0 OEUVRES COMPLETES DE BUFFON. TOME XXVI. OISEAUX. VIII. PARIS. Î:VIJ>1UWI-,UIE »'aD. MOfSSARL» , R'-.l: DE H'IlSTEiMBEKG , ;N° 8 OEUVRES COMPLETES DE BUFFON AT GMIiNTECS PAR M. F. CUVIER, MEMBRE DE l' ï i\ STI T U T, ( Aciidémif (les Sciences) DE DEUX VOLUMES $x\^f{ma\Uxxtes OFFRANT LA DESCRIPTION DES MAMMIFÈRES ET DES OISEAUX LES PLUS REMARQUABLES DÉCOUVERTS JUSQu'a CE JOUR, u UN BEAU PORTRAIT DE B U F F O iN , ET DE 7OO FIGURES V. TAILLE-UOUCE, EXECUTEES POUR CETTE ÉDITION PAR LES MElLtEURS ARTISTES. A PARIS, CHEZ F. D. PILLOT, ÉDITEUR RUE DE sEi > E-SAi.> T -or.nai A J .> , \" !\fj. i85i. 22 3^ OISEAUX. VIII. iri-FT-TV. xxvx. («VV\'VVV\'V\'VVAXV\'V'».X\V\\XVXV\\\\.\'\W\.",\Vv\X\V\'V\v\\-lV-kV-»V\\\\A\''.'»/V\VVVV\'VrVVV\\'\\AV\\'V'".'V.V> LA POULE D'EAU*. GaUlnula chloropus. L. XjA nature passe par nuances de la forme du râle à celle de la poule d'eau, qui a de même le corps com- primé par les côlés, le bec d'une figure semblable , mais plus accourci , et plus approchant par là du bec des gallinacés. La poule d'eau, n° 87^, a aussi le front dénué déplumes etrecouvert d'une membrane épaisse; caractère dont certaines espèces de râles présentent les vestiges. Elle vole aussi les pieds pendants; enfin elle a les doigts allongés comme le râle , mais garnis dans toute leur longueur d'un bord membraneux; nuance par laquelle se marque le passage des oiseaux fissipèdes, dont les doigts sont nus et séparés, aux oiseaux palmipèdes, qui les ont garnis et joints par une membrane tendue de l'un à l'autre doigt; passage dont nous avons déjà vu l'ébauche dans la plupart des oiseaux de rivage , qui ont ce rudiment de mem- brane tantôt entre les doigts, tantôt entre deux seu- lement : l'extérieur et celui du milieu. Les habitudes de la poule d'eau répondent à sa conformation : elle va à l'eau plus que le râle , sans cependant y nager beaucoup , si ce n'est pour tra- verser d'un bord à l'autre; cachée durant la plus grande partie du jour dans les roseaux, ou sous les racines des aunes , des saules et des osiers , ce n'est i. En angiois , water-hen , morc-hen; en alîcmaud. rohiblaschen. 8 LA rouLE d'hau. que sur le soir qu'on la voit se promener sur l'eau ; elle fréquente moins les marécages et les marais que les rivières et les étangs. Son nid, posé tout au bord de l'eau, est construit d'un assez gros amas de débris de roseaux et de joncs entrelacés ; la mère quitte son nid tous les soirs, et couvre ses œufs au- paravant avec des brins de joncs et d'berbes ; dès que les petits sont éclos . ils courent comme ceux du rîile, et suivent de même leur mère, qui les mène à l'eau ; c'est à cette faculté naturelle tjue se rapporte sans doute le soin de prévoyance que le père et la mère montrent en plaçant leur nid toujours très près des eaux. Au reste , la mère conduit et cache si bien sa petite famille qu'il est très difficile de la lui enlever pendant le très petit temps qu'elle la soigne; car bien- tôt ces jeunes oiseaux, devenus assez forts pour se pourvoir d'eux-mêmes, laissent à leur mère féconde le temps de produire et d'élever une famille cadette, et même l'on assure qu'il y a souvent trois pontes dans un an. Les poules d'eau quittent en octobre les pays froids et les montagnes, et passent tout l'hiver dans nos pro- vinces tempérées, où on les trouve près des sources et sur les eaux vives qui ne gèlent pas. Ainsi la poule d'eau n'est pas précisément un oiseau de passage , puisqu'on la voit toute l'année dans différentes con- trées , et que tous ses voyages paroissent se borner des montagnes à la plaine, et de la plaine aux mon- tagnes. Quoique peu voyageuse et partout assez peu nom- breuse, la poule d'eau paroît avoir été placée par la nature dans la plupart des régions connues, et même Tome 26 Pau.aue1. sculp 1 LE CAUR.\LE 2 LA POULE DEAU 5' LA FOULC^UE LA POLLK D }• AU. Q dans les plus éloignées. M. Cook en a Iroiivé à l'iie INorfolk et à la Nouvelle-Zélande; M. Adanson , dans une île du Sénégal; M. Gmelin , dans la plaine de Mangasea en Sibérie, près du Jénisca, où il dit qu'elles sont en très grand nombre. Elles ne sont pas moins communes dans les Antilles, à la Guadeloupe, à la Jamaïque et à Tile à'Aves^ quoiqu'il n'y ait point d'eau douce dans cette dernière île. On en voit aussi beau- coup en Canada; et pour l'Europe la poule d'eau se trouve en Angleterre, en Ecosse, en Prusse, en Suisse, en Allemagne , et dans la plupart de nos provinces de France. Il est vrai que nous ne sommes pas assurés que toutes celles qu'indiquent les voyageurs soient de la même espèce que la nôtre, M. Le Page du Pratz dit expressément qu'à la Louisiane elle est la même qu'en France, et il paroît encore que j;i poule d'eau décrite par le P. Feuillée à l'île Saint-Thomas n'en est pas différente. D'ailleurs nous en distinguons trois espèces ou variétés, que l'on assure ne pas se mêler, (pioique vivant ensemble sur les mêmes eaux, sans compter quelques autres espèces rapportées par les nomenclateurs au genre de la poule-sultane, et qui nous paroissent appartenir de plus près à celui de la poule d'eau , et quelques autres encore dont nous n'avons que l'indication ou des notices imparfaites. Les trois races ou espèces connues dans nos con- trées peuvent se distinguer par la grandeur. L'espèce moyenne est la plus commune ; celle de la grande et celle de la petite poule d'eau^ dont Belon a parlé sous le nom de poulette d'eau^ sont un peu plus rares. La poule d'eau moyenne approche de la grosseur d'un poulet de six mois; sa longueur du bec à la queue 10 LA roi: LE I) EAl. est d'un pied, et du bec aux uagies de quatorze à quinze pouces. Son bec est jaune à la pointe et rouge à la base; la plaque membraneuse du front est aussi de cette dernière couleur, ainsi que le bas de la jambe au dessus du genou ; les pieds sont verdâtres ; tout le plumage est d'une couleur sombre gris de fer, nue de blanc sous le corps, et gris brun verdâtre en des- sus; une ligne blanche borde Taiie; la queue , en se relevant, laisse voir du blanc aux plumes latérales de ses couvertures inférieures : du reste, tout le plumage est épais, serré, et garni de duvet. Dans la femelle, qui est un peu plus petite que le mâle , les couleurs sont plus claires les ondes blanches du ventre sont plus sensibles, et la gorge est blanche. La plaque fron- tale dans les jeunes est couverte d'un duvet plus sem- blable à des poils qu'à des plumes. Une jeune poule d'eau que nous avons ouverte avoit dans son estomac des débris de petits poissons et d'herbes aquatiques, mêlés de gravier; le gésier étoit fort épais, et mus- culeux comme celui de la poule domestique; l'os du sternum nous a paru beaucoup plus petit qu'il ne l'est généralement dans les oiseaux , et si cette différence ne tenoit pas à l'âge, cette observation pourroit con- firmer en partie l'assertion de Belon , qui dit que le sternum, aussi bien que l'ischion de la poule d'eau, est de forme différente de celle de ces mêmes os dans les autres oiseaux. LA rOLLEi TE D EAU. 11 »0»»»»»01»ft»»»g»C»0»<»»»Q<»»»0 LA POULETTE D'EAU. Fulica fusca. L. Ce nom diminutif, donné par Belon , ne doit pas faire imaginer que cette poule d'eau soit considéra- blement plus petite que la précédente. Il y a peu de différence ; mais on observe que dans les mêmes lieux les deux espèces se tiennent constamment séparées sans se mêler. Leurs couleurs sont à peu près les mê- mes ; Belon trouve seulement à celle-ci une teinte bleuâtre sur la poitrine, et il remarque qu'elle a la paupière blanche. Il ajoute que sa chair est très ten- dre , et que les os sont minces et fragiles. Nous avons eu une de ces poulettes d'eau; elle ne vécut que de- puis le 22 novembre jusqu'au lo décembre, à la vérité sans autre aliment que de l'eau. On la tenoit enfermée dans un petit réduit qui ne tiroit de jour que par deux carreaux percés à la porte : tous les matins , aux pre- miers rayons du jour, elle s'élançoit contre ces vitres à plusieurs reprises différentes ; le reste du temps elle se cachoit le plus qu'elle pouvoit, tenant la tête basse. Si on la prenoit dans la main, elle donnoit des coups de bec; mais ils étoient sans force. Dans cette dure prison on ne lui entendit pas jeter un seul cri. Ces oiseaux sont en général très silencieux; on a même dit qu'ils étoient muets; Gep«endant, lorsqu'ils sont en liberté, ils font entendre un petit son réitéré, bri^ brij bri. 12 LA PORZANK, OU L\ GRANDE POILE D EAU LA PORZANE, ou LA GRANDE POULE D'EAU. Cette poule d'eau doit être coiumune en Italie, aux environs de Bologne , puisque les oiseleurs de cette contrée lui ont donné un nom vulgaire [por- zana). Elle est plus grande dans toutes ses dimen- sions que notre poule d'eau commune. Sa longueur, du bec à la queue, est de près d'un pied et demi. Elle a le dessus du bec jaunâtre, et la pointe noirâtre; îe cou et la tête sont aussi noirâtres; le manteau est d'un brun marron ; le reste du plumage revient à celui de la poule d'eau commune, avec laquelle on nous assure que celle-ci se rencontre quelquefois sur nos étangs. Les couleurs de la femelle sont plus pâles que celles du mâle. B»&:8>^.^v.eo^««0 LA GRINE TTE. Fulica nœvia. L. Cet oiseau, que les nomenclateurs ont placé dans le genre de la poule-sultane , nous paroît appartenir à celui de la poule d'eau. On lui donne à Mantoue le nom de porzana^ que la grande poule d'eau porle LA GRINETTE. 1^ à Bologne; cependant elle est beaucoup plus petite, puisque, suivant Wilînghby, elle est moindre qne le râle, et son bec est très court. A en juger par ses différeuts noms, elle doit être fort connue dans le Milanois^; on la trouve aussi en Allemagne, suivant Gesner. Ce naturaliste n'en dit rien autre chose, si- non qu'elle a les pieds gris , le bec partie rougeâtre et partie noir, le manteau brun roux, et le dessous du corps blanc. LA SMÏRRING. Fulica jlavipes. L. Ce nom , que Gesner pense avoir été donné par onomatopée ou imitation de cri , est en Allemagne ce- lui d'un oiseau qui paroît appartenir au genre de la poule d'eau. E.zaczynski, en le comptant parmi les espèces naturelles à la Pologne, dit qu'il se tient sur les rivières, et niche dans les halliers qui les bordent. Il ajoute que la célérité avec laquelle il court kii a fait quelquefois donner le nom de trochilus ; et ailleurs [Auct.^ P^g^ 38o) il le décrit dans les mêmes termes que Gesner. « Le fond de tout son plumage, dit-il, est roux ; les petites plumes de l'aile sont d'un rouge de brique ; la tête, le tour des yeux, et le ventre, sont blancs ; les grandes pennes de l'aile sont noires ; des 1. A Milan ou l'appelie grunetta: à Maiitoue, porzaini; à Bologne, porcellana: ailleurs, girardella columba; à i'ioreiice , iordo gelsemino. l4 lA SMIÎIRIING. taches de cette menie couleur parsèment le cou, le dos, les ailes et la queue ; les pieds et la base du bec sont jaunâtres. }»8&»e'?^oo»ao'8oiae6e OISEAUX ETRANGERS QUI ONT RAPPORT A LA POULE D'EAU. >Q^Q< LA GRANDE POULE D'EAU DE CAYENNE. Fulica cayennensis. L. L'oiseau ainsi nommé dans les planches enlumi- nées, n° 552, paroît s'approcher du héron par la longueur du cou , et s'éioiguer encore de îa poule d'eau par la longueur du bec; néanmoins il lui res- semble par le reste de la conformation. C'est la plus grande des poules d'eau ; elle a dix-huit pouces de longueur. Le cou et la tête , la queue, le bas-ventre et les cuisses , sont d'un gris brun ; le manteau est d'un olivâtre sombre ; l'estomac et les pennes de l'aile sont d'un roux ardent et rougeâtre. Ces oiseaux sont très communs dans les marais de la Guiane, et l'on en voit jusque dans les fossés de la ville de Cayenne. Ils vivent de petits poissons et d'insectes aquatiques. Les jeunes ont le plumage tout gris , et ils ne prennent de rouge qu'à la mue. LE MITTEK. Les relations du Groenland nous parlent, sous ce nom , d'un oiseau qu'elles indiquent en même temps comme une poule d'eau, mais qui pourroit aussi bien être quelque espèce de plongeon ou de grèbe. Le mâle a le dos et le cou blancs , le ventre noir, et la tête tirant sur le violet; les plumes de la femelle sont d'un jaune mêlé et bordé de noir, de manière à pa- roître grises de loin. Ces oiseaux sont fort nombreux dans le Groenland, principalement en hiver; on les voit dès le matin voler en troupes des baies vers les îles, où ils vont se repaître de coquillages, et le soir ils reviennent à leurs retraites dans les baies pour y passer la nuit. Ils suivent en volant les détours de la côte et les sinuosités des détroits entre les îles. Ra- l6 LE MITTIiK. ment ils voîent sur terre, à moins que la Ibrce du vent, surtout quand il souffle du nord, ne les oblige à se tenir sous l'abri des terres : c'est alors que les chasseurs les tirent de quelque pointe avancée dans la mer, d'où l'on va en canot pêcher ceux qui sont tués; car les blessés vont à fond et ne reparoissent guère. »ei»»»»»»»»»o»ft»iN»»fr.;>» »»»&■»<» ■s^->te<»« LE KINGALIK. Les mômes relations nomment encore poule d'eau cet oiseau de Groenland 11 est plus grand que le ca- nard, et remarquable par une protubérance dentelée qui lui croît sur le bec entre les narines, et qui est d'un jaune orangé. Le mfde est tout noir, excepté qu'il a les ailes blanches et le dos marqueté de blaoc. La femelle n'est que brune. Ce sont là tous les oiseaux étrangers que nous croyons devoir rapporter au genre de la poule d'eau; car il ne nous piîroît pas que les oiseaux nommés par Dampier poules gloussantes soient de la famille de la poule d'eau, d'autant plus qu'il semble les assimiler lui-même aux crabiers et à d'autres oiseaux du genre des hérons. Et de môme la belle poule d'eau de Bué- nos-Ayres du P. Feuillée n'est pas une vraie poule d'eau, puisqu'elle a les pieds comme le canard. En- fin la petite poule d'eau de Barbarie [ivater-lien) à ailes tachetées du docteur Shaw, qui est moins grosse qu'un pluvier, nous paroît appartenir plutôt à la fa- mille du râle qu'à celle de la poule d'eau proprement dite. Pl.-ii'8. Torae ."2.6. PauQ-iLetsculp. LLE JACANA.2.LA POULE SULTANE. LE JACANA. i>»»eo».?co*ct»^«« t.ftg'It^Ot'^aia LE JACANA. PREMIÈRE ESrÈCE. Para jacana. L. Le jacana des Brasîliens , dit Marcgrave , doit être mis avec les poules d'eau, auxquelles il ressemble par le naturel, les habitudes, la forme du corps rac- courci, la figure du bec, et la petitesse de la tête. Néanmoins il nous paroît que le jacana, n° 022, dif- fère essentiellement des poules d'eau par des carac- tères singuliers et ruême uniques qui le séparent et le distinguent de tous les autres oiseaux : il porte des éperons aux épaules, et des lambeaux de membrane sur le devant de la tête ; il a les doigts et les ongles ex- cessivement grands ; le doigt de derrière est d'ailleurs aussi long que celui du milieu en devant; tous les on- gles sont droits, ronds, efîilés comme des stylets ou des aiguilles. C'est apparemment de cette forme par- ticulière de ces ongles incisifs et poignant qu'on a donné au jacana le nom de chirurgien'^. L'espèce en est commune sur tous les marais du Brésil, et nous sommes assuré qu'elle se trouve également à la Guiane et à Saint-Domingue ; on peut aussi présumer qu'elle existe dans toutes les régions et les différentes îles de l'Amérique entre les tropiques et jusqu'à la Nou- velle-Espagne, quoique Fernandès ne paroisse en par- ler que sur des relations, et non d'après ses propres 1. C'ciU sous ce nom qu'ils sont conuus à Sairil-Domingue. l8 LE JACANA. connoissances , puisqu'il fait venir ces oiseaux des cô- tes du nord, tandis qu'ils sont naturels aux terres du midi. INous connoissons quatre ou cinq jacanas qui ne diffèrent que par les couleurs, leur grandeur étant la même. La première espèce , donnée par Fernandès , est la quatrième de Marcgrave. La tête, le cou et le devant du corps, de cet oiseau, sont d'un noir teint de violet; le reste du manteau est d'un beau marron pourpré ou mordoré. Chaque aile est armée d'un éperon pointu qui sort de l'épaule, et dont la forme est exactement semblable à celle de ces épines ou crochets dont est garnie la raie bouclée; de !a racine du bec naît une membrane qui se couche sur le front , se divise en trois lambeaux, et laisse encore tomber un barbillon de chaque côté ; le bec est droit , un peu renflé vers le bout, et d'un beau jaune jonquille comme les éperons; la queue est très courte : et ce caractère, ainsi que ceux de la forme du bec , de la queue , des doigts, et de la hauteur des jambes, dont la moitié est dénuée de plumes , conviennent également à tou- tes les espèces de ce genre. Marcgrave paroît exagé- rer leur taille en la comparant à celle du pigeon ; car les jacanas n'ont pas le corps plus gros que la caille, mais seulement porté sur des jambes bien plus hau- tes : leur cou est aussi plus long , et leur tête est pe- tite. Ils sont toujours fort maigres, et cependant l'on dit que leur chair est mangeable. Le jacana de cette première espèce est assez com- mun à Saint-Domingue, d'où il nous a été envoyé, sous le nom de chevalier mordoré armé ^ par M. Le- febvre Deshayes. « Ces oiseaux, dit-il, vont ordinal- LE JACANA. 19 rement par couple; et lorsque quelque accident les sépare, on les entend se rappeler par un cri de ré- clame. Ils sont très sauvages, et le chasseur ne peut les approcher qu'en usant de ruses, en se couvrant de feuillages, ou se coulant derrière les buissons , les roseaux. On les voit régulièrement à Saint-Domingue durant ou après les pluies du mois de mai ou de no- vembre : néanmoins il en paroît quelques uns après toutes les fortes pluies qui font déborder les eaux; ce qui fait croire que les lieux où ces oiseaux se tien- nent habituellement ne sont pas éloignés. Du reste, on ne les trouve pas hors des lagons , des marais , ou des bords des étangs et des ruisseaux. » Le vol de ces oiseaux est peu élevé, mais assez rapide. Ils jettent en partant un cri aigu et glapissant, qui s'entend de loin, et qui paroît avoir quelque rap- port à celui de l'effraie : aussi les volailles dans les basses-cours s'y méprennent et s'épouvantent à ce cri comme à celui d'un oiseau de proie, quoique le ja- cana soit fort éloigné de ce genre. 11 sembleroit que la nature en ait voulu faire un oiseau belliqueux, à la manière dont elle a eu soin de l'armer; néanmoins on ne connoît pas l'ennemi contre lequel il peut exer- cer ses armes. » Ce rapport avec les vanneaux armés, qui sont des oiseaux querelleurs et criards, joint à celui de la con- formation du bec, paroît avoir porté quelques natu- îistes à réunir avec eux les jacanas sous un même genre: mais la figure de leur corps et de leur tête les en éloigne, et les rapprocheroit de celui de la poule d'eau si la conformation de leurs pieds ne \ps en sé- paroît encore ; et cette conformation des pieds est en 20 LE JACANA. effet si singulière qu'elle ne se trouve dans aucun au- tre oiseau : on doit donc regarder les jacanas comme formant un genre particulier , et qui paroît propre au nouveau continent. Leur séjour sur les eaux et leur conformation indiquent assez qu'ils vivent et se nour- rissent de la même manière que les autres oiseaux de rivage ; et quoique Fernandès dise qu'ils ne fréquen- tent que les eaux salées des bords de la mer, il paroît , selon ce que nous venons de rapporter , qu'ils se trouvent également dans l'intérieur des terres, sur les étanufs d'eau douce. LE JACANA NOIR. SECONDE ESPÈCE. Parra nigra. L. Toute la tête , le cou, le dos et la queue, de ce ja- cana, sont noirs; le haut des ailes et leurs pointes sont de couleur brune; le reste est vert, et le des- sous du corps est brun ; les éperons de l'aile sont jaunes, ainsi que le bec , de la racine duquel s'élève sur le front une membrane rougeâtre. Marcgravenous donne cette espèce comme naturelle au Brésil. LE JACANA VERT. '2 \ LE JACANA VERT. TROISIÈME ESPÈCE. Parra vlridis. L. Marcgrave loue la beauté de cet oiseau, doul il gi fait sa première espèce de ce genre : il a le dos, les ailes, et le ventre, teints de vert sur un fond noir, et Ton voit sur le cou briller de beaux reflets gorge de pigeon; la tête est coiffée d'une membrane d'un bleu de turquoise; le bec et les ongles, qui sont d'un rouge de vermillon dans leur première moitié , sont jaunes à la pointe. L'analogie nous persuade que cette espèce est armée comme les autres, quoique Marc- grave ne le dise pas. >8«ai»OW'»»»»8<»9»«'1i<9<»»a'8»a«ft<»»^>'g'B'»B<^^'i LE JACANA-PECA. QUATRIÈME ESPÈCE. Parra brasiliensis, L. Les Brasiliens donnent à cet oiseau le nom dragua- pecaca; nous Vdi^^e\ons jacana-péca pour réunir son nom générique à sa dénomination spécifique, et pour le distinguer des autres jacanas : ses traits sont ce- pendant peu différents de ceux de lespèce précé- BUFFON. XXVI. 2 22 LE JAGANA-PECA. dente. « Il a, dit Marcgrave , des couleurs plus foi- bles et les ailes plus brunes ; chaque aile est armée d'un éperon , dont l'oiseau se sert pour sa défense : mais sa tête n'a point de coiffe membraneuse. » Le nom de porpliyrion^ sous lequel Barrère a donné ce jacana , semble indiquer qu'il a les pieds rouges. Le même auteur dit que l'espèce en est commune à la Guiane , où les Indiens l'appellent A*«;;of/«j et nous présumons que c'est à cet oiseau que doit se rappor- ter la note suivante de M. de La Borde. « La petite espèce de poule d'eau ou chirurgien aux ailes armées est, dit-il, très commune à la Guiane ; elle habite les étangs d'eau douce et les mares. On trouve ordinai- rement ces oiseaux par paire, mais quelquefois aussi on en voit jusqu'à vingt ou trente ensemble. Il y en a toujours en été dans les fossés de la ville de Cayenne ; et dans le temps des pluies ils viennent même jus- que dans les places de la nouvelle vilie ; ils se gîtent dans les joncs, et entrent dans l'eau jusqu'au milieu de la jambe : ils vivent de petits poissons et d'insec- tes aquatiques. » Au reste, il paroît qu'il y a dans la Guiane , comme au Brésil, plusieurs espèces ou va- riétés de ces oiseaux, et qu'on les connoît sous des noms différents. M. Aubletnousa donné une notice dans laquelle il dit que l'oiseau chirurgien est assez commun à la Guiane dans les mares, les bassins et petits lacs des savanes ; qu'il se pose sur les larges feuilles d'une plante aquatique appelée vulgairement voiet [nymphéa), et que les naturels ont donné à cet oiseau le nom de kinkin ^ mot qu'il exprime par un son aigu. LE JACANA VARIE. 23 LE JACANA VARIÉ. CINQUIÈME ESPÈCE. Parra variabilis. L. Le plumage de cet oiseau , n° 846 , est en effet plus varié que celui des autres jacanas, sans .sortir néan- moins des couleurs dominantes et communes à tous : ces couleurs sont le verdâtre , le noir, et le marron pourpré. 11 y a de chaque côté de la tête une bande blanche qui passe par dessus les yeux; le devant du cou est blanc , ainsi que tout le dessous du corps : on peut voir la planche enluminée pour le détail des autres couleurs , qu'il seroit difficile de rendre. Le front est couvert d'une membrane d'un rouge orangé, et il y a des éperons sur les ailes. Cet oiseau nous est venu du Brésil. Edwards le donne comme venant de Carthagène ; ce qui montre, comme nous l'avons observé , que les jacanas sont communs aux diverses contrées de l'Amérique situées entre les tropiques. 8««««««^i«««^ LA POULE-SULTANE, ou LE PORPHYRION. Fulica Porpkyrio. L. Les modernes ont appelé poule-saltane un oiseau fameux chez les anciens sous le nom de porpliyrion. P.4 LA rOTJLE-STJLÏANE, OU LE PORPIIYRION. Nous avons déjà plusieurs fois remarqué combien les dénominations données par les Grecs, et la plupart fondéessurdescaractèresdistinclifs, étoient supérieu- res aux noms formés comme au hasard dans nos lan- gues récentes, sur des rapports fictifs ou bizarres, et souvent démentis par Tinspection de la nature. Le nom de poule-sultane nous en fournit un nouvel exemple; c'est apparemment en trouvant quelque ressemblance avec la poule et cet oiseau de rivage , bien éloigné pourtant du genre gallinacé, et en ima- ginant un degré de supériorité sur la poule vulgaire par sa beauté ou par son port , qu'on l'a nommé poule-sultane : mais le nom de porpliyrloUy en rap- pelant à l'esprit le rouge ou le pourpre du bec et des pieds, étoit plus caractéristique et bien plus juste. Que ne pouvons-nous rétablir toutes les belles rui- nes de l'antiquité savante, et rendre à la nature ces images brillantes et ces portraits fidèles dont les Grecs l'avoient peinte et toujours animée, hommes spiri- tuels et sensibles qu'avoient touchésîes beautés qu'elle présente et la vie que partout elle respire ! Faisons donc l'histoire du porphyrion avanjt dépar- ier de la poule-sultane. Aristote, dans Athénée, dé- crit le porphyrion comme un oiseau fissipède à longs pieds, au plumage bleu, dont le bec couleur de pourpre est très fortement implanté dans le front, et dont la grandeur est celle du coq domestique. Sui- vant la leçon d'Athénée, Aristote auroit ajouté qu'il y a cinq doigts aux pieds de cet oiseau ; ce qui seroit une erreur, dans laquelle néanmoins quelques autres anciens auteurs sont tombés. Une autre erreur plus grande des écrivains modernes est celle d'Isidore, LA POILE-SLLTANE, OU LE PORPHYRION. '2Ù copiée dans Albert , qui dit que le porpliyrion a l'un des pieds fait pour nager et garni de membranes, et l'autre propre à courir comme les oiseaux de terre; ce qui est non seulement un fait faux, mais contraire à toute idée de nature, et ne peut signifier autre chose sinon que le porphyrion est un oiseau de rivage qui vit aux confins de la terre et de l'eau. Il paroît en effet que l'un et l'autre élément fournit à sa sub- sistance; car il mange, en domesticité, des fruits, de la viande, et du poisson : son ventricule est con- formé comme celui des oiseaux qui vivent égale- ment de graines et de chair. On l'élève donc aisément : il plaît par son port noble, par sa belle forme, par son plumage brillant et riche en couleurs mêlées de bleu pourpré et de vert d'aiguë- marine ; son naturel est paisible; il s'habitue avec ses compagnons de domesticité , quoique d'es- pèce différente de la sienne , et se choisit entre eux quelque ami de prédilection ^. 11 est de plus oiseau pulvérateur comme le coq ; néanmoins il se sert de ses pieds comme d'une main pour porter les aliments à son bec ; cette habitude pa- roît résulter des proportions du cou , qui est court , et des jambes qui sont très longues; ce qui rend pé- nible l'action de rama&ser avec le bec sa nourriture à terre. Les anciens avoient fait la plupart de ces re- marques sur le porphyrion , et c'est xm des oiseaux qu'ils ont le mieux décrits. Les Grecs, les Romains, malgré leur luxe dépré- dateur, s'abstinrent également de manger du por- 1. Voyez dans Élieu l'histoire d'un porphjrion qui mourut de re* grct après avoir perdu le coq son camarade. a6 LA POULE-SULTANE, OU LE PORPIIYRION. phyrion. Ils le faiscient venir de Libye ^, de Coma- gène , et des îles Baléares , pour le nourrir et le placer dans les palais et dans les temples, où on le laissoit en liberté , comme un hôte digne de ces lieux parla noblesse de son port, par la douceur de son naturel , et par la beauté de son plumage. Maintenant , si nous comparons à ce porpbyrion des anciens notre poule-sultane représentée n° 810 des planches enluminées, il paroît que cet oiseau . qui nous est arrivé de Madagascar sous le nom de talevCy est exactement le même. MM. de l'Académie des Sciences, qui en ont décrit un semblable, ont reconnu , comme nous , le porphyrion dans la poule- sultane. Elle a environ deux pieds du bec aux ongles. Les doigts sont extraordinairement longs et entière- ment séparés , sans vestiges de membranes : ils sont disposés à l'ordinaire, trois en avant et un en arrière; c'est par erreur qu'ils sont représentés deux à deux dans Gesner. Le cou est très court à proportion de la bauteur des jambes , qui sont dénuées de plumes ; les pieds sont très longs, la queue très courte; le bec , en forme de cône , aplati par les côtés, est assez court ; et le dernier trait qui caractérise cet oiseau , c'est d'avoir, comme les foulques, le front chauve et chargé d'une plaque qui , s'étendant jusqu'au som- met de la tête, s'élargit en ovale, et paroît être formée par un prolongement de la substance cornée du bec. 1. Alexandre de Myndes, dans Athénée, compte le porphyrion au nombre des oiseaux de la Libye, et témoigne qu'il étoit consacré aux dieux dans cette région. Suivant Diodore de Sicile, il venoit des por- phyrions du fond de la Syrie, avec diverses autres espèces d'oiseaux remarquables par leurs riches couleurs. LA roULE-SlJLTANE, OU LE PORPHYRION. 2^j C'est ce qii'Aristote, dans Athénée, exprime quand il dit que le porphyrion a le bec fortement attaché à la tête. MM. de TAcadémie ont trouvé deux cœcunis assez grands qui s'élargissent en sacs , et le renfle- ment du bas de l'œsophage leur a paru tenir lieu d'un jabot, dont Pline a dit que cet oiseau manquoit. Cette poule-sultane , décrite par MM. de l'Acadé- mie , est le premier oiseau de ce genre qui ait été vu par les modernes ; Gesner n'en parle que sur des re- lations et d'après un dessin; WiHughby dit qu'aucun naturaliste n'a vu le porphyrion : nous devons à M. le marquis de Nesle la satisfaction de l'avoir vu vivant , et nous lui témoignons notre respectueuse reconnoîs- sance , que nous regardons comme une dette de l'histoire naturelle, qu'il enrichit tous les jours par son goût éclairé autant que généreux ; il nous a mis à portée de vérifier en grande partie sur sa poule-sul- tane ce que les anciens ont dit de leur porphyrion. Cet oiseau est effectivement très doux, très inno- cent , et en même temps timide, fugitif, aimant, cher- chant la solitude et les lieux écartés, se cachant tant qu'il peut pour manger. Lorsqu'on l'approche, il a un cri d'elfroi, d'une voix d'abord assez foible , ensuite plus aiguë , et qui se termine par deux ou trois coups d'un son sourd et intérieur. Il a pour le plaisir d'au- tres petits accents moins bruyants et plus doux, 11 paroît préférer les fruits et les racines , particulière- ment celles des chicorées, à tout autre aliment, quoi- qu'il puisse vivre aussi de graines; mais, lui ayant iait présenter du poisson , le goût naturel s'est mar- qué , il l'a mangé avec avidité. Souvent il trempe ses aliments à plusieurs fois dans l'eau ; pour peu que le aS LA POULE-SULTANE, OU LE PORPHYRION. morceau soit gros, il ne manque pas de le prendre à sa patte et de l'assujettir entre ses longs doigts, en ramenant contre les autres celui de derrière , et te- nant le pied à demi élevé. Il mange en morcelant. Il n'y a guère d'oiseaux plus beaux par les cou- leurs : le bleu de son plumage moelleux et lustré est embelli de reflets brillants ; ses longs pieds et la pla- que du sommet de la tête avec la racine du bec sont d'un beau rouge, et une touffe de plumes blanches sous la queue relève l'éclat de sa belle robe bleue. La femelle ne diffère du mâle qu'en ce qu'elle est un peu plus petite. Celui-ci est plus gros qu'une perdrix, mais un peu moins qu'une poule, M. le marquis de Nesle a rapporté ce couple de Sicile , où , suivant la notice qu'il a eu la bonté de nous communiquer, ces poules-sultanes sont connues sous le nom de gallo fagiani; on les trouve sur le lac de Lentini, au dessus de Catane. On les vend à un prix médiocre dans cette ville, ainsi qu'à Syracuse et dans les villes voisines; on en voit de vivantes dans les places pu- bliques, où elles se tiennent à côté des vendeuses d'berbes et de fruits , pour en recueillir les débris. Ce bel oiseau, logé chez les Romains dans les tem- ples, se ressent un peu, comme l'on voit, de la dé- cadence de l'Italie. Mais une conséquence intéres- sante que présente ce dernier fait, c'est qu'il faut que la race de la poule-sultane se soit naturalisée en Sicile par quelques couples de ces porphyrions apportés d'Afrique, et il y a toute apparence que cette belle espèce s'est propagée de même dans quel- ques autres contrées; car nous voyons, par un pas- sage de Gesner, que ce naturaliste étoit persuadé LA POULE-SULTANE, OU LE PORPHYRION. '2g qu'il se trouve de ces oiseaux en Espagne et môme dans nos provinces méridionales de France. Au reste, cet oiseau est un de ceux qui se montrent le plus naturellement disposés à la domesticité et qu'il seroit agréable et utile de multiplier. Le couple nourri dans les volières de M. le marquis de iNesle a niché au dernier printemps ( 1778) : on a vu le mâle et la femelle travailler de concert à construire le nid; ils le posèrent à quelque hauteur de terre, sur une avance de mur, avec des bûchettes et de la paille en quantité. La ponte fut de six œufs blancs , d'une coque rude, exactement ronde et de la grosseur d'une demi-bille de billard. La femelle n'étant pas assidue à les couver, on les donna à une poule , mais ce fut sans succès. On pourroit sans doute espérer de voir une autre ponte réussir plus heureusement, si elle étoit couvée et soignée par la mère elle-même: il faudroit pour cela ménager à ces oiseaux le calme et la retraite qu'ils semblent chercher, surtout dans le temps de leurs amours. OISEAUX QUI ONT RAPPORT A LA P O U LK -SULTANE. L'espèce primitive et principale de la poule-sultane étant originaire des contrées du midi de notre con- tinent, il n'est pas vraisemblable que les régions du nord nourrissent des espèces secondaires dans ce genre : aussi trouvons-nous qu'il en faut rejeter plu- 00 OISEAUX QUI ONT RAPPOnT A LA l'OULE-SULTANE. sieurs de celles qui y ont été rangées par M. Brisson, et qui sont ses 4*' , 5% 6% 7% et 8" espèces , auxquelles îl suppose gratuitement la plaque frontale, quoique Gesner , dont il a tiré les indications relatives à ces oiseaux, ne désigne cette plaque ni dans ses notices ni dans ses ligures. La seconde de ces espèces paroît être un râle , et nous l'avons rapportée à ce genre d'oiseaux; les quatre autres sont des poules d'eau, comme l'auteur original le dit lui-même; et quant à la neuvième espèce du même M. Brisson , qu'il appelle poule-sultane da la baie (THudson^ elle doit être éga- lement ôtée de ce genre à raison du climat, d'autant que M. Edwards la donne en effet comme une foul- que, quoiqu'il remarque en même temps qu'elle se rapporte mieux au râle. Malgré ces retranchements , il nous restera encore trois espèces dans Tancien con- tinent, qui paroissent faire la nuance entre notre poule-sultane ^ , les foulques, et les poules d'eau , et nous trouverons aussi dans le nouveau continent trois espèces d'oiseaux qui semblent être les représentants, en Amérique , de la poule-sultane et de ses espèces subalternes de l'ancien continent. LA POULE-SULTANE VERTE. PREMIÈRE ESPÈCE. Fulica viridis. L. Cet oiseau, que nous rapportons à la poule-sullane, d'après M. Brisson , est bien plus petit que cette poule, 1. M. Forster a trouvé à Middelbou.rg , l'une des îles des Amis, des foulques à plumage bleu, qui paroissoient être des poules-sultanes. LA POULE-SULTANE VERTE. Ôl et pas plus gros qu'uQ râle. Il a tout le dessus du corps d'un vert sombre, mais lustré, et tout le dessous du corps blanc , depuis les joues et la gorge jusqu'à la queue. Le bec et la plaque frontale sont d'un vert jaunâtre. On le trouve aux Indes orientales. g^goao^o^^coig^tggoig^g^g^gftgifta^c^sogft»»»»»»» LA POULE-SULTANE BRUNE. SECONDE ESPÈCE. Rai lus phœnicarus. L. Cette poule-sultane , n"* 896 , qui vient de la Chine , a quinze à seize pouces de longueur. Elle ne brille point des riches couleurs qui semblent propres à ce genre d'oiseaux, et il se pourroit qu'on n'eût ici re- présenté qu'une femelle : elle a tout le dessus du corps brun ou d'un cendré noirâtre , le ventre roux , le de- vant du corps, du cou, de la gorge, et le tour des yeux, blancs. Du reste, la plaque frontale est assez petite, et le bec ^'éloigne un peu de la forme conique du bec de la vraie poule - sultane; il est plus allongé , et il se rapproche de celui des poules d'eau. L'ANGOLI. TROISIÈME ESPÈCE. Fulica maderaspatana. L. Nous abrégeons ce nom de celui de caunangoti , que porte vulgairement à Madras l'oiseau que les 3a l'angoli. Gentous nomment bootlucory. li est ({illiclle de déci- der si l'on doit plutôt le rapporter aux ponies-siilta- ues qu'aux poules d'eau , ou même aux râles; tout ce que nous en savons se borne à la courte notice qu'en donne Petiver dans son addition au Synopsis de Ray; mais cette notice, faite, comme toutes les autres de ce fragment, sur des figures envoyées de Madras, n'exprime point les caractères distinctifs qui pour- roient désigner le genre de cet oiseau. M. Brisson , qui en a fait sa dixième poule-suitane , lui prêle en conséquence la plaque nue au front , dont la notice ne dit rien ; elle lui donne au contraire un bec lon- guet [rosir uni acutwn^ teres ^ long'msculum) avec les noms de crex et rail-lien^ qui semblent la rappeler au râle; mais sa taille est bien supérieure à cel!*e de cet oiseau, et mênve à celle de la poule d'eau. 11 ressemble donc plus à la poule-sultane [magnitudine anatis ) ; c'est tout ce que nous pouvons dire de cette espèce , jusqu'à ce qu'elle nous soit mieux connue. LA PETITE POULE-SULTANE. QUATRIÈME ESPÈCE. Fulica martinicensls. L. Le genre de la poule-sultane se retrouve, comme nous l'avons dit, au Nouveau-Monde, sinon en es- pèces exactement les mêmes, du moins en espèces analogues. Celle-ci, qui est naturelle à la Guiane, n'est qu'un peu plus grande que le râle d'eau; du LA PETITE POULE-SL'LTANE. OO reste, elle ressemble si bien à notre poule-sultane qu'il y a peu d'exemples, dans toute l'histoire des oiseaux, de rapports aussi parfaits et de représenta- tions aussi exactes dans les deux continents. Son dos est d'un vert bleuâtre, et tout le devant du corps est d'un bleu violet doux et moelleux, qui couvre aussi le cou et la tête, en prenant une teinte plus foncée. Elle nous paroît la même que celle dont M. Brisson fait sa seconde espèce ; mais ce n'est qu'en conséquence du préjugé qui lui a fait transporter la grande poule-sultane en Amérique, qu'il transporte aux grandes Indes cette espèce réellement améri- caine, et que nous avons reçue de Cayenne. » 6^*e*9.*^*»«>»8>o»»S^©**« i»PO»gs-»e»»»«>>P^»»»»»»a.» »«<*8 ?««*»» Li FAVORITE. CINQUIÈME ESPÈCE. Fulica flavirostris, Gmel. C*EST le nom donné, dans les planches enluminées, n^ 897, à une poule-sultane qui est à peu près de la grandeur de la précédente, et du même pays. Il se pourroit qu'elle ne fût que la femelle dans cette menje espèce, d'autant plus que les couleurs sont les mêmes, et seulement plus foibles : le vert bleuâtre des ailes et des côtés du cou est d'une teinte afibi- blie ; le brun perce sur le dos et domine sur la queue ;• tout le devant du corps est blanc^ 34 l'acintli. i iftt'S'S^< Ct^O» gia S»S«'aie'»oeo»oa»«<»ê^ LA GRANDE FOULQUE A CRETE. Fulica cristata. L. Dans cette foulque, n" 797, la plaque charnue du front est relevée et détachée en deux lambeaux qui forment une véritable crête : de plus elle est nota- blement plus grande que la macroule , à laquelle elle ressemble en tout par la figure et le plumage. Celte espèce nous est venue de Madagascar : ne seroit-elle au fond que la même que celle d'Europe , agrandie et développée par l'influence d'un climat plus actif et plus chaud? L\[\ Li:s PHALAROPES. LES PHALAROPES. Nous devons à M. Edwards la première connois- sance de ce nouveau genre de petits oiseaux qui, avec la taille et à peu près la conformation du cincle ou de la guignetle , ont les pieds semblables à ceux de la foulque; caractère que M. Brisson a exprimé par le nom de phalarope'^, tandis que M. Edwards, s'en tenant à la première analogie, ne leur donne que celui de trlnga. Ce sont en effet de petits bécasseaux ou petites guignettes auxquelles la nature a donné des pieds de foulque. Ils paroissent appartenir aux terres ou plutôt aux eaux des régions les plus septen- trionales : tous ceux que M. Fdwards a représentés venoient de la baie d'Hudson , et nous en avons reçu un de Sibérie. Cependant, soit qu'ils voyagent ou qu'ils s'égarent, il en paroît quelquefois en Angleterre, puisque M. Edwards fait mention d'un de ces oiseaux tué en hiver dans le comté d'York : il en décrit quatre différents qui se réduisent à trois espèces ; car il rapporte lui-même le phalarope de sa plan- clie 4^? comme femelle ou jeune, à celui de sa plan- che 143 ; et cependant M. Brisson en a fait de chacun une espèce séparée. Pour notre phalarope de Sibérie il est encore le même que le phalarope de la baie d'Hudson, planche \l\ô d'Edwards , qui fera ici notre première espèce. 1. En adoj^ tant celui cl s'allongent un peu en arrière, et lui forment 52 LE GKÈBE HUPPÉ. mie espèce de huppe qu'il hausse ou baisse selon qu'il est tranquille ou agité. Il est plus grand que le grèbe commun, ayant au moins deux pieds du bec aux ongles; mais il n'en diffère pas par le plumage : tout le devant de son corps est de même d'un beau blanc argenté, et le dessus d'un brun noirâtre, avec un peu de blanc dans les ailes; et ces couleurs for- ment la livrée générale des grèbes. Il résulte des notices comparées des ornithologistes que le grèbe huppé se trouve également en mer et sur les lacs, dans la Méditerranée comme sur nos côtes de l'Océan ; son espèce même se trouve dans l'Amérique septentrionale, et nous l'avons reconnue dans VacitU du lac du Mexique de Hernandès. L'on a observé que les jeunes grèbes de cette es- pèce , et apparemment il en est de môme des autres , n'ont qu'après la mue leur beau blanc satiné ; l'iris de l'œil , qui est toujours fort brillant et rougeâtre, s'en- flamme et devient d'un rouge de rubis dans la saison des amours. On assiu-e que cet oiseau détruit beau- coup de jeunes merlans , de frai d'esturgeon , et qu'il ne mange des chevrettes que faute d'autre nourri- ture ^. 1 . Observations faites daiih la Manche par M. Bâillon de Monlrcuii- sur-mer. lE PETIT GRÈBE HUPPÉ. 53 i»»iarO»w«iw>»««iaiWi»a»«»< LE PETIT GREBE HUPPE. QUATRIÈME ESPÈCE. Colymbus aaritus. L. Ce grèbe n'est pas plus gros qu'une sarcelle, et il diffère du précédent non seulement parla taille, mais encore en ce que les plumes du sommet de la tête qui forment la huppe se séparent en deux petites touf- fes, et que des taclies de brun marron se mêlent au blanc du devant du cou. Quant à l'identité soupçon- née par M. Brisson de cette espèce avec celle du grèbe cendré de Wiliughby, il est très difficile d'ea rien décider, ce dernier naturaliste et Ray ne parlant de leur grèbe cendré que sur un simple dessin de M. Brown. LE GRÈBE CORNU. CINQUIÈME ESPÈCE. Ce grèbe porte une huppe noire partag&e en arrière et divisée comme en deux cornes : il a de plus une sorte de crinière ou de chevelure enflée, rousse à la racine, noire à la pointe , coupée en rond autour du cou; ce qui lui donne une physionomie tout étrange, et l'a fait regarder comme une espèce de monstre. Il est un peu plus grand que le grèbe commun ; son IllFFO- XX\I. 4 54 ILE GRÈBE CORNU. plumage est le même , à l'exception de la crinière et des flancs, qui sont roux. L'espèce de ce grèbe cornu, n** 4oo, paroît être fort répandue ; on la connoît en Italie, en Suisse, en Allemagne, en Pologne, en Hollande, en Angleterre. Comme cet oiseau est d'une figure fort singulière, il a été partout remarque : Fernandès, qui l'a fort bien décrit au Mexique, ajoute qu'il y est surnommé lièvre d'eau j sans en dire la raison. LE PETIT GRÈBE CORNU. SIXIÈME ESPÈCE. Colymbus cristatm. L. — Podiceps cayanus. Lath. Il y a la même différence pour la taille entre les deux grèbes cornus qu'entre les deux grèbes hup- pés : le petit grèbe cornu, n° 4^4? ^g- ^ > a les deux pinceaux de plumes qui, partant de derrière les yeux, lui forment des cornes d'un roux orangé ; c'est aussi la couleur du devant du cou et des flancs. Il a le haut du cou et la gorge garnis de plumes renflées, mais non tranchées ni coupées en crinière : ces plumes sont d'un brun teint de verdâtre, ainsi que le dessus de la tête ; le manteau est brun et le plastron est d'un blanc argenté , comme dans les autres grèbes. C'est de celui-ci en particulier que Linnaeus dit que le nid est flottant sur l'eau dans les anses. Il ajoute que ce grèbe pond quatre ou cinq ceafs et que sa femelle est toute grise. LE PETIT GRÈBE CORNU. 55 Il est connu dans la plupart des contrées d'Europe, soit maritimes, soit méditerranées. M. Edwards l'a reçu de la baie d'Hudson. Ainsi il se trouve encore dans l'Amérique septentrionale ; mais cette raison ne paroît pas suffisante pour lui rapporter, avec M. Bris^ son, Vyacapitzalioac de Fernandès, qui, à la vérité , paroît bien être un grèbe, mais que rien ne caractérise assez pour assurer qu'il est particulièrement de cette espèce; et quant au trapazorola de Gesner, que M. Brisson y rapporte également, il y a beaucoup plus d'apparence que c'est le castagneux, ou tout au moins il est certain que ce n'est pas un grèbe cornu, puisque Gesner dit formellement qu'il n'a nulle es- pèce de crête. LE GREBE DUC-LAART. SEPTIÈME ESPÈCE. Colymbus thomensis, L. Nous conserverons à ce grèbe le nom que lui don- nent les habitants de l'île Saint-Thomas, où il a été observé et décrit par le P. Feuillée. Ce qui le distingue le plus est une tache noire qui se trouve au milieu du beau blanc du plastron, et la couleur des ailes, qui est d'un roux paie. Sa grosseur, dit le P. Feuillée, est celle d'une jeune poule. 11 observe aussi que la pointe du bec est légèrement courbée; caractère qui se remarque également dans l'espèce suivante. 56 LE GRÈBE DE LA LOUISIANE. K&«^«^8g»»o4ic»a«»oi»c»» LE GREBE DE LA LOUISIANE. HUITIÈME ESPÈCE. Podiceps ludovicianus, Lath. Outre le caractère G^e la pointe du bec légèrement courbée, ce grèbe, n° 945, diffère de la plupart des autres, en ce que son plastron n'est pas pleinement blanc , mais fort chargé aux flancs de brun et de noi- râtre, avec le devant du cou de celte dernière teinte. Il est aussi moins grand que le grèbe commun. e^ffr^So^e»»» s-a-»« «ao^e**** |f»«« LE GREBE A JOUES GRISES, ou LE JOUGRIS. neuvième espèce. Podiceps subcristatm. Met. — Podiceps rubricoUis. L. Pour dénommer particulièrement des espèces qui sont en grand nombre et dont les différences sont souvent peu sensibles, il faut quelquefois se conten- ter de petits caractères qu'autrement on ne penseroit pas à relever : telle est la nécessité qui a fait donner à ce grèbe, n" 901 , le nom de jougris^ parce qu'en effet il a les joues et la mentonnière grises; le devant de son cou est roux, et son manteau d'un brun noir. Il est à peu près de la grandeur du grèbe cornu. LE GRAND GRÈBE. 67 LE GRAND GREBE. DIXIÈME ESPÈCE. Podiceps cayennensis, Lath. C'est moins par les diaiensions de son corps que par la longueur de son cou que ce grèbe, n° 4^4, fig. 1 , est le plus grand des oiseaux de ce genre ; cette longueur du cou fait qu'il a la tête de trois ou quatre pouces plus élevée que celle du grèbe commun, quoi- qu'il ne soit ni plus gros ni plus grand. Il a le man- teau brun, le devant du corps d'un roux brun , cou- leur qui s'étend sur ses flancs et qui ombrage le blanc du plastron , lequel n'est guère net qu'au milieu de l'estomac. Il se trouve à Cayenne. Par rénumération que nous venons de faire on voit que les espèces de la famille du grèbe sont répan- dues dans les deux continents. Elles semblent aussi s'être portées d'un pôle à l'autre : le kaarsaak et Vesa- rokitsok des Groenlandois, sont, à ce qu'il paroît , des grèbes; et du côté du pôle austral M. de Bougain- ville a trouvé aux îles Malouines deux oiseaux qui nous paroissent être des grèbes plutôt que des plon- geons. 58 LE CASTAGNEUX. LE CASTAGNEUX. PREMIÈRE ESPÈCE. Colyrnbus minor. L. — Podiceps minor. L. Nous avons dit que le castagneux est un grèbe beaucoup moins grand que tous les autres; on peut même ajouter qu'à l'exception du petit pétrel c'est le plus petit de tous les oiseaux navigateurs : il ressem- ble aussi au pétrel par le duvet dont il est couvert au lieu de plumes ; mais du reste il a le bec , les pieds , et tout le corps , entièrement conformés comme les grèbes. 11 porte à peu près les mêmes couleurs; mais comme il a^u brun cbâtain ou couleur de marron sur le dos, on lui a donné le nom de castagneux. Dans quelques individus le devant du corps est gris et non pas d'un blanc lustré; d'autres sont plus noirâtres que bruns sur le dos , et cette variété dans les cou- leurs a été désignée par Aldrovande. Le castagneux, n® 9o5 , n'a pas plus que ie grèbe la faculté de se tenir et de marcher sur la terre ; ses jambes traînantes et jetées en arrière ne peuvent s'y soutenir et ne bii ser- vent qu'à nager. Il a peine à prendre son vol ; mais une fois élevé , il ne laisse pas d'aller loin. On le voit sur les rivières tout l'hiver, temps auquel il est fort gras ; mais quoiqu'on l'ait nommé grèbe de rivière^ on en voit aussi sur la mer, où il mange des chevrettes, des éperlans , de même qu'il se nourrit de petites écrevisses et de menus poissons dans les eaux douces. Tome. 2, b. Pauc^uet scùp ILE CASTAGNEUX.2.LE PL O N GECN. 3.LE GREBE CGRlvlU. LE CASÏAGNELX. 59 Nous lui avons trouvé dans l'estomac des grains de sable; il a ce viscère musculeux et revêtu intérieure- ment d'une membrane glanduleuse, épaisse, et peu adhérente; les intestins, comme l'observe Belon , sont très grêles; les deux jambes sont attachées au derrière du corps par une membrane qui déborde quand les jambes s'étendent, et qui est attachée fort près de l'articulation du tarse ; au dessus du croupion sont , en place de queue , deux petits pinceaux de duvet qui sortent chacun d'un tubercule; on remar- que encore que les membranes des doigts sont enca- drées d'une bordure dentelée de petites écailles sy- métriquement rangées. Au reste, nous croyons que le tropazorola de Gesner est notre castagneux. Ce naturaliste dit que c'est le premier oiseau qui reparoisse après l'hiver sur les lacs de Suisse. i.3«^>»99 Q«i$«>e'a LE CASTAGNEUX DES PHILIPPINES. SECONDE ESPÈCE. Podiceps minor, Lath. ( Var. ) Quoique ce castagneux, n** 945, soit un peu plus grand que celui d'Europe, et qu'il en diffère par deux grands traits de couleur rousse qui lui teignent les joues et les côtés du cou , ainsi que par une teinte de pourpre jetée sur son manteau, ce n'est peut-être que le même oiseau modifié par le climat. Nous pour- 6o LE CASTAGNEUX DES PHILIPPINES. rions prononcer plus affirmativement, si les limites qui séparent les espèces ou la chaîne qui les unit nous étoient mieux connues; mais qui peut avoir suivi la grande filiation de toutes les généalogies dans la nature? Il faudroit être né avec elle , et avoir pour ainsi dire des observations contemporaines. C'est beaucoup, dans le court espace qu'il nous est permis de saisir , d'observer ses passages , d'indiquer ses nuances, et de soupçonner les transformations infinies qu'elle a pu subir ou faire depuis les temps immenses qu'elle a travaillé ses ouvrages. LE CASTAGNEUX A BEC CERCLÉ. TROISIÈME ESPÈCE. Colymbus Podiceps. L. Un petit ruban noir qui environne le milieu du bec en forme de cercle est le caractère par lequel nous avons cru devoir distinguer ce castagneux; il a de plus une tache noire remarquable à la base de la mandi- bule inférieure du bec. Son plumage est tout brun , foncé sur la tête et le cou , clair et verdâtre sur la poitrine. On le trouve sur les étangs d'eau douce ^ dans les parties inhabitées de la Caroline. LE CASTAGNEUX DE SAINT-DOMINGUE. Ol LE CASTAGNEUX DE SAINT-DOMINGUE. QUATRIÈME ESPECE. Colymbus dominicensis. L. On voit que la famille des caslagneux ou petits grèbes n'est pas moins répandue que celle des grands. Celui-ci, qui se trouve à Saint-Domingue, est encore plus petit que le castagneux d'Europe ; sa longueur du bec au croupion n'est guère que de sept pouces et demi : il est noirâtre sur le corps, et gris blanc ar- genté, tacheté de brun, en dessous. LE GRÈBE-FOULQUE. CINQUIÈME ESPÈCE. Heliornis surinamensis. L. La nature trace des traits d'union presque partout où nous voudrions marquer des intervalles et faire des coupures; sans quitter brusquement une forme pour passer à une autre, elle emprunte de toutes deux, et compose un être mi-partie qui réunit les deux ex- trêmes, et remplit jusqu'au moindre vide de l'ensem- ble d'un tout où rien n'est isolé. Tels sont les traits 6û LE NîrAbe-foulquf. de Toiseau grèbe -foulque , n** 895, jusqu'à ce jour inconnu , et qui nous a été envoyé de l'Ainérique méridionale. Nous lui avons donné ce nom parce qu'il porte les deux caractères du grèbe et de la foulque; il a, comme elle, une queue assez large et d'assez longues ailes ; tout son manteau est d'un brun oli- vâtre, et tout le devant du corps est d'un très beau blanc; les doigts et les membranes dont ils sont gar- nis sont barrés transversalement de raies noires et blanches ou jaunâtres; ce qui fait un effet agréable. Au reste, ce grèbe-foulque qui se trouve à Cayenne est aussi petit que notre castagneux. LES PLONGEONS^ Quoique beaucoup d'oiseaux aquatiques aient l'ha- bitude de plonger même jusqu'au fond de l'eau en poursuivant leur proie, on a donné de préférence le nom de plongeon à une petite famille particulière de ces oiseaux plongeurs, qui diffère des autres en ce qu'ils ont le bec droit et pointu, et les trois doigts antérieurs joints ensemble par une membrane en- tière, qui jette un rebord le long du doigt intérieur, duquel néanmoins le postérieur est séparé. Les plon- geons ont de plus les ongles petits et pointus ^, la 1. Le plongeon en général se nomme en latin mergus; en hébreu et en persan, kaatli ; en arabe, sema g ; en italien, mer go , mergone; en anglois, dlver , ducker; en allemand, ducfier, duchent , faucher; en groenlandois , naviarsonck. 2, C'est du grèbe et non pas du plongeon qu'il faut entendre ce que LES PLONGEONS. 63 queue très courte et presque nulle, les pieds très plats et places tout-à-fait à l'arrière du corps, enfin la jambe cachée dans l'abdomen , disposition très pro- pre à l'action de nager, mais très contraire à celle de marcher : en effet les plongeons, comme les grèbes, sont obliges sur terre à se tenir debout dans une si- tuation droite et presque perpendiculaire , sans pou- voir maintenir l'équilibre dans leurs mouvements , au lieu qu'ils se meuvent dans l'eau d'une manière si preste et si prompte qu'ils évitent la balle en plon- geant à l'éclair du feu, au même instant que le coup part : aussi les bons chasseurs, pour tirer ces oiseaux, adaptent à leur fusil un morceau de carton qui , en laissant la mire libre, dérobe l'éclair de l'amorce à l'œil de l'oiseau. Nous connoissons cinq espèces dans le genre du plongeon, dont deux, l'une assez grande et l'autre plus petite, se trouvent également sur les eaux dou- ces, dans l'intérieur des terres, et sur les eaux salées, près des côtes de la mer; les trois autres espèces pa- roissent attachées uniquement aux côtes maritiujes et spécialement aux mers du nord : nous allons donner la description de chacune en particulier. Schwenckfeld dit que, seul entre les oiseaux , il a les ongles aplatis : Mer go unico inter aves Lati sunt ungueb. 64 LE GRAND PLONGEON. LE GRAND PLONGEON. PREMIÈRE ESPÈCE. .Colymbus arcticm, L. Ce plongeon, n° 914» est presque de la grandeur et de la laille de Foie. Il est connu sur les lacs de Suisse, et le nom de studer qu'on lui donne sur celui de Constance, marque, selon Gesner, sa pesanteur à terre et Timpuissauce de marcher , malgré l'effort qu'il fait des ailes et des pieds à la fois. Il ne prend son essor que sur l'eau ; mais dans cet élément ses mouvements sont aussi faciles et aussi légers que vifs et rapides; il plonge à de très grandes profondeurs , et nage entre deux eaux à cent pas de distance sans reparoître pour respirer; une portion d'air renfermée dans la trachée-artère dilatée fournit pendant ce temps à la respiration de cet amphibie ailé , qui sem- ble moins appartenir à l'élément de l'air qu'à celui des eaux. Il en est de même des autres plongeons et des grèbes; ils parcourent librement et en tous sens les espaces dans l'eau ; ils y trouvent leur subsistance, leur abri, leur asile; car si l'oiseau de proie paroi t en l'air ou qu'un chasseur se montre sur le rivage, ce n'est point au vol que le plongeon confie sa fuite et son salut; il plonge, et, caché sous l'eau, se dérobe à l'œil de tous ses ennemis. Mais l'homme, plus puis- sant encore par l'adresse que par la force, sait lui faire LE GRAND PLONGEON. 65 rencontrer des embûches jusqu'au fond de son asile; un filet, une ligne dormante amorcée d'un petit pois- son , sont les pièges auxquels l'oiseau se prend en avalant sa proie : il meurt ainsi en voulant se nourrir, et dans l'élément même sur lequel il est né; car on trouve son nid posé sur l'eau, au milieu des grands joncs dont le pied est baigné. Aristote observe avec raison que les plongeons com- mencent leur nichée dans le premier printemps, et que les mouettes ne nichent qu'à la fin de cette sai- son ou au commencement de l'été ; mais c'est impro- prement que Pline , qui souvent ne fait que copier ce premier naturaliste, le contredit ici en employant le nom de mergus pour désigner un oiseau d'eau qui niche sur les arbres : cette habitude, qui appartient au cormoran et à quelques autres oiseaux d'eau, n'est nullement celle du plongeon , puisqu'il niche au bas des joncs. Quelques observateurs ont écrit que ce grand plon- geon étoit fort silencieux : cependant Gesner lui at- tribue un cri particulier et fort éclatant; mais appa- remment on ne l'entend que rarement. Au reste, Wiilughby semble reconnoître dans cette espèce une variété qui diffère de la première, en ce que l'oiseau a ie dos d'une seule couleur uniforuje, au lieu que le grand plongeon commun a le manteau onde de gris blanc sur gris brun, avec un même brun nué et pointillé de blanchâtre sur le dessus de la tête et du cou , qui de plus est orné vers le bas d'un demi- collier teint des mêmes couleurs, terminées par le beau blanc de la poitrine et du dessous du corps. 66 LE PETIT PLONGEON. LE PETIT PLOxNGEON. SECONDE ESPÈCE. Colymbus septentrlona/ts. L. Ce petit plongeon , n° 992 , ressemble beaucoup au grand par les couleurs, et a de même tout le devant du corps blanc , le dos et le dessus du cou et de la tête d'un cendré noirâtre tout parsemé de petites gouttes blanches ; mais ses dimensions sont bien moindres : les plus gros ont tout au plus un pied neuf pouces du bout du bec à celui de la queue, deux pieds jusqu'au bout des doigts, et deux pieds et demi d'en- vergure , tandis que le grand plongeon en a plus de quatre, et deux pieds et demi du bec aux ongles. Du reste leurs habitudes naturelles sont à peu près les mêmes. On voit en tout temps les plongeons de celte es- pèce sur nos étangs, qu'ils ne quittent que quand la glace les force à se transporter sur les rivières et les ruisseaux d'eau vive; ils partent pendant la nuit, et ne s'éloignent que le moins qu'ils peuvent de leur premier domicile. L'on avoit déjà remarqué du temps d'Aristote que l'hiver ne les faisoit pas disparoître. Ce philosophe dit aussi que leur ponte est de deux ou trois œufs ; mais nos chasseurs assurent qu'elle est de trois ou quatre, et disent que quand on approche du nid la mère se précipite et se plonge, et que les petits tout nouvellement éclos se jettent à l'eau pour LE PETIT PLONGEON. 67 la suivre. An reste, c'est toujours avec bruit et avec un mouvement très vif des ailes et de la queue que ces oiseaux nagent et plongent; le mouvement de leurs pieds se dirige en nageant , non d'avant en ar- rière, mais de côlé et se croisant en diagonale. M. Hé- bert a observé ce mouvement en tenant captif un de ces plongeons, qui, retenu seulement par un long fil , prenoit toujours cette direction : il paroissoit n'a- voir rien perdu de sa liberté naturelle ; il étoit sur une rivière où il trouvoit sa vie en happant de petits poissons. »t«ef«»?eff-9»»8'9»s<»?»»»a0>»»?<»»»?'»f»!ve(>a'»fl g»gvg»0i9«iSi»9»»>»f^»»M>i>» LE HARLE HUPPE. SECONDE ESPÈCE. M erg US s errât or, L. Le harle commun que nous venons de décrire n'a qu'un toupet et non pas une huppe : celui-ci, n° 207, porte une huppe bien formée, bien détachée de la tète, et composée de brins fins et longs, dirigés de l'occiput en arrière. Il est de la grosseur du canard; sa tête et le haut du cou sont d'un noir violet chan- geant tn vert doré ; la poitrine est d'un roux varié de ^8 LE HA II LE 11 U PPL. blanc; le dos noir ; le croupion et les flancs sont rayés en zigzags de brun et de gris blanc ; l'aile est variée de noir et de brun , de blanc et de cendré. Il y a des deux côtés de la poitrine vers les épaules d'assez lon- gues plumes blanches bordées de noir qui recouvrent le coude de l'aile lorsqu'elle est pliée. Le bec et les pieds sont rouges. La femelle diffère du mâle en ce qu'elle a la tête d'un roux terne, le dos gris, et tout le devant du corps blanc , foiblement teint de fauve sur la poitrine. Suivant Willughby, cette espèce est très commune sur les lagunes de Venise ; et comme Muller témoigne qu'on la trouve en Danemarck , en Norwége, et que Linnaeus dit qu'elle habite aussi en Laponie, il est très probable qu'elle fréquente les contrées intermédiai- res; et en effet, Schwenckfeîd assure que cet oiseau passe en Silésie, où on le voit au commencement de l'hiver sur les étangs dans les montagnes. M. Salerne dit qu'il est fort commun sur la Loire; mais, par la manière dont il en parle, il paroît l'avoir très mal ob- servé. LA PIETTE, ou LE PETIT HARLE HUPPÉ. TROISIÈME ESPÈCE. Mergus albeUus. L. La piette est un joli petit harle à plumage pie, et auquel on a donné quelquefois le nom de religieuse. LA PIETTE, OU PETIT liARLE IIUrPÉ. 79 sans doute à cause de la netteté de sa belle robe blan- che , de son manteau noir, et de sa tête coiffée en ef- filés blancs, couchés en mentonnière et relevés en forme de bandeau, que coupe par derrière un petit lambeau de voile d'un violet vert obscur; un demi- collier noir sur le haut du cou achève la parure modeste et piquante de cette petite religieuse ailée. Elle est aussi fort commune, sous le nom de piette^ sur les rivières d'Are et de Somme en Picardie, où il n'est pas de paysan, dit Belon, qui ne la sache nommer. Elle est un peu plus grande que la sarcelle, mais moindre que le morillon ; elle a le bec noir et les pieds d'un gris plombé ; l'étendue du blanc et du noir dans son plumage est fort sujette à varier, de sorte que quelquefois il est presque tout blanc. La femelle, n°45o, n'est pas aussi belle que le mâle, n" 449 5 ^^^^ n'a point de huppe ; sa tête est rousse , et le manteau est gris. »««*«*« *«*©««*««*8^««#««^J««- LE HARLE A MANTEAU NOIR, QUATRIÈME ESPÈCE. Nous réunissons ici sous la même espèce le harle noir et le harle blanc et noir de M. Brisson , qui sont les troisième et sixième harles de Schwenckfeld, parce qu'il nous paroît qu'il y a entre eux moins de diffé- rences que l'on n'en observe dans ce genre entre le mâle et la femelle, d'auiant plus que ces deux harles sont à peu près de la même taille. Beîon , qui en a décrit un sous le nom de tiers^ dit qu'on l'appelle 8o LE IIARLE A MANTEAU NOIP». ainsi parce qu'il est comme moyen ou en tiers entre La canne et le morillon ^ et que les ailes par leur bigar- rure imitent la variété des ailes du morillon; mais il a tort de joindre son harle tiers à cet oiseau , puisque le bec est entièrement différent de celui du moril- lon; et quant à sa taille, elle est plus approchante de celle du canard. Au reste, il a la tête, le dessus du cou, le dos, les grandes pennes de l'aile, et le crou- pion, noirs, et tout le devant du corps d'un beau blanc, avec la queue brune. Cette description con- vient donc en entier au harle blanc et noir de M. Bris- son , et elle convient également à son harle noir, ex- cepté qu'au cou de celui-ci on voit du rouge bai, et qu'il a la queue noire. Tous deux ont le bec et les pieds rouges. Schwenckfeld, en disant du premier qu'on le voit rarement en Silésie , n'insinue pas que le dernier y soit plus commun en observant qu'il pa- roît quelques uns de ces oiseaux sur les rivières au mois de mars, à la fonte des glaces. LE HARLE ÉTOILE. CINQUIÈME ESPÈCE. Mergus minutas, L. La grande différence de livrée entre le mâle et la femelle dans le genre des harles a causé plus d'un double emploi dans l'énumération de leurs espèces, comme on peut le remarquer dans les listes de nos nomenclateurs : nous soupçonnons fortement qu'il y LE HARLE ÉTOILE. 8l a encore ici une de ces méprises qui ne sont que trop communes en nomenclature ; il nous paroît que l'es- pèce de ce harle étoile, mieux décrite et mieux con- nue, ne sera peut-être qu'une femelle des espèces précédentes. WiHughby le pensoit ainsi : il dit que ce même harle étoile , qui est le mergus glacialis de Ges- ner, n'est que la femelle de la pielte; et ce qui sem- ble le prouver, c'est que le mergus glacialis se trouve quelquefois tout blanc, particularité qui appartient à la piette. Quoi qu'il en soit, M. Brisson tire la déno- mination de harle étoile d'une tache blanche figurée en étoile que porte, à ce qu'il dit, ce harle au dessous d'une tache noire qui lui enveloppe les yeux; le des- sus de la tête est d'ua rouge bai; le manteau d'un brun noirâtre; tout le devant du corps est blanc, et l'aile est mi-partie de blanc et de noir; le bec est noir ou de couleur plombée, comme dans la piette; et la grosseur de ces deux oiseaux est à peu près la môme. Gesner dit que ce harle porte en Suisse le nom de canard des glaces ( y sentie ), parce qu'il ne paroît sur les lacs qu'un peu avant le grand froid qui vient les glacer. LE HARLE COURONNÉ. SIXIÈME ESPÈCE. Mergus cucullatus. L. Ce harle, qui se trouve en Virginie, est très remar- quable par sa tête couronnée d'un beau limbe, noir à S:i l,t IlAULi: COURONNÉ. la circonférence et blanc au milieu , et tbrnié de plu- mes relevées en disque; ce qui fait un bel effet, mais qui ne paroît bien que dans l'oiseau vivant, et que, par cette raison, notre planche enluminée ne rend pas. On le voit dans la belle figure que Catesby a don- née de cet oiseau qu'il a dessiné vivant. Sa poitrine et son ventre sont blancs; le bec, la face, le cou, et le dos, sont noirs; les pennes de la queue et de l'aile brunes; celles de l'aile les plus intérieures sont noi- res et marquées d'un trait blanc. Ce harle est à peu prés de la grosseur du canard. La femelle , n° 936, ; est toute brune, et sa huppe est plus petite que celle du mâle, 11° 955. Fernandès a décrit l'un et l'autre sous le nom mexicain à'ecatototlj, en y ajoutant le sur- nom de avis vend ( oiseau de vent ) sans en indiquer la raison. Ces oiseaux se trouvent au Mexique et à la Caroline aussi bien qu'en Virginie, et se tiennent sou- vent sur les rivières et les étangs. LE PELICAN'. Pelicanus onocrotaltis. L. Le pélican est plus remarquable, plus intéressant pour un naturaliste par la hauteur de sa taille et par le grand sac qu'il porte sous le bec, que par la célé- brité fabuleuse de son nom, consacré dans les emblè- 1. En latiu, onocrotalus; et en ancieu latin, truo; en espagnol, groto; en italien, agrotto ; à Rome, truo; et vers Sienne et Mantoue, agrotti; enanglois, petecane ; en allemand, meergans, schneegam; et en Autriche, ohnvogel. Tome.'iG. 1.LEPEL1C/:n],2.LE FIERRE-GARIN ou la grande HlRôKDELLE DE MER DE NOS COTES. i LE PÉLICAN. 85 mes religieux des peuples ignorants. On a représenté sous sa figure la tendresse paternelle se déchirant le sein pour nourrir de son sang sa famille languissante; mais cette fable que les Egyptiens racontoient déjà du vautour ne devoit pas s'appliquer au pélican, qui vit dans l'abondance ^, et auquel la nature a donné de plus qu'aux autres oiseaux pécheurs une grande po- che, dans laquelle il porte et met en réserve l'ample provision du produit de sa pêche. Le pélican, n^S^, égale ou même surpasse en gran- deur le cygne ^, et ce seroit le plus grand des oiseaux si l'albatros n'étoit pas plus épais, et si le flammant n'avoit pas les jambes beaucoup plus hautes. Le péli- can les a au contraire très basses; tandis que ses ailes sont si largement étendues que l'envergure en est de onze ou douze pieds ^. Il se soutient donc très aisé- ment et très long-temps dans l'air; il s'y balance avec légèreté , et ne change de place que pour tomber à plomb sur sa proie, qui ne peut échapper; car la vio- lence du choc et la grande étendue des ailes qui frap- pent et couvrent la surface de l'eau la font bouillon- ner, tournoyer, et étourdissent en même temps le poisson, qui dès lors ne peut fuir. C'est de cette ma- nière que les pélicans pèchent lorsqu'ils sont seuls; mais en troupes ils savent varier leurs manœuvres et i . Saint Axiguslin et saint Jérôme paroissent être les auteurs r!e l'ap- plicatioa de cette fable, originairement égyptienne, au pélican. ■î, M. Edwards estime celui qu'il décrit du double plus grand et plus gros que le cygne. « Celui dont parle Ellis éloit , dit-il, deux fois plus fort qu' un gros cyg7ie. » 3. Les pélicans décrits par MM. de l'Académie des Sciences avoient onze pieds d'envergure, ce qui est, suivant leur remarque, le double des cygnes et des aigles. 84 i-E PÉLICAN. agir de concert : on les voit se disposer en ligne et nager de compagnie en formant un grand cercle qu'ils resserrent peu à peu pour y renfermer le poisson , et se partager la capture à leur aise. Ces oiseaux prennent pour pêcher les heures du matin et du soir où le poisson est le plus en mouve- ment, et choisissent les lieux où il est le plus abon- dant : c'est un spectacle de les voir raser l'eau, s'éle- ver de quelques piques au dessus, et tomber le cou roide et leur sac à demi plein, puis, sSe relevant avec effort, retomber de nouveau, et continuer ce manège jusqu'à ce que cette large besace soit entièrement remplie ; ils vont alors manger et digérer à l'aise sur quelque pointe de rocher, où ils restent en repos et comme assoupis jusqu'au soir. Il me paroît qu'il seroit possible de tirer parti de cet instinct du pélican, qui n'avale pas sa proie d'a- bord, mais l'accumule en provision, et qu'on pour- roit en faire, comme du cormoran, un pêcheur do- mestique ; et l'on assure que les Chinois y ont réussi. Labat raconte aussi que des sauvages avoient dressé un pélican qu'ils envoyoient le matin après l'avoir rougi de rocou , et qui le soir revenoit au carbet le sac plein de poissons qu'ils lui faisoient dégorger. Cet oiseau doit être un excellent nageur : il est par- faitement palmipède^ ayant les quatre doigts réunis par une seule pièce de membrane ; cette peau et les pieds sont rouges ou jaunes suivant l'âge. Il paroît aussi que c'est avec l'âge qu'il prend cette belle teinte de cou- leur de rose tendre et comme transparente qui sem- ble donner à son plumage le lustre d'un vernis. Les plumes du cou ne sont qu'un duvet court; LE PÉLICAN. 85 celles de la nuque sont plus allongées, et forment une espèce de crête ou de petite huppe ^. La tête est aplatie par les côtés; les yeux sont petits et placés dans deux larges joues nues; la queue est composée de dix -huit pennes. Les couleurs du bec sont du jaune et rouge pâle sur un fond gris, avec des traits de rouge vif sur le milieu et vers l'extrémité; ce bec est aplati en dessus comme une large lame relevée d'une arête sur sa longueur et se terminant par une pointe en croc; le dedans de cette lame, qui fait la mandibule supérieure, présente cinq nervures sail- lantes, dont les deux extérieures forment des bords tranchants; la mandibule inférieure ne consiste qu'eu deux branches flexibles qui se prêtent à l'extension de la poche membraneuse qui leur est attachée, et qui pend au dessous comme un sac en forme de nasse. Cette poche peut contenir plus de vingt pintes de li- quide ; elle est si large et si longue qu'on peut y pla- cer le pied ou y faire entrer le bras jusqu'au coude. Ellis dit avoir vu un homme y cacher sa tête ; ce qui ne nous fera pourtant pas croire ce que dit Sanctius qu'un de ces oiseaux laissa tomber du haut des airs un enfant nègre qu'il avoit emporté dans son sac. Ce gros oiseau paroît susceptible de quelque édu- cation, et même d'une certaine gaieté, malgré sa pe- santeur; il n'a rien de farouche, et s'habitue volontiers avec l'homme 2. Belon en vit un dans l'île de Rhodes t . C'est C8 nue Belon exagère daus sa figure , en lui donnant un panache qu'il compare mal à propos à celui du vanneau; en quoi Gesner et Aldrovaade lont suivi dans les leurs. Celle de Gesner est encore plus vicieuse, en ce qu'elle porto cinq doigts. 2. Rzaczjnski parle d'un pélican nourri penclunt quarante ans à la r.UFlH).N. XXVI. 6 8G LE PÉLICAN. qui se promenoit familièrement par la ville; et Ciil- mann, dans Gesner, raconte l'histoire fameuse de ce pélican qui suivoit l'empereur Maximilien , volant sur l'armée quand, elle étoit en marche, et s'élevant quel- quefois si haut qu'il ne paroissoit plus que comme une hirondelle , quoiqu'il eût quinze pieds ( du Rhin ) d'un bout des ailes à l'autre. Cette grande puissance de vol seroit néanmoins étonnante dans un oiseau qui pèse vingt-quatre ou vingt-cinq livres, si elle n'étoit merveilleusement se- condée par la grande quantité d'air dont son corps se gonfle, et aussi par la légèreté de sa charpente : tout son squelette ne pèse pas une livre et demie; les os en sont si minces qu'ils ont de la transparence ; et Al- drovande prétend qu'ils sont sans moelle. C'est sans doute à la nature de ces parties solides qui ne s'ossi- fient que tard que le pélican doit sa très longue vie ^. L'on a môme observé qu'en captivité il vivoit plus long-temps que la plupart des autres oiseaux. Au reste, le pélican, sans être tout-à-fait étranger à nos contrées, y est pourtant assez rare, surtout dans l'intérieur des terres. jNous avons au Cabinet les dé- pouilles de deux de ces oiseaux, l'un tué en Dauphiné et l'autre sur la Saône ^. Gesner fait mention d'un qui cour (le Bavière , qui se plaisoit beaucoup eu compagnie , et paroissoit prendre un plaisir singulier à entendre de la musique. 1. Turner parie d'un pélican privé qui vécut cinquante ans. On con- serva pendant quatre-vingts celui dont Cuhnann fait l'histoire, et dans pa vieillesse il étoit nourri, par ordre de l'empereur, à quatre écus par jour. 2. M. de Piolenc nous ^nande qu'il en a tué un dans un marais près d'Ai'les; et M. Lottinger un autre sur un étang entre Dieuze et Sarreboarg. LE PÉLICAN. 87 fut pris sur le lac de Zurich , et qui lui regardé comme im oiseau inconnu. îl n'est pas commun dans le nord de l'Allemagne , quoiqu'il y en ait un grand nombre dans les provinces méridionales qu'arrose le Danube. Ce séjour sur le Danube est une habitude ancienne à ces oiseaux; car Aristote , les rangeant au nombre de ceux qui s'attroupent, dit qu'ils s'envolent du Stry- mon, et que, s'attendant les uns les autres au passage de la montagne, ils vont s'abattre tous ensemble et )iicher sur les rives du Danube. Ce fleuve et le Stry- mon paroissent donc limiter les contrées où ils se portent en troupes du nord au midi dans notre con- tinent; et c'est faute d'avoir bien connu leur roule que Pline les fait venir des extrémités septentrionales de la Gaule, car ils y sont étrangers, et paroissent l'être encore plus en Suède et dans les cKmats plus septentrionaux, du moins si Ton en Juge par le si- lence des naturalistes du nord; car ce qu'en dit Olaûs Magnus n'est qu'une compilation mal digérée de ce que les anciens ont écrit sur Vonocrotalej sans aucun fait qui prouve son passage ou son séjour dans les contrées du nord. 11 ne paroit pas même fréquenter l'Angleterre, puisque les auteurs de la Zoologie bri- tannique ne le comptent pas dans le nombre de leurs animaux bretons, et que Charleton rapporte qu'on voyoit de son temps dans le parc de Windsor des pé- licans envoyés de Russie. Il s'en trouve en effet, et même assez fréquemment, sur les lacs de la Russie rouge et de la Lithuanîe, de même qu'en Volbinie, en Podolie , et en Pokucie , comme le témoigne Rzac- zynski ; mais non pas jusque dans les parties les plus septentrionales de la Moscovie, comme le prétend 88 LE PÉLICAN. Ellis. En général , ces oiseaux paroissent appartenir spécialement aux cJimals plus chauds que froids. On en tua un de la plus grande taille et qui pesoit vingt- cinq livres dans l'île Majorque, près de la baie d'Al- cudia, en juin 1770. Il en paroît tous les ans réguliè- rement sur les lacs de Mantoue et d'Orbitello. On voit d'ailleurs par un passage de Martial que les pélicans étoierit communs dans le territoire de E.avenne. On les trouve aussi dans l'Asie mineure, dans la Grèce, et dans plusieurs endroits de la mer Méditerranée et de la Propontide. Belon a même observé leur passage , étant en mer, entre Rhodes et Alexandrie : ils vo- loient en troupes du nord au midi, se dirigeant vers l'Egypte; et ce même observateur jouit une seconde fois de ce spectacle vers les confins de l'Arabie et de la Palestine. Enfin les voyageurs nous. disent que les lacs de la Judée et de l'Egypte, les rives du JNil en hiver, et celles du Stryuion en été, vues du haut des collines, paroissent blanches par le grand nombre de pélicans qui les couvrent. En rassemblant les témoignages des difl'érents navi- gateurs, nous voyons que les pélicans se trouvent dans toutes les contrées méridionales de notre continent, et qu'ils se retrouvent avec peu de différence et en . plus grand nombre dans celles du Nouveau- Monde. Ils sont très communs en Afrique sur les bords du Sénégal et de la Gambra, où les Nègres leur donnent le nom de pokko : la grande langue de terre qui barre l'embouchure de la première de ces rivières en est remplie. On en trouve de mêine à Loango et sur les côtes d'Angola, de Sierra-Leona, et de Guinée. S»ir la baie de Saldana ils sont mêlés à la multitude d'oi- LE PÉLICAN. 89 seaux qui sembie remplir l'air et la mer de cette plage. On les trouve à Madagascar, à Siam , à la Chine, aux îles de la Sonde, et aux Philippines, surtout aux pê- cheries du grand lac de Manille. On en rencontre quelquefois en mer; et enfin on en a vu sur les terres lointaines de l'Océan indien, comme à la Nouvelîe- HoUande, où M. Cook dit qu'ils sont d'une grosseur extraordinaire. En Amérique on a reconnu des pélicans depuis les Antilles et la terre-ferme, l'isthme de Panama et la baie de Campeche, jusqu'à la Louisiane et aux terres voisines de la baie d'Hudson. On en voit aussi sur les îles et les anses inhabitées près de Saint-Domingue , et en plus grande quantité sur ces petites îles couver- tes de la plus belle verdure qui avoisinent la Guade- loupe, et que différentes espèces d'oiseaux semblent s'être partagées pour leur servir de retraite. L'une de ces îles a même été nommée Vile aux grands gosier.'!. Ils grossissent encore les peuplades des oiseaux qui habitent l'île à'Aves; la cote très poissonneuse des Sambales les attire en grand nombre; et dans celle de Panama on les voit fondre en troupes sur les bancs de sardines que les grandes marées y poussent ; enfin tous les écueils et les îlets voisins sont couverts de ces oiseaux en si grand nombre qu'on en charge des ca- nots , et qu'on en fond la graisse dont on se sert comme d'huile. Le pélican pêche eu eau douce comme en mer, et dès lors on ne doit pas être surpris de le trouver sur les grandes rivières; mais il est singulier qu'il ne s'en tienne pas aux terres basses et humides arrosées par de grandes rivières, et qu'il fréquente aussi les pays QO LE PELICAN. les piûs secs, comme l'Arabie et k Perse, où il est connu sous le nom de porteur d'eau [tacab ). On a observe que, comme il est obligé d'éloigner son nid des eaux trop fréquentées par les caravanes, il porte de très loin de leau douce dans son sac à ses petits. Les bons musulmans disent très religieusement que Dieu a ordonné à cet oiseau de fréquenter le désert pour abreuver au besoin les pèlerins qui vont à la Mecque , comme autrefois il envoya le corbeau qui nourrit Élie dans la solitude. Aussi les Égyptiens , en faisant allusion à la manière dont ce grand oiseau garde de Teau dans sa poche, l'ont surnommé le cha" me au de ta rivière. Au reste, il ne faut pas confondre le pélican de Bar- barie dont parle le docteur Sliaw avec le véritable pé- lican, puisque ce voyageur dit qu'il n'est pas plus gros qu'un vanneau. Il en est de même du pélican de Kolbe, qui est l'oiseau spatule. Pigafetta, après avoir bien reconnu le pélican à la côte d'Angola, se trompe en donnant son nom à un oiseau de Loango à jambes hautes comme le héron. [Nous doutons aussi beaucoup que ValcatraZj que quelques voyageurs disent avoir rencontré en pleine mer, entre l'Afrique et l'Améri- que, soit notre pélican, quoique les Espagnols des Philippines et du Mexique lui aient donné le nom d'alcatraz; car le pélican s'éloigne peu des côtes, et sa rencontre sur mer annonce la proximité de la terre. Des deux noms pelecan et onocrotale que les anciens ont donnés à ce grand oiseau le dernier a rapport à son étrange voix, qu'ils ont comparée au braiement d'un âne. Klein imagine qu'il rend ce son bruyant le cou plongé dan* l'eau ; mais ce fait paroît emprunté du LL l'ELJCAN. 91 butor, car le {jélican fait entendre sa voix rauque loin de l'eau, et Jette en plein air ses plus hauts cris. Elien décrit et caractérise bien le pélican sous le nom de cela; mais l'on ne sait pas pourquoi il le donne pour un oiseau des Indes, puisqu'il se trouve et sans doute se trouvoit dès lors dans la Grèce. Le premier nom pelecan a été le sujet d'une mé- prise des traducteurs d'Aristote, et même de Cicéron et de Pline; on a traduit pelecan par platea^ ce qui a fait confondre le pélican avec la spatule; et Aristote lui-même, en disant du pelecan qu'il avale des coquil- lages minces et les rejette à demi digérés pour en séparer les écailles, lui attribue une habitude qui con- vient mieux à la spatule , vu la structure de son œso- phage ; car le sac du pélican n'est pas un estomac où la digestion soit seulement commencée, et c'est im- proprement que Pline compare la manière dont To- nocrotale (pélican) avale et reprend ses aliments à celle des animaux qui ruminent. « Il n'y a rien ici, dit très bien M. Perrault, qui ne soit dans le plan général de l'organisation des oiseaux; tous ont un jabot dans lequel se resserre leur nourriture : le pélican l'a au dehors et le porte sous le bec, au lieu de l'avoir ca- ché en dedans et placé en bas de l'œsophage ; mais ce jabot extérieur n'a point la chaleur digestive de celui des autres oiseaux , et le pélican rapporte frais dans cette poche les poissons de sa pêche à ses petits. Pour les dégorger il ne fait que presser ce sac sur sa poitrine; et c'est cet acte très naturel qui peut avoir donné li^u à la fable si généralement répandue que le pélican s'ouvre la poitrine pour nourrir ses petits de sa propre substance. » gj LE PELICAN. Le nid du pélican se trouve communément au bord des eaux; il le pose à piate terre, et c'est par erreur et en confondant, à ce qu'il paroît, la spatule avec le pélican , que ?>!. Salerne dit qu'il niche sur les arbres. Il est vrai qu'il s'y perche malgré sa pesanteur et ses larges pieds pahnés; et cette habitude, qui nous eût moins étonné dans les pélicans d'Amérique, parce que plusieurs oiseaux d'eau s'y perchent*, se trouve également dans les pélicans d'Afrique et d'autres par- ties de notre continent. Du reste, cet oiseau, aussi vorace que grand dépré- dateur, engloutit dans une seule pêche autant de poisson qu'il en faudroit pour le repas de six hommes. Il avale aisément un poisson de sept ou huit livres ; on assure qu'il mange aussi des rats et d'autres petits auimaux. Pison dit avoir vu avaler un petit chat vi- vant par un pélican si familier qu'il venoit au marché, où les pécheurs se hâtoieut de lier son sac, sans quoi il leur enlevoit subtilement quelques pièces de pois- son. Il mange de côté , et quand on lui jette un mor- ceau il le happe. Cette poche où il emmagasine toutes ses captures est composée de deux peaux; l'interne est continue à la membrane de l'œsophage, l'exté- rieure n'est qu'un prolongement de la peau du cou; les rides qui la plissent servent à retirer le sac lorsque étant vide il devient flasque. On se sert de ces poches de pélican comme de vessie pour enfermer le tabac à fumer : aussi les appel!e-t-on dans nos îles blagues ou blades y du mol anglois biadder^ qui signifie vessie, 1. Voyoz l'arlicic des Tinnmoiis et «gcs 4o5 et 4i3. LE PELICAN. 9.) Ou prcteûd que ces peaux préparées sont plus belles et plus douces que les peaux d'agneau; quelques ma- rins s'en font des bonnets, les Siamois en filent des cordes d'instrument , et les pêcheurs du ï\il se ser- vent du sac , encore attaché à la mâchoire, pour en faire des vases propres à rejeter l'eau de leurs ba- teaux, ou pour en contenir et garder; car cette peau ne se pénètre ni ne se corrompt par son séjour dans l'eau. Il semble que la nature ait pourvu par une atten- tion singulière à ce que le pélican ne fut point suffoqué quand , pour engloutir sa proie , il ouvre à l'eau sa poche tout entière; la trachée-artère, quittant alors les vertèbres du cou, se jette en devant, et, s'atta- chant sous cette poche, y cause un gonflement très sensible : en même temps deux muscles en sphincter resserrent l'œsophage de manière à fermer toute en- trée à l'eau. Au fond de cette même poche est cachée une langue si courte qu'on a cru que l'oiseau n'en avoit point. Les narines sont aussi presque invisibles et placées à la racine du bec ; le cœur est très grand, la rate très petite, les cœcums également petits, et bien moindres que dans l'oie , le canard, et le cygne. Enfin Aidrovande assure que le pélican n'a que douze côtes , et il observe qu'une forte membrane fournie de muscles épais recouvre les bras des ailes. Mais une observation très intéressante est celle de M. Méry et du P. Tachard sur l'air répandu sous la peau du corps entier du pélican ; on peut même dire que cette observation est un fait général qui s'est manifesté d'une manière plus évidente dans le péli- can, mais qui peut se reconnoître dans tous les oi- 94 I-r. PÉLICAN. seaux , et que M. Lorry, célèbre et savant médecin de Paris, a démontré par la communication de l'air jusque dans les os et les tuyaux des plumes des oi- seaux. Dans le pélican l'air passe de la poitrine dans les sinus axillaires , d'où il s'insinue dans les vésicules d'une membrane cellulaire épaisse et gonflée qui re- couvre les muscles et enveloppe tout le corps sous la membrane où les plumes s'implantent ; ces vésicules en sont enflées au point qu'en pressant le corps de cet oiseau on voit une quantité d'air fuir de tous côtés sous les doigts. C'est dans l'expiration que l'air com- primé dans la poitrine passe dans les sinus, et de là se répand dans toutes les vésicules du tissu cellulaire; on peut même, en soufflant dans la trachée- artère, rendre sensible à l'œil cette route de l'air, et l'on conçoit dès lors combien le pélican peut augmenter par là son volume sans prendre plus de poids, et combien le vol de ce grand oiseau doit en être fa- cilité. Du reste, la chair du pélican n'avoit pas besoin d'être défendue chez les Juifs comme immonde, car elle se défend d'elle-même par son mauvais goût, son odeur de marécage, et sa graisse huileuse : néanmoins quel- ques navigateurs s'en sont accommodés. Variétés du Pélican. Nous avons observé dans plusieurs articles de cette Histoire naturelle qu'en général les espèces des grands oiseaux, comme celles des grands quadrupèdes, exis- tent seules, isolées, et presque sans variétés; que de plus elles paroisscnt être partout les mêmes, tandis VARIÉTÉS DU PÉLTCAN. qS que sous chaque genre ou dans chaque famille de petits animaux, et surtout dans celles des petits oi- seaux, il y a une multitude de races plus ou moins proches parentes auxquelles ou donne improprement le nom d'espèces. Ce nom espèce ^ et la notion méta- physique qu'il renferme, nous éloignent souvent de la vraie connoissance des nuances de la nature dans ses productions, beaucoup plus que les noms de va- riété _, de race^ et de famille. Mais cette filiation, per- due dans la confusion des branches et des rameaux parmi les petites espèces, se maintient entre les grandes ; car elles admettent tout au plus quelques variétés qu'il est toujours aisé de rapporter à l'espèce première comme une branche immédiate à sa sou- che. L'autruche, le casoar, le condor, le cygne, tous les oiseaux majeurs, n'ont que peu ou point de va- riétés dans leurs espèces : ceux qu'on peut regarder comme les seconds en ordre de grandeur ou de force, tels que la grue, la cigogne, le pélican, l'albatros, ne présentent qu'un petit nombre de ces mêmes varié- tés, comme nous allons l'exposer dans celles du pé- lican , qui se réduisent à deux. LE PÉLICAN BRUN. PJIEMIÈRE VARIÉTÉ. Pelecanus fuscus. h. Nous avons'déjà remarqué que le plumage du pé- lican est sujet à varier, et que, suivant l'âge, il est plus ou moins blanc et teint d'un peu de couleur de rose ; il semble varier aussi par d'autres circonstan- 96 LE PÉLICAN BR€N. ces, car il est quelquefois mêlé de gris et de noir. Ces diflérences ont été observées entre des individus qui néanmoins étoient certainement tous de la même espèce; or il y a si peu loin de ces mélanges de cou- leur à une teinte générale grise ou brune que M. Klein n'a pas craint de prononcer affirmativement que le pélican brun, n° 967, et le pélican blanc, n'étoient que des variétés de la même espèce. Hans Sloane, qui avoil bien observé les pélicans bruns d'Amérique, avoue aussi qu'ils lui paroissent être les mêmes que les pélicans blancs. Oviedo, parliinl des graîids gosiers à plumage cendré que l'on rencontre sur les rivières aux Antilles, remarque qu'il s'y en trouve en même temps d'un fort beau blanc, et nous sommes porté à croire que la couleur brune est la livrée des plus jeunes, car l'on a observé que ces pélicans bruns étoient généralement plus petits que les blancs. Ceux qu'on a vus près de la baie d'Hudson étoient aussi plus petits et de couleur cendrée : ainsi leur blanc ne vient pas de l'influence du climat froid. La même va- riété de couleur s'observe dans les climats chauds de l'ancien continent. M. Sonnerat , après avoir décrit deux pélicans des Philippines, l'un brun, l'autre cou- leur de rose, soupçonne comme nous que c'est le même oiseau plus ou moins âgé; et ce qui confirme notre opinion , c'est que M. Erisson nous a donné un pélican des Philippines qui semble faire la nuance entre les deux, et qui n'est plus entièrement gris ou brun , mais qui a encore les ailes et une partie du dos de cette couleur, et le reste blanc. LE PELICAN A BEC DENTELE. 