1 ili.ll' '' 'i' ' - ~ — ^J ^^R'' '!''':' 341 ^^Bilî ^^H'' '' u> o r- o ^^^1 màk, '. 761 H WÈ:: '. '.'id .■ |h ,1)! i.'sr,' V' '•'■.■ '' ■' ' '■- ' ' l'.TiOiV^-. :' ■■,1 "■■' ■ ;.■■•■ tel;:-:!: ''■;' .'■'■11'''- :l-l ŒUVRES COMPLETES DE CHRISTIAAN HUYGENS. Imprimerie de Joh. ENSCHEDÉ & Fils, Harlem. ♦ 0€i??()/an//'/n Uf/^f9?Ô frère de Christiaan, d'aprùs un mcdaillon appartenant au musée communal de la Haye et se trouvant maintenant à titre de prêt au musée-Hiiygens llofwijck à Voorburg. Le nKïdiilluii porte rinscripliun CONSÏ. 11\*GEX1VS Zulichemi D^im. 169c. Un dc«in ijui noo* a tcn-i de modelé en 1 (rt fait par P. P. Schicd^ p^mr le ^llaa^h JaarlKtçkjc" de 189- ^ww^ ŒUVRES COMPLETES DE CHRIS TIAAN HUYGENS PUBLIÉES PAR LA / é SOCIETE HOLLANDAISE DES SCIENCES TOME VINGT-ET-UNIÈME COSMOLOGIE LA HAYE MARTINUS NIJHOFF 1944 X •> \\ 1> A' Q IIS îa9B \ COSMOLOGIE Avertiffement général. Nous réunifTons dans ce Tome toutes les Pièces — à l'exception des Journaux de voyage, et d'un afTez grand nombre de „Varia", parmi lefquels les „Vana academica", dont tait partie la Pièce publiée en 1693 fur la force mouvante de l'explofion de la poudre à canon — qui n'ont pas encore vu le jour dans les Tomes précédents '). Elles peuvent toutes, nous (emble-t-il, être appelées cofmologiques; car l'homme lui-même, microcofme qui confidère l'univers, ne fait-il pas partie du Cofmos? Les réflexions de Huygens, non leulcment fur la cofmogonie, mais encore fur la fociété humaine, fur la vie et la mort des individus, fur leur raifon "), fur leur défir de gloire ') et de bien-être, fur leurs afpirations diverfes, trouvent fore bien leur place, penfons- nous, parmi les Pièces de nature aftronomique. En effet, le Cofmotheoros lui aufli, dernier ouvrage de Huygens, par lequel le préfent Tome fe termine, traite en partie d'aftronomie proprement dite et en partie de confidérations ilir les habitants de notre planète et fur ceux qu'on peut fe figurer fur les autres. ') À la dernière page (p. 62 2) du T. XX nous avons renvoyé le lecteur au T. XXI pour les „Excerpta ex epistola C. H. Z. ad G. G. L." Nous pensions que le T. XXI pourrait, outre la Cosmologie, contenir les différents „Varia". Ceci s'étant montré impossible, c'est dans le T. XXII qu'il fau- dra chercher nos remarques sur les „Excerpta". ') Voyez la p. 663. 'j M>; fiàv àmzo'j^i ys xat àx),st4Jç i7to).Di.^L-r,-j , àX/x //syi ^éSa.; ri xxi i'Tao'j.i-JOiai -•jBiiia.i. (^Homère, Iliade XXII 304—305). Comparez la note 11 de la p. 521 oùnouscitonsunpoèmedeLongfellow, ainfiquelap. 315 où nous publions des vers de Huygens lui-même. AVERTISSEMENT GENERAL. Le T. XV, voué à l'artronomie pure, ne contenait pas encore tout ce qui fe rap- porte à ce fujet. Il reliait des Pièces importantes telles que celles fur le planétaire, fur r„afl:rofcopia compendiaria", lur la forme fphcroïdale de la terre, fur la caufe de la pefanteur. En étudiant ces Pièces et les autres publiées dans le préiènt Tome, nous avons pu conftater que I iuygens, déjà avant l'apparition des „Principia" de Xewton, fe fentait de plus en plus attiré par la théorie de Kepler des orbites elliptiques des planètes, tout en n'étant pas entièrement convaincu de la réalité de cette forme. Ce n'eft qu' après avoir lu Newton qu'il accepta fans réferve la théorie des orbes elliptiques, et cela tant pour les comètes que pour les planètes. Quant à l'hypothèfe de forces in- verfement proportionnelles au.x carrés des diftances, exercées, apparemment à diitancc (inftantanément, à travers un efpace abfolu, fans aucun intermédiaire), par chaque particule matérielle fur toutes les autres +), il n'a pu l'accepter dans fa générahté. Ce- pendant — voyez notre Avertiffement au Difcours de la Caufe de la Pefanteur, ainfi que la p. 577 qui fuit — il parait douteux (î fon hypothèfe de tourbillons multilaté- raux '), expliquant non feulement la pesanteur terredrc mais au(Ti celle des planètes et des comètes vers le foleil, laquelle il a maintenue jufqu'à fa mort, le fatisfaifait plei- nement. L'influence de Defcartes fur lui refla toujours grande, mais on le voit s'en émanciper de plus en plus, ce qui appert aufll par le fait qu'il croit devoir combattre fa métaphyfique "). On remarquera en outre — voyez e.a. la p. 5 1 1 — l'influence des écrits philofophiques de Cicéron. Nous lignalons d'autre part celle de fon con- temporain aîné, la Mothe le \'ayer. ••) Voyez sur le sentiment de Xewton lui-même les p. 435 et 494 qui suivent. 5) Mentionnée aussi aux p. 505 — 506. *) Voyez notamment les p. 521 (note ;), 525 — 5:7. 662, 66- et 826. HUYGENS A L'ACADEMIE ROYALE DES SCIENCES. ASTRONOMIE. Avertiffement. L'obfervation fyftcmatique des éroiles fixes dans le but d'établir leurs coordon- nées devint poflible à Paris des qu'on put difpofer des inftruments nécefiaires. On peut trouver un aperçu des perfcftionnements créant en ces jours une „véricable révolution dans l'art d'oblerver" e.a. dans l'article „Hirtoire de la Phyfique" par Ch. Fabry publié en 1924 et foifant partie du Recueil „Hirtoire des Sciences en France" '). Nous avons déjà imprimé dans le T. XIX ') le dilcours (ou la note écrite) de I luygens fur la polTibilité de taire des tables bien plus exaftes que celles antérieurement conftruites des lieux des étoiles fixes ainfi que du mouvement des aftres errants. La première Pièce, tirée du Regiftre de l'Académie, qui fuit — les fept autres font de fimples renvois au T. XV et, dans deux cas, au T. XIX — date de 1 666 (et en partie de 1 66-^ comme le dilcours mentionné qui peut même être cenfé en faire partie, ce que le titre de la Pièce I fait voir. Caffini ne vint en France qu'en 1 66g et rObfervatoire ne fut achevé qu'en 1672. En 1666 et dans les années fuivantes on obfervait encore, en fe fervant des „infl:rumens qu'on a défia" 3), dans le jardin de ') L'article se trouve dans le T. XIV (Histoire des Sciences en France, Premier Volume, Intro- duction générale par Emile Picard) de T «Histoire de la Nation française" (dir. G. Hanotaux), Paris, Soc. de Thist.nat. Librairie Pion. =) T. XIX, p. 258—263. Voyez h la p. 32 le § 1 1 de la Pièce I qui suit. 3) T. XIX, 1. 5 d'en bas de la p. 264. Voyez la p. 87 du T. VI sur un grand ,,quadrant" que, d'après une lettre de Huygens de novembre 1666, on construisait en ces jours „sur le pignon d'une maison". 8 AVERTISSEMENT. la Bibliothèque du Roi +). Le titre de la Pièce I rappelle auflî 1' „Obfervation — déjà publiée dans le T. VI ') — de rEclypfe du Soleil du l' Juillet 1 666 faite dans la maifon de Monfieur Colbert" ■*) : elle eft en effet tirée, elle aufli, des pages du Re- gillre que nous confidérons ici. Parmi „les inftrumens qu'on a" il convient de fignaler les horloges de Muygens qu'il avait apportées de la Haye: elles furent employées dans l'obfervation de l'éclipfe '^). Les communications de Huygens de la Pièce I font partie d'un enfemble de com- munications et de discudîons entre divers membres de l'Académie. Une publication intégrale de cet eniemble ferait (ans doute plus inflruiftive. C'eftl'époque dont Fabry dans l'article cité plus haut (Chap. II. Le dix-feptième fiècle) dit: „Des réfultats très importants furent obtenus en allronomie ainfi que dans l'art des obfervations; c'eft pendant cette période que fut inventé le micromètre pour les obfervations aftrono- miques ■ — nous difons quelques mots fur ce fujet un peu plus loin ') — , que fut réalifé l'emploi des lunettes pour la mefure des angles et l'ufage des horloges pour les obfervations agronomiques, et ce fut vraiment une œuvre colleclivc. En phyfique, les réfultats furent moins importants, bien que certaines expériences fur le pendule, fur l'élailicité des gaz, fur l'écoulement des liquides aient certainement été, en partie, le réfultat d'une collaboration effeftivc entre les académiciens ^). Toutefois, cette collaboration devint de moins en moins profitable". Cette publication intégrale ferait cependant déplacée dans les Oeuvres de Huygens. Comme ailleurs nous fuivonsune •*) Rue Vivienne. Voyez la note 3 de la p. 498 du T. WII. La maison de Colbert (voir le texte) était fort prés de la IMbliotliéque du Roi (T. YI, p. :i;). Comparez l'endroit du T. VI, se rapportant au „quadraiu"' de 1666, que nous avons cité dans la note précédente. ') T. VI, p. 58-66. '^) Nous avons déj:\ dit dans la note i de la p. 18 du T. WIII qu'on Ht évidemment usage en cette occasion des horlc)i,'es ustronomiqucs et non pas d'iiorloges à renioiitiige, comme le dit la p. 641 du T. VI: ces dernières étaient des horloges marims. ■) P. 18—19. '') Voyez sur l'écoulement des liquides et de l'air comprimé, etc. les p. 166 — 173 et 1:0—14: du T. XIX. Pour plus de détails, notamment sur l'astronomie dont nous traitons ici, on peut évidem- ment consulter aussi 1' „llistoirc de l'Académie Royale des Sciences, depuis son établissement en 1666 jusqu'à 1696". T. 1, Paris, G. Martin e. a. WDCCXXXIII; et, pour avoir une vue d'ensemble, on peut encore lire l'article „Les Sciences en Europe" de P. Tannery (cité aussi au T. XVIII) qui se trouve dans le T. VI de 1' «Histoire générale du IV' siècle à nos jours" publiée sous la direction de E. Lavisse et A. Rambaud. AVERTISSEMENT. voie moyenne >). La ledture de ces pages du Rcgiflre donne en effet rimpreflTion que c'ert furtout au début que les membres s'intéreiïcrent généralement à Tartronomie. La Pièce I débute par un difcours d'Auzout; comme il s'agit ici d'une feuille f(///^e dans le Regiftrc dont la date précise eft indétemiinable, nous ignorons fi ce difcours eft antérieur ou poiléricur à la Icéturc dans l'Académie du programme de Huygcns publié dans le T. XIX '°) qui commence, conformément au difcours d'Auzout, par l'alinéa: „Trouver la ligne meridiene et la hauteur du pôle de Paris, qui font les fon- dements de toutes autres obfervations aftronomiques". Ce fut Auzout ") qui „expofa le premier à Louis XIV l'utilité de conflruire un obfervatoirc à Paris" "). Huygens, lui, était convaincu longtemps avant 1665 de la nécciïité de trouver exactement la ligne méridienne et la hauteur du pôle: voyez, à la p. 529 du T. XV, le début du § 5 datant probablement de 1 658 : „Stcllarum omnium fitus ope horologii et binorum perpcndiculorura defcribi poterunt fi poli altitudo et meridianus loci exaftè cognitus fuerit". Ce „§ 5" de 1658 correfpond d'ailleurs au ') Voyez dans le T. XIX les p. 170 (note i), 173 (avant-dernier alinéa), 181 — 185 (Appendice II à la „Statique" et à la «Dynamique"), 255 (note 2; ici il s'agit de la note d'Auzout de 1666 ou 1667, § I de la p. 25 qui suit), 257 (note 7), 262 (note i), 283 (note i, où il est question des observations et des discours de Cassini et de Picard sur les comètes), 293 (note 3, même sujet), 310 (discours de Cassini sur le même sujet), 330 — 331, 339 — 340, 344 — 345, 400 (note 6 traitant des observations des satellites de Jupiter), 417, 432 (satellites de Jupiter), 439 — 441 (notes), 630 et suiv. (différents mémoires sur la cause de la pesanteur). '») T. XIX, p. 255-257. ") Consultez sur Auzout (né en 1630 s'il faut ajouter foi à E. Maindron «L'ancienne académie des sciences. Les académiciens 1666 — 1793", Paris, Tignol, 1895) la note 3 de la p. 391 du T. I, où nous avons dit qu'il quitta Paris en 1668 pour se rendre en Italie (voyez aussi la p. 267 du T. VI). Il ne revint que peu avant le départ définitif de Huygens de Paris; voyez son nom dans la note 3 de la p. 293 du T. XIX où il est question d'observations de la comète de 1680 — 1681. La lettre de Huygens à la p?ge citée du T. I fait voir qu'il avsit déjà rencontré Auzout en 1655 lors de sa première visite à Paris. Il le vit de nouveau à Paris en 1663. En 1664 il entra en correspondance avec lui; voyez le T. V. '-) Nous citons L. F. A. Maury „Les académies d'autrefois. L' ancienne académie des sciences", Paris, Didier et C.'% 1864. Voyez la Dédicace au Roi de 1' „Éphéméride du Comète de la fin de l'année 1664 et du commencement de l'année 1665" par Auzout, Paris, 1665. Comparez aussi la fin de la note 2 de la p. 255 du T. XIX. 2 lO AVERTISSEMENT. préfent „§ 5" de la p. 28 — la divifion en §§ provient toujours de nous — fans qu'il s'agiiïe, bien entendu, d'une traduftion littérale du latin en français. Sans parler direc- tement du préfent § 5, nous avons dit dans ce T. XV de 1925, en citant au long la „Regix Scientiarum Acadcmiîe Hiitoria" de 1701 de du Haniel: „La méthode dé- crite dans ce paragraplie [§ 5 de 1658] fut communiquée en 1667 [le brouillon efl: de 1666; voyez l'Appendice II que nous citons audl à la fin du § 2 àlap. 27 qui fuit] à l'Académie des Sciences de Paris". Déjà en 1658, un an après l'invention de l'horloge à pendule, Huygens fe rendit parfaitement compte — nous l'avons dit à la p. 5 1 8 du T. XV — du fait que cette invention „met les agronomes à même de remplacer la mefure des hauteurs par l'ob- fervation des paiïages", ce qui efl le fujct traité dans l'un et l'autre § 5. Nous avons brièvement réfumé le § 5 de 1658 dans le deuxième alinéa de la p. 521 du T. XV dilant qu' „il démontre que l'obfervation du pafTage d'un aflre parles deux plans AB et AC[ce font dans la Fig. 3 de la p. 30 qui fuit, les plans partant refpeiftivement par les fils verticaux AB et CD d'une part, AB et EF de l'autre] ne donne pas feulement l'ascenfion droite mais encore la déclinaifon de l'aftre". N'aurait-on jamais fongé à appliquer cette ingénieufe méthode à l'obfervatoire de Paris pendant le féjour de Huygens dans cette ville? Nous '5) avons dit dans le T. XV en citant un Hvre de 1877 '+} que „cctte nouvelle méthode allait développer l'aflronomie pratique d'une manière tout-h-fait imprévue dans la féconde moitié du dix-feptième fièclc", puifque . . . vers 1689 l'illuflre aflronnme danois Ole Rdmer conilruilit l'inl^rumcnt de padage, précuricur du cercle méridien"; que „ridéc de Huygens ne s'ell: pas réaliiée tout-de-fuite, que nous fâchions ... ce n'ell que vers 1689 [plus de 22 ans après la communication à l'Académie] que Rômer conftruifit fon indrument de pafTage [„machina azimuthalis"] qui pouvait être orienté, foit dans le méridien, foit dans le plan du premier vertical". (On voit une partie du cercle '2) Ou, pour parler plus clairement, les rédacteurs du T. XV. '■*) P. 5 1 8 et 52 1 ; il s'agit de la „(îeschichte der Astronomie" de R. Wolf (Rliincheii, R. Olden- bourg). R. Wolf écrit: „[Es] sctzte etwa 1689 Rômer dem[Tyclionisclien !Mauer-] Quadran- ten ein sog. Passageninstrument an die Seite, d.li. ein an langer Aehse im Meridian spielendes Terurolir. Den naheliegenden Gedanken ... an der Aclise des Passagen-instrumentes einen Kreis zu befestigen, der ebenso gcnaue Ildhenablesungen erlaubt als das Fernrohr Einstellun- gen, batte zwar ebenfalls scbon Ruiner nicbt nurgetasst,sondern auch mit Erfolgausgcfùhrc", comme cela ressort de sa correspondance avec Leibniz. AVERTISSEMENT. I 1 horizontal, ce aulfi une partie du cercle vertical, mobile autour d'un axe vertical, de cette „machina azimuthalis" ou azimutal, dans la Fig. loo de la p. 60 1 de notre T. XVIII). Nous aurions pu citer auffi Dclambre qui dans le „Difcours préliminaire" de l'on „llilloire de rallronomic moderne" de 1821 dit en parlant de Picard et du „fy- ftcmc d'Altronomic pratique, qu'il avait cxporé à l'Académie dès l'an 1669" ''): „On lui fit attendre dix ans le quart de cercle mural qu'il demandait avec des inftan- ces continuelles; il n'eut pas le plaifir de le placer lui-même dans le méridien, il était mourant [en 1 682] quand enfin l'inflrument flit tenniné. En attendant, il avait eiïayé de faire tourner une lunette dans le plan du méridien. Cette idée fut rt^alifée par fon élève Roemer, et pcrfech'onnéc par les modernes. Elle a fourni l'un des deux inllru- mcns fondamentaux de rAllronomic. Roemer conftruillt donc la première lunette méridienne". (Cette longue lunette méridienne, mobile feulement dans le méridien, conllitue un deuxième inftrument de Roemer qu'il ne faut donc pas confondre avec fon azimutal; il l'avait dans fa maifon et la déiîgne par conféquent par le nom „machina domcllica". L'azimutal avait deux lunettes courtes tournant fur des axes courts). On peut aufll tenir compte de publications plus récentes que celles de 1821 ou 1877. D'ailleurs Dclambre favait déjà fort bien quc„lcsobfervationsd'Au- zout et de Koemer [amené par Picard à Paris où il féjourna de 1672 à 1681] ont été perdues. Toutes les recherches qu'on a pu faire pour les retrouveront été vaines '")." Voyez cependant chez Horrebovv une obfervation confervée de Roemer de 1 675 '■"'). Roemer travaillait fans doute beaucoup à l'obfervatoirepuifque d'après les „Comptes des Bâtiments du roi Louis XIV '*) il recevait une penfion et des gratifications; en 1680 il reçut 3200 livres de penlion et 1 000 livres de gratification „en cimfidération ■5)P. XLIII. '*) Dclambre „Histoire de l'astronomie moderne", T. Il, p. 6;o. Dclambre le dit en citant le livre de 1741 de P. Le IMonnier qui faisait la même remarque: «Histoire céleste, ou Recueil de tou- tes les observations astronomiques faites par ordre du Roy, avec un Discours préliminaire sur le progrès de l'astronomie où l'on compare les plus récentes observations à celles qui ont été faites immédiatement après la fondation de l'Observatoire royal" (Paris, Briasson). Le Mon- nier se proposait de publier deux volumes, il n"a pu publier que le premier. '^) P. Horrebo\v, „Basis Astronomie sive Astronomia; Pars Mechanica", 1-35. Voyez le titre complet à la p. 600 du T. XVIIL On lit aux p. 106 — 1 07 :„Sequiturobservatio habita Parisiis in observatorio Regio anno 1675, etc." Il s'agit ici de la „raethodus observandi a;quinoctia" avec l'instrument de Roemer „amphioptra sive tubus reciprocus". Horrebow dit avoir copié l'observation d'un papier de Roemer brûlé depuis. '*) Cités par C. ^\'olf aux p. 200 — ;oi de son livre de 190; sur l'Observatoire de Paris. I o AVERTISSEMENT. des découvertes qu'il a faites en Tartronomie" '!'). Il eft d'autre part certain que Roemer avait déjà pendant fon féjour à Paris, plus précifément depuis 1 675 environ, le delTein de conltruire fon inflrument de pafTage (ou fes inftruments de paffage) puifqu'il écrit en 1700 à Leibniz: „Ex magna proinde cogitationum farrajine, hac vice defumam articulum de Inllrumento, cui uni aptum asdificium jam per XXV annos exoptavi, fed nunquam obtinerc licuit, omni ex parte voto fatisfaciens" -°). C. Wolf écrit à ce propos: „Roemer fe plaint de n'avoir pu, pendant vingt-cinq ans, trouver nulle part un emplacement tout à fait propre à l'inftallation de fa lunette méridienne. Il n'y avait pas en effet à l'Obfervatoire un endroit qui lui offrit deux murs folides . . . etc. "). A Copenhague, où il était le maître, Roemer ne fût pas d'abord plus heureux etc." Puifquc nous avons cité plus haut Delambre fur Picard et le cercle mural, nous obfervons encore que, d'après les papiers de Caflini (C. Wolf, p. 204), celui-ci avait fait conftruire des fon arrivée à l'Obfervatoire, de nombreux inftruments, e.a. „deux quarts de cercle muraux^ plufieurs quarts de cercle mobiles, //;; azimutal pourvu de deux cercles entiers^ etc.". (Voyez d'aUeurs au § i de la Pièce I qui fuit ce qu'Auzout difait déjà en 1666 ou 1667 fur la nécefîité d'avoir „un azimuthal ioint au quart de cercle" ou „un azimuthal a part avec des filets ou autrement"). Quant aux obfcrva- tions de Caflini, celles-ci n'ont été publiées qu'en 1900 par G. Bigourdan,aftronome de l'Obfervatoire, fous les aufpices de l'Académie des Sciences,* mais il y a une lacune du 15 juin 1674 jufqu' à 1680 (C. Wolf. p. 206 — 208). Somme toute, on peut confidérer comme nullement improbable que les travaux de Roemer exécutés à Copenhague depuis 1681 ") fe rattachent à fes travaux, et plus généralement à des travaux, exécutés à l'Obfervatoire de Paris -3). '!>) Voyez sur le micromètre de Roemer le Cap. XIII („De Micromètre Roemeriano") de la „Basis astronomie" de Horrebow. ^°) Même endroit. Il s'agit d'une lettre du 15 déc. 1700 publiée dans les „Miscellanea berolinen- sia", continuatio II, 1727, p. 276. °') R. Radau dans son article de 1868 dans la „Revue des deux Mondes" de Paris („L'observa- toire de Paris depuis sa fondation") va jusqu'à dire: „le donjon que Perrault avait conçu, et qui fut exécuté malgré les réclamations les plus énergiques des hommes du métier, était com- plètement impropre aux observations du ciel". ^-) Il faut noter que les observations de Roemer faites à Copenhague lusqu'en 1710, année de sa mort, ainsi que celles de son élève Horrebow qui lui succéda, sont également perdues à d'infi- mes restes prés, par suite de l'incendie qui dévora l'observatoire de Copenhague en 1728. AVERTISSEMENT. 1 3 Il cil toutefois abfolumcnt certain que la méthode de Huygens ne fut pas appliquée à Paris pendant fon féjour autant qu'elle le méritait puifqu'après fon départ il écrit à de la I lire: „Je vous recommande fur tout de faire mettre en eflat le grand quart de cercle pour les hauteurs meridicncs s'il ne l'elt pas encore et de fonger enfuite à dé- terminer les lieux des elloiles fixes par le moyen de ces hauteurs et des différences des afcenfions droites. Comme depuis peu j'ay elludiè d'avantage en Agronomie que par le paffè a l'occasion de la machine planétaire ... je reconnois auiTi de plus en plus le befoin que l'Allronomie a de cette corredion des lieux des cftoiles qui fert de fon- dement a tout le relie" ^+). Nous croyons apercevoir que plus tard de la Hirc a appliqué à Paris la méthode de lluygcns ^'). . Bigoiirdan dans son livre de 1920 „L'astronomie, évolution des idées et des métliodes" (Bibl. d. pliiios. scientif. E. Flammarion, Paris) dit à bon droit dansleCliap. VI(„Application des lunettes et du micromètre aux quarts de cercle. — Instruments modernes" I «Instruments méridiens"): „Avec son quart de cercle mural placé dans le méridien. Picard voulait évidem- ment déterminer les liauteurs méridiennes des astres; mais voulait-il employer le nicme instru- ment à la détermination des différences d'ascension droite? Cette question est difficile à tran- cher. Nous l'avons vu installer une lunette murale mobile dans le méridien, mais nous ignorons si son axe était court comme celui des quarts de cercle, ou s'il était long; et la question est importante, car avec un axe court il serait à peu près impossible de faire décrire à la lunette un plan parfait. C'est du moins ce qu'aperçut bien son élève Roemer qui plaça une [longue] lunette sur un long axe et créa ainsi la lunette méndienne; mais twus manquons de Mai/s sur r invention de cet instrument [nous soulignons]". °3) Dans sa „Geschiclite der astronomischen Messwerkzeuge von Purbacli bis Reichenbacli, 1450 bis 1 830" de 1908 (Leipzig, W. Engelmann) Joli. A. Repsold exprime des doutes sur la con- struction de l'azimutal de Picard. Riais ces doutes ne reposent sur aucun document. Au con- traire, Repsold nous apprend que cet azimutal est dit avoir été construit en 1678 par Migon pour le prix de fr. 387. C'est uniquement ce prix peu élevé qui le rend méfiant. ^'>) Lettre du 19 février 1682, p. 344 du T. VIII. '5) Dans ses „Tabula; astronomica; Ludovici Magni jussu et munificentia exarats et in lucem edits" etc. de 1702 — nous citons la deuxième édition de 1727 — de la Hire écrit (voyez sur la détermination de la réfraction atmosphérique la suite du présent Avertissement) p. 97: („Usus Tabularum", Pra;ceptum XIX): „Altera refractionis observandi Methodus. Possumus etiam refractionis quantitatem obtinere, ex observatione unius ejusdem Stella;, cujus altitude meridiana sit 90 graduum, aut paucis gradibus minor. Cognitâ enim altitudine Poli vel Aequa- toris in loco observationis, ex altitudine meridiana Stella; habebitur ejus vera declinatio, cum circa verticem vel Zenith refractiones sint insensibiles. AVERTISSEMENT. En confidcranc les inftruments précurfeurs des inftruments de paflagede Iloemer, on peut auflî avoir égard à ce que Huygens écrit aux p. 35 et 37, datant de 1680, du Manufcrit F: „La meline lunette pourra fervir et pour prendre les égales hauteurs d'eftoile, citant fufpendue par un fil; et dans le cercle méridien citant lufpcndue [à des fils] par les deux bouts ... les bouts d'en haut [de ces fils] l'ont attachez a deux petites avances de leton icellees dans un mur qui foit dilpofè nord et fud, comme les coftez des fencfircs méridionales et feptentrionales de l'obfervatoire . . . l'on connoi ftra fi la vifi.ielle de la lunette, hauflee ou bailTce, demeure dans un même azimut, par le rcnvcrfement de la lunette "-'')." Il efl: permis de fuppofer — confultez l'Appendice IV qui fi.iit datant de 1674 — que Roemer converfait fouvent avec Huygens '") fur des lujcts d'aflronomie. Voyez l'Appendice V fur les pages citées de 1680 du Manufcrit F. Une ditiiculté efTcnticlle qui fe préiente dans la détennination précife de la hau- teur d'un aftrc — nous le difons toujours à propos de cette méthode de Huygens — c'efl: la réfraftion atmolphcrique. A la p. 2 (non numérotée) de fon ouvrage déjà cité dans la note 1 6 Le Monnier dit : „Perfonne n'ignore aujourd'hui quel progrès TAflro- nomie fit tout d'un coup en France dès l'étahliiTement de l'Académie: M" Huyghens, Picard & Auzout publièrent alors de fi belles découvertes fur la manière de perfec- tionner les inilruments, qu'on reconnut bientôt tout le prix de leurs Obfervations, & quels avantages elles avoient fur celles de tous les autres Aflronomes qui les avaient précédés". Et h la p. V du Difcours Préliminaire: „La découverte des Réfraftions Sed si ad >ingulos gradus altitudinis stellse, tempusin horologio oscillatorio notatiim obser- vctur, iiec non teinpiis transitus stelhv per meridianum, qnod ohtinebinuis per akitiidines ejiis- dem stellx a;qualcs ad ortnm & ad occasum, habebimiis in triangulo spha-rico arcuni distantia; inter l'olnm & Zenith, dcclinationis Stella; complementum, & angnlnm iisdem arcubus com- prehensum, scilicet dilTerentiam teraporis medii inter transitum stelkv per meridianum, & ejus lociim pro quo calculus instituitur, in gradus & minuta conversam, quibus addenda erit huic tempori convcniens pars proportionalis motùs medii Solis 59'. 8". uniiis diei spatio; quamob- rem rcpcriotur vcrus arcus verticalis inter Zenith & stelht vernm locum: sed etiam ex obser- vatione altitiidinis stclUv cundera habuimus arciim apparenteni; erit igitur eorum arcuum diffe- rcntia refractionis quantitas in altiîudine Stella;. Ex simili calcule, ad singulos gradus altitudinis Stella; colligetur refractio". -*) Il s'agit d'une rotation de 180° de la lunette autour de son axe. -'') Voyez e.a. sur des conversations sur d'autres sujets les p. 1 1 2 du T. VIII, 603 du T. XVIII et 440 du 'i". XX. AVERTISSEMENT. 1 5 Aftronomiques ayant été un des principaux objets des Allronomcs de TAcadcniie dès les premières années de Ton établilTement, M. Hiiygem propofa à ce fujet diverfes méthodes qui donnèrent lieu aux obfervations des étoiles Septentrionales, & des hau- teurs du Soleil, qui font rapportées [ici]". Il ne faut certes pas parler avec légèreté des connaiffhnces des anciens, ni fur ce fujet, ni fur beaucoup d'autres. Nous savons maintenant qu'il n'cll pas vrai comme le dit Callini — qui avait conllruit déjà en 1662, après Tycho Brahé, une table de la réfraftion atmosphérique ^'') — que celle-ci leur était demeurée inconnue -'). Au dix- feptième llècle on ignorait apparemment que Ptolémée — fur lequel Alhazen (cité à la p. 519 du T. XV^) fe bafe — avait déjà traité ce fujet dans fon Optique 5'=): il y parle, comme femble le faire Cadîni encore en 1 693 -'^), d'un changement de direc- tion, d'une réfraction, du rayon de lumière droit et reftant tel en un endroit précis: -*) Voyez la p. 520 du T. XV. =') Cassini écrit à la p. 36 de son article de 1693 — suivant Delamhre «Histoire de l'astronomie moderne", T. II, p. 545, il avait d'ailleurs „lu cette histoire à l'Académie dés 168-" — „De l'origine et des progrès de l'astronomie et de son usage dans la géographie et dans la naviga- tion (Mémoires de l'Acad. R. d. Sciences depuis 1666 jusqu'à 1699, T. VIII, Paris, C'"^ des Libraires, i~3o): „Pour établir solidement les principes de l'Astronomie, l'Académie jugea qu'avant toutes choses il falloit s'appliquer à distinguer les fausses apparences d'avec les véri- tables. Les anciens avaient supposé que tes rayons des astres l'ieniieiit en ligne droite jusqii' à nostre oeil. On s'estoit bien apperceù depuis environ un siccle que cette supposition ne s'accorde pas avec les observations; & on avoit reconnu que les rayons se rompent en passant de l'aether dans l'air qui environne la terre, que cette réfraction fait paroistre les astres plus élevez qu'ils ne sont en effet, & que prés de l'horison elle eléve le soleil & la lune plus que la grandeur de leurs diamètres: Mais les plus célèbres astronomes modernes s'estoient encore trompez, en ce qu'ayant remarqué que les réfractions deviennent plus petites à mesure que les hauteurs sont plus grandes, ils avoient prétendu que les réfraftions des étoiles fixes deviennent imperceptibles à la hauteur de 30 degrez, & celles du soleil à la hauteur de 45". Ce passage fait voir que Cas- sini parle de Tycho Brahé et de ses successeurs en laissant dans l'ombre les savants antérieurs. Il ert vrai qu'il ne pouvait guère avoir lu l'Optique de Ptolémée dont le texte grec est perdu: au dix-septième siècle les manuscrits de la traduction latine n'étaient connus qu' à fort peu de personnes. Mais il aurait pu savoir qu'au premier siècle de notre ère Cléomède mentionne la réfraction atmosphérique (K-jzÀtzy-, :jswpix ^j^Biiom I, i), et c'est surtout Alhazen écrivant au 1 1'''=°' siècle qu'il aurait dû mentionner. 5°) Comparez le dernier alinéa de la note précédente. Ce ne fut qu'au dix-neuvième siècle que fut publiée „L"Ottica di Claudio Tolomeo da Eugenio Ammiraglio di Sicilia, Scrittore del Secolo XII, ridotta in latino sovra la traduzione araba di un testo gieco imperfetto" (éd. G. Govi, Turino, Staraperia Reale della Dita G. B. Paravia E. C.di I. Vigliardi, 18 85}. Nous citons dans le texte la p. 151 de cette édition. 1 6 AVERTISSEMENT. „in loco contiguationis acris ad Eetherem fit flexio vifibilis radii propter diverfitatem iftorum corporum duonim". Nous avons parlé dans le T. XIX 3') de l'idée de rayons courbés; mais môme lorfqu'on admet leur exiftcnce (voyez dans la Pièce II de la p. 84 qui fuit ce que Picard, après Defcartes et Hooke, dira des rayons courbés dans fa „Mefure de la Terre" de 1671) comment calculer, en partant de cette idée, de com- bien la rcfraftion fait varier la hauteur des étoiles? Il cfl fort compréhenfible que ceux qui ont fait des calculs au dix-lépticmc ficelé s'en foicnt tenus aux rayons droits 3^). Voyez la Pièce V de Huygens qui fuit. Or, la méthode d'obfervation de Huygens dont il a été queftion écarte la difficulté de Terreur due à la réfradtion atmofphériquc — bien entendu: lorfque la hauteur du pôle efî exaBement connue — puifque „le paflage d'une étoile par un plan vertical ert absolument indépendant de la réfraftion" "^. Il fallait donc d'abord tâcher malgré la réfraétion de déterminer exaétement la hauteur du pôle. Heureufement — voyez la fuite du préfent AvertifTemcnt — h la hauteur où le pôle fc trouve à Paris, la correétion pour réfraélion efl certainement petite. Ayant enfuite déterminé d'après la méthode de Huygens la véritable hauteur d'une étoile, les aflronomes de l'obfervatoire auraient pu (comme il le dit) en obfer- vant cette hauteur direétement, calculer, en prenant la différence des deux hauteurs, de combien la réfraélion fait paraître un aftre plus haut qu'il n'eft. 3') T. XIX, p. 392. Voyez aussi les p. 685 — 686 du même Tome. 3-} Il est vrai que Morin (qui s'en tient à la théorie, d'ailleurs sans faire des calculs) écrivait déjà avant 1640 à la p. 337 du livre cité à la p. i" (Pars Nona, Cap. II, intitulé „Rerringunturradij coelestes ab Atmosplixra de qua dubitationes enodantur"): „certum est refraetionem magis esse ab occurrente densitate medij, quàm ab occurrentc superficie . . . cùm Atmosphaer* regio in suprema su! parte rarior, & in infima propè Terram densior . . . idcirco crepuscula fient in Atmosplntra; sublimiori parte, refrafliones verô in depressiori", mais il ne parle pas d'une den- sité auf,'mentant i^riuliicHciiietit et dans ses figures les rayons se brisent en atteignant la surface sphiriquc qui sépare la région basse de l'atmosphère de sa région élevée. Aujourd'hui encore on ne peut calculer une valeur précise de la réfraclion atmosphérique qu'en partant d'hypothèses sur la constitution (d'ailleurs variable) de l'atmosphère. Heureuse- ment la partie principale de la correction à apporter de ce chet'à la hauteur d'une étoile se tire des hauteurs observées elles-mêmes, savoir les hauteurs correspondant aux deux culminations; on le savait déjà au dix-septième siècle. 53) T. XV, p. 520. AVERTISSEMENT. I7 Nous obfervons encore, au fujet du cercle méridien, que déjà dans un livre de 1634 — 1640 „Artronomia jam a fundamentis intègre et exade rellituca"^+) l'auteur, J. B. Morin, parlant „de accuratiHîma tabularum aftronomicarum reftitutione in uni- verfum" ^s^ exhorte le „Principem" qui „velic deinceps ipfam tabularum conftruc- tionem aggredi" h ériger fur le „Mons Valerianus prope Parifios" une „quadratam fonnani lapidibus quadris" où il y ait une „linea meridiana accuratilTimè fumpta" et au-dell lis de cette ligne un „quadrans cupreus" avec une „alhidada" — en cet endroit il n'cll pas encore queilion de lunette 3") — , difant: „nulla ert altéra via cum hac, facilitatc, certitudine & pra;cifione comparanda quandoquidem Keplerus etiam con- queritur de obferuationibus aflrorum per diflantias fumptas cum fextantibus vel odtantibus, quse tamen prœcipuis huius fa^culi aflronomis, frequentiffimè inufufliere, ob tiotidtim belle ammadiierfam Merïd'iam circtili exceUeiiîiam [nous foulignons]". Nous avons mentionné h la p. 255 du T. XIX le quart de cercle qu'on polTédait à Paris déjà en 1 666 auquel lut adapté plus tard une lunette '=''). Hauteur du pôle. Nous avons dit dans la note 4 de la p. 266 du T. XIX que Huygens prend en i ()6~ 48°53' pour la hauteur du pôle à Paris 3^), tandis que Caflîni en 1 68 1 prend correétement 48°5o' ^v). Toutefois Cafllni n'eft pas bien certain de cette ^■♦) Avec le sous-titre „Compleclens IX. Partes hactenusoptatsScientiiçLongitudiniimcoelestium nec-non terrestriiim . . . Opus astronomicis tahulis exaftissimè condendisabsolucé necessarium. Ad eminentissimum Cardinalem Ricbeliiim, ducem et Francis parem".Authore loanne Bap- tista INIorino . . . Parisiis, apud authorem, tum apud I. Libert, MDCXL. 35) Titre du Cap. VIII de la Pars Noua. 3*) Cependant c'est IMorin, parait-il, qi'i a prtJconisé le premier en France — voyez aussi ce que Repsold dans son livre cité pli's haut dit (I, p. 41) sur son contemporain Fr. Generini — l'emploi de la lunette adaptée aux instruments de mesure. M. Delambre, Histoire de l'astro- nomie moderne, T. II (Paris, V" Courcier, 1821), p. 242, dans l'article „Morin": „[Morin] proposa un quart de cercle avec deux lunettes etc." Comparez la 1. 15 de la p. 1 1 qui précède. ^") En janvier 1 668 Huygens ne parle pas encore d'une lunette à tuyau remplaçant les pinnules: il écrit (T. VI, p. 17 1 ) qu'on se sert à Paris de „verres de lunette appliijiiezViMX pinnules de quarts de cercle etc. . . c'est comme une lunette sans tuyau". 3') A la Bibliothèquedu Roi. Huygens écrit probablement 48° 53' et non pas 48° 52' 45" —voyez la Pièce Ia qui suit — pour s'en tenir à un nombre entier de minutes. 39) „Abregè des observations & des reflexions sur la comète qui a paru au mois de Décembre 1680 etc.". p. 34: „I,a Ville de Paris qui est éloignée du Pôle de 41 degrez 10 min. . ." Il semble 3 1 8 AVERTISSEMENT. valeur. Son article de 1693: „S'il efl arrivé du changement dans la hauteur du Pôle, ou dans le cours du Soleil?" ■*°) fait voir qu'il obferva cette hauteur tant à Rome, qu'à Paris, à Uranibourg et ailleurs; p. 251 : „A Paris on a aufll remarqué [comme ailleurs] en peu de tcms une variation fenfible dans la hauteur du Pôle . . etc." Il s'agit de variations de plus d'une demi-minute. Caiïini a l'habitude d'ôterprécirément„une minute à caufe de la réfraction" •*'). Pierre Petit dans fa diffcrtation fur la hauteur du pôle à Paris, qui fuit l'ouvrage en dialogues de 1660 de J. 15. Duhamel „An:ronomia phyfica, (eu de luce, naturà et motibus corporum coeleilium, libri duo" prenait 48°5 2' pour la latitude de Paris -*'). Au § 1 Auzout dit qu'il faut fe fervir d' „inih-umcntsbien juiles". Nous avons cité à la p. 114 du T. XV fon „Traité du micromètre etc." de i 667, où il ell: queilion d'un micromètre h vis. Coniultez les p. 50 — 53 et 191 du même Tome, ainli que la note 3 de la p. 59 du T. VI (citation de r„Hin;oire de l'Académie Royale desScien- pourtant que Cassiiii entend parler de la hauteur du pôle li Pobserzv/foire, auquel cas sa valeur s'accorde à peu près avec celle de Huygens. A la p. 151 de l'article cité dans le texte sur le chan- gement de cette hauteur il dit qu'en 1669 il trouva avec Picard 48°53o", hauteur apparente à la Bibliothèque du Roi, c. ri. d. 48°5rio" à l'endroit de l'Observatoire, „correspondant à une hauteur vraie 48°5o'io"" (comparez la note suivante). Delambre «Histoire de l'astronomie moderne" de 1 82 1 , T. Il, p. 62 1 (article sur Picard) ajoute: „0n trouve aujourd'hui 3" de plus". ■*°') Mémoires de l'Académie Royale des Sciences depuis 1666 jusqu'à 1699, T. X, p. 246 — 257. -t') Dans son édition de 16H4 du „Traité du Nivellement" de Picard, amplifiéparlui-méme(voyez la p. -5 qui suit) Ph. de la I lire écrira; „J'ay donné les vrayes hauteurs de Pôle à la place des apparentes, les ayant diminuées chacune d'une minutte, qui est à peu prés l'élévation que cause la refradion à la hauteur de l'Etoile Polaire d'où on les avoit déduites, suivant ce que M. Cas- sini avoit observé le premier, & que nous avons confirmé dans la suite par un très-grand nom- bre d'Observations". ^-) Il s'agit du prêtre de l'Oratoire Duhamel qui fut le premier secrétaire de l'Académie des Scien- ces et l'auteur de la „lIistoriaRegiiïScientiarum Academia?"de 1701. Voyez sur son „Astrono- mia physica" la p. 537 du T. Il de r„Histoire de l'astronomie moderne" de 1821 de M. Delambre. Puisque nous avons eu l'occasion de noter nous-mêmes ce qui se rapporte à Muygens dans les Registres de l'Académie, nous lisons avec intérêt dans une note de la p. LUI du T. I du même livre de Delambre qu'il a „eu l'occasion de compulser tous les anciens registres de l'.Vca- déniie. en ce qui concerne Iluygens, Picard, Cassini et Richer". ■•3) Consultez aussi la p. 199 qui suit. AVERTISSEMENT. I p ces"), fur les difpoiitifs micrométriqiies antérieurs de lluygcns, dont d'ailleurs il parle aufli à la p. y 2 qui lliit en traitant de l'on niveau de 1679 — 1680+'). Il mérite d'être remarqué que Huyjrens n'a jamais reconnu que pour mefurer les diamètres apparents des planètes les „lamellx>" employés par lui feraient inférieures aux micromètres à lils (et h vis) ++). \'oyez encore fur ces meiiircs de I luygens la p. 6--o qui fuit. A la fin du § 4 +'), où il eft queftion de lamefure de l'afcenfion droite des étoiles, lluvgcns fait remarquer que ces obfervations fervent en même temps à déterminer l'obliquité de Técliptique. C'efl là auilî une des confiantes, ou plutôt une des gran- deurs, fondamentales, dont il était quellion dans le programme général de Huygens à l'Académie. En 1688 +*) Huygens écrira: „L'obliquitè de TEcliptique déterminée a l'Académie des Sciences a Paris, eft de 23°29'". Au § 1 3 Auzout fait mention de „la machine pour fc fcruir des Lunetcs fans tuiau", ce qui fait voir que de pareilles lunettes exillaient en 1666. D'après Delambrc c'efl lui qui aurait eu le premier, dès 1663 ■••"), l'idée de fupprimer le tuyau des lunettes. Auzout parle e.a. de „la manière de fc pafTér de Tuyau" dans fa lettre à Oldenbourg du 22 août 1665 +^); mais fon „Traité de l'Utilité des grandes Lunettes, & de la manière de s'en fervir fans Tuyau" qu'il mentionne ailleurs, n'a jamais vu le jour. Ce que Delambrc n'a pas fu c'efl que I luygens écrivit en feptembre 1662+'^) à fon frère Lodewijk fe trouvant alors à Paris que, ne trouvant pas le moyen de conflruire, comme en Angleterre, des tuyaux droits et feraies, on pourrait „ofter les 3 codez du tuyau, en laifTant feulement celuy d'en bas, etc.", ce que Lodewijk communiqua en ce même moisàP. Petit '°); or, Petit faifait des oblervations aflronomiques avec Bouillau, **) Voyez le „Cosmotlieoros" (p. 69^ du présent Toms). ■*') Voyez sur Tordre de succession des §§ 4 et 5 ce que nous disons vers la fin du § 4. **) Manuscrit F, p. 327. Cette page est datée Nov. '88. ■♦'') «Histoire de l'astronomie moderne", T. II, p. 594. *^) P. 100 du T. VII, Seconde Partie des Mémoires de l'.Xcad. R. d. Sciences depuis 1666 jusqu'à 1699, de 1729. ") T. IV, p. 227. 5°) T. IV, p. 234-235. 20 AVERTISSEMENT. Auzout et Frenicle '') de forte qu'il femble probable que ce foit lui qui ait commu- niqué cette idée de Huygens à Auzout '=). Se trouvant lui-même à Paris en novembre 1663 Huygens écrivit à Moray ^3^: ,^Ce que j'ay a vous dire touchant les lunettes d'approche que les curieux d'icy fabriquent, c'efi: que dernièrement nous fismes l'eflay d'une de 35 pieds fans aucun tuyau, qui reuffit admirablement bien. La façon de drefler le verre objectif cit de Monficur Auzout, et confille en ce que . . . etc." En janvier 1 666 Conilantyn Huygens père mentionne lui auffi les „grands Telefcopes fans tuijau de Monfieur Auzout" 5+). Voyez encore fur Huygens et Auzout la note 5 de la p. 26 qui fuit. À la p. 14 qui précède nous avons cité Le Monnier, parlant généralement dans fon ouvrage hiitorique de 1741 des mérites de Huygens aftronome dans les premières années de l'Académie. Sur l'Obfervatoire et les inflxuments qui s'y trouvaient on peut auffi confulter l'ouvrage déjà plufieurs fois cité de C. Wolf „Hill:oire de l'Obfer- vatoire de Paris de fa fondation à 1793" '')' °^ toutefois Huygens efl: à peine men- tionné 5"). C'efl: ainfi qu'à la p. 20 Wolf écrit à tort: „C'efl: à la même époque [ 1 668] qu'il [c. à. d. Picard\ a l'idée de faire fervir l'heure du paiTage des aftres au méridien à la détermination des afcenfions droites" '•"). Ce dont on ne peut guère faire un grief S') T. IV, p. 3-7, lettre du 15 juillet 1663. 5*) Il est vrai que Petit écrit à Huygens le 22 septembre 1662: „Je lay pensé aussi bien que vous & raesmes l'ay exécuté . . . etc.", ce dont Huygens se moque dans sa lettre du 28 septembre à Lodewijk (T. IV, p. 235 et 241). 53) T. IV, p. 433. 54) T. VI, p. 7. 55) Paris, Gauthier-Villars, 1902. 5*) Il écrit toutefois à la p. 220 en parlant de l'Observatoire, que „Huyghens, Perrault, Niquet et Carcavi [y] viennent souvent observer avec Cassini". Comparez la p. 35 du T. XVIII. Huy- gens avait — de même que Roemer — un appartement à l'Observatoire (T. VIII, p. 345). Il observait cependant beaucoup moins que Cassini; voyez e.a. au T. VII sa lettre du 28 juillet 1673 à son frère Lodewijk. 57) Voyez le § 5 de la Pièce I de Huygens qui suit dont nous avons longuement parlé dans le présent Avertissement. 5") P. 202: „Quel était donc le programme de Picard? Ce savant l'a exposé à deux reprises devant l'Académie; une première fois dès 1666, il propose de construire pour le Soleil et les Planètes des Tables plus exactes et plus complètes que les Tables Rudolphines. En Octobre 1669, il re- \ient sur son programme avec plus de détails". Etc. AVERTISSEMENT. 2 1 à Wolf — voyez la note 59 — c'eft d'avoir également attribué à Picard '') le dilcours anonyme de 1666 des Regidrcs (§ 11 de la Pièce I) dont nous avons fait voir dans le '1". XIX "} qu'il cil en réalité, lui auffi, de I luygens. Nous ne parlons pas ici — voyez la fuite du Tome — des confidérations agrono- miques de I luygens de 1 680 et des années fui vantes lorfqu 'il s'occupa de la conftruc- tion de fon planétaire. 5') Note I de la p. 258. Comme on peut le voir dans cette note, le discours anonyme (déjà mentionné à la p. 7 qui précède) est précédé dans les Registres par une Pièce de Picard (sur les diamètres des planètes, voyez le § 10 de la Pièce I qui suit). Nous observons en passant qu'il apparaît par le Traité du Micromètre d'Auzout qui lui et Picard observaient souvent ensemble. HUYGENS A L'ACADÉMli:: ROYALE DES SCIENCES. ASTRONOMIE. I. Projet de déterminer la méridienne et la latitude de Paris, manière de TROUVER les ASCENSIONS DROITES ET LES DÉCLINAISONS DES ÉTOILES FIXES ET EN MÊME TEMPS l'oBLIQI'ITÉ DE l'ÉCLIPTIQI'E ET LA Ql'ANTITÉ DE LA RÉ- FRACTION ATMOSPHÉRIQUE POUR LV^ ÉTOILES, DÉTERMINATION DE CETTE MÊME QUANTITÉ POUR LE SOLEIL, OBSERVATION d'uNE ÉCLIPSE DU SOLEIL, DISCOURS SUR LA CONSTRUCTION DE TABLES EXACTES DU MOUVEMENT DES ASTRES, LE TOUT DE I 6f)6 ET I 667. l A. Mesure de la hautkur dv pùle X la Bibliothèque du Roi le 3 1 uÉcf.MBRE 1666. II. Observations de Saturne et de ses satellites. Calculs qui s"v rappor- tent. III. Observations d'étoiles filantes. IV. Observations des satellites de Jupiter. V. Considérations géométriques sur la réfraction atmosphérique. \'I. OliSr.RVATIONS DE MaRS. VII. Remarque sur le passage futur de novembre 1677 de Mercure sur le SOLEIL. VIII. Observations ET CONSIDÉRATIONS THÉORIQUES sur lacomètede 1680— 1681. I. PROJET DE DÉTERMINER LA MÉRIDIENiNE El' EA LATITUDE DE PARIS, MANIÈRE DiC TROUVER LES ASCENSIONS DROITES ET LES Dl^XLINAISONS DES ÉTOILES FIXES ET EN MÊMi: TICMPS L'OBLI- QUITÉ DE i;i':CLIPTIQUE ET LA QUANTITÉ DE LA RÉFRACTION ATMOSPIIÉRIQUl': POUR Li:S ÉTOILES, DÉTERMINATION DE CETTE MÈMI-: QUANTITÉ POUR LE SOLEIL, OBSERVATION D'UNE ÉCLIPSE DU SOLEIL, DISCOURS SUR LA CONSTRUCTION DE TABLES EXACTES DU MOUVEMENT DES ASTRES. [ 1(566 et 1667] Cette Pièce eft tirde des „Rei;iftres de INIatlieniatiques" dits „de l'Aiinde 1667 et d'une partie de l'arnii^e 1668 iufqu'au mois d'Auril". C'eft le T. II des Regiftrcs, ou plutôt le T. I devenu T. II d'après la correelion de feu l'archivilk' de l'Académie P. Dorveaux; voyez les p. 180 et 6io du T. XIX; cette correction nous femble arbitraire vu que le tome contient aufli, malgré fon titre, des pièces de 1666 '). § I. 1^. 1 (feuille collée dans le Kegirtre). Mr. Auzout. „Les deux premières obfervations allronomiques font la ligne Méridienne, et la hauteur du Pôle -), et quoyqu'il y ait diverfes maniè- res de prendre l'une et l'autre, il faut mettre au premier rang celles qui ne fuppofent point d'obfer- vations précédentes, ou l'on puiffe auoir erré. Si ces obfervations fe pouuoient faire en toute forte de temps on n'auroit rien a fouhaitter, mais la hauteur du Pôle fuppofe un certain temps de l'année qui dure environ un mois, depuis la fin de Décembre iufqua la iin de Januier, quand l'Etoile Polaire en une mefme nuit peut élire obferuée dans fa plus grande, et dans fa plus petite hauteur. ') A la p. 20 du tome — voyez le § 9 qui suit — se trouve la date du 2 juillet 1666: il y est question de l'observation — • voyez le titre de la présente Pièce — de l'éclipsé du soleil de ce jour dont nous avons déjà fait mention dans l'Avertissement, Toutefois nous avons dû dire dans l'Avertissement que la date précise de la présente Pièce est indéterminable, qu'elle peut fort bien être postérieure à la Pièce de Huygens qui constitue le § 1 1 qui suit. Voyez encore sur Huygens et Auzout la note 5 qui suit. ^) On a vu dans le T. XIX (p. 255) que le programme de 1666 de Huygens débute, conformé- ment à la note, ou le discours, d' Auzout, par l'alinéa: i. Trouver la ligne meridiene et la hau- teur du pôle de Paris, qui sont les fondements de toutes autres observations astronomiques. 4 Q.6 HUYGENS À l'académie ROYALE DES SCIE^X■ES. ASTRONOMIE. Pour la ligne méridienne, on la peut prendre en tout temps par le moyen des eftoilles, pourveu que Ton ait des Inllruments bien iufles 3), c'eft pourquoy il femble plus a propos de commencer par cette obferuation, puifqu'elle iuppole le moins, et qu'il eft mefme a propos de l'auoir pour la hauteur du Pôle. La manière de la tracer ell par le moyen d'une Etoille telle qu'on voudra, pourvue qu'elle foit liors des refractions ^), on prend de cette Etoile deu.x hauteurs égales deuant et après qu'elle eft arriueé au méridien du lieu, marquant en melme temps les Azimuths de l'Etoile, car ayant diuifé ces deux Azimuths par la moitié, nous aurés la ligne méridienne. Il faut pour Cela aufli un azimuthal ioint au quart de Cercle pour prendre en mefme temps la hauteur et TAzimuth, ou nuoir un azimuthal a part auec des filets =) ou autrement, et qu'il y ait deux Obferuateursqui prennent en mefme temps l'un la hauteur, et l'autre l'azimuth: ce qu'il y a de commode eft que fi on a pris une hauteur du cofté d'Orient en un jour, on peut quelques iours après prendre l'autre hauteur égale vers l'Occident. Ce que l'on fait par le moyen des Etoilles en tout temps, le fait par le moyen du Soleil en un certain temps quelques iours deuant et après le Solftice d'Efté, quand l'on fcait que le foleil ne change point feufiblement de déclinaison, et il y a cela de commode que l'on peut tracer fon azi- muth . . . par fon ombre, fi l'on n'a pas d'inftrument, ou fe fervir de l'Equaire méridienne fans l'embarras de grands Inllrunients, comme il eft necellaire aux Etoilles" § 2. P. 3 et 4. M. Hiigcns. [Détennination de la méridienne]. Par le moyen d'un fil perpendiculaire lur un plan horizontal l'on pourra obferucr et tracer l'Azimuth le plus Oriental, et enfuitte le plus Occidental de quelque Etoile fixe de celles qui pas- (en t entre le Pôle et le Zenith, et diuilant après cela par le milieu l'angle que font ces deux Azimuths lur ledit plan horizontal par une ligne droite, ce fera la méridienne. Cette oblcriiation fe peut faire commodément en une nuit dans l'efpace de 6 ou ~ heures, et les Etoiles qui y l'ont les propres pour la latitude de Paris, qui ell enuiron de 49 degrés ''), font au mois de Mars et d'Avril, les 7 grandes étoiles de l'Ourfe, excepte celle qui ell la dernière dans la queiie, parce qu'elle paUe au delà du Zenit, 3) Voyez ce que nous disons à la p. iS de l'Avertissement sur les dispositifs micrométriques. *) En 1666 on était encore convaincu, parait-il, de l'insensibilité, ou de la nullité, des rétractions pour des hauteurs supérieures :\ 30° pour les étoiles, à 45° pour le soleil. C'est du moins ce que dit J. D. Cassini, le contemporain de Huygens, à la p. 37 de son article „De l'origine et des pro- grès de l'astronomie, c: de son usage dans la géographie et dans la navigation". Comparez les notes :8 et 29 de la p. 15 de l'Avertissement qui précède. 5) Comparez la Fig. 3 de lluygens de la p. 30 qui suit. Comme la méthode d'observer „avec des filets" fut déjà pratiquée par lluygens en ou vers 1658 (Fig. 3 de la p. 530 du T. XV), il parait fort possible qu' Auzout marche ici sur ses traces. La Pièce d'Auzout pourrait donc (comparez la note i qui précède) être postérieure en date à la Pièce de Huygens qui constitue le § 4 qui suit. ''') Latitude de Paris et hauteur du pôle à Paris sont une et même chose. Il faut noter que la ques- tion de savoir si la terre est parfaitement sphérique ne se posait pas encore pour Auzout en 1666. Voyez sur la hauteur du pôle à Paris d'après I luygens et d'après Cassini la note 4 de la p. 266 du T. XIX. Mais consultez aussi la p. i - de l'Avertissement qui précède et la Pièce I a qui suit. PROJET DE DÉTERMINER LA MÉRIDIENNE ET LA LATITUDE DE PARIS, ETC. 1J vers la fin d'Aouft une Etoile a TEpaulc droite de Cephéc, et uers le commencement de Novembre trois ou quatre Etoillcs de Calliopée. I,e hroiiillon de 1666 de cette PitV'e le trouve à la p. 99 du Maïuifcrit C. Voyez la partie E bis de rAppcndice II qui fuit (p. 45). § 3. P. 5 et 6. Defcription de l'Equerre Azimuthale. Son usage pour trouver la ligne méri- dienne. M. Ikiot. „C'eft une règle de Cuivre", etc. Figure par Couplet ^). § 4. V. 7 — 10. M. I lugens. Pntir trouucr rafcenfion droitte des étoiles fixes. Il faut mclurcr par le moyen d'ime horloge a pendule le temps depuis qu'une Etoile fixe a pade par le Méridien iulqu'a ce que le foleil y pafTe le iour enfuiuant en comptant par heures d'Etoiles; outre cela il faut [Fig. i] prendre la hauteur méridienne du lolcil en mefme temps, et 6 femaines, ou 2 ou 3 mois après faire toutes les mcfmes obfer- \'ations, remarquant comme aiiparauant c temps du pafTage par le méridien depuis 'étoile fufditeiufqu 'au roleil,quefi l'étoile ne fe peut obferuer commodément, on prendra quelque autre dont la difFcrcnce ascenfionelle d'auec la première foit conniie. Ces obfervations faites l'on en déduira 'afcenfion droite requife comme s'enfuit. Soit EPQ [Fig. i] le méridien delà Sphere,rEquateurEQ,lePoleP,rEclyp- tique LC, le commencement d'Aries A. Suppofons qu'a la première obfervation le lieu du foleil dans l'Eclyptique ait eilc en S, et la féconde fois en L, et foit mené par le Pôle et par S le grand cercle PSX coupant l'Equateur en X. Que l'étoile obfervée et dont on cherche l'afcenfion droite foit T par laquelle foit aulTy mené du Pôle le grand cercle PV coupant l'Equateur en V et foit P/V le Colure des Equinoxes. Donc par le temps qui ciT entre le paiïage de l'Etoille T et celuy du foleil S par le méridien, dans la première oblérvation l'on scaura l'angle SPT et femblablement dans la dernière l'on fcaura l'angle LPT, duquel ofliant SPT refiera connu l'angle SPL. Or par les obfervations des hauteurs Méri- diennes du foleil, et par la connoiflance de la hauteur du Pôle, l'on a aufl'y les collés '') Voyez sur Buot et Couplet la note 8 de la p. 89 du T. XIX. 28 HUYGENS  l'aCADÉMIE ROYALE DES SCIENCES. ASTRONOMIE. PS, PL du triangle PSL; Ton connoiflera donc par le calcul fon angle S qui efl: égal a l'angle S du triangle ASX duquel cfliant aufTy connu le codé SX et l'angle X droit, l'on fcaura par le calcul le colle AX qui mefurc l'angle APX lequel ofîé de TPX qui eftoit connu, reliera APV qui oftc de 360 degrés le refle fera l'afcenfion droite de l'Etoile T, d'où l'on connoiflera aufTy celle des autres fixes par les différences des afcenfions droites trouuées auparauant. C'efl dans le „§ 5" qui fuit qu'il ell queflion de la détermination des différences des ascensions droites des étoiles. Nous aurions donc pu intervertir les §§ 4 et 5; mais nous avons préféré nous en tenir à l'ordre des Regiftres. Voyez toutefois fur ce fujet l'Appendice II qui fuit. L'on pouuoit aulTy fiiire le Calcul du triangle PSA au lieu de celuy de ASX pour trouuer l'angle SPA, et l'un et l'autre donnera aufTy le coflé AS, qui eft la longitude du foleil a la dernière obfervation; item l'on connoiflera l'angle SAX qui efl: l'obli- quité de l'Eclyptique. § 5. Manière de trouuer les lieux des étoiles fixes ^ par le moyen d'une horloge a pendule &" de filets^ comme ûujjy leur réfraction. Premièrement pour trouuer les Afcenfions droites ou pour mieux dire leurs différences, l'on n'aura qu'a Tuf'pendre deux filets auec des poids en bas, a la diflancc de -. ou 8. pieds (ou d'auantage félon la commodité du lieu) en forte qu'ils fe rencontrent prccifément dans le plan du mé- ridien. Ce qui ellant fait, et l'horloge eflant ajuflée a la longueur des iours des etoilles qui font plus courts que les iours moyens folaires de 3 min. 56 fcc, l'on obferuera quand chaque étoile arriuera dans ledit plan du méridien déterminé par les 2. filets, et l'on fera regarder au mefme infiant quelle heure, minute et féconde marque l'horloge. Connoifl^lmt par ce moyen le temps entre le pafllige de 2. Etoiles et comptant pour chaque heure 15. degrés, l'on aura la différence de leurs afcenfions droittes. L'on fe peut aulTy fervir de l'horloge a cet ulage fans qu'elle foit ajuflée a la lon- gueur des iours des étoiles ny mefme aux folaires; car en attendant feulement iufqua la nuit prochaine ou 2. ou 3. autres après, et prenant garde a quelle heure de l'horloge une des efioiles obléruécs retourne dans le plan du méridien, l'on connoiflera par la combien l'horloge va trop viile ou trop lentement; et lliiuant cela l'on réduira aife- ment les interualles du temps qu'on auoit marque félon l'horloge aux interualles véritables pour en conclure la différence des afcenfions droites comme defTus. Pour trouver enfliitte la declinaifon des mefmes étoiles l'on fufpcndera un troifieme filet, en forte que le Plan qui pafiTe par cettuycy, et par celuy des autres filets qui e(l du coflé de l'Oeil fafTe un angle connu avec le plan du méridien [Fig. 3]; Ton fera par exemple cet angle de ^o. degrés ou plus ou moins comme on le iugera meilleur pour la certitude de l'opération, et il n'importe pas que ledit Angle foit pris du collé d'Orient ou d'Occident a l'égard du plan du Méridien. L'on obferuera après cela le paflage de chaque étoile par le dernier plan incliné a celuy du midy failant regarder au mefine infiant quelle heure marque l'horloge, et les PROJET DE DÉTERMINER LA MÉRIDIENNE ET LA LATITUDE DE PARIS, ETC. 29 mcfmcs étoiles cllant aiifTy obfcruées quand elles ont palTc par le plan du midy, ou quand elles y padcroiit, l'on fcaura le temps que chacune employé au padajrc entre lefdits deux plans. Par lequel et par la hauteur du Pôle donnée Ton trouuera leur decli- nalfon ainfy que s'enfuit. [Fig. 2] Soit HZO [Fig. 2] le méridien du lieu de l'Obferuation, HO, l'horizon, P le Pôle, EQ l'Equateur, Z le zenit, ZK le Cercle Vertical qui décline du méridien d'autant qu'cft l'angle lufdit détermine par les trois filets par ex. de 60 degrés et pofons que l'Etoile B ait efté obfcruée premièrement dans l'Azimut ZK h 9 heures du foir, et qu'a 1 1. heures elle fe foit trouuée dans le méridien HZO, ou il faut noter que je fuppofe l'horloge ajullée aux inurs des Etoiles. Soit mené par le Pôle et par l'Etoile B un grand cercle coupant l'Equateur en C. Dans le triangle fpherique BZP l'on connoiil: l'angle BPZ qui efi: de 30. degrés a caufe que l'Etoile a paffé en 2. heures du Cercle PC a celuy du Méridien HZO. De plus l'angle BZP eft donné eftant le complément a 2. droits de l'angle HZKquiaefté fuppofé de 60. degrés. Et enfin le coflié ZP efl: auffy donné eflant le complément de la hauteur du Pôle. L'on trouuera donc aulTy le coilé PB et partant fon complément au 90. degré BC, ou bien l'excès dont il les furpaffe, dont l'une ou l'autre feront la déclinaison boréale ou auilrale de l'Etoile B. Que fi outre les filets perpendiculaires qui ibnt icy reprefentés par AB, CD, EF [Fig. 3], l'on en adioufte d'autres horizontaux ou a peu près qui ioignent les filets AB aux autres CD, EF comme font icy les filets GK, GH, AC, AE, dont les deux pre- miers doiuent élire un peu plus diftans de terre que de la hauteur d'un homme, il n'y a point d'étoile vifible fur noftre horizon dont on ne trouue la fituation par cette voye pourveu que l'on etabliffe l'angle HZK [Fig. 2] qui efl celuy que comprennent les plans des filets perpendiculaires en forte que l'angle B du triangle BZP foit de gran- deur médiocre. Au rcfl:e il efi: a noter qu'en cette méthode il n'ell caufé aucun inconuenient parla refraction de l'Atmofphere, parce qu'une étoile eflant veiie dans le plan du méridien 3° HUVGENS A i/aCADÉMIE ROYALE DES SCIENCES. ASTRONOMIE. OU de quelque Azimuth l'on fcait afTeureraent qu'elle y efl véritablement, et que la réfraction peut fculcnient la faire paroiflrc plus haute. Par conlcqucnt cette mcfme manière peut aulTy feruir a trouuer la réfraction des H F^ S ^ ^B étoiles, (1 lorfqu'clles arriuenr au plan de l'Azimuth fufdit ZK, Ton prend leur hauteur apparente. Car par le calcul du triangle BZP eflant connu le coflé ZB, dont le com- plément eft la véritable hauteur de l'Efloile B, l'on aura en l'oltant de la hauteur obfeniéc la quantité de la refraction de ladite Etoile dans cette Elévation fur l'horizon. § 6. P. I G — I 2. M. Auzout proposa une reflexion qu'il auoit faite a laquelle il ne voioit pas qu'aucun aflronome euft fon};é qui eftoit que quand on prend le diamètre de la Lune, il faut neces- fairement auoir égard a fa liauteur qu'elle a fur l'horizon . . . „quand elle efl a l'horizon elle elt prefque plus éloignée de l'Oeil de l'Obfervateur du diamètre de la terre que fi elle palToit au zénith" Comparez les calculs de Huygens de la fin de i666 fur la diftance de la lune qui conftituent la partie A de l'Appendice III qui fuit. § ~. P. 13 et fuiv. M. de Roberval. Méthode pour trouuer la Paralla.xe de la Lune"); et autres fujets. *) Nous observons que d'après Delambre (..Histoire de l'AsTonomie moderne" T. II, p. 159 — c6o) Roberval et FI. de lîeaune avaient été, longtemps avant la création de l'Académie, amis de Morin qu,i leur nvait communiqué sa méthode de mesurer les parallaxes, après quoi ils cher- chèrent l'un et l'autre de leur coté la solution du problème. PROJET DE DÉTERMINER I.A INinuniF.NNI i:T LA LATITUDE DE PARIS, ETC. 3I § 8. P. 1 8 — 19. i\I. Hugcns. Pot4r trouuer la réfraction de ï' Atmofphere a Fcs- gard du folcil. Il faut iiippoicr que le foleil n'a point de parallaxe fenfible comme l'on a afies reconnu par l'Expérience. Soit maintenant HZO [Fig. 4] le méridien, 1 10 l'horizon, Z le zénith, 1' le Pôle. EQ l'Equateur. V le foleil obferué, c'eil-à-dire auec refraétion, et f ni azimuth ZVA et que S dans le niefnie Azimuth ibit le lieu du foleil, ou il paroillroit lans refraction, et foit mené un grand cercle SP. L'on obferuera donc la hauteur du ibleil A\^ et au mefmc inftant on re- marquera l'heure qu'il ell fur une hor- loge a pendule qui auparauant aura efté ajuftée au foleil. Par cette heure l'on connoiftra premièrement l'angle P du triangle PZS, et en fécond lieu aulTy le cofté PS. qui cil le complément de la declinaifon du foleil. Mais outre cela le coflc PZ eft auITy connu, eftant le complé- ment de la hauteur du Pôle. Partant l'on trouuera facilement le collé ZS duquel ollanr ZV qui eil le complément de la hauteur du foleil obferuée, l'on aura VS la quantité de la refraftion a cette hauteur la. Autrement. Pour trouuer la mefme chofe fans l'aide d'une horloge a pendule l'on prendra en mefme temps la hauteur du foleil AV [Fig. 4], et l'arc AU entre fon Azimuth et le méridien ou l'angle Z du triangle SZP fera donné. Or le cofté PS eft connu a peu prés citant le complément de la declinaifon du foleil au iour de l'obferua- tion mais a ime heure inconnue et le collé ZP eft connu precifement. Partant l'on trouuera a peu près l'angle ZPS, et l'on fcaura par la à peu près quelle heure il eiloit au temps de l'Obferuation, par laquelle on reétifiera enfuitte la declinaifon du foleil, et l'on la connoiftra auec autant de precifion qu'il efi: befoin. L'on fcaura donc auffy fon complément SP, et eftant connu PZ et l'angle PZS, l'on trouuera enfuitte aulTy le collé ZS du triangle PZS, et ayant ollé ZV qui efl: connu par l'obfervation de ZS, l'on aura l'arc de la refraâion N'^S qu'il foUoit trouuer. § 9. P. 20—28. Obferuation de fEclypfe du Soleil du l' Juillet 1666^ faite dans la mai fon de 31'. Colbert. Par 31". Htigeris, de Carcauy., RoheruaU Auzout., Fre- nicle et Buot. C'eft la Pièce publiée dans le T. VI que nous avons mentionnée aulîi dans l'Avertiflemen: qui précède. 32 HUYGENS À l'aCADÉMIE ROYALE DES SCIENCES. ASTRONOMIE. § lo. P. !l8 — 30. M. Picard. Obfeniations des Diamètres des Planètes en 1666. „Le 26' Novembre au foir Saturne parut félon fon grand Diamètre de 40" et félon l'autre de 16"" . . . . . . Picard donne aufîî les diamètres de Jupiter, de Mars, de Vénus et de la Lune. La dernière ob- servation efl du 10 décembre 1666. En 1659 Huygens avait trouvé 68" pour le diamètre apparent de Saturne (en fon périgée). La valeur de Picard (40") eft meilleure î'). § II. P. 30 — 33. [Huygens]. Comme lu conftrudtion de tables exaftes du mou- uement des aftres efl: une des principales chofes que l'on fe propofe dans Tallronomie . . . . etc. Voyez la Pièce II qui occupe les p. 258 — 263 du T. XIX. Huygens vante e.a. (p. 263} la préciiion que nous donnent les horloges a pendule et dit en terminant que la création d'un obfer- vatoiremuni de grands et bons inflruments '°) donnera „tout fuiet de fe promettre un heureux fucces de ce que l'on entreprendra." § I 2. P. 33. Auzout traite des méthodes pour mefurer la grandeur de la terre. § I 3. P. 37. M. Auzout. ,,^Iemoire des Inftrumens & autres chofes neceflaires dont il faudra fournir ceux qui iront à Madagafcar" "). „Deux grands quarts de Cercle" .... „Deux bons pendules a fécondes, ou l'un a fécondes, et l'autre a demifecondes. Une machine de M. Hugens pour les demifecondes, fi elle reuiïit mieux que les pendules ordinaires. Et (i Ton veut faire l'Epreuve des longitudes par le moyen des pendules de mer de M. Hugens il faudra deux de ces pendules dans le Vaiffeau. Plufieurs boules de Cuivre rondes pour faire en toutte occafion des pendules a fécondes, demifecondes &c." Auzout mentionne enfuite non feulement les lunettes, mais auffî les inftruments et ingrédients néceifaires pour fabriquer et polir des lentilles, e.a. „une fuffifante quantité de morceaux de bon verre bien choify"; ainfi que ,,la machine pour fe feruir des Lunetes fans tuiau". Voyezfur ce dernier fujet la p. 19 de l'Avertillement qui précède. Il parle aufli des «thermomètres" '-) et des „barometres" '3). Puis e.a. de „plufieurs tuyaux de verre ou farbacanes tant pour les inftruments nommés que pour faire les niveaux de M. Tevenot" '■'); de„deux machines pour fonder la profondeur de la mer et pour puifer l'eau du fond de la mer"'); des „tables Rudolfines, de Bouillaud etdeRiccioli" '*), d'„un livre de navigation, comme l'hydro- graphie du P. Fournier'"), d'un „horloger capable de faire(?)et deracommoderlesinftruraents". ') Voyez la note 3 de la p. 343 du T. XV. '°) La conftruction de l'Obfervatoire fe termina en 1672. ") Cette expédition a été mentionnée e. a. aux p. 9 et 10 du T. XVIII. '^) Voyez les p. 257 et 345 du T. XIX. '3) P. 25- du T. XIX. "*) Confultez fur Melchifédec Thévenot la note 5 de la p. 370 du T. I. Il devint membre de l'Académie Royale des Sciences en 1685. Sa collection „Veteres Mathematici" parut à Paris en 1693, un an après fa mort. Voyez fur fon niveau, datant de i66i,ies p. 105 — 108 qui fuivent où Huygens en parle avec éloges. Il ne f'agit pas d'un niveau fervant au nivellement comme celui de Huygens (p. 81 — i04qui fuivent), mais d'un inftrument „à mettre une furface plane parallèle a l'horizon". ■5) Voyez fur ce fujet la note 8 de la p. 143 du T. XIX. "') Comparez la note 10 de la p. 261 du T. XIX. '") Voyez fur cet ouvrage les p. 200 — 201 du T. XVII. PROJET DE DÉTERMINER LA MÉRIDIENNE ET LA LATITUDE DE PARIS, ETC. 33 Comme rAppciuiicc II qui fuit le fait voir, les brouillons des Pièces précédentes de Huygens (§§ 2, 4, 5, 8) font de 1666 (note i de la p. 43). Or, le § 13 qui précède date du 1 1 janvier 1667 d'après la p. 155 du T. Il des Rcgiftres. On dirait donc, d'après l'une et l'autre donnée, que les Pièces antérieures au § 13 conflituent des difcufïïons ou communications à l'Académie datant de \666. On trouve toutefois dans le dit T. II encore les remarques qui fuivent: P. 157. Le 23 février [1667]. . . M" Hugcnset Roberval ont propofé leur Méthode qui eft de prendre devant et après l'Equinoxe la hauteur mcridiene du folcil et fa declinaifon, par ce moyen et par les parties proportionnelles on aura le temps de l'Equinoxe, puis on prendra la nuid la hau- teur méridienne d'une etoille: et ainfy on aura la diftance de l'étoille du poinft de l'Equinoxe. P. 1 i^S. Monfieur Hugcns donnera la manière de trouuer le lieu des eftoilles fixes fans auoir égard a l'Equinoxe. Monfieur Hugcns a propofé une autre méthode par le moyen de la pendule en prenant le temps qui eft entre le Méridien du Soleil, et celuy de l'Etoille, ou la dilTcrence du temps qui eft depuis que le Soleil a paffc par le méridien jufques a ce que l'Eftoille y palfe. P. 1 59. Mons^ Hugens a donné une Méthode pour trouuer les Afcenfions droites des etoilles fixes. Aux p. 159 — 160 on trouve les dates du 23 mars et du 30 mars. P. 161. Monfieur Hugcns a efté d'auis que pour bien régler le mouuement de la Lune, il faut fcavoir exactement l'Equation du temps, d'autant que Ptolomée, Kepler et les autres Aflronomes y ont fait beaucoup de fautes 'S). Ia. mesure de la hauteur du pole a la bibliothèque du roi"). Akitudo Poli Parifijs obfervata in vico cui nomen Rue Vivienc, 31 Dec. 1666. per maximam et minimam altitudinem (lellœ Polaris, fextante^°) cujus radius pedum 6. Compertaque efl: akitudo poli 48°. 5 a'. 45". 51°. 2i'.o'. altitudomaxima. 46°.24'.3o" minima. [Demie ibmnie] 48°.52'.45". [Demie dificrence] 2°. 28'. 15". diftantia Polaris a polo. Regiftres, T. II, p. 152. Ce deuxiefme Januier 1667 on a refolu de faire faire une machine pour prendre la hauteur du Pôle. '5) Voyez les 1. 2—3 de la p. 123 du T. XVII (Ptolemœi error etCopernici", remarque de Huy- gens de 1660); notre note en cet endroit (dans cette note 10 le le(fteur eft renvoyé e.a. aux p. 523 et 547 du T. III; il y a ici une faute d'impreiïion; au lieu de T. III il faut lire T. XV)ren- voie à d'autres passages des Tomes précédents. Voyez sur Kepler la p. i~ du T. III; il semble d'ailleurs possible qu'au lieu de Kepler il faille lire Copernic : comparez la p. 3 1 8 qui suit. '9) Manuscrit C, p. 128. '°) Voyez ce que disait Morin sur l'usage du sextant (1. 10 de la p 17). 5 II OBSER\'ATIONS DE SATLTvXE ET DE SES SATELLITES. CALCULS QUI S'Y RAPPORTENT. [1667 — 1675 et 1680] Voyez fur les obfervations faites à Paris les p. 93 — 95, 98 — 100, 498—499, 483—484, 100 — 109, 500 — 501, 109 — 115, 117 — 120 et 122 du T. XV (robfervation de mars 1678 de la p. 121 a été faite à la Haye). Les p. 383 — 388 du T. XV contiennent des calculs datant de 1667, et les p. 485 — 497 des calculs de 1668. Les calculs de la p. 116 font de 1672 ou 1673. Les p. 509 — 512 fe rapportent à la détermination approximative, en 1673, de l'orbite d'un fatellite à l'aide de deux obfervations. ; . i ■ III. OBSERVATIOxNS D'ÉTOILES FILANTES. [1668] Voyez les p. 95 — 97 du T. XV. IV. OBSERVATIONS DES SATELLITES DE JUPITER. [1668] Voyez les p. 99 — 100 dvi T. XV. Confiiltez aiiflî la p. 116, où Iluygens note en i6"2 que Wendelinus a vérifié pour les fatellites la troifiéme loi de Kepler. CONSIDERATIONS GEOMETRIQUES SUR LA RÉFRACTION AT.MOSPHÉRIOUE. [1672] Nous avons dit un mot à la p. 16 de l'Avertiffement fur ces confidérations que nous avons publiées dans le T. XIX (p. 538 — 539) comme Appendice I au Traité de la Lumière'). Voyez aufïï fur la réfraftion la Partie B de l'Appendice II qui fuit (p. 43). ') On peut confulter aufll une remarque de Huvgens de 1684 ou de plus tard dans la note 8 de la p. 752 du T. XIII. VI. OBSERVATIONS DE MARS. [1672] Voyez les p. 1 1: — 1 14 du T. XV. MI. REMARQUE SUR IJ-: PASSAGE FUTUR D1-: NOVEMBRE 167- DE MERCURE SUR LE SOLEIL. [1675] Voyez la p. 1 20 du T. XV. En 168 1 et 1682, alors qu'il Toccupait de la conflriiction de fon planétaire, Huygenseft revenu fur ce partage de Mercure. Voyez les p. 3:3 et 326—327 qui fuivent. VIII. OBSERVATIONS ET CONSIDERATIONS THEORIQUES SUR LA COMÈTE DE 1 680 — 1 68 1 . Voyez les p. 122 — 129 du T. XV. Les p. 283 — 310 du T. XIX ne contiennent pas feulement des obfervations mais aulli le Raifonnement fondé fur les Obfervations de la Comète pour trouver fa route réelle, et autres particularitez qui la concernent et d'autres pièces fe rapportant en partie aux comètes en général. APPENDICE I A HUYGENS À L'ACADKMIE ROYALi: DES SCIENCES. ASTRONOMIE. Nous empruntons aux ChartïB aftronomicse le plan des deux étages de rObfervatoire (termine en i6,"2, comparez la note lo de la p. 32). I-e rez-de-chaiifTée n'cfl pas repréfontL' ici. [Fig. 5] Plan du )"• étage de l'Obfervatoire. 42 HUYGENS À L ACADKMIE ROYALE DES SCIENCES. ASTRONOMIE. AI^P. I. [Fig. 6] Plan du 2= L'Cage de l'Obfervatoire. Les Fig. 5 et 6 s'accordent en fubftance avec celles qu'on trouve dans 1' „riiftoire de l'Obferva- toire de Paris de fa fondation à i.~93" par C. Wolf, la Fig. 6 auiïï avec celle, plus ancienne, de r „Hill;oire célefte" de Le ISIonnier qu'il appelle „Plan du premier Etage au deflbus de la platte forme". En comparant les diverfes figures on voit cependant des différences dans les détails. APPENDICE II À IIUYGENS À L'ACADÉMIE ROYALE DES SCIENCES. ASTRONOMIE. [1666] ■) Nous avons fait mention de cet Appendice aux p. 27 (fin du § 2) et 28 (§ 4) qui précèdent. Immédiatement après avoir drefic pour l'Académie le programme qu'on trouve aux p. 255 — 257 du T. XIX ^), Iluygens rempliflait quelques pages du même Manufcrit ') de remarques fur les obfervations agronomiques. Ce font les Pièces A— G qui fuivent. On y trouve e.a. les brouillons des Pièces deftinces à l'Académie qui conftituent les §§ 2 — 5 et 8 de la Pièce I qui précède. A. p. 94. Si on mené un plan par le iblcil la lune et l'oeil, les cornes vifibles de la lune font dans la ligne perpendiculaire au dit plan. Suit un paiïage biffé qui fait voir que Ihiygens venait d'avoir une converfation, fansdouteavec un de fes collègues (Auzout?), fur des fujets agronomiques: Il me femble qu'il a dit que lors que le plan mené par l'efloilc et les cornes de la lune, vues de l'eiloile, paiïc par Paris, que c'eft au même inltant que l'obfervateur de Paris voit les cornes de la lune avec l'efloile en ligne droite. Ce qui n'efl: pas vray. Voyez encore quelques remarques fur la lune dans l'Appendice IV qui fuit. B. p. 95. Radij per lineas reftas. Indiverforumdiaphanorumcommunifuperficiefran- gitur radius (aliqui rcfleftuntur) folidi et liquidi. liquidum aer et aqua. magis et minus, non a denfitate feu pondère pendet, cum oleum majorem faciat refraétionem quam aqua, etii fit levius. Primi per angulos, deinde per finus. Snellij figura confentit cum ') La p. 102 du Manuscrit C porte la date 1666 Sept, et la p. 10- eft datée 2 Nov. 1666. ') Manuscrit C, p. 92 — 93. 5) P. 94 — 95,98 — loi et 10- — 109. 44 HUYGENS  l'académie ROYALE DES SCIENCES. ASTRONOMIE. APP. U. lege linuum. refractiones in perpendiculari etiam llatuit. maie, quid eum fefelleric. Modiis explorandi rcfraftioncs in folidis diaphanis. Alij niodi ex fiippofito principio. Voyez fur les rayons droits et la rcfraftion atmofphérique la Pièce V qui précède (p. 3^}. On peut confulter auiïi les p. 2—9 et 155 — 156 du T. XIII et 457 du T. XVII. c. !'• y 5. Non mirum eft inventum telefcopij tôt feculis latuifî e, et cafu demum ac non ratione rcpertum fuifTe, cum quod principia refraftionum vcra eruere non parvam diflicultatem haberct, tum quod jam datis difficillimum effet inde deducere quinam vitreorum Ipha-nncas fiipcrficies habentium ac diverfimodo compofitorum futuri eflent effeéhis. Si enim cognita jam telefcopij conftructione nihilominus obfcura adeo fuit ejus demonftratio, ut a plurimis tentata necdum perfeda fuerit, hoc enim veredicerc poffumus, combien doit on penfer qu'il aie eftè au delfus de l'intelligence des hommes de concevoir et la forme et l'affemblage requis de verres qui dévoient augmenter et comme approcher les objefts éloignez, ou faire dilcerner d'autres invifibles a raifon de leur petitede, comme nous voions que font les telefcopes et microfcopes. Sur l'invention des télescopes etc. on peut confulter le T. XIII. Voyez auffi la 1. 6 de la p. 664 duT. XVIII. D. p. 98. FOUR PRENDRE LA HAUTEUR DU POLE. Obferver la plus grande hauteur du foleil ou de quelque eftoile dont la déclinaison efl cognue. Si elle efl: boréale, oftez la déclinaison de la plus grande hauteur obfervee. le complément du rerte a 90 degr. fera la hauteur du pôle. Si la declinaiibn eft auilrale adjoutez la a la hauteur plus grande, et le complément de la fommc a 90 degr. fera la hauteur du pôle. E. p. 9'i- TROUVER LA LIGNE MERIDIENE INDEPENDEMINIENT. A)'ez un fil perpendiculaire fur un plan nivelle, et du mefme point ou il ell attaché ayez un autre lil mobile que vous tendrez a quelque angle que ce foit jufquesau plan nix'cllc et obfervezpar ces deux fils l'azimuth le plus oriental et après aufli le plus occi- dental de quelque cfloile qui paffc du coflè boréal du zénith comme il y a pour icy la plufpart de celles de la grande ourle, de Cafllopée, Cepheus, la petite ourle; et ces deux oblèrvations fe peuvent fiire en une mefme nuit en 6 ou - heures d'intervalle. Apres il n'y a qu'a divifer par le milieu l'angle que font ces deux azimuts au point de la perpendiculaire, et l'on aura la ligne meridiene. HUyOENS X l'académie royale des sciences. ASïaONOMIE. AI'P. II. 45 p. 98. Dbis. AYANT LA MKRIDIEiXE TROUVER LA HAUTEUR DU POLE. OBSERVER LA HAUTEUR DU POLE. Obfcrvcz la plus grande ce la plus petite hauteur d'une eftoile fixe de celles qui font vers le pôle comme il y en a en Tourfe et en Cassiopce qui ne dcfccndcnt pas plus bas que 30 dcgr. et partant font libres de refraftion fenfible. La moitié de la dif- férence de ces hauteurs jointe a la moindre donnera la hauteur du pôle. Ces 2 obfer- vations fe peuvent fouvent faire en 6 femaines d'intervalle. Confultez la note 29 de la p. 15 de rAvertiffement qui précède fur la théfe — provifoirement admife par lluygciis — qu'on peut négliger l'erreur due à la réfraiftion atmosphérique pour les aftres dont la hauteur eft fupérieure à 30°. P. 99. E bis. " MANIERE INDEPENDANTE POUR TROUVER LA LIGNE MERIDIENE. Par le moyen d'un fil perpendiculaire fur un plan horizontal l'on obfervera et tracera l'azimut le plus oriental etc. , U C'eft le brouillon du § 2 de la Pièce I qui précède (p. 26). Nous ne reproduifons pas le brouillon en entier puifque le dit § 2 s'accorde prefque mot à mot avec lui. Il nous femble que la partie E bis cft antérieure à la partie E puifque E bis eft pleine de ratures ce qui n'eft pas le cas pour E. P. 100. TROUVER LA REFRACTION DU SOLEIL. Nous répétons ici la Fig. 4 du § 8 de la Pièce I, avec laquelle celle du préfen t brouil- lon s'accorde. Soit HZ le méridien, Z le zenit. P le Pôle. S le foleil fans refraftion, V avec refraftion. On prendra l'azimut du foleil AH (car avec ou fans refrac- tion ce fera toujours le mefme) et fa hauteur AV en mefme temps. Et pre- mièrement fcachant l'heure qu'il eil par le moyen d'une pendule, l'on con- noiftra par là la declinaifon du foleil, et l'on complément qui eil l'arc PS. *) Huygens biffa cette partie. 46 HUYGENS X l'académie ROYALE DES SCIENCES. ASTRONOMIE. APP. II. [Fig- 7] outre lequel on connoicaufll dans le triangle SZP le codé PZ qui eft le complément de la hauteur du pôle, et l'angle Z par l'obfervation de l'azimut, donc on calculera par la le coflè PZ, dont le complément eil SA, et ayant fouflrait SA de VA, la diffé- rence SV fera pour la refraftion du foleil a cette hauteur-la. G. p. loo. DISTANTIAM LUNiE A TERRA INVENIRE, UAT)E ET PARALLAXIS QUANTITAS COGNOSCITUR. À l'Académie, en 1666 ou 1 66~, on traita de la parallnxe de la lune: voyez le § 7 à la p. 30 qui précède. Les Regiftres ne difent pas que Huygens ait pris part à la difcnflion, ce qui toutefois peut fort bien avoir été le cas. \'oyez auffî à la p. 566 du T. XV Ton calcul de i6fÎ5 fer le même fiijet. In eclipfi lunce obfervetur cujus circuli portio fit umbra terra JNP [Fig. 7] cum circiterdimidiamlunam obtegit.hocautem vel per maculas lunce dignofcetur, vel varia; magnitudinis circules intra telefcopium in focolentisocularis vifui obtendendo atque ad vifam fpeciem umbra; NP applicando [comparez les premières lignes de la p. 19 qui précède]. Poterit autem et exac- tius forfan ex cognita pofitione ecliptica? viîeque lunaris et ex mora eclipfis circulus umbrs cognofci cum motus lunœ a foie fatis prope cognitus fit, vel etiam abfque illo fidifiantia folis a nodo fatis exafte cognita ponatur. Capta deinde pod vel ante eclipfin, lunx diameter, facile magnitude diametri umbrje cum illa conferctur, adeoque fcietur quo angulo ex terra nobis fpeétetur, quo dato dico et diilantiam lunje a terra dari. Sit enim T terra, L luna, conus umbrîe C\^D, diameter unibra^ in lun^e tranfitu AB. Eit ergo angulus V ad verticem coni cequalis ei fub quo fol nobis fpedatur quia immenfa efi folis difiantia ad difiantiam luna; comparata vel etiam ad totius coni C\'D longitudinem (vel fi parallaxis folis aliqua detur 5) ejus duplum, hoc efl dupla parallaxis hori- A\ 3 5) Eni 68 8 Huygens évalua avec Cassini, d'après les observa- tion de celui-ci, la parallaxe du soleil („la parallaxe" est dit couramment,commeon sait, pour désigner „la parallaxe horizontale") à 10" 18'" (voyez la p.4ioquisuit);plus tôt, en i659,sansobservationdirecteàenviron 8 'ce qui eft fort proche de la vraie valeur; voyez les p. 192, 34- (note-) et 3-8 du T. XV. ou bien la p. 308 qui suit Consultez aussi sur la vraie valeur la note 7 de la p. 397 du T. XIX. HUYGENS X l'aCADÉMIK ROYALE DES SCIENCES. ASTRONOMIE. APP. II. 47 zontalis ') ablata abangiilo fubqiio fol nobis fpcctaciir dabit angiiliim coni Y). Icaquc daciis ellanguliis V, 31' ex. gr. Scd ce angiilus A'1'Brubquodiainctcrumbra.-rpec- (flatur datiis crt. piita i .25'. Ergo et ratio \^L ad LT data crit, cadem proxime ob exi- litatcm anguloruni qiia- anguli ATB ad AVIi, hoc cft qiix 85 ad 31. Scd tota TV data cil in diametris terra; ob angulum V datum 3 1 ' eftquc circiter VT co 11 4 CD. lù-gn fi fiât ut 85 + 31 ad 31, boc cft ut 1 16 ad 31, ita 1 14 ad aliud nempe 30 î, crit hic nuincrusdiamccruriim tcrrestriiimqiii continciitur refta LT qua; ed diitantia lunœaterra. F bis. p. loi. POUR TROUVER COMBIEN LA REFRACTION DE L'ATMOSPHERE ELEVE LE SOLEIL. Vide figuram pagina.- prscedentis [Fig. 4]. Pofons en premier lieu que le folcil n'a point de parallaxe fcnfiblc, comme Ton Ta afi^cz reconnu par rcxpcriencc Vac. C'eft le bnn'.illon de la premicre partie du § 8 de la p. 31 qui procède. F ter. ■ p. lOI. Pour trouver la meCme chofe fans l'aide d'une horloge a pendule . . . Etc. C'eft le brouillon de la deuxième partie du § 8. Iluygeiis ajoute: Mais la première manière efl meil- leure et plus facile. . H. p. 107. MANIERE POUR TROUUER LES LIEUX DES ESTOILES FIXES PAR LE MOYEN D'UNE HORLOGE A PENDULE ET DES FILETS, COMME AUSSI LEUR REFRACTION. 2 Nov. 1666. Premièrement pour trouuer les différences des Afcenfions droites l'on n'aura qu'a fufpendre deux filets avec des poids en bas Etc. C'eft le brouillon du § 5 de la p. 28 qui précède. Nous avons obfervè à la p. 28 que le § 5 femble être antérieur en date au § 4, et en etfet dans le Manufcrit C le brouillon du § 5 précède celui du § 4. Ce „§ 5", nous l'avons dit dans IWvcrtiflement, correfpond au „§ 5" latin de la p. 5:9 du T. XV. Le brouillon H correlpond prefque mot à mot avec la Pièce lue à l'Académie. \ APPENDICE III À HUYGENS À L'ACADÉMIE ROYALE DES SCIENCES. ASTRONOMIE. [1666] ■) A. Trouver la distance de la terre a la lune, par le diamètre apparent DE LA LLNE OBSERVE A DEUX DIFFERENTES HEURES EN L"N MES:ME JOUR OU NLTCT ET SA HAUTELTl PRISE EN MESME TEMPS. L'on fuppofe que robfervation du diamètre apparent fe fafTe avec une très grande exactitude par le moyen des filets tendus dans une lunette d'approche, au foier du verre oculaire; et d'autant qu'il y aura plus de différence de hauteur de la lune aux 1 ob- [Fig. 8] lIUYGtNS X l'aCADKMIK RnVM.r, ms SCIENCFS. ASTIIONOMIK. API', m. 49 (crvations d'autant plus précis fera le calcul. Et le mieux cil de les faire alors que la lune clt près de (on apogée ou périgée a caufe que fa dillancc ne varie pas fcnfible- nient alors entre la première et dernière obfervation. Soit D [Fig. 8] le centre de la lune, A le centre de la terre,joints par la droite AD, et qu'un plan mené par ces i centres couppe la terre et fafTc le cercle EFG. Or il faut fcavoir, que puis qu'on fuppofe qu'aux deux obfervations la dillance de la lune au centre de la terre elT: la mefme, que la grandeur du diamètre apparent de la lune dépend uniquement de l'angle de fa hauteur (ur l'horizon, en forte que cet angle elhnt plus petit, le diamètre apparent fera plus petit aullî, a caul'c que la diftance fera plus grande entre la lune et lobfervateur. Soit maintenant le premier lieu de l'obfervateur en E d'où la lune D aie paru élevée fur l'horizon de l'angle DES de 1 2 degr. et fon diamètre apparent de 30. 27". Et que quelques heures après, le mefme obfcrvateur, mais tranfportè par le mouve- ment journalier de la terre en \\ aie obfervè la hauteur de la lune de 56 degr. et fon diamètre apparent de 30.44' . Il cil certain que fi au temps de la première obfervation en E un autre obfervateur fe fut trouvé a un point du cercle EFG, prenons que ce foit en F, ou la lune D luy eult paru élevée fur l'horizon de 56 degr. il elt certain, dis je, qu'il y auroit veu fon diamètre apparent de 3o'.44". parce que comme j'ay dit, ce diamètre dépend uniquement de la hauteur plus ou moins grande de la lune fur l'horizon, en force que de quelque lieu qu'on l'obferve haute de 56 degr. fon diamètre y paroillra de 3o'.44". Pour trouver donc la diftance DA, nous fuppofons que au mefinc temps qu'on a obfervè la lune du point E ou elle eftoit haute de 1 2 degr. et fon diamètre apparent de 30'. 27", un autre obfervateur l'a obfcrvce du point F, ou elle avoit la hauteur de 56 degr. et d'où nous fcavons certainement que ion diamètre devoit paroillrcde 3044", et ces fuppofitions faites, je trouve la règle fuivance pour calculer la diftance AD. Régula. . r Sit data, ex diamctrorum ratione, major diftantia luna? ED ad rainorem FD quse looooo ad 990-8. Fiat ut DE ad DF ita finus altitudinis majoris DFT ad aliam, à qua auferatur llnus altitudinis minoris DES. Et ut refiduum ad differentiam diftan- tiarum ED, FD, ita erit earum fumma dimidia ad femidiametrum Terra% in pariibus qualium dillantia major pofita fuit 1 00000. Hinc vero et diftantia DA data erit, quippe quœ fit hypotenufa trianguli reclanguli AOD, cujus latus unum DO efi: finus compl. minoris altitudinis obfervatse, alterum vero OA finus ipfe ejus altitudinis jun(5his terrœ femidiametro EA. ■) Manuscrit C, p. 124 — 126. Les p. iioet 128 du Manuscrit C portent respectivement les dates 7 du 2 iiov. et du 31 déc. 1666. 5° IIUVGENS A L ACADKMIE ROYALE DES SCIENCES. ASTRONOMIE. APP. III. l^eraonflratio RegulEe prœccdcntis. Producantur AF, AE, fine ijs pcrpendiculares DN, DO. Et in rcda FN fumatur FR a.'qualis EO [Fig. 8]. Qiuidr. AD xquatur quadratis AF, FD et diiplo lZ]° AFN. At idem qu.AD œquatur qu.'» AE, ED, et duplo [Z3° AEO. Ergo qu.^ AF, FD, cum duplo CZI AFN, a^qualia qu.'^ AE, ED cura duplo nZ]° AEO. Et ablatis utrinque qu.'^ a;qu- alibus AF, AE, erit qu. FD cum duplo reftang. AFN xquale qu° ED cum duplo I I AEO. Unde li rurfus a^qualia confcrantur, hinc nimirum dupl. Q^ AEO, inde dupl. □ AFR; Rclinquetur qu. ED squale qu. FD cum duplo □ AF, RN. Itaque qu. l'^D luperat qu. FD hoc duplo □ AF, RN. Efl autem idem exceiïïis quj ED lupra qu. FD a:quali.s reétangulo e.x fumma et diiferentia duarum ED, FD. Ergo et □ ex AF, RN a^quabitur {^3° ex difierentia duarum ED, FD. Ideoque erit ut RN ad differcntiam duarum I'>D, FD, ita carum i'umma ad duplam AF. Quia vero datur, ex diamctrorum oblerNationc, ratio ED ad FD; Scquitur, fi ponatur ED partium looooo, etiam FD in talibus partibus datani cfle, adeoque et lummam utriufque et ditlerentiam. Sed et rcétam NR qua; ell dilTcrentia duarum NF, OE datam effe in fimi- libus partibus fie ollendetur. Etenim quia anguli altitudinis lunx llipra horizontem in utraquc obicîrvationc dati (lint DES, DFT, et angulo quidem DES XH]ualis cft IIUVGENS À l'aCAUÉMIIv ROVALli DliS SClENCi:S. ASTRONOMIE. API>. 111. 5 I anfî;iilus EDO in tnaiit;iilo rc(5langiilo EOD. patec pofita ED partiiim looooo ficri E() (inum angiili EDO feu DES, idcoquc clacam cfl'c. Cxtcruin ce P'I) cum data fit, et data item ratio ejus ad l'W, nenipe ea qiia.' ell radij ad (imim angiili dati FDN ipfi DFT îequalis; patet et FN datam fore, inveniriquc ipfam faciendo iit (icut radius ad fimiiii FOiV ita FH ad aliani. Itaqiie aufcrcndo datam EO (îve ipfi cequalem Fil ab FN data, etiani rcliqua UN dabitur. Et laciendo itaqiie ut RN ad dillcrcntiam duarum lil), l'"l) ita earuni fumma ad aliaui, ea crit dupla AF;; quœ itaque dabitur in partibus qualium ED erat i ooooo. B'^. Trouver la diftance de la Lune au Centre de la 'l'erre par deux Obfervations de ion diamètre apparent, et les hauteurs fur l'horizon, prifes en mefmcs temps. Suppole que la dillancc entre la Lune et le centre de la terre (bit la mefine aux deux Oblervations. Règle. Les diftances de la Lune à l'obfervateur citant en raifon contraire des diamètres obfervez. L'on fera comme la plus grande diflance (que l'on fuppofera égale au Rayon, par exemple de 100000 parties) cil à la moindre diilance, ainli le lînus de la plus grande hauteur de la Lune à une quatrième; de la quelle on oftcra le finus de la moindre hauteur de la Lune; et comme le reile cil a la différence des deux dilhmces, ainli lera leur Ibmme au diamètre de la Terre. En fuite de quoy l'on connoillra auili la didancc requife de la Lune au centre de la Terre; car ce fera l'hypotenufe d'un triangle redangle, dont l'un colle ell le finus du complément de la moindre hauteur obfervee, et l'autre compofc du finus melme de cette hauteur, et du deraidiametrc de la Terre. Si la hauteur ellant de 1 2 degr. le diamètre de la Lune ell de 30'. 27". Et la hauteur ellant de 56 degr. le diamètre efl de 30'. 44". L'on trouvera par cette méthode que la diilance de la Lune au centre de la Terre eft environ de 33 diamètres de la Terre. [?] C-^). De 60 pieds ouverture de 6 p. 8 1. 240 fois. qui fait 60 . . ouverture de 4 200 fois, avec un oculaire de 34 pouce *) La partie B de cet Appendice est empruntée à lu p. 253 du Manuscrit E. La p. 254 porte la date du 24 novembre 1680, mais comme il s'agit dans le cas de la p. 253 d'une feuille collée dans le Manuscrit, sa date eft incertaine. Elle nous semble être de 1666 bien plutôt que de 1680 puisque la règle, ainsi que les données numériques, sont absolument les mêmes que celles de la partie ./qui précède. 2) La partie (' est empruntée à la p. 257 du Manuscrit E. Il s'agit ici aussi (comparez la note 2) d'une feuille collée dans le Manuscrit. La date étant donc incertaine, nous avons cru pouvoir la reproduire ici. 52 HUVGENS À L ACADEMIE ROYALE DES SCIENCES. ASTRONOMIE. APP. III. fait voir le diamètre de la lune de i oc degr. puifqu'elle efl: d'un i degr. C'efl: a dire 500 lieues d'Allemagne fous l'angle de 100 degr. ou 5 lieues fous i degr. ou i lieue fous la min. I degré eil la ^'^ partie de fa diilance de l'oeil, donc a la diflance de 57 pouces c'efl: près de 5 pieds l'on verra un rond d'un pouce de diamètre de mefme qu'une tache de la lune qui a 5 lieues de diamètre. Et 2| lignes, a cette mefme difl:ance de 5 pieds, comme une chofe dans la lune de l'eflcndue de i lieue. Et une chose de | lieue, comme feroit la ville de Paris, comme I i lignes à la diftance de 5 pieds. Comparez avec la préfeiue Pièce C la p. 351 du T. VII (lettre de Huygens à Colbert du 9 août 1673). APPENDICE IV À HUYGENS A L'ACADÉMIE ROYALE DES SCIENCES. ASTRONOMIE. [1^74] ''^' La préfente page du Maïuifcrit E ') fait bien voir, comme nous l'avons dit à la p. 14 qui pré- cède, que lors de leur commun féjour à l'aris, Iluygens et Rocmer converfiiient fur des fujets d'artronomie. Comme nos notes le font voir, Iluygens n'a pas pris la peine de bien rédiger cette Pièce. '.■ •,' ..' ;! P. 7. Romcr. Suppofico [Fig. 9] angiilo in (oie ACB (à circiilis pcr verticem et per polum) altitudinis variatio e(t ad tempus (tcmpus fcilicet quo arcus variationis altitudinis mergicur infra parallelum horizontis per folem tranfeuntem) ut AB ad ') Manuscrit E, p. -. La p. 26 porte la date du 19 décembre 1674. 54 HUYGENS À L ACADEMIE ROYALE DES SCIENCES. ASTRONOMIE. APP. IV. AC. Declinationis variatio eft ad tempus (tcmpus quo arcus variationis declinationis mcrgitur infra cundcm horizontis parallelum pcr folem tranfeuntem) ut I5A ad BC *). 1 IPVO nicridiamis. V vcrtex, P polus. PCV angulus in foie [c'ell l'angle qui plus haut s'appelait ACB]. QR îcquator. DA parall. a^qu. HO horizon. DC parall. horiz. AC variatio alcicudinis 3). GF arcus a.'quatoris feu tcmpus quo punctum A ierius attinget parallelum horiz. CD quam punttum C. BC variatio declinationis +). EF tempus quo punctum B ferius attinget parall. horiz. DC quam punclum C '). Ergo variatio altitudinis AC ad tcmpus GF non ell ut AC ad AD hoc ert ut BA ad AC, nifi cum arcus AD non differt à GF, hoc efl:, cum fol efi: in îequatore. Itcmquc variatio declinationis BC +) ad tcmpus FE non efl: ut BC ad BD, h.e. ut BA ad BC nifi cum arcus BD non differt ab EF, hoc eit cum fol efl in œquatore. Sole autem non in a-quatore pofito, erit ratio AC ad GF compofita ex ACad AD, feu BA ad AC, et ex DA ad FG, hoc efl et ex ea quam habetfinus arcus PA ad finuni totum *). -) Ici le soleil est donc supposé se trouver au point C. Quant à la „variatio" de sa hauteur, elle résulte apparemment d'un déplacement fictif du soleil, indépendant du mouvement diurne, avec une vitesse constante v de C en A, en un temps CA. Si AD désigne le temps dans lequel le point A est transféré en D par suite du mouvement diurne, la vitesse nommée :• étant sup- posée égale à la vitesse linéaire de ce dernier mouvement du point A, on a: altitudinis variatio CA (temps) : temps AD (ou plus brièvement CA : AD) = .AB : AC, puisque dans le petit triangle rectangle DCA CB est la perpendiculaire sur l'hypoténuse. On aura de même, en supposant cette fois que la vitesse du mouvement CA soit telle que la com- posante CB de ce mouvement ait la vitesse i- susdite (ou bien que le soleil se déplace de C en B avec cette vitesse t»): declinationis variatio CB (temps) : temps BD (ou plus brièvement CB : BD) = .\B : CB (même triangle). C'est dire qu'il est bien plus simple de ne considérer que les relations géométriques CA : .\D = AB : AC et CB : BD = AB : CB sans parler de temps ni de vitesses. 3) TAI (voyez la suite du texte) représente l'écliptique dont un point déterminé vient en I (point de la circonférence de cercle CD parallèle à l'horizon) après un certain temps. Le soleil qui au commcncemciu de ce temps, p.e. à midi, se trouvait par hypothèse au point considéré de l'éclip- tique ne vient cependant pas en I en ce temps, mais seulement en A par suite de son mouve- ment propre dans l'écliptique. L'arc lA est considéré comme une „variatio" dans la position du soleil à laquelle correspondent la „variatio altitudinis" CA (ou AC) et la „variatio declina- tionis" I 6 (ou 'j I), (j étant le pied de la normale abaissée de I sur AD. Il est évident qu'il n'est plus question désormais d'un „angulus in sole ACB", c. a. d. d'un soleil se trouvant au point C. ■•) Comme la suite du texte le fait voir la véritable „variatio declinationis" n'est cependant pas CB ou BC (note 2) mais I 6 ou 0 I (comparez la note 3). ') Nous avons corrigé „punctum B" en „punctum C". IIUYGENS A L'ACADÉMlli ROVAI.I. ms sciIvNCES. ASTRONOMIE. APP. IV. 55 Et ratio 15C ad FE, componctur ex ratione BC ad BD feu AB ad BC et ex liDad Fie, qiiiv c(t ea rurfiis qiix (eniis arcus PA ad (imini tntiini. Diim piindum ccliptica; T à mcridiuno vcnit in I, loi fccillo piitetiir arcuni lA. tuncenim variatio altitiidinis erit CA. variatio declinationis erit 3-1 ') +). riabcntur duœ Iblis altitudincs a."C]ualcs antc et poil nicridiem, et tcmp( )ra utriufquc oblervationis notata horologio qiiod ad mediam dienmi menruram temperatuin elL Qua.Titur quam horam indicantc horologio fol fuerit in meridiano. Datur declinatio folis et poli altitude prxter altitudines folis obfcrvatas: Item variatio altitiidinis jolis in dato cxigiio tenipore, piita i . 1 linc angulus in Ible, et rcliqua abfque calculo trian- gulorum iccundum nicthodiim Romcri. Les consitlcrations qui précèdent n'étant pas fuiTifamment explicites, il ne nousefl pas pofîîhle d'indiquerquelleétait précifément la „inetliodusRoemeri"fervant à refondre le problème propofé. En 1 668 Iluygens avait déjà rélblu le même problème en fe fervant du „calcnlus trianguloriim": voyez, h la p. 369 du T. XV [II, la Pièceintitnlée:„Adinvenicndaslongitudinesin mari,ex dnabus :vqualih\is folis altitudiiiibus et hora pendulorum" qui confbitue notre Appendice I à la Pars Prima de r„Horolo{;ium ofcillatorium." Cette Pièce eft parfaitement claire. La note 2 que nous y avons ajoutée fait voir que là aulli Muygens parle d'un foleil fe trouvant en un certain point i de la Fig. 1 19 où le foleil ne fe trouve pas en réalité: ce point i nous femble analogue au point C de la pré- fente Fig. 9 où le foleil e(l dit fe trouver (voyez la note 3 de la p. 54) fans qu'il en foit ainfi. *) Rapport que nous désignons aujourd'hui simplement par sin PA. APPENDICE V À HUYGENS À L'ACADÉMIE ROYALE DES SCIENCES. ASTRONOMIE. [1680]') [Fig. 10] Le poids X e(l attaché à un anneau qui peut tourner fur le tuyau de la lunette. En premier lieu ce poids tiendra la lunette pendue comme dans la fig. i [Fig. I o]. Puis on tournera fon anneau d'un demi tour; et il ren- verlera la lunette et la tiendra fuCpcndue comme dans la fig. 2 [Fig. 10 bis] les filets tenants tousjours aux raefmes points de la lunette. Il faut voir fi le filet D n'em- pefchera pas l'oeil. Je crois que non, par ce que la prunelle en efl fort proche. Autrement il faut mettre un anneau au fil. Le poids X peut tremper dans de l'huile ou fijrop. Les deux filets et la ligne qui joint les filets demeurent dans la meime pollure après et devant le mou\'ement de la lunette par le contrepoids, et fi le rayon vifuel de la lunette c(l parallèle a la ligne qui joint les filets, elle vifera touljoursau mefme objedt, [Fig. 10 bis] ') L'Appendice V, dont le texte a déjà été cité en partie à la p. 14 qui précède, est emprunté aux p. 34 — 3- du Manuscrit F. La p. 39 eft datée 16 Nov. 1680 Parilijs. La partie supérieure de la f. 33 — 34 manque par suite d'une lacération, de sorte que le début du texte de la p. 34 nous fait défaut. HUYGENS X l'aCADÊMIK ROYALE DES SCIENCES. ASTRONOMIF.. APP. V. 57 mais lî elle ell inclinée a cette ligne de jonftion la lunette changera d'objeft, en la ren- verfant ou a dcniy rculcmcnt. La mauvaifc ccntration clt comprilc dans cette vcrilication. Si le rayon vil'uel Ali n'ell pas parallèle a la ligne CI ), il tournera dans une (urtacc conique qui aura la ligne CD pour axe. Et puifque CD demeure immobile ce rayon vifuel changera d'objcél; en tournant la lunette. Et en la rcnverlant tout a fait ce rayon vifuel fera autant incliné d'un colK- lur le plan azimuthal des iilets, qu'il Fciloic auparavant de l'autre. Lunette d^ approche avec un fil perpend'tcuhi'ire ûii foiei\ lequel je rencontre toujours parfaitement au cercle méridien. Pour obferver les différences des aCcenfions droites des edoiles fixes, entre elles et d'avec celle des planètes et du foleil. AB [Fig. 1 1] lunette a deux verres convexes, avec un lil au foier commun en C. Ce fil cfi: dans le plan vertical. La lunette efl: fus- [Fig. II] pendue par les deux filets AD, BE, dont les bouts d'enhaut font attachez a deux pe- tites avances de leton, fcellees dans un mur qui foit difposè nord et zud, comme les collez des feneftres méridionales et fcptentrionales de l'obfervatoire. 8 HUYGENS X l'académie ROYALE DES SCIENCES. ASTRONOMIE. APP. V. [Fig. 1 2] En A et B il y a deux morceaux de leton, arreftez fur la lunette et fendus, dans lefquels tienent les filets, preiïez par une vis. Les dits filets font ferrez aux bouts D, E dans des fentes verticales, par une vis. Mais du coftè E cette pièce qui tient le filet pourra s'avancer et reculer fur l'avance fixe. Aux deux bouts de la lunette AB on fuspendra des poids qui trempent dans de l'huile comme en mon niveau. Ou bien un poids X au milieu. [Cette dernière phrafe a été ajoutée plus tard. Il en eft de même du poids X et du trépied correfpondant dans la Fig. 1 1. En méine temps Huygens biffa dans la figure les poids fufpendus en A et B et leurs trépieds; nous les avons donc omis.] Par le moyen d'une lunette KL [Fig. 1 2] pendue a un fimple filet, et mobile fur le pivot M, qui la joint a la pièce perpendiculaire MX, l'on obfervera deux égales hauteurs d'une mefme elloile fixe, vers l'orient et vers le couchant ce qui fe verra exacte- ment par le moyen du filet horizontal au foier des verres. L'on marquera a la pendule le temps entre les deux obfer- vations. Le lendemain ou après on obfervera derechef la mefme hauteur orientale de la mefme elloile et l'on remar- quera l'heure de cette obfervation et l'on ajuilera la lunette AR en forte que l'efloile fe rencontre devant ellea fon filet jullement lors que la moitié du temps entre les obferva- .k. tions du jour d'auparavant foit paffee depuis la dernière obfervation. Alors on ed: aiTurc que cette elloile ell au méridien. ÎNIais il eft encore incertain fi le fil de la lunette AB,lors qu'on lu y hauiïera et baiffera le bout B, iiiit exactement le cercle méridien. Car il fe peut faire que le rayon vifuel de la lunette foit incline fur le plan azimuthal commun des deux filets qui la tienent fus- pendue, et alors le fil de la lunette ne fuivra point le cercle azimuthal des filets mais un moindre cercle parallèle a cet azimuthal [Fig. 13]. Ce moindre cercle en ce cas, paffant par l'eftoille qui eil '- ^S- ' 3 J ^^ precifement dans le méridien, il s'enfuit qu'il coupe le méridien. Mais ce devoit eftre le méridien mefme. L'on connoiflra fi la vifuclle de la lunette, haufTée ou baiffec, demeure dans un mefme azimut, par le renver- fement de la lunette, dont l'invention fe void aux deux pages précédentes. En marge: La melmc lunette pourra fervir et pour prendre les égales hauteurs d'elloile, ellant fuspcndue par un fil; et dans le cercle méridien ellant fufpendue par les deux bouts. Pour le premier ufage on attachera la limctrc dans la pièce MX [l'ig. 12] comme une balance mais moins libre. lU'VCKNS A l'aCADÉMII': ROVAI.I, DF.S S( liï.NCF s. WIRONOMIE. ait. V. fy(j Ln rédaction de cette PiOcc eft poft(;riciire d'un an environ a celles fur le niveau de Ihiygens, publiées en janvier et février i6So dans le Journal des Sçavans; voyez la fuite du préfent Tome. Il y a évidemment une certaine connexion entre les deux fujets. Et aufli entre les inftruments de Huygcns et 1' „amphioptra five tuhus reciprocu.-." de 1675 de Roemer, déjà mentionné plus haut (note 17 de la p. 1 1) et dont on trouve une defcription dans la „I5afls aftronomia;" de llorrebow. Nous ignorons fi les inftruments dont traite la préfente Pièce ont réellement été conftruits. OPPOSITION DE HUYGENS CONTRE UNE THÈSE DÉFENDUE PAR LE FILS DE COLBERT AU COLLÈGE DE CLERMONT À PARIS'). ■) D'après le Journal d'Olivier Lefèvre d'Ormesson le jeune Colbert défendit ses thèses le 1 1 et le 12 août 1668. Le premier jour il „soustint des thèses en philosophie desdiées au roy". „Le lendemain il y eut un second acte de mathématiques". „La cour y estoit en sy grande foule que l'on ne pouvoit se retourner dans la place . . . Jamais il ne put y avoir une plus grande assemblée de personnes de toutes conditions". D'Ormesson donne les noms de plusieurs personnes qui prirent la parole le premier jour. Il n'était pas encore connu que Huygens a pris part au „second acte". Le Journal en question a été publié par M. Chéruel dans la Première Série (Histoire Politique) de la „Collection de documents inédits sur l'histoire de France publ. par les soins du ministre de l'instruction publique". Nous citons le T. 11 (1661 — Kî/s) de la pu- blication de M. Chéruel (Paris, Imprim. Imp. MDCCCLXI). Chéruel dit à tort dans une note qu'il s'agit du second fils de Colbert, Jacques Nicolas (né en 1654, plus tard archevêque de Rouen). La défense des thèses par le jeune marquis de Seignelay est aussi mentionnée par le marquis de Saint-Maurice dans ses «Lettres sur la Cour de Louis XIV", éd. J. Lemoine, Paris, Cal- mann-Levy, 1910. D'après Lemoine cette défense eut lieu, non pas le 1 1 etle 12, mais le 29 et le 30 aoi^t. En effet, le marquis écrit dans sa lettre LXVI du 24 aoiU 1668 au duc de Savoie, Charles Emmanuel II: «Hier [Colbert] me visita . . il me vint présenter son fils qui m'apporta des thèses de philosophie qu'il doit soutenir dans le collège de Clermont". Et dans sa lettre du 31 aoilt suivant au même: „Revenant aux thèses du fils de M. de Colbert que l'on nomme le marquis de Seignelay, il y eut encore plus de confusion qu'à Versailles. Jamais il n'y avait eu un si grand concours de personnes de qualité en pareille occasion . ." D'après la Gazette de France (1668, p. 914) citée par Lemoine, le jeune Colbert défendit le premier jour ses thèses „avec tant de vivacité, de netteté et de vigueur qu'il étonna toute l'assemblée . . le jour suivant il ne surprit pas moins agréablement tout ce beau monde par le succès qu'il eut encore dans les choses les plus difficiles des mathématiques". Néanmoins le marquis de Saint-Maurice croit devoir écrire dans sa lettre CXLII du 2 Sept. 1672 au duc de Savoie: „ . . le marquis de Seignelay . . fils [de Colbert] ne fera jamais grande figure; il n'y a pas de génie si faible à la Cour et dans les conversations à l'armée, on a remarqué qu'il ne savait ce qu'il disait et qu'il sait peu". CONTRA TIIESIN 9. 1)'. DE SEIGNELAY IN COLLEGIO CLARAMONTANO POSTREMUlM DISPUTANTIS. [Août 1668] Aug. [1668]'). nia hypochelis qua; ne quicicm intcr hypothefes numerari mcrctur maie csteris hypothclibus terrain circumageinibus tolerahilior dicitiir. Hypothefis Cefalpini ne qiiidem inter hypothefes numerari meretur. Ergo &c. Vers la fin de la Qiiœftio 4 („Planetas in Circulis non in fplia;ris moueri") du Liber Tertius de fes „Qiia;ftiones Peripateticîc" de 1593 (Venetiis, apiid luntas) Andréas Cccfalpiniis (le célèbre bota- nille) émet riiypotlièfe que la terre, laquelle eft cenfce fe trouver au centre de l'univers, poUede un mouvement de rotation fort lent; elle ferait entraînée tant foit peu par le mouvement diurne du ciel, et cela un peu obliquement (ce qui explique „folem non ferri femper fuper eafdem partes terra: ideo non femper funt exdem terra; zona;, fed qus nunc torrida eft, aliquando erit frigida, & è converfo"). Or, „iudicandum eft buiufmodi motum terra; eius gratia inftitutum elfe, ut coelum, vnde omnis virtus defcendit, fecundum alios atque alios afpeétus refpiciat". Il penfe que ce mou- vement, imaginé par lui, de la terre explique auffî la préceffion des équinoxes que les géocentrifles attribuent généralement à un mouvement de la „fpha:ra oclava"; „cum enim terra in occafum fe- ratur, videtur oétaua fpliœra in ortum mutari etc.". C'eft apparemment cette hypotbéfe-ci qui fut défendue au collège de Clermont, avec d'autres thèfes, par le jeune Colbert, et c'eft pour fe conformer au ftyle du collège, où les jeunes gens apprenaient à ergoter, que Huygens dans la pré- fente Pièce procède par major, minor et concliifto -). „Les Univerfitès", dit Tannery «après avoir longtemps préfidé au mouvement intellectuel, en avaient perdu la direftion, et quand elles n'y créaient pas des obftacles par leur aveugle attachement aux traditions furannées de la fcolaflique, elles étaien t au moins incapables de fe transformer pour fe plier aux befoins des temps nouveaux" ^). Ce jugement, appliqué au collège de Clermont, nous femble en vérité trop févére: n'oublions pas ') La Pièce ell empruntée aux p. 16 — 18 du Manuscrit D. Le jeune marquis de Seignelay dont il s'agit est Jean Baptiste Colbert, né en 1651, fils homonyme du grand Colbert. On trouvera son nom aussi dans notre T. VII. Il est surtout connu comme ministre de la marine par le bombardement de Gênes qui eut lieu d'après ses ordres et en sa présence en 1684 («Histoire des Français" par J. C. L. Simonde de Sismondi, Paris, 1841, T. XXV, p. 465 — 471). -) Voyez un peu plus loin la note ajoutée par Huygens en marge: „Hic dixenint . . . etc." qui prouve qu'il a pris la parole en cette occasion. 3) P. Tannery „Les Sciences en Europe 1648 — 1715", dans le T. XIV de 1 «Histoire générale du IV' siècle à nos jours" (dir. E. Lavisse et A. Rambaud, 1924). 64 OPPOSITION DE HUVGENS CONTRE LNE THESE DÉFENDUE PAR LE FILS ETC. que le l'ère Pardies 4), bien connu à Iluygens, y a enfeigné vers la fin de fa vie '), lequel était un homme de grande valeur *). Notons en particulier que Pardies s'exprime de telle manière fur le mouvement de rotation (diurne p.e.) de la fphère ou des fphéres eéleftes qu'on peut douter s'il croyait fermement à l'exiflence objeftive de ces mouvements "). Probo minorcm. Illa hypochclis qux peccat contra ipfas rationcs mathematicas, non dcbct numerari inccr hypothefes. Atqui Cclalpini hypothdis peccat contra ipfas rationes mathematicas. Ergo &c. Probo majorem. Non enim eft hypothefis fcd paralogifmus. Hypothefisautem talis ciïe débet ut f altem pha^nomena cujus [lisez quorum] gratia fuppofita efl: ex ca fequi poflint. Probo minorem. Illa hypothefis peccat contra rationes mathematicas exquahypo- thefi eos motus quorum gratia pofita ell: fequi non poiïe mathematicis rationibus cvincitur. Atqui ex Cclalpini hypotheil, motum pr^ecedionis œquinoftiorum cujus gratia in- ftituta eft, fequi non pode, mathematicis rationibus evincitur. Ergo Cefalpini hypo- thefis peccat contra rationcs mathematicas. Probo minorem, et primo ha.'c pono fundamenta. Punfta sequinoâiialia cfTe intcr- feftiones Aequatoris et Eclipticje. Prîeceffionem œquinoctiorum effe tranflationem illam lentifllmam punctorum squinoftialium ad alia atqucaliainter fixas loca,five hoc motu fixarum five alia quacumquc rationc cfhciatur. |am fie argumenter. Si ob motum a Ccialpino terra; attributum nec squator nec ecliptica inter fixas fitum mutant, fequitur nec interfettiones a?quatoris et ecliptica^ fitum inter fixas mu- tare polie. Atqui ob motum &c. Probo minorem. Si in hypothefi Cefalpini non œquatoris coeleftis pofitus inter fixas, multoque minus pofitus ecliptica; pendent a pofitu telluris; ergo ob motum quem telluri tribuit nec xquator nec ecliptica fitum mutare poterunt. Atqui in hypothefi Cclalpini a;quatoris coeleffis pofitus multoque minus eclipticœ pendent a pofitu tel- luris. Ergo &c. En marge: hic dixerunt cclipticam coelcflem quidem fitum non mutare, fcd eclip- ticam terrefirem. quod abfurdifiimum elT: cum nulla fit ecliptica terrellris, nec fi eflet cjus interfeftio cum a^quatore a-quinoftialia punfta in coelo conllituere pofi"et. t) Mort en 1673. 5) Nous l'avons dit aussi à la p. 487 du T. XVIII. Mais il semble bien que Pardies n'était pas encore attaché au collège de Clermont en 1668. «) Voyez e.a, les T. XVIlï et XIX. 7) Nous avons cité à la p. 227 du T. XVI sa remarque, tirée de la Préface de la „Statique" qui est une suite du «Discours du mouvement local": „[A« Mécanique] affermit inébranlabkment la terre sous nos pieds"; „c\'St elle qui doiwe le branle à tous les deux". CONTRA Tlir.SIN 9. D'. DE SEIGNELAY IN COLLEGIO CLARAMONTANO ETC. 65 In Copcmicana hypothefi œquatoris pofitus pendct a pofitu terra', cuui lit circulus is qucm a.'quatoris terrcilris planum ad fixas produétum efficit. Non potefl: ratio reddi prœcclîlonis a.>qiiino(fHorum nifi ponatur fixas in confequen- tiu terri fuper axe eclipticx', et tune axis eon verfionis fpha.Tœ fixaruni aliter atque aliter ad eiuidem axem immobilem aptari ponitur; vel ut poli converlionis lixarum iiuer ipfas alia atque alla punfta occupent in circulo circa polum ecliptics procedendo in prxcedentia. Dico in his hypothelibus. Sed in Copcmicana vel Semicopernicana axi telluris motus circa polos ecliptica; tributus prxcefliones falvat optimc. Probo quod in hypotheli in qua terra niotu diurno non convertitur pofitus Acqua- toris non pendet a pofitu terra?. Aequator in illa hypotheli ell circulus in coelo maximus cujus poli funt ijdem qui converfionis fpha'rx' fixarum. ^Si itaque poli converlionis fphxra'fixarumnon pendent a pofitu terra\ ergo nec aquator pendebit a pofitu terra. Atqui poli converlionis &c. Ergo. Probo niinorem. Si poli converfionis Tpha-ra fixarum pcnderent a pofitu terra di- cendum ellet motum illorum polorum motui terra obnoxium efie ita ut hoc polito ille fequeretur. Atqui abfurdum poilerius ergo et prius. Vd fi motum poloioim con- verfionis fixarum dicitis fequi ad motum lelluris, jam concedatis oportet non ex Iblo motu terra a Celalpino conftituto fequi motimi punftorum aquinoftialium, fed pra- terea etiam polos converlionis fixarum in ter fixas transferri debere in circulis circa polos ecliptica. Et tune multo tolerabilior erit hypothcfis eorura qui tantum fphara: fi.xarum motum tardilfimum circa polos ecliptica in confequentia tribuunt. HUYGENS A L'ACADEMIE ROYALE DES SCIENCES, MEMOIRE POUR CEUX QUI VOIAGENT. MEMOIRE l'OUR CEUX QUI VOIAGENT. [Août OU Septembre 166^'] ') Prendre dans toutes les villes la hauteur du pôle, ce qui fe fait en prenant les lignes de la hauteur du folcil a midy, par le moien d'un aflrolabc, anneau gradue ou arba- Icfle, et en fe fcrvant de la table des dcclinailbns du (blcil. Que li l'on n"a pas ces tables de declinailbn ou qu'on n'en entende pas l'ufage, on ne laiffera pas de tenir mémoire de la hauteur meridiene du foleil qu'on a prife et a quel jour, parce que tousjours par après l'on en pourra déduire la hauteur du pôle. Marquer les dillances itinéraires d'un lieu a un autre et les rums ') de vent. S'enquérir s'il y a des cartes géographiques du pais, et en apporter. Faire des delTeins des ruines des baftimcns anciens et des vues remarquables. S'enquérir fi l'on y a quelque connoid'ancc de la Géométrie et des auteurs comme Euclide, Apollonius &c. duquel ') peut cllrc on trouvera en Arabe le 8' livre qui nous manque. Item de l'Aftronomie, et fi on y prédit les Eclipfes. De quelle manière on pratique l'arithmétique et quelles font les marques deschifrcs. Quelles machines y ibnt en ufage différentes des noltres pour IVIoulins. Voitures. Batteaux. Elévation de grands fardeaux &c. Et en faire les figures. Quelle efl: la fonne des maifons. Embelliffement des jardins. Quels meubles il y a dedans, quelles ferrures et clefs. Figures d'infirumens de mufique. Et apporter s'il fe peut des airs notez. Figures d'animaux que nous n'avons pas, beftes, oifeaux, infeftes. Du Tigre d'Afie. Des grandes chauvefouris &c. Manière d'emploier l'acier de Perfe et de le tremper. Teinture des Eftoffes. Il faudroit donner a M. de l'Aifnè +) un de nos aftrolabes et la Table des declinaifons. Apporter des grains des herbes rares. Voyez p.e. ce que dit Hiiygens en 1670 (T. VII, p. 45) fur tout ce qui fut raconté et rapporté par un certain de Monceaux après un voyage au Levant. ') La Pièce est empruntée à la p. 3 1 du Manuscrit D. Les p. 9 et 37 portent respectivement les dates du 16 août et du 21 septembre 1668. -) Ou rumbs. 3) C. à. d. d'Apollonius. ••^ ? Dans le manuscrit le mot „de" est peut-être biffé. Le mot „Aisnè" y est suivi de trois points. HUYGENS À L'ACADÉMIE ROYALE DES SCIENCES, LE NIVEAU. Avertiffement. Les travaux de nivellement des membres de l'Académie Royale des Sciences fe rattachent tout naturellement à ceux exécutés à l'Obfervatoire. Sans doute, à l'Aca- démie Tartronomie n'était pas pratiquée uniquement h un point de vue utilitaire. Cependant les avantages que la navigation pourrait recueillir de la perfeétion des méthodes et des inftruments, même fans que les favants fe miiïcnt coniciemment au Icrvice des gens de mer, étaient évidents pour les condufteurs de l'état français comme ils l'ont toujours été pour tout gouvernement éclairé. Or, étendre la connaiffance utile du monde où nous nous trouvons placés exige évidemment auffi et non en der- nier Heu le perfeftionnement de la fcience des chofes terreflres. Il fallait donc améliorer les cartes du royaume et plus généralement, pour autant que faire fe pourrait, celles de tous les parages de notre planète, ce à quoi il fallait développer l'art de mefurer, dont le nivellage ') fait partie, et l'appliquer avec affiduité. Dans fa lettre au Roi de France de 1 665 ^) où il demandait la création d'un Ob- fervatoire, Auzout avait cru devoir ajouter qu'il n'y avait pas en Europe de royaume dont les cartes géographiques fulTent fi fautives et la fituation des lieux fi incertaine. Les célèbres mefures de Picard — Huygens parle de fa „folertia egregia" 3) — ') Expression de Huj-gens, Pièce II qui suit. ') C'esc la Dédicace au Roi déjà citée dans la note 12 de la p. 9 qui précède. ^) T. XIII, dernières lignes de la p. 774. 10 74 AVERTISSEMENT. Icrvant à déterminer la grandeur d'un arc du méridien, qui furent exécutés fuivant la méthode de Snellius entre Sourdon, près d'Amiens, et Malvoifine, au fud de Paris, ("ont de 1 669 et 1 670; Ca. „Mefure de la Terre", où il en donne les détails, fut impri- mée pour la première fois en 1 67 1 ■*). Dans la Pièce „Obfervations faites à Breft et à Nantes pendant ranncc 1679" — nous ne citons que ces obfervations-ci '} — Picard et de la Hirc informent le public que Louis XIV avait donné Tordre aux Aca- démiciens de „drcfrer une carte de toute la France avec la plus grande exaftitude qu'il ièrait poil'ible" '''). Les Regiftres de l'Académie des Sciences •') mentionnent, en février 1681, un „Memoire préfenté à M'. Colbert touchant la Carte du Royaume, par M'. Picart". Vers la fin de la „Mefure de la Terre" ^) Picard donne la „Defcription d'un [nouvel] inftrumcnt propre à obferver le niveau". On voit dans fa figure que la lu- nette d'approche — „de mefme (Irufture que celle que nous avons décrite pour le quart-de-ccrcle" ") — efl munie de fils croifés '°). „Un chevalet de peintre iert de fupport à l'inftrument" et il y a des accommodements pour le cas d'inégalité du ter- rain. Quant au „plomb ou perpendicule" dont le fil fe trouve dans une queue verticale attachée au milieu du fupport horizontal de la lunette, on peut vers le bas „pa{rer le doigt pour arreller le plomb en le touchant en deffbus". Une defcription plus ample de ce niveau, avec une nouvelle figure quelque peu différente de la première "), fe •*) Piiblice de nouveau dans les „I\lémoircs de PAcndémie Royale depuis 1666 jusqu'à 1699", 'I'. VII, première partie, 1729, p. 1 — 59. 5) Même T. VII, p. lai — 134. Dans ces observations Picard et de la Hire se servent des, .Eclipses des Satellites de Jupiter, qui est la voye la plus seûre pour déterminer la difTerence des Méri- diens". Voyez aussi sur ce sujet la p. 65; de notre T. XVIII. *) Le même Tome des Mémoires contient (entre les p. 1 80 et 181) la „Carte de France corrigée par ordre du Roy sur les observations de M''', de l'Académie des Sciences". On y a marqué aussi les contours, bien différents, de la carte antérieure de i(^."9 de „M. Sanson l'un des plus illustres géograplies de ce siècle". ^) T. IX des Registres, f. ç)6 v. ») P. 52— 53. ^) Comparez sur l'application aux cadrans d'une lunette (ou de deux lunettes) au lieu de pinnu- Ics la 1. 14 de la p. 8 et la note 36 delà p. 17 qui précèdent ainsi que le début de la Pièce i\' qui suit. '") Comparez la 1. 1 2 de la p. 8 qui précède. ") J. B. du llamel „Regi:r i\cadcmi;v Ilistoria", 1901, P. 177: „Mense Maio [anni 1678] l'icard domonstrationcm suani circa Libcllam proposait qux postea cum aliis ad eandem rem perti- nentibus édita fuit". Dans le Chap. II du Traité de la Ilire dit avoir changé la forme du niveau qui „d'abord re- presentoit la lettre T"; „elle est à présent en forme de croix, ce qui a été fait afin de donr.er plus de longueur au cheveu qui sert de perpendicule". AVERTISSEMENT. 75 trouve dans le „Traicc du Nivellement" que Picard était fur le point de publier lors- qu'il décéda alTez iubitement en 1682; le Traité vit le jour en 1684 par les foins de de la Hirc ") : la defcription du niveau eit de la main de ce dernier ' '). Ce Traité cil donc poftéricur à la defcription par I luygens de fon niveau à lui (en fonne de croix) laquelle parut dans le Journal des Sçavans de janvier 1 680 (Pièce V qui fuit) et que de la Mire a réimprimée dans le Traité fans aucun commentaire. Le deuxième article de l luygens, celui qu'il publia dans Icjoumal des Sçavans de février 1680 (Pièce VIII qui fuit), ne s'y trouve point. Delà Hireaen outrejoint au Traité, après la defcription du niveau de Muygens, celle de „celuy de M. Romer fur un de ceux qu'il avoit fait faire lui-même", avec la manière de s'en fervir '+), et de plus celle d'un niveau de lui-même (d. 1. H.) comprenant uue lunette flottante. 11 eût pu faire mention d'autres conflructions récentes "'), telles que celle de Caflîni, Pièce VI qui fuit "'). Le fujet était à la mode. Ce n'était d'ailleurs pas uniquement dans le but de dresser des cartes ou de mefu- rer la grandeur d'un arc du méridien pour établir la grandeur de la terre (confidérée '-) Comparez aussi le Cap. Il („De Libella iisii, iihi de ÏMechanicis") de la „Secti<) Secunda, de rébus Mathematicis anni 16-5. & -6. pertractatis" de !a „Regia; .Xcademiœ liistoria" de du Hamel(p. 149). ■5) Préface de de la Ilire: „J'ay donné une Description entière de son Niveau comme il s'en ser- voit ordinairement, dont il ne parloit qu'en passant en renvoyant le Lecteur à son Traitté de la mesure de la Terre, où il l'a expliqué fort au long". '■♦) Ce niveau n'est pas mentionné, comme c'est le cas pour les autres instruments deRoemer, dans la „Basisastronomia;" de Horrebow. '5) Préface: „Comme plusieurs sçavans géomètres ont publié des niveaux construits sur differens principes, qui pourront avoir de grandes utilitez dans des cas particuliers, je me suis persuadé qu'il étoit à propos de faire icy la description de quelques-uns, & principalement de ceux qui peuvent servir aux grands nivellements". Dans le T. VIII des Registres de l'Académie (f. 202 v.) il est question, le 17 mai 16-9, d'un „niveau d'une nouuelle inuention"' de de Hautefeuille „auec du mercure, et de l'eau dans deux bouteilles, jointes par un tuyau avec une lunette et un filet au foyer, etc.". Dans le T. IX on lit à la f. 60 „i8 Maj. [1680]. M'. Chapotot a présenté un niveau à la Compagnie de son inuen- tion etc." Ce niveau de Chapotot [Chappotot] est également mentionné dans notre T. VIII (p. 298, note; voyez aussi la p. ç6 du T. IX), de même que celui de Puyrichard de la même année. Le titre de l'article de Chappotot dans le Journal des Sçavans de juin 1680 est uneimi- tation de celui de Huygens. '*) Il s'agit ici d'une construction de 1679. Mais dans les années précédentes Cassini avait déjà proposé d'autres modèles. A la p. 168 de son „Historia" du Hamel écrit: Varies deinde [1677 et 1678] libella: conficiendi modos proposuit D. Cassinus, cum aqus tum hydrargjTi beneficio". 7 6 AVERTISSEMENT. comme fphérique) que les Académiciens éraient tenus de s'appliquer au nivellement. Dans fa Préface au Traité de la Hire rappelle que Picard eut „une occafion tres-con- fiderable pour mettre [ion] inftrument en pratique dans les nivellemens des eaux des environs de Verfailles [ 1 6~4] et dans l'examen des hauteurs et des pentes des rivières deSeine& de Loire", examen entrepris, en 1677, àlaiuite du défir de „Sa Majefté . . de faire conduire à Verfailles la meilleure eau pour boire" '■'}. De la Hire ajoute: „0n ne doit pas oublier d'avertir que M. Romcr a eu beaucoup de part aux Nivelle- mens, qui ont cflé faits aux environ des Verfailles" '"). Dans une lettre de feptembre 1680 (Pièce VII qui fuit) Huygens dit qu'on „a défia fait bon nombre" de niveaux de fa façon.' Rien ne nous'autorife à croire à un fuccès de longue durée — voyez auffi liir ce fujet l'Appendice II qui fuit — , mais nous avons au moins une lettre de de la Hire de décembre 1686 ■') où il écrit à Huygens: „Voftre niueau eft celuy de tous les niueaux qui el'tleplusen vogue". Nous publions ici quelques figures et confidérations de Huygens tant antérieures que poftérieures à fa lefturc de novembre 1679 à l'Académie (Pièce V) et à la pu- blication, en janvier et février 1 680, de fes deux articles. Pour ces articles eux-mêmes (Pièces V et VIII), affeftant comme d'habitude la forme de lettres à l'éditeur du Journal des Sçavans, nous renvoyons au T. MIL Dans fa „Regi£B Académie Hiiloria" de 1901 J. B. du Hamel, fecrétaire de l'Aca- démie des Sciences, fait une remarque hiflorique importante au fujet du niveau de Picard employé par ce dernier dès 1669: du Hamel écrit à la p. 101, le rapportant aux années 1669 et 1670: „Libellîe fiirufturam & ufum accurate defcribit" [Picard] „in eo opufculo [il s'agit de la „IMefure de la Terre"] quod anno 1671 publici juris faétum eft", ,,ac fîmilis pêne eft chorobati Fitruvii l. 8 defcripti [nous foulignons], adeo ut litteram T utcumque référât". '^) Traité du Nivellement, p. 284. '5) Ibid. p. 297. Voyez aussi, à la p. 35 de notre T. VIII, la lin de la lettre du 30 septembre 1677 de Rômer à Huygens. '») T. VIII, p. 114. AVERTISSEMENT. JJ Cette remarque a fans doute été écrite en 1 670, donc avant l'apparition (en 1 673) de la traduction des „Dix Livres d'Architefture de Vitruve" par Cl. Perrault : chez ce dernier la figure du chorobate -°) (dernière figure de la p. 244), prifc des com- mentaires de Barbare =') (celle de Vitruve lui-même étant perdue), n'a pas la forme d'un T --}. C'cll peut-être à Mariotte que du 1 lamel a emprunté l'idée que le choro- bate aurait eu cette foraic. Il cit \rai que le „Traité du Nivellement" de Mariotte, où il avance cette hypo- thèfe '3)^ n'a été publié qu'en i (>~'J-, mais Perrault (qui ne mentionne pas l'hypothèfe de Mariotte fur la forme du chorobate) favait aiTez exaétement dès 1673, et fans doute plus tôt, ce que ce (avant difait fur l'inflrument de Vitruve et fur fon niveau à lui: il écrit (l.c): „Pour perfcdionncr le Chorobate, Monfieur FAbbé Mariotte de l'Académie Royale des Sciences, a trouvé depuis peu qu'il fulfifoit que l'inftrument euft trois ou quatre piez de longueur [dans fon Traité Mariotte écrit =+) : „Cc niveau eil un petit canal de bois d'une feule pièce ... fa longueur . . . depuis 2 pies jufques à 5 ou 6J; qu'il n'eiloit point neceffaire qu'il eufl: des pinnules, ny mefme qu'il y cuft de ligne droite & parallèle h la (upcrficie de l'eau le long de laquelle il falluft regarder, etc.". Nous ajoutons que INIariotte, après avoir critiqué le chorobatCi^ajoute ='): „0n trouvera de fcmblablcs défauts, à peu près, dans les autres niveaux qui font en ufage", et aufll "'') que lorfque les lieux „font de difficile accès, ce qui empêche de se pouvoir fervir des niveaux ci-deflus; il faut avoir en chaque lieu un quart de cercle comme ceux avec lefquels les Aftronomes prennent les hauteurs des Aflres par le moyen des lunettes d'approche qui fervent de pinules, etc." Dans la „lVIefure de la '°) En latin: chorobates. ' °') Voyez sur Barbaro et Vitruve la note 3 de la p. 54 du T. XVII. -^) Nous sommes également d'avis — l'opinion contraire nous paraît même parfaitement insou- tenable — que le texte de Vitruve, chez qui la partie principale du chorobate est une „regula longa circiter pedum XX" (Cap. VI du Lib. VIII„Deperductionibus& librationibusaquarum, & instrumentis ad hune usum") n'indique aucunement la forme d'une lettre T. -3) P. 542 du T. II de l'édition des «Oeuvres de M'. Mariotte" de 17 17 (Leide, P. vander Aa): „La double équiére dont on se sert ordinairement, semblable à la lettre T, & qui est le même que le Chorobate décrit par Vitruve . . ." -^') Même édition, p. 538. =5) P. 543- =*) P- 555. 78 AVERTISSEMENT. Terre" de 1671 de Picard on voit tant le niveau en forme de T (nous en avons parlé à la p. jG) que le quart de cercle muni de deux lunettes. Nous ignorons fi Huygens, dans la partie delà feuille 219 — 220 du Manufcrit E qui fait défaut (voyez la Pièce IV qui fuit) avait cité Vitruve, comme il Ta fait ailleurs (fans le nommer) à propos des roues dentées des horloges provenant peut-être de l'hodomètre romain '■"), ni s'il y avait parlé de Mariotte, de Perrault ou de Picard, ou des niveaux en ufage avant ou indépendamment d'eux. On voit dans les Pièces qui fuivent que de 1679 à 1682 Huygens a plufieurs fois modifié fon niveau en détail. Il ne nous femble pas néceïïaire d'énumérer ici tous ces changements. S'il efl: un lefteur qui s'intérefiTe vivement à la forme de la boite ou à la quellion de favoir fi le firop qui arrêtait le mouvement du poids ballottant était un mélange d'huile d'amandes et de térébenthine, ou bien une feule de ces liqueurs, ou encore de l'huile de lin ou autre chofe, il pourra confulter les Pièces elles-mêmes. Nous nous contentons d'obferver que la préfencc de cette liqueur affurait fans doute l'immobilité du plomb mieux que l'eût pu faire l'attouchement avec le doigt dont il était qu.eflion dans le cas du niveau de Picard. La figure du niveau de Huygens tel qu'il fut d'abord préfenté au public fe trouve au T. VIII (voyez la Pièce V qui suit); nous aurions pu l'emprunter aux Chartai allronomicx^ d'où nous n'avons tiré ici que la Fig. 22 de la p. 92 également bien defiînée et quelque peu différente. Il n'efl: fans doute pas dénué d'importance que Huygens rendit fon niveau plus léger par l'emploi du fer blanc au lieu du laiton (Pièces V et VII). Le tuyau carré de la lunette (Pièce III) fe trouve auffî chez Picard -^). On voit dans la Pièce V que dans fon article de janvier 1680 Huygens a fupprimé quelques 'préceptes; il en était (lins doute, alors comme dans tous les temps, pour les niveaux comme pour les horloges et pour les inllruments de précifion en général: les artifans — les maîtres, peut-on dire — qui ^7^ Voyez la p. 36 du T. XVII. Consulte/, aussi sur rintcrét de Huygens pour \'itru\e la p. 293 du T. X. Nous ne parlons pas ici, à propos des horloges, du planétaire d'Arcliimède conservé à Rome (voyez la note de la p. 174 qui suit) et qu'on ne peut guère se figurer comme dépourvu de roues dentées : nous ignorons jusqu' à quand ce planétaire a subsisté. -") Dans la „l)escription du Niveau" de Picard, ou de Picard et de la Hire (Cliap. II du „'rraite du Nivellement"). AVERTISSEMENT. 79 les conllniaicnt }• mettaient auiïi du leur; il était donc inutile et impoflible de les allreindrc à copier fcrvilement un modèle "'■'). Ce qui diilinguc le niveau de Muygens de ceux à lunette d'avant 1680 et explique la vogue dont parle de la Mire, c'eft la qualité qu'il relève déjà dans le titre de la Pièce III, ainfi que dans la Pièce I\\ celle de pouvoir être „re(5tilié d'une icule dation", c. à. d. lans l'aide d'un deuxième obfervateur le trouvant à une certaine diftance ^°). -") Voyez ce qui a été dit plus haut sur Chappotot „Faiseur d'instrumens de Mathématique". A la p. 298 du T. VIII Huygens écrit que les nouvelles inventions — ou du moins une partie d'elles — sont „des déguisements" de la sienne; à la p. ()6 du T. IX il dit (sept. 1686) que le niveau de Chappotot „est fort bien inventé". 3°) Cn peut consulter dans le „Traité du Nivellement" de Picard et de la Hire les paragraphes du Chap. Il intitulés „De la rectification, ou vérification du Niveau" et „Autre manière pour la vérification du Niveau". Dans le paragraphe „î\Ianiere de se servir [du] Niveau [de Roemer], & de le rectifier" (même Chap.) il est question „comme [pour] le premier niveau" „de deux nivellemens réciproques, ou bien . . de deux nivellemens faits d'une même station à deux points également éloignés d'un côté, & d'autre". HUYGENS À L'ACADÉMIE ROYALE DES SCIENCES, LE NIVEAU. I. Un NIVEAU DE 1668. II. L'opération du nivellement [ 1 679]. III. Niveau que l'on peut rectifier d'une seule station ') [août i 679]. IV. Autres considérations sur le niveau de i 679. V. Nouvelle invention d'un niveau X Lunette qui porte sa preuve avec SOY, & QUE l'on VERIFIE & RECTIFIE d'uN SEUL ENDROIT. PAR Mr. HuGUENS DE l'Académie Royale df^ sciences ') [janvier 1680]. VI. A PROPOS DU NIVEAU DE CaSSINI MONTRÉ PAR LUI A l'AcADÉMIE EN NOVEMBRE 1679. VII. Brouillon de la Démonstration de la justesse du niveau, etc. VIII. Démonstration de la justesse du Niveau dont il a esté parlé dans le IL Iournal ') [février 1680]. IX. Autre commencement de la Démonstration. Appendice I. Poi'r construire mon niveau a lunette qui est dans le journal des Scavans, plus simplement, a meilleur marche, et moins sujet a estre esbranslè par le vent ') [février 1682]. Appendice II. Le niveau de 1661 de Thevenot [1692]. ') C'est le titre que Huygeiis lui-même donne à cette Pièce. II 1. UN NIVEAU DE 1668. Forme d'un niveau [Fig. 14] d'après une figure du Manufcrit C '). Nous reproduisons cette figure pour faire voir que Huygens s'intéreflait au fujet déjà bientôt après fon arrivée à Paris. Nous ignorons fi la figure repréfente un niveau exiftant. ') Manuscrit C, p. 249. Une deuxième figure également dépourvue de texte se trouve à la p. 260. Les p. 231, 253 et 261 portent respectivement les dates 25 teb. 1668, Parisijs Majo 1668 et 14JUI. 1668. IL L'OPÉRATION DU NIVELLEMENT. Août 1679 '). Pour trouver la quantité du nivellage pour toute forte de terrain adjoutez toutes les hauteurs de l'oeil; et aussi toutes les hauteurs vifees. La difierence des fommes efl: la différence des hauteurs du premier et dernier terrain. Et le premier ell plus bas fî la première fomme efl: plus grande que l'autre. Et contra, [Fig- 15] AB + CD + EF + KH + NM + QP + SU + VT — GH — LM — OP do B plus bas que X [Fig. 15]. Nous obfervons que dans fa „IVIefure de la Terre" de 1671 (voyez rAvertilTement) Picard difait qu'on évite les erreurs dues à la réfraction qui courbe les rayons vifuels — voyez fur les rayons courbés le premier alinéa de la p. 16 qui précède — „en fe contentants de dations tnedio- cres". Dans le Chap. i de fa „Theorie du Nivellement" telle qu'elle fut publiée par de la Hire, il efl dit „que la réfraction n'eft pas fenfible lorfque la diftance n'excède pas 1000 toifes". ') Manuscrit E, p. 204. La date du 14 août (voyez la Pièce III qui suit) se trouve à la p. 202. m. NIVEAU QUE L'ON PEUT RECTIFIER D'UNE SEULE STATION '). Août i<^79. A Paris le 14 Aoiifl: i^yij. FE [Fig. 16] lunette de 2 pieds ayant fon tuyau quarrè et de leton. auquel font attachées les branches plattes RN, NC. [Fig. ,6] filets AB, CD courts, boete avec de la terbentine ou de l'huile. d'où pend le plomb K environné de ter- bentine meflee d'huile d'amandes. Pour le rcftificr. Premièrement faire en forte que les filets AB, Cl) foient dans la mefme ligne perpendiculaire. Ce qui fera ainfi, fi en augmentant le poids K,la lunette EF ne change point de vifée. mais ii elle vife plus haut ce fera figue que le centre de gravité de la croix ne fera pas en 13NC mais plus vers F, et il faudra pour le faire venir en BNC charger le bras NE, en éloignant d'avantage le poids mobile M de N. ou autrement. Apres cela pour fcavoir fi la lunette vife au niveau il finit renverser la croix de haut en bas, les bouts F et E demeurant ou ils font, et faire la fufpenfion par le bout du fil D au crochet A, et remettre le crochet du poids D dans le bout du fil A qui fera vers en bas. Car alors fi la lu- nette ne change pas de vifée, elle vife au niveau. Mais fi elle vife a un objet plus bas qu'auparavant, c'efl: figne que la lentille GH et le fil à fon foier ont eftè trop bas ') Manuscrit E. P. 20: — 204. Comparez sur ce titre la fin de la Pièce IV. 86 HUYGEN'S A L ACADEMIK. ROYALE DES SCIEN'CES, LE NIVEAU. dans la première pofition, et il les y faut hauïïer un peu. Et contra. — Voyez ce que Huygens dira plus loin fur le petit poids coulant. [Fig- 17] NIVEAU QUE l'on PEUT RECni-lER d'uNE SEULE STATION. 87 Quant le verre F ne feroit pas bien centre, cela n'importe point du tout. Mais en haulTant le verre GI I avec le fil qui ell a Ton foier, il ne Huit pas changer le centre de gravité de toute la croix. Il pourra futlire de haudcr le fil feulement. iioete en croix [Fig. 17] qui le peut ouvrir par le codé de la lunette, et refermer par le moyen de deux [corrigé en quatre] portes. Une porte pour A\W mobile fur l'D. une autre pour EF mobile fur Ol'". La lunette jouera entre deux fils ou barres en dedans de la boete du codé de l'oeil a (in d'empescher le trop de jeu. De l'autre bout elle demeurera aufil dedans la boete, pour éviter le vent. On peut mefme boucher de ce coltè la boete d'un talc. Sur la planchette du pied il y aura un pivot ou cylindre drelTè perpendiculairement, et dans le fonds de la boete en croix il y aura un trou avec une virole de cuivre dans la quelle le pivot entre julle, et en forte qu'il puifiTe tourner quand on voudra diriger la lunette vers l'objet. Quand le poids fera levé pour ne balancer plus et pour fermer la boete de cuivre ou il ell, une goupille pafiTant par la queue N le tiendra ferme. Lors en defaifant le crochet R on haulfera un peu la croix par la queue F, et avec les 2 vis V on la ferrera contre la planche CL, afin d'eilre ainfi arrellée en transportant le niveau. Afin que le tuyau quarrè de la lunette fouffre mieux la preflion de ces vis V, il faut que les placques de dedus et de deflous couvrent celles qui font fur le champ. Pour ftire la boete mettre deux planchettes en croix, chacune eilant diminuée, dans l'endroit de la jointure, de la moitié de fon epefieur. 4 portes de la boete. 5 Nov. 1679. L'on peut fe fervir de ce niveau fans contrepoids, eftant enfermé dans la boete, parce qu'il s'arreile allez tolL II faut l'avoir rectifié premièrement par le moyen du contrepoids. Remarque intercalée plus tard comme la date l'indique. En vifant premièrement fans contrepoids, et puis l'adjoutant; alors s'il vife au mefme point qu'auparavant, l'on ell feur que le centre de gravité du niveau ell dans la ligne droite qui joint les deux points de fufpenfion. Si non il faut le réduire a cela par le moyen d'un petit poids coulant qu'on ferre fur la lunette par tout ou l'on veut. Et on le fait avancer vers l'objeftif fi la lunette vife plus bas après y avoir attaché le contrepoids d'enbas. Et au contraire reculer vers l'oculaire, fi elle vile plus haut. Ayant fait cette première préparation, il faut voir en tournant la limette le defiTus des- fous li elle vife au mefme point, a quoy on la réduira par le moien du fil qui el1: au diaphragme derrière l'oculaire, en haulTant tant foit peu ce fil, quand la lunette vife plus haut qu'auparavant, ou en le baiffant quand elle vife plus bas. 88 UUYGENS À L ACADEMIE ROYALE DES SCIENCES, LE NIVEAU. Si l'on veut le fervir du contrepoids pendu au niveau, et trempe dans de l'huile pour faire arreder plus viilc, il faut que la lunette Toit la plus légère qu'il fe peut, fans manquer pourtant de force fuffifante. [Fig. i8] [Fig. 19] un* 1 Pour la légèreté et la force de la lunette on y peut mettre des anneaux de fer en dedans, qui pourroient fervir en mefme temps de diaphragmes. Pinces au haut et au bas des branches de la croix pour ferrer les lacets de ruban [Fig. 1 8]. Ecuelle creufe fpherique de 4 pouces de diamètre avec 3 pieds en triangle attachez au mefme bois de l'ecuelle [Fig. 19]. .Si la limette baille d'un degré de plus qu'elle ne feroit fi le centre de gravité efloic dans la ligne des fufpenlions; alors en attachant par en bas un poids égal a la pcfan- tcur de la croix, la lunette fe relèvera de | de degré fort près. Et fi le poids eft double, elle relèvera de 4 de dcgrc. Et fi le poids efl triple elle relèvera de f de degré. Voyez fur ces cnlculs la Pièce VIII qui suit. Manufcrit E, p. 209. Niveau, fol. 6 rétro, fufpendu fans boete. La goupille N [Fig. 20 et 20 bis] eilant mife dans le trou le plus bas des deux, tiendra le poids S ferré contre le haut de la boete, qui par ce moyen fera en nieime temps fermée. Et la mefme goupille ellant mife dans le trou plus haut, fervira a por- ter le poids H, quand on veut vérifier le niveau. Ce bras DG de la fourchette fera attaché a la verge AP en E. Et pour s'en fervir on tirera le bout G à foy, jufqu'a ce que ce bras foit horizontal, puis on le pliera par NIVEAU QLK L ON PEUT RECTIFIER l) UNE SEULE STATION. 89 la charnière F pour mener la fourchette ou il faut qu'elle tiene la lunette. Et Ton dépliera la fourchette en la mettant à angles droits fur fon bras par le moyen de la charnière G. Et cette fourchette ellant un peu large, on la rendra plus eflroite en la tournant autrement qu'a angles droits fur fon bras. «^•^w-Uat ^f<^ Aorni-A/" r-fw^Sv" [Fig. 20 bis] Une virole fous la plaque pour la pouvoir mettre fur un pied à la campagne. — La virole a déjà été mentionnée plus haut. — Trois pieds. Une vis au pied de derrière pour drelTer la machine. 12 90 HUVGENS A L ACADEMIE ROYALE DES SCIENCES, LE NIVEAU. Feuille collée dans le JManufcrit E entre les p. 210 et 211, et p. 211. Différentes figures de len- tilles fimples ou doubles pouvant être placées à Tune des extrémités de la lunette du niveau. Nous n'en reproduirons qu'une [Fig. 21]. A la p. 217 du Manufcrit (partie biffée, voyez la note 4 de la p. 92) Huygens parle d'un tuyau court qui entre dans la lunette du coflè de l'oeil, et [Fig. 21] enferme un autre petit tuyau qui porte le verre oculaire. Comparez les 1. 10 — 1 1 de la p. 277 du notre T. VIII. Voyez aufîi fur les lunettes à quatre lentilles les p. LI,LXXXVIII, LXXXIX, 469 et 774 du T. XIII, où il ef^ également queflion (p. 774) du „telefcope de 3 [lentilles] qui redreffe". IV. AUTRES CONSIDÉRATIONS SUR LE NIVEAU DE 1679. Manufcrit E, p. 212. Le iiicfme avantage qu'on a trouve en appliquant les lunettes d'approche aux inrtruments qui fervent a obfervcr les aftrcs, on Ta aulTi trouvé en les appliquant aux niveaux, et l'on l'a fait en différentes manières qui ont eftè défia don- nées au public. ÎNIais il n'y a point eu jufqu'icy, ou l'on pufl rectifier la machine d'une feule ftation et s'afTurer a chaque fois d'avoir bien opcrè, fans cllrè oblige de faire des obfervations réciproques en regardant de la Icconde llation le point ou la marque qu'on a laissé a la première. C'ell: pourquoy ayant trouvé une manière nouvelle d'ap- pliquer ces lunettes au niveau, qui outre qu'elle eil limple, commode et de la dernière jufteffe contient encore la perfeftion que je viens de dire qui manquoit aux autres, je crois qu'on fera bien aife d'en voir la dcfcription que voicy. AB ell: une lunette d'approche .... etc. Cet alinéa de la p. 212 et les fix pages fiiivantes du Manufcrit ont évidemment fervi àpréparer l'article de janvier 1680 du Journal des Scavans (Pièce V qui fuit); et aulîi fans doute la commu- nication orale (pollérieure au 1 8 novembre 1679) de Huygens à l'.Académie (même Pièce). Le texte s'accorde fouvent allez exactement avec l'article imprimé '). En voici les derniers alinéas auxquels rien ne correfpond dans l'article: J'ay explique fi particulièrement cette manière de faire mouvoir le fil [l'explication qui précède eft d'ailleurs partiellement biffée; c'efl pourquoi nous n'en reproduifons qu'une petite partie (note 4)] parce qu'elle reuflît fort bien et que l'on ne l'a pas encore pratiquée de la forte ni aux niveau [sic] ni aux lunettes d'approche qui fervent a prendre les diamètres apparents des planètes '). C'eftoit pour ce dernier ufage que je m'avifay. ') C'eft évidemment par l'effet d'une faute de transcription ou d'impression que l'article tel que nous l'avons publié dans le T. \'III parle (p. 265, 1. 17 d'en bas) de retourner la lunette „sans dessous": conformément au texte du îManuscrit E le Journal des Scavans a „sans [sic] dessus dessous". -) Allusion au „Traité du Micromètre ou manière exacte pour prendre le diamètre des planètes et la distance entre les petites étoiles" de 1667 d'Auzout,cité à la p. 18 qui précède et sur lequel on peut consulter aussi la note 7 de la p. 198 du T. V corrigée dans la note 1 1 de la p. 63 du T. VI. 92 HUYGENS À L ACADEMIF. ROYALE DES SCIENCES, LE NlVEAf, le premier comme je crois ■">), de mettre ce diaphragme +) dans les Imiecres, ce d'y tendre des petites bandes de leton, comme je Tay defcrit dans le traité des Phénomènes de Saturne '), car l'on n'avoit pas auparavant que je fcache cette ouverture circulaire aux lunettes de 2 ou plufieurs verres convexes, qui termine fi bien le champ qu'on voit d'une vue. Ni on ne le fervoit pas de verres au lieu de pinnules ") aux inftru- ') C'est ce que Huygens dit aussi, sans doute en 1692 ou plus tard, à la p. -74 du T. XIII. Nous n'avons pas à nous occuper ici d'autres constructeurs de micromètres du i-'""<: siècle sur les- quels on peut consulterp.e.J. A. Repsold„Z\irGeschiclitederastronomischen Messwerkzeuge von 1450 — 1830" et la note 2 de la p. 836 de notre T. XIII. "•) Dans la partie biffée de la p. 217 du Manuscrit E Huygens parle duchaiïis qui porte le fil de ver h foye attaché avec de la cire [d'après Horrebow et Delambre qui le cite (T. II, p. 695) Roemer se servait aussi dans ses réticules de „fils de soie collés avec de la cire"]. Le chas- fis fe peut mouvoir de haut en bas dans la coulifi!e qui enfenne fes collez, et il a un petit morceau de leton attache qui s'eleve à angles droits, ou eft un efcrou pour la vis, dont le col rond paife dans un pareil morceau elevè fur la plaque du dia- phragme. 5) Voyez les p. 18 — 19 qui précédent. ") Voyez la p. 17 qui précède avec la note 37. AUTRES CONSIDÉRATIONS SLR LE NIVEAU DE I 679. 93 mcnts d'aftronomic avec des fils tendus a travers le diaphragme, dont rutilitè cft fi fort reconnue h prefcnt. Il tiiut prendre garde en mettant ce (il dans noilre lunette qui fert de niveau, qu'il ne puifle point varier de hauteur parce que la moindre altération en cela fefaitfentir dans l'obfervation. La partie fupc'rieure de la f. 219 — 220 du Manufcrit E fait défaut. Il y était queftion, d'après le texte coiifcrvé, de [diiTerents] inflruments pour prendre le niveau [ngencés de] diiTercntes manières qui ont deiia cité données au public. Ihiy};cns njoutc (comparez le début de la préfente Pièce): Mais il n'y en a point eu juCqu'icy qui eurt cette qualité, qui m'a tousjours femblè ii neccffiiirc a ces initrumens, fcavoir de les adjuiterct vérifier d'une feule Itation et de falTurer fi l'on veut à chaque opération d'avoir bien opcrè. Au lieu de la ligure trouquéc vers le Iiaut de la p. 120 uous reproduirons celle abfolument fcm- blable (leul, le trépied y a été ajouté), de la f. 160 des Charta; aftronomica: [Fig. 22]. V. NOUVELLE INVENTION D'UN NIVEAU À LUNETTE QUI PORTE SA PREUVE AVEC SOY, & QUE L'ON VERIFIE & RECTIFIE D'UN SEUL ENDROIT, PAR Mr. HUGENS DE L'ACADEMIE ROYALE DES SCIENCES. C'eft l'article du Journal des Sçavans du Luiidy 29. Janvier MDCLXXX que nous avons repro- duit comme N° 22 1 2 de la Correfpondance aux p. 263 et fuiv, de notre T. VIII. La p. 2 du T. IX (16-6 — 1683) des Regiftres de l'Académie des Sciences dit: „Le Samedy 18 de Novembre 1679, la Compagnie eftant aflenihlée, Mr. Hugens a apporté un niueau defon inuen- tion, il en donnera la defcription au premier jour". L'article du Journal des Sçavans fe trouve dans le même Tome aux p. 35 et fuiv. La p. 33 porte la date du 30 mars. Les Chartœ a(lronomic:e contiennent elles auffî (voyez la Pièce IV qui précède) un m^nufcrit de l'article de janvier 1680 du Journal des Sçavans ou plutôt de la Pièce correfpondante des Re- giftres: en effet, une main autre que celle de Huygens a infcrit la date „du 30 de Mars 1680" fur la feuille des Charts en y ajoutant le mot „bon". Les différences entre cette feuille — où la main étrangère a parfois tranfpofé quelques mots ou remplacé un mot par un autre — et l'article de janvier font en général infignifîantes. C'eft pour- quoi nous n'en indiquons que quelques-unes. Au lieu de „comme l'on verra par lademonffration" (notre T. VIII, p. 265, 1. 12 d'en bas) la feuille des Charta; a: dont la raii'on eft affez aifée a comprendre. Au moment de la rédaction de la feuille il n'était donc pas encore quel! ion de la compofition d'un deuxième article (celui du Journal des Sçavans de février 1680, Pièce VIII qui fuit). Au lieu de: „Mais ou peut aifément l'alTurer davantage, fi l'on veut, en faifant un trou au milieu de la plaque creufe" (T. VIII, p. 266, I. 9 — 10) la feuille a: Mais on peut aifément rafTurer encore d'avantage, fi l'on veut, en attachant un bout de corde contre le milieu du fond de la boete, et le faifant paffer par un trou d'un pouce, que l'on fera dans le milieu de la placque creufe: à la quelle tiendra par deiïbus un refl^ort pour y attacher cette corde. Ce qui n'empefchera pas qu'on ne puillc remuer et tourner la croix de bois fuivant le befoin. Ces détails ont donc été omis à delTein. L'avant-dernier alinéa de la p. 266 du T. VIII fe termine par les mots: „par le moyen d'une virole à escroiie S". La feuille ajoutait : qui a deux branches que l'on fait descendre et prefler contre le deflus du cou- vercle en tournant la virole, la queue du plomb eftant a vis. Huygens a apporté après coup quelques corredions à la feuille. C'efI ainli qu'au début, où il efl dit dans l'article: „Son tuyau efl de leton ou autre metail" il a ajouté fer blanc après „leton";et qu'après les mots „de forme cylindrique" il a écrit: et d'autant meilleur qu'il efl: plus léger. — Voyez fur la qucftion de la légèreté la p. 78 qui précède, fur la conftruction en fer blanc la Pièce VII qui fuit. NOUVELLE INVENTION D UN NIVEAU A LUNETTE QUI PORTE SA PREUVE ETC. 95 Les Charta; aftronomica; contiennent de plus — ontre quelques autres feuilles — un brouillon plein de ratures de ce manufcrit ou, fi l'on veut, de l'article de janvier i68o;c'eft fans doute la forme la plus ancienne de l'article. Nous en tirons le dernier alinéa de la Pièce VI. VI. À PROPOS DU NIVEAU DE CASSIXI MONTRE PAR LUI À L'ACADÉMIE EN NOVEMBRE 1679. T. IX des Regiftres, p. 2: „Le Samedy 25 de Novembre [c. à. d. une femaine après Huygens] Mr. Cafîini a fait voir un niueau de fon inuention que l'on a examiné. I! a commencé à lire un difcours pour mefurer exactement la diftaiice". Dans le premier brouillon de fon article de janvier 1680 (voyez la fin de la Pièce V qui précède) Huygens parle comme fuit à propos de ce niveau de Cafîini (pallage omis dans l'article lui-même; il n'y a pas de divifions fur le tuyau de la lunette telle que Huygens la fi: conftruire et elle ne fert pas à déterminer les diftances): ... Et les divifions faites fur le tuyau de la lunette les quelles on peut trouuer par expérience ou bien par calcul marqueront le nombre des pieds ou toifes de la diftance requife. Mr. Callini a délia pratiqué cette mefme méthode ou peu différente avec des niveaux h lunette de fon invention. Etc. — Il était fans doute queflion de mefurer les diftances par de petits déplacements, dans le fens de l'axe de la lunette et à l'intérieur d'elle, de ce que Molyneux dans fon Optique de 1692 — fe propofant „to meafure the diflance of an object at one ftation by a telefcope" — appellera „a flender needle". Voyez fur ce fujet les dernières pages (p. 843 et 844) de notre T. XIII, où Huygens attribue une méthode de ce genre à Auzout et mentionne aufii une démonftration de Picard qui s'y rapporte. VIL BROUILLON DE LA DÉMONSTRATION DE LA JUSTESSE DU NIVEAU, ETC. Janvier et mai 1680 '). La p. 223 du Manufcrit E qui débute par les mots La parfaite juftefTe qu'acquière ce niveau pour la rectification fe demonllre ainli contient une partie du brouillon de la publi- cation de février 1680: ^Démonftration de la jurtelTe du niveau etc." °); le refte du brouillon fe trouvait fans doute fur une feuille féparée. [Fig- 23] A la p. 240 ') on trouve une figure du ni- veau [Fig.23]oùfe lifente.a. les mots ferblanc, fer blanc double. ^') Comparez la Pièce V qui précède et la lettre du 25 feptembre 1680 de Huygens à fon frère Lodewijk ■♦) où il écrit: je fais maintenant faire ces niveaux de fer blanc au lieu de leton et ils en font mieux pour la légèreté et ne coûtent pas le quart de ce qu'ils fàifoienc. L'on en a défia fait bon nombre. Picard s'était parfois fervi de fer blanc '), mais cet alliage n'eft pas mentionné dans le cas de fon niveau en forme de T *}. ') La p. 221 du Manuscrit E porte la date du Il janvier 1680. À la p. 239 fe trouve celle du 1 1 mai de la même année. ') Pièce VIII qui fuit. 3) Et ailleurs: double de drap ou frisé. ♦) T. VIII, p. 298. 5) „Mesure de la Terre", p. 12 de l'édition de 1729 dans les Alémoires de l'Académie: „SS est un canon de fer blanc [il est que.ition d'une lunette adaptée à un quart de cercle]". *) Dansladescription du niveau (voyez l'Aver- tissement) de la Hire ne parle que de „quel- que matière solide, & ferme, comme fer ou leton". 13 vm. DEMONSTRATION DE LA JUSTESSE DU NIVEAU DONT IL A ESTE PARLÉ DANS LE II. lOURNAL. C'efl l'article du Jdurnal des Sçavans du Lundy 26 Février MDCLXXX que nous avons repro- duit comme N° 2216 de la Correfpondance aux p. 273 et liiiv. de notre T. VIII. Cet article fe trouve dans le T. IX des Regiftres de l'Académie aux p. 40 et fuiv. '). Les Cliarta; aftronomicx contiennent elles auffî (comparez la Pièce V qui précède) un manu- scrit de l'article de février du Journal des Sçavans ou, fi l'on veut, de la Pièce correfpondante des Regiflres. Après le deuxième alinéa de la p. 275 de notre T. VIII fe terminant par les mots: „la première préparation du ÎViveau plus aifée", la feuille des Charta; ajoute un palfage biffé. Huygens avait noté en marge: s'il eft befoin tout cecy pourrait eilre omis, mais il biffa cette note et la remplaça par la remarque: il faudra retenir cecy dans la nouvelle édition. Voyez fur le projet d'une nouvelle édition la note i de la p. X de notre T. XIII. Voici le pafl'age en queftion: Au reile il ert aile de voir que tant que le poids en I fera plus pefant a proportion de la croix, l'angle ECK [ligure de la p. 274 de notre T. VIII] fera aulTi une plus grande partie de l'angle ECT, et tant mieux par confequcnt l'on découvrira quand le centre de gravite de la croix eil liors de la ligne CI, ou il doit élire réduit. Que fi l'on partage en deux ce poids égal a celuy de la croix, comme il a eftè dit dans la dcfcription, et pour la raifon qu'on y peut voir, fufpendant ^ du dedans de la boete qui contient Tinuile et attachant les autres J a la queue, qui fort hors de la boëte, alors l'angle dont ces | font hauflTer ou baiiTer la lunette plus qu'elle ne haus- soit ou baifToit avec le premier quart, fait la moitié de l'angle entier qui ell requis pour faire venir le centre de gravité de la croix dans la ligne des fufpenfions. de forte que par la tranfpofition du petit poids P [figure déjà nommée de la p. 274 du T. VIII], il faut encore faire hauffer ou baifTcr la lunette autant qu'elle hauffoit ou baiffoit defià. l'"t travaillant par après avec le niveau, adjuftè de cette manière, le plus leur efl; d'y attacher toutes les deux parties du poids. ') De même que l'article de janvier 1680 du Journal des Sçavansavait été reproduit dans le même Tome des Registres aux p. 35 et suiv. comme nous l'avons dit dans la Pièce V. IX'). AUTRl-: COMMENCEMENT DE LA DEMONSTRATION. [Fig. 24] Il eft clair que autant que le niveau baifle au deflbus de la ligne horizontale eflant iufpcndu par le point A [Fig. 24], autmit haufle-t-il au delïïis de la niefnie horizon- tale eftant fufpendu par le point B, fi la mefme ligne AB eft la ligne de direBion — en marge : je ne fcay fi je me Cuis fervi de ce nom ^) — vers le centre de la terre dans Tune et l'autre fulpenfion, fcavoir quand le bout de Tobjcftif demeure tousjours tourné du mefine cortè. IMais la ligne AB fera dans les deux fuipcn- fions la ligne de diredion fi le centre de gravité de la lunette fe rencontre dans cette ligne puis que la ligne de direftion doit palier par le centre de gravite du corps rufpendu. Partant fi l'on trouve alors que dans les 2 fus- penfionslefilou vifiere du niveau donne au mef- me point de quelque objeft ,ron fera aiTurc que ce pointeftdansle plan horizontal de la lunette. Or par la première reftification on fait en forte que le centre de gravite de la lunette foit dans la ligne AB. Car quand cela n'efi: point et que ce centre de gravité par exemple fe trouve h,u,gcn.= 89°54'35" > i34°57'44") c De même pour la planète IMars, où - ^ 0,09265, pour 45°) 48°45'i3") 44'5 = ':6') (.y.)K.pic,= 9o°,d'où./„= 95''i8'3i">(.i)w„d = 89°59'=6' 135°) I48"45'i3'') i.^s^j-io") 44°59'5o" 1 et (./.) gc. = ^9°^9'-7" 134°59'48") AVERTISSEMENT. I ap de cercle (de l'avis de BouUiau aulli ■*°) la fomie elliptique de toutes les orbites n'avait pas encore été démontrée); ceci dans le but — ou plutôt dans le vague efpoir — d'obtenir pour les vitefTes aux apfides l'équation désirée ■:•, : i\ = . , — • i/T • ^^ femblc du moins qu'il n'avait pas développé cette hypothèfe plus longuement. Nous ne difons rien ici des §§ 17 — 22 où Huygens traite de détails techniques pratiquement importants fans doute, mais qui ne peuvent, penfons-nous, intérefTcr la majeure partie de ceux qui foccupent de l'hidoire des fciences autant que (es vues théoriques. Nous ne croyons devoir ajouter quelques mots encore que (ur la qucllion de lavoir pourquoi 1 luygcns différa durant de longues années la rédaction de la „[)el'criptio'" du planétaire achevé en 1 68 2 ; et aufll fur l'hiiloire des orbites circulaires excentriques. Il nous femble, en conlldérant des Pièces telles que les „Pcnfccs méfiées" — de 1 686? • — qu'on trouve plus loin dans le préicnt Tome, que Huygens avait vaguement l'intention — de même qu'il en a été longtemps pour la théorie du nwuvement, ainfi que pour la dioptrique et la théorie générale de la lumière qu'il voulait réunir en un tout avec le traité fur les couronnes et les parhélies — de joindre la description de l'automate à un ouvrage allronomique plus grand, et que ce ne fut que plus tard que — défespérant de mener à bonne fin la compofition d'œuvres fi valîes — il fe réfolut à écrire féparément l'Addition au difcours de la caufe de la pefanteur,le Cofmothéoros, et la Dcfcription du planétaire. •'") Astronomia Philolaica, p. 25 (Lib. I, Cap. XIH), après avoir parlé de la „via Elliptica": ^etsi enim in Clarté quodammodo id colligatur, in Venere nusquam potest: in terra quoqiie non ita plnnuni, hi duo planetx enim tantam orbium Excentricitatem non faciun:, ut sensibilis sit dif- ierentia, qus inter Ellipsim, & circulum contingit, nec in utra harum figurarum moveantur cognoscere possumus ex observationum collatione. In ^lercurio maxime sensibilis est EUipsis, venim iis locis apud nos non videtur, ex quibus rem ita esse certissimè colligamus, neque etiam in Saturno, & love negotium de tacili confici potest. Rationes vero physicse quas adducic Keplerus solertiam animi produnt, non veritatem patefaciunt". 17 1 30 AVERTISSEMENT. Quant aux orbites circulaires excentriques, Huygens avait dans fa jeunelTe étudié le fyflèrae de Copernic — ou plutôt un fyflème fe rattachant à celui de Copernic — dans les œuvres de Philippus van Lansbergen ou Lansbergius +'). Dans les „Theoric£e motuum cœleflium nova;, & genuins" de ce dernier +-) l'auteur explique qu'à fon avis les trois planètes lupérieures, Saturne, Jupiter et Mars décrivent avec une vitefle uniforme autour du foleil des excentriques dont les centres fe déplacent uniformément i'ur certains „circelli". Pour Vénus et Mercure la théorie „nonnihil differt à Theoria motus trium fuperiorum Planetarum". Vénus fe meut toujours fur un cercle excentrique. Mercure fur un épicycle dont le centre décrit un excentrique. En 1653 +3^ Huygens fit connaiflance avec la „Nederduytfche Aflronomia" de cette année de D. Rembrantfz. van Nicrop, copemicain et partifan des tourbillons de Deicartes ++), qui cite aufli e.a. van Lani"b)ergen,ainfi que r„Afl:ronomia Danica" de Chr. Longomontanus, élève de Tycho Brahé +') et maintenant comme lui la terre au centre du monde, tout en lui donnant le mouvement diurne de rotation que Brahé lui refufait. Pour Longomontanus, comme pour Brahé, les planètes tournent autour du foleil. Dans le „Lib. Sec. Theoricorum, de motibus reliquorum [c.à.d. autres que le foleil et la lune] quinque planetarum reflitutis" il n'admet pas les ellipfes de Kepler, voulant maintenir, comme Ptoléméc et Copernic, „quod motus corporum cœleitium fit a^qualis et circularis perpétuas \'el è circularibus compofitus", ce qui donne lieu, de même que dans rAlmagefi:e, à des conftructions compfiquécs. Quant à van Nierop, nous +") avons dit à la p. 51- du T. XV que celui-ci fait tourner les planètes dans des excentriques autour du foleil, tout en rcconnaiffant que la théorie du mouvement elliptique, telle que l'admet Kepler, eft, par oppofition à fa propre théorie, ^^correcte [nous foulignons], mais compliquée et laborieufe". ■I') Consultez la p. 8 de notre T. 1, où sont aussi mentionnées les oeuvres de Ptolémée, de Coper- nic et de Tycho Brahé. ••-) Faisant partie, d'après l'index des „('pera Omnia", de ses j/l'abula; motuum coelestium perpé- tua" de 1633. ■•3) T. I, p. 245. On trouve à cette page le titre complet de la deu.xième édition, de 1658, de l'ouvrage de Remhrantsz. van Kierop. ••'') Ils sont représentés à la p. 2 de la „Nederduytsche Astronomia". Van IVierop avait connu Descartes personnellement. ■♦5) Voyez le titre complet de r„Astronomia Danica" deuxième édition, de 1640, à la p. 49- du T. V. La première édition est de 1622. L'une et l'autre à Amsterdam. ■"') Ou plutôt, pour parler plus clairement, les rédacteurs du T. XV. AVERTISSEMENT. I 3 I L'auteur du préfent Avcrtiiïemcnt n'cft pas de cet avis. C'ell bien dans des excen- triques que, d'un mouvement non-uniforme, van Nierop fait tourner les planètes, et il reconnaît (p. iro — 171) que ceci n'eft à peu près exaft que durant 2000 ou 3000 ans („na genoegh in defe twee of drie 1000 jaer"); c'ell; pour cela, dit-il, que Kepler ftiit fon culcul etc. („Hierom \l\ dat I. Keplerus (Ijn rekeninghe maeckt, etc."). Mais „dit was wel prijfelijck / bij foo veer de bewegingh in felfs volkomen- heydt hadde / ende dan wel juyft bekendt was / 't welck doch geen van beyden is / daerom met recht onnodigh geacht", ce qu'on peut traduire comme fuit: „Ceci était certainement louable, pour autant que le mouvement eût poiTédé en lui-même de la perfection, et qu'il fût parfaitement connu, ce qui pourtant n'efl: pas, ni l'un ni l'autre, par conféquent à bon droit jugé inutile." A la p. 39 de l'Appendice („Aen- hangh") van Nierop dit, après avoir parlé de la théorie de Copernic: „Hier nae I. Keplerus de Planeten in een Ellips of lank-ront geflelt te lopen / waer me da: mcn oock na genoegh tôt het begeerde kan geraken" (Après lui Kepler a pofé que les planètes parcourent une ellipfe, moyennant quoi on peut aufli parvenir à peu près au but défiré). Ce n'ell donc apparemment pas dans van Nierop que Huygens eût pu puifer la conviélion que la théorie de Kepler eft de toutes la plus exafte. Bientôt après 1653 Huygens conftruifit fa „tabula lignca" ou plutôt fes deux „tabul£e lignese" aujourd'hui perdues qui repréfentaient les orbites planétaires ■^■"). On peut, nous femble-t-il, les confidérer comme dérivés direftement du „Planect- wyfer om de plaetien dcr planeeten in lengte en brete te vinden", grande figure qui fe trouve dans la,,Nederduytfche Afi:ronomia",où les planètes, comme nous l'avons dit, parcourent des excentriques autour du foleil +^}. Mais il ne fagiffait pas d'une fimple copie puifqu'il fut queflion en avril 1 673 d'une publication de ces tables de Huygens: voyez, aux p. 270 — 276 de notre T. VII, fa lettre à un certain Royer, où l'on voit aulTi que Huygens avait introduit dans fes „tabul£ ligneje" des données des Tables Rudolphines de Kepler. Or, comme Huygens ne dit point dans cette lettre que les planètes, ou certaines planètes, décrivent des ellipfes, ce qu'il n'aurait ■'^) Huygens fait mention de sa „tabula lignea" déjà en 1657. Voyez la p. 56 du T. XV. ■♦8) Le „Planeet\vyser" est mentionné par van Nierop dans le titre de la „Nederduytsche Asiro- noraia". 132 AVERTISSEMENT. guère pu taire Til en avait été ainfi, il appert que les „orbites" dont il parle étaient des cercles excentriques, parcourus d'un mouvement non-uniforme. Voyez auïïi dans la 1. 6 de la 271 du dit T. VII Texprefllon „chemin orbite ou Eccentrique" et dans la deuxième ligne d'en bas de la p. 273 l'expreiïion „cercles ou orbites'". C'ell: ce mouvement non-uniforme, croyons-nous pouvoir ajouter, que Huygens a précifé et mis pour ainfi dire en équation dans ion planétaire. On peut remarquer que la conftruftion de la longitude d'une planète des „tabulas ligneje", telle que la décrit le troifième alinéa de la p. 271 du T. VII, eft identique avec celle de la figure de la p. 1 26 qui précède. Cette conftruflion fe rattache, comme on peut le voir à la p. 143 qui fuit, h une construction de Cavalieri dans Ion „Directorium générale uranometricum" de 1632 ■*''') que Huygens connaifi^ait déjà avant 1657 5°) et qui a donc peut-être eu une certaine influence fur lui. 11. ■t») Pars seciinda. Cap. IV, p. 148 et suiv. «.Annotatio circa Kepleri anoraalias". 5°) Voyez la p. 202 du T. XX. PROJET DE 1680— 1 68 1, PARTIELLEMENT EXÉCUTÉ À PARIS, D'UN PLANÉTAIRE TENANT COMPTE DE LA VARIATION DES VITESSES DES PLANÈTES DANS LEURS ORBITES SUPPOSÉES ELLIPTIQUES OU CIRCULAIRES, ET CONSIDÉRATION DE DIVERSES HYPOTHÈSES SUR CETTE VARIATION. § I '). Major diameter ellipfis Mercurij ad minorcm ut 1000 ad 978. „ Martis „ ut 1000 ad 996. „ Jovis „ ut loooo ad 9988. „ Saturni „ ut 1000 ad 998. Comparez la prcniicrc table tlu § 15 qui suit où figurent aussi la Terre et Vénus. Les nombres du présent § s'accordent exaiflement avec les données du § 15 qui suit excepté dans le cas de Saturne: pour cette planète le rapport ici considéré devrait erre „ur iooooad9984" § 2. Comme nous l'avons dit dans l'Avcrtissemcn. nous intercalons ici une page (f. 14 r) du Manuscrit G, datant de septembre 1690. , v.-» //; Kepleri hypothefi ex anomalia médian iiivenire anomalïam excentri et coequatam teutando (alrernis excedet jtipam magmtiid'i- nem et ah ea deficiet'). Sit PCS [Fig. 34] Orbita Planetae EUiptica. V> ccntrum, A focus in quo Sol. Focus altcr E. Sit ctiam diamctrt) PR circumfcriptus ellipfi circulus PMR. In quo arcus PIM defignct motum feu anonialiam mediam ab aphelio P, puta 60 gr. Quod fi jam in ellipfi ita duci pofllt AC ut arca PAC fit ad totam Ellipfin ficut seftor PBM ad totum circulum; erit tune C locus planetae, et angulus PAR ille quem vocat anomaliam coequatam. ') Manuscrit F, p. 5. Voyez sur la date la note 1 1 de la p. 138. I 34 PROJET DE I 680 — 1 68 I , ETC. Quia aucem diidtâ KCL, in axem PR perpendiculari, eandem rationem habet area PAK ad circulum totum quam area PAC ad ellipfin: Requiritur tancùni ut ita ducatur AK, ut area PAK fit aequalis feftori PBM. Tune arcus PK erit anomalia Eccentri Kepleriana. Componitur autem area PAK ex fectore PBK et triangulo BAK; quorum quidein feclor PBK aequatur i [Z3 ° ex arcu PK in radium JiR, triangulus vero BAK aequatur i CH AB, KL five i CD EQ in BK, ducta fcilicet ex E foco perpendiculari EQ in BK. Nam ut BK ad KL ita AB feu BE ad EQ. Si igitur EQ effet aequalis arcui KM, jam area PAK aequalis effet feftori PBM, quod quacrebatur. Porro quia ut BK ad AB, ita KL ad EQ; eftque proportio data ac conftans BK ad AB; erit et EQ femper pars eadem finus KL. Oportet igitur invenire arcum PK talem, ut addita ex parte proportionali finus fui KL, fecundum rationem BA ad BK vel BR, hoc est fecundum rationem excentricitatis ad dimidiura axem, iumma fiât aequalis arcui anomaliae mediae datae. Hoc autem fit tentando. Et fi nimius adfumtus fuit arcus PK, auferendo ab eo inventum exceffum, vel fi nimis parvus fuit adfumtus, addendo defeclum. Statim enim admodum prope ad \'erum devenitur, quia in planetis omnibus excentricitas exigua cil rationc femiaxis. Nam fi excmpli gratia arcus PK aequo minor fuerit inventus, defeftu ZM, eumque in fccunda pofitione addam arcui PK ponendo K\'^ XI ZM, ut fit jam arcus PV, jam quidem hic, una cum parte proportionali, qualcm diximus, finus KL, aequalis erit arcui PM; fed idem arcus PV una cum parte proportionali finus fui VT, paulum excedet arcum PM, quanto fcilicet pars ifta proportionalis finus VT fuperat partem proportionalcm finus KL quod cxiguum e(ï. Et fi rurfus exceffus hic exiguus aufcratur ab arcu PV, devenietur ad differentiolam deficientcm multo minorcm. Decrescent enim hac defectuum et excefi'uum difieren- tiolae fera fecundum rationem compofitam ex KB ad BL et KB feu RB ad BA. Eli autem BA pars exigua 15R in omnibus Planetarum orbibus. Aliter poflumus finum KL ducere in BA, et productum, hoc est,duplum trianguli KBA, dividerc per BK, unde fafta AI débet aequari arcui KiNL reduclis nempe gradibus fecundum dimenfionem circumferentiae. atque hoc eodem redit quo praccedens methodus. quoque ctiam Kepleriana pag. 696 Epit. astron. ") vSed illc longior et obfcurus, nec explicat caulam approximationis. •) „EpitoiTie Astronomie Coperiiicaiia;, Vsitatà forma Quîestionum & Responsiomim conscripta, iiiqiio VII. Libros dii,'csta. Etc.". Authore loaiine Kcplcro etc. Francofurti, Imp. I. G. Schôn- wctteri IMDCXXW. C'est en effet à la p. 6ç)6 où se termine le chapitre du Lib. V ,,De angiilo ad solem. Docc computare anomaliam cosequatam scu angulum ad solem", que l'on trouve une iîgure semblable à celle de la pnisentc Pièce et les calculs correspondants. PROJET DE 1680 — I 68 I , ETC. 135 §3 0- DE HYPOTHESI BULLIALDI +)■ Conum fcalenum invcnirc et in eo feftioncm dats ellipfi fiinilem et aqualeni, cujus focorum alter fit in coni diametro. Sit Ellipfis ACB, cujus axis AB, minor diameter LC [Fig. 35]. Sit ADB femicir- [Fig. 35] culus. CD paralkia AB. DE parallela CL. Sccet FEG redlam AB, quocumqiieangiilo inclinata. Sintqiie EF, EG fingulïe œqualcs AL vel LB. Et ducantur AF, GB, con- currentes in H. Sitquc QR parallela AB. Erit jani conus quaïlitus QIIR, cujus axis HLK, feftionis ellipticœ diameter major FG. focorum alter P ubi HK fecat FG. Ipfaque ellipfis fimilis et œqualis data; ACB. Ducatur enim FN parallela AB, et fecans IIK in M. item FO parallela HK. Quia ergo FG bitariam fecta ell in E, erit EB œqualis i- FN, hoc efi: ipfi FINI, hoc eil: OL. Quare addita communi LE, erit OE ajqualis LB five EF. unde et FF a^qualis OL five EB. Efi: autem rcdangulum AEB hoc efi qu. ED œquale quadrato minorisaxisellip- fcos FG. ideoque minor hic axis a^qualis ED five LC. Sed et axis FG squalis ex confiruclione axi AB. Ergo ellipfis FG fimilis et œqualis ellipfi ACB. Sed E efl: focus ellipfis ACB quia CE cequalis LD five LB. Ergo cum FF fit a^qualis EB erit et P focus ellipfis FG. 5) Manuscrit F, p. 9 et 10. "*) Voyez rAvertissement sur les ouvrages de Boulliau e: de Setli Ward se rapportant à cette hypothèse. 136 PROJET DE I 680 — I 68 I , ETC. Collocata elliptica planetœ orhita FG in cono uti diccum. hypothefis BuUialdi ell moveri planecam per lineam ellipticam FOG [Fig. 36], hoc modo ut femper fit in recta qux altéra extrcmitate manet in coni ver- tice H, altéra jequabili motu cir- cumducitur pcr circonferentiam balîs QR. Undc li plancta lit in puncto aliquo orbits ellipticje O ducta ex vertice ad bafin recta HOV, ang\ilus QZV erit angu- lus anomaliœ médite. Dcmonflirat autem Wardus, ducT:a PO ex t'oco ellipfis qui cfl: in axe HZ, angulum FPO œquari angulo QZV. ideoque hypothefin Bullialdi eandem effe atque illam quœ îequabilem planète motum tribuit circa elliptica; orbitse focorum alterum, dum altcr focus ponitur locus Iblis. En marge: Dcmonllratio Wardi. Sit OS pcrpend. in NT, et NOT sectio coni bafi parallela iecans axem 1 IZ in X, et jungatur ÔX. Erit eadcm OS pcrpend. in FG, quia efi: perpend. in planum per axem QRH. In triangulis igitur reClangulis PSO, XSO a^quales funt PS ipfi XS per prajced. et SO coramunis, unde angulus OPS œqualis OXS, ac proinde FPO œqu. NXO five Ç^ZV. Cum ha;c fit Bullialdi hypothefis, ncfcio cur Mercator dicac ') Bulliûldmii Umitationem quandam add'idijje qua ejî hiijufinodi. (En marge: Limitationem hanc inveni in refponfione Bullialdi ad ea quœ S. Wardus objecerat.) Sit angulus FPO [Fig. 37] anomalia média, LOB perpend. axi FG,qua; lecet circonferentiam FHG in B, unde duéta BP ad focum P, fecet ellipticam planetse orbitam in C. Erit, ex limitatione ifla, planeta in C, qui alioqui futurus erat in O. Dicir autem ikiUialdus eftecifie ut calculus luus fatisfaceret oblcrvatis, hypothefin vcro, quam ikillialdi veram efie ollendimus, h coelo abcrrarc sspius atlirmat, atque in INIarte quidem ad gradus femifiem ferè. [Fig. 3.-] 5) Voyez la note 15 de la p. 141 qui suit. PROJET DE 1680 — 1681, ETC. 137 § 4 *). BP radius 1 00000 [Fig. 38 et 39]. BA vcl BE cxcentricitas 9265 in Marte. 1745.33 gradiis I in parti- [F^'g- 39] bus -)• Anonialix mcdice 90°. con- venir anomalia ccccntri PK gr. H4°43' fecundum hypo- thefin Fvepleri. At fecundum hypotlielin Wardi l'K cil: 84°4r cadcnte pcrpendicu- lari KL in E focum, quia angnlus PEK anomalia.* nie- dix lecundum hanc hypothe- fin est 90° ^). Voyez l'Avertissement qui prd- ccde sur les (équations qui expri- ment les hypothèses de Kepler et de Ward. .Sit rurfus anomalia média data 45°. quîeritur [selon Thypothèse de Kepler] arcus PK anomalia» cxccntri. Oporcet invcnire arcum PK qui additus ad recftam quœ fit ad finum KL ut AB ad BR, faciat fummam a;qualem arcui 45 gr. '}. Sit PK 40 gr. BÏl — BA fin 40° 1745.33 ™"sgr. 45° 78539.85 1 00000 9-65 - 1745.33 U"usgr. 40_ 69813, 2 5956 75769 78540 2771 1745.33 41 71558,53 Etc. 64279 2771 '745 I gr- 5956'°) 1026 *) Manuscrit E p. 163 (dernière page du Manuscrit). À la p. 239 se rrouve la date du 1 1 mai 1680. 18 138 PROJET DE 1680 — l68l,ETC. [Fig. 40] On voit que Iluygens résout la première équation de Kepler „tentando": après avoir pris 40° pour r„anomalia eccentri" /h il prend maintenant 41''. Il trouve ainsi PK 4I°28 fecundlim Kcplcrum. Il calcule ensuite que cet arc PK ou angle J^ vaut 4 1°2 2' fec. Ward ^). 5 5 "}• Thcorema trigonomecricum utile ad in\cniendamanomaliam coequatam ex anomalia média in hypothcfi Wardi ce Pagani ") Elliptica. quœ eademec Bullialdi. ABC triangiilum. Eric ut fumma laterum AB, BC ad corum diffcrentiam ita tangens dimidia; fumma" angulorum A, C,ad tangentem dimidiœ ipforum differentise. Nous avons déjà publié à la p. 457 du T. XX la démonstration donnée ici par Huygens de ce théorème trigonométrique. Data anomalia média '3), invenirc coequa- tam '+), hoc eft dato angulo PEC [Fig. 40] motus squabilis planetœ circa focum ellipfis E, invenire angulum CAE, qui et angulus ad Iblem vocatur, quia in A loi flatuitur, C eft planeta [suivant l'hypothèse de Ward ou, si l'on veut, de Boulliau et de Ward]. Producatur EC ut fit es a^qualis CA. Efl: ergo angulus CEP ilimnia duorum ESA, E AS. angulus vero CAE irqualis differentiîe eorundem, quia CAS œqualis CSA. Ergo ex theoremate précédente ut ILS + EA ad ES — EA ita tang. i CEP ad tang. i CAP. Sed ES + EA tequ. 2 AP quia ES'oo EC + CA five o) PR, cui addita EA fit 2 AP. At ES — EA jequatur duplce AR. Ergo ut 2 AP ad 2 AR five ut AP ad AR ita tang. i CEP ad tang. 4- C.\P. Ei1: autem ratio AP ad AR contons ac perpétua in lingulis 7) C.ù.d. -'r-,où r = looooo, = 1.-45,33- 1 00 ^) Voyez sur les calculs suivant l'hypothèse de Ward le § 5 qui suit. ') Première équation de Kepler, comme nous l'avons dit aussi à la p. 116 qui précède, en parlant du présent calcul. '°) Huygens calcule ce nombre à l'aide de logarithmes. ") Manuscrit F, p. 3 et 4. Toutes les dates (peu nombreuses) sont de 1680 (la première étant celle du 16 novembre 1680 à la p. 39) jusqu'à la p. 45 inclusivement (27 décembre i(î8o). Voyez aussi la note 6 de la p. 137. La p. 55 porte la date du 16 février 1681. '-) Il est question de l'ouvrage de 1657 de Bl.F.de Pagan publié à Paris et intitulé „Trac1atus de theoria planetarum, in quo omnes orbes coelestes geometrice ordinantur contra sententiam communem astronomorum". PROJET DE 1 680 — 1 68 1 , ETC. 139 planccarum orbitis. Ergo ad invcnicndum ant^ulum CAI', opus iblummodo iic logarithmiis rationis PAad AR,h()c cil diiTcrcntia logarithmorum l'A, AR,aiifcratur h logarithmo tangcntis i anguli CEP. Nam rcli- quum crit log. tang. i- anguli CAP. § 6. PKR [Fig. 41] cfl fcmicirculus, KCE pcrpend. PR. Vola ex cognitis angulis CEP, CAP, invcnirc arciim PK qucm Kcplcriis vocat anomaliam Exccntri. Dcinde ex eadcm anomalia média data 45° invcniam fecundiini hypothcfin Kcplcri cundcm arcum PK ut patcat difTcrcntiu qux hic cil intcr hypothefcs Wardi et Kcplcri. Excmpli gratia in Mcrcurij orbita. BP cO: ad exccntric. BE ut 100,000 ad 21,000 fccundum Kcplerum. Ergo PA ad AR ut 1 2 1 000 ad 79000 five ut 121 ad j^. Sed 121 log. eil 2,0827854 79 1.8976271 diff.a 0,1851583 qui ergo cfi; logarithmus perpetuus ad anonialias Mercurij. Sit i PEC 45°, cjus dimid. 22.30'. Calcul suivant l'hypothiise du Ward : log.pcrpetuus '0 0,1851583 j ^^^^^ ^^ .^^^^.^^^ . log.tang.2 2°3o 9,6172243 ) 9,4320660 log.tang. 1 5°.7'59" 22.30. o 15- 7-59 9-53203 0.185 16 37 •37- 59 ' 37 .46. 0 8' . i" 30 •15- 27 adde 32- 35 i CAP 30.15.58 angulus KBP mihi "') KBP Keplero '• ). 9.34687 tang.i 2.32' 30.48. 2 18.48' Anomalia coequata S mihi 3i.2o'o "') } Keplero 30.48.2 Wardo 30.15.58 Keplero 30.48. 