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Depuis, aucun lépidoptériste sérieux n'était venu parcourir ces contrées, auxquelles Duponchel avait fait une si brillante réputation par le remarquable mémoire qu'il publia dans le tome 3 de la 1° série de nos Annales. C'est après avoir pris connais-- sance de ce travail que nous eùmes l'idée, M. Guillemot et moi, de consacrer à une nouvelle exploration de la Lozère, les six semaines de loisir que nous avions à notre disposition cette année. Nous allämes donc nous installer tous deux à Florac dans les premiers jours de juin. Si nous choisimes Florac, comme notre prédécesseur, pour point central de nos excursions, c'est qu'en eflet cette ville nous parut, par sa position, réunir les meilleures | MAR271981 ) \ \ “ 682 ANNALES conditions. Sans s'écarter beaucoup, on a à sa disposition d'excellentes localités, soit qu'on veuille chasser dans les vallées, soit qu'on préfére diriger ses recherches sur les montagnes. La vallée française dont la température et la végétation sont celles du Languedoc, n'est qu'à quelques lieues de la ville; et de Florac, il est également aisé de se rendre sur la Lozère, l'Aigoual ou l'Aubrac, dont les som- mets, ainsi que ceux de la Margeride et des Cévennes, nont pas encore été parcourus le filet à la main, et où, sans nul doute, il y aurait encore bien des découvertes à faire pour le lépidoptériste. Nous étions partis avec les meilleures intentions du monde, et il entrait bien dans nos projets de visiter ces chaînes de montagnes que Duponchel avait à peine ef- fleurées, ou n'avait même vues que de loin, mais hélas ! nous avions compté sans la suette, maladie terrible qui arriva presque en même temps que nous dans la Lozère, et qui, sans descendre dans les vallées, se mit à sévir sur les sommets. Il n'eût pas été prudent à nous qui n'étions point encore acclimatés, d'affronter l'épidémie dans les lieux où elle avait fait apparition et où tout secours nous eût manqué : nous dûmes, à notre grand regret, nous contenter, comme Duponchel, d'explorer la vallée fran- çaise, Florac et les montagnes moins élevées qui l'entou- rent. Le retard extraordinaire arrivé cette année-ci dans les éclosions nous causa aussi une grande déception et fut cause que les quinze premiers jours de notre séjour à Florac furent à peu près perdus pour la chasse, tandis que c'est au moment où les récoltes commencaient à devenir très fructueuses qu'il nous fallut quitter le théâtre de nos exploits, rappelés chez nous par nos affaires, M. Guil- Jemot et moi. Néanmoins, et malgré les fâcheux contrelemps dont je DE LA SOCIÈTÉ ENTOMOLOGIQUE. 683 viens de parler, nous eûmes la satisfaction de retrouver, à bien peu de choses près, toutes les espèces que Dupon- chel signale dans son catalogue de la Lozère. Nous fâmes en outre assez heureux pour en découvrir quelques autres quiavaient échappé aux recherches de notre prédécesseur. Ge sont ces dernières espèces seulement que je me pro- pose d’énumérer dans le catalogue qui va suivre. Pour les ‘autres, je renverrai au catalogue de Duponchel (Annales, Soc. ent., 1"° série, tome 3°, page 291). Je renverrai aussi ceux de nos collègues qui voudraient avoir quelques dé- tails géologiques concernant la Lozère, à l'excellent aperçu sur la nature du sol et de la végétation de ce département, dont Duponchel a fait précéder son cata- logue. Je n'aurais rien à ajouter aux observations qui ont déjà été faites et dont j'ai reconnu la parfaite exactitude. CATALOGUE Des Lépidoptères chservés dans le département de la Lozère, aux environs de Florac, du 4 juin au 10 juillet 1851, par MM. Bellier de la Chavignerie et Guillemot, et non signalés par Duponchel. Thais Var. Cassandra. — Nous n'avons pu prendre nous-mêmes cette hais, qui paraît à la fin d'avril et au commencement de mai, mais nous avons la certitude qu'elle habite la Lozère, car nous en vimes un exemplaire chez M. Paparel, percepteur à Saint-Etienne, de la vallée française, Notre collègue nous a affirmé que la Cassandra n'était pas très rare dans la localité qu’il habite. Leucophasia sinapis. — Cette espèce ne devrait pas trouver place sur ce catalogue, car elle est de tous les pays, je ne la mentionne ici que pour avoir occasion de rectifier une erreur commise par Duponchel, qui a pro- bablement pris la sénapis pour la lathyri. Nous ne vimes pas en effet une seule lathyri pendart tout le mois de juin 684 ANNALES que Duponchel assigne à cette Piéride comme époque d'apparition, tandis qu'il ne parle pas de la sinapis qui se montre dans un assez grand nombre de localités. Je dois ajouter, du reste, que la sinapis de la Lozère diflère de celle des environs de Paris; c’est un type semblable à celui qu'on prend dans les landes de Bordeaux, et qui pourrait bien être une troisième espèce. Colias Var. Helice, — Vole un peu partout. Thecla quercus. — N'est pas aussi commun qu'aux en- virons de Paris. Thecla Var. Cerri. — Gette jolie variété, bien caracté- risée dans la Lozère, y remplace le type Lynceus. Lycæna alsus. — Tous ceux que nous primes étaient en débris et pouvaient se confondre avec des femelles de sebrus. Lycæna sebrus. — Le sebrus, que je suis surpris de ne pas trouver sur le catalogue de Duponchel, était égale- ment passé. Il voltige de préférence dans les endroits secs, Assez rare. Limenitis Camilla.—- La magnifique variété noire de la Camilla, chez laquelle le blanc a disparu entièrement, se trouve dans la Lozère. Le président du tribunal de Florac en prit une dans son jardin, pendant notre séjour en cette ville, et s'empressa de la porter à M. Bayle père, l'ancien compagnon de chasses de Duponchel, aujourd'hui direc- teur de la poste à Florac. M. Bayle, dont nous avions reçu le jour même de notre arrivée un accueil si cordial et si hospitalier, nous la communiqua. Cettt curieuse aberra- tion fait maintenant partie du cabinet de M. Guillemot, Libythea celtis. — M. Guillemot en manqua un indi- vidu et Je poursuivit quelque temps aux environs de la DE LA SOCIETÉ ENTOMOLOGIQUE. 685 source qui alimente les fontaines de Florac. C'est le seul que nous ayons vu. La présence de ce joli Diurne que Duponchel n'avait pas rencontré dans le cours de ses excursions, nous surprit d'autant plus que le Micocoulier (Celtis australis) dont on pense que sa ehenille se nourrit exclusivement, manque complètement autour de Florac, ainsi que nous l’a assuré M. Bayle qui s’est occupé beau- coup de botanique et qui connait parfaitement la flore d'un pays exploré par lui depuis de longues années. Arge Var. Leucomelas. — Nous prîmes cette aberration à la source, au petit bois de Beaume-Brune, sur la mon- tagne de l'Empezou; mais il est probable qu’on peut la rencontrer dans les autres localités où volent la Galatea et la Procida. Satyrus Var. Adrasta. — On trouve principalement cette variété sur les sommets. Syrichtus alveus. — C'est sans doute cette espèce que Duponchel désigne dans son catalogne sous le nom de fritillum Syrichtus carthami. — Vallée française et environs de Florac. Sesia cynipiformis. — Se tient à l'extrémité des gra- minées. Sesia ichneumoniformis. — Mêmes mœurs que la pré- cédente. Deilephila nicæa. — Nous en primes plusieurs le soir dans le jardin de la prison, butinant sur les fleurs des chevrefeuilles et des verveines. Ce beau Sphinx ne paraît pas être très rare aux environs de Florac. La chenille, d'après les renseignements qui nous ont été fournis par 686 ANNALES M. Bayle, vivrait sur les causses (1), où croît abondam- ment l'Euphorbia esula dont elle fait sa nourriture. Deilephila lineata. — Vole également le soir dans les jardins. La chenille paraît en même temps que l’insecte parfait. Nous en trouvâmes quelques-unes sur le Rumex acetosella et sur les Linatres. —— KFlorac et vallée fran- çaise. Sphinx pinastri. — Commun dans les vastes bois de pins des environs de Barre. Zygœna hippocrepidis. — Pris des chenilles et des co- cons à Beaume-Brune. Procris pruni. — Les chenilles vivent en familie sur les buissons d’épines. L’insecte parfait éclot au commen- cement de juillet. Beaume-Brune, Empezou, environs de Montvaillant, etc. Nudaria murina. — Commune dans l'intérieur des maisons, notamment à l'hôtel du Grand-Lopgis. Chelonia civica. — Trouvé une chenille retardataire sur les bords du Mimente. Arctia sordida. — Sur les causses situées entre Florac et Saint-Etienne. Bombyx pytiocampa. — Bois de pins des environs de Barre. Bombyx lanestris. — Petit bois de Beaume-Brune, Empezou, environs de Sainte-Croix, etc. Lasiocampa pini. — Nous avons abattu plusieurs che- (4) Ce mot qui dérive évidemment de calx, chaux, sert à désigner dans le pays les plaines calcaires. Ce calcaire est de transition, et ne renferme d’autres débris de corps organisés que des Bélemnites et des Ammonites (Duponchel). DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 687 nilles en explorant avec la mailloche les forêts de pins situées autour de Barre. … Lasiocampa pruni. — Florac. — betulifolia, — Je pris l'insecte parfait le 7 juin, surle Quercus ilex, dans la vallée française, entre Barre et Sainte-Croix, puis le 11 du même mois sur le Quercus robur, dans le ravin de Montvaillant, près Florac. Il semblerait donc que la chenille vivrait indistinctement sur les différentes espèces de chênes. Psyche nitidella ou crassionella, Bruand. — Trouvé l'insecte parfait dans les crevasses des rochers, non loin du bois de Miral. Platypteryx hamula. — Petit bois de chênes qui do- mine le château de Montvaillant. Cette localité est une des meilleures des environs de Florac, et n’est située qu à quelques minutes de la ville. MNotodonta zic-zac. Acronycta auricoma. et alni. — Bords du Tarnon, dans les endroits plantés d’aunes. Pryophila perla. Spintherops dilucida. — Se cache dans les broussailles, d'où on la fait partir en marchant. La chenille vit sur le sainfoin. Elle se tient cachée pendant le jour au pied de la plante, et pour la chasser avec succès, le fauchoir est indispensable. Elle ressemble à la première vue à une chenille d'Ophiusa; elle est très allongée, blanchätre, avecsquatre petits points noirs rangés en ligne sur chaque anneau du dos. Des points semblables se remarquent des deux côtés du corps, au-dessus des pattes, et sur la tête, 688 ANNALES Cette description, faite de souvenir, est nécessairement fort incomplète. Amphipyra cinnamomea. — Eclose chez M. Guillemot, | et provenant de chrysalides rapportées de la Lozère. Spælotis nyctimera. — Environs de Florac. Se réfugie pendant le jour dans les murs en pierres sèches qui en- tourent la plupart des propriétés. Agrotis cinerea. — Environs de Barre. Vole à l’ardeur du soleil. Luperina leucophæa. —, ‘vinfesta. =— ‘ basilinea. 2 pinastr. — Var. Musicalis. — Vallée française. Hadena dentina. — prolea. — Eclose chez M. Guillemot. — œthiops. — Eclose chez moi. Miselia jaspidea. — Nous avons pris la chenille en battant sur le parapluie les buissons de prunellier, au commencement de juin. Miselia oxyacanthæ. — On se procuie la chenille de la même manière. Dianthæcia conspersa. — comt«a. LE carpophaga. + Magnolii. — Cette Noctuelle nous a paru n'être pas très rare aux environs de Florac. Elle voltige le soir autour du Stlene viscosa. Nous aurions probable- .* DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 689 ment découvert sa chenille sur cette Dianthée, si nous étions restés plus longtemps dans la Lozère. La Source « tune excellente localité pour chasser la Magnolir. Polia chi. — La chenille se trouve pendant tout le mois de juin sur un assez grand nombre de plantes, prin- cipalement sur les Rumex et les Scrophulaires. Polia platinea. — Pris un seul individu volant dans le jour sur les fleurs du Silene inflata. C'était une femelle. La chenille ne vivrait-elle pas sur cette plante? Polia Var. meridionalis. — Variété de flavicincta. Eclose chez moi. Polyphænis prospicua. — Vole le soir autour des lières, des buissons de ronces, des fleurs de châtaignier, Commune sur les bords du Mimente, près de Montvail- lant. Eriopus Latreillii. — Prise en chassant au crépuscule. . Vallée française, près de Sainte-Croix. Leucania vitellina. — Environs de Florac. Caradrina trilinea. — Kadeni. — Assez commune à Florac. Vole le soir en compagnie de la cubicularis. On la trouve aussi pendant le jour dars les murs en pierres sèches. Orthosia cœcimacula. — Eclose chez moi. La chenille vit sur les épervières et les genèts. Orthosia gothica. — Chenille. Florac. — gracilis. — Idem. Trachea piniperda. — En chassant à la mailloche dans les bois de pins, nous faisions tomber un très grand nom- bre de chenilles. 2° Serie, TOME 1x. | 45 #« NÉ. « Tr 690 ANNALES Dasycampa rubiginea. — Chenille. Bords du Tarn. Cloantha hyperici. — Florac, Empezou. Cleophana antirrhini. — Butine le soir avec la linariæ sur les fleurs de la V'ipérine. Florac. Cleophana platyptera. — Mêmes mœurs que la précé- dente. Florac et vallée française. Assez commune. Cucullia umbratica. — thapsiphaga. — Vallée française. — Var. caninæ., — Je suis surpris que cette es- pèce ail échappé à Duponchel, car la chenille est fort commune sur la Scrophularia canina, où elle vit par groupes souvent nombreux. La chenille de la caninæ commence à paraître vers le 20 juin, et croît très rapide- nent. Elle offre plusieurs variétés de couleurs, mais le dessin est constamment le même. Abrostola urtice. Anarta myrtilli ! Heliothis peltigera. — Commune sur la montagne de l'Empezou, à Coudoulède, à Beaume-Brune, etc. Elle vole pendant le jour avec rapidité. La chenille vit sur le Senecio viscosus. Catocala electa. — Pris Ja chenille dans la valle fran- çaise, sur les Salix vimunalis ou incana. Catocala optata — Eclose chez M. Guillemot. — pellex. — La pellex figure sur le catalogue de la Lozère de Duponchel. Nous n'avons pu la prendre à l'état d'insecte parfait, parce qu'elle n’éclot qu’à la fin de juillet, mais nous en avons découvert la chenille. Cette chenille, dont je n’ai trouvé nulle part la description ni la figure, vit sur le Salix incana, qui croît abondamment 5 DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 691 au bord des rivières. Elle se cache avec soin, comme cer-- taines chenilles de plantes basses, sous les pierres et débris, dans les environs de l’arbuste qui la nourrit. Les branches entièrement dépouillées de feuilles à leur extré- mité indiquent infailliblement sa présence dans le voisi- nage. Elle ne doit pas être bien rare à Coudoulède, sur les bords du Tarn, mais comme elle est très difficile à chassér en cet endroit, et que l’époque était d’ailleurs avancée, nous ne püwnes guère en recueillir qu’une dixaine. Ophiusa lunaris. Anthophila ostrina. — Sommet de la montagne de l'Empezou. Il faut battre les grandes herbes pour la faire lever. Agrophila sulphurea. Hemithea vernaria. — Nous en avons pris quelques- unes au crépuscule, voltigeant autour des fleurs de Cle- matite. Pumia ralægaria. Crocallis extimaria. — Kclose chez moi. La chenille, que je n’ai vue décrite ni figurée nulle part, ressemble beaucoup à celle de l'elinguaria, avec laquelle je l'avais confondue. Elle vit sur le Prunus spinosa. Environs de Florac. Macaria signaria. — Bois de pins, près de Barre. Aspilates sacraria. F'idonia piniaria. — Commune aux environs de Barre, en battant les pins. F'idonia tæniolaria. — Eclose chez moi de chrvysalides rapportées de la Lozère. | CU 692 ANNALES Eupisteria concordaria. — 1] faut battre les genêts pour se la procurer. Vallée française. Speranza conspicuaria. — Mêmes mœurs et mêmes localités que la précédente. Bourmia lichenearta. Gnophos pullaria. — Florac et vallée française. — Var.variegatia. — Vallée française. Eubolia bipunctaria. — Cette Géomètre offre une jolie variété qui se trouve principalement sur l'Empezou. Elle diffère du type par sa couleur enfumée qui [a fait paraître presque brune. Eubolia salicaria. — On la trouve appliquée contre les rochers. Rare. Larentia tersaria. — Klorac. — collaria. — Klorac. — Var. flavicinctaria. — Assez commune dans les rochers. Larentia vittalbaria. — Jardins où on cultive des clé- matites. Eupithecia Var. coronata. — Rues de Florac, sur les murs des maisons. E upithecia minorarit — 5e trouve appliquée contre les rochers. Eupithecia grapharia. — Même habitat, mais beaucoup plus rare. Cidaria ribesiaria. — Vole le soir dans les jardins, au- tour des groseillers. Cidaria fulvaria. — Lieux humides. — aplaria. — Cette Géomètre est la mème que DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 693 celle décrite et figurée à tort comme nouvelle dans nos Annales, sous le nom de pontissalaria, par notre collègue M. Bruand. Cidaria simularia. — Bois de pins. Melanthia ocellaria. — galiaria. — $e tient ordinairement appliquée pendant le jour contre des rochers. Commune. Cabera strigillaria. — Dans les endroits couverts de genèts. Cabera commutaria. — Se prend dans les mêmes lieux que la permutaria dont elle n’est, je pense, qu'une variété. Acidalia ornataria. — submutaria. — Commencement de juin, Florac. Assez rare. Acidalia immutaria. — Plus commune. — microsaria. — Je l'ai trouvée dans les appar- tements de M. Bayle, qui possède chez lui un herbier, Cela vient confirmer ce que M. Boisduval dit de la che- nille de cette espèce : Larva herbariorum pestis ; plantas siccas corrodit et diruit (Index methodicus, note 3, page 222). Acidalia circuitaria. — Se tient dans les grandes herbes sèches. Bords du Tarn, Coudoulëde. Acidalia ochrearia. — Montagne de l'Empezou. — _ straminaria. — I] faut battre les herbes et les broussailles pour les faire partir. Je ne l’ai trouvée que dans les bois de châtaigniers d’Arrigès, où elle est assez commune, Acidalia albularia. 