- ' .;'■' à ■'r„ UVRES COMPLETE D E M. LE CJ^ DE BUFFOK Partie expérimentale. rmwi.mi.ji. iiw*i Tame /X^ ISTOIRE NATURELLE, GÉNÉRALE ET PARTICULIÈRE. Par M. le Comte DE Bu FFON ylntendaru du Jardin du Roi, de l'Académie Françoife , ù de celle des Sciences , ùc. Tome Neuvième. A PARIS, Suivant la Copie »«-4.<' DE L'IMPRIMERIE ROYALE^ M, D Ç C L X X y Ij '^'ADAMSlô-i.:^ ■•? T A BL E De ce qui ejî contenu dans ce Volume. Suite de la Partie Expérimentale. Treizième Mémoire. Ixecher- eu ES de la caufe. de V excen- tricité de s couche s ligneujes qu'on aperçoit quand on coupe hony^on- talc ment le tronc d'un arbre ; de V inégalité d'épaijjeur ^ ù du différent nombre de ces couches ^ tant dans le beis formé que dans l'aubier page i Quatorzième Mémoire. Obfer^ rations des dijférens effets que produifent fur les végétaux les grande:^ gelées d* hiver à les pe- tites gelées du printemps. , ^o PARTIE HYPOTHÉTIQUE. Premier Mémoire. Recherches fur le refroidijjement de la Terre & des Planètes ^ .• 7^ Second Mémoire. Fondemens des Recherches précédentes fur la température des Planètes,,^ 301 Table des Matières, page j 6 fuiy. HISTOIRE HISTOIRE NATURELLE. »iiBeB.tsa.ii4j«^i)UiatmiiAaaiM'jga!^r-; FARTIE EXPÉRIMENTALE. TREIZIEME MÉMOIRE. RE CHER CHES Db la caufc de l'excentricité des couches Ugneufes qu'on aperçoit quand on coupe, horizontalement le tronc ^ d'un arbre; de U inégalité d'èpaijfeur] & du difé* rent nombre de ces couches^ tant dans h bois formé que dans l'aubier. Par M:' Duhamel & deBuffon. ' ON ne peut travailler plus utilement pour ia Ph)r(Ique, quen conftaranc des faits douteux-, & en érabliiTant la vraie origine de ceux qu'on attribuoit fans fos* Tome IX, j{ % Hl/îoire Naturelle. - dément à des caufes imaginaires ou infuf- fifantes. Ceft dans cette vue que nous avons entrepris, M. de Bufton & moi, piufieurs recherches d'Agriculture -, que j]0us avons, par exemple, fait des obfer- vations & des expériences fur raccroifiTe- inent & l'entretien des arbres , fur leurs nialadies & fur leurs défauts, fur les plan- tations & fur le rétabliilement des forêts, &c. Nous commençons à rendre compte à l'Académie du fuccès de ce travail, par l'examen d'un fait dont prefque tous les auteurs d'Agriculture font mention, mais qui n'a été (nous n'héfitons pas de le dire) qu'entrevu, & qu'on a pour cette raifon attribué à des caufes qui font bien éloi- gnées de la vérité. Tout le monde fait que , quand on coupe horizontalement le tronc d'un chêne , par exemple , on aperçoit dans le cœur & dans l'aubier des cercles ligneux qui l'envelop- pent -, ces cercles font féparés les uns^ des autres par d'autres cercles ligneux d'une fubftance plus rare, & ce font ces derniers qui diftinguent & féparent la crue de cha- que année : il eft naturel de penfer que faiis des aççidens particuliers^ ils deyroienî: Partie expenmentale, 5 être tous à peu-près d'égale épaiffeur , & également éloignés du centre. Il en eft cependant tout autrement, & îa plupart des auteurs d'Agriculture, qui ont reconnu cette différence, l'ont attri- buée à différentes caufes, & en ont tiré diverfes conféquences *, ies uns , par exem- ple 5 veulent qu'on obferve avec foin, îa /ituation des jeunes arbres dans ies pépi- nières, pour les orienter dans îa place qu'on leur deftine, ce que ies Jardiniers appellent planter à la io affole ; ils fou- tiennent que le côté de l'arbre, 1 qui étoit oppofé au Soleil dans la pépinière, fouffre immanquablement de Ton adion iorfqu il y eft expofé. D'autres veulent que les cercles ligneux de tous les arbres foient excentriques, & toujours plus éloignés du centre ou de l'axe du tronc de l'arbre du coté du midi que du côté du nord, ce qu'ils propofenc aux voyageurs qui feroient égarés dans les forêts, comme un moyen affliré de s'orienter & de retrouver leur route. Nous avons cru devoir nous affurer par nous-mêmes de ces deux faits -, ^ d'abord pour reconnoître ff les arbres tranfplaii- Ai; ^ 4 Hijloire Naturelle, tés foLifFrent loiTqu ils Te trouvent à une fituation contraire à celle qu ils avoient dans la pépinière, nous avons choiii cin- quante ormes qui avoient été élevés^ dans une vigne , & non pas dans une pépinière touffue, afin d'avoir des fujets dont Tex- pofition fût bien décidée. J'ai fait, à une même hauteur, élever tous ces arbres, dont le tronc avoir douze à treize pouces de circonférence, & avant de les arracher, j'ai marqué d'une petite entaille le côté expofé au midi, enfuite je les ai fait plan- ter fur deux lignes-, obfervant de les met- tre alternativement, un dans la fituation où ilavoit écé élevé, & l'autre dans une fituation contraire, en forte que j'ai eu vingt- cinq arbres orientés comme dans la viane, à comparet avec vingt-cinq autres qui étoient dans une fituation toute oppo- fée : en les plantant ainfi alternativement, j'ai évité tous les foupçbns qui auroient pu naître des veines de terre, dont la qualité change quelquefois tout d'un coup. Mes arbres font prêis à faire leur troifième pouirc, je les ai bien examinés, il ne me paroît pas qu il y ait aucune différence en^ |:re les uns & les autres ) il eft probable Parue expcnmentale, ^ qu'il n'y en aura pas dans la fuite, car (i le changement d' exposition doit produire quelque chofe , ce ne peut être que dans îes pren ières années, & jufqu'à ce que les arbres fe ff^ient accoutumés aux impref- fions du foleil & du vent, qu'on prétend être cap.ihles de produire un etlet fenfible fur ces jeunes iujets. Nous ne déciderons cependant pas que cette attention ed Tuperflue dans tous les cas, car nous voyons dans les terres légè- res , les pêchers & les abricotiers de haute tige, plantés en efpalrer au midi, fe àQ^è* cher entièrement du coté du foleil, & ne fubiifter que par le coté du mur. Il femble donc que dans les pays chauds, fur le penchant des montagnes, au midi, le fo- îeil peut produire bn eitet 'fen(ible fur la partie de Técorce qui lui eft expofée^ mais mon expérience décide inconteda- blement que dans notre climat & dans les fituations ordinaires, il eft inutile d'orien- ter les arbres qu'on tranfplante -, c'eft tou- jours une attention de moins, qui ne laif- feroit pas que de gêner loriqu on plante des arbres en alignement j car , pour peu que le tronc des arbres foie un peu courbe 3. Aiij s HiJIoire Naturelle. ils font une grande difformicé quand ofî n'eft pas le maîrre de mettre la courbure dans le fens de Talignement. A l'égard de Texcentricité des couches II- gneufes vers le midij'nous avons remarqué que les gens les plus au fait de rexploitation des for3ts, ne font point d'accord fur ce point. Tous, à la vérité, conviennent de l'excentricité des couches annuellesjmais les uns prétendent que ces couches font plus épaiQes du coté du nord, parce que, difenc- ils, le foleH defsèchele coté du midi, & ils appuient leur fentiment fur le prompt accroidement des arbres des pays fepten- rrionaux qui viennent plus vite, & grof- iîffent davantage que ceux des pays méri- dionaux. D'autres, au contraire, & c'eft le plus grand nombre, prétendent avoir obfervé que les couches font plus épailTes du coté du midi-, &, pour ajouter à leur obferva- tion un raifonnement phyfique , ils difent que le foleil étant le principal moteur de îa sève, il doit la déterminer à palier avec plus d'abondance dans la partie où il a^ ie plus d'aârion, pendant que les pluies qui viennent fouvent du vent du midi bu- Partie expérimentale. f mettent Técorce , îa nourrilTent , ou du moins préviennent le delTéchenient que îa ehaieur du foleil auroîr pu caufer. Voilà donc des fujets de doute entre ceux-îà même qui font dans Tufage actuel d'exploiter des bois, & on ne doit pas s'en étonner -, car les diiïerentes circonftances produifent des variétés coniidérabîes dans i'accroiirement des couches ligneules* Nous allons le prouver par plulieurs ex- périences -, i^iaisj avant que de les rappor* ter, il eft bon d'avertir que nous diilin- guons ici les chênes , d'abord en deux ef- pèces; favoir, ceux qui portent des glands à longs pédicules, & ceux dont les glands font prefque collés à la branche/ Chacune de ces efpèces en donne trois autres -, fa- voir, les chênes qui portent de très- gros glands, ceux dont les glands 1 ont de mé- diocre groflfeur, & enfin ceux dont les glands Jont très-petits. Cette divilion, qui feroit groffière & imparfaite pour un Bo- tanifte , fuffit aux foreftiers, & nous l'a- vons adoptée, parce que nous avons cru apercevoir quelque diriérence dans la qualité du bois de ces efpèces, ôc que d'ailleurs il fe trouve dans nos forêts un A iy 8 Hijloire Naturelle. très-grand~noir-bre d'efpèces difFérentes de chênes dont le bois efl abrolument fem- blable, auxquelles par coiiféquent nous «[avons pas eu d'égard. Expérience première. Le 27 mars 1734, pour nous stf'-^rer Ci les arbres croiflent du ccré du midi plus que du coté du nord, M. de Bufton a fait couper un chêne à gros gland, âgé d'en- viron loixanre ans, à un bon pied & demi ali-deirus de la furface du terrein, c'eft-à- dire, dans Tendroic où la tige commence à Te bien arrondir , car les racines caufent toujours un élargi(ïement au pied des ar- bres*, celui-ci étoit iitué dans une lilière découverte à Torient, mais un peu cou- verte au nord d'un coié, & de l'autre au midi. Il a fait faire la coupe le plus hori- zontalement qu'ilaétépofîible5& ayant mis ïa pointe d'un compas dans le centre des cercles annuels, il a reconnu qu'il coïncidoit avec celui de la circonférence de l'arbre, & qu'ainfi tous les côtés avoient également grofïî*, mais, ayant fait couper ce même grbre à vingt pieds plus haut 3 h càté di? Partie expérimentale. 9 siord étoit plus épais que celui du micîî ; il a remarqué qu'il y avoir une groffe bran- che du côté du nord, un peu au-deflous à^s vingt pieds. Expérience II. Le même jour, il a fait couper de la même façon, à un pied & demie au-defTus de^ terre, un chêne à petits glands, âgé d'environ quatre-vingts ans, fitué comme le précédent*, il avoit plus groiïï du côté du midi que du côté du nord. Il a obfervé qu il y avoit au-dedans de Tarbre un nœud fort ferré du côté du nord qui venoit des racines. ^ Expériïnce'IIL L E même jour, il a fait couper de même un chêne à glands de médiocre grolîeur, âgé de foixante ans, dans une liiière expo- fée au midi-, le côté du' midi étoit plus fort que celui du nord , mais îî Tétoic beaucoup moins que celui du levant. Il a fait fouiller au pied de Tarbre, & il a viî t[jue la plus groiTe racine étoit du côté du A y îO HlJIoire Naturelle. levant*, il a enfuite fait couper cet arbre à deux pieds plus haut, c'efl- à-dire, »à près de quatre pieds de terre en tout, & à cette hauteur le coré du nord étoic plus épais que tous les autres. Expérience IV. Le rrtême jour, il a faic couper à îa "Hiême hauteur un chêne à gros glands , âgé d'environ foixante ans, dans une li- jfîère expofée au levant, & il a trouvé qu'il avoit également groiïi de tous cotés*, mais,, à un pied & demi plus haut , c'eft-à-dire, à trois pieds au- de (lus de la terre, le côté du midi étoit un peu plus épais que celui du nord. Expérience Vr Un autre chêne à gros glands, âgé 'd'environ trente-cinq ans , d'une lificre ex- pofée au levant, avoit grofli d'un tiers de plus du coté du midi qi.e du coté du nord, à 1!!^ pied.au-deirus de terre*, mais, à un pT'^vi plus haut, cette inégalité diminuoît déjà, & à un pied plus haut, il avoit éga- Partie expérimentale. i r îement groflî de tous côtés : cepenriant en le faifant encore couper plus haut , le côté du midi étoft un tant foit peu plus fort. Expérience VI. Un autre chêne à gros gîands, âgé -de trente-cinq ans , d'une lifière expofée au midi, coupé, à trois pieds au-delTus de terre, étoit un peu plus fort au midi qu'au nord, mais hïen plus fort du côté du le- vant que d'aucun autre côté. Expérience VIL Un autre chêne de même âge Se me-' mes glands , fitué au milieu des bois , étoitr également crû du côté du midi & du côté du nord, & plus du côté du levant qud! du côté du couchant. Expérience VilL Le 29 mars 17345 il a continué ces= épreuves & il a fait couper , à un pied Se demi au-defTus de terre , un chêne à gros glands 5 d une très-belle venue , âgé der Avi ï 2 ïlijloire Naturelle, ■quarante ans , dans une lifîère expofée aiî inidi, -il avoit groffi dû coté du nord beaucoup plus que d'aucun autre coté , celui du midi étoit même le plus foible de tous. Ayant fait fouiller au pied de Marbre , il a trouvé que la plus groJOfe sacine étoit du côté du nord* Expérience IX.. Un autre chêne de même efpèce, mê- me âge & à la même pofition, coupé à la même hauteur d'un pied Se demi au- deflTus de la furface du terrein, avoit grof- fi du côté du midi plus que du côté du nord. Il a fait fouiller au pied, & il a trouvé qu'il y avoit une grolle racine du côté du midi, & qu'il n'y en paroiiToît point du côté du nord. Expérience X, Un autre chêne de même efpèce, mais âgé de foixante aus, & abrolument ifolé, avoit plus groffi du côté du nord que d'au- cun autre côté. En fouillant il a trouvé que la plus greffe racine étoit du côté du UQtds Partie experimentah. i 5 Je pourrois joindre à ces obfervations beaucoup d'autres pareilles que M. de Buiion a fait exécuter eu Bourgogne, de même qu'un grand nombre que j'ai faites dans la forêt d'Orléans, qui fe montent à i' examen de plus de quarante arbres , mais dont il m'a paru inutile de donner le dé^ tail. Il fuffit de dire qu'elles décident toutes que l'alpedt du midi ou du nord , n efb point du tout la caufe de Téxcentri- cité des couches iigneufes, mais qu'elle ne doit s'attribuer qu'à la poiition des racines & des branches , de forte que les couches Iigneufes font toujours plus épaiffes du côté où il y a plus de racines ou de plus vigoureufes. Il ne faut cependant pas man- quer de rapporter une expérience que M. de Butîon a faite, & qui eft abfoîu- ment décisive. Il choiiit ce même Jour:, 25? mars, un chêne ifolé, auquel il avoit remarqué qua- tre racines à peu-près égales & difpofées afTez régulièrement , en forte que chacune répondoit à très-peu près à un des quatre points cardinaux , & l'ayant fait couper à un pied & demi au-deiTus de la furface du terrein^ il trouva j cQmmeil le ipupçou^ î 4 Hijloire Naturelle. noir, que le centre des couches ïigneiî- fes coincidoit avec celui de la circonfé- rence de Tarbre , & que par conféquent il avoir groffi de tous cotés égalcmenr. Ce qui nous a pleinement convaincu que îa vraie caufe de l'excentricité des couches iigneufes eft la pofîtion des racines , Se quelquefois des branches, & que fi Taf- peâ: du midi ou du nord, &:c. influe fur ies-arbres pour les faire grolîirinégalemenr, ce ne peut être que d'une manière infen- iîble , puifque dans tous ces arbres , tan- tôt c'étoit les couches ligneufes du côté du midi qui étoient les plus épaifl'es, & tantôt celles du côté du nord ou de tout autre' côté, &que5 quand nous avons coupé des troncs d'arbres à différentes hauteurs, nous avons trouvé les couches ligneufes , tantôt plus épaiffes d'un côté ^ tantôt d'un aurre. Cette dernière obfervation m^a engagé à faire fendre plulieurs corps d'arbres par le milieu. Dans quelques-uns , le cœur fui- voit à pe u-près en ligne droite l'axe du tronc *, mais dans le plus grand nombre , & dans les bois même les plus parfaits îc de la meilleure fente, il faifoic des Partie expérimentale. ij inflexions en forme de zigzags outre cela^ dans ie centre de prefque tous les arbres, j'ai remarqué auiïi-bien que M. de Butlon , que dans une épailFeur d'un pouce, ou un pouce 8c demi vers le centre , il y avoir pluiieurs petits nœuds, en forte que le bois ne s'eft trouvé bien franc qu'au - delà de cette petite épaiffeur. Ces nœuds viennent fans doute de l'é- ruption des branches que le chêne poulie en quantité dans fa jeuneiTe, qui, venant à périr, fe recouvrent avec le temps, 8c forment ces petits nœuds auxquels on doit attribuer en partie cette direàion irrégu- iière du cœur qui n eft pas naturelle aux arbres. Elle peut venir auiîî de /re qu'ils ont perdu dans leur jetinefTe leur flèche ou montant prrncipd^ par la gelée, Tabrou" tiilement du bétail , la force du vent ou de quelqu'autre accrdeiit, car ils font alors obligés de nourrir des branches latérales pour en former leurs tiges, & le cœur de ces branches ne répondant pas à celui du tronc, il s'y fait un changement de di- rection. Il eft vrai que peu à peu ces bran- ches fe redrenTenf, mais il refte toujours wne inflexion dans le cœur de ces arbres^ i6 Hijlûire Naturelle. Nous n'avons donc pas aperçu que Fex* pofition produisît rien de feniible fur l'é- paiiTeur d^s couches ïigneufes, & nous croyons que quand on en remarque plus d'un coté que d'un autre , elle vient pref- que toujours de l'infertion des racines ,! ou de réruption de quelques branches, foit que ces branches exiftent adueilement, ou qu'ayaiît péri, leur place foit recou- verte. Les plaies cicatrifées , la gélivure > îe double aubier, dans un même arbre,. peuvent encore produire cette augmen- tation d'épaiiïeur des couches ligneufes •, mais nous la croyons abfolument indé- pendante de Texpoiition , ce que nous allons encore prouver par pluiîeurs obfer- yations familières. Observation premier e. Tout le monde peut avoir remarqué dans les vergers , des arbres qui s'empor- tent, comme difent les Jardiniers, fur une de leurs branches , c'eft-à-dire , qu'ils poulTent fur cette branche avec vigueur, pendant que les autres reftent chétives & languidantes. Si l'on fouille au pied de Partie expérimentale. i 7 ces arbres pour examiner leurs racines , on rrouvera à peu-près la même chofe qu'au -dehors de ia terre , c'eft-à-dire , que du côté de la branche vigoureufe , il y aura de vigoureufes racines , pendant que celles de Tautre côté feront en mauvais état. Observation IL Qu'un arbre foit planté entre un gazon & une terre façonnée, ordinairement la partie de Tarbre , qui eft du côté de la terre îabourée , fera plus verte & plus vigou-^ reufe que celle qui répond au gazon. Observation III. On voit fouvent'un arbre perdre fu- bitenient une branche, & fi. Ton fouille au pied, on trouve le plus ordinairement la caufe de cet accident dans le mauvais état où fe trouvent les racines qui répon* dent à la branche qui a péri. Observation IV. Si on coupe une grofle racine à ua I 8 Hijloire Naturelle. arbre , comme on îe fait. quelquefois pour mettre un arbre à fruit, ou pour l'em- pêcher de s'emporter fur une branche , on fait languir la partie de l'arbre à la- quelle cette racine correfpondoit ^ mais il n'arrive pas toujours que ce foit celle qu'on vouloit atîoiblir, parce qu'on n'efb pas toujours aifuré à quelle partie de l'ar- bre une racine porte fa nourriture, & une même racine la porte fouvent" à plufieurs branclîes -, nous en allons dire quelque chofe dans un moment. Observation V. Qu'on fende un arbre , depuis une de fes branches 5 par fon tronc, jufqu'à une de fes racines, on pourra remarquer que les racines, de même que les branches, font formées d'un faifceau de fibres, qui font une continuation des fibres longitu- dinales du tronc de l'arbre. Toutes ces obfervations femblent prou- ver que le tronc des arbres eft compofé de diftérens paquets de fibres longitudi- nales, qui répondent par un bout à une racine, & par l'autre, quelquefois à une. Tarde expérimentale. 19 Se d autres fois à plufieurs branches 5 en forte que chaque faifceau de fibres paroît recevoir fa nourriture de la racine dont il eft une continuation. Suivant cela , quand une racine périt, ii s'en devroît fuivre îe delTéchement d'un faifceau de fibres dans ia partie du tronc & dans la branche correîpondante y mais ii faut re- marquer : i.° Que dans ce cas les branches ne font que languir, & ne meurent pas entiè- rement : 2.° Qu ayant greffé par îe milieu fur un fujet vigoureux une branche d'orme aiTez forte qui étoit chargée d'autres petites branches , les rameaux qui étoient fur la partie inférieure de k branche grefïée, poufsèrent quoique plus foibfement que ceux du fujet. Et j'ai vu aux Chartreux de Paris, un oranger: fubfifter & groffir en cette fituation quatre ou cinq mois fur le fauvageon où il avoir été greffé. Ces expériences prouvent' que la nour- riture qui eft portée à une partie d'un ar- bre , fe communique à toutes les autres, & par conféquent la sève a un mouvement de "communication latérale. On peut voir 2 0 Hijloire Naturelle, fur. cela îes expériences de M. Haïes s niaisf ce mouvement îatéral ne nuit pas affez au mouvement dired: de ia sève, pour rem" pêcher de fe rendre en plus grande abon- dance à la partie de l'arbre, & au faif- ceau même des fibres qui correfpond à la racine qui ia fournit, & c'eft ce qui fait qu'elle fe diflribue principalement à une partie des branches de Tarbre, & qu'on voit ordinairement la partie de Farbre oii répond une racine vigoureufe , profiter plus que tout le re/le, comme on le peut remarquer fur les arbres des lifières des forêts , car leurs meilleures racines étant prefque toujours du côté du champ, c'eft auffi de ce coté que les couches ligneufes font ccmmuném.ent les plus épaifTes. Ain(j, il paroît par les expériences que , nous venons de rapporter, que îes couches ligneufes font plus ép.nlTes dans les endroits de Tarbre où la sève a été portée en plus grande abondance, foit que cela vienne des racines ou des branches , car on fait "que les unes & les autres agiiTent de con- cert pour le mouvement de la sève. C eft cette même abondance de sève qui fviit que l'aubier fe transforme plutôt eu Partie expérimentale, 2 i fcois ; c'efl d'elle dont dépend l'épailTeur relative du bois parfait avec l'aubier dans les différens terreins & dans les diverfes efpèces 5 car Taubier n'eft autre chofe qu'un bois imparfait , un bois moins denfe , qyi a befoin que la sève le traverfe , Se y dépofe des parties fixes pour remplir Tes pores 3 & le rendre femblable au bois : la partie de l'aubier dans laquelle la sève pafTera en plus grande abondance, fera donc celle qui fe transformera plus promptement en bois parfait , & cette transformation doit, dans les mêmes efpèces, fuivre la qualité du îerrein. EXPERIENCES. r M. de Buffon a fait Tcier pîulaeurs chênes à deux ou trois pieds de terre , & ayant fait polir la coupe avec la plane , voici ce qu il a remarqué : Un chêne âgé de quarante-fix. ans envi- roii, avoit d'un côté quatorze couches an-, nuelles d'aubier, & du côté oppofé il en avoit vingt \ cependant les quatorze cou- ches étoient d'un quart plus épaiiîes que les vingt de l'autre côté. '1 z HlJIoire Naturelle. ' Un autre chêne , qui paroiiToit du même âge, avoir d'un côté feize couches d'au- bier 5 Se du côré oppcfé il en avoir vingt- deux -, cependant les feize couches étoient d'un quart plus épaiffesque ies vingt-deux. Un autre chêne de même âge , avoir d'un côté vingt couches d'aubier. Se du côté oppofé ii en avoit vingt-quatre *, ce- pendanr les vingt couches étoient d'un quarr plus épaiiTes que ies vingt-quatre. Un autre chêne de même âge, avoit d'un côté dix couches d'aubier, & du côté oppofé ii en avoit quinze -, cependant les dix cou- ches étoient d'un iixième plus épaifles que les quinze. Un autre chêne de même âge, avoit d'un côté quatorze couches d'aubrer5& de l'autre vingt-une j cependant les quatorze couches étoient d'une épaifTeur prefque double de celles des vingt-une. Un chêne de même âge , avoit d'un côté onze couches d'aubier, & du côté oppofé il en avoit dix-fept -, cependant les onze couches étoient d'une épailfeur double de celles des dix-fept. Il a fait de femblabîes obfervations fur ïes trois efpcces de chênes qui fe trouvent Partie expérimentale. 25 îe plus ordinairement dans îes forêts , & il n / a point apperçu de ditrérence. Toutes ces expériences prouvent que le- paiflTeurde Taubier, eft d'autantplus grande que le nombre des couches qui le for- ment eft plus petit. Ce fait paroît fîngulier , l'explication en eil: cependant aifée. Pour îa rendre plus claire , fuppofons , pour un inftant , qu on ne lailTe à un arbre que deux racines. Tune à droite, double de celle qui eft à gauche -, fi on n'a point d'atten- tion à la communication latérale de la sève, îe coté droit de Tarbre redevroit une fois autant de nourriture que le coté gauche 5 îes cercles annuels grofîîroient donc plus à droite qu'à gauche, & en mêmç, temps ia partie droite de Tarbre fe transformeroit plus promptcment en bois parfait que la partie gauche , parce qu'en fe diftribuant plus de sève dans la partie droite que dans la gauche , il fe dépoferoit dans les inter- ftices de l'aubier un plus grand nombre de parties fixes propres à former le bois. Il nous paroît donc allez hïtii prouvé que de plufieurs arbres plantés dans îe même terrain , ceux qui croilTentplus vite pnt leurs couches iigneufes plus épaiffes. 2 4 Hijîoire Naturelle, êc qu en même temps leur aubier fe con- vertit plutôt en bois que dans les arbres qui croiirent lentement. Nous allons main- tenant faire voir que les chênes qui lont crûs dans les terreins maigres ont plus d'au** hier, par proportion à la quantité de leur bois 5 que ceuxqui font crûs dans les bons terreins. Etleétivement, fî Taubier ne fe convertit en bois parfait qu'à proportion que la sève qui le traverfe y dépofe des parties fixes, il eft clair que l'aubier fera bien plus long-temps à fe convertir en bois dans les terreins maigres que dans les bons terreins. Ceft auffi ce que i'ai remarqué en exa- minant des bois qu'on abattoir dans une vente, dont le bois éioit beaucoup meil- leur à une de fes extrémités qu'à l'autre, fîmplement parce que le terrein y avoit plus de fonds. Les arbres qui étoient venus dans Isi partie où il y avoit moins de bonne terre, étoient moins gros, leurs couches ligneufes étoient plus minces que dans les autres; ils aVoient un plus grand nombre de cou- ches d'aubier , & m^me généralement plus d'aubier par proportion à la groITeur de leuç Partie expenmentak. 2 ç leur bois ; je dis par proportion au bors.- car (1 on (e contentoit de mefurer avec un compas lëpaifiTeur de laubier dans les deux terreins, on le trouveroit communément bren plus épais dans le bon terrein oue dans 1 autre. ^ M. de Buffon a fuivi bien plus loin ces obfervations, car ayanr fait abattre dans un terrem fec & graveleux , où les arbres com- mencent à couronner à trente ans un grand nombre de chênes à médiocres & petits glands , tous âgés de quarante -fix ans ; ri fit auffi abattre autant de chênes de même efpece & du même âge dans un bon terrem, où le bois ne couronne aue fort tard. Ces deux terreins fonf à une portée de fufil l'un de l'autre, à la même expofition & Ils ne- diffèrent que par k qualité & la profondeur de la bonne terre qui dans l'un eft de quelques pieds & dans l'autre de huit à neuf pouces fedï ment. Nous avons pris avec une règle & un compas les mefures du cœur & de l'au- brer de tous ces différens arbres, & après avoir fait une Table de ces mefures f& avoir pris la moyenne entre toutes, nous avons trouvé : "* Tome IX. g z6 Bijloire Naturelle. j° Qu à rage de quarante-fîx ans, dans le terrein maigre, les chênes communs ou de gland médiocre, avoient i d'aubier & 2 4- I de cœur, & les chênes de petits glands I d'aubier & i + 7^ de cœur -, ainfi, dans le terrein maigre, les premiers ont plus du double de cœur que les der- niers : 1° Qu'au mêm.e âge de quarante-lix ans, dans un bon terrein , les chênes communs avoient i d'aubier & 3 de cœur , & les chênes de petits glands i d'aubier & 2 { de cœur -, ainfi, dans les bons terreins , les premiers ont un fixième de cœur plus que les derniers : 3.^* Qu'au même âge de quarante-fîx ans, dans le même terrein maigre, les chê- nes communs avoient feize ou dix-fept couches ligneufes d'aubier, & les chênes de petits glands en avoient vingt - une j ainfi, l'aubier reconvertit plus tôt en cœur dans les chênes communs que dans les chênes de petits glands : 4.° Qu'à l'âge de quarante-iîx ans, la grol- feur du bois de fervice , y compris l'aubier des chênes à petits glands dans le mauvais terrein , eft à la grofïeur du bois de fervice Partie expérimentale. zj des chênes de même efpèce dans le bon terrein comme 21 { font à 25? ; doii Ion tire, en fuppofant les hauteurs égales , îa proportion de la quantité de bois de fer- vice dans le bon terrein à la quantité dans le mauvais terrein comme 841 font à ^61, c'eft-à-dire, prefque double -, 8c comme les arbres de même efpèce s'élèvent à propor- tion de la bonté & de la profondeur du terrein, on peut aiïlirer que la quantité du bois que fournit un bon terrein eft beau- coup plus du double de celle que produit un mauvais terrein. Nous ne parlons ici que duboisdefervice, & point du tout du taillis j car , après avoir fait les mêmes épreu- ves & les mêmes calculs fur des athfes beau- coup plus jeunes, comme de vingt-cinq à trente ans, dans le bon & le mauvais ter- rein , nous avons trouvé que les différences n étoient pas à beaucoup près fi grandes • lîiais comme ce détail feroit un peu long* & que d'ailleurs il y entre quelques expé- riences fur faubier & le cdeur du chêne, félon les diiférens âges, furie temps abfoiu qu il faut à f aubier pour fe transformer en cœur, & fur le produit des terreins mai* gtes , comparé au produit des bons terreins, Bii 2 8 Hijîoire Naturelle. nous renvoyons le tout à un autre Mémoire^ Il n eft donc pas douteux que, dans les ter reins maigres, Taubier ne foit plus épais, par proportion au bois , que dans les bons terreins -, & quoique nous ne rapportions rien ici que fur les proportions des arbres qui fe font trouvés bien fains , cependant nous remarquerons en pailant que ceux qui croient un peu gâtés avoient toujours plus d'aubier que les autres. Nous avons pris auffiles mêmes proportions du cœur & de l'aubier dans les chênes de différens âges. Se nous avons reconnu que les couches licrneufes étoient plus épaifTes dans les jeu- nes arbres que dans les vieux, mais aufli tju il y en avoir une bien moindre quantité. Concluons donc de nos expériences & de nos obfervations : x t v n. I. Que dans tous les cas ou la sève elt portée avec plus d'abondance , les couches ligneufes , de même que les couches d'au- bier, y lont épaiffes , Toit que l'abondance de cette sève foit un effet de la bonté du terrein ou de la bonne conftitution de l'ar- bre , foit qu'elle dépende de l'âge de l'ar- bre , de la pofition des branches ou des racine?, &:c : Partie expérimentale. 29 IL Que Taubier Ce convertit d'autant plus tôt en bois , que la sève eft portée avec plus d'abondance dans les arbres ou dans une portion de ces arbres que dans une autre , ce qui eft: une fuite de ce que nous venons de dire : IIÎ. Que l'excentricité des couches ligneu- fes dépend entièrement de l'abondance de iasève, qui Te trouve plus grande dans une portion d'un arbre que dans une autre, ce qui eft toujours produit par la vigueur des racines ou des branches qui répondent à la partie de l'arbre où les couches font les plus épailTes & les plus éloignées du centre : IV. Que le cœur des arbres fuit très- rarement l'axe du tronc, ce qui e(J produit quelquefois par l'épaifteur inégale des cou- ches ligneufes dont nous venons de parler, & quelquefois par des plaies recouvertes ou des extravafions de fubftance , & fou- vent par les accidens qui ont fait périr le montant principal. %v/* B iij jO Hijioire Naturelle, QUATORZIÈME MÉMOIRE, OBSE RFA TIONS Des différens effets que produifent fur Us végétaux Us grandes gelées d'hiver & les petites geUes du printemps. Par M." DU Hamel & de Buffon. Lj a Physique des végétaux, qui conduit à la perfedtion de TAgricuIture , eft une de ces Sciences dont le progrès ne s'aug- mente que par une multitude d'obferva- tions qui ne peuvent être Touvrage ni d'un homme feul ni d'un temps borné. Au(îi ces obrervations ne palTent- elles guère pour certaines que lorfqu'elles ont été répétées & combinées en différens lieux, en diffé- rentes faifons , & par différentes perfonnes qui aient eu les mêmes idées. C'a été dans cette vue que nous nous fommes Joints , M. de Buffon & moi, pour travailler de concert à réclairciffèment d'un nombre de phénomènes difficiles à expliquer dans cette Partie expérimentale. 3 1 partie de Thiftoire de la Nature , de la connoiiTance defquels il peut réfulter une infinité de chofes utiles dans la pratique de l'Agriculture. L'accueil dont TAcadémie a favorifé les prémices de cette alTociation , je veux dire le Mémoire formé de nos obfervations fur Texcentricité des couches ligneufes , fur rinégalité de TépaifFeur de ces couches, fur les circonftances qui font que ^aubie^ fe convertit plus tôt en bois, ou refte plus long- temps dans fon état d'aubier -, cet ac- cueil, dîs-je, nous a encouragés à donner également toute notre attention à un autre point de cette phyfique végétale, qui ne demandoitpas moins de recherches, &qu£ n'a pas moins d'utilité que le premier. La gelée eft quelquefois fi forte pendant l'hiver qu'elle détruit prefque tous les végé- taux, & la difette de 1709 eft une époque de fes cruels effets. Les grains périrent entièrement, quel- ques efpèces d'arbres, comme les noyers, périrent auffî fans relTource *, d'autres , comme les oliviers & prefque tous les ar- bres fruitiers furent moins maltraités , ils repoufsèrent de deffus leur fouche , lueurs B iv 3 2 Hijîoire Naturelle. racines n'ayant point été endommagées. Enfin pluiieurs grands arbres plus vigou- reux poufsèrent au printemps prefque fur toutes leurs branches, & ne parurent pas en avoir beaucoup fouftert. Nous ferons cependant remarquer dans la fuite les don> mages réels & irréparables que cet hiver Jcur a caufés. Une gelée qui nous prive des chofes les plus nécelîaîres à la vie , qui fait périr entiè- rement plufieurs efpèces d'arbres utiles , & n'en laifTe prefque aucun qui ne fe refifente de fa rigueur, eft certainement des plus redoutables *, atnli , nous avons tout à crain- dre des grandes gelées qui viennent pen- dant l'hiver, & qui nous réduiroient aux dernières extrémités (i nous en reiFentions plus fouvent les effets ; mais heureufement on ne peut citer que deux ou trois hivers qui , comme celui de Tannée de 1 705? j aient produit une calamité fi générale. Les plus grands défordres que caufent jamais les gelées du printemps, ne portent pas à beaucoup près fur des chofes aufïï eiïentielies, quoiqu'elles endommagent les grains, & principalement le feigle lorfqu'il cft nouvellement épié 8c en lait : on n'a Partie expérimentale. 5 3 jamais vu que cela ait produit de grandes driettes -, elles n'aftedent pas les parties ies plus folides des arbres , leur tronc ni leurs branches , mais elles détruifent totalement leurs productions, & nous privent de ré- coltes de vins & de fruits, & par la fup- prefîion des nouveaux bourgeons, elles eau- lent un dommage confidérable aux forêts. Ainfi, quoiqu'il y ait quelques exemples que la gelée d'hiver nous ait réduits à man- quer de pain , & à être privés pendant plu- lieurs années d'une infinité de chofes utiles que nous fourniflent les végétaux -, le dom- mage que caufent les gelées du printemps nous devient encore plus important , parce qu elles nous affligent beaucoup/plus fré- quemment -, car, comme il arrive prefque tous ies ans quelques gelées efi cette faifon , il eft rare qu'elles ne diminuent nos revenus. A ne confidérer que les eflets de la gelée, même trcs-fuperficiellement, on apperçoit déjà que ceux que produifent les fortes gelées d'hiver, font très-diftérens de ceux qui font occanonnés par les gelées du printemps , puifque les unes attaquent le corps même & les parties les plus folides des arbres, au lieu que les autres détruifent Bv 3 4 Hijloire Naturelle. fîmplement leurs produdrons , & s'oppo* fent à leurs accroiilemens. Cefl: ce qui fera plus amplement prouvé dans la fuite de ce Mémoire. Mais nous ferons voir en même temps qu elles agiflfent dans des circonftances bien différentes, & que ce ne font pas toujours les terroirs , les exportions & les fituations où Ton remarque que les gelées d'hiver ont produit de plus grands défordres , qui •fouftrent le plus des gelées du printemps. On conçoit bien que nous n'avons pas pu parvenir à faite cette diftinétion des effets de la gelée qu'en raffemblant beau- coup d'obfervations qui rempliront la plus grande partie de ce Mémoire. Mais feroient- elles fîmplement curieufes, & nauroient- elles d'utilité que pour ceux qui voudroient rechercher la caufe phyfîque de la gelée ? Nous efpérons de plus qu'elles feront pro- fitables à l'Agriculture 5 ^que, (i elles ne nous mettent pas à portée de nous garantir entièrement des torts que nous fait la gelée, elles nous donneront des moyens pour en parer une partie : c'eft ce que nous aurons foin de faire fentir à meiure que nos obfer- vatîons nous en fourniront i occafîon. Il faut Partie expérimentale, 3j donc en donner le détail , que nous com- mencerons par ce qui regarde les grandes gelées d'hiver ; nous parlerons enfuite des gelées du printemps. Nous ne pouvons pas raifonner avec au- tant de certitude des gelées d'hiver que de celles du printemps, parce que, comme nous l'avons déjà dit, on efè allez heureux pour n'éprouver que rarement leurs triftes effets. La plupart des arbres étant dans cette faifon dépouillés de fleurs , de fruits 8c de feuilles, ont ordinairement leurs bourgeons endurcis 8c en état de fupporterdes gelées affez fortes, à moins que l'été précédent n'ait été frais •, car en ce cas les bourgeons n'étant pas parvenus à ce degré de matu- rité , que les Jardiniersa ppellent aoûtés , ils font hors d'état de réfifter aux plus médio" cres gelées d'hiver -, mais ce n'efl: pas l'or- dinaire, & le plus fouvent les bourgeons mûrilTent avant l'hiver, 8c les arbres fup- portent les rigueurs de cette faifon fans en être endommagés, à moins qu'il ne vienne des froids exceiîifs, jointe à des circonf- tances fâcheufes , dont npus parlerons dans . la fuite. BvJ 3 6 Hijioire Naturelle. Nous avons cependant trouvé dans les forêts beaucoup d'arbres attaqués de dé- fauts confidérables, qui ont certainement été produits par les fortes gelées dont nous venons de parler, 8c particulièrement par celle de 1705? ; car, quoique cette énorme ^elée commence à êtrealTez ancienne, elle a produit dans les arbres qu elle n'a pas entièrement détruits, des défauts qui ne s'ertaceront jamais. Ces défauts font, l.° des gerces qui fuivent la diredion des fibtes, & que les gens de forêts appellent gellvures : 1° Une portion de bois mort renfermée dans le bon bois , ce que quelques foref- tiers appellent la ge/ivure entrelardée. Enfin le double aubier qui eft une cou- ronne entière de bois imparfait, remplie & recouverte par de bon bois, il faut dé- tailler ces défauts. Se dire d'où ils pro- cèdent. Nous allons commencer par ce qui regarde le double aubier. L'aubier eft, comme Ton fait, une cou- ronne ou une ceinture plus ou moins épaifTe de bois blanc & imparfait, qui, dans pres- que tous les arbres, fe diftingue aiiémenc du bois parfait > qu'on appelle le cœur^ par Partie expérimentale, 3 7 la diiférence de fa couleur & de fa dureté. 11 fe trouve immédiatement fous Técorce, & il enveloppe le bois parfait , qui, dans les arbres fains, efl: à peu-près de la même couleur , depuis la circonférence jufqu'au centre ^ mais dans ceux dont nous voulons parler , le bois parfait fe trouve féparé par une féconde couronne de bois blanc , en forte que fur la coupe du tronc d'un do ces arbres , on voit alternativement une couronne d'aubier, puis une de bois par- fait, enfuite une féconde couronne d'au- bier, & enfin un malîif de bois patfait. Ce défaut ell: plus ou moins grand, & plus ou moins commun, félon lesdiftérens terreins & les différentes (îtuations -, dans Içs terres fortes & dans le touftu des forêrs, il eft plus rare & moins confidérabie que dans les clairières & dans les terres légères. A la feule infpeclion de ces couronnes de bois blanc, que nous appellerons dans la fuïtele faux aubier y on voit quelles font e alté- ration égale , ils ne font pas auffi mauvârî les uns que les autres ,'& cela ^''accorde à merveille avec ce que nous avons dit plus haut. Enfin nous avons fait fouiller au pied de quelques-uns de ces arbres , pour voir Cl ce même défaut exiiloit auffi dans les racines , mais nous les avons trouvées très- faines^ ainfi, il eft probable que la terre qui les recouvroit les avoit garanties du grand froid. Voilà donc un effet des plus fâcheux 44 Hijloire Naturelle, dts gelées d'hiver , qui, pour être renfermé dans 1 intérieur des arbres, n'en eft pas moins à cramdre, puifquil rend les arbres qui en font attaqués, prefque inutiles pour toutes fortes d ouvrages-, mais, outre cela, lieft très " fréquent, & on a toutes les peines du monde à trouver quelques arbres qui en foient totalement exempts -, cependant on doit conclure des obfervations que nous venons de rapporter, que tous les arbres dont le bois ne fuit pas une nuance réglée depuis le centre où il doit être dune couleur plus foncée jufqu auprès de 1 aubier, où la couleur s'éclaircit un peu, doivent être foupçonnés de quelques dé- tauts , & même être entièrement rebutés pour les ouvrages de conféquence, fi la diiterence efi: coniîdérable. Difons main- tenant un mot de cet autre défaut, que avons appelé la gelivure entrelardée. En fciant horizontalement dçs pieds a arbres, on apperçoit quelquefois un mor* ceau d'aubier mort & d'écorce delTéchée, qui font entièrement recouverts par le bois vif. Cet aubier mort occupe à peu- pres le quart de la circonférence dans 1 endroit du tronc où il fe trouve , il efl Partie expérimentale. 45 quelquefois plus brun que îe bon bois, & d'autres fois prefque blanchâtre. Ce défaut fe trouve plus fréquemment fur les co- teaux expofés au midi , que par-tout ail- leurs. Enfin par la profondeur où cet au- bier fe trouve, dans le tronc, il paroîc dans beaucoup d'arbres avoir péri en 1 705», & nous croyons qu'il eft dans tous une fuite ^des grandes gelées d'hiver, qui ont fait entièrement périr une portion d'au- bier & d'écorce , qui ont enfuite été re- couverts par îe nouveau bois , & cet au- bier mort fe trouve prefque toujours à l'expolîtion du midi , parce que le Soleil venant à fondre la glace de ce côté, il en réiulte une humidité qui regèle ^e nou- veau (& fitot après que le.Soleil adifparu, ce qui forme wn verglas qui, comme l'on fait , caufe un préjudice confidérable aux arbres. Ce défaut n'occupe pas ordinaire- ment toute la longueur du tronc , de forte que nous avons vu des pièces équarries qui paroilToient très-faines, & que l'on n'a reconnu attaquées de cette gelivure que quand on les a eu refendues, pour en faire des planches ou des membrières, Si on les eût employées de toute lçu§: 4 elle eft à Tabri du foleii , qui peut feul ,. dans les grandes gelées, tempérer la ri- gueur du froid -, d'ailleurs elle eft expofée au vent de nord, de nord-eft & de nord- oueft , qui font les plus froids de tous, non- ' feulement à en juger par les effets que ces vents produifent fur nous , mais encore par la liqueur des thermomètres dont la déci- fion eft bien plus certaine. Auiïi voyons-nous , le long de nos efpa- liers , que la terre eft fou vent gelée & en- durcie toute la journée au nord , pendant qu'elle eft meuble, & qu on la peuc labQu^^ ^er au midio Partie expeHmentale. y t Quand, après cela,!! fiicccde une forte gelée pendant la nuit, ji eO: clair qu'il doic faire bien plus froid dans l'endroit où il y a déjà de la glace, que dans celui où îa terre aura été échauflée par le foleil-, c'eft auffi pour cela que même dans les pays chauds , on trouve encore de la neige à i'expoiition du nord, fur les revers des hau- tes montagnes -, d'ailleurs la liqueur du thermomètre fe tient toujours plus bas à l'expofîtion du nord qu'à celle du midi j ainil, il ell inconteftable qu'il y fait plus froid & qu'il y gèle plus fort. En faut-il davantage pour faire conclure que la gelée doit faire plus de dé/ordre à cette expoiition qu'à celle du midi? & on fe confirmera dans ce fentiment par l'ob- fervation que nous avons faite de la geli- vuce hmple , que ndus avons trouvée en' plus grande quantité à cette expoiition qu'à toutes les autres. Elle dive ment il eft fur que tous les accidens qui dépendront uniquement de la grande force de lagel'ée, tels que ce- lui dont nous venons de parler, fe trou- veront plus fréquemment à l'expolition du îiord que par - tout ailleurs. Mais efl - ce - j t Hijloire Naturelle. toujours îa grande force de la gelée qui endommage les arbres, Se n'y a-t-il pas des accrdens particuliers qui font qu'une gelée médiocre leur caufe beaucoup plus de préjudice que ne font les gelées beau- coup plus violentes quand elles arrivent dans des circonftances heureufes ? Nous en avons déjà donné un exem- ple en parlant de la gelivure entrelar- dée, qui eft produite par le verglas, & qui fe trouve plus fréquemment à Texpo^ fition du midi qu'à toutes les autres , & Ton fe fouvient bien encore qu'une partie des défordres qu'a prodiiit l'hiver de 1 709 , doit être attribué à un faux dégel , qui fut fuivi d'une gelée encore plus forte que celle qui l'avoir précédé -, mais les obfer- vations, que nous avons faites fur les effets des gelées du printemps, nous fournilTent beaucoup d'exemples pareils , qui prou- vent inconteftablement que cen'eft pas aux expofitions où il gèle le plus fort, & ou il fait le plus grand froid, que îa gelée fait îe plus de tort aux végétaux ^ nous en al- îons donner le détail , qui va rendre fen- (ible la proportion générale que nous venons d'ayancer, & nous commencerons Partie expérimentale. j j par une expérience que M. de Bufibn a fait exécuter en grand dans Tes bois, qui font iltués près de Montbard en Bourgogne. Il a tait couper, dans le courant de Thiver 1734, ^"^ ^o^s taillis de fept àhuit arpens, (îtué dans un lieu fec , fur un terrein piar, bien découvert Se environné de touscotés de terres labourables. Il a lailTé dans ce même bois , plufieurs petits bouquets quarrés fans les abattre, & qui étoient orientés de fa- çon que chaque face regardoit exaâ:ement le midi, le nord, le levant & le couchant. Après avoir bien fart nettoyer la coupe > il a obfervé avec foin , au printemps , Tac- croiiTement du jeune bourgeon , princi- palement autour des bouquets réfervés : au 20 avril, il avoir poufïé fendhlemenc dans les endroits expofés au midi , êc qui par conféquent , étoient à l'abri du venc du nord par les bouquets j c'eft donc en cet endroit que les bourgeons poufsèrent ies premiers Se parurent les plus vigou- reux. Ceux qui étoient à l'expo/ition du levant parurent enfuite, puis ceux de Tex- pofition du couchant , & enfin ceux de Texpofition du nord. Le 28 avril, la gelée fe fit fentir très- C iij |4 Uijloire Naturelle. vivement le matin, par un vent du nord ^ le ciel étant fort ferein & l'air fort fec, fur-tout depuis trois jours. Il alla voir en quel état étoient les bour- geons autour des bouquets , & il les trouva gâtés & abfolument noircis dans tous les endroits qui étoient expofés au midi 8c à Tabri du vent du nord , au lieu que ceux qui étoient expofés au vent froid du nord qui fouftloit encore , n étoient que légè- lement endommagés, & il fit la même obfervation autour de tous les bouquets qu'il avoit fait rélerver. A l'égard des ex- pofitions du levant & du couchant, elles étoient ce jour-là, à peu-près également endommagées. Les 14, 15 & 2r2 mai, qu'il gela afTez vivement par les vents de nord 8c de nord- nord -oueft, il obferva pareillement que tout ce qui étoit à l'abri du vent par les bouquets, étoit très- endommagé, tandis que ce qui avoit été expofé au vent , avoir très -peu foutlert. Cette expérience nous paroît décrive , & fait voir que , quoiqu'il gèle plus fort aux endroits expofés au vent du nord qu'aux autres , la gelée y fait ce* pendant moins de tort aux végétaux. Partie expérimentale, ^f Ce fait efi: afïèz oppofé au préjugé or- dinaire, mais il n'en efl; pas moins cerj;ain , Se mêir.e ï\ eft aifé à expliquer -^ ii fuffic pour cela de faire arrencion aux cire on f- tances dans ierqueiles la gelée agit. Se on reconno'tra que l'humidité efl la princi- pale caufe de fes eftets , en force que tout ce qui peut occaiionner cette humidité , rend en même temps la gelée dangereufe pour les végétaux, & tout ce qui diiïïpe Thumidité, quand même ce feroir en aug- mentant le froid , tout ce qui defsèche di- minue les défordres de la gelée. Ce fait va être confiriiié par qvfandté d'obferva- tions. Nous avons fouvent remarqué que dans . les endroits bas. Se où il rcgned^s brouil- lards, la gelée fe fait ieritir pjus vivement Se plus louvent qu'ailleurs. Nous avons, par exemple, vu en au- tomne Se au printemps , les plantes déli- cates gelées dans un Jardin potager qui eft iitué fur le bord d'une rivière, tandis que les mêmes plantes fe conier voient bien dans un autre potager qui efi: litué fur la . hauteur-, de même dans les vallons & les lieux bas des forets, le bois n'cft jamais Ciy ^ 5 6 Hijïoire Naturelle, d'une belle venue, ni d*une bonne qua- lité , quoique fouvent ces vallons foient fur un meilleur fonds que le refte. du terrein. Le taillis n'eft jamais beau dans les endroits bas -, & quoiqu'il y pouffe plus tard qu'ailleurs , à caufe d'une fraîcheur qui Y eft toujours concentrée , & que M. de ButTon m'a affuré avoir remarqué même l'été en fe promenant la nuit dans les bois, car il y fentoit fur les éminences prefque autant de chaleur que dans les campagnes découvertes, & dans les vallons il étoit laifi d'un froid vif & inquiétant j quoique, dis-je, le bois y pouffe plus tard qu'ailleurs , ces pouffes font encore en- dommagées,par la gelée, qui en gâtant les principaux jets, oblige les arbres à pouffer des branches latérales , ce qui rend les taillis rabougris & hors d'état de faire ja- mais de beaux arbres de fervice -, & ce que nous venons de dire ne fe doit pas feulement entendre des profondes vallées, qui font ft fijfceptibles die ces inconvéniens qu'on en remarque d'expofées au nord & fermées du coté du midi en cui-de-fac, dans lefquelles il gèle fouvent les douze mois de i'ann.