2 mea excedit 0.31.58 Wardi déficit 0.32.4. 140 PROJET DE 1680 — I 681, ETC. § 7 '**). Régula [Kepleri] efl: in fine libri E '»). Inveniatur arcus PK ejufmodi ut additus parti fui finus qux fit ad ipfum finum ficut B A ad BR, fijmma squetur ipfi arcui anomalie médite datje. hoc autem fit tentando, et excelTum vel defeftum in primo tentamine inventum auferendo vel addcndo arcui adfurato. In pr^-ecedente exemple [§ 6] (ponitur hic anomalia média 45 gr.) femel tentafie lufficit -°) quia prima adfumtio 37° jam proxima erat vers. 37. 46 -°) arcus PK fec. hyp. Kepleri 37. o arcus PK fec. hyp. Wardi differentia arcuum PK arcus PK mihi diftern a Keplero, hoc efl: fecundum viam eam 46' 37° 38' 8' quam in automato fecutus fum -'). Sit anomalia média 90°, nempe angulus PEK [Fig. 42]. Ergo ad inveniendum arcum PK in hypothefi Wardi; quia BK eft 100000 et EB 21000, eric arcus KP aequalis com- plemento arcus cujus finus 21000 proximiter 20990 § 8 -) 12. .22 010 90.0. 77.52.38 arcus PK ex Wardi hyp. 78.14' ex hyp. Kepleri 21' differentia Etc. Nous ne croyons pas devoir reproduire tous les calculs des p. 4 — 6 du Manuscrit. Exemplum Kepleri p. 6g6 -3).Examinaturmeamethodo ut quantum interfit appareat. Datur anomalia média, hoc efl: arcus KAP 5o°.9'. i o' . invenienda efl anomalia excentri PK arcus. '3) Désignée dans les équations de rAvertissement par ./„,. '••) Désignée dans les équations de l'Avertissement par ./c. '5) C'est le logarithme de ^itf, où /i désigne le demi grand a.\e de l'ellipse et c son excentricité <7 C linéaire. '") Voyez ce que nous disons sur ce calcul à la p. 121 qui précède. '") Il y a ici une erreur de calcul, comme nous l'avons dit aussi aux p. 1:1 et 127 qui précèdent. Comparez la note :o qui suit. '**) Manuscrit F, p. 5. '!') Comparez le § 4 qui précède. PROJET DE 1 680 — 1 66 1 , ETC. 141 [Fig-43] § 9 ^+). AE [Fig. 43] diftantia focorum fedta in D média et cxcrema ratione feciindum hypothe- lîn INlcrcatoris =0- R^d. UQ, DN oo BP, BR. Qua.To an eandem rationem celeritatum in P et R faciat quam Wardiis et Keplcrus. Invenio celeritatem in R ad celeritatem in P paulo majorcm fieri ex hypothefi Mercatoris. ied perexigua differentia. Voluinem minorem eam proportionem fuiire nam hoc natiira; convenientius fi motum raateriîe vorticis folaris fpeftemus; qui facit celeritates planetarum duorum in ratione contraria fubdupli- cata diftantiarum. At Keplerus et Wardus in ipfa ratione contraria diilantiarum faciunt celeritates ciufdem planetîe. Mercator in paulo majore. Mi- rum in his hypothefibus qui pofllt materia x'orticis conferre motum planeta; périhélie, fi.10 ipfius motu celeriorcm ^*). Pour Mercure AP 1 2 1 000 —r— AR 79000 log AP 4.0827854 AR 3.8976271 QE 83957 -^QA 125957 QE 3.9240207 QA 4.1003705 NA 74043 —j— NE 1 1 6043 NA 3.8694664 NE 4.0644580 12.0624556 11.8762725 o. 1 86 1 83 1 log. proportionis celeritatum in R et P fccundum hypothefin Mer- catoris ^"). 11.8762725 12.0624556 °°) Voyez la note 17 qui précède. L'erreur de calcul s'explique, comme on voit, par le fait que Huygens a fait l'interpolation d'une manière trop grossière. °') Nous avons cité ces dernières paroles à la p. 122 de l'Avertissement. *') Manuscrit F, p. 5 et 6. '') De l'„Epitome Astronomiae Copernicanae". Comparez sur cette p. 696 la fin du § 2 qui précède. '■*) Manuscrit F, p. 7. -5) Voyez sur les ouvrages astronomiques de N. Mercator et sur son hypothèse les notes 33 et 34 de la p. 120 qui précède. Au sujet de l'hypothèse de Ward Mercator écrit à la fin du Cap. XXI du Lib. II de ses „Institutiones astronomicae": „Neque intra pauca minuta continetur iste dissensus à coelo, sed in Marte aliqiiando ad dimidium ferè gradum ascendere potest, id quod nemo unquam observationum vitio adscripserit. Neque latuit Keplerum, hoc incommodum secuturum ordinationem motils xqiiabilis circa focum superiorem, qui di.xerat in suà epitome, eam feiè sic accipi posse; verùm illud ferè tantam habebat latitudinem, ut ab illo abstinendum sibi duxerit". 142 PROJET DE 1 680 — 1 68 I , ETC. 7900 1 2 1 00 fecundum Kepler et Ward. 4.0827854 3.8976271 0.185 1583 l<^g- proportionis celeritatum in R et P fecundum hypothefes Kepleri et Wardi. § 10 -*'). Ex diametris apparentibus solis è terra perihelia et aphelia determinanda cdct proportio harum diftantiarum. Deinde motus terrîein 7 vel 8 dicbusinveniendus in utraque diitantia ope horologiorum et calculi, obfervando quanto tempore poil vel ante fixam quandam ftellam fol quotidie ad meridianum perveniat. Sic poflet fciri an celeritates terrœ fint in contraria ratione diftantiarum à foie, an in contraria; fubduplicata. Quod fi poflerius in Terra obtinet, idem fine dubio et in reliquis planetis. En marge: Vide obfervationes diametri solis Moutoni, Piccardi -'^). Conflituta theoria Solis five Terrœ, orbita; ^ figura quœrenda obfervationibus maximarum digreflionum à Sole. On voit que suivant Hiiygens l'orbite de Mercure n'a pas encore été déterminée avec assez de précision, aussi peu que celle de la terre. "*) Nous avons cité cette sentence à la p. 121 de l'Avertissement qui précède. -") Le soleil se trouve au foyer A de l'ellipse PSR. Le rayon vetleur EV tourne uniformément autour du deuxième foyer E. B est le centre de l'ellipse. On peut se figurer que D est le point qui divise AE en moyenne et extrême raison. V est un point de la circonférence de cercle décrite du centre D avec le rayon a (demi grand axe). La planète se trouve par hypothèse en S, point d'interseftion de la droite V.\ avec l'ellipse. La vitesse de la PP' planète à l'aphélie P est v-^ = — , / étant le temps infiniment court pendant lequel le rayon vecteur tourne de EQ en EQ' (Q et Q' se RR' trouvant sur la circonférence de cercle). De même v^ = est la vitesse au périhélie. Le mouvement correspondant à RR' du rayon veéteur est de EN en EN' (N et N se trouvant sur la circonférence de 2 = PP' : RR'. Or, PP' : QQ' = PA : QA et RR' : NN' = AR : AN. Donc r>v ivTP T^ '1 PA AN QE :QE:NE.Donc-i = ç^^._.^. t'i : '.'2 = QQ' .PA.AN : NN' .AR.QA. Mais QQ' : NN' ^*) Manuscrit F, p. 8. =') G. Mouton „Observationes Diametrorum Solis et Lunac apparentium", \6jo; voyez le titre complet à la p. 59 du T. XVIIL Consultez sur la méthode d'observer d'Auzout et de Picard la note 2 de la p. 91 qui précède. PROJET DE 1 680 — 1 68 I , ETC. 143 [l'ig- 44] § 1 1 30). Forfan planera minori tcmporc à pcrihclio ad aphclium pervenit quam ab hoc ad illiid. Forfan hujusniodi c(l planera.- orbira;arctior fcilicer verfus Ibleni [Fig. 44]. Quo fier ur, polira cxcenrri- cirare rerra; dimidia ranrum ejus qua; fuir vereribus, mora longior in hemifphcrio aiihcHj qiinm pcrilielij ea elle pollir qutv rêvera obfervatur etianili celericas in pcrihelio ad celeriratem in aphclio ponatiir in llibdupla racione diftanriarum, quod omnino nariira: convcnirer. Obfervarionibus invelligandus effer progrcflus Terra; diunius circa aphelium er pcriheliiini. Fr diftanria: a Sole ex obfervaris folis diamerris coUigcn- da.% quod jam faris accurare pra;lHruni a Mourono er Picardo *»). § 1 2. Note ajoutée plus tard (iMan. F, p. 8): 14 Dec. 1 688. Hasce omnes difiiculrares abllulir Clar. vir. Neuronus, fimul cum vorricibus Carrefianis; docuirque planeras retineri in orbiris fuis gravirarionc verfus Iblem. Er exeenrricosneccHariolierifigurœ Ellipricte. Valear igirur er Wardi, Pagani er Bullialdi prima hyporhefis. Pour la machine Planétaire '■). § 1 3 5=). AOC [Fig. 45] orbita planera; elliprica, pura Mercurij, qua; huic prorfus limilis ell fecundum Keplerum, arque omnium maxime a circulo reccdir. Focus alrer E. Sic ABC circulus circumfcriprus cenrrura habens D. Er oporrear ex anomalia média invenire coequaram. Id hoc modo proxime alTequemur. Sir arcus CH xqualis anomalie média; darœ. — En marge: Vide an fimile quid invenerir Bonavenrura Cavallerius apud Ricciolum '3^, — Er ex foco ubi fol ponirur, jungarur EH, er huic 3°) Manuscrit F, p. 8. 3') Nous empruntons ce titre à la p. 24 du Manuscrit F. 3=) Feuille collée sur la p. 23 du Manuscrit. Voyez sur ce § et le suivant les p. 125 et suiv. de l'Avertissement, 33) Huygens fait allufion au Scbolium III (p. 535) à la Prop. 3 „Planeta; iter est per lineam Ooidem id est Ouiformcm, seu Ellipticam; seu Orbis illum deferens non est perfeftus circulus, sed EUipsis" du Caput V „Dc Hypothesi Kepleri, & Bullialdi" de la Sectio Secunda „De motu 144 PROJET DE 1 680 — 1 68 1 , ETC. parallela agatur DK, ac jungatur EK. Eric jani arcus KC anomalia excentri proximè. Nam quia DK parallela cil: EH, eri: triang. DEHîequaletrianguloDHKquodinfen- fibiliter differt a feclore DHK, arcui HK infiftente. Quare addlto utrinque fectore DKC, fit fpacium EKC squale proximè fectori DHC, ideoque arcus KC proxime anomalia excentri convenions anomalie mediœ HC. Angulus autem KDC a^qualis efl: angulo HEC qui habetur hoc modo, fcilicet fa- ciendo ut furmna laterum ED, DH ad eorum differentiam, hoc eft, uc EC ad EA,ita longitudinis Saturni lovis et Martis ejusque Theorica,& Hypotheseos Fundamentis" du Liber Septiraiis „De quitique Planetis minoribus" (les deux autres étant suivant l'auteur, comme suivant les anciens, le soleil et la lune) de la Pars Prior Tomi Prirai (Bononia;, ex typ. ha;r. V. Benatij MDCLI) de 1' „Almagestum A'ovum, astronomiam veterem novaraque complectens etc.", auctore P. loanne Baptista Ricciolo Societatis lesu Ferrariensi, Philosopliia:, Theologia; & Astronomise professore. Riccioli y cite le „Direclorium générale uranometricum" de 1632 de B. Cavalieri, ouvrage que Huygens connaissait d'ailleurs aussi lui-même (voyez la p. îoî de notre T. XX). Dans le passage en question Cavalieri tire en effet (pour employer les lettres de notre Fig. 45) la droite DK parallèle à EH, CH étant r„anomalia média" donnée, et observe, comme Huygens le fait ici, que l'espace EKC est à peu près égal au secteur DHC. Ensuite il raisonne différemment. PROJET DE 1 680 — 1 68 1 , ETC. 145 tangens i anu;. HDC ad aliam qux* e(l tangens i difTcrcntiîe angulonim E et H in triangulo EDIl. Froportio autcm CE ad EA cft conllans ac data, ciijus proinde loga- rithmuni tantiiin opus eil aufcrrc a logarithmo tangentis i angiili I IDC lîve i ano- maliae média?, relidiunn erit tangens [lifez: logarithmus tangentis] 4. difFercntiaî angulorum E et 1 1, quiv i ditTorentia addica dimidix^ fumma?, hoc cft i angiilo MDC, efiiciet angiilum IlED, (eu KDC. Jamqiie limili plane rationeinvenieturhincangiilus E in triangiilo KED, nempe aiiierendo diftiim logarithmum rationis CE ad EA à logarithmo tangentis i ang. KDC. nam reliquum erit tangens i differentia angulo- rum KED, EKD, quai j difTcrcntia addita ad ■'- fummam, hoc elHd i angulum K DC, dabit angulum KEC. Non ert autem KEC angulus anomalia; coequatae, fed dufta KP perpend. in AC, qua; fecet ellipfin in N,cnt Nlocusplanctîe in orbita,ideoque angulus NEC anomalia cocquata. Qui facile invcnitur aufereiido à logarithmo tangentis anguli KEC loga- rithmum rationis RD ad DO, qurc conftans eih Nam reliquum erit tangens [ou plutôt: logarithmus tangentis] anguli quœfiti NEC. § 14 "'■*). LDE [Fig. 46] orbica planeta» circularis. S fol. SA cxcentricitas. E aphelium. Anomalia média accipiatur arcus EP five angulus PAE. Jungatur SP cui parallela fit iVT. l'2rit planeta in T. ductaque ST, angulus ano- malia; coequatje TSE. Ducta TMN per- pend. in LE, erit Keplcro planeta in ^7" puncto ellipfeos M. Sic 3') AL [Fig. 47] orbita planetx cujus centrura C. Sol S. In recta per SC fiât ut cxcentricitas SC ad radium CA ita CE, ad lubitum fumta, ad ED. quo radio, ac centro E defcribatur circulus DM. In- telligatur porro circulo AL fuper centro fuo C mobili aftixum efie immobiliter circulum DM, incifum dentibus œqualibus fuper circuli piano erectis, qui proinde circulus necefiario quoque fuper centro C movebitur. Ponatur autem moveri verfa- tione squabili tympani KH axem ad C directum habcntis cujufque dentés congniant dentibus rotîe DM; fatis enim conveniunt, etfi ob excentricitatem hujus rots non femper tympano ad rectos angulos fubjiciantur. 3-») Manuscrit F, p. 1 9. ") Manuscrit F, feuille collée sur la p. 22. 19 146 PROJET DE 1 680 1 68 1 , ETC. Dico hoc motu planetam insequaliter ferri in fua orbita idque ira ut exigit hypo thefis noftra, Keplerians proximè a:quipollens. [Fig. 47] ftns Ponatur ex. gr. arcus DO effe 5 circumferentise centre E radio ED defcripts; ejurque arcus dentés traniijfTe verfatione tympani HK, unde recta CO erit neceflario in recla CAD, etfi non ita ut punftum O fit in D, ied interius in R, quod CD non fit œqualis CO, fed duobus CE, EO. Quantus igitur eft angulus OCD, tancus quoque erit angulus quo recta CAD mota erit circa centrum C. ideoque fi faciamus angulum DCT cequalem angulo OCD, erit CT recla in quam promota erit CAD. adeo ut planeta procefferit ex A in punctum N, ubi refta CT fecat circumferentiam AN centro C defcriptam. Apparet autem ob eandem angulorum jequalitatem arcum DM quem recta CT abfcindit in circumferentia ODM efie îequalem arcui DO. Unde jundtâ jVIE erit et angulus ÎNIED ^equalis DEO, ut proinde quoque 45 gr. Itaque fi fiât arcus AL 45 gr. jungaturque CL, erit hsc parallela EÂI. In triangulis igitur CEIM, SCL emnt anguli squales E et C. Sed et latera eorum circa hos angulos lunt proportionalia ex centro, nimirum CE ad EM, quse efi: jequalis ED, ut SC ad CL qax £equ. CA. Ergo etiam squales anguli MCE, LSC, ac proinde latera CJNI, SL parallela. Ideoque N locus planetœ debitus medio motui AL, lecundum hypothefin noflram. Sed AL 30 DO. unde &c. Quod fi tympanum quovis alio loco velut in P ponatur seque diftante à centro C verfiis quod tympanum dirigitur, collocetur vero punclum D, quod in rota ODM maxime a centro C dillat, fub tympano, et planeta rurfus in A, loco aphelij lui. apparet l'ROJETDE 1680 — 1 681, ETC. '47 [Fig. 48] xqiiali vcriationc cympani in P atquc in D, cofdcm angulos tranfirc circa centrum C. Qiiarc ubicunqiic collocctiir tympanum idem Icqiictiir planetx> moriis, (i qucm admo- duin dixinuis plancta collocctiir in aphclio cuni D pundtum rotae ODM maxime à centro C rcmotum, directe tympano fuppolunm eft, dentés autem tympani ad C punftum dirigantur. Ilis conlhu ratio Machina noftrœ Planetarise. Sed cum in uno eodemque axe fine tympana oninia, non potcrit ille nifi ad duorum planctarum centra débite collocari. AP 3*) orbita plancta; [Fig. 48]. Ad dividcndas orbitas ina^qualitcr fit C centrum orbitœ, S fol, hoc eft es excentricitas. Centro S radio SD 30 CA fiât circumrcrcntia,qu£E in partes squales dividatur. Et per divifionum punfta ducantur reftas ex C, hx facient in orbita AP partes inîequales qua^fitas, quas nempe îvqualibus temporibus planeta per- currit, fed pofitu contrario quam l'unt reipfii: nempe in A maximas, in P minimas. Utraque hsc methodus eundem motum dat plancta-, qui rcfpondet hypothcfi Ceplcri tam propc ut invifibilis fit dif- fercntia etiamfi orbis Satumi bipcdalis fit diametri. Ponendo PS A [Fig. 49] cficcllipticamKepleriorbitam,nofi;ra methodus planetam [Fig- 49] 3«) Manuscrit F, p. 22. 148 PROJET DE 1 680 — 1681, ETC. ponit in Q, cum Keplero eft in R, fafta QR perpendiculari ad AP. Sed ellipfes tara parum a circulis recedunt ut non poffit in machina animadverti différencia. Et fortafle nos propiores veritaci. Hic non cfl: neceiïe ut tympani K axis exaftè dirigatur verfus C; quia etiamfi hoc non ita fit, tamen finguli dentés tympani tranfire cogunt totidem dentés injequales orbitje AP, quoniam hxc fuper centro ilio C convertitur. Ut rôtis œqualiter divifis insqualis motus planeta; exhibeatur. fit PA orbita plane- tje, S fol, C ccntrum orbita;. unde SC exccntricitas. Ut SC ad CA ita fit CE, pro arbitrio adrumta, ad ED. Et centro E radio ED fiât circumferentia RD, quœ in partes squales dividatur, et dentibus incidatur a;qualibus, qui aptentur dentibus item a-qua- libus rota; GHLK. quœ converfa motu xquabili, circumducat rotam RD mobilem circa ccntrum C, et affixam orbitœ AP. Jam fi plancta affigatur huic orbita;, ut fit in aphelio cum punftum D rotse ED eft fub axe rocje GL, movebitur planeta motu œquabili qui requiritur. § 15 3.'). Difiantiae planetarum a Sole in partibus quarum femidiameter orbitae telluris eft 1 00000. Aphelia INIcdia, feu potius radius orbitœ ■5 1005207 951000 ^544708 5ï9'^5o d" 166465 15-350 J 10 1800 I 00000 Ç 72900 72400 5 46655 38806 Excentricitates in partibus qualium lemidiamctri cujufque orbita; 1 00000 57°° 4822 9263 1800 694 21000 Perihelia 896793 494592 138235 98200 71900 30657 Excentricitates in partibus qualium orbis magni [r„orbis magmis" est l'orbite de la terre] femidiam. 1 00000 quîe lunt differentije mediarum et apheliarum, vel mediarum et periheliarum diftantiarum. 54207 h 25058 Ï4II5 1800 tr 500 8149 i ? 37) Manuscrit F, p. ii. Les „distaiuiae planetarum" et les „excentricitates" sont empruntées aux p. 732 et 764 de r„Epitome" de Kepler. PROJET DE I 680 — 1681, ETC. 1 49 Aphelia et Nodi ad annum i68i completum. hoc eft ad i Jan. 1682. St. Jul. 3'). 1600 5°.44'. 8" 5S 81 I°.23'.I2" anno 1 68 1 7. 7. 20 ss apog. 0 "). Ergo aphelium tclluris in 7.7.20 ^V? 1 00000 5 1600 i2°.49'.48'-H»' 1600 12. 25.22 "K 8^ 2. ^1-3' 81 55- 4 1681 15.11.19+* 13. 20,26 Vtfb*")? Ç 1600 I. 14.22 us 1640 i3°.22.45 n nodus Çafcendens 8^ I- 45-22 41^ 32. 7 1681 2.59.44 utHorroxic*') 1681 i3°.54,52recundumHorroxiuinÇin drca5gr. ui 0 •*'). i 1600 28. 59.54 i\ 16. 44.32 V 8i_ I. 30.23 5340 1681 30. 30. 17 m 17. 38.12 VcTb (/• % 1600 6. 52. 1 =0= 5. 25.58 55 81 I. 3.42 4.44 1681 7.55.43=0= 5. 30.42 SB ^a "5^ Î3 1600 25*=).57.36-»^ ' 20.59.592s 81 I. 42.10 " 36.27 1681 27. 39.46+* 21. 36.26 55 tfb b I Jan. merid. 1682+3)15 2.39 i,l Ç 7-34 'n CiC 14.55 25 $ 11-55 "l cf 25.40 -.iï; S 11.29.2425 38) Ce tableau est emprunté aux Tables Rudolphines de Kepler. 3?) On voit ici que Huygens se base sur une table qui indique la longitude de l'apogée du soleil au lieu de donner celle de l'aphélie de la terre. ■♦°) Le signe ^ désigne le noeud ascendant. ■•') On trouve en eiFet la longitude 5°o'o" de nt pour l'aphélie de Vénus (année 1640 ou plutôt fin de 1639) dans le Cap. XV et la longitude I3°22'45"' de H pour le noeud ascendant de la même planète (même année) dans le Cap. VIII de „Venus in Sole visa" de J. Horrox, traité publié en 1662 par Hevelius conjointement avec son observation à lui „Mercurius in Sole visus Gedani" (Gedani, S. Reininger). ■♦') Ici Huygens a pris par erreur de plume 25 au lieu de 24. Pour la longitude de l'aphélie de Saturne au i janvier 1682 il aurait donc dû écrire 26°39'46" -rr». Cette erreur s'est perpétuée dans la „Descriptio" du planétaire publiée en 1703. ■•3) Manuscrit F, feuille collée sur la p. 23. 1 50 PROJET DE I 680 — I 68 I , ETC. Anni "**} tropici longicudo, five periodus Telluris fub Ecliptica dieram 365 h. 5 min. 49'i5"46". at fub fixis dierum 365. h. 6.9'. 26". 43^"'. Periodus Mcrcurij fub Ecliptica dies 87 h. 23.i4'24" Veneris „ „ 224 17.4455 Martis fub fixis ann.Aegypt.i, diebus 321. h.23.3i'56"49"' five diebus 686. Jovis fub fixis ann. Aegypt. 1 1 , d. 317. 1 4 h. 49'3 1 "56"' Sacurni fiab fixis ann. Aeg.29, d. 174. 4 h. 58. 25 30" §16+5). Jet >^ d. h. d.h. 3655-50' 8723 15' ce qui conduit à la proportio revolutionum 105 190 — i — 25335 t^" douzièmes parties d'hieure, voyez aussi le nombre 105190 à la p. 188 qui suit]. Développement de ce rapport en une fraiftion continue: 4 + l + i^ . A B 1+4 T + 1 , , ■^ g-'y + i^ F I + T + T+' Si incipias in D, hoc efl;, fi tantum 2 + j confideres, reliftis cœteris deorfijm, erit ergo D 00 3 unde C 00 1 4 feu |, B ao i + î feu J, A x 6 + * feu *j . Ergo quotiens primus 4 + /j feu y^'. Unde numeri dcntium 191 et 46. Si incipias à C, fiunt numeri dentium 137 et 33. Si incipias à B, fiunt numeri dentium 54 et 1 3. Eligendi 137 et 33 vel potius 191 et 46. Quo inferius incipies eo propiores verte proportion! fient numeri, nec poiTibile eft fie inventis propiores ac fimul minores reperire. 25335 105 190 33 dentés minoris rots j 127 55. Tôt dentés deberet habere rota major quse annuas converfiones facit. Ergo annis 68 une dente promovenda. Simulque rota minor progreditur uno dente ex 33. hoc eft gr. 10 min. 55. Ergo anno uno deficiet ^. a loco è foie debito 9 .38'. En marge: cum rota annua habet dentés pauciores debito, fed tamen convenientes dentibus rotîE Mercurij 33, fequitur inde ut converfione rotîe annus non tantum promoverit rota Mercurij quantum debuiiTet. Ergo promovenda. 4*) Manuscrit F, p. 14. ♦5) Manuscrit F, p. 14—18. PROJET DE 1 680 — 1 68 I , ETC. I 5 I Quod fi numéros dcntium 83 et 20 rccinuiiïem antehac inventes'**), debuiiïet major habere 835^. Unde annis26rctroagendaunodentc,quiinminori rota habente aodcntcscfUciccgr. 18. Unde, annis lingulis, 42'cxccdcrct Çlocumex Soledcbitum. hoc cil: plus quam quadruplum cjus quod fit adfijmtis numcris 137 et 33. Veneris 365. 5 h. 50' 1 Ç224d. ijjh. ce qui conduit à la proportion 105190 64725 ou i ^ i_ ' + T + • ï + L ^ I Nuraeri dentium 13 et 8 vel 26 et 16, Lenombre 13^57 correspond plus précisément à 8. Donc: Singulis 68 1 annis uno dente promovendœ rotœ, qui dens facit 45 gr. in orbita Ç, unde annis fingulis circiter 4' déficit Veneris locus. Martis. Periodus Terrae fub fixis 365. h. 6, 9.26". Periodus cf fub fixis 686. 23. 3156. ce qui conduit à la proportion 98925 5-597 °^ ' + 1 • + s- + I Numeri dentium 79 et 42. Plus précisément le rapport est 79 : 42 3 j^. Singulis 316 annis uno dente promovenda; rotse, qui dens facit in orbita INIartis 4°.33'. Unde annis fingulis fere 52 déficit locus cf. Romcri 47 et 25. Si fumantur numeri Romeri 47 et 25, fingulis 93 annis retro- agends rotœ dente uno, qui in rota Martis facit 7°.39i. Unde annis fingulis locus Martis excedit verum ex foie fere 5 min. . - ,■• . ^ Jovis. Periodus terrœ fub fixis 365. 6 h. 9'.26'. Ann. Egypt (365) „ 3^7 ^- I4*49*3I <^s 1"' conduit au rapport 623897 52597 ou 1 1 + i- + , Rotarum dentés 83 et 7. Plus pré- 4 + 1. ciféraent le rapport vaut 83 : 7 jIt* ^*) On voit à la p. 13 du Manuscrit F qu'avant de recourir aux fraflions continues Huygens avait tâché de trouver des nombres approximatifs en considérant les logarithmes des termes du rapport. *^) En négligeant la dernière fraction écrite j-, Huygens trouve successivement en remontant les fractions |, jV, |J, |§. Auprès de la fraction | il nota: Sumfit Romerus pro [î] | five i. On voit que Huygens avait vu les calculs de Roemer. Celui-ci ne semble pas s'être servi de fractions continues. Voyez encore sur ce sujet la Pièce de la p. ç^ du Manuscrit F intitulée «Avantages de ma machine par dessus celle de M. Romer", qui a déjà été imprimée aux p. 377- — 3-8 de notre T. VIIl: consultez la troisième ligne d'en bas de cette p. 377 et la note 4. 152 PROJETDEl68o — l68l,ETC. Donc: Singulis 36 1 annis dens unus recroagendus qui in roca Jovis efficit 4°2o'. Unde fingulis annis Jupiter exccdet verum locura 43". Una periodo 8'. 30" circiter. Saturni. [Periodus tcrrœ ilib fixis] 365. 6 h. p'.aô ". Ann. Egypt. (365) 29 174 d. 4 h. 58. 25" ce qui conduit au rapport 15493-6:525970" 29 + 1 + 1 ^ "'' ^. Rotarura dentés 59 et 2 vel 1 1 8 et 4. Plus pré- cifemcnt: 59 : 2 j--^. Donc: In annis 339 unus dens promovendus, qui in rota fj facit 6°.6'. Unde uno anno ferè i 5" déficit locus f}. ^ et S 29 d. I 2h. 44' 365.5 h. 50' ce qui conduit pour la lune et la terreau rapport 8505 IO5190 ou 12 + I T + I I + i 5 + i , 3 + i 4' OU à peu près 136 : i i (plus précifdment 136: 11 — 77^ ou 136 —: 11 ou plutôt 136;;-^: 11). Par conféquent, en prenant 136 et 11 pour les nombres des dents: In annis 2o| uno dente promovenda luna; orbita. qui facit 32 gr. Plus bas: Dentés 235 et 19 multo prœftarent. Iluygens écrit encore: Ponendo 5 pro ultima fraftione fichant numcri 1546 et 125 quorum prior non habct partes aliquotas prêter 2 et 773. Idco proxiinum lumii I qui dut 1781 et 144. quonim prier fit ex 137 et 13. Observation générale sur les calculs qui précédent: Multo melius haec post folia 36. Comparez à la p. 163 qui suit, l'observation par laquelle se termine la présente Pièce. Dentés rotie annufe 137. 5 33- l'i îinnis fiS uno dente promovenda; hoc efl: in orbita Çgr. 10.55'. Ergo in anno déficit 9.3 8 . 13. ? 8. vel 26.16. In annis 681 promovenda 45°. In anno uno déficit 4'. 42. (/ 79. In annis 3 1 6 promovenda 4^33'. In anno deficiunt 52". 7. % 83. In annis 361 rctroagenda 4°2o'. In anno exccdet verum locum 43". 4. ]) 1 1 8. In annis 339 promovendus fj locus 6^6'. In anno déficit i .5. PROJET DE 1 680 — 1681, ETC. 153 Duo circuiciis in anno. 1 64 — 79. Annis 390 gr. 4! proni. 13— 16. 21— 79. II — iôi.In 12 annis 1 .40 pro- mov. in annis 599 uno dente. 6 — -Îy — 324. In 30 annis 1 .30 retroag. in annis 1338 uno dente. 136— Il Unus circuitus in anno. 191. 5 46 In annis 104 uno dente retro- agcnda. hoc cft fcrc 8 gr. in rota 13. 2 8 vel 52 et 32. 42. c/ 79 29. 1^ 344 Annis 1757 uno dente promo- venda. hoc eft i°.2'.47". II. f} 324 Annis 1338 uno dente, hoc efl; fere i°.7' retroagcnda. hoc efl: période una ferc 1.30". in anno n ' .•) ' 136. ' axe du pignon A, et non pas l'axe gênerai Il y aura une roue horizontale annulaire ou plus tofl: perpendiculaire et platte d'en- viron un pouce et demi de diamètre ou feront marquées autour les 1 2 heures, qui paroiftront par une ouverture la moins grande qu'il fe pourra entre les orbites de Jupiter et Mars. 5°) Mani'scrit F, p. PROJET DE 1 680 — 1 68 1 , ETC. 1 55 Le pendule fera un peu de bruit, il faut tafcher d'y remédier. (En marge: il faut mettre des morceaux de drap fous les pieds de l'iiorloge contre la grande plaque). Les mi- nutes et fécondes auront de nicfmc leur ronds et trous pour paroillre. peut eftre a collé Tun de l'autre. Peut élire un volant pelant, dont le pignon de 6 dents engrènera dans la roue annuelle de 73 ; par ce moyen le mouvement des planètes fera plus égal et fans fecous- ses, quand on tournera le grand axe. § 19 5'). Il faut bien applatir les deux plaques. River les pieds, qui les tiendront enfcmble, a la plaque de devant, après avoir percé les placques l'une fur l'autre, et avoir fait les trous parfaitement correfpondants l'un a l'autre. Il faut avoir égard ou l'on placer[a] bien ces pieds devant que de faire leur trous. C'cft a dire en forte qu'on puiffe commodément démonter et remonter la machine après que la plaque de devant aura eftè couppée en fes 7 parties. Pour la remonter, il faudra placer et attacher ces 7 parties une à une, en commen- çant par l'extérieure et plus grande, et ainfi de fuite. Et pour cela il faudra que les pieds de chaque partie foient ordonnez vers fa circonférence intérieure plufloll: que vers l'extérieur; parce qu'on y pourra regarder plus facilement pour les faire entrer dans leur trous. Toute fois les trous cflant percez bien jullc, comme il faut, il y pourra aulîî avoir des pieds vers la circonférence extérieure des pièces. En remontant la machine il faudra placer la plaque de derrière perpendiculaire- ment fur un coftè, pour pouvoir ferrer les pieds avec leur vis, quand ils feront padez. Il fiiut achever tous les mouvements fans coupper encore la plaque de devant, ou du moins fi on perce les orbites d'y laifler des endroits non percez, a lin qu'elle tiene toute enfemble. Mais il fera malaise de faire entrer tous les pieds dans leur trous de la plaque de derrière. Et peut élire il fera mieux de coupper la plaque de devant, aupa- ravant que de l'attacher fur l'autre, mais il faut que les pieds foient bien d'égale hau- teur et la plaque de derrière bien droite. Peut eftre il feroit bon de la fortifier par quelques règles fur le champ. Chaque orbite mobile doit eftre retenue par fa circonférence extérieure contre fa pièce de la plaque de devant, et en démontant la machine elles y demeureront jointes. Il fuffira que les orbites foient retenues en 4 endroits. Le cercle des jours aura plus affaire de roulettes qu'aucun autre. Mercure, Venus et la Terre n'en auront point ni peut eltre Mars. 5') Manuscrit F, p. 24 — :6. 156 PROJET DE 1680 — 1 681, ETC. La roue D [Fig. 52] et le petit tuyau dans lequel tourne le bout de la manivelle M tiendront au coftè de l'octogone. L'axe PT tiendra a la grande placque, et fon bout P demeurera en dedans du coftè de l'oftogone comme auiïi le bout H du grand arbre. [Fig- 52] VfUu.^ Le pignon A qui engraine dans la roue 73 aura une plaque ronde attachée NO, et l'axe RP qui le traverfe païïera librement dans un tuyau depuis T jufqu'a P, ou eftle coftè de roctogone ou l'on tourne le grand axe. Et ce tuyau en T, aura attaché une roiie platte dentée de l'horloge. En preflant fortement le tuyau du coftè P, les deux ronds feront ferrez l'un contre l'autre, et alors le pignon A eftant agité par l'horologe, entraînera la roue 73, avec tout le grand axe. de forte qu'il faut effectuer cette pres- fion du tuyau lors qu'on voudra laifTer aller la machine d'elle niefme par l'horloge. Et quand on la voudra faire aller par la manivelle du grand axe, alors on relâchera la dite prcfllon, afin que la roue 73 tourne fans entraîner la roue platte de l'horologe, laquelle ira l'on chemin, mais feulement le pignon A. Il feroit bon (en marge, s'appliquant atout l'alinéa: Cecy auroit eu trop d'embaras) qu'en ouvrant le trou pour appliquer la manivelle a l'axe, cela fit en mefme temps relâcher la preffion du tuyau PT, et qu'elle revinft, lors qu'on rameneroit la petite coulifiTe qui ferme ledit trou. Pour cela, D fera une plaque ronde pofée en dedans contre le coftè de l'oftogone de la boete. laquelle plaque aura un trou E, qui refpon- dra au bout du grand arbre annuel. A coftè de cette plaque, qui feni dentée autour, il y aura un trou rond dans le mefme coftè de l'octogone, par ou l'on fera entrer le bout de la manivelle M, denté autour, et ayant un creux quarrè en dedans, qui puifte prendre le bout du grand arbre lors qu'on appliquera la manivelle au trou E. La den- PROJET DE 1 680 — 1681, ETC. 1 57 turc du bout M tournant dedans un petit tuyau percé de coftè et d'autre engrainera d'un coflè dans celle de la roue I"), et de l'autre coflè dans le pignon P, qui entre a vis fur l'axe PF, et lors qu'il tourne par le moyen de l'arbre dente M, il l'erre le tuyau et fa roue dentée contre le rond NO, qui ell attaché au pignon A. En mefmc temps la roue D bouche le trou R. Et alors ayant tire la manivelle M, l'horloge fait aller toute la machine par le moyen du pignon y\, et le trou E fe trouve fermé. l'"t pour le rou- vrir, il faut remettre la manivelle M, et la tourner, ce qui fera en mefmc temps des- ferrer le pignon a efcroïie P, avec le tuyau PF, et le pignon A; de forte que ce pignon tournera par le moyen de la roïie -3, lors qu'on agitera le grand arbre en appliquant la manivelle en 1 1, et l'horloge ne laiffera pas d'aller fon train, failant tourner lente- ment avec luy le tuyau PT par fa roue dentée attachée au bout T. alin qu'en remet- tant la manivelle en M, elle engraine dans la roue D et dans le pignon P, il faut faire les dents de ces deux minces vers l'entrée. Ainli le pignon de la manivelle retrouvera les viesnies creux d'où il eltoit Ibrti en le retirant. En mar{;e: non pas dans la dent de la roue qui aura ferré les plaques. Pour divifer en parties égales les anneaux des orbites, il faut prendre une bande de papier qui fallc jugement leur tour, et ayant cllcndu droit cette bande lu divifer éga- lement iclon le nombre de parties requis, et les marquer avec de l'encre. Puis coller la bande autour de l'anneau attaché fur l'orbite ou du moins fenné et a peu près arrondi. Pour divifer la bande en parties égales quand le nombre efl: premier, ou avec peu de parties aliquotes comme 191, 365, il faut calculer combien vaut une partie, en difiun par ex. 191 donne i , que donne la longueur de la bande prife fur l'ck-helle, et ayant prife cette partie, ainfi trouuée, lur la mefme cfchclle, on Toile de toute la Vm- gueur de la bande. Le reile qui Ibnt 190 parties on les divife en i o, puis chaque dixième en 19. Ou en adjoutant la valeur d'une partie, en forte qu'il y en ait 192 on divife le tout en 6, puis les parties qui font de 32 en 4, puis en 4 et puis en 2. On peut de mefme oller la valeur de 2, 3, 4, 5 ou plufieurs parties. Devant que coupper la plaque de devant, il faut en faire une de mefme avec toutes les orbites et centres, et avec le grand arbre et les roues marquées, afin de la garder pour modelle, pour quand il fliudra faire de pareilles machines. Plullort le cofté de derrière; ou encore mieux a tous les deux collez. Faire le cercle de l'echptiquc mobile, pour la preceffion desa;quinoxes,carcen'ell que de cette precellîon que vient le mouvement des aphélies, qui a l'égard des fixes ne changent que très peu ou point. Marquer au delà de ce cercle des lignes vers fpica virginis, prima arietis et autres grandes eftoiles. Voir ou mettre le grand arbre, en C ou en D [Fig. 53]. Refp. en C. En AR la charnière pour ouvrir toute la machine en la faifant fortir de fa boete. Au meiine endroit charnière pour la glace qui la couvre. '58 PROJET DE 1 680 — I 68 I , ETC. [F'S- 53] En marge: J'ay trouvé meilleur d'attacher la machine dans la boete, et l'ouvrir par derrière. Pour éviter le bruit de la pendule, il faut la faire avec des petites vibrations a la manière angloife. Il \'aloit mieux de lailTer entière la partie de la plaque de devant qui contient les orbites de Mercure, \'enus et la terre, pour y adjuiler les roues dentées et les piliers, et puis les couper avec le compas tranchant. La glace avec fa bordure s'appliquera par devant fans tenir avec une charnière, elle aura un anneau oftogone plat d'un i pouce, qui entrera jufle dans la boete octogone de bois, et fera attaché par une °^' deux vis a tefte platte dans les cofi:ez de deffus et deffbus. On n'aura pas befoin d'ortcr cette glace que rarement, et elle efl: trop grande pour l'ouvrir a charnière. La forte placque appuiera dans la boete, et celle de devant fera tant foit peu moindre, afin de laificr entrée a l'anneau de la bordure de la glace. On pourra fortifier la boete avec du fer dans les angles. La boete appuiera lur une confole belle et dorée, ce qui foulagera la boete. Elle pourra eflre de cuivre. Propor- tions des corps des planètes gravées par dehors. Les pages 39 — 43 du Manuscrit F (comparez la note 55 qui suit) ont été publiées par nous aux p. 612 — 620 du T. XVIII. Il y est question de la forme des dents d'un pignon qui engrène dans une roue de champ à dents plates, ainsi que de celle des dents d'une roue de champ engrenant dans lin pignon h dents plates. Comme on peut le voir dans le dit Tome, ces considérations de Huygens se rattachent à des considérations antérieures de Rcimer. § 20 5-). En oflant la terre avec le cercle de la lune hors de fon trou, l'on y pourra placer une Terre de cette grandeur [Fig. 54] et qui puiffe tourner fur fon axe, pour montrer les làifons et les jours et les nuicts. Il y faut graver le cercle equateur, et le méridien et le parallèle de la France ou Hollande. En fai- fant un petit globe léger de bois ou autre matière, et feulement la partie vers le pôle auflral, jufqu'au 23 degré, de plomb, fi avec cela la queue B el^ fort libre dans ion trou: cette terre gardera tousjours fon axe paral- lèle a foy melme, comme il faut. Et l'on pourra toutefois la tourner fur fon axe, fans qu'elle retombe. L'axe de la terre tiendra a la branche A et fera immobile, fur lequel la terre tournera. Note ajoutée plus tard: Elle fera d'argent et creufe. Si l'on prenoit l'orbite de Saturne pour celuy de la Terre en cecy, il faudroit 30 tours de manivelle pour reprcfentcr les laifons de l'année au lieu qu'il n'en faudra qu'un feul. [Fig- 54] 5°) Manuscrit F, p. 46 — 4," PROJET DE 1 680 — 1 68 I , ETC. 159 Petite plaque plattc et ronde a l'endroit de noftre demeure fur la tcrrcllc, pour reprcfcntcr le plan de l'horizon et le lever et coucher du foleil. [F>g- 55] Avoir de melme un Saturne avec l'anneau de cette grandeur [Fig. 55]. La queue fera attachée a une branche qui portera l'axe, comme a la Terre. L'anneau tiendra au t;lobe et par le petit poids attaché au tuyau K, l'axe de Saturne et de l'anneau demeurera parallèle a luy melme. l'Axe doit eftre incliné fur le plan de l'ecliptique de 3 1 degrez. Note ajoiitce plus tard : Saturne et Ion anneau d'argent, la plaque ronde autour de luy qui porte fes 3 fatellitcsde cuivre. Faire incliner Saturne et l'anneau de 31 degrez. L'axe de la plaque ronde de Saturne aura un poids perpendiculaire attaché •-^v^^_^) ' qui tiendra cet axe toufjours parallèle a foy mefme. Peut eftre fans ferrer ou lâcher la roue N [Fig. 56 ")] par le moyen d'une plaque, qui demande beaucoup de foçon, il vaudra mieux de faire feu- lement un tuyau a cette roue N qui ferre un peu fur l'arbre FI 1. Il faudra un peu plus [Fig. 56] 55) Les petites figures à gauche représentent Saturne et Jupiter avec leurs satellites. Ici Jupiter en a quatre et Saturne trois. Un quatrième et un cinquième satellite de Saturne furent découverrs en 1684; voyez la p. 194 qui suit. i6o PROJETDE1680 — i68i,ETC. que le double de la force qu'il faudroit autrement, a tourner la manivelle, car fi je repouffe une dent du pignon B, avec autant de force qu'il faudroit contre une dent de la roue A, pour faire tourner les planètes, il faut que la roue i\ avec ion tuyau ferre alTez pour retenir l'arbre FH, au quel le pignon B eft attache, contre la dite preifion de la dent de ce pignon; parce qu'autrement il paroit que la roue N agitée par l'hor- loge ne pourroit pas entraîner l'arbre FH affez fort pour que le pignon B, attaché a cet arbre, fiil: aller la roue A. Donc aufli en tournant la roue A par le moien de la manivelle en M, la peine de faire tourner l'arbre FH dans le tuyau de la roue N, fera un peu plus grande que fi la dent de la roue A eftoit retenue par une force égale a celle qu'il faut contre cette dent pour faire tourner les planètes. De forte qu'en faifant auffi tourner les planètes, la force devra élire double et un peu plus, que fi l'arbre FH tour- noit fans empefchement ou frottement. Notez qu'en aggrandiiT'ant le pignon B l'on ne gagne rien. L'arbre FG pourra eilre court par ce moyen. Il faudra voir fi la force a la manivelle Icra grande devant l'application de l'horloge. On peut faciliter le mouvement de la manivelle en la mettant a l'arbre d'un pignon qui engraine dans une roue double attachée au grand axe, et faifant deux tours de manivelle pour une année. Cela feroit venir le trou de la manivelle au milieu du coftè ou comme on voudroit, et ce petit axe ne feroit plus de biais. Eli marge: Notez qu'a quelque endroit difficile le tuyau courreroit rifque deglifier. Mais on pourra faire une vis qui eflant ferrée attache le tuyau de la roue N au grand arbre, et que l'on lâchera quand on voudra tourner la manivelle. A eft la roue de 73 dents qui fait aller le cercle des jours. Elle engraine dans le pignon B attaché femie fur l'axe P"G auiïi bien que le volant EE. Une plaque pareille D tient au tuyau F4 enfilé fiir l'arbre FH qui eil quarré en cet endroit. En tournant la plaque ronde en INI pour découvrir le bout de l'arbre ML on trouvera moyen de ferrer une plaque contre la roue N, libre autrement. Et alors l'horloge fera aller la roue A et partant tout le mouvement planétaire. Mais en relâchant la roue N, du mefme mouvement qui referme le trou en M, l'on fera tourner la roue A par le moyen du grand arbre LINI, et elle fera tourner l'arbre HF avec le volant EE, fans que cela fafie rien a l'horloge, qui ne laifiera pas d'aller fon train. La roue N entre par ion cofié dans l'horloge, et engraine la dans un pignon dont l'axe eil couché horizontalement. Kn marge: vis fans fin dans l'horloge prenant dans la roue N. § 21 ''-*). Il vaudra mieux de faire cette horloge avec un balancier a rellbrt fpiralc pour avoir moins d'embaras en l'ouvrant. Car auffi bien il ne s'agit pas d'une grande s*) Manuscrit F, p. 46— 4- PROJET DE 1 680 — 1 68 I , ETC. 161 cxaé^itude pour ce qui eft des heures. Faire les temps du balancier en forte qu'on puiffc toujours appliquer un pendule de 1 8 pouces. Sufpendre le balancier par un lil de loyc mais en forte que les deux pivots nepuis- fent fortir de leur trous lors qu'on voudra coucher la machine. Le fil 3 ou 4 fois plus lonu; qu'il n'ell reprefentè icy [Fig. 57]. Un petit contrepoids B qui foit égal a la peianceur du balancier. En fàifant ce balancier grand, j'auray un eiïay de la julk'iïc de ces horloges a reffort fpirale "^. § 22 '*). Le pignon B ayant 4 dents doit tourner en 20 jours. Ainfi a chaque 5 jours paffera une dent do la roue A 73. Grand trou dans la plaque de derrière, par lequel puiffc palier la platine ronde ou font gTavees les heures. Proportions des corps des planètes au Soleil fe pourront placer entre Mars et Jupiter vers en bas. ou pluftoll fur une des plaques a coftè fur la boete. ')^V/evt,M»^.^r Fils de foye au ibleil et à la terre. Quelques fixes marquées de celles qui font près de l'Ecliptique comme l'Epi de la Vierge. Seulement des lignes droites qui y tendent et marquent leur latitude. Marquer le point ou les cercles dentez font le plus diftants des centres des orbites. Car lors que ce point efl: f:)us le grand axe alors la planète doit eftre fixée a l'endroit de fon aphélie. Puis pour trouver Ion lieu on cherchera par les tables Rudolphines le jour de fon oppofition avec le foleil. Et ayant défait la vis qui tient le pignon au grand axe, on tournera le point fixe de la planète a ce lieu d'oppofition, et alors on ferrera derechef le pignon au grand axe par fa vis. Ainfi l'on placera feparement chacune des planètes. 55) Les deux dernier» alinéas ont déjà été cités à la p. 508 du T. XVIII; nous y avons reproduit aussi la présente Fig. 57. 5«) Manuscrit F, p. 47—48. 21 l62 Peut entre 1i PROJET DE 1 680 — I 68 I , ETC. eih-e les trous des jours et des années [Fig. 58] vers en haut [Fig. 58 bis] et îj afin de les avoir près du trou des heures. Ou les mettre tous trois vers en bas. Mais alors on ne [Fig. 58 bis] peut adjouter de pen- dule. Entre Jupiter et Saturne vers en bas, Ton mettra la proportion des planetesentreelleset au Ibleil. Les corps des pla- netesgravez pour expri- mer des globes. Autour du foleil graver des rayons partants du centre, pour faire paroi- stre fon corps [Fig. 59]. La glace un peu diiknte de la plaque afin que la petite terre poiliche et le Saturne puide ertre enfemiez deflbus. [Fig. 59] Il faut voir fi cela n'ofte pas trop le jour a l'ecliptique. On peut faire ouvrir tout l'ouvrage pour voir le dedans en attachant des pièces coudées a la plaque forte de derrière qui falTent la charnière a cortc de la plaque de devant, ou feulement une pièce large. Il faudra un peu rogner la plaque de derrière du coilè qui ouvre, parce qu'autrement elle ne pourroit pas entrer. La glace fera a la mefme charnière comme aux montres de poche. Confole deflbus [Fig. 60] ou un pied jufqu'a terre. Il faudra y attacher la boete avec des vis. et l'attacher de plus a la muraille par en haut, a fin que fi la confole manquoit la machine ne tombe point. L^ ^S- "°J Sur la plaque de derrière fera grave combien en cent ans les places des planètes furpaffent ou manquent des véritables, félon quoy l'on pourra les rcdreifer. Corpora folis et planetarum multo majora exhibentur quam |i proportione horum orbium efl"e deberent, quippeinvifibiliaalio- qui futura. Uti et circulus lunœ quo circa terram defertur. qui circulus diametrum ferc duplo minorem habet quam fit diamcter fohs. Sunt enim a Terra ad Solem diametri terra? circiter duo- decies mille, a terra ad lunam diametri terra; triginta. cujus dis- tantiœ duplum diametcr nimirum lunaris orbis crit, circiter i diametri folis. Sunt autem proportiones omnium planetarum inter fe atque ad folem quales hic exprefiTa; cernuntur. PROJET DE 1 680 — 1681, ETC. 1 63 Vide poft folia 34 quœ ad eniendationem hujus automaci fpeftant 'Q. En février 1682 Huygens écrit à J. Gallois (T. VIII, p. 342): J'avois emporté avec iiioy, en quittant Paris, la machine Planétaire que monfeigneur Colbert avoit agréé que je (llTe conftruire, et qui n'eftoit que commencée. Dans fa lettre à Colhert du 27 août de la môme année il dit que le prix de la machine, telle qu'elle avait été conftruite h la Haye, cft de 620 efcus, dont il y en a 520 pour le compte de l'horloger [van Ceulen], et le refle pour ce que j'y ay debourfc icy et a Paris. 57") Consultez l'Avertissement suivant. LE PLANETAIRE DE 1682. Avertiffement. Ainfi que Huygens Ta annoté h la p. 48 du Manufcrit F — voyez le premier alinéa de la p. 1 63 — c'eft une trentaine de pages plus loin ') qu'il commence à con- lidcrer ce qui fe rapporte „ad emendationem automati". Il prend diverfes valeurs „rccundum Riccioli Aftronomiam reformatam" ') de 1664 qui d'ailleurs ne lui ap- prend pas, Il nous voyons bien, beaucoup de choies nouvelles. La principale différence entre la nouvelle conftrudion et celle d'avant 1682 c'efl: que Huygens, comme on le voit au § I de la Pièce II qui fuit, prend maintenant les périodes de Mars, de Jupiter et de Satume „fub Ecliptica" au lieu de les prendre „fub fixis". C'efl: à cela furtout que vifent ses paroles (Pièce II, § 2): „H£ec in conllruélione IMachinje Planetarise fecutus fum" 5). Difant en février 1682 avoir emporté en partant de Paris la machine „qui n'efloit que commencée" +) Huygens ajoutait qu'il avait mis un habile ouvrier [favoir van Ceulen] à la Haye au travail à peu près depuis fa rentrée dans cette ville, c. à. d. ') Plus précisément, à la p. 81. ^)P.83. 2) Voyez aussi ce qu'il nota à la p. 91 du Manuscrit (§ j de la Pièce II qui suit). ♦) T. VIII, p. 342. Voyez la lettre citée à la tin de la p. 163. 1 68 AVERTISSEMENT. environ depuis feptembre 1681. Les pages confidérées plus haut du Manufcrit F datent apparemment foit en partie du dernier temps de fon féjour à Paris et en partie de plus tard, foit toutes du commencement de fon féjour à la Haye. Cetre dernière hypothèfe paraît la plus probable, puifque les nouveaux calculs fe terminent à la p. 1 10 du Manufcrit et qu'aux p. ici et 1 1 2 fe trouvent refpectivement les dates du 8 février et du 1 6 avril 1682. Les „rcmarques fur la conftruclion d'un autre planetologe femblable au premier" (Pièce IV qui fuit) fe trouvent dans le Manufcrit F aux p. 1 17 — 1 18 et font par conféquent poitérieures au commencement de la conflruélion de l'automate par van Ceulen '). Le premier planetologe" dont il y eft quertion n'eil: donc pas le modèle parifien inachevé mais le planétaire achevé ou prefqu'achevé '} de la Haye et les re- marques ne femblent pas avoir eu de conféquences pratiques, vu que van Ceulen ne conllruifit que ce feul exemplaire. Quant aux remarques hiftoriques de la Pièce I, elles (ont empruntées en partie à r„Almageflum novum" de 1651 de Riccioli, en partie à quelques autres fources. Nous nous contentons de reproduire ici deux vues d'enfemble du planétaire de 1682 puifque la „Defcriptio", comme nous l'avons dit au début de l'Avertiffement précédent, date de beaucoup plus tard et efl: donc publiée plus loin dans le préient Tome: c'ell là qu'on trouvera les figures plus détaillées fe rapportant à l'intérieur de l'automate. 5) Comparez la note 1 de la p. 182 qui suit. LE PLANETAIRE DE 1682. I. Remarques historiques sur les planétaires antérieurement construits. IL Corrections X apporter au projet d'un planétaire de i 680 — 1 68 1 . III. Exécution du projet corrigé X la Haye en 1682. IV. Remarques sur la construction d'un autre Planetologe semblable au PREMIER '). ') C'est le titre que Iluygens lui-même donne à cette Pièce. 22 r>. REMARQUES HISTORIQUES SUR LES PLANETAIRES ANTÉRIEUREMENT CONSTRUITS. [1682] Riccioli Almageftum Noviim Parte i pag. 505 '). loannulus Torrianus, vulgo lannellusCrcraonenfisCaroliquintiartifex automaton conftruxit conftans ciipreis amilis deauratis mille quingentisquibus ad unguemomncs coclefles motus reprcefentavit 5). Aliud Chriftianus rex Danix mifit ad Moscovitarum imperatorem quod ille irridcns remisit +). Fcrdinandus quoque Cxfar fed ex ingcnio Maximiliani fabrefaftum mifit Solimanno Turcarum Imperatori munus gratiflimum. Per rotulas papyraceas conatus Petrus Apianus in opère quod aflronomicon Cœ- ') La Pièce eft empruntée à la p. 104 du Manuscrit F. Voyez sur sa date l'Avertissement qui précède. =) C'est en effet à la page indiquée (et en partie à la p. 504) de r„AImagestum novum" que se trouvent les remarques liiftoriques reproduites par Huygens. A cette page se termine le Cap. VIII („Indicantur Hypothèses quibus Planetarum quinque Minorum motus Explicari, ac de Machinisquibusrepra:sentari soient") de la Seftio Prima C„De Planetis Minoribus in Com- muni") du Liber Septinius („De quinque Planetis Minoribus"). Les cinq planètes considérées ici par Riccioli (pour qui, de même que pour les anciens, le soleil est une planète tandis que la terre n'en est pas une) sont Mercure, Vénus, Mars, Jupiter et Saturne. Riccioli écrit: „Ex praîdictis autem liypothe>ibus prœcipuè verô ex an tiqua seu Ptolemaica & Alphonsina multi conati sun t fabricarc machinas & Automata, quibus Planetarum motus per armillas varias ac circulos oculis ad quoduis momentum temporis subijcerent, & Archimedis vitream «raularentur spha:ram; Prœcipuè loannulus Torrianus etc." Huygens ne cite pas Ric- cioli littéralement. 3) Il s'agit, pensons-nous, du planétaire de Giovanni de Dondi, savant italien du 1 4"°" siècle, lequel fut prêt en 1364 et que Charles-Quint fit réparer par Torriani; comme ce dernier l'accom- pagna en Espagne lorsqu'il s'y retira après son abdication, il semble probable que le planétaire qui aujourd'hui n'existe plus, fut également transporté dans ce pays. — Il est vrai qu'il est rap- porté que Torriani aurait de plus construit un autre planétaire. ■*) Chez Riccioli : „Automaton Dano remisit, denuncians illi frustra ipsum de Coelo sollicitum, esse, cùm de terra inter ipsos armis certandum esset". LE PLANKTAIRE DE 1 682. fareum infcripfic, dicavitqiie Carolo quinto et fratri ejus Ferdinando Imp. '). Item Franfllcus Sarzofus Cellaniis Arragoneiis in opère quodara i'Equator Plane- taruni ''). Item J. Schonerus in a?quatorio aflronomico ■"). Jo. Fernelius in fuo iMonalofphaTio "). Qui omnes Ptolemfci et Alphonfinis Tabulisnituntur. Felicius nupcr (ait Ricciolus) P. Bonav. Cavallerius in (lia Rota Planetaria Lans- liergij tabulis et hypotliefibus fiibnixa '^). Keplerus miferetur Apiani diligentise, cujus intérim ingenium multum laudat. Comment", de Stella Martis cap. 14. Le padage de Kepler de 1609 cité par Riccioli commence comme fuit: „Iam quis mihi foinem porriget lacrymarum, quibus ex mérite fuo deplorem miferabilem Apiani induftriam, qui in fuo opère Cœfarco, Ptolema?! fidem fecutus, tôt bonas horas impendit etc." Il y parle généralement de la „automatopoeorum xz-Dorî/yia'. Nous obfervons qu'en i6il^, dans fon „Epitome Aftronomia; Copernican»", Kepler s'exprime fur les planétaires avec plus de modération quoiqu'ici auHî fans aucun enthoufiafme. Il y parle fort brièvement (p. 7) des „Automata coeleftia, quibus interdum prêter nudam deleclationem fua etiam confiât militas, coelo prœfertim nubilo". Pra.'ter hos à Ricciolo rccenfitos invenio Jufti Burgij organopoei apud Haflia; Land- gravium, automaton exiguum a Rotmanno in epiflolis ad Tychonem memoratum '^}. Item Alexij Silvij facerdotis Poloni cujus defcriptio legitur apud Claudium Cle- mentem lib. 2 Mufei feft. 2, cap. 5. Hic dicitur fphœram Archimedis non tantum imitatus fed et fuperafTe. Item fphœram PoOidonij planetarum motus rcferentem apud Ciceronem lib. 2 de natura deorum "). 5) Chez Riccioli: „Carolo V Imp. & Fratri eius Ferdinando Roman. Régi". Riccioli ajoute qu' Apianus y faisait voir les mouvements „in planisphsrijs". L'„Astronomicum ca;sareiim" d'Apianus parut à Ingolstadt en 1540. *) Chez Riccioli: „in suo illo Aequatore Planetarum". ^) Une liste des oeuvres deSchôner se trouve dans „Johann Schôner, professer of mathematicsat Nuremberg, a reproduction of his Globe of 1523 long lest, hisdedicatorylettertoReymer von Streytperck etc. with new translations and notes on the globe by Henry Stevens of \'ermont, edited with an introduction and bibliography by C. H. Coote", I-ondon, H. Stevens, 1888. Parmi ces oeuvres: „Aequatorium astronomicum. Babenberge imprcssum in aedibus loannis Schoners Anno Virginei partus 152 1" et „Equatorij astronomici omnium ferme Vranicarum Theorematum explanatorii Canones, per loannem Schôner Charolipolitanum Francura, Ma- thematices studiosum ordinati. Impressum Nuremberge per Foedericum peypus, 1522". ^) „Monalosplia.'rium sive astrolabii genus; generalis horarii structura et usus", Paris. 1526. >*) Cavalier! publia en 1646 à Bologne, sous le pseudonyme Silvio Filomanzia, un „Trattato délia ruota planetaria perpétua e dell'uso di quellaetc." '") Voyez les Additions et Corrections. ") Dans le livre cité Cicéron mentionne tant le planétaire récemment construit de Posidonius que celui, plus ancien, d'Archiméde (comparez la note 13 de la p. i".,): „(^)uodsi in Scythiam aut in Britanniam spharram aliquis tulerit hanc, quam nuper familiaris noster etfecit Polidonius. cuius singuhv conversiones idem efficiunt in sole et in luna et in quinque stellis errantibus. REMARQUES HISTORIQUES SUR LES PLANÉTAIRES, ETC. I73 Une petite feuille féparée qui fe trouve dans les „Chartie aftronomicse" (f. 200) et qui n'efl pas de la main de lIuy),'L'ns donne le texte de l'endroit de Clemens qu'il indique: Claudiiis Clcmcns in Musei cxltructionc et inllrii6Honc, libro cdito Lugduni anno 1635 "). lib. 2. feft. 2. cap. 5. pofl: rccitatimi cpigramnia Claudiani de Sphjera Ar- chimedis '•') hcec addit '+): Hanc Sphsram, proue cam Archimcdcs machinatus c(l. quod efficitur in ca.Mo singulis diebus et noctibus; quis in illabarbariadubitet,quin easphaïrasit perfecta ratione? Ili autem dubitant de nuindo, ex que et oriuntur et fiunt omnia, casune ipse sit effectus aut necessitate aliqna, an ratione ac mente divina, et Archimedem arbitrantur plus valuisse in imitandis splia;r;e conversionibus quam naturam in efficiendis, prsesertimquum mul- tis partibus sunt illa perfecta quam lixc sitnulata sollertius". Nous ajoutons que Cicéron fait aussi mention de la sphère d'Arcliimède dans ses Tusculana; Disputationes I, § 62 (éd. M. Polilenz, 191 8) disant qu'elle montrait — comme celle de Posidonius — le mouvement de la lune, du soleil et des cinq planètes: „cum Archimedes luna; solis quinquc errantium motus in spha;ram inligavit, elfecit idem quod ille, qui in Timœo mundum aîdificavit, Platonis deus, ut tarditate et celeritate dissimillimos motus una regerct conversio. quod si in hoc mundo fieri fine deo non potest, ne in spha;ra quidem eosdem motus Archimedes sine divino ingenio po- tuissct imitari". '=) „IV1VSRI sive BIBLIOTIIECMI tam priuat* quàm publica; Extructio, Instructio,C'ura, Vsus. Libri IV. Accessit accurata descriptio Regia: Bibliothec» S. Laurentii Escurialis: Insuper Para- mesis allegorica ad amorem literarum. Opus multiplici eruditione sacra simul et humana refer- tum; prsceptis moralibus et literariis, architectura; et pictura;subiectionibus, inscriptionibuset Emblematis, antiquitatis philologia; monumentis, atque oratoriis schematis utiliter et amoené tessellatum. Auctor P. Claudius Clemens Ornacensis in Comitatu Burgundia; è Societate lesu, Regius Professer Eniditionis in Collegio Imperiali Madritensi". Lugduni. Sumptibus lacobi Prost. MDCXXXV. '3) „Iratus lupiter in spha;ram Archimedis pulcherrimo epigrammate inducitur à Claudiano". '"t) Tout ce qui suit se trouve en effet chez Clemens à l'endroit indiqué. Le Cap. V cité est inti- tulé: „Globus & spha-ra in medio Bibliothecs ne deesto". L'épigramme bien connu de Claudianus, auteur du quatrième et cinquième siècle de notre ère, (cité par Clemens) est le suivant: luppiter in paruo cùm cerneret ajthera vitro Risit, & ad superos talia verba dédit. Huccine mortalis progressa potentia cura?? lam meus in fragili luditur orbe laborV Intra poli reriimque fidem legémque virorum Ecce Syracusius transtulit arte senex. Inclusus varijs famulatur spiritus astris. Et viuum certis motibus urget opus. Percurrit proprium, mentitur signifer annum, Et simulata noue Cynthia mense redit. lâmque suum voluens audax industria mundum, Gaudet, & humana sydera mente régit. Quid falso insontem sonitus Salmonea mirer? Aemula natur» parua reperta manus. 174 LE PLANÉTAIRE DE 1682. fubfecuta ipfum feciila vehementer defiderarimt, ac tandem féliciter, imb etiam per- feétiore ratione proximè fuperiori anno Alexius Sylvius, facerdos natione Polonus, infignium mathematicorum judicio infignis mathematicus, nobis familiariter notus, Madriti in collcgio Impérial! Societatis lefu abfolvitet rcliqiiit: quoties eam video, fatiari vidcndo non polTum, novaque femper voluptate ec admirationc adicior. Efl: autemhujufmodi. Ponderum lapCu ac vario rotarum implcxu diurnas, anniias Solis et Luns conver- lioncs, latitudines, fynodos, oppoiitiones, afpectus, tanta iide exhibée, ut in fumma motuum anomalia per plura fa^cula nullus error qui fenfui obnoxius fit, deprehendi poflit: rotulis quibufdam indufiria fingulari reftituentibus motum, ubi fcrupulis, qui negligi folent, coacervatis, teniporis lapfu a vero deflexerit.Tardiflimasquardammo- tiones cochlearum benclicio conllruxit, qus id efficiant, ut rota una, ible et luna diurnos curfus agentibus, per duodecim annorum millia converfionem unam nun abfolvat. Sed et hoc admiratione dignum efl:, eandem machinam ingeniofum illud Arirtarchi Samij exhibere commentum, quod avorum noftrorum setate Nicolaus Copernicus inllauravit; foie nimirum quiefcente, et fphœra terrse loco converfa, eadem evenire omnia, qua; in flantis terrte hypothefi contingerent. F. Bcrthoud, dans son „Histoire de la mesure du temps par les horloges" de l'an X ou 180;, en donne (T.I, p. 31) la traduction libre suivante: Jupiter, ayant vu la fragile machine (^)ui fait mouvoir les deux sous une glace fine. Dit aux Dieux, en riant: Un vieux Syracusain A tâché d'imiter l'ouvrage de ma main! Des décrets éternels, de cet ordre immuable Qui régit l'Univers par un art admirable, Archiméde prétend contrefaire les lois. Un esprit qui conduit mille astres à la fois. Enfermé dans le sein d'un nouvel édifice. Régie leur mouvement, en soutient l'artifice. Dans ce monde apparent, le Soleil j'aperçois Chaque an finir son cours, la Lune chaque mois. Ce mortel, enivré de l'ardeur qui l'inspire. Les voit avec plaisir soumis à son empire. Du fils d'Eole en vain ai-je détruit les feux: Un autre veut encor se comparer aux Dieux! Nous rappelons que l'ouvrage d'Archiméde, qui semble être le plus ancien de tous les plané- taires — nous en avons aussi dit un mot h la p. 599 du T. XVIII — , est également mentionné au premier siècle de notre ère alors qu'il se trouvait ri Rome dans le temple de la déesse Vesta, dans le sixième Livre dca Fastes d'Ovide: Arte syracusià suspcnsus in acre clauso Stat globus, immensi parva figura poli. IL CORRECTIONS À APPORTER AU PROJET D'UN PLANÉTAIRE DE 1680— 1 68 1. [1682] ,Ç I '). Alia eft proportio tcmpomra periodicorum planetarum fub fixis, alla fub Ecliptica. L'alini^a fuivant cft biffé, nous ne voyons cependant pas de raifon pour le fupprimer: Ego in machina planetaria [celle de Paris] fccutus fum [pour Mars, Jupiter et Saturne d'après les p. 151 — 152 qui précèdent] proportioncs periodorum fub fixis. Proptcrca Eclipcicce cir- culiim raobilem feci, ut fecundum prxceiïionem œquinoftiorum cranfponi pollît, in fingulos circiter ;-2 annos, gradu uno, contra ordincm fignorum. Hoc idem ncccffe clt, ut nofcatur in quo gradu Ecliptics planeta" verfentur. Et hac ratione ftclla^ ûxx immobiles mancnt ut lunt rêvera. Sed converfionesmagni axis fingulaîtotidem annos lidereos valent, quorum ~2 die uno cxcedunt totidem annos tropicos feu fub Eclip- tica. Proinde in annis -2 omncs planeta; retroagendi motu unius diei quippe qui in telluris orbita gradui uni refpondet, verfato nempe axe communi tantillum, ut rota dierum uno die regrediatur. Vel in univerfum totidem gradibus retroagenda motu manubrij tellus, (quo catcri planera: eciam proportionaliter rétrocèdent), quot gra- dibus pundtum ^equinoctij transijt in prœcedentia. Quibus telluris gradibus proxime reipondent totidem dies in rota dierum. Hoc modo vera motuum coeleftium repra;- lentatio habctur. limulquc motus aphcliorum per Eclipticam fere exhibetur, cum reipla punfta Eclipticre ad punda Aphcliorum rétro ferantur, aphelijs fere refpcclu fixarum immotis. Poterat alioqui etiam fie ordinari machina ut proportioncs periodorum fub Eclip- tica rotarum dentibus tribuerentur, qua ratione Ecliptica immobilis maneret, fingu- lîeque convcrfiones axis magni refpondercnt annis totidem tropicis. Tune vero fixis ilellis motus in confequentia concedendus quantus efl: punftorum Eclipticse in prs- cedentia etfi rêvera hoc motu flellœ careant. ') Manuscrit F, p. 91. 1 j6 LE PLANÉTAIRE DE I 682. Periodus Mercurij multo melius fie numeris noftris reprafentatur, melius etiam periodus Veneris. Multo quoque melius periodus Lunœ. In Marte ijdemnumcridcn- tium manent. In Jove et Saturne alij fuere inveniendi. En marge: I loc lecutus fum [favoir dans le planétaire exécuté à la Haye] ^). § 2 ^). ï\xc in conflruftione Machina; Planetaria; fecutus fum. Anni tropici longitudo, five periodus Telluris fub Ecliptica eft dierum 365. h. 5. m. 49'. 15". 46". / Mercurij dierum 87. h .23.14.24 . Periodus fub Ecliptica Veneris ' Martis Jovis 224.. 686. 433°- i7-44'-55"- 22.20'. an. d. h, 1.26' five 1 1.3 15. 1.26 \ Saturni 10747. 1 1.45' five 29.1 62.1 1.45' ;■ Mercurij 25335 ^ ,■ I, • , T^ ,1 ■ r , l Veneris 64725 Oualiura temporum Periodus 1 elluns ub l t\/t • o ^ rc ■ r ■ -\ ^rr • a r.- T--,,!- Martis 19-836 [§ 3 qui fmt] Ecliptica eft 105 190 [à 3 qui fuit] talium t j^ 124705- Periodus fub Ecliptica / e r d- • r ^ f Saturni 3095277 lec. Kiccioh , , ., 1 Menfis fynodici 8505 Hafce abcrrationes qu^fivi — voyez le § 3 — ex motibus annuis Solis et Planeta- rum quales apud Ricciolum in Allronomia reformata. E quibus etiam numéros den- tium fimplicius invenifiem. Vide calculum poil: 7 pag. (§ 4 qui fuit). Ç promovendus o .7.47". 9 promovenda 3°.37' r? promovendus o .24' [S 3 et ^ 4 qui fuivent] In annis 20 : 1, "^ , , ,. 1^ promovendus 0.19 I) promovendus o .1'. 34" [luna] promovenda i°.3 1 in orbiculo fixo. Vide poft 6 folia [§ 4 qui fuit] ubi Riccioli numéros fecutus fum. -) Consultez aussi sur ce sujet la „Descriptio" a\'ec les notes que nous y avons ajoutées. •') Mnn. F. p. 95. CORRECTIONS A APPORTER AU PROJET d'uN PLANÉTAIRE DE 1 68o — 1 68 1 . 1 77 Aphclia mêmes fignes et mêmes nombres de degrés qu'au § 15 de la p. 148 qui précède; feii- Icmeiit auprès des 2°59'44" i'»^ Vé- nus Huygens n'annote pas feu- lement: Hor- roxio circa 5° -.rt +) mais auiîi: Ricciolo irao 6.3133' Nodi asccndcincs Dcclinationes vSemidiametri mêmes fignes et mê- mes nombres de de- grés qu'à la p. 149, excepté pour Mer- cure où Huygens écrit I4°29'4-" V lec.Gallct'),etoù il ajoute: Mcrcurij nodusdescendens 14.51.35" m ex Hevelij obferva- cione *) et meo calcule ■"). 5 6°54' o" Ç 3.22. o i 1.50.30 S % i.iy.20 \i 2.32 o Orbium Planetaruni Excentricitatcs in ijfdempartibus mêmes nombres qu'au § 15 dclap. 148. S 3. Nous ne croyons pas devoir reproduire tous les calculs des pages confidérées du Mauuicrit F. Voici comment Huygens calcule pour Mars la période par rapport à l'écliptique ^). cl. h Il commence par noter 686. 23.31 .56 Pcriodus cf fub fixis. C'eft la période ( où il eut pu écrire 57" au lieu de 56') qu'on trouve aulli aux p. 150 et 151 qui précédent et que nous avons dit être tirée des Tables Rudolphines de Kepler. Motus annuus / fub Ecliptica dierum 365 6. 1 1. 17'. 8" five iyi°. I7'.8'. 191°. 17 60 360.60 :6o' ^^^77 7 80340 7884000 55188000 •*) Voyez la note 41 de la p. 149 qui précède. ') „Mercurius sub Sole visus Avenione die 7 Novembris 167-. Observante Joan. Car. Gallet 1. V. D. Prsposito S. Symphoriani Avenionensis". On peut consulter sur cette observation le Jour- nal des Scavans du 20 Dec. 1677 (cité aussi dans la note 12 de la p. 121 du T. XV). *) Voyez la note 41 de la p. 149 sur le livre d'Hevelius „Mercurius in Sole visus Gedani anno Christiano MDCLXI, d. III Maji, St.n." 7) Voyez la p. 325 qui suit où Huygens, en janvier ou février 1682, corrige en i4°22' n\ la valeur 178 LE PLANÉTAIRE DE I 68 2. Par conféquein, en divifant 55188000 par 80340, d d b I9i°.i7' 8' 365 360° 686.22.20 periodus -) B. Fullenius remercie Huygens de l'envoi de sa brochure le 23 mai 1684 (T. VIII, p. 489). 33) T. VIII, p. 492. 34) T. VIII, p. 506. 35) T. VIII, p. 488. Lettre de Huygens du 18 mai 1684. AVERTISSEMENT. I97 Le tout premier exemplaire envoyé en France, femblc-t-il, fut celui que Huygens adreffh h Cl. Perrault et qui était apparemment deftiné à l'Académie des Sciences: il eft mentionné dans les Regiftres fous la date du 17 mai 1684 3*). Ce n'eft que le 25 août que Perrault remercie I luygens de „la feuille contenante l'addition" 3"). Une feuille du portefeuille „iMu(ica" ■''*) donne la lifle des perfonncs qui reçurent l'Altrofcopia ^'>). D'après la lettre du 19 juin 1684 à fon frère Conftantyn +°) les premiers exem- plaires de l'Adrofcopia, dépourvus de l'addition, avaient une autre préface, puifqu'il écrit: ,Je fais imprimer de nouveau la préface ad Leétorem ... et l'on mettra cette dernière a la place de l'autre". La lunette aérienne deHuygens comme celle, antérieure, d'Auzout et comme celles qu'on employa à Paris en et après 1684, ne pouvait Icrvir utilement qu'à contempler la lune et les planètes (ou, le cas échéant, les comètes). Ne difpofant pas de lentilles comparables à celles de Campani — voyez audl fur ce fujet l'Avertiffement fuivant — Huygens n'a jamais réuffi à voir le quatrième et le cinquième fatellite de Saturne. Il eft donc évident qu'après 1 68 1 il n'a pas pu découvrir à la Haye — comme cela avait jadis été le cas pour l'anneau et le premier fatellite de Saturne — de nouvelles parti- cularités invifibles ailleurs. Ceci (uffit pour expliquer qu'il n'a pas noté beaucoup d'obfervations faites avec fon nouvel inftrument. Il écrit d'ailleurs en diverfes occa- •jj.. .>iii' 3*) Voyez la note I de la p. 50- du VIII. '' 37) T. VIII, p. 531. 38) Portefeuille „Musica", f. i. Il a été question de cette feuille aux p. i, 88 et 154 du T. XX, On y trouve aussi une ébauche grossière du rhomhe ou losange dont il est question dans l'addition à l'Astroscopia (fig. 66 qui suit). 3') Louvois. Caflîni. Perraut. Abbe la Roque, de Volder. du Hamel. Dierkens. Pater. Frater Z. et droffart. Ellemeten. St. Annelant. Dewilm. Pr. Borghefe. Hudde. S. Didier. C. d'Avaux. van Durven. Leeuwenhoeck. Schuijlenburg. Cortehoef. Boile. Wren. Hooke. Covel. Vodius. \'iviani. Campani. Wallis. Café. Fullenius. Vegelin. Hautefeuille. Beringen. Baile. Thevenot. Muiïenbroeck. Hevelius. Gul- denstolp. Juftel. P. Richot. Et encore une fois à part: Guldenstolp. Gaegh. van Durven. Leeuwenhoeck. Voyez la p. 88 du T. XX sur la visite de Leeuwenhoeck et des frères van Durven à Huygens en juin 1684. ■f") T. VIII, p. 502. :■ : ■ ipS AVERTISSEMENT. fions que le jardin de la raalfon paternelle du Plein, où le mât était dreffe, n'efl: pas aflez grand pour permettre toutes les obfervations +'). Notons encore que Karl, lantgravc de Heffe depuis 1675, le futur mécène de Papin, ayant vu „rappareil des grandes Lunettes" h la Haye, voulut en avoir un pareil +-); quoique Huygens dilé: „je crois qu'il faudra travailler" pour le lui procurer, nous ne voyons pas que le prince ait reçu ce qu'il défirait +3). En 1 684 et dans les années fuivantes ni Huygens ni les aflronomes français, anglais ou allemands ne pouvaient prévoir qu'on réudirait dans la fuite à fabriquer des len- tilles achromatiques, qui rendraient fuperflues les lunettes excefllvement longues, tant celles à tuyau que les aériennes. Nous avons déjà dit quelques mots dans le T. XV ++) fur la mefure du diamètre apparent de Jupiter dont Huygens compara d'abord, le 1 8 juin 1 684 +Q, l'image \ue ■*') Voyez e.a. les p. 94, m et 125 du T. IX. C'est ainsi que HuygensécritàCassini(p.94citée): „Je vous envie un peu la belle commodité que vous avez de pouvoir observer de tous costez avec les plus grands verres, au lieu que les nostres demeurent presqu'inutiles faute d'un lieu couvert, et d'une hauteur suffisante. Etc.". ^=) T. IX, p. 31. *') En général Huygens ne travaillait pas pour autrui. Le i Nov. [1687] il écrit (Manuscrit F, p. 331): Un homme de la part de Waefberghe libraire a Amsterdamm'eflvenude- mandcr fi je fcavois quelqu'un qui pulT: fournir a un feigneur allemand un verre objeétit de lunette de 150 palmi d'Italie, c'cH: a dire de 100 pieds, avec un oculaire de 37 pouces environ. Il avoir la grandeur del'un et l'autre marquée par des cercles fur un papier, autour defquels en dedans elloit efcrit en allemand et en dehors en françois que c'efloient la les grandeurs des verres pour l'un et l'autre bout de la lunette, je luy dis que j'en faifois de tels pour mon ufage mais non pas pourd'autres. Et luy nommay Hartfocckcr a Paris ou Campani a Rome. De l'autre coltè du papier clloit marqué un tube faiél de plufieurs pièces. Seroit ce de la part de He- velius peuteltre"? 44) T. XV, p. 37 et 52. 45) Lettre du 19 juin au frère Constantijn; comparez la note 40 de la p. 197. AVERTISSEMENT. 1 99 à travers le célefcope aérien avec la lune vue à l'oeil nu qui fe trouvait dans le voifi- nage de la planète ■**) et qu'il obferva un peu plus tard ■*') en introduifant dans le tclcfcope fa „vergette platte de cuivre . . . qui va en diminuant", ce qui pemiet de remarquer „rcndroit de cette verge qui couvre juflemcnt la planète". Il ne pourfuivit pas cette recherche, puifqu'il avait en (bmme pleine confiance dans les rcfultats déjà antérieurement obtenus par cette dernière méthode lefquels cepen- dant font moins exafts qu'il ne croyait ■•'}. ■**) Comme il l'avait fait en 1656 pour la planète Saturne (T. I, p. 4:4) et en 1659 pour la planète INIars (T. XV, p. 64). *■) Lettre à son frère du 26 juin 1684, T. VIII, p. 505. •'^) T. XV, p. 37. On peut consulter aussi la p. 19: du même Tome, oti toutefois le chiffre i,:8 de la septième ligne qui se rapporte à la planète Jupiter, est apparemment une faute d'impression pour 1,78. CHRISTIANI HUGENII C O N S T. F ASTROSCOPIA COMPENDIARIA. T U B I O P T I C 1 MOLIMINE LIBERAT A. H A G JE-C O M I T U M. i Apud ARNOLDUM LEERS, Bibliopolam. cla. la. c. Lssxiv. 26 AU LECTEUR. Notre nouvelle Ajlrojcopie^ bii primée mats pas encore publiée^ nous paraijfait en tout point parfaitement achevée^ lorfque^ comme cela arrive fouvent^ une réflexion ultérieure nous fournit les moyens de rendre notre méthode encore meilleure et plus commode. Il nous a paru bon d'ajouter ici l'addition qui s'y rapporte., mais puifque tout ceci a été trouvé plus tard., nous confeillons de ne la lire qu'après avoir pris con- naijfance de la defcription et des figures du traité lui-même. Dès que des viliteurs, moins accoiuuraés aux obfervations artronomiques, nous ibnt arri\és pour voir notre invention et contempler les Planètes, rexpérience nous a appris qu'ils avaient quelque peine à amener dans leur champ viluel l'aiTre qu'ils déliraient voir, comme il en avait été aufll auparavant lorfqu'ils étaient venus pour regarder à travers de grands télefcopes à tuyaux. Mais dans ce dernier cas nous avions pris l'habitude de chercher l'aftre nous-mêmes, de forte que le fpedateur n'avait qu'à appliquer l'on oeil, à notre invitation, au télefcope relié dans la bonne poiîtion. Or, nous ne pouvions maintenant nous l'ervir de la même méthode, puifque la lentille oculaire ne pouvait être fixée en un endroit déterminé. Il fallait donc ici aufll trouver un moyen de la tenir en place. C'eft ce que nous avons fait h l'aide d'un petit appa- reil attaché au fouticn à deux pieds reprél'enté dans la grande figure [Fig. 6j], comme on peut le voir dans la figure ci-jointe [Fig. 66']. Dans cette dernière a a efl: Tais tranfvcrfal à l'extrémité lupérieure du fouticn et laifant partie de lui. bu eil un rhombe pliable en cuivre, dont deux côtés font pro- longés julqu'à une longueur double. La longueur des côtés eil de 5^ pouces, leur largeur un peu fupérieure à un demi-pouce, leur épaiflTeur d'un peu plus d'un dixième de pouce. Une vis de fer /"relie ce rhombe au milieu de l'ais tranfvcrfal; au-dcflbus d'elle le trouve une pièce de cuivre ou de fer g et en outre une plaque quelque peu convexe de cuivre mince grâce à la prefllon de laquelle le déploiement du rhombe a lieu avec lenteur et continuité. Au Ibmmet de ce dernier et perpendiculairement à lui un axe ou plutôt une petite colonne c, longue d'un pouce et demi, fait faillie. A l'autre extrémité de cette colonne eil attachée une plaque mobile, longue de 4 pouces, large d'un demi-pouce, inviiible dans la figure puifqu'clle efl: recouverte par la pièce de bois d Ac même longueur dans laquelle clic cil encadrée. Une deuxième plaque de cuivre e eil également encadrée dans cette pièce laquelle a par devant une rainure dans lu lurfiice plane. Cette dernière plaque foutient par un petit axe mobile la verge portant la lentille oculaire enfermée dans fou petit tuyau. Or, pour obtenir que le [l\ir. 66'] AD LIX'IOIŒM. Videbatur jam perfeëta ahfolutaque nmnibus numeris nova Af\rofcopia mjlra; typifque cxcufa^ nondum tamen édita crat^ciim fecundh cogitationibus^iit fit^alta qtitedam nobis in mcntem venere^ qulbus ea mclior commodiorqiie fieret. Qua cum ûiictarii vice hic adponerc vifiiui Jlt, Jtiiiiil hoc monoims^ ut^ fient poperitis reperta fuere^ ita ultimo loco, pofiqtiam reliqua defcriptio ac delineatio percepta fuerit^ kgantnr. Cum prinium fpectatores invente nollro, ac Planetis nafti lliraus, telefcopicis ob- fervacionibus minus aiïuecos, docuit cxpericntia, eos quidem per fe diilicilius ftcUœ confpcftum confcqui; lîcut antcliac quoque, ubi in grandiorcs tubos incidcrant, cveniebac. Quod autcm liic ficri Iblicum, ut, rcpcrco prius l'ydcrc, ac manence tubo, tantummodo oculum ci fpeétator jufî'us admoverec, id non perinde nobis nunc imitari licebat; cum lens oculo proxima, ubi dcfigcretur, non haberet. Icaque hic quoque ratio fuit excogitanda, qua pofitum llium lervaret ocularis Icns. Quod quidcni pra'ili- timus machinai exigus; opéra, qua; f'ulcro bipcdi, in dcfcriptione dcfignato affigitur; ut in figura adjefta videre ell. TraniVeriarii namque in fumino fulco pars eil aa, Rhombus plicatilis ex scre bb^ binis lateribus ad duplam longitudincm produftis. Longitude laterumpollices 5 i lati- tude paule major pollice dimidio ; craditudo parte ejus décima. Hune rhombum trans- verfarii medio applicitum tenet cochlca ferrea f^ fuppofitâ œris vel ferri particulà g^ ac preterea orbiculo ex a^e tenui, Icniter convexe, cujus prelTu lentus a;quabilifque efficitur motus rhomhi ac diduétio. Porre ex angulo ejus llipcriore, axis feu columella prominet c, perpendicularitcr inliilens, longitudine fefqui poUicis. Cujus capite altère lamella mobilis adhivret, 4. pollices longa, dimidiimi lata; qua; hic confpici nequit, quippe tetta capulo ligneo //, paris longitudinis, cui confcrta eil:. Huic demum capulo, plane ac parte anteriori leviter incifo, inferitur lamella altéra œnea e, quœ fuper axi- culo mobili bacillimi fullinet, cum atlixa oculari lente, tubulo fue inclufa. Ut autem 204 AU LECTEUR. rhonibc avec fa charge foit en équilibre indiffcrcnt par rapport à Taxe/, certains poids égaux entr'cux //// l'ont attachés aux extrémités des côtés prolongés. Ceci ayant été ainfi arrangé, la lentille oculaire refle en place en quelqu'cndroit qu'elle ait été amenée par la main de l'obfervateur, la pièce d demeurant toujours verticale. De cette iaçon, lorlque Taflre a été trouvé, le villteur moins expérimenté prend aifément la place du premier oblcrvateur et jouit du même fpeftacle. En effet, le fil qui joint les deux lentilles fait que le foutien, légèrement incliné du côté de l'obfervateur, garde fa pofition quoique repofant fur deux pieds feulement, et en même temps le fil cil tendu par le poids du foutien et des objets que nous avons dit y être attachés, de forte qu'on ne peut défirer dans cette affaire rien de plus apte ni de plus commode. La hauteur du foutien ell de 4 pieds 9 pouces. Ion poids de 23. livres. Celui de la lentille oculaire, avec le petit tuyau et la verge, d'une demi-livre. Celui du rhombe avec les poids /?/;, de i\ livres. Je donne ces chiffres pour mettre tout-le-monde en état d'imiter avec d'autant plus de facilité notre conllruftion qui a fait fes preuves. Nous ajouterons maintenant encore une autre remarque grâce à laquelle notre méthode d'obferver ell rendue plus parfaite. 11 efl: permis de n'en tenir aucun compte ; cela n'entraînera pas de conféqucnces ficheufes. Cependant elle n'ed nullement nég- ligeable pour un contemplateur diligent du monde ilcllaire. \'oici h quoi elle revient. Lorfque je cherchai attentivement les fameux fatellites caffmiens de Saturne et que j'eus de la peine à les voir, furtout pendant les nuits pas tout-à-fait noires, je com- pris que l'obftacle gifait dans une certaine faible lurainoilté fe propageant de l'air à l'oeil; il ne s'agit pas de la lumière qui vient par la grande lentille, mais de celle qui paffe à côté. Pour exclure cette faible lumière inopportune, je favais bien qu'il était utile d'entourer la lentille, comme je le laifais déjà en obfervant la lune, de mon an- neau de papier. Mais pendant que je m'occupai de ceci, un autre remède plus eilicace, à ajouter au premier, me vint à l'efprit, favoir la coarftation, par l'interpolition d'une lame perforée, de la pupille de l'œil qui finon eil largement ouverte dans les ténèbres. Auffitôt que j'en fis l'expérience, je vis diflinélement les trois lunules de Saturne, tandis qu'en écartant la petite ouverture, je n'aperçus que celle du milieu, c. à. d. la mienne. Toutefois comme un aftre détermine eft moins aifément trouvé avec une pupille ainfi réduite que lorfqu'elle efl largement ouverte, j'ai attaché cette lamelle ronde perforée, large d'un demi-pouce, par un petit bras mobile de la figure d'un A grec — il ell: indiqué dans la figure par la lettre k — au fond du petit tuyau par lequel on regarde la lentille oculaire et qui a une ouverture plus large, de telle manière qu'il elt pollible de placer l'ouverture plus étroite devant l'autre après que l'aitre a été trouvé au moyen de cette dernière. L'un ou l'autre de mes ledeurs pourrait croire que par cette contraction de la vue le champ doit paraître bien plus obfcur. 11 efl pourtant certain que fi le diamètre de la petite ouverture a au diamètre de la grande lentille un rapport égal à celui des deux difiances focales, le champ d'un pareil télefcope n'ell aucunement plus obfcur que M) LECrOREM. 20; rhomhiis cnm impofito oncrc a-qiialiter libretur fiiper axe/, adjiciuntur in produélis latcribiis extremis pondéra paria ////, qiiantis ad iioc opus cil. Qiiibus ira le habcntibu.s,quocumque pcrdufta fiicritobfcrvantismanulcnsocularis, capiilo^/rcnipcrdcoriumconvcrro,ibi fponte iua conliftit; atqiie ita, invcnto fyderc, facile imperitior Ipectator in prions locinn fuccedit, eodeniqiie friiitiir fpectaculo. Facit enim funiculus ucrainque lentem conjiingcns, ut pofitum fuum fulcriim fcrvet, fpcéhitorem verlus rcclinans, etli diiobus tantuni pedibiis infidat; fimulque fiilcri pondère, corumque qiuv ipfî impofita dociiimus, idem funiculus intendicur; adeo ut nihil apcius commodiusve hac re optari queat. Altitudo fulcri cft pcdum 4. poil. 9. Gravitas ejuslibrarum 2^ Lcntisocularis,cum tubulo & bacillo, gravitas libra dimidia. Rhombi cum pondcribus M, libras 2\. Qux propterca adfcribo, ut conllructioneni nollram, expericntia comprubaiam, co facilius cuivis imitari liceat. Nunc vero aliud pri'tcrea addemus, quo pcrfeftior évadât ha?c noilra obfervandi ratio, quod licet, onii(l\im, nihil plcrunique noccret, curiofo tamcn fyderum infpcc- tori ncquaquam eft ncgligendum. iVenipc cum Saturni comités illos CaiTlnianos dili- gentius rcquircrem, eofque ditliculter adlequerer, praîfertim no(ftibus non admodum obfcnris, intellexi in caufa cfTe luceni tenuemquandam,abacrcadoculummanantcm; non cam qua; per lentem niajorcm advenir, fed quce extrinfecus circum huera pr?jter- labitur. I luic importuns luculîe excludenda?, non nihil quidem conducere fcicbani, li circulum ilhim papyraccum, quo in luna obfervanda utebar, eriam hic lenti r.iajori circumponercm. Scd r.liud efllcacius remedium, circa ha;c occupato incidit, priori illi jungendum; ut nempe, perforata; lamina: oppofitu, oculi pupilla arétaretur, quœalio- qui per tenebras late patere folet. Cujus fimul ac experimentum feci, jam clare très Saturni Lunulas confpexi; cum amoto exiguo foramine média illa nodra tantum ccr- neretur. Quia vero, ita rcdudà pupillà, minus facile propoficum fydus inveftigatur, quam cum tota patet, idcirco orbiculum illum perforatum, ac femipollicem latum, brachiolo quodani mobili, ac Grccco A hcerentem fimili, cui in figura hac adfcriptum efl: k, ita conjunximus tubuli fundo per quem lens ocularis infpicicur, quique latiori foramine pervius efl, ut non ante quam hoc foramine fydus inventumfuerit, fuperin- ducatur alterum illud angullius. Credidiffet fortaiïe aliquis hac oculi contraftione non parum vifum obfcurari. cum tamen certum lit, û diameter exigui foraminis, ad diametrum aperturœ lentis majoris eam rationem habeat, quam habent inter fe focorura utriufque diftantiœ, nihilo ob- fcurius telefcopio ejufmodi omnia cemi, quam fi apertus ac liber oculus relinquatur. io6 AU LFXTFAR. lorsque l'oeil efl: libre et grandement ouvert -). Néanmoins il cfl: préférable de doubler cette fort petite ouverture, ou même de l'agrandir encore un peu davantage, pour que l'examen de l'objet qu'on fc propofe foit moins difficile et que l'étoile trouvée ne quitte pas trop tôt le champ par la rotation diurne du monde. Dans notre télefcope de 34 pieds de longueur le diamètre de la petite ouverture eft d'environ ,5 pouce. Elle efl éloignée de 2| pouces de la lentille oculaire, ccquieltprécifémentladilknce focale de cette dernière. C'eft à cette parfaite égalité qu'il faut avoir égard, puilqu' autrement un vaile efpace ne peut être cmbrade du regard comme on le délire géné- ralement. Par une flexion du bras deltoïde, ce que notre figure n'indique pas, on peut régler la didance de la lamelle perforée, qui chez nous fe trouve éloignée d'un demi- pouce du fond du petit tuyau. ^) Comme Huygens le dit un peu plus loin, la petite ouverture doit se trouver à la distance/, de l'oculaire, /i étant la distance focale de cette dernière. On peut raisonner comme suit. Supposant pour un moment une marche inverse des rayons, il faut que le faisceau émanant du point A qui passe par Poculaire (Fi A ou a- étant le rayon de la petite ouverture) tombe tout justement en entier sur l'objectif. Il faut donc que le rayon ABj, rompu par l'oculaire, atteigne l'objectif en Bo, vu que tous les autres rayons du faisceau lui sont (à fort peu près) parallèles, bien entendu s'il se trouve, comme nous le ferons voir,que F I C , ne diffère pas appréciablement de /i . C , Co =/"i -\-fi,f'2. étant la distance focale de l'objectif. Soit en outre C ^ B2 =/•. En considérant cette fois la marche directe des rayons, il faut, d'après ce que nous venons de dire, que AFj soit l'image, produite par l'oculaire, de la droite B^ C^. Par conséquent Fi C.=£i(/, -^/■0...(i) (ce qui ne diffère pas'appréciablemeut de /, , puisque /"i surpasse énormément /, ) et déplus, vu que B2 C 1 A est une ligne droite: x:;- = F, C, : /, -f/-.....(2) Il résulte des équations ( i ) et (2) qu'on a IX : 2r = J'i if-x, ce qui est l'équation du texte. Comparez le dernier alinéa de la p. LI du T. XIII où nous avons cité ce que Huygens dit dès 1653 sur ce sujet ou, si l'on veut, sur r„anueau oculaire" ou „pupille de sortie"- AD LECTOREM. <10J Sed prïellat duplicarc tantillamhanc lacitudincni, vcl paiiloctiamaugereampliiis,quo minus ditlicilis lit rci videnda; inquificio, ncc nimium cito inventa ftella elabatur, ob mundi convcr(ioncni diiimani. Nobis in telefcopio 34 pcdcslongo, foraminulidiamc- tcT dctiniam i'cxtam circitcr pollicis partcra habct. Ipfura vcro duos polliccs cum dimidio ab oculari lente abcil, quanta ert prxcife in hac lente foci dillantia. Quod diligentcr curanduin, quia alias non poterit ampluni fpatium, ut folct, une obtutu comprchcndi. Facile autcni deltoidis brachii tlcxu, qui quidem in fchematc noftro conl'pici nequit, quantum opus eft, lamclla perforata removetur, qua; nobis rcmipoUicc à tubuli fundo extat. 20(S AU LECTEUR. Quant à l'anneau placé à Tentour de la grande lentille, que fon diamètre foit égal h environ une quarante-cinquième partie de la longueur du télefcope. Puifqu'il était ncceflaire de rendre l'inveftigation de Taftre un peu moins expéditive par Tobllacle à la vue que préi'entc cet anneau circulaire, il nous a femblc utile de placer fur la verge ou queue de la lentille oculaire un flylet \crcical /// dont le ibmniet efl: élevé au-deffus de l'axe des lentilles d'une longueur égale au rayon de la circonférence extérieure de l'anneau. Nous obtenons ainfi que (1 l'on place d'abord l'oeil en un endroit tel que Tétoile fe trouve fur le prolongement du rayon villiel qui va au point le plus élevé de la marge extérieure de l'anneau, et qu'enfuite on meuve, ayant pris en main la pièce de bois i7, la lentille oculaire avec la verge qui y efl attachée jufqu'à ce que le fommet du (lylct 11! fe trouve fur la même droite; nous obtenons, dif-je, que lorfqu 'on regarde enfuite par le tuyau oculaire, la même étoile fe montre dans le télefcope, ou du moins qu'il ne s'en faille guère. Par la pratique et l'exercice ces opérations deviennent faciles, de racme que les autres qui fe rapportent h notre méthode d'obferver. Xoiis obfervons encore qu'en avril i6S6 (T. IX, p. -7) Huygens dit avoir empêché par l'addi- tion d'une „piece de bois de travers" que le vent fade „fortir la chorde hors de la poulie" et qu'en feptemhre de la même année (T. IX, p. 94) il écrit à Cadini: Le cercle dc papier dont il faut entourer le verre lors qu'on observe la lune [et dont on peut aulli fe fervir dans d'antres obfervations] est beaucoup plus fujeft [que le fil] a ertre agite par le vent, mais j'y ay remédié en feparant ce cercle d'avec le verre et le fichant a part lur la traverfe qui les porte tous deux. Voyez dans l'Appendice I de la p. 232 qui fuit une figure repréfentant l'objet'tif avec Ton cercle de papier attaché à la traverie. AD LECTOREM. Porro circuliis lenti niagnx' circundatiis, tclefcopii partcm loiigiciidinis quadrage- finiani quintam circiccr diamctro ivqiict. Ciijiis circiili objecta quia paiilo impcditioreni rcddi ncccITc crat allri invefHgationcm, vifum iiiic imponere bacillo, feu caiidx' lentis ociilaris, (lylum ?//, pcrpcndiculariccr crcctiim :; ciijiis apex cancundem l'iipra axem lentiiini attollicur qiiantus cft circuli illius fcniidiamcccr. I linc enini fit, ut fi oculura priiis ibi colloccimis, iiiidc ciiin (ummo nvari^inc circuli in candcni rcdani lincam llcUa convcniat; tumquc, apprchcnlb capulo <-/, movcainus Icntcin ocularciii cum adjmiifto bacillo, donoc in candcin quoquc rcétam quadret cxtreraum llyli w/; fit inquam ut, ad tubulum ocularom \iruin rcfercnti, llclla cadcni pcr tclclcopiuni fcfe confpicicn- dani dct, vcl certe parum abfit. Uiii vero & cxcrcitationc tuni ha;c, tum ca;tcra qua; ad hanc oblcrvandi rationera pertinent, tacilia fiunt. 27 METHODE SIMPLIFIEE D'OBSERVER LES ASTRES, DELIVREE DE L'INCONVÉNIENT DU TUYAU OPTIQUE. Le fort général de toute invention nouvelle, c'ell de provenir d'une origine mo- delée et de s'accroître et fe perfeftionner enluite par les foins et l'indullrie des hommes. Nous remarquons que ceci s'applique éminemment àl'admirableart d'étendre la vue. Il q{\ connu ') combien cet art était au commencement chétif, pour ne pas dire nul, au moment où certains de fes rudiments, obfcurément préfentés, virent le jour dans les livres du néapolitain Porta. Les conftruétions de certains de nos compatriotes rurpafrèrent ce début à tel point qu'ils méritèrent bien d'être confidérés comme les premiers inventeurs de ce genre d'inllrumenrs.lMais h leur tour ils furent énormément dépaffés par Galilée qui réullit à trouver avec fa lunette bien des chofes remarquables au flmiamcnt que nul avant lui n'y avait pu voir. Il pouvait fembler qu'aucun inilru- mcnt furpall'ant les fiens ne ferait poflible. Pourtant, s'il revenait à la vie en ces jours, qui ofera révoquer en doute qu'il reconnaîtrait comme beaucoup meilleures que les lienncs les lunettes conllruites après lui? Tant les nôtres avec Icfquellcs nous avons les premiers vu les véritables figures et l'anneau de la planète Saturne, que celles, italiennes, meilleures encore, qui leur fuccédèrent et qui fontduesàdesconllrucleurs fi éminents. C'ell en fe fervant de ces dernières que l'illuflre Dominique Caflini a fignalé d'autres phénomènes célelles nouveaux: les révolutions des globes planétaires autour de leurs axes, ainfi que l'exillence de deux fatellites de Saturne outre le pre- mier, mieux vilîble, que nous avions découvert auparavant. Or, li l'on fe demande par quelles améliorations cet art s ell développé avec con- tinuité jufqu'à ce degré de perieétion, l'on ne trouvera pas autre choie que l'augmen- tation de la longueur des tuyaux et la plus grande exactitude avec laquelle on ell par- venu à donner aux furfaces de ce qu'on appelle les lentilles la fomie convexe de leg- ments de grandes fphères. Il elt \'rai que certains penfeurs ingénieux ont conçu quelques autres méthodes et fimplidcations, lavoir d'une part la taille des lentilles fuivant des figures de fections coniques, de l'autre lu concentration des rayons de lumière par réilexion fur des miroirs; mais il elt établi que ces efforts font reliés vains ou du moins que, pour des raifons dont l'expolition ferait déplacée en cet endroit, ils ont beaucoup moins produit que l'on n'en attendait et qu'ainfi il n'y a qu'une feule bonne méthode actuellement connue pour perfeélionner les lunettes, lavoir l'allon- gement des tuyaux. D'ailleiu's plus je me rends compte de la nature de la queltion, plus aulli fuis-je d'avis que probablement à l'avenir même on ne trouvera pas moyen de pourfuivre une autre voie. Ceux qui fe font appliqués à fabriquer des lentilles convenant à de longs tuyaux ASTIIOSCOPIA C()MPR\ni.\RI.\, TUIil OPTICI MOLIMLNE IJBERAÏA. Quod plerilqiic omnibus accidit novis invcntis, ut, à parvis orcainitiis, cura &trac- tationc hominuni auftiora fiant ac pcrtcctiora, id vcl pra;cipuc, in admirando illo protercndi villis artificio, ufu vcniiïb animadvertimus. Notum cil cnim quàm fueritii prima origine tenue ac penc nihili,cumrudimentacjusqua?dam, in Porta: iVcapolitani libris, obfcure cxpofita conipiccrentur; quibus tantum pra;celluere noftratium homi- nnm conatus, ut non fane immerito primi cjus inventorcs habcrcntur. I los vero rurdis iongillimc pra-vertit Galilanis, tôt tantilljuc rcbus, tubi fui opéra, in cx'lodeprehenfis, quaruni niliil quidquam ante ipilim fucrat perceptum. Videbatur nihil prjeftantiusiis, qua: (ibi paravcrat, organis rcpertum iri. At, (î nunc in vitam redcat, quisdubitet quin luis ipfe multo pra-pofiturus lit ca qua: deinde exftiterunt; tumnoftra, quibus Saturni planeta." veras figuras annulumque primi confpeximus; tum magis etiam, quœhisfuc- ceflcrunc Italica, ab egregiis artificibus elaborata. Quibus ufus Vir Clariflimus Domi- nicus Cafimus, alia infupcr nova pha:nomena cœlo deduxit; planctariorumgloborum in Tefc revolutiones, comitelque Satumi duos, pra;ter eum quem nos rcpcreramus, reliquis raanifeftiorera. Quod il attcndamus quibus acceiTionibus in tantum h^ecars continue creverit, nihil aliud reperiemus niii auclam tuborum longitudinem, lentclque, quas vocant, \'itreas in Tpha^ra: majoris convexitatem diligcntius conformatas. Etfi cnim modos quofdam alios, compendiaque in veftiga vérin t viri fubtilifTimi; jam conicarum feftionum prœ- fcriptis figuris, qua: vitro induccrentur; jam fpeculorum rcflexionibus radios lucis colligendo; certum ei1: hrec oninia vel fruitra fuiffc, vcl votis & expectatione longe minora, ob caufas quas exponcre non eft hujus loci ; unamque adeo rationem, qua proficcretur, haftenus effe relittam, tuborum productionem. Et fane, quanto magis rei ipiîus naturam intueor, tanto propius ei1: ut exiftimem, nihil alia via ne impofte- rum quidcm elTe fperandum. Optime igitur operam liiam ij collocaïïe videntur, qui parandis tubi majoris lenti- ') Comparez, aux p. 586 — 590 du T. XIII, les Appendices I et II, datant de 1684 ou 1685, à la Troifiéme Partie de la Dioptrique de Huygens. 2 1 1 METHODK SIMPLIFIEE D OBSERVER LI::S ASTRES, ETC. me femblent donc avoir pris une peine fort utile, et leur zèle n'a certes pas manqué de fuccès. Mais un grave inconvénient d\in autre genre s'ell: prcienté à eux, favoir celui rcfultant du grand poids et de la grande maffe des longs tuyaux; pour les mou- voir il fallait ncccllairement avoir recours h des machines; or, ces n-.achines fe con- ftruifent et fe manient difficilement déjà pour les lunettes actuelles de trente ou quarante pieds de longueur -); s'il faut aller plus loin, elles donneront encore beaucoup plus d'embarras '). La difficulté ellfi férieufe qu'il pourrait prefque fcmbler y avoir ici au progrès \m invincible obllacle. C'efl: pourquoi je penfe taire une chofe éminem- ment agréable à ceux qui s'adonnent à ces études et à l'obiervation du ciel en publiant ma nouvelle découverte, en montrant comment les difficultés font entièrement fup- primées, et comment on peut, en fe Icrvant pour les obfervations des plus grands télefcopes, épargner dans une grande mefure le temps, la peine et les frais. Je fais bien qu'outre d'autres propofitions tendant à ce but, celle que nous préfentons ici, favoir l'emploi de lentilles fans tuyau, eft venue à l'efprit dautres perfonnes il y a déjà bien des années; mais je fais aufli qu'ils n'ont pu réalifer ce projet que par un mécanifme trop compliqué qui jul'qu'ici s'efl montré impraticable. Quant à notre conftruélion à nous, que nous allons expliquer, nous l'avons trouvée pratiquement utile et nous nous en fervons joumellement avec grand avantage, ^'oici en quoi elle confiile. En un lieu ouvert on plante un mât vertical. Celui dont nous nous fommes fervis d'abord avait une longueur de cinquante pieds: il permettait l'emploi de télefcopes de 70 pieds et davantage, quoique non pas pour des aftres de hauteur quelconque, auquel cas il aurait dû à fort peu près égaler le télefcope en longueur. Avant que d'ériger le mât on aplanit un de fes côtés au rabot et on y attache deux règles paral- lèles, disantes entr'ellcs d'un pouce et demi: celles-ci foraient une efpèce de rigole allez large depuis le bout du mdt julqu'à un endroit dillant du fol de trois pieds. On attache en outre au màt près du bout une poulie fur laquelle paffe une corde d'une longueur double de celle du màt et d'une groiT'eur égale à la moitié de celle du petit doigt. Pour pouvoir au bcibin monter dans le màt on y cloue à dillances égales des planchettes triangulaires. Appareillé de cette façon le màt ell érigé, la partie inférieure, plantée dans la terre, ayant été enduite de poix et entourée de fable afin d'empêcher la pourriture. Il fert à élever à la hauteur qu'on délire la grande lentille du télefcope; ce qui fe tait comme fuit. Une coulilTe de deux pieds eft découpée d'un côté de telle manière qu'elle puiffe fe mouvoir fort librement dans la rigole dont nous avons parlé •*). A fon milieu eil: attaché une planche d'un pied perpendiculaire au màt, au bout de laquelle eft fixée h '") Voyez p.e. ceque Huygciis LCrit en 166S (T. VI, p. :o8):„MonfieurdcMoiKnioreftetcrnel- lemciu après a faire des machines pour hracquer des lunettes, ayant un verre de 30 pieds de Monsieur d'Espagnet, et jamais pourtant il n'en eft encore venu a s'en servir ni l'essaier". ASTROSCOPlA Cl )MI'END1ARIA, ETC. 213 bus incubuerunt. Quorum diligcntiae fuccedus hac in parce non defuit. Sed aliunde non cxiguuni oblatum fuit incomniodum, nimia tuborum longiorum gravitas ac moles; quibus movcndis ncccnario machina; in auxiliuni advocanda.' fucrunt. 1 la- vcro & in iis qua; nunc extant, pcdum triginta aut quadraginta, longitudinibus dilllcilc con- llruuncur tradanturque; &, fi ultcrius progrcdicndum fit, multo plus cxhibiturœ fint ncgotii. Adco ut hic velut'obcx quidam fixus fuiffc vidcatur ad majora tendentibus. Quarc rem inprimis gratara me tacturum arbitor hajc Ihidia colcntibus, iyderuraque ohfervationi intentis. fi, quod nuper inveni, oftendero qua rationc impedimentum omne ac txdium tollatur ; magnoque temporis, opéra; & fi.imptuum compcndio, maxi- ma qux'que telcfcopia ad ha-c fpcctacula adhibcantur. Scio inter estera qua; in hune finem propolita tuere, hoc quoque, quod hic adferimus, aliis in menteni jam à multis annis venific, ut fine tubo lentes difponerentur; ied quod volebant efficere eos ne- quiiiTe, nifi machinatione quadam difiieili nimium, qua;que proptcrea adhuc exitum non habuerit. Nos autem qua; docebimus, reipfa utilia eOe invenimus, idque magno commodo noftro quotidie experimur. Ea vero fie fe habent. Loeo patente & undique aperto, malus in terram defigitur, ad pcrpendiculum ereftus. Nolk-r, quo primum ufi iiimus, pedum quinquaginta altitudinem habcbat; telcfeopiis nempe pedum 70 & amplius rufTeclurus, quanquam non in omni fyderum fupra horizoncem afceniu. Deberet enini non multo infra totam telefcopii longitudi- nem produci. Hujus, priufquam erigatur, latus unum dolabra complanatur, atque ibi regulx> bina; affiguntur inter le paralleUv, ac iefquipollice disantes, itàque canalem efficientes, interius paulo latiorem, qui à fummo malo ad imum fere pertingat, reliquis tantum pedibus tribus vacuis. Prœterea in ipfo mali cacumine, orbiculus imponitur, circumaxcmmobilis,inqueeumtunisduciturduplamalilongitudine,craHitudineminimi digici dimidia. Utque eo, fi force opus fit, alcendi poffit, triangula lignea a^qualibus fpaciis defiguntur, quibus icandentis pedes infiftant. Ita demum paratus malus erigitur, parte ea, qua terra tegendus, illica pice, circundacaque arena, quo minus pucrcdine corrumpatur. Ulus mali efl:, ut lens major ejus opéra in altum coUaturquoufqucopus eft; quod fit hoc modo. Aiïerculus bipedalis uno latere ita inciditur, ut intra canalem, quem diximus, liber- rime moveri queat. Hujus medio aftigitur brachium itidem ligneum, pedem unum à malo exftans, cujus in extrcmo aliud fefquipedale, média item fui parce, conjungicur 5) Voyez p.e. ce que Huygens écrit en 1686 fur „une Machine pour l'usage des grandes Lunettes" {T. IX, p. 52). Mais consultez aussi la fin de la note 22 de la p. 194 qui précède. ■♦) On a déjà vu dans l'Avertissement que Huygens donne le nom de „coulisse" non pas à la rigole formée de deux règles de bois", mais à la pièce de bois qui se meut dans elle. Cela parait aussi par le brouillon de l'Astroscopia, écrit en français, qu'on trouve aux p. 185 — 188 du Manu- scrit F (où les dates du 17 décembre 1683 et du 2 mai 168456 trouvent respectivement aux p. 180 et 193). Contre son habitude il a écrit ce brouillon au crayon. L'écriture est fort effacée, à dessein sans doute, et les p. 185 — 187 ont été utilisées de nouveau, de sorte que l'écriture à 2 I 4 METHODE SIMPLIFIEE I) OBSERVER LES ASTRES, ETC. fon tour, également par le milieu et à angles droits, une deuxième planche d'un pied et demi; comme la première, eUe eil horizontale. C'efl; cette traverfe qui porte la lentille comme nous le dirons en détail. Le tout eO: tiré en haut au moyen de la corde fufmcntionnée laquelle elt attachée aux deux extrémités de la couliiTc. Padant en haut fur la poulie, puis redefcendant, la corde, fans toucher terrc,afes deux extrémités reliées enfemble. Or, cette corde porte aulTi un poids de plomb auffî lourd que la traverfe mobile avec la lentille placée fur elle. Ce poids eit attaché à la corde en un endroit tel qu'il atteint le bout du mât lorfque la lentille fe trouve tout-à-fait en bas. Cette der- nière eil: donc élevée avec beaucoup de facilité à la hauteur requife et y demeure lorfqu'on lâche la corde. Le poids fe termine en cône des deux côtés pour ne pas être entravé par les planchettes triangulaires que nous avons dit être clouées tout le long du mdt. Or, voici comment cette grande lentille du télefcope efl mife en place et fermement attachée. Elle cfl: d'abord enfermée dans un anneau ou cylindre creux long de quatre pieds et fabriqué d'une lame de fer. A ce cylindre, ou plutôt à un deuxième cylindre dans lequel le premier efi: inféré, une verge d'un pied de longueur et de la grofieur d'un doigt eil attachée au dehors fuivant une génératrice; elle ne dépaffe le cylindre que d'un côté. Cet enicmble repofe fur un petit globe de cuivre de la grandeur d'une noifette formant corps avec la verge et tournant fort librement dans un fegment fphérique creux placé fous lui dans lequel il efl: h demi eniemié fans en pouvoir fortir. Ce i'egmcnt cil compofé de deux parties lefquelles, au-defius d'un pied cylindrique, font tenues enfemble et peuvent être lérrées par une vis, mais fans exercer aucune prefTion fur le petit globe. De cette façon la lentille avec la verge qui y ell attachée e(l rendue mobile. Et afin qu'elle foit en équilibre indifférent un poids d'une li\Te environ y ell fufpendu au-deifous de la verge; il y efl attaché dans une fituation in- variable par un fil de cuivre affez gros d'une longueur d'un demi pied. On peut aifé- encre coiuribiie à rendre le brouillon illisible. Celui-ci est in.titiilé: Manière nouvelle pour le fervir avec iacilitè dos plus longues lunettes d'approche pour les obfervations (nous remarquons que ce titre rappelle celui de l'écrit de de Ilautefeuille de 1683 cite dars la note 6 de la p. 192 qui précède). Aux p. 187 — 188 on lit e.a. . . . corde que l'on y attache et qui pafl'e par une poulie fixée au fommet. a cette coulifTe efl attaché ... a angles droits un bras d'un pied de long ... de racsme qu'une traverfe d'un pied et demy qu'il porte au bout jointe a angles droits, qui e(l la pièce qui doit porter le verre objcétif II y a aufii des . . . [mot illisible] clouez tout le long du mail pour en cas de befoin y pouvoir faire monter quelqu'un. Dans la figure cy jointe le mafteft^/Z',/^ pièce de bois on conlijje [nous soulignons] cd^ le bras qu'elle porte ce^\ ASTROSCOPIA COMPENDIARIA, ETC. 2 I 5 rcftis angiilis. L'trumquc vcro horizonci parallcliim extcndiciir. 1 Iiiic craiirvcrfo hra- cliio Icns imponitur ca qiia diccmiis racionc, atqiicomniarurriimadc1ucunciir,adncxis aflcrculi extremis ad iuneiii aine demonltratum; qui ah imo malo ad fLininnim alcen- dcns,ae (iiper orbieuiiim traiiliens,iiide defceiidit riirfus ae, priulquam terrain attin^ac, in fui ipfius caput altcrum inncélitur. Habct autcm l'unis is adjediim plumbum,pondcrc a.'quali quantum e(l braehii mobilis eum lente impofîta; eoque loco deligatum, ut ad fummum malum pcrtingat, eum lens in imo eoiilillit. Ita lia.'c faeillimc ad cam qux" rcquiritur altitudinem erigitur &, omilTo func, (ponte ibi fufpenfa manet. Fonna plumbi parte utraqucin eoni apicem définit, ne obhaTcat ad trlangula qua: pcr malum dedxa diximus. Cx'teruinlensha;ctelefcopiimajorcolIocaturaptaturquehocmodo.Primuminannu- lum feu cylindrum cavum, è ferri bradtca fabricatum, ipfa includitur, longum digitos quaternos. I luic eylindro, (ivc alteri potius in quem hic inreritur,baeillus pedalis, digiti crailkudinc, extrinlecus feeundum latus alligitur, totus in partein uiiam prominens. Max* omnia globulo ameo infiihmt, avellana nucis magnitudinc, qui haclllo coharet. 2 1 6 MÉTHODE SIMPLIFIÉE d'oBSERVER LES ASTRES, ETC. ment par une courbure convenable de ce fil aménager les chofes de telle façon que le centre commun de gravité de la lentille et du poids coïncide avec celui du petit globe et qu'ainfi la lentille demeure en repos dans une fituation quelconque et peut être mile en mouvement par le plus léger attouchement. C'efl: dans ceci que coniille la partie principale de l'invention. En efFet, le pied du petit globe ayant été placé dans une ouverture qui Ce trouve dans le bras tranfverfal fufraentionné (or, on y fait deux ou plufieurs ouvertures pour que la lentille puifTe aiiément être dirigée vers toutes les plages du ciel), un fil, ou une corde fort fine, elt attaché h la verge ou queue, lequel ell deiliné h joindre la grande lentille avec celle qui efl: proche de l'oeil et a donc la longueur du tclcfcope ou plutôt lui efl: quelque peu fupérieur: lorfque la lentille a été hifiee, le fil, de quelque manière que la main le tire, lentement et (ans aucun effort, lui communiquera le mouvement h fon tour et la dirigera de cette façon vers un aflre arbitrairement choifi. Ce qui certes ne ferait pas poflible fans cet équilibre indifférent. 11 faut encore obferver que pour que la queue ou verge que nous avons attachée à la lentille devienne parallèle au lîl tendu, ce qui ell abfolument néccfl^aire, nous fixons à fon extrémité inférieure un ftylet de cuivre de la longueur d'un doigt que nous cour- bons vers le bas jufqu'à ce que fa pointe foit fituée au-defibus de la verge autant que le centre du petit globe; alors feulement le fil dont nous avons parlé y efl: attaché. Nous dirons plus loin pourquoi nous fiiifons ufage en cette occafion d'un fiylet flexible. Il s'agit maintenant d'expliquer comment la lentille oculaire eflimifeen rapport avec l'autre, ce qui n'exige pas beaucoup de paroles puifque l'agencement efl: à peu près le même que pour la grande lentille. En effet, la lentille oculaire ell également enfermée dans un tuyau ou cylindre court; elle efl également jointe à une verge ou queue poffédant elle aufii fon petit globe fur lequel elle s'appuie. 11 efl vrai qu'au lieu de ce dernier on peut fe fervir ici d'un petit axe traniverfal. Au-dcilbus de la verge un petit poids de grandeur convenable efl de nouveau attaché pour faire équilibre. L'obfervateur prend en main une anfe munie d'un petit globe ou axe. La verge efl dirigée vers la grande lentille placée en haut, cette verge étant reliée au même fil que l'autre d'où il del'cend. 11 efl manifefle que dès qu'on y met la main et qu'on tend quelque peu le fil, les lentilles dcvieiment parallèles cntr'elles. Toutefois le fil n'efl pas attaché de la même manière à l'extrémité de cette verge qu'il l'était à la verge lupérieure qui gouverne la grande lentille: il pafle par une ouverture et efl enfuite enroulé fur une cheville telle que celles au moyen delquelles on tend les cordes des luths et qui fe trouve au milieu de la verge fur un de fes côtés. Par une rotation de cette cheville on peut pendant l'obfervation allonger ou raccourcir le fil jufqu'à ce que rintcr\'al!e entre les deux lentilles (bit exaétement adapté à l'oeil de l'obfervateur, cet intervalle ayant d'abord été pris à peu près de la longueur convenable ce qui efl très lacile. En outre, pour que l'oblervateur puifi'e tenir l'oculaire immobile, ce qui efl de pre- mière nécefiité, il difpofe d'un Ibutien de matière légère repoiant fur deux pieds et portant à (on extrémité fupérieure un ais ou bâton tranfverlal fur lequel, debout ou ASTROSCOPIA COMPENDIARIA, ETC. 2 1 7 inqiic fubjccto fui iiioduli cavo libcrrime volvitiir; ira tamcn ut ex'cidcrc nequcat. Caviim partibus duabus conlhc, qiiœ, fupcr pcdiculo cercti, cochlca juiifruntur ad- ilrinmiiuiirque, (cd ita ut t;l()buliim nihil prorfus prcmant. Lcns ii^itur, cuiii bacillo libi adiixo, hoc modo mobilis ctlicitiir. Quiv porro ut x'qualitcr librata conlillat, pondus unius libra; circitcr infra bacilluni appcnditur, filo a;neo cralllore l'cmipcdali conjunc- tuni atquc indxum. Cujus flexu facile ita pondus tcnipcratur, ut ccntrum commune, i'ua; lentiCque i:;ravitatis, cumccntroSpha.Tu!x'conveniat, atquc hoc pafto quocunquc politu lcns lulpenla maneat, attaéluque leviilimo moveatur. Qua in re potillima ver- fatur inventi pars. Pedc cnim globuli in foramen tranfverfi brachii, quod fupra defig- navimus, immiiïb, (duo autem \'cl plura ejuCmodi foramina fiunt, ut in omnem cœli partem commode lens obverti poiiit) iilum vel iuniculus tenuillimus bacillo, (ivecaudœ cxtrema}, illigatur; junélurus nempc lentem majorem cum ea qua; oculo proxima ponitur, ac proindc futuri telefcopii longitudinem a-quans, vel potius paulo excedens. I linc, ubi fublata ad malum fucrit lens, quocunque id (ilum, manu Icvitcr tradtum, circumferetur, lentem una movebit, eamque hoc modo ad altrum quodcunque refta opponet. Quod certè abl'que hoc libramcnto fieri non poflet. Csterum ut extentofilo cauda feu bacillus, quem lenti adpofuimus, parallclus fiât, quod omnino ncceOe ell, inligitur parti ejus extremx' ihius x'reus digiti longitudine, cuideorfum Hexo, donec cufpidc fua tantundem ac ccntrum globuli infra bacillura dcfccndat, itademum filum, quod diximus, adnedlitur. Cur autem Itylo llexili hic utamur poftea dicecur. Jam vcro & de oculari lente cxplicandum, quomodo cum priore componatur; quod niultis verbis non indiget, liquidem eadem fere omnia,qua; in majori lente, obfervanda funt. Similiter enim tubo, feu cylindro brevi, hœc quoque includitur; item bacillo feu caudx conjungitur; qua; porro globulum fuum cui innitatur habet. vSed hujus loco axiculus tranfverfus adhiberi poteil. Inira bacillum vero pondus exiguum rurfus ap- pcnditur, quanto opus efl: ad faciendum libramentum. Porro capulus, globulum vel axiculum ferens, manu obfervatoris apprchenditur; bacillus verfus lentem, majorem fublimè pofitam, direiftus eft, filo eidem, quod inde defccndit, illigatus. Addufta \'ero manu, contentoque leviter filo, parallelas intcr fe fieri lentes perfpicuum ell. At non codera modo, bacilli hujus extrema parte, filum adneftitur, ac fuperiori illi, qui lentem majorem dirigit; fed per foramen trajeclum, inde verticillo involvitur, cujufmodi funt quibus telhidinum chordas intendunt; qui verticillus medio bacillo à latereinfixuselt. Hujus converfione, inter obfervandum, fili longitudo producitur contrahiturve, donec intervallum inter lentem utramque, oculo fpeiftatoris exafte conveniat, poftquam antea prope verum fuerit repertum, quod eft facillimum. Caîterum, quo pofilt obfervator immotam detincre lentem fibi proxmiam, quod apprime neceffe ell, fulcrum quoddam prasllo efl è levi materia compadum, duobus pedibus infiflens, ac fuperiori parte tranfverfum habensbaculum,cuibrachiautraque. 28 21 8 MÉTHODE SIMPLIFIÉE d'oBSERVER LES ASTRES, ETC. aflîs, il peut appuyer les deux bras, tout en tenant d'une main la lentille comme nous l'avons dit. Cette méthode efi: beaucoup plus expéditive et pratique que lorfque le fouticn a un troifième pied et que la lentille oculaire efl: placée fur lui. Or, pour trouver ailcmcnt de nuit et dans les ténèbres avec notre télefcope des étoiles déterminées, nous nous fervons d'une lanterne, telle qu'elles font aujourd'hui univerfellement connues, qui projette au loin fa lumière au moyen d'un verre convexe ou d'un miroir. En dirigeant fes rayons fur le mât et fur la lentille qui y efl attachée, on peut aifément, auflitôt que le cylindre qui l'entoure ell aperçu, donner au rayon vifuel une direétion telle que l'étoile eft recouverte par la partie centrale de la lentille et qu'après avoir également mis en polition la petite lentille, on la voit à travers l'une et l'autre. Ceci le fait bien plus rapidement qu'on ne pouvait le faire juiqu'ici avec des télefcopes à tuyau, de forte que de ce chef auflî cette nouvelle manière d'obferver efi: de beaucoup préférable. Mais lorfqu'on veut regarder la lune, point n'efl befoin de lanterne, puifque la grande lentille peut être aperçue à la clarté de l'aftre lui-même. Pour cette obfervation on l'entoure d'une couronne de papier dont le diamètre exté- rieur ell un peu plus que le double de celui d'un cercle qui couvrirait exaftement la lune, ceci à caufe de l'amplitude du difque lunaire, afin que lorfqu'on en contemple une partie, aucune autre partie ne puilfe envoyer à l'oeil des rayons n'ayant paspaiïé par la lentille. Sans cette précaution les ombres et les ligues plus obfcuresque le refte qu'on voit dans la lune paraîtraient trop peu noires. Nous avons dans ce qui précède complètement expliqué la manière de fe fervirde notre télefcope aérien et la conilruétion aucunement compliquée. Par notre fil, com- parable à celui d'Ariadne, nous avons trouvé une ilTue là où jufqu'ici on l'avait cher- chée en vain. D'ailleurs, pour qu'on entende mieux cette explication, nous préfentons ici au lefteur une (igure [Fig. 67] dans laquelle ab efi: le mât. cd la couliffe mobile dans la rigole. e le bras qui y ell attaché h angles droits. ff" la traverfe qui porte la lentille. gg la corde fans fin. h le plomb attaché à la corde. a la poulie au haut du mât. / le cylindre creux contenant la lentille principale. kl la verge attachée au cylindre. m le petit globe de cuivre formant corps avec la verge et pouvant tourner dans le legment fphérique. n le poids de plomb attaché a\'ec un fil de cuivre. / le ilylet court et flexible attaché au bout de la \-erge. 0 le petit tuyau portant la lentille mineure ou oculaire. p la verge attachée à ce petit tuyau. 0 un petit axe mobile. [IMJ^. 6-]. ASTR.OSCOPIA COMPENtMARIA, ETC. Sip iivc Ibincis livc fedcntis, innitantur; duni alccra manu, qiiomodo diximus, Icntcin fiirtinct. INIultoquc cxpcditior cil hxc ratio, atqiic ad ufiim accomniodatior, quam (i tortius pcs t'ulcro accédât, inquc ip(uni Icns ociilaris imponatur. Ut vcro nodu, atqiic in tcncbris, llclliv qua-n'istclcfcopiDiiollro facile repcriantiir, luminc iitimur latema.» incliilb, qiiales jam vulgo notîE funt, vitri convexi vel fpeculi opéra Iont:;e lucem projicicntes. IIujus radiis ad nialiim lentemqiic in eo ha.>rentcm dirertis, iibi circiilus iplam contincns conCpecUis ilicrit, iacile co transfertur vifiis, ut (k'ila iplî mcdia lente tegatur, fimulque admota lente minori, per utraniquc Ce fpec- tandani prx'beat. Ac iane multo citius hoc peragitur, quam fadlum fit haftenus telcf- copiis tubo inllructis. Adeo ut hoc quoquenominc longé pra-rtet nova ha-cobrcrvandi ratio. Lunam vcro contemplari volentibus, liicerna nihil opus ell, quod iplius allri luce lens confpici pofîit. Sed hic ob difci lunaris amplitudinem; ne partem quampiam intuenti, ah alia parte lux, aliaque via quam per majorem lentem, ad oculum accidat; circulus papyraceus Icnti huic circuniponitur, paulo majore quam dupla diametro ad eum quo tota Luna tegeretur. Quod nifi flat, dilutiores apparent umbra; tractulque ii qui, cxtcris obicuriores, in ejus globo confpici folent. Atque ita jam telefcopii noftri acrii rationem omnem & apparatum explicuimus, non fane opcrofum; filoque illo, velut Ariadna.H), unde hartenus inventus non erat, exitum rcperimus. Cseterum quo clarius ea, quœ diximus, intelligantur, delineationem hic fubjicimus, in qua JSIaliis 1?/?, a h. Âjferculus In canali mobtlh^ c d. Brachium ipji ad angidos re£ios itifxum^ e. >. ' Bacidus tranfverfus in quem lens imponitur^ f f. Funis in fe rediens^ g g. Pltitnbum funi innextim^ h. Orbiciiltis in ftiinmo malo^ a. Cylindrus caz'us lentem primariani continens^ i. Bûcilltis cylindro affixiis^ k l. Globtilus ceneiis bacillo hcerens & in fubjeSîo cavo volubilis^ tn. Plumbtim fîlo aneo jiin&um^ n. Stylus breds ac flexilis, extremo bacillo inferttts^ l. Tubulus minorent feu ocularem lentem ferens^o. Bacillus tubulo affixus^p. Axiculus mobilis, q. 220 MÉTHODE SIMPLIFIÉE d'oBSERVER LES ASTRES, ETC. R l'anie qu'on tient en main. S la boule de plomb. T la cheville fur laquelle le fil s'enroule. Il [ou V] des pinnules qui le croifent et font ainli une ouverture par laquelle pafTe le fil. lu [ou I>V] le mince fil de foie. A' le foutien fur lequel s'appuie l'obfervateur '). T la lanterne. Les triangles placés tout le long du mât et permettant d'y monter ont été omis pour ne pas encombrer la figure. Refle à examiner en détail quelques objections qui pourraient peut-être porter à douter ceux qui n'ont pas encore fait connaiflance avec notre téleicope. Ils craindront en premier lieu que, puifque le fil qui relie les deux lentilles doit fe courber par la pe- fanteur, cette courbure, quoique faible, ne ibit pourtant, dans ces longueurs de cent ou deux cents pieds, un obftacle à leur parallélifme. En effet, s'il fixllait faire ulage d'une corde aflez lourde, fa courbure gênerait beau- coup et cet inconvénient ne pourrait guère être écarté, même par une forte tenfion. Actuellement, la grande lentille étant fufpendue et maintenue en équilibre comme nous l'avons tait, c'elT: en la tirant par un très léger fil de foie que nous la dirigeons; le poids de ce fil, pour une longueur de cinquante pieds, ne furpalTe pas une demi- drachme; il fupporte pourtant, avant que de fe rompre, un poids de fept livres. Par- tant ia courbure ne nuit aucunement ni dans la diilance confidérée ni même dans une beaucoup plus grande dillance des lentilles, quoique nous ne le tirions qu'avec une force modérée équivalente h deux ou trois livres: il faut noter que la perfection géo- métrique n'efl: ici nullement néccffairc, comme cela eft connu à tout expert. Il eft en effet certain qu'autant qu'une corde efl: plus légère qu'une autre, autant diminue la force de la tenfion qui fait l'une et l'autre fe rapprocher également de la ligne droite; de forte qu'une corde de cinquante pieds et pelant une once, exige une force de quarante huit livres là où notre fil, de longueur égale, n'en demande que trois ''). Ceci elt trop évident pour qu'il foit néceffaire de le démontrer: le cas où feize cordelettes d'une demi-drachme font tendues chacune par un poids de trois livres ell identique avec celui où elles compofent enfemble une corde d'une once et que celle-ci eft tendue par la fomme des poids, c'elt-à-dire par feize fois trois livres. ') La lettre X fait défaut dans la Fig. 67. Nous avons jugé inutile de l'ajouter comme cela adté fait ailleurs dans cette figure bien connue, reproduite ici pour la première fois d'après le dessin original de Huygens. *) La drachme dont il était ciucstion plus haut est donc la huitième partie d'une once. ASTROSCOPIA COMl'ENDIARIA, ETC. 221 Captilus vianu tencndus^ r. Clans plumbea^ f. ['crticilltis citi filtini iiivolvitui\ t. PifinuliC dectilJtititn pojitic^ atque ita for amen efficientes quo filuni trajicittir; u. Filum tenue bombycintim, l u. Fulcrnm eut fpe&ator innitittit\ x. Laterna^ r. Triangula per maliim difpofita, quibus confccndi poffit, omilTa funt, ne figiiram oblcuriorem rcddercnt. Siipcrcll lie nonmilla, qiiœ fortaffe nondiini cxpcrtis rcriipuliim injiccrc poiTcnc, paulo accuratius cxaiiiincmus. Vcrebuncur primiim ne, fublidcntcnioquodadutram- que Icntem pertingit, flexus ejus, quanquam exiguus, in magnis tamon illis, pcdum ccntum aiit diicencorum, longitiidinibus inipcdiac pofitiim eariini parallcliim. Et pro- fctto, li func graviorc opiis tbrct, non paruni nocercc ciirvaciira cjus, niillaquc Ibrc ccndcndi vchcmciuia fuperari podet boc inconimodum. Nunc vero, furpcnfa libraca- que lente majori ut à nobis faiftiim ell, leviflimi tantîini fili bombycini traftu eam dirigimus; ciijus pondus in pedcs qiiinquaginca fcmidracbmam non fupcrat;quodquc idem appenflis libras fcptem liillinet priulquam rumpatur. Quarc llcxus cjus nequcin bac, ncque in multo majori Icntium dilhmtia quidquam officit, etfi non nifi modica vi trahatur, duabus tribuiVe œquipollente libris; utique cum gcometrica perfectio nequaquam bic requiratur, uc cuilibet experto nocum. Etcnim ccrtum cil cadcm racionc, qua iunis fune levior cfl:, vim tenfionis diminui, qua utrumque ad reftam lineam îequaliter accédât. Utproindefuniculusquinquaginta pedcs longus, atque unciani pendens, vi librarum quadraginta oclo opus habeat, ubi filum nollrum, longitudinc pari, non nili tribus libris indigcbit. Atque boc per le clarius ell quam ut dcmonilratione comprobetur. Idem cnim cil prorfus cum fexdecim flmi- culi lemidrachmalcs trabuntur finguli triuai librarum pondère, atque cum uncialcm funiculum iimul componcntes, is h conjunclis itidem fexdecics ternis libriscontcnditur. MKTHODE SIMPLIFIEE D OBSERVER LES ASTRES, ETC. Mais on peut aiifli confirmer plus amplement par des raifonnements géométriques, ainfi que par des expériences, ce qui fe rapporte à la courbure du fil. Faiblement courbé le fil tendu a à fi peu près la fomie d'une parabole qu'on peut admettre qu'il en eft vraiment ainfi fans aucune erreur. Lorfque notre fil, long décent cinquante pieds, eft tendu horizontalement avec une force de deux livres et demie feulement, nous trou- vons que la flèche de l'arc parabolique efl: environ d'un quart de pied. Soit abc [Fig. 68] le fil parabolique, (ib la flèche, ûdc étant une droite. PuilTent les droites ae et cf toucher la parabole, lefquelles font coupées par ce et ^/"parallèles à db. Nous obfer- vames, en regardant du point a fuivant la droite ae, que la grandeur de la droite ce était d'un pied, d'où réfulte pour db celle d'un quart de pied. Or, af ,interquaspegraa lentera iullincns furfum adduci- tur.an jacentemal(),iubtusjacerc debeant, ut minus a pluvia cor- rumpantur? Debenthce régula; feptentrio- ncm fpectare. Ergo fucula I*^ quoqueeodem. Sed tune tranlVcrfariumK quan- tum poteil demittendum ne peg- matioblit.Anpegmaleparandum in partes duas, ne impediant an te- ndes '). ') Manuscrit 1 1, p. 63. Les p. 60 et -5 portent respecti\einent les dates Ju 2 1 Alaj. 92. et du i6Jul. 1692. -) Arc-bdutants, eontrelorts. Le mot ell dans \'itru\e. ASTROSCOI'IA COMPENDIARIA. APP. II. Vidcndiini qiiani in partcm rcclinatiis malus horco minus incommodée: vcl an crcrtiis dcnuo, poil cxcmptum rimcm,mcliuspliivixlîccxponaturquam jaccns. Nam a vcnto niliil puto cimcndum. Si malus crcdus rclinquatur potcrit (ucula K (pcftarc ad auflrum, ac régula.- ad borcam, mancnte tranlVerfario K. Oportet curare omnino ne tunis EFGrumpi aut elabi pofllt, quia malus concidcns frangcrctur. Pra.Mlaret ut pondus L malumin a.'quilibrio poncrct. ita pcriculo vacarct, nec liicula V. opus haberemus. Tune diligenter afligendum ptmdus !.. Didantia 1)15 ilipitum parce infcriore, fit paulo major quam AC, ut polfit pondus ï> nialum cingens incer BD rccipi. [Fig.7,] figure fans texte [Fig. 72] [Fig.73] pegma alterum quo ad orientem et occidcntem convertatur lens. coulifle et traverle (ou pegma) 236 ASTROSCOPIA COAIPENDIARIA. APP. II. [Fig.74] [Fig- -5] *3 A^*VÏ^-^ WV^-U C .iJJ ue .- J ad augendam mali . 1 Ce \'ulgà, fed longicudinem (à minus^firma gauche: vinculum junchira. ferreum\ Voyez la p. 336 qui fuit fur : . ::. é longtemps auparavant dans un but aflroro par Philippe de Hefie; ce qui, foit dit en palTanc, explique l'intérêt de Karl de Hefll de Huygens, p. 198 qui précède. Confultez les p. 302 — 304 qui fuivent fur la comparaifon a\ , . . efcope cacoptrique de i.~:3 d'un télefcope aérien offert en 1691 par les frères Huygens à la Royal Society. A la p. 6 1 de fon „Hefperi et Phofphi ri nova phsnomena five obfervationes circa planetam Veneris etc." (Rom», Salvioni, i."::8) Fr. Bianchinidit Tétre fer\-i, en 1726 à|Rome, de la méthode du fil de foie de Huygens. Déjà dans les «Mémoires de mathématique et de phyfique de l'.Aca- demie Royale des Sciences" de 1.-13 fe trouve la „Defcription" par Bianchini, qui cite Huygens, „d'une machine portative propre à foutenir des verres de très grands foyers". Les mêmes Mémoires, de i"i5, contiennent un article de de Is H!re =-:!:ulé: „Methode pour fe fervir des grands verres de lunette fans tuyau pendant la nuit". . qui eft également une modification de celle de Huygens. L'auteur dit avoir donné un n;^...t-. ,.ir ce lujet à l'Académie déjà en 1695. MEMORIEN AENGAENDE HET SLIJPEN VAN GLASEN TOT VERREKIJCKERS OU MÉMOIRES SUR LA TAILLE DES LENTILLES POUR LUNETTES À LONGUE VUE. Avertiffemcn t. En i<^S5, donc bientôt après avoir conftruit le télefcopc fans tuyau dont traite r„Ailrorcopia compendiaria", Muygcns entreprit la rédaftion du traité De Telefco- piis et Microfcopiis que nous avons publié comme Pars Tertia de fa Dioptrica aux p. 434 — 585 du T. XIIl : il y rappelle (pour le citer dans notre traduftion) „que nous avons réulii, il y a pou de temps, à taire difparaitre par notre invention le grand incon- vénient résultant du trop grand poids et des trop fortes dimenlions des tubes ')" en ajoutant „quc plufieurs perfonnes ont commencé à cultiver l'art de polir de fort grandes lentilles"), laquelle étude, après un long intervalle, nous avons audi repris nous-mêmes ')". En effet durant fon iéjour à Paris de 1666 à 1681 j) Iluygens ne s'était guère occupé de la taille des lentilles pour lunettes à longue vue, mais peu après fon retour à la Haye il recommença, cnfemble avec fon frère Conrtantyn, ce travail auquel ce dernier avait continué de fe vouer +). Il cil vrai qu'étant arrivé à Paris il fe propofait •) T. XIII, p. 440. ") „Amplissim;e lentes", expression qui ne désigne sans doute pas seulement des lentilles de dia- mètres assez considérables, mais surtout des lentilles de grandes distances focales: comparez au début des «Mémoires" (p. 254 qui suit) l'expression „schotels van grootte lenglide", c. à.d. écuelles ou formes de grande longueur, où longueur désigne la distance focale. 3) Interrompu par des séjours en Hollande de i6~o — 167 1 et 1676 — 167S. ■♦) On peut consulter dans nos T. XIII et XV un grand nombre de passages où il est question des «lentilles et lunettes fabriquées par les frères Hnygens"; le lecteur, comme cela se conç'oit, y est souvent renvoyé à la Correspondance. 240 AVERTISSEMENT. d'abord de travailler lui-racmc à cette fabrication : voyez la note i de la p. 262 du T. XIX où il efl. queflion des „Cainpanini" 5^, dont il efl: fi fouvent traité dans la Cor- refpondance des années 1 G6(> — 1 67 2 "). Ce qui l'empêchait furtout de donner fuite h fon projet, c'était la mauvaife qualité du verre dont il difpofait, celui de la verrerie du liuibourg St. Antoine"). Oldenburg, en i6()9, lui promet du verre anglais de Lambeth „fans veines, meilleure que celle de Venife [?] et fort propre pour les téles- copes", mais nous ne voyons pas qu'il l'ait reçu **). D'autre part il y avait à Paris des gens du métier dont quelques-uns pouvaient fort bien être chargés de fabriquer des formes et des lentilles à grande dillance focale, la qualité du verre dont nous avons parlé rendant toutefois impollible la concurrence avec les meilleures lentilles italien- nes. Ce furent e.a. Menard et fon fils — Iluygens connaiffait Menard depuis 1 6(^3 ^) — qui travaillèrent pour lui ou plutôt pour l'Académie des Sciences '°). En novembre 1668 Huygens écrit: „I1 y a un de nos commis de l'AfTemblee qui travaille allez bien a faire des grands objeétifs" ") et le 5 janvier fuivant „nous avons icy des gens qui commencent a bien travailler" '-). En juin 1669 il fait „travailler depuis quelques femaines" à un „verre de 60 pieds" '3). Les „maillres lunettiers . . . ont chacun leur manières et méthodes qu'ils ne veulent pas que d'autres fcachent" '+). Il n'en était cependant pas tout à fait ainii du maître ou „ouurier" Lebas mentionné :» 5) Le passage cité dans cette note ne datc-t-il pas de la fin de 1666? La remarque „beaufrère et soeur mal" semble correspondre à la lettre de Huygens du 5 novembre 1666, T. VI, p. 83 et la „loupe" est peut-être celle mentionnée à la p. 81 du même Tome. ''") Chr. Iluygens envoie des Campanines de Paris, Constantyn en fabrique à la Haye. En octobre 1671 (T. VII, p. \o6) Chr. Huygens reçoit de la Haye un tour et des outils (voyez aussi sur ce sujet les p. 216, 219, 222 du T. VI, datant de 1668), Il continuait de s'appliquer à la micros- copie; voyez p.e., pour ne citer qu'un seul passage, la note i de la p. 439 du T. XIX. Sur les Cainpanines on peut consulter p.e. la p. XC du T. XIII. ") Voyez les p. 148, 151, 155, 158 (nous neconnaissons pas le INlémoire de Huygens pour la ver- rerie), i-o, 206, 207, 300, 460, 4Ï>o, 497 du T. VI, datant de 1667 — 1669. «)T.VI,p'.533,T,VII,p.3. f') T. IV, p. 289. '°) T. VI, p. 87, datant de \GGG. \'.w février 1669 (T. VI, p. 377) nous apprenons que Menard est mort de sorte qu'il n'y a plus ,,de fort bons maistres" ù Paris; mais le fils Menard continue le travail. ") T. VI, p. 300. '=)T.VLp.334- '3) T. VI, p. 460. Il ajoute que le „pii!iiiK'ut" gâte souvent la ligure des lentilles. '■•) T. \'l, p. 170, jaiuier i6f)S. WF.RTISSEMENT. 24 1 pour la prcniicTC fois en janvier 1672 ''} ce dont Iluygens dit qu'il „a promis que je le verrois travailler". Les p. 31 1 et 316 — 319 du T. VI, datant de juin i<)-'3, con- ticiiiK'nt en effet des renfcignenients détaillés fur la méthode de Lebas, fur Icfquels nous reviendrons. Néanmoins, Lebas n'avait pas communiqué à Huygens „tout fon fccrec" '") et fa veuve qui lui fuccéda tenait, elle audl, „fort fecrcttc" leur méthode „pour le parfait poli du verre" '•"). Kvidemmcnt Iluygens connaiflait auffi les lentilles de J. A. Borelli, mais il ne con- naiilait apparemment pas fa méthode d'opérer '^). Revenu en I lollande en août 1 68 1 , Huygens put profiter de ce qu'il avait vu et entendu à Paris en même temps que de l'expérience que fon frère Conftantyn avait acquife entretemps à la Haye: Conftantyn avait profité du travail de quelques arti- fans. Les lettres que Conlhintyn lui adrefla pendant fon léjour à Paris ne nous font '5) T. VI, p. 133. En août 1675 (T. VI, p. 485) Huygens fait mention de deux lunettes construi- tes par Lehas et se trouvant à l'Observatoire, comme celles de Campani et de Divini. Il y parle auHi de Borelli. On peut comparer la note 22 de la p. 194 qui précède qui toutefois se rapporte à 1684; on y trouvera auiïî le nom de Ilartsoeker qui en séjournant à Paris en 1678 — 1679 s'était occupé de niicroscopie n-'ais pas encore de la taille de lentilles pour des lunettes à longue vue;compr.rez la note i de la p. 58 du T. Mil. "i)T. VI, p. 480, juillet 1675. ''') T. VIII, p. 241, novembre 1679. '8) A la p. III du Manuscrit I Iluygens écrit: Offre de Borelli des verres de Telcfcopes. Tranfict. Philos. N'. 1 28. Sept. 1676. Ou il dit d'avoir communiqué fon Inven- tion a un de l'Académie Royale. Le prix qu'il met a fon verre. 1 500 liv. les grands de 50, 60, 65 pieds, les moindres de 6 jufqu'a 1 2 pieds, pour un escu le pied, de 12 a 18 pour \ piftole le pied, de 18 à 26 pour i pillole le pied. N°. 140 des mêmes Transactions. Jul. 1678. On trouve en effet à l'endroit indiqué des Philosophical Transactions de 1676, aux p. 691 — 692, un article intitulé „An intimation given in tlie Journal des Sçavans, of a sure and easie way to make ail sorts of great Telescopic Classes, together with a gênerons ofFer of furnisliing industrious astronomers with them". L'article se termine commesuit:„Since Monsieur Borelli liatli found this way of working Classes, lie entrusted tlie secret of it to a person oftlie Acade- my above-mentioned [l'Académie des Sciences à Paris dont Borelli était membre]; and hepur- poseth to publisii the same hereafter, with some other considérable Observations touching the same Classes". Dans les Philos. Trans. de 1678, à l'endroit indiqué, p. 1005 — 1006, se trouve un „Extract of a Letter written by Signior Borelli, about the price ofhis Télescopes: Communicated to [leçon alternative: by] Sir Jonas Moore [leçon alternative: Moor]". 242 AVERTISSEMENT. pas parvenues "■■') mais les réponfcs de Iluygens, où le tromenc les noms decesarci- ians, font coniervécs "°). Les Mémoires fur la Taille des Lentilles pour Lunettes à longue vue, écrits en néerlandais, paraiOent maintenant pour la première fois dans cette langue (ainli que dans une traduction françaife). Jufqu'à préfent ils n'ont encore vu le jour que dans les „Opufcula polhima'' de 1703 dans la traduction latine de H. Boerhaave; dans les Tomes précédents nous les avons donc plufieurs fois cités fous le nom „Commentarii de fonnandis poliendilque vitris ad Telcfcopia" -'). Il n'y a évidemment aucune rai- fon pour réimprimer cette traduction latine dans les „Oeuvres Complètes". Dans les notes nous fignalons quelques petites erreurs de Boerhaave. Une d'elles efl: afTez im- portante pour que nous en fafilons mention ici: il confond parfois, fans doute par inadvertance, la diftance focale des lentilles foit avec leur diamètre, foit avec le rayon de courbure de leurs furtaces. „Glafen van 36 voet" '-') p.e. (lentilles de 36 pieds) ne font pas des „vitra quorum diameter triginta léx pedum" '5), mais des lentilles à dis- tance focale de 36 pieds. Ailleurs — nous ne citons que ce feul endroit — il traduit „foer langhe glafen \an 1 20 voet of meer" '+) (très longues lentilles, favoir de 1 20 pieds et dax'ancagc) pur „vitris majoris Sphjera; v.c. 1 20 aut plurium pedum" '"), ce ■s*) Nous avons dit plusieurs ibis (e.a. dans la note ^ de la p. ~ du T. XVIII et dans la note 22 de la p. 161 du T. X.\) que les lettres du père Constantyn — et il en esi: de même pour celles du frère Lodewijk — font également défaut ainsi que, ce 'qui est bien regrettable, celles que Huygens adressa de Paris à son père. =°) On y trouve les noms desmaitressuivants:CornelisLangendclf(T. VI, p. 205,T. Vni,p. 413, 415) que Iluygens désigne une fois par l'expression „votre Menard" (T. VI, p. i 52). Dirck (prénom?), lunetier de rAclitcrom — une rue de la Haye — (T. VIII, p. 390.41 1), peut-être identique avec le„sclioorsteenveger" (ramoneur), dont il est question aux p. 341,362,385 du T. VIII (à moins que cette dernière expression ne désigne un italien ).'Musschenbroek et Hartsoeker (T. VIII, p. 64), ainsi qu'Oosterwijk (T. VIII. p. 89, voyez sur lui le T. XVIII) ne sont mentionnés en i6~8 qr'à propos des microscopes. Apparemment Constantyn mentionna aussi Spinoza plusieurs fois dans ses lettres, comme les réponses le font voir. -') Nous avons tortcf(iis cité aussi le titre néerlandais à la p. 250 du T. XVI I. --) P. 255 qui suit. -') Opuscula postmna, p. 26tf. 1. 1 1 d'en bas. -■♦) P. 259 qui suit. AVERTISSEMENT. 243 i]iii l'cnibl.' indiquer qu'il entend parler de lentilles biconvexes, ddnt les rayons de courbure des deux furtaces auraient été de 120 pieds (ou davantage), tandis qu'en réalité il elt quellion de lentilles à dillance focale de 1 20 pieds, ce qui n'ell pas tout- a-lait la même choie -"). I.a railbn pour laquelle lluyt;ens écrivit en néerlandais ell-elle la même que celle poin- laquelle la IJrève Inltructiun au lujet de l'emploi des horloges pour trouver les Longitudes orientales et occidentales (T. XVII) fut compoiée par lui dans cette langue? V'oulait-il en premier lieu être entendu par les gens du métier néerlandais? Dans ce cas il aurait dû publier les „Memorien". 11 fcmblc que, quelle que fût la fa- cilité avec laquelle il écrivait le latin et le français, la véritable caufe ell qu'il ne vou- lait pas cette fois le donner la peine d'écrire dans une langue étrangère. De plus, il correfpon^ait fans doute en français a\'ec fon frère Conllantyn de même qu'avec les autres membres de fa famille; mais en taillant leurs lentilles conjointement les frères caufaic'iit évidemment en néerlandais =') et les expreflions techniques néerlandaifes leur étaient donc les plus lamilièrcs; c'efl^ ce qu'on voit par le fait que les p. 293 — 300 du T. WH l'ont écrites en néerlandais et que dans fes lettres Huygens fe fert parfois, à propos de la taille des lentilles, de quelques mots appartenant à la même langue -^). . i ■ i - . » Le 19 avril 1685 "') Qmilantyn écrit que fon frère a fans doute commencé à rédi- ger les Mémoires, ce que Chriftiaan confirme dans fa réponfe du 23 avril '°). En août de la même année nous voyons Conllantyn en train de les copier ''). Il efl donc clair =5) Op. pose. p. 270, 1. 1 3 d'en bas. -*) L'indice de réfmclion du verre n'étant pas toujours précisément 1,5: comparez la note 3 de la p. 252 qui suit. D'ailleurs les deux surfaces d'une lentille „de 1 20 pieds" peuvent aussi avoir des rayons de courbure inégaux: voyez la note 1 de la p. 294 qui suit sur une lentille biconvexe de 124 pieds dont les deux surfaces avaient apparemment des rayons de courbure de 204 et de 85 pieds respeftivement. Il est vrai qu'en général les lentilles biconvexes de Huygens étaient sans doute de forme symétrique, comme les lentilles conservées le font voir. ''') 0\\ plutiu en llamand, comme ils disaient eux-mêmes. -") P.e. dans la lettre du 4 avril 1682 à Constantyn (T. VUl, p. 346) „le Schuerschijf met de blockies" (traduit dans la note i de cette page par „le plateau à roder carrelé"; il s'agit, pensons- nous, du disque à roder muni de petites pierres bleues). Constantyn dans une de ses lettres de 1684 (T. VIII, p. 527) désigne la chambre du tour ou plus généralement le lieu où les frères fabriquaient leurs lentilles par le mot „Draeycamer". =»)T.IX,p.59o. , , . .;,'■■.. 3°) T. IX, p. 6. - .: ■ / 5') T. IX, b. 591. -, - , . ,, . '•■ - H4 AVERTISSEMENT. qu'ils furent achevés en 1 685. Mais nous remarquons dans le INIanufcrit que certaines additions y ont été faites par après, p.e. le paffage qui fe rapporte au verre de Bois-le Duc'^) fur lequel on peut confulter audl l'Appendice IV datant du 5 février 1686. Nous imprimons ces paiTat;cs en italiques. Dans le T. XVII nous avons publié les Pièces datant d'avant 1 666 fur la Taille des Lentilles pour Microfcopcs et Lunettes à longue vue 33^; dans les Mémoires de 1 685 il s'agit cxclufivement de ce dernier genre de lentilles, plus précifément de la taille des objectifs^ ainfi que, en premier lieu, de la fabrication et de l'achèvement des for- mes 3+). Petites remarques furlatraduftionfrançaife. Nous écrivons indifféremment „forme" ou „écuelle" quoique Huygens, en français, dife toujours „forme" (à moins qu'il ne dife „platine", p.e. à la p. 148 du T. VI). Le mot néerlandais „mar' qui fe trouve déjà dans la première ligne des Memorien, a été traduit par nous par „platine", con- fonnément à la tenninologie de l'Appendice III qui fuit 3^). Quant au verbe „flijpen", nous l'avons rendu diverfement dans le préfcnt Tome, de même que dans le T. XVII ""ï), félon que le fens femblait l'exiger 3-^). Ecrivant en français, Huygens em- ploie Ibuvent, outre le mot „polir", le mot „doucir", mais non pas, comme nous le faifons tant ici qu'au T. XVII, le verbe „rodcr": il parle de „formcr" la lentille (ou plutôt „le verre") avant que de procéder au doucidage. Nous traduifons „beyter' 3^) par „ciieau" quoique 1 luygens (p.e. dans l'Appendice III qui fuit) écrive „outil d'acier". Le „l()oper" 3!*) — en latin „capulus" ou „capula" ■*°) — auquel nous avons laille dans le T. XVII fon nom néerlandais +') a été défigné ici par l'expreflîon „mo- lette", forme moderne de „mollette" qu'on trouve e.a. à la p. 432 du T. VU! ■'=). 3-) P. 163 qui suit. 33)T. XVII,p. 287— 304. 34) Schotelen oftc formen. 35) Dernier alinéa. 3«)T. XVn,p. 293,note6. 37) De même le verbe „opslijpen". 38) P. 257 qui suit. 3») P. i6y qui suit. 4°) Chez Boerliaave „mamibriiim", mot qui d'ailleurs dans sa traduiftion a plusieurs sens. ■t') T. XVII, p. 252 et ailleurs. ■»') D'ailleurs à la p. 317 du T. VII et ailleurs Huygens écrit „molette". AVERTISSEMENT. 245 Dans rAppcndicc III I luygciis parle de „fomies de Icton". Nous aurions donc pu tniduirc généralement „copcr" par „laiton": il s'agit de cuivre jaune. Néanmoins nous avons écrit „cuivrc" puifquc Muygens fe (crt prefque partout de rcxprellion „fonnes de cuivre" (voyez p.e. l'Appendice II qui fuit). Qu'il s'agit bien de cuivre jaune, cela relVort des p. 106 et 112 du T. IX où le frère Constantyn parle de certaines fonnes de cuivre rouge dilant: „je croy qu'acelail n'y auroit point de mal", tandis que Chrilliaan répond que le cuivre rouge ell „plus mol, et par confequent moins propre a bien doucir les verres" comme l'expérience le lui a appris. Dans rAvertifIcment des p. 248 — 258 du T. X\'II nous avons donné un aperçu des méthodes des frères Muygens d'avant 1 666. Nous y avons dit e.a. que ce ne fut pas avant 1665 qu'ils f'occupèrcnt de la fiibrication des formes au tour+"'); les détails fur cette fabrication nous manquent. INIais on peut y voir comment avant ce temps ils achevaieiitle^ fomies, e.a. d'après les confeils de van Gutfchoven. Il fagiffait alors, du moins dans le cas des fonnes de Caspar Calthofr-*+) habitant alors Dordrecht, de formes de fer forgées; mais celles-ci fachevaient e.a. au tour. Pour le rodage et doucid'age des lentilles-*') Huygens se servait de sable •*''') (comparez le troifième alinéa de la p. 249); de tripoli pour le polissage qui fefaifait fur du papier collé dans la fonne avec de l'amidon +"). Il fallait polir à la main: différents appareils ne fatiffaisaient pas*^). Quant à la nouvelle méthode de 1666 — antérieure au départ pour Paris — pour tailler et polir des objeétifs de 8 ou i o pouces de diamètre*^), dont Huygens ne donne t-') T. XVII, p. 248, note 2. •»■*) Non pas Kakhoven, comme nous l'avons écrit à la p. 254 du dit Tome. Ce maître est appelé Caspar KaltofFpar le Marquis de Worcester dans son „Century of Inventions" de 1663. Nous avons en effet fait voir dans notre article, mentionné aux p. 542 et 550 du dit Tome, que l'artisan néerlandais CalthofF(qui d'ailleurs retourna en AngleterreaprèssonséjouràDordrecht) est identique avec ce Kaltoff"-là. ■") La p. 1 53 du T. VI, datant d'octobre 1 66-, nous apprend que déjà avant 1 666 à la Haye Huygens faisait „une vis au derrière de la forme pour l'attacher sur le tour". Ici il n'est pas question de l'achèvement de la forme, mais de l'emploi de cette dernière pour le fabricage des lentilles. «) T. XVII, p. 293, =99- ; ■■ •»7) T. XVII, p. 253, 296. ■*') Fig. 24 — 29 des p. 301 — 304 du T. XVII. Voyez à la p. 304 la remarque „nihil boni pra?stat". «) T. VI, p. 23. , _ . 246 AVERTISSEMENT. pas de détails '°}, il en parle encore dans une lettre de 1 (^6~ '"') fans qu'on puiiTe voir en quoi elle coniifle. 11 ed parlé dans cette lettre de polir „sur le plomb"'-), mais comme Huygens dit avoir apporté de 1 loUandc une grande lentille — il ell queftion dans une lettre de septembre de verres de S pouces ou plus de diamètre, la fabrication delquels eil ou ferait „quelque chofe d'extraordinaire" — fort bien doiicie^ la nouvelle méthode (dont plus tard nous n'apprenons plus rien) n'était apparemment pas une méthode pour polir. Conilftait-elle — voyez la note 45 qui précède — dans le rodage et doucissement des lentilles dans des formes tournantes ^'^y^. Comme nous l'avons dit plus haut, Huygens ne travailla guère lui-même à Paris, mais il importe d'examiner en quoi les méthodes des ÎNIemorien de 1685 se rattachent h des procédés d'autrui, procédés nouveaux, ou du moins inconnus aux deux frères avant 1666, et qui font certainement en partie des procédés parifiens. Cet examen ne (aurait être que fuperficiel, mais il nous femble être de notre devoir d'hiilorien de ne pas nous y dérober. Préparation des platines devant servir e.a. à achever les formes (Tafyrès le procédé de la Fig. 78. Deux platines fervent à cet effet, l'une convexe, l'autre creuse '+) ou concave. Il ("agit bien entendu de plaques, ou plutôt de règles, de cuivre bordées au moins d'un côté. Tune et l'autre, par des arcs d'une circonférence de cercle, ou plutôt par des furfiices cylindriques. D'après la p. 254 qui fuit les deux platines font frottées l'une liir l'autre avec de l'émeri pour donner aux deux furt'aces en quertion la forme cylindrique exacte. Ceci nous femble provenir de Lebas de Paris,' puifque Huygens écrit en juin 1673 à propos de ce maître"): „11 fait premièrement la règle de fer de près d'un pouce en quarrè, et meiine une féconde règle creule pour perfeétionner l'autre en les frottant l'une contre l'autre avec de la poudre d'cmeril. Pour tourner la forme, il fe icrt etc.". s°) T. XVII. p. 15?. 5") T. VI, p. 163 datant de décembre 1667. 5^) Voyez aussi sur le polissage sur du plomb la p. 205 du T. VI. 5|5) Ceci n'était peut-être pas chose fort commune: en juillet 1675 (T. V 1 1, p. 4S0) Huygens écrit à propos de Lebas apparemment comme un fait digne d'être mentionne: 11 fait tcnunerla forme dans la quelle il achevé ses occulaircs. ■''''),C'est le mot généralement employé par Huygens. '"'') T. VII, p. 3 I I. Il est vrai que Lebas se sert de „tcr" et Huygens de „cuivre". AVERTISSEMENT. 247 Diamètre des formes. Memoricn (p. 254 qui iliicj: „Le diamètre des foniies doit ctrc intérieur de peu au triple du diamètre de la lentille qu'on veut tailler". Ceci ne provient-il pas également de Lebas? I luygens écrit 5*J): „En poliilanc [le verre] commence a reluire pur tout également, et c'ell un desavantages des grandes formes, a ce que die l'ouvrier, car dans les petites touijours les bords demeurent un peu moins polis". Van Gutfchoven en 1653 n'avait recommandé les formes grandes par rapport aux lentilles que dans le cas où ces dernières font petites 5'). Formes de cuivre jatwe (Memorien, p. 256). Comme nous l'aNons dit plus haut les frères, avant 1666, travaillèrent d'abord dans des foniies de fer; à partir de 1658 il ell auiïi quellion de formes de „mctivl", c.à.d. de cuivre jaune'"), dont d'autres fe iervaient également^''). En 1667 lluygens IL'mble préférer le fer'^). Kil-ce donc ici le fentiment de Conilantyn travaillant à la Haye qui a prévalu? (Il eit vrav qu'en 1686, Appendice IV qui fuit, il ell de nouveau queilion d'une fonne de fer.) Ou bien cft-ce, ici audi, furtout l'influence de Lebas qui „fait ses formes de cuivre^ bien grandes, jufques contenir deux fois et demi le diamètre du verre"''°)? achèvement de la forme au tour. La Fig. 78 de la p. 25- qui lliit qui fe rapporte à cet achèvement rellemble exaiitement h la Fig. 86 de l'Appendice lll datant de 1 682 (il y eil queilion d'une fomie de laiton). En 1 682 I luygens était de retour h la Haye. Il femble donc 1 agir ici d'une méthode dont on fefervaitdanscectedernière ville. Méthode pour empêcher la déformation de la forme par la preffion. On voit que le palFage de la p. 259 qui fe rapporte à ce fujct efl: imprimé en italiques: c'eft donc un pailage ajouté après coup. Il ell vrai que déjà en 1673 lluygens écrivait'^'), après avoir vu que Lebas mettait fous la forme, pour l'empêcher de plier elle-même, „quelques ronds de carton qui obéiffent tant foit peu quand on travaille le verre": „Peut-eilre ne feroit-il pas mauvais d'y mettre par derrière une grolTe crouile de 5«)T,VII,p.3i8,juin 1673. 5') T. I, premier alinéa de la p. 223. 58) T. XVII, p. 255. '*) T. VI, p. 153, datant d'octobre 1667. Il écrit à son frère Constantyn: „Pour la convexité de vostre lentille il est \Tay qu'elle e>t tant soit peu moindre que de celles que j'ay faites dans la forme de fer, ce qu'il faut attribuer au cbani^enient qui est arrivé à celle de cuivre qui s'est usée par le travail". <°)T. XVII, p. 311. «■)T. VII, p. 318. >48 AVERTISSEMENT. plaftre pour la fortifier". Mais ce n'efi: qu'en avril 1682*-) qu'il écrit: ,Je caffe . . . pour jamais les 3 pieds fous la fomie [il cil queilion de ces pieds à l'endroit des Memorien qui précède immédiatement le palTage ajouté], parce que je vois que lors qu'on predé defi us pour polir, elle plie entre chaque deux pieds, et que cela empefche que le milieu du verre ne puiHé toucher. J'ay pôle maintenant la fomie fur un cercle de terre à potier etc.' Ceci porte à croire (car comment Huygens aurait-il pu mentionner les 3 pieds dans ses Memorien après les avoir caiïes pour jamais?) que l'œuvre était déjà écrite, au moins en partie, en avril 1682 et que la rédaftion de 1685, dont il était queftion à la p. 243, confilla à l'écrire au net et à lui donner la forrne définitive. Achèvement ultérieure de la forme en la frottant avec une pierre munie de morceaux (Témeri etprelTéepar un bâton, pouvant lui-même être prej^'é par un refTort. Ce paifage de la p. 261 a été lui aufll ajouté après coup. La méthode du bâton qui prelTe n'était pas inconnue aux frères Huygens travaillant en 1658 ou 1660*^). D'autres la connaiiïaient avant eux: voyez le paflage du Journal de Beeckman que nous avons cité dans la note 3 de la p. 29" du T. X\'II. Mais en ces endroits il ne s'agiifait pas du perfectionnement de la fonne; ce que le bâton preilait, c'était — comparez la p. 269 qui fuit — la lentille décrivant fa route fur la forme tout achevée. Nous ignorons fi le bâton à relTort avait été antérieurement employé pour l'opération dont il f'agit ici. Du choix du verre. C'efl: dans cette partie (p. 263) qu'a été intercalé, comme nous l'avons déjà dit, le paffage fur le verre de Bois-le-duc. Vers la fin de juin 1685 Conllantyn parle de la poilibilité d'avoir du verre de cette verrerie, à commencer par un échantillon ^■*). Cet échantillon fut apparemment obtenu en ou avant le commen- cement de février 1686 *') et à la fin d'avril les frères en reçurent une bonne quan- tité "*). Comme Huygens ne mentionne que ce verre-ci et le verre vénétien (car c'elt de Venife que venaient les glaces; comparez la p. 256 du T. X\'II} nous ne croyons pas devoir citer tous les paiïages des lettres où il ell quctHon d'autre verre. «=) T. VIII, p. 346. ■'3) T. XVII, p. 297 — "500. Vovez-v les Fig. 21 et 22. «■t)T.IX,p. 15. *5) Appendice IV qui suit. ««) T. IX, p. 76. AVERTISSEMENT. 249 Nous nous contentons de mentionner le verre anglais „pour les grands objectifs" dont il ell parlé en 1682 "•') et qui efl: dit être „bon" et avoir „fort peu de points", mais „d'une couleur fort fombre et noiraflrc" *"). Mefure de répaijjeur du verre. À la p. 267 lluygens dit qu'on mefure mieux cette cpailTciir avec des poucettes qu'avec un compas crochu. Cette remarque a-t-elle quelque rapport avec Toblcrvation de Conllantyn d'avril 1685 "^3 que les „pctites formes pour les oculaires nous trompent a chaque fois" puifqu'il paraît douteux (1 fon frère a „une méthode feure de mefurer avec le compas la longueur de leur foyer"? Doucijfage avec de fétueri. Cette méthode de doucir femble être empruntée à Lebas, puifque Huygens écrit en 1673'°), en foulignant ces mots: „I1 doucit [le verre] avec de la poudre d'emcril très fine". En 1669 Iluygens douciffait encore avec du fable (Appendice II qui fuit). Au reste les frères ont tâché de trouver eux-mêmes la meilleure méthode, témoin le palTage intercalé de la p. 273 et les paroles de Conllantyn dans fa lettre du i août 1685"'): ,Je lailTeray ouvert [en copiant les Memorien] l'endroit ou il faut parler du changement de l'emeril jufques a ce que nous nous foyons encore mieux déter- minés par l'expérience etc." Pol'tjfage. Le polilTagc fur papier dont nous avons parlé plus haut (p. 245) n'eft plus recommandé dans les Mémoires, ni généralement le poliflage fur quelque chofe de mol. Sur ce point Huygens fe montre en 1 685 d'accord avec Lebas "^). Mais il ne compofe pas comme lui "3) le fond fur lequel la lentille à polir décrira fes va-et-vient. Nouvelles machines de Huygens pour le poUJfage. Il eft déjà queftion d'une ma- chine de ce genre en août 1683 '+) où l'on voit que les frères avaient délibéré fur la «7) T. VIII, p. 385 et 390. **) On pouvait d'ailleurs se procurer aussi à Londres du verre «parfaitement blanc et presque sans points", mais c'était une espèce de verre italien puisque la verrerie avait un directeur de cette nationalité (T. IX, p. 1 2 1 , 1 687). «") T. IX, p. 8. 7°) T. VII, p. 311. -■)T.IX,p.59i. '-) T. VII, p. 31 1 (juin 1663): „Apres que [le verre] est douci, c'est maintenant le grand secret de luy donner le poli dans la mesme forme, sans y coller rien, car il est certain [d'après Lebas] que le papier ou quelqu'autre chose que ce soit de mol, gaste les verres quand il faut polir longtemps". 75) Même endroit. ^-t) T. VIH, p. 430. 32 250 AVERTISSEMENT. conftruftion ; le premier deffin de Conftantyn de ce temps fait défaut, mais on en trouve un deuxième à la p. 432 du T. VIII ainfi qu'un de ChrilKaan du même mois (T. VIII, p. 434) et un de feptembre 1685 (T. IX, p. 26). Conftantyn voyait une difficulté notable dans le premier projet „qui efl que la pointe de fer attachée au le- vier et qui preffe le verre [voyez cette pointe dans la Fig. 81] demeureroit tous- jours perpendiculaire fans la pouvoir faire pancher tantoll d'un cofté, tantofl de l'autre comme nous [en poliïïant à la main] faifions pour empefcher le tremblement" '5). Bientôt "") il reconnaît que Chriftiaan a „evité ou furmonté la difficulté". C'eft ce qu'on peut lire à la p. 285 qui fuit en conlidérant ce que Huygens y dit fur la main artificielle M de la Fig. 84. Un deflin de i6y2 d'une autre fomie de la machine a déjà été publié par nous à la p. 8 1 6 du T. XIII. Nous ajoutons aux Memorien la tradudion françaife du texte latin correfpondant imprimé dans le T. XIII. -5) T. VIII, p. 43.. "") T. VIII, p. 4'i2, (.■gaiement aoiU 1683. MEMOIRES SUR LA TAILLE DE LENTILLES POUR LUNETTES À LONGUE VUE [1685] MEMOIRES SUR LA TAILLE DE LENTILLES POUR LUNETTES À LONGUE VUE. [1^85] DR LA FABRICATION DES FXUELLES OU FORMES. Il faut d'abord fiiire une platine ') en cuivre ") donc la rigidité doit être propor- tionnée h la grandeur de l'écuelle. A cet effet on trace une partie de la circonférence de cercle dcfirée liir une plaque de cuivre, ce qui fe fait au moyen d'un bâton pourvu d'une pointe de fer \'ers le bout et ayant une longueur égale h la longueur [ou diflance focale] défirée de la lentille luppoféc biconvexe 3}. Ou bien, lorfqu'il s'agit de fabri- quer des écucUes de grande longueur +), on fe fert du calcul fuivant. Suppofez que la droite ae [Fig. 76] touche l'arc ah^ partie de la circonférence de cercle correfpondant à l'ccuellc ou forme et polTédant par exemple un rayon de 36 pieds, autrement dit un diamètre de 72 pieds. Prenez des parties ég^alcs ae^ ee d'un pouce chacune, jufqu'au delà de la demi-largeur de la forme; comme 72 pieds font à i pouce, ainfi foit ceder- ') La platine dite convexe — „b()llc mal" par opposition à la platine concave ou „liolle mal" dont il sera question plus loin — qui consiste en une plaque ou plutôt une règle de cuivre, plane de deux côtés, de la figure ggbacg, limitée d'un côté par la circonférence de cercle hac [Fig. 79] doit serxir (voir l'alinéa suivant) à fabriquer, à l'aide du tour, une écuelle ou forme de bois, laquelle servira de modèle pour la fonte de la forme ou écuelle de métal dans laquelle s't)pérera le rodage, et aussi le polissage, des lentilles. Voyez la note 6 sur l'achèvement de la figure de l'écuelle au tour. -) Au lieu de „cuivrc" nous aurions aussi pu écrire „laiton". On peut voir à la p. 292 qu'en 1669 Huygens parle d'une „lbrme de cuivre" (ce n'est pas, soit dit en passant, de la „platine" qu'il s'agit ici, mais d'une écuelle ou forme), tandis qu'en 1682 (Appendice III qui suit) il se sert de l'expression „forme de leton". C'est bien tt)uiours de laiton ou cuivre jaimc qu'il s'agit : comparez la p. 245 de l'Avertissement. 5) En effet, lorsque les deux surfaces de la lentille biconvexe ont le même rayon de courbure, ce qui est évidemment le sens du texte, et que l'indice de réfraction du verre est 1,5, la distance focale est égale au rayon de courbure (voir les p. 1 3 et 89 du T. XIII). Boerhaave dans sa tra- duction latine admet à tort que les mots „aen weder sijden geslcpen" s'appliquent au bâton; il tradtnt: „utrinque fascia hvvigatus". ••) C. à. d. servant au rodage et polissage de lentilles à grande distance locale, et possédant par conséquent elle-aussi un grand rayon de courbure. MEMORIKN AKNGAlCNDi: I li:'!' SLIJIMÙX VAN GI.ASKN TOT VERREKIjCKRRS. VAN 't IMAIXKF.N DER SCIIOTFXKN OFTE FORMEN. [Fig.76] H- t Men moct voor ecrft een mal maeckcn van Coper '), ftijf genocgh nacr de grootte vandc fchoccl,trcckendc hct gcdcclcc vancicn circcl die men begeert op ccnCopcre plaet, door middcl van een ftock vandc gcrequireerdc lenghdc daer van men hct glas begeert (zijndc aen wedcr fijden geflcpen ^} cndeeen ijrerepenneticop'teijnde. Ofte\vcl,omfcho- tcls te maecken van grootte lenghdc +), door uijtreeckeningh aldus. . . necmt dat de rechte linie(76'[Fig.-6]iseentangensaendcnboogh ûb, gedeeltc van des fchotels circcl, bij exempel van 36 voet radius of 72 voet dianieter. Stclt de gelijcke deelcn ae, ee ieder van een duym, tôt wat vcrder als de halve brecdtc dcr fchotel en gelijck 72 voet tôt i duym, ibo zij defe tôt een andcrc kleijner ffmfm- J J ^ J ^ 254 MEMOIRES SUR LA TAILLE DE LENTILLES POLU LUNETTES A LONGUE VUE. nier à une autre ligne plus petite, favoir la première ligne ^f à partir de a. Le qua- druple de cette première ligne conftitue la ligne (j/iuivante; la troifième ef\z.wx. 9 fois la première, la quatrième 16 fois et ainfi de luite iiiivant les nombres carrés. Retranchant enfuite des lignes eg, fuppofées longues d'un pouce, les nombres qui expriment la longueur des 5) lignes nommées d/,lefquellesfont trop petites pour être prifes entre les pointes d'un compas, on a les parties /g; après les avoir portées au moyen d'une règle divifée fur les lignes gg, on tracera par les points /Tare aff"^ et l'on fera la même chofe de l'autre côté de la ligne ad. Cette platine ayant été limée de manière à lui donner la fomie de la circonférence tracée, il faut enfuite tracer et limer à fon image une autre platine concave et les frotter l'une fur l'autre avec de l'émeri jufqu'à ce qu'elles s'emboîtent exactement l'une dans l'autre; à cet effet l'une des deux platines doit être clouée fur une planche. Pour pouvoir fondre les fonnes il faut fabriquer au tour une forme de bois d'après la platine prénonmiée, du moins lorfqu'il s'agit de fondre une fomie de cuivre alTez concave. Car pour fabriquer des écuelles de 20 ou 30 pieds ou davantage, il fuffit de faire couper d'une planche plane un cercle de la grandeur et de l'épaiffeur défirées. Cependant même dans ce cas on aura befoin des platines pour achever au tour les formes fondues., comme il fera dit plus loin '} *). Les formes ne peuvent guère être d'un cuivre trop épais. Nous avons conilatc qu'une forme d'un demi-pouce d'épaiffeur et d'un diamètre de 14 pouces, fervant à fabriquer des lentilles de 36 pieds **), avait une épaiffeur convenable, étant attachée avec du ciment dur de poix et de cendres fur une pierre ronde de l'épailTeur d'un pouce; ce dont nous parlerons plus loin '} ^). Le diamètre des foraies doit être inférieur de peu au triple du diamètre de la len- tille qu'on veut tailler '°). Nous indiquerons plus loin la mefure exacte des diamètres. Pour fabriquer des lentilles courtes [c. à. d. à petite diftance focale] la forme doit avoir des dimenfions un peu plus grandes par rapport à la lentille pour permettre aux mains pendant le polilfage un mouvement affez ample. 5) Nous imprimons en italiques dans le texte néerlandais, et généralement aussi dans la traduction française, les parties visiblement ajoutées plus tard; la couleur de l'encre les distingue nette- ment du texte primitif. *) Voyez sur la correction de la figure de Pécuelle (note 1) à l'aide du tour et des platines con- vexe et concave les p. 25- et 259 qui suivent [Fig. 78 et 79]. '') Le mot „liebben" fut intercalé à la place de deux mots biffés précédant le mot „\vij"; les mots „sterckte liadde" remplacent également une leçon primitive. ") C. à. d. des lentilles dont la distance focale est de 31^ pieds. Boerhaave, nous l'avons déjà dit dans r.\vertissement, parle à tort de „vitra quorum diameter triginta sex pedum". ') Voir la p. 258 qui suit. '°) Voyez cependant, à la p. 298 qui suit, la remarque finale de l'Appendice IV. MEMORIEN AENGAENDEHET SLIJI'EN VAN GLASEN TOT VF.IUU'.KIICKI KS. 255 Unie, wclcke is e/", d'ecrfle van a af te rekenen. defe 4 mael is voor de volgende e/, en 9 mael genomen is voor de dcrde el\ en 16 mael voor de vierde en soo voorcs vol- gens de qiKulract gctallcn, als mcn nu de gctalkn ') delcr ') deelcjes cf\ die te klcijn iijn oni nicc de palier gc\at te werden, afcrcekt van cg^ die ecn duijm langh gedelt werden, foo heeft men de deeltjens/^, welcke op een verdeeldt liniael genomen en geltclt op de linie gg^ Ibo fal men door de punten ^den boogh ('//f'trccken en van gelijcken doen aen d'anderc iîjde van ad. Defe mal lijnde afgcvijlt, volgens de ge- trocken cireumferentie, foo moct naer defelve een anderc holle mal getrocken en gevijlt werden, en die beijde mec ameril in malkander gelchuyrt tôt dac net in ecn komen te pafT'cn, (ijnde dacr toe een derfelve malien op een planck gefpijckert. Om de ichotcls te giecen moct men volgens de voors. mail ecn forme van bout draeijen om de fchotel van Coper naer te gicten, indien die eenighfins wat diep bol fal (îjn. Want voor fcbotels van 20, 30 ofmeer voeten, is het gcnocgb een rondt van een vlacke planck te doen maecken vande groote en dickte die men begecrt. dochde malien ftjn nocbtans noodigh tôt het draeyen der gegatene fcboteh., als gefeght fal werden ') ^)- De fcbotels konnen niet licbt te dick van Coper wefen. wij hcbben ") bevonden dat eene van i duijm dickte en van 14 diiym diamecer, dienende om glafen van 36 voet '} te maecken, bequaeme fterckte hadde ■"), fijnde vafl: gefet op een ronde ileen van een duijm dickte met barde cément van pick en afTc: waer van hiernae noch gefeght fal -voerden ') '•*). De diameter van de fcbotels beboort te wefen weijnich minder als drijmael den diameter van het glas dat men wil llijpcn '°). van welcke diameters haer maet bier nae fal gefegbt werden. In korte glafen moct de fcbotel naer advenant wat grooter wefen om de bandt genoeglame bewegingb in 't ilijpen ce geven. 256 MÉMOIRES SUR LA TAILLE DE LENTILLES POUR LUNETTES X LONGUE VUE. La forme ayant été fondue on fera fabriquer, afin de la pouvoir monter fur le tour, une épaiffc plaque ronde de cuivre [Fig. jj^ d'un diamètre de 3 à 4 pouces pourvue d'une vis s'adaptant h l'axe de cuivre du tour. O/i attache cette plaque ronde avec de la foiidtire d''étain à la face pofîérieure de Téctielle^ laquelle doit en cet endroit avoir été rendue par la lime bien plane et bien parallèle à la circonférence de devant ^pour qii étant placée fur le tour fécuelle tourne fur elle-même ou peu s'' en faut "). Pour tourner maintenant les écuclles d'après la figure requife ou cloue la platine concave fur une planche bien plane, attachée à une tête de bois placée fur le tour devant l'écuclle, le côté concave de la platine fe trouvant du côté qui ne regarde pas cette dernière [Fig. 78 et jgl. Tout contre cette platine-là on fait mouvoir la platine convexe, laquelle efl attachée avec de petits clous (dont on lime les têtes de manière à les rendre plates, afin qu'ils ne faillifiènt pas) au côté inférieur d'une planchette dont le mouvement eil guidé, outre par la platine convexe, par deux goupilles dont la longueur, pour autant qu'elles font en faillie, égale (on épaifieur. A un côté de la même planchette, qui doit dépaiïer la platine concave de manière à atteindre à peu près l'écuellc, le cifeau '+J) avec lequel on veut achever cette dernière, efl attaché avec une vis à bois ''); on peut, fuivant les exigences de l'inllant, faire mordre le cifeau fur l'écuelle on bien l'en tenir écarté. Le tranchant doit être placé fuivant un diamètre de l'écuelle. Or, pour favoir fi la platine concave efl: parallèle à la furface de l'écuelle montée fur le tour avec la queue fufdite ''), on laifle toucher, du côté oppofé à celui où fe trouve le tourneur, l'extrémité du cifeau à un point de cette furface, enfuite, après avoir déplacé le cifeau avec fa planchette jufqu'au côté oppofé au précédent, où il fe trouve à égale difl:ance du centre, et après avoir tourné l'écuelle de 1 80^, on regarde fi le cifeau touclie de nouveau l'écuelle au même point. S'il en ell ainfi, c'ell: bien. Mais s'il en cil autrement, on peut y remédier en modifiant quelque peu h coups de ") Il manque un mot dans le manulerit par fuite d'une décliirure. '-) Toute cette partie imprimée en italiques a été intercalée plus tard (comparez la note 5), mais elle correspond quant au sens avec une partie biff'ée à la page précédente du manuscrit, où lluygens a écrit en marge: „dit pag. sequ." c. à. d. ceci à la page suivante). ■3) Leçon primitive (au lieu de: „na;de figuer"): „verder'". '•*) lluygens écrit: «l'outil d'acier" (p. 293 qui suit). '5) lluygens écrit „vis de bois" (même endroit). "■) On lit dans la Fig. 78: steert (queue), schijl" (disque), bril (lunette), schotel (écuelle), vaste mal (platine fixe), scluiy vende mal (platine mobile), schroef (vis), bcijtel (ciseau), planckje bovenop de schuijvcnde mal (planchette attachée A la pintine mobile), hooft van de draeiibanck (tête du tour). '") Comparez le début de la note \6. MEMOKIEN AENGABNDE HET SLIJPEN VAN GLASEN TOT VERREKIJCKERS. ^57 [l''K- 771 De fchotel gegoten fijnde fal men ont defehe op de draeybanck te fetten doen maecken een jlercke kopere fchijf\¥\g. jj'] van 3 a 4 diiym d'tametcr met een fcliroef daer acn die pu jl in de kudpcre bus i'(in de drdeijbanck^ dej'e fchijfUmàQcrt men met tin Ibudiicr. uclitcr tL'gcn de Ichotel, die op die plaets wel plat gcvijlt moet uefen en parallcl met de voorste cireumferentie, opdatfe recht loope op de draeijbanck ot'altijdt niet [verre] ") daer van dacn '-). Om nn de fehotels nae de flguer '3) te draeyen, fpijckert men de holle mal op een effen planck, \a(lgemaeckt op een houten hooft dat op de draeybunek vonr de fchotel Itaet, de holle iîjde van de lelvc mail llaende vande ldu)tel ar[['"ig. 78 et 79]. Tegens defe mail doet men de bolle mail fehuij ven, lijnde vall gemaeckt met fpij- ckertjes (die men de hoofden vlack af vijlt om niet iiyt te Iteken) tegen de onderlijde van een planckje, twclck behalven op deie laetfte mal noch op 2 pennetjes fchuijtt die Iboveel als delcdickteuytftee- ken. Op dit felve planckje 't welck over de holle mal moet hccn komen, tôt dicht bij de fchotel, werdt de bcijtel, daer men mededraeijen \vil,met een houtfchroef van ter lijden vafl: gemaeckt, en naer eyfch van ofaen de (chotclgcbracht.defnee moet in den diameter van de fchotel koracn. En om te weten of de holle mal parallcl Icght met de fuperficie van de fchotel die met de voors. ftecrt op de draeybanck ilaet; fo lact men het iiijt- terile van de bcijtel raecken aen een punt van de felve fuperficie naer de buytekant nae de fijde van den draeyer, en dan den beijtel verfchovcn heb- bende met fijn planckje tôt aen de tegenoverllaende iîjde, even veer van 't center, en draeyende de fchotel een halve tour om, fiet men of de beijtel weder aen 't felfde puncl vande fchotel raeckt. t welck gefchiedende, is het wel. Maer indien niet, foo kan men het helpen met het hooft een weynigh te verkloppen. Maer het is beil de holle mal, als die maer aen een zijde is vall gefpijckert, te exa- 33 258 MÉMOIRES SUR LA TAILLE DE LENTILLES POUR LUNETTES À LONGUE VUE. marteau la polîtion de la tète '"). Ce qui vaut le mieux c'efl: d'examiner de la manière indiquée fi la platine concave efl bien centrée alors qu'elle n'ell: encore clouée que d'un feul côté: finon, on peut mieux la centrer et achever enfuite le clouage. Il faut en tout cas examiner la choie pendant le tournage ce qui fc fait lans peine; car fi la platine concave n'était pas bien centrée, l'écuelle prendait une forme pointue '') au milieu, foit en faillie foit en creux. Les trous dans les platines où paiïent les clous doivent être larges et éloignés du côté limé, afin que par l'enfoncement des clous et la dilatation correfpondante du cuivre la figure des platines ne foit pas gâtée. La lunette (note 16) ainfi que le tour doivent être forts et rigides, incapables de vaciller, finon il en réfulterait des raies et des inégalités dans la figure de l'écuelle. Iv'écuelle ayant été achevée au tour aufll bien que poifible, on la lépare de la queue en plaçant cette dernière fur des charbons ardents qui font fondre la Ibudure. Conunc cet achè\ement des écuelles au tour, ainfi que la foudure et la fonte finale de cette dernière, donnent beaucoup d'embarras, il importe de favoir qu'on peut obtenir des écuelles plates, ainfi que des écuelles pour de très longues lentilles, favoir de 1 20 pieds et davantage, fans les fabriquer au tour: après qu'elles ont été fondues, on peut d'abord aplanir leurs furfaces fur la meule dont les tailleurs de pierres fe fer- vent pour polir le marbre, et pour rendre enfuite l'écuelle tant foit peu concave, autant qu'il en cil: befoin, on peut fe fervir de pierres avec de l'émeri; on prendra d'abord une pierre égale à la moitié de l'écuelle environ, et enfuite une autre pref- qu'égale à cette dernière, et l'on mefurera la concavité calculée avec un fil de fer fous une règle. Pour frotter et achever ainfi les écuelles avec de l'émeri après qu'elles ont été aplanies a l'aide de la meule ou tournées iur le tour, on commence par les attacher avec du ciment dur de poix et de cendre au difque de pierre (jiii a fépaUJeur d'un pouce et efi prefqiiégal en grandeur à la forme; à cet eff'et on chauffe d'abord ta forme pour quelle iunilje plus fortement au difque. Celui-ci ell fupporté par trois petits pieds taifant corps avec lui et dont la longueur ell comparable à la largeur d'ini brin de paille. Le difque de pierre refle attaché à la forme., après que celle-ci a ac- quis la figure quelle doit avoir; ceci efi néceff aire pour maintenir fa rigidité durant le rodage et le poUffage: fans ce foutien récuelle., quoique repo fiant fur trois pieds., plierait par f effet de fon propre poids., ce que nous avons confia té par le fait que lorsque nous déplacions ou étions les pieds., les lentilles y adhéraient tantôt plus tantôt moins. Il ne faut donc aucunement négliger ce moyen de rendre les écuelles rigides en les tenant fermement attachées; cefi un point fort conjidérable. "*) Comparez la lin de la note 16. '^) iîoerliaave dans sa tradiK'tioii donne à tort, croyons-nous, un autre sens au mot „punt"' disaiu que réciielle pourrait devenir concave ou convexe .,ad \\oz ilhidve punrtum". MKMORIEN AENGAENDE IIET SMJPRN VAN GLASEN TOT VERREKIjC Kl lis. 259 iiiineren op de voors. manier of die recht ftaet, konnende anders gerecht werdcn en dan voorc vall gefpijckert. Men nioet dcfe procfalcemet in \ dracyenecnsncnicn, \ wclcke fonder nioeijte gefchiet. Want indien de liolle mail niet recht en ftondt Ibude de fchotel eenighiins met een [Fig. 79] punt '») in midden holof bol werdcn. De gaten in de mal- ien daer de fpijckertjes door- gaen, moeten ruijm fijn, en niet dichc aen degeflepe kant derfehe, op dat door het in- llaen der fpijckers de figuer \an de malien niet valsch en werde door 't uijtfetten van "t koper. Den bril Ibo wel als de draeybanek moeten fterck en iHJfwefen, fonder te konnen dreunen, allbo anders ilaghen en ongelyckheden in de fchotel komen. De fchotel allbo foo net als mogelijck gedraeijt iijnde, doet men de Itcert daer af, leggende die op heete koolen.die de Ibudure doen fmelten. Dit draeycn der fchotelen, en vall en los Ibuderen, veel moeyten hebbende, foo is te weten dat men vlacke fchotels, als mede rot feer langhe glafen van 120 voet of meer kan hebben fonder die te draeijen, doende defelve, naer dat gegoten fijn, vlack llijpen op de lleenhouwerfmolen, daer fij de mamierlteenen op fiijpen. Want om de fchotel foo weijnigh als van nooden is uyt te hollen, dat kan men met lleenen met ameril te weegh brengen; eeril: met half foo groot entrent als de fchotel, en daemae met bijnae van de fchotels groote. metende de berekende diepte met een yfere fnaer onder een liniael. Om de fchotels aldus met ameril te fchurcn, nae dat op de molen geflepen fijn, of op de draeybanek gedraeijt, foo plackt men die eerfl: op de ronde fchijf \'an lleen, die een dtiym dick en 'voeinigli kleijnder als de fchotel is^xwQt hardt cément \'an pick en as, '■joarmende eerft de fchotel om te beter vaft te houden. Aen defe lleen fijn 3 pootjes een ilroobreet uijtftekende, gelaeten, om op te ftaen. Defelve jîeen hlijft voorts aen de fchotel vaft, nae dat defe perfect getnaeckt is^ want dit is nodigh om defelve te fîijven in V fiijpen en polifflen. JVant fonder dit foo foude de fchotel^ al hocjoel op 3 pooten rufîende^ door haer eyghen gewicht doorbuijgen t 'xelck ixij bevonden hebben door het verfcheijde klemmen der glafen naer dat men depoten verfette ofwegh nam. foo dat dit opplacken en fîijven der fchotels geensins moet ver- fuijmt iverden^ en een feer confiderabcl point is. 26o MEMOIRES SUR LA TAILLE DE LENTILLES POUR LUNETTES À LONGUE VUE. Pour préparer les pierres à émeri dont il était queftion plus haut. Ton pile du bon émeri et l'on choillc en le triant des morceaux de la grandeur de petits pois. Enfuite on prend une bande de papier épais qu'on lie avec une ficelle tout autour deTécuelle de ibrtc qu'il s'élève partout d'un pouce au-deiïus d'elle. Il faut pofféder un difque de pierre un peu plus petit que l'écuelle. Après avoir mêlé une quantité fuffifante de poix avec autant de cendre qu'elle en peut contenir, on chauff'e la pierre et on y verfe, avec une cuiller, un peu de la poix préparée, laquelle on verfe enfuite auffi fur toute l'écuelle qui doit d'abord avoir été enduite de favon; il faut en outre y avoir mis trois petits morceaux de bois dont la hauteur indique l'épaiffeur défirée de la couche de poix. On prend alors la pierre par deux des quatre manches de bois, ou p]ut('>t de pierre, qu'on y a collés avec du ciment, ou bien on la tient fufpendtie à une ficelle qtnpajje atijji en fe croifant au-dejfcnis de réctielle^ et on la met fur la poix qu'on a verfée dans cette dernière; enfuite on laifTe refroidir le tout après quoi l'on peut enlever la pierre de l'écuelle, foit directement par un mouvement gliffant foit après avoir donné avec un marteau de bois quelques gentils coups contre le bord. Ceci étant fait, on répand fur la poix attachée à la pierre un certain nombre des mor- ceaux d'émeri dont nous avons parlé lefqucls on y fixe, en appuyant quelque peu, avec une petite pelle plate en fer, épaiffe d'un tiers de pouce environ, qu'on a fait légèrement rougir au feu et qu'on pafle fur toute la pierre en fe gardant toutefois de faire fendre f émeri trop profondément. Après cela on chauffe un peu auprès du feu la pierre tout entière et on la met ainfi fur l'écuelle de forte que la croiJte d'émeri en acquiert la fomie. Avec cette pierre, lorfqu'elle s'eft refroidie, on frotte l'écuelle a fec jufqu'à ce que toutes les raies circulaires provenant du tournage aient difparu. Et pour mettre en œw:re une plus grande force on attache la pierre à un Ion g bâton un peu courbé., fixé en haut ou preffé de haut en bas par un r effort; on peut confier ce rodage à deux valets. Grâce à la grande quantité de cendre mêlé à la poix l'émeri refle longtemps tranchant. Autrement, le ciment n'étant pas affez dur, il arrive que par la chaleur du frottement les petits morceaux d'émeri fe déplacent quelque peu et gliffent par conféquent fur l'écuelle fans y mordre. C'cfl: pour cette raifon furtout que le ciment doit être dur, qu'il doit contenir autant de cendre que poflible. Lorfque cet émeri commence à s'émoufTer, on répand un peu de poudre d'émeri fur l'écuelle de forte que l'enfemble redevient quelque peu tranchant. Toutefois 11 les morceaux d'émeri font une fois bien durs, ils refient toujours tranchants. Or, pour donner la dernière perfeélion à l'écuelle et furtout pour l'y maintenir toujours par après fans qu'elle fe déforme, on prend la même pierre ronde -°) et après en avoir ôté par fufion la poix et l'émeri, on y attache différents morceaux, longs en\'iron d'un pouce, de la pierre à aiguifer bleue dont fe fervent pour polir le cuivre les horlogers et les graveurs. ^°) Boerhaave traduit, apparemment par inadvertance: „tollatur de lapide". MEMORIEN AENGAENDK IIKT SLIJI'KN VAN GLASEN TOT VERREKIJCKEllS. 