694 ANNALES Acidalia sylvestraria. — litigiosaria. — Nous l'avons prise communé- ment aux environs de Florac, à la fin de juin, à peu près ; HD : ne k ï partout, mais principalement à Arrigès, au bois de chênes de l’Empezou et à la Source. Elle a les mêmes mœurs que la rufaria, en compagnie de laquelle on la rencontre assez souvent. Acidalia perfluaria. — Bords du Mimente et du Tar- non. Rare. Acidalia degeneraria. 241 CAttaria, — ‘rushcana. Chilo rippertellus. — Sommet de l'Empezou. Juin. Assez rare. Je n’ai porté sur mon catalogue, ainsi que je l'ai dit plus haut, que les Lépidoptères pris par nous dans la Lozère et non signalés par Duponchel. J'aurais pu éten- dre la liste encore davantage, mais j'ai pensé qu'il était inutile d'y faire figurer ces espèces qu'on trouve dans tous les pays du monde, et qui, pour cette raison, n'offrent aucun intérêt. J’ajouterai que j'ai chez moi, en ce mo- ment, bon nombre de chrysalides produites par diverses chenilles recueillies dans nos chasses. Ges chenilles, que je n'ai pu reconnaître, ne donneront sans doute leurs pa- pillons qu’à la saison prochaine. Je ne dirai rien des insectes des autres ordres qu'on trouve dans la Lozère, car je ne les ai chassés, quoique nombreux, que d’une manière très secondaire, et seule- ment dans le but de pouvoir, à mon retour, faire quelques cadeaux à des amis. J'ai retrouvé une bonne partie des DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE 695 Coléoptères cités par Duponchel. Quelques-unes de ces espèces sont méridionales, quelques antres alpines ; beau- coup appartiennent à la faune parisienne. Je n'ai plus qu'un mot à ajouter, et ce sera pour réha- biliter la chasse à la maïlloche qui ne mérite pas le dédain que lui témoigne Duponchel. Cette chasse nous a produit dans la Lozère, tout aussi bien qu'ailleurs, des espèces que nous n'aurions pu nous procurer autrement. C'est surtout pour obtenir des chenilles qu'on doit y recourir, et si on veut qu'elle soit productive dans les montagnes, il faut avoir grand soin de choisir ses jours et ses heures, la chasse à la mailloche étant peut-être celle de toutes les chasses qui exige le plus de discernement. dif 204 NAN LURE KR boltioe. OBSERVATIONS SUR LES LÉPIDOPTÈRES DES PYRÉNÉES-ORIENTALES. (Le Vernet.) Par M. BELLIER DE LA CHAVIGNERIE, —— —— (Séance du 9 Septembre 1857.) = Vernet-les-Bains compte environ 806 habitants, et est distant de Perpignan de 40 kilomètres. Situé dans la partie la plus méridionale des Pyrénées-Orientales, le village est bâti au pied même du mont Canigou, cette sentinelle avan- cée de la grande chaîne pyrénéenne, dont la cime a près de 3,000 mètres d’élévation au-dessus du niveau de la mer. Si Le Vernet jouit à juste titre, dans toute la France mé- ridionale, d’une excellente réputation que lui ont value l'ef- ficacité de ses eaux thermales sulfureuses et la douceur de son climat pendant l'hiver, ses productions en insectes de tous ordres doivent également lui attirer l'attention et l’es- time des entomologistes. Aussi a-t-il été souvent visité par des coléoptéristes, qui en ont toujours rapporté d’abondantes récoltes ; mais cette partie de la France avait été, jusqu'à 124 BELLIER DE LA CHAVIGNERIE. présent, fort délaissée des Lépidoptéristes, et, parmi ces derniers, n’avait guère reçu la visite que de quelques ama- teurs de nos départements du Midi, de l’infatigable Donzel, dont la vie a été si prodigieusement active et malheureuse- ment si courte, et de notre collègue M. de Graslin qui, en 1847, explora pendant plus de trois mois les Pyrénées- Orientales et y fit deux importantes découvertes, celles de la Chelonia hemigena et de l'Hadena sociabilis. Il est à regretter que, en publiant dans nos Annales ces Lépidoptères nou- veaux, M. de Graslin n'ait pas fait connaître le résultat de ses trois mois de chasses et n’ait pas indiqué les localités qu'il avait parcourues, les principales espèces qu'il y avait prises. Nous aurions eu ainsi, sur la Faune lépidoptérolo- gique des Pyrénées-Orientales, des détails qui nous ont manqué jusqu'à ce jour et qui, fournis par un aussi excel- lent observateur que M. de Graslin, auraient été trés utiles pour diriger uliérieurement les recherches des Lépidopté- ristes tentés d’aller visiter ce beau pays. Frappé de cette lacune, j'ai pensé qu’il ne serait pas sans intérêt de dresser le catalogue des Lépidoptères que six à sept semaines de chasses sérieuses et non interrompues aux environs du Vernet, pendant les mois de juin et juillet, m'ont permis de recueillir, de noter mes observations, de signaler les époques et les localités, et j'ose espérer que la Société voudra bien accueillir ce travail avec la même bien- veillance qu’elle m'a déjà témoignée pour d’autres mé- moires d’une nature analogue. Ce catalogue prouvera que la Faune du Vernet est très méridionale. L'exploration du Canigou, de Montlouis, de la Cerdagne française, m'aurait procuré des espèces très différentes, ainsi que je m'en suis assuré par quelques excursions faites dans ces hautes mon- Lépidoptères des Pyrénées-Orientales. 125 tagnes, mais retenu au Vernet par le désir d’y prendre les eaux et par l'éducation de nombreuses chenilles à la recher- che desquelles je me suis pius particulièrement adonné cette année, j'ai dû renoncer aux courses lointaines et me con- tenter de l'exploration d’une localité beaucoup plus res- treinte, mais qui ne laisse pas néanmoins que d'offrir un champ suffisamment vaste pour satisfaire le chasseur même le plus exigeant. J'ai dit que la Faune du Vernet était très méridionale, ce qui n'empêche pas d'y rencontrer aussi la plupart des espèces des environs de Paris et du centre de la France, moins celles toutefois qui habitent les grandes forêts dont le pays est dépourvu. Si donc on ne voit pas figurer sur ma liste des Lépidoptères, tels que Colias Edusa, Lycæna Corydon, Adonis, et bien d’autres, il ne faut pas en conclure que ces espèces n'existent pas au Vernet, mais seulement qu'il m'a paru inutile d’en parler , parce qu’elles sont sans intérêt, et qu'elles appartiennent à la Faune générale de la France. LÉPIDOPTÈRES Becueillis dans les Pyrénées-Orientales EN SUIN ET SUILLET 4857, Papilio var. Feisthamelii, Dup. — Il remplace Podalirius et ne diffère point du Feisthamelii de Barcelonne, qui avait servi de type à Duponchel. Cet auteur, en publiant le Feis- 126 BELLIER DE LA CHANIGNERIE, thamelii, en avait fait une espèce distincte de Podalirius, mais plus tard, lorsqu'il fit paraître son catalogue métho- dique, il réunit les deux espèces en une seule. Cette opinion, que M. le docteur Boisduval avait déjà émise en 1836, dans le Speciès général, fat combatiue, on se le rappelle (voir Annales Soc. eni., 1848), par le général Levaillant, ce qui douna lieu, en 1849 et en 1850, à d'excellentes observations de la part de MM. Boyer de Fonscolombe et Lucas, qui ne partageaient pas l'avis de M. Levaillant. Il n’est pas douteux pour moi, aujourd'hui, que Podalirius et Feisthamelii doi- vent être réunis, car j'ai élevé au Vernet Feisthamelii, et les premiers états de celui-ci sont identiques à ceux de Podalirius. Le Papilio Machaon ne m’a oifert aucune modification. Thais var. Medesicasie, Hub. — J'en pris un seul exem- plaire le 3 juillet, sur une montagne aride, à quelques mi- nutes du Vernet, du côté de Sahorre. Quatre ou cinq jours plus tard j’eus l’idée d’y aller chercher la chenille, et je l'y trouvai en abondance. Cette localité, irès méridionale, est la seule où j'ai rencontré l’Aristolochia pisiolochia qui nourrit exclusivement la chenille de Medesicasie. Parnassius Apollo, Lin. — Il est commun dans les mon- tagnes et descend presque jusqu’au Vernet. On le voit voler depuis le commencement de juin jusqu’en août. J'ai ren- contré des femelles très remarquables par leur teinte obs- cure, et j'en ai recueilli une chez laquelle le rouge des taches est remplacé par un jaune orangé vif. J'ai pris plu- sieurs fois la chenilie sur des Sedum d’espèces très diffé- rentes. Cette chenille, bien connue du reste, est vorace et croit rapidement. Lépidoptères des Pyrénées-Orientules. 127 Parnassius Mnemosyne, Lin. — Je l'ai vue voler en assez bon nombre vers la mi-juin, en me rendant à Pla-Guillem, sur une montagne couverte de Rhododendrums alors en pleine floraison. La Mnemosyne des Pyrénées Orientales est plus grande et plus caractérisée que celle des Alpes. La femelle, comme celle d’Apollo, a quelquefois une teinte très rembrunie. J'ai remarqué que la poche cornée dont le dé- veloppement est si grand chez Mnemosyne %, manquait assez souvent. Cet organe, dont l'usage n’a pu être bien dé- terminé jusqu'à ce jour, disparaîtrait-il après l’accouple- ment ou après la ponte ? Pieris Callidice, Esp. — Plateaux élevés du mont Ca- nigou. j Pieris Daplidice, Lin. — Commune dans la vallée du Vernet. Anthocharis Tagis, Esp. ( Bellezina, Boisd.) — M, Guénée, qui a passé quelque temps au Vernet pendant que j'y étais, prit encore, à la fin de juin, un individu ® dans le ravin qui est au bas de la montagne du bois de la ville. Anthocharis Euphero, Lin. — Il vole pendant tout l’été et est assez commun. La chenille dure également fort long- temps : elle vit par petits groupes sur la Biscutella dydima. Je l'ai élevée en grand nombre, et j'ai pu observer un fait rare chez les chenilles de Diurnes, et produit sans doute par l’état de captivité; c’est qu’elle est très carnassière et dévore avec avidité les chenilles de sa propre espèce. Celles qui se fixaient pour subir leur métamorphose et même les chrysalides récemment formées, devenaient fré- 128 BELLIER DE LA CHAVIGNERI&. quemment la proie des autres captives, bien qu'une nourri- ture fraiche et abondante ne leur manquât jamais. Leucophasia var. Diniensis, Boisd. — Entièrement sem- blable à la Diniensis des Basses-Alpes, mais moins fréquente que le type sinapis. Chez Diniensis la tache apicale est tou- jours nettement arrêtée en forme de lunule et coupée par les nervures qui s’y détachent en blanc. Lorsque les pre- miers états de nos Leucophasia méridionales seront mieux connus, je ne serais pas surpris qu’on fût conduit à ériger en espèce la variété Diniensis. Ce type a également sa variété Erysimi. Rhodocera Cleopaira, Lin. — Assez commune en juillet, dans plusieurs localités, mais difficile à prendre. On voit aussi voler Rhamni, qui est beaucoup plus rare. Thecla acaciæ, Fab. — N'est pas très répandu. Il faut le chercher dans les endroits où il y a des buissons de pru- nelliers autour desquels on le voit voltiger. Thecla æsculi, Hub. — Fort commun. Thecla var. Cerri, Hub. — Le type est magnifique et vive- ment coloré; il remplace Lynceus. Thecla spini, Fab. — Commun. Thecla Evippus, Ilig. — Commun dans le ravin de Saint- Martin. Les femelles volent moins que les mâles et se tiennent souvent posées sur les frènes, abondanis en cet endroit, qui nourrissent la chenille. Polyommaius virgaureæ, Lin.—Commun.On prend quel- quefois des mâles qui ont au sommet des ailes supérieures Lépidoptères des Pyrénées-Orientales. 129 trois petits points noirs comme l’Ottomanus. La femelle ne m'a pas paru varier. Polyommatus chryseis, Fab. — Prairies de Montlouis, en juillet. Polyommatus Gordius, Lin. — En juin et juiliet, sur toutes les montagnes arides. — Assez commun. Lycæna Hylas, Fab. — Assez rare. Lycæna Eumedon, Esp. — Localités alpines. Lycœna Escheri, Hub. — Le type est moins beau que celui de la Lozère. Lycœæna Icarius, Esp. — Rare peut-être parce que l’épo= que était passée. II doit paraître dans les premiers jours de juin. Lycœna Dorylas, Hub. — N'est pas fréquent. Lycœna Arion, Lin. — Le type est magnifique et de très grande taille. J’ai pris trois femelles chez lesquelles les points ocellés du dessous sont beaucoup plus gros que d'ha- bitade et oblongs au lieu d’être arrondis. M. Herrich- Schaëffer a figuré cette jolie aberration. Nemeobius Lucina, Lin.— Localités un peu élevées. Limenitis Camilla, Fab. Argynnis Aglaja, Lin. — J'en ai élevé plusieurs. La che- nille n'est pas très rare à Saint-Martin-du-Canigou, sous les vivla. Argynnis Adippe, Fab. — Cette Argynne est moins ré- pandue que la précédente. Je l'ai élevée également. La 3e Série, TOME Vi 9 130 BELLIER DE LA CHAVIGNERIE. chenille a les mêmes mœurs que celle d’Aglaja, habite les mêmes localités et se cache également sous les plantes basses. Melitœa Merope, Deprun. — Dans mon deuxième mé- moire sur les Lépidoptères des Basses-Alpes, publié tome 1v, série 3, de nos Annales, je disais, en parlant de Merope, qu’elle me paraissait n’être qu’une variété d’Artemis, et j'en donnais la raison. Les nouvelles observations que j'ai pu faire cette année-cisur la Merope sont venues confirmer mon opinion. Le 23 juin, en faisant une ascension au Pla-Guil- lem, je trouvai snr un plateau très élevé, encore couvert de neige, une nombreuse famille de chenilles de Mélitées vivant sur une petite plante qui croissait dans les endroits où la neige venait de fondre et que je n’ai vue qu’en cette place (1). Je rapportai au Vernet une cinquantaine de ces chenilles que je réussis à élever presque toutes et qui, au bout de douze à quinze jours, me donnèrent des Merope. J'ai préparé plusieurs de ces chenilles et je les ai montrées à la Société dans la séance du 26 août dernier; elles ne dif- fèrent de celles d’Artemis, comme on a pu s’en convaincre, que par une taille plus petite et sont pour le reste entière- ment semblables. Quant à l’insecte parfait, les individus que j'ai obtenus sont plus colorés tant en dessus qu'en dessous, que ceux du Valais et des Basses-Alpes ; mais il est facile de se rendre compte de cette différence de coloration, puisque l'éclosion à eu lieu au Vernet, où la température est très méridionale. (1) Gette plante a été reconnue par M. le docteur Boisduval, à qui j'en ai remis quelques pieds desséchés, pour être la Primula vis- cosa. Lépidoptères des Pyrénées-Orientales. 131 Melitæa Phœbe, Fab.— Commune en juin et juillet. Elle présente parfois de jolies variations. Melitæa Didyma, Fab. — Très commune partout. J’en ai élevé beaucoup, ce qui m'a procuré d'intéressantes aberra- tions, notamment des exemplaires correspondant exacte- ment à la Melitæa fascelis d'Esper. Melitœa Diciynna, Esp. — Rare. Melitœæa Deione, Hub. — Le type est très beau. Quelques femelles atteignent la taille de Phœbe. Deione précède Athalia et est plus rare que cette dernière; elle se montre de préférence dans les localités les plus chaudes. J'en ai élevé plusieurs. La chenille est différente de celle d’AÀ- thalia, mais se rapproche plutôt de la chenille de Didyma. Je l’ai trouvée constamment sur une linaire qui est, je crois, la Monspeliensis. Melitæa var. Pyronia, Hub. — Pris un bel exemplaire le 11 juillet, dans le ravin de Saint-Martin. Vanessa Antiopa, Lin. — La chenille est fort abondante sur les saules et peupliers, au bord des torrents. Arge Lachesis, Hub. — C'est le plus commun de tous les Diurnes aux environs du Vernet. On le voit voler partout en abondance pendant les mois de juin et juillet. J'ai élevé la chenille; elle a beaucoup de ressemblance avec celle de Galathea ; la chrysalide également. Celle-ci, comme la chry- salide de Galathea, est ornée, sur le devant de la tête, de deux proéminences noires, arrondies, qui servent sans doute à protéger les stigmates , et qui, vues à la loupe, sont pro- fondément concaves et simulent assez bien des oreilles. Le Lachesis des Pyrénées-Orientales offre deux types distincts : 132 BELLIER DE LA CHAVIGNERIE. l'un est d'un blanc pur, et l’autre d’un blanc jaunâtre; et ces deux types sont bien différents de celui de Montpellier. Un fait digne de remarque, c’est que Galaihea manque complétement. Lachesis remplace à lui seul tous les autres Arge. Erebia Cassiope, Fab.