el anomoures, par A. Mizxe-Enwaros el E.-L. Bouvier, professeurs au Muséum d'histoire naturelle. 4 vol. in-#, avec 32 planches............ ASE ADS D 0 50 fr. Cirrhipèdes, par A. GRuvEL ; Némertiens, par M. Jouai, Opistobranches, par A. Vayssière; Holo- thuries, par R Perier. 4 vol. in-4 avec 22 planches........................ DOS RES Bt OU: Cours élémentaire de Zoologie, par Rémy PERRIER, chargé du cours de Zoologie pour le certificat d'études P. C. N. à la Faculté des Sciences de l’Univesité de Paris. Deuxième édition entièrement revue. 1 vol. in-8 de 714 pages avc 699 figures dans le texte. Relié toile..... ............... BOARD A AE Ale à 10 fr. Corbeil. — Imprimerie Éo. Créré. C 6226 Lin ï Lara FA AAA 14 / AL (VU 00807 a u Œ < [ee a 3 Z DE Ê —— D =———= EE Et ==— A D —= < Z O 2] L = = o 3 9088 en he tnt M rares