■^Vf }y f * ŒUVRES ::OMPLÈTES D E M. LE CJ^ DE BUFFON. wtroductionI l'histoire des Aiinéraux. Tome VIL EUVRES \ L E T E S D E M. LE C7^ DE BUFFON, tendajit du Jardin du Roi, de l' Académie Françoife, de celle des Sciences, ère. Tome Septième. JiTE DE LA Théorie de la Terre, k: Introducfllon à l'hiftoire Ats Minéraux. A PARIS, E L'IMPRIMERIE ROYALE. M. DeCLXXJV. """koAMSJ-s-^: ^ "7 TABLE '■ TA BLE De ce qui efl contenu dans ce Volume. Troisième Mém^oire^CJ ôfenfations fur la nature de la platine. Page r Quatrième Mémoire. Expériences fur la ténacité & fur la décompo- fition du Fer 57 Cinquième Mémoire. Expériences fur les effets de la chaleur obf cure p 8 , Sixième Mémoire. Expériences fur la Lumière , & fur la chaleur quelle peut produire 14.1 Article I." Invention des Miroirs pour brûler a de grandes dljlances, ibid. T A B I E. Article 11. Réflexions fur h jugement de De/cartes, eu fujet des miroirs d'Archmcde, &c. i 8 i Article III. Invention d'autres Miroirs peur brûler à de moindres dipnces ^^^ Explication des Figures que repréf entent le fourneau, &c. 293 Septième Mémoire. Ohjervations furies couleurs ûcâdentelles , & fur les ombres colorées 309, Table des Matières . page y à^fuiv. HISTOIRE HISTOIRE NATURELLE. yjia'»a»jaax'fc-va^3 INTRODUCTION A L'HISTOIRE DES MINÉRAUX. «Mw^i""" ■!■ ■'■'■■ "■«'^-'—''-"^'""-■—iTTwnnw miim wwiii iiiiubi PARTIE EXPÉRIMENTALE. Troisième Mémoire. Obs e rvat ions fur la nature de la Platine. N vient de voir que de toutes les iiibftances minérales que j'ai mi/es à i'e'preuve, ce ne font pas les plus dénies, mais les moins fufibles auxquelles il faut le plus de temps pour recevoir &: perdre Terne VIL A 2 Ifiîrcclliâicn à l'Hipoke ïa chaîeur ; le fer & l'cmeril qui font les matières métalliques . les plus difficiles à fondre, font en même temps celles qui s'e'chaufîent & fe refroîdiÔent le plus lentement. II n'y a dans la Nature que la platine qui pourroit être encore moins accefîibîe à la chaleur, & qui la confer- veroit plus long -temps que le fer. Ce minerai dont on ne parie que depuis peu , paroît être encore plus difficile à fondre ; le feu des meilleurs fourneaux n'ell pas affiez violent pour produire cet efîet , ni même pour en agiutiner les petits grains qui font tous anguleux, e'moufTés, durs, éi afTez fembiables pour ia forme , à de la groITe limaille de fer, mais d'une couleur un peu jaunâtre : & quoiqu'on puifTe les faire couler fans addition de fondans , & les réduire en mafle au foyer d'un bon miroir brûlant, la platine lemble exiger plus de chiaieur que la mine & la limaille de fer que nous faiibns aifément fondre . à nos fourneaux de forge. D'ailleurs la denfné de la platine étant beaucoup plus grande que celle du fer , les deux qualités de denfité & de non-fufibilité fe réuniffient ici pour rendre cette maiièrç h. moins des Minéraux, Partie Exp. 3 accefliblc de toutes au progrès de la chaleur. Je préfume donc que la platine feroit à la tête de ma Table & avant le fer ù je i'avois miie en expérience, mais il ne m'a pas été polTible de m'en pro- curer un globe d'un pouce de diamètre ; on ne la trouve qu'en grains fa), & celle qui eft en maiïe n'elt pas pure , parce qu'on y a mêlé, pour la fondre , d'autres niaiières qui en ont altéré la nature. Un de mes nmis ( b ) , homme de beaucoup d'elprit, qui a la bonté de partager fou vent mes vues , m'a mis à portée d'examiner cette lubftance métallique encore rare , & qu'on ne connoîi pas aiïez. Les Chimiftes qui ont travaillé fur îa platine, l'ont