26 I Om de voorfchrcvcn llccncn met anicril gcrect te maeckcn, foo ftaïupt men gocdc amcril, en lift dacr uyt Ihiclven (bo groot als kleijne erweten. Voorts ncciiu nicn cen rccp dick papier, en bine diemeteen touwrondonidekant van de fchotel, foo dut cen diiijm brcct bovcn de l'iiperficic uijtltecckt. Dan hecft men een ronde fcliijt" van (leen, een weynigh kleyndcr als de lehotel: en hebbendeeen be- hoorlijckc quantiteyt gelmolten pick met afTchc geraenght foo veel alsdaerin magh, maeckt men de Iteen warm en doet daer op, met een lepcl, wat van defclve piek, giecende die voorts over de ganlche lehotel, die ecril met feep gelmcert moet iijn, en drij kleijne ihiekjes van bout daer op geleght, van ibodaenighe hooghte als men de piek diek wil hcbbcn. Als dan fet men de Itcen (vattende die bij tvvee vande vier honte, of licver ileene, hand\atten, die men daer te vooren heeft op geplackt met cément, ofaen een toutjcn hangende dat in V kruijs onder de fchotel doorgaet) op de pick die op de lehotel gegoten is, en laet ailes te laemcn koiit werden, foo dat men de fteen van de fchotel kan Ichuijvcn, of met een weynich te kloppen tegen de kant met een houten hamcr, los maecken. "1" welck gedaen fijnde, llroyt men op de pick die op de Iteen vaft lit, van de voors. ameril en doet die daerop vall fitten met een weynigh te douwen met cen plat ijfere lchoppie,ontrent ^ duijm dick,'t welck eenigh- fms gloeijende gemaeckt is en daer men de heele lleen mede over gaet. doch lettende dat de ameril niet al te dicp in en fmelte. Daer nae warmt men de ganlche (leen een weynigh tegen het vier, en fet die foo op de fchotel, waer van alfoo de korfl: van ameril de form krijght. Met defc lleen koudt geworden lijnde fchuyrt men de fchotel droogh, tôt dat al de ringhen van \ dracyen daer uyt lijn, en om meerder kracht te gebruijcken fet men op de jïeen een langhe flock die vont gcbogen is en boven vajî ge- maeckt^ of van boven met een vecr acn gcdriickt iverdt^ en men fet i knechts hier aen^ om te fchiiren. De menichte van adche in de pick gemenght maeckt dat defe ameril langh fcherp blijft, want anders foo gebcurt door dien het cément niet hard gcnoegh is, dat de fluckjes ameril door de warmte van t fchuren ecnighfms haer verfet- ten, en foodanigh dat fonder de fchotel te vijlcn daer over glijden. Daer om voor al het cément hardt moet wefen met foo veel affche daer in als moghelijck is. Als de ameril begint ftomp te werden, doet men een weynigh poeijer van ameril op de fchotel, daer mede die weder eenighftns fcherper werdt, doch als 't eenmael wel hardt is, foo blijft de ameril altijdt fnijdende. Om nu de fchotel de laetfte perfeftie te geven, en voornementlyck om die voorts altijdt fonder te verloopen te onderhouden, foo neemt men defelve ronde flecn "), en de pick en ameril daer af gefmolten hebbende, hefet men die met llucken, entrent een of twee duijmbreet langh, van blaeuwe flijpftecn dacr mede de horloge maeck ers en plaetfnijders het kopcr polijsten. 262 MÉMOIRES SUR LA TAILLE DE LENTILLES POUR LUNETTES À LONGUE VUE. Ces petites pierres bleues doivent d'abord être mifes en place, avec d'afTcz petits intervalles, et légèrement attachées à l'écuelle avec de Tamidon fluide ou du favon. En fuite il faut de nouveau lier circulairement autour de l'écuelle une bande de papier et puis verfer entre les pierres du fable fec jufqu'à | de leur hauteur ou jufqu'à | d'icclle (i elles ne font que d'un pouce. On agite alors l'écuelle jufqu'à ce que le fable foit également réparti, ou bien ton fouffle à cet effet avec unfouffïet. Il faut avoir bien égard à ne pas mettre les pierres dans l'écuelle avec leurs filaments debout mais toutes couchées, vu qu'autrement elles ne s'ulcnc pas affez en pafTant fur l'écuelle. Sur elles on verfe du ciment dur et pendant que celui-ci efl: encore chaud "') on y pofe le dis- que de pierre, enfuite on laiflTe refroidir le tout. Avec ces pierres bleues on porte l'écuelle à la perfeftion, ce qu'on reconnaît à ce fait qu'étant eflTuyée et fèche elle reluit partout également lorfqu'on la regarde obliquement à la clarté du jour. Lorfquon met de côté ces difques couverts de pierres bleues il faut que les pierres [oient vers le haut et qu aucun objet ne fe trouve fur elles afin qu elles reftent oit elles font fans fe déplacer du tout. Four la même raifon il faut auffi avoir foin de les gar- der en été dans une cave., ptiifqtie fous r influence de la chaleur elles fe déplacent aujjî par leur propre poids. Ce ft pourquoi ici\aufft il faut faire le ciment auffî dur que pojjibk avec des cendres ou de la pierre pilée. DU CHOIX DU \ERRE Le verre le plus blanc eft alTurément le meilleur, à caufe de la clarté, fil pofTcde les autres qualités requiies. Mais souvent le verre entièrement blanc a un certain manque d'homogénéité ou bien des veines; il peut arriver aulTi qu'il lliinte et fe mouille fpontanément. C'efl: pourquoi généralement c'efl: le verre qui, vu de côté, femontre jaunâtre, rougeâtrc ou glauque qui c(l le meilleur. Chez nous on n'a pas de verre fupérieur à celui provenant de glaces brilees. A^.^. Depuis que ceci fut écrit nous avons pu nous procurer du verre très bon et fort clair d'une verrerie établie à Bois-le-Duc. La matière efl celle dont on fabrique des bocaux; elle fe montrait la meilleure lorfquelle avait été en repos durant un ou deux jours fans être agitée ou employée pour la fabrication., comme il en était à Toccafon de certains jours de fête. On fat fait les pièces pour nous de la même manière quon fabrique celles deflinées aux glaces et miroirs., favoir de fphères creufes coupées en bas., puis ouvertes latéralement., enfuite coupées en haut et réduites à la forme plane en les laijjant repofer dans une grande chaleur fur une furface plane. Ces pièces avaient une épaiffcur de i ou | pouce. Nous leur fai fions donner des fur faces plus rigour eu j'ement planes ainfi qiiune épaifjeur uniforme à faide de la meule des tailleurs de pierre. Dans la verrerie chaque pièce coûtait un ducaton "). °') Bocrbaave traduit, apparemment par inacivertance: ,,Deindc supra hrcc funditiir csmentum diiriim ciilidum \alde [nous soulignons], & disons lapideus rotnndus liis imponitur etc." '') Boerhaave omet cette dernière phrase, non sans raison nous semble-t-il. MEMORIKN AENGAENDE HET SLIJPEN VAN GLASEN TOT VERREKIJCKERS. 263 Dde llccntjcs inoc:cii ccrlbgL'lcj;lu wcrtlcn, en ccnighfins vaft gemaeckt op de fchotel, mec natte rtijfsel of fecp en dat redelijck dicht bij malkandercn, dan weder ecti pitpk'ven ranât vni de fchotd gchaiideiniw tiidchcn de ftccnties gegotcn droogh landt t(K np ^ vande hooglnc vandc lleentjes, of op twee derdc parc, als le maer van ecn diiijni iijn, en dan fchudt nien de (ehotel tôt dat het landt over al gelijck gaet litten ofmen blaefî met een hlaefbakk. Doch moet wel gelet werden dat de lleentjes geleglit werden op de fchotel nict cndelinglis draets, maer aile over fijds,alfoo ander- lins niet wel af ncnicn in "t fchiiij ven. 1 lier over giet mcn van het liarde cément, en noch hcet lijnde -') leght men de ronde ftecn daer op, en laet ailes kout werden. Mec defe brenght men de fchotel voorts tôt pcrfeftic, dcwelcl■*) En 1673 (T. Vil, p. 31H) lliiygens écrit que Lebas nettoie „la tonne de i'Emeril — en y mettant du vinaigre meslè d'un i^eu d'eau forte". MEMOIUEN AENGAENDE HET SLIJPEN VAN GLASEN TOT VERREKIJCKEIIS. 28y Om de mocijtc \iin \ cellcn te ontgaen, is op een planck die tegen de muer vast gcmacckt is, clmi lioutc radt V van 7 t)f 8 duijm diamcccrs, plat tcgenaen gclcghtdat op fijn as iL'cr licht omdracijcnde, heeft 24 tanden, fteghigevvijs ingesnedcn. Deic tanden werden voort geftooten door het kopere (liftje SX, twelck met een ooghjc vaft is aen de vcer van kopcrdract RST, die in R op de planck gefpijckert is. Defe vcer werdt gctrocken door een touwtje dat van T door het oogh V gaet, en daer van daen vijorts tôt het eijnde van 't planckje LL, daer het aen vall is. Hier door werdt dan het radt Y ieder tvvee ilreecken een tandt voort gefet, en telkens als een der 2 pcnnetjcs Z ol'A, die daer op ilaen, tegen het koperdraet FZ aen komen, en 't felve weder laeten ilippen, Ibo klinckt de bel F die aen dit koperdraet vaft is. Waer door men weet dat er 24 ftreecken gepadeert l'ijn, en dat het glas wat omgefet moet werden. Ik'halven dit Ibo kan men noch een Palleller(hebbende 3 a 4 wijsers met thiende voortganck) op het block II ncffcns het planckje LL vast maccken, en fijn touwtje aen 't uyterste van dit felve planckje binden, waer door men fonder eenighe moeijtc van tellcn of aenteyckcnen kan weten hoe vecl ftreecken men gepolijft heeft. Een glas van 5 of 6 duijm diameter heeft al outrent 3000 ftreecken van nooden ora wel fchoon te fijn, dat is te feggen aen ieder iljde. Men moet wel tooncn of men in 't midden van 't glas, alwaer het aen d'ander fijde beroockt is, geen graeuwicheijdt of ftippelen aen de reflexie van de keers of lichten dagh meer gewaer en werdt, want de andcre deelen van 't glas al veel eer fchoon gelyckenen. Als men vindt dat het glas genoegh gepolijft is, foo moet men het om van de leij en leer af te krijgen, over een calfoor met vicr warm maecken tôt dat het cément foo weeck werdt, dat men 't glas kan affchuijven. Dan vrijft men 't geen daer noch aen fit met een waraidocckjcnaf,en daernac met een ander doeckje dat met olie of kaers- fmeer vet gemaeckt is, en dan voorts met fchoonder doeckjes of een fchoone fcrvet. Soo men het glas niet fchoon genoegh uytgcpolijft bevindt (want hier in bedrieght men fich al veeltydts) (00 kan men het noch meer polijften, plackende het weder als te voren op, en wel fchoon af vegende en fchrael macckende als hierboven is gefeght. Men kan oock wel een nieuwe grondt op de fchotel hiertoe leggen indien d'cerfte afgewaffchen of anders onbequaem is, mids dat ondertuffchen geen ander glas op de fchotel geslepen zij. Om defe gronden af te waffchen, moet met wat azijn daer op gieten '+). TraduAion du texte latia de 1692 (Manufcrit H) imprimé à la p. 816 du T XIII (comparez la fin de l'Avertidement qui précède): Le reftort de la table pour polir pourrait être attaché en haut avec des foliveaux [au lieu d'être attaché au plancher], pour que les bâtons qui 290 MEMOIRES SUR LA TAILLE DE LENTILLES POUR LUNETTES A LONGUE VUE. prefïeraient alors la lentille piiilTent être plus longs que ne le font à préfent les cordes qui tirent trop obliquement vers les bords de la forme. Ceci ferait furtout utile, ou plutôt devrait néceirairemcnt être fait, fi nous voulions polir des lentilles concaves. Dans ce cas on achèverait d'abord leur furface convexe, et cnfuite la furface concave en mouvant récuelle de métal fur le verre immobile. Après tout, nous pourrions cependant audî exécuter cette partie du travail en nous fervant de la traélion de cordes comme jufqu'ici. On pourrait auffi rehaufler la table d'un ou deux pieds, et le ficge de l'opérateur en même temps, pour qu'il puifie tourner la manivelle avec moins de peine. Les. p. 817 et 818 du T. XIII contiennent encore quelques remarques en français, également tirées du Manufcrit H, qui le rapportent à ce fujet. — I igi I — APPENDICE T AUX MEMORIEN AP:NGAENDR I lET SLIJPEN VAN GLASEN TOT VERREKIJCKERS. 1667'). .7. 17 Mars i66~. 11 faut faire des pièces de verre quarrces de 10 pouces et de repaiiïcur de 4 lignes et cafcher de les rendre les plus plattes et unies que l'on pourra, et que la matière foit bien blanche et tranlparente, fans que pourtant elle foit fujette a jctter du tel et le ternir par après. Et qu'elle n'ait aufli guère de petits points et furtout nulles veines. La quelle dernière qualité ne pouvant eilre jugée que lors que le verre eft poli, il faudra faire travailler ces pièces des 2 coilcz comme Ton fait les glaces & miroirs. Mais il fuHira de commencer par une ou 2 pour veoir fi la matière ell bonne, après quoy l'on en fera d'avantage. Il faut tafcher de faire le moins de levées pour chafque pièce quarree qu'il fera poilible et le meilleur feroit fi l'on n'en fàifoit qu'une. B. 1 Nov. 1667. L'on mettra dans le fourneau un pot apart avec de la matière pure et rafince au poffible (en marge: manganefc, fonde), et on la laifTera plus long- temps au feu qu'a l'ordinaire, afin qu'elle fe purge des petites bulles ou points dont les glaces de miroir l'ont remplies. Il faut aufli faire en forte qu'elle foit plus blanche et tranfparentc que les glaces ordinaires fans pourtant eftre fujette a jetter du fel et fe ternir par après; et fin-tout qu'elle n'ait point de veines comme l'on en \oit fouuent aux glaces, quand on tient un papier derrière. La matière ellant cuite, l'on en fera des plaques de 10 pouces en quarrè et efpaifies de 4 lignes environ et l'on fera le moins de levées pour chacune qu'il fera poffible parce que les veines s'engendrent par la. On en polira quelques unes pour juger de leur bonté. ') Les deux Pièces sont empruntées à la p. 15: du ÎManuscrir C. APPENDICE II AUX MEIVIORIEN AENGAENDE HET SLIJPEN VAN GLASEN TOT VERREKIJCKERS. 1669 0. Manière de tailler les verres ordonnée a un Ouurier. 1 669. Forme avec du grez. Douci avec du fable fin de Belleville. INIolette de bois en hemifphere. avec 3 efpaifleurs de drap. Poli avec moitié potée d'eflain moitié mine de fer méfiez enfemble fur 2 draps et un cuir couchez fur la fonne de cuivre. La forme cfioit raijee par quarrcz. Elloit de diamètre de 10 pouc. le verre de 6 pouc. pour une lunette de 45 pieds, convexe de deux cofiez également. -) Manuscrit D, p. 233. La p. 235 porte la date du 21 Novembre 1669. APPEiNJJlCElll AUX MEMOllIEN AENGAENDE HET SLIJPEN VAiN GLASEiX TOT VERREKIJCKERS. [1682] 0. Méthode excellente et éprouvée pour donner la lormefpherique parfaite aux for- mes de leton qui fervent au travail des verres des telefcopes. aa la forme de leton attachée au tour, hb [Fig. iS6] '^irn — \y^^- ^^] pl^'^inc creufe attachée devant la Il lunette du tour, ce platine convexe mobile fur la quelle efl: attcchée une planchette. Et fur cette planchette ell attache l'outil d'acier par une vis de bois d qui le ferre de coite. Les platines hb et ce eftant appuyées fur un mcfme plan cette dernière glilTe contre r autre. 5) Manuscrit F, p. 107. Les p. 101 et 112 portent respectivement les dates du 8 février et du 16 avril 1682. APPENDICE IV AUX MEMORIEX AEXGAENDE HET SLIJPEX VAN GLASEN TOT VERREKIJCKERS. 1686. Le 5 février 1 686 nous avons commencé à former une excellente lentille de 1 24 pieds 'j de la matière de Bois-!e-Duc, pour faire im efTai de la honte de cette matière. D'abord nous égaliiames les furfaces du verre fur l'écuelle de fer. Après cela nous rodâmes le verre fur cette écuelle au moyen de l'arc qui pennet d'aplanir les „dos". La première fois nous poliffions un peu feulement, uniquement dans le but d'exami- ner la matière. Le jour i'uivant nous effayâmes de polir davantage mais le contact avec l'écuelle fut trop étroit vers le milieu, je crois à caufe du gel qui avait apporté quelque changement foit à l'écuelle foit au verre. Plus tard, lorsqu'il s'agifTait de donner par le rodage une nouvelle courbure à un des côtés qui avait en ce moment un rayon de courbure de 85 pieds, nous avons d'abord rendu la furface à moitié plane fur la forme de fer, enfuite nous lui avons donné la figure défirée, avec de gros grains d'émeri, dans une forme de 204 pieds. Enfuite nous avons formé [l'autre côté] avec le même émeri dans une écuelle de 85 pieds, mais leulement après avoir brifé les plus gTOs grains à l'aide d'un verre précurfeur. Après que [l'un et l'autre côté de] la lentille avait reçu la bonne foniie, nous ra\ons polie | d'heure avec de l'émeri de 40 fécon- des, puis avec de l'émeri de 1 00, puis de 200, chaque fois de nouveau i d'heure, enfin I 5 heure avec de l'émeri de 400 fécondes. Durant le poliffage nous avons bien ferré la lentille contre l'écuelle, auquel but nous avons pris peu de diftance entre les cordes, de forte qu'on entendait toujours le raclement du verre l'ur la forme jufqu'à ce que fa furface fut, à la lin de l'opération, devenue extrêmement liffe. ■) D'après la suite cette lentille biconvexe à distance focale de 1:4 pieds n'était pas de forme symétrique: les rayons de] courbure des deux côtés (c'est ainsi du moins que nous croyons devoir comprendre le texte) étaient respectivement de 204 et de 85 pieds. En effet, la formule -. = (n — I) (n — f- 7p) donne, pour f = 124, R, = 204 et R- = 85, n (indice de ré- fraction) = 1,54. L'épaisseur de la lentille (qui, d'après la p. 262 qui précède, où il est question du verre de Bois-le-Duc, était i à f pouce, en d'autres termes de ôj à y 5 pied) pouvait être négligée dans ce calcul. APPIlNDICEIV AUX MKMORIliN AENGAENDi: 1 ll'/P SLIjl^KN VAN CLASKN TOT vi:rki:kijci;kiis. I6B6. Den 5 Febr. 1686, een excellent goedt glas gcficpen van 124 voet '), van de BolTche flof, OUI ce procven ofdie goedt was. Eerrt op d'yferc fchotel evcn dick gc- maeckt. Daer nae op de lelvc gedraeijt met den boogh acn weder fijden oui de rug- gen wcgh te krijgen. Voor d'eerde reijs maer weynigh gepolijft cm allcen de ilofte examineren. 's Anderen daeghs geprocft meer te polijften doch vatcen te veel in \ midden van t glas, (00 ick geloot'om de vorll die eenighe verandering aen de Ichotel of aen 'c glas gemacckt hadde. Daer nae oni de lijde van 85 te vcrflijpcn, eerlt een iluck weeghs plat gemacckt op d'ijferc fchotel, daer nae voort gcfonneert inde fchotel van 204 voet met de grove amcril. En doen met defelfde ameril gefoiniecrt inde fchotel van 85. maer met een voorlooper eeril de grofste greijncn acn Ihick gebroo- cken. Nae dat geformeert was en de ameril redelyck fijn geworden, doen met die van 40 fecondcn i uijrs gcflepen; daar nae met die van 1 00 feconden, en van 200 ieder mede i uijrs. Endclijck met die van 400 Icconden i^ iiijr. In \ flypcnaltijdt dicht tcgen de fchotel aen gehouden, met de tonwen dicht op een te maecken, foo dat men 't glas altijdt hoort fchuiren op de llof tôt in 't eijnde dat die op \ alderfijnlle ge- koraen is. 29<5 MEMORIEN AENGAENDE HET SLIJPEN VAN GLASEN, ETC. APP. IV. Je parcourus la fonne entière avec le verre précurfeur chaque fois quej'y avais mis une nouvelle force d'émeri. C'efl: ainfi qu'on évite toutes les raies. Je poliffai la première furface avec du cuir de buffle entre le verre et l'ardoife (en marge: N.B. nous nous fervions encore en ce moment de vert-de-gris au lieu de vi- triol -) qui efl infiniment meilleur). La lentille reluifait de ce côté autant vers les bords qu'au milieu. Avant le polilfage j'avais frotté le verre fur le linge enduit de tripoli. Nous obfer- vions que l'ardoife fe tournait de préférence vers le même côté que durant le poliffage précédent; nous penfions devoir conclure que ceci provenait d'une certaine inégalité dans la preffion du cuir de buffle (en marge: le cuir de buffle =') ne fut pas trouvé bon), d'autant plus que le verre criait lorfque l'ardoife était tourné de ce côté, de forte que peut-être beaucoup de lentilles affez minces ont été gâtées de cette manière. Nous collâmes un anneau de gros drap fur l'ardoife au lieu du cuir de buffle pour nous fer- vir de celui-ci dans le poliffage de l'autre côté. Je ne fis que 900 paffes en polifiant le premier côté, ce qui me fembla fuffifant; mais il eût été bon d'en faire un peu davantage. Je rodai l'autre côté dans la même écuelle de 204 pieds qui avait déjà fervi à ce but +) en preffant toujours affez vigoureulement avec le bâton ce qui apparemment fait du bien, et je me fervis de matière à polir fine, égalifée par le précurfeur. Je ne mis pas l'écuelle en état après le rodage puifqu'elle n'avait pas été employée, penfai-je, pour donner au verre une forme entièrement nouvelle; mais j'avais oublié d'avoir dernièrement rodé l'autre côté dans la même écuelle, comme cela a été dit plus haut. Par conféquent j'éprouvai maintenant, en me fervant de la matière de 200, une certaine réfillance au mouvement. Toutefois, après avoir mis le réchaud hors de la chambre, je ne fentis plus cette réfiilance en me fervant de la dernière matière de 400. Je rodai de la même manière (expliquée ci-deffus) que pour l'autre côté. Lors- que je mis l'écuelle en état pour le rodage, il fembla y a\oir au milieu une certaine convexité ou du moins une moindre concavité, attendu que ce fut là que la teinte brune difparut en premier lieu de forte que l'écuelle y reluilait plus que vers les bords; j'ai compris plus tard que cette circonilance était due aulli au fait qu'avant le rodage l'écuelle n'avait pas été mife en état avec la pierre. Je pris cette fois un peu plus de temps que d'habitude pour mettre la fonne en bon état. Enfuitc je frottai le verre contre le linge et le poliffai en partie le même foir, mais je fus obligé de préparer une nouvelle route pour le parcours du verre puifquela première s'uiait en montrant de ^) Comparez la p. 286 qui précttie. •') Comparez la note 30 de la p. 283 qui précède, ainsi que celles des p. 275 et ;--. ■•) Si ceci signifie que Huygens et son frire finirent par donner aux tJetix surfaces de la lentille une courbure de 204 pieds, la distance focale de la lentille ne peut apparemment plus avoir été de 1 24 pieds; elle a dil être d'environ 189 pieds. MEMORIKN AENGAENDE HET SLIJPEN VAN GLASEN, KTC. API'. IV. 297 Ydcr vcrfcbcijclc anieril tlic ick op de fcliotcl dcde, licp ick over met de voorlopcr brcnj;ende die over de heele Ichotel. I lier door worden de Ichrabben gemijdt. Dde lijde polijrte icl< met biiflclflccr tulTchen het glas en de leij (en marge: N.B. Wij belichden doen nocii Ipaenl'groen ^) in plaets van vitriooldieongelyck bctcris). IMonek even Ibo vcel aen de kanten als in midden. Ick had het glas over den doeck met tripoli gevrcven voor het polijllcn. Wij remarqueerdcn dat de leij alTeCteerde te (lacn even Ibo gedracyt als wij die in 't voorgaende polijften \an dit glas gelien had- den. waer iiijt beHoten dat dit moR komen van eenige ongelycke druck van het buf- telsleer (en marge: biilVelsleer '} niet goedt gevondenj); temeeromdat hetglasplaght te fleuyten als de leij dus gedraeijt ftondt, foc dat hier door mifTchien vcel glafen die wat diin vvaareii bedorven fijn. Wij placlacn ecn rondt van dicke pij op de leij in plaets van 't butlels leer, om te gebruijcken in 't polijften van d'andcre fijdc. i3ele cerlte lijde polijlle ick maer 900 llreecken en Icheen doen genoegh te fijn. maer het waer betcr geweell noch wat meer te geven. De andere (îjde flicp ick maer vveder roiiv\' in de eyghe fchotel van 204 voet daer fc in geilepen geweell was -i), altijdt redelijck hard met de llock druckende 't welck apparent goedt doet: en gebruijckte de fijndcr formecr (lof, met de voorlooper ge- efTent. Ick maecktcn de Ichotel niet op nae het rouw ilijpcn, om dat het geen fomiercn van nieinvs gewecit was. Doch en bedacht niet dat ick deander lijde in defe Ichotel nu laetst geformecrt hadt als boven gcfeijdt is. Waer door ick oock in \ ilijpcn met de ftof van 200 nu eenich klemmen gewaer wierdt. Even wel nae dat het kaft'oor met vicrbuijtcn de kamergclet hadde, foo en voeldcgeen klemmen meer met de laetftc llof van 400. Dit Ilijpcn dede ick op de felfdc manier als gefcght is van d'ander lîjde. Als ick de ichotel opmaeckte voor het polijllen, foo fchcen daereenighe bolligheydt, dat is mindcr holligheydt, in \ midden te lijn, dewijl daer tcn eerftcn de bruijnicheydt wegh ging en meer blonck als nacr de kanten, 't welck ick daer nae bedacht heb mede daer van dacn te komen dat de fchotel voor het op Ilijpcn niet op gemaeckt was met de fteen. Ick was wat langer als ordinaris om die nu te deegh op te maecken. Daer nae vreef ick het glas over den doeck, en polijften het een fluck weeghsdien avondt, maer moll een nieuwe baen maecken om dat d'eerlle met brecde (Ireepen afsleet. 38 298 MEMORIEN AENGAENDE HET SUJPEN VAN GLASEN, ETC. APP. IV. larges lignes. Le lendemain je continuai le poliffhge jufqu'à 1 200 païïes, le concaft n'étant pas aufli bon qu'il aurait pu fctre. De plus les reftes des petites plaques blan- ches 5) demeuraient vifibles, et la lentille fc montrait aflez capricieufe et fujette à tourner, de forte que je doutais fort fi elle ferait bonne (en marge: la rotation fpontanée du verre pendant le polillage n'eil: pas un ligne certain de non-réuffite). Les bords n'étaient que tolcrablement achevés lorfque je celTai d'opérer. Le verre était colléfur du gros drap, lui feul ayant été enduit de ciment. Cette fois il ne cria pas. Je n'avais centré le verre fur la molette qu'avec le compas, non pas avec le vcrre-à-circonfé- rences; c'eft donc peut-être à caufe d'une petite excentricité que la lentille fe mon- trait quelque peu rebelle et fujette à tourner. Je l'aidai de la main à parcourir fa route également pour toutes les parties du bord. Attendu qu'il y avait deux routes, que le polillage s'effeétuait par deux parcours de difterentes amplitudes, cà et là un fiUon fe produifait dans le verre. Pour éviter cet inconvénient, il ferait peut-être bon de ne pas „écrire" fur l'orbe avec le tripoli mais de l'y frotter avec de la peau de chamois ou autrement; de cette façon il ne relierait pas fi aifément fur l'orbe des grains de iable tels qu'en contient le tripoli. Je crois aulTi qu'il eil bon de bien achever le profil pour qu'il n'arrive pas que pendant le poliffage de petits morceaux de verre fe détachent et raient la lentille; d'autre part ceci efi: évidemment bon pour empêcher l'ufure de la route. On peut aufli commencer par faire parcourir celle-ci par un précurfeur. Je ne fais pas bien pourquoi dans le polillage le premier côté de la lentille devenait fi égale- ment luifant aux bords et au milieu, mais j'eftime que pour obtenir cet effet il ferait bon d'effeétuer la dernière mife en état de l'écuelle par un faible mouvement des pierres, parce que, lorfque dans ce mouvement on dépafi'e largement.lesbords,récuelle devient un peu moins concave qu'elle ne l'était durant l'opération précédente de forte que pendant le polifiTage les bords du verre n'y touchent pas bien. C'efl: pourquoi il efi: préférable de rendre, autant que pofllble, l'écuelle plus concave avant le poliffage. En poliffant la prélcnte lentille on voyait toujours au milieu un endroit brun où le tripoli était plus mince, excepté vers la fin, de forte que ceci n'ell pas aufll mauvais figne que nous l'avions cru. Cet endroit n'avait pas de convexité ou „dos"; lorfqu'il s'en produit c'efl: un fort mauvais figne, mais je penfe que la faute en a été fou vent au cuir de buffle, furtout dans le cas de lentilles minces. Je crois qu'en changeant de ma- tière on pourrait polir de très grandes lentilles dans des écuelles dont les dimenfions ne furpafieraient les leurs que de peu; vers la lin il faudrait fe lcr\ir d'une matière rendue fine par le polillage d'une autre lentille fur une autre fonne. 5) Coiiiparez le troisième -.iliiica île In p. 2IÎ6 qui prccèile. MEMORIRN AKNGAF.Nnr. IIKT SI.IjPr.N VAN GLASJÎN, T.TC. API'. IV. 2^9 's ander dacglis polijften ick voort cot 1 200 toe, vatte wat fchrael en blevcn de reften vandc witcc plackjos ^) alcijdt noch over, oock afToctcerdc en draeyde hcc glas noch al ccnighiîns, (00 dat ick feer twijflclde of het glas goedt foude fijn (en marge: het dracijcn van t glas in 'c polijllcn is gccn (ccckcr teycken van nict ce deiigcn). De kanten waren nocli inaer cacmclijck klaer doen ick cr uyclcheijde. Met was op de pij geplackt, allecn het glas met cernent bellrcecken (ijnde. Het fliiijte nu niet. Ick had het glas niacr met de paflcr recht gcfec op defc loopcr en niet met het circel glas, foo dat het miiïchien om dat niet pertedl rccht en th)ndt, noch foo wat dracijde enadec- teerde (en marge: 't glas rccht te fetten met het circciglas om te polijiten). Ick hiclp het met de handt, op dat het ontrent over aile (ijden gelijck langhs de baen gaen fonde. Mec defe 2 baenen en het polijilen in 2 wijten quam hier en daer een fchrap in 't glas. Waer tegen millchien goedt Ibude iijn niet te fchrijven over de baen met de tripoli maer die met een feem leer of anders daer over te vrijven. want aldus niet foo licht van de fandcn die in de tripoli fijn, op de baen fouden blijvcn fitten. Ick geloof dat het oock goedt is het pouriil iijn te flijpen opdac geen ihickjes van \ glas in 't polijllcn afen breecken en fchrabben maeken behalven dat dit oock apparent goedt is om de baen te conferveren voor het afslijtcn. Men kan oock met een voor- looper de baen ecrll overgaen. Ick weet niet wel waerom do eerfle fijde van t glas in 't polijften foo gelijc!: aen de kanten en in middcn fchoon \vierdt,doch geloof dat om hier toe te geraecken goedt foude fijn het laetfte op maecken van de fchotcl te doen met kleijn mouvement \'an de llecnen, om dat, alsmen wijdt over de kanten fchnijrt, de fchotel eenighfins vlacker werdt als fc was in 't nijpcn; waer door in 'c polijften de kanten van 't glas niet wel en komen le raecken. Daerom moet men liever foo veel als moghelijck is de fchotel iien holder te maecken voor 't polijflen. Men fagh in 't polijften van dit glas alwaerts in 't midden een bruijn plackje daer de tripoli dunder fat. Doch even wel in \ leflie niet, foo dat dit oock al fulcken quaedt teycken nict en is aïs wij gemeent hadden. Het hadde geen rugghe, wclcke te voorfchijn komende is een feer quaedt teijcken, doch geloof dat het buffcls leer hier van dickwils d'oorfaeck geweeft is, voornamelijck in dunachtige glafen. Ick geloof dat men met het verande- ren van ftoffe, feer groote glafen in fchotels die weynigh grooter waeren foude konnen flijpen, nemendc in 't eijnde Itof die met een ander glas op een andere fchotel fijn geflepen waer. APPENDICE V AUX MEMORIEN AENGAENDE IIET SLIJPRN VAN GLASEN TOT VERREKIJCKERS. [1692]'). [Fig. 87] Appliquer la tonne à un arbre girant de cuivre [Fig. 87] qui fuft mobile dans un creux quarrè fiche dans une tcftc immobile furie tour. Morceau decuirepais en treleba (ton et la lentille, afin qu'elle f 'applique mieux au creux de la foraie en tournant. 1 On lie dans la figure: genou par une petite boule, cuir, lentille, forme. ') iVIanuscrit n,p.5i.Lesp. 49et54portentrespeftivementlesdatesdui6niarsetdu2 2avril 169:. APPENDICE VI AUX MEMORlluN AENGAENDE MET SLIJPEN VAN GLASEN TOT VERREKIJCKEKS. [i692]-). Il feroit bon de faire en forte que le bord d'un verre de lunette qu'on doucit fut coupé perpendiculairement fur la furfice de la forme, a fin de mieux doucir vers les bords. Car j'ay remarqué que quand nous travaillions des verres ou le pourfil avoit lailTc quelque endroit dont f'cftoit levé un éclat fort mince, le verre ne fe trouuoit pas bien douci à cet endroit du bord, mais on y appercevoit un peu de gris. Cela me fait croire que le contour ou pourfil du verre ellant perpendiculaire fur la forme, il y entreroit plus dillicilement des grains d'emeril plus grofliers que le relie de la matière, qui autrement font caffez fous les bords du verre et y gafknt le douci plus que vers le milieu ou ils n'arrivent que défia caiïcz. Pour cela, après avoir fait le profil oblique a noflre ancienne manière, on pourroit met- tre le verre fur le tour, et avec la pointe de diamant faire l'entaille ahc [Fig. 88] en forte que cb fut perpendiculaire a la furface. Ou avec un compas a pointe de diamant, car il faut fi peu que rien. Ou avec un cercle de cuivre et de l'emeril. [Fig. 88] 0 ') Manuscrit H, p. 69. Les p. 60 et 75 portent respeftivement les dates du 21 mai et du 16 juillet 1692. -) On lit dans la figure le mot verre. APPENDICE VII AUX MEMORIEN AENGAENDE HET SLIIPEN VAN GLASEN TOT VERREKIJCKERS. Les dates des lentilles conservées font voir, ce qui refTort aulli de la Correfpon- dance et efl: en harmonie avec le fait que les Memorien furent rédigés en 1685, que ce fut furtout en 1683 — 1686 que les deux frères rappliquèrent à la taille. Ont-ils réudl à produire avec la nouvelle machine de 1683 — 1685 décrite dans les Memorien des \'erres fupérieurs à ceux qu'ils fabriquaient auparavant? Il femble bien qu'il faille répondre affirmativement à cette queftion. Qu'on reliie ce qui a été dit aux p. 23 — 25 du T. XV fur les trois objectifs de Conftantyn confervés à Londres et portant les dates du 4 juin, du 26 juin et du 23 juillet 1686, le premier defquels a fervi h James Pound pour obferver au début du dix-huitième fiècle, la première fois en 171 8, les cinq fatellites alors connus de Saturne, tandis que ChrilHaan en 1684 — voyez la p. 194 qui précède — n'en voyait que trvis '). Les deux ouvrages cités à la p. 23 du T. XV, lavoir r„Oratio de fratribus Chriftiano atque Conilantino Hugenio, artis Dioptricse cultoribus" de 1838 de P. J. Uylenbroek et l'article „Iets over de kijkers van de gebroeders Chriftiaan en Conrtantijn I luijgens" de 1 846 de F. Kaifer contiennent fur ces objectifs des détails que nous ne croyons pas nécelTaire de reproduire dans le préfent Appendice. Nous nous contentons de citer ici le dernier des articles de Pound, celui de 1723, où il compare le télefcope huguénien avec le nouveau télefcope à réflexion de Hadley"): „Mr. Bradley, the Savilian Profeflbr of Allronomy, and myfelf, hâve compared Mr. Hadley's Télefcope (in which the focal Length of the Objeét Métal is not quite 5 Feet and ^) vvith the Hugenian Télefcope, the focal Length of whofe Objeél Glass is 1 23 Fect: And vve find, that the former will bear fuch a Charge, as to make it magnify the Objeiit as many Times as the latter with its due Charge: and that it reprelènts Objedts as diftinft, though not altogether fo clear and bright ; which may beoccafioncd partly from the Différence of their Apertures (that of the Hugenian ') Ninis observons en passant que si Christiaan — s(ipliia?" ilc Descaites se troiixeun clmpitrc (CXIX) intitulé: „Qiioinodo Stella fixa miitetur in Cometam vel in Flanetam". ^) On trouvera aussi le nom de Mcgcriin dans l'ouvragede 1941 „Gescliiclitedere.\aiokm1': di: Muygens kn son proi'Ri-: honneur (date inconnue). 1 1 . De l'Equation du temps ') ( i 680). III. Passages de Mercure devant ee soleie en 1631 d'après Gassendi et SCHICKARD '-), EN I 66 I d'aPRÈS I IkVKEIUS, EN I 677 d'aPRÈS GaLLET ET Cassini (1681, 1682 . . .). IV. Passage de V'énus devant le soleil en i 639 d'après I Iorrox (1682). V. Mesure de la parallaxe de Mars par Cassini, et remarque de Cassini DE I 680 sur les distances DES PLANETES (1682). VI. Petitesse du soleil, et de la TEiuiE, par rapi>ort aux dimensions du sy- stème solaire (1682). VU. Conjonctions de planètes (1682). VIII. Déplacement dans le cours des siècles du pôle de l'équateur sur la N'OlVl E CÉLESTE (SUIVANT INIeGERLIN, d'aPRÈS HuYGENS) ET CRITIQUE DE LA PENSÉE DE CET AUTEUR (1684, 1685 OU 1686). IX. Remarque sur les grandeurs différentes ou égales de la réfraction ATMOSPHÉRIQUE DANS LE CAS DE LA LUNE ET DU SOLEIL (1685 OU 1686). ') C'est le titre que Hiiygens lui-même donne à cette Pièce. -) La citation de Scliiclcard est précédée par une citation du même auteur sur les mérites de Kepler 40 ASTRONOMICA VARIA i68o-i(58<5. Ad fiipcras ccndifTe domos, divaniqiie juvabit Uranicn lludijs dcmeruilTc raeis. Anmilus in lento Saturni Sydere, et acquis Hora mihi primùni currere jiiiïa rotis Ingenij vivent monumenta, infcriptaque coelo Noiuina victuri poil nica fata canent '). ') Cliartœ astronomica;, f. i ;7. ') Leçon alternative: legent. Leçon alternative du dernier vers: Nomina long£VO (ou ven- turo) tempore fàma vehet. IL DE L'ÉQUATION DU TEMPS. ■) [i(58o] Le temps de chaque jour naturel ou apparent, fcavoir d'un midy a l'autre, efl: celuy d'une révolution entière de l'equatcur, par le méridien et de plus d'une partie de l'equateur qui pafle le méridien en mefme temps que l'arc de l'ecliptique que le foleil a parcouru entre les deux midis. Or cette partie de l'ecliptique efliant tantofl: plus grande tantofl: plus petite a caufe du mouvement inégal du foleil, et ayant des inclinaifons différentes a l'égard de l'equatcur a caufe de l'obliquité de l'ecliptique; il en arrive que cette partie de l'equa- teur qui palle le méridien enfemble avec la dite partie de l'ecliptique, eft aufll de dif- férente grandeur en différent temps; et partant les jours naturels neceffai renient inégaux. L'on a befoin dans les calculs d'aflronomie de comparer ces jours inégaux avec des jours égaux de moyene longueur, qui font chacun d'une révolution entière de l'equa- tcur, et d'un arc du mefme de 59'8". fcavoir égal au moyen mouvement journalier du foleil dans l'ecliptique. Et pour le figurer ces jours égaux, il faut s'imaginer un foleil qui partant du principe d'Aries en mefme inllant que le vray foleil faOe fon tour annuel dans l'equateur, et cela d'un mouvement tousjours égal, qui feroit journelle- ment de 59. 8". Une horloge très jufle citant une fois accordée h la mcfure et a l'heure de ces jours moyens, marqueroit en fuite tousjours midy, quand ce foleil imaginé retoumeroit au méridien, le véritable foleil ayant alors bien fouvent défia pafli e le méridien, ou n'y ellant pas encore arrivé. Va la différence peut aller en ce fiecle ou nous fommes jufqu'a une demie heure et un peu d'avantage. Ce qui dans le calcul du mouvement de la lune fin* tout efl: fort confideralile, parce qu'en une demie heure elle fait un arc d'environ 15 minutes. Et il ne faut pas efperer de pouvoir jamais trouver la véritable théorie de cette planète fi on n'emploie au calcul de fon mouvement la \'eritable équation du temps. En quoy prefque tous les afiironomes et mefme les plus habiles ont failly qui fe fluiguoient en vain h forger des epicyclcs les uns fur les autres, pour reprefenter l'irrégularité du cours lunaire; Tycho Brahe ayant osé introduire une équation de ') La Pièce est empruiuce aux p. 27 — 30 du Manuscrit F. La p. 39 porte la date du 16 no- vembre 1680. 1)1 I. 'équation DU TBIWPS. 317 temps pniticulicrc pour la lune, diffcrcncc de celle qu'il eftablidbit pour les autres planètes, ce qui eil très ablurde. Pour bien comprendre donc en quoy confiée l'equntion du temps, concevons une horloge ajullée, comme il a elle dit, ii la moyene melure des jours, ce que j'ay montré comme il fe fait par le moyen des eftoiles fixes. [-p. „ -, Soit maintenant [Fig. 89] AH l'cquateur, '- °' ^-' AC l'ecliptique, A leur interfedion ou le prin- cipe d'Aries. MIC un méridien fixe fous lequel paflent les degrcz des ditsccrcles par le mouve- ment journalier, du codé 15 vers A. Soit donne lui elpacc de temps apparent, par exemple de- puis le midy du 10 avril i68oiurqu'aumidydu I 2' Juin de la meiine année; et que l'on veuille Icavoir combien il s'cll écoulé de temps égal dans cet eCpace. Ou bien en prenant pour Epo- que ou commencement commun du temps apparent et de l'égal le midy du 10 Avril, qu'il fliille réduire le moment du midy apparent du i 2 juin au temps égal. Il s'agit en tout cela de Icavoir, lors qu'on aura accordé l'horloge furditavecle roleil,aumidy du I G avril, quelle heure il marquera lors que le foleil fera au midy le 1 2' Juin. Soit M le lieu du foleil dans l'ecliptique au midy du 10 avril. C le lieu du foleil au midy du i 2'-' juin, et l'afcenlion droite de C foit B. Et parce que l'horloge commence du mel'me midy du 10 avril, concevons que le foleil imaginaire de l'Equateur com- mence alors d'aller depuis E, afcenfion droite du foleii en M. Il faudroit maintenant fcavoir la quantité de l'arc El), que je fuppofe que le foleil imaginaire a fait dans l'intervalle donné, c'ell a dire dans le temps que le vraij foleil cil venu de M en C, car alors je diray que C eftant parvenu (par le mouvement qu'on appelle du premier mobile) au méridien fixe NME, et en mefme temps le point 15; le point D ou foleil imaginaire, en cas que l'arc ED foit plus grand que EB, aura encore befoin du temps qu'il laut pour paiïcr l'arc BD, pour venir au méridien. Prenez qu'il faille 5 minutes, donc au midy apparent du 1 2" Juin, il fera encore 5 minutes devant midy a l'horloge. Et ainfi l'on voit que, quand BE, difiercnce des afcenfions droites des lieux du foleil aux deux termes du temps apparent donné, ell plus petit que l'arc ED, qui clHc mou- vement égal qui convient a l'intervalle du mefme temps apparent; il faut oflerdu temps apparent autant qu'il en convient a l'excès de l'arc DE fur BE, pour avoir le point du temps égal, ou l'heure de l'horloge. Et au contraire fi l'arc ED cuil efié plus petit que BE. Tout cecy ell fort connudesailronomes, etc'elHa defiÂis qu'efl: fondée la règle des Anciens -), qui eft: Pour réduire le temps apparent au temps égal, ayez -) On trouve cette régie, énoncée un peu plus sommairement, vers la fin du troisième livre de PAlmageste de Ptolémée. Et aussi dans Talinéa ou „scctio" du livre 3 de la première partie du Nouvel Almageste de Riccioli que lluygens cite un peu plus loin. 3lH ASTRONOMICA VARIA I 680 — 1686. pour les deux extremitez du temps apparent donné le lieu moyen et le véritable du foleil, et l'afccnfion droite du véritable lieu. Puis prenez la différence des lieux moyens, oftant tousjours le premier en date du dernier; et adjoutant 360 degrez quand le dernier eft de moins de degrez que le premier. Prenez de mefme la différence des afcenfions droites, et conférez entre elles ces 2 différences, qui fi elles font égales, il n'y a point d'équation a faire, mais i. fi la différence des afcenfions droites efi: plus grande que la différence des lieux moyens, alors il faut adjoutcr l'excès converti en temps, au temps apparent, pour avoir le temps égal. 2. Mais fi la différence des afcenfions droites efi plus petite que la différence des lieux moyens, il faut foufl:raire ce qui défaut converti en temps, du temps apparent pour avoir le temps égal. Que s'il faut réduire le temps égal au temps apparent (comme le temps d'une Eclipi'e calculée par les tables, au temps apparent qu'elle fera obfervee) 3. la règle alors efi, que la différence des afcenfions droites efi:ant plus grande que la différence des lieux moyens, l'on doit fous- traire l'excès, converti en temps, du temps moyen, pour avoir le temps apparent, car alors R arrivera au méridien NME quand 13 ne fera pas encore en ce méridien, et partant l'heure de l'horloge plus avancée que celle du véritable foleil. 4. Mais fi la différence des afcenfions droites efi: plus petite que la différence des lieux moyens; il fautadjou- ter l'excès, converti en temps, au temps égal, pour avoir le temps apparent. Ce font la les véritables règles, et il faut bien prendre garde quand on en a beloin de ne pas s'y abufer, en adjoutant ce qu'il faut fouftraire, ou au contraire. De conilituendis Epochis Tabularum du£e funt auftorum fententiœ. Alij enim ad Tempus apparens eas referunt ut Alphonfini, Ptolemœus, Copemicus. Alij ad Tempus a.>quale five médium ut vocant, in quibus Tycho, Longomontanus, Lansbergius, Keplerus, BuUialdus ') &c. Itemque Ricciokis, ut patet ex ijs quœ fcribit Almag. parte i. lib. 3. cap. 33. feft. 3 +}. In exemple fuo errât in computando temporis in- tervallo ab obfervatione ad finem anni. Sed refte intelligit pag. 256 ejul'dcm partis ') ubi Epocham Lunaris Longitudinis conftituit. Ipla vero methodusipfiusoniniumque qui ad tempus médium Epochas accommodant prorfus erronea efi. Copernicus autem reéle fuam Lunœ Epocham conftituit, credo Ptolemœum fecutus. Et hœc fola vera efi ratio. ■^) Voyez sur Tycbo Bralic, Kepler et lîoiilliau les p. 523 — 5:4 du T. XV. Cousultez aussi la note 1 8 de la p. 33 qui précède. ••) Comparez sur ce passage la note 2 qui précède. Riccioli y cite les noms de tous les astronomes qu'on vient de lire dans le texte. ') Lib. 4. cap. 24. „De Constituendis Epochis Lunarium IMotuiun". m. PASSAGES DE MERCURE DEVANT LE SOLEIL EN 1631 D'APRÈS GASSENDI I:T SCHICKARD, EN 1661 D'APRÈS IIEVELIUS, EN 1677 D'APRÈS GALLET ET CASSINI. [1681, 1682 . .] § I '). Ex IV. Schickardo. De Merxurio in Sole vifo anno 1(^31, 7 Nov. St. Novo ''). De Keplero loqiiens et ') quid in Merciirio prinius prjellitcrit egregium ac iîngu- lare. i °. Ellipticum itcr indagavit, cujus caufa Epicyclus prifcis falfo crcdcbatur augcri et minui. 2°. Orbitam illam circa verum l'olciTi, velut cor mundi, ordinavit, quam omnes alij refcriint ad médium ejiis lociim, quod punctiim el1: mcrc imaginarium, nuUo figno naturali ditcriminntum, adeoque doccndi ialtem gratia conliclum. 3°. Bifcftio- nem excentricitatis ingeniosè animadvertit, qua; nos à multa irrcgularitate libérât ■•). ') Le § I est emprunté aux p. 75 — 79 du Manuscrit F. Les p. 55 et 101 portent respeftivement les dates du 16 février 168 1 et du 8 février 1682. ■) Le titre de la hrocluire de W. Schickard citée par Huygens est le suivant: „W. Schickardi Pars Responsi ad Epistolas P. Gassendi Insignis Philosophi Galli de Mercurio sub sole viso, & alijs Novitatibus Uranicis. Quod Astronomia; felix faustumque sit!" Tubinga;, Typis Th. Werlini: Impensis Ph. Brunnl, Anno i632menseAugusto. Voyez sur Schickard (1592 — 1635) la note 11 de la p. 251 du T. IV. Lesepîtres de Gassendi sont intitulées: „Mercurius in Sole visus, et Venus invisa Parisiis [voyez sur ce dernier sujet la note 12 de la p. 309] Anno 1631. Pro voto, & Admonitione Keppleri [voyez notre Avertissement]. Per Petrum Gassendum, cujus heic sunt ca de re Epistolœ Duœ cum Obscruatis quibusdam alijs". Parisiis, Sumptibus Seb. Cramoisy, via lacobsà, sub Ciconiis. INIDCXXXII. La première épitre est dédiée „Prsclaro, & amico viro Willelmo Schickardo, in Academia Tubingensi Professori Hebraico". 3^ Ce qui suit (premier alinéa) est une citation littérale (ou à fort peu prés littérale) de la p. 24 de la brochure de Schickard. Huygens souligne quelques mots. Seule la remarque finale, écrite en marge, est de lui. ■♦) Ceci se rapporte au soleil. A la p. 330 de son „Ad Vitellionem paralipomena, quibus astrono- mia pars optica traditur" de 1604 Kepler écrit: „Deprehensus est à me primo, per subtilem obseruationem diametri visibilis . . . Solem dimidio solùm spatio eius Eccentricitatis quod illi ab Albategnio & Tychone tribuitur, à nobis recedere". Anciennement on pensait que la distance du soleil à la terre est inversement proportionnelle à la vitesse de son mouvement apparent. 320 ASTRONOMICA VARIA 1680 1686. [Fig. 91] 4°. Nodos ab abfidibus raerito rcmovit, quorum combinatio latitudini tôt peperit errores'). IncUnanonem fixam et un'iformi angiilo confîantem introduxit, quse fim- plicitati natura* magis efl: confentanea. — En marge: Sed cujufnam plani refpectu? Nam non magis planum Ecliptica" idem inanet refpectu fixarum, quam planum orbi- tarum in quibus finguli planetarum reliquorum "). Reprchendit vero in codera Kcplero ') i°. quod IMenfura Orbitje non efl: prscife tanta. 2'. quod apheljj locus aliquantum a vero abfit. 3°. nodi pauxillum exorbitant. 4°. Haud recte judicat planeta; fitum in Ellipfi ex orthogonali contaftus. Quodpostremum pfcudographema nemini animadverfum, quia fons efl: alio- rum, inde procul dubio fcaturierunt etiam errores îequa- tionum. Tradidit illud Aflronomise Copemicanœ lib. 6. fol. 76o,aflrerens in elongationibus maximis lineam ex cen- tro B in planetam INI [Fig. 91] efl"e orthogonalem ad vifi- vam TM, et angulum BAIT recbam *). ideoque incidere BM in n locum Zodiaci toû TM, five tribus fignis inde dillantem; fie exui planetam inœqualitate fecunda '•'). Ego auteni nego angulum TMB rectum efle &c. Les Fig. 91, 92 et 93 de Hiiygeiis correfpondent à celles de Schic- kard. 5) A la p. 3 1 de sa hrocluire Scliickard parle — voyez la p. 32: qui suit — de „Tycho & Longo- montanus, qui nodos Apsidi juiii;unt" ce q>ii conduit à de grandes erreurs. ") C'est à bon droit que Huygens se demande avec quel plan celui de l'orbite d'une planète pour- rait bien faire un angle absolument constant. C'est seulement depuis Laplace qu'on connaît dans les systèmes planétaires un plan invariable; mais il n'est pas question d'une constance absolue des angles des plans des planètes avec ce plan-là. ^) Ce deuxième alinéa est emprunté aux p. 24 et 25 de la même brochure. Huygens omet une des objeftions de Schickard, et la citation est au début un peu moins littérale que la précédente. — Schickard prouve longuement, d'après Apollonius, que dans la Fig. 91 MB n'est pas nor- male à l'ellipse lorsque B est le centre. '*') C'est ce qu'on trouve en effet à l'endroit indiqué (édition de 1635). ») D'après la p. 758 de r,.Astronomia Copernicana" r„ina;qualitas prior" résulte du fait que la planète se meut dans une courbe excentrique par rapport au soleil, tandis que r„ina.>qualitas secunda" est due au fait qu'on ne regarde pas la planète du soleil,maisdela terre; or, lorsqu'on sait — ou croit savoir — que la longitude de la planète vue de la terre diffère précisément de 90° de celle vue du soleil, il est évident qu'il n'y a plus d'incertitude de ce chef. PASSAGES DE MERCURE DEVANT I,F, SOLEIL EN I 63 I , ETC. 321 triini folis C. M Merciiriiis exccdens e foie. [Fig. 92] De loco excedciuis McrcuriJ ex Q'°). \'C [Fig. 92 j lilum pcrpcndiculare pcrcen- Arcus VM obfervatus 32^ gr. "). Angiilus VCE inter verticalcm et cclipticam BE, computatus 56°4j'. unde ME 24° 17'. Qualiiim ergo fcmidiamecer 3 adfumiuir 15'!, talium fubtenfa DM prodit 6\ min. pro ^ latitii- dine borea. Xam de parallaxi lecii- rior fum &c. Nous citons un peu plus longuement : „Nam de Parallaxi fecurior (lim quôd Planetam vix nocabiliter de- jecerit à vero fitu (prîefertim in alti- tudinc 22 grad. fupra horizonc), quoniam infra . . . Mars, in paulè majori dillantiâ, nullam fenfibilem probabitur admifiiïe". Voyez ce que nous difons (ur la parallaxe à la p. 338 de rAvertinement. Porro lociis nodi Sï ex obfervationc qusrendiis '=). Eli autem raihi duplex, unus apparens tantum, qui nohis e terra fpectatur iique ambulatorius, quia brcvi tempore in quemvis Zodiaci locum cadere potell quoties planeta latitudine caret, ubicunque verietur longitudinis ratione. alter verus in Orbita, e foie quafi centre jeftimatus, tardigradus ille qui demura feculo fentitur niovilTe locum. Pro Sh apparentis inquilitione allumantur ex Ephemeride duo loca ^ vicina: nec obftat quod ibi erronea fint, pra^fbnt enim nihilominus analogiam et obliquitatem itineris, alter cum latitudine BK, alter cum latitudine FM. lincœ HKA parallelam ducit MN, qua.* verum locum nodi ollendit N. — En marge: opus tantum adfumere angulum ININD 6°.54' quanta ell inclinatioorbis5[ravoirfurle plandeTecliptique]. '°) Le chapitre de Schickard „Locus excedentis Mercurij" commence à la p. 27. Seul, l'alinéa du texte „QuaIium etc." est exaftement cité (Huygens écrit toutefois „borea" au lieu de„boreali"). ") Gassendi dit regretter de ne pas avoir mesuré cet arc ou angle exaiftement: „Aut fallor, aut fuit inter 32. & 33 gradus. Memini enim non longé abfuisse à gradu 35, etc." '-) Ceci, et la suite, à la p. ip de Scliickard. 41 ASTRONOMICA VARIA 1680 — 1686. [l'^'g- 93] Fro inveniendo loco nodi vero, feu ex ible fpeclaco '). EDli [Fig. 93] ecliptic£E portio. S Sol. T terra. ONM orbita ^. N nodus. TS ell 98859 qualium femidiameter orbis magni i ooooo. Ex eo nempe quod conjunftio incidit in 7 Nov. h. 9. 2 '4. SM diihncia inter folem et 5 ex Rudol- phinis 31338. Unde TD 6"^52 1 proxirac. Ang. TDM réélus. Ang.' DTM obfer- vat£e latitudinis elt 6' 20". Ilinc latus crectum DM 124. In criangulo DR]M reftus el1: D. et MRD 6'.^^' quanta Keplcro cil planorum orbitfe Ecliptica; inclinatio. Ergo DR 1025. In triangulo SDR latus SD crat 3 1 338. Ang. R reclus. Mine ang. ad solem DSR 1.52'. qui differentiam oflendit inter loca ^ et nodi. Cum igitur planeta emigrans fuerit re- perta in i4.29'n\, cui, reduftione ad eclipticani, punctuni 1^ rcspondet adeoque terra, ex foie ifiti/e/jr/o per lineam ST, verfata (ît in 14.29 oppoliti V [en marge: at ex centre Q cat terra in 14.43']: patct lineam SN, quce plana ccliptica; et orbis Mercurialis connectit, incidcre in 1 2°37' V, ûin pothis^ ut fcnipidofe agaïuus^ quia puncîi/iu D rinn in medio^ fcd in ora foUs deprehenfum^ ah cjns caitro difîitit 14' [en mai-ge: locus enim ^ INI ex folis S centro fpccflatus iliit nragis verfus V quam e limbo apparuifTct unde eniigi-are videbatur]; cadet linea SN tanto pollcrius, nempe in 1 1.^ 1 ' X. adeoque vcrus nodus ^ directe fpeftatus contra folem, referendus erit ad i 2°.5i ' oppoliti \\\ (quamvis oblique vifus ex T polfit in alio quovis gradu apparerc) quod lie reperide fuit operœ pretiuni. Keplero in 1 3.9' V- Tychoni et Longomontano, qui nodos apfidi jungunt, in 1.38/. ut totis 1 8 gr. et 47' a vero aberrent [chez Sclùckard: aberrant]. 1,5- I--5I 14 En marge 1.38 I. 58 14.29 V locus O- ') Ce qui snit est emprunté en majeure partie aux p. 30 — 31 de Scliickard. Toutefois, au début, iiuygens ne copie pas le texte. Scliickard écrit que „dato tempore"' la distance de Mercure au soleil est 31338 d'après les „Rudoliina;", mais c'est Iiuygens qui dit que cette distance se con- clut „ex eo quod conjundio incidit in 7 Nov. h.p.s'i" tandis que — comme on le trouve un peu plus bas — Gassendi prit 7 h. 58 "comme le„verumtempusconjuctionis" et que Scliickard, d'après son calcul :\ lui, prend 8 h. 4'. Kepler avait prédit dans son „Eplienicris Anni 1631 "que la conjonction aurait lieu le 7 Nov. 1631 ,,luir;i paulo plus un;^ post meridieni". PASSAGES DE MERCURE DEVANT LE SOLEIL EN I 63 I ETC. En marpe: Cognito DTN angulo, fuffecinct facere ut diftantia SD ad DT ita anp^i- luni DTN ad angiilum DSN: adeo iic non opus habcamiis toc crianguloruin fuppu- tatione. SD TD L DTN / En marge: 31338 6752 1 52'2o"/ i ^52'45" /_ DSN 1631. Vcrimi tenipus conjunftionis hora 8, min. 4 ante nieridiem Lutctia: Par. fecundum Schickardum. GafTendo hor. 7.58'. [Fig.94] Erravit Schickardus in his, ncc rede racioncm inijt. Erat cnim ipfi Terra ex centre O '" 1 4-43' V &c. uc in fchemace pag. fequentis [Fig. 94]. Recta SD non tranfit per M. MD ell reda perpendicu- laris in planiim eclipticîe vel pociiis arcus circuli magni 6i min. qui circulus lit ecliptica.» circulo ad reclos angulos. 14.29' m 14' fecundum Schick. 14.43 ni ccntrum Q ^mi- grante 5 e.\ difco O- BE sol, S centrum cjus. M locus Mercurij. D locus reduclus ad Eclipticani. SD, DT funt linea; recta;. T terra. SD TD zlDTC/^DSC 31338 f'.rs^ï 14' / 3o'io" 1 .52'. 45" L DSN inventus pag. prsced. [voyez une des remarques marginales qui pré- cèdent] 30. 10 l_ DSC ~^ ~S L CSN 1.22 1443 oV obfervatio GafTendi 1 6 13.20. 25 V obfervatio Gallet 1677 7 ^^o^'- I4--3- -.' locus terrs ex Sole locus nodi N ex centro O quem Schick.male collegit in 1 2.5 1 V- ex calcule meo [nous ne trouvons pas ce calcul ; dans notre § 2 qui fuit Huygens écrit „ 1 4.24 V fecundum Caffinum atque etiam ex meo calcule"] 1.3. 2 motus Nodi Borealis in annis 46. Convenit cum Caiïino [qui trouve 63' ou 64']. Sed is non vere dicit lo- cum nodi (ponens Boreum Aullrino oppofitum) ab obfervatione Hevelij ad obfer- 3H ASTRONOMICA VARIA 1680 — 1686. vationem Galletij ncmpe in annis i6| rétro cefiHTc [comparez le § 3 qui fuit]. Eratenim ex calculo meo [apparemment le calcul qui fuit] in Hcvclij obfervatione locus Nodi Aurtrini five defccndentis ex Sole in 14°.22' n\ [dans le § 2 qui fuit Iluygens écrit égale- ment I4"22'X pour le noeud afcendant „fecundum locum ex obfervatione Hevelij a nobis col- lectum"]. Nam Heveliusmalerationemcolligere invenit [H l'ygens a fans doute voulu écrire invenitur] nodi defcendencis in 14.16.42". qui nec ex foie nec ex terra ibi videri potuit. Nam ex Terra apparuifTct in rcfta TN, quEe locum in Ecliptica multo ante- riorem loco folis ollenderct ^ nempe in 12''. 59. 48' Tauri. î*'^ i.r .^- locus 3 et'^ fecundum Bullialdum ') 45' zlRSD 45'[Z.NSDf.veRSD][Fig.95] i.i4°.22''U' Mercurij ex foie. -) Tîoulliau n'eut pas l'occasion, le 3 mai i66i,d'observer, comme Hevelius, le passage de Mercure devant le soleil: voyez la p. 290 de notre T. III. Nous ne voyons pas où il a noté que ce jour, au moment de la vraie conjonction, le soleil et Mercure se seraient trouvés en i3°3."'Q^, autrement dit que la terre, vu du soleil, se serait trouvée en ce moment en i3°3.~'lTl. C'est, comme on le voit, de cette valeur attribuée par lui à Boulliau que Huygens tire, en y ajoutant l'angle RDM ou NST, la longitude du noeud descendant >." de iMerci:re vu dusoleil; il considère apparemment cette longitude 14°22'|1\ comme correcte, puisqu'il l'oppose à celle d'IIevelius. I \^^ \(;i s m All.llCURE DKVANT LK SOLICIL RN I 63 I ETC. 325 lioc cil 14.22' Scorpij nodus 'IS Merciirij ex Sole. Ilcvelio I4°.i6'.42. i2°.49'.48"/ i6oo3) ÏS 101058 SM 45792 s. 1° 44. 49 à 60 conipl. fit Tl) proximc 55266 35 4 mcnles. intcrvallum SM 3 et ^ 4579- 14.35.22 / aphelium ^ Angiiliis MTDcxobrervationc4°.27'.MD72. '3- .37- o 'H Z. MRD 6.54' inclinatioorbis^. 30. 58. 22 *). § 2 '). 1 2°5 1 ' V cfli Mcrciirij aniio 1631.7 Nov. Se. nov. lior. 9.2'!. l%x Schickardo ad obfervationcm Gadcndi. 41*1 2" in annis 29 ex Rudolfinis 0.42" in 6 nienlibus 13.32.54 V • cfk Merciirij 1 66 1 . 3 niaj. 1 66 1 . 3 iMaj. 28.25 i" ^miis 20 ex Rudolfinis 1 63 1 . 7 Nov. 56 in 8 menfibiis 29. 6 menfcs 14. 2.15 V nodus cfl Mercurij 1682 i Jan. I 3°.32'54" V Mcrcurij S\. anno 1 66 1 .3 maj. ex nioui Rudolfin. debebat efTc 14. 22 fecundum lociim ex obfervatione I levelij a nobis collcdtum 49' diflercntia Oblervante (lafiTendo Mercuriiim in Sole, erat nodus asccndens ex fi^lc vifus in I 3''2o' V [d'après le calcul de Huygens h la lin du § 1 qui précède]. Ert^o tune nodus deiccn- dens, ex foie, in 1 3°.2o' ni fi direfte opponuntur. Rurfi.is oblervante Hevelio Mcrcu- rium in Sole annis interjeftis 29 j erat nodus dcfcendens in i4°22' \\\ nempe ex foie fpeftatus . etfi ipfe maie ponat in 1 4. 16 .42". Ergo, in annis 29^, motus nodi defcendentis fuidet i°2'. qui motus ex Tabulis Rudolfinis tantum eft 41 '.54". Ergo motus verus nodorum ^ eflet fefquialtcro fere celerior quam fecundum tab. Rudolfinas. quod non intcUigo qui fieri pofllt. ^) Longitude de l'apliélie de Mercure, vu du soleil, en 1600 d'après les „Tabul£B Rudolphina;". Huygens en tire d'après les mêmes tables la longitude de l'aphélie 60I ans plus tard, donc pour le I ou plutôt le ,-; mai 1661. ••) En prenant la difFérence des longitudes de l'aphélie de Mercure, vu du soleil, et de Mercure lui-même, également vu du soleil, l'un et l'autre au moment de la vraie conjonction du 3 mai 1661, on obtient évidemment l'intervalle de ce moment, vu du soleil, entre l'aphélie de Mer- cure et Mercure lui-même. 5) Le § 2 est emprunté à la p. ^() du Manuscrit F. Voyez sur la date la note 1 de la p. 319 qui précède. 326 ASTRONOMICA VARIA 1680 — 1686. Videtur in dubium revocandum illud Kepleri adfiimptum, nodum afcendentem dcfccndenti direéte oppofitum ciTe, live interfeftionem plani orbitœ Mercurij (itemque alioriim planctarura) ce plani Eclipcica; ficri in linca recta per Iblem tranleuncem 'j. Wxc lime pofitio nihil habec veri, lîquidem progrediencibus continue nodisnuUumeft rêvera planum orbitas planetaris. Via enim planetje efl linea quse nunquam in fe ipi'am redit. Unde jam liquet non refte hoc fuifle pofitum, quod dixi obfervante GafTendo, cum nodus afcendens ^ effet in i3''.2o' X, nodum proinde defcendentem fuiffe in 13.20' m. ReCtius ergo niotum nodorum '^ invelligabimus conferendo oblervationem novis- finiani in foie confpecti, qua; fuit menfe JN'ov. 16-- die 7 hor. 12. 39 .14, cum illa Gaffendi quœ item menfe Novembri die 7 contigir cum in utraque ^ fuerit circa nodum afcendentem. Necelfe elfet in tabulis Epochas poni ctiam nodorum defcendentium quia, fi luma- mus opponi ipfos nodis afcendentibus, falfa efl: pofitio; neque rede hinc locus loci [lisez nodi] delcendentis colligetur. Ex obfervatione illa anni 1677 "), coUigitur locus nodi afcendcntis fecundum Cafilnum atque etiam ex meo calculo [ceci fe rapporte fans doute nu calcul par lequel notre préfent § 2 fe termine] in 1 4.24 V, dicit enim in annis 46 qui funt ab obfervatione Gas- fendi ad hanc, progreffum effe nodum 63' vel 64'. Erat autem in illa Gafiendi in 13.20' V, nam Schickardus erravit ponens I2°5i V, at in obfervatione Hcvelij erat nodus defcendens jam in 14.22' ni. Ergo proceffiffct tantum 2' in annis 16 nodus afcendens fi ponatur feniper direfte oppofitus nodo defccndenti. Kn marge: inclinatio minima diftantia y orbis ^ a centro 0 fm6<=.54 __rad 4.71/ . . . 120 14 1 00000 2474/2060 . . 34'2o' a centro ©adj^ ' apparcnteni ") Compare/, au § 3 qui < [lisez TCSS]efl linea refta. Ergo ï< locus folis in Ecliptica efl: ulterior quam 2 iflis 14. adeoque in 14.43 "'■• unde locus terrœ ex ible in 14.43' "^• i4°29' n\ i4°43' ni 0 centrum emigrante t^ fcomparez la p. 323I. ^ SD TlV I :,!:.:.« —^.-5=1 14 30 zdsc ^) Ceci, et tout ce qui suit, se trouve en effet dans l'article île Cassiui cite dans la note 9 qui précède. PASSAGES DE MERCURE DEVANT LE SOLEIL KN I 63 I ETC. 329 1.52.45 ^\)SS 30 /_ DSC [calcul prefqu'identique à celui du 1.22.45 ZCSN ^-P-3^3] 14.43. o 't^ locus terrje ex centro 0 1631 obfervationeGaiïcndi 13.20. 15 locus nodi N ex centro 0 . qucm Schi- locus tfl 1677 14.23.2- ckurdus malc collcgit in 12.51 V non bona mcthodo iifiis. motus tJl 5 I. 3.12 convcnit cum Caflmi. 1. 5.22" motus nodi in 46 annis fccundumKeple- nnn Rudolfinis. G. 2'. 10" dilîercntia. 42 IV. PASSAGE DE VÉNUS DEVANT LE SOLEIL EN 163.; D'APRÈS HOIIROX. [1682]. À la p. 1.31 du Mnnufcrk F Hiiygens rappelle que Ç in Sole obfervata ab Horroxio anno 1639, 24 Nov. Ih vet. hora 6.46 ilib meridiano Uraniburgico quo tempore conjun- ctionoui centrorum 0 et i^? colligic concigUre. nain oblcrvatio perarta hora 3.15 Liverpoliae in Anglia'}- 1'-" 1695, annùe de fa mon, Huygens — voyez l'Appendice XII au Colmotheoros — a écrit quelques pages l'ur ks partages de Vénus. À la p. 81 du Manuicrit K ~ la Pièce date probablement de 1663 ou 1664 — Huygens parlait également de Toblervation de liorrox en ajoutai t: W. Crabtrius eodem tcmpore in Anglia obfervavit hora 3.35 Ç nocabili intercapcdine a llnillra Iblis margine. Diamctrum ad Solis dianiccruni obfervabat ut 7 ad 200. ') En 1661 Iluygens avait rapporté de Londres le manuscrit de Horro.x que Hevelius publia à sa demande en 1662 avec son propre ouvrage „Mercurius in Sole visus Cîedani". Voyez les p. 315 et 43S du T. 111. V. MESURK Di: LA PARALLAXE DE AL\RS PAR CASSINl, ET REMAR- QUE DE CASSINl DE 1680 SLR LllS DISTANCES DES PLANÈTES. [1682]. Maniifcrit F, p. 159 '). Caffini de cometa anni 1680"). Que par les mefures qu'il a prifes des diftances des Planètes, il trouve qu'autour de la terre il pourroit y avoir des cercles 64 fois plus grands que celuy de la lune, fans toucher aux orbites de Mars ni de Venus ^). Il a niefurè la parallaxe de Mars en comparant fa polîtion entre des fixes prochaines a diverfes heures, par la lunette et des filets au foyer, et comptant avec les pendules-»). Ce n'eft qu'en novembre 1688 ') — comparez le § 3 de la p. 410 iiiii fuit — que Iluygens par- lera de „Ia parallaxe du Ibleil . . . félon que Mr. CafHni [P] a eftablie par diverfe? méthodes dans l'examen des ohfervations faites [en 1672] à la Cayene et a Paris en mefme temps". Et en 1(^94 — p. 832 qui fuit — il citera la lettre de Flamfloed à Caflini de juillet 1673 fe rapportant aux valeurs de la parallaxe de Mars et de celle du foleil, lettre fur laquelle Oldenburg avait d'ailleurs déjà attiré fon attention en août 167;, (T. VII, p. 353). ') A cettte page est mentionné le discours d'ouverture apparemment récent de juin i6Ra de Burclierus de Volder nommé professe\ir à l'université de Leiden. ^) Nous avons donné à la p. 277 du T. XIX le titre complet de cette brochure de 1681 deCassini sur la comète de décembre 1680 et des premiers mois de 1681. 3) Ceci (p. 28 de la brochure citée) est vrai, mais on peut en conclure que Cassini ne connaissait pas encore les vraies dimensions du système planétaire: en prenant 64 fois la distance de la lune à la terre on trouve 24 à 25 millions de K.M., tandis que les plus courtes distances de Mars et de Vénus à la terre sont respectivement de 57 et de 41 millions de Iv.M. Au lieu de „6^ fois" on dirait maintenant „ioo fois". ^) C'est dans le Chap. XXXIV ,,Seconde méthode de chercher la parallaxe" du Traité „Les Ele- mens de l'Astronomie vérifiez par M. Cassini par le rapport de ses Tables aux observations de M. Richer faites en l'isle de CaVenne etc." (Mémoires de l'Académie Royale des Sciences depuis 1666 jusqu'à 1699, T. VIII) que Cassini raconte comment en ,,1672, vers le temps de l'opposition de Mars au Soleil" il a cherché „la parallaxe de JMars par la méthode que nous avons employée [depuis] pour trouver celle de la Comète de l'an 1680". On en trouve le compte-rendu dans la partie „Recherche de la Distance delà Comète à la Terre" de la brochure citée dans la note 2. Cette partie fut lue à l'Académie Royale le 18 janvier 1681. ') Manuscrit F, p. 327. VI. PETITESSE DU SOLEIL, ET DE LA TERRE, PAR RAPPORT AUX DIMENSIONS DU SYSTÈME SOLAIRE. [1682]. Auprès d'une petite figure de la p. 100 du Manufcrit F') repréfentant, femble-t-il, fous la forme de circonférences de cercle concentriques, les orbites de cinq planètes, Huygens note: Sciendura ell fi ad liane orbium cœlcitium magnitudinem estera vcra proportione referantur. Terrain fore ea parvitate ut omnino videri neqiieat, Solcm exigui punéti inilar duploque tere foie minorera orbitam lunœ, extremorum vero comitum Jovis et Saturni orbitas non majores hiijufmodi cireellisoo. Ceci fe rapporte au planétaire: voyez la note * de la p. 601 qui fuit. À la même page: Periodi Saturniorum Comitum ^) Digrefllones Satumiorum Comitum proximi 4^ dierum proximus .... fccundi 16 dierum fecundus 3.16' -'). tertij 80 dierum Digrefllones Jovialium a Jovis centre +) in femidiametris ipfius Jovis, fecundum Caflinum proximus 5 (2'|) tertius 1 3 (6i4) fecundus 8 (^-'^ quartus 23 (i2'|:) ') La date du 8 février 1682 se trouve à la p. 101 du ftlanuscrit. -) Comparez la p. 780 qui suit. En i68: on ne connaissait pas encore les deux satellites inté- rieurs: Cassini les découvrit deux ans après. Le secundus du présent texte — celui que Huy- gens avait découvert — devint alors le quartus. et ainsi des autres. 3) D'après Huygens lui-même dan> son ,,Systema Saturnium". Comparez la note 4 de la p. 836 qui suit. *) Comparez la p. -80 qui suit, ainsi que le § 3 de l'Appendice X au „Cosmotheoros". VIL CONJONCTIONS DE PLANÈTES. [1682]. Par iliffcrents caloils qui occupent les p, 133 et 135 du Manufcrit F, Hiiygcns trouve: 1682. Intcr 16 ce i~ Sept, conjiintlio d" et X- Saturnus circitcr 2 gr. foli propior. Inter 21 et 22 Sept, conjunâio J et f)- Jupiter circitcr li gr. a foie remotior. 1 3 Odl. conjiinftio 'ILctft.J circiter i o gr. propior foli. Toutefois (Manufcrit F, p. 159): La féconde conjonftion de !> et X en 1 683 entre le 29 et 30e Janvier fuivant les Ephemerides d'Argolus ') au 1 7°58 Çl. La précédente eft marquée par le mefme au 30 Oa. 1682 au i9°55^^. ') Consultez sur ces Ephémérides, datant de 1638, la note 7 de la p. 407 du T. V. VIII. DÉPLACEIMENT DANS LE COURS DES SIÈCLES DU PÔLE DE L'EQUATEUR SUR LA VOÛTE CÉLESTE (SUIVANT MEGERLLN, D'APRÈS HUYGENS) ET CRITIQUE DE LA PENSÉE DE CET AUTEUR. [1684, 1685,011 1686.]') Stella polaris hodiema in extremitace cynoiiirs, tempore mundi conditi-) non erat Polaris; fed lucida in cauda draconis; quje hodie diftac a polo 24 gr. Sic etiam ab hoc noftro tempore poil: 24 (fi qua erunt) i'scula, (lella in crure finiftro Cephei: et poil 9- l'îBcula, illa qiiîe efl: in dextra ala cygni, Itella erit polaris, quamvis hodie ultra 45 gr. a Polo diftet. Megerlinus, prof. math. Bafileenfis, in lyftemate mundi Copernicano dcmonllrato. Huic validiffimo argiimento alia pliira addit leviora, et qusdani plane nullius ponderis, auftor judicij haudquaquam exacli-). ') ^Manuscrit F, p. 205. ^) Les deux dernières phrases du présent alinéa font l'effet d'avoir été ajoutées après coup. Petriis Megerlin (1623 — 1686), d'origine allemande, devint en 1674 professeur de mathématiques à l'université de Bàle. Il était fort connu comme astrologue et fit paraître en 1682 à Amsterdam, chez H. Wetstenius, son „Systema mundi Copernicanum argumentis inviclis demonstratum et conciliatum Theologi;c", ensrite en 16S3 à Bàle, chez J. L. Konig, son „Theatrum divini Regiminis, a mundo condito usque ad nostrum seculum, delineatum in tabella mathematico- historica, qua secundum revolutiones conjunftionum & oppositionum magnarum Saturni & Jovis post octo proximè secula redeuntes, Historia Ecdesiastica & Politica per omnes .Mundi partes omnesque Provincias Europa; in suas périodes & secula accuraté distrihuta, une intuitu conspicienda proponitur, cum Indice Ilistorico-Chronologico locupletissimo rerum gestarum annos & scriptores, horumquc libros & capita sive sectioiies indicante. Adjectus est Commen- tarius Chronologicus etc. cum Cyclis Planetarum et Eclipsium". Voyez une citation de Megerlin dans la note 20 de la p. 31 1 qui procède. IX. REMARQUE SUR LA GRANDEUR DU' FÉRENTE OU ÉGALE DE LA RÉFKACriON ATIM0SPIII<:RIQUE DANS LE CAS DE LA LUNE ET DU SOLEIL. [1685 OU 1686.]') Si fol et lima cundcni lociim obtineant ex centro terra? fpeftanti, tune refraftio folcm altius elTerct quam lunani. et camen voliint plerique Solis et iîxarum minoreni elle rcfradtioneni quam Lunie. At li Sol et Liina x'quali angulo l'ub piano horizontali dcprelii lint, iiterqiie a;qua- liter a refraelione attollitur. Et lie dicendum a^qualem eile utriufque rerrattioneni. ') Manuscrit F, p. 219. APPENDICE I AUX „ASTRONOMICA VARIA 1680— 1 686' [•?] ■) lix Kcpkri refponfione ad Jo. Bûrtfchhtm-'). Apud Philippum Heiïlai landgra- viiini') tuhura Te vidifTe narrât 50 pcdum longitudine qui trocheaad defixam malum attollcbatur, nullaquc lente erat inflruftiis, fed in fumma parte foramen habebat pifi magnitiidine. Hoc radios folis tranfmittebat imaginemque ejus in charta alba depin- gebat in qua maculce folis diftinfte confpiciebantur+). Ex Adiiioiiit'ione ûd ûfîrononnis*^. Anne 1607 (e deceptum fuiffe ait, maculam folis pro Mercurij planera accipiendo, publicèque venditando '). ') La Pièce est empruntée à la f. 109 des „Cliarta; astronomica;". °) Bartsdi adressa une lettre ouverte à Kepler le i septembre 1628. Kepler y répondit le6 novembre 1629 („Ad epistolam Jacobi Bartschii responsio. De computatione et editione epliemeridum". Typis saganensibus). L'une et l'autre lettre (la première en raccourci) se trouvent en traducticjn allemande dans l'éditinn de 1930 ,.Iohannes Kepler in seinen Briefen" par J\L Caspar et M'. von Dyck. 3)11 s'agit, penscjiis-nous — d"après la Tab. 43 „Das Hessische I laus" du „GenealogisL'hes Handbuch der Europaischen Staatengescliichte" par Ottokar Lorenz, Stuttgart & Berlin, Cotta, 1908 — de Philippe de Butzbach (f 1643), fils de Georges le pieux (Georg der Fromme f 1590), lui- même fils de Pliilippe I (Philip der Grossmiitige, 1509 — 1567). •♦) Il a été question plus haut (p. 309) de r„Admonitio ad curiosos rerum coelestium" de 1630 de Kepler. On a vu qu'il y engage les astronomes à regarder les planètes passant devant le soleil „appIicatione tubi super papyro [depidos]"; ce que Huygens n'eut pas l'occasion de faire en 1631 (note 3 de la p. 307). 5) Dans sa brochure „Pha;nomenon singulare seu Alercurius in Sole" de 1609 (Lipsia;, impensis Th. Schureri Bibliopoktj. Il est aussi question de cette erreur de Kepler — encore dépourvu de télescopes — dans l'article de 1632 cité plus haut (p. 319) ,.iMercurius in Sole visus etc. anno 1631" de P. Gassendi; p. 16: „Hinc Kepplerus optimo jure canat jam palinodiam de \iso aliàs, seu à se, seu ab alijs, in Sole, Mercurio. A'empe dicere possumus hoc nobis primùm fuisse concessum — Quem putàrat . . . conspee^um sibi Mercnrium, Maculam demùm fuisse agnovit". W. Schickard dans son article de la même année, cité à la p. 319 qui précède, fait également quelques réilexions sur ce sujet. APPENDICE II AUX „ASTRONOMICA VARIA 1680-1686' l'"auire équation de Cepler pag. a86 inll. allron. '). Il s'agit de r„Epitome Aftronomia; Copcriiicaiia;", édition de 1635. La p. 286 fait partie de la Pars Tertia „De Anno et Partibus cjiis, deqiie Diebiis & eoruni incrementis vel decreraentis" du Lib. III „De Dodrina primi motus, diClA Spba.'rica". A la queftion Die régulant gêneraient, qua fit iitilis etiam in doclrina Thcrica Aequali Temporu [fie]? Kepler répond : „Tempus eft conlHtuendum quando Solis Apogaeum, de quo libre VI, in principium Cancri incidit ... Et hoc tempus fine a,'quatione fumptum, eft ftatuendum pro Radice, ad quam cxtera per xquationem comparentur. Tune propolito quovis tempore apparenti, quxritur afcenfio refta loci Solis, quairitur etiam motus médius Solis ab squinoiftio: differentia utriufque eft squatio tem- poris . . . Verbi caufa, fit anno Chrifli 1260. completo, Apoga;um Solis in o. Cancri: Et fit tempus œquan- dum Anno 1457. 3 Sept. II. 1 1.6. Colligitur igitur ad hoc tempus locus Solis, At [liiez : utjlib. \'I difcemus, 19.27 Virg. cujus & Afcenfio recta 170.19. At motu Medio Sol elongatur ab œquinoctio 171.27. llic igitur differentia efl tenip. 1 m. 8. id efl, H. o, lAI. 4. Se 20 -). Tantum eflauferendum apparent! tempori, ut fciatur, quot a\]uatoris tempora inde ab anno 1260. lapfa fint . . ." Habendus locus folis verus anno 1 260 completo et ejus afcenfio reâa. Item locus folis verus anno 1457. 3 Sept. h. 1 1. 6 quem dicit elTe 19.27' Virg. Et afcenfio refta hujus loci, quam dicit effe 1 70. 1 9. Tum aufcrendimi prior afcenfio reila a pofteriore et differentia comparanda cum motu medio folis quantus convenit intervallo dato nempe annorum 196 completo- rum auguflo menfe completo et 2 diebus. horis 1 1 .6'. qui motus médius eil 8'. 3°. 25'-i3'0 At Keplerus tantummodo loci folis \-eri anno 1457 & afcenfionem reftam compa- rât cum loco folis medio ab Arietis principio. hoc eft 170.19 aufert ab 171.27 et difFerentiam i°.8' convertit in tempus. h. e. m. 4'. s. 20' -) quod ait auferendum ab apparent! tempore ut fiât médium. Abfurdum. Recle enim fi anno 1260 completo locus folis etiam elTet in principio S5. Sed nunc apogeum tantum hic Itatuitur, non vero locus folis. ') Chartœ astronomie», f. 230 — 232. ^) À i°8' correspondent, nous semble-t-il, 4 min. et 32 (non pas 20) sec. 3) s = sextans= 60°. 43 338 APPENDICE II AUX „ASTRONOMICA VARIA 1 680 — I 686' ùô Le calcul de Huygens conduit en effet à une différence i°8'. BeneergoKeplerusfl tempore Epocha\ hoc cft, anno 1 260 complète, solis locus fuiffet in principio 55, ubi et apog. 0 ponitiir. Scd crat in 9 [s]. I9°.i' in ^)o. Huygens difcute aufli un pafi'age de Mouton ■*) voulant eftablir TEpoque du moyen mou- vement du foleil, qu'il fait bien, mais . . . etc. ■♦) G. Mouton „Observationes diametrorum solis et luna' apparentium", 1670. QUE PENSER DE DIEU?') ') Voyez aussi e.a. les §§ 5, 6, 8, 9, 15 de la Pièce „De rationi irapen'ijs" qui suit (p. 5 1 4 et 5 1 6) ainsi que la Partie III de la p. i. QUE PENSER DE DIEU? [1686 et 1687?]-). § I 5). Les paicns et barbares atcribiioient à Dieu un corps (cmblablc au corps bumain, les philofophcs luy attribuent une amc femblable a Tanie humaine et des afi'cdions fcmblablcs aux noflres, feulement différentes en perfcftion. Ils luy donnent une manière de penfcr, de vouloir, d'entendre, d'aimer. Que pouvaient-ils faire autre choie? Avouer qu'il iurpadc de bien loin l'homme d'avoir une idée de Dieu. § 2 ^). C'cfl une imperfcftion, dit des Cartes, d'eflrc divifible; pour prouver que Dieu n'eit point ellendu •*). C'eit une pauvre raifon, car pourquoy efl ce là une im- perfeftion? Il elt, dit-il, de la nature de l'infini de ne pouvoir eflre compris par nous qui fom- mes finis '). Ce ne font que des paroles. Qu'efi: ce a dire que nous fommes finis? car ') Voyez les notes 3, " et 10 sur la date des §§ iy.2, 4 et 5 qui suivent. Ces §§ — et il en est de même du § 3 — peuvent tort bien être tous de 1686 ou 1687. ') Charta; astronoinic;c, f. 124. La feuille n'est pas datée; mais comme Huygens y dit que „Sa- turne suit le mouvement de la matière [du tourbillon] "les §§ 1 et 2 ne peuvent pas être postérieurs à 1687: comparez la note/ et voyez sur ce sujet la p. 121 qui précède. *) On lit dans la Quatrième Partie du Discours de la Métliode: „Suivant les raisonnements que je viens de faire, pour connaître la nature de Dieu autant que la mienne en était capable, je n'avais qu'à considérer, de toutes les choses dont je trouvais en moi quelque idée, si c'était perfection ou non de les posséder, et j'étais assuré qu'aucune de celles qui marquaient quelque imperfec- tion n'était en lui, mais que toutes les autres y étaient . . . Mais, pour ce que j'avais déjà connu en moi très-clairement que la nature intelligente est distincte de la corporelle, considérant que toute composition témoigne de la dépendance, et que la dépendance est manifestement un défaut, je jugeais de là que ce ne pouvait être une perfection en Dieu d'être composé de ces deux natures, et que par conséquent il ne l'était pas". Dans le Cap. XXIII de la Pars Prima des „Principia Philosophiœ" Descartes écrit: „Multa sunt, in quibus etsi noniiihil perfectionis agnoscamus, aliquid tamen etiam imperfectionis sive limitationis deprehendimus; ac proinde competere Deo non possunt. ha in naturà corporeà, quia simul cum locali extensione divisibilitas inchiditur, estque imperfectio esse divisibilem, certum eft Deum non esse corpus". 5) Nous lisons dans la troisième des «Méditations touchant la philosophie première, dans lesquel- les on prouve clairement l'existence de Dieu et la distinction réelle entre l'àme et le corps de l'homme": „Quand je pense que je suis maintenant, et que je me ressouviens outre cela d'avoir été autrefois, et que je conçois plusieurs diverses pensées dont je connais le nombre, alors j'ac- quiers en moi les idées de la durée et du nombre, lesquelles, par après, je puis transférer à toutes les autres choses que je voudrai. Pour ce qui est des autres qualités dont les idées des choses 342 QUE PENSER DE DIEU? il ne parle encore que de noflre ame ou penfee. Cela ne peut rien fignifier finon que noftre ame ne comprend point l'infini, et que pour cela elle ne le comprend point. Cherchons a prouver qu'il y a un autheur fumme intelligens, mais d'une intelli- gence tout a fait autre que la nollre, non pas par ces idées, mais par la confideration des chofes créées, ou il parait tant de art et de prudence, fur tout en ce qui regarde les animaux. § 3 *). Le doute fait peine a l'efprit. C'efl: pourquoy tout le monde fe range volon- tiers a l'opinion de ceux qui prétendent avoir trouvé la certitude, jufques la qu'ils aiment mieux les fuivre en fe biffant abuler. Il ne faut pas croire fans qu'on ait raiibn de croire; autrement que ne croit on les fables et les comptes [fie] des vieilles, et pourquoy les Turcs n'ont ils point raifon de croire à l'Alcoran? corporelles sont composées, à savoir, l'étendue, la figure, la situation et le mouvement, il est vrai qu'elles ne sont point formellement en moi, puisque je ne suis qu'une chose qui pense; mais parce que ce sont seulement de certains modes de la substance, et que je suis moi-même une substance, il semble qu'elles puissent être contenues en moi éminemment. Partant il ne reste que la seule idée de Dieu, dans laquelle il faut considérer s'il y a quelque chose qui n'ait pu venir de moi-même. Par le nom de Dieu, j'entends une substance infinie, éternelle, immuable, indépendante, toute connaissante, toute puissante, et par laquelle moi-même et toutes les autres choses qui sont (s'il est vrai qu'il y en ait qui existent) ont été créées et produites. Or ces avan- tages sont si grands et si éminents, que plus attentivement je les considère, et moins je me per- suade que l'idée que j'en ai puisse tirer son origine de moi seul . . • encore que l'idée de la substance soit en moi de cela même que je suis une substance, je n'aurais pas néanmoins l'idée d'une substance infinie, moi qui suis un être fini, si elle n'avait été mise en moi par quelque substance qui fi'it véritablement infinie". Dans la Pars Prima des „Principia Philosophia;" Descartes écrit Cap. XVIII: „quia summas illas perfectiones, quarum ideam habemus, nullo modo in nobis reperimus, ex hoc ipso recté concludimus eas in aliquo à nobis diverso, nempe in Deo, esse . . . quia Dei sive entis surami ideam habemus in nobis, jure possumus examinare à quànam causa illam habeamus; tantamque in eà immensitatem inveniemus, ut plané ex eo simus certi, non posse illam nobis fuisse indi- tam, nisi à re in qua sit rêvera omnium perfectionum complemcntum, hoc est, nisi h Deo realiter existente". Cap. XIX:„est de naturà infiniti ut a nobis, qui sumus finiti, non comprehendatur . . . nihilominus tamen ipsas [perfectiones] clarius & distinctius quam ulias rcs corporeas inteliigere possumus". En 1691 (T. X, p. io4)HuygensécriraàG. Meier: „inmetaphyficis...necExi(lentiam Dei neque . . . etc. unquam mihi demonflraffe vifum [Cartefium]" — voyez aussi la note 2 de la p. 522 qui suit — et en 1692 à Leibniz (T. X, p. 302): „Nous n'avons nulle- ment cette idée entis perfectijjimr''. Ceci se rapporte apparemment, outre aux passages déjà cités, au Cap. XIV de la Pars Prima des„Principia Philosophia;" où Descartes écrit :„Con- sidcrans deinde inter diversas ideas quas [mens] apud se habet, unam esse entis summè intelli- gent is, summê potentis & summè perfecti, etc." <') Chartar astronomica', f. 128. Feuille sans date. QUE PENSER DE DIEU? 343 § 4 '). Quod fi adcaufastantarumreruminvcftigandascxspatiarilibcat qu'il s'offre une quantité de belles fpeculations. Quid Planctas ad folcm adduxerit. Quomodo corpora glohofa eUcétu fucrint. Pourqiioy les tourbillons qui portent les lunes aillent du meline Cens que le grand tourbillon "). Pourquoy Taxe de la terre et Saturne font inclinez au plan de leur orbites. Que quoyque Dieu ait ainfi dilposè ces chofes, pourtant il elt certain qu'il agit par les loix immuables de la nature, et qu'il e(l autant permis de rechercher dansceballi- ment du monde la lliite et rellicace des eaufes naturelles que dans la production du flus et reflus de la mer ^), du tonnerre, de l'arc en ciel '^) et autres chofes de cette forte. § 5 '°). Le Roy Alphonle ") ell accusé d'avoir dit qu'il auroit pu donner de bons avis a Dieu, touchant l'ordre et la difpofition des Orbes Celelles.Je crois qu'il a voulu dire; voiant les abfurditez et les embaras de toutes ces fpheresfolides et excentriques dans le fyUcme de nos Altrologues Juifs et Arabes; que ce n'edoit pas là la véritable conilitution de l'univers, ni un ouvrage digne de la divine fageife. Car quelle appa- rence qu'il fe foit vante '") de pouvoir corriger le vray ouvrage de Dieu! Voyez encore fur les différents paragrnplies cie cette Pièce les Additions et Corrections à la fin du préfent Tome. ") Cliartïe astronomie», f. 194. Ce que Huygens dit ici sur les tourbillons indique (comparez la note 3) qu'en ce 'moment il croit encore aux vortices déférentes. La f. 194 citée n'eft donc pas postérieure à 1687 puisque les „Principia" de Newton de cette année l'amenèrent à conce- voir les tourbillons autrement. Voyez aussi sur les tourbillons la note 3 de la p. 348 qui suit. *) Voyez sur ce sujet les p. 178 — 179 du T. XX. *) Consultez sur ce sujet le T. XIIl. '°) Chartic astronomiciv f. 122. Cette feuille n'est pas datée. Elle est de 1687 au plus tôt puisqu'elle contient aussi les mots: Tourbillons détruits par Newton etc. Voyez la p. 437 qui suit. Dans cette feuille il est en outre question de la «Pluralité des mondes",c. à. d. du Traité de Fontenelle dont nous avons dit aux p. 301 et 634 du T. IX qu'il est de 1688; mais ce Traité a en réalité été publié en 1686. ") Voyez sur le roi Alphonse X et les Tables Alphonsines la p. 259 du T. XIX. ") Nous avons corrigé „ventè" en „vantè". Ailleurs Huygens écrit „vanter"; voyez p.e. la 1. 13 de la p. 455 du T. XIX. PENSEES MESLEES 44 AvertilTcment Dans la Pièce des Chartîe aflronomicse qui porte le titre „PeTifces méfiées" Huygens fait à la fois des remarques l'ur l'on planétaire et fur l'univers réel dont le planétaire repréiente une petite partie. Le § 59 qui fuit — la divifion en §§ efl: de nous, comme d'habitude — tait bien voir combien il ell convaincu de l'inmienfité de l'efpace — ou plutôt de la partie finie de l'Efpace — parfemé d'étoiles '), en dehors duquel, l'Ei'pace étant infini ^), il peut toutefois y avoir „d'autres chofes créées dont l'idée ne tombe point en noftre penfee". Les mots „Penfees méfiées" ne fe trouvent que fur la double feuille 1 97 — 1 98 des Charta;, mais nous avons cru pouvoir publier fous le même titre les f. 191 — 193 et 195 — 196 auxquelles il convient tout aufii bien et qui nous paraiflTent dater du même temps. La f. 197 porte la date du 1 2 feptembre 1686; il efi: vrai que cette date y efl: inti- mement liée aux noms Smith et Chamberlain, de forte que nous ne pouvons pas affinner que le texte de la feuille ell précifémenc de ce jour; mais nous croyons du moins être en droit de dire que ce texte n'efi fort probablement pas poftérieur au 1 2 feptembre 1686 et que la date 1686 peut être adoptée comme vrailemblablement ') Voyez la note 16 de la p. 351 qui suit. -) Consultez, outre le § 59 cité dans le texte, la fin de la note 6 de la p. 195 du T. XVI. 34B AVERTISSEMENT. exafte. Ce qui fait voir, indépendamment de la date infcrite, que Huygens a rempli les feuilles en queftion de fes „penfees meslees" avant d'avoir lu les „Principia" de 1 687 de Newton, c'efl que dans ces feuilles il a toujours des tourbillons la même con- ception que lorfqu'il lut h l'Académie Royale, en 1669, fa Pièce fur lapcfanteur ^). La remarque marginale qui fait partie de notre § 5 montre qu'en écrivant la prcfente Pièce il n'était pas encore bien convaincu, comme il le fera après la lecture des „Prin- cipia', de la vérité de la deuxième loi de Kepler. Voyez aufli au § 16 ce qu'il dit i'ur le mouvement des comètes réfultant „de leur embrafement comme aux fufées", et plus loin (Ji 50) fur „leur chemin droit ou prefque droit". Nous aurions pu procéder à un nouvel arrangement des „Penfees méfiées", comme nous l'avons feit pour la Pièce précédente que nous avons intitulée „Que penfer de Dieu?", dont plulieurs paragraphes font d'ailleurs imprimés une deuxième fois dans le préfent Tome, avec leur contexte. Le § 4 p.e. de cette Pièce el1: identique avec le $ 40 de la préfente Pièce, dont il a été tiré. En formant un tout de ce qui fe rapporte au planétaire, un autre de ce qui a trait au fyflème folaire réel, d'autres encore des remarques cofmologiqucs et de celles fur l'Auteur du monde, etc. nous aurions géné- ralement pu rendre les penfées de Huygens mieux lifihles. Tout bien confidéré, il nous a cependant paru préférable de les publier comme elles fe fuivent et lans aucune retouche (malgré les répétitions qu'on y trouvera} nous contentant d'y joindre quel- ques notes explicatives. Nous attirons fpécialement l'attention du lecteur fur les §§ 27 et 44 où Huygens dit que les vues fur les dimenfions de notre fyitcme planétaire qu'on trouve dans fon „Syl1:ema Saturnium" de 1659 ont été confirmées par la mefure des parallaxes de Mars et de Vénus par Caffini et Picard +). Il eft vrai que dans le § 27 le paiTage en quellion eil biffé et que dans le § 44 il n'efl: quelHon que de la parallaxe de INIars. Ce paffage du § 27 a-t-il été biffé parce que l'accord n'était pas complet? \'oyez fur les dimenfions du fytlème planétaire d'après Huygens et d'après Cafiîni refpeftivement la p. 308 et la note 3 de la p. 331 qui précèdent. •') Voyez cette l'icce aux p. ^31 — 644 du T. MX et comparez la note 7 de la p. 343 qui pré- cède. II est question des tourbillons dans les §§ 1 8, 35, 50, 58 qui suivent. Consultez sur Phis- toriquc des idées de Huygens sur les tourbillons les p. 437 — 439 du présent Tome. ■') 1'. 311 et 331 qui précèdent. Voyez aussi la note 14 de la p. 602 qui suit. Smith et Clianibcrlain '). 12 Sept. 86. PENSIVES MESLEES 0 [i686]0 § I "•). En traçant la fij^urc de Torbc lunaire autour de la terre, que je place fur un morceau de ion grand orbe il taut marquer le mouvement journalier de la terre, et en quel elpace du grand orbe elle fait un tour de 24 heures. § 2 •*). Que je ne m'arrefleray pas a produire les raifons pour le mouvement de la terre, mais que je fuppoferay le fyilerae lelon Copernic. Kepler a réduit le fyllemc a une merveilleule fimplicitc et facilite a concevoir '). § 3. Je n'ay pu représenter les aphélies ni les noeuds mobiles ni le mouvement journalier de la terre. Ni le mouvement des œquinoxes a l'égard des fixes. Ni le mouvement du foleil fur fon axe. Ni les mouvements des latellitcs de Jupiter ou de Saturne. Ni robliquicè de l'anneau. ') Nous ignorons de quel Smith et de quel Cliamberlain il est question. S'agit-il peut-être de Peter Chamberlain (T. VI, p. 94, notes 1 2 et 13) mort en 1682, avec qui Huygens avait jadis été en correspondance, ou bien plutôt de Edward Chamberlain (T. VII, p. 527) encore en vie? Puisqu'une date précise est donnée, on pourrait se figurer que Iluygens fut visité ce jour par MM. Smith et Chamberlain. ') C'est le titre que Huygens lui-même donne à cette Pièce, Charta; astronomicse f. 19- — 198. Comparez sur la date l'Avertissement qui précède. 3) On voit Huygens toujours occupé en esprit à perfectionner son planétaire; mais nous ne trou- vons pas qu'après van Ceulen en 1681 — 1682 il ait engagé aucun autre ouvrier à réaliser ses projets. *) Ici, c'est à la future Description du planétaire que Huygens songe; comparez les p. 111 — 112 qui précédent. 5) Ce qui ne veut pas dire qu'avant d'avoir lu les ,,Principia" de 1687 de Newton, Huygens était pleinement convaincu de la réalité du mouvement elliptique des planètes; comparez les p. 1 13, I 24 et 1 29 — I 32 qui précèdent. Il semble bien, à en juger par les termes dans lesquels il s'ex- prime, que vers 1686 il ait été de plus en plus porté à admettre la réalité des orbites elliptiques ainsi que la vérité de la loi des aires de Kepler; mais voyez cependant sur ces sujets le § 5 qui suit. 350 PENSEES Mli^LEES. Les corps du Iblcil et des planètes excédent beaucoup leur véritable proportion, comme auiïi les orbites des iatellites. i:n marge: 11 finit dire comment on met les planètes a leur place, au jour donne qui fert d'Epoque. § 4. Du plaifir que donne le mouvement des planètes en les faifant aller auec la manivelle. § 5 '^). En expliquant mon inégalité du mouvement des planètes ") je parleray de la fauffe conclufion de Kepler, qui veut que le foleil les meuve, et inégalement félon les diftanccs. En marge: Si l'on ne pourroit pas mettre la célérité d'une mefme planète fuivant la règle qu'elles gardent entre elles pour leur mouvement périodique "). § 6'). Raifon a chercher pourquoy les planètes a peu près dans un mefme plan et chacune dans celuy qui pafle par le foleil '°}. Pourquoi elles tournent en elles et avec leur compagnons toutes d'un mefme fens, et le mefme que le grand tourbillon. § 7. Contre la contiguïté des tourbillons de Defcartes. fon erreur en parlant des '') Comparez le § 48 qui suit. La théorie de Kepler .suivant laquelle le soleil meut les planètes — nous l'avons mentionnée aussi dans le dernier alinéa de la note 7 de la p. 1-6 du T. XIX — action dont l'intensité diminue avec la distance, est exposée par lui dans le Liber Quartus de l'„Epitome Astronomie Copernicana;". Il y parle d'une certaine analogie avec les actions magnétiques. La moitié de chaque planéteserait, pourainsi dirc,amie,rautreennemiedu soleil. P. 519: „corpore Solis converse, virtus etiani illa convertitur qucmadmodum magnete con- vcrso . . . cumque Sol illà virtute sui corporis arripuerit planctam, seu trahensillum,seurepel- lens, seu dubius inter utrumque, sectmi etiam circumducit illum". ') Voyez sur la théorie de Huygens de l'inégalité du mouvement des planètes les p. 121 — 124 qui précèdent. ") Comparez les p. i;o — 121 et 128 — 129 qui précédent : la régie des vitesses que les planètes (se mouvant approximativement dans des circonférences de cercle concentriques) „gardent entre elles" d'après Kepler, s'exprime par l'éqiiation :■, : f, = -7=^ : , — , oi'i r, et r, sont les vitesses, et ;-, et i\ les rayons correspondants. Voyez aussi la note 25 de la p. 353 qui suit. ^) Ceci ne fait plus partie de la Description du planétaire. Huygens songe apparemment à la pos- sibilité d'une publication de plus grande envergure; comparez la p. 129 qui précède. '°) Huygens ne songe plus (comparez le § 49 qui suit) à la possibilité, admise pour un moment en 1682 (p. 310 qui précède), que les orbites des planètes pourraient être telles qu'il ne serait pas permis de se les figurer approximativement comme des courbes fermées situées dans des plans passant tous par le soleil. Mais voyez cependant ce qu'il dit encore sur ce sujet dans la „Des- criptio automati planctarii" à la p. 623 qui suit. PENSEES MKSLEES. 35 I comètes, qu'il croit eftrc appcrcïics aulii toll c)irelles pafTent les conlins de noilrc tourbillon avec les voilins"). § 8. N'ayons pas l'orgueil de nous croire feigneurs de toute la nature. C'efl: défia plus que nous pouvons demander d'ellrc &c. \'id. D. Fouwer Magnetical Exper. pag. i64'0- § 9. Accouihimons nous a imaginer des nombres qui aient autant de chitrcsque le globe de la terre peut contenir de grains de fable'"'). § 10. Vereri videntur ne veritas veritati contraria inveniatur. vel ne fada Dci didis non confentiant. Le fujet du verbe „videntur" fcmble être : les thiîoiogiens ou pliilofoplies fe demandant com- ment il faut accorder les „facla Dei", c.à.d. le monde tel que nous le voyons et tel que les lunettes et les calculs des agronomes le font connaître, avec les „dirta Dei", c.à.d. avec la Bible que beau- coup ont coutume d'appeler „la parole de Dieu". §11. Que nous fonimes dans le ciel '■*). cecy après la grande reprefentation. Que ce qui fembloient eilre des chimères e(l devenu vcritc. Democrite''). Brunus, mais en quoy il a erré '''). ") Comparez le § 16 qui suit, ainsi que les p. 290, 295, 304 et 308 du T. XIX. ") «Expérimental Philosopliy, in Thrce Books': containing New Experinients microscopical, mercurial. magnetical. With some Déductions, and Probable Hypothèses, raised from tlicm in avouchment and illustration of the new famous Atomical Hypothesis". By Henry Power, Dr. of Physick. London, printed by T. Roycroft, for John Martin, and James Allestry, at the Bell in S. Pauls Church-yard. 1664. On trouve en effet à la p. 164 (dernière page du Chap. IV des „Magnetical Experiments", intitulé „That the World was not made Primarely, nor Solely for the use of Man, nor in subserviency unto Ilim and his Faculties") ce qui suit: „Let us not therefore pride ovrselves toomuch in the Lordship ofthe\vholeUniverse,'tis more, lam sure, than we could challenge from our Creatour, that he hath made us such Noble Créatures as \ve are, that he hath given us such a large Inheritance, as the whole Globe of the Earth, that he hath Subjugated ail things therein to our use and service; and lastly, that he hath endued our Soûls with such spiritual and pr\-ing faculties, that we can attempt and reach at the Superiour and more mysterious works of his Création, and therein to admire those things we are not capable to understand. As for the Earth being the Centre of the World, 't is now an opinion so generally exploded, that I need not trouble you nor my self with it. Etc.". '3) Les nombres en question sont ceux qui, suivant Huygens, pourraient servir à se faire une idée de la multitude des étoiles: comparez le § 59 à la p. 371 qui suit. '■') Comparez les §§ 28 et 3~ qui suivent. ■5) Nous avons déjà cité dans la note 2 de la p. 190 du T. XVI le passage de Plutarque ou Pseudo- Plutarque („De Placitis Philosophorum" II C. i): „Democritus et Epicurus... infinités JMun- dos in spatio undequaque infinito positos existimarunt". '*) Dans le Cap. Il du Lib. VI de son „DeImmensoet Innumerabilibus, seudeuniverso& Mundis", Giordano Bruno fait mention du „Democriti innumeris de mundis sensus". Huygens est d'avis 352 PENSEES MESLEES. § 1 2. Argument de la vertu centrifuge pour le fyfteme nouveau '"). § 1 3. Que la grandeur des corps celeftes et des efpaccs qu'ils occupent et leur mouve- ments ne font pas tant voir l'exiftence d'une fuprcme intelligence que les chofes particulières que nous voions icy dans les plantes et animaux, leur génération, leur confcrvation. Et furtout dans l'intelligence des hommes. § 14. En marge'"): .... compendio quodam in automato quo planetarum motus imitati fumus cernuntur, vel ccrte in cjus explicatione commemoranda funt, multis ut puto rem gratam tacturus l'um fi formam fabricamque ejus machinationis noftrs verbis ac figuris expofuero. Scimus fama Archimedeœ in hoc génère machina; plures polka adduclos [autre leçon: permotos] ut iimile quidefficereaggrederentur"'), intcr quibus Poiîdonius philofophus reccnfetur'") qui ... . § 15. En marge-'}: 180 160 180 160 32400 25600 totuplex lux folis ad 25 * lucem lunîe. 8 1 0000 totuplex lux luna; 8 1 0000 ad lucem Jovis vel Sirij. 20736000000 totuplex lux folis lucis Sirij. (voyez le „Cosinotlieoro.s" à la p. 8 17 qui suit) que Bruno a eu tort d'afiirmer à son tour que le nombre des étoiles est iniini. Il devait aussi lui déplaire que Bruno appelle l'univers „immobile"; voyez la note 2 de la p. 507 qui suit. '") Le „systeme nouveau" est peut-être celui des tourbillons, tels que Iluygens les concevait alors, par opposition à l'idée de Kepler dont il était question dans le § 5 qui précède. Suivant Iluygens, en 1686, il faut, pour retenir les planètes dans leurs orbites, une vertu centripète (expression dont il ne se sert d'ailleurs pas) résultant directement dans chaque vortexdeferens de l'existence de la vertu centrifuge. Voyez le § 4 de la p. 632 du T. XIX ainsi que les §§ 35 et 58 qui suivent. Mais il est également possible que le „systcme nouveau" est simplement celui de Copernic: voyez, à la p. 769 qui suit, ce que Huygens dit dans le „Cosmotheoros" sur la force centrifuge en parlant d'iui livre de Kirclier. '") Le présent §, où le sujet du verbe „ccrnuntur" fait défaut, se trouve par hasard, semble-t-il, sur la feuille considérée des Charta; astronomica;. C'est apparemment un fragment d'un projet de la Description du planétaire. '*) Voyez les p. 171 — 174 qui précèdent. -°) Voyez sur Posidonius la note 10 de la p. 172 qui précède. ^') Comparez les §^ 30 et 56 qui suivent, ainsi que la p. S15 du l.ib. Il du „Cosmotheoros". PENSEES MESLEES. 35; § 16. Dcfcartcs (^voyoz pag. 127) n'a donne, c>)nmir-N.SF,ES MKSLKF,S. 357 JJ 24 '"). Ayant tromic et fait exécuter depuis peu une machine automate qui rc- prefente les mouvements tles Planètes dont la conllruction ell d'une façon particulière et aflez fimple a raifon de fon cfiect, au relie d'une grande utilité a ceux qui cftudicnt ou obfervent le cours des aflres. Plufieurs de ceux qui l'ont vue m'ont exhorte et folicitè d'en donner la defcription a lin que l'invention ne periil: pas avec le leul modelle qui en a elle fliit, mais que l'on pufl en tout temps en faire ballir de fem- blablcs. Et je le fais d'autant plus volontiers [autre leçon: Quorum equidcm defiderio eo libentuis obfequor] que cet ouvrage contient [autre leçon: el\ comme] un abbrcgè de toute l'allronomie, et qu'il offre une manière facile pour en apprendre tout le détail. Je fcay que plufieurs Pabftienent de l'elhide de cette noble fcience effrayez de fa trop grande dillicultè, qui provient en partie de l'obfcuritè des autheurs qui en ont traite, et vel maxime de ce qu'ils expliquent non feulement le véritable fyfleme de l'univers, mais encore l'anciene doctrine [autre leçon: hypothefes] de Ptolemee, et les imaginations peu raifonnables de Tycho Brahe, chargant ainfi l'cfprit de plufieurs idées confufes et fuperfiues. Ils verront donc icy [autre leçon : Il ell donc important de faire voir] qu'en farreflant uniquement au fydeme véritable la chofe n'a rien d'eni- barafTant, mais qu'elle ell aifée et naturelle. Il ell vray que l'on n'ell parvenu a cette parlaite connoifTance que par le long et rabotteux chemin des fuppofitions des anciens, et qu'il faut mefme admirer et leur induflrie et leur grand travail. Mais il nous efl pennis de jouir du fruit de leur inventions fans errer par les mefmes dellours qu'ils ont luivi. Apres que le baftiment ell achevé l'on ofle les échafaudages pour contempler la beauté de tout l'ouvrage. Or l'on ne fcauroit plus nier que ce balliment de l'allronomie ne foit achevé depuis que Copernic l'a redlifiè de nouveau en fe fervant pourtant des vieux matériaux, et que Cepler et en fuite les heureux ob- fervateurs de ce fiecle y ont mis le comble et la dernière main-**). Tous ceux qui font verfez en l'allronomie, pourvu que d'ailleurs ils aient l'efprit fain et hbre de préjugez, ne fcauroi[en]t plus révoquer en doute ni le mouvement de la Terre en 24 heures, ni fon mouvement autour du foleilparmy les autres planètes. § 25. Le fyfteme que j'appelle icy le véritable c'eftceluy qui eflablit le mouvement de la terre autour du Ibleil et autour de fon propre axe, commencé par quelques anciens philofophes, par Copernic, et perfeftionné d'avantage par Kepler. Je fcay que neccflairemcnt le peuple ignorant fera éternellement contraire a cette opinion, et qu'elle doit luy paroitre abfurde. Mais ceux qui efliudient les mouvements celelles la trouvent fi bien confirmée par une infinité d'arguments que fils ont le jugement fain et libre de préjugez ils doivent reconnoiflre que c'ell la mefme vérité et que l'on ne fcauroit autrement rendre raifon des apparences fans pofer des chofes abfurdes dans la nature. '") Charta: Astronomie^, f. 192. -*} Comparez la note 5 de la p. 349 qui précède. 358 l'KNSEES MKSLEES. Pour moy j'eftime la connoiffance de ces chofes et de ce que Ton fcait maintenant des diflances et grandeurs des corps celeftes non feulement l'une des plus belles, des plus agréables et des plus mcrvcillcufes ou les hommes puifTcnt parvenir, mais aufîl celle qui nous fait d'avantage concevoir la grandeur et la majelU' de l'autheur du monde, et dont l'ignorance cil neccilaircmcnt accompagnée de beaucoup d'opinions abfurdes. Partant je croy la peine bien employée, li je puis faciliter le moyen dilcendicupidis pour participer a un bien H confiderable. § 26 -'''). Préface. Beauté du fujeft. que qut)y qu'il femble affez expliqué par d'autres j'ay crcu utile d'efcrire mes pcnfces. Syilemc Innplcment del'crit et expliqué. Temps périodiques a peu près. Proportions des orbites. Planètes \'ont plus ville près du folcil. prcfque dans un mefme plan. Lunes. leur orbites l'ont trop grandes a proportion [dans le planétaire], fcroient invifibles et beaucoup plus les corps. Diilances en diamètres du l'oleil, certaines. Mouvement des globes planétaires fur leur axe. Ce que ce mouvement pro'duit fuivant l'inclinaifon des axes au plan des orbites. Expliquer cet cft'cct dans la terre, comment il produit la variété des faifons et le jour et la nuit et leur diverfes longueurs. Je n'ay point marqué des eftoiles fixes, a caufe de leur diftanceimmenfe. Comment elles font difpofees cy et la par l'cflenduc inllnie. Nous en parlerons après. Que c'ell la l'abbregé de l'ailronomie. aifée maintenant a comprendre, mais com- bien il a courte de temps et de travail devant que de le demefler. Notre bonheur. Qu'on trouvera peut élire que je parle avec trop d'afTurance de la certitude de cette fcience pendant que plulleurs doutent encore i\ l'on peut comprendre la x'erité en ces chofes et que d'autres tienent qu'elle ell entière dans l'hypothefe de la terre immobile. Auxquels je refponds que ceux qui &c. Je renvoie donc ces gens aux autheurs que je viens de nommer ou ils trouveront la confirmation de cette hypothefe Copernicaine par &c. Et d'autre code ils trou\'eronf la réfutation de tout ce qu'on luy oppofe. En marge: Et au contraire les impofllbilitez de la Ptolemaique et les abfurditez de la Tychonienc qui demande le mouvement du ciel en :;4 heures; et de lademitycho- nienc qui accorde ce mou\'ement la a la terre, mais qui la retient au centre donnant comme l'autre le mouvement annuel au foleil '°), contre lequel nous apporterons cy defl'ous un nouvel argument qui ne femble pas des moins convainquants "''). ^*) Charta' astriMiomica?, f. 193 — 194. ■'°) V'^oycz ce qui a éti.' dit n la p. 130 qui précède sur Longomontanus. ■''') Voyez le § 35 qui suit. PENSEES MESLEES. 359 § 27. LaifTant donc de traiter plus particulicrcmeTit touchant ces arguments je continucray a tracer Tidec que je me fuis propol'ee. Les proportions par ligure des corps planétaires comme placez contre le ibleil. Exprimées en nombres. En paflaiu, de la grandeur cminence du foleil, et en luite de h ^-t :^. ^ Que j'ay donné le premier 3=) ces proportions tort différentes des autres aftrono- mes. que je remets de les prou\er pur après a\cc la méthode pour les diamètres ap- parents. Ces autres (ont certaines. Que la moins certaine elt celle de la terre; que je diray par ou je lay déterminée. — IJiftéiqueje vois qu'on l'approuve^'), mais qu'elle aeftè confirmée par les parallaxes de d" et ? par Caflini et Picard 3+) — que de cette proportion de la terre il s'enfuit la diiîance du Ibleil de mille diamètres plus grande qu'aucun ne l'eull poiée. Ancienement combien on failoit cette dillance petite et le foleil par confequent '''). § 28. En marge '*): Nec refidis terra; damnatos fedibus imis effe homines credas vilemaut miferefcere fortem. quam colimus vehitur média inter lidcra tellus. coelo habitas, tecumque domus, tecumarva feruntur filvîeque. § 29. Grande idée exprimée par figiu'e imaginée, mieux que par les nombres. Orbite terrellre de 40 pieds de rayon, le diamètre du foleil elknt de 4 pouces comme dans la figure précédente et les planètes de mcfine. Petite portion de cette orbite avec la terre, [Fig- 1°°] l'orbite de la lune et la lune meline dans leur proportions [Fig. 100]. § 30. Idée par le mouvement égal d'un bou- let de canon '■) mieux que par les chutes. Re- flexions fur ce que c'ell que la Terre comparée a ce valle balKment. Cela paroillra encore plus 5^) Dans le „Systenia Satiiriiium" de 1659. 5') Le mot est difficilemenc lisible et incertain. Huygens eût pu écrire: „que tous ne l'approuvent pas"; voyez la citation de Fabri à la p. 308 qui précède. ^■♦) Nous avons cité ces lignes dans l'Avertissement en indiquant pour quelle raison elles peuvent avoir été bitTées, Voyez sur la parallaxe de Vénus la note 14 de la p. 602 qui suit. 55) Voyez le Traité d'Aristarque cité dans le § 44 qui suit. 3*) Les vers qui suivent ne se trouvent pas, comme on pourrait le croire, dans le traité „Delm- menso et Innumerabilibus" de Giordano Bruno (ni dans son „De Monade, Numéro et Figura"). 360 PENSEES MESLEES. merveilleux en imaginant la diftance des eftoiles fixes. L'orbite de la terre conune un point a cette diftance. Par la hauteur du Pôle égale en toutes les faifons, par la diftance invariable des fixes entre elles, et de celles qui font proches avec la lunette. Hook 5''). Mieux que luy en fuppofant qu'elles font des foleiLs, et en prenant une petite parcelle du foleil par un trou a mettre un cheveu et s'en éloignant jufqu'a ce que cela paroilTe comme une des plus grandes fixes, fuppofant qu'elle foit égale au foleil. § 31. En marge: Pour paroiftre dans une mefme furface ce n'eft pas le moindre ar- gument qu'elles foienc ainfi placées 3»^. Leur inégalité pluftofl: ell un argument au contraire. Xc paroiiïent que comme des points par les lunettes. Erreur de ceux qui leur donnent des diamètres confiderables. J'ay montre quelle en peut eftre la caufe. Selon eux l'orbite de la terre feroit une parallaxe confiderable +°). § 32. Combien petit le foleil paroitroit aux premières fixes, auflî petit qu'elles a nous. Donc ne peuvent pas efi:re efclairees par le foleil que comme la terre par une des fixes. Partant elles ont leur propre lumière. En difant qu'elles ont leur propre lumière comme le foleil, et qu'elles ne font pas moindres que luy, c'eft dire que ce ibnt des foleils. § 33. Quand je penfe a l'excellence et a la fublimitè de ces connoiflances et combien elles font au defifus de la capacité du commun des hommes, je doute s'il ne feroit pas mieux de ne les expoier pas publiquement a tous. Et j'ay fouvent fouhaitè qu'il y eull Xous ignorons d'où Ihiygens les a pris, si tant est qu'ils ne sont pas de lui-même (ce que nous ne pensons pas à cause de l'écriture peu soignée). ■") Comparez la p. 80- qui suit du Lib. II du „Cosmotheoros". '>*) Huygens entend sans doute parler de la brochure de R. Hooke de 1674 „An attempt to prove the motion of tlie earth from observations", qui constitue aussi la première des „Lectiones Cutleriana; or a Collection of Lectures physicai, mechanical, geographical and astronomical etc." by Robert Hooke, London, Printed for J. Martyn, l'rinter to the Royal Society, at the Bel! in S. Pauls Church-yard. 1679. L'auteur y décrit ses effbrts (vains, il est vrai) pour décou- vrir la parallaxe de certaines étoiles due au mouvement de la terre autour du soleil; il reste persuadé, malgré l'opinion de Tycho Brahé, deRiccioii, de Tacquet et d'autres,quece manque de succès n'est pas dii à l'absence de toute paralla.xe, mais seulement à sa petitesse (selon lui, pour une étoile déterminée, la parallaxe „may be about ;- or 30 plus ou moins le contenu par la lettre deFatio de Diiillier du 14 juin (T. IX, p. 167). 3) Dont Fati(j n'avait rien dit. 49 386 AVERTISSEMENT. gueur des deux axes a (rayon de l'équateur) et h (demi-diftance des pôles} la valeur ^\^ a. Mais les confidérations du § 4 (donnant aufH, au début, cette fraftion jij) font voir que fi le calcul du § 2 donne pour le rapport des deux axes la même valeur, quel que soit le point choifi fur la furface de la terre, il n'en efi: pas de même pour les longueurs abfolucs de ces axes correfpondant aux différents points: ce calcul n'eil donc pas probant et la furface de la i'phère déformée par reffet de la force centrifuge n'cll: apparemment pas exactement fphéroïdale. Par conféquent Muygens abandonne Thypothèfe de la fonne exactement fphcroï- dale qu'il avait déjà cmilc dans la Pièce de la p. 3-5 et qui cl1: aufll celle de Newton dans la Propofition „Invcnire proportioncm axis Planeta.'addiamctroseidemperpen- diculares" +). Il n'en trouve pas moins dans les §§ i o — i 2, en fe ferwmt cette fois de la méthode des canaux du favant anglais ■*), la valeur jî-v;/7pourladitférencc entre les grandeurs a et Z', la feétion de la terre par un plan palfant par Taxe de rotation étant „proxime ellipfis", ceci dans le cas de la rotation lente en 24 heures ') telle que nous la con- naiffons. Mais fi la terre tournait 1 7 fois plus vite, elle prendrait la fonne déjà indiquée dans la Fig. 1 06 de la remarque finale, ajoutée plus tard, du § 4 — voyez aufil le § 6 et la remarque finale ajoutée au § 7 — d'un enfemble de deux conoïdes paraboliques ayant leurs fommets aux pôles et tel que le diamètre de l'équateur ferait le double de la diilance des pôles (donc a — h = \a). Newton, lui, avait trou\'é +) une valeur —-^ a au lieu de ^ijj a pour l'aplatifle- ment (lequel efi: en réalité à fort peu près 350 '^)- C'elT: que Huygcns n'accepte pas l'attraction univerfelle de toutes les particules matérielles fuivant la loi de Newton du rapport inverfe des carres des diftances (ni d'ailleurs fuivant une autre loi); par conféquent il ne croit pas à la proportionnalité dans l'intérieur de la terre — la dcnfité étant fuppofée conllante — de la pefanteur à la dillance du centre. „Un corps pefant au fond d'un puits, ou de quelque mine profonde", difait-il dans la Pièce de la Caufe de la Pefanteur ^'), „y devroit perdre de fa pefanteur, ce qui ne fe trouve point par expérience". Il ofe en conclure, ou du moins il croit pouvoir bafer fon calcul fur la fuppofitic^n, que la pefanteur rcfle con- fiante jufqu'au centre de la terre. Pratiquement ceci revient, peut-on dire, à admettre la loi de Newton — du moins pour les rotations lentes où l'écart de la fonne fphérique *) jjPhilofophi» natiinilis piincipia matliematica" de 1687, Lib. 111, Prop. .\1.\, Prob. II. 5) Ou plutôt en 23 h. 56 min. *) Fin de l'avant-dernier aliiiéa de la p. 38; qui précède. AVERTISSEMENT. 387 cft faible — en y ajoutant rhypothèfe que la denfité eft partout en raKon inverfe de la diftance du centre. Aux confidérations fur la forme de la terre font joints (§§ 8 et 9) des calculs fur la longueur variable du pendule à (econdes, ou inverfeuient fur la variation de la pé- riode d'olcillation d'un pendule détermine, gardant par hypothcfe fa longueur, lors- qu'on le traniporte, du pôle p.e., en d'autres endroits de la furface du globe tcrreftre. La connaiduncc de cette variation, nous le difons aulTi à la fin de l'Appendice I, était nécefTiiirc pour corriger le calcul des longitudes bafce fur l'indication des horloges tranfportées du Cap de Bonne Efpérance à Texcl dans l'expédition de 1686 — 1687. On peut confulter fur ce fujet la Partie „Réfultats de quelques expéditions mariti- mes" du T. XVIII. Dans ces calculs il n'efl: pas queftion de la forme de la terre: elle y eft confidérée comme fphérique. Il y efl: parlé de la grandeur de la pcfanteur appa- rente, c. à. d. de la pcfanteur vraie diminuée de la compofante verticale de la force centrifuge due à la rotation de la terre, et cette pefanteur vraie y efl; fuppofée partout la même. On peut obferver que Huygens lui-même ne fe fert point des exprefllons „pefanteur vraie" et „pefanteur apparente"; l'on ne trouve chez lui — §§ i et 4 — que les exprefllons „pondus abfolutum" et „gravitas abfoluta"; au § 1 il donne la définition de cet adjectif. Au § 9 Huygens énonce fans preuve la règle que les diminutions de la longueur du pendule mathématique à fécondes lorfqu'on le traniporte d'abord du pôle en un pre- mier endroit, enfuite du pôle en un deuxième endroit de la furface terreftre, font proportionnelles aux carrés des rayons des cercles parallèles à l'équateur correfpon- dant à ces deux endroits. C'cll ce dont il donnera dans le „Difcours de la Caufe de la Pefanteur" de 1690 une longue démonftration géométrique; on le voit bien plus facilement en partant de la formule — comparez la p. 97 du T. XIX — t = T 1/ -, qui fait voir que, lorfque g devient g — /cos /3, /étant l'accélération centrifuge et /3 la latitude de l'endroit confidéré, il faut, pour que / conferve fa valeur, que / aufll foit multipliée par i — - cos /S, de forte que fa diminution eft -/cos /3. Or, pourdeux endroits différents, les produits /j cos /Sj et/, cos/3, font proportionnels aux carrés des rayons des cercles parallèles correfpondants puifque leurs facteurs font l'un et l'autre proportionnels à ces rayons. Au § 1 3 Huygens intercale une remarque fur la cartographie : il veut placer „chaque 388 AVERTISSEMENT. lieu en fa longitude et latitude" en prenant ,,les degrez des méridiens égaux entre eux et aux degrez de fcquatcur et dans chaque parallèle les degrez auffi égaux et dans la vraije proportion aux degrez de l'equateur". En d'autres termes il propofe ce qu'on a coutume d'appeler laprojeftion de Flamfteed; on pourrait donc aufTi appeler celle- ci la projection de Huygens (bien qu'elle foit en réalité plus ancienne); nous nous fommcs toutefois fervi de l'expreifion uiliellc „projeélion de Flamsteed" dans le T. X\1II à propos de la carte de Huygens [Fig. 1 29 de la p. 640] de l'expédition de 1686 — 1687 déjà mentionnée plus haut. Quoique la remarque confidércc fe trouve fur une page occupée en majeure partie par des calculs fur la véritable forme de la terre, il i'emble bien que Huygens n'ait en vue ici que la repréfentation de notre planète confidérée comme exactement fphéri- que: aufll longtemps que les longueurs des degrés du globe terreftre n'avaient pas été mefurées en des pays de latitudes fort différentes, les cartographes ne pouvaient guère faire autre chofc que s'en tenir à la terre fphérique. Ce n'eft qu'après la confir- mation par des obfcrvations du dix-huitième fiècle de l'exiflencc d'une foraiefphéroï- dale et la mefure de fon aplatiffement qu'on a pu fonger férieufement à tracer des cartes conformes à cette réalité où, cela va fans dire, la place de chaque endroit ferait indiquée, comme auparavant, par la longitude et fa latitude "). 7) M. Boiiguer („La. Figure de la Terre, déterminée par les observations de iMM. Bouguer & de la Condamiiie, de l'Académie Royale des Sciences, envoyés par ordre du Roy au Pérou, pour observer aux environs de Féquateur", Paris. Cli. A. Jombert, 1749, Première Section III § 15, p. 15): ), . . • la longueur des degrés de latitude va en augmentant depuis l'Equateur jusqu'au Pôle". Au lieu de ^gQ /7 (p. 386 qui précède) Bouguer trouve jfn'^ pour l'aplatissement. Dans le dernier chapitre („Du changement que doit apporter dans toutes les Régies ou Mé- thodes précédentes le défaut de rondeur de la Terre") de son «Nouveau traité de navigation, contenant la théorie et la pratique du pilotage" de 1753 (Paris, H. L. Guerin et L. F. Délateur) Bouguer donne une „Table de la grandeur des degrez du Méridien, de celle des Arcs de Lati- tude, & des Corrections qu'il faut appliquer aux Latitudes croissantes [voyez l'Appendice III qui suit] des Cartes réduites". En juillet 1775 fut lu à l'Académie Royale des Sciences un «Mémoire sur une question de géographie pratique, si l'applatissement de la terre peut être rendu sensible sur les cartes, et si les géographes peuvent la négliger sans être taxés d'inexactitude?" par Robert de Vaugondy, géographe ordinaire du Roi (publié en 1775 chez l'auteur et chez A. Boudet à Paris). Vu la petitesse et l'incertitude de la valeur de l'aplatissement, de Vaugondy pense que l'Académie peut continuer à regarder comme bonnes ses cartes où cet aplatissement est négligé. Dans son Avertissement il nous apprend que „la première [carte] sur laquelle l'auteur prétend avoir fait sentir l'applatissement de la terre" est celle de la mer Méditerranée par Bonne, maître de mathématiques et ingénieur-géographe. CONSIDERATIONS ULTERIEURES SUR LA FORME DE LA TERRE, entremêlées de quelques confidérations fur les variations de la longueur du pendule à fécondes etc. et fur la cartographie. [novembre et décembre 1687] § I '). Si terra fphferica eft, invenimusinIibeIlodeCaufisgravitatis,diminutionem ponderis abfoluti five quod cdct in terra qiiicfccntc, eflc Ilih a^quatorc in E [Fig. 1 03] In A° DCZ datur angulus C oo 49° + 90° 5). Unde în punfto Dinveniturdimi- nutio 00 ~^ ponderis abfoluti; ncc rcfcrt ad hoc an D punchmi intelligatur infuper- ficie Terrce fphxricx' an Ellipticcc \'DY. dunimodo DO eadem mancat. CE DO fin. compl. 49° 1 00000 — |— 65606 - Ex cognita ratione laterura KD ad DI I et angulo KDH 49° quseritur ang. DKH. Et primo latus MK. Operatio ex régula nollra, qua.^ ante folia aliquot •^). ■) Les §§ I — 9 sont empruntés au Manuscrit F, p. 198 — 303. La date du 6 novembre 1687 se trouve à la p. 297 et celle du 3 décembre 1687 à la p. 31 1. '^ Par „libellus de Causis gravitatis" il ne faut pas entendre précisément la Pièce „De la Cause de la Pesanteur" — voyez la Pièce de la p. 379 qui précède — telle que Huygens l'avait envoyée à d'Alencé en juin 1687. En effet, dans cette Pièce, Huygens s'était contenté de dire, comme dans son discours académique de 1669, que la vitesse de la matière fluide qui, à son avis, cause la pesanteur, est „à peu prés 17 fois plus grande que celle d'un point de la Terre situé sous l'Equateur". Ce n'est que dans un alinéa ultérieur du „Discours" tel qu'il fut publié en 1690 que Huygens ajoute (voyez la p. 462 qui suit) qu' „il faut que le mouvement de la Terre, tel qu'il est maintenant, oste une partie de la pesanteur, qui soit à la pesanteur entière comme i au quarré de 17". Comparez ce qu'il disait déjà en 1659 (T. XVI, p. 304). 3) En d'autres termes: la latitude de l'endroit considérées! de 49°. C'est apparemment à la ville de Paris que Huygens songe, quoique la „latitudo Paris a Notre Dame" du § 9 qui suit soit un peu plus petite. *) Cette règle trigonométrique se trouve en effet à la p. 292 du Manuscrit F. Nous l'avons publiée aux p. 455—456 du T. XX. 39° CONSIDERATIONS ULTERIEURES SUR LA FORME DE LA TERRE. KD — DH^ 881—2 /. 881 .. 2,94498 /. 2 .. 0,30103 fumraa 3,24601 l^fumniîe i. 62301 log. fin. 24.30' 9.61773 1.1.. 0,30103 [Fig.103] 2.94399 1. 879 dilT. lateruin. 8,59778 1. cang.angulicujurdain, 8,59686 cujus hic log. finus. 2,94511 1. 880HK 9.87780 1. fin. 49°. 0.30103 1. 2 30 IID -10.17883 7.23372 1. fin 6' min. ang. DK}t vel KDW. vel pauxillo minoris. hoc efl 6' — 6". Les pôles de la terre font en P et Q. 49 90° i ^ DCZ o. 5'. 54" CDZ s. S 139- 5- 54 { 180. 0.0 2 I 40.54. 6 zl Z 9.81607 log. fin. 40.54 anguli Z 7.23372 [I.rin.5'54"] 5.00000 [l.fin CD 00 looooo] 12-^337- 2.41765 [différence de 12.23372619.8160-] 1. 26iiCZ In punfto D talis effet perpendiculi à centre C declinatio, nempe 5 min. 54 . Sed iuperficies liquidi ira fefe hic componet ut perpcndiculum ipfi fit ad angulos reftos. Producatur pcrpendiciilum WD in Z. dabitur jam ratio CO ad OZ qua; efl: lateris traniVcrfi ad rcdum, fi elliplis ell: VDV. 75471 OC 00 fin 49° OC ad OZ ut latus tranfverfum ad latus reftum. Supponi- 26i4-CZ tur i latus transverlum 00 1 00000. OC 75732e OZ ."5471 OZ 75732,5 |l.tr. I 00000 100346 4^ 1. recl. 100 173 i 1. maj. 5). 173 differentia CV et CY. "75 "y ') Le grand et le petit diamètre d'une ellipse étant respectivement désignés par ia et ib, on a: latus rectum = -t-, latus transversum = h, donc a = |/ (latus rect.) (latus transv.). *) Comparez sur cette fraction le § 2 qui suit. Cll\v NS ULTÉRIEURES SUR LA FORME DE LA TERRE. 391 § 2. Sed fecundum œquilibriuni canalium ut apud Neutonum '') debebac effie ex- cclîus [CV — CY] jyj meo calcule. Comme ce calcul — voyez fur le rcfultnt le § 12 qui fuit — fe trouve aux p. 313 et fuiv. du Manuscrit V, il parait probable que le présent partage, emprunté à la p. 299, date d'un peu plus tard que la majeure partie du texte de cette page. Iino . . . -°°°f^ DO 578 . . . correcte calculo invenio ctiam jij. Ceci s'applique au calcul du § i. Povr l'angle DKII ou KDW de la Fig. 103 Iluygens avait pris d'abord (d'ailleurs, finous voyons bien, fans achever le calcul) 6' au lieu de 554". Nous nous fem- mes contentés de reproduire dans le § i fon „calculus accuratior" où il fe fert de cette dernière valeur, et où il trouve pour la fraction confidcrée yoeVoe '■• ^* '^' -f s- Ses calculs (§ 2 et § 12) lui fourniflent donc l'un et l'autre la fraétion ^15(61 celui du §4 donne le même réfultat). Ergo CV — CY 00 yf 5 i axis minoris CY. Ceci dans l'hypothéfe — du moins dans le cas du calcul du § i — d'une forme fphéroidale. Mais les §§ qui fuivent (§ 4, §7, §12) font voir que le calcul de Huygens ne conduit pas précifé- ment à cette forme adoptée, nous l'avons dit, par hypothéfe. § 3. Ut pondus abiblutum ad pondus in E ita EH ad 1 IG [Fig. 104J. EC CQ EH -b f^m b EN 2b ibb a EG. Comme EH = /', il s'enfuit que zb'- HG = — Z^ + — . a DoncEH:HG = i: 2^ a EH I. = 5-|§corres- II en réfulte qu'à un rapport j.^ : b pond le rapport - = i — ^ij, autrement dit que a — b ■= -ig a, conformément aux §§ précédents et fuivants. [Fig. 104] ") Prop. XIX, Probl. III du Lib. III des „Principia" de 1687. Au lieu de la fraction ^ I5 Newton y trouvait ô^^p» comme nous l'avons dit aufli dans l'Avertiflement. 392 CONSIDERATIONS ULTERIEURES SUR LA FORME DE LA TERRE Nous n'avons pas voulu omettre la Fig. 104 avec le petit calcul correfpondant quoique nous ne voyions pas pourquoi Huygeus donne au calcul cette tournure. On voit aufîi dans la Fig. 104 un canal newtonien ESP (où SE =5^). Huygens écrit: EX di- minutio gravitatis in tubulo SE. Il faudrait donc écrire enfuite que cette diminution du poids, duc à la force centrifuge, efi: telle que l'eau de la partie SE fait équilibre à celle de la partie SP, et tâcher de tirer de là une valeur pour le rapport - . Le calcul ébauché par Huygens et que nous ne croyons pas devoir reproduire, efi: apparemment incorrec't et il ne peut y avoir attaché aucune va- leur: ce calcul le conduit au rcfultat a CO /'. § 4. Si terra efTct rpha.*rica, tum gravitas abfoluta ad vim centrifugam in E [Fig. 1 05] ficut 289 ad I . Sed vis centrifuga in E ad eam quse in D el1: ut EC ad DO. Ergo gravitas abibluta ad vim centrifugam in D liabet rationcm compolïtam ex 289 ad i et ex EC ad DO. M ou plutôt Y eft un pôle de la terre, V un point de l'équateur. Ergo CD .289- C A exCj,ç DO hoc eft ex /^ .89^-1 CD DO , nam CD oo EC. CD I - DO OZ OC- OC Ca = 289 CD — 289 = Ca -t-DO -Ca = 289^ I ZC = 289-1-1 CZ =288-^-1 OZ = 288^289 DO consid. La force centrifuge en D est donc la moitié de celle en V, autrement dit la moitié du vrai poids en D (ou ailleurs): DH = iKD (ou ^VC). — VL(ou VG)estdanslaFig. 108 égale à VC comme dans la Fig. 107; mais ceci n'importe guère. — Le triangle CDa est semblable au triangle DK H, donc „DC ad CA ut 2 ad 1". Quant à l'équation ^/>ù 30 .v.v, d'où résulte Z.bb co qu. DC,elle provient, peut-on dire, de l'équation de l'ellipse tï+ ",, = i en y prenant j (ou OD) = b, de sorte que, pour .v = OC, .v^ = iù-. Or, en supposant iD normale à l'ellipse, on aurait DS: DO = i>-: 4/!- (rapport des carrés des axes) — nous avons ajouté la lettre S à la ligure — ce qui, en prenant DS = ^ — AC = ^ — I / Z — , conduit à l'équation absurde „ç)bb 30 /èb". V 16 396 CONSIDÉRATIONS ULTÉRIEURES SUR LA FORME DE LA TERRE. § 8. Longueur du pendule fous le pôle a celle du pendule fous l'equateur comme 289 ad 288. En laiiïhnt donc le pendule fous l'equateur de 289 au lieu de 288, il ira trop lente- ment, et le nombre de les vibrations en 24 heures au n( mibre des vibrations qu'il feroit s'il eftolt de 288, fera comme |/ 288 ad ]/ 289. C'eft a dire comme 288 à 288^ afTez près ou comme 288^ a 289 ou comme 577 a 578. 578 — ^ 577 86400(86250^ Donc fi, eflant de 288, il faut 86400 vibrations en 24 heures, L 'g- 9J qui feront autant de fécondes, il fera, eflrant de 289, 86250^ vi- brations en 24 heures. C'ell: a dire qu'il retardera de 1 49^ fécon- des, qui font affez près 2| min. § 9. Latitudo Paris. 48.5 1 '50 " a Notre Dame. Ex régula. Sicut qu. EC ad qu. DO [Fig. 1 09] ita diminutio penduli in E ad diminutionem ejus in D ''). 20.0000 1. qu. radij 20.00000 fuivant ma règle \ 19.63650 1. qu. fin. compl. 48°.5i' 19.63650 co bis 9.81825 1. s. c. 48°.5r. ^- ( - 2.46090 1. 5I5 2.17609 1. 150 17.17560 1-812591.65' five 1.5 retardement s. ex 20.00000 [en lin j""''] a Paris. "). - 2.82440 1. ^g jj accourcifiement a Paris '*). [Longueur du pendulL- à Paris] 3 p[ieds]. o [pouces]. 8-'- li[giies] 440J lig. pendule a Paris 44 1 1 li. pendule fous le pôle li accourcifl^ement fous l'equateur 439I lig. pendule fous l'equateur 440e § lig. excès du pendule a Paris lur celuy Ibus l'equateur. et tant foit peu d'avantage. Mr. Richer avoit trouvé i i lig. "*). Dans l'alinéa qui suit cette dernière équation Huygens fait une autre hypothèse sur la posi- tion du point D. La recherche du rayon de courbure en V fiiit voir que la courbe VSY ne peut être une ellipse. '^) § 10 et suiv. '3) Voyez sur cette règle l'Avertissement qui précède. '■') Appelant .v raccourcissement à Paris et fi la latitude de cette ville, on a d'après la régie ^■289 = ^^' '• EC%donc.r = 055 cos=p,d'oi'i log.v = 2 logcos 5 -f- log ^g^ = — 2.8:440. C(i\MI): l^\ I lti\s lll.l IRII l Kl s M K I.A KORMB DE LA TKRRF,. 397 9.78934 1. qu. fin. compl. 52° 2 19.57868 2.46090 [1. 289] 17.1 1778 20.00000 2.88222 . . 753 [accourciflement du pendule à la latitude 52°] c miincnis vibnitionum AC penduli [Fig. 1 10]. [AC = Z», Ali = a], a I \/ ah c\ — ^ numerus vibrationuni AB. a a — \/ ah c\c *- Suivent des calculs fur le retardement du pendule pour toutes les latitudes de 1° à 89°. Ils font analogues à celui pour le retardement à Paris. P.e. pour 52°: 52° 9,78934 19.57868 2-17^09 [1-150] 1 .75477 1. 57 [donc un retardement journalier de 57" à la latitude de 52°]. Nous avons fait mention aux p. 639 et fuiv. du T. XVIII des obfervations de Iluygens dans les pages fuivantes du Manufcrit F fur le rapport de de Graaf fur l'expédition de 1686 — 1687 au Cap de Bonne Efpérance, '5) Lorsqu'on transporte à l'équateur une horloge marchant bien au pôle, la longueur du pendule restant par hypothèse la même, elle retardera en un jour de ^°'^l^^ ou 1 50", ce qui d'ailleurs a été calculé rai § 8. Ailleurs le retardement journalier sera de 150 cos= S secondes. '*) Voyez sur l'observation de Richer la note 3 de la p. 376 qui précède où nous renvoyons aussi à l'Appendice II de la p. 405 qui suit. 39« CONSIDERATIONS ULTERIEURES SUR LA FORME DE LA TERRE. § 10 '•"). 3 Dec. l6(S7. Sit YC Xi b. CV X) X [l'un et l'autre apparemment dans une figure analogue à la Fig. i r i ; dans la Fig. 1 1 2 Iluygens prendra YC ao />]./> vis ccntrifuga in V requalis gravitati ablbliita?. [Fig. iiij px — ^px 00 bp X co 2b [c. à.d. CV= 2YC. Fig. m] Cuni ponatur vis cencrifuga in V sequalis gravitati abfoluta;: erit ^px vis ccntrifuga canalis VC. qua; ablata à pondère canalis CV, quod eft px, relinquitur ^px pro predione canalis VCvcrfusC,qu££equalis débet efle predioni canalis VC verfus C, quœ ïequalis débet eiïe preflioni canalis YC verfus C, quje eil bp. 1 linc fit CY oo ^C V. Ita femper fequicur ratio C V^ ad CY ex data ratione vis centrifugée in V ad pondus abfolutum. Sit a 30 VC [Fig. m]- p pondus ab- folutum cui a^qualis vis ccntrifuga in V pundo. Ipy -p -^ vis ccntrifuga in D. Potuiflera ponere a etiani pro pondère abfoluto, \ocop. DC DO / 1/ — , — py / pyy monientum gravitatis quod vis ccntrifuga in D, in canali DC,aufert a pondère abfo- luto tendente verfus C. Sit DS hoc monientum ratione CV pondcris abfoluti. Jam in punftis intennedij canalis DC erit hoc momentum ut applicata; in A° CDS. Pondus abfolutum minus -^ DS ducitur in DC: tumque hoc produftum efBcit totum pondus aqua; in canali DC, premens verlus C: quod xquari débet ponderi ^'C canalis verfus C prementis in quo nulla vis ccntrifuga unde hoc pondus fit ex YC duda in p feu VC ■«). Ex prefllone a:quali in canalibus DC, YC qua-fivi punchim D in curva YDV, po- nendo CO X) .v et C)D x> y, unde lit a.'quationaturamcurvxcxprimens. Huiccurvs tangentem ex mcthodo duxi MD, fit OM^ — —. laax '^) Les §§ 10 — 14 sont empruntés aux p. 31 1 — 314 du Manuscrit F. 'S) Ou plutôt: /> aurait ctti égale à VC, si Huygens avait pris „a pro pondère absoluto". CONSIDERATIONS ULTÉRIEURES SUR LA FORME DE LA TERRE. 399 Calcul : pyy ^ a \/ XX + yy yyf ''-' / ni. DC ]/ ^AT + yy Ajouté un peu plus tard y* — 2aayy + a* zo ^aaxx -VV — aa y:> nax Parabola v~- . pyy — DOi p •X + y y - ap a kyy 1 ^ XX ■\-yy y^ y* — iaayy — ^.aaxx + a* oo o d'oU fe tire la fouftangente OM écrite plus haut fuivaiit la règle que Huygens démontre dans la Pièce académique de 1667 '*). OM OD OD OZ y* + aayy I laax iaax VC — DC y y /: a — ] .rx + y y — — a yy + ûa VC CO OZ laax , ZD étant normale à la courbe. .r — rv + aa Ajouté plus tard: I Ixc omnia brevius poterant peragi li animadvcrciirem parabolam elTe. [Fig. 1 1 2] § 1 1 -°). Hic qiiafi tota Tellus ex aqiia compofita eflet ponimus. Et aquas canaliiim DC, CY [Fig. 1 1 2] fêle mutuo luilincre l'eu rcqiiilibres efTe ut altéra alteram non pellat loco. In Canali C Y nulla cil aqua; vis centrifuga. At in canali CI3; qua; quantum faciat ad pre- mendum lecundum CD, et pro particularuni dillantia ab axe CY, confideravimus in hoc calcule. Vis centrifuga aquœ in canali CD contentœ squatur neceflario vi centrifugîe aquse fi impleatur ea canalis DO, qu« ell nyy i — - Çp pondus abfolutum, CV co a. n vis ■') „Regula ad inveniendas tangentes linearum curvarum", T. XX, p. 243 — 255. -°) Dans ce § il n'est plus supposé, comme au § 10, que la force centrifuge à l'équateur soit égale à la pesanteur. 400 CONSIDÉRATIONS ULTÉRIEURES SUR LA FORME DE LA TERRE. centrifuga in V), ut facile apparet fi imaginemur quafi particulse canalis DO fingulœ in fuas vires centrifugas ducancur, hoc enim idem efl: ac fi dimidia DO ducatur in \im centrifugam extremœ particule D. — vis centrifuga in D, fecundum OD. DC DO I / XX + -w v -I — . . = ] DS vis centrifuga in D fecundum ca- nalem CD [conimeau § lo] ( 1 y XX + y y / — , ' ^ — = vis centrifuga CD a \/ XX + yy I "3'.V /> [ ' .r.r + y y cil pondus ex gravitate in canali DC. \ " " prcfllo reliqua canalis DC p y XX +yy — i -' ' :xi bp pondus canalis YC. nyy p\ ' XX -{- yy zo bp -\- ^ Cl XX + yy zo bb -\ — -^ + ^ bnyy nny'' ap ^ aapp Sit /) 00 ^ ^') a^'xx + a''yy oo a'>bb + bnaayy + \ nny^ XX 00 bb — yy + — yy + ^ bn «Hy+ wvv ^ , ^ , , nyy Natura curva.^ | xx + w ce ^ + 4- ^-^'^ five | - xx + 77 — i ^ 30 b. xx oo qu. ^ + i -^-^ yy. Bon. I linc enim, fi y — i7, fit Z» oo VC — i;;, five b zo a — \n. Sit 7/ 00 i(7. ii t Z» 00 |/7 quia Z» oo (7 — ^n quando y oo a. fit .r.v oo qu. ^ + ^î^ "-=- — yy. Sit y 00 /ô'ô ^- yy ^ Ts'oVô '^^^ '"^ X zo ^ a proxime. Ergo cum v fcre a;qualis a fit .V major quam | a. Ergo figura jam tune ad verticem V rotunditatem hahet quando virtus centrifuga oo ^ ponderis abibluti. ') Comparez la note précédente. Ici Iluygens prend „a = pondus absolutuin", ceqn"il ne Tait plus dans les dernières lignes de ce § ni dans les §§ 1 2 et 14. CONSIDÉRATIONS I'I.TÉRIEURES SUR LA KORME DE LA TERRE, 401 1 / , iwvv,. , , an . , , , . y XX + Y.y X) y + " ^- Icd i» X) i? ^ 4^ - quia ap — ^an x bp^ hoc elt quia preffîo canalis \'C débet a:quilibris elle canali CY. \an è«3'.y Ergo |, ' .r.r + vj oo « — + ^'l''- ït^ "O" "^P"^ ^^ ^• 1 lie 'à îi -xi p fit |/ " .v.r + yy zo ^a + i — , unde parabola ut videre ell pag. 1 2 [c. à. d. ù la p. 31 1 du Manufcrit F, § 10 qui précède], cujus latus reftum 30 iû. vertex Y, axis YC. aan aann «y y § 1 2. XX zoaa — + ^—— + -^ P PP P fjfiyy nn\^ -, 4- — "^ + \ — ■y y. Natura curvse "" pp ^ '^aapp ■'■' meliusquanipag. pra;ccdenti. Cette équation provient de la fubftitution de<7 — J — àZidans l'équation du § 11 xx-\-yy = bb-\ ^ + \ — — . Si ;/ minima, fit xx ■y:» aa — yy ferc, hoc cil circulus proxime. Sit « X kP- fit •^••v 30 /^ aa - 1 yy + ^'5 £. Sit^^- ^^i^ a. xx 00 -^, - %%%%% + _8500 3 fi o i^_ iffooôooooo rr -n 8903601 •*■'' '•^ I500005555 .V 30 j3g. Et -y ad .V DO I ad -i. Si- 00 ygg vcl luiiilis fraclio cxigiia fit .r.r oo f^^ aa — ^os 3'.V proxime. EUipfis. Si -- 30 2 le fit .r.r O) || § ^^ — 1|| .T3'- Ellipfis cujus latus reclum ad tranfverfum ut 288 ad 289. Ideoque axis minor ad majorem ut 2884- ad 289 proxime, hoc eft ut 577 ad 578. § 1 3. Pour lairc une Carte Platte du dcmy globe delà Terre dans laquelle les degrez des méridiens feront égaux entre eux et aux degrez de [Fig. 113] l'Equateur. Et dans chaque parallèle les degrez aufli égaux et dans la vraije proportion aux degrez de l'Equateur. \ On placera facilement dans cette carte [Fig. 1 1 3] chaque ^ lieu en fa longitude et latitude. , On aura fur une mefme efcelle les lieues de leur longi- ' tude. Celles des Latitudes auront pour efcelles la partie de / leur méridien comprife entre les parallèles qui enferment ces lieux "). --) «Projection de Flamsteed", comme nous le disons aussi dans l'Avertissement. 51 402 CONSIDERATIONS ULTERIEURES SUR LA FORME DE LA TERRE. Les quarrez feront de i o degrcz. Cette carte pourra rcprefenter alTez bien la figure des Terres, mais celle qui efl avec des méridiens parallèles et les degrez de Latitude croiillmts luivant les iecantes des latitudes -') font plus commodes pour prendre la longitude et latitude des lieux qui y font marquez et ils ont les rumbs ''+) exprimez par des lignes droites. aan tiyy aann m^yy nny'' p p * pp ^ pp ^ aapp Sit/;'.~ X) TV ^ppxx ^ppaz ^apz i^ppaa ^paa , ,^ ^, ;;// vn n nn n >Slt -- 00 / m rn lûz — dz + -^- — 4# + 4//7 — aa -\- --- — co zz hvperbola. p f a ■ aa ' ;; c Si /" 03 ('/ [c. à. d. li la force ceiurifiigc à IV'qunceur cft tjrale à la pefaïueur] fît laz — a a + 4.r.v oc 22 a — ax 00 2; aa — lax oo 37 parabola [comparez le § i o]. Sit ;; 00 \p. ergo û y:) ^f^ ^.n zc f. I oaz — Ç)ûa + 1 6xx 00 zz Su — \/ 1 6ûa + 1 6xx 00 z sa — 4 {/ aa -\- xx 00 z hvperbola. bon. " ') C'est ce qu'on appelle généralement la projection de Mercator. Comparez sur cette projection IWppendice 111 qui suit. -■*) Ou loxodromcs. APPENDICE I AUX CONSIDERATIONS ULTKRIEURI^ SUR LA FORME DE LA TERRE '). [1687011 1688] Le prcfent Appendice a été mentionne dans la note 9 de la p. 393 qui précède. 57060 toifcs de Paris h un dcgrc de l'Equateur félon I\L Picard -). 5502 1 toifes de Paris à un degré félon Snellius, ex Picarde '). 6538594 toifes diameter terrée Picarde — 3 19615782 pedes parifienfes femidiametri terrœ. Picarde. 19595 154 pedes pariiîenfes ^ diam. terra; Snellio. 144 2821702176 lineîE femid. terra? 44C2 line£e penduli fecundorum 1242959808528. La racine carrée de ce nombre eft 11 1488 1. fecend. / 440e 1114881 /2531 ' / 2 5062 ... 1 h. 24'. 22 " tempus duarum vibrationum penduli œqualis fcmidiametro terrée fecundum Snellij menfurain. I h. 25. 54' tempus idem fecundum menfuram Picardi. h ' h 24 -r- 1.25.54" 86400 5154. Lequotient de (^6400)= par (5154)' efl :8i.Donc: ^^j diminutio gravitatis fub Aequa- tore fecundum menfuram Picardi. ') Manuscrit F, p. 315. Cette Pièce — où il n'est question que de la grandeur de la diminution de la gravité auprès de l'équateur par l'effet de la force centrifuge dans le cas d'une terre par- faitement sphérique — fait suite aux Considérations de 1687 sur la forme de la terre; elle date soit de décembre 1687 (voyez le début du § 10), soit du commencement de 1688: la date du 27 mars 1688 se trouve à la p. 320 du Manuscrit. -) Ces valeurs se trouvent en effet dans la «Mesure de la Terre" de Picard déjà mentionnée dans la note 9 de la p. 393 qui précède et antérieurement. 404 CONSIDERATIONS ULTERIEURES SUR LA FORME DE LA TERRE. APP. I. Les pages fuivantes 316 — 319 du Man. F. contiennent des calculs fe rapportant à des horloges. Il eft qiieflion de l'expédition de 1686 — 16H7 au Cap de Bonne Efpérance, déjà mentionnée par nous à la fin du § 9'qui précède. C'eft ici qu'on trouve (p. 316) la plirafe déjà publiée dans la note 9 delà p. 178 du T. XX: Te gclyck de Lengden gcvonden en een hewijs van \ draeyen deraerde. 'T eenigh waernemelijk effeét van dit draeijcn. C. à. d.: Trouvé Cimultanément les longitudes et une preuve de la rotation de la terre. Seul effet obfervable de cette rotation. Iluygens y dit aulîi (même page): Als men de groocheyt der aerde naar Picardi maece ncemt, komt de wegh nae de horologien iecwes dichter bij die van de ftuyrluijden, en evenvvel in de lengdc tufTclien de Caep en Texcl gcen mcrckelyck verfchil.C.à.d. Si l'on prend la grandeur de la terre d'après la mcfure de Picard, la route indiquée par les horloges fe rapproche un peu plus de celle des pilotes; cependant cela ne fait pas de différence appréciable pour la longitude entre le Cap et Texel. APPENDICE II AUX CONSIDÉRATIONS ULTÉRIEURES SUR LA FORME DE LA TERRE ■). [1688] Le préfent Appendice a été mentionné dans la note 16 de la p. 397 qui précède. Nov. 88. Dans les Obfervations phyfiques et mathématiques des P. Jefuites faites a Louveau au royaume de Siam. 1 686. la longueur du Pendule (impie de 36 pouces 6 lignes tout au plus après plulîeurs expériences. La remarque dit que la mefme longueur a eftè trouvée par INI. Varin en Tifle de Goree proche le Cap Verd, qui cil: environ fous le mefme parallèle que Louveau. La différence des INIeridicns entre Paris et Louveau eft de 6h. 34. 46'. partant la différence des Longitudes (jS'^.^i^ .o\ La longitude de Paris depuis rifledcFerroert fuppofée de 2 2''.3o'.o d'où la Longitude de Louveau fera de 1 2 1 ''. 1 1 |'.o. Il y a des cartes modernes qui font cette Longitude de 1 45 degrez. Hauteur du Pôle de Lou- veau i4''.42'.3o". ') Manuscrit F, p. 327. y\PPENDICE III AUX CONSIDÉRATIONS ULTÉRIEURES SUR LA FORME DE LA TERRE ■)• [1685] Le préfeiit Appendice, antérieur en date, fe rattaciie au § 13 qui précède. Il traite de la projec- tion lie Mercator laquelle fe rapporte — ell-il befoin de le dire? — au cas d'une terre Iphérique. In de Giertcn met wafTcnde gradcn [Fig. 114] — comparez la note 7 de la p. 388 qui précède — , lijn de ruijtcn van meridianen en parallclen gemaeckt gelijcformigh acn de ruijten door de felve op de globe gemaeckt. te weten als men de ruyten quafi minimas conlîdereert. De meridianen werdcn in deze caerten parallel geilelt, daerom de Ihicken der parallèle circelen vergrootingh krijghen, als bij exenipeldie 60 gr. van den aequator af'lijn werdcn dubbcl van t geen hij was '), daaroni moct de hooghte van de ruijten op die parallel circel oock verdubbelt w^erden, dat is 2 macl foo hoogh fijn als de ruijten op den a;quator a die vierkant iijn. Want foo (ullen die ruijten gelijck- formigh fijn aen die van de globe op defe parallèles, alhoewel \'cel grooter. Hier- door komen aile ilreecken reclit in plaets van de kromme llreccken ') tôt groot ge- mack in t vaeren. De Ihikken nu der parallelen als 7^ [Fig. 1 15] werdende vergroot nae de proportie van de radius a/3 of cch tôt de ra- dius 7J, foo werden oock de hooghtcn der ruijten naer de ■) Manuscrit F, p. 21 i. ^) Les cinq derniers mots ont été ajoutés après coup. Lisez pkit('it: „van 't geen sij waren". ■^) Les rumbs ou loxodronics. Comparez la p. lyj du T. XYll. CONSIDÉRATIONS ULTÉRIEURES SUR LA FORME DE LA TERRE. APP. lU. 407 H'hc N'crgniot ciat is nao de rcdcn der fccans ^x cet den radius . iv. 409 1. Atqiii vis ccntrifuga iub aquatore c(l ^^5 gravitatis ex tradtatu noflro de Caulis gravitatis. Krgo vis ccntrifuga liinx' cil ad gravitatcni corporiim fub œquatore ut ^ j^ in /q?. ad 1 . 1 loc cil ut 5^ j'y y ad 1 , hoc cil proximc ^^'q ^ ad i . Scd gravitas in regionc luna; ad gravitatcni in tcrrcftri a.'quatore cil itidcm ut ^^'oo ad i, quia dccrcfcit in rationc contraria quadratorum a dillantijs,quaninidillantiaruni ratio cil quiv 60 ad 1. Itaquc vis ccntrifuga Luna; xquatur prorfus cjus gravitati qua vcrl'us tcrrani dcprimitur, ac proindc in orbita fua pcnnanct. § 2. Ad qurtrcndam gravitatcm corporuni qua? in fupcrficic Jovis vcrfus ccntrum ejus. Fonamus cura Neutono tcrraî 4 diametrum ex Sole videri 20" [A la p. 1 v du Mami- Icrit Huytîcns ajoute: Si tcrrx' diaractcr ex Sole cil 20 crit diflantia proximc 1 0000 dia- metroruni terra? »)]. Etli ego longe minorcm pono, faltcm duplo '). Jovis i diametrum ex Sole 19 . Eli auteni ex temporibus periodicis dillantia Jovis a foie ad dillantiam terra; a Sole ut 52 ad 10. Satcllitis cxtimi pcriodus dicrum 16^'. Dillantia maxima a ]ove ex Sole 813". Datur vis ccntrifuga Lunœ j^sq gravitatis tcrrcftrium. Datur et ratio vis ccntri- fuga; cxtimi fatellitis Jovis ad vim ccntrifugam luna". Ergo datur ratio vis ccntrifugce hujus fatellitis, qua; cadem cil gra\itati ejus in J()\'cm, ad gravitatcm in fuperficic Terrœ. Scd datur ctiani ratio gravitatis in Jovc ad gravitatcm dicH fatellitis. Ergo datur et ratio gravitatis in fupcrficic Jovis ad nollram banc in Terra, ratio dillantia; dillantiam tcrrce a 0 — ;— Jovis a 0 dillantia fatellitis 10 j 52 ^•3(493) 2563' diflantia satcllitis ex Sole li apud terram 20' terrœ i diameter ex 0 cfTet pofitus Jupiter 60 1 200" femidiamcter orbis luna; ex 0 -5^3 ' -°° '^^ ^^'-*f ^''^ ccntrifuga fatellitis a Jovc ad vira ccntrifugam luns a Terra, ti luna, ut ipfe, pcriodum cxpleret diebus 1 6^. Scd cil lunœ periodus dierum 274- 2jj i6| dies periodus cxtimi Jovialium. ratio diametrorum 2563 —j — 1200 7475 280/5 ratio quadratorum periodorum inverfa 747^ 280/^ [produits] 19 14846 — j — 336600 3) Voyez le début du § 3 qui suit, ainsi que celui du § 5. 52 41 O CONSIDERATIONS ULTERIEURES SUR LA FORME DE LA TERRE. APP. IV. Ergo mine luin ut 191 4846 ud 336600. Ergo lie quoqiie gravitâtes utriiifque in Jovem ac 'l'erram. Scd .Satellitis gravitas vcrfus jovem eft adgravitatemcorporiim in jovis (iipcrneic ut 390 [canx- de I9'|. i diametcr Jovis ex .Sole] ad 243049 [carre de 493', dilkntia fatellitis a Jove, ex Sole]. Et gravitas luna; ad gravitatem corporum in lupcrficic Tenu' ut i ad 3600. 390 ^ — 243049 [i9i4>!46 "oc eft ficut RQ in Sp' in qt- ad rq in SV- in QT% hœc ratio manifefiè eadem eft qua: RQ ad rq, quia vSp.qt a;quale SP.QT, adeoquc sp'.qt' xquale SP'.QT'. Quidni igitur dixit vis centrifugas in P et p elfe ut RQ ad rq. aut quare potius eas efi'e reciproce ut SP'.QT* jSp\qt^- . SP.Q.T Sp.qt , SP3.QT3 — >.r> — 3d quam ut reciproce — tT^ — ^" '^- — ^''-'' '^"- reciproce Sp3.qt3 OR ad qr ■♦) Manuscrit G, f. 1 2r. 5) Manuscrit G, f. i sr. *) Principia de 1687, Prop. VI, Theor. V du Lib. Primus „De Motu Corporum" (la figure est celle du te.xte, copiée par Huygens, sauf que la tangente chez Huygens est PR au lieu de ZPR et qu'il ajoute les points p, q, r, t et les droites qui les joignent): „Si corpus Prevolvendocirca centrum S, describat lineam quamvis curvam APQ, tangat vero recta ZPR curvam illam in puncto quovis P, et ad tangentem ab alio quovis curva; puncto Q agatur QR disrantis SP pa- rallela, ac demittatur QT perpendicularis ad distantiam SP: Dico quod vis centripeta sit reci- proce ut solidum SP quad. X QT quad. "qr: ultimo fit ubi coeunt puncta P et Q". , si modo solidi illius ea semper sumatur quantitas qu» 53 4 I 8 OBSERVATIONS DE 1 689 SUR QUELQUES PASSAGES DES „PRINCIPIa", ETC. An voluit poficis fpatijs QSP, qSp inrequalibus, compararc tamen vires centripetas in 1* et p. Hoc erat. l\)nantur [Fig. i iHZ'/V] fpacia x-qualia SBA, SFE. « •— î — s ^ ■ R'^tio /• aci r, qua> est viriuni ccntripetarum in A et E, (pofitis fpatijs x^qualibus SBA, SFE} coni- ponitur ex rationc r ad x et .v adv. Icd .V ad X ut //// ad [Fig. I I HZ-zV] r un 1111 X ttss tin En nnrmi niimi ttssx so ttss , — eit ratio ea- r dem quce r ad y hoc clt qua; vis ccntripetiv in A ad vim centripetam in E. Et hoc \ult ttss propolitio 6 lib. i. Etli dicat linipliciter vim centripetam efle ut — ^. Sed in pnvcipuis problematibus hac propofitione non opus elK quando niminun valor QR inveniri potcll, et | | QT, SP datimi ponitur. D '"). Ad Prop. 9. 1. I . **) Spiralis hcec femper appropinquat punéto S [Fig. 1 1 9], circumvolutionibiis iniinitis numéro, nec unquam ad iplum pervenit.ac tamen longi- tudinem certam non excedit. Denionftratio perobfcura eil, in qua cum dicit, miitetur jant iitctinquc aiigulus PSQ t^c, hoc tantum propolitum habet ut ollendat quahfcunque et ubicunqueacci- piatur angulus PSQ, lemper î.^^ efie ut SP. velut fi accipiatur anguhis major qSP, erit hic quoque - 7 ut SP. Nam quia >.„ ut SP, ell- qt^ que qt- ad OT" ut qr ad QR, erit necelfario et — QT^ ut Xn llOi-' ^"'t l't SP. QK [Fig. 119] é-TI '') Manuscrit G. 1". 15 v. *) Cette Prop. IX. l'robl. IV du Lib. Primus est ainsi conçue: „Gyretur corpus in spirali PQS sécante radios omnes SP, SQ, &c. in angulo dato: Reqniritur lex vis centripets tcndeiuis ad ccntruin spiralis". Notre Fig. 119 est la figure de Newton copiée par Huygens qui ajoute les points q, r, r et les droites correspondantes. OBSERVATIONS DE I 689 SUR QUELQUES PASS»'",'^ Ht < ,,IM( INf II'Ia", ETC. 4I9 QT- QT^SP- Itaquc ciim fempcr (le ^Cn- ut SP, dufto utroque in SP"- cric „ j, — ut SP\ ideo- qiic pcr propos. 6, vis centripeta ut SP" inverfè. Poterat autem eundcm angulum PSQ velut in duobus locis adfumtum confideraffe, et iitrobique fimilitcr duiftas PR, QT, QIl. quai figurs proportionales fuiiïcnt. Et QT=.SP^ quia vis centrifuga ut p.^ inverfè per 6. hoc autem ut SP% quia QT ut SP, et ita quoque QR: erit et vis centripeta ut SP^ inverfè. Demonftravi hanc candem propofitioneni, ut propofitione fexta nihil opus efTet. £'). Prop. I. Si mobilcabfqueattraftionegravitatismoveatur pcr médium rcfiftens pro ratione ce- Icritatis, celeritates rcliquîE pollfingula tcmpora îequalia funt continue proportionales. Referatur ccleritas in principio motus reclâ [Fig. 120] AB [Fig. 120]. Et pofl: temporis particulam _ quandam, fit reliqua celcritas CB, amiffa AC. S f*f 3> C A. ^^rgo cum refillentia fit ut celeritas diminuetur celcritas BC altéra cequali temporis particula, quantitate CD qua: fit ad AC ficut CB ad AB. cum effectus rcfiflentire fit ut vis. Quia ergo ut AB ad CB ita AC ad CD et permutando AB ad AC ut CB ad CD, etiam dividendo erit CB ad DB ut AB ad CB. Ergo continue proportionales AB, CB, DB. Eodemque modo de reliquis celeritatibus EB, Flî, poil fingulas temporis parciculas ha;c proportionalitas demonflrabitur. Prop. 2. Si mobile ablque attractione gravitatis moveatur per médium refiilens pro ratione celeritatis, erunt fpatia temporibus œqualibus pcracta in continua proportione geo- metrica. Cum enim celeritates initio fingulorura temporum reliquje fint continue propor- tionales, fi illis celeritatibus fingula fpatia jequabili motu perafta intelligantur, eriam fpatia hjec erunt continue proportionalia. Quum autem fingulîe illîe temporis partes in particulas squales innumeras dividi pofilnt, firaulque celeritates initio fingularum fint totidem proportionales in continua ferie, réfèrent fpatiola proportionalia fingulis iftis celeritatibus initio tempufculorum œquabili licet motu peracta, réfèrent inquam fpatia prioribus temporibus motu paulatim déficiente peracbi. Cumque in fingulis S") Charta: mechanicîc, f. 84 v. 420 OBSERVATIONS DE I 689 SUR QUELQUES PASSAGES DES „PRINCIPIa", ETC. Iiorum fit eadem parciculariim proporcionaliummulcitudo, etiam componendo fingulée crunt proportionalcs. Sic fcre Ncutoiius propos. 2 lib. 2 ■°). Prop. 3. Si fuerit divifa linea AB [Fig. 120] in paniculas continue proportionalcs quot- cunquc, puta decem, et mobile, per médium reilllens in ratione celeritatum certo tempore percurrat motu horizontali lineam totam; prima vero décima temporis ejus particula pcragat primam ac maximam particulam AC, etiam fequentibus œqualibus temporis particulis lîngulas reliquas linea? particulas peraget. Quia enim a;qualcs temporis particulce ponuntur erunt perpra;cedentem,fpatiaijs temporibus perafla continue proportionalia. Atqui linea AB non poteft in partes decem continue proportionalcs di\'idi, quarum maxima fit AC, nifi uno modo. Ergo cum decem temporibus a;qualibus qualium uno peracla cil AC, tota AB [percurri] tur, ne [cefTe eil] ut fing [ulis reliquorum] temporum peragantur particulîe illas proportio- nalcs in quas divila cil: AB. 7"").Adprop.5l.2.Neutoni").Rcllil:cntiamedijertinduplicatarationeceIeritatis. Demonllrat, Icd oblcure admodum, quod hyperbole efl: ejus naturx ut acceptis partibus a:qualibus in afymptoto, indeque excitatis parallelis perpendicularibus quœ hyperbole occurrant, liarum difTercntiiv decrefcunt in duplicata ratione ipfarum fibi proximarum. quod hoc calculo verum efle invenio. AE AB BC ED [Fig. 121] OBSERVATIONS DE 1 689 SLR (^11 LOI! >; l' Xs^-^AGES DES „PRINCIP1a", ETC. 42 1 Cette équation fe montre vraie attendu que dans le cours du calcul quia x miiiiraa efl deluri pofTunc in qiiibus xx. 1 linc auccm fcquitiir (quod mirer Neutonum non obrervalTe) corpus horizontali motu incicatum, etiam in mcdio refiftcntc infinitum fpatium conficere infinico tem- porc ' '). quod contra c(ï cum rcfillcntia cft ut velocitas, ut oftendi '•*). lllud niirabilc prorfus vidctur. Cogita enim globum plumbcum fub aqua in piano horizontali projedtum an in infinitum fpatium pcrgct moveri? G "). Ad prop. 6. l. 2 Newtoni '*). A -\- a [Fig. 122] [Fig. 122] B + b ( JB + aB + Jb ^- \ AB aB + Ab [telle eft la valeur de raccroifTement in- finiment petit du rectangle à côtés -^ et B lorfque A devient A -\- a tx. B R -\- b\ en d'autres termes: aB -\- Ab eft le „momentura" de la „ge- nita" AB']. '") Consultez sur cette ligne la note i de la p. 144 du T. XIX; il est possible que les trois propo- sitions de la présente partie du § 1 soient antérieures à la lecture des „Principia"; comparez la fin de l'avant-dernicr alinéa de la partie /•" qui suit. La Prop. II. Theor. II du Liber Secundus des „Principia" est la suivante: „Si corpori resistitur in ratione velocitatis, & sola vi insita per Médium similare moveatur, sumantur autem tempera jequalia: velocitates in principiis singu- lorum temporum sunt în progressione Geometrica, & spatia singulis temporibus descripta sunt ut velocitates". ") Chartœ mechanica;, f. 85 r. ") Prop. V. Theor. III du Lib. II: „Si corpori resistaturin velocitatis ratione duplicata, & sola vi insita per Médium similare movetur, tempora vero sumantur in progressione Geometrica a mi- noribus terminis ad majores pergente: dico quod velocitates initio singulorum temporum sunt in eadem progressione Geometrica inverse, & quod spatia sunt a;qualiaqu£e singulis temporibus describuntur". ■5) Puisque, suivant la démonstration de Newton, la distance parcourue en un temps BG [Fig. 121] peut être représentée par l'espace BCHG. '■*) Voyez la Prop. 2 de la Partie E qui précède. •5) Manuscrit G, f. 16 r. '*) La Prop. VI. Theor. IV du Lib. Secundus De Motu Corporum est ainsi conçue: „Corpora Sphœrica homogenea & a;qualia, resistentiis in duplicata ratione velocitatum impedita & solis viribus insitis incitata, temporibus qux sunt reciproce ut velocitates sub initio, describuntsem- per squalia spatia, & amittunt partes velocitatum proportionales totis". Ce n'est cependant pas ce théorème que Huygens a en vue mais le Lemma II qui y est attaché: „Momentum Genits ïequatur momentis Terminorum singulorum generantium in eorundem laterum indices dignita- tura & coefficientia continue ductis", au sujet duquel Newton observe dans un Scholium: „In literis qus mihi cum Geometra peritissimo G. G. Leibnitio annis abhinc decem intercedebant, cum significarer me compotem esse methodi determinandi Maximas & Minimas,ducendi Tan- gentes, & similia peragendi, qus in terminis surdis a:que ac in rationalibus procederet,& literis 422 OBSERVATIONS DE 1689 SUR QUEL(^UES PASSAGES DES „PRINCIPIa", ETC. [Le carrij Ir ctaiit reprc-leiué par <•/, dont .v eft raccroili'ement, tandis que celui de h ell c, on a] [I-ig. 123]. [Fii,r. 123] h Sed c7 ut Z'Z'. Eriro .t ut zbc [Fig. 124] Ccnfetur quadratum AQ [Fig. 124] excedere qua- _.,,&. __^ dratum AP duplo reftan- |l_- — ■ '- îsAîik» gulo APQ, negleéto iiiini- X.* i.#Ç A mo quadrato ex PQ. 1 linc ftatim concludi po- tcftredta" AK iiicrcnicnta niinima eOe ut 2 APQ. //. '•"} ylg [d'après Hiiygens; voyez les p. 390 et siiiv. qui précèdentl ExccfTus AB fuper AP [Fig. 125] in tellure. ^^^ diffcrentia pon- dcris in B et P, itemque lungitudinis [penduli]. Differentia pondcris cft proxime dupla diflerentije ditontiarum, quia pondéra leviora fiunt in duplicata ratione diilantiarum [fuivant ce que Huygens femble confidérer ici comme la Ici de Newton; ceci ne veut pas dire que Huygens accepte fans critiquece qu'il propofe ici; comparez notre remarque à la partie A <\\\\ précède et voyez aufli lecalculdelap. 4;6du „Dis- cours de la Caufe de la Pefanteur" où Huygens dit douter fort de l'exiftence „aux pendules d'une au^re inégalité, " c. à. d. autre que celle provenant de la force centrifuge]. Eli diffcrentia" pondcris aqualis curtatio penduli, hoc c(1: talis pars longitudinis totius. Atqui dcfeftus diurnus tcmporis penduli non curtati ad totius dieitempusefl: proxime ut i curtatio penduli ad totumpendulum. Ergo defedus diurnus venientis horologij ex P in B ad 24 liorarum tcmpus, ut differentia diilantiarum AB, AP ad AB. jyg differentia retardationis in B fi veniat horologium ex P. 3600" in hora . . . 86400' in die \j-%^~- . . .] 149'. tôt fecundis deberet horolo- gium fub Polo recte compofitum retardari fub icquatore ex fola caufa distantia; ma- joris a centro coque minoris gravitatis; praiter retardationem ex vi centrifuga qua: 150' edicit. Sed in locis intemiedijs ut D nequaquam tantum efiiciet ha.'c dillantia- rum differentia quantum vis centrifuga. transpositis liane >ententiam involventibus (Data ^quatione quotcumque fluentes quantitates involvente, lluNiones invenire, & vice versa) eandemcelarcm: rescripsit Vir Clarissimussequo- que in ejusmodi metliodum incidisse, & metliodum suam communicavit ameavixabludentem pra:terquam in verborum & notarum formulis [comparez ce que dit Huygens en 1694, p. 488 du T. XX; voyez aussi sa lettre à Fatio de Duillierde février 1692, p. 291 du T. X]. Utriusque fundamentum continetur in lioc Lemmate". ') Manuscrit G, f. 25 r. Ceci se rapporte, peut-on dire, à la Prop. XX. Prob. UI du Liber Tertius „De Mundi Systemate" de Newton: „Invenire & inter se comparare pondéra corporum in regionibus diversis". OBSERVATIONS DE I 689 SUR QUELQUES PASSAGES DES „PRINCIPIa", ETC. 423 J$ 3. Dans le Manuscrit G les feuilles 11, i;, 15 et 16 de 1689, d'où nous avons tiré les parties À, U, C, Dct C'du §2, font fui vies de deux au très de la même an née où Iluygens reprend fes calculs de 1668 (T. XIX, p. 102 — 119 et 144 — 157) fur les corps en mouvement dans des milieux qui leur réfillent proportionnellement foit à leurs vitelTes foit aux carrés de leurs vitelFes. Ou plutôt: il ne conlidOre ici que ce deuxième cas. Dans r„Addition" au ,,Dircours de la Caule de la Pcfan- teur" (édition de 1^90) Iluygens dira exprefî'ément (p. 482 qui fuit) que „ce n'eft qu'à l'occafion du Traité de Mr. Newton" qu'il a repris l'étude de la théorie de la réfillance. Il s'agit, comme chez Iluygens en 166S et comme chez Newton dans les propofitions confidérées au § 2 qui précède, de corps punftiformes. Ce ne fut qu'en 169 1 que Iluygens mit définitivement au net dans les p. 75 — 81 du Manufcrit G, en tenant aufli compte des réfultats de Newton, fa théorie de 1668 „de defcenfu [vertical!] corporuni gravium [corps piuictiformcsjet afcenfu [vcrticalil per aerem aiit materiam aliani, quiB refilUt motui in ratione duplicata celeritatum, ut rêvera contingit";nousavonsreproduit ces pages aux p. 23 — 45 du T. X. Ici nous ne tenons compte, partiellement, que du texte des p. 17V — i8r du Manufcrit dont il était queftion plus haut. Iluygens fait voir qu'il n'efl pas permis, comme c'était généralement le cas lorfque la réfiflance était proportionnelle à la vitene(T. XIX, p. 80 et p. 113, note 13), de dé- compofer le mouvement, c. à. d. tant la vitellè initiale que la réfiftance, fuivant deux axes perpen- diculaires entr'eux. Dans la Fig. 127 les trois droites AK, AL, AB, dont AL et AB font les deux axes nommés, font fituées par hypothèfe J/iiis un plan horizoutal. La véritable longueur parcourue fur la droite donnée fe montrera ne pas être la réfultante des longueurs parcourues fur les deux axes. A'/ [Fig. 1 28] étant la dillance parcourue fur la droite AL en un temps donné, il fuffira de faire voir que la dillance AJparcourue en ce temps fur la droite AK faifant avec AL un angle de 45° ell inférieure à A?. Ejufdem globi cadcm débet cfie celeritas terminalis in medio reiUlente in duplicata rationcceleritatisacli idem in fimplici ratione \y ig. 1 1(^\ cclcritatis refilleret. Ccrta enim qua.'dam ce- leritas flatiis llirium luflincre \-alebit globum ne décidât, qiiain proinde globus habere debebit ne amplius cafura acceleret. Ea vis fercntis acris X'quipollet gravitati. Sed fcien- diim polleriorem hypothelin elle impoffibi- lem. Etfi forfan alîusgenerisimpedimentiim invcniri poflit qiiod eil ut celeritas. Cum celeritas incipiens per AK [Fig. 127] ad celcritateni incipientem per AL efl ut AK ad AL, tune relillentia aeris et amilîïo cele- ritatis in prima teinporis particula per AK ell: ad refillentiam et amifllonem celeritatis in eadera temporis particula per AL ut qu. AK ad qu. AL, hoc ell ut 2 ad i . Si AR ad AQ [Fig. 1 26] ut 1/2 ad i, et AB 00 AM, erit fpatium R ABD ad fpatiura 424 OBSERVATIONS DE 1689 SUR QUELQUES PASSAGES DES „PRINC1PIa", ETC. QABC Ut itcr globi in refta AK [Fig. i 27] inceptum ccleritate AK ad iter globi in recla AL inceptum celeritate AL tenninali; codem nempc tempore AB. Sunt autem fpatia illa ut logarithmus rationis AR ad BD ad logarithimum racionis AQadBC. hoc eiî ut logar. rationis BN ad NA ad logar. rationis BM ad MA. hoc eft ut log. rationis [Fig. 128] 2 + ]/ 2 ad j/ 2, ad log. rationis 2 ad i , five log. 2 . . . apparet eandem cfTe hyperbo- lam lis et QP feu motà aiymptoto MV in NT. ut ficut RA ad Q A ita fit MA ad N A. dv Ceci s'explique le mieux par la confidération de l'équation du mouvement -r- = — ki-', où v efl: la vitefle, / le temps, et k une confiante. Pour le mouvement fuivant AL (ou fuivant AB) la vitefle initiale eft parliypothèle la „celeritas tcrminalis" d'une cliute verticale, c. à. d. I / poù g efl l'acccltration de la pefanteur. Pour le mouvement fuivant AK la vitefTe initiale efl donc l 2^ k* Appelant généralement v^ la vitefle initiale on a ^ = — -|- k/ou i- = r — , d'où la dis- =/. tance parcourue s = | vdt = r 1. (kio? + i), 1. étant le logarithme népérien. Pour les mouvements fuivant AK et AL on a donc refpectivement .^ak = , 1. (v/a^k./ + i) et j A 0 !t^Q jal = ,. l-Cl^^k./ + 1). En difant que „fpatia illa" font entr'eux comme log. -p-j^- à log. zttt^ ou 2 4- V^2 2 log. à log.-, Huygens prend tant lesgrandeurs^etkqueletcmpsconfidéré/égauxàune même droite qui a l'unité de longueur. Ou voit qu'on trouve en effet dans cette fuppofition sak : s AL = 1.(1/2 4- i) : 1. 2; puifqu'il s'agit de rapports, peu importe que cefoit le logarithme népérien qu'on confidère ou, comme Huygens, celui à bafe 10. L'équation v = -. °~ — montre aufli que la relation entre les vitefTes et les temps ferepréfente K.rv^ -j- I graphiquement par une hyperbole équilatère [Fig. 126], et que les deux hyperboles correfpondant I 1/2 aux mouvements fuivant AK et AL refpeftivement, favoir r = — - — et :■ = — j^ — ; — ou ^ ' / + I / V 2 + I OBSERVATIONS DK 1 (^)S'y SIR ()UELQUES PASSAGES DES „PRINCIPIa", ETC. 425 r^, font iJciiticiiics ou pliitùt ne dilTtrent qu'cMi polition. Dans la l"ig. 126 AR et les autres ' + i7. droites horizontales repréfentent des vitefTes; MB étant l'axe des temps l'efpace ARDBp.e. corres- pond il une intégrale I :cl/ et rcpréfente donc une diftance parcourue; or, il était bien connu que de pareils efpaces font Liitr'eux comme des logarithmes '*). Temporc to:o Ali . . . jicrvcnic in rcéta AL horizontalis tabulîe, incipiens in A cclcricatc ccrminali, iilquo ad y [Fig. \ 28], (iinita Ay co BO. l'x)dem vero tempore in roda AK, incipiens cclcricatc qua? fit ad tcrminalcm ut ] ' 2 ad i, pcrvcnict ad cî, fiimta \h fccundum inventa pagina pra-ccdcnti. Nota c]uod dclicicns Ipatium £5K in redla AK non cfl: diipliim yL fpatii dcficicntis in refta AL [il faut lire: que cîK n'cil pas égal à yL v/2], fient ellet ii cclcritas diminuta in AK et AL eodem tempore, manerct femper in ratione | ' 2 ad i , feu AR ad AQ in figin-a paginx' prxccdentis [Fig. i 26]. Sec ea ratio niiniiiciir patilatini, lient apparet qiiod 1)15 ad Cli minorcni habet neees- fario quam AR ad AQ. On le voit audi par les formules: le rapport des vitefles fuivant AK et AL rcfpedivement ert re- préfenté par i 2 — =^ , exprefîion dont la valeur décroit conftammcnt lorfque/ augmente. y i\\^.t -\- I Jm poITcmus confiderarc (in bac reHilentia qua; cil in dupla racionceeleritatuni) mocum per AK canquam eompoficum ex mocu per AI3 ec pcr AL, deberec ccnipore AB pervenifle mobile ex A in '). De fait. Newton déclarera — nous ne citons que ce feul paflage — dans la troifième édition de 1726 des Principia 3-); „Attamen gravitatem corporibus eflen- tialem eflTe minime affinno. Per vim infitam intelligo folam vim inertis. Ha^c immu- tabilis ert. Gravitas recedendo à terra, diminuitur". Mais dans la bouche de Newton pareille remarque ne lignifie pas qu'il faille néccffairement réduire tout phénomène, ce en particulier celui de la gravitation générale, à des collifions de particules. Dans les „Pcnlecs méfiées" nous avons entendu Huygcns le déclarer „contre Lucrèce". Cela fignifie d'une part qu'il n'accepte pas les idées de Lucrèce ou de ces prédéceffeurs ftir la genèle fortuite ^3) — et c'était furtout, d'après le contexte, en ce fens-là qu'il fallait interpréter l'exclamation de Huygens dans les „Penfees meslees" 3°) T. IX, p. 190; lettre du 1 1 juillet 1687. 5") „Je crois voir clairement (p. 159 qui suit), que la cause d'une telle attraction [de toutes les petites parties] n'est point explicable par aucun principe de îMechanique . . ." Le discours de Huygens de juin 1689 à la Royal Society est mentionné dansla„Correspon- denee of Sir I. Newton", ed Edlestone, London, 1850, p. XXXI. Huygens lui-même fait men- tion de la séance du 22 juin à Grcsham collège (T. IX, p. 333), mais non pas de son discours. D. Brewster („Memoirs of the life, writings and discoveries of Sirisaac Newton", Th. Con- stable, Edinburgh, 1855, I, 215) cite à propos de cette séance le «Journal Book of the Royal Society". ■>») Régula III. 53) Tempérées du moins chez Lucrèce par l'existence, suivant le poète, de forces spéciales dans les „semina" et plus généralement dans les êtres vivants; voyez la noté déjà citée de la p. 364 qui précède. 3*) Comparez la discussion de Huygens avec Pierre Perrault, p, 332 du T. XVHl. 436 AVERTISSEMENT. — mais d'autre part, comme la préfcntc Préface le fait voir, qu'il faut être plus con- fcqucnt que Lucrèce et ne point admettre du tout, même dans les êtres vivants, d'autres caufes du mouvement que les „plagîe", les chocs des particules "). On re- marquera encore plufieurs fois dans la fuite de ce Tome ^5) la féparation nette qui exille l'uivant 1 luygeiis entre la période miraculeufe ^'^) de la création — ou plutôt d'une création — , où il longe furtout ''') à celle d'êtres vivants — car il n'y a rien tic miraculeux, femble-t-il, dans la genèfe de la terre dont il parle à la p. 152, favoir quelle aurait „eilè aflemblée par l'efléét de la pefanteur" — , et le cours ordinaire, mécanique, des chofes. Le ,,'rraité de Pliyfique de Roiiault", cité dans la Préface ^"'), peut être appelé cartélien, mais comme dans beaucoup d'ouvrages didactiques et peu originaux on y fent l'edort de l'auteur pour concilier les opinions autant et plus que podiblc 3'-'^:, , Au relie, on ne trouvera pas que dans tout ce 'i'raité j'aye eu beaucoup de penfées oppo- fées à celles d'Ariflote; mais il s'en trouvera plus que je ne voudrois, de contraires à celles de la plul'part de fes Commentateurs". On comprend que 1 luygens, malgré le fait que fa théorie ell „raportée prefque entière" par Rohault, ait tenu à la publier lui-même. Car enlin, la qualité interne et inhérente faifant tendre les corps en bas — qualité combattue tant par Defcartes que par lluygens — n'ell pas des commen- tateurs d'Arillote, mais d'Ariltote lui-même. Il faut noter a ce propos que lluygens ne fait qu'une diflinftion grodière entre divers penfeurs grecs en parlant brièvement de la qualité interne faifant tendre les corps c'« /u/s & z'crs le centre de la Terre^ ou à un appétit des parties à s'unir au toui^K:, qui font non pas deux, mais trois opinions différentes '^''). A fon avis, parler '5) Voyez les §§ 9 et 15 de la PiOce „Dc rarioni impervijs" qui suit. 3*) IVoiis observons, à propos de cette expression, que lluygens lui-même n'emploie pas le mot „miraculiim" pour désigner quelque chose qui se passerait en dehors des lois de la nature. Voyez la I. 16 de la p. 701 qui suit. ■''') Mais non pas uniquement. Voyez les §§ 8 et 9 de la Pièce „De rationi impervijs". ■'"') Nrincipia". En septembre 1690 (T. IX, p. 4H4) Huygens écrit à Piipin qu'il n'est pas impossible que les expériences ultérieures avec les pendules donneront des résultats qui s'écartent quelque peu de ceux qu'avait fournis le voyage de 1687 du Cap de Bonne Espérance àTexel. Il cite la p. 166 de son Discours et parle de „la diverse pesanteur de Mr. Xezcfoti [nous soulignons]" qui „peut n'avoir pas lieu icy"; comme nous l'avons dit dans le texte, ce n'est pas en réalité de la loi de Newton qu'il s'agit ici. Comparez la p. 422 qui précède. AVERTISSKMKNT. 44 1 mouvcniem rapide] qui les environne", apparemment fansferoucierderépuifemenc ou du moins la diminution du mouvement de rotation qui, dirait-on, pourrait en réfulter. L'Addition fc termine par des confidérations mathématiques, le rattachant aux calculs et conllruftionsdc lUiygens de 1668 ainll qu'à ceux de Newton, fur le mou- vement d'un corps pundifonne dans un milieu dont la réfillance efl: proportionnelle foit à la première foit à la deuxième puiflance de la viteile, et fur les propriétés de la ligne logarithmique employée dans les dites conftruftions. Dans l'édition des oeuvres de I luygens par 's Gravefande '") celui-ci a fait impri- mer les démonrtrations des théorèmes de Huygens fur la logarithmique telles qu'elles avaient été données en 1701 par Guido Grandi dans l'ouvrage „Geometricaderaon- ftratio theorematum Hugenianorum circa logifticam etc." dont nous avons donné le titre complet à h p. 4-3 du T. X\V. Nous nous contentons ici d'indiquer dans des notes les endroits où l'on peut trouver les démonllrations de Huygens lui-même les- quelles étaient inconnues tant à 's Gravefande qu'à Grandi. Apparemment Huygens a tenu à conclure fon Difcours de la même façon qu'il avait tenninér„Horologiumofcillatorium" et le „Traité de la Lumière", fa voir par une férié de théorèmes inconteftablement exacts. Nous avons déjà mentionné à la p. 402 du T. XIX une réimprcfllon '') du Dis- cours de 1 885 par W. Burckhardt. Une traduftion allemande par R. Mewes a paru à Berlin en 1893 ^^). 5°) Comparez la note i de la p. 288 du T. XIX. 5') Opéra reliqua, T. I, 1728. 5-) Sans aucune note. 53") Chez A. Friedlander. Voyez sur la préface la note 21 de la p. 496 qui suit. 56 D I s C O V R s DE LA CAVSE DELA PESANTEVR. Par C H D Z. A L E I D E , Chez PIERRE VANDER Aa, Marchand Libraire. M D c X c. PREFACE. [a Nature agit par des voies fi fecrettes & fi imperceptibles, en amenant vers la Terre les corps qu'on appelle pcfants, que quelque attention ou induflrie [qu'on emploie, les fens n'y fçauroient rien découvrir. C'efl; ce qui a oblige les l'hilulophcs des ficclcs paflez à ne chercher la caufe de cet admirable eflet, que dans les corps mefmes, & de Tattribuer à quelque qualité interne & inhérente, qui les fai- foic tendre en bas & vers le centre de la Terre, ou à un appétit des parties à s'unir au tout, ce qui n'efloit pas expofer les caufes, mais fijppofer des Principes obfcurs& non entendus. On peut le pardonner à ceux qui fe contentoient dépareilles folutions en bien de rencontres; mais non pas fi bien à Democrite & à ceux de fa Scfte, qui aiant entrepris de rendre raifon de tout par les Atomes, en ont excepté la feule Pelanteur; qu'ils ont attachée aux corps tcrreftres, & aux Atomes mefmes. fans s'enquérir d'où elle leur pouvoit venir '). Parmi les autheurs & reftaurateurs modernes de la Philo- fophie, plufieurs ont bien jugé qu'il faloit établir quelque chofe au dehors des corps, pour caufer les attractions & les fuites qu'on y obferve: mais ils ne font allez guère plus loin que ces premiers, lors qu'ils ont eu recours, les uns à un air fubtil & pefant, -) qui en preffant les corps les fill defcendrc; (car c'efl fuppofer defja une pefanteur, & il efi: fi fort contre les loix de la ÎNIechanique de vouloir qu'une matière liquide & pefante preffe en bas les corps qu'elle environne, qu'au contraire elle devroit les iaire ') Voyez à la p. 364 qui précède, notre note sur Lucrèce. Et comparez ce que Huygens dit dans les premières lignes de la p. 404 du T. X, datant de 1693, sur Democrite et Epicure. ') H. Cardani De Subtilitate Libri XXI, Basileœ 16 14 (première édition 1551), p. 85: „aè'r sub initio motus motum non juvat, nisi parum, succedente tempore aeris motus naturalis ut movetur validior lit etc.". 44*5 PRÉFACE. monter, eftant fuppofez fans aucun poids en eux mefmes, tout ainfi que l'eau fait monter une pliiole vuide qu'on y enfonce:) les autres à des efprits & à des émana- tions immatérielles; 3)cequin'eclaircic de rien, puifque nous n'avons nulle conception, comment ce qui eft immatériel donne du mou\-cment à une fubftance corporelle. M'. Des Cartes a mieux reconnu que ceux qui l'ont précédé, qu'on ne compren- droit jamais rien d'avantage dans la Ph\ lique, que ce qu'on pourroit raporter à des Principes qui n'excèdent pas la portée de nolhe efprit, tels que font ceux qui dépen- dent des corps, confîderez fans qualitez, & de leurs mouvements. i\ lais comme la plus grande diflicultc confiée a faire voir comment tant de chofes diverfes font effectuées par ces feuls Principes, c'eft à cela qu'il n'a pas fort reUiffi dans plufieurs fujets parti- culiers qu'il s'ell propofé à examiner: defquels efl: entre autres, à mon avis, celuy de la Pefanteur. On en jugera par les remarques que je fais en quelques endroits fur ce qu'il en a efcrit; aux quelles j'en aurois pu joindre d'autres. Et cependant j'avoue que fes elTais, & fes vues, quoyque faufles, ont fer\-i à m'ouvrir le chemin à ce que j'ay trouvé fur ce mefme fujet +). Je ne le donne pas comme eftant exemt de tout doute, ni à quoy on ne puiflTe faire des objeétions. Il efl trop difficile d'aller jufques là dans des recherches de cette nature. Je crois pourtant que fi Thypothefe principale, fur laquelle je me fonde, n'ell pas la véritable, il y a peu d'efperance qu'on la puiiTe rencontrer, en demeurant dans les limites de la vraye & laine Philofophie '). Au reflre, ce que j'apporte icy, entant qu'il ne regarde que la caufe de la Pefanteur, neparoitra pas nouveau à ceux qui aurontlùleTraitédePhyfiquede^r. Rohault*); 3) Voyez p.e. notre citntioii de Baco Veriilamius dans la note 2 de la p. 629 du T. .MX: il y est question d'une „emissiospiritnum& virtutis iinmateriata;" causant le „motus gravitatis". Évi- demment Iluygens songe aussi à la „virtus tractoria" de Kepler: dans r„Introductio" de r„Astronomia nova" de 1609 p.e. Kepler parlait, à propos des marées, de r„orbis virtutis trac- tori», qua." est in luna" et „porrigitur usque ad terras". Xous rappelons en outre que dans son „Traité de Mcchanique" de 1636 Roberval admettait r„attraction de toutes les parties de la terre" (T. XIX, p. 1 84 et 62 1 ). t) Voyez p.e. la p. 244 du T. XVII. 5) Comparez le troisième alinda de la p. 461 du T. XIX: encet endroitdu„Traitédela Lumière" public simultanément avec le présent Discours, Iluygens parlait de la vraye Philosophie, dans laquelle on conçoit la caufe de tous les effets naturels par des raifons de mc- chanique. Nous avons aussi cité ces lignes dans la note i de la p. 4 du T. XIX. *) Quatrième édition: „Traité de Physique" par Jacques Rohault, Paris, G. Desprez, 1682. La première édition était de 167 1. PRÉFACE. 447 parce que ma Théorie y eft raportcc prelquc entière. Car ce Philofophe ayant vCi mon Expérience de l'eau tournante, & ayant entendu l'application que j'en faifois, (ainfi qu'il le rcconnoit avec ingénuité,) a trouve allez de vraileniblance dans mon opinion, pour la vouloir fuivre. Mais parce que parmy mes pcnfces, il méfie aucunement celles de M'. Des Cartes, & les fienes propres, & qu'il omet plufieurs chofcs qui apartienent à cette matière, dont il y en a qu'il ne pouvoit pas fçavoir, j'ay edé bien aife qu'on virt comme je l'ay traitée moy mefme. La plus grande partie de ce Dil cours a eilé écrite du temps que je dcmeurois à Paris, & elle crt dans les Regillres de l'Académie Royale des Sciences, jufques à l'endroit où il efl: parlé de l'altération des Pendules par le mouvement de la Terre. Le refte a efté adjouté plufieurs années après: & en fuite encore l'Addition, h l'occafion qu'on y trouvera indiquée au commencement. TABLE DES MATIERES Traitées dans ce Di [cours '). Qiie mou Explication âe la Pefantetir diffère de celle de Mr. Des Cartes La force Centrifuge comparée a celle de la Pefanleur Comment elle peut fervir à caufer la Pefanteiir Expérience qui repre fente Pefet de la Pefanteiir F.xperience de Mr. Des Cartes pour la mefme fn Ihpothefe pour expliquer la Pe fauteur Sa depnitiou Pour quoy on ne s''apperçiit pas du mouvement de la matière qui caufe la Pe fauteur QiCil 'j a encore d''autres matières qui rempliffent les efpaces de Pair Qiie la matière, qui caufe la Pe fauteur, paffe par les pores de tous les corps que nous connoifuns Ce qui fait la différente Pefanteur des corps . . . , Que les Pe fauteurs des corps gardent la mefme proportion que les quanti tez de matière qui les cumpofent Réfutation de ropinion contraire de Mr. Des Cartes Quelle ejl la viteffe de la matière qui caufe la Pefanteur fur la Terre Que In rapidité de cette matière fert à rendre rai fin de plu fleurs autres effets naturels Que la mefme rapidité eft caufe de F accélération continuelle des corps qui tombent . . Et de ce que leurs viteffes croiffent dans la proportion des temps De rohfervation du racourciffementdu Pendille à Secondes près de la Ligne Equinoâiale Quelle ejl la raifon de cet effet De combien les Horloges à pendule retardent en allant vers la Ligne Equinoâiale, Q comment ou peut calculer ces retardements Que la Ligne du Plomb ne tend pas au centre de la 'Perre l^ue la Terre n\'ff pas fphcrique • Expérience des Horloges à pendule pour trouver les Longitudes fur mer . Moyen de déterminer quelle eft la figure de la Terre Quelle pour roi t efire cette figure, ji la Terre tournoi t beaucoup plus vijle . Confîderations fur le Syfîeme de Mr. Newton Inconvénients des Tourbillons de Mr. Des Cartes Si la matière celefte doit eftre rare c^ p- 130 p- 130 p- 131 p- 132 p- '33 p- 135 p- 137 p- '37 p- 137 p- 139 p- 139 p- 140 p- 140 p- 142 p- 144 p- 144 p- 145 p- 145 ^ 146 p- 149 p- 150 p- 151 p- 152 p- 153 p- '54 p- 157 p- \6o p- 161 p- 161 ') Un brouillon de cette Table des Matières se tronve sur la f. 32 du Manuscrit G. La Table im- primée reproduit assez iidèlement celle du Manuscrit. Notons que Huygens a omis la première phrase du brouillon : „Que je ne me sers que de Principes fort simples" et qu'il n'est pas encore question dans ce dernier du sujet ultime „Proprietez remarquables de la Ligne Logarithmique". TABLE DES MATIERES ETC. 449 Comment f/i (Iciifite ti'ctii{>êc/ie point qi4e les corps ne foient pefaiits p. \6t, Confidcratioti fur rexteiifion de la Lumière en ligne droite /a 1 64 Remarque fur la Lune, qui confirme la diminution de la pefanteur, en rai fan contraire des quarrez des diflances du centre de la Terre . . . . , p. 165 y il n'en doit pas arriver une féconde irrégularité'^ aux Horloges à pendule ... p. 166 De la Pesanteur dans les Planètes de Saturne & Jupiter, & à la fur face du Soleil . . p. 1 6~ Conjeâure touchant la caufe de la forte Lumière du Soleil /). 