97 LE PÉLICAN A BEC DENTELÉ. SECONDE VARIÉTÉ. Si la dentelure du bec de ce Pélican du Mexique est naturelle et régulière comme celle du bec du harle et de quelques autres oiseaux , ce caractère particu- lier suiïiroit pour en faire une espèce différente de !a première, quoique M. Brisson ne la donne que comme variété ; mais si cette dentelure n est formée que par la rupture accidentelle de la tranche mince des bords du bec, comme nous l'avons remarqué sur le bec de certains calaos, cette diÛerence accidentelle, loin de faire un caractère constant et naturel , ne mérite pas même d'être admise comme variété; et nous sommes d'autant plus porté à le présumer, qu'on trouve, se- lon Hernandès, dans les mêmes lieux le pélican or- dinaire et ce pélican à bec dentelé. LE CORMORAN*. Pelecanus Carbo. L. Le nom cormoran se prononçoit ci -devant corma- rarij, cormarin^ et vient de corbeau marin ou corbeau de mer. Les Grecs appeloient ce même oiseau corbeau 1. En latin, corvus aqaaticus; ea italien, corvo marino; en espa- gnol, caervo cuLvo : an alleiuaiid, scarb , ivasser-rnbe ; en anglois. cor- murant; dans quelques unes de nos provinees de France, crot-pesclierot 9^ LE COKMORAN. chauve^; cependant il n'a rien de commun avec ie corbeau que son plumage noir, qui même diffère de celui du corbeau en ce qu'il est duveté et d'un noir moins profond. Le cormoran , n° 927, est un assez grand oiseau à pieds palmés, aussi bon plongeur que nageur, et grand destructeur de poisson. Il est à peu près de la grandeur de l'oie, mais tl'une taille moins fournie , plutôt mince qu'épaisse, et allongée par une grande queue plus étalée que ne Test communément celle des oiseaux d'eau : cette queue est composée de qua- torze plumes roides comme celies de la queue du pic; elles sont, ainsi que tout le plumage , d'un noir lustré de vert. Le manteau est onde de festons noirs sur un fond brun; mais ces nuances varient dans dif- férents individus; car M. Salerne dit que la couleur du plumage est quelquefois d'un noir verdâtre. Tous ont deux taches blanches au côté extérieur des jam- bes, avec une gorgerette blanche qui ceint le haut du cou en mentonnière, et il y a des brins blancs, pareils à des soies, hérissés sur le haut du cou et le dessus de la tête , dont le devant et les côtés sont chauves. Une peau également nue garnit le dessous du bec, qui est droit jusqu'à la pointe, où il se re- courbe fortement en un croc très aigu. Cet oiseau est du petit nombre de ceux qui ont les quatre doigts assujettis et liés ensemble par une mem- brane d'une seule pièce, et dont le pied, muni de 1. PhaLacrocorax , à la lettre, corbeau chauve. Dans Arislote ou lit simplemeat corax ; mais c'est d'un oiseau d'eau qu'il s'agit ; et aux ca- ractères qiie le philosophe lui donne on reconnoît clairement le cor- moran. LE CORMORAN. 99 cette large rame, sembleroit indiquer qu'il est très grand nageur : cependant il reste moins dans Teau que plusieurs autres oiseaux aquatiques dont la palme n'est ni aussi continue ni aussi élargie que la sienne ; il prend fréquemment son essor, et se perche sur les arbres. Aristote lui attribue cette habitude, exclusi- vement à tous les autres oiseaux palmipèdes : néan- moins il l'a commune avec le pélican, le fou , la fré- gate, l'anhinga , et l'oiseau du tropique; et ce qu'il y a de singulier, c'est que ces oiseaux forment avec lui le petit nombre des espèces aquatiques qui ont les quatre doigts entièrement engagés par des mem- branes continues. C'est cette conformité qui a donné lieu aux ornithologistes modernes de rassembler ces cinq ou six oiseaux en une seule faniille, et de les désigner en commun sous le nom générique de péli- can'^. Mais ce n'est que dans une générai i té scolasti- que, et en forçant l'analogie, que l'on peut, sur le rapport unique de la similitude d'une seule partie , appliquer le même nom à des espèces qui diffèrent autant entre elles que celle de l'oiseau du tropique, par exemple, et celle du véritable pélican. Le cormoran est d'une telle adresse à pécher, et d'une si grande voracité que, quand il se jette sur un étang, il y fait seul plus de dégât qu'une troupe en- tière d'autres oiseaux pêcheurs. Heureusement il se tient presque toujours au bord de la mer, et il est rare" de le trouver dans les contrées qui en sont éloignées. Comme il peut rester long-temps plongé et qu'il nage 1. Klein, Linuée, ont formé cette famille: le cormoran y figuie sous le nom de pelecanus carbo , la frégate sous celui de pelecanus aqu i- liiSf etc. 100 LE CORMORAN. SOUS l'eau avec la rapidité d'un trait, sa proie ne iui échappe guère , et il revient presque toujours sur l'eau avec un poisson en travers de son bec. Pour l'a- valer il fait un singulier manège; il jette en Tair son poisson , et il a l'adresse de le recevoir la tête la pre- mière, de manière que les nageoires se couchent au passage du gosier, tandis que la peau membraneuse qui garait le dessous du bec prête et s'étend autant qu'il est nécessaire pour admettre et laisser passer le corps entier du poisson , qui souvent est fort gros en comparaison du cou de l'oiseau. Dans quelques pays, comme à la Chine, et autre- fois en Angleterre, on a su mettre à profit le talent du cormoran pour la pêche, et en faire pour ainsi dire un pêcheur domestique , en lui bouclant d'un anneau le bas du cou pour l'empêcher d'avaler sa proie, et l'accoutumant à revenir à son maître en rapportant le poisson qu'il porte dans le bec. On voit sur les ri- vières de la Chine des cormorans ainsi bouclés, per- chés sur l'avant des bateaux , s'élancer et plonger au signal qu'on donne en frappant sur l'eau un coup de rame, et revenir bientôt en rapportant leur proie, qu'on leur ôte du bec Cet exercice se continue jus- qu'à ce que le maître , content de la pêche de son oiseau , lui délie le cou et lui permette d'aller pêcher pour son propre compte. La faim seule donne de l'activité au cormoran; il '»«'»tt^«<(«C«-8-tt«»»CO^<-<»««-»a«o»«««'«>4»w»»^^^<»a^ LES HIRONDELLES DE MER »9^0< Dans le grand nombre des noms transportés, pour la plupart sans raison, des animaux de terre à ceux de mer, il s'en trouve quelques uns d'assez heureuse- ment appliqués, comme celui àlilrondetle qu'on a donné à une petite famille d'oiseaux pécheurs qui res- semblent à nos hirondelles par leurs longues ailes et leur queue fourchue, et qui, par leur vol constant à la surface des eaux, représentent assez bien sur la plaine liquide les allures des hirondelles de terre dans nos campagnes et autour de nos habitations : non moins agiles et aussi vagabondes, les hirondelles de mer rasent les eaux d'une aile rapide, et enlèvent en volant les petits poissons qui sont à la surface de l'eau, comme nos hirondelles y saisissent les insectes. Ces rapports de forme et d'habitudes naturelles leur ont fait donner, avec quelque fondement, le nom àlii- rondeUej malgré les différences essentielles de la forme du bec et de la conformation des pieds, qui, dans les hirondelles de mer, sont garnis de petites membranes retirées entre les doigts, et ne leur servent pas pour 1. En aDglois, sea-swallow ; en allemand, see schivatbe ; en suédois cl dans d'autres langues du nord, taern , terns, stirn , d'où Turuer à déiivé le nom de stenia, adojaté par les nomenclateurs pour distinguer ce genre d'oiseaux. Sur nos côtes de rOcéan les hirondelles de mer s'cippelleni goélettes. LES HIRONDELLES DE MER. 1 09 nager*; car il semble que la nature n'ait confié ces oiseaux qu'à la puissance de leurs ailes, qui sont ex- trêmement longues et échancrées, comme celles de nos hirondelles. Ils en font le même usage pour pla- ner, cingler, plonger dans l'air, en élevant, rabais- sant, coupant, croisant leurs vols de mille et mille manières, suivant que le caprice, la gaieté, ou l'as- pect de la proie fugitive, dirigent leurs mouvements^ : ils ne la saisissent qu'au vol, ou en se posant un in- stant sur l'eau sans la poursuivre à la nage; car ils n'aiment point à nager, quoique leurs pieds à demi membraneux puissent leur donner cette facilité. Ils résident ordinairement sur les rivages de la mer, et fréquentent aussi les lacs et les grandes rivières. Ces hirondelles de mer jettent en volant de grands cris aigus et perçants comme les martinets, surtout lors- que par un temps calme elles s'élèvent en l'air à une grande hauteur, ou quand elles s'attroupent en été pour faire de grandes courses , mais en particulier dans le temps des nichées , car elles sont alors plus inquiètes et plus clameuses que jamais : elles répètent et redoublent incessamment leurs mouvements et leurs cris; et comme elles sont toujours en très grand nombre, l'on ne peut, sans en être assourdi, appro- 1. D'où vient qu'Aldrovaude , wi regardant les hirondelles de mer comme de petits goélands, les dislingue par le nom de goéiands à pieds fendus. 2. « Les marins donnent a tous ces oiseaux légers qu'on trouve au large le nom de croiseurs lorsqu'ils sont grands, et de goélettes lors- qu'ils sont peiits. » Remarques faites par M. le vicomte de Querlioent; et par les notices jointes a.us remarques de cet excellent observateur nous reconnoissons en effet dans ces croiseurs et ces goélettes des hiron- delles de mer. 110 LES lïIRO^DELLTiS DE MET.. cher de la plage où elles ont déposé leurs œufs ou rassemblé leurs petits^. Elles arrivent par troupes sur nos côtes de l'Océan au commencement de mai^; la plupart y demeurent et n'en quittent pas les bords; d'autres voyagent plus loin , et vont cherclier les lacs, les grands étangs^, en suivant les rivières; partout elles vivent de petite pèche, et même quelques unes gobent en l'air des insectes volants. Le bruit des armes à feu ne les effraie pas : ce signal de danger, loin de les écarter, semble les attirer; car à l'instant où le chasseur en abat une dans la troupe , les autres se précipitent en foule alentour de leur compagne bles- sée , et tombent avec elle jusqu'à fleur d'eau. On re- marque de même que nos hirondelles de terre arri- vent quelquefois au coup de fusil , ou du moins qu'elles n'en sont pas assez émues pour s'éloigner beaucoup. Cette habitude ne viendroit-elie pas d'une confiance aveugle? Ces oiseaux, emportés sans cesse par un vol rapide, sont moins instruits que ceux qui sont tapis dans les sillons ou perchés sur les arbres; ils n'ont pas appris comme eux à nous observer , nous reconnoître , et fuir leurs plus dangereux ennemis. Au reste , les pieds de l'hirondelle de mer ne diffè- rent de ceux de l'hirondelle de terre qu'en ce qu'ils sont à demi palmés ; car ils sont de môme très courts, très petits, et presque inutiles pour la marche. Les ongles pointus qui arment les doigts ne paroissent 1. C'est d'elles et de leurs cris importuns que Turner dérive le pro- verbe fait pour le vain babil des parleurs impitoyables, taras parturit. 2. Observation faite sur celles de Picardie par M. Bâillon. 5. Comme celui de Lindre , près de Dieuxc en Lorraine, qui, en embrassant ses détours et ses golfes, a sept lieues de circuit. LES HIRONDELLES DE MER. 111 pas plus nécessaires à l'hirondelle de mer qu'à celle de terre, puisque toutes deux saisissent également leur proie avec le bec : celui des hirondelles de mer est droit, effilé en pointe, lisse, sans dentelures , et aplati par les côtés. Les ailes sont si longues que l'oi- seau en repos paroît en être embarrassé, et que dans l'air il semble être tout aile ; mais si cette grande puis- sance de vol fait de l'hirondelle de mer un oiseau aérien , elle se présente comme un oiseau d'eau par ses autres attributs; car, indépendamment de la membrane échancrée entre les doigts, elle a, comme presque tous les oiseaux aquatiques, une petite por- tion de la jambe dénuée de plumes , et le corps re- vêtu d'un duvet fourni et très serré. Cette famille des hirondelles de mer est composée de plusieurs espèces, dont la plupart ont franchi les océans et peuplé leurs rivages. On les trouve depuis les mers, les lacs ^ et les rivières du Nord, jusque dans les vastes plages de l'Océan austral; et on les rencontre dans presque toutes les régions intermé- diaires. Nous allons en donner les preuves, en faisant la description de leurs diflerentes espèces, et nous commencerons par celles qui fréquentent nos côtes. 1. Le nom même de tnern, stem, donné par les Septentrionaux à CCS hirondelles, signifie lac. LE PIEKRE-GA1\IN. -J'»»go»s»6^e<'»»»fr»a»9»g 8«a»oa.c«a»a s^s LA PETITE HIRONDELLE DE MER\ SECONDE ESPECE. Sterna minuta. L. Cette petite hirondelle de mer, n° 996, ressemble si bien à la précédente pour les couleurs qu'on ne la distingueroit pas sans une différence de taille consi- dérable et constante entre ces deux races ou espèces, celle-ci n'étant pas plus grosse qu\ine alouette; mais elle est aussi criarde , aussi vagabonde que la grande : cependant elle ne refuse pas de vivre en captivité lorsqu'elle se trouve prise à l'embûche que , dès le temps de Belon , les pêcheurs lui dressoient sur l'eau , 1. En anglois , lesser sea-swallow ; eu alleaiaud, kleln sec schwalbe; et vers Strasbourg , fischerlin ; en polonois, lybitiv. LA TETITE HIRONDELLE DE MER. I17 en faisant flotter une croix de bois au milieu de la- quelle ils attachoient un petit poisson pour amorce , avec des gluaux fichés aux quatre coins entre lesquels loisean , tombant sur sa proie, empêtre ses ailes. Ces petites hirondelles de mer fréquentent , ainsi que les grandes, les côtes de nos mers, les lacs, et les ri- vières, et elles en partent de même aux approches de l'hiver. 9»»»&e>» »»»»>&»» >»e-»»»(»»»9»»e'0'O»ft»^»»»»g-9»»e'9» LA GUIFETTE. TROISIÈME ESPÈCE. Sterna nigra. L. (Jeune âge.) Nous adoptons pour désigner cette espèce d'hiron- delle de mer, n° 9^4? ^^ ï^-^™ ^^ guifette qu'elle porte sur nos côtes de Picardie. Son plumage , blanc sous le corps, est assez agréablement varié de noir derrière la tête, de brun nué de roussâtre sur le dos, et d'un joli gris frangé de blanchâtre sur les ailes. Elle est de taille moyenne entre les deux précédentes; mais elle en diflere en plusieurs choses pour les mœurs. M. Bâil- lon, qui en parle par comparaison avec la grande espèce appelée ;?î>rrt^-^arm^ dit qu'elle se trouve éga- lement sur les côtes de Picardie, mais qu'elles diflè- rent par plusieurs caractères. T Les guifettes ne vont pas, comme les pierre -garins, chercher habituelle- ment leur nourriture à la mer; elles ne sont pas pis- civores, mais plutôt insectivores, se nourrissant au- BUnOK. XX Yi I l8 LA GUIFEÏÏE. tant de mouches et autres insectes volants quelles saisissent en l'air que de ceux qu'elles vont prendre dans l'eau; 2** elles sont peu clauieuses, et n'impor- tunent pas, comme les pierre-garins , par leurs cris continuels; 3** elles ne pondent pas sur le sable nu, mais choisissent dans les marais une touffe d'herbe ou de mousse sur quelque motte isolée au milieu de l'eau ou sur ses bords; elles y apportent quelques brins d'herbes sèches et y déposent leurs œufs, qui sont ordinairement au nombre de trois; 4° elles couvent constamment leurs œufs pendant dix -sept jours, et ils éclosent tous le même jour. Les petits ne peuvent voler qu'au bout d'un mois, et cependant ils partent avec leurs père et mère d'as- sez bonne heure, et souvent avant les pierre-garins; on en voit voler le long de la Seine et de la Loire dans le temps de leur passage. Au reste , les guifettes ont les allures du vol toutes semblables à celles des pierre-garins ou grandes hirondelles de mer; elles sont de même continuellement en l'air; elles volent le plus souvent en rasant l'eau ou les herbes, et s'é- lèvent aussi fort haut et très rapidement. LA r.UIFETTE NOIRE. 1 19 LA GUIFETTE NOIRE, ou L'ÉPOUVANTAIL^. QUATRIÈME ESPÈCE. Stem a nigra. L. (Adulte. ) Cet oiseau, n'' 553, a tant de rapport avec le pré- cédent qu'on l'appelle gulfette noire en Picardie. Le nom d'épotivantail qu'on lui donne ailleurs vient ap- paremment de la teinte obscure de cendré très foncé qui lui noircit la tête , le cou et le corps ; ses ailes seules sont du joli gris qui l'ait la livrée commune des hirondelles de mer. Sa grandeur est à peu près la même que celle de la guifette commune ; son bec est noir, et ses pieds sont d'un rouge obscur. On distin- gue le mâle à une tache blanche placée sous la gorge. Ces oiseaux n'ont rien de lugubre que le plumage; car ils sont très gais, volent sans cesse, et font, comme les autres hirondelles de mer, mille tours et retours dans les airs. Ils nichent, comme les autres guifettes , sur les roseaux dans les marais, et font trois ou quatre œufs d'un vert sale , avec des taches noirâtres qui forment une zone vers le milieu. Ils chassent de même aux insectes ailés, et leur ressem- blent encore par toutes les allures^. 1. En allemand, scinvartzer mew; et sur le Ubin, vers Strasbourg, mey-vogel; en anglois, scarecrovo , smalL biack sca-swaUoiv. 2. Observations comniuriicjuée» par M. taiiiou de ^îontreuii-^ur- nier. 20 LE GACHET. r«>e««««>»4 » îxî- »«•»*■'>«■» LE GACHET*. CINQUIÈME ESPÈCE. Un beau noir couvre la tête , la gorge , le cou , et le haut de la poitrine de celte hirondelle de mer, en manière de chaperon ou de domino ; son dos est gris, son ventre est blanc : elle est un peu plus grande que les guifetles. L'espèce n'en paroît pas fort commune sur nos côtes ; mais elle se retrouve sur celles de l'A- morique, où le P. Feuiliée l'a décrite, et où il a ob- servé que ces oiseaux pondent sur la roche nue deux œufs très gros pour la taille , et marbrés de taches d'un pourpre sombre sur un fond blanchâtre. Au reste, l'individu observé par ce voyageur étoit plus grand que celui qu'a décrit M. Brisson , qui néan- moins les rapporte tous deux à la même espèce, à laquelle, sans en dire la raison, il a imposé le nom de gacliet. L'HIRONDELLE DE MER DES PHILIPPINES. SIXIÈME ESPÈCE. Sterna payancns'is. L. Cette hirondelle de mer, trouvée à l'île Panay, l'une des Philippines , par M. Sonnerat, est indiquée 1. Variété Ju sicrna nigra, L, l'hirondelle de mek des philippines. IP. 1 dans son V oyage à la Nouvelle-Guinée. Sa grandeur est égale à celle de notre pierre-garin , et peut-être est- elle de la même espèce modifiée par l'influence du climat; car elle a, comme le pierre-garin, tout le devant du corps blanc , le dessus de la tête tacheté de noir, et n'en diffère que par les ailes et la queue , qui sont grisâtres en dessous et d'un brun de terre d'ombre au dessus} le bec et les pieds sont noirs. L'HIRONDELLE DE MER A GRx\NDE ENVERGURE. SEPTIÈME ESPÈCE. Sterna fuliginosa. L. Quoique ce caractère d'une grande envergure sem- ble appartenir à toutes les hirondelles de mer, il peut néanmoins s'appliquer spécialement à celle-ci , qui , sans être phis grande de corps que notre hirondelle de mer commune , a deux pieds neuf pouces d'enver- gure. Elle a sur le froat un petit croissant blanc, avec le dessus de la tête et de la queue d'un beau noir, et tout le dessous du corps blanc; le bec et les pieds noirs. Nous devons à M. le vicomte de Querhoent la connoissance de cette espèce , qu'il a trouvée à l'île de l'Ascension, et sur laquelle il nous a communiqué la notice suivante. « Il est inconcevable combien il y a de ces hiron- delles à l'Ascension; l'air en est quelquefois obscurci, \2'2 LHIRONDELLE DE MEK A GRANDE ENVERGURE. et j'ai vil de petites plaines qu'elles couvroient entiè- rement. Elles sont très piaillardes , et jettent conti- nuellement des cris aigus et aigres exactement sem- blables à ceux de la fresaie. Elles ne sont pas craintives; elles voloientau dessus de moi presque à me toucher: celles qui étoîent sur leurs nids ne s'envoloient point quand je les approchois, mais me donnoient de grands coups de bec quand je voulois les prendre. Sur plus de six cents nids de ces oiseaux je n'en ai vu que trois où il y eût deux petits ou deux œufs, tous les autres n'en avoient qu'un : ils les font à plate terre, auprès de quelque tas de pierres, et tous les uns auprès des autres. Dans une partie de l'île où une troupe s'étoit établie, je trouvai dans tous les nids le petit déjà grand, et pas un seul œuf; le lendemain je rencon- trai un autre établissement où il n'y avoit dans cha- que nid qu'un œuï qui commençoit à être couvé , et pas un petit. Cet œuf, dont la grosseur me surprit, est jaunâtre, avec des taches brunes, et d'autres ta- ches d'un violet pâle plus multipliées au gros bout. Sans doute ces oiseaux font plusieurs pontes par an. Les petits, dans leur premier âge, sont couverts d'un duvet gris bîanc. Quand on veut les prendre dans le nid, ils dégorgent aussitôt le poisson qu'ils ont dans l'estomac. » LA GRANDE HIRONDELLE DE MER DE CAYENiXE. 1^5 LA GRANDE HIRONDELLE DE MER DE GAYENNE. HUITIÈME ESPÈCE. Stem a cayennensis. L. On pourroit donner à cette espèce la dénomination de très grande hirondelle de mer^ car elle surpasse de plus de deux pouces dans ses principales dimensions le pierre-garin , qui est la plus grande de nos hiron- delles de mer d'Europe. Celle-ci, n° 988, se trouve à Gayenne : elle a, comme la plupart des espèces de son genre, tout le dessous du corps blanc, une ca- lotte noire derrière la tête, et les plumes du man- teau frangées, sur fond gris, de jaunâtre ou roussâtre foible. Nous n'avons connoissance que de ces huit espèces d'hirondelles de mer, et nous croyons devoir séparer de cette famille d'oiseaux celui dont M. Brisson a fait sa troisième espèce^ sous la dénomination d'hirondelle cendrée^, parce qu'il a les ailes courtes ^ et que la grande longueur des ailes paroît être le trait le plus marqué, et l'attribut constant par lequel la nature ait caracté- risé les hirondelles de mer, et parce que aussi leurs habitudes naturelles dépendent pour la plupart de cette conformation qui leur est commune à toutes. 1^4 l'oislal du tropique. L'OISEAU DU TROPIQUE, ou LE PAILLE-EIN-QUEUE^. Pliaeton œthereus, L. INous avons vu des oiseaux se porter du nord au midi, et parcourir d'un vol libre tous les climats de la terre et des mers; nous en verrons d'autres confi- nés aux régions polaires, comme les derniers enfants de la nature mourante sous cette sphère de glace ^ : celui-ci semble au contraire être attaché au char du soleil sous îa zone brûlante que bornent les tropi- ques^. Volant sans cesse sous ce ciel enflammé, sans s'écarter des deux limites extrêmes de la route du grand astre , il annonce aux navigateurs leur prochain passage sous ces lignes célestes : aussi tous lui ont donné le nom d'oiseau du tropique , parce que son ap- parition indique l'entrée de la zone torride, soit qu'on arrive par le côté du nord ou par celui du sud dans toutes les mers du monde, que cet oiseau fréquente également. C'est même aux îles les plus éloignées et jetées le plus avant dans l'Océan équinoxial des deux Indes , 1. Paille-cn-cui, fétu-en-cul, queue-de- flèche; en. anglois, tfie tropick bird; en hoUaadois, pilstaart; en espagnol , rabo di junco ; en latin moderne , lepturus. 2. Voyez, dans les derniers articles de cette histoire, ceux deVal- balross, du pétrel, du macareux , du phiguin. 3. C'est sans doute dans cette idée que M. Ijinnseus lui donne le ne m poéli(«uc de phaéion {pliaeton œthereus). ..^^ ^^ .adkF y ^V ^f ,<1 JÊ^^:::^ '^mM^w^ ^' 1 . L'OISE AUDUTROPIgUE OU LE PAILLE lUQUEDE _ 2 LE ECU- 3-LAîlŒGATE l'oiseau du tropique. 125 telles que l'Ascension, Sainte-Hélène, Rodrigue, et celles de France et de Bourbon, que ces oiseaux sem- blent surgir par choix et s'arrêter de préférence. Le vaste espace de la mer atlantique, du côté du nord, paroît les avoir égarés jusqu'aux Bermudes; car c'est le point du globe où ils se sont le plus écartés des li- mites de la zone torride. Ils habitent et traversent toute la largeur de celte zone , et se retrouvent à son autre limite vers le midi, où ils peuplent cette suite d'îles que M. Cook nous a découvertes sous le tropi- que austral, aux Marquises, à l'île de Pâques, aux îles de la Société et à celles des Amis^. MM. Cook et Forster ont aussi rencontré ces oiseaux en divers en- droits de la pleine mer, vers ces mêmes latitudes; car, quoique leur apparition soit regardée comme un signe de la proximité de quelque terre, il est certain qu'ils s'en éloignent quelquefois à des distances prodi^ijieu- ses, et qu'ils se portent ordinairement au large à plu- sieurs centaines de lieues. Indépendamment d'un vol puissant et très rapide ces oiseaux ont, pour fournir ces longues traites, la faculté de se reposer sur l'eau 2, et d'y trouver un point d'appui au moyen de leurs larges pieds entiè- rement palmés, et dont les doigts sont engagés par une membrane , comme ceux des cormorans , des fous, des frégates, auxquels le paille-en-queue res- semble par ce caractère, et aussi par l'habitude de se percher sur les arbres. Cependant il a beaucoup plus de rapports avec les hirondelles de mer qu'avec i . Dans les premières de ces îles son nom est manoo-roa ( manoo veul dire oiseau ). a. Labat croit même qu'ils y donnent. \'26 l/oiSEAU DU TROPIQUE. aucuQ fie ces oiseaux : il leur ressemble par la lon- gueur des ailes, qui se croisent sur la queue lorsqu'il est en repos ; il leur ressemble encore par la forme du bec, qui néanmoins est plus fort, plus épais , et légèrement dentelé sur les bords. Sa grosseur est à peu près celle d'un pigeon com- mun. Le beau blanc de son plumage suffiroit pour le faire remarquer; mais son caractère le plus frappant est un double long brin qui ne paroîtque comme une paille implantée à sa queue, ce qui lui a fait donner le nom de paille -en -queue. Ce double long brin est composée de deux filets , chacun formé d'un côté de plume presque nu et seulement garni de petites bar- bes très courtes , et ce sont des prolongements des deux pennes du milieu de la queue, laquelle du reste est très courte et presque nulle. Ces brins ont jusqu'à vingt-deux ou vingt-quatre pouces de longueur : sou- vent l'un des deux est plus long que l'autre , et quel- quefois il n'y en a qu'un seul , ce qui tient à quel- que accident ou à la saison de la mue ; car ces oiseaux les perdent dans ce temps, et c'est alors que les ha- bitants d'Otaiti et des autres îles voisines ramassent ces longues plumes dans leurs bois , où ces oiseaux viennent se reposer pendant la nuit. Ces insulaires en forment des touffes et des panaches pour leurs guer- riers ; les Caraïbes des îles de l'Amérique se passent ces longs brins dans la cloison du nez pour se rendre plus beaux ou plus terribles. On conçoit aisément qu'un oiseau d'un vol aussi haut, aussi libre, aussi vaste , ne peut s'accommoder de la captivité ; d'ailleurs ses janîbes courtes et placées en arrière le rendent aussi pesant . aussi peu agile à LOISEAU DU TROPIQUE. I27 terre qu'il est leste et léger dans les airs. On a vu quelquefois ces oiseaux , fatigués ou déroutes par les tempêtes, venir se poser sur le mât des vaisseaux , et se laisser prendre à la main. Le voyageur Léguât parle d'une plaisante guerre entre eux et les matelots de son équipage dont ils enlevoient les bonnets. On distingue deux ou trois espèces de paille-en- queue , mais qui ne semblent être que des races ou variétés qui tiennent de très près à la souche com- mune. Nous allons donner la notice de ces espèces, sans prétendre qu'elles soient en effet spécifiquement différentes. LE GRâND PAILLE-EN-QUEUE. PREMIÈEE ESPÈCE. Phaeton œtkereus. L. C'est surtout par la différence de grandeur que nous pouvons distinguer les espèces ou variétés de ces oiseaux, Ceiui-ci, n" 998, égale ou même surpasse la taille d'un gros pigeon de volière ; ses pailles ou brins ont près de deux pieds de longueur, et l'on voit sur son plumage tout blanc de petites lignes noires en hachures au dessus du dos, et un trait noir en fer- à-cheval qui embrasse l'œil par l'angle intérieur; le bec et les pieds sont rouges. Ce paille-en-queue, qui se trouve à Tîle Rodrigue , à celle de l'Ascension et à Cayennc, paroit être le plus grand de toiis ces oi- seaux. 128 LE PETIT PAILLE-EN-Ql EUE- LE PETIT PAILLE-EN-QUEUE. SECONDE ESPÈCE. Phaeton cayennensis» L. Celui-ci, ii° 069, n'est que de la taille d'nn petit pigeon commun, ou même au dessous; il a, comme le précédent, le fer-à-cheval noir sur l'œil , et de plus il est tacheté de noir smf les plumes de l'aile voisines du corps et sur les grandes pennes : tout le reste de son plumage est blanc, ainsi que les longs brins. Les bords du bec, qui, dans le grand paille-en-queue, sont découpés en petites dents de scie rebroussées en arrière, le sont beaucoup moins dans celui-ci. Il jette par intervalles un petit cri, cliirlc^ chîrlc^ et pose son nid dans des trous de rochers escarpés. On n'y trouve que deux œufs, suivant le P. Feuillée, qui sont bleuâtres et un peu plus gros que des œufs de pigeon. Par la comparaison qae nous avons faite de plu- sieurs individus de cette seconde espèce nous avons remarqué à quelques uns des teintes de rougeâtre ou fauve sur le fond blanc de leur plumage, variété que nous croyons provenir de l'âge, et à laquelle nous rapporterons le paiile-en-queue fauve de M. Bris- son, avec d'autant plus d'apparence qu'il le donne comme plus petit que le paille-en-queue blanc. Nous avons aussi remarqué des variétés considérables, quoique individuelles, dans la grandeur de ces oi- LE PETIT PAILLE-EN-QUEUE. ï 2g seaux, et plusieurs voyageurs nous ont assuré que les jeunes n'ont pas le plumage d'un blanc pur, mais tacheté ou sali de brun ou de noirâtre. Ils diffèrent aussi des vieux en ce qu'ils n'ont point encore de longs brins à la queue, et que leurs pieds, qui doi- vent devenir rouges, sont d'un bleu pâle. Cependant nous devons observer que, quoique Catesby assure, en général , que ces oiseaux ont les pieds et le bec rouges, cela n'est vrai sans exception que pour l'es- pèce précédente et la suivante; car dans celle-ci, qui est l'espèce commune à l'Ile de France, le bec est jaunâtre ou couleur de corne, et les pieds sont noirs. LE PAILLE-EN-QUEUE A BRINS ROUGES. TROISIÈME ESPÈCE. Phaeîon pliœnicurus. L. Les deux filets ou longs brins de la queue sont, dans cette espèce, n" 979, du même rouge que le bec; le reste du plumage est blanc, à l'exception de quelques taches noires sur l'aile près du dos, et du trait noir en fer-à-cheval qui engage l'œil. M. le vi- comte de Querlioent a eu la bonté de nous commu- niquer la note suivante au sujet de cet oiseau, qu'il a observé à l'Ile de France. « Le paille-eii-quene à filets rouges niche dans cette île, aussi bien que le paille-en-queue commun; le dernier dans des creux l.)() LE PAILLE-EN~QUEUE A BRINS ROUGES. d'arbre de la graade île, l'aulro dans des trous des pe- tits îlots du voisinage. On ne voit presque jamais le paille-en-queue à filets rouges venir à la grande terre ; et , hors le temps des amours , le paiile-en-queue commun ne la fréquente aussi que rarement. Ils pas- sent leur vie à pêcher au large, et ils viennent se re- poser sur la petite île du Coin-de-mire _, qui est à deux lieues au vent de l'Ile de France, où se trouvent aussi beaucoup d'autres oiseaux de mer. C'est en septem- bre et octobre que j'ai trouvé des nids de pailîe-en- queue; chacun ne contient que deux œufs d'un blanc jaunâtre, marquetés de taches rousses. On m'assure qu'il ne se trouve souvent qu'un œuf dans le nid du grand paille-en-queue : aussi aucune de ces espèces ou variétés de ce bel oiseau du tropique ne paroît être nombreuse. » Du reste, ni l'une ni l'autre de ces trois espèces ou variétés que nous venons de décrire ne paroît at- tachée spécialement à aucun lieu déterminé ; souvent elles se trouvent les deux premières ou les deux der- nières ensemble, et M. le vicomte de Querhoent dit les avoir vues toutes trois réunies à l'île de l'xiscen- sion. LES FOUS\ Dans tous les êtres bien organisés l'instinct se marque par des habitudes suivies, qui toutes tendent 1. Ea auglois, booby (fou, stupide ) , d'où l'ou a fait le nom de boubie, qui se lit si fréquemment dans les relations de la mer du Sud ; \ LES FOUS. l3l à leur conservation; ce sentiment les avertit et leur apprend à fuir ce qui peut nuire, comme à chercher ce qui peut servir au maintien de leur existence et même aux aisances de la vie. Les oiseaux dont nous allons parler semblent n'avoir reçu de la nature que la moitié de cet instinct; grands et forts, armés d'un bec robuste , pourvus de longues ailes et de pieds entièrement et largement palmés, il ont tous les at- tributs nécessaires à l'exercice de leurs facultés , soit dans l'air ou dans l'eau. Ils ont donc tout ce qu'il faut pour agir et pour vivre, et cependant ils semblent ignorer ce qu'il faut faire ou ne pas faire pour éviter de mourir; répandus d'un bout du monde à l'autre, et des mers du nord à celles du midi, nulle part ih n'ont appris àconnoître leur plus dangereux ennemi : l'aspect de l'homme ne les effraie ni ne les intimide; ils se laissent prendre non seulement sur les vergues des navires en mer, mais à terre, sur les îlets et les côtes , où on les tue à coups de bâton et en grand nombre sans que la troupe stupide sache fuir ni prendre son essor, ni même se détourner des chas- seurs qui les assomment l'un après l'autre et jusqu'au dernier. Cette indifférence au péril ne vient ni de fer- meté ni de courage , puisqu'ils ne savent ni résister ni se défendre, et encore moins attaquer, quoiqu'ils en aient tous les moyens, tant par la force de leur corps que par celle de leurs armes. Ce n'est donc que par imbécillité qu'ils ne se défendent pas; et, de quel- que cause qu'elle provienne, ces oiseaux sont plutôt stupides que fous; car l'on ne peut donner à la plus par les Portugais des Indes , paxaros bobos ou fois oiseaux ; en latia moderne el de nomenclature, ^uia. 1)7 IIS IMUl;.. «''lriiiif;o |)i'ivalin)|»M in^'^inr dn |)lnH ■ |>ir.ssaiil daiigiM', ri niscjur mhis les roiips dont on \cs iVappo, < !('|)('nd iiil , loi'S(|ii'ils (4 lia|>|)rnl à la main dr ronragt* los livro à nn anirc onnrnii (|ni ne r do Iom lonrinon l<»r; (U'I onnomi «\sl roiscau ap|M'l«'' la ffruafr : «dir i\\\u\ sur 1rs l'ons d^s ijn'idlr \rs aprr^'oil , les pour snil sans irlArlir. ol les loiro à ronps «1 aihvs r! di* 1)00 à lui livrer leur proie, cjUidle saisit v\ avale à rinslaiil; ear ees ions indM*eilles et IA(dies ne iniin- t|nenl pas de reiulri» ^o!*^î;e à la preini»^»re allacpie, ol voni ensnile l'Iiendier une ;nilre prox* nr le poisson .\ l'inslanl iuo HiMultIttMo h poMuIro a«u) ch^oi . \t»Vi»t fl'«pv('i« Tfvrllrlo ilt* roi «>1noiu». LES FOUS. l33 celui de Ja frégate : aussi les fous s'éloignent-ils beau- coup moins qu'elle au large, et leur rencontre en mer annonce assez sûrement aux navigateurs le voisinage de quelque terre. Néanmoins quelques uns de ces oiseaux qui fréquentent les côtes de notre nord se soHt trouvés dans les îles les plus lointaines et les plus isolées au milieu des océans; ils y habitent par peu- plades avec les mouettes, les oiseaux du tropique, etc. ; et la frégate, qui les poursuit de préférence, n'a pas manqué de les y suivre. Dampier fait un récit curieux, des hostilités de l'oi- seau frégate, qu'il appelle le guerrier:, contre les fous, qu'il nomme boubies^ , dans les îles Alcranes, sur la côte d'Yucatan. « La foule de ces oiseaux y est si grande que je ne pouvois, dit-il, passer dans leur quartier sans être incommodé de leurs coups de bec. J'observai qu'ils étoient rangés par couples, ce qui me fit croire que c'étoient le mâle et la femelle Les ayant frappés, quelques uns s'envolèrent; mais le plus grand nombre resta; ils ne s'envoloient point malgré les efforts que je faisois pour les y contraindre. Je remarquai aussi que les guerriers et les boubies laissoient toujours des gardes auprès de leurs petits , surtout dans le temps où les vieux alloient faire leur provision en mer. On voyoit un assez grand nombre de guerriers malades ou estropiés qui paroissoient hors d'état d'aller chercher de quoi se nourrir ; ils ne demeuroient pas avec les oiseaux de leur espèce; et soit qu'ils fussent exclus delà société, ou qu'ils s'en fussent séparés volontairement, ils étoient dispersés 1. C'est le mot anglois, booby, sot, stupide. Bl.'FfO.\, XXV J. 0 î^l fES FOUS. en divers endroits pour y trouver apparemment l'oc- casion de piller. J'en vis un jour plus de vingt sur une des îles, qui faisoient de temps en temps des sorties en plate campagne pour enlever du butin; mais ils se retiroient presque aussitôt. Celui qui surprenoit une jeune boubie sans garde lui donnoit d'abord un grand coup de bec sur le dos pour lui faire rendre gorge, ce qu'elle faisoit à l'instant; elle rendoit un poisson ou deux de la grosseur du poignet, et le vieux guerrier l'avaloit encore plus vite. Les guerriers vigou- reux jouent le même tour aux vieilles boubies qu'ils trouvent en mer. J'en vis un moi-même qui vola droit contre une boubie, et qui d'un coup de bec lui fit rendre un poisson qu'elle venoit d'avaler : le guerrier fondit si rapidement dessus qu'il s'en saisit en l'air ' avant qu'il fût tombé dans l'eau. » C'est avec les cormorans que les oiseaux fous ont le plus de rapport par la figure et l'organisation , ex- cepté qu'ils n'ont pas le bec terminé en croc , mais en pointe légèrement courbée; ils en diffèrent en- core en ce que leur queue ne dépasse point les ailes. Ils ont les quatre doigts unis par une seule pièce de membrane ; l'ongle de celui du milieu est dentelé in- térieurement en scie ; le tour des yeux est en peau nue; leur bec droit, conique, est un peu crochu à son extrémité , et les bords sont finement dentelés : les narines ne sont point apparentes ; on ne voit à leur place que deux rainures en creux. Mais ce que ce bec a de plus remarquable c'est que sa moitié supé- rieure est comme articulée et faite de trois pièces, jointes par deux sutures, dont la première se trace yers la pointe, qu'elle fait paroître comme un onglet LES FOUS. l55 <îétaché; l'autre se marque vers la base du bec, près de la tête , et donne à cette moitié supérieure la fa- culté de se briser et de s'ouvrir on haut, en relevant sa pointe à plus de deux pouces de celle de la man- dibule inférieure. Ces oiseaux jettent un cri fort qui participe de ceux du corbeau et de l'oie; et c'est surtout quand la fré- gate les poursuit qu'ils font entendre ce cri, ou lors- qu'étant rassemblés ils sont saisis de quelque frayeur subite. Au reste , ils portent en volant le cou tendu et la queue étalée. Ils ne peuvent bien prendre leur vol que de quelque point élevé ; aussi se perchent- ils comme les cormorans. Dampier remarque même qu'à l'île diAves ils nichent sur les arbres, quoique ailleurs on les voie nicher à terre^ , et toujours en grand nombre dans un même quartier; car une com- munauté, non d'instinct , mais d'imbécillité , semble les rassembler. Ils ne pondent qu'un œuf ou deux. Les petits restent long-temps couverts d'un duvet très doux et très blanc dans la plupart ; mais le reste des particularités qui peuvent concerner ces oiseaux doit trouver sa place dans l'énumération de leurs espèces. 1. M. Valmont de Bomare , en cherchant la raison qui a fait donner à cet oiseau le nom de fou , se trompe beaucoup en disant qu'il est le seul des palmipèdes qui se perche, puisque non seulement le cormo- ran, mais le pélican, l'anhinga , l'oiseau du tropique, se perchent; et ce qui est de plus singulier , tous ces oiseaux sont ceux du genre le plus complètement palmipède , puisqu'ils ont les qualre doigts liés par une membrane. l56 LE FOU COMMUN. LE FOU COMMUN. PREMIÈRE ESPÈCE. Pelecanus Sula. L. Cet oiseau , dont l'espèce paroît être la plus com- mune aux Antilles, est d'une taille moyenne entre celles du canard et de l'oie. Sa longueur du bout du bec à celui de la queue est de deux pieds cinq pouces, et d'un pied onze pouces au bout des ongles; son bec a quatre pouces et demi, sa queue près de dix. La peau nue qui entoure les yeux est jaune , ainsi que la base du bec dont la pointe est brune ; les pieds sont d'uQ jaune pâle ; le ventre est blanc, et tout le reste du plumage est d'un cendré brun. Toute simple qu'est cette livrée , Catesby observe que seule elle ne peut caractériser cette espèce, tant il s'y trouve de variétés individuelles. « J'ai observé, dit-il, que l'un de ces individus avoit le ventre blanc et le dos brun; un autre la poitrine blanche comme le ventre, et que d'autres étoient entièrement bruns. » Aussi quelques voyageurs semblent avoir désigné cette espèce de fous par le nom à' oiseaux fauves. Leur chair est noire et sent le marécage : cependant les matelots et les aventuriers des Antilles s'en sont souvent re- pus. Dampier raconte qu'une petite flotte françoise qui échoua sur l'île d'^iTS tira parti de cette ressource, et fit une telle consommation de ces oiseaux que le nombre en diminua beaucoup dans cette île. LE FOU COMMUN. 1 07 On les trouve en grande quantité non seulement sur cette île d'Aves^ mais dans celle de Remire ^ et surtout au Grand-Connétable , roc taillé en pain de sucre , et isolé en mer, à la vue de Cayenne. Ils sont aussi en très grand nombre sur les îlots qui avoisinent la côte de la Nouvelle-Espagne, du côté de Caraque; et il paroît que cette même espèce se rencontre sur la côte du Brésil et aux îles Bahama, où l'on assure qu'ils pondent tous les mois de l'année deux ou trois œufs, ou quelquefois un seul, sur la roche toute nue. LE FOU BLANC. SECONDE ESPÈCE. Pelecanus Piscator, L. Nous venons de remarquer beaucoup de diversité du blanc au brun dans l'espèce précédente ; cepen- dant il ne nous paroît pas que Ton puisse y rapporter celle-ci , d'autant plus que Du Tertre , qui a vu ces deux oiseaux vivants, les distingue l'un de l'autre. Ils sont en effet très différents , puisque l'un a blanc ce que l'autre a brun ; savoir, le dos , le cou et la tête , et que d'ailleurs celui-ci est un peu plus grand : il n'a de brun que les pennes de l'aile et partie de ses couvertures; de plus il paroît être moins stupide. Il ne se perche guère sur les arbres, et vient encore moins se faire prendre sur les vergues des navires. Cependant cette seconde espèce habite dans les mê- mes lieux avec la première. On les trouve également l58 LE FOU BLANC. à l'île de l'Ascension. 11 y a, dit M. le vicomte de Q.uerhoent , dans cette île des milliers de fous com- muns; les blancs sont moins nombreux : on voit les uns et les autres perchés sur des monceaux de pierres, ordinairement par couples ; on les y trouve à toutes les heures, et ils n'en partent que lorsque la faim les oblige d'aller pêcher. Ils ont établi leur quartier gé- néral sous le vent de l'île ; on les y approche en plein jour, et on les prend même à la main. Il y a encore des fous qui diffèrent des précédents; étant en mer par les lo degrés 6 secondes de latitude nord, nous en avons vu qui avoient la tête noire. » LE GRAND FOU. TROISIÈME ESPÈCE. Pelecanus bassanus, L. ( Var. , b. ) Cet oiseau, le plus grand de son genre, est de la grosseur de l'oie et il a six pieds d'envergure. Son plu- mage est d'un brun foncé et semé de petites taches blanches sur la tête , de taches plus larges sur la poi- trine, et plus larges encore sur le dos; le ventre est d'un blanc terne. Le mâle a les couleurs plus vives q'ue la femelle. Ce grand oiseau se trouve sur les côtes de ia Flo- ride et sur les grandes rivières de cette contrée. « Il se submerge, dit Catesby, et reste un temps consi- dérable sous l'eau , où j'imagine qu'il rencontre des requins ou d'autres grands poissons voraces qui l'es- LE GRAND FOU. l5g Iropient ou le devoreat ; car plusieurs fois il m'est arrivé de trouver sur le rivage de ces oiseaux estropies ou morts. » Un individu de cette espèce fut pris dans les envi- rons de la ville d'Eu, le 18 octobre 1772. Surpris très loin en mer par le gros temps, un coup de vent Ta- voit sans doute amené et jeté sur nos côtes. L'homme qui le trouva n'eut, pour s'en rendre maître, d'autre peine que celle de lui jeter son habit sur le corps. Ou le nourrit pendant quelque temps. Les premiers jours il ne vouloit pas se baisser paur prendre le pois- son qu'on mettoit devant lui, et il falloit le présenter à la hauteur du bec pour qu'il s'en saisît. Il étoit aussi toujours accroupi et ne vouloit pas marcher ; mais peu après , s'accoutumant au séjour de la terre , il marcha, devint assez familier, et même se mit à suivre son maître avec importunité, en faisant entendre de temps en temps un cri aigre et rauque. LE PETIT FOU. QUATRIÈME ESPÈCE. Sula parva. L. C'est en effet ie plus petit que nous connoissions dans ce genre d'oiseaux fous, n** 973 : sa longueur du bout du bec à celui de la queue n'est guère que d'un pied et demi. Il a la gorge, l'estomac et le ventre blancs, et tout le reste du plumage est noirâtre. Il nous a été envoyé de Gayenne, 1^0 LE PETIT FOU BRUN. LE PETIT FOU BRUN. CINQUIÈME ESPÈCE. Carbo GractUa. Meyer. Cet oiseau, n°974» diffère du précédent en ce qu'il est entièrement brun ; et , quoiqu'il soit aussi plus grand, il l'est moins que le fou brun commun de la première espèce. Ainsi nous laisserons ces deux es- pèces séparées en attendant que de nouvelles obser- vations nous indiquent s'il faut les réunir. Toutes deux se trouvent dans les mêmes lieux , et particu- lièrement à Cayenne et aux îles Caribes. LE FOU tacheté. SIXIÈME ESPÈCE. Sula alba. Meyer. Par ses couleurs, et même par sa laille, cet oiseau, n° 986, pourroit se rapporter à notre troisième espèce de fous, si d'ailleurs il n'en différoit pas trop par la brièveté des ailes, qui même sont si courtes dans l'in- dividu représenté dans cette planche que l'on seroit tenté de douter que cet oiseau appartînt réellement à la famille des fous, si d'ailleurs les caractères du bec et des pieds ne paroissoient l'y rappeler. Quoi LE FOU TACHETÉ. l4l qu'il en soit, cet oiseau, qui est de la grosseur du grand plongeon , a comme lui le fond du plumage d'un brun noirâtre tout tacheté de blanc plus fine- ment sur la tête ; plus largement sur le dos et les ailes, avec l'estomac et le ventre ondes de brunâtre sur fond blanc. LE FOU DE BASSANS SEPTIÈME ESPÈCE. Dyosporus bassanus. Illig. — Sula alba. Mey. L'île de Bass ou Bassan^ dans le petit golfe d'E- dimbourg , n'est qu'un très grand rocher qui sert de rendez-vous à ces oiseaux , qui sont d'une grande et belle espèce. On les a nommés fous de Bassan , parce qu'on croyoit qu'ils ne se trouvoient que dans ce seul endroit; cependant on sait, par le témoignage de Clusiuset de Sibbald^, qu'on en rencontre également aux îles de Féroé, à l'île d'Alise, et dans les autres îles Hébrides^. 1. En anglois , soland goose. 2. Hector Boetius , dans sa Description de l'Ecosse, dit aussi que ces oiseaux nichent sur une des îles Hébrides/, mais ce qu'il ajoute , savoir, qu'ils y apportent pour cela tant de bois qu'il fait la provision de l'an- née pour les habitants , paroît fabuleux d'autant plus que ces oiseaux» à l'île de Bassan , pondent comme les autres fous d'iVmérique sur la roche nue. 3. Quelques personnes nous assurent qu'il paroît quelquefois de ces fous jetés par les vents sur les côtes de Bretagne et même jusqu'au milieu des terres , et qu'on en a vu aux environs de Paris. 14^ LE FOU DE BAS8AN. Cet oiseau, n° 278, est de la grosseur d'une oie; il a près de trois pieds de longueur, et plus de cinq d'envergure. Il est tout blanc, à l'exception des plus grandes pennes de l'aile qui sont brunes ou noirâtres, et du derrière de la tête qui paroît teint de jaune ^; la peau nue du tour des yeux est d'un beau bleu , ainsi que le bec qui a jusqu'à six pouces de long, et qui s ouvre au point de donner passage à un poisson de la taille d'un gros maquereau ; et cet énorme mor- ceau ne suffit pas toujours pour satisfaire sa voracité. M. Bâillon nous a envoyé un de ces fous qui a été pris en pleine mer, et qui s'étoit étouffé lui-même en ava- lant un trop grand poisson^. Leur pêche ordinaire dans l'île de Bassan et aux Ebudes est celle des ha- rengs. Leur chair retient le goût du poisson; cepen- dant celle des jeunes, qui sont toujours très gras^, est assez bonne pour qu'on prenne la peine de les aller dénicher, en se suspendant à des cordes et descen- dant le long des rochers. On ne peut prendre les jeunes que de cette manière. Il seroit aisé de tuer 1 . « Je serois lente de croire que c'est une marque Je vieillesse. Cette tache jaune est de la même nature que celle qu'ont au bas du cou les spatules; j'en ai vu en qui cette partie étoit presque dorée. La même chose arrive aux poules blanches, elles jaunissent en vieillis- sant. » ( Note communiquée par M. Bâillon. ) liay est de cet avis, quant au fou de Bassan ; et, suivant Wil- lughby, les petits, dans le premier âge, sont marqués de brun ou de noirâtre sur le dos. 2. Envoi fait de Montreuil-sur-mer par M. Bâillon , en décembre 1777 ; mais c'est un conte que l'on fit à Gesner de lui dire que cet oi- seau, voyant un nouveau poisson, rendoit celui qu'il veuoit d'avaler, et ainsi n emportoit jamais que le dernier qu'il eût péché. 3. Gesner dit que les Écossois font de la graisse de cet oiseau une e^èce de très bon onguent. LE FOU DE BASSAN. l45 les vieux à coups de bâton ou de pierres, mais leur chair ne vaut rien. Au reste, ils sont tout aussi imbé- cilles que les autres fous. Ils nichent à l'île de Bassan, dans les trous du ro- cher, où ils ne pondent qu'un œuf: le peuple dit qu'ils le couvent simplement en posant dessus un de leurs pieds. Cette idée a pu venir de la largeur du pied de cet oiseau ; il est largement palme , et le doigt du milieu, ainsi que Textérieur, ont chacun près de quatre pouces de longueur, et tous les quatre sont engages par une pièce entière de membrane. La peau n'est point adhérente aux muscles ni collée sur le corps; elle n'y tient que par de petits faisceaux de fibres placées à distances inégales, comme d'un à deux pou- ces, et capables de s'allonger d'autant, de manière qu*en tirant la peau flasque elle s'étend comme une membrane, et qu'en la soufflant e]\e s'enfle comme un ballon. C'est l'usage que sans doute en fait l'oiseau pour renfler son volume, et se rendre par là plus léger dans son vol. Néanmoins on ne découvre pas de ca- naux qui communiquent du thorax à la peau ; mais il se peut que l'air y parvienne par le tissu cellulaire, comme dans plusieurs autres oiseaux. Cette obser- vation, qui sans doute auroit lieu pour toutes les es- pèces de fous, a été faite par M. Daubenton le jeune, sur un fou de Bassan envoyé frais de la côte de Pi- cardie. Ces oiseaux, qui arrivent au printemps pour nicher dans les îles du nord, les quittent en automne , et, descendant plus au midi, se rapprochent sans doute du gros de leurs espèces , qui ne quittent pas les ré- gions méridionales ; peut-être même si les migrations l44 I-E FOU DE BASSAN. de cette dernière espèce étoient mieux connues, Irou- veroit-on qu'elle se rallie et se réunit avec les autres espèces sur les côtes de la Floride, rendez-vous général des oiseaux qui descendent de notre nord , et qui ont assez de puissance de vol pour traverser les mers d'Europe en Amérique. LA FRÉGATE'. Pelecanm Fregata, L. Le meilleur voilier, le plus vite de nos vaisseaux , la frégate , a donné son nom à l'oiseau qui vole le plus rapidement et le plus constamment sur les mers. La frégate, n^gôi , est en effet de tous ces navigateurs ailés celui dont le vol est le plus fier, le plus puis- sant, et le plus étendu : balancé sur des ailes d'une prodigieuse longueur, se soutenant sans mouvement sensible, cet oiseau semble nager paisiblement dans l'air tranquille pour attendre l'instant de fondre sur sa proie avec la rapidité d'un trait; et lorsque les airs sont agités par la tempête, légère comme le vent , la frégate s'élève jusqu'aux nues, et va chercher le calme, en s'élançant au dessus des orages. Elle voyage en tous sens, en hauteur comme en étendue; elle se porte au large à plusieurs centaines de lieues, et four- nit tout d'un vol ces traites immenses auxquelles la durée du jour ne suffiantpas, elle continue sa route 1. En anglois, frégate bird; à la Jamaïque, man ofvoar bird; ea es- pagnol, rabihorcado. LA FRÉGATE. l45 dans les ténèbres de la nnit, et ne s'arrête sur la mer que dans les lieux qui lui offrent une pâture abon- dante. Les poissons qui voyagent en troupes dans les hauJes mers, comme les poissons volants, fuient par colonnes et s'élancent en l'air pour échapper aux bonites, au dorades , qui les poursuivent, mais n'é- chappent point à nos frégates. Ce sont ces mêmes poissons qui les attirent au large. Elles discernent de très loin les endroits où passent leurs troupes en co- lonnes, qui sont quelquefois si serrées qu'elles font bruire les eaux et blanchir la surface de la mer : les frégates fondent alors du haut des airs , et , fléchissant leur vol de manière à raser l'eau sans la toucher, elles enlèvent en passant le poisson qu'elles saisissent avec le bec, les griffes, et souvent avec les deux à la fois, selon qu'il se présente, soit en nageant sur la surface de l'eau , ou bondissant dans l'air. Ce n'est qu'entre les tropiques, ou un peu au delà, que l'on rencontre la frégate dans les mers des deux mondes. Elle exerce sur les oiseaux de la zone tor- ride une espèce d'empire ; elle en force plusieurs , particulièrement les fous, à lui servir comme de pour- voyeurs ; les frappant d'un coup d'aile, ou les pinçant de son bec crochu, elle leur fait dégorger le poisson qu'ils avoient avalé, et s'en saisit avant qu'il ne soit tombé. Ces hostilités lui ont fait donner par les na- vigateurs le surnom de guerrier qu'elle mérite à plus d'un titre, car son audace la porte à braver l'homme même. «En débarquant à l'île de l'Ascension, dit M. le vicomte de Querhoent , nous fûmes entourés d'une nuée de frégates. D'un coup de canne j'en ter^ l46 LA FRÉGATE. rassai une qui vouloit me prendre un poisson que je tenois à la main; en môme temps plusieurs voloient à quelques pieds au dessus de la chaudière qui bouil- loit à terre pour enlever la viande, quoiqu'une partie de rëquipage fût alentour. Cette témérité de la frégate tient autant à la force de ses armes et à la fierté de son vol qu'à sa voracité. Elle est en «ffet armée en guerre : des serres perçan- tes ; un bec terminé par un croc très aigu ; les pieds courts et robustes, recouverts de plumes comme ceux des oiseaux de proie ; le vol rapide ; la vue per- çante : tous ces attributs semblent lui donner quel- que rapport avec l'aigle , et en faire de même le tyran de l'air au dessus des mers. Mais du reste la frégate par sa conformation tient beaucoup plus à l'élément de Teau ; et quoiqu'on ne la voie presque jamais na- ger, elle a cependant les quatre doigts engagés par une membrane échancrée^ ; et par cette union de tous les doigts elle se rapproche du genre du cor- moran, du fou, du pélican , que l'on doit regarder comme de parfaits palmipèdes. D'ailleurs le bec de la frégate, très propre à la proie puisqu'il est terminé par une pointe perçante et recourbée, diffère néan- moins essentiellement du bec des oiseaux de proie terrestres, parce qu'il est très long, un peu concave dans sa partie supérieure, et que le croc placé tout à la pointe semble faire une pièce détachée , comme dans le bec des fous, auquel celui de la frégate res- semble par ses sutures et par le défaut de narines ap- parentes. 1. Dampier n'y avoit pas regardé d'assez près lorsqu'il dit qu'elle a les pieds faits comme ceux des autres oiseaux terrestres. LA FRÉGATE. ïl^-J La frt^gale n'a pas le corps plus gros qu'une poule ; înais ses ailes étendues ont huit, dix, et jusqu'à qua- torze pieds d'envergure. C'est au moyen de ces ailes prodigieuses qu'elle exécute ses longues courses, et qu'elle se porte jusqu'au milieu des mers, où elle est souvent l'unique objet qui s'offre entre le ciel et l'o- céan aux regards ennuyés des navigateurs; mais cette longueur excessive des ailes embarrasse l'oiseau guer- rier comme l'oiseau poltron, et empêche la frégate comme le fou de reprendre leur vol lorsqu'ils sont posés, en sorte que souvent ils se laissent assommer au lieu de prendre leur essor. Il leur faut une pointe de rocher ou la cime d'un arbre, et encore n'est-ce que par effort qu'ils s'élèvent en partant. On peut même croire que tous ces oiseaux à pieds palmés qui se perchent ne le font que pour reprendre plus ai- sément leur vol; car cette habitude est contraire à la structure de leurs pieds, et c'est la trop grande lon- gueur de leurs ailes qui les force à ne se poser que sur des points élevés d'où ils puissent en partant mettre leurs ailes en plein exercice. Aussi les frégates se retirent et s'établissent en commun sur des écueils élevés ou des îlots boisés pour nicher en repos. Dampier remarque qu'elles placent leurs nids sur les arbres dans des lieux soli- taires et voisins de la mer. La ponte n'est que d'un œuf ou deux; ces œufs sont d'un blanc couleur de chair, avec des petits points d'un rouge cramoisi. Les petits, dans le premier âge, sont couverts d'un du- vet gris blanc : ils ont les pieds de la même couleur, et le bec presque blanc, mais par la suite la couleur du bec change; il devient ou rouge ou noir, et \àS LA FUÉGATE. bleuâtre dans son milieu, et il en est de même de ia couleur des doigts; la tête est assez petite et aplatie en dessus; les yeux sont grands, noirs, et brillants, et environnés d'une peau bleuâtre. Le mâle adulte a sous la gorge une grande membrane charnue d'un rouge vif, plus ou moins enQée ou pendante. Per- sonne n'a bien décrit ces parties; mais si elles n'ap- partiennent qu'au mâle, elles pourroieut avoir quel- que rapport à la fraise du dindon, qui s'enfle et rougit dans certains moments d'amour ou de colère. On reconnoît de loin les frégates en mer, non seu- lement à la longueur démesurée de leurs ailes, mais encore à leur queue très fourchue^. Tout le plumage est ordinairement noir avec reflet bleuâtre , du moins celui du mâle. Celles qui sont brunes comme la pe- tite frégate figurée dans Edwards paroissent être les jeunes, et celles qui ont le ventre blanc sont les fe- melles. Dans le nombre des frégates vues à l'île. de l'Ascension par M. le vicomte de Querhoent, et qui toutes étoient de la même grandeur, les unes parois- soient toutes noires; les autres avoient le dessus du corps d'un brun foncé, avec la tête et le ventre blancs. Les plumes de leur cou sont assez longues pour que les insulaires de la mer du Sud s'en fassent des bonnets. Ils estiment aussi beaucoup la graisse ou plutôt l'huile qu'ils tirent de ces oiseaux, par la grande vertu qu'ils supposent à cette graisse contre les douleurs de rhumatisme et les engourdissements. Du reste, la frégate a, comme le fou, le tour des yeux dégarni de plumes ; elle a même l'ongle du 1. Les Portugais ont donné à ia frégate le nom de rabo forcado, à cause de sa queue très fourchue. LA F 11 ÉGAIE. l49 milieu denlelé intérieurement. Ainsi les frégates, quoique persécuteurs nés des fous, sont néanmoins voisins et parents; triste exemple de la nature d'un genre d'êtres qui, comme nous, trouvent souvent leurs ennemis dans leurs proches! >«*«««» ft«««***«««i»«*©»«*o ««>«»«!S<8«**«««a »»*« 8 LES GOELANDS ET LES MOUETTES ^ Ces deux noms, tantôt réunis et tantôt séparés, ont moins servi jusqu'à ce jour à distinguer qu'à con- fondre les espèces comprises dans l'une des plus nombreuses familles des oiseaux d'eau. Plusieurs na- turalistes ont nommé goélands ce que d'autres ont ap- pelé mouettes js et quelques uns ont indifféremment appliqué ces deux noms comme synonymes à ces mê- mes oiseaux; cependant il doit subsister entre toute expression nominale quelques traces de leur origine , ou quelques indices de leurs différences, et il me semble que les noms goéland et mouette ont en latin leurs correspondants larus et gavia^ dont le premier doit se traduire par goéland^ et le second par mouette. Il me paroît de plus que le nom goéland désigne les plus grandes espèces de ce genre, et que celui de 1. En latin, taras et gavia; sur nos cotes de la Méditerranée, ga- bian; sur celles de l'Océan, mauve; en allemand, meiv , mewe (nriiau- leur, de meuven, miauler); en groenlandois, akpa , se^on Eggede; naviat , dans Andersen. . iîu?r(>^. XXVI. lo l50 LES GOELANDS ET LES MOUETTES. mouette ne doit être appliqué qu'aux plus petites es- pèces. On peut même suivre juscjue chez les Grecs les vestiges de cette division ; car le mot képphoSj qui se lit dans Aristote, dans Aratus, et ailleurs, désigne une espèce ou une branche particulière de la famille du laros ou goéland. Suidas et le scoliaste d'Aristo- phane traduisent képphos par larus ; et si Gaza ne l'a point traduit de même dans Aristote , c'est que, sui- vant la conjecture de Pierius , ce traducteur avoit en vue le passage des Géorgiques où Yirgile, paroissant rendre à la lettre les vers d'Aratus, au lieu de kép- p^ioSj qui se lit dans le poëte grec , a substitué le nom de fulica. Mais si la fuUca des anciens est notre foulque ou morelle, ce que lui attribue ici le poète latin de présager la tempête en se jouant sur le sable ne lui convient point du tout^, puisque la foulque ne vit pas dans la mer, et ne se joue pas sur le sable où même elle ne se tient qu'avec peine. De plus, ce qu'A- ristote attribue à son képphos d'avaler l'écume de la mer comme une pâture, et de se laisser prendre à cette amorce, ne peut guère se rapporter qu'à un oi- seau vorace comme le goéland oula mouette : aussi Al- drovande conclut-il de ces inductions comparées que le nom de laros dans Aristote est générique , et que celui de képphos est spécifique, ou plutôt particulier à quelque espèce subalterne de ce même genre. Mais une remarque que Turner a faite sur la voix de ces 1. L'épithèle que Cicéron, traduisant ces mêmes vers d'Aralus, donne à la foulque , lui convient aussi peu qu'elle convient bien au goéland : Cana fulix ilideni fugiens e gurgite ponii, Nuuciai horribile» damans insiare procellas. ( De Divinatione , lib. I. ) LES GOÉLANDS ET LES MOUETTES. l5l oiseaux semble ici fixer nos incertitudes; il regarde le mot képphos comme un son imitatif de la voix d'une mouette, qui termine ordinairement chaque reprise de ses cris aigus par un petit accent bref, une espèce d'éternument, kephj tandis que le goéland termine son cri par un son différent et plus grave, kob. Le nom grec képphos répondra donc dans notre division au nom latin gavia^ et désignera proprement les espèces inférieures du genre de ces oiseaux, c'est- à-dire les mouettes; de même le nom grec laros^ ou larus en latin, traduit par goéland], sera celui des grandes espèces. Et, pour établir un terme de com- paraison dans cette échelle de grandeur, nous pren- drons pour goélands tous ceux de ces oiseaux dont la taille surpasse celle du canard, et qui ont dix-huit ou vingt pouces de la pointe du bec à l'extrémité de la queue , et nous appellerons mouettes tous ceux qui sont au dessous de ces dimensions; il résultera de cette division que la sixième espèce donnée par M. Brisson , sous la dénomination de première mouette^ doit être mise au nombre des goélands, et que plu- sieurs des goélands de Linnaeus ne seront que des mouettes. Mais, avant que d'entrer dans cette dis- tinction des espèces, nous indiquerons les caractères généraux et les habitudes communes au genre entier des uns et des autres. Tous ces oiseaux , goélands et mouettes , sont éga- lement voraces et criards : on peut dire que ce sont les vautours de la mer; ils la nettoient des cadavres de toute espèce qui flottent à sa surface, ou qui sont rejetés sur les rivages : aussi lâches que gourmands, ils n'attaquent que les animaux foibles , et ne s'achar- 102 LES GOÉLANDS ET LES MOLETTES. neiit que sur les corps morts. Leur port ignoble , ieurs cris importuns, leur bec tranchant et crochu, présentent les images désagréables d'oiseaux sangui- naires et bassement cruels : aussi les voit-on se battre avec acharnement entre eux pour la curée ; et même lorsqu'ils sont renfermés, et que la captivité aigrit encore leur humeur féroce, ils se blessent sans motif apparent , et le premier dont le sang coule devient la victime des autres; car alors leur fureur s'accroît , et ils mettent en pièces le malheureux qu'ils avoient blessé sans raison. Cet excès de cruauté ne se mani- feste guère que dans les grandes espèces; mais toutes, grandes et petites, étant en liberté, s'épient, se guet- tent sans cesse pour se priler et se dérober récipro- quement la nourriture ou la proie. Tout convient à leur voracité; le poisson frais ou gâté, la chair san- glante, récente, ou corrompue, les écailles, les os même, tout se digère ou se consume dans leur esto- mac : ils avalent l'amorce el l'hameçon; ils se préci- pitent avec tant de violence qu'ils s'enferrent eux- mêmes sur une pointe que le pêcheur place sous le hareng ou la pélamide qu'il leur offre en appât, et cette manière n'est pas la seule dont on puisse les leurrer; Oppien a écrit qu'il suffit d'une planche peinte de quelques figures de poissons pour que ces oiseaux viennent se briser contre : mais ces portraits de pois- sons dévoient donc être aussi parfaits que ceux de^ raisins de Parrhasius? Les goélands et les mouettes ont également le bec tranchant, allongé, aplati par les cotés, avec la pointe renforcée et recourbée en croc , et un angle saillant à la mandibule inférieure. Ces caractères, plusappa- LES GOÉLANDS ET LES MOUETTES. 1 55 rents et plus prononcés dans les goélands, se mar- quent néanmoins dans toutes les espèces de mouettes; c'est même ce qui les sépare des hirondelles de mer, qui n'ont ni le croc à la partie supérieure du bec ni la saillie à l'inférieure, sans compter que les plus grandes hirondelles de mer le sont moins que les plus petites mouettes. De plus les mouettes n'ont pas la queue fourchue, mais pleine : leur jambe, ou plutôt leur tarse, est fort élevé ; et même les goélands et les mouettes seroient de tous les oiseaux à pieds palmés les plus hauts de jambes, si le flammant, l'avocette, et réchasse, ne les avoient encore plus longues, et si démesurées qu'ils sont à cet égard des espèces de monstres. Tous les goélands et mouettes ont les trois doigts engagés par une palme pleine, et le doigt de derrière dégagé, mais très petit. Leur tête est grosse; ils la portent mal et presque entre les épaules , soit qu'ils marchent ou qu'ils soient en repos. Ils courent assez vite sur les rivages, et volent encore mieux au dessus des flots; leurs longues ailes, qui lorsqu'elles sont pliées dépassent la queue, et la quantité de pluines dont leur corps est garni, les rendent très légers. Ils sont aussi fournis d'un duvet fort épais ^, qui est d'une couleur bleuâtre, surtout à l'estomac : ils naissent avec ce duvet ; mais les autres plumes ne croissent que tard, et ils n'acquièrent complètement leurs cou- leurs, c'est-à-dire le beau blanc sur le corps, et du noir ou gris bleuâtre sur le manteau, qu'après avoir 1. Aldrovande prétend qu'eu Hollande on fait beaucoup d'usage du duvet de mouettes; mais il est diflicil(? de croire ce qu'il ajoute , savoir, que ce duvet se renfle en pleine lune par une correspondance sympa- thique avec l'état de la mer , dont le flux est alors le plus enflé, l44 LE FOU DE BASSAN. de cette dernière espèce étoient mieux connues, Irou- veroit-on qu'elle se rallie et se réunit avec les autres espèces sur les côtes de la Floride, rendez-vous général des oiseaux qui descendent de notre nord , et qui ont assez de puissance de vol pour traverser les mers d'Europe en Amérique. e»»a5®<»9»a®«iOo.»o«9«'î*'-8'9*9«l»«>5*9*^**e*«'S LE GOELAND A MANTEAU GRIS BRUN, OU LE BOURGMESTRES CINQUIÈME ESPÈCE. Larus fuse us. L. Les Holiandois qui fréquentent les mers du nord pour la pêche de la baleine se voient sans cesse ac- compagnés par des nuées de mouettes et de goélands. Ils ont cherché à les distinguer par les noms signi- ficatifs ou imitatifs de mallemuke ^ kirmeWj, ratslier^ kutgeghef^f et ont appelécelui-ci burgher-meister ou bourgmestre ^ à cause de sa démarche grave et de sa grande taille, qui le leur a fait regarder comme le magistrat qui semble présider avec autorité au milieu de ces peuplades turbulentes et voraces. Ce goéland bourgmestre est en effet de la première grandeur, et aussi gros que le goéland noif-manteau. Il a le dos gris brun, ainsi que les pennes de laile, dont les unes sont terminées de blanc , les autres de noir, le reste du plumage blanc ; la paupière est bordée de rouge oa de jaune; le bec est de cette dernière couleur, avec l'angle inférieur fort saillant et d'un rouge vif; 1. En anglois, AerWng-g-a//; en holiandois, burgher-meister; et û nous paroît qu'on doit y rapporter le krikie des Norwégiens, le skerro des Lapons, et le iattarok des Groenlandois. 2 . Voyez l'article précédent et les suivants. l68 LE GOÉLAND A MANTEAU GRIS BRUN. ce que Martens exprime fort bien , en disant qu'il semble avoir une cerise au bec. Et c'est probablement par inadvertance, ou en comptant pour rien le doigt postérieur, qui est en effet très petit , que ce voyageur ne donne que trois doigts à son bourgmestre ; car on le reconnoît avec certitude , et à tous les autres traits, pour le même oiseau que le grand goéland des côtes d'Angleterre, appelé dans ces parages kerring-gull ^ parce qu'il y pêche aux harengs. Dans les mers du nord ces oiseaux vivent des cadavres des grands pois- son?. <' Lorsqu'on traîne une baleine à l'arrière du vaisseau, dit Martens , ils s'attroupent et viennent enlever de gros morceaux de son lard : c'est alors qu'on les tue plus aisément; car il est presque im- possible de les atteindre dans leurs nids, qu'ils posent au sommet et dans les fentes des plus hauts rochers. Le bourgmestre , ajoute-t-il, se fait redouter du maî- lemucke, qui s'abat devant lui , tout robuste qu'il est, et se laisse battre et pincer sans se revancher. Lors- que le bourgmestre vole, sa queue blanche s'étale comme un éventail. Son cri tient de celui du corbeau. Il donne la chasse aux jeunes lumbs, et souvent on le trouve auprès des chevaux marins [morses) , dont il paroît qu'il avale la fiente. » Suivant Willughby, les œufs de ce goéland sont blanchâtres, parsemés de quelques taches noirâtres, et aussi gros que des œufs de poule. Le P. Feuillée fait mention d'un oiseau des côtes du Chili et du Pérou, qui, par sa figure, ses couleurs, et sa voracité, ressemble à ce goéland du nord, mais qui probable- ment est plus petit ; car ce voyageur naturaliste dit que ses œufs ne sont qu'un peu plus gros que ceux LE GOÉLAND A MANTEAU GI\IS BRUN. 1 69 de la perdrix. Il ajoute qu'il a trouvé l'estomac de ce goéland tout rempli des plumes de certains petits oiseaux des côtes de la mer du Sud, que les gens du pays nomment tocoquito. e««<»o«.â»e«e«:«9« LE CxOELAND A MAI^TEAU GRIS ET BLANC. SIXIÈME ESPÈCE. Larus glaucus. L. ÎL est assez probable que ce goéland décrit par le P. Feuillée, et qui est à peu près de la grosseur du goéland à manteau gris, n'est qu'une nuance ou une variété de cette espèce , ou de quelque autre des pré- cédentes, prise à un période différent d'âge : ses traits et sa figure semblent nous l'indiquer. Le manteau, dit Feuillée, est gris mêlé de blanc, ainsi que le des- sus du cou, dont le devant est gris clair, de même que tout le parement; les pennes de la queue sont d'un minime obscur, et le sommet de la tête est gris. Il ajoute, comme une singularité sur le nombre des articulations des doigts, que l'intérieur n'a que deux articulations, celui du milieu trois, et l'extérieur quatre, ce qui le rend le plus long; mais cette struc- ture, la plus favorable à l'action de nager en ce qu'elle met la plus grande largeur dans la rame du côté du plus grand arc de son mouvement, est la même dans un grand nombre d'oiseaux d'eau , et 1^0 LE GOELAND A MANTEAU GRIS ET RLANC. même dans plusieurs oiseaux de rivage : nous l'avons observée en particulier sur le jacana, la poule-sultane, la poule d'eau. Le doigt extérieur a, dans ces oiseaux, quatre phalanges, celui du milieu trois, et l'intérieur deux phalanges seulement. LA MOUETTE BLANCHE. PREMIERE ESPECE. '*^^' Larus albus, L. D'après ce que nous avons dit des grisards qui blanchissent dans la vieillesse, on pourroit croire que cette mouette blanche, n° 994 > n'est qu'un vieux grisard; mais elle est beaucoup moins grande que ce goéland : elle n'a le bec ni si grand ni si fort, et son plumage, d'un blanc parfait, n'a aucune teinte ni tache de gris. Cette mouette blanche n'a guère que quinze pouces de longueur du bout du bec à celui de la queue. On la reconnoît à la notice donnée dans le Voyage au Spitzberg du capitaine Phipps. Il observe fort bien que cette espèce n'a point été décrite par Linnaeus , et que l'oiseau nommé par Martens rats- her^ ou le sénateur^ lui ressemble parfaitement, au caractère des pieds près auxquels Martens n'attribue que trois doigts ; mais si l'on peut penser que le qua- trième doigt, en efifet, très petit, ait échappé à l'at- tention de ce navigateur, on reconnoîtra à tout le reste notre mouette blanche dans son ratsher. Sa blancheur, dit-il , surpasse celle de la neige ; ce qui LA MOUETTE BLANCHE. 1^1 se marque lorsque Toiseau se promène sur les glaces avec une gravité qui lui a fait donner ce nom de rats- her ou sénateur. Sa voix est ÎDasse et forte ; et, au lieu que les petites mouettes ou kirmews semblent dire kir ou kair^ le sénateur dit kar. Il se tient ordinaire- ment seul, à moins que quelque proie n'en rassemble un certain nombre. Martens en a vu se poser sur le corps des morses, et se repaître de leur fiente. LA MOUETTE TACH^'ÉE, ou LE KUTGEGHEF^. SECONDE ESPÈCE. Larus tridactylus. L. « Dans le temps, dit Martens, que nous décou- pions la graisse des baleines, quantité de ces oiseaux venoient criant près de notre vaisseau ; ils sembloient prononcer kutgeglief. » Ce nom rend en effet l'espèce d'éternument , keph, kepk^ que diverses mouettes captives nous ont fait entendre , et d'où nous avons conjecturé que le nom grec képphos pouvoit bien dé- river. Quant à la taille, cette mouette kutgeghef^n" 387, ne surpasse pas la mouette blanche ; elle n'a de même que quinze pouces de longueur. Le plumage , sur un fond de beau blanc en devant du corps et de gris sur le manteau , est distingué par quelques traits de ce i. Eu Anglelenc, au pays de Cornouailles , iarrock. \'^2 LA MOUETTE TACHETlïE. mèuie gris qui forment sur le dessus du cou comme UD demi-collier, et par des taches de blanc et de noir mélangé sur les couvertures de l'aile, avec des va- riétés néanmoins dont nous allons faire mention. Le doigt de derrière, qui est très petit dans toutes les mouettes, est presque nul dans celle-ci , comme l'ob- servent Belon et Ray; et c'est de là sans doute que Martens ne lui donne que trois doigts. 11 ajoute que celte mouette vole toujours avec rapidité contre le vent, quelque violent qu'il soit; mais qu'elle a dans l'oiseau strundjager^ un persécuteur opiniâtre, et qui la tourmente pour l'obliger à rendre sa fiente, qu'il avale avidement. On verra dans l'article suivant que c'est par erreur qu'on attribue ce goût dépravé au strundjager^. Au reste, ce n'est pas seulement dans les mers du nord que se tro-uve cette mouette tachetée; on la voit sur les côtes d'Angleterre, d'Ecosse. Belon, qui l'a rencontrée en Grèce, dit qu'il l'eût reconnue au seul nom de laros qu'elle y porte encore; et Martens, après l'avoir observée au Spitzberg, l'a retrouvée dans la mer d'Espagne, un peu différente à la vérité, mais assez reconnoissable pour ne pas s'y méprendre : d'où il infère très judicieusement que des animaux d'une même espèce, mais placés dans des climats très dif- férents et très éloignés, doivent toujours porter quel- que empreinte de cette différence des climats. Elle est assez grande ici pour qu'on ait fait deux espèces d'une seule ; car la mouette cendrée de M. Brisson doit certainement se rapporter à la mouette cendrée ta- 1. A la lettre , chasse-tncrde. a. Voyez ci après l'article du Stercoraire. LA :\rOîJETTE TACHETEE. 17vl chetée, comme le simple coup dœil sur les deux fi- gures qu'il eu donne l'indique assez ; mais ce qui le prouve , c'est la comparaison que nous avons faite d'une suite d'individus, où toutes les nuances du plus au moins de noir et de blanc dans l'aile se marquent depuis la livrée décidée de mouette tachetée, telle que la représente la planche enluminée, jusqu'à la simple couleur grise et presque entièrement dénuée de noir, telle que la mouette cendrée de M. Brisson ; mais le demi-collier gris, ou quelquefois noirâtre , marqué sur le haut du cou est un trait de ressem- blance commun entre tous les individus de cette es- pèce. De grandes troupes de ces mouettes parurent subi- tement aux environs de Seraur en Auxois, au mois de février 1776: on les tuoit fort aisément , et on en trou- voit de mortes ou demi-mortes de faim dans les prai- ries, dans les champs, et au bord des ruisseaux; en les ouvrant on ne trouvoit dans leur estomac que quelques débris de poissons, et une bouillie noirâtre dans les intestins. Ces oiseaux n'étoient pas connus dans le pays; leur apparition ne dura que quinze jours. Ils étoient arrivés par un grand vent de midi , qui souffla tout ce temps*. 1. Observation communiquée par M. de Montbeillard. 174 I^A. GRANDE xMOUETTE CENDRÉE. »|^»e»ec«»o»9»e»»9e»»fre4r»« LE FLAMMANT, ou LE PHÉNIC0PTÈRE2. Phœnicopterus ruber, L. Dans la langue de ce peuple spirituel et sensible, les Grecs, presque tous les mots peignoient l'objet ou caractérisoient la chose , et présentoient l'image ou la description abrégée de tout être idéal ou réel. Le nom de phénicoptèrej, oiseau à raile de flamme^ est un exemple de ces rapports sentis qui font la grâce et l'énergie du langage de ces Grecs ingénieux, rap- ports que nous trouvons si rarement dans nos langues modernes, lesquelles ont souvent même défiguré leur mère en la traduisant. Le nom de phénicoptère^ tra- duit par nous, ne peignit plus l'oiseau, et bientôt ne représentant plus rien perdit ensuite sa vérité dans l'équivoque. Nos plus anciens naturalistes françois prononçoient flambant ou flaminant; peu à peu l'éty- mologie oubliée permit d'écrire flamant ou flamand ^ et d'un oiseau couleur de^feu ou de flamme on fit un i. Voyez rarlicle du Troglodyte , tome XXIII, page 265. '2. En latiii , phœnicopterus ; on espagnol et aux îles du cap Vert, flamenco. LE FLAMMANT, 01 LE P H É NIC OPTÉ RE. 20'J oiseau de Flandre; on lui supposa même des rapports avec les habitants de cette contrée, où il n'a jamais paru ^. Nous avons donc cru devoir rappeler ici son ancien nom , qu'on anroit dû lui conserver comme le plus riche , et si bien approprié que les Latins crurent devoir l'adopter 2. Cette aile couleur de feu n'est pas le seul caractère frappant que porte cet oiseau n° 65; son bec d'une forme extraordinaire , aplati et fortement fléchi en dessus vers son milieu, épais et carré en dessous, comme une large cuiller ; ses jambes d'une excessive hauteur, son cou long et grêle, son corps plus haut monté, quoique plus petit, que celui de la cigogne, offrent une figure d'un beau bizarre et d'une forme distinguée parmi les plus grands oiseaux de rivage. C'est avec raison que Willughby, parlant de ces grands oiseaux à pieds demi-palmés qui hantent le bord des eaux sans néanmoins nager ni plonger, les appelle des espèces isolées, formant un genre à part et peu nombreux; car le flamraant en particulier pa- roît faire la nuance entre la grande tribu des oiseaux de rivage et celle tout aussi grande des oiseaux navi- gateurs, desquels il se rapproche par les pieds à demi palmés et dont la membrane étendue entre les doigts et de l'une à l'autre pointe se retire de son milieu 1. Willugbby , en remarquant cette dénomination ti'ompeuse, dit que , loin que cet oiseau soit fréquent en Flandre , il ne croit pas même qu'on l'y ait jamais vu. Sur quoi Gesner s'abandonne à plusieurs mau- vais raisonnements, trouvant dans la grandeur de ces oiseaux du rap- port avec la stature desFiamands, supposant d ailleurs faussement que la plupart de ceux que l'on voit nous sont apportés de Flandre. 3. Plin»^, Apicius, Juvénal, Suétone, tous ont retenu le mot grec en y ajoutanl seulement la terminaison latine phœnicopterus. 308 LE FLAMMANT, OU LE PllÉN ICOPTÉ RE. par une double échaûcrure *. Tous les doigts sont très courts, et l'extérieur fort petit; le corps l'est aussi relativement à la longueur des jambes et du cou. Sca- liger le compare à celui du héron , et Gesner à celui de la cigogne, en remarquant, ainsi que Willughby, la longueur extraordinaire de son cou effilé. Quand le flammant a pris son entier accroissement, dit Ca- tesby, il n'est pas plus pesant qu'un canard sauvage , et cependant il a cinq pieds de Jiauteur. Ces grandes différences dans la taille, indiquées par ces auteurs, tiennent à 1 âge ainsi que les variétés qu'ils ont re- marquées dans le plumage : il est en général doux , soyeux, et lavé de teintes rouges plus ou moins vives et plus ou moins étendues. Les grandes pennes de l'aile sont constamment noires , et ce sont les cou- vertures grandes et petites , tant intérieures qu'exté- rieures, qui portent ce beau rouge de feu dont les Grecs frappés tirèrent le nom de p/iénicoptère. Cette couleur s'étend et se nuance par degrés de l'aile au dos et au croupion, sur la poitrine, et enfin sur le cou, dont le plumage au haut et sur la tête n'est plus qu'un duvet ras et velouté. Le sommet de la tète dé- nué de plumes, un cou très grêle avec un large bec, donnent à cet oiseau un air tout extraordinaire. Son crâne paroît élevé , et sa gorge dilatée en avant pour recevoir la mandibule inférieure du bec, qui est très large dès l'origine ; les deux mandibules forment un canal arrondi et droit jusque vers le milieu de leur longueur; après q^ioi la mandibule supérieure fléchit tout d'un coup par une forte courbure, et de con- i. Ce que Du Teitre exprime très bieu en disaut ([iie ses pieds sont à demi marins. LE FLAMMANT, OU LE PHliNICOPTÈRE. 309 vexe qu'elle (Hoit devient une lame pl^te : rinférieiire se replie à proportion , conservant toujours la forme d'une large gouttière ; et la mandibule supérieure , par une autre petite courbure à sa pointe , vient s'ap- pliquer sur l'extrémité de la mandibule inférieure : les bords de toutes deux sont garnis en dedans d'une petite dentelure noire, aiguë, dont les pointes sont tournées en arrière. Le docteur Grew , qui a décrit très exactement ce bec, y remarque de plus un filet qui règne en dedans sous la partie supérieure, et la partage par le milieu : il est noir depuis sa pointe jus- qu'à l'endroit où il fléchit, et de là jusqu'à la racine il est blanc dans l'oiseau mort, mais apparemment sujet à varier dans le vivant, puisque Gesner le dit d'un rouge vif, Aldrovande brun, Willughby bleuâ- tre, et Seba jaune. « A une tête ronde et petite, dit Du Tertre , est at- taché un grand bec, long de quatre pouces, moitié rouge et moitié noir, et recourbé en forme de cuil- ler. » MM. de l'Académie des Sciences, qui ont décrit cet oiseau sous le nom de héchara^ disent que le bec est d'un rouge pâle , et qu'il contient une grosse lan- gue bordées de papilles charnues, tournées en arrière, qui remplit la cavité ou la large cuiller de la mandi- bule inférieure. Wormius décrit aussi ce bec extraor- dinaire, et Aldrovande remarque combien la nature s'est jouée dans sa conformation; Ray parle de sa fi- gure étrange : mais aucun d'eux ne l'a examinée assez soigneusement pour décider un point que nous dé- sirerions d'être à portée d'éclaircir; c'est de savoir si dans ce bec singulier c'est, comme l'ont dit plusieurs 210 LE FLAMMANT, OU LE niÉNICOPTÈRE. naturalistes, la partie supérieure qui est mobile, tan- dis que l'inférieure est fixe et sans mouvement ^. Des deux figures de cet oiseau données par Aldro- vande, et qui lui avoient été envoyées de Sardaigne, l'une n'exprime point les caractères du bec, qui sont assez bien rendus dans l'autre ; et nous devons re- marquer à ce sujet que, dans la planche enluminée même, les traits de son bec, son renflement, son aplatissement , ne sont pas assez fortement pronon- cés, et qu'il est figuré trop pointu. Pline semble mettre cet oiseau au nombre des ci- gognes , et Seba se persuade mal à propos que le phénicoptère chez les anciens étoit rangé parmi les ibis. Il n'appartient ni à l'un ni à l'autre de ces gen- res : non seulement son espèce est isolée, mais seul il fait un genre à part; et du reste, quand les anciens placent ensemble les espèces analogues, ce n'est point dans les idées étroites ni suivant les méthodes scolas- liques de nos nomenclateurs; c'est en observant dans îa nature par quelles ressemblances des mêmes facul- tés, des mêmes habitudes, elle rapproche certaines espèces, les rassemble, et en forme, pour ainsi dire, un groupe réuni par des manières communes de vivre et d'être. On peut s'étonner avec raison de ne point trouver dans Aristole le nom du phénicoptère , quoique nommé dans le même temps par Aristophane qui le range dans la troupe des oiseaux de marais [linuiaios) ; 1. CeUe assertion se trouve dans le fragment cIo Méiùppe, d'uprès lequel Rondelet l'a répétée. Wormius, Cardan, etCharlelon , préleu- deut l'avoir vérifiée. LE FLAMMANT, OU LE P HENICOPïÈRE. 21 ï mais il étoït rare et peut-être étranger dans la Grèce. Holiodore dit expressément que le phénicoplère est un oiseau du INil; l'ancien scoliaste sur Juvénal dit aussi qu'il est fréquent en Afrique : cependant il ne paroît pas que ces oiseaux demeurent constamment dans les climats les plus chauds; car on en voit quel- ques uns en Italie , et en beaucoup plus grand nom- bre en Espagne, et il est peu d'années où il n'en ar- rive pas quelques uns sur nos côtes de Languedoc et de Provence, particulièrement vers Montpellier et Martigues, et dans les marais près d'Arles, d'où je m'étonne que Belon , observateur si instruit , dise qu'on n'en voit aucun en France qui n'y ait été ap- porté d'ailleurs. Cet oiseau auroit-il étendu ses mi- grations d'abord en Italie , où autrefois il ne se voyoit pas, et ensuite jusque sur nos côtes? 11 est, comme on le voit, habitant des contrées du midi, et se trouve dans l'ancien coi>tinent depuis les côtes de la Méditerranée jusqu'à la pointe la plus australe de l'Afrique ;" on en trouve en grand nombre dans les îles du cap Vert, au rapport de Mandeslo, qui exagère la grosseur de leur corps en le compa- rant à celui du cygne. Dampier rencontra quelques nids de ces oiseaux dans celle de Sal. Ils sont en quantité dans les provinces occidentales de l'Afrique, à Angola, Congo et Bissao, où, par respect supers- titieux , les rsègres ne souffrent pas qu'on tue un seul de ces oiseciux ; ils les laissent paisiblement s'établir au milieu de leurs habitations. On les trouve de môme à la baie de Saldana et dans toutes les terres voisines du cap de Bonne-Espérance , où ils passent le jour sur la côte et se retirent la nuit au milieu des grandes 2152 LE FLAMMANT, OU LE PIIÉNICOPTÈ RE. herbes , qui se Irouvenl dans quelques endroits des terres adjacentes. Au reste, le flammant est certainement un oiseau voyageur, mais qui ne fréquente que les climats chauds et tempérés, et ne visite pas ceux du nord. Il est vrai qu'on le voit dans certaines saisons paroître en divers lieux , sans qu'on sache précisément d'où il arrive ; mais jamais on ne l'a vu s'avancer dans les terres sep- tentrionales : et s'il en paroît quelques uns dans nos provinces intérieures de France, seuls et égarés, ils semblent y avoir été jetés par quelque coup de vent. M. Salerne rapporte , comme chose extraordinaire., qu'on en a tué un sur la Loire. C'est dans les climats chauds que ses courses s'exécutent, et il les a portées de Fun et de l'autre continent; car il est du petit nombre d'oiseaux communs aux terres méridionales de tous deux. On en voit au Yalparais, àla Conception, k Cuba, où les Espagnols les nomment flamencos; il s'en trouve à la côte de Venezuela, près de l'île Blanche et de l'île d'Aves\ et sur l'île de La Roche j, qui n'est qu'un amas d'écueils. Ils sont bien connus à Cayenne, où les naturels du pays leur donnent le nom de tococo; on les voit border le rivage de la mer ou voler en troupes. On les retrouve dans les îles de Bahama. lïans Sloane les place dans le catalogue des oiseaux de la Jamaïque; Dampier les retrouve à Rio de la Hacha. Ils sont en très grand nombre à Saint-Domin- gue , aux Antilles , et aux îles Caribes , où ils se tien- nent sur les petits lacs salés et sur les lagunes. Celui dont Seba donne la figure lui a été envoyé de Cura- çao. On en trouve également au Pérou jusqu'au Chili. LE FLÀMMANT, OU LE PHENIC OPTERE. 