regardée comme un métal nouveau , parfait, propre, particulier & différent de tous les autres métaux ; ils ont affuré que la pefànteur (aj Un homme digne de foi, m'a néanmoins afTurë qu'on trouve quelquefois Je ia platine en mafTe, 6: qu'il en avoir vu un morceau de vingt livres pefant qui n'avoit point été fondu , mais tiré de la mine même. (b) M. Je comte de la Billardcrie d'Angiviilers , de i'Acadcmie des Sciences, Intendant cwjurifwance du Jardin 6l du Cabinet du Roi. Aij ^, Iiitroduâlôn à rHlJloîve fjDécinqiie éioii à très -peu -près cgaîe à celle de l'or , que néanmcîns ce huitième métal diffèroit d'ailleurs eûentiellement de i'or, n'en ayant ni la dudilité ni ia fufibilite'. J'avoue que je fiiis dans une opinion différente & même toute oppofée. Une matière qui n'a ni ducflilité ni fufi- bilite, ne doit pas être mife au nombre des métaux , dont les propriétés effentielles ôi communes font d'être fufibles & dutfliles. Et la plaiine , d'après l'examen que j'ea ai pu faire , ne me paroît pas être un nouveau métal diftérent de tous les autres, mais un mélange , un alliage de fer & d'or formé par la Nature, dans lequel la quantité d'or femble dominer fur la quantité de fer ; & voici les faits fur lefquels je crois pouvoir fonder cette opinion. De huit onces trente- cinq grains de platine que m'a fournie M. d'Angiviliers, ôi que j'ai préfentée à une forte pierre d'aimant , il ne m'en efl reflé c|u'une once un gros vingt- neuf grains , tout îe reile a été enlevé par l'aimant à deux gros près , qui ont été réduits en poudre qui s'ed attachée aux feuilles de papier, 6c qui les a profondément noircies , comme tles Minéraux y Partie Exp. 5 je îe dirai toiU-à-i'hêure ; cela fait donc i\ très -peu- près fix ièptièmes du total qui ont été attirés par l'aimant ; ce qui eft une quantité fi confidérabie , relativement au tout , qu'il efl: impojfîible de fe refiifer à croire que le fer ne foit contenu dans la fubflance intime de la platine, favois, par nn grand nombre d'obfer- vations , qu'aucune de nos mines de fer en grains n'eftattirablepari'ainiant; j'étois bien perfuadé , comme je le luis encore , que toutes les mines de fer qui font magnétiques , n'ont acquis cette propriété que par l'a(n:ion du feu ; que les mines du nord qui font afTez magnétiques pour qu'on les cherche avec ia boulTole , doivent ieur origine à l'élément du feu , tandis que toutes nos mines en grains qui ne font ])oint du tout magnétiques, n'ont jamais fubi l'adion du feu , & n'ont été formées que par ïe moyen ou l'imermèda de l'eau- Je penfai donc que ce fablon ferrugineux & magnétique que je trouvois en petite quantité dans mes mines de fer, de voit ion origine au feu ; (.Sj. ayant examiné le iocal , je me confirmai dans cette idée. Le terrein où fe trouve ce fablon magné- tique eft en bois, de temps immémorial^ on y a fait très-anciennement, & on y fait tous les jours des fourneaux de charbon ; il eil aufîi plus que probable qu'il y a eu dans ces bois des incendies confidérabics. Le charbon & le bois brûlé, des Minéraux, Partie Exp. i i fur - tout en grande quantité , produifent du mâchefer, & ce mâchefer renferme ia partie la plus fixe du fer que contiennent îes végétaux; c'ed ce fer fixe qui forme le fabion dont il efl queftion lorlque le mâchefer fe décompofe par i'adion de J'air, du foleil & des pluies: car alors ces particules de fer pur qui ne font point fu jettes à la rouille ni à aucune autre erj)èce d'akération , fe laillent entraî- ner par l'eau & pénètrent