1 68 Du mouvement des corps pefants qui tombent, ou qui font jettez, dans un milieu qui refifte p. 168 G? fuivantes Proprietez remarquables de la Ligne Logarithmique />. 1 76 ') Dans le brouillon :„inégalité"; c'est l'expression dont Huygenssesert anssi à la p. i56. On pour- rait songer à propos du mot «irrégularité" à une faute de transcription ou d'impression. 57 DISCOURS DE LA CAUSE DE LA PESANTEUR. ôur trouver une caufe intelligible de la Pefanteur, il faut voir comment il iepeut faire, en ne fuppofant dans la nature que des corps qui foient faits d'une mcfme matière, dans Icfquels on neconfidereaucunequalité ni aucune inclination à s'approcher les uns des autres, mais feulement des difl'erentes grandeurs, figures, & mouvements; comment, disje il fe peut taire que plullcurs pourtant de ces corps tendent direftement vers un mefme centre, & s'y ticncnt aH'cmblez à l'entour; qui elt le plus ordinaire & le principal phé- nomène de ce que nous appelons pefanteur. La fimplicité des principes que j'admets, ne laifl'e pas beaucoup de choix dans cette recherche, car on juge bien d'abord qu'il n'y a point d'apparence d'attribuer à la figure, ni à la petitefic des corpufculcs, quelque cflTet fcmblable à celuy delà pcfanteur;laquellc eftant un effort, ou une inclination au mouvement, doit vraifemblablement eftre pro- duite par un mouvement. De forte qu'il ne refle qu'à chercher de quelle manière il peut agir, & dans quels corps il fe peut rencontrer. A regarder limplement les corps, fans cette qualité qu'on appelle pefanteur, leur (/>. 130). mouvement eft naturellement ou droit ou circulaire '). Le premier leur apartenant lors qu'ils fe meuvent ians empefchement : l'autre quand ils font retenus autour de quelque centre, ou qu'ils tournent fur leur centre melme. Nous connoiifons aucunement la na- ture du mouvement droit, & les loix que gardent les corps dansla communication de leurs mouvements, lorfqu'ils fe rencontrent. INIais tant que l'on ne confidere que cette forte demouvement,&les reflexions qui en arrivent entre lespartiesde la matière, on ne trou- ve rien qui les détermine à tendre vers un centre. Il faut donc venir neccffairement aux proprietéz du mouvement circulaire, & voir s'il y en a quelqu'une qui nous puiffefervir. je fçay que INIr. Des Cartes a aufil tafché dans fa Phyfique d'expliquer la pefanteur par le mouvement de certaine matière qui tourne autour de la Terre; & c'efl beau- coup d'avoir eu le premier cette penfée '). Mais l'on verra, par les remarques que je ') Voyez sur ce texte de l'édition de 1690 la p. 431 de l'Avertissement qui précède. 452 DISCOURS DE LA CAUSE DE LA PESANTEUR. feray dans la fuite de ce difcours, en quoy fa manière efl: différente de celle que je vais propofer, & aufTl en quoy elle m'a femblé defeftueufe. Il a confiderc, comme moy, Teffort que font les corps, qui tournent circulaireraent, à s'éloigner du centre; dont Texperience ne nous permet pas de douter. Car en tour- nant une pierre dans une fronde, Ton fent qu'elle nous tire la main, & cela d'autant plus fort que l'on tourne plus vifle; jufques là meime que la corde peut venir à fe caffer. J'ay fait voir cy devant cette mefme propriété du mouvement circulaire, en attachant des corps pefants fur une table ronde, percée au centre, & qui toumoit fur un pivot; & j'ay trouvé la détermination de fa force, & plufieurs Théorèmes qui la concernent -): que l'on peut voir à la fin du livre que j'ay efcrit du INIouvement des (/>• 'sO- Pendules. Par exemple, je dis qu'un corps tournant en rond, au bout d'une | corde étendue horizontalement, s'il va avec la vitefTe qu'il pourroit acquérir par fa chute, en tombant d'une hauteur égale à la moitié de la mefme corde, c'efl-à-dire au quart du diamètre de la circonférence qu'il décrit, elle fera tirée juf^ement avec autant de force que fi elle foutenoit le mefme corps fufpendu en l'air 3). L'effort h s'éloigner du centre efl donc un effet confiant du mouvement circulaire. & quoyque cet effet femble directement oppofé à celuy de la gravité, & que l'on ait objeélé à Copernic que, par le tournoiement de la terre en 24 heures, les maifons & les hommes devroient eflre jettez dans l'air; je feray voir pourtant, que ce mefme effort, que font les corps tournants en rond à s'éloigner du centre, efl caufe que d'autres corps concourrent vers le mefme centre. 7. Imaginons nous [Fig. 1 29] qu'à l'entour du centre D il tourne de lamatiere fluide contenue dans l'efpace ABC, dont elle ne puifTepointfortiràcaufedesautrescorps qui l'environnent. Il ell certain que toutes les [Fig. 129] partiesdecefluide font effort pour s'éloig- ner du centre D; mais fans aucun effet, puis que celles, qui devroient fucceder en leur place, ont la mefme inclination à s'éloigner de ce centre. Mais fi parmy les parties de cette matière il y en avoit quel- qu'une, comme F, qui ne iuivifi: pas le mouvement circulaire des autres, ou qui allail moins vite que celles qui l'environ- nent; je dis qu'elle fera poufiTée vers le (/>• 132). v>'\^*>>VV.V-V!v"::'."-v.'';"-'.v^^^^^ centre, parce que ne faifant | point d'effort pour s'en éloigner, ou en faifant moins que les parties prochaines, elle cédera à l'effort de celles qui feront moins éloignées ■-S-'Oi- •nn ■;:/■: :;;//;vi,^^--::iiV^i:iij . i :■.:;::: t : I ■•••-■•'■••n' '^^- •• ' ^•vv-IÏ'î<^.•/.;;;";•^■:/ =) Passage cité à la p. 328 du T. XVI dans un Appendice au Traité de la Force centrifuge. 3) Ceci correspond à la Proposition YI du Traité de la Force Centrifuge (T. XVI, p. ;,".")• DISCOURS i)F, i.A r\i SI', ni'. i.\ prswTFCR. 453 du centre D, & leur fera pince en s 'approchant vers ce centre, puisqu'elle ne le fçau- roit (liire autrement. L'on peut voir cet eiïet par une expérience que j'ay faite exprès pour ccla+), qui mé- rite bien d'eflre remarquée, parce qu'elle tait voir h l'œil une image de la pcfanteur. Je pris un vaifleau cylindrique, d'environ H ou iopoucesdediametre,& dont le fond elloit blanc & uni. la hauteur n'avoit que la moitié ou le tiers de la largeur '). L'ayant rempli d'eau, j'y jettay de la cire d'Elpagne concafl'ée "), qui, ellant tant foit peu plus pefante que l'eau, va au fond; & en fuite je le couvris d'un verre, appliqué immédia- tement fur l'eau, que j'attachay tout autour avec du ciment, afin que rien ne pufl: echaper. Lllant ainfi ajullé, je plaçay ce vaideau au milieu de la table ronde, dont j'ay parlé peu devant ; & la faifant tourner, je vis auflî toit que les brins de la cire d'Efpagne, qui touchoient au fond, &. fuivoicnt mieux le mouvement du vaiffeau que ne faifoit l'eau, s'allèrent mettre tout autour des bords ■"), par la raifon qu'ils avoient plus de force que l'eau à s'éloigner du centre. Mais ayant continué un peu de temps à faire tourner le vaiffeau avec la table, par où l'eau acqueroit de plus en plus le mouvement circulaire, j'arreflay foudainement la table; & alors à l'inflant toute la cire d'Efpagne s'enfuit au centre en un monceau, qui me reprefenta l'eifet de | la peianteur. Et laC/'-'S.i). raifon de cecy elloit que l'eau, non-obflant le repos du vaiffeau, continuoit encore fon mouvement circulaire, & par confequent l'on effort a s'éloigner du centre; au lieu que la cire d'Efpagne l'avoit perdu, ou peu s'en faut, pour toucher au fond du xaillcau que effoit arrellé. Je remarquay aulff que cette poudre s'alloit rendre au centre par des lignes Spirales, parce que l'eau l'entrainoit encore quelque peu. Mais fi l'on ajuffe, dans ce vaiileau, quelque corps en forte, qu'il ne puiffe point du tout fuivre le mou- vement de l'eau, mais feulement s'en aller vers le centre, il y fera alors pouffé tout droit. Comme fi L eff une petite boule, qui puiffe rouler librement fur le fond, entre les filets A A, B B & un troifiéme un peu plus élevé K K, tendus horizontalement par le milieu du vaiiï'eau; l'on verra qu'aulfi toft que le mouvement du vaifi'eau fera arrellé, cette boule s'en ira au centre D. Et il faut noter que, dans cette dernière expérience, on peut rendre le corps L de la mefme pefanteur que l'eau, & que la chofe '*) Le Discours tel qu'il était en 1687 (publié en 1693, voyez l'Avertissement) avoit „iine expé- rience fort aisée, qui . . . etc.". 5) Ces détails sur le vaisseau ne se trouvaient pas encore dans le textede 1687 — 1693. La couleur blanclie du vaisseau avait été mentionnée par Roliault dans son livre cité dans la note 6 de la p. 446 qui précède. *)Dans le texte de 1687 — 1693 il était question de „sciare de bois" ou de cire d'Espagne. En 1669 (T. XIX, p. 633) Huygens ne parlait encore que de «quelque matière un peu plus pesante que l'eau". ^) Ceci n'avait pas été dit si clairement dans les textes précédents, où le lecteur apprenait seule- ment que les particules considérées n'avaient pas de tendance à se rapprocher du centre. 454 DISCOURS DE LA CAUSE DE LA PESANTEUR. en fuccedcra encore mieux; de force que, fans aucune différence de pefanteur des corps qui font dans le vaiffeau, le feul mouvement en produit icy Tcffect. L'expérience que Mr. Des Cartes propofe, dans une de fes lettres imprimées ^), diflere beaucoup de celleicy. car il remplit le vaiffeau A B C de menue dragée de plomb cntre-mefléc de quelques pièces de bois, ou d'autre matière plus légère que le plomb: & faifant tout tourner enlemble, il dit que les pièces de bois feront chaffces vers le milieu du vafe. ce que je puis bien croire, pourvu toutefois qu'on frappaft légèrement fur les bords du x'aifieau, pour faciliter la fcparation de ces deux matières. Mais ce qui arrive icy n'ell nullement propre à reprefenter l'effec de la pefanteur; puis qu'on devroit conclure de cette expérience, que les corps, qui contienent le moins de matière, l'ont ceux qui pefent le plus, ce qui ell contraire à ce qui s'obfervc (/>• '34)- dans la véritable pelanteur '). Il propofe encore, dans une autre [lettre '°), de jetter, dans de l'eau tournante, de petits morceaux de bois, & il dit qu'ils s'en iront vers le milieu de l'eau. Au quel endroit s'il entend du bois qui nage fur l'eau, comme il y a de l'apparence, il ne fe fera point de concentration. INIais s'il veut qu'il aille au fond, ce fera véritablement la mefme expérience que j'ay propofce peu auparavant, & le bois s'amafTera au centre, mais ce fera à caufe qu'eu touchant au fond du vafe, fon mouvement circulaire fera retardé, de laquelle raifon Mr. Des Cartes n'a point parlé. Or ayant trouvé dans la nature un effecl femblable à celuy de la pefanteur, & dont la caufe eft connue, il reile à voir 11 l'on peut fuppofer qu'il arrive quelque chofe de pareil à l'égard delà Terre, c'eflà dire qu'il y ait quelque mouxemcnt de matière qui contraigne les corps à tendre au centre, & qui s'accommode en mefme temps à tous les autres phénomènes de la pefantein-. Suppofant le mouvement journalier de la Terre, & que l'air & l'ether qui l'envi- ronnent ayent ce mefme mouvement, il n'y a encore rien en cela qui doive produire la pefanteur: puifque, fui vaut l'expérience peu devant rapportée, les corps terreflres ne devroient point fuivre ce mouvement circulaire de la matière celelle, mais élire à fon égard comme en repos, s'il faloit qu'ils fulTcnt pouffez par elle vers le centre. ^) La lettre 32 du T. 2 de rédition de CIcrselier, comme cela est écrit en marge dans l'édition de 1693. C'est une lettre à Mersenne du 16 octobre 1639, N° CLXXIV du T. II de 1S98 des Oeuvres de Descar'es, éd. Cli. Adam et P. Tannery. 9) Texte de 1687 — 1693: „ceque je puis bien croire, mais c'est un effet de la dilTeren te pesanteur du bois et du plomb: considérant tous les corps comme faits d'une mesme matière". Voyez aussi le deuxième alinéa du N° 5 de la p. 432 de l'Avertissement qui précède sur l'idée que les corps contenant peu de matière pourraient être plus pesants que ceux qui en contien- nent beaucoup. '°) Nous ne voyons pas de quelle lettre de Descartes Huygens entend parler. DISCOURS DE LA CAIKK 1)1. I.A I'('.^ VNTI.l'R. 455 Que li l'on voiiloit que la matière celelte toiirnail du mcfmc cofté que la Terre, mais avec beaucoup plus de vitefll", il s'eul'uivroit que ce mouvement rapide, d'une ma- tière qui le mouvroit continuellement & toute d'un mefme collé, fe ieroit fentir, & qu'elle emporteroit avec elle les corps qui l'ont fur la Terre; de mefme que l'eau em- porte la cire d'El'pagne dans noftrc expérience; ce qui pourtant ne fc fait nullement. Mais outre cela, ce mouvement circulaire, autour de l'axe de la Terre, ne pourroiten tout cas chufler les corps, qui ne fui vent pas le | mefme mouvement, que vers ce(/'-'35)- mefme axe, de i'orte que nous ne Ncrrions pas les corps pefants tomber perpendicu- lairement à l'horizon, mais par des lignes perpendiculaires à l'axe du monde, ce qui eil encore contre l'expérience. Pour expliquer donc la pefiinteur de la manière que je la conçois "),jefuppoferay que dans l'efpace fphcrique, qui comprend la Terre & les corps qui font au tour d'elle jufqu'h une grande cllenduë, il y a une matière fluide qui confillc en des parties très petites, & qui eil diverfement agitée en tous feus, avec beaucoup de rapidité. Laquelle matière ne pouvant fortir de cet cfpace, qui efl: entouré d'autres corps, je dis que fon mouvement doit devenir en partie circulaire autour du centre; non pas tellement pourtant qu'elle viene à tourner toute d'un mefme fens, mais en forte que la plufpart de les mouvemens difterens le failent dans des lurfaces ipheriques à l'entour du cen- tre dudit cfpace, qui pour cela devient aulli le centre de la Terre. La raifon de ce mouvement circulaire ctt que la matière contenue dans quelque efpace, le meut plus aifemenc de cette manière que par des mouvemens droits contrai- res les uns aux autres, lefquels mefme en fc reflechilTant, (parce que la matière ne peut pas fortir de l'efpace qui l'enferme) font réduits à fe changer en circulaires. L'on voit cet efied du mouvement lors qu'on ellaie de l'argent par la Coupelle; car la petite boule de plomb méfiée d'argent, ayant fes parties fortement agitées par la chaleur, tourne inceffament autour de fon centre, tantoil d'un collé tantofl d'un autre, changeant h tous niomcns, & fi ville que l'oeil a de la peine à s'en appercevoir. 11 arrive encore la mefme chofe à une goûte de fuif de chandelle, Icjrs que la tenant fufpendue à la pointe des mouchettes, on l'approche de la flame, car elle fe met à tourner avec une très grande vitelfe. Il eil vray que d'ordinaire cette goûte tourne toute d'un | collé ou d'autre, félon CA iS^). que la flame de la chandelle vient à la toucher. Mais dans la matière celelle, que j'ay fuppofée, il n'en doit pas arriver de mefme, par ce qu'ayant une fois du mouvement en tous fens, il faut qu'il en demeure toul"jours, quoyqu'il foit changé en fpherique, par ce qu'il n'y a pas de raifon pourquoy le mouvement d'une partie de la matière ") Texte précédent (1687 — 1693): „!'our arriver (en 1669: parvenir) donc à une cause possible de la pesanteur". 45 <5 DISCOURS DE LA CAUSE DE LA PESANTEUR. l'emportcroit llir ccluy des autres, pour faire que toute la maffe toumart d'un mefme fcns. Car au contraire, la loy de la nature, que j'ay rapportée ailleurs, efi: telle dans la rencontre des corps qui font diverfement agitez, qu'il s'y conferve tousjours la mel- me quantité de mouvement vers le mefme cofté. Et quoy que ces mouvemens circulaires, en tant de fens divers dans un mefme efpace, fcmblent fe devoir contrarier & empefchcr fouvent; la grande mobilité toute fois de la matière, aydéc par la pctiteflé de lés parties, qui furpafle de beaucoup l'ima- gination, lait qu'elle Ibutfre aiïez facilement toutes ces différentes agitations. L'on voit quand on a brouillé de l'eau dans une phiole de verre, de combien de differens mouvemens fes parties font capables; & il fuit fe figurer la liquidité de la matière celefle incomparablement plus grande que celle que nous remarquons dans l'eau, qui ellant compofée de parties pefantes, entafiees les unes fur les autres, devient par là pa- refTculc au mouvement; au lieu que la matière celefle, fe mouvant librement de tous colliez, prend très facilement des imprefilons différentes par les diverfes rencontres de fes parties, ou par la moindre impulfion des autres corps. & s'il n'efloit ainfi, l'air ne cederoit pas fi facilement qu'il fait au mouvement de nos mains. De forte qu'il faut confiderer que les mouvemens circulaires de cette matière fluide, autour de la Terre, font bien fouvent interrompus & changez en d'autres, mais qu'il en demeure tous- jours plus que de ceux qui fuivent d'autres routes: ce qui fuflit pour le prêtent deffein. (/'• '37)- Il n'efi pas difikile maintenant d'expliquer comment par ce mouvement la pefan- teur efl: produite. Car fi parmy la matière fluide, qui tourne dans Fefpace que nous avons fuppofé, il fé rencontre des parties beaucoup plus groffes que celles qui la com- pofent, ou des corps fiiits d'un amas de petites parties accrochées enfemble, & que ces corps ne fuivent pas le mouvement rapide de ladite matière, ils feront neceffairement pouffez vers le centre du mouvement, & y fomieront le globe Terreftre s'il y en a alTez pour cela, fuppofé que la Terre ne fufl: pas encore. Et la raifon efl: la mefme que celle qui, dans l'expérience raportée cy défions, fait que la cire d'Efpagne s'amalTe au centre du vaifieau. C'efl donc en cela que confifie vraifemblablementlapefanteur des corps: laquelle on peut dire, que c'cll l'effort que fait la matière fluide, qui tourne circulairement autour du centre de la Terre en tous fens, à s'éloigner de ce centre, & à poufler en fi place les corps qui ne fuivent pas ce mouvement. Or la raifon pourquoy des corps pelants, que nous volons defcendre dans l'air, ne fuivent pas le mouvement fpherique de la matière fluide, efl efTez manifefte; parce qu'y ayant de ce mouvement vers tous les coftez, les impulfions qu'un corps en reçoit fe fuccedcnt fi fubitemcnt les unes aux autres, qu'il y intercède moins de temps qu'il luy en faudroit pour acquérir un mouvement fénfible. Mais comme cette feule raifon ne fliflit pas pour empéclier que les corps les plus menus que l'oeil puifTeappercevoir, comme font les brins de pouliiere qui voltigent dans l'air, ne foient point chalTez ça & là par la rapidité de ce mouvement; il faut fçavoir que ces petits corps ne nagent pas dans la feule matière liquide qui caufe la pefanteur: mais qu'outre celle cy il y a d'autres matières, compofées de particules plus groffieres, qui rcmplifTcnt la plus niSCOl'Rs ni" I. \ ( AISI' DE LA PESANTEUR. 457 grande parcie de l'cfpacc qui cit autour de nous, & niefme ceuxdcs|cicux;lcrquelles(A '38). particules quoyquc dilTereninicnt agitées & réfléchies entre elles, ne fuivcnt pas le mouvement Ibudain de la matière liquide; parce qu'edant continues, ou peu disantes les unes des autres, une trop grande quantité devroit fe mouvoir à la fois. L'on fçait qu'il y a autour de la Terre premièrement les particules de l'air, leiquelles on fera voir tout à l'heure élire plus groflîercs que celles de la matière fluide que nous avons fuppofée. Je dis de plus ") qu'il y a une matière dont les particules l'ont plus menues que celles de l'air, mais plus grolîieres que celles de cette matière fluide: ce qui fe prouve par nollre expérience, qu'on fait avec la Machine qui vuide l'air. Où l'on re- marque l'eflet d'une matière invifible qui pefe là où il n'y a point d'air; puis qu'elle y foutient l'eau fufpendue dans un tube de verre, dont le bout ouvert ell plongé dans d'autre eau: & qu'elle y fait couler l'eau d'un ilphon recourbé, de mefme que dans l'air: pourvu que l'eau, dans ces expériences, ait eflé purgée d'air; ce qui fe fait en la laill'ant pendant quelques heures dans le \uide. Il paroit par là premièrement, que les particules, de ce corps pefant & invilîble, font plus petites que celles de l'air, puis- qu'elles paflTent à travers le verre qui exclud l'air, & qu'elles y font apercevoir leur pefanteur. Il paroit de plus qu'elles doivent eflre plus grolTieres que les particules de la matière fluide qui caufe la pefanteur, afin que le corps qu'elles compofent ne fuive pas le mouvement de cette matière, par ce qu'en le fuivant il ne feroit pas pefant. Il peut y avoir autour de nous encore d'autres fortes de matières de différents degrez de ténuité, quoyquc toutes plus groflieres que n'elt la matière qui caufe la peflinteur. Lefquelles contribueront donc toutes à empêcher les petits brins de la poulTiere d'cflre emportez par le mouvement rapide de cette matière, parce qu'elles ne fuivent pas ce mouvement elles melmes ' '). Il ne faut pas au refle trouver étranges ces différents degrez | de petits corpufcules, (A i39)- ni leur extrême petitell e. Car bien que nous ayons quelque penchant à croire que des corps, à peine vifibles, font desja prefque auflî petits qu'ils le peuvent cflre, la raifon nous dit que la mefme proportion qu'il y a d'une montagne à un grain de fable, ce grain la peut avoir à un autre petit corps, & cettuicy encore à un autre, & cela autant de fois qu'on voudra. L'extrême petitefle des parties de noftre matière fluide efl encore d'une necefllté abfolue pour rendre railbn d'un etlet confiderable de la pefanteur; qui eil que des corps pelants, enfennez de tous colliez dans un vaifTeau de verre, de metail, ou de ") Texte de 1687 — 1693 : „0n a de plus des raisons qui font croire . . ." '3) Après cet alinéa-ci un alinéa du texte précédent „Et quoyque par là ces matières . . etc." a été omis ici, comme nous l'avons déjà dit à la p. 380 qui précède; voyez le X° 6 de la p. 432 de l'Avertissement sur la raison de cette omission. C'est ici que la diversité des textes (que nous avons mentionnée aussi à la p. 619 du T. XIX) présente un certain intérêt. 58 458 DISCOURS DE LA CAUSE DE PESANTEUR. quelqu'aucrc matière que ce foit, fe trouvent pefer tousjours également. De forte qu'il faut que la matière que nous avons dit eftre caufe de la pefanteur, paffe très librement à travers tous les corps qu'on eftime les plus folides, & avec la mefme faci- lité qu'à travers l'air. Ce qui fe confimic encore par ce que, s'il n'y avoit pas cette liberté de pafTage, une bouteille de verre peferoit autant qu'un corps mailîf de verre de la mefme gran- deur; & que tous les corps (blides d'égal volume peferoient également; puiCque, félon nollre Théorie, la pefanteur de chaque corps efl: réglée par la quantité de la matière fluide qui doit monter en fa place. Cette matière paiïe donc facilement dans les interftices des particules dont les corps font compofez, mais non pas par les particules mefmes; & ce qui caufe les diverfcs pefanteurs, par exemple, des pierres, des métaux &c. c'efl: que ceux de ces corps, qui font plus pefants, contienent plus de telles particules, non en nombre mais en volume '+) : car c'ell: en leur place feulement que la matière fluide peut monter. Mais parce qu'on pourroit douter, fi ces particules, ellant impénétrables à la dite matière, (./>• 140)- font pour cela entièrement folides: (car ne l'eflant pas, ou mes|me eftant vuides, elles dcvroient faire le mefme eifet, par la raifon que je viens de dire) je demontreray qu'elles ont cette parfaite folidité; & que par conlequent la pefanteur des corps fuit precifemcnt la proportion de la matière, qui les compofe. Je feray remarquer pour cela ce qui arrive dans le choc de deux corps, quand ils fe rencontrent d'un mouvement horizontal. Il ell certain que la reliflence que font les corps à eflire mus horizontalement, comme feroit une boule de marbre ou de plomb pofée fur une table bien unie, n'eft pas caufée par leur poids vers la Terre, puifque le mouvement latéral ne tend pas à les éloigner de la Terre, & qu'ainfi il n'efl: nullement contraire à l'aélion de la pefanteur, qui les poufl^e en bas. Il n'y a donc rien que la quantité de matière attachée enfemble, que chaque corps contient, qui produit cette refillence: de forte que fi deux corps en contienent autant l'un que l'autre, ils réfléchiront également, ou demeureront tous deux fans mouve- ment, félon qu'ils feront durs ou mois. INIais l'expérience fait voir que toutes les fois que deux corps reflechifient ainfi également ou s'arrellent l'un l'autre, eftant venus à fe rencontrer avec d'égales viteiTes, ces corps font d'égale pefanteur: donc il s'enfuit que ceux, qui font compofez d'égale quantité de matière, font aufll d'égale pefanteur. ce qu'il faloit deraonllrer. '•*) Ici aussi le texte a été modifié. C'est ici seulement que Huygens parle dV;;/ les allées dans le mefme tems qu'il les feroit fur la Terre immobile. Mais pour içavoir la diminution que doit foulTrir un Pendule, qui de Paris efl: tranfporté fous la ligne ICquinoftiale, il faut conliderer qu'a Paris la longueur elt délia moindre queli la Terre eiloit en repos; parce que le mouvement journalier fait aulli fous ce parallèle fon effort à éloigner les corps du centre de la Terre. Lequel effort n'ell pourtant pas li grand qu'il ell Ibus la Ligne; tant à eaufe que le cercle du mou- vement ell moindre, que parce qu'il ne challé pas les corps directement en haut, mais fuivant la perpendiculaire à l'axe de la Terre, comme l'on verra par cette figure. Le cercle P A Q E [Fig. 130] y reprefente la Terre, coupée par un plan qui paffe par fes deux pôles, P, Q. le centre ei\ C: le cercle EquinoddalEC A :1e parallèle de Paris 1) O N, ilippoiant que Paris ell en 1). K M reprefente une corde qui foutient un plomb H, qui s'écarte de la perpendiculaire K D C, parce qu'il ell rejette, par le mou- vement circulaire, fuivant la ligne O D M; que je fuppofc paffcr par le poids H. Pour connoitre maintenant quelle doit élire la fituation du fil K M, & combien moins le plomb H pefc de cette façon, que s'il pen- doit perpendiculairement le | long de K ]);(/"• '4*^)- il faut conliderer le point H comme ellant tiré par trois fils, H C, HM, 1 1 K. defquels 1 1 C le tire vers le centre de la Terre, avec tout le poids que le plomb auroit fi la Terre efloit fans mouvement, mais 1 1 JNl le tire de fon collé avec la force que donne le mouve- ment de la Terre dans le cercle D N. & le troifieme fil H K tire, ou ell tiré, avec une force qui ell celle qu'on cherche. Ayant donc prolongé C II, & mené K L parallèle à D M; l'on fçait que les trois collez du triangle 1 1 L K font proportionels aux puiffanccs qui tirent le point H : le coflé L H refpondant à celle qui tire par II C; le collé K L à celle qui tire par H M; & le codé II K à la puifiance qui tire ou foutient le plomb par le fil K H. Mais le triangle K D H ell cenfé avoir tous fes collez égaux à ceux du triangle H L K, parce que C H L ell comme parallèle à C D K. Les collez donc de K D H refpondent aux mefmes puif- fanccs: Içavoir le collé K D à la pefantcur abfoluë du poids H, qu'il auroit fi la Terre ne tournoit point; D II à la puillance que luy imprime le mouvement journalier; & K H à la pefantcur qu'on cherche. Or ce triangle K H D efl donné, car puis que nous fçavons que l'effort circulaire, fous l'Equateur en E, efl ^^^ du poids abfolu : & puis- que cet effort ell a celuy en D, ou en II, comme E C à D O, qui font en raifon 464 DISCOURS DE LA CAUSE DE LA PESANTEUR. (/). 1 49). donnée, nous fçau | rons donc auffi, quelle partie du poids abfolu eft l'effort centrifuge en D ou H. c'cft-à-dirc que la raifon de D K à D 1 1 fera connue, comme eflant com- polce de celle de 289 à i , & de E C à D O. Mais l'angle II D K cfl: aulTi connu, eftanc égal à celuy de la Latitude de Paris, fçavoir de 48 degr. 51 min. Donc on connoitra la raifon de D K à K II, qui cfl celle de la pefanteur abibluc des corps, à celle qu'ils ont à Paris, & qui cil encore celle de la longueur du pendule fur la Terre immobile, à la longueur qu'il doit avoir fous ce Parallèle, fuivant ce qui défia a efté dit. Et puis que la longueur du pendule à vSecondes ell donnée à Paris, l'on fçaura auffi celle qu'auroit le pendille à Secondes fur la Terre immobile, & quelle efl leur différence, & de combien cette différence ei1: moindre que cette ^èy, que nous avions trouvée fous l'Equateur. Pour faire cette fupputation avec facilité, & fans le calcul des triangles, il faut fçavoir, & nous le prouverons à cette heure, que, comme le quarré du rayon E C eft au quarré de D O, finus du complément de la Latitude de Paris, ainfi eft ^Ipi diffé- rence ou racourciffement du pendule fous l'Equateur, à la différence ou racourciffe- ment à Paris. Qui ie trouve par la eftre ^^^ de la longueur du pendule fur la Terre immobile, ou fous le Pôle. Et puiique le Pendule h fécondes h Paris, eft de 3 pieds 8 J lignes; il s'enftiit que la Longueur du pendule fur la Terre immobile, ou fous le Pôle, feroit de 3 pieds 9 ^- lignes, d'où oftant ^|p, qui fait i| ligne, on aura la lon- gueur du pendule à Secondes, fous l'Equateur, de 3 pieds 7^ lignes. De forte que ce pendule feroit plus court, que celuy de Paris, de | d'une ligne; qui eft un peu moins que ce qui a efté trouvé h la Caiene par Mr. Richer, fçavoir une ligne & un quart. Mais on ne peut pas fe fier entièrement à ces premières obfervations, defquelles on ne voit marqué aucune circonftance. Et encore moins, à ce que je crois, à celles (/"• 1 5o)' qu'on dit avoir | efté faites à la Gadaloupe, où le racourciffement du pendule de Paris auroit efté trouvé de 2 lignes '*). Il faut efperer qu'avec le temps nous ferons infor- mez au jufte de ces différentes longueurs, tant fous la ligne qu'en d'autres Climats; & certainement la chofe mérite bien d'eftre recherchée avec foin, quand ce ne feroit que pour corriger, luivant cette Théorie, les mouvemens des Horloges à Pendule, en les fiiifant fervir à meilircr les Longitudes fur mer. Car une Horloge, par exemple qui feroit bien réglée à Paris, eftant tranfportée en quelque endroit fousTEquateur, re- tarderoit environ d'une minute & 5 fécondes en 24 heures; comme il eft aifé de fup- puter fuivant le railbnnement précèdent: & ainfi h proportion pour chaque différent '*') Comparez la Prop. XX, Probl. III du troisième livre des „Principia" de Newton: Invenire & inter se eomparare pondéra corporum in regionibus diversis". Cette proposition suit immédia- tement celle qui traite de la forme, supposée sphéroVdale, de la terre, dans laquelle est appliquée ia méthode des canaux: comparez sur cette dernière la Pièce „Considérations ultérieures sur la forme de la terre" qui précède (où lluygens calculait aussi, p. 396, raccourcissement du pendule à secondes à Paris). DISCOURS DE LA CAUSE DE LA PESANTEUR. 465 degré de Latitude. Où l'on trouvera que ces rctardemens, entre eux, fuivent afTez precifénicnt la mefme proportion que les diminutions de la longueur du pendule: & que le plus grand retardement, tel que feroit celuy d'une Horloge fous ri"lquatcur, lors qu'elle auroit efté réglée (bus le Pôle, feroit par jour fort prés de 2^ minutes. En ayant donc calculé des Tables, on pour- roit corriger, par leur moien, le mouvement des Horloges, & s'en fervir a\'ec la mcfmc fureté que lî ce mouvement eftoit par tout égal. Pour dcmonftrcr ce qui a efté pofé un peu auparavant, en | cherchant la diminution du ''/'• 'S')- Pendule à Paris, (& c'eft la mcfme chofe dans quelque autre lieu que ce foit) lorf- qu'on connoit laquantirédecettediminution Ibus l'Equateur: foit prilc, dans la mcfine ilgiu-e, K F égale à K H, & foit H G paral- lèle h l'axe P Q. Il a elle montré que 1 1 D ell à D K, comme l'effort à s'éloigner du centre, en D ou H, au poids abfolu fur la Terre immobile. Mais comme E C ou C D h D O, c'efl: à-dire comme G D à H D, ainfi ell: l'effort centrifuge en E, fous l'Equateur, à celuy en D. Donc comme G D à D K, ainfi fera l'effort centrifuge en E, au poids abfolu fur la Terre immobile. Et la ligne G D fera le racourciffemenr du pendule, qui efl: requis fous l'Equateur, fuivant ce qui a elle dit cy devant. INIais F D cfl: le racourciffcment à Paris; & G D ell h D F comme le quarré de G D au quarré de D H ; parce que la petitefic de l'angle D K H, foit que H F peut eftre confidcréc comme perpendiculaire à G D. Le racourciffe- menr donc fous l'Equateur, à celuy qui convient à Paris, efl: comme le quarré de G D au quarré de D H; c'e(l-à-dirc comme le quarré de C D, ou de E C, au quarré de D O. ce qu'il foloit démontrer. Il relie à confiderer l'angle M K D, dans la mefme figure; qui marque de combien le plomb K H, eilant en repos, décline de la perpendiculaire K D. Où je trouve que, fous le Parallèle de Paris, cet angle efl de 5 minutes 54 fécondes; & qu'il doit eftre encore un peu plus grand au 45' degré de Latitude. Cette declinaifon eft bien contraire à ce qu'on a fuppofé, de tout temps, comme une vérité très certaine; fçavoir que la corde, qui tient un plomb fufpendu, tend direfte- ment au centre de la Terre. Et cet angle, d'une dixième de degré, eft affez confide- rable, pour faire croire qu'on devroit s'en eftre aperceu, foit dans les obfervations Aftronomiques, foit dans celles qu'on fait avec le Niveau. Car pour ne parler que de ces dernières, | ne faudroit il pas, qu'en regardant du collé du Nort, la ligne du niveau (;.. 152). baiïïaft villblement fous l'Horizon? ce qui pourtant n'a jamais efté remarqué, ni qui affurément n'arrive point. Et pour en dire la raifon, qui eft un autre paradoxe, c'eft 59 466 DISCOURS DE LA CAUSE DE LA PESANTEUR. que la Terre n'efi: pas tout à fait fpherique, mais d'une figure de fphere abaifTée vers les deux Pôles, telle que feroit à peu prés une Ellipfe, en tournant fur fon petit axe. Cela procède du mouvement journalier de la Terre, & c'ell une fuite neceflaire delà dcclinaifon fufdite du plomb. Parce que la defcente des corps pefans ellant parallèle à la ligne de cette fufpenfion, il faut que la furface de tout liquide fe difpofe en forte, que cette ligne luy foit perpendiculaire, parce qu'autrement il pourroit defcendre d'avantage -°). Partant la furface de la mer efl: telle, qu'en tout lieu le fil fufpendu luy eft perpendiculaire. D'où s'enfuit que la ligne du niveau, c'efl:-à-dire celle qui coupe le fil, du plomb fufpendu, à angles droits, doit marquer l'horiiîon, ainfi qu'elle fait; n'y ayant que la hauteur du lieu, oiî le niveau efl placé, qui le fafle vifer quelque peu plus haut. Or les coil:es des terres eflant généralement élevées, & prefque par tout de mefme, à l'égard de la mer; il s'enfuit que tout le compofé, de terres & de mers, efl: réduit a la mefme figure fpheroïde que la furface de la mer fe donne neceffaire- ment. Et il efl: à croire, que la Terre a pris cette figure, lors qu'elle a eflé aflemblée par l'effect de la pefanteur -'): fa matière ayant dés lors le mouvement circulaire de 24 heures. ADDITION. Quelque temps après que j'eus achevé d'efcrire ce qui précède, ayant receu & examiné le journal du voiage, qui, par ordre de îMeflleurs les Directeurs de la Com- (/'• 153)- pagiiie des Indes Orientales, a elle fait, avec nos Horloges à pendule, | jufqu'au Cap de Bonne Efperance; & du depuis ayant encore lu le très fçavant ouvrage de Mr. Newton, dont le titre efl Philo fophice Naturalis principia Mathematka "); l'un & l'autre me fournit de la matière pour étendre d'avantage ce Difcours. Et première- ment, quant aux diiferentes longueurs des Pendules dans divers Climats, dont il a aufli traité, je crois avoir, par le moien de ces Horloges, non feulement une confirma- tion évidente de cet effeci du mouvement de la Terre, mais aufii de la mefure de ces longueurs, qui s'accorde très bien avec le calcul que je viens d'en donner. Car ayant corrigé & rectifié, fui vaut ce calcul, les Longitudes qu'on avoit mefurées par les Hor- loges, au retour du Cap de B. Efp'. jufqu'au Texel en Hollande, (car en allant elles n'avoient point fervi) j"ay trouvé que la route du vaiffeau en elloit beaucoup mieux ^°) C'est là ce que A. C. Clairaiu dans sa „Theorie de la Figure de la terre, tirée des principes de l'hydrostatique" de 1-43 (Paris, Durand) appellera à bon droit (Chap. I, § II) le„principedù à M. Huygens", par opposition à la condition newionienne de l'équilibre des canaux. ") Non pas évidemment, dans la pensée de Huygens, par une attraction mutuelle des particules, mais par voie tourbillonnaire. Comparez le troisième alinéa de la p. 456. --') Nous avons cité dans la note 19 les propositionsdeNewton qui traitent des matières contenues dans la présente Addition. DISCOURS DE LA CAl'SE DE LA PESANTEUR. 467 marquée fur la Carte, qu'elle n'eftoic fans cette corredion ; & fi bien, qu'en arrivant à ce Port, il n'y avoit pas 5 ou 6 lieues d'erreur dans la Longitude ainii reftifiée. Sup- poPant que celle dudit Cap avoit eilé bien prife par les P. P. Jefuices, lors qu'ils y palVerent en l'année 16H5, en allant à Siani; & qu'elle c(t de 18 dcgrez plus à ÏVJ\ que celle de Paris; ce que je f^-ay encore d'ailleurs ne s'éloigner guère de la vérité -^}. Le détail de toute cette affliire cft déduit au long dans le Raport que j'ay fait, tou- chant ce voiage des Pendules, aux dits Mciïieurs les Directeurs. Sur lequel raport, après l'avoir fait examiner par des perfonnes intelligentes, il leur a plu d'ordonner qu'on fifi: une féconde épreuve; pour s'aflurer par plufieurs expériences de la bonté de cette invention. L'on verra quel fera le fuccés de cet autre voiage, & particuliè- rement en ce qui c(l de la variation des Pendules, ertant certain que, pour la bien connoitre, ces Horloges donnent un moyen plus feur, par leur accélération & retar- dement, que n'eft celuy de mefurcr aftucllement la longueur du pendule à Secondes en dilTerens païs. Cependant, parce |que dans rdlay, dont je viens de parler, l'expe- (/"• '54)- rience s'eft fi bien accordée avec ce que j'avois trouvé par raifonncment, je m'y fie aiïcz pour vouloir continuer cette fpeculation, en cherchant premicrcmcnt, quelle ci\ donc la fomie de la Terre, puifque, comme il a elle dit, elle n'ell pas Spherique. Il c{\ bon pour cela de la confidcrcr comme toute couverte d'eau, ou comme fi toute fa 'maffe n'eftoit aytre chofe. Et alors il paroit, par ce qui a efié expliqué cy deffus, que la furface doit eilre telle, que, dans quelque endroit que ce foit,le fil, qui foutient un plomb, l'aille rencontrer à angles droits; ayant égard à la pefantcurenlcmble,&: à la force centrifuge, qui détourne le fil [Fig- 131] de fa direftion vers le centre. Parce que fi le fil ne rencontroit pas la furface à angles droits, elle ne pourroit pas demeurer en l'affiete où elle eft. Suppofé donc les mefmes chofcs, que dans la demiere figure du difcours pré- cèdent, ôcaufil ce qui en a erté expliqué; mais faifant la forme de la Terre un peu diminuée & applatie vers les Pôles, en Ibrte que l'axe P Q [Fig. 131] foit plus court que le diamètre E A; foit menée B D S R parallèle à K H, cou- pant E A, P Q en S & R. Puifque le fil K H, qui foutient le plomb, ou plu- tofl: fa parallèle B D, doit rencontrer =5) Comme nous l'avons dit aussi à la p. 652 du T. XVIII, il n'est pourtant pas exact que le Cap de Bonne Espérance aurait une longitude orientale de 18° par rapport à Paris. Les cartes mo- dernes donnent 16° 10' pour cette longitude. 468 DISCOURS DE LA CAUSE DE LA PESANTEUR. la lurface de la mer à angles droits; & puifquc ce fil pend en forte, que K D efl: à D H, {p. 154). ou D C à I C s, comme la pefanteur abfoluë à la force centrifuge en D; laquelle raifon ell compolec de celle de la pefanteur abfoluë, à la force centrifuge en E, qui cil: comme de 289 à I, & de celle de cette force à la force centrifuge en D, qui efi: comme E C à D O; il paroit que la nature de la Ligne courbe E D P efi: déterminée par la pro- priété de la perpendiculaire, comme D R; c'eft-à-dire qu'en menant une telle perpen- diculaire, tousjours la raifon de D C h C S doit eflre compofée d'une raifon donnée, & de celle de E C à D O. Ou bien, comme on en peut inférer facilement, que la raifon de D O à C S, ou de O R h R C doit cftre compofée de la dite raifon donnée, & de celle de E C à C D. Or il efl: difficile de trouver ainfi des lignes courbes par la propriété donnée de leurs perpendiculaires, ou, ce qui efl: la mefme chofe, par la propriété de leur Tangentes "-+). Mais il y a un moyen aiïez aifé pour cette courbe icy, qui ell fondé lur l'équilibre de certains canaux, dont INIr. Newton a donné la première idée. Le canal qu'il ilippofe efl reprefenté dans nollre figure par E C P, faifant un angle droit au centre de la Terre. Il faut le concevoir comme ayant quelque peu de creux, & rempli d'eau. Ce qui citant, il ell certain que les deux jambes, E C, C P, le doivent tenir en équilibre, fi l'on fuppofe que la Terre, eftant toute compofée d'eau, prend une figure, dont les diamètres foient E A & P Q: parce qu'autrement, cette eau du canal, ne demeureroit pas non plus dans fon afilete en la concevant lans canal, contre ce qu'on fuppofe. d'où il efl: aifé de trouver la raifon de E A h P Q. Car en polant E C X) ('/; C P 00 Z», & reprefentant la pefanteur abfoluë par une ligne/); & la force centrifuge en E par la ligne /?; le poids du canal P C efl/) Z», fçavoir ce qui fe fait en multipliant toutes les parties de ce canal également par la ligne/). iNIais le poids du (/■• > 55)- canal E C, qui feroit | p c/, ell: diminué par la force centrifuge de toutes fcs parties, des quelles la plus élevée, qui efl: en E, a la force ;;; & toutes les autres parties l'ont proportionée à celle cy, fuivant leur dilknccs du centre D. ce qui fait i iiû pour toute la force centrifuge de l'eau du canal E C, qui ellant oilée de fon poids/) /?, refte/) a- ^ n a-^ qui doit eilre égal \^p b poids du canal P C. d'où il paroit que a ell à b comme p à/)-i ;/. C'ell-h-dire que le diamètre E A de la Terre, ell à fon axe P Q, comme 289 à 2885, ou comme 578 à 577,- car la raifon de/) à n elloit comme 289 à i. Pour trouver en fuite quelle efl la ligne courbe E D P, je m'imagine le canal plein d'eau E C D, & menant D O perpendiculaire fur l'axe P C, je fais C O x .v, & O D -■') Hiiygens s'était surtout occupé en 1687, de concert avec Fatio de Duillier, du „probIéme ren- versé des tangentes", mais seulement pour un certain genre de courbes: voyez les p. 491 — 502 du T. XX. Il devait reprendre cette recherche en 1691 en se laissant de nouveau guider, peut- on dire, par le jeune mathématicien suisse (T. XX, p. 506 — 541). niscncRs iif. la cause nr. i.a pesanteur. 469 [1%^- >3i] 00 v; les autres lignes cflanc nom- mées comme devant. 11 efl certain que Feau de E C & celle de D C fe doivent dcrechet'contrcbalancer. Et mefme, cela doit arriver de quelque manierequ'on conçoive quclecanal foit fait, pourvu qu'il aboutiiïe de part & d'autre à la furface; comme, pur ex. s'il alloit par D O C E, ou D O P, ou 1) C P. Maintenant, la force centrifuge de toute l'eau en C D, eft égale à celle de l'eau qui rempliroit le canal O 1), fuppofé de mefme largeur; ce qui le voit faci- lement par la Mechanique des plans inclinez. Mais comme E C oo • 157)- force centrifuge de ce canal xi i-^-^, qui efl: donc auffi la force centrifuge du canal C D. Mais la pefanteur de ce canal C D, vers le centre C eft /> ]/^xx + yy. donc fa pres- fion qui relie vers C, fera/) ]/ xx +yy — ^-^-^; qui doit eftre égale à pa — ^an, preflîon du canal E C, trouvée cydevant. Laquelle Equation, en fuppofant — co /", revient à celle-cy, y^ zo 4.ffyy — ^aaff+ iffxx — 4^fyy + 4«^/ + 2aayy — «+ ^5) Qui fait voir que la ligne courbe E D P n'efl: pas une feclion de Cône, fi ce n'efl: quand /) & « font égales; c'eft-a-dire quand la force centrifuge d'un corps, placé en E, ell fuppofée égale à fa pefanteur vers le centre C. Car alors il paroit que /eft égale à <'/; & l'Equation devient 3'+ 30 2aûyy — a-^ + 4ffxx-^ ou bient_'y+ — 2ûayy + a* oo ^ffxx. & enfin yy — aa 30 lax. Ce qui marque qu'en ce cas E D P efl: une Pa- °5) C'est l'équation trouvée en novembre ou décembre 1687 d'après la p. 401 qui précède. 47° DISCOURS DE LA CAUSE DE LA PESANTEUR. rabole =''), telle que dans cette figure [Fig. 132]; ayant le fommet P; Taxe P C égal à la moitié de C E; & le paramètre double de la mefme C E. De forte que (i la Terre, ayant le diamètre E A de la gran- deur qu'il ell, tournoit, fur fon axe P Q, 17 fois plus ville qu'elle ne fait, (car alors la force centrifuge en E feroit égale à la pefanteur vers le centre, par la demonllration qui efi: dans | (/-. i5f!). / \ ce Diicours) elle auroit la figure du corps que font ces deux demies Paraboles oppofées, P E C, Q E C, en tournant autour de Taxe P Q. Et on voit que c'efl: là la plus grande force cen- trifuge qu'on puiffe luppofcr; par ce que, fi on la faifoit plus grande que la pefanteur, les corps placez en E s'envoleroicnt en l'air. Hors de ce cas, fi dans l'Equation trouvée l'on fait yy co a z , eflant z une ligne indetenninée, l'on aura ) aa aa ff Et mettant ii'pour-^ /, viendra z yo a -{- 2d ■ V ^M + Aff'-'^x D'où je [Fig- 131] connois que, C O ellant .r, fi la perpendiculaire O T cfl: appellée dans une Hyperbole dont l'axe adjouté à C E fera 4^. Et que com- me 4;f"à ûû^ ainfi fera l'axe au para- aad mètre; qui fera donc ^r, c'efl-à- aa , le point T fera dire (7 na — , en reftit uan t les valeurs P de rt' & de /. Et parce que y v efiioit égale h az^ il s'enfuit que D O co y fera moyene proportionelle entre O T & E C. D'où l'on peut trou- ver les points par lefquels la ligne courbe E D P doit pafier. Or cette ligne fuisfait aufll à ce que j'ay dit efire requis; fçavoir que menant D R qui luy foit à angles -'') Comparez la p. 393 qui prccètle. '") Equation ésaiement trouvée plus haut (p. 402). DISCOURS DE LA CAUSE DE LA PESANTEUR. 47 I droits, la raifon | de O R à R C fera comporée de la raifon de /> à «, & de E C à C D, iP- ' 59)- comme cela le peut prouver par le calcul d'Algèbre "^). J'ay luppole dans tout ce railbnnemenc que la pefanteur efl la mefme au dedans de la Terre qu'à fa furface; ce qui me parole fore vrailcmblable, non obllant la raitbn qu'on peutavoird'endouter,dontjeparleray après. INIaisquandilenferoit autrement'^), cela ne changeroit prcfquc rien à ce qui a elle trouvé de la figure de la Terre: mais bien alors quand la force centrifuge fait une partie confidcrable de la pclanteur, ou qu'elle luy efl: égale, comme dans le cas de la figure Parabolique, qui alors deviendroit tout autre. Au refte quand la force centrifuge en E cil très petite à raifon de la pc- lanteur, comme elle ell icy fur la Terre, l'I lypcrbole E T P, à caufe du grand éloig- nement de fon centre, approche fort de la Parabole, & par confequent E D P ne diffère guère de l'Ellipfe; ni guère auffi du cercle, parce que E C alors ne furpafTe C P que de fort peu; comme il a elle trouvé peu devant, que cet excès n'eft que jig de E C, demidiametre de la Terre. Monfieur Newton le trouve ~j de E C, & que ainfi la figure de la Terre diffère bien plus de la fphcrique; fe fervant en cela d'une tout autre fupputation. que je n'examineray pas icy, parce qu'auffi bien je ne fuis pas d'accord d'un Principe qu'il fuppofe dans ce calcul & ailleurs; qui eft, que toutes les petites parties, qu'on peut imaginer dans deux ou plufieurs différents corps, s'attirent ou tendent à s'approcher mutuellement. Ce que je ne fçaurois admettre, par ce que je crois voir clairement, que la caufe d'une telle attraclion n'efi point explicable par aucun principe de INIe- chanique, ni des règles du mouvement, comme je ne fuis pas perfuadé non plus de la necellité de l'attraction mutuelle des corps entiers; ayant fait voir que, quand il n'y auroit point de Terre, les corps nel ailleroient pas, par ce qu'on appelle leur pefanteur, de tendre vers un centre. I =8) L'équation de la courbe EDPest .v* — i\y- — 4/"^v= -fB = o.. (i), oùA = 2/^ — iaf-\-a- et B = (laf — (ï'V. Il s'agit de démontrer que' — ;-— — = , . , . . .(2) Or, l'équation de la courbe donne doncx + RC L'équation (;) devient 2/- — A -f y- = 2f\/x- -f- y'. En portant les deux membres au carré on retrouve l'équation (i). C. Q. F. D. Evidemment, on peut aussi commencer le calcul en se servant de la méthode de Huygens (T. XIX, p, 243 et suiv.) pour trouver la soustangente. -*) Huygens veut probablement dire: quand la pesanteur, au dedans de la terre, ne serait pas tout- à-fait constante. J^JI DISCOURS DE LA CAUSE DE LA PESANTELTR. {p. i6o.) Je n'ay donc rien contre la f'is Ccntrlpeta^ comme Mr. Newton l'appelle, par la quelle il fiiit pefer les Planètes vers le Soleil, & la Lime vers la Terre, mais j'en de- meure d'accord fans difficulté: parce que non iculement on fçaic par expérience qu'il y a une telle manière d'attraclion ou d'impulfion dans la nature, mais qu'auflî elle s'explique par les loix du mouvement, comme on a vu dans ce que j'ay écrit cy delTusde la pefantcur. Car rien n'empêche que la caufe, de cette Vis CV/7^;7/)c/^ vers le Soleil, ne Ibit femblablc à celle qui pouilc les corps, qu'on appelle pelants, àdefcendrc vers la Terre. Il y avoit long temps que je m'eftois imaginé, que la figure fpherique du Soleil pouvoit élire produite de mefme que celle qui, félon raoy, produit la fphericité de la Terre 5'^); mais je n'avois point étendu l'action de la pefanteur à de fi grandes dillances, comme du Soleil aux Planètes, ni de la Terre à la Lune; parce que les Tour- billons de Mr. Des Cartes, qui m'avoient autrefois paru fort vraifemblables, & que j'avois encore dans l'cfprit, venoient à la traverfe. Je n'avois pas penié non plus à cette diminution réglée de la pefimteur, fçavoir qu'elle elloit en raifon réciproque des quarrez des dillances du centre : qui efl: une nouvelle & fort remarquable propriété de la pefiinteur, dont il vaut bien la peine de chercher la raifon. Mais voiant mainte- nant par les demonilrations de Mr. Newton, qu'en fuppofant une telle pefanteur vers le Soleil, & qui diminue fuivant la dite proportion, elle contrebalance fi bien les forces centrifuges des Planètes, & produit juflement l'effet du mouvement Elliptique, que Kepler avoit deviné, & vérifié par les obfervations, je ne puis guère douter que ces Hypothcfcs touchant la pefanteur ne foient vrayes, ni que le Syfteine de Mr. Newton, autant qu'il eft fondé la deflus, ne le foit de mefme. Qui doit paroitre d'au- tant plus probable, qu'on y trouve la folution de plufieurs difficultez, qui failbientde (/). i6i).la peine dans les Tourbil|lons fuppofez de Des Cartes. On voit maintenant comment les excentricitez des Planètes peuvent demeurer conftamment lesmefmesrpourquoy les plans de leurs Orbes ne s'unifTent point, mais gardent leurs différentes inclinai- fons à l'égard du plan de l'Ecliptique, & pourquoy les plans de tous ces Orbes pa fient necefiairemcnt par le Soleil 5'). Comment les mouvemens des Planètes peuvent s'accélérer & fe ralentir par les degrez qu'on y obferve; qui malaifement pouvoienc eflre tels, fi elles nageoient dans un Tourbillon autour du Soleil s-). On y voit enfin 3°) II semble qu'ici I hiygens attribue la forme sphérique — ou presque sphérique — de la terre au.\ mouvements tourbilloiinaires de la matière extérieure aussi bien qu'intérieure. Ailleurs il ne parle que de cette dernière: voyez les p. 497 — 498 qui suivent). 3') Voyez sur cette dernière question la note 10 de la p. 350 qui précède. 3-) Dans les „Pensees meslces", au § 16, donc en 1686 (ou peut-être en 1687 puisque la phrase a été ajoutée après coup) Iluygens ne se montrait pas encore convaincu de l'impossibilité ou du moins de la grande dilKculté, pour employer un terme moins fort, qu'il y aurait à vouloir expli- quer par certaines propriétés des tourbillons les accélérations et ralentissements kepleriens des planètes. DISCOURS IIK I,\ CATSK 11F, I,A PRSANTKUR. 473 comment les Comètes peuvent traverler noltrc Syileme. Car depuis qu'on fçait qu'elles entrent ioiivent dans la région des Planètes, on avoit de la peine h concevoir com- ment elles pouvoient quelquefois aller d'un mouvement contraire à celuy du Tour- billon, qui avoit aiïcz de force pour emporter les Planètes "). Mais, par la doftrinc de Mr. Newton, ce icrupule efl encore odé; puifque rien n'y empêche que les Comètes ne parcourent des chemins l'^lliptiques autour du Soleil, comme les Planètes; mais des chemins plus étendus, & de figure plus diilerente de la circulaire; & qu'ainfi ces corps n'aient leurs retours périodiques, comme quelques Philofophes & Aflronomes anciens & modernes le Telloient imaginé. Il y a feulement cette dilliculté, que Mr. Newton, en rejettant les Tourbillons de Des Cartes, veut que les efpaces celeites ne contienent qu'une matière fort rare, afin que les Planètes & les Comètes rencontrent d'autant moins d'obdacle en leur cours. Laquelle rareté citant pofée, il ne iémble pas poliible d'expliquer ni l'action de la Pe- fanteur, ni celle de la Lumière, du moins par les voies dont je me fuis fervi. Pour examiner donc ce point, je dis que la matière etherée peut eitre cenfée rare de deux manières, fçavoir ou que Ces particules i'oicnt diluantes entre elles, avec beaucoup de vuide entre deux; ou qu'elles fe touchent, mais que le till'u de chacune foit rare, & | (/'• 162). entre-meflé de beaucoup de petits efpaces vuides. Pour ce qui ell: du vuide, je l'admets fans dilficulté, & mcfme je le crois ncccfPairc pour le mouvement des petits corpuf- cules entre eux. n'ellant point du i'entiment de Mr. Des Cartes, qui veut que la feule étendue fafle l'efTence du corps; mais y adjoutant encore la dureté parfaite, qui le rende inpcnetrable, & incapable d'eilre rompu ni écorné. Cependant à coniiderer la rareté de la première, je ne vois pas comment alors on pourroit rendre raifon de la Pefanteur: & quant à la Lumière, il me i'emble entièrement impoflible, avec de tels vuides, d'expliquer fa prodigieufe viteffe, qui doit eflre fix cent mille fois plus grande que celle du Son, fuivant la demonllration de Mr. Romer, que j'ayraportéc au Traité de la Lumière. C'ell pourquoy je tiens qu'une telle rareté ne fçauroit convenir aux efpaces celelles. Il y a plus d'apparence de la concevoir de l'autre façon; parce que les particules s'y peuvent toucher, comme je les ay fuppofées au dit Traité, & toutefois, h cauie de la légèreté de leur tillu, reliller fort peu au mouvement des Planètes. Car que fçait on jui'qu'où la nature peut aller à compofer des corps durs, avec peu de matière; fur tout, fi des particules très menues & déliées, ou mefmecreufes^'+), peuvent cllre infiniment 33) Comparez la note i de la p. 288 du T. XIX. Il est vrai que malgré cette „peine à concevoir" Huygens avait encore tâché en 1686 (§ 16 de la p. 353 qui précède) de rendre plausible le mouvement assez libre d'une comète au travers d'un vortex deferens. 34) Il n'est pas question ici de particules /'i7;-/>///t';wÉ^;;/ creuses renfermant, pour ainsi dire, des chambres sans fenêtres: comparez ce que Huygens disait quelques années plus tôt (p. 381 qui précède) sur l'impossibilité de l'existence de particules creuses ainsi conçues, et consultez aussi le troisième alinéa de la p. 458 qui précède. 60 474 DISCOURS DE LA CAUSE DE LA PESANTEUR. fortes. Mais je crois que, fans confiderer la rareté, la grande agitation de la matière ethcrce, peut contribuer beaucoup à fa penetrabilité. Car 11 le petit mouvement des particules de l'eau la rend liquide, & de beaucoup moindre refiflence, à Tégard des corps qui nagent dedans, que n'eft le fable ou quelque poudre très fine; ne faut il pas qu'une matière plus l'ubtile, & infiniment plus agitée, foit aulfi d'autant plus aifée à pénétrer? Quoy qu'il en foit, nous voions que la nature ne manque pas d'induftrie, pour faire qu'il y ait des efpaces, dans lefquels les corps fe meuvent avec très peu de refifi:ence;car (/'• 1^3)' cela pa | roit par ce que nos mains fentent dans l'air, & encore plus par les expériences qu'on fait dans les vailTeaux de verre, dont on a tiré tout l'air; où la plume la plus légère, defcend avec la mefme vitefl^e qu'une balle de plomb. Que fi on vouloit fou- tenir que cela procède de la grande rareté de la matière qui refl:e dans ce vuide d'air; j'alleguerois au contraire qu'on y aperçoit l'etfet d'une matière quipefe fort confide- rablement ^5), comme on a vu dans l'expérience cy deiTus raportée. Quant au railbnnement de Mr. Newton dans la Prop. 6. du Livre 3. pour prouver l'extrême rareté de l'ether: fçavoir que les pefanteurs des corps font comme les quan- titez de la matière qu'ils contienent; & que, cela citant, fi les efpaces de l'air ou de l'éther elloient aufll pleins de matière que l'or & l'argent, ces métaux n'y defcen- droient pas; parce qu'un corps folide, n'ayant pas une plus grande pefanteur fpecifi- que qu'un fluide, n'y fçauroit enfoncer, je dis que je fuis d'accord que les pefanteurs des corps fuivent les quantitez de leur matière; & je l'ay mefme démontré dans ce prel'ent Difcours. INIais j'ay aufll fait voir, qu'à ces corps que nous appelions pefants, la pefanteur peut bien eflre imprimée par la force centrifuge d'une matière, qui ne pelé point elle mefme vers le centre de la Terre, à cauléde fon mouvement circulaire & très rapide; mais qui tend à s'en éloigner. Cette matière donc peut fort bien remplir tout l'efpace autour de la Terre, que d'autres corpufcules n'occupent point, fans que cela cmpefche la defcente des corps qu'on appelle pefants; efiant au contraire la feule caufe qui les y oblige. Ce feroit autre chofe fi on fuppofoit que la pefanteur fuft une qualité inhérente de la matière corporelle. INIais c'ell à quoy je ne crois pas que Mr. Newton confente, parce qu'une telle hypothefe nous eloigneroit fort des principes Mathématiques ou Mechaniques. (/>. 164). Il ijie dira peutefl:re, que, quand on m'auroit accordé | que la matière etherée con- fille en des particules qui le touchent, pour tranfmettre la lumière; on ne vcrroit pas 35) Nous avons déjà observé plus haut (p. 380) que Huygens n'ose pas toujours identifier avec l'éther luminifère la matière fort pesante qu'il croyait avoir découverte par Texpérience du fluide qui ne veut pas descendre (T. XIX, p. 2 1 4 — 2 1 5), comme il le fait dans ses considérations sur les aimants (T. XIX, p. 560 er 585). DISCOURS OK LA CAl ,SF, ni. I. A PESANTEUR. 475 pourtant qu'elle obfcrvcroit cette règle de ne sY-tcndrc qu'en ligne droite, comme elle fait; parce que cela ert contre la l'ropos. 42. du 1 Livre. (]ui dit que le mouvement, qui le répand dans une matière lluidc, ne s'étend pas feulement tout droit depuis fon origine, après avoir palTé par quelque ouverture, mais qu'il s'ecartc aulTi à collé. A quoy je répons par avance, que ce que j'ay allégué, pour prouver que la lumière (hors- mis en la rellexion ou en la refradion) ne s'étend que direftement, ne laiiïc pas de fubfiller non obltant la dite Propolition. Parce que je ne nie pas que, quand le Soleil luit à travers une fcnellre, il ne fe répande du mouvement à collé de l'efpace eclairé;maisje dis que ces ondes détournées font trop foiblcs pour produire de lalumierc. Et quoyqu'il veuille que l'émanation du Son prouve que ces epanchemens à collé font fenlibles, je tiens pour allure qu'elle prouve plulloll le contraire. Par ce que li le Son, ayant pafle par une ouverture, s'ctendoit aulîi à coflé, comme veut Mr. Newton, il negar- deroit pas 11 exaétement, dans l'Echo, l'égalité des angles d'incidence & de réflexion; en forte que quand on efl placé en un lieu, d'où il ne peut point tomber de perpen- diculaire fur le plan reflechilTant d'un mur un peu éloigné, on n'entend point repondre l'Echo au bruit qu'on tait en ce lieu, comme je l'ay expérimenté très fouvcnt. Je ne doute pas aulll, que l'expérience qu'il apporte du Son, qu'on entendroit non obllant une maifon interpofée, ne fe trouvall tout autre, pourvii que cette maifon fufl placée au milieu de quelque grande eau, ou en forte qu'il n'y cull rien autour, qui pull rcn- voier quelque parcelle du Son par reflexion. Et pour ce qu'il dit, qu'en quelque endroit qu'on foit dans une chambre, dont la feneflre ell ouverte, on y entend le Son de dehors, non pas par la reflexion des murail- les, mais venant | directement de la fenêtre; on voit combien il ell facile de s'y abufer, à (/>• ^6^,). caufe de la multitude des reflexions réitérées, qui fe font comme dans un infiant; de forte que le Son, qui s'entend comme venant immédiatement de la fenêtre ouverte, en peut venir, ou des endroits fort proches,aprésime double reflexion, j'avouëdonc, que pour ce qui efl des ondulations ou cercles qui fe font à la furface de l'eau, la chofe fe pafTe à peu près comme l'alTure IMr. Newton: c'efl à dire qu'une onde, après avoir pafTé l'ouverture, fe dilate en fuite d'un coflé & d'autre, & toutefois plus foiblement là que dans le milieu. IMais pour le Son, je dis que ces émanations par les coflez, font prefque infenfibles à l'oreille: & qu'en ce qui efl de la lumière, elles ne font point d'effet du tout fur les yeux ^''). J'ay crû devoir aller au devant de ces objecflions que pouvoit fuggerer le Livre de Mr. Newton, fçachant la grande eflime qu'on fait de cet ouvrage, & avec raifon; puis qu'on ne fçauroit rien voir de plus fçavant en ces matières, ni qui témoigne une 3") Dans sa lettre d'avril 1694 à de Beyrie (T. X, p. 605) Fatio de Duillier écrit à propos de ce passage: „l\Ir. IVewton se rend à ce raisonnement de Mr. Hugens". 476 DISCOURS DE LA CAUSE DE LA PESANTEUR. plus grande pénétration d'efprit. Il me refte encore deux chofes à remarquer dans fon Syileme, qui me iemblent fort belles, & qui me donneront occafion de faire quelque reflexion. Apres quoy j'adjouteray ce que j'ay trouvé parmi mes papiers touchant le mouvement des corps à travers Tair, ou autre milieu qui refille; duquel mouvement il traite au long dans le livre 2. On a vu comment dans le Syfteme de INIr. Newton les pelanteurs, tant des Planè- tes vers le Soleil, que des Satellites vers leurs Planètes, font fuppofées en raifon double réciproque de leurs diilances du centre de leurs Orbes. Ce qui fe confimie admirable- ment par ce qu'il démontre touchant la Lune; fçavoir que fa force centrifuge, que luy donne fon mouvement, égale prccifcment fa pcfanceur vers la Terre, & qu'ainfi ces (a- 166). deux forces contraires la tienent fufpendue là où elle efi:. Car la | diltance d'icy à la Lune cfliant de 60 demidiametres de la Terre, & partant la pefanteur, dans fa région, 3 j^'gg de celle que nous fentons; il faloit que la force centrifuge d'un corps, qui fe mouvroit comme la Lune, égalall de mefme j^^ô ^^ poids qu'il auroit à la furface de la Terre. Ce qui fe trouve effeftivement ainfi, & le calcul s'en peut faire aifément, puis qu'on fçait desja que la force centrifuge fous l'Equateur ed: ^i^-^ de noflre pe- lanteur icy bas. Mais puifque cet exemple de la Lune prouve fi bien la diminution du poids, fuivant la raifon réciproque des quarrez des dilbinces du centre de la Terre; on pourroit dou- ter s'il n'y auroit pas aux Pendules une autre inégalité, outre celle qui elloit caulee par le mouvement joumalier. Car fi la Terre n'elt pas fpheriquc, mais allez près fphe- roïde, & qu'un point fous l'Equateur ell plus éloigné du centre, que n'efl: un point fous le Pôle, dans la raifon de 578 à 577, comme il a elle dit cy-devant ; les pefanteurs ellant en ces endroits en raifon contraire des quarrez des diilances, il flmdroit autll que le pendule fous l'Equateur fuil plus court, que celuy delFous le Pôle, dans cette mefme raifon contraire. C'efi: à dire que ces pendules feroient comme 288 à 289; ou que le pendule fous l'Equateur feroit plus court de ^^^ de ce qu'il feroit fous le Pôle. Qui ell jullcment la meime différence, qui provenoit cy defius du mouvement jour- nalier, ou de la force centrifuge. De forte qu'une Horloge, avec la mefme longueur de pendule, iroit plus lentement fous l'Equateur que fous le Pôle, du double de ce qu'elle retardoit par le mouvement de la Terre; & ainfi cette différence journalière fous l'Equateur feroit de près de 5 minutes. Et fous les autres parallèles, on la trouveroit par tout plus que double de ce qu'elle y eftoit auparavant. INIais je doute fort que l'expérience confirme cette grande variation 3"), puifque j'ay vu que, dans le voiage 3S) Telle n'est pas précisément l'opinion de Newton, comme nous l'avons remarqué aussi vers la fin de l'Avertissement. 3") Voyez, outre l'Avertissement, notre remarque dans la Partie //de la p. 4:2 qui précède, oi'i nous avons cité ce passage du Discours, DISCOURS DK LA CAUSE Iir F. A PI-^ ANTIIK. 477 lioiu j'ay l'iiit mention, la feule première équation iiillit, & que la plus que double mctcroit, vers 1 le milieu du chemin, trop de diirerence entre la route du vaifTeau, (/^- 1^)?)- calculée liir le Pendule, & celle qu'il tenoit par FEllime des Pilotes. Et pour rendre raifon pourquoy la Icconde variation n'auroit point lieu, je dis qu'il ne feroit pas étrange (î la pefantcur, prés de la (urface de la Terre, ne fuivoit pas precifement, ainli que dans les régions plus élevées, la diminution que font les différentes diitances du centre '"); parce qu'il fe peut que le mouvement de la matière qui caufe la pefan- tcur, foit aucunement altéré dans la proximité de la Terre, comme il l'ed apparem- ment au dedans: puifque lans cela il fuidroit dire que la pefanteur, en allant vers le centre, augmentcroit à finlini; ce qui n'cll point vrailemblable. Au contraire, félon Mr. Newton, la pelanteur au dedans de la Terre diminue fuivant que les corps appro- chent du centre; mais il le fert à le prouver de fon principe, dont j'ay dit que je ne fuis pas d'accord. Ce qui me relie à remarquer touchant fon Syfteme, & qui m'a fort plu, c'ell qu'il trouve moyen, en fuppofant la diftance d'icy au Soleil connue, de définir quelle efl: la pefanteur que fentiroient les habitans de Saturne & de Jupiter, comparée à la noftre icy iur la Terre, & quelle encore ei1: fa mclure à la furface du Soleil s'^'). Chofes qui d'abord femblent bien éloignées de nollre connoifTance; & qui pourtant font des confequences des principes que j'ay raportez peu devant. Cette détermination a lieu dans les Planètes qui ont un ou pluiieurs Satellites, parce que les temps périodiques de ceux cy, & leur dillances des Planètes qu'ils accompag- nent, doivent entrer dans le calcul. Par lequel Mr. Newton trouve les pefanteurs aux furfaces du Soleil, de Jupiter, de Saturne, & de la Terre, dans la raifon de ces nombres, loooo, 804^, 536, 8o5i. 11 ellvray qu'il y a quelque incertitude à caufe delà diilancc du Soleil, qui n'efl: pas aflez bien connue, & qui a efté prife dans ce calcul d'environ 5000 diamètres de la Terre, au | licuque, fuivantladimenfiondeMr.Cal]!ni,ellee(l:(/'- 1<58> environ de loooo, qui approche aflez de ce que j'avois autrefois trouvé, par des rai- fons vraifemblablcs, dans mon Syfteme de Saturne, fçavoir 12000 •*°). Je diiiereaufll quelque chofe en ce qui eft des diamètres des Planètes. De forte que, par ma fuppu- tation, la pefanteur dans Jupiter, à celle que nous avons icy fur la Terre, fc trouve comme 13 à 10, au lieu que Mr. Newton les fait égales, ou infenliblement différentes. Mais la pefanteur dans le Soleil, qui, par les nombres qu'on vient de voir, effoit en- viron 1 2 fois plus grande que la noftre fur la Terre, je la trouve 16 fois plus grande. D'où s'enfuit +'), en expliquant la pefantcurde la façon quej'ayfait,quela matière fluide. 38) Comparez ce que nous avons dit dans la Partie y/ de la p. 416 qui précède. 5") Voyez sur ces calculs les p. 408 — 412 qui précédent. '*°) Comparez ce que nous avons dit à la p. 348 qui précède. *') Voyez la p. 41 1 qui précède. 478 DISCOURS DE LA CAUSE DE LA PESANTEUR. auprès du foleil, doit avoir une viteffe 49 fois plus grande que celle que nous avons trouvée près de la Terre; qui cftoit defià 1 7 fois plus grande que la viteffe d'un point fous TEquatein-. Voila donc une terrible rapidité; qui m'a fait penfer fi elle ne pouroit pas bien cffre la caufe de la lumière éclatante du Soleil, fuppofé que la lumière foit produite comme je l'explique dans ce que j'en ay écrit; fçavoir de ce que les particu- les Solaires, nageant dans une matière plus fubtile & extrêmement agitée, frappent contre les particules de l'Ether qui les environnent. Car fi l'agitation d'une telle ma- tière, avec le mouvement qu'elle a icy fur la Terre, peut cauicr la clarté de la flamme d'une chandelle, ou du Camphre allumé, combien plus grande fera t'elle cette clarté par un mouvement 49 fois plus prompt & plus violent? J'ay vu avec plaifir ce que Mr. Newton écrit touchant les chûtes & les jets des corps pefantsdans rair,ou dans quelqu'autre milieu qui refiflie au mouvement; m'efi:ant appliqué autrefois +-)à la mefme recherche. Et puifque cette matière appartient en partie à celle de la Pefanteur, je crois pouvoir raporter icy ce que j'en découvris alors. (/'. 169). Ce que je ne feray pourtant qu'en | abrégé & i'ans y joindre les demonflirations; ayant néglige de les achever, parce que cette fpeculation ne m'a pas femblé affez utile, ni de coniequence, à proportion de la difficulté qui s'y rencontre. J'examinay premièrement ces mouvemens, en fuppofant que les forces de la Refi- fiance font comme les Viteffes des corps, ce qui alors me paroiffoit fort vraifemblable. Mais ayant obtenu ce que je cherchois, j'appris prefque en mefme temps, par les expériences que nous fimes à Paris dans l'Académie des Sciences, que la refillencc de l'air, & de l'eau, cffoit comme les quarrez des viteiïes +3^. £t: la raifon ei1: aflez aifée h concevoir; parce qu'un corps, allant par exemple avec double viteffe, cff ren- contré par deux fois autant de particules de l'air ou de l'eau, & avec double célérité. Ainfije vis ma nouvelle Théorie renverlëe, ou du moins inutile. Apres quoy je voulus aufiî chercher ce qui arrive lors qu'on fuppofe ce véritable fondement des Refiffances; où je vis que la chofe eftoit beaucoup plus difficile, & iur tout en ce qui regarde la ligne courbe que parcourent les corps jettez obliquement. Dans la première fuppofition, où les refiflances font comme les viteffes, je remar- quay que, pour trouver les efpaces paffez en de certains temps, lors que les corps tombent ou montent perpendiculairement, & pour connoitre les viteffes au bout de ces temps, il y avoit une ligne courbe, que j'avois examinée long temps auparavant, qui eflioit de grand ufage en cette recherche. On la peut appeller la Logarithmique ou la LogifJiquc^ car je ne vois pas qu'on luy ait encore donné de nom, quoyque ■'-) Déjà, et surtout, en 1668; voyez la p. 381 qui pr<5cède. "") Voyez ces expériences aux p. 120 — 127 du T. XIX. insCOURS DE LA CACSK !)(■ I,.\ PESANTEUR.. 479 [Fig. 133] K V d'autres l'aient enaire confideréc cy devant ■♦•*). Cette ligne infinie eftant A B C, [Fig. 133] elle a une ligne droite pour Alyniptotc, comme I) E; dans la quelle fi on prend des parties égales quclquonqucs qui le fuivent, comme i) (î, G F, & que Ton tire des points D, G, F, des perpendiculaires jufqu'à la courbe, Iça | voir, D A,(/'-i.-o). G II, F B, ces lignes feront proportionel- les continues. D'où l'on voit qu'il eftailé de trouver autant de points qu'on veut dans cette courbe; de la quelle je rapor- teray par après quelques propriétés qui méritent d'eflre confiderées. Pour expli- quer ce qui ell des chûtes des corps, je repeteicy premièrement ce quej'ay écrith lalinduTraitéduCentre d' Agitation +'): fçavoir qu'un corps, en tombant à travers l'air, augmentecontinuellement fa vitclT'e, mais toutefois en forte qu'il n'en peut jamais excéder, ni mefme atteindre, un certain degré; qui efl: la vitefie qu'il fau- droit à l'air à foufler de bas en haut, pour tenir le corps fufpendu fans pouvoir def- cendre; car alors, la force de l'air contre ce corps, égale fa pelanteur. J'appelle cette vitefie, dans chaque corps, la vitefle Ternii/iale. **') En réponse à une question de G. Enestroin dans r„Intermédiaire des mathématiciens" (T. VI), où il demandait quels sont les mathématiciens qui se sont occupés de la courbe logarithmique avant lIuygens,P.Tannery répondait dans le T. VII de 1900 du même périodique («Mémoires Scientifiques" X, p. 370 — 372; nous avons déjà cité cette réponse à la p. 199 du T. XX) que Leibniz annonce dans une lettre du 8 mars 1673 une dissertation du P. Pardies (mort peu après) sur la l/iiea logarithmica, dont il (P.) avait déjà dit quelques mots dans ses „Elementa Geome- tris". Collins fait répondre à Leibniz par Oldenburg, le 6 avril 1673, que cette courbe est déjà bien connue en Angleterre. Enestriim et Tannery ignoraient qu'il ne fallait pas dire „avant Huygens" puisque celui-ci s'était occupé de la courbe depuis 1661 (T. XIV), mais seulement „avant la publication du Discours de Huygens en 1690". Huygens ne songe certainement pas à Torricelli (voyez la p. 554 du T. XX); mais voyez ce qu'il dit plus loin (p. 179) sur les considérations auxquelles r„Opus Geometricum" de 1647 de Grégoire de St. Vincent donna lieu, et aussi ce que nous avons dit sur Kepler à la p. 294 du T. XX. ''O !'■ 359 ^1" T. XVIIl. Huygens parle de la Quatrième Partie de r„Horologium oscillatorium" de 1673. 480 DISCOURS DE LA CAUSE DE LA PESANTEUR. Sidoncuncorpspelanccfljetcéperpendiculairemencenhaut, avec une vitefTe dont la railbn à la vitefîe Temiinale l'oit donnée, par exemple comme de la partie A K à K D dans l'ordonnée A D, perpendiculaire à Falymptote D E; foit menée K B parallèle à cette aiymptote, & qu'au point B la courbe Ibit touchée par la droite B O, qui ren- contre D E en O, & D A en Q. Laquelle tangente fe trouve en prenant F O, depuis (/>. 171). Tordonnée | B F; égale à une certaine longueur, qui pour toutes les tangentes ei^ la mefme, & que je definiray dans la fuite. Puis foit A C parallèle à cette tangente, cou- pant K B prolongée en P; & du point C, où elle rencontre la courbe, foit tirée C L M, parallèle à A D, & coupant K B prolongée, & A M parallèle à Tafyniptote, aux points L & M. Maintenant le temps que le corps met h monter à la hauteur où il peut arriver, cil au temps de la defcente de cette mefme hauteur, comme la ligne K B à B L ■♦*}. Et le temps qu'il emploie à monter à travers l'air, cHant jette comme il a elle dit, ell au temps qu'il emploieroit fans rencontrer de refiilence, comme K B à K P ■"'). Et la hauteur à laquelle il montera dans l'air, à celle où il monteroit fans refiflence, comme l'efpace A B K au triangle A P K •*"), ou comme Q A à A X, queje fuppofeeftre la moitié d'une troifieme proportionelle aux lignes 1) K, K A ■*'). Et fa vitefTe, en commençant de monter, à celle qu'il a en retombant à terre, com- me M L à L C 5^). On trouve de plus, par cette mefme ligne, quelle cil: la courbe que parcourt un corps jette obliquement. Car, dans la mefme figure, [Fig. 134] Il l'angle du jet, fur la ligne horizontale, ell L M R, avec une vitelfe donnée, dont le mouvement en '''^) Ceci correspond à la I. 4 d'en bas de la p. 1 17 du T. XIX: „Tempiis ar.tcm ascensus ad tempus descensus erit ut CD ad DI". Nous avons die dans la note 4 de la p. 116 de ce Tome que le calcul des p. 116 — ii7(§ 10) date probablement de 1668. D'ailleurs la même chose se trouve déjà au § 6 (1. 5 — 6 de la p. 1 1 1 du T. XIX), ainsi qu'au § 7 (1. 8 de la p. 1 1 3 du même Tome) qui sont certainement de 1668. •'') Ceci correspond aux 1. 9 — 6 d'en bas de la p. 103 (§ i) du T. XIX datant de 1668: „Kt quam rationem habebit CN ad CE, eam habebit tempus ascensus corporis N [auquel l'air ne résiste pas] ad tempus totius ascensus corporis R". Il est vrai qu'ici il avait été supposé que la vitesse initiale des deux corps montants était la „vitesse terminale", ce qui se traduisait dans la figure par l'égalité des longueurs qui dans la présente Fig. 133 sont désignées par AK et KD. '*'*) Ceci correspond aux dernières lignes de la p. 103 du T. XIX; même remarque sur les vitesses. '•*') On a: espace ABK = AQ x latus rectum (T. XIX, § 5, p. 1 10, 1. 9 — 7 d'en bas). II faut donc encore démontrer que ^ APK = AX x latus rectum, c. à. d. que AK: KP:= KD: latus rectum. Ceci revient à KP = latus rectum dans le cas où AK = KD qui est celui du § 1 de la p. 102 du T. XIX; comparez la fin de la note 47. On voit généralement que AK : KP = KD : latus rec- tum en menant (ce que nous n'avons pas fait dans la figure) par K une parallèle à AC et QO qui coupe DE en un point S : les A A SDK et PKA seront semblables, et l'on aura DS = latus rectum (OF) puisque les AA SDK et OFB sont congruents. C. Q. F. D. 5°) Ceci correspond au rapport VU : ZX de la 1. 7 de la p. 113 (§ 7) de 1668 du T. XIX. niscouus or. r.A cause ue la pfs antfur. 481 haut (bit h la vitcfTc 'l'cnniiiule coniine A K h K D: l'oit rcpctéc la conftruétion pré- cédente, &qiicla droite A S, qui touche la courbe A B C en A, rencontre K B en S. Puis comme S P à F B ainii Ibit R L h L 'J\ & inr la bafe iM C (bit drefTéc une (igurc proportionelle au iegmcnt A B C P, en (brtc que les parallèles & également didantcs dcral'ymptotc D E, dans Tune & l'autre figure, aient par tout la nieCme rai(bn de B P à T L. Ce icra la courbe M T C qui marquera la figure rcquife du jet 5'). Et parce que la hauteur de l'élévation avec refillance, cftoit à la hauteur du jet libre, comme Q A h A X; fi l'on fait que T L ait cette mefiue raifon à une autre ligne V Z; ce fera la hauteur | de la Parabole ÏNI V' que fait ce jet libre, commence en M (/*• 'Z^)- [Fig. 134] avec la mefme force, & dans la mefme direction M R, qu'avoit l'autre jet. De forte que (i dans l'angle L i\I R on ajullie Y Z perpendiculaire à M C, & égale à la double V Z, on aura le fommet de cette parabole en V au milieu de Y Z, & fa demie bafe ou demie amplitude INI Z. Il elt à noter que, quel que (oit l'angle d'élévation L M Pv, pourvu que la vitelTe verticale demeure la mefme, on trouve icy la mefme amplitude M C. Mais il faut eftre averti que ce font feulement les figures des jets qu'on trouve de cette façon, & 5') C'est la construction des p. 1 16 — 119 (§§ 10 et 11) du T. XIX. 6ï 482 DISCOURS DE LA CAUSE DE LA PESANTEUR. non pas les hauteurs & amplitudes de divers jets comparez enfemble. Car ils doivent (/-.ifS). tous eftre de mefme hauteur, quand la celé | rite verticale ell la mefnie. C'eft pour- quoy alors chaque figure de jet, ainfi trouvée, doit eftre réduite à une figure propor- tionelle d'égale hauteur, fi on veut fçavoir comment les amplitudes, & les hauteurs des divers jets, font les unes aux autres. J'adjoute encore icy, que la ligne Logarithmique ne iert pas feulement h trouver les courbes des jets, mais qu'elle eil cette courbe elle mefme en un cas, Içavoir quand on jette un corps obliquement en bas, en forte que ce qu'il y a de delcente perpendi- culaire, égale la vitefle Tenuinale '"'). Car alors ce corps fuivra precifement la cour- bure d'une telle ligne, en s'approchant tousjours de l'aiymptote, fans la pouvoir atteindre. Et ce qui détermine l'efpece de la ligne, c'eft que fa Soutangente^ (je norameray ainfi la ligne F O, qui pour toutes les tangentes eil la mefme) fera double de la hauteur à laquelle la vitefle Terminale peut faire monter le corps, fans refillance du miHeu "). Ce font là les chofes que je trouvay en fuppofant la refiltance eil:re cormne la vitefle, mais toute cette Théorie eft:ant, comme j'ay dit, tondée fur un principe, que la nature ne fuit point en ce qui efl: des refiflances de l'air & de l'eau, je la ncgli- geay entièrement; & ce n'eft qu'à l'occafion du Traité de Mr. Newton que je l'ay reprile, pour voir fi ce que nous avions cherché par des voies fort différentes, s'ac- cordoit enlemble comme il faloit. Ce qui fe trouve ainfi: car la conftruction pour la ligne du jet, qu'il donne dans la Propos. 4 du 2 Livre, quoyque tout autre que la miene & plus difficile, produit pourtant la mefme courbe, comme cela fe peut prouver par demonltration 5-'). En examinant ce qui arrive dans la vraye ") hypothefe de la Refifl:ance,quierten raifon double de la VitelTe, j'avois feulement déterminé ce cas particulier, d'un corps --) La composante verticale :■ de la vitesse restera constamment r dans le cas ici considéré (l'équa- Av ? tion du mouvement étant -t- = g — kt); le chemin parcouru en un temps / est donc _v = 'j; /. La composante horizontale de la vitesse sera Vo e'^', où Vo peut être quelconque; le chemin par- couru est donc.v= p(i — e-^'). D'où résulte la courbe décrite .v = j; ( i — ^~ ? ' Jquiest une logarithmique. g g "_) Le latus rectum de la logarithmique de la note précédente, savoir ; ., est le double de ;^£, c. à. d. de la hauteur qu'atteint un corps lancé verticalement en l'air avec la vitesse initiale j.. s*) Voyez l'Appendice I qui suit, ainsi que la note 9 de la p. 17;. 55) Voyez nos observations sur cette expression aux p. 85 — 86 du T. XL\. DISCOURS DE LA CAUSE DE I. A l'I ^ \Nri IR. 483 jette en haut avec fa viteflTe Tcnninale; fçavoir que le temps de toute fon élévation en Pair, ell au temps qu'il eniploicroit à monter jufqii'oîi | il peut fans rcililance, (/• 'r4)- comme le Cercle au Quarré qui luy 0II: circonicrit. Et que la hauteur du premier jet ell il la hauteur de l'autre, comme rclpacc entre une 1 lyperbole & fon afymptote, temiiné par deux parallèles à l'autre afymptote qui foient en raifon de 2 à i, au rec- tanp;lc où parallélogramme de la mcfme 1 lyperhole. C'ert-h-dire, comme, dans la ligure luix'ante, l'efpacc A M D K au quarré A C '"). Je n'avois point recherché les autres cas, qui font compris univerfellcment dans la Prop. 9, du 1 Livre de Mr. Newton, qui efl: trefliclle: & ce qui m'en empêcha, ce fut que je ne trouvois point, par la voie que je fuivois, la mcfure des defccntes des corps, fi non en fuppofant la quadrature de certaine Ligne courbe, que je ne fçavois pas qu'elle dependoit de la quadrature de l'Hyperbole. Je reduifis la dimenfion de l'efpace de cette courbe, à une Progrciïion infinie, a + itf ' + i^' + -<^' &c. Xe f(,-achant pas que la mefme pro- grellion donnoit aufli la mefure du fecteur Hyperbolique: ce que j'ay vu depuis, en comparant la demonflration de INIr. Newton avec ce que j'avois trouvé 5'). Mais par ce que cette ProgrefTion, pour la mefure de l'I lyperbole, n'a pas encore erté remarquée que je fçache, je veux expliquer icy comment elle y fert. Soit A li [Fig. 135] une Hyperbole, dont les afymptotes D C, C I'2, faflcnt un angle droit. le demi axe foit C A, perpendiculaire à D A E qui touche l'Hyperbole; & que A C B foit un Sefteur, la ligne C B coupant A D en F. Si on prend maintenant A C ou A D pour l'unité, & que A F foit nommée ^, qui eft une fraction moindre que l'unité, quand A F, A D font commenfurables; je dis que, comme la fomme de la ProgreOion infinie a + la^ + la^ + ia-^ &c. à i, ainfi fera le Seéteur A C B au triangle A C D. Ou fi on mené les per- pendiculaires A K, B L fur l'afymptote, on peut dire la mefme chofe de l'efpacc A B L K, qui efl: égal à ce Secteur, comme on voit aifement par l'égalité des triangles C z\ K, C B L. De forte que cette Pro | greffion pour l'Hyperbole, (/*• '"S)- refpond à celle qu'a donné Mr. Leibnits pour le Cercle '"*). parlaquellc,fi le Seéteur du Cercle eft A C G, ayant pour rayon A C, & que C G coupe A E en H; A H ellant nom- [Fig- 135] 5'') Voyez ces résultats aux p. 147 (note 1 1) et 151 (note i4)'du T. XIX. 57) Sur ce sujet on peut consulter e.a. la note 2 de la p. 471 du T. XIX. 58) Voyez la note 3 de la p. 47: du T. XX ou la note 13 de la p. 535 du T. IX. 484 DISCOURS DE LA CAUSE DE LA PESANTEUR. niée /Y, & A E égale h i ; la fonime de la Progrcflîon a — la'' + la^ — \a'^ &c. efl: h I , comme le Sefteur A C G au triangle A C E, ou comme l'arc A G h la droite A E. Pour ce qui cil de la ligne du jet oblique; s'il fuflifoit, dans cette manière de refi- (lance, de connoitre le mouvement horizontal & le vertical d'un corps, pour en com- pofer le mouvement oblique, ainfi que dans la première hypothefe, il y auroit moyen de déterminer des points par où cette ligne doit paffcr: & la mcfme ligne Logarith- mique y feroit utile, eilant tournée en Ibrte que ronafymptotefuflparallelcàrhorizon ; & elle mefme feroit derechef la courbe du jet, dans le cas ou j'ay dit qu'elle fervoit auparavant. Mais cette compofition de mouvement n'ayant point lieu icy; parce que la diminution du mouvement retardé, dans la diagonale d'un reftangle, n'efl:paspro- portionelle aux diminutions par les coflez; il el1: extrêmement difficile, fi non du tout impoffible, de refoudre ce Problème ^'^'). Le mouvement horizontal eftant confideré h part, comme d'une boule qui rouleroit fur un plancher uni, a cela de remarquable icy, qu'il doit aller loin à l'infini, non- (/>. 176). obftant la rcfifiance | du milieu, au lieu que, quand la refifiance efl comme la vitefl"e, il ell: borné, & n'atteint jamais un certain terme. Et cette infinité fe prouve aifement par la Propos. 5. du 2 Livre du Traité de Mr. Newton, parce que l'efpace compris entre l'I iyperbole & (^:s afymptotes eft de grandeur infinie ^°). [Fig. 136] Les proprietez de la ligne Logifiique, que j'ay promis de raportcr,& dont quelques unes ont lervi à trouver ce que j'ay remarqué touchant les mouvemens h travers l'air, font les fuivantes; outre la première, que j'ay défia indiquée, de la proportionalité des ordonnées à l'afymptote, quand elles Ibnt également difiantes, par laquelle on trouve des points dans cette ligne. 1 . Que les efpaces compris entre deux ordonnées à l'afymptote, font entre eux comme les différences de ces ordonnées '''). Ainfi dans cette figure [Fig. 136], où A V D efl: la Logifiique, B O fon afymp- tote, & les ordonnées A B, V C, D Q; dont ces der- nières, efiant continuées, rencontrent A K, parallèle à l'afymptote, en E, K; les efpaces ABC \\ A B Q D font entre eux comme les droites E V, K D. 2. Que les mefmes chofcs efiant pofées, & A O ■°'^) Huygens remarqua en 1 689 (ou plus tdt) l'impossibilitc de la composition du mouvement dans le cas considéré après avoir lu les „Principia" de Newton : voyez les p. 423 — 426 qui précèdent. Voyez aussi sur ce sujet la p. 498 de l'Appendice II qui suit. ''°) Voyez la Partie 1" de la p. 420 qui précède. «') Voyez l'avant-dcrnier alinéa datant de 1661, de la p. 402 du T. XIV. DISCOURS DE LA CAUSE DE LA PESANTEUR. 485 eftant la tangente au point A, laquelle coupe C E, Q K, en I & G; les efpaces A V E, A D K ibnt entre eux comme les droites \' 1, D G '''-). 3. Que refpace compris entre deux ordonnées, c(l à refpace intini, qui, depuis la moindre de ces ordonnées, s'étend entre la Logiilique & fon afymptote, comme la différence | des niefmes ordonnées ell h la moindre. Quand je dis que refpace infini a (A '77)- une certaine rail on à un efpace fini, cela lignifie qu'il aproche fi prés de la grandcurd'un elpace donné, qui a cette proportion ;i refpace fini, que la différence peut de\enirraoin- dre qu'aucun efpace donné. Dans la figure précédente l'efpace A B Q D efi: à l'cfpace infini, qui depuis 1) Q s'étend entre la courbe & l'alymptote, comme K D à D Q "3). 4. Que la Soutangcnte, comme 13 O dans la mefme figure, ell tousjours d'une mefme longueur, à quelque point de la Logiilique que la tangente aparticne *+). 5. Que cette longueur fe trouve parapproximation,&qu'elleelHi la partie de l'alymp- tote, comprifeentre Icsordonnées de la raifun double, comme 43429448 1 90325 1 804 53] R .M r/ P r ¥ à 301029995663981 195; ou, bien près, comme 1339 "'). 6. Que s'il y a trois ordonnées, comme dans cette figure font A D, H G, B F, & que du point de la courbe, apartcnant à la moindre, on mené uneparalleleàl'afymp- tote qui coupe les deux autres ordonnées en R & K, & une tangente B Q qui les coupe en N & Q; les efpaces trilignes A B K, H B R font entre eux, comme les partiesdcsordonnécsentrc la courbe & la tangente, fçavoir comme A Q, H N "''). -. Que l'efpace infini entre une ordon- (/■• '78). née, la Logifl:iquc, & fon afymptote, du collé que ces deux dernières vont en s'ap- prochant, eft double du triangle que font l'ordonnée, la tangente menée du mefme point que l'ordonnée, & la foutangcr.tc. Ainfi, dans la mefme figure,refpaceinfini, depuis l'ordonnée B F, ell double du triangle B F O ''■)• «=) T. XIX, p. 1 10, 1. 7—8, datant de 1668. *3) Ce théorème 3 résulte immédiatement du théorème i. "■•) La longueur de la soustangente ou „latus rectum" est constante d'après le deuxième alinéa de lap. 46:, duT. XIV. *') Voyez la p. 464 du T. XIV. Nous avons corrigé 3010399 ... en 3010299 ... Le rapport 13 à 9 aussi à la p. 108 du T. XIX. ««) T. XIX, p. 1 10, 1. 6 d'en bas, ^^) T. XIV, p. 466, quatrième alinéa. 486 DISCOURS DE LA CAUSE DE LA PESANTEUR. 8. Ouc rcfpace, compris entre deux ordonnées, efl: égal au rectangle de la foucan- gente & de la différence des mefmes ordonnées. Ainfi, dans la mefme figure, l'elpace A D F B efl égal au rcélangle de la foutangente F O & de K A ^''■). 9. Que le folide que fiiit rcfpace infini depuis une ordonnée, en tournant autour de l'afymptote, efl fefquialtere du Cône, dont la hauteur efl égale à la foutangente, & le demidiamctre de la bafe égal h la mefme ordonnée. Ainfi le folide que fait l'efpace infini D F O C, en tournant autour de F O, cil fefquialtere du cône que fait le triangle B F O, en tournant autour de la mefme F O ''"^'). 10. Que le folide produit par le mefme efpace infini, en tournant autour de l'or- donnée B F, depuis laquelle il commence, efl fextuple du cône que fait le triangle B F O, par fil converlion fur B F ■"°). De laquelle mefure des Iblides il s'enfuit; 1 I . Que le centre de gravité de l'efpace infini, depuis une ordonnée, efl diflant de cette ordonnée, de la longueur de la foutangente ■"'). 12. Que ce mefme centre de gravité [Fig- 133] K X (/..179). efl de l'afymptote, du quart de l'ordon- née •"'). 13. J'avois aulTi trouvé que le centre de gravité du premier des dits folides in- finis, eft diftant de fa baie, de la moitié de la foutangente "'). 14. Et que le centre de gravité de l'autre folide ell dillant de fa bafe infinie, d'une huitième de fon axe '3). 15. On fçait allez que cette ligne Lo- giltique fcrt à la Qua | drature de l'Hyper- bole, depuis les demonilrations du P. Greg.dc St. Vincent, touchant les efpaces Hyperboliques compris entre deux or- données fur une des afymptotes •'+). Et que s'il y a deux tels efpaces, dont les ordonnées de l'un foient comme A D h 11 G dans la dernière figure, &. les ordon- nées de l'autre comme B F à C E; ces <'^) T. XIV, p. 466, cinquième alinda. *') T. XIV, p. 46-, deuxième alinéa. 7°) Iluygcns a démontré en 1661 (T. XIV, p. 467—470) que le centre de gravité de r,,cspace infini" BFOC se trouve à une distance } BF de OF et à une distance /de BF, /étant le latus rec- tum. Suivant le théorème de Guldin le rapport du solide obtenu par la rotation de l'espace considéré autour de BF à celui obtenu par la rotation du même espace autour de OF est donc DISCOURS DE LA C MSF. IM". I.A PESANTEUR. 487 cfpaccs feront entre eux comme les lignes U G h F E. Mais on n'a point remarqué, que jef(,-achc,qucces melhics cfpaccs I lyperboliqucs font au Parallélogramme de l'Hy- perbole (^j'appelle ainfi le parallélogramme dont les collez font les deux ordonnées fur les afymptotes, tirées d'un meiine point de la Section) comme chacune des lignes D G, F E, à la foutangcntc F O. De forte que, fi le Parallélogramme de l'Hyperbole cil: fuppofé de 0,4342944819 parties, chaque efpace Hyperbolique, compris entre deux ordonnées à une des afymptotes, fera à ce parallélogramme, comme le Loga- rithme de la proportion des mefmes ordonnées, c'eft à dire comme la différence des Logarithmes, des nombres qui expriment la proportion des ordonnées, au nombre 0,4342944819; en prenant des Logarithmes de 10 charactcrcs outre la characteris- tique •"'). 4/ ^p. D'autre part le rapport des volumes des cônes obtenus par la rotation du triangle BFO autour des axes BFet OF respectivement est ^p. Le théorème 10 résulte donc du théorème 9: au lieu de „sesquialtere du cône" on trouve maintenant „sextuple du cône". ' ') On voit aux pages citées du T. XIV (note précédente) que le théorème 9 y est en effet anté- rieur au théorème 12, tandis que le théorème 10 y est en réalité postérieur au théorème i i. "-) En 1661 Huygens avait énoncé ce théorème sans y ajouter la démonstration (T. XIV, p. 4-1, avant-dernier alinéa). Sa démonstration de 1689 se trouve aux p. 472 — 473 du même Tome. "') Dernier alinéa de la p. 471 du T. XIV. Nous y avons donné la démonstration dans une note. "■*) Voyez ce que nous avons dit sur Grégoire de St. Vincent aux p. 432 — 434 du T. XIV, ainsi qu'au T. XX. "5) En désignant par //le «parallélogramme de l'hyperbole" (il s'agit d'une hyperbole équilatère) on a pour l'espace hyperbolique 5' compris entre les ordonnées ij et ij : ^ = | \dA:= // ■*'2 , , "*'! . ^ lOg V, 10g1'2 1. — = // 1. "-;-, où 1. désigne le logarithme népérien. Il en résulte queTT = " , ^,où log. désigne le logarithme à base 10. Donc, pour deux espaces différents -^= - — ^r — \^,^- Dans la figure log y^ — log y^ et log y\ — log y'^ sont des parties de Taxe des abscisses de la courbe logarithmique. Cette dernière équation correspond à la thèse du début du n° 15. Quanta S log y, — log To , . , l'equation jy = '— — elle correspond au premier énoncé de Huygens, la souscangente ou latus rectum de la courbe logarithmiqueétantdésignéeparloge:voyezlap. 464duT. XIV. Lorsque //est de 0,4342944819 parties, où 0,4342944819 = log e, on a simplement -S" = 'og ?! — log 72» o" d'après le deuxième énoncé de Huygens, 77 = — -^^ ^-^. Comparez sur ce sujet les p. 434 — 435 et 474 — 477 du T. XIV. Ce calcul de Huygens est de 1661. 488 DISCOURS DE LA CAUSE DE LA PESANTEUR. (/'. 180). Et d'icy il ell aile de vérifier la Quadrature de l'Hyperbole que j'ay donnée dans le Traité de l'Evolution des Lignes Courbes, qui eft dans mon Horolognim Ofcllla- tor'ittm "'*). ^'') P. 218 — 221 du T. XVIII, où 0,3622156887 = — log log e, comme nous l'avons déjà dit au T. XIV. APPENDICE I AU DISCOURS Di: LA CAUSE DE LA l'ESAN'l'EUR. À la p. 173 tlu Difcours (voyez la noce 54 de la p. 482 qui précède) Iluygens difait pouvoir démontrer l'identité de fa courbe avec celle de Newton dans le cas du jet dans un milieu qui rclifk' proportionnellement h la viteffc. Il noused évidemment impoilible de rcconllruire la démonllration. C'ell pourquoi nous croyons pouvoir nous borner, fans confidérer la conftruétion de Newton, à faire voir que la courbe de Huyu;ens s'accorde avec celle qu'on trouve par l'intégration des équations différen- tielles du mouvement. Voyez aulli fur ces conibuétions la note 35 de la p. 499 qui fuit. Soit l'o [Fig. 1 37] la vitefle initiale avec laquelle le corps (ou plutôt le point pefant) part de O, les compofantes horizontale et verticale étant l'o, et z'^,. Nous avons pris l'axe des x vers la gauche pour nous conformer tant à la Fig. 1 34 de la p. 48 1 qui précède qu'aux Fig. 64 et 65, datant de 1668, des p. 1 17 et 1 19 du T. XIX, lesquelles font reproduites un peu plus loin. Les équationsdifférentielles(comparezlap.83etfuiv.duT.XIX)font j- = — ku pour le mouvement horizontal, |do ■■ , , . , -j- = — g — k^' pour le mouvement vertical. Il en réfulte pour les diiknces parcourues en un temps / X (i — e-"')- L'élimination de / donne pour l'équation de la courbe du jet y = kî-'ov + S ^ + ^J-0 k.r )....(!) (1. = logarithme népérien) .a différentielle de y s'annule pour abfciffe qui correfpond au fommet de la courbe. (0 62 49° DISCOURS DE LA CAUSE DE LA PESANTEUR. APP, l. L'aiymptote verticale fe trouve à une dirtance x^ = ir^^ l'origine O. On peut modifier ces exprefllons en y incroduifant la „viteire finale" (d'une chute verticale) r = |. L'équation (i) fait voir que l'ordonnée 3» efi: la différence 7 , — y\ des ordonnées kï'oy + g (3) 3'^=- g 1-0-^) (4) [Fig. 138] De ces équations la première reprélente [Fig. 1 38, partie fupérieure] une droite pafTant par O, la deuxième une logarithmique pofl'édant la même afymptote que la courbe du jet. Pour obtenir la courbe du jet il faut donc faire defcendre lur l'axe des x toutes les petites droites verticales ûa: la courbe cherchée pafTera alors par leurs fommets. Dans les figures de Huygens il en eft à peu près de même; feulement la droite et la logarithmique y ont une autre pofition; c'efl: celle qu'on obtient, comme nous l'indiquons dans la figure, en prenant l'image ouinverfedeladroiteetde la logarithmique par rapport à OX, ce qui évidemment ne modifie pas les longueurs des droites aa qu'on peut faire defcendre, comme le fait Huygens, fur une horizontale plus bafie. Comme l'équation (2) peut s'écrire d'où réfulte X on a F: vV . .A O Ci • ce qui correfpond h une équation de Huygens fuivant laquelle le rapport z'o, : Fei\ égal à AK : KD [Fig. 1 34]; ou bien, dans les Fig. 63 et 64 de la p. 11- du T XIX, Mais la droite ei la logarithmique des figures de Huygens ne Ibnt cependant pas identiques avec celles confidérées ici; puifqu'il conftruit d'abord une autre courbe [Fig. 64] qui ne fe change en courbe du jet que lorlque toutes les ordonnées font multipliées par un faéteur confiant. Défignant le „latus reftum" de la logarithmique de Huygens par A, comme il le DISCOURS DE LA CAUSE DE LA PESANTEUR. APP. l. 491 fait h la p. 1 17 du T. XIX, et prenant les axes comme dans la prcfentc figure 1 39, l'équation de cette courbe cfl a- = .r„(.-eT)ou3. = Al.^^^....^5) [Fig.i39] X 3 y AN [Fig. 64] étant la tangente à cette courbe en A, on a, en , dv A '^ iNB A ,. .„ , annulant y dans ,- = — e >■, -ttî = • Or, A13 = x- donc d.r Xo Ali A-o NB = A. AC = ^ ° °^ ; les coordonnées du point D font donc / XqVq, Al F {y----r+v,. et la direélion de la tangente EDO en D h la logarithmique eft déterminée par Téquation ^dx\-x,- V Fig. 64 de la p. 1 17 du T. XIX Fig. 65 de la p. 119 du T. XFX 492 DISCOURS DE LA CAUSE DE LA PESANTEUR. APP. L Comme la dircftion de la droite (3) était détenninée par — ou on voit que le facteur conibint dont il était quellion plus haut dc\ra lé montrer ét^al ,x, V a— . — . L'équation de la droite A G Z [Fig. 64 et 65] parallèle à E D O fera D'après les équations (5) et (6) la courbe confidérée par Iluygens (r„analogi- flica luxata") qui devra le changer en courbe du jet fera y = .. ;z-^-^- + ^ 1- —Z. • • • (7) "o tandis que l'équation (i) était ■V = ^ .V + A 1. • • • (l ) (T en appelant A' le „laciis reftum'' ,'- de la logarithmique qui y fit^ure. ■y* -v" .-> \r -v Les exprelfions — ^ — et -^ font identiques puifque Cq, = k.x"o. Multipliant enfuite l'un et l'autre tenne du fécond membre de l'équation (7) par -- . — ou ~7 on obtient, comme il le fallait, le fécond membre de l'équation ( i ). Relie à fltire voir que ce fadeur ell bien celui dont parle 1 luygens. Dans la Fig. 65 il l'indique par v^A_A\ GN A V,, ""'' GH = ^^---^^^ ,, ,. GM GM GN .r„ F ^ ^ ,, „ i'ar conlequent 7=7^ = >v, , : 7^,1 = , . — . C. Q. I-. I). * GN Gll GH A îJ„, ^ niSCOlIRS DE LA CAUSE DE LA PESANTEUR. APP. L 493 TL Dans la Fig. 134 de la p. 481 le facteur cil défigiic par j^.y,ceqiii, vuréquation SP : PB = RL : LT, correfpond h ^.y . Or, en comparant les figures, on voie que RL ert la même chofe que MG de la Fig. 65 et SP la même chofe que NG. Nous avons donc conihté l'identité qu'il s'agiffait d'établir '). ') Comme nous l'avons dit dans la note 6 de la p. 1 19 du T. XI\, la droite HN es: tangente à r„analogistica luxata". C'est ce qui résulte aussi des équations du présent Appendice. En effet, dy la tangente en 11 à cette courbe a une direction déterminéepar 3-, où y est la différence des dy /^ + î'ov"* ordonnées de la logistique et de la droite AZ auprès du point A. C. à. d.ce j- = — 77 — ~ ^ t'ov ^ — =: -77 comparez l'équation (8) du texte — ce qui, multiplié par le facteur trouvé -^, — , donne -^, rapport qui détermine la direction de la tangente lîM à la courbe du jet. C. Q. F. D. Riais nous nous sommes trompé en disant dans la note nommée que l'angle NHG [Fig. 65] est égal à l'angle NAG: la construction, comme le calcul, montre que cette égalité n'existe pas. APPENDICE II AU DISCOURS DE LA CAUSE DE LA PESANTEUR. Newton, c'ell une chofe bien connue, n'aimait pas d'écrire des lettres; c'efl: dans une lettre de 1 694 de Fatio de Duillier ') que nous trouvons un réfumc de ce qu'il penlait du Diicours; cette epître n'était pas deilinée à Huygens et lui eft apparemment relié inconnue, mais comme Fatio le vifita -) en 1691 nous pouvons être affurés — et les lettres que le jeune fuide lui écrivit en font aufli foi ^) — qu'il favait fort bien que Newton pcrlKlait „à croire que toutes les parties des corps terreftres s'attirent les unes les autres" '), et aufîl que le favant anglais était „encore indéterminé entre ces deux fentimens i. que la caufe de la pefanteur (bit inhérente +} dans la matière par une loi immédiate du Créateur de l'Univers 2. que la pefanteur foit produite par [une] caufe mechanique [autre en tout cas que les tourbillons de Defcartes]". Il lavait que Newton, partilan de l'attradion, demeurait „perluadé que la pelanteur vers la terre cft moindre ibus l'équateur, non feulement à caufe du mouvement jour- nalier de la terre, mais encore à cauie de la dillance de l'équateur au centre, qui eil plus grande que celle du pôle au centre" '). On a vu plus haut que Huygens, tout en ne reconnaiflant pas l'exiilence de la „deuxième inégalité [inégalité newtonienne] des pendules", ou plutôt d'une deuxième inégalité, définie par lui-même, du même ordre de grandeur que la vraie inégalité newtonienne, s'exprimait fur ce fujet avec une certaine réferve '). En 1 693 Huygens écrit à Leibniz ''') qu' „il efl: affez difficile d'expliquer pourquoi [l'axe de la terre] fe détourne . . tant qu'il fait, fuivant ce qui paroit par la préceflion des équinoxes". Que penfcr de rexprelTion„afrez difficile"? Huygens favait évidem- ment fort bien que ce mouvement périodique de l'axe de la terre "} était expliqué par ') T. X, p. 605, lettre du 9 avril 1694 à de Beyrie. -) Pour la deuxième fois; voyez e.a. le T. XX. -■î) Voyez p. e. la lettre du 15 février 1692 (T. X, p. 257). ■•) Voyez cependant la déclaration de Newton citée à la p. 435 qui précède de i,":6 dans la troi- sième édition des ,.1'rincipia". Mais le fait que la pesanteur ne lui paraissait pas „inliérente" puisque son intensité est variable, ne décidait évidemment pas la question de savoir si la pesan- teur est telle qu'elle est „par une loi immédiate du Créateur" ou bien „par une cause méca- nique". ■'') Note 49 de la p. 440 qui précède. ") Lettre du 12 janvier 1693, T. X, p. 384. ") Compaiez sur ce mouvement les p. 63 — 65 qui précèdent. DISCOURS DE LA CAUSE DE LA PESANTEUR. API». II. 495 Newton ") par l'actraétion exercée par la lune et le foleil fur une mince partie de la terre rplicroïdalc, favoir rcrpècc d'anneau ou enveloppe qui rcilc lorfqu'on enlève en elprit le noyau fphcriquc, concentrique avec la terre, qui la touche aux deux pôles. Mais admettre cette explication, c'eût été prel'que reconnaître l'exillence dcTattrac- tion univerielle. Nous comprenons fort bien que Huygens ait choiii une expreflîon vague. Quant h nous, ne connaidant pas d'autre explication digne de ce nom que celle de Newton, nous nous voyons forcés, comme tout-le-monde, d'admettre fa fupé- riorité s"). La correfpondance de Huygens avec Leibniz, pollérieure à l'édition du Traité de la Lumière et du Difcours qui nous occupe, roule fouvent, on vient de le voir, fur la gravitation. Il ne nous lemble pas néceilaire de réllimer entièrement ces lettres que le leéteur peut confulter dans nos T. IX et X. Dans le Difcours Huygens n'avait pas fait mention de ce dont il eft plufieurs fois queilion dans cette correfpondance, favoir l'article de Leibniz du n° de février 1689 des iVcta Eruditorum j/I'entamen de mo- tuum coelelHum caulis", dans lequel l'auteur s'efforce de concilier la théorie du vor- tex deferens avec les lois de Kepler. Malgré Huygens, et tout en reconnaiffant la valeur de fes objeélions "), Leibniz relia partifan de ce grand tourbillon folairc uni- latéral: le fait que toutes les planètes et tous leurs fatellites (du moins ceux connus en ce temps) circulent dans le même fens lui femblait un indice de fon exiftence. Uientôt après l'apparition du Difcours '=) — c'ell la première fois qu'il en cfl fait mention dans la Correlpondance — Fatio de Duillier rappela à Huygens l'avoir „quelqucfois entretenu" de la théorie de la pefanteur qu'il avait „dans l'efprit depuis trois ans". Fatio a donc fans doute caufé avec lui iur ce fujet tant en 1 689 à Londres que déjà en 1687 à la Haye. C'eft feulement après le départ de Huygens de Londres que Fatio dit avoir „entièrement débrouillé" fa théorie. Huygens n'avait donc certes aucune raifon pour en faire mention dans fon livre. Plus tard aufli il n'a jamais mani- ferté aucune fympathie pour cette théorie qui confiile — comme celle de Lefage qui s'ell infpiré des idées de Fatio ' ') — à admettre qu'il exille partout des particules matérielles qui „aient leurs mouvemens en ligne droite fort libres et qu'ainfi le monde ne contienne que très peu de matière", particules qui „perdent quelque chofe de leur *) Principia, Lib. III, Prop. XXXIX. Prob. XIX „Invenire Pra^cessionem Aeqiiinocciorum". ') Ce qui veuc évidemment dire qu'à notre avis comme à celui de tout-le-monde la loi de Newton est ou bien entièrement exacte ou 17//'// sV« faut de bien peu: voyez sur ce dernier sujet la p. 6G0 du T. XVIII. '°) Q"'' *oit ^'^^ S" passant, ne connaissait alors les „Principia" de Newton que par l'extrait qui en avait été publié dans les Acta Eruditorum de juin 1688. ") Voyez la p. 368 (texte et note 10) du T. IX. ■°) T. IX, p. 384, lettre du 6 mars 1690. '3) Consultez la note de la p. 391 du T. IX. 496 DISCOURS DE LA CAUSE DE LA PESANTEUR. APP. IL mouvement quand elles tombent direélement fur un corps grofller et à proportion dans les autres cas". Attendu que tout corps, quelque petit qu'il foit, fait écran à tout autre corps, il en réfulte fuivant cette théorie une attraction univerlelle apparente. Diiant en 1694 — paflage cité plus haut — que Newton était encore indécis entre deux conceptions de la gravite, dont l'une était qu'elle ferait produite par une caufe mécanique, Fatio entendait dire, ou plutôt il difait expreiîis verbis, que cette expli- cation mécanique était la fienne. Nous ne trouvons cependant pas que Newton lui- même ait jamais dit approuver cette théorie. Ce qui efl: certain c'eft que Fatio, dans la lettre en queflion, mentionne également Huygens comme „à prefent perfuadé" qu'une objection qu'il avait faite contre cette théorie '+) „s'cvanouit entièrement quand on l'examine avec exactitude" fans qu'en réalité HuygensaitlailTé tomber Ion objeclion ''). 11 n'y a donc aucune raifon pour nous étendre davantage fur cette théorie, dont il ei1: qucllion en bien des endroits de nos T. IX et X. Nous nous bor- nons à la remarque hirtorique que le manufcrit fur ce fujet montré par Fatio à Huy- gens au commencement de 1691 "^) et qui dans la correfpondance, tant par Fatio que par Huygens, eft confidéré comme perdu ' '), exifte encore aujourd'hui à Genève. Une reproduction de la dernière page avec la foufcription de Huygens „veu a la Haye ce 29 Jan. 1691" "') fe trouve chez E. Fueter "''). ÎNlais la voix de Fatio '°} femble bien être reftée — comme celle de Lefage plus tard — une „vox clamantis in de- ferto -')". Les tourbillons de matière fine, fous une forme ou fous une autre, ont eu encore au dix-huitième lièclc bien plus de fuccès que fes particules à lui -'). '■') Savoir racciimulation incessante de la matière céleste auprès de la terre (et ailleurs) qui en résulterait. ' 5) Vo\-ez la note 1 3 de la p. 608 du T. X. "'') T. X, p. 257, lettre de Fatio à Huygens du 15 février 1692. '") T. X, p. 257 271,609. '") Il n'est donc pas exact qus le séjour deFatio en Hollande commença en 7>iars 1691 (note 3 de la p. 257 du T. X), ou en février 1691, comme nous l'avons dit à la p. 396 du T. XX: il était déjà à la Haye h la fin (Se janvier. — Le manuscrit a également été „seen" par Newton et Halley. Nous ajoutons que le maniiscrit en quesnon (qui est rentréen possession deFatio, puisqu'on y trouve des notes de sa main datant de plus tard) n'est, semble-t-il, pas absolument identique avec celui publié par K. Bopp dans ses „Urei Untersucliungen zur GeschiclitederMathematik" de 1929 (W. de Gruyter, Berlin). "'') Ouvrage de 1941 mentionné à la p. 312 qui précède. -°) Voyez encore sur un traité en vers de Fatio de 1729 — 1730 la note 9 de la p. 410 du T. IX. - ') Voyez cependant le „Vorwort des Uebersetzers" de 1 893 de 11. Mewes dans son édition du Discours de Huygens (p. 441 qui précède) et les §§30 — 33 („Aetlicrstosse") de l'article „Gra- vitation" de 1904 de J. Zeiineck du T. V de r„Encyklopadie der mathematischen Wissen- scliaften mit Einscliluss ihrer Anwendungcn", Leipzig, Teubner, 1903 — 1921. ^-) A la p. 645 du T XIX nous avons déjà renvoyé le lecteur au sujet de l'histoire des tourbillons à «L'introduction des théories de Newton en France au XVIII' siècle" de 1931 de P. Brunet. DISCOURS DE LA CAUSE DE LA PESANTEUR. APP. II. 497 Dans le Difcoiirs 1 liiygens icnible attribuer la forme fphérique de la terre et des autres corps célcflcs aux mouvements tourbillonnaircs du dehors. Imi eilet, après avoir parlé (p. 1 60) de „la eaufe qui poufle les corps ... à delcendrc vers la Terre", il ajoute: „11 y avoit long temps que je m'eihiis imaginé, que la ligure Ipherique du foleil pouvoir élire produite de mefmc que celle qui, félon moy, produit la fphericité de la terre; mais je n'avois point étendu l'aétion de la pclanteur à de fi grandes dis- tances . . . etc." '^). Si c'ell bien là l'on opinion, il faut remarquer qu'il s'ell dédit plus tard; lorfque Leibniz lui écrit en avril i6y2 ='): „il y a bien de l'apparence que la pefanteur vient de la même caufe qui a rendu la terre ronde, et qui arrondit les gouttes, c'cR- a dire du mouvement circulaire de l'ambient en tout fcns", il répond trouver „plus vraifemblable que la rondeur des goûtes viene du moux'ement rapide de quelque matière qui circule au dedans =')". Il avait déjà écrit à Papin -''), ce qu'il répète dans une lettre ultérieure à Leibniz, que c'eft une erreur de croire qu'une pres- lion uniforme exercée du dehors peut arrondir un objet. Lorfque Leibniz lui demande pour quelle raifon il croit à la circulation rapide à l'intérieur, il ne répond autre chose fmon qu'il n'y a pas lieu de recourir, pour expliquer les arrondillements, aune circu- lation extérieure "'). Apparemment fuivant Huygens, en rejetant cette demière, il faut néccfiairement accepter la première, puifque tout mouvement doit provenir d'un autre mouvement, ce qui lui paraît trop certain pour qu'il foit néceflTaire de le dire exprelT'ément en toute occalion. Sans doute dans le Difcours Iluygcns confidérait aufil le mouvement tourbillon- naire à r intérieur de la terre. Il y difait (p. 159) regarder comme fort vraifemblable que ce mouvement cfl: tel que la pclanteur qui en réfulte ell partout la même '"). Mais il ne Paifiut pas relTortir le pouvoir arrondiffant fpécial d'une pareille circu- lation interne. Il cil: vrai qu'il avait écrit déjà en 1659: „materia fubtilis in guttis circumagitur quce facit ut rotunda:; func", tandis que Defcartes dans fes „Meteores" ^3) Comparez ce qu'on lit à la p. 35V du portefeuille L: Comme la rondeur de la Terre a eftè caufée dans nollre hypothefc par le mouvement circulaire et très rapide en tous fens d'une matière très fubtile et fluide qui chaffe les corps qui ont moins de mouvement vers le centre, il femble que de mefmc le globe du foleil a pu eflre produit dans le grand espace qui comprend toutes les planètes, et peuteflre encore une grande ellcndue au de la. =■•♦) T. X, p. 284. , ■ =5) T. X, p. 29-. ^*) T. IX, p. 485, lettre du 2 septembre 1690. =0 T. X, p. 317,321, 384-385. -*) À Papin qui fait une objection il répond qu'il (H.) aurait mieux fait d'écrire simplement tr<7/- sewb/n/)ie (letire du 2 septembre 1690, T. IX, p. 484). 63 498 DISCOURS DE LA CAUSE DE LA PESANTEUR. APP. II. avait parlé à ce propos du tournoiement de la matière fubtile tant en dedans qu'en dehors des j^outtes: voyez la p. 4-4 de notre T. WU. Non Iculcnicnt taut-il fuivant lluvi^ens que tout mouvement provienne d'un autre mouvement, mais encore que ce qui le meut, c. à. d. l'atome, l'oit dépourvu de quali- tés inhérentes. 11 faut pourtant que l'atome l'oit non feulement de forme déterminée, maisencore incall'able et inliniment dur et qu'il faiïe refl'ort. Ne font-ce pas lii dcsquali- tés? Tant Papin que Leibniz le prétendent; le premier dit "^) qu'il lui „fait de la peine" que Huyç;ens croit „que la dureté parfaittc ell de l'ed'ence du corps: il me femble que c'ell: là fuppofer une quahté inhîercnte qui nous éloigne des Principes Mathematic]ues ou INlechaniques"; le fécond "'°') ade„la peine à comprendre la raifon d'une telle infVangihilitc" et penfe „que pour cet eft'ect il faudroitavoir recours à une efpece de miracle perpétuel". Mais Huygens ne peut faire ici aucune conceffion ^'); tout l'on fvllème ell en jeu. Sur la partie purement mathématique du Difcoui's, nous obfervons qu'il ell Ibuvent quertion, dans la correfpondancc ultérieure a\ec Leibniz, du mou\ement d'un objet, ou plutôt d'un point matériel, éprouvant une réf llance proportionnelle l'oit à fa vi- tefle Ibit au carré de ia viteffe. ]>eibniz reconnut, à la fuite de l'obfervation de Huy- gens de la p. I -5 du Difcours, qu'il s'était trompé dans l'on article de janvier 1689 '■} en admettant que dans ce deuxième cas on peut, comme dans le premier, confidérer féparément le mouvement vertical et le mouvement horizontal, et trouver enfuite le véritable mouvement par la compolition de ces deux ''). La quellion fuivante avait été difcutée par 1 iuygcns à Londres lorfqu'il \ilka Newton: ell ce que la courbe du jet, dans le cas de la réiillance proportionnelle au carré de la vitell'e, poll'ède une afymptote? Newton l'aiiirmait, mais I luygens parait être relié en doute '••). L'équa- -''} Lettre du 18 juin 1690, T. IX, p. 421). 3°) Lettre du 1 1 avril 1690, T. X, p. 2S6. 3') Réponse à la lettre de Leibniz (T. .\, p. 300): ,,1,'hypotliese de laduretéinfiuie me paroit . . très nécessaire [nous avons cité ce passage aussi il la p. 325 du T. -XIX], et je ne conçois pas pourquoy vous la trouvez si cstranj;e, et comme qui infereroit un continuel miracle". Au sujet do Papin I luy};ens écrivait (T. .X, p. 298): ,.11 est de ceux qui veulent avec Mr. dcsCartesque ri'>s.sence à» corps consiste dans la seule étendue". N'oyez sur ce dernier sujet la p. 325 du '1'. XI.X, ainsi que la p. 4-3 qui précède. 5-) „Schediasma de resistentia Medii etc." mentionné pour la première fois à la p. 36- du T. I.X. '■■•") Lettre de Leibniz à I luygens du : mars 1601 (T. X. p. 50). Voyez sur ce sujet les p. 4:5 — 4:^ qui précèdent. '*) Voyez la note 5 de la p. 3:6, ainsi qu.e les p. 330 et 358. du T. L\. DISCOl'RS DE LA CAl'SE DE LA PESANTEUR. APP. IL 499 tion de la courbe ne fut détenninéc qu'en i - 1 9 par Jean Bemoulli "). Elle pfjflède en effet une aCyniptote ''*). Ayant trouve dans le livre de I luygens „plufieurs propriétés de la ligne logarith- mique ou logillique ", le Marquis de V\ lôpital ouvrit en juillet 1692 "'') l'importante correfpondance fur des fujets mathématiques dont nous avons parlé h la p. 487 du T. XX. - •5'") L'article de Benioiilli, qui ne limine pas la dcmonstration de ses formules, parut dans la livrai- son de mai 1719 des „Acta Kruditorum". C'est le \° CXIII du T. II de 174; de ses „Opera omnia" (Lausanne et Genève, M. M. Bt)usquet). Il est intitulé „Joliannis Hernoulli responsio ad nonneminis [il s'agit de John Keill,comp;uriotedeNe\vton]provocationem,ejusque solutio qusstionis ipsi ab eodem proposita- de in venienda linea curva quam describit projectile in medio resistente". L'auteur y considère le cas d'une résistance proportionnelle à une puissance quel- conque de la vitesse et en donne la solution „suppositis quadraturis". Son article ne contient pas de ligure pour le cas de la deuxième puissance ou de puissances plus élevées et il ne s'inté- resse pas à la question de l'asymptote. Mais il donne une construction simple pour le cas d'une résistance proportionnelle à la pre- mière puissance de la vitesse, donc à la vitesse elle-même, et dit à bon droit: „HiEC constructio facilior est, & simplicior, quam Hugeniana, exposita sine demonstratione in Lihro de causa gruviratis, pag. 17 1, & multo adhuc simplicior quam Xe-jdoniana, vide l'rimip. Phil. Xat. Lih, 2, Prob. 4. qua; cum sit valde perplexa & operosa, ex illa haud facile patet curvam quœsi- tam esse posse logaritlimicam aut ex ea posse construi". 5") A. M. Legendre „Exercices de calcul intégral sur diverses ordres de transcendantes et sur les quadratures" (Paris, V" Courcier), p. 330 — 339 du T. I de 181 1 : „.\pplicationdela méthode précédente au calcul de la trajectoire d'un projectile". 3-) T. X, p. 304. LA RELATIVITE DU MOUVEMENT ET LA NON-EXISTENCE D'UN ESPACE ABSOLU. Avertiffemcnt. Il a déjà été queftion de ce fujet dans le § i de la Pièce qui précède „Obrervacions fur quelques pafTages des Principia de Newton" à laquelle nous avons donné la date 1689. Une grande partie des Pièces liir la relativité du mouvement date cependant fans doute d'après Tapparition, en 1 690, du Difcours de la Cauié de la Pelanteiir, puifque — voyez les p. 1 97— 198 du T. XVI — Huygens dit en 1 694 n'avoir trouve que depuis deux ou trois ans le fentinicnt qui lui parait plus véritable que celui de Newton. Chronologiquement, la plupart de ces Pièces devraient être publiées ici '). Elles ont toutefois déjà trouvé leur place dans le T. XVl. C'eft donc à ce Tome-là que nous renvoyons le lecteur et nous ne voyons pas de raifon pour répéter ici nos conlidéra- tions de 1928 et des années fuivantes: on peut les trouver aux p. 27, 189 — 200 et 246 — 259 du T. X\'I ainfi que dans les notes que nous avons ajoutées dans le même Tome aux dites Pièces, enl'uite dans le T. XVIII -), e.a. aux p. 657 — 661, et dans l'article de 1934 „De relativiteit der beweging volgens Chr. I luygens" '). Il réfulte de ces confidérations que quoique Huygens n'admette en aucun cas le moux'ement abl'olu par rapport h un elpace immobile et dont chaque partie confer- ') Ou même un peu plus loin dans le présent Tome. ■) Consultez la Table des Matières traitées à la p. 69- du T. XVIIl. 3) Menti(mné à la p. 693 du T. XVIII ainsi qu'à la p. 880 du présent Tome. 504 AVERTISSEMENT. vcrait fon individualité ou identité comme il en eil fuivant lui des atomes matériels diCcontinus, le mouvement de rotation a pourtant pour lui, comme pour Newton, un caradtcre que nous pouvons appeler abfolu, bien qu'il ne fe lerve pas de cette ex- predîon : la vitefTe de rotation peut être déterminée par la grandeur melurable de la force centrifuge. On a vu dans les Pièces „Conlidérations fur la Forme de la Terre" et „Conlidérations ultérieures fur la Forme de la Terre" qui, il efi: vrai, datent de 1(^86 — 1687, que ce qui produit la forme fphéroïdale aplatie de notre planète, ainli que celle de Jupiter, ce n'efl: pas pour Iluygens le mouvement de rotation /v//- rnp- [mrt r/iix ctfik's fixcs^ mais le mouvement de rotation />«/• et JImpk qui exilleraic égLilement li la Terre était dans Tefpace le feul corps. Voyez ce que Huygensditaufii plus tard — ce qui importe ici — llir le cas où „il n'y a qu'un corps qui circule", auquel cas fon „mouvement circulaire fe connoit . . par la vertu centrifuge" +). Comme nous l'avons obfervé à la p. 200 du T. XVI, nous n'avons pas cru devoir reprodu.ire toutes les Pièces de Huygens fur la relativité du mouvement: elles l'ont trop pleines de répétitions. Pour que ces Pièces ne faflént pas entièrement dél'aut dans le préfent Tome nous en avons tiré ici les deux paragraphes qui fuivent. On y voit (noces 1 et 3 de la p. 50-) que les Pièces du T. X\'I reproduifent parfois celles de Huygens en raccourci. Nous attirons fpécialement l'attention fur le deuxième alinéa du § 2. On peut con- fulter fur le fujet dont il y ed: quellion, bien que Leibniz ne foit pas nommé, le deuxième alinéa de la note 8 de la p. 199 du T. XVI où nous citons le philofophe allemand difant que le „mouvement abiblu véritable", auquel il croit tout aufll bien que Newton, peut exiiler fans que le phyfîcien puiffe l'apercevoir, ce que Newton ne dit pas; apparemment Leibniz veut qu'il en foit ainii pour que la „vis", fans pou- voir être mefurée par le phylicien, puifPe néanmoins être „aliquid reale et abfolu- tum" '): voyez la citation de les paroles dans la note 45 de la p. 614 du T. X aux- quelles Iluygens en 1694 (T. XM, p. 198) donne la forme „abfonum elle nullum dari motum realem, fed tantum relativum". Nous avions ajouté à la note 8 nommée t) F. 2a4 du T. XVI, Pièce (V. 5) ConsiiltL'Z c.a. sur ce sujet les p. 341 et 359 du '1'. W'I. AVIIITISSEMENT. 505 la rcniaïquc que la „vis" de Leibniz qui ne Ce manifelle pas dans les phénomènes cft tout autre choie que la „vis" de Huygens ou de Newton. Dans la Partie „L'influencc de I luyghens. Polémiques avec Huyghens" de fa brochure de 1934 „Dynamiquc et luétapiiylique leibniziennes" ''') où il cite Ibuvent notre 'I\ XVI (de 1929), l'auteur, M. (îueroult "), écrit à ce propos: „Certains, pour commenter ce padage, ont elHmé que cette vis qui ne le manifelle pas dans les phénomènes cil tout autre choCe que la force de Huyghens et de Newton et qu'il faut toujours diftinguer chez Leibniz entre le point de vue du métaphyficicn et celui du phyficien [nous nous exprimions ainfi]. Sans doute: mais il s'agit ici non point des phénomènes en général, mais feulement des phéiioiiiènes rcfpecfifs. Or la vis abfuluta en quedion, caiifa et y.piTiljfiov [?] du mouvement réel, n'cll nullement la force au fens métaphyfique du terme, mais. . . la vis viva ou mortna, dont il cil traité en phyfique. Ainfi la force „abfolue" ell force phénoménale, c'clt à dire celle-là même dont s'occupent Huyghens et Newton, quoi- que autrement interprétée". C'ell poillble. Gueroult reconnaît cependant (p. 107)3 propos des répliques de Leibniz le „mode fuyant et décevant où il excelle" [cxpres- lions de Cîueroult]; ce qui rend Ibuvent un peu halardcufe l'interprétation de fes fentiments. Nous avons cité l'opinion de Leibniz auffi dans le troifième alinéa de la p. 660 du T. XVIIL Gueroult croit pouvoir ajouter '*) : „Par [l'J extenfion indéfinie du principe de re- lativité, Huyghens cil d'accord avec les phyOciens les plus modernes". Il mérite toute- fois d'être remarqué que Huygens — nous l'avons déjà dit plus haut — n'ell appa- remment pas d'avis, comme le font les partilims — iàut-il dire: les nombreux parti- fans? — de la doétrine moderne de la relativité générale, que l'aplatilTement de la Terre ferait duc à la rotation par rapport à l'enfemble des autres corps célefles ou, fi l'on veut, par rapport au champ gravifique (ou éther) correfpondant à ces corps. Les tour- billons multilatéraux matériels aflcz amples qui fuivant Huygens, depuis 1 687 jufqu'à *) Publications de la Faculté des Lettres de L'universitédeStrasbourg. Fasc. 68, Les belles lettres, 95 Boulevard Raspail, Paris VI". P. 82—109. '') En ce temps professeur de philosophie à l'Université de Strasbourg. ') P. 107, note I. 64 5o6 AVERTISSEMENT. fa mort, entourent les étoiles '-*) ne peuvent exercer aucune influence à de fi grandes dirtances. D'après le iyllèmc de Iluygens la terre poiïede apparemment une quantité déter- minée de force vive en vertu de l'a rotation, mais elle n'en poifèdc aucune quantité déterminée en vertu d'ime tranflation ''^}. ^) Voyez la p. 43- qui prOccdc. '°) Consultez sur les deux pai'ties de la force vive — expression dont lluygens ne se sert d'ailleurs pas; Comparez la note 1 de la p. 8 du T. XIX — correspondant respectivement à la rotation d'un corps rigide autour de son centre de gravité, et à la translation de ce corps par rapport à un milieu considéré comme immobile, les p. 433 — 436 du 'I'. XV III (datant de 1693), citées aussi à la page nommée du T. XIX. Vt)yez aussi sur ce sujet la note 6 de la p. y du T XIX. LA RELATIVITE DU MOUVEMENT ET LA NON-EXISTENCE irUN ESPACE ABSOLU. Jj I '). Si uiiuiii tuntiiiu corpus in rcnini iiiuiiru concijiias, li\c in inliniti fpanj exteniii, an poccs iinaginari illud \ crc qiiieicerc? Sane dices, ciim fpatij immoti certain partem occupât. Siint cnitii et partes illins infiniti fpatij imniota-. llelpondco, fiint cjns partes led non certa.*, non detinita". Sed unde idea immoti nili a qniete relativa corporumV cui idea.' itaqiie adjunctmn ell ut inter ie quiefcant. 'l'uum vero immotum fpatium cujuCnam refpeéhi quiefcit? Non igitur convenit ei idea quiecis. Itaque falfa c(l notio rpatij illiiis immoti quatenus immotum '). Sic plurimi è vulgo notionem habent ejus quod lurfum ac deorfum dicitur; idque nec Terra; nec ullius alterius rei refpcétu. Et hinc olim antipodes dari non pofTc concludebant, quod capitibus eoriim dcorlum tendentibus, in terra hivrerc non pollent Icd necedario debercnt decidcre. I Ix'C notio ell illorum opinione evidentiflima, et tamen talia, quoniam illud furl'umet deorllim relativa llint ad centrum Terriv. Motus circulationis ell motus relativus in redis parallelis, mutatu continue direc- tione, et manentc diilantia propter vinculum. Motus circularis in uno corpore ell motus rel'pectivus partium, manentc dillantia propter vinculum. § 2 '). At fpatio illi inlinico et inani nequc motus ncque quietis idea aut appellatio convenit. Qui vero quiefcere ipt'um llatuunt, non alla ratione id tacere videntur, quam quod animadvertunt ablurdum efle Ihnovcri dicatur, unde necelTario quiefcere diccn- dum putarunt. Cum potius cogitare debuerint nec motum nec quietem ad Ipatium illud omnino pertinere. Abi'onum igitur ell li corpus \-ere quieicere vel mo\eri dica- tur refpectu Ipatij mundani, cum ncque fpatium hoc quiefcere dici pollît, neque fit in eo loci mutatio. Nulla enim ell dcfmitio aut defignatio loei nill per alia corpora. Itaque nullus ell corporum motus aut quies, nifi refpeclu mutuo. ') Portefeuille L, f. lo. Voyez le-, deux derniers alinéas de ce § aux p. 226 et :2-(l'iéce V jdu T. .\VI. ") Déjà Giordano Bruno appelle l'univers „uiio, intiniui. immobile" (T- •'*^^''- P- ''^9- "•'"^ '^)' Voyez aussi sur lui la note 16 de la p. 351 qui précède. 5) Portefeuille L, f. :o. Le début de ce § correspond, comme on voit, aux deux dernières lignes de la Pièce VII, p. 231 du T. XVI. 5o8 LA RELATIVITÉ DU MOUVEMENT ET LA NON-EXISTENCE d'uN ESPACE ABSOLU. Volunt tamen vcnim illam quietem verumque motum etiam in reclo ac fimplici motu pergcntibus dilTcrrc ab ca quicte ac motu qui c(ï ipibrum corporum incer le, neque cnim, quia œllimari non poÛet verus motus ac quies, idco in rerumnacuranon cxillere. Diccnt, fi vera cfl: mea opinio, confequi ut (1 in mundo unicum aliquod corpus tan- tum ponatur, illud moveri non polTit. Ita eil inquam, fcd neque quiefcere. Il lie s'agit ici, comme dans l'alinéa précédent, que d'un mouvement de tranflation uniforme (motus ri'ftus ac fimplcx); Iluygens ajoute: de circulariter niotis aliter fentiunt de quibus poftea videbimus. Voyez fur ce fujet la fin du § i. Sur la qucftion du mouvement accéléré on peut confulter les p. 51S et 659 du T. XVIII. Il efl bien connu que jufqu'ici les efforts faits pour mefurcr le „motrs reclus" de la terre par rapport à l'efpace — ou, fi l'on veut, par rapport à l'étlicr; voyez fur l'éther de 1900, identique, peut-on dire, avec l'efpace ahfolu, notre Avertilfement à la Defcriptio Au tomati Planetarii — n'ont pas été couronnés de fuccès; c'eft: ce manque de fucccs (qui n'aurait pas furpris Leibniz, non plus que Huygens) qui a fait naître au commencement du vingtième siècle la théorie fpécialc, ou reftreinte, de la relativité, laquelle a été bientôt fuivie par la théorie générale déjà mentionnée plus haut. DE RATIONI IMPERVIIS. DE GLORIA. DE MORTE. AvertilTement. Les trois Pièces qui riiivein nous parailleiu trop courtes pour qu'il l'oit néceflaire de les réfumer ou de faire des remarques fur leur contenu. Nous nous contentons de iignaler la prédiledtion de ! luygens pour Cicéron. Dans fon oeuvre fraii;men taire de 1899 „l)e wijsbegcertc in de Nederlanden"]. P. N. I.and ') parle aufli ^), fans Fapproux'er, de cette prcdileftion de certains favants néer- landais du dix-fepticme fiècle — parmi lefquels il ne nomme pas I luygens — pour la philotophie de Cicéron après qu'on s'était détourné, ce qui d'ailleurs n'était pas un phénomène général, de celle, plus originale, d'Ariflote. Bien entendu: l-and parle furtout de la logique '). Confulte;^ encore fur Cicéron (Land ne dit rien en cet endroit fur Cicéron en tant qu'infpiré par le philofophe grec) la note 46 de la p. 666 qui fuit. Le manufcrit K contient une collection de citations d'auteurs anciens datant fans doute, vu la régularité de l'écriture, de la ieunefT'c de Huygens. Elles ne peux'ent donc trouver leur place ici ; n'ayant pas été publiées jufqu'ici dans les Oeuvres, elles devront ') Professeur de philosophie à PLiiivcrsité de Leidcn. On trouvera l'on nom aussi dans notre T. XX. Il laissa en mourant trois chapitres d'un traité écrit en antriais fous le titre „l*hilosophy in the Low Countries" qui turent traduits en néerlandais par C. van Volleuhoven et auxquels C. Bellaar Spruvt joignit une biographie. I.e tout publié en 1899 à la Ilave chez AT. NMjhoflf'. =)P.n5. î) Voyez encore sur la logique d'Aristote la p. 566 qui suit, ainsi que la p. 6y, qui précède où, il est vrai, il est plutôt question de pédagogie scolastiquc. 5 I 2 AVERTISSEMENT. figurer parmi les „Varia", mais nous croyons devoir mentionner dès maintenant que la première citation efl: de Ciccron et le rapporte à la gloire: „Quid nollri Pliilofophi? nonne in his ipfis libris quos fcribunt de contemnenda gloria llia nomina infcribunt". Cic. Tufc. qu. Lib. i *). ■t) „'ruscul;in;ï Di^putationcs", Li\rc I, § 34. DE KATIOiM LMPEKVIJS '). In marge: De verifimilibiis. De incercis '). § I. EfTe pi-œllanteni aliquam a:tcrnamque naturani, ec camrufpiciendamadmiran- danique hominuni gencri ordo rerum coclcftiuni, et miindi totiiis piilchritiido, inquit Ciccro, — addo et magiiitudo rcrum coclclHiiui, arciflciofaquc animaliiim fabrica et pcr generationem propagatio — cogic conlîccri '). Item mentis humana; intelligen- cia, et voluptatis fenfus tam aiiimi quam corporis. Vide Ciceronem in fine lib. 2 de divinatione. Nani ut \crc loquamur &c. ■•). § 2. De Ipatij mundani infinitudine '). De temporis infinitudine *). Numerus Itel- larumquantus fcriberetiir, tôt figuris quot arenaigranaterrsglobuscaperet '). 6000 anni ^) ut minimum punéhim. ') Manuscrit G, f. 33. La Pièce date peut-être non pas de 1690 mais de la fin de 1689. Les f. 31 — 32 contiennent les Tables des matières du Traité de la Lumière et du Discours de la Cause de la Pesanteur, et les f. 44 — 45 les «Expérimenta circa Electrum" que nous avons dit (T. XX, p. 618) dater de la fin de 1690. -) Comparez l'adage de la p. 213 du T. XVI se rapportant aux sujets dont traite la Pièce précé- dente („La relativité du mouvement etc."). 5) Cicero „De Divinatione" Lib. II, cap. -2. ■*") „De Divinatione", l.c. „Nam ut vere loquamur, superstitio fusa per gentis oppressit omnium fere animos atque hominum imbecillitarem occupavit. quod et in is libris dictum est qui sunt de natura deoruni, et bac disputatioiie id maxume egimus. multum enim et nobismet ipsis et nos- tris profuturi videbamur si eam tunditus sustulissemus. nec vero (id enim diligenter intellegi volo) supersticione tollenda religio toUitur. nam et maiorum instituta tueri sacris csrimoniisque retinendis fapientis est, et esse pra:stantem aliquam îeternamque naturam . ." etc. Voyez le début du § I, jusqu'au mot „confiteri". 5) Charta; astronomie^ f. 123 v: Il faut nous défaire de cette imagination d'eftre placez au milieu du monde. In coelo fumus de mcfme qu'une chacune des eftoiles. Il n'y a point de milieu dans l'eftendue infinie. ''} Voyez la note 10 qui suit. '') Comparez les §§ 9 et 59 des „Pensees meslees" qui précédent. ^) Ce nombre a sans doute été choisi parce qu'il peut être censé représenter le temps qui d'après la Bible s'est écoulé depuis la création de l'homme. Comparez la fin du § 5 de la p. 556 qui suit. Chart» astronomie^ f. 123 r: ÎMundus vifibilis velut punctum in infinito, ita sa.'cula quorum memoria ad noftrum ufque funt velut momentum temporis breviflimum. 65 5 I 4 l^l-- RATION! IMPF.RVIIS. DE GLORIA. DE MORTE. § 3. De multiplicibus 'l'erris vix dubicari poteO: quin cxifent '^). Difquilitio quid in planctis agatur aut e.xiftat. Ponamus nihilo interiora his noftris rébus illic haberi. qualia lune lux, Nifiis &c. An mala etiam ut bella, icelcra. § 4. l'robabilis materix infinitas. Et mundi, non Terrœ noftra?. Forfan ruina aliqua non fcmcl Tellus damnum palla ell, et impoilerum patiecur. vcl ab incertinispartibus quaï nobis noca^ non lunt. — Nulla illi pernicies impendcrc videtur,nili forfan aboc- curlli Cometa;. § 5. Error gentium plerarumque fuit ut corpora buniana dijs aflingerent. Nihilo levius errant qui nientem Deo tribuunt noftra; fimilem, voluntatcm, afFectus, fcien- tiani. Non enim intelligi potell quid fit voluntas in Deo, nec enim nunc hoc nunc aliud velle putandus uti nos. Non irafci, placari, ut nos. Non icire aut intelligere eodem modo. Non deliberare, non qua;rere quomodo quid cfliciat. § 6. Quod certa ratione fe habet, cura aliter fe habuifle pcr naturani potuinet,non elle ab a-terno. Uabet enim caufani cur potius taie (ît, ergo aliquando non tliit. Hinc nihil taie Deo convenirc potell:. § -. Ratio invenire nequit quo modo homines cstcraque animalia extiterint. 5^ 8. Ab ajterno creavit Deus '"). fedcreata qua^dani interire et dillblvi poflimt. § 9. Probabile mundum omnem et genus humanum ita elTe creata ut Dei opéra particulari poibnodum non indigeant. quemadmodum machina a perito artifice. Ita fyderum motus, ita ternv. quidni et animalia et homines. Nemo putat opinor cum pluit cum tonat cum xdes corruunt, data opéra ilh a Deo fieri, quid enim templa et rupes fulmine ferit. An dicent credo, confilio atque opéra peculiari Dei fieri fi domu< corruensaliquem opprimât, (i neminem, tune cafu concidere? At quam fiepe et in- noxios licperire videmus. !*) Comparez le dernier § des ,,Pensees meslces". '°) Chartx astronomie»; f. II.-; r: Quand il ell dit qu'au commencement Dieu créa le ciel et la terre, il fuit entendre ce commencement a Tegard de ce qu'il créa et du genre humain, car Dieu elt de toute éternité et le temps par confequent. DE RATIONl IMI'KRVIJS. 5 1 5 ,<^" 1 o. I lominuni cof^itacioncs adioneiqiic oiiines neccHitace ciiiadani alias alijs (uc- cctlcrc ut in macliinis, ctfi quirquc libi plcnam elle ce coj^itanciiot af^ciidi libcrtatcin cxiltimct. lui marge: Hvpc viiicimis aiio aiitcrri cot;itati(jiicsi]uimuiuo vcjiiiiuasdircxc- i-ac "). Omnia icuqiic qua; coinigcniiic, qiia;t]uc contingiim, non potiiillc qiiin ita lièrent. Hoc rcmcdiiim optimum ncquid rcrum pcnidarum pocniteat, aut maichabeat,aut impnidentcr gclhim d()l( hxmu ingcrac. quo tamcn a reluis amenais, cavendoque damno, nequaquam averti debemus ncc abllincre a punicndis malis. nanuitiliineccdariumali ita et nccellaria mali puena et cxilirpatio. Sic lerpentcs et ciiliccs occidcrclicet.Cum omnia lie a Deo lint ordinata et perfeéta, ut lulo motu et agitationccorporumin cor- pora inque animas hominum — (i quid ea; habent incorporel '-) — ut conllare et perennare mundus omnis et gcnus iuimanum poilint. cumquead conlcrvandam ibcie- tatcm ac rem publicam, amorem boni ac recti, ac rurfus odium mali ac fceicris inge- neravcrit, nunquid non Iblum à cura rerum lingularum iniminiem l'ele Deiisprx'llitit, fcd et a futuri notitia? Nam (i ca iapicntia ac providentia totius mundi res ordinavit ut podea occurlli vario et motu corporum et atomorum omniaperagerentm-, andice- mus etiam infmitos iitos occurius et retlexiones corpulculorum in antecelVum Deo exploratos tuide lingulos? An prEenolcerc caius et éventa homunculorum dignum Deo, in iila mundorum immenfa multitudinc? an hoc tantum curaile ac provididcut lumma rerum lalva clVet, bonaque malis lempcr prxvalerent univerie, non autem in calibus omnibus ligillatim. Certe enim ita eum rébus humanisagi videmus. (Ivpcindigna pati optimos quofque; occidere immercntes, idque calu perfa^pe, nec ratione ulla quaie id fiât apparente. Frequcntius tamen plccti iceleratos, puniri improbos, vel Icgum vindida vel confcientix tonninibus. <:; II. Quantum igitur aberit ut allrologi, vates, augures futura provideant, quam nihil omnibus (bmnijs movcbimur, quam fccure denique rerum eventus exfpectabi- mus, ncccflltate ailriélos, nemini pra-cognitos, à neminc pra;fixos. § 1 2. Mirum et impcrvelligabilc unde idea vokiptatis. Qui banc potuit invenire et impertire animantibus ac prîecipue homini, quanta quamquc infinita ipfe frui débet. § 13. An natura: legibus corpora terri et moveri linat, quod in omnibus qua vide- ') On pourrait repondre: sœpc cogitationes eo vadunt quo voluntaseasdirexit. Comparez la note 44 de la p. 665 qui suit. ') Voyez sur ce sujet la note : de la p. 522 qui suit. 5 l6 DE RATIONI IMPERVIIS. DE GLORIA. DE MORTE. mus ita cfTe conftat: an nonnunquam manum admoveat '5), quod ex auxilio fepe prîeftito apparerc dicent ex hii1:orijs. Scd quot funt qui innocentes indigne perierunt! § 14. Non lune ha'c tanta mala qua.>generihunianocvcnirepo(repra;vidit.Quippe maximam partcni leviora morte, qua; nihil mali habet. Dcdit vero et Ikpientiam et animi magnitudinem quibus qua; cavcre non poU'umus pcrferre et contemnere pos- fimus. § 15. Ratione cunlequi non poflumus quem in iincni res tantas Deus molitus fit, et fortaffc continue moliatur '+). Nunquid enim delcftatur opéra riiacontemplans,ut homines ingeniofi cum artiliciole macliinam quampiani fabricarunt ? Quorfum animalia noxia, culices, pulices, ccrcc non hominum gracia. Cur piiciam genus lui lîmilibus velcitur. Cur leoncs et lupi, infirmioribus ex génère animantium? Nunquid hacratione le ipfam non dellruic rerum naturaV Cum tam artiliciole atque ordinate aniraalium corpora creata fint, mirandum vi- detur Terrarum mariumque tracl:us prorlus etle inordinatosac velut fortuite exortos. '•'"') Comparez sur ce sujet le ilébut du § 9 qui précède. '*) Nous avons déjà dit à la p. 436 qui précède que, d'après les idées de I luygens, il faut, lorsqu'on ne considère que la formation de la terre et de ses habitants, parler d'«;;Jon adeo est bene nunc, ut sit mihi gioria curiv Si liceat. nulli cognitus esse velim. 520 DE RATIONI IMPERVnS. DE GLORIA. DE MORTE. § 1 4. I liftoricorum ftukitiam principibus noxiam eflTe, quod illos célèbrent qui plu- rima bella gefTerunt, imperium procul excendenint, etfi contra fas. pacificos autem, quanilibet bene imperantes, cum non tara varies miiltiplicefque evcntus narrandos habeant, contemnanc tere, quasi delîdes parvique animi. Cupiunt enim amplam fcri- bendi materiam fibi prasberi. § 15. Imo ipfi populi fie fere afficiuntur, etfi proprio fuo damno plerumque difcant fub ambitiofis et bellicofis principibus plurimum fibi miferiîe paratum, exactionibus, rapinis, urbium excidijs, agrorum valHtate. Attamen rébus quietis ofFenduntur et languent. ncmpe quod novitas delecVationem quandam adfert, varisque narrationes et Ipectacula. Efl: enim mundus quafi fabula '''). Ac fatendum quidem non minimam partem voluptatis hominum in ejufmodi eventorum et revolucionum viciffitudinibus percipiendis fitam efie, fie tamen, fi fine fuo malo id facere liceat. Dulce marimagno &c. '°}. Vix itaque bonis principibus effe conceditur, quod vix contemptum fuonim effugiant, qui nocere plurimum folet. Deberent igitur veras virtutes et pacis bona ^) Huygens a pu songer e.a. à l'inscription de Vondel sur l'architrave de la porte d'entrée du Nou- veau Théâtre d'Amsterdam: De weereld is een speekooneel, Elck speelt zijn roi en krijght zijn deel. C. à. d. Le monde est un théâtre, chacun joue son rôle et reçoit sa part. II est vrai que dans le ,,De Diis & ^Mundo" (n-si 0£ïiv v.ù k'i'70[0j)deSallustiusphiIosophus, le contemporain et ami de l'empereur Julianus Apostata, - — édition de Léo Allatius dans les „Opuscula mythologica, ethica et physica, grfece et latine" (Cantsbrigia;, Hayes, 1670}, dont il est d'ailleurs fort incertain si Huygens les a connus ') — la thèse qui se trouve dans le Cap. III du Lib. I „Licet enim & Mundum hune fabulam nuncupare"' (ïh.'r-.i -/-iç, v.%\ tov Kiî-aov MCi^ov =tr:-!v) a Un tou: autre sens, vu le contexte. Allatius cite à bon droit Macrobius „In Soranium Scipionis [de Cicéron]" Lib. I. cap. II disant que les hommes eux-mêmes, Platon p.e„ „siquid de his assignare conantur, quœ non serraonem tantummodo, sed cogitationem quoque humanara superant, ad similitudines & exempla confugiunt". Comparez Goethe, fin de la deuxième partie du Faust: ,,Alles Vergângliche ist nur ein Gleichnis". '°) Huygens cite de mémoire le début bien connu du Livre II du traité „De rerum natura" de Lucrèce: Suave mari magno turbantibus squora ventis e terra magnum alteriusspectare laborera; non quia vexari quemquamst iucunda voluptas sed quibus ipse malis careas quia cernere suave est: suave etiam belli certamina magna tueri per campos instructa, tua sine parte periclietc. ') Lçs premières éditions du ^Dc l)ii> et MunJo" par AUadas sont de 1633 ce 1639. DE GLORIA. omnibus modis cxtollcrc hiftorici, et philofophi potius eiïe quam rhetorcs, nec ita ordiri ut ille Onines homincs qui fcle (ludcnt pra^llare caeteris animantibus fumma ope niti decet ne vitam filcntio tranligant veluti pecora &c. ")! ') L'auteur cité ici par Iluygens est l'historien Salluste (début de la „Catilinae conjuratio") *). Malgré Huygens le lecteur moderne, quelque pacifiste qu'il soit, peut éprouver un certain sen- timent de sympathie en lisant les vers bien connus de Longfellow (,,A Psalm of Life"): In the vvorld's broad field of battle, In the bivouac of Life, Be not like diimb, driven cattle! Be ahero in thestrife! Ceci n'est d'ailleurs pas réellement en contradiction avec les vues de Huygens puisqu'il n'y est apparemment pas question de véritables „res militares" (Salluste): le poème se termine par le couplet Let us, then, be up and doing, With a heart for any fate; Still achieving, still pursuing, Learn to labour and to wait. •) Toutefois Salluste fcrit ^animalibuî" au lieu de ^animantihus** cr ^rraineant" au lieu d: ^transigant". 66 DE MORTE ')• 5 I. N(in fimius qiiod fumiis nisi quatcmismem()riarespra.'teritasciiiTi prîefentibiis jiingimus. Adco ut II rcminifccntia umnis auleratur,abrquL' (perevertendijamdefinamusene quod fiiimus. Nequc cnim quia corpus idem nianeac, adeo nos manere putandi, cuni fenlus in corporc non inlit fed in anime '). Si icaque poil morrcm Hngatur alia \'ica cjulmodi, ut eorum qua' in hac vita nobis acciderunt, prorliis non meminerimus, nec qui fuerimus recordemur, nihil protefto ad nos illa Iccunda vita, eciî a^ternum duratura, pertinebit. Ergo niliil ad me, et(i tune ingentibus bonis gaudijfque me fruiturum conlidam, ni iimul ccrto (ciam adtuturam liujuice vita; meas reeordationem. § 2. Sed qualiuni rerum quamque exilium fere \\\a cW recordatio, ut abhacpendcat beatitudo illa univeiia. Quam nnilta liint quorum libcnter etiam oblivil'cimurl Imci hîec talia lunt ut poetp^- Lethca lluvium linxcrint e quo bibentes anima; vel umbra; rerum omnium hujus vitœ oblivileerentur, ac tiim demum ad fedes bcatorum perge- rent. Talem igitur felieitatem, li qua illa ell telieitas, quilibct lîbi pollobitumpolliceri potell. § 3. Finge quicquid optare potes tibi obventurimi, omnium rerum intelligentiam, colloquia cum pr;vll:antillîmis maximifque viris vel jam defunctis \el lecuturis, loca amoena, voluptates omnis generis. I la.-e omnia contingent vel certe x-que beatus eris atque ij quibus hivc contingerent, fublata x'itiv prioris reminiscentia. ') MaiMiscrit O, t". 34. Comparez sur la date la note i de la p. 5 1 p,. -) Ici l",,aniimis" parait donc être considéré comme quelque chose d'incorpurel, tandis que dans le § 10 de la Pièce „I)e rationi impcrvijs" r„anima" était dite n'avoir peut-être rien d'incor- porel. Nous ne croyons pas qu'il faille nécessairement en conclure que Huygens, à l'exemple d'autres penseurs, distingue nettement r„animus" de r,,anima". Dans la présente Pièce aussi il s'agit sans doute d'après ses idées de choses „rationi impervix". Comparez avec la présente Pièce ce que le iVere Constantyn écrit à Lodewijk Huygens dans sa lettre du 12 mai 1670 i^T. VII, p. 27) sur les sentiments de Christiaan ii cette époque sur le problème de la mort. Dans sa lettre à G. Meier de 1691 (T. X, p. 104) citée aussi dans la note 5 de la p. 339 qui précède, Huygens écrit: in metaphyiicis nec Exillentiam Dci neque anima; immortalitatem iinquam mihi dcmonllraHc vifum [Cartelium]. DE iMORTE. 523 § 4. In omni vica tranfigcnda optima ac veridima pra^cipcrc folct Natura, in fola morte nos fallit. Minacur cnim qualt magnum maliim illatiira, ciini nihil paret valde molelhim qiiod ita cilc dcbiiit ad confervationem gcncris hiimani et animantium rc- liquoriim. INk>rbi quidem dolorcs liepc magnos adlcrunt, quos malum elle, quisfaniis negaverit. Ergo cui (îne cruciatu mon contigerit, cogitct quanto infelicioreslint qui- bus hœc svùxvcctrtac non conccditur '). § 5. Aeger corpore, ac langiiens, nec animo rede valet; quamobrem lui ipfms jii- dicio tune diflîdere débet, ac (ibi dicere, quïe nunc graviora aut triftiora videantur, proptcr animi a.'gritiidinem talia videri, non eadem vero apparitura bcne valent! ■*). I iaud dubie aiitem in bcne temperaco corpore etiara animum optime fuo officiofungi. Ceci peut être confidéré comme un éloge de ceux qui s'appliquent à„bene temperarecorpora". Velleihe immortalis cffe? quidni lî et corpore et animo fano et végète truistemum liceret, at ciim certo inimineat fenectus, cum miferia corporis et indigna forma, amis- fione memoriîe et intelledus, quis œgrè terat fe vel eripi his malis, vel excedere e vita, iibi propinquant. 5) Peut-être Huygen? avait-il déjà le pressentiment que Trijovaita ne devait pas lui échoir: voyez la p. -20 du T. X. *') Comparez les vers latins de Huygens de 1694 que nous avons cités dans la note i de la p. 719 du T. X. APPENDICE AUX PIÈCES „DE RATIONI IMPER VUS ETC." ')• § I . Qu'il peut y avoir des efpaces impénétrables de matière solide non divifec. lefquels ne tranfmettront point la lumière ni la viie. Qu'il peut y avoir de tout autres chofes au delà de l'eflendue des foleils =), mais qu'alors toute cette eftendue n'ell que comme un point. § 2. Qu'il appartient a la grandeur de Dieu d'avoir fait des chofes infiniment gran- des, qu'il ne faut pas croire que nous puifllons concevoir quelque chofe de plus grand que ce que Dieu a fait, ou que nos penfees aillent au delà des effects de la providence, ni au delà du temps qu'elle a commence d'agir. Voyez fur le fens probable du mot «com- mencer" la note l o de la p. 5 1 4 qui précède. § 3. Tout ce qui ell d'une façon ayant pu eftre autrement femble avoir eu une caufe qui l'a fait cllre tel: donc il a elle fait: donc il n'ell: pas de toute éternité '). Quelque chofe, quelque mouvement de la matière, a arrondi la terre, l'a fait de telle grandeur, mouvant en tant de temps au tour du foleil a telle diftance. § 4. Rerum coeleffium ordo aut amplitudo prouve bien moins la divinité que la ftrufture de l'homme, ou feulement celle de la vue et de l'oeil, ou d'une aifle (leçon alternative: du vol) d'oifeau •*). Il faut qu'il y ait une infinie variété dans les créatures, partant il ne faut pas qu'elles foient également excellentes ni infiniment parfaites. § 5. Les chofes qui ont eflc de toute éternité font telles qu'elles ne fcauroient eftre conçues autres qu'elles ne font. Comme l'étendue infinie de tous collez. Car l'on ne peut concevoir qu'elle foit bornée. De mefme le temps, l'on ne le peut concevoir qu'infini en avant et en arrière. L'on peut concevoir anéanti tout ce qui mefure le ') Cliartrc astronomica;, f. 123 — 1246! 128 — 129. -) Comparez le dernier § des „Pensees meslees" qui précèdent. 3) Comparez le § 6 de la p. 514 qui précède. •*) Comparez le § 3 de la p. 556 qui suit. PIÈCES „DE RATIONI IMPER VlIS ETC.". APP. 525 temps, c'eft a dire tous les corps et tout le mouvement, mais nous ne pouvons nous imaginer raneantiffcmcnt du temps '). § 6. Beaucoup de philofophes (bufliencnc que Dieu auroit pu créer le monde de toute éternité. Je conçois qu'ayant eftè créateur ab œterno il peut avoir fait des terres et des l'olcils ou d'autre[s] ch()rc[s] a nous inconnues de toute éternité, mais non pas que cette terre ou terres et l'olcils qui l'ont maintenant aient elle eternellcnient, par la raiCon alléguée cy delTus que tout ce qui eft et auroit pu dire autrement, a eu une caufe qui Tait fait tel qu'il eil, et que par confequcnt, il y a eu ini temps qu'il n'efloit pas tel, et ainli point ab a?tcrno. Par quelque révolution de matière toutes les efloiles ou planètes que nous voions et un grand nombre d'autres par de là peuvent avoir ertè produites a la fois. Et qu'eft ce là a l'égard de rellcnduc inlinic. § 7. Des cbofes qui ne fe peuvent comprendre par la raifon humaine. Voions comment quelques uns ") prétendent de prouver l'exillcncc de Dieu. Ils commencent par la connoiffance et certitude qu'ils ont de l'exiftence d'euxmel'mes, c'eft a dire de ce qui penfe en eux. Accordons leur cette exiltence. Ils difent qu'ils ont dans leur penfce pluficurs idées de cbofes et entre autres l'idée d'un Eftre l'éternel tout puiflant tout fcachant, infiniment intelligent, enfin tout par- fait (en marge: fummé intelligentis, l'ummé potcntis, et fumméperieéti). Et parce que dans cette idée l'Elire ou l'exiilence efl comprife ils en concluent que cet Eflre exille neceil'airement. Examinons ce raifonnement. Quand on dit qu'on a l'idée d'un l'élire Eternel, c'ell la mefme choie que de dire qu'on conçoit qu'il y a eu quelque chol'e de toute éternité. Nous ne fommes encore guère avancez par la dans la connoifiance de quelque chol'e. L'idée d'un eflre éternel quand bien elle feroit conclure qu'il y a un tel eftrc, ne force pas de conclure que dans cet élire il y ait ces autres attributs, mais feulement qu'il exille. Qu'clt ce que d'ellre fumme perfectum. Vult nempe perfectio- nis nomine omnia ifla contineri, furame intelligens fumme potens, aeternus, omni- sciens, omnis veritatis ac boni fons, rerum omnium creator ■') (pag. 5 et 9). Nous S) Voyez encore sur le temps la note 10 de la p. 514 qui précède. ") Il s'agit, comme on voit, de Descartes et des cartésiens. '') Comparez les paroles de Descartes citées dans la note 5 de la p. 541 qui précède. Les p. 5 — 9 citées sont des pages de ses „Principia Philosophia;". Dans l'édition de 1677 (Amsterdam, D. Elzevir) il est question à la p. 5 du „entissummèperfecti"(C. XVI), les expressions,, œternum, omniscium, omnipotentem, omnis bonitatis veritatisque fontem, rerum omnium creatorem" (C. XXII) s'y trouvent à la p. 6. La p. 9 se termine par les mots: „Neque tamen ullo modo Deus errorum nostrorum autor fingi potest, propterea quôd nobis intelleccum non dédit om- niscium" (C. XXXVI). :^26 PIÈCES „DE RATIONI IMI'ERVIIS ETC. APP. n'a\ions encore rien connu 11 non que nous eftions quelque chofe, puifque nouspen- fions. Maintenant il faut i'uppoler que nous connoidions nollre intelligence et que dans cette intelligence il peut y a\'oir divers degrez de pcrieftion. INIais immédiate- ment auparavant (p. 5) il avoit dit que nous connoiffions que nous n'avions aucune certaine fcience, devant que d'a\oir reconnu Tautheur de nollre élire que nous fora- mes après a chercher "). Nous ibmmes donc encore bien loin d'ax'oir l'idée de la par- faite intelligence. Voions auŒ qu'cll ce que nous pouvions entendre par iumme potens. C'cft de pouvoir taire et efFeétuer tout ce qu'on veut. Nous reconnoiffions en nous un vouloir, et de la nous l'attribuons auiîi à Dieu. Ainii nous imaginons qu'il vient a Dieu la volonté de créer le monde, d'envoyer un déluge, de punir un méchant, ne conliderant pas qu'il ne peut convenir a cet Elire éternel et tout parfait de com- mencer a fomier des refolutions, différées juiques la, fans caufe, ou que des choies contingentes le pouffent a vouloir. En fin l'on verra que cette idée de pouvoir ce qu'on veut aufli bien que de fcavoir tout ne mettent rien en Dieu qu'a l'imitation de ce que nous fentons en nous. Poiu" fo/is oiiinis l'critatts ac bonîtatis^ c'eil une idée fort obfcure, et qui demande qu'on f l-ache auparavant ce que c'efl que vérité et bonté. Omnium rerimi creator. qu'efl ce qu'on entendra icy par créer, eil-ce d'avoir produit tout ce qu'il y a, depuis 4 ou 5 mille ans, ou d'avoir fait des productions depuis toute éternité, ce qui paroit une perfection plus grande que l'autre. De plus créer prefup- pofe une volonté et une délibération, le tout par rapport a ce que nous trouvons en nous. Les paiens et barbares attribuoient a Dieu un corps femblable au corps humain, les philofophes luy attribuent une ame femblable a l'ame humaine et des affections femblables aux noflres, feulement différentes en perfection. Ils luy donnent une ma- nière de penfer, de vouloir, d'entendre, d'aimer. Que pouvoient ils taire autre chofe? Avouer qu'il furpaffe de bien loin l'homme d'avoir une idée de Dieu '). § 8 '°). C'efl une imperfection, dit des Cartes, d'eflre diviiible; pour prouver que Dieu n'cil point ellendu. C'eil une pauvre raifon, car pourquoy cH ce là une imper- feétion? ") MOiiic édition des ,,1'riiîcipia l'iiilosopliia:", p. 4 (C. XIII): Sed quia [mens] non potestsemper ad illas [c. à. d. ad prxmissas ex qiiibus ea (c. à. d. des propositions mathématiques) deduxit] attendere, ciim postea rccordatnr se nondum scire, an forte talis natur.i; creata sit, ut fallatur etiam in iis, qu:i- ipsi evidentissima apparent, videt se meritô de talihus dubitare, ncc ullam habere posse certam scientiam, priusquam su« auctorem originis agnoverit". 9) Nons avons déjà publié cet alinéa plus haut: il constitue le ^ ) de notre Pièce ,.t^>ue penser de Dieu ?" '") Le présent § 6 ccMTcspond au § 1 de la l'iece „*^ue penser de Dieur' l'ifeCF.S „DE RATIONI IMPERVIB ETC." APP. 52" Il eft, dit il, de la nature de l'infini de ne pouvoir eftre compris par nous qui fora- mcs finis. Ce ne font que des paroles. Qu'eil ce a dire que nous fommes finis? car il ne parle encore que de noflrc amc ou pcnféc. Cela ne peut rien fignificr finon que nollre amc ne comprend point l'inlini, et que pour cela elle ne le comprend point. Cherchons a prouver qu'il y a un autheur iiimme intelligens, mais d'une intelli- gence tout a fait autre que la noltre non pas par ces idées, mais par la confideration des chofes créées, ou il paroit tant de art et de prudence, fur tout en ce qui regarde les animaux. § 9. Des Cartes, p. lo "). Ayant dit que la grandeur de l'étendue eft indéfinie, parce que nous ne la pouvons imaginer fi grande qu'elle ne le puifie cflre encore d'a- \ antage, il adjoute que nous devons l'uppoler de mefme le nombre des efioiles élire indéfini. Ce font des chofes bien dificrentes et il n'y a point de confequence. carl'ex- tenfion (leçon alternative: l'ellcndue) fe conçoit clairement et neceflîairement eflrc infinie, et ainfi indéfini en cela eil de la mefme fignification qu'infini. INlais il n'en eil pas de mefme de la multitude des elloiles que l'on peut fort bien concevoir eftrecom- prife dans certain nombre. Va partant elle peut élire finie, et fon nombre indéfini ne peut figiiifier icy que inconnu, fi ce n'ell: qu'il veuille qu'en effccT; leur nombre foit infiniment grand '"■}. Il eil vray que rien ne répugne que je fcache que leur multitude ne foit infinie, par ce qu'on n'en fcauroit pofer un fi grand nombre qu'on n'en puifie encore recevoir d'avantage dans l'ellendue infinie, mais cecy ne prouve pas cette in- finie multitude d'elloiles. Le doute fait peine a l'cfprit. c'ell pourquoy tout le monde fe range volontiers a l'opinion de ceux qui prétendent avoir trouve la certitude, jufques la qu'ils aiment mieux les lui\Te en fe laifiant abufer. Il ne faut pas croire fans qu'on ait raifon de croire; autrement que ne croit on les fables et les comptes des vieilles, et pourquoy les Turcs n'ont ils point raifon de croire à l'Alcoran? '^^ ") Dans l'édition de 16-7 des „Principia Pliil()-;oplii;t" (comparez la note 7) c'est à la p. 7 (C. XXVI) qu'on lit: „IS"os aiitem illa omnia, in quibus siib aliqua consideratione nulluni finem poterimiis invenire, non quidem affirmabimus esse infinita, sed m indefinita spectabimus . . . Et quia non potest lingi tantus stellariini nnmerus, quin plures adlnic à Deo creari potuisse cre- damus, illarum etiam niimeriim indefinitum supponeraus; atque ita de reliquis". '-) C'est ce que Descartes n'aiUrme pas. C. X-WII: „H£ecque indefinita diceraus potius quàm infinita (tant pour une autre raison que) quia non .. positivé intelligimus, alias res (c. à. d. autres que Dieu) aliqua e.x parte limitibus carere, sed négative tantùm eorum limites, si quos habeant, inveniri à nobis non posse confitemur". '5) Cesdeu.K derniers alinéas (qui dans le manuscrit suivent immédiatement l'alinéa qui les précède ici) constituent le § 3 de notre Pièce „Quc penser de Dieu?" 528 PIÈCES „DE RATIONI IMPERVIIS ETC." APP. § 10. C'eû une efiirango chofe que l'idée du plaifir, et du fenciment que nous en avons tant de celuy de refprit que de ccluy du corps, qui revient aufli a l'efprit. La divinité qui a fliit ce don aux hommes et aux animaux, doit eftre en pofleffion d'un plaiiîr inliniment plus grand et a nous inconcevable. 11 cil vray que perfonne ne s'efl encore avisé de mettre cela parmy les attributs de la divinité, li ce n'ell: peut eflre les Epicuriens, mais ils n'en parloient pas ferieufe- ment '+). § 1 1. Sans la mémoire, il n'y a point de raifonnement mais du fentiment corporel fort bien. Supposé un oubli entier de tout le palTé, et qui foit pour jamais, je ne vois pas que l'ame continue a exiflcr. ni que ce qui luy arri\'eroit après cela, me concerne moy qui fuis a prefent ' '}. C'cfl: autre chofe quand le fouvenir doit revenir comme après une défaillance ou un profond fommeil. C'eft donc la mefme chofe de s'imaginer que nous ne ferons rien après la mort, ou de fe promettre des plaifirs éternels mais fans le fouvenir de ce que nous aurions eftè et de ce qui nous feroit arrivé dans cette vie. Donc fans ce fouvenir il n'y peut avoir de béatitude pour nous, parce qu'alors ce n'eft plus nous. Ni auffi par confequent de mifere '^). Si j'eftois donc affiu'é que je ferois roué mais que je perdrois auparavant la mémoire efl ce que la douleur de ce fupplicc ne feroit rien a mon égard ni a compter pour un mal? Je croy que non, et que ce feroit la mefme chofe comme fi une autre ame devoit alors habiter mon corps. Opinion difcutable. Le fiibconfcient — terme dont on ne fe fervait pas encore au.\ jours de Huygens — ne fait-il pas partie intégrante de notre perfonnalité, de forte que celle-ci peut fubfi- fter même dans le cas où la mémoire vient à faire entièrement défaut? C"omparez fur ce fujet la citation du traité „ne anima" d'.\riftote à la p. 563 qui fuit. § 12. Nous n'avons pas la liberté de penfer et de vouloir comme nous nous ima- ginons, mais toutes nos pcnfees font cnchainees et vont nccefTairement de l'une a l'autre quoy qu'il nous femblc que nous en difpofons absolument. Elles vont leur train (înon que des objecfts nouveaux les détournent et font prendre d'autres routes "^). '"") Comparez le § 1 2 de la p. 512 qui précède. Nous publions ces deu,\ alinéas de nouveau dans l'Appendice II aux „Rélle,\ions sur la probabilité de nos conclusions etc." '') Comparez le § i de la p. 522 qui précède. '"') Comparez le § 10 de la p. 515 qui précède et la p. 662 qui suit. RÉFLEXIONS SUR LA PROBABILITE DE NOS CONCLUSIONS ET DISCUSSION DE LA (QUESTION DE L'EXISTENCE D'ÊTRES VIVANTS SUR LES AUTRES PLANÈTES. 67 Avertiffement. Defcartes défireux, non moins que Platon '), de nous libérer du icepticifme — mais vojxz cependant fur Defcartes les p. 17 et 67 du T. XX — proclamait la pos- (ibilité pour TePprit humain d'atteindre la certitude. Il la cherchait (bien entendu: en confidérant Dieu comme la „fons omnis veritatis"; voyez le § 7 de la p. 525 qui précède) dans la „perceptio clara ac diftinéta" ") mentionnée par Huygens dans la Pièce I qui fuit. Aucun philofophe, croyons-nous, n"a nié que fi la perception claire et diflincte cil poflible à l'entendement humain, ce n'eft pas en dernier lieu dans la confidération des grandeurs ou des nombres qu'elle l'e lait jour. Or, Huygens admet la valeur univer- felle de la géométrie euclidienne: voyez le § 7 de la Pièce III d'après lequel les „ve- ritates geometria^" funt ab aetemo, ainfi que le § 23 de la Pièce II enfeignant que la „geometria ubique [c. à. d. pour les habitants d'autres corps céleftes auflî bien que pournousjeadem e(l necefTario". Et plusgénéralement (note 8 de la p. 545) : „mathcfis neceflario eadem". On ne peut donc le taxer de Icepticifme, quoiqu'il appelle „fort ') Voyez sur Platon la note 15 de la p. 533 ainsi que la p. 566 qui suivent. ') «Discours de la Méthode". Deuxième Partie: „Le premier [précepte de la logique] était [pour moi] de ne recevoir jamais aucune chose pour vraie que je ne la connusse évidemment être telle; c'est-à-dire d'éviter soigneusement la précipitation et la prévention, et de ne comprendre rien de plus en mes jugements que ce qui se présenterait si clairement et si distinctement à mon esprit que je n'eusse aucune occasion de le mettre en doute". AVERTISSEMENT. obfciire" r„idee" de Defcartes que Dieu ferait la „fons omnis veritatis" 3). Ce qui lui donne fon fentiment de certitude, c'efi: apparemment rexpériencequotidienne. Si dans la Pièce I il dit, à propos de la „probatio ex verifimili", „omnia fere [N.B.] hue reduci. forfan [N.B.] et mathematicorum demonftrationes", c'efl: qu'il admet la poffibilité, quoique la probabilité en Ibit bien petite et peut-être nulle, que Ton fe foit toujours trompé dans le cours de chaque démonllration; mais même s'il en était ainfi, il n'en demeurerait pas moins \Tai fui\ant lui que nous pouvons affinner que les veritates geometris funtab sterno, la géométrie étant partout „iifdem principijs fundata" +). Il n'y a, i'uivant lui, de l'incertitude, peut-être, que dans les raifontiements des géo- mètres '). Les Pièces I — IV qui iuivent occupent les f. 35 — 43 du ÎNIanufcrit G; c'efl: à la p. 4- v du même JManufcrit que fe trouve la Pièce du T. XX que nous avons inti- tulée „Le corps, la furface, la ligiie, le point" *). Tant dans le T. XVIII ") que dans le T. XX ^) nous avons déjà dit que pour Huygens la parfaite conformité de la géo- métrie euclidienne avec la nature des chofes vifibles et tangibles oufiraplement vifi- bles — et aulTi des corps qui échappent h notre obfervation par leur petiteffc '), lefquelles il fe figure à l'image des objets tangibles — efl: apparemment hors de doute '°). Dans le Cofmotheoros de 1694 il affinnera de nouveau — p. 749 — que la géométrie „prorfus eadem ubique efle debeat". Mais le texte de la Pièce I nous apprend qu'il ne reconnaît pas en généralle critère de la perception claire et difl:inde vu qu'on peut fe tromper dans une chofe tout en étant perfuadé d'y voir clair. Gétiéi-alement wos jugements ne font donc que plus ou mo\r\'> probables et c'efl le bon fens, bien inégalement réparti entre les honuues, qui doit nous guider dans l'évaluation du degré de probabilité de chacun d'eux. Dans fa lettre de 1673 à Pierre Perrault ") il difait déjà ne pas croire „que nous 3) p. 526. •*) § 12 de la p. 54- qui suit. 5) Consultez sur ce sujet (les raisotuiemeiits des géomètres) la lettre à P. Perrault que nous citons un peu plus loin. «)T. XX, p. 190. 0P.31- 8) P. 180. 9) Voyez sur les atomes la p. 498 ainsi que la note 6 de la p. 381 qui précèdent. '°) Consultez cependant aussi la note^de Huygens, de septembre 169;, à la p. 321 du T. X. •■)T. VU, p. 298. AVF.KTISSr.MKNT. 533 (cachions rien très certainement mais tout vraifcmblablement, et qu'il y adesdegrcz de vraiCemblance qui font lort différents" '^). Dans leur intérefTantc biographie de lluygens de 1^38 '"') les époux Romcin ' ') penlent devoir attacher tant de prix h cette thèfe que dans le titre même ils le défig- nent par „C"hriiliacn lluygens, de Ontdekker der Waarschijnlijkhcid", c. à. d. „le découvreur de la probabilité". — Le probabilifme n'a-t-il pourtant pas exillé depuis l'antiquité grecque comme une doétrine intermédiaire entre le dogmatifmc et le fcepticifme, et peut-on admettre que lluygens, qui connailTait fi bien Cicéron ''), l'ait ignoré? '*) Voyez auffi Cur ce llijet la fin du préfent AvertifTcment ainfi que la fin de l'Appen- dice II qui luit. '-) On peut comparer avec la suite de la lettre à 1'. Perrault ce que lluygens écrivait dcjàcn 1669 dans un brouillon de sa Pièce sur la coagulation (T. XIX, p. 327): Il ell malaise de deviner la caufe de quelque effeft particulier de la nature par les experiencesqu'on a faites en cette matière, parce que c'ell la niclhie chofe que de vouloir dechifrer un efcrit qui ne confilleroit qu'en une ou deux paroles ce qui ell infiniment difiicile, mais quand on a toute une lettre efcrite du mefme chifrc il y a beaucoup plus de facilite, et il ell de mefme dans la phyfique, la quantité des expériences en toutes fortes de matiè- res donnent lieu a faire des hypothefes (Chartiv meclianica;, f. 80 v). Voyez aussi ce que Huygens dit en 1690 sur „la vraisemblance" dans la Préface du „Traitc de la Lumière" (T. XIX, p. 454"). Et comparez la note 28 de la p. 497 qui précède ainsi que le § 19 de la p. 354. ■3) Jan Romein en Annie Romein „Erflaters van onze beschaving, Nederlandse geftalten uit zes eeuwen" (Querido, Amsterdam), T. 11, p. 254 — 289. '*) Il est vrai que les époux Romein • — ou plutôt M.""-' Romein, car c'est elle qui a écrit cette bio- graphie — ne connaissaient pas encore la présente Pièce I; mais, outre la lettre à P. Perrault, le passage du „Cosmotheoros" qui se rapporte à ce sujet — voyez la p. 689 qui suit — leur était évidemment connu. '5) Nous lisons dans le cap. 4 du Lib. II des „Tusculana.' disputationes" de Cicéron — on a vu, à la p. 512 qui précède, que lluygens les cite — : „Nec vero Pythagoras nominissolum [philo- sophia;] in ventor, sed rerum etiam ipsarum amplificator fuit . . Sed ab antiqua philosopliia usque ad Socratem, qui Archelaum, Anaxagora- discipulum audierat, numeri motusque tractabantur et unde omnia orerentur quove reciderent, studioseque ab is siderum niagnitudines intervalla cursus anquirebantur et cuncta ca;lestia. Socratesautem primus philosophiam devocavit e coelo et in urbibus conlocavit et in domus etiam introduxit et coégit de vita et moribus rebusque bonis et malis qusrere cujus multiplex ratio disputandirerumque varietasetingeniimagnitudo Platonis memoria et litteris consecrata [nous observons en passant que Cicéron ne dit pas que plus tard Platon devint plutôt pythagoricien: voyez la note 15 de la p. 553] plura gênera effe- cit dissentientium philofophorum e quibus nos id potissimum consecuti suraus, quo Socratem usum arbitrabanuir, ut nostram ipsi sententiam tegeremus, errore alios levaremus et in omr.i dhputatione, quid esset similliiiium vert, quareremus [nous soulignons], quem morem cum Car- 534 AVERTISSEMENT. La queffion de lavoir li les corps céleftes autres que la terre, hébergent des êtres vivants, eft ancienne '•'). Il avait été parlé en pafTant d'hommes fatumiensobfervant les phénomènes céleiles dans la difpute de 1 660 de Huygens avec Fabri et Divini; ces derniers jugeaient apparemment abfurde l'idée de leur exiftence "*); Huygens, lui, prenait la chofe au lérieux et invoquait, fans tâcher d'approfondir la queilion en ce moment, l'opinion „des philofophes" ''). Ce padage fait déjà prévoir que tôt ou tard il reviendrait fur le fujet. C'eil bien dans des Pièces telles que celles qui nous occupent qu'il convenait de dire que, la perception claire et diftincte failant manifeflement défaut, il fallait s'en tenir à la probabilité. Or, la grandeur de la probabilité étant ici indéterminable, il fallait prévoir une grande diverlité d'opinions parmi les lecleurs. Huygens récuse à bon droit l'opinion de quiconque n'entend rien à l 'agronomie. L'improbabilité de la thèlé que parmi tous les corps céleiles un ieul, la terre, ferait habité lui paraît extrêmement grande. iitades [souvent cité par Cicéron] aciitissime copiosissimcque tenuisset, feciini's et alias sicpe et miptr in Tiisciilano, ut ad eani consuetudinem disputaremus". Sur Carnéade E. Zeller („Die Philosophie der Griechen in ihrer geschichtlichen En twick lung dargestellt". Z\v. Aufl. Leipzig, Fr.es. 1865, 3'" Tell, 1"' Abteilung, Die Nach-aristotelische Philosophie, Ersto Ilalfte, Die nouere Akademie) parle comme suit: „Ein Schiller und Geis- tesverwandter des Chrysippiis hat Karneades [dont les œuvres sont perdues, on plutôt qui n'a rien écrit] nicht blos die négative Seite der skeptischen Ansicht nach allen Beziehungen mit einem Scbarfsinn ausgefùhrt der ihmdieersteStelleuncerden alten Skeptikernsichert,sondern auch das Positive, was die Skepsis iibrig liess, die Lehre von der Wahrscheinlichkeit [ia-j/an,-. TTi.JavOTr-.ç] zuerst genaueruntersucbt, und die Grade und Bedingungen der Wahrscheinlichkeit festgestellt, und cr hat durch beides dièse ganze Denkweise zu ihrer wissenschaftlichen Voll- endung gebracht". Un exposé des doctrines de Carnéade se trouve e.a. chez Sextus Empiricus dans son „Adversus mathematicos". Aux jours de Huygens Boyle avait fait de Carnéade le principal interlocuteur (c'était, peut- on dire, Boyle lui-même) de son dialogue „Chymista scepticus" de 1661. '*) Voyez d'ailleurs aussi sur le sujet du probabilisme les écrits de N. Cnsanusque Huygens con- naissait d'après la p. 369 qui précède. Le catalogue de vente de 1695 mentionne (Libri mis- cellanei in folio 105) les „Xicolai de Ciisa Cardinalis Opéra Basilea: 1565". '') Voyez, à la p. 795 qui suit, ce qui est dit dans le „Cosmotheoros" sur Xénophane. On peut consulter aussi la note 68 de la p. "^69 qui précède ainsi que le § 22 de la Partie II qui suit. >8) T. XV, p. 416-417. ■S") T. XV, p. 460— 463. AVERTISSEMENT. 535 On peut foufcrire à cette opinion, et nicnic admettre, pour nous ("ervir de l'cxpres- [\vn de 1 lLiyt;ens au § 3 de la Pièce II, que les autres planètes de notre fyftème (blaire ne ("ont pas ,,a2tcrna.' damnati inertia; ac llerilitati" (ans toutefois juger aulli grande que lui la probabilité d'habitants raiConnables attuellenient exillants (iir elles. Iluy- gens n'avait encore, et ne pouvait avoir, aucune idée préciCe du grand àgc de la terre et du temps relativement court — quoique ce temps (bit encore énormément (iipé- rieur à l'eCpace mofaïque de 6000 ans mentionné h la p. 5 1 3 qui précède — qui s'eft écoulé depuis l'apparition de l'homo fapiens. Rien ne (cmble déformais rendre fort probable que les autres |ilanètes aient évolué de la même manière que la notre et qu'on pourrait y rencontrer des êtres comparables en intelligence et en manière de vivre avec nous-mêmes. I luygens admet, il e(l vrai, la poilibilité de leur fupériorité (§§ 4 et 23 de la Pièce II) mais non pas, femble-t-il, en vertu d'une plus longue évo- lution. L'idée de l'évolution lui fait-elle donc défaut? Non pas entièrement. Au § 9 de la Pièce III il dit fe figurer que la (brmation tant des „animalia" (paniii lefquels les hommes) que des „arbores" a pu avoir lieu par un certain progrejjus. La „ratio" de cette formation nous eil inconnue et inintelligible (au § 5 il aflirme que jamais on n'y verra clair). II croit pourtant pouvoir la déligner par le terme „/)e/opus", tout en ajoutant que dans l'invention de tant de formes diverfes „fibi placuifTe videtur natura\ Mais le fait qu'il lui parait prelquc hors de douce que la terre a été faite pour les hommes („hominum collocandorum gratia") montre qu'il le la repréfente probablement — comparez la note 10 de la p. 514 qui précède — comme habitée par des hommes bientôt après fa création (il efi: vrai qu'il écrit: „animantium homi- numque collocandorum gratia"). En fe plaçant à ce point de vue, et en admettant que toutes les planètes ont pu être créées vers la même époque -'^), on peut en elfet juger afl'ez grande la probabilité de l'exiftence fur les autres planètes d'êtres intelli- gents comparables h nous-mêmes. L'adoption du point de vue téléologique — qui eit celui de Cicéron ") non moins que celui d'Ariftote "), quoique pour ce dernier le problème de la finalité ne (e pofe ''°) Fin du § 6 de la p. 525. ") Voyez p e. le passniçe du traité „De natura deorum" que nous avons cité dans la note 10 de la p. 172 qui précède. --) Voyez sur Aristote et Cicéron la note .\6 de la p. 666 qui suit. 536 AVERTISSEMENT. pas au fujet de la création de la terre ou du monde en général puifqu'il les juge éter- nels; comparez la note 12 de la p. 557 — conduit auffi naturellement à fuppofer les autres étoiles entourées de planètes, comme fe le figurait Giordano Bruno, et celles- ci appareillées d'une façon comparable à celle de la terre, quoique fans doute néan- moins fort diverfe. Nous confidérons comme un grand mérite de Huygens d'a\-oir difcuté férieufement la queftion de l'exiftence d'êtres organiques ailleurs que fur la terre. „Mirabuntur aliqui", dit-il à la p. 1 27 des Chartœ aftronomicîe, „ferio hîec traftari. Non polTum aliter. Nec decet in maximis natura; deiqueoperibus joco et argutijs et ril'ii agere". Dans le ^Ç 9 déjà nommé il fe déclare adverfaire de la doclrine de la génération fpontanée, eftimant qu'il cil ,,iatis perfpectum . . et experimentis compertum omnia ex famine nafci". Pour ce qui eil de fes opinions générales nous notons encore qu'en fait d'éthique il fe montre (§ 14 de la Pièce II) plutôt épicurien que Ifeicien. Voyez encore l'ur ce fujet l'Appendice III qui fuit, et confultez furtout la p. -47 du „Cofmotheoros". Sa conviftion que les mouvements des corps céleftes fe foutiennent d'eux-mêmes (§ I de la Pièce III) le conduit à borner à l'époque de la création l'aftion du „potens opifex" auquel ils doivent leur exiilence, ce qui nous paraît confonne à la doctrine qu'on eft convenu de déiigner par le mot déiihie; ou plutôt, cette défignation ferait applicable li Huygens avait foutenu généralement pour le monde entier ce qu'il ne dit que pour la terre et les corps céleiles voifins: ailleurs, la création n'étant pas né- ceïïairenient terminée, l'aftion de Dieu peut fort bien, fuivant lui, être encore aujour- d'hui une aftion directe. AVERTISSEMENT. 537 Entre les §§ 5 et 6 de la Pièce III font intercalées une férié de citations des Dia- logues de Fr.laMothele Vayer [1588 — 1 672] ^^^ dont, d'après le Journal de Voyage, Muygens avait fiîit la connaidance perfonnelle h l'aris en 1660. Dans cet ouvrage l'auteur s'efforce de démontrer le bien-fondé du fccpticifme, qui cil audl pour lui la bafc de la doftrinc chrétienne -+}. Nous publions les citations de I luygens dans l'Appendice I qui fuit quoique quelques-unes d'entre elles — fe rapportant à la ques- tion de l'immortalité de l'dme — fe rattachent plutôt à la Pièce précédente „De morte", et que quelques autres n'aient avec les Pièces de I luygens aucun rapport direft. Le probabilifme de Carnéadc et de Cicéron, dont traite la note 1 5 de la p. 533 qui précède, et que la Mothe le Vayer juge fi voifin du fccpticifme, ell: ibuvent men- tionné dans les dialogues; l'auteur cite p.e. en tète du Dialogue „De l'ignorance louable" le paffagc fuivant du premier livre des „Tufculan£Bqua;(liones" [ou „dispu- tationes"] de Cicéron: „Ut potero explicabo, nec tanien quafi Pythius Apollo certa ut fint et fixa qu^ dixero, fed ut homunculus unus e multis, probabilia conjeélurâ fequcns, ultra enim quo progrediar, quam ut veriiimilia videam, non habco. Certa diccnt ii, qui et percipi eu pofic dicunt, et fopientes efic profitentur". -5) François de la Mothe le Vayer, membre de l'Académie française depuis 1639, avait été en 1652 précepteur du futur Louis XIV. 11 publia sous son propre nom un grand nombre d'écrits, e.a. en 1668, à Paris, le „Discours pour montrer que les doutes de la pliilosophie sceptique sont d'un grand usage dans les sciences". Mais les „DiaIogues" qu'il écrivit vers la (in de sa vie, pa- rurent soi-disant à Francfort, chez J. Savius, sous le titre „Cincq dialogues faits à l'imitation des anciens", par Oratius Tubero, personnage fictif. Nous les citons d'après une édition ulté- rieure qui porte le millésime MDCCXVI. Le Catalogue de vente de 1695 des livres de ihiygens mentionne les „Cinq Dialogues de Tubero" (Libri miscellanei in duodecimo 302) et r„Hexanieron Rusrique" (ibid. 240 +), autre ouvrage de la Mothe le Vayer, dont il a été question il la p. 8 de notre T. VIL Nous y trouvons aussi les «Oeuvres de la Mothe le Vayer, 2 tom. i vol. Paris, 1654" (Libri miscellanei in folio 69) et une autre édition en deux volumes de 1662 (ibid. 268). Voyez aussi sur l'édition de 1654 la p. -8 du T. IL -■♦) Il écrit p.e. dans le «Dialogue de la Divinité" (livre I, p. 414): «Faisons donc hardiment pro- fession de l'honorable ignorance de notre bien-aymée Sceptique, puis que c'est elle seule qui peut nous préparer les voyes aux cognoissances relevées de la divinité, & que toutes les autres Sectes philosophiques ne font que nous en esloigner, nous entassant de leurs dogmes, & nous embrouillant l'esprit de leurs maximes scientifiques, au lieu de nous eselaircir, & purifier l'en- tendement". 