— Assez rare. Les points ocellés sont très gros. Erebia Stygne, Ochs. — Très commun ; le mâle varie peu ; mais il n’en est pas de même de la femelle. Erebia Evias, God. — Assez commun en juin. On com- mence déjà à le voir voler immédiatement au dessus de Castell. Erebia Dromus, Fab. — Le type est fort différent de ceux des Basses-Alpes, de l'Auvergne, de la Savoie, etc. Il est fortement ocellé, marqué de grandes taches fauves chaude- ment colorées. Les femelles surtout sont remarquables. Saiyrus Actœa, Esp.— Commun à Saint-Martin du Cani- gou, en juillet. C’est, je crois, le type podarce. Satyrus var. Alcyone, Hub. — Très commun. Remplace Hermione, dont il me paraît bien distinct, car Hermione affectionne les bois , tandis que Alcyone habite les rochers. Alcyone est en outre constamment plus petit qu'Hermione, Lin. Satyrus Briseis, Lin.— Commun vers la fin de juillet. Satyrus Eudora, Fab. Satyrus Janira, Ochs.—Le Janira m'a offert un type assez remarquable. Le mâle de ce type est petit, de la taille d’'Eu- Lépidoptères des Pyrénées-Orientales. 133 dora; les ailes supérieures sont ornées d’une large tache fauve qui partant du point ocellé s'étend quelquefois jus- qu’au milieu du disque, comme chez le satyre Nurag. La var. Hispulla, Esp. est, au contraire, de très grande taille et vivement colorée. Satyrus Pasiphae, Esp. — Beaucoup moins commun qu'aux environs de Montpellier. Je ne l’ai vu que sur la route du Vernet à Cornélia, où il voltige autour des buis- sons de ronces. : Satyrus var. Adrasta, Ochs. — Montlouis. Satyrus var. Meone, Hub. — Bois du Vernet et autres en- droits humides et ombragés. Satyrus Iphis, Hub.— Prairies élevées de Montlouis, de la Cabanasse. N'est pas, à beaucoup près, aussi abondant que dans les Basses-Alpes, aux environs de Barcelonnette et de Larche. Satyrus Dorus, Esp. Syricthus alveus, Hub. Syricthus carthami, Ochs. — Assez rare. Syricthus serratulæ, Ramb.— Mont Canigou, en juillet. Syricthus Sao, Hub. Thyris fenestrina, Fab. — Sur les fleurs, vers la mi- juillet. Sesia philanthiformis, Lasp. — Elle se pose sur les fleurs de la Lavandula stæchas; assez rare. Sesia chrysidiformis, Esp. — Deux exemplaires seule- ment. 134 BELLIER DE LA CHAVIGNERIE. Ptcrogon ænotheræ, Fab. — J'ai trouvé la chenille sur l'Epilobium angustifolium, au bord du torrent du Vernet. Elle est parvenue à toute sa grosseur dans la seconde quin- zaine de juillet. Deilephila euphorbiæ, Lin. — La chenille est très diffé- rente de celles qu’on rencontre aux environs de Paris, et vit de préférence sur l'Euphorbia characias. Quant à Fin- secte parfait, il ne diffère du type ordinaire que par une taille beaucoup plus grande qui atteint quelquefois celle du Niccœæa. Zygœna Surpedon, Hub. — Commune vers le milieu du mois de juillet. Le type est très beau, grand, bien coloré, et l'anneau rouge est fort large. Cependant, j'ai trouvé trois individus complétement privés de cet anneau. J'ai pris aussi, au nombre de plusieurs exemplaires, une variété bien inté- ressante chez laquelle la bordure des ailes inférieures à envahi toute l'aile, comme cela se voit parfois chez lavan- dulæ, Fab., et medicaginis, Hub., de sorte qu’on n’aperçoit plus que quelques atomes de rouge. Cette variété de Sarpe- don est, au type ordinaire, ce que la zygène stæchadis, Boisd., de Barcelone, est à la Rhadamanthus, d’où je serais très porté à croire que la stœchadis de M. Boisduval n’est qu'une modification locale de Rhadamanthus. Les Sar- pedon que j'ai recueillies sont semblables à celles d'Es- pagne. Zygæna Charon, Boisd.— Cette zygène n’est pas rare en juillet, aux environs du Vernet. Elle est la seule de son groupe. Du moins, je n'ai jamais rencontré filipendulæ, Transalpina, trifolii, loniceræ, ni hippocrepidis, Alpina, Minos, etc. La Charon semble avoir pris la place de toutes Lépidoptères des Pyrénées-Orientales. 135 ces espèces. On trouve de temps en temps des individus à six taches comme chez filipendulæ , mais le caractère prin- cipal qui distingue Charon des espèces voisines, c’est-à-dire l'exiguité de la troisième tache placée le plus près de la côte, ne fait jamais défaut. Cette tache est même quelque- fois si petite qu’on a de la peine à l’apercevoir. La chenille, qui n’était pas encore connue, ressemble beaucoup à celle de la Zygœna filipendulæ. Elle a, comme cette dernière, six rangées de points noirs, dont deux dorsales et quatre latérales; cependant, les points de la sous-dorsale sont plus petits et plus arrondis. Elle vit sur les lotus. La coque est allongée comme celle de filipendulæ, mais plus jaune, plus rugueuse et presque autant sillonnée que le cocon d'Hippo- crepidis. Zygæna var. Falcaiæ, Hub. — (Ephialtes à taches ba- silaires et anneau rouges). Rare; je ne l'ai prise que deux fois. Zygœna hilaris, Ochs. — Très commune vers le 20 juillet dans un grand nombre de localités. Le type est magnifique et présente quelques variations. Il n’est pas rare de rencon- trer des femelles de la taille d'onobrychis. La chenille dé- couverte par feu Donzel en 1849, et décrite par lui dans une notice qu'il publia deux années plus tard, vit en effet sur les ononis. Je l'ai trouvée souvent en juin. Elle diffère beaucoup de la chenilie de fausta. Il est inutile que j'en donne la description, puisque Donzel l’a déjà fait. Procris var. Micans, Frey. — (Modification de statices ou peut-être bien espèce distincte). Procris Geryon, Hub. 136 BELLIER DE LA CHAVIGNERIE. Procris globulariæ, Esp. Procris infausta, Lin. — La chenille dévore les buissons d’épines. Moins répandue cependant qu’à Montpellier. Heterogynis penella, Hub. — Cette Heterogynis, dans la- quelle M. de Graslin s'était trop hâté de voir une espèce nouvelle quand il la publia dans nos Annales sous un nom différent de celui qu'elle portait depuis si longtemps, est extrémement commune partout où il y a des genêts. La chenille vit en juin, sur le Spartium scoparium, les Genista purgans, sagittalis, etc. Le papillon dure lontemps : on le voit voler pendant les mois de juin et de juillet. La chenille, le cocon, l’insecte parfait se rencontrent en même temps et ne diffèrent en rien de ceux des Basses-Alpes, de la Bourgogne, etc. Emydia cribrum, Lin. — J'en ai élevé plusieurs, el j'ai obtenu des individus qui forment bien le passage de l'Emydia candida, Ochs. avec l'Emydia Rippertii, Boisd., d'où l’on pourrait conclure que le Rippertii qui habite les sommets élevés n’est, comme candida lui-même, qu’une modification climatérique du type cribrum. Lithosia griseola, Hub. — La chenille est commune au Vernet, sur les murs, le soir, surtout si on la chasse par un temps humide. Lithosia complana, Lin. — Commune. Lithosia complanula, Boisd. Lithosia caniola, Hub. — La chenille, sur les rochers. — Assez rare. Lithosia unita, Hub. — Je ne décrirai pas la jolie che- Lépidoptères des Pyrénées-Orientales. 137 nille de cette Lithosie, bien qu’elle soit peu connue en France, parce que Hubner en a donné une bonne figure que l’on peut consulter. Je dirai seulement qu'elle est com- mune en juin, aux environs de Saint Martin, sur les rochers contre lesquels elle se tient appliquée pendant le jour. Partout ailleurs elle m'a paru rare. Le papillon éclôt en juillet. Lithosia Luteola, Hub. — Beaucoup plus rare que dans les Basses-Alpes. Je n’ai pu en découvrir la chenille. Lithosia vitellina Tr. — On la voit voltiger en juillet, dans les herbes sèches, un peu partout, mais communé- ment nulle part. Setina irrorea, Hub. — La chenille n’est pas très rare dans les endroits arides; elle se nourrit de lichens. L’'insecte parfait est commun en juillet. Le type est beau, bien co- loré. Naclia punciata, Fab. — Assez rare. Nudaria mundana, Lin. — Bien moins commune que dans les montagnes de l'Auvergne. Nudaria murina, Esp. — Beaucoup plus fréquente que la précédente. Elle entre, le soir, dans les maisons. Nemeophila plantaginis, Lin. — Assez rare. Chelonia fasciata, Esp. — La chenille, en juin, sous les pierres ; le papillon, en juillet, contre les rochers. — Assez rare. Chelonia casta, Fab. — La chenille, à la fin de juillet, dans les localités très arides; sous les pierres. — Rare. 138 BELLIER DE LA CHAVIGNERIE. Chelonia hemigena, Grasl. — Cette espèce intéressante fut découverte en 1847, dans les Pyrénées-Orientales , aux environs du Vernet, par M. de Graslin, qui la publia dans les Annales. Pendant tout le mois de juillet, je cherchai la chenille avec ardeur, sans pouvoir la trouver, aux environs du Vernet, mais enfin je fus assez heureux pour la rencon- trer du côté de Montlouis. Cette chenille m'a paru rare. Elle est, en outre, fort difficile à chasser, car, vivant poly- phage sur quelques plantes basses, et se cachant avec soin sous les pierres ou les détritus, rien ne trahit sa présence. De plus, elle ne se prend guère qu'isolément. En captivité, elle s'accommode très bien du plantain lancéolé. Orgya aurolimbata, de Villiers. — Ce charmant Bomby- cide fut découvert en 1833, dans le département de l’Ariége, par feu de Villiers. Dix-sept années plus tard, M. de Graslin en fit connaître la chenille qu'il avait prise, en 1847, aux environs de Montlouis, où, dit-il, elle lui a paru rare. Je n'ai pas trouvé cette chenille à Montlouis, et je ne suis pas surpris qu’elle y soit rare, car elle m'a semblé affectionner une zone beaucoup moins élevée et beaucoup plus méridio- nale. En effet, c'est à Saint-Martin, tout près du Vernet, que je l'ai rencontrée. Là, elle est commune et vit indis- tinctement sur les différentes espèces de genêts, bien que cependant elle préfère le purgans, J'ai pu vérifier moi- même les excellents et minutieux détails que M. de Graslin donne sur l’accouplement de cette espèce : je n’ai rien à y ajouter, si ce n'est qu’il m'a également été impossible de faire féconder des femelles quand je les avais retirées de leurs cocons, qu'elles ne quittent jamais après l’éclosion. Le mâle d’aurolimbata vole le matin, à l’ardeur du soleil, avec Lépidoptères des Pyrénées-Orientales. 139 une rapidité telle, qu’il est bien difficile de le saisir, si on n’emploie pas le secours des femelles, que la finesse de son odorat lui fait découvrir de très loin, el avec lesquelles il est facile de l'attirer. J'eus un curieux exemple de l’action produite sur Îles mâles par les émanations des femelles, un jour que j'avais déposé sur un rocher une petite boite de carton qui m'avait servi à transporter des femelles pour les faire féconder. Cette boite était demeurée ouverte, ef, quoique vide, quelques mâles ne tardèrent pas à venir vol- tiger à l’entour. Ils entrèrent dans la boite, s’y posèrent et se laissèrent piquer sur place sans difficulté, eux ordinaire- ment si vifs. Les œufs d’aurolimbata déposés par les femelles dans les cocons qui servent de tombeau à la mère, trouvent dans ces cocons un abri contre les rigueurs de l'hiver; ces œufs n’éclosent qu'au printemps suivant. Bombyx castrensis, Lin. — J'en ai encore trouvé des che- nilles à une très grande élévation ; elles vivaient sur des cistes. Les papillons qu'elles m'ont donnés ne m'ont offert rien de particulier. Typhonia lugubris, Ochs. — Localités très élevées; Pla- Guillem; rare. Psyche febretta, Fonscol. — On voit les larves de la fe- bretta promener leurs énormes fourreaux pendant le mois de juillet, sur les rochers et le long des sentiers les plus arides. Le papillon n’éclôt qu’à la fin d'août. — Assez rare. Psyche bicolorella, Boisd., ind. meth. — il n’exislait en- core qu'un seul exemplaire & de cette Psyche, en fort mau- vais état, dans la collection de M. le docteur Boisduval. Aussi, la description et la figure que M. Bruand en a don- 140 BELLIER DE LA CHAVIGNERIE. nées dans sa monographie des Psychides, d’après cet exem- plaire défectueux, ne sont-elles pas irréprochables, de l’aveu même de M. Bruand. La figure surtout laisse, en effet, beaucoup à désirer. Chez les individus bien frais, la frange des quatre ailes est d’un brun très obscur qui tranche net- tement avec la couleur des ailes; la base des ailes, tant en dessus qu’en dessous, est fortement roussâtre, et cette teinte rousse s'étend quelquefois jusqu'au milieu de l'aile; le corps est généralement plus long et dépasse de beaucoup les ailes inférieures ; les faisceaux de poils noirs de la partie anale, chez les individus en parfait état, sont beaucoup plus longs, plus fournis ; les antennes sont moins allongées, plus épaisses, et ressemblent à celles d'Angustella, Herr-Schæff. Enfin, les palpes sont très développés et terminés presque carrément. Cette Psyche intéressante m'a paru assez com- mune à la hauteur de 15 à 1,800 mètres. Je l'ai prise en juillet, sur la route du Pla-Guillem, puis au Pla-Cadi. Le mâle vole de huit à dix heures du matin, quand il fait du soleil, et ne s’écarte guère des touffes du Genista purgans, que je suppose devoir nourrir la chenille. Il eût été inté- ressant de connaître le fourreau, mais toutes mes recherches pour le découvrir ont été infructueuses. Je ne dois pas ou- blier de noter ici un fait assez curieux. J'ai été puissamment aidé dans la chasse de la Psyche bicolorella par un Diptère du genre Dasypogon, le Dasypogon ruficornis (1). Ce Diptère était abondant au Pla-Cadi; j'en voyais voler fréquemment autour de moi, et je fus extrêmement surpris quand je m'aperçus que presque toujours chacun de ces insectes (1) Cet insecte a été déterminé par mon excellent collègue et ami, M. Bigot. Lépidoptères des Pyrénées-Orientales. 141 tenait dans ses mandibules une Psyche bicolorella qu'il avait été prendre je ne sais où et qu'il allait poser sur quelque pierre isolée pour en faire sa pâture. Je tirai parti, comme on le pense bien, de cette importante découverte. Mes intel- ligents pourvoyeurs m'apportaient des Psyche prises très proprement, encore vivantes, et qui n'auraient pas tardé à s'envoler si je leur en avais laissé le temps. Psyche tabanella, Bruand. — Bien avant la publication de la monographie des Psychides de M. Bruand, je possédais dans ma collection cette Psyche. Je l'avais reçue de M. de Graslin, étiquetée : tabanella, nom de collection, je crois, que M. Bruand a conservé. Le fourreau de tabanella est commun dans les montagnes des environs du Vernet: on le rencontre sur un grand nombre de végétaux, et particu- lièrement sur les Genista. Lorsque la larve fixe son fourreau pour se transformer , elle le recouvre entièrement de soie. Il m'a été impossible de la surprendre pendant qu’elle se livrait à ce travail qui s'opère très rapidement, et ordinaire- ment la nuit. L’éclosion de tabanella réussit fort mal. Une soixantaine de fourreaux ne m'ont donné que cinq ou six papillons. J'ai recueilli quelques autres Psyche qu'il ne m'a pas en- core été possible de déterminer. Je citerai, notamment, deux fourreaux qui ont quelque ressemblance avec celui de tabanella, mais qui sont plus forts et un peu plus allongés ; ils ne m'ont rien produit jusqu’à ce jour. Je suppose qu'ils doivent appartenir à la Psyche atra, de Freyer. (Graslinella, Boisd.) Bryophila perla, Wien., Verz. — Le type des Pyrénées- Orientales est celui que M. Guénée désigne dans le species, 142 PELLIER DE LA CHAVIGNERIE. sous le nom de var. A. Ce type est constant : il est d’un tiers plus grand que la perla ordinaire; le dessin est bien mieux écrit; les ailes inférieures sont noirâtres, etc. Cette variété pourrait bien constituer une espèce. Bryophila ravula, Hub. — On trouve l’insecte parfait, en juillet, sur les murs des maisons. Calocasia chamæsyces, Guén. — La chenille vit par fa- milles nombreuses, en juillet, sur l’'Euphorbia characias. La route qui conduit à Sahorre est une excellente localité pour cette espèce. Miana, var. Fasciuncula, Haw.— (Apamea rubeuncula, Donz.). Je l'ai vue voler en grand nombre, au-dessus des prairies, le soir, dans la localité même indiquée par Donzel, c'est-à-dire à La Cabanasse. Caradrina selini, Boisd. — Cette Noctuelle, découverte dans le Valais par Anderegg, et toujours demeurée fort rare, est nouvelle pour la faune française. Je l'ai prise en juin. Agrotis agricola, Boisd. — Assez commune pendant le mois de juillet, dans les localités élevées. Elie vole le jour. J'ai découvert la chenille, qui n’a pas encore été publiée, sous les pierres et quelquefois sous les bouses de vache desséchées. Elle a quelque ressemblance avec la chenille de Polyodon. Agrotis corticea, Wien. Verz. Agrotis cinerea, Wien. Verz. Agrotis renigera, Hub. (Polia dumosa, Donzel.) — Cette rare espèce, fort peu connue en France, et que Donzel avait crue nouvelle, appartient par ses mœurs au groupe des Agrotis plutôt qu’à celui des Polia. Elle est très vive, vole le Lépidoptères des Pyrénées-Orientales. 