2 10 Enfin il est peu de régions de l'Amérique méridionale où quelques voyageurs n'aient rencontré ces oiseaux. Ces flammants d'Amérique sont partout les mêmes que ceux d'Europe et d'Afrique. L'espèce de ces oi- seaux semble être unique et plus isolée qu'aucune autre, puisqu'elle s'est refusée à toute variété. Ces oiseaux font leurs petits sur les côtes de Cuba €t des îles (le Bahama, dans les plages noyées et sur les îles basses, telles que celle d'Aves, où Labat trouva nombre de ces oiseaux et leurs nids. Ce sont de petits tas de terre glaise et de faoge amassés du marais, relevés d'environ vingt pouces en pyramide ^.u milieu de l'eau , où leur base baigne toujours, et dont le sommet tronqué, creux et lissé, sans aucun lit de plumes ni d'herbes, reçoit immédiatement les œufs que l'oiseau couve en reposant sur ce petit mon- ticule, les jambes pendantes, dit Catesby, comme un homme assis sur un tabouret, et de manière qu'il ne couve ses œufs que du croupion et du bas-ventre. Cette singulière situation estnécessitée par la longueur de ses jambes , qu'il ne pourroit jamais ranger soiis kii s'il étoit accroupi. Dampier décrit de même leur manière de nicher dans l'île de Sal. C'est toujours dans les lagunes et les mares salées qu'ils placent leurs nids. Ils ne font que deux œufs, ou trois au plus; ces œufs sont blancs, gros comme ceux de l'oie, et un peu plus allongés^. Les petits ne commencent à voler que lorsqu'ils ont acquis presque toute leur grandeur ; mais ils courent avec une vitesse singu- lière peu de jours après leur naissance. 1. Décrit sur des œufs de toeoco ou flammant de Cajrenne au Cabi- net du Roi. liUFFOX. XiVI. i4 :AI.\ le FLAMMANT, OL le PHÉiMCOPTÈRE. Le plumage est d'abord d'un gris clair, et celle couleur devient plus foncée à mesure que leurs plu- mes croissent ; mais il leur faut dix ou onze mois pour l'entier accroissement de leur corps, et ce n'est qu'a- lors qu'ils commencent à prendre leur belle couleur, dont les teintes sont foibles dans la jeunesse et de- viennent plus fortes et plus vives à mesure qu'ils avan- cent en âge. Suivant Calesby, il se passe deux ans avant qu'ils acquièrent toute leur belle couleur rouge. Le P. Du Tertre fait la même remarque. Mais , quel que soit le progrès de cette teinte dans leur plumage, l'aile est colorée la première, et le rouge y est toujours plus éclatant que partout ailleurs : cette couleur s'é- tend ensuite de l'aile sur le croupion, puis sur le dos ot la poitrine, et jusque sur le cou; il y a seulement dans quelques individus de légères variétés de nuances qui paroîssent suivre les différences du climat : par exemple, nous avons remarqué le rouge plusponceau dans le flammant du Sénégal et plus orangé dans ce- lui de Cayenne, seule différence qui ne suffit pas pour constituer deux espèces, comme l'a fait Barrère. Leur norriture dans tout pays est à peu près !a même ; ils mangent des coquillages, des œufs de pois- sons, et des insectes aquatiques : ils les cherchent dans la vase en y plongeant le bec et partie de la tête; ils remuent en même temps et continuellement les pieds de haut en bas pour porter la proie avec le li- mon dans leur bec , dont la dentelure sert à la rete- nir. C'est, dit Catesby, une petite graine ronde sem- blable au millet, qu'ils élèvent ainsi en agitant la vase, qui fait le grand fonds de leur nourriture; mais celle prétendue graifîe n'est vraisemblablement autre chose LE FLAMMANT, OU LE FHÉNICOPTKTIE. 2 1.) que des œufs d'insectes, et surtout des œufs de mou- ches et moucherons , aussi multipliés dans les plages noyées de rAmérique qu'ils peuvent l'être dans les terres basses du nord, où M. de Maupertuis dit avoir vu des lacs tout couverts de ces œufs d'insectes qui ressembloient à de la graine de mil. Apparemment ces oiseaux trouvent aux îles de l'Amérique cet ali- ment en abondance; mais sur les côtes d'Europe on les voit se nourrir de poisson, les dentelures dont leur bec est armé n'étant pas moins propres que des dents à retenir cette proie glissante. Ils paroissent comme attachés aux rivages de la mer; si l'on en voit sur des fleuves, comme sur le Rhône, ce n'est jamais bien loin de leur embou- chure : ils se tiennent plus constamment dans les lagunes, les marais salés, et sur les côtes basses; et Ton a remarqué, quand on a voulu les nourrir, qu'il falloit leur donner à boire de l'eau salée. Ces oiseaux sont toujours en troupes, et pour pê- cher ils se forment naturellement en file, ce qui de loin présente une vue singulière , comme de soldats rangés en lione. Ce 2:oût de s'aligner leur reste même lorsque, placés l'un contre l'autre, ils se reposent sur la plage : ils établissent des sentinelles et font alors une espèce de garde, suivant l'instinct commun à tous les oiseaux qui vivent en troupes; et quand ils pèchent la tête plongée dans l'eau , un d'eux est en vedette, la tête haute; et si quelque chose l'alarme, il jette un cri bruyant qui s'entend de très loin , et qui est assez semblable au son d'une trompette ; dès lors toute la troupe se lève et observe dans son mou- vement de vol un ordre semblable à celui des grues: 2l6 LK FLAMMANT, OU LE PHÉNICOPTÈRE. cependant, lorsqu'on surprend ces oiseaux, l'épou- vante les rend immobiles et stupides, et laisse au chasseur tout le temps de les abattre presque jus- qu'au dernier. C'est ce que témoigne Du Tertre, et c'est aussi ce qui peut concilier les récits contraires des voyageurs , dont les uns représentent les flam- mants comme des oiseaux défiants et qui ne se lais- sent guère approcher, tandis que d'autres les disent lourds, étonnés, et se hiissaut tuer les uns après les autres. Leur chair est un mets recherché : Catesby la com- pare , pour sa délicatesse, à celle de la perdrix; Dam- pier dit qu'elle est de fort bon goût, quoique maigre ; Du Tertre la trouve excellente, malgré un petit goût de marais , et la plupart des voyageurs en parlent de même. M. de Peiresc est presque le seul qui la dise mauvaise; mais à la différence que peuvent y mettre les climats il faut joindre l'épuisement de ces oiseaux, qui n'arrivent sur nos côtes que fatigués d'un long vol. Les anciens en ont parlé comme d'un gibier ex- quis^. Philosti-ate le compte entre les délices des fes- tins. Juvénal, reprochant aux Romains leur luxe dépré- dateur, dit qu'on les voit couvrir leurs tables et des oiseaux rares de Scythie et du superbe phénicoptère. Apicius donne la manière savante de l'assaisonner; et ce fut cet homme, dont la voracité, dit Pline, en- gîoutissoit les races futures, qui découvrit à la langue du phénicoptère celte saveur qui la lit rechercher 1. Caligula, devenu assez fou pour se croire clicu, avoit choisi le phénicoptère, avec le paon, pour les hosties exquises qu'on devoit immoler à sa divinité, et la veille du jour où il fut massacré, dit Sué- tone, il s'étoit aspergé, dans un sacrifice, du sang d'un phénicoptère. lE FLAMMANT, OU LE PIIENICOPTERE. 21 J comme le morceau le plus rare*. Quelques uns de nos voyageurs , soit dans le préjugé des anciens ou d'après leur propre expérience, parlent aussi de Tex- cellence de ce morceau. La peau de ces oiseaux, garnie d'un bon duvet, sert aux mêmes usages que celle du cygne. On peut les apprivoiser assez aisément , soit en les prenant jeunes dans le nid, soit même en les attrapant déjà grands dans les pièges ou de toute autre manière; car, quoiqu'ils soient très sauvages dans l'état de liberté, une fois captif le flamraant paroît soumis et semble même affectionné: et en effet, il est plus farouche que fier, et la môme crainte qui le fait fuir le subjugue quand il est pris. Les Lidiens en ont d'entièrement privés; M. de Peiresc en avoit vu de très familiers, puisqu'il donne plusieurs détails sur leur vie dômes- tique. « Ils mangent plus de nuit que de jour, dit-il, et trempent dans l'eau le pain qu'on leur donne. Ils sont sensibles au froid et s'approchent du feu jusqu'à se brûler les pieds ; et lorsqu'une de leurs jambes est impotente , ils marchent avec l'autre en s'aidant du 1. Lamprido compte parmi les excès d'Héîiogabale celui d'avoir fait paroître à sa table des plats remplis de langues de pbénicoptères, Suétone dit que Viteïlius , rassemblant les délices de toutes les parties du monde , faisoît servir à la fois dans ses festins les foies de scares , les laites de murènes, les cervelles de faisans, et les langues de phéni- coplères; et Martial, faisant honte aux Romains de leurs goûts destruc- teurs, fait dire à cet oiseau que son beau plumage a frappé les yeux , et que sa langue est devenue la proie des gourmands, tout comme si cette langue eût dû piquer leur goût dépravé autant que la langue musicale et charmante du rossignol, autre tendre victime de ces dé- prédateurs. Dal milii penna rubcnt nonicn ; sed lingua gulosis Noslia sapit : qiiid , »i garriila ILngua foiel ? 2l8 LE FLA3IMANT, OU LE P H É N ICO TTE RE. bec, et l'appuyant à terre comme un pied ou une béquille. Ils dorment peu et ne reposent que sur une jambe, l'autre retirée sous le ventre. » Néanmoins ils sont délicats et assez difficiles à élever dans nos climats : même il paroît qu'avec assez de docilité pour se plier aux habitudes de la captivité cet état est très contraire à leur nature , puisqu'ils ne peuvent le sup- porter long-temps, et qu'ils y languissent plutôt qu'ils ne vivent; car ils ne cherchent pas à se multiplier, et jamais ils n'ont produit en domesticité. rg9 LE CYGNE\ Anas Cycnus. L. Dans toute société , goit des animaux , soit des hommes, la violence fit les tyrans ; la douce autorité fait les rois. Le lion et le tigre sur la terre , l'aigle et îe vautour dans les airs, ne régnent que par la guerre, ne dominent que par l'abui de la force et parla cruauté, au lieu que le cygne règne sur les eaux à tous les titres qui fondent un empire de paix , la grandeur, la ma- jesté, la douceur; avec des puissances, des forces, du courage, et la volonté de n'en pas abuser, et de ne les employer que pour la défense , i'I sait combattre et vaincre sans jamais attaquer : roi paisible des oiseaux d'eau , il brave les tyrans de l'air; il attend l'aigle sans le provoquer, sans le craindre ; il repousse ses assauts 1. En latin, olor; en italien, cino, cjgno ; en espagnol, cisne: en ailemand, scliwan; en anglois, sivan; le petit, rygnet; le privé, tame- siran; le sauvage, wilp-swan , elk , et, selon quelques uns , kooper. HaciG Tome 26 I 1:E GTCKE— 2. l'oie SMJVAGE _ 3 L'OIE DE GUINEE LE GYGISE. 2 1C) en opposant à ses armes la résistance de ses plumes et lescoupsprëcjpitës d'une aile vigoureuse qui lui sert d'égidfe, et souvent la victoire couronne ses efforts. Au reste, il n'a que ce fier ennemi; tous les oiseaux de guerre le respectent, et il est en paix avec toute la nature : il vit en ami plutôt qu'en roi au milieu des nombreuses peuplades des oiseaux aquatiques , qui toutes semblent se ranger sous sa loi ; il n'est que le chef, le premier habitant d'une république tran- quille^, où les citoyens n'ont rien à craindre d'un maître qui ne demande qu'autant qu'il leur accorde, et ne veut que calme et liberté. Les grâces de la figure , la beauté de la forme, ré- pondent dans le cygne à la douceur du naturel; il plaît à tous les yeux ; il décore, embellit tous les lieux qu'il fréquenle; on l'aime, on l'applaudit, on l'ad- mire^. Nulle espèce ne le mérite mieux : la nature 1. Les anciens croyoient que le cygne épargnoit non seulement les oiseaux, mais même les poissons; ce qu'Hésiode indique dans son Bouclier d'Hercule, en représentant des poissons nageant tranquille- ment à côté du cygne. a. « L'intérêt, dit M. Bâillon, qui a déterminé l'homme à dompter les animaux et à apprivoiser des oiseaux , n'a eu aucune part à la do- mesticité du cygne. Sa beauté et l'élégance de sa forme Font engage à l'approcher de son habitation uniquement pour l'orner. Il a eu dans tous les temps plus d'égards pour lui que pour les autres êtres dont il s'est rendu maître; il ne l'a point tenu captif; il l'a destiné à décorer les eaux de ses jardins, et l'a laissé y jouir de toutes les douceurs de la liberté... L'abondance et le choix de la nourriture ont augmejsté le volume du corps du cygne privé, mais sa forme n'en a perdu rien de son élégance; il a conservé les mêmes grâces et la même souplesse dans tous ses mouvements, son port majestueux est toujours admiré : je doute même que tous ces agréments soient aussi étendus dans le sauvage. » Note communiquée par M. Bâillon, conseiller du roi , et son bailli 2 20 LE CYGNE. en effet n'a répandu sur aucune autant de ces grâces nobles et douces qui nous rappellent l'idée de ses plus charmants ouvrages; coupe de corps élégante, formes arrondies, gracieux contours , blancheur éclatante et pure, mouveinents flexibles et ressentis, attitudes tantôt animées, tantôt laissées dans un mol abandon ; tout dans le cygne respire la volupté, l'enchantemeçit que nous font éprouver les grâces et la beauté , tous nous l'annonce, tout le peint comme l'oiseau de l'a- mour^, tout justifie la spirituelle et riante mytholo- gie d'avoir donné ce charmant oiseau pour père à la plus belle des mortelles 2. A sa noble aisance , à la facilité , la liberté de ses mouvements sur l'eau , on doit le reconnoître no^n seulement comme le premier des navigateurs ailés , mais comme le plus beau modèle que la nature nous ait offert pour l'art de la navigation^. Son cou élevé et sa poitrine relevée et arrondie semblent en effet figurer la proue du navire fendant l'onde ; son large estomac en représente la carène ; son corps penché en avant pour cingler se redresse à l'arrière et se re- de Waben , à Montreuil-sur-mer , que nous avoas eu et que nous au- roBS encore plusieurs fois occasion de citer. 1. Horace attelle des cygnes au char de Vénus : Quae Cnidon Fulgentesque tenei Cvcladas, et Paphon Juaelis visii oloribus. (Carm., lib. 111,04. aS, ; 3. Hélène, née de Léda et d'un cygne, dont suivant l'antiquité Ju- piter avoitpris la figure. Euripide, pour peindre la beauté d'Hélène, en faisant en même temps allusion à sa naissance , la désigne par l'épi- thète omina ky kno pi héron , forma cycnea. 5. Nulle figure plus fréquente sur les navires des anciens que la figure du cygne; elle paroîssoit à la proue , et les nautouiers en ti- roient un augure favorable. LE CYGNE. 221 lève en poupe; ia queue est un vrai gouvernail; les pieds sont de larges rames , et ses grandes ailes demi- ouvertes au vent et doucement enflées sont les voiles qui poussent le vaisseau vivant, navire et pilote à la fois. Fier de sa noblesse , jaloux de sa beauté , le cygne semble faire parade de tous ses avantages; il a Tair de chercher à recueillir des suffrages, à captiver les regards; et il les captive en effet, soit que, voguant en troupe, on voie de loin, au milieu des grandes eaux, cingler la flotte ailée, soit que, s'en détachant ets'approchant du rivage aux signaux qui l'appellent^, il vienne se faire admirer de plus près eu étalant ses beautés, et développant ses grâces par mille mouve- ments doux, ondulants et suaves. Aux avantages de la nature le cygne réunit ceux de la liberté; il n'est pas du nombre de ces esclaves que nous puissions contraindre ou renfermer^ : libre sur nos eaux, il n'y séjourne, ne s'établit qu'en y jouis- sant d'assez d'indépendance pour exclure tout senti- 1. Le cygne nage avec beaucoup de grâce et rapidement quand il veut; il vient à ceux qui l'appellent {Salerne, page l\o^ ). M. Salerne dit au même endroit que , quand on veut faire venir le cygne à soi , on l'appelle godard. Suivant M. Frisch on lui donne en allemand le nom de frank, et il s'approclie à ce nom. 2. Le cygne renfermé dans une cour est toujours triste; le gravier lui blesse les pieds; il fait tous ses efforts pour fuir et s'envoler, et il part en effet si l'on n"a pas l'attention de lui couper les ailes à chaque mue. J'en ai vu un, dit M. Bâillon, qui a vécu ainsi pendant trois ans? il étoit inquiet ou sombre , toujours maigre et silencieux, au point qu'an n'a jamais entendu sa voix; on le nourrissoit néanmoins large- ment de pain, de son, d'avoine, d'écrevisses , et de poisson : il s'est envolé quand on a cessé de rogner ses ailes. 'l'I'l LE CYGNE. inent de servitude et de captivité; iî veut à son gré parcourir les eaux , débarquer au rivage , s'éloigner au large, ou venir, longeant la rive, s'abriter sur les bords, se cacher dans les joncs, s'enfoncer dans les anses les plus écartées, puis, quittant la solitude, re- venir à la société et jouir du plaisir qu'il paroît pren- dre et goûter en s'approchant de l'homme , pourvu qu'il trouve en nous ses hôtes et ses amis, et non ses maîtres et ses tyrans. Chez nos ancêtres, trop simples ou trop sages pour remplir leurs jardins des beautés froides de l'art en place des beautés vives de la nature , les cygnes étoient en possession de faire l'ornement de toutes les pièces d'eau ^; ils animoient , égayoient les tristes fossés des châteaux ; ils décoroient la plupart des ri- vières^, et môme celle de la capitale^, et l'on vit l'un des plus sensibles et des plus aimables de nos princes mettre au nombre de ses plaisirs celui de peupler de ces beaux oiseaux les bassins de ses maisons royales. On peut encore jouir aujourd'hui du môme spectacle sur les belles eaux de Chantilly, où les cygnes font UQ des ornements de ce lieu vraiment délicieux, dans lequel tout respire le noble goût du maître. Le cygne nage si vite qu'un homme , marchant ra- pidement au rivage, a grande peine à le suivre. Ce que dit Albert qu'il nage bien, marche mal, et vole médiocrement , ne doit s'entendre , quant au vol , 1. Ce coût n'avoit pas été inconnu des anciens. 9. Suivant Volaterra on n'en nourrissoit pas moins de quatre mille sur la Tamise. 5. Témoin le nom de Xlie aux Cygnes, donné encore à ce terrain qa'cml>rassoit la Seine au dessous des Invalides. i LE CYGNE. 22.) que (lu cygne abâtardi par une domesticité forcée ; car, libre sur nos eaux , et surtout sauvage , il a le vol très haut et très puissant. Hésiode lui donne 1 epi- thète d'altivolans^ ; Homère ie range avec les oiseaux grands voyageurs , les grues , et les oies ; et Plutarque attribue à deux cygnes ce que Pindare feint des deux aigles que Jupiter fit partir des deux côtés opposés du monde pour en marquer le milieu au point où ils se rencontrèrent. Le cygne , n° 9 1 3 , supérieur en tout à l'oie , qui ne vit guère que d'herbages et de graines , sait se pro- curer une nourriture plus délicate et moins com- mune 2; il ruse sans cesse pour attraper et saisir du poisson; il prend mille attitudes différentes pour le succès de sa pêche, et tire tout l'avantage possible de son adresse et de sa grande force ; il sait éviter ses ennemis ou leur résister : un vieux cygne ne craint pas dans l'eau le chien le plus fort ; son coup d'aile pourroit casser la jambe d'un homme , tant il est prompt et violent. Enfin il paroît que le cygne ne re- doute aucune embûche, aucun ennemi, parce qu'il a autant de courage que d'adresse et de force ^. Les cygnes sauvages volent en grandes troupes , et 1 . Aersipoias. 2. Le cygne vit de graines et de poisson, surtout d'anguilles; iî avale aussi des grenouilles, des sangsues, des limaçons d'eau, et de l'herbe-, il digère aussi promptement que le canard, et mange consi- dérablement. ( M. Bâillon. ) 3. Le cygne, m'écrit le même observateur, ruse sans cesse pour saisir les poissons qui sont sa nourriture de préférence... Il sait éviter les coups que ses ennemis peuvent lui porter. Si un oiseau de'j)roie menace les petits, le père et la mère les défendent avec intrépidité; \h les rangent autour d'eux . et l'oiseau ravisseur n'ose plus approcher. S'- 25^4 l'E GYGNE. de mèiîie les cygnes domestiques marchent et nagenl attroupés; leur instinct social est en tout très forte- ment marqué. Cet instinct , le pins doux de la nature, suppose des mœurs innocentes, des habitudes paisi- bles, et ce naturel délicat et sensible qui semble donner aux actions produites par ce sentiment l'in- tention et le prix des qualités morales. Le cygne a de plus l'avantage de jouir jusqu'à un âge extrême- ment avancé de sa belle et douce existence. Tous les observateurs s'accordent à lui donner une très longue vie; quelques uns même en ont porîé la durée jus- qu'à trois cents ans , ce qui sans doute est fort exa- géré : mais Willughby, ayant vu une oie qui, par preuve certaine, avoit vécu cent ans, n'hésite pas à conclure de cet exemple que la vie du cygne peut et doit être plus longue, tant parce qu'il est plus grand que parce qu'il faut plus de temps pour faire éclore ses œufs, l'incubation dans les oiseaux répondant au temps de la gestation dans les animaux, et ayant peut-être quelque rapport au temps de l'accroisse- ment du corps, auquel est proportionnée la durée de la vie. Or, le cygne est plus de deux ans à croître, et c'est beaucoup; car, dans les oiseaux, le dévelop- ■ pement entier du corps est bien plus prompt que ^ dans les animaux quadrupèdes. La femelle du cygne couve pendant six semaines au moins. Elle commence à pondre au mois de fé- quelques chiens veulent les assaillir, ils vont au devant et les attaquent. Au reste, le cygne plonge et fuit si la force de son ennemi est supé- rieure à la résistance qu'il peut lui opposer ; néanmoins ce n'est guère que dans l'obscurité de la nuit et pendant le sommeil que les cygnes, sont quelquefois surpris par les renards et les loups. LE CYGNE. 22i) YTÎer. Elle met, coîiime l'oie, un jour d'intervalle «lîntre la ponte de chaque œuf. Elle en produit de cinq à huit, et communément six ou sept. Ces œufs sont blancs et oblongs; ils ont la coque épaisse et sont d'une grosseur très considérable. Le nid est placé tantôt sur un lit d'herbes sèches au rivage, tantôt sur un tas de roseaux abattus, entassés et même flottants sur l'eau. Le couple amoureux se prodigue les plus douces caresses, et semble cherclier dans le plaisir les nuances de la volupté , ils y préludent en entrelaçant leurs cous ; ils respirent ainsi l'ivresse d'un long embrasseraent ; ils se communiquent le feu qui les embrase, et lorsqu'enGn le mâîe s'est pleine- ment satisfait, la femelle brûle encore; elle le suit, l'excite, l'enflamme de nouveau, et finit par le quit- ter à regret pour aller éteindre le reste de ses feux en se lavant dans l'eau ^. Les fruits d'amours si vives sont tendrement chéris €t soignés; la mère recueille nuit et jour ses petits sous ses ailes, et le père se présente avec intrépidité pour les défendre contre tout assaillant. Son cou- rage, dans ces moments, n'est comparable qu'à la fureur avec laquelle il combat un rival qui vient le troubler dans la possession de sa bien-aimée. Dans ces deux circonstances, oubliant sa douceur, il de- 1. D'où vient ropinion de sa prétendue pudeur , qui, selon Albert, est telle, qu'elle ne voudroit pas manger après ces moments avant que de s'être lavée. Le docteur Bartliolin , enchérissant encore sur celte idée de la pudicité du cygne, assure cpie , cherchant à éteindre ses feux, il mange des orties , recette qui seroit apparemment aussi bonne pour un docteur que pour un cygne. 236 LE CYGNK. vient féroce et se bat avec acharnement; souvent un jour entier ne suffit pas pour vicier leur duel opi- niâtre. Le combat commence à coups d'ailes, conti- nue corps à corps, et finit ordinairement par la mort d'un des deux; car ils cherchent réciproquement à s'étouffer en se serrant le cou et se tenant par force la tête plongée dans l'eau. Ce sont vraisembla- blement ces combats qui ont fait croire aux anciens que les cygnes se dévoroient les uns les autres^. Rien n'est moins vrai ; mais seulement ici , comme ailleurs, les passions furieuses naissent de la passion la plus douce , et c'est l'amour qui enfante la guerre ^. En tout autre temps ils n'ont que des habitudes de paix; tous leurs sentiments sont dictés par l'amour : aussi propres que voluptueux , ils font toilette assidue chaque jour; on les voit arranger leur plumage, le nettoyer, le lustrer, et prendre de l'eau dans leur bec pour la répandre sur le dos > sur les ailes, avec un soin qui suppose le désir de plaire , et ne peut être payé que par le plaisir d'être aimé. Le seul temps où 1. Aristot., lib. IX, cap. i. Élieiiétoiteacore plus mal informé lors- qu'il dit que le cygne tue quelquefois ses petits. Au reste, ces fausses idées tenoient peut-être moins à des faits d'histoire naturelle qu'à des traditions mythologiques : eu eiîet , tous lesCyaius de la Fable furent de fort méchants personnages; Cjcniis, fils de ÎNIars, fut tué par Her- cule, parce qu'il étoit voleur de grand chemin; Cycnus, fils de Neptune, avdit poignardé Philomène sa mère , il fut tué par Achille ; enfin le beau Cycnus ami de Phaéton , et fils d'Apollon comme lui , étoit inhu- main et cruel. 2. M. Frisch prétend que ce sont les plus vieux cygnes qui sont les plus méchants et qui troublent les plus jeunes, et que , pour assurer la tranquillité des couvées, il faut diminuer le nombre de ces vieux mâles. LE CYGNE. 'l'I-j la femelle néglige sa toilette est celui de la couvée; les soins maternels l'occupent alors tout entière, et à peine donne-t-elle quelques instants aux besoins de la nature et à sa suÎ3sistance. Les petits naissent fort laids et seulement couverts d'un duvet gris ou jaunâtre, comme les oisons; leurs plumes ne poussent que quelques semaines après , et sont encore de la même couleur. Ce vilain plumage change à la première mue, au mois de septembre; ils prennent alors beaucoup de plumes blanches, d'autres plus blondes que grises, surtout à la poitrine et sur le dos. Ce plumage chamarré tombe à la se- conde mue, et ce n'est qu'à dix-huit mois et même à deux ans d'agi, que ces oiseaux ont pris leur belle robe d'un blanc pur et sans tache j ce n'est aussi que dans ce temps qu'ils sont en état de produire. Les jeunes cygnes suivent leur mère pendant le premier été : mais ils sont forcés de la quitter au mois de novembre; les mâles adultes les chassent pour être plus libres auprès des femelles. Ces jeunes oiseaux, tous exilés de leur famille , se rassemblent par la né- cessité de leur sort commun; ils se réunissent en troupes et ne se quittent plus que pour s'appareiller et former eux-mêmes de nouvelles familles. Comme le cygne mange assez souvent des herbes de marécages, et principalement de l'algue, il s'éta- blit de préférence sur les rivières d'un cours sinueux et tranquille, dont les rives sont bien fournies d'her- bages. Les anciens ont cité le Méandre, le Mincio, le Strymon, le Caystre, fleuves fameux par la multitude des cygnes dont on les voit couverts. L'ile chérie de Vénus, PaplioSy en étoit remplie. Strabon parle des 2tiS LE CYGNE. cygnes d'Espagne , e(. , suivant Élien^, l'on en voyoit de temps en temps paroître sur la mer d'Afrique; d'où l'on peut juger, ainsi que par d'autres indications^, que l'espèce se porte jusque dans les régions du midi : néanmoins celles du nord semblent être la vraie pa- trie du cygne et son domicile de choix , puisque c'est dans les contrées septentrionales qu'il niche et multi- plie. Dans nos provinces nous ne voyons guère de cy- gnes sauvages que dans les hivers les plus rigoureux. Gesner dit qu'en Suisse on s'attend à un long et rude hiver quand on voit arriver beaucoup de cygnes sur les lacs. C'est dans cette même saison rigoureuse qu'ils paroïssent sur les côtes de France, d'Angle- terre, et sur la Tamise, où il est déi^'endu de les tuer sous peine d'une grosse amende. Plusieurs de nos cy- gnes domestiques partent alors avec les sauvages , si Ton n'a pas la précaution d'ébarber les grandes plumes de leurs ailes. JNéanmoins quelques uns nichent et passent l'été ■ dans les parties septentrionales de l'Allemagne, dans la Prusse et la Pologne ; et en suivant à peu près cette latitude on les trouve sur les fleuves près d'Azof et vers Astracan , en Sibérie, chez les Jakutes, à Sele- ginskoi , et jusqu'au Kamtschatka. Dans cette même saison des nichées on les voit en très grand nombre sur les rivières et les lacs de la Laponie ; ils s'y nour- rissent d'œufs et de chrysalides d'une espèce de mou- 1. Hist. anim.f lib. IX, cap. 56. 2. Suivant Fr. Gamel, le cygne se trouve à Luçon, où on le nomme tagac; mais cet auteur ne nous dit pas si c'est la race du cygne trans- porté , ou l'espèce naturelle et sauvage , qui se trouve dans celte capi- i-dle des Philippines. LE CYGNE. 229 clieron dont souvent la surface de ces lacs est cou- verte. Les lapons les voient arriver au printemps du côté de la mer d'Allemagne; une partie s'arrête en Suède, et surtout en Scanie. Horrebows prétend qu'ils restent toute l'année en Islande, et qu'ils ha- bitent la mer lorsque les eaux douces sont glacées; mais s'il en demeure en effet quelques uns, le nom- bre suit la loi commune de migration , et fuit un hiver que l'arrivée des glaces du Groenland rend encore plus rigoureux en Islande qu'en Laponie. Ces oiseaux se sont trouvés en aussi grande quan- tité dans les parties septentrionales de l'Amérique que dans celles de l'Europe; ils peuplent la baie d'Hudson, d'où vient le nom de Carryswan'snest ^ que l'on peut traduire porte-nid de cygne ^ imposé par le capitaine Button à cette longue pointe de terre qui s'avance du nord dans la baie. Ellis a trouvé des cygnes jusque sur Vile de Marbre^ qui n'est qu'un amas de rochers bouleversés alentour de quelques petits lacs d'eau douce. Ces oiseaux sont de même très nombreux au Canada, d'où il paroît qu'ils vont hiverner en Virginie et à la Louisiane; et ces cygnes du Canada et de la Louisiane , comparés à nos cygnes sauvages , n'ont offert aucune différence. Quant aux cygnes à tête noire des îles Malouines et de quelques côtes de la mer du Sud dont parlent les voyageurs, l'espèce en est trop mal décrite pour décider si elle doit se rapporter ou non à celle de notre cygne. Les différences qui se trouvent entre le cygne sau- vage et le cygne privé ont fait croire qu'ils formoient deux espèces distinctes et séparées. Le cygne sauvage est plus petit ; son plumage est communément plus BUFFON. SSYI. i5 200 LE CYGMÎ. gris que blanc ^; il n'a pas de caroncule sur le bec, qui toujours est noir à la pointe , et qui n'est jaune que près de la tête. Mais à bien apprécier ces difFé- rences on verra que l'intensité de la couleur, de même que la caroncule ou bourrelet charnu du front, sont moins des caractères de nature que des indices et des empreintes de domesticité. Les couleurs du plumage et du bec étant sujettes à varier dans les cygnes comme dans les autres oiseaux domestiques, on peut donner pour exemple le cygne privé à bec rouge dont parle le docteur Plott ^\ D'ailleurs cette différence dans la couleur du plumage n'est pas aussi grande qu'elle le paroît d'abord. Nous avons vu que les jeunes cygnes domestiques naissent et restent long- temps gris : il paroît que cette couleur subsiste plus long- temps encore dans les sauvages, mais qu'enfin ils de- viennent blancs avec l'âge; car Edwards a observé que dans le grand hiver de i j/^o on vit aux environs de Londres plusieurs de ces cygnes sauvages qui étoient entièrement blancs. Le cygne domestique doit donc être regardé comme une race tirée anciennement et originairement de l'espèce sauvage. MM. Klein, Frisch, et Linnaeus, l'ont présumé comme moi , quoique Wil- lughby et Ray prétendent le contraire. 1. Le cygne représenté dans les planches enluminées est le cygne domesliquc; un individu sauvage conservé au Cabinet du Roi est d'un gris blanc universel sur tout le plumage, mais plus foncé et presque brun sur le dos et le sommet de la tête. 2. On doit encore rapporter ici ces cygnes que Keddi a vus dans les rhasses du grand duc , lesquels avoient les plumes de la têle et du cou marquées à la pointe d'une teinte jaune ou orangée ; parlicularité qui lui sert à expliquer l'épilliiHe de parpurei qu'Horace donne quelcjue part aux cygnes. LK CYGNE. '2Ùl Belon regarde le cygne comme le plus grand des oiseaux d'eau; ce qui est assez vrai, en observant néanmoins que le pélican a beaucoup plus d'enver- gure '^, que le grand albatros a tout an moins aulant de corpulence-, et que le flammant ou pbénicoptère a bien plus de hauteur, eu égard à ses jambes déme- surées^. Les cygnes dans la race domestique sont constamment un peu plus gros et plus grands que dans l'espèce sauvage; il y en a qui pèsent jusqu'à vingt-cinq livres. La longueur du bec à la queue est quelquefois de quatre pieds et demi et l'envergure de huit pieds. Au reste, la femelle est en tout un peu plus petite que le mâle. Le bec , ordinairement long de trois pouces et plus, est dans la race domestique surmonté à sa base par un tubercule charnu, renflé et proéminent, qui donne à la physionomie de cet oiseau une sorte d'ex- pression. Ce tubercule est revêtu d'une peau noire, et les côtés de la face sous les yeux sont aussi couverts d'une peau de même couleur. Dans les petits cygnes de la race domestique le bec est d'une teinte plom- bée : il devient ensuite jaune ou orangé avec la pointe noire. Dans la race sauvage ?e bec est entièrement noir avec une membrane jaune au front. Sa forme paroît avoir servi de modèle pour ie bec des deux fa- milles les plus nombreuses des oiseaux palmipèdes, les oies et les canards : dans tous le bec est aplati , épaté , dentelé sur les bords , arrondi en pointe 1. Voyez l'arlicle do cet oiseau, dans ce voUinie. page 82. 2. Voyez ci-api'ès l'ai'ticîe de Y Albatros. 5. Voyez l'article de cet oiseau, dans ce volume, page 906. 202 LE CYGNE. mousse , et terminé à sa partie supérieure par un on- glet de substance cornée. Dans toutes les espèces de cette nombreuse tribu il se trouve au dessous des plumes extérieures un du- vet bien fourni qui garantit le corps de l'oiseau des impressions de l'eau. Dans le cygne ce duvet est d'une grande finesse, d'une mollesse extrême, et d'une blan- cheur parfaite ; on en fait de beaux manchons et des fourrures aussi délicates que chaudes. La chair du cygne est noire et dure, et c'est moins comme un bon mets que comme un plat de parade qu'il étoit servi dans les festins chez les anciens*^, et> par la même ostentation, chez nos ancêtres. Quelques personnes m'ont néanmoins assuré que la chair des jeunes cygnes étoit aussi bonne que celle des oies du même âge. Quoique le cygne soit assez silencieux, il a néan- moins les organes de la voix conformés comme ceux des oiseaux d'eau les plus loquaces ; la trachée-artère, descendue dans le sternum, fait un coude 2, se relève, s'appuie sur les clavicules , et de là , par une seconde inflexion, arrive aux poumons. A l'entrée et au des- 1. Les Romains l'engraissoient comme l'oie, après lui avoir crevé les yeux ou eu le renfermant dans une prison obscure. 2. Selon Willughby , cette particulai'ilé de conformation est propre au cygne sauvage ,. et ne se trouve pas la même dans le cygue domes- tique: ce qui semble fonder ce que nous allons rapporter de la diffé- rence de leur voix : mais cela ne suffiroit peut-être pas pour prouver que leurs espèces soient différentes, cetle diversité n'excédant pas la somme des impressions, tant intérieures qu'extérieures, que la do- mesticité et ses habitudes peuvent produire à la longue sur une race assujettie. LE CYGNE. 20Ô SOS de la bifurcation se trouve placé un vrai larynx, garni de son os hyoïde, ouvert dans sa membrane en bec de flûte; au, dessous de ce larynx le canal se di- vise en deux branches, lesquelles, après avoir formé chacune un renflement , s'attachent aux poîiinons. Cette conformation , du moins quant à la position du larynx , est commune à beaucoup d'oiseaux d'eau, et même quelques oiseaux de rivage ont les mêmes plis et inflexions à la trachée-artère , comme nous l'avons remarqué dans la grue; et, selon toute ap- parence, c'est ce qui donne à leur voix ce retentis- sement bruyant et rauque , ces sons de trompette ou de clairon qu'ils font entendre du haut des airs et sur les eaux. Néanmoins la ¥oix habituelle du cygne privé est plutôt sourde qu'éclatante; c'est une sorte de strideur parfaitement semblable à ce que le peuple appelle le jurement du cliat ^ et que les anciens avoient bien ex- primé par le mot imitatif drensard. C'est à ce qu'il paroît un accent de menace ou de colère ; l'on n'a pas remarqué que l'amour en eût de plus doux^, et ce n'est point du tout sur des cygnes presque muets , comme le sont les nôtres dans la domesticité , que les anciens avoient pu modeler ces cygnes harmo- nieux qu'ils ont rendus si célèbres. Mais il paroît que le cygne sauvage a mieux conservé ses prérogatives , i. Observations faites à Chantilly, suivant les vues de M. le marquis d'Amezaga, et que M. Grouvelle, secrétaire des. commandements mi- litaires de S. A. S. Mgr le prince de Condé, a bien voulu prendie soin de rédiger. «Leur voix, dans la saison des amours , et les accents qui leur échappent alors dans les moments les plus doux , ressemblent plus à un murmure qu'à aucune espèce de chant. » yj/f LE CYGNE. et qu'avec le sentiment de la pleine liberté il en a aussi les accents, L on distingue en effet dans ses cris, ou plutôt dans les éclats de sa voix, une sorte de chant me.^uré, modulé^, des sons bruyants de clai- 1. M, l'abbé Arnaud, dont le génie est fait pour ranimer les restes précieux de la belle et savante antiquité, a bien voulu concourir avec nous à vérifier et à apprécier ce que les anciens ont dit du chant du eygne. DeUx cygnes sauvages qui se sont établis d'eux-mêmes sur les magnifiques eaux de Chantilly semblent s'être venus offrir exprès h cette intéressante vérification. M. l'abbé Arnaud est allé jusqu'à noter leur chant, ou, pour mieux dire, leurs cris harmonieux, et il nous en écrit en ces termes : « On ne peut pas dire exactement que les cygnes de Chantilly chantent, ils crient; mais leurs cris sont vérita- blement et constamment modulés. Leur voix n'est point douce; elle est au contraire aiguë, perçante, et très peu agréable : je ne puis la mieux comparer qu'au son d'une clarinette embouchée par quelqu'un à qui cet instrument ne seroit point i'amiiier. Presque tous les oiseaux canores répondent au chant de Fliomme, et surtout au son des instru- ments : j'ai joué pendant long-temi)S du violon auprès de nos cy- gnes, sur tous les tons et sur toutes les cordes: j'ai même pris l'unis- son de leurs propres accents, sans qu'ils aient paru y faire attention. Mais si, dans le bassin où ils nagent avec leurs petits, on vifeut à ieter une oie, le mâle, après avoir poussé des sons sourds, fond sur l'oie avec impétuosité, et, la saisissant au cou, il lui plonge, à très fréquentes reprises, la tête dans l'eau, et la frappe en même temps de ses ailes; ce seroit fait de l'oie si Ton ne venoit à son secours : alors, les ailes étendues, le cou droit, et la tête haute, le cygne vient se ..)lacer vis-à-vis de sa femelle, et pousse un cri auquel la femelle répond par un cri plus bas d'un demi-ton. La voix du mâle va du la au si bé- mol; celle de la femelle du sol dièse au la. La première note est brève et de passage , et fait l'effet de la note que nos musiciens appellent sensible; de manière qu'elle n'est jamais détachée de la seconde, et se passe comme un coulé. Observez qu'heureusement pour l'oreille ils ne chantent jamais tous deux à la fois : en effet si , pendant que le mâle entonne le si bémol, la femelle faisoit entendre le la, ou que le mâle donnât le la, tandis que la femelle donne le sol dièse, il en ré- sulteroit la plus âpre et la plus insupportable des dissonances. Ajou- tons que ce dialoaue est soumis à un rhvthme constant et réglé . à la LE CYGNE. 2 35 roii , mais dont les tons aigus et peu diversifiés sont néanmoins très éloignés de la tendre mélodie et de la variété douce et brillante du ramage de nos oiseaux chanteurs. Au reste, les anciens ne s'étoient pas contentés de faire du cygne un chantre merveilleux ; seul entre tous les êtres qui frémissent à l'approche de leur des- truction il chantoit encore au moment de son agonie, et préludoit par des sons harmonieux à son dernier soupir. G'étoit, disoient-ils, près d'expirer, et faisant à la vie un adieu triste et tendre, que le cygne ren- doitces accents si doux et si touchants, et qui, pareils à un léger et douloureux murmure, d'une voix basse, plaintive et lugubre, formoient son chant funèbre^. On entendoit ce chant lorsqu'au lever de l'aurore les mesure U deux temps. Du reste l'inspecteur m'a assuré qu'au temps de leurs amours ces oiseaux ont un cri encore plus perçant, mais beau- coup plus agréable. » Nous joindrons ici une observation intéressante qui ne nous a été communiquée qu'après l'impression des premières pages de cet arti- cle. « Il y a une saison où l'on voit les cygnes se réunir et former une sorte d'association républicaine pour le bien commun ; c'est celle des grands froids. Pour se maintenir au milieu des eaux, dans le temps qu'elles se glacent, ils s'attroupent et ne cessent de battre l'eau, de toute la largeur de leurs ailes, avec un bruit qu'on entend de fort loin, et qui se renouvelle avec d'autant plus de force dans les moments du jour et de la nuit que la gelée prend avec plus d'activité; leurs ef- forts sont si efficaces qu'il n'y a pas d'exemple que la troupe des cy- gnes ait quitté l'eau dans les plus longues gelées, quoiqu'on ait vu quelquefois un cygne seul et écarté de l'assemblée générale pris par la glace au milieu des canaux. » (Extrait de la note rédigée par M. Grou- velle. secrétaire des commandements militaires de S. A. S. Mgr le prince de Condé. ) 1. Suivant Pythagore c'étoit un chant de joie, par lequel cet oi- seau se félicitoit de passer à une meilleure vie. 2ô6 LE CYGNE. vents et les flots étûient calrués; on avoit môme vu des cygnes expirant en musique et chantant leurs hymnes funéraires. Nulle fiction en histoire natu- relle, nulle fable chez les anciens, n'a été pins cé- lébrée, plus répétée, plus accréditée; elle s'étoit emparée de l'imagination vive et sensible des Grecs: poëtes^, orateurs 2 , philosophes même l'ont adoptée^ comme une vérité trop agréable pour vouloir en dou- ter. Il faut bien leur pardonner leurs fables ; elles étoient aimables et touchantes; elles valoient bien de tristes , d'arides vérités : c'étoient de doux em- blèmes pour les âmes sensibles. Les cygnes sans doute ne chantent point leur mort ; mais toujours en par- lant du dernier essor et des derniers élans d'un beau génie prêt à s'éteindre, on rappellera avec sentiment cette expression touchante : c'est le chant du cygne! L'OIE'. jénas A user, L. Dans chaque genre les espèces premières ont em- porté tous nos éloges, et n'ont laissé aux espèces se- i. Gallimaque, Eschyle, Théocrite, Euripide, Lucrèce, Ovide, Properce , parlent du chant du cygne , et en tirent des comparaisons. 2. Voyez Cicérou ; voyez aussi Pausanias et autres. 3. Socrate dans Platon, et Aristote lui-même, mais d'après l'opi- nion commune , et sur des rapports étrangers. 4. En ancien françois, ouè; le mâ]e,yars; et le petit, oison; en latin» anser; en italien , oca, papara; en allemand, gans, ganser, ganser ich, et le jeune, ganselin; en espagnol, ganso , pato;]e mâle, ansar , an- LOIE. 307 condes que le mépris tiré de leur comparaison. L'oie, par rapport au cygne, est dans le même cas que l'âne vis-à-vis du cheval : tous deux ne sont pas pris à leur juste valeur; le premier degré de l'infériorité parois- sant être une vraie dégradation, et rappelant en même temps l'idée d'un modèle plus parfait, n'offre, au lieu des attributs réels de l'espèce secondaire, que ses con- trastes désavantageux avec l'espèce première. Éloignant donc pour un moment la trop noble image du cygne, nous trouverons que l'oie est encore, dans le peuple de la basse-cour, un habitant de distinction. Sa cor- pulence, son port droit, sa démarche grave, son plumage net et lustré , et son naturel social qui la rend susceptible d'un fort attachement et d'une lon- gue reconnoissance, enfin sa vigilance très ancienne- ment célébrée, tout concourt à nous présenter l'oie comme l'un des plus intéressants et même des plus utiles de nos oiseaux domestiques ; car, indépendam- ment de la bonne qualité de sa chair et de sa graisse, dont aucun autre oiseau n'est plus abondamment pourvu, l'oie nous fournit cette plume délicate sur laquelle la mollesse se plaît à reposer, et cette autre plume, instrument de nos pensées, et avec laquelle nous écrivons ici son éloge. On peut nourrir l'oie à peu de frais, et l'élever sans sarea, ou bivar ^ et. le jeune, patico , hijo de pato; eu anglois , goose , geese. Ces noms se rapportent à la race domestique de l'oie; les phrases et les noms suivants appartiennent à son espèce sauvage. En allemand, wilde ganz, graue ganz, sc/inee ganz; en espagnol, ansar braao; en italien, oca salvatica; en anglois, w'dd goose, grey •' lagg; en suédois , wiU goas ; en polonois , ger dzika ; en groenlandois , nerlech; en huron, ahouque; en mexicain, ilalacatl. 5 38 l'ou'. beaucoup de soins : elle s'accommode à la vie corn- mime des volailles, et souffre d'être renfermée avec elles dans la même basse-cour, quoique cette ma- nière de vivre et cette contrainte surtout soient peu convenables à sa nature ; car il faut , pour qu'elle se développe en entier et pour former de grande trou- peaux d'oies , que leur habitation soit à portée des eaux et des rivages environnés de grèves spacieuses et de gazons ou terres vagues, sur lesquelles ces oi- seaux puissent paître et s'ébattre en liberté. On leur a interdit l'entrée des prairies, parce que leur fiente brûle les bonnes herbes, et qu'ils les fauchent jusqu'à terre avec le bec ; et c'est par la même raison que Ton les écarte aussi très soigneusement des blés verts, et qu'on ne leur laisse les champs libres qu'après la récolte. Quoique les oies puissent se nourrir de gramens et de la plupart des heibes, elles lecherchent de préfé- rence le trèfle, le fénu-grec , la vesce, les chicorées, et surtout la laitue, qui est le plus grand régal des petits oiseaux. On doit arracher de leur pâturage la jusquianie , la ciguë et les orties, dont la piqûre fait le plus grand mal aux jeunes oiseaux. Pline assure , peut-être légèrement, que pour se purger les oies mangent de la sidérite. La domesticité de l'oie est moins ancienne et moins complète que celle de la poule. Celle-ci pond en tout temps, plus en été, moins en hiver; mais les oies ne produisent rien en hiver, et ce n'est communé- ment qu'au mois de mars qu'elles commencent à pon- dre : cependant celles qui sont bien nourries pondent dès le mois de février, et celles auxquelles on épargne LOÏE. 2^9 la nourriture ne font souvent leur ponte qu'en avril. Les blanches, les grimes, les jaunes, et les noires , sui- vent cette règle, quoique les blanches paroîssent plus délicates , et qu'elles soient en eflet plus difficiles à élever. Aucune ne fait de nid dans nos basses-cours^, et ne pond ordinairement que tous les deux jours, mais toujours dans le même lieu. Si on enlève leurs œufs, elles fout une seconde et une troisième ponte, et même une quatrième dans les pays chauds. C'est sans doute à raison de ces pontes successives que M. Salerne dit qu'elles ne finissent qu'en juin. Mais si l'on continue à enlever les œufs, l'oie s'efforce de continuer à pondre , et enfin elle s'épuise et périt ; car le produit de ses pontes, et surtout des premiè- res, est nombreux : chacune est au moins de sept, communément de dix, douze ou quinze œufs, et même de seize, suivant Pline. Cela peut être vrai pour l'Italie; mais dans nos provinces intérieures de France, comme en Bourgogne et en Champagne, on a observé que les pontes les plus nombreuses n'étoient que de douze œufs. Aristote remarque que souvent les jeunes oies, comme les poulettes, avant 1. Elles senfonceut sous la paille pour y pondre et mieux cacher leurs œufs; elles ont conservé cette habitude des sauvages, qui vrai- semblablement percent les endroits les plus fourrés des joncs et des plantes marécageuses pour y couver; et, dans les lieux où on laisse ces oies domestiques presque entièrement libres , elles ramassent quel- ques matériaux, sur lesquels elles déposent leurs œufs. « Dans l'île Saint-Domingue, dit M. Bâillon, où beaucoup d'habitants ont des oies privées semblables aux nôtres, elles pondent dans les savanes auprès des ruisseaux et canaux; elles compos*ent leur aire de quelques brins d'herbes sèches, de paille de maïs ou de mil; les femelles y sont moins fécondes qu'en France, leur plus grande ponte est de sept ou huit œufs. » ( JSote cpmmiinicjuée par M. Bâillon. ) ^240 l'oie. d'avoir eu communication avec Je maie, pondent des œufs clairs et inféconds ; et ce fait est général poin- tons les oiseaux. Mais si la domesticité de Foie est plus moderne que celle de la poule, elle paroît être plus ancienne que celle du canard, dont les traits originaires ont moins changé; en sorte qu'il y a plus de distance apparente entre l'oie sauvage et la privée qu'entre les canards. L'oie domestique est beaucoup plus grosse que la sauvage; elle a les proportions du corps plus éten- dues et plus souples , les ailes moins fortes et moins roides : tout a changé de couleur dans son plumage; elle ne conserve rien ou presque rien de son état pri- mitif : elle paroît même avoir oublié les douceurs de son ancienne liberté ; du moins elle ne cherche point , comme le canard, à la recouvrer; la servitude paroît l'avoir trop aSbiblie; elle n'a plus la force de soute- nir assez son vol pour pouvoir accompagner ou suivre ses frères sauvages, qui, fiers de leur puissance, sem- blent la dédaigner et même la méconnoître^. Pour qu'un troupeau d'oies privées prospère et s'augmente par une prompte multiplication , il faut , dit Columelle, que le nombre des femelles soit triple de celui des mâles. Aldrovande en permet six à cha- cun ; et l'usage ordinaire dans nos provinces est de lui en donner au delà de douze, et même jusqu'à 1. Je me suis informé , dit M. Bâillon , à beaucoup de chasseurs qui luent des oies sauvages tous les ans; je n'en ai trouvé aucun qui en ait vu de privées parmi ces sauvages, ou qui en ait tué de métives. Et si quelquefois des oies privées s'échappent, elles ne deviennent pas libres : elles vont se mêler dans les marais voisins , parmi d'autres éga- lement privées; elles ne font que changer de maître. {Note communi- quée par M. Bâillon. ) l'oie. 2^1 vino;l. Ces oiseaux préiudent aux actes de i'amour en allant d'abord s égayer dans leau; ils en sortent pour s'unir, et restent accouplés plus long-temps et plus intimement que la plupart des autres, dans lesquels l'union du mâle et de la femelle n'est qu'une simple compression, au lieu qu'ici l'accouplement est bien réel et se fait par intromission , le mâle étant telle- ment pourvu de l'organe nécessaire à cet acte que les anciens avoient consacré l'oie au dieu des jardins. Au reste , le mâle ne partage que ses pkâsirs avec la femelle et lui laisse tous les soins de l'incubation; et quoiqu'elle couve constamment et si assidûment qu'elle en oublie le boire et le manger, si on ne place tout près du nid sa nourriture, les économes con- seillent néanmoins de charger une poule des fonc- tions de mère auprès des jeunes oisons, afin de mul- tiplier ainsi le nombre des couvées, et d'obtenir de l'oie une seconde et même une troisième ponte. On lui laisse celte dernière ponte. Elle couve aisément dix à douze œufs, au lieu que la pouie ne peut cou- ver avec succès que cinq de ces mêmes œufs. Mais il seroit curieux de vérifier si, comme le dit Columelle , la mère oie, plus avisée que la pouie, refuseroit de couver d'autres œufs que les siens. Il faut trente jours d'incubation, comme dans la plupart des grandes espèces d'oiseaux , pour faire éclore les œufs, à moins, comme le remarque Pline, que le temps n'ait été fort chaud, auquel casjl en éclot dès le vingt-cinquième jour. Pendant que l'oie couve on lui donne du grain dans un vase et de l'eau dans un autre , à quelque distance de ses œufs , qu'elle ne quitte que pour aller prendre un peu de 24-^ LOIF.. nourriture. On a remarqué qu'elle ne pond guère deux jours de suite, et qu'il y a toujours au moins vingt-quatre heures d'intervalle et quelquefois deux ou trois jours entre l'exclusion de chaque œuf. Le premier aliment que l'on donne aux oisons nou- veau-nés est une pâte de retrait de mouture ou de son gras, pétri avec des chicorées ou des laitues ha- chées; c'est la recette de Columelle , qui recom- mande , en outre , de rassasier le petit oison avant de le laisser suivre sa mère au pâturage, parce que au- trement si la faim le tourmente, il s'obstine contre les tiges d'herbes ou les petites racines, et pour les arracher il s'efforce au point de se démettre ou se rompre le cou. La pratique commune dans nos cam- pagnes en Bourgogne est de nourrir les jeunes oisons nouvellement éclos avec du cerfeuil haché ; huit jours après on y mêle un peu de son très peu mouillé, et l'on a l'attention de séparer le père et la mère lors- qu'on donne à manger aux petits, parce qu'on pré- tend qu'ils ne leur laisseroient que peu de chose ou rien : on leur donne ensuite de l'avoine ; et dès qu'ils peuvent suivre aisément leur mère on les mène sur la pelouse auprès de l'eau. Les monstruosités sont peut-être encore plus com- munes dans l'espèce de l'oie que dans celles des au- tres oiseaux domestiques. Aldrovande a fait graver deux de ces monstres : l'un a deux corps avec une seule tête; l'autre a deux têtes et quatre pieds avec un seul corps. L'excès d'embonpoint que l'oie est su- jette h prendre, et que l'on cherche à lui donner, doit causer dans sa constitution des altérations qui peuvent influer sur la génération. En général, les oui- l'oie. 2l\S maux très gras sont peu féconds; Fa graisse trop abon- dante change la qualité de la liqueur séminale , et même celle du sang : une oie très grasse à qui on coupa la tête ne rendit qu'une liqueur blanche, et, ayant été ouverte, on ne lui trouva pas une goutte de sang rouge. Le foie surtout se grossit de cet embon- point d'obstruction d'une manière étonnante : souvent une oie engraissée aura le foie plus gros que tous les autres viscères ensemble; et ces foies gras que nos "ourmands recherchent étoient aussi du i>oùt des Apicius romains. Pline regarde comme une question intéressante de savoir à quel citoyen l'on doit l'in- vention de ce mets , dont i! fait honneur à un person- nage consulaire. Ils nourrissoient l'oie de figues pour en rendre la chair plus exquise, et ils avoient déjà trouvé qu'elle s'engraissoit beaucoup plus vite étant renfermée dans un lieu étroit et obscur; mais il étoit réservé à notre gourmandise plus que barbare de clouer les pieds et de crever ou coudre les yeux de ces malheureuses bêtes, en les ororgeant en même temps de boulettes et les empêchant de boire pour les étouO'er dans leur graisse^. Communément et plus humainement on se contente de les enfermer pen- dant un mois, et i! ne faut guère qu'un boisseau d'a- voine pour engraisser une oie au point de la rendre très bonne; on distingue même le moment où on oeut cesser de leur donner autant de nourriture , et où elles sont assez grasses, par un signe extérieur très évident : elles ont alors sous chaque aile une pelote i. J. B. Porta, r«Tffinant sur cette cruauté, ose bien donner l'hor- rible recette (Je rôtir l'oie toute vive , et de la manger membre à mem- bre, taudis que le cœur palpite encore 1 244 l'oie. de graisse très apparente. Au reste, on a observé que les oies élevées au bord de l'eau coûtent moins à nour- rir , pondent de meilleure heure, et s'engraissent plus aisément que les autres. Cette graisse de l'oie étoit très estimée des anciens, comme topique nerval et comme cosmétique; ils en conseillent l'usage pour rafifermir le sein des femmes nouvellement accouchées, et pour entretenir la net- teté et la fraîcheur de la peau : ils ont vanté comme médicament la graisse d'oie que l'on préparoi t à Co- magène avec un mélange d'aromales. Aldrovande donne une lisie de recettes où cette graisse entre comme spécifique contre tous les maux de la ma- trice ; et Willughby prétend trouver dans la fiente d'oie le remède le plus sûr de l'ictère. Du reste, la chair de l'oie n'est pas en elle-même très saine : elle est pesante et de difficile digestion; ce qui n'empê- choit pas qu'une oie, ou, comme on disoit , une oii'è ^, ne fût le plat de régal des soupers de nos an- cêtres^, et ce n'est que depuis le transport de l'espèce du dindon de l'Amérique en Europe que celle de l'oie n'a, dans nos basses-cours comme dans nos cui- sines , que la seconde place. Ce que l'oie nous donne de plus précieux c'est son duvet; on l'en dépouille plus d'une fois l'année. Dès 1. Suivant M. Salerne le nom de la rue aux Ours, à Paris, est fait par corruption de rue aux Ouès, qui est son vrai nom, venu de la quantité doies exposées chez les rôtisseurs qui pcuploient autrefois cette rue, et qui y sont encore en nombre. 2. Témoin l'oie de M. Patelin, et ïoie de la Saint- Martin,, dont parle Schwenckfeld , aussi bien que le présage que le peuple tiroil de l'os du dos de cette oie , d'un rude hiver si Fos étoit clair, et d'an hiver mou s'il paroissoit taché ou terne. l'oie. 245 que les jeunes oisons sont forts et bien empluoiés, et que les pennes des ailes commencent à se croiser sur la queue, ce qui arrive à sept semaines ou deux mois d'âge, on commence à les plumer sous le ven- tre, sous les ailes, et au cou. C'est donc sur la fin de mai ou au commencement de juin qu'on leur enlève leurs premières plumes; ensuite cinq à six semaines après, c'est-à-dire dans le courant de juillet, on la leur enlève une seconde fois, et encore au commen- cement de septembre pour la troisième et dernière fois. Ils sont assez maigres pendant tout ce temps, les molécules organiques de la nourriture étant en grande partie absorbées par la naissance ou l'accroissement des nouvelles plumes ; mais , dès qu'on les laisse se remplumer de bonne heure en automne, ou même à la fin de l'été , ils prennent bientôt de la chair et en- suite de la graisse, et sont déjà très bons à manger vers le milieu de l'hiver. On ne plume les mères qu'un mois ou cinq semaines après qu'elles ont couvé; mais on peut dépouiller les mâles et les femelles qui ne couvent pas deux ou trois fois par an. Dans les pays froids leur duvet est meilleur et plus fin. Le prix que les Romains mettoient à celui qui leur venoit de Germanie fut plus d'une fois la cause de la négli- gence des soldats à garder les postes de ce pays; car ils s'en alloient par cohortes entières à la chasse des oies. Ou a observé, sur les oies privées, que les grandes pennes des ailes tombent, pour ainsi dire, toutes en- semble , et souvent en une nuit ; elles paroissent alors honteuses et timides ; elles fuient ceux qui les appro- chent. Quarante jours suffisent pour la pousse des iCiTO.^i. XX7X. 2\6 l'oie. nouvelles pennes; alors elles ne cessent de voleter et de les essayer pendant quelques jours. Quoique la marche de l'oie paroisse lente, obli- que, et pesante, on ne laisse pas d'en conduire des troupeaux fort loin , à petites journées. Pline dit que, de son temps , on les amenoit du fond des Gaules à Rome, et que, dans ces longues marches, les plus fatiguées se mettent aux premiers rangs, comme pour être soutenues et poussées par la masse de la troupe. Rassemblées encore de plus près pour passer la nuit^ le bruit le plus léger les éveille , et toutes ensemble crient; elles jettent aussi de grands cris lorsqu'on leur présente de la nourriture, au lieu qu'on rend le chien muet en lui ofiVant cet appât; ce qui a fait dire à Co- lumelle que les oies étoient les meilleures et les plus sûres gardiennes de la ferme ^, et Végèce n'hésite pas de les donner pour la plus vigilante sentinelle que l'on puisse poser dans une ville assiégée. Tout le monde sait qu'au Capitole elles avertirent les Romains de Tassaut que tentoient les Gaulois, et que ce fut le saîut de Rome : aussi le censeur fixoit-il chaque an- née une somme pour l'entretien des oies, tandis que, le même jour, on fouettoit des chiens dans une place publique, comme pour les punir de leur coupable silence dans un moment aussi critique. Le cri naturel de l'oie est une voix très bruyante; c'est un sou de trompette ou de clairon, clangor^ qu'elle fait entendre très fréquemment et de très loin ; mais elle a de plus d'autres accents brefs qu'elle 1. Ovide décrivant la cabane de Pliilémoa cl Baucis dit -. Unicus anscr erat , minimœ cusiodia villa-. ;Me(fl>..or/,A.,lib VIII, y. 684.) l'oie. 2l\'J répète souvent; et lorsqu'on l'attaque ou l'effraie, le cou tendu , Je bec béant , elle rend un sifflement que l'on peut comparer à celui de la couleuvre. Les La- tins ont cherché à exprimer ce son par des mots imi- tatifs, strepitj gracitatj, stridet. Soit crainte, soit vigilance, l'oie répète à tout mo- ment ses grands cris d'avertissement ou de réclame ; souvent toute la troupe répond par une acclamation générale; et de tous les habitants de la basse-cour aucun n'est aussi vociférant ni plus bruyant. Cette grande loquacité ou vocifération avoit fait donner, chez les anciens, le nom dioie aux. indiscrets parieurs, aux méchants écrivains, et aux bas délateurs; comme sa démarche gauche et son allure de mauvaise grâce nous font encore appliquer ce même nom aux gens sots et niais ^. Mais, indépendamment des marques de sentiment, des signes d'intelligence que nous lui recorinoissons^, le courage avec lequel elle défend sa couvée et se défend elle-même contre l'oiseau de proie, et certains traits d'attachement, de reconnois- sance même, très singuliers, que les anciens avoieut recueillis, démontrent que ce mépris seroit très mal fondé ; et nous pouvons ajouter à ces traits un exem- ple de la plus grande constance d'attachement^ : le 1. On coiinoît le proverbe, franc oison, bêle comme une oie. 2. C'est l'ouïe qui paroît être le sens le plus subtil de l'oie ; Lucrèce semble croire que c'est l'odorat. ...Hutnanum longe piiesenlit odorein , Romulidarum arcis seivaior, caudidus anser. [De Nal. rer., lib. IV. ) 5. Nous donnons cette note dans le style naïf du concierge de Ris, ierre appartenant à M. Anisson Duperron, où s'est passée la scène de celte amitié si constante et silidèle. « On demande à Emmanuel com- 2.^\6 l'oie. fait nous a été communiqué par un homme aussi vé- ridique qu'éclairé , auquel je suis redevable d une lùenl l'oie à plumage blanc, appelée Jacqaot, s'est apprivoisée avec lui. Il faut savoir d'abord quils étoienl deux mâles, on jars, dans la î>a5?e-cour, un gris et un blanc, avec trois femelles; c'étoit toujours ([uorelle entre ces deux jars à qui anroit la compagnie de ces trois dames; quand l'un ou l'autre s'en étoit emparé, il se mettoit à leur lêle, et empêclioit que l'autre n'en approchât. Celui qui s'en étoit rendu le maître dans la nuit ne vouloit pas les céder le matin ; enGn les deux galants en vinrent à des combats si furieux qu'il falloit y courir. Un jour entre autres, attiré du fond du jardin par leurs cris, je les trou- vai, leurs cous entrelacés, se donnant des coups d'ailes avec une ra- pidité et une force étonnante; les trois femelles tournoient autour, comme voulant les séparer, mais inutilement. Enfin le jars blanc eut du dessous, se trouva renversé, et étoit très maltraité par l'autre; je les séparai , heureusement pour le blanc , qui y auroit perdu la vie. Alors le gris se mit à crier , à chanter, et à battre les ailes, en courant rejoindre ses compagnes, en leur faisant à chacune tour à tour un ramage qui ne finissoit pas, et auquel répondoient les trois dames, qui vinrent se ranger autour de lui. Pendant ce temps là le pauvre Jacquot faisoit pitié, et, se retirant tristement, jetoit de loin des cris de oondoléraice ; il fut plusieurs jours à se rétablir, durant lesquels j'eus occasion de passer par les cours où il se tenoit : je le voyo-is tou- jours exclu de la société; et à chaque fois que je passois il me venoit faire des harangues, sans doute pour me remercier du secours que je lui avois donné dans sa grande affaire. Un jour il s'approcha si près de moi , me marquant tant d'amitié, que je ne pus m'empêcher de le caresser en lui passant la main le long du cou et du dos ; à quoi il pa- rut être si sensible qu'il me suivit jusqu'à l'issue des cours. Le lende- main je repassai, et il ne manqua pas de courir à moi : je lui fis la même caresse, dont il ne se rassat-ioit pas , et cependant , par ses façons, il avoit l'air {Observation communiquée par M. Hébert.) 1. « Il n'y a que dans les jours de brouillards qne les oies sauvages volent assez près de terre pour pouvoir les tirer. » ( Observation coin- maniquée par M. Hébert. ) ^56 LOTE. tite, elle ne forme qu'une seule liii^ne: mais ordinRire- ment chaque troupe est de quarante ou de cinquante; chacun y garde sa place avec une justesse admirable. Le chef, qui est à îa pointe de l'angle et fend l'air hi premier, va se reposer au dernier rang lorsqu'il est fatigué ; et tour à tour les autres prennent la première place. Pline s'est plu à décrire ce vol ordonné et pres- que raisonné : « Il n'est personne, dit-il , qui ne soit à portée de le considérer : car le passage des oies ne se fait pas de nuit , mais en plein jour. » On a remarqué quelques points de partage où les grandes troupes des oiseaux se divisent pour de là se répandre en diverses contrées : les anciens ont indi- qué le mont Taiirus pour la division des troupes d'oies dans toute l'Asie mineure^ et le mont Stella^ main- tenant Cossonossl (en langue turque, champ des oies) ^ où se rendent à Tarrière-saison de prodigieuses trou- pes de ces oiseaux , qui de là semblent partir pour se disperser dans toutes les parties de notre Europe. Plusieurs de ces petites troupes ou bandes secon- daires se réunissent de nouveau, en formant de plus grandes et jusqu'au nombre de quatre ou cinq cents que nous voyons quelquefois en hiver s'abattre dans nos champs , où ces oiseaux causent de grands dom- mages en pâturant les blés qu'ils cherchent en grat- tant jusque dessous la neige : heureusement les oies sont très vagabondes, restent peu en un endroit, et ne reviennent guère dans le même canton; elles pas- sent tout le jour sur la terre dans les champs ou les 1. Oppiea dit qu'au passage du moût Taurus les oies se piécau- liouuent contre leur naturel jascur qui les décèlcroit aux aigles, en ^'obstruant le boc avec un caillou; et le bon Plutarque répète ce route. LOIE. 237 près, mais elles vont régulièrement tous les soirs se rendre sur les eaux des rivières ou des plus grands étangs ; elles y passent la nuit entière, et n'y arrivent qu'après le coucher du soleil; il en survient même après la nuit fermée, et l'arrivée de chaque bande est célébrée par de grandes acclamations, auxquelles les arrivantes répondent, de façon que sur les huit ou neuf heures, et dans la nuit la plus profonde elles font un si grand bruit et poussent des clameurs si multi- pliées qu'on les croiroit assemblées par milliers. On pourroit dire que, dans cette saison, les oies sauvages sont plutôt oiseaux de plaine qu'oiseaux d'eau, puisqu'elles ne se rendent à l'eau que la nuit pour y chercher leur sûreté ; leurs habitudes sont bien différentes et même opposées à celles des canards, qui quittent les eaux à l'heure où s'y rendent les oies, et qui ne vont pâturer dans les champs que la nuit, et ne reviennent à l'eau que quand les oies la quit- tent. Au reste, les oies sauvages, dans leur retour au printemps, ne s'arrêtent guère sur nos terres; on n'en voit même qu'un très petit nombre dans les airs, et il y a apparence que ces oiseaux voyageurs ont pour le départ et le retour deux routes différentes. Cette inconstance dans leur séjour, jointe à la fi- nesse de l'ouïe de ces oiseaux et à leur défiante cir- conspection, font que leur chasse est difficile^, et 1 . Il est presque impossible, dit M. Hébert, de les tirer à l'arrivée, parce qu'elles volent trop haut, et qu'elles ne commencent à s'abaisser que quand elles sont au dessus des eaux. J'ai tenté, ajoute-t-il, avec aussi peu de succès, de les surprendre le matin à l'aube du jour; je passois la nuit entière dans les champs ; le bateau étoil préparé dès la 258 l'oik. rendent même inutiles la plupart des pièges qu'on lenr tend; celui qu'on trouve décrit dans Aidrovande est peut-être le plus sûr de tous et k; mieux imaginé. « Quand la gelée, dit-il, tient les champs secs, on choisit un lieu propre à coucher un long filet assujetti et tendu par des cordes, de manière qu'il soit prompt et preste à s'abattre , à peu près comme les nappes du filet d'alouette, mais sur un espace plus long qu'on recouvre de poussière ; on y place quelques oies pri- vées pour servir d'appelants. Il est essentiel de faire tous ces préparatifs le soir, et de ne pas s approcher ensuite du filet; car, si le matin les oies voyoient la rosée ou le givre abattus, elles en prendroient dé- fiance. Elles viennent donc à la voix de ces appelants; et, après de longs circuits et plusieurs tours en l'air, elles s'abattent : l'oiseleur, caché à cinquante pas dans une fosse, tire à temps la corde du filet et prend la troupe entière ou partie sous sa nappe. » Nos chasseurs emploient toutes les ruses pour sur- prendre les oies sauvages : si la terre est couverte de neige, ils se revêtent de chemises blanches par des- sus leurs habits; en d'autres temps ils s'enveloppent de branches et de feuilles, de manière à paroître un veille; nous nous y embarquruncs long-temps avant le jour, et nous nous avancions à la faveur des ténèbres bien avant sur l'eau , et jus- qu'aux derniers roseaux; néanmoins nous nous trouvions toujours trop loin de la bande pour tirer, et ces oiseaux trop défiants s'élevoient tout en partant assez haut pour ne passer sur nos têtes que hors de la portée de nos armes : toutes ces oies ainsi rassemblées partoient ensem- ble, et attendoient le grand jour, à moins qu'on ne les eût inquiétées; ensuite elles se séparoient et s'éloiguoient par bandes, et peut être dans le même ordre qu'elles s'étoient réunies le soir précédent. LOIE. 209 buisson ambulant; ils vont jusqu'à s'affubler d'une peau de vache, marchant en quadrupèdes, courbés sur leur fusil ; et souvent ces stratagèmes ne suffisent pas pour approcher des oies, même pendant la nuit. Ils prétendent qu'il y en a toujours une qui fait senti- nelle le cou tendu et la tête élevée, et qui, au moin- dre danger, donne à la troupe le signal d'alarme. Mais, comme elles ne peuvent prendre subitement l'essor, et qu'elles courent trois ou quatre pas sur la terre et battent des ailes pendant quelques moments avant que de pouvoir s'élever dans l'air, le chasseur a le temps de les tirer. Les oies sauvages ne restent dans ce pays-ci tout l'hiver que quand la saison est douce ; car dans les hivers rudes, lorsque nos étangs et nos rivières se gla- cent, elles s'avancent plus au midi, d'où Ton en voit revenir quelques unes qui repassent vers la fin de mars pour retourner au nord. Elles ne fréquentent donc les climats chauds, et même la plupart des ré- gions tempérées, que dans le temps de leurs passa- ges; car nous ne sommes pas informés qu'elles nichent en France ; quelques unes seulement nichent en An- gleterre, ainsi qu'en Silésie et en Bothnie; d'autres, en plus grand nombre, vont nicher dans quelques cantons de la grande Pologne et de la Lithuanie; néanmoins le gros de l'espèce ne s'établit que plus loin dans le nord, et sans s'arrêter ni sur les côtes de l'Ir- lande et de l'Ecosse, ni même en tous les points de la longue côte de Norwége; on voit ces oiseaux se porter en troupes immenses juaque vers le Spitzberg^ le Groenland, et les terres de la baie d'Hudsoa, où 260 i/oîi:. leur îiiaisse et leur fiente sont une ressource pour les malheureux habitants de ces contrées glacées. Il y en a de même des troupes innombrables sur les lacs et les rivières de laLaponie. ainsi que dans les plaines de Mangasea, le long du Jénisca, dans plusieurs au- tres parties de la Sibérie, jusqu'au Kamtschatka, où elles arrivent au mois de mai, et d'où elles ne partent qu'en novembre après avoir fait leur ponte. M. Steller les ayant vues passer devant l'île de Behring, volant en automne vers l'est et au printemps vers l'ouest , pré- sume qu'elles viennent d'Amérique au Kamtschatka. Ce qu'il y a de plus certain, c'ej-t que la plus grande partie de ces oies du nord-est de l'Asie gagne les con- trées du midi vers la Perse, les Indes, et le Japon, où l'on observe leur passage de même qu'en Europe; on assure même qu'au Japon la sécurité dont on les fait jouir leur fait oublier leur défiance naturelle. Un fait qui semble venir à l'appui du passage des (jies de l'Amérique en Asie, c'est que la même espèce d'oie sauvage qui se voit en Europe et en Asie se trouve aussi à la Louisiane, au Canada, à la jNouvelle-Espa- gne, et sur les côtes occidentales de l'Amérique sep- tentrionale : nous ignorons si cette même espèce se trouve également dans toute l'étendue de l'Amérique méridionale; nous savons seulement que la race de l'oie privée, transportée d'Europe au Brésil, passe pour y avoir acquis une chair plus délicate et de meil- leur goût, et qu'au contraire elle a dégénéré à Saint- Domingue, où M. le chevalier Lefebvre Deshayes a fait plusieurs observations sur le naturel de ces oiseaux en domesticité , et particulièrement sur les signes de joie l'oie. 261 que donne Toie mâle à la naissance des petits *. M. Des- hayes nous apprend de plus qu'on voit k Saint-Do- mingue une oie de passage qui, comme en Europe, est un peu moins grande que l'espèce privée; ce qui semble prouver que ces oies voyageuses se portent fort avant dans les terres méridionales du Nouveau- Monde, comme dans celles de l'ancien continent, où elles ont pénétré jusque sous la zone torride^, et pa- roissent même l'avoir traversée tout entière : car on les trouve au Sénégal, au Congo, jusque dans les 1. Quoique Voie souffre ici d'ètro plumée de son duvet trois fois l'année , son espèce néanmoins est moins précieuse dans un climat où îa santé défend, eu dépit de la mollesse, de dormir sur le duvet, et où la paille fraîche est le seul lit où le sommeil puisse s'abattre. La chair de l'oie n'est pa<ï non plus aussi bonne à Saint-Domingue qu'en France; jamais elle n'est bien grasse ; elle e&t filandreuse, et celle du canard-dinde mérite à tous égards la préférence. {Observations com- muniquées par M. le chevalier Lefebvre Dcshayes. ) Les naturalistes n'ont pas parlé , ce me semble, des témoignages sin- guliers de joie que le jars ou le mâle donuoà ses petits les premières fois qu'il les voit manger; cet animal démontre sa satisfaction en levant la tête avec dignité , et en trépignant des pieds, de façon à faire croire qu'il danse. Ces signes de contentement ne sont pas équivoques, puis- qu'ils n'ont lieu que dans cette circonstance, qu'ils sont répétés pres- que à chaque fois qu'on donne à manger auï oisons dans leur pre- mier âge. Le père néglige sa propre subsistance pour se livrer à la joie de son cœur : cette danse dure quclcjuefois longtemps; et quand quel- que distraction , comme celle de volailles qu'il chasse loin de ses petits, la lui fait interrompre , il la reprend avec une nouvelle ardeur. ( Ob- servation communiquée par M. le olievaîier Lefebvre Desliayes. ) 1. Tous les climats, m'écrit M. Bâillon, conviennent à l'oie comme an canard, voyageant de même et passant des régions les plus froides dans les p^ys situés eutre les tropiques. Xen ai vu arriver beaucoup à Fîle de Saint-Domingue aux approches de la saison des pluies, et elles ne paroissent pas souffrir d'altérations sensibles dans des lempéra- iures aussi opposées. BtFFON. XXVI. 17 26'2 l'oie. terres du cap de Bonne-Espérance, et peut-être jus- que dans celles du continent austral. En eflet, nous regardons ces oies que les navigateurs ont rencontrées le long des terres Magelîaniques, à la Terre-de-Feu ^ à la INouvelle-Hollande, etc. , comme tenant de très près à l'espèce de nos oies, puisqu'ils ne leur ont pas donné d'autre nom. Néanmoins il paroît qu'ou- tre l'espèce coînmune il existe dans ces contrées d'autres espèces dont nous allons donner la descrip- i e-s-s^^^S^^s^s L'OIE DES TERRES MAGELLANIQUES. SECO^I>E ESPÈCE. Anas mageUanica. L. Cette grande et belle oie, n** 1006, qui paroît être propre et particulière à cette contrée, a la moitié in- férieure du cou, la poitrine, le haut du dos, riche- ment émaiilés de festons noirs sur un fond roux ; le plumage du ventre est ouvragé de mêmes festons sur un fond blanchâtre; la tête et le haut du cou sont d'un rouge pourpré; l'aile porte une grande tache blanche; et la couleur noirâtre du manteau est re- levée par un reflet de pouipre. Il paroît que ce sont ces belles oies que le com- modore Byron désigne sous le nom d'oies peintes, et qu'il trouva sur la pointe Sandy, au détroit de Magel- ] l'oie des terres MAGELLANIQUES. 203 lan. Peut-être aussi cette espèce est-elle la même que celle qu'indique le capitaine Gook sous la simple dé- nomination de nouvelle espèce d'oie^ et qu'il a rencon- trée sur ces côtes orientales du détroit de Magellan et de la Terre-de-Feu , qui sont entourés par d'im- menses lits flottants de passe-pierre. L'OIE DES ILES MALOUINES, ou FALKLAND. TROISIÈME ESPÈCE. Anas antarctlca. Gmel. « De plusieurs espèces d'oies dont la chasse, dit M. de Bougainville, formoit une partie de nos res- sources aux îles Malouines, la première ne fait que pâturer. On lui donne improprement le nom d'ou- tarde. Ses jambes élevées lui sont nécessaires pour se tirer des grandes herbes, et son long cou la sert bien pour observer le danger. Sa démarche est lé- gère , ainsi que son vol , et elle n'a point le cri dés- agréable de son espèce. Le plumage du mâle est blanc, avec des mélanges de noir et de cendré sur le dos et les ailes ; la femelle est fauve ; et ses ailes sont parées de couleurs changeantes. Elle pond or- dinairement six œufs. Leur chair saine , nourrissante , e4; de bon goût, devint notre principale nourriture. Il étoit rare qu'on en manquât : indépendamment de celles qui naissent sur l'île les vents d'est en automne 264 l'oie des îles malouines. en amènent des volées, sans doute de quelque terre înhal)itée ; car les chasseurs reconnoissoient aisément ces nouvelles venues au peu de crainte que leur in- spiroit la vue des hommes. Deux ou trois autres sor- tes d'oies que nous trouvions dans ces mêmes îles n'éloient pas si recherchées, parce que, se nourris- sant de poisson, elles en contractent un goût hui- leux. » Nous n'indiquons cette espèce sous la dénomina- tion d'oie des îles Malouines que parce que c'est dans ces îles qu'elle a été vue et trouvée pour la première fois par nos navigateurs François; car il paroît que les | mêmes oies se rencontrent au canal de No'èlj le long de la Terre- de-Feu , de l'île Scliagg dans ce même canal, et sur d'autres îles près de la terre des Etats : du moins M. Gook semble renvoyer, à leur sujet, à la description de M. de Bougainville, lorsqu'il dit: « Ces oies paroissent très bien décrites sous le nom d'outardes. Elles sont plus petites que les oies privées d'Angleterre , mais aussi bonnes ; elles ont le bec noir et court, et les pieds jaunes. Le mâle est tout blanc ; la femelle est mouchetée de noir et de blanc ou de gris, et elle a une grande tache blanche sur chaque aile. » Et quelques pages auparavant il en fait une description plus détaillée en ces termes : « Ces oies nous parurent remarquables par la différence de cou- leur entre le mâle et la femelle. Le mâle étoit un peu moindre qu'une oie privée ordinainî , et parfaitement blanc, excepté les pieds, qui étoient jaunes, et le bec, qui étoit noir; la femelle, au contraire, étoit noire, avec des barres blanches en travers ; une tête grise, quelques plumes vertes, d'autres blanches. Il l'oie des îles malouines. ^65 paroît que cette dîfFérence est heureuse ; car la fe- melle étant obligée de conduire ses petits, sa couleur brune la cache mieux aux faucons et aux autres oi- «^ - de proie. » Or, ces trois descriptions paroissent rtenir à la même espèce, et ne diffèrent entre v^ues que par le plus ou le moins de détails. Ces oies fournirent aux équipages du capitaine Cook un ra- fraîchissement aussi agréable qu'il le fut, aux îles Malouines, à nos François. «««»«««««« S«»o »e »a S« &« »e «« -»« -»« 9« (^««« s L'OIE DE GUINEE. QUATRIÈME ESPÈCE. Anas cycnoides, L. Le nom d'oie-cygne [swan-goose) que Wiîlughby donne à cette grande et belle oie est assez bien appliqué, si l'oie du Canada, tout aussi belle au moins, n'avoit pas le même droit à ce iiom , et si d'ailleurs les dénominations composées ne dévoient pas être bannies de l'histoire naturelle. La taille de cette belle oie de Guinée, n° 074» surpasse celle des autres oies. Son plumage est gris brun sur le dos, gris blanc au devant du corps, le tout également nué de gris roussâtre, avec une teinte brune sur la tête et au dessus du cou. Elle ressemble donc à l'oie sau- vage par les couleurs du plumage : mais la grandeur de son corps et le tubercule élevé qu'elle porte sur la base du bec l'approchent un peu du cygne , et ce- pendant elle diffère de l'un et de l'autre par sa gotge 266 l'oie de GUINÉE. enflée et pendante en manière de poche ou de petit fanon; caractère très apparent, et qui a fait donner à ces oies le nom de jabotières. L'Afrique et peut-être les autres terres méridionales de l'ancien continent paroissent être leur pays natal ; et quoique Linnaeus les ait appelées oies de Sibérie ^ elles n'en sont point originaires, et ne s'y trouvent pas dans leur état de liberté : elles y ont été apportées des climats chauds, et on les y a multipliées en domesticité, ainsi qu'en Suède et en Allemagne. Frisch raconte qu'ayant plusieurs fois montré à des Russes de ces oies qu'il nourrissoit dans sa basse-cour, tous, sans hésiter, les avoient nommées oies de Guinée^ et non pas oies de Russie nî de Sibérie. C'est pourtant sur la foi de cette fausse dénomination donnée par Linnaeus que M. Bris- son, après avoir décrit cette oie sous son vrai nom à!oie de Guinée j h donne une seconde fois sous celui d'oie de Moscovie_, sans s'être aperçu que ces deux descriptions sont exactement celles du même oiseau. Non seulement cette oie des pays chauds produit en domesticité dans des climats plus froids, mais elle s'allie avec l'espèce commune dans nos contrées; et de ce mélange il résulte des métis qui prennent de notre oie le bec et les pieds rouges , mais qui res- semblent à leur père étranger par la tête , le cou et la voix forte, grave, et néanmoins éclatante; car le clairon de ces grandes oies est encore plus retentis- sant que celui des nôtres, avec lesquelles elles ont bien des caractères communs. La même vigilance paroît leur être naturelle. «Rien, dit M. Frisch, ne pouvoit bouger dans la maison pendant la nuit que ces oies de Guinée n'en avertissent par un grand cri : l'oie de GUINÉE. 267 le jour elles annonçoient de même les hommes et les animaux qui entroient dans la basse-cour, et souvent f^Ueslespoursuivoient pour les becqueter aux jambes.'» Le bec, suivant la remarque de ce naturaliste, est armé sur ses bords de petites dentelures, et la lan- gue est garnie de papilles aiguës ; le bec est noir, et le tubercule qui le surmante est d'un rouge vermeil. Cet oiseau porte la tête haute en marchant ; son beau port et sa grande taille lui donnent un air assez noble. Suivant M. Frisch la peau du petit fanon ou la poche de la gorge n'est ni molle ni flexible , mais ferme et résistante : ce qui pourtant semble peu s'accorder avec l'usage que Kolbe nous dit qu'en font au Cap les ma- telots et les soldats. On m'a envoyé la tête et le cou d'une de ces oies, et l'on y voyoit, à la racine de la mandibule inférieure du bec, cette poche ou fanon : mais, comme ces parties étoient à demi brûlées, nous n'avons pu les décrire exactement ; nous avons seule- ment reconnu par cet envoi qui nous a été adressé de Dijon, que cette oie de Guinée se trouve en France comme en Allemagne, en Suède et en Sibérie. a ^»e»8»«e»»»a»«»-»»a»i ■»»»»»« L'OIE ARMEE. CINQUiÈiME ESPÈCE. A7ias œgyptiaca. L. (Var. ) Cette espèce est la seule non seulement de la fa- mille des oies, mais de toute la tribu des oiseaux palmipèdes, qui ait aux ailes des ergots ou éperons , 26S l'oie armée. tels qu€ ceux dont le kamichi , les jacanas, quelques pluviers, et quelques vanneaux sont armés, carac- tère singulier que la nature a peu répété, et qui, dans les oies, distingue celle-ci de toutes les au très. On peut la comparer pour la taille au canard musqué ; elle a les jambes hautes et rouges, le bec de la même cou- leur, et surmonté au front d'une petite caroncule ; la queue et les grandes pennes des ailes sont noires ; leurs grandes couvertures sont vertes ; les petites sont blanches et traversées d'un ruban noir étroit; le man- teau est roux, avec des reflets d'un pourpre obscur ; le tour des yeux est de cette même couleur, qui teint aussi, mais foiblement , la tête et le cou; le devant du corps est finement liséré de petits zigzags gris sur un fond blanc jaunâtre. Cette oie est indiquée dans les planches enlumi- nées, n* 982 , comme venant d'Egypte. M. Brisson Fa donnée sous le nom d'oie de Gamble ^ et en effet, il est certain qu'elle est naturelle en Afrique, et qu'elle se trouve particulièrement au SénégaL r^fra'8«»ciC<-g^ie<'&a«'» qui de plus est remarquable par une large excrois- sance charnue en forme de crête au dessus du bec, et aussi parles reflets dorés, bronzés, et luisants d'à- Tome 0.6 1 L' ŒE D 'EGYPTE _ 2 L'EIDER- 3 LE CAN-ARD MAEE l'oie bronzée. 26g cîer bruni , dont brille son manteau sur un fond noir; la tête et la moitié supérieure du cou sont mouche- tées de noir dans du blanc par petites plumes rebrous- sées , et comme bouclées sur le derrière du cou ; tout le devant du corps est d'un blanc teint de gris sur les flancs. Cette oie, n" 907, paroît moins épaisse de corps, et a le cou plus grêle que l'oie sauvage com- mune, quoique sa taille soit au moins aussi grande. Elle nous a été envoyée de la côte de CoromandeU et peut-être l'oie à crête de Madagascar, dont parlent les voyageurs Rennefort et Flaccourt sous le nom de rassangue j n'est-elle que le même oiseau que nous croyons aussi reconnoître à tous ses caractères dans Vipecatiapoa des Brésiliens, dont Marcgrave nous a donné la description et la figure : ainsi cette espèce aquatique seroitunede celles que la nature a rendues communes aux deux continents. L'OIE D'EGYPTE. SEPTIÈME ESPÈCE. Anas œgyptiaca. L. GiïEL. Cette oie, n** 379, est vraisemblablement celle que Granger, dans son Voyage d'Egypte^ appelle Vole du Nil. Elle est moins grande que notre oie sauvage ; son plumage est richement émaillé et agréablement varié; une large tache d'un roux vif se remarque sur la poitrine; et tout le devant du corps est orné, sur un fond gris blanc, d'une hachure très fine de petits 370 LOIE D r.GYPTE. zigzags d'un cendré teint de roussâtre ; le dessus du dos est ouvragé de même, mais par zigzags plus ser- rés, d'où résulte une teinte de gris roussâtre plus foncé; la gorge, les joues, et le dessus de la tête, sont blancs; le reste du cou et le tour des yeux sont d'un beau roux ou rouge bai, couleur qui lient aussi les pennes de l'aile voisines du corps ; les autres pennes sont noires; les grandes couvertures sont chargées d'un reflet vert bronzé sur un fond noir; et les pe- tites, ainsi que les moyennes, sont blanches; un petit ruban noir coupe l'extrémité de ces dernières. Cette oie d'Egypte se porte ou s'égare dans ses ex- cursions quelquefois très loin de sa terre natale ; car celle que représentent les planches enluminées a été tuée sur un étang près de Senlis ; et , par la dénomi- nation que Ray donne à cette oie, elle doit aussi quelquefois se rencontrer en Espagne^. »»»««»»»»«»» L'OIE DES ESQUIMAUX. HUITIÈME ESPÈCE. Anas hyper borea. G.mel. Outre l'espèce de nos oies sauvages , qui vont en SI grand nombre peupler notre nord en été, il paroît qu'il y a aussi dans les contrées septentrionales du nouveau continent quelques espèces d'oies qui leur sont propres et particulières. Celle dont il est ici ques- l. Anscr hispaniciis parvtts. Ray, Synopsis aviurn, p. i38, n" a, 1. l'oie des esquimaux. 