ée y mais on remarquera çn^ Partie expérimentale. ^ 7 core la même chofe dans les plus petites vallées, de forte qu'avec un peu d'habi- tude on peut reconnoître fîmplement à la mauvaife figure du taillis la pente du ter- rein -, c'eft auiïi ce que j'ai remarqué plu- lieursfois, & M. de Bufton Ta particuliè- rement obfervé le 28 Avril 1754, ^^^ ce jour-là les bourgeons de tous les taillis d'un an, jufqu'à fix & fept, étoient gelés dans tous les lieux bas , au lieu que, dans les endroits élevés & découverts, il n'y avoit que les rejets près de terre qui fuITenc gâtés. La terre étoit alors fort sèche , & l'humidité de l'air ne lui parut pas avoir beaucoup contribué à ce dommage -, les vignes non plus que les noyers de la cam- pagne ne gelèrent pas : cela pourvoit faire croire qu'ils font moins délicats que le chêne; mais nous penfons qu'il faut attri- buer cela à l'humidité qui eft toujours plus grande dans les bois que dans le refte des campagnes, car nous avons remarqué que fou vent les chênes font fort endom- magés de la gelée dans les forêts, pendant que ceux qui font dans les haies ne le font point du tout. Dans le mois de mai 17^6, nous avons Cv ^'8 flijlo ire Naturelle. encore eu occafion de répéter deux fois cette obfervation, qui a même été accom- pagnée de circonftances particulières, mais dont nous fommes obligés de remettre le détail à un autre endroit de ce Mémoire ^ pour en faire mieux fentir la lingularité. Les grands bois peuvent rendre les tail* YiSy qui font dans leur voilinage, dans le même état qu'ils feroient dans le fond d'une vallée -, "aulîi avons-nous remarqué que le long & près des lifières de grands bois T les taillis font plus fouvent endon^imagés par la gelée que dans les endroits qui en iont éloignés \ comme dans le milieu des taillis & dans les bois où on laifTe un grand nombre de baliveaux, elle fe fait fentir avec bien plus de force que dans ceux qui iont plus découverts. Or tous les défordres dont nous venons de parler , foir à Tégard des vallées, foit pour ce qui fe trouve le long des grands bois ou à couvert par les baliveaux , ne font plus coniidér^ables dans ces endroits que dans les autres que parce que le vent & le foleil ne pouvant diffiper la tranfpiration de la terre & des plantes, ii y refte une humidité conlidérable , qui 3 comme nous l'avons dit, caufe un très- grand préjudice aux plantes» Partie expeYinientàte, 59 Auiïî remarque-t-on que la gelée n'eft jamais plus à craindre pour la vigne, les fleurs, les bourgeons des arbres, &c. que îorfqu'elle fuccède à des brouillards, ou même aune pluie, quelque légère qu'elle foie j toutes ces plantes fupporrent des froids très-confidérables fans en erre endomma- gées lorfqu'il v a quelque temps qu il na plu, & que la terre eft fort sèche , comme nous l'avons encore éprouvé ce printemps dernier. C'eft principJement pour cette même raifon que la geiée agir plus puiiTamment dans les endroits qu'on a fraîchement labou- rés qu'ailleurs , & cela parce que les vapeurs qui s'élèvent continuellement de la terre, tranfpirentplus librement &: plus abondam- ment des terres nouvellement laljourées que des autres *, il faiit néanmoins ajouter à cette raifon, que les plantes fraîchement labourées , pouffent plus vigbureufement que les autres, ce qui les rend plus fenii- blés aux eftets de la celée. De même , nous avons. remarque que, dans les terreins légers & fablonneux, la geiée fait plus de dégâts que dans les terres forces, en iei fuppofant également sèches j C v| 6q Hifoïre Naturelle. fans doute parce qu'ils font plus hâtifs , & encore plus parce qu'il s'échappe plus d'ex- haiaifons de ces fortes de terres que des autres 5 comme nous le prouverons aiileu rs *, & Il une vigne nouvellement fumée eft plus fujette à être endommagée de la gelée qu'une autre, n'eft-ce pas à caufe de l'hu- midité qui s'échappe des fumiers ? Un fillon de vigne qui eft le long d'un champ de fainfoin ou de poids, ècc, eft fouvent tout perdu de la gelée lorfque le refte de la vigne eft très-fain , ce qui doit certainement être attribué à la tranfpiration du fainfoin ou des autres plantes qui por- tent une humidité fur les pouffes de la vigne. Aulîî, dans la vigne , les verges qui font de long farmant, qu'on ménage en taillant, font -elles toujours moins endommagées que la fouche , fur-tout quand n'étant pas attachées àl'échalas, elles font agitées par îe vent qui ne tarde pas de les defïécher. La même chofe fe remarque dans les bois, & j'ai fouvent vu dans les taillis tous les bourgeons latéraux d'une fouche entiè- rement gâtés par la goïéQ , pendant que les i^jetons fupérieurs n'avoient pas fouffert. Partie expérimentale. 6i mais M. de Buffon a fait cette même obfer- vatfon avec plus d'exadtitude \ il lui a tou- jours paru que ia gelée faîfoit plus de tort à un pied de terre qu'à deux, à deux qu'à trois, de forte qui! faut quelle foit bien violente pour gâter les bourgeons au-defTus de quatre pieds. Toutes ces obfervations , qu'on peut regarder comme très-conftantes , s'accor- dent donc à prouver que le plus fouvenc ce n eft pas le grand froid qui endommage les plantes chargées d'humidité , ce qui explique à merveille pourquoi elle fait tant de défordres à l'expofition du midi , quoiqu'il y falTe moins froid qu'à ctllt du nord, & de même la gelée caufe plus de dommage à l'expofition du couchant qu'à toutes les autres , quand , ^près une pluie du vent d'oueft, le veiTt tourne -au nord vers le foleil couché , comme cela arrive aiïez fréquemment au printemps , ou quand , par un vent d'eft, il s*élève un brouillard froid avant le lever du foleil , ce qui n'eft pas fi ordinaire. Il 7 a aufïï des circonftances où la gelée fait plus de rort à l'expofition du levant qu'à toutes les autres j i^^is, comme nous Si HiJIoire Naturelle. avons pîufîeurs obfervations fur cela , nous rapporterons auparavant celle que nous avons faite fur la gelée du printemps de 17365 qui nous a fait tant de tort Tannée dernière. Comme il faifoit trcs-fec ce prin- temps, il a gelé fort long-temps fans que cela ait endommagé les vignes ; mais il n'en croit pas de même dans les forêts, appa- remment parce qu'il s'y conferve toujours plus d'humJdité qu'ailieurs , en Bourgogne, de même que dans la forêt d'Orléans , les taillis furent endommagés de fort bonne heure. Enfin la gelée augmenta ii fort, que toutes les vignes furent perdues malgré la fécherelTe qui conrinuoit toujours-, mais au . lieu quec'ed: ordinairement à l'abri du vent que la gelée fait plus de dommage , au con- traire, dans le printemps dernier, les en- droits abrités ont été les feuls.qui aient été conlervés, de forte. que, dans plulieurs clos de vignes entourés de murailles., on voyoit ies Touches le long de rexpofition du midi être allez vertes pendant que toutes les autres étoient sèches comme en liver , & nous avons eu deux cantons de vignes d'é- pa/gnés, l'un parce qu'il éfoit abrité du y dit du nord par une pépinière d ormes ^ Partie expérimentale, 5' 3 êc Tantre parce que la vigne éroit remplie de beaucoup d'arbres fruitiers. Mais cet eftet efl très-rare, &.ceîa n'eft arrivé que parce qu'il ùKok fort fec, & que les vignes ont réiiflé jufqu'à ce que la gelée foit devenue il forre pour la faifon, qu'elle pouvoir endommager les plantes indépendamment de rhumîdicc extérieure *, & , comme nous Ta vous dit , quand la gelée endommage les plantes indépendamment de cette huniidiré, Se d'autres circonftances particulières , c'eft à rexpoficion du nord qu'elle fait le plus de dommage, parce que c'eft à cette expofition qu'il fait plus de froid. Mais il nous femble encore apercevoir une autre caufe des défordres que^a gelée produit plus fréquemment à des expoiî- tionsqu'à d'autres, an levant, par exemple 3 plus qu'au couchant , elle eft fondée fur î'obrervation fuivante, qui efl auffi conf- tante que les précédentes.- Une gelée aHez vive ne caufe-aucun pré- judice aux plantes quand- elle fond avant que le foleil les ait frappées -, qu'il ghie la nuit, il le mr.tin le temps eft couvert, s'il tombe une petite pluie ? en un mot ,• fî, par 6 4 Hijîoire Naturelle, quelque caufe que ce puiffe être , îa gîace fond doucement ôc indépendamment de laétion du foleil, ordinairement elle ne les endommage pas -, Se nous avons fouvent fauve des plantes afifez délicates qui étoîent par hafard reftées à la gelée, en les rentrant dans la ferre, avant le lever du foleii, ou fimplement en les couvrant , avant que ie foleil eût donné delTus. Une fois entr'autres , il étoit furvenu en automne une gelée très-forte pendant que nos orangers croient dehors, 8c comme il étoit tombé de la pluie la veille , ils étoient tous couverts de verglas ; on leur fauvacet accident en les couvrant avec des draps avant le foleil levé , de forte qu'il n*y eut que les jeunes fruits & les pouffes les plus tendres qui en furent endommagés j encore fommes-nous perfuadés qu'ils ne l'auroient pas été fî la couverture avoir été plus épaiife. De mémeune autre année nos géranium^ 8c plufieurs autres plantes qui craignent le verglas, étoient dehors lorfque tout-à-coup îe vent qui étoit fud-oueft fe mit au nord, 8c fut fi froid, que toute Teau d'une pluie abondante qui tomboit fe geloit, 6c dans Partie expenmentale. (Sj un inftant tout ce qui y étoit expofé fut couvert tie glace *, nous crûmes toutes nos plantes perdues, cependant nous les limes porter dans le fond de la ferre , 8c nous fîmes fermer les croifées , par ce moyen nous en eûmes peu d'endommagées. Cette précaution revient alTez à ce qu'on pratique pour les animaux -, qu'ils foient traniîs de froid, qu'ils aient un membre gelé , on fe donne bien de garde de les expofer à une chaleur trop vive , on les frotte avec de la neige , ou bien on les trempe dans de Teau, on les enterre dans du fumier, en un mot, on les réchauffe par degrés Se avec ménagement. De même h l'on fait dégeler trop préci- pitamment des fruits , ils fe pourrirent à rinftant , au lieu qu'ils fouffrent beaucoup moins de dommage fi on les fait dégeler peu à peu. Pour expliquer comment le foleil pro- duit tant de défordres fur les plantes ge- lées, quelques-uns avoient penfé que la glace, en fe fondant, ferédiiifoit en petites gouttes d'eau fphériques , qui faifoient au- tant de petits miroirs ardens quand le fo- leil donnoit deffus •, mais quelque court 66 Hifloire Naturelle, que foitle foyer d'une loupe, elle ne peuc produire de chaleur qu'à une drflance, quelque petite qu elle foit , & elle ne pourra pas produire un grand effet fur un corps qu'elle touchera j d'ailleurs la goutte d'eau qui eft fur la feuille d'une plante, eft aplatie du coté qu'elle touche à îa plante, ce qui éloigne Ton foyer. Enfin fî ces gouttes d'eau pouvoient produire cet effet, pourquoi les gouttes de rofée , qui font pareillement fphériques, ne le pro- duifoicnt-elles pas auffi? peut-être pour- roit-on penfer que les parties les plus fpiritueufes ôc les plus volatiles de la sève fondant les premières, elles. feroient éva- porées avant que les autres fulîcnt en étac de fe mouvoir dans les vaiiTeaux de la. plante , ce qui décompoferoit la sève* Mais on peut dire en général que la gelée augmentant le volume des liqueurs , tend les vaiffeaux des plantes, & que le dégel ne fe pouv^ant faire fans que les parties, qui compofent le fluide gelé, en- trent en mouvement-, ce changement fe peut faire av^ec affez de douceur pour ne pas rompre les vaiffeaux les plus délicats des plantes, qui rentreront peu à peu Partie expérimentale. 6 y dans leur ton naturel, & aiors les plantes n'en fouftnront aucun dommage *, mais s'il fe fait avec trop de précipitation, ces vailîeaux ne pourront pas reprendre (itot îe ton qui leur efl; naturel, après avoir fouf- fert une extenfîon violente , les liqueurs s'évaporeront. Se la plante reliera dedé' chée. Quoi qu'on purile conclure de ces con- jectures, dont Je ne fuis pas à beaucoup près fatisfait , il relie toujours pour conf- tant : i.° Qu'il arri^^e, à la vérité, rarement qu'en hiver ou au priotemps les plantes foient endommagées h npiement par la grande force de la gelée, & indépendam- ment d'aucunes circouiliances partiotilières. Se dans ce c.^s c'eft à rexp^oiition du nord que- les plantes foulèrent le prus:, 2.° Dans le temps d'une geiée, qui dure pluh'eurs Jours, l'ardeur du foleil fart fon- dre la glace en quelques endroits & feu- lement pour quelques heures, car fou- TTent il regèle, avant le coucher du foleil, ce qui forme un verglas très-préjudiciable aux plantes 3 Se on fent que i'expofition du <58 Hijîoire Naturelle. midi eil plus fu jette à cet inconvénient que toutes les Tutces : 3.*^ On a vu que les gelées du ptin- rcmps font principalement du défordrc dans les endroits où il y a de rhumidiré, les terroirs qui tranipirent beaucoup , les fonds des vallées, & généralement tous les endroits qui ne pourront être delTéchés par le vent & le foleil feront donc plus endonimagés que les autres. Enfin fi au printemps, le foleil qui donne fur les plantes gelées, leur occa- fionne un dbm.mage plus confîdérable , il eft clair que ce fera l'expofition du levant , & enfuite du midi qui fouiiriront le plus de cet accident. Mais, dira-t-on, iî cela eft, il ne faut donc plus planter à Texpoiition du midi eh à-dos , ( qui font des talus de terre qu'on ménage dans les potagers ou le long des efpaliers ) les giroflées, les choux des avents , les laitues d'hiver , les pois verds &: les autres plantes délicates aux- quelles on veut faire palTer Thiver, & que Ton fouhaite avancer pour le printemps, ce fera à Texpoûtion du nord qu il faudra Partie expérimentale, 69 dorénavant planter les pêchers Se les au- tres arbres délicats. Il efl à propos de dé- truire ces deux objedtions, & de faire voir qu elles font de fauffes conféquences de ce que nous avons avancé. On fe propofe dJilérens objets quand on met des plantes paiFer Thiver à des abris expofés au midi, quelquefois c'eft pour hâter leur végétation ^ c'efi: , par exemple , dans cette intention qu'on plante le long des efpaliers quelques rangées de laitues, qu'on appelle, à caufe decch^des -laitues d'hiver ., qui réfiftent aiTez bien à îa gelée quelque part qu'on les mette, mais qui avancent davantage à cette expo- fition -, d'autres fois c'eft pour les préferver de la rigueur de cette faifon, dans-i'inten- tion de les replanter de bonne heure au printemps *, on fuit, 'par exemple, cette pratique pour les choux qu'on appelle des avents, qu'on feme en cette faifon le long d'un efpalier. Cette efpèce de choux, de même que les broccolis , font alTéz tendres à la gelée , & périroient ' fouvent à ces abris fi on n'avoir pas foin de les couvrir pendant les grandes gelées avec des pail- 70 Hiftoire Naturelle. kfTons ou du fumier fcutenu fur des perches. Enfin on veut quelquefois avancer îa végéuarion de quelques plantes qui crai- gnent la gelée 5 comme leroient les giro- flées, ies pois verds, & peur cela on les plante fur des à-dos bien expoiés au midis mars de plus on ies défend des grandes gelées en les couvrant lorfque le temps Texige. Qn fent bien, fans que nous foyons obligés de nous étendre davantage fur cela, que l'expo/ition du midi eil plus propre que toutes les autres à accélérer Ïsl végétation, 8c on vient de voir que c'eft aulîi ce qu'on fe propofe principalement quand on met quelques plantes pairer riiiver à cette expofition , purfqu'on eft obligé, comme nous venons de le dire, d'employer , outre cela , des couvertures pour garantir de la gelée les plantes qui font un peu délicates-, mais il faut ajou- ter que , s'il y a quelques circonftances où îa gelée faffe plus de défordre au midi qu'aux autres expofitions, il y a aufli bien des cas qui font favorables à cette expo- Partie expenmentale. 71 iîtron , fiir-rout quand il $àgK d'éfpalier. Si 5 par exemple , pendant Tliiver , il y a quel- que chofe à craindre des verglas, com- bien de fois arrive-t-il que la chaleur du foleil, qui effc augmentée par la réflexion de la muraille, a alTez de force pour dif- fîper toute l'humidîté, & alors les plantes font prefque en fureté contre le froid? de plus, combien arrive-t-il de gelées sèches qui agillent au nord fans relâche, 8c qui ne font prefque pas feniibles au midi ? de même au printemps on fent bien que fî, après une pluie qui vient de fud-oueft ou de iud-eft , le vent fe met au nord, fefpa- iief du midi étant à Tabri du ventjfouf- frirapius que les autres-, mais ces cas font ■ rares, & le plus fouvent c'eft après des pluies de nord-oueft ou.de nord-eft que îe vent fe met au nord, & 'alors fefpa- lier du midi ayant été à l'abri de la pluie par le mur, les plantes qui y feront au- ront moins à fouffrir que les autres , non- ieulement parce qu'elles auront moins reçu de pluie, mais encore parce qu'il y fait toujours moins froid qu'aux autres ipxpofitions ? comme nous " l'avons f^ iés avant Ton refroidriTement, au point de pouvoir, fans fe brûler,, en toucher la iurf.ice. Le globe terre'lre fe feroit donc re- froid du point d'incandefcence au point de la température aduelle en 7^^047 ans, fuppolé que rien n'eut eompcnfé la perte de l'a chaleur propre*, mais, d'une p.trt, le Soleil envoyant confl-amment à la Terre une certaine quantité de chaleur, Taccef- iion ou le gain de cette chaleur extérieu- re, a dti compenfer en partie la perte de la chaleur intérieure, & d'autre part îa Lune dont la furface, à caufe de Çsl proximité, nous paroît auffî grande que celle du Soleil, étant aufli chaude que cet allre dans le temps de l'incandercence gé- nérale , eiivoyoit en ce moment à la Terre autant de chaleur que le Soleil même, ce qui fait une féconde cpmpenfation qu'on doit ajouter à ia première, fans compter la chaleur envoyée dans îe même temps par les cinq autres planètes, qui femble devoir ajouter encore quelque chofe à cette quantité de chaleur exté- rieure que reçoit 6c qu a reçue ia Terre Partie hypothétique, 93 Sans les temps précédens: abftradion faire de route conipenfarion par la chaleur ex- térieure à la perre de la chaleur propre de chaque planère*, elles fe feroient doac refroidies dans Tordre fuivant : 1 A la Tempeiature A POUVOIR EN TOUCHER LA SURFACE afiuelle fans fe brûler. de la Terre. Le Globe Terreftre en 3.>9ii ans. La Lune en 6492 ans. Mercure en 23054 ans. VÉNUS en 40*^74 ans. Mars en 12873 ans. Jupiter en 108922 ans. Saturne en !;9276 ans. En En En En En En En 74047 ans. 141 /ô ans, 50351 ans, 88815 ans. '28108 ans, 237838 ans, 129434 a'^s, Mais on verra que ces rapports va- rieront par la compenfation que la ch ileur du Soleil a faire à la perre de la chaleur propre de roures les planètes. Pour edinier la com^penfarion que fart racceflion de cette chaleur extérieure en^ voyée par le Soleil & les planètes, à la perre de la ch.leur inrérieurede chaque planète en particulier, il faut commencer par évaluer la com.penfarion que la chaleur du Soleil feul a faire à la perre de la cha- leur propre du globe terredre. O.i a iût |ane eflimation affez précife de la phaleuç 5)4 Hifioire Naturelle. qui émane actuellement de la Terre 8c de celle qui lui vient du Soleil j on a trouvé, par des obier varions très-ex ades & fui- vies pendant plufieurs années, que cette chaleur qui émane du giobe terreftre, eft en lout temj s & en toutes faifons bien plus grande que celle qu'il reçoit dû Soleil. Dansnosclimiats, & particulièrement fous îe parallèle de Paris , elle paroît être en été vingt-neuf fois, & en hiver quatre cents quatre -vai^-onze fois plus grande que ia ch?leur qui nous vient du Soleil (/)• Mais on tcmberoit dans Terreur 11 Ton vouloir tirer de i\in ou de l'autre de ces rapports ou m.ême "des deux pris enfem- ble, ]e rapport réel de la chaleur propre du globe tcrreilre à celle qui lui vient du Soleil, parce que ces rapports ne donnent que les points de la plus grande chaleur de réré & de la plus petite chaleur, ou ce qui eft la même chcfe, du plus grand froid en hiver, 8c qu'on ignore tous les rapports intermédiaires des autres faifons ffj Voyez la Table drelfée par M. de Mairan^ Mémoires de VAcadémii des Sciences, année ipCs^, Partie hypotheYique, 9j de Tannée. Néanmoins ce ne feroit que de la foiiime de tous ces rapports, forgneu- fement obfervés chaque jour, & enfuîce réunis, qu'on pourroit cirer la proportion réelle de la chaleur du globe rerredre à celle qui- lui vient du Soleil. Mais nous pouvons arriver plus aifénient à ce même but, en prenant le climat de l'Equateur qui n'eil: pas lujer aux mêmes inconvéniens j parce que les étés, les hivers & toutes les failons y étant à peu-près égales , le rapport de la chaleur folaire à la chaleur terreftre y-eft confiant, & toujours de —, non-feu- lement fous la ligne Equatoriaie, mais à cinq degrés des deux cotés de cette li- gne f g )* On. peut donc croire d'après ces oblervations, qu'en général la chaleur de la Terre eil: encore aujourd'hui cinquante fois plus grande que la chaleur qoi lui vient du Soleil. Cette addirîon ou compeniation de ^ à la perte dé la chaleur propre du globe, n'efl: pas iî coniîdérable qu'on au- roit été porté à l'imaginer. Mais à mefure que le globe Te refroidira davantage, cette même chaleur du Soleil, fera une plus forte (bJ Voyça la Table citée ci-contre, 9 5 Hijïoire Naturelle, compenracion , Se deviendra de plus en pîus nécelîaireau mainrien de la Nature vivante j comme elle a été de moins en moins utile à mefure qu'on remonte vers les premiers temps -, car en prenant "'4047 ans pour date de la formation de la Terre & des planè- tes, il s'efl; écoulé peut-être plus de 3 500a ans, où la cliaieur du Soleil étoit de trop pour nous, puifque la furface de notre, globe étoit encore li cl^-aude au bout de 3 3 9 1 1 ans , qu'on n'auroit pu la toucher. Pour évaluer leiiet total de cette com- penfatioii qui eft ^*q. aujourd'hui, il faut chercher ce qu'elle a été précédemment, à commencer du premier moment lorfque îa Terre étoit en incandefcence^ ce que nous trouverons en comparant la chaleur aétuelle du globe terreftre avec celle qu'iî avoir dans ce ten^ps. Or nous favons par ïes expériences de Newton, corrigées dans notre premier Mémoire ( hjj que ïa chaleur du fer rouge qui eft à très-peu près égale à celle du verre en rncandef- cence, eft huit fois pîus grande que la, fhj Premier Mémoire fur les progrès de k cha. kiu^ Pairie experimeiitaie; Tome VI,j^age 20^, chaleui: Partie hypotlietique, 97 chaleur de Teau bouillante , & vingt- quatre fois plus grande que celle du Soleil en été. Or cette chaleur du Soleil en été, à laquelle Newton a comparé les autres chaleurs, eft compofée de la chaleur pro- pre de la Terre &: de celle qui lui vient du Soleil en été dans nos climats *, & comme cette dernière chaleur n'efi: que ~ de la première , il s'enfuit que de |-^ ou i qui repréfententici l'unité de la chaleur en été, il n'en appartient au Soleil que j^^ Se qu'il en appartient ^^ à la Terre. Ainli, la chaleur du fer rouge , qui a été trouvée vingt-quatre fois plus glande que ces deux chaleurs prifes enfemble , doit être augmentée de j5 dans la même raifon qu'elle eft aufîî dinjinuée, & cette augmentation ^eft par coniéquent de y-J ou de 'f. Nous devons donc eftimer à très-pe'u près 25 la chaleur du fer rouge, relacivement à la chaleur propre & actuelle du globe terreftre qui nous fert d'unité. On peut donc dire que dans le temps de l'incandefcence, il étoic vingt-cinq fois plus chaud qu'il ne l'eft au- jourd'hui; car nous devons regarder la chaleur du Soleil comme une quantité con A tante, ou qui n'a que très-peu varié depuis Tome /X E ^ 5)8 HiJIôire Naturelle. îa formation des planètes. Ainiî, ia chaleur aéluelle du globe étant à celle de Ton état d'incandeicence : : i : 25 , & la diminu- tion de cette chaleur s'érant faite en même raifon que la fucceirion du temps , dont l'écoulement total depuis l'incandelcence eft de 74C47 ans ; nous trouveroos en divilant 74047 par 25, que tous les 1961 ans environ, cette première chaleur du globe a diminué de ~ -, & qu'elle con- tinuera de diminuer de même jufqu à ce qu'elle foit entièrement diffipée ; en forte qu'ayant été 25 il y a 7404? ans, 8c fe trouvant aujourd'hui ^ ou i , elle fera dans 74047 autres années ~ de ce qu'elle eft adueliement. Mais cette compenfation par la chà- îeur du Soleil étant — aujourd'hui, étoit vingt- cinq fois plus petite dans le temps que la chaleur du globe étoit vingt-cinq fois plus grande :, multipliant donc j^ par -- , la compenfation dans l'état d'incan- defcence n étoit que de — '^. Et comme îa chaleur primidve du globe a diminué de -^ tous les 2961 ans, on doit en con- clure que, dans les derniers 2962 ans, la compenfation étant ^, Se dans les pre- Partie hypothétique. 99 miers 25)61 ans étant -/j— , dont la fomme eft Tif^j la compenfation des temps fur- vans ôc antécédens, c'eft-à-dire, peiidant les 1C161 ans précédant les derniers, & pendant les 1962 fuîvant les premiers,. a touioLirs été égaie à ^1%- 1^'où il réfuite que la compeniatron totale pendant les 74047 ans, efl: ^ifo niultipliés par ii-, moitié de la fomme de tous les termes de 2961 ans, ce qui donne ^^,^0 ^'-^ fo* C'eft-là toute la compenfacion que la clia- îeur du Soleil a faire à la perte de la chaleur propre du globe terreilre \ cette perte depuis le commencement jii/qu'à la fin des 74047 ans étant 25, elle efl: à la compcnlaticn totale, comme le temps to- tal de la période, eft au temps Au pro- longement du refroidiilement penJant cette période de 740*47 ans. On aura donc 25 : Yo'-' 74^)47 : 770 ans environ. Ainiî , au lieu de 74047 ans, on doit dire qu'il y a 748 17 ans que la Terre a commencé de recevoir la chaleur du Soleil Se de per- dre la iienne. Le feu du Soleil, qui nous paroît iî conlidérable, n'ayant compenfé la perte de la chaleur propre dé notre- globe que lOO Hifioire Naturelle. de \\ fur 25, depuis le premier temps de fa formation, Ton voit évidemment que îa compenfation qu'a pu produire la cha- leur envoyée par la Lune & par les au- tres planètes à la Terre eft li petite, qu'on pourroit la négliger, fans craindre de fe tromper, de plus de àix ans fur le pro- îongem.ent des 748 1,7 ans qui fe font écou- lés pour le refroidilTement de la Terre à la température actuelle. Mais, comme dans un fujet de cette efpèce on peut defirer que tout foit démontré, nous ferons la re- cherche de la compenfation qu'a pu pro- duire la chaleur de la Lune à la perte de la chaleur du globe de la Terre. La Lune fe feroit refroidie au point de pouvoir en toucher la fur face en 6492 ans, & au point de la température actuelle de la Terre en 14 176 ans, en fuppofant que la Terre fe fût elle-même refroidie à ce point en 74047 ans *, mais , comme elle ne s'eft réellement refroidie à la tempé- rature adtuelle qu'en 74817 ans environ, la Lune n'a pu fe refroidir de même qu'en 14523 ans environ, en fuppofant encore que rien n'eût compenfé h perte de fa cha- leur propre. Ainfl, fa chaleur étoit à la fin Partie hypothétique, loi de cette période de 143 1 5 ans, vingt-cinq fois plus petite que dans le temps de Tîn- candeicence, & Tonauraendivifant 1432.$ par 25, 53:^ ans environ^ en forte que tous les 533 ans, cette première chaleur de la Lune a diminué de ^, & qu'étant d'abord 25, elle s'eft trouvée || ou i au bout de 1432-5 ans, &: de ^ au bout de 14323 autres a'nnées*, d'où Ton peut con- clure que la Lune, après 28646, ans au- rort été aulli refroidie que la Terre le fera dans 74817 ans. Ci rien n^'eut com- penfé la perte de la chaleur propre de cette planète. Mais la Lune n'a pu envoyer à la Terre une chaleur un peu coniidérable que pen- dant le temps qu'a duré fon incandefcence & fon état de chaleur, jufqu au degré de îa température adutlle de la Terre, & elle feroit en eiTet arrivée à ce point de refroidiflement en 14325 ans, fi rien n'eut compenfé la perte de fa chaleur propre -, mais nous démontrerons tout-à- ï'heure, que, pendant cette période de 14323 ans, la chsleur du Soleil a com- penfé la perte de la chaleur de la Lune, affez pour prolonger le temps de fon re- Eiij 102 Hijloire Naturelle. froidifTement de 149 ans-, & nous démon*- trerons de même que la chaleur envoyée par la Terre à la Lune pendant cette même période de 14325 ans, a prolongé . fon refroidiffement de 1937 ans. Ainfî, îa période réelle du temps du refroidif- fement de la Lune, depuis imcandef- cence jufqu'à la température aduelle de k Terre, doit être augmentée de io%6 ans , & fe trouve être de 1 6405) ans , au lieu de 14; 2 3 ans. Suppofant donc la. chaleur qu'elle nous envoyoit dans le temps de fon incandef- cence, égale à celle qui nous vient du Soleil, parce que ces deux aftres nous préfentént chacun une furface à peu-près égaie , on verra que cette chaleur , en- voyée par îa Lune, étant comme celle du Soleil 5*^ de la chaleur aduelle du globe cerreftre, ne faifoit compenfation dans le temps de l'incandefcence que de ^i^ à îa perte de la chaleur intérieure de notre globe, parce quil étoit lui-même en in- candefcence, & qu alors fa chaleur pro- pre étoit vingt-ckiq fois plus grande qu elle ne Teft aujourd'hui. Or, au bout de 1 6409 ans, la Lune étant refroidie au même Partie hypothétique. 105 point de température que Tefl adbuelie- ment la Terre j ia chaleur que cette pla- nète lui envoyoit dans ce temps n'auroit pu faire qu'une compenlation vingt -cinq fois plus petite que la première, c'eft-à- dire , de -jrr^ ^^ ^^ globe terreftre eût confervé fon état d'incandefcence -, mais fa première chaleur ayant diminué de ~ tous les 2962 ans, elle n'étoit plus que de 19 Y environ au bout de 164.09 ans. Ain^f 5 la compenfation que faiiok alors la chaleur de la Lune, au lieu de n'être que de , étoit de — ^ . En ajoutant 312^0 3iiîo ces deux termes de compenfation du pre- mier & du dernier temps, c'efUà-dirc avec —— — y on aura —^ — pour la f omme de ces deux compenfations qui étant multipliée par 12 {, moitié de la fomme de tous les termes , donne — ^-^ pout la compenfation totale qu a faite la' chaleur envoyée par la Lune à la Terre pendant les 16409 ans. Et comme la perte Eiv 104 iîifloire Naturelle. de la chaleur propre eft à la compenfa- tion en même raifon que le temps total de la période eft au prolongement du refroidilTement , on aura 2^ : — — ^ : : 16469 : 6 -f— environ. Ainfi, la chaleur que la Lune a envoyée fur le globe ter- reftre pendant 16109 ^"s, c'eft-à-dire, depuis l'état de Ton incandefcence jufqu'à celui où elle avoir une chaleur égale à la température adluelle de la Terre, n'a prolongé le refroidifîëment de notre globe que de 6 ans | environ, qui étant ajoutés aux 74817 ans, que nous avons trouvés précédemment , font en tout 74825 ans Y environ, qu'oiî doit encore augmenter de 8 ans , parce que nous n'a- vons compté que 74047 ans, au lieu de 74817 pour le temps du refroidifîëment de la Terre, & que 74047 ans : 770 1:770:8 ans environ , &: par conféquent on peut réellement afligner 748 3 1 7 ou 74832 ans, à très-peu près pour le temps précis qui s'eft écoulé depuis i'incandei- cence de la Terre jufqu'à Ton refroidif- fement à la température adtueîle. On voit, par cette évaluation de la cha- Partie hypothétique, 105 leur, que la Lune a envoyée fur la Terre ,^ combien efl: encore plus petite la compen- fation que la chaleur des cinq autres pla- nètes a pu faire à la perte de la chaleur in- térieure de notre globe; ces cinq planè- tes prifes enfembîe ne préfentent pas à nos yeux une étendue de furface à beau- coup près auffi grande que celle de U Lune feule, Se quoique Tincandefcence des deux grofîes planètes ait duré bien plus long-temps que celle de la Lune, & que leur chaleur fubfifte encore aujour- d'hui à un très-haut degré, leur éloigne- ment de nous efl: fi grand, qu'elles n'ont pu prolonger le refroidilTement de notre globe que d'une fi petite quantité de temps, qu'on peut la regarder comme nalle, & qu'on doit s'en tenir aux- 748 5 2 ans, que nous avons déterminés pour le temps réel du refroidilTement de la Terre à la tem- pérature adluelle. Maintenant il faut évaluer, comme nous l'avons fait pour la Terre, la compenfa- tion que la chaleur du Soleil a faite à la perte de la chaleur propre de la Lune, êc auiTi la compenfation que la chaleur du globe terreftre a pu faire à la perte de Ev ^ lO^ Blf cire Naturelle. cerre même chaleur de la Lune , & dé- montrer , comme nous Tavons avancé , qu'on doit ajouter ic86 à îa période de 14323 ans, pendant laqiîejie elle auroic perdu fa ch.ileur propre jufqu'au point de la température aduelle de la Terre, fi rien n'ciit compenfé cette perte. En faifant donc, fur la chaleur du So- îeil, le même raifonnem^ei.r pour la Lune que nous avons fait pour la Terre, on verra qu'au bout de 1432.3 ans la clialeur du Soleil fur la Lune n'étoit que comms fur la Terre 5^ de îa chaleur propre de cette planète , parce que fa diftsnce au Soleil & "celle de la Terre au même aftre, font à très -peu près les mêmes: dès -lors fa chaleur , dans le temps de l'incandef- cence, ayant été vingt- cinq fois plus grande, il s'enfuit que tous les 533 ans cette pre- mière chaleur a diminué de ^ , en forte qu'étant d'abord 25, elle néroit au bout de 14513 ans que \\ ou i. Or là com- penfation que faifoit la chaleur du Soleil à la perte de îa chaleur propre de îa Lune étant ~ au bout de 14523 ans, & — ^— dans le temps de fon incandef- cence, on aura, en ajoutant ces deux ter- Partie hypothétique. 107 înes Tif^-. lefquels multipliés par 127, moitié de la iomnie de tous les termes, donnent ^ pour la compenfation totale pendant cette première période de 1 4 ^ 2. 5 ans. Et comme la perte de la chaleur pro- pre ed à la compenfation en même raifon que le temps de la période eft au prolonge- ment du refroidilTement, on aura 25 : ^^ ;: 14515 : 149 ans e.iviron. D'où l'on Voit que le prolongement du temps pour le refroidiiî'ement de la Lune , par la cha- leur du Soleil, a été de 149 ans pendant cette première période de 14323 ans, ce qui fait en tout 14472 ans pour le temps du refroidrfTement, y compris le prolon- gement qu'a produit la chaleur du Soleil. Mais on doit en eflet prolonger encore le temps du refroidiflement de cette pla- nète, parce que Ton eft aUuré, même par les phénomènes aâiuels, que la Terre lut envoie une grande quantité de lumière, 6c en même temps quelque clialeur. Cette couleur terne qui fe voit fur la fvirface de la Lune quand elle neCc pas éclairée du Soleil, & à laquelle les ARronQmes ont donné le nom de lumière cendrée ^ n'eft à ia vérité que la réflexion de la lumière E vj io8 HiJIoire Naturelle. folaire que la Terre lui envoie; mais il faut que la quantité en foit bien confidé- rable, pour qu'après une double réflexion elle Toit encore fenfible à nos yeux d'une diftance aulîi grande. En effet cette lu- mière eft près de feize fois plus grande que la quantité de lumière qui nous eft envoyée par la pleine Lune, puifque la furface de la Terre eft pour la Lune près de feize fois plus étendue que la furface de cette planète ne l'eft pour nous. Pour me donner l'idée nette d'une lu- mière feize fois plus forte que celle de îa Lune, j'ai fait tomber dans un lieu obf- cur, au moyen des miroirs d'Archimèdcj: trente -deux images de la pleine Lune, réunies fur les mêmes objets -, la lumière de ces trente-deux images étoit feize fois plus 'forte que la lumière fimple de la Lune -, car nous avons démontré, par les expériences du fixième Mémoire, que la lumière en géiyéral ne perd qu'environ moitié par la réflexion fur une furface bien polie. Or cette lumière des trente-deux images de 3a Lune, m'a paru éclairer les objets au- tant Se plus que celle du jour lorfque le Ciel eft couvert de nuagesj il n'y a donc Partie hypothétique, 109 point de nuit pour la face de la Lune qui nous regarde, tant que le Soleil éclaire la face de la Terre qui la regarde elle- même. Mais cette lumière n'eft pas la feule émanation bénigne que la Lune ait reçue & reçoive de la Terre. Dans le commen- cement des temps, le globe tetreftre étoit pour cette planète un fécond Soleil plus ardent que le premier-, comme fa diftance à la Terre n'eft que de quatre-vingt-cinq mille lieues, & que la diftance du Soleil eft d'environ trente - trois millions , la Terre faifoit alors fur la Lune un feu bien fupérieur à celui du Soleil j nous ferons aifément reftimation de cet eftet, en con- fidérant que la Terre préfente à ia Lune une furface environ feize fois plus grande que le Soleil , & par 'conféquént le globe terreftre, dans fon état d'incancîefcence , étoit pour la Lune un aftre feize fois plus grand que le Soleil (^ /y). Or nous avons (^ij On peut encore préfenter d'une autre manière , qui paroîtra peut -erre plus claire, les r.tiibnncmens^ & les calculs ci-deflus. On fait c]ue le diamètre <\u So- leil eft à celui de !a Terre : : 107 : i > leurs furfaccs ; ; II4i^9 ; I, Ôc leurs volumes : : iiz5'^43 • i* I I o Hijïoire Naturelle. vu que la compenfation faite par la cha- leur du Soleil à la perre de la chaleur pro- pre de la Lune, pendant 14323 ans, a cré de l~ , Se le prolongeaient du refroi- Le Soleil , qui eu à peu-prt s éloigné de la Terre & de 3a Lune ega'emrnt , 1* ur envoie à chacune une cenaine ouan té de chaleur, laquelle, comme celle d^ tous les cor^s chauds, cft en raiibn de la furface & non pas du voh'me. Suppofant donc le Soleil divifé en 121504; petits globes, chacun gros comme la Terre, la chaleur que chacun de ces petits globes cn- verroit a laLune, fcroit à celle que le Soleil lui en- voie , conime la furface d'un de ces petits globes eft à la furface du Soleil , c'eft-à-dire : : i : 11449. i^-ais, ' en m' tiant ce petit globe de feu à la place de la Terre , il eft évident que la chaleur fera augmentée dans la même rai fon que refpace aura diminué. Or la diftance du Soleil & celle de la Terre à la Lune font entre elles ;; 7100 : 17, dont les quarrés font : : 51S40C00 : 28p. Donc la chaleur que le petit globe de feu placé à quatre-vingt-cinq mille lieues de dif-» tance de la Lune Un enverroit fcroit à celle qu'il lui cnvoyoir auparavant ; : 179577 : i. Mais nous avons vu que la furface de ce petit globe n'étoit à celle du Soleil que : : i : M449J ainfi, la quantité de chaleur que fa furface enverroit vers la Lune , eft onze mille quatre cents quarante-neuf fois plus petite que celle du Soleil. Divifaiit donc 179377 par 11449 , il fe trouve que cette chaleur envoyée par la Terre en incandef- cence à la Lune étoit 15 ] , c'eft-à-dire , environ feize fois plus forte que celle du Soleil, Partie hypothétique, i i i (drfTement, de 149 ans-, mais la chaleur envoyée par ia Terre en incsndefcence étant feize fois plus grande que celle du Soleil y la compenfation qu'elle a faite alors étoit donc 7Tfô> parce que la Lune étoit elle-même en incandefcence, & que fa chaleut propre étoit vingr-cinq fois plus grande qu elle n étoit au bout des 14.3 1 5 aîis -, néanmoins la chaleur de notre globe ayant diminué de 25 à 20 y envi- ron, depuis Ton incandefcence jufqu'à ce même terme de 14313 ans, il s'enfuit que la chaleur envoyée par la Terre à la Lune dans ce^emps n'auroit fait coiii- penfation que de -^--^ fi la Lune eût con- * 1 2 f o fervé fon état d'incandefcence *, ipais fa première chaleur ayant di ninué pendant les 14523 ans de 2^, focompenfuion que faifoit alors la chaleur de la Terre, au liea de n être que de — ^^ a été de — -^ mul« ^ iiîo 12^0 tipliés par 2 5 , c'eft-à-dire , de /,Y^ : en aioutant ces deux termes .de compenfa- tion du premier & du dernier temps de cette période de 143 '3 ans -, favoir, ■AU ^ î¥à> on auraYr'5'ôPou^ia femme 1 1 2 Hijloire Naturelle. de ces deux termes de compenfation l qui étant multipliée par i2|, moitié de îafommede tous les termes, donne f|^ ou 5 ^ pour la compenfation totale qu'a faite la chaleur envoyée par la Terre à la Lune pendant les 14323 ans ,& comme îa perte de la chaleur propre eft: à la com-» penfation en même raifon que le temps de la période eft à celui du prolonge- ment du refroidiiîement 5 on aura 25 : 3~:: 14325: T5?37 ans environ. Ainfi, îa chaleur de la Terre a prolongé de le? 3 7 ans le refroidiiTement de la Lune pendant la première péûode de 14325 ans, & la chaleur du Soleil Tayant auffi prolongé de 1 49 ans , la période du temps réel qui s'eft écoulé depuis Tincandef- cence jufqu'au refroidiffement de la Lune à la température aduelle de la Terre, eft de 1 ^409 ans environ. Voyons maintenant combien îa chaleur du Soleil & celle de la Terre ont compenfé îa perte de la chaleur propre de la Lune dans îa période fuivante, c'eft-à-dire, pendant les 14323 ans qui fe font écou- lés depuis fin de la première période, où ^ia chaleur auroit été égaie à la température Partie hypothétique, i i 3 aAuelle de la Terre (î rien n'eût compenfé la perte de fa chaleur propre. La compenfacion par la chaleur du Soleil à la perte de la chaleur propre de la Lune, croit Y^ au commencement, & -Ço à la fin de cette féconde période. La fomme de ces deux termes eft || , qui étant multi- pliée par 12-^, moitié de la fomme de tous les termes, donne ^~- ou 6 \ pour la compenfation totale par la chaleur du Soleil pendant la féconde période de 14525 ans. Mais la Lune ayant perdu , pendant ce temps ,25 de fa chaleur pro- pre, & la perte de la chaleur propre étant à la compenfation en même railon que le temps de la période eft au pro- longement du refroidiflement 5 q;i aura !>) : 6 \ '. \ 14325 : 5724 ans. Ainfi, le prolongement du tefnps pout le refro:- diiTement de la Lune, par la chaleur du Soleil, ayant été de 149 ans dans la pre- mière période, a été de 5728 ans pour îa féconde période de 14525 ans. Et à regard de la compenfation pro- duite par la chaleur de la Terre, pendant cette même féconde période de 1452.5 ans, nous avons vu qu au commencement 1 1 4 Hijloire Naturelle, de cette féconde période, ia chaleur pro- pre du gîobe terreftre étant de 20 y, îa cornpenfation qu'elle a faite alors a été de — -^-^. Or îa chaleur de la Terre ayant I 2 jo •' diminué pendant cette féconde période de" 20 y à 15 f, la compenfation n'eût été que de ■'^'^- "' environ, à la fin de cette *■ 1 1 JO période fi la Lune eut confervé le degré de chaleur qu'elle avoit au commence- ment de cette même période *, i¥^ais comme fa chaleur propre a din inué de |-^ à ^ pendant cette f. condc période, la com- penfation produite par ia chaleur de la Terre, au lieu de n'être que — — ** a été ^ Il JO de — - — ^-^ à la fin de cette féconde pé- 12JO ^ ■ riode, c'efl- à-dire , ^^—J ôc ~ — ^^ , on aura -— _z ,qui érant multipliés par i 27, moitié de la fomme de tous les termes, donnent ~~ç^ ou 64 j environ pour ia compenfation totale qu'a faire la chaleur envoyée par ia Terre à la Lune dans cette Partie hypothétique. i i 5 féconde période. Et comme la perte de la chaleur propre eft à la compenfation en même raifon que le temps de la pé- riode eft au prolongement du refroidif- fement , on aura 1 5 : 64 7 : : 14-5^3 : 38057 ans environ. Ainfi, le prolonge- ment du lefroidilTement de la Lune, par la chaleur de la Terre, qui a été de 1937 ans pendant la première période, fe trouve de 38057 ans environ pour la féconde périoile de 1432.3 ans. A regard du moment où la chaleur envoyée par le Soleil à la Lune,aécéé^ale à fa chaleur propre, il ne s'eft trouvé ni dans la première ni dans la féconde pé- riode de 14513 ans, mais dans la troi- ilème précrfément, au fécond terme de cette troifîème période , qui multiplié par 571 fj , donne i HS^tI' l^^q"5^s ajoutés aux 28646 années des deux périodes, font 29791 ans \\. Ainit, c'eft dans Tannée 29792. de la' 'formation des planètes que Taccedion de la chileur du Soleil a com- mencé à égaler & enfuite farpaiïer îa déperdition de la chaleur propre de la Lune. ^ Le refroidiffement de cette planète a 1 1 6 Hijloire Naturelle. donc été prolongé pendant la première période 5 i*^ de 149 ans par la chaleur du Soleil j 2" de 1937 ans par la chaleur de la Terre ^ 8c, dans la féconde période > le refroididemenc de la Lune a été pro- longé; 5° de 5724 ans par la chaleur du Soleil, & 4° de 38057 ans par la chaleur de la Terre. En ajoutant ces quatre termes, on aura 45867 ans, qui étant joints aux 28646 ans des deux périodes, font en tout 72513 ans. D'où l'on voit que ç*a été dans l'année 7251 5, c'eft-à-dire , il y 32318 ans que la Lune a été refroidie au point de ^ de la température actuelle du globe de la Terre. La plus grande chaleur que nous ayons comparée à celle du Soleil ou de la Terre , eft la chaleur du fer rouge ; & nous avons trouvé que cette chaleur ex- trême n'eft néanmoins que vingt-cinq fois plus graiide que la chaleur adtueile du globe de la Terre , en forte que notre globe, lorfqu'il étoit en incandefcence, ayant 25 de chaleur, n'en a plus que la vingt-cinquième partie, c'eft-à-dire j-] ou I i & en fuppofant la première période de 74047 ans, on doit conclure que. Partie hypothétique. i r 7 dans une féconde période femblable de ■74047 ans, cetce chaleur ne fera plus que T^. de ce qu'elle étorc à la fin de la première période, c'eft-à-dire, fly a 785 ans. Nous regardons le terme -^ comme celui de la plus petite chaleur, de la même façon que nous avons pris 25, comme celui de la plus forte chaleur dont un corps folidepuilîe être pénétré. Cependant CQcï ne doit s'entendre que relativement à notre propre nature, & à celle .des êtres organilés, car cette chaleur ^ de la tem- pérature aduelle de la Terre, eft encore double de celle qui nous vient du Soleil , ce qui fait une chaleur confidérable, & qui ne peut être regardée, comme très-petite, que relativement à celle qui eft néceflaire au maintien de la Nature vivanto--, car il eft démontré, même par ce que nous venons d'expofer, cjue li la 'chaleur ac- tuelle de la Terre étoit vingt-cinq fois plus petite qu'elle ne l'eft, toutes les matières fluides du globe feroienr gelées, & que ni Teau, ni la sève, ni le lang ne pour- roient circuler -, & c'eft par cette raifon que j'ai regardé le terme — de la chaleur actuelle du globe , comme le point de la 1 1 8 Hijloire Naturelle. plus petite chaleur , relativement à îa Nature organifée, puifque de ia même manière qu elle ne peut naître dans le feu, niexifterdans la très-grande chaleur, elle ne peut de même rubiifter fans cha- leur ou dans une trop petite chaleur. Nous tâcherons d'indiquer plus précifé- ■ment les termes de froid & de chaud, où les êtres vivans celïeroient d'exifterj mais il faut voir auparavant comment fe fera le progrès du refroidiilement du globe rerreftrejufquàcepoint ^ de fa chaleur aduelle. Nous avons deux périodes de temps, chacune de 74047 ans , donr la première efi: écoulée, & a été prolongée de 785 ans par l'acceffion de la chaleur du Soleil & de celle de ia Lune. Dans cette première période, la chaleur propre de la Terre s'eft réduite de z 5 à i , & dans la féconde période, elle fe réduira de i à ^. Or lious n avons à confidérer , dans cette fé- conde période, que la compenfatioa de ïa chaleur du Soleil, car on voit que la chaleur de la Lune eft depuis long-temps fi foible, quelle ne peut envoyer à la Terre qu'une fi petite quantité qu'on dort Partie hypotheYique, 119 U regarder comme nulle. Or la compen- facron par la chaleur du Soleil, étant -\ à îjï fin de la première période de la cha- leur propre-de la Terre, fera par confé- quent \l à la fin de la féconde période de 74047 ans. D où il réfulre que h com- penfacion totale que produira la chaleur du Soleil pendant cette féconde période, fera ^ ou 6 j. Et comme la f)erte totale de la chaleur propre efl à la compenfa- tion totale en même raifon que le temps de la- période eft au prolongement du re- froidiiTement, on aura 25 : 6 j : : 74047 : 19252 environ. Ainfijla chaleur du So- leil qui a prolongé le refrodilTement de la Terre de 770 ans pour la première pé- riode, le prolongera pour la féconde de 15)252 ans. r Et le moment où la chaleur du Soleil fera égale à la chaleur'propre de la Terre, ne fe trouvera pas enqore dans cette fé- conde période, mais au fécond terme d'une troifième période de 74047 ans-, & comme chaque terme de ces périodes'eft de 2962 ans, en les multipliant par 2 , on a 55? i4 ans, lefquels ajoutés aux 14805)4 1-2 0 ITi/loire Naturelle, ans des deux premières périodes, il fc trouve que ce ne fera que dans l'année I 5401 8 de la formation des planères que la chaleur envoyée du Soleil à la Terre, fera égale à fa chaleur propre. Le refoidiflement du globe terreftre a donc été prolongé de 776 ans j pour la première période, tant par la chaleur du Soleil que par celle de la Lune , & il fera encore prolongé de 15)251 ans par la cha- leur du Soleil pour la féconde période de 74047 ans. Ajoutant ces deux termes aux 14805)4 ans des deux périodes, on voit que ce ne fera que dans Tannée 168 125 de la formation des planètes, c'eft-à-dire, dans 95191 ans que la Terre fera refroi- die au point de ^ de la température ac- tuelle, tandis que la Lune Ta été dans Tannée 7^5 ï4>c'eft-à-dire, il y a 1318 ans, &Tâuroit été bien plus tôt fi elle ne tiroir, comme la Terre, des fecours de chaleur que du Soleil, & (î celle que lui a envoyé la Terre n*avoit pas retardé fon refroidiffement beaucoup plus que celle du Soleil. Recherchons maintenant quelle a été la compenfation Partie hypothétique, 121 compenfation qu'a faiie la chaleur du Soleil à la perte de la chaleur propre des cinq autres plancres. Nous avons vu que Mercure , dont le diamètre n'eH: que | de celui du globe terreltre , fe feroit refroidi au point de no- tre température aduelle en 50551 ans, dans la fuppoficion que ia Terre fe fût refroidie à ce même point en 74047 ans, mais, comme elle ne s'eft réellement re- froidie à ce point qu'en 74.8 3 2 ans. Mer- cure ^l'a pu fe refroidir de même qu'en 50884 ans y environ, & cela en fuppo- fant encore que rien n'eût compenié la perte de fa chaleur propre -, mais fa dis- tance «u Soleil étant à celle de la Terre au même aftre : : 4 : i o , il s'enfuit que la chaleur qu'il reçoit du Soleil, en com- paraifon de celle que reçoit, la Terre, e(l : : 100 : 1 6, ou : : 6 ~ : i. Dès- lors la compenfation qu'a faite la chaleur du Soleil iorfque cette planète étoit à la température aduelle de la Terre., au lieu de n'être que ^ , étoit — ^', Se dans le temps de fon incandefcence , c'eft-à-dire, 50884 ans I auparavant, cette compen- Tome IX. F ^ I 2 2 Hijloire Naturelle. f — fation n'étoit que — ^.Ajoutant ces deux termes de compenfation — ^ & — ^ du premier & du dernier temps de cette période, on aura —- — -^ qui étant multi- pliés par 1 1 7 , moitié de la fomme de tous les termes , donnent ou liyo I pour la compenfation totale qu'a faite la chaleur du Soleil pendant cette première période de 50884 ans |r. Et comme la perte de la chaleur propre eft à la compenfation en même raifon que i^ temps de la période eft au prolonge- ment du refroidiiïement , on aura 25 781- : I - — - : ; 50884 | : 3307 ans| envi» ton. Ainfî , le temps dont la chaleur du Soleil a prolongé le refroidiilement de Mercure a été de 3 307 ans { pour la pre- mière période de 50884 ans ^. D'où l'on voit que ça été dans Tannée 54192 de la formation des planètes, c'eft~à-dire, il y a 20640 ans que Mercure jouilloit de Partie hypothétique. 