68 538 AVERTISSEMENT. Parmi les citations de l'Appendice I il y en a une qui fe rapporte à la quertion du jjprogrefTus" qui fuivant Huygens a pu avoir eu lieu dans la création des efpèces animales et de l'homme. A cette citation tirée des écrits du Père Paolo, c. a. d. du lavant théologien Pietro Sarpi ■^)^ qui s'était imaginé que le genre humain pouvait être originaire de quelques tritons et femmes marines, Huygens ajoute, iceptique- ment: „Mais d'où cil ce qu'il penibit que ccuxcy fulTent venus?" °') Les ouvrages de P. Sarpi (155: — 1(523) ont e.a. été publics en 1677 à Venise (chez R.Meietci) en 5 volumes sous le titre „()pere del Padre Paolo dell'ordine de'Servi; e theologo délia sere- uissima Republica di Yenetia". Cette édition ne contient pas sa Correspondance citée par la Motlie le Vayer. Le premier volume débute par une biograpliie de l'auteur. Sarpi n'était pas seulement théologien, mais aussi mathématicien et naturaliste. Il s'occupait e.a. d'anatomie: «s'essercito nelT anatomia di tutte le sorte d'animali" (^p. 42), ceci ,,con isquisitissima osserua- tione" (p. 45). „Tiitta la sua vita era in trè sole cose occupata, il seruitio di D'ui. i studij, le conuersationi" (p. -"). II.EFLEXIONS SUR LA PROBABILITE DE NOS CONCLUSIONS ET DISCUSSION DE LA QUESTION DE L'EXISTENCE D'ÊTRES - VIVANTS SUR LES AUTRES PLANÈTES. [1690]') I. De PROBATIONEEX VERISIAIILI. II. Verisimilia de Planetis. III. QUOD ANIMALUIM PRODUCTIO, l'R/h^SERTlM IIOMIM M, PR.IXII'ULIM SAI'IENTLT. INTELLIGENTI^QUE DIVIN-E SIT OPLS '). IV. InSOLITUM SPECrACULUM PEREGRINO EX JoVE ADVENIENTI. ') Manuscrit C, f. 35 — 4.-5. Voyez sur la date — il est possible que la présente Pièce fut écrite déjà vers la fin de 1689 — la note i de la p. 513 qui précède. Nous avons interverti l'ordre des Parties I et II. -) Comparez l'Appendice IV au „Cosmotheoros". I. DE PROBATIONE EX VERISIMILI. Oninia tcre hue rcduci. forihn ce niathcmuticorum dcmonltracioncs. Ccrcitudincm veto non bcnc poni in pcrccptionc dura ac dilîinda. Patcc cnim ejus clariratis acdis- tinftionis varios qiiafi gradus efTe. namqiic et in ijs quje plane nobis perfpicue com- prehcnfa putamus fîvpc fallinnir et ipfc Cartcfius cxcmplo cft, ut in Icgibus coinmu- nicati motus ex impull'u corponnn '). ikc. in circulo illo ex glacic in acre lufpenro cujus repercufru parclia fieri vult -). In bene difcemcndis iftis probabilitatis gradibus ingcniuni judicijquc rcc^itudincm confpici, ncc ufquam tantumabcrrariquamlnejus- modi judicij neglcdu auc pcrvcrfitate. Sunc cnim qui qux mathcmaticorum more conclufa non funt ita pro dubijs habcnda putant, ut nihilo minus his plane contraria amplefti liceat. Velut in Copernici Syil:c- niatc, ctfi undiquc et obiervationum confcnfu et argumcntis et quafi natura; ipfius voce id confirmari, coinmcndarique vidcant, taraen quia aliud quoddam Tychoni Braheo in mcnteni vcnifTc intellcxcrunt neque illud Copcrnicanum geometricè de- nionllratum cife, non illi magis quani huic acccdendum exillimant, nec prx imbecil- litate judicij tam immancm probabilitatis differentiam agnofcunt. Ceci s'appliqiie e.a. à Callini et à Rocmer: voyez fur eux la p. 3 1 1 qui procède. Sicmultiomnia;voartrologoruragencthliacoruinpra;di(fl:ionibusfidemtribucrunt3), non fatis pcrpendcntes quam incpta et ratione carentia principia (int corum artis. Vcluti cflicacia illa planctarum Iccundum afpeclus, hoc efl: fccunduni angulos quibus in terra diftare apparent, tum régula: ex his conftituta? ad prtEcognofccnda v'nx pros- péra aut adverdi. Nec pcripicerc valent ha^c ab impodoribuslucelligratia fuiiïcexco- gitata; quoniam vcrifimilium gradus dilcernere nelciunt. ') Voyez les p. 4 et suiv. du T. XVI. ^) Consultez sur ce sujet la note i de la p. 450 du T. XVJl. 3) Voyez sur l'astrologie en général les p. 178 — 179 du T. XX. Consultez aussi les p. 31 1 et 343 qui précédent. .1 II. VERISIMILIA DE PLANETIS ')• Quid non AilronomisacPhilolbphiEC rudes adverlus hîBC, fevente vulgo, objicere poterunt? § I . Prreparatos effeeos qiiibus hœc fcribuntur oporcet leclione librorum quibus tum Veritas Terra.* mota; probacur, et ncquc hanc, nequc plurium terrarum exiftentiam Scripturîe facra.» adverfam cfTc; ut funt Galileidialogi, Wilkenimunduslunje -),Kep- lerus &c. Nolo enim tranlcribere qux' apud tam multos Icgi pofTunt. Quin et hoc poflulo, ut Aftronomis cognitionem non levem habeant, ejufque pra^fertim partis phyfica:. Abfque liis enim recte judicare dcnoilra bac opella non poterunt, nec mul- tum apud me cenilira ipforum valebit fi ha;cimprobent velcontemnant, fi derideant. Sunt ab ijs authoribus illa quoque refutata quje ex philolbphia' placitis opponi polTent. At nos ex eadem philofophia et refta ratione quam fit probabilis opinio noftra con- cludemus. § 2. Digna efi; materia qux tradetur '^). Imo miror eos qui le philoibphiœ rtudiolbs ') Manuscrit G, f. 35 — 40. -) Jolin \Vilkiiis (1614 — 1672) „Discovery of a new world, or a discourse tending toprovethat it is probable that there may be another habitable world in the ÏNIoon", 1638 (Catalogue de vente de 1695, libri math, in duodecimo 39: „Or Discourse tending to Prove, that tis pro- bable there may be another habitable world in that Planet" sans autre titre, sans nom d'auteur, sans date; et, libri miscellaiiei in odavo 574: „Wilkins, New World", sans date), lluygens pos- sédait ce traité aussi dans la traduction française de de la Mcmtagne (,.Le monde dans la lune, divisé en deux livres, le Premier prouvant que la lune peut eltrc un monde, le second que la terre peut estre une planette"- I. Cailloiie, Rouen, 1656. — Le catalogue de vente a simple- ment, libri math, in octavo 49: „Le Monde dans la Lune", sans nom d'auteur, sans date). La proposition II du premier livre est ainsi conçue: „Oue la pluralité de Mondes ne répugne à aucun principe de la raison ou de la Foy". 5) Ailleurs (Charta; allronomica; f. 132) lluygens écrit: Digna res el^ qua' quaratur, ait Seneca [en parlant de la terre considérée comme le centre du monde, mais tournant peut-être autour de son axe], pigerrimam an \'elocilTimum ledcm nacfin fimus, omnia circa nos an nos ipfos circumterat &c. La queltion ell encore plus confiderable a mon avis, de fcavoir fi nollre Terre feule porte des animaux et des créatures douées de raifon, ou s'il y a dans l'univers plufieurs terres avec des habitans aufli remarquables. VERISIMILIA DE PLANETIS. 543 rcrunt, ciiin illuc coajitationc non afccndant. Uti qui longinqiiis pcrcgrinationibiis rcgna milita popiilolquc ailieruiu iapicntius uieliufque de patria (lia judicant, qiiain qui luinquam extra cam pcdcm cxtulcruiu, ita qui intcrlydcraincntc verlari afîiicvit, atquc indc hune Tcnu' imllriv gldbulum coiitcniplari, quam lit niininia hic niundi particula iœpe cogitât, iccm quid alibi in tôt tcrraruni niillibus agatur. Qiiantula tune llint rcgna ba;c, quid ncgotia, quid anibitus. § 3. C'onlidcrenuis ("yilcina hoc planctaruni circa .Solciii, cujus hic polita cil figura •*), tanquani extra poiîti, Solcm illum in mcdio quinquc globorum qui divcrfa-magni- tudinis orbibusiplîcircumfcruntur, omncs vero iUius lucc illullrantur, proximi validius intcntiulquc, rcniotiorcs languidius, ac iinguli in fcte convertuntur aliquot horarum l'patio, quo tota fupcrlicics pcr vices ca lucc inclurclcat. Poteitnc jam probabile cuiquani vidcri, cuni tôt nominibus intcr le convenire ad- vertat hifce omnibus foli circumpolitis globis, in uno ipforum, coque e minoribus, mirabilia multa incilc, maria, montes, (ilvas. tlumina, animalia multorum gcnerum, alla 4 pcdibus alia binis incedcntia, alia per aerem vagantia, alia fub aqua degcntia quîe omnia mirabili quadam ratione lîbi fimilia producant, in cœteris vero ejufdem chori ibcijs ac conCortibus nil nili matcriam radios (blis refleclentem, nulla varietatc inligncm, in valla Iblitudine laxa, lapides, arenas tantum ferentemï' (nam corpoream quidem materiam unde fiât lucis repercuflus, concedere ijs necefle efl:). Qua' enim ratio afferri poterit cur uni prx ca-teris omnia illa concefla iint, reliquis ufu omni ca- rentibus, atcrnaque damnatis inertia ac llcrilitati. Cum arbores nt)bis'notas fruc'tus aliquos aut glandes ferre fciamus, non dubitamus, quin et illse, quas in ignotis infulis procul confpicimus, aliquid ejufmodi prœter folia edant. Solus affecla Tertij à foie Planetœ,nod:uaninialibuslucemprœftabit,quatenii vero quinti Planeta; nulli uiui erunt, itemquc quini circa reraotiffimum coUocati. Quod fi igitur fimilis quadam rcrum varictas ac pulchritudo in catcrisplanetisatc]uein Terra hac nollra viget, nunquid fpec'tatore carcbunt! an non ut animalium elegantiaetarti- ficiofa fabrica, llorum colores atque odores ad hominum admirationcm aut voluptatem comparata videntur, ita et in iftis exillent aliquiqui tantisfpeftaculistamquejiicundis iruantur. § 4. Cogita hominum genus interijde atque ad nihilum redigi. Nonne omnia illa quafi fruflra videbuiitur. Nonne cultii omni Terra de(litutamanebit?fquallidadelerta ac beftiarum habitatio? Jam vero homo ipfe, animal illud rationis particeps, nonne longé pra'cipua pars ^) Il n'y a pas de figure dans le manuscrit et il ferait bien fupertlu d'en ajouter une ici. 544 RÉFLEXIONS SUR I,.\ PROBABILITE DE NOS CONCLCSIONS, ETC. cenlenda efl: eorimi qiiœ in Terra exiftunt? Ille tôt artiura capax, qui coeleftium mo- tus diikntiafque ratione atque organis quibufdam inftruftus deprehendere potuif? tanta induftria domos, naves, veilem, machinas omnis generis conftruit. denique qui unus contcinplari acque adrairari divina opéra qucat. Quamquam enim mortalibus pcrfpecti non fint fines quos fibi conditor propofuit; apparet tamen ei placuilTe ut ed'cnt ratione prœdita animalia qua- infinitam iliam fapientiam fufpicere poHent, et bénéficia agnofcere. Hujulmodi igitur animantibus fi reliqui Planeta; careant, certè multo inferiores viliorefque erunt noftrate hoc. NuUa autem ratio efl: ut minus ornatos rébus omnibus putemus, imo efi: cur majores ilH Jupiter ac Saturnus prslbntiora qua?dam confecuti cxil1:imentur. Non deerunt itaque prjecipua illa animalia, hominum generi œquipa- randa, ac forfan etiam longe perfectiora. Illud vero nihil prorfus obfliare credendum, quod in Mercurij Planera decuplo quam nos majore x{[n incols torreri videntur, in Saturno centuplo minorem experientes, perpetuo gelu rigefcere. Quidni enim et animalia et arbores herba; aliave quîevis ad diverfas illas temperies aptata fint ac durata. Nam plane ineptire efl:, in noftrahacfolis diflantia mediocrem calorem lucemque prtebitam exiilimare, in alijs illis vel abundare vel deficerc. Retellicur enim his ipfis difcriminibus quœ in Terra haccernuntur. Cum tanto frigidius degant hyperborei illi Samoieds quam qui mediam Alncam incolunt, nec tamen aut hi aut illi de forte lua querantur. § 5. Porro pofitis animalibus qua- in Planetarum fupcrficie vitam agant, videndum an non aliquid amplius de natura ac fenfii eorum colligere poflimus. Cum varias animalium nofirorum figuras contemplamur, quadrupèdes, aves, pifces, cancros, tefliudines, angues, infefta; ac rurfus in fingulis tantam formarum diverfita- tem ut equi, clephanti, porci, cervi, hiflricis in quadrupedibus; aquila?, pavonis, noc- tute, velpertilionis, grand bec 5), flruthiocameli, in volucribus. ceti, raia;, lapea.% hip- popotami, crocodili, oflrei, fpongia;, fchol ''), concharum, veau marin"), in pifcibus aut amphibijs. denique inrecT:orum gênera. ha;c omnia confiderantes facile credemus nequaquam divinando nos affequi pofl'e, quœnam in tam longinquis planetarum regio- nibus figura animalium habeantur. pra;fertim cum et in America; terris alla.' reperta; fint quam in ca.neris orbis partibus, ac planta; quoque et arbores plurima? noflris om- nibus didimiles. 5) Nous ignorons de quel oiscnu Iluygens entend parler. Il est possible qu'il s'agisse du pélican. ") Mot néerlandais: plie franche ou carrelet. n Phoque. VERISIMILIA DE PLANETIS. 545 Accamen ciim fumma gênera notorum nobis animalium percenrcimisct quibusmodis moveancur, oinnia hue reducuncur iic vcl in acre volent alanim rcmigio, vel pedibus in terra inccdant, vcl (inc pedibus rcptcnt, vel flexu corporuni vchenienti aut pcduui pcrcullu pcr aquam libi vium aperiant. Prêter hofcc movendi niodos vix vidcturalios dari polie nec concipi. Ergo qua- in planctis degunt unoaliquoexhismodisincedent, aut aliqua ctiam pluribus linuil ut apud nos avcs amphibia;, qua; et pedibus in terra ingrediuntur, et in aquis natant, et in acre. Nulla autem quarta prêter hafcc vita cogi- tari poflc vidctur. quid enim ciïc ibi qucat pra-tcr tcllurcmrolidani,clcmcntumliqui- dum, atque acrem aut illi limile? (poffet enim aer multo cfTe denlior graviorque noilro hoc, coque volantibus commodior). IIa.'c ccrte ejufmodi funt ut fatis clare pateat nihil ab his diverfum dari poiïc. Quam felices vero primarij ifli ac ratione prasditi incola;, fi triplici hac facultate polleant. Ita tamen ut mali nihil inde confequatur. Nam (1 hoc bono fruuntur, nccciïe crt ut inimicitia; et bclla non pcrinde inter illos exillant atque in Terra hac noRra, quod alias nec tuto nec fecure vivere polTcnt, quippe impra.n-i(îs invaiîonibus femper expofiti hoflis alati. Huyfîciis pouvait difficilement prévoir qu'au vingtième fiècle de fréquentes incurfions de „hos- tes alati" auraient lieu, ici même fur notre planète. Comparez la p. 87 du T. XIX. § 6. Videamus porro de fenfu Planetariorum iltoruni animantium. l'Lquidcm nihil certius periualum habeo quam viiu praedita ed'e. Qua?nam enim vita fine vifu, quo- modo aut pcricula devicare aut alimenta qua^rerc hoc fi^Milu dellituta queantV In hoc maximum vitœ pra^fidium, nec fieri potefl: ut ubi animalia extent, hoc maximo omnium dono privcntiir (autres leçons: careant, defi:ituantur). Itaque in omni gcnere eorum qu£e hic apud nos funt, oculorum ulum animadvertimus, tcrreftribus, aerijs, aquatili- bus, ipfilque adeo infedis; nili vilifllmi quidam, lumbrici ac vermiculi excipiendi fint. Quod fi divinum lucis inventum perpcndamus qu£E a Sole ad Planetas cîEteros sequc ac ad terram pertingit, profcdo non magis noftri gratia quam caterorum omnium creatam hanc mirabilcm motus naturam putabimus. Ante omnia vero Ipectatorcs iilos rationis compotes quos diximus, vifi.i pollere credibile efl: quo et mirabili rerum in terris varietate et coelcflium conl'pectu fruantur, Iblis, lunarum, fidcrum totiulque univerfi fpecie, in quibus immenfa Dei potentia prajcipue elucet. Nunquid enim hîEC afpicere folis nobis terra; incolis datum erit, qui vero alibi agunt ad ha^ccscutient?") § 7. Sicontemplationem et admirationem rerumnaturalium,operumDei,hominibus auferas, quid aliud rationis ufu confequantur, quam quod bellia; et aves abfque eo ') En marge: vifus. auditus. fenfus cseteri. generatio. efca. fenno. voluptas. art es. fcientiîe. mathefis necefl!ario eadem. mufica eadem fere. aftronomia. 69 ^6 RKFI.EXIONS SIR LA PROBABILITÉ DE NOS CONCLUSIONS, ETC. habent. ut nempe tranquille intcr fe degant, viftu ac veftitu non careant nec fenfuuni voluptatibus. Fatcor quidcm a multo maxima Terricolarum hominum parte vix ad ha;c animuni adverti aut certc leviter infpici quod longa coniuctudinc etiamres tantreoblblefcant. Sapientiores tamen admirantur crebro audoremquc fufpiciunt. Aliqui etiain penitus omnem eorum rationcm invclTiigant, atquc ij licet omni tcmpore pauci fint,toto tamen feculorum lapfu non exiguus eorum numerus efficitur. § 8. Anne igitur et oculos animalibus illis tribuemus. Certe oculorum fabrica uti mirabili indullria comparata ell, ica vix alia ratione iniri potuiiïe videtur, ut dilHnciias rerum cxterarum imagines fenfibus referrct. A fingulis enim punftis radij ad pupilla? orbcm manantes, ad lingula rurfus punfta rcfraclione convexa; (uperficiei colliguntur, ac nervLilorum ienlii qui in fundo oculi l'ubtilifîime fparguntur, quorumque contextu pellicula quam choroidem vocant, componitur, ita afficiunt, ut inde rerum fitum, dis- tantiam, colorem, interior animus judicct. Eadem liic machinatione in omni noftro animantium gcnere natura uia cfi:, ut credibile fit non alia ratione tam bene (autre leçon : melius) lucis beneficium fenfibus adaptare potuifl'e. Cur non igitur eandem hanc in iftis quoque regionibus fecuta fit, cum nuiquam non optima eligeret. Habent igitur et oculos animalia illa; et binos quoque, quibus fimul eandem rem confpiciant; quo- niam rerum propinquarum dillantijs judicandis intericdione quadam radiorum opus ell. Abfquc vcro dillanti^e cognitione periculofior incelTus eft, nec tam bene vitantur occurfu liio nocitura. Habent et in luprema corporis regionecoUocatosrfienimrcctc ac lapienter ibi collocatt)S agnofcamus nec tam bene alibi potuifie, defuifie lapientiam dicendum foret inferiori parte eos reponenti. Nunquid et manus habebunt? non videtur quicquam accurate abfque tali inllru- mento fabricari poire, imo nec quicquam traiftari apte aut difponi, qualia in obferva- tionc coelellium requiruntur. Ut multo alia mundi faciès animo offertur, cum innumerabiles Terras et in his fin- gulis non minorem rerum animaliumque \arietatem quam ell oa quam hic coram intuemur concipimus. Cum vulgo hivc nollra fola effc exillimaretur quœ omnia con- tineret hujufcemodi, fidera vero nil aliud quam lucidi quidam globi in convexa cocli fuperficie defixi cenferentur '). Quanto majus nrxrtantiufque illud opus ita multiplex et infinita." varietatis; quan- toque mugis dignuui Deo. i\on jani univerfitas mundi in coelumTcrramquedifiribui- tur. at nos in coelo fumus '°), ailriqueunius magni comités circumferimur,fedunius è nuiltis. *) Comparez les deux li,nnes latines (île date incertaine) que nous avons mises en tète de notre Appendice 1(1 au ,.Cosniotlieoro<'". '°) Compare/ les §«; i i, 28 et 27 l'es ,.1'eiisees meslees" de 16S6 qui précèdent. VERISIMIfJA IM-: l'LANEÏIS. 547 i;; y. De dcllinationc providentia* in rcbiis creatis, pr^fertim animaliiim membris. \\)kicres tcrreih'ibiis praMlare, ni(i qiiod inftriimcnta mamiiini ad machinas ce obfcr- vaciones coeli rcqiiiruncur. in rcliquis avcs pociori forte effc. Ciconia. locus ")egre- gius. Quid (i in planera utruniquc in uno i!;cncrc conjmKftuni? § 10. Ouid pollct cdc in planctisdivcri"uni anollnsrcbiis. qnidmcliiis. multaccrtc. L'uni coctcni pcrpendiniiis nobis concéda auc inventa ut fcribcndi artem. telefcopio- runi. gconietria.' intellii^entiam. analytices. arithnictica- logarithniorum typographix-. ut non facile conccdi poteil ha.'c eadem in l'ianetis ca-teris ajinofci, ita verilinnlc eft alia qiia;dani nihilo détériora illic reperiri, ne nolhis rébus niniium pra.'cellamus. § I 1. \'idendum etiani de auditus l'enlii, nunquid et hic in remotis Terris irtis attri- butus (it aninialibus (en marge: s'ils ont l'air qui fert a confcrvcr le feu, h relpirer ell necellaire, et fert a la navigation, adapté merveilleufemcnt a l'ouïe). Quod multa luadent. Nam prinuim ad confervationem vita." plurimuni prodcll ha:c perceprio;cum fono ac fragorc ilvpc ingruens pcriculum cognofcatur. prsfertim nocturno tcnipore, cum oculoruni auxilium creptinii ell:. Pra-terca et aninialium quodque vocis fono fui limilia advocat, nuiltaque inter fe fîgniiicant. Apud ea vero qua; rationis ufuni habent, quod genus illic quoque reperiri paulo antc didum c(}, quanta quanique mirabilis vocis et auditus ell oportunitas; ut non lit crcdibile tam prailantem fcnfum tantum- que loquendi artificium hujus Terra; ac nortri gratia tantum fuifTe excogitatum, quo- modo enim illis non multum ad felicitatcm nodram dcfit, qui tanto bencficio carent, aut qua alia re penl'ari hoc potert. Deinde an et mulicos fonos fuavillimofquc illos concentus nobis unis quos intclligamus datos eue putabimus cum omnis ha'c hanno- nice fixam immutabilemque quandani naturam fortita lit ut nufquani terrarmn gen- tiumve non ijfdem Icgibus contineatur, quantum quidcm ad intervalla fonorum et confonas diftantias attinet. § 12. Porro hoc idem, atque etiam multo manifellius,habetGeometria,utnonnifi ijfdem principijs fundata fit, ubicumque locorum reperiatur. Itaque hoc etiam unum efl: ex argumentis cur eam non noltra tantum hominum generi conceïïa deilinataque cflc credatur. Sed alia etiam funt quîe magis id confiraient. Nunquid enim ibli nos hujus Terrs incola: fydcrum curfus obfervabimus, eorumque diftantias ac mundi ") Leçon incertaine. Si Ihiygens a en effet écrit „Iocus" nous ignorons à quel endroit de quel auteur il fait allusion. Le paragraphe de Pline sur les cigognes („TVaturalis hiftoria" X, 31) n'a rien de bien remarquable. 548 RF.FLEXIOXS SUR LA PROBABILITÉ DE NOS CONCLUSIONS, ETC. magnicudinem meciemur? Soli circuitum globi noftri ac fuperficiem inveftigabimus? Tum arcis mechanica; raciones foli cognoscemus, torque illis commodis quse ex hoc ftudio promanarunt, pra;ter nos omnes carebunf? Atqui in his rébus vel maxime ufus ac prsellantia rarionalis animée elucet, ut fere tantum cœteris hominibus prjecel- lant qui harum rerum intelligentia pollent, quantum illi inferiori generi animantium. Non video quidem quodnam tantum boni accepiiTe potuerint cseteronim planetarum incolaï quod huic iit îequandum. Quodfi tantummodo Jovis aut Satumi fiduscontem- plemur quanco ibi degentibus ad Allronomis iludium majus incitamentum et opor- tunitas contigerit, in tôt circumeuntibus Lunis, tamque frequentibus earum eclipfibus, abfonum videbitur nullam ifiic harum rerum icientiam '") vigere,cumapud nos tanto levius illeftos, tantoque minore apparatu, tam mirabiles progrelTus fecerit. Tam fré- quentes Lunarum ac SoHs Echpfes nunquid iltos Jovis ac Satumi incolas ad cognos- cendas canti prodigij caulas excitabunf? Nunquid et AnnuH Satumij varise ac mira- biles apparentice, dum nonnunquam ingentis circuli lucidi forma noftu confpicitur, interdiu vero lucem folismultorumdierumfpatio intercipit, ha;c inquam tam miranda nunquid eodem vel invitos Satumicolas adducent? Sane fi noftrœ folis lunîeque de- feclus ad aftrorum ftudium homines excitarunt,multomagisidapudifi:os Satumicolas tants viciihtudines commutationesque etficere debuerunt.Equidem non hoc tantum, fed et globi fui Geographiam accuraciflimam, et Longitudinum inventum, utriufque hujus planctse habitatores, fi et illic maria navibus frequentantur, poffidere crediderim. Quidni vero navigent cum tanto quam nos coimnodius poiTnt, et minore periculo '5). § 1 3. Sed hcBC fortaflTe jam audaciore quam par efl: conjeétura protulifle dicemur. Hoc negari non potefl:, Eclipfes iftas fere cotidianas, et lunarum conjuncliones mirabili varietate in illis regionibus confpici. Confiât etiam nocliura ac dierum con- tinuas vicilîîtudines ibi fervari cum fciamus etiam quanta fit diei Jovialis ac ^Martialis longitudo. Nam Jupiter 10 fere horis fuperficiem iuam totam foU exponit, Mars, ut nofira Terra, horis circiter 24. Et quis de Saturno Venere ac ÎMercurio addubitet, quin cîeterorum naturam fequantur, etfi periodi nondum fint animadverfs? Porro etiam eeftatis et hyeniis diverfitas in Satumi planera quin fentiatur vix ambigo cum et annuli et totius fyfieniatis axis ad orbitœ Saturnine planum obliquus fit angulo partium 31,3 que neque globus mulrum declinare purandus. Ar quam longs iunr '-) Nous avons corrigé „^cientis" en „scientiam". '5) Le sens de ce passage s'explique par ce que Huygens dira en 1694 dans le „Cosmotheoros" (p. 749 qui suit): „Praïfertim ver5 in Jovis Satumique maribus commoda efietnavigatio propter Lunarum plurium utrobique copiam; quarum ductu longitudinum men- furam, quam vocant, qua; nobis non contigit, facile confequi pofllnt". La„Lon- gitudo" est d'ailleurs aussi mentionnée dans le présent texte. VERISIMILIA DE PLANETIS. 549 îcftatcs illce hyemcfque, quindecim nollratium annorum. Contra autem in Jovecadcin feinpcr calons ac frigoris ccmperies rcgioni cuique, et(i calor major auc frigoris minus propc a:qiiatorcm cok-ntibus quam vcrfus polos, adco ut partes anni nulla re ni(i ryderumcxortuilliciiotcncur.Scdadanimalialonginquarumiftarumtcrrarumrcvcrtor. JJ 14. Qua; il ut jam fatis conllat funt in l'ianutis tum racionc pra-dita tum bruta, nunquid et gcneracione l'cfe propagabunt? Vix quidem dici potefl eadem perpecuo mancrc qua* fcmcl ibi collocata Une. Oportcrct enim ncquc cafiis varios ncque infor- tunia ncc odia bclla aut cadcs, in terris illis extare quibus interire animalia pofi'ent, ncc fenio ea coniîci. Scd fortalTe longe alia ratione reparatur eorum genus, atque hic apud nos. Poteft l'ane. Attamen tam mirabilis ac divina ellnoftrarum gcnerationum ratio ut vix credi pollit, non ulterius quam ad hune globulum nollrum illud porrigi. \'idemus etiam in tanta quam habemus animalium di\erlîtate eodem fere modo alia ex alijs nafci. neque aliter in Americœ regionibus aliter in Africaaut Europaaut Afia, Ac denique voluptatis fenl'u omnia animantia ad gencrandum cxcitari; qus voluptas cxteris omnibus qua l'cnl'u pcrcipiantur k)nge prallct, nec magis ad conl'ervationem eorum generis data fit, quam genus ipfiam ideo creatum confcrvatumque, ut hac voluptate fruatur. Nam et in ratione pollentibus, nunquid in his rébus, tum qua ad amorcs, liberorum curam, pertinent, magna pars vita et jucunditatis omnis polira ell? Voluptasautem l'ummum optimumque eft Dcidonum,ideoqueetilla in quibus maxime fita elt, non hujus tantum terra habitatoribus tributa putentur. Nec vero hafce tantum qua communes nobis cum beflijs funt voluptates planeticolis ijs, qui rationis parti- cipes funt, concefTas arbitror, ied illas quoque aUerius generis qua ex virtute ac natura contemplatione oriuntur. quandoquidem et harum rcrum capaccs animos ijs jam ante adfcripfimus. Abfque voluptate, non erat cur cara aut expetenda vita effet, nec hominibus nec beftijs. Xeque mihi contradicant hic Stoici aut cujuiVis alterius feda philofophi. nam fi recte expcndatur omnium de fi.immo bono fententia, nemini non pro fine voluptas propofita ell:, alijs ex virtute et honeflo, alijs non Iblum ex his fed et ex fanitate, divitijs, affluentia rcrum omnium delectahilium; alijs denique ex ijs qua port mortem pramia contingent, pra quibus omnia hac humanadcfpiciunt.Sed ubique finis idem voluptas. Atque hic non pofium filentio pratermittere quantopere admirer unde prima voluptatis extiterit idea. Certe illa qua nobis data eft ejus parti- cula ab atema illa qua cum Deo fempcr fuit delumca eil. Quanta autem frui débet is qui animalium generi hominumque praiertim hanc impertijt? § 1 5 '+). Tune tam arrogans eris ut qua in iftis remotis coelorum fpatijs corpori- bufque Deus ordinaverit exponas?Refpondeo:nihilprofectodefinioauta(fevcro,fed '*) En marge au crayon (jusqu'au mot „corporum"); apparemment ajouté plus tard. 550 RÉFLEXIONS SLR LA PROHABILITE DE NOS CONCLUSIONS, ETC. conjefturas et \crifimilitiidinem expendo. — At illa mille modistibinonimaginandis le habcre poirunt. Rcfpondeo: hoc ipfiun cilquodexaminandunieric. llicde vilu 'Q. de conlpeftii coclcllium corpuriiin. De alimentis. De igné. De cseteris fciencijs prxter geometriani nniCicam alb-ononiiain. de quibiis dixi. qiuv; funt ad bas requifita. Porro in fuperiicie planetaruni feu terrarum illanim bcrbas, Ilirpcs, arborefque enafci vix dubitandum puto. Non Ibliim ornatus gracia. Icd ut ijsaninialia nutriantur. Nutriri autem ijs neqiieunt, nid nova continué luccrefcant. JJ 16. Polita vero reruni coekltium fcientia et obfervatione, quam multa alia con- cedere necellc ell! Nulla enim obfervatio fyderum ablque inllrumentis, five ea e métallo aut ligno fabricata (Int, aut aliqua folida matei'ia ab bis diverfa, quod ut fiât etiam fabrorum ferris, dolabris ac caneris ejufmodi carcre nequeunt. V'ix etiam ma- nibus aut quod eorum officio iungatur. .Sed et circuli arcus in ijs inllrumentis requi- runtur et arcuum divifiones in partes a^quales. Neceflaria pra.'terea eil et obfervatorum ad polleros tranlinifla memoria et temporum ratio et epoeha- qux' Une icripto non videntur explicari pofle. Sine temporum ipeculatione vix elle poiT'unt. Ut vero ex obfervatis lyderuni errantium ac totius coeli lyilema colligatur, haud aliter quam apud nos, alijs atque alijs conjecluris ac hypotheiibus fingendis perveniri poteU,- nec line geometricorum theorematum auxilio. Proculenimabeilut diftantiam coelelbum illorum corporum vifu difcernere valeant, cum non aliter apud illosquam apud nos omnia lydera in unius Ipha'ra; fuperficie partim lixa manere fimulque terri, partim obcrraflc videantur. Cîeterum de vcritatc fyitematis vix quoque certi cfTe polîint niii oculis cerncre detur planetarum niutabiles iiguras et magnitudines, pro varia expoiitione ad folem, varioquc fpeftantium intervallo. Ut vel videndi fenfum multo quam nos acutiorem naàti lint, \el vitrorum aut fpeculoruni auxilio noftris telelcopijs non ablimili adjuventur. § 17. Quid (î barbariem et ignorantiam non cxuerunt, ut nolb'iAmericani? nonne cum ad hos refpicimus videtur Deo tantum propofitum fuifle ut vita fruantur homines, et natura' bonis voluptatibusque, Icientiarum autem invelligationcm praner naturam paucos alVedtafle. 1 loc \'ero dici nequit. Pra\-idit enim et ad ha;c homines ingenioibs exorituros, ut coeleftia fcrutentur, artes vkx utiles repcriant,marenavigent,metalla eflodiant. l'olTetne enim quicquam horum prreter mentem magni illius opiiîcis acci- dcre? Imo vero an non horum gracia rationis ufum bomini dcdiffe dicendus. \am (i tantum ad hoc tactuseilet ut viveret et xoluptatibuslVuercturquasccbclHie pleralquc percipiunc, cur tam capax artium et inventionis ingenium ccmcclIicV cur ùipra bruca eum fapere voluic? ^') À la p. 72 1 du „C().smotlicoro,s" Huygcns lùfute longucmeiu (comparez le § 8 qui précède) Tob- jection du texte pour autant qu'elle se rapporte à la construction d'yeux. Voyez aussi notre observation sur cette réfutation à la p. 659. VERISIMILIA DE PLANF.TIS. 55 I Quare (1 lijec pra.'vidir, ctiam homimini natin-a ca contincntur, ncc potenint artium et rdentiarum fliulia prêter natiiram cxillimari. Si autcm hic funt fecundum naturani et ex Dei bcnclicio, etiam in ca.'tcris iilis IManctanim terris cadcm rationeexiilent. Ki vel perlediora et cunnilatiora in ijs qui maj^nitiidinc et comitatii cxcclUmt. § I 8. I lis itaqiic omnibus inllruftos ciïe Planeticolas neccffarium quodanimodo vidctur, fi quidem rerum coelellium cognitioneperindeacnosfruuntur,quodqiiidem pn^biibilc ciVc paulo antc odendimus. L'num tamen hoc non leviter obllat, quod apud nos Terricoias tam rari rcpcrian- tur ailronomis Ihidijs eruditi, nec nuilto plures qui agnoscere ciipiant qua' allrono- morum diligentia in lucem protulit. Primum enim Europa e quatuor orbis partibus ibla cil, ubi Icientia hx'C excolatur, nam aflrologiam illani divinatriccni in qua pafllra Afije populi délirant, nihili eUc ncque hic noniinandam, nemo fanus negabit ""'). At in lùiropa.' regionibus ne unus quidem c centimi millibus hominum hccc intelh'git aut fcire curât. Cur igitur tam paucis data eit harum rerum notitia ii hominum generi deilinabatur? Cur ctiam tam fero contigit tôt elaplls fxculis quibus vel nulla vel talla rerum coelellium Icientia luit. Nondum enim Ho anni prsteriere ex quo vcrus ac iîmplex planetarum motus, rcjeftis Epicyclorum figmentis, a Keplero dcprehenfus fuit '•"). I linc videri poteft non eflc Iiominuni contemplationi qui aut hic aut in pla- netis habitant expofitam motuum coeleilium cognitioncm, icd Deum libi ipli hanc refervalle, dignam magnitudine fua. Attamcn cum aliquibus licet paucililmisinterhominesintelligcndi vimac Iblertiam ad parandahuic cognitioni nccefTaria concefTerit, negari non poteil etiam generi hu- mano Icientiam iilam fuifle dellinatam. Non enim taie hoc el1: ut Deusnon prîeviderit futurum. Quin etiam non paucis ha?c impertiri voluiflc dici potefl:, fi feculorummul- torum tempora cogitemus, etfi unoquoque fa'culo paucis tantum.FortafTe etiam inter initia tantum adhuc verlamur, traftuque temporis longe frequentior evadet harum rerum notitia. '*) Comparez la Pièce I qui prccède („De probatione ex verisimili"). '") En 1 690 — mais voyez la note i de la p. 539 qui précède — 8 1 années s'étaient écoulées de- puis rapparitioii de r„Astr in illam formam eam compe- gcrit. Fuit igitur prius materia ejus, ac proinde non ab a;tcrno tempore cxtitit hic terra^globus. Plancts circa Solem omnes in eandcm partemcircumeunt,cumpotuerint aliqui in contrariam ferri '■'). Eli ergo caula qusdara quce omnes iftos circuitus confi- ftere coegit. Ergo non cil ab omni œternitate fyrtematis hujus ordo. Terrée moles quinquagcficupla cil magnitudinis Luna;. cur non centupla, aut a?qualis duntaxat, nili quia tanto major materia; copia ad ibnnandam terrani confluxit. ÎS'on igitur ipfe globus ab œterno. '-) Il est bien connu qu' Aristote opine pour l'éternité du monde (comparez la note 48 de la p. 363 qui précède) et qu'Epicure et Lucrèce parlent d'un «confluxus atomorum" fortuit (com- parez le § 3 qui précède et la note 49 de la p. 364); tandis que In création du monde par une „providentia" eft la thèse biblique à laquelle Huygens se rallie. ■5) Comparez le § 41 des „Pensees meslees". '■') On voit bien ici — consultez la p. 437 qui précède — que Huygens n'est plus partisan du vor- tex deferens solaire, mais plutôt des tourbillons multilatéraux de son invention à lui; lesquels il ne mentionne cependant nulle part dans la présente Pièce: comparez la Pièce V de la p. 57- qui suit. 55 y REFLEXIONS Slll LA PROBABILITE DE NOS CONCLUSIONS, ETC. § 7. At veritates geometriae ''). Ici Huygens le montre, pcur-on dire, l'yilvagoricien et l'Iatonicien. Voyez le début de nf>trc AvertilllMiK-iu. '\]-ii< coniultez audi les 1. 14 — 16 de la p. 66H qui fuit. i;; 8. At li Ipatium mundi tibi prupunas,)K)n potes cogitareid aliter quarauiio modo le habere poiïe; effc iiimiriim cxtenfum ininfinituiii. Hicigiturnullacaulhaccerfenda ell qua.' taie efFecerit, nihilqiie proiiide ex hoc axioiiiate obilat quo minus ieniper tuerit "'). § y. 'rcriu' vcro rotiinditas nihilo minus caulam liabet, qiiam aut aqua; gutta aut biilla; piieri ex aqua lapone mixta. Ouamobrem (icut ha^ ita et terra luit ex materis portione quadam in fphivram coafta. Itaque ante formata fuir quam animalia aut arbores in eam imponcrentur. At quomodo hoc factum aut quo progressu? dicanc lî poiîînt philofophi. Parmenides ex Sole ''\ at ex terra fere omnes: vix enimdici poliit aliundeadvecta elle. Sed quomodo ex terra? Nam foraia animalis ex luto eflecta quakm hominem a Prometheo fabulabantur immcnfum dilbt ab eo quod cil animal oflibus mufculis ner- vis oculis totque alijs intus innumeris partibus compolitum. An ut Tages ille '"}c Terra fulco homines primi emerferunt? Longum eiret commenta omnia populorum hic referre, in quibus nihil cil quf)d aliquam veri fpeciem habeat. Putarunt quidam ex limo Aegypti murc> gencrari, quod li ita ellet, pollent et elephanti et homines. Sed illud haudquaquam credibile ell, ex ternv particula utcunque aqua?milla tanti artilicij automaton cxillere janique iatis peripectum ell et experimentiscompertum omnia ex femine nafci, imo infefta quoqne.Quod li mures, cur non continue alla atque aliîe fonna; animalium e terra gignuntur? uut cur non omnis Aegypti limus in mures vertitur? Fatendum ell itaque pollquam 'i'errae giobus coaluit, mirabili quadam ratione nec nobis intelligibili, animalia et in bis homines foraiatos elle. \'ix dubitandiim qiioque '^) Compare/, la lin du § 23 de la Pièce II tiui précède: „Ge"metria ubique cadem est neccssario". ") Comparez sur l'infinité du temps et de l'espace le § : delà Pièce jjDe rationi impervijs". '') Dans son „De vitis" etc. Diogenes Laertius dit en parlant de la doctrine de Parménide (IX, 22): yrvîîtv 7£ zviro'ù-'.iv iS r'/M-j rO'JTov yrviVrat avT'/V of 'jT.i.rtyivj ro iiùiL',-j xx'. To Ij/jt-j-j. s; mv ry. -i-j-.x T'jvcc-Tàvat D'après Parménide, nous semble-t-il, les hommes ne proviennent pas du soleil mais ont été primitivement engendrés ici-bas par la]clialeur solaire. '■*) Cicero, de Diviniuione II, 50; „Tages quidam dicitur in agro Tarquiniensi cuni terra araretur extitisse repente .... ut in libris est Etruscorum". nroi) ANIMAI. Il AI l'ROntClIO, l'U/KSr,RïlM HOMINt'M, ETC. 559 ijiiiii iiiiimaïuiiini hoiiiimuniiuc cnlloLandoruni gracia Terra fucrit condita. ICrgnct Planetit rcliqui m m abliniili linc; ncc ab ijs prœcipuum illiitl pra.'llantiflimiimquc Dei opiis ahcllc putandum. Quuni ctiam lil>i placuiHl; vidctur natura in tam divciiis ani- inaliuin lorniis rcpcriendis! IV. IXSOLITUM SPFXTACULUM PEREGRINO EX JOVE ADVEXIEXTI '). § I. Qiiani infolituin igitur primo fpectaciilum Peregrinonoftroexjoveadvenienti Solis orbis tanto major apparens, cancoque lucidior quara in iiia Terra emn viderit, fit enira diameter quintupla, difcus et calor vicies et quinquies major. Quid longitudo dierum. nam in Jove 5 horarum dies omnes funt, et ijs pares nofles. Quid sertatis et hyemis viciflitudo, qua; Jovialibus nulla efl:. Quid arbores et herbue omnes penitusdi- verlîe. quid urbes palatia Turres tanta; a tantillis animantibus exilructa;. Qua.* admiratio nunquam viforum animalium in Terra gi-adientium, volucrum, piicium, et diverfitatis tanta;inhisfingulis, ut Equi, Ccrvi, Elephanti, Hiflricis, Tefludinis, Serpentis, Aquila;, \'erpertilionis,Stn.uhiocamcli,Pavonis,Ccti,Crocodili, Canari, Oitrei,RaJ£e,Anguill£e. Sed prcecipue ejus animalis quod nui'quam non occuiTit, quod c^teris dominatur, quod intelligentia pra^cellit, quod plurimis eorura vefcitur, alijs inequitat aut ad currus jungit. Quid miram veilium varietatem? Quid de hominis fomia, fade inceflu curiu dicturus. Quam maximam in mulicre pulcliritudinem ne perciperet quidem. Sed ubi ad penitius inlpiciendas res hominum a Duce fuo Mercurio quantam opus eft perfpi- caciam intelligentiamque accepiflTet, quantopere loquendi facr.ltatem admiraretur il tamen liane apud fuos non ante cognoverat. Quidve ei \'ideretur fcribendi inventum, ad fignificanda qujeque proculabfentibus, vel ad rerum gellarum et omnis vetuftatismemoriaraconfervandam. Quid geometriae et arithmetica; rationes quibus folis fyderumquect ipllusjovisdillantiasinveftigamus. Etfi enim oilenderimus antc, probabili conjectura, non deeilc planetarura incolis talcs quafpiam artes, niulta tamen horum aliter apud nos fefe habere quis non exillimet? Quid machinas c: infb-umenta varia? quid horologia automata, quid tclefcopia. Quid in folis navibus et)rumque ulu tôt accumulata inventa, funestrochlete quibus tanta moles ab hominibus regatur. \'ela quibus vel per advcrfos \-entos eluctantur (autre leçon: iter moliuntur), Clavus, Pyxis cum acu magnctica, Paralleli cognitio ex obfervatione vSolis. Quid pulveris nitrati vim liorribilem in tormentis acneis, et diruptione fphîerarum concavarum è fen-o. Quid bella ipfa et mutuam intemecionem hominum. Quid indullriam in materia variorum metallorum, ligni, lapidum. lanx", corij ad ufus noilros adaptanda, quid in- ') Comparez le § 19 île l;i l'icce II qui picVC'tle. INSOLITUM SPECTACULUM PEREGRINO EX JOVE ADVENiENïI. 56 I rtriinicnta tlibrilia ferras limas clolabras tcrcbras, tormim.quid lintcorum ex hcrbis, qiiid vicri matcriam tantaniquc in ca lurnianda dcxtcritatcin. quid Ipccula et in ijs rellexas imagines, qiiid lerici ex vermium tclis textura. friimentilatio, vinaexconditouvarum fucco. qiiid ipiricum vini inflamniabilein.quid luinina nodurna ccrconim et candela- riim. Qiiani in his omnibus inimani ingenij iagacitatem (ulpicerct. quamque ruriiis providcncia; divinx' proiimditacem in varijs gencrandi niodis, in lexiiiim dilTcrentia, utqiie aninialia tcrrcilria fcre intra corpora fua foetus aliquo ufqiic niicriant,deindein kicem editos laftent; avium gcnus ova pariât, qux infelTa piillosedant. Pifces ovorum item fed minutorum myriades cjiciant qiix marium leminc contacta non alio quam aquœ tepore excludantur. Quam diveriam etiam ab his infeftorum ortumetmutatio- neni advcrtcret, ex ovo erucam aut vermiculum, ex his aureliam '), ex hac contracta poil longam quictem mufcam aut papilionem, ex quibus rurfus ova. Ilorum partim in jove iè vidiile limiiitiidinem aliquam meminiilet, partim nova penitus aipiceret. § 2. Nos vero cunCtis his limul l'umptis (levon alternative: in unum collcctis}, nihilo pauciora aut détériora in illo IManeta extare exiilimabimus, li fuperius difla recorde- mur, inio et phira et meliora in tanto majori Ten-a incife non abfque ratione fulpi- cabimiir. INlulta apud illos elfe qua; nobis in mcntem venire nequeunt. Aliqua vero eil'cqiuv noftris partim adlmilentur, partim ab ijs diverlà fint. Gravitate fere eadem in jove atque hic pra.'dita funt corpora ut ex Newtoni et noftro calculo efUcitur ''). coque pari celeritate dccidunt. Potell tamcn aer apud illos craOiorgraNiorquc efre,n\igirque corporum motui refiilere. Potell aqua cfi'e noftra gravior aut levior. Minus autem liquida aut perfpicua cffe non potefl:, quin et minus pulchra lit minufque utilis. Nubes in Jove fatis perl'picuc deprehcndimus ex mutatione fréquent! macularumaczonarum quarundam civtero corpore obfcurit)rum. PoiTunt animalia nollris majora cde, fortaile vero minora, nam ncquc in dierum longitudine proportio globorum fcrvata fuit. Polfunt plura gênera elle ratione uten- tium. Poilunt non vefci animalibus fed fructibus quos terra largitur. Podiint minus tumultuofe degerc quam nollrce gentes, quanquam videri podit paupertas et incom- modorum arccndorum ncceflltas plurimis inventis originem dedifle. Fomias vero tum animalium tum arborum ac plantarum omnes a noih*is hilcc di- verfas efle credibile ell, cum in America; regionibus \-ix ulla reperta lit limilis Em-opeis, nili avium quarundam quœ per aérera aut hinc eo tranllerunt aut indc ad nos. ") Hiiygens désigne apparemment par „aurelia" — mot qui nous est inconnu — la nymphe ou chrysalide. On pourrait Ci)njecturer qu'il cite de mémoire un mot de Columella („Rei rusticir libri" IX, 3,2) lequel parle de ,.apes ex aureolo varias". ■>) Voyez sur ce sujet les p. 408 — 412 qui précèdent. 71 562 RÉILEXIONS SLR LA PROBABILITÉ DE NOS CONCLUSIONS, ETC. Animalia quiv iflic funt ratione pra^dita, manibus carcre iinn potenint, vel non multum diliimili membix), quas tam ncceiTarias cxillimavic philofophus quidam — en marge: Anaxagoras. vide Plutarchum de amore fratcrno, principio — ut in his caufem rclpicercc hominum lapienti^e •*). Hoc voluic puto, abfque ijs hominesadcul- tuni animi Icientiamque et rerum cognitionem non fuiffe per\-entun>s. Finge enim pro manibus datas ungulas qLiales cquis, aut bubus; nunquam necoppida nec domos etiamfi ratione inftruéti cxa-dilicafTent, nihil de quo lt)querentur habuiffent nifi de ijs quœ ad pabulum et conjugium attincnt, omni fcientia caruiflent, omni rerum me- moria; dcniquc a belHjs parum abfuilVent ^f ■*} Phitarque cite en effet Anaxagore au ck'but deson Traité „Deamore fraterno" ou ruoi ■jûxàù.fioL:. Nons y lisons: „Atqni exeniplum usiis fraterni nntiira non longe a conspectn removit: sed in ipso corpore pleraqne nccessaria fecit duplicia, .nermana, & gemclla, manus, pedes, oculos, aiires, nares. eo signilicans, omnia liiïc saliitis & miitui anxiiij, non dissidij causa & pugniv sic esse divisa, [psascjue niaïuis in multos atque inxquales scissas digitos omnium instrumentorum accuratissimé & artificiosissimé paravi:: adeô ut Anaxagoras illepriscu>lnimana;sapientia; cau- sam manibus imputaverit". 5) Ce passage, à partir du mot „Finge", se retroii\ e presque textuellement dans le „Cosmotlieo- ros": voyez la p. 739 qui suit. APPENDICE I AUX RÉKI.KXIONS SUR LA PROBABILITE DL NOS CONCLUSIONS ETC. Des dialogues de la Mothe le frayer. Anima a corporc iemota ncqiie amat ncque rcminifcitur. Ariftoteles, 1. i et 3 de anima cap. 6 '). Papa Cîrcgorius magnus ^) libres Ciceronis legi vetuit '). Balilidcs (butenoit qu'il n'y avoit rien d'incorporel. vScxtus Kmpiriciis, _-,adverliis Machcmaticos +). oiov ET YiiJLOCf ccyy^a-i Txrvif àvêpaiv re deciiv re Philos, fceptiquc '). Pauci illam quam conceperunt mentem domum pcrferrc potuerunt. Scncca cp. 109 «). ') Dialogues II, p.28(Dialogue de rigiioraiiceloiiable).Lespa.«sagescitésd',\ristote son tlesniivants. \Upi. ^jyjfiç I, 4 (éd. J. Bekker, Berlin, C. Reimer, 1831, Vol. I, p. 408/-): /.ai -0 -joû-j or, zai ro Bsuaù-j oaoatvrrai i^ù.vj rtvb; ïaui fjnoonhoj. x'jzo S- i-aâiç éazn. zh oz ity.-jrjzla^iu zat ytÀïtv r, atiTïlv oùx soTTiv îxEtvo'j ~ij>7, à/);): zoj'^i ToO tyovzfj; r/ïtvo, r, èx-îvo tyu.St'i v.oii. to-jzvj sjsipooivoj o>T£ livr,(ij)\ivJu o"t£ ytki. — Weoi Irjyf,; III, 5 (Bekker, Vol I, p. 430d') : yrapiujùç i'inr'i f/.ovov toû5' ôrïo ZT-zi, zat toOto aovov s^jàvaTov xai iioicj. oJ avr.uovsvciti-v oi. oTt toOto f*;v sr— a.î:?. o i- rrxJr.Tezo; vo'j; 5>JaoTÔr. zat avrj tojtov où^'îv vo£t. -) 590—604. 3) Dialogues II, p. 25 (Dialogue de l'ignorance louable). *) Dialogues II, p. 41 (Dialogue de l'ignorance louable). C'eft au § 258 du livre VIII „Adversus mathematicos" que Sextus Empiricus parle de oi -soi -n Bao-t/îb\v. al; H'iïz ur,'}r,i zI-jm iT''.>y.y-n. ') Dialogues I, p. 17 (Dialogue de la philosophiesceptiqne). Citation d'Homère(OdysséeXVin, 136—1.37): Totoç yâo vôgç Z'jt'i'j ZTziyOo'jtMV ôv-S'owttwv. O'.ov èrr' r.axo i-jr.ii. n'ary.o mSp'Wj zz sziin zz. Sextus Empiricus cite ces vers „Adversus inatliematicos" VII, 128. *) Dialogues, même endroit. C'efl dans la lettre 108 que se trouvent les paroles citées dansl'édition de 1914 (Lipsiœ, Teubner) parO. Hense de „L. .Annaei Sencca; ad Liicilium epistularum mo- ralium qu* supersunt". 564 RÉFLKXIONS SIR I, A PROBABILITÉ DE NOS CON'CLUSIONS ETC. APP. I. Le P. Paolo s'eflioit imaginé que le genre humain eftoit originaire de quelques Tritons et femmes marines "). Mais d'ou eil ce qu'il penfoic que ceuxcy fufTent venus? Mon enim op(jrtcc opiniones morcalium eafdem femel aut iterum, aut juxca quem- piani par\ lun numerum redire dicamus, fcd infinities. Arifloteles, 1. i . Meteor. c. 3 ^). Parce que quand Epicure dit Non accedet ad renipublicam lapiens, nifi fi quid in- tervenerit, c'eft le meime qu'a prononcé Zenon, Accedet ad rempublicam nifi fi quid impedierit. Car en effet l'un et l'autre enfeignent la retraite ''). Invenerunt quemadmodum plus quies illorum hominibus prodefl'et quani aliorum difcurfus et l'udor. Cicero '°). Ella non potrebbe credere quanto ho perduto dopo che attendo à quelle canzoni politiche, cofi nella fanita, corne nella compofitione dell'animo, e nella vivezza del ccrvello. Ma anco il noflro effere è una leggerezza, e conviene paflarii in rifo il do- verlo perdere. Ex cpill. P. Paolo. "). Plulieurs ont cru avec S. Augullin (en marge: non pas) et avec le Ribtil dofteur l'J'^lcot '"), que les femmes ne participcroient à la refurreclion générale, qu'en chan- geant de fexe, et perdant le féminin pour le viril ''). Muliertum demum ell bona, cum aperce cil mala '+). ") Dialogues 1, p. 147 (Le banquet sceptique). Voyez sur le Père Paolo la note 25 de la p. 53S qui précède. ") Dialogues II, p. iy6 (Dialogue de l'opiniastretè). I.e passage cité d'Aristotc, se trouvant à l'endroit indiqué (éd. lîekker, Vol 1. p. 339^) est le suivant: t/O yip âri fhT'jyrj y.rx: v'ji- â'i: (fjo" o'/r/ixt; rx; y.\j-y.; S'jçx; ïvaz'jz/ôiv yivoiiiva; Sv Toi; àvBfjf'oTzrAç à/À' 6:~Uf)y.y.t;. ') Dialogues II, p. 247 ( Dialogue de la politique). '°) Nous n'avons pas réussi à trouver cette citation (?) dans les Dialogues. Iluygens peut l'avoir ajoutéede son cri'i. D'après les lexiques, consultés in vocibus „discur- sus" et „sudor", Cicéron ne s'est d'ailleurs jamais exprimé dans ces ternies. ") Dialogues II, p. 252 (Dialogue de la politique). '■) Il s'agit de Joliannes Scotus Erigena (neuvième siècle). '3) Dialogues II, p. 408 (Dialogue du mariage). '•*) Dialogues II, p. 406 (Dialogue du mariage). Delà JMotliele X'ayer n'indique pas d'où il tire cette citation. RÉFLEXIONS SUR LA PROBABILITÉ DE NOS CONCLUSIONS ETC. API'. 1. 565 Matrimonium vocatur unius adulterium. Seneca. 3. de bcnef. c. 16 's). Epiciire nommoic les belles, fpecula naturs. Cicero z de lin. "'). NuUus enim philofophus hadcnus demonlhavit animam hominis eiïe immorcalcm, milla apparcc dcmonllraciva ratio, fcd fidc hoc crcdimus et rationibus probabilibus conlonat. Card. Ciifamis, en expliquant les paroles du ch. 3 de rEcclélialle vers la lin. Quis novit (i Ipiritus filiorum Adam alcendit furfum &c. '•"). Huygcns ccrit par erreur Card. Cufamis au lieu de Card. Cajetanus (également antérieur à Delcartes). De las cofas mas leguras la mas fegura es dudar '"). '5) Dialogues II, p. 443 (Dialogue du mariage) „ . . . celles qui n'ont qu'un mignon, passent pour des superstitieuses entre les galantes, & dans les bonnes compagnies, matrimonium vocatur unius adulterium". Nous lisons dans le cap. 16 du livre III de Sénéque „De beneficiis" (dans l'édition de C. Hosius, Lipsiœ, Teubner, 1914): „ÎVumquid iam ullus adulterii pudor est . . . Infrunita et antiqua est quîc nesciat matrimonium vocari unura adulterium". '*) Dialogues II, p. 167 (Dialogue de l'ignorance louable). Cicéron „Definibusbonorumetmalo- nim" II, 32. '") Dialogues II, p. 104 — 105 (Dialogue de l'ignorance louable). '8) Dialogues II, p. 416 (Fin du dialogue de la divinité cité aussi dans la note 14 de la p. 537. qui précède). Huygens entendait probablement plus ou moins l'espagnol, puisqu'il avait dans sa bibliothèque un assez grand nombre de livres écrits dans cette langue. APPENDICE II AUX RÉFLEXIONS SUR LA PROBABILITÉ DE NOS CONCLUSIONS ETC. Pour mieux faire connaître les Dialogues de la Motlie le Vayer qui a apparemment eu une cer- taine influence fur Huygens, nous croyons utile d'en copier quelques pages. II, p. 184 et fuiv. (Dialogue de rOpiniaftrecc) : „Tant s'en faut que je peiifc que les longues clhidcs & les plus profondes cogitations rendent un efprit dogmatique et aflerteur . . plus clairvoyant & meilleur juge de ce qu'il s'efl: propofc de reconnoifh-e, qu'au contraire, j'efiimc que fouvent fon travail ne luy fert qu'à s'efloigner de la vérité & à le rendre contre elle d'autant plus opiniaftre. Ce qui procède de ce qu' Ariflote difcourt fi bien au dernier chapitre du fécond livre de Hi !Metaphyfique,c'eft h fçavoir, que nortre façon de concevoir, d'apprendre & de difcourir, defpend bien fouvent de la couihime, laquelle nous emporte & tyrannife mcfmes en ce poinct, aufcultaùoncs feu ration es dijcendi l'ccundiim covfuetudhits accidiint '}, en telle forte, que celui qui s'adonne aux IMathcmatiques. veut tout foubmettre aux demonflirations de fon art, ccluy qui aime la fable & la mythologie, ne difcourt & ne s'explique que par parabole. Ainfi le Philofophe Muficien Ariftoxcnus dans Ciceron, i. 'i'ufc. qu., artipcio fiio non recedit^ voulant que nolîre ame ne foit autre chofe qu'une douce harmonie "); ainfi Pythagore aflubjcttifi7)it toute fa Philofophie aux myfieres de fes nombres ^); Arifiote luy mefme aux règles de ia Logique 3); Platon à fes idées +); ') En grec: Ai o"àzpoz(7£/,; /.y-rj. rà îj-r, uv'/Satvovaiv, etc. C'est dans l'édition de Bekker (Vol. Il, p. 994.*) le dernier paragraphe du second chapitre du premier livre de la IMétaphyfique. -) Tusculanx disputationes, I, §§ 19 — 20. Cicéron ajoute à bon droit: „et tamen [Aristoxeiius] dixit aliquid, quod ipsum quale esset erat multo ante et dictum et explauatum a Platone". 3) Nous saisissons cette occasion pour citer un passage de la p. 160 des „.Archa!ologia' philosophi- ca; libri duo" de 1692 de Th. Burnet (voyez sur ce livre la p. 664 qui suit) où ce contemporain anglais de Iluygens dit, comme lui, que, plutôt que de suivre Pythagore on Aristoce, le physi- cien doit s'en tenir ft la fois à la ratio et à l'experientia (comparez la p. 31 du T. XVIII): „Nec tamen dissimulandum est, ingenium Pythagoricum, Platonicumque, hoc vitio laboràsse, quod res Physicas in rationes Mathematicas, numéros & proportiones, resolverit: uti postea Aristo- teles in rationes Logicas. Uterque peccavit nimià subtilitate, dum tcnuibus aranearum filis Divam Naturam tenero studerent, qu.ï non \\\-\ ferreis aut adamantinis cntenis, rationc rigidà fidisquc observationibus, se constringi patitur". convient d'ajouter ^comparez la note 5 de la p. 768 qui suit) que la Mothe le Vayer, RÉFLEXIONS SIR LA PROBABILITÉ DE NOS CONCLUSIONS ETC., APP. IL 567 Democritc & votre Epicure à leurs Atomes oii corps infcftilcs; les Chimiftes h leurs principes & fourneaux; les Cabaliik-s & Roieeroix à leurs traditions & figures enig- matiques; Gilbertus h la vertu aimantée; Copemicus (après Philolaus & Hicetas autheurs de cette penlee) à la mohilité de la terre; bref, chacun fe fonne uneratioci- nation, & enluite un fylleme à part, &. à fa mode. Or, de Theure qu'un efprit, pour bon fouvent qu'il foit, s'ell ainfi laissé prévenir de quelque particulière imagination & a pris à party de la liiulk-nir, fa force ne luy fert plus qu'à fe confirmer & roidiren icelle, rejettant animeufemcnt tout ce qui femble luy pouvoir contrarier. C'efl ce que \'erulamius s'ell advifé de fort bien ixppdkr i^iola /pecus en fon nouvel organe, habet en'wi^ dit-il, tintifquifqtie fpecum fke cavernam qiiandam tndmduam^ qua lumen natiirœ fran^jjt ^ corriiuip'it; & nous pouvons bien dire en ce fens, que l'homme eft un grand idolaflre, n'y ayant peut élire que le feul Sceptique qui fe puilTc aucune- ment exempter de tomber en cette flatteufe idolâtrie de fes fantailies, à caufe de l'in- différente conilitution intérieure de fon efprit". P. 235 — 236 (même dialogue): „Les Dogmatiques, qui font dans la prévention, ne voyant fouvent les chofes que du biais qui favorife leur fentiment anticipé, ce n'ell pas merveille qu'ils inclinent prt)mp tcment à l'un ou à l'autre party, avec tant de pefanteur qu'on ne les en puiffe plus demouvoir, qui ad pniica refpkhmt^ de facili promintiant. Mais quant à ceux de noilre famille, qui font les reflexions convenables fur la probabilité [nous soulignons] de toutes propofitions, au lieu de fe laifTer emporter foiblement à pas un party, ils s'arreflent gencreulemcnt fur leurs propres forces, entre les extremitcz de tant d'opi- nions différentes, qui ell la plus belle & la plus heureufe affiette que puiffe poffeder un efprit Philofophique". Voyez aiiffî les I. 6 — 7 de la p. 3 du T. XIX. de même que Bnrnet, ne pouvait, au dix-septième siècle, avoir une idée quelque peu précise de l'évolution de la pensée d'Aristote. „Aristote, sans abandonner sa prédilection pour un sy- stème scientifique logique, l'oeuvre de sa vie entière, et sans renoncer à la recherche des causes premières . . en arrive à reconnaître à l'observation méthodique le rôle primordial et à en faire la base essentielle de toute recherche scientifique" (Pierre Brunet et .\ldo Mieli «Histoire des Sciences. Antiquité", Payot, Paris, 1935, p. 233). ■•) Voyez sur l'évolution de la pensée de Platon la note 15 de la p. 533 qui précède ainsi que la note 5 de la p. -68 qui suit. APPENDICE III AUX RÉFLEXIONS SUR LA PROBABILITÉ DE NOS CONCLUSIONS ETC. Chartîcaftronomica.-, f. 129. C'efl: une étrange chofe que l'idée du plaifir, et du fenti- ment que nous en avons tant de ccluy de refprit que de celuy du corps, qui revient auin à refprit. La divinité qui a tait ce don aux hommes et aux animaux, doit eftre en podeffion d'un plaifir infiniment plus grand et a nous inconcevable. Il ell vray que perfonne ne s'eft encore avisé de mettre cela parmy les attributs de la divinité, fi ce n'efl: peut eftre les Epicuriens, mais ils n'en parloient pas ferieufe- ment '). Chartiv aikonomica;, f. 127 v. Que j'ay remarqué la joye de ceux qui ont bien compris et fe font perfuadez du vray fyfteme. Bien plus encore s'il leur arrive de découvrir quelque nouveauté. Quelle joie ne doit avoir eu Copernic lors qu'il s'efl fatisfait comme philofophe. Quelle joie de Galilée dans la vue de les grandes découvertes. furtoui des fatellitcs. toutes pour confirmer le fyfleme. :Mème endroit. L'elprit faute d'occupation fatisfaifante s'adonne a chercher des vo- luptcz pafl'ageres et qui fouvent ne ié peuvent avoir qu' avec l'injure des autres. Charta: aiironomicK, f. 122. Nous avons un lieu pour habiter plein de belles chofes et d'agréables, mais nous gallons nollre bonheur par noilre folie et méchanceté. ') Nous répétons ici, comme on voit, le § 10 de la p. 528 qiu précède. Comparez ce que Lucrèce dit sur les dieux, note 49 de la p. 364. ASTRONOMICA VARIA irnjo 1^91 '). I. Vitesses de la matière des tourbillons multilatéraux. II. MeRCURIUS in sole OBSERVATUS NORIBERGiTH 3 I OCT. 1 69O A J. Fh. Wurtzelbaur '). III. Firmamentum Sobiescianum. Ex I Ievelii prodromo astronomle OPERE POSTHUMO ^). IV. Conjunctio Veneris et Solis 1 5 Nov. 1 69 1 Parisijs observata A la Hire '). V. Faut-il croire A l'existence des tourbillons? ') Il faut pourtant observer que la dernière des cinq Pièces ne porte pas de date; elle peut fort bien dater d'un peu plus tard. -) C'est le titre que Huygens lui-même donne à cette Pièce. I') Si les celcritez propres de la matière fluide font en raifon contraire foufdoublcdes diftances du centre, alors les pefanteurs feront en raifon contraire des quarrez des dilknccs, comme l'établit M. Newton, et le prouve par l'équilibre des Planètes *). Car une planète neuf fois plus éloignée qu'une autre va trois fois plus lentement par fon mouvement propre dans fon orbe '), comme cela fe déduit des temps périodiques qui font 27 a i d'où l'on trouve fa force centrifuge ^'j de la force centrifuge de la plus proche. A fin donc que fa pcfanteur ibit de mefme ^\ de la pefantcur de la plus proche, il faut que la force centrifuge de la matière fluide a l'endroit de la plus éloignée foit aufll 55*1 de la force centrifuge de la matière fluide à l'endroit de la plus proche, ce qui fera ainfî fi la vitefl^e de cette matière près de [la] planète éloignée efl \ de fa vitefle près de la plus proche. De forte que les vitefljcs de la matière a l'endroit de chaque planète gardent la mefme proportion que les viteffes des planètes mcfmes. Ceci s'applique à un eiifcmble de tourbillons multilatéraux: nous favons voyez notre Avertis- fement au Difcours île la Caufe de la Pefanteur) que depuis l'apparition des „Principia" de New- ton Huygens admettait ces tourbillons-là pour le fyftéme folaire. ') Manuscrit G, p. 52 v. La p. 53 r porte la date du 27 août 1690. ") Ce qu'„etablit M. Newton" est seulement, comme on sait, que „les pesanteurs", pour qu'il y ait «équilibre des Planètes" doivent être „en_raison contraire des quarrez des distances". ') Tous les orbes étant par hypothèse circulaires et concentriques. II). Mercurius in foie obfervatus Noribergte 1690. die ultima Oftobris a Joh. Phil. Wurtzclbaur -). Die 30 Od. poil meridiem. Tempus Horol. Oscill. Hora fupputaca h. m. s. h. 6. 32. o culminât os Pegafi. 6. 28. 45 9. o. o culminât caput Andromedai. 8. 52. 17 3 1 Oift. an te meridiem. 8. 30. o .Sol e nubibus emerfit. Mercurius in diico ejus fuperne in tabula obfervatoria, a verticali ad dextram (rêvera ad l^vam) dillans plus quam i digito a limbo exiturus apparuit. 8. 36. o Mercurius poftquam undulanti limbo Solis ad minutum tem- poris adho-'lerat exijt ad 14^ a Zenith feptentrionem verfus. 8. 49. o altitudo 0 10. ce ,, „ ,, ^ 38- 38 On voit que Iluyjîeiis coiuimiait à s'iiitérclîer aux palHiges de Mercure fur le difque du foleil dont traitent les p. 319 — 329 qui précédent. ') Manuscrit H, p. 6. La p. S' porte la date du 19 décembre 1691. 1, a Pièce est empruntée au A'uni. 192 (for the montlis of January and Fcbruary 169°) des Philosoph. Transactions de Londres. ^) J. C. PoggendorfFjjliiograph. litterar. Ilandwcirterbuch der Geschiclue der exakten Wissen- scliaften", Leipzig, Bartli, 1863) écrit Joh. Phil. Wurzelbau ou W'urtzelbau (1641 — 1."25), marchand et astronome à Nuremberg, et nous apprend qu'en 1703 ce savant publia une tra- duction du „Kosmotheoros" de Huygens sous le titre: „Weltbetrachtende Muthmaassungen von den himmlischen Erdkugeln". Mais le véritable nom est Wurtzelbaur ou Wurzelbaur (les Philos. Transactions écrivent l'un et l'autre); le nom Wurzelbaur se lit aussi à la p. 4 du „Prodromus Astronomiiv" de 1690 d'Hevelius dont traite la Pièce III qui suit. Une deuxième édition de „Herrn Christian Huygens' CosmotheorosoderWeltbetracluende Muthmaassungen, von den himmlischen Erdkugeln und deren Schmuck" parut à Leipzig en 1743 (F. Rosenberger „Isaac Newton und seine physikalischen Prinzipien", Leipzig, J. A. Barth, 1895, note 2 de la p. 238). 111'). F IRiMAMENTUM SOBIESCIANUM. Ex Hevelij prodromo aftronomia.^ opcre pofthumo -) quod iic infpicercm dcdic D. de Langhe fecretarius urbis Dantifci. Ilcvelius in Tabula fixarum addidit afcenfiones rectas et dcclinaciones earum ad annum 1 660 complctum. Mine inquit fi in vcnire vclis qiisnam fit Afccnfio rcfta anno 1686 completo 3^, die Anni 100 danc diiTerentiam afcenfionis rcct^e 1°. 18 . 18" (quam unde invenerit non addit: motus autem fixarum feu praiceflionis œquinodlij ipfi efi annuus 50". 52" -t), unde in ccntum annis 1°. 24'. 48") quid dabunt anni 26, id vero quod in\'cnitur adde ad afccnfionem fidcris datara, et habebis afcenfionem ') Manuscrit G, t". 66. Les f. 57 et 78 portent respectivement les dates du 25 septembre 1690 et du I janvier 1691. -) Johannis Hevelii Prodromus Astronomia;, etc. de 1690. Nous avons donné le titre complet à la p. 7 du T. X, où l'on voit aussi que Huygens, dans une lettre à de la Hire que nous ne possé- dons plus, avait fait des réflexions sur ce livre. La réponse de de la Hire est du 17 janvier 1691. La présente page doit évidemment avoir été écrite peu avant la dite lettre, dans laquelle Huy- gens peut avoir exposé un peu plus longuement ce qu'il dit dans le dernier alinéa de la présente Pièce. Outre le „Prodromus" le volume d'Hevelius contient: „Johannis Hevelii Firmamentum So- biescianum, sive L'ranographia, totum coelum steliatunv, utpote tam quodiibet sidus, quam omnes et singulas stellas, secundum genuinas earum magnitudines, nudo oculo, et olim jam cognitas, et nuper primum détectas, accuratissimisque organis rite observatas, exhibens. Et quidem quod vis sidus in peculiari tabellà, in piano descriptum, sic ut omnia conjunctim totum globum coelestem exactissimè référant prout exbinis hemispha;riis majoribus, boreali scilicet & australi, adhuc clariùs unicuique patet". Cum gratis & privilégie Sac. Reg. ^laj. Polon. Gedani, Typis Joh. Zach. Stollii. Anno MDCXC. Déjà dans le „Prodromus" l'auteur écrit (p. 115): „Scutum quod attinet, pncgnantibus ex Rationibus ad Firmamentum usque inter Astra evexi, in perpetuam nimirum JMemoriam Augustissimi Nostri Régis ac Domini, Domini Joliannis HI, Régis Poloniarum, ob immensa Ejus Mérita" etc. 3) C'est à la p. 139 qu'Hevelius calcule „Ascensionem Rectam & Declinationera, ad Annura completum 1686", en disant „ioo Anni exhibent dilferentiam I°i8'i8" etc." •♦) Cette valeur de la précession équinoctiale annuelle avait été calculée à la p. 92 par la compa- raison de certaines observations d'Hevelius de 1660 avec celles d'Hipparque de l'an 127 avant notre ère. 574 ASTRONOMICA VARIA 1 690 — 1 69 I . reftam quœ ipfi convenit anno 1686. Similis fere procefTus efl: inquit in eruendis de- clinacionibus. Sed bene nota, quod differentia pro annis dcfideratis in nonnuUis ftellis fit adjectiva in alijs fiibtractiva. Eum in finem cuilibet ftella; adfcripfi vel Add. vel Subtr. ') (jjuod tamen in Tabula non invenitur adfcriptum). Hoc nempe notât de differentijs declinationum, addit enim, E contrario differentia afcenfionis rectje femper additur, ciim afcenfiones continue crefcant; exceptis folummodo 1 1 ftellis; id quod inter maxime memoranda imprimis notandum habemus, cum nemo, quod fciam, nec ipfe Tycho, rem hanc fummè notabilem in iftisundecim ftellis hucufqueadhuc depre- henderit. Nifi quod Ricciolus animadverterit in unica tantum ftella, in humero fcilicet Urfa; Minoris talequidpiamcontingerc*). Hs undccim funt i indextropedeCephei. 2 in flexura fecunda lucida; Borealis draconis. 3 in flexura IV draconis. 4 in humero Urfe ÎVIinoris. 5 in pectore ejus. 6 in dorfo ejufdem. 7 in latere ieu ventre ejus. 8 prima cauda; ejus. 9 média caudœ. 10 ad humerum proxima. et 1 1 altéra ad humerum ejufdem Urfe Minoris. In bis inquit ftellis afcenfio recta hoc noftro a;vo nunc decref- cit, atque ita differentia afcenfionis in fubfequentibus annis detrahitur. id quod tamen non perpetuo fieri poterit, fiquidem poft aliquot mille annos contrarium rurlus acci- det, fi mundus eoufque fubftiterit. Exercent enim omnes hse ftella' motum reciproca- tionis, modo directe modo rétrograde incedunt, modo etiam funt ftationarise, et quo- libet alia atque alia proportione, adeo ut totam eclipticam intra 25 millia et ultra annorum femel obambulent. Adhuc qua;libet harum ftellarum alios atque alios ftationis exercent tenninos. Jam illa poft ftationem fecundam efi: directa; rurfus altéra eft rétrograda ad ftationem fecundam. Teraiini vero ftationum plerumque diftant ab invicem 80, 100 et 120 gr. Deinde Stella Polaris totum sequatorem percurrit atque nunc eft velociffima. at vero reliquat nunquam îequatorcm abfolvunt, fed intra ter- minos ftationum fuarum périodes luasconficiunt, ultra quosevagando non difcedunt. Sic ut plerumque fecunda llatio fiât circa 210 et 230 gr. et prima ft:atio circa 310 et 330 gr. Limes vero difcemendi ftationem prima à fecunda eft 270 gr. in jequatore. Pariter declinatio admodum variabilis vix femel toto revolutionis fixarum tempore una alteri omnino eft îequalis "^). Unde autem hic mirificus motus oriatur, imprimis quod in quinque ex illis undecim il:ellis differentia declinationis (voluit dicere afcenfionis) fit hifce temporibus adjec- tiva, in fex reliquis fubtraftiva, et quod ftella polaris inter reliquas ejufdem fideris Urfœ iNlinoris, his legibus hoc tempore fit exempta, eft rcs quidem penitioris indagi- nis '") quam fe dicit pofie explicare. Sed doftioribus non fore difficile ut eam pénètrent ex globis cocleftibus vel fchemate quodam inde delcripto: quoniam ita et non aliter in hifce ftellis evcnire débet '). 5) P. 139. *) P- 139—140- ") P. 140. FIRMAMENTUM SOBIESCIANUM. 575 Proculdubio ex triangiilis fphxricis hac calcule inveniri pofTiint. Eiïet tamen operœ prctium iixc acciiratiiis definirc iinde (Iniiil, ut puco, invenietur niethodum iftam computandi afccnfioncs rcctas pcr additioncm proportionalcm nf)n effc proham. Etfi ad computandas llcllaruin longitudines rcc'tc proportionalc aiigincinum ufurpctur. Vide Ricciolum Almag. iiovo ... et Allron. refomiata "). **_) Nous ignorons quels sont les endroits des livres de Riccioli auxquels Huygens fait allusion. On peut consulter p.e. dans r„Astronomia reformata" de 1665 le Cap. X du Lib. II „De Motu LunîB in Longitudinem hactenus ab Insignioribus Astronomis constituto, & qua potissimum methodo illum inuestigauerint: quidque in ea peccatum esse, aut desiderari posse videatur" commençant par les mots: „01im Lib. 4 Almagesti Novi, à Cap. 19. ad 24. exposui artificium triplex, quo Astronomi Lunares motus inuestigarunt". n^ ■). Conjunclio Vcncris et Solis 1 5 Nov. 1 69 1 . hora 1 1 ,4' vefpertina ") Parifijs obfcr- vata a la Hire. Tranfibac mcridianura X'enus illa die hora 1 2. o'. 2 . Portridie, feu 16 Nov. hora 12. i'. o". dics Tranfitus Vcneris Akitudo Mcridiana Akitiido ÔNIeridiana No\'. pcr uieridianum Ccncri Vcneris Cencri Solis H ■ " 14 II- 59- 5 23^ 15 12. o. 2 23. 16 12. I. o 22. Nodiis defcendens 13°. 19'. 4 Sagitt. fi cum Keplero ponatur Inclinatio Orbite Ç 3°. 22' 0- Dnils cette conjonction Vénus, on le voit, ne pafTa pas fur le difqiie folaire. 22'. 30" 22°. 46-, I. 10 22. 3°- 40. 25 22. 1.5- ') Manuscrit II, p. 6. Compnrcz la note i de la p. 572. Les „Observations de la planète de Vénus faites à l'Observatoire Royal, au mois de Novembre [savoir du i au 25 Nov.] 1691 par Mr. de la Ilire" ont été publiées dans le T. X de 1-30 des «Mémoires de l'Académie Royale des Sciences depuis 1666 jusqu'à 1699". -) Le moment précis de la conjonction a été calculé par de la Hire d'après ses observations. 3) Comparez sur cette inclinaison la p. 177 qui précède. L'auteur anonyme de l'article du T. X — note I qui précède — , ou peut-être de la Hire lui-même, ajoute: „Mais suivant le calcul des Tables Rudolpliines le lieu de ce noeud dcvoit être à i4°n '53' du I— ►■ : ainsi il est trop avancé de 52' 13" selon ces Tables". La recherche de la position exacte du noeud était le prin- cipal but des observations. V). Fliifieurs enibraflent les tourbillons de des Cartes; tant on aime mieux s'imaginer de icavoir que de relier ignorant (ans adhérer a rien. (^)uoiqu"il ne foit qiicftioii ici 1)110 des tourbillons unilatéraux de Des Cartes (voyez fur les tour- billons multilatéraux la l'iéce I qui précède) il femble bien que la fentence de Huygcnsait un feus plus général. Dans le „Colmotheor()s" les tourbillons (multilatéraux) ne feront leur apparition que vers la tin : 1 liiygens maintient leur exiftence, mais il ne leur donne plus une place d'honneur. Il ell poilible que dans la préfente Pièce il n'entende parler que des gens du monde. 11 femble toutefois également podible que ce foit auflides phyficiens et allronomes. Dans ce cas on le verrait ici — pour un inflan t et tout-à-fait privatim — partifan d'une pliyfique qui fait fans doute des liypothèfes mais fans (iiUih-er à rien; ce qui nous rappelle le fameux „liyp()tliefes non fingo" de iXewton ^). Comparez fur le doute de 1 luygens l'Appendice ! (note 3) au „Cofmotheoros"'. Comparez aulii avec la préfente l'iècc le titre, cité à la p. 564, d'un des dialogues de la Motlie le Vaver: de rignoiûtice louable. ') Cliarta? astronomice, f. 127. Nous avons déjà publié quelques remarques empruntées à cette feuille aux p. 536 et 568 qui précèdent; voyez aufli la p. 315. °) Comparez la citation de Newton dans la note 1 3 de la p. 5 du T. XIX. / J DRSCRIPTIO AUTOMATI PLANETARIl ^i! Averti ffcm en t. La plus grande partie du Manufcrit de l luygens de la „Dcfcripcio" a été confer- vée '); les dernières feuilles feules ') font défaut. Quelques notices de de Volder et Fullenius font voir que lorfquc la „l)efcnptio" fut publiée en 1703 dans les „Opus- cula polhima", ce nianulcrit fut envo^ é à rimprimerie fans avoir été écrit au net '). La date de la compofition ne s'y trouve point; nous favons qu'elle eil probablement poftérieure à janvier 1 69 1 ■*). La „Defcriptio" peut fort bien être de quelques années plus tard. ') Dans ics „Cliarts astrononiicw". -) Cone.spondaiit aux p. 189 — 200 des „(lpusciila postuma". ■') C'est ainfi, pour n'en donner que deux exemples, que sur la première des feuilles — la f. 177 — est indiqué où commence la p. 433, c. à. d. la troisième page de la publication de 1703; et que sur la f. 1 80 les deux éditeurs, ou probablement de Volder seul qui était à Leiden, ont biffé le texte corrigé par Huygens pour rétablir son ancien texte, écrivant en marge: „te setten tgeen uytgcliaait is, en dat er boven geschreven is niet". Huygens avait biffé les nombres des minutes et des secondes desquelles il faudrait faire avancer les planètes en :o ans (voyez la p. 607 qui suit) et s'était contenté d'écrire: Dentium vero numeri certa ratione, quam inox expo- nemus, reperti funt, tamque exaclè medijs motibus aptati ut in annis viginti error nullus qui quidem vifibilis fit exiilere queat. Poftpluresveroœtatesubiopusfuerit facile corrigitur ea ratione quam fuo loco docebimus. Nous avons en cet endroit con- servé l'ancien texte, avec les éditeurs nommés. ••) Voyez la note 5 de la p. 1 1 : qui précède. 502 AVERTISSEMENT. Nous croyons inutile de publier le brouillon ') du début qui occupe la f. 191 des „Chart£E artronomic^" vu que le texte lui-même y ellprefqu'entièrement conforme; mais nous faifons imprimer comme Appendice II un autre début, fans doute antérieur, où Iluygens s'étend plus longuement fur le planétaire d'Archimède et où il dit que Tastronomic ,,'rychonis Brahei oblcrvationibus et Kepleri induftria perfectionem ferc l'ummam ell adepta". On a vu plus haut que déjà avant 1687 fes doutes fur la vérité des deux premières lois de Kepler a\'aient beaucoup perdu de leur force *) et que depuis l'apparition des „Principia" de Newton on peut dire qu'ilss'étaient évanouis ■'), h cela près qu'il n'était pas convaincu — ce qu'on voit auiïi dans la „Defcriptio" ^) — que des obfervations bien faites et les calculs correspondants confu-meraient fufli- famment la propofition que les noeuds fucceffifs afcendant et defcendant d'une même planète font toujours (à fort peu près) oppofés l'un à l'autre par rapport au foleil ^'). Comme dans le „Difcours de la Caufe de la Pefanteur" Huygens ne mentionne qu'en quelques mots les aftronomes antérieurs à Copernic. Il ne fait de plus aucune allufion aux cercles excentriques qui lui femblaient — d'après notre Avertiffement des p. 162 — 167 qui précèdent — lorfqu'il commença la construétion de fon auto- mate, pouvoir repréfenter le vrai cours des planètes peut-être mieux que les ellipfes de Kepler. La „Defcriptio" donne par conféquent au lecleur l'imprefllon que les cercles excentriques du planétaire proviennent uniquement du défir de ne pas rendre la conllrudion trop compliquée; quoiqu'en vérité Huygens dife ■°) qu'il eût, fans beaucoup de peine, pu y introduire de véritables ellipfes. Avant 1684 ") Saturne n'a pu avoir dans le planétaire que trois fatellites; lors- qu'il compola la „Defcriptio' Huygens l'avait rendu up to date par l'introduction de deux fatellites nouveaux '-). '') l'ieiii de ratures, donc assurément le premier. '') Voyez, à la p. 349 qui précède, le § 2 des „Pcnsees meslees", datant de 1686. 7) § 12, datant de 1688, de la p. 143 qui précède. '*) P. 612 qui suit. Voyez aussi la note 3 de la p. 576 qui précède. ') Voyez sur ce sujet la p. 310 qui précède où nous nous sommes servi d'une expression un peu forte en disant qu'en 1686 Huygens ,,nvait abandonné cette idée". ■°) \\6\6. ") Voyez la p. 194 qui précède sur la découverte de deux satellites de Saturne par Cassini en cette année. '") P- 590" ..Saturne porte avec lui cinq satellites". AVERTISSEMENT. 583 Apres le pallagc: „M;ichiniuionc.s quafdam vidiraus, vario artificioclaboratas '3)" Huygeiis avait noce en marge dans Ion manufcric — mais cette note a été bitl'ée, lans doute jur lui-même — : „atque inter eas clegantillimam viri ilkillrisOlai Romeri quam ille Lutetis Parifiorum ciim illic ageret perfcccrat quœ tamcn fpontaneo motu carcbat" '■*). Il eût pu ajouter que Roemer — de même que Caflini — était tychu- nien ''), qu'il avait par conlequein donné la place centrale h la terre. Ceci peut avoir été la principale raifon pour laquelle il a cru devoir conllruire pour rAcadémie Royale des Sciences — car c'ell h elle que l'on automate était primitivement deftiné — un modèle du i'yftcmc copcrnicain. Il avait évidemment l'ambition de collaborer au triomphe définitif de celui-ci, le confidérant — il ne s'agit que de notre fyftème pla- nétaire — comme le fcul fydème raifonnablc "'). Voyez cependant aulTi, ('oit dit en payant, fes coniidérations l'ur la relativité du mouvement, notamment la Pièce \'Ide la p. 229 du T. XVI. Il va (ans dire que Iluygens a choifi ce qu'il penCait être lesmeilleures valeurs pour les diraenlîons des orbes ainfi que pour les grandeurs des corps planétaires. Nous reviendrons Cur ce ('ujet dans notre AvcrtilTement fur le Cofmothcoros. Bien entendu : les planètes ont à dclTein été laites beaucoup trop grandes pour ne pas êtrein vifiblespar leur petiteO'e; mais une table indique les rapports de leurs grandeurs, d'après Huygens, h celle du Colcil '')• • 11 a en outre voulu, femble-t-il, fuggérerrexidencc des tourbillons entourant à l'on avis chaque planète, même ceux dépourvus de fatellites, en les plaçant fur de petits ronds ''^). Si ces ronds ou cartouches ont déjà été introduits pour figurer la matière fubtile lors de la conftruction du planétaire par van Ceulen,ils()ntdùrepréfenterfoit feulement les tourbillons multilatéraux caufant la pei'anteur ordinaire, l'oit aiifTi les tourbillons unilatéraux menant, ou pouvant mener, des fatellites. Après 168- — ■0 P. 589. '*) Voyez sur le planétaire de Roemer, outre la note 5 de la p. 588, la p. 1 1 1 qui précède. '^) Voyez la note 19 de la p. 31 1 qui précède. '*) Voyezcequ'ilditsurles„imaginationspeuraisonnabIesde Tyclio IJralie" à la p. 357 qui précède. '") P. 600 qui suit. ") P. 590 qui suit. 584 AVERTISSEMENT. voyez notre AvcrtifTement au Difcours de la Caiife de la Pefanteur — ils pouvaient repréfenter des tourbillons multilatéraux caufant à la fois la pefanteur ordinaire et la pefanteur des fatellites. Muygens fe contente de dire que ces petits difques repréfen- tent „réther environnant" ce qui certes nous le montre fort peu défircux d'cnfeigner, a traduction de Janvier est mentionnée e.a. dans l'article de février 1930 „La machine plané- taircct roeuvredeHiiygen.s"par L.Reverchonct 1'. Ditisheim dans „L'Astrononiie, revue men- suelle d'astronomie, de météorologie et de physique du globe (Paris)". Nous ajoutons que nous avons fait en 1928 une traduction néerlandaise de la Descriptio pour le „PlanetariinTilioek Eise Eisinga, samengesteld door E. Havinga, W. E. van Wijk en J. F. M. G. d'Aumerie" (Arnhem, van Loglium Slaterus). CHRISTIANI HUGENir D E s C R I P T I O AUTOMATI PLANETARII. DESCRIPTION DU PLANETAIRE. C'cft de nos jours feulement, me femblc-t-il, que l'on a acquis une connaifTancc définitive et parfaite des chofes célelles, quoique Taflronomic foit déjà née il y a deux mille ans et ait été cultivée dès lors par des el'prits éminents: c'cfl dans la dernière centaine d'années, pour être plus précis '}, qu'on y a fait plus de progrès que dans tout le reste du temps. En effet, nous n'avons pas feulement appris à faire beaucoup mieux et plus limplement ce qui conflituait jadis le but principal des recherches, lavoir déterminer les lieux des allrcs tant fixes qu'errants, établir les longueurs de l'année et des mois, et prédire les écliplés; mais nous fommcs de plus, ce qui el1: plus important et plus glorieux, pofîeflcurs d'une fcience certaine fur l'ordre, la pofition,la proportion et la figure des orbes céleiles fui vaut lefquels les planètes et notre terre elle-même circulent autour du folcil; nous avons en outre par nos obfervations télefcopiques accru le nombre des allres connus d'innombrables étoiles fixes ainfi que de planètes -) nouvelles. Axant le temps de Copernic, et même en partie avant le nôtre, tout ceci gifait enfoui fous de profondes ténèbres. Or, fâchant jufqu'à quel point les anciens agronomes ont été dépourvus d'une \'éritable connaifTance du fujet de leurs études, de forte qu'ils n'ont pu laifir ni la nature des difl'érentes parties du fyltème ni la fonne de l'enfemble, l'on comprendra aifément qu'il leur a été impoilible d'en conflruireune bonne image ou repréicntation artificielle. Quoique dans les écrits des érudits les fphères d'Archimède et de Polldonius — cette dernière étant mentionnée chez Ci- céron ') — foient beaucouplouées, il ell par conléquent certain, malgré ces louanges, qu'elles n'ont pu avoir aucune refTemblance à l'archétype célefle ni aucune confor- mité de leurs mouvements aux mouvements véritables, bien qu'il foit croyable qu'elles aient été fabriquées avec beaucoup d'intelligence et d'induflrie. Nousfavons que depuis le temps oîi l'aflronomie fut réformée et rendue plus parfaite, de forte que l'on pouvait plus facilement entreprendre de pareilles conftruclions, plufieurs s'y font en effet appliqués avec fuccès +); nous avons vu quelques-unes de leurs pro- duétions mécaniques diverfement agencées '). Quant à nous, nous avons lait l'abriquer ') Puisque l'ouvrage de Copernic est de i 543, lluygeus eût pu dire 150 ans au lieu de 100 ans. ^) 11 s'agit de planètes secondaires ou satellites. 3) Voyez la note 10 de la p. 172 qui précède. ^) On peut consulter les p. 172 — 174 qui précèdent. 5) Voyez notamment ce qui n été dit à la p. 1 10 qui précède sur le planétaire de Rocmcr, mais consultez aussi sur ce sujet la note 19 de la p. 3 1 1 qui précède, ainsi que la note 9 de la p. 505 du T. XVIII et l'Appendice U qui suit. DESCaiPTIO AUTOMATI PLANI:TARII. F. R u M cœlellium fcientiamancebismillcannosinchoatain, magiiifquc inj^cniis excultam, noflra dcmuin x'tacc abfolu- tam, ut mihi vidccur, pcrtcctamquc habcmus; Idquc ica, ut ccntum circiter his proximis annis ') plus profeftum lit quani rcliquo oiiini tenipore. Quœ enim ainea in hac artc pra^cipua erant, loca iK'llarum dclinire tum tixarum tuin errancium; anni acmcnfiura l'patia difpcfcerc, Eclipfcs pra;- diccre, ea omnia non folum multô raelius planiulquc nunc taccre didicimus; ied & quod majus cft, ac prœclarius, ordi- ncni, politum, proportionem & figuram orbium ca.'lclliuni, quibus circa Solem Planeta: ac Tcllus ipfa circunifcrcur, fumma certitudinc coniprchenfa tcncmus; ilellas fixas innumeras, planetafquealios-) Telefcopii obfervationibus perceptos priorum numéro addidimus. Qua; omnia ante Copcrnici a;vum, qusdam & in nollrum ufquc, protundis tcnebris demerla latebant. Itaquc li quis cogicct quantarum in arte l'ua rerum cogni- tione veteres Aftronomi caruerint ; adeo ut nec partes Syllematis fingulas, nec formam totius habuerint perfpedam; facile quoquc intelliget fieri non potuiflTe, ut inilar ejus aut imaginem aliquam arte etlingerenc. Quare etfi plurimùm celebretur doctorum fcriptis Archimedea ipha;ra ac Pollidonii illa, cujus apud Ciceronem ') mentio faéta | rc- (/.. 43: peritur, certum tamen eft, nullam iis nec archetypi cxlellis limilitudinem incdc po- tuill c, nec verorum motuum imitationem, etli llimmo ingenio, induftriaquc fabricatas tuiflc credebile lit. Ex eo vero tempore, quo reformata relHtutaque in melius fuit Artronomia, ficut facilius res eadem tentari potuit, ita a pluribus quoque fulceptam eifeclamque l"cimus+); quorum & Machinationesqual'dam vidimus, varioartificio ela- boratas ^). Xos vero ab his omnibus diverlàm viam fecuti taie fabricari curavimus 590 DESCRIPTION DU PLANÉTAIRE. un automate de ce genre d'après un fjilcme différent de tous les autres: dans notre planétaire à nous nous avons obtenu par un petit nombre de roues en mouvement continuel que fur la Curface d'une table plane les corps des cinq planètes primaires parcourent leurs orbes autour du soleil, et la lune le fien autour de la terre, dans les mêmes périt)des qu'au ciel; il s'agit d'orbes excentriques repréfentant les vraies di- meiifions et pofitions des orbes planétaires céleftes, tandis que de plus dans chacun d'eux a été confcrvée l'inégalité du mouvement par laquelle les planètes marchent plus vite lorsqu'elles fe trouvent à plus petite dillance du l'oleil. Nous avons noté en t)utre la petite déclinaifon ou angle de leurs plans avec l'écliptique ou plan de l'orbe de la terre. De forte que, pour ne rien dire de l'élégance du Ipectacle, la pofition des planètes peut être trouvée à l'aide de l'automate non feulement pour le préfent mais aulîî pour le futur ou pour le paflc comme par une éphéméride perpétuelle, qu'on y voit donc aufll leurs conjondlions et oppofitions tant avec le foleil qu'entre elles, et cela d'autant plus exaftement que la machine a été conftruite à une plus grande échelle. Comme plulieurs ont demandé un expofé de cette invention, voulant ou bien fimplcment la connaître ou encore l'imiter, nous donnerons dans ce livre la defcription de l'appareil. Je commencerai par la conftruftion du dehors qui enferme tout le mé- canilme. Cette partie extérieure a la forme d'un odtogone lequel cft de bois et possède un diamètre de deux pieds et une épaifleur de fix pouces. La boîte efl: fufpendue au mur et balancée lur fes gonds — lesquels fe trouvent à gauche — de forte qu'on peut la tourner quand on veut et l'ouvrir par derrière pour examiner l'intérieur. Par devant on voit une table de cuivre doré recouvrant tout l'efpace oétogone et protégée par une glace, fur laquelle table font tracés les orbes des planètes d'après le syftème de Copernic mais fuivant les proportions keplériennes. Ces orbes font découpés de telle manière et fi profondément que par les fentes fe peuvent mouvoir de petites pinnules entraînant les planètes en forme de demi-globes lefquels cheminent au deflus de la table et gliffcnt pour ainfi dire iur fa furface; dans ce mouvement Saturne porte avec lui cinq liucllites, Jupiter quatre, et la Terre un fcul qui eil: notre Lune, ceux-ci étant placés l'ur les mêmes ronds que les petits corps des planètes. Il faut (avoir qu'aux autres planètes qui ne poifèdent pas de fitellitcs j'ai néanmoins attaché des ronds de même efpèce pouvant repréfenter l'éther environnant '') et rendant en même temps les planètes [Fig. 1 40] mieux vifibles. Toutes les planètes primaires, favoir, outre celles déjà nommées. Mars, Vénus et Mercure décrivent d'une façon continue leurs mouvements autour du Soleil immobile en obfcrvant exaétement non feulement leurs '') Nous disons i]iiclqiics mots d;ins rAveitissemeiu sur cet ,,t5ilicr enviromiaiit". DESCRIPTIO AUTOMATI PLANETARII. 59 I Automnton, in quo exigiio rotarum continenter euntium numéro effecimus, ut in tabula" plana." fupcriicie Planctarum quinquc priniariorum corpora circa Solem, Luna.» vcro circa Terrain, curl'us fuos ablblvercnt, iiCdem quibus in cîbIo tcmporihus, atque in iis orbibus cxccntricis, qui ca;lellium verani dinienfioncni pofitumque exprimèrent; Icrvata quoquc in (ingulis motuum ina;qualicate, qua cclcrius feruntur in partibus a Sole minus remotis : & annotata denique exigua illa declinatione qua ab Eclipticae fi ve orbitx Tclluris piano evagancur. Adeo ut pra;ter fpectaculi elegantiam, etiampofitus Planetarum non modo in prxfcns tempus icd & in futurumaut prxtcritum, tanquam ex perpétua quadani cphcmcridc hincdifcereliceat, nccnonconjunctiones,oppofitio- nefquc omnium, cum ad folem, tum inter fe; idque tanto exaftius, quanto ampliore forma opus elîeiftum fuerit. Qua? inventio cum a multis cxpetita fit, qui vel cognofcc- tc vcl imitari eam cuperent, hoc libro cujulmodi fit exponcmus. Incipiam vcro a Machina; conftruétione exteriori, quse totum opus complecHtur. Itaque Oélogonum cft c ligno coagmcntatum, bipcdali diamctro, profunditate pollicum fex. Hoc ad parictem ita fufpcnfum eft, & cardinibus fuis libratum,| qui in (/'• 433)- finillro laterc ailixi funt, ut cum libucric converti machina poffit, & averfa parte recludi, quo interiora confpiciantur. Facie antcriori lamina ex îere aurata cemitur toti odo- gono prxccnih ac vitro fpeculari tcfta, in qua Planetarum orbes fecundum Copernici fyftema, fed Keplerianas proportiones defcripti funt, ac penitus excifi, adeo ut per rimas eas pinnula: exiguœ commeent, quibus Planetarum globuli dimidiati fupra lami- nam ac velut in fupcrficie ejus volvantur, Saturno quinos,Jove quatemos. Tellure unicum comitem, qua? Luna noftra eft, lecum fercnte, qui nimirum comités iifdcm orbiculis impofiti funt, quibus Planetarum ipforum corpufcula. Nam & ca;teris pla- netis qui comités nullos habent, ejufmodi tamen orbiculos addidi, qui circumfufum îethera") referrent, fimulque planetas efficerent vifibiliores. Ac Planeta? quidcm pri- marii omnes, ut funt pra:ter jam didos. Mars, Venus, Mercurius, ita continue motus fuos circa Solem immobilem peragunt, ut non tantum periodica tempora, fed &ano- 59^ DESCRIPTION DU PLANETAIRE. temps périodiques mais auni les lois de l'anomalie "). La Lune, elle, fait des révolu- tions menfuclles autour de la Terre. Mais il n'a pas été poiïible de faire accomplir des révolutions aux Satellites de Saturne et de Jupiter, tant à caufe de la petitcdc de la machine que pour ne pas accroître le travail outre mefurc. Ces fatcllitcs-là ne ibnt donc attachés qu'à un feul dilque dont la planète primaire occupe le centre. ^w-r^^ La circonférence de cercle qui repréfente l'écliptique embraffe tous les orbes pla- nétaires; elle cil divilee en les douze lignes et 360 degrés, 'foutes les portions appa- rentes des allres conlidérés par rapport à l'écliptique l'ont tacilemcnt déterminées ") Voyez sur ce sujot les p. i 25 i 28 qui précèdent. Di:SCRIl'TIO AUTOMATI PLANETARII. 593 malix- lci;cs exacte l"er\ eue ' j. C'irca Terram vcro Liina menftruasrevoliitionesconficit. At in Sanirni jovifquc comitibus idem pcriicere non licuit; ciim ob machina; parvi- tatem, tum ne a:qii(i longius labor excrefccret. Icaqiic hi iino tantiim orbiciilo affixi tenencur, cnjus primariiis Plancta centriim occupât. l'oiTo omncs CJrbitas Flanctarias Eclipticx- circulus amplectitur, lignis fuis duo- decim, gradibii(qiie 360 divilus. In quo apparentia horum artroriim loca,racillimc lie invcftigantiir. Ncmpc lî lociim Planeca: fecundumlongitiidincm, ut vocant,inquirerc 75 594 DESCRIPTION DU PLANETAIRE. comme fuit: pour trouver le lieu d'une planète d'après fa longitude, comme on dit, il fuffit de tendre un fil de la terre à la planète, auquel fil un autre partant du centre fixe du foleil efl: tendu parallèlement jufqu'à une certaine divifion de l'écliptique la- quelle indiquera la longitude cherchée. Or, cette opération peut également être exécutée, fans ouvrir la glace dont nous avons parlé plus haut, à l'aide d'un certain [Fig. 141] parallélogramme compofé de deux bâtonnets égaux et de deux fils pareillement égaux entr'eux qui y font attachés: on place ce parallélogramme fur la glace et, en lailTant l'oeil dans la même poficion, on l'y adapte de telle manière que tandis que l'un des deux fils pafle par les centres de la terre et de la planète, l'autre eft dirigé fuivant un rayon du foleil, auquel cas ce dernier fil indiquera fur l'écliptique le lieu de la planète fuivant l'a longitude. Quant à la détcnnination de la latitude nous en parlerons plus loin lorfque nous aurons fait connaître quelles circonférences de cercle il a fallu tracer à cet effet. DESCRIPTIO AUTOMATl PLANBTARII. 595 placct, tantummodo (îliim c Tellure ad planetam illumextcndiciir; eiquc filo altcrum ex Solis ccntro, qiiod ibi li|ximi nianet, Parallclum ducitur ad Ecliptica; diviliones (/'. 434> iifqiic; hoc onini IMancciu longitudinL-ni odcndet. Atqiie idem hoc parallclogrammo quodam lilari ex bacillis duobiis a.'qualibus duo lila icidem a.'qualia innexa habencibus conrtante peragi potelt, claufo manence vitrco, quod ilipra indicavimus, operculo. 1 luic enim parallelogramnuini imponitur, atque oculo defuper manente iramoto, ica coaptatur, ut altcro (ilo (upcr Terra.' ac l'ianeta? ccntruni tranfeunte, alteruni Soli immineat, quod iimul in licliptica; circulo k)cum l'ianecœ fecundum longitudinem indicabit; de latitudine vero cognofccnda pollea dicemus, podquara circules in hune ulum defcribere docucrimus. >''/'> DESCRIPTION DU PLANETAIRE. À la partie inférieure de la cable, entre les orbes de Saturne et de Jupiter, il y a deux ouvertures peu diftantcs l'une de Tautre, longues de deux pouces, larges d'un demi-pouce, où paraiffent, dans la plus haute lejour du mois, dans l'autre Tan de notre ère. Comme tout le relie, ces chiffres correfpondent à des rouages particuliers lefquels tournent par le mouvement de l'automate, la première roue ayant des divilions égales de3 X 365 jours"), et la deuxième de trois cents ans (voyez la Fig. 141). Le mouve- ment lufdit provient d'une horloge intérieure qui indique de plus les heures et les minutes dans une ouverture iémicirculaire faite à la partie ilipérieure entre les orbes de Jupiter et de Mars. En effet, tandis que le numéro de chaque heure y palTe, elle en fait voir en même temps les parties fexagéfimales. Mais toute la machine peut aufll être mife en momement à la main foit qu'on veuille, pour jouir de ce fpeftacle, faire parcourir aux planètes leurs orbes en peu de temps, foit aulli qu'il faille connaître leurs pofitions à un moment donné pafPé ou futur. Dans ce but on applique à la partie droite de l'octogone une manivelle qui, tournée fans effort, ajoute par chaque révolution le mouvement d'une année à la pofition de toutes les planètes, ou bien, lorfqu'on tourne en fens contraire, les fait rétrograder d'autant, de forte que la polition de ces corps céleffes peut être repréfentée telle qu'elle a été dans les derniers cent ans ou bien telle qu'elle (era dans le cours des deux fièclesqui iuivront. On ramène enfuite le tout au temps préfent avec la même [Fig. 142] facilité, tournant la manivelle jufqu'à ce que le jour et l'an réapparaill'ent au '^ - milieu des dites ouvertures. Ceci étant accompli, il faut enlever la manivelle pour que tout le mécanifme reprenne le mouvement automatique qu'il avait auparavant. Pour qu'on lailiffe d'autant mieux ce qui a été expofé julqu'ici nous inter- calons la figure de l'automate [Fig. 142] '-') te! qu'il apparaît à l'extérieur. •") De V'older et Fullcnius ont à tort omis le mot „ter". ') Cette figure a été omise par de Volder et Fiilleniiis quoique Iluygens y eut ajouté en marge: quae magna defcribi poterit in pagina in 4°. nt:scRiPrio automati planetaru. 597 Infcriori parte Laniins, inccr Saturni Jovifqiic orbitas tbramina bina funt parvo imervallo dillantia, binolquc poUiccs longa, dimidiiim lata, quorum fupcriore dies Menfis, altcro Annus Epocha* noltra.* compai'ct, itidcm ut ca;tcra fuis orbibus delati & Automati motu volubiles, quorum ille ter 3^5 dicrum xqualcsdivilioneshabct ''), hic trcccncorum annorum. iMotus autcm ab inclul'o horologio oritur, quod idem lieras quoque & fcrupula prima indicat in femicirculari foraraineintcr JovisacMartis Orbes parte l'uperiori incilb. In eo nanique numerus hone cujufique ordinc pra^ter- labens, particulas quoque lexageiimas una opéra demonllrat. Movetur auteni & manu machina tota, cum vel fpcctaculi gratia Flanetarum dis- curfus exigu! temporis mora tranligi placet, vel ad tempus datum futurum prxteri- tumve politus coruni requiritur. Tune enim latcri dextro Octogoni manubrium inferitur, quod levi manus motu converrum,qualibet cireumduftione annuum motum planetis univerfis fupcraddit ; vel con | traria ratione agitatum tantundem illos in prs- (/>• 435 cedentia retrahit, ut retrorl'um quidem in centenos annos, in futurum ad duccnos, qua^cunque fuit aut futura ell cœli politura repra^lcntari queat. Pari vero facilitate omnia rurfus ad pra:lens tempus reducuntur, convcrfo manubrio, donec ad puncta dictorum foraminum média diesannufque rellituantur. Quo peraCto aufcrendum eft manubrium, ut rurl'us automatico motu omnia licuti prius ferantur. Sed qurc haftenus expofita funt, quo clarius percipiantur figurani hanc Automati, quale extrinfecus apparet, adjicimus '^). 598 DESCRIPTION DU PLANETAIRE. EXPLICATION DE LA FIG. I40, vv. EcUptiqtie divifée en 1 2 fignes et 360 degrés. B. Soleil. c. Orbite de Mercure. D. Mercure. E. Orbite de Fémis. F. Vénus. G. Orbite de la Terre. H. La Terre et la Lune tournant autour d'elle. I. Orbite de Mars. K. Mars. L. Orbite de Jupiter. M. Jupiter avec [es quatre jatellites. N. Orbite de Saturne. DF^CRIPTIO AUTOMATI l'LANETARlI. 599 EXPLANATIO Tau. 1. FiG. i. \^V. Ecliptica divifa in figna \ 2 ^ gradus 360. 15. Sol. c. Orbita Mercurii. D. Mercurius. E. Orbita retieris. F. Venus. G. Orbita telluris. H. Tellus cum Lima., qua circa eam volvittir. I. Orbita Martis. K. Mars. L. Orbita Joz-is. M. Jupiter cum quatuor fateUitibus. N. Orbita Saturnt. 6oo DESCRIPTION DU PLANETAIRE. o. Saturne avecjes cinq fatellites. A A. Sont les lieux des apogées pour les dherfes planètes. jft^ Indiqtient les noeuds des dif'érentes planètes., le premier fîgnelenoeud a fcendant, r autre le dej'cendant. l'p. Sont les circonférences des cercle des latitudes pour chaque planète. o. Dénote le mois de Tatinée et le jour du mois. R. Indique ï" année de fère chrétienne. s. Montre les heures et les minutes. T. Est iine figure indiquant la proportion des planètes au foleil ain/i que leurs grandetn-s relatives., le [quelles la Fig. 1 43 fait connaître exactement. [Fig. 143] La figure 143 montre la vraie proportion deladi- raenfion du difque folairc à ceux de toutes les autres [fie] planètes. Il faut lavoir, qu'il était impoliible que dans la ma- chine les corps du foleil et des planètes fuflent repré- fentés liiivant les véritables proportions de leurs dimenfionsàcellesdes orbites: il auraient tous été in vi- liblcs h eau Ce de leur pctitcirc. C'eil pourquoi nous les avons tous fait graver à part en un endroit vacant de la table en indiquant les dimcnfions de chacun d'eux. Le plus grand cercle y repréfente le foleil, les autres les planètes placées contre le bord intérieur du foleil pour que les véritables rapports de leurs grandeurs tant entre elles qu'à l'égard de lui apparaill'ent dilHnétement. Ces rapports ont été calculés en tenant compte tant de la comparaifon des dillanccs que de celle des grandeurs des diamètres tels qu'on les obferve avec le télcfcope, comme cela efl: explique dans ce que nous avons écrit jadis fur les merveilleufes formes de Saturne '"'). Or, ces corps planétaires font bien plus petits par rapport h la grandeur du foleil que ne l'ont enfeigné les allronomes antérieurs. Il n'efl: pas étonnant que pamii eux les anciens, déjà mentionnés plus haut, qui ne connaiffaient pas les rapports des orbes entre eux et qui d'autre part mefuraient les diamètres des planètes à l'oeil nu et fans grande application, fe foient égarés de beaucoup; mais les adronomes plus récents, même ceux qui ont écrit après l'invention du télefcope, ont encore publié des mefures bien différentes des nôtres. Je n'héfite pas h aflimicr que ces dernières font plus exaéles puii'que nous avons en premier lieu ob- lèr\é ces alhes avec de plus grands télefcopes et que d'autre part nous avons mefurc '°) „Systeinn Snruniiiim" de 1(^59, notre T. .\\'. DESCRIPTIO AUTOMATI PLANETARII . 6o I o. Saturnus cutti qtiinque fatellitibtis. A.A. Siint loca jîpogcci in /niirulis pUmetis. cfllP Dénotant uodos in jingtilis planetis^ illum afccndcntcm^ hune âcfcen(lentem.\ {f>- 43<5). 1». 1*. Stitit circiiU latitiidintim in fingulis planctis. Q. Notât onni mcnfem i^ nwnfis dicin. R. Notât aimum Epocha Chrifîiana;. s. Monfirat horas & hovarwn minuta. T. ilguni., qudc dcnotat Planetariiin ad Solcm & intcr fe proportionein, quam Fig. 2. acciirate exprimit. V w,. 2 . Fig. 2. Exhibe t veram proportionem niagnitiidinis difci Solaris., ad reliquortim omnium Planetarum difcos. Cxtcriun (Icri non potcrat, ut ipft vSolis & Planetarum corpora fuis proportionibus ad Inmc orbitarum niodulum cxprimcrcntur; quippc qua; oninia vifu pcrcipi ob cxili- caccm ncquircnt : *) idcirco feorTim eos omnes in tabula; loco vacuo defcribcndos cura- vimus ca, qua." hic llgnata eft, magnitudinc. Itaquc major circukis Solcm rcfcrc, rcliqui Planctas juxta Solcm politos ut vcra corum tum intcr le tum ad Solcm magnitudinis ratio apparcat. Ea vcro & ex dilVantiarum & ex diamctrorimi telcfcopio obfer\'atorum comparatione conftituta ell:; quemadmodum in his,quœ de Satumi mirabilibus formis olim confcripllmus, '°) efl cxplicatum. Sunt quidcm hxc Planetarum corpufcula ad Solis magnitudinem multo cxiliora, quam ab allronomis qui antc nos lucre funt pro- dita. E quibus prifci illi qui nec orbium inter ferationemcognitamhabcbant,&nudo vil'u atque indiligentcr prorfus Planetarum diametros metiebantur, non mirum e(l fi longilïime aberrarunt;recentiorcsvero,quiqucinvcntojam telcfcopio rcripfere,etiam hi non parum ab hifce mcnfuris nt)fl:ris diverfi abierunt. Quas equidem veriores effc adfcvcrare non vereor, quod &ma|joribus organis viforiis hîec fidera nos obfervavimus (/>. 437). & certiori rationc diametros dimcnll iimus. itaquc qua' Solcm inter ca'terofque Pla- *) Sur la plaque de devant du planétaire Huygens a fait graver — comparez la Pièce VI de la p. 33= qui précède — : Sciendum est, si ad hanc orbium planetariorum magnitudinem veris proportionibus caetera referantur, Terram timc planetasque omnes fore ea parvitate quîe cerni omnino nequeat. Solem exigui puncli instar; duploque fere, quam sol, minore diametro orbitam Lunse. Extremorum vero, Jovis et Satumi, comitum orbitas non majores hujusmodi circellis . . . [voyez les „circelli" de la p. 332]. 76 6o2 DESCRIPTION DU PLANÉTAIRE. leurs diamètres d'après une méthode plus fûre. Le rapport qu'on voit indiqué ici entre le folcil et les autres planètes efi: donc certain, ou du moins il ne diffère du rapport véritable ou point du tout ou fort peu "). Seul le rapport de la grandeur delà terre à celle du foleil a été établi avec moins de certitude: nous l'avons défini en difant que, puifque la terre cil placée entre les aftres Mars et Vénus, on peut aulTi par hypothèle adopter pour la grandeur une \'aleur intermédiaire "). Ce raifonnement conduit à unedillance du foleil d'environ 1 2000 diamètres terrcftres et à une valeur 1:110'^) pour le rapport du diamètre tcrreftre à celui du foleil; or, ces valeurs ont été très bien confirmées par la fort fubtile obfervation de certaines parallaxes pofliérieurement exécutée par d'excellents ailronomes, obfervation qui leur a pennis de calculer la diftancc de \'énus en fon périgée '+). ") Voyez cependant ce que nous disons sur ce sujet dans l'Avertissement, ou plutôt dans celui du „Cosmotheoros" auquel nous renvoyons le lefteur, ainsi qu'à la p. 199 qui précède. '-) Nous avons déjà rappelé cette hypothèse à la p. 308 qui précède. '3) Nous avons conservé le nombre 1 10 des éditeurs de 1703. Huygens avait laissé le nombre en blanc. Dans le „Systema Saturnium" il écrivait pour le même rapport i : 1 1 1. Comparez la note 25 de la p. 622 qui suit. '•♦) Nous ne croyons pas qu'en parlant de l'observation de„certaines parallaxe>" Huygens ait en vue une mesure de la parallaxe de Vénus, quoique plus haut (p. 359) nous l'ayons entendu parler, dans un passage d'ailleurs bifFé, de la parallaxe de cette planète-là. A la p. 331 qui pré- cède, Huygens faisait mention des „mesures des distances des Planètes" par Cassinidont celui-ci parle dans son traité de 1681 sur la comète de 1680 — 1681 ; il y est question à la p. 28 du sy- stème de la terre et sa lune situé „entre celuy de Venus d'un costé, & celuy de !Mars de l'autre" et Picard mentionne „les mesures que j'ay tâché d'en prendre". Ceci pourrait faire croire que Picard a mesuré non seulement la parallaxe de Mar<, mais aussi celle de Vénus. Nous ne croyons cependant pas que tel ait été le cas. Il a déjà plusieurs fois été question dans le présent Tome de la mesure de la parallaxe de Mars tant par Cassini que par Richer en 1 672. Il est vrai que Ilicher semble s'être proposé de mesurer aussi celle de Vénus (Delambre, Histoire de l'Astronomie moderne, II, p. 738 : „Les objets principaux de ce voyage étaient . . . l'observation . . . des pa- rallaxes du Soleil, de Vénus et de Mars . . ."), mais nous ne voyons pas qu'il ait exécuté ce projet. Dans son article de 1691 (Philos. Transactions, N° 193) „De visibili conjunctione in- feriorum planetarum cum sole, dissertatio astronomica", E. ilalley ne fait aucune allusion à une mesure déjà obtenue de la parallaxe de Vénus. Cet article se termine comme suit: „At in observando Veneris in Solem ingressu & ab eodem egressu, spatium temporis inter momenta contactuuminternorum ad ipsum temporis niinutum secundum . . . obtineripotest.Exduabus autem talibus observationibus in Locis idoneis débite institutis, intra quingentesimam partem certù concludi Solis distantiam proximà occasione commonstrabo". Comparez, p. 308 qui précède, ce que J. Gregory avait déjà dit en 1663. „Par une multitude de comparaisons, [Cassini] fait de 25", 5 la parallaxe de Mars; d'où il conclut 9",5 pour celle du Soleil. On n'a pas eu mieux jusqu'au passage de Vénus" (Delambre, Histoire de l'Astronomie moderne II, p. 741). La valeur 9", 5 est en effet beaucoup meilleure que celle — lo'iS " — que Cassini trouva plus tard; voyez la note 5 de la p. 46 qui précède. Flamstecd dans sa lettre à Cassini de juillet 1673 avait dit que la parallaxe du soleil — il s'agit toujours de la parallaxe horizontale — est „sura- mùra 10"." DF,SCRI1'TI0 AUTOMATI PLANETAKII. 603 nctas hic cemitur exprcffa ratio, ea certa cft, atquc a vera vel nihil vel minimum quid diverla.") Una tantum Tclkiris minus liquide comperta cft, quam nos hac ratione dcfinivimus; ut ficuc loco intcr Martis & Vencris ilellas média cil Tcllus, ita ponatur & iivagnitudine "); cxindo dilhntia Soliscirciccr 1 2000 Terra: diamecrorumctiicitur, Terrtcquc diametcrad Solarem uc i ad i lo ");quascamcnmenrurasrubcilli(limailla parallaxium oblcrvacio a fummis allronomis poUea adhibita, qua Vencris perigai dis- cantiam nd calcules rcvocarunt, cgrcgie confinnavit'-*). 6o4 DESCRII>TION DU PLANETAIRE. Quant au mouvement apercevable au dedans de l'automate [Fig. 144], fon agen- cement efl reconnu en confidérant attentivement l'intérieur après avoir tourné la boîte. En effet, après avoir enlevé la planche qui recouvre la machine de ce côté, on voit apparaître dans fon corps une table de cuivre occupant, comme celle de devant, ^ FE A ^^-^^ A tout l'oftogone; elle cil dillante d'un pouce de cette dernière et porte pluilcurs pe- tites colonnes. En fécond lieu un axe transverfal de fer le prélente à la vue long de deux pieds et pourvu d'un nombre de roues égal à celui des planètes, chaque roue y étant attachée avec une vis paflTant par le moyeu. Les dents de ces roues s'adaptent à celles d'autres roues plus grandes fiifant circuler les dillerentes planètes et (îtuées entre les deux tables ou plaques. 11 y a en outre lur le même axe commun encore une autre roue dertinée à faire tourner le cercle des jours et des mois, ainfi qu'une particule d'une vis fins fin, comme on a l'habitude de dire, laquelle par rinteniiédiaire d'un DESCRIl'ÏIO AUÏOMAII l'I.ANETARlI. 605 Motus aucciii, qui in hoc Automato ccrnitur, ratio convcrfo pegmatc, infpccftaquc intus machina cognofcitur. Redufto cnini quod hac parte eam claudit operculo, ap- parcc iiicus lamina ex ivre oftogonum totum, iiti antcrior, occiipans, atquc ab illa anteriore polhcis unius intcrvallo rcmoca, & coliiniellis pkiribus conferta. Purro axis quidam lerreus hic apparct bipedalis tranfverlim objcftus, ac totidcm, quot funt Pla- nera.', rôtis inllruCtus, quarumunaqua.'quecochlcaunapermodiolumtrajectaatligitur. I larum rotaruni dentés dencibusmajorum rntarum Planetasfinguloscircumferentium, interque binas laminas jacentium aptantur. Porro cidem axi comminii aiia pnvterca rota infidet circulo dicrum ac menfium convertendo dcllinata; itcmquc cochlea;, quam 6o6 DESCRIPTION DU PLANÉTAIRE. certain petit axe denté, fait tourner, une fois en trois cents ans, un cercle où fe trou- vent infcrits les chiffres correfpondants à chacun d'eux. Or, la pofition de cet axe de fer efi: la fui vante: il efl horizontal mais non pas paral- lèle h la grande table dont nous avons parlé : à droite, pour celui qui examine l'intérieur de l'automate, il f'en écarte beaucoup plus que de l'autre côté, ce qui a dû être fait ainfi pour que la converfion de cet axe unique put fuffire pour mettre en mouvement toutes les planètes. Les nombres des dents ont été trouvés d'après une méthode que nous expliquerons un peu plus loin; ils font adaptés fi exaftement aux mouvements moyens qu'en vingt ans il fufiit de faire avancer Saturne de i minute 34 fécondes, Jupiter de i' 9', INIars de 24' o", Vénus de 3° 37', Mercure de 7 47 , la Lune de 1° 3 1 ' ''). Nous n'avons d'ailleurs pas feulement repréfenté les mouvements moyens, mais outre ceux-ci l'in- égalité qui cxirte en réalité dans la marche de chacune des planètes, ceci fuivant les anomalies établies par Kepler dont l'autorité efl fort grande auprès des allronomes"^). Nous ferons voir en lieu propre comment cette inégalité efi: obtenue. On voit en outre de ce côté du planétaire l'horloge automatique attachée à la dite table un peu au deflus de l'axe, par la force de laquelle ce grand axe exécute fes ré- volutions annuelles entretenant le mouvement continu univerfel; en effet, le mouve- ment ell tranfmis par l'horloge à la roue montée fur l'axe que nous avons dite être adaptée au cercle des jours et des mois, comme cela paraîtra plus clairement dans la figure ci-jointe [Fig. 144]. Il ferait inutile de décrire rintéricur de l'horloge, puifque cette invention ell bien connue. Elle ell mile en mouvement par un refibrt fpiral. Or, nous avons ici alTuré l'uniformité du mouvement par un deuxième reffbrt hélicoïdal capable de tempérer les ofcillations par fa vertu égalifatrice, remède que nous avons conçu en fécond lieu après l'invention du pendule''); il efi en vérité moins fur que celui-ci, puifque la force du reffort augmente ou diminue quelque peu par le froid et la chaleur; mais ici cet agencement était plus apte et plus pratique. Quant au premier refibrt, il doit être remonté une fois par femaine. ■5) Ceci s'accorde avec la table de la p. 176 qui prcîccde. Voyez aussi sur ce passage la note 3 de la p. 58 1 qui précède. '") Les mots „quorum apud astronomes maxima auctoritas" avaient dtébifTéspar Huygenset rem- places par: quas haftenus afironomi plcrique fequuntur. Ici aussi (comparez la note prc'cédL'iite) nous avons, avec les éditeurs de i,~o,'^, conservé l'ancien texte. '") Consultez sur ce sujet, c. a. d. les remontoirs à ressort moteur, les p. 181 — 182 du T. XVII. DESCRIPTIO AlITOMATI PLANETARII. (^OJ infinicam vocaiit, particula, qiix" circiiliim ciim infcriptisannis crcccntis, tocidemanno- rum fpacio femcl circumdiicit, interccdcntc axiciilo quodam dcncato. l'olUum vcrc) axis icrrei quod attinct, ishorizontiquidcmparallclusefl, nonautem lamina.' magna.- quamljani dcmonltravimus, fcd parte ca, qiuv infpicicnti de.xtra cil, (/'•438). muko niagis ab illa rccedit, quod ira facicndum fuit, ut conimodius unius axis con- vcrlio omnium planctarum divcrfis motibus iufiîccrct. Dentium vero numeri ccrta racionc, quam mox cxponcmus, repenti funt, tamquc cxatlc mediis motibus aptati, ut in annis viginti Saturnus tantum fcrupulo i, 34' promovcndus lit, Jupiter 1,9'. Mars 24', o' . \^cnus gradibus 3. fcrup. 37 , Mercurius -', 4~'. Luna parte i, (crup. 3 i '-). Ca.'tcrumn()n tantum motus medioscxhibuimus, Icd & eum inxqualitate ca qua.' reipfa planctarum curlibus inclt; idque l'ccundum ano- malias a Keplero cxcogitatas, quarum apud aftronomos maxima aucloricas'*). Que pat^o autcm bx-c ina;qualitas conficiatur fuo loco ollendcmus. Porro etiam horologium Automaton bac parte conipicitur paulo fupra axcm dicta; laminœ adfixum, cujus borologii vi axis ille magnus annuas converfiones facit, ac per cum omnia continuo motu cientur; tranfit enim motus ab horologio in rotam axi in- (Ixam quam dicrum ac menfium circulo aptari diximus, quemadmodum in adfcripto typo apertius liquebit. Interiora borologii perccnfcre nihil necelîe cil, cum vulgono- tum fit inventum, cujus nimirum vis a lamina in belicem convoluta. Hic vero motus x-qualitatemalia t'A(/.aJJtV lamina adjuvimus, quxlibramcnto rccurfus tempcraret '•'); quod alterum poil inventa pendula remediiun excogitavimus non xqiie tutum quidem, quod frigore & calore elater vires fuas paulatim quid intcndat ac rcmittat, fed bîc aptius convenientiufque. Intenditur autem lamina illa prior motus cfFc^trix feptenis quibufque diebus. | 6o8 DESCRIPTION DU PLANÉTAIRE. Explication de la F i g . 144. A. A. Sont des plaques carrées (ervant à fixer h l'aide de vis les extrémités des colonnes indiquées dans la Fig. 1 4 1 par les lettres TT. c.p,. Ert Taxe de fer long de deux pieds. 1). EiT: la roue, pourvue de 1 2 1 dents, qui met en mouvement les roues de iMercure. E. La roue de Vénus, pourvue de 52 dents. F. Celle de la Terre, à 60 dents. G. Celle de INIars, h 84 dents. H. Celle de Jupiter, à 14 dents. K. Celle de Saturne, à 7 dents. L. Roue de 73 dents, mer en mouvement le cercle fur lequel font infcrits les mois et les jours. DESCRIFIIO AUTOMATI PLANETARII. 609 F. X I' I, A N A T I O C^4.'?9). T A 1! . 2 . I'" 1 0 . 3 . A. A. Siitit lamella quadratcc^ qiuc coltimellanim fig. 4. 7V/i. 3. litieris tt. tlc/ig- iiûtarum capita cochkis ajïriiigtnn. C.B. Ejl axis bipcdaUs; ferreus. L>. Efl rota^ qua Mcrcuni rotas luovet conftrins eieinibus 121. E. Rota Rendis conjfatis (kutibtis ^1. V. Telltiris^ dciitibiis 60. G. Martis^dciitibtis 84. H. Joi'is dcntibus 14. K. Satunii dcntibus -. I,. Rota dcntiitm 73. moi'ct circiilitiii^ aii niciifes d'iei'qiie infcripti finit. // 6 1 O DESCRIPTION DU PLANÉTAIRE. M. Efl; une particule d'une vis fans fin, dont la converfion effectue la révolution en 300 ans par rintcrmédiaire de deux roues attachées Tune et l'autre au petit axe défigné par E dans la Fig. I44his; chacune d'elles a 6 dents et l'une d'elles engrène dans la vis fans fin, l'autre, à l'intérieur, dans les dents de la roue de 300 ans. N. El1: l'horloge. v. La roue par laquelle l'horloge met en mouvement l'axe CB. p. Font quatre dents h l'extrémité de l'axe de la roue V'^). o. Efi: la roue mife en mouvement par les dents P; elle en pollcde elle-même 45. Q. EU un tympan monté fur l'axe de la roue O et polTédant 9 dents à l'aide des- quelles la roue L, et par celle-ci l'axe, font mus. R. Efl: une plaque de cuivre (attachée à la grande plaque) le petit trou de laquelle efl occupé par la petite roue E repréfentée dans la Fig. 1 44 bis. L h>- 44 ^J Dans la Fig. 1 44 qui reprcfente l'afpecl de la machine retournée .3=^} après l'enlèvement de la planche qui la recouvrait, les plaques car- rées indiquées par la lettre A et les autres qui leur font femblables, tiennent pas des vis les extrémités des colonnes qui rattachent à la table qu'on voit de ce côté l'autre table mentionnée plus haut, celle de devant, qui efl coupée en parties par les orbes des planètes. L'axe de fer long de deux pieds efl CB, lequel efl diflant de la table de deux pouces du côté où le trouve la lettre C. Les roues montées fur cet axe font circuler les planètes dans leurs orbes, D étant la roue de Mercure, E celle de Vénus, F celle de la Terre, G celle de ÎNIars, H celle de Jupiter, K celle de Saturne. Quant au cercle fur lequel font infcrits les mois et les jours, c'efl la roue L qui le meut; et la révolution en 300 ans efl; effeéluée par celle de la vis fans fin M par l'intermédiaire de deux pignons attachés à un même axicule et pofledant chacun 6 dents, dont l'une engrène dans cette vis et l'autre, intérieure- ment, dans les dents de la grande roue des 300 ans. C'efl donc par les révolutions annuelles du feul axe CB (car la roue L et la vis ]M en font aufli partie) qu'une fi grande diverfité de mouvements efl produite. Or, cet axe efl mis en mouvement par l'horloge de la manière fuivante. Il y a dans elle une roue V, partiellement vifible dans la figure, qui fait les révolutions en ^6 heures. A l'autre extrémité de l'axe de cette roue, en P'^), ont été entaillées quatre dents les- quelles engrènent dans une roue O à 45 dents. L'axe de cette dernière porte égale- ment un tympan Q à neuf dents qui engrènent dans hs -3 dents de la roue L. Il faut maintenant figurer les roues planétaires fituées entre les deux tables pour qu'il apparaifle comment elles font conflruites et quel efl leur mouvement. '*) La lettre P fait défaut dans notre figure. DESCRIPTIO AUTOMATI PLANETARM. 6 1 1 M. EJÎcochleiL' infinité partictiUi^ cujus cnnvolutio annorum 300 circuit uni efficit^ inttTcedentibus binis rotulis comtnuni axiculo Tab. 3. dejignato e affixis; qitibus jhigulis dentés 6. quarumqtie altéra huic cochkcc convenit; altéra interior rota annorum 300. dcntibus inferittir. N. Horologium. li> ' ' per quaJH horologium movet axim en. p. Stint dentés quatuor in extremitatc axis rota: v. o. Rota^ qucc a dentibus p. movetur, & dentés liabet 45. Q. Tympantim eft axi rota: o. inharens conflans dentibus novem, quibus mo-ceiur rota L ^ per eam axis. R. Eft lame lia icrea huic lamina majori affixa^ cujus orip'cio parvulo inlueret annulus dentatus e Tab. 3. depi£tus. \ In fchcmacc adicripto, qiia; convcrfa; machinru faciem amoto operculo exhibe:, (/>. 440). lamella: quadrata.% quibus adCcriptum eR a, reliqua-quc iis fimiles, ea* colunicUarum capita cochleis adllringim:, quibus columellis lamina;, qua; hic ccmitur, conncftitur anterior illa Flanetarum orbibus in partes dideéta. Axis bipedalis forreus cil: ci?, parte ca, qua c adfcriptum eft, pollicesbinos a lamina diftans. In hoc axe defixa; rotas orbes planetarum circumagunt, d qiiidcm INlercurii, e V'e- ncris, f Telluris, c. Martis, 11 Jovis, k Satunii. Circulum vero cui menfes diefquc in- fcripti lunt rota l movct, ac dcniquc annorum 300 circuitum cflicit cochlca.* m con- volutio, intcrccdcntibus rotulis hinis communi axiculo atlixis, quibus iingulis dente^ 6, quarumque altéra cochlex huic convenit, altéra interior rota; annorum magna: dentibus infcritur. Per unum igitur axera cb annuas converfiones peragentem, (namque & rota l & cochlea i\i iplî inha;rent) tôt motuum diverfitas perficitur; axis autem ab horologio hoc modo cietur. Eil in horologio rota v, cujus hic particula tantum ccrnitur horis 96. lingulas converlîones faciens. Hujus axi altcro capite ad p ''^) dentés additi funt quaterni, hi inleruntur rota o dentibus 45. cui rota in communi axi jungiturtympa- num Q. novcm dentibus incifum; qui denique aptantur dentibus 73 rota l. Oportet nunc & interjectas utrique lamina planetarum rotas infpiciundas dare, ut quomodo conftrufta iint & quo pado circumeant, appareat. | 6\: IlESCRIPTION DU PLANÉTAIRE. V. X P I, I C A 1 ION DE 1. A F I G . I 4 I . A. Roue de .Saturne à 206 dents. R. Petit axe portant Saturne. c. Roue fur laquelle l'ont infcrits trois cents ans et lervant à indiquer Tannée prc- fente en taiiant une feule révolution en tout ce temps là. Elle a 300 dents et ett mile en mouvement au moyen de la vis fans fin défignée par M dans la Fig. 144, ceci par l'intermédiaire du petit axe denté E [Fig. 144 bis]. I). Roue 3219 dents montrant par fa rotation le mois et le jour du mois. V. Roue à 1 66 dents menant Jupiter placé fur le petit axe (^. H. Roue de Mars à 1 58 dents avec fon petit axe. I. Roue de la 'j'erre en même temps que de la Lune. Elle a 60 dents. K. Couronne h 1 3- dents fermement attaché à la table antérieure de la macliineet qui, pendant la révolution de la roue de la Terre, met en mouvement les petites roues portant la Terre et la Lune. I,. Roue de Vénus à 32 dents. DICSCRIPTIO AUTOMATI PLANETARII. 613 l'> X 1> I, V N A T 1 O (/'•44I. Ta li. 3. VlG. 4. A. Rira Scittinii conjlans dentibiis 206. II. Jhac/iioltnii, ciii Saturtius i/ifigitt/r. c. Rota c'/f, eut anni trecenti iftfcribu/itiir, ut a/inuui deftgtiet illo temporis [patio femel circuiin'oluta. Confiât deutibus 300. Circuiiivnlvitur autan ope cochlca; infinitw, qiue in lab. 2. l'ig. 3. Ut ter a M dejignatui\ idque ope axiculi dentati ?.. D. Rota., quic menfem diemque nietifis ftia circitmi'ohitione oflendit., con flans den- tibus 219. V. Rotaeft., quiv circumducit Jovem brachiolo g infixum. Confiât dentibus 166. M. Rota Martis cum fuo Brachiolo conftans dentibus 158. I. Rota tellurii Ihnul cum Ltiiia., quiv hahet dentés 60. K. Circulas dcntatus., qui fixus inhœret antcriori laniiiiie totius machince., CîP qui., dtim rota Telluris circumducitur., movet rotttlas.,quibus Tellus jimul cum luna infigitur. Habet autem dentés 1 37. L. Rota Veneris., conftans dentibus 32. 6i4 DESCRIPTION DU PLANETAIRE. M. Roue de Mercure à 17 dents. N. Axe fixe à l'une des extrémités duquel efl: attaché le Soleil, o. Axicule de Mercure attaché d'une part h l'axe du Soleil, de l'autre à la colonne P dreirée fur la plaque immobile de la Terre. Il porte deux pignons dont l'un R qui meut la roue de Mercure, a 7 dents, tandis que l'autre Q en a 1 2. Cet axicule fe trouve à une dillancc telle du plan de la figure que les roues de Vénus et de Mars peuvent exécuter leurs mouvements fous lui. s. Ouverture derrière laquelle tourne la plaque qui montre les heures. TTTT défignent les colonnes auxquelles font attachés par des vis tous les objets repré- fentés dans la Fig. 144. ab. Efi: un anneau plan fcrvant à taire décrire fon orbe à une planète. cd. Eft une couronne dentée. ee. Font des roulettes retenant l'anneau plan en fon lieu pendant fa circulation. Im. Efl: une petite lame. À chaque planète appartient donc un anneau plan correfpondant à l'amplitude de fon orbite et fur lequel une couronne dentée fe dreffe perpendiculairement, partout à égale diibnce du contour de l'anneau'^). Cet anneau, voifin, h l'intérieur, de la table oftogonale antérieure, fait circuler le globule reprélèntant le corps planétaire, placé fur un petit axe attaché h l'anneau, de telle manière que le globule fe trouve, à l'extérieur, à une petite dillance de la dite table antérieure. Auprès des cir- conférences extérieures de ces anneaux font placées certaines roulettes attachées à la table les- quelles guident les rotations des anneaux et les empêchent en même temps de ("écarter d'elle. Il y en a cinq ou fix pour les pla- nètes fupéricures Saturne et Ju- piter, vu la grandeurdes anneaux qui leur correfpondent, pour les autres quatre ou trois fufilfent. Dans la Fig. 1 4 1 l'anneau plan elt ab [ou AB dans la Fig. 1 4 1 bis [Fig. 141 bis] '») Dans le manuscrit Huygens ajoutait: ptcCterquam in Mercurio plancta ut poftea e.xpli- cabitur. DESCRrPTIO AUTOMATI PLANETARII. 615 M. Rota Mercurii défîtes liabens 17. N. ^xis fixas, eut ab altéra parte Sol infigittir. o. Ax'iculus Mercurii iina ex parte infixiis axi Solis, ex altéra colutnellce v lamclla Telluris immobili injifieuti. Hahet aiitem ille du a s rotulas, qiiarum illa R, qua movet Kotam Mercurii, habet dentés j. altéra vero Q défîtes 1 2. Hic autein axiculus ita fupra platium hu} us figura elevatus eft, ut Rota l'eneris &' Mercurii fiib eo motus fitos exercer e quearit.\ s. Apertura per quant lamina horas moiifiraus circumducitur. (/1.442). ï.T.T.r Defignant columellas, quibus hac oninia illi lamina quatn fecunda Tabula Fi g. 3. reprafentat afjiguntur cochleolarum ope. ab. Efi anntilus phiiius, quo Plane ta circumvolvitur. cd. Armilla dentibus iticifa. ee. Repagula annulum planum in anibitu continetJtia. Im. Brachiolum. Singiilis igitiir Planetis annulus planus ad orbitœ eorum amplitudincm dicatus efi, cui armilla dentata reCtis angulis infilHc, squaliter undique ab annuli peripheria di- Ihns "''). Annulus ide Tabulœ o6ti)gona.' antcriori intus applicitusglobulum, Planera.' corpus rcfercntcni, circiinifcrt, llylo exiguo iibi infixum, quo extra laminam antcri- orcm taïuillo promincat. In circumfercntia annuli hujus repagula qua;dam collocata lunt laminxquc adiixa intra qua.' circulari motu ipli raoventur, fimulque ut ne a jam dicta lamina recédant continentur. Horum in l'ianetis fuperioribus Satumo ac Jove quina aut fena adjecta lunt propter annulorum magnitudinem, in reliquis quaterna aut trina fufficiunt. In figura hic defcripta annulus planus cil ab, fuper hune ereéla annilla ac dentibus 6i6 DESCRIPTION DU PLANETAIRE. omifc par les éditeurs]; la couronne dentée dreflee fur lui efl:r//[ou CD]. T^es roulet- tes guidant l'anneau plan à l'extérieur font défignces par ce [ou EE]. l'Llles lé compo- lent chacune de deux parties, (avoir d'une partie inférieure que frife la circonférence extérieure de l'anneau et qui ell attachée à part à la table planétaire, et d'une partie fupérieure jointe à l'autre par des vis laquelle recouvre tant foit peu le contour de l'anneau et l'empêche ainli de Ibrtir de fon plan comme on peut le voir dans la figure. C'efl: donc par de tels anneaux que font charriées les diverfes planètes, parcourant ainli des orbites circulaires. Si nous avions voulu l'aire celles-ci elliptiques, ceci auffi aurait été d'une exécution facile, puifque chaque planète n'efl pas attachée à l'anneau ûb lui-même, mais à la petite lame //// mobile autour de l'axicule M et attachée, elle, à l'anneau, laquelle porte en L la planète inlérée dans un tube; en cet endroit il fau- drait taire dans l'anneau un trou un peu plus grand, de cette façon la planète pourrait aiiément fe mou\-oir dans une fente elliptique. Toutefois, comme ces ellipfes ne dif- Icrent que fort peu de circontérences de cercles, il ne nous a pas femblé y avoir une raifon luffifante pour les introduire. INIais pour les planètes Saturne et Jupiter nous avons effeètué par la dite méthode qu'elles fe meuvent un peu plus librement par leurs fentes affez étroites. Tout femblable à ces anneaux efl: celui fur lequel l'ont infcrites es divilions des jours; mais le cercle des ans n"a que l'anneau plan feulement pouryu de dents à l'extérieur; nous avons dit plus haut comment il eR mi-> en mouvement. Pour ces anneaux des jours et des ans nous avons trouve une place entre ceux qui portent Saturne et Jupiter; par conféquent dans la table antérieure les ouvertures par lefquelles on voit ces divilions ont été pratiquées entre les orbites de ces deux planètes. [Fig. 1 45] 11 faut maintenant faire voir com- ment le mouvement menfuel delà Lune ell obtenu. Qu'on conlidère la partie de la table antérieure qui ell bornéepar les orbites de Mars et de la Terre. .\ cette partie ell attaché, par derrière, un anneau portant 1 37 dents h fa cir- conlérence intérieure; danslaFig. 145 il ell indiqué par les lettres infcrites A B. Cette circonférence dentée ell un peu plus grande que l'orbite annuelle de la Terre, et l'anneau AB s'élève un peu au-defl'us du plan auquel il ell at- taché, de forte que peuvent être placées fous lui les roulettes entre lefquelles tounie l'anneau qui porte la Terre, lequel ell indiqué par les lettres C D. L'anneau CD fait tourner avec lui un axicule qu'il porte et qui lui ell perpendiculaire, aux extrémités duquel l'ont attachés les pignons l-^, F. dont l'inférieure a douze dents DESCRIPTIO AUTOMATI PLANETARII. 6lJ incifa tv/. I\cpai;ula annuluni planiim in ambicii cdiuiiiciitia ee. Hîcc fingiila duabiis partibus C( mllaiu, infcriorc qiiam cxtrcma anmili ciiaimlcrcntia radit, quseqiic fcorfim laniiiix Planccariœ adfixa ell; tum alia huic fupcrpofica & cochleis conjiinda, qiia; paiilum fiipra anniili marginem protenditur, atqiie ut ne cxcidere po(rtimpcdit,(k'ut in ligura vidcrc cil.| I liijufniodi icaque anmilis finguli Planctaî feruntur, ac circulares orbitas perçu rrunt. q, 443). Quod (1 Kllipticas voluillemiis, niill<)nc{j;()tioidqiK)que ctîlccrc licebat, dcfixofcilicec Planeta non in anniilum ipfiim c//', fcd in brachioliim ///;, ipd inhxrens, quodmovetiir in axiculo ;//; in / vero l'ianecam tubulo infertum gcrat; qua parte aimuiiis laxiori tbraminc perforandus. Sic cnim facile per riitiam Ellipticam planeta ducctur. Sed cum paruin adcoa circulis Rllipfes illx différant, non fiitis caiiffa.' vifiim, ut cas adhiberemus. In Saturno autem ac Jove, qui) liberius per rimas angulHores circuli labcrentur hac ipfà rationc cffeciinus. Eil autem his prorfus (iniilis ille, cui dicrum di vifiones infcripta.* funt; uc annorum circulas fokiin annulum planum habet dentibus in circumferentia inciils, qui quomodo motum accipiat jani ante dicluni. Et his quidem dierum dk anno- rum annulis locus repertus e(1: inter illos qui Saturni & Jovis Pianetas vehunt; Eoque & foramina, quibus divifiones illœ fpeftcntur, inter iftorum orbitas Planetarum in anteriorc tabula i'unt inciia. Jam de menllruo Lunœ motu ollcndendum qua rationc ordinatus fit. Inter Martis ac Terrse orbitas quod interjacet laminœ Planctariœ fegmentum, in eo intus defixus cil: annulus, interiore cirumferentia dentés habcns 137, qucm in hoc fchemate figni- ficant infcriptîe litera: aiî. Circumferentia lixc dentata paulo major ci\ orbita terra.' annuà, atque ipfe annulus aiî paulum fupra planum, cui ailixus cft, attoUitur, ut fub ipfo collocari qucant repagula, intra quîe volvitur annulus Tellurem ferens, qui nota- tus eil literis cd. Hic pt)rro annulus axiculum circumfert ad rccios angulos fibi infiilen- tem, rotulafque utroque capite atiixas habentem e, f, quarum inferior duodenos dentés 78 6iS DESCRIPTION DU PLANETAIRE. engrenant dans celles de l'anneau AB, tandis que le pignon fupérieurena treize. Ces dernières engrènent dans les 1 2 dents du pignon G juxtapofé ayant lui aufll fon axe planté dans l'anneau CD; or, cet axe a une cavité regardant la face antérieure de la table planétaire, dans laquelle cavité eiT: fixée un petit axe attaché au cercle lunaire. Pour que rien n'empêche la vue des deux pignons E, F, je n'ai cru devoir repréienter dans la figure ni un certain rétinacle attaché à l'anneau CD lequel tient en place, par [Fig. 140] leurs extrémités fupérieures, les deux petits axes mentionnés, ni aufil la couronne dentée. Lorfque l'anneau terrcllre CD tourne fuivant l'ordre des lettres A F B, révolution qui vue fur la face de devant de la table procède fuivant l'ordre des fignes du zodiaque, il ell néceiT:\ire que les pignons E et F tournent à rebours, et le pignon G de nouveau dans le fens oppole h celui de E et F, donc dans le même fens que l'anneau de la Terre. Or, nous avons dit qu'un petit axe ei^ inféré dans l'axe cave du pignon G, auquel axe eft attaché le petit anneau qui porte la Lune fur fon bord et la Terre en DESCRIITIO AUTOMATl PLANKTARII. (l 1 y hahct commifTos deiitibus|annuli ab, fiipcrior tredecim. Superioris dentés inferiintur(^.^^4.) dcntibiis 12 rotiilîe G jiixta colktcata?, axcmqiic itidcm annulo en infîxum habenci, qui quidcm axis cavitatcm babet in partem antcriorcm tabulas Planetarias patentera, in quam cavitatcm dcligitur ilylus cxit;uus ac lunari circcllo conjundus. Ca;tcrum ncc rctinacukini quoddani annul( > en allixuni & utn )rquc, quos diximus, axiculos parte (uperiori dctinens, uti ncc arniillani dentatam'expriracndam duxi, ne quid rotularum F, F confpcftum impedirct. Revoluto itaquc annulo Tcrrcllri cd fecunduni ordincm litcrarum Ai:ii, qua; rcvo- lutio anteriori tabula; parte Ipeftata inccdit lecunduni (Ignorum ordincm zodiaci; necelTc eft contrario motu circumire rotulas k & F, atque huic rurfus contrario rocu- lam G, hoc cil, in partem eandcm cum annulo Telluris: diximus autem in axemcavuni rotula.' G llylum inleri, cui cohaMCt orbiculus I>unam incircumtcrcntiagcrens/rellu- 620 DESCRIPTION DU PLANÉTAIRE. l'on centre, d'oît réllilte que le parcours de la Lune efl: bien ordonné; il paraîtra plus loin jufqu'h quel point il s'accorde avec la période du mois. Ayant cxpofé jufqu'ici les difTérentes parties de la machine, nous dirons maintenant a\'cc quelles proportions des rayons et de quels centres nous avons décrit les orbites des planètes fur la table antérieure et aulii où nous avons placé les points des aphélies et des noeuds; enfuite quel nombre de dents nous avons attribué à chaque roue pour obtenir les bons rapports des mouvements moyens et par quelle méthode nous avons calculé ces nombres; enfin par quelle conflruélion des dents nous avons réuiïi à re- préfenter les anomalies telles qu'elles doivent être. Voici ce que nous avons fait. Après avoir décidé que la grandeur de la table octo- gone ièrait telle que la perpendiculaire du centre fur un quelconque des côtés aurait la longueur de 1 1 i pouces, nous avons décrit avec un rayon de i ci pouces du même centre, où il faut mettre le Soleil, la circonférence de cercle des figues de l'écliptique. [Fig. 140]. Nous avons divifé cette circonférence en 360 parties et nous avons mis les 12 fignes chacun en fon lieu, plaçantcelui du Bélieràdroiteàla hauteur du centre. Les lieux des aphélies marqués dans un tableau joint à l'écliptique font voir dans quelles directions les centres des orbites ont été pris pour chaque planète. Et les valeurs des rapports des rayons compris dans le même tableau font connaître aufil la grandeur de chacun d'eux auffitôt que la longueur d'un d'eux, ici le rayon de l'orbe ter- reflre,ell:donné.Or,nousavonsdonnéà ce dernier rayon la longueur d'un pouce, c. h. d. celle de la douzième partie du pied rhénan. En prenant le rayon de l'orbite de la Terre de 100000 parties, les autres rayons auront les nombres de parties marqués dans le tableau. Les excentricités ici notées font aufil exprimées dans la même unité. Il faut les confidérer comme portées du centre de l'écliptique, où eil le lieu du Soleil, vers les lieux des aphélies: leurs extrémités défignent alors le centre de chaque orbite. Voulant p.e. décrire la route de Saturne au commencement de l'année de Chrifl 1682, je tire une droite du centre de l'ellipfe au point 27°4o' du Sagittaire, je porte fur elle h partir du même centre 54 parties telles que le rayon de la terre, c. a. d. un pouce, en contient 1 00: on ne peut pas, à cette petite échelle, prendre plus de déci- males. Je trouve ainfi le centre de l'orbite de vSaturne. Alors, prenant un rayon de 95 1 des mêmes parties, je décris l'orbite de la planète et je marque de la lettre A fon aphélie là où l'orbite eft coupée par la droite que j'ai dit être tirée du centre. ÎNIais comme dans le ciel toutes les orbites planétaires font un certain angle avec l'écliptique ou plan de l'orbite terreflre, ce dernier étant ici cenlé coïncider avec la furlace de la table, de telle manière évidemment que chaque plan cil moitié au defius, moitié au deflbus de l'écliptique, il cil: clair que ce ne font pas les orbites des planètes elles- mêmes que nous avons décrites mais leurs projeétions orthogonales fur le plan de l'écliptique, projetions que nous confidérons cependant comme étant elles-mêmes les orbites, vu que c'clt d'après elles qu'on examine le mouvement longitudinal de la planète, quoique ce ne foient en vérité que les orbites rapportées au plan de l'écliptique. DESCRUTIO AUTOMATl PLANIVrARII. 62 I rem vero incentro;quarcrc(5teordinatiisc(l 1... .. ^ rcuitus;quambencvcrotcmpori Mcnlis Pcriodici convcniac int'crius nianifclhim llct. l'^xpolkis hartcniis lingulis machina; partibiis, diccimis jam, quibus fcmidiamctro- nim intcT le proportionibiis, qiiibulquc ccntris orbicas Planccanim in Tabula antc- riorc ddcriplerinuis, item ubi i\pheliorum ac Nodoriini piincla conilitiicrimiis; dcindc qucm dcntiiim numcrum rotœ cuiqiie tribuerimus, ut mediorum motuum conftarct ratio, dcque cjulinodi nunierorum inventione; ac dcnique qiia dentiumconflruftionc débitas motuum anomalias expcdivcrimus. Igitur oftogona; laminœ Ilatuta hac magnitudine, ut quœ ex centre in latus perpcn- dicuiaris ducitur lit pollicum i li, centre codcm, ubi & Sol collocandus, cir|culum(y!,.445.) j-'.cliptica; lignorum dclcriplimus radio pollicum loî. llunc circulum in partes 360 partiti lumus, Signaquc 1 2 lliis locis adfcripfimus, collocato Arictis figno in parte, quEe fpeftanti ad dextram eft, ac pari cum centre altitudine. Porro Apheliorum loca in laterculo adjefto notata, in quam partem uniufcujufquc Planetaria; orbita; ccntrum iumptum tlierit, déclarât. Ex proportiene vero lemidia- metrorum juxta cellocata ctiam menlura harum linearum intelligitur, fi una iplarum qua: eft orbita; Telluris l'emidiametcr dclinita fucrit, quam quidem pollicis unius ftatui- mus, feu pedis Rhcnolandici duodecimam partem, qualium enim ha'c partes 1 00000 continere cenietur, talium radii orbitarum ca^terarum partes in laterculo dclcriptas habent. Earundem quoque partium funt excentricitates hic adnotata;, quas ex centre Eclipticiv, ubi locus Solis, verliis Apheliorum loca accipere oportet, atque ibi centra cujulque orbita; fignare. Ita ex. gr. Saturni orbitam defcripturus initie Anni Chrifti 1682. lineam ex Ecli- ptica; centre duce ad Sagittarii grad. 27, 1er. 40'. in ea pone ex centre eodem parti- culas 54, qualium (emidiameter orbitse telluris five pollex unus 100 continet, non pollumus enim in hac parvitate ulteriores minutias prolequi. Ita centrum erbita; Sa- turni reperio. Tum deindc accepte femidiametre partium earundem 951, orbitam PlanetîE dcicribo, cujus Aphelium figno litera a ad interfectionem recta; cjus, quam ex centre ductam ollendi. Cum vero orbita; Planetarise in cœlo omnes non nihil dé- clinent a piano Ecliptics feu piano erbita; telluris, quod planura hic ipfius tabulse luperficies cfTe intelligitur; ut nimirum dimidià lui parte fupra attollantur, altéra di- midia intra deicendant, peripicuum eft, non efte ipfas Plane| tarum orbitas, quïe a nobis (/>. 446.) lunt deCcripta;, ied lineas ejufinodi in quas incidunt dufliœ in Eclipticîe planum per pendiculares ex orbitarum quibufiibetpunélis, quas tamen lineas preorbitisipfis habe- mus, quod fecundum illas Planeta; motus in longitudinem examinetur; re\'era autem lunt orbitœ ad Ecliptica; planum reduftje. Itaque punfta bina, quibus orbita qua;que 02: DESCRIPTION DU PLANETAIRE. Nous avons indique par leurs (ignés cfl et "y les deux points, appelés noeuds, où chaque orbite coupe le plan de l'écliptique, lignes dont le premier eft attribué au noeud alcendant, celui à partir duquel la planète \'a du coté boréal par rapport à l'é- cliptique, côté qui doit être cenie fe trouver au defTus de la table, le fécond au noeud defcendant, c.à.d. au point où la planète palTe dans rhémiiphère auflral. Ces noeuds fe trouvent fuivant le fcntiment univerfel des aftronomes oppofés l'un à l'autre fur une droite pafTant par le centre du foleil, quoique ceci ne femble pas être tout-à-fait exacl, comme nous le dirons plus amplement en un lieu propre '°). Ici nous avons marqué dans un tableau les lieux des noeuds afcendants ainfi que les angles ou in- clinaifons des plans des orbites planétaires par rapport h celui de l'écliptique, d'après les auteurs qui nous femblent les plus dignes de foi, e.a. en faifant ufage pour \'énus et Mercure des réfultats les plus récents d'obiervateurs qui ont vu paffer ces planètes fur le difque du foleil"). POUR LE I JANVIER DE L'ANNÉE 1682 --) Aphùlieii Noeuds ascendants Inclinaisons Rjyoni des orbites Excentricités dzni plantïtaircs les mimes unit^ de Mercure I5°iri9" ^ i4°29'47"V 6°54'o" 38806 8149 de Vénus 2°59'44 :tt 13^5452 u 3^220' 72400 500 deMars-3) o'^3o'i7 m» 17=38 12 V i-'5o3o 152350 141 15 de la Terre"') 7° 7 20 sS 100000 1800 dejupiter 7°5543"=q= 5^304255 i^i9'2o' 519650 25058 de Saturne--'} 27°39'46 / 2i°36'26"55 2'^32'o' 951000 54207 Rapport du diamètre de l'anneau de Saturne à celui du Soleil 11:37-') „ „ „ „ „ „ „ „ „ „ globe de Saturne 9:4 „ M „ „ Jupiter „ ., „ Soleil 2:11 V ?5 M ^» Mars „ „ „ „ 1 : 1 66 -°) Huygens reprend ici une idce qu'il semblait avoir abandonnée en 1686 (fin de la p. 310 qui précède). Nous ne trouvons rien sur cette question dans le ,.Cosmotheoros". -') Ceci ne s'applique en réalité qu'à Mercure seul: voyez la note suivante. =-) On trouve déjà à la p. 149 qui précèdelesmêmes valeurs, empruntées aux Tables lludolphines, des longitudes des aphélies et des noeuds ascendants, excepté dans le cas du noeud ascendant de Mercure où Huygens a pris la valeur de Gallet: voyez la p. i -~ qui précède. Les rayons des orbites et les excentricités sont tous les mêmes que chez Kepler; voyez la p. 148 qui précède. Les inclinaisons — comparez la p. 177 qui précède — sont également celles qu'on trouve dans les Tables lludolphines. °5) C'est apparemment par inadvertance que Huygens a interverti ici les places de la Terre et de Mars. '■') Voyez sur la longitude de Paphélic de Saturne la note 4: de la p. 149 qui précède. "') Avec l'exception de ce qui se rapporte à Mercure, on trouve tous ces rapports dans le„Systema Saturniutri" de 1659 (T. XV). Seulement Huygens y avait écrit pour le cas de la terre et du soleil I : 1 1 1 au lieu de i : 1 10. DESCaiPTIO AUTOMATI PLANETARII. 623 planuni Ecliptics intcriecat (hi nodi vocancur) fuis fignis (fi, & q~). Donc /_ POQ = p, PQ, perpendiculaire au plan QOij, étant la plus grande distance de la planète P à ce plan. PQ = Rsin p. Lorsque la planète se trouve en />, l'angle VOp étant désigné par 7., on aura pour sa distance au plan QO^ pq = RTION DU PI.ANETAIRK. valent ~ ; paiïant à celle qui précède immédiatemenc et rcduifant, — -y-- donne f ; pre- nant cniuitcaveclafradiionle nombre entier et rédr.ifant de nouveau, 29 + ~z- donne 54^. Par conféquent le rapport - : 206 qû voifin de 2640858 :-77o843 1 . Ceftpour quoi nous avons donné 206 dents à la roue de Saturne et 7 h fa roue motrice. Quant à la tlièic qu'il cil: inipoflible de trouver des nombres plus petits exprimant le rapport pro- pofé avec une plus grande approximation, nous la démontrerons comme fuit. Il eft d'abord certain, d'après la Prop. i du Livre ~ d'Euclidc '*), que les nombres réful- tant d'une réduction de cette crpcce font premiers entr'eux. En effet, notre divifion continue n'cil autre choie que cette fouflraclion euclidienne, et en l'appliquant à nos nombres 206 et 7 obtenus par la réduction, il eil clair qu'on aboutit enfin au refle i, puilque le numérateur de toutes les fractions cû l'unité. Suppofé que deux autres nombres fourniffcnt une meilleure approximation au rapport des grands nombres, il efl: néceffaire, loriqu'on elfeétue la divifion continuelle du plus grand par le plus petit jufqu'à ce qu'il refle i, qu'ils donnent le quotient 29 avec les mômes fractions ad- jointes que plus haut, mais continuées outre le terme d'où nous étions partis dans notre réduftion qui nous faifait trouver les nombres 7 et 206. En effet, il efl: impos- fible de s'approcher davantage d'une autre manière du quotient de la première divifion lequel comporte toutes les dites fraftions jufqu'au bout de la Icrie. Il lerait donc né- ceffaire, vu que la divifion continue de 206 par 7 donne 29 +'1 2 + i 2 + I !■> que par les divifions du même genre correfpondant aux nombres plus approchés, une fraétion au moins fût ajoutée à celles-ci, Ibit i foit une autre, pour pouvoir fe rappro- cher du quotient univerfel mieux qu'en s'arrêtant à {. Mais il réfulte manifeltement de cette conclufion que les nombres deviennent plus grands par cette réduction que lorfqu'on part d'une fraction antérieure, puilque par l'adjouL^tion de chaque fraftion réduite on obtient une fraétion compofée de nombres premiers entr'eux et qui par conl'équent ne peut être réduite h d'autres plus petits, ce qui deviendra évident pour celui qui examine la chofe en ayant égard au théorème fuivant aifémcnt démontrable: étant donnés deux nombres premiers entre eux, chacun d'eux efl: premier à la Ibmme de lui-même ou d'un multiple de lui-même et de l'autre nombre. En eff'et, s'il n'en était pas ainfi, le nombre confidéré raefurerait le nombre compoié; or, il en mcfure 34) Datis diiobiis iiumeris iiia-qualibus et minore scmper per vicissim amaioresubtracto,sireliqiuis mniqiiam proxime antccedentcm mctitiir, donec relinqiiitiir imitas, mimeri ab initio dati primi eruiu intcr se (traduction de Heiberg, tdition de 1884, des Eléments d'Euclide). DESCRIPTIO AUTOMAÏI l'LANETARIl. 63 I proximc prx^ccdcncem pcrgcndo ac reducendo ^ + ,, faciiint |; deniquc & numc- nim intcgrum incliidcndo ac reducendo 2(; + }, fiant ^°^. Itaque numcri 7 ad 206 propinqua ratio eft: rationis 2640858 ad ^7708431. Eoqiie rota: Saturniae dentés 206 dcdinius, ipfam vero moventi dentés 7. Quod autcni minores niimeri non inveni- iintiir,qui propiiisracionem propofitam exprimant, ita oftcndemus. Principio certiira crt numéros hiijufmodi reduflione faétos, ci1'e incer fc primos, ex Prop. i . 1. 7. Elem.^*) quia nihil aliud cl\ divifio noilra continua quam fubtraftio illa Euclidea, quœ fi numeris nollris 206 & 7, reduftione effeftis adhibcatur, planum clT: unicatem tandem relinqui, quia fraftionum illarura omnium numerator ell unitas. Quod fi jam duo quivis alii numeri propius ad proportionem magnorum accedunt, eos necefiTe cft,fa(5ta continua divifione majoris pcr minorem, donec unitas fupcrfit, quotientem eflicere 29, cura fraftionibus iillicm, qua> fupra, continue adjecHs, atque ulterius continuatis quam unde reduiftionem incepimus, cum inveniremus numéros 7 & 206. alioqui enim ad prima; divifionis quotientem qui didlas fradiones omnes quoufque polTunt continuatas ad- jeftas habet propius accedi nequit. Sic quoniam continua divifione 206 per 7,invenitur 29+ I + 2 2 + I neceffe eflîet divifione fimili numerorum propiorum unam faltem infi,iper fraflionem ilHs adjici, vel i vel aliam qua propius ad quotientem univerfalempervenia|tur,quam (/"HôO- fi ad \ fubfiRamus. Ilinc vero farta redufti<)nc,manife(1:umen:, numéros majores efîici, quam fi a citeriori frartione cx>ptum luillet, quandoquidem acceflione cujuique fraftio- nis reduftœ efficitur fraélio conftans numeris inter fe primis, qusque propterca ad minores reduci nequit; quod examinanti maniicdum fict fi ad iequens thcorcma atren- derit demonflratu facillimum: ncmpc Propofitis duobis numeris inter fe primis, eonim altcruter ad le ipfum vel fiii multipliccm altero numerorum auétum primus erit. Si enim non, ergo ita compofitum metietur, fed & partem metitur, hoc eft, fe ipfum, vel 632 DESCRIPTION DU PLANÉTAIRE. auili une partie, c. à. d. foi-même ou fon multiple; il mefurera donc au(fi le refte; ce qui ert abfurdc, puisque les nombres étaient par hypothèfe premiers entre eux. Les nombres plus rapprochés du rapport propofé ne feront donc pas plus petits mais au contraire plus grands que les nombres trouvés 206 et ~. On conçoit en outre ftcilement que la réduction des fractions commence toujours plus utilement d'une d'elles qui efi: fuivie par une fraiftion poiTédant un dénominateur allez grand par rapport h ceux desfracTionscnvironnantes; c'eilainfiquedansTexemple propofc nous avons commencé la réduction là oli lliivait la fraction 4. Or, l'utilité de cette méthode s'étend à beaucoup d'autres cas où il s'agit de rem- placer un rapport numérique donné par un autre compofé de nombres plus petits. P.e. celui où le rapport de la circonix'rence du cercle à l'on diamètre ell donné en un grand nombre de chiffres exacfs, mettons 314159-^535 à 1 0000000000. Ici la di- vilion donne ? + _'_ 1 5 + i ' + _i_ 2 9 2 + j^ et en commençant la réduftion en partant de la fraction i on obtient la proportion d'Archimcde 22 a ~; mais en commençant par i il en réiulte celle beaucoup plus ap- prochée qu'Adr. Metius a tait connaître, lavoir 355 : 1 1 3, en effet, comme 1 1 3 ell à 355, ainli ell 1 0000000 à 31415929 etc. De la même manière on peut trouver d'autres rapports plus approchants de la vraie valeur, mais celui de ÎNIetius ell d'un excellent ulagc et fort exact eu égard à la pctitcile des nombres, ceci à caufe de l'exi- guité de la fraction ^^^^ qui fuit celle par où l'on a commencé la réduction. C'ell là une particularité qu'on ne rencontre pas facilement en faifant des elTais avec d'autres nombres. Il faut lavoir en outre que par notre réduction on trouve tour-à-tour un terme plus grand et un terme plus petit que le véritable; le tenneefl: plus grand lorfque la réduc- tion a été commencée par la première, la troifième ou la cinquième fraction ou plus généralement par une fraétion d'ordre impair. P. e. lorfque dans le cas précédent nous commencions la réduétion en partant de la troilième fraction f, la proportion trouvée de la circonférence au diamètre 355 : 1 13 devenait plus grande que la vraie valeur. Mais li j'avais commencé par la deuxième fraétion, il en ferait réfulté le rapport 333 : 106 inférieur à la vraie valeur. Conmiençant par la première fraction, lavoir i, on trouve de nouveau un rapport, celui d'Archimède, 22 : -, fupérieur à la véritable 55) Nous avons dcjà public cu-fte fraction continue i"! In p. 394 ilu T. X.\. DESCRIPTIO AUTOMATI PI. ANKI \IUI. 633 lui miiltipliceni; crgo & rcliquuni metietur,' quod abrurduni, qiiandoqiiidem minieri iincr fc primi poncbantiir. Itaquc propiorcs numcri proportion! propofita", non mi- nores, Icd majores erunt inventis 206 & 7. Porro lacilc intelligitur reductioneni fratiionum ab ea ucilius femper incipi, quam proxime inlcquens fraftio majorcm denominatorcm habebit vicinarumcomparatione; licut & anteccdenti excmplo indc rcdnc'tionem incepimus, ubi i fcquebatiir. Ucilitas vero mechodi ad alia multa porrigitur, ubi proportio quxpiam niimcris comprehcnra ad proxime aqualcm aliis minoribus numcris eft redigcnda. Velue cum pcripheriïe circuli ad diametrum ratio ad notas veras plures datur, nempe quîe 3 141 59265-^5 ad 10000000000. I lie tatta diviiîone fit, 0+ j. ubi fi reduéHonem inehoaremus a fraiflione ^ fit proportio Archimedea 22 ad 7, fi vero ab i fit alia multo propinquior quam Adr. Metius prodidit 355 ad 1 1 3 ; ficut enim 1 1 1 3 (/).452). ad 355 ita 10000000 ad 31415929 &c. Eodem modo hic alias ad verum propius accedentes rationes invenire licet; fed ha?c Metiana, cum adufumhabilisell, tumpro numerorum parvitate eximia, ob exiguam particulara ^^^ citra quam reduftio cœpta cil; Cuinfinodi non facile fimilis reperitur ukeriores numéros tentanti. Sciendum vero, reductionc hac noilra majorcm proporcionis tcrminum alternis majorcm minoremve vero reperiri, prout a prima, tertia, quinta aut alia deinceps impari fractionc reduftio inchoata fuerit. Ita cum a tertia fraftione, quîe ell i reduclionem pra^cedentem in- ceperimus, fit proportio circumfcrcntiai ad diametrum, ut 355 ad 113 major vera; at fi a iecunda quîe ell ^'j incepiUcm, extitiffet inde proportio 333 ad 1 06 minor verà; rurfus fi a prima quse ell i initium fiât oritur proportio Archimedea 2 2 ad 7 major 80 634 DESCRIPTION DU PLANÉTAIRE. proportion; j'appelle ici véritable celle qui s'exprime par les grands nombres donnés, laquelle nous avons prise comme repréfentant vraiment le rapport delà circonférence au diamètre. La démonilration de cette propriété repole fur ce fondement fort connu que toute fraction devient plus petite par l'augmentation du dénominateur et plus grande par fa diminution. En eifet, foit A le nombre réfultant de la première divifion et qu'il y ait enfuite un nombre quelconque de fractions defccndantes B, C, D, E, F, au dénominateur de la dernière defquelles foit jointe une fraction Z obtenue par la réduétion de toutes les fradions ultérieures. Comme la fraction indiquée par F el1: par conféquent plus grande que la vraie fraction, puifqu'elle possède un dénominateur inférieur au vrai dénomi- nateur qui ferait i -r Z, il réfulte de l'augmentation du dénominateur delà fraction E par la fraction F une fraction réduite, provenant de E et de F, plus petite que la vraie fraction; partant en augmentant enfuite le dénominateur de la fraction D, il A B C D E F r'-'l'ultera de la réduction de celle-ci une fraftion provenant o de D, E et F qui lera plus grande que la vraie valeur; et en f + _i_ augmentant enfin le dénominateur de la fraction C par cette 1 + _£_ dernière, une fraétion fera produite, provenant de C, D, " ^ ï E et F, qui fera plus petite que la fraction véritable. Puifque les fraétions obtenues par la réduction de celles qui fonnent la férié afcen- dante font donc néceflairement alternativement plus grandes et plus petites que les fractions véritables, et que la plus baffe, par laquelle on commence, ell: toujours trop grande, il appert facilement que fi celle-ci occupe un lieu impair, la fraction réfultant de la réduétion de toutes les frattions fera également trop grande et que par confé- quent elle donnera, étant ajoutée au nombre A, un rapport fupérieur au rapport véri- table. Mais fi celle par laquelle on commence ell d'ordre pair, il efl: clair que de la réduction de toutes les fraftions il en réfultera une qui fera inférieure à la fraction véritable et que par conféquent elle fournira, lorfqu'on l'ajoute au nombre A, un rapport inférieur au rapport véritable. La vérité de la propofition ell dès lors mani- ferte. Il faut favoir en outre que fi l'on défire avoir la férié confécutive de tous les ternies approchants de la proportion donnée, il faut faire la réduction d'abord pour toutes les fractions d'ordre impair, enfuite pour toutes celles d'ordre pair, et cela en prenant fucceffivement dans le cas de toutes les fractions h dénominateurs fupérieurs à I des dénominateurs variant de i julqu'au vrai dénominateur et en effeétuant la réduction pour chacune des fractions ainfi obtenues. En agiifant ainfi pour les tractions d'ordre impair, on obtiendra en bon ordre tous les termes fupérieurs à la vraie valeur; dans le cas des frac5tions d'ordre pair on trouvera, également en bon ordre, tous les termes inférieurs à la valeur véritable. C'eil ainfi que dans l'exemple propofé plus haut il faut à la première fraction fubilituer lliccefiivcment J, i, i, 1, i, 5, i; la ré- duction donnera alors les rapports tous fupérieurs au vrai rapport 4 : i, 7 : 2, 10 : 3, 13:4, 16:5, 19:6, 22:7. Commençant enfuite par la troifième fraction D, le pro- chain rapport fupérieur trouvé lera 355 : 1 1 3. Et en commenc,^nt par la cinquième DESCRIPTrO AUTOMATI PLANETARIt. 635 vcra; \eram aiitcm pniportionem hic appelle, quœ iis, qui adfumti fiint, magnis nii- meris expriniitiir, qiiam niminim prn ipfa proportionc circumtcrcntiœ ad diametrum acccpinius. i lunini vcro dcnionih-.uio hoc fundamcnco nititiir notidîmo, Fraétinncni quaniciinquc, aucto dcnominatorc, licri minorcm; imniinuco, majorcm. Sic enim mimeriis ex prima divifione ortus a, fraétionibus vero deinceps defcen- dentihus quotlibet bcdf.f & ad infima: f dcnominatorem adjeéla intclligatiir fradtio quîE ex omnibus ulccrioribus fVaftionibus rcductis conficeretur, qua? dicacur z. Cum itaque trattio, cui ("upcricripcum F, lîc major vcra, quia dcnominatorem habet minorem vero denominatore, qui cfTct i + z, hinc augendo dcnominatorem fradtlonis e fraéHone F, fict rcdutfla fraéHo ex fractionibus F,, F, minor vera, ideoque rurfus augendo dcno- minatorem fraétionis d, illa traftione rc|ducta, fiet fraétio ex def rcductis major vera, (/>. 453)- A B p 2<.)2 + 2 I ac proinde rurfus augendo dcnominatorem fraétionis c ifta ultima, fiet fra(5tio,ex cdef fraftionibus rcduftis, minor vcra. Cumquc ita necefiario tradiones ex reduftione fraétionum furfum tendendo efTccTiaî, alternatim nunc majores, nunc minores évadant V'eris, fitque infima,undeinitiumfit, lemper vcra major; facile apparct, (i hcec fcdcm imparem obtincat, etiam ex omnium fraftionum rcdutftione cffcctam vera majorcm fore, ideoque numéro a additam,datu- ram terminum proportionis majorcm vcro. Si vero illa, undeinitium fit, fcdcm parem obtincat, tum ex reduftione omnium exftituram vera minorem, ac proinde numéro a additam, daturam terminum proportionis vcro minorem. Quare patet propofiti vcritas. Scicndum porro. Il omnes ordine tcrminos proximos dat£e proportion! delidcrcmus, tune & ab omnibus fraftionibus imparium fedium, & rurfus ab omnibus fedium parium faciendam reduélioncm, idquc ita, ut pro fingularum fraftionum dcnominatorc, qui unitatc major erit, ponantur icorfim dcnominatores omnes ab unitate ad illum ulque, & cum iis lingulis reducrio inchoetur pcrficiaturquc. Hoc enim fi fiât in fracTnonibus fede impari locatis, omnes tennini veris majores ordine exiftent; fi vero fiât in fraftio- nibus fedium parium, habcbuntur ordine omnes tennini vcris minores. Ita in propo- fito excmplo fi pro fratlionc prima i ponantur figillatim*) i, l, j, ^, |-, ^, i, fafta hinc reduétione exiftent proportiones vera majores: 4 ad i, 7 ad 2, 10 ad 3, 13 ad 4, 16 ad 5, 19 ad 6, 22 ad 7. deinde a fraftione terna d incipicndo fict | proxima ratio (/>. 454). major 355 ad 113. Et ab quinta f incipicndo fiet proxima ratio major 104348 ad *) Les éditeurs de 1703 avaient corrigé en „singulatim" le mot „sigillatim" de Hiiygens. Nous avons rétabli ce mot peu correct, mais dont on se servait assez généralement tant aux jours de Huygens qu'avant et après lui: voyez sur ce sujet notre remarque dans les Additions et Cor- rections du T. .XVII, p. 549. 636 DESCRIPTION DU PLANÉTAIRE. F,leprochainrapportfupérieurfera 104348: 3321 5. Lorfqued'aucrepartàladeuxième fraftion j\ on fubftitue toutes les 1 5 fraftions f, 4^, ^ etc. et de même à la quatrième -^^ toutes les fractions depuis Tunité |, i, | jufqu'à ^i^, on obtiendra en bon ordre après rédutlion de chacune d'elles des rapports inférieurs à la vraie valeur, ceux bien entendu qui le peuvent avoir à l'aide de la fraction E. Si nous voulons enfin conftruire une férié mixte continue, lavoir une férié contenant tant des termes fupérieurs que des termes inférieurs à la vraie valeur, dont chacun foit plus approchant que le terme précédent, il faut s'en tenir à la règle fuivante: dans chaque fradHon à dénominateur iupérieur à i il faut fubllituer fucceirivement, non pas comme tantôt, tous les déno- minateurs plus petits depuis l'unité, mais feulement tous les dénominateurs depuis le plus petit nombre qui furpalTe la moitié du vrai dénominateur s'^). ■'") Soit il + — (où tj représente une fraction) la véritable valeur de la fraction continue, q •\- a î + " ce qui peut s'écrire ;; A > — ; — ^-; — . En ne prenant que /.' l'erreur est donc —7 — , — ï; — ; — . /'('7 + '»)+i /'0/ + «)+i En prenant seulement '/ + p l'erreur, de signe contraire il l'erreur précédente, sera pr — '-, - ,- ^ . Celle-ci surpassera l'erreur précédente en valeur absolue lorsque fi — 2P>- |_ , c.à.d., puisqu'il ne s'agit que de nombres entiers, lorsque p — :P > o, autre- ment dit lorsque P ^ i/). Pour que la deuxième erreur soit moindre que la précédente, il faut donc prendre successivement pour P seulement tous les nombres entiers supérieurs à i/i, comme le dit Huygens. En appliquant le même raisonnement à la partie /> + ^ , ^'s'^ fraction r + Z- donnée, on constatera qu'il en est de même pour le nombre q. Etc. C'est à ce sujet que se rapporte la remarque suivante de Huygens de la p. 25- du Manuscrit V datant de 1687: 3 -I- ' + , Hic denominator A i minus a verodenominatore déficit 1= + i ■ -t- 29 2 + l T -1- _i_ quam ^-^^-i qnando quidem huius fractionis denominator ^ aliqua quantitatc augcndus est, quo ipfa fractio minor evaderct. Quod li itaque diéto denominatori A 1 addam 3I2, jam excedam veruni denominatorem amplius quam ipfe denominator A i deficiebat. Ergo pofito ^^^ feu yi^ pro ^^j-, factaque inde reduclione Het pro- portio circumferentia.' ad diametrum minus propinqua vera^ quam fircductioinci- piat a précédente proximè |. Rurfus idem denominator A 1 magis déficit a vero quam ^i^, quia addcndo ^i^, additur minus debito, liquidem addendum eflet DESCRIPTIO AUTOMATI PLANETARII, 637 3321 5. Rurfus (î pro fraétionc fccunda y y ponantur figillatira *) 1 5 fraftiones y, 5, ^, &c. Item pro qiiarta ^l^ ponanciir onincs ab unitace, j, 4^, i, ufque ad j-^; fa(fHs rcductionibus habebiinciir ordinc proportioncs veris minores, qua* quidcni ad fractio- ncin M proccdcndo dari polliin. Quod fi denique fcricm conciniianiniixtanuenninorum cani majorcm quani niinorcm vera proportionem cxhibentium velimus, quorum qui- que prxccdentibus ad vcram propius accédant, tune hoc obfervandum, ut in fraétio- nibus quibulVis, quaruni denominator unitate major erit, ponantur, non ut modo faclum omnes dcinceps minores denominatores ab unitate, fcd ab ea incipiendo quse dimidio illius denominatoris proxime major erit 3"). ^^' T + &cquod majus eftquam 3^^. Itaque omnino magis diftat denominator A I a vero quam per ^^l^. Quare fi denominatori A i addam —^ five , J;. jam minus excedam verum denominatorem quam denominator A i a vero deficiebat. Ergo fi pro fracHone ^^^^ ponatur y^=^, atque hinc fiât reducHo, exiftet proportio circumferentia: ad diametrum propinquior vera;, quam si incepta fuilTet reduclio a prœcedenti i. *) Les éditeurs de 1703 avaient corrigé en „singulatim" le mot „sigillatim" de Huygens. Nous avons rétabli ce mot peu correct, mais dont on se sers^ait assez généralement tant aux jours de Huygens qu'avant et après lui: voyez sur ce sujet notre remarque dans les Additions et Cor- rections du T. XVII, p. 549. 638 DESCRIPTION DU PLANÉTAIRE. Nous fervant de cette méthode auffi pour les autres planètes, nous avons donné 166 dents h la roue de Jupiter, 14 dents à fa roue motrice ^Q; 158 dents à la roue de Mars, 84 dentsà l'a roue motrice 5"); 32 dents à cellede Vénus, 52 à fa roue motrice, nombres qui font à peu près entre eux comme 43 : 70 5'). Si nous nous étions fervi de ces derniers et que nous avions donné 43 dents à la roue de Vénus, 70 à fa roue motrice montée fur le grand axe, la machine aurait correfpondu un peu plus exaéle- ment au vrai mouvement de \'énus; en effet, les premiers nombres, ceux dont nous avons fait ufage, font caufe pour Vénus d'un retard de 3°37'en 20 ans, tandis que les féconds auraient légèrement fait avancer la planète en ces mêmes 20 ans, fa voir d'un peu moins de 15' feulement. C'efl: aulfi à peu près de la même manière qu'ont été trouvées les dents des pignons qui meuvent Mercure: prenant 365 jours, 5 heures, 49' 15' 46 "pour la période de la terre fous l'écliptique +°) et 87 jours, 23 heures, 1 4 24" pour celle de Mercure fous elle +'), ou plutôt, pour la facilité du calcul, refpectivement 365 jours, 5 heures, 50' et 87 jours, 23 heures, 15' +'), on trouvera pour le rapport des révolutions de INIer- cure à celles de la Terre 105190:25335 ou 21038 : 5067, par la divifion defquels nombres, exécutée fuivant la méthode fufdite, il vient 210381 4^ 5067 s + i I + I ■f + 1 - + 1 I + 1 ' + 1 I + I I + I i etc. 3?) Dans la machine parisienne inachevée Huygens avait pris Jupiter, comme aussi Saturne, „sub fixis" (p. 151 et 167 qui précèdent). Il trouvait alors les nombres de dents 83 et - ce qui est évidemment la même chose que 166 et 14. Dans la machine de la Haye Jupiter a été prise „sub ecliptica" comme toutes les autres planètes: l'écliptique y est fixe au lieu d'être mobile. Par conséquent Huygens disait (p. 176): „In Jove et Saturne alij [numeri dentium] fuere inve- niendi". Cependant le calcul delà p. 104 du Manuscrit F (I. i: de la p. i79et 1. 10 de la p. 180 qui précèdent) donne également 83 et 7 dents. On ne peut donc parler de „numeri alii" qu'en considérant aussi les fractions. Dans la machine parisienne les 83 dents de la roue de Jupiter correspondent à 7^|y dents de sa roue motrice, tandis que dans lamachinedela Haye,d'aprés le calcul de la p. 104 du INIanuscrit F, 83 dents correspondent à 7x-'g^ dents de cette dernière. 38) Voyez sur Mars les p. 151 et 177 — 179 qui précédent. 3') Dans la machine parisienne Vénus, comme aussi Mercure, avait déjà été prise „sub ecliptica"; voyez les premières lignes de la p. 150. À la p. 151 Huygens trouvait pour Vénus 13 et 8, ou 26 et 16 dents, ce qui est évidemment la même chose que 52 et 32 dents. Nous ne voyons pas oii il a calculé les nombres 70 et 43 dont d'ailleurs il ne s'est pas servi. *"') Voyez la note 31 delà p. 626 qui précède. *') Comparez la p. 150 qui précède, et voyez aussi la 1. lo de la p. 180. La fraction continue de la p. 150 est la même que celle du présent texte. A la p. 105 du Manuscrit F Huygens trouvait les nombres de dents i^y-^--^ et 204. [)F,S(IUI>TIO AUTOMATI l'I.ANRTARH. 639 Hac igitiir ratione in casceris quoquc Planccis ufi, rota: Jovis dedimus dcntcs i66, rotaî vero ipfum inovcmi dcntcs 14 3'), rotte Martis dentés 158, ipfam vcro nioven- ti dcntcs 84 ^ ■). Kutœ V'cncris dcntcs 32, ci qiix movct dcntcs 52; qui nunicri funt intcr il' icrmc, ut 70 ad 43 '''^). Quibus nuincris fi uli cllcnuis, & llotic Vcncris dc- diilcmus dcntcs 43, rotae vero liane in axe magno agitanti, 70, aliquantulum pcrfcdlius vcro X'encris motui rcipondifTct Maeliina. Priorcs cnim numcri, quos adhibuimus, cHiciunt, ut Venus pt)lt 20 annos a vero loco dcliciat gr. 3, 37'. cuni pollcriorcs in iii'dcm 20 annis tantillulum ultra verum locuni Vencrem promoveant, fed exccflu 1 5'. non plcnc a.>quante. Nec multuni dillimili ratione invcniuntur dcntcs rotularum, qu^e Mercurium mo- vcnt. Allumta cnim Pcriodo tclluris iiib Kcliptica dierum 365. hor. 5. 49'. 15", 46'".+°), Mercurii verofub eadcin dierum 87. Hor. 23, | 14 , 24", aut facilitatis ergo(^.455). aiTunita illa d. 365. hor. 5. 50' & hac dierum 87. Hor. 23. 15'.+') invcnietur ratio rcvolutionum Mercurii ad illas Tclluris ut 105 190 ad 25335, '"'^'^ 21038 ad 5067; quorum divifione, eo, que diftum, modo, inftituta 5067 1 2103814 + ^ + ^ I + I T + I 2 + I T + I T + I T + 1 ■ + i &C. 640 DESCRIPTION DU PLANÉTAIRE. Négligeant la dernière fradtion et rcduifant les autres à un commun dérnominateur on obtient |4J, lefquels nombres corrclpondent aufli exaftement que poflible à la proportion des mouvements des deux planètes conildérces. ÎNIais comme 847 efl le produit de 121 par 7 et 204 celui de 12 par 17, nous avons donné 12 dents à la roue annuelle qui fe trouve fur l'axe commun, et nous avons fait ufage de l'interpofition (voyez la Fig. 141) d'un axicule mobile autour de deux points fixes fitués l'un fur l'axe palfant par le vSoleil et l'anneau de Mercure, l'autre fur la colonne dreOee iur la plaque fixe de la Terre. Ces points font fi éloignés des orbites de Mercure et de Vénus que les dents des roues de Vénus et de la Terre, paflant librement ibus l'axicule, n'en éprouvent dans leur mouvement aucune gcne. Le dit axicule porte deux pignons, un à chaque extrémité, dont le premier, qui engrène dans la roue annuelle, a i 2 dents, tandis qu'il y en a 7 à l'autre engrenant dans la couronne dentée menant la planète, couronne qui poiïède, elle, 17 dents. Il ell évident par là qu'entre le mouvement de l'axe commun et celui de la roue qui mène Mercure, exiile le rapport nommé, celui de 204 à 847. Pour établir les nombres des dents des rouages qui mènent la Lune +-}, nous prenons ici audî pour le même mouvement annuel 365 jours, 5 heures, 50' et pour celui de la Lune 29 jours, 1 2 heures, 44' 3 " ou plutôt 45' pour la facilité du calcul, d'où l'on trouvera pour le rapport des révolutions de la Lune à celles de la Terre 1 05 1 90 : 8505 ou 2 1038 : 1701 ; en divifant comme auparavant il en réfulte 21038 , 12 ^ , I7OI ! - + + i, I + I 5 + 4 Prenant 5 comme dernière fraélion et réduifant les précédentes au même dénomina- teur, on obtient les nombres 1546 et 1 25; mais comme le premier de ces deux n'a pas de parties aliquotcs autres que 2 et 773 qui ièrait un nombre de dents excelllf, il fera préférable de prendre, au lieu de |, la fraftion plus petite la plus proche, favoir i, d'où réfultent les nombres 1781 et 144, dont le premier eil le produit de 137 par 1 3 et le deuxième celui de 1 2 par 1 2. On verra aifémcnt qu'à ces nombres correfpon- dent les rapports lus-énoncés des dents de la roue majeure et des nxiculcs dentés. Il ell manifelle d'après la méthode de calcul du nombre des dents, tant de celles qui doivent être taillées dans l'axe commun que de celles qu'il fuit tailler dans chacune ■f^) Tout ce qui est dit ici sur la Lune, correspond à la p. 152 qui précède. Il est possible que les mots „Ponendo g . . . ex 13" et 13" de la p. 152 aient été ajoutés plus tard. A la p. 106 du Manuscrit F lluygens trouvait une fraction continue difTérente; la difterence ne commence toutefois qu'A la it itaque n locus Planetœ debitus medio motui AL, qui arcus tôt gradus, ac arcus do iive dm complecHtur. Quod li tympanum ponatur quovis alio loco velut in G aque diftante a centro c vcrfus quod tympanum dirigitur, collocetur vero punftum d, quod in rota odm maxime a Centro c dirtat fub tympano, & Planeta rurfus in a loco Aphelii fui, apparet a^quali verfatione tympani 646 DESCRIPTION DU PLANETAIRE. par des rotations égales du tympan en G et en D, pafTent les mêmes angles autour du centre C. En quelqu'endroit qu'on place le tympan, le mouvement de la planète de- viendra donc inégal fuivant la môme loi, quoique les dents de la roue DINI aient été priies toutes égales; il faut feulement que les dents du tympan K vifant directement le point C aient une certaine longueur par l'effet de laquelle elles puiflent engrener dans celles de la circonférence DM coupant la drcjite DC en des points toujours di- vers; de plus on doit avoir égard à ce que, lorfque la plus longue droite qu'on puilTe tirer du centre C à la circonférence DM ell placée direclement fous le tympan K, la planète foit placée dans l'aphélie de la circonférence ANL. Mais comme dans notre machine tous les tympans font placés fur un axe unique, celui-ci ne pourra avoir la bonne diredion que par rapport aux centres de deux planètes. C'ell: pourquoi il faut encore examiner comment le même but peut être atteint au moyen de dents inégales. Suppofons h cet efl'ct la circonférence DMP coupée en parties égales Da, ab, bM, Mg et qu'à elles toutes des droites ibient tirées h partir du point C, favoir Ca, Cb, CM, Cg, alors celles-ci couperont l'orbite ANL de la planète en des parties inégales Ad, de, eN, Nf. De cette façon on trouvera fm* la circonférence ANL un nombre de dents inégales égal h celui des dents égales de la circonférence DÎNL En leur appli- quant maintenant le tympan K (car elles s'y adapteront fuilifammentbien quoiqu'ici plus petites et là plus grandes), il arrivera qu'avec le même nombre de dents du tym- pan K qui fiifait d'abord paifer les dents de l'arc DM, paff*ent maintenant celles de l'arc AN, d'où réfulte que dans l'un et l'autre cas il fe produit la même inégalité du mouvement planétaire, favoir celle dont nous avons fait voir qu'elle correlpond à fort peu près à l'hypothèfe de Kepler. FIN. DESCRIPTIO AUTOMATI PLANETARII. 647 in G atquc in n coCdem angiilos tranfirc circa ccntrum c. Quare ubicunquecollocetur tympaninn, coilcni ritii motus Pluncta; ina'qiialis fict, licct dcntcs rota? dm x^qualcs ponancur, modo dentcs tynipani k dircdc Ipectantis ad punéliim c aliqiiam haheant longitudincm, qua committi qiicant dcntihiis circuli d;vi aliis & aliisin piinétisfccantis reétam oc ; & fimul obfervetur, ut pofita rcfta longiiïima, quœ a centre c ad circulum DM duci pntcll dircfto fuh tympano k, Planeta ponacurin Aphelio circuli ani,. \'erum cum nt)llra in machina omnia tympana in uno eodcmque axe lînt polîta, non poterit illc nilî ad duorum Planctarum centra débite collocari; quare porro confiderandum cil, qui idem pcr ina^qualcs dcntcs pcrfici qucat. Qucm in fincm lupponamus circulum DMP in partes a;qualcs \m, ab^ bm^ mg feftum cfle, & ad illas (ingulas duci ex puncto c reftas, c^r, cZ», cm, cg \\\v: in partes inœqualcs A(7, de^ c"s, n/' fecabunt orbitam i'ia- netîe anl. Qua ratione invenientur in circule anl totidem dentés inaelqualcs, c[uotfp,^6oy îequales pofiti funt in circule dm. Quibus fi nunc porro tympanum k applicetur, (fatis enim convenient, licet alibi minores, alibi vcro majores paulo évadant,) cum eodem numéro dentium tympani k, quo tranfiere prius dentés arcusDM,jamtranfeant dentés arcus AN, fict, ut limul cadem motus Planetœ oriatur injequalitas, quam Hypethefi Keplerianœ proximc relpondcre ellcndimus. F l X 1 S. APPENDICE I À LA DESCRIPTIO AUTOMATI PLANETARII. [1686]'). Ad machinam planetariam. Armilla BC [Fig. 1 47] ccrcum nunicrum habet dentium et magnitudinem. Ratio AV> ad CD nota. Fiat altitudo CB dcbito major et dentibus aliquot incidatur ex ijs qui latilTimi. Tinn in DC nondum axiEFjundapaulo majore [F'g-H7] adfumta, dentés aliquot fecundum faôlam partitionem incidantur, atque eoufque dimi- nuantur cum radio CD donec hi dentés commode raoveant dentés dictosannilla;BC. Tune demum axi EF imponatur rota DC armilla;. Hujus dentés eoufque deprimantur donec rota DC axi EF infidens dentés fuos apte inférât dentibus armillœ CB. atque ad eandem altitudinem tota annilla? circumferentia dentibus incidatur. ') La l'iécc est empruntée h la p. 229 du Manuscrit F. Les p. 227 et 239 portent respectivement les dates de Sondag 5 Mei et Sept. 16S6. APPENDICE TT À LA DESCRIPTIO AUTOMATI PLANETARII') De fiinima vero operis iic qiK)d Icntiu dicam, vix qiiemquam Ibre arbitror eoruni qui ad hanc Automati noftri Flanctarij Expoficionem legcndam acceflTuri finit ad quem non iania pcrvcncrit Archinicdcx- (phaTa.* de qua cam niulca meniorix' prodica reperi- iintiir. Atqiieiitinam lliperellet vcl ipluis arcilicis conimencarius ille quoniacliina' hiijus labricani cxpoluille crediciir, vel aliunde de ea extarct fida lacis narratio. Nunc vero ejiifmodi funt quse de illa fenintur ut ad cam intelligcndam nihilprorfusnosadjuvent — lufpicioncm vero nioveant pra.'ter veritatem aliquani fifta elle — fed pocius aliéna quivdani a veritate lioniinuni mentibus oilerant, cujufmodi illud de vitrca fplia'ra; materia et inclulb Ipiritu mundum fuum movence'), quafi non mechanica; arcis fed ch ymicorum arcan( > aliquo fretus (autre leçon : fifus) Archiniedcs opus illud inchoalTet, quod ell longe abllirdillimum (autre leçon: quo nihil abfurdius dici polllc). Equidem magnopere lemper Archimedis ingeniuni fulpcxi, cujus tôt egregia habcmus nionu- menta, scd in hoc de quo nuncagiturinvencoeamprîecipuamejuslaudemexiftimoquod primus rem mirabilcni nec adhuc tcntatani aggrcdi aufus lit, nuiltifque poftea ad limile quid conandum (autre leçon: audendum) viaai pra."iverit. Concedara etiam id cum prœftitine quo nihil aptius aut ingeniofius illo îbvo effici potuerit. En marge: Equidem nihil dubito quin dcntatarum rotularum circuitionibus '} omnia conlliterint, de lunima operis vero quam cxadtum abfolutumve fucrit li con jicere licct, li quod Icntio diccndum ell, non maxima de eo apud me opinio eft. Sed plurima Icimus cum in Aftronomia tum in rébus mechanicis ab eo tempore efTc reperta, qua; prifca illa X'tas ignorabat. Et in coelellium quidem doctrina ultimis hifce centum annis plus profeétum alTeverare aulîm quam omni reliquo tempore, quo lludium hoc excoli cœptum fit+). Neque enim ante Copernicum ordo certus aut pro- portio orbium in quibus Planetœ moventurlnnocuerant. Namlicet Philolai fyftema') et Arillarchi jam tempore Archimedis extaret atque ejus ipfe alicubi meminerit"), in quo Terra circa folem immobilem veheretur et in fefe converteretur, nihil tamen de ') Charta.' astronomie^, f. 1 89. Projet antérieur non daté du début de la „Descriptio". ") Voyez répigramme de Claudianus cité à la p. 173 qui précède. 5) Compatez la note 27 de la p. 78 qui précède. ■*) Attendu que l'ouvrage de Copernic a vu le jour en 1543, Huygens aurait pu écrire 150 ans au lieu de 100 ans. ■') Voyez sur Pliilolaus les p. 554 et 567 qui précédent. ") Savoir dans le txauiizr,: (ou Arenarius). Il n'y est question que d'Aristarque. 82 650 APPENDICE n. X LA DESCRIPTIO AUTOMATI PLANETARD. reliquorum orbium ad noftrum hune ratione nec de tocius fyllematis complexu defi- nitum fiierat. Ut proinde non fatis pro raerito Copcrnicus ab ijs laudatiir qui Pytha- goreonira hypothefin renovalTe eum ac revocafTe dicunr, cuni ille vix teneribus initijs cœptam ingenij lui perfpicacia (aiurc leçon: fclicitate} quali de incegro totam erucric ac perfeccrit. Jam quis nefcit quanta prœterea acceffio faébi fit adronomise ex quo conimenticios illos Epicyclos Keplerus cœlo relegavit (autre leçon : amovit) fimplices- que Planetarum vias efle docuit. Quam denique hœc omnia Telefcopij obfervationibus confirmata fuerint et ipibrum denique planetarum numerus alijs planetis auchis? Itaque li quis cogitet quantarum hic rerum cognitione veteres aftronomi caruerint, ut nec partes Syftematis fingulas nec fomiara totius habuerint perfpeftam, facile quoque intelliget fieri non potuiiïe ut inftar ejus aut iraaginem quœ quidem fimilitudinemali- quara haberet arte effingerent. Ad heec mechanicae pars illa quœ ad horologiorum automata pertinet non pauca habet ad hujufmodi Iphceras mobOes inftniendas neceffa- ria, qualis efl lamina illa c chalibe qux in fpiris adllricta motui omni principium dat, et multo quidem aptius quam plumbi gravitas; quale et libraraentum") quo rotarum extremarura curlus lufflaminatur (autre leçon: celeritas cohibetur). quîe nec Archi- medis œtate nec multis poft feculis cogTiita fliere. Si enim reperta fuifiTent, non po- tuilTent, cum tantam ultilitatem haberent, pollea ncgligi aut exolefcere. Quod autem vitreara fphsram Archimedis fuiiïe aliqui voluerint, non video quid aliud vitro hic fieri potuerit quam ut machinam totam includeret, fragili fiine cuftodia. Si vero fpha^ra fi.ierit e mctallo, oportet ut vel in ejus fiiperficie motus planetarum apparuerit quales videre memini quce curfum CoWs exhibèrent (fed hoc in tanta motuum apparentium diverfitace, nunc prorfum nunc rétro incedentibus fideribus non videtur mihi prœfiari pode), vel taie genus fphsra; fuerit, fi tamen ea fphœra diccndaeft,qu^cx pluribus circuli^ annillifve componitur alijs alios includentibus, quorum quifque fuum planetam circumferat. Hic vero fimilitudo veri fyftematis crebris illis deferentibus cir- culis non parum obfcuratur qui in cœlo nufquam exiftunt. Fortafie autem hujufce- modirpha.TamarmillaremvitreainclufitArchimedes,nifitotumillud de vitro figmentum eft, quod mihi potius videtur ''). Cicero quidem qui Pofidonij fpha;ram Archimedes œmulam laudat') vitri non meminit fed varies planetarum motus in fphîeram utrum- que attigifie confirmât. Sed neque Pofidonij tempore vera fyfiematis natura (autres leçons: faciès, fpecies) comperta erat, nifi quod \'eneris et Mercurij llellas Iblem am- ") Comparez le § 21 de la p. 160 qui précède. ^) Nous rappelons qu'Ovide qui a dû connaître le planétaire d'Archimède de visu dit que le „globus" se trouvait „in aère clauso" (vers cités à la p. 1-4 qui précède). **) Nous avons cité Cicéron dans la note 10 de la p. 17; précède. APPENDICE n. X LA DESCRIPTIO AUTOMATI l'I. ANI.TAÏUI. 