271 tion fréquente ia baie d'Hudson et les pays des Es- quimaux; elle est un peu moindre de taille que l'oie sauvage commune ; elle a le bec et les pieds rouges ; le croupion et le dessus des ailes d'un bleu pâle ; la queue de cette même couleur, mais plus obscure; le ventre blanc nue de brun ; les grandes pennes des ailes et les plus près du dos sont noirâtres; le dessus du dos est brun , ainsi que le bas du cou , dont le dessus est moucheté de brun sur un fond bianc; le sommet de la tête est d'un roux brûlé. L'OIE RIEUSE. NEUVIÈME ESPÈCE. Anas albifrons. Gmel. Edwards a donné le nom à' oie rieuse à cette espèce qui se trouve, comme la précédente, dans le nord de l'Amérique, sans nous dire la raison de cette dé- nomination , qui vient apparemment de ce que le cri de celte oie aura paru avoir du rapport avec un éclat de rire. Elle est de la grosseur de notre oie sauvage; elle a le bec et les pieds rouges, le front blanc; tout le plumage au dessus du corps d'un brun plus ou moins foncé, et au dessous d'un blanc parsemé de quelques taches noirâtres. L'individu décrit par Ed- wards lui avoit été envoyé de la baie d'Hudson; mais il dit en avoir vu de semblables à Londres dans les grands hivers. Linneeus décrit une oie qui se trouve en Helsingie (Faun. suec.y n° 92 ), et qui semble être 2'J2 LOIE RIEUSE- la môme; d'où il paioît que, si celte espèce n est pas précisément commune aux deux continents, ses voya- ^es, du moins dans certaines circonstances, la font passer de l'un à l'autre. V9i«9«'«V'!r«9^t«»»9at L'OIE A CRAVATE. DIXIÈME ESrÈCE. u4nas canadensis. L. Une cravate blanche passée sur une gorge noire dislingue assez cette oie, n° 546, qui est encore une de celles dont l'espèce paroît propre aux terres du nord du Nouveau - Monde , et qui en est du moins originaire ; elle est un peu plus grande que notre oie domestique , et a le cou et le corps un peu plus déliés et plus longs; ie bec et les pieds sont de couleur plombée et noirâtre ; la tôle et le cou sont de même noirs ou noirâtres; et c'est dans ce fond noir que tranche la cravate blanche qui lui couvre la gorge. Du reste* la teinte dominante de son plumage est un brun obscur et quelquefois gris. Nous connoissons cette oie en France sous le nom à'oie du Canada; elle s'est même assez multipliée en domesticité, et on la trouve dans plusieurs de nos provinces. Il y en avoil ces années dernières plusieurs centaines sur le grand canal à Versailles, où elles vivoient familière- ment avec les cygnes : elles se tenoient moins souvent sur l'eau que sur les gazons au bord du canal , et ii y en a actuellement une grande quantité sur les ma- LOIE A CRAVATE. âyo gnîfiques pièces d'eau qui ornent les beaux jardins de Chantilly. On les a de même multipliées en Allemagne et en Angleterre; c'est une belle espèce, qu'on pour- roit aussi re«;arder comme faisant une nnance entre l'espèce du cygne et celle de l'oie. Ces oies à cravate voyagent vers le sud en Améri- que; car elles paroissent en hiver à la Caroline, et Edwards rapporte qu'on les voit dans le printemps passer en troupes au Canada, pour retourner à la baie d'Hudson et dans les autres parties les plus septen- trionales de l'Amérique. Outre ces dix espèces d'oies nous trouvons dans les voyageurs l'indication de quelques autres qui se rap- porteroient probablement à quelques unes des précé- dentes, si elles étoient bien décrites et mieux con- nues; telles sont : 1° Les oies d'Islande , dont parle Anderson sous le ïiom de margéeS:, qui sont un peu plus grosses qu'un canard ; elles sont en si grand nombre dans cette île qu'on les voit attroupées par milliers. 2** L'oie appelée helslngiier par le même auteur, laquelle vient s'établir à t'estde l'ile^ et qui en arrivant est si fatiguée qu'elle se laisse tuer à coups de bâton. 3" L'oie de Spitzberg, nommée par les Hoîiandois oie rouge. 4° La petite oie loohc des Osliaks, dont M. de L'IsIe décrit un individu tué au bord de l'Oby. « Ces oies, dit-il, ont les ailes et le dos d'un bleu foncé et lustré; leur estomac est rougeâtre, et elles ont au sommet de la tête une tache bleue de forme ovale et une ta- che rouge de chaque côté du cou ; il règne depuis la tête jusqu'à l'estomac une raie argentée de la lar- 2^4 I/OIE \ CRAVATE. geiir d'un tuyau de plume, ce qui fait un très bel effet. » 5° Il se trouve à Ramtschatka, selou Kracheninni- kow, cinq ou six espèces d'oies, outre Toie sauvage commune; savoir : la gumeniski^ l'oie à cou court ^ l'oie grise tachetée, l'oie à cou blanc, la petite oie blanche, l'oie étrangère. Ce voyageur n'a fait que les nommer, et M. Steller dit seulement que toutes ces oies arrivent à Kamtschatka dans le mois de mai , et s'en retournent dans celui d'octobre. 6'' \Joie de montagne, du cap de Bonne-Espérance, dont Kolbe donne une courte description en la dis- tinguant de Voie d'eau, qui est l'oie commune, et de Vdjabotière, qui est l'oie de Guinée. INous ne parlerons point ici de ces prétendues (?/é?5 noires des Moluques, dont les pieds sont, dit-on, con- formés comme ceux des perroquets; car de semblables disparates ne peuvent être imaginées que par des gens entièrement ignorants en histoire naturelle. Après ces notices il ne nous reste, pour compléter l'exposition de la nombreuse famille des oies, qu'à y joindre les espèces du cravant , de la bernache, et de Veider , qui leur appartiennent et sont du même genre. LE GRAVANT. 2^5 ^e>»«K$^<««»e«« LE GRAVANT*. Anas bernicla, Gaiel. Le nom decravant^ selon Gesner, n'est pas autre que celui de grau-ent; en allemand, canard brun. La couleur du cravant est effectivement un gris brun ou noirâtre assez uniforme sur tout le plumage ; mais, par le port et par la figure , cet oiseau , n° 34^ , ap- proche plus de l'oie que du canard; il a la tête haute et toutes les proportions de la taille de l'oie , sous un moindre module et avec moins d'épaisseur de corps et plus de légèreté ; le bee est peu large et assez court; la tête est petite, et le cou est long et grêle; ces deux parties, ainsi que le haut de la poitrine, sont d'un brun noirâtre , à l'exception d'une bande blan- che fort étroite, qui forme un demi-collier sous la gorge ; caractère sur lequel Beion se fonde pour trou- ver dans Aristophane un nom relatif à cet oiseau. Toutes les pennes des ailes et de la queue, ainsi que les couvertures supérieures de celle-ci, sont aussi d'un brun noirâtre; mais les plumes latérales et toutes celles du dessous de la queue sont blanches. Le plu- mage du corps est gris cendré sur le dos, sur les flancs, et au dessus des ailes; mais il est gris pom- melé sous le ventre , où la plupart des plumes sont bordées de blanchâtre. L'iris de l'œil est d'un jaune 1. En italien, ceson; en anglois , brenigoose; en ûamand , ratgans^ 376 LE C II AVANT. brunâtre; les pieds et les membranes qui en réunis- sent les doigts sont noirâtres, ainsi que le bec, dans lequel sont ouvertes de grandes narines, en sorte qu'il est percé à jour. On a long-temps confondu le cravant avec la ber- nache , en ne faisant qu'une seule espèce de ces deux oiseaux. Willughby avoue qu'il éloit dans l'opinion que la bernache et le cravant n'étoient que le mâle et la femelle^, mais qu'ensuite il reconnut distincte^ ment et à plusieurs caractères que ces oiseaux for- moient réellement deux espèc»»&»^^»s LA BERNAGHE\ Anas erythropus, Gmel. — Anas leucopsis. Bechst. Entre les fausses merveilles que llgnorance , tou- jours crédule, a si long-temps mises à la place des faits simples et vraiment aduiirables de la nature, l'une des plus absurdes peut-être, et cependant des plus célébrées, est la prétendue production des ber- naches et des macreuses dans certains coquillages ap- pelés conques anatifères^ ou sur certains arbres des côtes d'Ecosse et des Orcades, ou même dans les bois pouris des vieux navires. Quelques auteurs ont écrit que les fruits dont la conformation offre d'avance des linéaments d'un vo- latile, tombés dans la mer, s'y convertissent en oi- seaux. Munster, Saxon le grammairien, et Scaliger, l'assurent; Fulgose dit même que les arbres qui por- tent ces fruits ressemblent à des saules, et qu'au bout de leurs branches se produisent de petites boules gonflées offrant l'embryon d'un canard qui pend par le bec à la branche , et que lorsqu'il est mûr et formé il tombe dans la mer et s'envole. Vincent de Beauvais aime mieux l'attacher au tronc et à l'écorce , dont il suce le suc, jusqu'à ce que, déjà grand et tout cou- vert de plumes , il s'en détache. i.Eu anglois, bernacle, scotch-goose; en allemand, baum gaus. Quel- quefois on a désigné la bernache sou» le nom de cravant, et quelques naturalistes n ont pas bien distingué ces deux oiseaux. :;,80 LA BERNACHE. Leslîeus, Majolus, Oderic, Torquemada, Chavas- seur, révoque Olaiis, et un savant cardinal, attestent tous cette étrange génération; et c'est pour la rap- peler que l'oiseau porte le nom d'anser arboreuSy et l'une des îles Orcades où ce prodige s'opère, celui de Pomonla. Cette ridicule opinion n'est pas encore assez mer- veilleusement imaginée pour Canibden, Boëtius, et Turnèbe; car, selon eux, c'est dans les vieux mâts et autres débris des navires tombés et pouris dans l'eau que se forment d'abord comme de petits cham- pignons ou de gros vers, qui, peu à peu se couvrant de duvet et de plumes, achèvent leur métamorphose en se changeant en oiseaux^. Pierre Danisi, Denta- tus, Wormius, Duchesne, sont les prôneurs de cette merveille absurde, de laquelle Rondelet, malgré son savoir et son bon sens, paroît être persuadé. Enfin chez Cardan, Gyraldus, et Maier, qui a écrit un traité exprès sur cet oiseau sans père ni mère , ce ne sont ni des fruits ni des vers , mais des coquilles qui l'enfantent; et ce qui est encore plus étrange que la merveille c'est que Maier a ouvert cent de ces co- quilles prétendues anatifères, et n'a pas manqué de trouver dans toutes l'embryon de l'oiseau tout formé ^. 1. Un grave docteur, dans Aldrovande , lui assure avec serment avoir vu et tenu les petites bernaches encore informes et comme elles lomboient du bois pouri. 2. Au reste , le comte Maier a rempli son traité de tant d'absurdités et de puérilités qu'il ne faut pas, pour infirmer son témoignage, d'au- tres motifs que ceux qu'il fournit lui-même; il prouve la possibilité de la génération prodigieuse des bernaches par l'existence des loups- garoux et par celle des sorciers : il l'a fait dériver d'une influence im- médiate des astres; et si la simplicité nétoit pas si grande, on pour- LA BE H EVACUE. 28 l Voilà sans doute bien des erreurs, et même des chi- mères, sur l'origine des bernaches; mais comme ces fables ont eu beaucoup de célébrité, et qu'elles ont même été accréditées par un grand nombre d'auteurs, nous avons cru devoir les rapporter, afin de montrer à quel point une erreur scientifique peut être con- tagieuse, et combien le charme du merveilleux peut fasciner les esprits. Ce n'est pas que parmi nos anciens naturalistes il ne s'en trouve plusieurs qui aient rejeté ces contes. Belon, toujours judicieux et sensé, s'en moque; Clu- sius, Deusingius, Albert-le- Grand, n'y avoient pas cru davantage ; Bartholin reconnoît que les préten- dues conques anatifères ne contiennent qu'un ani- mal à coquille d'une espèce particulière ; et par la description que Wormius, Lobel, et d'autres, font des conchcB anatiferœ^ aussi bien que dans les figures qu'en donnent Aldrovande et Gesner, toutes fautives et chargées qu'elles sont, il est aisé de reconnoître les coquillages appelés pousse-pieds sur nos côtes de Bre- tagne, lesquels, par leur adhésion à une tige com- mune et par l'espèce de toufl'e ou de pinceaux qu'ils épanouissent à leur pointe, auront pu offrir à des ima- ginations excessivement prévenues les traits d'em- bryons d'oiseaux attachés et pendants à des branches, mais qui certainement n'engendrent pas plus d'oiseaux dans la mer du Nord que sur nos côtes. Aussi Jineas Silvius raconte-t-il que se trouvant en Ecosse, et de- roit l'accuser d'irrévérence dans le chapitre qu'il intitule cap, VI. « Quod finis proprius hujus volucris generationis sit, ut référât duplici » sua natura, vegetabili et animali, Christum , Deum et hominera, » qui quoque sine pâtre et matre, ut illa, existit. » 1282 r.A BERNACIIE. mandant avec ompressement d'être conduit au lieu ou se faisoit la merveilleuse génération des bernaches, il lui l'ut répondu que ce n'étoit que plus loin , aux Hé- brides ou auxOrcades, qu'il pourroit en être témoin ; d'où il ajoute agréablement qu'il vit bien que le mi- racle reculoit à mesure qu'on cherchoit à en ap- procher. Comme les bernaches ne nichent que fort avant dans les terres du nord, personne pendant long-temps ne pouvoit dire avoir observé leur génération ni même vu leurs nids; et les Hollandoîs, dans une navigation au 80^ degré, furent les premiers qui les trouvèrent. Cependant les bernaches doivent nicher en Norwége, s'il est vrai, comme le dît Pontoppidan, qu'on les y voie pendant tout l'été ; elles ne paroissent qu'en au- tomne et durant l'hiver sur les côtes des provinces d'York et de Lancastre en Angleterre , où elles se laissent prendre aux filets sans rien montrer de la défiance ni de l'astuce naturelle aux autres oiseaux de leur genre; elles se rendent aussi en Irlande, et particulièrement dans la baie de Longk-Foyle^ près de Londonderri , où on les voit plonger sans cesse pour couper par la racine de grands roseaux dont la moelle douce leur sert de nourriture, et rend, à ce qu'on dit, leur chair très bonne. Il est rare qu'elles descendent jusqu'en France : néanmoins il en a été tué une en Bourgogne, où des vents orageux l'avoient jetée au fort d'un rude hiver. La bernache, n°855, est certainement de la famille de l'oie, et c'est avec raison qu'Aldrovande reprend Gesner de l'avoir rangée parmi les carnards. A la vé- rité, elle a la taille plus petite et plus légère , le cou LA BRHNACHE. ' 283 plus grcle, le bec plus court, et les jambes propor- tionnellement plus hautes que l'oie; mais elle en a la figure, le port, et toutes les proportions de la forme. Son plumage est agréablement coupé par grandes pièces de blanc et de noir; et c'est pour cela que Belon lui donne le nom de nonnette on religieuse : elle a la face blanche et deux petits traits noirs de î'œil aux narines; un domino noir couvre le cou, et vient tomber, en se coupant en rond, sur le haut du dos et de la poitrine; tout le manteau est richement onde de gris et de noir, avec un frangé blanc; et tout le dessous du corps est d'un beau blanc moiré. Quelques auteurs parlent d'une seconde espèce de bernache que nous nous contenterons d'indiquer ici; ils disent qu'elle est en tout semblable à l'autre, et seulement un peu moins grande : mais cette dif- férence de grandeur est trop peu considérable pour en faire deux espèces; et nous sommes sur cela de l'avis de M. Klein, qui , ayant comparé ces deux ber- naches, conclut que les ornithologistes n'ont ici éta- bli deux espèces que sur des descriptions de simples variétés. »e<»»»»ft»a»»»g»gPa>»»Ogo<»t>S-»gaftqgc L'EIDER\ Anas mollissima. L. C'est cet oiseau qui donne ce duvet si doux, si chaud, et si léger, connu sous le nom d'cider-don ou i. Par quelques uns, oie à duvet , canard â duvet; en allemand, o84 l'eider. duvet d'eiderj dont on a fait ensuile cdre-don^ ou par corruption aigle-don; sur quoi l'on a faussement ima- giné que c etoit d'une espèce d'aigle que se tiroit cette plume délicate et précieuse. L'eider n'est point un aigle , mais une espèce d'oie des mers du nord qui ne paroît poiut dans nos contrées , et qui ne descend guère plus bas que vers les côtes de l'Ecosse. L'eider, n° 209, est à peu près gros comme Toie. Dans le mâle les couleurs principales du plumage sont le blanc et le noir ; et par une disposition contraire à celle qui s'observe dans la plupart des oiseaux, dont généralement les couleurs sont plus foncées en dessus qu'en dessous du corps, l'eider a le dos blanc et le ventre noir ou d'un brun noirâtre : le haut de la tête, ainsi que les pennes de la queue et des ailes, sont de cette même couleur, à l'exception des plumes les plus voisines du corps qui sont blanches. On voit au bas de la nuque du cou une large plaque verdâtre, et le blanc de la poitrine est lavé d'une teinte briquetée ou vi- neuse. La femelle est moins grande que le mâle , et tout son plumage est uniformément teint de roussâtre et de noirâtre par lignes transversales et ondulantes sur un fond gris brun. Dans les deux sexes on remar- que des échancrures en petites plumes rases comme du velours, qui s'étendent du front sur les deux cô- tés du bec et presque jusque sous les narines. Le duvet de l'eider est très estimé , et sur les lieux môme, en INorwége et en Islande, il se vend très cher. Cette plume est si élastique et si légère que deux ou trois livres, en la pressant et la réduisant en une pe- eider-ente, eider-gans, eider-vogel; en anglois, cutbert-duck, edder- fowl. l'eider. 285 îote à tenir dans la main , vont se dilater jusqu'à rem- plir et renfler le couvre-pied d'un grand lit. Le meilleur duvet, que l'on nomme duvet vif^ est celui que l'eider s'arrache pour garnir son nid, et que l'on recueille dans ce nid même ; car, outre que l'on se fait scrupule de tuer un oiseau aussi utile , le duvet pris sur son corps mort est moins bon que ce- lui qui se ramasse dans les nids, soit que, dans la saison de la nichée, ce duvet se trouve dans toute sa perfection , soit qu'en effet l'oiseau ne s'arrache que le duvet le plus fin et le plus délicat, qui est celui qui couvre l'estomac et le ventre. Il faut avoir attention de ne le chercher et ramas- ser dans les nids qu'après quelques jours de temps sec et sans pluie ; il ne faut point chasser aussi brus- quement ces oiseaux de leurs nids, parce que la frayeur leur fait lâcher la fiente dont souvent le du- vet est souillé , et , pour le purger de cette ordure , on rétend sur un crible à cordes tendues, qui, frap- pées d'une baquette, laissent tomber tout ce qui est pesant, et font rejaillir cette plume légère. Les œufs sont au nombre de cinq ou six, d'un vert foncé, et fort bons à manger^; et lorsqu'on les ravit la femelle se plume de nouveau pour garnir son nid, et fait une second ponte, mais moins nombreuse que 1. Anderson prétend que, pour en avoir quantité, on fiche dans le nid un bâton haut d'un pied, et que l'oiseau ne cesse de pondre jus- qu'à ce que le tas d'œufs égalant la pointe du bâton , il puisse s'asseoir dessus pour le couver ; mais s'il étoit aussi vrai qu'il est peu vraisem- blable que les Islandois employassent ce moyen barbare, ils enten- droient bien mal leurs intérêts , en faisant périr un oiseau qui doit leur être aussi précieux , puisque l'on remarque eu même temps qu'ex- cédé par cette ponte forcée il meurt le plus souvent. 286 LEIDKR. la première ; si Ton dépouille une seconde fois son nid, comme elle n'a plus de duvet à fournir, le mâle vient à son secours, et se déplume l'estomac, et c'est par cette raison que le duvet que l'on trouve dans ce troisième nid est plus blanc que celui qu'on recueille dans le premier. Mais, pour faire cette troisième ré- colte , on doit attendre que la mère eider ait fait éclore ses petits : car si on lui enîevoit cette dernière ponte, qui n'est plus que de deux ou trois œufs, ou môme d'un seul , elle quitteroit pour jamais la place ; au lieu que si on la laisse enfin élever sa famille, elle reviendra l'année suivante, en ramenant ses petits, qui formeront de nouveaux couples. En Norwége et en Islande c'est une propriété qui se garde soigneusement et se transmet par héritage que celle d'un canton où les eiders viennent d'habi- tude faire leurs nids. Il y a tel endroit où il se trou- vera plusieurs centaines de ces nids. On juge, par le grand prix du duvet , du profit que cette espèce de possession peut rapporter à son maître : aussi les Is- landois font-ils tout ce qu'ils peuvent pour attirer les eiders chacun dans leur terrain ; et quand ils voient que ces oiseaux commencent à s'habituer dans quel- ques unes des petites îles où ils ont des troupeaux, ils font bientôt repasser troupeaux et chiens dans le continent pour laisser le champ libre aux eiders, et les engager à s'y fixer. Ces insulaires ont même formé par art et à force de travail plusieurs petites îles , en coupant et séparant de la grande divers promontoires ou langues de terre avancées dans la mer. C'est dans ces retraites de solitude et de tranquillité que les eiders aiment a s'établir, quoiqu'ils ne refusent pas de ni- l'eider. 587 cîier près des habitations, pourvu qu'on ne leur donne pas d'inquiétude et qu'on en éloigne les chiens et le bétail. «On peut même, dit M. Horrebows, comme j'en ai été témoin, aller et venir parmi ces oiseaux tandis qu'ils sont sur leurs œufs, sans qu'ils en soient eflarouchés, leur oter ces œufs sans qu'ils quittent leurs nids , et sans que cette perte les empêche de renouveler leur ponte jusqu'à trois fois, j» Tout ce qui se recueille de duvet est vendu annuel- lement aux marchands danois et hollandois, qui vont l'acheter à Drontheim et dans les autres ports de Norwége et d'Islande; il n'en reste que très peu ou môme point du tout dans le pays. Sous ce rude cli- mat le chasseur robuste, retiré sous une hutte, enve- loppé de sa peau d'ours, dort d'un sommeil tranquille et peut-être profond , tandis que le mol édredon , transporté chez nous sous des lambris dorés, appelle en vain le sommeil sur la tête toujours agitée de l'homme ambitieux. Nous ajouterons ici quelques faits sur l'eider, que nous fournit M. Brunnich dans un petit ouvrage écrit en danois, traduit en ailemand, et que nous avons fait nous-même traduire de cette langue en françois. On voit, dans le temps des nichées, des eiders mâ- les qui volent seuls , et n'ont point de compagnes ; les INorwégiens leur donnent le nom de gleld-fugt, gleld- aee : ce sont ceux qui n'ont pas trouvé à s'apparier, et qui ont été les plus foibîes dans les combats qu'ils se livrent entre eux pour la possession des femelles, dont le nombre, dans cette espèce, est plus petit que celui des mâles; néanmoins elles sont adultes avant 5>88 t*EIDER. eux, d'où il arrive que c'est avec de vieux maies que les jeunes femelles font leur première ponte, la quelle est moins nombreuse que les suivantes. Au temps de la pariade on entend continuellement le mâle crier ha ho d'une voix rauque et comme gé- missante; la voix de la femelle est semblable à celle de la cane commune. Le premier soin de ces oiseaux est de chercher à placer leur nid à l'abri de quelques pierres ou de quelques buissons, et particulièrement des genévriers; le mâle travaille avec la femelle, et celle-ci s'arrache le duvet et l'entasse jusqu'à ce qu'il forme tout alentour un gros bourrelet renflé, qu'elle rabat sur ses œufs quand elle les quitte pour aller pren- dre sa nourriture; car le mâle ne l'aide point à couver, et il fait seulement sentinelle aux environs pour avertir si quelque ennemi paroît : la femelle cache alors sa tête, et lorsque le danger est pressant elle prend son vol et va joindre le mâle qui, dit-on , la maltraite, s'il arrive quelque malheur à la couvée. Les corbeaux cherchent les œufs et tuent les petits : aussi la mère se hâte-t-elle de faire quitter le nid à ceux-ci peu d'heu- res après qu'ils sont éclos, les prenant sur son dos, et, d'un vol doux , les transportant à la mer. Dès lors le mâle la quitte , et ni les uns ni les au- tres ne reviennent plus à terre ; mais plusieurs couvées se réunissent en mer, et forment des troupes de vingt ou trente petits avec leurs mères, qui les conduisent et s'occupent incessamment à battre l'eau pour faire remonter, avec la vase et le sable du fond, les insectes et menus coquillages dont se nourrissent les petits, trop foibles encore pour plonger. On trouve ces jeunes l'eider. 289 oiseaux en mer dans le mois de juillet et même dès le mois de juin, et les Groenlandois comptent leur temps d'été par l'âge des jeunes eiders. Ce n'est qu'à la troisième année que le mâle a pris des couleurs démêlées et bien distinctes; celles de la femelle sont beaucoup plus tôt décidées, et en tout son développement est plus prompt que celui du mâle; tous, dans le premier âge, sont également couverts ou vêtus d'un duvet noirâtre. L'eider plonge très profondément à la poursuite des poissons; il se repaît aussi de moules et d'autres coquillages, et se montre très avide des boyaux de poisson que les pêcheurs jettent de leurs barques. Ces oiseaux tiennent la mer tout l'hiver, même vers le Groenland, cherchant les lieux de la côte où il y a le moins de glaces , et ne revenant à terre que le soir, ou lorsqu'il doit y avoir une tempête, que leur fuite à la côte, durant le jour, présage, dit-on, infaillible- ment. Quoique les eiders voyagent, et non seulement quitlent un canton pour passer dans un autre, mais aussi s'avancent assez avant en mer pour que l'on ait imaginé qu'ils passent de Groenland en Amérique, néanmoins on ne peut pas dire qu'ils soient propre- ment oiseaux de passage , puisqu'ils ne quittent point le climat glacial , dont leur fourrure épaisse leur per- met de braver la rigueur, et que c'est, en effet, sans sortir des parages du nord que s'exécutent leurs croi- sières, trouvant à se nourrir en mer partout où elle est ouverte et libre de glaces : aussi remarque-t-on qu'ils s'avancent à la côte de Groenland jusqu'à l'île Disco, mais non au delà , parce que plus haut la mer 290 LlîIDER. est couverte de glaces, et même il serableroit que ces oiseaux fréquentent dé\h moins ces côtes qu'ils ne faisoient autrefois. Néanmoins il s'en trouve jusqu'au Spitzberg; car on reconnoît l'eider dans le canard de montagne de Martens, quoique lui-même l'ait mé- connu ; et il nous semble aussi retrouver l'eider à l'île de Behring et à la pointe des Kourilies. Quant à notre mer du Nord, les pointes les plus sud où les eiders descendent paroissent être les îles Kerago et Kona près des côtes d'Ecosse, Bornholm, Clxristiansoë , et la province de Gothland dans la Suède. e»»8 g«ii»8»»»»a^®«j»»»8 i LE CANARD\ Anas ferinajet Anas ru fa, Gm'El. L'homme a fait une double conquête lorsqu'il s'est assujetti des animaux habitants à la fois et des airs et 1. La femelle, cane, le petit, caneton et halbran s parles Latins, anas; en italien, anîtra, anatre, anadra ; en espagnol, anade; en alle- mand, ent, cndt , et autrefois, ant, antvogel;le mâle, radia, ractscha, par rapport à sa voix enrouée, et par composition et corruption en- trach, entricii; la femelle, endte; en flamand, aente, aende : en hollan- dois, le mâle, woord ou waerdt; la femelle, eendt; en anglois, duck ( wild-duck, le sauvage; tame-duck, le privé. ) En Normandie, suivant M. Salerne, le canard mâle s'appelle wa- lart; la caue, bourre, et le petit, bourret (ces noms appartiennent à la race domestique). Les Allemands les désignent sous les noms de haut-endte, zamente: les Italiens sous ceux que nous avons déjà cités, et plus particulièrement de an'tira domestica. Les dénominations sui- vantes désignent la race sauvage : en allemand , wild-endte, mertz.- LE CANARD. 2^1 de Tean. Libres sur ces deux vastes éléments, égale- ment prompts à prendre les routes de l'atmosphère, à sillonner celles de la mer ou plonger sous les flots, les oiseaux deau sembloient devoir lui échapper à jamais, ne pouvoir contracter de société ni d'habi- tude avec nous, rester enfin éternellement éloignés de nos habitations , et même du séjour de la terre. Ils n'y tiennent, en effet, que par le seul besoin d'y déposer le produit de leurs amours; mais c'est par ce besoin même , et par ce sentiment si cher à tout ce qui respire, que nous avons su les captiver sans contrainte, les approcher de nous, et, par l'af- fection à leur famille , les attacher à nos demeures. Des œufs enlevés sur les eaux , du milieu des ro- seaux et des joncs, et donnés à couver à une mère étrangère qui les adopte, ont d'abord produit dans nos basses-cours des individus sauvages, farouches, fugitifs , et sans cesse inquiets de trouver leur séjour de liberté : mais, après avoir goûté les plaisirs de Ta- inour dans l'asile domestique, ces mêmes oiseaux, et mieux encore leurs descendants, sont devenus plus doux, plus traitables, et ont produit sous nos yeux des races privées; car nous devons observer comme chose générale que ce n'est qu'après avoir réussi à traiter et conduire une espèce , de manière à la faire multiplier en domesticité, que nous pou- vons nous flatter de l'avoir subjuguée ; autrement nous n^ssujettissons que des individus, et l'espèce, conservant son indépendance , ne nous appartient pas. Mais lorsque , malgré le dégoût de la chaîne endtc, gross-endte, hag-ent; sur le lac de Constance, hUtits-ent; et sur le lac Majeur, spiegel-ent; en italien, anitru salvatica, cesoue. 292 LE CANARD. domestique 5 nous voyons naître entre les mâles et les femelles ces sentiments que la nature a partout fondes sur un libre choix, lorsque l'amour a com- mencé à unir ces couples captifs, alors leur escla- vage, devenu pour eux aussi doux que la douce li- berté , leur fait oublier peu à peu leurs droits de franchise naturelle, et les prérogatives de leur état sauvage, et ces lieux des premiers plaisirs, des pre- mières amours, ces lieux si chers atout être sensible, deviennent leur demeure de prédilection et leur ha- bitation de choix. L'éducation de la famille rend en- core cette affection plus profonde et la communique en même temps aux petits, qui, s'étant trouvés ci- toyens par naissance d'un séjour adopté par leurs parents, ne cherchent point à en changer; car, ne pouvant avoir que peu ou point d'idée d'un état dif- férent ni d'un autre séjour, ils s'attachent au lieu où ils sont nés comme à leur patrie, et l'on sait que la terre natale est chère à ceux mêmes qui l'habitent en esclaves. Néanmoins nous n'avons conquis qu'une petite portion d'espèce entière, surtout dans ces oiseaux auxquels la nature sembloit avoir assuré un double droit de liberté en les confiant à la fois aux espaces libres de l'air et de la mer : une partie de l'espèce est, à la vérité, devenue captive sous notre main; mais la plus grande portion nous a échappé, nous échappera toujours, et reste à la nature comme té- moin de son indépendance. L'espèce du canard et celle de l'oie sont ainsi par- tagées en deux grandes tribus ou races distinctes, dont l'une, depuis long-temps privée, se propage LE CANARD. 2QÔ dans nos basses-cours en y formant une des plus utiles et des plus nombreuses familles de nos volailles; et l'autre, sans doute encore plus étendue, nous fuit constamment, se tient sur les eaux, ne fait, pour ainsi dire , que passer et repasser en hiver dans nos contrées, et s'enfonce au printemps dans les régions du nord pour y nicher sur les terres les plus éloignées de l'empire de l'homme. C'est vers le i5 d'octobre que paroissent en France les premiers canards* ; leurs bandes, d'abord petites et peu fréquentes , sont suivies en nombre par d'autres plus nombreuses. On reconnoît ces oiseaux dans leur vol élevé aux lignes inclinées et aux triangles réguliers que leur troupe trace par sa disposition dans l'air; et lorsqu'ils sont tous arrivés des régions du nord, on les voit continuellement voler et se porter d'un étangs d'une rivière à une autre ; c'est alors que les chas- seurs en font de nombreuses captures, soit à la quête du jour ou à l'embuscade dn soir, soit au dillerents pièges et aux grands fdets. Mais toutes ces chasses supposent beaucoup de finesse dans les moyens em- ployés pour surprendre , attirer, ou tromper ces oi- seaux, qui sont très défiants. Jamais ils ne se posent qu'après avoir fait plusieurs circonvolutions sur le lieu où ils voudroient s'abattre, comme pour l'examiner, le reconnoître et s'assurer s'il ne recèle aucun ennemi; et lorsqu 'enfin ils s'abaissent c'est toujours avec pré- caution ; ils fléchissent leur vol, et se lancent obîi- i. Du ruoias dans nos provinces septentrionales : ils ne paroissent que plus tard dausles contrées du midi : à Malte, par exemple, suivant que nous l'assure M. le commandeur Desmazjs, on ne les voit arriver qu'en novembre. BIjFFO?*. XXVI. Jf) 2q/| LE CANARD. quenient sur la surface de Teau qu'ils effleurent et sillonnent; ensuite ils nagent a« large et se tiennent toujours éloignés du rivage; en même temps quel- ques uns d'entre eux veillent à la sûreté publique et donnent l'alarme dès qu'il y a péril, de sorte que le chasseur se trouve souvent déçu , et les voit partir avant qu'il ne soit à portée de les tirer : cependant, lorsqu'il juge le coup possible, il ne doit pas le pré- cipiter; carie canard sauvage, au départ, s'élevant verticalement, ne s'éloigne pas dans la même propor- tion qu'un oiseau qui fde droit, et on a tout autant de temps pour ajuster un canard qui part à soixante pas de distance qu'une perdrix qui partiroit à trente. C'est le soir, à la chutes au bord des eaux sur les- quelles on les attire en y plaçant des canards domes- tiques femelles, que le chasseur gîté dans une hutte, ou couvert et caché de quelque autre manière, les attend et les tire avec avantage : il est averti de l'ar- rivée de ces oiseaux par le sifflement de leurs ailes, et se hâte de tirer les premiers arrivants; car dans cette saison, la nuit tombant promptement, et les ca- nards ne tombant, pour ainsi dire, qu'avec elle, les moments propices sont bientôt passés. Si l'on veut faire une plus grande chasse on dispose des filets dont la détente vient répondre dans la hutte du chasseur, et dont les nappes occupant un espace plus ou moins grand à fleur d'eau peuvent embrasser, en se relevant et se croisant , la troupe entière des canards sauvages que les appelants domiestiques ont attirés. Dans cette chasse il faut que la passion du chasseur soutienne sa patience : immobile, et souvent à moitié gelé dans sa guérite, il s'expose à prendre plus de rhume que LE CANARD. 295 de gibier; mais ordinairement le plaisir l'emporte, et l'espérance se renouvelle; car le même soir où il a juré, en soufflant dans ses doigts, de ne plus retourner à son poste glacé , il fait des projets pour le lende- main. En Lorraine, snr les étangs qui bordent la Sarre , on prend les canards avec un filet tendu verticale- ment, et semblable à la pantière qui sert aux bécasses. En plusieurs autres endroits les chasseurs, sur un bateau couvert de ramée et de roseaux, s'approchent lentement des canards dispersés sur l'eau , et pour les rassembler ils lâchent un petit chien. La crainte de l'ennemi fait que les canards se rassemblent , s'at- troupent lentement, et alors on les peut tirer un à un à mesure qu'ils se rapprochent , et les tuer sans bruit avec de fortes sarbacanes, ou bien on tire sur la troupe entière avec un gros fusil d'abordage qui écarte le plomb et en tue ou blesse un bon nombre; mais on ne peut les tirer qu'une fois, ceux qui échap- pent reconnoissent le bateau meurtrier, et ne s'en laissent plus approcher. Cette chasse, très amusante, s'appelle le badinage. On prend aussi des canards sauvages au moyen d'hameçons amorcés de mou de veau , et attachés à un cerceau flottant. Enfin la chasse aux canards est partout^ une des plus intéressantes de l'automne et du commencement de l'hiver. 1. Navarette fait pratiquer aux Chinois, pour les cauards , la même chose dont Pierre Martyr donne l'invention aux Indiens de Cuba, qui, nageant, et la tête renfermée dans une calebasse, et seule hors de î'cau, vont, dit-il, sur leurs lacs prendre par les pieds les oies sau- vages. Mais nous doutons qu'au, Nouveau-Monde et à la Chine cette 'jqQ LE CANARD. De toutes nos provinces la Picardie est celle où l'éducation des canards domestiques est la mieux soi- «rnée , et où la chasse des sauvages est la plus fruc- tueuse, au point même d'être pour le pays un objet de revenu assez considérable : cette chasse s'y fait en '••rand et dans des anses ou petits golfes disposés na- turellement, ou coupés avec art le long de la rive des eaux et dans l'épaisseur des roseaux. Mais nulle part celte chasse ne se fait avec plus d'appareil et d'agré- ment que sur le bel étang d'Armainvilliers en Brie. Voici la description qui nous en a été communiquée par M. B.ay, secrétaire des commandements de S. A. Mgr. le duc de Penthièvre. ft Sur un des côtés de cet étang, qu'ombragent dos roseaux et que borde un petit bois, l'eau forme une anse enfoncée dans le bocage, et comme un pe- tit port ombragé où règne toujours le calme. De ce port on a dérivé de^ canaux qui pénètrent dans l'in- térieur du bois, non point en ligne droite, mais en arc sinueux. Ces canaux, nommés cornes, assez larges et profonds à leur embouchure dans l'anse, vont en se rétrécissant et en diminuant de largeur et de pro- fondeur à mesure qu'ils se courbent en s'enfonçant chasse ait été d'un meilleur produit que la recette plaisante qu'au de nos iournalistes nous a donnée de si bonne foi dans un certain cahier de La Nature considérée sous ses différents aspects , où l'auteur enseigne, le moyen de prendre une bande entière de canards, qui tous, Tua après l'autre , viendront s'enGler à la même ficelle, au bout de Inquelle est attaché un gland, lequel, avalé par le premier de la troupe, qui le rend au second , qui le reud au troisième , et ainsi de suite, toujours filant la ficelle, tous successivement se trouvent enfilés du bec à la queue. On peut se souvenir aussi de quel ton plaisant se moqua de cette ineptie un autre journaliste du temps , aussi ingénieux dans sa malice que notre considérafeur de la nature est bon dans sa simplicité. LE CANARD. ^^97 dans iebois, où ils finissent par un prolongement en pointe et tout-à-fait à sec. » Le canal , à cominencer à peu près à la moitié de sa longueur, est recouvert d*un filet en berceau , d'abord assez large et élevé , mais qui se resserre et s'abaisse à mesure que le canal s'élrécit , et finit à sa pointe en une nasse profonde et qui se ferme en poche. » Tel est îe grand piège dressé et préparé pour les troupes nombreuses de canards, mêlés de rougets, de garrots, de sarcelles, qui viennent dès le milieu d'octobre s'abattre sur l'étang j mais, pour les attirer vers l'anse et les fatales cornes , il faut inventer quel- que moyen subtil , et ce moyen est concerté et prêt depuis long-temps. » Au milieu du bocage et au centre des canaux est établi le canardier qui, de sa petite maison, va trois fois par jour répandre le grain dont il nourrit pen- dant toute l'année plus de cent canards demi-privés, demi-sauvages, et qui tout le jour nageant dans l'étang ne manquent pas, à l'heure accoutumée et au coup de sifflet, d'arriver à grand vol en s'abattant sur l'anse , pour enfiler les canaux où leur pâture les attend. » Ce sont ces traîtres^ comme le canardier les ap- pelle, qui, dans la saison, se mêlant sur l'étang aux troupes des sauvages, les amènent dans l'anse, et de là les attirent dans les cornes , tandis que, caché der- rière une suite de claies de roseaux , le canardier va jetant devant eux le grain pour les amener jusque sous.l'embouchure du berceau de filets; alors se mon- trant par les intervalles des claies, disposées oblique- ment , et qui le cachent aux canards qui viennent agS ï-li CANARD. par derrière, il eftVaie les plus avances qui se jettent dans le cul-de-sac, et vont pêle-mêle s'enfoncer dans la nasse. On en prend ainsi jusqu'à cinquante et soixante à la fois. Il est rare que les demi-privés y entrent; ils sont faits à ce jeu, et ils retournent sur l'étang recommencer la même manœuvre et engager une autre capture^. » Dans le passage d'automne les canards sauvages se tiennent au large sur les grandes eaux , et très éloi- gnés des rivages; ils y passent la plus grande partie du jour à se reposer ou dormir. « Je les ai observés avec une lunette d'approche, dit M. Hébert , sur nos plus grands étangs qui quelquefois en paroissent cou- verts ; on les y voit la tête sous l'aile et sans mouve- ment jusqu'à ce que tous prennent leur volée une demi-heure après le coucher du soleil. » En effet, les allures des canards sauvages sont plus de nuit que de jour; ils paissent, voyagent, arrivent, et partent principalement le soir et même la nuit : la plupart de ceux que l'on voit en plein jour ont été forcés de prendre essor par les chasseurs ou par les oiseaux de proie. La nuit le sifflement du vol décèle leur passage. Le battement de leurs ailes est plus bruyant au moment qu'ils partent, et c'est ujême à cause de ce bruit que Yarron donne au canard l'épi- thète de quassagipenna. 1. Willughhy décrit exactement la même chasse qui se fait dans les comtés de Liacoïn et de Aorfolk en Angleterre, où l'on prend , dit- il , jusqu'à quatre mille canards» (apparemment dans tout un hiver). Il dit aussi que pour les attirer on se sert du petit chien roux ; et de plus il faut qu'un grand nombre de canards niche dans ces contrée» marécageuses, puisque la plus grande chasse, suivant sa narration-. LE CANARD. 'J^Q Tant que la saison ne devient pas rigoureuse les insectes aquatiques et les petits poissons , les gre- nouilles qui ne sont pas encore fort enfoncées dans la vase, les graines de jonc, la lentille d'eau, et quelques autres plantes marécageuses, fournissent abondam- ment à la pâture des canards; mais vers la fin de dé- cembre ou au commencement de janvier, si les grandes pièces d'eau stagnantes sont glacées, ils se portent sur les rivières encore coulantes, et vont ensuite à la rive des bois ramasser les glands; quelquefois même ils se jettent dans les champs ensemencés de blés; et lorsque la gelée continue pendant huit ou dix jours, ils disparoissent pour ne revenir qu'aux dégels dans le mois de février. C'est alors qu'on les voit repasser le soir par les vents du sud; mais ils sont en moindre nombre : leurs troupes ont apparemment diminué par toutes les pertes qu'elles ont souffertes pendant l'hiver. L'instinct social paroît s'être afîbibli à mesure que leur nombre s'est réduit; l'attroupement même n'a presque plus lîeu : ils passent dispersés, fuient pendant la nuit, étonne les trouve le jour que cachés dans les joncs ; ils ne s'arrêtent qu'autant que le vent contraire les force à séjourner. Ils semblent dès lors s'unir par couples, et se hâtent de gagner les contrées du nord, où ils doivent nicher et passer l'été. Dans cette saison ils couvrent, pour ainsi dire, tous les lacs et toutes I"es rivières de Sibérie, de Laponie, et se portent encore plus loin dans le nord , jusqu'au Spitzberget au Groenland. «En Laponie, ditM. Hœg- stroem, ces oiseaux semblent vouloir sinon chasser, se fait lorsque les canards étant lombes en mue . les nacelles n'ont qu'à les pousser devant elles dans les filets tendus sur les étangs. 500 LE eANAllD. du moins remplacer les hommes; car, dès que les Lapons vont au printemps vers les montagnes , les troupes de canards sauvages volent vers la mer occi- dentale; et quand les Lapons redescendent en au- tomne pour habiter la plaine, ces oiseaux l'ont déjà quittée. » Plusieurs autres voyageurs rendent le même témoignage. « Je ne crois pas , dit Regnard , qu'il y ait paysan monde plus abondant en canards, sarcelles, et autres oiseaux d'eau , que la Laponie; les rivières en sont toutes couvertes..., et au mois de mai leurs nids s'y trouvent en telle abondance que le désert en pa- roît rempli. 5. Néanmoins il reste dans nos contrées tempérées quelques couples de ces oiseaux, que quel- ques circonstances ont empêchés de suivre le gros de l'espèce, qui nichent dans nos marais. Ce n'est que sur ces traîneurs isolés qu'on a pu observer les par- ticularités des amours de ces oiseaux, et leurs soins pour l'éducation des petits dans l'état sauvage. Dès les premiers vents doux , vers la fin de février, les mâles commencent à rechercher les femelles, et quelquefois ils se les disputent par des combats^. La pariade dure environ trois semaines. Le mâle pa- roît s'occuper du choix d'un lieu propre à placer le produit de leurs amours; il l'indique à la femelle, qui l'agrée et s'en met en possession : c'est ordinaire- ment une touffe épaisse de joncs, élevée et isolée au niilieu du marais. La femelle perce cette touffe, s'y 1. Les geus de l'étang d'Armaiavilliers nous ont dit que quelquefois un mâle en a deux , et les conserve ; mais . comme les canards nourris sur cet étang sont dans un état mitoyen entre l'état sauvage et la vie domestique, nous ne rangerons point ce fait parmi ceux qui repré eonteul les iiabiludes vraiment naturelles de l'espèce. LE GANARi). 00 1 enfonce, et l'arrange en forme de nid en rabattanl les brins de joncs qui la gênent. Mais quoique la cane sauvage , comme les autres oiseaux aquatiques, place de préférence sa nichée près des eaux, on ne laisse pas d'en trouver quelques nids dans les bruyères assez éloignées, ou dans les champs sur ces tas de paille que le laboureur y élève en me'des, ou même dans les forêts sur des chênes tronqués, et dans de vieux nids abandonnés. On trouve ordinairement dans cha- que nid dix à quinze et quelquefois jusqu'à dix-huit œufs; ils sont d'un blanc verdâtre , et le moyeu est rouge. On a observé que la ponte des vieilles femelles est plus nombreuse et commence plus tôt que celle des jeunes. Chaque fois que la femelle quitte ses œufs, même pour un petit temps , elle les enveloppe dans le duvet qu'elle s'est arraché pour en garnir son nid. Jamais elle ne s'y rend au vol ; elle se pose cent pas plus loin , et pour y arriver elle marche avec défiance , en observant s'il n'y a point d'ennemis ; mais lorsqu'une fois elle est tapie sur ses œufs, l'approche même d'un homme ne les lui fait pas quitter. Le mâle ne paroît pas remplacer la femelle dans le soin de la couvée; seulement il se tient à peu de distance ; il l'accompagne lorsqu'elle va chercher sa nourriture, et la défend de la persécution des autres mâles. L'incubation dure trente jours. Tous les petits naissent dans la même journée, et dès le lendemain la mère descend du nid et les appelle à l'eau. Timides ou frileux, ils hésitent, et même quelques uns se reti- rent ; néanmoins le plus hardi s'élance après la mère, et bientôt les autres le suivent. Une fois sortis du nid 002 LE CANARD. ils n'v rentrent plus; et quand il se trouve posé loin de l'eau ou qu'il est trop élevé, le père et U mère les prennent à leur bec, et les transportent l'un après l'autre sur l'eau ; le soir la luère les rallie et les retire dans les roseaux , où elle les réchauffe sous ses ailes pendant la nuit : tout le jour ils guettent à la surface de l'eau et sur les herbes les moucherons et autres menus insectes qui font leur première nourriture ; on les voit plonger, nager, et faire mille évolutions sur l'eau avec autant de vitesse que de facilité. La nature, en fortifiant d'abord en eux les muscles nécessaires à la natation , semble négliger , pendant quelque temps, la formation ou du moins l'accrois- sement de leurs ailes. Ces parties restent près de six semaines courtes et informes ; le jeune canard a déjà pris plus de la moitié de son accroissement, il est déjà enplumé sous le ventre et le long du dos avant que les pennes des ailes ne commencent à paroître , et ce n'est guère qu'à trois mois qu'il peut s'essayer à voler. Dans cet état on l'appelle halbran^ nom qui paroît venir de l'allemand halbcr-ente [dem[-cnn:xvd), et c'est d'après cette impuissance de voler que l'on fait aux halbrans une petite chasse aussi facile que fructueuse sur les étangs et les marais qui en sont peuplés. Ce sont apparemment aussi ces mêmes ca- nards trop jeunes pour voler que les Lapons tuent à coups de bâton sur leurs lacs. ]^a même espèce de ces canards sauvages qui visitent nos contrées en hiver, et qui peuplent en été les ré- gions du nord de notre continent , se trouvent dans les régions correspondantes du Nouveau-Monde : leurs mi- ^ralioiJset leurs voyages de l'automne et du printemps LE CANARD. ÔOJ paroissenty être réglés de même, et s'exécuter dans les mômes temps; et l'on ne doit pas être surpris que des oiseaux qui fréquentent le nord de préférence, et dont le vol est si puissant, passent des régions boréales d'un continent à l'autre. Mais nous pouvons douter que les canards vus par les voyageurs, et trouvés en grand nombre dans les terres du sud, appartiennent à l'es- pèce commune de nos canards, et nous croyons qu'on doit plutôt les rapporter à quelqu'une des es- pèces que nous décrirons ci-après , et qui sont en effet propres à ces climats; nous devons au moins le présumer ainsi, jusqu'à ce que nous connoissions plus particulièrement l'espèce de ces canards qui se trou- vent dans l'archipel austral. Nous savons que ceux auxquels on donne à Saint-Domingue le oom de ca- nards sauvages ne sont pas de l'espèce des nôtres ; et par quelques indications sur les oiseaux de la zone torride nous ne croyons pas que l'espèce de notre canard sauvage y ait pénétré, à moins qu'on n'y ait transporté la race domestique. Au reste, quelles que soient les espèces qui peuplent ces régions du midi , elles n'y paroissent pas soumises aux voyages et mi- grations, dont la cause dans nos climats vient de la vicissitude des saisons. Partout on a cherché à priver, à s'approprier une espèce aussi utile que l'est celle de notre canard ; et non seulement cette espèce est devenue commune , mais quelques autres espèces étrangères, et dans l'o- rigine également sauvages , se sont multipliées en domesticité, et ont donné de nouvelles races pri- vées; par exemple celle du canard musqué, par le double profit de sa plume et de sa chair, et par la 5o4 LE CANAKD. facilité de son (éducation, est devenue une des vo- lailles les pins utiles et une des plus répandues dans le Nouveau-Monde^. Pour élever des canards avec fruit et en former de grandes peuplades qui prospèrent, il faut, comme pour les oies, les établir dans un lieu voisin des eaux, et où des rives spacieuses et libres en gazons et en grèves leur offrent de quoi paître , se reposer, et s'é- battre. Ce n'est pas qu'on ne voie fréquemment des canards renfermés et tenus à sec dans l'enceinte des basses-cours; mais ce genre de vie est contraire à leur nature; ils ne font ordinairement que dépérir et dégénérer dans cette captivité ; leurs plumes se frois- sent et se rouillent; leurs pieds s'offensent sur le gra- vier; leur bec se fêle par des frottements réitérés; tout est lésé, blessé, parce que tout est contraint, et des canards ainsi nourris ne pourront jamais don- ner ni un aussi bon duvet, ni une aussi forte race que ceux qui jouissent d'une partie de leur liberté, et peuvent vivre dans leur élément : ainsi , lorsque le lieu ne fournit pas naturellement quelque courant ou nappe d'eau , il faut y creuser une mare dans la- quelle les canards puissent barboter, nager, se laver et se plonger, exercices absolument nécessaires à leur vigueur et même à leur santé. Les anciens, qui trai- toieut avec plus d'attention que nous les objets in- téressants de l'économie rurale et de la vie champêtre, ces Romains qui d'une main reraportoient des tro- phées , et de l'autre conduisoient la charrue , nous ont ici laissé , comme en bien d'autres choses , des instructions utiles. 1. Voyez ci-après l'arlicle du Canard musqué. LE CANARD. 003 Coluinelle et Varron nous donnent en détail et dé- crivent avec complaisance de disposition d'une basse- cour aux canards [nessotrophium) : iis y veulent de l'eau, des canaux, des rigoles, des gazons, des om- brages , un petit lac avec sa petite île*; le tout disposé d'une manière si entendue et si pittoresque qu'un lieu semblable seroit un ornement pour la plus belle maison de campagne. Il ne faut pas que l'eau sur laquelle on établira ses 1. « Media parte defoditur lacus ora eu] us clivo paulatim subsi- » deant , ut taaquam e littore desceiidatur in aquam média pars » terrena sit, ut colocasiis aliisque familiaribus aquas viridihus couse- » ratur, quas inopacent aviurn receptacula... per cireuilum uuda pura » vacet, ut sine impedimeulo, cum apricitate dieigestiunt aves, nandi » velocitate concertent... gramine ripae vestianlur... parietum in cir- » cuitu effodiantur cubilia quibas nidiGcent aves, eaque contegantur » buxeis aut myrteis fruticibus, . , statim perpetuus canaliculus humi a depressus constituatur, per queni quolidie mixti cum aqua cibi de- >' currant; sic enim pabulatur id genus avium... martio mense festucae » surculique in avario spargendi, quibus nidos struant. .. et qui nés- » sotropliium constituere volet, avium circa paludes ova coUigat, et » cohortalibus gallinis subjiciat : sic enim exclusi atque educaii pulli » deponunt ingénia sjlveslria. .. sed clathris superpositis, aviarium » retibus contegatur, ne aut avolandi sit potestas domesticis avibus, » aut aquilis vei accipilribus involaudi. » Je ne puis résister au plaisir de traduire librement ce morceau, sans espérer d'en rendre toute la grâce. « Autour d'un lac à rives en pente douce, et du milieu duquel s'é- lève une petite île ombragée de verdure et bordée de roseaux, s'éten- dra l'enceinte , percée dans son contour de loges pour nicher; devant ces loges coulera une rigole, où chaque jour sera jeté le grain destiné aux canards, nulle pâture ne leur étani plus agréable que celle qu'ils puisent et quils pèchent dans l'eau : là vous les verrez s'ébattre, se jouer, se devancer les uns les autres à la nage; là vous pourrez élever et voir se former sous vos yeux une race plus noble , éclose d'œuls déro^ bés aux nids des sauvages : l'instinct de ces petits prisonniers , farouche d'abard. se tempère et s'adoucit; mais, pour mieux assurer vos captifs 7)06 LE CANARD. canards soil. infectée de sangsues ; elles font périr les jeunes en s'attachant à leurs pieds; et pour les dé- truire on peuplera l'étang de tanches ou d'autres pois- sons qui en font leur pâture. Dans toutes les si- tuations, soit d'une eau vive ou au bord d'une eau dormante, on doit placer des paniers à nicher cou- verts en dômes, et qui oflVent intérieurement une aire assez commode pour inviter ces oiseaux à s'y placer : la femelle pond de deux en deux jours, et produit dix, douze, ou quinze œufs; elle en pondra même jusqu'à trente et quarante si on les lui enlève, et si l'on a soin de la nourrir largement. Elle est ar- dente en amour, et le maie est jaloux ; il s'approprie ordinairement deux ou trois femelles qu'il conduit, protège, et féconde : à leur défaut on l'a vu recher- cher des alliances peu assorties , et la femelle n'est guère plus réservée à recevoir des caresses étran- gères. Le temps de l'exclusion des œufs est de plus de quatre semaines^; ce temps est le même lorsque c'est une poule qui a couvé les œufs : la poule s'attache par ce soin et devient pour les petits canards une mère étrangère, mais qui n'en est pas moins tendre; on le voit par sa sollicitude et ses alarmes, lorsque, con- duits pour la première fois au bord de l'eau, ils sen- tent leur élément et s'y jettent poussés par l'impulsion et les défendre en même temps de l'oiseau ravisseur , il convient que tout l'espace soit enveloppé et couvert d'un filet ou d'un treillis. » 1. Il paroît que les Chinois font éclore des œufs de canards, comme ceux des poules, par la chaleur artificielle, suivant cette notice do François Game! : Atias domeslica ylic Liizoniensibus , ctijus ova Since Cïiiore foveni et exctiidunt. LE #Ai\ARD. 507 de la nature, malgré les cris redoublés de leur con- ductrice , qui du rivage les rappelle en vain, en s'agi- tant et se tourmentant comme une mère désolée. La première nourriture qu'on donne aux jeunes canards est la graine de millet ou de panis, et bien- tôt on peut leur jeter de l'orge : leur voracité natu- relle se manifeste presque en naissant; jeunes ou adultes ils ne sont jamais rassasiés; ils avalent tout ce qui se rencontre comme tout ce qu'on leur présente ; ils déchirent les herbes, ramassent les graines, go- bent les insectes, et pèchent les petits poissons, le corps plongé perpendiculairement et la queue seule hors de l'eau; ils se soutiennent dans celte attitude forcée pendant plus d'une demi-minute par un batte- ment continuel des pieds. Ils acquièrent en six mois leur grandeur et toutes leurs couleurs : le mâle se distingue par une petite boucle de plumes relevée sur le croupion ; il a de plus la tête lustrée d'un riche vert d'émeraude et l'aile ornée d'un brillant miroir; le demi-collier blanc au milieu du cou, le beau brun pourpré de la poitrine et les couleurs des autres parties du corps sont as- sortis, nuancés, et font en tout un beau plumage, qui est assez connu et d'ailleurs fort bien représenté dans notre planche enluminée. Cependant nous devons observer que ces belles couleurs n'ont toute leur vivacité que dans les mâles de la race sauvage ; elles sont toujours plus ternes et moins distinctes dans les canards domestiques, comme leurs formes sont aussi moins élégantes et moins lé- gères : un œil un peu exercé ne sauroit s'y méprendre. Dans ces chasses où les canards domestiques vont r)08 LE CAP^IID. chcrclier les sauvages, et les amènent avec eux sous le fusil du chasseur, une condition ordinaire est de payer au canardier un prix convenu pour chaque ca- nard privé qu'on aura tué par méprise : mais îl est rare qu'un chasseur exercé s'y trompe , quoique ces canards domestiques soient pris et choisis de môme couleur que les sauvages; car outre que ceux-ci ont toujours les couleurs plus vives, ils ont aussi la plume plus lisse et plus serrée, le cou plus menu, la tête plus fine, les contours pkis nettement prononcés; et dans tous leurs mouvements on reconnoît Taisance , la force, et l'air de vie que donne le sentiment de la liberté. « A considérer ce tableau de ma guérite, dit ingénieusement M. Hébert, je pensois qu'un habile peintre auroit dessiné les canards sauvages, tandis que les canards domestiques me sembloient l'ouvrage de ses élèves. » Les petits mêmes que l'on fait éclore à la maison d'œufs de sauvages ne sont point encore parés de leurs belles couleurs que déjà on les distin- gue à la taille et à l'élégance des formes; et cette dif- férence dans les contours se dessine non seulement sur le plumage et la taille, mais elle est bien plus sen- sible encore lorsqu'on sert le canard sauvage sur nos tables; son estomac est toujours arrondi, tandis qu'il forme un angle sensible dans le canard domestique, quoique celui-ci soit surchargé de beaucoup plus de graisse que le sauvage, qui n'a que de la chair aussi fine que succulente. Les pourvoyeurs le reconnois- sent aisément aux pieds , dont les écailles sont plus fines, égales, et lustrées ; aux membranes plus min- ces, aux ongles plus aigus et plus luisants, et aux jambes plus déliées que dans le canard privé. LE CANARD. OCK) Le mâl€, n'' j'jG, non seulement dans l'espèce du canard proprement dit, mais dans toutes celles de cette nombreuse famille, et en générai dans tous les oiseaux d'eau à bec large et à pieds palmés , est tou- jours plus grand que la femelle, n** yyy. Le contraire se trouve dans tous les oiseaux de proie, dans lesquels la femelle est constamment plus grande que le mâle. Une autre remarque générale sur la famille entière des canards et des sarcelles, c'est que les mâles sont parés des plus belles couleurs, tandis que les fe- melles n'ont presque toutes que des robes unies, bru- nes, grises ou couleur de terre; et cette différeace, bien constante dans les espèces sauvages, se conserve et reste empreinte sur les races domestiques, autant du moins que le permettent les variations et altéra- tions de couleurs qui se sont faites par le mélange des deux races sauvages et privées. En effet, comme tous les autres oiseaux privés, les canards ont subi les influences de la domesticité ; les couleurs du plumage se sont affoiblies, et quelque- fois même entièrement effacées ou changées : on en voit dç plus ou moins blancs, bruns, noirs ou mé- langés; d'autres ont pris des ornements étrangers à l'espèce sauvage ; telle est la race qui porte une huppe. Dans une autre race encore plus profondé- ment travaillée, déformée par la domesticité, le bec s'est tordu et courbé; la constitution s'est altérée, et les individus portent toutes les marques de la dégé- nération ; ils sont foibles, lourds, et sujets à prendre une graisse excessive; les petits, trop délicats, sont difficiles à élever. M. Frisch, qui a fait cette obser- yation, dit aussi qtie la race des canards blancs est aUFFON. XXVI. 20 5lO LE CAx\ARÎ). constainmetît plus petite et moins robuste que les au- tres races, et il ajoute que dans le mélange des indi- vidus de différentes couleurs les petits ressemblent généralement au père par les couleurs de la tète, du dos, et de la queue ; ce qui arrive de môme dans le produit de l'union d'un canard étranger avec une fe- melle de l'espèce commune. Quant à l'opinion de Be- lon sur la distinction d'une grande et d'une petite race dans l'espèce sauvage, nous n'en trouvons aucune preuve , et selon toute apparence cette remarque n'est fondée que sur quelques différences entre des individus plus ou moins âgés. Ce n'est pas que l'espèce sauvage n'offre elle-même quelques variétés purement accidentelles, ou qui tiennent peut-être à son commerce sur les étangs avec les races privées. En effet, M. Frisch observe que les sauvages et les privés se mêlent et s'apparient ; et M, Hébert a remarqué qu'il se trouvoit souvent dans une même couvée de canards nourris près de grands étangs quelques petits qui ressemblent aux sauvages, qui en ont l'instinct farouche, indépendant, et qui s'enfuient avec eux dans l'arrière -saison : or ce que le mâle sauvage opère ici sur la femelle domestique, le mâle privé peut l'opérer de même sur la femelle sauvage , supposé que quelquefois celle-ci cède à sa poursuite; et de là proviennent ces différences en grandeur et en couleurs^ que l'on a remarquées entre quelques individus sauvages. \. Schwartze w'dde gans (le canard sauvage uoir ) dans Frisch. Nous avons vu nous-mêiue sur l'étang d'Armainviiliers , dont tous les canards ont la livrée sauvage , deux variétés; Tune appelée rouge, dont les ûancs sont en plumes d'ua beau bai brun; un autre éloit un LE CANARD. Ôl I Tous, sauvages et privés, sont sujets comme les oies à une mue presque subite dans laquelle leurs grandes plumes tombent en peu de jours, et souvent en une seule nuit ; et non seulement les oies et les canards, mais encore tous les oiseaux à pieds palmés et à bec plat, paroissent être sujets à cette grande mue. Elle arrive aux mîlles après la pariade, et aux fe- melles après la nichée; et il paroît qu'elle est causée par le grand épuisement des mâles dans leurs amours, et par celui des femelles dans la ponte et l'incubation, « Je les ai souvent observés dans ce temps de la mue, dit M. Bâillon : quelques jours auparavant je les avoîs vus s'agiter beaucoup, et paroître avoir de grandes démangeaisons; ils se cachoient pour perdre leurs plumes. Le lendemain et les jours suivants ces oiseaux étoient sombres et honteux ; ils paroissoient sentir leur foiblesse , n'osoient étendre leurs ailes, lors même qu'on les poursuivoit , et sembloient en avoir oublié l'usage. Ce temps de mélancolie duroit envi- ron trente jours pour les canards, et quarante pour les cravants et les oies : la gaieté renaissoit avec les plumes; alors ils se baignoient beaucoup, et com- mençoient à voleter. Plus d'une fois j'en ai perdu faute d'avoir remarqué le temps où ils s'éprouvoient à voler : ils partoient pendant la nuit; je les enten- dois s'essayer un moment auparavant : je me gardois de paroître , parce que tous auroient pris leur essor. » mâle qui n'avoit pas le collier, mais en place tout le bas du cou et le plastron de la poitrine d'un beau gris. C'est à de pai'eils iudividus qu'il faut rapporter les deux variétés que donne M. Brisson sous les noms de boschas major grisea et bosclias major nœvia. 3l2 LE CANARD. L'organisation inlcrieure , dans les espèces du ca- nard et de l'oie, offre quelques particularités : la tra- chée-artère , avant sa bifurcation pour arriver aux poumons, est dilatée en une sorte de vase osseux et cartilagineux qui est proprement un second larynx placé au bas de la trachée, et qui sert peut-être de magasin d'air pour le temps où l'oiseau plonge , et donne sans doute à sa voix cette résonance bruyante et rauque qui caractérise son cri. Aussi les anciens avoient-i!s exprimé par un mot parliculier la voix des canards; et le silencieux Pythagore vouloit qu'on les éloignât de l'habitation où son sage devoit s'absorber dans la méditation : mais pour tout homme, philo- sophe ou non, qui aime à la campagne ce qui en fait le plus grand charme, c'est-à-dire le mouvement, la vie, et le bruit de la nature, le chant des oiseaux, les cris des volailles, variés par le fréquent et bruyant kankan des canards, n'offensent point l'oreille, et ne font qu'animer, égayer davantage le séjour cham- pêtre; c'est le clairon, c'est la trompette parmi les flûtes et les hautbois; c'est la musique du régiment rustique. Et ce sont, comme dans une espèce bien connue, les femelles qui font le plus de bruit et sont les plus loquaces; leur voix est plus haute, plus forte, plus susceptible d'inflexions , que celle du mâle, qui est monotone, et dont le son est toujours enroué. On a aussi remarqué que la femelle ne gratte point la terre comme la poule, et que néanmoins elle gratte dans l'eau peu profonde pour déchausser les racines ou pour déterrer les insectes et les coquillages. LE CANARD. 3l3 Il y a dans les deux sexes deux longs cœcum aux intestins, et Ton a observé que la verge du mâle est tournée en spirale*. Le bec du canard , comme dans le cygne et dans toutes les espèces d'oies, est large , épais, dentelé par les bords, garni intérieurement d'une espèce de pa- lais charnu , rempli d'une langue épaisse, et terminé à sa pointe par un onglet corné de substance plus dure que le reste du bec. Tous ces oiseaux ont aussi la queue très courte, les jambes placées fort en ar- rière et presque engagées dans l'abdomenv. De cette position des jambes résulte la difficulté de marcher et de garder l'équilibre sur terre ; ce qui leur donne des mouvements mal dirigés, une démarche chance- lante, un air lourd qu'on prend pour de la stupidité, tandis qu'on reconnoît au contraire, par la facilité de leurs mouvements dans l'eau, la force, la finesse, et même la subtilité de leur instinct. La chair du canard est dit-on pesante et échauf- fante ; cependant on en fait grand usage, et l'on sait que la chair du canard sauvage est plus fine et de bien meilleur goût que celle du canard domestique. Les anciens le savoient comme nous; car l'on trouve dans Apicius jusqu'à quatre différentes manières de l'as- saisonner. Nos Apicius modernes n'ont pas dégénéré, et un pâté de canard d'Amiens est un morceau connu, de tous les gourmands du royaume. La graisse du canard est employée dans les topi- ques. On attribue au sang la vertu de résister au ve- 1. Dans certains moments elle paroît assez longue et pendante, ce qui a fait imaginer aux gens de la campagne (fue l'oiseau aj'ant avalé une pelite couleuvre on la Lui voit ainsi pt^due vive à Tanus. 3l4 LE CANARD. nin , même à celui de Ja vipère. Ce sang ëloit la base du fameux antidote de Mithridale. On croyoit en effet que les canards, dans le Pont , se nourrissant de toutes les herbes venimeuses que produit cetle contrée , leur sang- devoit en contracter la vertu de repousser les poisons; et nous observerons en passant que la déno- mination d'anas ponticus des anciens ne désigne pas une espèce particulière , comme l'ont cru quelques nomenclaleurs, mais l'espèce même de notre canard sauvage qui fréquentoit les bords du Ponl-Euxin comme les autres rivages. Les naturalistes ont cherché à mettre de l'ordre et à établir quelques divisions générales et particu- lières dans la grande famille des canards. Willughby divise leurs nombreuses espèces en canards marine ou qui n'habitent que la mer, et en canards fliwia" tlles ou qui fréquentent les rivières et les eaux douces : mais comme la plupart de ces espèces se trouvent éga- lement et tour à tour sur les eaux douces et sur les eaux salées, et que ces oiseaux passent indifférem- ment des unes aux autres, la division de cet auteur n'est pas exacte et devient fautive dans l'application; d'ailleurs les caractères qu'il donne aux espèces ne sont pas assez constants. Nous partagerons donc cette très nombreuse famille par ordre de grandeur en la divisant d'abord en canards et sarcelles, et compre- nant sous la première dénomination toutes les espèces de canards qui par la grandeur égalent ou surpassent l'espèce commune, et sous la seconde toutes les pe- tites espèces de ce même genre dont la grandeur n'excède pas celle de la sarcelle ordinaire : et comme Von a donné à plusieurs de ces espèces des noms oar- LE CANARD. 3l5 tlculiers, nous les adopterons pour rendre les divi^- sions plus sensibles. LE CANARD MUSQUES Anas moscliata. L. Ce canard, n" 989, est ainsi nommé parce qu'il exhale une assez forte odeur de musc. 11 est beau^ coup plus grand que noire canard commun; c'est même le plus gros de tous les canards connus : il a deux pieds de longueur de îa pointe du bec à 1 extré- mité de la queue. Tout le plumage est d'un noir brun, lustré de vert sur le dos, et coupé d'une large tache blanche sur les couvertures de l'aile; mais dans les femelles, sojivant Aldrovande , le devant du cou est mélangé de quelques plumes blanches. WiHughby dit en avoir vu d'entièreraeM blanches : cependant la vérité est, comme l'avoit dit Belon , que quelquefois le mâle est comme la femelle entièrement blanc, ou plus ou moins varié de blanc; et ce changement des couleurs en blanc est assez ordinaire dans les races devenues domestiques. Mais le caractère qui distin- 1. Vulgairement, cnnard-d'Incle, cane de Guinée , canard de Barbarie; . par les Anglois , guiny-duck, mascovy-duck , indian-duck ; par les Alle- mands, endianiscUer entrach, teurkisch endte ; par les Italiens, anatre d'India, anatre di Libia; par les François de la Guiane, canard franc, ou simplement canard. Il nous semble qu'on doit y rapporter ces ca- nards appelés au Chili patos reaies, qui ont sous le beç une crête rouge , et peut-être aussi Vanas magna r&gia de Franc. Gamel , appelé papan à Luçou. 5l6 LE CANARD MUSQUÉ. gue celle du canard musqué est une large plaque en peau nue, rouge, et semëe de papilles, laquelle couvre les joues, s'étend jusqu'en arrière des yeux, et s'enfle sur la racine du bec en une caroncule rouge que Belon compare à une cerise ; derrière la tête du mâle pend un bouquet de plumes en forme de huppe que la femelle n'a pas ; elle est aussi un peu moins grande que le mâle, et n'a pas de tubercule sur le bec. Tous deux sont bas de jambes et ont les pieds épais, les ongles gros, et celui du doigt intérieur crochu ; les bords de la mandibule supérieure du bec sont garnis d'une forte dentelure, et un onglet tran- chant et recourbé en arme la pointe. Ce gros canard a la voix grave et si basse qu'à peine se fait-il entendre, à moins qu'il ne soit en colère; Scaliger s'est trompé en disant qu'il étoit muet. Il marche lentement et pesamment; ce qui n'empêche pas que, dans l'état sauvage, il ne se perche sur les arbres. Sa chair est bonne et môme fort estimée en Amérique, où l'on élève grand nombre de ces ca- nards; et c'est de là que vient en France leur nom de canard-d' Inde : néanmoins nous ne savons pas d'où cette espèce nous est venue ; elle est étrangère au nord de l'Europe comme à nos contrées, et ce n'est que par une méprise de mots, contre laquelle Ray sembloit s'être inscrit d'avance, que le traduc- teur d'Albin a nommé cet oiseau canard de Moscovie. Nous savons seulement que ces gros canards paru- rent pour la première fois en France du temps de Belon qui les appela canes de Guinée; et en même temps Aldrovande dit qu'on en apportoit du Caire en Italie; et, tout considéré, il paroît par ce qu'en LE CANARD MUSQUÉ. 5\J dit Marcgrave, que l'espèce se trouve au Brésil dans rétat sauvage , car on ne peut s'empêcher de recon- noître ce gros canard dans son aiias sylvestris magni- tudlne anserisj aussi bien que dans Vypeca-guacu de Pison : mais pour Vipecatl-apoa de ces deux auteui-» on ne peut douter, par la seule inspection des figures,. que ce ne soit une espèce différente que M. Brisson n'auroit pas dû rapporter à celle-ci*. Suivant Pison, ce gros canard s'engraisse égale- ment bien en domesticité dans la basse-cour, ou en liberté sur les rivières; et il est encore recomman- dabie par sa grande fécondité : la femelle produit des œufs en grand nombre et peut couver dans pres- que tous les temps de l'année. Le mâle est très ar- dent en amour , et il se distingue entre les oiseaux de son genre par le grand appareil de ses organes pour la génération : toutes les femelles lui con- viennent; il ne dédaigne pas celle des espèces inférieures ; il s'apparie avec la cane commune , et de cette union proviennent des métis qu'on prétend être inféconds, peut-être sans autre raison que celle d'un faux préjugé. On nous parle aussi d'un accou- plement de ce canard musqué avec l'oie : mais cette union est apparemment fort rare, au lieu que l'autre a lieu journellement dans les basses-cours de nos co- lons de Cayenne et de Saint-Domingue, où ces gros canards vivent et se multiplient comme les autres en domesticité. Leurs œufs sont tout-à-fait ronds ; ceux des plus jeunes femelles sont verdâtres , et celte cou- leur pâlijt dans les pontes suivantes. L'odeur de musc 1. Voyez ce que uous avons dit de Xipeeaù-apoa , sous l'article de voie bronzée. 5l8 LE CANARD MUSQUÉ. que ces oiseaux répandent provient, selon Barrère^^ d une humeur jaunâtre filtrée dans les corps glandu- leux du croupion. Dans l'état sauvage, et tels qu*on les trouve dans les savanes noyées de là Guiane , ils nichent sur des troncs d'arbres pouris, et la mère, dès que les petits^ sont éclos, les prend l'un après l'autre avec le bec et les Jette à leau. Il paroît que les crocodiles-caïmans en font une grande destruction ; car on ne voit guère de familles de ces jeunes canards de plus de cinq à six, quoique les œufs soient en beaucoup plus grand nombre. Ils mangent dans les savanes la graine d'un gramen qu'on appelle riz sauvage^ volant le matin sur ces immenses prairies inondées, et le soir redes- cendant vers la mer; ils passent les heures de la plus grande chaleur du jour perchés sur des arbres touf- fus. Ils sont farouches et défiants; ils ne se laissent guère approcher, et sont aussi difficiles à tirer que la plupart des autres oiseaux d'eau. LE CANARD SIFFLEUR ET LE VINGEON OU GINGEON*. Ana$ Pêne bps. L, Une voix claire et sifflante, que l'on peut comparer 1. On a rapporté au canard siflleur le nom grec de penelops, qui vraisemblablement appartient à un canard à tête rousse, mais qu'à ce litre l'on peut rapporter aussi bien au millouin. Ion appelle roiseaa T orne a6 ILE Cj^OnARD SIFFLEURMALE — 2.I.B1 CANARD MUSgnE_3.L.ECANARDAL0]Sr&"DE>gÛEIIE, LE CANARD SIFFLEUR ET LE VINGEON. 5\g au son aigu d'un fifre ^, distingue ce canard, n° 82 5 ^ de tous les autres dont la voix est enrouée et presque croassante. Comme il siffle en volant et très fréquem- ment, i! se fait entendre souvent et reconnoître de loin; il prend ordinairement son vol le soir et même la nuit; il a l'air plus gai que les autres canards; il est très agile et toujours en mouvement. Sa taille est au dessous de celle du canard commun , et à peu près pareille à celle du souchet. Son bec, fort court , n'est pas plus gros que celui du garrot; il est bleu et la pointe en est noire. Le plumage sur le haut du cou et la tête est d'un beau roux; le sommet de la tête est blanchâtre; le dos est liséré et vermiculé finement penelops Pkoinikotegnon , coUum pliœnicei coloris. Suivant Tzetzès ces oiseaux avoient porté au rivage Pénélope, encore enfant, jetée dans la mer par la barbarie de son père Icare. Le penelops est donc certai- nement un oiseau deau» Pline dit plus expressément, pe^ielops ex an- serino génère (lib. X, cap. 22). Mais comme la grande affinité des deux genres de l'oie et du canard peut les faire aisément confondre, et qu'il faut trouver au penelops un cou pliœnicei coloris, ce qui ne se rencontre pas parmi les oies, rien n'empêche de chercher cet oi- seau parmi les espèces de canards; mais de décider si c'est en effet le canard siffleur plutôt que le millouin, c'est ce que le peu d'indication laissé la dessus par les anciens ne paroît pas rendre possible. En quelques unes de nos provinces le canard siffleur s'appelle oi- l^narcf; en basse Picardie, oigne; en basse Bretagae, penru; ce qui veut dire tête rouge; sur la côte du Croisic on l'appelle moreton, nom appliqué ailleurs au millouin; en catalan, piulla; vers Strasbourg, scfimey et pfeif-ente ; en Silésie , pfeif-endtlin; en suédois, wri-and; en anglois, whim, wigeon , common wigeon, wliewer. 1. M. Salerne semble croire que ce sifflement est produit par le bat- tement des ailes, et le voyageur Dampier est dans le même préjugé i mais ils se trompent, c'est une véritable voix , un sifflet rendu , comme- tout autre cri, par la glotte. 320 LE CANARD SIFFLEUR ET LE VIPfGEON. de petites lignes noirâtres en zigzags sur un ïond blanc ; les premières couvertures forment sur l'aile une grande tache blanche, et les suivantes un petit miroir d'uQ vert bronzé : le dessous du corps est blanc , mais les deux côtés de la poitrine et les épaules sont d'un beau roux pourpré. Suivant M. Bâillon, les femelles sont un peu plus petites que les mâles, et demeurent toujours grises, ne prenant pas en vieillis- sant, comme les femelles des souchets, les couleurs de leurs mâles. Cet observateur aussi exact qu'atten- tif, et en même temps très judicieux, nous a plus appris de faits sur les oiseaux d'eau que tous les na- turalistes qui en ont écrit; il a reconnu par des obser- vations bien suivies que le canard siffleur, le canard à longue queue, qu'il appelle penard, le chipeau , et le souchet, naissent gris et conservent cette couleur jusqu'au mois de février, en sorte que, dans ce pre- mier temps, l'on ne distingue pas les mâles des fe- melles : mais au commencement de mars leurs plu- mes se colorent , et la nature leur donne les puissances et les agréments qui conviennent à la saison des amours; elle les dépouille ensuite de cette parure vers la fin de juillet; les mâles ne conservent rien ou presque rien de leurs belles couleurs; des plumes grises et sombres succèdent à celles qui les embel- lissoient; leur voix même se perd ainsi que celle des femelles, et tous semblent être condamnés au silence comme à l'indifférence pendant six mois de l'année. C'est dans ce triste état que ces oiseaux partent au mois de novembre pour leur long voyage, et on en prend beaucoup à ce premier passage. Il n*esl LE CANARD SIFFLEUIl ET LE VINGEON. 021 guère possible de distinguer alors les vieux des jeu- nes, surtout dans les penards ou canards à longue queue, le revêtement de la robe gri&e étant encore plus total dans cette espèce que dans les autres. Lorsque tous ces oiseaux retournent dans le nord vers la fin de février ou le commencement de mars, ils sont parés de leurs belles couleurs, et font sans cesse entendre leur voix, leur sifflet, ou leurs cris; les vieux sont déjà appariés , et il ne reste dans nos marais que quelques souchets dont on peut observer îa ponte et la couvée. Les canards siffleurs volent et nagent toujours par bandes. ïl en passe chaque hiver quelques troupes dans la plupart de nos provinces, même dans celles qui sont éloignées de la mer, comme en Lorraine, en Brie; mais ils passent en plus grand nombre sur les côtes, et notamment sur celles de Picardie. « Les vents de nord et de nord-est, dit M. Bail- ion, nous amènent les canards siffleurs en grandes troupes; le peuple en Picardie les connoît sous le nom d'oignes. Ils se répandent dans nos marais : une partie y passe l'hiver; l'autre va plus loin dans le midi. » Ces oiseaux voient très bien pendant la nuit, à moins que l'obscurité ne soit totale ; ils cherchent la même pâture que les canards sauvages, et mangent comme eux les graines de joncs et d'autres herbes, les insectes, lescrustacées, les grenouilles, et les ver- misseaux. Plus le vent est rude, plus on voit de ces canards errer. Ils se tiennent bien à la mer et à l'em- bouchure des rivières malgré le gros temps, et sont très durs au froid. 7)22 LE CANARD SIFFLEUR ET LE VINGEON, » Ils partent régulièrement vers la fin de mars par les vents de sud ; aucun ne reste ici. Je pense qu'ils se portent dans le nord, n'ayant jamais vu ni leurs <£ufs ni leurs nids. Je puis pourtant observer que cet oiseau naît gris, et qu'il n'y a avant la mue aucune différence quant au plumage entre les mâles et les femelles; car souvent , dans les premiers jours de l'ar- rivée de ces oiseaux, j'en ai trouvé de jeunes encore presque tout gris, et qui n'étoient qu'à demi couverts des plumes distinctives de leur sexe. » Le canard sifïleur, ajoute M. Bâillon, s'accou- tume aisément à la domesticité; il mange volontiers de l'orge, du pain, et s'engraisse fort ainsi nourri. Il lui faut beaucoup d'eau; il y fait sans cesse mille ca- racoles de nuit comme de jour. J'en ai eu plusieurs fois dans ma cour; ils m'ont toujours plu à cause de leur gaieté, » L'espèce du canard siffleur se trouve en Amérique «omnie en Europe ; nous en avons reçu plusieurs in- dividus de la Louisiane, sous le nom de canard j en- sen^ji n" qSS, et de canard gris. 11 semble aussi qu'on doive le reconnoître sous le nom de ivigeon que lui donnent les Anglois, et sous ceux de vlngeon ou gingeon de nos habitants de Saint-Domingue et de Cayenne; et ce qui semble prouver que ces oiseaux des climats chauds sont en effet les mêmes que les canards siffleurs du nord, c'est qu'on les a reconnus 1. Nous observerons néanmoins plusieurs traits de différence entre- ce canard jensen de la Louisiane , tel qu'il est ici représenté , et notre canard siffleur; soit que ces différences puissent et doivent s'expli([uer par celle des climats, soit qu'il se soit ici glissé quelque erreur dans ks dénominatioixs. LE CANARD SIFFLl'UK ET LE VINGEON. 020 dans les latitudes intermédiaires : d'ailleurs ils ont les mêmes habitudes naturelles, avec les seules dif- férences que celle des climats doit y mettre. Néan- moins nous ne prononçons pas encore sur l'identité de l'espèce du canard siffleur et du vingeon des An- tilles. Nos doutes à ce sujet et sur plusieurs autres faits seroient éclaircis, si la guerre, entre autres pertes qu'elle a fait essuyer à l'histoire naturelle, ne îious avoit enlevé une suite de dessins coloriés des oiseaux de Saint-Domingue, faite dans cette île avec le plus grand soin par M. le chevalier Lefebvre Des- hayes , correspondant du Cabinet du E.oi. Heureu- sement les mémoires de cet observateur aussi ingé- nieux que laborieux nous sont parvenus en duplicata, €t nous ne pouvons mieux faire que d'en donner ici l'extrait, en attendant qu'on puisse savoir précisé- ment si cet oiseau est en effet le même que notre canard siffleur. « Le gingeon que l'on connoît à la Martinique sous le nom de vingeon ^^ dit M. le chevalier Des- hayes, est une espèce particulière de canard, qui n'a pas le goût des voyages de long cours, comme le ca- nard sauvage , et qui borne ordinairement ses courses à passer d'un étang ou d'un marécage à un autre, ou bien à aller dévaster quelque pièce de riz , quand il en a découvert à portée de sa résidence. Ce canard a pour instinct particulier de se percher quelquefois sur les arbres; mais, autant que j'ai pu l'observer, cela n'arrive que durant les grandes pluies, et quand le lieu où il avoit coutume de se retirer pendant le jour est tellement couvert d'eau qu'il ne paroît au- cune plante aquatique pour le cacher et le mettre 524 tli CANARD SIFFLEUR ET LE VINGEOX. 4 l'abri , ou bien lorsque lexlreme chaleur le force à chercher la fraîcheur dans l'épaisseur des feuillages. » On seroit tenté de prendre le vingeon pour un oiseau de nuit, car il est rare de le voir le jour; mais aussitôt que le soleil est couché il sort des glaïeuls et des roseaux pour gagner les bords découverts des étangs, où il barbote et pâture comme le reste des canards. On auroit de la peine à dire à quoi il s'oc- cupe pendant le jour; il est trop difficile de l'obser- ver sans être vu de lui : mais il est à présumer que, quoique caché parmi les roseaux, il ne passe pas son temps à dormir; on en peut juger par les gingeons privés qui ne paroissent chercher à dormir pendant le jour que comme des volailles, lorsqu'ils sont en- tièrement repus. » Les gingeons volent par bandes comme les ca- nards, même pendant la saison des amours. Cet instinct qui les tient attroupés paroît inspiré par la crainte; et l'on dit qu'en effet ils ont toujours, comme les oies, quelqu'un d'eux en vedette, tandis que le reste de la troupe est occupé à chercher sa nourriture. Si cette sentinelle aperçoit quelque chose, elle en donne aussitôt avis à la bande par un cri par- ticulier, qui tient de la cadence ou plutôt du che- vrotement. A l'instant tous les gingeons mettent fin il leur babil, se rapprochent, dressent la tête, prê- tent l'œil et l'oreilie. Si le bruit cesse, chacun se remet à la pâture, mais si le signal redouble et an- nonce un véritable danger, l'alarme est donnée par un cri aigu et perçant, et tous les gingeons partent en suivant le donneur d'avis, qui prend le premier sa \rolée. LE CANARD SIFFLEUR ET LE VINGEON. 025 » Le gingeon est babillard : lorsqu'une bande de ces oiseaux paît ou barbote , on entend un petit ga- zouillement continuel qui imite assez le rire suivi , mais contraint, qu'une personne feroit entendre à basse voix; ce babil les décèle et guide le chasseur. De même quand ces oiseaux volent il y a toujours quelqu'un de la bande qui silïle; et dès qu'ils se sont abattus sur l'eau leur babil recommence. » La ponte des gingeons a lieu en janvier, et en mars on trouve des petits gingeonneaux. Leurs nids n'ont rien de remarquable , sinon qu'ils contiennent un grand nombre d'œufs. Les Nègres sont fort adroits à découvrir ces nids, et les œufs donnés à des poules couveuses éclosent très bien ; par ce moyen l'on se procure des gingeons privés : mais on auroit toutes les peines du monde à apprivoiser des gingeonneaux pris quelques jours après leur naissance; ils ont déjà gagné l'humeur sauvage et farouche de leurs père et mère, au lieu qu'il semble que les poules qui couvent des œufs de gingeon transmettent à leurs petits une partie de leur humeur sociale et familière. Les pe- tits gingeonneaux ont plus d'agilité et de vivacité que les canetons; ils naissent couverts d'un duvet brun, et leur accroissement est assez prompt; six semaines suffisent pour leur faire acquérir toute leur grosseur, et dès lors les plumes de leurs ailes commencent à croître. » Ainsi avec très peu de soins on peut se procurer des gingeons domestiques; mais s'il faut s'en rappor- ter à presque tous c«ux qui en ont élevé , on ne doit giiière espérer qu'ils multiplient entre eux dans l'état de domesticité : cependant j'ai connoissance de quel- BllFFON. XXVI. 2 1 526 LE CANARD SIFFLEIR ET LE VINGEON. ques gingeons privés qui ont pondu, couvé, et fait oclore. » 11 seroit extrêmement précieux d'obtenir une race domestique de ces oiseaux , parce que leur chair est excellente, et surtout celle de ceux qu'on a pri- vés; elle n'a point le ^ût de marécage que l'on peut reprocher aux sauvages, et une raison de plus de désirer de réduire en domesticité cette espèce est l'intérêt qu'il y auroit à la détruire ou l'affoiblir du moins dans l'état sauvage ; car souvent les gin- geons viennent dévaster nos cultures, et \es pièces de riz semées près des étangs échappent rarement à leurs ravages : aussi est-ce là que les chasseurs vont les attendre le soir au clair de la lune; on leur tend aussi des lacets et des hameçons amorcés de vers de terre. » Les gingeons se nourrissent non seulement de riz, mais de tous les autres grains qu'on donne à la volaille , tels que le mais et les différentes espèces de mil du pays ; ils paissent aussi l'herbe; ils pèchent les petits poissons, les écrevisses , les petits crabes. » Leur cri est un véritable sifflet, qu'on peut imi- ter avec la bouche au point d'attirer leurs bandes quand elles passent. Les chasseurs ne manquent pas de s'exercer à contrefaire ce sifflet , qui parcourt ra- pidement tous les tons de l'octave du grave à l'aigu en appuyant sur la dernière nate et en la prolon- geant. )) Du reste , on peut remarquer que le gingeon porte en marchant la queue basse et tournée contre terre, comme la pintade, mais qu'en entrant dans l'eau il la redresse : on doit observer aussi qu'il a le LE CANARD SIFFLEUR ET LE VINGEON. 