123 la même température dont jouit aujour- d'hui la Terre. Mais, dans la féconde période, la compenfation étant au commence- rai- O NI c I ^ <^ f ment —i, & a la fin -y on aura, en ajoutant ces temps, — ^-5 qui étant mul- tipliés par ii^j moitié de la fomme de tous les termes, donnent ^ ou 4.0 1 pour la compenfation totale par la 'cha- leur du Soleil dans cette féconde période. Et comme la perte de la chaleur propre eft à la compenfation en me. ne rarfon que le temps de la période eft à celui du prolongement du refroididement , on aura 15 : ^o^:: 50884. ^ : 82688 ans en- viron. Ainfi,îe temps dont là chaleur du Soleil a prolongé & prolongera celui du refrordilïément de Mercure, ayant été de 3 3 07 ans y dans la première période , fera pour la féconde de 82688 ans.' Le moment où la chaleur du Soleil s'eft trouvée égale à la chaleur propre de cette planète, eft au huitième terme de cette féconde période, qui multiplié par i24 Bifioire Naturelle. 2,055 -^ environ, nombre des années de chaque terme de cette période, donne 16183 ans environ, ierquels étant ajou- tés aux 50^84 ans \ de la péiiode, on voit que ça été dans Tannée 67107 de h formation des planètes que la chaleur du Soleil a commencé de furpaller la chaleur propre de Mercure. Le refroidilîentent de cette planète a donc été prolongé de 3307 ans ^ pen- dant la première période de 50884 ans 4- , &: fera prolongé de même par la cha- kur du Soleil de'8 2^88 ans pour la fé- conde période. Ajoutant ces deux nom- bre d'années à celui des deux périodes , on aura 187765 ans environ. D'où fon voit que ce ne fera que dans Tannée 187765 de la formation des pknètes que Mercure fera refroidi à ^ de ia tempé- rature aduelle de la Terre. Vénus , dont le diamètre eft ^-| de celui- de la Terre , fe feroit refroidie au point de notre température actuelle en 88815 ans, dans la Hippolition que la Terre fe fût refroidie à ce même point en 74047 ans -, mais comme elle ne s'efc réeheinent refroidie à la température Partie hypothétique, iij adtuelle qu'en 74831 ans, Vénus n'a pu fe refroidir de a'iême qu'en 89757 ans environ*, en (uppofant encore que rien n'eùr compenfé la perte de fa chaieur propre. Mars fa diftance au Soleil étant à celle de la Terre au même aftre, comme 7 (ont à 10 , il s'enfuit que la chaleur que Vénus reçoit du Soleil , en comparaifon de celle que reçoit la Terre , eft : : 100 : 49. Dès-lors la compenfation que fera îa chaleur du Soleil lorfque cette planète fera à la température aduelle de la Terre, au lieu de n'être que 7^ , fera — -^- *, & dans le temps de Ton incandefcence, cette compenfation n'a été que — ^-. Ajoutant ces deux termes de compenlatroH du pre- mier & du dernier temps de cette pre- mière période de S 97 57 a'ns , on aura — ^ -, qui érant multipliés par 1 1 \ moitié de la fomme de tous les termes, donnent — ' '- pour la compenfation totale qu'a faite jiyo ^ "^ ' "^ Se que fera la chaleur du Soleil pendant cette première période de 89757 ans. F iij 12 5 Hijloire Naturelle. Et comme la perte totale de la chaïeur propre eft à la compenfation totale en iTîême raifon que le temps de la période eft au prolongement du refroidilîement, on aura 25 : '. : 89757 : 1885 ansl environ. Ainfi, le prolongement du re- froidilTement de cette planète , par la cha- ieur du Soleil, fera de 1885 ^"^^ envi- ron, pendant cette première période de 89757 ans. D'où Ton voit que ce fera dans Tannée 91643 de la formation d^s planètes, c'eft-à-dire, dans 1 68 1 1 ans que cette planète jouira de la même tempé- rature dont jouit aujourd'hui la terre. Dans la féconde période , la compen- fation étant au commencement -^ , & à la fin }^i^ 5 on aura , en ajoutant ces ter- mes , _£li7 > qui multipliés par 1 1 ~ moi- tié de la fomme de tous les termes , don- nent ^ ou 1 5 -f^ pour la compenfa- tion totale par la chaleur du Soleil pen- dant cette féconde période. Et comme la Partie hypothétique. 127 perte de la chaleur propre eft à la com- penlation en même railon que le temps de la période eft au prolongement du refroidiirement , on aura 25 : 13 Ycô :: 89757 : 4.7 140 ans ^ environ. Ainfi, le temps dont la chaleur du Soleil a pro- longé le refroididement de Vénus, étant pour la première période de 1885 ans y, fera pour la féconde de 47140 ans ^ environ. Le moment où la chaleur du Soleil fera- égale à la chaleur propre de cette planète , fe trouve au 24 -j^i ' terme de l'écoulement du temps de cette féconde période, qui multiplié par 3590 7^ en- viron , nombre des années de chaque terme de ces périodes de 89757 ans, donne 861^7 ans ^ environ , ^efquels étant ajourés aux 89757 ans de la période, on voit que ce ne fera que dans Tannée 175924 de la formation des planètes que la chaleur du Soleil fera égale à la chaleur propre de Vénus. Le refroidiOement de cette planète fera donc prolongé de 1885 ans{, pen- dant la première période de 89757 ans, & fera prolongé de même de 47140 ans F iv î 2 8 Bijloire Naturelle. -^ dans la ieconde période -, en ajoutant ces deux nombres d'années à celui des deux périodes, qui eft de 1795 14 ^"S, on voit que ce ne fera que dans Tannée 228540 de la formation des planètes que Vénirs (era refroidie à ^ de la tempéra- ture aduelle de la Terre. Mars, dont le diamètre eft \\ de celui de la Terre , fe f eroit refroidi au point de notre température aétuelle en 28 108 ans, dans la fuppolition que la Terre fe fiit refroidie à ce même point en 74047 ans 5 mais, comme elle ne s'eft réellement re- froidie à ce point qu'en 748 5 2 ans. Mars n'a pu fe refroidir qu'en 28406 ans envi- ron , en fnppcfant encore que rien n'eût compenfé la perte de fa chaleur propre. Mais fa diftance au Soleil étant à celle de 3a Terre au même aftre : : 15: 10, iï s'enluit que la chaleur qu'il reçoit du Soleil, en comparaifon de celle que reçoit la Terre , eft : : 100 : 215 ou : : 4 : 9. Dès- lors la compenfation qu'a farte la cha- leur du Soleil lorfque cette plat.ète éroit à la température aduelle de la Terre, au 4 lieu d'être ^ n'étoit que .9_ -, &, dans le Partie hypothétique, 129 temps de rincandefcence , cette compen- fation n'étoit que IïlI. Ajoutant ces deux termes de compenfation du pre- mier 8c du dernier temps de cette pre- mière période de 28406 ans , on aura 104 _-?IZ , qui étant multiplié par 12 {- , moi- tié de la fomme de tous les ter- U — 14-4- - mes, donne- -9- ou -^-^- pour la corn- 125c 1 2 y o penfation te ta le qu'a faite la chaleur du Soleil pendant cette première période. Et comme la perte de la chaleur propre eft à la compenlation en même raifon que le temps de la période eft au prolonge- ment du refroicUirement ? on aura 25 : ^1^ : ; 28406 : 131 ans ^ environ. Ainfi 5 le temps donr la chalelir du Soleil a prolongé le refroidiiïement de Mars 3 a été d'environ 1 3 1 ans ^0 5 pour la pre- mière période de 28406 ans. D*oii Ton voit que c'a été dans l'année 28538 de la formation des planètes-, c'eft-à-dire» il y a 46294 ans que Mars et oit à latem^ péracure adciîeile de h Terre» Fv I 3 o Hijloire Naturelle, Mais , dans la Teconde période , la com- penfation étant au commencement ^ > & à la fin ^ , on aura en ajoutant ces termes _2_ , qui multipliés par ii U moi- tié de la fomme de tous les termes , don- nent _?_ ou — --^ pour la compenlation 50 JO ^ totale par h chaleur du Soleil pendant cette féconde période. Et comme la perte de la chaleur propre efl: à la compenfa- tion en même raifon que le temps de la période eft au prolongement du refror- dilïement, on aura 25 : —1-^ : : 28406 : 5382 ans ^ environ. Ainfi, le temps dont la chaleur du Soleil a prolongé le refroidiiïement de Mars dans la première période ayant été de 1 3 1 ans -^ , fera dans îa féconde de 3382 ans f^. Le moment oiila chaleur du Soleil s*eft trouvée égale à la chaleur propre de cette planète , eft au 12^5 terme de l'écoule- ment du temps dans cette féconde pério- de, qui multiplié par 113e ^, nombre des années de chaque terme de ces pério- Partie hypothétique. i 3 r àcî , donne 142.03 ans , lefquels étant ajoutés aux 28406 ans de la première période , on voie que c'a été dans Tannée 42605) de la formation des planètes que la chaleur du Soleil a été égale à la cha- leur propre de cette planète -, & que , de- puis ce temps, elle l'a toujours furpaiiée. Le refroidiiFement de Adars a donc été prolongé , par la chaleur du Soleil , de 131 ans --'5 pendant la première période , & Ta été dans la féconde période de 538-2 ans -~. Ajoutant ces deux termes à la fomme des deux périodes , on aura 603 25 ans ~^ environ. D'où l'on voit que c'a été dans l'année 60326 de la forma- tion des planètes , c'eft-à-dire , il y a 14506 ans que Mars a été refroidi à ^ de la chaleur adluelie de la Terre: Jupiter, dont le diamètre eft onze fois plus grand que celui de la Terre , & fa diftance au Soleil : : 5 2 : i o , ne fe refroi- dira au point de la Terre qu'en 237838 ans, abilradlion faite de toute compen- fation que la chaleur du Suleil &; celle de fes Satellites ont pu & pourront faire à la perte de fa chaleur propre , & fur-tout en fuppofant que la Terre fe fut refroidie F vj 132 HiJIoire Naturelle. au point de la température aduelle en y^o^y ans: mais, comme elle ne s'eft réellement refroidie à ce point qu'en 74852 ans, Jupiter ne pourra Te refroi- dir au même point qu'en 240558 ans^ Et en ne coniidérant d'abord que la com- penfation faite par la chaleur du Soleil fur cette groile planète , nous verrons que îa chaleur qu'elle reçoit du Soleil, ell à celle qu'en reçoit la Terre : r 100 : 2704 ou : : 25 : 676. Dès-lors la com- penfation que fera la chaleur du Soleiî iorfque Jupiter fera refroidi à la tempé- rature aduelle de la Terre , au lieu d'être —-> ne fera que y^, & dans le temps de Tincandeicence cette compen- fation n'a été que —t^ : ajoutant ces deux termes de compenfation du premier 8c du dernier temps de cette première période de 240358 ans, on a ^^^ , qui multipliés par I 2 { moitié de la fomme de tous les termes, donnent a^A ou _1^ 76 pour la 12^0 1:50 compenfation totale que fera la chaleur du Soleil pendant cette première période Partie hypothétique, 133 de 240358 ans. Et comme la perte de îa chaleur propre eft à la compenfation en même raîfon que le temps de la pé- riode eft au prolongement du refroidif- fement, on aura 25 : -lîïJ : ; 240558 ' 1250 t y f : ^5 ans environ. Ainfî, le temps, dont la chaleur au Soleil prolongera le re- froidilTement de Jupiter, ne fera que de 5^3 ans pour la première période de 240358 ans-, d'où Ton voit que ce ne (eraque dans l'année 2404.51 de ia for- mation des pLiiiètes , c'eil-à-dire , dans 1656 19 ans que le globe de Jupiter fera refroidi au point de la température ac- tuelle du globe de la Terre. Dans la féconde période la compenfa- tion étant au commencement ^2J1 , fera à 50 62$ , îa fin ^__J-, en ajoutant ces deux termes. on aura ^ , qui multipliés par i 2 f, moi- tié de la fomme de tous les termes, don- 8t2f lient — ^— ou ^-i^i-'^ pour îa conipenfa- tion totale par la chaleur du Soleil peu- 134 Hijloire Naturelle, dant cette féconde période. Et comme la perte de la chaleur propre efl: à la compenfation en même raifon que le temps de la période eil au prolongement du refroidifiTement , on aura 1 5 : — 11? : : 140358 : 23 II ans environ. Ain(i, ie temps dont "la chaîeut du Soleil pro- longera le refroidiiïement de Jupiter, n'étant que de 93 ans dans la première période^ fera de 2 3 1 1 ans pour la féconde période de 240; 5 8 ans. Le moment où la chaleur du Soleil fe trouvera égale à la chaleur propre de cette planète eft li éloigné, qu'il n'arrivera pas dans cette féconde période , ni même dans la troifième , quoiqu'elles foient cha- cune de 240358 ans ', en forte qu'au bouc de 721074 ans, la chaleur propre de Jupiter fera encore plus grande que celle qu'il reçoit du Soleil. Car, dans la troi(ième période , la com- ■ . , ^ ^1 . penlation étant au commencement li^ elle fera à la fin de cette même troifième période ^S^jA y ce qui démontre qu'à la fin de cette troifième période où la cha- Partie hypothétique. i j 5 leur de Jupiter ne fera que (^l^ de la chaleur adluelle de la Terre , elle fera néanmoins de près de moitié plus forte que celle du Soleil \ en forte que ce ne fera que dans la quatrième période où le moment entre Tégalité de la chaleur du Soleil & celle de la chaleur propre de Jupiter fe trouvera au 2 ^ , terme de récoulement du temps dans ctiie. qua- trième période , qui , multiplié par 9614 ■— , nombre des années de chaque terme de ces périodes de 240358 ans, donne 19228 ans ^ environ , lefquels ajoutes aux 721074 ans des trois périodes précé- dentes^ font en tout 740302 ans ^*, d'où Ton voit que cène fera que dans ce temps prodigieufement éloigné , que la^chaleur du Soleil fur Jupiter fe, trouvera égale à fa chaleur propre. Le refroidillement de cette grofTe pla- nète , fera donc prolongé par la chaleur du Soleil dQ <^^ ans pour la première pé- riode, & de 25 ï I ans pour la féconde. Ajoutant ces deux nombres d*années aux 480716 des deux premières périodes, on aura 48 3 1 20 ans *, d'où il réiulte que ce ne fera que dans Tannée 483121 de ij6 Hijîoire Naturelle, la formation des planètes, que Jupiter pourra être refroidi à ^ de la tempéra- ture aduelle de la Terre. Saturne , dont le diamètre eft à celui du globe terieftre : : 9 | : i , étîjl du premier & du '^ 1250 50 ^ dernier temps de cette première période de 5bc?7 ans , on aura ±j± , qui mu^tf- pîies par 11 i, moitié de la fomme de tbus les termes 5 donnent ItH ou -i^^ék pour la compenlation totale qu a faire la chaleur du. Soleil pei^dant ceçEe premièrç période. Et comme la perte totale de la chaleur propre eft à la compepJation totale en même raifon que le temps delà période eft à celui du prolongement du refroîdiflement , on auta 25 : — él: Tome IX, G ï 4 6 Hijhire Naturelle . : : 5897 : 2 ans yV ^in^W ^^ prolongement du refroidiiîement de ce Saceiiite, par la chaleur du Soleil , pendant cette piemicre période de 5^Î97 ans, n'a été que de deux ans quatre- vingt-dix-fept jours. ^ ^ ^ Mais la chaleur de Jupiter , qui etoit Z5 dans le temps de imcandelcence , n^avoit diminué au bout de la période de 5807 ans , que de ff environ , & elle étoit encore alors 24 ^ ', & comme ce Satellite n eft éloigné de la planeœ prin- cipale que de 5 f demi- diamètres de Ju- piter, ou de 61 j demi-dian êtres terrée ires, c eft à-dire , de 8925^2 lieues, tan- dis que fa diftance au Soleil eft de 171 millions éoo mille lieues ', la chiaïeur en- voyée par Jupiter à Ton premier satellite, âuroit été à la chaleur envoyée par e Soleil à ce même Satellite , comme le quatre de 171600000 eft au quarré de 89292 , fi la furface que Jupiter ptefente à ce Satellite étoit égale à la furface que lui préfente le Soleil-, mais la furface de Jupiter,quin eft dans le réel que tHtq ^^ celle du Soleil , paroît néanmoins a ce Satellite plus grande que ne lui paroit cçlle de cet aftre dans le rapport inverle Partie hypothétique, 147 du quarré d^s diilanccs ; on aura donc ( 89291; ' : ( 17 i 600000 ) "■ : irrih : 390^2. ^ environ. Donc la furface que préiente Jupiter à ce Satellite étant 3 9 o 3 i fois Y plus grande que celle que lui pré- fence ie Soleil : cette grolTe plaiiète dans îe temps de rincandefcence , étoic pour fou premier S.iteliire un aftre de feu 39051 fois \ plus grand que le Soleil. Mais nous avons vu que la compeniaiion faite par la chaleur du Soleil à la perce de la chaleur propre de ce Saceiiice n'écoit que 6T5 , lorfqu'au bout de 5897 ans il fe feroit refroidi à la température actuelle de la Terre par la déperdition de ha cîialeur propre-, & que, dans le temps de i'incandefcence , cette compen- facion , par la chaleur du Soleil , n'a été que de U^ *, il faut donc multiplier ces deux termes de com^enfatron par ^90^1 ■i , & Ton aura — ^ pour la compenfa* xïon qu*a faite la chaleur de Jupiter des le commencement de cette période dans le temps de Imcandefcence , & —"^Iz ;o G II X48 Hijloire Naturelle, pour la compenfation que Jupiter auroîc faite à îa fin de cette même période de 5 8 07. ans , s'il eut coniervé fç)!! état d'in- candefcence. Mais , comme fa chaleur propre a diminué de 2.5 à 24 ~^-- pendant cecte même période, la compenlation à la fin de la période, au lieu d'être ii-^, n*a , , 1408 '-^l .. , ete que — — ii^-. Ajoutant ces deux ter- mes llîiSi & MiLi de îa compenf^- tien dai.;is le preipjer 8ç le dernier temps çlç la période > on a -i — —^ , lefquels multiplies par 12 -}, moitié de la fomnie de tous les termes , donnent li- -ill-? ou 12 yo ^66 \ environ , pour îa compenfation totale qua faite la chaleur de Jupiter à la perte de la chaleur propre de fon pre- mier Satellite , pendant cette première période de ^S^y/arts. Et eoiMine la per;té totale de la chaleur propre efi: à la com- penfation totale en même raifon que le temps d-e la période ed au prolongement du refroidii&iïient , on aura 25 : 366 4- s ; 585)7: S645oans— o Ainfi, le temp^ Partie hypothétique, 149 ' dont la chaleur envoyée par Jupiter a foJi premier Satelliteja prolongé Ton refroidif- fement pendant certd première période eft de 86450 ans -t^ -, & le temps. dont là chaleur du Soleil a auiïi prolongé le re- froidiifement de ce Satellite pendant cetre même période de 5897 ans , iVayant été que de deux ans quatre -vingt- dix -fepc jours', il fe trouve que ie terrips du re- froidiiTement de ce Satellite a été prolongé d'environ 86452 ans y au-delà des 5897 ans de la période -, d'où Ton voit que ce ne fera que dans Tannée 92550 de la formation des planètes , c*efl-à-dire , dans 37518 ans que le premier Satellite de Jupiter pourra être refroidi au point de la température pdtuelle de la Terre. Le moment où la chaleur envoyée par Jupiter à ce Satellite étoit égale àr fa cha- leur propre, s'eil: trouvé dans le temps de Tincandefcence , & ihême auparavant fi la chofe eût été poiTible -, car. cette maflfe énorme de feu, qui étoit 39052 fois | plus grande que le Soleil pour ce Satel- lite , liîi envoyoit , des le temps de Yh\- candefcence de tous deux , une chaleur plus forte que la (lenne propre , puii- G iij ïjo Uijîoire Naturelle. qu'elle éroit 1443 ^5 tandis que celle du Satellite n'étoit que 1250-, ainfî, ç*a été de tout temps que la chaleut de Jupiter j fur Ton premier Satellite , a furpailé ia perte de la chaleur propre. Dès-lors on voit que la chaleur propre de ce Sareliire ayant toujours été fort au- delfous de la chaleur envoyée par Jupi* ter , on doit évaluer autrement la tempé- rature du Satellite , en forte que l'eftima- tion que nous venons de faire du prolon- ge'^.ient du refuoidrilement , & que nous avons trouvé être de t'>745 2 ans {, doit être encore augmentée de beaucoup ^ car , des le temps de i'incandefcence , la chaleur extérieure envoyée par Jupiter étoit plus grande que la chaleur propre du Satellite dans la railon de 1443 t à 1250*, & à la îin de la première période de 5897 ans, cette chaleur envoyée par Jupiter étoit plus grande que la chaleur propre du Satellite , dans la raifon de 1408 à 50, ou de 140 à 5 à peu-près, tt de même à la fin de la féconde période , la chaleur envoyée par Jupiter étoit à la chaleur pro- pre du Satellite : : 345 3 : 5 -, ainfi, la cha^- leur propre du Satellite, dès la fin de la première période 3 peut être regardée Partie hypothétique, i ^ r comme (i petite , en comparaifon de la chaleur envoyée par Jupiter , qu'on doit tirer le temps du refroidiirement de ce Satellite , pre'que uniquement de celui du refroidiiTement de Jupiter. Or Jupiter ayant envoyé à ce Satel- lite , dans le temps de rincandefcence a 390^2 fois j plus de chaleur que le Soleil, lui envoyoit encore au bout delà première période de 5897 ans , une cha- leur 3808Z foi^ /t plus grande que cella du Soleil , parce que la chaleur propre de Jupiter n'avoit diminué que de 25 à 24 ^ -, &■ au bout d'une féconde période de 5897 ans 5 c'eft à-dire , après la déperdi- tion de la chaleur propre du Satellite, au point extrême de ^ de la chaleur aéluelle de la Terre -, Jupiter envoyoit encore à ce Satellite une chaleur 371 31 fois ^ plus grande que celle du Soleil , parce que la chaleur propre de Jupiter n'avoir encore diminué que de 24/-, à 23 ^-jCnfuite, après une troifième période de 5897 ans où la chaleur propre du Satellite doit être regardée , comme abfolument nulle , Ju- piter lui envoyoit une chaleur 36182 fois plus grande que celle du Soleil. G iy ï j 2 Hijtoire Naturelle» En fui /anc la même marche , on trou- vera que la chaleur de Jupiter , qui d'abord éioic 2 5 3 & qui décroit conftamment de f* par chaque période de 5897 ans, dimi^ .nue par conféquent fur ce Satellite de 5)50 pendant chacune de ces périodes*, de forte qu^'après 37 j périodes , cette chaleur envoyée par Jupiter au Satellite, fera a très-peu près encore 1 550 fois plus grande que la chaleur qui! reçoit du Soîeil. Mars, comme la chaleur du Soleil fur Jupiter Se fur fes Satellites efi: à peu-près à celle du Soleil fur la Terre : ; i : ij y êc que la chaleur du globe terreftre eft 50 fois plus grande que celle qu'il reçoit aduellement du Soleil , il s'enfuit qu ii faut dïvKer par 27 cette quantité 1550 de chaleur ci-deffus pour avoir une cha- leur égale à celle que le Soleil envoie fur la Terre *, & cette dernière chaleur étant de -^ de la chaleur aduelle du globe terreftre , il en réfulte qu'au bout de 37 I périodes de 5897 ans chacune > c'eft- à-dire , au bout de 111110 ans y, la chaleur que Jupiter enverra à ce Satel- lite , fera égale à la chaleur adueile de la Partie hypothétique, i j 3 Terre, & que, quoiqu'il ne lui refiera rien alors de Ta chaleur propre, il jouira néanmoins d'une température égale à celle dont jouit aujourd'hui la Terre , dans cette année 11 1110 j de la formation des plan ères. Et de la même manière que cette cha- leur envoyée par Jupiter prolongera pro- digîeufement le refroidiiîement de ceSa- reliîte à la température aâ:ueile de la Terre, elle le prolongera de même pen- dant trente- iept autres périodes y, pour arriverau point extrême de — de la char leur acluelle du globe de li Terre -, en forte que ce ne fera que dans Tannée 444240 de la formation des planètes que ce Satellite fera refroidi à ^j de la tem-- pérarure aduelle de la Terre. Il en eil de même de rcdimation de- là chaleur du Soleil , relativement à la compenfation qu'elle a faite h la diminu- tion de la température dû Satellite clans les dilïérens temps. Il êft certain, qu'à n« conlidérer que la déperdition de k elia- leur propre du Satellite , cette chaleur' du Soleil nauroic fait coitïpenfation cki^^'- Gv ïj4 Hiftoire Naturelle. 25 îe temps de rijicandefccnce que de 67Q . * 1250' &: qu'à îa fin de la première période , qui efl: de 5897 ans, cette même chaieui: du Soieil auroit fait une compenfation de JiA 5 & que dès-lors le prolongement du refroidilTement par Tacceflion de cette chaleur du Soleil , auroit en eflet été de 2 ans Yi i "^^^s la chaleur envoyée par Jupiter, dès le temps de Tincandelcence , étant à la chaleur propre du Satellite : ; 1443 Y : i 250 , il s'enfuit que I^ com- penfarron faire par la chaleur du Soleil doit être diminuée dans la même raifon^ en forte qu'au lieu d'être Z""^ , elle n'a été * 1 2 s o _2 5 . que __^(L. au comm.encement de cette 2793T période , & que cette compenfation qui auroit été pi à la fin de cette première période , lî l'on ne conlidéroit que la dé- perdition de la chaleur propre du Satel- lite ;, doit être diminuée dans la raifon de 1408 à 50, parce que la chaleur envoyée par Jupiter étoft encore plus grande que Partie hypothétique, i j j ïa chaleur propre du Satellite dsns cette même raiion. Dès -lors la compenHuion à la fin de cette première période , au lieu d'être JH n'a été que Â7<5". En aiou- '^o ^ 1458 ^ tant ces deux termes de compenfatlon _lz^ <5c A7^ (jy premier & du dernier teATips de cette première période , on a . -^id OU ^-'^ , qui multipliés par 40JS + 00 4038400 •^ ^ ^ 1 2 j , moitié de la fomme de tous les ter- mes, donnent ^'^ pour la compen- 40384C0 ^ ^ fatron totale qu'a pu faire la chaleur du Soleil pendant cette première période. Et comme la diii^iiniition totale de la cha- leur eft à la compeiirarion totale en_même raifon que le temps de h période efl au prolongemenr du refroidi ifenient , on 1961^ ' o II T4794S Y aura 25 : -— - '^— •: : 5 8 97 : — -L'-X^ 4038400 ' .1009(^0000 ou : : 5897 ans : 41 jours ^j^. Ainfi , le pro- longement du refroidifTement, par la cha- leur du Soleil, au liieu d'avoir été. de 2 ans 5)7 jours, n'a réellement été que de 41 jours/,, Qy] ï j 6' Hijîoire Naturelle, On trouverok de la même manièire les temps du prolongement du refroi-diire- ment , par ia chaleur du Soleil , pendant Li féconde période , & pendant les pé- riodes fui vantes -, mais il ell; plus facile & pkîs tôurr de Tévaluer en totalité de la manière fuivante. La compenfation par la chaleur du Soleil dans le temps de Tincandefcence , ayant été , comme nous venons de le dire, -^— ,. fera à la fin de 37 7 périodes ^-2^> 27937 ^f i ir ■ 50- piirf<:pje ce n'eft: qu'après ces 37 -| périoh des 5 que la température du Satellite fera égale à la température adluelle de la Terre. Ajoutant donc ces deux termes dé -^— -^^- compefpifation -^y-^ Se ^ du premier 3c du dernier temps de cqs 37 y périodes, on a .. 676 ou ^^^^ y.qm muitipiies 139675 i3967'J . t par 1 2 f 3 moitié de la foiiTme de tous les termes de la diminution de la cîfaleut , donnent. -^~^i^ QUùï4^j^PWon;po«t 159^7;., '^^/* la compenfation totale , par la chafeur de Soleil 5 pendant les 3 7 - périodes de 15 8 51^7 gns chacune. Ec comme ia diminution to- Partie hypothétique» 157 taie Je la chaleur eft à la compenfation totale en même raifon que le temps total cft au prolongeaient du refroidiiTement , on aura 15 : tJ^^: : 222110 -\ : 82 ans ^ environ, Ainli, le prolongement total que fera la chaleur du Soleil , ne fera que de 8 2 ans |-^ qu'il faut ajouter aux 22212© ans j. D'où Ton voit que ce ne fera que dans Tannée 222203 de la formation des planètes , que ce Satellite jouira de îa même température dont jouit aujourd'hui îa Terre , & qu il faudra le double du temps, c'cit-à-dire, que cène fera que dans Tannée 444406 de la formation des planètes qu'il pourra être refroidi à t^ de la chaleur adcuelle de la Terre. Faifant le même calcul pour le fécond Satellite , que noDS avons fuppofé grand comme Mercure , nous verrons qu'il au- roit dû fe confolider jufqu'au centre en 1 342 ans , perdre de fa chaleur propre en IÎ503 ans j ,au point de pouvoir le toucher , & fe refroidir par la même dé- perdition de fa -chaleur propre , au point de la teiPipérature aclueiie de la Terre e;n 24682 ans | , fi fa denfité étoit égale à cèfle de la Terre •, mais , comme la dei> fité; d"u globe terrefire efl à cdie de Ja- ij§ Hijioire Naturelle, pirer ou de Tes Satellites : : looo: 292; i\ s'enfuit que ce fécond Satellite , dont ïe diamètre eft -j de celui de la Terre, fe feroit réellement ccnfolidé jufqu'au cen- tre en 282 ans environ 5 refroidi au point de pouvoir le t^^ucher en 5300 ans y| , & à la tempérorure adluelle de la Terre en 7283 ans J ^ , ii ia perte de fa cha- leur propre n'eiit pas été compenfée par la chaleur que le Soleil , & plus encore par celle que Jupiter ont envoyées à ce Satellite. Or' Tadion de la chaleur du Soleil iur ce Sarelirte étant en raifon in- verfe du quarré des diftances, la compen- fation que cette chaleur du Soleil a faite à la perte de la chaleur propre du Satel- lite, étoit dans le temps de Tincandef- cence JlzA & îL~ • a la hn de cette pre- -1250. 50 mière période de 7283 ans {^. Ajoutant ces deux termes S'i±. 8c ~^jlê de la compenfation 1250 s o ^ ^ dans le premier & le dernier temps de cette période , on a A^1_ , qui multîpjies I 2 =; o par 1 2 T moitié de la fomme de tous les termes , donnent J'iA. ou — ^-- pour la compenfation totale qu a faite la chaleut Partie hypothétique, ifp du Soleil pendant cette première période de 7^83 ans ^j. Et comme la perte totale de la chaleur propre efl: à la compenduron totale en même railon que le temps de îa période eft au prolongement du refroi- diiïement, on aura 25 : -^^-^ : ; 7285 ans Ij : 1 ans 252 jours. Atnfî, le prolon- gement du refroidiirement de ce Satellite , par la chaleur du Soleil, pendant cette première période , n^a été que de 2 ans 152 jours. Mais la chaleur de Jupiter, qui, dans îe temps de rincandefcence, étoit 25, avoit diminué au bout de 728 ^ ans ^ de ~ environ , & elle éroit encore alors 24 ^. Et comme ce Satellite n eft éloigné de Jupiter que de 9 demi-diamètres de Jupi- ter , ou 99 demi- diamètres terreflres , c'eft-à-dire dé 141817 lieues 7 , "& qu'il eft éloigné du Soleil de 171 iiiillrons 6co mille lieues, il en réfulte que la chaleur envoyée par Jupiter à ce Satellite , auroit été : : ( ïji 600000 )' : f i^i^ 11^ J' (i la furface que préfenre Jupiter à ce Satel- îke étoit égale à la (Ijrfùce que lui pré- fente le Soleil, mais la furface de Jupiter,^ î ^o Hi/lolre Naturelle. qui, dans ie réel, n'efi: que 71 1^ 9 de celle du Soleil, paroît néanmofns plus grande a ce Sarellite dans la raifon inverfe du quarré des diftances -, on aura donc (^14.1817^^)- : (^ 171600000 y)' : : -j— 1^ : 15473 7 environ. Donc la Turface que Jupiter préfenre à ce Satellite efl 1547$ fois y plus grande que celle que lui préfenre le Soleil. Ainfi Jupiter , dans le teînps de Tincandefcence, étoir pour ce Satellite un aftre de feu 15473 fois| plus érendu que le Soleil. Mais nous: avons vu que la compenfation faite par la^ chaleur du Soleil , à la perte de la chaleur propre de ce Satellite, n'énoit que ^^,. ïorrqu'au bout de 728 3 ans ^f, il fe feroit refroidi à la température ad:uelle de la Terre, & que, dans le temps de Fincan- deicence, cette compenfation, par la cha- ieur du Soleil, n étoit que J donc 15473 y, multipliés par 4,Z-- ou —p^ pour la compenfation qu'a faite k chaleur de Jupiter fur ce Satellite d^nsr le- commencement de cette première pé- Partie hypothétique, i 6 1 riode, & ^^- pour îa compenfadon gii*elle auroit faite à la fin de cette même période de 7183 ans ^f , Ti Jupiter eut confervé fon état d'incandefcence. Mais comme fa chaleur propre a diminué pen- dant cette période de 25 à 24/-, la com- penfarion à la fin de la période au lieu d'êire — ^-IH, n a été que de — ^i-L envi- ton. Ajoutant ces deux termes — ^-I & -■' ^ '''/ de la compenfation dans îe pre- mier Se dans îe dernier temps de cette première période, on a ^—S environ, IlfO îefquels multipliés par 12}, moitié de la fomme de tous les termes, donnent 1800^8 i- _ . f — — — ou 1 44 fy environ , pour la com- penfation totale qu'a 'faite îa chaleur de Jupiter pendant cette première période de 728 3 ans ^f. Et comme la perte totale de la chaleur propre e(ï à îa compenfa- tion totale en même raifon que ïe temps de la période eft au prolongement du ï6z Hijîoire Naturelle. refrordifTeinent , on aura 15 : i44t\ : : 7283 II : 410.V4 7—. Ainlî, le temps dont la chaleur de Jupiter a prolongé le refroidîdement de ce Satellite, a éré de 410^4 ans 52 jours, tandis que la cha- leur du Soleil ne Ta prolongé que de 2 ans 252 jours-, d'où Ton voit, en ajou-^ tant ces deux temps à celui de la période de 72S5 ans 25^ jours, que c'a éré dans Tannée 49531 de la formation des pia* iièrcs, c'eil- à-dire, il y a 25501 ans que ce fécond .satellite de Jupiter a pu être refroidi au point de la température ac- tuelle de la Terre. I.e moment où la chaleur envoyée par* Jupiter a éré égale à la chaleut propre de ce S;îrellite, s'eft trouvé au 2 ^, terme environ de Técoulement du temps de cette preirière période de 7283 ans 255 jours, qui multipliés p^r 291 ans 126 jouis, nombre des années de chaque terme de cette période, donnent 638 ans 61 jours. Ainh , c'a été dès l'année 6'^^ do: la forma-» tion des planètes, que \.\ chaleur envoyée par Jupiter à fon fécond Satellite , s*eft trouvée égale à fa chaleur propre. Dès-lors on voit que la chaleur propre Partie hypothétique, 16$ de ce Satellite a toujours été au-defTous dé telie que lui envoyoit Jupiter dès Faniiée 659 de la formation des planètes-, on doit \ionc évaluer, comme nous l'avons fait pour le premier Sareli^re, la température dont il a joui, & dont il jouira pour la fuite. Or Jupiter ayant d'abord envoyé à ce .Satellite , dans le temps de imc:Andi'-Cœr,ce ^ une chaleur 15473 fois | plus grande que celle du Soleil, lui envoyoit encore à la fin de la première période de 7283 ans fj, une chaleur 14960 fois JÔ P^^s grande que celle du Soleil, parce que ia chaleur propre de Jupiter n'avoir encore diminué que de 25 à 24. ^. Et au boul d'une féconde période de 7285 ans ^|, c'efl-à-dire , après la déperdition de la cha- leur propre du Sateliire, Jufqu'ai^ point extrême de ^, de la chaleur de la Terre ; Jupiter envoyoit encore à ce Satellite un® chaleur 14447 fors plus grande que celle du Soleil, parce que la chaleur propre de Jupiter n'avoit encore diminué que de En fui vaut la même marche, on voit que la chaleur de Jupiter, qui d'abord I 6 4 Hijioirc Naturelle^ étoit 25, & qui décroît coiiftammêfiÊ de — par chaque période de 7283 ans ff par chaque période de 7283 ans. if» diminue par conféquenc fur ce Satellite de 513 a peu-près pendant chacune de ces périodes, en forte qu'après 16 \ pé- riodes environ, cette chaleur envoyée par Jupiter au Satellite, fera à très-peu près encore i 350 fois plus grande que la cha- leur qu'il reçoit du Soleil. Mais , comme la chaleur du Soleil fur Jupiter & fur fes Satellites efl à celle du Soleil fur la Terre à peu-près : : i : 27, & que la chaleur de la Terre eft 50 fois plus grande que celle qu elle reçoit ac- tuellement du Soleil, il s'enfuit qu'il faut divifer par 27 cette quantité 1350 pour avoir une chaleur égale à celle que le So- leil envoie fur la Terre*, & cette dernière chaleur étant ~ de la chaleur aéluelle du globe terreftre , il en réfulte qu'au bouc de 2é| périodes de 7283 ansf| chacune, c'eft-à-dire, au bout de 19 501 6 ans^f» îa chaleur que Jupiter enverra à ce Satel- lite, fera égale à la chaleur aduelle de la Terre, & que, n'ayant plus de chaleur propre , il jouira néanmoins d'une tempéra- Partie hypothétique, i6y ture égale à celle dont jouit aujourd'hui la Terre dans Tannée i^^oij delà for- niarron des pîanères. Et de même que cette chaleur envoyée par Jupiter, prolongera de beaucoup le refroidiirement de ce Satellite au point de la température aéluelle de la Terre, elle le prolongera de même pendant 16 autres périodes \ pour arriver au point extrême de — de la chaleur adueile du globe de la Terre *, en forte que ce ne fera que dans Tannée 38(^034, de la formation des planètes que ce Satellite fera refroidi à ^ de la température aélueile de h, Terre. H en eil de même de Tedimation de k chaleur du Soleil , relativement à la çompenfation qu elle a faite & fera à la diminution de la température du Satellite, Il ed certain qu'à ne coniidérer que la déperdition de la chaleur propre du Sa- tellite , cette chaleur du Soleil n'autoit fait compenfation dans le temps de Yïnr^ candefcencequede^jîj&cru'àla fin delà première période de 7285 ans ||, cette m3aie chaleur du Soleil auroit fait une lis 6 Hifioire Naturelle. compenfation de Hi > ^ que dès I©rs le prolongement du refroidiOement , par rc-iccedion de cette chaleur du Soleil, au- roit été de 2 ans y. Mais la chaleur envoyée par Jupiter , dès le temps de Tincandef- cence, étant à la chaleur propre du Satel- lite : : 572 ^yj: 1250, il s'enluit que la compenfation faite par la chaleur du Soleil doit être diminuée dans la même railon \ en forte qu'au lieu d'être IÏjA. 3 elle n'a 1250 . été que 1^ au commencement de cette période. Et de même que cette compenfation qui auroit été HIÏ à la fin de cette première période en ne conhdéranc que la déperdition de la chaleur propre du Satellite, doit être diminuée dans la même raifon de 55 5 f à 50, parce que îa chaleur envoyée par Jupiter étoit en- core plus grande que la chaleur propre du Satellite dans cette même raifon. Dès- iors la compenfation à la fin de cette première période au lieu d'être Izl , ^'si -i. été que -^^^. En ajoutant cc% deux ter^ Fartie hypothétique. i6j «lies de compenfation —liiZl STIHZ. du premier & du dernier temps de cette première période , on a — r~^ ou ~^ , qui multipliés pan 1 1 , moitié de la (omme de tous les termes, donnent rr^~^ P^"^ ^^ compenfation totale gu a pu faire la chaleur du Soleil , pendant cette première période. Et comme la perte de la chaleur ell à la compe^Jation en mémerailon que le temps delà période cft au prolongement du refroidiflement, on aura 25 : -l^l-nyi^z i^'l2lll±lj^ OU : : 7 i 8 5 ans ^f : 108 Jours | , au lieu de 1 ans j que nous avions trouvés par la première évaluation, , Et pour évaluer en totalité la compen- fation qu'a faiie cette chaleur du Soleil pendant toutes les périodes, on trouvera que la compenfation dans le temps de Tincandefcence ayant été HHHH, , fera à 1822 -^-°-' ?i fio de 26 I périodes de iil , puifquc ce î 58 Hijloire Naturelle. n'eft qu après ces 16 ^ périodes que îa température du Sateiirte fera égale à la rempérature aduelle de ia Terre. Ajou-- tant donc ces deux termes de conipen- iation ^^Vn & ~- du premier & du dernier temps de ces 16 { périodes, on a _iLi!L__ <^u - — -~r- > S[^^ multipliés par 12 j, moitié de la fomme de tous ies ter- mes de la diminution de îa chaleur, don- ^^^"^ JTiTà ^" ^"TT environ , pour îa compenfation * totale par îa cîialeur du Soleil , pendant les z6 périodes | de 718 5. ans jj. Et comme îa diminution totale de îa chaleur eil à ia com.penfatîoh totale en même raifon que le temps total de fa pé- riode eft au prolongement du temps du re- iroîdiÛèment , on aura 2 5 : -4{r : : ï 5) 3 o i ^ rf • 72. If. Ainfi, le prolongement total que fera la chaleur du Soleil ne fera que de 72 ans ||j qui! faut ajouter aux 193016 ans jy, d où l'on voit que ce ne ^ fera que dans Tannée 193090 de la for- mation des planètes que ce Satellite jouira de Partie hypothétique. i6^ de la même température dont jouit au- jourd'hui la Terre, & qu'il faudra le dou* ble de ce temps, c'eft-à-dire , que ce ne -fera que dans Tannée 386180 de la for- mation des planètes qu'il pourra écre re- froidi à ^ de la température adueile de la Terre. Faifant les mêmes raifonnemens • pour le troiiième Satellite de Jupiter , que nous avons fuppofé grand comme Mars, c'eft- à-dire , de y| du diamètre de la Terre , & qui eft à 14 y demi-diaraècres de Ju- piter,, ou 157 f demi - diamètres terref- tres , c'efl-à-dire à 215857 lieues de dif- tance de fa planète principale j nous ver- rons que ce Satellite fe feroit confolrdé jufqu'au centre en 1490 ans \y refroidi au point de pouvoir le toucher en 17635 ans j| 5 & au point de la température ac- tuelle de la Terre en 3 8 504 ans fj , (i la denfité de ce Satellite étoit égale à celle de la Terre -, m.ais , comme la denficé du globe terrePcre eft à celle de Jupiter & de fes Satellites : : 1000 : 292 , il faut diminuer en même raifon les temps de ia confolidation & du refroidilTement. Ain fi , ce troiliçme Satellite fe fera confo- Tome IX. H lyo Hijloire Naturelle. lidé jufqu'au centre en 435 ans ^ , re- froidi au point de pouvoir le toucher en 5 149. ans T^ 5 & il auroit perdu afïez de fa chaleur propre pour arriver au point de la température aduelle de la Terre en 1 1 245 ans Yi environ , fi la perte de fa 'chaleur propre n eût pas été compenfée par racceiïïon de la chaleur du Soleil , 6 fur- tout par celle de la chaleur en^^ voyée par Jupiter à ce Satellite. Or ia chaleur envoyée par le Soleil étant en railon inverle du quarré des diftances ^ la eompenfation qu elle faifoit à la perte de la chaleur propre du Satellite, étoitdans ^ le temps de Tincandefcence jLtiL & ^zf à la fin de cette première période de 1 1 243 ans ^. Ajoutant ces deux termes -T/V & ^ de la eompenfation dans le premier & drais le dernier temps de cette première période de 1 1 245 ans ^ , on a Xfi:, qui multipliés par 12 |, moitié de 1250 ia fomme de tous les termes , donnent Xf6^ ou i^iZïi pour la eompenfation totale ? 2 5 o I 2. J O qu'a faite la chaleur du Soleil pendant Iç Partie hypothétique, i 7 1 temps de cette première période. Et comme la perte totale de la chaleur pro- pre eft à la compeiifation totale en même raifon que le temps de la période eft au prolongement du refroidilTement , on I ■} -'-i- aura 25 : -^^-^^ : ; 11245 ; 4 4- environ, ' izyo ' ' ^ Ain(i , le prolongement du refroidifTement de ce Sateliice , par la chaleur du Soleil , pendant cette première période de 1 1 245 ans -rr, auroit été de 4 ans 1 1 6 jours. Mais la chaleur de Jupiter qui , dans le temps de Tincandefcence , étoit 25, avoir diminué pendant cette première pé« riode de 25 à 23 -| environ-, & comme ce Satellite eft éloigné de. Jupiter de 225857 lieues 5 & qu'il eft éloigné du Soleil de 171 millions 600 mille lieues, il en réfulte que la chaleur envoyée par Jupiter à ce Satellite , auroit été à la cha- leur envoyée par le 'Soleil , comme- le quarré de 17 1600000 eft au.quarré de 2258575(1 la furface que préfente Jupiter à ce Satellite étoit égale à la furface que lui préfente le Soleil *, mais la furface de Jupiter qui dans le réel n'eft cjue rrif^ de celle du Soleil 3 paroît néanmoins plug 172 Hijloire Naturelle, grande à ce Satellite dans le rapport in- verfe du quarré des diftances , on aura donc ( 225857^)' :(^ lyiéoooooy) ^ : : y||— : 6101 environ. Donclafurface que prefente Jupiter à fon troifième Satellite étant 6 1 o I fois plus grande que la furface que lui prefente le Soleil , Jupiter dans îe temps de Tincandefcence étoit pour ce Satellite un aftre de feu 6101 fois plus grand que le Soleil. Mais nous avons vu que la compenfation faite par la chaleur du Soleil à la perte de la chaleur propre de ce Satellite, n'étoit que I2I ^ lorfquau bout de 1 1 245 ans ^5 il fe feroit refroidi à la température adu'elle- de la Terre, &: que 5 dans le temps de Tincandefcence, cette compenfation, par la chaleur du Soleil , n'a été que JjIH. Il faut donc * 1250 multiplier par 6101 chacun de ces deux termes de compenfation , & Ton aura pour le premier — ^ïI,&pourîe fécond ttljB , & cette dernière compenfation de la fin de la période feroit exade a Jupiter eût confervé fon état d'incandef'» Partie hypothétique. 175 cence pendant tout le temps de cette mêaie période de iiH5 ^"S ~. Mais, comme fa chaleur propre a diminué de 25 à 23 I pendant cette période, la com- penfation à la fin de la période, au lieu d'être i^-H? na été crue de — _IL. Ajou- tant ces deux termes ^ & — -^^ de y o 1 1 y o la compenfation du premier & du der- nier temps dans cette première période ? on a — ^ environ, lefquels étant muî^ tipliés par 12 |-, moitié de la fomme de tous les termes , donnent ~^-,^ ou 5 6 f| environ, pour la compenfarion totale qu*a faite la chaleur de Jupiter fur fon troi- fième Satellite pendaHt cette première période de 1 1 14 3 ans ~, Et comme la perte totale de la chaleur propre eO: à la compenfation totale ,en même raifon que le temps de la période eft à celui du pro^ longement du refroidiiTement , on aura 25: 5éf^: : 11243-^: 2534^- Ainfi,le temps dont la chaleur de Jupiter a pro- longé le refroidiiTement .de ce Satellite pendant cette première période de il 143 H iij 174 Uijîoire Naturelle, ans ^5 a été de ^5 340 ans , & par coii- iéç{\.\Qn\: en y ajoutant le prolongement , par la chaleur du Soleil qui eft de 4 ans Ji6 jours, on a 25344 ans 116 jours pour le prolongement total du refroidif- fen::er.r5 ce qui étant^^puté au temps de la période, donne 30787 ans 218 jours*, d'où Ton voit que c'a été dans Tannée 36588 de la formation des planètes, c'eft- à-drre, il y a 38244 ans que ce Satellite jouiflTcit de la même tem.pérature dont Jouit aujourd'hui la Terre. Le moment où la chaleur envoyée par Jupiter à ce Satellite étoit égale à fa cha- leur propre , s'eft trouvé au 5 |~ , terme de l'écoulement du temps de cette première période de 1 1243 ans /j, qui étant multi- plié par 449 |, nombre des années de chaque terme de cette période, donne 2490 ans environ. Ainii, c'a été dès l'année 2490 de la formation des planètes, que la chaleur envoyée par Jupiter à fon troiiième S?.teliite s'eft trouvée égale à la chaleur propre de ceSatcliire. Dès-iors on voit que cette chaleur pro- pre du Satellite a été au-defïous de celle «que lui envoyoit Jupiter dès l'année 2451Q Partie hypothétique, 175 de la formation des planètes; Se en éva- luant, comme nous avons fait pour les . deux premiers Satellites , la température ' dont celui-ci doit jouir ^ on trouve que Jupiter ayant envoyé à ce Satellite , dans îe temps de Tincandefcence, une chaleur 6 10 1 fois plus grande que celle du Soleil, il lui envoyoit encore à la fin de la pre- mière période de II 24 3 ans ~- une cha- îeur 58i(^7Yôfois plus grande que celle du Soleil, parce que la chaleur propre de Jupiter n'avoit diminué que de 25 à 25 |*, & au bout d'une féconde période de 1 1 243 ans —-jc'eft-à-dire, après la déperdition de îa chaleur propre du Satellite, jufqu'aii point extrême de -^ de la chaleur acfcuelîe de la Terre, Jupiter envoyoit encore à ce Satellite une chaleur 5551 -^ fois plus grande que celle du Soleil, parce que îa chaleur oropre de Jupiter n'avoit encore diminué que de 2 3 1 â 2 1 1. ► En fuivant la même marche, on voit que la chaleur de Jupiter, qui d'abord étoit 25 , & qui décroît conftamment de| par chaque période de 11 243 ans^-> diminue par conféquent fiir ce Satellite de 284 ~ pendant chacune de ces pé- H ÎY 1^6 Hijloire Naturelle. riodes-, en forte qu'après 15 y périodes environ, cette chaleur envoyée par Jupi- ter au Satellrre, fera à très-peu près en-- core 1350 fois plus grande que la cha- leur qu'il reçoit du Soleil. Mais, comme la chaleur du Soleil fut Jupiter & fur fes Satellites eft à celle du Soleil fur la Terre, à peu-près : : i : zy, & que la chaleur de la Terre eft 50 fois plus grande que celle qu'elle reçoit ac- tuellement du Soleil, il s'enfuit qu'il faut divifer par 27 cette quantité r^5o pour avoir une chaleur égale à celle que le So- leil envoie fur la Terre j & cette dernière chaleur étant -^ de la chaleur aduelle du globe terreftre, il en réfulte qu'au bout de .1 5 Y périodes, chacune de 1 1 143 ans ^, c'eft- à-dire, au bout de 176144-14, la chaleur que Jupiter enverra à ce Satel- lite, fera égale à la chaleur adtuelle de la Terre, & que, n'ayant plus de chaleur pro- pre, il jouira néanmoins d'une tempéra- ture égaie à celle dont jouit aujourd'hui la Terre dans l'année 176 145 de la forma- tion des planètes. Et comme cette chaleur envoyée par Ju- piter, prolongera de beaucoup le refror- Partie hypothétique. 177 diiïemenc de ce Satellite) au point de îa température adtiielle de la Terre, elle ie prolongera de même pendant 1 5 ■- autres périodes, pour arriver au point extrême de jj de la chaleur adueiie du globe ter- reftre; en forte que ce ne fera que dans l'année 3 52i9odeîaformation des planè- tes que ce Satellite fera refroidi à 77 de la température aduelle de la Terre. Il en eft de même de Teilimation deÂsi chaleur du Soleil, relativement à la com- penfation qu'elle a faite à la diminution de la température du Satellite dans les diffé'rens temps ^ il eft certain qu'à ne confidérer que la déperdition de la cha- leur propre du Satellite , cette chaleur du Soleil n'auroit fait compenfation dans le temps de l'incandefcence que AzA ^ & qu'à la fin de la première période , qui eft de 112,45 ans ~y cette même cha- leur du Soleil auroit fait une compenfa- tion de ^-1 , & que dès-lors le prolonge- ment du refroidilTement, par l'acceflioii de cette chaleur du Soleil, auroit en effet été de 4 aus |, Mais U chaleur envoyé? H 7 1 7 S HiJIoire Naturelle. par Jupiter , dès le temps de Tincandel^ cence, étant à îa chaleur propre du Satel- lite : : 225 IyI • 1^50, il s'enfuit que k compenfâtion faite par la chaleur du So- leil doit être diminuée dans la même 2$ raifon , en forte qu'au îieu d'être JJJ- , i 125a il elle n'a été que —-^ — au commencement 147^7 de cette période, & que cette competi- 2 5 fation qui auroit été li^ à la fin de cette première période > ii l'on ne confidéroît que la déperdition de la chaleur propre du Satellite , doit être diminuée dans la raifon de 218 yf à 50, parce que la chaleur envoyée par Jupiter étoit encore plus grande que la chaleur propre du Sa- tellite dans cette même raifon. Dès-lors îa compenfâtion à la fin de cette première période , au lieu d'être ^lâ , n'a été que il ^ --, En ajoutant ces deux termes de Z6S^ il iZ compenfâtion — ~~ 8c -~tt ^^ ptemief 2j Partie hypothétique, ly^ 8c d\i dernier temps de cette première 4 H 9^ période, on a — ou — -' ■ - , qui multipliés par 1 2 ^ , moitié de la fomme de tous les termes, donnent ~ pour 39)-734j^ la compenfation totale qu'a faite la cha- leur du Soleil pendant cette première période. Et comme la diminution totale de la chaleur efl: à la compenfation to- tale en même raifon que le cemps de ïa période eft au prolongement du refroi- difTemenr, on aura 2 s '• — ^-^— : : 1 124.? ^ 395734i ^' ~-r : - — - — ^ OU : : n 243 ans ^ : 3 34 25 98933(^1 ^^ -^ -'^^ jours environ , au lieu de 4 ans y que nous avions trouvés par la première éva- luation, r Et pour évaluer en totalité la compen- fation qu'a faite cette chaleur du Soleil pendant toutes les périodes, on trouvera que la compenfation qu'a faite cette cha- leur du Soleil dans le temps de Tincandef- cence, ayant été — ^-t-> fera à la fin de ï47Jf H v5 î 8 O Hijloire Naturelle. 15 j périodes de ^, puirque ce neft qu'après ces 1 5 4 périodes que la tempe" rature du ùaieilite fera égale à la tempé- rature aduelle de la Terre. Ajoutant donc ces deux termes de compenfation • r & -J— du premier & du dernier temps de ces i 5 ypériodeSjOna—--^^ — ^ ou ■ '- 5 qui multipliés par 1 5 | > moitié 7378zf ^ r. r 72 de la Tomme de tous les termes de la di- 70 y " 58 minution de la chaleur, donnent „ . 