65 I birc in(]iic curfiis l\ii ccntro liabcrc ex TEgyptiorum doftrina jam percrebruerit'°). qiia iina rc aliqiiid ampliiis qiiam Arcliimedcs eillccrc potuit. Scd hoc rurfus /Egyp- tiorum invcntuni a Pcolonia;o rejcétum cil quem omnes deinde ufque ad Copernicum fecuti llint. Itaque qui ante hujiis tcmpora talia automata architeftati l'unt fruftra, ut mihi vi- dctur, ingénia liia torfcrunc, inter quos fuillc narratiir qui mille quingentis rotulis opus fuum oncraverat "). l'oRquam vero a Copernico reibrmiua ac in mclius mutata cit allronomia, qua" deinde Tychonis Brahei oblcrvacionibus et Kepleriinduilriaper- feftionem fere fummain cil adepca, (icut facilius tcncari res eadcm potuit ita a pluribus quoque (autre leçon : plurium quoquc xmulatione) fufcepta fuit (autre leçon : ita plures quoque in hoc incubucrunt) quorum et machinationes qual'dam vidimus varie arti- ficio elaboratas. Noftra autem quam hic exponerc aggredimur diverfa quantum (cio ab omnibus rationc conflruda eft ac (implici quidem fonna adeo ut non pauci- oribus rem confie! pofle exillimem. Similitudinem vero veri (yllematis omnium orbium pofitu ac dimenfione, tum medijs a;que et anomalis planetarum motibusexafteexpri- mit ac prêter fpeétaculi elegantiam hune prasbet ufum, ut loca planetarum in enelo apparentia tam in futurum ac prajtcritum quam in pra-'fens tempus cum conjunéti- onibus atqueoppolitionibusomnibus vclut ephemeride quadam perpétua, nuUo ncgotio inde addiicere ac prœviderc liceat. Ut itaque ab exteriori conftruftione exordiar, Oétogonum efl: etc. '°) Dans le § 10 du „Somnium Scipionis" Cicéron écrit: „[Solem] ut comités consequuntur, alter Veneris, alter Mercurii cursus". En commentant ce passage Macrobe („In Somnium Scipionis" Lib. I, cap. XIX) nous apprend que „Plato Aegyptios, omnium pliilosophis disciplinarum parentes secutus est qui ita Solem inter Lunam & ÎVIercurium locatum volunt, ut ratione tamen deprehenderint & edixerint cur à uonnullis Sol suprà Mercurium suprâque Venerem esse cre- datur . . . Horum verô trium proximorum, Veneris, Mercurij&Solisordinem viciniaconfudit. Sed apud alios. Nam Aegyptiorum solcrtiam ratio non fugit, qua; talis est: Circulus per quem Sol discurrit, à Mercurij circulo, ut inferior, ambitur. lUum quoque superior circulus Veneris includit. Atque ita fit ut hx dua? Stella?, cùmpersuperiorescirculorumsuorum verticescurrunt, intelligantur supra solem locata;: cùm verù per inferiora corameantcirculorum, sol eis superior existimetur". Le passage de Platon auquel Macrobe fait allusion est l'endroit suivant du Timée (§ SO" L" '^''^^ É'5>îx£v] i'jxjf'jpn-j y.oLi Tov tîO'/V 'Eauo-j /s-^'j^r^ov £t; tov '^i'/Ji in'Apou.o'J xvz).ov iijzaç. Il n'est pas démontré que Macrobe attribue à bon droit aux Égyptiens la connaissance du mou- vement héliocentrique de Vénus et de Mercure (attribuée ailleurs à Herakleides Pontikos, disciple de Platon). ") Il s'agit de Torriani, voyez la p. 172 qui précède. APPENDICE III A LA DESCRIPTIO AUTOMATI PLANETARII. [1694 OU 1(595]"). Pour placer au defTus de la niachiue planétaire. [Fig. .48] W-^ft^ -c^*^^ On lit dans la Fig. 1 48 : noir, noir, nuir, lîzelè dore, lîzelè dore. ') L'Appendice III est emprunté à la f. 12- du Manuscrit I, dont les 1. 121 et 131 portent respec- tivement les dates Aoust 1694 et 29 Jan. 1695. COSMOTHEOROS AvertilTement. La Pièce de 1690') que nous avons intitulée „Réflexions fur la probabilité de nos conclufions et difcuffion de la queftion de Texiftence d'êtres vivants fur les autres planètes" porte à croire qu'en ce temps, alors qu'il était âgé de 60 ou 6 1 ans, Huygeiis avait l'intention de publier fur ces qucftions un ouvrage dont la majeure partie — •à moins que d'autres fujets encore n'y fuffent traités — ferait vouée à celle des pla- néticolcs. En 1686, nous l'avons dit aufli h la p. 129 qui précède, il fongcait peut- être à un livre fur l'aflronomie en général deftiné en premier lieu aux hommes de fcience comme la grande majorité de fes publications antérieures, livre où, comme le font voir les „Penfces méfiées" — confultez-en les §§ 16, 38, 52 — 54 et 59 — la queftion de l'exiflence d'organifmes planétaires aurait probablement été difcutée fans prolixité. Trois ou quatre ans plus tard cette quellion lui fembla digne d'un traite- ment plus ample et en même temps plus populaire. Il n'en entreprit pas encore la publication, lans doute puifqu'alors déjà il lui parut après tout préférable d'y joindre un aperçu général de la conflitution de notre fyflème planétaire ainfi que des remar- ques fur le monde des étoiles, en premier lieu fur les diftances de ces dernières -). De cette façon l'enfemble ferait plus inftruftif et moins exclufivement œuvre de fantaifie. ') Ou peut-être de la fin de i6^ç; voyez la uote i de la p. 539 . ') Il était déjà queftion de ce dernier sujet à la p. 370 (inédite) qui précède. 656 AVERTISSEMENT. En 1 694 il exécuta ce projet, en \-ouant un premier livre à la queftion des planéticoles et un deuxième au dit aperçu. Le choix de la langue latine montre que, tout en (e faifant populaire, il n'écrivait pas en premier lieu pour le grand public mais bien plu- tôt pour les gens du monde non dépourvus d'inflrucbon claffique. Voyez ce qu'il dit fur l'es lefteurs h la p. 685. Le mot Kolmotheoros a apparemment été forgé par Huygens; mais j. Fernel au ieizième liècle avait déjà publié une „Cormothcoria". C'était aufli pour les „honnêtes gens" (pour parler avec Voltaire} que de Fonte- nellc avait ftit voir le jour en 1686 à Tes „Entretiens fur la pluralité des mondes"^). Quoi d'étonnant (i I luygens a cru de\oir, après lui, traiter le même fujet d'une façon moins fuperficielle?+). Nous ne difons pas: pour le même public, puifque, li nous voyons bien, Muygens ne fonge guère, comme de Fontenelle, aux dames. Dès juillet 1692 il parle vaguement, dans une lettre à Leibniz'), de la publication d'un écrit l'ur un fujet non mathématique. IVIais ce n'ei^ qu'en mars 1694 qu'il eil férieufement queftion, dans une lettre du frère Conftantijn **}, de l'apparition pro- chaine d'un „livrc des Planètes" qu'en Angleterre on eft, dit-il, impatient de voir ff)rtir. Conflantijn apprit encore le même mois que le traité était achevé „moitiè Latin moitié Français, de forte qu'il y refle une grande partie a traduire", et qu'il lui ferait dédié fauf objeftion de fa part. Le 7 janvier 1695 Huygens put écrire à fon frère que l'ouvrage était achevé et que le libraire Moetjes (ou Moetjens) delà Haye l'avait accepté"}. Le 4 mars fuixant, nous l'apprenons par la dernière lettre connue de Huygens*}, la première feuille était imprimée; il ajoutait qu'il continuait toujours à corriger et amplifier fon écrit. 3) Dans la Préface il c'crit: „J'ay voulu traiter la Philosophie d'une manière qui ne fût point Phi- losophique; j'ay tâché de l'amener à un point qu'elle ne fust ny trop sèche pour les Gens du Monde, ny trop badine pour les Sçavans". ■*) Voyez ce que Huygens dit sur les Entretiens ou Dialogues dans la Partie .-1 de l'Appendice VI qui suit. Dans le Cosmotheoros lui-même il en fait mention à la première page, sans citer le nom de l'auteur, omission qui lui est familiC-re. Il a aussi été question des Entretiens dans la note 10 de la p. 343 qui précède. Dans sa Préface de Fontenelle dit encore: „Le vray et le faux sont meslez icy". 5) T. X, p. 304. «)T.X,p.58i. ") T. X, p. 703. *) Adressée à Constantijn, T. ,\, p. -oii. AVERTISSEMENT. 657 Nous ignorons combien de feuilles ont pu être imprimées avant la dernière maladie et le décès de l'auteur. Dans la note 6 de la p. 581 du T. X nous avons déjà dit que rimpredion traina en longueur et que lorfqu'en 1698 elle fut achevée, Conlhntijn lui aulli avait ced'é de vivre. C'efl: ce qu'on lit aulli dans la préface anonyme de l'édi- tion de i6y8 que nous reproduifons ici. BENEVOLO LECTORI SALUTEM. ■ Ibclliis hicce jam ad tiiiibilicinn dtâucttn^ ^ pralo deffuuitiis crat^ ciim maxhno rc'i literaria: damno Illujïrcm ejtis AuBorem prinnim morbus^ dein mors occupûvit. Qui tamen ut In Iticem prodiret^ ca-cit^ ulthna volun- tate fratrem^ ad quem fcripttis c/î, rogitans, hujiis ut edettdi curam fufctpere vellet. Cui rei Nobiliffiiiio riro iiinimicris occupat'ioiiibus & peregriuationibiis, titpote qui Magtue BritantUiS Régi ad res Batavas à fecretis eJJ'et^ difîra&o vacare non licuit^ nifi anno ferme poft Aucîoris obitum. Qua ;v, intercedente deinde ctiam Typothet- arum mora, fa£fum efî, ut cum editioni jam omnia pararentur^ &' hic Vir fato cejferit, adeoque & Parente & eo^ qui pofï parentis obitum ejus l'icem gerebat, & ad quem devina tus erat, deftitntus fuerithic Libellus. Eadem tamen^ qua ab AuEtore confciptus erat^ ratione^ eadcmque ad frntrem^ licet jam defun'ctum^ infcriptione^ ÇReligio enim fuit quidquain immutare') prodit in publicum^ non dubia fpe^ fore^ ut eruditi, ficut reliqua omnia Au&or/s, fie & ultimum hune ejus fœtum bénigne accipiant. Demonfîrationcs equidem Mathcmaticas non invenient ubiqtie^ neque enim res patitur^ fed^ quo in his rébus nihil ultra deftderari jure pof]e videtm\ verifimilcs & ingeniofas cenje&uras. Qua ex cœlortim notifia depromi potuerunt^ ea hic -cidebunt rationc demonffrata; quuam circa se liabeat atmosplnrram sicnt Tellus nostra siiam liabet. Plurimi enim recen- tioriim post tubi optici usura agnoscunt circa ipsum aërem, aut densiorem œtlierem, ut sunt Keplerus, Msstlinus, Galilsus, Longomontanus, Jordanus Bninus, David Fabricius, Antonius Maria de Rheita, Marius Bettinus, Langrenius, Wendeliniis, Joannes Baptista Cysatiis, & Scheinerus". '') Dans le livre de 1 1. L. Bergson cité à la p. 665 qui suit, l'auteur s'exprime comme suit (p. 278 „De la signification de la vie" de la 33'''"'' édition de 1929, F. Alcan, Paris): „Si [la vie] vise essentiellement à capter de l'énergie utilisable pour la dépenser en actions explosives, elle choisit sans doute dans chaque système solaire et sur chaque planète, comme elle le fait sur la terre, les moyens les plus propres à obtenir ce résultat dans les conditions qui lui sont faites. Voilà du moins ce que dit le raisonnement par analogie, et c'est user à rebours de ce raisonne- ment que de déclarer la vie impossible là où d'autres conditions lui sont faites que sur la terre. La vérité est que la vie est possible partout où l'énergie descend la pente indiquée par la loi de Carnot et où une cause, de direction inverse, peut retarder la descente, — c'est-à-dire, sans doute, dans tous les mondes suspendus à toutes les étoiles". Parmi nos contemporains J. Jeans pense différemment ; voyez sur lui l'alinéa suivant du texte. "") De Fontcnelle, Entretiens etc. Second Soir (Que la Lune est une Terre habitée), p. 5 i : L'art de voler ne fait encore que de naître, il se perfectionnera, & quelque jour on ira jusqu'à la Lane. 66 O AVERTISSEMENT. contente de conftater rimpoffibilité aftuelle de pareils voyages'"). Aujourd'hui on commence h fonger férieufement h conftruire des navires éthériens — pour employer ce mot — capables de fortir de Tatmosphère terrellre'^). II faudra certes „encore bien de la fcience et de l'invention pour venir a bout d'une telle entreprife" ''); même fi l'on y rcufTit, on pourra déjà reftimcr heureux dans les premiers temps, nous (emble- t-il, il l'on parvient à félever julqu'à la lune et h en revenir Ihins et faufs. Vjfiter les planètes, ou du moins f'en approcher fuflifammcnt pour les photographier, ferait cependant l'unique moyen, penfons-nous, pour voir fil fy trouve des animaux, peut- être en partie raifonnables et comparables à nous-mêmes. Nous ferions ainfi un peu mieux renieignés que nous ne le ibmmes actuellement fur le phénomène de la vie dans l'univers, partant auffi fur la place de l'homme dans l'échelle des êtres; quoiqu'a- lors aufii (on le plait aujourd'hui à foutenir — nous fongeons à J. Jeans '") — que la ni.ajorité des étoiles font dépourvues de planètes, ce qui ferait encore invérifiable) le problème qui, après Bruno et d'autres, préoccupait Huygens, n'eût encore été réfolu que bien partiellement. Nous ne difons rien de ce qui pourrait fe trouver au-delà des étoiles en fuppofant que leur nombre ne (bit pas infini"). ''') P. 763 qui suit (fin du premier livre): cuni eius itineris corficiendi spes omnis adempta sit . . . C'est ainsi qu'il avait constaté ailleurs (T. XVH, p. 5 15) l'impossibilité actuelle de mon ter dans notre pays jusqu'à la hauteur ordinaire des nuages. ■^) En 193- nous avons eu l'occasion de visiter à Pari^ le ,,Palai> de la Découverte" de création récente; nous y avons trouvé une salle d'„astronautique" où étaient exposés les projets des der- nières années pour sortir de l'atmosphère et visiter la lune et les planètes. '9) C'est seulement dans le T. XXII que nous publierons parmi les „Varia" les pages de Huygens qui se rapportent au vol. A la p. 327 du Manuscrit D il écrit sous le titre „Nouvelle force mouvante par le moyen de la poudre a Canon": ... et quoyqu'ilparoitra abfurde, il ne femhlc pas pourtant impoflible d'en trouver quelqu'une [une voiture] pour aller par l'air, puifque le gTand obflacle a l'art de voler a elK- jufqu'ici la difficulté de conllruire des machines fort légères et qui puiffent produire un mouvement fort puiil'ant. Mais j'avoue qu'il faudroit encore bien de la fcience et de l'invention pour venir a bout d'une telle entreprife. -°) James Jeans „The motion of tidally-distorted masses, with spécial référence to the théories of Cosmogony", London 191"; „The universe around us", Cambridge, 1930; „The mysterious universe", Cambridge, 1931 et 1933. -') P. 81" qui suit. Huygens faisait cette même supposition dans le dernier § des „Penseesmeslees". 11 ne croit pas cependant pouvoir nier avec assurance l'existence d'un nombre infini de corps célestes. AVEllïliSEMENT. 66 1 Ce qui tonnait en premier lieu un lien encre ChrifKaan et Conftantijn outre la mufique et la peinture, ce n'ell pas Iculcment leur commun travail manuel ainfi que leur commune application aux mathématiques et à l'aflronomie, c'ell auffi leur com- mune inflruction clallique — dont d'ailleurs leur étude des mathématiques et de Tadronoraie ell inleparable — , laquelle était pour une petite partie, mais non la moins importante aux yeux de la famille, une inilruclion religieufe. Nous n'avons trouvé le nom d'aucun parteur protellant chargé de cette inflruclion, ce qui nous amène à fup- pofer que c'était i'urtout le père Conilantijn — pour ne rien dire des nombreux fer- mons entendus à l'églife — qui Tétait chargé de cette partie de l'éducation. Il ell connu que le père Conftantijn poiïcdaic un grand nombre de livres de théologie--) et que tant fon père'-') que lui-même étaient des protellants zélés, non le moins dans tout ce qui concernait les affaires de l'état; les Iluygens appartenaient au parti ortho- doxe et l'oppofition contre l'églife catholique ert un trait marquant chez Conftantijn père"-*). D'autre part celui-ci fintéredait vivement au développement des fciences, et nous ne voyons pas qu'il ait jamais craint que la fcicnce pût un jour fe montrer plus ou moins oppoféc, non feulement à la fcolailique, ce qu'il approuvait, mais auffi aux vues religieufcs bafées fur l'Ecriture fainte. Dans la „norma lludiorum et vita: reliquat etc." de 1645 '5) il recouunandait à Conilantijn et Chriltiaan de toujours commencer leur journée par la lecture, en grec, d'un chapitre du Nouveau Tcftament. Quant à Chriftiaan adulte, d'après le Journal de Voyage de 1 660 — 1 66 1 , il affiliait régulièrement à Paris au culte protellant, ibic à l'ambaffade foit ailleurs. Le fait qu'il connaiOait fort bien,après fon retour en Hollande (1 68 i),rorganiile van Blankenburg — voyez fur lui notre T. XX — nous amène à fuppofer qu'en ce temps il fréquentait l'églife wallonne à la Haye. En 1660 il répondait à Tacquet, délîreux de le convertir au catholicifme, qu'il ne voyait pas de raifon pour „recedere a prillina religione" et ajoutait feftimer heureux „quod qua^ a prima juventute pro veris habui eadem nunc quoque talia exillimare liceat". Ce qui mérite furtout d'être remarqué c'ell qu'en ce temps, en comparailbn avec les qucllions religieufes („gravioribus hifce"), il dit con- '-) Il y en avait également un grand nombre dans la bibliothèque de Christiaan, d'après le cata- logue de vente de 1695. -5) Christiaan Huygens (dit Christia;n de Oude), secrétaire du premier Stadhouder, Guillaume le Taciturne. -■*) Comparez ce que Christiaan Huygens dit sur ce sujet dans le quatrième alinéa de la p. 403 du T. X; et aussi ce qu'il écrit à Leibniz sur le catholicisme aiux p. 388 — 389 du même Tome. '-') T. I, p. 4. 662 AVERTISSEMENT. fidérer les queflions géométriques — cependant bien importantes pour lui — comme des „res exigui momenti" '*). Defcartes, lui, le montra toute fa vie attaché à Téglifc catholique"'). Dans fes „Cogitationes privatœ" — qui, il efl vrai, datent de 1619 — nous lifons: „Tria mi- rabilia fecit Dominus: res ex nihilo, liberum arbitrium, & Mominem Deum"-'). Il y a, au fujct de la qucflion du libre arbitre, une oppolltion de vues entre Defcartes et Muygens qui fexplique fort bien par leur éducation. Tune proteftante, Tautre catholique. Déjà en 1524 l'^rafrae avait publié fon „De libero arbitrio"'^), auquel Luther, vifé par le célèbre huraanifle rotterodamois, avait répliqué Tannée fuivante — et Calvin fe montrerait bientôt du même avis — par fon „De fervo arbitrio"3°). Huygens lui aulTi conddèrc nos actions et nos penfées comme entièrement détermi- nées, de forte que le libre arbitre n'efl qu'une illulion'''). Généralement tous les ,,rerum eventus" font „nece(Iitate aflritti"-''). Il en réfulte que chez Huygens — autrement que chez Defcartes — il n'y a aucune différence fous ce rapport entre les hommes et les (autres) animaux. Ce qu'il défap- prouve chez Defcartes (p. 731 qui fuit) ce n'efl: donc pas de confidérer les animaux comme des automates, mais feulement de les confidérer comme des automates in- confcients ou fort peu conscients, infenfibles tant à la joie qu'à la douleur, ce qui — nous parlons furtout de l'infenfibilité — eft en effet, ofons-nous dire, une opinion bien C(intraire au bon fens. Quant aux deux autres points nommés par Defcartes, nous obfervons i. que Huygens ne parle nulle part d'une création „ex nihilo", 2. que nous n'avons trouvé chez lui aucune réponfe, direfte ou indircéte, à la fameufe queftion : „Que vous femble- =«)T. ni,p. 105. ^7) 11 est bien conini que vers la lin de sa vie Descartes convertit au catliolicisme la reine Cliristine de Suède. -") 1'. 2 1 S du T. X de 1908 des „Oeuvres de Descartes" publiées par Ch. Adam et P. Tannery. ^') On peut aussi lire ce traité dans la traduction néerlandaise de 1612 (,.Erasmi Roterodami Tractœt vanden Vrijen-wille Teglien D. Martinum Lutherum", Tôt Rcuterdam, ÎVIatijs Bas- ria;nsoon) ou dans celle de 1645 («Erasmus van Rotterdam. Van de Vrije-wil Tegen D. Mar- tiniis Luther", t' Amsterdam, llendrick Maneke"). 3°) Publié en traduction allemande en 1934: „I\Tartin Luther Vom unt'reicn Wilien", herausg. v. Fr. VV. Schmidt, Chr. Kaiser, Miinchen. -■") § 10 (p. 515) de la Pièce „De rationi imperviis" et § 1 2 (p. 528) de notre Appendice à cette Pièce. ^') § II de la p. 515. AVERTISSEMENT. 663 t-il du ChrilV?" "). Ce qu'il proclame volontiers (p. e. à la p. 7 1 5 qui fuit) c'cil qu'il y a dans Telprit humain quelque chofe de divin '+); ce quelque chofe il l'indique par le mot „rairon", la raifon ne nous lervant pas feulement pour opiner avec à-propos, mais auilî pour bien vivre"). Rappelons-nous qu'en ce même di.\-rcptième iiccle un Pafcal — tout en établidant au-dcITlis de „la grandeur des gens d'cl'prit" un „ordre de iaintecé" et des „movivcments de charité" ''') — n'hcfitait pas à écrire: „Toute notre dignité confifte ... en la pcnlée . . . Travaillons donc à bien penfer; voilà le principe de lu morale"'"}. On a vu plus haut"*) que fuivant Huygens la „fapientia" et la„animi magnitudo" peuvent être confidcrées comme des dons de Dieu. Le protcllantifme de Huygens, coïncidant ici avec ce qu'on a voulu appeler la libre penfée, l'amène à déplorer le manque de liberté, en matière de cofmologie, tant de Riccioli (p. 695, note) que d'Athanafe Kircher (p. 77 1). Mais Huygens le fent-il tout-à-fait libre lui-même? Nous voulons dire: libre d'ex- primer fes opinions. Au début du Cofmotheoros nous le voyons foucieux de dé- montrer qu'admettre l'exiftcnce d'êtres raifonnables fur les autres planètes n'ell pas contraire à l'Ecriture faintc '^). Il y parle du livre de la Gencfe comme d'une autorité infaillible qu'il f'agic feulement de bien interpréter. Il efi: impoUlble, fuivant lés pa- 35) Evangile selon S. Mathieu, Ch. 22, vs. 42. 3-») Voyez aussi la I. 13 de la p. 343 du T. XV ainsi que la première ligne de la p. 366 qui procède, et comparez — note 10 de la p. 172 — l'expression „divinum ingenium" dont se sert Cicéron en parlant d'Archimcde. 35) P. 717. Il est vrai qu'en 1660 il écrivait à Tacquet (T. III, p. 105): „non tam ratione duce quam Spiritus Sancti auxilio in rectam viara nos dirigi". 34 tandis que les vraies valeurs font I : 295 1:112 I : 202 I : 9,8 i : 1 1,6 i : 5,4 Comparez fur Saturne les deux premiers alinéas de la p. 32 qui précède. Seul, le diamètre de Mercure ell à fort peu près correct. Voyez fur lui les p. 622 et 624 qui précèdent ainll que l'Appendice XI qui fuit. Le rapport i : 290 a été calculé par Huygens d'après une obfervation d'Hevelius qui avait trouvé pour la planète confidérée une grandeur apparente de 1 1 "48" à une dii1:ance de 55699 dia- mètres terrcllres, 101007 «diamètres terreilres étant la dill;ance de la terre au foleil. llevelius lui-même l"'était trompé dans fon calcul. Les diitances des fatellites de Jupiter et de Satume à ces planètes, et leurs périodes (p. 78 1) ont été empruntées par I luygens à Caflini comme il le dit et comme le fait voir audl l'Appendice X. Il nous l'emble inutile d'énumérer ici les latellites (ou les planètes primaires) découverts plus tard. .\ propos de Mars, l luygens écrit lîmplc- 58) p. 199. 5») P. 697. «°) P. 20. AVERTISSEMEN I'. 6"/ I nient que cette planète n'a pas de lunes; mais dans le cas de Saturne il prévoit qu'on en trouvera encore d'autres"'). Nous avons dit, à la p. 178 du T. XX, qu'on ne trouve rien lur la quclHon des marées ni dans le Dilcours de la Caufe de la Pcfauteur ni dans le Colhiotheoros. Ceci ell vrai pour le Difcours; et aufli, (1 l'on veut, pour le Cofmotheoros, puifque Iluygens n'exprime aucune opinion perfonnelle fur leur caufe. Il fe borne à dire, tant a la p. 795 que dans l'Appendice V, qu'il ell diflicile d'admettre que la lune fervirait unique- ment, ou prerqu'uniqucment, à „ciere" le (lux et reflux de la mer. Comparez ce que nous avons dit à la p. 495 qui précède fur l'impolUbilité, pour lui, d'approuver ex- prellîs verbis le calcul de Newton ("ur le mouvement périodique de l'axe de la terre qui donne lieu à la précefîlon des équinoxes. Toutefois, comme Newton n'avait pas affirmé que les forces inverfement proportionelles aux carrés des diftances ne peuvent être expliquées mécaniquement, Huygens f'abdicnt dans le Cofmotheoros de toute critique de la penlée de Ion illuflrc rival, tandis que dans le Dilcours il avait encore cru devoir mentionner qu'il voyait une ditliculté dans l'hypothèfe générale de forces de ce genre exercées par toutes les particules matérielles les unes fur les autres. Il nous paraît cependant bien certain qu'en 1694 et 1695 aufli il n'accepte pas cette hypothèlé. En difant (p. 819) que ce qui retient les planètes dans leurs orbites c'efl: la „gra- vitas eorum Solcm verfus", il eût pu ajouter — comme il l'avait fait dans le Difcours — qu'il tenait cette idée de Newton, lequel il mentionne d'ailleurs un peu plus loin après avoir rappelé que tant Flutarque que Borelli — il eût aulli pu nommer Hooke — avaient été de cet avis"^). Ce qu'il y a de nouveau dans le Cofmotheoros, c'eft la détemiination (p. 35) de la dillance des étoiles les plus proches dont, il ell vrai, il avait déjà été quellion dans les „Penfees méfiées" de 1686 (§§ 1 5, 30, 47 et 56). *') On a vu plus haut (§ 39 des „Pensees meslees") iju'il jugeait également possible la découverte de nouvelles planètes primaires. *-) Mais sans dire que les forces centripètes qui poussent les planètes vers le soleil sont en raison inverse des carrés de leurs distances à lui. 672 AVERTISSEMENT. Suppofant Sirius égale à notre Ibleil Huygensarriveàlaconclurion,par le procédé plus amplement décrit dans l'Appendice IX de 1694, que Sirius eft 27664 fois plus disante que le foleil. Or, nous favons maintenant que la clarté abfolue de Sirius fur- pafTe environ 30 fois celle de notre foleil, et que fa diftance eft de plus de 8^ années- lumière. Si elle lé trouvait à la dite dillance 27664, c.à.d. à 0,46 année-lumière, elle ferait plus de 18 fois plus proche de nous qu'elle ne l'efl: en réalité. Mais fi elle était égale au foleil, elle devrait être feulement environ I/30, c.à.d. 5,5 fois plus proche de nous. Le rélultat de Huygens eft donc loin d'être exaft. Au § 15 des „Penfees méfiées" Huygens avait obtenu un meilleur réfultat par la comparaifon du foleil avec la lune, et de la lune avec Sirius (ou avec Jupiter, fuppofée également brillante). 11 trouvait que le foleil nous éclaire 20736.10'^ fois plus forte- ment que Sirius, ce qui donne i o3|/ 20736 ou 1 44000 pour le rapport de la diftance de la terre à Sirius à la diftance de la terre au foleil. Ceci correfpond à 2,28 années- lumière pour la diftance de Sirius, de forte que celle-ci, fuppofée égale au foleil, ferait 3,9 fois plus proche de nous qu'elle ne l'eft en réalité. Le nombre 3,9 eft beaucoup plus proche de 5,5 que le nombre 1 8 de l'alinéa précédent. Au § 47 des „Penfees méfiées" Huygens prenait 1 00000, au lieu de 1 44000, pour le rapport de la diftance „des fixes égales au foleil . . . les plus proches" à notre diftance du foleil, ce qui correfpond à 1,58 années-lumière pour la diftance des dites étoiles fixes; Sirius (car pour Huygens elle eft fans doute une des „plus proches"), fuppofée égale au foleil, ferait donc 5,6 fois plus près de nous qu'elle ne l'eft en effet. On voit que, par hafiird, cette évaluation-là était de beaucoup la plus exaéte des trois. D'ailleurs Huygens ne fe propoie évidemment que de calculer ror^r^^é'o'/v/;/(fé'ar de la diftance qui nous fépare des étoiles fixes les plus proches; en quoi l'on peut dire que, pour un premier efi"ai, il n"a pas trop mal réulîî. Voyez aufll l'Appendice Vil qui fuit, lequel contient une autre évaluation groflîère de la diftance à laquelle notre foleil devrait fe trouver pour paraître au fimiament auill brillant que Jupiter ou une étoile de première grandeur. I luygens a fans doute railbnné comme luit. Soit r la diftance de Jupiter au foleil et p le rayon du dilque de Jupiter fur la fphère à rayon /• entourant le foleil. Jupiter reçoit donc une fraction ou -^de lu lumière. On peut fuppoler que 1 hémifphère de la planète toumé vers nous la réfiète toute. L'émillîon totale ferait le double de cette quantité fi l'autre hémifphère rayonnait de même. Or, en admettant qu'une étoile de première grandeur AVERTISSEMENT. 673 paraît aufli brillante que Jupiter, et que la lumière totale émife par elle eft égale à celle du folcil, elle nous enverra donc non pas '^ mais ~ — fois autant de lumière que Jupiter; ce qui fera le cas lorfqu'elle eft 'ALI fois plus diftante. Huygens calcule — (le diamètre apparent de Jupiter étant, peut-on dire, le même vu de la terre que vu du foleil). Il trouvepour cette fraiftion la valeur 1 0800. Approximativement la fradion -fc— aura donc aullî cette même valeur. Plus précifément : l'étoile de première gran- deur pourra être cenféc fe trouver à une diftance loooo*') fois plus grande que celle qui nous fépare de Jupiter. On aura remarqué que ce raifonnement n'exige aucune obfervation autre que celle du diamètre apparent de Jupiter. Ce ne fut qu'en 1728 que Newton donna dans le „De mundi fyftemate" une é- valuation du même genre. Suppofant que Saturne reflète un quart de la lumière folairc qui tombe fur lui, il trouva „dillantiam qud fol luceret ut Fixa majorem effe quàm dirtantia Saturni quafi vicibus 1 00000". Confidérant la ftructurc du monde des étoiles, Huygens doit fe bomer à émettre l'hypothèfe que les plus proches et celles qui leur fuccèdent ont toutes des diftances du même ordre de grandeur les unes des autres : „ut non minora fint [fpatia] deinceps a propioribus ad fequentes, quàm a foie ad iftas." Aujourd'hui, nul ne l'ignore, nous fommes énormément plus avancés. Dans l'Appendice XII de 1695 Huygens traite d'un pafTage fictif de Vénus fur le difque du foleil. Halley, qui avait obfervé le paflage de ÎNIercure en 1677"+), et qui eft mentionné par Huygens tant dans l'Appendice X que dans l'Appendice XI, avait en 1691 exhorté les aftronomes futurs à obferver le pafTage de Vénus de 1 769, pou- *3) Puisque ?i/2. 10800=9.-00. *■*) Voyez la note 7 de la p. 326 qui précède. 85 674 AVERTISSEMENT. vant conduire à une mefurc exacte de la parallaxe de cette planète et du foleil*'). Huygens tâche d'évaluer la grandeur de l'erreur réfultant du fait qu'on ne peut déterminer avec une exactitude abfolue les moments d'entrée et de fortie. Dans la Pièce de 1691, dont Huygens citait auparavant une partie**), Wurzelbaur avait — comme Halley dans l'article de 1691 *') le fit après lui — en parlant de fon obier- vation de la tranfition de iVIercure de 1690, attiré l'attention fur cette difficulté*'). Dans notre note de la p. 582 du T. X nous avons mentionné diverfes éditions et traductions du Cofmotheoros; h favoir la réimprefllon (Francfort et Leipzig) de 1704, la traduction nccrlandaife de 1699, rééditée en 171- (l'une et l'autre Rotter- dam); la traduftion françaife de 1702 (Paris); les deux anglaifesde 1718 (Londres) et 1757 (Glafcow); l'allemande de 1767 (Zurich). Nous devons ajouter que la traduction anglaife de 1 7 1 8 avait paru pour la première fois, fous le même titre („The Celeflial Worlds difcovered" etc.) en 1698, donc prefquefimultanément avec l'édition latine originale; et qu'une réimprefllon de cette demière parut à la Haye déjà en 1 699 (,,editio altéra") également chez A. Moetjens. A la p. 572 qui précède nous avons mentionné la traduction allemande de 1703 de Wurzelbaur, réimprimée en 1743. Nous connaiflbns en outre une traduction françaife qui parut en 1 7 1 8 à Amfterdam fous le titre „Nouveau traité de la pluralité des mondes, où l'on prouve par des rai- fons philofophiques que toutes les planètes font habitées & cultivées comme notre Terre. Ouvrage compofé par feu IMonsr. Hughens, ci-devant de l'Académie Royale des Sciences. Traduit du Latin en François par ^L D. [d'après une note au crayon dans l'exemplaire de la bibliothèque de l'Univerfité de Leiden le nom femble être Dufour]. A Amiterdani, aux dépens d'Etienne Roger, Hbraire chez qui l'on trouve "■') Comparez la note 4 de la p. 308 qui précède. *'') P. 572 qui précède. ''') „De visibili conjunctione inferiorum planetarurn cum sole, dissertatio astrononiica". Philos. Trans. Xo. 193. *") „Discus enim Solis ceu trans undam limpidissimam apparuit, ideoqiie limbum & ipsi approperans Mercurii corpus obundulationem terminis pr;T?cisis cernerenon licuit : tandem cum limbi mutuo contactu se stringerent, in conlinio lucis solaris cxiens Mercurii corpus opacum rotunditatem suam, quam antea sub ligura oblonga ostenderat, recuperavit, etc." AVKRTISSEMENT. 675 un afTortimenc général de mufiquc. INIDCCWIII". Cette dernière traduction parut de nouveau en 1724 fous le titre „De la pluralité des mondes*"''), ouvrage dans le goût de celui de Mr. de Fontenelle fur le même fujet, mais où l'on établit, par des railbns philofophiqucs, & par des conjeL^urcs tout-à-fait vraifeniblablcs, ce qu'il n'a propolé que comme un (impie jeu d'eiprit: traduit du latin de feu Mr. Chrétien Iluygens, de l'Académie Royale des Sciences, à la I laye, chez Jean Neaulmc, MDCC.XXIV". — Dans notre traduftion du préfent Tome nous n'avons tenu aucun compte des traductions francaifes antérieures. *') Comparez le titre de l'ouvrage populaire de 1862, souvent réédité, de Camille Flammarion (Paris): „La pluralité des mondes habités". Inutile dedireque tant de Fontenelleque Iluygens V sont mentionnés. C H R I s T I A N 1 H U G E N I I KOSMOOEnPOZ, s I V E De Terris Cœleftibus 5 earumquc ornatu j CONJECTUREE. A D CONSTANTINUM HUGENIUM, Fratrem : GULIELMO III. MAGN;e BRIT ANNI/F. REGI, ^''— ^ A SECRETIS. '^VGD ^I^l. BAT ^■^4Aai>' HAGiE-COMITUM, Apud Adrianum Moetjens, Bibliopolam. M. DC. XCVIII. llonu. Kpill. 6. lib. 1. /////;<■ foleiii^ i^ fiel las ^ ^ dcccdeiitia ccrtis Tenipora wotueiitis^ ftirit qui foniitd'itie titilla Itiibttt'i fpeâetJt: quid cciifes ttnmera tertw Oti'id tu a ris extreiuos Arahas ditantis & In dos? Ltidicra quid^plaiifiis^ ^ auiici dotia Qniriris, Quo fpeStatida tiiodo, quo feufu credis & ore? LE COSMOTHEOROS ou CONJECTURES SUR LES TERRES CELESTES ET LEUR ÉQUIPEMENT PAR CHRISTIAN HUYGENS, OUVRAGE DÉDIÉ À SON FRÈRE CONSTANTYN HUYGENS, SECRÉTAIRE DE GUILLAUME III, ROI DE LA GRANDE-BRETAGNE. LIVRE L Il n'efl guère podlble, mon cher frère, qu'un adepte de Copernic, confidérant la Terre que nous habitons comme une des Planètes en mouvement autour du Soleil et recevant de lui toute leur lumière, ne fe figure parfois qu'il n'ert pas déraifonnable d'admettre que, de même que notre Globe, les autres auflî ne foient pas dépourvus de culture et de parure, ni peut-être d'habitants. Surtout lorfqu'il a aufll égard à ce qui a été découvert au firmament après les jours de Copernic, favoir les Satellites de Jupiter et de Saturne, les montagnes et plaines de la Lune et beaucoup d'autres cho- fes qui confirment grandement non feulement la vérité du f\ flème inventé par lui, mais auili la reffemblance et la parenté de la Terre et des corps planétaires. Il me fouvicnt, pour en donner un exemple, des nombreux entretiens que nous avons eus fur ce fujet, vous et moi, lorfque nous contemplions enfemble le ciel avec nos grandes lunettes, ce qui maintenant n'a plus pu avoir lieu durant plufieurs années à caufe de vos occupations et de votre abfence prefque continuelle. Nous étions toutefois per- fuadés de ne pouvoir pas même efpérer que jamais il ferait poflîble de favoir quelles font les oeuvres de la nature en ces contrées et qu'il cfl: donc vain de le pofer cette queflion. Je n'ai en eifet pu trouver aucun Philofophe ancien ou moderne qui ait tenté d'y répondre. Il ert vrai que dès l'origine de l'Allronomie, aullitùt qu'on eut compris que la forme de la Terre cû Sphérique et que l'éther l'entoure de toutes parts, il s'eft vu des gens olant dire qu'il y a d'autres mondes dans les étoiles, d'innombrables mon- CHRISTIANI HUGENII COSMOTHEOROS, SIVE DE TERRIS CŒLESTIBUS, EARUMQUE ORNATU, CONJECrUR/E. AD CONSTANTINUM HUGENIUM, FRATREINI. L I n E R I. lERl vix poteft, Frater optimc, li quis ciim Copernico femiac, Terramquc, quam incolimus, c Planctaruni numéro ununi effe exillimct, qui circa Iblcm circumfcrantur, ab coque lucem om- nem accipiant; quin interduni cogicet haud a ratione alienum | efie ut, quemadmodum nofter hic Globus, ita cxtcri quoquc (/'•4)- illi, cultuornatuquc,ac (brcafTe habitatoribus non vaccnt. Pra.^- lertim li ad ca quoque relpiciac qux poil Copernici tenipora in coelo deprehenfa funt; Comités nempc llellaruni Jovis & Satumi, Luns montes cam- pofque, & alia multa; quibus non (bluni vcritas invcnti ab illo fyllematis, fcd & fîmi- litudo ac cognatio, Tcrram intcr & Planctarum corpora, magnopere confirmatur. Itaque & nobis, cum prœlongis Telelcopiis iîdera unà ipecularcmur; quod jam per multos annos, propter occupationes tuas & continuam fere abfentiam, non licuit; ia?pius ea de rc lermones habitos memini. Qualia vero client, qua; in iftis regionibus extarent Natura^ opéra, id ne fperandum quidcm cfTe ut unquam fciri poillt, frullraque proinde quœri, certo credebamus. Neque vero aut a prifcis Philofophis, aut a recen- tioribus quidquam ejufmodi tentatum fuilTe comperi. Nam inter illos quidem, jam ab 86 682 LE COSMOTHEOROS. des mcmc '). Quant aux auteurs poftcrieurs tels que le Cardinal de Cufe, Bruno et Kepler, dont le dernier écrit que tel était aufll le fentiment de Tycho Brahé, ils ont Ihns doute actribué des habitants aux différentes Planètes, le Cardinal de Cufe et Bruno même au Soleil et aux étoiles fixes '). Mais ni les uns ni les autres n'ont apparemment lait une férieulé recherche lur ces habitants, et la même remarque s'applique a l'au- teur Français qui a récemment publié un ingénieux dialogue fur la pluralité des .Mondes"). Quelques-uns d'entr'cux ont feulement inventé, par plaifanterie, certaines labiés fur les peuples de la l-une, lelquelles ne lont pas beaucoup plus vraifemblablcs i]ue celles de Lucien que vous connaiflez +). je compte pamii'cellef-ci les fantaifies de Kepler dont il a bien voulu nous amufcr dans fon rêve Aflrononiique ~). Mais pour moi qui ne méjuge nullement doue d'une perfpicacité fupérieure a celle de tant d'hom- mes éminents, mais feulement priviligié en tant que né après eux — à une exception près ") — , il me parut, lorfque j'eus commence il y a quelque temps à méditer fur ces fujets avec plus de diligence, que les routes conduifant àlaconnaill'ancedechofes li éloignées ne font pas abfolument barrées, qu'il y a la au contraire une abondante matière h de \'railemblables conjeclures. Je me propofai enfnite de réduire en bon ( )rdre les dites conjectures fur ces fujets notées dans mes journaux comme elles s'étaient prélèntées fpontanément, et de vous les cxpofer en y ajoutant quelques chapitres fur le Soleil, les Etoiles llxcs et les dimenfions du monde dont notre Syfl:ème entier elt une fore petite particule. Confidérant votre zèle à prendre connailTance de tout ce qui regarde les corps céleiles, je penfe que vous lirez volontiers le traité quej'en ai lait. Ce que je puis ailinner fans réferve, c'ell que fa compolition fut un plailir pour moi; mais ici, comme dans beaucoup d'autres occalions, j'ai tait l'expérience, et cette 'j Ceci s'applique sans cUnuc ;i IX-mocrite (voyez la p. 3.ÏI qui précedej au sujet duquel il faut cependant observer -- comme nous l'axons t'ait aussi fila p. 179 du T. .KX — qu'il ne croyait pas à la sphéricité de la terre. -) Voyez sur le Cardinal de Cuse la note 6H de la p. 369 qui précède. Dans le ,,Dialogo quinto" du traité de Ciordano Ikuno ,.De l'infinito uiiiverso e mondi" nous lisons à propos des étoiles: „( )r qucsti sono li mondi abitati e coki tutti da gli animali suoi, oltre cli'esse son li principalis- >inii e più divini animali de l'universo". Dans une lettre du 30 novembre 1 607 à Brengger (1, p. 304 dans la traduction de ^^. Caspar et W. von Dyck „Joli. Kepler in seinen Ikiefen") Kepler écrit: „A'acli meiner .'Knsicht lindet sich auf den Sternen [c. à. d. les planètes, comparez la note :: de la p. 5S4 qui précède] aucli l'eucbtigkeit, sowie Cîegenden, die \ on den .\usdiinstungen der Feuchtigkeit berieselt werden, daher aucli lebendige Ceschr'pfe, dencn dièse Zustande zum IVutzen gereichen. .\uch hat nicht nur der ungliicklichc Mruno, der in Rom auf glûlienden Kohlcn gerostet wurde, sondern auch der verelirte Brahe die .\nsiclit gehegt, dass es auf den Sternen Bewohner gibt. Ich folgediescr .\nsiclu umso lieber, da ich ia mit Aristarcli beliaupte. dass die F.rdc mit den Planeten auch die lieu egung gemeinsam hat". 3) De l'ontenelle; voyez la note 10 de la p. 343 qui précède. COSMOTHEOROS. 683 ipfo Allronomia* exortii, cum primum Sphîericam elfe Terne fonnamintellcctum cil, camquc iindique X'thcrc cingi, fucrc qui aiidcrcnt alios elfe in llderibiis mundos, iino inminicrabiles diccrc '). Pollcrioros vcro, lu Cardinalis [ Ciilaniis, Briimis, Kcplerus, (/>• 5}- qui & T) clioncni Hnihcuni idem Ibnlific Icribit, Planctis quidcm incolas liios tribii- cnnit; Cufanus & Brunus etiam Soli, & rtcllis incrrantibus'): nihil tamcn ultcrius aut hi aut iili qua.'(iviirc invcniimcur; ncquc ctiam niipcnis audor Cîallicus dialot^i ingcnioli de Mundoruni mukitudinc' j. Tantum tabulas quafdam de f.unx- populis nonnullicontexucrunt,animicaula, Luciaiiicis,quasnolli,haudnuilt()\criliniili()res+}. Nam& Kcplerianashi.sannumcro,quibusillcin Ibmnio Allronomico luderc voluit'). ÏNIihi vcro, qui tôt viris cgrei^iis ncquaquani nie perfpicaciorcm ciïc cxiftinio, icd co tclicioreni, quôd poil illos tantùni non onines'''), natus fim; cum ab aliquo ccmporc diligcntius illa meditari cœpiflTem, \ifiim eft non prodlis obfcptas eflc, de rébus tam procul dillitis, inquirendi vias, led verilimilibus conjecturis abundeniatcriam pra:beri. Oiias conjecturas meas, prout fêle fubinde obtulerunt, in adveriariis annotacas, nunc in ordinem redigere, tibique exponere volui; atque aliquid etiam adjicere de Sole, llellil'quc inerrantibus, & mundi magnitudine, cujus particula quredam mininia eil totius Syftematis nnllri complexus.jEt ha."c quidem, pro folito tuo res luperas co- (p-<>). gnolcendi Ihidio, libenter te lecturum arbitror. Mihi certe fcriberc ea jucundum fuit; ■♦) Voyez sur Lucien la tin de la note suivante. ■''),. Joli. Keppleri Matheinatici plus enléigné ou tes choies ne doit . .1 • '-i ■ 1 ■ -i i- • ^-i ' n '/■ ■ 1 -jT j n. ' pav Otre amJiimiJ ''*-"^'^"'^' 'U' " " '^ ''1"^- '' ''i'-"^ cfoire qu il S elt relerve la connaulance du relte et que cnmnie faifant tâcher d'y pénétrer ell: par conféquent laire preuve de témérité et d'une curiolîté ineiuc lie trop de cxceiliNe. J'elHme pour ma part qu'on lé donne trop d'autorité en voulant prefcrire jufqu'oii les hommes doivent poud'er leurs invelligations et afligner une limite à leur ailiduité, comme li l'on connaiilait avec certitude les termes lixés par Dieu et qu'on lavait en outre qu'il ferait dans le p()U\oir de l'homme de dépafl'er néanmoins ces bornes "^). Si nos ancêtres s'étaient lailVés retenir par de pareils fcrupules. nous pour- rions encore ignorer quelle ell la forme ou la grandeur de la Terre et s'il exille un continent Américain. De même li la Lune ell éclairée par les rayons du Soleil et par quelles caul'es l'un et l'autre de ces corps cêlelles fubit une éclipfe;et beaucoup d'au- tres cliofes que nous devons aux travaux et découvertes des Agronomes. Qu'ell ce qui femblait aulii caché et inaccellible que l'objet des connailfances récemment acquilé- fur les cliofes célellesV On peut comprendre par là que l'indullrie et la pénétration d'elprit ont été données aux hommes pour parvenir peu à j-ieu à entendre les chofes naturelles, et qu'il n'y a pas de raifons pcnir lefquelles nous devrions nous réfoudre à nous abltenir de recherches ultérieures. Toutefois les chofes plus cachées que nous avons ici principalement en vue ne font pas, nous le fax^ons, de telle forte qu'elles pourraient être parlàiteinent tirées au clair par nos efforts. Par conféquent nous n'a\ancons rien ici avec une entière con\ic"ti(^n (comment le pourrions-nous?) nous '•') lixpic-sidn populaire: cnnipniey le- ^ 1 de la Picce ..Que penser de Dieui'" qui précède. "') (' crcavit, pani^ciilatim nos cdoccri ciiiii voluiH'e''). Itac]iic ciim vcl Sidcnim .(/"• **)• vcl Tcnx' iKiniinc, in prima (■ciiefî, etiam Planctîc, qui prîPter Solem l.unamquc linit, comprclicndantur; atquc ctiani Jovis & Satiimi Comités; pofTc non tantiim plurcs alios utrinl'quc i;cncris inchuli, ll'd & rcs inniinicras qiias in fiipcrficic coruni liimnio opifici coUocaïc placiicric. Porro non ncfcirc cos qiio pacto intcrprctandiini lit, quod dicitiir omnia proptcr homincm condita ciïc; nequc co (igniHcari, ut a pluri- bus jam cil animadvcrlnm, tôt ingontia corpora (k-llarum, quas partim \idemus, partim ncc xidiffcmus qiiidem imqiiam, li 'rclcrcopioruni auxilium dctuifFct, noilra: utilitatis aut contcmplationis gratia fuide condita; quia id abfurdc diccrctur. Quare cum opcnim Dci magna pars extra conlpechnii hominuni lit polîta, neque ad eos pertinere \ideatur, haud alicnum elle opinari, aliquos extare, qui illa propiusaCpiciant & admirentur. huiniiitioneni b... Scd dicent lortalle, cum de lus inlc lupremus auctor nini amnluis docuerit aut ,. , ,. rcx'elarit, credcndum cfle fibi Icicnciam corum rc(ervafre, ac proindc tcmcrc, &. curiofc non dcbcri.-. nimis de iis inquiri. At nimium ipfos lîbi lumere ajo, ; li delinire velint, quonlquc ho- ^^. pj. mines inveftigando progrcdi dcbcant, diligcntia?quc corum modum llatuere; ac (î terminos, quos hic Deus prrefcriplit, certo cognitos haberent; aut in hominuni potes- tate eiïct illos pranergredi '"). I'".t lane, li talibus fcrupulis retenti fuilVent qui antc nos vixerunt, adhuc ignorari potuidet qua?nam Telluris edet figura, aut qua? magni- tudo, & num aliqua Americœ rcgio. Item an Solis radiis Kuna illultraretur, quibufve ex caulîs aut hiec aut ille deficcrent ; ne plcraque alia, qua." Allronomorum laboribus repertilquc accepta relerimus. Quid enini tam abCconditum & inaccefluni videbatur, quam qua.> de rébus C(rlcilibus in apertaluce nimc pofita funt? Ex quointelligiturin- dullriam mentilquc acunicn hominibus data eflc, quibus paulatim rerum naturalium cognitionem conl'equerentur, neque cffc cur conari definamus dk ulterlora inquirere. Attamcn reconditiora illa, quibus hic pri"cipuc inlillimus, (cimus non eiïe ejul'modi, ut quœrendo penitus in\'elHgari poflint. Itaque nihil veluti certum atlinnamus, (qui polînnus enim?) led conjefturis tantum agimus, quarum de \-eri(imilitudine luo cuique 688 LE COSMOTHEOROS. contentant de conjeftures sur la vraifemblance delquelles chacun efl: libre de fe faire Quelesconjecturcs juge. Que fi quelqu'un dira donc que nous nous donnons une peine vaine et inutile quoiqu mceitames ^^^ propolant des coniccturcs fur des chofes defquelles nous avouons noul-mcmcs ne ne lont cependant . ^ ^^ . ■' • j • - j • ri •■ j i nu pas vaines. nen pouvoir comprendre avec certitude, je répondrai que 1 étude entière de la rny- iique, pour autant qu'elle s'occupe de chercher les caufes des phénomènes devrait être défapprouvce pour la même raifon, la plus haute gloire étant d'y a-'coir trouvé des théories vraifeniblables "),• c'ej} la recherche elle-même^ tant des fujets princi- paux que des chofes les plus cachées qui conftitue /'on charme. INIais il \ a beaucoup de degrés de vraifemblance dont les uns font plus proches de la vérité que les autres; c'ell furtout dans l'évaluation de ces degrés qu'on doit faire preuve de bon fens '-). Que le fujet du Suivant mon opinion nous n'examinons pas icuiement ici des chofes fort dignes d'être pr ent traite a i es ^q,-,,^^,^,^ ,.„ elles-mêmes, mais de plus telles que leur contemplation collabore auffi k lageffc et h piété, "ous rendre plus figes. Il convient de nous confidércr comme placés hors de la Terre et la regardant de loin, et de nous demander alors fi c'ell à elle feule que la nature a conféré tous fes ornements. De cette façon nous pourrons mieux comprendre ce que c'efi: que la Terre et en quelle ellimc il faut l'avoir; de même que ceux qui font de grands voyages font en général meilleurs juges des aflaiies de leur patrie que ceux qui ne l'ont jamais quittée. Celui qui, accordant quelque valeur à nos raifonnements, s'ed une fois figuré une multitude de Terres femblables à la nôtre et habitées de même, ne fera pas fortement influencé par des arguments qui aux yeux du grand public pa- raifient de grand poids. Et comment pourra-t-il ne pas beaucoup admirer et vénérer Dieu, auteur de fi grandes chofes? de la providence et de la merveilleufe fcience duquel il trouvera ici partout des marques, à l'encontre des faufiles opinions de ceux qui ont foutenu foit que la Terre a été engendrée par un concours fortuit d'atomes l'oit qu'elle n'a eu aucun commencement ' -). Mais il ell temps de venir aux faits. Or, comme, pour prouver ce que je me fuis propofé, mon argument principal fera tiré de l'arrangcmeiu Copernicain des Planètes et du lait que notre Terre en fait fans aucun doute partie, je commence par tracer deux figures dont l'une contient en vraies proportions leurs orbites entourant chacune le Soleil, figure identique avec celle que vous ave;; fouvent contemplée dans notre Automate, tandis que l'autre montre les ") N. Oresme, au quatorzième siècle, écrivait: „L'on peut bien parler en science certainement .si comme en mathématiques, et es autres non, mais tant .seulement probablement et vrayserabla- blemcnt" („Les lùhiques, ou morale d'Aristote", ouvrage imprimé à Paris en 1488, § 36). '-) Comparez la Pièce „De probationc ex vcrisimili" qui précède (p. 541), ainsi que notre Aver- tissement à cette Pièce et aux trois autres constituant ensemble ce que nons avons appelé „Ré- flexions sur la probabilité de nos conclusions et discussion de la question de l'existence d'êtres vivants sur les autres planètes". Voyez aussi la note if de Iluygens, de .septembre 1692, à la p. ,521 du T.X. Nous avons d'ail- leurs déjà cité cette note dans notre note 10 de la p. 532 qui précède. '5) Comparez sur ces deux dernières opinions la note 12 de la p. 557 qui précède. COSMOTHEOROS. 689 arbitratii I jikiicarc liberiiin lit. Oiiod (i quis irritam igitur, & inaneni in his operam (/>-io> nos poncrc dicat, de rébus iis conjefturas prodendo, de quibus ipli fateamurnihil cerci f^onjccturas m.n iniquani comprehendi poile: rcCpoiidebo totuni l'iivlices Ihidium, qiiateniis in caufis *■' '^ =""**' 4"'» ' ' , ' ' _ ■ ^ ' . , non plane ccrta:. renini cnicndis vcriatiir, eadeni ratione Ibre improbanduni; ///'/ verijimilia wvetiijjc latis ftimtna e/l"), & wdagatlo tpfa reriim^ tum maximarum^ tum occultiffîmarum, hahet (ibh'&iitioneiii. Sed vcriliniiliiim nuilti funt gradiis, alii aliis veritati propiores in quo diligenter a;Rimando piu'cipuus judicii ulus vertitur"). Ut vero niihi videtiir, non tanciim res ad cognitionem maximas hic indagamus, Ad fapicntiam &. Icd qiiarum contcmplatio lludiis quoqiic fapienciœ multum conducat. Expcdit nimi- P"^""-'"" ^^'■"'^ riini lit, vclut extra l'ellureni hanc politi, prociil eam intiieamur, qua-'Himulque, an Ibla lit in quani omnem ornatiiin natura contnlerit. Ita enim rectiiis quid fit, quoque loco habenda, intelligerc poterimus: quemadmodura qui longinquas regiones obeunt, de patria.' Iiia; rébus vérins judicare l'oient, quani qui nunquaminde le nioverunt. Nec fane illc magnopere admirabitur qua'cunque hic vulgo maxi|ma habentur, qui, ratio- n,, ,1). nibus noltris uliquid tribucns, multitudinem 'Pcrrarum nollra.- limilium, limiliterque incolis luis frequentatarum, (ibi propofuerit. Deum vero, tantarum rerum eff'eétorem, qui poterit idem non valde rufpicere & vcnerariV cujus providentiam, (iipieiitiamque mirabilem, piiliim hic aiïertam inveniet, contra fiillas opiniones eorum, qui vcl ex fortuito corpuiculorum concurlii ortani effe l'erram, vel omni principio eam carere dixerunt''). Sed jam ad propolicum. Et quoniam maximum lumeturargumentum, ad ea qux inilituimus probanda, ex ordinatione Planetarum Copernicea, quodque inter eos Tellus ha^chauddubienume- ratur; bina Ichcmata hic initio defcribo, quorum alterum orbes eorum, circa folem dilpolltos, continet, vcris proportionibus expreflbs; limile illi quod in Automato noilro la'pius confpexilH: alterLim rationes magnitudinum ollendit, quibus corpora Flane- 87 690 LE COSMOTHEOROS. rapports des grandeurs des corps Planétaires tant entre elles qu'à l'égard du Soleil, la grandeur de celui-ci aufll ayant été indiquée dans le dit Automate. Dans la première figure [Fig. 149] le Soleil occupe le centre, auquel fucccdent, dans l'ordre délbmiais i:.\poiitioii du l'y- bien connu, les orbites de Mercure, de \'éiius et de la Terre, à laquelle ell iurajoutée lUme de Copernic. ^^^^^ ^^ |^ Lune, enfuite celles de Mars, de Jupiter et de Saturne; eniin, à Tentour [Fig. I .[9] de Jupiter et de Saturne les petits orbes des Satellites, dont le premier en a quatre et le deuxième cinq. Il faut lavoir que ces petits orbes, de même que celui de notre I.une. ont été rcprélèntés ici en dimenfions beaucoup exagérées par rapport à celles des orbites des Planètes primaires afin de ne pas être tout-à-fait invifibles à caule de leur exiguité. Or, quelle ell la grandeur des orbites primaires? C'cil ce qu'on peut con- COSMOTHEOROS. 69 1 tnriim intcr le, & ad Solcm, compiinuitur; quod in codem Automato adjcdtuni cil. «'opcmici fyftcma In priorc piindiini médium Sol eil; à qiio dcinceps, noto omnibus ordinc, funt orbitœ '"P""'""'- Mcrcurii, V^encris, Telluris, cum fuperaddita via I>una;; tum | Martis,Jovis, & Saturni : ( j,_ , o). ac circa Jovcni, Satumumquc circclli Comitum; illius quatuor, hujus quinque. Quos circellos, cum co, qui Iauix» nollra: dicatus cil, longe majores hic poni Icicndum, quam pro rationc ad Planetarum primariorum orbitas; ne, ob parvitatem, pcnitus vil'um cITugcrcnt. Orbicarum vcro quanta reipfa fit vaftitasindeintclligerelicet, quod 692 LE COSMOTHEOROS. dure de cette donnée que la diftance du Soleil à la Terre comprend dix ou douze mille fois '+) le diamètre de cette dernière, meliire dont dans la fuite nous traiterons plus explicitement. Toutes ces orbites font fituées à peu près dans un même plan, de forte que leurs véritables plans ne s'écartent pas notablement de celui dans lequel la Terre accomplit l'es révolutions et qu'on appelle le plan de TEcliptique. Ce dernier efl: obli- quement traverfé [Fig. 150] par l'axe de la Terre autour duquel elle tourne en 24 heures par rapport au Soleil: cet axe, à une mutation fort lente près qui ertbien con- nue aux Aflronomes 'Q, relie parallèle à lui-même dans fa courfe autour du Soleil; ce dont réi'ultent les inégalités des jours et des nuits [Fig. 150]. ainfi que les différentes faifons, comme l'enfeignent ! les livres allronomiques. C'eil auiïî à ces livres que j'emprunte les périodes qui correfpondent aux ( )rbites des Planètes : celle de Saturne efl: de 29 ans, i-4Jours, 5 heures; celle de Jupiter de 1 1 ans, 317 jours, 15 heures; celle de Mars de 68- jours à fort peu près; celle de la Terre de 365^ jour; celle de 'Quelles font les Vénus de 224 jours, 1 8 heures; celle de Mercure de 88 jours. Tel eft l'ordre des corps mènr^la^^doarinê '^'^'^^^'^ss découvert par Copernic et aujourd'hui fort connu. On peut dire que ce fy- de Copernic. ilème eil en très bon accord avec la limpiicité de la nature. Si quelqu'un fe fait fort de le réfuter ou de le défapprouver, qu'il apprenne d'abord combien mieux et com- bien plus facilement d'après les démonftrations des Allronomes, on y rend compte de tout ce qui s'obferve au fujet du mouvement de ces aftres que dans les fyflèmes de Ptolémée ou de Tycho. Qu'il apprenne enfuite fuivant quelle loi, d'après la remar- quableobfervation de Kepler, lesgrandeursdesdiftancesdes Planètes — parmi lefquelles celle de la Terre — au Soleil ibnt liées aux valeurs des périodes que j'ai rapportées; loi qu'on a enfuite trouvée valable auilî pour les Satellites de Jupiter et de Saturne dans leurs rapports avec ces Planètes '*). Qu'il parvienne enfuite à comprendre com- bien efl: contraire à la nature du mouvement ce qu'il faudrait félon lui fe figurer: favoirla caufe que nous dirons du phénomène fuivant dont l'exiftence a été démontrée. Il s'agit d'expliquer pourquoi l'étoile Polaire qui fe trouve h l'extrémité de la queue du petit Ourfe, fe meut aujourd'hui en une petite circonférence de cercle dilfente de 2i degrés du Pôle, tandis que 1820 années plus tôt, favoir au temps d'Hipparque, elle fe trouvait à une dillance de I2'^24 du même Pùle, et qu'après quelques (iècles elle s'en écartera de 45°, tandis que dans 25000 ans elle reviendra h la diftance qu'elle '*) ^'oyez sur ces chiffres r.Avertisiîemeiu qui précède. ■') Voyez sur le mouvement de précession les p. 63—65 et 494 — 495 qui précédent, ainsi que les p. 825 et 829 qui suivent. "*) Comparez la Pièce IV de la p. 36 qui précède. COSMOTHEOROS. 693 dilhntia a Sole ad 'l'crram, dcccm vcl duodccini inillia'^) ïerrje diamctrorimi conti- nct: de qiia nienliira pliiribiis pollea agetur. Omnes porro in eodeni fera piano Cnx lune; ut proindc non multuni dilccdant ab eo in quo Telhis circuniit,quod Kclipcica? planuni vocatiir. 1 loc vero oblique Iccucur ab axe TelUiris, in qui) illa volvitur lioris viginti quatuor, rei'pee'tu Iblis: ifque axis, niii quod nuitationcm lentiiTîmam fubit, quam norunt Allrononii "), fibi ip(i parallelus nianct, duni ipiacircaSolemdetertur; ex quo dierum noctiunique oriuntur vices, itcinque tcniporuni anni tommutationes, ut pallini doccnt eorum libri. Unde & tempera periodorum, quibus circuitus fuos Flaneta quilque peragit, hue tranleribo. Nempe Saturni, annorum 29, dierum 174, horarum 5.jovis annorum 1 1, dierum | 31-, borarum 15. iMartis proxime dierum Cp- 13)- 687. Telluris dierum 365I. N'eneris dierum 224, hor. i 8. Mercurii dierum 88. Hic c(l ille, notidimus jam, cx'leilium corporum ordo, a Copernico repertus, idem- que natura; limplicitati convenientiflimus. I lune fi quis convellere aut improbare f'"P<^''"''^^i J'"^'' contendat, is dilcat primum, ex démon ib-ationibus Allronomorum, quanto in liac "^"' 'l"^" "tioncs delcriptione melius taciliulque omnium eorum, qua; circa motum fiderum animad- vertuntur, ratio rcddatur, quam in Ptolemaico aut 'l'ychonis lyftemate. Cognofcat etiam, ex lingulari Keplerioblervatione, quomodoPlanetarum,intcrqueeos Telluris, a Sole didantia.' temporibus periodorum, quas retuli, certa quadam proportione res- pondeant; quam poftea Jo\is quoque & Saturni Comités, horum rel'peftu, l'ervarc deprehcnl'um e(1: "'). Intellii^at quam contra motus naturam quiddam comminilcendum fit, quo demonllrctur cur llclla Polaris, in extrema cauda minoris L'ria.', exiguo nunc circulo moveatur, duobus gradibus & tertia parte à Polo diltans; cum ante annos mille ociingentos viginti, a^tate nempe I Itpparchi, duodecim gradibus, 24 | fcrupulis, (p- 14)- ab eodcm Polo abtuerit: poil aliquot vero fxcula, ad 45 gradus inde recefTura fit, & poil annorum viginti quinque miilia, eodem quo nunc eil, reverlura. Ut proindc caîlum totum, fi circumrotari dicatur, luper alio atquc alio axe id taciat necefic lit, quod eft abfurdidlmum; cum in Copcrnici hypothefi nihil fit explicatu facilius. Déni- 694 LE COSMOTHEOROS. a maintenant. Il faudrait donc, li Ton dit que le ciel tourne en entier, que cette révo- lution eût lieu autour d'axes continuellement différents ce qui eft très abfurde; tandis que dans rhypochèie de Copernic rien ne s'explique plus facilement. Qu'il conlidcre enfin toutes les réponfes données par Galilée, Gaffendi, Kepler et beaucoup d'autres aux objeétlons qu'on a l'habitude de faire aux arguments de Coper- nic. Par leurs raifonnements les fcrupules qui rcdaient ont été fi bien écartés que tous les Allronomes, à moins que d'être d'une intelligence tardive '•') ou entachés d'une crédulité foumile à l'autorité humaine "^), attribuent maintenant fans héfiter du mou- vement à la Terre et lui afiignent une place parmi les Planètes. [Fig- 151] COSMOTHEOROS. 695 que cxpcndat omnia illa, quibiis, ad argumenta Copernico objici lolita, (jalileus, Gallcndus, Kcplcrus, aliiquc plurinii rclponderunc. Quorum ratk)nibus ita fublati lunt qui liipcreranc fcrupuli, ut omnes nunc Ailronomi, nili tardiore fint ingenio'"), aut homiinim impcrio obnoxiam crcdulitatcm habcant' '), motum Tclluri, locumque intcr l'ianctas, ablquc dubitationc décernant. '7) Huygens attribue donc sans les nommer, une intelligence tardive sous ce rapport à Cassiui et à Rômer: voyez sur eux les p. 31 1 et 182 qui précèdent. "*) Allusion évidente à Riccioli et Kircher, comme nous l'avons dit dans l'Avertissement. 6^6 LE COSMOTHEORO.S. Rapportsticsi^ran- Daiis la deuxième figure dont j'ai parlé plus haut [Fig. 151], lesglobes planétaires (.eiiisies aïK-tes j ^,^j^.j| jQ,^f rcprélcntcs comme li les planètes étaient placées en férié contre (on entre elles et a r _ i t l'és^aiil du Sdieil bord. Ici je me Cuis conformé aux rapports de leurs diamètres à celui du Soleil que j'ai publiés dans mon livre des Phénomènes de Saturne. Leurs valeurs font les fui- vantes: pour l'Anneau de Saturne 11:3"; pour celui de l'on Globe intérieur, égale- ment par rapport au diamètre du Soleil, à peu près 5: 37, pour Jupiter 2:11, pour Mars 1 : 166, pour la Terre 1:11 1, pour Vénus i : 84; auxquelles j'ajoute maintenant celle du rapport du Mercure quiell 1 : 290 d'après l'obfervationd'llevelius de 1661, lorfquc Mercure fut vu fur le difque Solaire, ceci toutefois non pas d'après fon calcul mais d'après le m'itre "^}. J'ai montré dans le dit livre comment ces rapports, qui font mes rapports à moi, des grandeurs conlidérées ont été trouvés, fax'oir en me balant à la fois fur les pro- portions connues des diftances au Soleil et fur la mefure des Diamètres piife avec mes Télefcopes; et je ne vois encore aucune raifon pour m'écarter notablement des réful- tats de ce calcul quoique fans vouloir maintenir l'exaclitude abiblue des réfultats. En (,)iie les minces la- effet, bicn quc beaucoup de gens foient perluadés que dans la meilire des diamètres inellesiiiicoinslbnc i- i- j tv.i- - -1 ■ • j'- i\ /•' j ci r prei'ifiabiesaii\ apparents 1 uiage des Micromètres — il s agit d inltruments compoies de hls tort -Mieroniétres. ténus tcndus dans le plan focal de l'objectif — eil: préférable à celui de nos lamelles; je ne puis me déclarer d'accord avec eux, étant encore toujours d'avis que les minces lamelles ou coins que j'ai dit en cet endroit devoir fervir à ces obfervationsfpéciales y font les plus aptes. C'eil: d'ailleurs de mon in\'ention qu'ell provenu, peu après, celui des Micromètres ainli que l'adaptation du Télefcope aux inllruments Agrono- miques; au grand honneur, certes, de ceux qui fe font appliqués à perfectionner une invention li utile '°). ">!'"-■ ''-■ ^'^^'^'^ '■■'t Dans cette comparaifon avec les planètes, il fnit coniidérer l'immenlité du Soleil ira^nil°iue'k-rpia- '' ''^Ji^^'"'-^ '^^"^ quatre Planètes intérieures, et aulii que celles-ci font extrêmement petites nète>. par rapport à Saturne et Jupiter. On doit remarquer à ce propos que les corps plané- taires ne croiffent pas proportionnellement à leurs dillances au Soleil, attendu que le globe de \'énus ell beaucoup plus grand que celui de ÎNIars. '■'') On a vil plus haut que tinus la j.Descriptio Automati Planetarii" (p. 624) Huygens avait pris 1 : 308 pour le rapport du diamètre de Mercure à celui du soleil. 11 est permis de penser que ce rapport-là qui ne diffère pas apprc-ciablement de celui du pressent texte provenait également d'un calcul basé sur les observations d'Hevelius. Consultez sur le calcul de I Iuyj;ens l'Appen- dice XI qui suit. Dans son „Mercurius in Sole visus Gedani 166 1", déjà plusieurs fois cité dans le présent Tome, Hevelius avait calculé à sa façon (p. 84) ,.Mercurii diametrum ad Solis esse ut 1 ad 160" ce qui est loin d'être exact, tandis que la valeur de lluygensest fort bonne (voyez l'Avertissement). -°) Nous avons déjà cité ce passai;e à la p. 1 9 qui précède. Voyez aussi sur les micromètres l'Appen- dice VIII qui suit. COSMOTHEOROS. (^97 In altero, qiiod dixi, (chcmatc, ita horuni globi cuni Sole oculis lubjiciuntur, ac fi Planctaruni mag- nitudinisintcrfc '' ad Solem ratio. jiixta le poiiti cdciit. Atquc hic ratioiicm diamctronini, ad Solis diuiiictriim, cam """ '"'=>"''<•■'■'<:& Iccutiis liiiii, cjuaiu tradidi in libm de Sacurni l'iix-noniciiis. Ncmpc Annuli Satiirnii cam qua; 1 1. ad 37; Globi inclufi, ad eandcm Solis diamctrum fcrc, qux 5 ad 37; Jovis, qua: 2 ad i 1; ATartis, qua.- i ad 166; 'l'clliiris, | qux' i ad i 1 1; V^cncris, qua; i (/■• '5)- ad 84; quibus luiiic addo iNIcrcurii, qux- cil 1 ad 290 ex llevelii obfcrvationc Anno 1661 habita; cum in vSolis dilco Mercurius conipiccrccur, nollro camcn, non illius calculo"^}. Quomodo auccni ha; noftra; niagnitudinum rationcs inventa- fînt, tum ex cognita proportionc dilVantiarum à Solo, tum o\ mcnfura Diametrorum, Tolcfcopiis capta, co, qucm dixi, libro oftcndi: nequc adhuc video cur multura,abiisquastuncdcfinivi, recedam; ctil nihil cis dccHe non contcnderim. Nam quod multi exillimant, in mc- tiendis apparentibus diamctris, pra.'ilavc lamcllis noftris u(um Micromctrorum qua* vocant, quibus fila tenuillima in tbco Lcntis majoris pra-tcnduntur, nondum iis aiTen- tiri pofi^um, i'ed aptiorcs clic lamcUas virgulalVc tenues arbitror, quas co loco objici- cndas docueram. K\ quo ilhid Micromctrorum invcntum, itemquc Tclelcopii ad Mifiometris pn-- . ,1 ... 1 i\ • ,• 1 1 Itare lamellas vir- organa Altronomica adaptatio, non niulto poit cmanavit : non linc laudc tamcn eorum, j,u)a)Ve tenues qui in perficicndo tam utili invento elaborarunt '°). Cx'tcrum, in hac planctarum comparationc, notanda cit ingens Solis magnitudo, | (/'• "'O- cum intcrioribus quatuor Planctis collata; utque hi Saturno quoque, ac love, longe ^"'^'" J'i^i'^t'* , . I- -vT .-Il 1- .• ■ inulto inajorem longcquc nimorcs tnit. Aam coniidcranduni, non ordinecrelccrc eorum corpora cum ^^yç diilantiis a Sole; quippe cum inulto major lit X'cncris, quam Martis, globus. 88 698 LE COSMOTHEOROS. Qu'on eft en droit Après Cette cxpofition fur les deux figures perfonne, penfé-je, peut ne pas voir afimi er a Terre ^-Q^^i^jg,-, manifellement il réiulte de la première qui donne la forme du fvflèmc, que aux Planâtes et ccl- , , > r, ' les-ci à la Terre, notrc Terre y ert comprife de la même manière que les cinq autres Planètes. Les po- litions des orbites l'attellent. Il efl: conlbnt en outre parles obfervations télefcopiques que les corps de toutes les planètes font fphériques, de même que cului de la Terre et que toutes elles empruntent leur lumière au Soleil. Flnfin qu'elles redemblent à la Terre aulli en ce point qu'elles tournent chacune autour de l'on propre axe; qui en effet en doutera après que ceci a été nettement établi pour Jupiter et IMars? Et de même que la Terre a pour compagne la Lune, Jupiter et Satume ont les leurs. Puifque la reff'emblance de la Terre à ces Planètes primaires exifte à tant d'égards, qu'efl ce qui ell aufll naturel que de conjeéturer qu'elles ne lui foient pas inférieures en dignité et en beauté, ni aucunement moins ornées ou plus incultes: quelle raifon pourrait-on inventer pour laquelle il en ferait autrement? (^u'un tire à bon Ccrtcs, il l'on montrait, à quelqu'un qui n'aurait jamais vu ouvert le corps d'un iroit c 3 ic eni- ^j^j^^uji jg^ entrailles dans le corps diflequé d'un chien, favoir le coeur, l'ellomac, les blance des argu- , , ments pour cette poumous, Ics inteilins, enfuite les veines, les artères, les nerfs; il ne douterait guère aiiimilation. de l'exiftence d'un mécaniime iemblable, d'une même variété de parties, dans les corps du boeuf, du porc ou d'autres animaux. De même, fi nous axions appris à con- naître la nature d'un feul des Satellites de Satume ou de Jupiter, ne ferions-nous pas d'avis que les mêmes chofes à peu près doivent fe trouver chez tous les autres? Pa- reillement, fi nous réunifiions à comprendre la nature d'une Comète quelconque, nous jugerions que telle ell la nature unix'erfelle de ces corps. La conclufion, tirée de la refi^emblance des chofes obfervées à celles qui ne l'ont pas été, a donc un fort grand poids. Et en iuivant la même manière de railbnner, nous pourrons faire, en nous bafant fur notre connaifl^ance d'une iéule Planète contemplée de près, d'excellentes conjeftures fur les autres Planètes delà même famille, (^ue les l'ianùtcs p^,-, j^^ premier lieu nous jugerons que, de même que notre Terre, elles confiftent V exiiUMuie peibn- '-"" '^^^ corps folidcs. Enfuitc nous tiendrons auifi pour fort vraifemblable que leurs tcur. globes foient pourvus de ce que nous appelons la pefanteur ou gravité; par la force de laquelle tous les corps qui fe trouvent fur leurs furfaccs, y exercent une prefilon ou bien, s'ils en ont été écartés, y retombent de toutes parts comme s'ils fubifiaient une attradlion. Ce qui refi^ort déjà de la forme fphérique elle-même, attendu que c'elt celle-ci qui eil produite par l'effort de corps tendant tous vers un même centre. Or, nous avons même appris à tirer, en raifonnant logiquement, des conclufions fur les rapports des grandeurs de la gravité auprès de Jupiter ou de Saturne à celle qui exille chez nous. De ce fujet, et de l'auteur des dits calculs ='), nous avons parlé dans notre Difcours de la Caufe de la Pefanteur. -■) Il s'ngit de Newton; voyez les p. 408 et 4.-7 qui précèdent. Plus loin (p. 819) Huygens fera expressément mention de îVewton dans le présent Traité. COSMOTHEOROS. 699 His de ucroquo Diagranimatc cxpofitis, neiuo, iic puco, jam non vidcc, quam clarc TellurcmPianctis, & lios Telliir' — ce ainmilari. ex priorc, in qiio fx (K'UKUis cil tvpus, Icquatiir, codcm j^cncrc, ciini ca.'tcris quinqiic *" '"' "^ "" ^'^' Planctis, 'rclkii-cni liane nollram eoncincri. iXani vel ipli eireiiloium pofitus lioe cell- antiir. Atqui piu'terca confiât, tclcfcopioriim oblcrvationibiis, & globofa eflc omnium corpora, icidem ut Tclluris, & h Sole Iplcndorem (imiliter cos mutuari. Ae deniquc in hoc quoqiic ei liniiles elfe, quod in fe ipfis eirciim proprios axesvolvancur: quisenim de ea.'tens dnbitet, ciim in Jove & Marte hoc certo compertiim (it? Siciit aiitem TcUiis Lunam comitem habct, ita Jupiter & Saturnus fuas. Quid igiturtam probabilc c(l, cuni in his toc rébus Tclluri cuni Planctisillisprimariis intercédât finiilitudo,quam non minori quoque dignitutc & pulchritudine eos elle, nihilcjque minus ornatos cul- tolque: aut qua;nam | eur hoc aliter fc habeat ratio excogitari potelV? (A '7)- Sanc li eui, in diirec'H canis corpore, vifccra oflendcrentur, cor, llomachus, pulmo- '->; ("iniilitmlinc in nés, intcllina; tum vena.', arteria.-, nervi: ctianill nunquam animulis corpus anertura '"'^''" ^'^'^^ ^'^^"' . , , . . , , , , ^ ' ' mcntapeti. conlpexillet; vix dubitarct, quui Imiuis qua.*dam iabrica, ac partium varietas, in bove, porco, Cîetcrifque belliis ineffet. Nec fi unius, ex vSaturni aut Jovis Comitibus, naturam cognitam huberemus, non cadcm lerc qux in ilk), in cxteris quoque reperiri puta- remus? Similitcrque ex uno quopiam Comcta, fî quidnam effet perfpici poffet, candcm omnium rationcm effc llatueremus. Itaquc plurimum ponderis habet illa ex fimilitu- dine petita, & à rébus vilis ad non vifas produtta ratio. Quam proinde fequentes, ex Planeta uno, quem coram afpicimus, de reliquis cjufdcm generis reftè conjecturam facicmus. Ac primùm quidcm, non aliter quam Tellus noftra, Iblido corpore eos conllarc l'ianctasfolidoscs- exiffimabimus. Deinde prorfus etiam vcrilimilc ccnfcbimus, adeffe globis corum jj '^ ^ K''a\ itate po qut)d gravitatem appellamus; cujus \\ corpora qua.'quc, in ruperficie eorum ha;rentia, i (p, ,8). premant eam; aut, fi diraoveantur, ex omni parte velut attracta recidant. Quod ex ipla quoque globi forma liquet, cum hxc ex conatu corporimi,ad centrum unum ten- dentium, generetur. hno jam, certo quodam ratiocinio, colligere didicimus, quanto majus minulVe in Jove ac Saturno, quam apud nos, gravitatis momcntum elle debcat. Qua de re, deque auftore ejus"-'), in Diatriba de Caufis gravium diximus. JOO LE COSMOTHEOROS. Mais voyons maintenant dans le préfent traité ce qu'on peut examiner de plus, jufqirà quel degré l'on peut parvenir à des connaiffances plus détaillées fur la nature et l'équipement de ces Terres diftantes. Et d'abord combien il eflvraifemblable qu'il exifte des plantes et des animaux fur leurs furfaces, de même que fur celle de la Terre. Perfonnc, me femble-t-il, ne niera que la forme et la vie, ainfi que la croiïïance et la Hue les aniniaiix génération, qui fe trouvent dans les plantes et les animaux, ne foient quelque choie iTéfaiit' ^ "" '^^^ P'"'^^ grand et de plus admirable que les corps inanimés, quelque volumineux que foient ces derniers tels que montagnes, rochers, ou mers. Il efl: de plus évident que dans l'une et l'autre de ces claffes d'êtres vivants l'on voit tout autrement et bien plus clairement l'éminence de la providence et de l'intelligence Divines. En effet, tandis qu'un feétateur de Démocrite '-), ou bien aufli de Defcartes =5), peut fe faire fort d'expliquer tant les phénomènes Terreftres que les phénomènes célelles de ma- nière à n'avoir befoin que d'atomes et de leurs mouvements, il ne réuffira pas à pro- duire une explication pareille pour les plantes et les animaux,étantincapabled'alléguer quelque chofe de vraifemblable fur leur origine première; attendu qu'il efl: abiblument manifefle que jamais de pareils objets n'ont pu être le réfultat du mouvement déréglé et fortuit de corpuicules, puifque l'on conllate que tout y efl parfaitement accom- modé à de certaines fins; ceci avec un fort grand diicemement et une exquife con- naiffancc des lois de la nature ainii que de la Géométrie elle-même, comme nous le montrerons à plulieurs repriiés dans les pages qui fui vent; pour ne rien dire des miracles '+) de la procréation. Or, fi dans les Planètes il n'exifle que de vafles folitudes et des corps inertes et fans vie, fi les objets y font défaut dans lefquels brille le plus manifeflement la fageflé de l'Architefte Ibuverain, elles feront fans aucun doute de beaucoup inférieures à notre Terre en dignité et en beauté; ce qui, comme je l'ai déjà dit, efl contraire à la raifon. Ni les plantes. n n'en efl donc pas ainfi: il y aura là aufli certains corps mobiles et capables de se mouvoir eux-mêmes, lefquels ne feront pas moins nobles que les corps Terrefl:res correfpondants: ce feront des animaux. Ceci étant pofé, il fera prefque nécefl!aire de faire une même conceffion fur les plantes; car il devra y avoir quelque chofe pour nourrir les animaux. Et l'on ne peut douter que tout ceci ne puifl'e exifler que fur la fur face des globes Planétaires, puifque les uns et les autres doivent jouir de la chaleur du Soleil et être choyés par lui; leurs furfaces étant expofées à les rayons tout comme c'efl le cas pour notre Terre. ") Voyez la note 49 de la p. 364 qui précède. -3) Voyez l'Appendice IV qui suit. ^■') Nous avons déjà attiré l'attention sur ce mot ,,miracula" — c. à. d. merveilles — dans la note 36 de la p. 436 qui précède. A la p. 555, 1. 14, Huygens parlait des „generationis mysteria". ( (vMdTHEOROS. 701 Nunc vcro ultcriiis qiixrcrc pcrgamus, quibiis gradibiis ad pcnitiora qiia;dam, de ftatu ornatiiqiic Tcrrariini iftariim,cognorccndapervciiiripo(Tit. Acpriinùmquam veri- ilniilc lit hcrhas, & animalia in oaruiii llipcrncic exillcre, a*qiic ac in Tellure noftra. Nenio negabit puto, & tonnani & vitani, • 'p)- turiini proliteri poflit, ut tantum atomis & motu liorum indigeat; in herbis tamen & animalibus frultra erit, ncc de primo eorum exortu quidquam veri(imileadieret;eum nimis manifefto appareat, nunquam vago, ac fortuito corpufculorum motu, talia quse- dam prndire potuifTe: quippe in quibus omnia ad certum tîncm egrcgie apta accom- modataque cernantur; cum funima prudentia, & legum naturx, ipfiufque Cîeomctria?, cognitione exquilita; quemadmodum in fequentibus (ix'pius ollendetur: ut jam omit- tamus illa in progignendo miracula-+). Quod ii igitur in Planctis nihilaliudquàm va- Wx (blitudines, corporaque incrtia, & vita carentia reperiantur;atqueabfintea in qui- bus clariiUme certillimcquc Architecti lupremi (hpientiaclucefcit^hauddubièmultum dignitatc & pulchritudine concèdent Telluri noftrîe: quod, utjamdixi, rationiadver- fatur. Non igitur lie; ied erunt & ibi corpora qua-dam motu pra.'dita, Ibrequeipla moven- tia, neque his qua in Terra funt ignobiliora; adeoquc crunt animantia. Mis autcm pofi|tis, jam de herbis quoque fere necelVario conccdendum cil; ut fit aliquid quo illa (p-^o)- alantur. Omnia vero hsc non aliter quam in fupcrficie Planetariorum globorum cxi- '"' "«•'c plantas. Itère, dubitari non potcft; cum calore Solis gaudere ac foveri debeant; cujus radiis, non fecus quam Tellus nollra, expofiti (înt. J01 LE COSMOTHEOROS, Mais quelqu'un dira que nous allons ici plus vite qu'il n'efl: permis: fans nier qu'à la furfacc des Planètes fe trouvent des objets qui y croifTent et fe meuvent, dignes, non moins que les objets terrcflres correfpondants, de Dieu leur créateur, il efl: pos- fible de foutenir que leur nature peut néanmoins être fort diverfe, de forte qu'ils ne reiTemblent aucunement à ceux de chez nous; ni dans leur matière, ni dans leur façon de croître, ni dans leur fonne extérieure, ni dans leurs parties internes; en un mot qu'ils font peut-être tels que rien de femblablc ne peut venir à l'efprit de l'homme. Recherchons donc quelle eft la probabilité de cette conjeélure; et s'il ne faut pas plutôt fe figurer que la diverfité n'efl: pas fi grande. Ce qui fivorife l'opinion de ceux qui efliment que là-bas tout eil autrement, c'efl: que la Nature femble fort fouvent, et même dans la plupart des chofes, rechercher la variété, et que la puifTance du Créa- teur devient par là plus manifefle. Ils devront toutefois reconnaître que le degré de la variété ou difiemblancc ne peut pas être arbitrairement fixé par l'homme; que Qu'il ne faut pas quoiqu'elle puiflé être immenfe et que ces chofes-là puifTent entièrement dépafier imai^iner ans Les j^^^j-g entendement et compréhenfion, il ne s'enfuit pas qu'elles foient vraiment telles. creatuics une trop ^ ri ri grande diirem- Car même dans le cas où Dieu aurait fur les autres Planètes créé toutes chofes fem- biance. blables à celles de chez nous, elles ne feraient pas moins admirables pour les fpeclateurs (fuppofé qu'il y en ait) que lorfque la diverfité ferait fort grande; attendu que ces fpeftateurs ne peuvent aucunement apercevoir ce qui a été créé fur les autres. Dieu aurait pu en Amérique et dans d'autres pays fort éloignés avoir créé des êtres vivants ne reflemblant en rien à ceux d'ici; il ne l'a pourtant pas fait. Il lui a plu, il ell vrai, d'établir une certaine diverfité de formes entre nos animaux et plantes et les organis- mes d'outre-mer, mais là aufil les animaux ont des pattes et des ailes et à l'intérieur un coeur, des poumons, des inteltins, des vulves, quoique toutes ces chofes eufient pu avoir été ordonnées diverfement pour chaque efpèce de là-bas et auffi d'ici, par l'auteur infiniment capable. Il n'a donc pas apporté dans les chofes créées toute la va- riété qu'il était en Ion pouvoir d'y mettre. Il s'enfuit qu'il ne faut qas attacher à l'ar- gument que la Nature afpire à la nouveauté une fi grande valeur que nous ferions forcés par là d'admettre que l'équipement des autres Planètes doit être abfolument différent de celui que nous connaifTons ici lur notre Terre. Il efl: au contraire croyable que la principale différence entre les êtres engendrés à la furface de ces globes dillants et les nôtres n'efl: que celle qui provient de leur diflance du Soleil, llipérieure ou in- férieure à la notre, le Soleil étant pour chacun d'eux la Iburce de la chaleur et de la vie. Mais par l'effet de cette diff'érence des diflances, il y aura chez ces êtres une di- verfité de matière plutôt que de forme "'). Confidérons donc généralement la matière dont font formés les plantes et animaux '5) Assertion gratuite, nous semble-t-il. COSMOTHEOROS. 703 Sed dicct aliquis, celcriiis qiihni par cft, hic nos progrcdi. Nam, ut non negctur res aliquas in Planecanim fiipcrficic rcperiri, qua; ibi crefcant & movcantur, Dcoquc audorc, non minus quam noflra ha.'c, digna: fint; l<)nc;c' divcrfani tamcn carinn poffe cflc natiirani, ut ncc matcria, ucc crcfccndi more, ncc extrinfcca forma, aut intcmis partibus, qiiidqiiam iis, quœ apiid nos funt, (imile habcant: ac talia fint deniquc, ut nihil cjurmodi in mcntcm bomini vcnire pofUt. Hoc i^itur jam quxramus quam fit vcrifimilc; & an non potius crcdcndum fit, non tantam clFc divcrlitatcm quanta exi- ilimctur. Kavct eonim fententia?, qui omnia alia illic imaginantur, quod Natura vide- atur varietatem plcrumque, & plurimis in rébus, feftari;quodqueConditorispotentia hoc ipfo magis dcclaretur. Sed cogitarc dchcnt, non effe homi|num arbitrio definicn- CP--0- dum quàm magna illa lit varieras ac didimilitudo. iXeque, quia pollit efie immenfa, Nonnimiaminhis- rcfque illaj ab intclleftu, & comprehenfione noftra penitus rcmotœ, idcirco ncccfiTc n^iiî"uj"nJII^ efie, ut rcipfa taies exidant. Quamvis enim fimilia omnia iis quœ apud nos funt, finx- idct Deus in civteris Flanetis; nihilo minor cfiet Ipeélatoribus eorum, fi qui fi.mt, ad- miratio, quam fi plurimum dillarcnt: cum, quidin aliiscffedum fit, nullo modo pofilnt cognofcerc. PotuifTet in terris Aniericte, aliifque longe reraotis, aliqua creafTe vivcntia, qucE bis noilris nihil fimile haberent; ncque id fecit tamcn. Nam formarum quidem diverfitatem aliquam elle voluit, quibus animalia herba^iue noilrx'à tranfmarinis illis, dillldercnt, fed&in hisipfis fonnis,inque crefi:cndi & generandi modis, multa utrifque eonvenirc fecic. i labent enim & illic animalia pedes, alas; atque intus cor, pulmones, intellina, vulvas; cum ha'C omnia in unoquoque génère illorum, ac noltratium quoque, plané diverfa rationc ordinari potuerint, ab infinité Iblertia; opifice. Non igitur omnem varietatem quam poterat in rébus creatis, earum audor exhibuit, nec 1 proinde argu- (/••^a). mento illi, quod a Natura; novandi ihidio petitur, tantumtribuendum en:,ut omnem, qui in civteris l'ianetis efl, ornatum ab eo, qui in Terra noilra confpicitur, prorfus alienum putemus. At contra credibile eil, inter ea quœ in fuperficie ifl:orum globorum gcnerantur, quxque apud nos funt, pra^cipuam effe difïcrcntiam, qux ex majori, mi- norive, eorum a Sole, caloris vita^que fonte, diilantia oriatur. Propter quam tamen magis materiam, quam formam rerum, variari necefle fit''). Ad materiam vero quod attinet qualiumcunque ftirpium, atque animantium, qux 704 LE COSMOTHEOROS. qui ornent les Planètes. Quoique nous ne puiffions atteindre fa nature par la penfée, il ne nous ell guère poflible de mettre en doute que tous ces êtres, de même que les nôtres, croilfent et le nourrident de rélément humide. En effet, prefque tous les Philofophes font d'avis que rien ne peut être produit autrement, et quelques-uns des plus éminents d'entre eux ont dit que l'origine de toutes chofes c'eil l'eau. Car les chofes sèches et arides font (ans mouvement; et il efl: évident que (ans mouvement rien ne peut accéder aux corps qui puiflc contribuer à leur croillance. Mais les parti- cules des liquides fc meuvent continuellement les unes par rapport aux autres et de plus s'inlinuent partout avec facilité, de forte qu'elles font capables non feulement de le joindre elles-mêmes aux organifmes croiifants mais aulfi de leur amener d'autres particules d'une nature diverfe qu'elles charrient. C'ell ainfi que par l'affluencc de l'eau nous voyons d'une part croître les plantes et le parer de feuilles et de fruits, de l'autre des pierres provenir du fable par concrétion. Il elt certain que les métaux et les criilaux, ainfi que les pierres précieufes, croiiTent de cette manière, quoique chez eux ceci ne puilfe être conftaté nettement à caufe de la grande lenteur de leurs pro- grès et parce que fouvent, à ce qu'il parait, ils ne font pas trouvés dans les lieux et cavités où il font nés, en ayant été éloignés, femble-t-il, par de fort anciennes révo- lutions et convulfions de la Terre. Mais ce font auflî de vrailemblables conjeftures, Que les eaux lie bafécs fur des ohfervations télefcopiques, qui nous font admettre que l'élément aqueux PhnOtes" ''^'" ^"^ "'^ ^'^^^ P^^ défaut aux Planètes. En effet, il apparaît fur la furface de Jupiter certaines bandes plus obfcures que le relie du difque, et celles-ci ne confcrvent pas toujours la même forme, ce qui ell propre aux nuages. D'autre part des taches fixes que l'on aperçoit fur fon globe, font fouvent longtemps recouvertes, étant apparemment ca- chées par des nuages dont enfuite elles émergent de nouveau. Il a de plus été parfois remarqué que des nues l'e forment au milieu du difque de Jupiter, qu'il s'y trouve certaines petites taches plus lucides que le relie et ne lubllllant pas longtemps, les- quelles Calîini -^') penfait provenir de neiges entaU'ées fur des cimes de montagnes. Il ne me paraît pas improbable, à moi, que ce foient des régions d'une terre plus blanche, généralement cachée par les nuages mais parfois libre d'eux. Dans Mars aufli on voit des différences de clarté et d'obicurité qui ont pemiis de conckn-e à fa converlion, par rapport au Soleil, en 24 heures et 40 minutes '■"}. Mais -'') Cassiiii avait observé Jupiter (et d'autres planètes) avec des lunettes de Carapani, longtemps avant de venir en France. Voyez la note 4 de la p. 3-6 qui précède où nous renvoyons aussi au T. XV. -") Suivant une observation de Cassini de 1666, dont liuygensavait jadisdoutè;consultez la note 1 2 de la p. 141 du T X V, et aussi, au sujet des lunettes de Campani, le deu.xième alinéa de la p. 194 qui précède, ainsi que la p. 21 i. COSMOTHEOROS. 705 Planeras exomant, ctfi qiialis lit cogicationc affequi nequeamus, illud tamen vix diibi- tari potcll, quin ex elemento hiimido, uti noftra omnia, crcfcant & alantur. Nihil enim aliter v:,\s,n\ polie omnes ferc Philolophi arbitrantiir; & fiiere inter pra;cipiins, qui ex aqiia omnium rcrum origincm elle dicerent. Mtenim, licca & arida qua; limt, motu carent : abfque motu vcro nihil corporibus, que augeantur, acccdere poiTe manifcrtum efl. At liquidorum particulx', & inter le continue moventur, &fi^cile^e^eubiqueinfi|- nuant; quo lit, ut non tantum fcipfas, led & alias diverfa- naturx*, quas lecum vehunt, (/>-23)- crelcentibus apponere apta: lint. Ita enim,aqux-al]luxu,&herbasadolelcere,foliirque & frurtibus augeri, & lapides ex arena concrefcere cernimus. Itcmquc metalla & cry- ftallos, gemmalque incrcmcnta indc capcre fatis conftat, ctfi in his oblcurius id ani- madvertitur, proptcr Icntillimos progrcilus; quodque fa;pe non in iis, quibus enata; fint, locis cavitatibufque reperiantur; pcrvetuftis, ut videtur, Terrœ ruinis convulfi- ^'fu^s a Planetis onibulque difjetlia:. vSed aqua.» elemcntum a Planetis non abciïe, verifimiles quoque conjeftura; luppctimt, ex tclcfcopiorumobrervationibus. Apparent enim in Jovctrac- tus quidam reliquo difco oblcuriores, iique non eadem fcmper forma pennanentes, quod nubium proprium ell. Maculœ vero, quce immutabiliter globo ejus inha:rere confpiciuntur, Ik-pc longo tempore obtedta; manent, nubibus videlicet illis intercepta», è quibus deinde rurfus emergant. Atque etiam nubes in medio Jovis difco exoriri quandoque annotatum fuit, & maculas quafdara minores exirtere, reliquo corpore magis lucidas, ncque | cas diu fupercfTe; quas Calîïnus"') ex nivibus eiïe conje6tabat. G"- 24)- cacumina montium inlidcntibus. i\Iihi non improbabile videtur, terrœ regiones candi- diorcs elle, luperfufis nubibus plcrumquc occultatas, ac nonnunquam ab iis libéras. Apparent, etiam in Marte, lucis & obfcuritatis difcriraina, ex quibus converfio ejus ad Solem, viginti quatuor horis cum 40 fcrupulis primis, abfolvi reperta eft-'); 89 7o6 LE COSMOTHEOROS. on n'y a pas encore remarqué de nuages pour la raifon que cette planète paraît beau- coup plus petite que Jupiter, même lorfqu'ellc le rapproche de la Terre autant que poflible; de plus la lumière de Mars ell: plus intenfive, puifque celle-ci provient à plus courte dillance de celle du Soleil; elle forme par conféquent un obftacle pour les obfervateurs. Et cette même clarté nous gêne encore davantage dans la contempla- tion de \^énus. Mais 11 la Terre et Jupiter ont des nuages et des eaux, il peut à peine être mis en doute qu'il s'en trouve aufli à la furface des autres Planètes. Je ne vou- (^ue celles-ci ne drais pourtant pas foutenir que ces eaux fontabfolument femblables à la nôtre, quoi- lont cepen ant ^-jj ç^-^^ néceffairc qu'elles Ibient liquides pourles fonctions qu'elles doivent exercer, pas abfolunient " '■ S} ^ ^ , ^ . femblables ii la ct tranfpareutcs pour être belles. En effet, 1 eau que nous avons ici ferait conitam- notre. ment gelée en Jupiter et en Saturne, à caufe de leur grande dillance du Soleil. Il faut donc le figurer que la nature des eaux Planétaires efl: adaptée aux régions oij elles fe trouvent de forte qu'en Jupiter et Saturne elles fe transfonnent plus difficilement en glace, tandis qu'en \'^énus et Mercure elles fe vaporifent moins aifément. Mais dans chaque planète il faut que le fluide attiré par le Soleil fe condenfe de nouveau et re- tourne en fon lieu pour que le Sol ne fe delTèche pas entièrement. Or, le fluide ne tombera pas à moins que d'être condenfe en des gouttes; ce qui lui arrivera comme chez nous après fon afcenfion en un lieu plus froid que celui dont il était parti, ce dernier étant plus chaud h caufe de fa fituation plus bafl"e, plus rapprochée du fol. Nous avons donc dans ces globes des champs expofés aux rayons du Soleil et arro- fés par des pluies ou par de la rofée; s'il y croit quelque chofe, comme nous avons dit que cela doit être le cas tant pour l'utilité que pour la parure, il efl probable que ceci a lieu de la même manière que chez nous, puifque le développement ne pourrait avoir lieu d'une façon beaucoup différente et en même temps meilleure; nous voulons dire qu'il s'accomplit par l'exiflence de racines attachées au fol et l'abforption de l'humi- (^ue les plantes n^y dite par leurs fibres. Et il me femble que ces terres ne feront pas fuffifamment parées d^ve^lo' "nt'^iaV '' ^'^^^ "^ pofl'èdcnt Certaines plantes de haute flature confHtuant par conféquent des d'une autre façon arbres OU quali-arbrcs; puifque les arbres font le plus grand et, aux eaux près, le feul que cbez nous. ornement que la Nature puiffe leur donner. Tout-le-monde fe repréfente aifément l'aménité et la grâce qu'ils peuvent porter avec eux. Pour ne rien dire del'ufage fort général qui peut être fait de la matière dont les arbres font compofés. J'eftime en outre que les plantes ne peuvent guère fe propager et fe perpétuer que par la production de femences; pour la raifon que ceci femble être le moyen prelque unique de propa- gation -'*}, et que c'efl d'autre part un mode fi admirable qu'il peut ne pas avoir été inventé pour notre Terre feulement. Rien, finalement, ne s'oppofe à l'idée que la Nature, de même qu'il en efl pour les diverfes régions de cette terre-ci, fafl!e ufage -^) Ici Huygenss'exprime trop fortement: voyez ce qu'il dit plus loin (p. ,"13) sur la propagation des plantes. COSMOTHEORoS. "07 nubes tamcn nondiiin fiicriinc animadverra%idcirco quod imiltbminorccrniturquain Jupiter; ctiani cuni maxime ad Tcllurcm appropinquat. Franerquam quod & intenfior IMartis lux, utpotc a propiorc Sole accepta, intuentibus impedimento efh l'^ademque lux magis ctiam obllat in Venere. -Scd li Tellus ac Jupiter nubes aqualliiue habent, vix dubitandum c\\ quin & in ca;teris inveniantur Flanctis. Ncc tamen noftrœ prorfus ^'oft^a: tamcn non (imiles elle aquas iitas dixerim; etd liquida; ut fint, ad ufus quos pra^llare debent, re- '^"" "^ '"" '^^' quiritur;ut vero peripicux, ad pulchritudinem. Noitra enim ha.'c, in J()ve& Saturne, continuo gclu allrin^erctur, propter magnam Solis dilhntiam. Itaque putandum e(l naturam | earum, qua; in Flanctis funt, ad fuam quamque regionem atcemperatam eiïc; Ca -5)- ut in love quidem ac Saturno ditticilius in glaciem vertantur, in Venere vero, -ac Mcrcurio, minus facile in vaporcs abeant. In omnibus autem attraftum a Sole humo- rcm, fubfidere ruri'us, & unde venit reverti, neceiïc efl:, ne penitus aridum Solum rclinquatur. Non cadet autem nilî in guttas denlhtus; quod eveniet, ficuti apud nos, cum in trigidiorem locum afccnderit ex inferiore calidioreque ob terra: viciniam. 1 labemus igitur in globis illis campos Solis radiis expolitos, pluviifqueaut rore irri- gatos, in quibus lî quid cnafcatur; ut fieri dcbere utilitatis & ornatus gratia diximus; id codem quo apud nos modo lîcri vcrilîmile efl: : cum nec aliter fere,necmeliuspofTit. Ut ncmpc radicibus luis Iblo adba.>rcat, limulquc liarum libris humorem inde combibat. Neque vero latis ornatae mihi elle terrx^ \{\x videbuntur, nifi rtirpes quafdam habeant Necaharatione il- alte excrefcentes, quaque adeo arbores, aut arborum inftar, fiant: quandoquidem ha^ Jan"^il?nics^àuani maximum, ac, pra?tcr aquas, unicum funt ornamcntum, quod Natura terris largiri apud nos. poilit. Qua; | quantum amcenitatis & gratia; afierant facile unufquifque (ecum exiilimat. (A 2*5). Ut omittam jam matcria; ex arboribus oportunilT'mum adomnia ufum. Porro vix aliter quoquepropagarifl:irpes,autperennarepoireexiflimo,quamproducendis(eminibus"''). Cum unica fere hsc ratio videatur, eademque tam mirabilis, ut non folius Telluris noftrîe gratia inventa fit. Denique nihil vetat, ut, quemadmodum in diverfis hujus 7o8 LE COSMOTHEOROS. animaux. pour les plantes dans toutes ces contrées fort éloignées de méthodes bien (einblables. Qiiclamcmediofe Le mcme raiionnement s'applique aux animaux ; il n'y a pas de raifon pour laquelle s applique aux j^^^^. j^^^^jg jg f^ nourrir et de fe multiplier fur les Planètes ne reflemblerait pas à celle d'ici; puifque tous les animaux de cette terre, qu'ils foient du genre des quadrupèdes, des oiieaux, des nageurs, des reptiles ou même des infeétes, fuivent une même loi de la nature. En efFet, ils mangent tous (bit des plantes et des fruits foit d'autres animaux qui en ont été nourris; et la génération de chacun d'eux a lieu par la conjonction du mâle et de la femelle et la fécondation des oeufs; c'ell: ce qu'on remarque partout -'). Il ell: en tout cas certain qu'il eft impoflîble que foit les plantes foit les animaux de là- bas perfiftent fans aucune propagation de leur efpèce, puifqu'ils devraient périr et difparaitre, ne fût-ce que par des accidents, que d'autre part les plantes, petites ou grandes, confiftent en une matière humide et doivent donc pouvoir fedeiïecher; tan- dis que les animaux doivent être compofés de membres mous et flexibles, non pas durs comme de la pierre; que fi l'on imagine pour les animaux d'autres genèfes, par exemple la provenance d'arbres, comme il a été longtemps cru que de certaines efpè- ces britanniques de ces derniers naiflent des canards, il eft bien évident que ceci ell: nettement contraire à la raifon à caufe de la très grande différence qui exille entre le bois et la chair. Ou bien fi quelqu'un opine que des animaux proviennent de limon, comme beaucoup d'auteurs l'ont rapporté pour les fouris d'Egypte, quel homme in- telligent ne voit pas que ceci eil: contraire à leur nature? et qui ne ferait pas d'avis qu'il convient bien plus à la grandeur et figeffe de Dieu d'avoir créé en une fois des animaux de toutes efpèccs et de les avoir placés fur le globe terreflre par un certain procédé (que nul homme n'a encore pu deviner) que de devoir fe donner continuel- lement la peine d'en faire fortir de nouveaux de la terre? ID'ailleurs dans cette der- nière hypothèié le charitable foin de parents ferait défaut à ces êtres nouveau-nés; or, nous favons que pour nourrir et élever les petits, l'inilinft du foin a été donné, non fans nccefiitc, à chaque efpèce de nos animaux. Mais quoique ce qui fe rapporte à la multiplication puifle néanmoins être diflerent, il réfulteen tout cas alfez claire- ment des raifons alléguées ci-delTus que fur les terres Planétaires fe trouvent généra- lement tant des plantes que des animaux, bien entendu afin que les autres Planètes ne foient pas inférieures à la nôtre. Ceci étant accordé, il fuit également confidérer comme néceffairc, afin que ces autres Terres ne (oient pas moins bien parées que la nôtre,quelavariétédesplantesetdesanimauxn'y foit pas moindre que chez nous. Mais quelle peut être cette variété ? Confidérant pourtoutgenredenosanimauxlcursmodes de fe mouvoir, je vois que tout fe réduit foit à marcher avec deux ou quatre pattes. =*) Hiiygens iic savait apparemment pas encore que dans la nature il existe aussi une parthéno- genèse. COSMOTHEOROS. 709 terra regionihus, it-.i in iftis quoque longe remocis, idem in iis quœ ad ftirpesattinent, Natura fecuta lu. Ncqiic vcro dilpar ratio clt in aninialibvis;ciirnon &parcendi,&gencrandi,modiis l''cn' '5^ l'e »"•">- ,. .1. • 1)1 .- ■ ■ Il 1 f'\ ■ ■ r 1 • • alibus veriim elfe. Innilis putctiir m IMunctis ci qui cit apud nos. (^uia ncnipc univcria terra' hujusanim- alia, five quadrupcdiim generis, aut volucriim, aiit natantia, aiit reptilia, ipfaquc in- fefta, idem naturx prx'feriptiini fequiintur. V^efciintur cnini vel herbis, fructihiifquc, vel iplis animantibus, qua.^ inde nutrita fuerc : omniiinique generatio per conjunctionem maris & fœmina^, perqiic fxeunditatcm ovoriim (nam &. hxc ubiquc animadvcrtitur) peragitur -'■'). Nam hoc qiiidem certum eft, ficri non poffe ut, vel herbx, vel anim- antia | qua: illic funt, iine propagatione generis fui effe perle vcrent; quia vel fortuitis (/'• 27). caiibus interire ea ac deficere contingeret; cum herba; ftirpefquehumidamatcriacon- ftent, eoque etiam cxarefcere debeant; animalia mollibus flexilibufque membris, nec, ut filices, duris. Quod H in his alias nafeendi vias comniinifcamur, velut ex arboribus; qucmadmodum diu crcditiim ell, ex harum génère quodam in lîritannia anates nafci, apparet qnàm id à ratione abhorrent, propter fummam, quîe lignum intcr carnefquc ert, difFerentiam. Vel ii animalia ex limo terrse exiilere piitemus, velut de muribus in /Egypto multi prodiderunt, quis, natura; paulo intelligentior, non vidct hoc alienum effe inftitutis ejus? aut quis non exilHmet mult6 magis convenire Dei magnitudini ac fapientiîe, ut femel omnis generis animantia creaverit, inque Terrarum orbem certo modo, (quem nemo hominum adhuc di\inare potuit) impofuerit, quam ut perpetuo novis ex terra producendis vacare nccefle habeat? Quibus alendis, educandilque, ab- elTet quoque prorfus parentum cura ac charitas, quam necelTaria quadam ratione, omni animalium nollrorum generi, | infitam, ingcnitamque novimus. Sed ha'c quœ ad (/"• 28"). propagationeni attinent, etfi fortaffe aliter fefe habcant, hoc tamen rationibus fuperius addudtis latis probatum eil, & ftirpes & animalia in Planetarum terris inveniri, ne fcilicet fint bac noftra viliores. Quod cum ita lit, tum quoque, ne minus, quam noftra Tellus, illa; alia.' ornats fint, neceffe ell, ut non minor fit, in utroque génère illo, quàm apud nos varietas. Quivnam vero ha;c efiepoteft?Equidemcum,in omni animantium nollrorum génère, cogito quibus modis raoveantur; omnia video eo reduci, ut vel pe- 7IO LE COSMOTHEOROS. avec fix ou même des centaines de pattes dans le cas des infeftes, foit à voler dans Tair, par la force et la ftructure, l'une et l'autre fi admirables, des ailes; foit à ramper fans pattes; foit à s'ouvrir une voie dans l'eau par des flexions véhémentes du corps ou encore par des membranes attachées aux pattes. Outre ces modes connus de fe mouvoir il ne femble guère y en avoir d'autres imaginables. Les animaux Planétaires feront donc ufage de quelqu'un de ces modes ou bien auin, du moins certains d'entre eux, de pluficurs de ces modes; de même que chez nous les oifeaux amphibies marchent avec leurs pattes et de plus nagent dans l'eau et volent dans l'air, et que les crocodiles et hippopotames occupent une place intermé- diaire entre les genres tcrreilre et aquatique. Aucune autre manière de vivre, outre celles-ci, ne femble pouvoir être imaginée. Car quel autre milieu pourrait-ce être où vivraient des animaux que la terre Iblide ou bien un Elément liquide tel que notre eau, ou beaucoup plus liquide encore tel que l'air, ou du moins des milieux afiez fem- blables? L'air pourrait lans doute y être beaucoup plus denfe et plus pefant que chez nous et par là plus accommodé au vol, fans être moins tranfparent. Il pourrait aufîl y avoir des couches fuperpofées de différents liquides. Comme fi, au deffus de la mer, on fe figurerait une autre matière dix ibis plus légère que l'eau et cent fois plus lourde que l'air, tenninée en haut par fa iurface à elle, de telle manière toutelbis que des parties folides de terre en émergeafi'ent. 11 n'y a pas de raifon pour laquelle nous de- vrions croire qu'une plus grande quantité de milieux de ce genre ferait préfente fur les autres Planètes que l'ur la nôtre; s'ils s'y trouvaient en abondance les animaux ne pourraient néanmoins s'y mouvoir que fuivant les modes dont il était quefi:ion plus haut. Mais quant aux foraies planétaires des animaux, fi l'on a égard à leur grande et merveilleufe diverfité dans les différentes régions de la terre, et au fait qu'en Améri- que on trouve ce qui cil: vainement cherché ailleurs, il y a beaucoup de raifons pour nous confidérer comme incapables d'en deviner aucune. Toutefois en fongeant à tous les modes de locomotion ici rapportés, on peut dire qu'il ne ferait pas étonnant fi quelque animal de là ne différât de quelque animal d'ici qu'autant que nos animaux diffèrent entr'eux. Je parle de ceux qui ié refiTemblent le moins. Nous entendrons en effet le mieux la diverfité des efpèces Planétaires en ayant égard à l'admirable variété de formes des nôtres. Il efl: extrêmement vraifemblable qu'elles ne le montreraient pas moins nombreufes à nos yeux fi quelqu'un de nous était mis en état de contempler de près le globe de Jupiter ou de \'énus. Parcourons (car il ferait trop long de nous étendre fur chacune d'elles) les princi- pales différences entre nos animaux, fe tailant jour (bit dans leur forme (oit dans quel- que propriété fingulière; et cela pour les animaux terrefircs, aquatiques et volatiles. Confidérons combien grande cfi: la difl^emblance entre le cheval, l'éléphant, le lion, le Qu'il exiftc une (.(^^f^ jg chameau, le porc, le finge, le porc-épic, la tortue, le caméléon; pour les ani- fort grande vaiiiiti.' . i i i • ' i i i • i i u r -ii i / • u chez nos animaux "i^i^'^ aquatiques entre la baleine et le phoque, la raie, le brochet,! anguille, la ieiche, le polype, le crocodile, le poifibn volant, le gymnote, l'écrevifle, l'huître, le pour- prier; pour les oifeaux entre l'aigle, l'autruche, le paon, le cygne, l'hibou, la chauve- COSMOTHEOROS. 7 1 I dibiis ingrcdiantiir binis, quaternifve; infeéta l'cnis, vel ctiam ccncenis; vel ut in aerc volent, alanini mirabili vi & modcraniinc; vel fine pedibus reptcnt ; vel flcxu corporum vehemcnti, aiit ctiam pcdum pcrciifiu, in aqua fibi viam apcriant. Fra^tcrhosinccden- di modos, vix vidctiir aliiis dari, aut oninino mente concipi poOe. Ergo qiia.' in l'Ia- nctis extant animantia, uno aliquo ex his utcntur; aut quœdani pluribus ctiam, qucm- admoduni apud nos aves amphiliis; qux & pedibus inccdunt, & natant in aquis, & in acre volitant : & crocodili & hippopotami, inter | terrcllria, & aquacica, medii gène- (/>• 29). ris. Nulla autcm pra.ncr hafce vita cogitari podc videtur. Quid enim eflc pollit, in que animantia exiihnt, pra;tcr tellurem folidam, aut Elcmentum liquidum, qualc aquai nortra?, aut multo liquidius, qualc aer; aut illis (Imilia. Poiïct enim cfTe aer mulcb, quàm apud nos dcnlior, graviorquc; coque ad volandum accommi )datior, neque tamcn minus perlpicuus. PoiTcnt etiam liquidorum plura gênera, alia aliis fuperindufta effe. Velut fi, fuper marc, incumbere cogitetur alia quxpiam materia, qua; decuplo Icvior fit aqua, ccntuplo gravior acre; ac (lia quidem fupcrficic cxcrinfccus tcnninata, fed ut extra eam, terra; partes fi:)lida; éminçant. Sed non eil, cur plura hujufmodi in c£e- teris Planetis, quàm in noilro, inveniri putemus, & fi inveniantur, non tamen aliis modis ibi animalia moveri potcrunt. Ca;tcrùm quod ad varias eorum formas attinct; cum vidcamus in variis terra; rcgiunibus miram adeo ac multiplicem diverfitatcm; invenirique in America quœ fruftra alibi quteras; magna ratio eft ut nullam earum fonnarum, qua; in Planetis exflant, imaginando aiTcqui nos poiTc credamus. | Quan- (/'■ 3o)- quam fi omnes illos movcndi modos cogitcmus, quos hic recenfui, nihil mirum cflet non magis dllFcrrc aliquod illorum animalium, à noltratc quopiam, quàm noilra dis- crepant inter le. Ea dico quibus minimum cil limilitudinis. Quam varia porro fint gênera eorum in Planetis itaoptimècoUigemus, fi adcaquse apud nos funt, miramquc in iis tormarum divcrfitatcm, animum advcrtamus. Plané enim verifimilc eft, non minori numéro occurfuras, fi quis ad Jovis, aut Vencris glo- bum cominus Ipedtandum admitccrctur. Percurramus ver5 (nam de omnibus dicere longum eilet) majores nollrorum animalium difFerentias, vel forma, vel proprictate Summam animali- aliqua fingulari notabiles; idque in terrcilribus, aquatilibus, volucribus. t.'ogitemus ^""^^"j,-""'' ^ ^"'■" quœ fit inter equum, elephantum, leonem, cervum, camelum, porcum, fimiam, hiilri- cum, telludinem, chama^lconcem, diiïimilitudo; quanta in aquaticis, cetum inter & phocam, raiam, lucium, anguillam, fepiam, polypum, crocodilum, pifcem volantcm, torpedinem, cancrum, ollream, muricem. In avium generequan|tum difcrimen,aquil£e, 0'- 3 1 )• ftruthiocameli, pavonis, cygni, noduje, vefpertilionis. Reptilia pro uno tantum génère 712 LE COSMOTHEOROS. fouris. Prenons les reptiles pour une famille unique. Mais jetons les yeux chez les inlcctcs fur les fourmis, les araignées, les mouches, les papillons, et ayons égard à cette merveille de la nature que des animaux volatiles fortent de vers. Or, nous favons de plus combien grand elt pour chacun de ces groupes le nombre de ceux qui préfen- tent de moindres différences. F,t une tout aufli Mais quelque grand qu'il foit, il faut croire qu'il n'y a pas moins de créatures dif- firamle chez ceux f^^eutes daus chacunc des autres Planètes. Quoique toute coniefture fur leurs foraics des Planètes. ^ . . i l'•^ i i ,-\ loir vaine, nous avons cependant dcja obtenu quelques réiultats généraux fur leur manière de vivre; quant à leurs fens, nous en parlerons tantôt. Que la même re- Nous pourrions fignalcr, de même que nous l'avons fait pour les animaux, les marque s applique principales diverfités entre nos différentes plantes baffes et nos différents arbres. Par exemple celles qui exiffent entre le fapin, le chêne, le palmier, le cep, la figue, l'arbre qui produit les noix de Coco, l'arbre Indien des branches duquel proviennent en maffe de nouvelles racines qui s'enterrent. De même, chez les plantes baffes, la gra- mince, le pavot, le chou, la lierre, les melons, la figue Indienne où des feuilles épais- fesfuccèdent à d'autres fans qu'il y ait un tronc, l'aloès. Et dans chacun des groupes exiffe l'abondance qu'on connaît des plantes qui préfentent quelque moindre diffé- rence entre elles. Qu'on confidère aufli leurs divers modes de propagation, comme par les femences, les noyaux, les boutures, les greffons, les bulbes: il faut admettre pour tout ceci une variété ni moins grande ni moins admirable dans le cas des terres Planétaires, (^u'il exifte fur les Mais il me femble ne pas encore avoir touché ce qui dans cet examen eff leprinci- Planetes des êtres j^| gj. ^^ j^j^ intércffant aufll longtemps que je n'ai pas placé dans ces terres des fpec- quiulentdcrailon. ^ ^ ,.., ° , ' , ^ ^ ,,,i ,. ,, tatcurs capables de jouir de tant de choies créées et d en admirer la beauté et la variété. Or, j'obfcrve que perfonne, ou prefque perfonne, qui en ell venu à méditer fur ces lujets, ne fût-ce que fuperficiellement, a révoqué en doute la néceffité de fe figurer certains fpeftateurs Planétaires, non certes des hommes femblables à nous, mais cependant des êtres vivants ufant de raiibn. Il leur a femblé que la parure de ces terres lointaines, quelle qu'elle foit, aurait été pour ainfi dire créée en vain, fans aucun but ou propos, s'il n'y avait pas eu ce deffein qu'elle ferait contemplée par quelqu'un qui pourrait faire état de fon élégance, en retirer les fruits, et admirer la fagcffe du Ibuverain architcéte. Quant à moi, ce n'eff pas la le principal argument qui me per- fuade de l'exiftence d'habitants raifonnables des Planètes. En effet, ne pourrions-nous pas dire que Dieu lui-même ert le Ipeétateur de fes créations — d'une autre façon fans doute que nous; mais qui doutera qu'il voit, celui qui a fabriqué les yeux? 5°) — 3°) Ceci est, peut-on dire, une citation du Psaume 94 (vs. 9) de l'Ancien Testament: „Celui ijui plante l'oreille n'entendra-t-il pas? Celui qui forme l'oeil ne verra-t-il pas?" Voyez sur la con- struction de Poeil la p. "2 i qui suit. COSMOTHF.OROS. 7 I 3 ccnfcamus. At in infeftis fonnicas fpcftemus, arancos, murcas, papilioncs; & miram horum naturam, quod ex vcmiibiis volatilia évadant. In omnibus vero his, Icimiis quàm magnus prœtcrea C\t niimerus minus diflidcncium. Ac quantufcunquc lit, niiiilo minorcm c(Te in unoqunquc rcliquorum Planctarum "^'«^^ minorem m putandum cil. Oiiamvis vcro de (igura illoruni animalium frullra pcr conjecturas qux- ratur, tamcn de vita eorum gcneratim jam aliquid alTecuti vidcmur; & de fenfibus erit in Icquentibus quod dicamus. Sicuti vcr6 animantium, ita itirpium quoque & arborum noRrarum pra;cipua.' dif- fcrentix c.xpendi pollunt. \'clut qua: in abicte, qucrcu, palma, vite, ficu; tum ca qus 'J*-'™ '" ftirpibus nuces, Cocos dictas, gcnerat arbore; itemquc alia apud Indes, è cujus ramis radiées ""^""^ ^ '^^'^' nova? pullulant, inque tcrrara dcmirtuntur. Item, in hcrbis, gramen, papaver, brafllca, hcdora, pcpones, licus Indica ibliis crallis, fine caule, ruccrefccntibus, aloc. In quibus rurfus ea quam fcimus, minus di(îi|milium e(t copia. Ad hxc propagandi vis varise (A32)- infpiciantur; velut ex feminibus, nucleis, taleis, infitione, bulbis. Quibus omnibus nihilo pauciora, aut minus miranda, in Planctarum terris reperiri, cxiflimandum (it. Sed quod in bac difquilitione pra.'cipuum efl:, plurimamque jucunditatem habet, nondum attigiffc mihi videor; quamdiu nullos in terris illis fpeftatores pofui, qui tôt '" P'anctis eiFe a- rebus crcatis truantur, pulchritudincmque, & varictatem carum, admircntur. Et video "if^e"utantur^ "' quidcm, ncmincm tere eorum, quibus vcl lcviterha;cmeditaricontigit,dubita(rcquin fpedtatores aliqui in Planetis collocandi fint : non quidem homines nobis iîmiles, fed animantia tamen rationc utentia. Nempc iis vilum cil:, qualemcunque ten-arum ifiarum ornatum, velut frullra, nuUoque fine aut confilio, fore procrcatum,fi nonhocpropo- fitum fuillet, ut ab aliquo cernerctur, qui intelligere cjus clegantiam pofTcr, fructum- que fimul percipere, & fummi opificis admirari fapientiam. Ego vero non hoc pra^ci- puum argumentum habco, cur animal rationisparticcps Planeras incolcre exiflimem.] Quid li enim dicamus ipfum Deum fpeetare qux elîecit; (alia quidcm ratione quam (ASS)- nos, fed videre eum quis dubitet qui oculos fabricatus eft3°)?} iifque deleftari, neque 90 7^^ LE COSMOTHEOROS. qu'il en tire, lui de la jouiflance ce qu'il ne faut rien de plus? N'a-t-il pas créé pour ce but tant les hommes eux-mêmes que plus généralement l'univers et tout ce qu'il con- tient? Ce qui me pouiïe furtout à croire àl'exiflcnce d'êtres Planétaires raifonnables, c'ell donc autre choie: lavoir que notre Terre aurait un trop grand avantage et une trop grande noblefTe par rapport aux autres Planètes fi elle pofTédait feule un animal qui furpaffe de li loin tous les autres, pour ne rien dire de fa fupériorité par rapport aux plantes; animal dans lequel il y a quelque chofe de divin ^'} par lequel il prend connaiflance d'innombrables chofes, les entend et les fixe dans fa mémoire, recherche la vérité et s'en tait juge; tel auffi que tout ce que la terre produit femble avoir été apprêté pour lui. En effet, il fait ufage de tout. Il conllruit des maifons avec le Bois, la pierre et le métal; il mange les oifeaux, les poiflbns, le bétail et les herbes; il prend avantage de l'Eau et des vents pour naviguer; il jouit de l'odeur des fleurs et de leurs belles couleurs. .S'il n'exifte aucun animal de ce genre fur les Planètes, que pourrait il y avoir d'auflî valuable par lequel ce défaut ferait compenfé? Suppofons en Jupiter une beaucoup plus grande variété d'animaux, plus d'arbres, d'herbes, de métaux : rien dans tout ceci ne conférera à ce monde une dignité pareille à celle que polTède le nôtre par l'admirable nature do l'efprit humain. Si mon jugement me trompe en cette rencontre, j'avoue être incapable d'ellimer la valeur des chofes. Et que perfonne ne dife qu'il exille dans ce même genre humain tant de maux et de vices qu'on peut bien mettre en doute fi, en attribuant un animal de ce genre aux mondes Planétaires, il en réfultera pour elles de la dignité et du décor, ou bien tout i^ue les Mces de> j^ contraire. D'abord, difons-nous, les vices de la plupart des hommes n'empêchent tiommes ne font .,,. ,, ^ • r ^ ^ ■ r j- ■> pas obihcie à ce P^^ °i^^ '"^'^'^ 1"^' ^ ^ppliq^^nc '^ 1^ vertu et au droit uiage de la ranon ne doivent être qu'ils rei-\ent de confidérés comme quelque chofe de fort beau et excellent. D'autre part il ell: pennis décor à la terre, ^q croire que ces vices de l'àme auflî n'ont pas été donnés à rhomme fans la volonté de l'être fouverainement fage. En effet, comme par la volonté et la providence de Dieu la Terre et fes habitants lont tels que nous les voyons; car il ferait abfurde de penfer que toutes les chofes d'ici fe font développées autrement qu'il ne l'avait voulu et prévu; il faut, dif-jc, admettre qu'une fi grande diverfité d'àmes n'a pas été donnée aux mortels fans raifon, mais que le mélange de ce qui efl méchant ou mauvais avec ce qui ell bon, et les inf(M"tunes, guerres et calamités qui en réfultent, fe produifent dans ce but que les efprits fuient tenus en alerte, la néceflîté nous forçant à être actifs et à nous exercer à rechercher des moyens de défenfe contre nos ennemis ainfî qu'à nous demander avec quelles machines et quels projectiles nous pourrons les attaquer. La même nécefiité nous oblige, en cherchant à combattre la pauvreté et la misère, à inventer divers arts et à Icruter la nature, par la connaiflance de laquelle nous nous 3') Comparez la p. 66;, de notre Avertissement, ainsi qne la première liijne de la p. 366 qui précède. COSMOTUF.OROS. 7 I 5 prx'terea qiiidqiiam rcquiri. Nonne enim ob hocipliim & homincs condidic, & qiiic- quid continet miindus univerfusV Itaqiic quod pra;cipuc me movec, ut rationabile animal in Planctis noyi dccffc crodani, lioc cil, quod niniia Ternv nollrx' pra.' avtcris illis ell'ct piu'ltantia ac nobilicas, 11 lula animal habcrcc tam longe ca.'ceri.s omnibus animalibus, nedum llirpibus pra'cellcns; in quo ineil divinum quiddam^'), quo cog- noicic, inccUigit, res innumcras memoria complcttitur, vcri expendendi judicandique capax ell; cujus deniquc gracia quicquid terra progenerac paratum cfTe videtur. Omnia enim in uliis lues vcrtit. Lignis, lapidibus, metallis, domos exltruic; Avibus, pifcibus, pecorc & herbis vefeitur; Aquœ & ventorum commodis ad navigandum utitur; ex florum odore pulchrifquc coloribus voluptatcm percipit. Si nuUum in Planctis efl: cjufmodi animal, quid elle qucat, quod tanti a.'llimandum lit, quove is dcfcctus pen- fetur? Pone in jovc'majorem multo ani|mantium varietatem; plures arbores, her- (/'•34)' bas, mctalla: nihil crit in omnibus bis, ob qux- tantuni digniratis accédât illi mundo, ac nollro propter huniani ingenii mirabilem naturam. 1 lie 11 me judicium fallit,tateor me pretia rcrum a.'ltimare nefcire. Ncc dicat aliquis, tantum malorum ac vitiorum eidem humano gencri ineffe, ut me- rito dubitari poflit, an, taie quodpiam animal Planctariis mundis tribuendo, dignitas iis ornamentumque, an his contraria accellura lint. Primum namque non irapcdiunt vi- Nonobftarehonn- ... ■ ■ /• '\ ■ ■ r r •""" vitia quo ini- tia, majori homininn parti muta, qum ii qui virtutem, ac rectum ratioms ulum lec- nus dccorem tcrrx tantur, tanquam pulcherrimum quid pra'ftancillimumque cenfendi lint. Pra."tcrea cre- concilient. dibile ell, ipfa illa animi vitia, magna; hominum parti, non fine fummo conlilio data elTe. Cum enim Dei voluntatc ac providentia talis lit Tellus, ejufque incolœ, quales cernimus; abllirdum enim foret exiftimare omnia hsc alia fada elle, quam ille voluerit, fciveritque futura; putandum ell: utique non frullra muhiplicem adeo animorum di- verlîtatem mortalibus elle inlîtam; l'ed malorum cum bonis milluram, qusque inde eveniunt | infortunia, bella, calamitates, eo fine accedere, ut necellitate urgente llimul- if- 35)- ofque admovcntc, ingénia excitentur, exerccanturque, dum quarimus ea quibus ab hollibus nos tutemur, quibulVe machinis telil'quc eos perfequamur: Utque pauper- tatem ac miferiam dcpellere conantes, varias artes exquiramus,naturanique fcrutemur, ex cujus cognitione deinde aucloris potentiam prudentiamque admirari necelTe fit; 7 1 6 LE COSMOTHEOROS. voyons enfuice forcés d'admirer la puiffhncc et l'intelligence de fon auteur, auxquel- les fans cela nous aurions peut-être, dans notre ignorance, été aulll indifférents que les bêtes. Car il ne faut pas tirer en doute que fi les hommes étaient dans une paix continuelle et dans une continuelle abondance, il ferait poflible qu'ils ne véculfent que comme les brutes ou peu s'en faut, dénués de toute fcience et ignorant la plupart des commodités par lefquelles la vie ie fait meilleure et plus agréable. L'admirable art d'écrire nous ferait défaut fi la nécefiité la plus firingcnte, tant dans les commerces que dans les guerres, ne nous eîit pouffes à l'inventer. C'efl: à elle que nous devons l'art de naviguer, celui de femer, ainfi que la plupart des autres inventions dont nous jouiflbns; et de même la connaiffance de tous les fecrets de la nature trouvés par voie expérimentale. Il faut en conclure que les choies mêmes qui ont porté à critiquer la nature imparfaite en apparence de la raifon peuvent être dites être de grand avantage pour la talonner et la parfaire. Les vertus elles-mêmes, le courage et la confiance, ne peuvent guère apparaître que dans les dangers et l'adverfité. Suppofé que fur les autres Planètes il exille un genre d'animaux raifonnables doués à peu près des mêmes vertus et des mêmes vices que les hommes, celui-ci doit donc être confidéré comme un élément de tant de valeur que fans lui elles feraient de beau- coup inférieures h notre Terre. Rtqiiccheziesba- ^la\<, après avoir pofé l'exillence d'habitants raifonnables des Planètes, on peut itants ces anç- ^ ^ .^^^^^ ç^ demander fi ce que nous appelons raifon chez eux efl: la même chofe que ce tes la lailon n e(t ^ t i r _ _ ^n. pas Ion différente qu'ici uous défiguons par ce terme. Il femble bien qu'il faille répondre qu'oui, en de 11 nôtre. ajoutant qu'il ne peut guère en être autrement, foit que nous confidérions l'ufage de la railbn dans ce qui appartient aux moeurs et à l'équité, foit ce même uiage dans ce qui regarde les principes et fondements des fciences. Ceft en effet chez nous la raifon qui nous inculque les fentiments de la jullice, de l'honnêteté, de la louange et de la gloire, de la clémence, de la gratitude, et qui généralement nous apprend à diftinguer le mal d'avec le bien," c'cfi: elle qui rend notre cfprit capable de difcipline et d'inven- tions multiples. Pourrait-il exilter ailleurs une raifon ditTérente? Tiendrait-on pour injufle ou criminel en Jupiter ou en Mars ce qui chez nous e(l jugé jufte et louable? Certes ceci n'efl; ni vraifemblable ni même pollible. En effet, comme — nous le con- flatonsici — le régiment de la raifon efl néceflaire pour conicrver la vie et la fociété (or, nous ferons voir que cette dernière auili exifie chez les planéticoles), il s'enfuit qu'en Ibuuant ce qui efl: contraire à fes décrets, il en réiulterait la ruine et fubverfion de ceux qui feraient doués d'une mentalité fi perverfe. INIais la confervation, nous le voyons, a été partout le but que l'auteur des chofes s'efi: propofé. Et bien que les affections de l'àme puiffent chez les habitants de ces contrées éloignées être quelque différentes de celles que nous éprouvons, par exemple dans ce qui a trait à l'amitié, h la colère, à la haine, à l'honnêteté, à la pudeur, au fentiment du convenable, on ne peut cependant tirer en doute que dans la recherche de la vérité, dans la logique et furtout dans les jugements qui le rapportent h la quantité et à la grandeur, ce dont s'occupe la Géométrie (s'ils ont quelque chofe de tel, ce que nous examinerons un COSMOTHEOROS. 7 I 7 quas forfan alias pari ftiiporc ac beftix piivtcriill'cnuis. Nec eniin dubitandum cft, fi in continua pacc, omniiimqiic rcriim afllucntia homincs anatcm agcrent, fieri poiïc uc admodura diu, non aliter fcre quam bruta animalia, vifturi fint; omnis fcientias ex- pertes, phiriiimquc comniodonnn i,2;nari, qiiibus mcliiis jiicundiufqiic vitatranfigitur. Carerenius niirilica illa l'cribendi artc, nili fumma in conimcrciis bcliifqiie neceflltas eam extudiffct. I luic artem navigandi, huic ferendi debemus, maximamque partcra cxtcronmi quibiis friiimur inventorum; itcniqiic natura.' arcana ferc oninia, inter ex- pcricnduni reperta. Ita ca ipfa propter qua^incufandarationisfacultas vidcbatur,pos- funt dici ad perticicndam exa'cucndamque eam pliiriniuni prodefTc. Nara & virtutes (AS^)- ipfîB, fortitudo animi, & conilantia, vix aliter quam in periculis rebufque adverfis apparere pofTunt. Quod li igitiir gcnus animalium rationabilc in cœteris Planetis eiïe cogitemus, quod virtutibus vitiifque fere iifdematque homincs pra;ditiim fit, idiantielTe exifiimandum eft, ut, abfquc ils, longe quam Tellus hxc noflra viliores futuri fint. Pofitis vcro cjufmodi Flanetarum incolis ratione utentibus, quteri adhuc potcft, ^'•c "tionem m anne idem illic, atque apud nos, fit hoc quod rationem vocam.us. Quod quidem ita .^ n"ît"/"j"verfiim eflTe onmino dicendum videtur, neque aliter fieri pofle; five ufum rationis in his con- ciTe. fidercmus qus ad mores & xquitatcm pertinent, five in iis qua: fpeftant ad principia & iundamenta fcientiarum. ICtenim ratio apud nos efi, qua; ienfum jullitia?, honelH, laudis, clementia.% gratitudinis ingenerat, malaacbonain univerfunidifcemeredocet: quceque ad hxc aninium difciplina.', multorumquc inventorum capacem reddit. E\- fl:aretnc alibi di\-eria ab hac ratio? cenfcreturque injuftum aut fcelcllum in Jove aut Marte, quod apud nos ju|ftum ac praîclarum habetur? Ccrtè nec verifimile eil:, nec (A 37)- omnino poflibile. Cum enim rationis, qualem hic agnofcimus, duftu opus fit ad tuen- dam vitam ac focietatcm (nam & hanc apud Planeticolas reperiri oflendemus) fi con- traria ejus decretis Ibtuantur, lequetur ruina ac i'ubverfio eorum, quibus ejufmodi mens pcrverfa contigiffiet. At confervatio, ut videmus, rerum conditori ubique pro- pofita ell:. WTum ut ut affecliones animi à nobis aliquatenus diverfa; fint apud iftos longinquarum terrarum habitatores, puta in his quœ ad amicitiam, iram, odium, ho- neilatem, verecundiam, decorem attinent; non tamen dubitari potefl, quin in veri invedigandiihidio, judicandisrationumconfcquentiis,acpr£erertim in ratiociniis, quœ ad quantitatem ac magnitudinem fpedant, circa qus Geometria verfatur, (fi quid 7 I 8 LE COSMOTHEOROS. l'ont pas lie fa 11 t. peu plus loin), on ne peut, dif-je, tirer en doute que leur raifon ne foit entièrement femblable à la nôtre et ne fuive la même voie; que ce qui efi: vrai pour nous ne le foit aulfi dans les autres Planètes '-). Quoique dans ces matières une perfpicacitc ou ap- titude fupérieure ou inférieure h la nôtre puidc être échue à leurs habitants. IVIais je fens m'étre aventuré trop loin : il fallait d'abord infliituer un examen fur les fens corporels des Planéticoles. S'ils en étaient deftitués ils ne pourraient guère être ccnfés avoir une vie comparable à celle des animaux ou pofTéder les organes pemiet- tant l'exercice de la raifon. Or, je penfe qu'on peut faire voir par une argumentation probable, que tant lciu"s animaux brutes que leurs êtres raifonnables s'accordent en ce qui concerne les Icns avec ceux qui habitent cette terre-ci. Si nous nous repréfen- yuelesi'er.sneieiir [q^s d'abord cc qui conllituc chez les animaux la faculté de voir, fans laquelle ils ne pourraient pas môme paître ni éviter les dangers ni avoir une autre vie que celle des taupes ou des vers de terre, nous comprendrons que néceffairement là où il exifte des animaux fupérieurs à ces derniers, ils doivent, là-bas aufli, être munis d'yeux, puifque rien n'eil: de la même importance pour conferver ou embellir la vie. Ayant égard à la mcrveillcufe nature de la lumière et à l'admirable artifice des yeux conftruits pour en tirer partie, nous laifirons aifément que la perception d'objets fort éloignés avec la compréhenfion de leurs formes et la dift'érentiation des dillances ne peuvent être obtenues autrement que par des yeux. En effet, tant ce fens-ci que tous les autres à nous connus ne peuvent exifter que grâce à un mouvement venant du dehors. Dans le cas de la vue ce mouvement, comme nous l'avons expliqué ailleurs, part du Soleil ou des étoiles fixes, ou bien du feu, dont les particules agitées d'un mouvement fort rapide pouffent et choquent continuellement la matière célefte environnante, impul- fion qui fe communique avec une très grande vitefTe des particules proches à d'autres fort éloignées, à peu près de la même manière que le fon fe propage par l'air. Sans ce mouvement, fans la matière éthérée qui remplit les efpaces céle(l:es intermédiaires, nous ne pourrions voir ni le Soleil ni les étoiles ni même d'autres objets plus rappro- chés, puifque c'ell ce mouvement qui, réfléchi par eux, doit nous parvenir: ce mou- vement, aperçu par le l'cns de la vue, conftitue ce que nous appelons la lumière ''^. Dans ce fens il y a furtout ceci d'admirable que par la méthode de la conflruftion il a pu être rendu affez fin pour être affecté par la moindre petite commotion de la matière célelk et reconnaître en même temps d'où elle provient. Il cil également merveilleux que les innombrables traînées de fecoufl'es de cc genre ne fe gênent en rien, que les Ni la \'iie. ■î-) Comparez (p. 531 qui précède) ce que Huysciis disaic dans un traité antérieur sur la valeur universelle de la géométrie euclidienne et plus généralement sur le caractère nécessairement uniforme, à son avis, des sciences mathématiques en général pour les habitants de toutes les planètes de l'univers. 33) Voyez le „Traité de la Lumière" dans le T. XIX. COSMOTHKOROS. 7 1 9 habent ejufmodi, quod mox inqiiircmiis) non, inquam, dubicari potcft, quin prorfus limilis fit, cadomqiic via ingrcdiatur illoriim ac noilra ratio; quodqiieapud nos vcruni cil:, idem fit in cx-tcris Planctis'''). l-ltli vis ac facilitas in bis rchus major niinorvc illo- nim incolis fortailb quam nobis contigcrit. Sed jam nimis longe proveftum me eire fentio. Ante enim difpicicndum erat de (/'•38). fcnfibus corporels iib)rum in Planctis agentimn, quibus fi carerent, vix jam aut vitam, ut animalia, fortiti cile videri pollint, aut babcre, in quo rationis ufuni exerceant. Puto autcm ollendi pofTe probabilibus argumentis &bruta animantia, & quibus ratio inell, convenire, in bis qua; ad lenius attinent, cum ils qux terrani banc incolunt. Primùm namque fi cogitemus quid fit in animalibus videndi potcflas, abique qua neque ^'^'^ J'^'^"'-" '"'s palcendi ratio efict, nec pericula \'itandi; nec deniquc vita alla quam talparum aut lumbricorum; prorfus necefle edc intcUigcmus ut, ubi funt animalia hisprxftantiora, ibi & vifu prxdita fint. Cum nihil ad vitam vel confervandam, vel exornandam X'quc conducat. Quod li \'ero infpiciamus mirabilem lucis naturam,fiupcndumque artificium, quo ad eam fruendam oculi comparât] funt, facile cognofcemus, perceptionem rerum procul diftantium, cum circumfcriptione formarum, difcrimen intcrvallorum, non alio ^'^'^ vifum. modo, (]uam qui ex vifu fit, inllitui pofTc. Non enim potcll bic fenfus, imo nec alius quifquam ectrum quos no|viraus, cxillerc, quam ex motu extriniecus advenicnte. Qui (/'• 39)- motus, ut alibi explicuimus, in efiiciendo vifu, à Sole proficifcitur, aut ftcllisinerranti- bus, aut igné; quorum particula* celerrima agitationc concita', circumfufani ca-leflem materiam continue pulfant, impelluntque; qui impulfus a proximis ad longe diffitas citiffimc propagetur, fere eo modo quo fonus per acrcm. Abfque hoc motu, materiaque tetheris qui intermedia ca;li fpatia complet, nec Solem nec fiiellas cernere pofTemus; ncque etiam alia qua: propiora funt corpora; cum ab bis ad nos idem illc motus re- perculTus pervenire debcat. Hic, oculorum fenfu perceptus, lux appcllatur"'). Inque eo fenfu mirabile ert ante oninia, quo pafto ad tantam fubtilitatem perduci potuerit, ut minimà ca.'leitis matcria; commotiunculà afficeretur, fimulque qua ex parte illa oriretur perciperct. Tum qu(Mnodo nihil (cfe mutuo impediant innumeri ejufmodi pulfuum proceflus, fph^ricœque fuperficies, alia? alias trajicientes. I Isec omnia tam ■J10 LE COSMOTHEOROS. innombrables furfaces fphériques fe traverfent les unes les autres. Tout ceci a été arrange d'une manière fi admirable et fi fi.ibtile que des intelligences humaines auraient été incapables d'en inventer la moindre partie, et qu'elles fuffifent à peine pour com- prendre cet agencement. Car que pourrait-il y avoir de plus étonnant que le fait qu'une petite partie du corps a été fabriquée de telle façon qu'à fon aide l'animal aperçoit la figure, la pofition, le mouvement quelconque, la dillance d'objets éloignés, et cela avec la variété des couleurs qui lui pennet de les diflinguer encore mieux. La conftruftion hautement ingénieufe de l'oeil capable de produire fur la furface concave de la choroïde une parfaite image des choies extérieures, pafTe les bornes de notre admiration : il n'y a rien où Dieu a plus manifeftement exercé l'art de la Géométrie ^+). Et tout ceci n'a pas feulement été inventé et fabriqué avec une induftrie fuprème, mais en en faifant un examen détaillé on fe perfuade que cette conflniftion n'aurait pas pu avoir été autre qu'elle n'eft: on voit que d'une part la limiière ne pourrait offrir à nos fens les objets diftants que par la communication d'un mouvement agitant la matière célelle, et que d'autre part il n'exifte aucun artifice autre que l'oeil capable de nous en préfenter des images fi diflinftes. Je fuis donc d'avis que toute perfonne ell dans l'erreur qui ofe foutenir que ces mêmes choies eufient pu avoir été ordon- nées d'un grand nombre d'autres façons. C'efl: pourquoi il ell: abfolument croyable que ceci fe trouve dans les régions Planétaires tout comme ici, que pour les animaux qui vivent là-bas, la manière de voir eft exactement la même. Ils auront donc des yeux, deux au moins, afin de pouvoir percevoir les diilances des objets qui fe trouvent de- vant leurs pieds, fans quoi on ne peut guère marcher avec afiurance. Ceci s'applique à la grande majorité des animaux Planétaires lefquels dans leurs vies ont befoin de ces organes. Quant à ceux d'entre eux qui font doués de railbn et d'intelligence, plus ils peuvent tirer profit de la vue, plus aufij eft-il certain qu'ils ont été dotés de ce fens magnifique. En effet, nous percevons, nous, la beauté des couleurs, l'élégance des formes, l'harmonie des chofes; nous lifons, nous écri\'ons, nous contemplons le ciel et les allres, nous mefurons leurs orbites et leurs diiknces; or, l'on verra un peu plus bas jufqu'à quel point ceci s'applique aufii aux Planéticoles. ^'' ''<""'*• Bomons-nous pour le moment à rechercher s'il eft vraifemblable que nos autres i'ens leur foient aufll tombés en partage. Quant à l'ouïe, beaucoup de raifons nous poufl!ent à croire qu'elle exiile chez tous les animaux de là-bas. En effet, l'ouïe eft de grande utilité pour iauvcgarder la vie de dangers, attendu que c'ell fouvent parle fon et le fracas qu'un malheur imminent elT: reconnu, furtout la nuit et dans les ténèbres lorfque le fecours des yeux fait défaut. Xous voyons aulfi que plufieurs animaux ap- pellent leurs femblables en le iervant de leurs voix, qu'ils fe communiquent par elles 3-») Comparez les p. 79- — 799 du T. XIII. COSMOTHEOROS. 72 1 mira ac fubtili ratione conftituta funt, ut nec miniraara eorum partem hominum in- génia cxcogitare potuiflcnt, ciim vix ctiam quomodo | CcCe habcant comprchcndere (A 40)- queant. Qiiid enim tam mirabilc, quani parciciilara corporis quandam ita fabricatam cffe, lit ejiis opcra animal fcnciat prociil polîtorum corporum figuram, pofitum, motum qiienilibct, dillantiam; idquc ctiam cum colorum varictace, quo diftinftius ea digno- l'ccrct. Oculi vero prœter hœc artificioliflima conftniftio, qiiœ perfcdtam rcrum extra pofitanim piduram in cava cboroidis fiipcrficie imprimcre apta cfl, omncm profefto admirationcm fuperat, neque cil in quo manifclliiis Gcometria.' artem Dcus cxercii- erit^'). Atquc ha;c non tantiim folercia fumma inventa & fabricata funt, fcd & vi- dentur cfTe cjufmodi, fi quis propius attcndat, ut non alia ratione perfici potucrint quàm bac quam ccrnimus. Nani ncque lux aliter, quàm communicato motu per ma- teriam ca;lcltcni, res longo intcrvallo rcmotas Icnfibus noftris offcrre poterat; nec oculorum artificio ullum aliud par dari ad dilHnctc referendas rerum imagines. Ut valde eos falli arbitrer, fiqui bœc cadcm multis modis ordinari potuifTe contendere audeant. Quare omnino crcdibile ei1: utrumque iltud eodem modo fe habere in Fla- nctarum rcgioni|bus atque hic; neque aliam eiïe iis, quœ illic habitant animantibus, (/'• 40- videndi rationeni. Habebunt igitur oculos; atque etiam binos minimum, qu5 poflint rerum ante pedes poficarum diftantias percipcrc, fine quo vix tut5 ingrcdi licet. Et ha.'c quidem ad vita^ufumnecefflirio tribucnda funt animantibus Planetarum univerfis fcre. Quîe vero ratione & mente prsedita funt, cum alias quoque ex vifu utilitates caperc poflînt, tant6 magis confentaneum efl: ut tam prxclaro munere donata fint. Nos enira colorum pulchritudinem, fomiarum elegantiam, ac concinnitatem vifu percipimus; legimus, fcribimus, cslum & aftra contcmplamur, eonimque curfus, magnitudinefque metimur; qua? quatenus ad Planetarum incolas quoque pertineant, paulo pofl: vidcbimus. Nunc illud prius quœramus an cîeteros quoque fenfus noftros iis contigifie vcrilîmile fit. Ac de auditu quidem mulca fuadent, ut cunctis, qua; illic ^"°" auditum. funt, animalibus eum ineiïe credamus. Prodefl: enim plurimum ad vitam à periculis tutandam; cum fonitu ac fragorc f£peinimincnsinfortuniumcognofcatur;prcEicrtim noclu atque in tenebris, cum oculorum auxilium ereptum | eft. Videmus prjeterea ut Ç/>- 4-}- animalia pleraque vocis fono fui firailia advocent, multaque inter fe fignificcnt, nobis quidem parum intellecta, fed plura forcafle quam putamus. Apud ea vero qus ratione utuntur, fi cogitemus quam mirabilis fit vocis & auditus oportunitas, vix credibile 91 722 LE COSMOTHEOROS. bien des chofes inintelligibles pour nous et cependant, peut-être, déplus grande por- tée que nous ne ferions tentés de le croire. Mais pour ce qui efl: des êtres railbnnables, il nous fongeons combien admirable efl la faculté de parler et d'entendre, il fcmblera à peine croyable que ce fens fi utile, que le grand artifice de l'articulation aient été in- ventés feulement pour cette Terre et pour nous. Ne manquerait-il pas beaucoup à leur commodité et h un bonheur femblable au nôtre s'ils étaient dépourvus d'un fi grand bénéfice? Quoi d'autre pourrait compenfer ce défaut? Que fi nous confidérons en outre avec quel art et induflrie la nature a obtenu que ce même air par la refpiration duquel nous vivons, par le fouiîle duquel nous naviguons, qui met les oifeauxen état de voler; que cet air, dif-je, cil: en même temps fait pour recevoir et propager le fon; que le fon, lui, efl: capable de former des difcours et à les introduire dans nos oreilles, pourrons-nous croire que dans ces terres lointaines la nature en ait négligé cet infigne Ni l'air capable de ufage? On pourra, ajoutons-nous, difficilement nier l'exiflence d'un air qui pèfe lur com une c inn. ^^^ tcrrcs, lorfquc nous aurons rappelé qu'en Jupiter il parait des nuages: de même que ceux-ci font compofés de fort petites gouttes d'eau, ainfi l'air qui entoure la terre de près efl: formé pour une grande partie de particules d'eau volant féparément 5'). Ce qui nous perfuade auffî de l'exiflience d'air auprès des globes Planétaires, c'eftque la refpiration qui foutient la vie de tous les animaux d'ici, femble être uneinllitution générale de la nature tout aufll bien que la nutrition par les fruits de la terre. Ni le icns de Tat- |e continue en parlant des autres fens des animaux. Il appert qne le fens du tacl: toiiL lemcin. ^ ^^^ donné avec une abfolue néceflité h tous ceux d'entre eux qui font recouverts d'une peau molle et flexible, afin qu'ils puiffent fe garder par la fuite de ce qui pour- rait leur faire du mal; tandis que lans lui ils recevraient des plaies, des coups, des con- tufions multiples. En quoi la nature a été fi prévoyante qu'elle n'a voulu rendre aucune partie de la peau exempte du fentiment de la douleur. Il ell donc abfolument croyable que cette faculté fi nécefl!'aire h la confervation des animaux ait auflî été donnée aux habitants des planètes. Ni l'odorat, ni lo Quant à l'odorat et au gt)ût, qui ne voit que ceux-ci font nécelTaires aux paiflants ^'^" ■ pour pouvoir dilTinguer les aliments utiles des herbes nocives ou peu profitables? S'il efl vrai que dans ces régions-là les animaux fe nourrilTent d'herbes, de fenien ces, peut- être aulîi de chair, il eil croyable qu'ils ne manquent pas non plus de ces fens fi néccs- faires pour fe garder et pourchoifir. Je fais que quelques-uns fe font demandés s'il ne peut y avoir dans la nature d'au- tres fens que les cinq que nous venons d'énumérer: \] l'on répond affirmativement à cette qucllitm, il faut peut-être avoir égard à la poliibilité que les fens des animaux planétaires foient tout autres que les nôtres. Rien en effet ne s'oppofe à ce qu'il puilTe 35) Voyez sur l'nir et l'eau les p. 195 — 196, 212 et 319 du T. XIX. COSMOTHEOROS. 723 videbitur tam iitilein renruni, taiituiiu]uc loqiiendi artificium, hiijus Terra noftra?, ac nortri tantum caula fuifl'c invcntum. Qiioinodo cnim illis non multum défit ad vita; coniuioda, & fclicitatcm nollra: fimilcm, qui canto hencficio caront: aut qiianam alia rc pcniari hoc polIicV Ouod li porro conlidcrcmiis, qiiaiii piilchrc, qiianiqiic indulîrie natiira hoc elTcccric, ut idem ille acr, cujus rcfpiratione vi viraiis, ciijus flatu navigamiis, qui, ut volare qucant, avibus pra;llat; ut, inquam, idem illc ad exprimendum pro- fercndumque fonuni comparatus fit; ionus ver5 ad Ibrmandum, auribufque ingeren- dum Icrmonem; vix crcdemus infignem hune aeris ufi.nn, in terris ifl:is longinquis cam neelexifle? EfTe enim illic aerem qui terris incumhat, vix dubitari poteft, cum ^'<=c P"^'' i'"-"'" 'O" , .' , ,. • o- • 1 1- • • • ;i nus perfcratur ae- nubcs m Jove apparere dixcnmus. >Sicut enim ha; ex aqux guttulis mininus cfinltant, ^^^^ ita ex parti|culis aqua; icorfim voHtantibus magna ex parce formatur aer ille qui pro- (/,. 43). pius terram circundat^'). Quem Planetarum globis adefTe etiam hoc fuadet, quod relpirandi ratio, qua vita fuilencatur omnium qux> hic habemus animancium, videtur oninino ex univcrialioribus illis naturiv inltitutis cfTe, vclut nutriri ex fructibus terra;. De (enlibus autcm rcliquis animalium ut dicerc pergam, cum fané qui ex taàtu ori- ^'<^<^ taaum. tur, ncccnitate (umma datum cfTe apparcc omnibus iis qua; molli flexilique pelle te- guncur, quô h la;dentibus caveant rclugiantque; cum abfque co vulnera, plagas, con- tulioncfque crebnis acccptura ilierint. In quo tam provida natura fuie, ut, ne minimam quidem pellis particulam, doloris fenfu vacare voluerit. Itaque hanc faculcatem, tam neceffariam ad confervandam animalium incolumitatem, omnino crcdibilc efl: etiam planetas inhabitantibus inditam cfTe. Odoratum vero ac gulhmi quis non videt neceflaria efie pafi:entibus, quo conduci- Necodoratum.ncc bilia a noxiis, nihilve profuturis dignofcant. Itaque fi herbis, feminibus, aut fortaffe ^" """■ carnibus quoque in regionibus idis aninialia alancur; | etiam his fenfibus, tam ad ca- (/'•44)' vendum, appetendumquc neccilariis, credibile ell ea non deftitui. Scio à nonnullis fuiflc qua;fitum, an non alii prœter eos quinque quos diximus, naturâ dari potuerint. Quod quidem fi concedatur, forfan dubitandum fit animalium planctariorum fonfus longe alios efie ac noftratium. Nec fané obftare quidquam vi- detur quo minus alii extare polfint percipiendi modi: atcamen cum pcrpendimus ad ^"s*^ iiorum fenfus longe alios e\Te ac • noltratium. 724 LE COSMOTHEOROS. exifter d'autres moyens de percevoir. Cependant lorfquc nous confidérons à quels ufages vitaux fert chacun de ceux que nous pofTédons, il ne femble pas qu'un autre, Que leurs icns ne q^el qu'il fût, pût y avoir été joint avec quelque nécelllté. En effet, la providence a lont pas entR-re- ^^j^. ^^^ ç^^.^^ ^^ j^^^^j^ nouvons nous rendre compte par nos veux tant de la nature ment (.nnc-rcnts de ' 1111 /-. , .. ' ceux lies iiubitants des chofcs prochcs que de celles plus lointaines. Que 1 ouïe nous renfeigne fur les de la Terre. chofcs non vues, foit qu'elles fe trouvent derrière nous ou bien dans les ténèbres. Que ce dont la préfence n'cil fignalée ni par les yeux ni par les oreilles, un autre fens localifé dans le nez nous le fait connaître et cela, dans le cas des chiens, avec la mer- veilleufe fubtilité que l'on fait. Elle a ordonné enfin que ce qui échapperait à ces quatre fens ferait révélé par l'attouchement afin que lés rencontres avec le corps n'y portalTent pas dommage. C'efl ainfi qu'elle a pourvu de toutes manières au falut et à la confervation des animaux; rien ne femble pouvoir y être ajouté ou y manquer; par conféquent elle n'aurait pu donner aux planéticoles, outre ces fens-ci, que du fupcrfiu. Comme les fens ne font pas feulement utiles aux hommes, mais que chacun d'eux leur procure aufli du plaifir, le goût dans les mets, l'odorat dans les fleurs et arômes, la vue dans la contemplation de la beauté des formes et des couleurs, l'ouïe dans les fons harmonieux, le fens du taét dans les chofes vénériennes (à moins qeu ceci ne doive être appelé un fens particulier) et qu'il en eil: de même chez les autres animaux au moins pour quelques-uns d'entre ces fens, ne dirons-nous pas que ces dons de la nature ont été accordés à peu près de la même manière aux habitants des autres Pla- oue la iiitme rc- nètes? La raifon femble l'exiger. Soit que nous fongions combien en général par ce à^^X'^ir que 'rn> "''oyc" 1^ vie efl rendue plus agréable et plus heureufe, ce qui nous poude h ne pas curent les Cens, revendiquer ces grands biens pour les habitants de notre Terre feulement en les dé- niant à ceux des autres, comme fi notre condition doive être beaucoup llipérieure h la leur; l'oit que nous confidérions plus fpécialement les plaifirs qui réfultent du man- ger et du boire et de la conjonction des fexes, où nous comprendrons qu'il y a là, pour ainfi dire, des lois impofées par la prévoyante nature laquelle nous oblige fans mot dire à conferver et à propager l'efpèce animale, ou peut-être, dans le cas des bêtes, à propager leur efpèce uniquement dans le but de les faire jouir des deux plaifirs nommés; nous fommes amenés à admettre qu'il en eft de même, à propos des jouis- lances, dans le cas des autres Planètes. Pour moi du moins, ayant égard au grand prix et à la grande utilité de toutes ces chofes, et coniidérant combien il ell merveilleux qu'il exille quelque choie de tel que le plaifir dans la nature, je me fens pleinement convaincu qu'une fi importante iaculté n'ell pas échue à notre Terre feule laquelle n'ell qu'une des planètes mineures. Voici ce que j'avais à dire fur les plaifirs qui cor- refpondent aux fens corporels et qui n'affcètent point, ou légèrement feulement, notre raifon. Pour l'homme il cxifi:e, outre celles-ci, d'autres jouifi^anccslefquellesnc fe perçoivent qu'en efprit et par le fens nommé de la raifon. Certaines d'entre elles lont allbciécs à la gaieté, d'autres font férieufes mais ne doivent pas pour cela être eftimées moindres: nous parlons du plaifir que procurent les fciences, les inventions. COSMOTHKOIIOS. 725 quos vitae ufus unufquirqiic ccMiiin, quoshabcmiis, comparât! (înt; non vidctur faltcm aliiisqiiiiqirauincccllariusacijungi potiiiflc. Ncmpccflccit providcntia uc &propinqiia, & longiiis rcniota, qualia cllcnc ociilis lentircnuis. Riirlus ut non vifa, fivc a tcrgo, livc in tcncbris, aiidiciis cxcipcrct. Item ut quiv nec oculinccaurcsadcfle nunciarcnt, alius tamcn Iciillis qui in naribus cil prx'fcntiret, idquc in canibus niirabili ut fcimus (ubtilitatc. l'ollrcmo clVccit ut quïc quatuor iilos Icnilis cffugcrcnt, quô minus in corpus impac'ta noccrc pollait, taétu pcrcipcrcntm-. Ita omnibus modis faluti confer- vationique animalium coniuluit, nec quidquani amplius addi aut dcfidcrari pode vi- dctur; ut I proindc planetarum incolis vix aliud nili ruperduum largitura fucrit. (/>• 45)- Cum autcm ex fmgulis fcnfibus, prcctcr utilitatcm, voluptas aliqua ad homincs pcr- veniat; vclut ex gulhitu in cibis; ex odoratu in floribus & aromatis; ex viili in con- tcmplanda pulchritudine formarum, & colorum; ex auditu harmonicorum (bnorum; ex tactu in rébus venereis, (nifi peculiaris quidam fenfus hic diccndus cll)animalibus vcro ca^teris ex quibufdam horum; nonne diccmus ha.'C natura; munera fcrc codem modo reliquorum Planetarum incolis diftributa effc. Certc id quidcm ratio poftulare Utnecvoluptatem vidctur. Sivccnimcogitcmus,quant()in univcrruni,propterha.x,jucundiorteliciorque vita reddatur, non debcmus maximum ejus bonum noilra; Telluris habitatoribus af- cribcrc, ca;teras tencntibus denegare,quafi res noilra; rébus illorum multo pr^ferenda: fmt. Sive ad voluptates, quœ in cibis capiendis, & in conjundtione utriufque (exus contingunt, attendamus; intelligemus ba;c elle ncceiîaria quaidam veluti provida; na- tura: jufl'a, tacite cogentis ad confcrvandum, propagandumque animantium genus: vel etiam, in beftiis qui|dem, fortafTc genus ipliim propagari, ut utraque illa jucundi- (/>• 4<5). tate fruatur, ut proinde, utroque nomine, in cœtcris Planetis eadem reperiri confen- taneum fit. Equidcm cum hœc omnia quanti fint, quantamquc utilitatcm habeant, confidero; quamque admirabile (it, taie quid, quale cil voluptas, in rcrum natura ex- illere; omnino adducor ut credam, non foli Telluri noi1:ra;,qu£e de minoribus planetis unus efl, rem tantam obtigifTe. Et ha.'c quidem de voluptatibus iis qua.^ fenius corpo- rcos afficiunt, rationis facultatem aut nihil, aut leviter tantùm. Sunt autem homini, prœter iflas, alia.» quoque; qua; mente tantum, & rationis fenfu percipiuntur; alla; cum lœtitia conjundi:^; alla; feriîe, neque idco minoris faciends; velut quœ ex oblec- 726 LE C0SM0THE0R05. nètcs. la découverte de la vérité. Nous aurons roccafion, dans la fuite de notre traité, de dire fi tout ceci appartient aufli aux habitants des planètes. Relie à parler fur d'autres fujets de refiemblancc probable entre ces contrées-là et les nôtres. Nous avons déjà vu combien il ell: \'railémblablc que les Eléments terre, air, eau ne falTent pas défaut aux autres Planètes. Confidérons maintenant la queftion du feu lequel chez nous ne doit pas littéralement être appelé un Elément ^'') mais bien plutôt un mou\'ement fort rapide de particules détachées de certains corps "^. Que le feu aufli eft Quelle que foit d'ailleurs fa nature, il y a beaucoup de raifons qui prouvent avec commun aux a- yrjijfcjnblance qu'il a été accordé audî aux Planéticoles. D'abord celle que le liège du feu femble ne pas fe trouver dans la Terre autant que dans le Soleil; de même qu'ici les plantes et animaux croifTent choyés par la chaleur Solaire, on peut admettre que cela fe pafie dans le cas des autres Planètes. Or, comme une chaleur intenfe produit du feu, il efl: croyable que là-bas auffi, et furtout dans les planètes qui font plus pro- ches du Soleil, il exille de la chaleur à des degrés égaux ou fupérieurs et par confé- quent du feu. Nous voyons en outre de combien de manières le feu efl; engendré, foit par la réunion de rayons Solaires dans la réflexion de cymbales ou de miroirs; dans la collifion du fer et de la pierre; dans le frottement mutuel de pièces de bois; dans les tas de foin pas bien fec; par la foudre; par les incendies des montagnes et de la terre fulfureufe. Il i'erait étonnant s'il ne s'allumait du feu, par quelqu'une de ces caufes, dans les terres Planétaires. Songeons enfuite combien grande efl chez nous l'utilité ou plutôt la nécefllté du feu. C'eil: par lui que nous nous gardons des incommodités du froid dans les régions où la chaleur Solaire efl: moindre à caufe de l'obliquité des rayons; nous obtenons ainfi qu'une grande partie de la Terre ne refle pas inculte et inhabitée; or, ce remède efl également nécefl'aire à tous les globes Planétaires, foit qu'ils éprou- vent les viciflkudes de l'été et de l'hiver, foit qu'ils jouiiïent d'im perpétuel équinoxe, puifqu'il efl certain que chez eux auflî les endroits plus voifins du pôle, même en ne confidérant que le dernier des deux cas nommés, tirent peu de profit de la chaleur Solaire. Par le feu nous éclairons aufli la nuit et créons pour ainfi dire un deuxième joiu- ce qui prolonge confidérablement la vie. Pour toutes ces raifons il eft fort vrai- femblable que les habitants de la Terre ne (ont pas feuls à jouir d'une chofe fi impor- tante mais que celle-ci a été accordée à toutes les Planètes. On peut en outre fe demander, à propos des animaux tant raifonnables que brutes, et aufli à propos des plantes bafles et des arbres fi ceux qui naiflent là-bas correfpon- dent aux nôtres en grandeur. Dans l'hypothèfe que la nature les façonne d'après la 3*) Compnrez la p. 319 du T. XIX. 37) Voyez sur la chaleur considércc comme un mouvement fort rapide de particules les p. 9, 329 et 347 du T. XIX. COSMOTHEOROS. 727 tatione Icientianiin, invcnturuiii, verique cognitione oriuntur; de quibus omnibus, an ad aliorum quoque planctarum incolas percineanc, in feqiientibus diccndi locus erit. Superfunc alia nunc cxpendcnda qiia; in terris illis (iniilia cdc rcbiis nortris verilimile fit. De l'^lenientis tcrr;e, aeris, & aquiv, vidimiis jani quàni probabile lit ca in Flanctis caîtcris non decfie. \'idcanius & de ignc, qui | apud nos quidem non tani Elenicntum (/>. 47)- elFe dicendus cil 5*), quam motus quidam concitatifliraus particularum à certis corpori- bus abreptarum''-). Hoc vero, quidquid c(l, etiam Planctarum incolis datum ciïe, multa iunt qux- verilimiliter probcnt. Frimum quod non tam in Terra bac, quam in It,'ncm quoque Pk- Sole, ignis fedes collocata vidcatur; ac ficut, calore Solis, herbœ & animantia hic cref- ""'^ communem cunt ac tbvcntur, ita quoque haud dubie in ca.'tcrisfiat Planetis. Cumautem intenfîor calor ignem gcnerct, credibile c\\ illic quoque, ac praMertim in Soli propinquioribus, eoldem aut majoris calorisgradusexiilere, eorumque vi ignem. Deinde videmusquam multis modis excitetur, velut coHigendis Solis radiis, reperculTu pelviumauc fpcculo- rum; ferri & iilicis collifione; lignorum attritu mutuo; herba^ non bene (îccir con- gelHs acervis; ex fulmine; ex montium tcrra^quc llilphurea.' incendiis. Quare mirum elTet, non aliquo ex iitis omnibus, in Planctarum terris, eum accendi. Cogitemus deinde quanta apud nos fit ignis utilitas, quantaquc neceffitas. Hujus enim beneficio frigoris incommoda depellimus in iis rcgionibus, ubi calor Solis minus viget propter radio|rum (A 48)- obliquitatem, atque ita ellicimus ne magna Terrarum pars inculta inhabitataquc ma- neat; quod in omnibus Planctarum globis, five a;;l1:atis hyemifque viciflitudines fenti- ant, five perpetuo fruantur ;vquino(5lio, reque neceiïarium efl; rcmedium; quoniam & in his, loca polis viciniora, parum ju\'ari Solis calore certum cit. Eodem igné nofti lucem inducimus, diemque velut alterum creamus, quo non parum temporis vitœ adjicitur. Itaque ob ha?c omnia prorlus verilîmile efl tanta re non folos Telluris incolas frui, fed omnibus Planetis communiter elle conceffam. Porro qua^i poteit de animalibus, tam ratione utentibus quàm brutis; atque etiam de ilirpibus arboribufque; an, quœ illhic nafcuntur, noflris magnitudine refpondeant. Magnitudinem Nam il ha;c ipforum globorum mole natura metiatur, eiïent in Jove ac Saturno anim- netfs'^exirténtium ex Planctarum ma- gnitudine non rec- te conjici. 728 I.E COSMOTHEOROS. (^ue la grandeur graiidcur dcs globes planétaires, il y aurait en Jupiter et Saturne des animaux d'une es coips ur es jjjjj^.g ^jj. ^y quinze fois plus élcvéc que celle des Eléphants, des baleines furpaffant être logiquement les nôtres en longueur dans la même proportion. De plus les animaux raifonnables y déduite de la di- feraient dcs géants en comparaifon avec nous. J'avoue ne rien voir dans ceci d'éton- menii(>nteccM.er- ^^^^^^ ^^^^ d'impofliblc. Nous ne fomuics toutefois aucunement forcés de croire qu'il en ell vraiment ainfi, attendu que dans beaucoup de rencontres nous conflatons que la nature ne s'efl pas attachée aux règles des mcfures qui à nos yeux paraîtraient plus convenables que colles aétucllemcnt exilantes. On peut par exemple remarquer que les volumes des corps Planétaires eux-mcmes ne font nullement proportionnés à leurs diilances au Soleil, puifque Mars efl manifelliement plus petite que Vénus tout en étant plus éloignée; et que la révolution de Jupiter fur Ton axe a lieu en 10 heures, tandis que la Terre, tant de ibis plus petite, y emploie 24 heures. Puifque la Nature néglige la proportionnalité dans ces chofes, on pourrait même fe demander fi les ha- bitants des Planètes ne font pas pcut-ctre des nains de la taille de nos grenouilles ou de nos Iburis. Mais je ferai voir plus loin pourquoi cette hypothèfe serait déraifon- nable. Une autre queftion doutcufe fe préfente: fe trouve-t-il en chaque Planète un feul genre d'animaux raiibnnables ou bien plufieurs, éventuellement plus raiibnnables les uns cjne les autres? Nous conllatons certes ce phénomène iur notre Terre en un cer- tain degré. Je ne parle pas ici de ceux qui ont la figure humaine quoique h propos de ceux-ci on pourrait également foutcnir la dite inégalité fans abfurdité; mais lorfque nous confidérons le feus et rintelligence de quelques eijù'ccs d'animaux tels que les chiens, les finges, les caltors, les éléphants, et même certains oifeaux, ainfi que les Qu'il cxifle tant abeilles, ccux-ci le montrent tels qu'on ne (cmble pas pouvoir dire que le genre hu- (urlcsPlanetesque y^■^r^^^^ j^,] f^;^j participe de la raiibn: il en apparaît un iemblant dans eux tous, lequel liirla lerredilFe- , ^ i / r^ 1 rcntsaniniauxpius elt trouvc exilter en eux fans aucune mitrucnon ou expérience. On ne peut cependant ou moins raiion- mettre cu doute la fort grande fupériorité de l'intelligence et du génie humains, les- '" quels font aptes à d'innombrables chofes, capables de prendre des melures fe rappor- lit entre eux des tant aux temps futurs, pour\'us d'une mémoire infiniment détaillée fur les chofes êtres comparables p^f]•^;^,^_ Coufidéraut Cette immcufe difFéiencc quantii..tive et qualitative, nous n'efti- aux hommes. ^ , 1 ^ 1 n- c ■ y nierons pas ians railon que dans le cas des autres planètes la nature a aulii contere la primauté à une feule cfpèce, d'autant plus que s'il y en avait plufieurs douées d'une même fagacité elles pourraient fe nuire les unes les autres, fe dilputer les pon^efiions et l'empire; ce que tout d'ailleurs aufii trop fouvent, tout en étant d'une cfpèce uni- que, ceux qui régnent en ce Monde-ci. Mais de quelque fiçon que ces choies foient arrangées là-bas, occupons-nous maintenant des êtres les plus raiibnnables de tous de ces contrées lointaines, et demandons-nous à quoi ils fe fervent de leur raiibn et s'ils ont aufii leurs arts et fciences comme nous en ntnre planète. C'ell:-ce qui, en exami- nant leur nature, mérite furtout d'être confidéré. Mais pour pou\'oir le taire d'autant mieux, il tant commencer un peu plus haut et confidérer avccquelqu'attentionla vie et les occupations des hommes. COSMOTHEOROS. 729 alla quœdam dccies aiit qiiindecics altiora Elcphantis, aiit cantiindem longkudinc balîvnas iiollras fupcrancia. 'l'uni illa qiia; rationc prœdita liint, gigantiim corpora habcrcnt noltris comparaca. Qua quidcni in rc nihil vidcD qiiod vcl mirimi fit, vel llcri ncqiicac. Niilla tamcn rationc coginiiir ut rc ipfa id ita \ cHc crcdanius; quando- (/-'. 49)- quidcni in niultis rcbus apparet non iis mcnfura: regulis naturam fe obririnxilTe qua.* noitra opiniono convcnicnciorcs vidcbantur. \^c!uti quod ipforum globorum Plancta- riorum moles ncquaquam pro dillantia corum a Sole conltituta lit, cum Mars mani- fcfto minor lit N'encre, ctli remotior: cumque converfio Jovis, (uperaxefuo, lohoris peragatur; TcUuris vcro, tant5 niinoris, impendat horas 24. l'ofict vcro dubitari, cum proportioncm in his ita negligat Xatura, an non iortalTe pumiliones quidam fint incola; Flanetarum, aut ranis muribulVc non majores. Sedollcndanipolleacurid ncquaquam confentaneum putandum fit. Aliud quoquc dubium cxoriri poiïct, utrum gcnus unum tantum aninialimn qua? rationcm Ibrtita iint, un plura in Planctis lingiilis repcriantur, & num difpari rationis vi. Ac profefto talc quid in Terra hac noilra contigifle cernimus. Non de iis nunc dico quœ fîguram hominum pra^crunt; (ctfi de his quoqueidnonabfurdcdici podit) fcd fi quorundam c belliarum génère, fcnfum intellectumque fpectenuis; veluti canura, fimiarum, callorum, clephantorum; imo & j a\ium quarundam, & apicularum, ea (p-5°y talia iunt, ut ncquaquam foluragenus hominum rationis particepsdiccndumvideatur. '" Planeiis ut in Apparet enim quoddam hujus inilar in iilis omnibus, quod, abfque ulla inilitutione ni^,',a]i3 qûîbus^ra- aut cxpcrientia, iis ineile deprchenditur. tio competat. Attamen dubitari ncquit quin longé praîccllat hominum intclligcntia ôcingenium, ivtinterea Homi- quippc innumeris rcbus aptum, confilii ad futura capax, praïtcritorum memoria in- "'^"^ ''""'''3- finita pra.'ditum. Quod ingens pra."llantix' difcrimen fi pcrpendamus, credemus non fine rationc, in CTCteris quoquc planctis, unum quoddam gcnus pra.'tuli(rc naturam; atque eo magis, quod fi plura forent eadem ingenii fagacitate, pofient noccre fibi in- vicem, ac de poiTedionibus & imperiointer le contendere; quod nunc quoquc faciunt nimis fréquenter, licet unius gencris fint, qua; in Terra hac dominantur. \'erum ha;c utcunquc fe habeant, de iis nunc agamus terrarum iflarum animalibus, qute maxime Cîeteris rationc anteccUunt; quceramufquc an fciri polFit, quibus in rcbus ejus ufum impendant, & an habeant etiam artes icientiafquc fuas, \-elut nos in hoc noilro plane- ra. Quod quidcm, inter ca qua; ; ad naturam corum attincnt, prtecipuè expendi me- (/>• sO- retur. Scd, quo melius id fiât, paulô altius cxordiendum cft, vitaque & fludia homi- num attentius infpicicnda. 92 yîO LE COSMOTHEOROS. l'our ;iiitanc que les hommes s'appliquent feulement à fubvenir ii leurs befoins en fc procurant les choies néccnaircs, c'ell a dire à le pourvoir de logements qui les gardent contre les intempéries de l'air, à s'entourer de murailles pour pouvoir l'e dé- fendre contre les ennemis, à établir des lois pour vivre avec fécuritéet tranquillité, à élever leurs enfants et leur procurer, ainfi qu'à eux-mêmes, de la nourriture, Tufage de la raifon ne parait pas encore, h mon avis, avoir quelque chofe de fi grand que nous devrions par Ta nous coniidérer comme fupérieurs aux animaux brutes. Car beaucoup d'entre eux font les mêmes chofes plus iimplement, et de quelques-unes ils n'ont pas mèmebefoin. Va quant au fentiment de la vertu et de la jultice, par lequel nous difions un peu plus haut que l'elprit humain fe diltingue, et de même celui de l'amitié, de la reconnaidancc, de l'honnêteté, quel autre effet ont-ils que de rendre pollible la réii- Itance aux vices des hommes et d'aflinvr une \ie tranquille et inoffenfive? Ce qui échoit à certains animaux i'ans efi'ort et naturellement. Si d'autre part nous portons nos regards fur les multiples peines, les maladies de l'âme, la concupifcence, la crainte de la mort, lefquelles accompagnent toutes notre raifon cenféc li éminente, et que nous comparons ces défavantages avec la vie aifée, tranquille et innocente des bêtes, il pourrait fembler que pluiieurs d'entre elles, furtout du genre des oifeaux, vivent plus agréablement et aient obtenu un meilleur fort que les hommes. Car pour les plaifirs corporels, ils en jouid'ent i'ans doute autant que nous malgré la contradiction de certains nouveaux philofophes déniant tout (éns aux animaux autres que l'homme, de lijrte qu'ils veulent les faire pafl'er pour de purs automates ou marionnettes. 11 mell: incon)préhenlible que quelqu'un puiflc fe rendre a leur i'entiment abfurde et cruel; furtout en cfnilldérant que les bêtes elles-mêmes donnent ;i entendre le con- traire tant par leur voix et par leur fuite devant les coups que généralement par toute leur manière de fe comporter '"}. I5ien au contraire, je ne mets guère en doute que les oil'eaux s'annifent de leur belle et admirable façon de tra\erfer l'air; laquelle ils trouveraient lans doute encore plus déleétable s'ils comprenaient combien notre marche lente a tlcur de l'ol ell furpaflee par leur agilité, par la fublimité de leur \'ol. oiic hi raitc.ii lui Oy'y .^.t.j] ^\,^'^^■ ^j.^j-^ lequel brille furtout l'ufage de la raifon humaine, nous rendant celle des animaux ''•ir^''''^''"''^ '^'•'^' autres anu-uauxf Kien a un plus haut degré, me lemble-t-il, que la con- bnitcsi'urtoiitdans templation de la nature et des oeuvres de Dieu jointe a l'application aux i'ciences qui la «mtciiiplation ,^,j^|j. permettent d'en reconnaître dans une certaine mefure l'excellence et la gran- deur. Car que ferait cette contemplation fans les fcienccs? Combien grande n'eft pas la diftance entre ceux qui coniîdcrent oifivement la beauté et l'utilité du Soleil ainfi que le ciel étoile, et d'autres plus doctes qui examinent la marche de tous lesallres, 5") Nous avons dcjà atciré rattciuioii du lecteur sur ce passage à la p. 662 de l'Avertissemeiu qui précède. COSMOTHEOROS. 73 1 Ac vidcciir quidcni quatcmis providcndis procurandirque rébus tantum ncccllariis honiincs intcnti funt, ut iicmpc ab acris injuriis tuti habitent; ut niœuibus incluli ab iiiimicis libi cuvcant, ut loges coudant ad lecure ac tranquille xivcndum; ut libcros educent; victum illis, libique parent; in his omnibus inquani niliil magnum admodum habere videtur racionis nollra.- uilis, cujus caula nos brutis animantibus antcfcranius. Namque hivc pleraque illorum tacilius (impliciulque cfliciunt; aliquibus nihil opus babent. Ouin imo & virtutis, jullitiaquc lenfus, propter qucm paulo ante exccUcrc mentem humanam dicebamus; itcmque amicitia;, gratitudinis, honclli; quid aliud efliciunt, ni(î ut vel vitiis hominuni ob(i(htur, vcl vita tranquilla & mutuarum injuri- arum expers pnvlletur; quod belliis fponte ac natura' duclu contigit. Jani li curas multipliées, aninii a.'gritudines, concupircentiam. mortismetum, qua^omnia rationcm illam nollram comitantur, ante | oculos ponamus; eaque cum \ita parabili, quieta & (p-S-J- innocua beiliarum coniparenuis; videri pollint liaruni plurinia-, ac pra.-rcrtini ex avium génère, jiicundius agere, & nieliore quam humines tbrte trui. Nam quod ad voluptates corporis attinet, haud dubic iis aeque ac nos atiiciuntur, quicquid contradicant noxi quidam philofopbi; qui (cnfum omnem ita auferunt rcliquis pra^tcr bomincm anim- antibus, ut pro meris automatis aut neurofpailis ea haberi vclint; quorum ablurda*. crudclique Icntentia.-, miror qucnquam accederc polie; pralertim cum & \i)ce & ver- beribus tugiendis, & re omni contrarium bcilia; ipfa; ligniticenc '"). Imo vix dubico, quin niiro pulchroque illo pcraëra lapfu aves l'ele dclettari fentiant; magis etiam ien- fura; li intelligerent quantopere lentus ac humilis noiler incelTus ipfarum pcrnicitate, ""m^nain ratio- fublimique volatu luperecur. Quid igitur c(t in quo potiflimum eminet humana ratio- '"•"'f''^'. ^ ''""." nis ulus, iacitque ut anteccllamus catcris animantibus? \ihil ivquè puto ac contem- ncrcincintempb- platio naturx", Deique operum; tum cultura Icientiarum, quibus confequimur uc co- tmnonatura-. rum pralhntiam, magnitudinemque aliqua ex parte cognofcamus. î Abfque enim (/"-.tS)- difciplinis quid effet contemplatio? quamque multum intereft inter eos qui Solis pul- chritudinem, utilitatemque, & calum fideribus omatum otiofe intuentin% aliufque dodiores qui curfus illorum omnium Icrutantur: quomodo allixa-, qua dicuntur. 732 LE COSMOTHEOROS. qui comprennent en quoi les étoiles dites fixes diffèrent des allrcs errants, et quelle QÛ la caufe des failons, qui mcfurent même par des méthodes fubtiles la grandeur du Soleil et des Planètes et déterminent en même temps leur dillance; combien grande auffi la différence entre ceux qui admirent les mouvements variés et l'agilité des ani- maux et ceux qui confidèrent en eux l'agencement de tous les membres, leur fort (avante compofition ou architefture. Que ii les autres Planètes ne le cèdent pas en dignité à notre Terre, comme nous l'avons pofé plus haut en guiCe de principe et de fondement, il faut qu'il y exifte des animaux qui non feulement contemplent et admi- rent les oeuvres de la nature, mais dont la raifon s'occupe à les examiner et à les en- tendre; il faut autfi que ceux-ci l'oient parvenus à des réiultats également importants. 'v'""'! >cnriiit que [[^ ^ig regardent donc pas feulement les allres mais cultivent aufll la fcience Aftrono- o laiitant^ es j^jqyg. j.jg,^ j-,^ s'oppole h ce que nous coniidérions ceci comme vraifemblable fi ce l'Ianctes cultivent i ' r r t les tciences et par- n'ell la furcflimatiou de nos capacités que nous diète notre orgueil et dont nous ne mi elles l'Artrono- ^ous affrauchiffous que difi^cilement. Je n'ignore pourtant pas que d'aucuns diront ""^" pour une autre raifon que rous attribuons avec trop d'audacité cette fcience aux Planéticoles: iavoir que nous Ibmmes parvenus à ce réfultat par une accumulation de confidérations vraifembiables, et que fi une Icule de nos conclulions eil faufle, tout ce que nous avons bâti defi^us s'écroule comme dans le cas d'une conflruélion maté- rielle vicieufe. Mais je voudrais qu'ils entendent que ce que nous avons dit fur l'étude de l'Allronomie peut être confirmé en omettant prefque tout ce qui a été allégué jufqu'ici, et qu'on peut prendre notre opinion fur ce liijet comme point de départ. En effet, après qu'il avait été pofé que cette Terre doit être confidérée comme appar- tenant h la famille des Planètes et comme n'étant pas fupérieure aux autres en dignité ou en équipement, qui olérait dire qu'en elle feule lé trouvent des êtres quijouifienc du fpeélacle fi magnifique de la Nature ? Ou du moins que parmi ceux qui en jouifiTent nous foramcs les Iculs par qui les myllères du ciel ont été plus ou moins dévoilés et compris? \'oilh comment nous avons pu plus brièvement prouver l'exiilence dans les Planètes d'une Icience Aflronomique d'où s'enfuit celle d'un animal planétaire rai- fonnable ainfi que beaucoup d'autres chofes précédemment conclues. De forte que cette nouvelle argumentation fert aufil h confiraier nos conclufions antérieures. Et pour qu'il devienne encore plus probable que du moins dans le cas des Planètes fupé- rieures, Jupiter et Saturne, la connaifTance de l'Aftronomie n'y tait pas défaut, il faut confidérér que fi les hommes ont été amenés à l'obfervation des afîres, comme on peut l'admettre, par l'étonnement "'•') et la crainte que leur infpiraient les éclipfesdu Soleil et de la Lune, il doit en avoir été ainfi à plus forte raifon dans le cas de ces deux Planètes à caufe des éclipies de Lunes prefque journalières et des éclipfes de Soleil 3*) Qui ne se rappelle ici ce que dit Aristote dans sa .Métaphysique (I § 2): Sti yào to JxjitaÇîiv oi COSMOTHEORo^. 733 (Icllx à vaps difFcrant, qiiœque caufa fit diverfarum anni tempcdatum intelligunt: qui dLMiiqiie fiibtili ratiocinio magnitiidincm Siilis acPlanctariim,finnilqucdiIlainiam conim nictiuntiir; qiiantiimque item intcr cosquianimaliiim varios motus aj^iljtatem- quc mirantur, & hos qui fobricam omnium mcmbrorum, artificiofidlmamquc compa- gem, architccturamque in iis fpcculantur? Quod fi igitur Planctœ reliqui dignitate non cedunt Tclluri nollra\ ut in iiipcriorihusprincipii fundamcntiquclocfjpofuimus; oportct ibi animalia cxiilere, qua* non iblum natura; upcra fpcclcnt & admircntur, fcd quorum ratio in examinandis, intelligendifque iis occupctur, ncc minora quam nos Hinc Planctarum confecuta fit. Itaque non tantum fidcra intuentur, fed & Afironomia? fcicntiam ex- '"™f* cicntus ' ' excolere, & intcr colunt; neque aluid obltat quo minus hoc vcrifimile credamus, quam fuperba ilia eas,Aftronomiani. nollrarum rcrum £e(Hmatio, qua.^ i difficulter fane deponitur. Scio tamen futures, qui (/>• 54)- dicant nimis audacter nos iiVa Planetarum incolis tribuere : multorum quippe verifimi- lium accumulatione hue efil' perventum; quorum fi unum quodpiam contra fe habeat, quam pofitum lit, cadat, velut in vitiofa a;dificatione, omne quod fuperflruximus. Sed fcire eos velim, hoc quod de Allronomiœ (ludio diximus, omiiïis fere omnibus hafle- nus adduclis confirmari potuiiïe, atque inde initium fieri. Poftquamenim pofitum fuit Terrain hanc inter Pianotas efie habendam, ncquc iis dignitatc aut omatu prx'feren- dam; quis dicere audeat in ea fola reperiri, qui fpectaculo Nature, quod unum pul- cherrimum ac magnificentifllmum eft, fruantur? aut inter eos quibus hoc contigit, nos unos efie quibus ca;li arcana penitius perfecliufque pcrfpecla finf? Ecce igitur & hac breviore via comprobata in Planetis Afironomiîe cognitio, ex qua & animal rati- onis compos, & pleraque alia qua; prœceiïere, illis ineiïe confequebatur. Adeo ut, ad priera confirmanda, hxc quoque noviffîma argumentatio conducat. Qu6 vero magis probabile fiât, faltcm in fuperioribus Planetis, Jove ac Saltumo, Aftronomije neti- (A 55)- tiam non deeffe, confiderandum efl:, quod fi homines ad fidera obfervanda impulit, ut credi par efl, admiratio^i') & paver in defecHbus Solis & Lunîe;multo magis, in utro- que hoc Plancta, ea ratio valere debuit, propter cotidianas fere Lunaruui, crebrafque 734 LE COSMOTHEOROS. Ainliqiielcsll-icn ces mccaniqucs qui y fervent. Comme aiiHi la Geomcrrie et rArit!iiiiétii|ue. l'.t l'art d'écrire. fort nombrcufcs qui y arrivent. Un être fiftif, ignorant également cequifepafTc dans toutes les Planètes, dirait donc qu'il ell beaucoup plus vraifemblable que rAftronomie le cultive en ces deux grandes que chez nous. Or, la connaiiïance et Tufage de cette fcience étant admis chez les Planéticoles, combien de nouvelles conclufions n'en peut-on pas tirer conjccturalement fur leur vie et leur état? D'abord aucune obfervation d'allres où l'on lé propofe d'examiner leurs mouve- ments ne peut être faite lans appareils, que ceux-ci foient compofés de métal ou bien de bois ou d'une autre matière folide. Pour qu'ils en polTedent, ils doi\'ent auffi ne pas être dépourvus des indi-uments de nos ouvriers, tels que la fcie, la pioche, le rabot, le marteau, la lime; et ceux-ci ne fe peuvent avoir fans l'ufage du fer ou d'un autre métal également dur. Or, dans la conltruftion de ces inflruments entre néceirairenient la divilion d'arcs de cercle en parties égales ou de lignes droites en parties inégales: il y faut donc le fecours de la Géométrie et de la fcience des nombres. Mais il ell: avant tout nécefi'aire que la mémoire des obfervations ibit tranfmife à la poilérité, que les temps et Epoques foient notés, ce qui ne femble pas pouvoir être expliqué lans écrits. Il faut donc qu'ils aient aulli leur manière décrire, peut-être fort difiérente de la notre telle qu'elle efl en ufagc chez prefque tous les peuples, mais qui ne peut guère être plus ingénieufe ou plus ailée à apprendre. Car qui ne voit que notre méthode ert de beaucoup préférable aux innombrables caractères des Chinois +'') et bien plus encore aux noeuds de cordes ou images peintes qui étaient en ufage chez les barbares de la Mexique et du Pérou. Nous voyons du moins que les hoiraiies de toutes les Régions ont cherché un art d'écrire ou de fiire des notes; il réfulte de la généralité de ce phénomène qu'il ne fera pas étonnant iî les habitants des Planètes, fous l'empire de la nécedité, ont également inventé un tel art et l'ont appliqué à l'Aftronomie ainfi qu'à l'étude des autres fciences. La nécellité de l'écriture dans les chofes Allronomi- ques appert aulli par la conlidération fui\ante: les mouvements der adres doivent pourainfi dire être devinés -^') d'après différentes hypothèfes, et celles-ci doivent être corrigées ultérieurement par d'autres fuppofitions, au fur et à mefure que les défauts des premières font prouvés par l'obfcrvation et les raifonnements Géométri- ques: or, rien de tout ceci ne peut être tranfmis à la polKrité (ans avoir été conlîgné dans des écrits et expofé par des figures. **°) Ce n'e.'t pas là l'opinion des Chinois cu.\-mcmes. Voyez p.e. la Préface du livre „Cliinese Cal- ligraphy, an introduction to its aîstlietic and technique" hy Chiang Vee, with a foreword by Lin Sen, président of the Chincsc National Go\ erninent, I.ondon. Metluien & Co. .-ians date (± '937> '•') C'est ainsi que Kepler avait i/fvinéqvc l'orbite de Mars est une ellipse, ce qu'il vcrilia ensuite par de laborieu.v calculs basés sur les lieu.x observés de la planète. COSMOTHEOROS. 735 St)lis, qu£e illic contint;iint, eclipfes. Ut fi qiiis aequc ignorarc ponatiir quid renim in Planctis omnihus gcratiir, imilto vcrilimilius didunis lit Aftronomiam in majoribus illis diiohus, qiiàm in hoc nollro, vigorc. Polita autem apiid Planeticolas iiiijus Icicntia? cognitionc & ufii, qiiam miilra hinc pra.'terea confcquiintur qiuv de vica llatiiqiic coruni rcliqiio, pra;ccr jam didta, novas conjecturas afleranc '? Priniùm cnini niilla obfervatio fidenim, ad motus eorum invcfligandos, abfque Et quœ ci infervi- organis inllicui potcll; iîvc ea c métallo, iivc è ligno aliave folida materia fabricata iînt. Quod ut iiat, ncc fabroruminilrumento, ferra, arcia,dolabra,malle(), lima, carere (jt&Gconietriain podiint; neque hœc haberc abfque ufu ferri aut a^quc duri cujufpiam mctalli. Sed & Aritlimeticam. circuli arcus in partes x-quaics divili, aut linea; ] recta} in ina?qualcs, in iflis organis (/>. 56). requiruntur. Atquc hic jam (jeometrix> & niunerorum ratio arcedenda eft. Sed ante omnia quoque neceile elt ut obfervationum meraoria ad pofteros tranfmittatur; ut tempora & Epoch?.» annotentur; qua? iine fcriptonon videnturcxplicari poiïc. Opor Etfmbcndianem. tet igitur ut & fuam Icribendi artem habcant, multum fortaffe diflimilem noilra;, qua fere omncs populi utuntur, fcd quîe vix ingeniofior, aut ad difcendum facilior cffe qucat. Quis enim non videt longe eam pra^fcrcndam effe Sinarum innumeris characteri- bus-'°),multoquemagis funiculorum nodis, aut pictis imaginibus, qua; apud barbares Mexicanos Peruvianofque in ufu crant. Omnium quidem Regionum homines aliquam fcribendi, aut quoquo modo annotandi, artem quîefiviiïe videmus: qu6 minus mirum fit, fi & Planetarum incolse, necenitate coacii, eam rcpererint, ac deinde ad Adrono- miœ aliarumque difciplinarum Ikidia adhibuerint. Neceflitas vero fcripura; in rébus Aftronomicis etiam ea re cognoicitur, quod cum hypothefibus variis, fiderum motus, quafi divinandi fint +'); esque hxpothefes priores in fequcntibus corrigendîe | prout (/*. 57). obfervatis & Geometria: ratiociniis vitia earum coarguuntur; nihil horum pofleris tradi potcll, nifi literis confignatum, ligurifquc cxpofitimi. 