3^7 dos plus élevé et plus arqué que le canard; que ses jambes sont beaucoup plus longues à proportion; qu'il a Tœil plus vif, la démarche plus ferme; qu'il se tient mieux et porte sa tête haute comme l'oie, caractères qui, joints à l'habitude de se percher sur les arbres ^, le feront toujours distinguer : de plus cet oiseau n'a pas chez nous le plumage aussi fourni, à beaucoup près, que les canards des pays froids. » Loin que les gingeons dans nos basses -cours, continue M. Deshayes , aient cherché à s'accoupler avec le canard-d'Inde ou avec le canard commun , comme ceux-ci ont fait entre eux, ils se montrent au contraire les ennemis déclarés de toute la volaille, et font ligue ensemble lorsqu'il s'agit d'attaquer les ca- nards et les oies ; ils parviennent toujours à les chas- ser, et à se rendre maîtres de l'objet de la querelle, c'est-à-dire du grain qu'on leur jette, ou de la mare où ils veulent barboter; et il faut avouer que le ca- ractère du gingeon est méchant et querelleur : mais comme sa force n'égale pas son animosité, dût-il troubler la paix de la basse-cour, on n'en doit pas moins souhaiter de parvenir à propager en domesti- cité cette espèce de canard , supérieure en bonté à toutes les autres. » 1. c'est apparemment à cette espèce qu'il faut rapporter le nom de canard brancha qui se lit dans plusieurs relations. 7)^8 LE SI FF LEUR HUPPE. LE SIFFLEUR HUPPÉ\ Anas rufinata. Gmel. Ce canard sîfïleiir, n° 928 , poite une huppe, et il est de la taille de notre canard sauvage. II a toute la tête coiflée de belles plumes rousses, déliées, et soyeuses, relevées sur le front et le sommet de la tête en une touffe chevelue qui pourroit avoir servi de modèle à la coiffure en cheveux dont nos dames avoient un moment adopté la mode, sous le nom de hérisson. Les joues, la gorge, et le tour du cou, sont roux, comme la tête; le reste du cou, la poitrine, et le dessous du corps, sont d'un noir ou noirâtre qui, sur le ventre, est légèrement onde ou nué de gris; il y a du blanc aux flancs et aux épaules, et le dos est d'un gris brun ; le bec et l'iris de l'œil sont d'un rouge de vermillon. Cette espèce, quoique moins commune que celle du canard sifïleur sans huppe , a été vue dans nos climats par plusieurs observateurs. 1. M. Salerne rapporte à cette espèce le nom de moreton on molle- ton, que nous avons rapporté au millouin; et celui de rouge, qui ap- partient au souchet. A Rome, capo rosso maggiore; en allemand, brandt-ende, rott-kopf, roU'hals , comme le millouin. Lli SIFFLEIJK A BEC ROUGE, etc 029 t9<&»®o«o«'*a«^*^ LE SIFFLEUR A BEC ROUGE ET INARIJNES JAUNES. Anas autumnalis. L. Apparemment que cette dénomination de sifjleur est fondée dans cette espèce , comuie dans les pré- cédentes, sur le sifflement de la voix ou des ailes. Quoi qu'il en soit nous adoptons pour la distinguer la dénomination de slfflear au bec rouge qu'Edwards lui a donnée , en y ajoutant les narines jaunes^ pour le séparer du précédent, qui a aussi le bec rouge. Ce siffleur, n° 826, est d'une taille élevée, mais pas plus grosse que celle de la morelle. Sans être paré de couleurs vives et brillantes, c'est dans son genre un fort bel oiseau : un brun marron étendu sur le dos y est nué de roux ardent ou orangé foncé; le bas du cou porte la même teinte, qui se fond dans du gris sur la poitrine; les couvertures de l'aile, lavées de roussâtre sur les épaules, prennent ensuite un cendré clair, puis un blanc pur; ses pennes sont d'un brun noirâtre, et les plus grandes portent du blanc dans leur milieu du côté exté^rieur ; le ventre et la queue sont noirs; la tête est coiffée d'une calotte roussâtre qui se prolonge par un long trait noirâtre sur le haut du cou ; tout le tour de la face et la gorge sont en plumes grises. Cette espèce se trouve dans l'Amérique septentrio- 550 LE SIFFLEIJU A BEC ROLGE, etC. nale, suivant M. Brissoii : néanmoins nous l'avons reçue de Cayenne. 9a«<9.»4««««o<»»S«»e««««««»»»3 «S'S LE SIFFLEUR A BEC NOIR. Anas arborea. L. Nous adoptons encore ici la dénomination d'Ed- wards, parce que l'indication de climat, donnée dans les planches enluminées, n" 8o4 , et dans l'ouvrage de M. Brisson, ne peut servir à distinguer cette es- pèce, non plus que la précédente, puisqu'il paroît que toutes deux se trouvent également dans l'Amé- rique septentrionale et aux Antilles. Les jambes et le cou , dans ces deux espèces , paroissent propor- tionnellement plus allongés que dans les autres ca- nards : celui-ci a le bec noir ou noirâtre; son plumage, sur un fond brun, est nué d'ondes roussâtres ; le cou est moucheté de petits traits blancs ; le front et les côtés de la tête, derrière les yeux, sont teints de roux ; et les plumes noires du sommet de la tête se portent en arrière en forme de huppe. Suivant lïans Sloane, ce canard, qui se voit fré- quemment à la Jamaïque, se perche et fait enlendie an sifflement, Barrère dit qu'il est de passage à la Guiane, qu'il pâture dans les savanes, et qu'il est excellent à manger. LE CHIPE AU, OU LE lUDENNE. 00 1 t>i8>*S'(««*»»**<&s*e<»»i8>**9«*9«s>S'e;>«»5-»e •©>■»* 3^8«cve,s<8'?*»»s«!? LE CHIPEAU, ou LE RIDENNE\ Anas strepera. L. Le canard appelé ckipeau^ n° 968, n'est pas sî grand que notre canard sauvage. Il a la tête finement mou- chetée et comme piquetée de brun noir et de blanc, la teinte noirâtre dominant sur le haut de la tête et le dessus du cou ; la poitrine est richement festonnée ou écaillée, et le dos et les flancs sont tout vermiculés de ces deux couleurs; sur l'aile sont trois taches ou bandes, l'une blanche , l'autre noire , et la troisième d'un beau marron rougeâtre. M. Bâillon a observé que , de tous les canards , le chipeau est celui qui conserve le plus long-temps les belles couleurs de son plumage, mais qu'enfin il prend comme les au- tres une robe grise après la saison des amours. La voix de ce canard ressemble fort à celle du canard sau- vage ; elle n'est ni plus rauque ni plus bruyante, quoi- que Gesner semble vouloir le distinguer et le carac- tériser par le nom à' anas strepera^ et que ce nom ait été adopté par les ornithologistes. Le chipeau est aussi habile à plonger qu'à nager ; il évite le coup de fusil en s'enfonçant dans l'eau. Il paroît craintif et vole peu durant le jour ; il se tient lapi dans les joncs, et ne cherche sa nourriture que 1. S'appelle rtVfe/fe ou ridenne, eu Picardie; eii angloie, gadwal ou gray; eu allemwnd, schnarr ou schnarr-endte. schnatter-endte, et par quelques uns , leiner. . 352 LE CHIPEAU, OU LE RIDENNE. de grand matin ou le soir, et même fort avant dans la nuit : on Tentend alors voler en compagnie des sif- fleurs; et comme eux il se prend à l'appel des canards privés. « Les canards chipeaux , que nous appelons 7'idennes , dit M. Bâillon, arrivent sur nos côtes de Picardie au mois de novembre par les vents de nord- est; et lorsque ces vents se soutiennent pendant quel- ques jours, ils ne font que passer et ne séjournent pas. Dès la fin de février, aux premiers vents du sud, on les voit repasser retournant vers le nord. » Le mâle est toujours plus gros et plus beau que la femelle : il a, comme les canards millouins et sif- fleurs mâles, le dessous de la queue noir, et dans les femelles cette partie du plumage est toujours de couleur grise. » Elles se ressemblent même beaucoup dans toutes ces espèces ; néanmoins un peu d'usage les fait dis- tinguer. Les femelles chipeaux deviennent fort rous- ses en vieillissant. » Le bec de cet oiseau est noir; ses pieds sont d'un jaune sale d'argile, avec les membranes noires , ainsi que le dessus des jointures de chaque article des doigts. Le mâle a vingt pouces du bec à la queue, et dix-neuf pouces jusqu'au bout des ongles ; son vol est de trente pouces. La femelle ne diflère que d'en- viron quinze lignes dans toutes ses dimensions. » Je nourris dans ma cour depuis plusieurs mois , continue M. Bâillon, deux chipeaux mâle et femelle; ils ne veulent pas manger de grain , et ne vivent que de son et de pain détrempé. J'ai eu de môme des canards sauvages qui ont refusé le grain ; j'en ai eu d'autres qui ont vécu d'orge dès les premiers jours. LE CHIPEAU, OU LE RIDENNE. OÔO de leur captivité. Cette diftérence vient ce me semble des lieux où ces oiseaux sont nés : ceux qui viennent des marais inhabités du nord n'ont pas dû connoître lorge et le blé; et il n'est pas étonnant qu'ils refusent, surtout dans les premiers temps de leur détention, une nourriture qu'ils n'ont jamais connue : ceux au contraire qui naissent en pays cultivé sont menés la nuit dans les champs par les pères et mères lorsqu'ils ne sont encore que halbrans ; ils y mangent du grain, et le connoissent très bien lorsqu'on leur en offre dans la basse-cour, au lieu que les autres s'y laissent souvent mourir de faim, quoiqu'ils aient devant eux d'autres volailles qui ramassant le grain leur indiquent l'usage de cette nourriture. » LE SOUCHET, ou LE ROUGE'. Anas clypeata. L. Le souchet, n° 971, est remarquable par son grand et large bec épaté , arrondi , et dilaté par le bout en manière de cuiller, ce qui lui a fait donner les déno- minations de canard cuiller ^ canard spatule^ et le surnom de platyrliinchos par lequel il est désigné et distingué chez les ornithologistes parmi les nombreu- ses espèces de son genre. Il est un peu moins grand que le canard sauvage. Son plumage est très riche 1. En Picardie, rouge , rouge à la cuiller; en augloii , schoveler; en allemand, breit-selinabel , schallcndtlc, scfiilt-ent, schild-cndlle , et \nv quelques uns, taeschenmul. 554 ^'^ SOUCIIET, ou LE HOLGE. en couleurs, et il semble mériter 1 epilhèle de très beau que Ray lui donne : la tête et la moitié supé- rieure du cou sont d'un beaa vert; les couvertures de l'aile près de l'épaule sont d'un bleu tendre ; les suivantes sont blanches, et les dernières form^ent sur l'aile un miroir vert bronzé; les mêmes couleurs se marquent, mais plus foiblement, sur l'aile de la fe- melle , qui du reste n'a que des couleurs obscures d'un ffris blanc et roussâtre, maillé et festonné de noirâtre; la poitrine et le bas du cou du mâle sont blancs, et tout le dessous du corps est d'un beau roux; cependant il s'en trouve quelquefois à ventre blanc. M. Bâillon nous assure que les vieux souchets ainsi que les vieux chipeaux conservent quelquefois leurs belles couleurs, et qu'il leur vient des plumes colorées en môme temps que les grises dont ils se couvrent chaque année après la saison des amours ; et il remarque avec raison que celte singularité dans les chipeaux a pu tromper et faire multiplier par les nomenclateursle nombre des espèces de ces oiseaux: il dit aussi que de très vieilles femelles qu'il a vues avoient, comme le mâle, des couleurs sur les ailes; mais que, durant leur première année d'âge, ces fe- melles sont toutes grises : du reste, leur tête demeure toujours de cette couleur. Nous devons encore placer ici les bonnes observations qu'il a bien voulu nous communiquer sur le souchet en particulier. a La forme du bec de ce bel oiseau , dit M. Bâillon, indique sa manière de vivre : ces deux larges man- dibules ont les bords garnis d'une espèce de dente- lure ou de frange, qui. ne laissant échapper que la boue, retient les vermisseaux et les menus insectes LK SOUCHET, OU LE ROUGE. 335 et crustacés qu'il cherche dans la fange au bord des eaux; il n'a pas d'autre nourriture^. J'en ai ouvert plusieurs fois vers la fin de l'hiver et dans les temps de gelëe; je n'ai point trouvé d'herbe dans leur sac , quoique le défaut d'insectes eût dû les forcer de s'en . nourrir : on ne les trouve alors qu'auprès des sources; ils y maigrissent beaucoup ; ils se refont au printemps en mangeant des grenouilles. » Le souchet barbote sans cesse, principalement le matin et le soir, et même fort avant dans la nuit. Je pense qu'il voit dans l'obscurité, à moins qu'elle ne soit absolue. Il est sauvage et triste ; on l'accou- tume difficilement à la domesticité; il refuse constam- ment le pain et le grain : j'en ai eu un grand nombre qui sont morts après avoir été embéqués long-temps, sans qu'on ai pu leur apprendre à manger d eux-mê- mes. J'en ai présentement deux dans mon jardin ; je les ai embéqués pendant plus de quinze jours : ils vivent à présent de pain et de chevrettes 5, dorment presque tout le jour, et se tiennent tapis contre les bordures de buis; le soir ils trottent beaucoup, et se baignent plusieurs fois pendant la nuit. Il est fâcheux qu'un aussi bel oiseau n'ait pas la gaieté de la sarcelle ou du tadorne, et ne puisse devenir un habitant de nos basses-cours. » Les souchets arrivent dans nos cantons vers le mois de février; ils se répandent dans les marais, et une partie y couve tous les ans : je présume que les autres gagnent le midi, parce que ces oiseaux devien- 1. Il faut y joindre les mouches, que le souchet attrape adroite- ment en voltigeant sur Teau ; d'où lui viennent les noms de muggent et d'anrts muscaria que lui donne Gcsner. 556 LE SOUCIIET, ou LE ROUGE. nent rares ici après les premiers venls du nord qui soufflent en mars. Ceux qui sont nés dans le pays en partent vers le mois de septembre. Ils est très rare d'en voir pendant l'hiver, sur quoi je juge qu'ils crai- gaent et fuient le froid''^. » Ils nichent ici dans les mêmes endroits que les sarcelles d'été; ils choisissent, comme elles, de gros- ses toufles de joncs dans des lieux peu praticables, et s'y arrangent de même un nid : la femelle y dépose , dix à douze œufs d'un roux un peu pâle. Elle les couve pendant vingt-huit à trente jours, suivant ce que m'ont dit les chasseurs; mais je croirois volontiers que l'in- cubation ne doit être que de vingt-quatre à vingt-cinq jours, vu que ces oiseaux tiennent le milieu entre les canards et les sarcelles , quant à la taille. » Les petits naissent couverts d'un duvet gris ta- ché, comme les canards, et sont d'une laideur ex- trême : leur bec est alors presque aussi large que le corps, et son poids paroît les fatiguer; ils le tiennent presque toujours appuyé contre la poitrine. Ils cou- rent et nagent dès qu'ils sont nés : le père et la mère les mènent, et paroissent leur être fort attachés; ils veillent sans cesse sur l'oiseau de proie ; au moindre danger la famille se tapit sous l'herbe, et les père et mère se précipitent dans l'eau et s'y plongent. » Les jeunes souchets deviennent d'abord gris comme les femelles : la première mue leur donne leurs belles plumes; mais elles ne sont bien éclatantes qu'à la seconde. » Quant à la couleur du bec les observateurs ne sont 1. Ils ne laissent [)as de se porter eu élc assez au nord, puisque > suivant M. Linnaius, ou eu voit eu Scauie et en Gothland. LE SOLCIIEÏ, OU LE ROUGE. 0^)7 pas d'accord : Ilsfy dit qu'il est tout noir; Gesner, dans Aldrovande, assure que la lame supérieure est jaune ; Aldrovande dit qu'il est brun. Tout cela prouve que la couleur du bec varie suivant l'âge , ou par d'au- tres circonstances. Schwenckfeld compare le battement des ailes du souchet à un choc de crotales; et M. Hébert, en vou- lant nous exprimer le cri de cet oiseau, nous a dit qu'il ne pouvoit mieux le comparer qu'au craque- ment d'une crécelle à main tournée par petites se- cousses. Il se peut que Schwenckfeld ait pris la voix pour le bruit du vol. Au reste, le souchet est le meil- leur et le plus délicat des canards; il prend beaucoup de graisse en hiver. Sa chair est tendre et succulente; on dit qu'elle est toujours rouge, quoique bien cuite, et c'est que par cette raison que le canard souchet porte le nom de rouge ^ notamment en Picardie, où l'on tue beaucoup de ces oiseaux dans cette longue suite de marais qui s'étendent depuis les environs de Soissons jusqu'à la mer. M. Brisson donne, d'après les ornithologistes, une variété du souchet, dont toute la différence con- siste en ce que le ventre est blanc au lieu d'être roux marron. hy acapatlahoac de Fernandès , canard que ce na- turaliste caractérise par son bec singulièrement épaté et par les trois couleurs qui tranchent sur son aile, nous paroît devoir être rapporté à l'espèce du sou- chet, à laquelle nous rapporterons aussi le tempatia- koac du même auteur , dont M. Brisson a fait son ca- nard sauvage du Mexique ^ quoique , à la ressemblance des traits caractéristiques, à la dénomination à'avis 558 LE SOUGHET, OU LE ROUGE. latirostra que lui donne INieremberg, et au soin que prend Fernandès d'avertir que plusieurs donnent à Vyacapatlalioac ce même nom de tempatlalioac^ il eiit pu reconnoître qu'il ne s'agit ici que d'un seul et même oiseau; et nous nous croyons d'autant plus fondés à le juger ainsi que les observations de M. le docteur Mauduit ne nous laissent aucun doute sur l'existence de l'espèce du souchet en Amérique, k Les individus de cette espèce. dit-Il, sont sujets en Eu- rope à ne se pas ressembler parfaitement dans le plu- mage. Quelques uns ont dans leur robe un mélange de plumes grises qui ne se trouve pas dans les autres. J'ai remarqué dans sept ou huit souchets envoyés de la Louisiane les mêmes variétés dans le plumage qu'on peut observer dans un pareil nombre de ces oiseaux tués au hasard en Europe; et cela prouve que le sou- chet d'Europe et celui d'Amérique ne sont absolument qu'une seule et même espèce ^. » LE PILET, ou CATSARD A LONGUE QUEUE2. Anas acuta. L. (Mâle. ) Le canard à longue queue, n** 964? connu en Pi- cardie sous les noms de pilet et de pénard^ est encore un excellent iribier et un très bel oiseau. Sans avoir 1. jNote couimuuiquée par M. le docteur Mauduit. 2. Pilet, en Picardie; par quelques uus, coq de mer ; a Rome, coda lancea; en allemand, fasancnte , mcer-cnt , see-vogcl, et eu quelque* LE PILET, OU CANARD A LONGUE QUEUE. 5^9 réclat des couleurs du souchet, son plumage est très joli; c'est un gris tendre, onde de petits traits noirs qu'on diroit tracés à la plume. Les grandes couver- tures des ailes sont, par larges raies, noir de jaiet et blanc de neige. Il a sur les côtés du cou deux bandes blanches, semblables à des rubans, qui ie font aisé- ment reconnoître, même d'assez loin. La taille et les proportions du corps sont plus allongées et plus sve!- tes que dans aucune autre espèce de canard. Son cou est singulièrement long et très menu. La tête est petite et de couleur de marron. La queue est noire et blan- che, et se termine par deux filets étroits qu'on pour- roit comparer à ceux de l'hirondelle : il ne la porte point horizontalement, mais à demi retroussée. Sa chair est en tout préférable à celle du canard sauvage; elle est moins noire, et la cuisse, ordinairement dure et tendineuse dans le canard, est aussi tendre que l'aile dans le pilet. a On voit, nous dit M. Hébert, ie pilet en Brie, aux deux passages. Il se tient sur les grands étangs. Son cri s'entend d'assez loin, Id zouë zoiic, La pre- mière syllabe est un sifflement aigu , et la seconde ua murmure moins sonore et plus grave. » Le pilet, ajoute cet excellent observateur, sem- ble faire la nuance des canards aux sarcelles, et s'ap- procher, par plusieurs rapports, de ces dernières. La distribution de ses couleurs est analogue à celle des couleurs de la sarcelle : il en a aussi le bec; car le bec de la sarcelle n'est point précisément le bec du canard. » endroits, spjfz-scAt»anfz; en anglois, 5ea-/jAeas«nt, cracker; et parles oiseleurs de Londres , gaddel. 340 LE PILET, OU CANARD A LONGUE QUEUE. La femelle diffère du mâle autant que la cane sau- vage diffère du canard : elle a, comme îe mâle, la queue longue et pointue; sans cela, on pourroit la confondre avec la cane sauvage ; mais ce caractère de la longue queue suffit pour faire distinguer ce canard de tous les autres, qui généralement l'ont très courte. C'est à raison de ces deux filets qui prolongent la queue du pilet que les Allemands lui ont donné, assez improprement, le nom de canard-faisan [fasan-ente), et les Anglois celui de faisan de mer [sea-pheasant), La dénomination de winterandj qu'on lui donne dans le nord, semble prouver que ce canard ne craint pas les plus grands froids; et, en effet, Linna3us dit qu'on le voit en Suède au plus fort de l'hiver. Il paroît que l'espèce est commune aux deux continents : on la reconnoît dans le tz'itzlhoa du Mexique de Fernan- dès; et M. le docteur Mauduit en a reçu de la Loui- siane un individu sous le nom de canard-paille-en- queue; d'où l'on peut conclure que, quoique habitant naturel du nord, il se porte jusque dans les climats chauds. LE CANARD A LONGUE QUEUE DE TERRE-NEUVE. Anas glaciaUs. L. Ce canard, très différent du précédent par le pki- mage, n'a de rapport avec lui que par les deux longs brins qui de môme lui dépassent la queue. LE CANARD A LONGUE QUEUE DE TERRE-NEUVE. 54 1 La figure coloriée que donne Edwards de cet oi- seau présente des teintes brunes sur les parties du plumage où le canard nommé c^^ Miclon dans les plan- ches enluminées, n'^ 1008, a du noir. Néanmoins ou reconnoît ces deux oiseaux pour être de la même es- pèce aux deux longs brins qui dépassent leur queue , ainsi qu'à la belle distribution de couleurs : le blanc couvre la tête et le cou jusqu'au haut de la poitrine et du dos; il a seulement une bande d'un fauve orangé , qui descend depuis les yeux le long des deux côtés du cou : le ventre , aussi bien que deux faisceaux de plumes longues et étroites, couchées entre le dos et l'aile, sont du même blanc que la tête et le cou : le reste du plumage est noir, aussi bien que le bec ; les pieds sont d'un rouge noirâtre, et on remarque un petit bord de membrane qui règne extérieurement le long du doigt intérieur, et au dessous du petit doigt de derrière. La longueur des deux brins de la queue de ce canard augmente sa dimension totale ; mais à peine dans sa grosseur égale-t-il le canard commun. Edwards soupçonne avec toute apparence de rai- son , que son canard à longue queue de la baie d'Hud- son est la femelle de celui-ci : la taille, la figure, et même le plumage, sont à peu près les mômes; seu- lement le dos de celui-ci est moins varié de blanc et de noir, et en tout le plumage est plus brun. Cet individu , qui nous paroît être la femelle , avoit été pris à la baie d'Iîudson, et l'autre tué à Terre- Neuve; et comme la même espèce se reconnoit dans le kavelda des Islandois et de Worniius, il paroît que cette espèce est, comme plusieurs aulresde ce genre , habitante des terres les plus reculées du nord. Elle EUFFO?i. XXVI. 1 r>^}î> LE CANAP.D A LONC.rE QUEUE DE TERRE-NEUVE. 1 se retrouve à la pointe nord-est de l'Asie ; car on la reconnoît dans le saivkl des Kamtschadales , qu'ils appellent aussi klmigitchj ou acangitchy c'est-à-dire diacre^ parce qu'ils trouvent que ce canard chante comme un diacre russe : d'où il paroît qu'un diacre russe chante comme un canard. v'«ft«ai»;»e<»&»s<»8-»^'s LE TADORNE\ Ânas Tadorna, L. Nous nous croyons fondé à croire que le chenaio- pex ou valpanser (oie- renard) des anciens est le même oiseau que le tadorne , n° 55. Belon a hésité et même varié sur l'application de ces noms : dans ses Observations il les rapporte au harle, et dans son livre De lu nature des oiseaux il les applique au cravant. Néanmoins on peut aisément reconnoître, par un de ces attributs de nature plus décisifs que toutes les conjectures d'érudition, que ces noms appartiennent exclusivement à l'oiseau dont il est ici question, le tadorne étant ie seul auquel on puisse trouver avec le renard un rapport unique et singulier , qui est de se gîter comme lui dans un terrier. C'est sans doute par cette habitude naturelle qu'on a d'abord désigné le tadorne en lui donnaat la dénomination de renard- oie; et non seulement cet oiseau se gîte comme ie 1. En latin, valpanser et anas strepera; en aliemancl, berg-enten et fuchs-gans, noms qui répondent à celui de vulpenser ; en anglois, shei dvake, burrougliduck, berg-andcr ; sur nos côtes de Picardie, herctan. Tome 26 ParL^Ta.eb,s renard, mais il niche et fait sa couvée dans les trons qu'il dispute et enlève aux lapins. Élien attribue de plus au vulpanser l'instinct de venir, comme la perdrix, s'offrir et se livrer sous les pas du chasseur pour sauver ses petits; et c'étoit l'opinion de toute l'antiquité , puisque les Égyptiens , qui avoient mis cet oiseau au nombre des animaux sacrés , le figuroient dans les hiéroglyphes pour signi- fier la tendresse généreuse d'une mère. Et en effet, l'on verra par nos observations le tadorne ofiVir pré- cisément ces mêmes traits d'amour et de dévouement maternel. Les dénominations données à cet oiseau dans les langues du nord, fuc/is~gans ou plutôt fuc/is-ente en allemand ( canard- renard ), en anglo-saxon berg- ander ( canard -montagnard ) , en anglois burrough- drjck (canard-lapin), n'attestent pas moins que son ancien nom l'habitude singulière de demeurer dans des terriers pendant tout le temps de la nichée. Ces derniers noms caractérisent môme plus exactement que celui de i^ulpanser le tadorne, en le réunissant à la famille des canards, à laquelle en effet il appar- tient , et non pas à celle des oies. Il est à la vérité un peu plus grand que le canard commun, et il a les jambes un peu plus hautes; mais du reste sa figure, son port, et sa conformation, sont semblables, et il ne diffère du canard que par son bec , qui est plus re- levé , et par les couleurs de son plumage, qui sont plus vives, plus belles, et qui, vues de loin, ont le plus grand éclat. Ce beau plumage est coupé par grandes masses de trois couleurs, le blanc, le noir, et le jaune cannelle. La tête et le cou, jusqu'à ia 7ffi\ r.E TADORNE, moitié de sa longiienr, sont d'un noir lustré de vert ; le bas du cou est entouré d'un collier blanc ; au des- sous est une large zone de jaune cannelle qui couvre la poitrine et forme une bandelette sur le dos; cet^e môme couleur teint le bas- ventre; au dessous de l'aile, de chaque côté du dos, règne une bande noire dans un fond blanc ; les grandes et les moyennes pennes de l'aile sont nofres; les petites ont le même fond de couleur, mais elles sont luisantes et lustrées de vert ; les trois pennes voisines du corps ont leur bord extérieur d'un jaune cannelle et l'intérieur blanc ; les grandes couvertures sont noires, et les petites sont blanches. La femelle est sensiblement plus petite que le mâle , auquel du reste elle ressemble môme par les couleurs; on remarque seulement que les reflets verdâtres de la tôte et des ailes sont moins apparents que dans le mâle. Le duvet de ces oiseaux est très fin et très doux ; les pieds et leurs membranes sont de couleur de chair. Le bec est rouge, mais l'onglet de ce bec et les na- rines sont noires : sa forme est, comme nous l'avons dit, siîjie ou camuse ^ sa partie supérieure étant très arquée près de la tête ^ creusée en arc concave sur les narines et se relevant horizontalement au bout en cuiller arrondie , bordée d'une rainure assez profonde et demi -circulaire : la trachée présente un double renflement à sa bifurcation. Pline fait l'éloge de la chair du tadorne , et dît que les anciens Bretons ne connoissoient pas de meilleur gibier. Athénée donne à ses œufs le second rang pour la bonté après ceux du paon. Il y a toute apparence que les Grecs élevoient des tadornes , puis- LE TADORNE. 545 que Aristote observe que dans le nombre de leurs œufs il s'en trouve de clairs. Nous n'avons pas eu occasion de goûter de la chair ni des œufs de ces oiseaux. Il paroît que les tadornes se trouvent dans les cli- mats froids comme dans les pays tempérés, et qu'ils se sont portés jusqu'aux terres australes; cependant l'espèce ne s'est pas également répandue sur toutes les côtes de nos régions septentrionales. Quoiqu'on ait donné aux tadornes le nom de ca- nards de mer y et qu'en effet ils habitent de préférence sur les bords de la mer, on ne laisse pas d'en ren- contrer quelques uns sur des rivières ou des lacs même assez éloignés dans les terres; mais le gros de l'espèce ne quitte pas les côtes : chaque printemps il en aborde quelques troupes sur celles de Picar- die ; et c'est là qu'un de nos meilleurs correspon- dants, M. Bâillon, a suivi les habitudes naturelles de ces oiseaux, sur lesquelles il a fait les observations suivantes, que nous nous faisons un plaisij* de pu- blier ici. « Le printemps, dit M. Bâillon, nous amène les tadornes, mais toujours en petit nombre. Dès qu'ils sont arrivés, ils se répandent dans les plaines de sable dont les terres voisines de la mer sont ici couvertes; on voit chaque couple errer dans les garennes qui y sont répandues, et y chercher un logement parmi ceux des lapins. Il y a vraisemblablement beaucoup de choix dans cette espèce de demeure ; car ils entrent dans une centaine avant d'en trouver une qui leur convienne. On a remarqué qu'ils ne s'attachent qu'aux terriers qui ont au plus une toise et demie de pro- 54^ LE TADORNE. fondeur, qui sont percés contre des à-dos ou mon- ticules et en montant, et dont l'entrée, exposée au midi, peut être aperçue du haut de quelque dune fort éloignée. j> Les lapins cèdent la place à ces nouveaux hôtes, et n'y rentrent plus. » Les tadornes ne font aucun nid dans ces trous : la femelle pond ses premiers œufs sur le sable nu; et lorsqu'elle est à la lin de sa ponte, qui est de dix à douze pour les jeunes , et pou-r les vieilles de douze à quatorze, elle les enveloppe d'un duvet blanc fort épais dont elle se dépouille. » Pendant tout le temps de l'incubation , qui est de trente jours, le mâle reste assidûment sur la dune ; il ne s'en éloigne que pour aller deux à trois fois le jour chercher sa nourriture à la mer. Le matin et le soir la femelle quitte ses œufs pour le même be- soin : alors le mâle entre dans le terrier, surtout le matin; et lorsque la femelle revient il retourne sur sa dune. ') Dès qu'on aperçoit au printemps un tadorne ainsi en vedette , on est assuré d'en trouver le nid ; il suffit pour cela d'attendre l'heure où il va au ter- rier. Si cependant il s'en aperçoit, il s'envoie du côté opposé, et va attendre la femelle à la mer. En revenant ils voient long-teinps au dessus de la ga- renne 5 jusqu'à ce que ceux qui les inquiètent se soient retirés. b Dès le lendemain du jour que la couvée estéclose le père et la mère conduisent les petits à la mer, et s'arrangent de manière qu'ils y arriveiit ordinairement lorsqu'elle est dans son plein. Celle attention procurç- LE TADORNE. 347 aux petits l'avantage d'être plus tôt à l'eau , et de ce moment ils ne paroissent plus à terre. Il est difficile de concevoir comment ces oiseaux peuvent, des les premiers jours de leur naissance, se tenir dans un élément dont les vagues en tuent souvent des vieux de toutes les espèces. » Si quelque chasseur rencontre la couvée dans son voyage, le père et la mère s'envolent; celle-ci affecte de culbuter et de tomber à cent pas ; elle se traîne sur le ventre en frappant la terre de ses ailes, et par cette ruse attire vers elle le chasseur; les petits demeurent immobiles jusqu'au retour de leurs conducteurs, et on peut, si l'on tombe dessus, les prendre tous, sans qu'aucun fasse un pas pour fuir. s J'ai été témoin oculaire de tous ces faits; j'ai dé- niché plusieurs fois et vu dénicher des œufs de ta- dornes. Pour cet effet on creuse dans le sable en sui- vant le conduit du terrier jusqu'au bout ; on y trouve la mère sur ses œufs; on les emporte dans une grosse étoffe de laine , couverts du duvet qui les enveloppe, et on les met sous une canne : elle élève ces petits étrangers avec beaucoup de soins pourvu qu'on ait eu l'attention de ne lui laisser aucun de ses œufs. Les petits tadornes ont en naissant le dos blanc et noir, avec le ventre très blanc , et ces deux couleurs bien nettes les rendent très jolis, mais bientôt ils perdent cette première livrée, et deviennent gris : alors le bec et les pieds sont bleus. Vers le mois de septembre ils commencent à prendre leurs belles plumes; mais ce n'est qu'à la seconde année que leurs couleurs ont tout leur éclat. 348 LE TADORNE. » J'ai lieu de croire que le mâle n'est parfaite- ment adulte et propre à la génération que dans cette seconde année; car ce n'est qu'alors que paroît le tubercule rouge sanguin qui orne leur bec dans la saison des amours, et qui, passé cette saison, s'obli- tère. Or cette espèce de production nouvelle paroît avoir un rapport certain avec les parties de la géné- ration. » Le tadorne sauvage vit de vers de mer, de gre- nades _, ou sauterelles qui s'y trouvent à millions, et sans doute aussi du frai des poissons et des petits co- quillages qui se détachent et s'élèvent du fond avec les écumes qui surnagent : la forme relevée de son bec lui donne beaucoup d'avantage pour recueillir ces diverses substances, en écumant, pour ainsi dire, la surface de l'eau beaucoup plus légèrement que ne peut faire le canard. » Les jeunes tadornes élevés par une cane s'accou- tument aisément à la domesticité et vivent dans les basses-cours comme les canards : on les nourrit avec de la mie de pain et du grain. On ne voit jamais les tadornes sauvages rassemblés en troupes, comme les canards, les sarcelles, les siffleurs : le mâle et la fe- melle seulement ne se quittent point ; on ]es aperçoit toujours ensemble, soit dans la mer, soit sur les sa- bles; ils savent se suffire à eux-mêmes, et semblent en s'appariant contracter un nœud indissoluble : le mâle, au reste, se montre fort jaloux. Mais, malgré l'ardeur de ces oiseaux en amour, je n'ai jamais pu obtenir une couvée d'aucune femelle : une seule a pondu quelques œufs au hasard; ils étoient inféconds : leur LE TADORNE. 549 couleur ordinaire est une teinte très légère de blond sans aucune tache ; ils sont de la grosseur de ceux des canes, mais plus ronds. » Le tadorne est sujet à une maladie singulière; réclat de ses plumes se ternit, elles deviennent sales et huileuses, et l'oiseau meurt après avoir langui pen- dant près d'un mois. Curieux de connoître la cause du mal , j'en ai ouvert plusieurs ; je leur ai trouvé le sang dissous et les principaux viscères embarrassés d'une eau rousse, visqueuse, et fétide. J'attribue cette maladie au défaut de sel marin, que je crois né- cessaire à ces oiseaux, au moins de temps en temps, pour diviser par ses pointes la partie roug« de leur sang, et entretenir son union avec la lymphe, en dis- solvant les eaux ou humeurs visqueuses que les grai- nes dont ils vivent dans les cours amassent dans leurs intestins. » Ces observations détaillées de M. Bâillon ne nous laissent que fort peu de chose à ajouter à l'histoire de ces oiseaux , dont nous avons fait nourrir un cou- ple sous nos yeux. Ils ne nous ont pas parus d'un na- turel s-auvage ; ils se îaissoient prendre aisément : on les tenoit dans un jardin où on leur donnoit la liberté pendant le jour; et lorsqu'on les prenoit et qu'on les tenoit à la main , il ne faisoient presque pas d'efforts pour s'échapper. Ils mangeoient du pain, du son, du blé , et même des feuilles de plantes et d'arbrisseaux. Leur cri ordinaire est assez semblable à celui du ca- nard; mais il est moins étendu et beaucoup moins fréquent, car on ne les entendoit crier que fort rare- ment, ils ont encore un second cri plus foible , quoi- que aigu, mite^ uute ^ qu'ils font entendre lorsqu'on 55o LE TADORNli. les saisit briisquemeiit , et qui ne paroît être que l'expression de la crainte. Ils se baignent fort sou- vent , surtout dans les temps doux et à l'approche de la pluie : ils nagent en se berçant sur l'eau; et lors- qu'ils abordent à terre , ils se dressent sur leurs pieds, battent des ailes , et se secouent comme les canards, ils arrangent aussi très souvent leur plumage avec le bec. Ainsi les tadornes, qui ressemblent beaucoup aux canards par la forme du corps, leur ressemblent aussi par les habitudes naturelles; seulement ils ont plus de légèreté dans les mouvements, et montrent plus de gaieté et de vivacité. Ils ont encore sur tous les canards, môme les plus beaux, un privilège de na- ture qui n'appartient qu'à cette espèce, c'est de con- server constamment et en toute saison les belles cou- leurs de leur plumage. Comme ils ne sont pas difficiles à priver, que leur beau plumage se remarque de loin et fait un très bel effet sur les pièces d'eau , il seroit à désirer que l'on pût obtenir une race domestique de ces oiseaux; mais leur naturel et leur tempéra- ment semblent les fixer sur la mer et les éloigner des eaux douces : ce ne pourroit dx)nc être que dans les terrains très voisins des eaux salées qu'on pour- roit tenter avec espérance de succès leur multiplica- tion en domesticité. LE MILLOUIN. OD 1 ><.s.»»o^^»>4'O»0»a»6aq<)^»0<«*««'8«4-^4ia8^«<>««3»«e.vaf. 555 génieux , a su trouver à la chasse d'autre plaisir que celui de tuer, a fait sur ces oiseaux, comme sur beau- coup d'autres, des observations intéressantes. « C'est, dit-il , l'espèce du millouin qui, après celle du canard sauvage , m'a paru la plus nombreuse dans les con- trées où j'ai chassé. Il nous arrive en Brie, à la fin d'octobre , par troupes de vingt à quarante : il a le vol plus rapide que le canard , et le bruit que fait son aile est tout différent; la troupe forme en l'air un pe- loton serré , sans former des triangles comme les ca- nards sauvages. A leur arrivée ils sont inquiets, ils s'abattent sur les grands étangs; l'instant d'après ils en partent, en font plusieurs fois le tour au vol , se posent une seconde fois pour aussi peu de temps, dis- paroissent , reviennent une heure après , et ne se fixent pas davantage. Quand j'ai tué ^ c'a toujours été par hasard, avec de très gros plomb, et lorsqu'ils fai- soienl leurs différents tours en l'air. Ils éloient tous remarquables par une grosse tête rousse qui leur a valu le nom de J^ougents dans notre Bourgogne. » On ne les approche pas facilement sur les grands étangs; ils ne tombent point sur les petites rivières par la gelée, ni à la chute sur les petits étangs^, et ce 1. Gomme on ne tue que rarement de ces oiseaux en Brie , il m'a été impossible d'en réunir plusieurs pour les comparer; mais je suis fort porté à croire qu'on confond sous la même dénomination de moreton , mor'dion , etc., deux espèces, et même trois : le millouin, n° 8o3 des planches enluminées , le chipeau, n° 968, elle canard si/fleur ^ n° SaS. Ces trois espèces ont beaucoup de rapport; leur plumage gris, plus ou moins rembruni, onde de traits noirs semblables à des traits de plume, leur donne un air de famille ; ils voyagent ensemble. Connoît- on bien les milles et les femelles dans chacune de ces espèces? {Noie de M. Hébert. ) 554 l'E MILLOriN. n'est que dans les canardières de Picardie que Ton peut en tuer beancoup; néanmoins ils ne laissent pas d'être assez communs en Bourgogne, et on en voit à Dijon aux boutiques des rôtisseurs pendant presque tout l'hiver. J'en ai tué en Brie au mois de juillet par une très grande chaleur : il me partit sur les bords d'un étang au milieu des bois, dans un endroit fort solitaire. Il étoit accompagné d'un autre; ce qui me feroit croire qu'ils étoient appariés, et que quelques couples de l'espèce couvent en France dans les grands marais. » Nous ajouterons que cette même espèce s'est portée bien au delà de nos contrées; car il nous est arrivé de la Louisiane un miîlouin tout semblable à celui de France ; et de plus on reconnoît le même oiseau dans le qaapacheanaaiitli de Fernandès, que M. Brisson , par cette raison , a nommé mlUouin du Mexique, Quant à la variété dans l'espèce du miîlouin de France , donnée par ce dernier ornithologiste sous l'indication de miîlouin noir^ nous ne pouvons que nous en tenir à ce qu'il en dit, cette variété du miî- louin ne nous étant pas connue. s 5«ô*»8> y^^iS'y» *8iïi8>*8>«*9«*S>» LE MILLOUINAN. jénas marila. L. Ce bel oiseau, dont nous devons la connoissance à M. Bâillon, est de la taille du miîlouin , et ses cou- leurs, quoique différentes, sotit disposées de même : par ce double rapport nous avons cru pouvoir lui LE .MILLOIIINAN. 555 donner le nom de miUouinan. Il a la tête et le cou recouverts d'un grand domino noir à reflets vert cui- vreux , coupé en rond sur la poitrine et le haut du dos; le manteau est joliment ouvragé d'une petite hachure noirâtre, courant légèrement dans un fond gris de perle ; deux pièces du même ouvrage , mais plus serré, couvrent les épaules; le croupion est tra- vaillé de même ; le ventre et l'estomac sont du plus beau blanc. On peut remarquer sur le milieu du cou l'empreinte obscure d'un collier roux. Le bec du mil- louinan est moins long et plus large que celui du mil- louin. L'individu que nous décrivons, n*" 1002 , a été tué sur la côte de Picardie ; et depuis un autre tout-à- fait semblable, sinon qu'il est un peu plus petit, nous est venu de la Louisiane. Ce n'est pas , comme on i'a déjà vu , la seule espèce de la famille du canard qui se trouve commune aux deux continents; néan- moins ce miUouinan , qui n'avoit pas encore été re- marqué ni décrit , ne paroît sans doute que rarement sur nos côtes. LE GARROT\ Anas clangula, L. Le garrot , n° 802 , est un petit canard dont le plu- mage est noir et blanc, et la tête remarquable par deux mouches blanches posées aux coins du bec, qui i. En Lorraine, canard de Hongrie; en Alsace, canard-pie; parles Italiens, qualr' occlù: en anglois, goiden-eye; en allemand, kohel-entc. ,'^6 LE GARROT. de loin semblent ôtre deux yeux placés à côté des deux autres dans la coiffe noire lustrée de vert qui lui couvre la tête et le haut du cou ; et c'est de là que les Italiens lui ont donné le nom de qiiatr' occliL Les Anglois le nomment golden-eye (œil d'or), à raison de la couleur jaune dorée de Tiris de ses yeux. La queue et le dos sont noirs , ainsi que les grandes pennes de l'aile , dont la plupart des couvertures sont blanches; le bas du cou, avec tout le devant du corps, est d'un beau blanc ; les pieds sont très courts , et les membranes qui en réunissent les doigts s'étendent jusqu'au bout des ongles et y sont adhérentes. La femelle est un peu plus petite que le mâle, et en diffère entièrement par les couleurs qui, comme on l'observe généralement dans toute la grande fa- mille du canard, sont plus ternes , plus pâles dans les femelles : celle-ci les a grises ou brunâtres où le mâle les a noires, et gris blanc où il les a d'un beau blanc; elle n'a ni le reflet vert à la tête ni la tache blanche au coin du bec. Le vol du garrot, quoique assez bas, est très roide et fait siffler l'air; il ne crie pas en partant, et ne paroît pas être si défiant que les autres canards. On voit de petites troupes de garrots sur nos étangs pen- dant tout l'hiver; mais ils di^paroissent au printemps, et sans doute vont nicher dans le nord; du moins Linnaeus, dans une courte noûce àuFatina Suecica^ dit que ce canard se voit l'été en Suède , et que dans cette saison , qui est celle de la nichée , il se tient dans des creux d'arbre. siraus-endte: et aux euvirons de Strasbourg, weisser drill-vogel; par <]uel(iucs uns , hiinger. LE G AU ROT. Ôô^ M. Bâillon , qui a essayé de tenir quelques garrots en domesticité, vient de nous communiquer les ob- servations suivantes. « Ces oiseaux, dit-il , ont maigri considérablement en peu de temps, et n'ont pas tardé à se blesser sous les pieds lorsque je les ai laissé marcher en liberté. Ils restoient la plupart du temps couchés sur le ventre; mais quand les autres oiseaux venoient les attaquer ils se défendoient vigoureusement; je puis même dire que j'ai vu peu d'oiseaux aussi méchants. Deux mâles que j'ai eu Fhiver dernier me déchiroient la main à coups de bec toutes les fois que je les prenois. Je les tenois dans une grande ca»e d'osier afin de les accou- tumer à la captivité et à voir aller et venir dans la cour les autres volailles; mais ils ne marquoient dans leur prison que de l'impatience et de la colère, ets'élan- çoienl contre leurs grilles vers les autres oiseaux qui les approchoient. J'étois parvenu avec beaucoup de peine à leur apprendre à manger du pain ; mais ils ont constamment refusé toute espèce de grains. » Le garrot, ajoute cet attentif observateur, a de commun avec le millouin et le morillon de ne marcher que d'une manière peinée et difficile, avec effort, et, ce semble, avec douleur; cependant ces oiseaux viennent de temps en temps à terre , mais pour s'y te- nir tranquilles et en repos, debout ou couchés sur la grève , et pour y éprouver un plaisir qui leur est par- ticulier. Les oiseaux de terre ressentent de temps en temps le besoin de se baigner, soit pour purger leur plumage de la poussière qui l'a pénétré , soit pour donner au corps une dilatation qui en facilite les mou- vements, et ils annoncent par leur gaieté en quittant UIFFON. XXVI. 20 558 LE (rAUKOT. Teau la sensation agréable qu'ils éprouvent : dans les oiseaux aquatiques, au contraire, dans ceux surtout qui restent un long temps dans Teau , les plumes hu- mectées et pénétrées à la longue donnent insensible- ment passage à l'eau, dont quelques filets doivent ga- gner jusqu'à la peau ; alors ces oiseaux ont besoin d'un bain d'air qui dessèche et contracte leurs mem- bres trop dilatés par l'humidité; ils viennent en effet au rivage prendre ce bain sec dont ils ont besoin, et la gaieté qui règne alors dans leurs yeux , et un ba- lancement lent de la tête, font connoître la sensation agréable qu'ils éprouvent. Mais ce besoin satisfait, et en tout autre temps, les garrots, et comme eux les millouins et les morillons, ne viennent pas volontiers à terre, et surtout évitent d'y marcher; ce qui paroît leur causer une extrême fatigue. En eÛet, accoutu- més à se mouvoir dans l'eau par petits élans ; dont l'impulsion dépend d'un mouvement vif et brusque des pieds, ils apportent cette habitude à terre, et n'y vont que par bonds, en frappant si fortement le sol de leurs larges pieds que leur marche fait le môme bruit qu'un claquement de mains. Ils s'aident de leurs ailes pour garder l'équilibre qu'ils perdent à tout mo- ment, et, si on les presse, ils s'élancent en jetant leurs pieds en arrière et tombent sur l'estomac : leurs pieds d'ailleurs se déchirent et se fendent en peu de temps par le frottement sur le gravier. Il paroît donc que ces espèces , uniquement nées pour l'eau , ne pourront jamais augmenter le nombre des colonies que nous en avons tirées pour peupler nos basses- cours. » PU3 Tome a6 ? aiLaTxe.t,sc-Q^ 1 LEMOKCLLON- 1 LAMA.CREUSE_3 LE BEAU CANAPJD BUPPÉ LE MORILLON. 559 ^««4«««'0>»««-&«'8« S«4M'$«9«« LE MORILLON\ Anas fuligula, L. Le morillon , n° i oo i , est un Joli petit canard , qui , pour toutes couleurs, n'offre, lorsqu'on le voit en repos, qu'un large bec bleu , un grand domino noir, un manteau de même couleur, et du blanc sur l'es- tomac, le ventre, et le haut des épaules; ce blanc est net et pur, et tout le noir est luisant e t relevé de beaux reflets pourprés et d'un rouge verdâtre ; les plumes du derrière de la tête se redressent en panache; sou- vent le bas du domino, noir sur la poitrine, est onde de blanc; et dans celte espèce, ainsi que dans les autres du genre du canard, les couleurs sont sujettes à certaines variations qui ne sont nullement spécifi- ques, et qui n'appartiennent qu'à l'individu. Lorsque le morillon vole, son aile paroît rayée de blanc ; cet effet est produit par sept plumes qui sont en partie de cette couleur. Il a le dedans des pieds et des jambes rougeâtre, et le dehors noir. Sa langue est fort charnue , et si renflée à la racine qu'il semble y en avoir deux. Dans les viscères il n'y a point de vé- sicule du fiel. Belon regarde le morillon comme le gtauciiim des Grecs, n ayante dit-il, trouvé onc oiseau qui eût l'œil de couleur si veronne. Et en effet, le glau- L . En Brie, le jacobin ; sur la Somme , du temps do Belon , cotée ; en allemand, scheel-eni , schiU-ent , skel-entlt , tepel-ganz; en anglois , ^poon-hilCd duck. j60 le iMOaiLLON. ciimiy dans Athénée, est ainsi nommé de la couleur glauque ou vert d'eau de ses yeux. Le morillon fréquente les étangs et les rivières, et néanmoins se trouve aussi sur la mer. Il plonge assez profondément, et fait sa pâture de petits poissons, de crustacés et coquillages , ou de graines d'herbes aquatiques, surtout de celle du jonc commun. Il est moins défiafit, moins prêt à parlir que le canard sau- vage; on peut l'approcher à la portée du fusil sur les étangs, ou mieux encore sur les rivières quand il ^è\e; et lorsqu'il a pris son essor, il ne fait pas de longues traversées. M. Bâillon nous a communiqué ses observations sur cette espèce en domesticité. « La couleur du moril- lon, dit- il, sa manière de se balancer en marchant et en tenant le corps presque droit , lui donnent un air d'autant plus singulier que la belle couleur bleu clair de son bec toujours appliqué sur la poitrine, et ses gros yeux brillants, tranchent beaucoup sur le noir de son plumage. » Il est assez gai, et barbote, comme le canard, pendant des heures entières. J'en ai privé facilement plusieurs dans ma cour; ils sont devenus si familiers en peu de temps qu'ils entroient dans la cuisine et dans les appartements. On les entendoit avant de les voir, à cause du bruit qu'ils faisoient à chaque pas en plaquant leurs larges pieds par terre et sur les par- quets. On ne les voyoit jamais faire de pas inutiles; ce qui prouve, comme je l'ai dit, que l'espèce ne marche que par besoin et forcément; et en effet, ils s'écorchoient les pieds sur le pavé. Néanmoins ils ne maigrissoient que fori peu , et ils ai;roient pu vivre LE MOUILLON. 5G 1 iong-temps si los aulres oiseaux de la basse-cour les avoient moins louruientés. » Je me suis procuré, ajoute M. Bâillon, plus de trente morillons pour voir si la huppe, qui est très apparente à quelques individus, constitue une espèce particulière; j'ai reconnu qu'elle est un des orne- ments de tous les mâles. » De plus les jeunes sont, dans le premier temps, d'un gris enfumé. Cette livrée reste jusqu'après la mue , et ils n'ont toute !eur belle couleur d'un noir brillant qu'à la deuxième année. Ce n'est que dans le même temps que le bec devient bleu. Les femelles sont toujours moins noires, et n'ont jamais de huppe. » LE PETIT MORILLON'. Anas fidiguia. L. (Jeune âge.) Après ce que nous venons de dire de la diversité que l'on remarque souvent dans le plumage des mo- rillons , nous serions fort tenté de rapporter aux mô- mes causes accidentelles la diiTérence de grandeur sur laquelle on s'est fondé pour faire du petit morillon une espèce particulière et séparée de celle du moril- lon : cette différence en effet est si petite qu'à la ri- gueur on pourroit la regarder comme nulle, ou du moins la rapporter à celles que l'âge et les divers temps d'accroissement mettent nécessairement entre 1. En anglois, taffled duck ; en allemand, wotl-enten; el par quel- ques uns , rusgen. 362 LE PETIT MORILLON. les individus d'une même espèce. Néanmoins la plu- part des ornithologistes ont indiqué ce petit morillon comme d'une espèce différente de l'autre ; et ne pou- vant les contredire par des faits positifs, nous consi- gnons seulement ici nos doutes que nous ne croyons pas mal fondés. Belon même, que les autres ont suivi, et qui est le premier auteur de cette distinction d'es- pèces, semble nous fournir une preuve contre sa propre opinion; car, après avoir dit de son petit plon- geon , qui est notre petit morillon, que c*est un joli oiseau bien troussé ^ rond^ et raccourci^ avec yeux si jaulnes et luisants ^qu'ils sont plus clares qu'airain poll^ et qu'avec le plumage semblable à celui du mo- rillon il a de même la ligne blanche par le travers de l'aile ; il ajoute : « Si est-ce qu'il s'en faut beaucoup qu'il soit vrai morillon , car il a la huppe derrière la tête comme le bièvre et le pélican , et toutefois le morillon n'en a point. » Or Belon se trompe ici ^, et ce caractère de la huppe est une raison de plus de rapporter l'oiseau dont il s'agit au vrai morillon qui a en effet une huppe. M. Brisson donne encore une variété dans cette espèce sous le nom de petit morillon rayé; mais ce n'est certainement qu'une variété d'âoje. i. Belon dit de plus qu'on nomme son petit plongeon cotée; nom que nous nous sommes cru en droit de rapporter au morillon. Il con- jecture aussi que c'est le coiymbls ou colymbides des anciens; mais nous avons rapporté ce dernier, avec plus de vraisemblance au ca»- Hgneux. LA MACREUSE. 565 «''>««<9>>»î*»*îjS'S**9>^*»i>'r»'>s>5«>>®c*9«>e>î LA MACREUSE'. Anas nigra, L. On a prétendu que les macreuses naissoient comme les bernaches , daus des coquilles ou dans du bois pouri : nous avons suffisamment réfuté ces fables , dont ici comme ailleurs l'histoire naturelle ne se trouve que trop souvent infectée. Les macreuses pondent , nichent, et naissent comme les autres oiseaux; elles habitent de préférence les terres et les îles les plus septentrionales, d'où elles descendent en grand nom- bre le long des côtes de l'Ecosse et de l'Angleterre , et arrivent sur les nôtres en hiver pour y fournir un assez triste gibier, néanmoins attendu avec empres- sement par nos solitaires , qui , privés de tout usage de chair et réduits au poisson , se sont permis celle de ces oiseaux , dans l'opinion qu'ils ont le sang froid comme les poissons, quoiqu'en effet leur sang soit chaud et tout aussi chaud que celui des autres oiseaux d'eau; mais il est vrai que la chair noire, sèche, et dure de la macreuse , est plutôt un aliment de morti- fication qu'un bon mets. Le plumage de la macreuse, n° 978, est noir. Sa taille est à peu près celle du canard commun ; mais elle est plus ramassée et plus courte. Ray observe que l'extrémité de la partie supérieure du bec n'est pas i. Lt's Anglois de la province d'York l'appellent scoier. 364 ^^ MACREUSE. terminée par un onglet corne comme dans tontes les espèces de ce genre : dans le mâle la base de cette partie , près de la tête, est considérablement gonflée, et présente deux tubercules de couleur jaune; le» paupières sont de cette même couleur; les doigts sont très longs, et la langue est fort grande; la trachée na pas de labyrinthe, et les cœcum sont très courts en comparaison de ceux des autres canards. M. Bâillon, cet observateur intelligent et labo- rieux que j'ai eu si souvent occasion de citer au sujet des oiseaux d'eau , m'a envoyé les observations sui- vantes. «Les vents du nord et du nord-ouest amènent le long de nos côtes de Picardie , depuis le mois de no- vembre jusqu'en mars, des troupes prodigieuses de macreuses; la mer en est, pour ainsi dire, couverte : on les voit voleter sans cesse de place en place et par milliers, paroître sur l'eau et disparoître à chaque instant. Dès qu'une macreuse plonge , toule la bande l'imite et reparoît quelques instants après. Lorsque les vents sont sud et sud-est elles s'éloignent de nos côtes, et ces premiers vents au mois de mars les font disparoître entièrement. » La nourriture favorite des macreuses est une es- pèce de coquillage bivalve lisse et blanchâtre, large de quatre lignes et long de dix ou environ, dont les hauts-fonds de la mer se. trou vent jonchés dans beau- coup d'endroits ; il y en a des bancs assez étendus, et que la mer découvre sur ses bords aux reflux, j^ors- que les pêcheurs remarquent que, suivant leur terme, les macreuses plongent aux v aime aux (c'est le nom qu'on donne ici à ces coquillages), ils tendent leurs LA MACREUSE. 565 filets horizontalement, mais fort lâches, au dessus de ces coquillages et à deux pieds au plus du sable; peu d'heures après, la oier, entrant dans son plein, couvre ces filets de beaucoup d'eau , et les macreuses suivant le reflux à deux ou trois cents pas du bord , la première qui aperçoit les coquilles plonge; toutes les autres la suivent, et rencontrant le filet qui est entre elles et l'appât , elles s'empêtrent dans ces mailles flottantes; ou si quelques unes plus défiantes s'en écarlent et passent dessous, bientôt elles s'y en- lacent comme les autres en voulant remonter après s'être repues : toutes s'y noyent ; et , lorsque la mer est retirée, les pêcheurs vont les détacher du filet où elles sont suspendues par la tête, les ailes ou les pieds. » J'ai vu plusieurs fois cette pêche. Un filet de cin- quante toises de longueur, sur une toise et demie de large , en prend quelquefois vingt ou trente dou- zaines dans une seule marée ; mais en revanche on tendra souvent ses filets vingt fois sans en prendre une seule; et il arrive de temps en temps qu'ils sont emportés ou déchirés par des marsouins ou des estur- geons. » Je n'ai jamais vu aucune macreuse voler ailleurs qu'au dessus de la mer, et j'ai toujours remarqué que leur \ol est bas et mou, et de peu détendue; elles ne s'élèvent presque pas, et souvent leurs pieds trem- pent dans l'eau en volant. Il est probable que les ma- creuses sont aussi fécondes que les canards ; car le nombre qui en arrive tous les ans est prodigieux, et malgré la quantité que l'on en prend il ne paroit pas. diminuer. » 366 LA MACREUSE. Ayant demandé à M. Haillon ce qu'il pensoit sur la distinction du mâle et de la femelle dans cette es- pèce , et sur ces macreuses à plumage gris appelées grlsettcSy que quelques unS disent être les femelles , voici ce qu'il m'a répondu : « La grisette est certainement une macreuse ; elle en a parfaitement la figure. On voit toujours ces gri- settes de compagnie avec les autres macreuses; elles se nourrissent des mêmes coquillages, les avalent en- tiers, et les digèrent de même. On les prend aux mêmes filets, et elles volent aussi mal et de la même manière, particulière à ces oiseaux, qui ont les os des ailes plus tournés en arrière que les canards, et les cavités dans lesquelles s'emboîtent les deux fé- murs très près l'une de l'autre; conformation qui, leur donnant une plus grande facilité pour nager, les rend en même temps très inhabiles à marcher; et certainement aucune espèce de canards n'a les cuisses placées de cette manière. Enfin le goût de la chair est le même. » J'ai ouvert trois de ces grise ttes cet hiver, et elles se sont trouvées femelles. » D'un autre côté la quantité de ces macreuses grisettes est beaucoup moindre que celle des noires ; souvent on n'en trouve pas dix sur cent autres prises au filet. Les femelles seroient-elles en si petit nom- bre dans cette espèce? » J'avoue franchement que je n'ai pas cherché à distinguer les mâles des femelles macreuses. J'en ai empaillé grand nombre ; je choisissois les plus noires et les plus grosses : toutes se sont trouvées mâles , excepté les grisettes. Je crois cependant que les fe- LA MACREUSE. 367 nielles sont un peu plus petites et moins noires , ou du moins qu'elles n'ont pas ce mat de velours qui rend le noir du plumage des mâles si profond. » Il nous paroît qu'on peut conclure de cet exposé que, les femelles macreuses étant un peu moins noires et plus grises que les mâles, cesgrisettesou macreuses plus grises que noires , et qui ne sont pas en assez grand nombre pour représenter toutes les femelles de l'espèce, ne sont en effet que les plus jeunes fe- melles, qui n'aquièrent qu'avec le temps tout le noir de leur plumage. » Après cette première réponse M. Bâillon nous a encore envoyé les notes suivantes, qui toutes sont intéressantes. « J'ai eu, dit-il, cette année 1781, pendant plu- sieurs mois dans ma cour une macreuse noire ; je la nourrissois de pain mouillé et de coquillages. Elle étoit devenue très familière. » J'avois cru jusqu'alors que les macreuses ne pou- voîent pas marcher; que leur conformation les pri- voit de cette faculté ; j'en étois d'autant plus persuadé que j'avois ramassé plusieurs fois sur le bord de la mer pendant la tempête des macreuses, des pingouins, et des macareux tout vivants qui ne pouvoient se traî- ner qu'à l'aide de leurs ailes; mais ces oiseaux avoient sans doute été beaucoup battus par les vagues. Cette circonstance à laquelle je n'avois pas fait attention m'a voit confirmé dans mon erreur. Je l'ai reconnue en remarquant que la macreuse marche bien-, et même moins lentement que le miliouin ; elle se ba- lance de înême à chaque pas en tenant le corps pres- que droit, et frappant la terre de chaque pied alter- 568 LA 3IACREUSK. nativemenl et avec force. Sa inarche est lente ; si or la pousse, elle tombe, parce que les efforts qu'elle se donne lui font perdre l'équilibre. Elle est infati- ii^able dans l'eau; elle court sur les vagues comme le pétrel, et aussi légèrement; mais elle ne peut profiter à terre de la célérité de ses mouvements; la mienne m'a paru y être hors de la place que la nature a as- signée à chaque être. » En effet, elle y avoil l'air fort gauche; chaque mouvement lui donnoit dans tout le corps des se- cousses fatigantes : elle ne marchoit que par nécessité; elle se tenoit couchée ou debout droite comme un pieu, le bec posé sur l'estomac. Elle m'a toujours paru mélancolique ; je ne l'ai pas vue une seule fois se baigner avec gaieté comme les autres oiseaux dont ma cour est remplie ; elle n'entroit dans ie bac qui est à fleur de terre que pour y manger le pain que je lui jetois. Lorsqu'elle y avoit bu et mangé elle res- toit immobile; quelquefois elle plongeoit au fond ramasser les miettes qui s'y précipitoient. Si quelque oiseau se mettoit dans l'eau et l'approchoit , elle ten- toit de le chasser à coups de bec : s'il résistoit ou s'il se défendoit en l'attaquant, elle plongeoit; et, après avoir fait deux ou trois fois le tour du fond du bac pour fuir, elle s'élançoit hors de l'eau en faisant une espèce de silflement fort doux et clair, semblable au premier ton d'une flûte traversière. C'est le seul cri que je lui ai connu; elle le répétoit toutes les fois qu'on l'approchoit. » Curieux de savoir si cet oiseau peut demeurer long-temps sous l'eau, je l'y ai retenu de force ; elle se donnoit des efforts considérables après deux ou LA 31 A CREUSE. 36g trois minutes, et paroissoit souffrir beaucoup. Elle revenoit au dessus de l'eau aussi vite f[ue du liège. Je crois qu'elle peut y demeurer plus long-temps, parce qu'elle descend souvent à plus de trente pieds de profondeur dans la mer pour ramasser les coquillages bivalves et obiongs dont elle se nourrit. » Ce coquillage blanchâtre , large de quatre à cinq lignes et long de près d'un pouce, est la nourriture principale de cette espèce. Elle ne s'amuse pas comme la pie de mer à l'ouvrir; la forme de son bec ne lui en donne pas le moyen comme celui de cet oiseau : elle l'avale entier et le digère en peu d'heures. J'en donnois quelquefois vingt et plus à une macreuse ; elle en prenoit jusqu'à ce que son oesophage en fût rempli jusqu'au bec : alors ses excréments étoient blancs; ils prenoient une teinte verte lorsqu'elle ne mangeoit que du pain; mais ils étoient toujours li- quides. Je ne l'ai jamais vue se repaître d'herbes, de grains, ou de semences de plantes , comme le canard sauvage , les sarcelles, les sifïleurs, et d'autres de ce genre. La mer est son unique élém-ent : elle vole aussi mal qu'elle marche. Je me suis amusé souvent à en considérer des troupes nombreuses dans la mer, et à les examiner avec une bonne lunette d'approche: je n'en ai jamais vu s'élever et parcourir au vol un es- pace étendu ; elles voletoient sans cesse au dessus de la surface de l'eau. » Les plumes de cet oiseau sont tellement lissées et si serrées qu'en se secouant au sortir de l'eau il cesse d'être mouillé. » La même cause qui a fait périr tant d'antres oi- seaux dans ma cour a donné la mort à ma macreuse; 0;0 LA MACREUSE. la peau moile et tendre de ses pieds éloit blessée sans cesse par les graviers qui y pénétroient ; des calus se sont formés sous chaque jointure des articles ; ils se sont ensuite usés au point que les nerfs étoient dé- couverts : elle n'osoit plus ni marcher ni aller dans l'eau ; chaque pas augmentoit ses plaies. Je l'ai mise dans mon jardin sur l'herbe sous une cage ; elle ne vouloit pas y manger. Elle est morte dans ma cour peu de temps après. » LA DOUBLE MACREUSE*. Anas fusca. Gmel. Parmi le grand nombre des macreuses qui vien- nent en hiver sur nos côtes de Picardie l'on en re- marque quelques unes de beaucoup plus grosses que les autres qu'on appelle macreuses doubles. Outre cette diflérencede taille, elles ont une tache blanche à côté de l'œil, et une bande blanche dans l'aile, tandis que le plumage des autres est entièrement noir. Ces ca- ractères suffisent pour qu'on doive regarder ces gran- des macreuses comme formant une seconde espèce qui paroît être beaucoup moins nombreuse que la première , mais qui du reste lui ressemble par la conformation et les habitudes naturelles. Ray a ob- servé dans l'estomac et les intestins de ces grandes macreuses, n° 966, des fragments de coquillage, le 1. En auglois, great black diick. LA DOUBLE MACREUSE. 07 1 même apparemment que celui dont M. Bâillon dit que la macreuse fait sa nourriture de préférence. po<»»»s»o»»^'a»»»»»?:se^|»9'»»^»^^fr»&o^8'9!ftelft'9^al^»»8'» LA MACREUSE A LARGE BEC. Anas perpisclllata. L. jNous désignons sous ce nom l'oiseau représenté dans les planches enluminées , n** 996, sous la déno- mination de canard du nord appelé le marchand _, qui certainement est de la famille des macreuses , et que peut-être , à comparer les individus, nous jugerions ne faire qu'une avec la précédente. Quoi qu'il en soit celle-ci est bien caractérisée par la largeur de son bec aplati, épaté, bordé d'un trait orangé qui en tournant les yeux semble figurer des lunettes. Celte grosse macreuse aborde en hiver en Angleterre ; elle s'abat sur les prairies dont elle paît l'herbe; et M. Edwards pense la reconnoître dans une des figures du petit recueil d'oiseaux publié à Amsterdam en 1679, par Nicolas Fischer^, où elle est dénommée turnia anser^ nom qui semble avoir rapport à sa grosseur qui sur- passe celle du canard commun , et en même temps indiquer que ces oiseaux paroissent attroupés; et, comme ils se trouvent à la baie d'Hudson , les Hol- landois pouvoient les avoir observés au détroit de Davis , où se faisoient alors leurs grandes pêches de la baleine. 9 Ù'J2 LE BEAU CANARD HUPPE. LE BEAU CANARD HUPPÉ. Anas Sponza, L. (Mâle.) Le riche plumage de ce beau canard, n*" 980, pa- roît être une parure recherchée, une robe de fête que sa coiffure élégante assortit et rend plus bril- lante; une pièce d'un beau roux moucheté de petits pinceaux blancs couvre le bas du cou et la poitrine , et se coupe net sur les épaules par un trait de blanc doublé d'un trait de noir; l'aile est recouverte de plumes d'un brun qui se fond en noir à riches reflets d'acier bruni; et celles des flancs, très finement lisé- rées et vermiculées de petites lignes noirâtres sur un fond gris, sont joliment rubanées à la pointe de noir et de blanc dont les traits se déploient alternative- ment, et semblent varier suivant le mouvement de l'oiseau; le dessous du corps est gris blanc de perle; un petit tour de cou blanc remonte en mentonnière sous le bec et jette une échancrure sous l'œil sur le- quel un autre grand trait de même couleur passe en manière d'un long sourcil; le dessus de la tête est relevé d'une superbe aigrette de longues plumes blanches, vertes, et violettes, pendantes en arrière comme une chevelure en panaches séparés par de plus petits panaches blancs; le front et les joues brillent d'un lustre de bronze ; l'iris de l'œil est rouge ; ie bec de même avec une tache noire au dessus, et LE BEAU CANARD HUPPE. O^S longlet de la iiiôuié couleur; sa base est comme our- lée d'un rebord charnu de couleur jaune. Ce beau canard est moins grand que le canard com- mun; et sa femelle, n^gSi, est aussi simplement vê- tue qu'il est pompeusement paré ; elle est presque toute brune, ayant néanmoins^ dit Edwards, quelque chose de l'aigrette du mâle. Cet observateur ajoute que l'on a apporté vivants plusieurs de ces beaux ca- nards de la Caroline en Angleterre, mais sans nous apprendre s'ils se sont propagés. Ils aiment à se per- cher sur les plus hauts arbres; d'où vient que plu- sieurs voyageurs les indiquent sous le nom de canards hranclms. Par celui de canards d'été ^ que leur donne Catesby, on peut juger qu'ils ne séjournent que pen- dant l'été en Virginie et à la Caroline ^; effectivement ils y nichent et placent leurs nids dans les trous que les pics ont faits aux grands arbres voisins des eaux, particulièrement aux cyprès : les vieux portent les petits du nid dans l'eau sur leur dos; et ceux-ci, au moindre danger, s'y attachent avec Je bec. LE PETIT CANARD A GROSSE TÊTE. Ce petit canard, qui est de taille moyenne entre le canard commun et la sarcelle, a toute la tête coiffée d'une touffe de longs effilés agréablement teints de 1. Suivant Le Page du Pratz, on les voit toute l'anuée à la Loui- siane. liUFFO?*. XXVI. 24 J-Zl LE PETIT CANARD A GROSSE TÊTE". pourpre avec reflets de vert et de l)leii : cette touffe épaisse «grossit beaucoup sa tête ; et c'est de là que Catesby a nommé tête de buffle [buffle's head duck) ce petit canard qui fréquente les eanx douces à la Caroline. Il a derrière l'œil une large tache blanche; les ailes et le dos sont marqués de taches longitudi- nales noires et blanches alternativement; la queue est grise, le bec plombé^ et les jambes sont rouges. La femelle est toute brune avec la tête unie et sans toufl'e. Ce canard ne paroît à la Caroline que l'hiver : ce n'est pas une raison pour le nommer, comme a fait M. Brisson, canard d'Iùverj parce que, comme il existe nécessairemcEet ailleurs pendant Tété, ceux qui pourroient l'observer dans ces contrées auroient tout autant raison de l'appeler canard d'été. »v'8«^y8&»»»««' 8'»»»J'»»»e<'0'g'Co»< LES SARCELLES. La forme que la nature a le plus nuancée, variée, multipliée, dans les oiseaux d'eau est celle du canard. Après le grand nombre des espèces de ce genre dont nous venons de faire l'énumération , il se présente un genre subalterne presque aussi nombreux que ce- lui des canards, et qui ne semble fait que pour les représenter et les reproduire à nos yeux sous un plus petit module : ce genre secondaire est celui des sar- celles qu'on ne peut mieux désigner en général qu'en disant que ce sont des canards bien plus petits que les autres, mais qui du reste leur ressemblent non seulement par les habitudes naturelles, par la confor- mation , et par toutes les proportions relatives de la forme, mais encore par l'ordonnance du plumage, et même par la grande différence des couleurs qui se trouvent entre les mâles et les femelles. On servoit souvent des sarcelles à la table des Ro- mains; elles étoient assez estimées pour qu'on prît la peine de les multiplier en les élevant en domesti- cité , comme les canards. Nous réussirions sans doute à les élever de même; mais les anciens donnoient apparemment plus de soins à leur basse-cour, et en Tome i5. Panque t, suûbp ILA SARCELLE FEMELLE — 2 L^ SAE.CELLED'EGYÎTE_o LA SARCELLE DE Lj^ ^ZB... LES SARCELLES. 58 1 général beaucoup plus d'attention que nous à l'éco- nomie rurale et à l'agriculture. Nous allons donner la description des espèces dif- férentes des sarcelles, dont quelques unes, comme certains canards, se sont portées jusqu'aux extrémi- tés des continents. >«>««««« «ojMS««»9«« LA SARCELLE COMMUNE\ PREMIÈRE ESPÈCE. Anas querquedula, L. Sa figure est celle d'un petit canard, et sa grosseur celle d'une perdrix. Le plumage du mâle , n'' 946 , avec des couleurs moins brillantes que celui du ca- nard, n'en est pas moins riche en reflets agréables, qu'il ne seroit guère possible de rendre par une de- scription. Le devant du corps présente un beau plas- 1. En grec , boskas; et chez ies Grecs modernes , pappi, dénomina- tion générique, appliquée à toutes les espèces du genre des canards. « Les Grecs n'ont dictions en leur vulgaire pour distinguer les oiseaux de rivière si proprement que nous faisons; car ils nomment indiffé- remment les sarcelles et morillons du nom de canards, qu'ils appel- lent pappi. » ( Observations de Belon , liv. L ) En italien , sartella, cercedula, cercevolo , garganeUo; en espagnol, cercela; en allemand, murent lin , mitiel-entle, scheckicht-endtUn, spreugUcht-endte ; en bas allemand, crak kasona; et dans quelques endroits, comme aux envi- rons de Strasbourg, kernell, selon Gesner; en russe, tchirka; à Ma dagascar, sirire; dans quelques unes de nos provinces, garsotie, sui. vant Belon; en d'autres, halbran; dans l'Oiiéanois, la Champagne, la Lorraine , arcaneite; dans le Milanois et dans nolie province de Pi- cardie , garganey. 382 LA SARCELLE COMMUNE. Iron tissu de noir sur gris, et comme maiiîé par petits carrés tronqués, renfermés dans de plus grands, tous disposés avec tant de netteté et d'élégance qu'il en résulte l'effet le plus piquant. Les côtés du cou et les joues, jusque sous les yeux, sont ouvragés de petits traits de blanc , vermiculés sur un fond roux. Le des- sus de la tête est noir, ainsi que la gorge ; mais un long trait blanc, prenant sur l'œil, va tomber au des- sous de la nuque. Des plumes longues et taillées en pointe couvrent les épaules et retombent sur l'aile en rubans blancs et noirs; les couvertures qui tapissent les ailes sont ornées d'un petit miroir vert; les flancs et le croupion présentent des hachures de gris noi- râtre sur gris blanc, et sont mouchetés aussi agréa- blement que le reste du corps. La parure de la femelle est bien plus simple ; vêtue partout de gris et de gris brun , à peine remarque- t-on quelques oriîbres d'ondes ou de festons sur sa robe : il n'y a point de noir sur la gorge comme dans le mâle , et en général il y a tant de différences en- tre les deux sexes dans les sarcelles, comme dans les canards , que les chasseurs peu expérimentés les méconnoissent , et leur ont donné les noms impro- pres de tiers ^ racanettes ^ mercanettes ; en sorte que les naturalistes doivent , ici comme ailleurs, prendre garde aux fausses dénominations pour ne pas multi- plier les espèces sur la seule différence des couleurs qui se trouvent dans ces oiseaux : il seroit même très utile, pour prévenir l'erreur, que l'on eût s'oin de représenter la femelle et le mâle avec leurs vraies couleurs , comme nous l'avons fait dnns quelques unes des planches enluminées. LA SARCELLE COMMUNE. 385 Le mâle , au temps de la pariade, fait entendre un cri semblable à celui du râle. Néanmoins la femelle ne fait guère son nid dans nos provinces , et presque tous ces oiseaux nous quittent avant le i5 ou 20 d'a- vril* : ils volent par bandes dans le temps de leurs voyages, mais sans garder, comme les canards , d'or- dre régulier; ils prennent leur essor de dessus l'eau et s'envolent avec beaucoup de légèreté. Ils ne plon- gent pas souvent, et trouvent à la surface de l'eau et vers ses bords la nourriture qui leur convient : les mouches et les graines des plantes aquatiques sont les aliments qu'ils choisissent de préférence. Gesner a trouvé dans leur estomac de petites pierres mêlées avec cette pâture; et M. Frisch , qui a nourri quel- ques couples de ces oiseaux pris jeunes , nous donne les détails suivants sur leur manière de vivre dans cette espèce de domesticité commencée. «Je présen- tai d'abord à ces sarcelles, dit-il, différentes graines, sans qu'elles touchassent à aucune ; mais à peine eus- je fait poser à côté de leur vase d'eau un bassin rem- pli de millet, qu'elles y accoururent toutes; chacune à chaque becquée alioit à l'eau, et dans peu elles en apportèrent assez dans leurs becs pour que le millet fût tout mouillé. Néanmoins cette petite graine n'é- toit pas encore assez trempée à leur gré , et je vis mes sarcelles se mettre à porter le millet aussi bien que l'eau sur le sol de l'enclos , qui étoit d'argile ; et lorsque la terre fut amollie et trempée elles commen- cèrent à barboter, et il se fit par là un creux assez 1 . Gomme la sarcelle ue paroît guère que l'hiver , Schwenckfeld en . liérive son uom : « Querquedula , quouiam qucrquero . itl est frigide et hicuiali tempore , maxime apparel. > 384 LA SARCELLE COMMUNE. profond dans lequel elles mangeoient leur millet mêlé de terre. Je les mis dans une chambre , et elles por- toienl de même, quoique inutilement, le millet et l'eau sur le plancher. Je les conduisis dans l'herbe, et il me parut qu'elles ne faisoient que la fouiller en y cherchant des graines sans en manger les feuil- les, non plus que les vers de terre : elles poursui- voient les mouches et les happoient à la manière des canards. Lorsque je tardois de leur donner la nour- riture accoutumée , elles la demandoient par un petit cri enroué, quoak^ répété chaque demi-minute. Le soir elles se gîtoient dans les coins ; et même le jour, lorsqu'on les approchoit, elles se fourroient dans les trous les plus étroits. Elles vécurent ainsi jusqu'à l'ap- proche de l'hiver ; mais le froid rigoureux étant venu, elles moururent toutes à la fois, t LA PETITE SARCELLES SECONDE ESPÈCE. Anas Grecca. L. Cette sarcelle, n° 947, est un peu plus petite que la première , et elle en diffère encore par les couleurs de la tête, qui est rousse et rayée d'un large trait de vert bordé de blanc, qui s'étend des yeux à l'occi- put : le reste du plumage est assez ressemblant à ce- 1. On lui donne la plupart des noms de la sarcelle commune : les suivants paroissent lui être particuliers. En allemand , troesset , krieg- enten, kruk-cntie , graw-endtim ; et la femelle, brunn-kœpficht etidtUn; dans noire Bourgogne, par les chasseurs, racanette. LA PETITE SARCELLE. 585 lui de ia sarcelle commune, excepte que la poitrine n'est point aussi richement émailiée, mais seulement mouchetée. Cette petite sarcelle niche sur nos étangs, et reste dans le pays toute Tannée : elle cache son nid parmi les grands joncs, et le construit de leurs brins, de leur moelle, et de quantité de plumes : ce nid, fait avec beaucoup de soin , est assez grand et posé sur l'eau, de manière qu'il hausse et baisse avec elle. La ponte, qui se fait dans le mois d'avril, est de dix et jusqu'à douze œufs de la grosseur de ceux du pigeon; ils sont d'un blanc sale , avec de petites taches cou- leur de noisette. Les femelles seules s'occupent du soin de la couvée : les mâles semblent les quitter et se réunir pour vivre ensemble pendant ce temps; mais en automne ils retournent à leur famille. On voit sur les étangs ces sarcelles par compagnies de dix à douze qui forment la famille, et dans l'hiver elles se rabattent sur les fontaines chaudes; elles y vivent de cresson et de cerfeuil sauvage : sur les étangs elles mangent les graines de jonc , et attrapent de petits poissons. Elles ont le vol très prompt. Leur cri est une espèce de sifflement, vouirCj vautre ^ qui se fait entendre sur les eaux dès le mois de mars. M. Hébert nous assure que cette petite sarcelle est aussi commune en Brie que l'autre y est rare , et que l'on en tue grande quantité dans celte province. Suivant E.zac- zynski , on en fait la chasse en Pologne , au moyen de filets tendus d'un arbre à l'autre; les bandes de ces sarcelles donaent dans ces filets lorsqu'elles se lèvent de dessus les étangs à la brune. j86 la petite sarcelle. Ray, par le nom qu'il donne à notre petite sarcelle ( the common teal), paroît n'avoir pas connu la sarcelle commune. Belon au contraire n'a connu que cette dernière; et quoiqu'il lui ait attribué indistinctement les deux noms grecs de boscas et phascas^ le second paroît désigner spécialement la petite sarcelle ; car on lit dans Athénée que la phascas est plus grande que le petit colymbis^ qui est le grèbe castagneux : or cette mesure de grandeur convient parfaitement à notre petite sarcelle. Au reste, son espèce a commu- niqué d'un monde à l'autre par le nord ; car il est aisé de la reconnoître dans le pepatzca de Fernandès; et plusieurs individus que nous avons reçus de la Loui- siane n'ont offert aucune différence d'avec ceux de nos contrées. 8<8>9*«i©**»«»*o*»e«©-»®«<&*&e««e*«*o<8«90 LA SARCELLE D ETE. » Cet oiseau n'est pas des pays septentrionaux ; il est sensible au froid : ceux que j ai eus alloient tou- jours coucher au poulailler, et se tenoient au soleil ou auprès du feu de la cuisine. Ils sont tous morts d'accident, la plupart des coups de bec que les oi- seaux plus forts qu'eux leur don noient. Néanmoins j'ai lieu de croire que naturellement ils ne vivent pas long-temps, vu que leur croissance entière est prise en deux mois ou environ. » LA SARCELLE D'EGYPTE. QUATRIÈME ESPÈCE. Anas leucophtalmos. L. C.ETTE sarcelle , n** i ooo , est à peu près de la gros- seur de notre sarcelle commune [première espèce) ; mais elle a le bec un peu plus grand et plus large. La tête, le cou 5 et la poitrine, sont d'un brun roux ardent et foncé ; tout le manteau est noir; il y a un trait de blanc dans l'aile ; l'estomac est blanc , et le ventre est du même brun roux que la poitrine. La femelle, dans cette espèce, porte à peu près les mêmes couleurs que le maie ; seulement elles sont moins fortes et moins nettement tranchées; le blanc de l'estomac est brouillé d'ondes brunes, et les cou- leurs de la tête et de la poitrine sont plutôt brunes que rousses. On nous a assuré que cette sarcelle se Irouvoit en Egypte. LA SARCELLE Dli MADAGASCAIl. .)91 LA SARCELLE DE MADAGASCAR. CINQU lÈME ESPÈCE. A lias madagascariensis. L. Cette .sarceiie , n** 770, est à peu près de la taille de notre petite sarcelle [seconde espèce)-, mais elle a la lete et le bec plus petits. Le caractère qui la dislingue le mieux est une large tache vert pâle ou vert d'eau, placée derrière l'oreille, et encadrée dans du noir qui couvre le derrière de la tête et du cou. La face et la gorge sont blanches 5 le bas du cou , jusque sur la poitrine, est joliment ouvragé de petits lisérés bruns dans du roux et du blanc. Cette dernière couleur est celle do devant du corps. Le dos et ia queue sont teints et lustrés de vert sur fond noir ou noirâtre. Cette sarcelle nous a été envoyée de Madagascar. LA SARCELLE DE COROMANDEL. SIXIÈME ESPÈCE. A user cor amande liais. Ruhl. Les n°' 949 et 9^0 des planches enluminées repré- sentent le mâle et la femelle de ces jolies sarcelles, qui nous ont été envoyées de la côte de Coromandel. Elles sont plus petites au moins d'un quart que nos 3C)2 LA SARCELLl- DL COKOMANDEI. sarcelles communes [première espèce). Leur plumage est composé de blanc et de brun noirâtre : le blanc règne sur le devant du corps; il est pur dans le mâle, et mêlé de gris dans la femelle; le brun noirâtre forme une calotte sur la tête, colore tout le manteau, et se marque sur le cou du mâle par taches et mouchetu- res, et par petites ondes transversales au bas de celui de la femelle; de plus l'aile du mâle brille, sur sa teinte noirâtre, d'un reflet vert ou rougeâtre. LA SARCELLE DE JAVA. SEPtiÈME ESPÈCE. j4?ias javcnsis. Kuhl. Le plumage de cette sarcelle, n" 95o, sur le de- vant du corps, le haut du dos, et sur le cou, est ri- chement ouvragé de festons noirs et blancs; le man- teau est brun ; la gorge est blanche; la tête est coiffée d'un beau violet pourpré, avec un reflet vert aux plumes de l'occiput, lesquelles avancent sur la nuque, et semblent s'en détacher en forme de panaches; la teinte violette reprend au bas de cette petite touffe, et forme une large tache sur les côtés du cou : elle en marque une semblable , accompagnée de deux ta- ches blanches, sur les plumes de l'aile les plus voisines du corps. Cette sarcelle, qui nous est venue de l'île de Java, est de la taille de la sarcelle commune [pre^ m lève espèce). LA SAKCELLi: DE LA CHINE. .)C)J ■^-*«^ »*w a-y-n-^eo LA SARCELLE DE LA CHINE. HUITIÈME ESPÈCE. Anas galericulata. L. (Mâle.) Cette belle sarcelle, n** 8o5, le mâle, est très re- marquable par la richesse et la singularité de son plu- mage. Il est peint des plus vives couleurs, et relevé sur la tête par un magnifique panache vert et pourpre qui s'étend jusqu'au delà de la nuque ; le cou et les côtés de la face sont garnis de plumes étroites et poin- tues, d'un rouge orangé; la gorge est blanche, ainsi cjue le dessus des yeux; h poitrine est dun roux pourpré ou vineux; les flancs sont agréablement ou- vragés de petits lisérés noirs, et les pennes des ailes élégamment bordées de traits blancs. Ajoutez à toutes ces beautés une singularité remarquable : ce sont deux plumes, une de chaque côté, entre celles de l'aile les plus près du corps, qui , du côté extérieur de leur tige, portent des barbes d'une longueur ex- traordinaire, d'un beau roux orangé, liséré de blanc et de noir sur les bords , et qui forment comme deux éventails ou deux larges ailes de papillon relevées au dessus du dos. Ces deux plumes singulières distin- guent suflisamment cette sarcelle de toutes les au- tres, indépendamment de la belle aigrette qu'elle porte ordinairement flottante sur sa tête, et qu'elle peut relever. Les belles couleurs de ces oiseaux ont frappé les yeux des Chinois; ils les ont représentés sur 094 ï-^ SAllCElLi: DE LA CHINE. leurs porcelaines et sur leurs plus beaux papiers. La l'euielle, qu'ils y représentent aussi , y paroît toujours toute brune, et c'est en eflet sa couleur, avec quel- que mélange de blanc, comme on peut le voir au n** 806 des planches enluminées. Tous deux ont éga- lement le bec et les pieds rouges. Cette belle sarcelle se trouve au Japon comme à la Chine; car on la reconnoît dans l'oiseau kimnodsui j, de la beauté duquel Ksempler parle avec admiration; et Aldrovande raconte que les envoyés du Japon , qui de son temps vinrent à Rome , apportèrent entre autres raretés de leur pays des figures de cet oiseau. LA SARCELLE DE FÉROE. NEUVIÈME ESPÈCE. Ana^ g lac la Us. L. Cette sarcelle, n" 999, qui est un peu moins grande que notre sarcelle commune {première espèce), a tout le plumage d'un gris blanc uniforme sur le devant du corps, du cou , et de la tête; seulement il est légè- rement taché de noirâtre derrière les yeux, ainsi que sur la gorge et aux côtés de la poitrine; tout le man- teau , avec le dessus de la tête et du cou, est d'un noirâtre mat et sans reflets. Ce sont là les seules et Iristes couleurs de cet oiseau du nord, et qui se trouve à l'île Féroé. Toutes les espèces précédentes de sarcelles sont de l'ancien continent : celles dont nous allons parler LA SARCELLE DE FÉîlOÉ. SqS appartiennent au nouveau ; et quoique les mêmes espèces des oiseaux aquatiques soient souvent com- munes aux deux mondes, néanmoins chacune de ces espèces de sarcelles paroît propre et particulière à un continent ou à l'autre; et à l'exception de notre grande et de notre petite sarcelle [première et seconde espèce)^ aucune autre ne paroît se trouver dans tous les deux. LA SARCELLE-SOUGROUROU. DIXIÈME ESPÈCE. ^ Jtnas discors. L. ( Var. ) Pour désigner cette sarcelle, n''()66, nous adopte- rons le nom de soucrourou qu'on lui donne à Cayenne, où J 'espèce en est commune. Elle est à peu près de la taille de notre sarcelle [première espèce). Le maie a le dos richement festonné et onde ; le cou , la poi- trine , et tout le devant du corps , sont mouchetés de noirâtre sur un fond brun roussâtre ; au haut de l'aile est une belle plaque d'un bleu clair, au dessous de laquelle est un trait blanc, et ensuite un miroir vert; il y a aussi un large trait de blanc sur les joues ; le dessus de la tête est noirâtre , avec des reflets verts et pourprés. La femelle est toute brune. Ces oiseaux se trouvent aussi à la Caroline, et vrai- semblablement en beaucoup d'autres endroits de l'Amériaue. Leur chair, au rapport de Barrère , est délicate et de bon «où t. 396 LA SARCELLE-SOUCROURETTE. LA SARCELLE-SOUGROURETTE. ONZIÈME ESPÈCE. Anas discors, L. Quoique îa sarcelle de Cayenne, représentée n®4^^ des planches enluminées, soit de moindre taille que celle que M. Brisson donne d'après Catesby sous le nom de sarcelle de Virginie , la grande ressemblance dans les couleurs du plumage nous fait regarder ces denx oiseaux comme de la même espèce; et nous sommes encore fort porté à les rapprocher de celle de la sarcelle-soucrourou de Cayenne dont nous ve- nons de parler. C'est par cette raison que nous lui avons donné un nom qui indique ce rapport. En effet, Ja soucrourette a sur l'épaule la plaque bleue avec la zone blanche au dessous , et ensuite le miroir vert tout comme le soucrourou ; le reste du corps et la tête sont couverts de taches d'un gris brun onde de gris blanc, dont la figure de Catesby ne rend pas le mélange, ne présentant que du brun étendu trop uniformément; ce qui conviendroit à la femelle qui, selon lui, est toute brune. 