737827- ou yll^ environ pour la compenfation totale, par la chaieur du Soleil, pendant les 15 I périodes de 1 1245 ans — - cha- cune. Lt comme la diminution totale de la chaieur eft à la compenfation totale en même raifon que le temps total de la période eli au prolongement du refroi- diffement, on aura 15 : j||^ : : 176 144 yI : 66 f|. Ainfi, le prolongement rotai que fera U chaleur du Soleil ne fera que de 66 ans fj? quil faut ajouter aux FartU hypothétique, i 8 i lyi'î 144 ans -î-j', d'où Ton veit que ce ne fera que dans l'année 1762 12 de la for- mation des planètes que ce Satellite jouira en eftet de îa même température donc jouit aujourd'hui la Terre, &: qu'il faudra îe double de ce^tcmps, c'ed-àdire, que ce ne fera que dans Tannée 5 5 2.424 de la formation des planètes, que fa tempéra- ture fera 2 5 fois plus froide que la tem- pérature aduelle de la Terre. Farfant le même calcul fur le quatrième Satellite de Jupiter, que nous avons fup- pofé grand comme la Terre, nous ver- rons qu'il auroit dû fe confolider jufqu'au centre en 2905 ans, le refroidir au point de pouvoir le toucher en 3 591 1 ans, & perdre aflfez de fa chaleur propre pour arriver au point de ia température ac- tuelle de la Terre en 74047 ans, fi fa den- fité étoit la même que celle du ^ globe terreftre: mais, comme la d^iiifé de Ju- piter & de fes Satellites eft à celle de k Terre : : 292 : 1000, les temps de la confolidation & du refroidilTement par la déperdition de la chaleur propre doryenr être diminués dans la même raifon. Ainiî, ce Satellite ne s'ell confolidé jufqu'au cen* I 8 2 Hifloire Naturelle. tre qu'en 848 ans ^, refroidi au point de pouvoir ie toucher en 5)902 ans, & enfin il auroit perdu- afTez de fa chaleur propre pour arriver au point de la tempé- rature aduelle de la Terre en 1 162 1 ans, fi la perte de fa chaleur propre n'eût pas été compenfée par la chaleur envoyée par le Soleil Se par Jupiter. Or la chaleur en- voyée par le Soleil à ce Satellite étant en raifon inverfe du quarré des diftances, îa compenfation produire par cette cha- leur étoit dans le temps de Tincandef- cence Aja & ^2^ à la fin de cette pre- i2ro sû t mière période de 11611. ans. Ajoutant _25_ _2_s_ ces deux termes UA. 8c ^il dt Isl com- 250 50 penfation du premier & du dernier temps de cette période, on a AtA, qui multi- pliés par 1 1 1, moitié de la fomme de iir tous les termes, donnent -^^ ou ^-^^^^^ izyo izyo pour la compenfation totale qu'a faite la chaleur du Soleil pendant cette première période dè'^21 62 1 ans. Et comme la perte totale de la chaleur propre efl à la con> Partie hypothétique. i S ^ jpenfation totale en même raifon que le temps de la période etl: à celui du prolon- gement du refroidiirement 5 on aura 25 12—- : — ^^ : : 11611 : 8 -^. Ainfi, le pro- longement du refroidilTement de ce Sa- tellite, par la chaleur du Soleil, a été de 8 ans -^ pour cette première période. Mais la chaleur de Jupiter qui, dans îe temps de Tincandefcence , étoit 25 fois plus grande que la chaleur actuelle de la Terre, a voit diminué au bout des 116 lî ans de 25 à 22^ -, & comme ce Satellite eft éloigné de Jupiter de 277 ^ demi ■ dia- mètres terreftres , ou de 397877 lieues, tandis qu'il eft éloigné du Soleil de 171 millions 600 mille lieues, il en réfulte que la chaleur envoyée par Jupiter à ce Satellite , auroit été à la chaleur envoyée par le Soleil, comme le quarr^é de 171600000 eft au quarrë de^ 397877» fila furface que Jupiter préfente à Ton quatrième Satellite étoit égale à la furface que lui prélente le Soleil*, mais la furface de Jupiter, qui dans le réel neft que j-fl^ de celle du Soleil , paroît néan- moins à ce Satellite bien plus grande que 1 8 4 Uijloire Naturelle. celle de cet aftre dans le rapport inverfe du quarré des diftances, on aura donc {191^77/ ] (^I7i6ocooo/- : : rf^^ : 15)09 environ. Ainfi , Jupiter , dans le temps de rincandefcence , étoit pour fon quatrième Satellite un aftre de feu 1909 fois plus grand que le Soleil. Mais nous avons vu que la compenfation faite par îa chaleur du Soleil à la perte de la cha** leur propre du Satellite étoit H^ , iorf- qu'au bout de 11611 ans il fe feroit re- froidi à la température adtuelle de k Terre *, & que , dans le temps de Tincan- defcence, cette compenfation par la cha- leur du Soleil, na été que 4:'^-, qui multipliés par 1909, donnent _?_?-i/pouf la compenfation qu'a f.ûte la chaleur de Jupiter su commencement de cçrxo, pé- riode, c'eft-à-dire, dans le temps de î'in- 70 ^^^ candefcence , & par conféquent — ^* pour la compenfatioH que la chaleur de Jupiter auroit faite à la fin de cette pre- mière période, s'il eût confervé fon état d'incandefcencej mais fa chaleur pitopre Partie hypotheYique. 185 ayant diminué pendant cette première période de 25 à 22, ^, la compenfation au iieu d'être ^^S na été que f^ environ. Ajoutant ces deux termes f^ & -^ de la compenfation dans le premier & dans le dernier temps de cette période , on a llil environ , lefquels multipliés par 1 2 V, moitié de la Tomme de tous les ter- mes, donnent ^^^ ou j6 f environ pour la compenfation totale qu a faite la chaleur envoyée par Jupiter à la perte de la chaleur propre de fon quatrième Satel- lite. Et comme la perte totale de la cha- leur propre eft à la compenfation totale en même raifon que le temps de la pé- riode eft à celui du prolongement du re- froidi{rement,onaura25 : i6|:: £1621 : 1448 e 7^. Ainfi, le ,temps dont la cha- leur de Jupiter a prolongé le refroidif- fement de ce Satellite pendant cette pre- mière période de 2ié2i ans, étant de 144.86 ans ^, &: la chaleur du Soleil l'ayant suffi prolongé de 8 ans-j^ pendant la même période, on trouve en ajou- iS6 Hijloire Naturelle. tant ces deux n o mbres dan nées aux 21(^2 î ans de la période, que c'a été dans Tannée 36 1 1 6 de la forinatron des planètes , c'eft- â-dire,ilya 38716 ans que ce quatrième Sarellire de Jupiter jouifîbit de ia même température dont jouit aujourd'hui la Terre. Le moment où h chaleur envoyée par Jupiter à Ton quatrième Satellite a été égale à la chaleur propre de ce Satellite, s'eft trouvé au 1 7 1, terme environ de Té- coulement du temps de cette première' période, qui multiplié par 864-^, nom- bre des années de chaque^erme' de cette période de 21 621 ans, donne 15278^. Ainfijç'a été dans Tannée i 5279 de la for- mation des planètes, que la chaleur en- voyée par Jupiter à ion quatrième Sind-' lue, s'eft trouvée égale à la chaleur propre de ce même Satellite. Dès-lors on voit que la chaleur de ce Satellite a été au-de(ïous de celle que lui envoy oit Jupiter dans Tannée 1 5 27 9 de la formation des planètes, & que Ju-piter ayant envoyé à ce Satellite, dans le temps de Tincandefcence , une chaleur 1909 fois plus grande que celle du Soleil, il Partie hypothétique, i S 7 lui envoyoît encore à la fin de la pre- mière pérrode de ihôii ans , une chaleur IV377— tois plus grande que celle du Soleil, parce que ia chaleur propre de Jupiter n'a diminué pendant ce temps que de 25 à 21 |-, & au bout d'une fé- conde période de 21 621 anS; ceft-à- dirc, après la déperdition de la -chaleur propre de ce Satellite, jufqu'au point extrême de .^ de la chaleur actuelle de la Terre, Jupiter en voyoit encore à ce Satellite une chaleur 15^7 Hi fois plus grande que celle du Soleil, parce que la chaleur propre de Jifpiter n avoit en- core diminué que de 22 ^ à 20 ^. En fuivant la même marche, an voir que la chaleur de Jupiter, qui d'abord croit 25, & qui décroît conftamment de 1 - par chaque période de 21621^ ans, diminue par conféquent fur ce Satellite (îe 1 y i J_L pendant chacune de ces pé- riodes-, en forte qu après 3 j périodes environ, cette chaleur envoyée par Jupi- ter au Satellite, fera à très-peu près encore 1550 fois plus grande que la chaleur qu'il reçoit du Soleil. Maisj comme ia chaleur du Soleil fur i8S Hijîoire Naturelle. Jupiter & fur Tes Satellites, eft ï Celle du Soleil fur la Terre à peu-près : : i : 27, & que la chaleur de la Terre eft 50 fois plus grande que celle qu'elle reçoit du Soleil, il s'enfuit quil faut ai* vifer par 27 cette quantité 1350 pour avoir une chaleur égale à celle que le Soleil envoie fur la Terre, & cette der- nière chaleur étant -^ de la chaleur ac- tuelle du globe , il eft évident qu'au bout de 3 ^ périodes de 11611 ans chacune, c'eft" à-dire 5 au bout de 70268 ^ ans, la chaleur que Jupiter a envoyée à ce Satel- lite, a été égale à la chaleur adtuelle de la Terre , 8c que n'ayant plus de chaleur propre, il n'a pas laifTé de jouir d'une température égale à celle dont jouit ac- tuellement la Terre, dans l'année 70269 de la formation des planètes, c'eft-à-dire? il y a 4563 ans. Et comme cette chaleur envoyée par Jupiter, a prolongé le refroidiftement de ce Satellite au point de h tempéra- ture aduelle de la Terre , elle le pro- longera de même pendant 3 ^ autres pé- riodes, pour arriver au point extrême de 7y de la chaleur aduelle du globe Partie hypothétique. iS^ de h Terre-, en forte que ce ne fera que dans Tannée 140558 de la forma- tion des planètes, que ce Satellite fera refroidi à ^ de la température actuelle de h Terre. II en eft de même de reftimatron de la chaleur du Soieil, relativement à la compenfation qu'elle a faite à la diminu- tion de la température du Satellite dans les différens temps. Il eft certain qu'à ne confidérer que la déperdition de la cha- leur propre du Satellite, cette chaleur du Soleil n'auroit fait compenfation dans le temps de Tincandefcence que de Hm, . 1250' & qu'à la fin de la première période de 21 621 ans, cette même chaleur du So- leil auroir fait une compenfation de Hi^ & que dès-lors le prolongement du refroi- diilement par l'acce/îion de cette chaleur du Soleil, auroit en effet été de 8 ans^; mais la chaleur envoyée par Jupiter, dans le temps de l'incandefcence , étant à la chaleur propre du Satellite : : 70 ^^ : 1250, il s'enfuit que la compenfation faite par la chaleur du Soleil, doit être 1^0 Hijloire Naturelle. diminuée dans la même raifon-, en forte qu^au lieu d'être X't, elle n a été que ^JZl— au commencement de cette pé- I3.iO:^^i ... riode, & que cette coitipenlation qui au- roit été ^2 à la fin de cette première pé- riode, h ïon ne confidéroit que la déper- dition delà chaleur propre du Satellite, doit être diminuée dans la même raifon de 64 à 50, parce que la chaleur en- voyée par Jupiter, étoit encore plus grande que la chaleur propre de ce Sa- tellite dans cette même raifon. Dès-lors la compenfation à la fin de cette première période, au lieu d'être ^, na ete que 50 15 ^\ En ajoutant ces deux termes de conv. I 14- penfation -^.y à — ^ïu premier & du dernier temps de cette première pc- liode, on a -^'^^r ou ^ ^J^^ envi- Partie hypothétique. i 9 r iron, qui multipliés par 12 j, moitié de la fomme de tous les termes , donnent --^7- pour la compenfatron totale I îof48 — ^ qu'a pu faire la chaleur du Soleil pendant cette première période. Et comme la di- minution totale de la chaleur eft à la com- penfation totale en mcme raifon que le temps de la période eft à celui du pro- iongement du refroidilTement , on aura ^5 '- ^T- ' ' ^i«»i ans : 4 ans 140 jours. Ainfi, le prolongement du refrof- diffement, par la chaleur du Soleil, au lieu d'avoir été de S ans -^, n a été que de 4 ans 140 jours. Et pour évaluer en totalité la compen- Tation qu'a faite cette chaleur du -Soleil pendant toutes les périodes, on trouvera que la coiipenfation , 'dans le 'temps de • * il fincandefcence, ayant été de -— ^~,rera à k fin de 3^ périodes de Hi, puilque ce neîi qu'après ces 3 ^ périodes, que la température de ce Satellite fera égale à la t 9 2 Hijîoirc Naturelle. température de la Terre. Ajoutant donc IL ces deux termes de compenfation ^ ^^^^ 8c iÈ. du premier & du dernier temps de , . , ' 676 fo 7 ces 3 -^périodes, on a ---- ou ^^^^^ , qui multipliés par 11 {, moitié de la fomme de tous le^ termes de la dmimu- tion delà chaleur^donnent .-fifr pour la compenfation totale, par la chaleur du Soleil , pendant les 3 \ périodes de 2 1 61 1 ans chacune. Et comme la diminution totale de la chaleur eft à la compen- fation totale en même raifon que le temps total des périodes eft à celui du prolon- gement du refroidiffement, on aura 25 . _|ii_ : : 70268 i: 27. Ainfi, le prolonge- ment' total qu a fait la chaleur du Soleil, n a été que de 27 ans, quil faut ajouter aux 70268 ans ^', d'où Ton voit que c'a été dans Tannée 7025)6 de la formation des planètes , c*eft-à-dire , il y a 45 3 6 ans que ce quatrième Satellite de Jupiter jouifToit de la même température dont jouit aujour- d'hui rartic hypothétique, i 9 5 d'huï la Terre *, & de mêine que ce ne fera que dans le double du temps , c'eft- à-drre, dans Tannée 140592 de la for- mation des planctes, que la température fera refroidie au point extrême de —de la tem.pérature actuelle de la Terre. Failons maintenant les mêmes recher- ches fur les temps refpeâiifs du refroidif^ fement des Satellites de Sacurne, & du re- ffordrlîement de Ton Anneau. Ces Satel- lites font à la vérité li difficiles à voir, que leurs grandeurs relatives ne font pas bien con/latées -, mais leurs diftances à leur pla- nète principale font allez bien connues, & il paroît, par les obfervations des meil- îeurs Aftronomes, que le Satellite le plus voiiin de Saturne eft auiïi le plus petit de tous ; que le fécond n'efi: guère plus gros que le premier, le troihème un peu plus gr.md -, que le quatriè.me paroît le plus grand de tous , & qu'enfii? le cinquième paroît tantôt plus grand que ie troilîème , 8c tantôt plus petit; mais cette vairiation de grandeur dans ce dernier Satellite n'eft probablement qu'une apparence dépen- dante de quelques caufes particulières qui ne changent pas fa grandeur réelle, qu'on Tome IX, 1 194 Hijlolre Naturelle. peut regarder comme égale à celle du quatrième, puifqu'on l'a vu quelquefois furpafïer le troiiième. Nous ruppoferons donc que le premier 8c le plus petit de ces Satellites eft gros comme la Lune*, le fécond grand comme Mercure-, le troiiième grand comme Mars-, le quatrièn:e & le cinquième grands comme la Terre -, & prenant les diftances refpedrives de ces Satellites à leur pla- nète principale, nous verrons que le pre- mier eft environ a. 66 mille poo lieues de diftance de Saturne-, le fécond à 85 mille 450 lieues, ce qui eft à peu-près la dif- tance de la Lune à la Terre j le troifième à I zo mille lieues *, le quatrième à 278 mille lieues, & le cinquième à 808 mille iicues , tandis que le Satellite le plus éloi- gné de Jupiter n'en eft qu'à 35^8 millç lieues. Saturne a donc une vîtelTe de rotation plus grande que celle de Jupiter ,puifque, dans rétat de iiquéfadions fa force centri- fuge a projeté des parties de fa malle à plus du double de la diftance à laquelle la force centrifuge de Jupiter a projeté celles qui forment fon Satellite le plus éloigné. Partie hypothétique. îcjj Et ce qui prouve encore que cecre force centrifuge, provenant de ia vîtede de rotation, eil plus grande dans Saturne que dans Jupiter, c'eit TAnneau dont if eft environné, & qui, quoique fort mince, fuppole une projecbfon de matière encore bien plus coniidérable que celle des cinq Satellites pris enfembie. Cet Anneau con- centrique à la furface de i'équareur de Saturne n'en eft éioigîié que d'environ 5 5 mille lieues -, fa forme eft celle d une zonéaftez large, un peu courbée fur le plan de is largeur, qui eft d'environ un tiers du diamètre de Saturne, c'eft-à-dire, de plus de 9 mille lieues j mais cette zone de c) mille lieues de largeur n a peut-être pas 100 lieues d'épailïeur, car lorfque l'Anneau ne nous préfente exactement que fa tranche, il ne çéflé'chit pas aftez de lumière pour qu'on puifte l'apercevoir avec les meilleures lunettes; au lieu qu'on l'aperçoit pour peu qu'il s'incline ou fe redreire , & qu'il découvre en conféquence une petite partie de fa largeur : or cette largeur vue de face étant de 9 miile lieues, ou plus exadement de 9 mille i lolieues^ feroit d'environ 4 mille 5^5 lieues vue ï 9 6 Hifioirc Naturelle. fous Tan gle de 45 degrés, oc par confë- quent d'environ 100 lieues vue fous un angle d'un degré d'obliquité, car on ne- peiit guère préfumer qu'il fût poiïîble d'apercevoir cet Anneau s'il n'avoir pas au moins un degré d obliquité, c'eft-à- dire, s'il ne nous préfentoit pas une tran- che au moins égale à une 90.'' partie de fa largeur j d'où Je conclus que Ton épaif- feur doit être égale à cette 90.^ partiç qui équivaut à peu-près à i 00 lieues. Il efl bon de fupputer, avant d'aller plus loin, toutes les dimenfions de cet Anneau, & de voir quelle eil la furface ik le volume de la matière qu'il contient. Sa largeur efl: de 9 mille no lieues. ^on épiiiflèur fuppofée de 100 lieues. Sou diamètre intérieur de 191 mille 2.9(î lieues. Son diamètre extérieur , c'eft- à-dire , y compris les épaideurs , de 191 mille 496 lieues. Sa circonférence intérieure de 444 mille 73 lieues. Sa circonférence extérieure de 444 mille 701 lieues. S^tfurface concave de 4 milliars 4n mil- lions ; mille 30 lieues quarrées. Partie hypothétique. 197 Sa furfacc convexe de + milliars y 1 1 mil- lions 116 mille iio lieues quiinées. La furface de l'ép lilleur en dedans , de 44 millions 407 mille 300 lieues quar- rées. La furface de l'épaiiTeur en dehors , de 44 millions 470 mille 100 lieues quar- rées. Sa furface totale de 8 milliars 1 8 y mil- Hons 60% mille y 40 lieues quarrées. Sa folidité de 404 milliars 8 ? (3 millions JJ7 mille lieues cubiques. Ce qui fait environ trente fois autant do. volume de matière qu'en contient ie globe terreftre, dont la ioiidité neil que de 12 milliars 365 millions 103 mille 160 lieues cubiques. Et en comparant la furface de l'Anneau à la furface de la Terre, on verra que celle-ci^ n'étant que de 25 millions 772 mille 725 lieues quar- rées, celle de toutes les faces de l'Anneau étant de 8 milliars 185. millions 608 mille 540 lieues-, elle eft par conféquenc plus de 217 fois plus grande que celle de la Terre -, en forte que cet Anneau, qui ne paroît être qu'un volume anomale , un I iij 1 9 8 Hijloire Naturelle. ad'embîage de matière fous une forme bi- zarre, peut néanmoins être une Terre dont la lurface eft plus de 500 fois plus grande que celle de notre globe ,& qui, mnlgré Ton grand éioignemcnt du Soleil, peut cependant jouir de la même tempé- rature que la Terre. Car fi Ton veut rechercher TefFet de la ^ chaleur de Saturne & de cella du Soleil far ctt Anneau, & reconnoître les temps de fon refroidilTcment par la déperdition de fa chaleur propre, conime nous Ta- rons fait pour la Lune & pour les Satel- lites de Jupiter, on verta que n'ayant que 100 lieues d'épailTeur, il fe feroit con(o- lidé jufqu'au milieu ou au centre de cette épaiilèur en ici ans { environ, li fa den- fîté étoit égale à celle de la Terre ^ mais comme la denfité de Saturne & celle de fes Satellites & de fon Anneau, que nous fuppofons la même, n'eft à la denfité de la Terre que : : 1 84 : 1000 -, îF s'enfuit que TAnneau au lieu de s^être confolidé jur- qù'au centre de fon épailTeur en loi ans^î s'efl: réellement confolidé en 18 ans ly. Et de même on verra que cet An- neau auroit dû fe refroidir au point dt Tarde hypothétique, 19^ pouvoir îe toucher en 1183 ans ^, fl fa denfîré étoit égaîe à celle de la Terre "5 mais 5 comme elle n'efl: que 1 84 au lieu de 1000 , le temps du refroidilTement au lieu d'être de 1183 ans -^ , n a été que de 2 1 7 ans —-^ , & celui du refroidifïement à la température aâ:uelie5 au lieu d'être de 1958 ans, na réellement été que de 360 ans 7^, abftra6tion faite de toute compenfation , tant par la chaleur du So-^^ îeii que par celle de Saturne dont il faut faire-révaluation. Pour trouver la compenfation par la chaleur du Soleil, nous conlidérerons que cette chaleur du Soleil fur Saturne , iur fes Satellites & fur fon Anneau, efl à très-peu près égaîe, parce que tous font à très-peu près également éloignés de cet afbte •, or cette chaleur du Soleil que reçoit Saturne eft à celle que reçoit la Terre : : ico ; 5)025, ou : : 4 : 361. Dès -lors la com- penfation qu*a faite la chaleur du Soleii iorfque l'Anneau a été refroidi à la tempé- rature aduelle de la Terre, au lieu d'être 4 5^ , comme fur la Terre, n'a été que lÉi , & dans îe temps de Tincandefcence cette liv loo Hljloire Naturelle. compenfatioii n'étoit que Ji^-. Ajoutant ces deux termes du premier & du dernier temps de cette période de 2,60 ans ^, orf aura jAl , qui muliipliés par 1 1 1> moitié delafommede tous les termes, donneiiC 1300 OU —'-^-i pour la compeniatrcm to- 12. fO 12 yo ^ • * taie qu'a faice la chaleur du Soleil dana les 360 ans -^ de la première période. Et coiîime la perte totale de la chaleur propre eft à la compenfation totale en même raifon que le temps total de la pé- riode efî: à celui du prolongement du refroidifTement , on aura 25 : — -"^ : : 3 5o —- : — ^ ans ou 1 5 jours environ , dont le refroidriïement de TAnneau a été pr_olongé, par la chaleur du Soleil, pen- dant cette première période de 560 ans ^. Mars la compenfation, par la chaleur du Soleil, n'eft, pour ainfi dire, rien en comparaifon de celle qu'a faite la chaleur de Saturne. Cette chaleur de Saturne dans Partie hypothétique. 201 le temps de rincandefcence, c'eft-à-dire, . au commencement de la période, étoic 25 fois plus grande que la chaleur ac- tuelle de la Terre, & n'avoir encore dimi- nué au bout de ji^o ans ^, que de 25 à 24 — environ. Or cet Anneau eft à 4 demi- diamètres de Saturne, c'eft- à-dire, à 54 mille 656 lieues de diftance de /a pla- nète, tandis que fa diftance au Soleil efl: de 313 millions 500 mille lieues, en fuppofant 3 3 millions de lieues pour la diftance de la Terre au Soleil. Dès-lors Saturne, dans le temps de rincandefcence Se même long-temps 8c très -long -temps après, a fait fur Ton Anneau une compenfa- tion infiniment plus grande que la cha- leur du Soleil. Pour en faire la comparaifouy il faut confidérer que la chaleur. croifTant comme le quarré de la diftance diminue, la cha- leur envoyée par Saturne à fon Anneau , auroit été à la chaleur envoyée par le So- leil, comme le quarré de 31 3500000, eft au quarré de 54656, li la furface que Sa- turne préfente à fon Anneau étoit égale à la furface que lui préfente le Soleil j mais la furface de Saturne, qui neft dans ΀ Iv zoz Hijîoire Naturelle. 90 réel que —-î- de celle du Soleil, paroît 114+9 néanmoins à Ton Anneau bien plus grande que celle de cet aftre dans la raifon inverfe du quatre des diftances, on aura donc (^54656^^ : (^313500000/ : : ^^^^ : 259331 environ *, donc la furface que Saturne préfehte à Ton Anneau efl: 259 3 3 1 fois plus grande que celle que lui pré- fente le Soleil -, ainfi Saturne , dans le temps de rincandefcence, étoit pour ion Anneau un aftre de feu 259532 fois plus étendu que le Soleil j mais nous avons vu que la compenfation faite par la chaleur du So- leil à la perte de la chaleur propre de TAnneau n'étoit que M_L, lorfquau bout de 360 ans ^y, il fe fer oit refroidi à U température aduelle de la Terre, Se que, dans le temps de Tincandefcence, cette compenfation, par la chaleur du Soleil, n etoit que JAi_ , on aura donc 2 55? 3 3 2 a multiplies par ou ^ environ pour la compenfation qu a faite la chaleuç Partie hypothétique. 205 de Saturne au commencement de cette . période, dans le temps de rincandefcence^ 2. 8 7 î — Se i. pour îa compenfation que Sa- turne auroit faite à la un de cette même période de 360 ans — -, s'il eût confervé ion état d'încandercence. Mais, comme fa chaleur propre a diminué de 15 à 24, ~j pendant cette période de 360 ans ^ , la compenfation à la fin de cette pé- riode au lieu d'être — --i- n a été que Z867 1. ., r 28^7f 1. Ajoutant ces deux termes -^ & ^i^ du premier & du dernier temps fie cette première période de \6o ans •n-5 on aura --Hi-ll, qui multipliés pas 1 2 { 5 moitié de la fomme de tous les ter- mes, donnent --^ — ^^ ou 745 rrr en- 1 2 j o r^ ' ' " ^ viron pour la compenfation totale qu'a faite la chaleur de Saturne fur fon An- neau pendant cette première période de 3(5oans^. Et comme la perte totale de îa chaleur propre eft à la compenfacion 2 04 Hijloire Naturelle, totale en même taifon que le temps de la période eft au prolongement du refroi- dilTementj on aura 25 : 745 ■— : : 3^0 ^ : 1 07 5 1 f^ environ. Ainfi, le temps dont la chaleur de Saturne a prolongé le refroi- diiTement de fon Anneau pejidant cette première période, a été d'environ 10752 ans f|- , tandis que la chaleur du Soleil ne l'a prolongé , pendant la même période , que de 1 5 jours. Ajoutant ces deux nom- bres aux 360 ans ^ de la période , on voit que c'eft dans Tannée 1 1 1 1 3 de la forma- tion des planètes , c'eft-à dire , il y a 6 5 7 1 9 ans que TAnneau de Saturne auroit pu fe trouver au même degré de température dont jouit aujourd'hui la Terre, fi la cha- leur de Saturne , furpalTant toujouts la chaleur propre de l'Anneau > n'avoir pas continué de la brûler pendant plufieurs autres périodes de temps. Carie moment oii la chaleur envoyée par Saturne à fon Anneau, étoit égale à la chaleur propre de cet Anneau ,s'eft trouvé dès le temps de l'incandefcence où cette chaleur envoyée par Saturne étoit plus forte, que la chaleur propre de l'Anneau dans le rapport de z 8 7 3 y a 1^50. Partie hypothétique, 205 Dès-lors on voit que la chaleur propre de FAnneau a été au-deilbus de celle que lui envoyoit Saturne dès le temps de Tin- candefcence , & que , dans ce même temps, Saturne ayant envoyé à fon Anneau une chaleur 259331 fors plus grande que celle du Soleil, il lui envoyoit encore à la fin de la première période de 360 ans j-ry une chaleur 258(308 ^ fors plus grande que celle du Soleil, parce que la chaleur propre de Saturne n'avoir diminué que de 25 à i4^i & au bout d'une féconde période de 360 ans ■—, c'e il- à-dire, après la déperdition de la chaleur propre de TAnneau, jufqu'au point extrême de tj de la chaleur aduelle de la Terre, Sa- turne envoyoit >encore à fon Anneau une chaleur 257984 {j fois plus grande que celle du Soleil, parce .que la chaleur propre de Saturne H'àvort encore dimi- nué que de 24. ^ à 24 4t. hn lutvant la même marcile, on voit que la chaleur de Saturne, qui d'abord étoit 25, & qui décroît conftamment de ^ par chaque période de 360 ans ^, din^iinue par conféquent fur TAnneau , de 725 ^ pendant chacune de ces périodes j 20 (S Hijloire Naturelle. en forte qu'après 351 périodes environ / cette chaleur envoyée par Saturne à Ton i^nneau, fera encore à très-peu près 4500 fois plus grande que la chaleur qui! reçoit du Soleil. Mais, comme îa chaleur du Soleil, tant fur Saturne que fur Tes Satellites & fur fon Anneau, eft à celle du Soleil fur la Terre à peu-près : : i : c^o, & que la cha- leur de la Terre eft 50 fois plus grande que celle qu'elle reçoit du Soleil-, il s'en- fuit qu'il faut divifer par 90 cette quan- tité 4500 pour avoir une chaleur égale à celle que le Soleil envoie fur la Terre , & cette dernière chaleur étant -^ de la chaleur aduelle du globe terreftre, il eft évident qu'au bour de 351 péri-odes de 3^0 ans ~ chacune, c'eft-à-dircau bout de 12.6458 ans, îa chaleur que Saturne enverra encore à Ton Anneau , fera égale à la chaleur actuelle de la Terre , & que n'ayant plus aucune chaleur propre de- puis très- long temps, cet Anneau ne iailTera pas de jouir encore alors d'une température égale à. celle dont jouit au- jourd'hui la Terre. Et comme cette chaleur envoyée par Partie hypothétique. 207 Saturne , aura prodigieufement prolongé le refroidifTement de Ton Anneau au point de la température aétuelle de la Terre, elle le prolongera de même pendant 351 autres périodes, pour arriver au point extrême de -^ de la chaleur adtuelle du globe terreftre-, en forte que ce ne fera que dans Tannée 251916 de la formation des planètes, que T Anneau de Saturne fera refroidi à ^ de la température adbuelle de la Terre. iLen efl de même de reftimation de ia chaleur du Soleil, relativement à la compenfatron qu'elle a du faire à la di- minution de la température de TAnneaiï dans les différens temps. Il efb certain qu'à ne confîdérer que la déperdition de la chaleur propre de l'Anneau^ cette chaleur du Soleil n'auroit fait compenfa- tion, dans le temps* de TincTandefcence, que de 4Ai_> 8c qu'à la fin de la pre- mière période , qui eft de 360 ans —^ cette même chaleur du Soleil auroit fait 4 une compenfation de lAi -,*& que dès -lors le prolongement du refroidilTement par 20 8 Hijlôire Naturelle. racceiïîon de cette chaleur du Soleil au- roiT en efîet été de 1 5 jours ; mars la chaleur envoyée par Saturne, dans le temps de rincandefcence , étant à la cha- leur propre de TAnneau : ; 1873 f : 1150-, il s'enfuit que la compenfation faire par la chaleur du Soleil doit être di- minuée dans la même raifon, en forte quau lieu d'être -A?j_, elle n'a été que 4 }6l , au commencement de cette pé- 41^3 i ^ riode j & que cette compenfation qui auroit été lîï à la ^n de cette première pé- riode, lî l'on ne confîdéroit que la déper- dition de la chaleur propre de l'Anneau , doit être diminuée dans la raifon de 2867 1 a 50, parce que la chaleur envoyée par Saturne étoit encore plus grande que la chaleur propre de l'Anneau dans cette même raifon. Dcs-iors la compenfation à la fin de cette première période , ^au lieu _4_ _4_ être — , n a ete que — — -. En ajoutant yo ^ 29177 . ces deux termes ,de compenfation Partie hypothétique. 209 jL -±. \6l o, 3 <5 1 ^Jll^ Se -i-— du premier & du der- 4113 r ^9in ^ ^ «ier temps de cette pre inere période, on 351 78 — ou — — -^îi - 5 qui multipliés 1102.9614 \ZOl^(yl^ par 1 1 7, moitié de l:^ fjMime de tous le5 termes de la dnr.inuti-)n de la chaleur propre pendant cette pre-.r.ière période de \6o ans r\, donneur _^-Ir^L_ pour la com.penfation totale qua pu faire k chaleur du Soleil pendant cette première période. Et comnie la diminution totale de la chaleur eft à la compenfition totale en même raifon que le te-mps de la pé- riode eft au prolongement du refroidiff — ' fement, on aura 15 : '-^ — : : ^60 ^i . — lliJ^A^ ou : : ^6q ans ^ : 10 heu- res 14 minutes. Ainfi , le prolongement du refroidi îTement, par la chaleur du So* îeil fur l'Anneau de Saturne pendant la première période, au lieu d'avoir été dç 15 jours, na réellement été que de 10 heures 1 4. minutes. ( 2 I o Hijloire Naturelle, Er, pour évaluer en totaliré k compen-^ frriron qu a faite cette chaleur du Soleil pendant toutes ies périodes, on trouvera que la compenfation, dans le temps de 4 Imcandefcence, ayant été 1- — , fera à 4IZ37 la fin de 351 périodes, de Hï, puifque ce n'eft: qu après ces 5 5 1 périodes que h température de TAnneau fera égale à îa température aduelle de la Terre: ajoutant donc ces deux termes de com- _4_ j^ penfation —-^ 8c ^ du premier & du 41237 JO ^ dernier temps de ces 351 périodes, on ^ TTTtt: ^" ~T-^ ' ^"^ multipliés par zo6ijj Z061JJ ^ r r 1 2 1, moitié de la femme de tous îes ter- mes de ia diminution de la chaleur pen- dant toutes ces périodes , donnent t~^-~- environ pour la compenfation totale, par îa chaleur du Soleil, pendant les 351 pé- riodes de $(jo ans 5^ chacune. Et, comme ia diminution totale de ia chaleur efl; à Partie hypothétique. 2 i i îa compenfation torale en même raifoii que le temps total de la période efl: au prolongement du re.^roidi(rement, on aura 25 : .Ji^VT • • ^^^^45^ '• H ^"S ttT' Ainfi, le prolongement total qu'a faite & que fera la chaleur du Soleil fur l'An- neau de Saturne n'eft que de 14 ans -n^ , qu'il faut ajouter aux 126458 ans.^ D'où l'on voit que ce ne fera que dans Tannée 1 2(547 3 de îa formation des planètes que cet Anneau jouira de la même tempéra- ture dont jouit aulourd'hui la Terre, & qu'il faudra le double du temps, c'eft-à- dire, que ce ne fera que dans^ Tannée i 5 294e de la formation des planèt^es que la température de TAnneau de Saturne fera refroidie à ^ de la température ac- tuelle de la Terre. , Pour faire fur les Satellites de Saturne la même évaluation que nous -venons de faire fur le refroidilTement de fon An- neau, nous fuppoferons, comme nous Tavonsdit, que îe premier de ces Satel- lites, c'eft-à-dire, le plus voifin, de Sa- turne, eft de la grandeur dp la Lune-, le fécond de celle de Mercure-, le troifième de la grandeur de Marsj le quatrième & 2 I 2 Hijloire Naturelle, le cinquième de la grandeur de la Terre. Cette ruppohcion, qui ne pourroit être exade que par un grand hafard, ne s*é- ioigne cependant pjs alFez de la vérité, pour que, dans le réel, elle ne nous four- nilTe pas des réfultats qui pourront ache- ver de compléter n;^s idées fur les temps oii la Nature a pu naître &: périr dans les ditférens globes qui comporeiu l'Univers foiaire. Partant donc de cette fuppofîtion, nous verrons que le premier Satellite étant grand connue la Lune, a dû fe confolider jufqu'au centre en 145 ans | environ j parce que n'étant que de /- du diamètre de la Terre, ii fe leioit coufolidé juiqu'au centre en 791 ans|^, s'il étoic de même denlité , mais la denîîté de la Terre étant à celle de Saturne & de Tes Satellites :: 1000: 184.-, il s'enfuit qu'on doit di- minuer le temps de la confolidation & du refroidiiTement dans la même raifon, ce qui donne 145 ans | pour le remps né- celTaire à la confolidation. H en efl de même du temps du refroidiffement au point de pouvoir toucher fans fe brûler la furface de ce Satellite j on trouvera par Partie hypothétique. 1 1 5 les mêmes règles de proportion qu'il aura perdu afîez de fa chaleur propre pour arriver ace point en 1701 ans fl, &: enfuirc que, par la même déperdition de ia chaleur propre , il fe feroit refroidi au point de ia température adluelle de la Terre en 371 5 ans -^. Or i'adion de la chaleur du Soleil étant en raifon inverfe du quatre de la diftance, la compenfa- fation que cette chaleur envoyée par le Soleil, a faite au commencement de cette première période , dans le tem^ps de Tiii- candefcence, a été aS^±. 8c lij à la fin de 1250 s o cette même période de 3715 ans ^. Ajoutant ces deux termes JAi. & iAi de la compenfation dans le premier êc dans le dernier temps de cette période, on a -^'^-L, qui multipliés par 11 y, moitié de la fomme de tous les termes, donnent 1300 J OU ' -^- pour la compenfation to- taie qu'a faite la chaleur du Soleil pendant cette première période de 3715 ans -j^. Et, comme ia perte totale de la chaleur 2 14 Hijloire Naturelle. propre eft à la compenfation totale eft même raifon que le temps de la période eft à celui du prolongement du refroidif- fement , on aura 2 5 : — -~ : *• 3 7 ^ 5 ^"^ n^ : 156 jours. Ainfi, le prolongement du re- froïdîfrement de ce Satellite, par la chaleur du Soleil, n'a été que de 156 jours pen- dant cette première période. Mais la chaleur de Saturne qui, dans îe temps de l'incandefcence , c'eft-à- dire, dans le commencement de cette première période, étoit 25, n avoir en- core diminué au bout de 3715 ans —^ que de 25 à 24 vj environ-, & comme ce Satellite n eft éloigné de Saturne que de 665)00 lieues, tandis qu'il eft éloigné du Soleil de 3 1 5 millions 5 00 mille lieues, la chaleur envoyée par Saturne à ce pre- mier Satellite , auroit été à chaleur en- voyée par le Soleil, comme le quarré de 3 I 3500000, eft au quarré de 66900, fi la furface que Saturne préfente à ce Sa- tellite étoit égale à la furface que lui préfente le Soleil j mais la furface de Sa- turne , aui n eft dans îe réel que — -^ de Partie hypotlieYique. 2 i y celle du Soleil, paroît néanmoins à ce •Satellite plus grande quQ celle de cet aflredansle rapport in verfe dj quarré des dîftances-, on aura donc ( 66ç)oo)'^ '( ^n')Ooooo/- ::_^°J_; 1 73 102 en- vrron-, donc la furface que Saturne pré- Tente à Ton premier Satellite étant 175 mille 102 fois plus grande que celle que lui préfente îe Soleil , Saturne dans le temps de rincandefcence étoit pour ce Sa- tellite un aflre de feu 175 102 fors plus grand que le Soleil. Mais nous avons vu que la compcnfation faite par la chaleur du Soleil à la perte de la chaleur propre de ce Satellite n étoit que X^T dans îe 1250 4 temps de rincandefcence, & Ûl lorTqu'au bourde 3715 ans fil Te feroir refroidi à la température aduelle de la Terre-, on aura donc 173 102 multipliés par T^X s L ^1250 ^" -7^7^- environ pour la compènfation qu'a faite la chaleur de Saturne au corn- mcncement de cette période, dans le remps de l'incandefcence , & i^-iiipour 2 i 6 , Hijhire Naturelle. h compenfation que Saturne auroit fait à la fin de cette même période, s'il eut confervé Ton état d'incandefcence j mais comme la chaleur propre de Saturne a diminué de 15 à 24 -^ environ pendant cette période de 3715 ^"Sy, la compen- fation à la fin de cette période, au lieu cî'^rre i-— i, na été que ^p- environ. Ajoutant ces deux termes — — ce de la compenfation du premier & du dernier temps de cette période, on aura ±^-^?-i , lefquels multipliés par 12^, IZfO moitié de la fomme de tous les termes, donnent ^f^f^° ou 485 f, environ pour la compenication totale qu a faite la cha- leur de Saturne fur fon premier Satellite pendant cette première période de $715 ans-. Et, comme la perte totale de la cha- leur propre eft à la compenfation totale en même raifon que le temps total de la période eft au prolongement du refroi- dillement, on aura 25 : 485 7^ : : 5715 f •.72156 environ. Ainfi, le temps dont la chaleur de Saturne a prolongé le refroi- .diffement Partie hypothenque. 1 1 7 difTement de Ton premier Satellite pendant cette première période de 5715 f, a été de 72136 ans, tandis que ia chaleur du Soleil ne la prolongé pendant la même période que de 156 jours. En ajoutant ces deux termes avec celui de la période, qui eft de 3715 ans environ, on voit que ce fera dans Tannée 75855 de îa formation des planètes, c eft-à-dire , dans 1021 ans que ce premier Satellite de Sa- turne pourra jouir de la même tempéra* ture,dont jouit aujourd'hui ia Terre. Le moment où la chaleur envoyée par Saturne à ce Satellite , a été égale à fa chaleur propre , s'eil: trouvé dès le pre- mier moment de i'incandefcence ou plu- tôt ne s'eft jamais trouvé, car, dans le temps même de rincandefcence,^a cha- leur envoyée par Saturne à ce Satellite étoit encore plus grande que la fienne propre, quoiqu'il fût lui-même en incan- defcence, puifque la compenfation que faifoit alors la chaleur de Saturne à la chaleur propre du Satellite étoit lIL!i,& iiyo que, pour qu'elle n'eut été qu'égale, il Tome IX. K ^ î 8 Hijloire Naturelle. auroit fallu que la température n eût été que TiU' . , , , Dès-iors on voit que la chaleur pro- pre de ce Satellite a été au - deiïous de celle que lut envoyoit Saturne dès le mo- ment de imcandefcence, & que, dans ce même temps , Saturne ayant envoyé à ce Satellite une chaleur 173102 fois plus grande que celle du Soleil, il lui en- voyoit encore à la fin de la première période de 37 15 ^"^ n^ une chaleur 168308 f fois plus grande que celle du Soleil, parce que la chaleur propre de Sa- turne n avoir diminué que de 25 à 24 ^^ -, 8c au bout d'une féconde période de 37 ï 5 ans HT' ^P^^^ ^^ déperdition de^ la chaleur propre de ce Satellite, jufqu'au point extrême de ^ de la chaleur ac- tuelle de la Terre, Saturne envoyoit en- core à ce Satellite une chaleur 163414.! fois plus grande que celle du Soleil, parce que la chaleur propre de Saturne n'avoit encore diminué que de 24 ^ à 23 y^. En fuivant la même marche, on voip que la chaleur de Saturne, qui d'abord f toit ^5, & qui décroît çonftammenç Partie hypothétique, 219 <îe Yi P^^ chaque période de 5 7 1 5 ans ^ , diminue par coniéqueiic fur ce Sarellfte de 4895 I pendant chacune de ces pé^- nodes,en forte qu'après 35 y périodes environ, cette chaleur envoyée par Sa- turne à fon premier Sarellire, fera encore à très-peu près 4500 fois pîus grande que la chaleur qu il reçoit du Soleil. Mais, connue cette chaleur du Soleil fur Saturne & fur Tes Satellites, eft à celle du Soleil fur la Terre : : i : 90 à très-peu près, & que la chaleur de la Terre eft 50 fois plus grande que celle qu^elîe re- çoit du Soleil, il s'enfuit qu'il faut dîvifer par 90 cette quantité 4500 pour avoir une chaleur égale à celle que le Soleil envoie fur la Terres & cette dernière chaleitr étant ^ de la chaleur aébuelle du^ glohe terreftre, il eft évident ' qu'au bout de 53 -[périodes de 3715 ans ~ chacune, c'eftà-dire, au bourde 124475 ans |, la chaleur que Saturne enverra encore à ce Satellite , fers égale à la chaleur adcueile de k Terre, &: que ce Satellite, n'ayant plus aucune chaleur propre dépuis très-long temps, ne laidera pas de jouir alors d'une Kl] 2 20 HiJIcire Naturelle. température égale à celle dont jouit au- jourd'hui la Terre. Et 5 comme cette chaleur envoyée par Saturne, a prodigieufement prolongé le refroidiflement de ce Satellite au point de la température aduelle de la Terre, il le prolongera de même pendant ^3 ^ autres périodes, pour arriver au point extrême de ^ de la chaleur actuelle du globe de la Terre *, en forte que ce ne fera que dans Tannée 2485)51 de la for- mation des planètes , que ce premier Sa- tellite de Saturne fera refroidi à ^ de la température actuelle de la Terre. y. en e(i; de même de Feftimation de la chaleur du Soleil; relativement à la com- penfation qu elle a faite à la diminution de la température de ce Satellite dans les ditférens temps. Il eft certain qu'à ne con- fidérer que la déperdition de la chaleur propre du Satellite, cette chaleur du Soleil lî'auroit fait compenfation , dans le temps de rincandercence,que de J-^-L, Se qu'à la fin de la première période , qui eft de 1715; ans -^ 3 cette même chaleur du Partie hypothétique, 221 Soleil auroit fait une compenfatioii de m -, 8c que dès-lors le prolongement du refroidiflTenient par l'acceffion de cette chaleur du Soleil , auroit été en etîet de 1 5 ^ Jours-, mais la chaleur envoyée par Saturne dans le temps de Tincandefcence étant à la chaleur propre du Satellite : : 19 18 -^ : 12.50, il s'enfuit que la compenfation Mte par la chaleur du Soleil, doit être di- minuée dans la même raifon *, en forte qu'au lieu d'être -L^jl, elle n'a été que 3^1 J au commencement de cette pé- 3I68± ^ ^ riode, & que cette compenfation qui au- roit été ili à la fin de cette première pé- riode , il on ne confidéroit que la déper- dition de la chaleur propre, du Satellite, doit être diminuée dans la raifon de 1865 à 5O5 parce que la chaleur envoyée par Saturne étoit encore plus grande que la chaleur propre du Satellite dans cette même raifon. Dès -lors la compenfation à la fin de cette première période au K iîj 222 Hijloire Naturelle. 4 4 lieu d'être JH , n'a été que J^X. En ajou- 50 * 1915 tant ces deux termes de compenfation 4 4 lli & JlL du premier & du der-. nier temps de cette première période ae 2 7 1 5 ans 1^ , on a ou —7--- 5 :>/ i 1^5' 6067103 60(57105 qui multipliés par 1 2 y, moitié de la fomme de tous les termes de la diminution de la chaleur du Satellite pendant cette pre- mière période, donnentP^-^— -pour ïa compenfation totale qu'a faite la ehaleaf du Soleil pendant cette première période^ Et, comme la diminution totale de la cha- leur eft à la compenfation totale en même raifon que le temps de la période eft au prolongement du refroidiOTement , ont aura 15 : i-l-^^— : : 37 1 5 rir • -T^TT;^' ' 6067103 ^ * IJI677Î7& ©u : : 3715 ans :n;i • ^ )°"^s 7 heures environ. Arnfi, le prolongement du re- froidiflTement , par la chaleur du Soleil ; pendant cette première période, au lieu Partie hypotheYique. ii$ d*avoir été de 156 îours, n*a réelîemenc été que de 6 jours 7 heures. Et, pour évaluer en totalité la compen- fation qu*a faite cette chaleur du Soleil , pendant toutes les périodes , on trouvera que la compenfation, dans le temps de rincandefcence, ayant été, comme nous 4 venons de le dire , — — — - , fera à la fin de 33 I périodes de 3715 ans ~ cha- cune, de m , puifque ce neft qu'après ces 3 3 Y périodes que la température de ce Satellite fera égale à la température aduelie de la Terre. Ajoutant donc ces _4_ deux termes de compenfation Sc ^ ■ 3i(î8r 4 m du premier & du dernier temps des ; 5 1 périodes , on a ~i?— ou -——'—, qui ^ '' ^ ^ 158410 158410 ^ multipliés par II}, moitié de la Tomme de tous les termes de la diminution de la cha-leur pendant toutes ces périodes ^ Kiv zz^ Hijîoire Naturelle. donnent ^"^^ — pour la compenfation to- taie, par la chaleur du Soleil, pendant îes 33 Y périodes de 3715 ans ~ cha- cune. Et, comme la diminution totale de la chaleur eft à la compenfation totale en même raifon que le temps total des l^ériodes eft au prolongement du refroi- diiïement, on aura 25 : -i^— ^ : : 1 24475 ansf : 14 ans 4 jours environ, Ainfi, le prolongement total que fera la chaleur du Soleil ne fera que de 14 ans 4 jours, qu'il fnut ajouter aux 124475 ans|. D'où Ton voit que ce ne fera que fur la fin de Tannée 12445)0 de la formatioh des pla-* nètes que ce Satellite jouira de la même température dont jouit aujourd'hui la Terre, & qu'il faudra le double de ce temps, c'eft-à'dire , 2485)80 ans à dater de la formation des planètes pour que ce premier Satellite de Saturne puifTe être refroidi à yv de la température ac- tuelle de la Terre. Faifant le même calcul pour le fécond Satellite de Saturne, que nous avons iup- pofé grand comme Mercure, ôc qui ed à Partie hypothétique. 225 S 5 mille 450 lieues de diftance de fa planète principale, nous verrons que ce Satellite a dû fe confoiider jufqu'au centre en 178 ans ^, parce que, n'étant que de y du diamètre de la Terre , il Ce feroic confolidé jufquau centre en 968 ans y, s'il étoir de même denlitéj mais, comme la denfité de la Terre ed à la deniité de Sa- turne & de fes Satellites : : 1000 : 184, il s'enfuit qu'on doit diminuer les temps de la confoiidatîon Se du refroidiiTement dans la même raifon, ce qui donne 178 ans ^^ pour le temps néceilaire à la con- foiidatîon. Il en efl: de même du temps du refroidiiTement au point de toucher fans fe brûler la furface du Satellite -, on trouvera , par les mêmes règles de propor- tion, qu'il s'ed: refroidi à ce point ^n 2079 ans j| , & enfuite qu'il s'eft refroidi a la j:empérature actuelle de la Terre, en 4541 ans Y environ. Or Taâiion de la chaleur du Soleil étant en raifon inverfe du quarré des diftances , la compenfation étoit au commencement de cette première période , dans le temps de i'incandefcence , __4_ 4 j_6_i_ Se un a h fin de cette même période 125050 L Kr 12,6 Hi/loire Naturelle. de 454.1 ans}. Ajoutant ces deux termes T6T & m du premier & du dernier temps 1250 s o 104 de cette période, on a j^Z, qui multipliés par I i X > "moitié de la fomme de tous les 1 300 1 7 termes, donnent — — - ou -^' pour îa compenfation totale qu a faite la chaleur du Soleil pendant cette première période de 45 41 ans 7. Et, comme la perte totale de la chaleur propre eft à la compenfatioa totale en même raifon que le temps de la période eft au prolongsm ?nt du refroi- dîfTement, on aura 25 : - -' : : 4541 ^ : 1 9 1 jours. Ainfi , le prolongement du re- froidiiïement de ce Satellite , par la cha- leur du Soleil, auroit été de 191 jours pendant cette première période de 4541! ans Y' Mais la chaleur de Saturne qui, dans le temps de l'incandefcence, étoit 2 5 fois plus grande que la chaleur aduelle de la Terre, n'avoit diminué au bout de 4541 ans f, que de || environ, & étoit encore 24 ^j Partie hypotheVcque, iiy à la fin de cette même période. Et ce Sateî- îite n'étant éloigné que de 85 mille 4.50 lieues de fa planète principale, tandis qu'il efl: éloigné du Soleil de 3 1 5 millions 500 mille lieues, il en réfulte que la chaleur envoyée par Saturne à ce fécond Satellite 3 auroit été comme le quatre de 5 1 3 5 00000 eft au quarré de 854.50, fî la furface que préfente Saturne à ce Satellite , étoit égale à la futface que lui préfente le Soleil -, mais la futface de Saturne qui» dans le réel 5, n'eft que — -^- de celle du Soleil, parok néanmoins plus grande à ce Satellite dans le rapport inverfe du quarré des diftances. On aura donc ( 8 5450^)- : (^3 1 3 500000^^ : ; — — ^ — : loé 104 environ. Ainfi , îa fur- II449 r face que préfente Saturne à ce Satellite; étant 106 mille 104 fois plus 'grande que la furface que lui préfente le Soleil , Sa- turne, dans le temps de Tincandefcence, étoit pour fon fécond Satellite un aftre de feu 106 mille 104 fois plus grand que ie Soleil. Mais nous avons vu que la compenfation faite par la chaleur du Soleil à la perte de la chaleur propre du Kvj 2 2 8 Hijloire Naturelle. Satellite , dans le temps de rincandefcence, n'étoit que JAi. , & qu'à la fin de îa première période de 4541 ans{, lorf- qu'il fe feroit refroidi par la déperdition de fa chaleur propre au point de la tem- pérature actuelle de la Terre, ia com- penfation par la chaleur du Soleil a été m. Il faut donc multiplier ces deux termes de compenfation par 10(^104, & Ton aura l^^i environ pour la compen-' fation qu'a faite la chaleur de Saturne fur ce Satellite au commencement de cette première période, dans le temps de Tin- candefcence, & ^^ pour la compenfa- tion que la chaleur de Saturne auroic faite à la fin de cette même période, s*il eût confervé fon état d'incandefcence ; mais 5 comme la chaleur propre de Sa- turne a diminué de 25 à 24 ~ pendant cette période de 4541 ans}, îa compen- fation à la fin de la période , au lieu d'être I I7f - > > > 1 1 54:^ • ». ■ i-j na ete que ^ ^ i^ environ. Aiou» Partie hypothétique, ii^ tant ces deux termes de compenfation illLi Se ^±^ du premier & du der- nier temps de la période, on a --y lefquels multipliés par li 7, moicié de la fommc de tous les termes, donnent ^^ ou 295 I environ pour la com- penfation totale qu a faite la clialeur en- voyée par Saturne à ce Satellice pendant cette première période de 4541 ans ^. Et> comme la perte totale de la chaleur pro- pre ed à la compenfation totale en même raifon que le temps de la période eft au prolongement du refroidilïement, on aura 25 : 295! : : 4-H^ 2 • 5 5<^?o envi- ron. Ainfi, le temps dont la chaleur de Saturne a prolongé le refroidiffement de ce Satellite, pour cette première période, a été de 55630 ans, tandis que la chaleur du Soleil, pendant le même temps, ne Ta prolongé que de 191 jours. D'où Ton voit, en ajoutant ces temps à celui de la période, qui eft de 4541 ans {, que c'a été dans Tannée 58175 de la formation des planètes , c'eft- à -dire, il y a 1^659 ans que ce fécond Satellite de Saturne % ^ o Hijîoire Naturelle. jouïdok de la même température dont jouit aujourd'hui îa Terre. Le moment ou la chaleur envoyée par Saturne à ce Satellite , a été égale à fi3i chaleur propre , s'eft trouvé prefque im- médiatement après rincandefcence, c'eft- à-dire, à — --— du premier terme de Té- li7îf ^ coulement du temps de cette première période, qui multipliés par 18 1 ^-^5 nom- bre des années de chaque terme de cette période de 4541 ans |, donnent 7 ans ^ environ. Ain(i , c'a été dès Tannée 8 de îa formation des planètes que la chaleur envoyée par Saturne à fon fécond Satel- lite , s'eft trouvée égale à la chaleur pro- pre de ce même Satellite. Dès-lors on voit que la chaleur propre de ce Satellite a été au-deflbus de celle que lui envoyoit Saturne, dès le temps le plus voifin de Fincandefcence, & que, dans le premier moment de l'incandefcence , Sa- turne ayant envoyé à ce Satellite une cha- leur 106 mille 104 fois plus grande que celle du Soleil, il lui envoyoit encore à îa fin de la première période de 4541 ans j, une chaleur 102 mille 381 -^ fois Farde hypothétique. 