143 jour, et aime beaucoup à s'appliquer contre les rochers. J'en pris trois beaux exemplaires dans ces conditions, le 14 juillet, près du village de Fonpadrose. Tœniocampa rubricosa, Roës. — La chenille n'est pas rare en juillet, sous un grand nombre de plantes basses. Dasycampa rubiginea, Wien. Verz. — J'ai pris plusieurs fois la chenille au Vernet. Ilarus ochroleuca, Wien., Verz. — Assez rare. — Elle bu- tine dans le jour comme les Heliothis. Polia chi, Lin. — La chenille, assez commune en juillet, dans la vallée du Vernet. Polia platinea, Tr. — Je l’ai élevée. La chenille non en- core publiée a quelque rapport avec les chenilles d'Agrotis. Elle se cache le jour, sous les plantes basses. Polia, var. Xanthomista, Hub. ( Nigrocincta). — Obtenue de chenilles vivant sur les genêts. Polia, var. Meridionalis, Boisd. (flavocincta.) — Obtenue également de chenille. — Elle est assez commune. Valeria jaspidea, Vill. — J'ai pris la chenille, encore jeune, en juin, sur le Prunus spinosa. — Je n’ai pu l’élever. Hadena Solieri, Boisd. — J'ai obtenu d’éclosion cette Noctuelle dont la chenille n’a point été publiée jusqu'ici. La chenille se rapproche un peu de celle de Genistæ : elle est d’un brun roux uniforme, sans dessin bien apparent. La vasculaire est un peu plus obscure ainsi que les côtés. Chaque anneau porte quatre points bruns cerclés de jaune et disposés en forme de trapèze, mais peu visibles; une 144 BELLIER DE LA CHAVIGNERIE. plaque cornée sur le premier anneau; tête grosse, d'un vert jaunâtre et chagrinée de brun. — Trouvée sous les genêts en juillet. Calocampa exoleta, Lin. — La belle chenille de cette Noctuelle est moins rare dans les Pyrénées-Orientales qu'aux environs de Paris. Cucullia caninæ, Ramb. — La chenille vit en famille sur la Scrophularia canina, en juillet, mais elle est beaucoup moins abondante que dans le département de la Lozère, où je la pris si communément en 1851. Cucullia asteris, Wien., Verz. — La localité pour la che- nille est St-Martin du Canigou, en juillet. Cucullia santolinæ, Ramb. — La chenille vit par petits groupes sur une Artemisia qui croît en abondance dans les Pyrénées-Orientales, et dont j'ignore le nom. Elle paraît pendant tout le mois de juin et une partie de juillet. Elle m'a paru assez délicate à élever. Souvent elle est ichneu- monée. Omia cymbalariæ, Hub. — Cette petite Noctuelle a les mœurs de la myrtilli. On la voit voltiger rapidement, pen- dant le jour, dans les prairies naturelles des montagnes. Leptosia polÿgramma, Boisd. — Rare. — Les individus des Pyrénées sont plus pâles que ceux des Basses-Alpes. Plusia moneta, Fab, — La chenille de cette brillante Noc- tuelle est assez commune en juillet sur les aconits, dans les lieux élevés, notamment au Canigou et à La Cabanase. Si on ne veut pas se donner la peine d’élever les chenilles, on Lépidoptères des Pyrénées-Orientales. 155 peut chasser les cocons On les trouve fixés sous les feuilles dela plante. Le papillon éclot au bout d’une dixaine de jours. Ophiusa Algira, Lin. — Assez commune. Phorodesma smaragdariu, Esp. — Rare. Hemithea coronillaria, Hub. — Commune; elle remplace Cythisaria. Les individus que j'ai recueillis sont un peu plus pâles que ceux figurés par Hubner. Scodiona perspersaria, Dup. — Quand je vis éclore dans mes boîtes le premier exemplaire, je crus d’abord à une espèce nouvelle; mais, plus tard, ayant obtenu un plus grand nombre d'individus, je pensai que ces Géomètres étaient une jolie modification locale de la Perspersaria de Duponchel qui, d’après M. Boisduval, n’a aucun rapport avec la Perspersata de Treitschke. Chez les Perspersaria, Dup., provenant du Vernet, les quatre lignes transverses, au lieu d’être seulement ndiquées par des taches, sont très nettement écrites; la teinte grise générale est plus gaie, et les atomes jaunâtres sont beaucoup plus nombreux, surtout chez la femelle. La chenille vit sur plusieurs espèces de genêts (1). Aspilates sanguinaria, Ramb.— Elle tient lieu de là Pur- puraria, mais elle est moins répandue. Le type est un peu plus petit qu’en Espagne.—Espècc nouvelle pour la France. Aspilates gilvaria, Wien-Verz. — J'ai trouvé assez com- (1) Depuis la rédaction de ce mémoire, a paru le volume x du Species général, dans lequel M. Guénée rapporte la Géomètre dont il est ici question à la Fidonia miniosaria de Duponchel. Je n’hé- site pas à me ranger à l'avis d'un Entomologiste aussi compétent; mais je pense que la Perspersaria, de Duponchel, et la Miniosaria, du même auteur, doivent être réunies. 3e Série, TOME VI. 10 146 BELLIER DE LA CHAVIGNERIE. munément la chenille en juillet sur la Biscutella dydima, dont elle mange de préférence la fleur et la graine. Dupon- chel assigne pour nourriture à cette chenille l’Achillea mille- folium, sans doute d’après Hubner, qui l’a représentée sur cette plante. Fidonia tæniolaria, Hub. — La chenille de cette Géomètre n’est pas très rare, pendant tout le mois de juillet, sur les genêts, principalement sur le Spartium scoparium. Elle s'élève aisément. Nyssia Alpinaria? Bork. — J’ai trouvé, également en juillet, sur le Genista purgans, au nombre d’une douzaine seulement, des chenilles dont je n’ai pas encore obtenu les papillons, mais qui m'ont paru se rapporter à la chenille de l’Alpinaria figurée par Hubner sur une tige de Millefeuille. Boarmia lividaria, Hub. — Un seul exemplaire 4, près de Castell. Tephrosia ambiquaria, Dup. — On la trouve sur les ro- chers. — Rare. Elophos obfuscaria, Hub. — Beaucoup moins commune que dans les Basses-Alpes. Gnophos pullaria? Hub. — J'ai obtenu d’éclosion une belle Gnophos ® , que je crois devoir rapporter à la Pullaria, quoiqu'elle soit beaucoup plus obscure Peut-être est-ce une espèce nouvelle ? Gnophos variegata, Dup. — Commune en juillet au Ver- net. Eubolia mœænmaria, Wien-Verz. — J'en ai pris communé- ment la chenille, en juillet, sur le genêt à balais. Anaïtis prœæformaria, Hub. — Elle n'est pas très rare dans les prairies un peu élevées, fin juillet. Lépidoptères des Pyrénées-Orientales. 147 Larentia bilinearia, Lin. — On trouve au Vernet un type qui se rapproche, par la couleur, de la Bistrigaria de Corse, mais il est plus rare que le type ordinaire qu’on y prend également. Larentia molluginaria, Hub. — Assez commune dans les forêts de pins, en juin, mais difficile à prendre. Chesias spartiaria, Fab. — La chenille n’est pas rare sur le Spartium scoparium. Cidaria Genearia, Feisthamel. — Un seul exemplaire %, identique du reste à ceux que j'avais pris dans les Basses- Alpes en 1856. Cidaria silacecria, Wien.-Verz. — Rare. Elle se tient dans les rochers. Cidaria tophacearia, Wien.-Verz. Melanippe turbaria, Tr. — Juin; bois de pins. Assez com- mune. Melanthia procellaria, Wien.-Verz. Zerene pantaria, Lin. — Je ne l'ai vue que dans une seule localité, où elle était abondante. C'était au ravin Saint- Martin, au-dessus de Castell, dans le voisinage des frênes qui nourissent sa chenille. Acidalia contiquaria, Hub. — Rare. — Je l'ai obtenue d'éclosion. Acidalia camparia, Herr.-Schæf. — M. Ledérer, à qui j'ai soumis cette Géomètre, pense que c’est bien la Cam- paria. Elle entre souvent, le soir, dans les chambres. Tous les exemplaires que j'ai pris sont d’une teinte plus jau- nâtre que l'individu faisant partie de la collection de 148 BELLIER.— Lépid. des Pyr.-Or. M. Léderer et provenant de Smyrne, et dont M. Herrich- Schæffer a donné la figure pl. 76. Cette espèce est nou- velle pourla faune Française. Acidalia moniliaria, Hub. — N'est pas très répandue. On ne la rencontre qu’isolément. Acidalia rufaria, Hub.— Très commune partout. Acidalia interjectaria, Boisd. — Commune partout, en juillet. Acidalia Perochrearia, Fisch.— Prairies élevées de Mont- Jouis vers la fin de juillet. — Nouvelle pour la faune Française. Acidalia mutataria, Tr. — Très commune en juin et juillet. ‘ Odezxia chærophyllaria, Lin. — On prend dans la montagne un type bien différent de tous ceux que je connais. Les ailes sont saupoudrées de nombreux atomes jaunâtres qui donnent à cette variété un aspect singulier. Chalybe pyraustella, Dup. — J'ai pris un individu et manqué un second aux environs de Saint-Martin-du-Cani- gou. Je n’ai vu cette espèce nulle autre part. Duponchel dit que cette jolie Tinéïde a été trouvée autour de Montpellier, et que lui-même l’a prise en Italie. Il ajoute que Pallas qui, le premier, a fait connaître cette espèce, l'avait rencontrée près du Volga. Je terminerai ce mémoire en donnant des listes de quel- ques Coléoptères et Orthoptères recueillis dans mes excur- sions. MM. Fairmaire, Reiche et L. Brisout de Barneville, dont l’obligeance est si connue de tous, ont bien voulu se charger de nommer ces insectes. ANNALES DE LA ù SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE DE FRANCE OBSERVATIONS SUR QUELQUES LÉPIDOPTÈRES D’'ISLANDE. Par M. BELLIER DE LA CHAVIGNERIE, (Séance du 10 Décembre 1856.) Les Lépidoptères qui habitent l'Islande, sont encore si peu connus et si peu répandus dans nos collections, que j'ai pensé qu'il ne serait pas sans intérêt d'appeler un instant l'attention de la Société sur les productions lépidoptérolo- giques de cette contrée désolée. Située sous le 65e degré de latitude, près du pôle arctique, l'Islande doit avoir une faune bien restreinte ; mais quelque pauvre qu’on se représente cette région hyperboréenne, on était toutefois en droit de supposer que l'Islande, à l'instar des autres îles, devait posséder un certain nombre d’espèces spéciales. Afin de s’assurer s’il en était ainsi, deux entomo- logistes allemands, remplis d’ardeur pour la science, chas- seurs habiles et expérimentés, n’ont pas craint d’aller s’éta- blir pendant toute une saison dans les parties de l'ile où ils 6 PELLIER DE LA CHAVIGNERIE. espéraient faire la meilleure récolte. Cependant, malgré les investigations les plus actives, malgré l’éducation faite en grand de toutes les chenilles qu'ils ont pu se procurer, les efforts persévérants de nos deux confrères ont été cou- ronnés de si minces succès, qu’à l'avenir bien peu d’ento- mologistes seront sans doute tentés de renouveler la même épreuve, et de s'imposer les fatigues et les dures privations auxquelles il faut se soumettre dans des régions que la na- ture a si peu favorisées. J'ai l'honneur de faire passer sous les yeux de la Société une boîte contenant 63 Lépidoptères d'Islande et 7 de leurs chenilles habilement préparées. Ces insectes, dont a bien voulu se dessaisir en ma faveur M. Staudinger, l’un des en- tomologistes dont j'ai parlé, représentent à bien peu de chose près, comme on le verra, toutes les espèces de Lépi- doptères qui ont pu être recueillies en Islande pendant une saison entière. Au premier coup d'œil jeté sur ces Lépidop- tères, on est d’abord frappé d’une chose, c’est que la plu- part ne sont que des modifications de types répandus dans la plus grande partie de l'Europe. On y cherche vainement un diurne, ne füût-ce qu'une Coliade ou une Argynne com- mune. M. Staudinger m’a écrit que ni lui, ni son compagnon n’avaient vu voler un seul diurne. A défaut de diurnes, je vais done passer en revue les 17 espèces de nocturnes représentées par les 63 RE EU es que je soumets à la Société. Hadena Gelata, Lefeb. — Sous le nom d’Hadena Gelata, M. Staudinger m'a envoyé 9 noctuelles offrant autant de variations que d'individus, et obtenues toutes de chenilles identiques. La larve que j'ai sous les yeux diffère essentiel- lement des chenilles produisant les Hadena; elle rappelle Lépidoptères d'Islande. 7 plutôt les chenilles d’Agrotis et justifie complétement la création du genre Crymodes que M. Guénée, sans connaître cependant les premiers états, a établi aux dépens des Ha- dena, pour y placer les espèces hyperboréennes : Groenlen- dica, Exulis, Gelata, Poli, Borea, etc. Selon M. Staudinger, qui a élevé la Gelala en très grand nombre, l'Exulis, Lefeb., la Cervina, Eve., la Poli, Guén., la Sommeri, Boisd. et la Groenlendica, Boisd. devraient être toutes rapportées à la Gelata qui varie prodigieusement. Quand on n’a pas vu en nature les types de ces espèces boréales, toutes fort voisines les unes des autres, et qu’on n’a pour se guider que des des- criptions ou des figures qui souvent laissent à désirer, il est difficile de se prononcer d’une manière absolue en faveur de l’opinion émise par M. Staudinger; je serais cependant assez porté à l’admettre, mais en faisant une exception pour la Groenlendica, Boisd. que je considère comme très différente des Gelata recueillies en Islande par M. Stau- dinger, car les deux exemplaires de Groenlendica que je possède dans ma collection, ainsi que tous les autres que j'ai pu examiner, ont les ailes supérieures et inférieures beaucoup plus arrondies, et ce caractère m’a paru constant. La Crymodes Gelata vole fin juin et juillet. Agrotis Islandica, Staudinger. — Cette Agrotis, que M.Staudinger croit nouvelle, me paraît n’être qu’une modi- fication de l’Agrotis Obelisca, Wien-Verz. Sur les cinq exem- plaires qui m'ont été envoyés, il ya un & , et M. Staudinger me fait observer que les antennes de ce mâle sont beau- coup moins pectinées que chez Obelisca; mais M. Guenée dit précisément, en parlant d’Obelisca : « Il ne faut pas se » fier à la pectination des antennes. Je me suis assuré qu’elle » varie quelquefois dans les mêmes races. » Cette observa- tion, dont j'ai reconnu moi-même plus d’une fois l'exacti- BELLIER DE LA CHAVIGNERIE. tude, peut s'appliquer aux Agrotis en général. Le caractère tiré des antennes ne saurait donc suffire dans ce groupe pour valider la création d’une espèce, et je crois que l'Is- landica, Staud., doit être rapportée comme variété à l’Obe- lisca des auteurs. — L’agrotis Var. Islandica vole fin juin et juillet. Elle habite le nord de l'Islande. Noctua Conflua, Tr.— Quatre exemplaires. La Conflua d'Islande diffère un peu de celle d'Allemagne ; le type est plus grand, plus coloré ; le dessin est mieux écrit. Plusia interrogationis, L. — Deux exemplaires qui diffè- rent à peine de ceux des Alpes. M. Staudinger, qui a élevé cette espèce en Islande, me marque avoir obtenu deux indi- vidus tout à fait noirs; mais on ne doit les considérer que comme des variétés purement accidentelles. Hadena Borea? — J'ai reçu sous ce nom, mais avec un point de doute, quatre exemplaires variés d’une noctuelle que M. Staudinger pense être nouvelle, si elle n’est pas la vraie Borea, Boisd. M. Staudinger m’a envoyé également la chenille fort bien conservée qui produit cette espèce. M. le docteur Boisduval ayant eu l’obligeance de me communi- quer l’exemplaire type de la Borea qui existe dans sa riche collection, bien que cet exemplaire soit vieux et fort effacé, il:m'a cependant été facile de me convaincre que cette Borea, Boisd. était bien une vraie Crymodes très voisine de Gelata (si ce n’est même une des nombreuses variations de la Gelata), tandis que la Borea de M. Staudinger appartient à un tout autre groupe, comme l'indique non seulement l'insecte parfait, mais la chenille. L'espèce reçue de M. Stau- dinger sous le nom de Borea n’est donc point une Crymodes, mais une véritable Hadena, extrèmement voisine d’Adusta. Lépidoptères d'Islande. 9 M. Staudinger a l'intention de publier une relation entomo- logique de son voyage en Islande, c’est donc à lui que re- vient tout naturellement le droit de nommer cette Noctuelle si elle lui présente des caractères spécifiques suffisants pour être séparée d’Adusta dont je la considère provisoirement comme une modification locale, Cette Noctuelle parait en mai (1). Agrotis rava. Her.-Sch. — Le seul individu que j'ai sous les yeux paraît bien se rapporter à l'espèce nouvelle figurée sous ce nom par Herrich-Schaeffer, pl. 107, fig. 544, quoi- que mon exemplaire soit d’une coloration beaucoup plus foncée. Fin juillet et août. Rare. Heliophobus Graminis, L. — Un mâle seulement qui est la variété Tricuspis de Hubner. Ces sept espèces de Noctuelles sont, avec Tryphæna Pro- nuba et Hadena Pisi, les seules que MM. Staudinger et Kru- per aient rencontrées en Islande. Cidaria propugnaria, Fab. — un & une ®, semblables à celles de France. Vole pendant le mois de mai en Islande. Melanippe Thulearia, Herr.