11 ajoute que ces sarcelles viennent en grand nombre à la Caroline au mois d'août , et y demeurent jusqu'au milieu d'octobre , temps auquel on ramasse dans les champs le riz dont elles sont avides; et il ajoute qu'en Virginie , où il n'y a point de riz , elles mangent une espèce d'avoine ."Sauvage qui croît dans les marécages; qu'enfin elles LA SARCELLE-SOUGROL'RETTK. M)-] s*éflgraissent extremeaient par Tune et Taulre de ces nourritures qui donnent à leur chair un goût exquis. ino^Oi^fttioiO»— ««"X»»»»»! LA SARCELLE A QUEUE ÉPINEUSE. DOUZIÈME ESPÈCE. Anas spinosa. L. Cette espèce de sarcelle , n" 967, naturelle à la Guiane , se distingue de toutes les autres par les plu- mes de sa queue qui sont longues et terminées par un petit filet roide comme une épine, et formé par la pointe de la côte prolongée d'une ligne ou deux au delà des barbes de ces plumes qui sont d'un brun noirâtre. Le plumage du corps est assez monotone, n'étant composé que d'ondes ou de taches noirâtres plus foncées au dessus du corps, plus claires en des- sous, et festonnées de gris blanc dans un fond gris roussâtre ou jaunâtre ; le haut de la tête est noirâtre, et deux traits de la même couleur, séparés par deux traits blancs, passent l'un à la hauteur de l'œil, l'au- tre plus bas sur la joue; les pennes de l'aile sont éga- lement noirâtres. Cette sarcelle n'a guère que onze ou douze pouces de longueur. 7)C)S LA SARCELt'E ROUSSE A LONGUE QUEUE. »-4»>8»6»»9oa«8>e«*a>»»»8>0<&fl-*3-M« LA SARCELLE ROUSSE A LONGUE QUEUE. THEIZIÈME ESrÈCli. ^nas spinosa. L. Celle-ci est un peu plus grande que la précédente, et en diffère beaucoup par les couleurs; mais elle s'en rapproche par le caractère de la queue longue et de ses pennes terminées en pointe , sans cependant avoir le brin effilé aussi nettement prononcé. Ainsi , sans prétendre réunir ces deux espèces , nous croyons néanmoins devoir les rapprocher. Celle-ci a le dessus de la tête, la face, et la queue, noirâtres; l'aile est de la même couleur, avec quelques reflets bleus et verts, et porte une tache blanche; le cou est d'un beau roux marron ; les flancs teints de cette même couleur, et le dessus du corps en est onde sur du noirâtre. Cette sarcelle, n° 968, nous a été envoyée de la Guadeloupe ; M. Brisson l'a reçue de Saint-Domin- gue, et il lui rapporte avec toute apparence de rai- son le chllcanaufitU j, sarcelle de la Nouvelle-Espagne de Fernandès qui semble désigner la femelle de cette espèce par le nom de colcanauhtli. LA SARCELLE BLiViiNCHE ET IVOIRE. ogc) LA SARCELLE BLANCHE ET IVOIRE, OU LA RELIGIEUSE. QUATORZIÈME ESPÈCE. Anas albeola, L. Une robe blanche , un bandeau blanc avec x^oiffe et manteau noirs, ont fait donner le surnom de reli- gieuse à cette sarcelle de la Louisiane, n° 94S, dont ia taille est à peu près celle de notre sarcelle [pre- miere espèce). Le noir de sa tête est relevé d'un lustre de vert et de pourpre, et le bandeau blanc l'entoure par derrière depuis les yeux. « Les pêcheurs de Terre- Neuve, dit Edwards > appellent cet oiseau l'esprit ^ je ne sais par quelle raison, si ce n'est qu'étant très vif plongeur il peut reparoître l'instant après avoir plongé à une très grande distance; faculté qui a pu réveiller dans l'imagination du vulgaire les idées fantastiques sur les apparitions des esprits. » »ij.g»»»giaig««»jio<>a<'goc»e«i»oc {Histoire de i' Acadé- mie^ 1750, page 7.) Ainsi ces canards, comme ces oies à quatre ailes, ne doivent pas être considérés comme des espèces particulières, mais comme des variétés très acciden- telles, et même individuelles , qui peuvent se trouver dans toute espèce d'oiseaux. H. Le canard ou plutôt la très petite sarcelle qu'in- dique Rzaczynski dans le passage suivant : « Litbuana » Poiesia alit anates innumeras, inter quas... sunt... )) in cavis arborum natœ , molem sturni non exce- •> dentés. » [Hist.^ page ^^69.) Si cet auteur est exact au sujet de la taille singulièrement petite qu'il donne à cette espèce, nous avouons qu'elle ne nous est pas connue. m. Le canard de Barbarie à tète blanche, du docteur Shaw, qui n'est point le même que le canard mus- 4o4 SUITE DES CANARDS ET DES SARCELLES. que, et qui doit plutôt se rapporter aux sarcelles, puisqu'il n'est, dit-il, que de la taille du vanneau : il a le bec large, ëpais , et bleu ; la tête toute blancbe , et le corps couleur de feu. IV. Uanas platyrhinchos du même docteur Shaw, qu'il appelle mal à propos pélican de Barbarie ^ puisque rien n'est plus éloigné d'un pélican qu'un canard ; celui-ci d'ailleurs est aussi petit que le précédent : il a les pieds rouges; le bec plat, large, noir, et den- telé ; la poitrine , le ventre , et la tête, de couleur de feu ; le dos est plus foncé, et il y a trois taches, une bleue, une blanche, et une verte, sur l'aile. V. L'espèce que le même voyageur donne également sous la mauvaise dénomination de pélican de Barbarie à petit bec. « Celui-ci, dit-il , est un peu plus gros que le précédent : il a le cou rougefitre et la tête ornée d'une petite touûe de plumes tannées; son ventre est tout blanc , et son dos bigarré de quantité de raies blanches et noires; les plumes de la queue sont poin- tues , et les ailes sont chacune marquées de deux ta- ches contiguës , l'une noire et l'autre blanche ; l'ex- trémité du bec est noire, et les pieds sont d'un bleu plus foncé que ceux du vanneau. » Cette espèce nous paroît très voisine de la précédente. VI. Le turpan ou tour pan ^ canard de Sibérie , trouvé par M. Gmelin aux environs de Selengensk , et dont SUITE DES CANARDS ET DES SARCELLES. 4^5 il donne une notice trop courte pour qu'on puisse le reconnoître : cependant il paroît que ce même canard tourpan se retrouve à Kamtschatka , et que même il est commun à Ochotsk, où l'on en fait à l'embou- chure même de la rivière Ochotska une grande chasse en bateaux, que décrit Kracheninnikow. jNous obser- verons, au sujet de ce voyageur, qu'il dit avoir ren- contré onze espèces de canards ou sarcelles au Kamts- chatka, dans lesquelles nous n'avons reconnu que le tourpan et le canard à longue queue de Terre-JNeuve : les neuf autres se nomment, selon kii, selosni, tchirki, krohall y gogolij, lutki^ tckerneti^, pulonosl j, suasi,, et canard montagnard. «Les quatre premiers, dit-il, passent l'hiver dans les environs des sources; les au- tres arrivent au printemps et s'en retournent en au- tomne, comme les oies. » On peut croire que plu- sieurs de ces espèces se reconnoîtroient dans celles que nous avons décrites, si l'observateur avoit pris soin de nous en dire autre chose que leurs noms. V 1 1. Le petit canard des Philippines, appelé à Luçoii soloyazir^ et qui n'étant pas, suivant l'expression de Camei, plus gros que le poing ^ doit être regardé comme une espèce de sarcelle. VIII. Le ivoures-feique^ ou V oiseau- cognée de Madagas- car, espèce de canard, « ainsi nommé par ces insu- laires , dit François Gauche , parce qu'il a sur le front une excroissance de chair noire , ronde , et qui va se recourbant un peu sur le bec, à la manière de leurs BliFFON. XXVI. 26 /|06 SUITK DES CANAKDS ET DES SARCELLES. cognées. Au resîc , ajoute ce voyageur, celte espèce a la grosseur de nos oisons et le plumage de nos ca- nards. » Nous ajouterons qai\ se pourroit que ce n'en fût qu'une variété ^. IX Les deux espèces de canards et les deux de sar- celles que M. de Bougainville a vues aux îles Ma- louines ou Falkland, et dont il dit que les premiers ne difîerent pas beaucoup de ceux de nos contrées, en ajoutant néanmoins qu'on en tua quelques uns de lout noirs, et d'autres tout blancs. Quant aux deux sarcelles; l'une est, dit-il, de la taille du canard j, et a le bec bleu; l'autre est beaucoup plus petite, et l'on en vit de ces dernières qui a voient les plumes du ventre teintes d'incarnat. Du reste, ces oiseaux sont en grande abondance dans ces îles , et du meil- leur goût. X. Ces canards du détroit de Magellan , qui, suivant quelques voyageurs, construisent leurs nids d'une façon toute particulière, d'un limon pétri et enduit avec la plus grande propreté; si pourtant cette rela- tion est aussi vraie qu'à plusieurs traits elle nous pa- roît suspecte et peu sûre. 1 . Flaccourt nomme trois ou quatre espèces de sarcelles ou sivire , qu'il dit se trouver dans cette même île de Madagascar : tahie, son cri semble articuler ce nom : elle a les ailes , le bec , et les pieds, noirs : liaiive a le bec et les pieds rouges ; hacli a le plumage gris , avec les ailes rayées de vert et de blanc; taiach est une espèce d'halive, mais [»las petite. SUITI-: DKS CA.NARDS ET DES SAnCEfLES. ^07 XL Le canard peint de la Nouvelle-Zélande ^ ainsi nommé dans le second Voyage du capitaine Cook ^ et décrit dans les termes suivants : « Il est de la taille du canard musqué, et les couleurs de son plumage sont agréablement variées. Le mâle et la femelle portent une tache blanche sur chaque aile. La femelle est blanche à ia tête et au cou ; mais toutes les autres plumes, ainsi que celles de la tête et du cou du mâle, sont brunes et variées. » XLI. Le canard sifflant à bec moii^ autrement appelé ca- nard gris bleu de la Nouvelle-Zélande ^ remarquable en ce que le bec est d une substance molle et comme cartilagineuse , de manière qu'il ne peut guère se nourrir qu'en ramassant et pour ainsi dire suçant les vers que le flot laisse sur la grève. XIII. Le canard à crête rouge ^ encore de ia Nouvelle-Zé- lande, mais dont l'espèce n'est pas commune, et n'a été trouvée que sur la rivière au fond de la baie Duskj. Ce canard, qui n'est qu'un peu plus gros que la sarcelle , est d'un gris noir très luisant au dessus du dos, et d'une couleur de suie grisâtre foncée au ventre ; le bec et les pieds sont couleur de plomb; l'iris de l'œil est doré , et il a une crête rouge sur la tête. /|OiS SlITE DES CANAHDS ET DES SARCELLES. XIV. Enfin , Fernandès donne dix espèces comme étant du genre du canard , dont nous ne pouvons faire mention, jusqu'à ce que de nouvelles observations ou l'inspection des objets viennent servir à les com- pléter et à les faire connoître. LES PÉTRELS. De tous les oiseaux qui fréquentent les hautes mers lesprétrels sont les plus marins : du moins ils parois- sent être les plus étrangers à la terre, les plus hardis à se porter au loin , à s'écarter et même à s'égarer sur le vaste océan ; car ils se livrent avec autant de con- fiance que d'audace au mouvement des flots , à l'agi- tation des vents, et paroissent braver les orages. Quel- que loin que les navigateurs se soient portés, quelque avant qu'ils aient pénétré, soit du côté des pôles, soit dans les autres zones, ils ont trouvé ces oiseaux qui sembloient les attendre, et même les devancer sur les parages les plus lointains et les plus orageux ; par- tout ils les ont vus se jouer avec sécurité, et même avec gaieté , sur cet élément terrible dans sa fureur, et devant lequel l'homme le plus intrépide est forcé de pâlir, comme si la nature l'attendoit îà pour lui faire avouer combien l'instinct et les forces qu'elle a départis aux êtres qui nous sont inférieurs, ne laissent pas d'être au dessus des puissances combinées de no- tre raison et de notre art. H 233 Tome 2,6. PanQ-aet.scnlp . 1 LE PETREL — 2 LEDAMIER— 3 L' OISEAU DE TEMPETE LES PÉTRELS. 4^9 Pourvus de longues ailes, munis de pieds palmés, les pétrels ajoutent à Faisance et à la légèreté du vol, à la facilité de nager, ia singulière faculté de courir et de marcher sur leau, en effleurant les ondes par le mouvement d un transport rapide , dans lequel le corps est horizontalement soutenu et balancé par les ailes , et où les pieds frappent alternativement et pré- cipitamment la surface de l'eau. C'est de cette mar- che sur Feau que vient le nom pétrel; il est formé de P^^er (Pierre), ou (\ePetrill (Pierrot, ou petit Pierre), que les matelots anglois ont imposé à ces oiseaux, en les voyant courir sur l'eau comme l'apôtre saint Pierre y marchoit. Les espèces de pétrels sont nombreuses. Ils ont tous les ailes grandes et fortes ; cependant ils ne s'é- lèvent pas à une grande hauteur, et communément ils rasent l'eau dans leur vol. Ils ont trois doigts unis par une membrane ; les deux doigts latéraux portent un rebord à leur partie extérieure ; le quatrième doigt n'est qu'un petit éperon qui sort immédiatement du talon , sans articulation ni phalange ^. Le bec, comme celui de l'albatros, est articulé et paroît formé de quatre pièces, dont deux, comme des morceaux surajoutés, forment les extrémités des mandibules; il y a de plus le long de la mandibule supérieure , près de la tête , deux petits tuyaux ou rouleaux couchés , dans lesquels sont percées les na- rines. Par sa conformation totale , ce bec sembleroit être celui d'un oiseau de proie ; car il est épais, tran- chant, et crochu à son extrémité. Au reste , cette 1 . Willuglib}' appelle col éperon ou ergot uii petit duigt de derrière, a'ajaut pas l'itlée d'une pointe t orlanl iuimécUatement du talon. /|.10 LES PÉTRELS. figure du bee n'est pas entièrement uniforme dans tous les pétrels; il y a même assez de différence pour qu'on puisse en tirer un caractère qui établit une di- vision dans la famille de ces oiseaux. En efiet, dans plusieurs espèces, la seule pointe de la mandibule supérieure est recourbée en croc ; la pointe de l'infé- rieure au contraire est creusée en gouttière et comme tronquée en manière de cuiller, et ces espèces sont celles des pétrels simplement dits. Dans les autres les pointes de chaque mandibule sont aiguës , recourbées , et font ensemble le cro- chet. Cette différence de caractère a été observée par M. Brisson , et il nous paroît qu'on ne doit pas la rejeter ou l'omettre, comme le veut M. Forster, et nous nous en servirons pour établir dans la famille des pétrels la seconde division , sous laquelle nous rangerons les espèces que nous appellerons pétrels- puffins. Tous ces oiseaux, soit pétrels , soit puffins , parois- sent avoir un même instinct et des habitudes com- munes pour faire leurs nichées. Ils n'habitent la terre que dans ce temps, qui est assez court; et, comme s'ils sentoient combien ce séjour leur est étranger, ils se cachent ou plutôt ils s'enfouissent dons des trous sous les rochers au bord de la mer. Ils font entendre du fond de ces trous leur voix désagréable , que l'on prendroit le plus souvent pour le coassement d'un reptile. Leur ponte n'est pas nombreuse. Ils nourris- sent et engraissent leurs petits en leur dégorgeant dans le bec la substance à demi digérée et déjà ré- duite en huile des poissons dont ils font leur princi- pale et peut-être leur unique nourriture. Mais une LES PÉTRELS. /jl 1 particularité dont il est très bon que ies dénicheurs de ces oiseaux soient avertis, c'est que, quand on les attaque , la peur ou l'espoir de se défendre leur fait rendre l'huile dont ils ont l'estomac rempli : ils la lancent au visage et aux yeu.x du chasseur ; et comme leurs nids sont le plus souvent situés sur des côtes escarpées, dans des fentes de rochers, à une grande hauteur, l'ignorance de ce fait a coûté la vie à quel- ques observateurs. M. Forster remarque que Linnaeus a peu connu les pétrels, puisqu'il n'en compte que six espèces, tandis que, par sa propre observation, M. Forster en a reconnu douze nouvelles espèces, dans les seules mers du sud. Mais nous désirerions que ce savant na- vigateur nous eût donné les descriptions de toutes ces espèces; et nous ne pouvons, en attendant, que présenter ce que nous en savons d'ailleurs. ss«vii>a:»»»e4>et« LE PETREL GENDRES PREMIÈRE ESPÈCE. ProceUaria glacialis, L. Ce pétrel, n** 69, habite dans les mers du nord. Clusius le compare , pour la grandeur, à une poule moyenne ; M. Rolandson Martin , observateur sué- dois , le dit de la grosseur d'une corneille ; et le pre- mier de ces aute^irs lui trouve dans le port et dans \. Haff-licrt, aux îles Féroé ; h.av-kesi, lans Pontoppîdaii: sce/?- ferd, par ics Allcmauds. 4l2 LE PÉTRlîL CENDRÉ. la figure quelque chose du faucon. Son bec , forte- ment articulé et très crochu , est en eiTet un bec de proie ; le croc de la partie supérieure et la gouttière tronquée qui termine l'inférieure sont d'une couleur jaunâtre, et le reste du bec, avec les deux tuyaux des narines , sont noirâtres, dans l'individu mort que nous décrivons : mais on assure que le bec est rouge partout, ainsi que les pieds, dans l'oiseau vivant. Le plumage du corps est d'un blanc cendré; le man- teau est d'un cendré bleu ; et les pennes de l'aile sont d*un bleu plus foncé et presque noir. Les plumes sont très serrées , très fournies, et garnies en dessous d'un duvet épais et fin, dont la peau du corps est partout revêtue. Les observateurs s'accordent à donner le nom de haff-hert ou hav-liest ( cheval de mer ) à cet oiseau ; et c'est , selon Pontoppidan , « parce qu'il rend un son semblable au hennissement du cheval , et que le bruit qu'il fait en nageant approche du trot de ce quadrupède. » Mais il n'est pas aisé de concevoir com- ment un oiseau qui nage fait le bruit d'un cheval qui trotte ; et n'est-ce pas plutôt à cause de la course du pétrel sur l'eau qu'on lui aura donné cette dénomi- nation ? Le même auteur ajoute que ces oiseaux ne manquent pas de suivre les bateaux qui vont à la pêche des chiens de mer, pour attendre que les pê- cheurs jettent les entrailles de ces animaux. Il dit qu'ils s'acharnent aussi sur les baleines mortes ou blessées, dès qu'elles surnagent; que les pêcheurs tuent ces pétrels un à un à coups de bâton , sans que le reste de la troupe désempare. C'est d'après cet acharnement que M. Rolandson Martin leur applique LE TETRliL CENDRÉ. /^l5 le nom de mallemuke; mais, comme nous l'avons dit , ce nom appartient à un goéland. On trouve ces pétrels cendrés depuis le soixante- deuxième degré de latitude nord jusque vers le quatre- vingtième. Ils volent entre les glaces de ces parages; et lorsqu'on les voit fuir de la pleine mer pour cher- cher un abri , c'est , comme dans Voiseau de tempête ou petit pétrel'^, un indice pour les navigateurs que l'orage est prochain. LE PÉTREL BLANC ET NOIR, ou LE DAMIER, SECONDE ESPÈCE. Procellaria capensis. L. Le plumage de ce pétrel, marqué de blanc et de noir, coupé symétriquement et en manière d'échi- quier, l'a fait appeler damier par tous les naviga- teurs. C'est dans le même sens que les Espagnols l'ont nommé p ar de las j et les ^ or tu^^is pintado^ nom adopté aussi par les Anglois, mais qui, pouvant faire équi- voque avec celui de la pintade, ne doit point être admis ici , outre que celui de damier exprime et dé- signe mieux la distribution du blanc et du noir par taches nettes et tranchées dans le plumage de cefe oiseau. Il est à peu près de la grosseur d'un pigeon commun; et comme dans son vol il en a l'air et le i. Voyez, ci-après l'arlicie de VOiseau de tempête. 4l4 LE PÉTREL BLANC ET NOIR. port , ayant le cou court, la tôle ronde, quatorze ou quinze pouces de longueur, et seulement trente-deux ou trente-trois d'envergure, les navigateurs l'ont sou- vent appelé pigeon de mer. Le damier, n" 964 , a le bec et les pieds noirs. Le doigt extérieur est composé de quatre articulations; celui du milieu , de trois, et l'intérieur, de deux seu- lement; et à la place du petit doigt est un ergot pointu, dur, long d'une ligne et demie, et dont la pointe se dirige en dedans. Le bec porte au dessus les deux petits tuyaux ou rouleaux dans lesquels sont percées les narines. La pointe de la mandibule supé- rieure est courbée : celle de l'inférieure est taillée en gouttière et comme tronquée ; et ce caractère place le damier dans la famille des pétrels, et le sépare de celle des puffins. Il a le dessus de la tête noir; les grandes plumes des ailes de la même couleur, avec des taches blanches. La queue est frangée de blanc et de noir; et lorsqu'elle est développée, elle res- semble , dit Frezier, à une écharpe de deuil. Son ventre est blanc, et le manteau est régulièrement comparti par taches de blanc et de noir. Cette de- scription se rapporte parfaitement à celle que Dam- pier a faite du pintado. Au reste, le mâle et la femelle ne diffèrent pas sensiblement l'un de l'autre par le plumage ni par la grosseur. Le damier, ainsi que plusieurs autres pétrels, est habitant né des mers antarctiques; et si Dampier le regarde comme appartenant à la zone tempérée aus- trale , c'est que ce voyageur ne pénétroit pas assez avant dans les mers froides de cette région pour y suivre le damier; car il l'eût Uouvé jusqu'aux plus LE PÉTUEL BLANC ET NOIR. /^iS hautes latitudes. Le capitaine Cook nous assure que ces pétrels, ainsi que les pétrels bleus, fréquentent chaque portion de TOcéan austral dans les latitudes les plus élevées. Les meilleurs observateurs convien- nent môme qu'il est très rare d'en rencontrer avant d'avoir passé le tropique ; et il paroît en efl'et , par plusieurs relations, que les premières plages où Ton commence à trouver ces oiseaux en nombre , sont dans les mers voisines du cap de Bonne-Espérance ; on les rencontre aussi vers les côtes de l'Amérique, à la latitude correspondante. L'amiral Anson les cher- cha inutilement à l'île de Juan-Fernandès; néanmoins il y remarqua plusieurs de leurs trous, et il jugea que les chiens sauvages qui sont répandus dans cette île les en avoient chassés ou les avoient détruits : mais peut-être dans une autre saison y eilt-il rencontré ces oiseaux , supposé que celle où il les chercha ne fût pas celle de la nichée; car, comme nous l'avons dit , il paroît qu'ils n'habitent la terre que dans ce temps , et qu'ils passent leur vie en pleine mer, se reposant sur l'eau lorsqu'elle est calme, et y séjournant même quand les ilôts sont émus ; car on les voit se poser dans l'intervalle qui sépare deux lames d'eau, y rester les ailes ouvertes, et se relever avec le vent. D'après ces habitudes d'un mouvement presque continuel , leur sommeil ne peut qu'être fort inter- rompu : aussi les entend-on voler autour des vaisseaux à toutes les heures de la luiit^; souvent on les voit se rassembler le soir sous la poupe, nageant avec ai- sance, s'approchant du navire avec un air familier, et faisant entendre en même temps leur voix aigre et 1, Observations de M. le Tioomle de Oucrhoent. /^l6 LE PÉTREL BLANC ET NOIR. enrouée, dont la finale a quelque chose du cri du goéland*. Dans leur vol ils effleurent la surface de l'eau, et y inouillenl de temps en temps leurs pieds qu'ils tien- nent pendants. Il paroît qu'ils vivent du frai de pois- son qui flotte sur la mer^ : néanmoins on voit le da- mier s'acharner, avec la foule des autres oiseaux de mer, sur les cadavres des baleines. On le prend à l'hameçon avec un morceau de chair; quelquefois aussi il s'embarrasse les ailes dans les lignes qu'on laisse flotter à l'arrière du vaisseau. Lorsqu'il est pris et qu'on le met à terre ou sur le pont du navire, il ne fait que sauter sans pouvoir marcher ni prendre son essor au vol; et il en est de même de la plupart de ces oiseaux marins qui sans cesse volent et nagent au large : ils ne savent pas marcher sur un terrain so- lide, et il leur est également impossible de s'élever pour reprendre leur vol; on remarque même que sur l'eau ils attendent, pour s'en séparer, l'instant où la lame et le vent les soulèvent et les lancent. Quoique les damiers paroissent ordinairement en troupes au milieu des vastes mers qu'ils habitent , et qu'une sorte d'instinct social semble les lenir rassem- blés, on assure qu'un attachement plus particulier et très marqué tient unis le mâle et la femelle; qu'à peine l'un se pose sur l'eau que l'autre aussitôt vient l'y joindre ; qu'ils s'invitent réciproquement à parta- 1. Ce. fait et les suivants sont tirés des mémoires communiqués par M. le vicomte de Querhoent. 2. Dans l'estomac de ceux que j'ai ouverts , je n'ai jamais trouvé de poisson, mais un mucilage blauc et épais que je crois être du frai de poisson. LE PÉTREL BLANC ET i\Oir,. 4*7 ger la nourriture que le hasard leur fait, rencontrer; qu'enfin , si l'un des deux est tué , la troupe entière donne, à la vérité, des signes de regret en s'abattant et demeurant quelques instants autour du mort, mais que celui qui survit donne des marques évidentes de tendresse et de douleur; il becqueté le corps de son compagnon, comme pour essayer de le ranimer, et il reste encore tristement et long-temps auprès du ca- davre après que la troupe entière s'est éloignée*. >e«a»8»>®0'8«S«4»a«'8»S>a-»aO«S»>8«9i»g«< LE PETREL ANTARCTIQUE, ou LE DAMIER BRUN. TROISIÈME ESPÈCE. ProceUaria antarctlca. Gmel. Ce pétrel ressemble au damier, à l'exception de ki couleur de son plumage , dont les taches , au lieu d'être noires, sont brunes sur le fond blanc. La dé- nomination de pétrel antarctique que lui donne le capitaine Gook semble lui convenir parfaitement, parce qu'on ne le rencontre que sous les hautes lati- tudes australes , et lorsque plusieurs autres espèces de pétrels, communes dans les latitudes inférieures, et en particulier celle du damier noir, ne paroissent plus. Voici ce que nous lisons dans le second voyage de 1. Suite des observations faites par M. le vicomte de Querhoent dans ses navigations, et qu'il a eu la bonté de nous communiquer. ^1 1 8 L K V I-: î 11 i<: L A ]\ T A 11 c: t f o i e . oe i^rand navigateur sur cette nouvelle espèce de pé- trels : « Par soixante-sept degrés quinze minutes lati- tude sud nous aperçûmes plusieurs baleines jouant au- tour des îles de glace; deux jours auparavant nous avions remarqué plusieurs troupes de pintades brunes ^t blanches, que je nommai pétrels antarctiques^ parce qu'ils paroissoient indigènes à cette région : ils sont, à tous égards, de la forme des pintades (damiers) , dont ils ne diffèrent que par la couleur; la tête et l'a- vant du corps de ceux-ci sont bruns, et l'arrière du dos, la queue, et les extrémités des ailes, sont de cou- leur blanche. » Et dans un autre endroit, il dit : « Tan- dis qu'on ramassoit de la glace nous prîmes deux pétrels antarctiques^ et en les examinant nous persistâmes à les croire de la famille des pétrels : ils sont à peu près de la grandeur d'un gros pigeon; les plumes de la tête, du dos, et une partie du côté supérieur des ailes, sont d'un brun léger; le ventre el le dessous des ailes sont blancs; les plumes de la queue sont blanches aussi, mais brunes à la pointe. Je remarquai que ces oiseaux avoient plus de plumes que ceux que nous avions vus , tant la nature a pris soin de les vêtir suivant le climat qu'ils habitent. Nous n'avons trouvé ces pétrels que parmi les glaces. » Néanmoins ces pétrels si fréquents entre les îles de glace flottantes disparoissent , ainsi que tous les autres oiseaux, quand on approche de cette glace fixe , dont la formidable couche s'étend déjà bien loin dans les régions polaires du continent austral : c'est ce que nous apprend ce grand navigateur , le premier et le dernier peut-être des mortels qui ait osé affontrer les confins de cette barrière de sjlace LE PÉTREL ANTAV.GTIQIE. 4*9 que pose lentemenl la nature à mesure que notre globe se refroidit. « Depuis notre arrivée au milieu des glaces, dit-il, aucun pétrel antarctique ne frappa plus nos regards. » LE PÉTREL BLANC, ou PÉTREL DE NEIGE. QUATRIÈME ESPÈCE. Procellaria nivea. L. Ce pétrel est bien désigné par la dénomination de pétrel de neige^ non seulement à cause de la blan- cheur de son plumage, mais parce qu'on le rencontre toujours dans ie voisinage des glaces, et qu'il en est, pour ainsi dire , le triste avant-coureur dans les mers australes. Avant d'avoir vu de près ces oiseaux, M.Cook ne les désigna d'abord que sous le nom dCoiseaua^ blancs; mais ensuite il les reconnut à la conformation de leur bec pour être du genre des pétrels. Leur grosseur est celle d'un pigeon ; le bec est d'un noir bleuâtre; les pieds sont bleus, et il paroît que le plumage est entièrement blanc. « Quand nous approchions d'une large traînée de glace solide, dit M. Forster, savant et laborieux com- pagnon de l'illustre Cook, nous observions à l'horizon une réflexion blanche qu'on appelle , sur les vaisseaux du Groenland, le clignotement de la glace,, de sorte qu'à l'apparition de ce phénomène nous étions sûrs /f20 LE PÉTRKL BLANC, OU PETREL DE NEIGE. Je renconlrcr les glaces à peu de lieues; et cetoit alors aussi que nous apercevions communément des volées de pétrels blancs de la grosseur des pigeons, que nous avons appelés pétrels de neige ^ et qui sont les avanl-coureurs de la glace. » Ces pétrels blancs, mêlés aux pétrels antarctiques, paroissent avoir constamment accompagné ces cou- rageux navigateurs dans toutes leurs traversées et dans leurs routes croisées au milieu des îles de glace , et jusqu'au voisinage de l'immense glacière de ce pôle. Le vol de ces oiseaux sur les flots , et le mouvement de quelques cétacés dans cette onde glaciale, sont les derniers et les seuls objets qui répandent un reste de vie sur la scène de la nature expirante dans ces affreux parages. LE PÉTREL BLEU. CINQUIÈME ESPÈCE. Procellaria cœrulea et vittata, Gmel. Le pétrel bleu, ainsi nommé parce qu'il a le plu- mage gris bleu, aussi bien que le bec et les pieds, ne se rencontre non plus que dans les mers australes, depuis les vingt-huit ou trente degrés et au delà , dans toutes les latitudes, en allant vers le pôle. M. Cook fut accompagné depuis le cap de Bonne-Espérance jusqu'au quarante- unième degré par des troupes de ces pétrels bleus et par des troupes de damiers , que la grosse mer et les vents sembloient ne rendre que LE PÉTREL BLEU. 4^1 plus nombreuses : ensuite il revit les pétrels bleus par les cinquante-cinquième et jusqu'au cinquante-hui- tième degré; et sans doute ils se trouvent de même dans tous les points intermédiaires de ces latitudes australes. Ce qu'on remarque comme chose particulière dans ces pétrels bleus, c'est la grande largeur de leur bec et la forte épaisseur de leur langue : ils sont un peu moins grands que les pétrels blancs. Dans la teinte de gris bleu qui couvre tout le dessus du corps, on voit une bande plus foncée , coupant en travers les ailes et le bas du dos; le bout de la queue est aussi de cette même teinte bleu foncé ou noirâtre; le ven- tre et le dessous des ailes sont d'un blanc bleuâtre : kur plumage est épais et fourni. « Les pétrels bleus qu'on voit dans cette mer im- mense (entre l'Amérique et la Nouvelle-Zélande), dit M. Forster, ne sont pas moins à l'abri du froid que les pinguins. Deux plumes au lieu d'une sortent de chaque racine ; elles sont posées l'une sur l'autre , et forment une couverture très chaude. Comme ils sont continuellement en l'air, leurs ailes sont très fortes et très longues. Nous en avons trouvé entre la Nouvelfë-Zélande et l'Amérique à plus de sept cents lieues de terre ; espace qu'il leur seroit impossible de traverser, si leurs os et leurs muscles n'étoient pas d'une fermeté prodigieuse, et s'ils n'étoieut point aidés par de longues ailes. » Ces oiseaux navigateurs, continue M. Forster, vivent peut-être un temps considérable sans ali- ments... Notre expérience démontre et confirme à BIFFON. XXVI. 27 [\'22 ' LE PÉTllEi BLEU. quelques égards celte supposition. Lorsque nous blessions quelques uns de ces pétrels, ils jetoient à Tinstant une grande quantité d'aliments visqueux digéré^ depuis peu, que les autres avaloient sur-le- champ avec une avidité qui indiquoit un long jeûne. Il est probable qu'il y a dans ces mers glaciales plu- sieurs espèces de mollusca qui montent à la surface de l'eau dans un beau temps, et qui servent de nourri- ture k ces oiseaux. » Le même observateur retrouva ces pétrels en très gr^nd oombre et rassemblés pour nicher, à la Nou- velle-Zélande. « Les uns voloient ; d'autres étoient au milieu des bois, dans des trous en terre, sous des racines d'arbres, dans les crevasses de rochers, où on ne pouvoit les prendre, et où sans doute ils font leurs petits. Le bruit qu'ils faisoient ressembloit au coasse- ment des grenouilles. Aucun ne se montroit pendant le jour, mais ils voloient beaucoup pendant la nuit.» Ces pétrels bleus étoient de l'espèce à large bec que nous venons de décrire ; mais M. Cook semble en indiquer une autre dans le passage suivant. « JNous tuâmes des pétrels : plusieurs étoient de l'espèce bleue; mais ils n'avoient pas un large bec comme ceux dont j'ai parlé plus haut, et les extré- mités de leur queue étoient teintes de blanc, au lieu d'un bieu foncé. Nos naturalistes disputoient pour sa- voir si cette forme de bec et cette nuance de couleur distinguoient seulement le mâle de la femelle. Il n'est pas probable qu'il y ait une telle différence de confor- mation dans le bec entre le mâle et la femelle d'une même espèce; et il paroît que l'on doil admettre ici LE PÉTREL BLEU. 1^2?} deux espèces de pétrel bleu : la première à large bec, el la seconde à bec étroit, avec la pointe de la queue blanche. » ï^*#'©'Ç"'©'ô>d#©^&'&o©o#*^ ft(d>©^^'ft©'^*^ft LE TRES GRAND PETREL, QUEBRAINTAHUESSOS DES ESPAGNOLS. SIXIÈME ESPÈCE. Proçellaria gigantea. Gmel. Quebrantahuessos veut dire briseur d'oSj et cette dénomination est sans doute relative à la force du bec de ce grand oiseau, que l'on dit approcher en gros- seur de l'albatros. Nous ne l'avons pas vu ; mais M. Forster, naturaliste aussi savant qu'exact, indique sa grandeur, et le range sous le genre des pétrels. Dans un autre endroit il dit : Nous trouvâmes à la terre des Etats des pétrels gris, de la taille des albatros, et de l'espèce que les Espagnols nomment quebrantahues- sosj, ou briseurs d'os. »Les matelots de l'équipage ap- peloient cet oiseau înère Carey ; ils le mangeoient et le trouvoient assez bon. Un trait de naturel qui l'assi- mile encore aux pétrels, c'est de ne guère paroître près des vaisseaux qu'à l'approche du gros temps. Ceci est rapporté dans VHtstoire générale des voyages : on y a joint , au sujet de cet oiseau, quelques détails de description , mais qui nous paroissent trop peu sûrs pour les adopter. '2l\ le PÉTUEL-PUFFIN. LE PEÏREL-PUFFIN. SEPTIÈME ESPÈCE. Procellaria Puffînus. L. Le caractère de la branche des puffins , dans la fa- mille des pétrels , est , comme nous l'avons dit , dans le bec, dont la mandibule inférieure a la pointe cro- chue et recourbée en bas, ainsi que la supérieure ; conformation sans doute très peu avantageuse à l'oi- seau , et qui , dans l'usage de son bec et dans l'action de saisir, prête très peu de force et d'appui à la man- dibule supérieure sur celte partie fuyante de la man- dibule inférieure. Du reste, les deux narines sont per- cées en forme de petits tuyaux, comme dans tous les pétrels; et la conformation des pieds avec l'ergot au talon , ainsi que toute l'habitude du corps , est la môme. Ce pétrel-puffin, n° 962 , a quinze pouces de longueur totale. Il a la poitrine et le ventre blancs; une teinte de gris jetée sur tout le dessus du corps, assez claire sur la tête, et qui devient plus foncée et bleuâtre sur le dos : ce gris bleu devient tout-à-fait noirâtre sur les ailes et la queue , de manière cepen- dant que chaque plume paroît frangée ou festonnée d'une teinte plus claire. Ces oiseaux appartiennent à nos mers, et paroLs- sent avoir leur rendez-vous aux îles SorlingiieSj, mais plus particulièrement encore à l'îlot ou écueil à la pointe sud de l'île de Man^ appelé par les Anglois tlie LM PKTREL-PUFFIN. q2ô CalfofMan : ils y arrivent en foule au printemps, et commencent par faire la guerre aux lapins, qui en sont les seuls habitants; ils les chassent de leurs trons pour s'y nicher. Leur ponte est de deux œufs, dont l'un, dit-on , reste ordinairement infécond; mais Wil- lughby assure positivement qu'ils ne pondent qu'un seul œuf. Dès que le petit est éclos , la mère le quitte de grand matin pour ne revenir que le soir, et c'est pendant la nuit qu'elle le nourrit, en le gorgeant par intervalles de la substance du poisson qu'elle pêche tout le jour à la mer. L'aHmeiit , à demi digéré dans son estomac, se convertit en une sorte d'huile qu'elle donne à son petit. Cette nourriture le rend extrême- ment gras; et dans ce temps quelques chasseurs vont cabaner sur la petite île, où ils font grande et facile capture de ces jeunes oiseaux en les prenant dans leurs terriers; mais ce gibier, pour devenir mangea- ble, a besoin d'être mis dans le sel , afin de tempérer en partie le mauvais goût de sa graisse excessive, Wil- lughby , dont nous venons d'emprunter ces faits, ajoute que, comme les chasseurs ont coutume de couper un pied à chacun de ces oiseaux pour faire à îa fin le compte total de leurs prises, le peuple s'est persuadé là dessus qu'ils naissoient avec un seul pied. Klein prétend que le nom de pufjin ou pupin est formé d'après le cri de l'oiseau. Il remarque que cette espèce a ses temps d'apparition et de disparition; ce qui doit être en effet pour des oiseaux qui ne sur- gissent guère sur aucune terre que pour le besoin d'y nicher, et qui du reste se portent en mer, tantôt vers une plage et tantôt vers une autre, toujours à la suite des colonnes des petits poissons voyageurs . ou 4i>6 TE PÉTREL-PUFFIN. des aQias de leurs œufs dont ils se nourrissent égale- ment. Au reste, quoique les observations que nous venons de rapporter aient toutes été faites dans la mer du Nord , il paroît que l'espèce de ce pétrel-puffin n'est pas uniquement attachée au climat de noire pôle, mais qu'elle est commune à toutes les mer»; car on peut la reconrioître dans le friseur d'eau (shear-water) de la Jamaïque de Brown , et dans ïarlenna d'Aldro- vande ; en sorte qu'il paroît fréquenter également les différentes plages de l'Océan , et même se porter sur la Méditerranée, et jusqu'au golfe Adriatique et aux îles Tremitijf autrefois nommées îles de Diomède. Tout ce qu'Aldrovande dit, tant sur la figure que sur les habitudes naturelles de son artenna^ convient à notre pétrel-puffin. Il assure que le cri de ces oiseaux res- semble, à s'y tromper, aux vagissements d'un enfant nouveau-né ^. Enfin il croit les reconnoître pour ces oiseaux de Diomède ^, fameux dans l'antiquité par 1 . Il raconte qu'un duc d'Urbin étant allé coucher par plaisir sur ces îles se crut pendant toute la nuit environné de petits enfants, et »*en put revenir que lorsqu'au jour on lui apporta de ces pleureurs ^ qu'il vit être revêtus, non de maillots, mais de plumes. 9. Ovide dit, en parlant de ces oiseaux de Diomède : Si jpolucrum quee sit dubiarutn forma requins, Ul lïoiî cygnonirti, «ic <«lbi« prosima cygtiis. iMetamorph., lib. XIV, t. 5o8. ) Ce qui ne va pas trop à un pétrel; mais ici [a poésie et la mythologie sont trop mêlées pour qu'on doive espérer d'y retrouver exactement la nature. Nous remarquerons de plus que M. Linnaeus ne fait pas un emploi heureux de son érudition en donnant le nom du diomedea à l'albatros, puisque ce grand oiseau , qui ne se trouve que dans les mers australes et orientales , fut nécessairement inconnu des Grecs , et ne peut par conséquent être leur oiseau de Diomède» LE PÉTREL-l'UFFIN. 4^7 une fable louchante : c'étoient des Grecs, qui , avec leur vaillant chef, poursuivis par la colère des dieux , s'étoient trouves, sur ces îles, mëtaraorphosés en oi- seaux , et qui , gardant encore quelque chose d'humain et un souvenir de leur ancienne patrie, accouroient au rivage lorsque les Grecs venoient y débarquer, et sembloient, par des accents plaintifs, vouloir exprimer leurs regrets. Or cette intéressante mythologie, dont les fictions, trop blâmées par les esprits froids, ré- pandoient, au gré des âmcii sensibles , tant de grâce, de vie , et de charme, dans la nature, semble en eiTet tenir ici à un point d'histoire naturelle, et avoir été imaginé d'après la voix gémissante que ces oiseaux font entendre. 9®o«o«>«4««^4»»»««-S« iVM LE FULMAll, ou PÉTREL-PUFFIN GRIS BLANC DE L'ILESAIÎ^T-KILDA. HUITIÈME ESPÈCE. Procellaria glacialis. L. Futmar est le nom que cet oiseau porte à l'île Saint- Kiida. Il nous paroît qu'on peut le regarder comme étant d'une espèce très voisine de la précédente; elles ne diffèrent entre elles qu'en ce que ce pétrel-fumar a le plumage d'un gris blanc sur le dessus du corps, au lieu que l'autre l'a d'un gris bleuâtre. « Le fulmar, dit le docteur Martin, prend sa nour- 4^8 LE FULMAR, OU PÉTREL-PUFFIN GRIS BLANC. riture sur le dos des baleines vivantes; son éperon Iim sert à se tenir ferme et à s'ancrer sur leur peau glis- sante, sans quoi il courroit risque d'être emporté par le vent, toujours violent dans ces mers orageuses... Si l'on veut saisir ou même toucher le petit fulmar dans son nid, il jette par le bec une quantité d'huile, et la lance au visage de celui qui l'attaque. » LE PETREL-PUFFIN BRUN. NEUVIÈME ESPÈCE. Procellaria œquinoctialis. L. Edwards, qui a décrit cet oiseau sous le nom de grand pétrel noir, remarque néanmoins que la cou- leur uniforme de son plumage est plutôt un brun noi- râtre qu'un noir décidé. Il le compare pour la gran- deur au corbeau, et décrit très bien la conformation du bec, qui, caractérisant ce pétrel, place en même temps cette espèce parmi les pétrels-puffins. « Les na- rines, dit-il , semblent avoir été allongées en deux tubes joints ensemble , qui , sortant du devant de la tête, s'avancent environ au tiers de la longueur du bec, dont les pointes, toutes deux recourbées en croc en bas, semblent être deux pièces ajoutées et soudées. » Edwards donne cette espèce comme naturelle aux mers voisines du cap de Bonne-Espérance; mais c'est une simple conjecture, qui n'est peut-être pas assez fondée. l'oiseau de tempête. /j29 L'OISEAU DE TEMPETE. DIXIÈME espèce. Procellaria pelagica. L. Quoique ce nom puisse convenir plus ou moins k tous les pétrels, c'est à celui-ci qu'il paroît avoir été donné de préférence et spécialement par tous les na- vigateurs. Ce pétrel est le dernier du genre en ordre de grandeur; il n'est pas plus gros qu'un pinson, et c'est de là que vient le nom de stormfincli^ que lui donne Catesby. C'est le plus petit de tous les oiseaux palmipèdes, et on peut être surpris qu'un aussi petit oiseau s'expose dans les hautes mers à toute distance de terre. Il semble, à la vérité, conserver dans sou audace le sentiment de sa foiblesse ; car il est des premiers à chercher un abri contre la tempête pro- chaine : il semble la pressentir par des effets de na- ture sensibles pour l'instinct, quoique nuls pour nos sens, et ses mouvements et son approche l'annoncent toujours aux navigateurs. Lorsqu'en effet on voit, dans un temps calme , ar- river une troupe de ces petits pétrels à l'arrière du vaisseau, voler en même temps dans le sillage, et paroître chercher un abri sous la poupe, les matelots se hâtent de serrer les manœuvres, et se préparent à l'orage , qui ne manque pas de se former quelques heures après. Ainsi l'apparition de ces oiseaux en mer i . Pinson de lempêle. 430 l'oiseau de TEiMPÊTE. est à la lois un si^ne d'alarme et de salut , et il semble que ce soit pour porter cet avertissement salutaire que la nature les a envoyés sur toutes les mers ; car l'es- pèce de cet oiseau de tempête paroît être universel- lement répandue. « On la trouve , dit M. Forster , également dans les mers du nord et dans celles du sud, et presque sous toutes les latitudes. » Plusieurs marins nous ont assuré avoir rencontré ces oiseaux dans toutes les routes de leurs navigations. Ils n'en sont pas pour cela plus faciles à prendre, et même ils ont échappé long-temps à la recherche des obser- vateurs, parce que, lorsqu'on parvient à les tuer, on les perd presque toujours dans le flot du sillage, au milieu duquel leur petit corps est englouti^. Cet oiseau de tempête , n' 990, vole avec une sin- gulière vitesse, au moyen de ses longues ailes, qui sont assez semblables à celles de l'hirondelle, et il sait trouver des points de repos au milieu des flots tumultueux et des vagues bondissantes; on le voit se mettre à couvert dans le creux profond que forment entre elles deux hautes lames de la mer agitée, et s'y tenir quelques instants , quoique la vague y roule avec une extrême rapidité. Dans ces sillons mobiles de flots il court comme l'alouette dans les sillons des champs; et ce n'est pas par le vol qu'il se soutient et se meut, mais par une course dans laquelle, balancé sur ses ailes, il effleure et frappe de ses pieds avec une extrême vitesse la surface de l'eau. La couleur du plumage de cet oiseau est d'un brun 1. Un de ces oiseaux, dit M. Linnaeus, avoit été tiré au vol et man- qué : ie bruit ne l'effraya points ayant aperçu la bourre , il se jeta des- sus, croyant que c'étoit un aliment, et on le prit avec les mains. l'oiseau de TiiMPÉTE. 4'^^ noirâtre ou d'un noir enfumé , avec des reflets pour- prés sur ie devant du cou et sur les couvertures des ailes, et d'autres reflets bleuâtres sur leurs grandes pennes ; le croupion est blanc. La pointe de ses ailes pliées et croisées dépasse la queue; ses pieds sont as- sez hauts, il a, comme les pétrels, un éperon à la place du doigt postérieur; et par la conformation de son bec, dont les deux mandibules ont la pointe re- courbée en bas, il appartient à la famille des pétrels- pufîins. Il paroît qu'il y a variété dans cette espèce. Le petit pétrel de Kamtschatka a la pointe des ailes blanche ; celui des mers d'Italie , sur la description duquel M. Salerne s'étend, et qu'il sépare en môme temps de notre oiseau de tempête, a, suivant cet ornitho- logiste, des couleurs bleues, violettes et pourprées; mais -nous pensons que ces couleurs ne sont autre chose que des reflets dont le fond sombre de son plumage est lustré; et quant aux mouchetures blan- ches ou blanchâtres aux couvertures de l'aile, dont Linnaeus fait mention dans sa description du petit pétrel de Suède, qui est le même que le nôtre, cette légère différence ne tient sans doute qu'à l'âge. Nous rapporterons à ce petit pétrel le rotje de Groenland et de Spitzberg , dont parle nos naviga- teurs hollandois; car quoique leurs notices présen- tent des traits mal assortis, il en reste d'assez carac- térisés pour qu'on puisse juger de la ressemblance de ce rotje avec notre oiseau de lc?npête. « Le rotje, selon ces voyageurs, a le bec crochu... Il n'a que trois doigts, lesquels se tiennent par une membrane Il est presque noir par tout le corps, excepté qu'il a le^ 452 ' l'oiseau de tempête. ventre b'aiic ; on en honve aussi quelques uns qui ont les ailes tachetées de noir et de blanc... Du reste, il ressemble fort à une hirondelle. » Anderson dit que rotje veut dire petit rat, et que « cet oiseau a en elîet la couleur noire, la petitesse, et le cri d'un rat. » 11 pa- roît que ces oiseaux n'abordent aux terres de Spitzberg et de Groenland que pour y faire leurs petits. Ils pla- cent leurs nids , à la manière de tous les pétrels, dans des creux étroits et profonds, sous les débris des rocs écroulés, sur les côtes, et tout près de la mer. Dès que les petits sont en état de sortir du nid, les père et mère partent avec eux et se glissent du fond de leurs trous jusqu'à la mer, et ils ne reviennent plus à terre. Quant au petit pétrel plongeur de MM. Cook et Forster, nous le rapporterions aussi à notre oiseau de tempête, si ces voyageurs n'indiquoient pas par cette épithète que ce petit pétrel a une habitude que nous ne connoissons pas à notre oiseau de tempête , qui est celle de plonger. Enfin nous croyons devoir rapporter, non pas à l'oiseau de tempête, mais à la famille des pétrels en général , les espèces indiquées dans les notices sui- vantes. I. Le pétrel que les matelots du capitaine Carteret appeioient poulet de la mère Carey, « qui semble, dit- il, se promener sur l'eau, et dont nous vîmes plusieurs depuis notre débouquenient du détroit (de Magellan) , le long de la côte du Chili. » Ce pétrel est vraisembla- blement l'un de ceux que nous avons décrits, et peut- l'oiseau de tempête. l{5'5 être le quebrantahuessos ^ appelé mér^ Carey par les matelots de Cook. Un mot sur la grandeur de cet oi- seau eût décidé la question. IL l^QS oiseaux diables du P. Labat , dont on ne peut guère aussi déterminer l'espèce, malgré tout ce qu'en dit ce prolixe conteur de voyages. Voici son récit, que nous abrégerons beaucoup : « Les diables ou diablo- tins commencent, dit-il, à paroîlre à la Guadeloupe et à Saint-Domingue vers la fin du mois de septem- bre ; on les trouve alors deux à deux dans chaque trou : ils disparoissent eu novembre, reparoissent de nouveau en mars; et alors on trouve la mère dans son trou avec deux petits qui sont couverts d'un duvet épais et jaune , et sont des pelotons de graisse : on leur donne alors le nom de cottons. Ils sont en état de voler, et partent vers la fin de mai : durant ce mois on en fait de très grandes captures , et les Nègres ne vivent d'autre chose La grande montagne de la Soufrière à la Guadeloupe est toute percée , comme ime garenne, de trous que creusent ces diables; mais, comme ils se placent dans les endroits les plus escar- pés, leur chasse est très périlleuse... Toute la nuit que nous passâmes à la Soufrière nous entendîmes le grand bruit qu'ils faisoient en sortant et rentrant, criant comme pour s'entr'appeler et se répondre les uns les autres... A force de nous aider en nous tirant avec des lianes, aussi bien que nos chiens, nous par- vînmes enfin aux lieux peuplés de ces oiseaux. En trois heures nos quatre INègres avoient tiré de leurs trous cent trente-huit diables, et moi dix-sept — C'est un /|54 l'oiseau de tempête. mets délicieux qu'un jeune diable mangé au sortir de la broche.... L'oiseau diable adulte est à peu près de la grosseur d'une poule à fleur : c'est ainsi qu'on appelle aux îles les jeunes poules qui doivent pondre bientôt. Son plumage est noir : il a les ailes longues et fortes, les jambes assez courtes, les doigts garnis de fortes et longues grifies, le bec dur et fort courbé, pointu , long d'un bon pouce et demi. Il a de grands yeux à fleur de tête qui lui servent admirablement bien pendant la nuit , mais qui lui sont tellement inutiles pendant le jour qu'il ne peut supporter la lumière ni discerner les objets; de sorte que quand il est surpris par le jour hors de sa retraite il heurte contre tout ce qu'il rencontre , et enfin tombe à terre :.... aussi ne va-t-il à la mer que la nuit. » Ce que le P. Du Tertre dit de Voiseau diable ne sert pas plus à le faire reconnojtre; il n'en parle que sur le rapport des chasseurs 5 et tout ce qu'on peut infé- rer des habitudes naturelles de cet oiseau, c'est que ce doit être un pétrel. III. L'a/ma de maestro des Espagnols , qui paroît être un pétrel, et que l'on pourroit même rapporter au da- mier, si la notice où nous le trouvons désigné étoit un peu plus précise , et ne commençoit pas par une erreur , en appliquant le nom de pardelas^ qui con^ stamment appartient au damier, à deux pétrels, l'un gris, l'autre noir, auxquels il ne convient pas. IV. Le majagué des Brasiliens, que Pison décrit comme PI 254. îteQuet,scxLlp 1 L, '.ALBATROS— 2 LE GUILLEMOT— 3 LE T'EUT GUILLEMOT L OISEAU DE TEMPÊTE. 1^7)^ il suit : « Il est, dîfc-il, de la taille de l'oie; mais son bec à pointe crochue lui sert à faire capture de pois- sons : il a la tête arrondie, Tœil brillant; son cou se courbe avec grâce comme celui du cygne ; les plumes du devant de cette partie sont jaunâtres ; le reste du plumage est d'un brun noirâtre. Cet oiseau nage et plonge avec célérité , et se dérobe ainsi facilement aux embûches. On le voit en mer vers l'embouchure des fleuves. » Cette dernière circonstance , si elle étoit constante, feroit douter que cet oiseau fût du nombre des pétrels, qui tous affectent de s'éloigner des cotes et de se porter en haute mer. L'ALBATROS\ Diomedea exhulans. L. Voici le plus gros des oiseaux d'eau , sans même en excepter le cygne; et, quoique moins grand que le pélican ou le flammant , il a le corps bien plus épais , le cou et les jambes moins allongés et mieux propor- tionnés. Indépendamment de sa très forte taille, Tal- batros, n** 237, est encore remarquable par plusieurs autres attributs qui le distinguent de toutes les autres espèces d'oiseaux : il n'habite que les mers australes, et se trouve dans toute leur étendue, depuis la pointe 1. Est nommé le mouton ou le moaton du Cap par nos navigateurs; Jean dejenten, par les Hollantlois du voyage de Lemaire et Schouten. C'est mal à propos , suivant Ja remarque d'Edwards , que quelques uns Tout nommé le vaisseau de guerre; ce nom étoit approprié à la frégate,.- 4vl6 l'albatros. de l'Afrique à celles de l'Amérique et de la Nouvelle- Hollande. On ne l'a jamais vu dans les mers de l'hé- misphère boréal, non plus que les manchots et quel- jj ques autres qui paroissent être attachés à cette partie j maritime du globe, où l'homme ne peut guère les ' inquiéter, où même ils sont demeurés très long- temps inconnus : c'est au delà du cap de Bonne-Es- pérance , vers le sud , qu'on a vu les premiers alba- :| tros ; et ce n'est que de nos jours qu'on les a reconnus assez distinctement pour en indiquer les variétés , qui, dans cette grosse espèce, semblent être plus nombreuses que dans les autres espèces majeures des oiseaux et de tous les animaux. La très forte corpulence de l'albatros lui a fait don- ner le nom de mouton du Cap^ parce qu'en effet il est presque de la grosseur d'un mouton. Le fond de son plumage est d'un blanc gris brun sur le manteau , avec de petites hachures noires au dos et sur les ailes, où ces hachures se multiplient et s'épaississent en mouchetures : une partie des grandes pennes de l'aile et l'extrémité de la queue sont noires. La tête est grosse et de forme arrondie. Le bec est d'une struc- ture semblable à celle du bec de la frégate, du fou, et du cormoran ; il est de même composé de plusieurs pièces qui semblent articulées et jointes par des su- tures, avec un croc surajouté , et le bout de la partie inférieure ouvert en gouttière et comme tronqué : ce que ce bec très grand et très fort a encore de remar- quable, et en quoi il se rapproche de celui des pé- trels, c'est que les narines en sont ouvertes en forme de petits rouleaux ou étuis couchés vers la racine du bec , dans une rainure qui de chaque côté le sillonne L ALBATROS. 4^7 dans toute sa longueur ; il est d'un blanc jaunâtre, du moins dans l'oiseau mort. Les pieds, qui sont épais et robustes , ne portent que trois doigts engagés par une large membrane , qui borde encore le dehors de chaque doigt externe. La longueur du corps est de près de trois pieds, l'envergure au moins de dix; et, suivant la remarque d'Edwards, la longueur du premier os de l'aile est égale à la longueur du corps entier. Avec cette force de corps et ces armes l'albatros sembleroit devoir être un oiseau guerrier : cependant on ne nous dit pas qu'il attaque les autres oiseaux qui croisent avec lui sur ce<; vastes mers; il paroît même n'être que sur la défensive avec les mouettes, qui , toujours hargneuses et voraces , l'inquiètent et le harcèlent : il n'attaque pas même les grands poissons; et, selon M. Forster, il ne vit guère que de petits animaux marins, et surtout de poissons mous et de zoophytes raucilagineux , qui flottent en quantité sur ces mers australes : il se repaît aussi d'oeufs et de frai de poissons que les courants charrient, et dont il y a quelquefois des amas d'une grande étendue. M. le vicomte de Querhoent , observateur exact et judi- cieux, nous assure n'avoir jamais trouvé dans l'esto- mac de ceux de ces oiseaux qu'il a ouverts qu'un mucifage épais, et point du tout de débris de pois- sons. Les gens de l'équipage du capitaine Cook prenoient les albatros, qui souvent environnoient le vaisseau , en leur jetant un hameçon amorcé grossièrement d'un morceau de peau de mouton. C'étoient pour ces na- vigateurs une capture d'autant plu<; agréable qu'elle 13UFFON. XXVI. 28 4v')8 l'albatros. venoit s'offrir à eux au milieu des plus haules mers, et lorsqu'ils avoient laissé toutes terres bien loin der- rière eux ; car il paroît que ces gros oiseaux se sont trouvés dans toutes les longitudes et sur toute l'éten- due de l'Océan austral , du moins sous les latitudes élevées, et qu'ils fréquentent les petites portions de terres qui sont jetées dans ces vastes mers antarcti- ques, aussi bien que la pointe de l'Amérique et celle de l'Afrique. Ces oiseaux, comme la plupart de ceux des mers australes, dit M. de Querboent, effleurent en volant la surface de la mer, et ne prennent un vol plus élevé que dans le gros temps et par la force du vont : il faut bien même que, lorsqu'ils se trouvent portés à de grandes distances des terres, ils se reposent sur Teau. En effet, l'albatros non seulement se repose sur l'eau, mais y dort; et les voyageurs Le Maire et Scliouten sont les seuls qui disent avoir vu ces oiseaux venir se poser sur les navires. Le célèbre Cook a rencontré des albaîros assez dif- férents les uns des autres, pour qu'il les ait regardés comme des espèces diverses; mais, d'après ses pro- pres indications, il nous paroît que ce sont plutôt de simples variétés. Il en indique distinctement trois : l'albatros gris^ qui paroît être la grande espèce dont nous venons de parler; l'albatros d'un brun foncë^ ou couleur de chocolat; et l'albatros à plumage gris brun, 1 et qu'à cause de cette couleur les matelots nom- moient Voiseau quaker. Or cet albatros nous paroît - être celui qui est représenté dans les planches enlu- * nées, n° 96.5 , sous la dénomination cValbatros de t'a Chine. Il est un peu moins grand que le premier; son l'albatkos. 459 bec ne paroît pas avoir les sutures aussi fortement prononcées : sur quoi nous devons observer que ee dernier albatros, moins grand que les premiers , et dont les sutures du bec n'étoient pas aussi fortement exprimées, pourroit bien être un oiseau jeune, qui différoit aussi des adultes par les teintes de son plu- mage. Il se pourroit de même que des deux premiers albatros, l'un gris moucbeté et l'autre brun, celui-ci fût le mâle et l'autre la femelle; et ce qui nous fait insister sur ces présomptions, c'est que toutes les premières et très grandes espèces, tant dans les ani- maux quadrupèdes que dans les oiseaux, sont tou- jours uniques, isolées, et n'ont que rarement des espèces voisines ; en sorte que nous ne compterons qu'une espèce d'albatros, jusqu'à ce que nous soyons mieux informés. Ces oiseaux ne se rencontrent nulle part en plus grand nombre qu'entre les îles de glace des mers aus- trales, depuis le quarantième degré jusqu'aux glaces solides qui bornent ces mers sous le soixante-cin- quième ou le soixante -sixième degré. M. Forster a tué un albatros vers le soixante-quatrième degré douze minutes; et dès le cinquante-troisième ce même na- vigateur en avoit vu plusieurs de différentes couleurs; il en avoit même trouvé au quararite-buitième degré. D'autres voyageurs en ont rencontré à quelque dis- tance du cap de Bonne-Espérance. Il semble même que ces oiseaux s'avancent quelquefois encore plus près du tropique austral, qui paroît être leur barrière dans l'Océan atlantique; mais ils l'ont franchie, et même ont traversé la zone torride dans la partie oc- cidentale de la mer Pacifique, si Je passage suivant 44o l'albatros. de la relation du troisième voyage du capitaine Cook est exact : les vaisseaux partoient de la hauteur du Japon, et marchoient au sud : «Nous approchions, dit ce reiateur, des parages où l'on rencontre les al- batros avec les bonites, les dauphins, et les poissons volants. »> LE GUILLEMOT\ Colymbus Troile. L. Le guilleuiot . n°9o5, nous présente les traits par lesquels la nature se prépare à terminer la suite nom- breuse des formes variées du genre entier des oiseaux. Ses ailes sont si étroites et si courtes qu'à peine peut-il fournir un vol foible au dessus de la mer, et que, pour atteindre à son nid posé sur les rochers, il ne peut que voleter ou plutôt sauter de pointe en pointe sur la roche, en prenant à chaque fois un instant de repos; et cette habitude ou plutôt cette nécessité lui est commune avec le macareux, le pinguin , et autres oiseaux à courtes aiîes , dont les espèces , presque bannies des contrées tempérées de l'Europe, se sont réfugiées à la pointe de l'Ecosse et sur les côtes de la Norwége , de l'Islande, et des îles de Féroé, dernières terres des habitants de notre nord, où ces oiseaux semblent lutter contre le progrès et l'envahissement des glaces : il est môme impossible qu'ils occupent 1 . Le nom de guULetnot en anglois sigaiGe un oiseau rtiais . et qui se laisse leuirer aisétnent. LE GLILLEMOT. 44 1 ces parages en hiver. Ils sont , à la vérité , assez ac- coutumés aux plus grandes rigueurs du froid , et se tiennent volontiers sur les glaçons flottants; mais ils ne peuvent trouver leur subsistance que dans une mer ouverte , et ils sont forcés de la quitter dès qu'elle se glace en entier. C'est dans cette migration , ou plutôt dans cette dis- persion pendant l'hiver, et après avoir quitté leur sé- jour dans la région de notre nord, qu'ils descendent le long des côtes d'Angleterre, et que même quelques familles y restent et s'établissent sur desécueils et des îlots déserts, et notamment dans une petite île inha- bitée faute d'eau, qui est en face de l'île d'Anglesey. Ils y nichent sur les rebords saillants des rochers, au sommet desquels ils se portent tout le plus haut qu'ils peuvent. Leurs œufs sont de couleur bleuâtre, et plus ou moins brouillés de maculatures noires. Ils sont fort pointus par un bout, et très gros pour la grandeur de l'oiseau , qui est à peu près celle du morillon. Il a le corps court, rond, et ramassé; le bec droit, pointu , long de trois doigts, et noir dans toute sa lon- gueur; la mandibule supérieure présente à sa pointe deux petits prolongements qui débordent de chaque côté sur l'inférieure. Ce bec est en grande partie cou- vert d'un duvet ras du même cendré brun ou noir en- fumé qui couvre toute la tête, le cou, le dos, et les ailes ; tout le devant du corps est d'un blanc de neige. Les pieds n'ont que trois doigts, et sont placés tout à l'arrière du corps, situation qui rend cet oiseau aussi bon nageur et plongeur qu'il est mauvais mar- cheur et foible pour le vol; aussi sa seule retraite, lorsqu'il est poursuivi ou qu'il se sent blessé, est-elle l^f:^2 lii GLILLEMOT. SOUS l'eau et même sous la glace : mais il faut pour cela que le danger soit pressant, car cet oiseau est très peu défiant; il se laisse approcher et prendre avec une grande facilité; et c'est de celte apparence de stupidité que vient létymologie angloise de son nom gaillemot. LE PETIT GUILLEMOT, IMPR0PHE3IENT NOMME COLOMBE DE GROENLAINDi. Colymbus minor et Grylle, Gmel. Dans ces contrées glacées où l'aquilon seul règne ^ oii l'haleine du zéphir ne se fait jamais sentir, les doux gémissements de la tendre colombe ne se font plus eniendre : elle fuit toute terre trop froide pour l'amour; et cette prétendue colombe de Groenland, n** 91 7, n'est qu'un triste oiseau d'eau qui ne sait que nager et plonger, en criant sans cesse, d'un ton sec et redoublé, rotetet ^ tet_, tet, tet. Il n'a de rapport avec notre colombe que par sa grosseur, qui est à peu près la môme. C'est un véritable guilîemot plus petit que le précédent, et dont les ailes sont aussi plus courtes à proportion. Il a les jambes placées de môme dans l'abdomen ; la démarche également foible et chancelante : seulement le bec est un peu plus court, plus renflé, et moins pointu. Ses plumes toutes 1. Ea aiigiois, Groenland dove, sea turtle. LE PETIT GUILLEMOT. 44-^ elïilées ne semblent être qu'un chevelu soyeux. Ses couleurs ne sont que du noir enfumé , avec une tache blanche sur chaque aile, et plus ou moins de blanc sur le devant du cou et du corps; et ce dernier carac- tère varie au point que certains individus sont tout noirs, et d'autres presque tout blancs. C'est en hiver, ditWiîhighby, qu'il s'en trouve d'entièrement blancs; et, comuic dans le passage d'une de ces livrées à l'autre il doit nécessairement y en avoir de plus ou moins mélangés ou variés de noir et blanc, l'on ne doit faire qu'une seule et même espèce de la colombe tachetée du Groenland de M. Edwards et des deux oiseaux représentés dans sa planche 91, parce qu'ils n'oifrent entre eux et avec les précédents d'autres différences que celles du plus ou moins de noir ou de blanc dans le plumage. Nous devons donc égale- ment réduire à une seule les trois espèces de petits guillemots données par M. Brisson. Ces oiseaux volent ordinairement par couples et en rasant de près la surface de la mer, comme fait le ^rand guillemot, avec un battement vif de leurs petites ailes. Ils posent leurs nids dans des crevasses de rochers peu élevés, d'où les petits peuvent se je- ter à l'eau et éviter de devenir la proie des renards , qui ne cessent de les guetter. Ces oiseaux ne pondent que deux œufs : on en trouve quelques nids sur les côtes du pays de Galles et d'Ecosse , ainsi qu'en Suède dans la province de Golhland; mais le grand nombre de nichées se fait sur des terres bien plus septentrionales, au Spitzberg et en Groenland, où se tient le gros de l'espèce tant du grand que du petit guillemot. 444 ^JE PETIT GUILLEMOT. INous croyons devoir rapporter à cette dernière espèce le kaiover ou kaior de KaQischatka , puisque Kracheninnikow lui applique, d'après Steller^ la dé- nomination de cobnnba groenlandica Batavorum, 11 a, dit-il, le bec et les pieds rouges; il construit son nid au haut des rochers dont la mer baigne le pied, et crie ou siffle fort haut, d'où vient que les Cosaques i ont surnommé ivosk'ik ou le postillon. K$>«^««â>a««>««s<«>^«»ë«.g-»&«^ LE MACAREUX. A le a arctica. L. Le bec, cet organe principal des oiseaux et duquel dépend l'exercice de leurs forces, de leur industrie, et de la plupart de leurs facultés; le bec, qui est à la fois pour eux la bouche et !a main, l'arme pour attaquer, l'instrument pour saisir, doit par consé- quent être la partie de leur corps dont la conforma- tion influe le plus sur leur instinct et décide la né- cessité de la plupart de leurs habitudes; et si ces habitudes sont infiniment variées dans les innombra- bles peuplades du genre volatile, si leurs différentes inclinations les dispersent dans l'air, sur la terre, et les eaux, c'est que la nature a de même varié à l'in- fini et dessiné sous tous les contours possibles le trait du bec. Un croc aigu et déchirant arme la tête des liers oiseaux de proie; l'appétit de la chair et la soif du sang joints aux moyens d'y satisfaire font qu'ils se précipitenl du haut des airs sur tous les autres oi-- H 235 Tome 2Ô. Pan.Qtxe t, sculp 1 LE MACAREUX _ 2 LEMACAREUX DU KAlvITSCHAIKA _ 3.LE PIMGUIM LE MACAREUX. 44^ seaux , et même sur tous les animaux foibles ou crain- tifs dont ils font également des victimes. Un bec en forme de cuiller large et plate détermine l'instinct d'un autre genre d'oiseaux, et les oblige à chercher et ramasser leur subsistance au fond des eaux ; tandis qu'un bec en cône , court, et tronqué, en donnant à nos oiseaux gallinacés la facilité de ramasser les grai- nes sur la terre , les disposoit de loin à se rassembler autour de nous , et sembîoit les inviter à recevoir cette nourriture de notre main. Le bec en forme de sonde grêle et ployante qui allonge la face du courlis, de la bécasse , de la barge , et de la plupart des autres oiseaux de rivage et de marais, les oblige à se porter sur les terres marécageuses pour j fouiller la vase molle et le limon humide; le bec tranchant et acéré des pics fait qu'ils s'attachent au tronc des arbres pour en percer le bois; et enfin le petit bec en alêne de la phipart des oiseaux des champs ne leur permet cjue de saisir les moucherons ou d'autres menus in- sectes , et leur interdit toute autre nourriture. Ainsi la différente forme du bec modifie l'instinct et nécessite la plupart des habitudes de l'oiseau ; et cette forme du bec se trouve être infiniment variée non seulement par nuances, comme tous les autres ouvrages de la nature, mais encore par degrés et par sauts assez brusques. L'énorme grandeur du bec du toucan , la monstrueuse enflure de celui du calao, la difformité de celui du flammant, la figure bizarre du bec de la spatule, la courbure à contre-sens de celui de l'avo- cette, etc., nous démontrent assez que toutes les figures possibles ont été tracées, et toutes les formes remplies; et poîir que dans cette suite il ne reste rien 14' LE .MACAREUX. à désirer ni même à imaginer, l'extrême de toutes ces formes s'offre dans le bec en lame verticale de l'oiseau dont il est ici question. Qu'on se figure deux lames de couteau très courtes appliquées Tune contre l'autre par le tranchant, c'est le bec du macareux. La pointe de ce bec est rouge et cannelée transver- salement par trois ou quatre petits sillons , tandis que l'espace près de la tête est lisse et teint de bleu. Les deux mandibules étant réunies sont presque aussi hautes que longues, et forment un triangle à peu près isocèle : le contour de la supérieure est bordé près de la tête , et comme ourlé d'un rebord de substance membraneuse ou calleuse criblée de petits trous, et dont l'épanouissement forme une rosette à chaque angle du bec *. Ce rapport imparfait avec le bec du perroquet, qui est aussi bordé d'une membrane à sa base, et le rap- 1. M. Geoffroy de Valognes, qui me paroît être boa observateur, a bien ^oulu m'envoyer la note suivante au sujet du macareux. « On m'a apporté, dit-il , un macareux qui a été pris dans les pre- miers jours de ce mois ( de mai ) à son passage sur nos côtes. Cet oiseau a été vu avec étonnement, même par les personnes qui fréquentent le plus souvent les rivages de la mer; ce qui me fait croire qu'il est étran- ger à notre pays. » La position des pieds du macareux près de l'anus me fait présumer qu'il ne peut marcher qu'avec peine , et qu'il est plus fait pour nager sur l'eau. Le cendré , le noir , et le blauc contrastent sensiblement dans son plumage : la première de ces couleurs distingue les joues, les côtés delà tête, le dessous de la gorge, où elle prend une nuance un peu plus forte ; la seconde domine sur la têle, le cou , le dos, les ailes, la queue , et s'étend à la gorge pour former un large collier, qui sépare à cet endroit le gris du blanc pur qu'on aperçoit seul au dessous du corps, dont les plumes dérobent à la vue un duvet gris et épais qui garnit le ventre ; le noir du dessus de la tête s'éclaircit un peu vers la naissance du cou , sur les pennes de? ailes, et à la terminaison des plu- LE MACAREUX. /|Zf7 port non moins ëioigné du cou raccourci el de la laille arrondie, ont suffi pour faire donner au maca- reux , n" 275, le nom de perroquet de iner^ dénomi- nation aussi impropre que celle de colombe pour le petit guillemot. Le macareux n'a pas plus d'ailes que ce guillemot, et dans ses petits vols courts et rasants il s'aide du mouvement rapide de ses pieds avec lesquels il ne fait qu'effleurer la surface de l'eau : c'est ce qui a fait dire que pour se soutenir il la frappoit sans cesse de ses ailes. Les pennes en sont très courtes ainsi que celles de la queue ^; et le plumage de tout le corps est plutôt un duvet qu'une véritable plume. Quant mes qui couvrent îe dos. Au haut des ailes règne une bordure blanche, qui n'est bien apparente que lorsqu'elles sont ouvertes. » Le bec a moins de longueur que de largeur si on le mesure à sa naissance. Sa loi me est presque triangulaire ; les deux pièces en sont mobiles; le gris de fer dont il est peint en partie est comme séparé, par un demi-cercle blanc, d'un rouge vif f(ui en couvre la pointe et qui achève de l'embellir. La pièce supérieure présente quatre stries; l'inférieure trois, qui correspondent aux trois dernières de la pièce supérieure : toutes ces stries forment des espèces de demi-cercles. La pièce du dessus est munie à sa base d'un bourrelet blanchâtre, sur le- quel on aperçoit de petits trous disposés irrégulièrement : il sort de quelques uns de ces trous de fort petites plumes. Les narines sont pla- cées sur les bords du bec supérieur, et sont allongées de trois lignes dans le sens de la longueur du bec. J'ai aperçu dans le palais de l'oi- seau plusieurs rangées de pointes charnues, dirigées vers l'entrée du gosier, dont l'extrémité transparente et luisante m'a paru un peu plus dure que le reste. Les yeux, bordés d'un rouge vermillon, ont de par- ticulier qu'ils occupent le centre d'une excroissance triangulaire et d couleur grise. Les jambes courtes sont d'un orangé vif ainsi que les pieds. Les ongles sont noirs et luisants, celui du doigt du milieu est le plus long et le plus large. » 1. On 3' en compte douze, quoique M. Edwards dise eu avoir compté seize à un individu de cette espèce. /(4-8 LE MACAllEUX. à ses couleurs qu'on se figure , dit Gesner, un oiseau habillé d une robe blanche avec un froc ou manteau noir et un capuchon de cette même couleur, comme le sont certains moines, et Ton aura le portrait du ma- careux, que par cette raison, ajoute-t-il, j'ai sur- nommé le petit moine, fratercida. Ce petit moine marin vit de langoustes , de che- vrettes, d'étoiles, d'araignées de mer, et de divers pe- tits poissons et coquillages qu'il saisit en plongeant dans l'eau, sous laquelle il se retire volontiers, et qui lui sert d'abri dans le danger : on prétend même qu'il entraîne le corbeau son ennemi sous l'eau; et cet acte de force ou d'adresse paroît être au dessus des forces de son corps, dont la grosseur n'est tout au plus qu'é- gale à celle d'un pigeon '^. On ne peut attribuer cet effort qu'à la puissance de ses armes; en effet, son bec est très offensif par le tranchant de ses lames et par le croc qui le termine. Les narines sont assez près de la tranche du bec et ne paroissent que comme deux fentes oblongues. Les paupières sont rouges, et on voit à celles d'en haut une petite excroissance de forme triangulaire : il y a aussi une semblable caroncule , mais de figure oblongue, à la paupière inférieure. Les pieds sont orangés, garnis d'une membrane de même couleur entre les doigts. Le macareux, non plus que le guillemot, n'a point de doigt postérieur : ses ongles sont forts et crochus. Ses jambes courtes cachées dans l'abdomen l'obligent à se tenir absolument debout, et font que dans sa marche chancelante il semble se bercer : aussi ne le 1. Un pied de la poiate du bec au bout de la queue; treize pouces du bec aux ongles. LE MACAREUX. 449 trouve- t-on sur terre que relire dans les cavernes ou dans les trous creusés sous les rivages , et toujours à porlée de se jeter à l'eau lorsque le calme des Ilots l'invite à y retourner; car on a remarqué que ces oi- seaux ne peuvent îenir la mer ni pêcher que quand elle est tranquille, et que si la tempête les surprend au large, soit dans leur dépari: en automne, soit daus leur retour au printemps , ils périssent en grand nom- bre. Les vents amènent ces macareux morts au rivage, quelquefois même jusque sur nos côtes, où ces oi- seaux ne paroissent que rarement. Ils occupent habituellement les îles et les pointes les plus septentrionales de TEurope et de l'Asie , et vraisemblablement aussi celles de l'Amérique , puis- qu'on les trouve en Groenland ainsi qu'au Kamts- cliatka. Leur départ des Orcades et autres îles voisines de l'Ecosse se fait régulièrement au mois d'août, et l'on prétend que dès les premiers jours d'avril on en voit reparoître quelques uns qui sem- blent venir reconnoître les lieux, et qui disparois- sent après deux ou trois jours pour aller chercher la grande troupe qu'ils ramènent au commencement de mai. Ces oiseaux ne font point de nid; la femelle pond sur la terre nue, et dans des trous qu'ils savent creu- ser et agrandir. La ponte n'est jamais, dit-on, que d'un seul œuf très gros , fort pointu par un bout, et de couleur grise ou roussâtre. Les petits qui ne sont point assez forts pour suivre la troupe au départ d'au- tomne sont abandonnés, et peut-être périssent-ils. Cependant ces oiseaux a leur retour au printemps ne remontent pas absolument tous jusqu'aux pointes les /|50 LE MACAREUX. plus avancf'es vers le nord; de petites troupes s'ar- rêtent en différentes îles ou îlots le long des côtes de l'Angleterre ; et l'on en trouve avec des guillemots et des pinguins sur ces rochers nommés par les An- glois tlie Needles (les Aiguilles) à la pointe occiden- tale de l'île de Wiglit. M. Edwards passa plusieurs jours aux environs de ces rochers pour observer et décrire ces oiseaux. LE MACAREUX DE KAMTSCHATKA. Alca crlstatella. L. Des femmes kamtschadales, dit Steller, se font avec .la peau de goulu un ornement de tête taillé en crois- sant alloniré de deux oreilles ou barbes blanches, et disent qu'avec cette parure elles ressemblent au mit- chagatc/ii _, c'est-à-dire à un oiseau tout noir et coiffé de deux aigrettes tombantes ou touffes de filets blancs qui forment comme deux tresses de cheveux sur les é côtés du cou. A ces traits non équivoques on recon- noît le macareux de Kamtschatka, donné dans les planches enluminées, n" 161 ^ sous le nom de mitcha- gatchi^ qu'il porte dans cette contrée. Cependant cette terre, qui fait la pointe du nord-est de l'Asie, n'est peut-être pas la seule où se trouve cette seconde es- 1. Ou. mouichagaika, car c'est ainsi que ce mot est écrit, p. 270 du toruL' XIX de V Histoire générale des Voyages; tandis que, page 'iôô du niême tome, il est écrit mitckagatc/ii. LE MACAREUX DE K ÂMTSCH ATK A. /j 5 I pèce de macareux ; car le kalUngak des Groenlendois nous paroîl être le même oiseau : il a, comme celui- ci, les deux tresses et les joues blanches, et le reste du plumage noir ou noirâtre avec une teinte de bleu foncé sur le dos et de brun obscur sur le ventre; son bec est sillonné sur la lame supérieure, et les narines sont posées près de la tranche; enfin il y a de petites rosettes aux angles de ce bec comme sur celui de notre macareux : seulement la taille du kallirigak ou macareux à aigrettes du Groenland est un peu moins forte que celle du macareux de Kamtscbalka. Î^et6>»«'9«!»«is<&fl*©«>5>»a8»80u8-»eio»cfe»»»»ogoa»»oi»c»ooag<»»«.s'0-»o-e LE PETIT PINGUIN, ou LE PLONGEON Dg MER DE BELON. Àlca Aile. Gmel. (Jeune âge.) Cet oiseau est indiqué dans Belon sous le nom de plongeon de mer, et par M. Brisson sous celui àe petit f ingain. Néanmoins il nous reste un doute très fondé sur cette dernière dénomination; car, en examinant !a figure donnée par cet ornithologiste, on voit qu'il a beaucoup de ressemblance avec le petit guillemot, n" 917 de la planche enluminée, et tout au moins il est certain que son bec n'est pas celui d'un pinguin : et en même temps la plage où Belon dit avoir observé cet oiseau, savoir la mer de Crète, est un nouveau sujet de douter qu'il ^appartienne, en eiTet, au genre des pifiguins, qui ne paroît pas s'être porté dans la Méditerranée, et que tout nous représente comme indigène aux mers du nord ; en sorte que si nous osions soupçonner ici de peu de justesse un obser- vateur d'ailleurs aussi instruit et toujours aussi exact que l'est Belon, nous croirions, malgré ce qu'il dit de la conformation des pieds de son vuttamaria de Crète, qu'ils appartiennent plutôt à quelque espèce <îfe plongeon ou de castagneux qu'à la famille des pinguins. Quoi qu'il en soit, il faut rapporter ce que dit notre vieux et docte naturaliste de cet oiseau, dont lui seul a parlé, Dapper et Aldrovande n'en ayant fait mention que d'après lui. 466 LE PETIT PINGUIN. n II y a , dit-il, en Crète une particulière espèce de plonjijeon de mer, nageant entre deux eaux , différente au cormoran et aux autres plongeons nommés mergi^ et que j'estime être celui qu'Arislote a nommé ctli'ia. Les habitants du rivage de Crète l'appellent vuttama- ria et calicatezu. 11 est fie la grosseur d'une sarcelle, blanc par dessous le ventre , et noir par tout le dessus du corps. II n'a nul ergot derrière : aussi est-il seul entre tous oiseaux ayant le pied plat à qui cela con- vienne. Son bec est moult tranchant par les bords , noir dessus, blanc dessous, creux et quasi plat, et couvert de duvet jusque bien avant qui provient d'un loffet de plumes noires qui lui croît sur quelque chose qu'il a sur le bec joignant la tête, eslevé gros comme une demi-noix 11 a le sommet de la tête large, mais la queue si courte qu'il semble quasi qu'il n'en ait point. Il est tout couvert de fin duvet, qui tient si fort à la peau qu'on jugeroit proprement que c'est du poil, et qui se montre aussi fin que velours, tellement que si on l'escorche, on lui trouvera la peau bien épaisse; et si on la fait corroyer, semblera une peau de quelque animal terrestre. » LE GRAND MANCHOT. PREMIÈRE ESPÈCE. Aptenodytes patagonica, Gmel. Glusils semble rapporter la première connoissance des manchots à la navigation des liollandois dans la LE GRAND MANCHOT. 4^7 mer du Sud en iSgS. Ces navigateurs, dil-il, étant parvenus à certaines îles voisines du Port-Désiré, les trouvèrent remplies d'une sorte d'oiseaux inconnus qui y venoient faire leur ponte. Ils nommèrent ces oiseaux pingains {à pinguedine) , à raison de la quan- tité de leur graisse, et ils imposèrent à ces îles le nom à' lies des Pinguins. « Ces singuliers oiseaux, ajoute Clusius, sont sans ailes, et n'ont à la place que deux espèces de mem- branes qui leur tombent de chaque côté comme de Délits bras ; leur cou est gros et court , leur peau dure et épaisse comme le cuir du cochon. On les trouvoit trois ou quatre dans un trou. Les jeunrs étoient du poids de dix à douze livres; mais les vieux en pesoient jusqu'à seize, et en général ils étoient de la taille de l'oie. » A ces proportions il est aisé de reconnoître le man- chot représenté dans les planches enîuîuinées sous le nom de manchot des îles Malou'incs^ et qui se trouve non seulement dans tout le délroit de Magellan et les îles voisines, mais encore à la Nouvelle-Hollande, et qui de là a gagné jusqu'à la Nouvelle- Guinée. C'est en effet l'espèce la plus grande du genre des man- chots : l'individu que nous avons fait représenter a vingt-trois pouces de hauteur, et ces manchots par- viennent à un beaucoup plus grand accroissement , puisque M. Forsler en a inesuré plusieurs de trente- neuf pouces (anglois) , et qui pesoient jusqu'à trente livres. «Diverses troupes de ces pinguins, les plus gros que j'aie jamais vus, dit-il , erroient sur la côte (à la Nouvelle-Géorgie). Leur ventre étoit d'une grosseur 468 LE GRAND xMANCHOT. énorme , et couvert d'une grande quantité de graisse. Ils portent de chaque côté de la tète une tache d'un jaune brillant ou couleur orangée, bordée de noir; tout le dos est d'un gris noirâtre ; le ventre , le des- sous des nageoires, et Tavant du corps, sont blancs. Ils étoient si stupides qu'ils ne fuyoient point , et nous les tuâmes à coups de bâton... Ce sont, je pense, ceux que nos Anglois ont nommés aux îles Falkland pingulns jaunes ou pinguins rois. » Cette description de M. Forster convient parfaite- ment à notre grand manchot, n° 976, en observant qu'une teinte bleuâtre est répandue sur son manteau cendré, et que le jaune de la gorge est plutôt citron ou couleur de paille qu'orangé. Nos François l'ont en eSTet trouvé aux îles Falkland ou Malouines , et M. de Eougainville en parle dans les termes suivants : « Il aime la solitude et les endroits écartés ; son bec est plus long et plus délié que celui des autres espèces de manchots, et il a le dos d'un bleu plus clair; son ventre est d*une blancheur éblouissante ; une palatine jonquille, qui partant de la tête coupe ces masses de blanc et de bleu (gris bleu ) et va se terminer sur l'es- tomac, lui donne un grand air de magnificence. Quand il lui plaît de chanter, il allonge le cou... On espéra de pouvoir le transporter en Europe , et d'abord il s'apprivoisa jusqu'à connoître et suivre la personne qui étoit chargée de le nourrir, mangeant indilTérem^ ment le pain^ la viande, et le poisson; mais on s'aper- çut que celte nourriture ne lui suffisoit pas, et qu'il absorboit sa graisse. Quand il fut amaigri à un certain point , il mourut. » LE MANCHOT MOYEN. 4^9 LE MANCHOT MOYEN. SECONDE ESPÈCE. Aptenodytes demersa. Gmel. De tous les caractères d'après lesquels on pourrait dénommer cette seconde espèce de manchots, n° 38/^, nous n'avons cru pouvoir énoncer que la iU'andeur, parce que les autres caractères, quoique sensibles, ne sont peut-être pas constants, ou ne sont pas exclusifs. Ce sont ces manchots qu'Edwards appelle plngulns aux pieds noirs; mais les pieds du grand manchot sont noirs aussi. On les trouve indiqués sous le nom de manchots du cap de Bonne-Espérance ou des Hot- tentots dans les planches enluminées; mais l'espèce s'en trouve bien ailleurs qu'au Cap, et paroît se ren- contrer également aux terres Magelianiques. Nous avions pensé à l'appeler manchot à collier; en effet, le manteau noir du dos embrasse le devant du cou par un collier, et laisse tomber sur les flancs deux longues bandes en manière de scapulaire : mais cette livrée ne paroît bien constante que dans le mâîe ; et la fe- melle , telle que nous la croyons représentée n° ioo5 des planches enluminées, porte à peine quelque trace obscure de collier. Tous deux ont le bec coloré, vers le bout, d'une bandelette jaune; mais peut-être ce trait ne se marque-t-il qu'avec l'âge. Ainsi nous som- mes réduits à les indiquer par leur taille, qui est en llUFFON. XXVI. 4^0 T.r, MANCHOT MOYEN. elTet moyenne dans ce genre, et ne s élève guère am dessus d'un pied el demi. Du reste , tout le dessus du corps est ardoisé, c'est- à-dire d'un cendré noirâtre, et le devant avec les cô- tés du corps sont d'un beau l)!anc, excepté le collier et le scapnlaire ; le bout de la mandibule inférieure du bec paroît un peu tronqué ; et le quatrième doigt, quoique libre et non engagé dans la membrane, est néanmoins tourné plus en devant qu'en arrière; l'ai- leron est tout plat , et semble recouvert d'une peau de cbagrin, tant les pinceaux de plumes qui le revê- tent sont petits, roides et pressés : les plus grandes de ces plumules n'ont pas six lignes de longueur; et, suivant la remarque d'Edwards, ou en peut compter plus de cent à la première rangée de l'aile. Ces mancliols sont très nombreux au cap de Bonne- Espérance et dans les parages voisins. M. le vicomte de Querboent, qui les a observés à la rade du Cap, nous a communiqué la notice suivante : « Les pin- guins (mancbots) du Cap sont noirs et blancs, et de la grosseur d'un canard. Leurs œufs sont blancs; ils n'en font que deux à cbaque ponte , et défendent courageusement leur nichée. Ils la font sur les petites îles le long de la côte; et un observateur digne de foi m'a assuré que dans une de ces petites îles étoit un monticule élevé où ces oiseaux nichoient de pré- férence, quoique éloigné de plus d'une demi-lieue de la mer. Comme ils marchent fort lentement , il jugea qu'il n'étoit pas possible qu'ils allassent tous les jours cbercher à manger à la mer : il en prit donc quelques uns pour voir combien de temps ils sup- porteroicnt la diète; ii les garda quatorze jours sans LE MANCHOT MOYEN. 4? * boire ni manger, et an bout de ce temps ils étoient encore vivants et assez forts pour pincer vigoureuse- luent. » • M. de Paires, dans la relation manuscrite de son voyage au pôle austral, s'accorde sur les mêmes faits. «La grosseur des manchots du Cap, dit-il, est pa- reille à celle de nos plus gros canards. Ils ont deux cravates oblongues de couleur noire , l'une à l'esto- mac, l'autre au cou. Nous trouvions ordinairement dans chaque nid deux œufs ou deux petits ranges têt€ à queue, et l'un toujours au *moins d'un quart plus gros que l'autre. Les vieux n'étoient pas moins aisés à prendre que les jeunes; ils ne pouvoient marcher que lentement , et cherchoient à se tapir contre les rochers. » • Un fait qu'ajoute le même voyageur, c'est que les ailerons des manchots leur servent de temps en temps de pattes de devant, et qu'alors, marchant comme à quatre, ils vont plus vite; mais, suivant toute appa- rence, cela n'arrive que lorsqu'ils culbutent, et ce n'est point une véritable marche. Du reste, nous croyons reconnoître ce même man- chot d'espèce moyenne dans la seconde de celles que M. de Bougainville décrit aux îles Malouines; car il la dit la même que celle de l'amiral Anson, laquelle est aussi celle de Narborough. Or, au poids et aux couleurs que INarborough attribue à son manchot , on peut le garder comme de l'espèce dont nous par- lons; et nous croyons encore que cette espèce est celle que M. Forster désigne comme la plus commune au déti'oit de Magellan , laquelle, dit-il, est de la gros- /jj:? Li' MA^^HOT moyen. scLir d'une petite oie, et snr]ioiîin)ée par les Angiois, aux îles Faikiand ou Malouines , jumping jocks. M. Fcirster observa ces manchots sur la terre des États, où ils lui offrirent une petite scène. «Ilsëtoient endormis, dit-il, et leur sommeil est très profond; car le docteur Sparman tomba sur un qu'il roula à plusieurs verges sans l'éveiller. Pour le tirer de son assoupissement on fut obligé de !e secouer à diffé- rentes reprises. Enfin ils se levèrent en troupes; et quand ils virent que nous les entourions , ils prirent du courage; ils se précipitèrent avec violence sur nous, et mordirent nos jambes et nos habits, xiprès en avoir laissé un grand nombre sur le champ de bataille qui paroissoient morts nous poursuivîmes les autres ; mais leç premiers se relevèrent tout d'un coup, et piéton- nèrent gravement derrière nous. » LE MANCHOT SAUTEUR. TROISIÈME ESPÈCE. Aptenodytes clirysocoma. Gmel. Ce manchot , n** 984, n'a guère qu'un pied et demi de hauteur du bec aux pieds , et à peu près autant quand, la tête et le corps droits , il est posé et comme assis sur le croupion; ce qui est son attitude de né- cessité à terre. Il a le bec rouge , ainsi que l'iris de l'œil, sur lequel passe une ligne d'un blanc teint de LE MANCHOT SAUTEUR. 