2$1 plus grande que celle du Soleil, parce que la chaleur propre de Saturne n'avoic diminué que de 25 à 24. ^, & au bour d'une féconde période de 4541 ans 75 après la déperdition de la chaleur propre de ce Satellite, julqu'au point extrême de ~ de la chaleur actuelle de la Terres Saturne envoyoit encore à ce Satellite une chaleur 5)8 mille 660 j fois plus grande que celle du Soleil, parce que la chaleur propre de Saturne n'avoir encore diminué que de 24 ^ à 2 5 ^J . En luivant la même marche, on voit que la chaleur de Saturne, qui d'abord étoit 25 , & qui décroît conftamment de ^ par chaque période de 4541 ans f, diminue par conféquent fur ce Satellite de 3721 I pendant chacune de ^ces pé-* riodes^ en forte qu'après 2^ y périodes environ , cette chaleur envoyée par Sa- turne à fon fécond Satellite, fera encore à peu-près 4500 fois plus grande que la chaleur qu'il reçoit du SoleiL Mais , comme cette chaleur du Soleil fur Saturne & fur fes Satellites eft à celle du Soleil fur la Terre : : i : 5^0 à z^z Hijloire Naturelle. très-peu près, & que la chaleur de îa Terre eft 50 fois plus grande que celle quelle reçoit du Soleil-, il s'enfuie quil faut (5\Yik^ par 90 cette quantité 4500 pour avoir une chaleur égale à celle que le Soleil envoie fur la Terre-, & cette dernière chaleur étant — (Je la chaleur adluelle du globe terreftre , il eft évident qu'au bout de j périodes de 4541 ans|, c'eft -à-dire, au bout de 11 5? 5 9 2 ans f, la chaleur que Saturne enverra encore à ce Satellite , fera égale à la chaleur ac-~ tuelle de la Terre, & que ce Satellite, n'ayant plus aucune chaleur propre depuis très-long temps , ne lailîera pas de jouir alors d'une température égale à celle dont jouit aujourd'hui la Terre. Et, comme cette chaleur envoyée par Saturne a prodigieufement prolongé le refroidiiïement dQCQ Satellite au point de îa température delà Terre, il le prolon- gera de même pendant 16 j autres pé- riodes, pour arriver au point extrême^ de la chaleur aduelle du globe de la Terre ; en forte que ce ne fera que dans l'année 2 35? 185 de la formation des pla- Partie hypothétique, 233 nètes que ce fécond Satellite de Saturne, fiera refroidi à r? <^^ ^^ température ac- tuelle de la Terre. Il en eft de même de leftimation de la chaleur du Soleil, relativement à la com- penfarion qu elle a faite à la diiuinution de la température du Satellite dans les dif- férens temps. Il eft certain qu'à ne confî- dérer que la déperdition de la chaleur propre du Satellite , cette chaleur du Soleil n auroit fait compenfation , dans le temps de rincandefcence, quedel?jl-, Scqua îa fin de la première période, qui eft de 4541 ans Y) cette même chaleur du Soleil auroit fait compeafation de ^ai , §c que dès-lors le prolongement du refrôidilTe- mentpar Tacceflion (Je cette. chaleur du Soleil auroit en effet été de i^i jours j mais la chaleur envoyée par Saturne dans le temps de Tincandefcence étant à la cha- leur propre du Satellite : : 1 1 7 5 f : i 2 50 , il s'enfuit que la compenfation faite par k chaleur du Soleil doit être diminuée dans la même raîfon -, en forte quau lieu 2^4 Hijloire Naturelle. 4 4 être , elle n a ece que — — - au Gommencement de cette période , & que 4- cette compenfation qui auroit été iAi à la fin de c&ttt première période, (î Ton ne confidéroit que la déperdition de la cha- leur propre du Satellite , doit être dimi- nuée dans la raifon de 1134. ^ à 50, parce que la chaleur envoyée par Saturne étoit encore plus grande que la chaleur propre du Satellite dans cette même rai- fon. Dès- lors la compenfation à la fin de 4 cette première période au lieu d être Mi» 4 n a été que — i— ^— -. En ajoutant cqs deux 4 4 termes de compenfation -i-^-L- & — —rr ^ 24^57 1184;^ du premier & du dernier temps de cette première période? on a ~"~^r Partie hypothétique. 235 ou — — — --; environ , qui multipliés par ï 2 I , n?oitié de la fomme de tous les termes de la diminution de la chaleur, donnent — —^ pour la compenfation 2873020-^ ^ ^ totale qu a faite la chaleur du Soleil pen-' dant cette première période. Et, comme. la diminution totale de la chaleur ert à la compenfation totale en même raifoa que le temps de la période eft au pro- longement du refroidilTement, on aura ^1 • 2873020 • \4H^ 2 / 4309530 "" : : 454.1 T • 19 jours environ : ainii, îe prolongement du t efroidiffement , par la chaleur du Soleil, au lieu d'être de 15? il jours, n*a réellement été que de 15? jours environ. Et, pour évaluer eo fotaîité-Ia compern fation qu'a faite cette chaleur du Soleil pendant toutes les périodes , on trouve que la compenfation , par la chaleur du SoleiL dans le temps de Tincandefcence , ayant été, comme nous venons de le 4 dire, -—75 fera à la fin de 16 \ pé- 2 3 (3 Hijloire Naturelle. riodes de 4541 ans ~ chacune dcUl , puif- que ce n'efl qu'après ces 16 j périodes que la température du Satellite fera égale à la température aduelle de la Terre. Ajoutant donc ces deux termes de com- _4_ _4_ penfation Ji^- & L- du premier & du dernier temps de ces 16 | périodes, on 9902. a ~- ou îiîi, QUI multiplies par. iiiiSi 121181 ^ r r 1 2 j, moitié de la fomme de tous les termes de la diminution de la chaleur pendant toutes ces périodes , donnent 7:T~ir' V^^^ ^3 compenfation totale , par l2I2o2 la chaleur du Soleil, pendant les 16^ périodes de 4541 ans { chacune. Et', comme la diminution totale de la chaleur eft à la compenfation totale en même rai- fon que le temps de la période eft à ce- lui du prolongement du refroidiffement, on aura 25 : l^--IU : ; 1 10592 | : 1 2 if ^ 121282 yi^ 6 5 2S environ. Ainfî, le prolongement total, que Partie hypothétique. 237 fera la chaleur du Soleil, ne fera que de 1 3 ans jj,qu il faut ajouter aux 1 15)55)^ ans| j doii Ton voit que ce ne fera que dans Tannée 115,507 de la formation des planètes que ce Satellite jouira de la même température dont jouit aujourd'hui la Terre, & quil faudra le double du temps, c*eft-à-dire , que ce ne fera que dans Tannée 259214 de la formation de.s pla- nètes que la température fera refroidie à T^ de la température aduelle de la Terre. Fsifant les mêmes raifonnemens pour le troifième Satellite de Saturne, que nous avons fuppofé grand comme Mars, & qui eft éloigné de Saturne de 1 20 mille lieues, nous verrons que ce Satellite auroit dû fe Confolider jufqu'au centre en 277 âns^^, parce que n'étant que W du diamètre de la Terre , il fe feroit refroidi juTqu au cen- trc en i 5 1 o ans f s'il étoit de même den- iîté ; mais la denlité de la Terre étant à celle de ce Satellite : : 1000 : 184, il s'enfuit qu'on doit diminuer le temps de fa confoli- dation dans la même raifon; ce qui donne 277 ans f^ environ. Il en eft de même du temps du refroidiffement au point de ^38 Hljîoire Naturelle. pouvoir, fans fe brûler, toucher la furface du Sateilite -, on trouvera, par les mêmes règles de proportion, quil s'eft refroidi à ce point en 3 14^ 37 , & enfuite qu'il s'eft refroidi au point de la température ac- tuelle de la Terre , en 7083 ans^ environ. Or l'adion de la chaleur du Soleil étant en raifon inverfe du quarré de la dirtance , la compenfarion étoit au commencement de cette première période, dans le temps 4 4 de rincandefcence X^T & IH à la fin de 1250 50 cette même période de 7085 ans \^, i^ joutant ces deux termes de compenfa- tîon du premier ôc au dernier temps de I Cl 4 cette période , on a aPX , qui multipliés par 1 2 j, moitié de la fomme de tous les 1300 termes, donnent-—— ou ^■^- pour la i2.;o 12. jo compenfation totale qu'a faire la chaleur du Soleil pendant cette première période de 708 3 ans jj. Et, comme la perte totale de la chaleur propre eft à la compenfation totale en même raifon que le rerops delà période ei\ au prolongement- du refroi^. Partie hypothétique. 159 idifTemenr, on aura 25 : Li^±. : : 708 ; ans ' I2J0 ' ' 7^ : 296 jours. Ainfi, le prolongement du refroicliileinent de ce Satellite, par ia chaleur du Soleil, n'a éré que de 25^5 Jours pendant cette première période de 7085 ansfj. Mais la chaleur de Saturne qui, dans le temps derincandefcence, étoit 25, avoir diminué au bout de ia période de 7083 ans {| de 25 à 2^ |-| -, & comme ce Sareî- îite eft éloigné de Saturne de 120 mille lieues, & qu'il eft diftant du Soleil de 3 1 $ millions 500 mille lieues, il en réfuite que la chaleur envoyée par Saturne à ce Satel- lite , auroit été comme le quarré de .313500000 efl; au quarré de 120000, fi la furfuce que préfente Saturne à ce Satel- lite étoit égale à la furface que lui pré- fente le Soleil j mais laTurface de Saturne, nétant,dansleréel,que— ^-^-de celle du Soleil , paroi: néanmoins à ce Satellite plus grande que celle de cet aftre dans ie xipport inverfe du quarré des diftançes; on aura donc (\ 20000]' : (^ 3 1 3 5000007^ ; s — — - : 5580Î environ. Donc ia fur- 240 Hijloire Naturelle. face que Saturne préfenre à ce Satellice eft 53801 fois plus grande que celle que lui préfente le Soleil -, ainii Saturne , dans le temps de Tincandefcence , étoit pour ce Satellite un aftre de feu 53801 fois plus grand que le Soleil. Mais nous avons vu que la compenfation faite par la chaleur du Soleil, à la perte de la chaleur pro- pre de ce Satellite, étoit IÇ, lorfquau bout de 7083 ans f , il fs feroit, comme Mars, refroidi à la température actuelle de la Terre, & que, dans le temps de rincandefcence, cette compenfation par ia chaleur du Soleil, n écoit que de JAl, on aura donc 5 3801 , multiplies par jAl ou -?i^ pour k compenfation qu'a faite la chaleur de Saturne au commence- ment de cette période, dans le temps de rincandefcence, & --^ pour la com- penfation à la fin de cette même période, fi Saturne eûtconfervé Ton état d'incandef- cence-, mais comme fa chaleur propre a diminue Partie hypothétique, 241 diminué de 25 à 23 J^ environ, pendant cette période de 708^ ans 4, la compen- fation à la tin de cette période au lieu d'être ——-^^5 n'a été que de — — . AJou- tant ces deux termes & -— du jo 12 JO premier Se du dernier temps de cette période, on aura ——-^ environ, ief- quels multipliés par 12 f, moitié de la iomme de tous les termes, donnent ~^-J^ environ , ou 14^ | pour la com- penfation totale qu'a faite la chaleur de Saturne fur ce troihème Satellite pendant cette première période de 7085 ans yj. Et, comme la perte totale de la chaleur propre eft à la compenfation totale en même raifon que le temps de la période efl à celui du prolongement du refroidif- fement, on aura 25 : 146 |-^ : .: 708 3 y : 41557 Y environ. Ainïi, le temps donc la chaleur de Saturne a prolongé le refroi- dilTement de Ton troifième Satellite pen- dant cette période de 7083 ans j, a été de 41 557 ans|, tandis que la chaleur du Soleil ne i a prolongé pendant ce même Tome IX, L 2 42 Hijloire Naturelle. temps que de 1^6 jours. Ajoutaîic ces deux temps à celui de la période de 7083 ansf, on voit que ce feroit dans l'année 48645 de la formation des pla- nètes, c'eft-à-dire, il y a Z6189 ans que ce troîfième Satellite de Saturne aurok joui de la même température dont jouit aujourd'hui la Terre. Le moment où la chaleur envoyée par Saturne à ce Satellite a été égale à fa chaleur propre, s'efl: trouvé au 2 -jV terme environ de l'écoulement du temps de cette première période, lequel multiplié par 285 4, nombre des années de chaque terme de la période de 7083 f, dontie é 30 ansy environ -, ainfi, ça été dès l'année 531 de la formation des planètes, que la chaleur envoyée par Saturne à Ton troifième Satellite^ s'eft trouvée égale à la chaleur propre de ce même Satellite. Dès-lors on voit que la chaleur propre de ce Satellite a été au-deilous de celle que lui envoyoit Saturne dès Tannée 6 5 1 de la formation des planètes-, & que Sa- turne ayant envoyé à ce Satellite une chaleur 5 3801 fois plus grande que celle du Soleil, il lui envoyoit encore à la hn Partie hypothétique, 243 delà première période de 708^ ans ^ une chaleur 50854 ^ fois plus grande que celle du Soleil, parce que la chaleur propredeSaturnenavoitdinHnuéquede25 à 23 1^ environ. Et au bouc d une féconde période de 7083 ans f, après la déperdi- tion de la chaleur propre de ce Satellite, JLifqu'au point extrême de^ de la chaleur aduelie de la Terre ', Satarne envoyoic encore à ce Satellite une chaleur 47907 rf fois plus grande que celle du Soleil, parce que la chaleur propre de Saturne n'avoit encore diminué que dQ ix ^ à , , JL7 ^ . ? 6 5 •* En fuivant la même marche, on voit que la chaleur de Saturne, qui dabord étoit 25 , & qui décroît conftamnrent de i§f par chaque période -de 7083 ans -^, diminue par conféquent furVe Satellite de 25^46 f pendant chacune de ces pé- riodes, en forte qu après i 5 l périodes environ, cette chaleur envoyée par Sa- turne à fon troiilème Satellite, fera en- core 4500 fois plus grandequeia chaleur qu il reçoit du Soleil. \ ; • ^\^C'^.',. Mais, comme cette chaleur ^du^ Soleil fur Saturne & fur. fes Satellites e/i à celle 24 4 Hijîoire Naturelle. du Soleil fur la Terre : : i : 90 à très-peu près, & que la chaleur de la Terre etl; 50 fois plus grande que celle quelle reçoit du Soleil, il s'enfuit quil faut diviier par cjo cette quantité de chaleur 4500 pour avoir une chaleur égale à celle que le Soleil envoie fur la Terre-, & cette dernière chaleur étant 5^ de la chaleur ac- tuelle du glohe terreftre, il eft évident qu'au bout de 15 l périodes de 7085 ànsf, c'eft-à-dire, au bout de 111567 âns/la chaleur que Saturne enverra en- core à ce Satellite fera égale à la chaleur adtuelle de la Terre , & que ce Satellite n'ayant plus aucune chaleur propre depuis très-long-temps, ne laifTera pas de jouiti alors d'une température égale à celle dont; jouit aujourd'hui la Terre. Et , comme cette chaleur envoyée par Saturne a très-cpnfidérablement prolongé le refroidilTeinent de ce Satellite au point de la température aduelle de la Terre, il le prolongera de même pendant 15 ^ au- tres périodes, pour arriver au point ex- trême de ^ de la chaleur aduelle du ij^lohe de la Terre -, en forte que ce ne ' fera que dans l'année 223134 de la for- Partie hypothétique, 245 matîon des planètes que ce troilîèine Sa- tellite de Saturne fera refroidi à ~ de la température actuelle de la Terre. H en eft de même de reftimation de la chaleur du Soleil , relativement à la compenfation qu'elle a faite à la diminu- tion de la température du Satellite dans les difiérens temps. Il efl: certain qu'à ne confidérer que la déperdition de la cha- leur propre du Satellite , cette chaleur du Soleil n'auroit fait compenfation dans le 4. temps de Tincandefcence que de jj^J- , & qu'à la fin de la première période, qui efl: de 7083 ans j, cette même chaleur du Soleil auroit fait une compenfation de 4 IêJ. -, & que dès-lors le prolongement du refroidiffemenr, par Tacceffion de cette chaleur du Sokil, auroit en effet été de 296 jours. Mais la chaleur envoyée par Saturne dans le temps de i'incandef- cence étant à la chaleur propre du Satel- lite : : 596 3^ : 12 50 5 il s'enfuit que la compenfation faire par- la chaleur du Soleil doit être dimijiuée dans la même L iïj 2^6 Hijloire Naturelle. raifon -, en forte qu'au lieu d'être JAl ^ usa 4_ 4 elie n*a été que — ^— -^r ^" commence- ment de cette période, & que cette comi penfation , qui auroit été lU à la fin de cette période 5 fi Ton ne confidéroit que la déperdition de la chaleur propre du Satellite , doit ctre diminuée dans la rai* fon de 563 { à 50, parce que la chaleur envoyée par Saturne étoit encore pîu$ grande que la chaleur propre de ce Sa- tellite dans cette même raifon. Dès-lors la compenfation à la fin de cette pre- mière période au lieu d'être ili , n'a été ± 361 qne -1 — ^ . En ajoutant ces deux ter-r 4 . 4 mes de compenlation -— 5c ~ ^ 1846 ^\ 513 7 du premier & du dernier temps de cette première période , on a '^A±^-^ ou Partie hypothétique, t^y 7 - , qui multipliés par 1 2 | , moitié 111160Z de la fomme de tous les termes, donnent — ^-^I— pour la compenfation totale au a 1132^02 ^ ^ T pu faire la chaleur du Soleil pendant cette première période. Et, comme la diminu* tion totale de la chaleur eft à la com- penfation totale en même raifon que le temps de la période eft au prolongement du refroidiflèment, on aura 25 340 1132^0'î o " 1412878 - „ , : : 708 5 ^ : ~- ^ , ou : : 708 ; ~ ans : 51 jours environ. Ainfî, le prolonge- ment du refroîdidemenr , par la chaleur du Soleil 5 au lieu d'avoir été de 2 9 6 jours , n'a réellement été que de 5 1 jours. Et pour évaluer en totalité la compen- fation qu'a faite cette chaleur du Soleil pendant toutes ces périodes , on rrouvera que la compenfation, par la chaleur du Soleil, dans le temps de l'incandefcence, ayant écé, comme nous venons de le 4 dire, -^^^o- , fera à la fin de i 5 7 pério- Liv 248 Hîjloirc Naturelle, des de 7085 ans y chacune , de Mi , puif- que ce n eft qu après ces i 5 1 périodes , que la température du Satellite fera égale à la température aduelle de la Terre. Ajoutant donc ces deux termes de com- 4 4 penfation -^^-7 8c ^ du premier 8c du dernier temps de ces i 5 \ périodes, Ultl on a —1^- ou -^^^-^-5 qui multipliés par iijî moitié de la fomme de tous les termes de la diminution de la chaleur pen» dant les 1 5 ^ périodes de 708 5 ans-j cha- cune, donnent — Vt P^"'^ ^^ compen- 92.306 { fation totale qu'a faite la chaleur du So- leil. Et, comme la diminution totale de la chaleur eft à la compenfation to- tale en même raifon que le temps total des périodes eft au prolongement du refroidilTement , on aura 25 : — — |t : : 1 1 1 567 ans : 1 2 ans 254 Jours. Ainfi, ïe prolongement tocal que fera la cha- Partie hypothétique, 249 îeur du Soleil pendant toutes ces périodes , ne fera que de 12 ans 254 jours qu^ii taut ajouter aux 111^67 ms; d'oxx Ton voit que ce ne fera que dans i'année 1 1 1 580 de la formation des planètes que ce Satellite jouira réellement de la même température dont jouit aujourd'hui h Terre, & qu'il faudra le double de ce temps, c'e/l-à-dire , que ce ne fera que dans^lannée 223 1 60 de la formation des planètes que fa température pourra être tefcoidie à ^ de la température acSfcueile de la Terre. Faifant les mêmes raifonnemens pour le. quatrième Satellite de Saturne ,- que nous avons fuppofé grand comme la Terré> on verra qui! aurait diifeconfoliderjuf' qum centre en 5 34- ans |j, pa^ce que ce Satellite étant égal ai> globe terrea-re, il fe feroit confolidé jufqu'au centre en ,2c?o5 ans, s'il étoit de même denfité- mais la dQn(^ré de la Terre étant à ce lie de^ce Satelirte : : 1000 : 184,' il s enfuit qu on aort dimmuer le temps dô la con^ " lolidation dans la même raifon, ce qui donne 534 ans U. Il en eft de même du temps du refroidilTement au point de 250 Hijloire Naturelle. toucher, fans fe brûler , la furface du Sa- tellite-, on trouvera, par les mêmes règles de proportion, quil s'eft refroidi à ce point en 6259 ans ^, & enfuite qu'il s'eft refroidi à la température adtueile de la Terre en 1 3614 f. Or Tadion de la chaleur du Soleil étant en raifon inverfe du quarré des diftances, la compenfation étoit au commencement de cet te ^ pre- mière période , dans le temps de Tincan- defcence,xlL & m à la fin de cette 1250 50 même période de 1 3<^i4 f* Ajoutant ces deux termes X^X & lli du premier. & 1250 5 ° du dernier temps de cette période , on a XCl , qui multipliés par 1 2 | » moitié 1250 ^ de la fomme de tous les termes, donnent 1300 JlL ou -Li^'— pour la compenfation to- IiyO I2JO taie qua faite la chaleur du Soleil pen- tlant cette période de 1 5 6 14 ans y. Et > comme la perte totale de la chaleur pro- pre eft à la compenfation totale en même raifon que le temps de la période eft au prolongement du refroidiiTemeat 3 oA Partie hypothétique. 151 - m aura 1$ : ~-'-^'- : : 1 3614 7:1^ en- viron. Ainfi , le prolongement du refroi- dilTement de ce Satellite , par la chaleur du Soleil , n*a été que de i an {j pendant cette première période de 1 3624 ans j. Mais la chaleur de Saturne qui, dans le temps de Tincandefcence, étoit vingt- cinq fois plus grande que la chaleur de la température aduelle de la Terre, n'a- voir encore diminué au bout de cette période de 13 624 y que de 25 à 22 i| environ. Et, comme ce Satellite eft à 278 mille lieues de diftance de Saturne, 8c à 3 1 3 millions 500 mille lieues de diftance du Soleil, la chaleur envoyée par Sarurne, dans le temps de Tincandefcence , auroic été en raifon duquarréde 313 5000^00, eft: au quarré de 278000, fi la furface que préfente Saturne à Ton quatrième Satellite, étoit égale à la furface que lui préfente le Soleil j mais la furface de Saturne , n étant dans le réel que —-1^- de celle du Se- 11449 îeil , paroît néanmoins a ce Satellite plus grande que celle de cet aftre, dans la raifon inverfe du quarré des diftances ; Lv] 252, Hijîoire î^ûturelle. ainri,ronauraf'z78oooy)':(^5i3 5ooGooy^ ; : _?_^.- : 1 0024 T environ. Donc ia fur* 11449 face que préfente Saturne à ce Satellite e(l 10024 T fors plus grande que celle que lui préfente ie Soleil. Mais nous avons vu que la compenfation faite par la cha- leur du Soleil à la perte de la ehaleui' 4- propre de ce Satellite nétoit que i^, lorfqu'au bout de 1 3^24 ans \ il fe feroit refroidi comme la Terre au point de la température actuelle, & que, dans le temps de Tincandefcenee , cette compen- fation, par la chaleur du Soleil, na été que X^jI*, on aura donc 10024 { , mul- tiplies par — — ou '-— pour la com- penfation qu a faite la chaleur de Saturne au commencement de cette période , T I I — — dans le temps de Fincandefcence , & ^^ pour la compenfation que la chaleur de Saturne auroit faite à la fin de cette même périodes sll eilt confervé fon état d'iii- Pdrde hypothétique, 25) candefcence *, mais , comme la chaleut propre de Satu-rne a diminué de 25 à 11 -^j environ pendant cette période de 1^61^ ans I , la compenfation à la fin de / • r • lit '"^ cette période, au lieu d'êcre ^5 na cte que de — ~i environ. Aioutant ces deux termes '^-ii & ——JI± Je la com- jo 12 w penfation du premier & du dernier teiiips de cette période, on aura '—'- envi- I i ÎO ron, lefquels multipliés par 12 {, moiiié de la fomme de tous les termes, donneni* ~rlè' ou 26 y^ environ pour la compen- fation totale qu'a faite la chaleur de Sa- turne fur forr quatrième Satellite pendant cette première période. de 15624 ans y. Et comme la perte totale de la chaleur propre eft à la compenfation totale en même raifon que le temps de la période efl: au prolongement du refroidilîement, on aura 25:26^^:: 13624!: 14180 ^f. Ainiî, le temps dont la chaleur de Saturne a prolongé le refroidilîement de ce Satellite a été de 141 80 ans \\ environ 2J4 Hifioire Naturelle, pour cette première période , tandis qiic îe prolongement de Ton refroidiUement, par la chaieur du Soleil , n'a été que de I an {\. Ajoutant à ces deux temps ce- lui de la période, on voit que- ce feroic dans Tannée 27807 de la formation des planètes, c'eft-à-dire, il y a 47025 ans que ce quatrième Satellite auroit joui de îa même température dont jouit aujour- d'hui la Terre. Le moment où la chaleur envoyée par Saturne à ce quatrième Satellite a été égale à fa chaleur propre, s'eft trouvé au 11 I terme environ de cette première pé- riode, qui multiplié par 545, nombre des années de chaque terme de cette pé- riode , donne 6131 ans ^ -, en forte que c'a été dans Tannée 613 2 de la formation des planètes que la chaleur envoyée par Sa- turne à fon quatrième Satellite , s'eft trou- vée égale à la chaleur propre de ce Sa- tellite. Dès-lors on voit que la chaleur propre de ce Satellite a été au-delTousde celle que lui envoyoit Saturne dans Tannée 6 1 3 2 de îa formation des planètes, & que Saturne ayant envoyé à ce Satellite une chaleur Partie hypothétique, zjf 10024. T ^^^^ pius grande que celle duSo* leil , il lui envoyoit encore à la fin de la première période de 15624. ans j une chaleur 8958 ^ fois plus grande que celle du Soleil, parce que la chaleur de Saturne n'avoir diminué que de 25 à 22 |-? pendant cette première période. Et au bout d'une féconde période de 13624 ans j , après la déperdition de la chaleur pro- pre de ce Satellite, Jufqu'au point extrême de ~ de la température actuelle de la Terre, Saturne envoyoit encore à ce Sa- tellite une chaleur 7855^ fois plus grande que celle du Soleil, parce que la chaleur propre de Saturne n'avoir encore dimi- nué que de 22 ^| à 20 |-|. En fuivant la même marche, on voit que la chaleur de Saturne, qui d'abord étoit 25, & qui décroît conftammenc de 2 H par chaque période dé 15624 ans |-,diminucparconféquentfur fon Satellite de 1085 ^ pendant chacune de ces pé- riodes -, en forte qu'après quatre périodes environ, cette chaleur envoyée par Sa- turne à fon quatrième Satellite , fera en* cote 4500 fois plus grande que la cha- leur qu'il reçoit du Soleil, %^6 Hijloire Naturelle. Mais , comme cerre chaleur du Soîeilfur Saturne &: fur Tes Satellites eft à celle du Soleil fur la Terre : : i : 90 à très-peu près, & que la chaleur de la Terre eft 50 fois plus grande que ceile quelle reçoit du Soleil, il s'enfuit qu'il faut divifer par 90 cette quantité de chaleur 4500 pour avoir une chaleur égale à celle que le So^ ieil envoie fur la Terre» Et cette dernière chaleur étant jo de la chaleur aduelle du globe terreftre, il eft évident qu'au bout de quatre périodes de 1 3624 ans j cha- cune, c'eft-à-dire, au bout de 5449S ans j, la chaleur que Saturne a envoyée à fon quatrième Satellite, éroit égale à la chaleur actuelle de la Terre-, & que ce Satellite, n'ayant plus aucune chaleur propre depuis long- temps, n'a pas larllé de jouir alors d'une température égaie à celle dont jouit aujourd'hui la Terre. Et comme cette chaleur envoyée part Saturne a confidérablement prolongé le refroidiflèment de ce Satellite au point de la température adluelie de la Terre, il îe prolongera de même pendant quatre autres périodes, pour arriver au point ex- trême de ^ de la chaleur aduelle du globe Partie TiypotheYique, 257 terreftre-, en forte que ce ne fera que dans Tannée 108997 de la formation d^s •planètes que ce quatrième Satellite da Saturne fera refroidi à ^ de la tempéra- ture adtuelle de la Terre. Il en eft de même de Teftirhation de la chaleur du Soleil , relativement à la compenfation qu'elle a fcîite à la diminu- tion de la température du Satellite dans les drtierens temps. Il eil certain qu'à ne confîdérer que la déperdition de la cha- leur propre du Satellite , cette chaleur du Soleil n'auroit fait compenfation dans le temps de Tincandefcence quedeXÏT,: &: qu'à la fin de la première période s qui eft de 1 3624 ans y, cette même cha- leur du Soleil auroit fait une conrpenfa- tion de JH -, &: que d^-îors le prolonge- ment du refroidrlTement, par Tacceffion de cette chaleur du Soleil, auroit en effet été de I an 204 Jours j mais la chaleur en- voyée par Saturne, dans le temps de Im- candefcence , étant à la chaleur propre du Satellite : : 1 1 1 f-^~ : 1 250 , il s'enfuit que k compenfation faite par la chaleur 2 j 8 Hijloirc Naturelle. du Soleîî doit être diminuée dans îa même raifon , en forte qu au lieu d'être — — 5 elle n a ete que — '- — -— au corn* mencetflent de cette période, & que cette compenfatîon qui auroit été Hl à la fin de cette première période , fi Ton ne confidéroit que la déperdition de la cha- leur propre du Satellite , doit être dimi- nuée dans la raifon de 5)9 y à 50, parce que la chaleur envoyée par Saturne étoic encore plus grande que la chaleur pro- pre du Satellite dans cette même raifon. Dès-iors la compenfation à la fin de cette première période, au lieu d'être m, na 4 été que -— -— • En ajoutant ces deux ter^ 4 4 mes de compenfation -— — — - & -ili- du premier &: du dernier temps de cette première période, on a ~ ou Partie hypothétique. 25^ -5 qui miilripliés par ii^'"^*^^* 103072 tié de la fomme de tous les termes, donnent — - — ^^ pour la compenfation 203071 ,y '^ totaîe qu'a pu faire la chaleur du Soleil pendant cette première période ; & comme la diminution totaie de la chaleur eft à la compenfation totale en même raifon que le temps de la période efl au prolonge- ment du refroidilTement , on aura 25 : Îîl^-Jl : : , 56,4 1 : ^IZ^1'± , ou 108 ^ ^ T 3 ^075809 : : 1 5^14 ans j : Z04 Jours environ. Ainfî, îe prolongement du refroidifîèment de ce Satellite , par la chaleur du Soleil , au lieu d'avoir été de i an 204 jours, n'a réellement été que de 204 Jours. , Et pour évaluer en totalité fa compen* fation qu'a faite la chaleur du 'Soleil pen- dant toutes ces périodes, on trouvera que la compenfation, dans le temps de 4 rincandefcence , ayant été — ^ — --^fera à la fin de quatre périodes iAi, puifque 2 Go Hijloire Naturelle. ce n*eft qu après ces quatre périodes que îa température de ce Satellite fera égale à la température a6lueile de la Terre. Ajoutant ces deux termes — ^—-7- Se m du premier Se du dernier temps de ces quatre périodes, on a — -——r- oti • — ^-L?-i--, qui multiplies par 12 {? i^^o^* tié de la fomme de tous îes termes, donnent — ^^^ ^ pour la compenfation totale qu'a faite la chaleur du Soleil pendant les quatre périodes de 13^24 ans j chacune. Et comme la diminution totale de la chaleur eft à la compenfation en même raifon que le temps total de ces périodes eft à celui du prolonge- ment du refroidiffement , on aura 25 : — ^_^— - : : 54498 ans f : 6 ans 87 jours. Ainfî, le prolongement total que fera la chaleur du Soleil fur ce Sateiiite Partie hypothétique. z6ï ne fera que de 6 ans 87 jours, qu'il faut ajouter aux 54498 ans |-, d'où Ton voit que c'a été dans Tannée 54505 de la for- mation des planètes que ce Sateilite a ioui de la même température dont jouit au- jourd'hui îa Terre , & qu'il faudra le double de ce temps, c'eft- à-dire , que ce ne fera que dans Tannée io5>oio de la formation des planètes, que fa tempéra- ture fera refroidie à ^ de la température aduelle de la Terre. Enfin, faifant le même raifonnem.ent pour le cinquième Satellite de Saturne , que nous luppoierons encore grand comme la Terre, on verra qu'il auroit dû fe confoiider jufqu'au centre en 534 ans j^. , fe refroidir au point d'en toucjier la furface, fans fe brûler, eu 6239 ans r^, & au point de la température adtuelle de la Terre en 1^614. ans |^ & Ton trou- vera de même que le prolongement du refroidiiïement de ce Satellite, par la chaleur du Soleil, n'a été que de i an 204 jours pour la première- période de 13^24 ansf. Mais la chaleur de Saturne qui, dans le temps de Tincandcfcence , étoic 25 26 z Hijloire Naturelle. fors plus grande que la chaleur actuelle de la Terre, n'avoir encore diminué au bout de cette période de 1 5624 y que de 25 à 22 ^. Et, comme ce Satellite eft à S 08 mille lieues de Saturne, & à 3 1 3 mil- lions 500 mille lieues de diftance du So- leil, la chaleur envoyée par Saturne, dans le temps de rincandefcence , à ce Satellite, auroit été en raifon du quarré de 51 5500000 au quarré de 808000, fi la furface que préfente Saturne à Ton cinquième Satellite, étoit égale à la fur- face que lui préfente le Soleil*, mais ia furface de Saturne n'étant, dans le réel, que — -^— de celle du Soleil , paraît néanmoins plus grande à ce Satellite que celle de cet aftre dans la raifon inverfe du quarré des diftances. Ainfi, l'on aura /^SoSoooy)* 1/31 3500000 J' ; : — ^- : ii8é y. Donc la furface que Saturne préfente à ce Satellite eft 1 1 8 6 y fois plus grande que celle que lui préfente le So- leil. Mais nous avons vu que la compen- fation faite par la chaleur du Soleil , à la perte de la chaleur propre de ce Satel- Partie hypothétique. 26} lire, nétoit que IÇ, lorfquau bout de 1 3624 ansf , il fe feroit refroidi, comme la Terre, au point de la température ac- tuelle, & que, dans le temps de V'mcan^ defcence, la compenfation , parla chaleur du Soleil, n'a été que TôT . q^ ^^ra donc 1250 4 I i^é f 5 multipliés par — — ou -HJÎL pour la compenfation dans le temps de l'incandefcence , & —lïl. pour la com- penfation à la fin de cette première pé- riode, h vSaturne eût confervé fon état d mcandefcence -, mais , comme fa chaleur propre a diminué de 25 à 23 ^ pendant cette période de 1 3 6 24 y , la compenfation à la fin de la période , au lieu d'être — LtîJ » t I II— n a ete que de — ^^ environ. Ajoutant y 1 1 ~ I î -5 L ces deux termes — '— ôc ~L.is^ dupre- mier & du dernier temps de cette pé- riode, on aura —-^5 lefquels étant IZJO 2^4 HiJIoire Naturelle. multipliés par ii{^ moitié de la fomme de tous les termes, donnent — ^^^ ou 12 JO ^ — ___»_ pour la compenfatron totale qu'a faite la chaleur de Saturne pendant cette première période. Et, comme la perte de îa chaleur propre cfi: à la compenfation en même raifon que le temps de la pé- riode eft au prolongement du refroidif- 82 - fement, on aura 25:5 —': i^6i^j : 1670 jl. Ainfi 5 le temps dont la chaleur de Saturne a prolongé le refroidifîement de ce Satellite pendant cette première pé- riode de 1 3624. f, a été de 1670 ans |-^, tandis que le prolongement du refroi- diflement, par la chaleur du Soleil, na été que de i an 204 jours. Ajoutant ces deux temps du prolongement du rcfroi- dilTemcnt au temps de la période, qui eft de 13624 ans y, on aura 1525)7 ans 30 jours environ-, d'où Ton voit que ce feroit dans l'année 15298 de la forma- tion des planètes, c'efl-à-dire, il y a 59534 ans, que ce cinquième Satellite auroitjoui de la même température dont jouit aujourd'hui la Terre. Dans Partie hypothétique, a 6^ Dans le commencement de la fe^conde période de i^6z/^ ans y, la chaleur de Saturne a fait compenfation de l^^~ , Se auroic fait à la fin de cette même période une compenfation de — ^- , fi Saturne eût confervé fon même état de chaleur, mais comme fa chaleur propre a diminué pen- dant cette féconde période de 22 ^^ i 20 Jf p: cei;te,:Ccmpçi^[açion,, au lieu d'être l^^^i n'kl (îViedé 2Zl'/i environ. -Arou- tant ces deux? teifmes il~(^] éc^-^P "y^- du premier & du dernier temps de cette fe- conde période, on aura -^ — à très -peu près, qui multiplies par 12 ^j 'moitié' de îa fomme'de toiis'le? termes', ,c^6i>neac -^1^-^ au 71 f- pour k compenfation.' to- tale qu'a faire ja chaleur de Saturne pen- dant cette féconde période. Et corame'îa perte totale de la chaleur propre eft à ïa compenfation totale en mcme raifcn que le temps de la période eft au prçron^è- ment du refroidi (ïèment, ' on aura i^j Tome /X,' • " * • ' M 2 66 Hijioire Naturelle» iji f-^ : : 1 5614 f : $8792 i^-. Afnfi, le prolongement du temps pour le refroidif- fement de ce Satellite, par la chaleur de Saturne, ayant été de 1670 ans ^^ pour la première période, a été de 5875?! ans 7^ pour la féconde. Le moment où la chaleur envoyée par Saturne, s'eft trouvée égale à la chaleur propre de ce Satellite , eft au 4 f^ , terme à très-peu près de Técoulement du temps dans cette féconde période, qui multiplié ,par 545, nombre des années de chaque terme de ces périodes, donnent 2320 ans 34e jours, lefquels étant ajoutésaux i 3614 ans 243 jours de la première période, donnent 15945 ans 224 jours. Ainli, ç*a été dans Tannée 15946 de la forma- tion des planètes, que la chaleur envoyée par Saturne à ce Satellite, s'eft trouvée égale à fa chaleur propre. Dès-lors on voit que la chaleur propre de ce Satellite a été au-deflous de celle que lui envoyoit Saturne dans Tannée 15946 de la formation des planètes, & que Saturne ayant envoyé à ce Satellite, dans le temps de Tincandefcence , une chaleur 1 1 86 f fois plus grande que celle Partie hypothétique. 16 j au Soleil, il lui envoyoit encore à la fin de la première période de 1 3624 ans -j, une chaleur 1058 l^ fois plus grande que celle du Soleil, parce que la chaleur de Saturne n'avoir diminué que de 25 à 22 ^ pendant cette première période j & au bout d'une féconde période de 15624 ans j , après la déperdition de la chaleur propre de ce Satellite, jufqu'à ~ de la température actuelle de la Terre , Sa- turne envoyoit encore à ce Satellite une chaleur 929 }j fois plus grande que celle du Soleil, parce que la chaleur propre de Saturne n'avoir encore diminué que de 11 If à zo tj. ^ En luivant la même marche , on voit que la chaleur de Saturne, qui cf abord étoit 25 , & qui décroît canftamment de 2 Jl par chaque période de '13624 ans J, diminue par conféquent fur ce Satel- lite de 128 y| pendant chacune de ces périodes. Mais, comme cette chaleur du Soleil fur Saturne & fur fes Satellites eft à celle du Soleil fur la Terre : : i :90 a très-peu près , & que la chaleur de la Terre eft 50 fois plus grande que celle qu'il reçoit z6i Bïfioire Naturelle. du Soleil > il s'enfuit que jamais Saturne na envoyé à ce Satellite une chaleur égale à celle du globe de la Terre, puif- que, dans le temps même de Tincandef- cence, cette chaleur envoyée par Saturne nétoitque 1 1 86 7 fois plus grande que celle du Soleil fur Saturne , c'eft-à-dire , li!li ou 1 3 ^ fois plus grande que 90 celle de la chaleur du Soleil fur la Terre, ce qui ne fait que — ^^ de la chaleur ac- tuelle du globe de la Terre', & c'eft par cette raifon qu'on doit s'en tenir à Téva- luation telle que nous l'avons faite ci- delTus dans la première & }a féconde pé- riode du refroidiflement de ce Satellite, t Mais l'évaluation de la compenfation faite parla chaleur du Soleil doir être faite G'omme celle des autres Satellites, parce qu elle dépend encoi:e beaucoup de celle que la chaleur de Saturne a faite fur ce niême Satellite dans les différens temps. Il eft certain qu'à ne conlidérer que la dé- perdition de la ichaleur propre du Satelr iite,'.cette chaleur du Soleil n'^uroit fait ^Qiîipenfation, dcins Iç. temps de- l'incaur. Partie hypothétique, iS^ 4 defcence, que de -*^^J-> & qu'à la fin de cette même période de 1 3624 ansf, cette même chaleur du Soleil auroit tait une 4_ compenfation de LAiv& que dès-lors le prolongement du refroidi (Tement, p^ur racceiîion de cette chaleur du Soleil, au- roit en eflet été de i an 104. jours, mais la chaleur envoyée par Saturne dans le temps de rincandefcence, étant à la cha- leur propre du Satellite : : 1 3 r^n : i 2.50, il s'enfuit que la eompenfition faite par la chaleur du Soleil, doit être diminuée dans la même raifon*, en forte qu'au lieu 4 4 être , elle n a ete que de — -- — au commencement de cette période , & que cette compenfation qui aurpit été 4 llL à la fin de cette première période, 50 ,^ ► ^ iî Ton ne confidéroit que la déperdition de la chaleur propre du Satellite , doit être diminuée dans la même raifon de 1 1 |-5 à 50, parce que la ch:îleur envoyée par Saturne écoit encore plus, grande que k Mirj 270 Hijloire Naturelle. chaleur propre du Satellite dans cette niême raifon. Dès-lors la compenfation à la fin de cette première période, au lieu 4 4 d>^ 3(jI , / I ^61 être - — , n a ete que ■ ; en ajoutant _4^ ces deux termes de compenfation -i-i— j^ 4 & — -^- du premier & du dernier temps ^13. 361" de cette première période, on a — — ou — — -^ — , qui multipliés par 1 2 t > moi- 77987 ^ r r . tié de la fomme de tous les termes, 1 8 < — donnent ^ pour la compenfation to- tale qu'a faite la chaleur du Soleil pendant cette première période. Et, comme la di" minution totale de la chaleur eft à la com- penfation totale en même raifon que le emps de la période eft au prolongement ^du refroidilTement , on aura 25 : î ' 779^7 Partie hypothétique. 271 :: I3^24j : i an i^^ jours. Ain(î,îepro- Jongemenc du refrordiilement de ce Satel- lite, par la chaleur du Soleil, au lieu d'a- voir été de I an 204 jours, n*a réelle^ meut été que de i an 18^ jours pendant- la première période. Dans la féconde période, la compenfa- 4 tien étant au commencement — ^-^-^feraà 61 -^ la fin de cette même période — — -, parce que la chaleur envoyée par Saturne pen- dant cette féconde période a diminué dans cette même raifon. Ajoutant ces deux ter- 4 100 <Î4lff- mes 3(^1 o, 501 ^ i6i r~ ^ -—— ,on a.- 5 gui muî- ^I-- , Partie hypothétique. 279 ConfoH- dées ju(- qu'au cen- tre. ans. £11^1.891 £114. n? Enii3 8 En ^00 Refroidies à pouvoir les toucher. Refroidies à la tempé- rature ac- tuelle. Refroidies à ij de la tempéracu leaduellc. i.er Satellite. En y7oiia.!Enii44-9oa. 2.^ Satellite. En J4774a.îEnii9^o7a. 3.^ Satellite. En nio8a.|Eniii j8oa. 4.* Satellite. En 249^2a.lEn y4T©ya. 5.* Satellite. En yoo^a.lEn if298a. ans. Enz4898o Enz3 9ii4 En2Z3i6o En 1090 10 En <Î7747 II ne manque à cette Table , pour îui donner toute Texaditude qu elle peut comporter, que le rapport des dênfités des Satellites, à la denfite de leur planète principale, que nous n'y avons pas fait entrer, à l'exception de la Lune, où cet élément eft employé. Or ne connoiiTant pas le rapport réel de la denfité des Sa- tellites de Jupiter & des Satellites de Sa- turne à leurs planètes principales, & ne connoiiTant que le rapport de la denfité 2 8 o Hijîoire Naturelle. de la Lune à la Terre, nous nous fon- derons fur cette analogie , & nous Tup- poferons en conféquence, que le rapport de la denfité de Jupiter, ainli que le rapport de la denlité de Saturne, font les mêmes que celui de la deniîcé de la Terre à la deniîté de la Lune qui eft fon Satellite, c'eft- à-dire , : : looo : 702*, car il eft très-naturel d'imaginer, d'après cet exemple que la Lune nous oftVe, que cette diflérence entre la dendté de la Terre & de la Lune, vient de ce que ce font les parties les plus légères du globe terreftre, qui s'en font féparées dans le temps de la liquéfadtion pour former la Lune -, la vîtelTe de la rotation de la Terre , étant de 9 mille lieues en 2 3 heures 5 6 mi- nutes, ou de é^ lieues par minute, étoit fujiifante pour projeter un torrent de la matière liquide la moins dcnCe, qui s'eft raiTemblé par Tattradion muruelle de fes parties, à S 5 mille lieues de diftance , & / a formé le globe de la Lune, dans un pian parallèle à celui de l'Equateur de la Terre- Les Satellites de Jupiter êc de Saturne, ainii que (on Anneau, font aulïi dans un plan parallèle à leur équateur, 6c ont été Farde hypothétique, 281 formés de même par la. force centrifyge encore plus grande dans ces grolTes pia- ncces que d^ns le globe terrefire , puifque leur vîtelle de rotation ed: beaucoup plus grande. Et de la même -manière que la Lune eft moins dénie que la Terre dans la railon de 701 à 1 000 , on peur préfumer que les Satellites de Jupiter Se ceux de Saturne, font moins denfes que ces pla- nètes dans cette même raifon de 702 à icoc. Il faut donc corriger 5 dans la Table précédente, tous les, articles, des Satellites d'après ce rapport, & alors elle fe préfea- tera dans rordre fuivant : 282 Hijloire Naturelle, Ta BLE plus exacîe des temps du re* fro'idijfement des Planètes & de leurs Satellites, Coiifoli- dées juf- qu'au cen- tre. ans. Hn i^^ô En <>44 Sn 2117 En 3f9^ En I I } o En 9433 |i,en^2 3 8 2.enj262 |3.en47 8 8 [4.eni9 3 6 En JI40 Refroidies à pouvoir les toucher. Refroidies à la tempé- rature ac- tuelle. LA TERRE. En34.270ia.lEn 74-8323. LA LLINE. En 7fi ra.|En i6^o<)?., MERCURE. En 2481 ^a.lEn ^41913. VÉNUS. En 419(^93. |En 916^^2,. MARS. En 130343.1 En 28^583. JUPITER. Eniioii8a.|En2404na. Satel. de Jupiter. En 71166a.. En 61^1 ^z. En f(î6'f ija. Eni y f 98(^a, Eni j f f49a. En 12 3 700-^ a. En22(?oo|a. En 49348a. SATURNE. En y99ila.!Eiii3o8 2ia, Refroidies à ^ Je la empciM'u ;e A^fi:uel'c. ans. Eni68i2^ En3ii973 En27io98 En 24740 ji En 98^96 Partie hypothétique. 283 Confoli- dées juf- qu'au cen- tre. ans. En 4(^04 Refroidies à pouvoir les toucher. Refroidies à la tempé- rature ac- tuelle. Anneau de Saturne. En y37iia.|En 88784a. Satel. de Saturne. (i.en?4} } En4ooiT-7^a z.en3i9i' En384U7a ?.cn3 1 8z En 3 f 878a. |4.cni foi Eni7f23 J-a. y.en42ij En ^9162.. Refroidies à 7Y de la tempéraru reacKielle ans. Eni77;68 Eni74784 En 87 3 9 2-a, En 8 396'4a.'Eni6792„ En 783i9a.JEni ^6$^î En3 8 262^-a.!En 76'iz\ En 1 07 3 9a. I En 47^8 En Jetant un coup-d*œiI ci e comparaifon fur cQitQ Table , qui contrent le réfuîtat de nos recherches & de nos hypothèfes, on voit: i.° Que le cinquième Satellite de Saturne a été la première terre habitable^ & que la Nature vivante n'y a duré que depuis l'année 4916 jufqu'à l'année 47558 de la formation des planètes -, en forte qu'il y a long-temps que cette planète fecon- daire eft trop froide, pour qu'il puilTe y fubfifter des êtres organifés femblabîes à ceux que nous connoiirons : 284 Hljloire Naturelle. 2,°. Que ia Lune a été la féconde terre h.ibrtable, puHque Ion refroidiiïement, au point de pouvoir en toucher la fur- face , s'ell fait en 7515 ans , & refroidif- fement à ia température aâruelle, s'étant fait en 16409 ans, il s'enfuit qu'elle a joui d une chaleur convenable à la Na- ture vivante , peu d'années après les 7515 ans depuis la foniîation des pla- nètes , & que par conféquent la Nature organifée a pu y être établie dès ce temps , & que depuis cette année 7515 jurqu'à Tannée 72514., la température de la Lune s'eft refroidie jufqu'ày^ de la chaleur ac- tuelle de la Terre, en lorte que les êtres organifés n'ont pu y fublifter que pendant éo mille ans tout au plus-, Se enfin qu'au- jourd'hui, c'eft-à- dire, depuis 2518 ans en- viron, cette planète eO: trop froide pour être peuplée de plantes & d'animaux : 3.° Que Mars a été la troiiièrae terre ha« bitable , puifque fon refroidiiïement, au point de pouvoir en toucher la fu r face, s'efl fait en 15034 ans, Se fon refroidiiïement à la température a6tuelle, s'étant ùk en 28538 ans, il s'enfuit qu'il a joui d'une chaleur convenable à la Nature vivante Partie liypotheYiqiie, 285 peu d'années après les 1 3034, & que par conféquent la Nature organi(ée apu y être établie dès ce temps de la formation d^s planètes, S: que depuis cette année 13034 jufqu'à Tannée 60326, la température s'efl: trouvée convenable à la nature des éti^ organî(és, qui par conféquent ont pu Y fubhfter pendant 47292 ans*, mais qu'aujourd'hui cette planète efl: trop re- froidie pour être peuplée depuis plus de 14 mille ans: 4.° Que le quatrième Satellite de Sa^ turne a été la quatrième terre habitable, & que la Nature vivante y a duré depuis Tannée 17^1^ & durera tout au plus jufqu'à Tannée 76526 de la forma- tion des planètes*, en forte que cette planète fecondaire , étant aéxuellemenc ( c'eil:-à-dire en 74832) beaucoup plus froide que la Terre ; les êa-es organifés ïie peuvent y fubiifter que »dans un état de langueur ou même ny lubfiftent plus: 5.° Que le quatrième Satellite de Jupi- ter a été la cinquième terre habitable , Se que la Nature vivante y. a duré depuis jiannée zz'oooy & y durera jufqu'a Tan- 28 5 Hijloire Naturelle. née cf%6^6 de la formation des planètes*, en forte que cette planète fecondaire eft actuellement plus froide que la Terre > mais pas alTez néanmoins pour que les êtres organifés ne puiiFent enc®re y fub- fîfter: 6." Que Mercure a été la fixième terre habitable, puiique fon refroidillèmenr, au point de pouvoir le toucher, s'eft fait en 24 mille 81 3 ans, & fon refroidilTe- à la température adbuelle en 54 mille 191 ans, il s*en(uit donc qu'il a joui d'une cha- leur convenable à la Nature vivante peu d'années après les 24 mille 813 ans , & que par conféquent la Nature organifée, a pu Y être établie dès ce temps , & que depuis cette année 148 1 3 de la forma- tion des planètes , jufquà l'année 187765, fa température s'eft trouvée & fe trou- vera convenable à la Nature des êtres organifés , qui par conféquent ont pu & pourront encore y fublifter pendant 161 mille 951 ans-, en forte qu'aujourd'hui cette planète peut être peuplée de tout les animaux & de toutes les plantes qui couvrent la furface de la Terre : 7.° Que le globe terreflre a été la Partie hypothétique. 287 feptièmc terre habitable, puifque Ton re- froididemenr, au point de pouvoir le toucher, s'eil fait en 34 mille 770 ans-}, & Ton refroidiliement à la température aduelle s'étant fait en 7^ mille 832 ans, il s'enfuit qu'il a joui d'une chaleur con- venable à la Nature viv^anre peu d'an- nées après les 34 mille 770 ans {, & que par conféquent la Nature, telle que nous la connoiilonsj a pu y être établie dès ce temps, c'eft-à-dire, il y a 40 mille 6x ans, & pourra encore y fublifter jufqu'en Tannée 1 6 8 1 1 3 , c'eft-à-dire , pendant 5)3 mille 291 ans, à dater de ce jour: 8.° Que le troifîème Satellite de Saturne a été la huitième terre habitable, & que la Nature vivante y a duré depuis Tannée 35878, & y durera julqu'à Taimée 156658 de la formation des planètes-, en forte que cette planète fecondaire étant aduellement un peu plus chaude que la Terre , la Nature organifée y eft dans fa vigueur, & telle qu'elle étoit fur la Terre il y a trois ou quatre mille ans : 9.*'Que le fécond Satellite de Saturne a été la neuvième terre habitable, 8c que la Nature vivante y a duré depuis l'année 2 8 8 Hijloire Naturelle. 5845 1 5& y durera jufqu à Tannée 1 6j^i^ de la formation des plariètes', en forte que cette planète fecondaire étant ac- tuellement plus chaude que la Terre, la Nature orgamifée y eft dans fa pleine vigueur Se telle qu elle étoit fur ie globe terredre il y a huit ou neuf mille ans: 1 0.° Que le premier Satellite de Saturne a été la dixième terre habitable, & que îa Nature vivante y a duré depuis Tan- née 40010, & y durera jufqu'à Tannée 174784 de la formation des planètes*, en forte que cette planète fecondaire étant ac- tuellement conlidérabiement plus chaude que le globe terreftre, la Nature organi- fée y ell dans fa première vigueur & telle qu'elle étoit fur ia Terre il y a douze à treize mille ans : ,1 1 1.*^ Que Vénus a été la onzième terre habitable , puifque fon refroidiflcment, au point de pouvoir la toucher, s'efl fait en 41 mille 5)69 ans, & fon refroi- dilïement à la température a6tuellc s'étant fait en 5? i mille 643 ans, il s'enfuit quelle jouit aduellement d'une chaleur plus •grande que celle dont.nous jouiiibns, & a peu-près Partie kypotheYique. 289 peu-près femblabie à celle dont jouif- ioient nos Ancêtres il y a fix ou fept mille ans, 6c que depuis cette année 419^9 o^ quelque temps après, la Nature organifée a pu y être établie, & que Jurqu'à Tannée. 228 540 , elle pourra y fublider j en forte que la durée de la Nature vivante, dans cette planète 5 a été & fera de 186 mille 57 1 ans: 12.*^ Que TAnneau de Saturne a été la douzième terre habitable , & que la Na- ture vivante y eft établie depuis l'année 53711 , & y durera jufqti'à l'année 177568 de la formation des planètes j en forte que cet Anneau €tant beaucoup plus chaud que le globe terreflre , la Na- ture organifée y efc dans fa première vigueur, telle quelle étoit fur la Terre il y a treize à quatorze mille ans : , 1 3.° Que le troifième. Satellite de Jupi- ter a été la treizième terre habitable, 8c que la Nature vivante y efl établie depuis Tannée 56651 . 6c y durera jufqu'en Tan- née 247401 de la formation des planètes j en forte que cette planète fecondairç étant de beaucoup plus .chaude que 1^ Tome IX. N 290 HiJIoire Naturelle. Terre, la Nature organifée ne fait que commencer de s'y écablrr: 14.