736 LE COSMOTHEOROS. Mais après que nous leur avons attribué toutes ces connaiffances-là, notre aftro- nomic fera pourtant encore beaucoup plus éminente et plus parfaite, tant par lacon- naifTance de la véritable forme du fylK-mc univcrfel que par l'emploi des télefcopes à l'aide defquels nous contemplons les corps Planétaires et leurs grandeurs et diverfes formes, apercevant auffi les montagnes lunaires et leurs ombres, ainfi que l'immenfe L'Optique. multitude des étoiles, et autres chofes invifibles fans ces inftruments. De forte qu'il ell prcfque nécedaire, à moins que nous ne voulions de nouveau nous flatter d'être plus heureux en cette matière, d'accorder aufll aux Planéticolcs cette perfeélion de la connaifliince des chofes céledes, donc aufll une acuité vifuelle qui ou bien furpafl~ede beaucoup la notre ou bien cil fecourue comme la nôtre par des appareils à lentilles de verre ou h miroirs. Ce que j'héflte cependant à aflirmer pour qu'aucun leéteur, à caufe de cette feule afiîrmation audacieufe, ne penfe devoir juger tout le reile de la même farine et pareillement ridicule. Ce n'efl certes pas fans raifon, femble-t-il, que quelqu'un pourrait faire l'objection que nos êtres Planétaires peuvent être exempts de toute fcience plus fubtile de même qu'il en était pour les peuples de l'Amérique ax'ant que les Européens y pénétrèrent. Ayant égard à eux ainli qu'aux multiples peuples également barbares de l'Afrique et (lueccsil-iencesne ^q TAfic, il pourra fembler que le feul but de l'architeéte fouverain ait été que les Ibnt pas contraires , ...,,. ^ 1 i • i -r- 1 - - ou lupérieurcs à la "O^^i^s jouiraient de la vie en le contentant des biens et plailirs naturels et en reve- natiire iiiimaiiie. rant avcc reconnaiflTance le donateur de toutes chofes; tandis que la curiofité fcienti- fique fe lérait emparée d'un petit nombre contrairement à la nature. I\Iais nous ne manquons pas d'arguments pour répondre à ceux qui foutiennent cette thèfe. Dieu a certainement prévu que les intelligences humaines fe développeraient au point d'examiner les chofes célefles, de trouver des arts utiles h la vie, de parcourir les mers, de tirer des métaux du fol. L'une ou l'autre de ces chofes aurait-elle pu arriver con- trairement aux vues de cette intelligence infinie? S'il les a prévues elles font auffi dellinécs au genre humain, et l'on ne pourra pas juger contraire h la nature l'applica- tion à des arts et des dodrines qui ont précilémcnt trait à fon inveltigation. Surtout puifqu'on ne peut raifonnablement être d'avis qu'un fi grand déflr et amour de fcience auraient été vainement plantés dans les efprits humains. Mais ils infilleront de nou- veau, en parlant furtout de l'allronomie: s'il cil vrai que les hommes font nés aufll pour cette fcience-lh, comment fe fait-il que fi peu s'en occupent? En eflx't, nous conflatons en premier lieu que des quatre continentsc'cilprefqu'uniquement l'Europe qui eft le fiège des études Agronomiques; car quant h FAllrologie prétendant pouvoir prédire l'avenir, qui n'ell pas une fcience mais une miférable folie fouvent nocive, j'eftimc qu'elle ne doit pas même être mentionnée. Or, même dans le cas des Nations Européennes il n'y a pas une perfonne panni cent mille qui embrafl!e ces études ou défire en apprendre quelque chofe. D'autre part, en ayant égard au temps, ils diront que bien des fiècles fe font écoulés avant que firent leur apparition les premiers rudi- ments foit de l'Allronomie foit de la Céométrie fans laquelle l'Artronomie ne pouvait être apprife, puifqu'on fait quand ces fciences naquirent en Egypte et en Grèce. COSMOTHEOROS, 737 Pollquam vcro oninia hxc jam iis coiiceiïcrimus, longe ecianinum prx'ftantior pci- fectiorque apiid nos erit lidcnim Icicntia; vel proptcr agnicam l'yllcmatis iinivcrfi vc- rilliniani tormani, vcl propter nliim tclcfcopiorum, quibus IManctanim corpora, niajr- nicudinclquc &. varias formas intucmur; liiperficici lunaris montes, nionciumque Optitam. iimbras; llellariim ingentem multicudinem, aliaque pliira non alias videnda, percipi- miis. Ut fere ncccflc fit, nifi rurfiis nobis tanquam bac parte fclicioribus blandiri vo- liimiis,ctiamillamcognitionisrcrumca"lelliumcc)nlummationem IMancticolistribuere, itemque videndi aciem, quœ vel noftram longe exuperet, vel Icntium vitrearum, aut ipcculorum adminiciilo ficut noflra, adjuvetiir. Quod tamen dicere \ereor, ne quis, ex hoc uno audacius aderto, ca-tera omnia a.'llinianda putct, ac rifu digna clamitet. At non fine ratione, ut vidctur, objiciet quilpiam, Flanetarios nollros fortafie omni | (A 5^)- iiibtiliore fcientia deftitui, qucmadmodum Americanx' gentes, priufquam adillas Eii- ropci penetrafTcnt. Quas fi rcfpicimus, itemque in Africa, Afiaque pcnnultas a;que "^^ fcientias ho- barbaras, videbitur hoc tantum fummo opifici propolitum fuiffe, ut \-ita fruantur ho- |."'in'nî',n\.fle mines, naturjeque bonis & voluptatibus contenti fint, grato animo omnium datorem colentes; fcientiarum vero inquilitioncm prêter naturam paucos aliquos aficccaffc. Talia vero dicentibus non deeil quod relponderi pollit. Pnvvidit enim ccrtc Deus hominum ingénia eo efi"e proceflura, ut res ca:leltes Icrutarentur; ut artcs vita? utiles reperircnt ; maria quoque navig-arent, metalla effbdercnt. Pofietne enim horum quid- quam prêter mcntcm infinité illius intelligentiœcontingere?Quod fi prx'vidit,etiani hominum gencri ea dellinata l'unt, ncc potcrunt artium & doctrinarum iludia, quafi prîeter naturam eflent, exifl:imari, quœ in ipfa natura indaganda occupantur. Prîefertira cum tanta illa cupiditas amorque fciendi non poffint ccnleri fruftra hominum anirais infixa effe. Inilabunt vcro rurliis dicentquc, de fiderali fcientia putifiimum, fi ad hanc quoque homines nati funt, cur tam | pauci ad eam attendunf? Primum enim ex qua- (/'• 59)- tuor Orbis partibus, fola fere efl Europa, in qua Aftronomia: ftudia excolantur. Nam Allrologiam divinatricem futurorum, qua; non fcientia, fed miferum quoddam ac fîepe noxium delirium elt, ne nominandani quidem hic arbitror. At in Europa; Nationibus non unus è centum millibus hsec Ihidia amplectitur aut addifcere curât. Tum ad tem- pus quod attinct, multa fîecula effluxiffe dicent, antequam aut Artronomi£e,aut Geo- metria;, fine qua illa difci non potcll, ulla rudimcnta innotefcercnt. Sciri enim quo tempore in iEgypto & Gra'cia primum exorta; fuerint. Ac rec'te quoque adjicient 93 738 LE COSMOTHEOROS. Et ils ajouteront aufli à bon droit qu'il n'y a pas encore quatre-vingts ans +-) qu'on a découvert le véritable et fimple mouvement des Planètes, les épicycles fictifs ayant été rejetés alors reulement; ce n'eil donc qu'à partir de ce temps que TAflro- nomie eft devenue une avec la connaifTance de la nature. Pour répondre à cet argu- ment j'ajoute ce qui fuit à ma réponfe précédente tirée de la coniidération de la providence dix'ine: on ne peut mettre en doute que les hommes font nés dans un état tel qu'ils ont dû découvrir graduellement et en un temps fort long les diflérents arts et fciences, aucun de ceux-ci ne leur étant inné ni ayant été fubitement révélé par Dieu; que de plus les fciences dont nous traitons pour le moment font de toutes les plus difliciles et les plus abllrufes; de forte qu'il faut plutôt s'étonner de ce qu'elles ont jamais pu naitre que de ce qu'on y a vu clair fi tardivement. J'avoue qu'en cha- que âge peu de gens s'occupent de ces fciences ou les conlidèrent comme ayant quel- que rapport à eux; mais (i l'on prend une durée de plufieurs fiècles, leur Nombre ne fera pas trouvé fort petit; et qui niera que leur bonheur cft plus grand que celui des autres, comme il le leur feniblc auflî à eux-mêmes? Il fuffifait, peut-on dire, que dans ces chofes s'exerçait l'indurtrie d'une petite minorité, attendu que dans ces conditions l'utilité des chofes trouvées s'étendait néanmoins à des nations entières, aux peuples en général. Or, vu qu'aux habitants de cette Terre, ne foit-ce qu'à un petit nombre d'entre eux, eil échu le génie et l'aptitude pour fonder ces chofes; et qu'ils ne doivent aucunement être cilimés plus excellents et plus heureux que ceux d'autres planètes, la vraifemblance que nousavionstrouvéerefleenticre: chezleshabitantsdecesplanètes aulfi il fe trouvera des pcrfonnes auxquelles la fcience Aftronomique n'eil pas étran- gère. Pourfui\ons maintenant notre in veftigation et voyons ce qui réfulte encore avec nécellité de notre dernière conclution. Nous avons fait voir qu'avec la fcience aftronomique il faut concéder aux Planéti- coles non feulement la (léométrie et l'Arithmétique mais aufl] les arts iMécaniqucset les inftrumcnts. Ici fc poié naturellement la queftion de favoir comment ils peuvent ie fervir de ces inftrumcnts et Machines et de leurs appareils pour obferver les aftrcs et comment ils peuvent tracer des lettres, ce que nous accomplilfons, nous, à l'aide de nos mains; ils auront néceftairement auiïi des mains ou im autre membre qui puifle «jiiek's l'iaiictico- içv, remplacer. Un Philolbphe ancien^') était d'avis que dans les mains le genre s. ]^^,jj^jjj,^ potTède un prérogatif tel qu'il faut les confidérer comme la caufe de toute leur fagefl'e. 11 voulait évidemment dire que ians le fecours des mains les hommes ne feraient pas parvenus h la culture de leur efprit et à la connaillance des chofes. En ••-) Pourquoi Hiiygens ccrir-il 80 au lieu de 90 ou 100 ans? L'„A,nronomia nova" de Kepler date déjà de 1609. Il nous semble évident qu'il a simplement oublié de corriger le nombre 80: com- parez la note 17 de la p. 55 1 qui précède. ••3) Il s'agi' d'Anaxagorc: voyez la p. f;6i qui précède. COSMOTHEOROS. 739 ii()n;ulliiicodogintaann()spni.'tcrii(rc-*=),cx qiiovcrusac finiplex Planctaruni motus, rcjcctis l'.picycloruin lii^nicncis, rcpcrcus fit; atquc- ita clcimim Ailrononiia cum natiirx' cognitkmc conjuncta. I lifcc ut occurratur, addani ad fuperius rcrponluni, quod ii di- vina providontia pctchatur, dubitari nou poilc, quin ca conditioiic liomincs nati liiit, ut niulto tcniporis decurfu paulatini artcs dilciplinalque cruaiit; inillam cnim harum iis ingcnitam elle, aut fubito à Dco infulam, & bas de qui|bus nunc airimus, omnium (/'• <5o), clic dillicillimas rcmotiliimafquc: ut magis niirum lit unquam incipcrc cas potuiHc, quam tam tarde liiidc iiifpcdas. I^iuci latcor lingulis statibus lias curant, aut ad fc pcrtincrc cxilliniant: fcd (i multorum licculorum ccmpora cogitcntur, non cxiguus lict illorum Numcrus; quos, qucmadmodum libi vidcntur, rcliquis bcatiorcs cdc quis ncgavcrit? Dcniquc paucorum indultria in his rébus cxerceri fatis erat,cuminvento- rum utilitas ad nationes totas gcntefquc longe porrigatur. Cum igitur hujus Terra; incolis, ctli paucis tantum, ad ca pcrcipicnda ingcnium & aptitudo contigcrit; nihi- loque putandi lint ca:tcroruui planetarum babitatoribus pra'thndores leliciorelVe; manet profcfto, quam inveneramus, vcriiîmilitudo, ut ctiam apud illos repcriantur qui cognitione Aflronomiîe non careant. Nunc ad alia pcrgamus quce indc confequi, necefic cil:. Oilcndimus quomodo uuà cum bac l'cientia, non Iblum Geomettria & Arithmetice, fcd & INlcchanicïe artcs, inllrumentaque incolis Planetarum concedcnda iint. I lie verc) jam i'pontc obvcnit ut qua^ramus, quo pafto inilrumentis illis, Machinifquc, & ad (i- dera I obfervanda organis uti pollint, aut quomodo litcras duccrc; qua;omnianosma- (A- 61 , nuum opéra exequimur. Itaquc nccclTario & manus habebunt, vel aliud quodpiam, quod vieem earum tungi polfit, mcmbrum. In quibus bouiinum gcncri tantum efle i^lanetico pra;iidii exilliniabat è veteribus Pbilolbphis quidam ■'*3-. l'C in iis caufam reponeret omnis corum iapientiiv. Qui, ut puto, hoc feniît, ablque manuum opéra homincs ad cultum animi, reruraque cognitionem non fuiiïc perventuros. Et vcre quidem ille. Finge enim pro manibus datas tuilTc ungulas, utequis&bubus;nunquam nec oppida as ma- nus liaberc. 740 LE COSMOTHEOROS. quoi il avait raifon. Suppofons en effet qu'au lieu de mains des fabotseulTent été don- nés aux hommes comme aux chevaux et aux boeufs, jamais ils n'auraient pu, tout en étant des créatures raifonnables, bâtir des villes ou même des maifons. Ils n'auraient eu aucun fujet de converfation en dehors de ce qui fe rapporte à la pâture, à la copu- lation des fexes ou à la queflrion de la fécurité. Ils auraient été dénués de toute fcience et de toute recordation des événements. En un mot, ils fe feraient fort peu élevés au dcffus du plan des bctes brutes. Et quel inilrument pourrait être aufîi bien adapté que la main à nos innombrables befoins? Les éléphants fe fervent, il eft vrai, avec une mer- veilleufe dextérité de leur trompe, avec laquelle ils favent enlacer et projeter tous les objets et aulli les foulever s'ils ne font pas trop grands, faculté qui a même valu à cet organe le nom de main, quoiqu'en réalité il s'agiffe d'un nez prolongé. D'autre part la plupart des oifeaux conflruifent leurs nids en fe fervant de leur bec qui les met aufîi à même de fe procurer des aliments. Mais en ceci il n'y a rien qui ne le cède de beaucoup h l'agencement des mains. Leur conftrucTnon mécanique, ainfi que celle des bras, efl: admirable: elle pennet de les étendre, de les contracter, de les mouvoir en tout fens. C'eit avec une merveilleufe indullrie qu'ont été faites Icsarticulationsdes doigts et du pouce, de telle manière que par la tracnon des nerfs ils peuvent faifir tous les objets et les tenir fermement. Pour ne rien dire du fcns du tacl, extrêmement fubtil, dans les extrémités des doigts, h l'aide duquel nous difHnguons un grand nombre d'objets même dans les ténèbres. Il eft donc clair qu'aux peuples Planétaires ont auffi été don- nés des mains et des bras ou d'autres organes équivalents qui ne pourraient d'ailleurs guère avoir été inventés avec plus d'adrefle; ceci pour que la nature ne doive pas être cenfée avoir accordé plus qu'à eux non feulement h nous, mais auiïi à l'efpèce des linges et à celle des écureuils. Et des pieds. Qn doutcra encore moins de leurs pieds ii nous répétons ce que nous avons diflerté plus haut fur les di\-erfes façons dont fe meuvent les animaux. Outre celles que nous avons énumérces il ne nous femble pas qu'on s'en puiiTe figurer aucune autre. Or, aucune d'elles ne convient aulîi bien à des Planéticoles doués de raifon que celle dont nous nous fervons ici. A moins qu'en quelques-uns de ces Globes les habitants n'aient été auflî munis de la faculté de voler; ce qui eft pourtant peu probable à caufe de la néccilité de vivre en fociété dont nous parlerons plus loin. Des yeux et un vi- jj j^'^ft pas invraifcmblablc que des yeux élevés et un vifage propre à contempler garder au ^lo'i"et ^^'^ ^ftres leur fuient tombés en partage, puifqu'on conftate que par la providence en haut. divine ceci a été ainfi fait dans le cas du corps humain, ce que les Philofophes célèbrent à bon droit ++). Quant à la pofition des autres membres, fi nous jugeons digne de louanges la fageffe de l'architecte qui a placé les yeux dans la partie fupérieure du ■•••) Tout lecteur qui connait les Métamorphoses d'Ovide songera sans doute aux vers 85 — 86 du Lib. I: sublime dédit coelumque tueri jussit et erect(is ad sidéra tollere vultus. rosHOTHEOROS. -41 ncc domos, licct rationc inftructi, a^dificaiïcnt. Nihil de qiio loqiicrcntur habiiiiïcnt, nifi de iis qux nd pahuluiii, aut ad c()njiit:;iuin, aiit fui tiuclam attincnt. Oiiini fcicntia, oniniqiic rcnmi nicnioria caniillcnt: DL-iiiquc à bclliis paruni ahfui(Tciit. Quodiium porro inllmmcntiim a-quc accommodatuni ac matins effc pollît ad innumcra illa ad qiia." nohis iiliii l'unt, obciinda? l'Llcphanti probolcidc mirabilitcr utuntiir, qua & am- plc(5ti qiiidvis & prnjiccrc, minucioraquc qua."vis c (olo tollcre noriint: Lindc& inanus corum pars illa dida cil, cuin rcipla lit in longum prodiicUis nafiis. | Rollro qiioqiic (/"-éa). aves plcrœque nidos exilriiimt, alimentaquc congerunc. Scd harum nihil cil quod non maniiuni oportunitati longe concédât. Et cil lime, tam illarum quam brachiorum, mirabilis qiixdam machinatio; ut protcndi, reduci, inque omncm partcm movcri pof- fint. Tuni mira indullrià inllituti digitorum ac pollicis articuli, ut ncrvorum attradu quxlibet prchcndaiu, lirmiterque contineant. Ut omittam fenfum illum, in extremis digitis, cxquilitillimx* fubtilitatis; quo vcl in tencbris pleraque corpora internofcimus. Patet itaquc aut manus brachiaquc, aut aliud quid corum loco, quod vix a'queaptum excogitari potell, Planctarum populis datum elle, ne non iblum nobis, fed & fimiarum & Iciurorum gencri, plus induinile bac in re natura cxiltimctur. De pedibus vero minus etiam dubitabitur, li repetamus ea qua.' l'upra dillcruimus ï-tpcdcs, de varie animalium incclTu, qui non vidctur aliis modis, quam quos ibi recenfuimus, cogitari polTc. Intcr eos vero non ell, qui tam bene Plancticolis rationc prsditiscon- vcniat, quam quo & nos utnmur. \ill forte & volandi facultatcmin aliquibus Globo- rum illorum ac|ccperunt. Quod minus probabile tamen propter vitam in focictate (/'•^s)- degendam, de qua pollca dicemus. Non caret auteni veril]militudine,ercdosoculos,vuItumquead lîderacontcmplanda F.reaos oculos, iis contigiflc, quandoquidem hoc in hominum corpore providcntià divinà lie inllitu- ^" """l"'^- tum videtur, & aPhiloibphis mérite celebrari rolet+^). De reliquorum vero membro- rum polîtu, li lapientiam artificis laudc dignam cenfemus, quod oculos in fuprema 742 LE COSMOTHEOROS. corps et les membres moins nobles loin d'eux de manière à les fouftraire plus ou moins aux regards, ne devons-nous pas penfer qu'il a agi à peu près de même en formant les corps des habitants de ces contrées lointaines? Nous ne difons pas pour cela qu'il leur a donné une figure l'emblable à la nôtre. En effet, il exifle une variété pourainfi dire ou'il n'en rciulte infinie de formes polîibles que nous pouvons nous imaginer en fuppofant tant des pourtant pas que ^ii(f^.,.^,,•,^.^;s entre les diverses parties de ces corps et les parties correspondantes des leur ligure ferait , r r t ^ r entierenient leni- nôtres qu une autre économie extérieure et intérieure de 1 enfemble. iSous voyons biabie a la notre, aycc combicn d'art et de commodité quelques-uns de nos animaux (ont revêtus de laine ou de poils, d'autres plus élégamment encore de plumes et de pennes. Pourquoi les Planétaires raifonnables ici coniidérés ne feraient-ils pas recouverts d'une façon femblable? Chez nous les bètes font apparemment à cet égard dans une meilleure condition que les hommes. A moins que ceci n'ait été ainfi établi dans ce but que la nudité même forcerait les hommes à inventer et fabriquer di\'ers genres de couver- tures, de forte que ceci ferait un moyen de développer leur intelligence. Il ell au moins évident que de cette néceilité réfulte une importante activité commerciale et induflrielle. Mais la nature a peut-être créé les hommes nus auffi dans le deiTein de leur laider le choix de fe vêtir plus légèrement ou plus abondamment de manière à fe pouvoir accommoder au féjour dans tous les lieux de la terre. Une autre différence plus grande que celle-ci entre les corps des Planétaires et les nôtres pourrait être fuppofée: nous conilatons que quelques animaux ont été formés par la nature de ma- nière à avoir pour ainfi dire leurs os au dehors et leurs chairs en dedans, enfermés dans les os, comme il en ell des écrevifles, des langoulles et audi, à un certain degré, des tortues. Cependant elle n'a choili cette ilrudure des membres que dans quelques animaux afiez vils. Une autre raifon pour laquelle j'héfite à attribuer cette llructure aux Planéticoles, c'efi: qu'ainfi formés, ils feraient dépourvus de l'ufage iubtil et varié des doigts, duquel nous avons montré qu'ils ont bien bef )in. Quant h la laideur de leur figure, ce lerait là un argument qui h lui l'eul ne ferait pas grande impreiiion ilir moi. (jue rien n"eiiipe- \\ f^yj certes fe garder du préjugé vulgaire liiivant lequel im efprit capable de raifon elle iiu'un el'prit . , , . '^ , ■' .^ i i i i » /-" ii j' • raifonnable ne rc- ""^ pourrait habiter qu un corps icmblahle au notre. L eit d après cette opinion erro- lide dans une née que prefque tous les peuples, et aulli quelques Philolophes, ont attribué à leurs lornic tout autre, ^^ieux la fontie humaine; il exille même une fecte Chrétienne qui a reçu fon nom de cette conviction +'). ( )r, qui ne voit que ceci efi: bafé uniquement i'ur l'imbécillité et l'opinion préconçue de ces hommes? Et qu'il en ell de même de la prétendue beauté fans pareille du corps humain? Car c'ell ce qui dépend entièrement de l'opinion et de l'habitude et de cette tendance providentiellement inculquée par la nature à tous les animaux, de faire le plus d 'état de leurs femblables. Cellef-ci ont en vérité un fi grand pouvoir fur nous qu'a mon avis on ne regarderait pas fans une certaine horreur un animal fort diffemblable à un homme qui fe trouverait faire ufage de raifon et poffeder la faculté de parler. Car i\ nous imaginons feulement ou deflînonsunêtrequi,touten étant i'emblable à un homme fous tous les autres rapports, a un cou quatre fois plus long, ou bien des yeux ronds et deux fois plus dillants l'un de l'autre, il en rél'ulte COSMOTHEOROS. 743 corporis parte collocavcrit; fordidiora vcro mcmbra prociil inde, atquc a confpeftii Xcctamcnhincfc- quodamiiiodo rciiiovcrit; nonne piitandiim cft cadcm fcrcohlcrvancilluniin fonnan- quicorumformam ,. .,, 1 1 1 • • -1 .1 -vT • ]• • r _ nortra: plane limi- dis iltoriim procul naliitantium corporibus;' iNcc cnim proptorca dicnnus lit^uram j^^ nollra- liniilcin iis trilniiirc. VA\ cnim inllnita qiiardani aninio concipicnda formarum poilibiliiini varietas, qua & fingiilcf qiia^quc partes iftorum corporum à noftris differrc qiieant, (i»c tntonuii cxcerior intcriorqiie a'Conomia.Cerniniusquam apte & commode animalium noilrorum qux'dam lana aiit pilis \-clliantur; alla clegantiiis ctiam pliimis pennllque. Quidni ilti in Flanetis, quos rationis participes diximus, aliqua fimili rati- onc I tefti llnt? proptcr quod mcliori qiiidem condicione bellia% qiiam homincs, apud (/>. 64). nos efTe videntur. Nifi hoc eo fine lie conltitutiim iiiic, ut ipfa nudicas neccllîtatem hominiluis imponeret qua^rendi ac flibricandi varia opcrimcntorum gênera, atquc hinc ctiam ingenii exerccndi materia cxillcret. lit apparet ranc,exhacneccfîitate,non mininiam conimercioriim, artiliciorumque mechanicoriim occifioncm nafci. Sed & proptcrca Ibrlun nudos homines nutiira produxit, utproarbitrioruoteniiiusdenfiulVe amirti incedcrc pofllnt; atqiie ita ad quafvis terrarum oras inhabitandas fefe compo- nerc. Alia vero major bac, qiiam diximus, difTerentia intcUigi poiïct intcr corpora IManetarionim ac noftra; cum animalia quivdam ita à natura fonnata repcriantur, ut vehiti oila extriniccus habeant, carnes introrium, atque ollibus inclufas, qualia flint cancri, aftacique, & fere etiam teihidines. Attamen hanc mcmbrorum compagem, & in paucis vilioribus tantum illa iccuta cfl:, & Planetarum incolis, quo minus eam tri- buam, iacit, quod llibtili varioquc digitorum ulli carituri eflent, quo tam valde eos opus habere oltenfum fuit : nam abfurda fpccie non multuni alioqui moverer. | q,. 65). litenim omnino cavendum cil ab errore vulgi, cum animum rationis capaccm non ouo minus animus alio in corporc, quam nollris limili habicarc poiïe fibi perfuadet. Ex quo tactum e(l, rationis capax cti- ut populi penè omncs, atque etiam Philolophi quidam, humanam thmiam diis ad- ai" ^''' f"™^\'"' l'cri-pferint; Imo ut, à fimili perfuafione, cuidam Chriftianorum fcftîc nomen inditum y^y^ tuerit 'Q. lloc vero non niiî ab bcMninuni imbccillitatc & pnvjudicata opinione pro- licifci quis non videfî' uti illud quoque, quod eximia quaxiam pulchritudo humani corporis effc putatur: cum tamen ab opinione & afTuetudine id totum quoque pen- dcat, afFcftuque eo, quem cundis animalibus natura provida ingencravit; ut lui fimi- libus maxime capcrcntur. Illo verè) tantum polFunt, ut non fine horrorealiquo animal homini multum diliimile confpectum iri crcdam, in quo rationis & lennonis ulus repe- riretur. Nam fi talc folummodo fingamus aut pingamus, quod, estera homini fimilc, collum quadruple longius habeat, vcl oculos rotundos duploque amplius diftantes; le. ■♦5) La secte chrétienne dont parle Huygens est celle des antfiropomorphisres de Syrie et d'Egypte du quatrième et cinquième siècles, lesquels se figuraient Dieu sous une forme humaine puisque l'Ecriture parle de ses pieds, de ses mains etc. Erreur condamnée — est-il besoin de le dire? — par l'Egliso. Comparez le Dante, Paradiso IV 43 — 45: Per questo la Scrittiira condiscende a vostra facultade, e piedi e mano attribuisce a Die, e altro intende. 744 LE COSMOTHEOROS. tout-dc-fuicc une figure qu'il nous efl: impoflible de regarder fans averfion quoique fans pouvoir raccufcr raifonnablement de difformité, (^iie les habitants J'ai dit plus haut, en parlant de la grandeur de ceux qui habitent les Planètes qu'il ces anetes iont ^gjj^^^jg probable que leur taille n'eft pas beaucoup inférieure à la nôtre. Ma première de notre taille ou \^ ^ 11 rS plus grands. raifon c efl: que, de même que les corps humains ont à la grandeur de la Terre une proportion telle qu'ils peuvent la parcourir en entier et apprendre à connaître fa forme et fon volume, il elT: probable que dans le cas des autres Planètes et de leurs habitants raifonnables la chofc a été ordonnée de môme, à moins que nous ne voulions encore une fois nous juger fupérieurs à eux fous ce rapport affez important. D'autre part, comme nous avons fait voir que fallronomie et l'art d'oblerver y Ibnt cultivés, il s'eniuit qu'ils ont été pourvus de corps capables de manipuler le bois et les métaux et de les utilifer pour la conflruction d'inrtruments et de machines; lefquels donnent d'autant plus de réfultats qu'ils ibnt plus grands. Si nous nous figurons des nains de la taille de fouris, ceux-ci ne pourraient pas faire de bonnes oblervations allronomi- ques; ils ne fauraient ni conrtruire des inftruments à cet effet ni même s'en fervir. J'eftime donc qu'il faut certainement les fuppofer égaux ou fupérieurs à nous-mêmes, ceci iurtout en Jupiter et Saturne dont les Globes lurpafient tant de fois notre Terre en grandeur. Qu'ils vivent en Enfuite, puifque, comme nous l'avons dit, l'étude de l'allronomie ne peut être pourfuivie fans la notation des choies obfervées, et puifque d'autre part l'art d'écrire n'appartient qu'à ceux qui vivent en fociété et n'a pu être inventé que fous l'empire des néceflités urgentes de la vie, tandis qu'il en efl: de même e.a. pour l'art des char- pentiers et celui des fondeurs de métaux, il s'eniuit (ce que j'admettais déjà plus haut) que les ibciétés font en honneur chez les habitants des Planètes et qu'ils le prêtent mutuellement des fervices, qu'il exille donc là-bas fous ce rapport une grande res- femblance aux choies de chez nous. C'efl: pourquoi il faut dire de plus que les habi- tations llables leur conviennent mieux que la vie ambulante. Quoi donc? auront-ils auffi les autres inflitutions propres à la vie (bciale? des lois, des Magiftrats, des mailbns clofes, des villes, des marchandiles et du commerce? D efl établi que chez les barbares de l'Amérique ainii que chez les peuples infulaires ces inlbtutions exiflaient à peu près comme chez nous déjà au temps oîi Ton pénétra dans leurs domaines pour la première fois. Je ne voudrais cependant pas nier que ces chofes peuvent être différentes des nôtres dans les autres Planètes, puilque parmi les inilitutions nommées quelques-unes pourraient faire défaut à une Ibciété d'êtres railbnnables, n'ayant été inventées que pour que nous ne faliions pas de notre raifon un ulage mauvais, nuifible à autrui, et qu'ainfi la fociété rifquàt de fe diflbudre. Car il efl polîlble que fur ces autres globes on vit dans une telle abondance qu'on ne défire rien qui appartient à autrui et qu'on ne vole pas. On peut y être 11 équitable et bien équilibré qu'on y obferve perpétuellement la paix, qu'on ne fe drefle pas d'embûches les uns aux autres, qu'on ne s'entretue point; mieux encore qu'on ne le hait point et qu'on n'entre point en colère. S'il en était ainfi ces perfonnes-là devraient I ' KMOTHEOROS. 745 continuo ex figiirœ naicuntur, quas non poflîmus intuentes non averfari, quamvis ratit) dcfomiitatis nuUa reddi qucat.| Dixi in llipcrioribiis cum de niagnitudinc agcrcm incolariim qui in Planetis funt, (/>• 66). vcriliniilc vidcri non cfle cos valdc exigiios nobifciim comparâtes. Siiadct cnim hoc Planeticolas nobis prini5, quod probabilc lit, lîciit corpora hoininum le habent ad Telluris magnitudinem, In^ajo^s cfle" ut peragrarc univcrfam poilint, atque ita fomiam niolcmquc ejus cognorccrc; eodcm modo & in cxtcris Planetis incolifque eorum rationalibus ordinatum eiïe; nill hac in re, quffi fane magna clt, nos ipfis rurfus prsterre velimus. Deinde cum fiderum fcien- tiam & obfervationes apud eos cxerceri oftendeinmus, fequitur ut & corpora nadti lint lignis metallifve tractandis, inque inltrumenta machinafque adaptandis, idonca. Qua; & eo pnvllabiliora funt quo ampliora. Ac fane li homuncioncs quofdam, muribus non majores, cogitemus, non pollent ij fiderum animadverfiones,quales requiruntur, inflituere; nec inftrumenta ad eas parare, aut difponerc. Itaque omnino vel squales nobis poncndos elfe cxilHmo, vel majores, ac prsefertim in Jove,Saturnoque, quorum Globi tanto Tellurem noftram fuperant. Porro quia, ut diximus, allronomise Ihidium fine annotatione obfervatorum non pO;tell procedere, ars vero fcribendi non nifi in focietate ratione utentium, & cogen- (/"• ^7> tibus vita.» necefiitatibus, inveniri potuit; nequemagisarsfabrorumaut fuforia;fequi- Eos m focietate vi- tur ex eo (quod llipra diccbam) & Ibcietates coli apud Planetarum indigenas,acmu- tuas opéras eos intcr fe pra.'ilarc; adcoque hac parte fimilitudinem magnam ibi elfe nortratium rerum. Quamobrcm &. certas llabilefque fedes potius quam ambulatoriam vitain ils convenire dicendum eft. Quid igitur? an & caetera fociali vitîe propria habe- bunf? leges, Magillratus, teda, urbcs, mercaturas aut rerum pemiutationes? Certe equidem apud barbaros America; & infularum populos, cum primum ad eos perven- tum ert, eadem hîec fere jam in ufu erant. At non propterea negaverim aliter illa in Planetis csteris fe habere poffe quam apud nos; cum ex lis qusedam fint quœ abcfle queant à focietate animalium ratione pra^ditorum; coque tantum cxcogitata, ne rati- one maie utamur & cum aliorum injuria, itaque focietas folvatur. PofTunt enim in aliis illis globis in ea rerum abundantia verfari, ut nihil alieni appetant,rapiantve. Poflunt ea elle œquitatc, ut pacem perpetuo colant,necfibi | invicem infidientur,aut mortem (/"• <58). inférant ; imb ut neque oderint nec irafcantur; quod fi effet, multo quàm nos feliciores 94 746 LE COSMOTHEOROS. ctrc cdimces bien plus hcurculo que nous. Mais il cil plus vraiicniblablc que, tout comme chez nous, là-bas aulli le mal efl: mêlé au bien, la Ibtcife à la fagefle, la paix à la guerre, et que rindigence, maîcrefle des arts, n'y fait pas défaut. \ln effet, nous avons montré auparavant que ceci aulli a fcjn utilité; et même s'il n'y en avait point, nous n'aurions cependant pas de caufe pour préférer leur condition à la nôtre. nii'ilsjoiiiiiciutUi c\' qije je dirai maintenant, femblera allez ofé, je le fais, lans cependant être im- plailir lies i.on\ Cl- 1 1 1 i." 1 1 m - • • r ■ - ' ' /■ 1 [■iji^^i^^ probable. .Si les peuples l'Ianetanx's vivent en lociete (ce que nous avons conclu tout- à-l'heure) je foutiens qu'outre les commodités qui en réfultent ils en éprouvent un plailîr feinblable à celui que nous recueillons de nos réunions et converfations amica- les, de nos amours, de nos farces, de nos fpectacles. Ceci, dif-je, ell probable, parce que, li nous ne concédions rien de tel aux Planéticoles, mais que nous les conlldérions comme vivant toujours férieufement, flins aucune gaitc ni aucun divertilTement, nous leur dénierions un excellent condiment de la vie dont celle-ci pourrait difficilement le palier, et que nous fuppoferions ainli notre vie à nous plus heureufe, contrairement aux polhilats de la raifon. Pour faire un examen ultérieurde leurs occupations et palTe-temps, voyons lefquelles de leurs affaires, outre celles dont nous avons déjà parlé, ont probablement quelque redemblance aux nôtres. Qu'ils fe conllruilent des maifons, c'eft ce qu'on peut inférer avec une grande \'raifemblance du fait que, comme nous l'avons fait voir, dans ces terres-là aufli il tombe des pluies. Ceci en effet fuivaitdu fait qu'en Jupiter nous aper- cevons certaines bandes variables de nuages contenant lans doute des vapeurs et de l'eau, laquelle nous argumentions auHî pour d'autres raifons n'y faire pas défaut. 11 y aura donc des ondées et des vents parce qu'il elT: néceflaire que l'bumidité attirée par le Soleil retombe fur la terre et que les vapeurs engendrées par la chaleur par la dillo- lution de l'humidité font caufe de vents; le foufflc de ces derniers fe reconnaît à la dite ligure variable des nuages de Jupiter. C'ell donc contre ceci que probablement, pour iju'ibonibuiiciit pouvoir palVer les nuits en lécurité et en paix (en effet, ils ont, comme nous, des lies mailbiisciHitrc . ,,. , ,. ..^ ., ,. .i. , , .„. , .,. , , ]. ,]„j^. nuits, partant auln du lommeil), us le muniflent en batillant des mailons et des chau- mières ou en creulant des cavernes. Et cela d'autant plus que chez nous toute efpèce animale à l'exception des poifibns -^'''), fait des conllrucb'ons de ce genre pcnir fa lécu- rité. Mais pour quelle raifon penferionf-nous que des maifonnettes et des chaumières feulement li )nt conllruites par les habitants des Planètes et non pas des maifons amples et magniliques, li ce n'ell celle que nous ne pouvons pas nous imaginer que noscho- fes à nous ne feraient pas belles et parfaites au-deflus de toutes les autres? Or, que fommes nousV Nous fommes ceux qui habitent ce petit gU)be qui n'ell pas même une dix-millième partie des globes de Saturne ou de Jupiter, lorfqu'on fait la comparailbii de leurs volumes, .\ucunc raifon ne peut donc être alléguée pour laquelle on necon- *") Ou du moins île la f^raiule majorité des poissons. COSMOTHROROS. 747 piuaiidi liiu. Sed vcrilimilius cil, ut qiicinadmodiim apud nos, lie ibi quoqiic bonis mala, lapiciuia' Ihiltitia, paci bclliiiii inilccatiir, ncc délit cgellas arciiim magillra. Quia & ex bis utilitatcm aliquani prolicifci ancoa ollcndinuis; &, li nuUa cITct. taincn ncc pra-fcrcndi rcs illonini rcbus noilris caulani habcnuis. Quod auccm nunc dicam, aiidaciiis, Icio, vidcbicur; ncc tanicn probabilitatc caret. <"ii'|qiii"niiii ju Ncmpe, li in Ibeietatc (quod jani penè obtinuinnis) visant i^cntes Planetarnni; etiam, ''""^ '""" ""' pnvtcr eoninioda indc pruvcnientia, voluptate aliqua tali cas atliei, qiiali nos, ex con- grellibiis eolloquiirquc aniieoruni, amoribiis, jocis, Ipectaciilis. I loc, inquani probabilc ell, quia li nihil borum Planetieolis eoncedanius, led lemper eos feriô, ac lînc onini bilaritatc, aut animi rcmillione au;crc putemus; ingens vita; ctMidiniencuni, quoquc vix illa earerc pollit, iis adcnipturi linuis, atque ita nollrani banc bcatiorcni lacturi; contra quam ratio poltulat. De reliquis vero occupationibus & lludiis 1 illorum ut porro inquiranuis; vidcndum (/'• ^^'/j- ell qu:enani illorum, privcer ca qiuv jara diximus, cuni noltris aliquam limilitudineni habere probabilc lit. Donios llbi eos conllrucrc, ideo vcl maxime crcdere libct, quôd & pluvias in terris illis cadere ollcndinuis. Sequebatur enim hoc ex eo, cpod in jovis Plancta nubium quidam nuitabilcs tractus cernuntur; vapores, aquamque baud dubie continentes: quam aliunde quoquc illie non deefic argumentis adllriicbamus. Mrunt ergo & imbres & venti, quia attraclum à Ible humorcm reciderc in tcrram ncceiïe cil; & calore Ibluti vapores ventorum caula lunt; quorum llatus ex illa nubium Jovi- alium mutabili facie cognolcitur. Adverlus hoc ergo, ut nottes tuto & quiète tranli- i''>Mi"'-aJ\ciiiis gant (habent enim & noclcs & fomnum proinde, uti nos) munire fc eos, cafalquc ac '' "'' '^""^^ "l'i-'rc- tuguria a.'dilicare, aut Ipecus efTodere, verilimilc ell. A tque eo magis quod omne genus animalium, apud nos, cxceptis pircibus+*), ad fui tutclam ha:c molitur. Cur vero cafas & tuguria, & non donios aniplas iScmagnillcas l^lanetarum habitatonbus exllrui cre- damus, nili quod non poll'umus res nolkas non pra; omnibus pulchras perfeclafquc putare. | Qui autem nos? Xcnipe in globulo illo vitam agentes, qui non decies mille- C/>-r°> limam partem globorum Saturni aut Jovis a-quet, li corporum moles inter le crmfe- rantur. NuUa equidcm ratio adterri potefl cur non Architectura-elegantiam, l'ymme- triamquc, a;que cognitam habeant in illis caneriiquc Planetis, ac nos innollro:nec cur non palatia, turres, pyramidelque alicubi nollrismultoaltioreslumptuoliorelque, 748 LE COSMOTHEOROS. naîtrait pas en ces autres Planètes aufll bien que chez nous l'élégance et la fymétrie de rArchitefture, ou pourquoi on n'y bâtirait pas quelque part des palais, des tours et des pyramides beaucoup plus élevés et plus fomptucux, et tout audi harmonieux, que les m'itres. Et comme dans ces choies s'exerce une indullrie fort variée des hommes, telle que celle qui s'occupe de la taille des pierres, de la cuilîbn de la chaux et des briques, de Tufage du ter, du plomb, du verre etauflî de l'or pour les ornements, il ell: vraifemblable que là-bas fe trouvent des indullrics nullement inférieures à toutes celles d'ici. Que li la furface de chacun de leurs Globes cft: divifée d'une manière femblable à celle de chez nous, c. h. d. qu'une partie efl: occupée par de la terre ferme et une autre par des mers comme on peut le conclure des obfervations fufmentionnées de Jupiter, puifque des nua;j;es ne peuvent guère provenir que de vafles nappes d'eau, il y a une très forte raifoii pour les juger aufli navigateurs. Même fans pouvoir alléguer ces raiibns nous ne faurions fans arrogance revendiquer pour notre Globe Terrcllre feul une chofe fi importante et fi utile. C'efl: furtout fur les mers de Jupiter et de Sa- turne que la navigation doit être commode à caufe de l'abondance des Lunes, par le moyen defquelles ce qu'on appelle la mcfure des longitudes, qui ne nous efi pas pos- fihle de cette manière, y doit être facilement obtenue. Que s'ils font ufage de navires, combien d'autres chofes n'auront-ils pas qui s'y rapportent : des voiles, des ancres, des cordes, des poulies, des gouvernails, et, comme nous, l'ufage particulier de tous ces attirails, de ibrte qu'ils pourront naviguer avec un vent prefque contraire, et vers deux côtes oppofés avec le même vent. Il ne leur manquera peut-être pas non plus Qu'ils naviRuciit l'jnvcntion de la boufiole fi le mouvement de la matière magnétique qui traverfe con- "iffi ks'artsqui'''^ tinuellemeut notre globe ell: une chofe h laquelle correfpond un mouvement analogue s'y raiiportciit. daus le cas dcs autres planètes. La fcience Mécanique et l' Afironomic font abfolumcnt nécefiaires dans la navigation, donc auOi la maîtrefie de l'une et de l'autre, iavoir la Géométrie, dont nous avons déjà parlé plus haut. J'efiimc d'ailleurs, même en n'ayant pas égard à ces arts ou à quelques autres dans lefquels ou bien la nécelîité ou bien l'occafion a fait naître une Géométrie primitive, que les raifons ne manquent pas pour lefquelles il eil vraifemblable que la connais- fance de cette fcience ell échue aux Planéticoles. Car foit qu'on confidère le prix et ronimc auni la j^ dignité de cette fcience en elle-même, dans laquelle il cil; fait un infigne ufage de notre intelligence et fe trouve une compréhenfion certaine et indubitable de la vérité, comme elle n'exifie en nulle autre chofe et en nulle autre fcience; foit qu'on tient compte du foit que fa nature eft telle et que tels font auifi fes axiomes et fes énoncés qu'elle doit être partout abfolument la même en quelqu' endroit et à quelque temps ou en quelque monde qu'elle fe préfente; il l'emble bien qu'une chofe de fi grande valeur n'ait pas été inllituée pour nous leuls, rendue accelfible aux habitants de notre Terre feulement. N'efi-il pas vrai que la nature même nous préfente de beaucoup de manières des figures (Géométriques, par exemple des circonférences de cercles, des triangles, des polygones, des fphères, et nous invite pour ainfi dire à en chercher les COSMOTMEOROS. 749 iiec miiiori concinnitace cxa;dilîccnt. Clinique multiplex lit hominum in his rébus indullria; ut in cx'dendis lapidibus, coquenda cake & latcribus; cuni ferro, plunibo, vitro utantur, atque ad ornatum auro quoquc; his omnibus nihilo infcriora illic haberi virilimile ell. Si vero divila ell illis, licuti nobis, Globi fui (iiperficies, ut pars tcrram, pars maria contineat; uti ex fupra mcmoratis Jovis obfervationibus colligi potcn,quia niibes vix aliter quam ex maris amplis tradtibus enafcercntur; pennagna ratio eil ut &navigare eos putcmus. C'um alioqui etiam rem tantuni, tamque utilem, nollra.' Telluris Globo foli non abfque arrogantia aicripturi fimus. Fra-'lertim verb in Jovis Saturnique mari- bus commoda eflet i navigatio propter Lunarum plurium utrobique copiam; quanmi (/'• 7')- duclu k)ngitudinum menluram, quam vocant, qua; nobis non contigit, facile confequi pollint. Quod fi navium ufum habent, quam multa pra^tcrca habcbunt qua; ad eas pertinent; \'ela, anchoras, funes, trochleas, gubernacula; & horum ufum peculiarcm quemadmodum nos; ut vento penè contrario navigetur, in contrarias vero partes et)dem vento laeillime. Ncc tbrtaire nautica; pvxidis invcnto carebunt; llquidemmo- Navigaicadoquc , , " . ]■ ir ■ r 2- -j & artcs, qux eo tus materuv magnetica.-, qua: terra: globum contmue pervadic, eu ejulmodi quid, ut f^^.■^^^JJ^ excoiere. ca:teris quoque planetis con venire cenferi pofiit. Mechanicœ quidem fcientia, & Afl:ro- nomiiv, in re navali neccdario requiritur, atque adeo utriulquc harum magillra Geo- metria, de qua jam ante aliquid attigimus. Exillimo autem, etiamfi nec ad ilbas artes ncc ad alias quafdam rei'piciamus, in qui- bus vel neccllkas vel occafio Geometris invenienda: initium fecerit,nondecfleratio- nes, quibus veriliraile fiât ejus notitiam l'ianetarinii incolis obtigifTe. Sive enim cog- nitionis ipfius pretiuni ac dignitas fpeétetur, in qua fingularis quidam intelligentiîe ell ulus, ac certa | indubitataquc veri comprehenfio, quanta in nullis rébus dirciplinifvc iP-7-y aliis reperitur: five quod eil: ejuimodi natura fua, ac talia ejus axiomata & cffata, ut Ut&Oeomctram. quocunque loco & tempore, aut quibuicunqucinmundisextet,prorluscadcmubique eflc dcbeat; videtur omnino non folis Telluris noftrœ incolis res talis parata aut oblata elle. Quid quod figuras Geometricas, vel ut circulos, triangula, polygona, Iplia'ras, multis modis natura ipfa oculis objicit, ad variafque eorum proprietatcs indagandas quafi invitât; in quarum contemplatione, etiam extra utilitatem omnem, fumma efi: TCO I-E COSMOTHEOROS. diverlcs propriétés, dans la coiiccmplacion delquellcs, niéiiK' en dehors de toute utilité, il y n un fort grand plailir? Qui n'ell pas laiii d'admiration lorfqu'il apprend ce qui ell: enléigné l"ur la circonférence de cercle dans les l''.léments d'iùiclideet dans les lieux Plans dWpoUonius, ou ce qu'Archiméde a publié fin- la lurtace de la fphère et la quadrature de la Parabole, ou qu'il conlidèreles découvertes li llibtiles des auteurs modernes'? Or, la vérité de toutes ces chofes et les voies qui y conduilént l'ont les mêmes en Saturne et Jupiter que chez nous; tout y dépend des mêmes principes fort (impies, ce qui doit nous porter à croire bien facilement qu'en ces autres planètes il y a des individus qui prennent part a cette fort belle et fort agréable étude; quoique le plus grand argument pour cette thcfe fe tire de l'utilité de la dite fcience pour toute la vie. Que lijedifaisqueles habitants des Planètes ont pénétré allez loin dans le do- maine de la (îéométrie pour avoir inventé les Tables des Sinus et les Logarithmes et le calcul Analytique, il pourrait fembler que j'avançais des chofes étranges et prefque ridicules. Il n'y a cependant aucune raifon pour ne pas admettre qu'ils peuvent avoir trouvé une partie de ces chofes ou qu'ils les trouveront plus tard; et même peut-être des théories plus remarquables que celles que nous poifcdons. Car nous ne devons pas, comme je l'ai déjà fouvent dit, préférer nos conditions, en nous préférant nous- mêmes, à celles des Planéticoles. Il ell de plus certain que ce que nous remarquons d'unique et d'éternel dans la fcience Géométrique le trouve également dans celle de l'I lannonie, puifque toutes les confonances coniillent dans une mciure et proportion conllantes, et que tout Tordre des tons, ainli que tout le charme du chant même uni voc-al, font fondés fur les i,:i .\iiiii|ue. confonances. D'où s'enfuit que chez tous les peuples on chante les mêmes intervalles, Ibit que la voix progrelVe par des degrés continus l'oit que ce l'oit par des liuits. Des auteurs dignes de foi rapportent même qu'en Amérique \'it un certain animal qui fait entendre lix tons mulicaux fuccelîifs*); d'où reH'ort que la natiux' même en prefcrit les invariables rapports. Comme ce qui fe rapporte à ce fujet cil donc conllitué d'une façon certaine, unique et néceflaire, il elt vraifemblable que, non moins que la Géo- métrie, le plailir de la iMuiique appartient à plus d'individus qu'à nous. Car, rexillence d'autres terres et d'autres animaux raifonnables et doués du fensacoullique ayant été une foisadmife, pourquoi ce plailir uniquement réalilable parle fon ne ferait-il tombé en partage qu'à nous? j'ignore de quel poids fera pour autrui l'argument tiré ici par nous de l'unité et de l'immuable nature de ces arts; pour moi il n'crt ni faible ni raé- prifable; il me femblc n'être guère inférieur en force à celui dont je me fuisfervi plus haut en établiUànt que la faculté de voir convient aux animaux Planétaires. Or, s'ils prennent plailir aux tons harmonieux et au chant, il ell aulTi prefqu'im- poHible qu'ils n'aient pas trouvé quelques inllruments mulicaux. puifqu'il doit leur être arrivé de tomber même par hafard fur des inventions de ce genre, grâce par exemple à des cordes fort tendues, à des fons aériens, au bruit du fouflle dans des tiges de rofeaux ou de ciguës. De même que nous fommes par\enus de pareils com- mencements aux lyres, aux guitares, aux flûtes, aux inllruments à un grand niMubre COSMOTHEOROS. 75 1 i)blcttatii). Oui'^ cnini non acimiratur, cuni dilcit eu qux" de circiilo in l^lcmcncis lùi- clidcis, & Apollonii locis l'ianis doccnturV aiic qua; de ("pha'ra' liipcrficie & quadratu- ra l^arabola' Arcliiniedcs prodidit, aiit recentii)runi fubtilinhiia in\enta"? , Quorum omnium eadeni,i!k ad ilil'cendum a-que expnlita, ell vcritas in Saturno, ac Jove, atquc apud nos, & ex iifdem iîmplicillimis principiis pendcns, quo facilius crcdi pocell pul- cherrimi jucundiliimique Ihidii in illis ac civteris planetis aliquos participes efle: l'itli pra;cipue iioc lliadct utilitasquxexeoin omncni vitam émanât. 1 Ouodli jamcoulquc (/"-rs)- rei (îeometricx peritos qui in l'ianctis limt dicerem, ut & Tabulas Sinuum,& I''>g3- ritlinios, & calculum Analyticum invenerint; abiona ac penc ridicula proferre viderer. Nec tamcn quidquam oblhit quin horum aliquid reperifTe potucrint, aut aliquando reperturi tint; atque etiam his noltris iortafle majora. Non debemus enim, ut jam iivpe diximus, pra;fcrre nos ipfos ac res noftras rébus Planeticolarum. Ca.'terum illud quod uniufmodi & xtemum in Geometrica Icientia inefTe animad- vertimus, iîmiliter quoquc in I larmonicis inveniri certum cft; cum confi mantia; ( mines conilanti menl'ura ac proportionc conftituantur, omnis vero phtongurum ordo, om- nilque cantus deleftatio, etiam vocis fingula.% in confonantiis tundata fit. Quo fit ut '^'"''"'^a"' apud omnes gcntes eadem tonorum inter\alla canantur, fivc pcr gradus continuos, Wvc (altu vox progrediatur. Imo animal quoddam in terris America* reperiri lide digni au6toresnarrant,quod(cxmuficostonosdcinceps voce exprimat*): Utappareat iplam naturam immutabili ratione cos pra?rcribere. Quandoquidem igiturqua^huclpeclant, certa quoque & ! unica, & necedaria ratione Icle habent, veriiimilc clt, non minus (/'•74)- quam («eometria", etiam IMufica." oblcctationem ad plurcs quam ad nos pertinere. Pofitisenim aliis terris atque animalibus ratione & auditu pollentibus, cur tantum bis nollris contigiflct ea \'oluptas, qua- lola ex fono percipi potelV? Nclcio cquidem qu- antum apud alios valiturum lit argumentum, quod bic ab unitate, & immutabili natura idanmi artium petiimus; mihi non levé aut contemnendum videtur, nec multum ci cedere. quo in luperioribu< ufu^ ("um, cum videndi iacultatcm Planetariis animalibus convenire docui. Porro fi tonis harmonicis & cantu deleCtentur, vix quoque fieri potell (juin & in- llrumcnta qua;dam mufica repercrint; quoniam & cafu in hujulmodi inventa incidere contingit: vclut chordis \alide contentis. acris fono, cannarum aut cicutarum fibilo. A quibusinitiis, ficutlad tclhidines, citharas, tibias, & organa polyplectra nos pcrve- )? *^? 752 I.E COSMOTHEOROS. de cordes, de même auroiu-ils pu inventer, eux, des inftrumcnts non moins élégants. Oui pounait ce- Mais tandis que les tons et les intervalles des chants l'ont bien détcnninés, nous voyons penianu iikrcrie (.^.p(>j-,jj,nf auprès d'un nombre de divers peuples autant de différents modes et nor- mes de chant: il en était ainii dans l'antiquité pour les peuples Dorique, Phrygique et Lydiquc; dans le prélént (ièclc pour les Français, les Italiens et les Perfans. Il ell donc polllble que TMarmonie des Planétaires s'écarte affez loin de toutes celles que nous venons de mentionner, en étant pour leurs oreilles fort agréable. ÎNIais il n'y a pas de railbn pour la juger plus primitive que la nôtre: pourquoi ne feraient-ils pas ufage, eux aufli, de Tons chromatiques et de quelques fons Enharaioniques? puifque la nature fournit aulh les femitons et les définit par des proportions fixes. Pour qu'ils ne foient pas allés moins loin que nous dans ces matières, il faudra peut-être aufii leur accorder la polyphonie des voix ou des cordes, la mixture artificielle tant des tons diffbnants que du triton et de la quinte diminuée. Je fais que ceci aura bien peu de \Tai!émblance pour beaucoup de gens, moins encore li nous proclamons les habitants de Jupiter ou de Vénus aulii doctes que ceux qui excellent le plus dans cet art en France ou en Italie. Et cependant il peut être vrai qu'ils les lurpalTent même; ils peu- vent nommément dan^ la partie Théorique de cet art avoir été à même de comprendre ce qui jui'qu'ici ell relié plus ou moins inintelligible aux hommes de cette terre-ci. En effet, ii vous demandez h nos IMuficologues pourquoi la fucceffion de deux quintes efl: fautive +'), d'aucuns diront que la trop grande douceur doit être évitée qui provien- drait de la répétition d'une confonancc fi agréable; d'autres que dans l'hamionie il liiut rechercher la variété. \'oilà ce que répondent nos principaux auteurs fur cet art, et parmi eux Defcartes +''}. Mais un habitant de Jupiter du de V^énus démontrera l>(imciii(>iilciUaii- peut-être quc la caufe plus véritable c'ell: la iuivante: en paflant immédiatement d'une nit cianehiccx- ci Q^,j,,f^> ^ ^^j. autre, il lé produit quelque chofe d'analotnie au paffacie fubit à un autre une quinte a une ^ , , - ^ '.' " ^i-, quinte. mode, puilque la (Quinte, jointe au fon qui la partage en tierce (lequel, s il fait défaut, eil: mentalement ajouté) définit le mode : or, un tel changement de mode ell à bon droit jugé par les i)reilles défagréable et mal fondé, comme aufii généralement nous '*') Voyez aussi sur cette question les p. 129 et i-o du T. XX. A la p. 1 10 du dit Tome nous avons fait mention de la présente page du Cosmothéoros. ""*) Dans le Ch. XII C„De ratione componendi et modis")deson „Compendium Music»" Des- cartes s'exprime comme suit:,,... ad majorem elej^antiam & concinnitatem hxc sequentia observanda sunt: . . . Secundo. Ut nunquam dua'octava; vel duœquinta;seinvicemconsequan- tur immédiate. Ratio autem quare id ma,i;is expresse proliibeatur in lus consonantijs quam in alijs, est quia hx sunt perfectissima:; ideoque, dum una ex illis audita est, tune plane auditui satisfactum est. Et nisi illico alià consonantià ejus attcntio renovetur, in eo tantùraoccupatur, ut advcrtat parum varietatem & quodammodo frigidam cantilenx symphoniam. Quod idem in tertijs alijsque non accidit: immô, dum illa; iterantur, sustcntatiir attcntio, augeturque deside- rium, quo perfectiorem consonantiam expectamus". COSMOTHEOROS. 753 niimis, ita illi qiioqiic non niimis clegancia ex'cogitarc potuerint. Sed queinadinodiim ccrti dclinitique licct iinc toni, cantufqiic intcrvalla, tamen apud divcrfos populos aliiini j atqiic aliiim clic cancndi m )rcm ac normam vidcmiis; ut olini apud Dores, (/'-."S)- ['hrvii;as, Lvdos; nollra a.'tatc apud C^allos, Itak)s, Perlas: ita ficri potell ut ab omnibus •v*"-'»-" '"'"«n => ,.,"'." , ,-,, . Il . • -11 -1 •/!• /— nullra divcrla elle his longuis abcat rlauctariorum I larnionicc, quamvis illorum auribus gratillnna. Lur .y^^ vero nollra rudiorem opincmur nulla ratio cil; neque etiam cur non & chromaticis Ibnis, & quibufdani lùiannoniis utaiitur? cuni licmitonia quoquc natura luppcditet, ccrtifquc proportionibus dcliniat. Imo ne minus aflecuti lint hilee in rébus quam nos, etiam pluriimi vocuni aut chordarum concentus, artificiofaque permiflio, & diiïbnan- tium tonorum, & triconi, & diapcnte diminuta.' ufus iis fortaffe concedendus lit. Scio vix aliquam vcrilimilitudincm apud multos ha^c habitura, ac minorem etiam, H squc dodos dicamus in jovc aut Vcncre incolcntes, ac funt ii qui in Gallia, Italiave pluri- mum hac artc excellunt. Et tamen ficri potell ut vcl illis peritiores fint, ac pra.'cipue in parte Theorctica hujus artis ea pcrfpcxerint, qux apud noltratcs hoiccparumliac- tenus intclleda funt. Si enim ex nollris Mulicis quivras, cur confonantia diapcnte poil aliam limilem vitiofe ponatur+'^), diccnt | alii nimiam dulcedincm devitari, quae ex gra- (/'• r^)- tilllma? conlbnantix' itcrationc nafcatur: alii varictateminharmonicisfcquendamcfrc. i !a.'c cnim pnvcipui artis auclorcs, cumque iis Cartcfius ■''*), adferunt. At Jovis aut Cur confonantia X'encris incola tbrfan veriorem banc caufam dcnionllrabit, quod h Diapcnte ad aliam (■,ni'i'u;m\^i'|ioie""' dcinceps pcrgcndo, talc quid fiât, ac fi repente toni llatum immutemus; cum Dia- pmiatur-' pente, unh cum interjefto ditoni fono, (qui fi défit, mente fupplctur) toni fpeciem ccrto conllituat : bujurmodi vero fubita commutatio auribus mcrito injucunda incondi- 95 754 LE COSMOTHEOROS. frappe comme plutôt dure (fi ce n'eft en paifant) la fucceirion de trois fons confonants h Tharmonic de trois autres, aucun des trois premiers n'étant cor.lcrvé. Ce même habitant faura peut-être ce qu'aucun de nos hommes n'a encore remarqué, (avoir pourquoi dans aucun cliant monophonc ou polyphone, le ton ne peut être maintenu à la même hauteur (i ce n'eil par cette caufe que la plupart des intervalles confonants font fpontanément et inconfciemmcnt tempérés de manière à s'écarter quelque peu des intervalles parfaitement juiles. Et pourquoi dans un fyftème de cordes ce tem.pé- rament efl le meilleur lorfque de la Quinte un quart de commaefl partout retranché. Ce que nous avons récemment montré pou\cir être cflcétué ians difierence fenfible par la divifion des ofta\'es en ^i parties é;i;ales, d'où réfulte un certain cycle Harmo- nique fermé ^"^). Or, fi les habitants des Planètes ont conçu ces vues théoriques, il eft nécelTaire que les nombres Logarithmiques leur foient aufîî connus. Dcnionibatioii de (Jq q^ie j\ù dit de la nécefîlté de tempérer le Ton de la voix, demande une démon- la néceiiitcirappli- ,1 • '• ' n. j-ù- -1 1' • • • j j -•' lier un tempôra- '''■^"''"■' 91" " ^^^ P^^ diHicile; nous I ajoutons ICI attendu que nous avons déjà com- ment au ton de la mcncé h débiter autre chofe que nos rêves. Je dis donc que fi quelqu'un chante fuc- ^■"''^- cefllvement les fons que les Muficiens défignent par les Lettres C, F, D, G, C par des intervalles confonants ablohiment parfaits, en élevant et baiffant alternativement la voix, ce dernier ton C l'era inférieur de tout un Comma (comme on dit) au pre- mier C d'où partait f >n chant. C'efl: ce qu'on peut conclure du fait que des rapports juftes correfpondant à ces intervalles, lefquels font 4 ii 3, 5 à 6, 4 h 3, 2 à 3 fe compofe le rapport 160 à 162 au 80 ii 81 qui efl celui du Comma. De forte que, fi ce chant ell répété neuf fois, il faut que la voix ait baiffé à peu près d'un ton majeur, corres- pondant au rapport 8 : 9. Mais le fens de l'ouïe ne fouftre aucunement cette defcente; il fe iouvient au contraire du ton initial et y retourne. Xous Ibmmes donc obligés de taire ulage d'un certain tempérament occulte et de chanter ces intervalles imparfai- tement, ce dont réfulte une ofl'enfe de l'oreille beaucoup moindre. Et c'efl prefque partout que le chant a befoin d'une pareille correétion, comme cela appert facilement par une compofition des rapports telle que celle ci-defi^us. \'oilh ce que nous avons voulu expofer à Taxantage de ceux qui étudient cet art et ne font pas dénués de toute connaidancc de la (Géométrie. Xous retournons maintenant au point d'où nous étions partis. Nous avons parlé de certains arts et de certaines inventions que les Planéticoles ont vraifemblablcment en commun avec nous. Outre ceux-ci il fuit qu'il en exiflc là-bas d'autres encore, ayant trait foit hl'ufage et la commodité de la vie foit aux di- vertifienients. Combien ces arts font nombreux et importants, c'ell ce que nous nous figurerons le mieux en énuniérant et plaçant devant nos yeux ceux qui fe trouvent chez nous. ■•') Consiilrez sur ce sujet le 'I". X\. COSMOTHEOR.OS. 755 taqiic judicctur; cuin cciam in iinivcrium ca plcrumqiic durior accidat, (pra*tcrquam in tranllcu) qua: lit à tribus fouis cuiil()nis,ad triiim ali()rinnharmoniaui,niilI() prioruni niancnte. Sciut ctiani illc idem lurtallc, qiiod ncmo adluic aiiiinadvcrtit nollruriini iiomiiuini, cur in niiUo vocis uniiis, pliiriumvc cancu, tonus fcrvari poUit in cadcni altitudinc ac tcnorc, ni(î confonantia intervalla pleraque ultro, ac ncminc advertentc, ita tcnipcrcncur, ut à pcrfciftionc (lininia nonniiiil dcfcifcant. Et cur optimum fit hoc tcnipcraniLMitum in cliordaiHim l'yitcmate, ciim ex Diapente quarta pars i commatis (/>. 7.-). ubique deciditur. Ouod idem ablquc leniibili difcrimine eflici ex diviltone Diapalbn in partes a."quaies 3 1 , indequc C'yclum quendam I [annonicum in le redeuntem exi- Oere, non ita pridem oll:endimus+^). Quod tamen l'ianetarumincola-'fipcri'pexerunt, etiam Logarithmorum numeri iis noti eOe debebunt. At de Tono vocis tempcrando quod dixi, probationem habec non diHicilem; quam Dcmonilratioicm- hic adjuniiinuis, quandoquidem jam aliquid pra.'ter fomnia noiha venditareca-pimus. pcramcnti in tono ...',. , . ,- A I ,- • I ■ ■ r\- j\ //• vocis adhibencli. Ajo itaquc, li quis canat demceps lonos, quos Aluiici notant Literis L, r, IJ, Ci, L, per intervalla confona, omninb perfecla, alternis voce afcendens defcendenfque; jam poileriorem hune fonum C, toto Commate, quod vocant, inferioremfore C priore, unde cani cœpit. Ouia nempc ex rationibus intervallorum iilorumperfcdis,qua.' liint 4 ad 3, 5 ad 6, 4 ad 3, 2 ad 3, componitur ratio 1 60 ad 1 62, hoc ell: 80 ad 8 i , qua; eft Commatis. Ut proindc, (i novies idem hic cantus repetatur, jam propemodum tono majore, cujus ratio 8 ad y. defcendiflc \'occm, tonoque excidilfe oportcat. i ioc vero nequaquain patituraurium 1 lenlus, fed toni ab initio lunipti meminit, codeiiique (/>. -8). revertitur. Itaquc cogimur, occulto quodam temperamento uti, intervallaque illa cancre imperfecta; ex quonuiltominororiturolTenfio. Atquehujulhiodi moderatione lere ubique cantus indiget; uti colligendis rationibus, quemadmodum hic fecimus, facile cognofcitur. Et luvc quidem in gratiam artis illius lludioforuin nec Geometria; rudium exponere plucuit. Nunc eo unde difccOimus revertimur. Diximus de artibus inventifque quibufdam qua; nobifcuni communia habere Pla- neticolas verilimile fit; pra.'tcr quiv etiam alia exllarc illic necefie efi-, (ive ad ufus &. coraraoda vita; facientia five ad deleftationem. Hîec vero quammulta lint, quantique iacienda, ita optime rationem inibimus, \] plurima illa, quœ apud nos repcriuntur, recenfere & ob oculos ponere libucrit. 75^ LE COSMOTHEOROS. j'ai donné plus haut une lirte des cfpcces d'animaux et de plantes terrellres qui difll'rent le plus les uns des autres, outre lelqucls il s'en trou\'e une foule de moins diflemblables; et j'ai dit qu'il faut croire que dans les terres des Planètes il n'en exille pas moins de l'un comme de l'autre règne, quoique de tout autres formes qu'ici. Con- fidérons maintenant l'utilité et les commodités que nous offrent tant le règne animal que le règne végétal, et (()yons perfuadés que les habitants des planètes ne profitent pas moins des animaux et des plantes qui fe trouvent chez eux. Apcivii des avaii- \\ mérite d'être conftaté ici combien nombrcufes et grandes font nos richelFcs. En \-'icnnent "d^^s aiii ^"'^'^^ outrc que Ics fruits des arbres et les plantes baffes nous fournident des aliments, maux, (.ks herbes Ics arbres par leurs fruits e.a. par les noix, les plantes balles par leurs femences, feuil- ct lies al■brc^. {^^ {>[; racincs, et qu'il eil fait ulage d'un grand nombre de végétaux dans la médecine, nous tirons des arbres la matière a\-ec laquelle nous bàtidons nos maifonsetnos vais- feaux. Nous fabriquons nos habits de lin, ayant inventé l'art de filer et celui de tiffer. Nous tournons des fils et des cordelettes de chanvre ou de genêt; des fils nous faifons des voiles et des filets, des cordelettes des cordes et des câbles pour les ancres. Nous jouilFons des odeurs et des couleurs des fleurs, et quoiqu'il y en ait auili quioffenfent les narines et qu'il fe trouve des plantes nocives, il s'y cache cependant fouvent quelque chofe de bon : ou peut-être la nature s'eft-elle propofé que parla comparaifon avec ce qui efl mauvais ce qui efl: bon ferait mis en relief; ce qui lui eil, pouvons-nous dire, un procédé familier. Et conibien grands font les axantages que nous tirons des animaux ! Les brebis fourniHent de la laine p( uir nos habits, les vaches du lait, les unes et les autres de la viande. Nous nous fèrvons des ânes, des chameaux, des chevaux pour leur faire porter nos fux, et encore pour nous faire porter nous-mêmes fur leur dos ou nous faire tirer par eux en voiture. Où nous rencontrons l'excellente invention des roues que je voudrais attribuer aufli aux habitants des Planètes, ayant déjà plus ou moins démontré qu'ils vivent en fociété et qu'ils bàtiffent des maifons. S'ils mangent, comme nous, les animaux ou bien qu'ils s'en tiennent au fentiment qui était chez nous celui de Pythagore, c'ell ce que je ne faurais décider. Il appert fans doute qu'à l'homme a été donnée la liberté de fe nourrir de tout ce qui nait fur la terre ou dans l'eau et contient quelque chofe de mangeable, comme des plantes baffes, des fruits d'arbres, du lait, des oeufs, du miel, des poiflbns, de la chair de la plu- part des oifeaux et des quadrupèdes. En quoi il peut fembler étrange que cet animal raifonnable eil ainfi fait qu'il doit vivre par la dellruétion et l'occifion de beaucoup d'autres êtres. Ceci ne doit pour- tant pas être ellimé contraire aux décrets de la nature, puifque nous voyons que les lions, les loups et autres bêtes de proie ont poiu- nourriture le bétail et toute autre forte d'animaux plus fliibles; que les aigles donnent la challe aux colombes et aux lièvres; que généralement les poifl'ons dévorent d'autres poillons plus petits qu'eux- mêmes. Quant à nous, la nature nous a même fiiit don de diverfes fortes de chiens de chafTc pour que nous puifîions nous emparer par leur viteffe et la fineffe de leur odo- rat de ce que nous ne l'aurions pourfuivre en nous fervant de nos propres pieds. Mais COSMOTHEOROS. 757 Expofiii llipra aniniantiiim fniticiinique apud nos gênera qu:e pliiriraura inter fe liguris diffcrrcnc: pra.'ter qua% minus dillimilium, ingens copia repcriatur: dixique iiihiln pauciora ucriulqiic gcncris, ut longe divcrfa, in Planctarum terris exllare pu- taiidum. \unc j etiani ilJLid videanius, quiv utilitus quirve conimoda, tum ex aniniali- iP-79)- bus, tum ex herbis arboribuCque ad nos perveniant, acprorfus verilimile exillimemus non minora ex iis, qua; illic terrarinn inveniuncur, ad incolas ipfarum rcdundare. Ilic vcro opéra; pretium eil ut qua.>lintdivitia?noilra.Mnlpiciamiis,qua;multxMnag- nxque l'unt. Nam, pra'terquam quod alimenta nobis arborum truchis herbajque liip- R-cccnfentur tom peditent; illîe pomis, nucibus; hae fcminibus, foliis, radicibus; quodque plurimorum "^" venlùiu « aiii^ ex liis in mcdicina ufus ell; pctitur ex arboribus materia quadomosnavclque fabrica- malibus, herbis, mus. Va lino velles paranuis, exeogitatis nendi & texendiartiticiis. Excannabe, fpar- arboribus. tove, tîla ac funiculos torquemus; ex filis vêla ac retia conficimus, ex funiculis rudentes & funes anehorarios. Florum porrt) odoribus eoloribuiquc oblcdamur; & quanivis (int etiam qui nares offendant, & noxia'qua'damherba.Mnveniantur, tamenin iis ia-pe boni quid deliteicit; vel fortafle hoc egit natura ut comparatione mali bona raagis eminercnt : quod multis in rébus fecuta vidctur. Quanta vero ex animalibus ell utilitas? Ovcs lanam ad ! veditum prxbent, vacca; lac; utra^quc carnes ad vefcendum. Afinis, (/'• 80). cameli>, equis, ad portandas larcinas utimur. 1 lis etiam ut nos velinfcenli vehant, vel curribus juncti pertruhant. Ubi egregium illud rotarum inventum occurrit, quod li- benter Planetarum quoque habitat( iribus adfcriberem, cum jani in focietate eos vi vere & donios xdilicare pêne evicerim. Utrum vero etiam animalibus prociboutantur,an Pythagonv limile dogma (equantur, non habeo quod aflirmem. Apparet quidcm hoc homini datum elFe, ut omnibus iis alatur qua: vel in terra vel in aquis naicuntur, fi quid nutrimenti contineant; ut herbis, pomis, lacté, ovis, melle, pilcibus, volucrum quadrupedumque plurimorum carnibus. In quo mirum lime videripoteft, animal illud rationis compos ita eflTe comparatum, ut cum multorum aliorum pemicie cîedeque vi\at. Nec tamen natura; prîefcriptocontrarium hoc elTeputandum eft, cum placuiffe 758 LE COSMOTHEOROS. outre tous CCS avantages que nous procurent les animaux et les plantes baffes, l'auteur des chofes a voulu que nous en tirions aufTi la fatisfaction de pouvoir étudier leurs diverics formes, leurs manières de vivre et de fe multiplier, où il Ce trouve une \arictc prefqu'inlinie et beaucoup de choies admirables que font connaître les écrits des na- turalises. Et dans le monde des infeftes même, qui n'admire les cellules hexagonales des abeilles, les toiles des araignées, les chryfalides des vers de ibie dont nous fabri- quons par une incroyable indullrie une étolie fort délicate et cela en lî grande quan- tité que des navires entiers en font chargés. Qu'il fuffife d'avoir rappelé fommairement ces quelques faits au fujct des règnes végétal et animal en tant que profitables à l'homme. Des Mctaiix. Confîdérons cnfuite combien grande eil l'on induilrie dans la recherche des métaux ainli que dans l'art de les extraire du fol et d'en examiner les qualités; de même dans celui de les fondre, de les purger, d'en faire des alliages; d'amincir les plaques d'or ou de les dilToudre dans du mercu.re pour qu'à peu de frais tous les objets voulus reçoi- vent la fplendeur et la couleur de l'or. Songeons combien grande et variée ertl'utilité du fer: toutes les nations qui l'ont ignorée ont vécu à peu près exemptes des arts mécaniques et n'ont eu pour armes que des arcs, des maifues et des piques. Nous avons de plus, nous, la poudre (mixture de foufrc et de nitre) et l'es divers ulages. On peut d'ailleurs mettre en doute s'il efl: plus utile que nuilible. Il femblait que par fa force fingulière, jointe à un grand art de fortifier les villes, une iecurité plus grande que celle d'auparavant avait été trouvée contre les attaques des ennemis; mais nous voyons qu'en même temps la violence de ces derniers s'ell également accrue; d'autre part dans les combats il y a bien moins lieu aujourd'hui que jadis au courage et à la force individuelle. 11 d\ rapporté qu'anciennement un Empereur Grec a dit ^ne le courage périt lorfque furent faites les inventions des Catapultes et des Baliftes '°); c'eft une complainte que nous pouvons poufTer aujourd'hui avec plus de raifon en- core, furtout depuis l'invention de ce qu'on appelle les Bombes, contre leiquelles les villes et bourgs ne peuvent le défendre par leur fituation: quelle que foit leur force ils Ibnr détruits et égaillés avec le loi. C'cfl pourquoi, en ne confidérant que cette feule railbn, il faut dire qu'il aurait été plus prolitable aux hommes d'être privés de cette invention. Une fallait pourtant pas nous en taire dans l'énumération ibmmaire des inventions de notre Terre, puifqu'il eft vraifemblable que fur les autres Planètes aulTi quelques arts nocifs ont vu le jour en outre des bons. De ! eau, de au-, JviQJns dubicufc cil: chcz nous l'utilité de l'eau et de l'air. C'eil il eux que nous et de diverfes in , „ , , , , .... i - n duftnes. devons la poliibilite de naviguer et de mettre a notre lervice des forces par leiquelles nous faifons tourner fans aucun labeur de notre part des meules et des machines. Or, combien nombreufes font ces dernières et à quelle variété de chofes peuvent elles 5°) Nous ignorons qnel est l'auttnir cité par Huygens, donc aussi de quel empereur il est question. COSMOTHEOROS. 759 ci viclcaimis ut Icônes, liipi, aliaqucrapacia,pcciides&infirmioraqiia;libct pabuliloco habcant: aquilœ columbas Icporelque prœdentur: Pifciiim permiilti pilciculos fe mi- nores dévorent. Quin & canuni | varia gênera ad venandum nobis largita cfl, ut quœ (/'• 81). pedibus noilris perlequi nequircmus, illoriira ccleritatc ac lagacitate conicqueremur. Prxtcr omncm vero iftam ex viventibus hcrbiiqiic utilicatcm, hanc quoque delcftati- onem ex iis nos capcre voliiit rernni conditor, ut varias corum formas natm'afque & gcnerandi vias contcmplaremur; in quibusinfinitaquxdam varieras acniirabilia multa infunt, qua: apud natura.' Icriptorcs cclebrantur. Ihkj in ipfis infeftis quis non miratur apiiim cellulas hcxagonas, arancarum telas; tum bombycum involucra, ex quibus in- credibiii induftria dclicatidlmam vcflcni conficimus, caque copiant navestutx^ca one- rentur. Atquc lia'C quidem de lierbaruni animantiumque génère, quatenus homini proiunt, fummatim retuliffe fuiliciat. Cogitctur jam pt)rro quanta lit cjus Iblcrtia in repcricndis,efrodiendis, explorandis ^-^ Metallis. mctallis; itcniquc in fundendis, repurgandis, mifccndis. Quanta in tenuandis auri la- niinis, aiit bydrargyro refolvendis, ut parvo impendio, quaxunque voluerimus, auri fplendorem coloremque induant. Quam | mira ac multiplex fit fcrri utilitas; quam qua^ (/'• °^\ ignorarunt nationes, ex omnium ferè mcchanicarum artium rudes vixerunt, proque amiis, tantum arcus, clavas, ludcl(.]ue liabuerunt. Nos vero & pulvcrem ex lulphure & nitro miihim habemus, variofque cjus uliis, qui an plus juvet an noceat merito du- bitari poteft. Vidcbatur enim mira cjus vi, (imulque artilîciofa muniendorum oppido- rum arte, certius pra-lidium inventum efïc, quam prifcis temporibus flicrit, ad\'erfus holliles impecus: led & liorum ex co fimul violentiam creville videmus, (Scfortitudini viribufque in pra?liis multo minus nunc locum cfTc quam tune fuerit. Quod enim olim Imperator Gra.>cus dixifTc lcrtur'°), Pcrii/Je l'irtnteui cwm Catapultarum, acRalii^a- rum inventa exorircntur, idem nunc majori jure queri pofl'umus; ac maxime Bombis, quos vocant, repartis; quos non mœnibus, ncc fitu oppida arcefve repellere pofTunt, fed quamvis valida; diljiciuntur, ac foloxquantur. Ut, velobh()Cunum,meliushomi- nes cjus pulvcris inx'cnto carituros fuidc dicendum fit. Nec tamen propterea prx>- tercundum fuit in commemorandis nolh-a- j Tclluris repertis, cum verifimile fit, etiam (/'• 83 J- in cjeteris Planctis, noxia artificia qucedam cum bonis emerfifie. Aurpicatior cil: aqux & aëris apud nos ullis : quo & navigandi ratio confiât, & vires Ex aqua, en aère, comparantur, quibus, nullo laborc nollro, molas machinalque verlemus. At Ikï quam ^'^"' i"^^""" "■"-''• multipliées, quaraque ad varias rcs adhibentur? Nam & frumenta iis comminuimus. 760 LE COSMOTHEOROS. fervir! A l'aide de ces machines nous broyons les grains, nous preflbns les huiles, nous fcions le bois, nous foulons les draps, nous préparons la pulpe du papier, fort belle invention par laquelle ell: obtenue de chiffons une abondance de feuilles blanches. Ajoutons-y l'admirable invention de l'imprimerie par laquelle tous les autres arts ne font pas feulement confervés mais aufli comparés entre eux bien plus facilement qu' auparavant. De même l'art de fculpter et de peindre, parvenu à cette hauteur à partir d'une origine faible et primitive, tel maintenant que rien de plus élégant ne femble avoir été produit par le génie de l'homme. Confidérons en outre l'art de cuire le verre et l'aiiance avec laquelle on lui fait prendre tant de fonnes; le poliU'age des miroirs de verre et l'art d'y fixer le mercure; furtout aulll l'admirable ufage du verre pour fcru- ter la nature par les inventions du télefcope et du microfcope. Mentionnons encore la conftruftion d'horloges automatiques, dont quelquef-unes font fi petites qu'elles ne gênent aucunement ceux qui les portent, tandis que d'autres mefurent le temps avec une égalité fi parlante qu'on ne pourrait défirer rien davantage, deux formes d'horlo- ges beaucoup perfeftionnées par nos inventions ^'). De ce qui acte in- Je pourrais bcaucoup ajouter i'ur la multiple doélrine et connaifl'ance des choies ,.'r , '^ *^' ' que nous avons acquiics outre les fciences de la Géométrie et de 1" Afironomie, et cela furtout en notre fiècle; comme la connailfance du poids de l'air et celle de la force élaftique. je pourrais parler des remarquables expériences des Chimiftes parmi les- quelles celles de liqueurs inflammables, dernièrement aufli de liqueurs fpontanément lumineufes et aifément amenées à brûler. De la circulation du iang par les artères et les veines, déjà auparavant comprife, mais qui n'eil devenue obfervable à nos yeux que dans les derniers temps par l'application du microfcope aux extrémités des queues de certains poifibns ''). De même de la génération des animaux; qu'il a été trouvé qu'aucun d'eux ne naît autrement que de femence provenant de fes femblables; et que ceci ell également vrai pour les herbes. Que dans la femence des mâles fe trou- vent des myriades d'animalcules fort alertes dont il eil probable qu'ils conftituent eux-mêmes les germes des animaux '"'); chofe étonnante, inconnue à tous les fiècles antérieurs, oiie tout ceci Après avoir fait cette énumération des inventions et découvertes des habitants de " '^^i ^la^f 1^ V '"^ Terre, nous pouvons émettre l'opinion qu'il ell pofiîble que quelques-unes d'entre Planètes, mais iiu' elles foicnt aufii tombées en partage aux Planétaires, mais qu'il efl: plutôt croyable il doit y a\oir des que la grande majorité de ces chofes leur font inconnues. Toutefois pour compenfer c.impcn atidiis celles qui leur manquent il faut qu'un nombre étralde chofes belles, utiles et diirnes adéquates. i i i r^ » 5") Voyez les Tomes XVI et XVIII. ") Voyez la p. "20 du T. XIII. Huygens marche ici sur les traces de Leevvenhoek. 53) Voyez sur cette découverte la p. 526 du T. XIII. On voit que Iluygens est „animalciiliste'", non pas „oviste". COSMOTHEOROS. /(Si & olea cxprimimus, & ligna fecamus, & pannos cundcndo dcnfamus; & chartis ma- tcriaiii coiucrimiis; qiiaruni aliàs quoqiic piilcherrimiim clt invcntum, ciim ex viliflimis liincoriim fcrutis, tam pulchra tbliorum candidiliiinorum copia parccur. I lis addacur jam pra.'claniin illud typographia; invciicuni, cujiis opcra artes omncs reliqua;, non lèrvantur tantum, icd & coniparantur mulco quam ante facilius. Item fculpcndi pin- gcndiqiio pcritia, a parvis rudilnilquc initiis eo progrclî'a, ut nihil elegantius abliomi- luim ingcnio prot'cctiun elle videatiir. Ponatur & vitri excuqiiendi fcientia, atqiie in tôt formas ducendi facilitas. Tiim fpeculorum vitreorum politura, hydrargyrique lliper ea inductio. Ac pra.'ciipue quoqiie vitri ufus mirabilis, in pcrvidenda reriim natura, (p-^^)- poil telefcopii microl'copiique inventa. Recenieanturetiamhorologioriimaiitomatôn tabricx; alioruni tam exilium, ut gelbnci nihil incommodent; alioruni tam exquilita xqualitate tempus metientium, ut nihil llipra optari pofllt, quibus utrilque inventa noilra plurimum profuerc'"). Multa addere ptilîcm de multiplici doftrina & rerum naturae cognitione quam pra;- ^^ "«» qu* "oft" ter GeometriiE Aftronomijeque fcientias confecuti fumus, atque ea pleraque noftra =^"te inventa unt. tetate: velut de gravitate aeris ac vi qua compreflus refilit. De llngularibus Chymico- rum experimentis; c quibus liquores intlammabiles, nuperque ultro lucentes, ac levi traCtationc ardentes, prodierunt. De fanguinis circuitu per arterias venafque, qui antea intelligebatur, nuper vero & oculis ufurpari cœpit, adhibito microfcopio, in pilcium quorundam caudis extremis ''). Item degenerationeanimalium, quod inven- tum eit nulla nili ex iimilium Icmine nal'ci; idque de herbis quoque verum effe. Quod- que in feminemariumreperiunlturanimalculorum myriades vivaciirimorum,qu£eipfam (p- 85). animantium fobolem efle verifimillimum fit"): res mirabilis, atque ab omni a;vo incognita. Jam vero poftquam haec omnia accumulavimus Telluris incolarum inventa, pute- 1"^ omnh verifi- mus fieri quidem pofle, ut quœdam eorum etiam apud Planetarios extent; credibile j^'p'a "^ ""5"/^ T^ tamen efle maxiniam partem eorum illis ignorari. At iis quse non habent rependendis sque dignis re- a;que multa, pulchraque & utilia, & admiratione digna iis tributaefle oportet. Quan- pcndi. quam igitur ibi terrarum aliquos ratione prsditos, & Geometras, & INluficos reperiri 96 762 LE COSMOTHEOROS. d'admiration leur Ibicnc échues. Par conféquent, quoique nous ayons fait voir par des arguments probables qu'il le trouve là-bas certains êtres railbnnables, et panui eux des Géomètres et des Muficicns, que ces êtres vivent en Ibciété et en communauté, qu'ils font pourvus de mains et de pieds et munis de toits et de murs, il ne faut pour- tant pas mettre en doute, fi INIcrcure ou un puiiïant Cîénie nous conduii'ait chez eux, qu'à la vue de leur forme et du Ipectacle de Iciu-s affaires nous (crions frappés de ihi- pcur plus que nous ne pourrions l'exprimer en paroles. INIais comme tout elpoir de faire un tel voyage nous fait défaut, nous dexTons nous contenter d'examiner ici la feule chofc qui fe prête à notre invclligation, lavoir quel cil l'afpeft du ciel pour ceux qui habitent un quelconque de ces globes; ceci auHi fait partie de leur vie. Nous rap- porterons en même temps quelques autres chofes mémorables, favoir ce qui a trait à l'état particulier de chaque globe en tant que poflTédant une certaine grandeur et une iàmille de làtellites. Enlin nous parlerons de la mefure par une nouvelle méthode de fincroyable difrancc des étoiles fixes. En attendant nous prendrons quelque repos après notre méditation longue et détaillée, et nous tenninerons ici le préfent Lixre. roSMOTHEOROS. 7^7> probahilibiis argiimcntis oltendcriiims, & in focictate conimiinicatcque viventes, & nianihus pcdibulquc iiillniftos, tettirquc & nurnibiisiminitos: non tanicn diibitainluni c(l, quin & lorma.', & rcriim qiias aginic novitatc, mirabilc fiipra qiiani dici poflit tiitumm Ik (pectaciiliini, (i quis Merairiiis, aiit potens (icnius c?) nos dcducat. Scd ciim cjus icineris conficiendi fpes omnis adcnipca lit, id imum tamcn, qiiod pofrumus invclb"garc non piu;cbit; qiialis ncnipc ca^Icllinm rcriim facics felc ! oflTerat, in unoqno- (/'• P'»)- que illoruni globoriini vitani agcncibiis, cuni ad cani hoc quoqiic pcrtineat. Siniul vcro & do privllantia ciijurque, tnni ob magnitudinein, tum ob adjunftiiin comitum liinariim minicnim, qiia?dam (cicu digna rcfercnnis, ac llcllarum dcniquc inerrantium incrcdibilcm dilhntiani nova rationc indagabinuis. Scd à longa attcntaqnc nicditationc rcquiclccnuis hic paiiluin, lineniquc hiiic I^ibro imponcmus. LE COSMOTHEOROS ou CONJECTURES SUR LES TERRES CELESTES ET LEUR APPAREILLEMENT PAR CHRISTIAN HUYGENS, OUVRAGE DÉDIÉ À SON FRÈRE CONSTANTYN HUYGENS. LIVRE H. En lifant il y a pluficiirs années le Livre d'Atlianafe Kircher intitulé Iter Ecftat't- ctim ■) (Voyage fantafliquc) où il difTerte de la Nature des Allres et des choies qui exiflent lur la iurface des Planètes, je m'étonnai que rien n'y eft dit de ce qui, alors déjà, me femblait probable en cette matière; mais qu'il y rapporte des chofcs tout autres lefquelles pour la plupart font vides de fens et peu railbnnables. Ce que je compris encore mieux en parcourant le même ouvrage une deuxième fois après avoir écrit ce qui précède. J'en concluai que mes conjectures avaient une certaine valeur, la comparaifon avec celles de Kircher leur donnant du poids. Pour qu'on puifTc en juger, et pour qu'il apparaifTe combien vainement on elTaie de fpéculer furceschofes en rejetant le vrai fondement, lavoir celui de la vraifemblance, dont nous nous Ibm- mes fervi, il ne fera pas déplacé de citer quelques palTages de cet ouvrage. ') Ce livre parut à Rome en 1656. Une deuxième édition, qui peut fort bien avoir été celle con- sultce par Ihiygens, parut en 1660 „lIerbipoli[c.à.d.à \Vïirtzlnirg],sumpt. J. A.& W. Endte- rorum hœr." L'éditeur est Gaspar Schott. Le titre est le suivant: „R. P. Athanasii Kircheri Iter extaticum coeleste, quo mundi opificium, id est, coelcstis expansi, siderumque tam errantium, quàm fixorum natura, vires, proprietates, singulorumque compositio & structura, abinfirao Telluris globo, usque ad ultima Mundi coniinia, per fictiraptusintegumentumexplorata,novà hypotlicsi exponitur ad veritatem, interlocutoribus Cosmiele et Tlioodidacto", etc. Un „Apo- logeticon contra censuram nonnullarum propositionum, ex Itinerario Exstatico Kircheriano excerptarum" y fait suite, ainsi qu'un deuxième traité de Kircher intitulé „Iter exstaticum II, qui & mundi subterranei prodromus dicitur, quo geocosmi opificium, siveterrestrisglobi struc- tura, unà cum abditis in ea constitutisarcanioris natunv reconditoriis, per ficti raptus integu- rHRISTIANI HUGENIl COSMOTH KOROS, SIVE DE TERRIS CŒLESTIBUS, EARUMQUE ORNATU, CONJECTUR.Ï:. AD CONSTANTINUM MUGRNIUM, FRATREM. LIBER II. UM antc annos complures Librum Athanafii Kirchori, qui Iter Ec{}atictim^') infcribicur, evolvcrcm; in quo de Nacura Siderum, (l rcburquc in Planotarum (upcrficic cxtantibiis, dilTeritur; mirabar i nihil illic adfcrri corum qua' niihi jam ab illo [ tempore circa lia.'C, ^f' ^^J' canquani valde probabilia, occurrebant : led longe alia tradi, inania , pleraquc, & h racione aliéna. Quod magis etiam intcllexi, cuni con- fcriptis ilipcrioribus idem opus deniio percurrcrem. Jamque xifum eil aliquid eiïe conjcfturas noflras, ac ponderis nonnihil iis accedere, fi cum Kircherianis conterantur. Quod ut judicari poflît, utque apparcat quàm de his rébus fruilra philofopbari conen- tur, qui fundamenta unica verifiinilitudinis, quibus uii i'umus, rejiciunt; non abs re erit de opère illo qua;dam annotaile. memum expdnitiir ad veritatem" (également réimpression, corrigée, d'un traité qui avait auparavant vu le jour à Rome). Le Catalogue de vente de 1695 des livres de Huygens ne mentionne que „Kirclieri mundus subterraneus, Amst. 1665. fig. en veau" (Libri miscellanei in folio 106). j66 LE COSMOTHEOROS. Le voyage fantaili- Cet excellent homme nous propofe la ficlion fuivante : fous la conduite d'un Génie que e iK Kl ei jj j-^ fLippofe promené par les efpaces célefles et leurs aftres. Il raconte donc comme s'il avait tout vu lui-même ce qu'il emprunte en réalité en partie h des écrits allrono- miques, pour une autre partie, penlant que tout-lc-monde pourra bien l'approuver, à fes propres méditations fur les terres planétaires. IVIais avant d'entreprendre ion long voyage il avance et pofe comme certaines les deux propofitions Suivantes, d'abord qu'il ne taut attribuer aucun niouxement à la Terre, en lecond lieu que Dieu n'a pas voulu qu'il exilbit fur les globes des Planètes aucune chofe douée de vie ou de fens, donc pas même des plantes =). En rejetant le fyftème de Copernic il fait choix, pour le fuivre, de celui de Tycho. INIais comme il confidcre les étoiles fixes comme autant de Soleils et qu'il range autour de chacune d'elles les Planètes qui lui correfpondent, il en rélulte (j'ignore s'il l'a remarqué) un nombre infini de (yftèraes Copernicains. C'cfi: avec une grande abfurdité qu'il fait tourner tous ces corps, en outre de leurs mouvements propres, avec une immenfe viteffe en vingt quatre heures autour de notre Terre. Et comme il avoue que la plus grande partie de ces corps font placés en dehors du champ de \'ifion des hommes, il tombe aufli dans cette étrangeté qu'il faut dire que tant de Soleils luifent en vain et c(5mmuniquent vainement leur chaleur a tant de globes femblables h la Terre et pofTédant (car c'elt ainfi qu'il le veut) les mêmes éléments et généralement les mêmes chofes à l'exception des plantes et des animaux. De ceci il s'égare vers des pen fées encore plus abiurdes: ne trouvant dans les Planètes de notre fyflème aucune autre utilité, il le tourne vers les inepties depuis longtemps rejetées des Artrologues et foutient que tous ces grands corps ont été créés dans le but de conferver le monde dans un état indemne par leurs différents efiluves gouvernés par des lois fixes, effluves qu'il dit exercer aufli leurs influences fur les âmes humaines. Par relpect pour l'art Aftrologique il raconte qu'en Vénus une apparence des choies agréable et belle le préfenta à lui, avec une douce lumière, des ondes légères, de fort bonnes odeurs, des criftaux fcintillants de toutes parts. En Ju- piter des vents falubres et odoriférants, des eaux fort limpides, des terres d'une splen- deur argentée. D'où il pouvait conclure que les effluves de l'un et de l'autre aftre n'ap- portent h notre Terre et aux hommes que des chofes heureufes et falutaires, les rendant ou bien beaux et aimables ou bien enclins à la lagcffe et à la gravité. En Mercure il trouva je ne fais quoi de ferein et d'alerte, capable d'imbiber les enfants naifTants d'intelligence et d'induftrie. Mais en Mars il dit avoir vu partout des chofes défagréables, pernicieulès, fétides, des flammes de poix, des fumées. En Saturne des chofes trilles, horribles, laies, ténébreuies. De forte que de ces Planètes (regardées ") K la p. 53 de rcdition de Schott Kircher s'exprime comme suit: „Xe vcni qiiidpiam Sacra Ro- mana; Ecclesiîe decretis & institiitis contrarium asseramus, id iiniciim coiuendimi's, ut coeles- tium globorum incolas unà eum mobilitate terra; perpetuù proscriberemus". COSMOTHEOROS. "jCt-J Is itiritiir Vir optimus, Genio quodam duce, pcr cteli rpatia,ftellafquc iecircumferri l'^irchcH itcr cxta- ,- . , rt ^ . . , ,. . • r j 111 ticiiinexaininatiir. iinp;cns, parcimeaqiKV ex Altroiiomonmi Icnptis haiilerat, partun qiia; iple de rlanc- taruiii terris meditatus erat, ac vulgo prubari pu(Ic piitabat, qualî vifa enarrat. Ante- quaiu \'erô iter longiiiqiuini ingrediatiir, ha^c duo canquam ccrto tencnda ftatuit laiicitque; luillum videlicet Telluri mocum effe tribucndum; tumnihilin Planetarum globis Oeuin extare voluifle, quod vita aut lenfu pra:ditum lit, adeoque iiec herbas quidenr-). Itaque, relido Copernici iVilemate, Tychonicum | libi quod fequatur de- CaSp). ligit. Sed cuni llellas inerrantes pro tocidem Solibus habeat, iifquc iîngulis fuos Pla- netas circumponat; hoc ipfo (quod an fenferit nercio)infinita numéro jamexoriuntur ci Copernieea l'yllemata. Qua; quideni pcrabfurdè, pra.'ter iibi proprios motus, univerfa circuni Tellurem nollram, viginti quatuor horis, immani celeritatc converti facit. Cumque horuni maximam partem tateatur extra hominumconlpeclumcfTercmoiam, in hoc quoque incidit incommodum, ut frullra tôt Soles hicerediccndifint, fruilraquc calorem fuum imperciri tôt globis 'l'clluri limilibus, elementaque eadem, (ita enim vult) & estera omnia habentibus, prœter ilirpes &animalia. Atquehincporroad alia magis abibna delabitur. Nam quia ne Planetarum quidem, qui noftro ryftcmate con- tinentur, alium ullum reperit ulum, ad diu explolas Allrologorum incptias (c conver- tit; & hoc fine tôt tantalque corporum moles conditas eflc vult, ut infiuxu eorum vario, certilque iegibus temperato, mundi univerfitas confervetur, incolumilque per- duret: utque pr;ïterea in hominumanimosiideminfluxus vires fuasexerceant. Itaque, in A(b"o|logica.' arti^ grariam, in N'eneris l'ianeta jucimdam pulchramque rerum iaciem (/'• yo)- lîbi oblatam narrât ; cum luce blanda, undis dulciter fluduantibus, odoribus fuaviflhnis, atque undique fulgentibus cryllallis. In Jove auras ialubres, ac fuaveolentes, aquas limpidiliimas, terras argentei Iplcndoris. Quo nimirum, ab influxu Inijus utriulquc lideris, fiiulla ac ialutaria omnia in Terram hominefque deriventur; ut vel pulchros & amabiles, \-el ad prudentiam & gravitatem propenibs reddat. hi Mercurio nefcio quid ferenum vividumque, undc ingenium ac iblertia nafcentibus infinuetur. At in Marte omnia tetra, exitialia, fotida, piceas llammas, fumofque le x'idide memorat. In Saturno triilia, horrenda, fquallida, caliginola; ut ex hisPlanetis, (nefcio quare Apo- -68 LE COSMOTHEOROS. toutes, j'ignore pour quelles raiibns, comme „apotélefmatiques") des effluves affreux et malfailants fe répandent fur le monde et les mortels, à moins toutefois qu'il ne leur arrive d'être corrigés et mitigés par les rayons des planètes antérieurement nommés. Ce font ces choies et autres du même genre qu'il apprend en tant que compagnon de Ion Génie célefle, lequel il fait auffi répondre férieufement à la queftion de favoir fi un Juif ou un Païen, tranfporté en Vénus, pourrait être valablement baptifé dans les eaux qui coulent fur cette Planète '). L'enfeignement du même Maître lui apprend que le ciel ftellifère n'ell; pas compofé d'une matière folide mais qu'il eil au contraire entièrement liquide, que les innomblables étoiles ou Soleils y font diflribués en long et en large ians être attachés à rien (jufqu'ici tout va bien} et qu'en l'efpace d'un jour ils décrivent, comme je l'ai déjà dit, des orbes immenfes. Une lui vient pasà l'efprit que fi ce mouvement était tel, ces foleils s'enfuiraient chacun de l'on côté avec une force énorme à caufe de leur mouvement circulaire (i extrêmement rapide. Toutefois, fi je le comprends bien, des Intelligences motrices empêcheront les étoiles de s'envo- ler, de lé retirer dans des parages infiniment lointains. En effet, il fait correfpondrc à chaque étoile fixe, et aufil à chaque Planète, fes Intelligences ou Anges qui la mettent en mouvement et gouvernent fa courfe ■*). En quoi il le rallie à une certaine école de Doéteurs qui ont adopté inconfidérément et irraifonnablement une fantaifie d'Arillote dénuée de toute valeur '). Mais Copernic délivre ces bienheureux Génies d'un fi •^) C'est ce qu'on trouve aux p. 140 — 141 de l'édition de Schott. ^) Il ne serait pas exact de dire que Kircher fait correspondre un seul ange à chaque planète. A la p. 52 de l'édition de Schott, mentionnée dans la note i de la p. 764, il s'exprime comme suit: „ . . qnemadmodum in Terra singula; rerum species . . pra;sidem Angelum habeiit, ita & coe- lestiumglohorumsingula elementa, qui ea in fines suos à Natiira Dei ministra intentes dirigant, habent; unde colligitur plures Angelos unicuique globo, pro rerum in eo administrandanim varietate pr.-cfectos . . Sunt itaque in singulis astris veluti in choros quosdam distributa." .Ange- lica- custodis, quarum ministerio globorum vis in bonum Universi administratur". C'est pour- quoi Schott écrit dans son Scholium IV de la p. 152, intitulé „De septem Intelligentiis qus septemplanetisprœesse creduntur":„Aiictor noster tàmhoc quàmprxcedenticapiteinsinuavit non unum, sed plures Angelos singulis prxes^e planetis". Il y cite un grand nombre d'auteurs qui croient aux v/?/ anges ou intelligences. Dans le Scholium II de la p. 60, intitulé „An astra inoveantur ab Intelligentiis", Schott avait dit: „. . In hac opinione est Auctor noster . . Licet uec metaphysicé, nec niathematicè, sed ad summum physicé aut moraliter demonstrari possit, coeluin aut sidéra moveri ab Intelligentiis; ■;pectatà tamen auctoritate tum sacra, tum prophanà, dicendum est moveri ab Intelligentiis". y) \y. Jauger dans son livre sur Aristotc, cité aussi dans la note 46 de la p. 666, dans le deuxième chapitre des „\\'anderjahre", parle comme suit du dialogue llsoi ■^O.o'ro-f'.x; dont on ne possède que des fragments, mais que Cicéron a connu en entier. „Es [c. à. d. le troisième livre de cet écrit] war eine Kosmologie und Théologie, die gleichfalls [c. à. d. comme les livres précédents] unter bcstandiger Auseinandersctziing mit Platon vorgetragen wurde. gerade weil sic sich auf COSMOTHEOROS. 769 teleihiaticis oinniluis invifis) influxus nialigni inteftiquc nuindo ac mortulibus cvcni- ant; nifi tanicn bcnigniorum illoriim radiis corrigi ac niitigari eos contingat. Hsec ncinpc & his Ihnilia Cenio illi ca.'lclli conics adhîercns difcit. Qucm & ferio refponderc facit ciini iiuerrogatur, annc aquis, qiia.- in W'ncris Plancta fliuint, I lebrx'us aiit Pa- ganusqiiirpiani,coîdclatiis, ritèbaptizariqucat '). Eodem quoqiio docentc MagKtro, (/•'•91 intclligit ca?liim llellifcruni non cll'e ex maccria lolida conflatum, Icd liquiduni prorfiis, in qiio llolla." SolclVc inniinicri longé latcqiic fpargantur; nufquani alligati, (& haétcnus rcdc) quiqiic tjmncs dici i"pati(j vaitiirinios, ut dixi, circuiciis pcragant. Que in niotu, (î talis tbrct, non advertit quanta vi illi undiquediiTugiturilint,ob mo- tuni circularcm tani immcnGv cclcritatis. Sed ne fie avolent, inquc Ipatia infinita re- cédant, Intelligcntia: motrices, credo, impcdient. Etenini unicuique iklla; fixa;, iino & Planct;v, Intciligentins aut Angeles fuos adjungit, qui inipellant eos, curfiinique moderentur+). In quo Dodorum quorundam turbam fequitur, qui vaniffîniuni Ari- llotelis coramentum') inconfideratè,invitaqucratione, adoptarunt. Klos verô beatos Sclirict iind Tritt enj; an ihn •.uileliiue.Ueherden Inhale des nuclicsim allgemcinen unterrichtet der Epikiircer in Ciceros dénatura deorum.Ariscotelesnahm hier imW'esentlichen diespiitplato- nische Astraltheologie wieder auf [laquelle est due à des influences orientales] .Erwird dadurch zum eigentlichen Schopfer der kosmischen Religion der hellenistischen Philosophie, die sich vom \'olksglauhen geUïst bat und nur noch in der himmlischen Gestirnwelt die Gegen- stânde ihrer Verehrung sucht . . . Nach dem kritischen Bericht hei Cicero . . hâtte Aristoteles ini dritten Buch il-o't ^t/omoja.- bald den Geist, hald die Welt, bald den Aether, bald einen andern fur Gott erklârt . . . Die Gottlichkeit des Aethers passt scheinbar nicht zu einem stren- gen transzendenten Monotheismus, aber unter dem unbewegten Beweger standen die Stern- gôtter, deren StoflFatherisch ist . .'". Suivant Jsger cet écrit, quoique datant d'après la mort de Platon, est antérieur à la „Mois- terzeit" d'Aristote (comme l'indique aussi le mot „\Vanderiahre" cité plus haut). Du temps de Huygens, comme de celui de Cicéron, on n'avait pas encore tâché de se faire une idée de l'évolution du penseur Aristote. Aussi peu, pourrions-nous ajouter, qu'avant notre époque on avait t:\che de fe faire une idée quelque peu précise de l'évolution de la pensée de Huygens. 9" 77© LE COSMOTHEOROS. grand labeur par le niouvemein donné à la Terre feule, mouveraenc dont, rien que pour cette railbn, tout-le-monde voit la néceffité à n'.oins que d'être volontairement aveugle. J'ai parf(Ms penfé qu'on aurait pu attendre de Kirclier de meilleures penfées s'il avait ofé expoler Tes idées librement. Mais comme il n'a pas eu ce courage, j'ig- nore pourquoi il n'a pas préféré s'abftenir entièrement de ce fujet. Difons maintenant adieu à ce très célèbre auteur, et puifque nous n'avons pas héfité, nous, à placer des fpectateurs furies Planètes, conlidérons celles-ci féparémcnt dans ce qui fuit, comme nous nous l'étions propofé; voyons quels font pour ces fpec- tateurs les années et les jours, quelle ell en un mot leur Agronomie. Quelle crt en Moi- Pour commencer donc par la planète intérieure qui a la plus courte diilance du V"s .Kl'TV-s'^ Soleil, nous l'avons que celle-ci, INIercure, ell environ trois fois plus proche que notre l'hiictes. Terre de cet aftre immenfc. D'où réfulte que fes habitants le voient aufli trois fois plus grand en diamètre et qu'ils éprouvent de fa part une illumination et une chaleur neuf fois fupérieures aux nôtres. C'eil à dire une chaleur qui pour nous ferait intolérable: elle brûlerait les herbes l'èchées, le foin et la paille, comme ils pouffent chez nous. JNlais rien n'empêche, que les animaux de là-bas ne i'oient ainfi conftruits que cette ardeur les porte à la température défiréc, et que les plantes y foient telles qu'elles fupportent encore bien mieux la tl-rce de la chaleur. Et il ne ferai: pas étrange fi ces indigènes de Mercure pcni'aicrit que nous fommes en proie à un froid intolérable et que nous recevons bien peu de lumière, étant tant de fois plus diluants du Soleil; de \x même façon que nous fommes aifément amenés, nous, !i juger des habitants de Sa- turne. Or, comme la \ie dépend de la chaleur et que c'efi: elle qui donne tant au corps qu'à l'efprit fa vigueur et ("on alacrité, on peut raifonnablement fe demander s'il ne faut pas être d'avis qu'à caufe du voifinage du Soleil les ÎMercuriens nous iurpafTent en intelligence. Ce qui m'empêche de me rendre à ce raifonnement, c'ert que ceux à qui i'ont tombés en partage les pays les plus chauds de notre terre, favoir les peuples de l'Afrique et du Bréfil, n'égalent pas, nous le voyons, les habitants des zones tem- pérés en iàgelVe et en indullrie, comme cela fe conclut déjà du fait qu'ils vivent dans l'ignorance de toutes les fcienccset deprelque tous les arts; ceux même qui habitent la côte n'ont que fort peu d'idée des chofes nautiques. D'autre part je ne voudrais pas attribuer aux habitants de Jupiter et de Saturne des cfprits peu pénétrants et lourds et une intelligence inférieure à la nôtre pour cette raifon qu'ils vivent à une diilance du Soleil beaucoup plus grande; l'un et l'autre globe étant d'une gmndeur éminente et accompagné de tant de fatellites. Il elt bien facile, en confultant la figure du fyllème qui fe trouve dans le livre pre- mier, de comprendre quelle ell l'Aflironomie des Mercuricns er qu'ils voient, en des temps déterminés, les autres Planètes en t)ppofition avec le Soleil. C'eft furtout aux époques de ces oppofitions que Vénus et la Terre y doivent briller avec un grand éclat. En eflet, puifque Vénus nous parait, à nous, fi lucide au temps où elle n'a que la figure mince de la I Aine naifiante, il i'aut que, vue de Mercure à l'oppofé du Soleil, donc lorfqu'clle cil pleine et plus proche, elle paraiffe C\\ fois ou davantage plus bril. COSMOTHF.OROS. JJ I Gcnios laborc tanto Copeniicus libcrat, (bliiis Terra? indiiélo nie >cii; cujusfanc necef- (itatcm, vcl ex hoc uno, omnes vident, nid qui iiltro, ac volcnces, ca:cutiiint. Eqiii- dem cogitavi noiiminqunm, nieliora h Kirchcro eNlpccflari potiiinc, (î, qu;v fcnticliat, libéré exponcrc aiilus fuillct. Scd ciim hoc | non audcrec, nefcio cur non in totum {t>-9-)- illo argiimento abftinere maluerit. Scd hune celcberrinunn fcriptorcm jam omittanuis : &, quandoquidcm nil vcriti l'unius, conjcifturis noilris, (pcftacoresin Planetisponere, adcanius nunc, uti propolitum fuerat, (ingulos; & quinani (înt anni corum, qui dies, c[\\x dcnique Allrononiia, dcinccps conlidercnius. Itaquc, ut ab intimo, & Soli vieiniore incipiani, fcimus Mercurium triplo propius App;>r<;n;.c|iialis circttcrqnam 1 cllurcm noln-nn ad ni!i,cns illud lidus acccdcre. Lui conlcqucns eit ut ^ pianctarum in triplo quoquc niajus id conlpiciant ejus incolx, ratione diamctri, lumen \-ero & calo- Mcicurio. rem ejus Icntiant noncuplo quam nos majorem. Nobis proinde intolerabilem, quique accenfurus lit (iccatas hcrbas, fœnum (Iramenque, qualia apud nos crefcunt. At nihil impcdit ita companita cfic, qux ibi vivunt aniniantia, ut optatam tcmperieni in ardore illo expcriantur. ! lerbas vero cilc ca natura, ut multo magis vini caloris perferant. Née niirum cflet illos Mcrcurii indigenas putare non ferendo frigore nos urgeri, lu- ceque frui cxigua, qui tanto longius a Sole nbfinuis. Sicut nos de Saturni colonis facile nobis periuademus. | Non dcell vero dubitandi ratio, cum h calore vita pendent, (/•• 9.3)' ifque corpori mcn tique vigorem alacritateinque pra^ftet; an non, proptcr Solis vici- niam, I lermopolitx' illi nobis ingeniopraMbre putandi fint? Sed quo minus huic caulk tribuam lacit, quod calidilTîmas terra: noilra; regiones fortitos, Africa;, Hrafilia.'que populos, nec Ihpientia née indullria a:quare videmus temperatiorum trachium incolas-, ut vel ex eo perfpicttur, quod in omnium fcicntiarum ac fere artium ignoratione ver- fentur: cum nec nautica? rei, qui circum littora incolunt, nifi perexiguam notitiam habeant. Nollem quoque Jovicolis, Sacurnicolifque hebctes, plumbealque mentes, intelligentiamve tribuere noftra minorem, propterea quod tanto longius a Sole re- moti vivunt; cum utcrque globus ill:e tam pra^llanti fit magnitudine, tantoque comi- tatu iVipatus feratur. Qualis porro fit Mcrcurialibus Allronomia, utque cjeteros Pla- netas certis temporibus Soli oppofitos Ipeftent, ex figura fyrtcmatis, priore libro expofita, perfacile eft intelligere. Atque his oppofitionum temporibus Venerem ac Tellurem prajcipuo fplcndore illic efiulgere neceiïc ell. | Nam cum adco lucida nobis (/•• 94)- \'enus appareat, quo tcmpore tenuem nalcentis Luna; faeiem refert; oportet eam fextuplo aut amplius clariorem cerni, cum Soli opponitur, ex Mercurii Globe pleno ryi LK COSMOTHEOROS. • 'iicUc cil \'ciui> lante, que par conréqucnt elle loit de grand avantage aux habitants pour diminuer, dans l'abfence d'une J.une, lu ténébroiîtc nocturne. Quelle peut être chez eux la lon- gueur du jour, et s'ils ont des lailbns, c'eil une chofe inconnue jurqu'ici,puirque nous ne lavons pas fi Mercure a un axe de rotation oblique par rapport à l'on parcours autour du Soleil ni en combien de temps cette rotation s'efiectue. Il ne faut pas pour cela douter de l'exiitence de jours et de nuits pour fes habitants attendu que cette vicillitude ell connue avec certitude dans les cas de la Terre, de Mars, de Jupiter et de Saturne. Ce qui ell établi c'ell que la durée de l'année n'eft pas même égale en Mercure au quart de la mître. Pour ceux qui l'ont placés l'ur le globe de Vénus il taut que l'apparence du ciel l'oit environ la même que celle en Mercure dont nous venons de parler, fi ce n'efl: qu'ils ne voient jamais cette dernière planète en oppofition avec le Soleil puisqu'elle ne s'en écarte que d'environ ^^8 degrés. Quant au Soleil, il leur apparaît plus grand qu'à nous, une et demie l'ois en diamètre, plus de deux fois en fm-face, d'où réiulte qu'il doit aulfi donner deux fois plus de chaleur et de lumière. L'état de cette Terre- là fe rapproche donc davantage du notre. Mais l'on année correfpond à fept et demi de nos mois. La nuit, notre globe, aux endroits oppofés au Soleil, doit paraître beau- coup plus lucide il \'énus que jamais celle-ci ne nous parait ; ii ces époques les habitants voient facilement notre compagnon perpétuel, la Lune, l'uppole qu'Usaient des yeux non moins forts que les nôtres. Ce que j'ai fouvent remarqué avec étonnement en \'énus, lorfque je la regardais avec des lunettes longues de 45 ou 60 pieds, proche de la Terre et femblable à la pleine Lune, ou commençant déjà à acquérir des cornes, c'efl que fa furface cil partout également lumineufe, de forte que je n'ofe guère dire y avoir remarqué quelque chofe reiîemblant à une tache conmie il s'en obferve indu- bitablement en Jupiter et en Mars quoique dans les lunettes ces planètes préfentent des difqucs beaucoup plus petits. Si Vénus a des mers et des terres, les nappes d'eau de\Taicnt nous paraître plus foncées, les champs au contraire plus clairs, de même qu'à un oblèrvateur regardant d'en haut, p.e. d'un rocher fort élevé, la mer apparaît moins claire (lue les terres avoifinantes. Je croyais d'abord que la trop grande clarté de Vénus empêchait les diverlités de luminolîté d'être aperçues. Mais après avoir enduit l'oculaire de fuie pour lui faire abforber une partie des rayons, je vis néan- moins toute la furface également éclairée. N'exifte-t-il donc là-bas aucune mer, ou bien les eaux y réHéchiU'ent-elles la lumière Solaire plus que chez nous, ou peut-être les terres moins que chez: nousV Ou faut-il plutôt admettre (ce qui me femblc plus croyable) que r.Vtmofphère de N'énus l'ur laquelle tombent les rayons du Soleil y ell plus denfe qu'en Jupiter ou en Mars, de forte que c'ell elle qui nous réfléchit à peu près toute la lumière que nous voyons, nous rendant ainli prefqu'impoU'ible de re- marquer aucune dill'érence entre les mers et terres fouljacentes? (1 ell certain que, s'il nous était donné de regarder de loin notre Terre, fon atmofphère nuirait aulTî beaucoup à fa lumière et empêcherait la difl'érence des clartés de la terre et de la mer d'être aperçue aullî nettement que lorlqu'on la regarde du haut d'un rocher. Ceci de COSMOTHROROS, 773 orbe fpertatani, & minore quoqiic inccrvallo dillantem: acque ita tune non parum dllpcllere nocliirnas cencbras gentibiis illis, Liina; auxilio carcntibiis. Qiia;nam fint cieniqiie apud eos dicriini l'patia, & an varias anni tempelhtesexperiantiir, incuniper- tum cil liactenus, quod ignoretiir an axeni diiirna: converlionis ad orbcni, quo circa Soleni defertur, obliqiiuni habeat, & quanco tcniporc converfio ea pcragacur. Ncque enimdubitari débet de diebiis noctibufque eoriini cnm in Tellure, Marte, Jove ae Sa- turno hx-e vieillitudo eert6 eognoicatur. Anni vcro Ipatiiim vix quartam parteui nodri iequare illie confiât. In Veneris globo politis, eadem t'ere in cœlo apparere ncceifc eft qua-de Mercurio <^"alisin \"eneic. dixinnis, nili quod Ininc nunqunm videt Soli oppolitum, cuin non niii 38 circitergra- dibus ab eo recédât. Sol x'cro iliis major apparet quam nobis, diametro ielcupla, orbe plus quam duplo; quo & bis cancum caloris luciflque prx'bere cum oportet. Itaque Cf-95')- propius ad noilra; ceniperiem Tellus ifta acccdit. At annus menfibus nofiris fcpteni cum dimidio fere tîuitur. Nodu vcro globus hic norter, in locis Soli oppoiitis, multo iucidior Veneri apparere débet quàm unquam nobis appareat Venus; ac tune Lunam quoque, perpetuum coniicem noilrum, facile confpiciunt, li modo oculos habent noilris non imbecilliores. Sîepe autem in \'encre miratus fum, cum tubislongioribus, pedum 45, aut 60, eam infpicerem Terra; propinquam; Luna^quefemiplenaifimilem, aut jam in comua curvari incipienti; prorlus a^quabili fplendore fuperiiciem ejus per- fundi: ut vix dicerc audeam, aliquid macula (imile, in ca me animadvertiiïc; cujuf- niodi in Jove & Marte manifeitè notantur, licct orbe multo minore lefe oficrentibus. Si enim maria ac terras habet Veneris globus, oblcuriores nobis maris traftus confpici deberent; tcrrarum vero clariores; (icuti ex praaltis rupibus infpectum del'upermarc, non pcrinde, ac adjacentes terra, lucidum apparet. Credebam nimium \'cneris fulgo- rem in caula ede, quo minus diverluas lucis animadverti poflct. Sed cum | fumo infe- (APÔ). cilTem \itrum oculo proximura, ad auferendampartemradionmi,nihilo minus aqualis in tota fuperficie lux vila eft. An igitur nulla ibi maria, an Solis lucem magis quam apud nos aqua, aut minus terra repcrcutiunt? an potius, (quod credibilius mihi vi- detur) denfior ibi, quam in Jove aut Marte, Vaporum regio à Sole illullrata, X'^enerif- quc globum circundans, omnem fere illam quam videmus lucem ad nos remittit, vix- que lubjedorum fibi marium terrarumque dil'crimen percipi finitV Nam certum eft noftram quoque atmolpharam, ii Tellurera procul intueri daretur, plurimum obili- turam luce fua, quo minus terra marifque tam diverfa claritas apparere polTet, quam qua cernitur ex edito fcopulo defpicienci. Eadem ratione qua Luna quoque maculas 774 LE COSMOTHEOROS. l'.n Mars la même manière que ces vapeurs ne nous pemiettent pas de voir les taches de la Lune aufli diflinctement de jour que de nuit: de jour, mais non pas également durant la nuit, les dites vapeurs atmofphériques, fe trouvant entre la Lune et 'nos yeux, offus- quent notre vue, puifque de jour elles font éclairées par la lumière du Soleil. INIais en INIars, comme je viens de le dire, on remarque des parties du difque plus obfcures que les autres. C'eft par leurs réapparitions qu'il fut d'abord établi que les jours et les nuits y ont à peu près la même période que les nôtres '^}. Quant à l'hiver et l'été, les habitants n'y perçoivent guère de différence, parce que l'axe de la converfion diurne n'efl: que faiblement incliné fur le plan de l'orbite de la Planète, comme on a pu le conclure du mouvement des taches. A ceux qui de ce globe regardent notre Terre, elle doit avoir environ la même apparence que Vénus pour nous: contemplée dans le télefcope elle doit leur montrer des formes pareilles à celles de la lune, et elle ne peut pas pour eux s'écarter de plus de 48 degrés du Soleil, fur le difque duquel elle peut auffi parfois être aperçue de même que les corpufcules de Vénus et delVIercure. Et ces dernières planètes ne fe trouvent jamais ailleurs qu'auprès du Soleil. Vénus doit leur apparaître rarement, comme il en efl: de Mercure pour nous. 11 efl: \Taifem- blable qu'en JNIars le fol confifte en une matière plus noire qu'en Jupiter ou en notre Lune, et que c'efl: pour cette raifon que iNIars nous paraît plus rouge, ne nous réfléchiffant pas autant de lumière que ne le comporterait fmon ia dillance du Soleil. Son globe efl: plus petit que celui de \'énus malgré le fait que fa diflance au Soleil efl: plus grande, comme nous l'avons déjà obfervéplus haut. Mars n'efl accompagnée d'aucune Lune; fous ce rapport, tant lui que \"énus et Mercure nous femblent inférieures en dignité à notre Terre. Quant à la lumière et à la chaleur Solaires, elles font fenties deux et parfois trois fois plus faiblement par les Marticoles que par nous; mais fans qu'il en réfulte pour eux, croyons-nous, aucun inconvénient. Que Jupiter et Sa- g'jj j^^^ ^^^^ ^^ notre Terre furpafl"e, à caufe de la Lune qui turnefurpallentde . ' ^ .r ,^ _ _ t beaucoup les au- •>•" clt adjomte, les autres Planètes julqu ici envifagees — car en très Planètes, tant grandeur elle ne leur efl ni beaucoup inférieure ni beaucoup fu- en grandeur qu'en nnmbre de Lunes. H *~^ Consultez notre T. XV. COSMOTHEOROS. 775 intcrdiu iiiimis apcrtc qiiam noétu animadvcrti fiiuint vapores iideni; quoniam ciinc qiioquc inter illam ociilol'qiic nollrosinterpo(iti,Solifqueliiccilluftres, vifuiofficiunt: nodii non item. At in Marte rcliquis difci partibus obrcuriores, ut jara dixi, macula; notantur. Ex '" Marte, quarum rccurlibus pridcm fuit obfervatum dies noftelquc illic iilHcm ferc quibus apud | (^p.97'). nos intcrvallis rcvcrti'"'). Ilycmcm vcro xrtatcmque cxiguo dilcriminc incolx fenti- unt,C()quoduxisdiurnttconvcrlu)nispaulum duntaxat adorbitam Flanctx" inclinatur, uc ex motu macularum intelledum cil. Qui autem ex globo illo Tellurem nollrani intuentur, eodcm modo fere, ac Venus nobis, apparere iis débet, formafque lunaribus liniiles oilendcre, (î tclcfcopio fpedctur; ncc ultra gradus 48 h Sole evagari; in cujus dilco etiam conlpici quandoque poliit, uci &. Vx'neris iMcrcuriiquc corpulcula. Et hoc quidem nunquam aliàs; \'enus raro iis apparere débet, uti nobis Mercurius. Terrje vero (blum in I\Iartc nigriorc matcria conllarc verilimile ell, quàm in Jovc, aut etiam Luna nollra; coque (ieri ut rubicundior Mars Ipedetur, nec, pro ratione intervalli quo à Sole abelt, lucera remittat. Minor ver5 cfl: globus ejus quam Itella; Veneris, licet à Sole longius dillans, ut jam iupra animadvcrtimus. Nec Eunam habet ullam comitcm; atque in eo Telluri nollra>, quemadmodum & Venus & Mercurius, dignitate impar videtur. Eux vero St)lis, calorque, Marticolis duplo atque interdura tri|plo quam Q>. 98). nobis minor fentitur; nulle tamen, ut credimus, ipforum incommodo. Quod il Tellus hx'C, propter adjunctam ei Eunam, pra-llare ca.'teris Planctis, quos jDvcm & Satur- huc ulquc percurri, dicenda ell; nam magnitudinc nec cedit iis multum, ncc fupcrat; ""'" reliqms Pla- nctis longe prx'fta- re, tam magnitudi- ne,quam Liinarum miiltitudine. 776 LF. COSMOTHEOROS. péricure — , quelle ne devra pas être h nos veux rcxcellcnce de Jupiter et de Saturne par rapport à ces trois Planètes ainfi que par rapport à nous-mêmes. Soie que nous conli- dérions en elles le volume de leurs globes furpadant de bien loin les corpufcules des autres; foit encore la multitude de Lunes qui les entourent [Fig. 152 et 153], il efl: bien probable qu'il faille confidérer ces deux com- me les premières entre les Terres qui envi- ronnent le Soleil, en comparaifon defquelles les autres quatre font quelque choie de fort minime, nullement comparable à elles. Pour mieux faire failîr la grandeur de la différence, il nous a femblc bon de faire voir ici, fuivant les vraies proportions, ou du moins luivant des proportions qui ne s'écartent pas beau- coup de la réalité, tant notre Terre entourée de l'orbe de la Lune — où fe voit le globule de la Lune elle-même — que les fylLèmes de Jupiter et de Saturne, le premier orné de quatre, le deuxième de cinq Lunes, pla- cées chacune en fon orbe. Il efl: connu que les fatellites de Jupiter Ibnt dus à Cîalilée; tout-le-monde peut ailc- ment fe figurer avec combien de joie il les a oblcrvés pour la première fois Q. C'eil a nos regards que s'ell: préfenté l'un des fatel- lites faturniens, le plus lucide de tous; je parle de Textrême à un fatellite près '*). Ce fut en 1655 que nous le remarquâmes les premiers a\'ec notre télefcope dont la longueur ne iurpaffait pas douze pieds. Les autres furent découverts par les obferx'ations fort diligen- tes de Domenic Cafiîni, le iervant des lentil- •T1 Wl M ^) Comparez sur la joie de Galilée la p. >68 qui précède. '') Voyez, à la p. 173 du ï. XV, la Pièce „de Sa- tunii luna obser\an-99)- animadvcrfa: (int, facile quivis iccum rcputct"). Satumiarum una nobis obtigit, qua; cffitcrisclariorcft,&abextremaproxima''). Quam Anne 1655 telefcopio nollro non ultra duodecim pedes longo, primi deprehcndimus. Reliquat diligentiffimis Dominici Calîîni obfervationibus patucrunt, \itrcisorbibus utentiàjof. Campanoexpolitis,pri- mùm 36 pedum; deinde totidem iupra centenos!'). Tcrtiam enim quintamque vidi- 98 7^8 LE COSMOTHEOROS. les taillées par Jofeph Campani, d'abord une de 36, enfuite une d'environ 1 36 pieds '). Nous avons vu le troificme et le cinquième en 1 6-2 fous la direction de CaiTini; depuis n(nis les avons Ibuvent obfervcs. Quant aux premier et deuxième, il nous a fait favoir par lettre les avoir trouvés en 1684; ceux-ci Ibnt fort difficilement vifibles et je n'ofe aflinner certainement les avoir vus jufqu'ici '°). Je n'héfite cependant aucu- nement h avoir foi dans l'obfervation de cet Eminent Homme et d'attribuer h Saturne auffi ces deux compagnons-là. Il e(T: même peniiis de foupçonner qu'en dehors de ce nombre il y en ait encore un ou plufieurs jufqu'ici cachés à nos yeux. Il y a une raifon pour le croire: puifque la diftance entre les deux extrêmes furpaffe celle qui ferait en rapport avec les autres diiTiances, il pourrait y avoir dans cet intervalle un (îxième latellite. Au-delà du cinquième, d'autres encore pourraient circuler, non aper- çus à caufe de leur obfcurité, attendu que ce cinquième lui-même n'ell vu que dans la partie occidentale de fon orbe, jamais ailleurs, ce dont nous indiquerons plus loin la caulè aff"ez facile à deviner. Peut-être réullirons-nous, lorfque Saturne reviendra aux lignes Boréaux et s'élè- vera beaucoup au-delTus de l'horizon (or, à l'époque où nous écrivons ces livres, elle eil fort baffe) à obferver quelque chofe de nouveau là-deffus, fi quelqu'un, mon bon Frère, applique alors aux artres vos lentilles taillées pour des Télefcopesde 170 et 2 1 o pieds: je penfe que jufqu'à préfent il n'en exifle pas de plus grandes ni de plus parfaitement f^iraiées "). Car quoique nous ne les ayons pas encore employées pour regarder le ciel, tant à caufe des diflicultés du montage que parce que \-otre départ a interrompu nos études et efforts fur ce fujet, nous fommcs au moins certains qu'elles font exemptes de tout défaut après les expériences plus aifées que nous avons faites la nuit dans des allées fuburbaincs, regardant de loin des lettres éclairées par une lu- mière voifine. Je me fouviens avec plaifir de ces expériences et en même temps de notre agréable commun travail, lorfque nous taillions et polifllons cnfemble ces len- tilles, après avoir inventé de nouveaux artifices et de nouvelles machines et conftam- ment perfeftionné nos procédés. IVIais je reviens aux figures prénommées dont il reliait encore quelque chofe à dire. Rapport des dia- Dans ces figures j'ai pris le diamètre du globe de Jupiter égal à environ deux tiers mètres tant de [u- , , ..,, "■ . ,., i i i ' j " i j- -^ j i • j piter qiicdcs orbes '^^ '^ diltancc quinous lepare de la Lune,attcndu que le drametre de Jupiter comprend de fes fatellites, à cclui de la Terre plus de vingt fois tandis que la Lune ell dilknte de la Terre de l'orbite de la Lune trente diamètres de cette dernière. |'ai fixé à 8i : 1 le rapport de l'orbite du fatellite aiitourde la Terre. a i t • > n i ' i 'r ■ ■• ^ r extrême de Jupiter a celle de notre Lune, puilque cette proportion s y oblerve au ciel. Or, chacun de ces fatellites ou Lunes femhle ne pas être plus petit que notre Terre: cela parait par leurs ombres ibuvent obfervées fur le difque de Jupiter. Quant ') Voyez la p. 194 qui précède. '°) Comparez la note i de la p. 302 qui précède. ") Comparez l'Appendice VII des p. 30: — 304, ainsi que la p. 658 de l'Avertissement qui précède. COSMOTHEOROS. ^79 mus Anno 1672, iplb monilraiicc Caffino, & poftca lîepius. Priiiiani, cum Iccunda, (ibi reperças (icniidcavic, midis literis, Anno 1684. Hœ vcro diflicillimè ccrnuntur, certoqiie atlirmarc neqiieo mihi confpcflas hactcnus'°). Ncc proptcrea quidquam vereor Clariliimu \'iro lidcm habere, acquc bas qiioqiie Satiirno focias adfcribere. Imo prœtcr harum niimerum alias quoque, vel unam vel plures, latere fufpicari licet; nec dceil ratio. Cum enim, inter cxtremas duas, fpatium amplius paceat quàni pro didantiis ca'terarum; pofict hoc iniidcrc fexcus facellcs: vel etiam, ultra quintum,alu circumvagari, qui propter obrcuricatcm nondum lint vifi: | cum ille ipfe quintus,tan- (A 'oo;- tîim in orbitx' fux' parte qua' ad occidentem fpcdat, ceniatur, in reliqua nunquam apparcat; cujus rei caulam fatis intelledu facilcm poflca adfcremus. Fortafle autem, ubi ad ligna Borea Saturnus rcvcrtctur, altéque fupra horizontem attolletur, (nam, quo tempore hsc fcribimus, maxime deprimitur) aliquid circa ha.'c no\i obfervarc continget, fi quis tuas tune lentes, Frater optime, ad Telcfcopia pe- dum 1-0. & 210. paratas, fidcribus applicet: quibus majores, fomisquc pericdiuris, nullas haftenus extarc arbitrer"). Quanquam enim caslo nondum eas admovimus, vel propter moliendi diflîcultatem, vel quod difccflTus tuus (ludia hx-c noftra conatulque interrupit: omni tamen vitio eas carcre certi fumus, poft expérimenta illa faciliora, qux in ambulacris fuburbanis fub nodem inflituebamus; infpcctis procul literis, qui- bus appolitum erat lumen. Quorum cqiiidcm lubens reminifcor, fimulque jucundi laboris noflri, quera,in elaborandisexpoliendifquc vicreishujufmodidiicis, impendere unà Iblebanuis; excogitatis novis artiiiciis machinifquc, femperque i ukcriora agitantes. (A • °0' Sed redeo ad diagramraata ante defcripta, de quibus aliqua dicenda liipererant. Feci in iis Jovialis globi diametrum duarum circiter tertiarum ejus diflantia; quœ l'ropomo diaiv.c- inter nos noftramque I^unam interjacct; quandoquidem plus quàm vicies diametrum ",""'"'/""! •'*"^*' Terra' diameter Jovis continet; Luna auccm diflat à Terra diamctris hujus triginta. tellitum ejus, ad Orbicam vero comitis Jovis extremi ad noflra; Luna orbitam pofui ficut 8i ad i, orbitamLuna; quoniam ejufmodi inter eas proportio re ipla reperitur. Et hi quidera comités, five '^"^" '^^'"' Luna; fingula, non videntur Tellure nollra minores effc, ut ex umbris carura in Jovis difco fepe obfervatis, probari potefl:. Sunt autem (ut hoc quoque addamus} période- 780 LE COSMOTHEOROS. Périodes des fatei- aux périodes de CCS fatcllites, prifes fous l'Ecliptique, elles font d'après Caffini ") lites de Jupiter. pour le plus proche de i jour 18 heures 28'36" „ „ deuxième „ 3 jours 13 „ \2 5'^' „ „ croifième „ 7 „ 3 „ 5940" „ „ quatrième „ 16 „ 18 „ 56 Leurs diflances du centre de Jupiter font pour le plus proche de 2| diamètres de Jupiter pour le deuxième de 4^ diamètres de Jupiter „ „ troifième „ 7^ „ „ „ „ „ quatrième „ i2| „ „ „ Pour les fatellites de Saturne les temps périodiques font d'après lui pour le plus proche de i jour 21 heures i8'3i „ „ deuxième „ 2 jours 17 „ 4127" „ „ troifième „ 4 „ 13 „ 47''<5" „ „ quatrième ,,15 „ 22 „ 41'! i" „ „ cinquième ,,79 „ 7 „ 53'57" et les diftances du centre de Saturne exprimées en diamètres de l'Anneau : pour le fatellite intérieur |-g deuxième i ^ troifième i î quatrième 4, ce qui iuivant moi était 3^, „ „ cinquième 12, tout ceci ayant été trouvé avec beaucoup de travail et de veilles. Ert-il poiïible qu'en confidérant ces fyftèmes et en les comparant entre eux on ne foit pas frappé par la grandeur et le riche équipement de ces deux Planètes en com- paraifon avec notre petite et pauvre Terre? Qui pourrait maintenant préfumer que panni toutes celles qui circulent autour du Soleil, ce foit en cette dernière feule que fc trouvent toute parure, tous les animaux, tous ceux qui admirent le ciel, tandis que l'auteur des chofes n'aurait rien mis fur les autres et n'aurait créé ces corps immenfes pour aucun autre but que de faire apercevoir leur lumière à nous, petits hommes, et de nous permettre de nous enquérir éventuellement de leurs orbites? Que cette propor- Je crois bien qu'il y aura des gens qui diront que ce que nous avançons ici fur les a'ét" dé^temi'née"" dimenfions des efpaces céledes eft faux ou incertain. Car je lais avec combien de dif- par des obierva- ficulté quelqu'un qui ell habitué à voir non l'ans étonnement la grandeur des efpaces tiims récentes. Terrellres, et la quantité de peuples, de villes et de nations qui s'y trouvent, cil amené 55 55 9» 55 55 55 '^) Voyez sur quelques-unes de ces tables l'.\ppendice X qui suit. COSMOTHEOROS. 78 1 mm tempora fiib Ecliptica, apud Callimim ' '), intimi Jovialium dies i , horœ 1 8, Tcmpora pcriodo n, -. r- 1- !• I • » 'n •• j- 1 ' ■ /•^ • mm comitum 2» , 36 . Sccundi dies 3, hora; 13. 13.52. 1 crtii dics 7. nora: 3. 59 . 40 . Uiiarti i^^-j^n^n, dics 16, horx- 18. 5'. 6 . Dilhntiîe à centro Jovis, comitis intimi 2^. Jovis diainctro- ruin. Sccundi 4^. Tcrtii75.Qiiarti i 23. In Saturniispcriodica tcmpora, intimi, dies i, horîe2i, 18, 3i".Secundidies2,hora; 17,41', 27'. Tcrtii dies 4, hora^ 13. 47,1 16". (/"• 102)- Qiiarti dics 1 5, hor^ 22, 4 1 ', 11 ". Quinti dics 79, horx' 7, 53'. 57". Didantia.' à cen- tro Saturni, diamctris Anniili dimcnlk-, Comitis intimi, Jg. Sccundi i'^. Tcrtii i|. Quarti 4, qua; milii erat 3^. Quinti 12. oninia magnis laboribus vigiliifquc rcperta. Ecquis jani l'yilcmata ha-c infpicicns, atquc inter fe confcrcns, non ihipct ad mag- nitudincm, ingcntcmquc paratum duorum pra." cxiguo tcnuiquc Tclluris noflra.'? aut cui mine in mcntcm vcnirc potcll in hac ima Solcm ambicntium, omncm ornatum, omnia animalia, omnes qui cœleftia mirentur inveniri; in illis vero nihil impoiiiilTe rerum conditorcm; ncc alin fine tam vaflas corporum moles creafTe, quam ut lucem eorum nos homunculi intucrcmur, curfumquc Ibrlitan inquircrcmus? Deliacproportione Credo equidem futures qui falia aut incerta efic dicant, quœ de magnitudine coe- J|"f(."',." [-cccntio- lellium fpatiorum nobis hic lumuntur. Scio cnim quam ditficulter quifquam adducatur, mm obfervatiom- qui orbis Tcrrarum Ipatia mirari aOucverit, inque eo tôt populos, urbcs, impcria; ut *'"'. alibi exllarc credat quorum collatione hoc totum tam |fit exiguum quam ha- ligura; (/>• 103)- 782 LE COSMOTHEOROS. à croire qu'il exigerait ailleurs des chofes en comparaifon defquelles ce tout ferait auiïiexiguquele font voirnoschifTres. Mais nouslesavonstirés,ces chiffres, des écrits des premiers Allronomes de ce temps; c'elt bien de leurs publications que font déduits les rapports ici imprimés des Grandeurs des fyflièmes. En effet, fi la Terre eft éloignée du Soleil de dix ou onze mille diamètres, comme le concluent Cafîini en France et Flamlleed en Angleterre en fe fervant des obfervations les plus précifes des paral- laxes de Mars ' '), tandis que nous aufli, par une conjefture probable, avons trou\-é douze mille diamètres "■*), il s'enfuit que les grandeurs des orbites confidérées feront entre elles à peu près comme nous les avons mifes ici. i,)iielic eii en |iipi- Mais continuons à parler de Jupiter, vu de laquelle le Soleil a un diamètre cinq fois ivùente^àV Soleil P^"^ P^*-'"- 1^^ ^^'^^ nous, de fortc qû'on n'y peut fentir qu'une vingt-cinquième partie et le montant de fa de la lumière et de la chaleur qui nous arrivent de lui. Mais cette lumière ne doit lumière, et c(jm- aucunement être eilimée faible; c'ell; ce que montre l'éclat de Jupiter vue de nuit; !'.!f,-!. 1 " V J':!,v„ !!' c'cil ce qui refaite d'autre part de ce qui nous arrive dans les Eclipfes du Soleil, où parfois moins d'une vingt-cinquième partie de fon difque reftc vifible: comme je me fouvicns de l'avoir vu, la diminution de l'illumination en ce cas n'efl pas fort appré- ciable. Si l'on veut rechercher par voie expérimentale quelle efl l'intenfité de la lu- mière Solaire en Jupiter, qu'on prenne un tube d'une certaine longueur bouché d'ime part par une plaque ayant au milieu une ouverture ronde et dont la largeur ibit à la longueur du tube comme la corde d'un arc de 6' ctl au rayon correfpondant, c. à. d. à peu près comme i à 5-0. Qu'on tourne enfuite ce tube vers le Soleil et qu'on reçoive les rayons qui pafTent par la dite ouverture à l'autre extrémité fur une feuille de carton blanc fur laquelle ne puiffe tomber aucune autre lumière. Ces rayons pro- duiront une image ronde du Soleil dont la clarté fera la même que celle aperçue en des jours fereins par les habitants de Jupiter. Mais i\, après enlèvement du carton, on place l'oeil au même endroit, celui-ci verra le Soleil en telle grandeur et avec un éclat tel qu'il apparaîtrait à un homme placé iiir le globe de Jupiter, i.a men-ic choie q^^q (] [|a,-,s \q niêmc tubc OU fait une ouverture d'un diamètre deux fois plus faible, puur , .1 urne. .| jQj^-j|^g^^ ç^^j. |.^ feyjH;. ^q cartoii, OU fur l'oeil, une lumière telle qu'elle parvient aux Satumicolcs. Laquelle, n'étant qu'une centième partie de celle reçue par nous de la part du Soleil, fuflit pourtant pour nous montrer la nuit Saturne aflèz lucide. ÏNlaisen l'une et l'autre Planète, fi l'on y a quelquefois des journées nubileufes, il faut que l'il- lumination foit bien mauvaife jugée d'après nos yeux; pour leurs habitants elle efl: tans doute telle qu'ils ne fe plaigiient nullement de ia faibleflc. De ménie que pour les hibous et chauve-fouris la lumière du crépufcule ou même celle qui refle au milieu de '■>) Voyez sur Fiamsteed l'Appendice VIII qui suit où nous renvoyons aussi à la p. 331 qui précède où il est question de Cassini. '■') Comparez la p. 308 qui précède. COSMOTHEOROS. 783 demonllrant. Atqui ex iuinmoriim hujus œcatis Aflronoraorum fcripcis ea haiifimus, ex qiiibus iflce iyrtcmatiim incer fc rationcs confcquancur. Si enim Terra h Sole dccem vol iimlccini mille dianictris fuis dillac, ut Cadiinis in Gallia, apud Anglos Flamftediiis C()llii;iint, parallaxiiini in iMartc fubtiliUimis oblervationibiis uli '3); ciim nos qiioquc probabili conjeîrtiira, duodccim mille diametros'-*) invenerimus; erunt & iftœ orbiiim magnitudines incer fe ferè quales hic defcripfimus. Scd de lox'c diccrc pcrgamiis, ex quo Sol fpecftatus diametrum quintuplo quam apud •^l'a-'n^m fit Solis ■ , 11- ^ -r -11- • /' • <• appaicns inairnini- nos mmorcm nabct; ut pronuic lucis caionlque illic pars tancum vigelima qumtalen- ^^^ luxin love tiri ponit. Sed ea lux nequaquam debilis putanda efl:, idque oftendit infignisjovis per & qui toguoiii nodlem claritas. Tum quod in Solis Eclipfibus qua' nobis contingunt, etiamfi nec vi- ^ui-'at. gelinia quinta pars difci cjus iupcriit, ut me \-idcre memini, non admodum lentiatur obfcuratio. Si vero experiniento inquircre libcac quanta fit illa in Jove Solis lux, fu- matur tubus certœ longitudinis, ilque parte altéra obturetur, impolltâ lamellà in cujus medio ! tbramen fit rotundum, ea latitudine qua; ad tubi longitudincm ie habcat ut (/'•io4)- fubtenfii 6 Icrupulorum primorum ad radium, hoc cil fere ut i ad 5~o. Deinde ad Solem tubus obvertatur, radiique ejus per foramen ingreffi excipiantur parte oppofita, in chartïe candidiv folium; nec aliunde eo lux incidere pofiît. Hi radii imaginem Solis circulo retcrcnt, cujus claritas erit eadem qua; (ercnis diebus percipitur a Jovis incolis. Remotà autem chartâ, fi eodem loco oculus ponatur, videbit hic Solem ea magnitu- dine ac (plendore, qui in Jovis globo confillcnti appareret. Quod fi in eodcm tubo foramen duplo angulliori diametro flatuatur, incidct in it'tltm in Saturno. chartam, aut in oculum, lux cjufiiiodi qualis ad Satumicolas pervenit. Quaecum cen- tefima tantum pars fit nollrœ quam a Sole accipimus, tamcn per tencbras nocHs Sa- turnum fatis lucidum nobis ollendit. In utroque vero Planetarum ifbirum, fi nubilos quandoque dies habcnt, maligiiam tune luccm efie oportet, 11 nollris oculis judicanda fit; at illorum habitatoribus talem haud dubiè, ut nihil de tenuitate ejus querantur. | 784 LE COSMOTHEOROS. perpétuel. la nuit ci\ plus utile et plus agréable que celle qui éclaire l'air et la terre durant le jour. Qu'en Jupiter il y l\ efi: affez étonnant, eu égard à l'immenfité du globe de Jupiter par rapport au i'/u-'s"" "^ '^'"'' 'i*^"^'"'^'» ^^^ les jours — et les nuits de même — n'y valent que cinq de nos heures. On voit par là que la nature n'a pas du tout obfervé en cette circonftance un rapport comparable à celui des volumes ou des diftances au Soleil. Même remarque pour Mars: les jours y font à peu près égaux aux nôtres. JMais dans le cas do la longueur de Tannée, en d'autres termes dans celui de la période de l'orbe décrit autour du Soleil, elle a établi une loi rigoureufe reliant les périodes aux dillances: les troifièmes puifTances des diilances des Planètes au Soleil font entre elles comme les carrés de leurs périodes, comme Kepler l'a remarqué le premier. L'on a trouvé plus tard que la même loi gouverne les fatellites de Jupiter et de Saturne''). Et un lîqiiinoxe Les longueurs de l'année et des jours étant donc en Jupiter bien différentes des nôtres, il y a de plus cette autre différence entre les jours qu'ils y font tous de la même longueur. Car fes habitants jouiffent d'un équinoxe perpétuel puifque l'axe du mou- vement journalier de Jupiter eil à peu près nomial au plan de fa courfe autour du Soleil, non pas oblique comme dans le cas de la Terre, comme cela parait par les obfervations télelcopiques. Là aulli les endroits voifins des pôles font plus froids à caui'e de l'obliquité des rayons du Soleil; ils n'éprouvent cependant pas de longues nuits comme les en\irons des pôles Terreftres, mais ont partout et toujours, comme je l'ait dit, des ténèbres et des clartés de cinq heures. Une li grande brièveté du jour ne nous plairait fans doute pas. Il nous femble qu'un meilleur fort nous efl: échu à caufe de la durée plus que double de nos jours. Sans aucune raifon cependant, fi ce n'eft que nous a\-ons l'habitude d'eflimer meilleur ce à quoi nous fommes accoutumés. De Jupiter on ne voit qu'une feule des Planètes, lavoir Saturne, puifque les autres font trop voifines du Soleil et que Mars elle-même ne s'en écarte pas plus que de 8°. Mais nous ne pouvons nier que les habitants de Jupiter tirent beaucoup plus de pro- fit de leurs quatre Lunes que nous de notre Lune unique, ne ferait-ce qu'à caufe du fait qu'ils ont rarement des nuits fans aucune lune. Que s'ils naviguent auffi fur leurs mers, ce dont nous avons parlé plus haut, ils peuvent fort bien fe diriger à l'aide de ces fatellites. Pour ne rien dire du charmant spedacle réfultant de leurs diverfescon- jonftions et Eclipfes lefquellcs ils peuvent obferver de jour en jour. Néceffairement les Satumicoles jouiffent des mêmes commodités et des mêmes fpeftaclcs ou même encore de plus confidérables, tant à caufe du nombre cinq de leurs Lunes que par les admirables afpefls de l'Anneau vifible tant le jour que la nuit. Mais il convient d'expolér toute leur Ailronomie de même que nous l'avons fait pour les autres Planètes. ■') Comme cela avait déjà été dit à la p. 692. COSMOTHEOROS. 785 Sicut in nodluis, vcrpcrtilionibiifquc iitilior gratiorquc cft crcpufculi lux, aut quae in (/>-io5-) ipfa nodc rclinquitur, quani qutv dici tcinpore aercm ccrramqiic illuftrat. In Jovc porro dicnnn fpatia, quinquc tantuni horas nollratcs a-quarc, ac noftes tantundcni, adniiratinnc ncin caret, prnptcr cantam illius globi pra'noikoniagnitiidi- '" .l"^'c d'cs cil'c nem. Et ex hoc nimirumintclligiturnaturamhaudquaquamca in rc (ervalTc rationem ""^""" q"""i"<-"- qna? cil Iccunduni globorum molcni, aiic cnruni dilVanciam h Sole; cum ctiam in Marte dics lint tcrc nollris parcs. At in annorum longitudine, hoc cd, tcniporc circuitus circa Solcni, certani omnino dillantiarum, quibus ab illo l'iancta.' ablimt, rationem habuit. Sunc cnim ut haruni cubi, ita quadrata tcmporum periodicorum, ut primus advcrtit Kcplerus. Idquc in comitibus jovis & Saturni eodcni modo le habcre inven- '-' pcn'etu""' tum cil '5). Cum itaquc anni & dicrum tempora in Jovc à nollris multuni divcrfa '-■'i'""" '""^• funt, tumdieshoc nominc etiam differunt, quod eadem femper flnt longitudine. Per- petuo cnim illic tVuuntur a'quinodlio, quoniam axem motus diurni Jupiter reétum ferme habct ad planum itincjris lui circa Solem, nec ut Tcllus obliquum; ut telclco- (A 106). piorum oblcrvationibus conllat. Frigidiorcs autem & ibi funt regiones qux polis viciniores propter radioruni Solis obliquitatem; at longas noftes non patiuntur, lient qux' lunt prope polos Terrai; Icd tenebrasluccrquchabcnt,ut dixi,horarumquinque, ubique &. femper. Ac nobis quideni haud fané placeret tanta dicrum brevitas, mcliuf- que nobifcum agi putamus quod plus quam duplo longioribus utimur. Nulla tamen rationc, nili quoniam potiora ducere folemus ea quibus alTuevimus. Planetarum unum Saturnum ex Jove vident; cum cœteri nimium Soli vicini lint; ipfeque Mars ab eo non ultra 1 8 gr. digrediatur. Ex quatemis vero quas habent Lu- nis, quin multô plus commodi capiant, quam nos ex unica noflra, negare non polTu- mus, vel eo foloquod perrarc) illunes noùlcs experiantur. Si \-er^ & maria fua navigant, de quo fupra didtum fuit, egregiè curfus regere earum auxilio pc^lTunt. Ut prfetereani fpeftaculi jucunditatem ex variis earum conjunftionibus, ?>clipfibufque, quas quotidie intuentur.l Eadem porro commoda ac Ipcctacula, im^ etiam majora, Satumicolis evenire ne- (/*• 'o")- cède cil, cum ob quinque Lunarum numerum, tum ob mirabiles Annuli afpeftus, nodle dieque iis obverfantcs. Sed totam eorum Allronomiam, lient in catcrisfecimus Planetis, exponerc oportct. 99 786 LE COSMOTHEOROS. Qu'aux habitants îVous noteroiis d'abord, ce qui pouvait être dit de toutes les Planètes, mais efl: ici des Planctcs les j^, ,^ remarquable, que de Saturne les étoiles fixes apparaiiTcnt comme chez nous, étoiles fixes appa- ' i ^ i - , , ,,,,,,, . , rainent de la uKiiie fomiantles mêmes figures et le dilnnguant par une même diveriite de clartés; ceci a manic-ie qu'à nous, caufc dc leur immeufe diilance dont nous parlerons plus loin. Par rapport à elle Tef- pace que parcourrait en vingt-cinq ans un boulet de canon doit être elliméfort petit. Les Agronomes y contemplent donc les mêmes fignes, Orion, Ours, Lion etc., fans pourtant que ceux-ci tournent autour du même pôle que pour nous: le pôle eft différent pour chaque Planète. Quel ert l'afpea De même qu'aux habitants de Jupiter Saturne feul parmi les Planètes primaires ert des Planètes et vifible, de même aulfi les Saturnicoles n'aperçoivent que lupiter, laquelle pour eux quel le ioiir en i? i ^ i ' i i ^ ^ Saturne. c'^ 1^^ même choie que Vénus pour nous: elle ne s'écarte que d'environ 37° du Soleil. Nous ne Ibmmes pas en état de déterminer avec certitude la longueur de leur jour. Mais à en juger d'après la diflance et la période du fatellite intérieur et les comparant avec celles du latellite intérieur du groupe qui entoure Jupiter, il devient probable que les jours n'y font pas plus longs qu'en Jupiter, où nous les avons dits être de dix heures ou d'un peu moins. Mais tandis que ces derniers font également divifés en clarté et ténèbres, les Saturnicoles éprouvent une inégalité infigne des jours, plus grande même que la nôtre, et une différence encore plus marquée entre l'été et l'hiver; ceci à caufe de l'inclinaifon de l'axe de leur globe fur le plan de fon orbite laquelle eil: de 31 degrés, tandis que l'axe denotre Terre n'a qu'une obliquité de 23^ degrés. Cette même obliquité oblige les Lunes de Saturne à s'écarter plus longuement de la route du Soleil, de celle bien entendu qui exiile pour fes habitants à elle; eUe eftaufli la cauie pour laquelle ils ne voient jamais leurs Limes pleines fi cen'eilaux temp>des équinoxes qui y arrivent deux lois en trente de nos années. La même pofition de Taxe otfre aux habitants de cette Planète des phénomènes variés et admirables; pour qu'on puifl e les comprendre nous placerons ici de nouveau la figure de Saturne tout entière avec l'on Anneau, où, comme nous l'avons anciennenicnt déterminé lorfquc nous ti- rions les premiers cette étrange ibrmation des ténèbres, il exifle entre les diamètres de l'anneau et du globe le rapport 9:4. L'efpace libre entre les deux aura la même lar- geur que l'anneau. Quant à fon épaifi^eur, les obfervations font voir qu'elle eil petite; cependant, par rapport au diamètre, cette exiguïté ne fera pas excelfive: répailVeur peut même être eilimée de plus de fix cents milles (Germaniques. Soit donc ici, d'après ces données, le globe de Saturne [Fig. 154] ayant les points A et B pour pôles. CîN y eil le diamètre de l'Anneau vu obliquement de telle ma- nière que fa circonférence eil repréfentée par une Elliple afiTez étroite. 11 exiile donc autour des deux pôles des zones correfpondant aux arcs CAD et EBF de 54 degrés Quel eft en Satur- dont les habitants (à moins que peut-être le l'roid ne rende ces zones inhabitables) p\', ^'^[^^f '''"" ne peu\'cnt jamais porter leurs regards fur l'Anneau. De tout autre point de la furface on le voit continuellement durant quatorze ans et neuf mois, ce qui pour eux eil l'efpace d'une demi-année. L'autre moitié de leur année il leur eil caché. Il faut en- core remarquer à ce propos que ceux qui habitent la très large zone fituêe entre le CdSMOTHROROS. 787 Atquc liic prinuMii illud anndtabinius, quod de omnibus dici poterat, fcd hicmatris i'la"«itoIis ftcllas , ,1 ,1 11 • - f •■,-1 1 - 1» • 1 1 • • !• 'ixss codciti iiiddo niirandiiin clr, llcllas incrranccs c Satiirno iildem plane ligiiris, cadeinquc luminis di- .i-^parcro acmibis. verlicatc dilHiithis, atquc apud nos fpcOtari: idquc ob inimancm carum dilbntiam, de qua poltca dicetur. Ad quam nenipc illa, quam viginti quinque annis globus à cornien- to eniiflus pervadcret, pcrexigua tenfenda fit. Kadeni igitin* (Igna Orionis, Urfa.-, Leonis, & reliqua, Aftrouomi illic contcmplan- tur; at non eircum coldem polos ac nobis iele convertentia, fcd qui unicuiquc Planc- tje diverfas cœli partes obtineant. <^"='''s «t Planeta- bicut autcm Jovis nicoiis louis Satunuis e pnmanis i'ianctis ccmitur, ita Saturni- j.,,^, ^^[-^^ j„ colis (blus fpedatur Jupiter; qui idem illis cil: quod nobis Venus, nec nifi 37 circiter Satumo. grad. i) Sole recedit. Quantam verô habeant dicirum longitudinem, ccrto cognofci (/>. 108). nequit. Sed, ex comitis intimt diilantia ac pcriodo, cxquc eorum comparatione cum intimo Jovialium, veri(imile fit ncm longiores ciïe dics illas quam finr in Jove; quas deccm horarum elle diximus, aut paulo minus. Sed, cum hx a'qualiter in lucem ac tcncbras dividantur, Satumicola? inlignem inx-qualitatem atquc etiam majorcm quam nos perpetiuntur, maiufque etiam a-ilatis & hyemis difcrimcn; proptcr inclinationcm axis globi Saturnii ad planum orbitx* iua;, qua; clt partium 3 i ; cum noiler Tcrrx* axis tantum 23 & dimidia' obliquitatem habeat. llac eadem dcclinatio in Satumo, Lunas ejus longe cvagari facit à Solis via, vel quam pro hac ilii habent : atque etiam caufa cft, cur nunquani Lunas fuas pleno orbe lucentes confpiciant, nili îequinoftiorum temporc; qua; triginta annis nollris bis ibi contingunt. Idem denique axis pofitus pha;nomena varia, ac mirabilia, Planeta; ejus incolis pra;bet; quœ ut intelligi pofîlnt, totius Satiu-ni cum Annulo figuram hic rurfus defcribemus: in qua, ficut jam olini definivimus, cum mirum hune fornicem è tenebris primùm erucremus, intcr diame- tros 1 annuli globique ea erit ratio, qua; 9 ad 4. \"acuumque Ipatium inter utrumque (/"• lop)- interjeftum, eandcm quam annulus latitudinem habebit. Crallitudinem autem hujus exiguam elle, obferxationes comprobant, qua; tamen ratione diamctri, non nimia erit, ctiamli iexcenta milliaria dermanica ellicerc putetur. Sit igitur fecundum ha^c Saturni globus cujus poli A, B. Annuli diameter G N, oblique inipcfti, ita ut Ellipfin anguftiorem circunferentia fua référât. Sunt igitur circa polos utrofque portiones fupcrficiei, arcubusCAD, EBF, 54 partium, definitœ, Qn^lis fit Annuli quas qui incolunt (nili frigus forfan inhabitabiles reddit} nunquam Annulum confpi- ^ '^'^^''^'Ij^ '" cere poiTint. Ex reliqua omni fuperficie vident eum annis continuis quatuordecim, menfibus novem: quod efl ipfis anni fpatium diniidium. Altero dimidio abfconditur. Quocirca qui habitant in zona amplilllma inter circulum polarem CD, & T\\ aqua- -88 LE COSMOTHEOROS. cercle polaire CD et TV, équateur gilànc fous l'anneau, en voien: au milieu de la nuit — aufTi longtemps que le Soleil illumine la lace de Tanneau tournée vers eux — la partie KGL ayant la forme d'un arc lucide furgiflant du fol de part et d'autre, mais interrompu au milieu par l'ombre du globe de Saturne couvrant la partie GH le plus fouvent jufqu'à l'extrême bord. Mais après minuit la même ombre fe meut peu à peu vers la droite pour un fpectateur vivant dans l'hémifphère boréal, vers la gauche s'il habite l'hémifphère oppoie. Et cette ombre s'évanouit le matin, tandis que l'appa- rence d'un arc fe maintient, lequel ils peuvent voir toute la journée, mais plus faible- ment luciunes, et audi les étoiles fixes, de la même manière pendant le jour que pendant la nuit. Le ipeétacle de l'anneau doit en outre être plus beau par le fait qu'ils peuvent le voir toLirner dans fon plan d'après le mouvement de certaines taches ou parties inégalement lumineu fes. Ceci en effet ne peut manquer d'être remarqué à fi courte dillance, vu que déjà de notre Terre il apparaît fur la furface de l'anneau une clarté inégale: elle ell plus faible vers le bord extérieur que vers le bord intérieur. Or, en même temps que l'ombre du globe ell projetée fur la partie G H de 1" Anneau, l'ombre de ce dernier recouvre une partie du globe vers PF qui finon jouirait de la lumière du Soleil. De forte qu'il exifte toujours une certaine Zone PYEF, tantôt plus large, tantôt plus étroite, dont les habitants font longtemps privés delà vue du Soleil en même temps que de celle de l'anneau, lequel leur cache auilî en ce temps une par- tie des étoiles. Ce qui doit nécefiairement leur paraître une efpcce de miracle lorfque, par l'exclufion du Soleil, ils l'ont livrés à une profonde obfcurité fans voir ce qui en efl la caufe. En ce temps ils n'ont d'autre lumière folaire quecellequileur vient de leurs COSMOTHEOROS. 789 tori aiiiuiloquc (iibjaccnccm, qiiandiu fiipcrficicm annuli ipfis obvcrfam Sol illuminât, vident nicdia nodc portioncni cjus K(ÎL, arciis lucidi forma, i]ni utrimquf ab hori- zontc i cxiirgit, fcd mcdius intcrrumpitiir timbra globi Saturnii partcm (îll tcgcntc (/'-no). pleriimquc ad cxtrcmum urque margincm. Port mediam vcrb noftcm umbra eadem paulatim in partcm dcxtram movctiir, Ipcctatori in hcmirpba.Ti(j borco agenti; in fi- nillram vcrù, fi in oppollto vcrictur. Evancfcitquc matutino tcmporc, mancnte ta- men arcvis fpecic, qiicm tota die ccrncrc poiïint, fcd tcnuius luccntcm quam nobis Lima noftra intcrdin LXJnfpicitm-. Siquidcm liia illis efl: acmo(pha;ra, fivc aer a Sole fplcndclccns, ut probabilc cHo fupcrius ollcndimus. IVam fi niliil talc habcrcnt, non aliter interdiu quam noctu & annulum & Lunas (lias, ftcllafquc incrrantcs luccrc vidèrent. Annuli porro fpcftaculum, hôc quoque pulchriîis efTe oportct, quod eura in fclb converti, ex maculis quibufdam, aut ina;quali fplendore animadvcrtunt. Ne- que enim ex tanta propinquitate hoc notari non potcft, cum vcl c Tellure noilra in- œqualis claritas, in (uperncie annuli, appareat; qua; limbo cxteriore, quam interiore, minor efl:. Simul autem, dum globi umbra in Anmili partcm GII projicitur, etiam annuli umbra obfcurat globi partcm circa PF, qua: |alioqui Solis luce fruerctur. Ut (/'•'")• proinde femper Zona quivdam lit PVl', I'', nunc latior, nunc anguflior, cujus incola; multo tempore confpeftu Solis, annulique fimul, priventur; qui tune quoque fliellarum partcm aliquam illis aufert. Quod certè miraculi inlkr vidcri nccefTe cft; interccpto Sole, in protundam noftcm incidentibus,- nec quid eam cfficiat videntibus. Quo tcm- porc Lunarum iblo lumine le l'olantur. Altéra anni parte dimidia, cum oppofitara -po LE COS.MOTHEOROS. Lunes. Dans Tautre moitié de Tannée, lorfque le Soleil illumine la furface oppofée de l'anneau, rhémifphère TBV jouit de la lumière de la même manière qu'auparavant rhémirphèrc TAV, et ce dernier éprouve alors à fon tour une longue écliple. C'eft ieulement aux temps des équinoxes, alors que le Soleil fe trouve précifément dans le prolongement du plan de l'anneau, que celui-ci, dépourvu de toute illumination, peut h peine être vifiblc pour les Satumicoles, étant également inapercevahle par nos lunettes. Ceci arrive lorfque Saturne, vue du Soleil, occupe le degré 2 1 1 de la V'ierge ou des Poiflbns, comme nous l'avons jadis expofé dans le fyftème de Saturne; où nous donnons auffi les raiibns des phénomènes décrits plus haut, autrement dit, où nous parlons des levers du Soleil au-dcdus du plan de l'Anneau dans le cours de l'année Saturnienne. J'ai marqué dans cette figure, h côté de Saturne, les globes de notre Terre et de la Lune, d'après le véritable rapport de leurs grandeurs, afin qu'on remarque encore une fois combien notre demeure efl: petite en comparailbn de la fphère et de l'anneau de Saturne, ce qu'il convient d'avoir conrtamment dans la penfée. D'après ce qui a été dit chacun pourra fe repréfentcr une nuit de Saturne ornée de fes deux arcs oppo- fés d'anneau lucide, et de fes cinq Lunes. Voilà à peu près tout ce que j'avais à dire fur les Planètes primaires. Refle à examiner ce qui fe rapporte aux Lunes jointes à Satume et à Jupiter, et furtout à la nôtre, tant pour ce qui regarde les phénomènes ailronomiques que pour ce qui a trait à la recherche de l'équipement de leurs furfaces; et furtout à nous de- mander fi l'exiftence de ce qu'on peut appeler un équipement ordonné efl: probable, queiT:ion que nous avons évité de pofer julqu'ici. AufujetdehLune jj p^;^,(■ fcmbler, attendu que le globe de la Lune efl fi proche de nous et préfente peudeconiedures^ beaucoup de détails h ceux qui fe fervent d'un telefcope, que nous puilîîons faire fur fa nature en général plus de conjectures, et des conjectures plus probables, que fur les autres Planètes tant de fois plus éloignées. Mais le fait eflqu'aucontrairejeneme trouve guère en état de rien dire fur les chofes de la Lune, pour la raifon qu'il ne nous a pas été donné de voir de près aucune Planète de ce genre, tandis qu'il en efl autrement pour les planètes primaires. En effet, ces dernières, comme il a été fuffifam- mcnt établi, font du même genre que notre Terre où nous voyons de près ce qui s'y pafl"e et ce qui y exifle, ce qui fournit un moyen de faire par analogie des conjectures fur les autres. Que la nature des Çq q^^ ,-,0^,5 pouvons affimier Ihns aucune héfitation c'efl que les Lunes qui accom- fatellites de Satur- ,, j- t • c /• i-> ' 1 a neetdeUipiterert P^gnent, nous 1 avons dit, Jupiter et Satume iont d une même nature que la notre, la même' que celle puilqu'cUes circulent abfolument de la même manière autour de ces Planètes primaires de la Lune. q^ jq^ii emportées par celles-ci dans leurs courfes autour du Soleil, de même que la Lune efl entraînée par la Terre. Nous verrons plus loin qu'il exifle en outre pour les unes comme pour les autres, une deuxième refiemblance à notre fatellite. U en réfulte que fi nous réuffiffons h faire des conjedures fur l'état de la Lune (or, nous ne pou- vons conjecturer que peu) il faudra le figurer que l'état des quatre de Jupiter et celui COSMOTHEOROS. 79 1 annuli luperficicMn Sol illullrat, eodem modo, luce fruicur hcmirphîerium 'rii\', quo prius TAN'; & hoc vicifllm tune longas illas eclipfes patitur. Sola a:quino(5tiorura fiint tcmpora. Sole in ipruni productiim annuli planuin incidente, cum lumine deflitutus vix Sutiu^nicolis apparerc potcll; quando ncc noitris percipitur dioptris. Tcncntc nimirum Saturne, ex Sole vifo, gradum X^irginis, aut Pifcium, vicefimura primum cum diniidio; quemadmodum in Saturnio fyftemate olim expoluinius. Ubi ratio quo- que redditur coruni, quos diximus, cxorcuum Solis fuper Annuli planum, toto Satur- nii anni dccurfu. Appofui in fchemate hoc, juxta Saturinum, Terra noftrœ, Luna;que globes, fer- (.P- ' ' =)• vata magnitudinum vera rationc; ut rurfus intelligatur, quam exigua lit habitationo- ilra, ad Saturni fplisram annulumquc collata; quod continue cogitationi infixum habere expcdit. Imagincm vero Saturnia* noétis, geminis annuli lucentis arcubus ad- verlis, & quinquc Lunis ornats, fibi quifque iormare ex jam dictis poterit. Et de primi quideni ordinis Planctis, \\xc fere erant qua; diccnda habcbam. Superell ut de Lunis quoquc Satumo ac Jovi additis,acpra?cipuèdenoflTa,qua.Ta- mus, tam qus ad phœnomena aftronomica attinent, quam quœ ad omatuni in carum fuperficic reperiendum, ac prxfertim an aliquem elfe probabile fit; quod hactenus tacere dillulimus. Ac videtur quidem, cum tam propinquus nobis fit Lunse globus; telefcopioque '^^ ^""^ pauciora utentibus nnilta particulatim conlpicicnda prxbcat; plura quoque ac probabiliora de '■''"'"^' P" *• uni\er!a natura cjus, quam de Planccarum cancrorum conjici pofTe, tanto quippe re- motiorum. Sed contra evcnit ut vix quidquam de Luna; rébus dicendum repcriam, nimirum quia 1 cjus generis Planetam nullum coram intueri contigit; cum in primariis (/>• • i.")- illis aliter hoc fefe habeat. Sunt enim, ut jam fatis conftat, generis ejufdera ac Tellus noftra, in qua, quid rerum geratur, quidve exitet, propè intuemur, eoque de cateris lîmilia quadara conjechindi ratio luppetit. Illud vero fine omni dubitatione llatuere poiïumus, ejufdem naturje, ac Luna noftra, î^atellitum saturni eOe illas, qua; TovemacSaturnum comitari dictœ funt, fiquidem eodem prorfus modo ^■J°^'='"" primarios hofce Planetas circumeunt, iimulque cum illis circuni Soleni feruntur, cire, perinde ac cum Tellure Luna. Sed & aliam utrobique fimilitudinem intercédera poftea videbimus. Quamobrem fi quid de Luna: ftatu conjicere pdlfimus, (poflumus autem pauca admodum) idem in quatuor illis circa Jo\em, & in quinque Saturniis 792 LE COSMOTHEOROS. des cinq de Saturne ne font: pas bien différents. Car il faut conftamment maintenir que ces lunes-lk ne font pas inférieures à la nôtre ni moins bien équipées, (^iiela Lunefcdis- Dqa avec dc petites lunettes d'une longueur de trois ou quatre pieds il apparaît en l'diUm jr monta'^ "*^"^'''-' ^-""c quc la furfacc efl traverfée par plufieurs chaînes de montagnes et efl: corn- ues et de parties " pofce d'autre part de parties baffes fort étendues. En effet, on voit les ombres des '"Iles. montagnes du coté oppofé h celui du Soleil; et fouvent des plaines de dimenfions plus modeftes bornées de toutes parts par une chaîne de montagnes poffedant à peu près la forme d'une circonférence dc cercle, y font aperçues au milieu delquelles s'élèvent une ou plufieurs montagnes moins hautes. De cette forme ronde des dites plaines ou vallées Kepler tirait la conclufion que nous avons affaire à d'immenfes travaux d'ha- bitants dc la Lune raifonnablement agiffants "'). JMais ceci ert tout-à fait incroya- ble tant a caufe de la grandeur de ces fonnations que de la facilité avec laquelle de telles cavités rondes peuvent être produites par des caufes naturelles. Quant à des apparences de mers, je n'en trouve aucune dans la Lune, quoique tant Kepler que la grande majorité des autres obfervateurs foient d'un autre avis. En effet, il y exifte. Qu'elle neposscde [] ^~[\ yraj^ d'Immcnfcs régions planes beaucoup plus obfcures que les parties mon tag- Jjl'er '^ ^'^"" '' neufes et que je vois être généralement conlîdérées comme des mers et défignéespar des noms d'océans; mais en les regardant avec un télefcope plus grandjeconftate que dans ces parties baffes auffi il y a de petites cavités rondes où les ombres tombent en- dedans, ce qui ne s'accorde pas avec l'exiffence de nappes d'eau marine; d'autre part, en obfervant avec beaucoup de foin les champs étendus, on voit qu'ils ne préfentent pas une furface partaitement unifonne. Ce ne peuvent donc être des mers; ces champs doivent être compofés d'une matière moins blanche que celle des parties plus inéga- les parmi lefquclles il y en a encore qui le diffinguent par une plus grande clarté. Il Pas de rivières. fcmble aulli qu'il n'y ait en la Lune aucun fleuve ou rivière: ils fe feraient remarquer dans les images nettes produites par nos télefcopes, du moins fi, comme la plupart des nôtres, ils coulaient entre des montagnes ou des rives fort élevées. Mais il n'y a aufli aucun nuage d'oii pourraient provenir des pluies fournifiant de la matière liquide aux fleuves ou rivières: s'il y en avait, nous verrions ces nuages couvrir tantôt ces régions- là de la Lune et les fouilraire h notre vue, ce qui n'arri\c point; il y règne au con- traire une fércnitc perpétuelle, l'as d'air et d'eau. jj ^,[\ ^.^^ outre manifellc que la Lune n'cll entourée ni d'air ni d'une atmofphère comparable h celle de la Terre. En eHet, s'il y en avait une telle, le bord extérieur de la Lune ne pourrait pas paraître audi net qu'on le conllatehroccafionde l'obfcuration de quelqu'étoile; il fe terminerait par une certaine luniinolité évanouiffante et pour ainli dire par du duvet, pour ne rien dire delà circonllance que les vapeurs de notre "') Voyez lu m. te 5 de In p. 6S3 qui précède. cosMoriiFORos. 793 haiid nuilto aliter (c habcrc pucandiini erit. Illiiii lempcr racnci infixum tcncndo, non cdc illas viliorcs aut minore ornacii excukas. lliiki igicur in l.una nollra apparec, etiani minoribus pcrfpieillis triiini qiiatuorvc '-"nam montibus peduni longitudine, pliirimis montium traitibns, riirfufqne planis vallibus lacillirais, ^^^^^ ^^^ l'upeiliicieni ejiis diviCam elle. Cernuncur cnim montium umbriv ea parte quam a Sole (^p, n^). a\erlaui habent ; ac fréquenter jugo in circulum fere eompofito inclullf valles qua;dam minores animadvertuntur; quarum medio monticuli, unus plurcfve rurfuni eniinent. Ex qua vallium rotunditate argumentum fumebat Keplerus, I^unicolarum, cum ra- tione operantium, immenlas lias elle molitiones"''). Sed hoe incredibile prorius, tum ob nimiam earum magnitudinem; tum quod lacile naturalibus eauiis cavitates ejui- modi orbiculares formari pofllnt. Marium vero fimilitiidincm illic nullam, (ctfi&ille, '••nere ^er" ma''- & alii plerique omnes eontra i'entiunt) reperio. Nam regiones plante ingentes, quie montolis niulto obi'euriores lunt; qualque vulgo pro maribus haberi video, & ocean- orum nominibus inligniri; in his iplis, longiori telefcopio infpeftis, cavitates exiguas inefle compcrio rotundas, umbris intus cadentibus; quod maris fupcrfieiei convenirc nequit: tum ipli campi illi latiorcs non prorrusa:quabilem fuperficiempra.>ferunt, cum diligentiîis eas intuemur. Quocirca maria elle non podunt, led matcria conftare debcnt minus can|dicante, quàm qua.' ell in partibus aiperioribus: in quibus rurfus quaadam (/>. 1 15). vividiori lumine civteris pra.'cellunt. Nulli quoque fluvii in Luna ineffe videntur. Non Finviis. enim efi'ugerent aciem peripicillorum noilrorum; l'altem fi inter montes aut ripas prœ- altas, ut nc)llri plerique, laberentur. Sed neque nubcs ullœ funt undc pluviœ generen- Nubibus. tur ad fuppeditandum fluviis humorem. Si enim effent, vidcremus eas nunc bas nunc illas Lunx' regiones obtegere, ac viliii nollro iubducere, quod nequaquam contingit, fed perpétua apparet lerenitas. Porrb nec aërc aut atmofpha;ra Lunam eingi, qualis circum Tellurem banc ambit, -\ere & aqua. maniieftum ell. Quia li qua talis exilleret, non podet extrema Luna; ora tam pra-'cife circumlcripta ipectari, quam fubeunte ilella aliqua fœpe animadvcrla ell; fed evanida quadam luce, ac velut lanugine finiretur, ut omittam vapores atmolphaera; nollrœ maximam partem ex aquaî particulis conllare; ac proinde, ubi nulla iunt maria aut 100 794 Li: COSMOTHEOROS. atmolphèrc confident pour la plus grande partie en des particules d'eau et que là où il n'y a ni mers ni fleuves il n'exilée pas de réfervoirs d'où de telles particules pour- raient s'élever en l'air. L'infigne différence qui exille donc fous ce rapport entre la Lune et notre Terre nous rend prefqu'impodlble de faire des conjeftures. Si nous y avions obfervé des mers et des fleuves ce lerait là un argument pour admettre que le reRe de la parure de la Terre y exille aulFi et que l'opinion de Xénophane cfl: donc confonne à la vérité, lui qui difait que la Lune eft habitée et qu'elle eft une Terre à beaucoup de villes et de montagnes '•"). Maintenant il femblc au contraire que ni des plantes ni des animaux ne peuvent cxirter fur ce fol aride, dépourvu de toute eau, puis- que c'ell de la matière à l'état liquide qui de\Tait fournir à eux tous tant la fubflance dont ils fe compoferaient que celle de leurs aliments. Que par confii- Faut-il donc croire qu'un globe de cette grandeur a été créé uniquement pour nous ■eaure "iW l'exi- <^clairer pendant la nuit d'une douce lumière ou cauier les flux et reflux de la mer? ilence d'animaux N'y aura-t-il perfonne là-bas qui jouifTe du fort beau fpeétacle de la révolution de notre ou de plantes ferait Terre,montrant tantôt l'Europe et l'Afrique, tantôt l'Aile, tantôt l'Amérique; luifant fort incertaine. , . a i ■ • ' o t» i r • t • t- tantot en entier, tantôt pourlamoitief 1 outesles Lunesqui entourent Jupiteret Saturne circuleront-elles avec une égale inutilité et feront-elles également dénudées? Je ne fais que répondre à cette quellion, puifqu'aucune conjefture ne le préfente qui ferait bafée fur une chofe pareille. Il lemblc toutefois plus probable, à caufe de l'excellence de ces corps, qu'il fe trouve quelque chofe fur leur furffcc, qu'il y croit et y vit quel- que chofe, de quelque nature que ce foit et quelque grande que foit fa différence avec ce qui nous efl connu. Il ferait poffible qu'une matière différant de notre eau y foutint la vie des plantes et des animaux. Une légère humidité fur un fol ne l'abforbant pas auOl facilement que le nôtre pourrait fuffire aux rayons du Soleil pour en faire fortir de la rofée capable de nourrir des plantes baffes et des arbres. Ce que je conftate être aufîi venu à l'efprit de Plutarque dans fon dialogue de la Face dans l'orbe Lunaire ''}. Car chez nous aulii il ne faudrait que l'extrême furface de la mer, qu'une mince pelli- cule pourainfi dire, pour fournir l'humidité néceffaire aux champs et à leurs plantes, humidité que le Soleil pourrait en tirer et qui ie condenferait non pas en nuages mais '■) C'est ce qu'on ne trouve que chez Cicéron („Academica" FI 1:3): „habitari ait Xenophanes in luna eamque esse terram mukarum urbium et montium". '") Plutarque y parle à plusieurs reprises d'un „tenuis aër" se trouvant sur la lune, „ . . . Lunam . . aërem in semultum bine indc dispersum aiunt contincre . . cum . . aër nimirum superficiel cur- uitatis eius incumbat . . . Quid verô miri est, si in Luna radiées, semina, planta;que nascuntur niliil pluviarum ope indigentes aut hyeniis: sed xstino & tenero aëre, ad naturam ipsorum ac- commodato contentiv?" Nous citons les p. 922, 923 et 939 de l'édition gréco-latine de C. Xylander („Plutarclii ClumMiensis omnium qua' exstant operuni Tomiis secundus, continens Moralia", Paris 16:4). OnsMOTHEOROS. 795 fluvii, non cffc imdc coriini copia fiirfumcducaciir. Hœcigiturinfignisdiffcrentia qiia: Liinain intcr 'l'erranuiuc nollrnni rcpcritur, onincm ! fcrcadituni cnnjoftiiris obftruic. (/>• 1 16). Nani li maria amncrquc iiiclll; ccrncrentur, haud Icvc argumcntiim cllct ca'cerum quoque Terra; ornatiim ci convenirc, veramque adco elle Xenophanis opinionem, qui Iiabicari in Luna diccbac, camquc Tcrram cdc multaruni urbium & montiiim'''). Niinc vcro in folo arido, & omnis aqiix' experte, non videntur neqiie herba;, neqiie aniniancia cxllarc polie, ciim omnibus illis humor maceriam & alimenta prx-flarc debeat. Anne igitur ercdendum, tanta> maepiitudinis globum in hoc conditum eiïe ut nojlu "•"= de animanti- nobis lucem tenuem lanriatur, aut a;flus maris cieat? Nemo eritqui pulcherrimoindc '"* . "'^""^ •^ ' ' inccrtiorcm con- fpeétaculo fruatur Tclluris noilra; in fe revolutje, & nunc cum Europa Africam, nunc jecturam ciTc. Afiam, nunc Americam oflentantis; nunc plenc, nunc dimidio orbe lucentis? Omnes item quje Jovcm ac Saturnum circunllant Luna?, a.'què inutiles vacua?que ferentur? Non habeo cquidem quod dicam, cum nulla ab re limili conjectura fuppetat. Magis tamen probabile vidctur ob corporum prœllantiam, aliquid in fuperficie eorum geri, aliquid crelcerc ac vivere, qualecunque tandem id (ît,| & quantumlibet à rébus nollris 0'- 1 '7)- diverl'um. Pollet forlan ilirpium animaliumque ibi vitam aliud quid, aqua; nodra? dilTimile, fuftentare. PofTet exiguus humor in terra, non aque ac noflra, aquam com- bibente, liifliccre radiis Solis, unde rorcm educerent, alcndis herbis arboribufque ido- neum. Quod idem Plutarcho in mentem vcnifTe video in eo qui de Facie in orbe Luna: ell dialogo'**). IS'am neque apud nos, nifi iiimma maris fuperficie, actenui vcl- uti pellicula opus eflTet, ad humorem terris, fatifque fuppeditandum, quem Solis vis elicuiiïet, quique in rorem tantum, non vero in nubcs condenfarctur. Sed ha; admo- dum levés lunt conjectura; aut fufpiciones potius,nec aliud habemus ex quo de Lunse 796 LE COSMOTHEOROS. feulement en rofce. Mais ceci ne font que des conjeéhircs ou plutôt des foupçons de fort peu de poids: nous n'avons rien d'oi'i nous pourrions conclure par analogie à la nature de la Lune ou des autres flitellites. Il faut en effet fe figurer, comme nous Que les ],uiies de l'avonsdit, quc la nature de toutes les lunes efl: la même; outre par la raifon alléguée jupitei et c L .Sa- ^,j.^g(y^,JJ ç^çi gf[. confirmé par la fuivante: de mcmc que notre Lune nous regarde tou- turiie tounicnt, r ' o comme la notre, jours d'une même face, ainfi en ell-il des fatellitcs de Jupiter et de Saturne par rap- toujoiirs h même poj-t à leurs Planètes primaires. Ceci pourrait femblcr une étonnante découverte; Phnètc^'" '^"' "^^'^ ^' n'était pas difficile de le conjeéturer après qu'il avait été obfervé, comme je l'ai dit un peu plus haut, que la lune extrême de celles qui entourent Saturne n'ellvifible que lorl'qu'elle fe trouve du côté occidental de la Planète, qu'à l'orient elle efl: donc toujours cachée. En effet, on comprend aifément que cela provient du fait que cette Lune a une furface en grande partie obfcure et que lorfque cette partie plus obfcure que le refle efl: tournée vers nous, elle ne peut être aperçue à caufe de la faiblcfiTe de fa lumière; or, comme elle efl: toujours trouvée obfcurcie lorfqu'elle fe trouve dans la partie orientale de fa courfe, et jamais dans l'autre, c'ell là un indice certain du fait que la même face de ce globule efl: toujours tournée vers Saturne, parce que de cette orientation réfultc ce qui a été dit. Qui mettra en doute, étant acquis que tant dans le cas de ce fatellite extrême que dans celui de notre Lune la même face efl: toujours vue de la Planète primaire correfpondante, que la nature a arrangé les chofes de même dans le cas des autres fatellites de Jupiter et de Saturne? Quant à la caufe efficiente, elle ne peut guère être que celle-ci: chez toutes les Lunes la matière cil plus denfe et plus lourde du côté le plus éloigné de la Planète. En effet, de cette façon cette partie tendra avec plus de force h s'écarter du centre de rotation, tandis que, fi tel n'était pas le cas, une même face devrait fuivant les lois du mouvement être toujours dirigée non pas vers la Planète mais vers les étoiles fixes. De cette pofition des Lunes par rapport aux Planètes correfpondantes réfulteront des fpeétacles étranges pour leurs habitants dont, il cil vrai, il efl: extrêmement incer- tain s'ils exiftent, mais qui font ici placés fur elles h titre de fiétion. Il fuffira de parler des indigènes de notre Lune. Pour eux fon globe efl di\'iféen deux hémifphères de telle manière que les habitants de l'un jouifTent toujours de la vue de notre Terre, Quelle ert pour les tandis quc ccux de l'autre ne l'aperçoivent jamais. Excepté que quelques-uns d'entr' habitants des Lu- . iijjji'-ti^ j /• 1 nés fuppoie qu'il ^''■'^' ^''^''"'"'^ ^''^^^ ''-'•'' bords dcs dcux hemilpheres, perdent et recouvrent la vue altema- y en ait, la confti- tivemcut. Or, les Géofcopcs mentionnés voient la Terre fufpendue dans l'étherbeau- tutiondescieux, la coup plus grande que la Lune ne nous apparait; plus précifément,elle leur préfente ^nnon es joi s, ^^^^ (diamètre prefque quadruple. Mais ce qui efl: remarquable, c'efl qu'ils la voient nuit et jour fufpendue au même endroit du ciel, comme fi elle était perpétuellement immobile, les uns en leur zénith, les autres à une certaine hauteur au-deflus de l'ho- rizon, quelques-uns dans l'horizon même; or, elle leur apparaît en rotation autour de fon axe, leur montrant les continents l'un après l'autre en vingt-quatre heures, leur faifant voir de plus (ce que je voudrais bien voir aulh) les contrées avoifinantes aux pôles encore inconnues ù nous, fes habitants. Ils la voient en outre dans le décor d'une COSMOTHEOROS, 797 noftrjc, atquc etiam rcliquarum natura aliquid coUigamiis. Omnium enim, uti diximiis, i"^'^ ■^^ Satumi catlcm piitanda e(h idque nrxtcr addiiétam iuncrius rationcin, ctiam hac alia confir- '"'"^' """ .f*^"." maciir, qiiod (iciui Liina noilra candcm pcrpctii6 facicm ad nos obvcrfam hahct, ita candcmpancmfiio & illte joviales ac Saturnia: ad fuos Planeras primarios. Miriim vidcatiir lioc fciri po- Pianetœobvcrtcrc. tiiiflc,- at non erut dillicilis conjedhira, pollquam, ut paulo ante dixi, animadvcrfum | (/• ' 'S). fuit excremam Satumiarum tune IbUim confpici, euni IManetx huic ad occidcntcm polita cil; ab oriente vcro lem]->cr eam latere. Facile cnim pcrfpicitur id indc evcnire, quod magna lui parte obfcuriorem iuperficicm habcat hœc Luna; quœ pars obfcurior cuni nd nos convcrfa ell, tune cerni ncqucat pra; luminis tcnuitatc. Cumque fcmpcr in orbitx" fua; latere quod orientcm Ipcclat obfcurata repcriatur, in altcro nunquara, manifertum indicium cft candeni globuli regionem fempcr Satumum refpicere, quo- niam ex co illud contingere necciïe clL Ouis vero jam dubitet, cum & illius omnium rcmotillima? & noilra.- Luna; tacies Icmper cadem ex primario Flaneta liio fpectetur, quin idem in cœteris, quce circa Jovem ac Satumum volvuntur, natura effecerit? Caufa vero quare id fiât vix aliunde pcti potell, quam quod denfior ponderofiorque materia fit Lunarum omnium parte ea, quâ femper h Planetis fuis avcrfa; funt. Sic enim ea iplh pars majore vi à centre circuitus recedere contendet: cum alioqui, ex motus legibus, eadem i'emper faciès non ad Planetam, fed ad fixas ftellas eafdem, continue obverti debuerit.| Porro ex hoc pofitu Lunarum ad Planetas luos mira qua.'dam fpectacula evenire (/'•ii9> necefle ell cas habitantibus, qui an fint aliqui, ut jam apparuit, multo incertillimum eft; fed quafi eflcnt ponantur. Satis erit autem de nollrae Lunœ indigenis dixilfe. I lis V""^' mcoliMuiiii igitur fie in duo hemifphaTia globus ejus dividitur, ut qui alterum incolunt, fempcr t'u„^,"t 'cxlm-m Telluris noilra; confpci^tu iVuantur, qui reliquum, femper eo careant. Nili qu )d qui- c(iiiilitutio,dieriim dam, circa confinia utriufque agentes,amittant eumper vices ac récupèrent. Cemunt "tio,&c. autem Greofcopi illi Tellurem in a.-there pendentcm multo niajorem quam quanta nobis Luna apparet, quippe ferè quadruplo ampliore diametro. Sed illud mirabile, quod nocle dieque eodem cœli loco velut immobilem perpetuo hsrere vident; alii refta lupra caput defixam, alii certa altitudine ab horizontc dillantem, quidam & in iplo horizonte fitam: atque intcrea convertentem fe circum axem fuum, regionefquc quas continet univcrfas deinceps ollendentem horarum viginti quatuor Ipatio, atque eas quoque proinde (quod utinam videre liceret) quîe ad utrumque polum nobis in- colis adhuc incognitse manent. Prœterea & lu|mine crefcentem eam vident & immi- (A '-°)- 798 LE COSMOTHEOROS. illumination croifTante et décroiffante dans la période d'un mois, donc alternativement pleine, coupée en deux, mince et avec des cornes, en un mot avec la variété de formes que nous préfente le globe de la Lune. Mais ils reçoivent de la Terre quinze fois plus de lumière que nous n'en recevons d'elle. De forte que, dans le meilleur des deux hémifphcres, celui qui efl tourné vers nous, les habitants ont des nuits fort claires. Il ne peut toutefois avec cette clarté leur arriver aucune chaleur, quoique Kepler ait été d'un autre avis. Quant au Soleil, il le lève pour eux une feule fois et fe couche également une feule fois, en chacun de nos mois; ils ont donc des jours et des nuits quinze fois plus longs que les nôtres lefquels font parfaitement égaux entre eux par un équinoxe perpétuel. A caufe de cette longueur du jour ils feraient néceffairement, puifque le Soleil n'efl: pas plus éloigné d'eux que de nous, expofés à une chaleur fort incommode, fi leurs corps y étaient auffi fenfibles que les nôtres. C'efl: pour ceux qui habitent près des bords des dits hémifphères que le Soleil monte le plus haut, mais pour ceux qui en font fort éloignés et vivent aux endroits gifant fous les pôles de la Lune, ils n'auront pas plus chaud par l'effet de ces longs jours que ceux qui en été font la chaflé aux baleines dans les environs de l'Iflande ou de la Nouvelle Zemble; lelquels, juftement au temps du folftice, et durant des jours de trois mois, éprouvent fort fouvent des froids exceffifs. Les pôles nommés de la Lime, autour defquels les étoiles fixes font vues par fes habitants décrire des circonférences de cercle, ne font aucunement les mêmes que pour nous, et ne coïncident pas non plus avec les pôles de l'Ecliptique, mais tournent autour de ces derniers en en refiant toujours éloignés de cinq degrés, ce qui fe fait en une période de dix-neuf ans. Quant à la longueur de l'année, elle y eil la même que pour nous; ils la mellirent par le mou\'emcnt des étoiles fixes et leurs recours au Soleil. Ce qui pour eux tû une chu lé bien facile puifqu'ils voient les étoiles le jour non moins que la nuit, fans que la clarté du Soleil les gêne, puifque, comme cela a été démontré plus haut, ils n'ont pas d'atmofphère, fans la- quelle nous verrions, nous aufîi, le ciel étoile en plein jour. De plus aucun nuage n'empêche jamais leurs obfervations, de forte qu'ils peuvent détemiiner les routes des Planètes mieux que nous; il efl vrai qu'ils auront eu (ou auront) plus de peine à trouver le vrai fyllème, attendu qu'alors que, par hypothèfe, ils commencèrent h le chercher, la Terre a diï leur fcmbler immobile, erreur hypothétique plus grofiière Ce qu'il cil facile que la nôtre. Tout ceci peut être appliqué aufli aux Lunes de Jupiter et de Saturne d'appliquer auiTi poiir lefquclles leurs Planètes primaires font la même chofe que la Terre pour nous, piter ét'de^Saturnc Lcfpace d"un jour ct d'uiic nuit ell mefuré par la période de la Lune confidérée; nous avons donné plus haut une liile de ces périodes. Il en réfulte que pour les habi- tants du cinquième fatellite de vSaturne, dont la période était de 80 de nos jours, tant les jours que les nuits feront égaux à quarante des nôtres. Pour ces mêmes habitants les étés et les hivers feront, à caufe de la révolution en trente ans de Saturne, chacun égal à quinze de nos années. Il efl manifefte, tant à caufe des longs froids qu'à caufe des fommcils et veilles fi prolongés, que même fil n'y a\ait aucune autre différence, la vie y ferait tout autre que chez nous. COSMOTHEOROS. ~()() mitain mcnftma pcriodo, acquc ita pcr vices plcnani, dimidiatam, inqiic corniia tcnu- atain, eàdcm l'oniiarum varictutc qiiam l.iina' globus nobis exhiber. Sed luceni à Tellure nollra accipiunt qiiindeciiplo majoreni qiiam nos ab illa. Adc(j ut, in hemi- Iphivrio mcliore, ad nos obverlb nodes iniignicer claras habcant; ncc tamen cuni claritaïc illa ullus ad eos calor manare potell, ecli lioc aliter Keplero vifum eit. Sol verc) lemel illis oritur lingulis nienlibus nolhis, fenielqiie occidit, atque ita dies noct- efqiic, quindecuplo quam nos longiorcs habent, at inter fc squales pcrpetuo eequi- noctio. Qua dierum longitiidinc, quandoquidcm non amplius ab illis quam h nobis Sol abell, neceilc ed'et eos, quibus altè liipra horizontera afcendit, a.'ltu inconimodo torrcri, fi corpora eorum perinde ac noftra afliciantur. Afcendit autem maxime ils qui circa confinia hemilphx'riorum, qus diximus, incolunt, qui vero inde procul dif- tant, ac circa regioncs habitant polis l^una; fuppolitas, non magis ob longos iilos dies calebunt, quam qui circa IllandiamautnovamZemblamaMlivo tempore cetos pi|ican- (/<. i^T), tur; qui pcrfcpe frigora ingcntia, ipfius foKHtii tempore, ac trium licet meniium dic- bus, cxperiuntur. Sunt auteni poli Luna?, quos circum (lelhc fixa; converti cernuntur in ea habitantibus, nequaquam iidem qui nobis, neque etiam' cum l'^cliptica; polis conveniunt, fed his circunteruntur, quinque gradibuslcmperdiltantes, idquc periodo annorum novendecim. Anni autem fpatium idem illic quod nobis; quod motu fixa- rum mctiuntur ac reverlionc carum ad Solem. Idque iis pcrfacile eft, cum dici tem- pore, non minus quam notai, Relias confpiciunt, nihil impedicnie Solis claritatc; quoniam, ut fupra ollenfum cil, nuUam vaporum (pha^ram^habent; Inie qua & nos interdiu cœlum fidcribus plénum alpiceremus. Nec vero nubes quoque ulla* unquam obltant obfcrvantibus, udeo ut curliis Planotarum melius quàm nos in veiligarc poliint ; fed tamen diflicilius multt> verum fyftema rcperire. Quoniam incipientibus ilare Terra fua \'ideri debuit, in quo eos longius quàm nos error abduxit. 