47-> jaune, qui se dilate et s'épanouit en arrière en deux petites touffes de filets hérissés, lesquels se relèvent sur les deux cotés du sommet de la tête. Cette partie est noire ou d'un cendré noirâtre très foncé, ainsi que la gorge, la face , le dessus du cou, du dos, et des ailerons; ie reste, c'est-à-dire tout le devant du corps, est d'un blanc de neige. Les planches enlumhiées ont indiqué cet oiseau sous le nom de manckot de Sibérie, Nous n'adoptons pas aujourd'hui cette dénomination, vu la grande di- vision que paroît avoir faite la nature des pinguins au nord et des manchots au sud; et M. de Bougainville l'ayant reconnu sur les terres Magellaniques , nous pensons qu'il ne se trouve pas en Sibérie, mais seu- lement dans les îles australes, où le même navigateur l'a décrit sous le nom de pinguin sauteur... «La troi- sième espèce de ces demi-oiseaux, dit-il, habite par familles, comme la seconde, sur de hauts rochers, où ils pondent. Les caractères qui distinguent ceux-ci des deux autres sont leur petitesse, leur couleur fauve, un toupet de plumes de couleur d'or plus couries que celles des aigrettes, et qu'ils relèvent lorsqu'ils sont irrités , et enfin d'autres petites plumes de même couleur qui leur servent de sourcils. On les nomma pinguins sauteurs : en effet, il ne se transpor- tent que par sauts et par bonds. Cette espèce a dans sa contenance plus de vivacité que les deux autres. » C'est, suivant toute apparence, ce même manchot sauteur à aigrette et à bec rouge que le capitaine Cook indique dans le passage suivant « Jusqu'ici (cin- quante-trois degrés cinquante-sept minutes latitude sud) nous avions eu continuellement autour du vais- 474 ^^ MANCHOT SAUTEUR. seau un grand nombre de pinguins, qui senibloient être diflérents de ceux que nous vîmes près de la glace ; ils étoient plus petits , avec des becs rougeâtres et des têtes brunes. La rencontre d'un si grand nom- bre de ces oiseaux me donnoit quelque espérance de trouver terre. . . » Et dans un autre endroit. . . « Le 2 dé- cembre , par quarante-huit degrés vingt-trois minutes latitude sud et cent soixante -dix-neuf degrés seize minutes de longitude, nous aperçûmes plusieurs pin- guins au bec rouge, qui demeurèrent autour de nous le lendemain. » LE MANCHOT A BEC TRONQUÉ. QUATRIÈME ESPÈCE. Aptenodytes demersa, Gmel. Le bec des manchots se termine généralement en pointe : dans cette espèce l'extrémité de la mandi- bule inférieure est tronquée. Ce caractère a suffi à M. Brisson pour faire de ce manchot un genre à part , sous le nom de gorfou; de quoi il étoit fort le maître , suivant l'ordre hypothétique et systématique de ses divisions ; mais ce qui n'étoit pas également arbi- traire c'est l'application qu'il a faite à ce même man- chot du nom de catnrr actes ou catarracta ^ par lequel Aristote a désigné un oiseau de proie aquatique , qui n'est certainement pas un manchot, genre duquel Aristote ne connut aucune espèce. LE MANCHOT A BEC TUONQUÉ. l\^J Quoi qu'il en soit Edwards, qui nous a l'ait coii- iioître cette espèce de manchot, lui applique ce pas- sage du chevalier Roë dans son Voyage aux Indes : « Dans Vile Pinguin (au cap de Bonne-Espérance) iî y a un oiseau de ce nom qui marche tout droit; les ailes sont sans plumes, pendantes comme des man- ches, avec le plastron blanc : ces oiseaux ne volent point, mais se promènent en petites troupes, chacune gardant régulièrement son quartier. » Cependant M. Edwards n'assure pas que ce man- chot soit du Cap plutôt que du détroit de Magellan. Il étoit, dit-il, gros comme une oie ^ et avoit le bec ouvert jusque sous les yeux, et rouge, ainsi que les pieds; la face d'un brun obscur; tout le devant du corps blanc; le derrière de la tête, le haut du cou, et le^dos, d'un pourpre terne, et couvert de très pe- tites plumes roides et serrées. « Ces plumes, ajoute Edwards, ressemblent plus à des écailles de serpent qu*à des plumes. Les ailes, continue-t-il , sont petites et plates comme des planchettes brunes , et couvertes de plumes si petites et si roides qu'on les prendroit de quelque distance pour du chagrin. Il n'y a d'ap- rence de queue que quelques soies courtes et noires au croupion. )> Telles sont les quatre espèces de manchots que nous pouvons présenter comme connues et bien dé- crites. Si ce genre est plus nombreux, ain^ji que paroît l'insinuer M. Forster, chaque espèce nouvelle viendra naturellement prendre ici sa place. En attendant il nous semble en voir quelques unes d'indiquées, mais imparfaitement et confusément dans les notices sui-- vantes. 47^3 LE MANCHOT A BEC TKOISQUÉ. ft Entre les îles Maldives , dit un de nos anciens voyageurs ^, il y en a une infinité qui sont entière- ment inhabitées... et toutes couvertes de gros crabes, d'une quautité d'oiseaux nommés pin gai _, qui font là leurs œufs et leurs petits; et il y en a une multitude si prodigieuse qu'on ne sauroit mettre le pied en quelque endroit que ce soit sans toucher leurs œufs et leurs petits, ou les oiseaux mêmes. Les insulaires n'en mangent point, et toutefois ils sont bons à man- ger, et sont gros comme pigeons j, de plumage blanc et noir. » Nous ne connoissons pas d'espèce de manchot aussi petite qu'un pigeon ; et néanmoins une semblable petite espèce d'oiseau sans ailes, sous le nom de cal- camar^ se retrouve à la côte du Brésil. « Le calcamar est de la grosseur d'un pigeon ; ses ailes ne lui servent point à voler, mais à nager fort légèrement : il ne quitte point les flots; les Brésiliens assurent même qu'il y dépose ses œufs, mais sans expliquer comment ils y pourroient éclore ^, » II. Les aponars ou aponats de Thevet, « lesquels, dit- il, ont petites ailes, pourquoi ils ne peuvent voler; ont le ventre blanc, le dos noir, le bec semblable à celui d'un cormoran ou autre corbeau, et, quand on les tue, crient ainsi que pourceaux. » Ce sont, sui- vant toute apparence , des manchots. Thevet les 1. François Pyrard. 2, Histoire générale des Voyages , tome XIV, page 5o5. LE MANCHOT A BEC TRONQUE. l\J'J trouva à i'île de l'Ascension; mais il fait, sous le nom d'aponar^ la même confusion que Toq a faite sous ce- lui de plnguirij lorsqu'il parle des aponars que ren- contrent les navires allant de France en Canada. Ces derniers aponars sont des pinguins. III. L'oiseau des mers Magellaniques, que les matelots de 1 équipage du capitaine Wallis et ensuite ceux de Cook appelèrent race-korse ou cheval de course ^ parce qu'il couroit sur l'eau avec une extrême vitesse en frappant les flots de ses pieds et de ses ailes, trop pe- tites pour qu'elles puissent lui servir à voler. Cet oi- seau sembleroit, à ces caractères, être un manchot : néanmoins M. Forster lui donne le nom de canard^ en le rapportant au logger-liead duch des Transac- tions philosophiques (voL LXVI, partie i). Voici comme il en parle : « Il ressembloit, dit-il, au canard, excepfé l'extrême brièveté de ses ailes , et sa gros- seur, qui ëtoit celle d'une oie. Il avoit le plumage gris et un petit nombre de plumes blanches; le bec et les pieds jaunes, et deux grandes bosses calleuses nues de la même couleur à la jointure de chaque aile. Nos matelots l'appelèrent race-horse (cheval de course) , à cause de sa vitesse ; mais aux îles Falkland les Anglois lui ont donné le nom de canard lourdaud. » AV. Enfin, selon d'autres voyageurs^, on trouve sur les îles de la côte du Chili, après avoir passé Chi- 1. Voyage à la mer du Sud par Téquipage du fVagcr , h ia siiilo du Voyage de L'amiral Anson. 47§ 11^ MANCHOT A BEC TRONQUÉ. loé et eu approchant dn détroit de Magellan, « une espèce d'oie qui ne vole point, mais qui court sur les eaux aussi vite que les autres volent. Cet oiseau a un duvet très fin que les femmes américaines Glent, et dont elles font des couvertures qu'elles vendent aux Espagnols. » Si ces particularités sont exactes, elles indiquent dans ce genre une espèce moyenne entre les oiseaux à grandes plumes et les manchots à pluuiules écailleuses, qui ressemblent peu à un duvet, et ne paroissent pas susceptibles d'être fi- lées. NOTICES ET INDICATIONS DE QUELQUES ESPÈCES D'OISEAUX INCERTAINES OU INCONNUES. Quelque attention que nous ayons eue dans tout le cours de cet ouvrage de discuter, d'éclaircir, et de rapporter à leurs véritables objets les notices impar- faites ou confuses des voyageurs ou des naturalistes sur les différentes espèces réelles ou nominales des oiseaux, quelque étendues et même quelque heureu- ses qu'aient été nos recherches , nous devons néan- moins avouer qu'il reste encore un certain nombre d'espèces que nous n'avons pu reconnoître avec cer- titude, parce qu'elles ne sont indiquées que par des OISEAUX INCERTAINS OU INCONNUS. 479 noms que rien ne rappelle aux noms connus , ou qu'elles sont désignées par des traits obscurs ou va- lues, et qui ne cadrent exactement avec aucun objet réel. Ce sont ces noms mêmes et ces traits , tout con- fus qu'ils peuvent être, que nous recueillons ici, non seulement pour ne rien négliger, mais encore pour empêcher qu'on ne regarde comme certaines ces no- tices douteuses, et surtout pour mettre les observa- teurs à portée de les vérifier ou de les éclaircir. Nous suivrons dans cette exposition sommaire la marche de l'ouvrage, commençant par les oiseaux de terre, passant à ceux de rivage, et finissant par les oiseaux d'eau. ï. Le grand oiseau du Port-Désiré aux terres Magella- niques, lequel est bien certainement un oiseau de proie, et dont la notice, telle que la donne le Com- modore Byron, paroît indiquer un vautour. « Sa tête, dit-il, seroit parfaitement ressemblante à celle de l'ai- gle , si l'espèce de huppe dont elle est ornée étoit un peu moins touîfue. Un cercle de plumes d'une blan- cheur éclatante forme autour de son cou un collier naturel de la plus grande beauté; sur le dos son plu- mage est d'un noir de jais, et non moins brillant que ce minéral que l'art a su polir. Ses jambes sont re- marquables par leur grosseur et leur force; mais les serres en sont moins acérées que celles de l'aigle. Cet oiseau a près de douze pieds d'envergure^. » 1. Voyage du cotniiiodore Byron, tome 1"^ du promier Voyage do Cook, page ig. 48o OISEAUX INCERTAINS OU INCONNUS. II. \J oiseau de la Nouvelle-Calédonie ^ indiqué dans la relation du second vovage de Cook comuie une espèce de corbeau^ quoiqu'il soit dit en même temps qu'il est de moitié plus petit que le corbeau^, et que ses plumes sont nuancées de bleu. Au reste, cette terre nouvelle n'a offert aux navigateuj's qui l'ont 'découverte que peu d'oiseaux, entre lesquels étoient de belles tourterelles et plusieurs petits oiseaux inconnus ^. ui. h'avis venatica de Belon, le seul peut-être que ce judicieux naturaliste n'ait pas rendu reconnoissable dans ses nombreuses observations. « Nous veimes aussi (vers Gaza) un oiseau qui, à notre advis, passe tous les autres en plaisant chant ramage, et croyons qu'il a été nommé par les anciens venatica avis. Il est un peu plus gros qu'un estourneau. Son plumage est blanc par dessous le ventre , et est cendré dessus le dos, comme celui de l'oiseau molliceps ^ qu'on ap- pelle en françois un gros-bec; la queue noire, qui lui passe les ailes, comme à une pie. li vole à la fa- çon d'un pic-vert 2. » A la taille, aux couleurs, au nom iïavis venatica^ on pourroit prendre cet oiseau pour une espèce de pie-grièche ; mais le plaisant ramage est un attribut qui paroît ne convenir à aucune de ces espèces mé- chantes et cruelles. « 1. Cook, second Voyage, tome III , pige 3oo. 2. Observations ai" Belou , page 109. OISEAUX IXCRUTAINS OU INCONNUS. 4^^ ÎV. Le moineau de mer^ « que les habitants de Terre- INeuve nomment, dit-on, Voiseau des glaces ^ parce qu'il y habite toujours : il n'est pas plus grand qu'une grive; il ressemble au moineau par le bec, et a le plumage blanc et noir^. » Malgré le nom de moineau de mer^ on juge par la conformation du bec qu'il s'agit ici d'un oiseau de terre, dont l'espèce nons paroît voisine de celle de l'ortolan de neige. V. Le petit oiseau jaune ^ appelé ainsi au cap de Bonne- Espérance, et que le capitaine Cook a retrouvé à la Nouvelle-Géorgie 2. Il est peut-être connu des orni- thologistes , mais il ne l'est pas sous ce nom ; et quant aux petits oiseaux à joli plumage que ce même navi- gateur a trouvés à Tanna^, l'une des nouvelles Hé- brides, nous croyons aisément avec lui que sur une terre aussi isolée et aussi lointaine leurs espèces sont absolument nouvelles. VI. L'oiseau auquel les observateurs embarqués pour le premier voyage du capitaine Cook donnèrent le nom de motacUla velificanSj, en le voyant venir se po- ^sersurles agrès du vaisseau en pleine mer, à dix lieues du cap Finistère^, et que l'on sauroit certainement 1. Histoire générale des Voyages, loine XIX, page 46. 2. Second Voyage de Cook, lonie IV, pùiges 86 et 87. 5. Premier Voyage de Cook, tome II. page î 17. 482 OISEAUX lîSCERTAINS OU INCONNUS. être une bergeronnette, si Linnaeus, d'après lequel parloient ces observateurs, n'avoit applique comme ^rénérique le surnom de motacilla à des oiseaux tout différents les uns des autres, et à tous ceux en géné- ral qui ont un mouvement de secousse ou de balan- cement dans la queue. VII. Vococolln de Fernandès, que nous auridos dû pla- cer avec les pics; car il dit expressément que c'est un pic de la taille de l'étourneau^ et dont le plumage est agréablement varié de noir et de jaune ^. VIII. Les oiseaux vus par Dampier à Céram^ et qui, à la forme et à la grosseur de leur bec, paroissent être des calaos. Il les décrit en ces termes : « lis avoient le corps noir et la queue blanche ; leur grosseur étoit celle d'une corneille ; ils avoient le cou assez long et cou- leur de safran; leur bec ressembloit à la corne d'un bélier; ils avoient la jambe courte et forte, les pieds de pigeon , et les ailes d'une longueur ordinaire, quoi- qu'elles fissent beaucoup de bruit dans leur vol : ils se nourrissent de baies sauvages , et se perchent sur les plus grands arbres. Dampier trouva leur chair de si bon goût qu'il parut regretter de n'avoir vu ces oi- seaux qu'à Céram et à la Nouvelle-Guinée 2. » # 1. Fernandès, Hist. avinm Nov.-Hisp., page 54, cap. ç.02. 2. Histoire générale des Voyages , lomc II, page 244- OISEALX INCERTAINS OU INCONNUS. 485 IX. Le IwltzilzUUn de TepuscuUula de Fernandès, et le nexhoitzillln du même auteur, que Ton reconnoît pour être des colibris, vivant, dit-il, du miel des fleurs qu'ils sucent de leur petit bec courbé, presque aussi long que le corps, et des plumes brillantes desquelles des mains adroites composent de petits tableaux pré- cieux ^. Quant à V lioitzltzil'papalotl du môme naturaliste espagnol^, quoiqu'il le compare à V lioltzitziUln ^ il dit néanmoins expressément que c'est une sorte de papillon. X. Le quauclilchil ou petit oiseau à tête rouge ^ encore de Fernandès^, qu'il dit n'être qu'un peu plus grand que le hoitzitziltin^ et qui néanmoins ne paroît pas être un colibri ni un oiseau-mouche : car il se trouve afissi dans les régions froides; il vit et chante en cage. Caractères qui ne conviennent pas à ces deux genres d'oiseaux. XL L'oiseau demi-aquatique décrit par M. Forster, et qu'il dit être d'un nouveau genre. « Cet oiseau . que nous rencontrâmes dans notre excursion , étoit de la grosseur d'un pigeon, et parfaitement blanc : il ap- \. Fernandès. page 47» cliap. 174, etpage3i. cliap. 82. 'i. Ibid., chap. 55, page 95. 5. J/;tV/., chap. 17, page 18. /j84 OISEAUX INCERTAINS OU INCONNUS. paiiient à la classe des oiseaux aquatiques qui mar- chent à gué. Il avoit les pieds à demi palmés, et ses yeux ainsi que la base du bec entourés de petites glan- des OU verrues blanches; il exhaloit une odeur si in- supportable que nous ne pûmes en manger la chair, quoique alors les plus mauvais aliments ne nous cau- sassent pas aisément du dégoût (c etoit sur la terre des États) 1.» XII. Le corbijeau de le Page du Pratz^, lequel n'est pas autre que le courlis j, et dont nous ne rapportons ici le nom que pour compléter le système entier de dé- nominations relatives à cet oiseau et à l'ornithologie en général. XIII. Le chocliopitli de Fernandès^, oiseau, dit ce natura- liste, du genre de celui que les Espagnols appellent chorlito (qui est le courlis), et dans lequel on recon- noît notre grand courlis blanc et brun de Cayenne, es- pèce nouvelle, donnée n° 976 des planches enlumi- nées. Cet oiseau, ajoute Fernandès, est de passage sur le lac de Mexique, et sa chair a un mauvais goût de poisson. XIV. h'ayacaj qui , lant par le rapport de son nom avec celui d'ayaia que porte la spatule au Brésil que par 1. Forster, second Voyage de Cook, tome IV, page ôg. 2. Histoire de la Louisiane, tome II, page ivtS. 3. Page 19, chap. 23. OISEAUX INCERTAINS OU INCONNUS. 485 la ressemblance des traits, à l'altération près que souf- frent toujours les objets en passant par les mains des rédacteurs de voyages, paroît être en effet une spa- tule. Quoi qu'il en soit voici ce qui est dit de Vayaca: « Cet oiseau du Brésil est d'une industrie singulière à prendre les petits poissons; jamais on ne le voit fondre inutilement sur l'eau : sa grosseur est celle d'une pie ; il a le plumage blanc , marqueté de taches rouges, et le bec fait en cuiller^. » L'aboukerdan de Monconys^ est aussi notre spa- tule. XV. L'acacahoactlij, ou l'oiseau du lac de Mexique à voix rauque de Fernandès, qu'il dit être une espèce d'al- cyon ou de rnartin-pecheur , mais qui , suivant la re- marque de M. Adanson , est plutôt une espèce de héron ou de butor, puisqu'il a un très long cou j, qu'il plie souvent en le ramenant entre ses épaules : sa taille est un peu moindre que celle du canard sauvage; son bec est long de trois doigts, pointu, et acéré; le fond de son plumage est blanc tacbeté de brun, plus brun en dessus, plus blanc en dessous du corps ; les ailes sont d'un fauve vif et rougeâlre , avec la pointe noire. On peut, suivant Fernandès, apprivoiser cet oiseau en le nourrissant de poisson et même de chair; et ce qui pourtant s'accorde peu avec une voix rau- que, son chant j dit-il, n'est pas désagréable^. C'est 1. Histoire générale des Voyages , tome IV, pag*^ 5o3. 2. Première partie , page 198. 5. Fernandès, chap. 2, page 16. lillI'FON. xxvt. 3i '|cS6 OISEAUX INCERTAINS OL INCONNUS. le uiême que Vavis aquatica raucum sonans do Nie- remberg ^. X V I. L*atototl_, petit oiseau du même lac de Mexico , de la forme et de la taille du moineau, avec le plumage blanc dessous le corps, varié en dessus de blanc, de fauve, et de noir, qui niche dans les joncs, et qui du matin au soir y fait entendre un petit cri pareil au cri aigu du rat. On mange la chair de ce petit oi- seau ^. Il est difficile de dire si cet atotott est vraiment un oiseau de rivage , ou seulement un habitant des ma- rais, comme le sont la rousserolle et la fauvette de roseaux. Quoi qu'il en soit , il est fort différent d'un autre atotott donné par Faber à la suite de Hernan- dès (page 672), et qui est Valcatraz ou pélican du Mexique. XVII. Le mentawaza de Madagascar, « oiseau à bec cro- chu , grand comme une perdrix , qui fréquente les bords de la mer, et dont le voyageur Flaccourt ne dit rien davantage ^. XVIII. Le chungar des Turcs , kratzhot des Russes , au sujet duquel nous ne pouvons que rapporter la narration 1. Liv. X, chap. 256. 2. Fernandès, chap. 8, page i5. 5. Voyage à Madagascar; Paiis, i66x, page i65. oisi-Ai^x j.\cl:î\tai\s ou irvcoNNus. 4^7 de l'historien des voyages, sans néanmoins adopter ses conjectures. « Les plaines de la grande Tartane , dit-il , produisent quantité d'oiseaux d'une beauté rare. Celui dont on trouve la description dans Abul- ghazi-Khan est apparemment une espèce de héron qui fréquente cette partie du Mogol qui touche à la Chine. Il est tout-à-fait blanc, excepté par le bec, les ailes, et la queue, qu'il a d'un beau rouge. Sa chair est dé- licate, et tire pour le goût siîr celle de la gelinotte. Cependant , comme l'auteur dit qu'il est fort rare, on peut croire que c'est le butor, qui est en effet très rare dans la Russie, la Sibérie, et la grande Tartarie, mais qui se trouve quelquefois dans le pays des Mo- gols , vers la Chine, et qui est presque toujours blanc. Abulghazi-Khan dit que ses yeux, ses pieds, et son bec, sont rouges (page 57), et i! ajoute (page 86) que la tête est de la môme couleur. 11 dit que cet oi- seau s'appelle chungar en langue turque, et que les Russiens le nomment kratzhot; ce qui fait conjecturer au traducteur anglois que c'est le même qui porte le nom de clionkid dans V Histoire de Timur-Bek ^ et qui fut présenté à Gengis-Khan par les ambassadeurs de Kadjak^. » XIX. \JokeiUoky ou la courte- langue j, qui, dit-on, « est une poule de mer de Groenland , laquelle , n'ayant presque point de langue, garde un silence éternel, mais qui en revanche a le bec et la jambe si longs qu'on pourroit l'appeler la cigogne de mer. Cet oiseau 1. Histoire gétiérnle des Voyages^ linne VI, page 6o4. 488 OISEAUX INCERTAINS OU INCONNUS. glouton dévore un nombre incroyable de poissons qiril va pêcher à vingt on trente brasses de profon- deur, et qu'il avale tout entiers, quoique très gros. On ne le tue ordinairement que lorsqu'il est occupé à faire sa pêche; car il a pour veiller à sa sûreté de iM ands yeux saillants et très vifs , couronnés d'un cer- cle jaune et rouge ^. » XX. Le tornoviarsuk des mêmes mers glaciales en Groen- land , qui est un oiseau maritime de la taille d'un pi- geon , et approchant du genre du canard. Il paroît difficile de déterminer la famille de cet oiseau , dont Eggède ne dit rien davantage 2. XXI. Outre les oiseaux de Pologne connus des natura- listes, et dont Rzaczynski fait l'énumération , il en nomme quelques uns, « qu'il neconnoit, dit-il, que par un nom vulgaire, et qu'il ne rapporte à aucune espèce connue. Il y en a particulièrement trois qui? à leurs habitudes naturelles , paroissent être de la tribu des aquatiques fissipèdes. » Le derkacZj « ainsi nommé de son cri, der^ der^ Iréquemment répété. Il habite les prés bas et aqua- tiques. Sa taille est approchante de celle de la per- drix; il a les pieds hputs et le bec long (ce pourroit être un râle). » Le hayHra^ «■ qui est d'assez grande taille, de cou- i. Ibid., tome XIX , page 4-5. 2. Dict. GroenL, Hafniae , 1750. OISEAUX INCERTAINS OU INCONNUS. 4^9 leur rembrunie, avec un gros et long bec. Il pêche dans les rivières à la manière du héron, et niche sur les arbres. » Le troisième est le /irzyczka_, « qui pond des œufs tachetés dans les joncs des marais. » XXïl. Uarau ou kara des mers du nord. « C'est un oiseau plus gros que le canard; ses œufs sont très bons à manger, et sa peau sert à faire des fourrures. Il a la tête , le cou , et le dos , noirs , le ventre bleu , le bec long, droit, noir, et pointu^. A ces traits Xaraii ou kara doit être une espèce de plongeon. » XXIII. Le Jean-van-Gkent ou Jean-de-Gand des navigateurs hollandois au Spitzberg^, «lequel est, disent-ils, au moins aussi gros qu'une cigogne , et en a la figure. Ses plumes sont blanches et noires; il fend l'air sans remuer presque les ailes; et dès qu'il approche des glaces, il rebrousse chemin. C'est une espèce d*oiseau de fauconnerie; il se jette tout d'un coup et de fort haut dans l'eau , et cela fait croire qu'il a la vue fort perçante. On voit de ces mêmes oiseaux dans la mer d'Espagne, et presque partout dans la mer du Nord, mais principalement dans les endroits où l'on pèche le hareng. » Ce Jean-de-Gand pourroit bien être la grande 1. Histoire générale des Voyages, tome XIX, page 270. 2. Recueil des Voyages du Nord, tome H, page 1 10. 490 OISEAUX 1 A CERTAINS OU INCONNUS. mouette ou grand goéland, que nous avons surnommé le manteau noir, XXIV. Le liaw-sule^ que les Ecossois, dit Pontoppidan , appellent gentUliommc j, et qui nous paroît être aussi une espèce de mouette on de goéland, peut-être la même que le ratziier ou conseiller des Hollandois. Quoi qu'il en soit, nous tianscrivons ce que dit Pon- toppidan de son oiseau gentilhoaime , mais avec le peu de confiance qu'inspire cet évêque norwégien, toujours prés du merveilleux dans ses anecdotes et loin de l'exactitude dans ses descriptions. « Cet oi- seau, dit-il, sert de signal aux pêcheurs du hareng. Il paroit en Norwége à la fin de janvier, lorsque les harengs commencent à entrer dans les golfes; il \es suit à la distance d'une lieue de la côte. Il est telle- ment avide de ce poisson ciuq les pêcheurs n'ont qu'à jnettre des harengs sur le bord de leurs bateaux pour prendre des gentilshommes. Cet oiseau ressemble à l'oie; il a la tête et le cou comme la cigogne, le bec plus court et plus gros, les plumes du dos et du des- sous des ailes d'un blanc clair, une crête rouge, la tête verdâtre et noire, le cou et la poitrine blancs^. » XXV. Les pipelines y dont je ne trouve le nom que dans Frézier (page 7^ ), et qui ont , dit-il , de la ressem- blance avec l'oiseau de mer appelé mauve : la mauve 1. Histoire nnlur elle de Norwége, par Ponloppidan ; Journal ctran- pcr, févriei" i-f^". OISEAUX INCERTAINS OU INCO^MS. 491 et la mouette. Mais il ajoute que les pipelines sont de très bon goût, ce qui ne ressemble plus aux mouettes, dont la chair est très mauvaise. XXVI. Les margauXj, dont le nom , usité parmi les marins, paroît désigner des fous ou des cormorans, ou peut- être les uns et les autres. « Le vent n'étant pas propre pour sortir de la baie de Saldana, dit Flaccourt, on envoya deux fois à l'îlot aux Margaux^ et à chaque voyage on emplit le bateau de ces oiseaux et de leurs œufs. Ces oiseaux , gros comme une oie , y sont en si grande quantité qu'étant à terre il est impossible qu'on ne marche sur eux. Quand ils veulent s'en- voler, ils s'empêchent les uns les autres; on les as- somme en l'air à coups de bâton lorsqu'ils s'élè- vent ^. ») « Il y avoit en la même île {des Oiseaux , près du cap de Bonne-Espérance), dit François Gauche, des margaux plus gros qu'un oison, ayant les plumes gri- ses, le bec rabattu par le bout comme un épervier, le pied petit et plat, avec pellicule entre les ergots. Ils se reposent sur mer. Ils ont une grande croisée d'ailes, font leurs nids au milieu de l'île, sur l'herbe , dans lesquels on ne trouve jamais que deuxœufs^. » « En un canton de l'île {aux Oiseaux _, route de Ca- nada), dit Sagar Théodat , étoient des oiseaux se te- nant séparés des autres et très difficiles à prendre pour 1. Voyagea Madagascar, par Flaccourt; Paris, 1661, page 260. 2. Ibid. ; Pans, i65i, page i55. 49^ OlSliALX INCEilïAINS OU INCONNUS. ce qu'ils mordoient comme chiens, et les appeloil-ori margaux^. » A ces traits nous prendrions volontiers le margau pour le shagg ou nigaud^ petit cormoran dont nous avons donné la description, XXVII. Ces mêmes nigauds ou petits cormorans nous pa- roissent encore indiqués dans plusieurs voyageurs sous le nom à'alcatraZj bien différents du véritable et grand alcatraz du Mexique, qui est un pélican 2. XXVIII. Les faucketSj que nous rapporterons à la famille des hirondelles de mer. « Le désordre des éléments (dans une grande tempête ) , dit M. Forster , n'écarta pas de nous tous les oiseaux; de temps en temps un fauchet noir voltigeoit sur la surface agitée de la mer, et rompoit la force des lames en s'exposant à leur ac- tion. L'aspect de l'Océan étoit alors superbe et ter- rible ^. — INous apercevions de hautes terres hachées (à l'entrée ouest du détroit de Magellan) et couvertes de neige presque jusqu'au bord de l'eau ; mais de grosses troupes de fauchets nous faisoient espérer de prendre des rafraîchissements si nous pouvions trou- ver un havre ^. » — Fauchets par les vingt-sept degrés i. Voyage au pays des Hurons; Paiis. iGSi, page 07. 'À. Voyez rarticîe du Pélican clans ce volume, page 8'i. 5. Second l^oyage de Cookj lomell, page 91. 4. Idem, tome IV. page 10. OISEAUX INCERTAINS OU INCONNUS. 49^ quatre minutes de latitude sud et cent trois degrés cinquante-six minutes longitude ouest , les premiers jours de mars*. XXIX. Le hacker ou becqueteiir des habitants d'Oéland et de Gothiand , que nous reconnoissons plus sûrement pour une hirondelle de mer, aux particularités qu'on nous apprend de son instinct. « Si quelqu'un va dans l'endroit où ces oiseaux ont leurs nids, ils lui volent autour de la tête, et semblent vouloir le becqueter ou le mordre ; ils jettent en même temps un cri , tirr ^ tlrr^ sans cesse répété. Le baker vient tous les prin- temps en Oélande , y passe Tété, et quitte ce pays en automne. Son nid lui coûte moins de peine que celui des hirondelles ordinaires. Il pond deux œufs, et les met à plate terre dans le premier endroit où il se trouve; cependant il a Tinslinct de ne jamais les déposer au milieu des herbes hautes. S'il pond sur un terrain sablonneux, il y fait seulement un petit creux de peu de profondeur. Ses œufs ont la grosseur de ceux de pigeon, grisâtres et tachés de noir. Cet oi- seau couve pendant quatre semaines. Si on met sous lui de petits œufs de poule, il les fait éclore en trois sema'ines, et les poulets nés ainsi sont très méchants, surtout les mâles. Le vent, même le plus fort, ne peut l'empêcher de se tenir immoblile en l'air; et quand il a miré sa proie, il tombe plus vite qu'un trait, et accélère ou ralentit son mouvement selon 1. Second Voyage de Cuok, loinc II, page 179. ^94 OISEAUX INCERTAINS OU INCONNUS. la profondeur à laquelle il voit le poisson dans l'eau : quelquefois il n'y enfonce que le bec; quelquefois aussi il s'y plonge tellement que Ton ne voit plus au dessus de l'oau que la pointe de ses ailes et une partie de sa queue. Il a le plumage gris, toute la moitié supérieure de la tête d'un noir de poix, le bec et les pieds couleur de feu , la queue semblable à celle de l'hirondelle. Plumé, il n'est guère plus gros qu'une grive ^. » XXX. Le vouromambé de Madagascar, ou griset du voya- geur Flaccourl (page i65), est vraisemblablement aussi une hirondelle de mer. XXXL Le ferret des îles Rodrigue et Maurice, dont Lé- guât fait mention en deux endroits de ses voyages. «Ces oiseaux, dit-il, sont de la grosseur et à peu près de la figure d'un pigeon. Leur rendez-vous gé- néral étoit le soir dans un petit îlot entièrement dé- couvert ; on y trouvoit leurs œufs pondus sur le sable et tout proche les uns des autres; néanmoins ils ne font qu'un œuf à chaque ponte... Nous emportâmes trois ou quatre douzaines de petits ; et comme ils étoient fort gras, nous les fîmes rôtir. Nous leur trouvâmes à peu près le goût de la bécassine; mais ils nous firent beaucoup de mal, et nous ne fûmes 1. Description d'au oiseau aquatique de l'ile de Gothland; Journal étrancrer, février 1708. OISEAUX INCERTAINS OU INCONNUS. i^go jamais depuis tentés den goûter Etant retournés quelques jours après sur l'île, nous trouvâmes que les ferrets avoient abandonné leurs œufs et leurs petits dans tout le canton où nous avions fait notre capture... Au reste, la bonté des œufs nous dédom- magea de la mauvaise qualité de la chair des petits. Pendant notre séjour nous mangeâmes plusieurs mil- liers de ces œufs. Ils sont tachetés de gris, et phis gros que les œufs de pigeon^. » Ces ferrets paroissent être des hirondelles de mer, et il seroit doublement intéressant d'en reconnoître l'espèce , par rapport à la bonté de leurs œufs et à la mauvaise qualité de leur chair. XXXII. Le charbonnier y ainsi nommé par M. de Bougain- ville. et qu'aux premiers traits on prendroit pour une hirondelle de mer; mais qui aux derniers, s'ils sont exacts, en paroît différente « Le charbonnier,- dit M. Eougainville 2, est de la grosseur d'un pigeon : il a le plumage d'un gris foncé, avec le dessus de la tête blanc, entouré d'un cordon gris plus noir que le reste du corps; le bec effilé , long de deux pouces, et un peu recourbé par le bout; les yeux vifs; les pattes jaunes, semblables à celles des canards; la queue très fournie de plumes arrondies par le bout ; les ailes fort découpées, et chacune d'environ huit à neuf 1. Voyage de François Léguât; Anistordam , 1708; tome i*" , p. ii>4'^ et tome II, pages 43 ek 44- 2. Forage hutour du Mo7ide, lome l''" . in-8", pages 21 el 22. 49^ OISEAUX INCERTAINS OU INCONNUS. pouces dolendue. Les jours suivants nous vîmes beaucoup de ces oiseaux (c'étoit au mois de janvier et avant d'arriver à la rivière de la Plata). » XXXIII. Les manches de velours^ mengas de velado des Por- tugais, qui, suivant les dimensions et les caractères que lui donnent les ims, sembleroienl être des pé- licans, et, suivant d'awtres indications, oflVent plus de rapport avec le cormoran. C'est à l'anse du cap de Bonne-Espérance que paroissent être les manches de velours. On leur donne ce nom, ou parce que leur plumage est uni comme du velours^, ou parce que la pointe de leurs ailes est d'un noir velouté 2, et qu'en volant , leurs ailes paroissent pliées comme nous plions le coude ^. Suivant les uns, ils sont tout blancs, ex- cepté le bout de l'aile, qui est noir; ils sont gros comme le cygne, ou, plus exactement, comme l'oie ^. Selon d'autres, ils sont noirâtres en dessus, et blancs en dessous (Tachard). M. de Querhoent dit qu'ils volent pesamment , et ne quittent presque jamais le haut-fond. Il les croit du même genre que les margaux d'Ouessant^. Or ces margaux, comme nous l'avons dit, doivent être des cormorans. 1. Histoire générale des Voyages, tomel*'', page 248, 2. Tachard, page 58. 5. Histoire générale des Voyages, tome 1*", page 248. 4- Mérolla, dansV Histoire générale des Voyages, tome l\ ^ p. 654. 5. Remarques laites, à bord du vaisseau du roi la Victoire, par M. le vicomte de Qucrhoeul. OISEAUX INCERTAINS OL INCONNUS. ^197 XXXIV. Les slariki et glouplchi de Steîler, qu'il dit être des oiseaux de mauvais augure sur mer. « Les premiers sont de la grosseur d'un pigeon; ils ont le ventre blanc , et le reste de leur plumage est d'un noir quel- quefois tirant sur le bleu. Il y en a qui sont entière- ment noirs, avec un bec d'un rouge de vermillon et une huppe blanche sur la tête. » Les derniers, qui tirent leur nom de leur stupidité, sont gros comme une hirondelle de rivière. Les îles ou les rochers situes dans le détroit qui sépare le Kamtschatka de l'Amérique en sont tout couverts. On dit qu'ils sont noirs comme de la terre d'ombre qui sert à la peinture, avec des taches blanches par tout le corps. Le Ramtschadales, pour les prendre, n'ont qu'à s'asseoir près de leur retraite, vêtus d'une pelisse à manches pendantes. Quand ces oiseaux vien- nent le soir se retirer dans des trous, ils se fourrent d'eux-mêmes dans la pelisse du chasseur, qui les at- trape sans peine. » Dans l'espèce des stariki et des glouplchi _, ajoute Steller, on compte le kalover ou kalorj, qu'on dit être fort rusé. C'est un oiseau noir, avec le bec et les pattes rouges ; les Cosaques l'appellent iswoschifdj parce qu'il siffle comme les conducteurs de che- vaux^. » i\i ces traits ni ces particularités, dont une partie 1. Histoire générale des Voyages, tome XIX, page i-^i. 49^ OISEAUX INCEKTAINS OL INCONNUS. même sent la fable , ne rendent ces oiseaux recon- noissables. XXXV. Le tavon des Philippines, dont le nom tavon signi- fie , dit-on , couvrir de terre j, parce que cet oiseau , ibid. L'Acacahoactli, ou l'Oiseau du lac de Mexiqu«e à voix rau- que de Fernandès 485 L'Atototl 486 Le Mentavaza de Madagascar ibid. Le Chungar des Turcs , Kratzhot des Russes ibid. L'Okeitsok, ou la Courte-Langue 487 Le Tornoviarsuk des mers glaciales 488 Le Derkacz ibid. Le Haystra ibid. Xe Hrzyczka 489 L'Arau , ou Kara des mers du Nord ibid. Le Jean-van-Ghent, ou Jean-de-Gand ibid. Le Hav-Sule 490 Les Pipelines ibid. Les Margaux . 491 Les Nigauds, ou petits Cormorans. . . , 492 Les Fauchets ibid = TABLE. 509 Le Backer ou Becqueteur des habitants d'Oéland et de Gothland , Pag. 492 Le Vourousambé de Madagascar 494 Le Ferret des îles Rodrigue et Maurice. ibîd. Le Charbonnier 49^ Les Manches de velours , Mengas de velado des Portugais. 496 Les Stariki et Gloupichi de Steller 497 Le ïavon des Philippines 498 Le Parginie ibid. Le Misago ou Bisago ibid. Les Açores 499 FIN DE LA TABLE. iJlJl'FOW. XXVÎ. 55 OEUVRES COMPLETES DE BUFFON. TABLE DES MATIERES. PARIS. IMi'llIMKr.IE DAD. WOESSARD, RUE UE FLRSTEMDERe , IV" 8 BIS. OEUVRES COMPLETES DE BUFFON. r / TABLE GENERALE PAR ORBRE ALPHAIiETIQUE DES MATIÈRES, SUIVIE DL TABLEAU INDICATIF DES GRAVURES. PAR F. D. PILLOT. A PARIS, CHEZ F. D. PILLOT, ÉDITEUrx, i85 \.VV\V\\V\V\V%\VVWVVWVv\V\VVAVVV\\V\\.\VV\\V \\VVV1\^\\\V\VVVV\\VV\VVVVVVVV\VV\\V\.\\V\\VV AVERTISSEMENT. La nécessité d'une Table par ordre alphabétique pour l'Histoire naturelle de Buflon était généralement sentie depuis long-temps , et on avait droit de s'éton- ner qu'un ouvrage aiissi précieux ne fût pas terminé par ce complément. Moi-même, en publiant cette édi- tion , j'avais remarqué plusieurs fois de quel puissant secours était privé le lecteur, puisque, pour trouver un sujet, ou une variété d'espèce non rapportée dans les Tables particulières, il était obligé de faire des recherches souvent infructueuses dans un assez grand nombre de volumes. Il fallait donc remplir cette lacune en rédigeant une Table qui offrît à la fois et la série des titres gé- néraux, et les divers noms sous lesquels la plupart des Oiseaux, et quelques uns des Mammifères sont connus dans les différentes provinces de France. Mais un obstacle s'y opposait : au moment où j'a- vais conçu l'idée de cette Table, deux livraisons de Buffon restaient à publier, et je devais craindre de 6 AVERTISSEMENT. ne pouvoir terminer assez promptement mon travail pour qu'il parût avec le dernier volume de TOuvrage. Cependant un grand nombre de souscripteurs m'ayant réitéré leur demande , la brièveté du temps ne m'a plus arrêté , et je me suis décidé à faire cette Table : heureux, en remplissant ainsi le désir de mes sou- scripteursde pouvoir reconnaître la bienveillance dont j'avais été constamment l'objet de leur part, dans le cours de cette publication. J'ai cru devoir faire entrer dans la Table les di- vers noms donnés à chaque oiseau , quelques nom- breux qu'ils fussent, en indiquant chaque fois le vo- lume et la page, cette répétition devenant nécessaire pour que le lecteur qui cherche un sujet sous le nom qui lui est donné dans tel ou tel pays , puisse d'abord le trouver sous ce nom, et se reporter ensuite au nom principal adopté par BufFon et sous lequel il en a fait l'histoire ou la description. Enfin j'ai pensé que l'on verrait avec plaisir dans cette Table l'indication des Mammifères dont a traité M. F. Cuvier dans son Supplément, et en consé- quence j'ai renvoyé par des notes aux sujets dont parle cet auteur, et qui, pour la plupart, sans être les mêmes que ceux traités par BufTon , y ont cependant des rapports plus ou moins directs. AVERTISSEMENT. 7 Je n'ai pu suivre la même marche au sujet des oi- seaux qui font l'objet du second volume donné par le môme auteur, Buflbn ayant distingué beaucoup plus spécialement chaque espèce , et ne pouvant d'ailleurs indiquer les sujets contenus au Supplément d'après ceux de Buffon , qui, semblables en appa- rence par le nom générique, en diffèrent néanmoins complètement par les mœurs et les habitudes. Mais à cet égard je dois prévenir qu'une Table particulière au Supplément sera donnée à la fin du second volume, et que dans celte Table seront classés par ordre alphabétique les divers sujets traités dans l'ouvrage , avec indication de ceux qui dans Buffon pourraient s'y rapporter. J'ai terminé cette Table par le classement des plan- ches de Buffon, en indiquant nominativement les figures représentées sur chacune d'elles , et la page du volume auquel elles se rapportent; à l'égard des gravures qui ont été données pour complément , ou qui pourront être publiées par suite d'une nouvelle souscription, et s'appliquer à quelques uns des su- jets décrits par M. Cuvier, l'avis pour leur placement en sera délivré plus tard. F. D. P. t r TABLE GENERALE ET PAR ORDRE ALPHABETIQUE DES MATIERES V'V\V\VVA.VV\V^VVW»VVT/VV\VVVVV\AAA/V^AVVVXVV'VVV-V»A,VVXVVV>A/VV'»,\'VVVVV'V\\V1'VVVVV\'VV\'VVV\'VV»A,VW TABLE GÉNÉRALE KT r.\r. or. [JRE a i. pk a i'.ktio r e DES MATIERES A. Aboikerdan XXVI 4^^^ AcACAHOACTLi, OU Oiscau dn lac de Mexi- que, à voix raiique ib. ih. ACALOT XXV l\2\ ACATÉCHILI XXII 205 Accouchement (De 1') , . . . , xi 246 Accouplement proliHque de la mule avec le cheval. . . , xvïu 55 1 Accroissement successif des enfants. . . xi 556 Acide des végétaux et des animaux.. . . vu 120 — ■ — vitrioliqne ih. (S7 — — — (Combinaisons de r).. ib. 111 AciNTLJ. . xxvi 54 AcoHO,, ou Coq de Madagascar xx 55 12 TA?. r.E GKNERALE Tome. Page. AcoLCiii de Seba xxi 169 — — de Fernandès, voyez Comman- deur. AçoRES (Les) XXVI 499 ACOUCHI XVIII /\13 Additions sur les Époques de la Nature en général v 44 Additions sur la seconde Époque. ... ib. 119 — — — sur la troisième Époque.. . . ib. 168 — — — sur la sixième Époque ib. 285? — — — sur la septième époque. ... ib. 346 Adimain, ou grande Brebis du Sénégal et des Indes xvii 11 Adive xvi 100 Agami.. xxii 091 Agates viii 519 Age viuiL xi 4^2 Agouti xv 355 Aguipenne, ou Ortolan de riz xxii 277 (Variété de r). . ..... ib. 278 Ai xvii 4*^4 Aigle C Grand ) xix 84 (Petit) ib. 93 commun ib. 91 (Petit) d'iimérique ib. i5o DES MATIERES. \J Tome. Page. Aigle de Pondichéry xix 126 d'Orénoque ib. 127 Aigles (Les) ib. 80 Aigrette, variété du Macaque xviii i56 — — — ( Caractères distinctifs de F). . ib. i58 Aigrette, petite espèce de Héron blanc. xxv 268 — (Demi-) ib. 271 — — — (Grande) ib. 270 — — — (rousse) ib. 271 Aigue- Marine viii 261 Aimant (Attraction et répulsion de 1*). . ix 290 — — (Direction et déclinaison de V). ib. ô2^\ — — (Inclinaison de T) ib. ojg — — (Nature et formation de r). . . ib. 278 Aimantation du Fer ib. 3i4 Aimant (De r) et de ses usages ib. 217 Air (De 1') m i45 — (Etat de 1') au dessus des hautes montagnes iî 264 Alapi XXII 090 Alatli xxv 167 Albâtre (De F) vi 208 Albatros xxvi 4^^ Alcalis (Des) vu i5o Alco xviii 597 l4 TABLE GÉNÉRALE Tome. Page. Alcyon, nom donné par Kaempfer à ia Salangane xxiv 47* Alcyon, voyez Martin-Pêcheur. Alérion , nom donné au Martinet noir. . xxiv 44o Alouate XVIII 208 (Caractères distinctifs de r). . ib. 212 Alouette xxiii 7 ( Grosse ) voyez Calandre. (Variétés de F) ib. 22 aux joues brunes de Pensylva- nie ib. 5o blanche ib. 22 Calandre, nom donné à Nantes au Cujelier ib. 2^ cornue ou de chemin , nom donnéenBeauceau Cochevis, ib. 5; Alouette Crètée, nom donné en Berry au Cochevis ib. ib. -de marais, voyez Rousseline. de mer xxv 588 à collier, nom donné au Cincle par Brisson. . ib. vlpi de Sibérie, voyez Ceinture de Prêtre. des prés , voyez Farlouse. DES MATIEUES. ID Tome. Pa^e. Aloijette des saules, voyez hocusieiie. de Virginie, voyez Hausse-Col noir. d'hiver, voyez Hausse-Col noir. duppée ou huppée , nom donné en Sologne au Cochevis. . xxiii b'j flûteuse,nom donné en Sologne au Cujelier ib. 26 ( Grosse ) huppée , voyez Co- chevis. (Petite ) huppée, voyez Luki. noire ib. 24 noire à dos fauve ib. 25 Pipi ib. 56 Alun vu 102 Amazone xxn 295 à tête blanche xxiv 1 1 7 à tête jaune ib. ij4 (Variétés de r). . ib. ii5 à tète rouge , voyez Tarabé. jaune ib. 119 Amazones (Les) et les Criks ib. 110 Américains xn 099 Améthyste viii 244 — — — Oiseau-Mouche. xxiu 4 * ^ l6 TARLlî GÉNÉRALE Tome. Page. Amiante et Asbeste viii 385 Ampélite ib. 599 Anaca XXIV i55 Ancien continent (Animaux de 1').. . . xv 359 Ane XIV 99 Angala-Dian XXIII 377 Angoli XXVI 3i Anhinga ib. 187 roux ib. 191 Ani des Savanes xxiv 274 — des Palétuviers ib. 276 Animaux (Dégénération des) xviu 255 (De la Génération des). ... x 3o4 (Histoire des) x 253 ( Table des rapports de la fé- condité des) xviii 354 carnassiers xv 7 communs aux deux continents. ib. 391 de l'ancien continent ib. 359 domestiques* xiv 7 du Nouveau-Monde xv 38o (Comparaison des) et des vé- 1. Voyez Animaux domestiques, au tome I", page 55. du Supplé- ment à l'Histoire naturelle, par M. F. Cuvier. DES MATIERES. I7 Tome. Page. gétaux X 255 Anlmaux sauvages xvi 177 (Des) sauvages xiv 55 1 Anis (Les) XXIV 272 Anjouvin, nom donné en Provence à la Linotte xxii 77 Anonyme xviii 071 Anta, xoyez Tapir. Antilopes (Sur les) xvii 168 Antimoine viii 96 AouROu-GouRAOu xxiv 119 — (Variétés de r). . , ib. 120 Apar XVI 255 ApÉRÉA. XVIII 4*^ Aputé-Jupa XXIV 159 Ara bleu ib. 102 Aracari à bec noir xxv 98 — — bleu ib. 99 Aracaris (Les) ib. 95 Arada xxii 586 Ara des Moluques , voyez grande Per- ruche à bandeau noir. Ara noir xxiv 1 09 — rouge ib. 94 Aras (Les) ib. 92 l8 TABLE CxÉNÉRALE Tome. Page. Arau ou Kara xxvi 4^9 Ara vert xxiv io5 Arbalétrier, nom donne à Avignon au Martinet noir ib. 4l^> Arcanette, nom donne à la Sarcelle com- mune dans rOrléanais, la Champagne et la Lorraine xxvi 58 1 Arg-en-queue XXI 170 Arderelle, nom donné en Sologne à la Charbonnière ou grosse Mésange. . . xxiii 294 Arderolle.. . . id. . . . id ib. ib. Ardezelle.. . . id. . . . id ib. ib. Ardoise vi 1 59 Argatile, nom donné à l'Hirondelle de rivage xxiv 4^^ Argent (De 1') vu 566 — — (Concrétions de 1') ix i52 Argile à Foulon viii 4^^ Argiles (Des) , vi 118 Argus ou Luen xx 2\2 AuiMANON XXIV 91 Arithmétique (Essai d') morale xiii 7 Arsenic (DeT) vuri 187 AsBESTE ib. 585 Atototl XXVI 4^6 DES MATIERES. 19 Tome. Pagi". Attagas XX i58 blanc ib. 166 Attraction (Loi de T) m 190 (L') ne peut être exprimée par deux termes m 198 Aurochs xvi 7^- Autour xix 194 — — (Petit) de Cayenrie ib. 200 Autruche ib. 319 AVENTURINE VIII 264 AvÉRANO XXII 565 AvOCETTE XXVI 1 99 Axis XVII 59 AyACA XXVI 4^4 Aye-Aye XVIII 567 Azur ( Petit ) , Gobe-Mouche bleu des Philippines xxii l^jo . ( XXI 55q Azurin < - % ( XXII ô'jO AzuROu XXII 298 20 TABLE <;Ki\linALL' B. Tome. Page. Babihoussa xvii 297 Babolcaud XXV 146 Babouin à longues jambes xviii i4o — — à museau de chien ib. i4i — — des bois ib. i58 — — proprement dit ib. i55 Backer ou Becqueteur xxvi 49^ Baglafecht XXI 089 Balbuzard xix 102 Balicase des Philippines xxi 69 Baltimore ib. 189 — — — bâtard ib. 191 Bambla XXII 585 Bananiste XXIII 261 Baniahbou du Bengale xxi 509 Barbaresque XVI 195 Barbîcan XXV 99 Barbichon de Cayenne xxii 4^» Barbu (Grand) xxv 79 (Petit) ib. 78 — — à gorge jaune. ib. 75 Barbus (Les) xxv y^ DES MATIEllES. 2 1 Tome. Page. Barbu à gorge noire xxv 76 à plastron noir il). 77 Barbue, nom donné par quelques natu- ralistes à la Moustache XXIII 5i i ■4 Barbu vert ib. 80 Barge aboyeuse ib. 358 — — blanche ib. 565 — — brune ib. 562 — — commune. ib. 567 — — rousse ib. 56o — — (Grande) rousse ib. ib. — — rousse de la baie d'Hudson.. . . ib. 56i Barge variée ib. 559 Barges (Les) ib. 554 Bartavelle xx 289 Basaltes (Des) 11 585 des Laves et des Laitiers volcaniques ix 1-9 Batte-Lessive, nom donné à la Bergeron- nette grise xxiii 2o5 Batte-Marre, nom donné à l'Hirondelle de rivage xxiv 4-^2 Batte -Queue, nom donné à la Berge- ronnette grise xxiit 2o5 32 TABLE GENERALE Tome. Paî^c. BeAL'-MaRQUET XXII 26 BÉCAFiGULo, nom donné à îa Passeri- nette dans les environs de Marseille. . xxiii 101 Bécarde à ventre blanc. xix 2^5 à ventre jaune ih. ib. BÉCARDES (Les) ib. 254 Bécasse xxv 35 1 (Variétés de la) ib. 542 Bécasseau ib. 579 BÉCASSE blanche - . . . . ib. 5z^2 — — de mer, nom donné an Courlis. ib. 4^^ — — des Savanes ib. 3/(4 — — rousse ib. 343 Bécassine. ib. 3/(6 (Petite) surnommée la Sourde. ib. 350 de la Chine ib. 354 de Madagascar ib. 353 de Madras ib. 354 du cap de Bonne-Espérance. . ib. 352 Bec croisé xxi 3^0 — d'argent xxii 221 — en ciseaux xxvi 192 Bec -Figue xxiii 1/17 — d'hiver, nom donné en Pro- vence à la Linotte xx II 77 DES MATIERES. 2^) Tome. Page. Bec- Fin d'hiver , nom donné à i'A- louelte pipi dans le Bugey xxrn 56 Bec -Ouvert xxv 294 Becquebo , nom donné au Pic vert en Picardie ib. \o Becquerolle ou Boncriolie , nom donné dans l'Orléanais à la pelite Bécassine. . ib* 55o Bec rond à ventre roux xxii 5 16 noir et blanc ib. 5 19 ou Bouvreuil bleu d'Amérique. ib. 317 Bec rond violet à gorge et sourcils rouges, xxii 320 — — — — de la Caroline ib. 519 Béfroi (Grand) ib. 577 — — (Petit) ib. 578 Belette^ xv 119 Belter xTv 157 — — de Tunis xvii 2l\ — — de Valacliie ib. 2?) Bengau ' . xxiT 102 — ~ brun ib. io5 — — piqueté . Jb. ib. Bengalis (Les) ii>. (^rj — — du Çnp. voyez Sérevean. X. Vuycz, toine I" du Supplémenl , j)agc auS, Bclellc ci Aj'ri^itu . ^4 TABLE (iKNKKAf.K Torue. Vci^c. BenïAvéo ou Ciiiriri xxii 4^^ Bergerkttes ou Bergeronnettes xxiii | y. Bergeronnette de Java xxin 204 — — — — de l'île de Timor. ... ib. 206 — — — — de Madras ib. ib. — — — — de printemps ib. 199 — — — — du cap de Bonne-Espé- rance ib. 204 — — — — (Petite) ducapdeBonne- Espérance ib. 3o5 — — — — grise ib. 196 — — — — jaune xxiii 201 Bergeronnettes, voyez Bergerettes. Bernache xxvi 279 Béryl viii 289 Bézenge, nom donné en Provence à la Charbonnière ou grosse Mésange. . xxiii 290 Biche, voyez Cerf. de Barallou xiv 4*^ de Sardaigne , voyez Axis. des Bois, ou Biche rouge ib. ib. des Palétuviers ib. ib. des Savanes ib. ib. BlHOREAlJ XXV 5i4 de Cayenne ib. 5x6 DES M ATI En ES. 2 5 Tome. Page. BiMBELÉ, OU fausse Linotte xxiii 249 Bts-Ergot XX 307 Bismuth (Concrétion du ) ix 168 — — ou étain de glace viii io5 BlSON^ XVI f)^^ 1467 Bitume vi l\h\ BivAY, nom donné en Guienne au Pic vert XXV 10 B1ZAA31 XVI 98 Bizet, ou Pigeon sauvage xx 35 1 BlAFAKDS ' XII 4^0 Blaireau xv 67 Blanche-Coiffe, ou Geai de Cayenne.. xxi 97 Blanche-Raie, î;^;j^z Étourneau des ter- res Magellaniques. Blanc-Nez xviii 189 — — — (Caractères dislinclifs du).. ib. 191 Blérie , nom donné en Picardie à la Foulque ib. 35 Bleuet, nom donné en Provence au Mar- tin-Pêcheur. XXV 125 Blongios ib. 284 1. Voyez, tome I^"^ du Supplément, page io5 , Bison d'Amérique. 5 26 TABLE GÉNÉRALE Tome. Page. Bluet xxu 226 BOBAK XV 252 BOELF^ XIV 125 gris dn Mogol, nom donné au IN ilgaut par plusieurs voyageurs, xvii 23g nom donné au Troglodyte dans plusieurs provinces de France., xxiii 270 ou Pinson-Maille, nom donné en Sologne au Bouvreuil xxii 5oi Bois ( Comparaison du temps et de la gradation du dessèchement du). x 101 — ( De la proportion du dessèche- ment du). . ib. io5 — (Différence de l'imbibition des). . ib. i55 — (Expériences sur la force du ). . . ib. 7 — ( Expériences sur le dessèchement du) ib. 99 — (Moyens d'augmenter la solidité, la force et la durée du) ib. 80 — ( Tables des expériences sur la force du). . . ib. 75 !. Voyez, lome I" du Siippléruent . page 92, Gyat ou .funglY-Gaii ; et page 100 , Goitr, DES MATIERES. 2'] Tome. Page. Bois ( Temps et gradation du dessèche- ment du) X I ^^^ ^ ( lOl — (Comparaison du dessèchement du) parfait et du bois imparfait , , . ib. 112 — (Imbibition du) sec ib. i4i — (Imbibition du) vert. ...... ib. 1 59 Bois souterrains , m y Bols ix y8 BONANA XXII i56 BONASUS XVI ^06 BONDRÉE XIX 178 Bonjour Commandeur, voyez Garlu. — ■ — quelquefois nommé Brnantde Cayenne. xxii 299 Bonnet chinois xviii i65 ( Caractères distinctifs du ). ib. 169 Borax vu )83 BosROK XVII 197 Bouc XIV 174 — — à longs sabots xvii 00 Bouquetin ib. 120 B0URGEONNIER, nom donné au Bouvreuil en Normandie xxii ooi Bourgmestre, voyez Goéland à manteau gris-brun. Tome. Page. ^8 TABLE GÉNÉRALE Bourre, nom donné à la Cane en Nor- mandie XXVI 290 BouRRET, nom donné au Caneton dans la Normandie ib. ib. BouTE-QuELON, noHi donné au Mauvis dans les environs de Montbard. . . . xxi 262 BOUTSALLICK XXIV 259 BOUVERET XXÏI 3l5 BouvERON ib. 3i4 Bouvier, nom donné au Bouvreuil. . . ib. 3oi Bouvreuil ib. ib. — (Variétés du) ib. 309 — — — à bec blanc ib. 3i4 — — — blanc ib. 3io — — — bleu d'Amérique, voyez Bec rond. — — — de Cayenne , voyez Bec rond à ventre roux. — — — de l'île Bourbon, voyez Bou- veret. — du Cap de Bonne-Espérance, voyez Bouveret. — — — noir ib. 3ii — — — ( Grand) noir d'Afrique. . . ib. T)i9 — — — nom donné au Diir-Bec par DES MATIERES. 29 i'oiiie. l'âge. Salerne xxi ô^S j Bouvreuil, ou Bec rond noir et blaac. . xxii 019 — — — ou Bec rond violet de la Caro- line ib. ib. BouvREUR, nom donné au Bouvreuil.. . ib. 5oi BouvREUx, nom donné au Bouvreuil en Basse- Normandie ib. ib. Brac, ou Calao d'Afrique xxv 117 Brebis^ xiv 167 de la Valachie. . xvii 23 (Grande) du Sénégal et des In- des, voyez Adimain. Brève de Madagascar xxi 543 des Philippines ib. 34i du Bengale ib. 34^^ — — ou Pie à courte queue des Indes orientales ib. ib. BiiÈvEs (Les) ib. 34o Brin-Blanc xxiii 4^^ bleu ib. i4o Brise-Motte, nom donné au Motteux. . ib. i83 BRUA^Tde France xxii 279 À-, Vojcz Suj)j)léincnl. iouif Y\ page m, Brebis. 00 TABLE GÉNÉRALE ïûQie. Page. Bruant (Variétés du) xxii 283 — — de haie , voyez Zizi. — — du Mexique, i^^j^zTlîërèse jaune. — — familier. . ib. 297 fou ib. 286 — — noir, nom donné par erreur au ïangavio ib. 209 Bruia.. . XIX 258 Brunet XXII i35 — — du cap de Bonne-Espérance. . . xxi 020 — — ( Variété du). , ib. ib. Brunette. XXV 352 Brunor XXII i35 Bubale xvii 2o5 Buffle xvi [ ^?^ Busard. xix i85 Buse. ib. 176 — cendrée ib. 189 Buses (Les) ib. 1-0 Butor. , xxv 296 ^ (Grand). ib. 3o4 — (Petit) ib. 3o5 - — brun de Ja Caroline , nom donné à l'Étoile par Catesby ib. 3o8 DES MATIÈRES. 5l Tome. l*age. Butor brun rayé xxv 5o8 — (Petit) de Cayenne ib. 3io — de la baie d'Hudsori ib. ib. — (Petit) du Sénégal ib. 507 — jaune du Brésil ib. 5o9 — roux ib. 5o6 — tacheté , voyez Pou acre. )2 TABLE GENERALE C. Tome. Page. Cabaret xxii 90 Cariai xvii 352 Cabure ou Caboure ' xix 3o6 Gacalotl, voyez Corbeau. Cacastol XXI 160 Gachicame XVI 238 Cacolin XX 341 Gaïca XXIV 147 Caille xx 3ii — — blanche , ib. 333 — — de Java, voyez Réveil-Matin. — — de la Chine , voyez Fraise. — — de la Louisiane , voyez Golenicui. de Madagascar, voyez Tnrnix. — — (Grande) de Pologne, voyez Chrokiel. — — des îles Maiouines xx 333 — — des Philippines, voyez Fraise. Cailles (Roi des) , voyez Râle de terre ou de genêt. Cailloux. viii 345 DES MATlÈr.ES. 35 Tome. Page. Cailloux (Liqueur des ). ....... vu 98 Calandre, nom donné au Cochevis en Provence et dans l'Orléanais, xxiii 67 du cap de Bonne-Espérance , voyez Cravate jaune. ou grosse Alouette ib. l\b Calandrotte, nom donné au Mauvis dans les environs de Montbard xxi 262 Calao , voyez Corbeau des Indes. — — à bec ciselé, voyez Calao de l'île Panay. — — à casque rond xxv 121 — — d'Abyssinie ib. 118 — — d'Afrique , voj^^ Brac. — — de l'île Panay ib. 110 de Manille ib. 109 — — des Môluques ib. i 1 i — — des Philippines ib. 119 — — du Malabar ib. ii5 — — Rhinocéros ib. 1 23 Calaos (Les) ou Oiseaux Rhinocéros. . ib. 102 CaLATTI XXII 23 1 Calcédoine viii 35 1 Calfat ou Galtat xxn 5oo Cali-Calic. . - • XI \ 0,5s 54 TABLE GÉNÉRALE Tome. Page. C.ALLITRICUE XVIII I76 ( Caractères distinctifs du ). ib. i 78 Calybé de la JNouvelle-Guinëe xxi i4i Camail on Cravate xxii 217 Campagnol » xv 168 Can ou Quan , nom donné en Brie au Mauvis XXI 261 Canard xxvi 290 — — à collier de Terre-Neuve. ... ib. 074 — — à crête rouge ib. 4^7 — — à duvet, nom douné à l'Eider. ib. 280 — — à face blanche ib. 578 — — (Petit) à grosse tête ib. 075 — — à longue queue, voyez Pilet. — — à longue queue de Terre-Neuve. ib. 54o — — à tête grise ib. 377 — — brancbu ib. 327 — — brun ib. 376 — — cuiller, nom donné au Souchet.. ib. 333 — — de Barbarie à tête blanche.. . . ib. 4^^ — — de Hongrie, nom donné en Lor- raine au Garrot ib. 355 — — de Sibérie ib. 4^4 — — (Petit) des Philippines ib. 4^5 — — d'Inde, nom donné au Canard DES MATIÈRES. 55 Tome. Pcige. musqué xxvi 5 16 Canard du détroit de Magellan ib. 4^^ — — du Nord, voyez Macreuse à large bec. — — (Beau) huppé. ib. 572 — • — mal à propos nommé Pélican de Barbarie ib. 4^4 — — musqué.. ib. 5i5 — — peint de la Nouvelle-Zélande. . ib. 4^7 — — pie, nom donné en Alsace au Garrot ib. 555 -— — quatre ailes ib. [\02 — — sifflant à bec mou ib. 4^7 — — siffleur ib. 5i8 — — spatule, nom donné au Souchet. ib. 555 Canaui (Variétés du serin de) xxii 55 — — sauvage , nom donné vulgaire- ment en Languedoc à la Pen- duline xxiii 5^1 Canaris (Variétés des) xxii 56 Canepetière, ou petite Outarde xix [\q.\ Canna • • • ^^^^ ^^^ Canons (Améliorations dans la tonte des). iv 209 Canut xxv 49^ Caparacoch xix 5o8 56 TABLE CKNÉRALE Tome. Page, Cap-More xxi i85 Caprimllge, nom donné anciennement en Saintonge à l'Engoule- vent XXIV 340 Caracal XVI 84 .^ ( XIX i8q CaUACARA I r \ XX 207 Carcajol ^ XVII 5o5 Cardinal, nom donné à l'Ouetle par les Français de Cayenne. . xxii 56^ à collier, voyez Scarlatte. brun ib. 200 de Madagascar, voyez Foudis (les). Dominicain huppé de la Loui- siane, variété du Pouacre. . ib. 5o du cap de Bonne-Espérance , voyez Foudis (les). du Mexique , voyez Scarlatte. huppé XXI 579 tacheté, voyez Scarlatte. Cabiacou XIV 419 CaRIAMA XXV 2ôl\ }. Voyez. Sup{)lémcnl. lomc l"^'. T'^gt' '■i^'J- Carcajou on Blaii'i ^ïncricain. eau DliS MATIERES. Ù'J Tome. Page. Carhxonneur. ... •• XXII 584 Garouge ^xi 199 deCayenne ii). 179 du cap de Bonne-Espérance, voyez Caroi3ge olive de la Loui- siane. olive de la Louisiane ib. 2o5 Carte géographique (Explication de la). v .155 Casoar XIX 569 Casque-Noik, ou Merle à têle noire du cap de Bonne-Espérance xxi 5i8 Casse-Noisette xxii 355 Casse-INoix xxi 101 Cassican xxv 100 Cassique de la Louisiane. . xxi 199 — — huppé de Cayenne ib. 198 — — jaune du Brésil ou Yapou. ... ib. 195 — — rouge du Brésil, ou Jupuba. . ib. 195 — — vert de Cayenne ib. 197 Castagneux XXVI 58 — — — à bec cerclé ib. 60 — — — de St.-Domingue ib. 61 — — — des Philippines ib. 59 Castor xv 2i5 — — marin, voyez Saricovienne. y 58 TAr. LE GÉNÉRALE Tome. I^agL'. (iATOTOr XXII 204 Caudkc ib. l\ro Caurale, ou petit Paon des roses. . . . xxv 5i4 Cavernes (Des) ii 094 formées par le feu primitif. . . ib. l^'i'S Cayopollin XVI 294 Ceinture de prêtre , ou Alouette de Si- bérie XXIII 62 Cela , voyez Mésange noire. CeNDRILLARD XXIV 26^ Cendrille XXIII 55 — nom donné à la Charbonnière, ou grosse Mésange, dans le Poitou, laSainlonge, elle Berry ib, 294 Cephalote , XV 281 Cerf . . . xiv 558 Cerf-Cochon , espèce de Cerf du cap de Bonne-Espérance îb. 5g5 Chacal* xvi 100 — — Adive ib. 106 1 . Voyez Supplément , iome V\ page i56 . Chacal du Sénégal; page 108. Mésomélas; page 162, Chacal du Caucase: et page iG5, Chacal du Ben ira le. DES MATIERES. OC) Tome. I^î'ge. Chacamel XX 269 III 75 Chaleur (De la) — — (Progrès de la) dans les corps. 1" mémoire ib. 2o4 2^ mémoire ib. 229 Chaleur OBSCURE (Effets de la) ib. 4^^ Inexpérience ib. 4^^ 2\ . . id ib. 42 1 5^ ib. 427 _4« ib. 43 1 5" ib. 455 6^ ib. 457 — — que l'homme et les animaux peuvent supporter xii 180 Chameau xvi 590 de la rivière, nom doniîéau Pé- lican par les Égyptiens.. . . xxvi 90 Chameau-Léopard, nom donné à la Gi- rafe • XVII 090 Chamois ib. 120 — — du Cap, voyez Gazelle Pasan. Changements (Des) de terres en mers et de mers en terres m 09 Chanoinesse, nom donné à la Mésange amoureuse xxiir 538 ^0 PAR 11- GENERALE Tome. Page. Chantre, voyez Pouillot. Charbon de terre vi 33î^ Charbonnier xxvi 49^ nom donné à la grosse Mé- .sange xxiii 294 Charbonnière, ou grosse Mésange. . . ib. 293 — (Petite) ib. 299 (Variétés de la petite). . ib. 3oi Chardonneret xxii 168, (Variétés du) ib. 180 — — — à capuchon noir ib. 182 — — — — à poitrine jaune ib. 181 — — — — à quatre raies ib. 187 à sourcils et front blancs. ib. 181 — — à tête rayée de rouge et de jaune ib. ib. blanc ib. 182 — — blanchâtre ib. ib. — — — — d'Amérique, voyez Char- donneret jaune. . — — jaune. . = . ib. 189 — — métis ib. i85 — — — — noir ib. i85 — — — — noir, à tête orangée. . . ib. i85 — — — — vert ou Maracaxao. ... ib. 188 DES MATIÈRES. 4^ Tome. Page. Chardonnet , OU Chardonneret , nom donné par erreur au Cou jaune par les habitants de Saint-Domingue. . . . xxiii i32 Chat xiv 334 Chat-Huant XIX 292 de Cayenne ib. 3i3 Chat sauvage de la Nouvelle-Espagne. . xiv 35o Chauche-Crapaout , nom donné en Pro- vence à l'Engoulevent xxiv 34o Chauve-Souris ^ xv 255 de la Guiane ib. 290 fer de lance ib. 287 — ( Grande ) fer de lance ^^ de la Guiane ib. 289 — ■ — Musaraigne ib. 284 Chéric xxin 209 Cheval ^ xiv 1 1 Chevalier aux pieds rouges xxv 366 blanc ib. 369 1. Voyez Supplémeat , tome \" , page 222, les Chauve-Souris ; page 227, Glossophage de P allas ; page 201, Mégaderme feuille; page 235, Rhinopome microphylle; page 205, Mormops; page 257, Furie hérissée; page 240, Taphien indien ; i^ge 2^2, Nectilion bec-de-tièvre: et page 244» R(ii volant. 2. Voyez Supplément, tome P', page 86, Daiv. 4 1^2 TABLE GÉNÉRALE Tomp. Page. Chevalier commun xxv 565 rayé Jl^* '^^7 varié ib. 368 vert ib. 070 Chevaliers (Les). . . * ib. 564 Chevêche ( Grande ) , voyez Chouette. ou petite Chouette xix 5o2 Chèvre^ xiv 174 bleue xvii 204 de Grimm , voyez Grimme. du Bézoard, voyez Gazelle Pa- san. plongeante ib. 265 sautante du cap de Bonne-Es- pérance ib, 188 Chevreuil xlv 4^5 — — — des Indes xvii 269 Chevrotain, appelé à Java, petite Ga- zelle ib. 2.Çi<^ Chevrotains (Les) ib. 264 Chic de Mitilène, nom donné en Pro- 1. Voyez Supplément, lome P% page n8, Chcvre; page 121, Chè- vre de la haute Egypte; page 120, Chèvre dé ISépaul; et page 1 "i/| . Chcvre de Cachemire. DES MATIÈRES. [{S Tome. I-ago. vence au Mitilène xxii 'aQQ Chic des roseaux, nom donné en Pro- vence à l'ortolan des roseaux ib, 261 Chic-Farnous, nom donné en Provence au Bruant fou ih. 2^Q Chic-Gavotte, nom donné en Provence au Gavoué ib. 266 Chic-Molstache, nom donné au Gavoué. ib. ib. Chien ^ xiv 2.11 — — (Grand) de Russie ib. 280 — — desboisde Cayenne ib. 277 (Grand) Loup ib. 281 turc et gredin ib. 279 Chiens (Variétés dans les) ib. 270 — — métis ib. 02^ — — mulets provenants d'une Louve et d'un Chien braque ib. 285 Chinquis XX 245 Chipeau , ou Ridetme xxvi 55i Chirurgien , nom donné au Jacana, prin- cipalement à St.-Domiogue ib. 17 1, Voyez Supplément, tome I", page itiS, Chien; page i5i, Clàen. de la IS 0 uv elle- Hollande; page i38. Chien de Terre-Neuve; et page i4o. Chien des Eskimaux. l\i\ TABLE GÉNÉRALL Tome. Page- Chociie-Branciie, nom donné en Solo- gne à l'Engoulevent xxiv 54o CHOciionïLi XXVI 484 Choppard, nom donné au Bouvreuil en Picardie xxii 3oi Cu COUARD, ou Choucas des Alpes. . . . xxi 65 (]horas. , xviii i44 ChOUC XXI 62 Choucari de la INouvelle-Guinée. ... ib. 67 Choucas (Les) ib. 58 — chauve . ib. 66 ^ de la Nouvelle-Guinée ib. 67 des Alpes , voyez Crave el Cho- quard. -^ moustache ib. 65 Chouette (Petite) , voyez Chevêche. ou grande Chevêche xix 298 _ de Saint-Do- mingue. . ib. 5i4 du Canada.. ib. ib. Chrokiel, ou grande Caille de Pologne. xx 552 Chrysolithe VIII 249 ChURGE XIX 4^4 Cigogne.. xxv 189 noire ib. 201 DES MATIÈRES. /|5 Tome. Page. Ciments (Des) de nature viii 202 Cingle xxv 391 CiNi, variété dn Serin xxii 35 CiRQuiNÇON XVI 24^ (dVETTE^ ib. 116 Civière , nom donné au Bouvreuil.. . . xxii 3oi Clignot , ou Traquet à lunettes. .... xxiii 178 CoACH, r^y^z Corbeau. CoAiTA XVIII 219 -■ — — (Caractères distinctifs du). . . . ib. 224 Coati xv 35o CoATi-MoNDi, variété du Coati ib. 538 Cobalt viii 1G4 CocHELiRiEU, nom donné en Sologne au Cujelier , . xxiir 26 CocHELiviER, id ici ib. ib. CoGiiEvis, ou grosse Alouette huppée. . ib. 57 du Sénégal , voyez Grisetle. CocHiGAT . xxv 94 CocHO xxiv i3i Cochon xiv 186 1. Voyez Supplément, tome I"", pages 58o et 586 , Us Civettes; page 087, Paugouné; page 091, Musang; page4i6, Atilax ; page 417, le- iules ci BeitturoHg gris; et page 417, Benturang noir. 46 TABLl- GÉNÉllALE Tome. Page. Cochon de Guinée xiv 211 d'Inde xv 186 de Siam xiv 186 de terre. . * xvi 216 CocOTZiN XX 397 CocouAN , nom donné à la Marouette en quelques endroits de la France. . . . xxv 5o5 COENDOU XVII 365 à longue queue ib. 067 Coiffe noire xxii 240 Coiffes jaunes • • • ^^^ ^^4 COLENICLI XX 542 Colibri xxiii 4^^ = (Petit) ib. 45i à cravate verte ib. 444 à gorge carmin ib. 44^ à queue violette il>. 44^ à ventre roussâtre ib. 4^^ bleu ib. 449 du Mexique , voyez Colibri vert et noir. buppe ib. 44^ piqueté, voyez Zitzil. topaze ib. 4^^ — vert et noir ib, 44^ DES MATIÈRES. 4? Tome. Page. Colibri violet xxiii 44^ Colin (Grand) xx 54o Colins (Les) ib. 337 COLIOU XXII 322 — — de l'île de Panay ib. 328 — — du cap de Bonne-Espërance. . . ib. 326 — — huppé du Sénégal ib. 327 — — rayé ib. 328 CoLivicou , nom donné à St.-Domingue ail Tacco xxiv 261 Collier rouge xxiii 447 COLMA xxii 38o CoLNUD de Cayenne xxi 6S CoLOMBAUDE , nom donné en Provence à la Fauvette. xxiii 96 (Petite), voyez Fauvette à tête noire. Colombe de Groenhnd, voyez Petit-Guil- lemot. CoLUMBAssE, Hom donné en Picardie à la Litorne xxi 245 Combattants (Les), vulgairement Paons de mer xxv 37 1 Commandeur xxi 175 Conclusion tirée des preuves de la théorie 48 TABLE GÉNÉRALE Tome. Page. de la terre m 69 Concrétions métalliques ix i5i du fer ib. iv35 de l'or ib. 1 5o de l'argent ib. i52 du cuivre ib. i58 de l'étain ib. 162 — du plomb ib. 164 du mercure ib. i65 de l'antiûioine ib. 167 — — du bismuth. ib. 168 — du zinc ib. 169 de la platine ib. 170 CONDOMA. XVII 226 Condor xix 162 Continence forcée, mémoire adressé à Buffon à ce sujet xi 4^1 Continents, époque à laquelle ils étoient couverts par les eaux. . . v i55 (Époque à laquelle les eaux se sont retirées des). . . ib. 191 , époque à laquelle s'est faite leur séparation ib. 25 1 Coq XX 7 .— d'Angleterre ib, 55 DES MATIÈRES. 49 Tome. Page. Coq de Bantam xx 54 — de bois, voyez Coq de roche. — de bruyère à fraise ib. i8i — — — — à queue fourchue , voyez Tétras (Petit). — (Grand) de Bruyère, voyez Tétras. — de Caux ou de Padoue ib. 58 — de Hambourg ib. 55 — de Madagascar ib. 55 — de Padoue, voyez Coq de Caux. — de Perse, voyez Coq sans croupion. — de roche. . xxii 547 — — du Pérou ib. 55o — de Turquie xx 55 — frisé ib. ib. — huppé ib. 5i — nain d'Angleterre ib. 54 — nègre ib. 56 — sans croupion , ou Coq de Perse. . ib. 5; — sauvage de l'Asie. ib. 52 COQUALLIN XVH 4^5 CoQUANTOTOTL, OU petit olscau huppé de la figure du moineau xxii 545 CoQUARD, ou Faisan bâtard xx ^54 Coqueluche xxii 264 50 TABLE GENETIALE Tome. Page, (lOQblLLADE XXIII 64 Coquilles (des) et autres productions de la mer • il 7 CoRAciAs, voyez Grave. huppe ou le Sonneur xxi 12 Corail ix 28 CORAYA. . XXII 090 Corbeau. xxi i5 — aquatique, nom donné à l'Aca- lot par Fernandès xxv [^22 V)Ianc du nord, voyez Corbeau. — cornu, nom donné au Calao du Malabar ib. ii5 de nuit , voyez Engoulevent. — — — — — nom donné au Biho- reau ib. 5i4 — des Indes, voyez Kakatoès noir. de Bontius xxi 56 indien, nom donné au Calao au Malabar xxv ii5 Corbeaux (Roi des) xxi 09 C0RBICHET, nom donné en Bretagne au Courlis xxv 4^5 CORBIJEAU XXVI 4^4 — — — nojn donné en Poitou au DES MATIÈRES. 5 Tome. Page. Courlis . XXV 4^5 CoRBiNE ou Coraeille noire xxi 09 Cordon bleu xxii 554 — voyez Bengali. CoRLiEU ou petit Courlis xxv 4<^9 CoRLUi, nom donne au Courlis en basse INormandie . ib. 4^^ Cormoran xxvi 97 (Petit) ou Nigaud ib. io3 Cornaline viii 324 Corneille de la Jamaïque xxi 57 du Sénégal ib. 56 mantelée ib. 5i noire, voyez Corbine. Corps (Usage des) xi 555 CossAc ^ XVII 49^ COSTOTOL XXI 172 Cotée, nom donné sur la Somme au Morillon xxvi 559 CoTiNGA à plumes soyeuses xxii 558 — — blanc, î>oj^^ Guira-Panga. — — du Brésil, voyez Cordon bleu. — — rouge de Cayenne, voy. Guette. 1. Voyez Supplément, lome P', page 174, Corsuc. 5-2 TA 15 LE GÉNÉRALE Tome. Pjigo. CoTiNrrAs (Les) xxii 352 CoTRELLS, nom donné au Gujelier. . . xxiii 26 Cou A XXIV 254 CoLAGGA XVII 59 Couches ligneuses (Cause de l'excentri- cité des) qu'on aperçoit dans le tronc des arbres x 198 Couches ou litsde terre (Production des). i 270 Coucou xxiv i85 — — (Variétés du) i'o. i»22 — — à longs brins ib. 25o — — (Petit) à lele grise et ventre jaune . ib. 2/1 6 — — brun et jaune à ventre rayé. . . ib. 244 — — brun piqueté de roux ib. 242 — — brun varié de noir ib. ib. — — brun varié de roux ib. 267 — — cornu ou Atingacu du Brésil. . . ib. 266 — — de Loango en Afrique ib. 22 5 — — de Paradis, voyez Coucou à longs brins. — — des Palétuviers, nom donné à Cayenne au petit Vieillard.. . ib. 260 . — — des Philippines ib. 206 — — dit le Vieillard ou l'Oiseau de DES MATIERES. JJ Torne. Page.' plnie XXIV 258 Coucou du cap de Bonne-Espérance. . . ib. 224 — — du Sénégal, voyez Rnfalbin. — — huppé à collier , ib. 25 1 — — huppé de Madagascar, voy. Coua. — — huppé noir et blanc ib. 201 — — indicateur. ib. 255 — — noir de Cayenne ib. 2^1 — — (Petit) noir de Cayenne ib. ib. — — Piaye ib. 269 — — rouge, nom donné dans l'Orléa- nais à l'Engoulevent ib. 54o — — (Grand) tacheté ib. 23o — — tacheté de la Chine ib. 24 5 — — varié de Mindanao. . ib. 240 — — verdâtre de Madagascar ib. 202 — — vert d'Antigue ib. 257 — — vert doré et blanc ib. 249 Coucous étrangers ib. 225 COCDOUS. . XVII 2l5 Cougouar xvi 64 — — — de Pensylvanie ib. 70 — — — noir ib. 66 Cou- Jaune xxiii 102 CouKEELs (Les) xxiv 247 54 TA?. LE GÉNÉRALE Tome. Page. COULACISSI ^XIV 86 COLLÂVAN. . • XXI 2l4 Couleur des nègres xii 375 Couleurs (Des) accidentelles et des ombres colorées iv 116 Coureur xxvi 204 de rivage, nom donné à Toi- seau du Spilzberg aussi ap- pelé Francolin xx 5o3 Coure -Vite xxv 4^5 COURICACA ib. 205 Courier, nom donné au Chevalier aux ds rouges ib. 566 pie •o Courlan, voyez Courliri. CouRLERU, nom donné en Picardie au Courlis ib. 4^^^ Courliri ou Courlan ib. 5)8 Courlis ib. 4<>^ — — (Grand) de Cayenne ib. [\2ô — — (Petit), voyez Corlieu. — — à lete nue ib. l\\2 — — blanc ib. 4^^ — — brun ib. l\\\ — — à front rouge ib. 4^9 — — des bois ib. [\20 DES MATIÈRES. 55 Tome. Page. Courlis d'Italie, voyez CourWs vert. — — du nouveau continent xxv 4*4 — — huppé ib. 4^^ ^ — — rouge ib. 4*4 — — tacheté ib. 4*^ — — vert ou Courlis d'Italie ib. 4*^ CouROUCOAis, voyez Couroucous (Les). CouROUCOU à chaperon violet xxiv 177 — — — à ventre jaune ib. 1^5 — — — à ventre rouge ib. 171 — — — gris à longue queue de Cayenne ib. 172 — — — vert à ventre blanc de Cayenne ib. 177 CouROucoucor > . . ib. 180 CouROtJCOLS (Les) ou Couroucoais. . . ib. 170 CouTOUiLLE , nom donné en Dauphiné au Torcol xxv 65 CouTRiEUX , nom donné en Saintonge au Cujelier. xxirr 26 CoYOLCOs XX 541 CUABIER XY 344 _ _ (Raton) ib. 548 — — (Petit), oiseau xxv 284 — — blanc à bec rouge ib. 2S8 56 TABLE GÉNÉRALE Tome. Page. Crabier blanc et brun xxv 285 _ _ bleu ib. 286 — — bleu à cou brun ib. 287 — — caiot ib. 279 — ^ — cendré ib. 289 — — chalybé ib. 291 — — de Coromandel ib. 282 — — de Mabon ib. ib. — — giis à tête et queue vertes. ... ib. 294 — — gris de fer ib. 287 — — marron ib. 280 — — noir ib. 280 — — pourpré ib. 289 — — roux ib. 279 — — roux à tête et queue verles. ... ib. 293 — — vert ib. 291 — — vert tacbeté ib. 292 Crabiers (Les) ib. 278 — — de l'ancien continent ib. 279 -_ — (]u nouveau continent ib. 286 Craca ib. 290 Craie (De la) vi 1S2 ^ de Briançon viii 585 d'Espagne ib. 58o Crapaud volant, voyez Engoulevent. DES MATIERES. D; Tome. Page. Gravant xxvi 2^5 Cravate, voyez Camail. dorée xxiii 4^9 jaune ou Calandre du cap de Bonne-Espérance ib. 47 Grave ou Goracias xxi 7 Crécerelle xix 23 1 Criard (Petit), nom donné en Sologne, d'après Salerne , au Pierre-Garin. . . xxvi 1 1 2 Crik xxiv 128 à face bleue ib. ib. à tête bleue ib. i3o (Variétés du ). ... ib. i3i à tête et gorge jaunes ib. i23 à tête violette ib. 102 poudré , voyez Meunier. rouge et bleu ib. 126 Criks (Les) ib. j ^ \ 1 2 vJ Cristal de roche viii 226 — — d'Islande ix 10 Cristallisations (Des) viii 212 Cristaux -Topazes ib. 246 Croissant . xxii 00 Croque -Abeilles, nom donné dans le Bourbonnais à la Charbonnière ou 5 58 TATîLli GLNÉUALE Tomo. Pag<\ grosse Mésange xxiir 29/1 Crot-Pesciierot, nom donné an Cor- moran dans qneiqnes provinces de France xxvi 97 CUIL XXIV 2'\\ Cuir et liège de montagne viii 095 Cuiiuiii, voyez Bentaveo. Cuit ou Rollier de Mindanao xxi 1 1 7 Cuivre vu 094 — — (Concrétions du) ix 1 58 CuJELTER xxiii 2G Cul-Blanc, ?Y>j^r Motleux. brnn verdâtre ib. 188 de fenêtre, nom donné à l'Hirondelle au croupion hianc xxiv 4 '9 des rivages, nom vulgaire- nientdonné an Bécasseau, xxv 080 du cap de Bonne-Espérance, voyez grand Motleux. roussâtre. \ [ voyez Motte ux. . roux. . . ; Cul-Jaune, nom français de ITapon. . xxi 190 (Petit) de Cayenne. ... ib. 202 CuL-RorssET XXII 298 DES MATIÈRES. 59 Tome. Page. Cul-Rousset-Farnou de Provence.. . . xxiii i/p CuRLU , nom donné en Bourgogne au Courlis XXV 4^^ Cygne xxvi 218 Cynocéphale (Petit) xviii i33 CziGITHAI^ XVII 53 1. Voyez Suppléraenl, tome I", page 82 , Dzigtai, 60 TABLE GÉNÉRALE s«^««<»c«««<#^^ D. Tome. Page. Daim. . . . , xiv 599 Daman, î^oj^z Marmotte du cap de Bonne- Espérance. Daman-Ïsrael XVIII 072 Damier, voyez Vélreï blanc et noir. brun, voyez Pélrel antarctique. Danbik, variété du Sénégali xxii 108 Dattier ou Moineau de dattes ib. 18 Debassaire, nom vulgairement donné en Languedoc à la Penduline xxiii 021 Dégénération des animaux xviii 2 55 Demi-Fin à huppe et gorge blanches. . . xxiii 200 mangeur de vers ib. 2^1 G noir et bleu ib. 247 noir et roux ib. 248 Demi-Fins (Les) ib. 2/|4 Demoiselle, nom donné à Saint-Domin- gue au petit Cul-Jaune de Cayenrie xxi 202 de Nuraidie.. , xxv 22G DES MATIÈRES. 6l 'J'orne. Page. DeRKAGZ. XXVI l^SS Desman XVI i34 Dessèchement du bois , voyez Bois. Deuil, v^j^z Petit-Deuil. Diamant ix loi Discours académiques; projet d'une ré- ponse à M. Coët- losquet I i5 — — — — — — adresse à Mes- sieurs de l'A- cadémie fran- çaise ib. i3 — — — — — — réponse à M. de la Condamine.. ib. 24 — — — — — — réponse à M. le chev'. de Cha- telux ib. 27 — — — — — — réponse à M. le maréchal duc de Duras.. . . ib 35 — — — — — — réponse à M. Wa- telet ib. Discours prononcé à l'Académie fran- çaise par M. de BufTon , le jour de sa réception. ... ib. 21 Gâ TABLE GÉNÉUALE Tome. Page. Discours sur la manière d'étudier l'his- toire naturelle^ I 4^ sur l'histoire et la théorie de la terre ib. io5 sur la nature des animaux.. . . xiii 267 — — — — — — des oiseaux. . . . xix 24 Dindon xx 64 Dix-huit, nom donné au Vanneau.. . . xxv 4^4 Domino xxi 387 Doue XVIII 201 — (Caractères distinctifs du). ... ib. 204 Draine xxi 24» — — (Variété de la) ib. 244 Dromadaire xvi 090 Drongo xxii 474 Dronte XIX 38 1 Duc ou grand Duc ib. 272 — (Moyen), voyez Hibou. — (Petit), voyez Scorpion. DuGON XVIII 5i3 Dur-Bec xxi 378 1. Voyez Supplément, tome I", page 9, Dtscours préliminaire. DES HAT I EUES. 67y f^ «'w««<««#»««-»a»« <»«««<• E. Tome. Page. Eau (De 1') m i45 Ealx souterraines (Des) ib. 7 Eboulement (De 1') et du déplacement de quelques terrains ib. ^^9 Ébourgeonneux, nom donné au Bou- vreuil XXK 3oi ÉcHAssE XXV 476 Égorcheur XIX 248 ÉcossoNNEUx, nom donné au Bouvreuil. . xxii 3oi Écureuil^ xv 160 -de Barbarie , nom donné au Barbaresque xvi 195 ( Grand) de la côte du Malabar, xviii 594 de Madagascar ib. 396 des palmiers, nom donné au Palmiste xvi igS 1. Voyez, Supi)Iéiueut, tome l"', pages 271 et suivantes, les Ecu- reuils, les Guerlingnets, Toupaye, Lary, Ecureuils d'Asie, Ecureuils d'Afrique, Écureuils d'Amérique et Spennoplules. 64 TABLE GÉNÉRALE Tome. Page. Ecureuil de terre, nom donné au Suisse. xvi igS de Virginie \ , ^ , i noms donnés \ du Canada I 8^'^ \ au Petit-Gris. ) (Grand) gris y Suisse, nom donné au Suisse. . ib. igS volant (Grand), voy^z Taguan. Effarvatte, nom donné en Brie à la petite Rousserolle xxi 241 Effraie, ou Fresaie xix 294 Eider xxvi 280 Élz\n XVII I gg Electricité (De 1') ix 217 Éléments (Des) m 75 Eléphant xvi 297 Eloge de Buffon par Condorcet .... 1 v — par Vicq-d'Azir. ... ib. xlvij Embérise à cinq couleurs xxii 296 Embryon (Observations sur 1') xi 296 Emeraude . viii 271 Emeraude-Améthyste, Oiseau-Mouche. . xxiii 1^22 Emerii IX 137 Émerillon XIX 237 Encoubert XVI 235 Enfance (DeT). . xi 323 DES MATIÈRES. 65 Tome. Pnge. Enfants (Accroissement successif des). xi 556 nouveau-nés; nécessité de leur couper quelquefois le fiiet de la langue ib. 554 Engoulevent xxiv 54o acutipenne de la Guiane. . ib. 566 à lunettes, ou Haleur. . . ib. 565 de la Caroline ib. 555 — gris ib. 567 roux de Cayenne ib. 569 (Petit) tacheté de Cayenne. ib. 56i — varié de Cayenne ib. 565 Epeiche, ou Pic varié xxv 4^ — — (Petit) ib. 49 — — (Petit) brun des Moluqnes. . . ib. 52 — — de Nubie onde et tacheté.. . . ib. 5i — — du Canada ib. 55 — — du Mexique ib. 54 — — ou Pic chevelu de Virginie. . . ib. 57 — — ou Pic rayé de la Louisiane. . . ib. 55 — — ou Pic varié de la Caroline. . . ib. 58 ■ — — ou Pic varié de la Encenada. . . ib. 56 — '■ — ou Pic varié de la Jamaïque. . . ib. 54 — — ou petit Pic varié de Virginie. . ib. 57 — — ou Pic varié onde ib. 59 66 TABLE GÉNÉRALE Tome. Page. Éperonnier XX 248 ÉrERVIER XIX 191 à gros bec de Cayenne ib. 199 à queue d'hirondelle ib. 187 des Pigeons ib. 200 Époque (Première) de la Nature v 69 — — (Seconde) ib. 99 — — (Troisième), ib. i33 — — (Quatrième) ib. 191 — — (Cinquième) ib. 226 — — (Sixième) ib. 261 — — (Septième) ib. 3i9 Époques (Des) de la Nature ib. 7 Épouvantail, voyez Guiïelie noire. EscARBOUCLE, Oiscau-Mouche xxiii 4^3 Esclave xxii 224 Espèce HUMAINE (Variétés dans r). . . . xii i85 Étain (De i') VIII 7 — (Concrétions de T ) ix 162 — de glace , ou Bismuth. ...... viii 1 o5 Été, ou Toui-Été xxiv 169 Étoile xxv 3o8 ÉtOURNEAU XXI i44 — — — ( Grand), voj^z Hocisana. — — — blancc ib. i54 DES MATIÈRES. 67 Tome. Page. Étolrneau noir et blanc xxi i54 — — — de la Louisiane, ou Stourne. ib. i58 — — — des colombiers , vo'^ez Merle des colombiers. — — — des roseaux, voj^^; Talcana. — — — des terres Magellaniques, ou Blancheraie ib. 162 — — — du cap de Bonne-Espérance , ouÉtourneau-Pie. .... ib. i56 — — — gris cendré ib. i55 — — — Pie , voyez Étourneau du cap de Bonne-Espérance. — — — rouges ailes, i^oy^^ Comman- deur. ÉvÈQUE, voyez Ministre et Organiste. — — de Gayenne, voyez^\\x^\., ExQLiMA xvxii 219 • — ( Caractères distinctifs de T ). . ib. 2^4 68 TABLE GÉNÉRALE i'v«4W'4«tVrie«««««««9«>««4«««3«»««M'tM'a^4M««««««4ni'««4K««'S«<»^4K««>M F, Tome. Page. Faisan xx 216 — — bâtard, i^^j^-2; Coquard. ' — — blanc ib. 200 — — cornu, voyez ^s^pïiu]. — — couronné des Indes ib. 386 — — doré, ou Tricolor huppé de la Chine ib. 207 -^ — noir et blanc de la Chine. ... ib. 240 — — varié ib. 234 Falco indicus cirratus xix 226 Falkland, voyez Oie des îles Malouines. Farlousane XXIII 35 Farlouse, ou Alouette des prés ib. 3o (Yariétés de la) ib. 34 Fauchets (Les) xxvi 49^ Faucilletïe, nom donné à Aix au Marti- net noir XXIV 44^ Faucon xix 208 — — dislande , ib. 223 — — noir ib. ib. — — rouge des Indes orientales. ... ib. 22S DES MATIÈRES. 69 Tome. Page. Fauvette xxiii 96 ( Petite ) , voyez Passerinette. à poitrine jaune de la Loui- siane ib. 129 à tête noire ib. io5 babillarde ib. 109 bleuâtre de St.-Domingue. . ib. i5i de Cayenne à gorge brune et ventre jaune ib. kIi de Cayenne à queue rousse. . ib. 100 d'hiver, voyez Traîne-Buisson. de roseaux.. ib. 1 14 des Alpes ib. i25 des bois , voyez Roussette. grise , voyez Grisette. ( Petite ) rousse ib. 117 tachetée ib. 119 tachetée de la Louisiane.. . . ib. 128 tachetée du cap de Bonne-Es- pérance ib. 127 (Petite) tachetée du cap de Bonne-Espérance ib. 128 Favorite xxvi 55 FÉCONDITÉ (Tables des rapports de la) des animaux. xviii 534 •JO TABLE GENERALE Tome. Pago, Feld-Spath (Du) VI 59 — — — (stalactites cristalisées du ). viii 262 — — — de Russie ib. 2S6 Fénérotet, nom donné en Bourgogne au Pouillot XXIII 264 Fer (Du). vu 191 — ( Concrétions du) ix i55 — (Liquéfaction du) sa durée. .... iv i55 — (Ténacité et décomposition du). . . m 585 Fer-a-Gheval , ou Merle à collier d'Amé- rique XXI 3oi Ferret . XXVI 494 Fétu-en-Cul, nom donné à FOiseau du tropique ib. 124 Feu (Du) m 76 — ( Pesanteur du ) et durée de l'incan- descence îv i56 FiFi, nom donné en Provence an Pouillot. xxiii 264 Figuier à ceinture ib. 228 — — à cravate noire ib. 224 — — à demi -collier ib. 209 — — à gorge blanche ib. 216 ., ( 216 — — a goroe laune ib. ] , ^ ^ ' (240 . — — à gorge orangée ib. 218 — — à poitrine rouge ib. 202 DES MATIERES. 7I Tome. Page. Figuier à têle cendrée xxiii 219 — — à tête jaune ib. 225 — — à tête noire de Cayenne, voyez Figuier gris de fer. — — à tête rouge ib. 2i5 — — à tête rousse ib. 25o — — aux ailes dorées ib. 254 — — aux joues noires ib. 220 — — à ventre et têle jaunes. i;^j^2: Fi- guier protonotaire. — — à ventre gris du Sénégal, voyez Figuier du Sénégal. — — à ventre jaune du Sénégal , voyez Figuier du Sénégal. — - '^'"' ib. { ^^^ — — blond du Sénégal, voyez Figuier du Sénégal. — — brun ib. 219 — — brun de St.-Domingue, voyez Figuier tacheté de jaune. — — brun du Sénégal, voyez Figuier du Sénégal. — — brun et jaune ib. 222 — — brun olive ib. 2[\\ 72 TABLE GENERALE Tome. Page. Figuier cendré à collier xxiii 227 — — cendré à gorge cendrée ib. 2[\2 — — cendré à gorge jaune ib. 226 — — cendré du Canada , voyez Fi- guier à ceinture. — — couronné d'or ib. 235 — — de la Caroline , voyez Figuier cendré à collier. — — (Grand) de la Jamaïque ib. j "j , — — de l'île de France, voyez Figuier bleu. — — de Madagascar , voyez Petit-Si- mon. — — ( Grand ) de Madagascar ib. 244 — — de Mississîpi, voyez Figuier à tête jaune. — — de Pensylvanie ib. 244 — — des Sapins ib. 222 — — du Canada^ voyezVï^mQvh. gorge orangée. — — du Sénégal ib. 212 — — étranger, z^oj^^ Figuier orangé. — — grasset ib. 241 — — sris de fer ib. 253 DES MATIERES. -J Tome. Page. Figuier huppé xxiii 236 — — noir ib. 257 — — noir et jaune de Cayenne, ?;^j^z Figuier noir. — — olive ib. 27)S — — orangé ib. 206 — — protonotaire ib. 258 — — tacheté ib. 214 — — tacheté de jaune. ....... ib. 221 — — tacheté du Sénégal, voyez Fi- guier du Sénégal. — — varié ib. 25o — — vert et blanc ib. 217 — — vert et jaune ib. 208 Figuiers (Les) ib. 207 FiNGAH XIX 261 Fist de Provence xxiii i52 F1TERT5 ou Traquet de Madagascar. . . ib. 176 Flammant des bois , nom donné au Cour- lis des bois par les colons de Cayenne xxv 4^0 — -ou Phénicoptère xxvi 206 Flavéole XXII 294 Flavert XXI 082 Fleuves (Des) 11 92 6 74 TABLE GÉNÉRALE Tome. Page. Fluteur, nom donné au Bouvreuil.. . . xxii 3oi Fltitkux , nom donné en Sologne au Cu- jelier xxiii 26 Flux (Du) et reflux 11 2o5 Foetus (Formation du) xi 2o5 (Développement et accroissement du) ib. 246 Forêts (De Ja conservation et du réta- blissement des) X 14; (De la culture et de l'exploitation des) ib. 168 FOSSANE XVIl 4^7 Fossiles ix 33 Fou (Grand) xxvi i38 — (Petit) ib. i5g — blanc ib. i^j — (Petit) brun ib. i4o — commun ib. i36 — de Bassao ib. i4i — tacheté. ib. i4o Foudi-Jala. . . • xxiii 95 FouDis (Les). XXII 26 Fouine xv 100 — — de la Guiane ib. io3 (Petite) de la Guiane il). io5 DES MAÏIKP.ES. 'J J Tome. Page. Fouine (Petite) de Madagascar xv io5 Foulque xxvr 55 — — ( Grande) i;oj^^ Macroule. — — — — à crête ib. l^o FouNiNGO XX 585 Fourmilier xvi ^y ( 2i4 — — — proprement dit xxii 079 Fourmiliers (Les) ib. 369 — — — (Le roi des) ib. 5^4 — — — ( Les ) Rossignols ib. 589 Fourmillou, nom donné au Grimpereau. xxiii 567 Fourneau pour courber les glaces des miroirs ardents; explication des figu- res IV 107 F0URNEIRON de cheminée xxiii 142 FouRNiER XXIV 5 14 Fous (Les) XXVI i5o Fraise, ou Caille de la Chine xx 554 Frangolin ib. 5o5 Frégate xxvi i44 Fresaie XIX 294 Fretillet , nom donné en Champagne au Pouillot XXIII 264 Freux, ou Frayonne xxi 47 Friquet XXII 20 ^6 TABLE GÉNÉRALi: Tome. Page. Friquet huppé XXII 26 FuLMAR, ou Pëtrel-Pufîin gris-blanc de l'île St.-Kilda xxvi 4^7 Furet * xv 1 1 4 1. Voyez Supplément, torael ", page 220, Furet de Java. DES MATIERES. 77 G. Tome. J'agt*. GaCHET XXVI liîO Galera , voyez Tayra. Galfat, voyez Calfat. Ganga, vulgairement Gelinotte des Py- rénées XX l52 Garganey, nom donné en Picardie à la Sarcelle commune xxvi 58 1 Garlu ou Geai à ventre jaune de Gayenne. xxi 98 Garrot xxvi 355 Garzette blanche xxv 1^^ Gavoué de Provence xxii 265 Gazelle à bourse sur le dos xvii 193 — — Antilope ib. 177 — — (Petite) de Java ib. 2^% — — Pasan ib. 175 — — Tzeiran.. . ib. 181 Gazelles (Les) ib. 14 1 Geai xxi 88 -^ à ventre jaune de Cave nue, r.oyez Garlu. 'jb TABJ.E GENERALE Tome. l'agc. Geai bleu de rAinérique septentrionale. xxi 99 brun du Canada ib. 96 de Cayenne, voyez Blanche-Coiffe. de la Chine à bec rouge ib. 94 de Sibérie ib. 97 de Strasbourg, voyezKoWiev d'Eu- rope. de Pérou . ib. 95 Géants de sept pieds et au dessus. ... xi ^^2 Gelées d'hiver (Effets des) et du prin- temps sur les végétaux X 21S Gelinotte xx i44 à longue queue ib. i85 d'Ecosse ib. i5o des Pyrénées ib. i52 du Canada ib. 179 (Grosse) du Canada, voy. Coq de bruyère à fraise. GÉNÉRATION (Expériences au sujet de Ja) xi n (Exposition des systèmes sur ia) X 525 (Récapitulation sur la). . . xi 5o2 (Réflexions sur les expé- riences de la) ib. 95 (Variétés dans la) ib. i55 DES MATlÈr.ES. 70 GÉNÉRATION ( Comparaison des observa- lions de Bullbn sur la), avec celle de Leeuven- boeck) XI (3() (Delà) des animaux. ... x 3o4 Génésie des minéraux ix 201 Genette^ XVI 12S du cap de Bonne-Espérance. . ib. 1 33 Gentilhomme , voyez Haw-Sul. Géographie, théorie de la terre i 24» Gerboise ou Gerbo xvii 4^7 Gerboises (Les) ib. 4^7 Gerfaut xix 201 GiAROLE , XXV 587 Gibbon xviii ii5 — — (Caractère distinctif du) .... ib. 118 Gillit, ou Gobe-Mouche pie de Cayenne. xxii 4^7 Gip-Gip XXV i65 Girafe xvii 576 GiRARDiNE, nom donné en Picardie à la Marouette xxv 5o5 1. Voyez Sup^)lcuieul, loin»; l", [i.igc/joQ, Gc7«cje2 Soui- Manga marron pourpré à poitrine jaune. — — — du Brésil , voyez Guit-Guit noir et bleu. — — — du cap de Bonne-Espérance, voyez Soui-Manga à col- lier. — — — olive des Philippines , voyez Soui-Manga olive à gorge pourpre. — — — vert de Cayenne,^;r?J^2; Guit- Guit tout vert. — — — vert de Madagascar, voyez Angala-Dian. — — — vert tacheté de Cayenne , voyez Guit-Guit vert ta- cheté. ID. 0^7 86 TABLE GÉNÉRALE Tome. Page. Grimpereaux (Les) xxni 354 Grimperet,\ Grimpet, / noms donnés au Grimpe^ Grimpeur , i reau en divers pays. Grimpeux, j GrINETTE XXVI 12 Grisalbin XXI 586 Grisard , voyez Goéland varié. Grisets, nom donné aux jeunes Char- donnerets XXII 170 Grisette ou Cochevis du Sénégal. . . . xxiii 66 ou Fauvette grise ib. 107 Grisin de Cayenne xxi 557 GrISON XV l/jO Grive xxi 229 bassette de Barbarie il). 2 55 blanche ib, 254 cendrée d'Amérique , .voyez Tilly. d'eau.. . XXV 494 de la Guiane xxi 256 ' (Petite) des Philippines ib. 257 huppée ib. 255 — — ( haute) , nom donné en Lorraine à la Draine ib. 241 Grives (Les) xxi 217 DI'S MATIÈRES. 87 Tome. Page. Grivelin. . XXI 38 1 à cravate ib. ôgj Grivelette de Saint-Domingue ib. 269 Grivert ou Rolle de Cayenne ib. 109 Grivette d'Amérique ib. 207 Gros-Bec ib. 067 — — — bleu d'Amérique ib. 077 — — — d'Abyssinie ib. 390 — — — de Canada, voyez Dur-Bec. — — — de Cayenne, ?;oj^2^ Rouge-noir et Flavert. — — — de Coromandel ib. 376 — — — de la Louisiane , voyez Rose- gorge. — — — de Virginie , voyez Cardina! huppé. — — — des Philippines , voyez Touc- nam Courvi. — — — du Brésil, voj^2 Grivelin. — — — nonnette ib. 386 — — — tacheté du cap de Bonne-Es- pérance ib. 392 Groulard, nom donné au Bouvreuil. . . xxii 3oi Grue xxv 2 1 1 — à collier ib. 2 23 88 TABLE GENERALE Toino. Page. Grue blanche ; . xxv 2î?5 — brnne ib. 225 Grues du nouveau continent ib. 220 GuACCO ib. 281 GuAROUBA, ou Perriche jaune. . .... xxiv 161 Guenon à camail xviii 188 — — à crinière ib. 199 — — à face pourpre ib. 198 — — à long nez ib. 182 — — à museau allongé ib. 184 — — à nez blanc proéminent ib. 195 — — couronnée ib. i85 — — nègre ib. 200 Guêpier xxiv 317 — — à tête grise ib. 525 — — à tête jaune, voyez Ictérocé- phale. — — à tête jaune et blanche ib. — — à tête rouge. — — gris d'Ethiopie ib — ^- marron et bleu. du Sénégal. — — rouge à tête bleu — — rouge et vert du Sénégal. . . . — — vert à ailes et queue rousses. . ib. 024 ib. 537 ib. 025 ib. 526 ib. 527 ib. 556 ib. 557 ib. 538 DES MATIÈRES. 89 Tome. Page. Guêpier vert à gorge bleue xxiv 52g ■- vert à queue d'azur ib. 355 — (Grand) vert et bleu à gorge jaune ib. 335 — (Petit) vert et bleu à queue étagée ib. 534 Guêpiers (Les) ib. 285 Guerlinguets^ (Les) xvni og'j GUIB XVII 254 GUIFETTE XXVI 117 noire, ou Épouvantail.. , . . ib. 119 GuiFso balito xxi 391 GUIGNARD XXV 4^7 d'Angleterre ib. 4^9 GuiGNETTE ib. 385 Guillemot xxvi 44o — — — (Petit) improprement nommé colombe de Groenland. . . ib. 44^ Guira-Béraba xxiii 259 Guira-Cantara XXIV 264 Guira-Panga, ou Cotinga blanc xxii 363 Guira-Péréa du Brésil ib. 25o Guira-Queréa XXIV 359 i. Voyez Supplément, tome P% page 272, Guerlinguets. 90 TABLE GENERALE Tome. P.'ige. GumAuou xxn 567 GUIRNEGAT ib. 292 GuiT-GuiT à tête noire xxiti 39 ^^ noir et bleu ib. 390 (Variété du). . . ib. 392 noir et violet ib. 398 tout vert ib. 396 varié ib. 397 vert et bleu à gorge blanche. . ib. 395 à tête noire. . . ib. 393 — ( Variétés du ). . ib. 394 vert tacheté ib. 396 GuiT-GuiTs (Les) d'Amérique ib. 389 Gyntel de Strasbourg xxii 88 Gypse (Du) vi 260 DES MATIERES. 