° Que Saturne a été la quatorzième terre habitable, puifque Ton refroicliffe- ment, au point de pouvoir le toucher, s'eft fait en 5 9 mille 9 1 1 ans , & Ton re- froidifïèment à la température aétuelle devant fe faire en 1 30 mille 821 ans , il s'enfuit que la Nature vivante a pu y être établie peu de temps après cette année 5991 1 delà formation desplanètes,& que par coniéquent elle y a fubfifté & pourroit y fublîfter encore jufqu en Tannée 26 Z020', en forte que la Nature vivante y eft ac- tuellement dans fa première vigueur, & pourra durer dans cette grolîe planète pendant 16 1 mille 10 ans: 1 5.° Que le fécond Satellite de Jupiter a été la quinzième terre habitable , & que la Nature vivante y eft établie depuis Tannée 61425, ceft-à-dire, depuis 1^5 mille 407 ans, & quelle y durera jufqu'à Tannée 271098 de la formation des pla- Bètes : ié.°Que îe premier Satellite de Jupi- ter a été la feizième terre habitable, & Partie hypothétique. 291 que îa N.^ture vivante y eft établie depuis l'année 71166, c'eft-à-dire , depuis 5 mille 666 ans, & quelle y durera yaÇ- qu'en Tannée 31 15^73 de la formation des planètes : 17.° Enfin que Jupiter eil le dernier des globes planétaires 5 fur lequel la Na- ture vivante pourra s'établir. Nous devons donc conclure, d'après ce réfukat général de nos recherches , que des dix-fepr corps planétaires , il 7 en a en eitet trois , favoir le cmquième Satellite de Saturne, la Lune & Mars où notre Nature feroit gelée-, un ieul, favoir, Jupiter où la Nature vivante n'a pu s'établir jufqu'à ce jour, par la raifon de îa trop grande chaleur, encore fubiiftante dans cette grolle planète-, mais que dans les treize autres, favoir, le quatrième Satellite de Saturne, le quatrième Satellite dé Jupi- ter, Mercure, le globe terreflre, le trof- fième, le fécond & le premier Satellite de Saturne, Vénus, l'Anneau de Saturne, le troifième Satellite de Jupiter, Saturne, le fécond & le premier Satellite de Ju- piter, la chaleur, quoique de degrés très-différens, peut néanmoins convenir Ni] 2 92, HiJIcire Naturelle. adbueilement à Texiflence des êtres orga- iiîiss, & on peut croire que tous ces vafles corps font comme ie globe terref- tre, couverts de plantes, & même peuplés d'êtres (enfibles, à peu-près remblables aux animaux de la terre. Nous démontre- rons ailleurs 5 par un grand nombre d'ob- fervatrons rapprochées, que, dans tous les lieux où ia température eil ia même, on trouve non-feuiement les mêmes efpèces déplantes, les mêmes efpèces d'infedes, les mêmes efpèces de reptiles fans les y avoir portées , mais aulTi les mêmes efpè- ces de poiiïbns, les mêmes efpèces de quadrupèdes, les mêmes efpèces d'oifeaux fans qu'ils y foient allés -, & je remarque-* rai en pallànt qu'on s'eic fouvent trompé en attribuant à la migration 8c au long voyage des oifeaux les efpèces de l'Eu- rope qu'on trouve en Amérique ou dans Torient de l'A fie, tandis que^.^e^ pifeaux d'Amérique & d'Afie , tQur-à-fait fembla- bles à ceux de l'Europe, font nés dans leur pays, êc ne viennent pas plus chez nous que les nôtres vont chez eux. La même température nourrit, produit par- tout iesinrêm^s.fcitssj mais : cette vérité Partie hypotht tique» 293 générale fera démontrée plus en deraii dans quelques-uns des articles iuivans. On pourra remarquer, i.'^ que TAn- neau de Saturne a étéprefque auiîi long- temps à fe refroidir aux points de la confolidation & du refroidilïement à pou- voir ie toucher 5 que Saturne même, ce qui ne paroi t pas vrai ni vraifemblable , puîlque cet Anneau eft fort mince, & €[v.Q: Saturne eft d'une épaifïeur prodi- gieufe en comparaifon-, iTiais il faut faire attention d'abord à Fimmenfe quantité de chaleur que cette grolFe planète en- voyoit dans les commencemens à fon Anneau, & qui, dans ie temps de Vïn-' candefcence, étoit plus grande que cçMo. de cet Anneau , quoiqu'il fut auili lui- même dans cer état d'incandefcence, & que par conféquenr le t®mps néeelïaire à ia confolidation a dû être prolongé de beau- coup par cette première cauie : 2.'' Que quoique Saturne fût lui-même coiifoiidé Julqu'au centre en 5 mille 140 sns, il n'a cefle d'être rouge & trcs-brû- îant que plufieurs fîèeles après, & que par conféquenr il a encore en\^oyé dans N 'iij 2 94 ilijioire Naturelle, les fiècles poftérieurs à fa confolidation, une quantité prodigieufe de chaleur à fon Anneau , ce qui a dû prolonger Ton refroidifibment dans la proportion que nous avons établie. Seulement il faut convenir que les périodes du refroidilTe- nient de Saturne au point de la con- folidation ôc du refroidiffement à pou- voir le toucher (ont trop courtes, parce que nous n'avons pas fait i'crtimation de k chaleur que fon Anneau & fes Satel- lites lui ont envoyée, & que cette quan- tité de chaleur que nous n'avons pas efti- mée, ne laifTe pas d'être confidérable , car l'Anneau , comme très-grand & très-voilin , envoyoit à Saturne dans le commence- mevit, non-feulement une partie de fa chaleur propre, mais encore il lui réflé- chifToit une grande portion de celle qu'if en recevoir, en forte que je crois qu'on pourroit, fans fe tromper, augmenter d'un quart le temps de la confolidation de Saturne, c'efl- à-dire , affigner 6 mille 857 ans pour fa confolidation jufqu'au centre j & de même augmenter d'un quart les 5 9 mille 9 1 1 ans , que nous avons indiques pouf fon refroidiflement Partie hypothétique, i^f au point de le toucher, ce qui donne 79 mille 881 ans-, en forte que ces deux termes peuvent être fubftitués dans la Table générale aux deux premiers. Il efl: de même très -certain que le temps du refroidrlTement de Saturne, au point de la température adtuelle de la Terre , qui eft de 1 30 mille 8 2 1 ans , doit, par les mêmes raifons, être augmenté non pas d'un quatt, mais peut-être d'un hui- tième, 8c que cette période au lieu d'être de 130 mille 811 ans, pourroit être de 147 mille 173 ans. On doit aufïï augmenter un peu les périodes du refroidi fîement de Jupiter, parce que fes Satellites lui ont envoyé une portion de leur chaleur propre , & en m.ême temps une partie de celle que Jupi- ter leur envoyoit *, en çftimant un dixième , le prolongement que cette addition de chaleur a- pu faire aux trois premières pé- riodes du refroidifTement de Jupiter, il ne fe fera consolidé jufqu'au centre qu en 10 mille 376 ans, & ne fe refroidira au point de pouvoir le toucher qu'en 121 mille 125? ans5& au point de la tempe* Niv %^6 Hijioire Naturelle. rature aduelle de la Terre en 2é4mîilc ^06 ans. Je n'admets qu'un affez petit nombre d'années entre le point où Ton peut com- mencer à toucher, fans le brûler, les didérens globes, & celui où la chaleur ceiïe d'être offensante pour ies erres fen- fibles ; car j'ai fait cette eftimation d'après les expériences très-fouvent réitérées dans mon fécond Mémoire *, par lefqu elles j'ai reconnu qu'entre le point auquel on peut, pendant une demi- féconde , tenir un globe fans fe brûler , & le point où on peut ie manier long-temps, & où fa chaleur nous afleéte d'une manière douce & convena- ble à notre Nature, il n'y a qu'un inter- valle allez court , en forte , par exemple , que s'il faut 20 minutes pour refroidir un globe au point de pouvoir le toucher fans le brûler, il ne faut qu'une minute de plus pour qu'on puilïe ie manier avec plaifir. Dcs-Iors, en augmentant d'un vingtième les temps néceflaires au refroi- didement des globes planétaires, au point de pouvoir les toucher, on aura plus pré- cifément ies temps de ia naiflance de la Partie hypothétique, is)j Nature dans chacun , Se ces temps feront dans l'ordre fuivant : Date de la formation des Planètes. 74S32 a^ C o M î^f E N c E M E N T , F I N & D U R É E i/tf l'cxiftence de la Nature organis^-E dans chaque Planète. Commencement. F I N. 1 Durée ablolue. "^ ~ DUFÉ3 à dater de ce jour. de la format. de la format. ans ans. V.Satel. de Sat. 5i6idesPlan. 475»,3desPlaii, 42389... 0 . . . -La Lune. 7890 • • • 72514 . . . ; 64624... 0 . • . MARS.. .15685 . . . 60326 . . . 56641... 0 . ., IV.Satei. de Sat.i3j99 . . . -652> . . . ^8126.. . 1603 ' •• IV.Satci. de Jap,2;750 . • . 08606 . . . 74',"^).. . 23S64 . .. Mercure... 26055 . . '. 187765 . . . 1617I2.. . I 12933 • •• La TERRE.5;98j . . . 168125 . . . 132140... 93291 . .. in.Satel. deSat.S767a • • . 1 55658 . . . 118986... 81S26 . . . ILSatel. de i;at.40373 . • • 16792H . . . Iî76<5. . 93096 . ., I.Satel. de Sat.42021 '. . . 174784 . . . 228540 . . . 132763... 99952 • • . VÉNUS. . . .44067 . . . î 844-^3,.. 15370S . .. Au. de S?.t....'6xq6 . . . I775i"j3 . . . I2ri72.. , 102756 . . . Ill.Satel. deJuii.594Sj . . . 247401 . . . IS7918.. 172569 . .. Saturne. . .62936 . . . 262020 . , . 1091 14... 18718S . . IT.Satel. de Jiip. 64496 . . . 271098 . . . ic66r,i.. . 196266 . ..■ l.Saiel. de Tup,74"24 . . . 311973 . . . 483'iii . . .| :^ 37249. . . 3^7493.., 2:7541 • - Jupiter.... 115623 . . . D'après ce dernier Tableau, qui appro- che le pins de la vérité, on voit: i.° Que la Nature organifée, telle que nous la connoiffons, n'efl: point encore née dans Jupiter, dont la chaleur eft rrop grande encore aujpurd'hui pour pouvoir Ny z^B Hijloire Naturelle. en toucher la furface , & que ce ne fera que dans 4.0 mille 791 ans que les vivans pourroient y fiiblifter, mais qu'enfuite s'ils y étoient érabiissils durerorent 567 mille 498 ans dans cette grolïe planète: 2.° Que la Nature vivante, telle que nous la connoiiïbns, eft éteinte dans le cinquième Satellite de Saturne depuis 27 mille 274 ans*, dans Mars depuis 14 mille 50e ans, & dans la Lune depuis 2318 ans: 3»° Que la Nature eft prête à s'éteindre dans le quatrième Satellite de Saturne, puifqu il n'y a plus que 1693 ans, pour arriver au point extrême de la plus pe- tite chaleur nécelTaire au maintien dQS êtres organifés : 4.® Que la Nature vivante eft foible dans le quatrième Satellite de Jupiter, quoiqu'elle puilFe y fub/ifter encore pen- dant 23 mille 864 ans: 5.*^ Que fur la planète de Mercure, fur îa Terre, fur le troifième, fur le fécond & fur le premier Satellite de Saturne ; fur laplanète de Vénus, fur l'Anneau de Sa- turne fur le troifième Satellite de Jupiter, fur la planète de Saturne;, fur le fécond Partie hypothétique, 295 Se fur le premier Satellite de Jupiter , ia Nature vivante efl: aduellement en pleine exiilence, & que par conféquent tous ces corps planétaires peuvent être peu- plés comme le globe terreftre. Voilà mon réfultat général & le but auquel je me propofois d'atteindre. On jugera par la pein^ que m*ont donnée ces recherches (^a J _, 8c par le grand nombre d'expériences préliminaires qu'elles exigeoicnt, combien je dois être perfuadé de la probabilité de mon hypothèfe fur la formation des planètes; ^aj Les calculs que fuppofoientces recherches font plus longs que diiîîciles, mais afifez délicats pour qu'on puiffe fe tromper. Je ne me fuis pas piqué d'une exac- titude rigoureufe , parce qu'elle n'auroit produit que de légères différences , & qu'elle m'auroit pris beau- coup de temps que je pouvcus mieux einployer. Il m'a fuffi que la méthode que j'ai fuivie fût exafte , ôc que mes raifonnemens fulfent clairs & confé^uens ,c'eft-là tout ce que j'ai prétendu. Mon hypothèfe fur la li- quéfaftion de la Terre & des Planètes , m'a paru aflèz fondée pour prendre la peine d'en évaluer les effets, & j'ai cru devclr donner en détail ces évaluation* comme je les ai trouvées , afin que' s'il s'cft giifledans ce long travail quelques fautes de calcul ou d'inat- tention , mes ledeurs foient en état de les corriger eux-mêmes. 5.0 o Hijioire Naturelle. Et pour qu'on ne me croie pas perfuadé fans raifon , & même fans de très- fortes raifons, je vais expofer, dans le Mémoire fuîv^nt, ies motifs de ma perfuafion, en. préfentant ies faits & les analogies fur ief- queiles j'ai fondé mes opinions, établi Tordre de mes raifonnemens> fuivi les indudlions que l'on en doit déduire, Se enfin tiré la conféquepce générale de l'exiftence réelle des êtres organifés ôc fenfibles dans tous les corps du fyftème folaire, & Texiftence plus que probable de ces mêmes êtres dans tous les autres corps qui compofent les fyftèmes des au- tres Soleils, ce qui augmente & multiplie- prefque à Tinfini l'étendue de la Nature vivante, & élève en même temps le plus grand de tous les monumens à la gloire du Créateur.. Partie hypothétique, joî SECOND MÉMOIRE. Fondemens des Recherches précé^ dentés fur la température des Planètes. xJn o AI M E nouveau n'a pu voir , & Thomme ignorant ne voit encore aujour- d'hui la Nature & Tétendue de TUnivers que par le liinple rapport de Tes yeux y !a Terre eft pour lui un folide d'un vo- îume fans bornes, d'une étendue fans limites, dont il ne peut qu'avec peine par- courir de petits efpaces fuperFiciek , tan- dis que le Soleil , les Planètes & Fini- menfité des cieux , ne lui préfentent que des points lumineux , dont le Soleil & la Lune lui paroiiTent être les feuls objers dignes de fixer Tes regards. A cette rau(le idée fur l'étendue de la Nature & fur les proportions de l'Univers*, s'eft bientôt "joint le fentiment encore plus difpropor- tiomié de ia prétention. L'homme 5 en le 302 Hijîoire Naturelle. comparant aux autres êtres te rreftreSjs'eft trouvé le premier, dès-iors ii a cru que tous écoient faits pour lui j que la Terre même n*avoit été créée que pour lui fervir de domicile & le Ciel de Tpedacle*, qu'en- fiQ l'Univers entier devoit fe rapporter à fes befoins & même à Tes plaiiirs. Mais , à mefure qu'il a fait ufage de cette lumière divine ^qui feule ennoblit fon être, à me- fure que l'homme s'eft inftruit, il a été forcé de rabattre de plus en plus de ces préten- tions-, ii s'eft vu rapetilFer en même raifon que l'Univers s'agrandiftoit , & il lui eft au- jourd'hui bien évidemment démontré, que cette Terre qui fait tout fon dom.aine , & fur laquelle il ne peut malheureufement fublifter fans querelle & fans trouble, eft à proportion toute auiïi petite pour l'Uni- vers que lui-même l'eft pour le Créateur. En effet, il n'eft plus pofîible de douter que cette même Terre (i grande & ft vafte pour nous , ne foit une aflez médiocre planète, une petite niaft'e de matière qui circule avec les autres autour du Soleil> que cei aftre de lumière & de feu ne foie plus de douze cents mille fois plus gros que le globe de la Terre , & que fa puif-n Partie hypothétique. 305 fance ne s'étende à tous les corps qu il fié- chit autour de lui-, en forte que notre globe en étant éloigné de trente-trois mil- lions de lieues au moitis, la planète de Sa- turne le trouve à plus de trois cents treize millions des mêmes lieues, d'où Ton ne peut s'empccher de conclure que l'étendue de l'empire du Soleil, ce Roi de la Na- ture, ne Toit ujie Tphère, dont le diamètre eft de fîx cents vingt-rcpt millions de lieues , tandis que celui de la Terre n'eft que de deux mille huit cents foixante- cinq : Et G Ton prend le cube de ces deux nombres, on le démontrera que la Terre eft plus petite, relativement à cet efpace , qu'uii grain de fable ne l'efi: relati- vement au volume entier du globe. Néanmoins la planète de Saturne, quoi- que la plus éloignée du Soleil, n'eft pas encore à beaucoup près fur les confins de fon empire. Les limites en font beaucoup plus reculées, puifque les Comètes par- courent au-delà de cette diftance, des ef- pac»es encore plus grands que Ton peut eftimer par la période du temps de leurs lévo-lutions. Une Coraète qui ^ comme 304 Hijloire Naturelle, celle de Tannée léSo, circule autour du Soieii en 575 ans, s'éloigne de cet aftre I 5 fois plus que Saturne n en ed diftanf, car le grand axe de fon orbite eil 1 5 8 fois plus grand que la diilance de la Terre au Soieii. Dès-lors on doit augmenter encore rétendue de la puilTance foiaire de 1 5 fois la diftatice du Soleil à Saturne , en forte que tout Fefpace dans lequel font compri- fes les planètes, n eft qu'une petite pro- vince du domaine de cet aftre,. dont les bornes doivent êtrepoféesau moins à 1 3S fois la diftance du Soleil à la Terre, c'eft- à-dire, à 138 fois 33 ou 34 millions de lieues. Quelle immenfité defpace! & quelle quantité de matière! car, indépendamment des Planètes, il exiite probablement quatre ou cinq cents Comètes, peut-être plus groffes que la Terre, qui parcourent en tous fens les différentes régions de cette vafte fphère, dont le globe terreftre ne fait qu'un point, une unité fur 191 , 201 , 612, 5)85, 514, 272 , 000, quantité que ces nombres repréfentent, mais que.Fima- gination ne peut atteindre ni faiUr. N'eiî< Partie hypothctique, 305 voilà-t-il pas aflfez pour nous rendre , nous, ies nôtres, & notre grand domicile, plus petits que des atomes ? Cependant cette énorme étendue, cette fphère il vafte n'efl encore qu'un très- petit efpace dans i'imnienhté des cieuxj chaque étoile fixe eft un foleiU un centre d'une fphère tout aufîî vafte*, & comme on en compte plus de deux mille qu'on aperçoit à la vue lîmple, & qu^avec les lunettes on en découvre un nombre d'au- tant plus grand , que ces inflrumens font, plus puiOTansj l'étendue de l'Uni- vers entier paroît être fans bornes, &: le fyfième folaire ne fait plus qu'une pro- vince de l'empire univerfei du Créateur, empire infini comme lui. Sirius 5 étoile Çiyit la plus brillante , & que par cette raifon nous pouvons regar- der comme le Soleil le plus voifin du nôtre , ne donnant à» nos yeux qu'une fé- conde de parallaxe annuelle fur le dia- mètre entier de l'orbe de la Terre, efi: à 677 1 7 70 millions de lieues de diftance de nouSjc'ed-à-dire, à 6-767116 millions des limites du fyfrème folaire, telles que nous les avons affignées d'après la profondeur à }06 Hijioire Naturelle. îaquelïe s'enfoncent îes Comètes , dont la période eft la plus longue. Suppofant donc qu'il ait été départi à Sirius un efpace égal à celui qui appartient à notre Soleil, on voit qu'il faut encore reculer les limites de notre fyftème folaire de 742 fois plus qu'il ne l'eft déjà jufqu'à l'aphélie de la Comète > dont l'énorme diftance au Soleil n'eft néan- moins qu'une unité fur 742 du demi-diamè- tre total de la fphère entière du fyftème fo- laire ( a), (a) Diftance de la Terre au Soleil 33 millions «le lieue*. Diftance de Saturne au Soleil 313 millio»e, Diftance de l'aphélie de la Comète au Soleil 4554 millions, Diftance de Sirius au Soleil ^771770 millions. Diftance de Sirius au point de l'aphél-e de la Comète , en fuppofant qu'en remontant du So- leil , la Comète ait pointé diredement vers Sirius, (fuppofition qui diminue la diftance autant qu'il eft poffîble) 6767116 million*. Moitié de la diftance de . Sirius au Sokil , ou pro- Partie hypotheYique. 307 Ain(î, quand même il exifteroit des Co- mètes dont la période de révolution feroit fondeur du fyftème fo- laire & du fyftème Sirien. 3385885 millions de Ueue?. Étendue au-delà des li- mites de l'aphélie des Co- mètes 3381 331 millions. Ce qui érant divifé par la diûance de l'aphélie de la Comète , donne .... 742 f environ. On peut encore d'une autre manière fe former une îdée de cette diftance 'mmenfe de Sirius à nous , en fe rappelant que le difque du Soleil forme à nos yeux un angle de 31 minutes , tandis que celui de Si- rius n'en fait pas un d'une féconde 5 6< Sirius étant ixn foleiî comme le nôtre, que nous fuppoferons d'une égale grandeur , puifqu'il n'y a pas plus de ral- fon de le fuppofer plus grand que plus petit , il nous paroîtroit aufll grand que le Soleil s'il n'étoit qu'à la même diftance. Prenant donc deux nombres propor- tionnels au quatre de 31 minutes, & au quarré d'une féconde, on aura 3686400 pour la difiance de la Terre à Sirius, & I pour fa diftance au Soleil; ôjT', comme cette un"té vaut 33 millions de îieues, on voit à com- bien de milliars de lieues Sitius eft lom de nous , puif- qu'il faut multiplier cts 33 millions pa^ 36?64oo,5c Il nous divifons ''efpace entre cts deux Soleils voifins ^ quoique (i fort éloignés , nous verrons que les Comè- tes pourroient s'éloigner à une diftance dix-huit cents mille fois plus grande que celle de la Terre au Soleil, fans fortir des limites de l'Univers folaire , & fans fubir par conféquent d'autres loix que celle de uotu 3 o 8 Hijtoire Naturelle. double, triple & même décuple de la pé- riode de 575 ans, la plus longue qui nous loit connue^ quand les Comètes en confé- quence pourroient s'enfoncer à une pro- fondeur dix fois plus grande, il y auroic encore un efpace 74 ou 75 fois plus pro- fond pour arriver aux derniers confins, tant du ryOrème foiaire que du fyfîème Soleil; & àt-W on peut conclure que le fyilèîne fo- iaire a pour diamètre une étendue qui, quoique fro- digieufe, ne fait néanmoins qu'une très-petite por- tion des cieux, ôc Ton en doit inférer une vérité peu connue, c'eft que de tous les points de l'Univers pla- nétaire, c'eft-à-dire , que du Soleil, de la Terre ôc de toutes hs autres planètes , le Ciel doit paroître le même, Lorfque dans une belle nuit l'on conildère tous ces feux dont brille la voûte céiefte , on imaginerok qu'en fe tranfporrant dans une autre planète plus éloignée du Soleil que ne l'eli la Terre, on verroit ces aftres étinceJans grandir 6c répandre une lumière .plus vive, puifqu'onles verroit de plus près. Néanmoins l'ef- pèce de calcul, que nous venons de faire, démontre que quand nous ferions placés dans Saturne, c'eft-à-dire, neuf ou dix fois plus loin de notre Soleil, & 300 mil- lions de lieues plus près de Sirlus , il ne nous paroîtroit plus gros que d'une 154021.^ partie, augmentation qui feroit abfolument infenfible; d'où l'on doit con- clure que le Ciel a , pour toutes ks planètes, le même afpeft que pom la Terre. Partie hypothétique. 309 Srricn \ en forte qu'en donnant à Sirius au- nnt de grandeur & de puifl^înce qu'en a notre Soleii'-, & Tuppoiant dans fon fyf- tème autant ou plus de corps cométartes qu'il n'exirte de Comètes dans le iyRh-me folaire, Sirius les régira comme le Soleil régit les fiens, &. il re fiera de même un intervalle immenfe entre les confins des deux empires', intervalle qui ne paroît être qu'un défert dans relpace,& qui doit faire fo upçonner qu'il exifte des corps comécaires, dont les périodes font plus longues, 8c qui parviennent à une beau- coup plus grande diftance que nous ne pouvons le déterminer par nos connoif- fances a6lueiles. Il le pourroit auiîî que Sirius fût un foleil beaucoup plus grand & plus puiiîant que le nôtre *, & fi cela étoit 5 il faudroit reculer d'autant l.es bor- nes de-Ion domaine en les rapprochant de nous 5 & rétrécir en-même raifon la cir- conférence de celui du Soleil. On ne peut s'empêcher de préfumer en efîet, que dans ce très-grand nombre d'étoiles fixes qui, toutes font autant de foleils , il n'y en ait de plus grands 8c de plus petits que le notre , d'autres plus ou 3 I o Hijloire Naturelle, inoifls lumineux, quelques-uns plus vor- /îns qui nous font repréfentés par ces aftres que les Aftronomes appellent Étoiles de la première grandeur j^ & beaucoup d'autres plus éloignés qui , par cette raifon , nous paroiiîent plus petits -, les étoiles qu'ils appellent nébuleufcs j femblent man- quer de lumière & de feu, & nêtre, pour ain(i dire, alumées qu'à demi-, celles qui paroiiïent & diiparoiilent alternatîve- nientîfont peut-être d'une forme aplatie par ia violence de la force centrifuge dans leur mouvement de rotation \ on voit ces Soleils iorfqu'ils montrent leur grande face, &ils dirparoilTent toutes les fois qu'ils fe préfen- tentdecôté. Il y a dans ce grand ordre de chofes, & dans la nature desaftres,lesmê- ines variétés, les mêmes diflérences en nom- bre , grandeur , efpace , mouvement, forme & durée-, les mêmes rapports, les mêmes degrés, les mêmes nuances qui fe trouvent dans tous les autres ordres de la création. Chacun de ces foleiis étant doué comme le nôtre, & comme toute matière l'eft, d'une puiiïance atrradbive, qui s'étend a une didance indctinie, &: décroît comme i'efpace augmente j l'analogie nous conduit Partie hypothétique, 3 i i à croire qu il exiftc dans k fphère de cha- cun de ces aftres lumineux un grand nom- bre de corps opaques, planètes ou comè- tes qui circulent autour d'eux, mais que nous n'apercevrons jamais que par Tœil de refprit, puilque, étant obfcurs&: beau- coup plus petits que les foleils qui leur fervent de foyer, ils font hors de la por- tée de notre vue, & même de tous les arts qui peuvent l'étendre ou la perfec- tionner. On pourroit donc imaginer qu'il pafTe quelquefois des Comètes d'un fyftème dans l'autre, & que s'il s'en trouve fur les confins des deux empires, elles feront faifies par la puifTance prépondérante, & forcées d'obéir aux loix d'un nouveau maître. Mais , par l'immenfité de l'efpace qui fe trouve au-delà de l'aphélie de nos Comètes, il paroît que le Souverain or- donnateur a réparé c^iaque fyftème par des déferts mille & mille fois plus vaftes que toute l'étendue des efpaces fréquen- tés. Ces déferts, dont les nombres peuvent à peine fonder la profondeur, font les barrières éternelles, invincibles, que tou- tes les forces de la Nature créée ne peu- 3 ï 2 HiJIolre Naturelle. vent franchir ni furmonrer. îl faucfroïc pour qu'il y eût communication d'un îyftème à l'autre, 8c pour que les fujets d'un empire pulïent palTer dans un autre, que le fiége du trône ne fût pas immobile -, car i'éîoiie fixe ou plutôt ie Soleii, le Roi de ce fyOïème changeant de lieu , entraî- neroit à fa fuite tous les corps qui dépen- dent de lui , & pourroit dès-lors s'appro- cher Se même s'em^parer du domaine d'un autre. Si fa marche fe trouvoit diri- gée vers un aftre plus foible, il commen- cerciu par lui enlever les fujets de fes provinces les plus éloignées, enfuite ceux des provinces intérieures , il les forceroic tous à augmenter Ion cortège en circu- lant autour de lui, & fon voîfin dès-lors dénué de fes fujets, n'ayant plus ni pla- nètes ni comètes, perdroit en mêmie temps fa lumière Se fon feu, que leur mouve* ment feul peut exciter & entretenir*, dès- ïors cet a (Ire ifolé n'étant plus maintenu dans fa place par l'équilibre des forces, feroit contraint de changer de lieu en changeant de nature ^ Se, devenu corps obfcur, obéiroit comjne les autres à la puiiïance du conquérant, dont le feu aug- menteroit PartU hypotheYique. 3 i 5 menteroit à proportion du nombre de Tes conquêtes. Car que peut-on dire fur îa nature du Soleil, linon que c'eft un corps d'un pro- digieux volume, une maffc énorme de matière pénétrée de feu, qui paroît fub- fifler Tans aliment comme dans un métal fondu, ou dans un corps foiide en incan- àeÇcQncQ ? &.d'oii peut venir cet état conA tant dincandefcence , cette produdiion toujours renouvelée d'un feu dont la con- fommation ne paroît entretenue par au- cun aliment, Se dont îa déperdition efl: nulle ou du moins infenfible, quoique confiante depuis un fî grand nombre de fiècles? Y a-r-il, peut-il même y avoir une autre caufe de la production & du main- tien de ce feu permanenr, iînon le mou- vement rapide de la forte preiîion _^e tous les corps, qui circulentgutourde ce foyer commun, qui l'échautTent ^^'embrafent, comme une roue rapidement tournée em- brafe fon effieu î La prefTion , qu'ils exer- cent en vertu de leur pefanteur, équivaut au frottement, & même eft plus puif- fante , parce que cQtZQ preiîîon eft une force pénétrante 5 qui frotte non-feuie* Tome î X, O 314 ÏJiJîoire Naturelle. iTjent îa furface extérieure, mais tontes les parties intérieures de la mafîe •, la rapi- dité de leur mouvement eft fi grande que îe frottement acquiert une force prefque infinie, & met néceiTairement toute la mafle de l'eflieu dans un état d'incandef- cence, de lumière, de chaleur & de feu, qui dès-lors n'a pas befoin d'aliment pour être entretenu, &: qui, malgré la déperdi- tion qui s'en fait chaque jour par i'émif- fion de la lumière , peut durer des liècles de fiècles fans atténuation fenfible -, les au- tres foieils rendant au nôtre autant de lu- mière qu'il leur en envoie, & le plus pe- tit atome de feu ou d'une matière quel- conque ne pouvant fe perdre nulle part dans un fyftème oii tout s'attire. Si de cette efquiiïe du grand tableau des cieux que je n'ai tâché de tracer, que pour me repréfenter îa proportion des efpaces & celle du mouvement des corps qui les parcourent-, fi de ce point de vue auquel je ne me fuis élevé que pour voir plus clairement combien la Nature doit être multipliée dans les différentes régions de l'Univers , nous defcendons à cette por- tion de l'efpace qui nous eft mieux con* Partie hypothétique. 5 i c Hue , & dans laquelle îe Soleil exerce (^ puiflance, nous reconnoîcrons que, quoi- qu il régnTe par fa force tous les corps qui s 7 trouvent, il n'a pas néanmoins la puif- iance de \qs vivifier ni même celle d y en- tretenir la végétation & la vie. Mercure qui, de tous les corps circuîans autour du Soleil, en eft le plus voifin, n en reçoit néanmoins qu\îne chaleur -^ fois plus grande que celle que la Terre e?i reçoit, & cette chaleur i^ fois plus grande que la chaleur envoyée du Soleil à h Terre, bien loin d'être brûlante comme on la toujours cru, ne feroit pas alTez; grande pour maintenir la pleine vigueur de la Nature vivante, car la chaleur ac- tuelle du Soleil fur la Terre n étant que ^ de celle de la chaleur propre du globe terreftre, celle du Soleil fut Mer- cure eft par conféquent. ^, ou ^ de k chaleur aduelle de ia Terre. Or fi ion diminuoit des trois quarts & demi la chaleur qui fait aujourd'hui h tempé- rature de la Terre, il eft fdr que la Nature vivante feroit au moins bien engourdie, fuppofé qu'elle ne fdt pas éteinte. Et puifque le feu du Soleil ne Oij 3 ï 6 Hijloire Naturelle. peut pas feuî maintenir la Nature organi- sée dans la planète la plus voifine, com- bien à plus forte raifon ne s'en faut-il pas qu'il puiffe vivifier celles qui en font plus éloignées? il n'envoie à Vénus qu'une chaleur ——- fois plus grande que celle qu'il envoie à la Terre, & cette chaleur -^- fois plus grande que celle du Soleil fur la Terre, bien loin d'être affez forte pour maintenir la Nature vivante, ne luiîiroit certainement pas pour entretenir îa liquidité des eaux, ni peut-être même la fluidité de l'air, puifque notre tempé- rature aéluelie^ Te trouveroit refroidie à ■— ou à = — - , ce qui eil tout près du ter* me-—, que nous avons donné comme îa limite extrême de la plus petite cha- leur, relativement à la Nature vivante. Et à l'égard de Mars, de Jupiter, de Sa- turne &: de tous leurs Satellites, la quan- tité de chaleur que le Soleil leur envoie ell il petite en comparaifon de celle qui eft nécefïàire au maintien de îa Nature, qu'on pourroît la regarder commç de Partie hypothétique. 317 nui effet, fur-tout dans les deux pius grolTes planètes, qui néanmoias paroif- fent être les objets efïentiels du lyflème folaire. Toutes les planètes , fans même en ex- cepter Mercure, feroient donc & au- roient toujours été des volumes auiïï grands qu'inutiles, d'une matière plus que brute, profondément gelée, & par conféquent des lieux inhabités de tous les temps, inhabitables à jamais fi elles ne renfermoient pas au-dedans d'elles-mêmes des tréfors d'un feu bien fupérieur à celut qu'elles reçoivent du Soleil. Cette quan- tité de chaleur que notre globe pofscde en propre, 8c qui eft 50 fois plus grande que la chaleur qui lui vient du Soleil, eft en effet le tnéfor de la Naturelle vrai fonds du feu qui nous anime, ainii que tous les êtres*, c'eft cette chaleur intérieure de la Terre qui fait tout germer, tout éclorre *, c'eft elle qui conffitue l'élément du feu, proprement dk^ élément -qui feuï donne le mouvement aux autres elémens , & qui, s'il étoit réduit à ~, ne pourroic vaincre leur réfiftance, & tomberoit lui^ même dans l'inertie ; or cet élément, i@ O iij g I 8 Hijloire N'aturelle. leul adif 5 le feul qui piiide rendre l'air £uide, Feaii liquide, & la Terre pénétra- fcle, n'auroit-il été donné qu'au feul globe terreftre ? L'analogie nous permet -elle de douter que les autres planètes ne con- tiennent de même une quantité de cha- leur qui leur appartient en propre , Se qui doit les rendre capables de recevoir & de maintenir la Nature vivante? N'efc-îî pas plus grand, plus digne de l'idée que nous devons avoir du Créateur, de penfer que par tout il exifte des êtres qui peuvent îe connoîrre & célébrer fa gloire, que de dépeupler rUniv^ers, à l'exception de la Terre, & de le dépouiller de tous êtres feniibles, en le réduifant à une profonde folitude , où l'on ne trouveroit que le dé- fert de i'efpace , & les époif^^antables mafTes d'une matière entièrement inanimée? il ef\ donc nécelîaire, puifque la cha- leur du Soleil eft li petite fur la Terre & fur les autres planètes, que toutes pofsè- dent ui>e chaleur qui leur appartient en propre, & nous devons rechercher d'où provient cette chaleur qui feule peut conf- tituer l'élément du feu dans chacune des planètes. Or, où pourrons -nous puifer Partie hypothétique, ' 319 cette grande quantité de chaleur, fi ce n'efl dans la fource mêine de coure cha- leur, dans le Soleil feul, de la matière duquel les planètes ayant été formées & projetées par une feule & même impu^ lion, auront toutes confervé leur mouve- ment dans le même fens, & leur chaleur à proportion de leur grolïèur & de leur denfité. Quiconque pèfera la valeur de ces analogies & fentira la force de leurs rapports, ne pourra guère douter que les planètes ne foient ilîues & forties du So- leil, par le choc d'une Comète, parce qu'il n'y a dans le fyflème folaire que les Comètes qui foient des corps aifez puif- fans & en alTez grand mouvement pour pouvoir communiquer une pareille ^im- puihon aux maiïes de matière qin com- posent les planètes. Si lun réunit à tous les faits fur lefquels j'ai fondé cette hypo- thèfe (h) j, le nouveau fait de la chaleur propre de la Terre & de Finfufhfance de celle du Soleil pour maintenir la Na- f f> J Voyez, dans le premier volume de cet Ou- vrage, l'article qui a pour titre ; De la formation des Planètes, O iv 3 20 Hijloire Naturelle, ture, on demeurera perfuadé, comme Je le fuis, que, dans ie temps de leur forma- tion 5 les Planètes & la Terre étoîent dans un état de liquéfaclîon , enfuite dans un état d'incandefcence 5 & enfin dans un état fucceiîîf de chaleur, toujours décroif^ faute depuis imcandefcence jufquà la température actuelle. Car y a-t il moyen de concevoir autre- ment Torigine & ia durée de cette cha- leur propre de la Terre ? comment imagi- ner que ie feu qu'on appelie central _y put fubfîller en effet au fond du globe fans air, c'efl-à-dire, fans fon premier aliment j & d'où viendroit ce feu qu'on fuppofe renfermé cfans îe centre du globe» quelle fource, quelle origine pourra- t-on lui trouver? Defcartes avoir déjà penfé que îa Terre & les Planètes n étoient que de petits Soleils encroûtés ^ c'eft-à-dire, éteints. Léibnitz n'a pas héfité à pronon- cer que le globe terreftre devoir fa forme & la confiftance de fes matières à l'élé- ment du feu -, & néanmoins ces deux grands Philofophcs n'avoient pas, à beau- coup près, autant de faits, autant d'obfer- yations qu'on en a raifemblés & acquis de Partie hypothétique. $ii nos jours-, ces faits font aducllement en fi grand nombre & ii bien confiâtes, quil me paroît plus que probable que la Terre, ainfî que les Planètes, ont été projetées hors du Soieil. & par conféquent compo- fées de la même matière, qui d'abord étant en iiquéfadlion , a obéi à la force centrifuge en même temps qu'elle Te raA fembloit par ceile de Tattraèion, ce qui a donné à toutes les Planètes la forme renflée fous l'Equateur, & aplatie fous les pôles', en raifon de h vîterfe de leur ro- tation -, qu enfuite ce grand feu s'étant peu à peu diiîîpé, l'état d'une température bénigne & convenable à la Nature organi- fée a fuccédé ou plus tôt ou plus tard dans les driîérentes Planètes , fuivant la diftérence de leur épaiiïeur & de leur den- iité. Et quand même il /aurait, pour la Terre & pour les Planètes , d'autres caufes particulières de chaleur qui fe combine-» roient avec celles dont nous avons cal- culé les effets, nos réfultats n'en font pas moins curieux, & n'en feront que plus utiles à l'avancement des Sciences. Nous parlerons ailleurs de ces caufes particu- lières de chaleur 5 tout ce que nous m Ov 3 2 2 Hijhire Naturelle. pouvons dire ici, pour ne pas compii- quer les objets, c'eft que ces caufes parti- culicres pourront prolonger encore le temps du refroidilièment du globe & la durée de la Nature vivante, au-delà des termes que nous avons indiqués. M-ûs,.me dira-t-on, votre diéorie eft- elle également bien fondée dans tous les points qui lui lervent de bafe ? il eft vrai, d'après vos expériences , qu'un globe gros comme la Terre & compoié des mêmes matrèses, ne pourroit fe refroidir, depuis rincandefcence à la température adtueile , qu'en 74 mille ans, & que pour réchauffer jufqu'à i'incandefcence, il faudroit la quin- zième partie de ce temps, c'eft-à-dire , environ cinq mille ans, & encore fau- droit-il que ce globe fut environné pen- dant tout ce temps du feu le plus violent ^ dès-iors il 7 a, comme vous le dites, de fortes préfomptions que cette grande cha- leur de la Terre n'a pu lui être communi- quée de loin, & que par conféquent la matière rerreftre a fait autrefois partie de ïa malle du Soleil-, mais il ne paroîr pas également prouvé que la chaleur de cet aftre fur la Terre, ne foit aujourd'hui qup Partie hypothétique, 325 -— de h chaleur propre da globe. Le té- moignage de nos fens fembie fe refufer à cette opinion que vous donnez comme une vérité conftante, & quoiqu'on ne puillepas douter que la Terre n'ait une chaleur propre qui nous eft démontrée par fa tempéiatare toujours égale dans tous les lieux profonds où le froid de i'air ne peut communiquer, en réfuîte-t il que cette chaleur 5 qui ne nous paroît être qu'une température médiocre, foit néan- moins cinquante fois plus grande que ia chaleur du Soleil qui fembie nous brûler? Je purs fatisfaire pleinement à ces objecStfons j mais il faut auparavant réflé- chir avec moi fur la nature de nos fen- fations. Une diiiérence très-légère ^^^ fou- vent imperceptible d^ns la réalité ou dans la mefure des caufes qui nous aftedent, en produit une prodigieufe dans leurs eftets. Y a-t-il rien de plus voifin du très- grand plaifir que la douleur , & qui peut alîigner la diftance entre le chatouillement vif qui nous remue délicieufement, 8c le frottement qui nous bielle , entre le feu qui nous réchauffe & celui qui nous brûle? 324 liijîoire Naturelle. entre la lumière qui réjouit nos yeux 8c celle qui les offuique , entre la faveur qut flatte notre goût 8c celle qui nous déplaît, entre Todeur dont une petite doie nous afiedle agréablement d'aDord 8c bientôt nous donne des naufées? On doit donc ceffer d'être étonné qu'une petite aug- mentation de chaleur telle que — P^ii^e nous paroître il fenfible, 8c que limites du plus grand chaud de Tété , au plïis grand froid de Thiver , foient entre 7 & 8 5 comme Fa dit M. Amontons, ou même entre 31 & 3 2 , comme M. de Mairan la trouvé en prenant tous hs réfultats des obferyations faites fur cela pendant cin- quante-fix années confécutives. Mais il faut avouer que fî Ton vouloit juger de la chaleur réelle du globe, d'a- près les rapports que ce dernier Auteur nous a donnés des émanations de la cha- îeur terreftre aux accédions de la chaleur folaire dans ce climat , il fe trouveroit que îeur rapport étant à peu près : : 25? ; i en été 5 & : : 47 1 ou même : : 49 1 en hi- ver : I 5 il fe trouveroit, dis-je, en joi- gnant ces deux rapports , que h chaleur folaire ne feroit à la chaleur terreftre que Partie hypothétique, 525 : : T-^ '. 1 , ou : : rfï^ : i . Mais cette efti- mation feroit fautive , & Terreur devien- droit d'autant plus grande que les climats feroient plus froids. Il ny a donc que ce- lui de réquateut jufqu'aux tropiques , où la chaleur étant en toutes failons prefque égale, on puiffe établir avec fondement la proportion entre la chaleur des émana- tions de la Terre 8c des accefîîons de la chaleur folaire. Or ce rapport dans tout ce vafle climat, oii les étés & les hivers font prefque égaux, eH: à très-peu près ; : 50 : i. Cefl: par cette raifon que j'ai adopté cette proportion, & que j'en ai fait la bafe du calcul de mes recherches. Néanmoins je ne prétends pas alïlirer afïirmativement que la chaleur propre de la Terre foit réellement cinquante fois plus gtande que celle qui lui vient du Soleil i comme cette 'chaleur du globe appartient à toute la matière. terreHre, dont nous faifons partie, nous n'avons point de mefure que nous puiiîions en fé- parer, ni par conféquent d'unité fehfible 8c réelle à laquelle nous puilïïbns la rappors ter. Mais quand même on voudroit que la chaleur folaire fût plus grande ou plu=^ 5 2 6 Hijîoire Naturelle. petite que nous ne Tavons fuppofée ? re- îativement à la chaleur tcrreftre, notre théorie ne changeroit que par la propor- tion des réfultats. Par exemple î fî nous renfermons toute rétendue de nos fenfations du plus grand chaud au plus grand froid dans les limites données par les obfervations de M. Amon- tons, c'eft à-dire, entre 7 & 8 ou dans |, Se qu'en même temps nous fuppolions que ia chaleur du Soleil peut produire feule cette diiîérence de nos fenfatîons, on aura dès-lors la proportion de 8 à i de la cha- leur propre du globe terreftre à celle qui lui vient du Soleil, & par conféquent la compenfation que fait acftuellement (ur la Terre cette clialeur du Soleil feroitde^, 6 la compenfation qu'elle a faite dans le temps de Tincandeicence aura été ^. Ajoutant ces deux termes, on a ^, qui multipliés par 12 tî moitié de la lomme de tous les termes de la diminution de la chaleur , donnent ^^ ou [ | pour la com- penfation totale q:/a faire la clialeur du Soleil pendant la période de 7404.7 ans du refroidiiïement de la Terre à la tempé- rature avtueile. Et, comme ia perte total© Partie hypothétique, ^ij de la chaleur propre eft à la compenfacion totale, en. mèiiie raifon que le temps de la période eft à celui du refroidiiTement, on aura 25 : i | : : 74047 : 48 i 5 ~, en forte que le refroidiiTement du globe de la Terre, au lieu de n'avoir été prolongé que de 770 ans , Tauroit été de 48 1 3 ^ ans: ce qui, joint au prolongement plus long que produiroit aufîi la chaleur de la Lune dans cette fuppofition, donne- roit plus de 50GO ans, dont il faudroîc encore reculer la date de la formation des planètes. Si Ton adopte les limites données par M. de Mairan^ qui font de 5 1 à 32 , & qu'on fuppofe que la chaleur folaire n'eft que tV de celle de la Terre, on n'aura que le quart de ce prolongement, c'eil-'â-dire , environ 1250 ans, au lieu de 770 que donne la fuppofition de j^ que nous avons adoptée. Mais au contraire, fi l'on fuppofoit que la chaleur du Soleil j/eH; que tjô ^^ celle de la Terre, comme cela paroît réfuîter des obfervations faites au' climat de Pa- ris, on auroit pour la compenfation dans Je temps de i'incandefçence ^'^ , 8c ■— 328 Hijloire Naturelle. pour la compenfanon à la fin de la pé- riode de 74047 ans du refroidiflemenc du globe terreftre à la température a6tuelle> & l'on trouveroit ^ pour la compenfation totale, faite par la chaleur du Soleil pen- dant cette période, ce qui ne donneroit que 154 ans, c'eft-à-dire, le cinquième de 770 ans pour le temps du prolonge- ment du refroidiffement. Et de même , iî au lieu de -5^, nous fuppoiions que la chaleur folaire fût ~ de la chaleur ter- reftre, nous trouverions que le temps du prolongement feroit cinq fois plus long, c'eft- à-dire 5 de 3850 ans-, en forte que plus on voudra augmenter la chaleur qui nous vient du Soleii, relativement à celle qui émane de la Terre, & plus on étendra la durée de la Nature, & Ton reculera le terme l'antiquité du mondes car en fuppofant que cette chaleur du Soleil fur la Terre fut égale à la chaleur propre du globe, on trouveroit que le temps du prolongement feroit de 38504 ans, ce qui par conféquent donneroit à la Terre 38 ou 39 mille ans d'ancienneté de plus. Si i on jette les yeux fur la Table que Fûrde hypothétique, 529 M. de Mairan a drefTée avec grande exac- titude, & dans laquelle il donne la pro- portion de la chaleur qui nous vient du Soleil à celle qui émane de la Terre dans tous les climats, on y reconnoîrra d'abord un fait bien avéré, c'eft que, dans tous les climats où Ton a fait des obfervations , les étés font égaux, tandis que les hivers font prodigieufement inégaux -, ce favant Phy- ficien attribue cette égalité confiante de rinteniité de la chaleur pendant Tété dans tous les climats à la compenfation réci- proque de la chaleur folaire, & de la cha- leur des émanations du feu central : Ce neji donc pas ici ( dit-il page 255) une affaire de choix, defyjlhme -ou de convc" nance que cette marche alternativement décroiffante & croiffante des émaflations' centrales en inverje des étés folaires y cefi le fait même ^ &c! en forte que , félon lui, les émanations de la chaleur de la Terre croilTent ou décroilTcnt précifé- ment dans la même raifon que Tadion de la chaleur du Soleil décroît & croît dans les ditiérens climats*, &,' comme cette proportion d'accroilTement êc de décroif- fement entre la chaleur terreflre & la 3 3 o Hijloire Naturelle. chaleur folaire, lui paroît, avec raîfon) très - étonnante fuivant fa théorie , & qu'en même temps il ne peut pas douter du fait, il tâche de l'expliquer, en difant : Que le globe terreftre étant (T abord une ■pâte molle de terre & d'eau _, venant à tour^ nerfurfon axe jy & continuellement expo» fée aux rayons du Soleil , félon tous Us af* pe ci s annuels des climats ^ s'y fera durcie vers lafurfaccji & d'autant plus profondé- ment ^ que fe s parties y feront plus exacîe- ment expofées. Et fi un terrein plus dur ^ plus compacte ^ plus épais .y' & en général plus difficile à pénétrerai devient dans ces mêmes rapports un obftacle d'autant plus grand aux émanations du feu intérieur de la Terre ^ COMME IL EST ÉVIDENT QUE CELA DOIT ARRIVER; ne Voilà- t'ilpas dès-lors ces obfiacles en rai fou dU recie des différentes chaleurs de l'été fo" laire ^ & les émanations centrales en in- yerfe de ces mêmes chaleurs ? & qu'efi-ce alors autre chofe que l'inégalité univerf elle des étés ? car fuppofant ces obfiacles ou ces retranchemens de chaleur faits à l'émana- tion confiante & primitive j exprimés par les valeurs même des étés folaires j cefi- Partie hypothétique, 3 3 î À-dire j dans la p/us parfaite & la plus vi- Jible de toutes les proportionnalités ^ l'éga- lité ; il eft clair quon ne retranche d'un côté à la même grandeur que ce quon y ajoute de Vautre ^ & que par conféquent les fommes ou Us étés en feront toujours & par-tout les mêmes. Voilà donc [s^outç-t-'il) cette égalité fur prenante des étés dans tous les climats de la Terre j ramenée à un prin- cipe intelligible ;foit que la Terre d'abord, fluide ait été durcie enfuite par Faction du Soleil ^ du moins vers les dernières couches qui la compofent ; foit que Dieu l'ait créée tout d'un coup dans l'état oh les caufesphy- fiques & les loix du mouvement l' auraient amenée. Il me femble que l'Auteur au- roic mieux fait de s'en tenir bonnement à cette dernière caufe, qui difpenfe de toutes recherches & de toutes fpéculations , que de donner une explication qui pècKe non- feulement dans le principe^ mais dans prefque tous les points des conféquences qu'on en pourroit tirer. Car y a-t-ii rien de plus indépendant l'un de l'autre que la chaleur qui appar- tient en propre à la Terre, & celle qui lui vient du dehors? eft-il nacuel, eil-ii. 5 52 Hijîoire Naturelle. même raifonnabîe d'imaginer qu il exifte réellement, dans la Nature, une loi de cal- cul, par laquelle les émanations de cette chaleur intérieure du globe fuivroient exadement Tinverfe dQs acceffions de la chaleur du Soleil fur la Terre? & cela dans une proportion fi précife, que Taug- mentation des unes compenferoit exade- ment la diminution des autres. Il ne faut qu un peu de rétlexion pour fe convain- cre que ce rapport purement idéal n eft nullement fondé, & que par conféquent îe fait très-réel de Tégalité des étés ou de régale inteniité de chaleur en été, dans tous les climats, ne dérive pas de cette combinaifon précaire dont ce Phylicien fait un principe, mais d'une caufe toute dilîerente que nous allons expofer. Pourquoi dans tous les climats de la Terre, où Ton a fait des obfervatîons fui- vies avec des thermomètres comparables, le trouve-t-il que les étés, (c'eft-à-dire l'intenfité de la chaleur en été) font égaux, tandis que les hivers (c'eft-à-dire Tinten- nté de la chaleur en hiver) font prodr- gieufement di^ttércns & d'autant plus in- égaux qu'on s'avance plus vers les zones Partie hypothétique, 333 froides? voilà la queftion, le fait eft vrai, mais rexplrcation qu'en donne Thabile VhyÇiciQn que je viens de citer me paroît plus que gratuite-, elle nous renvoie dr- redtement aux caufes finales qu'il croyoit éviter, car n'eft-ce pas nous dire, pour toute expifcation , que le Soleil & la Terre ont d'abord été dans un état tel que la cha- îeur de l'un pouvoir cuire les couches extérieures de l'autre , & les durcir pré- cifément à un tel degré, que les émana- tioiîs de la chaleur terreftre trouveroient toujours des obftacîes à leur fortie, qui feroient exactement en proportion des facilités avec lefquelles \2i chaleur du So- leil arrive à chaque climat-, & que de cette admirable contexture des couches de la Terre, qui perm.ectent plus ou moins l'ilUie des émanations du feu cen- tral, il réfulte fur la furface de la Terre une compenfatîon exaéle de la chaleur folaire & de la chaleur terreftre, ce qui néanmoins rendroit les hivers égaux par- tout aufïi-bien que les é:és \ mais que dans la réalité, comme il nj a que les étés d'égaux dans tous les clitnats , & que les hivers 7 font au contraire prodigieufement. 