dans la terre avec elle à quelques pieds de profondeur. On pourra vérifier ce que j'avance ici , en faifant broyer du mâchefer bien brûlé , on y trouvera toujours une petite quantité de ce fer pur , qui ayant réfiRé à Tacftion du feu , réfirte ép^alemcnt à celle de:i difFolvans, & ne donne point de priie à îa rouille (d), ( d) J'ai reconnu dans le cabinet d'Hifloire Na- turelfe , àts Tablons ferrugineux de même efpccc que celui de mes mines, qui m'ont été envoyés ^e diftërens endroiti & qui font également magné- tiques. Oh en trouve à Quimper en Bretagne, en Danemarck, en Sibérie, à Saint-Domingue, & les ayant tous comparés , j'ai vu que le fabion ferrugineux de Quimper étoit celui qui reffembloit k plus au mien , & qu'il n'en différoit que par A v; 12 IntwdiicTion à ÏHijlohe M'étant fatisfait fur ce point , & après avoir comparé ie fablon tiré de mes mines- de fer & du mâchefer avec celui de la platine afîez pour ne pouvoir douter de leur identité, je ne fus pas long-temps à penfer , vu la pelanteur fpécifique de la platine, que fi ce fibion de fer pur, provenant de la décompofition du mâche- fer, au lieu d'être dans une mine de fer, fe trou voit dans le voifinage d'une mine d'or , il auroit , en s'unifîant à ce dernier métal , formé un alliage qui feroit abfo- îument de la même nature que la platine. On Çdh que l'or &l le fer ont un grand degré d'affinité ; on fait que la plupart des mines de fer contiennent une petite un peu p!us de pefanteur rpécifîque. Celui de Saint- Domingue efl plus léger , celui de Danemarck efl moins pur &: plus mélangé de terre , & celui de Sibérie eft en malTe 6c en morceaux gros comme ie pcuce , folides, pefans, & que l'aimant foulève à peu - près comme fi c'ctoit une mafie de fer pur. On peut donc prédimer que ces Tablons magnétiques provenans du mâchefer^ fe trouvent iiuiïi communément que le mâchefer même, mais feulement en bien plus petite quantité. H efî rare qu'on en trouve ^Sti î-mas un peu conildérables, 6c c'eil par cette raifon qu'i's ont échappé , pour \% plupart , aux recherches des Mincralogilles, fies Minéraux , Pai lie Exp. l 3 quantité d'or ; on fait donner à l'or la teinture , la couleur & même l'afgre du fer en les failiint fondre enfemble ; 011 emploie cet or couleur de fer fur diffé- rens bijoux d'or , pour en varier les couleurs; & cet or mêlé de fer efl plus ou moins gris , ik plus ou moins aigre , fuivant la quantité de fer qui entre, dans Je mélange. J'en ai vu d'une teinte abfo- lument lemblabie à la couleur de la platine. Ayant demandé à un Orfèvre quelle étoit ia proportion de l'or & du fer dans ce mélange qui étoit de la couleur de la platine , il me dit que l'or de 24 karats n'éioit plus qu'à i 8 karats , & qu'il y entroit un c[uart de fer. On verra que c'efl à - peu - près la proportion qui fe trouve dans la platine naturelle , fi l'on en juge par la pelanieur fpécifique. Cet or mêlé de fer eil plus dur, plus aigre & fpécifiquement moins pefant que l'or pur ; toutes ces convenances, toutes ces qualités communes avec la platine , m'ont perfuadé que ce prétendu métal n'efl dans le vrai, qu'un aliinge d'or & de fer , & non pas une fubfîance particulière, un métal nouveau; parfait & différent de tous les '14 Itiîroduâîon à rHlJlolre autres métaux , comme les Chimifles l'ont avancé. On peut d'ailleurs ^ç: rapj^eîer que l'aî- iiage aigrit tous les métaux, & que quand il y a pénétration , c'eil-à-dire , augmen- tation dans lapefànteur fpécifique, l'alliage en e(l d'autant plus aigre