-Schaef. — Cette jolie géo- mètre dont j'ai reçu quatre exemplaires, varie du brun obscur au brun mélangé de blanc. Elle tient le milieu entre Hastata Hub. et Hastulata du même auteur, dont M. Bois- duval a fait, dans son Index, une variété d'Hastata. La Thu- learia semble être une espèce particulière à l'Islande ; elle vole en mai et juin. La chenille ressemble beaucoup à celle (1) Depuis la rédaction de ce mémoire, j'ai appris que M. Stau- dinger avait reconnu que cette Hadena était véritablement nouvelle, et qu'il l'avait publiée sous le nom d'Or/a. 10 BELLIER DE LA CHAVIGNERIE. d'Hastata, mais si toutes sont semblables à l’exemplaire que j'ai sous les yeux, ces chenilles sont entièrement noires et dépourvues de la série de taches circulaires couleur feuille- morte que Degéer signale chez la chenille qui produit la Melanippe Hastata. Larentia Cœsiaria, Hub. — Un des quatre exemplaires qui m'ont été envoyés est d’un gris très enfumé ; les trois autres ressemblent à nos Cæsiaria de France. Islande. Juil- let. — La chenille, qu’on n’avait pas encore observée est d’un beau vert, avec deux bandes stygmatales jaunâtres et une série de chevrons bruns disposés le long du dos sur le milieu de chaque anneau à partir du troisième. Cidaria Russaria, Hubn. — Sous le nom de Russaria, M. Staudinger m'a envoyé huit Cidaria qui appartiennent toutes au type Immanaria des Anglais, mais avec des modi- fications plus ou moins remarquables. La plus curieuse est un individu dont les ailes sont d’un blanc pur sur lequel les bandes ordinaires se détachent nettement en noir. M. Stau- dinger, qui a élevé un grand nombre de chenilles, me dit avoir obtenu de bien jolies variétés, une, entre autres, entiè- rement blanche, une autre toute brune sans aucun des- sin, etc. On peut rapporter exactement à la chenille de cette Géomètre la description donnée par Duponchel de la chenille de la Cidaria Russata. La Russaria et \'Immanaria ne formeraient donc qu’une seule espèce. Islande. Juillet, août. Cidaria Elutaria, Hub. — Six exemplaires de nuances différentes. M. Staudinger m'écrit que cette Géomètre est probablement nouvelle. Je ne saurais partager cette opinion. L'Elutaria est, comme on sait, une des Géomètres qui varie Lépidoptères d'Islande. 11 le plus, et j'ai pris plusieurs fois, notamment dans les mon- tagnes froides de l'Auvergne, des individus se rapprochant plus ou moins de ceux d'Islande. La chenille de cette espèce que m’a envoyée aussi M. Staudinger, se rapporterait bien, d'aprés mes souvenirs, à celle d'Elutaria que j'ai élévée deux fois sur l’aulne, mais dont j'ai négligé de prendre la description. La chenille de l'Elutaria varie du reste autant que le papillon pour le fond de la couleur selon Duponchel. Islande. Chenille en juin; papillon en août. Melanippe Alchemillaria, Hub. — Trois exemplaires dont deux semblables à l’Alchemillaria des environs de Paris ; le troisième est une variété assez curieuse. Les quatre ailes sont très enfumées et le dessin se voit à peine. Islande, mai et juin. Cidaria Munitaria, Hub. — Quatre exemplaires. Nous avons pris, l'été dernier, dans les Basses-Alpes, non loin des neiges, M. Berce et moi, des individus mâles entièrement semblables. Islande, juin et juillet. Eupithecia Satyraria, Hub.—Deux exemplaires. MM. Bois- duval et Duponchel donnent pour habitat à cette Géomètre, dans leurs catalogues, les Alpes françaises. Les individus recueillis en [Islande par M. Staudinger, sont beaucoup plus pâles que celui figuré par Hubner; ils ont aussi les ailes beaucoup plus aiguës à l'apex; mais ils se rapportent assez bien aux figures d'Herrich-Schaëffer.— La chenille est d’un vert obscur avec des chevrons plus foncés sur chaque an- neau; une bande stygmatale et de petits traits obliques de la même couleur existent de chaque côté du corps. M. Stau- dinger ne m'a pas fait connaître la plante qui la nourrit. Islande, mai et juin. 12 BELLIER DE LA CHAVIGNERIE. A ces huit espèces de Géomètres, il faut en ajouter deux autres, Eupithecia Valerianaria, et Eupithecia (Nova Species, Staudinger) élevée sur le Juniperus Norvegicus, cette der- nière au nombre de dix individus seulement. Tortrix Pratana, Hub. — Deux exemplaires plus pâles et à dessins moins marqués que dans la figure d'Hubner. Du- ponchel dit que cette Tortrix est très commune dans les Alpes de la Souabe. — Islande, juillet, Pempeliu Carbonariella, Roslerst. — Un une 9. Islande, juillet. Il a été recueilli sept ou huit autres Microlépidoptères qui ne m'ont point été envoyés. _ Sn dà \ ue. 4 ii F4, NOTE SUR UN LÉPIDOPTÈRE HERMAPHRODITE (Ghelonia Latreillei). Par M. BELLIER DE LA CHAVIGNERIE. (Séance du 23 Janvier 1861.) Les cas d’hermaphrodisme chez les Lépidoptères, sont toujours assez rares pour que chaque fois qu’il se présente un fait nouveau, il soit signalé. Le recueil des Annales renferme déjà la description ou la figure de plusieurs hermaphrodites très remarquables. Ce sont: 1° Angerona prunaria. — & à droite, Q à gauche. (Ann. soc. Ent. 1835, pag. 443, pl. 1 c, fig. 5.) ; 2° Lycæna Alexis. — 4 à droite, @ à gauche. (Ann. soc. Ent. 1835, pag. 145, pl. 1 b, fig. 4.) ; 3° Argyn- nis Paphia. — & à droite, & à gauche. (Ann. soc. Ent. 1837, Bulletin, pag. Lxutr.) ; 4° Diphiera cœnobila. — & à droite, $ à gauche. (Ann. soc. Ent. 1843, Bulletin, pag. vu.) ; 5° Liparis dispar. — & à gauche, £ à droite. (Ann. soc. Ent. 1849, pag. 173, pl. 6, fig. 2.) ; 6° Anthocha- ris Cardamines. — à gauche, & à droite. (Ann. soc. Ent. 1852, pag. 395, pl. 4, fig. 3.) 3 Chez quatre de ces hermaphrodites, les signes caractéristiques du mâle se trouvent portés à droite, et chez les deux autres ils existent à gauche, Il en est le plus souvent ainsi pour les sujets hermaphrodites ; c’est ce qui résulte des observations consignées dans le mémoire relatif au Lycæna Alexis dont il est question plus haut, et où M. Lefebvre, l’auteur de ce travail, énumère 47 cas différents d’hermaphrodisme, signalés par divers entomologistes. Le nouvel hermaphrodite que j'ai l'honneur de présenter à la Société appartient à la tribu des Bombycides. C'est une Chelonia Latreillei, Lépi- doptère propre à l'Espagne. Godart, qui le premier fit connaître cette charmante espèce, en la dédiant à son illustre maître, ne publia que le mâle n'ayant pas vu l’autre sexe. M. Boisduval dans l’Icones n'a décrit également que le mäle, ajoutant que selon le témoignage de M. Feisthamel qui possédait des individus de l’un et l’autre sexe, la femelle était en tout semblable au mâle. 11 existe, au contraire, entre le mâle et la femelle de la Chelonia Latreillei une très grande différence, et je profiterai de l’occasion qui m'est offerte, pour faire également passer sous les yeux de la Société 32 BELLIER DE LA CHAVIGNERIE. — [ermaphrodisme d'un Lépidoptère. plusieurs exemplaires mâles et femelles, parmi lesquels se trouvait con- fondu le sujet hermaphrodite auquel je reviendrai dans un instant. On pourra remarquer qu'indépendamment des antennes, qui chez le mâle de la Latreillei sont fortement pectinées, ainsi que cela a lieu géné- ralement pour les Bombycides, tandis qu'elles sont simplement ciliées chez la femelle, le mâle a la tête, le collier, les ptérygodes, l'abdomen surtout en dessous, et les pattes, d’un gris jaunâtre assez clair, alors que chez la femelle toutes ces parties sont d’un noir profond, sans apparence de gris. La présence du collier, qui n’existe que chez l’un des sexes, est surtout caractéristique. On peut, du reste, consulter l'excellent ouvrage iconographique de M. Herrich-Schaëffer, où le mâle et la femelle de la Chelonia Latreillei sont représentés très exactement pl. 13, fig. 66 et 67, et pl. 21, fig. 118. Les différences notables dont je viens de parler, entre les deux sexes de la Chelonia Latreillei rendent fort intéressant l’hermaphrodite de cette espèce. Non seulement une antenne, celle de gauche, appartient au sexe mâle, et l’autre antenne, celle de droite, au sexe femelle ; mais la moitié du thorax et de l'abdomen est gris jaunâtre à gauche, l’autre moitié entièrement noire à droite, et le collier n'existe que du côté gau- che. Il n’est pas jusqu'aux pattes qui n'aient été modifiées aussi très régulièrement chez cet être bizarre, car les trois pattes de gauche sont jaunâtres et appartiennent à un mâle, tandis que les trois pattes de droite sont noires et se rapportent à une femelle, On peut observer encore que les ailes de droite ont atteint un plus grand développement que celles de gauche, parce que chez les Chelonia les femelles sont généralement plus grandes que les mâles. Le sujet est donc, en apparence, un hermaphrodite complet, et con- trairement à ce qui a été constaté dans le plus grand nombre de cas, le sexe mâle domine à gauche et le sexe femelle à droite. Il eût été intéressant d'étudier les organes internes de cet hermaphro- dite lorsqu'il fut pris. Aujourd'hui que le papillon est complétement des- séché, les observations anatomiques qu’il aurait fournies ne peuvent plus avoir lieu et sont malheureusement perdues pour la science, L' ST COUPE PR I44 Ar VA ME MEANS BUTS de #14 # Fe Fee FR ALERT AE ee êt # 3 Rave Er Frs ri Fa 2 PA ER 7 Fr A ? PA ; r 7) ras PÈRE es CA CA RPG | PR ET . EXTRAIT DES ANNALES DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIOQUE DE FRANCE. a IK° SÉRIE, TOME 0 © TRIMENTRE DE 18 a Paris, — Imprimerie FÉLIX MALTESTE et Cie rue des Deux-Portes-St-Sauveur, 22 ni VINS NA HP TEE Note sur la LEUCOPHASIA LATHYRE Duponchel, Par M. BELLIER DE LA CHAVIGNERIE. a (Séance du 10 Novembre 1869.) a — La Leucophasia Lathyri Duponchel, que quelques personnes rapportent encore à la Leucophasia Sinapis comme variété, est une espèce parfaite- ment distincte de cette dernière. La L. Lathyri a des caractères spécifiques qui lui sont propres. La tache noire du sommet des ailes supérieures est toujours plus dilatée, plus fon- due et autrement disposée; la base des quatre ailes en dessus est lavée de jaune citron, nuance qui envahit presque entièrement les secondes ailes; le dessin du dessous des ailes inférieures, leur coloration, ne sont pas les mêmes que chez Sénapis ; le dessous est entièrement gris, avec deux taches blanches bien arrêtées, l'une près de la base et l’autre au bord externe. Enfin, la forme des ailes de L. Lathyri diffère entièrement de celle de L. Sinapis ; ces ailes sont beaucoup plus étroites et les supérieures ont le sommet bien moins arrondi. Aux caractères que j'ai énumérés viennent se joindre des différences de mœurs et d'habitat. Lathyri est une espèce subalpine et son vol diffère de celui de Sinapis, ce qui provient de la forme différente de ses ailes. Dans les Basses-Alpes, aux environs de Digne, j'ai vu voler à la fois Lathyri et Sinapis sans que ces deux espèces se confondent, et l’une n'exclut pas l’autre, ce qui aurait lieu si Lathyri n’était qu'une variété locale de Sénapis. Enfin Lathyri éclôt un peu avant Sénapis; elle vole d’abord seule, puis ensuite en même temps que sa congénère. Pendant les chasses que j'ai faites autour de Digne durant toute la saison entomologique de 1869, j'ai beaucoup observé ces Leucophasia, et je puis signaler un fait qui n’a pas encore été mentionné, je crois : c’est que Leucophasia Lathyri, qui paraît pour la première fois pendant la première quinzaine de mai et même en avril, reparaît pour la seconde fois d14 BELLIER DE LA CHAVIGNERIE. — Leucophasia Lathyri. en juillet. Les individus de cette deuxième génération, que j'appellerai var. æstivalis, subissent une modification analogue à celle qu’on remarque chez les individus provenant de la deuxième génération de Sinapis, mais conservent les caractères principaux que j'ai signalés chez Lathyri, notamment la coupe d’ailes différente. Quelques femelles de la deuxième génération de Lathyri ont le dessous des ailes inférieures entièrement blanc, ainsi que cela se rencontre parfois chez certaines femelles de la deuxième génération de Sinapis ; mais je n’ai jamais vu de femelles de Lathyri appartenant à la var, æstivalis qui fussent entièrement blanches en dessus. Duponchel a donné un assez bon dessin de la Leucophasia Lathyri, pl. 43, fig. 4 et 5. M. Herrich-Schäffer l’a également figurée, pl. 84, fig. 407 et 408, et les figures de l’iconographe allemand font surtout bien ressortir les caractères qui distinguent la Lathyri. Quant à la Leucophasia Lathyri représentée par Hübner, pl. 160, fig. 797 et 798, ce n’est qu’une variété de Sénapis, variété propre aux contrées les plus chaudes de l’Europe, mais qui habite aussi nos départe- ments méridionaux, notamment l'Ardèche, la Lozère, les environs de Marseille, de Béziers, etc. Duponchel avait confondu cette Lathyri d'Hüb- ner, qu’on doit rapporter à Sinapis comme variété, avec la vraie Lathyri publiée par lui-même. Je terminerai cette notice sur un de nos plus gracieux Lépidoptères diurnes de France en faisant observer que la Leucophasia Lathyri Dupon- chel n’existe point en Allemagne ; qu’en France elle est très-localisée et ne se rencontre guère qu’autour de Digne, dans la partie basse des Basses- Alpes, et aux environs d’Aix en Provence. ubli, de 5% Thuipu RSR | ca HR er rayé “ge L ie Abe ie ce ; | ï À DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 173 er: d CAS ANS Le A A A AR AR AA AR AT ARS SA érœunsa vanne mar ant in ss ARS LA RARE AAA AS ER NOTE SUR UNE ANOMALIE SEXUELLE OBSERVÉE DANS UN LIPARIS DISPAR, PAR M. BELLIER DE LA CHAVIGNERIE, (Séance du 27 Octobre 1847.) Dans l’une des séances de l’année 1847, j'ai eu l'hon- neur de communiquer à la Société un Liparis dispar mâle ui offrait une anomalie fort remarquable. La figure N° II de la planche 6 représente fidèlement cette aber- ration. Voici du reste en quoi elle consiste : l'aile supé- rieure droite présente dans son milieu deux grandes ta- ches, l'une partant de la base de l'aile et allant en s’élar- gissant vers le sommet, l’autre disposée en sens inverse, et se dirigeant du sommet à la base. Ces taches occupent à elles de “majeure partie, la surface de l'aile supé- rieure droite; elles tranchent sur le fond d’une manière bien sensible, car elles sont d’un blanc sale parsemé de quelques lignes sinueuses plus foncées. Lorsque je trouvai ce Bombyx il venait récemment d’éclore. Sa chrysalide vide à quelques centimètres de lui, ses ailes encore humides, et la mucosité dont il s'empressa de se débarrasser l’attestaient suflisamment. Les taches que j'ai signalées ne pouvaient donc avoir été produites par le contact d'un corps extérieur, ainsi que j'avais d'a- bord été tenté de le croire. Plus tard , lorsque je pus à mon aise examiner chez moi, à l'aide de la loupe, cette singulière bizarrerie, il me fut aisé de me convaincre de suite que l’aile supérieure droite n’avait subi aucune alté- 174 ANNALES ration, que lesécailles qui la recouvraient étaient intactes dans toutes ses parties et parfaitement développées. Je remarquai alors que les taches étaient exactement de la teinte dés ailes du Bombyx dispar femelle, et que les li- gnes sinueuses traversant les taches s’y trouvaient placées et nuancées absolument comme elles le sont chez la fe- melle du dispar dans l’état normal, Il résulte donc pour moi la conviction que le Bombyx dispar que j'ai cru de- voir signaler aux observations de la Société présente un commencement d’hermaphrodisme bien caractérisé. Plusieurs fois déjà on a entretenu la Société entomo- logique de Lépidoptères hermaphrodites , et j'ai pu voir dans la collection de M. Marchand trois exemples bien sensibles de telles monstruosités chez les Bombyx tau, quercus et Dumeti, mäles entièrement d'un côté, femelles entiérement de l’autre. Peut-être que dans la nature les cas d'hermaphrodisme ne sont pas aussi rares qu'on le croit, bien qu'ils soient en dehors de toutes les règles or- dinaires, mais les individus de cette catégorie se trouvant ordinairement par leur conformation snormglgfont à fait impropres au vol, sont par cela même plus difficiles à découvrir. On conçoit d’ailleurs que chez un grand nom- bre d'espèces dont le mâle ne diflère en rien de la femelle quant au dessin et à la couleur , des cas d’hermaphro- disme passeraient facilement inaperçus. Le Bombyx dispar représenté pl. 6, N° IL, est un mâle; les organes sont mâles et n’offrent point une fusion com- plete des deux sexes comme chez les espèces que je viens de citer; néanmoins je considère, ainsi que je l’ai dit, cet individu comme présentant par la disposition des cou- leurs et du dessin sur l'aile supérieure droite, un commen- cement d'hermaphrodisme non douteux. nn — IL. LBellier Pia . HEC partir dspar anormal . LL valotréa 4 oi, mont. hd L ré - AT TE A, A ANNALES DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 01 SAR AR ARE ARTE A A AVI AI A AA AR ARS A AR AR AR AR A A AR AA AR AA AR A AR A/R AR AR AR AA ARS AR RAR A AR LS “ NOTE SUR UNE VARIÉTÉ DU BOMBYX CASTRENSIS. Par M. BELLIER DE LA CHAVIGNERIE. (Séance du 26 Février 1851.) Le Pombyx représenté planche 4, N° I, est une variété remarquable de la femelle du castrensis. Voici en quoi consiste cette variété : la couleur ferru- gineuse plus ou moins foncée , qui est celle des sujets or- dinaires, estremplacée ici par un ton d’ocre jaune très pâle, dont les quatre ailes du papillon sont uniformément tein- tées en dessus eten dessous. La tête, les antennes, le corse- let, l'abdomen et les pattes, participent de la même cou- leur. Les deux raies courbes du dessus desailes supérieures, et celle du dessus des inférieures, ont disparu à peu près entièrement, et pour en retrouver quelques traces, il faut examiner l’insecte avec beaucoup d'attention. Chaque année j'élève en grand nombre le B. castrensis, et jamais encore je n'avais obtenu une semblable variété, Il m'en est éclos deux pareilles cet été, à trois ou quatre jours d'intervalle, Cette curieuse aberration proviendrait-elle d’un mode d'alimentation particulier de la chenille ? Il n’en est rien, car toutes mes chenilles ont été nourries, comme d'habi- é 0 avec les plantes qu’elles affectionnent en liberté. 