9I H. Tome. Pag«, Habesch de Syrie ...,,,, xxn 76 Habitants des terres australes. ..... xii l^2\ Habit uni« xxiii 254 Halbran, nom donné à la Sarcelle com- mune dans quelques provinces de France. . xxvi 58 1 Haleur, voyez Engoulevent à lunettes. HamBOUVREUX. . , XXII 321 Hamster xv 170 Harfang XIX 3io HaRLE.. , . XXVI 74 — — à manteau noir ib, 79 — — couronne , . . ib, 81 — — étoile ib. 80 — — huppé. ib. 77 — — (Petit) huppé, voyez Piette. Harpaye XIX 184 Hausse-Col noir, ou Alouette de Virginie, xxiii 4^ — — — vert ib. 44^ Haw-Sule, ou Gentilhomme xxvi 49^ ga TABLE GENERALE Tome. Page. HaYSTRA XXVI l\SS Hématite ix i45 Heuclan , nom donné au Tadorne sur les côtes de Picardie xxvi 342 Hérisson xv 2o5 Hermine ou Roselet ib. i35 Héron- Agami xxv 274 Héron blanc ib. 263 — — — — à calotte noire ib. 273 bleuâtre à ventre blanc de Cayenne , voyez Demi-Aigrette. brun ib. 273 commun ib. 248 (Grand) d'Amérique ib. 276 de la baie d'Hudson ib. 277 noir ib. 264 pourpré ib. 265 rouge , nom donné en Silésie au Crabier roux ib. 2S0 violet ib. 266 Hérons du nouveau continent ib. 270 Hibou , ou moyen Duc xix 278 Hirondelle à ceinture blanche.. .... xxiv 4*7 à croupion roux et queue carrée ib. 485 DES MATIERES. Ç)Ô Tome. Page. Hirondelle ambrée xxiv 4^^ ' à queue carrée , voyez En- goulevent. au capuchon roux ib. 4^^ au croupion blanc ou de Fe- nêtre ib. 4^9 cl ventre blanc de Cayenne. ib. 4^9 ' roux de Cayenne. . ib. 4*4 -^ (Grande) à ventre roux du Sénégal ib. 4^^ — bleue de la Louisiane. ... ib. 4^4 brune acutipenne de la Loui- siane ib. 4^4 (Petite) brune à ventre ta- cheté de l'île Bourbon. . ib. 4^* (Grande) brune à ventre ta- cheté, ou Hirondelle des blés ib. l\So brune et blanche à ceinture brune. ib. 4^9 — d'Antigue à gorge couleur de rouille ib. 4*4 de Cayenne ib. /|65 (Grande) de merde Cayenne. xxvi i 2 5 .^ de cheminée, ou hirondelle Q^ T Ali LE GKiNÉRALE Tome. Page domeslique xxiv 4^»^ Hirondelle de *a baie d'Hudson ib. 4^7 (Pelile) de mer. . ..... xxvi 116 de mer à grande envergurec ib. 121 — ( Grande ) de mer de nos co- tes, voyez Pierre-Garin. de mer des Philippines. . . ib. 120 — de rivage xxiv [\52 des blés, voyez grande Hi- rondelle brune à ventre tacheté. domestique , voyez Hiron- delle de cheminée. ( Variétés de V) domestique. ib. 4*4 grise des rochers ib. 4^^ (Petite) noire à croupion gris.. ib. 4^* noire acutipenne de la Mar- tinique ib. 48^ ^ Petite ) noire à ventre cen- dré ib. f\Qù Hirondelles (Les). . ib. 5^0 (Les) de mer xîlvi 108 Histoire des Animaux x 255 des Minéraux m ^S nus MATIÈRES. qS Tome, i'agc. HiSTOiiiE el Théorie de Ja terre i io3 Ho AMI de la Chine xxi a 58 HoÀzi.\ XX 261 Hobereau xix a2C) Hocco proprement dit xx 2 55 Hoccos (Les) ib 2^2 HOCHICAT , . . . . XXV 95 HOCISANA XXI 85 HocTi . . t XXV 275 HoHOu ib. 276 HoiTLALLOTL XX 269 HoiTZITZILLIN XXVI 4^^ Homme (De T) xi 309 — — (Description de r) ib. ^12 Hommes d'une grosseur extraordinaire. . ib. 449 HouHOu d'Egypte xxiv 255 Houppette xxii 208 HoL'TOU, ou Moniot xxiv 281 HrZYCZKA XX VI 4^9 Hlîtrier, vulgairement Pic de mer. . . . xxv 479 Hulotte xix 289 HlJPPE xxiv 2S8 — — (Variétés de la) ib. 5o5 ~ — de montagne, voyez Coracias huppé. 96 TABLE GÉNÉRALE Tome. Page. Huppe noire xxii 32 1 noire et blanche du cap de Bonne- Espérance XXIV 5o6 Huppe-Col. xxiii 4*4 Huppes (Les) xxiv 286 Hyacinthe. vm 5o5 Hyène* xvi 108 Hyppopotame XVII 519 1. Voyez Supplément , tome I", page 262, Hyénopode. DES MATIERES. 97 •«««^««««««^ I. Tome. Page. Ibijau XXIV 56o — — (Grand) ib. 562 Ibis xxv 092 — blanc ib. 4^1 — noir ib. 4^4 IcTÉROCÉPHALE OU Guêpier à tête jaune, xxiv ùôçj Iles (Des) nouvelles 11 094 Imbibition du bois, voyezBois. Imbrim, ou grand Plongeon de la mer du INord. xxvi 69 Inégalités de la surface de la terre. . . 11 57 — — — du fond de la mer et des cou- rants Il 2x5 Insulaires de la mer du Sud xii l^i2 Isatis* xvii 49^ i. Voyez. Supplémenl, tome I*", page I70 , lsaiis> 9^ TA 15 LE GÉNÉKALE • J. ^ Tome. Page. JaBIRU XXV 207 Jacamar proprement dit ib. 1 66 — — à longue queue ib. 167 Jacamars (Les) ib. î65 Jacana XXVI 17 — — noir ib. 20 — — peca ib. 21 — — varié ib. 25 — — vert ib. 21 Jacarini XXII 245 Jacobin xxi 587 — — nom donné en Brie au Morillon. . xxvi 559 — — nom donné en Savoie au grand martinet à ventre blanc. . . xxiv 4^^^ — — huppé de Goromandel ib. 245 Jacobine, voy. Oiseau-Mouche à collier. Jaco ou Perroquet cendré ib. 55 Jade viu 562 Jaguacati XXV i5c) DES MATIERES. 99 Tome. Page, Jaguar* xvi 67 — — " de la Gniane ib. 61 — — 2 de la Nouvelle-Espagne. ... ib. 60 Japacani XXI 171 Jaselr ib. 555 _ __ (Variété du) ib. ô6S Jaseuse (Petite), voyez TWicîi. Jaspe (Du). vi 4^ Jaspes (Des) viii 34o Jaunoir du cap de Bonne-Espérauce. . xxi 297 Jean de Gand xxvi 4^9 Jean-le-blanc XIX 117 Jendaya XXIV i54 JocKo XVIII 68> JouGRis, voyez Grèbe à joues grises. Jldelle ou Jondelle, nom donné à la Foulque XXVI 55 Juif, nom donné vulgairement à Paris au Martinet noir xxiv 44^ JuPUBA, ?.Y>j^2; Cassi que rouge du Brésil. 1. Voyez Suppléineiit, tome 1", |3age /\52 , Jaguar, 2. Voyez Supplément, tome P% page l^S6 , Chati> 100 TAIÎLE GENERALE R. Tome. Page. Kabassou XVI 240 Kakatoès (Les) xxiv 27 ~ (Petit) à bec couleur de chair. ib. 02 à huppe blanche ib. 29- à huppe jaune ib. ib. à huppe rouge ib. 5i noir ib. 55 Kamiciii.. XXV 245 Katraca XX 244 Kevel XVII 175 KiLDIR XXV 4^^ KiNK XXI 206 KiNKAJOU XVII 5 14 Kinki-Manou de Madagascar xxii 47 ^ KiNGALIK XXVI 16 KioLO XXV 5io K1VHE5 nom donn«i au Vanneau ib. 4^4 Klippsprlnger ou Sauteur des rochers., xvii 189 koB ib. 1-4 DES MATIERES. 101 Tome. Page. KOBA XVII 174 KOULIK XXV 97 KOURI XVII 44^ KuTGEGHEF, vojez Mouette tachetée. 10-2 TABLE GENERALE ie»»*»»»©***»-' >**«*«• 9«f<»0* 8* »»«f»9« •«»<«« L. Tonie. Page. Labbe ou Stercoraire xxvi 182 à longue queue ib. 186 Lacs (Des) 11 i54 — sales de l'Asie ib. 201 Lagopède xx 168 de la baie d'Hudson ib. 1^7 Laitiers volcaniques ix 179 Lama xvii 4^^^ Lamantin xviii 5i5 (Petit) d'Amérique ib. 544 (Grand) de la mer des Indes. ib. ib. (Grand) des Antilles ib. 54 1 (Grand) de Ramtscbalka. . . ib. 552 (Petit) du Sénégal ib. 546 Lamantins (Les) ib. 4^9 Lambiche, nom donné à la Guignette dans les Vosges xxv 384 Lanier XIX 204 Languard ou Tire-langue, nom donné en Provence au Torcol xxv 62 DES MATIERES. 10) Tome. Page. Langue ( Nécessité de conper quelque- fois le filet de la) aux entants nou- veau-nés XI 554 LanGRAIEN XIX 255 Lapin xiv [\bn Lapis-Lazuli IX 5r Lavandière et Bergerettes ou Bergeron- nettes xxi^^ ' ^^ 190 Lavanges (Des) ii 260 Laves ix 179 (Des) et Basaltes 11 585 Lardère, nom donné en Savoie à la Charbonnière ou grosse Mésange. . . xxiii 294 Leming xvii 517 Lentilles a échelons pour brûler avec la plus grande vivacité. ... iv io5 (Explication des figures relati- ves aux).. . . ib. 1 iT) de verre solide ib. 100 Léopard^ . xvi {\'i Lérot XV 199 j. Voyeï Suj^plémcul, lomc I", page 4^7' Léopard. 104 TABLE GÉNÉRALE Tome. Page. Lérot à queue dorée xv uoi Liège de montagne viii ôq3 Lièvre xiv l^2i Linotte xxii 77 à tête jaune ib. 95 aux pieds noirs ib. 88 blanche ib. 87 brune ib. 96 de montagne ib. 89 ( Fausse ), voyez Bimbelé. gris de fer ib. 94 Lion* xvi 7 Lion-Marin xvm 4^4 Lions-Marins, voyez Phoques. Litorne XXI 345 — (Variété de la) ib. 248 de Cayenne ib. 249 du Canada ib. 25o Locustelle xxiii 38 LoHONG ou Outarde huppée d'Arabie.. . xix 4^^ Loir xv 192 Longévité (Exemples de) xii 64 1. Voyez Supplément, tome P% page l\2\ et suivantes, les Chats et autres animaux ùécrils sous ce titix- . DES MATIÈRES. 1 o5 Tome. Page. Longue-Langue, nom donné au Torcol. xxv 62 LoRi (Grand) xxiv 6i — à collier ib. 67 - — cramoisi ib. 69 — de Céram * ib. 56 — de Ceylan, voyez grand Lori. — des Indes orientales , voyez Lori à collier. — des Moliiques , voyez Lori noir. — des Philippines, voyez Lori tricolor. — noira ib. 55 — noira (Variétés du) ib. 56 — Perruche rouge ib. 62 — Perruche Iricolpr . ib. 63 — violet et rouge ib. ib. — rouge ib. 60 — et violet ib. ib. — tricolor ib. 58 Loriot , . . . . xxi 207 (Variétés du) ib. 214 de la Chine ib. 2i5 des Indes ib. 216 — — rayé ib. ib. Loris (Les) xxiv 55 — — (^ Les) Perruches ib. 6^ 8 106 TABLE GÉNÉRALE Tome. l'age. I.ORis, petit Singe xviii 14 de Bengale ib. 16 LoiP^ . . ^^ ^9 cervier > xvi -ji de mer, nom donné à TOiirs marin, xviii 4^^ du i\Iexic[iïe xv 54 noir ib. 5i Loutre ^ ib. 72 du Canada ib. 80 (Petite) de la Guiane ib. 85 (Petite) d'eau de Cayenne.. . ib. 84 LowAisDO xviii 149 LuEN , voyez Argus. LuLU, ou petite Alouette huppée. . . . xxiii (35 Lumière (De la) m 75 (Sur la) et la chaleur quelle peut produire iv 7 1. Voyez Supplément, tome l'^S pages i44 ^^ suivantes, les, Loups; Loirp antarctique ; Loup rouge; Loup de Dazara : Mégaioiis , et Loup de Java. 2. Voyez Supplément, tomeP"^, pages 199 et suivantes, les Lou- ires; Loutre du Canada; Saricovienne ou Loutre du Brésil; Loutre de la Guiane; Loutre sans mu/fie; Loutre de la Trinité; Loutre de la Caro- line; Loutre marine ou du Kamischaika : Loutre NIrnaier, et Loutre du Cap. DES MATIERES. IO7 Tome. Page. LuMME, OU petit Plongeon de la mer du nord XXVI 70 LuTHEUx, nom donné en Sologne au Cu- jelier, . xxiii 26 LuTRONNE, nom donné au Loriot du côté d'Abbeville xxi 208 Lynx, ou Loup-cervier xvi — du Canada ib. 80 — du ]\rississipi ib. 85 108 TABLE GENERALE M. Tome. Page. Macaque xviii i56 ( Caractères distinctifs du). . . ib. i58 à queue courte ib. 169 Macareux xxvi 444 de Kamtschatka ib. 4^^ Maçon, nom donné en Lorraine à la Sitteile XXIII 54 1 Macreuse xxvi 563 à large bec ib. 5^1 double ib. 5^0 Macroule, ou grande Foulque ib. 4^ Magnétisme (Du j ix 217 Magnifique de la Nouvelle-Guinée, ou Manucode à bouquets xxi i55 Magot xviii i5i (Caractères distinctifs du). . . . ib. i55 Magoua . xxii 4oS MaGUARI XXV 203 Maïa xxii 112 Maïan ib. 110 DES MATIERES. 1 OQ Tome. Page. Maillot (Usage du) xi 555 Maimon XVIII i54 — — (Caractères distinctifs du ).. . . ib. i55 Mainate des Indes orientales. xxi 343 (Yariëtës du). . ib. 345 MaIpouri. xxiv 145 Maizi de Miacatototl, oiseau du Brésil. . xxii 34o Maki gris (Petit) xviii 29 Makis (Les). ib. 7 Malart , nom donné au canard mâle dans la Normandie. ............. xxvi 290 Malbrouck xvtii i65 Mammifères xiv 5 Manakin ( Grand ) voyez Tijé. (Espèces voisines du) xxii 344 • — à gorge blanche ib. 339 à tête blanche ib. 337 à tête d'or ib. ib. à tête rouge ib. ib. du Brésil , 2;(?j^2 Casse-Noisette. orangé ib. 336 rouge. . . . . ib. 335 varié ib. 339 Manarins (Les). ib. 329 Manches de velours (Les) . xxvi 49^ 110 TABLE GliMERALE Tounr. l*agc. Manchot (Grand) xxvi /|66 à bec tronqué il). 474 moyen ih. 4^9 sauteur i . ib. 47^ Manchots (Les) ib. 4^* Mandrill xviii 147 — — — (Caractères distinctifs du). . ib. i48 Mangabey ib. 170 — — — (Caractères distinctifs du). . ib, 171 Manganèse (De la) viii 181 Mangeur de noyaux, nom donné au Gros-Bec xxi 067 Mangoiche, vo^fez Serin de Mozambique. Mangouste^ xvii 4^^ Manière d étudier l'Histoire naturelle. . i 47 Manikor xxii 546 MaNSFENI XIX 102 Manlcode XXI i55 — — — à bouquets, t'^j^-? Magnifique de la Nouvelle-Guinée. — — _^ à six filets, voyez Sifilet. — — — noir de la Nouvelle-Guinée, dit 1. Voyez les différentes Mangoustes décrites au Supplément, t. P- pag. 095 et suivantes. DES MATIERES. 1 1 1 Tome. Page. le Superbe xxi i38 Maragaxao , voyez Chardonneret vert. Marail XX 265 Marbre (Du). vi 23o Marcassites IX i4o Marec, canard du Brésil. xxvi 379 Marega.. . . id id ib. ib. Marécages (Des) m 7 Marenge, nom donné à la Charbonnière ou grosse Mésange . xxiii 293 MAUGAux(Les) XXVI 49 * Margay XVI 93 Marikina / xvni 247 — — — (Caractères dislinctifs du ). . ib. ib. Marmose XVI 291 Marmotte xv 235 — de Kamtschatka ib. ^43 — — — du cap de Bonne-Espérance. . ib. ^44 Marne (Delà) . vi 164 Marquette xxv 5o5 Marte* xv 106 — — (Grande) de la Guiane xv 109 1. Voyez Supplément, tome 1", pages 2i3 et suivantes; Les Martes; C-iiorok; Mink; Belette d'Afrique; Perouasca; Furet de Java, et Marte des Hurons. 112 TABLE GÉNÉUALE Tome. Page. Martelet, nom donné au Martinet noir, xxiv 44^ Martin xxi 349 Martin-Pêcheur (Le plus grand). ... xxv i36 — à bec blanc ib. 1S2 — T — à coiffe noire ib. 142 à collier blanc ib. i45 à front jaune ib. 148 à gros bec ib. i39 à longs brins ib. i49 à tête bleue. ..... ib. i5o à tête et cou couleur de paille ib. i44 — à tête grise ib. i47 à tête verte ib. i43 à trois doigts ib. i54 . bleu et noir du Sénégal. ib. 147 bleu et roux ib. 107 — crabier ib. i38 du Bengale ib. i55 huppé , ib. i4i ou Alcyon ib. 126 pie ib. 139 — pourpré ib. i5i — roux ib. ib. vert et blanc ib. i63 DES MATIERES. 1 lô Tome. Page. Martin-Pêcheur vert et orano;é xxv 164 — vert et roux ib. 162 Martins-Pêcheurs ( Les) étrangers. . . ib. i35 ( Grands ) de l'ancien continent. .... ib. i36 : de moyenne grandeur de l'ancien conti- nent ib. 146 de moyenne grandeur du nouveau conti- nent ib. 162 grande espèce du nou- veau continent. . . ib. i56 ( Petits) du nouveau continent ib. 164 ( Petits ) de l'ancien continent ib. i5o Martinet à collier blanc xxiv 1^62 — (Grand) à ventre blanc. ... ib. 4^^ ( Petit ) , nom vulgairement donné à l'Hirondelle au crou- pion blanc ib. 4*9 — — — noir ib. 44^ — (Petit) noir. . ib. 4^9 (Grand) noir à ventre blanc. ib. 4^0 ij4 table générale Tome. Page. Martinet noir et blanc à ceinture grisje.. xxiv 4^1 Martinet-Pêcheur, ancien nom du Mar- tin-Pêcheur XXV 125 Mascalouf d'Abyssinie , voyez Père noir. Mascarin XXIV 5o Matelot, nom donné en Lorraine à l'Hi- rondelle au croupion blanc ib. 4^9 Matérat, nom donné à la Mésange à lon- gue queue xxiii 523 Matlitui XXV 161 des rivages ib. 4^5 Maubèche commune ib. 377 — — — grise. . ib. 378 — — — tachetée ib. ib. Malbèches (Les).. . ib. 376 MaUVIS XXI 25 1 Mazames (Les) xvii 275 Memina ib. 268 Mentawaza de Madagascar.. ...... xxvi 4^^ Mer du Sud (Insulaires de la ) xii [\\2 Mers (Des) changées en terres m 59 (Des) et des lacs 11 i34 Mercure (Du) vui 57 Merle xxi 269 ^— — (Variétés du) ib, 274 DES MATIÈRES. 1 l5 Tome. Page. Merle à collier d'Amérique, voyez Fera- cheval, à cravate de Gayeane xxi 322 _ à gorge noire de St.-Domingue. . ib. 012 _ — à gorge vow^ii, voyez Bec d'argent. -à longue queue du Sénégal , voyez Yert-Doré. ^ à plastron blanc. ........ ib. 276 (Variétés du). . ib. 280 — — à queue jaune du Sénégal , voyez Brunet. = à tête noire du cap de Bonne-Es- pérance, voyez Casque noir. _ à ventre orangé du Sénégal, voyez Oranvert. blanc XXI 280 bleu ib. 288 (Petit) brun à gorge rousse de Gayenne ib. 352 ^ brun d'Abyssinie ib. 336 — — — de la Jamaïque ib. 32 1 — — — du cap de Bonne-Espérance.. ib. 3o8 — du Sénégal ib. 3i5 _______ cendré de Madagascar, voyez Ourovang. I l6 TABLE GÉNÉRALE Tome. Page. Merle cendré des Indes xxi 3i5 couleur de rose ib. 283 d'Aiguë, nom donné au Martin- Pêcheur XXV 125 d'Amboine xxi 324 d'eau XXV 4^9 nom donné au Martin-Pê- cheur ib. 125 de la Chine xxi 299 de la Guiane, nom donné àl'Azu- rin ib. 339 de l'île Bourbon ib. 324 de Madagascar, voyez Tanaombé. de Mindanao ib. 317 (Grand) de montagne ib. 282 de roche ib. 285 de Saint-Domingue, voyez Merle olive de Saint-Domingue. de Surinam ib. 329 (Grand) des Alpes, vt)j. Choquard. des colombiers ib. 3ii des Indes, voy. Terat-Boulan. des Moluques ib. 343 dominicain des Philippines. ... ib. 325- doré de Madagascar, i>r?j. Saui-Jala. DES 3IATIERES. 1 IJ Tome. Page. Merle du Canada xxi 3i5 huppé de la Chine ib. 298 (Petit) huppé de la Chine. ... ib. 260 huppé du cap de Bonne-Espé- rance ib. 02^ — — noir et blanc d'Abyssinie ib. 355 olivâtre de Barbarie ib. 334 — — olive de Cayenne, voy. Merle olive de Saint-Domingue. olive de Saint-Donaingue ib. 335 olive des Indes ib. 3i4 olive du cap de Bonne-Espérance. ib. 012 roux de Cayenne. ib. 552 — — solitaire ib. 290 de Manille.. ib. 294 — des Philippines ib. 295 vert d'Angola ib. 3o5 — — — de la Caroline , . . ib. 526 — — — de l'île de France ib. 5 18 violet à ventre blanc de Juida. . ib. 33 1 du royaume de Juida.. . . ib, 3o4 Merlet bleu , nom donné au Martin- Pêcheur XXV 125 Merlet - Pêcheret. . , id, . , . id. . , ib. ib. Mérops rouge et bleu . xxiv 016 Il8 TABLE (.ÉNÉRALE Tome. Page. MÉSANGE (Grosse) voy. Charbonnière. à bouquet, nom donné à la Mésange huppée. ..... xxiii 55 1 — à ceinture blanche ib. 55o à collier ib. 555 à croupion jaune ib. ib. à longue queue ib. ô'aT) amoureuse ib. 558 à panache , nom donné à la Mé- sange huppée ib. 55 1 bleue. . ib. 5o; ( Grosse ) bleue ib. 557 coiffée, nom donné à la Mé- sange huppée ib. 55 1 chaperonnée. . id. . . id. . . ib. ib. crêtée id. . . id. . . ib. ib. de marais , nom donné à la Nonnette cendrée ib, 5o2 de neige, voyez Mésange à lon- gue queue. de roseaux. . . , id. . . , id. grise à gorge jaune ib. 556 couronnée d'écarlate , va- riété du Roitelet. ... ib. 279 ,-^, — - — huppée, ib. 55 1 DES MATIERES. 1 19 Tomo. P.ige. MÉSANGE huppée de Cayenne , voy. Roi- telet-Mésange. de la Caroline xxiii 554 noire ou Cela . ib. 54o Mésanges (Les) ib. 281 Mésangère , nom donné à la Charbon- nière, ou grosse Mésange ib. 295 Mésingle ou Mésangîe, nom donné en Picardie à la Charbonnière, ou grosse Mésange ib. 294 Messager, voje^; Secrétaire. Meunier ou Crik poudré xxiv i25 Meunière, nom donné à Montbard à la Mésange à longue queue. xxiii 552 Miaulard (Gros), nom donné sur les côtes de Normandie au Goéland à manteau gris xxvi 1 59 Mica (Du) et du Talc vi 62 (Stalactites et concrétions du), viii 56o Mico xviii 25 1 (Caractères distinctifs du ) ib. 255 Milan xix 170 de la Caroline. ib. 187 MiLLOUIN xxvi 55 1 Millouinan . ib. 554 \20 TABLE GÉNEUALE Tome. Page. Mine de fer pyritiforme ix 142 spathique ib. il^ô spéculaire ib. 146 Mines de fer (Fusion des) iv 168 cristalisées par le feu.. . . ix i46 Minéraux (Histoire des) m 75 (Figuration des) vi 7 (Génésiedes) ix 201 ( Arrangement des ) en table méthodique • • • ^^* ^^7 Ministre. xxii 97 Miroir d'Archimède, explication des fi- gures IV 110 Miroirs à leau (Lentilles ou) ib. 94 d'Archimède (Réflexions sur les). ib. 55 de réflexion, explication des fi- gures ib. 112 d'une seule pièce à foyer mobile. ib. 87 pour brûler à de grandes dis- tances ib. 7 à de moindres dis- tances ib. 87 - à des distances mé- diocres et à de petites distances. ib. 89 DES MATIÈRES. 121 Tome. Page. MisAGO OU Bisago. xxvi 49<^ MiTiLÈNE de Provence . xxii 266 MiTTEK XXVI l5 MOCOCO. XVIII 12 Moineau xxii 7 à bec rouge du Séuégal. ... ib. 16 à collier ib. 22 àlête rouge de Csiyenne, voyez Passe-Vert. àtete rousse de Cayeane, vé^jé'z Passe-Yert. bleu de Gayenne, voyez Passe- Bleu. d'Amérique , voyez Tangara bleu. de bois, voyez Pinson d'Ar- denne et Soulcie. de Capsa , voyez Dattier. de Gayenne, voyez Père-noir. de dattes , voyez Dattier. ^ de Guinée, i?oj. Perruche à tête noire et à queue courte. — de Java, voyez Père-noir et Padda. 9 l'22 TABLE GENERALE Tome. Page. MoiîNEAi] do la Caroline, voyez Friquet huppé. de la côte d'Afrique, r^j.Beau- Marquet. de Macao, voyez Père-noir. de Madagascar, voyez Foudis (Les). de mer xxvi 4^1 de montagne xxi] 22 de noyer, nom donné par er- reur au Frîquet ib. 21 du Brésil, voyez V ère-noir. du Canada, t'^jé'^Soulciet. du Cap de Bonne-Espérance, voyez Foudis ( Les ) et Croissant. du Mexique , voyez Linotte à tête jaune, du Sénégal ib. iS (Petit) du Sénégal ib. 11 i du royaume de Juda, voyez Père-noir. fou des Italiens, voy, Friquet. paille, voyez Guirnegat, DES MATIERES. 123 Tome. Page. Moineau solitaire, nom donné au Merle bleu XXI 288 MoiNETON, nom donné à la Charbon- nière ou grosse Mésange xxiii 294 MoiNiET ou Moinet, nom donné à Mont- bard à la Mésange à longue queue. . ib. 520 MoLOxiTA , ou Religieuse d'Abyssinie. . xxi 535 Molybdène viii 576 Momies . xii 74 MoMOT , zwyez Houtou. MoNA XVIII 174 MONAX XV 242 Mone XVIII 172 (Caractères distinctifs de la),. . ib. 174 Mongols (Grand) ib. i5 Monstres humains xii 4^^ Montagnes (Formation des) 11 go Montain voyez Pinson d'Ardenne. (Grand) xxii i55 MoNTvoYAU de la Giiiane.. ....... xxiv 568 Moqueur ■> xxi 265 — français ib. 265 Moqueurs (Les) ib. 261 Mordoré xxii 218 124 TABLE GÉNÉRALE Tome. Page. Mordoré, variété du Bruant xxii 296 MoRELLE , nom donné à ia Foulque. . . xxvi 35 MoRETON, nom donné en Brie au Mil- louin ib. 55i Morillon ib. 359 (Petit) ib. 36i Morse ou Vache marine xviii 5o2 Morses (Les) ib. | V^ Mort (De la) xii 7 Mortalité (Comparaison de la) dans la ville de Paris, et dans les campagnes à dix et vingt lieues de distance de cette ville xiii 236 Mortalité (Comparaison des tables de la ) en France , avec les tables de la mortalité de Londres ib. 238 Morvant de la Chine xvii 26 MosQUiLLON , nom donné en Provence à la Bergeronnette grise xxiii 196 MoTTEREAi; , nom donné à Nantes à l'Hi- rondelle de rivage. xxiv /^ô2 MoTTEUx, anciennement Vitrée, et vul- gairement Cul-blanc. . . . xxiii 180 (Grand) ou Cul-blanc du cap DES MATIERES. 12;) Tome. Page. de Bonne-Espérance xxiii 187 MoTTEUx ou Cul-blanc brun verdâtre. ib. 188 du Sénégal ib. ib. MoucHEROLLE à queue fourchue du Mexi- que XXII 456 brun de la Martinique. . . ib. 4^^ de Virginie ib. 4^4 à huppe verte. ib. 45S des Philippines ib. 4^7 huppé à tête couleur d'a- cier poli ib. L\52 MoLCHEROLLEs ( Les ) ib. ! tI"^ ' . U49 MoucHET , voyez Traîne»Buisson. Mouette à pieds bleus , voyez grande Mouette cendrée. blanche xxvi i-jo (Grande) cendrée, ou Mouette à pieds bleus ib. iy4 (Petite) cendrée ib. 1^5 d'hiver ib. 180 rieuse ib. l'jn tachetée ou le Kutgeghef. . . ib. 171 Mouettes (Les) ib. 149 Moufette du Chili xvii 5^5 1»6 TABLE GÉNÉUALl- Tome. Page. MoLFFLON et autres Brebis étrangères. . . xvii 7 MousTAc XVIII 178 (Caractères distinctifs du ). . . ib. 179 Moustache xxiii 3ii MousTELLE , nom donné à certaine Be- lette dans le Vivarais XV 122 Mouton^, voyez Bélier. — — — de Barbarie xiv 174 — — — de Crête xvii 1 1 — — — du Cap, nom donné à l'Alba- tros XXVI 4^^ Mule xviii 55 1 Mulets ( Des ) ib. 3 1 1 Mulot xv 162 Mûrier, nom donné en Lorraine au Bec- Figue XXIII 148 Musangère, nom donné à la Charbon- nière ou grosse Mésange ib. 295 Musaraigne^ xv 188 1. Voyez Supplément, lome P"", page 1 16, Mouton d'Astracan. 2. Voyez Supplément, tome P% pages 246 et suivantes; les Musa- raiones ; Musaraignes aquatiques ; Musaraigne Piaron; Musaraigne pygmée; Musaraigne de l'Inde; Musaraignes d' Amérique; Musai^aigne petite; Musaraigne à courte queue, et Musaraigne masquée. DES MATIERES. 1 27 Tome. Pa-e. Musaraigne du Brésil xviii 4i6 d'eau XV 190 musquée de rinde ib. 191 Musc XVII 281 MUSCARDIN XV 25o MusiciliN de Cayennc, voyez Arada. 128 TAr.LE GÉNKKALE N. Tome. Page. Nagor XVII 170 INains XI 454 Nains de Madagascar xii 577 Naissance tardive xi 298 — — — très précoce ib. 3oi Nandapoa XXV 210 Nanguer XVII 170 Napaul, ou Faisan cornu xx 242 Nature (Delà) i" vue xvi i45 2^ vue ib. i58 ■ (Des Ciments de) viii 202 (Des Forces de la) ix 217 (Monuments de la). ...... v 20 de l'Homme xi 009 des Oiseaux xix 24 (Puissance de la) secondée par celle de l'homme. ...... v 519 Négral , ou Tobaque , voyez Vengoline. Nègres (Couleur des) xii 075 Nègres blancs ib. 4^^ DES MATIEUES. 1 29 Tome, Vh'^v. NexHOITZILLIN XXVI 4^^ Nickel (Du) vin 175 Nigaud, voyez Cormoran (Petit). Nil-Gaut XVII 259 Niou, voyez Gnou. NiTRE (Du) VII 162 NivEREAU , nom donne au Pinson de neige par les montagnards du Dauphiné» . . xxii i54 NivEROLLE, voyez Pinson de neige. NoDDi XXVI 197 NoiR-SoUCI XXII i44 NoNNETTE, nom donné à la Charbonnière ou grosse Mésange xxni 294 — — — cendrée ib. 5oi Nourriture de Thomme dans les diffé- rents climats xi 4^^ Nutrition (De la) x 2Ç)5 Nymphe de Ternale , nom donné par Seba au Martin-Pêcheur à longs brins, xxv 149 K)0 TABLE GENERA LK 0. Tome. Page. Ocelot xvi 89 OcocoLiN, voyez TocoVin. — — — de Fernandès xxvi 4^^ — — — ou Perdrix de montagne du Mexique xx 544 Ocre ix i55 OEiL-BLANC, nom donné au Chérie à l'île de France xxiii 209 OEil-de-Chat VIII 260 DE-CiiAT noir ou noirâtre ib. 287 de-Loup ib. 263 DE-PoissoN ib. 261 Oie XXVI 256 (Exemple frappant du constant attachement d'une). . ..... ib. 247 à cravate ib. 272 à duvet, nom donné à l'Eider. . . ib. 285 armée, ou de Gambie ib. 267 bronzée ib. 268 __ Cygne , nom donné par WiUughby DES MATIERES. 101 Tome. Page. à l'Oie de Guinée , xxvi 265 Oie de Gambie, voyez Oie armée. d'Egypte , . . . ib. 269 de Guinée ib. 265 des Esquimaux ib. 270 des îles Malouines ou Falkland. . . ib. 260 des terres Magelianiques ib. 262 -du Canada, voyez Oie à cravate. du iNil , voyez Oie d'Egypte. rieuse ib. 271 OiGNAiiD, nom donné en quelques pro- vinces au Canard siffleur ib. 019 Oigne, nom donné au Canard siffleur en basse Picardie ib. ib. Oiseau à miroir, nom donné à la Gorgfe- bleue par les oiseleurs du Bran- debourg XXIII i63 — — anonyme xxii 2^2 — — brun à bec de Grimpereau. . . . xxiii 588 — — cendré de la Guiane xxii 5Zj5 — — chat, nom donné au Moucherolle de Virginie ib. /p4 — — cognée, espèce de Canard de Madagascar xxvi 4^^ — — de Coco, voyez Arimanon. 32 TABLE GENERALE Oiseau de la Caroline nommé par Ca- tesbv Martinet couleur de pourpre — — de la Croix, nom donné au Père- noir — — de la nouvelle Calédonie.. . . , — — de Nazare — — de Paradis — — — — — nom donné à la Var- diole par Seba. . . — — de pluie, voyez Coucou dit le Vieillard. — — de riz , voyez Padda. — — de tempête '— — des barrières — — des glaces, ou Moineau de mer. — — des berbes. — — des terres Magellaniques — — d'herbe à blé , voyez Cou-jaune. — — du Mexique — — ( Grand ) du port Désiré — — du Tropique , ou le Paille-en- queue — — étranger qui a rapport à la Bécasse — — — — — — — — à la Huppe. Tome. Page. XXIV 4^^ XXII XXVI XIX XXI i8 48o 585 ,24 ib. m XXVI 429 XXIV 267 XXVI 48. XXI [ 249 XXVI 477 XXII 25o XXVI 479 ib. 124 XXV 544 XXIV 5o6 DES MATIÈRES. \57) Tome, l^age. Oiseau étranger qui a rapport au Rossi- gnol. . . xxiii 95 — — fou, nom donné à la Sittelle à huppe noire ib. 35o — - — jaune xxvi 4^^ — — mangeur de vers , voyez Figuier brun. Oiseau-Mouche xxiii 4^2 (Le plus petit) ib. 4^^9 à collier, dit Jacobine. . ib. 4^7 à gorge tachetée. ... ib. l\25 à larges tuyaux ib. /^2b à longue queue couleur d'acier bruni ib. 4^9 à longue queue noire. . ib. 1^32 àlonguc queue, or, vert et bleu ib. 4^^ h oreilles ib. ^26 à poitrine bleue de Suri- nam ib. ^[22 à queue fourchue du Brésil, voyez Or- vert. — à raquettes ib. l\\S huppé.. ib. 4*7 pourpré ib. 4^9 l34 TABLE GÉNÉKALE Torae. Page. OisEAU-MoLCHE violet à queue fourchue, xxiii l\7yo — — pourpré à bec de grimpereau. . ib. 089 — — royal — — rouge à bec de Grimpereau. . . — — St.-Martin — — silencieux xxii Oiseaux (Discours sur la nature des). . (Plan de rOuvrage sur les). . . aquatiques c . . barbus d'Amérique qui ont rapport au Coucou de l'ancien continent qui ont rapport à l'Epeiche — id, id. id. au Butor de proie (Exemple frappant de ce que peut l'édu- cation sur les ). . . XXIV ij — nocturnes xix 2Sg de Whidba, nom primitif donné aux Veuves par les Portugais, xxii 147 du nouveau continent qui ont rapport à l'Epeiche xxv 55 id, id. id. au Butor ib. v^)o8 xxv 229 XXIll 586 XIX 180 XXII 255 XIX ■A ib. J XXV 175 ib. ^^ XXIV 258 XXV 5i ib. 5o4 , XIX 7» 10^ Tome. Page. XXV 58 ib. 2l DES MATIERES. Oiseaux du nouveau continent qui ont rapport au Pic noir ici. ici. id. au Pic vert. . : . . . du vieux continent qui ont rap- port au Coucou XXIV '200 étrangers de l'ancien continent qui ont rapport au Pic vert xxv 19 id. id. id. id. id. an Râle ib. 607 — id. id. aux Grimpe- reaux. . . . xxin 564 du nouveau continent qui ont rapport au Râle xxv 5oc) — qui ont rapport à la Calandre xxni id. id. à la Cigogne. id. id. à la Grive pro- prement dite. . . ■■ id. id. à la Grue. . id. id. à la Linotte. , id. id. à la Litorne. id. id. à la Mésange, xxiii 554 -.— id. id. à la Pie. . . . xxi 79 iXlll 47 xxv 205 XXI 256 xxv 220 XXII 95 XXI 249 loG TABLE GENERALE Oiseaux étrangeks qui ont rapport à la Pie-Grièche grise et à l'Écorcheur. . îd. id. à la Poule d'eau '■ id. id. à la Sittelle. . id. id. à la Soulcie. . id. id. à la Tourte- relle . id. id. à l'Engouîe- Tome. Page. XIX 25i vent. id. id. à rÉpervier et à l'Autour id. id. rÉtourneau. . id. id. à l'Hirondelle domestique. . . . id. id. au Bouvreuil. id. id. au Chardon- neret id, id. au Corbeau. . id. id. au Faisan. . . id. id. au Friquet. . id. id. au Geai. . . . id. id. au Gerfaut et aux Faucons.. . . XXVI i4 XXIII 352 XXII 29 XX 591 XXIV 548 XIX 199 XXI i56 XXIV 416 XXII 5i5 ib. 188 XXI 56 XX 255 XXII 20 XXI 94 XIX '22Ô DES MATIÈRES. ÏÛ7 Tome. Page. OisE\ux ÉTRANGERS qui ont rapport au Gros-Bec xxi 576 ^ — id. id. au Merle d'Eu- rope ib. 297 .. id. id. au Merle soli- taire ib. 294 _. id. id. au Milan , aux Buses et aux Sou- buses XIX 187 id. id. au Moineau. . xxn i5 _ îd. id. au Motteux. . xxin 187 — id. id. au Pigeon. . . xx 372 id. id. au Kamier.. . ib. 382 . id. id. au Rollier. . . xxi 116 id. id. au Tarin.. . . xxii 2o4 id. id. auTraquet et au Tarier xxiii 172 — id. id. aux Aigles et aux Balbuzards.. . xix 126 id. id. aux Alouettes, xxiii 54 id. id. aux Bécassi- nes XXV 352 id. id. aux Bergeron- nettes xxiii 204 id. id. aux Bruants. . xxii 292 10 l58 TABLE GENERALE Tome. Page. Oiseaux étrangers qui ont rapport aux Choucas XXI 65 id. id, aux Coqs de bruyère, aux Geli- nottes, etc. ... XX 179 id. id. aux Corneilles. xxi 56 id. id. aux Fauvettes, xxiii 127 id. id. aux Grives et aux Merles xxi ^55 id. id. aux Hiboux et aux Chouettes . . xix 5o6 id. id. aux Hirondel- les et aux Marti- nets xxiv 4'^7 id. id. aux Outardes. xix qùo id. id. aux Perdrix. . xx 5o8 id. id. aux Serins. . xxii 70 id. id. aux Vautours. xix 148 Oiseaux (Indications de quelques espè- ces d*) incertaines ou incon- nues XXVI 478 qui ne peuvent voler xix 5i6 . qui ont rapport à la Poule sul- tane XXVI 29 id, id. aux Canards et aux Sar- DES MATIERES» 1 09 Tonu'. Page. celles XXVI 4^2 Oiseaux qui ont rapport aux genres des Gobe-Mouches, Moucherolles et Tyrans xxii 4?^ qui paraissent avoir rapport avec le Paon et le Faisan xx 245 — qui paraissent avoir rapport avec les Perdrix et les Cailles. . . ib. 337 Oiseaux-Rhinocéros, i;(?j^2: Calaos (Les), — — sans ailes xxvi 4^1 Okeitsok, ou Courte-langue ib. 4^7 OlIVAREZ XXII 203 Olive ib. 294 Olivet ib. 229 Olivette ib. i4o Ombrette XXV 017 Onagre xvii 55 Once . xvi 4^ Ondatra ib. i54 Onglet xxii 219 Onix viii 528 Onoré . xxv 3 II — — des bois ib. 3i3 — — rayé ib. 3i 1 Opale, viii 265 l/jO TABLE GÉNÉRALE Tome. Page. Opossum , voyez Sarrigue. Or (Del') vu 5o() — (Concrétions de F). . ix i5o Oranbleu XXI 5o8 OrANG-OuTANG XVIII (^'^ ( Caractères distinctifs de T). il). 90 Oranvert, ou Merle à ventre orangé du Sénégal xxi 007 (Variété de r) ib. 3o8 Orchef ib. 385 Orfraie xix 108 Organiste xxii 243 voyez Bluet. Ortolan ib. 254 (Variétés de l' ) ib. 259 — à queue blanche . ib. 260 àventrejaune du cap de Bonne- Espérance XXII 269 _ blanc ib. 260 . de la Louisiane ib. 268 de Lorraine ib. 267 de neige ib. 272 (Variétés de r). . . . ib. 276 à collier ib. 276 DES MATIÈRES, l4l Tome. Page. Ortolan de riz, voyez A^rlpenne. Ortolan de roseaux xxii 261 de Sibérie , voyez Coqueluche. jacobin ib. 276 jaune , . . . ib. sSq ^ noirâtre ib. 260 Or-vert, Oiseau-Mouche xxiii 4^^ Ossements (Des) qui se trouvent dans l'intérieur de la terre m 33 Ouanderou XVIII 149 (Caractères distinctifs de 1'). ib. i5i OuANTOU, ou Pic noir huppé de Gayenne. xxv 4* Ouarine xviii 208 OuETTE ou Cotinga rouge de Cayeniie. . xxii 362 Ouïe (Sens de 1') xii i38 Ouistiti xviii 244 (Caractères distinctifs de V). . ib. 246 OuRAGAMS (Des) II 263 OuROvANG, ou Merle cendré de Mada- gascar xxi 3io OuRS^ XV 292 1. Voyez Supplément , tome P% pages 344 et suivantes, les Ours; Ours noir de L'Amérique septentrionale ; Ours du Chili ; Ours jongleur; Ours malais; Ours Ëuryspilc, et Ours de Sjric. l42 TABLE GÉNÉRALE Tome. Page. Ours blanc de mer ^ xv SoQ marin xviii 4^^ Outarde.. xix 396 d'Afrique ib. 4^2 (Petite) huppée d'Afrique.. . ib. 4^^ huppée d'Arabie ib. 4^^ moyenne des Indes ib. 4^4 — (Petite), vulgairement Cane- pelière ib. ^2\ Outremer, oiseau xxn 76 1. Voyez SupjDlément, tome 1", page 347, Ours blanc des mers gla- ciales. DES MATIERES. 1 /p P. Tome. Page. Paca xvi 254 Pacapac, ou Pompadour xxii 359 gris pourpre ib. 36o Paco xvii ^oS Padda, ou Oiseau de riz xxi 385 Paille-en-Cul, nom donné à l'Oiseau du Tropique xxvi 124 Paille-en-Queue, voyez Oiseau du Tro- pique. = — — — (Grand) ' ib. 127 (Petit) ib. 128 — — — à brins rouges ib. 129 Palalaca , ou grand Pic vert des Philip- pines XXV 19 ou Pic vert tacheté des Philip- pines.. ib. 20 Palatine , voyez Roloway. Palikour, ou Fourmih'er proprement dit. xxii 379 Palmiste xvi 195 — ainsi nommé parce cpi'il se ni- l44 TABLE GÉNÉRALE Tome. Page. che sur les palmiers xxi 33o Pangolin xvi 223 Panthère^ ib. l\2 Paon xx 186 — — à courte queue , nom donné à l'Oiseau royal. . .♦ xxv 23 1 blanc XX 212 (Petit) des roses , 2;(?jez Caurale. — — marin , nom donne à l'Oiseau royal xxv 23i panaché xx 2i5 Paons de mer, voj^^: Combattants (Les). Pape xxii 161 de Magellan , voyez Tricolor. Papegai à tandeau rouge xxiv i39 à tête aurore ib. \l\ô à tête et gorge bleues ib. i4o à ventre pourpre ib. i59 brun ib. \l{'2 de paradis ib. i35 maillé ib. 1 36 —violet ib. i4i 1. Voyez Supplément, tOQie 1". page 4^1 , Panthère; voyez aubsi la note de la page io4 de celte Table. DES MATIÈRES. l45 Tome. Page. Papegais (Les) xxiv i55 Papion, ou Babouin proprement dit. . . xviii i35 — — (Caractères distinc- tifsdu) ib. 107 Paragua XXIV 144 Parement bien xxii 164 PaRGINIE XXVI 49^ Paroare XXII 29 Parraka XX 269 Passe-bleu xxii 24 Passe-vert ib. | V ' ( 202 — — — à tête bleue ib. 234 Passereau sauvage, variété du Friquet ainsi nommé en Provence ib. 25 Passerine, nom donné en Provence à la Grisette ou Fauvette grise xxin 107 Passerïnette, ou petite Fauvette. ... ib. 101 Patagons XII 585 Patas xviiT 161 — — (Caractères distinctifs du ). . . . ib. i65 — — à courte queue ib. 164 Patirich XXIV 527 Pauxi , ou le Pierre xx 269 Paverd , nom donné au Septicolor par quelques oiseleurs de France. . . . , xxii 556 1^6 TABLE GÉNKllALE Tome. Page. PÉCAN XVII 527 Pécari, OU Tajacu xvi 177 Pêcheub XIX i5o Pêche-véron , nom donné au Martin-Pê- cheur ' XXV 125 PÉLICAN XXVI 82 (Variétés du) ib. 94 à bec dentelé ib. 97 brun • . ib. 95 de Barbarie, nom impropre donné au Canard ib. [\ol\ des bois, nom donné P. tort au Couricaca par Catesby. . . xxv 2o5 Penard, nom donné en Picardie auPilet ou Canard à longue queue. . xxvi 338 PeNDULINE XXIII 32 1 Penru, nom donné en basse Bretagne au Canard siffleur xxvi 3i9 Perce-Pot , nom donné en Normandie à la Sittelle * xxiii 34i Percnoptère XIX i36 Perdrix (Les) xx 270 blanches, espèces de Gelinottes ainsi nommées mal à propos. xx 299 cendrée, nom donné au Tina- DES MATIERES. mou par les Français de Cayenne. Perdrix de la Guiane , voyez Tocro. de la Nouvelle-Angleterre. . de mer à collier brune grise. de montagne. ToQie. ^47 Page. XXII 4io ib. 3io XXV 584 ib. 587 ib. 586 ib. 585 XX 288 de Mexique, i;oj^2 Ococolin. — de roche ou de Gambra ib. 5o9 du Sénégal , voyez Bis-Ergot. — Grecque , voyez Bartavelle. XX 274 ib. 287 ib. 285 (Petite) grise. grise blanche naines, nom donné aux Cailles par Théopbraste ib. 3i2 ( Petites) nom donné à Cayenne aux Fourmiliers xxii 571 . perlée de la Chine xx 5io rouge-blanche ib. 5o2 d'Afrique ib. 5o8 — rouge de Barbarie.. ...... xx 5o8 .„___=»-„ — d'Egypte ib. v>0' l48 TABLE GÉNÉRALE Tome. Page. Perdrix rouge d'Europe xx 298 rouges ib. 289 Père-noir xxii 16 — à longue queue ib. 18 Péridot VIII 284 Perles ix 17 Perouasca XVIII 4^7 Perriche à ailes variées. xxiv 162 à front rouge ib. i58 à gorge brune ib. i5i Ara ib. i6/| à tête jaune ib. 162 couronnée d'or ib. 160 émeraude ib. i55 jaune , voyez Guarouba. Pavouane ib. 1/19 à oforo;e variée ib. i5i Perriches (Les) ib. i45 — à queue courte , voyez Touis (Les). — à queue longue et également étagée ib. i49 — — — à queue longue et inégalement * étagée ib. i56 — — — du nouveau continent ib. i48 DES MATIEllES. l/Jo Tome. Page. Perroquet à bec couleur de sang xxiv 5i — — — amazone à front jaune. . . . ib. 122 — — — à tête de Faucon, v^y ^2: Per- roquet varié. — — — à tête grise ib. Sa — — — blanchâtre , voyez Meunier. — — — cendré, i^oj^^ Jaco. - — — — d'Allemagne, voyez Rollier d'Europe. — — — — — — nom donné au Bec-Croisé. xxi 572 — — — d'Angola, voyez Perruche jaune. — — — (Petit) de Bontius , voyez Perruche huppée. — — — de France , nom donné au Bouvreuil. , xxii 5oi — — — de Guinée à ailes routes , voyez Jaco. — — — — — — varié de rouge , voyez Jaco. — — — de Macao , nom donné à tort à l'Ara rouge d'après Albin, xxiv 94 — — — de Java ib. 56 l50 TARLlî GENERALE Tome. Page. Perroquet de Paradis, voyez Papegai de Paradis. — — — noir, i;(?j^^ Vasa. — — — varié xxiv 4^ — — — violet, nom donné an Pape- gai violet ib. \l\\ — — — vert ib. 4? — — — (Grand) vert à tête bleue. . ib. 52 — — — vert et rouge de Cayenne. . . ib. ii5 — — — vert face de bleu, voy. Pape- gai à tête et gorge bleues. Perroquets (Les) ib. — — — amazones ib. — — — de l'ancien continent. ... ib. — — — du nouveau continent. ... ib. — — — proprenient dits ib. Perruche à ailes noires et queue courte. ib. (Grande) à ailes rougeâtres. . ib. (Grande) à bandeau noir.. . ib. — à collier couleur de rose.. . . ib. ( Grande ) à collier d'un rouge vif. ib. — à collier et queue courte.. . . ib. à double collier ib. DES MATIERES. IPerrughe à face bleue xxiv a eorge ronge. { Grande) à longs brins. . . . à moustache à tête bleue et queue courte. (Petite) à tête couleur de rose à longs brins à tête d'azur à tête grise et queue courte. . — à tête noire et queue courte ou Moineau de Guinée.. . a tête rouge. lt)l Tome. Page. XXIV 71 ib. 77 ib. 76 ib. 70 ib. 67 ib. 82 ib. 75 ib. 69 ib. 87 ib. 83 ib. 67 ib. 89 ib. 72 ib. 87 aux ailes bleues et queue courte — aux ailes chamarrées.. .... auxailes d'or et à queue courte. aux ailes variées eî: à queue courte ib. 88 — commune , nom donné à Cayenne à la Perriche à ailes variées ib. i52 (Petite) de l'île Saint-Tho- mas, i^oj. Toui à tête dor. \J2 TABLE GENERALE Tome. Page. Perruche des Moluqnes xxiv 71 — des savanes, nom donné en Guiane à la Perriche cou- ronnée d'or ib. 160 du Japon, voyez Perruche verte et rouge. (Petite) du Sénégal, voyez Perroquet à tête grise. huppée ib. 80 jaune ib. 69 jaune d'Angola, voyez Perru- che jaune. Lori ib. 6^ Poux-de-bois, nom donné en la Guiane à l'Aputé-juba.. . ib. i5^ Souris ib. 70- verte et rouge ib. 79 Perruches (La plus petite des), voyez Été. — à courte queue de l'ancien continent ib. 81 à queue longue et également élagée ib. 64 — de l'ancien continent ib. 64 DES MATIÈKES. i55 Tome. Page. Petit-Chêne , voyez Sizerin. Petit-Deuil xxiii 329 Petit-Gris xvi 190 — — — de Sibérie ib. 193 Petit-Louis, voyez Teité. Petit-noir-aurore , Gobe-Mouche d'A- mérique xxii 44 1 Petit-Pic, ou Picasson, nom donné en Saintonge au Grimpereau xxiii 367 Petit-Ric, nom donné au Pipiri par Bar- rère xxii 4^6 Petit-Simon xxiii 210 Pétrel (Très grand) xxvi 423 — — antarctique, ou Damier brun. . . ib. 4^7 — — blanc et noir ou Damier ib. [\\'^ — ou de neige ib. 4*9 — — bleu ib. 4^0 — — cendré.. ib. [\\\ — — (Grand) noir, i^^^j^^; Pétrel Puf- fin brun. — — - Puffin ib. 4^4 . — — — — brun ib. 4^^ — — — — gris blanc de l'île Saint- Kilda, \^oyez Fulmar. Pétrels (Les). ib. 4o8 1 1 l54 TABLE GÉNÉRALE Tome. Page. Pétrifications et fossiles ix 55 PÉTRO-SiLEx., vin 558 Phalanger XVIÎ 4^^ Phalarope à festoQS dentelés xxvi 4^ cendré ib. 4^ rouge. ib. \b. Phalaropes (Les) ib. 44 PhATAGIN XVI 225 Phénicoptère, voyez Flammant. Phénomènes causés par l'agitation de la mer et de Tair ii 265 Philandre de Surinam xviii l^\2 Phoque à capuchon. ib. 4^^ à croissant ib. 4^^9 à fourrure ib. 444 (Grand) à museau ridé.. . . . ib. 44^ à ventre blanc ib. 44^ commun ib. 4^^ Gassigiak ib. 1^62 latkak de Kamstchalka ib. ib. -^ neit-soak ib. /j6i Phoques (Les).| ib. 4*9 sans oreilles, ou Phoques pro- prement dits ib. 44' PlAUHÂU XXII 47^ DES MATIÈRES. 1 55 Tome. Pago. Pic à cou rouge xxv [{:) — à cravate noire ib. 5o — (Petit) à gorge jaune il). 5i — à tête grise du cap de Bonne-Espé- rance il). 24 — aux ailes dorées ib. v35 — (Très petit) de Cayenne ib. 52 — de montagne, nom donné au Grim- pereau de muraille xxiii 36 1 — grivelé , nom donné par Sonnerat au Palalaca ou Pic vert tacheté des Philippines xxv 20 - — huppé de Cayenne , voyez Ouantou. — jaune, nom donné au Pic vert. . . ib. 10 de Cayenne.. . ib. 28 — Mart, nom donné au Pic vert. ... ib. 10 — mordoré ib. 29 — noir ib. 54 — (Petit) noir ib. [\o — (Grand) noir à bec blanc. ..... ib. 58 — noir à domino rouiJ;e ib. 44 •o 1-4 — noir à huppe rouge ib. f^o — noir de la Nouvelle-Angleterre.. . . ib. 44 — (Petit ) olive de St.-Domingue.. . . ib. 25 — ( Grand ) rayé de Cayenne ib. 26 l5{3 TABLE GÉNÉRALE Tome. Page Pic ( Petil ) rayé de Cayenne xxv 27 — rayé de St.-Domingue ib. 24 — (Petit) rayé du Sénégal.. ..... ib. ^3 — roux ib. 5i — varié . voyez Epeiche. — — — ( Grand ) de î'île de Luçon. ib. 5i — — — huppé d'Amérique ib. 26 — vert ib. 10 de Bengale ib. 21 de Goa ib. ib. (Grand) des Philippines, t7?y<»;: Palalaca. du Sénégal , voyez Goertan. Pics (Les) ib. 7 Pics-Grimpereaux (Les) ib. 61 PiciciTLi , ou oiseau du Brésil très petil et huppé XXII 342 Picolât, nom donné au Pic vert en Pé- rigord xxv 10 PicossEAU. . . id, . là. . . en Poitou.. ib. ib. PicuMART , nom donné au Pic vert. ... ib. ib Pie XXI 70 — à courte queue des Indes orientales. ib. v542 — cornue d'Ethiopie, nom donné au Calao du Malabar xxv ii5 DES MATIÈRES. 167 Tome, l'âge. Pie de la Jamaïque xxi 80 — de mer , voyez Huîtrier. ou des bouleaux, voyez^oX- lier d'Europe. — des Antilles ib. 83 — du Sénégal ib. 79- PiErGuiÈCHE de Madagascar xix 255 — des Indes , voyez Fingah. — — — grise ib. 243 — — — huppée ib. 258 — — — rouge du Sénégal ib. 2D7 — — — rousse ib. 247 — — — (Grande) verdâtre ib. 256 PiÉNU , nom donné en Sologne au Cuje- lier. XXIII 26 Pierre (Le) , voyez Pauxi. — — à fusil IX 54 — — à rasoir viii 4^1 — — arménienne ix 161 — — calcaire (De la) vi 171 — — de lard et craie d'Espagne. . . . viii 38o — — de touche ix 188 Pierre-Garin, ou grande Hirondelle de mer de nos côtes xxvi 112 — — hydrophane viii 333 l58 TABLE GÉNÉRALE Tome. Page. Pierre meulière ix 6i — — ponce ib. 194 — — variolite ib. 189 Pierres à aiguiser viii /|o5 (Des) composées de matières vitreuses et de substances cal- caires.. VI 284 de croix viii 5ii et concrétions vitreuses mélan- gées d'argile ib. 097 irisées viii ^269 ollaires ib. 5^2 précieuses ix 88 vitreuses mélangées de matières calcaires ib. 4^ PiETTE, ou petit Harle huppé xxvi 78 Pigeon. . xx v545 à la couronne blanche ib. 076 batteur ib. 568 brun de la Nouvelle-Espagne. . ib. ojô coquille Hollandais ib. 365 (Gros) couronné des Indes. . . ib. 585 de colombier ib. 555 de mois ib. 56i de montagne, voyez Bizet. DES MATIÈUES. 169 Tome. Page. Pigeon de passage.. xx 574 de roche , ou Rocheraie , voyez Bizet. des îles Nincombar, ib. 58S des Indes orientales . • ib. 074 domestique ou de volière. ... ib. 355 — fuyard , voyez Bizet. • — grosse gorge ib. 556 Hirondelle ib. 565 — ^ Paon ib. 565 Perroquet ib. 575 — — rauiierbleu de Madagascar, i;(?j^^ Founingo. — ^ — de Gayenne, voyez Ram ire t. -. des Moluques. ..... ib. 582 roux de Gayenne. ....... ib. 574 sauvage ib. 55i vert d'Amboine. , ib. 575 vert des Philippines ib. ib. violet de la Martinique ib. 575 Pigeons (Variétés principales des). . . . ib. 556 PiLET ou Ganard à longue queue. . . . xxvi 558 PiMALOT . XXI 161 PiNCHE XVIII li5o l60 TABLE GÊNE HA LE Tome. Page. PiNCHE (Caractères drstinctifs du). . . xviir 25o PiNGUI XXVI 47^ Pinguin ib. 4^1 (Grand) ib. 4^5 (Petit) ou Plongeon de mer de Belon ib. 4^^ PiNGUiNS (Les) ib. 4-^1 Pinson xxii ii4 : — — (Variétés du) ib. i25 — — à ailes et queue noires ib. ib. — — à collier ib. 1^5 — — à double collier ib. i45 — — à gros bec , voyez Gros-Bec. — — à long bec ib. iSg — — à tête noire et blanche ib. 137 — — blanc ib. 124 — — brun ib. ib. — — — — huppé ib. ib. — — d'Ardenne ib. 125 — — d'Auvergne, nom donné au Bou- vreuil en Saintonge ib. 3oi — — (Grand) de montagne, voyez Montain (Grand). — — de neige, nom donné au Pinson d'Ardenne ib. 127 DES MATIÈKES. l6l Tome. Page. Pinson de neige ou INiveroUe xxii i34 — — (Petit) des bois, nom donné en Lorraine au Bec-Figue. . . . xxiii i48 — — d'hiver, nom donné en plusieurs pays au Pinson d'Ardenne. . xxii 127 — — du Sénégal , voyez Cap-More. — — frisé ib. \l\2 — — jaune et rouge ib. i4i — — maillé , nom donné au Bouvreuil en Sologne.'. ib. 3oi — — montain, voyez Pinson d'Ar- denne. — — noir aux yeux rouges ib. i 58 — — noir et jaune ib. ib. — — rouge, nom donné au Bouvreuil. ib. 3oi PiNSONNÉ, nom donné à la Charbonnière ou grosse Mésange xxiii 294 PiNSONNiÈRE. . . . id id. , , , ib. ib. Pintade xx 90 PiocHET nom donné au Grimpereau. . . xxiii 357 Pion et Pionne, noms donnés au Bou- vreuil en Lorraine. . xxii 3oi Pipelines (Les) xxvi 49^ PiPiRis (Les), voyez Titiris (Les). Pipistrelle xv 260 l62 TiW.LE GÉNÉRALE Tome. Page. PiQUE-BoELF XXI 1 43 PiQUE-MouciiES, nom donné en Bourgo- gne aux Mésanges xxiii 281 PiROUOï, nom donné au Gujelier dans quelques cantons de la Bourgogne. , ih. 26 PiTcnou il). 126 PiTHÈQUE. XVIII 119 — — — (Caractères dislinctifs du ). . ib. 124 PixriT à coiffe bleue xxiii 25() — — bleu ib. 257 — — bleu de Cayenne ib. 25/; — — bleu de Surinam, voy. Pitpit varié. — — varié ib, 258 — — vert ib, 2^6 PiTPiTs (Les) ib. 2 55 PivANE , nom donné au Bouvreuil dans le Berry xxii 5oi PivE. . . id, . . id. . . en Provence. ib. ib. PivETTE , nom donné au Bécasseau aux environs du lac de ]Nantua xxv 58 1 PiviTE, nom donné au Vanneau ib. 4^4 Pivoine , nom donné au Bouvreuil à Paris xxii 5oi Pivotte-Ortolane xxiii i55 Planètes (De la forme des) v 60 DES MATIÈRES. \6T) Tome. Page. Planètes ( De la nature organisée des). iv 5^8 — — — (Du refroidissement des). . . iv 207 — (Formation des) i 168 — — — (Recherches sur la tempéra- ture des) IV 58o Planot, nom donné en Dauphiné à la Sittelle XXIII 54 1 Plastron blanc ib. 449 noir ib. 44^ de Ceylan . xxi 5o5 Platine (Delà) viii 129 ( Concrétions de la ) ix 170 (Nature de la) iir 54<) (Expériences faites sur la). . . ib. 074 Plâtre et Gypse vi 260 Pleu-Pleu , nom donné au Pic vert en divers pays. xxv 10 Plomb (Du) viii 5i (Concrétions du ) ix 164 Plongeon (Grand) xxvi 64 f Petit) ib. 66 — — — cat-marin.. . ib. 67 ~ — — (Grand) de la mer du Nord voyez Imbrim. l64 TABLE GÉNÉRALE Tome. ïge, Plongeon (Petit) de la iner du Nord, voyez Lumme. — — — de mer de Belon, voyez Pin- guin (Petit). Plongeons (Les) xxvi 62 Pluies (Effets des) m 7 Pluvian XXV 4^9 Pluvier à aigrette ib. 4^^ à collier ib. 4^9 à lambeaux ib. 4^7 armé de Cayenne ib. 4^^ coiffé.. . ib. 466 -— couronné ib. ib. doré. ib. 449 (Petit) doré ib. 45i doré à gorge noire ib. [\^i huppé . ib. 4^4 (Grand), vulgairement appelé Courlis de terre ib. 4;^ Pluviers (Les) ib. 44^ PoDOBÉ du Sénégal xxi 299 PoLÂTOUCHE XVI 186 POLOCHION XXIV 5i5 PoMPADOUR, voyez Pacapac. DES MATIÈRES. l65 Tome. F^age. PONGO XVIII 6S Porc-Épic XVII 555 de Malaca. ib. 56i Porphyre (Du) vi 69 PoRPHYRTON, voyez Poule sultane. PoRzANE ou grande Poule d'eau xxvi 12 PouACRE ou Butor tacheté xxv 507 Pouc xviii 406 POUDINGUES VIII 556 PouiLLOT ou Chantre xxiii 260 (Grand) ib. 264 Poule à cinq doigts xx 58 — — à duvet du Japon ib. 56 deau XXVI 7 — — (Grande) d'eau, voy. Porzane. — — — — — — de Cayenne.. . . ib. i4 — — ( Petite \ de bois d'Amérique , voyez Colenicui. — — de Camboye xx 55 — — de l'Isthme de Darien ib. ib. — — demi-d'Inde ib. 54 — — naine de Java ib. 55 — — (Petite) sultane xxvi 52 — — sultane brune ib. 5i l66 TABLE GÉNÉRALE Tome. Page. PoiJLE sultane, OU Porphyripn xxvi ^5 — — — — verte ib. 3o Poules de Sansevare. xx 58 Poulette d'eau xxvi 1 1 Pouzzolane . ix 198 Prase VIII 5^7 Preneur-de-Mouches rouge xxii 47^ Prêtre, nom donne au Bouvreuil. . . . xxii 5o 1 Probabilités (ïable des) de la durée de la vie xii j tt^ (Des) de la durée de la vie, xiii io5 (Table des) de la vie xiii 112 Promerops à ailes bleues xxiv — — — (Grand) à parements frisés. — - — — brun à ventre rayé — à ventre tacheté. . . . (L'-'s) Promérupe Proyer. r . . xxi Puberté Putois^ 1. Voyez Supplément, tome P', page 2i3, les Putois; voyez aussi la noie de la page m de cette Table. ^/ ib. 5i I ib. 5io ib. 309 ib. 3i5 ib. 285 ib. 3o8 xii 28S XI 3 65 XV 1 10 DES M ATI EUES. 1 67 Tome. Page. Putois rayé de l'Inde. . .' xv iii? Pygargue XIX 99 Pyrite (De la) martiale vi 45.") Pyrites ix i/jo lOgrm — • l68 TABLE GÉNÉRALE Q. Tome. Page. QUADRICOLOR XXI 387 QuAPACTOL OU Rieur xxiv» 265 Quartz (Du). vi 02 — — (Stalactiles cristalisëes du). . . viii 226 QuATOZTLi du Brésil. . . xxii 25i QuAUCHicHiL , ou petit oiseau à tête rouge XXVI 4^^^ Qlereiva XXII 356 QiiEUE-DE-FLÈCHE, noiii douné à l'Oiseau du Tropique xxvi 124 EN-ÉVENTAIL XXI 383 EN-SOIE , voyez Yeuve à quatre brins. QuiNQUENÈREs, nom donné en Bourgogne aux Mésanj^es xxiii 281 DES MATIÈRES. 1 69 Tome. Page. ÎIabirolle, nom donné en Provence à l'Hirondelle au croupion xxiv 4*9 Racanette, nom donné en Bourgogne à la petite Sarcelle. ........ ^ * xxvi 584 Râle à long bec. . . . . , i . . * i . . xxv 609 Bidi-Bidi ib. 5i2 d'eau. ib. 5o3 (Petit) de Cayenne ib. 5i5 des Philippines , vo'^ez Tiklin. de terre ou de genêt, vulgairement Roi des Cailles ib. 49^ ^ de Virginie ib. 5i2 — — perlé, nom donné à la Marouette. ib. 5o5 tacheté de Cayenne ib. 5ii Râles (Les) ib. 497 Ramier. xx 577 PtAMIRET ib. 584 Rat XV 142 Bernard, nom donné en Berry au 12 1^0 TABLE GENERALE Tome. Page. Griinpereau xxiii 357 Rat d'eau.. xv 166 blanc XVIII l\io de Strasbourg xv i58 de Madagascar xviii 082 -< d'or ou Rat dort, nom donné en Bourgogne au Muscardin. ... xv 23o des bois ib. i54 (Gros) des champs ib. ib. palmiste, nom donné au Palmiste. xvi 195 Perchai. . xv 167 Sauterelle, nom donné au Mulot dans divers pays . ib. i54 sauvage ib. ib. Rate à la grande queue , nom donné en Bourgogne au Mulot ib. ib. Rate-couette, nom donné en Bourgo- gne au Campagnol ib. ib» Ratereau ou Ratillon , nom donné au Troglodyte dans l'Orléanais. xxiii 270 Raton ^ xv 358 1. Voyez Supplément, tome P% pag. 417 et 419, Benturong gris et Bent avons noir. DES MATIÈRES. I7I Tome. J\Tge. RATOi\-Crabier xv 548 Refroidissement ( Du ) de la terre et des planètes iv 25^ (Table du) des planètes et de leurs satellites. ib. 368 des substances minéra- les III 328 Religieuse, voyez Sarcelle blanche et noire xxvi 399 d'Abyssinie xxi 335 nom donné à la Bernache par Belon xxvi 283 nom donné en Provence à l'Hirondelle au croupion blanc xxiv 4*9 Remiz xxiii 3i4 Renard * xv 55 — • américain, nom donné au Ta- manoir par quelques voya- geurs. . . XVI 207 1. Voyez Supplément, tomel", page 168, les Renards; pag&s 177 et suivantes, Renard d'Egypte; Fennec ; Renard rouge-, Renard tricolor, et Renard argenté. l'JZ TABLE GENERALE Tome. Page, RENARD-Oie, nojn donné au Tadorne. . xxvi 54^ (55 92 Renne xvii Réponses académiques, voyez Discours académiques. Reproduction (De la) en général. ... x 270 Reteiro, nom donné en Provence au Grimpereau xxiii 557 Réveil-matin, ou Caiile de Java. .... xx 556 Rhaad, ou petite Outarde huppée d'Afri- que.. ............ XIX 4^7 Rhinocéros. xvi 571 RiDENNE, voyez Chipeau. Rieur, voyez Quapactol. RiTBOK XVII 199 RoCHEKAiES, ou Pigeons de roche. ... xx 55^ Roches vitreuses (Des) vi 6g ROCHIER xix 255 Roi de froidure , nom donné au Troglo- dyte dans quelques provinces de France xxiii 270 ' — des Oiseaux de paradis, nom donné communément au Manucode. . . xxi i55 — des Vautours xix i5i RoniU.ET XXIII 271 DES MATIÈIIES. I -^O Tome. Page, Roitelet (Variétés du) xxiii 277 — à tête rouge ib. 279 — — de haies d'hiver , nom donné par Frisch au Troglodyte.. ib. 270 -- — — de neige, nom donné par Scbwenckfeld au Troglo- dyte. ib. ib. jaune, nom donné à tort par Edwards au Figuier brun et jaune ib. 222 Mésange ib. 280 — — rubis ib. 277 RoLLE de Gayenne, noyez Grivert. — — de ia Chine xxi 108 RoLLiER (Variété du). ib. ii5 d'Abyssinie. . ......... ib. 116 -d'Angola ib. 117 — -d'Europe. ib. 110 -, de Madagascar ib. 121 de Mindanao, voyez Cuit. de paradis ib. 122 des Indes ib. 120 du Mexique. ib. 121 RoLLiERs (Les) ib. io5 Tome. Page. 1^4 TABLE GÉNÉRALE E.OLOWAY, OU Palatine xvm igS Rose-gorge xxi 58o ROSELET XV i55 RossELAN, nom donné à l'Ortolan de neige dans les montagnes du Dauphiné. . . xxii 272 Rossignol xxiii 67 (Yariétés du) ib. 90 (Grand) ib. ib. à ailes variées xxiii 169 blanc ib. 9^ d'Amérique, nom donné à tort par Edwards au grand Fi- guier de la Jamaïque. ... ib. 243 . (Je muraille ib. i56 cendré ib. i4o de rivière , nom donné à la Rousserolle xxi 209 — MoNET , nom donné au Bou- vreuil XXII 3oi RoucHEROLLE , nom donné à la Rousse- rolle XXI 259 Rouille de fer et Ocre ix 1 35 Rouge , voyez Soucbet. RouGE-cAP xxii 227 DES MATIÈRES. 1^5 Tome. Page. RoUGE-GORGE. XXIII 1 53 bleu de rAmérique septen- trionale ib. 164 Rouge-noir xxi 082 ROCGE-QUEUE XXIII ll^2 — — de la Guiane ib. 147 — — — — dn Bengale , ainsi nommé par Albin xix 2^2 RouGEOT, nom donné en Bourgogne au Millouin xxvi 55 1 RouGETTE XV 262 RoussiGNEAu, nom donné en Provence au Rossignol xxiii 67 RoussiGNOL.. .ici id, . . . ib. ib. RoussELiNE , ou Alouette de marais. . . ib. 5ï ROUSSEROLLE XXI 2DÇ) Roussette, Chauve-Souris xv 262 Roussette, ou Fauvette des bois xxiii 112 RoussOLAN, nom donné au grand Mon- tain par les habitants des montagnes du Dauphin é. ROUVERDIN RuBÉTRA, ou Oiseau d'Amérique huppé. RuBiN, ou Gobe-Mouche rouge huppé de XII i35 ib. 241 ib. 34 c 176 TABLE GÉNÉRALE Tome. Page. la rivière des Amazones , xxii 44 2 Rubis, Oiseau-Mouche xxiii 410 — — du Brésil, pierre précieuse. . . . viii 290 — — émeraude, Oiseau-Mouche.. . . xxiii 4^^ — — et vermeille, pierres précieuses. ix i\6 RUFALBIN ..,.., XXIV 258 l DES MATIERES. e<^>i»g»«»».»9»8»»8N>»»»o»<'»»»«<»«»o»<.»«»a»a»<>»«»9»»«»a»a*8»8'»»»« ;; s. Tome. Page. Sablon magnétique ix i^S Sacre xix 206 d'Egypte ib. i49 Sagouin, ou Singe de nuit . xviii 2l[S Sagouins (Les) ib. 2o5 Saï ib. 2o4 — (Caractères distinctifs du) ib. 255 Saïga.. xvii IJ7 Saimiri xviii 255 (Caractères distinctifs du). . . ib. 236 Saint-Martin (Oiseau) xix 180 Sajou brun xviii 229 — - — cornu ib. 258 gris ib. 229 nègre ib. 257 Sajous (Caractères distinctifs des).. . . ib. 200 Saki ib. 209 (Caractères distinctifs du). . . . ib. 240 Salangane xxiv 4;* 178 TABLE GÉNÉRALE Tome. SaNDERLING XXV Sanglier xiv d'Afrique ib. du cap Yert ib. San-Hia de la Chine . xxiv Sapajous (Les) xviii Saphir ix d'eau VIII du Brésil ib. émeraude.. xxiii Oiseau-Mouche ib. Sarcelle (Petite) xxvi à queue épineuse ib. blanche et noir, ou la Reli- gieuse ib. brune et blanche ib. ' commune ib. de Coromandel ib. d Égyple ib. de Féroé ib. d'été ib. ^ de Java. ib. de la Caroline . ib. de la Chine ib. Page. 186 (224 212 124 254 2S6 421 420 584 ^97 ^9 401 58i 391 090 394 386 392 4oo 393 DES MATIÈRES. I79 Tome. Page. Sarcelle de Madagascar xxvi Sgi de Virginie, voyez Sarcelle sou- crourette. du Mexique ib. 099 rousse à queue longue ib. v^gS soucrourette ib. 596 soucrourou ib. 095 Sarcelles (Les) ib. 080 Sardoine VIII 026 Saricovienne * XV 86 Sarigle ou Opossum xvi 2 63 à longs poils ib. 290 — des Illinois ib. 289 Sassebé XXIV 142 Saui-Jala, ou Merle doré de Madagascar. xxi 5â8 Savacou. XXV 319 SavANA XXII 4^^ SCARLATTE ib. 2 10 Schistes (Des) vi 109 SCHERMAN. . * ^. . . . XV 1 58 Schet-bé XIX 2 56 1. Voyez Supplément, tome P% page 197. Saricovienne ou Loutre du Brésil. l80 TABLE GÉNÉRALE Tome. Page. ScHET de Madagascar . xxii 459 SciioRL (Du) VI 66 — — (Stalactites cristalisées du).. . . viii ^70 Sèche-Teruine, nom donaé à TEngou- levent dans quelques endroits de la Bourgogne .xxiv 54o Secrétaire , ou Messager xxv 207 Sel ammoniac .... vu 175 — marin et sel gemme ib. 107 Sels (Des) ib. 66 SÉNÉGAL!. xxii 107 (Variété du) ib. 108 rayé ib. 199 Sénégalis (Les) ib. 99 Sens de la vue. xii 88 — de l'ouie ib. i58 — (Des) en général. ........ ib. 162 Septicolor XXII 206 Serevan ib. 110 Serin de Mozambique ib. 70 des Canaries ib. 5i de la Jamaïque, voy. Serin de Mo- zambique. Serpentines viii 368 DES MATIERES. 101 Tome. Page. Sérotine (Grande) de la Gniane. ... xv 285 Serre-Fine, nom donné en ProveAce à la Mésange xxni 281 Serrurier , nom donné à la Mésange , notamment en Provence . ih. ! ^^^ ( 29.^ Serval xvi 87 SiFiLET, ou Manucode à six ûlets. . . . xxl 129 SiFFLEUR ib. 188 à bec noir xxvi 53o à bec rouge et narines jaunes. ib. 02g — = huppé ib. 32S nom donné au Bouvreuil. . . xxii 5oi Simon, voyez Petit-Simon. SiNCIALO xxiv i56 Singe de nuit, voyez Sagouin. Singes (Nomenclature des) xviiï 02 S1NSIGNOTTE, nom donné en Lorraine à l'Alouette pipi xxiii 36 Sirène, nom donné au Lamantin par plusieurs voyageurs. xvni 629 SiRLi du cap de Bonne-Espérance. . . . xxiii 56 SiTTELLE (Petite) ib. 348 — (Variétés de la) ib. ib. -— (Grande) à bec crochu. . ... ib. 352 à huppe noire ib. 35o l82 TABLE GÉNÉRALE Tome. SiTTELLE (Petite) à huppe noire xxiii (Petite) à tête brune ib. à tête noire ib. du Canada ib. grivelëe ib. vulgairement Torche-pot. ... ib. SiZERIN xxn Smectls, ou Argile à foulon viii SmIRRING XXVI SOCO XXV Solitaire xix Sonneur, voyez Coracias huppé. SOSOVÉ XXIV SOIIBUSE XIX SOUCHET • XXVI Soufre (Du) vu Soui XXII Soui-Manga XXIII à collier. ......... ib. à gorge violette et poitrine rouge ib. à longue queue et à capu- chon violet ib. brun et blanc ib. de l'île Bourbon ib. Page, 55 1 ib. ib. 349 355 341 191 400 i5 272 385 167 i85 555 45 412 566 572 070 582 569 58î DES MATIERES. 1 bO Tome. Page. Soui-Manga de toutes couleurs. .... xxiii 079 marron pourpré à poitrine rouge ib. 568 olive à gorge pourpre. ... ib. 5'jS pourpré ib. 571 rouge noir et blanc ib. 58o vert (Grand) à longue queue ib. 585 : vert à gorge rouge ib. 58o vert doré changeant à lon- gue queue ib. 584 violet à poitrine rouge. . . ib. 5^0 Soui-Mangas (Les) à longue queue.. . ib. 582 SouLCiE XXII 27 SouLciET ib. 29 Souris xv 147 SOUSLIK^ . xviii 4^7 Spath, voyez Feld-spath. {T)u) appelé Cristal d'Islande.. ix 10 Spaths fluors ib. 66 — — pesants ib. 81 Spatule.. xxv 522 1. Voyez Supplément, tome I", tes Spermopfùles et autres sujets dé- crits pages 3i5 à 34o. l84 TAF.LE GÉNÉRALE Tome. Page, Speurer, nom donné sur le Rhin vers Strasbourg au Pierre-Garin xxvi 1 1 2 Spicifère XX 246 SpIPOLETTE XXIII Stalactites calcaires ^ . cristalisées du feld-spath.. -.— du quartz.. . . duschorl.. . . — de la terre végétale. . . . — et concrétions du mica. . . (Des) vitreuses vitreuses non cristalisées. Stariki (Les) Stercoraire, voyez Labbe. Stourne, voyez Étourneau de la Loui- siaiiCi Sucrier xxiii 59S Suisse^ xvi 195 Superbe, î^6?yé'zManucode noir de la Nou- velle-Guiaée. SuRicATE^ XVII 449 1. Voyez Supplément, tome I", page 34o, Su.hse ou Spermophile à quatre bandes. 2. Voyez Supplément , tome I", page M, Mangue, et page 409, Us Suricates, XIII ^9 IX r^ VIII 2^2 ib. 22S ib. 270 IX ■73 VIII 36o ib. 220 ib. 5l2 :xvi 497 DES MATIÈUES. 1 85 Tome. Page. Surmulot xv 252 Syacou XXII 242 Système de M. Burnet, théorie de la terre i 220 de M. Wiston. . . id, , . id. . ib. 209 de M. Woodward. id. . . id. . ib. 225 Systèmes divers id. . . id. . ib. 22^ i5 8G TABLE GÉNÉRALE «♦»•«<•« ««♦«•9 ««ï"»*»*»***»*** ••'« T. Tome. Page. Tableau (Explication du) de Tordre des Chiens xiv 265 Tacco XXIV 261 Tadorne xxvi 342 Taguan 5 ou grand Écureuil volant. . . . xviii 384 Tait-Sou xxiv 255 Tajacu, v^jé?^: Pécari. Talao , confondu par erreur avec le Sep- ticolor XXII 238 Talapoin xviii 180 Talc (Du) vi 5ia Talève. xxvi 26 Tamatia XXV 69 (Beau) ib. 73 à collier ib. y^ à tête et gorge rouges ib. 71 Tamatias (Les) noirs et blancs ib. 73 TaMANDUA XVI ! ^^^ Tamanoir '^- | 208 DES MATlÈPxES. 1 87 Tome. Page. Tamarin xviii 242 — — — ( Caractères distinctifs du ), , ib. ib. — — — nègre ib. 24^ Tanaombé, ou Merle de Madagascar. . . xxi 3i6 Tanas XIX 227 Tangara (Grand) xxii 207 à coiffe noire de Cayenne, voyez Coiffe noire. à cravate noire , voyez Camail. à gorge noire ib. 239 à tête rousse , voyez Passe- Vert. bleu , . . . ib. 238 brun d'Amérique, voyez Rouge- Cap. cendré du Brésil, voyez Coiffe noire. de Cayenne, voy, Syacou, Téité et Tangara nègre. de la Guiane , voyez Oiseau si- lencieux. diable enrhumé ib. 229 du Brésil, voyez Septicolor, et Téité. du Canada ib. 214 — du Mexique, voyez Scàrlatte, l88 TABLE GÉNÉRALE Tome. Page. Tangara du Mississipi xxii 216 du Pérou , voyez Rouverdin. huppé de Gayenne , voy. Houp- pette. de la Guiane, voy. Houp- pette. jaune à tête noire, voj, Mordoré. nègre ib. 249 noir ib. 220 olive de la Louisiane, voyez Gri- soline. roux ib. ib. pourpré , voyez Bec-d'Argent. tacheté de Gayenne, v^j^;:^ Tan- gara diable enrhumé. tacheté des Indes, voy, Syacou. varié à tête bleue de Gayenne , voy. Tricoîor. verte de Gayenne , voyez Tricoîor. varié du Brésil , voy. Syacou. vert du Brésil ib. 21'^ Tangarâs (Les) ib. 2o5 (Les petits) ib. 241 Tangarou, v- ^81 Tétras, ou grand Coq de bruyère. ... xx 109 — — (Petit ) à plumage variable.. . . ib. 142 ,— — — — à queue pleine ib. 109 — — — — ou Coq de bruyère k queue fourchue. ... ib. 124 Tette-Chèvre, voy. Engoulevent. Théorie DE la Terre i io3 ( Preuves de la).. . ib. 168 — . Conclusion m 69 De lefifet des pluies, des marécages , des bois souter- rains et des eaux souterraines. . . ib. 7 Des changements de terres en mers et de mers en terres. ib. 59 Des fleuves 11 92 _„ >„ -^ Des îles nouvelles, des cavernes et desfentes perpen- ig'2 TABLE GÉNÉRALE Tome. Page. diculaires il 3^5 Théorie de la Terre. Des inégalités du fond de la mer et des courants. . . ib. 214 Des laves et basaltes. ib. 383 Des mers et des lacs. ib. i v34 Des vents irréguliers, des trombes, et de quelques au- tres phénomènes causés par l'agita- tion de la mer et de l'air ib. 265 — Des vents réglés.. . ib. 235 Des volcans ib. 333 Des volcans éteints. ib. 369 — Du flux et reflux. . ib. 2o3 Exemples des chan- gements arrivés dans les volcans. ib. 334 Formation des mon- tagnes ib. 90 Géographie i 2^1 Production des cou- ches ou lits de DES MATIERES. Tome. Page. terre i 270 Théorie DE LA Terre. Sur la violence des vents du midi dans quelques contrées septentrionales. . 11 286 — • Sur l'éboulement et le déplacement de quelques ter- rains III 29 -— — - — — — — Sur les cavernes for- mées par le feu primitif. 11 ^25 ' Sur les coquilles et autres produc- tions de la mer qu'on trouve dans l'intérieur de la terre ib. n - Sur les inégalités de la surface de la terre ib. 67 Sur les lacs salés de TAsie ib. 201 Sur les Lavanges. . ib. 260 Sur les ossemenis 194 TABLE GÉNÉRALE Tome. Page. que l'on trouve quelquefois dans l'in- térieur de la terre m 53 Théorie DE laTerré. Sur les tremblements de terre ii 326 — Sur les trombes. . . ib. 286 Sur l'état de l'air au dessus des hautes montagnes. ... ib. 254 — ^ Sur quelques vents qui varient régu- lièrement. ... ib. 269 = Système de M. Bur- net I 220 — -^ Système de M. Wis- ton ib. 209 — . Système de M. Wood- ward ib. 223 Systèmes divers. . . ib. 228 Thérèse jaune xxii 293 Tic-Tic, ou Todier de l'Amérique méri- dionale.. XXV 171 Tigre* xvi 32 Tigres (Les) ib. 28 1. Vovet Suppiément. tomcl", page 27-2 , Tigre ondulé. DES MATIÈRES. IQO Tome. Page. Tué , OU grand Manakin xxii 532 TiJÉPiRANGA, voyez Coiffe noire. TiKLiN, ou Râle des Philippines xxv 607 à collier o ib. 609 1^. -brun ib. 5o8 rayé. ib. ib. TiLLY, ou Grive cendrée d'Amérique. . xxi 256 T1NA310U cendré xxii 4^^ — varié ib. ib. TiNAMOUs (Les) ib. 4o3 Tire-Arrache , nom donné à la Rousse- roUe XXI 240 TiRicA XXIV 167 TiTiRis (Les), ou Pipiris xxii ^62 Togo xxv 89 TocoLiN iXi 175 TocRO , ou Perdrix de la Guiane xxii /^\5 TocK xxv 106 ToDiER bleu à ventre orangé ib. 172 — — de l'Amérique méridionale, voyez Tic-Tic. — — — — — — septentrionale. . ib. 169 ToDiERS (Les) ib. 168 TOLAÎ xviii 4^^ TOLCANA. XXI iSq 1C)(S TABLE GÉNÉRALE Tome. Page. Topaze viii 290 de Saxe ib. 294 Saphir et Girasol ix 124 TORCOL XXV 62 TORNOVIARSUK XXVI /^SS Torticolis , nom donné en Lorraine au Torcol XXV 62 TOUAN XV l32 Toucan à gorge jaune xxv 90 à ventre reuge ib. 92 Toucans (Les) ib. 81 TOUCNAM-COURVI. . ' XXI 585 Toui à gorge jaune xxiv 166 — à tête dor ib. 169 Toui-Été , voyez Été. Touis (Les) , ou Perriches à queue courte ib. i65 TouiTE o xxii i4i TouLOU XXIV 257 Toupet bleu xxii i65 TouRACO XXIV 181 d'Abyssinie, variété du Tou- raco ib. 182 TouRACO du cap de Bonne-Espérance , variété du Touraco ib. 182 DES MATIERES. I97 Tome. Page. Tourmaline vin 007 Tourne-Motte, nom donné au Motteux. xxiii i85 Tourne-Pierre xxv 4^7 gris de Cayenne ib. 4^9 TouROcco XX 592 Tourte ib. 396 Tourtelette ib. 395 Tourterelle ib. 387 à collier ib. 090 à cravate noire du cap de Bonne-Espérance, voyez Tourtelette. à large queue du Sénégal , voyez Tourocco. d'Amérique. ib. 392 de Java , voyez Turvert. de la Caroline, voy. Tourte. du Canada ib. 391 de Portugal ib. 395 — du Sénégal ib. 592 — verte d'Amboine , voyez Turvert. TouYOu XIX 36i Traîne-Buisson ou Mouchet, ou Fauvette d'biver xxiii 120 198 TABLE GÉKÉRALE Tome. Page. Traquet XXIIl 166 (Grand) ib. 176 ou Tarier du Sénégal ib. 172 -à lunettes , voyez Clignot. d'Angleterre ib. 169 ^ de l'île de Luçon ib. 170 de Madagascar, voyez Fitert. des Philippines ib. 174 ( Grand ) des Philippines. . . ib. ib. du cap de Bonne-Espérance. . ib. 177 Trelus, nom donné au Cujelier ib. 26 Tremblements de terre 11 326 Tricolor XXII 234 huppé de la Chine, voy* Faisan doré. Tripoli ix 192 Troglodyte, vulgairement et impropre- ment Roitelet xxiii 2^^^ — de Buénos-Ayres ib. 270 — de la Louisiane ib. ib. Trombes (Des) 11 2^Q Trompette, nom donné à l'Agami.. . . xxii 394 TrOUPIALE XXI 166 — — — à ailes rouges de la Louisiane. ib. 179 — — — à calotte noire ib. 182 DES MATIERES. l 99 Tome. Page. TuouPiALE de Cayenne xxi 179 — - — — de la Guiane ib. ib, — — — de la Nouvelle-Espagne, v^j^z Xochilol. — — —noir ib. 180 (Petit) noir ib. 181 — — — olive de Cayenne ib. 184 — — — tacheté de Cayenne ib. i83 Troupiales (Les) ib. i63 Trousse-Col, nom donné au Torcol. . . xxv 62 TUGAN xviii 4i^ TuRLU, nom donné au Courlis en Bour- gogne et en Poitou . xxv ^0^ TuRLUi, nom donné au Courlis en Picar- die . . . e . ib. ib. TuRLUT. . . ^ noms donnés en Sologne TuRLLTOiR, ) au Cujelier xxiii 26 TuRNix, ou Caille de Madagascar. ... xx 335 TuRPAN, ou Tourpan, canard de Sibérie, xxvi 4^4 TuRQuiN xxn 221 Turquoises ix 24 TuRVERT XX 094 Tyran à queue fourchue de Cayenne, voyez Savana. — — de Cayenne xxii 4^9 200 TABLE GENERALE Tome. Page, Tyran de la Caroline xxii 4^^ — — de la Louisiane ib. 47^ — — — — voyez Tyran de la Caroline. Tyrans (Les) ib. | ^^ '^ DES MATIERES. 201 »»c»8«»»a»ait»««»«»ai»8»«i»8#e»8i>9«»»o»a»g«Q«8»g«»B»t»ae»«»B u. Tome. Page. Unau XVII 434 (Petit) ib. 446 Uribitinga Urson. XIX 129 XVII 370 Urubu xix i55 ^4 202 TABLE GENERAL!* r B-8»»»<«ia»».»^»*»OO»«'»»0i89#B8 "-J <»«««v DES MATIERES. '200 Tome. Page. Variétés dans l'espèce humaine xii i85 Variole.. . xxiii 54 Vautour, ou grand Vautour. . ..... xix 142 __ (Petit). . , ib.^ i46 -, à aigrettes. ib. 14' j brun ib. i48 cendré , voyez Vautour à ai- grettes. ^. — doré. fauve. jaune. . )> voyez Griffon. noir. . -■ rouge. . / Vautours (Les).. ........... ib. \o3 -— (Roi des ) ib. 1 5 1 Vaza, ou Perroquet noir. ....... xxiv 49 Végétaux (Effets des gelées sur les). . , x 7 — — — ( Expériences sur les) ib. 218 Vengoline XXII 95 Vents du midi (Violence des) 11 285 -■ irréguliers ib. 263 ^ qui varient régulièrement. .... ib. 259 ". (Des) réglés ib. 255 Venturon, variété du Serin. ...... xxii 55 204 TABLE GÉNÉRALE Tome. Page. Verdale \ Verdat f i^o^s donnés au Verdier \ > > XXII i58 Verdauge i Q^ différentes provinces. ) Verdelat / Verderin ib. 167 Verderoux , ib. 25 1 Verdier , ib. i58 sans vert ib. 167 Verdin , de la Cochinchine. ...... xxi 538 VeRDINÈRE XXII 166 Verdrie noms donnés au Verdier.. . ib. i58 Verdrin Vermeille ix 116 Verquette , nom donné à la Draine dans leBugey xxi 241 Verre (Liquéfaction du) sa durée. . . . iv 169 Verres primitifs vi 21 Vert-Brunet XXII i65 Vert-doré, Oiseau-Mouche xxiii 424 Vert-doré, ou Merle à longue queue du Sénégal * . . xxi 5oo Veuve (Grande) xxii i55 à épaulettes. ib. 1 54 — — à quatre brins ib. i 5o DES MATIÈRES. SO^J Tome. Page. Veuve au collier d'or xxii ijS (Grande) d'Angola voyez Yeiwe %. au collier d'or. — — Dominicaine ib. i5i — — en feu ib. i55 — — éteinte ib. 1 56 — — mouchetée ib. i54 Veuves (Les) ib. i/|5 Vie ( Tables des probabilités de la durée de la) XII l\0 Vieillard à ailes rousses xxiv 269 -^ (Petit) ib. 260 Vieillesse (De la) xii 7 Vieillesses extraordinaires ib. 65 Vigogne xvii 4^^ ViNGEON, ou Gingeon xxvi 5i8 VlNTSI XXV i55 Vison xvii 027 ViTREC, voyez Motteux. Vitriols (Des) vu 07 VoisiEU ou Vonsieu, nom donné en Bour- gogne au Lérot xv igg Voix des animaux. . xu 1 60 Volcans (Des) 11 555 20(y TABLE GÉNÉRALE Tome. Page. Volcans (Changements arrives dans les). ii 554 Époque à laquelle ils ont com- mencé d'agir v 191 (Des) éteints 11 36g et tremblements de terre. . . . ib. 294 Volcaniques (Matières) vu 7 (Produits) IX 177 VoLFRAN ib. 159 Vourou-Driou. XXIV 256 VouROUsAMBÉ de Madagascar xxvi 494 Vredin, nom donné au Verdier xxii i58 Vue (Sens de la) xii 88 i e»e<8<»ft»g»»»fte»»»»fr»a »C »»»»»« ■»»e'»»«rc'ft»&c»o«-(»a-«<9< w. Tome. Page. Whip-poor-will XXIV 557 WORABÉE XXII 74 DES MATIEllES. 20 J ^»»^a<««4^■>r^.»a»»■S«4^»<«<»»o»«3'0»»>*»8*a■»^■»<8«>»»»(>»aA^a^^o■»»«<'»a^wg'a^8«^'S■a««^ X. Tome. Page. XOCHITOL XXI 172 ^a«£>!»!»e# »<«•■<«>»«> »*»«e«>(»»«NS4>«<»»«94>a«>«<»» Y. Tome. Page. Yacou. XX 265 Yapou , voyez Gassique jaune du Brésil. Yarqué , espèce de Saki xviii 241 208 TABLE GÉNÉRALE Sc»« ««<»«<»« ««««<»6'»«<«««C<»« 4 Z. Tome. Page. ZaNOÉ * XXI 87 Zèbre xvii j 'ii Zébu xvi j 7 , Zemni XVIIl l\0^ Zéolite IX /|7 Zibeline '. xvii 528 ZiBET XVI 1 16 Zilatat. XXV 295 Zinc (Du) viii ii3 Zisel xvi[i 4<^4 ZiTziL, ou Colibri piqueté xxiii 4'^9 Zizi, ou Bruant de haie xxii 280 ZoNÉcoLiN XX 540 ZORILLE XVIl 52 1 FIN DE LA table DES MATIERES. TABLEAU INDICATIF DES GRAVURES DE BUFFON. i5 (v\v>'\vv\■\\\^/vvv»'vvv'»a\^\'v\\^/v^v^/vx'v^'V^v^'v^v\-/\\'v^'v\\\'vvv^^'V'V^'VW\'\^^A'\.\v■»/v^^\'v\'v^^^^^'\Av^ TABLEAU Pau o r 1) n e a u m u r i o u f. DES GRAVURES DE BUFFON. AVEC INDICATION DES VOLLxMES ET PA&ES ou ETXES DOIVENT ÊTRE PLACEES. Plauch. Fig. Tome. Page. Le Portrait de BufFon, en tête de l'Ouvrage. ,1 » Carte de Tancien continent. . 2 » Carte du nouveau continent. . 7) » Fourneaux pour courber les glaces à miroirs ardents. . . 4 » Miroirs de réûexion 5 » Miroirs de réflexion , lentille à eau et lentille à échelons. . iv ii5 6 » Dents d'Hippopotames et d'a- nimaux inconnus v 58 - » Carte des environs de Langres. v 208 8 » Carte des deux régionspolaires. v 355 1 241 I 246 ÎV 107 IV 1 10 212 TABLEAU INDICATIF Planch. Fig. Tome. Page. 9 » Figures relatives au système de la génération. ..... xi i5 10 » Id.. . , id fW. * . . XI 2^ 1 1 » Id. . . . id id. , . , XI 62 12 » L'Homme et la Femme. ... xi 4*2 1 3 » Négresses pie et blanche. . . xii 4^4 i4 » Monstres humains xii l^^3 i5 1 Le Cheval xiv 11 2 L'Ane ib. 99 16 1 Le Taureau xiv i54 2 Le Bélier ib. 167 17 I La Brebis xiv iS^ 2 Le Bouc ib. 174 48 1 Le Cochon xiv 186 2 Le Cochon de Siam ib. ib. IQ 1 Le Sanglier xiv 186 2 Le Babiroussa xvii 297 20 1 Le Chien de berger xiv 266 2 Le Mâtin ib. 26" DES GRAVURES DE BUFFON. 2l5 Plancli. Fig. Toxue. Page. 21 1 Le Dogue de forte race. . . . xiv '26S 2 Le Chien de Sibérie ib. 271 22 » Table de l'ordre des Chiens. . xiv 265 23 1 Le petit Danois xiv 267 2 Le Chien turc ib. 268 3 Le Chien turc et gredin. . . . ib. 279 24 » ^ grand Chien-Loup xiv 281 2 Le grand Chien de Russie. . . ib. 283 25 1 Le Ciiat sauvage xiv 35o 2 Le Chat domestique ib. 334 3 Le Chat d'Angora, ib. 34 1 26 1 Le Cerf. xiv 358 2 La Biche ib. ib. 27 1 Le Daim xiv 599 2 Le Chevreuil. ib. 4^5 28 1 Le Lièvre. xiv 4^1 2 Le Lapin sauvage ib. 4^7 3 Le Lapin domestique. .... ib. ib. '2i[^ TA.BLEAU INDICATIF Plaach. Fig. Tome. Page. 2^ 1 Le Loup . XV 39 2 Le Loup noir ib. 5i 3o 1 Le Loup du Mexique. .... xv 54 2 Le Renard ib. 55 3i 1 Le Blaireau, xv 67 2 La Loutre ib. 72 3 La Loutre de la Guiane. . . . ib. ^"5 33 1 La Fouine. , xv 100 â La Saricovienne. . ib. ^Q 3 La Fouine de la Guiane.. ... ib. io3 33 1 La Marte. xv 106 2 La petite Fouine de la Guiane. ib. io5 3 La petite Fouine de Madagas- car ib. ib. 34 1 Le Furet xv 114 2 Le Roselet ib. i33 3 Le Putois rayé de l'Inde.. . . ib. 112 35 1 La Belette xv 119 2 LUermine ib. i33 DES GRAVURES DE BUFFON. 2lS Planch. Fig. Tome. Page. 35 3 Le Touan * . xv i32 36 1 Le Rat xv 142 2 La Souris ib. 147 3 Le Grisou. . . » ib. i4o 37 1 Le Mulot XV i52 2 Le Rat perchai ib. 167 3 Le Scherman ib. i58 38 1 L'Ecureuil xv 160 2 Le Rai d'eau ib. 166 3 Le CampagQol ib. 168 XV 170 39 1 Le Hamster. . . , 2 Le Cochon-d'Iude ib. 186 3 La Musaraigne ib. 188 40 1 La Musaraigne d'eau xv 190 2 La Musaraigne musquée de rinde. . . : ib. 191 3 Le Loir ib. 192 41 1 Le Lérot. ......... xv 199 2 Le Lérot à queue dorée ib. 201 2ld TABLliAU INDICATIF PJanch. Fig. Tome. Page. 4i 3 Le Hérisson xv 2o5 42 1 La Taupe xv 2i3 2 La petite Taupe du Gap. . . . ib. 219 3 La grande Taupe du Cap. . . ib. 227 43 I La Taupe du Canada xv 22S 2 Le Muscardin ib. 23o 3 La Marmotte ib. 235 44 1 Le Monax xv 242 2 La Marmotte du Cap. .... ib. 244 3 Le Klipdas ib. 248 45 1 Le Bobak xv 262 2 Le Souslik xviii 4^7 3 La Chauve-Souris murin. ... xv 255 46 » La Chauve-Souris murin aux ailes étendues xv 255 47 1 L'Oreillard xv 283 2 La Sérotine. . ib. 285 3 La Noctule ib. 285 DES GRAVURES DE BUFFON. 21"] Planch. Fig. Tome. Page. 48 1 La Pipistrelle xv 260 2 La Barbaslelle . ib. 261 5 La Chauve-Souris fer-de-lance. ib. 287 49 1 L'Ours brun xv 292 2 L'Ours blanc ib. 3o9 50 1 Le Raton-Crabier xv 348 2 Le Coati ib. 35o 3 Le Kinkajou xvii 5i4 5i i Le Paca xvi 264 2 L'Acouchi xviii 4^^ 3 L'Agouti XV 353 52 1 Le Lion xvi 7 2 Le Tigre ib. 32 •O' 53 1 La Panthère xvi 4^ 2 L'Once ib. ib. 3 Le Léopard ib. ib. 54 1 Le Jaguar xvi 57 2 Le Couguar ib. 64 3 Le Couguar noir ib. 66 2l8 TABLEAU INDICATIF Planch. Fig. Tome. Page. 55 1 Le Castor xv 3i5 2 Le Desman xvi i5/| 5 L'Ondatra ib. ib. 4 Le Cabiai xvn 552 56 1 Le Raton xv 558 2 Le Carcajou xvii 5o5 5 Le Glouton ib. 497 67 1 Le Lynx xvi 71 2 Le Lynx du Canada ib. 80 5 Le Caracai ib. 84 58 1 Le Serval xvi 87 2 L'Ocelot mâle ib. 89 5 Le Margay ib. 93 59 1 Le Chacal- Adive xvi 106 2 Le Chacal d'Afrique ib. 100 5 L'Hyène ib. 108 60 1 La Civette xvi 116 2 La Geuette ib. 128 5 Le Pécari ib. 177 DES GRAVURES DE BLFFON. ^! i 9 Planch. Fig. Tome. Page. 61 1 Le Polatouche xvi 186 2 Le Petit-Gris . ib. 190 5 Le Palmiste ib. 195 62 i Le Barbaresque ^ xvi 196 2 Le Suisse ib. ib. 5 Le Fourmilier ib. '199 65 1 Le Tamandua xvi 199 2 Le Panffolin ib. 'O 3 Le Tatou à longue queue. . . , ib. 220 22 64 1 L'Encoubert xvi 255 2 Le Kabassou ib. 240 3" Le Sarigue. ib. 265 65 1 Le Sarigue à lougs poils. ... xvi 290 2 La Marmose ib. 291 5 Le Gayopollin ib. 296 66 » L'Elépbant xvi 297 66 bis. » Le Rhinocéros ib. 571 67 1 Le Chameau xvi 590 2 Le Dromadaire . th. ib. '220 TABLEAU liNDICATlF Plauch. Fig. Tome. Page. es i Le Buffle xvi 4o6 2 Le Bison ib. ib. 69 1 Le Zèbre xvii 4^ 2 Le Couagga ib. 69 70 1 L'Élan XVII 63 2 Le Renne ib. ib. 71 1 Le Bouquetin xvii 120 2 Le Chamois. . ib. ib. 2 1 La Gazelle xvii i4i 2 La Gorine ib. i44 70 1 La Gazelle pasan.. ...... xvii 176 2 La Gazelle Antilope ib. 177 74 1 La Gazelle du Cap xvii 188 2 La Gazelle tzeïran ib. 181 75 1 Le Klippspringer xvii 196 2 Le Guib ib. 264 r6 1 Le Condoma xvn 226 DES GRAVURES DE BUFFON. 221 Planch. Fig. Tome. Page. 76 2 Le Nil-Gaut xvii 2ôt) 7 1 La GrÎQime xvii 256 2 Le Chevrotain ib. 26S 3 Le Memina ib. ib. n8 1 Le Chevreuil des Indes. . . . xvn 269 2 Le Musc ib. 281 79 1 Le Tapir xvii 5oi 2 L'Hippopotame ib. 019 80 1 Le Porc-Epic xvii 555 2 Le Porc-Epic des Indes. . . . ib. 36 1 3 Le Goendou. . . ib. 363 81 1 Le Goendou à longue queue. . xvii 367 2 L'Urson ib. 370 3 Le Tanrec ib. 372 82 » La Girafe xvii 376 83 1 Le Lama xvii /^^o^ 2 La Vigogne. ......... ib. /^20 9.2 '2 TABLEAU INDICATIF Plancli. Fig. Tome. Page. 84 1 1/Unau xvii 4^4 2 L'Aï ib. ib. 5 Le Phalauger femelle. .... ib. ^^7) 85 1 La Gerboise d'Egypte xvii 4^7 2 La grande Gerboise du Cap. . ib. ib. S6 1 La Mangouste xvii 4^^ 2 La Fossane . ib. 4^7 5 Le Yansire ib. 4^9 87 1 Le Nems xvii 49-^ 2 L'Isatis ib. 49^ 5 Le Leraing ib. Si; 88 1 Le Coasse xvii 5^0 2 Le Chinche ib. ib. 5 Le Conepate ib. ib, 89 1 Le Zorilîe xvii 520 2 La Mouffette du Chili ib. 525 5 Le Pékan. ib. 327 90 1 Le Loris du Bengale xviii 16 2 Petit Maki gris ib. 29 DES GRAVURES DE BUFFON. 22J Planch. Fig. Tome. Page. 91 i Le Vari . xviii 3i 2 Le Mococo ib. 12 92 1 Le Pongo xviii 6S 2 Le Jocko • . . ib. ib. 95 1 Le Gibbon -, . . . xviii ii5 2 Le Magot ib. i3i 94 1 Le Papion xviii i55 2 Le MaQdrill ib. 147 95 1 Le Patas à bandeau noir. . . . xvin 161 2 Le Malbrouck ib. i65 96 1 Le Callilriche xviii 176 2 La Mone. . ib. 172 9*^ 1 Le Moustac xviii 178 2 Le Blanc-nez ib. 189 98 1 La Guenon à crinière xviii 199 2 Le Doue ib. 201 99 1 L'Alouate xviii 208 224 TABLEAU INDICATIF Planch. Fig. Tome. Page. 99 P. Le Coaita xviii 219 100 1 Le Saï XVIII 204 2 Le Saimiri ib. 235 101 1 La Guenon à long nez xviii 182 2 La Guenon Diane ib. 222 102 1 Le Sajou gris . xviii 229 2 Le Sajou cornu . . ib. 2'58 io3 1 La Guenon à nez blanc proé- minent XVIII 190 2 Le Saki ib. 259 io4 1 L'Ouistiti XVIII 244 2 Le Marikina ib. 247, io5 1 Le Mulet xviii 5ii 2 Le Gnou. ib. 355 106 1 L'Aye-Aye xviii 067 2 L'Animal anonyme ib. 371 3 Le Taguan, ou grand Écureuil volant ib. 584 DES (tKAVURES de Bl]FFON. 22^ Planch. Fig. Tome. Page. 107 1 Le Phoque à museau ridé. . . xviii 44^ 2 Le Phoque à ventre blauc. . . ib. 44^ 5 Le Phoque à capuchon. ... ib. 4^^ 4 Le Phoque à croissant. .... ib. 4^9 io8 1 Le Phoque commun xviii 4^^^ 2 L'Ours marin . ib. 4^^ 7) Le Lion marin ib. 4^4 4 Le Morse ib. 5o2 109 1 Le Dugon xviii 5i3 2 Le Lamantin ib. 5i5 5 Le grand Lamantin de Kamts- chatka ib. 532 4 Le petit Lamantin d'Amérique. ib. 544 110 1 Le grand Aigle xix 84 2 L'Aigle commun ib. gi m 1 Le petit Aigle xix 93 2 Le Pyguargue ib. 99 112 1 Le Balbuzard xix 102 2 L'Orfraie ib. 108 3 Le Jean-le-Blanc ib, 117 16 'J'jG tableau indicatif Plauch. Fig. Tome. Page. 11 3 1 Le Pei'cnoptère xix i36 2 Le Griffon ib. 137 114 1 Le Vautour à aigrettes. . . . . xix i/jo 2 Le Vautour brun ib. 147 1 1 5 1 Le Roi des Vautours xix 1 5 1 2 Le Condor ib. 162 116 1 Le Milan xix 170 2 La Buse ib. 1 76 3 La Bondrée ib. 178 117 1 L'Oiseau Saint-Martin xix 1 80 2 La Soubuse ib. i83 3 Le Busard ib. i85 118 1 L'Épervier xix igi 2 L'Autour ib. 194 3 Le Gerfaut ib. 201 119 i Le Faucon xix 208 2 Le Sacre ib. 206 3 Le Tanas ib. 227 DES GllAVUllES DK lUFFON. 227 Planch. Fig. Tome. Page. 120 1 Le Hobereau xix 229 2 La Crécerelle. ib. 23 1 3 L'Émérillon ib. 207 121 1 La Pie-Griècbe grise xix 243 2 La Pie-Grièche rousse ib. 247 3 L'Écorcheur ib. 248 122 i Le Grand-Duc xix 272 2 Le Hibou ib. 278 3 Le Scops. ib. 287 123 1 Le Chat-Huant xix 292 2 L'EflVaie ib. 2,94 3 La Chouette.. ib. 298 124 1 L'Autrucbe xix 3 19 2 Le Touyou ib. 36 1 125 1 Le Casoar xix 369 2 L'Outarde ib. 395 126 1 Le Coq XX 7 2 Le Dindon ib. 64 3 La Pintade , . . ib. 90 'AiiS TA RLE AU INDICATIF Plancli. Fig. Tome. Page. 127 1 Le Tétras xx 109 2 Le petit Tétras , . . ib. 124 3 La Gelinotte ib. i44 2S 1 La Gelinotte du Canada. ... xx 2 Le Gansfa , . ib. ,1 79 52 Le Lagopède ib. 168 129 1 Le Paon xx 186 2 Le Faisan . ib. 216 5 Le Faisan doré ib. 207 i5o 1 Le Katraca xx 244 2 L'Éperonnier ^ . . ib. 248 5 Le Hocco ib. 255 i5i 1 Le Pauxi xx 259 2 L'Hoazin ib. 261 5 LTacou ib. 260 i52 1 La Perdrix grise xx 274 2 La petite Perdrix grise. ... ib. 287 5 La Perdrix de montagne. . . . ib. 28S i55 i La Bartavelle xx 289 DES GUAVUllES DE BUFl-ON. '2'2C) Plaach. Fig. Tome. Page. i53 2 La Perdrix rouge xx 298 3 Le Fraacolia ib. 5o5 54 1 La Caille xx 5ii 2 Le Pigeon biset , . ib. 55 1 3 Le Pigeon grosse-gorge., . . . ib. 556 i55 1 Le Pigeon nonain xx 7)6^ 2 Le Pigeon à cravate ib. 564 5 Le Pigeon polonais ib. ib. î 56 1 Le Pigeon de la Jamaïque. . . xx 576 2 Le Pigeon ramier ib. 577 î37 1 La Tourterelle, , xx 087 2 La Tourterelle blanche, ... ib. 588 3 La Tourter^ille à collier. ... ib. 590 i58 1 Le Corbeau xxi i5 2 La Corbine. ib. 59 109 i Le Crave xxi 7 2 La Pie . ib. 70 5 Le Geai ib. 88 200 TABLEAU INDICATIF IManch. Fig. Tome. Page. i4o 1 Le Rollier des Indes xxi 120 2 L'Oiseau de Paradis ib. 124 i4i 1 Le Geai du Pérou xxi 96 2 Le Manucode ib. i53 5 Le Magnifique ib. i55 142 1 L'Étourneau xxi i44 2 L'Etourneau de la Louisiane. . ib. i58 145 1 Le Troupiale xxi 166 2 Le Troupiale commandeur.. . ib. 176 i44 1 L'Etourneau des terres Magel- laniques xxi 162 2 Le Baltimore ib. 189 3 Le Cassique de la Louisiane. . ib. 199 145 1 Le Loriot xxi 207 2 Le Loriot des Indes ib. 216 146 I La Grive xxi 229 2 La Rousserolle., ib. 239 147 1 La Draine xxi 241 DES GUAVURES DE BUFFON. 201 Planch. Fîg. . Tome. Page. 147 2 Le Moqueur xxi 265 i/fS 1 Le Merle xxi 269 2 Le Merle couleur de rose. . . ib. 283 3 Le Merle bleu ib. 288 i49 1 La Brève du Bengale xxi 34^ 2 Le Jaseur ib. 355 i5o 1 Le Cardinal buppé xxi 379 2 Le Gros-Bec ib. 367 3 Le Bec croisé ib. 370 i5i 1 Le Moineau xxii 7 2 La Soulcie.. . ib. 27 3 Le Paroare ib. 29 i52 I Le Serin xxii 3i 2 La Linotte ib. 77 3 Le Bengali piqueté. ..... ib. io5 i53 1 Le Cabaret xxii 90 2 Le Sénégali ib. 107 3 Le Maïa ib. 112 2Ô2 TABLEAU INDIGAIIF Plauch. Fig. Tome. Page. i54 1 Le Pinson , . . . . xxii 1 14 2 La Veuve à quatre brins.. . . ib. i5o i55 1 Le Pinson d'Ardenne. . . , . xxii 125 2 La grande Veuve . ib. i53 i56 1 Le Pape.. ..,..,.... xxii iGi 2 Le Verdier ib. i58 3 Le Chardonneret, ib. i68 i57 1 Le grand Tangara xxii 207 2 Le Bouvreuil bleu ib. 517 2 Le Sizerin ib. 191 i58 î Le Bluet xxii 226 2 Le Diable enrhumé ib. 229 5 Le Mordoré ib. 218 169 1 Le Septicolor xxii 27j6 2 Le Bruant de France. .... ib. 279 3 Le Proyer ib. 288 160 1 L'Ortolan de neige xxji 272 2 Le Bruant fou ib. 286 3 L'Orlolan de roseaux ib. 261 DES GRAVURES DE BUFFON. 200 Planch. Fig. Tome. Page. 161 1 Le Bruant zizi xxn 280 2 Le Mauakia rouge. ...,,. ib. 355 5 Le Bouvreuil ib- 3oi 162 1 Le Manakin xxii 552 2 L'Organiste ib. 240 5 Le Plumet blanc ib. v544 1 65 1 Le Coq de roche . xxii 547 2 Le Goliou ib. 522 164 1 Le grand Béfroy xxii 077 2 L'Agami ib. 591 i65 1 Le Cotinga cordon bleu. . . . xxii 554 2 Le Tinamou Magoua ib. 4^^ 166 1 Le Friquet xxii 20 2 Le Beau-Marquet ib. 26 5 Le Pinson de neige ib. i54 167 i Le Grenadin xxii i5G 2 Le Tarin ib. 194 5 Le Bec d'argent . ib. 221 254 TABLEAU INDICATIT Platich. Fig. Tome. Page. 168 1 Le Manakin à tête d or xxii 557 2 Le Pompadour ib. 359 5 Le petit Azur ib. 4^^ 169 1 Le Gobe-Mouche de Lorraine, xxii 4^^ 2 Le Gobe-Mouche commun.. . ib. 4*^ 5 Le Drongo ib. 474 170 1 Le Moucherolle, ou Savana.. . xxii 4^^ 2 Le grand Tyran ib. 4^^ 171 i L'Alouette xxiii 7 2 La Farlouse , ou Alouette des prés ib. 3o 3 Le Cujelier ib. 26 172 1 Le Sirli xxiii 56 2 Le Cochevis ib. 67 3 Le Rossignol ib. 67 173 1 La Fauvette xxiii 96 2 Le Rouge-Gorge ib. 1 53 3 Le Figuier ib. 208 174 1 Le Troglodyte xxiii 265 DES GRAVURES DE BUFFON. 205 Tome. Page. 174 2 Le Roitelet xxiii 271 5 La Mésano:e charbonnière. . . ib. 290 75 1 La petite Charbonnière. . . . xxiii 299 2 La Mésange moustache mâle.. ib. 5i 1 5 La Mésange monstachefemeile. ib. ib. 176 1 La Mésange rémiz xxiii 5i4 2 La Mésange huppée ib. 33 1 3 La Mésange à longue queue. . ib. 023 177 1 La Sittelle xxiii 34 1 2 LepetitGrimpereau de France. ib. 067 3 Le petit Grfmpereau de la Guiane ib. 391 178 1 Le Grimpereau de muraille. . xxiii 36 1 2 Le Soui-Manga vert doré à lon- gue queue ib. 384 3 Le Soui-Manga olive à gorge pourpre ib. 376 179 1 Le Guit-Guit noir et bleu. . . xxiii 090 2 Le Sucrier ib. 098 5 Le Soui-Manga à longue queue 56 TABLEAU INDICATIF planch. Fig. Tome. Page. 1 79 et à capuchon violet xxiii 7)S'2 i8o 1 Le plus petit Oiseau -Mouche., xxiii 4^9 2 L'Oiseau-Mouche huppé. . . . ib. 4' 7 Le Huppe-Col. ........ ib. 4 14 i8i 1 L'Oiseau -Mouche à collier, Va ^6 gï'^"^^"!' i^^'^uï'^lï^* • XXIII 4^7 2 Le Colibri topaze. ...... ib. 4^^ 5 Le Colibri rubis , . ib. /{ô5 1S2 1 Le Kakatoès à huppe blanche, xxiv 29 2 Le Kakatoès à huppe jaune. . ib. ib. i85 1 Le Perroquet gris xxiv 55 2 Le Perroquet vert ib. 47 5 Le Yasa ib. 49 184 1 Le Mascarin , . xxiv 5o 2 Le jNoira , . . ib. 55 5 Le Lory ib. 59 1 85 1 Le Lory tricolor. ....... xxiv 58 2 Le Lory rouge ib. 60 5 Le Perroquet à tôle grise. . . ib. 02 DKS GRWUUES DE BUFl-OIS. 20^ Planch. Fig. Tome. Page, 186 1 Le Lory-Perruche rouge et violet XXIV 63 2 La Perruche tricolore il). il). 5 La Perruche à tête bleue. . . il). 67 187 1 La grande Perruche à collier rouge XXIV 65 2 La Perruche à collier couleur de rose. ......*... ib. 70 188 i Le Moineau de Guinée. . . . xxiv Sj 2 La Perruche à tête couleur de rose ib. 75 5 La Perruche à ailes variées.. . ib. SS 189 1 Le Sincialo xxiv i56 2 La Perruche aputé-juba. . . . ib. 1 69 5 Le Toui-été-sosové ib. 167 190 1 L'Ara rouge. ......... xxiv 94 2 L'Ara noir ib. 109 191 1 L'Ara bleu xxiv 102 2 L'Ara vert ib. io5 208 TABLEAL^ INDICATIF Plauch. Fig. Tome. Page. 192 1 L'Amazone jaune xxiv 119 2 L'Amazone à tête blanche. . . ib. 117 3 L'Aourou-Couraou ib. 119 195 1 Le Crik xxiv 128 2 Le Meunier ib. i25 3 Le Crik à tête bleue ib. î3o 194 i Le Pagegai de Paradis xxiv i35 2 Le Papegai maillé ib. i36 3 Le Tavoua ib. 107 195 1 Le Maïpouri xxiv i45 2 La Perriche pavouane ib. 149 169 1 Le Touraco xxiv 181 2 Le Coucou ib. i85 197 I L'Ani des Savanes xxiv 274 2 La Huppe ib. 2SS 198 i Le Promérops à ventre rayé. . xxiv 5îo 2 Le Guêpier ib. 017 199 1 Le Guêpier rouge à tête bleue, xxiv 556 DES GRAVURES DE BUFFON. 25q Plancli. Fig. Tomn. Page. 199 2 L'Engoulevent, OU Tetle-Chè- vre XXIV 040 3 L'Hirondelle de muraille.. . . ib. 4^^ 200 1 L'Hirondelle de cheminée. . . xxiv /j02 2 Le Martinet noir ib. 44^ 3 L'Hirondelle de rivage ib. l\32 201 1 Le Pic à baguettes dorées. . . xxv 33 2 Le Pic vert ib. 10 3 Le Pic mordoré ib. 29 202 1 Le Toucan xxv 81 2 Le Toucan à gorge jaune. . . , ib. 90 3 Le Martin-Pecheiir ib. 126 203 i Le Calao xxv 102 2 Le Calao d'Abyssinie ib. 118 3 Le plus grand Martin-Pêcheur. ib. i36 204 1 T^a Cigogne xxv 189 2 Le Jabiru ib. 207 3 Le Todier ib. 169 205 1 Le Jacamar xxv 166 a/|0 TABLEAU INDICATIF Phinch. Fig. Tome. Page. 2o5 2 La Grue ib. 211 5 La Demoiselle de Numidie. . , ib. 226 206 1 L'Oiseau royal xxv 229 2 Le Secrétaire ib. 207 5 Le Gariama. ......... ib. 204 207 1 Le Héron xxv 270 2 L'Aigrette ib. 26S 5 Le Butor ib. 296 208 1 La Spatule xxv 022 2 La Bécasse. ib. 55 1 5 Le Savacou. . ib. 019 209 1 La Bécassine xxv 546 2 Le Chevalier aux pieds rouges. ib. 566 210 1 Le Combattant en amour. . . xxv 5^1 2 La Maubècbe ib. 577 211 1 La Perdrix de mer xxv 584 2 L'Ibis sacré ib. 592 212 1 Le Courlis xxv 4^5 DES GRAVURES DE RUFFON 2l^\ Planch. Fig. Tome. Page. 212 2 Le Corlieu xxv 4^9 3 Le Courlis rouge ib. /414 2i3 1 Le Vanneau xxv 4^4 2 Le Vanneau armé du Sénégal.. ib. [\'c>l\ 5 Le Pluvier armé ib. 4^^ 214 1 Le Pluvier à collier xxv 4^9 2 Le grand Pluvier, ou Courlis de^terre ib. 47^ 3 L'Écbasse ib. 47^ 2i5 1 L'Hiûtrier xxv 479 2 Le Coure-Vite ib. 4^^ 3 Le Tourne-Pierre ib. 4^7 3 16 1 Le Merle d'eau xxv 4^9 2 Le Râle d'eau ib. 5o3 3 Le Râle de Genêt ib. 49^ 317 1 Le Caurale xxv 5i4 2 La Poule d'eau xxvi 7 3 La Foulque ib. 35 3i8 1 Le Jacana xxvi ï7 242 TATÎLEAU INDICATIF Planclt. Fig. Tome. Page. 218 2 La Poule sultane xxvi 20 219 1 Le Caslagneux xxvi 58 2 Le Plongeon ib. 64 5 Le Grèbe cornu ib. 55 220 1 Le Harle xxvi 74 2 La Piette, ou petit Harle huppé. ib. 78 5 Le Cormoran ib. 97 221 1 Le Pélican xxvi 82 2 Le Pierre-Garin, ou la grande Hirondelle de mer de nos côtes ib. 112 222 1 L'Oiseau du Tropique, ou le Paille-en-queue xxvi 124 2 Le Fou ib. i56 5 La Frégate ib. i44 2 25 1 Le Goéland à manteau noir. . xxvi i58 2 Le Goéland à manteau gris. . ib. ib. 5 Le Goéland varié ib. 1 65 24 i L^^ grande Mouette xxvi 174 DES GRAVURES DE BUFFON. 243 Planch. Fig. Tome. Page. 224 2 Le Labbe , ou Stercoraire. . . xxvi 182 3 Le Bec-en-ciseaux.. ib. 192 225 1 Le Noddi . xxvi 197 2 L'Avocette ib. 199 3 Le Flammant ib. 206 226 i Le Cygne xxvi 218 2 L'Oie sauvage ib. 236 3 L'Oie de Guinée ib. 265 227 1 L'Oie d'Egypte xxvi 269 2 L'Eider ib. 283 3 Le Canard mâle ib. 290 228 1 Le Canard siffleur mâle. . . . xxvi 3i8 2 Le Canard musqué. ..... ib. 3i5 3 Le Canard à longue queue. . . ib. 338 229 1 Le Canard Tadorne xxvi 34^ 2 Le Canard Millouin ib. 35 1 3 Le Garrot ib. 355 23o 1 Le Morillon xxvi ^39 2.^1[ TABLEAU INDICATIF Planch, Fi^. Tome. Page. 230 '2 La Macreuse xxvi 365 3 Le beau Canard huppé. ... ib. 3^2 23 1 1 Le Canard à collier de Terre- Neuve XXVI 374 2 Le Canard à face blanche. . . ib. 378 3 La Sarcelle mâle ib. 38 1 232 1 La Sarcelle femelle xxvi 38i 2 La Sarcelle d'Egypte ib. 390 3 La Sarcelle de la Chine. ... ib. 393 233 I Le Pétrel xxvi 4^8 2 Le Damier ib. 4^^ 3 L'Oiseau de tempête ib. 4^9 234 1 L'Albatros xxvi l^ôS 2 Le Guillemot ib. 44<^ 3 Le petit Guillemot ib. 44^ 235 1 Le Macareux xxvi 444 2 Le Macareux de Kamtschatka. ib. l^^o 3 Le Pinguin. ib. 4^1 2. 36 1 Le grand Pinguin xxvi 4^^ DES GRAVURES DE BUFFON. 'jf\D Planch. Fig. Tome. Page. 2j6 2 Le Manchot sauteur xxvi 47^ 3 Le jïrand Manchot ib. 4^6 Nota. Voyez, pour le complémeat des Gravures, ce (lui est dit à rAvertissemenl. FIN. ^^^^ ^^4 Ir^ r^