que la pénétration eit pjus grande, & le mélange devenu plus intime , comme on le reconnoît dans i'alliage appelé métal des cloches , quoiqu'il Ibit compofé de deux métaux très-du<5liles. Or, rien n'eft plus aigre ni plus pefant que la platine ; cela feul auroit dû fîiire foupçonner que ce n'efl qu'un alliage £iit par la Nature, un mélange de fer & d'or, qui doit la pefliiiteur fpécifique en partie à ce dernier métal, & peut-être aufîî en grande partie à la pénétration des deux matières dont il eft compofé. Néanmoins cette pefanteur (pécifique de la platine n'efl: pas aufîl grande que nos Chimifles l'ont publié. Comme cette matière traitée feule & fans addition de fondans eft très-difîficîle à réduire en mafTe, qu'on n'en peut obtenir au feu du miroir brûlant que de très-petites mafTes , & que îcs expériences hydroftatiques fliites fur des Minéraux , Partie Exp; i 5 des petits volumes, font fi cléfecliieufes qu'on n'en peut rien conclure ; il me pnroît qu'on s'efl: trompé fur i'e(l:imatioii de la pe fauteur fpécifique de ce minerai. J'ai jurs de la poudre d'or dans un j:)etit tuyau de plume que j'ai pefé très-exac1:ement , j'ai mis dans le même tuyau un e'gal volume de y>Iatine , il pefoit près d'un dixième de moins , mais cette poudre d'or éîoit beaucoup trop fine en comparaifon de la plaiine. M. Tillet^ qui joint à une connoilîance approfondie des métaux, le talent rare de faire des expériences avec ia plus grande précifion, a bien voulu répéter à ma prière , celle de la pefanteur fpécifique de la platine comparée à l'or pur. Pour cela , il s'eft fervi comme moi d'un tuyau de plume, &: il a fliit couper à la cilaille de l'or à 2,4 karats, réduit autant qu'il étoit pofîible à la grofîeur des grains de la platine , & il a trouvé , par huit expériences , cjue la pefanteur de !a platine différoit de celle de l'or pur d'un quinzième à très-peu-près, mais nous avons obfervé tous àcwx , que les grains d'or coupés à la cifaille avoient les angles beaucoup plus vifs que ia platine \ celle-ci :j6 Inîroduâwn à l'HîJIohe vue à la loupe , eft à peu - près de ïii forme des galets roulés par i'eau , tous les angles font émoufles, elle efl même douce au toucher , au lieu que les grains de cet or coupés à la cifaille, avoient des angles vifs & des pointes tranchantes , en forte qu'ils ne pouvoient pas s'ajuftcr ni s'entafTer les uns fur les autres aulfi aifément que ceux de la platine ; tandis qu'au contraire la poudre d'or dont je me fuis fervi, étoit de i'or en paillettes , telles que les Arpailleurs les trouvent dans le fable des rivières. Ces paillettes s'ajuftent beaucoup mieux les unes contre les autres ; j'ai trouvé environ un dixième de diffé- rence entre le poids fpécifrque de ces paillettes & celui de la platine ; néanmoins ces paillettes ne font pas ordinairement d'or pur , il s'en faut fouvent plus de deux ou trois karats , ce qui en doit diminuer en même rapport la pelanteur ipécifique ; ainfi tout bien confidéré & comparé , nous avons cru qu'on pouvoir maintenir le rélultat de mes expériences, & affurer que la platine en grains & telle que la Nature la produit, eft au moins d'un onzième ou d'un douzième moia$ des Minéraux , Partie Exp. 1 7 pefante que l'or. II y a toute apparence que cette erreur de fait lur la denfité de ia platine , vient de ce qu'on ne l'aura pas pefée dans fon état de nature , mais îeuicment après l'avoir réduite en maffe : & comme cette fufion ne peut fe taire que par l'addition d'autres matières & à lui feu