2° Série, TOME 1x, 7 102 ANNALES J'avais tenu, en outre, les chrysalides dans des conditions de température ordinaire, sans chercher à hâter ou à re- tarder l'éclosion. Je ne puis admettre non plus que la variété que je signale soit une variété de localité, puisque j'avais recueilli, cette année, mes chenilles dans les mêmes endroits où je me les procure tous les ans; je serais plutôt tenté de croire que la variation de mes Bombyx cas- trensis $ est due à cette maladie qu'on appelle albinisme, et dont on a déjà pu constater plusieurs cas chez les insectes, notamment chez ceux de l’ordre des Lépidop- tères. Quoi qu'il en soit, et quoïqu'il y ait peut-être témérité de ma part à vouloir assigner une cause à une de ces ano- malies qui sont en dehors de toutes les règles ordinaires, et qui semblent n'être qu'un caprice; un jeu de la nature, cette variété femelle du Bombyx castrensis m'a paru assez intéressante pour que j'aie cru devoir la signaler à l’atten- tion de mes collègues. Je considère d’ailleurs cette variété comme entièrement nouvelle, car je ne l'ai encore vue dans auto cet , et aucun auteur, à ma connais- sance, n’en a fait mention jusqu'ici. Je proposerai donc de donner à cette aberration le nom de variété faraxacoi- des, à cause de la ressemblunce que ce Bombyx présente à la première vue avec le {araxacr. 7 2*Jérie Tome-LF 21. 4, Annales del Societé Entomologique-de France Bellier de la Cavignerie-pinot LL Sombye cartrensir. var. tararoider Bellier de la Chavignerie. "A » LA À ve + di x 4 Ant EXTRAIT DES ANNALES DE LA SOCIÉTÉ ENTONOLOGIQUE DE FRANCE, Ve SERIE, TOME 0 © TRIMESTRE DE 48 —— Paris. — Imprimerie FELIX MALTESTE et Cie, rue des Deüx-Portes-St-Saùyeur, 22. ° Li Nr Banques mg cpaie steam. MAT 1 joué HAS ETS Ca Note sur le BOMBYX CANENSIS Millière Par M. BELLIER DE LA CHAVIGNERIE. (Séance du 28 Novembre 1877.) Je possède dans ma collection, depuis près d’une vingtaine d'années, le Bombyx que vient de décrire et de faire figurer M. Millière, sous le nom de Canensis, dans le volume de cette année-ci de nos Annales, p. 5, fig. 9 et 40 de la pl. 4°. L’individu en question est une femelle qui est éclose chez moi, à Paris, le 1° janvier 1860 et qui provenait de chenilles que j'avais récoltées en Sicile l’été précédent, aux environs de Palerme, dans le magnifique parc royal de La Favorita où, pendant toute une saison, je fis de nombreuses explorations entomologiques. J’ai signalé ce Bombyæ dans le compte rendu de mes chasses en Sicile, publié dans nos Annales (année 1860) et je l’ai rapporté comme variété au Bombyx populi. Quand je trouvai ce Bombyx éclos dans mes boîtes, je fus d’abord tenté à première vue de le décrire comme espèce nouvelle, ainsi que l'a fait M. Millière; mais un examen attentif et la comparaison de ce Lépi- doptère avec des Bombyæ populi de diverses provenances, me firent penser qu’il n’offrait pas de caractères spécifiques assez sérieux pour le séparer du populi qui se trouve répandu à peu près dans toute l’Europe du Nord au Midi, de l'Est à l'Ouest, et qui comme le Bombyx cratægi, celui de ses congénères avec lequel il a le plus de rapports, doit égale- ment subir les modifications que les conditions géologiques et climalé- riques imposent à un si grand nombre de Lépidoptères, surtout chez les espèces dont les chenilles ne vivent pas exclusivement sur un seul végétal, la nourriture prise par la chenille ayant une influence assez grande, prin- cipalement sur le développement et la coloration de l’insecte qu’elle produira. La chenille du Bombyx populi vit, ce qu'aucun lépidoptériste n’ignore, sur un assez grand nombre d’arbres d’essences fort différentes. On ne la trouve pas seulement, en effet, sur le peuplier comme semblerait l’indi- quer le nom appliqué à l'espèce par Linné, et sur les autres arbres blancs, 368 BELLIER DE LA CHAVIGNERIE. — Bombyx Ganensis Millicre. tremble, bouleau etc., mais elle vit également sur le kétre, le châtaïgnier, l'épine, l'érable, le chéne, etc. Cette différence de nourriture ainsi que la différence de climat dans les localités habitées par le Bombyx populi doivent donc certainement modifier ce Bombyx comme elles modifient encore bien plus profondément le Bombyx cratægi qui lui aussi est une espèce cosmopolite. Les chenilles qui m’ont donné mon Bombyx sicilien avaient été trou- vées par moi appliquées sur les écorces du chêne (Quercus ilex). Le temps me manqua, il est vrai, pour entreprendre une description, mais d’après mes souvenirs elles différaient fort peu, si même elles différaient, de celles du Bombyx populi des environs de Paris auquel je les rapportai tout d’abord. On sait du reste combien la chenille du Bombyx populi est variable pour la taille, la couleur et le dessin. Quant aux mœurs, quant au cocon et même quant à l’époque de l’éclo- sion de linsecte parfait, il y avait tout à fait identité avec l'espèce de notre pays. Je crois donc que le Bombyx alpinus Zeller, des Alpes suisses, n’est, ainsi que l’a pensé M. le professeur Frey, qu’une variélé locale du Bom- byx populi des auteurs, qu’il en est de même du Bombyx Canensis Millière, et qu’il en sera de même des autres modifications qu’on ne man- quera certainement pas de découvrir plus tard chez une espèce répan- due dans un aussi grand nombre de pays, et vivant également sur un aussi grand nombre de végétaux différents. La meilleure manière, du reste, d’être fixé sur les varialions que l’in- fluence du climat et de la nourriture est susceptible de produire chez le Bombyx populi, serait peut-être de transporter des contrées méridionales dans celles du Nord, et vice versa du Nord dans le Midi, des œufs de ce Bombyx, et d'élever pendant plusieurs générations les chenilles qu'on obtiendrait, en les observant avec soin et en les soumettant à différents modes d’alimentation. J'allais oublier de citer, à l’appui des modifications dont est susceptible le Bombyæ populi, les deux variélés représentées par Herrich-Schäffer, pl. 17, fig. 87 et pl. 29, fig. 451. La première de ces variétés surtout, ne se rapproche-t-elle pas énormément de la variété Canensis ? Pa res RÉ RE PER + ae De Tan. ‘ CEUANTVEZX LLC y in PE re. D 00m AS RENE dE, RAD LEUR ÉTE EXTRAIT DES ANNALES DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE DE FRANCE. Ve SÉRIE, TOME , — ©TRIMESTRE DE 4 Paris.— Imprimerie FÉLIX MALTESTE et Cie, rue des Deux-Portes-St-Saüveur, 22. f. NATA LA { fi ds k ROLL f k Eyes ñ AQU } | mu jus DA EU AnteE DUR 13 QUE EMI) 6 À ? un \# one SA | DE 6 DESCRIPTION D UN Bombyx nouveau de France Par M. BELLIER DE LA CHAVIGNERIE. (Séance du 9 Juin 1880.) ee CLOSTERA ALPINA. (PL 11, fig. 40, mâle ; fig. 40 «, femelle.) La découverte en France d’un Bombyx nouveau est chose assez rare aujourd’hui, et celui que je vais faire connaître présente cette particu- larité remarquable qu’il n’est voisin d’aucune autre espèce avec laquelle il pourrait être confondu. L'envergure est de 35 à 40 millimètres, ce qui est à peu près la taille du Bombyx camelina. Les ailes supérieures, d’une largeur assez régulière et peu aiguës à l’apex, sont d’un gris brun teinté de violet. La ligne basi- laire est indiquée par deux traits noirs obliques et angulaires, parallèles, partant du bord inférieur de l'aile et ne dépassant pas la nervure princi- pale. Ces traits sont bordés par une petite ligne d’un gris blanchâtre beaucoup plus clair que la couleur générale du fond. La subterminale, très-dentelée, est éclairée à ses deux extrémités par un liseré égale- ment blanchâtre. La frange est brune, entrecoupée de gris blanc. Les secondes ailes sont d’un gris clair plus obscur au bord inférieur, et traversées en bas par une ligne sinueuse blanchâtre. Les antennes, assez _ fortement pectinées, sont d’un brun roux. Le thorax, très-velu, participe de la couleur générale des ailes supérieures. L’abdomen est assez étroit, long, terminé en pointe velue. Le dessous n'offre rien de particulier. Gette description concerne je mâle, mais peut s'appliquer à la femelle, 968 BELLIER DE LA CHAVIGNERIE, — Bombyx nouveau de France. qui n’en diffère que par les caractères propres à son sexe : une laille plus grande, des antennes très-peu pectinées, un abdomen plus fort, également terminé en pointe. Le corps allongé et lerminé en pointe de ce Bombyx nouveau, ainsi que le port des ailes au repos, m'ont engagé à le mettre dans le genre Clostera Stephens, où il viendra se placer à côté du Clostera Timon. J'ai tout lieu de supposer, d’après les circonstances dans lesquelles deux des trois exemplaires connus jusqu’à présent ont élé rencontrés, que la che- nille vit sur le peuplier, et je ferai observer que les chenilles de tous les Clostera vivent sur les arbres blancs ; mais lorsque les premiers états de cet intéressant Bombyx seront connus, peut-être y aura-t-il lieu de créer pour lui un genre nouveau. Environs de Digne, Basses-Alpes, en juin. Ce Bombyx parail en juin, Le 41 du mois de juin 1879, traversant, le matin, de très-bonne heure, le pont de Digne, je trouvai un mâle appliqué sur le parapet, au-dessous d’un bec de gaz dont la clarté l'avait sans doute attiré à cette place pendant la nuit. Le même jour, étant allé chasser des Eupheno au joli ravin des Sieyes, je capturai un second mâle fixé sur le tronc d’un peuplier, au bord du torrent. Quant à la femelle, elle avait été prise à Digne en 1874, aussi sur le corps d’un peuplier, le long de la route qui conduit à l'endroit appelé La Maison Yoan, par feu Méguelle, dont la mort prématurée a privé l’entomologie d’un de ses adeptes les plus ardents, Cette femelle fait aujourd’hui partie du cabinet de notre collègue M. Alain, acquéreur de la collection Méguelle. Depuis la rédaction de ce travail, j'ai fait, cette année, une nouvelle excursion dans les Basses-Alpes, et j'ai repris à Digne, le 26 mai 1880, un quatrième exemplaire, mâle, de la plus grande fraicheur, du Bombyx que je viens de décrire. C’est encore au pied d’un peuplier que je l'ai rencontré, ce qui me confirme de plus en plus dans l’opinion que la che- nille du Clostera alpina, qui m'est inconnue, doit vivre sur les saules et les peupliers. Il résulte aussi de ma nouvelle capture que l’éclosion de cette espèce a lieu en mai et juin. Annales de la Sociéte entomologique de France ÉJerte Tome A.U880/PL IL. Zoujade pure. Debray et Gunemand' se z. Odacarntha- nossihrana., Fairm. 6. Lans anomalpus, Fairm 2.Microcosmus Prerrorit, id. 7. Xylopertha Perron , id 3. Paussus Prerronut cd, 6. Himatismus Just 1d ‘ / k. Epistalagma malli-impresra, dd. g. Aulacophora caricollir, 774 t à. Luciala amplpennu, id, 10. osterà alpine, Belier de la Char. Dnp. Tanneur, Paris # AN “ (= 4 [6/2 SC Pt - CC CS EXTRAIT DES ANNALES DE LA NOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE DE FRANCE. IN SÉRIE, TOME, — © TRIMENIRE DE 18 l'aris. — Imprimerie FÉLIX MALTESTE et Cie rue des Deux-Portes-St-Sanveur, 22. DESCRIPTION DE TROIS LÉPIDOPTÈRES NOUVEAUX DE L'ILE DE CORSE. Par M. BELLIER DE LA CHAVIGNERIE. (Séance du 13 Février 1861.) 1° MAMESTRA SYLVATICA. — Griseo-fusca; alis anticis lineis duabus nigris maculisque ochraceo-albidis ; posticis puncto centrali et line& obs- curiore : K villosä : abdomine crenato. Omnibus alis puncto centrali et lineis brunneis subtus latè signata. — Habitat, julii, in Gorsicæ sylvis. (PL. 2, fig. 41). Antennes assez longues, légèrement dentées ; palpes épais et à dernier article tronqué; toupet frontal très saillant; collier grisâtre ; abdomen garni de crêtes noires. Ailes supérieures épaisses, arrondies au sommet, d’un brun grisâtre et traversées par deux lignes noires bien écrites, entre lesquelles les taches ordinaires, plus claires que le fond et un peu ochracées, se détachent nettement : la subterminale est peu dentée, d’un gris blanchâtre et bordée intérieurement par de petits traits noirs cunéi- formes. La base de l'aile et le bord interne sont marqués d’une grande tache blanchâtre, beaucoup plus apparente que toutes les autres. On voit aux ailes inférieures un point central et une bande brune qui les tra- verse en entier. Le dessous est d’un gris clair brillant, le point central y est plus visible qu’en dessus, et les quatre ailes sont traversées par une ligne brune, épaisse, qui est simple aux supérieures, mais denticulée aux inférieures. Jambes assez velues et pattes annelées de brun et de blanc. J'ai pris cette noctuelle en juillet, au nombre de deux exemplaires seulement, dans les forêts hautes de la Corse. 2° ELLOPIA PINICOLARIA. — Pectinicornis : alis omnibus glauco-viridi- bus ; anticis ad apicem angulatis, vittis duabus albis, interruptis, nullo modo parallelis ; posticis unicä : alarum marginis concoloribus, — Habi- tat, julii, in Pino Laricio, per Corsicæ montes, (PI. 2, fig. 12). Cette Géomètre est voisine de l'Ellopia prasinaria Wien-Verz. Voici en quoi elle en diffère. Les quatre ailes sont d’un vert plus glauque et les supérieures ont leur sommet plus aigu. Celles-ci sont traversées par deux bandelettes d’un blanc pur, bordées de brun roussâtre du côté de l’espace médian, et disposées tout autrement que chez prasinaria, car ces lignes qui partent du bord interne, s'arrêtent au deux tiers de l’aile, sans aller 30 BELLIER DE LA CHAVIGNERIE. — Lépidoptères nouveaux. jusqu’à la côte, et celle qui est le plus rapprochée du corps est très obli- que, presque parallèle à la côte; les deux lignes se rejoindraient vers l'apex si toutes deux étaient prolongées. Les ailes inférieures sont traver- sées par une seule ligne blanche assez régulièrement arrondie. Franges des quatre ailes concolores. La tige des antennes, le front et l'extrémité de l'abdomen sont blanchâtres, mais les antennes sont plus longues, plus pectinées et plus brunes que chez prasinaria. Cette Ellopia vit comme ses congénères européennes parmi les Coni- fères. Elle se trouve, en été, sur les montagnes de la Corse, dans les forêts de Pins Laricio. Le 3° LIODES BENESIGNATA. — Seticornis: alis fuscis; anticis in fasciam nigro-radiosis punctisque albidis tenuiler signatis ; posticis pallidioribus, nigro-punclatis, minimè rotundatis: alarum marginès latè ciliatis nigro- que cinctis. Subtus lucens et bonè scripta. — Habitat, mense Augusti, per Corsicæ montes. (PI. 2, fig. 13). Cette Géomètre appartient au genre Liodes, créé par M. Guenée, et où ne figurent encore que deux espèces européennes: Ja Liodes tibiata Ramb., Dup. (fuscata Boisd.), et la Liodes fuscata Hubn., Herr-Sch. La Liodes nouvelle que je vais décrire est voisine de tébiata, mais ne saurait être confondue avec cette dernière, encore moins avec fuscata. Elle est d’un brun jaunâtre assez foncé. Les ailes supérieures sont mar- quées dans l’espace médian, par de petits traits d’un noir vif qui recou- vrent les nervures; une série de points blanchâtres, très fins, dessine la coudée. Les ailes inférieures plus claires que les supérieures, et d’un brun encore plus jaunâtre, sont profondément échancrées vers leur som- met: elles sont traversées par une ligne de points noirs qui fait suite à la coudée parallèlement au bord externe. Les franges sont concolores, mais un peu plus pâles, garnies de longs cils, très soyeuses, et précédées d’un liseré noir interrompu souvent par les nervures. Le dessous des quatre ailes est luisant et bien écrit; les points cellulaires qui ne se voient pas en dessus y sont très distincts : celui des ailes inférieures sur- tout est fort épais et bien arrondi. Les antennes diffèrent essentiellement par leur structure de celles de tibiata; elles sont jaunâtres, moins épais- ses, mais bien plus fortement crénelées. Corps grêle, allongé, et de la couleur des ailes inférieures ; pattes brunes, annelées de