3 34 Hijloire Naturelle. inégaux, il faut bien quecesobftacles, mis à la liberté des émanations centrales, jfoient encore plus grands qu'on ne vient de les ruppofer, & qu'ils foient en effet & très-réellement dans la proportion qu'exige l'inégalité des hivers des di^é- rens climats ? Or qui ne voit que ces pe- tites combinaifons ne font point entrées dans le plan du iouverain Etre, mais feule- ment dans la tête du Phyficien qui, ne pou- vant expliquer cette égalité des étés & cette inégalité des hivers, a eu recours a deux fuppoiîtions qui n'ont aucun fonde- ment, & à des combinaifons qui n'ont pu même à fes yeux avoir d'autre mé- rite que celui de s'accommoder à fa théo- rie^ Se de ramener, comme il le dit, cette égalkéfurprenante des étés à un prin^ c'ipe intelligible ? Mais ce principe une fois entendu n'eft qu'une combinaifon de deux fuppofitions, qui toutes deux font de l'or- dre de celles qui rendroient pofîible l'im- pofîible, & dès -lors préfenteroient en effet l'abfurde comme intelligible. Tous les Phylîciens qui fe lont occupés de cet objet, conviennent avec moi que ie globe terreftre pofsede en propre une Partie hypothétique. ^^^ chaleur indéj^endante de celle qui lui vient du SoleiU dès-îors n'eftii pas évi- denr que cette chaleur propre feroit égale fur tous les points de la fur face du globe, abftraclron faire de ceiie du Soleil, & qu'il n'y auroit d'autre différence à cet égard que celle qui doit rélulter du ren- flement de la Terre à l'Equateur, & de fon aptacillement fous les pôles î diiiérence qui étant en même raifon à peu - près que Iqs deux diamètres, n'excède pas ~\ en forte que la chaleur propre du fphé- roide terreftre doit être de —^ plus grande fous i'équateur que fous les pôles. La déperdition qui s'en eft farte & le temps du refroidiiïement doit donc avoir été plus prompt dans les climats fepten- trionaux, où i'épailTeur du -globe eft moins grande que dans les' climats' du midij mais cette ditlérence de ■— ne peut pas produire celle de l'inégalité des émana- tions centrales, dont le rapport à la cha- leur du Soleil en hiver étant : : 50 ; i dans les climats voifins de i'Equateur, fe trouve déjà double au 27.^ degré, tri- ple au 5 5.* , quadruple au 40.*= , décuple su 49.^ 5 & 35 fois plus grand au 60.^ 3 3 6 Hijîoire Naturelle. degré de latitude. Cette caufe qui fe pré- fente la première contribue au froid des climats ieptentrionaux, mais elle eft in- fufFifante pour Feiïet de l'inégalité des hivers, puifque cet effet feroit ^^ fois plus grand que fa caufe au 6o.« degré, plus grand encore & même excefîif dans les climats plus voifins du pôle , & qu'en même temps il ne feroit nulle part pro- portionnel à cette même caufe. D'autre côté , Ce feroit fans aucun fon- dement qu'on voudroit foutenir que dans un globe qui a reçu ou qui pofsède un certain degré de chaleur, il pourroit y avoir des parties beaucoup moins chaudes Iqs unes que les autres. Nous connoiiTons aiïez le progrès de la chaleur Se les phé- nomènes de fa communication pour être afTurés qu'elle fe diftribue toujours égale- ment, puifqu'en appliquant un corps, inêm.e froid, fur un corps chaud, celui-ci communiquera nécelTairement à l'autre afTez de chaleur pour que tous deux foient bientôt au même degré de tempé- rature. L'on ne doit donc pas fuppoier qu'il y ait vers le climat des pôles des couches de msttières moins chaudes, moins perméables Partie hypothétique. 537 perméables à la chaleur que dans les au- tres clrmars -, car , de quelque nature qu'on îes voulût fuppofer, l'expérience nous démontre qu'en un rrès-petit temps elles ferorent devenues auiîi chaudes que les autres. Les grands froids du nord ne viennent donc pas de ces prétendus obftacies, qui s'oppoferoient à la fortîe de la chaleur, ni de la petite diiiérence que doit pro- duire celle des diamètres du Tphéroide terreftre , & il m'a paru , après y avoir réfléchi, qu'on devoit attribuer l'égalité des étés Se la grande inégalité des hivers à une caufe bien plus limple, &: qui néanmoins a échappé à tous les Phy- (iciens. ^ Il ed certain que, comme la chaleur propre de la Terre 'eft beaucoup plus grande que celle qui.Iui vient, du Soleil , îes étés doivent paroître à très-peu près égaux par-tout, parce que cette mênie chaleur du Soleil ne fait qu'une petite augmentation au fonds réel de la chaleur propre, & que par conféquent Ci cette cha- leur envoyée du Soleil n'eft que — de la chaleur propre du globe, le plus ou Jome IX. V 3 3 3 Hijloire Naturelle. moins de réjour de cet aftre fur riiorizon, fa plus grande ou fa moindre obliquité fur le ciimat , & même fon abfence totale ne produiroir que ^^ de diftérence fur la température du climat, & que dès- lors les étés doivent paroître, & font en effet à très- peu près égaux dans tous les climats de la Terre. Mais ce qui fait que les hivers font fi fort inégaux , c'eft que les émanations de cette chaleur inté- rieure du globe fe trouvent en très- grande partie fupprimés dès que le froid 6c la gelée relîerrent & confondent la furface de la terre & des eaux. Comme cette chaleur, qui fort du globe, décroît dans les airs à mefure & en même raifon que fefpace augmente, elle a déjà beau- coup perdu à une demi -lieue ou une lieue de hauteur, la feule condenfation de Fair par cette caufe fufîit pour pro- duire des vents froids qui. Te rabattant fur la furface de la Terre, la reflbrrent & la gèlent (^Cy). Tant que dure ce relTerremenr fc) On s'aperçoit de ces vents rabattus toutes les fois qu'il doit geler ou tomber de la neige; le vent, fans même être très-violent , fe rabat par les chemK Partie hypothétique, 33^ de la couche extérieure de la Terre , les émanations de la chaleur intérieure font retenues, & le froid paroît Se cft en eilec trcs-confidérablement augmenré par cette ruppreiîion d'une partie de cette chaleur ; mais dès que Tair devient pius doux. Se que la couche ruperfîcieiie du globe perd fa rigidité, la chaleur retenue pendant tout le temps de ia gelée, fort en plus grande abondance que dans les climats où il ne gèle pas-, en forte que lafomnie des émanations de la chaleur devient égale & ia même par- tout, & c'efi: par cette railon que les plantes v^égèrent plus vite, & que les récoites fe font en beaucoup moins de teuips dans les pays du nord^ c'eft par ia même rarion qu'on y relient rouvent,au commencement de l'été, des chaleurs infoutenabies , Sec, Si Ton vouloit douter de la fuppref- fîon des émanations .de la chaleur inté- rieure par Teilet de ia geiée, il ne faut, pour s'en convaincre, que fe rapeler des nées , &c chaffe dans la chambre les ceirires du foyer ; cela ne manque jamais d'arriver^ fur-tout pendant la fluiti lorfque le feu eit éteint ou couvert. 540 MiJIoire Naturelle. faits connus de tout le monde. Qu après une gelée il tombe de ia neige, on ia verra le fondre fur tous les puits, les aque- ducs, les ciiernes, les crels de carrière, les voûtes des folles (buter reines ou des ga- leries des mines, lors inên.e que ces pro- fondeurs, ces puits ou ces citernes ^ ne contiennent point d'.'au. Les émanations de la Terre ayant' ieur Ijbre ilïue par ces efpcces d.- cheminées, le rerrern qui en recouvre le fommct ne(ï jamais gelé au même degré que la teire pleine, il per- ïtiet aux émanations leur cours ordinaire, & leur chaleur fuii-it pour fondre la neige fur tous ces endroits creux, tandis qu elle fublifte Se demeure fur tout le relie de la furface oi\ la Terre n eft point excavée. Cette fuppreffion des émanations de la chaleur propre delà Terre, fe fait non- feulement par la gelée, mais encore par le timple refierremcntde la Terre, fou- vent oecafionné par un moindre degré de froid que celui qui efl nécelTaire pour en seler la furface. Il y a très -peu de pays où il gèle dans les plaines au-delà du 3 5.°^^ degré de latitude, fur-tout dans Thémif- phère boréal ; il femble donc que , depuia Partie hypotheYique. 341 FEquateiir JLifqu'au 35."^^ degré, les éma- nations de la chaleur terreftre ayant tou- jours leur libre iffue, il ne devroit y avoir prefque aucune diiîérence de Thi- ver à rété, puifque cette < diiiérence ne pourroir provenir que de deux caufes, toutes deux trop petites pour produire uu réfultat fenlible. La première de ces cau- jfes, eft la différence de Yâdàon folaire, inai'S comme cette aétion elle-m_ême ed beaucoup plus petite que celle de ia cha- îeur terreftre , leur driiérence devient dès- îors fi peu confidérable , qu'on peut la regarder comme nulle. La féconde caufe eft répaifteur du globe qui, vers le 3 5.'^« degfé,^ eft à peu-près de ^ moindre qu à l'Equateur 5 mais cette dirlérence ne peut encore produire qu'un très -petit efFet, qui n'eft nullement proportionnel à celui que nous indiquent les obferva- tions, puifqu'à 35 degrés le rapport des ém^anations de la chaleur terreftre à la chaleur Colaire , eft en été de 3 3 à i , & en hiver de i 5 3 à i , ce qui donneroit 186 à 2, ou 93 à I. Ce ne peut donc être qu'au refterrement de la Terre, oc- cafionné par le ftoid ou même au froid piii 342 Hlflûire Naturelle. produit par les pluies durables qui tom- bePit dans ces climats , qu'on peut attribuer cette drtîérence de Thiver à lété, le reller- rernent de ia Terre parie froid, fupprime une partie des émanations de la chaleur intérieuîc, & le froid touiours renouvelé par ia chûce d^s pluies, diminue Tintenfiié de cette même chaleur-, ces deux cauies produifent donc eniemble la diiiérence de l'hiver à i'été. - D'après cet expofé, il me femble que Ton eft maintenant en état d'entendre pourquoi les hivers fcmblent erre fi dif- férens. Ce point de phyiique générale n'avoit jamais été difcuté-, perfonne , avant M. de Mairan , n'avoir même cherché les moyens de l'expliquer , & nous avons démontré précédemment l'inruffifance de l'explicarion qu'il en donne -, la mienne au contraire me paroît fî fimpie & fi bien fondée, que je ne doute pas qu'elle ne foit entendue par les bons efprits. -Après avoir prouvé que la chaleur qui nous vient du Soleil eft fort inférieure à îa chaleur propre de notre globe j après avoir expoféj qu'en ne la fuppofant que de -^- j le refroidiilcm.ent du globe à la Partie hypothétique. ^43 température aâiuelle, n'a pu le faire qu'en 74831 ans-, après avoir montré que iè temps de ce refroldiilement feroit encore plus long, fi la chaleur envoyée par le Soleil à la Terre ctoir dans un rapport plus grand, c'eiWà-dire de ^ ou de 7^ au iieu de ^ i on ne pourra pas nous blâmer d'avoir adopré la proportion qui nous pa- roît la plus plauiibie par les raiions phyiî- ([ue5, & en même temps la plus convena- ble, pour ne pas trop étendre & reculer trop loin les temps du commencement de îa Nature, que nous avons fixé à 57 ou 38 mille ans , à dater en arrière de ce jour. J'avoue néanmoins que ce temps, tout confidérable qu'il eft, ne me paroit pas en- core alTez grand, afiez- long pour cer- tains changemens , * certaines altérations fuccelîîves que l'Hiftoire Naturelle nous démontre, & qui femblent avoir exigé une fuite de fiècles encore plus longue; je fe- rois donc très-porté à croire , que , dans le réel, les temps ci-devant indiqués pour la durée de la Nature, doivent être augmen- tés peut-être du double fi l'on veut fe trouver à l'aire pour Téxpiication de tous les phénomènes. Mais je le répète,- je Piv 344 Hijloire Naturelle. m'en fuis tenu aux moindres termes, 8i fai redreint les limites du temps autant qu il étoit poiïible de le faire , fans con- tredire les faits & les expériences. On pourra peut-être chicaner ma théo- rie par une autre objedicn quil eft bon de prévenir. On me dira que j'ai fuppofé j d'après Newton , la chaleur de l'eau bouil- lante trois fois plus grande que celle du Soleil d'été, & la chaleur du fer rouge huit fois plus grande que celle de Teaii bouillante, c'eft-à-dire vingt-quatre ou vingt-cinq fois plus grande que celle de îa température aduelie de la Terre, & qu'il entre de Thypothétique dans cette fuppo- fition, fur laquelle j'ai néanmoins fondé la féconde bafe de mes calculs, dont les réfultats feroient fans doute fort diflér cns -, Çi cette chaleur du fer rouge ou du verre en incandefcence, au lieu d'être en ei^ec vingt-cinq fois plus grande que la chaleur actuelle du globe, néroit par exemple que cinq ou hx fors auiïi grande. Pour fentir la valeur de cette objeitron , faifons d'abord lecalcul du refroidi llement de la Terre, dans certc fuppofîtion qu'elle p'étoit dans le temps de Imcandefcencequç Pûrde hypothétique, 54 j cinq fois plus chaude qu'elle l'eft aujour- d'hui, en iuppofant comme dans les au- tres calculs, que la chaleur foiaire n'efl que ^ de la chaleur terreftre. Cette cha- leur foiaire qui fait aujourd'hui compen- fation de ■^, n'auroit fait coHipeniauion que de —^ dans le temps de rincandef- cence. Ces deux termes ajoutés, donnent j|^,qui multipliés par ij, moitié de la fomme de tous les termes de la diminu- tion de la chaleur , donnent ^ pour la compenfation totale qu'a faite la chaleur du Soleil pendant la période entière de la déperdition de la chaleur propre du globe qui eft de 74047 ans. Ainfi, l'on aura 5 : rY3 : : 74047 : 888 jf. D'où l'on voit que le prolongement du refroiSiflement qui, pour une chaleur vingt.- cinq fois plus grande que la température aéliuelle, n'a été que de 770 ans, auroit été de 888 ^ dans la fuppoiition que cette première chaleur n'auroit été que cinq fois plus grande que cette même température ac- tuelle. Cela feul nous fait voir que quand même on voudroit fuppofer cette chaleur primitive fort au-delTous de vingt-cinq ^ il n en réfulceroit qu'un prolongement P y ^ 3 4^ Hijloire Naturelle. pluslongpourle rcfroidHfemeiit du globe, & cela feul me paroît fuffire aulîî pour fa- tîsfaire à robjeàron. • Enfin, me dira-t-on, vous avez calculé la durée du refroidiiTement des planètes, noil- feulement par la raifon inverfe de leurs diamètres , mais encore par la raifon inverfe de leur denfité -, cela feroit fondé fi i'oii pouvoir imaginer qu'il exifte en effet des matières dont la denfité feroit aufîi ditférente de celle de notre globe -, mais en exifte-t-il ? quelle fera , par exem- ple, la matière dont vous compoferez Sa- turne, puifque fa denlité eft plus de cinq fois moindre que celle de la Terre ? A cela je réponds, qu'il feroit aifé de trouver , dans le genre végétal, des matières cinq ou fix fois moins denfes qu'une mafle de f^r, de marbre blanc, ^e grès, de marbre commun & de pierre calcaire dure, dont nous favons que la Terre efl: principalement compofée*, mgis fans for- tir du règne minéral, & conlldérant la denfité de ces cinq matières, on a pour celle du fer ii ||, pour celle du mar- bre blanc 8y^, pour celle du grès 7 ^^, pour celles du marbre comjnun & de îa pierre cakaiie dure 7 ^-| -, prenant le terme Partie hypothétique. 347 moyen des denfités de ces cinq matières, donc le globe terreftre eil: principalement comporé , on trouve que fa denfité efl: 10 ^. Il s'agit donc de trouver une ma- • 8 9 I — tière dont la denfité foit i ?-, ce qui 1000 ^ eil le même rapport de 184, denfîté de Saturne, à looodeniité de la Terre. Or cette matière feroit une efpèce de pierre ponce un peu moins denfe que ia pierre ponce ordinaire, dont la denfîté relative eft ici de i f| 5 il paroit donc que Sa- turne eil principalement compofé d'une matière légère femblable à h pierre ponce. De même , la denfité de la Terre étant à celle de Jupiter : : 1000 : :^9i) ou I - : : 10 A : ? — ^—5 orr doit croire que ^ ^ 1000 » ' * Jupiter efl compofé d'une matière plus denfe que la pierre ponce, & moins denfe que îa craie. La denficé de la Terre étant à celle de la Lune : : 1000: 702, ou : : 10 ^g : 7 -^'^•, cette planète fecondaire efl; com- pofée d'une matière dont la denfîté n'eft ■pas tout-à-fait fî grande que celle de i» Pvj . 3 4'8 Hijloire Naturelle. pierre calcaire dure , mais plus grande que celle de la pierre calcaire tendre. La denfîté de la Terre étant à celle 'de Mars : : looo : 750, ou : : 10 7^3 : 7 l-°_:-l, on doit croire que cette planète 1000 efi- comporée d'une matière dont la den- fîté eft un peu plus grande que celle du grès, & moins grande que celle du mar- bre blanc. Mais la denficé de la Terre étant à cellq 'devenus;: 1000 : 1270, ou : : 10 ^ iS : 1 2 Jll. 5 on peut croire que cette pla- .1000 nète eft principalement compofée d'une matière plus denfe que rémérii, & moins denfe que le zinc. Enfin la denfité de la Terre étant à celle de Mercure : : 1000 : 2040 j, ou 20— ^—-I, on doit croire que '^ 1000 cette planète eft compoféi? d*une matière un peu moins denfe que le fer, mais plus denfe que Tétain. Hé comment, dira-t-on, la Nature vf- yante que vous fuppofez établie par-tout^ Partie hypothétique. 349 {Deut-elle exifter fur des planètes de fer 5 d'éméril ou de pierre ponce ? Par les mê- mes caufes, répondrai-je? & par les mê- mes moyens qu'elle exifte fur îe globe terreftre, quoique compofé de pierre, de grès, de marbre, de fer & de 'verre. Il en eil; des autres planètes comme de notre gîobe, leur fonds principal eft une paraifon de fon afcenfion à midi du fol- ftice a été y 2.° par la diminution de Tinren- iité de la lumière, qui traverfe plus obli» gûement i'atmofphère au folftice d'hiver Partie hypothétique, 35} qu'au foiftrce d'été*, 5." par la plus grande proximité de la Terre au Soleil en hiver qu'en été •, 4.° par la diminution de la con- tinuité de la chaleur produite p?.r la moin- dre durée du jour ou par la plus longue abfence du Soleil au folftice d'hiver, qui, dans notre climat, eft à peu-près double de celle du foiftrce d'été ^ on ne pourra pas douter que la diiférence ne (ok en ettet, très grande & environ de 66 à i dans notre climat, & cette vérité de théorie peut être regardée comme suffi certaine que la féconde vérité qui efl d'expérience, 8c qui nous démontre, par les obferva- tions du thermomètre expofé immédiate- ment aux rayons Su Soleil en hiver & en été, que la ditiérence de la chaleur réelle dans ces deux temps, n'eH; néanmoins tout au plus que de 7 à 6 *, je dis tout au plus, car cette détermination donnée par M. Amontons n'eft pjs à beaucoup près audi ex.'.6té que celle qui a été. faite par M. de Marran, d'après un, grand nombre d'obfervations ultérieures, par lefquelles il prouve que ce rapport ed: : : 3 2 : :5 1. Que doit donc indiquer cette prodigieufe inégalité encre ces deux rapports de l'ac- 3 54 Hijloire Naturelle. tîon de ia chaleur folaire en été & en hi- ver, qui eft de 66 à i , Se de celui de li chaleur réelle qui n eft que de 3 1 à 51 de l'été à Thi^^er ? N'efl-il pas évident que la chaleur propre du globe de ia Terre eft nombre de fois plus gnnde que celle qui lui vient du Soleil ? il paroît en eil:et que, dans le climat de Paris, cette chaleur de la Terre efl; 2.9 fois plus grande en été. Se 491 fois plus grande en hiver que celle du Soleil , comme Ta déterminé M. de Mairan. Mais j'ai déjà averti qu'on ne devoir pas conclure de ces deux rapports combinés le rapport réel de la chaleur du globe de la Terre à cçlle qui lui vient du Soleil, & j'ai donné les raifons qui m'ont décidé à ruppofer qu'on peut eiii- mer cette chaleur du Soleil cinquante fois moindre que h chaleur qui émane de la Terre. Il nous reft e maintenant à rendre compte des obfervations faites avec les thermo- mètres. On a recueilli, depuis l'année 1 701 jufqu'en 1756 inclufivementîle degré du plus grand chaud, Se celui du plus grand froid qui s'efl fait à Paris chaque année, cm en a fait une fomme, & l'on a trouvé Partie hypothétique. 355 qu'année comniune tous les chermomèrres réduits à la divilîon de Réau'iiur , ont donné 1 026 , pour la plus grande chaleur de l'été, c'effc-à-dire, 26 degrés au-deiîlis du point de la congélacion de Teau. On a trouvé de même que le degré commun du plus grand froid de l'hiver, a été pen- dant ces cinquanre-fix années de 994, ou de 6 degics au-dciFous de la congélation de Teau^ d'où l'on a conclu, avecraifon, que le plus grand chaud de nos étés à Paris, ne diflère du plus grand froid de nos hivers que de ^, puifque 994 : 102^ : : 31 : 32. C'eft fur ce fondement que nous avons dit que le rapport du plus grand chaud au plus grand froidp'étoit que: ; 32 : 31. Mars on peut objecter contre la précilion de* cette évaluation le défaut de conftrudtion du thermomètre, divilîon de Réaumur, auquel on réduit ici l'échelle de tous les autres. Se ce dé- faut eft de ne partir que de mille degrés au-defiTous de la glace , comme (i ce mil- lième degré étoit en eflet celui du froid abfolu, tandis que le froid abfolu n exiftc point dans la Nature, 8z que celui de h plus petite chaleur, devroit être fuppoie 35^ Hijloire Naturelle. de dix mille au lieu de mille, ce qui chan* geroit la graduation du diermomctre. On peut encore dire qu'à ia vérité il n eft pas impoiïîbleque toutes nos fenfations entre îe plus grand chaud & le plus grand froid, foîênt compriles dans un auiïi petit intervalle que celui d une unité fur 3 z de chaleur, mais que la voix du fcntiment fembîe s'élever contre cette opinion, & nous dire que cette limite eft trop étroite, & que c'eft bien a fiez réduire cet inter- valle que de lui donner un huitième ou un fepiiènic au lieu d'un trente-deuxième. Mais quoi qu il en foit de CQttc évalua- tion qui fe trouvera peur-être encore trop forte lorfqu'on aura des thermomètres mieux conilruiis-, on ne peut pas douter que la chaleur de la Terre, qui fert de bafe à la chaleur réelle que nous éprou- vons, ne foit très-con(îdérablement plus grande que celle qui nous vient du Soleil, &: que cette dernière ntn foit qu'un petit complément. i>e même, quoique les ther- momètres dont on s'cft fervi pèchent par îe principe de leur conilrudron, & par quelques autres défauts dans leur gradua- tion, on ne peut pas douter de ia vérité Partie hypothétique. 3^7 Hes faits comparés que nous ont appris les ob/ervations faites en ditiércns pr.ys avec ces munies thermomètres, conflruits & gradués de la même façon , parce qu'il ne s'agit ici que de vériiés relatives & de rélultats comparés, & non pas de véricés abfoiues. Or de la même manière qu'on a trouvé, par roj^fervarion de cinquante-lix années fuccefîivcs, la chaleur de Tété à Paris, de 1-016 ou de 16 degrés au-deiTus de îa congélation, on a aulîi trouvé avec les mêmes thermomètres, que cette chaleur de Tété, étoit 1016 dans tous les autres cli- mats de la Terre , depuis TEquateur jufque vêts Je Cercle polaire (dj ; à Mada- gafcar , aux Illes de France & de Bourbon, à l'île Rodrigue , à Siam ,• aux Indes orien- tales*, à Alger, à Malte, à Cadix, Mont- pellier, à Lyon, à Amderdam, à Varfo- vie, à Upfai, à Péterfbourg & jufquen Lapponie près du Cercle polaire, à Cayen- CdJ '^Qyti. fur cela les Mémoires de feû M. de Réaiimur , dans ceux de rAcademie, années ly^s ^ ty^i ; & auffi les Mémoires de feu M. de Mairan* 4atis ceux de l'année ty(fS> P^S^ ^ ^i» 3)8 Hijlcire Naturelle. re, au Pérou, à la Martinique, à Car- thagène en Air.érique & à Panarr.a, enfin dans tous les climats des deux hémiiplières & des deux concinens où Ton a pu faire des obfervati^Qns, on a conflamuient trouvé que ia iiqueùï du thermomètre s'élevoic également à 25, 26 ou 27 degrés dans les jouis les plus chauds de Tété-, & de-Ià réfuite le fait incontelh^bie de l'égalité de la chaleur en été dans tous les climats de la Terre. Il n'y a fur cela d'autres ex- ceptions que celle du Sénégal , & de quelques autres endroits où le thermo- mètre s'élève 5 ou 6 degrés de plus, c'eft- à-dire, à 31 ou 52 degrés*, mais c'elt par des caufes accidentelles & loca- les, qui n'altèrent point la vérité des ob- fervarions ni ia certitude de ce fait géné- ral, lequel ieul pourroit encore nous dé- montrer qu'il exifte réellement une très- grande chaleur dans le globe terreftre, donc l'eftér ou les émanations font à peu - près égales dans tous les points de fa furface , & que le Soleil bien loin d'être la fphère unique de la chaleur qui anime la Nature, n'en efl: tour au plus que le régulateur. Ce fait important 5 que nous conlignonj Partie hypothétique, 3j9 à h poftérrcéjiui fera reconnoîcre îa pro- greiiion réelle de ia dimrnurion de la ciia- leur au globe rerreibe, que nous n avons pu déceiminer que d'une manière hypo- thétique : on verra, dans quelques fiècles, que ia plus grande chaleur de Tété, au lieu d'ciever la liqueur du thermomèrre à a6 , ne iëlevera plus qu'à 2 5 , à 24 ou ai - deilous, & on jugera par cet etlet, qui eft le réùikat de toutes les cauies combi- nées, de la valeur de chacune d^s cauics particulières, qui produiient l'efct torat de la chaleur à la furface du globe-, car indépendamment de la chaleur qui a - p?.rti^ent en propre à ia Terre, & qu e: e poisède dès ie temps de ('mcandefcenc. , chaleur dont la1:îuantité eil: trcs-coyfidé: - blement diminuée, & CQncinuera de c - minuer dans la fucceJion des temps , n - dépendamment de la chaleur qui nns vient du Soleil, qu'on peut reearc' r comme confiante, & qui par conféqu: t fera dans ia fuite une plus grande cci.* penfation qu'aujourd'hui à ia perte e cette chaleur ptopre du globe, il y a encore deux autres caufes particulier^ ^ qui peuvent ajouter une quantité conlia.i 3<5^o Uijloire Naturelle, rabie de chaleur à Teffet des deux pre=î mières , qui font les feules dont nous ayons fait jufqu ici Tévaluation. L'une de ces caufes particulières, pro- vient en quelque façon de la première caufe générale , & peut y ajouter quelque chofe. Il eft certain que dans le temps de rincandefcence , & dans tous les iiècles fub- féquens, jufqu'à celui du refroidifTemenc de la Terre , au point de pouvoir la tou- cher, toutes les matières volatiles ne pou- voient réfider à la furface ni même dans rincérieur du globe-, elles étoient élevées Se répandues en forme de vapeurs, & n ont pu fe dépofer que fucceffivement à mefure qu'il fe refroidilïoit. Ces matières ont pénétré par les fentes & les crevafTes^ de la Terre à d'affez grandes profondeurs, en une infinité d'endroits-, c'eft-là le fonds primitif des volcans , qui, comme Ton fait, fe trouvent tous dans les hautes monta- gnes , où les fentes de la Terre font d'au" tant plus grandes, que ces pointes du globe font plus avancées, plus ifolées: ce dépôt des matières volatiles du premier âge aura été prodigièufement augmenté far Taddition de \outes les matières combuftibles^ Partie hypothétique. ^6t combuftibles, dont ia formation cft des âges fubréquens. Les pyrites, les foufres, les charbons de terre , les bitumes , &:c. ont pénétré dans les cavités de la Terre , 8c ont produit prefque par-tout de grands amas de matières inflammables, & fou- vent des incendies qui fe manifeftent par des tremblemens de terre , par Téruptioii des volcans , & par les fources chaudes qui découlent des montagnes, ou four- diiîent à l'intérieur dans les cavités de la Terre. On peut donc préfumer que ces feux fouterreins, dont les uns brûlent,' pour ain(i dire , fourdement & fans explo- fion , & dont les autres éclatent avec tant de violence, augmentent un peu^TefFet de la chaleur générale djj globe. Néan- moins cette addition de chaleur ne peut être que très-petite , car on a obfervé qu i! fait à très-peu près aufîî froid au-delfus des volcans qu'au-delTus des autres montagnes à la même hauteur , à Texception des temps où le volcan travaille & jette au -dehors des vapeurs enflammées ou des matières brûlantes. Cette caufe particulière de cha-] leur ne me paroît donc pas mériter autant Tome IX, Q 3^2 Hijloire Naturelle. de confidératron que lui en ont donné quelques Phyficiens. Il n en eft pas de même d'une féconde caufe à laquelle il femble qu'on n'a pas penfé, c'eft le mouvement de la Lune au- tour de la Terre. Cette pkncte iecondaire fait fa révolution autour de nous en 27 Jours un tiers environ , & étant éloignée à 85 mille 315 lieues, elle parcourt une circonférence de 5 3($ mille 519 lieues dans cet efpace de temps, ce qui fait un mouvement de 8 1 7 lieues par heure , ou de I 5 à 14 lieues par minute \ quoique cette marche foir peut-être la plus lente de tous les corps céleRes, elle ne laiile pas d'être allez rapide pour produire fur la Terre qui fert d'ellîeu ou de pivot à ce mouvement, une chaleur conlidérable par le frottement qui réfulte de la charge & de la vite (le de cette planète. Mais il ne nous eft pas pofïîble d'évaluer cette quan- tité de chaleur produite par cette caufe extérieure, parce que nous n'avons rien jufqu'icr qui puille nous fervir d'uj lité ou de terme de comparaifon. Mais (î l'on parvient jamais à reconnoître le nombre, k grandeur & la vîteffe de toutes les co^ Farde hypothétique. 3^5 mètes , comme nous connoiflons le nom- bre, la grandeur &: la vîteiTe de routes les planètes qui circulent autour du Soleil, on pourra juger alors de la quantité de chaleur que la Lune peut donner à la Terre, par la quantité beaucoup plus grande de feu que tous ces vades corps excitent dans le Soleil. Et je ferois fort porté à croire que la chaleur produite par cette caufe dans le globe de la Terre, ne laide pas de flûre une partie allez confî- d'érabie de la chaleur propre ; & qu'en coniéquence il faut encore étendre les li- mites des temps pour ia durée de la Na- ture. Mais revenons à notre principal objet. ' , Nous avons vu que .les étés font à très-peu près égaux d«ns tous' les climats de la Terre, & que cette vérité efl ap- puyée fur des faits inconreftables ; mais il n'en eft pas de même des hivers, ils font très-inégaux, &■ d'autant plus inégaux dans les ditiérens climats, qu'on s'éloigne plus de celui de l'Equateur , où la chaleur en hiver & en été eft à peu-près la même. Je crois en avoir donné la raifon dans îe cours de ce Mémoire, & avoir expliqué 9.A 5^4 Hijîolre Naturelle. d'une manière fansfaifante la caufe de cette inégalité par la fuppreffion des éma^ nations de la chaleur terreftre. Cette fuppreiîîon eft, comme je Tai dit, occar- fionnée par les vents froids qui fe rabat- tent du haut de l'air, refTerrent les terres, glacent les eaux & renferment les éma- nations de la chaleur terreftre pendant tout le temps que dure la gelée -, en forte qu'il n'eft pas étonnant que le froid des hivers foit en effet d'autant plus grand que l'on avance davantage vers les cli- mats, où la maiïe de l'air recevant plus obliquement les rayons du Soleil , eft par cette raifon la plus froide. Mais il y a pour le froid comme pour îe chaud quelques contrées fur la Terre qui font une exception à la règle géné- rale. Au Sénégal, en Guinée, à Angole, ôc probablement dans tous les pays oii l'on trouve i'efpèce humaine teinte de noir, com.me en Nubie, à la terre des Papous, dans la nouvelle Guinée, &:c. il eft certain que la chaleur eft plus grande que dans tout le refte de la T erre i mais» c'eft par des caufes locales, dont nous avons donné l'expliGation dans le çroi- Partie hypothétique. $6^ fième volume de cet Ouvrage (^ej. Ainii , dans ces climats particuliers où le vent d'eft règne pendant toute Tannée, & pafle avant d'arriver fur une étendue de terre très - confidérable où il prend une chaleur brûlante , il n efl; pas étonnant que la chaleur fe trouve plus grande de 5, 6 & même 7 degrés qu'elle ne Teft par-tout ailleurs. Et de même les froids excejTifs de la Sibérie ne prouvent rien autre chofe, fînon que cette partie de la furface du globe eft beaucoup plus éle- vée que toutes les terres adjacentes. Les pays AJiaûques feptentrionaux ^ dit le baron de Strahlenberg , font confidérable- ment plus élevés que lesEuropéenS^^ ils le font comme une table Vefl en comparai' fan du plancher fur kquel elle efl pofée y carlorfquen venant de Vouefï & fortant de la Ruffie on pajje à l' efl par les monts Riphées & Rymniques pour entrer en Si- bérie ^ on avance toujours plus en mon- tant quen défendant ( f )» Il y a bien (t) Voyez l'Hiftoire Naturelle, tomt III, art. Variétés de refpèce humaine , page £io & fuiv, ffj Defcription de l'empiie Ruflîen , Traduftion )66 Hijloire Naturelle, des plaines en Sibérie .y dit M. Gmelin, qui ne font pas moins élevées au dejjus du rejle de la terre j ni moins éloignées de fan centre ^ que ne le font d'afjc:^ hautes montagnes en plujieurs autres régions (g). Ces plaines de Sibérie paroiflenc être en eiret roi;t auili hautes que le roinmet dQ% monts Ripl-iées, fur lequel la glace & la neige ne fondent pas* entièrement pen- dant Tété: tt il ce njême cftet n'arrive pas dans les plaines de Sibérie, c'eft parce qu'elles font moins ifolées, car cette cir- conflance locale fait encore beaucoup à îa durée & à i'intendté du froid ou du chaud. Une vafte plaine une fois échauf- fée confervera fa chaleur plus long-temps qu'une montagne iiolée, quoique toutes deux également élevées , Se par cette même raifon la montagne une fois re- froidie confervera fa neige ou fa glace plus long- temps que la plaine. Mais fi Ton compare l'excès du chaud à Texcès du froid produit par ces caufes françoife, tome J.^^ v^g^ B^^ > d'après l'Allemand ^ imprimée à Stockolm en 1730. (gj Flora Siheriea i'Prfff. ^^Z- 58 & ^4- Partie hypothétique. 3(37 particulières & locales, on fera peut-être furj^ris de voir que dans les pays tels que le ''énégal , fu\ la chaleur ed la plus grande , elle n'excède riCAnmoins que de 7 degrés la p'us grande chaleur générale, qui elî: de 26 degrés au-deiliis de la congélation, & que la plus grande hauteur à laquelle s'é- lève la liqaeur du thermomctre , n'eft tout au plus que de 3 5 degrés au-de(Tus de ce même point , tandis que les grands froids de Sibérie vont quelquefois juiqu^à éo & 70 degrés au-de(lous de ce même point de la congélation, & qu'à Péters- bourg , à Upfal , Sec. fous la même latitude de la Sibérie, les plus grands froids ne font defcendre la liqueur quà 25 ou 16 degrés au-defTous de la congélation ; ainiT, l'excès de chaleur produit par les caufes locales n'étant que de 6 ou 7 degrés au-deilijs de la plus grande chaleur du refle de la zone torride, & l'excès du froid produit de même par les caufes locales, étant de plus de 40 degrés au-deffous du plus grand froid, fous la même latitude, on doit en conclure que ces mêmes caufes locales ont bien plus d'influence dans les climats froids que diins les climats chauds *, quoi- qiv $68 Hifloire Naturelle. qu'on ne voie pas d'abord ce qui peut produire cette grande différence dans i excès du froid & du chaud. Cependant en y réfléchiffant , il me femble qu'on peut concevoir aifément la raifon de cette dif- férence. L'augmentation de la chaleur d'un climat tel que le Sénégal, ne peut venir que de i'adtion de l'air, de la nature du terroir &: de la déprefïîon du terrein : cette contrée prefque au niveau de la mer, cft en grande partie couverte de fables arides-, un vent d'eft confl:ant,au lieu d'y rafraîchir l'air , le rend brûlant, parce que ce vent traverfe , avant que d'arriver, plus de deux mille lieues de terre , fur laquelle il s'échauffe toujours de plus en plus, & néanmoins toutes ces caufes réunies ne produifent qu'un excès de 6 ou 7 degrés au-defllîs de 26, qui eft le terme de la plus grande chaleur de tous les autres cli- mats. Mais dans une contrée telle que la Sibérie, où les plaines font élevées comme les fommets des montagnes le font au-def- ilis du niveau du refte de la terre , cette feule différence d'élévation doit produire un effet proportionnellement beaucoup plus grand que la déprefEon du terrein Partie hypothétique, 3(39 iîu Sénégal , qu on ne peut pas fuppofer plus grande que celle du niveau de la mer-, car fi les plaines de Sibérie font feule- ment élevées de quatre ou cinq cents toifes au-deffus du niveau d'Upfal ou de Pé- terlLourg, on doit cefTer d'être étonné que Texcès du froid y foit il grand, puîfque la chaleur , qui émane de la terre , décroif- fant à chaque point comme Tefpace aug- mente 5 cette feule caufe de Téiévation du terrein fufiit pour expliquer cette grande ditFérence du froid fous la même latitude. Il ne refte fur cela qu'une queftion affez intérelTante. Les hommes, lesanimaux & les plantes peuvent fupporter, pendant quelque temps , la rigueur de ce froid ex- trême , qui eft de 60 degrés au-dellous de îa congélation-, pourrorent-ils également fupporter une chaleur qui feroit de 60 degrés au-defTus ? oui , (î Ton pouvoir fe précautionner &fe mettre à Tabri contre le chaud , comme on fait le faire contre le froid*, fï d'ailleurs cette chaleur exceffive ne duroit, comme le froi'd excefTif, que pendant un petit temps , 8c lî l'air pouvoir pendant le relie de l'année rafraîchir la Terre de la même manière que les éma- J70 Uijloire Naturelle^ &c. nations de la chaleur du globe réchauffent Tair dans les pays froids : on connoît des plantes , des infedes & des poiffons qui croiilent & vivent dans des eaux therma- les, dont la chaleur eft de 45, 50, & jufqu'à éo degrés;, il y a donc des efpè- ces dans la Nature vivante qui peuvent fupporter ce degré de chaleur, & comme les Nègres font dans le genre humain ceux que la grande chaleur incommode le moins, ne devroit-on pas en conclure avec a(Tez de vraifemblance, que, dans notre hypodièfe, leur race pourroit être plus ancienne que celle des hommes blancs ? F I N du Tome neuf. TABLE Des Matières contenues dans les deux Volumes. AcîER. On peut faire de Pacier de fa meil- leure qualité fans employer du fer comme on le fait communément , mais feulement en faifant fondre la mine à un feu iong & gradué. Preuve de cette vérité par Pexpérie-.ce, l^oUm^ VIII, fa^zs 64 & fii'w. Anneau n s Ma t I è r e s. v ehénes au-dellus de l'àge de cent ou cent dix ans , Je cœur n'eft plus la partie la plus pefante de l'ar- bre , & qu'en même temps l'aubier eft plus foiide dans les vieux que dans les jeunes arbres, 191. L'âge où le bois des arbres eft dans fa perfeâ:ion, n'efî: ni dans le temps de lajeunelTe ni dans celui delà vieillelTe de l'arbre, mais dans l'âge mo;en, où les diîïerentes pa:-ties de l'arbre font à peu-près d'égale pefanteur, lèid. Dans l'extrême vieilIefiTe de l'arbre, le cœur bien loin d'ctre le plus pefant eft fouvent plus léger que Paubier , llid. Raifon pourquoi dans un mêmeterrein il fe trouve quel- quefois des arbres dont le bois eft très-différent en pefanteur & en réfiftance. — La feule humidité plus ou moins grande du terrein qui fe trouve au pied de l'arbre, peut produire cette différence, 225. Le bois des te' reins fabloiineux a beaucoup moins de pefanteur & de rénftance que celui des terreins fermes & argileux. — Preuve par l'expé- rience , 226. Il y a dans le bois une matière graiTe que l'eau dilTout fort aifément , &; le bois contient des parties ferrugineufes qui donnent à cette difio- lution une couleur brune-noire , 346. Dommages que les baliveaux porteni au taillis; 360. Le bois des baliveaux n'eft pas ordinairement de bonne qualité , lùid. Le quart de réferve dans les bois des eccléiîaftiques & gens de main-morte , eft un avan- tage pour l'État, qu'il eft utile de maintenir.-— Les arbres de ces réferves ne font pas fujets aux dé- fauts des baliveaux , & ne produifent pas les mê- mes inconvéniens. — Moyens de rendre ces réfer- ves encore plus utiles ,362. Expoiition du progrès de l'accroiRement du bois, 367 & fu'w. Il n'y a point de terrein , quelque mauvais , quelque ia- VJ T A B t M grat qu'il paroiffe, dont on ne puifle tirer pard, même pour planter des bois, & ii ne s'agit que de connoître les différentes efpèces d'arbres qui con- Tiennent aux différens terreins , 388. La quantité de bois de fervice , c'eft-à-dire , de bois parfait de chêne, déduction faite de i'aubier, efi; au même âge des arbres plus que double dans un bon terrein que dans un mauvais terrein , Volume I X , 26. Bois, dejjechement. du bois. Expériences réduites en Tabiesfur le deflechement du bois, Vol. \\ II, 291 & fuiv. Expériences réduites en Tables fur le temps & la gradation du deflechement, 293. Le bois fe réduit par fon deflechement aux deux tiers de fa pefanteur. — D'où l'on doit conclure que la sève fait, un tiers de la pefanteur du bois, & qu'ainfi il n'y a dans le bois que deux tiers de parties folides & iigneufes, & un tie^s de parties liquides, & peut-être moins, 296. Le delTéche- ment ne change rien ou prefque rien au volume du bois , Ibid. Expériences réduites en Tables pour reconnoître fi ce deflechement fe fait proportion- • nellement aux furfaces , 297. Le deiTéchement du bois fe fait d'abord dans ime plus grande railbn que celle des furfaces , enfuite dans une moindre pro- portion , & enfin il devient abfoiument moindre pour la furface plus grande , 303. Expériences ré- duites en Tables pour comparer le deflechement du bois parfait, qu'on appelle le cœur , avec le def- féchement du bois imparfait , qu'on appelle Van- hier , 307. Le bois le plus denfe eil celui qui fe deC sèche le moins, 309. Il faut fept ans au moins pour deflTécher des folives de 8 à 9 pouces de grol^ feur, & parconféquentil faudroit beaucoup plus eu dçublçdç temps, ç'çft-ii-d^rej plus de quinze DES Matières, vij ans pour deffecher une poutre de i6 à i8 pouces d'équarrilTage , 353 & fuiv. Le bois de chêne gardé dans Ton écorce , fe defsèche fi lentement , que le temps qu'on ie garde dans fon écorce , efl: prefque en pure perte pour le deûechement , Ibid, Quand le bois eft parvenu aux deux tiers de fon delTéchement , il commence h repomper i'humi- dité de l'air, & c'ell: par cette raifon qu'il faut garder dans des ii^ux fermés les bois fecs qu'on veut employer à la menuiferie , Ibid. Bois, force du bois. Défauts de toutes les expé- périences qui avQient été faites fur la force & la réfiftance du bois, avant celles de l'auteur. Volume VIII, 166 &' fuU'. Le jeune bois eft moins fort que le bois plus âgé ; un bar- reau tiré du pied d'un arbre, réfifte plus qu'un barreau qui vient du fommet du même ar- bre. — Un barreau pris à la circonférence près de l'aubier, eft moins fort qu'un pareil mor- ceau pris au centre de l'arbre, & le degré de deïïecrement du bois fait beaucoup à^fa réfif- tance. — Le bois vert caife bien plus difficile- ment que le bois fec,*/.-^;i. Pré^Jaracifs des ex- périences , pour reconnoître la force relative des pièces de bois de di.iV'rentes grandeurs & grof feurs. — Les bois venus dans différens terreins, ont des réf'ftances différentes.!! en eft de même des bois des diiférens pays, quoique pris dans des arbres de même efpèce,.i67. Le degré de defltchement du bois fait varier très - confidé- rablemenc fa réfiftance, 169. Defcription de la - machine pour faire rompre les poutres & les folives de bois , & reconnoître par-là leur ré- fiftance refpeclive, 170 ^f fuh. Le bois n» caiTe viij Table jamais fans avertir , à moins que îa pièce ne foit fort petite ou fort sèc; e , 176. Le Î3ois vert calTe plus difficilement que le bois fec , & en général le bois qui a du reflbrt réfifte beau- coup pîus que celui qui n''en a piis, Vjid. La force du bois n'eft pas proport. onneile h fon volume ; une pièce double ou quadruple d'une autre pièce r'e m ''me lo gueur, eft beaucoup plus du double ou du quadruple plus forte que îa première. Il en eft de même pour la lon- gueur, 177. La -orce du bois ell proportion- nelle à fa pefanteur , Ihid. l tilité qu'on doit tirer de cette remarque, 178. On peut ailurer, d'après l'expérience , que la différence de force d'une pièce fur deux appuis^ libre par les bouts, & de celîe d'une pièce fixée par les deux bouts dans une muraille bntie à l'ordinaire , eft fi pe- tite, cu'elle ne mérite pas qu'on y falTe atten- tion, 170. Dans des bfitimens qui doivent du- rer long-temps, il ne faut donner au bois tou au plus que la moitié de la charge qui peut le faire rompre, 180. Moyens d'eftimer la dimi- nution que les nœuds font à la force d'une pièce j de bois, 182. Les pièces courbes réfiftent da- vantage en oppofant i\ la charge le côté con- cave, qu'en oppofant le côté convexe, 183. Le contraire ne feroit vrai que pour les pièces qui feroient courbes naturellement , & dont le fii du bois feroit co. tinu & non tranché, Ibid. Un barreau ou une folive rénfte bien davan- tage, lorfque les couches ligneufes qui le com- pofent , font lituées perpendiculairement ; & plus il y a de couches ligneufes dans les bar- reaux ou autres petites pièces de bois , plus la DES Matières, ix différence de la force de ces pièces dans ces deux poruions efl: confidsrabîe , 198. La force des pièceî de bois n'eft pas proportionneile à leur gro'Jeur ; preuve par l'expérience , 200. Les pièces de 28 pieds de longueur , fur 5 pouces d'écuarriifage, portent 1800 livres ou environ , avant eue d'éclat:er & de rompre ; celles de 14 pieds de longueur, fur la m .me grofleur de 5 'pouces , portent 5000 livres , tandis que, par la ^oi du levier , elles n'auroient dû por- ter que le do'jb'e des pièces de 28 pieds, 214 & ruiv. Il en eft de même des pièces de 7 pieds de longueur ; elles ne rompent que fous la charge d'environ iiooo livres, tandis que leur force ne devroit être que quadruple de celle des piè- ces de 28 pieds qui n'eft que de 1800, & par conféquent elles auroient dû rompre fous une charge de 7200 livres, 219. Les pièces de 24 pieds de longueur , fur 5 pouces d'équariflage , éclatent & rompent fous la charge de 2200 li- res, tandis que les pièces de 12 pieds , & jde même grofleur, ne rompent que, fous celle de 6000 livres environ , au lieu que , par k loi du levier , elles auroient dû rompre fous la charge de 4400 livres, 222 & fuh\ Les pièces de 20 pieds de longueur, fur 5 pouces d'équarrilTage, portent 3225 livres, tandis que celles de 10 pieds, & de même grolfeur, peuvent porter une charge de 7125 livres , au lieu que , par «a loi du levier , elles n'auroient dû porter que 6450 livres ,227. Les pièces de 18 pieds ài longueur , fur 5 pouces d'équarriflage , portent 3700 livres avant de rompre, & celles de 9 pieds peuvent porter 8308 livres, tandis qu'elles n'auroient du por^ Table ter, fiiivant îa règle du levier, que 7400 livres^ 229. Les pièces de 16 pieds de longueur, fur 5 pouces d'équarriflage , portent /;350 livres, & celles de 8 pieds, & du même équarriflage, peuvent porter 9787 livres, au lieu que , par la force du levier, elles ne devroient porter que 8700 livres, 230. A mefure que la longueur des pièces de bois diminue, la réfifTance aug- mente , & cette augmentation de réfiftance croît de plus en plus, 231. Les pièces de bois pliées par une forte charge , fe redreffent prefque en enteir , & néanmoins rompent enfuite fous une charge moindre que celle qui les avoit courbées ^ I La charge d\me pièce de 10 pieds de Ion- I gueur,fur 6 pouces d'équarrifiage , eft le dou- I ble & beaucoup plus d'un feptième d'une pièce de 20 pieds. La charge d'une pièce de 9 pieds de lon- gueur, eft le double & beaucoup plus d'u» fixième de celie d'une pièce de 18 pieds. g ^ La charge d'une pièce de 8 pieds de Ion- o F gueur , eft le double & beaucoup plus d'un cin- quième de celle d'une pièce de 16 pieds. La charge d'une pièce de 7 pieds , eft le dou- ble & beaucoup plus d'un quart de celle d'une pièce de 14 pieds; ainfi , l'augmentation delà réfiftance eft beaucoup plus grande à propor- tion que dans les pièces de 5 pouces d'équar- rilTage, 239, ï DES Matières, xj La charge d'une pièce de lo pieds de lon- gueur & de 7 pouces d'équarrilTage , efl: le dou- b\e & plus d'un fixième de celle d'une pièce de i8 pieds. La charge d'une pièce de 9 pieds , eft le dou- ble & près d'un cinquième de celle d'une pièce de 18 pieds. La charge d'une pièce de 8 pieds de lon- gueur , efi: le double & beaucoup plus d'un cin- quième de celle d'une pièce de 16 pieds ; ainli , non-feulement la réfiftance augmente, mais cette augmentation accroît toujours à mefure que les pièces deviennent plus grofles, c'eft-à- dire , que plus les pièces font courtes , & plus elles ont de réfiftance, au-delh de ce que fup- pofe la règle du levier ; & plus elles font grofles, plus cette augmentation de réfiftance eft confi- dérable , 246 & fuiv. Examen & modification de la loi donnée par Galilée , pour la réfiftance des folides^^ 253. Ta- ble de la réfiftance des pièces de bois de dif- férentes longueur & grofleur, 255 & fuh. Moyen facile d'augqienter la force & la durée du bois, 262. Le bois ècorcé & féché fur pied eft tou- j ours plus pefant, & confidérablement plus fort que le bois coupé à l'ordinaire. Preuve par l'expérien- ce, 270 tf fuh\ L'aubier à\\ bois écorcé, eft non- feulement plus fort que l'aubier ordinaire , mais même beaucoup plus que le cœur de chêne non écorcé, quoiqu'il foit moins pefant que ce der- nier, 274. La partie extérieure de l'aubier dans des arbres écorcés fur pied , eft celle qui réfifte davantage, 275. Le bois des arbres écorcés & féchés fur pied 5 eft plus dur, plus foiide,"plus Xij 1 A B L E pefant & pîus fort que le bois des arbres abat» tus dans leur écorce , d'où l'Auteur croit pou- voir conclure qu'il ell auflî plus durable, 277. Caufesphyliques de cet effet, 278. Autres avan- tages du bois écorcé & féché fur pied, 285 ô* fuw. Bois, imbïhition du bois. Expériences pour le deflëcl ement & l'imbibition du bois dans l'eau, que l'Auteur a fuivies pendant vingt ans, FoL Vlll, 311 fc^yi/a. Ces expériences démontrent : I." Qu'après le deiléthement à l'air pendant dix ans , & enfui e au foleil & au feu pendant dix jours, le bois de ci ene parvenu au dernier degré de déliée ement , perd plus d'un tiers de fon poids lorfqu'on le travaille tout verd , & moins d'un tie s lorfqu'on le garde dans fon écorce pendant un an avant de le travailler ; 2.^ Que le bois gardé dans fon écorce, avant d'ê- tre travaillé, prend plus promptement & pku abondamment f eau , & par conféquent l'humi- dité de l'air, que le bois travaillé tout verd. Dé- tail &; comparaifon des progrès de l'imbibition du bois dans l'eau, 331 & Jhiv. %.^ Quel eftie temps nécefiaire pour que le bois reprenne au- tant d'eau qu'il a perdu de sève en fe deflechant, S33. 4.^ Le bois plomé da. s l'eau, tire non- ieuiement autant d'humidité qu'il contenoit de sève , mais encore près d'un quart au-delà , & la différence eft de 3 à 5 environ. Un morceau de bois bien fec, qui ne pèle que 3oli'. res, en pèfera 50 iorfqu'il aura féjourné plufieurs an- nées dans i'eau, 334. 