8oo LE COSMOTHEOROS. Nous avons expliqué jufqu'ici ce qui fe rapporte aux Planètes primaires et fecon- daires qui entourent le Soleil. Avant que de continuer, c'efl-à-dire avant que de confidérer le vSoleil et les étoiles fixes lefquels conllntuent la troifième efpèce de corps célertes, il vaut la peine, nous iémble-t-il, û'expriraer méthodiquement et avec plus [Fig. i4y] d'évidence que jufqu'ici, la grandeur et la magnincence de tout le ("yllèmc Solaire. Ce que nous ne pouvons nullement taire par une figure tracée fur les prél'entes feuilles il caule de la petitefle des corps Planétaires en comparailbn avec leurs fort grandes orbites. Mais nous luppléerons par nos paroles à ce qui ne peut être repréienté par une figure. Reprenant dt)nc la figure du début du livre précédent [Fig. 1 49], rcpré- tentons-nous une deuxième figure lèmblable et avec les mêmes rapports des difhnces COSMOTHROROS. 8oi I lîcc omnia vero ad Jovis & Saturni Limas rcfcruncur, quibus idem qiiod nobis TcUiis I cil, liii fiiiu primarii Planctiv. Sinjriila autem dici iiocHlquc (patia limiil fiimpca, (/'• ' --)• ciiiuli-uic Luna; poriodiis mctitiir, qiias lupruannotavimus. Quo fit ut Saturni quintam *v""J a^' J^vis csc . , ., . . , ,. ^ „ . ^ . ,. r, r Saturni l-iinas fa- mcolcntibus, cujus pcnodus dierum noitrorum crac 80, eveniant lui dies noctelque ^.j| . transferre eft nollris quadrai^inca a.'quales. lifdcm vero, proptcr Saturni revolutionem triccnnalcm, fiunt xMhtcs liycmcfquc lingula; annorum noitrorum quindccim. Itaque tum proptcr tam longa frigora, tamque longes fomnos vigilialquc; ctiarafi nil aliud effet, plane aliani quam apud nos vitam illic fore manitclhira cil. Explicuimus igitur hactenus, qu;v ad Pianctas primarios fccundariofque Solem cir- lOI 802 LE COSMOTHEOROS. mais tracée dans un plan fort ample et fort poli dont le contour extérieur, reprélen- ncicription du tant Torbitc de Saturne, ait un rayon de trois cents Ibixante pieds. Plaçons eniliite fur monde ibiaire fui- ^^_^^ circoutcrencc le globe de Saturne avec fon Anneau en grandeur telle qu'on dnncnnuns.''''' ' ""' le voit dans la deuxième figure [Fig. 151] où font repréfentés les corps du Soleil et des Planètes. Plaçons de même les autres globes chacun en fon orbite et au milieu d'eux tous le Soleil de la grandeur qu'il a dans la même figure, lavoir avec un diamè- tre de quatre pouces. L'orbite de la Terre, que les Aftronomes appellent le gram orbc\ acquerra ainfi un rayon de trente-fix pieds, dans laquelle il faut fe figurer circu- ler une Terre ]-)as plus grande qu'un grain de mil et fon compagnon la i.une, h peine COSMOTHEOROS. 803 cundaïucs fpcdant. lliiic vcro priulquam ad Solcm ipfum & ftcUas fixas, certiiim ncnipc f^cmis oelcdiiiin cdrporum, pcrgaimis, opcrar pretiiim vidctiir, iic magnitudi- ncm, ac mugiiiliccntiam totius Solaris imindi, aliqua racionc, atqiic cvidcnciiis quain liadenus tacliim lit, exprimamiis. Quod quidcni fchematc in foliis hifcc dcfcripco haud- quaqiiam poUuimis, propccr par\itatem corporuni Planccariorum ad vallilîlnias orbi- tas fiias col[latoruni. Sed vcrbis fiipplcbicur quod dclcriptionc pcrlid ncqiiit. Itaqiic (/>• lî.l)- rcpctità liguràquam ruperiorislibri initiopofuinius, cogitecurci limilis ac proportionc Solaris mundi ic- rclpondcns, fed qua; dcfcripta fit in amplillima politiffiniaquc areœ cujiifdani planitie, ',""', "r"jonc""' jc. ftriptio. 8o4 LE COSMOTHEOROS. fupérieure à un point vifihle et le mouvant fuivant une circonférence large d'un peu plus de deux pouces, comme dans la figure ci-jointe [Fig. 1 55]. La ligne AB y repré- fente ime partie de la circonférence qui conftitue la dite orbite de la Terre et dont le rayon efl: de trente-fix pieds. Le petit cercle C y ell: la Terre et DE la route de la Lune qui Tencercle, où le corpufcule de la Lune efl tel qu'on le voit en D. Quant à la Lune extérieure de Saturne, elle fera fa révolution en une circonférence a rayon de 29 pouces; et le latellite extérieur de Jupiter en une circonférence un peu plus petite, lavoir h rayon de lyi pouces. [Fig- '55] C'ell feulement de cette façon qu'on obtiendra uneimage vraie, où fontobfervées les véritables proportions du Palais ou Royaume Solaire dans lequel la Terre fera diiknte du Soleil de douze mille de les diamètres. Si l'on veut avoir cette dillance exprimée en milles, elle en comprendra plus de dix-fept millions, favoir de milles Germaniques. Mais nous faifirons peut-être mieux fon amplitude en la mefurant par la vitelTe d'un mouvement, h l'exemple du Poète Héliodc qui, dans le but de définir la hauteur du ciel et la profondeur du Tartare, qu'il elHme égales l'une à l'autre, a écrit qu'une enclume de fer qu'on laifierait choir du ciel, après être tombée durant neuf jours et neuf nuits atteindrait la terre le dixième jour; et que dans le même efpace de temps elle parviendrait de la furface de la Terreau Tartare "^). Quant à nous, nous ne ferons pas ulage de la chuté d'une enclume mais plutôt de la vitelîe conltante d'un boulet de canon qu'on a trouvé par expérience parcourir environ cent '*) «coywta. V.s. 720 — 725. COSMOTHEOROS. 805 ciijus cxtrcmus circulus, Satiimi orbcm referons, trccentos fexaginta pcdcs femidia- iiietro contincat. In cujiis dcindc circimlcrcncia i;;lobus Saturni cuni fiio ponacnr An- nuK), qimntus in lignra altéra ccrnitiir, ubi Solis &. l'ianctaruni lune corpora. Ca;tcri- qiic fimiliter globi in fua quifque orbita collocentur; inquc mcdio omnium Sol qua magnitudine ibi dclignatur, quatuor nempc pollicum diametro. Ita 'rclluriscirciiitus, quom iimiiiimii orbem vocant Allronomi, icmidiamctrum fortietur pcdum triginta & fcx. In quo Tcllus ipia milii grano non major circunfcrri cogitanda ell:; ciquc cornes Luna, vix punctum viiibile luperans, in circello paulo plus quam duos polliccs lato; x'chit in adicripto hic diagrammate. In quo linca A B circunfcrcntia; partcm refort ejus, quam diximus, Telluris orbitx', cujus triginta & fex pedcs continet l'cmidiameter. In ea Tellus ell circcllus C: Lunîe vero cir|cum eam via, circulus DE; in quo Luna; (/■• '-4)- corpufculum quale ad D cxprell'um eft. Satumiarum vero Lunarum exterior in circulo ferctur cujus fcmidiameter pollicum 29. Jovialium item exterior in minore aliquanto, cujus femid. poil. 19^. Sic dcmum habebitur germanus & omni proportione perfectus folaris Regiîc cypus, in quo jam Tellus duodecim mille diametris fuis à Sole abcrit. Cujus fpatii amplitudo Il milliarium numéro delignanda lit, plus quam feptemdecim milliones, ut vocant, milliarium Germanicorum comprehendet. Sed melius fortafle hanc vaftitatem animo concipiemus, li motus cujufdam celeritatc eam metiamur, Hefiodi Poeta; exemplo; qui altitudinem cœli, & Tartari profunditatem a;quis fpatiis definiens, novemdierum noctiumque lapfu, fcrream incudem è cœlo dimillam, ad terram décima pcrvenire fcriplît; ac tante quoque tcmpore è Terra: fuperficie cadentem ad Tartaraferri"'). Nos vero non incudis lapfum fcd continuam potius celeritatcm globi ex majore tor- niento emilli hue adhibebimus; quem lingulis hora: fecundis fcrupulis, lîve arterije 8o6 LE COSMOTHEOROS. toifes de fix pieds en chaque féconde ou battement de pouls, comme INlerfenne nous l'apprend dans fa BaliiTiique; tandis que le fon dans le même temps parcourt cent quatre-vingts pieds. i/immenfitci des jg ^js donc que lî un boulet le meut continuellement avec cette grande vitefTe de Sokil et leUManc- ^^ Terre jufqu'au Soleil, il lui faudra prcfquc 25 ans pour parcourir la dite didancc. tes eft illuftrccpar D'où rclulte qu'il lui en iaudra 1 25 pour parvenir au Soleil de Jupiter, et 250 pour la comparaifon y parvenir de Saturne. Ce calcul ell baie fur la grandeur du diamètre de la Terre qui mc^iit d'un^boulet d'après les meilleures mefures françaifes eft de 6538594 toiles Pariliennes, attendu qu'un degré d'un grand cercle en mefurc 57060. On comprend par là quelles font les dimenllons de ces orbites et combien petit ell par rapport à elles le globule de la Terre où nous exécutons tant de travaux, où nous naviguons tant et où nous faifons tant de guerres. PuifTent nos Rois et ^îonarques apprendre cela et en tenir compte; afin qu'ils lâchent de combien peu d'importance ell ce qu'ils fe propofent lorfqu'ils s'évertuent de toutes leurs forces, au grand mal de beaucoup d'hommes, à s'emparer de quelque coin de la terre. Mais revenons à nos fpéculations et portons nos regards fur le Soleil, dont notre ample defcription a fait voir la grandeur tant par rapport aux Planètes qu'à leurs orbites. Que pour le Soleil j] ^l'a pas fcmblé impolliblc à quelques auteurs que fur le Soleil lui-même puilTent toute conj uice ^-^y^^ ^^,. animaux. Mais comme ici toute conjecture raifonnable fait défaut, plus en aeraut. -' _ ' ' encore que pour la Lune, j'ignore pour quelles raifons ils ont été de cet avis. En effet, il n'a pas encore été déteraiiné avec certitude fi la matière de ce vafte globe ell folide ou liquide; quoiqu'à caufe de la nanu-e de la lumière que j'ai expliquée ailleurs, la liquidité foit plus probable, laquelle e(l auiïi fuggérée par la parfaite rotondité du Soleil et l'égalité de la diffufion de la lurnière fur toute fa lùrface. Car une faible inégalité parailTant à la circonférence du difque, laquelle on aperçoit, mais non pas toujours,à l'aide des télefcopes, ce dont quelques perfonnes prennent occafion pour fe figurer des ondiilût'ions et des éruptions de flammes^ n'ell autre chofe qu'un tremblement de l'atmofphère de notre Terre, tremblement qui fait aulll fcintiller les étoiles pendant la nuit. Je n'ai jamais, moi, pu voir ces facules que prefque tous les auteurs comme- Que les facules du moreut en même temps quel es taches, quoique j'aie fouvent vu ces dernières; je doute i^ncerta^nes' ^"' ^"'^''^ ^' '"'■''^ ^^ Soleil il apparaît quelque chofe de plus lucide que lui. En confultant des obfervations faites avec loin, je trouve que c'efl feulement dans les ténébrofités qui entourent le plus fouvent ces taches et parfois auiïi fe montrent feules, que des points plus brillants font quelquefois aperçus, points dont il ne ferait pas étrange fi, à caufe de l'obfcurité avoifinante, ils paraiiïaient plus refplendiflTants qu'ils ne le font en effet. On peut admettre a\ec certitude qu'il y a dans le Soleil une fort grande chaleur et Qu'à caufe de la f(.Tveur, OÙ rien de fcmblablc à nos corps ne pourrait vivre ou même fubfiileruninllant. aucun corps rom- ^' faudrait donc fc figurer un autre genre d'êtres vivants, fort différent de la nature de parable au nôtre, tous ccux que nous avons jamais vus ou pu nous imaginer. Ce qui équivaut prcfqu'à dire que nous ne pouvons ici nous approcher de la \ crité en faifant des conjciflurcs. Certes, un corps fi éminent et fi volumineux a lans doute été créé avec beaucoup d'à- ( O^MOTHEOROS. 807 piiKibus, centum cir|citer hexapedas conficere expcriraentis corapcrcum cft, quœ in (/'• >25)- IValillicis Mcrfennus commémorât; ciim fonus co tcmporc ad centcnas oftogenas cxtciidiuiir. Aio iiritiir, li ex Terra ad Soleni tanta illa celcricate dobus continué feratiir, fcre immcnfitas inter- ,,-•/• -1 iT • j . T j c 1 vallorum intcr So- annos 25 elle mlumpcurimi anccquam iter hoc perap;at. Lt promdc a Jovc ad bolem ^^^^ ^ i>ianctas 125 annis opus habeat, h Satiinio 250. Et hic quidem calciilus ex mcnfiira Terra- iiiuitratur compa- diamctri pcndet, qui ex probacioribus Galloruni obiervationibus c{\ hexapedarum ■'^t'""'^ /•"""' "^"'" l'arilienlium 6538594. cum gradus unus circuli maximi eflîciat hexapedas 57°(^°-l^iff\ "^ Quanta itaquc lint iftorum orbium fpatia, quamque exilis, corum relpectu, Tclluris globulus, in que tam multa homincs molimur, tantum navigamus, tôt bclla gerimus, ex his intelligitur. Quod utinam difcant cogitentquc Rcges & Monarcha; noftri; ut fciant qiiantilla in re laborcnt cum de angulo aliquo terrje occupando totis viribus, magno multorum malo, contendunt. vScd ad noftra revertamur, ac de Sole videamus, eujus jam limul ad Planetas &: eorum orbitas raagnitudincm anipla illa defcriptio, quam expoliiimus, demonilrat.! In hoc igitur ipfo Sole non improbabile quibufdam vifum ei1: animalia vivere pofTe. (A ' -^)- Sed cum mult(3 magis etiam, quam in Lunis, conjectura omnis hic dcficiat, neicio qua i" ^^'<= omnem . , . ,^ ' . . ,. TV' -51 1 ^ n J conjectiiram Ucfi- ratione id ita edc opmaci luit. iNon ennu adhuc plane compercum eil, utruni dura an ^^^.^ liquida lit vafli illius globi matcries; ctfi proptcr lucis naturam, quam aliàs explicui, niagis veriiimile fit liquidam cife; quod etiam perfecla rotunditas ejus, lumenque per totam fupcriiciem xqualiter ditlulum fuadere vidctur. Nam exigua quxdam in dilci circunferentia apparens ina.H|ualitas, qua: telefcopiis, nec tamcn femper, cemitur, & ex qua miros i/ridcrufii fJucîus^ ilammaniinqtie eritctationes^ nonnulli iîbi fingunt, nihil aliud ell quàm vaporum propc Terram noftram trcmula agitatio, qu£e & flellas noctu fcintillare facit. Neque ego iaculas illas, quas unà cum maculis fcre omnes celé- ^^'•'"'25 Solarcs brant, unquam vidcre potui, etfi lias fœpius fpedaverim; ac valde dubito an aliquid in Sole, ipfo Sole lucidius appareat. Invenio cnini, fideliores obfervationesconfulens, non nili in nubeculis illis llibluicis, qua: maculas plerumque circundant, aliquando Iblse feruntur, punjda quidam clariora interdum notari, qua; non mirum effet, propter (a ' -")• obfcuritatis illius \iciniam. fpletididiora quam fmt videri. Simimum quidem in Sole l'ropter calorem calorem, fervoremque elle, certo credendum cil, in quo nihil omnino noflrorum ^. q,.jj ^^,^^5 corporum limile vivere poilit, aut momento luperelTe. Itaque aliud genus viventium limilia. animo concipiendum effet, longeque ab omni natura eorum qua; unquam vidimus, aut cogitavimus, diverfum. Quod ferc idem efl: ac fi dicamus nihil hic conjeclando nos confequi pofie. Eff quidem tam pra:fi:ans, tantxque molis corpus haud dubiè ma- 8o8 LE COSMOTHEOROS. propos et pour un infigne but. Mais ion utilité ne paraît-elle pas déjà abondamment dans cet admirable rayonnement de lumière et de chaleur fur tout le groupe des Pla- nètes qui rcntourcnt, rayonnement qui non feulement rend poffible la vie de tout le genre animal mais contribue auffi à la rendre agréable? Et ceci non feulement dans le cas des petites Planètes comme notre Terre, mais auffi dans celui des globes tant de fois plus grands de Jupiter et de Saturne dont les dimenfions, comparées à celle du Soleil, ne font pas méprilables. Ces chofes font fi importantes qu'il ne ferait pas éton- nant fi le Soleil avait été créé pour ce but. Je ne puis me rendre — pour les raifons que je développerai plus loin — à l'opinion de Kepler d'après lequel un autre office auffi lui incomberait, (avoir celui de maintenir le mouvement de toutes les Planètes envi- ronnantes dans leurs orbites par l'a converfion fur fon axe, ce que dans fon Epitome du fyflème Copernicain Kepler tache d'étayer par beaucoup d'arguments. Que les étoiles Avant l'invention du Télefcope la thèfe que le Soleil eft une des étoiles fixes fem- fixes font autant i i • ^ j - i ^ r ■ j /-^ • i •/• /• • /-' (.k .Soleils ^^''^'^^ '-''■^'^ ^^ desaccord avec le ientunent de Lopernic pour la raiion iuivante. Comme les étoiles dites de première grandeur étaient cenfées avoir des diamètres de trois fécondes et qu'elles font d'autre part fuivant Copernic fi éloignées que le grand Orbe parcouru par la Terre n'clt pour ainli dire qu'un point en comparailbn de la fphère des fixes, attendu que, quoique la Terre change continuellement de pofition durant toute l'année, les diflances des étoiles ne changent pas vifiblement; il s'enfuivait que celles qui paraifient plus brillantes que le relie l'ont plus grandes que des fphères de même rayon que le grand Orbe; ce qui était abfurde. C'était là la principale ohjeétion de Tycho Brahé contre la doftrine de Copernic. Mais lorfque les Télefcopes faifaient difparaître les rayons aftraux qui apparaifl^ent à l'oeil nu (ce qu'ils font le mieux lorf- que la lentille oculaire efi: légèrement enduite de l'uie) et ne reprélèntaient donc plus les étoiles que comme des points brillants, cette difficulté a été entièrement levée. Rien n'empêche donc déformais de confidérer ces étoiles comme autant de Soleils. Et cette thèfe ell: rendue encore plus probable par le fait qu'elles luilènt de leur propre lumière; en effet, leur diflance efi (i grande qu'elles ne peuvent aucunement l'emprunter au Soleil. Rien ne nous défend de croire qu'en général elles ne font pas plus petites que le Soleil, puifqu'elles nous envoient une fi vive lumière de fi loin. (^)ircllesiont tliiTc- Q'^^{\ bien là à cette heure l'opinion commune des adhérents du fyftème de Copernic; minées dans de , ,. , , rr- > i i • - -i r vailes lésions du Iciquels admettent audi a bon droit que ces étoiles ne le trouvent pas toutes en une ciel et éloignées le> même furfacc fphérique, d'abord puiiqu 'aucune raifon ne milite en faveur de cette unes des autres thèfe, en iecoud lieu puifque le Soleil qui efl l'une d'elles ne peut être dit s'v trouver: autant que le font ^-i ri j i - • i i ' n /• • j-/t-- • - i i\ r ' '^ i\ du Soleil les plus I*-' '' *^"^ '•''^''"- P'^'^ véritable qu elles loient diilcminces par de vaites cipaces celeltes proL-lies. et qu'autant de difiance il y a de la Terre ou du Soleil aux plus proches, autant il y en ait aulli en moyenne de celles-ci aux fuivantes, et de ces fuivantes à d'autres en une contie Kepler: continuelle progrefiioii. que le Soleil n'oc- t ,- • r? i j l'n • j -•- ' n j' ■ t- a- cupe pas parmi J^ '^^^ l*-"^ Kcplcr, dans 1 Epitoiiie deja nommée, elt d un autre avis. Ln enet, elles luie place quoique fuivaut lui les étoiles l'oient difieminées par toute la profondeur du ciel, il eminente. y^.^,,- pourtant quc notre Soleil ait autour de lui un beaucoup plus grand efpace, pour COSMOTHEOROS. 8 09 xima rationc, ac proptcr in(i};nem iiCum aliquem creatum. Sed an non apparcc jam abundc utilicas ejiis in mirabili illa liicis calonCquc in totiim l'ianctariim circiimllan- tiuni chonim cfliilionc; ex qua univcrfo animantiuni gcncri non vita Ibluni conllat, fcd & jiicunda ut (it ctlicitiirV Idqiic non in exiguis foiuni, qualis Tcllus noltra, Icd & in canto majoribiis Jovis & Saturni globis, quorum non cil contcmptibilis ad Solcm collata magnitudo. I Ixc quidcm tança funt ut nihil mirum lit coriim gratia duntaxat Solcm clic condicum. ÎS'am quod Keiplcrus opinabatur, aliud quoquc illi delcgatum (p- iiS). cflcmunus, ut nempe omnium circum ambientium Planetarum motus in fuis orbibus incitaret, propria fuacircaaxcm convcrfionc, quod in Epitomc fyilcmatis Copcmicei multis comprobarc conatur, non pofl'um aUcntiri, propter ea qux in lequentibus di- ccntur. Solem ex llellis inerrantibus unam efle, ante Telefcopii invcntionem, adverfari stellas fixas toti- vidcbatur Copernic! fentcntiœ; quia cum Iklla^, qua; dicuntur prims magnitudinis, '^'^'"^ cenfercntur triumrcnipulorumdiamctro,cnbntquerccundumCopemicumtamprocul remotîe, ut totus ille Orbis magnus, quo Terra defcrtur, velut punfti inlbr effet ad Cpha^ram affixarum comparatus; quandoquidcm toto anni temporc, etfi locum Terra mutarct, nihil mutari ccrncrcntur Itellarum dillantix; fequcbatur lingulas earum, qua; ca?tcris clariores apparent, majores efle toto illo magni orbis ambitu : quod ab- i'urdum erat. Atque hoc, ut palmarium contra Copemici doftrinam argumentum, Tycho Braheus objedabat. Sed pollquam radios llcllarura nudo vifu apparentes, Telelcopia iulhilcrunt; | (quod ita optimc taciunt, lî Icns oculo proxima flamma; af- (/"• i-9)- flatu obfcuretur) atque ita haud aliter eas ac punda lucentia fpedtandas prjebuerunt; prorius fublata quoquc cl1: ea difficultas, nec quidquam jam impedit quo minus ilcllce illa; pro totidcm Solibus habcantur. Idque eo probabilius redditur, quod conllet pro- pria luce lua cas lucere: tanta cnini cil dillantia, ut à Sole illam mutuari nequaquam polllnt. Singulas vero Sole minores non effe nihil credi vctat, cum ex tara inmenfo intcrvallo tam vividum lumen fundanc. Ilanc itaque fencentiam nunc pafllm tenent qui Copemici fyllcma amplectuntur. Qui rcdc quoque hoc llatuunt, non in una ea- ^^s fpargi pcr va- dcmquc fuperficie hsrere Itellas iftas; tum quod nulla ratio hoc fuadeat, tum quod in ^i^j^^j^ ^"l^' „! candem IphaTam Sol, qui earum una eft, refcrri nequeat. Itaque veriùs effe fpargi cas proximas à Soie per vaffa cœli l'patia, quanturaque à Terra aut Sole ad proximas interjacet. tantum removeri. circiter ab his effe ad ièquentcs, atque inde rurfus ad alias, continuo progreffu. Scio etiam hic aliud fentire Keplerum, in ea, quam diximus, Epitome. Quamquam enim exillimet tota ca;liprofunditace llellas | dilTeminatas effe, vult tamen Solem hune (/»• 13°)- noilrum multo amplius fpatium circa le habere, quafi fphœram vacuam, fupra quam ^-'e^-" Solem pnc caîteris eminere contra Keplerum notatur. 102 8lO LE COSMOTHEOROS. ainii dire une fphcrc vide, au-defl'us de laquelle commence un ciel plus abondamment paricmé d'étoiles. Il penihit que s'il en était autrement, le chiffre des étoiles qui nous apparailTeiit ferait peu élevé et que celles-ci prcfenteraient des diflcrences de grandeur tort marquées: car comme les plus grandes de toutes par ai j]ent ji petites que leurs dimen lions peu-vent à peine être notées ou me jurées avec des inflruments^ et que celles qui font deux ou trois fois plus disantes par ai jjent nécejjairement deux ou trois fois plus petites^ en fuppofant les véritables grandeurs égales^ et qu'on vient ainji bientôt à des étoiles inapercevables, il en ré fui te que nous ne pourrons voir que fort peu (fé- toiles et que celles-ci feront de grandeurs fort diverfes -°); tandis qu'au contraire nous en oblérvons plus de mille, et que leurs grandeurs ne (ont point fort diverlcs. Mais de ceci ne réfiike nullement la concluiion qu'il en tire; il s'elt furtout trompé en ne pas remarquant que la nature des feux et de la flamme el1: telle qu'ils peuvent être aperçus de fort grandes dirtances, des dillances auxquelles d'autres corps, vus fous des angles également petits, ibnt abiblument invillbles. Ce que démontrent déjà les lanternes allumées de nuit dans les rues de nos villes. Quoique les réverbères qui ié fuivent foient dillants entre eux d'une centaine de pieds, on peut cependant en compter vingt et davantage en une férié continue, bien que la flamme de la vingtième lanterne ibit \ue Ibus un angle d'à peine 6 fécondes. C'efl: ce qui doit arriver bien plus dans le cas de la brillante lumière des étoiles, de forte qu'il n'y a rien d'étonnant à ce qu'on puiflc en apercevoir à l'oeil nu mille ou deux mille, et qu'en fe fervant de Télel'copes ou en voie x'ingt fois davantage. Mais fous cette argumentation le cachait une autre raifon pour laquelle Kepler délirait pouvoir confidérer le Soleil comme un objet éminent au-deffus des autres étoiles, comme feul dans la Nature pourvu d'un iyltèmc de Planètes, et comme fltué au milieu du monde. En eflet, il avait befoin de ceci pour confirmer Ion myllère Cofmographique par lequel il voulait faire correl'- pondre les diilances des Planètes au Soleil, luivant de certaines proportions, aux dia- mètres des lj:ihères infcrites et circonicrites aux polyèdres d'Euclide. Ce qui nepouvait Icmbler \raifemblable que s'il n'exillait au monde qu'un feul groupe d'aftres errants et que par coniequent le Soleil était le feul repréfentant de fon efpèce. Mais tout ce myllère, bien confidcré, ne parait être qu'un fonge né de la philofo- phie de Pythagore ou de Platon. Les proportions aulii n'y Ibnt pas tout-à-fait con- formes à la réalité, comme l'auteur lui-même l'avoue; pour expliquer cette divergence, il invente d'autres caui'es entièrement frivoles. C'eil: par des arguments de moins de poids encore qu'il prou\e la fphéricité de la furface extérieure du monde laquelle ell dite contenir toutes les étoiles; et qu'il établit que le nombre de ces dernières efl nécellairement lini en le bufant fur le fait que ceci ell \rai pour la grandeur de cba- -°) Cicuiiuii (Je la Pars Sccumta du Lib. I ilc rivpitoii COSMOTHEOaOS. 8 1 I confcrcius (kllis cœliiin incipiac. Putabat ciiim alioqui fiituruin ut pauca.' tantiim llclla." luiincrarcntur nobis, ca.'i]iic (umnia niae;niciidinis diverfitatc : natn ctivi omiiiiiin inaxi- Diw Ml/1 (ipj)circ(itit parvd\ ut vix iiijlriiiiiciiris pojjint tiotari aut menfiirar't^ cotifc- qtteris eJJ'e ut qttic dtfplo aut tripla ^c. dilhretit lorigius^ duplo & tripla appareant minores, pofitis icqualibus ipjis veris tiiaguitudinibus; citoqae veiiiatur ad eas quic penitus fiant infenjibiles : a /que ita paucijjimas vifum iri fiel las, eafqiie in maxinia diffireiitia-°); ciim contra ainpliiis qiiam mille obCerveiULir, ncc magnitiidinc ita imiltum diverfœ. Sed ex his ncquaquam id quod iile intendit evincitiir; ac pra;cipiie in eo dcceptus fuit, quod non advcrcit ignium, &. llaniniiv cani cfTe naturani, ut ex niaxiniis intcrvallis ccrni poiiint, iil'que undc alia corpora, œque exigiiis angulis coni- prchenia, prorilis evanelcant. Quod vcl lucerna; comprobant, qua; per urbium noftra- rum vicos nortu incenduntur. Oua.- cuni ad centenos pedcs inter fc diilcnt, tanicn earum viginti & plures, in continua ierie niagis magilque remotas, numerare licct, ctlî vicclînia; 1 tlanimula vix 6 iccundorum Icrupuloruni angulo confpiciatur. Idem (/*• i.iO- vero multo magis iicri necelTc eil in eximia illa llellarum lucc; adco ut nihil mirum lit, ad mille aut duo niillia earum, oculisnotari pofl"e;'relel"copiisveroadhibitis, etiam vigecuplo plures deprehcndi. Sed lliberat ratio, cur Keplerus Solem pra." reliquis ilellis prx'cipuum quid habere cuperet; circumque eum effc unicum, in Natura, Planetarum fyllema, idque mundi medio litum. 1 lifce nimirum opus habebat ad conlinnandum myiterium Colinographicum lliuni, quo certis quibul'dam proportion ibus reCpondcre volcbat Planetarum a Sole dilhntias diametris fpha;rarum, qua; corporibus polyedris Euclideis inlcribuntur & circunicribuntur lîngulis. Quod tuni demum vcrifimile vi- deripoterat,iiin mundounivcrfounus tantum effet circa Solem aberrantium (iderum chorus, adeoque ik Sol iple Iblus lui generis. Sed myfterium illud totum, (i bene perpendatur, Ibmniumquoddamex Pythagora" aut Platonis Philofophia enatum cfTe apparet. Xec proportiones Huis quadrant, ut ipfe quoque auclor agnofcit; fed, cur hoc ita lit, j alias caulas plane frivolas comminif- (/'• ' ^-^• citur. Idem levioribus etiam argumentis probat extremam mundi fuperliciem, llellas omnes continentem, fphîericœ elle tigurœ; ac numerum prsterea earum necelTarib eiïe finitum, ex eo quod fingularum finita fit magnitudo. Illud vero vanillimum,quod à Sole, ad lliperliciem cavam Iphaîra; fixarum, définit fpatium Icxies centena millia 8 I 2 LE COSMOTHEOROS. ciine d'elles. Sa conclufion la plus extravagante c'efl: que la diftance du Soleil à la furtacc concave de la fphère des fixes ferait de fix cent mille diamètres de la Terre: pour cette railbn que le diamètre de TOrbite de Saturne lerait à celui de la furface intérieure de la Iphère ftellifcre comme le diamètre du Soleil eft à celui de la dite Orbite (c. à. d. fuivant lui comme i eft à 2000), ce qui ne s'appuie fur rien. Il efl: étonnant que de telles idées l'oient provenues de cet Homme fi génial, qui fut le grand inftaurateur de l'Aflronomie. N'héfitons pas, nous, à admettre avec les principaux Philoibphes de notre temps que la nature des étoiles et celle du Soleil efi la même. Que lien n'cmpç- D'où réfultc Une conception du monde beaucoup plus grandiofe que celle qui cor- die de croire qii a ^gj- qj^ j g^,^ y^j^j antérieures plus ou moins traditionnelles. Car qu'elî-ce qui empêche 1 eiitour de cliacu- ^ ' o i m i m > j ne des fixes, de maintenant de penfer que chacune de ces étoiles ou Soleils a des Planètes autour de nièmequ'hrcntour j^j ^gut comme le nôtre, et que ces Planètes à leur tour font pourvues de Lunes? 1^'pianet"''^'^'" ^^''^^i ""'^ raifon péremptoire pour croire qu'il en eil ainfi: en nous plaçant en efprit dans les régions célefles à une diilance non moins grande du Soleil que des étoiles fixes, nous n'apercevrions aucune différence entre ces dernières et lui. Car il efl abfo- lument impoflible que nous pourrions voir les corps des Planètes circulant autour du Soleil, tant à caufe de leur bien faible lucidité que par le fait que toutes leurs orbites lembleraient fe confondre avec le Soleil en un même et unique point brillant. Placés au lieu indiqué nous clHmerions à bon droit que la façon d'être et la nature de toutes les étoiles eit la même, et nous n'héfiterions pas de conclure d'une leule regardée de plus près à toutes les autres. Mais maintenant nous fommes, par la grâce de Dieu, dans le voifinage d'une d'elles, favoir de notre Soleil," et la difiance eil fi courte qu'au- tour de lui nous voyons tourner fix globes plus petits et autour de quelquef-uns d'entr'eux d'autres globes fecondaires. Pourquoi ne ferions-nous pas ufage, en cette circonftance, du jugement porté plus haut et n'el1:imerions-nous pas fort vraifemblable que cette étoile n'ert pas feule accompagTiée d'une pareille famille ni en général plus excellente que les autres? Que par exemple elle ne tourne pas leule autour de fon axe, mais qu'il en eft de même d'elles toutes? Pourfuivant ce raifonnement il faudra admettre qu'aux innombrables Planètes appartenant à tant de milliers de Soleils re- vient aufii tout ce que nous avons dit, à l'image de notre Terre, fe trouver générale- ment lur les Planètes circulant autour du nôtre. Là auifi il y aura des plantes et des animaux, parmi lelquels des êtres raifonnables obfervant avec curiofité et admiration l'étendue célefte et fes aftres et comprenant quels font leurs mouvements, pofiTédant donc aufli toutes les chofes fans lefquelles nous avons fait voir plus haut qu'ils ne pourraient être aftronomes. Combien admirable et étonnante eft donc l'amplitude et la magnificence du monde tel que nous devons le concevoir. Tant de Soleils, tant de Terres, et chacune d'elles parée de tant d'arbuftes, d'arbres, d'animaux, ornée de tant de mers et de tant de montagnes. Notre admiration fera plus grande encore fi nous nous fouvenons de ce qui aux dites confidérations a été ajouté plus haut fur ladiftancedesfixeset fur leur multitude. COSMOTIIEOROS, 8 I 3 Tcrrœ diametroniin. Quoniani fciliccc, lient Sulis diametcr ad diamccrum Orbics Satiinii; qiios inter fc clic llatuic ut i ad 2000; ita lit hic diametcr ad illuni (plix-ra; lixaruin intcrioris; qiiod milla rationc nititiir. Atqiiciia?cqiiidcm Viro fiimmi ingcnii, magiioquc Allronomiic inllauratori cxcidillc niinim clh Nos vcrounhciimpra;cipuis Mliilimpcdircquo nollrrc a.natis Philolbphis, ne diibitemus eandem flellarum earum & Solis nacurani "j""" '^ ^,n\\nrùam. cxiltimarc. I'",x qiio jani iiuindi idca nuilto major nafcitiir, quam qiia- ex haftcnus tra- t)iiecxiixis,iitcirca ditis pcrcipicbatur. Quid cnim mine prohibet, quin unamquamqiie ex Itellis hiicc, ^"^'^m, c'Tc >'ianc (ive Solibus, haud aliter ac Sol norter, circiim fc Planetas habcreputcmus,qua:rurrus ""*"■ luis Lunis Itipata." lint? Imo hoc ita le habere, manifefta ecee ratio fuadct. | Etenim (/>• 133)- li cogitationc in cœli regionibus nos ponamus, non minus à Sole, quàm lixis llcllis, rcmotos; nihil quicquam dilcriminis hafcc inter atque illum tune elTcmus animadvcr- lliri. Longé enim abell ut corpora Planetarum, Sciera ambicntium,confpefturi lînnis, velob tcnuiffimameorumlucem, vel quod univcrfa?, quibus fcruntur, orbitiv in ununi idemque lucidum punctum cum Sole confundcrcntur. 1 lie igitur politi, mcritô eandem omnium ftcllarum rationem naturamque elFe cxillimarcmus; & ex una, propius in- fpeda, de cxteris quoque judicari polTe nihil ambigeremus. At nunc I)ci benignitate, ad unam ex iplîs, Solem videlicet noilrum, admoti fumus, ac tam propc acceliimus, ut circum cam l'cx minores globos converti cernamus; & circa horum quofdam, alios obire fecundarios. Cur itaque non eo judicio nunc utamur; ac prorfus verilimile pu- temusnon folamhanc flicllam tali comitatu cingi, aut aliqua in re ca?teris pra-minere? Neque etiam Iblam circum axem luum converti; ied potius ca:teras omnes eadem ha?climilia habere? Ergo hac ratione etiam cunfta illa qu£e in Planetis circumfolaribus ineffe, | ad Terra; noilra: limilitudinem dillcruimus, confcntaneum crit, ut ad innume- (/■• ' 34)- ros Planetas alios, tôt mille Solibus additos, a?què pertinere credamus. Eruntquc & illic Ilirpes & animalia, atque etiam ratione inllrucla, qua; cœli convexa mirentur, & fidera oblervent, motufque eorum intelligant; arque omnia denique habeant, line quibus neque hrcc haberi poUc fupra oitendimus. Quam mirabilis igitur quamque Itupenda mundi amplitudo & magnificcntia jam mente concipienda eil. Tôt Soles, tôt Terrœ, atque harum unaquîeque tôt herbis, arboribus, animalibus, tôt maribus, montibulque exornata. Et erit etiam unde augea- tur admiratio, li quis ea, qus de lixarum llellarum dillantia & multitudine hifcc addi- mus, perpenderit. 8 [ 4 '-E COSMOTHEOROS. Telle eft en effet cette dirtance qu'en comparailbn avec elle celle qui (cpare le Soleil de la Terre, laquelle contient douze mille diamètresterrellrcs, doit être eftimce fort petite. C'eil ce qui appert par plus d\me niifon. Entre autres par la fuivante. Lorfqu'on détermine le lieu de deux étoiles fort voifines l'une de l'autre et différant beaucoup en clarté, par exemple de celles li tuées au milieu de la double queue du grand Ourfe, aucun changement de leur intervalle apparent ne peut être remarqué à quelqu'époque de l'année qu'on les obierve, quoiqu'un tel changement rélulte néces- lairement du changement du point de vue du fpeétateur parcourant l'Orbe annuel: celui-ci doit produire une certaine parallaxe fi, comme on doit bien le croire, l'étoile la plus lumineufc eil: plus proche que l'autre. Mais ceux qui, avant nous, ont taché de mefurer ainfi cette immcnfe diftance n'ont pu conclure rien de certain à caulc de la trop grande fubtilité, dépaflant toute diligence poflible, des mel'ures néceffaires. Il m'a donc iémblé, à moi, qu'il ne reliait qu'une feule voie pour arriver du moins h un réiultat vrailemblable dans une matière fi ardue. Voici l'explication de ma méthode. Attendu que les étoiles, comme nous l'avons déjà dit, font autant de Soleils, li nous conlidérons quelqu'une d'entre elles comme égale au notre, l'a dillance a notre Soleil fera d'autant plus grande que fon diamètre apparent iéra inférieur au lien. Mais les étoiles parailFent 11 petites, même celles delà Mciii.nk- pinir de première grandeur, et même vues par le Télefcope, qu'elles ne lé préfentent que xTaTremlibiK-c la "^omme des points brillants fans largeur vifible. D'où rélulte que par de pareilles ob- diftance des lixcs fervations aucune mefure de leurs dillances ne peut être obtenue. Vu que cette mé- thode ne pouvait avoir du fuccès, j'ai cherché un moyen de diminuer le diamètre du Soleil de telle manière qu'il n'envoyât à l'oeil pas plus de lumière que Sirius ou quelqu'autre des étoiles les plus lumineufes. A cet effet j'ai fermé de nouveau, comme plus haut, l'une des deux ouvertures d'un tuyau vide long de douze pieds par une mince plaque au milieu de laquelle j'ai tait un trou 11 petit que fon diamètre ne fur- paffait pas la douzième partie d'une Ligne, autrement dit la cent quaran.te quatrième partie d'ini pouce. J'ai tourné ce côté-là du tuyau vers le Soleil en approchant l'oeil de l'autre; j'apercevais ainfi une particule du Soleil dont le diamètre était au lien comme I el1: à 182. Mais je trouvai cette particule beaucoup plus brillante que Sirius tel que cet allre nous apparaît la nuit. Ayant donc conllatéque le diamètre du Soleil doit être diminué beaucoup davantage, j'obtins cette diminution en introduifant dans un trou de la plaque un très petit globule de verre du même diamètre qu'avait auparavant le premier trou, globule dont je m'étais ci-devant fervi pour mes microfcopes. Lorfque je regardai ainli le Soleil, la tète enveloppée de toutes parts pour que la limiière du jour ne troublât pas l'obfervation, la clarté ne me parut pas inférieure à celle de Sirius. Or, failant im calcul d'après les lois de la Dioptrique, je trouvai que le diamètre du Soleil était devenu , i^ de cette particule ,^5 que j'avais vue la première fois par mon petit tnni. Le produit de , i^ et j^^ ell jfssï- ^oys donc que le diamètre du Soleil elt réduit à ce point, ou bien qu'il ell éloigné à une lî grande diftance, que ce di.unètre ifell plus que le j-^^j de celui que nous apercevons au finnament (car au Siileil. COSMOTHEOROS. 8 I • ïantam igitur elle dilhntiam Imnc, ut qiiîe Soleiii Terramqiie interjaccc, Tcrrœ- qiic ciiunietronim thiodccini inillia contincc, ci coniparata, cxilis plane habenda fit, non una rationc conlht: atquc bac intcr cancras, qiiod li proxiniîe qua.'dam inccr le llella.' noccncur, qiice claritate pluriniuni diffcrunt; vcliit in mcdia caiida?, Cqua; du- plex cil) Urllœ niajoris; nulla apparentis intervalli carum mutatio animadvertitur, (p- ".'ÎS)- quocunquc anni teniporerpcétataruni; quod tamen iicnneccirecnet,proptcrdiverras viùis poiitiuncs pcr annui Orbis anibitum, orircturquc parallaxis aliqua li, ut conll-n- cancunicil,propiorfit ilella qus lucidior apparat. Qui autem ante nos deiiniendi tani valti Ipatii rationeni inicrunt, nibil ccrti coniprehenderc potuerunt, propter nimiani obfcrvationum ncccilariarum lubtilitateni, qua-que onincin dilii;cntiam l'upcrct. Ita- quc milii unica lia;c via lupcrcirc vila cil, quani nunc inlillani, qua laltem vcrilimilc quid in re tam exploratu ardua confequaniur. Cum ergo ftclla; ut jam diximus, totidera lint Soles; li earum aliquaui Soli ivqualem efl'e lumanuis, erit illius tanto major quani Solis dillantiu, qiianto appareils dianietcr dianietro vSolis niinor erit. Sed tam exigus •"^''•J"'* prohabili apparent ilella.', etiam qua; pnmœ lune raagnitudmis,atqueetiam 1 elelcopiolpcctatœ, n^,„i„„ Hxarum ut veluti puncla luccntia lînc vilibili latitudinc rcliilgcant. Quo lit ut ejulmodi obier- j Solc. \ationibus nulla earum mcnfura dcprehendi pollit. Cum itaquc bac non luccederet, tentavi qua ratione Solis diameltrum ita imminuere polFem ut non majorem lucem (/'• '3^0- quam Sirius, au: aliud è clarioribus fideribus, ad oculum mittcret. Ergo occlufi rurlus, ut fupra, tubi duodecimpedalis vacui aperturam alteram lamella tenuilllma, cujus medio tam exiguum efleci Ibramen, ut Linea; partem duodccimam non fuperaret, li- ve pollicis centefimam quadragefimam quartam. Hune tubum ea parte ad Solem ob- verti; altéra oculo admovi; qui tune particulam Solis cerncbat, cujus diameter, ad totius diametrum, erat ut i ad i Sa. Scd eam particulam multo clariorem compcricbam, quàm nodu Sirius apparct. Itaque cum longé magis arctandum Solis diametrum vide- rem, id ica efFeci, ut, in perforata ejulmodi lamina, \'itreum globulum objicerem mi- nutilTïmum, pari circitcr diametro ac prius illud tbramcn babebat; quo globulo ad microleopia antehac ulus fueram. Ita pcr tubum in Solem intuenti, contecto undique capite,ne quid diei lux turbaret, non minor ejus claritas quam Sirii videbatur. Atqui, ex Dioptriccs iegibus inflituto calculo, fiebat jam Solis diameter j~ ejus particula; centelima; oclogelimîe fecunda;, quam, per foramen exiguum, prius | confpexcram. (/'• '."r)- Duclis autem in le jl^ & -j-l^, fit 5 = 354. Ergo coulquc contracto Sole, vel eoulque reraoto, (erit enim effeéhis idem) ut diameter ejus lit ^^};^^ ejus, quem in ca-lo in- 8 I 6 LE COSMOTHEOROS. l'effet fera identiquement le même), il lui relie une lumière non inférieure à celle de Sirius. Le rapport de la diftance du Soleil ainll éloigné en efprit à celle qu'il a mainte- nant fera nécelTairement de 27664 à i, et l'on diamètre furpafTera 4' de bien peu. Par conlequent, il nous iuppolbns Sirius fon égal, il s'enfuit que le diamètre de Sirius ell du même nombre de tierces et que le rapport de fa diflance à celle qui nous fépare actuellement du Soleil ert encore une fois de 27664 h i. Combien cette diilance ell; incroyablement grande, c'ell ce qui nous apparaîtra en faiiant ufage de la repréfen- tation qui nous a déjà fervi dans le cas de celle de notre Terre au Soleil: tandis que, pour parcourir cette dernière, un boulet avait befoin de 25 ans, en fe mouvant con- tinuellement avec ia viteflc initiale, il faudra maintenant multiplier par 27664 ce nombre 25 ce qui donne 691600, de forte qu'il faudra près de fept cent mille ans au boulet, pourtant fi rapide, pour atteindre les étoiles fixes les plus rapprochées. Or, lorfque par une nuit sereine nous tournons les yeux vers les étoiles et que nous nous en tenons à ce que ces organes nous dictent, nous nous figurons qu'elles ne font que de quelques milles au-delTus de notre tête. Ce n'efl: encore que fur les plus proches que j'ai inflitué cet examen. Et même fi nous admettons, confonnément à ce qui a été dit, que d'autres, lituées dans les parties ultérieures du ciel, font fi éloignées que leurs diflances des plus proches font égales à celles de ces dernières au Soleil, combien grande fera encore l'immenfité du relie! A l'oeil nu on voit plus de mille étoiles, avec les tclcfcopes dix ou vingt fois davantage; mais comment pourra-t-on connaître ou définir la multitude des étoiles ultérieures qu'on ne peut pas atteindre même en fe fervant du dit auxiliaire? Et quel nombre doit être appelé trop grand, eu égard à la puiffance de Dieu? Songeant fouvent h ce fujet, il m'a femblé que nos calculs ne s'occupent encore que des premiers commencements des nombres, vu que dans leur férié infinie il s'en trouve qui, dans notre fyflème décimal, ne s'écrivent pas feulement par vingt ou trente, ni même par cent ou mille chiffres, mais qui confillent en autant d'eux que ferait le nombre de grains de fable que peut contenir tout le volume de la Terre. Qui olerait dire que la multitude des étoiles inerrantes n'ell pas fupérieure à un tel nombre? En vérité, on eft allé beaucoup plus loin en difant que ce nombre ell infiniment grand, comme l'ont fait quelques Anciens, et aufH Giordano Rruno qui penfe avoir établi cette infinité par plufieurs arguments, lefquels,à mon avis, font ce- pendant peu folides. Je fuis pourtant d'avis que le contraire ne peut pas non plus être démontré par des railbns évidentes. Ce qui efl certain, c'ell que l'efpace de la nature univerfelle ell de tous les ci'itcs infiniment étendu. IMais rien n'empêche de fe figurer qu'en dehors d'une région déterminée parfemée d'étoiles Dieu ait créé d'iiniombra- bles chofes d'une nature différente, également éloignées de nos penfées et du lieu de nos demeures. Que s'il n'a pas créé un nombre infini d'étoiles mais a laifljé en-dehors d'elles un efpacc vide infini, de forte que ce tout dont il a voulu l'exiilence ne foit pour ainfi dire rien en comparailon de ce que fon omnipotence eût pu produire? Je n'ai garde de pourfuivre cette inquifition et l'étude fi diflicile de l'infini, pour qu'un nouveau COSMOTHEOROS. 8 1 J tiiemur, lupercft illi lux quœ Sirii luci non cedat. Solis vero eoufque remoti diftantia crit nccelFario, ad cam qiiain nunc habcc, ut 2-664 ad ■ • "Se diamcter paulum excéder 4 fer. tcrtia. haque cuni xqualis ci .Sirius ponatur, fequitur Sirii qiioquc diametrum totidcm cflc ojul'niodi Icrupulorum ; dillantiamquc itideni, ad eani qua à Sole abfumus, ut 27664 ad I. Quodquàniincredibilc(îtintcrvalluni,apparebitcadcmratione,quain in a^llimanda Solis didantia adhibuimus. Nam fi 25. annis opus habebat tomienti bcl- lici globus, continua vclocitatc, quanta exploditur, incedcns, ut h Terra ad Solem pcrvcnirct ; jam numerus 27664 vicies quinquies ducendus ell, atquc ita fiunt 69 1 600, adeo ut penè feptingenta aimorum niillia infumpturus fit globus, in tanta celeritate liia, priulquam ad proxinias llcllarum incrrantiuni pervcniat. Atquc ad bas ftellas l'erena nocte oculos circumterentes, quantuinhorumjudiciocomprehenderepofTumus, vix aliquot milliaribus fupra verticem | eas exftare putamus. Qusfivi vero de proximis (/'• '38). tantum. Cstera.- enim cum, ut jam diximus, iis fpatiis in ulteriora cœli recédant, ut non minora lint deinceps à propioribus ad lequcntes, quàm à Sole ad illas, quanta im- menfitas lupcrell! Si cnini plures quàm mille, nudo vifu notantur; telefcopiis vcrb decuplo aut vigecuplo aniplius; quomodo iciri poteftaut definiri, quanta fitmultitudo ulteriorum, quas ncqiie hoc auxilio attingere lice:: aut quis numerus nimis magiuis diccndus ell, li ad Dei potentiam rpedemus? Etenim, fepe ha;c cogitanti mihi, in mentem venit, tantùm in primis numerorum exordiis calculos omnes noflros veriàri. Efle cnira in feric corum infinita, qui non tantùm viginti aut triginta, aut centum, aut mille notis fcribantur in progrellïone noftra denaria; fed qui tôt characteribus conllent, quot arens grana in tota Telluris mole continerentur. Quis vero dicere audeat tali numéro non majorem efTe multitudinera llellarura inerrantium? Nam longé ulterius progreiïi funt, qui infinitam efie dixerunt; ut Veterum aliqui, atque etiam Jordanus Brunus; qui pluribus argumentis hoc le evicifie putat, fed, ut mihi videcur, pa|rum firmis. Nec tamcn contrariura quoquc perfpicuis rationibus probari polTe ex- (.'■• '."P)- illimo. Illud conllat. fpatium naturs univerfie infinité undique protcndi; at nihil obftat, quin, ultra definitam ftellarum regionem, res alias innumeras Deus eftecerit, à cogi- tationibus noftris, a;que, ac fedibus, remotas. Quid fi verb nec innumeras quidem condidit, fed ultra eas vacuum reliquit infini- tum; ut totum illud. quod exrtare voluit, \'eluti nihil fit prs iis quîe producere ejus omnipotentia potuiiï'et;' Sed ukerioreni horum inquilitionem, totamque illam de in- finité difficillimam difputationem perfequi omitto, ne ad tôt maximanim rerum com- 103 8 I 8 LE COSMOTHEOROS. labeur ne vienne s'ajouter à celui qui nous a conduits à la compréhenfion de tant de choies tort importantes. Je n'ajouterai encore que ce qui fuit pour qu'on voie quelle ell notre opinion liir l'elpace total du monde, pour autant qu'il elT: parfemé de Soleils ou étoiles iixes, autour de chacun desquels nous avons fait voir plus haut que font probablement groupés des fyllèmes planétaires. oiie chaque Soleil J'eltimc donc que chaque Soleil efl: entouré d'un certain tourbillon de matière en ei entoure i un ,-^Quygu;,g,i|- rapide, mais que ces tourbillons font beaucoup différents des tourbillons tourbillon, mais r i n ^ r bien diiierent des cartélîens, tant par rapport à 1 elpace qu ils occupent que parle mode du mouvement tourbillons carte- Je Icur matière. En effet, chez Deicartes l'amplitude des tourbillons efl fi grande que liens; contre lequel ^.j^.^^.^,,^ d'cux touche les autrcs tourbillons a\'oifinants, rencontrant chacun d'eux il eu ICI difpute par , , , ^ , piuiieurs ar.nu- lliivant unc iurtacc plane, comme il en elt lorique les entants toufflent desgrappesde nicnts. bulles d'eau de favon. Il veut en outre que toute la matière de chaque tourbillon fe meuve, en tournant, en un ieul feus. Il faudrait pourtant admettre que ce mouvement n'ell pas médiocrement gêné par la lliriace anguleufe des tourbillons. En fécond lieu, comme ce mouvement efl tel que toute la matière circule pour ainfi dire autour de l'axe d'un cylindre, il fe préfente après coup pour lui une bien grande difficulté lors- qu'il eilaie d'en déduire la forme du Soleil; vain efl ai, baféfurdcsraifonsqui peuvent paraître à ceux qui lifent avec inadvertance avoir quelque foliditc tandis qu'en réalité elles n'expliquent rien. Il veut en outre que les Planètes nagent dans cette matière éthérée et foient emportées par elle de manière à circuler autour du Soleil, de telle flacon qu'elles foient retenues dans leurs orbites par le fait qu'elles n'ont pas plus de tendance à s'éloigner du centre du mouvement que la matière du tourbillon. Mais il y a ici pluiieurs objections Affronomiques à faire dont nous en avons touchées quel- ques-unes dans notre difcours des caulés de la pefanteur;dans lequel nous avons aulH expofé un autre moyen capable de retenir les Planètes dans les limites de leurs orbes. C'efl: la gravité ou pefanteur vers le Soleil; dont nous avons fait voir l'origine et à propos de laquelle je m'étonne d'autant plus que Dcfcartes n'y ait pas penféque ce fut lui le premier qui avait commencé à donner une meilleure théorie que les auteurs précédents de la pefanteur qui porte les corps vers la Terre. Dans fon livre déjà men- tionné plus haut fur la Face dans l'orbe de la Lune Plutarque rapporte qu'ancienne- ment il y eut déjà quelqu'un qui penlàit que la Lune demeure dans fon Orbite pour la raifon que fà force à s'éloigner de la Terre provenant du mouvement circulaire eft compenfée par une égale force de la pefanteur par laquelle elle tend à s'en approcher. C'eil la même chofe que de notre temps a foutenu Alphonfe Horelli, non pas feule- ment à propos de la Lune mais aulli des autres Planètes; dilant que pourles Primaires la pefanteur eif dirigée vers le Soleil, mais pour les Lunes vers la Terre ou vers Jupiter ou Saturne qu'elles accompagnent. Récemment Ilàac Newton a expliqué la même chofe avec beaucoup plus de diligence et de finelle, failànt voir aufli comment des caufes nommées proviennent les orbites Elliptiques des Planètes que Kepler avait ccmçues en plaçant le Soleil dans un de leurs foyers. Or, il faut, fuivant notre fenti- ment fur la nature de la gravité par laquelle les Planètes tendent vers le Soleil par cosMOTiiiniujS. 819 prehennonem, qua jam dcfiitKfti fuimis, novus labor accédât. Ea tantùinhic fiibjiingam, ex quibiis, qiuvnani fit noilra do toto imindi fpatio opinio, cognoicatur; qiiatcnus LUminqucniquc ,, ... ,. ,, „. . ., ..... . , . p ,. .Solcm vorticc cin- iicnipc Solibiis Icii ItcUis incrrantibiis patct, quibus liia circumpuni planctana lyltc- „j ,-^j canciianis mata, probabile elfe antca ollendinius. muitum cUnimili; Exirtiino itaquc uminiqueiiiqiic Solcm circiimdari vorticc qiiodam matcria; cclcriter '■'ontra quem plu- ,- , . , ,.„. ., ,. --, ,. . .II. ,- .. . ribus difputatur. motx, Icd qui muitum diliimilcs luit Lartcliams illis, tuui Ipatu rationc, tum motus gc|ucrc, quo iu illis matcria agitctur. Ea cnim apud Cartdiuui cil: vorticum amplitude, ij'- i4°)- ut quiique eorum alios fe circumfilkMitcs contingat, occurrens (ingulis plana fuper- llcic, vcluti cum in aqua (aponc imbuta bullarum cumulos pucri infiant: movcri vcro univcrlam cujulqLic matcriam Itatuit, in partcm candcm rutando. At hune motum non parum impediri oporterct, proptcr angulofam vorticum fuperficicm. Dcinde cum lit cjulmodi, ut, vclut circa axcmcylindri, matcria totafcratur,cxoritur ci poftea non cxigua dillicultas, cum globolam Solis tbmiam ex hoc motu deducerc conatur: frullra prorfu.s, atquc iis rationibus, qua; incautis aliquid elle vidcantur, cum rcipl'a nihil explicent. \^ilt pra.'terea innatare, ac circunferri cum hac matcria atherca, Pla- netas; atquc ea rationc vidclicct in fuis orbibus eas retincri, quod non majore vi, quàm iplamet, à centro motus rcccdcre conentur. Sed hic ex Altronomicis complura obji- ciuntur, de quibus aliqua attigimus in diatriba de cauffis gravitatis. Ubi & aliam ra- tionem expofuimus, quœ Flanetas intra orbium fuorum limites continerct. Ea eft gravitas eorum Solcm vcrfus; qua; unde exoria|tur ollendimus, quamque eo magis (/'• '4')- miror Cartcfium pra-tenilTe, quod de gravitate, qua corpora in l'errani feruntur, primus folito meliora adferre cœpilTct. Refert Plutarchus in libre fupra mcmorato de Facie in orbe Luna.% fuiiïc jam olim qui putaret idco manere Lunam in Orbe fuo, quod vi.s recedendi à Terra, ob motum circularem, inhiberctur pari vi gravitatis, qua ad Terram accedere conaretur. Idemque a:vo noilro, non de Luna tantum, fed & Planetis cœteris ilatuit Alphonfus Borcllus; ut nempe Primariis eorum gravitas effet Solcm ved'us; Lunis vero ad Terram, Jovem, ac Saturnum, quos comitantur. Multoque di- ligcntius fubtiliufque idem nupcr explicuit Ifacus Neutonus, &quomodoexhiscaufis nafcantur Planetarum orbes Elliptici, quos Keplerus excogitaverat; in quorum foco 82 O LE COSMOTHEOROS. leur propre poids, que le tourbillon de la matière célelle ne tourne pas autour de lui en entier en un Icul l'eus, mais de telle façon qu'il ie meuve de divers mouvements, fort rapides, dans tous les fens de rotation poffiblesà fcs diverfes parties, fans pourtant pouvoir le didbudre h caufe de l'cther environnant non agité par un mouvement de telle forte ou de pareille rapidité. C'eit par un tourbillon de ce genre que nous avons eiïayé dans le difcours nommé d'expliquer la pefanteur des corps vers la Terre et tous fes effets. Or, la nature de la pefanteur des Planètes vers le Soleil efl: à mon avis la même. Et de ceci fuit auiï! la fphéricité tant de notre Terre que des autres Planètes ainli que celle du Soleil, laquelle dans le fyftème de Defcartes préfente une fi grande difficulté. Comme je l'ai dit, je fais les efpaces occupés par ces tourbillons beaucoup plus rellreints que lui. l^ans la valle profondeur du ciel je les iuppofe difféminés comme le font de petits tourbillons dans l'eau, apparaid'ant ça et la dans un lac ou marais étendu, nés par exemple de l'agitation d'un bâton dans l'eau et fort éloignés les uns des autres. De même que les mouvements de ces petits tourbillons n'ont aucune in- fluence les uns fur les autres et ne le gênent donc pas, ainii auffi en ell-il, penlé-je, des nKMivements tourbillonnaires céleftes qui exillent autour des ailres ou Soleils. Ces tourbillons ne peuvent donc pas fe détruire ou s'abforber les uns les autres, fuivant la fiction de Defcartes, lorfqu'il voulait montrer comment quelqu'étoile ou Soleil eil changé en Planète. Il eft évident qu'en écrivant ainfi il ne tenait pas compte de l'immenfe dilknce des étoiles les unes des autres; cela reflbrt déjà de ce feul fait qu'il veut qu'une Comète devienne vifible pour nous auflltôt qu'elle ell dcfcendue dans notre tourbillon dont le Soleil occupe le centre, ce qui ell fort abfurde. Car com- ment un aflre de ce genre qui ne fait que réfléchir la lumière du Soleil, comme il l'affirme avec la plupart des Philoiophes, pourrait-il être aperçu à une (i grande diiknce qui comprend au moins dix mille fois celle de la Terre au Soleil? Il ne pouvait en effet ignorer qu'à Tentour du Soleil s'étend un efpace fort valle, puifqu'il l'avait que dans le fyftème de Copernic le grand orbe, c. à. d. l'orbite de la Terre, ell: comme un point en comparail'on de cet efpace-là. Mais toute cette théorie de l'origine des Comètes, et auffi de celle des Planètes, et du monde, ell bâtie fur des fondements fi peu folides que je me fuis i'ouvent demandé avec étonnement comment il a pu i'e donner tant de peine pour compofcr des fiétions de cette efpèce. Ilmefemble à moi que nous ferons fort avances lorfquc nous aurons compris comment font les chofes qui exillent dans la nature; de quoi nous l'ommes aujourd'hui encore bien éloignés. Mais comment elles ont été faites et ont commencé à être ce qu'elles font maintenant, c'eil ce qu'à mon avis l'efprit humain ne faurait deviner ni atteindre par des conjeélures quelcon- ques. FIN. COSMOTHEOROS. 82 1 altcroSolponitur. Oportctauceni, fecundum noilram de natiira graviiim fcntcntiam, qu(N Plancta" ad Solcm fuo pondère inclinent, vorticem turbinenive matcria? oclcltis circa eum converti non totiim in eardcm partes, fed ita ut variisniotibiis,ii!qiieceler- riniis in omnc latus fecundum diverfas fui portioncs rapiatur, ncc tanien dilabi | pofllt, (/•• '4-.- proptcr circundantem x'thercm, qui non tali ncc cam céleri motu agitetur. Ilujuf- niodi vortice gravitateni corporuni in Terrani, eiufque effedus omnes explicarc conati l'umus, in ea, cujus meniini, diatriba. Eadcmque, ut puto, elt ratio gravitatis Planeta- rum Solem verfus; & ex his quoque tani Terrîe noilra;, quàm ca^terarum, atquc etiam Solis, rotunditas conCcquitur; qux in Cartcliana hypothefi tantumhabet inconiniodi. Porro & Ipatia horum vorticum, ut dixi, niulto quam ille contractiora pono. Sic enim fere eos ihuuo in valhi cœli profunditate dilperlbs, qucmadmodum turbines aqus cxiguos, hinc Inde in Tpatiofo lacu flagnove, baculi agitatione, cxcitatos, ac magnis intervallis totifque Ikdiis disantes. Et ficuti horunimotusnequaquamabunisadalios perveniunt, nec proinde l'ele niutuo impediunt; ita quoque cœlelîium vorticum mo- tus, circum allra aut Soles, le habere exiftimo. Itaque nequc alii alios dellrucre pollunt aut ablbrbere, quemadmodum (inxit Car- telîus, cum oilendere vellet quoniodo Itella aut Sol aliquis vertatur in Planetam. Ap- (/■• '43)- paret avitem, cum ha?c Icribcret, non attendiiTc cum ad immeniam Itellarum inter le diilantiam; idquc \el ex lioc uno, quod, cum primum Comètes aliquis intra vorticem noilrum, cujus ccntrum Sol occupât, dcfccndit; \ ult eum nobis vilibilcm fieri, quod ell abt'urdillimum. Quomodo enim, lidus ejufmodi, quod ex Solis luniine repercufib tantummodo fplendet; ut cum plerifque Philofophis ipfe ilatuit; quomodo, inquam, poiïct conipici à tanto intcrvallo, quod faltem decies millies contineret illud quod à Terra ad Solem eil. Non enim ignorare potcrat valHdimum, circa Solcm undique ex- tenium, Ipatium; cum Iciret in Copernici lyHematc orbem magnum, hoc ell,orbitam Terrœ, velut punélum efle cum illo comparatum. Sed tota ha;c de Conietarum, atque etiam de Planetarum, & mundi origine, commentatio apud Cartefium tam levibus rationibus contexta eil, ut fepe mirer tantum opéra- in talibus concinnandis ligmentis eum impendere potuifle. Mihi magnum quid confecuci videbimur, fi quemadmodum feie habeant res, qus | in natura exilant, intellexcrimus; à quo longidimc etiam nunc (A '44)- abfumus. Quomodo autem qua:que efFectœ fuerint, quodque lunt, eiïe cœperint, id nequaquam humano ingcnio excogitari, aut conjechiris attingi pofTe, cxiftimo. FINIS. APPENDICE I AU COSMOTHEOROS. Charta;a(lronornics f. 127. 1 . De habicacione Planecarum. 2. De habitatione Lima;. 3. De phœnomenis et adronomia Planeticolarum. 4. De Magnitudine et Magiiificentia Syflematis. 5. De Sole et fixis. vortice et vi retinente. Solem effe e fixis. contra Keplerum '). Fixis circumfcrri Planetas et his lunas. 6. De vortice et caufa planetas retinente. Alios pr^efero Cartefianis ^). — Alinéa biffé et remplacé par: que nous verrons après de la caufe qui retient 3^. 7. De ortu omnium, et qui animalia et homines in terram et planetas +). ') Voyez sur Kepler la note 41 de la p. 361 qui précède. Malgré „Brunus & Veterum aliqui"(p. 35 de r„EpitoiTie astronomia; Copernicanœ" de 1635) Kepler considère le soleil comme le centre du monde. A la p. 36 — c'est la pa^'ecitéepar Huygens,p. 811 qui précède — se trouve une figure représentant le grand espace vide qui, suivant Kepler, entoure le soleil. ^) Comparez les 1. 7 — 9 de la p. 437 qui précède, et plus généralement les p. 437 — 439 en entier. 3) Comparez sur le doute de Iluygens la Pièce V de la p. 577 qui précède. Cette Pièce a été em- pruntée à la même page que le présent Appendice. •t) Comparez le § 43 des „Pensees meslees" qui précèdent, ainsi que l'Appendice IV qui s suit. APPENDICE II AU COSMOTHEOROS. Clmrta; allronomica; f. 125. Compnrcz les p. 684 — 687 qui précédent. Pluficurs m'accufcronc de fuivre une entrcprife vaine ou mefme téméraire croiant que ceii perdre le temps de chercher des chofes impénétrables, et que c'cfl: mal fait de donner ainll rcflbrt a l'elprit pour vouloir pénétrer les chofes que Dieu femble nous avoir voulu cacher. INIais de tels auroient défendu de mefme comme je crois de rechercher la forme de la terre, le mouvement des aftrcs, lacaufedeseclipfes,fuivant le quic ftipra nos nihil ad nos de Socrate '), et ainfi auroient laiffè le genre humain dans une profonde ignorance ou d'opinions monllrueufes de ces chofes et dans les vaines fraicurs ou font encore pluficurs peuples barbares. Et quant a Tcflort et trop hardie curiofitè de refprit, ils font iniques et hardis de vouloir définir jufqu'ou les hommes fe doivent fervir de leur efprit, et femblent accufer Dieu de n'avoir pas afi'ez limité cet efprit, et ils ne confidcrent pas que ces Ipeculations vont à contempler et admirer les merveilleufes et grandes oeuvres, car il ne faut pas craindre qu'en attra- pant les raifons on ceffe d'admirer les chofes. ') C'est ainsi que Xénophon écrit dans ses „Memorabilia" Lib. F, Cap. I: v'joî -/io [îMzoàTr;?] -soi TTiZ "wv TTstvTwv yjo'îwç ^TTâO T'ijv «//wv 01 "/stO'Tot dt:/r/£To ffzo~wv 07r&j7 0 y.où.o-JiJLrjo; V~Ô TÎÔV 50yt7TWV ■/ô(7jU0f s^si xaï Tt'aiv miyxaiç ixao-ra yéyvîTat tmv oùoaviwv, à//i -/ai tov; yoovTt'ÇovTaç rà TOtaOra u.r,spy.i- Ihiygens cite probablement les „Adagia" d'Érasme (Francofurti MDCXLVI. p. 38): „Quk supra nos nihi! ad nos. Ta vTrjp r.^iç mShi ~po~ r,iii;. Dictum Socraticum deterrens a curiosa ves- tigatione rerum coelestium & arcanorum natura;. Refercur proverbii vice a Lactantio lib. 3.C. 20". C'est ce qu'on trouve en etTet chez Lactance au c. 20 de son „Divinarum institutionum liber III, De Falsa Sapientia". Nous sommes redevables de cette citation au professeur de latin P. J. Enk de PUniversité de Groningue. Voyez aussi sur Socrate — et Platon — la note 15 de la p. 533 qui précède. APPENDICE III AU COSMOTHEOROS. Quo fine tôt fydera. cvir tara magna tam parviim ufiim pra-liitura? fi nihil (unt quam lumina '). § 1 '). Que je me refou\'iens avec plaifir de noflre travail des verres. Des obfer- vations en gênerai. Que n'y ayant pas nioien d'aller plus loin par cette voye, et notre curiofitè toute- fois n'ellant pas latisfaite et cherchant a voir ces corps de plus près, que pouvons nous mieux faire que d'emploier le raifonnement au defluit de nos telefcopes, et de les alungor par là non pas lo fois ou loo fois mais cent mille ibis et d'avantage. C'ell ce que j'ay deffin de taire icy, et de vous ') raconter tout ce que j'ay décou- vert de particulier dans Jupiter et Saturne a peu près comme fi j'y avois edè. Ce plaifir me femble n'eftre pas le moindre fruit qui revient del'etuded'Aflironomie. 11 faut aupara\-ant fe mettre dex'ant les yeux l'abrcgè du Syikme Copernicain en raportant la cuniHtution du monde ou de la partie que nous en volons, avec l'ordre et la proportion des Orbes des Planètes autour du Soleil et les grandeurs de leur corps entre eux et comparez avec le grand globe du foleil. En l'uite il faut audi ra porter les choies qui ont elle obfervees parles Lunettes. Car Tune et l'autre de ces . . . doit fervir de fondement a nos raiibnnemens. Que je n'auray que faire de lu y démontrer la mobilité de la Terre ni de la circula- tion vraifemblabic autour du Soleil puis qu'il en efl; alfez perfuadè. Que la fimplicitc et le bel ordre du Syfteme le confirment. Et la réfutation de tous les arguments qu'on y ait jamais oppofcz qui le voit dans les dialogues de (>alilee et dans Riccioli meliiie, car pour le feul argument phylique qu'il objecle de fa façon 5), ') Les prc.seius§§ i e: ; soin respeccivcmcm cmprtnitcs au recto de la première et au verso de la deuxième page d'une double feuille faisant partie d'une collection de 59 pièces de toutes sortes constituant ce que nous appellerons le ,,Portefeuille anonyme". Ce porteièuille qui dormait depuis plus de 50 ans dans un colfre-fort de la Société hollandaise des Sciences, y tut découvert, dans le cours de rinipressit)n du présent Tome, par le secrétaire actuel de la Société, J. A. Bierens de Ilaan. Nous ne reproduisons que deux lijrncs du texte latin, écrit au crayon, de la même feuille. -) Le frère Constanrijn. 3) Dans son „Almagcstum novum" Riccioli donne un grand nombre d'arguinents pour le repos de la terre. Huygens fait probablement allusion au Cap. XL\ de la Sectio IV du Liber L\, inti- tulé: ,,1^-oponuntur Quinque Argumenta ex IncrementovelocitatisGrauium ac l.euium contra Terr;v motuni Diurnum, aut Ditu'num siniul & Annuuni". COSMOTHF.OROS. AI>I'. III. 825 on pourroit le foupconner de prcvariqiier li on n'elloit pas perfuadc d'ailleurs de Ton iiiffcnuitc. \'ous avez vu cette beauté et (implicite du fyftemc dans l'automate ou j'ay rcprc- lentè les orbes et le mouvement des Planètes par un fort petit nombre de roïies les- quelles roues il auroit bien talu multiplier (1 j'euiTe voulu iliivre l'tolcmée ou mefme 'i'ycho Brahé. Je vous mettray ici en i ligures ce que reprel'ente la lace de devant de ma machine a fin que vous ayez l'Idée du monde prefente pendant que vous lirez ce que j'en diray. De la machine de Pollidonius. una converlione ■*). cela ell en quelque façon dans la nodre. Que peut edrc il y a eu plus d'invention a la (icne et a celle d'Archimede, mais qu'il s'en faut beaucoup qu'elles n'ont pas reprefentè le fyrtcme (1 exactement. Ce n'eft qu'en ce lîccle. et nous devons compter a bon heur de n'eilre nez qu'a cet heur. Il y a des chofcs qu'on a découvertes dont on ne fcavoit rien du temps d'Archi- mede. Je ne parle pas de ce qu'on voit par l'aide des verres. Je veux dire le mouve- ment comme on l'appelle des Etoiles fixes ou la preceiïion des Equinoxes, que je ne \'ous expliqueray pas icy, mais je ne puis m'empefcher de vous en marquer l'eflecl qui cil ....'). Comme on voit, la partie 1$ de rAppendice VI fait fuite au préfent §. § 2. . . . elles [voyez la fin de l'Appendice Vquisuit]donc inutiles de mcfine. En vérité, je ne fcay que dire n'ayant aucun moien pour en jui^er ni pour dire ce qui cW pro- bable. Il le peut qu'il y [ait] d'autres manières de iubfiiler pour des plantes et des ani- maux que ceux qui fuppofent de l'humidité ou de l'eau qui reiïemble a la noflre. Il fe peut audl que nodre Lune et de mefme ces autres ne contienent rien de vivant ni de vegetable''). Ces corps font des riens pour ce grand ouvrier qui les a faits, a conli- derer ieulement cette innombrable multitude de foleils dont nous avons parlé, et d'un plus grand nombre de Planètes du premier et fécond ordre qui vraifemblable- ment les accompagnent. ■♦) Voyez la note lo de la p. 172 qui précède. 5) Rien ne fait suite au recto de la première page. Le verso est en blanc, de même que le recto de la deuxième page de la double feuille. Voyez sur la précession des equinoxes les parties .1, U et ('de l'Appendice VI qui suit. "} Voyez sur la lune l'Appendice V qui suit. 104 APPENDICE IV AU COSMOTHEOROS. Cet Appendice ell emprunté à la même feuille que l'Appendice précédent. Singulière aftion de Dieu de produire les hommes et les animaux lur la Terre. Pourquoi le P. Daniel ne faifoit il pas demeurer des Cartes court en créant Ton monde, cum ventum eit ad animalia et plantas? Nous avons confulté la Nouvelle Edition de 1-03 (Paris, D. ÎNIariette) du „Voyage du Monde de Defcartcs" par le Père G. Daniel, de la Compagnie de Jélus; hilloriographe bien connu qui vécut de 1649 à 1728. Cette édition (exemplaire de la Bibliothèque de l'Univerfité de Leiden) contient une note écrite d'après laquelle r„Avis" eft le même que celui de la première édition „faite à Paris chés la Veuve Bénard en 1691". C'eft fans doute cette première édition que Huygens a confultée [Catalogue de vente de 1695, Libri matVi. in oclavo 43 „Voyage du monde de Defcar- tes" fans date], non pas la traduction latine „Iter per INIundum Cartefii", qui parut à Amfterdam en 1694 chez A. Wolfgang. En combattant Defcartes, l'auteur ne dit en effet rien lur lagenéfedes animaux et des plantes, dont Defcartes dans fon Monde [,,Le Monde ou Traité de la Lumière et des autres principaux objets des fens etc.", Paris, M. Bobin & N. le Gras, 1 664] n'avait rien dit non plus: il s'était contenté de parler de la genèfe nullement miraculeufedu monde inorganique. (Bien entendu: la matière étant donnée. Voyez fur la i^euèfe de lu matière d'après Defcartes la I. 5 de la p. 66: qui précède). Comparez ce que Huygens écrit à Leibniz fur ce fujet en juillet 1692 (T. X, p. 303 — 304). Il convient fans doute de remarquer ici que d'après Defcartes métaphyficien il y a lieu de parler d'un concours de Dieu dans tout mouvement — ce qui n'ell nullement l'avisde Huygens; voyez le dernier alinéa de la p. 536 — : Principia Philofophia;, Pars l^ecunda, § XXXVI: „Deum elle prima- riam motus caufam &; eandem femper motus quantitatem in uni\erfoconfervare;generalem[cau- fam motus] quod attinet, manifeftum mihi videtur illam non aliam elfe quàm Deum ipfum qui materiam fimul cum motu & quiète in principio creavit, jamque per folum fuum concurfum ordi- narium tantundem motus & quietis in ea tota quantum tune pofuit confervat". APPENDICE V AU COSMOTI IROROS. Cliarts' aftronomica* f. 130. Commencement des raifonnements et conjccliircs. Qu'on a toujours entrepris la I.une par ce qu'a caufe de fon voifinage elle eft in- comparablement mieux dillinguée que les Planètes primarij, mais que non obflant cela il eit bien plus ditlicile d'y reulllr (leçon alternative: pénétrer) que dans ces autres planètes, parce que ceux cy ibnt du melmc genre que la Terre que nous habitons et connoifTons. INIais la Lune d'une autre efpece, de la quelle nous n'en avons point vu aucune de près. Qu'il y a tout plein de montagnes et de pleines [fie] dans la Lune, mais que je n'y vois rien qui rcprefcnte des mers parce que dans ces grandes plaines qu'on veut élire des mers, j'y vois de ces petits creux comme il y en a beaucoup dans la Lune. Je n'y vois pas non plus de ri\-ieres, qui, du moins fi elles avoient des lits entre des rives hautes, ou des embouchures larges comme les noilres elles n"echappert)ient pas a nos grandes Lunettes. Auilî cft il certain qu'il n'y a point de nuées d'où viendroit la pluie pour faire les rivières. (En marge: ni rivières ni mer. diverfement colorez ou clairs, an inutilis ergo). Je dit qu'il n'y [a] point de nues parce qu'y eftant elles nous cache- roient tantoft l'un tantoil l'autre endroit de la Lune, ce qui n'arrive point et je crois pouvoir aflurer qu'il n'y [a] pas une fphere de vapeurs en ce païs là comme icy autour de la Terre, car la matière de nos vapeurs fcmble confifter principalement des parti- cules de l'eau enlevées par l'action du foleil et du vent; que s'il n'y a point d'eau a la Lune il y manque donc de quoy faire ces vapeurs. (En marge: clarté coupée). Et de plus coirune nos vapeurs s'elevent fort haut, comme il appert par les crcpufcules qui paroiflent dans l'atmofpherc quand le foleil eft a 18 d. fous l'horizon, on verroit la Terre il on efloit dans la Lune, avoir un cercle lumineux qui croit environ a 555 du demidiametre ') quoyqu'en s'aifolbliffant, car noftre air dans toute fon epaifleur, com- ") En marge: ACD [Fig. 1 56] 9 grad. cjus fecans 101246 100000 DE 1296 DE 00 g'g EC. 828 COSMOTHKOROS. Al'l'. V. me depuis nos veux h Thorizon, renvoie prefque autant de lumière que les terres ou montagnes. Une fcmblable atmofphere paroitroit donc auffi autour du corps de la lune s'il y en avoit. Mais on n'en voit rien du tout, et cela fait que les ombres des montagnes y font extrêmement fortes et coupées, parce que toute la clarté vient du ioleil, au lieu qu'icy l'air illuftrè par le folcil, éclaire les endroits ou le foleil ne peut donner. La Lune diffère encore de nollre Terre en que les jours et les nuits y durent 15 des noftres, ce qui et pour le chaud et pour le froid fait des effets tout autres que nous fentons. En marge: je voudrois y avoir elle pour voir tourner la Terre -). Ces différences donc entre le globe Lunaire et le noitre font qu'il y a peu de prife a deviner ce qu'il peut y avoir, et s'il y a des herbes et créatures vivantes ou autre chofe. Je me ibuviens que vous "') y remarquiez quelque endroit qui fembloit un long canal fort droit, et qui pouvoit faire penfer qu'il feroit fait par art, mais il arrive auffi de femblables . .. dans les chofes naturelles (en marge: quelque exemple) de forte qu'on ne fcauroit tirer un grand argument de là. Mais quoy donc, ce beau grand globe ne fervira de rien, qu'a nous éclairer quelque fois la +) pendant la nuit, et pour haufTeretbaifTernosmarecs'). Etces4lunesdeJupiteretles5dcSaturnefcroicnt . . . Apparemment le § 2 de PAppendice III qui précède fait fuite à cette Pièce. -) Comparez la I. 2 d'en bas de la p. -96 qui précède. ■') Le frère Constantijn. *) Mot superflu. ^') Voyez la p. 6-1 qui précède. APPENDICE VI AU COSMOTI lEOROS. .y. Cliarta: anronomica:, f. 121. Pliiralitc des mondes '). Il ne parle pas de rargiiincnc pour le nioiivement de la terre qiron tire du changement de Telloile polaire. Ni pourqiioy les Planètes ne s'en vont pas plus loin, puis qu'elles tournent '). B. Cliarta; aftronomica;, f. 130. Suite du § 1 de l'Appendice III. . . . une des chofes qui confirme le plus le vray fyfteme. Cet effeft efl que l'eflioile du Nort qui eft celle de . . . dans la queue de la petite Ourfe ne fe tient pas comme elle efl près du Pôle, fur lequel il (emhle que le ciel étoile tourne, mais qu'autrefois au fiecle de 1 lipparche elle en elloit éloignée de 12... degrez, maintenant elle ne l'eft que de 2. et dans les Siècles a venir elle s'en éloignera juiqu'a 45 degrez et d'avantage. Je dis que c'efl: la un des plus forts arguments contre la Terre immobile, parce que la fuppolant ainli, il arriveroit une choie inconcevable qui eil que ce Ciel entier des elloiles fixes, ce premier mobile qu'ils difent, fe mettroit de luy mefme a tourner fur d'autres axes de temps en temps; ce qui n'ell pas bien concevable. Ils croient expli- quer ces changements en (uppolant un mouvement de la Iphere des Fixes fur les Pôles de l'Ecliptique. Mais c'eit une choie qui répugne a la nature du mouvement, et que je leur défie de reprefcnter par aucune machine quelque compofee qu'elle fi.it au lieu que dans le Sylleme Copernicain un petit changement et qui continue tousjours à la pofition de l'axe de la Terre, produit ce merveilleux phénomène''). Mais ces gens ne fongent pas leulement a faire quadrer leur hypothefes imaginaires avec les loix et ... de la Nature. Il faut bien qu'ils confiderent ces vallcs corps des eftoiles comme attachées et en- ■) Comparez la note 10 de In p. 34.'^ qui précède. Le premier des Entretiens de Fontenelle est intitulé «Premier Soir. Que la Terre est une Planète qui tourne sur elle-mesme, & autour du Soleil". Nous n'y trouvons en effet pas ce que Huygens dit y faire défaut (changement de l'étoile polaire, voyez la partie B qui suit). •) Dans l'Entretien du Sixième et dernier Soir de Fontenelle parle du tourbillon qui entoure le soleil (ainsi que de ceux entourant les autres étoiles fixes); mais il n'explique pas comment ce tourbillon empêche les planètes de s'éloigner de lui. 5) Comparez les p. 692 — 694 qui précèdent. 830 COSMOTHEOROS. APP. VI. clavées dans un ciel folide et plus tranfparent que du criftal car comment autrement changeroient elles leur mouvement toutes enfemble. Ou comment en tournant avec cette terrible vitefle ne s'en voleroient elles pas bien loin par la force du mouvement circulaire qu'on a tant objeclè a Copernic a l'égard feulement du mouvement journalier de la Terre et des maifons et des hommes, qui devroient eflire jettez en l'air. ÎNIais pour les Planètes ils n'ofent plus dire que leur orbes foient folides depuis qu'on prouve que les Comètes pafTent a travers. Qu'ont ils donc inventé, c'eft: que les Planètes ont chacune leur Ange qui fcait comment il les doit faire aller +), du quel eftrange travail et de la manière de s'en relâcher (leçon alternative: repofer) un célèbre aftronome a efcrit des chofes fi fimples que je n'oferois pas les redire '). Confultez notamment fur les intelligences direftrices des planètes les notes 4 et 5 de la p. 768 qui précède. C. Manufcrit I, p. 127, 1694 ou 1695. Stella Polaris feu ultima in cauda urfje minons diftabat tempore Hipparchi a Polo gr. 1 2°24'. Hoc cil: annis ante Chr. i 28. Vid. Riccioli Allron. Reform. pag. 205 *). Anno 16^2 diflabat 2.°27'.25 . Et accedebat hoc tempore quotannis 20". Ergo A°. 1694 didat 2^.20'. 5' '). Vide in Itinere Danico Picarti "}. ••) Voyez ce qui a été dit plus haut (p. 768, note 4) à propos de r„Iter exstaticum" de Kircher. 5) Leçon primitive: . . . comment il les doit faire aller, et qui n'ont point de relâche félon un célèbre autheur d'aflronomie, qu'en allant de temps en temps vifiterle S. Sacre- ment dans les Eglifes. A'ous ignorons quel est l'auteur ici cité par Huygens. *) Tab. IV du Cap. III du Lib. IV „in quo fixarum stellarum observationes sélects ex antiquis, ac recentibus expenduntur, & ex illis tabula; constructs usque ad annum Chri>ti MDCC exhi- bentur". 7) Comparez la p. 693 du „Cosmotheoros". ^) Dans son „Voyage d'Uranibourg", Art. VIII „Hauteur du pôle d'Uranibourg" etc. Picard donne en eftet 2°27'25'' à la distance dont il est question dans le texte, ceci d'après une obser- vation de la fin de 1671. APPENDICE VII AU COSMOTHEOROS. Chartaî aflronomicîc f, 1 27 "). 180 60 10800 tôt Jovis diametros dimidium circuli coeleftis capit circiter. loooo loooo [au lieu de 10800]. 5 50000 diametri terra ad Jovem ufque. 50000 500000000 à tôt diametris terrsc fol appareret asque clarus ac . Jupiter nobis. Sed fixa 1* magnitudinis minus lucida apparet quam Jupiter. Ergo fi fixa œqualis foli, oporteret eam longius adhuc diftare quam iftas 5® diamè- tres terrs -). fed ponamus a;qualiter lucidas cemi ac Jupiter. 5.10* diamttres tcrrertres = 0,67 année-lumière. Nous lavons maintenant que les étoiles les plus proches font à des diftances de plus de 4 années-lumière. ') Voyez sur ce calcul notre Avertissement (p. 672). -) Tandis que le calcul de la p. 35 donnait pour la distance de Sirius, supposée égale au soleil, 27664 X 1 2000, donc environ 332000000 diamètres terrestres, ce qui est du même ordre de grandeur. Huygens prend ici le diamètre apparent de Jupiter égal à i' conformément au „Systema Sa- turnium" (T.XV, p. 344), où ce diamètre était dit être de 64" à la plus petite distance. APPENDICE VIII AU COSMOTl lEOROS. [1694] ■). Ex epirtola Joh. Flaniilcdij ad Canimim. quîe in Philos. Tran fa étions n° 96. Jul. ai. i6'^2- Quid quod et Parallaxin Martis Acronici et Periga;i nunqiiara majorem eïïe fcrup. Iccundis 25 " : unde Icquitiir Solis efle fummuni i o' . et diilantiam 2 1 000 Tcrrœ iemi- diametros. Dcrbia; jul. f^. 1^73. De micronietro loqiiitur cujus defcripno fit in N°. 29 -}. ') Mniniscrit I, p. 1 12. La p. 113 (voyez l'Appendice suivant) porte la ilate 19 Jul. 1694. Xous avons fait mention du présent Appendice à la p. 331 qui précède. -) „A description of an instrument for dividing a foot into raany thousand parts, and tliereby measuring tlie diameters of planets to grcat exactness &c. as it was promised Numb. 25". La description est de Hooke. An N° 25 (également Philos. Trans. 1667) on trouve „An extract of a letter written by Mr. Richard Townely to Dr. ("rt)on, touchingthe invention ofdividing a foot in many thousand parts, for mathematical purposes". II y est question (outre d'.'Xuzout) d'une invention de feu Gascoigne. Comparez la note 3 de la p. 92 qui précède. Dansson „His- toire de l'Astronomie moderne" II, p. 592 Delambre écrit: „Nous croyons fermement à la réalité des observations de (".ascoyne.. mais nous ne croyons ni aux observations de Townley . . ni aux observations de Ilooke qui ne lit construire son instrument que plusieurs mois aprè< la discussion occasionnée par la lettre d'Auzout [de 1666, à la Royal Society]". APPENDICE IX 29 Jul. 1694 '). [Fig- 157] AU COSMOTHEOROS. Juillet 1694. Rrat RDEF [Fig. 1 57]rpha?riila vitrea tam cxilis uc cantuni ^'^^ partcm iinius lincx live duodccima.' partis pollicis xquarec qiiod adhibico microfcopo mcnfus fum. Kam intcr tenues lamellas a.'neas inlcrtam, prius tenuillinia acus cuipide perforatas, llatui in tubo extrê- me 1 2 pedum longitudine [Figure 1 57^/.f], quo ad Solcm obverfo appa- ruit illc niininius quidem ac debili lucc, led tamcn ut lîellis primje magnitudinis non ccdcret. At ex calculo fuit imago iblis per Ipha^rulam apparens ad eam qua folconfpicitur oculo nudo, iecun- dum diametrum, ut i ad 27648 "). FE DB [Fig. I srbis] 43 (CB) -^ 1728 (FG longitude cubi) 3 Î5 1728 Anguli FGE ad BCD ratio com- ponitur ex I ad 27648 Potell et lux plena iblis in BL conferri cum luce in QP, eadcmque invenietur ratio qua; ante imaginis iblis apparentis ad veram. Si foramen vacuuni squale globulo BF in extremo tuho ap- plicuiiïeni, liabuiflcm in G lucem quali a Sole cujus diameter ici circiter. Hoc enim expertus llim invenique folis lucem ita Ipeétatam valde claram, neque uUi planetarum, nedum fixarum, comparandam. ') Manuscrit I, p. 113. *) Voyez aussi ce nombre, ou plutôt le nombre 2-664, à 'a p. 817 qui précède. 105 834 COSMOTHEOROS. APP. IX. I ad 2-648 ut diftantia 0 ad diftantiani fixarum prima; raagiiitiidinis. Ilinc parallaxis 4 diamctri orbita> terrcilris in fixis ilHs lit paulo niinor 15' Icrii- pulis fecundis. Et dianieter apparens fixae i^ magnitudinis fit fere 4". 0-648 3 [Ajoute plus tard: imo 25 aiini ut poitea vidi] ') 82944 aiinis ad proximas fixas perveniret glubus c tormenco excufTus sequalitcr pergens. 2) Ou voit ici i]ui; hi rédaction dclinitive de la page du C'osmotlitoros mentionnée dans la note précédente date d'après le 29 juillet 1694, puisqu'on y trouve non pas le nombre 3, mais le nombre 25: c'est en 25 ans qu'un boulet peut parcourir suivant Iluygens la distance de la terre au soleil, comme il le dit aussi aux p. 78- et 806: la rédaction déKnitive de plusieurs pages du traité est apparemment postérieure à juillet 1694. l'u'squc la distance de la terre au soleil était connue à Iluygens depuis longtemps, il faut conclure qu'il avait d'abord attribué aux boulets de canon une vitesse initiale beaucoup trop grande. Pour pouvoir parcourir en environ 25 ans la distance de la terre au soleil, c.à.d. suivant Huygens 12543 fois le diamètre de la terre, il faut que le boulet — un boulet du dix-septième siècle — ait une vitesse d'environ 200 M. par seconde ce qui correspond fort bien aux ,,cent toises de six pieds" de Mersenne dont il était question à la p. 806. APPENDICE X AU COSMOTI IKOROS. [1694 OU 1(^95] '). Mail. I, p. I2-' — 128. Mcdix dUiindK a Sole, livc rtdij orbiuiQ. Exceniricittcci qut- Itum Kinidiametcr in iin^li<> orbibui e*c 100000 Tcmport periodtca lub fini». Anni dierum Jif). [Fig. 158] 1005207 dift. aphel. îj b 951000 ^ 5i9<55o 5700 4822 29.174. 4-58'-25 •'•3i"-'449-3' f J 1902000 [Fig. 158] ^ «52350 9263 1.321. 23. 31 .26 v-**^ 95 1 000 dill. média |j J^ 1 00000 1800 d h. ? 72400 5 38806 694 21000 224-'7-53'-2'-i4' *^7-23i5-36'- 2 3). Fa- aftis Lipfienfibiis Anni 1688 pag. 274. Dillantia? niaxinice Coniitum Saturni h ceiuro ejus, ex Caffino. 6 lign. io°.4i'.3i ' Intimi |g partium diametriannuli 2* I ^ annuli dianietri 3"' i| annuli diamecri 4'' 4 annuli diam. inilii 3^ •*}. 5" 1 2 annuli diametri motus diurnus fub Ecliptica II. 31. 30. 18. 41. ^o. 22. 34. 38. mihi 22°.34'.44'Q Ilalleio 22.35.0. Aét. Lips. 1684 pag. I87'')- 4- 32- 17- ') Les dates 29 Jiil. 1694 et 29 jaii. 1695 se trouvent respectivement aux p. 1 15 et i.^i thi Ma- nuscrit. ") Les trois premières colonnes dv § s'accordent avec celles de la p. 148 qui précède: Ihiygens les a empruntées à Kepler comme nous Pavons dit. La quatrième colonne s'accorde avecies va- leurs des p. 150 et 151 — I 52 (Mars, Jupiter, Saturne) et 177 (Mars). Huygens, nous l'avons dit, a fait usage tant des Tables Rudolphines de Kepler que de r„Astronomia reformata" de Riceioli. 836 COSMOTHEOROS. API'. X. duratio conjunftionis ciim annulo |) 7- 46' 8. 36 10. 0, 15- 6, 24. 0, § 3 ''). Diilantia: vel digreflusmaximi Comitum Jovis a centre ejus. Intimi 5| femidiamctri 2''' 9 femid. Ex meo Saturni vSyflematc diametri globorum 3" 14 j femid. Saturni et Jovis funt ut 55 ad 74 "). 4'' 25I femid. § 4 ■"). p. 104. Tabb. Caflini. femifles revolutionum Comitum T. 21.14.18'. 2 1.18.36.56. 0 3-I3-59-50 2 8.9.2.33 2 h 42. 28. 36'. iive d 1. 18.28. 36. d. h. 3-i3-i3'-52"- d. 7- 3-59-40. 16.18.5.6. 3) Les tables du § 2 ont en effet été tirées de l'article des p. 273 — 275 des „Acta Eriiditoriim"de 1688, intitulé: ,.Epistola Dn. Cassini ad editorcm Transactionum Anglicarum, exhihens ejus- dem correctiones cirea tlieoriam quinque satellitum Saturni. Translata e dictis Trans. Philos. M. Juni 1687, num. 187". La première colonne s'accorde avec la table correspondante de la p. 780 qui précède. ■♦) Dans le „Systema Saturnium" de 1659 (T. XV, p. 254) Huygens avait trouvé 3'i6" pour la distance maximale de son satellite au centre de la planète. Divisant par 3^ (rapport que nous ne trouvons pas dans le „Systema"), on trouverait ^6" pour le diamètre de l'anneau. A la p. 342 du T. XV Huygens dit avoir vu l'anneau de Saturne sous un angle de 68", lors- que la planète est à sa plus petite distance de nous; tandis que la vraie valeur est 45". Le rapport de 3'i6" à 68" est 2,9 ce qui nous semble correspondre aux petites figures du „Systema", p.e. à la Fig. 48 de la p. 250. 5) T. XV, p. 261 du „Systema Saturnium". ''') À cette page des „Acta Eruditorum" de 1684 commence l'article „Epistolaastronomi clarissi- mi Dn. Edmundi Halleji, theoriam motus satellitis Saturnii corrigens. Exhibita in Philos. Trans. Anglicanis mense Martio superioris anni, n. 145". llalley écrit: „i\litto tibi astronomicam relationem de remotissimo omnium Planetarum nostri Vorticis — Satellitem Saturni intelligo, anno 1 65 5 detectum a Dn. Chr. Hugenio de Zulicheni . . . Post eum nemo, quod sciam, Theoriam illam corrigere aut pcrfectiorem reddere laboravit". P. 189: „motus diurnus 22°34'38''i8"'." COSMOTHEOROS. Al'P. X. 837 § 5. diurmis i' comitis fj. dk. . / a 1.- 6.io°.4i'.3r — T— I 12/ i.2i.i8'.3i periodusincimi comitis f} rcfpcclu Eclipticaî. diurnus a*" comicis Tj- . •. / d. h 4.1 1°. 31 .30" — i — I 12 / 2. 17.41. 27". 2* periodiis fub Mcllptica. diurnus 3'' comitis I5. ■ . / j h. 2.1 8°.4 1 .50" — [— I 12/ 4.1 3.47'. 1 6" periodus 3"' comitis. 22°.34 .38" diurnus 4" comitis f} (eu raei fccundum Caiïînum d, I d h. 22°.34'.38 — |— I 1296000/ 15.22.41 .1 1 periodus 4" comitis T? fub Ecliptica. d. h. mihi 15.22.39' fub Ecliptica 5). 7) La table du § 3, ainsi que celle du § 4, s'accordent avec les tables correspondantes de la p. 780 qui précède. 8) T. XV, p. 349. APPENDICE XI AU COSMOTHEOROS. Mamifcrit 1, p. 133. Difentia ^^ a © in conjunftione Menfis Maji [ 1 66 1 ] ciim in nodo erat defcendentc : partium 45308 qualium diftantia 0 a Terra eft 1 00000. IDiilantia ^ a Terra tune 55699. hsc ex Halleij definitione. 55699 45308 101007 ^''^- terra; a 0. 101007 55699 1 1 '.48". Mercurij diamecer apparens ex Hevelij obfcr- vatlone cum in Solis dileo cerneretiir A''. 1661. 3 Maj. (6^ diameter Ç in média diil;antia). Ergo diameter ^ efl: ^ge diametri © '). quod in Cofmocheoro fecuciis funi. ') La date 29 Jan. 1695 se trouve à la p. 131 du Manuscrit. -) En prenant 3125" (ou une valeur peu différente) pour le diamètre du soleil, puisque — r^-~^,- • — --- = Voyez aussi sur le diamètre de Mercure la p. 6-0 et la note 19 de la 31 25 101007 290 p. 696 qui précLdeiit. APPENDICi:XII AU COSMOTHEOROS. [1695]'). Man. I. p. 132 — 13.'^. § I ^). Veneris diameter telefcopio 45 pedum, quod auget 14- vicibus, apparet quali I pollicis ex diftantia pedis uniiis. Diameter Ç 8 lin. Tcmpus quo \'^emis folera intrat 20'. jg lin. qua errari poccft, hoc cil j,'^ apparcntis diametri Ç quafi ex diitantia pedali. 8 -^~ 20 ,g/j tempus quo (nlcm intrat y'g lin. tali tempore bis errari poteft, (emel finiente introitu Ç, itenim incipiente exitii. Pono appulium orae extrenia? \'eneris ad marginem Solis [V\g. 159] tam accurate notari polTe, ac g'^ pars diametri circelli cujiis diameter | pollicis, Ipedata ex diihn- tia pedali. [1*V 15^] ') Voyez sur la date la note 1 de la p. 838. ") 11 s'agit apparemment d'obscrxa- tions fictives, comme nous le di- sons aussi dans T Avertissement. Du vivant de Huygens Vénus ne passa devant le soleilque deux fois, en 163 1 et 1639; voyez les p. 309 et 330 qui précèdent. La transi- tion de 1-61 fut observée e.a. par J.Lulofs, professeur à rUniversité de Leiden. 840 COSMOTHEOROS. APP. XII. § 2 -). 32' diameter 0. y'g-g' diameter terrîe in Sole, quod hic ponoundefit 0 dis- tantia proxima, 1 0000 diam. J. yg-*ô duplus diameter celluris in 0. quia in dupla diam. terrœ excedi vel defici potell j'o . Ergo in iimplici diametro tantum ^'g'. fi difl:antia Ç à Terra fit i difl:antia; ejufdem à 0. - I -- — 1 9 fere. Ergo error pofllbilis erit ~ diametri terrœ in 0. 100 § 3 '). On lit dans la Fig. 160: Soi. Venus. Tellus. EcdanslaFig. 161: Soi. Venus ap- parens in Sole. Venus exire incipiens. Venus. Orbita Ç. Tellus. Orbita Telluris, - 1 diamètres terrai percurrit Ç in orbita lua horis 8. 66 diamètres iuos Tellus 8 horis in orbita percurrit. AB [Fig. 162] percurritur motu medio Venerisin 0 horis 7. 56. [Fig. 160] [Fig. 161] COSMOTHEOROS. APP. XII. 841 AL motus médius Ç in 0 vifœ incor duos comadus internos. i.M diametcr J in 0 apparciitis. iMli diipla llibtcnia arcus tcrrx' FG, 1 20 gr. ad summum. Ergocum Vcneriscciuritranlituscotus pcr diamctrumO fit 711-56' :Erittran(icus [Fig. 162] inter duos internes ci>ncadtusbrcvi()r;n()n tantum 20 ,quibus Vcncris corpus tranlit in Solemfedcc cempore quo MB feu dupla VG, percurrcrctur in Sole a V'cnerc. Quare a 7I1.56 auteracur tempus inter duos contartus internos, itemque tempus 20' quibus cranfit J diameter. relinqui- turque tempus quo tranlitur dupla FG in C-_ . quod tempus erit ad 20 quibus Ç" dia- meter tranlit, ikut dupla iubtenlaF(;,in Terra, ad diametruni N'eneris. VA\ enini illud reliquum tempus quo percurritur a \'enere in Sole portio MB, qua* œqualis duplx FG. Vel fubtrahcndo arcum AM à Solis diametro, relinquitur MB quanta e terra in Sole appareret dupla l''G. NB. Pono hic MK duplam K(î. En marge: hoc clarius led eodeui redit. Tempus inter vifus per EA et perFB, eit tempus inter duos contaélus internos. Si in fine hujus temporis effet qui intue- retur ex G, illi latus Ç" D cerneretur in L, cum initio ex E fpedatum fuerit in C. Ergo AL ert quantum Ç medio niotu teni- pore illo inter duos contactus peregit in Solis diico. Ergo lî dicam, terapore 711.56' Venus folis diametrum feu 32' emetitur, quantum conficiet terapore quod ell inter duos intinios contaftus. liet AL, quani unà cum LM quam occupât Ç diameter in Sole, fubtrahendo a diametro 0 AB, relinquetur MB quanta in 0 appareret dupla FG. 106 APPENDICE XIII AU COSMOTHEOROS. [Irty.s]'). Manufcrit I p. 134. 550 1-0 100000/ 30909 [Fig. 163] 15455 lin 8°53' 2^ [Fig- '^3] 1 7.46' Alartis digrelîîo niaxima à S, fi exjove fpeftetiir. 550 360 100000/ 65455 32?2~ fin 19.6 2 38.1a Mercurij digrefiio maxiina a 0, ex Venere. 550 442 100000/ 80364 40182 fin 23.41' 2 47.22 Tcrrœ digrefiio maxima a 0, ex Marte. 550 -^ .350 I ® / 63636 318 18 fin 18. 37.6' Jovis digrefiio raaxiina a 0, ex Saturne. Dans le Cofmotheoros les difçreflioiis apparentes ont les mêmes valeurs (pas plus de 18°; en- viron 38°; pas plus de 48°; environ 3~°). Huygens les avait peut-être déjà fommairement calculées avant 1695. Il eft toutefois également poffîble que ce l'oit ici l'on unique calcul des digreflions confi- dcrces, puifque nous fiivons (p. 656 qui précode') que même en mars 1695 il était encore toujours occupé à corriger et amplitier l'on écrit. ') Voyez sur la date la note i de lap. ;î;,8. 1.a p. 134 est la dernière du Manuscrit I. Les pages sui- vantes sont en blanc. TABLES. I. lMf:CES ET MÉMOIRES. Page. AvEinisSF.MENT GÉNÉRAI 3 4 HLYGENS A L'ACADÉMIE ROYALE DES SCIENCES. ASTRONOMIE 5—59 Avertissement 7 - ' Titre =3 I. Projet de déterminer la méridienne et la latitude de Paris, manière de trouver les afcenfions droites et les déclinaifons des étoiles fixes et en même temps l'obliquité de l'écliptique et la quantité de la réfraftion atmofphérique pour les étoiles, détermination de cette même quantité pour le Iblcil, obfervation d'une éclipfe du Ibleil, dilcours fur la conftruction de tables exactes du mou- vement des aftres =5—33 la. Mefure de la hauteur du pôle à la Bibliothèque du Roi 33 IL Obfervations de Saturne et de ies fatellites. Calculs qui i"'y rapportent 34 III. Obfervations d'étoiles filantes 35 IV. Obfervations des fatellites de Jupiter 3^ V. Confidérations géométriques fur la réfraction atmofphérique 37 VI. Obfervations de Mars 3^ Vil. Remarque fur le paffage futur de novembre 1677 de Mercure fur le foleil . . 39 VIII. Obfervations et confidérations théoriques fur la comète de 1680-1681 40 Appendice I. Pian de deux étages de l'obfervatoire de Paris 41— 4= Appendice II. Brouillons des diverfes pièces qui précèdent etc 43—47 Appendice [II. Trouver la diftance de la terre a la lune, par le diamètre appa- rent de la lune obfervè a deux différentes heures en un mefmejourou nuict et fa hauteur prife en mefme temps ') 48—52 Appendice IV. Méthode de Romer pour calculer l'heure exade à laquelle le foleil f'efl trouvé au méridien, étant données deux heures oii il avait une même hauteur, l'une avant l'autre après midi 53 — 55 ') C'est le titre que Huygens lui-même donne à cette Pièce. 846 I. PIÈCES KT MÉMOIRES. Page. Appendice V. Méthode „poiir obferver les diflferences des afceiilions droites des eftoiles fixes, entre elles et d'avec celle des planètes et du foleil" 56 — 59 OPPOSITION DE IIUYGENS CONTRE UNE THÈSE DÉFENDUE PAR LE FILS DE COLBERT AU COLLÈGE DE CLERMONT A PARIS 61—65 HUYGENS A L'ACADÉMIE ROYALE DES SCIENCES. MEMOIRE POUR CEUX QUI VOYAGENT ') 67—69 HUYGENS A L'ACADÉMIE ROYALE DES SCIENCES. LE NIVEAU 7 1 — 108 Avertissement 73 — -9 Titre g i I. Un niveau de 1668 83 II. L'opération du nivellement 84 III. Niveau que l'on peut reftifier d'une feule dation 85 — 90 lY. Autres confidérations fur le niveau de 1679 91 — 93 V. Nouvelle invention d'un niveau à lunette qui porte fa preuve avec soy, que l'on vérifie & rectifie d'un feul endroit '), par Mr. Hugens de l'Académie Royale des Sciences 94 — 95 VI. A propos du niveau de CalTini montré par lui à l'Académie en novembre 1679 96 VII. Brouillon de la démonftration de la jullelle du niveau, etc ^-j VIII. Deraonrtration de la jurtelîedu niveau dont il a efté parlé dans le II. Journal ') 98 IX. Autre commencement de la démonftration <)<) Appendice I. Pour conftruire mon niveau a lunette qui eft dans le Journal des Scavants, plus fmiplement, a meilleur marché, et moins fujed a eftre efbranflé par le vent') 10 1 — 104 Appendice IL Le niveau de 1661 de Thevenot 105 — 108 PROJET DE 1680-1681, PARTIELLEMENT EXÉCUTÉ À PARIS, D'UN PLA- NÉTAIRE TENANT COMPTE DE LA VARIATION DES VITESSES DES PLANÈTES DANS LEURS ORBITES SUPPOSÉES ELLIPTIQUES OU CIR- CULAIRES, ET CONSIDÉRATION DE DIVERSES HYPOTHESES SUR CETTE VARIATION 109—163 Avertissement 111 — 132 Texte 1 33—163 LE PLANÉTAIRE DE 1682 165— 1 84 Avertissement 167 — 168 Titre 1 69 ') C'est le titre que I iuygens lui-même donne h cette Pièce. I. PIÈCES ET MÉMOIRES. 847 Page. I. Remarques liiftoriqiics fur les planétaires antérieurement conftruits 171 — 174 II. Corrections à apporter au projet d'un planétaire de 1680-1681 175 — 180 III. Exécution du projet corrigé à la Haye en 1682 181 IV. Remarques (ou Avis) fur la conftruâion d'un autre planetologe femblable au premier ') 1 82 — 1 84 DANS DIX IVIILLE ANS.... OPINION DE HUYGENS SUR LA SOBRIÉTÉ DU STYLE QUI CONVIENT AUX AUTEURS POUVANT ESPÉRER QUE LEURS ŒUVRES SERONT DURABLES 1 85—188 ASTROSCOPIA COMPENDIARIA 1 89—236 Avertissement 191 — 1 99 Titre 201 Ad lectorem (au lecteur) 202 — 209 Texte DE L'„AsTR0SC0PI A COMPENDIARIA, TLBIOPTICI MOLIiMINELlBERATA"(IVIÉTHO- DE SIMPLIFIÉE d'observer LES ASTRES, DÉLIVRÉE DE L'INCONVÉNIENT DU TUVAU optique) 21 0 — 231 Appendice I. Sur le cercle de papier entourant l'objedif 232 — 233 Appendke II. Sur le màt 234 — 236 MEMORIEN AENGAENDE MET SLIJPEN VAN GLASEN TOT VERRE- KIJCKERS') (MÉMOIRES SUR LA TAILLE DES LENTILLES POUR LU- NETTES A LONGUE VUE) 237—304 Avertissement 239 — 250 Titre 251 Texte 252 — 290 Appendice 1. De la cuifTon du verre dans le fourneau 201 Appendice II. Manière de tailler les verres ordonnée à un Ouurier ') 292 Appendice III. Méthode pour donner la forme fpliérique parfiute aux formes de laiton 293 Appendice //'. Taille de lentilles, en 1686, avec du verre de Bois-le-Duc . . . 294 — 299 Appendice l'. Application de la forme à „un arbre girant de cuivre" 300 Appendice l'I. Sur certaines entailles dans les profils des lentilles 301 Appendice l'II, Confidérations fur la qualité des lentilles de 1683-1686. Traductions diverses de grandes parties des Mémoires, etc 302 — 304 ASTRONOMICA VARIA 1680-1686 305—338 Avertissement 307 ~-3 ' 2 Titre 313 I. \'ers de Huygeiis en l'on propre honneur 315 ') C'est le titre que Huygens lui-mcme donne à cette Pièce. 848 I. PIÈCES ET MÉMOIRES. Page. II. De l'équation du temps 316 — 318 III. Partage de Mercure devant le ibieil en 163 1 d'après Gafléndi et Schickard, en 1661 d'après Hcvelius, en 1677 d'après Gallet et Callini 3 19 — 329 IV. Pairage de Vénus devant le Ibleil en 1639 d'après Horrox 330 y. Mefure de la parallaxe de Mars par Caffini, et remarque de Callini de 1680 fur les diftances des planètes 331 VI. PetitefTe du foleil, et delà terre, par rapport aux dimenlions du lylK-me solaire 332 VII. Conjonctions de planètes 333 VIII. Déplacement dans le cours des (lècles du pù\e de l'équateur fur la voûte célefte (fuivant Megerlin, d'après Huygens) et critique de la penfée de cet auteur 334 IX. Remarque fur la grandeur diffl-rente ou égale de la rétraction atmosphérique dans le cas de la lune et du foleil 335 Appendice I. Deux citations de Kepler 336 Appendice II. FaulTe équation de Cepler pag. 286 inst. allron. ') 337 — 338 nUE PENSER DE DIEU? 339—343 PENSEES MESLEES ■) 345—37 1 Avertissement 347 — 34" Texte 349 — 37 1 CONSIDÉRATIONS SUR LA FORME DE LA TERRE 373—3.-6 DE LA CAUSE DE LA PESANTEUR ■) 377—382 CONSIDÉRATIONS ULTÉRIEURES SUR LA FORME 1)1-: LA TERRE 383—412 Avertissement 385 — 388 'f EXTi; 389 — 402 Appendice l. Sur la mefure de la terre par Picard, etc 403 — 404 Appendice il. Sur les obfervations phyflques et mathématiques des P. Jéfuites au royaume de Siani 405 Appendice III . Sur la projection de Mercator 406 — 407 Appendicc II'. Vérification de la thèfe de Newton que la pefanteur delà lune eft égale à la grandeur de la force centrifuge réfultant de fon mouvement autour de la terre. Calcul, inspiré par les „Principia" de Newton, fur les grandeiu-s de la pefanteur à la furface du foleil et de la planète Jupiter et fur la valeur de la force centrifuge, caufe de l'aplatiHèment. à l'équateur de cette dernière 408 — 41 2 ') C'est le titre que 1 luygeus lui-même donne il cette Pièce. I. PIÈCES ET MÉMOIRES. 849 Page. OBSERVATIONS DE 1689 SUR QUELQUES PASSAGES DES „PRINCIPIA" DE NEWTON, ET NOUVELLES CONSIDÉRATIONS DE CETTE ANNÉE SUR LE MOUVEMENT D'UN CORPS PUNCTIFORME DANS UN MILIEU EXERÇANT UNE RÉSISTANCE PROPORTIONNELLE AU CARRE DE SA VITESSE 41 3—426 DISCOURS DE LA CAUSE DE LA PESANTEUR ') 427—499 Avertissement 429 — 441 TiT^E 443 Texte 445—488 Appendice I. Accord de la courbe du jet de Huygens, dans le cas d'une réfiftancc proportionnelle à la vitell'e, avec celle qu' on trouve par l'intégra- tion des équations différentielles du mouvement 489 — 493 Appendice II. Confidérations de Huygens et d'autres fur la pefanteur etc. en majeure partie poftérieures à la publication du Discours de la caufe de la pefanteur 494 — 499 LA RELATIVITÉ DU MOUVEMENT ET LA NON-EXISTENCE D'UN ES- PACE ABSOLU 501—508 Avertissement 503 — 506 Texte 50- — 508 DE RATIONI IMPERVIIS. DE GLORIA. DE MORTE ') 509—528 Avertissement 511 — 5 1 2 De ration'i impervijs 513 — 516 De gi.oria 517 — 521 De morte 522 — 523 Appendice. De diverfes „chofes qui ne fe peuvent comprendre par la raifon humaine" etc 523 — 528 RÉFLEXIONS SUR LA PROBABILITÉ DE NOS CONCLUSIONS ET DISCUS- SION DE LA QUESTION DE L'EXISTENCE D'ÊTRES VIVANTS SUR LES AUTRES PLANETES 529—562 Avertissement 531 — 538 Titre 539 Texte 54J— 562 I. De probatione ex verifimili ') 541 II. Verifirailia de planetis ') 542—554 III. Quod animalium produclio, pra;fertim hominum, prscipuum fapientiîcintel- ligentisque divin» fit opus') 555 — 559 ') C'est le titre que Huygens lui-même donne à cette Pièce. 107 850 I. PIÈCES ET MÉMOIRES. Page. IV. Inlblitum fpectaculum peregrino ex Jove aJvenienti 560 — 562 Jppendice I. Citations des dialogues de la Mothe le Vayer 563— 5^5 Appendice 11. Reproduction d'une partie du «Dialogue de rf)piniaftreté" de la Mothe le Vayer 566 — 567 Appendice III. Quelques réilexions sur le plaifir, le bonheur etc 568 ASTRONOMICA VARIA 1690-1691 569—57" Titre 5^9 I. Les vitefles de la matière des tourbillons (multilatéraux) à l'endroit de chaque planète gardent la même proportion que les vitefTes des planètes mêmes. . 571 II. Mercurius in foie obfervatus 1690 a Wurtzelbaur ') 572 III. Firmameiuum Sobiefcianum ') 573^575 IV. Conjunctio N'eneris et Solis 1691 obfervata a la Mire ') 576 V. Faut-il croire h l'exiflence des tourbillons? 577 DESCRIPTIO AUTOMATl PLAXETARII ■) (DESCRIPTION DU PLANÉ- TAIRE) 579—647 .\vertisse.mi;m 581 — 586 Titre 587 Texte 588 — 647 Appendice I. Ad macliinam planetariam ') 648 Appendice II. Projet d'une préface 649 — 65 1 Appendice III. Un ornement du planétaire (Saturne avec fon anneau) .... 652 ko2M0©EiiP0ï(C()SMOTHE()RC)S) 653—821 Avertissement 655 — 675 Titre ^77 Texte (français et latin) du Mb. 1 680 — 763 „ „ « ,. I^ib. II 764-82' Appendice I. Programme 822 Appendice II. Qu'il ne faut pas dire avec Socrate <7//t le liire que 1 Uiygens lui-même donne à cette Pièce. I. PIÈCES F.T MKMOIUKS. 85 I Api>endice FUI. Lettre de Flamsteeii de 1673 fur la parallaxe du foleil et fur l'invention du micromètre 8-12 .1l>penilice IX. Détermination approchée de la diftance d'une étoile fixesup- pofée égale au foleil par la conlidération d'une particule de ce dernier. . . a.-?-?- 834 .Iftpendice X. Tables aftronomiques, fe rapportant aux planerez et leurs fatellites «35—837 Appendice XL Diamètre de Mercure, d'après l'obfervation d'Hevelius et le calcul de Huygens 838 Appendice Xll. Obfervation tietive de Vénus pallaiit fur le difque du foleil. Evaluation de la grandeur de l'erreur pollible 839—841 Appendice XIII. Digretîions apparentes des planètes du foleil pour des obfer- vateurs placés fur d'autres planètes plus éloignées H42 IL PERSONNES ET INSTITUTIONS MENTIONNÉES. Dans cette lifte on a rangé les noms fans avoir égard aux particules de, a, van et autres. Les chiffres gras défignent les pages oii l'on trouve des renfeignements biographiques '). Aa (P. vander). 430. Académie (française) des Lettres. 537. Académie (française) des Sciences. 5, 7, 9—1 2, 1 4, 15, 1 8—20, 23, 30, 32, 43, 46, 47, 73, 74, 76, 77,81,91,94,97,98, loi, 119, 197,236,240,241,331,348,379,388,430,447,478, 57<5, 583.674,675, 891. Académie des Sciences d'Amsterdam. 892. Achille. 518. Adam, le premier homme. 565. Adam (Ch.). 454, 662. Agefilaos II, roi de Sparte. 895. Aifné (de]')? 69. Albategnius. 319. Alberghetti (S.), m. Alencé (J. d'). 379, 389. Alexandre le Grand. 5 1 8. Alfonfe X, roi de Caftille. 171, 172, 342. Alhazen. 15. Allatius (Léo). 520. Alphonfini. 318. Amyot (J.). 553. Anaxagore, 366, 533, 553, 562, 738. Annelant (St.). Voyez Doublet. Apelles. 519. Apianus (P.). 171, 172. Apollonius (Perga;us). 6<), 320, 750, 751. Archelatis. 533. Archidamos III, roi de Sparte. 895. ') Voyez la note i de la p. 675 du T. XVIII. IL PERSONNES ET INSTITUTIONS MENTIONNÉES. 853 Archimède. 78, 171, 172, 173, I îl, i««, 352. 371, 582, 5 ««,589, «32, 633, 649, 850, 663, -50,751.825. Archytas. 684, 685. Argolus. (A.). 333. Ariadnc. 188, 218, 219, 304. Arirtarque (Ariftarclms Samiiis). 174, 359, 365, 649, 682. Ariftotc. 363, -ISO, 51 I, 528, 534, 535, 557, 5«3, 564, 566, 56T, 665, 666, (538, T32, 7 OH, 769. Ariftoxéne. 566. Auguftin (Saint). 564. Aunierie(F, M. G. d'). 586. Auzoiu(A.). 9, II, 12, 14, 18—21,25,26,30—33,43,73,91,105, 142, 191,192,197,585,832. Avaiix (J. A. comte d'). 1 97. Baco Vcrulamiiis. 1 88, 446, 56 J. Baile (P.). 197. Barbare (D.). ^j. Bartfch(J.)309, 336. Balilides. 563. Beaiine (FI. de). 30. Beeckman (I.). 248. Behringcn (H. de). 193, 197. Bekker(J.). 563,564,566. Bellaar Spruyt (C). 51 1. Bénard(V."). 826. Bergibn (H. L.). 659, 665. Bernier(F.).585. BernouUi (Jean). 499. Berthoud (F.). 174. Bettinus (M.). 659. Beyrie (de) 475. Bianchini (Fr.). 236. Bibliothcque de l'univeriité de Leiden. 415, 826, S93. BibliothéqueroyaleàParis. 8, 17, 18, 23, 33, 113. Bibliothèque royale de S. Laurentius Efcurialis à Madrid, 173. Bierens de Haan (J. A.). 824. Bigourdan (G.). 12, 13, 194. Blankenburg (Q. G. van). 662. Boerhaave (H.). 242, 244, 252, 254, 258, 260, 262, 266, 283, 304. Boffat (A.). 192. Bombelli (R.). 585. 854 II- PERSONNES ET INSTITUTIONS MENTIONNÉES. Bonne (R.> »*»• Bopp (K.)' 4y^* BorelIiQ.A.). 194, lys, 24«,«î«, 8i«. «'9- Borghefe (M. A. prince), kj-. Boiigiicr(M.). 3****- lioulliau (1.) ou liiillialdu.s. ly, 32, 112, 113, 117 — 119, i :y, 135, 136, 138, 143, lJS,3i8, 324> 3-7- Boyle(R.> 197, Ô34. Bradley(J.>302, 303>658. Brahe(Tycho). 10,15, 11», 130, 172, 316, 318— 320, 322, 325,35?, 358,860, 361,541. 582,583,651,669,682,683,692,693,766,767,808, 809. 825, S91. Brenggur(J.G.).682. Brewfter (D.). 435. Hr(nincker(W.). 585. Brunet(P.> 496, 567. Briino(Giordano). 351,352,359,369, 507,536,553,659,660,666,682,683,816,817,822. Brunfclivicg (L.). 663. Burckhardt (VV.). 441. Buot(J.>27, 51. Burgius(J.). 172. Burnet (Gilbert). 303. Burnec (Thomas). »««, *«?, 0«4- Cajiar (C. Julius). 1 88, 5 17, 5 1 8. Cajetaniis (cardinal). 565. Calthoff'(Cal"par). 245. Calvin (J.). 662, 667. Campani (G.). 193, 194, 197, 198, 226, 227, 240, 241,658,704, -77, 778. Carcavy (P. de). 20, 31. Cardan (H.). 445. Carnéade. 533, 534, 537. Carnet (S.). 659. Cartes (R. des). 4, 16, 112, 124, 130, 143, 187,226—228,312,341,342,350,353,361.366, 367, 370, 381, 382,431,432,434—439,446.447,448,451,454,459,472,473. 494, 497, 498, 522, 525—527, 531, 532, 541, 556, 565, 57-, 661. 662. 664. 667,700,701,752,753,818—822,826. Cartéfiens (les). 525. Café. 197. Cafpar (M.). 336,584,682. Caffini (j. D.). 7, 9, 12, 15, 17, 18, 20,26,75,81,96, 193, 194, 196, 198. 204, 205, 208, 210. 211, 226, 227, 308, 311, 313, 323, 326-329,331.332,348,359,362,376,410, 11. PERSONNES ET INSTITUTIONS Air.NTIONNKF^. 855 4» 7, ».H,5« 2, ***3, 602, 668, 669, 670, 695, 704, -05, 7r Commandinus (F.). 365. Commentateurs d'Ariftote, 436. Compagnie des Indes Orientales. 416, 430, 466. Condamine (Ch. M. de la). 388. Coûte (C. H.). 172. 856 II. PERSONNES ET INSTITUTIONS MENTIONNÉES. Copernic (N.). 33, 65, 114, 130, I3N '4i' 172,154,318,320,334,349,352,357,358,361, 366, 370, 434, 452, 541, 553, 554, 56-, 5G**, 582, 5*3, 588-591, «4»-65l, 663, 680, 681, 688-695, :(>G—-6% 771, 808, 809, 820—822, 824, 829, 830. Cortehoef. 197. Coupler (C. A.). 27. CovellQ.). 197. Crabtree (W.). 330. Crommelin (C. A.). 5S5. Croon. 832. Cufa (Cardinal de) ou Nicolans Culanus. 369, 534, 553, 565, 664, 682, 683. Cyratiis(J. R.). 659. Daniel (G.). H3«. Dnnte Aligliieri. 743. Delambre (J. iî. J.). 11, 12, 15, 17 — 19, 30,92, 1 18,602, 832. Démocrite. 351,. 364, 369, 434,435,445, 552, 553, 567, 682,700,701. Defcartes. Voyez des Cartes. Dewilm (ou de Wilm). Voyez le Leu de Wjlhem. Didier. Voyez Saint-Didier. Dierkens on Dierqnens (S.). 197. Dio, tyran de Syracnfe. 554. DiogC-ne de Lacrce. 554, 558. Dirck. 242. Directeur de la Bibliothèque de l'Univerfité de Leiden. 415. Direéleurs de la Compagnie des Indes Orientales. 416, 430, 466, 467. Direftenrs de la Société liollandaife des fciences de Haarlem. »î>3. Ditinieimri'.). 586. Divinis (Eullachio de) ou E. Divini. 241, 534. Dondi(G. de). 171. Dorveanx (P.). 25. Doublet (Philippe), feigneur de St. Annelant. 197, 240. Mme Doublet. Voyez Huygens (S.). Dubois (P.). 586. i:)ufbur(?). 674. Duhamel. Voyez du Ilaniel. Duillier (N. Fatio de). 385, 422, 425, 426, 43=;, 46«. 4-5. 494, 4»5 496, 553. Durven (les frères van). 197. Dyck (W. von). 336, 584, 682. Dijkfterhuis(E. J.). 436. Eiiinga(Eile). 5K6. II. PERSONNES ET INSTITUTIONS MENTIONNÉES. 857 Eneftrôm (G.). 479. l':nk(P.J.> «29,895. Épicurc. 351. :<«-!, 435, 445, 518, 556, 55-, 564, d«î, 894. Épicuriens (les). 528, 568, -^6^, 894. Krafine (Dediieriiis Erafmus). 5 1 8, OOa, 823. Erigena. Voyez Scotus. El'pagnet (J. d'). 2 1 2. Eiiclide. 69, 5.11, 532,630,631, 718, 750, 751, 810, 81 1. Eugenio, Ammiraglio di Sicilia. 15. Fabri (H.). 308,359, 534- Fabricius(I).). 659. Eabry (Ch.). 7, 8. Fatio. Voyez Diiiiiier. Fauft. 520. Ferdinand I, empereur allemand, 171, 172. Fernel ou Fernelius (J.). 172, 656. Ferrier (J.). 228. Filomanzia, nom de plume de lî. Cavalieri. 172. l'iammarion (Camille). 675. Flammarion (E.). 13. Flamfleed (J.). 331, 388,401,602,669. 782, 783, 832. Fontcnelle (B. le Bovier de). 343, 656, 64», 675, (^82, 683, 829. Fournier (G.). 32. Frenicle de BefTy (B.). 20, 31. ' ' Fueter(E.). 312, 496. Fullenius(B.). 193, 196, 197,228,581,596. GîBgh. 197. Galilei (Galilée). 187, 210, 211, 434, -461, 542, 5«8, 659, 694, 695, 776, 777, 824. Gallet (J. C.). 177, 307, 308, 313, 323, 324, 327,622. Gallois (J.). 163, 182. Gafcoigne ou Galcoync, 832. Gallendi (P.). 119, 30î, 308—310, 313, 319, 321—323, 325—329, 336,434, 438, 439, 555, 694,695. Generini (Fr.). 17. Georg der Fromme, lantgrave de Ilefle. 336. Gerland (E.). 105. Gilbert (W.).56î. Goethe (J. W. von). 520. Govi (G.). 15. 108 ;)58 II. PERSONNES ET INSTITUTIONS MENTIONNÉES. Graaf(J. (le). 397. Grandi (G.). 441. Gravel'ande (VV. J. 's). 30.3, 341. (Grégoire de Saint-Vincent. 434, 479, 48©^ 487. Gregorius I (Grcgoriiis magiuis, pape). 563. Gregory (J.). 30H, 602. Grel'liam Collège. 195, 435. Groningius (J.). 425, 426. Giieroult (M.). SOS. Guillaume le Taciturne. Voyez Willem I. Guillaume 111. Voyez Willem III. Guldenrtolp. 197. Guldin (P.). 505. Gutfchoven ((J. van). 245, 247. Hadley (J.). 302. Ilalley (F..). 32G, 375, 496, 602, 673, 674, 835, 836, 838. ll-amel (J. B. du). 10,1^,74—76, 195, 197. llanotaux (G.). 7. llartlbeker (N.^. 195, 198, 241, 242. Hautefeuille (J. de). 75, 192, 197,214. Havinga (E.). 586. llecker(J.).327. HeibergQ. L.). 650. Helder (Th.). 430. I lenie (O.). 563. Herakleides Poiitikos. 651. Herwart de Holienburg (J. G.). 584. Héliode. 804, 805. llevelius (J.). 119, id», 177, 178, 195, 197, 198, 307—310, 313, 323-^326, 328, 330,569, 572, 5 S 3, 670, 696, 69-, 838. H i ce tas. 567. Uipparque. 573,6^2,693,829, 830. Hire(l'li. delà). 13, 18,74, Î5, 76, 78, 79, 84. 97, 111-113. 195, 196,236,376,379,429, 569, 573' &''<»• llolwarda (loh. Phocylides). 36H. Homère. 3,518,519,563. Hooke (R.). i6, 197, 303, 360, 67 1, 832. 1 lorace (Q. 1 loratius Flaccus). 1 88, 678. llorrebow (P.). 11, 12,59,75,92. liorr()X(J.). 149, 177,309,310,313,330. IL PERSONNES ET INSTITUTIONS MENTIONNÉES. 859 Hofius(C.).565- Ilofpital (G. E. A. marquis de 1'). 499, 893. Iluddc(J.). 197- Huygens (Chriftaan, grand-pOre, dit Cliriftistn de Oudc). 061. Hiiygens (Conftantijn, père). 20, 105, 193, 197, 24;, OOI . Htivfîcns (Conftaïuijn, frère). 191, 192, 194 — 199, 236, a-ÏO -243, 245, 24?— 2ôO, 266, 296, 302, 30», 355, 385, 522, 656, oar, 05W, 661, 664, (>--j, 680—683, -64, 765, 778,779,824—825,828. Huyi^eiis (Lodewijk). 19, 20, 97, loi, 197, 242, 522. Huygens (Sufanna), époufe de Ph. Doublet. 240. Jsger (W.). 666, Ï6S, 76». Janvier (A.J. 586. Jeans (J.). 659, 660. Jéfuites (les pères). 405, 467. Voyez aulîi Collegium impériale etc. Johannes III, roi de Pologne. 573. Julianus Apollata, empereur romain. 520. Jurin (J.). 302. Juftel(H.). 192, 197. Kaifer (F.). 302, 304, 658. Kaltoff, Kalthoven. Voyez Calthoff". Karl, lantgrave de HefTc. 198, 236. Karneades. Voyez Carnéade. Kâftner (A. G.). 304. Kaufmann (N.). Voyez N. Mercator. Keill (J.). 499. Kepler (J.). 4, 17, 33, 36, 112. 113, 114, 116—134. 137—143, 145—149, 172, 177, 178, 180, 188, 30», 310, 313, 318, 319-32©, 322, 326. 327, 329, 336-33», 348, 34», 350, 352 — 354, 357, 361, 366, 367, .36», 434, 43«», 446, 472,479,495, 542, 551, 576, 582, 5S4, 590, 591, 606,607,622,642—647,650,651,659, 668, e(s% 682, 683, 692—695, 734, 738, 784, 785, 792, 793, 798, 808—8 1 3, 8 1 8, 8 19, 822, 835, 895. Kepler (L.). 683. Kirclier (A.). 659, 663. 684, 695, 764 — 766, 768, 770, 771, 830. Korteweg (D. J,). 415, S92, »93. Laboratoire de phyfique de l'univerfité d'Amfterdam. 303. — Laftantius (L. Coelius Firmianus). 823. Laelius(C.).684. Lagrange (J. L.). 114. 86o II. PERSONNES ET INSTITUTIONS MENTIONNÉES. Laml (J. P. N.). 51 1. r-aiigendelf (C). 242. Langreniiis ou van l.angeren (M. K.). 659. Lanfbergen (Ph. van). 130, 172, 318, 32". Lapiace (P. S. marquis de). 320. Lavi(re(E.). «,63. Lebas. 240, 2-II, 246, 24", 249, 288. Lcbas(V."). 2-11. Lceuwcnlioetc (A.). 197, 667, 760. LetL'vrc d"< irmeHon (C). 61. Lcgendre (A. M.). 49». Ldbniz (G. W. V(3n). 3, 10, 12, 121, 342, 381, 421,4aO, 439, 479,4»3, 494, 49ô, 497, 49S, 594, 505, 508, a5«, 656, 661, 66-, 826, 893. Lemoinc (j.). 6 i. Lerase((;. I..). 495, 496. Leu de Williem (Maurits le). 197. Liniojon de Saint- Didier. Voyez Saint-Didier. Lin Sen. Î34. Lipfius (Jurtus). 894. Lodge (O.). 66d. I.ongfellow (H. W.). 3, 521. Longomontanus (Chr. S.). 1 39, 3 i S, 320, 322, 35S, 659. Loreu t z ( H . A . ). 4 1 5. Lorenz (O.). 336. fiouls XIV, roi de France. 8, 9, 1 1, 13, 61, -3, 74, 76, 195, 226, 227, 537. Louis XV, roi de France. Louvois (j. M. le Tellier, marquis de). 196, 197. Lucianus. 682, 683, 894, 895. Lucilius (Junior). 563. Lucrèce (T. Lucretius Carus). 364, 435, 436, 445, 520, 557, 568, 69*. Luloft (;j.).*»3». Lutlicr (M.). ««2, 66-. Macrobe (Ambrolius Tlieodofius Macrobius). 520, ©ôl. Ma;ftlin (M.). 659. Malioniet. 5 1 8. Maindron (E.). 9. Marcellus(lVF. Claudius). 517. Mariotte (li.). /j, 78, 376. Mathieu (Sainti, t'vangélifte. 682. Maury(L. F. A.). 9. 11. PERSONNES ET INSTITUTIONS MENTIONNÉES. 86 1 Maxiniilininis II, empereur allemand. i- i. McRerlin (P.). :, 448, 464,466,468,472— 47 S, 482—484, 489, 4»4— 4»6, 498, 499, 503, 504, 505, 553, 554, 561, 571,572,577, 582, 668—671, 673, 698, 818, 819. 862 II. PERSONNES ET INSTITUTIONS MENTIONNÉES. Nierop (van). Voyez Remhrantfz. van Xierop. Niquet (V.). 20. Obfervatoire de Copenhague. 12. Obfervatoire de Leiden. 304. Obfervatoire de Paris. 7, 9, 11, 12, 18,20,41,42,57,73, 194, 195,241,576. Obfervatoire d'Utrecht. 303. Oldenburg (H.). 19, 240, 331, 479. Oofterwijk (S.). 242. Oratoricns. 18. Orellius(Io. Cafp.). 518. Orefme(N.).688. Ovide (P. Ovidiiis Nafo). 174, 519, 650, 666, 740. Pagan (Bl. Fr. de). 113, 138, 143, 891. Palais de la découverte, à Paris. 660. Paolo (le père). Voyez Sarpi. Papin (D.). 198, 440, 497, 499. Pappus. 365. Pardies (I. G.). 64, 479. Parménide. 558. Pafcal (BI.). 663. Périclès. 366. Perrault (Claude). 18, 20, jj, 78, 197. Perrault (Pierre). 435, 532, 533. Petit (P.). 18—20. Pezenas (L. P.). 304. Phidias. 519. Philippe I de Ilelle (Philip der Groffmûtige). 336. Philippe de Hefle ou de Butzbach. 236, 336. Philolaus. 552, 554, 567, 649. Picard (E.). 7. Picard (J.). 9, ii,lS, 13, 16, 18, 20, 21, 32, 53— Î6, 78, 79, 84, 97, 142, 143, 34S, 359, 393, 403, 404, 416, 434, 460, 669, 830. Platon. 173, 3Î5, 520. 531, 533, 553, 558, 566, 56Î, 651, 668,î6 13. Puyricliard. 75. Pythagore. 518, 519, 533, 553, 558, 666, 668, 756, 757, 810, 81 1. Pythagoriciens (les). 554, 650. Quintilien (M. Fabius (juiiuiliaiuis). 188. Radaii(R.). 12. llambaud (A.). 8, 63. Reichenbach (G. von). 13. Reinerius (V.). 327. Rembrantfz. van Nierop (D.). 130, 131, 187, 361, 437, 603. Renieri. Voyez Reinerius. Repfo!d(J. A.). 13, 92, 105. Reverchon (L.). 586. Reymer von Streytperck. 172. Rheita (A. M. de). 659. RiccioliQ.B.). 32, 119, 143, 144, 167, 16S, 171, 172, I7<5— 179, sr, 318, 3=7, S'î», 3^5, 574, 575, 626, 627, 663, 669, 695, 824, 830, 835. Richelieu (le Cardinal de). 17. Richer (J.). 18, 31 1, 331, 376, 396, 397, 429, 430, 464, 602. Richot. 197. Roberval (G. Perfonne de). 30, 31, 33, 446. Roger (E.). 674. Rohault (J.). 432, 434, 436, 446, 453. Roniein (les époux). 533. Romein-Verfchoor (Mme A.). 533. Romein (J.). 533. Romer(Ole). 10—14, 20, 53, 55,59, 75, ."6, 79, 9=, m, 151, ***, 3^7, 3ii, 434, 473, 54', 583,588,695. Rofenberger (F.). 572. Rothmann (Chr.). 172, P91. Roque (J. P. de la). 197. Royal Society. 192, 236, 303, 304, 360, 435, 658, 832. Royer(Fr.(?)de). 131. Saint-Didier (A. ToulFaint Limojon de). 197. Saint-Maurice (Th. F. Chabod, marquis de). 61. Sallutte (C. Salluftius Crifpus). 521. 864 II. PERSONNES ET INSTITUTIONS MENTIONNÉES. SallulHus philofophus. 521. Sanfon(N.). 74. Sarpi (Pietro), dit Padre Paolo. 538, â04. Sarzofiis (Fr. Sarzofus Cellaniis). 172. Scheiner (Clir.). 659. Schickard (W.). 308, 309, 313, 319, SaO, 321—323, 325, 326, 329, 336. Schiedges (P. P.), frontifpice (fous le portrait de C. Iluygens). Schniidt (Kr. W.). 662. Schûner ou Schonerus (J.). 17a. Schott (G.). 684, -64, -66, 768. Schuylenhurg (J. van). 197. Schweizerifclie GefelHchaft fur Gefchichte der Medizin und der ÎNaturwiirenfchaften. 312. Schwenter (D.). 585. Scipio (P. Cornélius). 521. Scotus (J. Erigena). 564. Seignelay (marquis de). Voyez J. B. Colbert fils. Senatus Romanus. 518. Sénéque (L. Annaeus Seneca). 543, 563, 565, 894. Serenus (Annaeus). 894. Servi (ordine de'). 538. Sextus Empiricus. 534, 563. Shakerley (J.). 307. Stiakefpeare (^V.). 375. Silvius ou Syivius(Alexius). 178, 1 74. Simonde de Sil'mondi (J. C. L.). 63. Smith. 347, 349. Smith (R.). 304. Snellius ou Snel van Royen (W.). 43, 74, 403, 434, 460. Société hollandaiie des fciences de Haarlera. 824, !^93. Societas lefu. 173, 174, 826. Voyez aulîi Jéluites etc. Société fuifle d'hiftoire de la médecine etc. Voyez Schweizerilehe (îerellfchafc. Socrate. 533, 823. Soliman ou Suleiman II, fultan de Turquie. 171. Spinoza (B.). 242. Spruyt. Voyez Bellaar Spruyt. Stevens of Vermont (H.). 172. Stevin (S.). 187. Stoïciens (les). 549, 894. Suammcrdam (J.). 667. Sviviiis. Vovez Silvius. 11. PERSONNl-S r.T INSTITUTIONS MKNriON'NMT^. 865 Tacquet (A.). 360, 662, 66%. Tages. 558. Tannery (P.). S, 63, 454, 4-9, 662. Thevenot (M.). 32, 81, lOd— lOS, 191, 197. Tiincc. 651. 'rorrianus(l.). 171,651. Torricelli (E.). 4IÏ9. Townley ou Tovvneley (11.). 832. Tubero (Oratius), perfonnage Iktif. 537. Voyez la Mothe le Vayer. Tycho Bralie. Voyez Uralie. Univerfité municipale d'Amfterdam. 303, 892. Univerfitt' de Bàle. 311, 334. Univerfité de Groniiigue. 823. Univerfité de Leiden. 42, 92, 201, 415, 51 1, 604, 608, 826, 839, 893. Univerfité d'Oxford. 1 18, 1 19. Univerfité de Strafbourg. 505. Univerlités du dix-fcpticme (iècle et des (iècles précédents. 63. Uylenbroelc (P. J.). 302, 303. Vallius. Voyez van der Wal. Varin. 376, 405. Vaugondy (R. de). 388. Vcrulamius. Voyez Baco. Vitellio. 319. Vitruve (M. \'itruvius Pollio). 76 — 78, 234. Viviani (V.). 105, 197. Volder (B. de). 197, 331, 430. 5SI, 596. Vollenhoven (C. van). 511. VoUgraff (J. A.). S80, S93. Voltaire (Fr. M. Arouet). 656. Vondel (Joort van den). 520. Voflîus(l.). 197. Waefberglie ou Waefbergen (J. van> 198. Wal (H. van der). 188. Wallis (J.). 197, S65, 5S5, 657. Ward (Seth). 113, 113, 117—125, 128, 135—143. Wendelinus (G.). 36, 659. Wilhelm, lantgrave de Heffe. 172. Wilkins (G.). 542. Willem I, ftadliouder, dit Willem de Zwijger. 661. 109 866 II. PERSONNES ET INSTITUTIONS MENTIONNÉES. Willem III, lladhouder et roi d'Angleterre. 6^-, 6--. 68o .68 i. \Volt"(A.). 194. Wolf (C). 1 1, 12, 20, 21, 42, 194, 195. Wolf(R.). 10. Wolfgang(A.). H26. Worcefter (E. Somerlet, marquis de). 245. \Vren(Chr.). I9.-,36T. Wurtzelbaur (J. Ph.). 569, dî», 674. \\'ijk (\V. E. vaii). 586. Xénophane. 534, "94, 795. Xénophon. 823. Xylander (G.). 794. ZellerfE.). Ô3-». Zenneck (J.). 496. Zenon. 564, 894. ni. OUVRAGES CITÉS. Les chiffres gras ck-fiRnent les papes où l'on iroiive une defcription de l'ouvrage. Les chiffres ordinaires donnent les pages où il eft queftion de l'ouvrage, ou qui contiennent dans le cas de Huygens la reproducftion de l'ouvrage. C/i. .Idam. Voyez des Cartes. L. . illiuius. Voyez Salluftius philo fophus et Opu feula mytfiologica etc. ./. Àmyot. Voyez Plutarque. P. .Ipianus, Aftronomicum C;efareum, 1540. 171, 17Ï. Apollonius, De locis planis. 750, 751. Archimède, Defcriptioii du planétaire (ouvrage perdu). 64g. „ De sphajra et cylindro. 750, 751. „ Quadratura paraboIa\ 750, 75 1 . „ M aL(.ii!r>:.r ou Arenarius. 371, 649. Ariftote, De anima, 528, 563 (éd. ./. Bekkery „ De coelo. 666. „ Dialogues (ouvrage perdu). 666. „ Dialogue -;oi yùiaoyix;. 768, 769. „ Métaphyfique, 566, 732. „ Afeteorologica (éd. .J. Rekker'). 564. „ Opéra logica. 511. Voyez ff^. Jaeger. Voyez .V. Orefme. Ariftarque QAriflarc/ws Samius'), De magnitudinibus et'diftantiis folis et luna; liber cum l'appi Alexandrini explicationibus quibufdani, éd. F. Conimandinus, 1574, 359, 365. Ed. .7. fi^'allis, grsce et latine, 1688, 365. A. Argolus, Ephemerides, 1638. 333. ./. F. M. G. d\1unierie. Voyez Planetariumboek FJfe FJjinga. A. Auzout, Difcours de 1666 ou 1667 à l'Académie. 9, 1 2, 25, 26. „ Difcours fur l'expédition de Madagafcar, 1667. 33, 33, 191. ,, Ephéméride de la comète de la fin de l'année 1664 et du commencement de l'an née 1665 (avec Dédicace au Roi), 1665. 9, 73. „ Lettre à Oldenbourg, 1665. 1». „ Lettre de 1666 à la Royal Society. 832. 868 III. OUVRAGES CITÉS. À. Atizout, Traitéderutilitcdesgrandeslunettes, et delà manière de Pen fervir fans tuyau (ouvrage annoncé, mais non publié). 19. „ Traité du micromètre ou manière exacte pour prendre le diamètre des planètes et la diftance entre les petites étoiles. 1667. iP, 21, 91. Baco Verulnmhii, Novum organon. 567. D. Barbara. Voyez Vitrurc. J. Barffch, Lettre ouverte à Kepler, 1628. 33(^. „ Voyez Kepler. .7. Beeckman, Journal. 248. H. L. Bergfon, L'évolution créatrice, 1907. Css''"" éd. 1929). 659, 665. Jean Bernoiilli, Opéra oninia, 1742. 499. „ Refponlîo ad nonneminis provocationem, 1719 et 1742. 499. ,7. Bekker. \^oyez Ariflnte. C. Bellaar Sprup, Biographie de ,7. P. X. Land, 1899. 511. „ Voyez ,7. P. N. Land. F. Berthoud, Hiftoire de la mefure du temps par les horloges, 1802. 174. Fr. Bianchlni, Hefperi et Phofphori nova phxnomena five obfervationes circa planetam Veneris, 1728. 336. G. Bigoiirdaii, L'aftronomie, évolution des idées et des méthodes, 1920. 13, 194. „ Publication des obfervations de Cafiîni, 1900. 12. H. Boerhaave. Voyez Chr. Huygem. A. Boffat, Telefcopium catadioptricum et diacatoptricum, 1682. 192. R. Bonibelli, L'algebra parte maggiore delTarithmetica. 1572. 585. K. Bopp, Drei Unterfuchungen zur Gefchichte der Mathematik, 1929. 496. C. A. Borelli, Extract of a letter about the prices of his telefcopes, 1678, 241. „ Voyez „An intimanon given in the Journal des Sça\ans etc." M. Botigtier, La figure de la terre, déterminée par les obfervations de M>L Bougiier et de la Coit- damitie, 1749. 3S8. „ Nouveau traitéde navigation, contenant la théorie et la pratiquedu pilotage,1753.388. /. Boulliau ou Bullialdus, X?ixonom\z Philolaïca (avec TabulsPhilolaïca;), 1645. 113, 1 17 — 1 19, 135- „ Aftronomia; Philolafca; fundamenta clarius explicata et aflerta adverfus Sethi Wardi impugnationem, 1657. 119. 129, 135. R. Boyle, Chymifta fcepticus, 1661. 534. Tyclw Bra/ie. Correfpondance. Voyez Chr. Rothmann, „ Oeuvres. 130. D. Brewfler, JVIemoirs of the life, writings and difcoveries oï Sir Ifaac Newton, 1855. 435. /'. Briniet, Introduction des théories de Newton en France au XVIIIe fiècle, 1931. 496. P. Bruiiet et A. Mieli, Hiftoire des fciences; antiquité, 1935. 56?. G. Bruno, De immenfo et innumerabilibus, 1590. 35 1, 359. m. UUVK.AGKS CITÉS. ^^y C. Bruno, De rinfinito univerfo e moiidi. 682. „ De monade, miinero et ligiira, 1590. 359. /F. Biirck/u/itlr. Voyez C/ir. iliiyt^ens. Th. Burnet, Archa;oIogia; philofophica; libri duo, 1692. 566, 604. //. Cardan, De lubtilitate libri XXI, 1551 et 1614. 445. R. des Cartes, Cogitationes privata;, 1619. 762. „ Compendiiim mufica.-. 752. „ Difcours de laMétiiodc, 1637. 341, 531. „ Le monde ou traité de la lumière et des autres principaux objets des fens, 1664, 0«7 (!i3«. „ Lettres, éd. Cl. Clerfelicr, T. Il, 1659. 454. „ Méditations touchant la pliilolbpliie première, 1647.341. „ Météores, 1637. 497. „ Oeuvres (éd. C/i. .Id/iw et /'. 'faimery'). 454. „ Principia Philolopliia-, 1644. 312, 341, 342, 353.43!*) 45i. Éd. de 1677. 535, 526 527, 663, «26. M. Cafpar. Voyez Kepler. ./. D. Cafmi, Abrégé des obfervations et des réflexions fur la comète qui a paru au mois de De cembre 1580, 1681, 17, 331,602. „ De l'origine et des progrès de l'alh-onomie et de fou uiage dans la géographie et dans la navigation, 1693. 15, 16. „ Epiftolaadcditorem'rranfactionuui Anglicarum,cxl'ibenscorrecti()nescircatheoriam quinque fatellitum Saturni (traduction latine des Afta liruditorum), 1687. 836. „ Les elemens de l'artronomie vérifiez par JM. Caffi ni par le rapport de fes tables aux obfervations de M. Ric/ier faites en l'ide de Caïenne, 1672. 311, 331. „ Hilloire de la découverte de deux planètes autour de Saturne, 1677. 'AG*>. „ Nouvelle découverte des deux fatellites de Saturne les plus proches, 1686. 1»4. „ Reflexions fur les obfervations de Mercure dans le foleil, 1677, 326, 32Î, 328. „ S'il ell arrivé du changement dans la hauteur du pôle, ou dans le cours du foleil, 1693. 18. „ Voyez G. liigourdaii. P. A. Cataldi, Trattato del modo brevillîmo di trovar le radice quadrc delli numeri, 1613 585. B. Cavalieri, Direttorium générale uranometricum, 1632. 132, 144. „ Trattato dclla ruota planetaria perpétua, 1646 (publié fous le pfeudonyme Silvio FilomanzioJ. 172. Cellanus. Voyez Fr. Sarzofus. A. Cefalpinus, Quseftiones peripatetica;, 1593. 63. Editions antérieures du même ouvrage: voyez les Additions et Corrections, fe rapportant à la p. 63. Jules Céfar, Oeuvres. 5 1 8. 870 III. OUVRAGES CITÉS, Chappntot, Xiveau à l^unette, qui porte fa preuve avec soy que l'on vérifie & rectifie d'un feul endroit, 1680. 55,79. M. VhiJniel. \'oyez Leftvre tt Orme fou. Chiang Tir, Chinefe caliigraphy, an introduction to its aîlthetic and technique, avec préface de /./// Seii, ±1937. . -34. CIcéroii (.1/. Tulliui Cicern\ Academica. 794. „ De divinatione. 513, 558. „ De finibus bonorum et malorum, 565. „ De gloria (ouvrage perdu). 517. „ De natura deorum. 17:, 535, 650, 769. „ De oratore. 375. Lslius de amiciria liber. 684. „ Oeuvres. 563. „ Oeuvres pliilofophiques. 4. „ Opéra qua; fupc'funt omnia ac deperditorum fragmenta, éd. In. Cafp. ')rel!:u<, 1828. 5 1 8. „ Oratio pro Marcello. 517. ,. Somnium Scipionis. 520, 65 1. „ Tuiculanae difputationes (ou T. quxftiones). 173 (éd. M. Pohlcaz, 1918), 5 1 2, 533, 537, 566. C. .1. Cltiirtiiir, 'riiéorie de la figure de la terre, tirée des principes de Pliydroftatique, 1743. 40ff. Cl. Claudianui, Rpigramme. 173,649. Cl. Cleweiis, Mufei five Bibliotliecc extructio, inlfructi", cura, iifus, 1635. 172, lî3. Cl. Clerfelier. \'oyez des Cartes. !.. ,/. .1/. Cohimelhi, Rei ru(Uc;r libri. 561. F. Commaiidhnis. Voyez .■Irijiarqiie. Ch. M. de hi Cniidiimiiie. Voyez M. Boiiguer. C. II. Cuntc. Voyez ./. Schïmer. y. Copernic, De revolutionibus orbium cœleflium libri VF, 1543. 130, 588, 649. .A', de Cufa on Cufanus, De docta ignorantia, publ. 1514. 369. „ „ < 'pera, 1565. 369, 534. C,. Daniel, Voyage du Monde de Defcartes, 1691 et 1703. 826. Traduction latine: Iter per Mun- duin Carielii, 1694. 826. Dante .lligliieri, Conimedia Divina, 1313 — 1321. 743. il/. De//7wA;r, Uiftoire de l'aftronoinie moderne, 1821. 11, 12. 15. 17 — 19,30,92. ii8,rto2, 83:. Defcartes. Voyez des Cartes. Diogi^rie de La'érce (Diogeiies Lacrtius), De vitis dogmatis et apoplitegmatis eorum qui in philofophia clariierunt. 554, 558. /'. Ditifhehn. Voyez L. Reverclion. P. Dtihnif, llilloire de l'horlogerie, 1849. 586. .7. B. Duhamel. Vovez du llamel. III. OUVRAGES CITÉS. 87 1 .V. l'afiu (h- Diiillier. Conjet^iinv de Iplialmatis typographicis (favoir dans les „Principia" de Newton). 42^1. „ Manufcrit fur la caiil'c de la pelanteiir. 496. „ PoiJme latin „l)e f;ra\ itate", 1729-1730. 496. //". vot\ Dyck. Voyez Ke/ilcr. E. .1. Dijkjter/wis, \'al en W'orp, 1924. 430. Edkjione. Voyez Netvtim. Erafnie (D. Erafimn). Ada^ria, éd. de 1646. 82:;. „ De liheio arbitrio, 1524. (>(fii;, avec traduction latine), "50, 751. Etigenio, amtniraglio di Sicilia. N'oyez PtuUmée. H. Fahri, Pro fua annotatione, 1661. 308. C/i. l'abn, Hilloire de la PhyCique, 1924. î, 8. Fatio. Voyez /". de Duillier. J. Fernel ou Fernelius, Cofmotheoria, 1528. 656. „ „ Monalofphaïrium, 1526. IT2. ,S'. Filomanzio. Voyez U. V/rctilieri. C, Flammarion, La pluralité des mondes habités, 1862, 675. ./. Flamjleetl, Lettre à Caflini, 1673. 331, 602, 83;. IL de Fontetielle, Entretiens fur la pluralité des mondes, 1686. 343, ^156, 659, 682, 829. E. Fiieter, Gelchichte der exaktcn WiHenfclialten in der Schweizerischen .\ufklarung 1680—1780, 1941.912,496. G. Cali/ei, Dialogues. 542, 824. ./. C. Gallet, Mereurius fub foie vifus Avenione die 7 Novembris 1677. 177, 327. P. GaJJendi, Mereurius in foie vifus, et Venus invifa Pariliis anno 1631, 1632, 31», 336. E. Gerland, Gelchichte der Phylik, 1913. I05. J. IV. von Goethe. Fauft. 520. G. Govi. Voyez Ptolémée. G. Grandi, Geometrica demonllratio theorematum llugenianorum circa logillicam, 1701. 441. Grégoire de Saitit- rincent, Opus geometricum, 1647. 479. .7. Gregory, Optica promota, 1663. 308, 602. .7. Groningitis, Hiftoria cycloeidis, 1701. 425, 426. .1/. Giieroiilr, Dynamique et métaphyiique leibniziennes. 1934. 505. E. Halley, A difcourfe concerning gravity and its properties, 1686. 3î5. „ De vilibili conjunctione inferiorum planetarum cum foie. 1691. 602, 673, 674. „ Epillola theoriam motus fatellitis Saturnii corrigens. 1684. 836, .7. B.du Uamel, Aftronomia phyfica, feu de luce, naturà et motibuscorporumccelellium,1660. 18. „ Regia; fcientiarum academia; hilloria, 1701. 10, 18, 74 — 76. 872 III. OUVRAGES CITKS. C. Uanotaux. Voyez Iliftoire de !a nation françaife. ./. de Haiitet'enille, In venrion nouvelle pour le fervir facilement des plus longues lunettes d'nproche, 1683. 192. £. Uaviiiga. Voyez Planetariumboek Eife Eifînga. ,7. llecher, Epheraerides motuum cœleflium ab 1666 ad 1680. 1662 — 1666. 327. „ Supplementum ephemeridum, 1670. 327. „ Tractatus de Mercurio in foie vifo, 1672. .•52-. .1. L. Ileiberg. Voyez EticUde. 0. lUnfe. Voyez Sén'eque. Héfiode. Hiv/fj-jin. 804, 805. ./. Ilevelius. Firmamentum Sobiefcianum, 1690. 573 — 575. „ Machina cœleftis 1, 1673. 195. „ Mercurius in foie \ifus Gedani, 1662. 149, 177, 310, 329, 696, 838. „ Prodromus aftronomiie five Uranographia, 1690. 569, dî3. „ Voyez llorrox. l'h. de la Iliie, Tabuls aftronomicie Ludovici Magni judu et munilicentia exarati, 1702 et 1727. 1.1, 14- „ Obfervations de la planète Vénus, 1691. 576. „ Méthode pour fe fervjr des grands verres de lunette fans tuyau, 1715. 336. „ Voyez Picard. .1. l'h. Hol-xnrda, Friefche fterrekonft, 1652—1653. 368. „ llA>i;i:AII\OS ■Ys/i-.i--.m. Aia-j'/ir'.VTZ, 1640. 36S. llonilre, Iliade. 3. „ Ody fiée. 563. „ Oeuvres. 519. R. Ilooke, A defcription ofan infbrument for dividing a footintomany thoufand parts. 1667. 832. „ .\n attempt to prove the motion of the earth from obfervations, 1671. 360. „ Lectiones Cutleriana;, 1679. 360. Horace (Q. Horaritis FlaccusJ, De arte poëtica. 188. „ „ Epiftolï. 678. 1'. Ilorrebo-x, Bafis aftronomiiE, 1735. 11, 1 2, 59, 75, 92. .7. llorrox. Venus in foie vila, eJ. .7. Hevelim 1662. 14», 310, 339. C. Ilo/îiis. Voyez Sénèqiie. Chr. Iliiygem. Annotatapofthumain IfaaciNewtoni Philofophia; iiaturalis principia matbematica. 425—426. „ .Kftrofcopia compendiaria, 1684. 4, 189 236, 239, 304. „ Brevis ailertio syftematis Saturnii. 534. „ Charta; aftrononiica?. 41, 78, 93—95, 98, 99, loi, 187, 303. 307, 315. 336, 337, 341—343, 34-, 349, 352, 358, 365, 437, 439, 513, 514. 524. 536, 542, 568, 577, 581, 582,649, 822, 823, 827, 829. 831. „ Clv.irta" meclianica.'. 419, 42 i, 533. m. OUVRAGES CITÉS. B73 Chr. Ihngetn. Commeiuarii de formaïuiis poliendifqut vitris ad tclercopia, publ.1703. 242. Voyez Memoricn iviif^iviidc lict llijpen etc. „ Confidérations fur la forme de la terre. 4, 373 — 376, 385 — 405, 431, 464, 504. „ Cofmotheoros. Voyez Kofmotheoros. „ De coronis et parlieliis. 304. „ De la caille de la peAiiueur. 379—382, 386, 389, 409, 429, 43 1 —434- „ Démonftration de la jurtelle du niveau, 1680. 8 1 , 94, 98, 1 00. „ De rationi iinpcrviis; de gloria; de moito. 339, 436, 5 1 1 —528, 555, 558, 662. „ Delcriptioautomati planetarii, publ.1703. 4, m, 112, 125,129,168,176,349,350, 352, 508, 579 — 652, 669, 6^(). Traduction françaife par //../r/wi/Vr, 1849. 586. Tradudion néerlandaife par .7. A. rollgraff, 1928. 586. „ De tclefcopiis et microfcopiis, 239. „ Dioptrica. 211,230, 239. „ Difcours de la caille de la pefanteur, 1690. 4, 112, 364, 3-9, 380, 387, 389, 416, 423,427—499,503,513, 5-1, 582, 584, 665, 671, 698, 699, 820. 821. éd. //'. Burck/iardt. 44! . traduction allemande par k. Mezves. 441, 496. „ Excerpta ex epiftola G. H. Z. ad G. G. L., 1694. 3. „ Expérimenta circa eleftrum. 513. „ llorologium ofcillatoriiim, 1673. 55. ^^^, 432, 441, 462 (théorémesde vi centri- fuga), 479, 488. „ Journal de voyage. 537, 661, 891. „ Kofmotheoros, 1698. 3, 1 9, 1 29, 352, 360, 439, 533, 534, 536, 539. 54'5, 54*'- 55o, 556, 562, 572, 57-, 583, 602,622,624,653 — 842. Différentes traduirions néerlan- daifes, françaifes, allemandes et anglaifes. 674, 675 (e. a. la trad. ail. de .7. /-"/'•. fVurtzelbatir, 1703 et 1743, mentionnée auffi à la p. 572). „ La machine pneumatique. 380. „ Lettre touchant la lunette catoptrique de M. .^V:t•/o«, 1672, 226. „ Manuferits A— K. 415. „ Manufcrit C. 43— 4.". 49. «3. 291. „ Manufcrit D. 61, 69, 292, 660. „ ManufcritR. 51,53, 78, 84, 85, 88, 90— 93, 9". "i<', H/. 123. <37- „ Manufcrit F. 14, 19,56, loi, 117,121 — 123,133,135,138,140—143,145,147— 151, 153—155, 158, 160, 161, 167, 168, 171, 175—179. »82, 192, 198, 213, 232, 233, 293, 307, 316, 319, 325, 330—335. 376, 389, 391. 397. 398, 401, 403—406, 408, 410, 416, 571, 628, 636, 638, 640, 648. „ Manufcrit G. 116, 133, 408,409,416—418,421—423,448,513,517,522,532, 539, 542. 555. 5."3- „ Manufcrit H. 105, 108, 234, 290, 300, 301, 572, 576. „ Manufcrit 1.241,652, 830, 832, 833, 835, 838, 839, 842. „ Manulcrit K. 330. 511. I 10 «74 III. OUVRAGES CITÉS. Clir. Uuygem, Memorien a?ng!ende het slijpcn van glasen tôt verrekijckers. 237 — 304. V\)yez la traduction latine de //. Roerluune fous le titre Commentarii etc. Nouvelle invention d'un niveau à lunette, 1679. 59, 75, 81,91, 94 — 96. Novus Cyclus liarmonicus, 1691. 754, 755. Opéra reliqua de 1728. 441. Opufcula poftlnima de 1703. 1 \ i, 242, 304, 581,635. Penfees medees. 129, 184, 345—371' 435^ 43^*, 439^ 47=' 5i3, SM' 5=4' 54<5, 553^ 582,655,660,668,671,822. Pièces fur la relativité du mouvement et la non-exiflence d'un efpace abfolu. 507, 508. Portefeuille anonyme. ft24. Portefeuille L. 415, 507. Portefeuille Mufica. 197. Programme de 1666 pour l'Académie. 9, 430. Raifonnement pour trouver la route de la comète de 1681, 40. Rapport de 1688 aux diretleurs de la Compagnie des Indes Orientales. 416, 430, 467. Règles du mouvement dans la rencontre des corps, 1669. 416. Régula ad in\'eniendas tangentes linearum curvarum, publ. 1693. 399, 461. Sur la coagulation. 533. Syftema Saturnium, 1659. 308,310,348,359,365,600,602,622,668,670,696,697, 790,791,831, 836. Tabulœ ligne». 131, 132. Traité de la force centrifuge (De vi centrifuga, publ. 1703). 452. Traité de la lumière, 1690. 37' 4' "5, 430, 433, 44 1 , 446, 473, 495, 5 1 3, 533, 584, 7 1 8. Varia. 3. Voyez Catalogue de vente des livres de Chr. llnygens. Voyez /•'. Kûifcr. Voyez /.. Reverchou et P. Ditifhcim. Voyez ./. Romeiii — l'erjchoof. Voyez P. .1. Uylciihri,ek. Voyez ./. .y. l'riUgrûf. IV. .îaeger, Ariftoteles, Grundlegung einer Gefcliiclite feiner Entwicklung, 1923. 666, 768, 769. ./. Janvier. \'oyez Chr. Hiiygais, .J.Jeûiis,The motion of tidally-dillorted malles, witli fpecial référence to the théories ofcofmogony, 1917.660. „ The myfterious univerle, 1931—1932. 660. „ 'fhe univerfe around us, 1930. 660. F. Kaifcr, lots over de kijkers \an de gebroeders Vhriftia/iii en Conjlantijn //»y^«;j, 1846. 302, 304,658. À. C. Kiiftiier. Voyez R. Smith. N. Kiinfmnnn. \'o\ez A'. Merciitor. m. GIVRAGES crn'îs. 875 .7. Kepler, Ad epiftolam Jncubi Bartfcliii refponfio. De coinputationc et editione ephemeridum, 1629. 336. „ Admonitio ad curioCos rerum coeleftiiim, 1630. 309. Deuxième édition, également de 1630, par ./. Bartfch. 30». „ Ad Vitellionem paralipomena, quibus aftronomix pars optica traditur, 1604. 3 1 9. „ Artronomia nova on Commentarii de Ileila Martis, 1609. 172, 446, 551, 668, 738. „ Ephemeris anni 1631. 322. „ Epitome artronomia; Copernicana;, 1618 et 1635. 114, 117, 134, 141, 148, 172, 320, 33."' 35°' 3<î'' 808 — 81 1, 822. „ Myrterinm cofmographicum, 1596. 361,668, 810, 811. „ Phenomenon finguiare feu Mercurius in foie, 1609. .330. „ Somnium, feu opns pofUnimum de artronomia lunari, éd. A. Keppler, 1634. 683, S95. „ Tabula: Rudolfin», 1627. n8, 1 ly, 13', '49> i<5'. «7.'» 3°9, 32=' 325» 3=9. 57<5. <522, 835- „ in feinen Briefen, éd. M. Cafpar et IV. von Dyck, 1930. 336, 584, 682. L. Kepler (Keppkr). Voyez ./. Kepler. J. Kirc/ier, Iter exrtaticum coelerte, 1656. 3, 658, 764, 765, 830. „ Iter exrtaticum coelerte etc. éd. G". Schott, 1660. 764, 766, 768. „ Mundus fubterraneus, 1665. 795. L. Laâmitim, Divinae institutiones, 3''"" ou 4*""' fiècle. 823. ,7. P. X. Land, De wijfbegeerte in de Nederlanden, éd. C. van Follenhoven et C. Bcllaar Spruyt, 1899.511. „ Pliilofopliy in tlie Low Countries (nianufcrit). 511. Ph. van Lanfbergen ou Lanfbergitis, Opéra omnia, 1663. 130. „ „ Tabula; motuum cœleftiuni perpetus, et theoricae motuum cœleftium nova: et genuins, 1633. 130, 327. E. Lavtfe. Voyez Hiftoire générale du I Ve fiécle à nos jours. 0. Lefivred'Ormejfon, Journal 1661—1672, éd. M. C/iéru.l, 1861. «I. ,/. .1/. Legendre, Exercices de calcul intéjjral T. 1, 1811. 499. G. G. Leibniz. Difcours de métaphyfique, 1686. 556. „ Schediafma de refiftentia medii. 1689. 498. „ Tentamen de motuum cœleftium caufis, 1689. 495. „ EflaideThéodicée,1710. 667. ,7. Lemolne. Voyez de Saint Maurice. Lin Sen. Voyez C/iiang Tee. .7. Lipfius, Opéra omnia, éd. B. Moretns, 1637. 894. 0. Lodge, Life and matter, ;'™" éd. 1909. 665. H. W. Longfellow, A pfalm of life. 3, 520. Chr. Longomontanm, Artronomia Danica, 1622 et 1640. 130. 0. Lorenz, Genealogifches Handbuch der Europâifchen Staatengefchichte, 1928. 336. 8/6 111. OVRAGES CITKS. f.iu-iniiiis, 'A5.Ï-,»,.- i(TTo/i(V.. 895. „ Dialogues. 6H3. „ Icaromenippus ClzKOoyivtrTroç r, ii-nio-JVjizlrj;'). 68.V 895. Lucrèce (T. Liicrctius Cannj, De rerum natiira. 364, 520, 568, 6Gd. .1/. Ltit/ier, De fervo arbicrio, 1525. 662. Traiiuftion allemande (^Mnrfiii Luther Vom iinfreien Willen) par Fr. IF. Schmidt, 1934. G62. Macr'ihi: {/Inihrojhii Tlieoilu/ius Macrobiiis), In .Sdniiiiiim Scipionis. 520,651. K. Mn'wdrnti, L'ancienne académie des fciences. Les académiciens 1666 — 1793, 1895. 9. /•;. Mariofre, Oenvres. 1717. 77. „ Traité du mouvement des eaux, 1686. 376. „ Traité du nivellement, 1677. 7-. St. Ma//iieii, Evangile. 663. /,. F. ./. Matiry, Les académies d'autrefois. L'ancienne académie des fciences, 1864. ©. /'. Mc^erliii, Commentarii cbronologici in tabulant matheniatico-liilloricam, 1683. 7,1 1. „ Syftema mundi Copernicanuni demonftratum et conciliatum theologia.-, 1682, 31 1, 33 J. „ Theatrum divini regiminis, a minido condito ufque ad noftnim feculum. Adjetuis eft commentarius chronologiciis in tabulam mathematico-hifloricam, 1683.31 1,334. yi/. Meiboiiiifi, De proportionibus dialogus, 1655. 1 87. /V. Mercator (ou N. Kaufm(nin\ Hypotliefis allronomica nova, 1664. lao, 141. „ Inftitutionum aftronomicariim libri d'io, 1676. 120, 141. „ Ouvrages agronomiques, i 20. M. JSIcrjame. Balliftica, 1644. S06, 807. li. iVeziYi. Voyez C/'/r. Huygciis. A. Mieli. Voyez /••. Ih-nn. 1. ir. Molyneux, Optique, 1692. i^é. P. le Monnier, I littoire céleftc, 1741. 1 B , 14. de la Montagne. Voyez ./. Wilkiii?.. B. Moretiis. Voyez .7. U/>lhti. .!. D. Mnriii, Aftronomia jam a fiindamentis intègre et exacte reftituta, 1634 — 1640. 16, lî, 33. /•■/-. de lu Miithe le rayer, Cincq dialogues par ( )ratius Tubero (éd. de 1 716). 537, 557, 563—566. „ Dialogue de la divinité. 537, 565. „ Dialogue de la philofophie fceptique. 563. „ Dialogue de la politique. 564. „ Dialogue de l'ignorance louable. 537, 563, 565, 577. „ Dialogue de l'opiniallrcré. 564, 566, 567. „ Dialogue du mariage. 564, 565. „ Difcours pour montrer que les doutes de la philofophie fceptique font d'un grand ufage dans les fciences, 1668. 537. „ Hexameron ruftique. 1670, 537. „ Le banquet fceptique. 564. 111. ou VKAGES CITÉS. 8/7 Fr. de la Mot/ie te l'ayer. Oeuvres, 1654 et 1662, 537. G. Mouton, Ôbfervationes diametrorum folis et liinx- appareinium, 1670. 142, 338. /. IVnvtoii, Correfpoiulence, éd. Ee//e//atie, 1850. 435. „ De muiidi fydemate, 1728. 554, 669, 673. „ Anl'wer to fome confidcrations iipon bis doctrine oflif^iu aiid coloiirs. 230. „ Opciclvs, 1704. 195. „ Pbilofophix" naturalis'principia mathematica, 1687 (deuxième et troifième éditions refp. en 1715 et 1726). 4, 1 1 2, 1 28. 343, 348, 349, 375, 379, 3S5. 39 ' > 394» 4o*<> 41 2— 426, 429» 430, 433, 435» 438» 440» 464» 4<^^, 474> 475» 4'^2— 4'*4> 494> 495» 499» 5o3» 571,582,669,670,893. D, K. van Nierop. Voyez Rembrantfz. van Nierop. /. C. Orellius. Voyez C'iiéroii. N, Orefme, Les étliiques, ou morale d'Ariftote, pulil. 1488. 68i;. Ovide (P. Ovidius Najo). E.\ l'onto. 519. „ Faftes. 174. 650. „ Métamorpliofes. 519, 666, 740. „ Trillia. 519. RI. F. de Pagaii, Traftatus de tlieoria planetarum, 1657. 138. Pappm. Voyez Arifl arque. /. C. /'/7ri//Vs, De linea logaritlimica (manufcrit). 479. . ' ■ .,• „ Difcours du mouvement local. La rtatique, 1673. 64. „ Elementa geometria;. 479. m. Pafcal, Oeuvres, éd. L. Brunfchvicq, 1904. 663. Cl. Perrault. Voyez Fitruve. P. Petit, Dillertation fur la hauteur du pôle, 1660. 18. L. P. Pezenas. Voyez K. Smith. Pkihlaus, Oeuvres. 552, 554. E. Picard. Voyez Iliftoire des iciences en France. .7. Picard, Mémoire prélenté à ^^r. Colbert touchant la carte du royaume, 1681. 74. „ Mefure de la terre, 1671. 74—78, 81, 393, 403. Ed. de 1729. 74, 97. „ Voyage d'Uranibourg, 1672. 830. ,/. Picard tx. Ph. de la Hirc, Obfervations faites à Brej! et à Nantes pendant l'année 1679. 54. „ „ Traité du nivellement, 1684. 18, 75, j6, 78, -9, 84. Platon, Timée. 651. Pline (C. PliniusJ, Naturalis Hilloria. 547. Pluttirque, De amore fraterno. 562. „ De facie in orbe lun». 553, 554, 794, 795, 818,819. Traduftion françaife d'Amyot. 554. ,, De placitis philofophorum. 351. „ (^pera omnia (e.a. Aloralia), éd. C. Xyiander, 1624. 794. 878 III. OUVRAGES CITÉS. Plutarijue^'^egum et imperatorum apophtegmata (Moralia). 895. „ Me d'Alexandre. 5 1 8. .7. C. Poggendorf}\ Biograph.litterar. Handworterbuch derGefchicliteder exakten WilTenfchaften, 1863. 5 J2. M. Polileiiz. Voyez Ciccron. .7. Pouiid, A letcer from the Rev. Mr. .lama Poiiiid to Dr. Jiirin concerning obfervations made with Mr. Hûcllefs reflecting telefcope, 1723. 302, 303. H. Po'.ver, Expérimental philofophy, 1664. 351, 356. Ptolémée (Cl. l'toleiihetn), Alma^efte. 130. „ L'ottica di Claudio Tolomeo da Eugenio Ammiraglio di Sicilia (fecolo XII) ridotta in latino fovra la traduzione araha di un tefto greco imper- fetto, éd. G. Gow, 1985. 15. „ Oeuvres. 130. „ Optique (texte grec perdu). 1 5. Qiiiulilicn (M. Fabius Quintilianus), Declamationes. 188. „ Inftitutiones oratoria;. 188. Traduction françaile de 1663 „De rinftitution de l'orateur et les grandes et entières décla- mations". 188. R. Radnu, L'obfervatoire de Paris depuis fa fondation. 1868. 12. A. Rawhaud. Voyez Hifloire générale du IVe Pèclc à nos jours. V. Reiueriii, Tabula; Medicea; univerfales, 1639. 327. D. Remhrantfz. vnn Nierop, Des Krtrijcks beweging ende fonne flilftant, bewijfende dat dit geen- fins met de Chriftelijke religie is rtrijdende, 1661. 663. „ Nederduytfche aftronomia,1653 et 1658. 130, 131, 361, 43-. „ Wifkonftige mufyka, 1659. 187. ,7. . /. Repfold, Gefcliiclite der aftronomifchen Werkzeuge von Purbacli bis Reichenbach, 1450 bis 1830,1908. 13,92, 105. L. Revcrchoii et /'. Ditifheim, La machine planétaire et l'oeuvre de Huygens, 1930. 586. /. B. Rica'oli, Almageftum novum, 1651. 143, 144, 168, 171, 178, 179, 317,318,575,669,824. „ Aftronomia reformata, 1664. 167, 176, 178, 179, 575, 626, 627, 830, 835. ,7. Ric/ier, Obfervations artronomiques et pliyfiques faites en l'ifle de Caïcnne, 1679. 376, 430. C. P. de Roberval, Traité de mechanique, 1636. 446. .7. Rnhau'.t, Traité de phyfique (r«" éd. 1671, ^""^^ éd. 1682). 432, 436, 446, 453. M"''. A. Romeiii-l'erfc/ioor., Chrifîiaen Htiygenf, de ontdekker der wanrichijnlijkheid, 1938. 533. ,7. et .--/. Romein, Erflaters van onze befcliaving, Ncderlandfchegeftalten uit6eeuwen,1938.d33. 0. Rimer, Lettre h Leibniz, 1700. 12. F. Rofenberger, Ifaac Newton und feine phyfikalifchen Prinzipien, 1895. 5?2. Chr. Rof'miaiiii, Lettre à Tyclio Brahe dans „Tychonis Brahe Dani epiftolarum aftronomicorum libri",1601. 172,891. m. UUVRAGES CIT(^;.S. 879 Saint-Maurice ÇMarquii de). Lettres fur la cour de Louis XIV, éd. ./. Lemoitu; 1910. 61. Sallufte (C. Sallujlim Crifims), Catilinx conjuratio. 520. Salluflim p/iilofophus, De diis et inuiido (rreoi jewv xa'i xia^ou^ éd. L. Àllatius. 1638, 1639 et 1670. 520. A". Sarpi. Correfpondance. 538, 565. „ Opère del Padrc Paolo, avec une biographie de l'auteur, 1677. 538. />•. Sarzofiis Cellaiius, Aequator planetarum. 178. //'. Schickard, Pars refpoiifi ad epiftolas l'. Gafendi de Mercurio fub foie vifo etc., 1632. 308, 310, 3:0—323, 329, 336. .7. Sckuner ou Schonerus, Acquatoriiim allronomicum, 1521. 172. „ Equatorii aftronomici canones, 1522. 172. „ Oeuvres, éd . C. H. Coote, 1888, 172. G. Schott. '^(yj^z A. Kircher. D. Sch'xenter, Geometrica praftica nova et aufta, 1618. 585. Sénèque (Z.. Jnn,etis Senecu'), Ad Lucilium epilhilarum moralium qua; fuperfunt, éd. 0. Hitife. 563. „ Ad Serenum de otio. 894. „ De beneficiis, éd. C. Hofiui. 565. " Sextus Eitipirictis, Adverfus mathematicos. 534, 563. Ft: 11'. Schmidt. Voyez J/. Luther. .7. C. L, Simonde de Siftiiomli, Hiftoire des Français, 1841. 63. R. Smith, A compleat fylleni of opticks, 1738. 304. Traduction allemande par J. C. Kaflner (Vollftandiger Lelirbegriff der Optik), 1755. 304. Traduâion françaife par L.P. Pezenai (Cours complet d'optique), 1767, 30A. Traduction ncerlandaife anonyme (Volkomen zamenflel der optica of gezigtkunde}, 1753. 301. .7. Sviammerdam, Biblia natura:, publ. 1737 — 1738. (>6j. P. Taiinery, Les fciences en Europe 1648—1715. 1924. 8, 63. „ Mémoires fcientifîques. 479. „ Voyez des Cartes. M. Thevemt, Lettre à Viviani de 1661. 105. „ Machine nouvelle pour la conduite des eaux etc., 1666. 105. R. Townely ou Toivnly, Extract of ietter to Dr. Crooii, touching the invention of dividing a foot in raany thoufand parts, 1667. 832. 0. Tubero, auteur fictif. Voyez delà Mothe k l'aycr. Tyc/10 Brahe. Voyez Brahé. P. ,7. Uylenbroek, Oratio de fratribus Chripiano atque Conjldiitino Hugenio, artis dioptries culto- ribus, 1838. 302. R. de Faugût:dy, Mémoire fur une queftion de géographie pratique, fi l'applatiflement de la terre peut être rendu fenfible fur les cartes? 1775. 388. 88o III. OUVRAGES CITÉS. J''itruve (M. l'itruviiis Pollio)^ De architeftiira libri X, ciim commeinariis D. Bnrbari, 1567.7". „ Dix livres d'architccUire, traduction de l'ouvrage précédent par Cl. Perrault, 1673. 77. H. (le rolder, Difcours d'ouverture. 1682. 331. C. van Vollenhnven, Voyez . '. /■■. N. I.and. .1. .1. l'ullgraff. De relativiteit der beweging volgens d'ir. //uygens,\93li. 503. „ De roi van den Nederlander C'a/par Calthoff bij de uitvinding van liet moderne lloomwerktuii)-, 1932. 245. „ In memoriam D. ./. Korterxfg, 1941. %9'i, «»3. „ Voyez C/'/-. Hiiygem. .1. viin lieu ronilel, Infcription fur l'architrave de la porte d'entrée du nouveau théfltre d'Am- (lerdam. 520. ,/. iraliii, Arithinerica infinirorum, 1656. 505. „ Oeuvres, 65-. „ Treatile of algebra both hillorical and practical, 1685. 5H5. AV/// ll'ard. Allrononiia geometrica, 1656. 1 19, 135. „ In liinaelis Bullialdi Allronomia- I^hilolaica? fundamenta inqui(itiobrevis,1653. 1 IS, '35- ,/. // V/,!/«s, Dilcovcry of a neu' uorld, or a difciuirle tending to pro\e it is probable that ihere „ may be another habitable world in tlie nioon, 1638 et 1640. 542. Traduit par de la Montagne fous le titre „Le monde dans la lune", 1656. 542. A. l'Fvlf, A hiftory of fcience, technology, and philofophy in the i6th and i-th centuries, 1934. 194. C. U'olf, Hilloire de l'oblervatoire de Paris de fa fondation à 1793, 1902, 11. 12, 20, 4:, 194. R. U'ol}\ Gefchichte der Agronomie, 1877. I«. R. //^«/•«//«- (Marquis of), Centuiy of inventions, 1663. 245. ./. Ph. U'iirtzelhaur, Mercurius in foie obfer\ atus iVoribergx 1690, dî2. „ Voyez Chr. Huygem, II'. F., van ll'ijh. Voyez Planctariumboek Eife Eifiiiga. Xémp/wn, Memorabilia. S23. (1. Xylawler. \'oycz Plutarquc. E. Zeller, Die Philofophie der Cricchen in ihrer gefchichtlichen ICntw icklung dargeftellt, 2'""' éd. 1865. 034. .7. '/^■iineck, Cravitation. 1904. 4»G. Acta h^ruditonini, 1684. 835, 836. 1688. 495, 835, 836. 1689.416,495. „ 1719. 499. III. OUVRAGES CITÉS. 88 1 Alcoran. 342. Ancien Tellament. 7 1 2. An intimation givcn in tiic Journal des Si,ii\ ans ol'a l'urc and cafy u ay to nialce al! forts of great tciefcopii; gladcs etc. (ceci le rapporte ù C. ./. Borelli). 1676. 241. Bible (Ecriture, Ecriture fainte). 311, 351, 55-, 661, 663, 664, 684 — 687, 743. Voyez aufîî Ancien 'l'eltament, Eccléfiade, Livre de la Genéfe, l'faume 94, St. Mathieu, et Nouveau TeHa- ment. Carte de France corrigée par les ordres du Roy fur les obfervations de M", de l'Académie des Sciences. 74. Catalogue des inllruments de la Royal Society. 303. Catalogue de vente des livres de C/ir. Iliiygcns, 1695. 188, 31 1, 534, 537, 542, 765, 826. Colle(ftion de documents inédits fur Phiftoire de France (Première Série: Ilifloire politique). 61. Comptes des bâtiments du roi Louis XIV. 1 1. Divers ouvrages de matliematique et de pliylique par MM. de l'Académie Royale des Sciences, 1693. 112,379,429. Eccléfiaile. 565. Ecriture (Sainte). Voyez Hible. Enzyclopadie der matlicmatifclien Willcnfcliaftcn mit Einfclilufs ihrer An\vendungen,1903 — 1921. 496. Gazette de France, 1668. 61. Ilaagsch jaarboekje de 1897, frontifpice (fous le portrait de C. Huygens). Hilloire de l',\cadémie Royale des Sciences, depuis fon établillement en 1666 jufqii'à 1696. 1733. 8, 18, 19, 61. Hiftoire de la Nation Françaife (Dir. C,. Haiiotaiix). 7. Hirtoire des Sciences en France, Vol. I (préface à'' Emile Picanl'), 1924. î. Hiftoire générale du IVe fiécle à nos jours (Dir. E. Lavijfe et J. RambaucT), 1924. 8. Intermédiaire des matliématiciens. 1899 et 1900. 479. Janus, revue internationale. 415, 892, 893. Journal Book of tlie Royal Society. 435. Journal des fçavans. -6, 241. „ de 1672. 226. de1677, 177, 3:7,368. „ del680. 59,75,91,94,98, 104. de 1686. 194. L'allronomic, revue menfuelle, 1930. 586. Libri Etrufcorum. 558. Livre de la Genéfe. 663, 664, 686, 687. Mémoires de l'Académie Royale des Sciences depuis 1666 jufqu' à 1699. 15, 18, 19, 74, 97, 576. Mémoires de matliematique et de pliylique de l'Académie Royale des Sciences, 1713. 236. Mifcellanea berolinenfia, 1700. 20. Nouveau tellament. 661. I II 882 III. OUVRAGES CITÉS. Nouvelles de la république des lettres, 1684. 196. Obfervations phyfiques et mathématiques des P. Jéftiites faites à Louveau au royaume de Siara, 1686. 405. Opufcula mythologica, ethica et pliyfica, gr^ece et latine, éd. A. .illntiin, 1670. ô20. l'iiilofoptiieal Tranlartious de 1667. 832. „ de 1673. 832. „ de 1676. 241. „ de 1678. 241. „ de 1683. 836. de 1686. 375. „ de 1687. 836. „ del690— 1691. 5-2,602. de 1723. 302. Planetariumboek Eife Eifinga, publication de /:. llminga. II'. E. van ll'ijk et ,7. F. M. G. «".///«/<>/•/>, 1928. 5S6. Pfaume 94 de l'Ancien Tellament. 712. Publications de la lociété fuille d'iiiftoire de la médecine et des fciences naturelles. Voyez Ver- uffentlicliungen etc. Regillres de l'Académie des fciences. 7 — 9, 18, 21, 25, 46, 74, -5, 94, 96, 98, 19-, 44-, 891, Revue des deux mondes de 1868. 1 2. Tabula; Alfonfma;, 1252. 172, 318,343. Verôffentlichungen der Schvveizerifclien Gefellfchaft fiir Gefchiclite der Medizin und der IVatur- wilTenfebaften. 313. IV. MATM.RES TRAITEES. Comme dans les tomes précédents, nous ne comprenons dans la lifte alphabétique des Matières traitées que les fujets que le lecteur ne trouvera pas — ou que, dans quelques cas, il ne trouvera que fort fommairement — indiquées dans la Table Ides Pièces et Mémoires. Il eft d'ailleurs évident que nous n'avons pu nous propofcr de donner une énumération abfolument complète de tout ce dont il eft queftion dans le préfent tome. Nous n'avons en particulier indiqué ici aucune page où Huygens traite des planéticoles, fujet principal du premier livre du Cofmothcoros,nouscontentant de mentionner P «habitabilité (fort douteufe à fes yeux) de la lune". Les chiffres indiquent les pages de ce volume. Ambition. 519, 520, 543, 66-, 668, 806, 807. Amitié. 658, 684, 7 16, 7 17, 730, 731,746, 747. Amour. 515, 519, 563, 736, 737, 746, 747. Anima et animus. 515, 522, 528, 563. Argument poir l'existence d'lne intelligence scpRêME tiré de l'admirable organisa- tion DU monde et plus spécialement de l'existence d'organismes vivants et de celle de l'esprit humain. 352, 363, 364, 371, 513, 524, 527, 545, 547, 555, 556, 561,665,667, 700, 701, 712, 713, 716,717,720, 7i\,pafflm. Voyez aufîi Le mal et te bien: ejfai de théudkée. Astrologie. Superstition. 31 i, 334, 343, 513» 51 5. 54^ 55 1> 558, 736, 737, 766— 7-\, 830. Atmosphère de la lune? Voyez Habitabilité de la lune? Atomes infiniment durs. 439, 451, 4-3, 498, 567, 665. Exclufion de particules creufes. 381, 382,458,473. Attraction A distance. 435, 440, 445, 446, 4-1, 494, 496, 67 1 . Autres hypothèses que celle de Kepler (deuxième loi, voyez Lois de Kepler) f.vK la variation DE LA VITESSE d'une PLANÈTE DANS SON ORBITE ELLIPTIQUE, OU PEUT-ÊTRE CIRCULAIRE. 1 17, 119. Hypothèfe de Boulliau et de Seth Ward. 117 — 123, 128, 135 — 143. Hypothèfe de N. Mercator. 118, 141, 142. Hypothèfe de Huygens. 121 — 125, 128, 582. AziMUTAL. 10 — 13, 26. But DE LA CRÉATION? 516,780,781, 808, 809, 824. Calcul infinitésimal: mérite de Leibniz reconnu non seulement par Huvgens mais AUSSI PAR Newton dans ses „Principia". 421, 422, 893. Cartographie et mesure de la terre. 73 — 78,97, 387, 388, 393, 401 — 404, 406, 407, 434,460. Catholicisme et protestantisme. 537, 661 — 664. Décrets de l'églife catholique. 563, 766. Culte proteftant. 661. Libre penfée. 663. Exécution de Giordano Bruno. 682. Seftedesanthro- pomorphiftes 742, 743. 884 IV. MATIÈRF;S ÏKAITÉES. ClIALF.lR COXSIDIÎRF.F. COMMK IX MOIVEMENT RAPIDK DF. P.\RTICIT,ES. 7 I 8, / I9, "2^, /I". VoyCZ aufTî Origine pnffihle etc. Changement de \.\ hai-'fei r du pôle. i8. Chinois, et Asiates en géniîrai.. (><), i8f, 551, 734 — -■},-. CllOROBATE, NIVEAr ROMAIN. ."6, 7". Chronologie bibi.iqie. 31 1, 31c, 513, 53.5. Ciel et terre, suivant l'ancienne conception di-aliste. 553. Comètes. 4, 348, 353, 361, 366, 367, 473, 667, 698, 699, 820, 821. CoJiPosrrioN nu moi vement hor izûntal et du M(.)UV'e.ment vertical dans le cas de courbes DU JET avec résistance DE l'air? 426, 484, 498. Vovcz audi Courba du jet. Conjectures. Voyez Hypotliifes. Connaissances astron'o:miqi'es DES Egyptiens et des Pythagoriciens"? 554, 650, 65 1,736,737. Constance probaule, suivant IIuvgens, de la pesanteir jisqu'au centre de la terre. 386, 440, 471, 477, 497' 4y8. Courbe Li.igarith.mique. 441, 449, 478 — 487, 490, 491, 499. Courbes du jet. 478 — 484, 489 — 493, 498, 499. Queftion de favoir (î une certaine courbe du jet a une afymptotc. 498, 499. Voyez aufli Cnmpofition etc. Création. 311, 363, 364, 436, 514—516, 524—526, 535—53*^, 555> 55.~> 66^—66-, 688, 689, 708, 709,7 1 2, 8 1 6, 8 1 7, 8 22, 825. Création du néant. 662,466, 826. Concurfusordinarius(3ppelé parfois „création continue"). 826. Coopération. 363. Voyez autli But de la création? Évolution créatrice, Oenl'fe des ctrei viiaufs, l'a'.cur de la doârine etc. Dkisme. 536. Déter.minisme. 514—516, 528, 662. Xécellité. 528, 662, 667, 823. Voyez audi Lois immuables de la nature. Diamètres apparents des planistes. 32 (obfervations de Picard meilleures que celles de Huy- gens qui, par conféquent, prend les diamètres des planètes trop grands; voyez les p. 199, 359, 3(55' 4/7' Sf^S» <>00' 601, 622—625, 66% 670, 690—694, 6^6, 697), 91, 365, 377, 670. de Jupiter. 198. de Mercure. 309, 310, 670, 6ç)6, 838. de Vénus. 309, 310. DisTANCESDEsÉToii.ESFixEs.358,360,363,366,369,370,439,655,671— 673,-62,763,812— 816, 83I5 833, 834. IVkTure de leurs parallaxes? 360, 366, 369, 370, 808, 809, 814, 815. Voyez audî Immenfité du monde stellaire etc. Divinité de l'esprit humain? 366, 549, 555, 556, 663, 714. 715. Dogmatisme, scepticisme, prohaisilisme. 342, 497, 513, 5'4. 5=.", 531—534' 537— 54'^ 563, 565—567, 577, 664, 688, 689. F.KREUR DE C. W'oLE ATIKIBI ANT A PlCARD CERTAINES CHOSES DONT LE MÉRITE RE\-|ENT A HuYGENS. 20, 2 1. JMiREURSDE Kepler. 320, 336—338,350, 361, 369,668, 808— B13, S22. Kri DITION. 437. Espace. Efpace immobile de G. Bruno. 507. Efpacc abfolu de Newton. 4, 415, 503, 504, 584. Infinité de refpacc. 347, 369, 37 1 , 507, 513,5 24, 525, 527, 558, 8 1 6, 8 17. Elpace vide. 432, 434, 439>473'8i6, 817. l\'. MATlKRIvS TRAlTKliS. 885 EsTHÉTiQiE (et beaux arts). 519,560,661,666,684,685,706,-07,720,721,734,742—755, 760, 761 . Voyez aiilïï Mufiquc. Éternité de la terre (et nr monde)sii\mntAristote. 363,536, 557,688, 689.ARCLMENT DE Ik'YGENS CONTRE L'hTERNlTi; DE I.A TERRE ET CONTRE CELLE O'iN CORPS CÉLESTE «jlEL- CONQl'E. 363, 366, 514, 524, 525, 537. ÉTERNITÉ, SUIVANT HuYGENS, DES VÉRITÉS GÉOMÉTRIQUES. 558. Voycz audi Valeur unherjelle etc. Éther. Éther d'Ariftoto et de fon dcole fupérieur à l'air. 16, ^6^. Voyez aiidî Ciel et terre etc. Éther luminifcre de Iliiygens. 380, 433, 584, 590, 591, 718, 719. Éther ou matière éthérée daiisunfenspliisgéiKTal. 353, 354,454,473, 47 4,478, 496, 584, 590,591,680,683,818—821. „Éther de 1900" identique ou à peu près identique avec l'efpace abfolu. 508, 585. Éther dans le fens de champ gravifique correfpondant à Tenfemble des corps céleftes. 505. Les particules de l'èther (il f'agit de l'èther du 17"""^ fiècle) le touchent-elles? 433, 457, 473. ÉTiîiQiE (morale). 536, 538, 564, 565, 568, 663, 714—717, 730, 731, 744—747. Étonnement, base de la philosophie. 732, 733. Évolution de la pensée de Platon. 533, 567, 769. d'Aristote. 567, 768, -G<). de Huvgens. 348. 43,"— 439, S^îs, 769, pnjjhii. Évolution de la science astronomique. 7 — 21, 44, 588, 589, 651, 671 — 673, 686, 687, 736, 737- Évolution des êtres vivants. 535, 538, 55S, 564, 665. Évolution créatrice. 665. Évolution des lunettes A longue vue. 17 — 20, 198,210 — 213,696, 697. Voyez aulïïZ,»;;^//«. Excellence de l'astronomie. 355, 356, 360, 730 — 733. Excellence des sciences mai iiématiques. 356, 748, 749. experientia. 532. experientia et ra tio. 566, 567. FaCULES du SOLEIL. 658, 806, 807. Force absolue de Leibniz. 504, 505. Force centrifuge, /i/7^;«. Force vive. 505, 506. Fractions continues. 125, 150—152,585,628 — 641,708,709. Génération spontanée niée par Huvgens. 536, 558, 760, 761. Genèse fortuite du Cos.mos? 364, 435, 556, 557, 688, 689. Genèse des êtres vivants, incoaipréhensible suivant Huvgens. 514, 535, 556, 558, 664, 708, 709, 826. Habitabilité de la lune? 228, 542, 682, 683, 794—799, 822, 825, 827, 828.Lalunedénuèe, ou prefque totalement dénuée, d'atmofphère luivant Huygens. 362, 368, 659, 792 — 795, 798, -99, 827, 828; opinion contraire des aftronomes antérieurs. 659. Hasard. 44 („cafu, non ratione"), 516, 664, 750, 751. Voyez aulîi Geuife fortuite du Cofmos? Horloges A roues dentées. 78. Horloges à pendule de Huygens. 8, 10, 32, 33, 47, 154, 155, 158, 159, 760, 761. Horloges de Huygens à balancier réglé par un rellbrt fpiral. 160, 161,606, 607, 610, 61 1, 760, 761. HvP0THi;sES, CONJECTURES. 63—65, 354, 533, 557, 577, 653, /)/7///w. Voyez aufli .Itomes infini- IV. MATIÈRES TRAITÉES. menf t/nrs, Autres hypotkèfes etc.. Erreurs de Kepler, Èther, Matières fuhtiles. Qualités inhérentes, TJiéiirie de la pef auteur de Fatio, Tourbillons etc. Ignorance i.oi/mîlk. 537, 565, 577. Voyez aufli Dugiuatifmc, Scepticifme, Probabilijme. Immensité du monde stellaire suivant Huvgens. 347, 351, 369, 371,513,553,736,737, 768, -6^, 816, 817. Nombre des étoiles fini ou infini? 371, 527, 810, 81 1, 816, 817. Inégalité des races. 66-, 668. La guerre et la paix. 514, 730, 731, 744, 745, 758, 759, 895 (voyez aiilîi Pacififme'). La LUTTE POUR l'existence. 5:0, 52 1, 545, 667, 668, 756 — 759. Législation. 515, 730, 731,744, 745. Le iMAL et le bien. 514, 523, 528, 545, 66-, 668, 714 — 717, 746, 747. Essai de théodicée. 66y, 668, 746,747. Lentilles de Borelli. 194, 195, 241. de Campam. 193, 194, 197, 198,210,211,226,227. DE Hartsoeker. 195, 198, 241. Dernières lentilles des frères Huygens équivalentes à celles de Campani? 658, 778, 779. Lentilles achromatiques. 198. Les étoiles possèdent-elles généralement des planètes"? 536, 553, 659,660,766,767, 812, 813,818,819,822,825. L'iIO.MME EST-IL LE SEIGNEUR DE TOUTE LA NATURE? 35 1 , 356, 553, 664, 684 — 687,756,757. L'HO.MME ET L'ANHIAL. ( )pPOSITION DES VUES DE IIuVGENS ET DE DeSCARTES. 662, 730, 73 I. Logique. 63 — 65, 511,531, 532, 566, 567, 698, 699, 7 16, 7 1 7. Voyez aulîi Raifumieiiieitt etc. Loi de Carnot. 659. Lois de Kepler. 4,36, 112 — 117, 125, 127, 128, 133, 134, 137 — 142, />^///w. Autres mérites de Kepler. 3 1 9, 320, 349, 357, /w/;ot. Lois de Newton. 415. Système de Newton, ^jz, pajjim. Lois laiMUABLES DE LA NATURE. 5I4, 516. Lunettes, pajfim. Lunette catoptrique de Newton. 226. de Hadley. 302. Lunettes de Campani et de Divini. 240, 241. Lunettes fans tuyau d'Auzout. 19, 20, 32, 191, 192, 197. de Bianchini. 236, 304. de de la Hire. 236. Lunette méridienne. 10 — 13, 57, 58. Voyez auffî ^t9/«r/tf« 47^, 496 — 498,555, 571,584,718—721. Voyez auHi Étlier ou matiire éthérée. Mémoire. 5 1 8, 522, 528. 550, 555, 563, 734, 735. Mentis oculi. 375. Mesure de la terre. Voyez Cartup-aphie. MiÎTAPiiYsiQUK de Descartes. 4, 341. 342, 525 — 527, 667, 826. Vovcz aufiî Création du niant et Création continue. Micromètres. 8, i8, 19,26,91 — 93, 199,670,696,697,832. Microscopes de Hi'VGens. 814, 815. Mouvement droit et mouvement circulaire. 431, 451. Mouvement d'un point matériel à travers un jiilieu résistant. 419, 420, 423 — 426,441, 476, 478, 498, 499. Voyez aufli Compofttion etc. et Courbes du jet. I\'. MATIÎ.IU'.S IIIAITÉES. 887 MUNDUS QUASI FAIU LA. 520. MisiQii; (muficolofîie). 545, 547, 550, 554, 5^6, GGj, 675, 75°— "55- MvTnoi.oGiK. 188, 218, 520, 566. NÉCESSITÉ. Voyez Détermhiifme. Nœt'Ds DES ORBITES PLANÉTAIRES. Voycz Qiiefîiott de favoir fi le nœud afcendmtt etc. Observations ASTRONOiMiQLEs de Cassini sans tuyau (découverte de deux nouveaux fatellites de Saturne). 193 — 195, 332, 582, 776 — 779. Obfervations à Paris à l'aide de la tour de Marly. 195, 196. Observations de taches du soleil i'ar Philippe de IIesse. 236, 336. Ondes électromagnétiques. 659. Opinion de Kepler sur les planétaires, 172. Origine possible de la chaleur solaire siivant Huygens. 440, 441. Pacifisme. 520, 521, 806, 807. Parallaxe et distance de la lune. 30, 46 — 52, 331, (iG<). Parallaxe de Mercure. 309, 321. de Mars. 311, 321, 365. Sa mefure par Calîini (et Picard). 311, 313, 348, 359, 365, 602, 668, 669, 782, 783. par Richer. 311, 331, 365, 431, 602. par Flamnccd. 331, (\6<)^ 832. Parallaxe de Vénus. 308, 309. Sa mefure? 348, 359, 602, 603. Pauallaxe du soleil. 46, 47, 308, 668. d'après Tycho Bralic. ()6<). d'après Kepler. (>()<). d'après lluygens. 46, 410, 477, 668, 782,783, 804, 805, 834. d'après Cadîni. 46, 410, 477, 782, 783. d'après Flamftecd. 331, 602, 66^, 782, 783, 832. d'après Newton. (>(>'). Parallaxe des étoiles fixes. Voyez Diftances des étoiles fixes. Passage de Mercure devant le soleil obfervé par Sliakerley en 1651. 307. par Huygens en 1661. 307, 330. par Halley en 1677. 326. Voyez la Table I (Pièces et Mémoires), ainfi que celle des Ouvrages cités (Gallct, Galiéndi, llevelius), fur d'autres obfervations de tranfitions de Mercure et fur celle par Horrox et Crabtree d'un paflage de Vénus, et aufli fur un pallage fictif de Vénus d'après Huygens. Persistance de la quantité de mouvement vers le même côté — voyez auili Théorème, ou principe, de Huygens de la confiance du mouvement vers le même côté etc. — admise par Huygens dans le cas du mouvement circulaire. 456. Pesanteur, ou gravitatioiN, inhérente à la matii!:re? 364, 435, 436, 445, 474, 494. Voyez aufli Qualités inhérentes. Pesanteur, suivant Huygens, suit la proportion de la matière qui compose les corps. 381,382,432,458. Philosophie de Platon (et de Pythagore), d'Aristote, de Carnéade, de Cicéron, de Déaiocrite, d'Épicure, de Lucrèce, de Descartes ÇvoyezauiTiMétaphyfique de Defcartes'), DE LA Mothe le V^\YER, ETC., confultez la Table des Perfonnes in vocibus Platon etc. Voyez aulîi Ètonnement etc.. Évolution de la penfée etc.. Éternité de la terre et du monde etc., V homme et ranimai. Retour périodique etc. Plaisir, joie, volupté. 350, 367, 515, 520, 528, 545,549,550,556,568,667, 682,683,724, 725. 730—733, 73ajjim. Voyez aufïï Argument etc. et Ihit de la création? T(!lescopes. Voyez Luuetta. Temps. 525. Son infinité. 513, 524. Dieu et le temps. 514. Tendances conciliatrices. 436. Théorème — ou principe — de IIuygens de la constance du mouvement vers le même côté du centre de gravité d'un SYSTÈJIE soustrait à toute influence extérieure. 415, 416. Voyez aiidî Perfijlance etc. Théorie de la pesanteur de Fatio de Di ii.lier. 495, 496. Théorie de la relativité restreinte. 508. Théorie générale uk la relaiivité. 505, 508. Voyez auflî Relativité du mouvement fuivant lluygeus. Théorie des couleurs de Newton. 230. Tourbillons antiques. 434. Tourbillons de Descartes. 112, 130, 343, 348, 350, 351, 353, 361, 362, 366, 370, 371,437, 438, 446, 448, 472, 473, 495, 577, 583, 584, 667, 818—822. Tourbillons multilatéraux de Ht ygens. 4, 112, 354, 437, 439, 455, 505, 506, 569, 571, 577,583,584,818-822. Tout mouvement matériel Dt\ suivant Huygens, dans le cours ordinaire des choses, A UN mouvement matériel. 432, 434, 436, 439, 446, 451, 497, 664, 665. «Traditions surannées de la scolastique" (Tannery). 63, 511. Voyez aufîi Scolajlique. Travaux académiques collectifs. 8. Unité de la matière. 451. Valeur de la doctrine de la création du prejiier chapitre de la Genèse. 311,312, 557, 663, 664, 684 — 687. Voyez auflî U homme efl-il le feigneur de toute la nature? Valeur universelle, suivant Huygens, de la géométrie euclidienne et des sciences MATHÉMATIQUES EN GÉNÉRAL. 53I, 532, 545, 547, 554, 558, 71 8, 719, 748, 749. 1 12 890 IV. MATIÈRES TRAITÉES. Verre de Paris. 240. anglais. 240, 248, 249. de Venise. 248, 262. de Bois-le-Dl'C. 244. 262, 263, 294, 295, 304. VÉRiTi. 351, 437, 525, 527, 532, 553, 558, 566, 659, 664, 726, 727, 748, 750, 751. Volonté. 515, 526, 557, 665. ADDITIONS ET CORRECTIONS. Page Au lieu de lifez 1 9 note 44 Toms Tome 63 /. 6 Les„l'eril>ateticurumquieftiomiin libriquinque'^ de CéJ al pin parurent pour la première fois à Florence en 1 569. Une autre édition eft celle de 1571 à Fenije apud liintai. J9 note 29 II s'agit ici du niveau de Chapotot, non pas de 1680, mais de 1686 (T. IX, p. 96). 116/. 8 d''en bas énonce énonce 131 /. 5 culcul calcul 133/. 13 Avertiiïemen. AvcrtifTement „ /. 16 médiat média. 138 /.6 En février if^i lluygens, d'après fon Journal de Voyage, avait fait la connailTance perfonnelle du comte Pagan „aveugle depuis long- temps" qui „croit avoir fait merveille avec fes nouvelles découver- tes dans l'aftronomie". i^ï titre 1680 — 1661 1680 — 1681 150/. 12 p. 188 p. 178 1 5 1 /. 3 e/ 2 d'en bas Ann. Egypt (365) Ann. Egypt (365) 168 /. 3 Cetre Cette „ /. 10 Le premier Le «premier „ /. 5 d'en bas Nos „vues d'enfemble du planétaire de 1682" font, bien entendu, des vues de ce planétaire tel qu'il fut reconftruit en 1786. Voyez fur ce fujet la note *) de la p. 601, 172 note 10 II s'agit d'une lettre de Rothmann à Tycho lira/ie de feptembre 1583 qui fe trouve dans le recueil „ Tychonis Brahe Dani Epiflolarum Aftror.vmicorum Librr, Noriberg.e apud L. liulfium, MDCI. Il y ejl quejlion (/>. 127 — 128) te I 343 dernières ligues 382 /. 2 387/. 8 394 /. 2 (/'t'« bas 406 /. 7 4 1 5 note I * <7?<'/7 efpere en faire de 1 00 pieds. Il prétend avoir trouvé le moyen de s'' en fervir fans rembarras des grandes machines et il promet à Mr. Caffini de lui en communiquer le fecret". Nous di fions donc à bon droit que d'après les termes de cette lettre Caffini^ avant de faire lui-même des observations au mois de mars, a pu deviner que Huygens obfervait fans tuyau. 1 Nov.[i686] „deux règles trop jufques à s'agir [Fig. 76] diamètre (c. à.d. rougir Leçon primitive ou de latin 1703 foleil p. 308 conjunctionis Partie III de la p. 555. Comme nous le difons atiffi à la p. 348, différents §§ delà Pièce „Que peu fer de Dieuf"' fe retrouvent ailleurs dans le préfent Tuwe avec leur contexte: on trouvera les §§ i, 2 fr 3 aux p. 526 — 527, et le% \ à la p. 362. Seul /c § 5 «'« pas été imprimé une deuxième fois. toute toutes bafée bafé I Nov. [1687] deux règles ttop jufques I agir [Fig. 79] diamètre c. à. d. rougir Le çoiiprimitive au de latia 1903 foleii P- 338 conjuflionis Partie III de la p. i. quafi quafi Foici la page que nous avons publiée en 1941 dans la revue Janus à la mémoire de D. .1. Kortezveg décédé en cette année: À LA IMÉMOIRE DE D. J. KORTE\\'EG 31 mars 1848 — 10 mai 1941 Avec le Dr. D. J. Korteweg, profeffeur cmérite de mathémati- ques à runiverrit(5 municipale d'Amsterdam, difparaît le dernier furvivant de la commiflion nommdeen ou peu après oéîobre 1882 pour étudier et préparer l'édition projetée, ou du moins propofée, par l'Académie des Sciences, réfidant en la dite ville, des Oeuvres Complètes de CiiRisTiAAN Hlvgens '). ADDITIONS I:T CORRECTIONS. 893 P^ge Au lieu de lifez Le lien perfoniiel que le liafard, pour employer ce terme, a établi entre la prJfente rédaâion de la revue hinorique Janus et la com- miflion nommée, nous amène à rendre hommage en cet endroit, après plufieurs autres perfonnes, à la mémoire du défunt, dont les grands mérites envers Huycens font toutefois les fculs que nous ayons à confidérer ici. Dés le début Korteweg prit une grande part à l'édition, comme le font voir e.a. de nombreufes notes manufcrites de fa main qu'on peut fouvent confulter encore aujourd'hui avec profit. Il eut même le privilège d'avoir chez lui durant de longues années les manufcrits que HuvGENS légua en 1695 à la bibliothèque de l'univerfité de Leiden où ils retournèrent pour tout de bon bientôt après que, prefqu'oftogénaire, il eut réfigné, en 1927, la préfidence de la com- midîon.Notre portrait le repréfente,ieuneencore,àcet âge patriarcal. Nous aimons à croire que le vieillard plus que nonagénaire de 1940 a encore pu jeter les yeux fur le T. XX des Oeuvres paru vers la fin de cette année, fe rattachant e.a. à certains autres tomes pré- cédents traitant fpécialement de mathématiques et nommément aux T. IX et X de la Correfpondance, publiés refpeflivement en 1901 et 1905 et contenant e.a. les lettres échangéesentre IIiYGENsd'une part, Leibniz et de l'IIospitai, de l'autre, lefquelles Korteweg avait pourvues de nombrecfes citations des manufcrits et notes expli- catives témoignant fa perfpicacité et fa compréhenfiondes vuesde Hcygens et de fes prédécelîeurs ou contemporains. J. A. VoI.LGRAFF. 421 mte irt Ce n'est pas en vérité à la Prop. VlqueleLemma II cité est attaché, mais à la Prop. VII. 435 /. 2 (Ccn bûs prédéceflFeurs prédécelTeurs „ note 33 noté note 436 /. 2 d''eii bas en bas „en bas 466 /. 7 furfacc furface 471 /. 2 d\-n bas nel aifleroient ne lainferoient 476 /. 9 d'en bas raifon contraire. raifon contraire 3 llter otium ex propofito petit, alter ex eau fa". Etc. Du moins c'^efi ain fi que Séneque propnfe ici il fes leâcurs le fen- timent des Stoïciens fur la politique; ce qui fait dire à Huygens que „run et r antre \c. il. d. tarit Zenon qu'' Epicure'\ enfeignent la re- traite". convient II convient fiêcle fiécle Ce fi par mégarde que nous avons dit que Roeiner avait donné dans l'on planétaire la place centrale à la terre, foyez la note 3 de la p. 343 du T. FUI oii nous avons parlé de la figure de ce planétaire qui fe trouve dans le Journal des Sçavans de 1682. cognofcere Sont V. Rota eft attachée Sont ? cognofcete Font (mots illi(ibles) attaché Font puifque chaque planète n'eft pas attachée à l'anneau ah lui-même, mais à la petite lame Ini . . . La traduêiion eft incertaine. Nous ne favons pas exaâement comment les planètes étaient primitivement attachées à L anneau; comparez notre remarque qui fe rapporte à la p. 168 /. 5 n'en bas. Il e fi fort pofftble que Huygensaitvouludire:puifquechaquep!an':teauraitpu être attachée non pas à Panneau ab lui-même, mais à une petite la met m . . . ADDITIONS ET CORRECTIONS. 895 Page 616/. 18 61 8/. 4 638 noti 37 /. 8 650/. 18 657/-17 658 /. 4 cTen bas 6^ note 5 760 note 52 8 1 o /. 2 1 » /-as 819/. I d'en bas 860 y/tt lieu de es fixée confidérant ultilicatem confciptus l'cxliorte facules lifez les fixé confidérant ucilitaiem conjcriptus l'exhorte facules 697 1.1 d'en bas fiiu 698 /. 5 ciihii -\6l.6 d'en bas quelque 717 1.6 d'en bas contigifliet 728 /. 23 ainfi 740 note 44 /. 2 sublime . . . 758 /. 24 un Empereur Grec Le dialogue de Lucien „[caromenii>pus" efl fans doute une des oeuvres de cet auteur auxquelles Huygens fait allufion : Menippos fj élève jufqu'à la lune Cet même plus haut encore) à Paide d'une paire d'ailes. Mais le paffage de Kepler de la p. 30 du „Somtt:um" ne fe rapporte pas à ce dialogue. CeJI dans fon' sXr.sr/j^'itjrtioiaJiVjyoq-nfù-zii!; que Lucien raconte avoir vifité lui-même la lune, y ayant été porté (potir citer Kepler) „ultra columnas Herculis . . ventorum turbinibus cum ipfa navi" fint celui quelque peu contigifTet ainfi Os homini sublime . . . un Chef d'armée Grec Dans la note 50 de la p. 758 nous avons dit ne pas faroir de quel Imper ator grec il efl quefiion. Nous le f avons maintenant: il s'agit d" Archidamos, chef d'armée, en fui te roi de Sparte (A. III). En effet, Plutarque dans fes „Regum et imperatorum apophtegmata''', faifant partie des „M.oralia", nous apprend que 'KpyjLSuLwaçâ'k'/r.aù.iuxtxxza. îtEÀTixàv yùv jSt/oç TGTS tr|SMTov SX StzE/.ia; xo^iia^Jv àyiQor.asv L 'Upâxhif. â;ro>.&>>sv àrjSpl; àpsri. Nous devons cette citation à P. J, Enk (^compa- rez la note i de la p. 823). Leewenhoek Leeuwenhoek ou on au-defFus au-deffiis foco foco Louis XV etc. Ajoutez: 388. -r SOMMAIRE Avertissement général 3 HuYGENs A l'Académie Royale des Sciences. Astronomie 5 Opposition de Huygens contre une thèse défkndle par le fils de Colbert ai collège de clermont à Paris 61 Huygens A l'Académie Royale des Sciences. Mémoire pour ceux qui voyagent 67 Huygens A l'Académie Royale des Sciences. Le niveau 71 Projet de 1680 — 168 1, partiellement exécuté A Paris, d'un planétaire tenant compte de la variation des vitesses des planètes dans leurs orbites elliptiques ou circulaires, et considération de diverses hypothèses sur cette variation .... i op Le PLANÉTAIRE DE 1682 1 65 Dans dix mille ans... Opinion de Huygens sur la sobriété du style qui convient aux autel'rs pouvant espérer que leurs œuvres seront durables i 85 AïTROSCOPIA COMPENDIARI a I 89 MeJIORIEN AENGAENDE IIET SLIJPEN VAN GLASEN ToT VERREKIJCKERS 237 ASTRONOJUCA VARL'i 1680 — 1686 305 Que PENSER de Diki ? 3351 Pensées meslees 345 Considérations sur la forme de la terre 373 De la cause de la pesanteur 377 Considérations ultérieures sur la forme de la terre 383 Observations de 1689 sur quelques passages des Principia de Newton, et nouvelles considérations de cette année sur le mouvement d'un corps punctiforme dans UN milieu exerçant i ne résistance proportionnelle au carré de sa vitesse 413 Discours de la cause de la pesanteur 427 La relativité du mouvement et la non-existence d'l n espace absoli 501 De rationi imperviis. De gloria. De morte 509 réflexions sir la probabilité de nos conclusions et discussion de la ql estion de l'existence d'Êtres vivants sur les autres planètes 529 ASTRONOMICA varia 169O — 169I 569 Descriptio autoaiati planetaru 579 cosmotheoros 653 Tables. L Pièces et Mémoires 845 H. Personnes et Institutions mentionnées 852 IH. Ouvrages cités 867 IV. Matières traitées 8S3 Additions et Corrections S91 Q Huygens, Christiaan 113 Oeuvres complètes H89 1888 t. 21 / i P&ASci. PLEASE DO NOT REMOVE CARDS OR SLIPS FROM THIS POCKET UNIVERSITY OF TORONTO LIBRARY ■y i ■ * • •