gris-blan- châtre. J'ignore les mœurs de cette Géomètre, que je n'ai trouvée qu’acci- dentellement posée sur un rocher, en août, dans les montagnes de la Corse. RE COR — NOTE SUK UN LÉPIDOPTÈRE HERMAPHRODITE (Ghelonia Latreillei). Par M. BELLIER DE LA CHAVIGNERIE. (Séance du 23 Janvier 1861.) f. Les cas d’hermaphrodisme chez les Lépidoptères, sont toujours assez rares pour que chaque fois qu'il se présente un fait nouveau, il soit signalé. Le recueil des Annales renferme déjà la description ou la figure de plusieurs hermaphrodites très remarquables. Ce sont: 1° Angerona prunaria. — & à droite, Q à gauche. (Ann. soc. Ent. 1835, pag. 143, pl. 1 c, fig. 5.) ; 2° Lycæna Alexis. — & à droite, & à gauche. (Ann. soc. Ent. 1835, pag. 145, pl. 1 b, fig. 4); 3° Argyn- nis Paphia. — & à droite, $ à gauche. (Ann. soc. Ent. 1837, Bulletin, pag. Lx.) ; 4° Diphtera cœnobita. — & à droite, & à gauche. (Ann. soc. Ent. 1843, Bulletin, pag. vir.); 5° Liparis dispar. — & à gauche, @ à droite. (Ann. soc. Ent. 1849, pag. 173, pl. 6, fig. 2.) ; 6° Anthocha- ris Cardamines. — % à gauche, Q@ à droite. (Ann. soc. Ent. 1859, pag. 325, pl 4, fig. 3.) Chez quatre de ces hermaphrodites, les signes caractéristiques du mâle se trouvent portés à droite, et chez les deux autres ils existent à gauche. Il en est le plus souvent ainsi pour les sujets hermaphrodites ; c’est ce qui résulte des observations consignées dans le mémoire relatif au Lycæna Alexis dont il est question plus haut, et où M. Lefebvre, l’auteur de ce travail, énumère 47 cas différents d’hermaphrodisme, signalés par divers entomologistes. Le nouvel hermaphrodite que j'ai l'honneur de présenter à la Société appartient à la tribu des Bombycides. C'est une Chelonia Latreillei, Lépi- doptère propre à l'Espagne. Godart, qui le premier fit connaître cette charmante espèce, en la dédiant à son illustre maître, ne publia que le mäle n'ayant pas vu l'autre sexe. M. Boisduval dans l'Zcones n’a décrit également que le mâle, ajoutant que selon le témoignage de M. Feisthamel qui possédait des individus de l'un et l’autre sexe, la femelle était en tout semblable au mâle. 11 existe, au contraire, entre le mâle et la femelle de la Chelonia Latreillei une très grande différence, et je profiterai de l'occasion qui m'est offerte, pour faire également passer sous les yeux de la Société 32 BELLIER DE LA CHAVIGNERIE. — Hermaphrodisme d'un Lépidoptère. plusieurs exemplaires mâles et femelles, parmi lesquels se trouvait con- fondu le sujet hermaphrodite auquel je reviendrai dans un instant. On pourra remarquer qu'indépendamment des antennes, qui chez le mâle de la Latreillei sont fortement pectinées, ainsi que cela a lieu géné- ralement pour les Bombycides, tandis qu'elles sont simplement ciliées chez la femelle, le mâle a la tête, le collier, les ptérygodes, l'abdomen surtout en dessous, et les pattes, d’un gris jaunâtre assez clair, alors que chez la femelle toutes ces parties sont d’un noir profond, sans apparence de gris. La-présence du collier, qui n’existe que chez l’un des sexes, esl surtout caractéristique. On peut, du reste, consulter l'excellent ouvrage iconographique de M. Herrich-Schaëffer, où le mâle et la femelle de la Chelonia Latreillei sont représentés très exactement pl. 13, fig. 66 et 67, et pl. 241, fig. 118. Les différences notables dont je viens de parler, entre les deux sexes de la Chelonia Latreillei rendent fort intéressant l’hermaphrodite de cette espèce. Non seulement une antenne, celle de gauche, appartient au sexe mâle, et l’autre antenne, celle de droite, au sexe femelle ; mais la moitié du thorax et de l'abdomen est gris jaunâtre à gauche, l’autre moitié entièrement noire à droite, et le collier n’existe que du côté gau- che. Il n’est pas jusqu'aux pattes qui n’aient été modifiées aussi très régulièrement chez cet être bizarre, car les trois pattes de gauche sont jaunâtres et appartiennent à un mâle, tandis que les trois pattes de droite sont noires et se rapportent à une femelle. On peut observer encore que les ailes de droite ont atteint un plus grand développement que celles de gauche, parce que chez les Chelonia les femelles sont généralement plus grandes que les mâles. Le sujet est donc, en apparence, un hermaphrodite complet, et con- trairement à ce qui a été constaté dans le plus grand nombre de cas, le sexe mâle domine à gauche et le sexe femelle à droite. Il eùt été intéressant d'étudier les organes internes de cet hermaphro- dite lorsqu'il fut pris. Aujourd’hui que le papillon est complétement des- séché, les observations anatomiques qu’il aurait fournies ne peuvent plus avoir lieu et sont malheureusement perdues pour la science. Annales de la Société entomologique de France. 4° Série Tome I. H861/.P1. 2 Z: Bellier pinr Rebuffit seudp 1. Carabus ,glacialis. C des Colles. 7. PE Letiducty la Bruund 6. Pt. brunneodactyla Br 2. filpisura Spinole . 172 9: Pi. Millieritactyla.Br.10: PI. buptodacty la. Zeller. 3. Hiracia Walkerié S 2. Hir. Lacendew.S1. Mamnestra syloalica. Bellier à. Acrometlopum Senegalenwis. 15 2. Livdes benesignatas Bellier 6. Pterophorus ischnodactyla Tr. 13. Ellopia pinicolaria. Bellier Amp. Houiste, 5,r Mig ner Paris Ï HSE) Je na Da f , TA f 4 of Cher , Cas — EXTRAIT DES ANNALES DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE DE FRANCE. If® SÉRIE, TOME 0 — © TRIMENTRE DE 48 ee sem UE. ere Varie, — Imprimerie FÉLIX MALTESTE et Cle, rve des Denx-Portes-St-Sanveur, 22. 27 # P el A Fe, & LÉPIDOPTÈRES NOUVEAUX ET CHENILLE LE OBSERVÉS EN CORSE ET Décrits par M. BELLIER DE LA CHAVIGNERIZ (1), (Séance du 12 Mars 1862.) — 1. CARADRINA SELINOIDES Bellier (sp. nov.). PI, 9 fig. 4. Elle est voisine de la Selini, mais je l’en crois distincte. Voici en quoi elle diffère : les ailes sont plus allongées, et, au lieu d’être d’un gris cendré. elles sont d’un gris violet très foncé. Les lignes ordinaires disposées comme chez Selini sont plus épaisses et beaucoup mieux écrites ; l'ombre médiane est plus accusée. La tache orbiculaire est toujours bien visible et la réniforme est liserée de blanc comme celle de cubicularis. Les ailes inférieures du mâle sont d’un brun jaunâtre et très luisantes, celles de la femelle d’un brun plus obscur. On aperçoit à ces mêmes ailes, chez les deux sexes, un point central faiblement indiqué eu dessus, mais bien visible en dessous. Le dessous des ailes est fort luisant, gris, parsemé d’atomes bruns et traversé par une ligne courbe, brune, très épaisse. Le thorax et l'abdomen participent de la couleur des premières ailes. La tête est plus claire. Les pattes sont armées de robustes éperons. Cette Noctuelle est rare. Elle habite pendant le mois de juillet les forêts élevées de l’intérieur de l’île. Elle se tient, le jour, sous les écorces ou armi les feuilles sèches. Je Pai obtenue aussi deux fois de chrysalides uvées accidentellement sous des pierres. La chenille m’est inconnue. 2. Chenille de l'AGROTIS SAGITTIFERA. PI, 9, fig. 2, Cette chenille qui, je crois, n’a jamais été décrite, est entièrement glabre, d'un gris brun uniforme avec quatre bandes longitudinales d’un blanc sale et d’égale largeur. Deux de ces lignes sont dorsales; les deux autres latérales. Chaque anneau laisse voir sur le dos quatre petits points noirs verruqueux disposés en forme de trapèze. Un rang de points semblables existe le long des bandes latérales, el un autre rang au-dessus des pattes. Les stigmates, peu visibles à l'œil, paraissent à la loupe légèrement cer- clés de blanchâtre. Le premier anneau porte comme chez les autres ehc- nilles d’Agrotis un écusson corné au-devant de la tête, (1) Voyez les Annales, 1861, page 29, pl. 2. 380 BELLIER. — Lépidopteres et chenille de Corse. Le ventre est d’un gris de terre. La tête et les pattes écailleuses sont noirs. Les pattes membraneuses d’un brun roux. J'ai trouvé plusieurs fois cette chenille à la fin de mai et au commence- ment de juin dans les montages sur le Peucedanum paniculatum où elle vit solitaire. Pendant la chaleur du jour on la voit fixée sur la plante qu'elle dévore avec une grande avidité; mais, dès qu’elle a cessé de prendre sa nourriture, elle se cache avec beaucoup de soin, peut-être même se retire-t-elle dans la terre. Pour se métamorphoser, elle entre en terre et s’y forme une coque. L’insecte parfait éclôt dans la première quinzaine de juillet. L'Agrotis sagittifera de Corse diffère des autres races par sa couleur obscure. Tous les individus que j'ai obtenus sont encore bien plus rem- brunis que la variété figurée par Hubner, pl. 114, fig. 532. 3 BoARMIA BASTELICARIA Bellier (sp. nov.). PI. 9, fig. 3. Quoique je ne possède qu’un seul individu mâle de cette Géométre, je n'hésite pas à la décrire, tant elle est bien caractérisée. Les quatre ailes sont d’un gris obscur, plus clair sur le disque et vers les bords. Les supérieures sont traversées par trois lignes brunes principales. La première, l’extrabasilaire est double jusqu’au point discoïdal : la coudée lui est parallèle pendant le premiers tiers de son parcours, elle s’en écarte ensuite beaucoup et devient légèrement denticulée en approchant de la côte. La subterminale est assez épaisse et souvent interrompue. Les ailes inférieures sont presque aussi dentées que celles des Hemerophila; elles ont au centre un point fort épais et sont traversées en bas par une ligne courbe, dentée, parallèle à la frange : celle-ci est précédée comme aux ailes supérieures d’un liséré noir. Le dessous reproduit le dessin du dessus. Ce dessin est surtout très bien écrit aux ailes inférieures. Les antennes sont pectinées et terminées en pointe ; les lames qui les garnissent sont fines et serrées. Les palpes sont remarquables par leur prolongement, ils dépassent de beaucoup la tête qui est assez petite. Leurs premiers articles sont larges et velus. Cette Géomètre pourrait motiver la création d’un genre nouveau à cause de la forme des ailes et de la conformation des palpes ; mais il est fait de nos jours tant de genres nouveaux que, loin de vouloir pour ma part en augmenter le nombre, je préférerais voir réduire de beaucoup ceux qui existent. J'ai pris la Boarmia Bastelicaria pendant le mois de juillet, aux envi- rons du village de Bastelica si connu dans l’histoire du banditisme de la Corse. Annales de la Societe entomologique de France. 4° Sert Tome Il. (18627. PL 8. E. Belker p Ê J'Migneaux p Le 2. Piwart se. 1. Caradrina Jelinotdes. Beu 5. Hemerobius Cloromelas. 2. Agrots sagutfèra. (Chenille) 0. Jagma . 3. Boarmia Bastelicarta. Bell 7. prastus. 4. Naclia servula. Berce. 8. Chrysops. o Hemerobus abus. mp. Houste, 5. r. Mignon. / ru À. (PLUS , Ca . Ve. EXTRAIT DES ANNALES DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE DE FRANCE. N° SÉRIE, TOME 0 — © TRIMENTRE DE 18 Paris. — Imprimerie Se rer ae et Cie rue des Deux-Portes-St-San 22. PLU TR nel à 4: #4 HAT 17110 FORT FR Le bem phee nu y ne Le gs muni, OBSER VATION SUR UNE ABERRATION DE LÉPIDOPTÈRE RHOPALOCÈRE OÙ GENRE MEENEUEA Fab. (MELITÆA PARTHENIE Borh.) Par M. J. FALLOU. “ (Séance du 8 Mars 1865. ‘ette curieuse aberration diffère du type par la disparition des taches et bandes noires qui existent sur les quatre ailes de cette espèce, et qui sont remplacées par le dessin suivant. Le dessus des premières ailes est d’un fauve rouge sur lequel sont pla- cées, vers le disque, deux larges taches noires n’affeclant aucune forme régulière et qui s'étendent vaguement sur toute la surface des ailes el viennent se confondre avec la couleur du fond. La subterminale est réunie au feston et forme avec lui un large bord noir. Les ailes inférieures sont entièrement d’un noir brun sur lequel on aperçoit à peine le point discoïdal qui est fauve. Le dessous des quatre ailes ressemble à peu près, pour le dessin, à la Melitæa Athalia, Variété Pyronia Hub. J'ai pris cette aberration dans les belles prairies situées entre Zermatt et le Rifilberg, où cette espèce était commune et où elle varie beaucoup pour la taille et la coloration. Cette espèce n'est-elle pas la M. varia de Meyer-Dür, Thf., que M. Slau- dinger, dans son Catalogue des Lépidoptères d'Europe, rapporte à la M. Parthenoides Kef, et qui se trouve aussi en Suisse ? EL de DS Description d'une Noctuelle nouvelle de l'ile de Corse Par M. BELLIER DE LA CHAVIGNERIE. (Séance du 8 Mars 1865.) > CARADRINA VARIABILIS. (PI, 2, fig. 4.) Cette Caradrina nouvelle est de la taille de la G. Respersa, mais les ailes sont plus étroites. Les supérieures, d’un gris rosé, teinté de jaune, varient beaucoup pour le dessin. Tantôt elles sont traversées par des lignes brunes, fines, denticulées, qui rappellent l’Agrotis latens d'Hubner ; tantôt elles sont entièrement unies et ne laissent voir que la tache réni- forme qui est étranglée, brune au centre et cernée extérieurement de blanc. L’orbiculaire est réduite à un simple point. Près du bord externe et parallèlement à ce bord on remarque une série de taches brunes, allongées. Ges taches manquent quelquefois complétement. La côte, plus claire que le reste de l'aile, est toujours marquée de trois points bruns correspondant aux lignes ordinaires. Ailes inférieures blanches chez le mâle et plus obscures à leur partie externe chez la femelle. Frange blanche, large et très-soyeuse, séparée de l'aile par un liseré brun. Point central très-fin, mais bien visible. Tête et front blanchâtres. Palpes blancs, avec les deux premiers articles noirs sur les côtés extérieurs. Troisième article fort court, arrondi, dépas- sant un peu la tête. Antennes fines, brunes, avec les premiers articles . d’un gris jaunâtre très-pâle. Thorax assez épais, plus pâle que les ailes supérieures. Corps très-velu à son extrémité et sur les côtés. Le dessous des quatre ailes est assez brillant. Il est obscurci de brun au disque des supérieures et traversé par deux lignes brunes bien mar- quées. Le point central est beaucoup plus visible qu’en dessus. Pattes grises, annelées de brun et garnies de petites épines noires. Je ne connais pas la chenille de cette Caradrina. Tous les individus (au nombre de 7) que j'ai obtenus proviennent de chrysalides que j'ai trouvées enfouies sous le sable, au bord de la mer, dans la partie méridionale de l'ile de Corse. L’insecte parfait éclôt en avril. RO OCR 4° Serie. Tome V: (1865) PI.2 2 Annales de la Société entomologique de france , L Corbie seulp dHiet pur F Caradrina pariabilis. Bellier L/ Lycæna Zldonrs. 2. Selna Anderregaqt : Var Riffelenris . double aberraken Lype el aberration ve À , 3, lolyommatus Virgaureæ. Var Zermaltensis. 4. dessus. 4. dessous np. Houirte, Sr Mgnon, Larts, À | mn f (1 { UE Ly 0 \4 vx ( MAL f oh HAL Aa UE ALTO rer 4 1 È fs "1 non ere De, / 7 er A ’ Dr pee £ L£ a A Ua 22 atu lat _ f VA EXTRAIT DES ANNALES DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE DE FRANCE. HS SÉRIE, TOME , — © TRIMESTRE DE 6 Paris. — Imprimerie FELIX MALTESTE et Cie, x ruc des Deùx-Portes-St-Sauveur, 22. LIT PS ÿ Fa 804 0 ERRNRESOE yÉT ” Le MEN TE SD FER, ne SE 1 pie A CA et ti PAS La, ST AC ANNE LHLLUN “ l N } L . ? u NURAAIAENE DLL Eu C2 LANTA CR RU “hit ‘ 9 APR AAORS VIN EE LT E +4 vos î 348 AachiQUre LE M UURN + end Mt NAN ea re ATEN EE Description de PAGROTIS OCCIDENTALIS (PI, 12, fig, Get 7.) Var, de l'AGR. MOLOTHINA Esp. Engr.; ERIGx Boisd.; vezum Her.-Schæff. Par M. BELLIER DE LA CHAVIGNERIE, (Séance du 8 Décembre 1858.) A la première vue, on serait tenté de prendre cette Noc- tuelle pour une espèce nouvelle ; mais après l'examen atten- tif d’un certain nombre d'individus, on demeure convaincu qu’elle n'est qu’une modification de la Noctuelle Molothina, car on ne peut trouver aucun caractère spécifique qui lui soit propre et qui ne s'applique également à cette dernière. Cependant comme la race est très différente, qu’elle est constante, et qu'aucun auteur ne l’a encore mentionnée, j'ai pensé qu'il était utile de la publier afin de la faire con- naître et d'appeler sur elle l'attention des entomologistes. Il y a d'autant plus d'intérêt à le faire que le type, la Molo- thina d'Esper et d’'Engramelle, est lui-même peu répandu dans les collections et a été méconnu par plusieurs auteurs puisque M. Boisduval et Duponchel lui ont appliqué à tort le nom nouveau d’Erice, et M. Her.