5.' Lorfque l'imbibition du bois dans Peau ell plénière , le bois fuit au UiSiA de l'eiiu les vicilfitudes de i'atmofphère ; il DES Ma t I è r e s. xilj fe trouve toujours plus pefant lorfqu'il pleut, & plus léger iorlqu'il tait beau. Preuve par une ex- périence fuivie pe dant trois ans, Ibid. Compa* raifon des progrès de l'imbibition des bois, dont la lolidité ell: plus ou moms grande , 335. Ex- périences rédui es en Tabies fur les variations de la pesanteur du bois dans l'eau, 339 zd" fuip. Ces expériences dé montrait que le bois gardé dans i'eau, en tire & rejette alternativement dans une proportion, dont les quantités font très- confidérables par rapport au total de l'imbibi- tion, 342. Expériences réduites en Tabies fur i'imbibition du bois vert , 3 +4. Autres expérien- ces réduites en Tables, éc comparaifon de Tim- bibition du bois fec dans l'eau douce & dans l'eau làlée, 346 & fuiv. e bois tire l'eau douce en plus grande quantité que l'eau falée, 348. Étant plongé dans l'eau il s'imbibe bien plus promptement qu'il ne fe defsèche à l'air, 356. Bois, plantation des bois. Expofition d'«in grand nombre d'eifais pour femen & planter du bois , Vol. Vin , 376 & pdiv. Une plantation de bois par de jeunes arbres tirés des forets , ne peut avoir un graridfuccés, 382 &fuiv. Au contraire, de jeunes arbres tirés d'une pépinière, peuvent fe planter avec fuccès, Ihid. Expofition d^s dinTérentes ma- nières de cultiver les jeunes bois plantés ou fe- més, 391. L'accroillémeiit des jeuwes bois, peut indiquer le temps où il faut* les receper , ^05 £3' fuil'. Bois, femis de bois. Voyez Semis de bois. Bois taillis, La gelée fait un beaucoup pïu$ granîl xiv Table tort aux taillis furchargés de baliveaux qu'h ceux où les baliveaux font en petit nombre, Volume VIII, 360. Les coupes réglées dans les bois ne font pas, comme on le croit, le moyen d'en tirer le plus grand produit , 367 & fuiv. Dans les bons terreins , on gagnera à retarder les cou ■ pes, & dans ceux où il n'y a pas de fond, il faut couper les bois f3rt jeunes, Ibid. Avanta- ges qu'on peut tirer des bois blancs , tels que le coudrier , le marfeau , le bouleau dans l'exploi- tation des taillis , 420. Age auquel on doit les couper, fuivant la nature du terrein, 422. Dif^ férence de i'accroififement des taillis dans les par^ ties élevées & dans les parties balTes du terrein. ■ — < Obfervations importantes à ce fujet, 424 ^ fuiy^ Exploitation des taillis en jardinant, Ibid. C^ A N 0 N s de Ironie. Les canons de bronze font un bruit au moment de l'exploilon qui offenfe plus l'organe de l'ouïe que celui des canons de fonte de fer, Volume VIII, 115. Canons de fer battu. Raifons que l'on donne pour ne s'en pas fervir fur les vaifleaux, Volume VIII, 115. Canons de fonte de fer. Les canons de îa ma- rine font de fonte de fer ; raifons de cet ufage , Volume V III , 1 16. Travail de l'Auteur dans la vue àe perfedionner les canons de la marine , 120 & fuiv. Manière dont on fond les canons de fonte de fer. — Préjugés qui faifoient crain- dre de fondre des gros canons à un feul four- neau î nns Matières. XV neau ,121 & fuiv. La pratique de couler les gros canons de fonte de Ter à trois ou tout au moins à deux fourneaux comme on i'avoit tou- jours fait, a été redifiée par l'Auteur, & on a coulé avec plus d'aifance & d'avantage ces gros canons k un feui fourneau, 122 & Jhiv. Raifons pourquoi les canons couiés à deux ou trois four- neaux, font plus mauvais que ceux qu'on coule à un feul fourneau, 123 & fuiv. Caufes qui contribuent à la fragilité des canons de fonte de fer, 125. C'efl: une mauvaife pratique que de ieur enîever leur première écorce , & da les tra-* vailler au Tour , cela diminue coniidérablement ieur réfiftance , Ibidem. Raifons pour & contre les deux pratiques de couîer les canons pleins ou creux ; il eft difncile de décider laquelle fe- roit îa mciiieure, 130 & fuiv. Raifons pourquoi îa fonte de fer de nos canons de îa marine n'a pas la réfiilance qu'elle devroit avoir. — Expé- riences à ce fujçt, qui démontrent qu'on a coulé des fontes tendres pour les canons , uniqvrement par la raifon de pouvoir ies forer plus aifément, 134 ^ fuiv. Examen de ia fonte, & travail pou-r refondre les canons envoyés de la forge de la Nouée en Bretagne, 137 ^ fuiv. Les épreuves de la réfiftance des canons par la furcharge de îa poudre, font non -feulement- fmtives, mais même très - défavantageufes , & l'on gâte une pièce tovites les fois qu'on l'éprouve avec une plus forte charge que la charge ordinaire. — Preuve d^ cette vérité, 141 tf fuiv. Moyen fim- pie & fCir de s'aiTurer de leur réfiftance, 143. Machine à forer les canons , par M. le marquis de Montaiembert , bic;a préférable à celle de Tome IX. K ^ XVJ T A B Z M. Maritz ; expofitions de leurs différences, 147 - deuxième de la chaleur réelle totale, Volume. IX ^ 324. • Chaumes. Différence des chaumes & des fri- ches, Volume VIII, 426. Chênes. Comparaifon de Paccroilfement des chênes femcs & cultivés dans un jardin, & des chênes femés en pleine campagne & abandonnés fans culture , Volume v III, 399. Différentes efpè- ces de chênes ; obfervations utiles à ce fujet, 430. Comparaifons du bois de chêne à gros glands au bois de chêne à petits glands, 432. Les «hênes font fouvent endommagés par la gelée du printemps dans les forêts, tandis que ceux qui font dans les haies & dans les autres lieux décou- verts, ne le font point du tout. — Caufe de cet effet, Volume IX, 57. Cl EUX. Tableau phyfique des cieux, VoL IX j 301 & fuip. Climats. Dans tous les climats de la Terre ^ les étés font égaux, tandis que les hivers font pro- digieufement inégaux. — Examen & réfutation de l'explication que feû M, de Mairan a donnée de ce fait. — Caufe réelle de cet effet démon- trée par l'Auteur. — Les hivers font d'autant plus inégaux qu'on s'avance plus vers les zones iroides, Volume IX, T^iâ^S fuiv. Raifon pourquoi ies plantes végètent plus vite, ^ que les récote V is s Matières, xxj fe font en beaucoup moins de temps dans les cli- mats du nord, & pourquoi Pon y relient fou- vent au commencement de l'été des chaleurs m- foutenables, 337. Cloches (les) faites de fonte de fer, font d'autant plus fonores que la fonte eu. plus caf- fante, & par cette raifon il faut leur donner plus d^épaiffeur qu'aux cloches faites du métal ordi- naire , I^olume VIII, III • C o A G U L A T I O N ^e /fl fonte de fer, expérien- ces fur ce fujet , Folume VII 1 , 30 &' fuip. C O M È T E S. Il exifte probablement dans le fyf- tème folaire quatre ou cinq cents Comètes , qui parcourent en tous fens les différentes régions de cette vafte fphère, Folume IX, 304. Quand mtme il exifteroit des Comètes, dont la période de révolution feroit double , triple & même dé» cuple de la période de 575 ans, la plus longue qui nous foit connue, & qu'en conféquence ces Comètes s'enfonceroient à une profondeur dix fois plus grande , il y aurôit encore un efpace foixante-quatorze ou foixante-quinze fois plus profond pour arriver aux confins du fyftème du Soleil & du fvftème de Sirius, 307 & puiv. Rai- fons qui femblent prouver que les Comètes ne peuvent paifer d'un fyftème dans un autre, 311. Consolidation. Les temps néceffaires pour confolider le métal fluide (le fer), font en même raifon que celle de fon épaifleur. — Preuve de cette vérité par Texpérience, VoL VIII, 35- Couche U^nmfi, Expérience qui démontre I« R iv xxij Table vraie caufe de la différente épaifleur, & de ^excentricité des couches ligneufes dans ies ar- bres. — Cela dépend de îa force & de la pofitron des racines & des branches, FolumQ IX, &. Coupes de. èois. Voyez Bois. D D ILATATION (îa) rerpeftive dans les dif. férens corps, eft en même ralfon que ieur fuli- biiité , ôc la promptitude du progrès de la cha- leur dans ces mêmes corps eft en même raifon que leur fuîibiiité. — Preuve par l'expérience . rolumeYlllyS, £ É MANATiONS (îes) de la chaleur du gîobe terreftre font fupprimées par h gelée & par ies vents froidô qui defcendent du haut de i'air, & c'eft cette caufe qui produit îa très-grande inéga- lité qui fe trouve entre ies hivers des dift'érens cli- mats , Volume I X , 3 3 7 £7" juh>. Equateur. Dans ie climat de l'Equateur, Pintenïîté de la chaleur en été , eft c\ très-peu près égale à î'mtenfité de ia chaleur en hiver. — Et dans ce même climat la chaieur qui émane de la Terre eft cinquante fois plus grande que celle qui arrive du Soleil, Ko/ame IX, 93. r Étoiles fixes] ce qui arriveroit fi une étoile fixe, qu'on doit regarder comme un Soleil , changeoit de lieu & venoit à s'approcher d'un autre So* ieiî, VolumelX, 311, DES Ma t I e un s, xxilj r E p.. Ses qualités, Folume Vlll^ 66 & fiàv. Vé- ritable raifon pourquoi l'on ne fabrique que du mauvais fer prefque par-tout en France, 8 & fuiv. Le fer , comme tout autre métaî , ell: un dans la Nature. — Démonftration de cette vé- rité, 86 & fuiv. Différence de ce qu'ii coûte Se de ce qu^on le vend, par laquelle il eft démon- tré qu'il eft de l'intérêt de tous les maîtres de - forge, de faire du mauvais fer, io6 & fuir. Ma- nière de tirer ie fer immédiatement de fa mine fans le faire couler en fonte, 113. Le fer foudé avec d'autre fer, par le moyen du foufre, eft une mauvaife pratfque, 144 ^ fuiv. Fer chaud ( le ) tranfporté dans un îîeu ob- fcur , jette de la lumière & même des étincelles p^endant un plus long temps qu'on ne i'imagine- roît , Volume VIII, 1 2 Le fer chauffé -A blanc , & qui n'a été m.ailéé que deux fois avant d'être chauffé, perd en fe refroidiffant f^ de/fa maffe, 18. Étant parfaitement maiiéé quatre fois, & parfaiternent forgé , eîifuite chauffé à blanc, perd en fe refroidiffant environ ~- de fon poids, Ibid. F E R £3* matières ferrugineufes. Toutes les matières ferrugineufes qui ont fubi i'adtîon du feu , font £ttirables par l'aimant, & la plupart des mines de fer en grains, quoique contenant beaucoup de matières ferrugineufes, ne font point attira- bles par l'aimant , à m.oins qu'on ne leur faffe auparavant fubir l'avion du feu, Volume VIII 5 B^t^fuu^. Rv ■ ocxiv T A B Z E Feu rïe) ne peut guère exifiip- fans ïumîère Sr jamais fans chaleur, tandis que îa lumière exifte fouvent fans chaïeur fenfible, comme la chaleur exifte encore plus fouvent fans iumière , Ko- luim vni, I. La chaleur &; la lumière font les deux éiémens matériels du feu ; ces deux éié- niens réunis ne font que le feu même, & ces deux matières nous affeftent chacune fous leur forme propre; c'eft-à-dire, d'une manière diffé- rente, 9 & fiiiv. Poids réel du feu ; manière de s'en afiurer par l'expérience, 15 & fu'w. Le feu a, comme toute autre matière, une pefanteur réelle dont on peut connoître le rapport à la ba- lance, dans les fubflances qui, comme le verre, ne peuvent être altérées par fon adion. — La quantité de feu néceflaire pour rougir une malfe quelconque, pèfe -i-, ou, fi l'on veut, une fix centième partie de cette maffe, en forte que fî elle pèfe froide fix cents livres, elle pèfera chaude fix cents une livres lorfqu'elîe fera rouge cou- leur de feu. — Et fur les matières qui, comme iefer, font fufceptibles d'un plus grand degré de feu & chauffées à blanc, ia quantité de feu ell d'environ j— au lieu de --j^, 23 6" fuiv. Fluidité. Toute fluidité a la chaleur pour caufe ; »Sc toute dilatation dans les corps doit être regardée comme une fluidité commençante ^ Volume VIII, 5. Fonte de fer, (la) pefée chaude couleur de cerife, perd en fe refroidiflant environ yj-j- de fon poids, ce qui fait une moindre diminution que celle du fer forgé ; raifon de cette différence. Volume Vlil, 21. Les mauvaifes fontes de fçr I>E s Ma TI ERE s. XXV couïent plus aifément k l'affinerie que les bonnes, ic6 & /t/iV. Defcription de la bonne fonte de fer & de la mauvaife, 109 ^ fuir. Sa définition phylique; ce n'eft point encore un métal, mais un mélange de fer & de verre , &c. — Exa- men des différentes efpèces de fontes de fer , 112. Expériences qui démontrent qu'on peut te- nir la fonte de fer tr^s-Iong-temps en fuiion & en très-grand volume dans le creufet du fourneau fans aucun danger, & même avec avantage, - Ï22. La fonte de fer couiée en maffe , comme canons, enclumes, boulets, &c. fe trouve tou- jours être plus pure à la circonférence qu'au centre de ces mafles, 125 ô» fuir. Cette même fonte en maiTe efl toujours plus dure k I^extérieur qu'à l'intérieur, Ibid. La fonte de fer de bonne qualité eft ordinairement plus difficile à forer que la mauvaife, 134. Forêts. Age auquel on doit abattre les forêts , fuivant les différens terreins, pour en tirer du bois du meilleur fervice. Volume VIIl^ 362. Fourneau. Grand^ fourneau à fondre les mines de fer ; fa forme & fes proportions les plus avantageufes , Volume VIII, 90 &'/?//>. Manière de charger ce fourneau , qu'on doit préférer k toutes les autres, 92 & fjiv., F 0 U R N E A u pour obtenir du fer par coagu- lation & de l'acier naturel, avec moins de dé- penfe que dans lesgrandsfouYneaux, Fol. VIII^ 60 ^ fu'w. Froid. Pourquoi la plus grande chaleur étant égale en été dans tous les climats, le plus grand froid eft au conuaire très-inégal, & d'autanî plu5 Rvj XXVJ T A 3 Z E jnégaï, qu'on approche davantage du climat de3 pôles, Ko/wwe IX, 363 & fuir. Pourquoi ie froid de L ibérie eft bien pius grand que ceiui des autres contrées du nord qui font fous ia même latitude , Uid. G (jTE LÉ E S. Dommage confidérable qu^eîles por- tent au jeune bois ; moyens de prévenir en pau- tie ces dommages, Volium VIII, 366. La geîce du printemps agit fur les bois taillis bien plus vive- ment à i'expofition du midi, qu'à i'expofition du nord; elle fait tout périr à l'abri du vent, tandis qu'elle épargne tout dans les endroits où if peut palier librement, 367. Différence des effets de ia gelée d'hiver & de la gelée du prin- temps. Volume IX, 32. Vices produits par la grande gelée d'hiver, qui fe reconnoifient dans Fintérieuv des arbres, 35. Expériences qui prou- vent démonftrativement que la gelée du prin- temps fait beaucoup plus de mal à I'expofition du midi qu'à I'expofition du nord, 53 & fuiv. Il y a peu. de pays où il gèle dans les plaines au- delà du 35.'"^ degré, furtout dans l'hémifphère boréal, 340. G E L î V u R E dans i'inté ieur des arbres ; origine de ce défaut, Volume IX, 43. GÉODES, (les) ou pierres d'aigle, font de très- gTos grains de mines de fer, dont la cavité eft fort grande. Volume VIII, 98. Glands germes. Expériences fur l'amputatioiî de ieur pédic^uie, Volume Wll^ 381 ^ fuiy. HE s Mat I E RE S. xxvij O L 0 B E temjire. Voyez Chaleur du Gloha temflre. Globe teneflrô (le) n'a pu prendre la forma élevée fous i^équateur & abaiflee fous les pôies, qu'en veitu de la force centrifuge combinée avec celle de la pefanteur ; il a par conféquent dCi tour- ner fur fon axe pendant un petit temps, avant que fafurface ait pris fa confifta-.ce, &enfuite la ma- tière intérieure s'eft confolidée dans les mêmes rapports de temps indiqués par les expériences précédentes, Ko/«/72e VIII, 47 ^ fuw. Le Globe terreftre a été la feptième terre habitable, & la Nature vivante a commencé ci s'y établir dans J^année 34771 , pour durerjufqu'à l'année 168123 de la formation des planètes, Vol. IX , 286 ^fuiv. Globes. Dans des globes de différentes grof- feurs, la chaleur ou le feu du plus haut degré ^ pendiinî tout le temps de leur incandefcence , s'y conferve & y dure en raifon de leur diamètre. Preuve de cette vérité par l'expérience, Ko/. VIII, Grès. La plupart des efpêces de grès s'cgrénant au feu , on ne peut 'guère leur donner un très- grand degré de chaleur tel qu'il le faudroit pour l'incandefcence. — Ils ne gagnent rien au feu & n'y perdent que très-peu de leur poids, Ko/. VIII5 23. H Hêtre. (le) La graine de hêtre ne peut pas fortir dans les terres fortes, parce qu'elle poulfe au-dehors fon enveloppe, au-deflus de la tige jiuiflame : ainfi jil lui faut une terre meuble & fa* xxviîj Table cile à cîivifer, fans quoi elle refte & pourrît. Volume VI il, 412. I Incandescence. II faut une livre de matière ignée, c'eft-à-dire une livre rée le de feu, pour donner à lix cents {ivres de toute autre matière , Pétat d'incandefcence jufqu'au rouge couleur de feu; & environ une livre fur cinq cents, pour que Pincandefcence foit jufqu'au blanc ou juf- qu'à la fufion. Volume \ III, 27 ^ fuiv. Expé- riences fur la durée de l'incandefcence dans le fer, 38 & fu'w. La durée de l'incandefcence eft comme celle de la prife de confiftance de la matière , en même raifon que l'épaifleur des mafles. Preuve de cette vérité par l'expérience, 42 & juiv. Kurée de l'incandefcence ; la plus forte comprefTion qu'on puiffe donner à la matière pénétrée de feu autant qu'elle peut l'être, ne diminue que de -- partie la duiée de fon incandefcénce, éc dans la matière qui ne reçoit point de compreil on extérieure, cette durée eft en même raifon que fon épaifleur, 45 &fuU\ J S upiTER. (Planète de) Si Jupiter étoitde même deiifité que la Terre, il fe feroit coniolidéjufqu'au centre en 31955 ans ; refroidi à pouvoir en 'tou- cher la furface en 373021 ans ; & à la tempéra- ture adueile de la Terre en 814514 ans ; mars comme fa denfité n'eil; à celle de la Teire que : : ^'■)i : 1000, ii s'eft confolidé jufqu'au centre en 9331 ans^ ; refroidi au point d'en pouvoir tou- cher h furface en 108^22 ans ; & enfin ne fe m- DES Ma T I E RE s, XXlt froidira îi latempérature adiieHe de îa Terre qu'en 237838 ans, Folnim IX, 87 & fnii'. Recherches fur la perte de îa chaleur propre de cette planète ^ & fur la compenfation à cette perte, 131 & fu'w. Cette planète ne jouira de la même température dont ,ouit aujourd'hui fa Terre, que dans l'an- née 240451 de la formation des planètes, 133. Le moment où la chaleur envoyée par le Soleil à Jupiter , fe trouve a égaie à la chaleur propre de cette planète , n'arrivera que dans l'année 7.;03og . delà formation des planètes, 134. Lafurface que préfente Jupiter à fon premier Satellite, efi: 39032 ^ fois plus grande que celle que lui préfente le So- leil ; ainii, dans le temps de l'incandefcence , cette groife planète étoit pour fon premier Satellite un aftre de feu 39032 ', fois plus g ande que le Soleil,, 146 6* fiih\ Cette planète eft la dernière fur la- quelle la Nature vivante pourra s'établir , & elle n'a pu encore le faire, à caufe de la trop grande chaleur qui fubiîfte encore aujourd'hui fur cette planète, 290 & fuiv. La Nature organifée, telle que nous la connoilTons , n'efl: donc point encore née dans Jupiter, dont la chaleur eft enco e trop grande pour pouvoir *en toucher la fuvface, 298- Jupiter, Satellites de Jupiter. Grandeur relative des quatre Satellites de Jupiter, Volume IX, 140 £5' fuiv. Recherches de la compenfition fiiite par îa chaleur de Jupiter à la perte de là chaleur pro pie de fes SutdiiieS;, 143 &'•/?//>, XXX Table i.^*" Satellite. Recherches fur la perte de {a chaleur propre de ce Satellite , & fur îa com- penfatron à cette perte, 145 & fuiv. Le mo- ment où îa chaleur envoyée par Jupiter à ce Satellite , a été égale à fa chaleur propre , s'eft trouvé dès le temps de l'incaridefcence, 149 & fuiv. Comparaifon de la chaleur envoyée à ce Satellite par Jupiter, & de la chaleur en- voyée par le Soleil, 151. Ce Satellite ne jouira de la même température dont jouit aujour- d'hui la Terre, que dans l'année 222120 de la formation des planètes , 1 52. Et ce ne fera que dans l'année 444406 de la formation des pla- nètes qu'il fera refroidi à ^ de ia température adlueile de la Terre, 157 & fuiv. Ce Satellite a été la feizième Terre habitable, & îa Nature • I vivante y a duré depuis l'année 71 166, & y / durera jufqu'à l'année 31 1973 de la formation \ des planètes, 250. La Nature organifée, telle I que nous îa connoiflbns , eft dans fa première vigueur fur ce premier Satellite de Jupiter , 297. 2/' Satellite. Recherches fur îa perte de îa chaleur propre de ce Satellite , & fur îa com- ^penfation à cette perte, 157 & fuiv. Le mo- ment où la chaleur envoyée par Jupiter à ce Satellite, s'efi: trouvée égale à fa chaleur pro- pre, eft arrivé dès Tannée 639 de îa forma- tion des planètes, 162. lï ne jouira de la même température dont jouit aujourd^'hui la Terre, que dans l'année 193090 de îa formation des planètes, 167 ^ fuiv. Et ce ne fera que- dans l'année 38^6 180 de ia formation des planètes qu'il fera refroidi à ^7 de la température ac- I tuelle de îa Terre ^ 169, Ce Satellite a été h joEs Matières, xxxj quinzième Terre habitable, & ïa Nature vi- vante y a duré depuis l'année 61425, & y durera jufqu'à l'année 271098 de la formation des planètes, 290. La Nature organifée, telle que nous la connoiffons, eft dans fo première vigueur fur ce Satellite, 297- 2.e Satellite. Recherches fur ïa perte de la chaleur propre de ce Satellite , & fur la com- penfation k cette perte, 169. Le moment ou la chaleur envoyée par Jupiter à ce Satellite, s elt trouvée égaie à fa chaleur propre , eft arrive dès l'année 2490 de la formation des planètes, ^74. 11 ne jouira de la même température donc jouit aujourd'hui la Terre, que dans l'année 176212 delà formation des planètes. — Et ce ne fera que dans l'année 352425 ^e la forma- tion des planètes, qu'il fera refroidi à ^ de la température aduelle de la Terre, 181. Ce Sa- tellite a été la treizième Terre habitable, & la Nature vivante y a duré depuis l'année 5o65i> & Y durera jufqu'à l'année 24740 i,de la tor- maJion des planètes, 289 ^ ^'^; La Nature oraanifée, telle que nous la coanoiflons, elt en pkine exiftence fur ce troiuème Satellite de Jupiter, 298. j 4 e Satellite. Recherches fur la perte de la chaleur propre de ce Satellite, & fur la com- penfation à cette perte, 181 £3' fuivantes. Le moment où la chaleur envoyée par Jupiter' îi ce Satellite, s*eft trouvée égale k fa cha.eur pro- pre, eft arrivé dans l'année 15279 de la for- mation des planètes, 186. Il a joui de la même température dont jouit aujovird'hui la Terre, dans l'année 70296 de la formation des pla- nètes.—Et ce ne fera que dans l'année 1-4.0592 XXXI) T A s L n de îa formation des planètes qu'il fera refroid! à ^ de la température aclucHe de ïa Terre , 1 91 ^fuiv. Ce Satellite a été la cinquième Terre habitable , la Nature vivante y a duré depuis l'année 22600 , & y durera jufqu^à I^année 98696 de fa formation des planètes, 283. La , Nature organifée , telle que nous la connoiflbns, I eft foible dans ce quatrième Satellite de Jupi- 'ter, 298. J^AiTiER. La couleur & la qualité du laitier font les pîusfùrs ind ces de la bonne ou mauvaife allure d^m fourneau , & de la bonne ou mau- vaife proportion de la quantité de mine & de charbon, & du nu-jar,ge pioportionnel de la ma- tièe calcaire & de la matière vitrefcible. — Def- cription de la couleur & de la confiftance d\in bon laitier.— Difféience ent.e le laitier &la mine brûlée , Voluim V 1 1 1 , 8 8 6- fuiv. • Lavoirs. Différentes efpèces de lavoirs pour les mines de fer en grains, & les ufages que Pon en doit faire fuivant les différentes efpèces de mines, Volmm VIII, 78 ^ faiv. Lumière. Voyzi Feu. Lumière Ha) eft une matière mobile, élafti^ tique & pefante comme toutes les autres matiè- res.— Démonftration de celte vérité. Vol, VIII, 2. Lune. Si la Lune étoit de même denfité que îa Terre, elle fe feroit confolidée jufqu'au centre en 792 ans environ; refroidie à pouvoir la toucher, fin 9248 ans environ; & à la température adueile DES Matières, xxxiij de la Terre, en 20194 ans ; mais comme fa den- fité n'eft -^ celle de ia Terre que : : 702 : 1000, elle s'eft confoiidée jufqu'au centre en .^56 ans; refroidie à pouvoir en toucher îa furface , en 6492 ans ; & enfin refroidie à la température ac- tuelle de la Terre, en 141 76 ans, rohnm IX, 8 1 & fuiv. Évaluation de la compenfation que la chaleur du Soleil a fliite à la perte de ia chaleur propre de la Lune, & auffi de la compenfation que la chaleur du Globe terreftre a pu faire à la perte de cette même chaleur delà Lune, 105 fc* fuiv. Ce que c'eft que cette couleur terne qu'on voit fur la furface de la Lune lorfqu'elle n'eft pas éclairée du Soleil, 107. Expériences par le moyen des miroirs d'Arclnmède, pour fe procurer une iumière feize fois plus forte que celle de la Lune, lumière qui eft égale à celle de la Terre envoyée à îa Lune, 108. Une lumière feize fois plus forte eue celle de la Lune , équivaut & au-delh à la lumière du jour lorfque le Ciel eft couvert de nuages, Ibid. La lumière n'eft pas la i;gule éma- nation bénigne que la Lune ait reçue de la Terre; car elle en a reçu autrefois beaucoup de chaleur & en reçoit encore aduellement, 109. Eftima- tion du feu que la Terre envoyoit à la Lune dans ie temps de l'incandefcence , Ibid. Le temps qui s'eft écoulé depuis l'incandefcence de la Lune juf- qu'à fon refroidilfement à la température aduelle de la Terre, eft réellement de 16409 ans, 112. Recherches fur la perte de la chaleur propre de îa Lune & de la compenfation à cette perte, de- puis le temps où la Lune étoit refroidie à la tem.-» pérature aduelle de la Terre, jufqu'au temps où ©Ue s'eft trouvée refroidie vingt-cinq fois davan- xxxiv Table tage, Ikid. I.e moment où fa chaleur envoyée par fe Soîeil à la Lune a été égale à ïa chaîeur propre de cette planète , s'ell trouvé dans l'an- née 29792 de la formation des planètes, 115. Cette planète a été la féconde Terre habitable, & îa Nature vivante n'y a duré que depuis I^innée 75i5J^^fq'-^'^ l'année 72514 de la formation des planètes, 284 & fuiv. La Nature organifée telle que nous la connoiffons , eft éteinte dans la Lune depuis 2318 ans, 298 & fuh. M Mars. (Planète de) Si Mars etoit de même denfité que îa Terre, il fc feroit confolidé juf- qu'au centre en 151 o ans | ; refroidi à pouvoir en toucher la furface en 17634 ans, & à la tem- pérature aâuelîe de Ja Terre en 38504 ans; mais comme fa denfité n'efl: à celîe de la Terre que : : 730 : 1000, il s'eR confolidé jufqu 'au centre en 3102 ans, refroidi au point d'en pouvoir toucher 3a furface en 12873 ans, & enfin a la tempéra- ture aduelîe de la Terre en 28108 ans. Vol. IX, 84 &• 85. Recherches fur la perte de ïa chaleur propre de Mars, & fur ïa compenfation i\ cette perte, 128. Cette planète a joui de la môme tenv pérature dcntjouitaujourd'hui la Terre dans l'an- née 28538 de la formation des planètes, 129. Le moment où la chaleur envoyée par le Soleil k cette planète s^eft trouvée égaîe à fa chaleur pré- pare, a été dans {'année 42609 de la formation ces planètes, 130. Mars a été ïa troifiéme Terre habitable, & la Nature vivante n'y a duré que depuis l'année 13034 jufqu'à l'année 60326 de DES Matières, xxxv h formation des planètes, 284. La Nature orga- nilee telle que nous ïa connoifîbns , eft éteinte dans la planète de Mars depuis 14506 ans, 298. Martelage. înconvéniens du martelage dans les bois, l^'hlumeVill, 429. Mercure (le) perd fa fluidité à 187 degrés de frcid au-defîbus de ïa congélation dfe l'eau, & pourroit îa perdre à un degré de froid beaucoup moindre fi on ie réduifoit en vapeurs , y^oL V i I i , ■ 7 Ê^ 8. Mercure. (Planète de) Si Mercure étoit de même denfité que la Terre , ii fe feroit confolidé jufqu'au centre en 968 ans y , refroidi à pouvoir en toucher la furface en 11 301 ans, & à la tem- pérature aftueîie de la Terre en 24682 ans ; mais comme fa denfité ell: à celle de ia Terre : : 2040 : 1000, ii ne s'eîl confolidé jufqu'au centre qu'en 1976 ans 7::, refroidi au point d'en pouvoir tou- cher ia furface en 23054 ans, & enfin à la tem- pérature aduelie de ia Terre en 50^51 ans, rolume IX, 83 & fttii'. Recherches fur la peite de la chaleur propre ^e cette pfanéte, & fur ia compenfation à cette perte, 120 & fuiv. Cette planète jouilVoit de la même température dont jouit aujourd'hui ia Terre, dans l'année 54192 de la formation des planètes, 122. Le moment où la chaleur envoyée par ie Soleil à Mercure s'eft trouvée égale à la chaleur propre de cette planète, a été dans l'année '67167 de la forma- tion des planètes, 124. Mercure a été la fixième Terre habitable, & la Nature vivante a com- mencé de s'y établir en l'année 24813 , pour y • durer jufqu'à l'année 1 87765 de la foripation à%% xxxvj Table pîanètes,o86. La Nature organifée telle que nous la coimoifibns, eft en pleine exiftence fur cette planète ,298. MÉTAUX. Tous les me'taux & toutes les fubflan- ces mttaHiques perdent quelque chofe de leur fubftance par Fapplication du feu. Preuve de cette vérité p|i' des expériences, Volume VIIî, 25 ô* fuiv. Explication de la manière dont les métaux, & paiticulièrem^eiit FOr & l'Argent, fe font for- més dans le fein de la Terre par fublimation , Ibid. Les métaux & les minéraux m.étaiiiques, fi l'on en excepte le fer & les matières ferrugineufes, ne font, pour ainfi dire , qu'une partie infiniment pe- tite du volume du globe de la Terre , Vol. IX, 80 & fuiv. MÉTHODE que l'Auteur a fui vie dans toutes fes recherches fur la Nature ; c'eft de voir les ex- trêmes avant de confidérer les milieux, Vol. VIII, ^6 & fuiv. Mines de fer. Il y a deux efpèces principales de mines de fer ; les unes en roches , les autres en grains. Volume VIII, 52 &'53. Expériences fur la fulîoh des mines de fer très-différentes des procé- dés ordinaires, par un ventilateur aulieudefouf- fiets, 56 & fuiv. Toutes les mines de fer en gé- néral peuvent donner de l'acier naturel fans avoir palfé par les états précédens de fonte & de fer, 66. La qualité du fe; ne dépend pas de la mine, mais de la manière dont on le traite , Ibid. D'où vient le préjugé que toutes les mines de fer con- tiennent beaucoup de foufe, 67. Avec toutes fortes de mines on peut toujours obtenir du fer dç même qualité. Preuve par l'expérience, 72 vEs Matières, xxxvij ^ fuiv. Le îavage des mines dans des lavoirs fon- cés de fer , percés de petits trous , eft utile pour ceitiiines efpèces de mines, 78 ç:f fu'w. la mine de fer peut fe fondre feule & fans aucune addi- tion ou mélange de caftine ni d'aubuë, lorfque cette mine eft nette & pure. — H en réfulte ce- pendant un inconvénient, c'eft qu'une partie de la mine fe brûle; moyens de prévenir cette perte, 86 c:f pLiiv. Fufion des mines de fer, avec la plus grande économie à laquelle l'Auteur ait pu par- venir, eft d'une livre & demie de charbon pour une livre de bonne fonte de fer, 89 & fuiv. Les mines de fer qui contiennent du cuivre ne don- nent que du fer aigre & calfant , 94 (S" fuiv. Les très-petits grains de mine de fer font Ijjécifique- ment plus pefans que les gros grains, & contien- nent par conféquent plus de 1er, 98. Difficultés des elTais en grand des mines de fer. — Manière de faire ces elTais, 103 S' fuiv. Défaut dans la fau- con ordinaire de fondre les mines de fer , & dans la manière de conduire le fourneau, y}6. Def- cription des mines de fer qu'on em.ploie à Ruelle en Angoumois , pour faire les CcUions de la Ma- rine, 151 & fuiv. Dans quel cas le grillage des mines eft nécellaire, 156. Mines dt fer crijlalUfécs (les) doivent la plupart leur origine à l'éiémeat de l'eau. Volume VIII, 55. Celle que l'Auteur a trouvée en Bourgogne , eft femblable à celle de Sibérie, qui eft une mine criftallifée. — Examen de cette mine, loocf fuii^ Mines de fer en grain (les) qui ne font point atti rabïes par l'aimant ont été formées par l'élément de l'eau. — Leur origir.e,— Chauffées h. un grand feu dans des vailTeaux çios , eiies n'acquièrent poinc xxxvnj T ^ JB Z JE ia vertu magnétique , tandis que chauffées à un moindre ïev, dans des vaiffeaux ouverts, eiies ac- quièrent cette vertu , Volume VIII, 53 & fuiv. Elles ne contiennent point de foufre povir la plu- part, & par cette raiibn n'ont pas befoin d'être griilées, avant d'être mifesau fourneau, 67. Elles valent mieux ce font plus aifées à traiter que les mines de fer en roche. — On peut faire en France avec toutes nos mines de fer en grain, d'auflî bons fers que ceux de Suède, 68 & fuiv. Expé- riences & obfervations h faire fur les mines de fer en grains, avant de les employer pour en faire du fer, 73 y fuiv. Dans quei cas on doit cribler & vanner les mines en grain ; avantages de cette méthode. — Il y a très - peu de m.atières qui re- tiennent Phumidité aufli long-temps que les mi- nes de fer en grain. — Difficultés de les fécher , &c. 80 & fuiv. Comparaifon du produit en fer des mines en grain & en roche , 98 & fu'w. Mines de fer en roche ^ fies) fe trouvent prefque toutes dans les hautes montagnes. — Leur diffé- rence par la couleur, & leurs variétés. — Toutes les mines de fer en roche de quelque couleur qu'elles foient , deviennent noires par une affez légère calcination. Volume VIII, 52 ^ fuiv. Elles dorv^ent pour ia plupart leur origine à Téiément du feu, 54. Celles de Suède renferment fouvent de Pasbefte , Uid. Courte defcription des grands travaux néceffaires à leur extradion & prépara- tion avant d'être mifes au fourneau de fufion , 68 & fuiv. Quoique généralement parlant, les mines de fer en roche, & qui fe trouvent en .grandes maffes folides, doivent leur origine à l'é- îément du feu , néanmoins ji k trouve auffi plu- fieurs DES MATIE RES, XXXix Î^Gurs mines de fer en afTez grofles mafles, qui fe font formées par le mouvement & l'intermède de l'eau. Manière de reconnoître leur différente origine, 155 6- fuh, N -Nature orgamfée. Voyez les Tables, Fo! IX MO, 273, 275, 278, 279, 282 6- 297. * Nature vhame. II y a des efpèces dans la I^ature vivante qui peuvent fupporter .r, co & jufqu'à 60 degrés de chaleur dans les eaux chaudes, //o///;;;e IX, 360. On connoît des plan- tes, des mfedes & des poilTons , qui fuppouant cette chaleur & vivent dans ces eaux, /3/V. NÈGRES. Leur race, d'après notre hypothèfe, pourroit être plus ancienne que celle des ho^n' mes blancs , ro/w72g IX , 370. o Oiseaux. On s'eft fouvent trompé en attrt- buant a la migration &'au long ^^vage des oi- feaux,ïes efpèces de TEurope qu'on trouve en Amérique ou dans l'orient de l'Afie, tandis que ces oifeaux d'Amérique & d'Afie, tout-à-fait femblables a ceux de l'Europe, fort nés dans leurs pays^, & ne viennent pas plus chez nous, que les nôtres vont chez eux, l^olumelX, 201 Or. Voye-^ Argent, rolumeVlii^ 25. Or. Origine des paillettes d'or que roulent fe« nvieres, mum& V III, 26 ^ fuip. Tome IX, c xl Table jr J'- ANÈ TE s. Recherches fur îe refroidiflement des planètes, Foliime IX, 79 £?" Juii\ Jupiter & î::aturne, quoique les pîus éloignées du Soleil, doivent être beaucoup plus chaudes que la Terre, qui néanmoins à l'exception de Vénus, eft de toutes les autres planètes celle qui efl aduelle- ment la moins froide, 88. Toutes les planètes, fans même en eia^cpter Mercure , feroient & auroient toujours été des volumes aufii grands qu'inutiles^ d'une matière plus que brute , pro- fondément gelée, & par conféquent des lieux inhabités de tout temps, inhabitables a jamais, fi elles ne renfermioient pas au-dedans d'elles- mêmes des tréfors d'un feu bien fupérieur à celui qu'elles reçoivent du Soleil, 317. N£)uvelles prevwes que les planètes ont été formées de ia matière du Soleil, & prOjCtées en même temps hors du corps de cet aftre, 318. Planètes. Denfité des planètes relativement i\ celle de la Terre. Saturne & fes Satellites font compofés d'une matière un peu plus desii^Q que la pierre ponce, Volume IX, 346. Jupiter &; les Satellites font compofés d'une matière plus denfe que la pierre ponce, mais moins denfe que la caie, 347. La Lune eft compofée d'une matière, dont |a denfité n'eft pas tout-à-fiiit li orande que celle de la pierre calcaire dure, mais plus grande que celle de la pierre calcaire tendre , Uid. Mars eft compofé d'une matière, dont la den- fité eft un peu plus grande que celle du grès, & Rioins grande que celle du marbre blanc , 3480 DES Matières. xJj Vénus eft compofée d'une matière plus denfe que i'éméril, & moins denfe que le zinc, Ibid. Enfin Mercure eft compofé d'une matière un peu moins denfe que le fer , mais'pius denfe que l'étain. — Comment il eft pofiible que tou- tes ces matières aient pu former des couches de terres végétales , Ibidem & fuipamcs. Planètes. TahUs du refroidljjlment des Pla- nètes, &c. î/e Table des temps du refroidifîement delà Terre & des planètes, par laquelle on voit que la Lune & Mars font aaueiîement les planètes les plus froides ; que Saturne & Jupiter font ies plus chau- des ; que Vénus efi: encore bien plus chaude que Ja Terre ; & que Mercure qui a commencé de- puis long-temps à jouir d'une température égale à celle dont jouit aujourd'hui la Terre, eft en- core aaueiîement, & fera pour long-temps au degré de chaleur qui eft -néceilaire pour le main- tien de la Xature vivante, tandis que la Lune 8c Mars font gelés depuis long-temps, I^oiumelX^ 2 A Table fur le refroidiffement des planètes, 273. 3,.e Table qui repréfente l'ordre des temps de leur confolidation & de leur refroidifîement au point de pouvoir les toucher ; abllradion faite de toute compenfation, 275. , ' . 4,«^ Table qui repréfente l'ordre des temps de leur confoiidation ; de leur refroidlffement au point de pouvoir ies toucher ; de leur refroidillement à la température aduelle ; & encore de leur re- froidi peinent au plus grand degré de froid- que xlij Table puiffe fupporter ïa Nature vivante , c*eft-à-dire à ■— de la température aftiieile, 278 ^ 279. 5.e Table plus exade des temps du refroidifîement des planètes, & de leurs Satellites, 282 &■ 283. 6^^ Table du commencement , de la fin & de la durée de l'exiftence de la Nature organifée dans chaque planète, 297. Planètes. Température des Planètes. Voyez Chaleur dn globe terrcfcre , comparée h. la cha- leur de Jupiter, la Lune, Mais, Mercure, Sa- turne & Vénus. Pluies (les) diminuent l'intenfité de la cha- leur des émanations de la Terre, Volume IX j 340 & fuiv. R Réserves. Quart de réferve, Koyq Bois. S Satellites. Il eft plus que probable que . ies fateliites les plus éloignés de leur planète prin- cipale , font, réellement les plus grands, de I^ même manière que les planètes les plus éloi- gnées du Soleil font auffi les plusgroffes, Vol. IX , 141 & fuiv. Saturne. (Planète de) Si Saturne étoit de même denfité que la Terre , il fe feroit confo- iidé jufqu'au centre en 27597 ans, refroidi à pouvoir en toucher lafurface en 322154 ans 7, & k la température uduelle en 703446 aus ; \ ï>E s Ma tiares, xlilj mm comme fa denfité n'eft l\ celle de îa Terre que ; : 184 : 1000, il s'eH: confciidé jufqu'au cen-- tve en 5078 ans, refroidi à pouvoir en toucher i:i furface en 592,76 ans, & enfin ne fe refroi- dira à la température adueUe de la Terre qu'en 129434 ''^^'^'> l^olinne IX , 86. Recherches fur la perte de la chaleur propre de cette planète, & Tut h compenfation h cette perte, 136. Cette pla- r.Ote ne jouira de la même température dont jouit aujourd'hui la Terre, que dans l'année 130821 de la formation des planètes, 137. Le moment où la chaleur envoyée par le Soleil à Saturne fe trouvera égale à la chaleur propre de cette planète, n'arrivera que dans l'année 430105 ' de la formation des planètes, 139. Saturne a une vîtene de rotation plus grande que celle de Ju- piter, puifque dans l'état de îiquétaàion, fa foice centrifliire a projeté des parties de fa maffe à plus du double de diftance , à laquelle îa. force cen-, trifuge de Jupiter a projeté celles qu> forment le Satellite le plus éloigné. — Et puifqu'il eft en- vironné d'un Annec^u , dont la quantité de ma- tière eft encore beaucoup plus confidéraBle qiie îa quantité de matière de fes cinq Satellites pris enfemble, 194 & fuiv. Cette planète a été la qua* torzième Terre habitable , & la Nature vivarite y a duré depuis l'année 5991 1 , & y durera juf- qu'à l'année 262020 de la formation des planè- tes, 290. La Nature orgtmifée, telle que nous la connoifibns, eft dans la première vigueur fur îa planète de Saturne, 298. Saturne. Anneau de Saturne. Voyez ANNEAU, Saturne. Satellites dz Saturne. La graiideuif S iîj xllv T A :s L n relative des Satellites de Saturne n'efl: pns bicH conft:atée; mais, par analogie , i'Auteur fijppofe ici, comme il l'a fait pour Jupiter, que ies pkis voifins font îes pîus petits, & que les plus éloi- gnés font ies pius gros, Voluma IX, 193. Tif- tance des Satellites de Saturne , comparée k la diftance ces Sateliites de Jupiter, 194. (i.^'' Satellite. Recherches fur la perte de îa chaleur propre de ce Satellite, & fur la com- ipenfationà cette perte, Volume IX, 211 & I y?y/r. Le moment où la chaleur enY037ée par Saturne à ce premier Satellite, a été égale à fa chaleur propre, s'eft trouvé dans le temps da Tincandefcence, 217. Ce ne fera que dans l'an- née i244ro de la formation des planètes que ce Satellite jouira de la mêm.e température dont jouit aujourd'hui la Terre. — Et il ne fera refroidi à -î- de cette température que dans Fannée 248980 de la formation des pla- J? nètes, 223 ^ fuiv. Ce Satellite a été la dixième / Terre habitable, & la Nature vivante y a duré \y^ depuis l^^nnée 40020, & y durera jufqu'à l'an- ' née 174784 de la form.ation des planètes, 288. La Nature organifée, telle que nous la connoiffons , qÇï en pleine exiilence fur ce pre- mier Satellite, 298. 2.^ Satellite. Recherches fur la perte de la chaLur propre de ce Satellite, & fur la compenfation h cette perte, 81 & fuiv. Le mo- ment où la chaleur envoyée par Saturne à ce Satellite s'eft trouvée égaie à la chaleur pro- I pre , a été dans la huitième année après i'in- I candefcence, 230. Et ce ne fera que dans l'an- vnée 119607 de la formation des planètes , que T>ES Ai A T JE RÉ S. xlv '^ce Satellite jouira de la même température dont jouit aujourd'hui la Terre. — Er ri ne fera refroidi à -i- de cette température que dans l'année 239214 de ia fcTi .lion des pla- nètes, 235 & fuiv. Ce Satelîi.ç a été la r.eu^ vicme Terre habitable, & i« Nature vivante y a duré depuis i'année 38451 , & y durera juf^ qu'à l'année 167928 de la formation des pla- nètes, 287 & fuiv. La Nature organifcc , telle que nous îa connoiiTons, eiT: en pleine exif- tence fur ce fécond .Sateiiite , 2^8. 3.^ Satellite. Recherches fur la perte de la I chaleur propre de ce w^ateîîite, & fur la com- ' penfation à cette perte, 237 y fuiv. Le mo- ment où la chaleur envoyée par Saturne à ce Satellite a été égale à fa chaleur propre , s'eft trouvé dans {'année 631 de la formation des planètes, 242. Ce ne fera que dans l'année il 1580 de îa formation des planètes, que ce. Sateiiite jouira de îa même tempé^ture dont jouit aujourd'hui ?a Terre. -— Et il ne fera re- froidi à ^ de cettctempérature que dans {'an- née 223160 de la formation des planètes, 247 & fiiii;. Ce Sateiîite a été îa huitième Terre ha- bitable, & la Nature vivante y a duré depuis l'année 35878, & y durera jufqu'à l'année 156658 de la formation des planètes, 287. La Nature organifée, telle que nous la connoif- fons,eft en pleine exiftènce fur le troifièms Satellite de Saturne , 298. ^ 4.^ Satellite. Recherches fur ïa. perte de îa chaleur propre de ce Satellite, & fur ia com- penfation à cette perte, i^() S fniv. Le mo- ment où la chaleur envoyée par Saturne îi es S iv xhj Table Satellite a été égaîe à fa chaleur propre , s'eft trouvé dans i'année 6132 de la formation des planètes, 254 & fuir. C'a été dans Pannée 54505 de ia formation des planètes que ce Sa- tellite a joui de la même température dont jouit au'ou'd'hui la Terre, — Mais ce ne fera que dans l'année 109010 de la formation des planètes qu'il fera refroidi à ^ de la tempéra-^ ture adue'le de la Terre, 259 & fu'w. Ce Sa- tellite a été la quatrième Terre habitable, & la Nature \ivante y a duré depuis l'année 17523, &: y durera jufqu'à l'année 76526 de la for- m.ation des planètes, 285. La Nature organifée, telle que nous la connoilfons, eft prête à s'a- teindre dans ce quatrième Satellite, 298. 5.^ Safellite. Recherches fur la perte de la chaleur propre de ce Satellite, & fur la com- penfation à cette perte, 259 & fuiv. Ce Satel- lite a joui de ia même température dont jouit aujourd'hui la Terre, dans l'année 15298 de la formation des planètes , 26 1 & fuiv. Le mo- ment où la chaleur envoyée par Saturne à ce Satellite s'eft trouvée égale à fa chaleur propre , eft arrivé dans l'année 15946 de la formation dec planètes , 266. Et il a été refroidi h ^ de la température aduelle de la Tene , dans l'an- née 67747 de la formation des planètes, 271 ^ fnh\ Ce Satellite a été la première Terre ha- . bitable, & la Nature vivante n'y a duré que depuis l'année 4916 jufqu'à l'année 47558 de !a formation des planètes, 283. La Nature vi- vante, telle que nous la connoiffbns^efl: éteinte \dans ce cinquième Satellite, 298. SciiiNCES. h\\n des plus grands moyens d'sr •DES Ma T I E RE s. Xlvij vancer les Sciences, c'eft d'en perfectionner les inftrumens, Kolumc VIIi, ii ^ fnw. Semis d^ boh. Détiil des ditfv^rentes manières dont on peut femer les glands, & {es raifons de préférence pour telle ou telîe autre manière ; ie tout p'ouvé par Pexoérience, /W«/72eVIII, 379 ^ fuir. Dans quelle efpèce de terrein on doit femer de l'avoine a^ ec les glands, 382 & par. Manière de femer & planter dans les terreins fecs & graveleux, 385. Expériences pour recon- Fxoît e quelles font les terres les plus contraires à ïa végétation, 386. Le -gland peut venir dans tous les terreins, I5id. Manière de femer & de planter du bois en imitant la Nature, qui eft auffi la moins difpendieufe & la plus fii'-e de tou- tes. — Preuve par l'obfarvation & par l'expérien- ee, 391 ^ fuir. L'abri eft l'une des chofes les plus néceiïkires à la confervation des jeunes plan- tes, 394 6" fuir. Arbres & arbrilTeaux qu'il faut planter pour faire des abris aux ieunes chênes ve- nus de glands dans les premières anns?es, 396. Détail des inconvéniens de la culture des bois femés ou plantés, 399 >& fuir. Moyen fimp'e & facile qui équivaut à toute culture. & qu'on doit toujours employer dans tous les .cas, 332. Il y a des terreins où il fuffit de receper une fois, d'autres où il faut receper deux & m-cme trois fois les jeunes chênes qui proviennent des glands femés, 408 & fuir. 'îVïanièïe de rétablir les jeu- nes plants frappés de la gelée, 411. La meil- leure manière eft de les recepe • en les coupant au pied , on perd deux ou trois ans pour en gagner dix ou douze, Ihid. Le chêne, le hêtre & le pin, font les feuls arbres qu'on puiffe xlviij Table femer avec fuccès dans les terreins en friche , & ; fans culture précédente, 412. Le pin dans les terreins les pius arides, & où la terre n'a que peu ou point de liaifon ; le hêtre dans les ter- reins mêlés de gravier ou de fible, où ia terre cft encore aifée à divifer ; & le cLêne dans prcf- que tous les terreins, Ikid & fuiv. Toutes les au- tres efpèces d'arbres veulent être fcmées en pé- pinière, & enfuite tranfpiantés à l'âge de deux ou trois ans , llndem. Lorfqu'on veut femer du bois , il faut attendre une année abondante en glands. — Dans les années où le gland n'eft pas abondant, les oiieaux, les fangiiers, & fur-tout îes mulots détruifent le femis. — Le nombre des mulots, qui viennent emporter les glands fe mes nouvellement, eil: prodigieux, & le dégât qu'ils font c'a incroyable ; exemple à ce fujet, 413 ^s" fui p. SÈVE. Ce qui arrive iorCqu'on intercepte la sève en enlevant une ceinture d'écorce à l'arbre, Volume VIII, 279. L'interception de la sève hâte ia produâion des fruits , & tait durcir le bois ^ 283 Ef fuir, S I S. I U S. Étoile de Slrius. Son énorme diftance de notre Soleil, Volume IX, 305 b' 306. Idée de comparaifon entre le fyfLème de Sirius & ce- lui du Soleil , Uid. &" jiiiyaiites. Soleil. La chaleur du Soieil peut être regar- dée comme une quantité conftante , qui n'a que très-peu varié depuis la formation des planètes, Volume^ IX, 98 & fuiv. Confidération fur la natuie du Soleil, & fur l'origine du feu dont fa malle ell pénétrée , 313 6" fuiy, La chaleur du- T>BS Ma ti i RE s, xUx Soleil n'eft pas allez forte pour maintenir feuîe ia Nature organifée dans la planète de Mercure, quoique cette chaleur du Soleil y loit beaucoup plus grande que fur aucune autre planète, 315 6* fuip. Démonrtration que la chaleur feule du Soleil ne fuffîroit pas pour maintenir la Nature vivante fur la Terre, ni fur aucune autre pla- iK'te, 31.7. S 0 u r Pv E. Lorfqu'on îàl couler îe fer rouge par k moyen du foufre, on change la nature du fèr; ce n'eft plus du métal , mais une elr^éce de ma- tière pyriteufe , Volume. VIII, 144 &* fuiv. Système du SohU 6* des Étoiles fixes. Com- ment il le pourroit faire qu'il y eût communi- cation d'un fyîlème à l'autre, Volume IX^ 311 6- fuii: Taillis. Fbyei Bois taillis & Semis. Température. Dans tous les lieux où îa température eft la mcmf , on trouve non-feule- ment les mêmes efpèces de plantes, les mêmes efpèces d'infeftes, les mômes erpèces de reptiles, fans les y avoir portées, mais auiîi les mêmes efpèces de poiflons, les mêmes efpèces de qua- drupèdes, les mêmes efpèces d'oifeaux, fans qu'ils y foient allés, Volume IX , 291. La niême tem- pérature nourrit , produit par - tout les mêmes êtres, Ibid. De la m.ême manière qu'on a trouvé, par l'obfervation de cinouante-fix années fuccef- fives, la chaleur de l'été à Paris, de 1026, c'eft- *a-dire, de vingt-fix degrés au-delTii s de la con- gélation j on a auîTi trouvé avec les mêmes ther- ' Table momctres, que cette chaleur de l'étë étoit 1026 dans tous ks autres climats de fa Terre, depuis 1 J.quateur jufque vers le cercle polaire ; nombre d'exemples à ce fujet, l'olmm VIH, 357 &■• Cuiv. De ces obfervations, refaite le fait ir.conteftable de l'tgaiité de la plus grande chaleur en été dans tous les climats de la Terre, Volume IX, 357. Pourquoi la chaleur eft plus grande au 1: énégaï qu'en aucun climat de la Terre? Explication de la caufe particulière qui produit cette exception, 360 Êf fuh: L'excès de la clialeur produit par les caufes locales, n'étant que de 6 ou 7 degrés au-defius de la plus grande chaleur du refce de la^zone torride ; & l'excès du froid produit de même par les caufes locales, étant de plus de jo degrés au-delTus du plus orand froid, fous la mê- me latitude au nord, ifen réfulte que ces mû- mes cauît^s Iccales ont bien plus d'influence dans les climats froids que dans les climats chauds: raifons de cette différence d'effets, 366 b' fuiv. T E M P É R A T u R E ^£5 Planètes. Degrés de cha- leur où elles ont paffé fuccelTivement. Foye^ Chaleur du globe temp.re^ comparée à celle de Jupiter, la Lune, Mars, Mercure, Saturne & Vénus. Terrejns ingrats & Jlcriy. Lorfqu'on aura des terres tout-Ji-fait ingi-atcs & Oériles où le bois re- tufe de croître, & des parties de terreins fituees dans des petits vallons en montacne. où la ge- lée fupprmie les rejetons des ci-,tnes & des au- tres arbres qui quittent leurs feuilles, la manière la plus fure & la moins coûteufe de peupler ces terreins, eft d'y planter des jeunes pins à vingt uu vingt-cjnq pas les uns des autres, Ko/. VIII, DES Ma T I È RE s. Ij 414 ^ fuiv. Un bois de pins exploité convena- blement peut devenir un fonds non-feulement auffi fiudueux, mais aufii durable qu'aucun au- tre fonds de bois, 416 ^ fuïv. Théorie. Difcuffions de ïa théorie fur la for- mation des planètes, & foiution des objections qu'on peut faire contre cette théorie, Vol.V:^^ 320 ^ fuiv. Autres objeûions contre la théorie He l'Auteur fur \s. refroidiifement de la Terre. Réponfes fatisfaifantes h ces objedions, 344 ô* fiàv. Thermomètre. Le degré de la congéla- tion de i'eau, que les conftrufteurs de thermo- mètres ont regardé comme la limite de la cha- leur , & comme un terme où l'on doit la fup- pofer égaie à zéro , eft au contraire un degré jréel de la chaleur. — Puifque c'eft à peu-près le point milieu entre le degré de la congélation du mercure, & celui de la chaleur nécelfaire pour fondre le bifmut, qui ell de 190 degrés au- dellus de celui delà congélation, Volume. Vf M, 7 ^ fuiv. Les thermoÎTietres obfervés pendant cinquante-fix années de fuite, ont démontré que îa plus grande chaleur en été eft" de 26 degrés au-de(fus de îa congélation , & le plus grand froid de 6 degrés au-delTous , année commune , Vol. IX, 354 b fuiv. Défaut dans la conftrudion du ther«» momètre de Réaumur, îhid.^ Trempe. Différens effets de la trempe fur la fonte , le fer & l'acier , félon les différentes nuan- ces & les différens degrés de cette trempe, Volumz VIII, I2(^. Expériences à ce fujet, i3<^ ^ fuiv^ ^I m