-Schæffer celui de Velum. L’Agrotis molothina qu'on prend en Allemagne (environs de Francfort, de Dresde, etc.), et dans le centre de la France (environs de Gien, forêt de Fontainebleau, etc.) est, d'après la-description du species général, d’un gris foncé teinté de rose, avec la base de la côte et les deux taches ordinaires d'un cendré blanc. Telle est, en effet la couleur de la Molothina d’'Engramelle; de l’Ericæ de Boisduval, calæ anticæ cincreo rubicundee, strigis transversis pallidiori- bus, maculis ordinaris cinereo albidis, etc. » ; de la Velum de M. Herrich-Schæffer; et de trois Noctuelles que j'ai reques sous le nom d'Erice, l'une de l'Allemagne et les deux autres de Gien, département du Loiret. J'ai vu en outre, dans la collection de M. Berce, sous le nom d’Erice, deux Agrotis qui paraissent se rapporter assez bien à la 666 BELLIER DE LA CHAVIGNERIE. — Agrotis occidentalis. Noctuelle Velum de M. Herrich-Schæffer, mais qui sont plus obscures. Notre collègue ignore leur origine. Chez la race nouvelle que j'ai soumise à la Société dans la séance du 24 novembre 1858, les ailes supérieures sont, au contraire, d’un noir assez intense avec la base de la côte d’un gris plus ou moins rosé et quaire petits points de la même couleur à l’extrémité de la côte, près de l'apex ; mais ces points manquent quelquefois. Quant aux lignes et taches ordinaires, absorbées par la couleur du fond elles sont peu visibles, et la subterminale disparaît même complé- tement chez quelques individus. Les ailes inférieures sont salies de brun, et beaucoup plus obscures chez la femelle que chez le mâle. La tête, le thorax, l'abdomen et les pattes, participent de la couleur générale. Les antennes du mâle m'ont paru un peu plus longues et un peu plus fortement ciliées que chez le type, mais je n'ai pas vu un assez grand nombre de mâles de l’une et l’autre race, pour affirmer que ce soit là un caratère de quelque valeur. Le dessous des quatre ailes est presque aussi noir que le dessus, et sans aucun dessin. Les secondes ailes seules sont éclairées par du blanc à leur centre et vers le bord anal. Cette race intéressante habite l'Ouest de la France. Elle a été trouvée pendant plusieurs années de suite, dans les départements des Landes et de la Gironde. Elle habite les lieux arides, couverts de bruyères, et paraît à la fin de mai. On la prend assez facilement, le soir, à la miellée; mais on n’a pu jusqu'ici découvrir ses premiers états. Ces renseignements m'ont été fournis par MM. Serisié frères, de Bordeaux. C’est également à l’obligeance de ces entomologistes zélés que je dois les sept exemplaires de ma collection qui ont servi à faire ma description et les dessins qui l’accompagnent. Je propose de donner à cette variété nouvelle le nom d'occilentalis qui rappelle son habitat. mn 000 ———— "2 Ÿ “gi RE nn à Fi: SE PT # né A vH6 2 e CA. FAR RL PARU éd da AM dé Me Aire er ti tarte MIE sd LAN PU SE a à te NE pes Pronos ne | 3 Re * had AC" PRUIROES CAS LE dé é (2 RTE, Dee VE ses ae pt sie AR DT LE re PRE à DUT A UT 10 { HR Put Las PER CA Dar 2 TRE à Ex satayitcs qu bc Sas qe: + bordé ne A 4 Le BAD rt nt RAIN te MR ARR 2 AE ALARM EE r-44 mises it re DATA qu ait bugs | CLS AAA PSE PE DORE EURE TE Era DES in A era PA ES M NTALRE MEN Put: à 10 CN | Fa en | Meur A AE ist uk og eee tre bretal d'a ARNOe ie a . ou è 4fntet bé ASE héthei LR Pteuts PROG MAN w, RES x Eee AE Th EU i th Mir Sachs) Li “ " MAN IE aux ituA : di LA AR eatl à LA USE CHA UE AUX F A EXTRAIT DES ANNALES PE LA NOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE DE FRANCE. N° SÉRIE, TOME 0 © TRIMESTRE DE 1 Donne mneritermemrene Paris, — Jmprimerie FELIX MALTESTE et Cie, rue des Deux-Portes-St-Sanveur, 22. DESCRIPTION DE TROIS LÉPIDOPTÈRES NOUVEAUX D'ESPAGNE, Par M. BELLIER DE LA CHAVIGNERIE. (Séance du 12 Février 1862.) 4. HEMEROPHILA BARCINONARIA. PI 1, fig. 2. Pectinicornis ; alès omnibus fuscis : anticis punclo centrali nigro, mi- nulissimo, et lineis duabus nigris tenuiler ornalis : poslicis unicä. Larva cgnota. Habitat in Hispaniä. Elle est de la taille de l’H. abruptaria Thunb. (Petrificaria), mais elle s’en distingue immédiatement par sa couleur qui est d’un brun carmélite uniforme. Les ailes supérieures sont traversées, comme celles d’abrup- taria, par deux lignes noires, parallèles, très fines ; l’extrabasilaire pres- que droite et n’atteignant pas la côte; la coudée plus sinueuse et formant un petit angle aigu vers l’apex. Les ailes inférieures, moins profondé- ment dentées que celles d’abruptaria, n'ont qu'une seule ligne noire, denticulée et légèrement bordée de brun jaunâtre extérieurement. Les ailes supérieures laissent seules voir en dessus le point central qui est noir, fort petit, bien arrondi et placé vers le haut de la cellule. En dessous, le point central existe aux quatre ailes. Celui des inférieures est le plus épais. Les antennes du mäle sont à lames courtes, très serrées, et terminées en pointe. Palpes épais, d’un brun presque noir, avec le deuxième article déprimé et le troisième fort court et un peu plus clair. Cette intéressante Géomètre a élé prise aux environs de Barcelone, en mai, et deux fois seulement, par M. Himmighoffen qui à eu la générosité de me l'offrir, La femelle et la chenille ne sont pas connues. 128 BELLIER DE LA CHAVIGNERIE. 2. CAMPTOGRAMMA UNIFORMATA. PI. 1, fig. 8. Selicornis ; alis integris, brunneo-fulvis, concoloribus, multistriatis : an- ticis punclo discoïdali tenuissimo ; abdomine maris pilès rigidis truncato. Habitat in Hispaniä. Cette Géomètre m'a été envoyée par M. Himmighoffen, sous le nom de riguata, mais elle diffère essentiellement de cette dernière et se rappro- che davantage de scripturata, dont elle est également distincte. La coupe des ailes est la même que celle de scripturata. Leur couleur est un brun roussâtre uniforme à reflets verdâtres. Les supérieures sont traversées par un grand nombre de lignes un peu plus foncées, formant un dessin confus, mal écrit ; mais la coudée est éclairée extérieurement par une ligne très fine, d’un gris blanchâtre, qui la borde. La subtermi- nale est indiquée par une série de petits points de la même couleur. Aux ailes inférieures le dessin est encore moins apparent. C’est à peine si les nombreuses lignes ondulées qui les traversent se détachent du fond ; mais on voit comme aux supérieures une série de petits points plus clairs et parallèles à la frange vers le bord externe. Le point discoi- dal n'apparaît en dessus qu'aux ailes supérieures; on l’aperçoit avec peine. La frange est double aux quatre ailes, soyeuse, et précédée d’une rangée de petits traits noirs. Palpes plus courts que chez scripturata, moins relevés, dépassant à peine la tête. Abdomen uni, sans points, ni lignes, coupé carrément chez le mâle et terminé par un faisceau de poils raides. Tibias postérieurs des mâles grêles, très allongés, armés de deux fortes paires d’éperons. Le dessous est d’un gris terne, à dessin très effacé; le point cellulaire y existe aux quatre ailes, mais est très faiblement indiqué. le Cette description est faite d’après quatre individus qui ne varient pas. Découverte en Espagne, aux environs de Barcelone par M. Himmi- ghoffen. 3. ACIDALIA DORYGNIATA. PI. 4, fig. 4 et 4 a, Chenille de la même espèce sur une branche de Dorycnium. Seticornis ; alis omnibus albido-cinereis, puncto centrali nigro et lineis duabus fuscis, transversis : anticis maximè elongatis : posticis rotundalis. — Larva Dorycnium pascens. Habitat in Hispanid. celte petite Géomètre se rapproche par la forme des ailes de PAcidulia longala Her-SchaëfT., mais elle diffère essentiellement de cette dernière Trois Lépidoplères nouveaux d'Espagne. 129 par la couleur et le dessin. Les quatre ailes sont d’un gris blanchâtre. Les supérieures sont fort allongées el traversées par deux lignes principales d'un brun foncé, parallèles. La première de ces lignes, l’extrabasilaire, s'arrête au point central. La seconde ligne, qui est parallèle à la première et presque droite dans les deux tiers de son parcours, devient ensuite très sinueuse et fortement denticulée jusqu’à la côte. Entre ces deux lignes existe une troisième ligne, brune, plus pâle, équidistante, passant sur le point central, mais peu visible chez le plus grand nombre des individus. Les ailes inférieures sont beaucoup moins lancéolées, arrondies et traver- sées par deux lignes brunes principales qui sont la continuation des deuxième et troisième lignes des ailes supérieures. Les quatre ailes ont un point central petit, noir, bien arrondi. La frange est longue, très soycuse, et précédée d’une rangée de petits traits noirs. Les antennes sont simples. Elles n’offrent, ainsi que les palpes, le tho- rax et l'abdomen, rien de particulier. Les tibias sont allongés, non renflés, et armés de deux éperons d’iné- gale longueur. La découverte de cette Acidalia est encore due au zèle infatigable de M. Himmighoffen, qui l’a élevée plusieurs fois de chenille. D’après la des- cription des premiers états accompagnée d’un dessin, que m'a transmis notre obligeant collègue, la chenille est assez allongée, un peu déprimée sur le dos, avec les côtés saillants. La tête est bifurquée et tout le corps laisse voir à la loupe quelques poils courts et raides. La couleur varie du gris-rougeàtre à un gris de terre plus ou moins foncé ; tantôt la chenille a tout le long du dos une série de traits sagittés, noirâtres ; tantôt ce dessin manque. Le ventre est d’un gris généralement plus obscur et qui varie également de ton. Cette chenille vit sur les Dorycnium, dans les lieux arides et très chauds. Pour se transformer elle forme une légère coque à la surface de la terre ou parmi les branches basses de la plante, La chrysalide est d’un brun clair, peu luisant, marqué sur les anneaux de quatre séries de taches noirâtres. Le dernier anneau est terminé par une pointe qui paraît munie de cinq crochets quand on l’examine à la loupe. L'insecte parfait paraît en mai, puis en juillet et août. On le trouve même encore quelquefois en octobre, ce qui semble indiquer une troisième génération. Espagne (Catalogne). : rs QI==— NOTE sur LA PERISPHOERA GLOMERIFORMIS, Par M. H. LUCAS. (Séance du 22 Janvier 1862.) Je fais passer sous les yeux de la Société plusieurs Orthoptères coureurs de la famille des Blattides, et qui sont remarquables par leur forme singu- lière. En effet, quand on examine ces singuliers Orthoptères, on remarque que par leur forme ils rappellent les Sphæroma et les Armadillo, Crasta- cés de l’ordre des Isopodes, et les Glomeris Myriapodes de l’ordre des Piplo- podes. Comme ces Annelés, cette espèce, à laquelle je donne le nom de Perisphæra glomeriformis, à la faculté de se rouler en boule et de cacher dans cette position sphérique ses antennes et ses organes de la locomo- tion. Je ne m'étendrai pas davantage sur l’organisation de ces singuliers insectes, seulement je ferai remarquer que cette coupe générique a été établie en 1831, dans le tome XXHI des Annales des Sciences natur., par M. Serville, et que M. Burmeister, dans son Handb. der. Entom., tom. I, p. 483 (1839), en changeant le nom de Perisphæra en celui de Peris- phæria, aurait dû au moins citer M. Serville, créateur de ce nouveau genre, puisque ce savant considère les Perisphæra et les Perisphæria comme identiques. Dans un travail que je destine à nos Annales, je décris cette nouvelle espèce, qui a été découverte en Cochinchine, et qui habite aussi les environs de Manille, où elle a été rencontrée par M. Lorquin. Je dirai aussi que le premier de ces pays nourrit une seconde espèce de Perisphæra, et que je considère comme étant la Perisphæra armadillo de M. Serville. Annales de la Société entomologique de France. 4° Serte. Tome Îl (1862) PL.L nn tte qe dng ne mas à Æ Bellier pt Nignoret p! Lebrun scûdp 4. Apislomyia elegans, Bigot 4. Acidalia dorycniata. Beltier 2. Hemerophila barcinonaria. Betier. 5. Cyrene Mestvoodi. Sign! 3. Camptlogramma untformata. Bel, 6. Aphæna l'aulinia. Sign! Imp. Houiste 5 r Mignon. Paris # L FA + CANTAN ETES | Fr, TA TE Vu CL LS Ml LOL LE D EXTRAIT DES ANNALES DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIOUE DE FRANCE. IS SÉRIE, TOME «— © TRIMESTRE DE 180 Paris. — Imprimerie FÉLIX MALTESTE et Lie, rue des Denx-Portes-St-Sauveur, 22 NOTE SUR L’'ACIDALIA PALLIDATA, Wien.-Verz. ’ Par M. BELLIER DE LA CHAVIGNERIE. (Séance du 23 Février 1859.) Au nombre des Lépidoptères recueillis pendant l’excur- sion extraordinaire que la Société Entomologique de France fit, en 1858, dans les environs de Grenoble, se trouvait une Géomètre fort intéressante, du genre Acidalia, dont nos collègues MM. Delamarche et Martin prirent plusieurs exem- plairessur les bords du Drac. M. Martin ayanteu l’obligeance de me donner une de ces Géomètres qu'il rapportait à l’Acidalia Argilata, Guen. j'ai pu l’étudier avec soin et m’as- surer, au moyen d'un examen comparatif des plus minutieux, que cette Acidalia des bords du Drac n’était certainement pas l’Argilata découverte par moi, en 1851, dans les mon- tagnes arides de la Lozère, non loin de Florac. La Géomètre prise à Grenoble est d’un jaune d'os clair et luisant ; les ailes sont allongées et arrondies au sommet ; l'abdomen long et dépassant les ailes ; ce qui donne à cette espèce un faux air de Botys. Aux ailes supérieures, on voit quatre lignes d’un brun jaunâtre qui se détachent bien sur le fond; l'extrabasilaire et la troisième beaucoup plus appa- rentes que les autres et très ondées. Les ailes inférieures sont traversées par quatre lignes semblables. La tête est très noire. et les palpes bruns; la frange concolore et luisante. Ld 112 BELLIER DE LA CHAVIGNERIE. L’Argilata est d’une couleur différente ; le ton en est uni et d’un gris ochracé clair qui a queique chose de verdâtre, comme le fait observer M. Guénée ; mais ce qui empêche surtout de confondre Argilata avec l'espèce des environs de Grenoble, c’est : la coupe des ailes supérieures plus aiguë à l’apex ; la forme des lignes bien équidistante, plus droite, plus épaisse, moins distinctement écrite, et surtout beaucoup moins ondée. Enfin chez Argilatales palpes ne sont pas bruns, mais de couleur ochracée; l'abdomen ne dépasse pas autant les ailes inférieures ; et on voit sur les quatre ailes un point cellulaire noir, très apparent, qu’on ne retrouve pas chez l'autre espèce. M'étant assuré que la Géomètre prise à Grenoble n’était pas l’Argilata, et ne pouvant la rapporter à aucune des espèces que j'avais vues, je désirai savoir sielleétait connue en Allemagne, et, à cet effet, je l’envoyai à Vienne à mon ami M. Lederer. Cet entomologiste s’empressa de me répondre, avec son obligeance habituelle, que cette Acidalia n'était autre que la Pallidata du catalogue de Vienne, espèce mé- connue en France où, sous le nom de Pallidata, figure géné- ralement dans les collections, la Pallidata de Hubner et de Duponchel quin’est pasla même que celle du Wienergegend- Verzeichniss, mais qui est l'Ochrata, Wien.-Verz., Bork., Treits., etc. (voir la synonymie de l’Acidalia Ochrata si bien établie par M. Guenée dans le Species général). Je n'ai pas à ma disposition, pour le consulter, le Wiener- segend-Verzcichniss, mais il ne m'est pas permis d'élever des doutes sur l’opinion exprimée par M. Lederer au sujet de la Géomètre en question, puisque cet entomologiste expérimenté a vu en nature l’exemplaire que je lui ai communiqué, et qu’il a pu le comparer avec les Pallidata, Wien.-Verz. de sa collection. La Pallidata décrite par M. le docteur Delaharpe sous le no 27, dans sa faune des Lépidoptères de la Suisse, paraît être aussi la même que l’Acidalia des environs de Grenoble, Acidalia Pallidata, 113 bien que cet auteur cite comme synonyme la Pallidata de Duponchel qui, je l'ai dit, est une Ochrata ; mais les carac- tères des antennes, des ailes arrondies, de la frange luisante sans trace de points, de la couleur presque aussi luisante que chez Botys hyalinalis & , etc., s'appliquent parfaitement à la Pallidata du Wien.-Verz. M. Delaharpe ajoute que cette Acidalia est fort rare en Suisse; qu’il l’a prise près de Bel- linzona le 24 juillet, et aussi près de Lauzane à la même époque. L’Ochrata, au contraire (Pallidata, Hubn. Dup.), est commune à peu près partout, et se rencontre pendant une grande partie de l'été. Il semble que notre honorable collègue, M. Guenée, n'avait pu voir en nature la Pallidata du Wien-Verz., car il l'a rapportée, mais avec 2 il est vrai, à la Sylvestrata de Duponchei, espèce toute différente. J'ai publié cette note dans l’espoir de jeter quelque lumière sur une espèce anciennement connue, dont la syno- nymie est fort confuse.L’Acidalia Pallidata, Wien.-Verz., doit se placer près de Osseata, Wien.-Verz. et Holosericata, Du, Elle appartient au groupe de ces deux espèces et est surtout voisine de la seconde, dont il sera toujours aisé de la distin- guer, à la première vue, par sa taille beaucoup plus grande. 3e Série, TOME Vu. 8 + Lys DAT LA à octsté did x: 40 Run # i 1 2 h AA 16 Ye AND 0 Da AH 86 FAT 41 g f ñ as ! qu: pt. “aa, ad ue shot LS axes sq 1 To M Mal & A! NE 3088 ANT