très-vioient , ce n'efl plus de la platine pure , mais un compofé dans lequel font entrées des matières fondâmes , &: duquel le feu a enlevé les parties les plus légères. Ainfi la platine au lieu d'être d'une denfité égale oti prefqu'égale à celle de l'or Dur , comme l'ont avancé les Auteurs qui en ont écrit , n'eft que d'une denfué moyenne entre celle de l'or & celle du fer , &. feulement plus voifine de celle de ce premier métal que de celle du dernier. Suppofant donc que le pied cube d'or pèfe treize cents vingt-fix livres , àL celui du fer pur cinq cents quatre-vingts livres, celui de ïa platine en grains fe trouvera pefer environ onze cents quatre - vingt- quatorze livres , ce qui fuppoferoit j)lus des trois quarts d'or fur un quart de f<=r dans cet alliage, s'il n'y a pas de pénétration^ i8 Introduâion à rHiJlohe mais comme on en tire fix feptièmes à i'aimant , on pourroit croire que ie fer y cfl: en quantité de plus d'un quart , d'autant pÎLis qu'en s'obftinant à cette expérience , je fuis perfuadé qu'on viendroit à botit d'eniever avec un fort aimant , toute la platine jufqu'au dernier grain. Néanmoins on vicn doit pas conclure que le fer y foit contenu en h grande quantité; car lorf- qu'on le mêle par la fonte avec i'or, la mafle qui réfuite de cet alliage eft attirable par l'aimant, quoique le fer n'y foit qu'en petite quantité: j'ai vu entre les mains de M. Baume, un bouton de cet alliage pefant foixante - fix grains, dans lequel il n'étoit entré que fix grains, c'eft-à-dire un onzième de fer, & ce bouton fe laifToit enlever aifé- ment par un bon aimant. Dès-lors la platine pourroit bien ne contenir qu'iui onzième de fer fur dix onzièmes d'or , & donner néanmoins les mêmes phénomènes , c'eft- à -dire, être attirée en entier par l'aimant ; & cela s'accorderoit parfaitement avec la pefinteur fpécifique qui eft d'un douzième moindre que celle de l'or. Mais ce qui me fiit préfumer que la platine coniient plus d'un onzième de fer des Minérûux, Partie Exp. i p fur ù'ix onzièmes d'or , c'eft que i'aliiagc fjiîi refulie de cette proportion, c(l encore couleur d'or & beaucoup j)Ius jaune que ne refl la platine ia plus colorée , & qu'il flmt un quart de fer fur trois quarts d'or pour que i 'alliage ait })réciiénient la couleur naturelle de la platine. Je fuis donc très - porté à croire qu'il pourroit h'itii y avoir cette quantité d'un quart de fer dans la platine. Nous nous lomnies afiurés , M. Tillet & moi, par pkifieurs expériences , que le fibion de ce fer pur que contient ia platine , efl: plus pelant que la limaille de fer ordinaire; ainfi cette caufe ajoutée à l'effet de la pénétration , fuiîit pour rendre raifon de cette grande quanti lé de fer conteiiue fous le petit volume indiqué par la pefanteur fpécifique de la platine. Au refle, il efl: très-poiîible que je me trompe dans quelques - unes des confé- quences que j'ai cru devoir tirer de mes obfcrvations fur cette lubflance métallique ; je n'ai pas été à portée d'en faire un examen aufli approfondi que je i'aurois voulu; ce que j'en dis, n'efl: que ce que j'ai vu, & pouri-a peut-être fervir à faire voir mieux. 10 Inîroduâîon à rHïjloke Première addition. Comme j'étois fur le point de livrer ces feuilies à l'impreffion , le hafard fit que je parlai de mes idées fur la platine , à M. le comte de Miily qui a beaucoup de connoifîânces en Phyfique & en Chi- mie , ii me répondit qu'il penfoit à peu- près comme moi flir la nature de ce minéral, je lui donnai ie Ménioire ci-defTas pour l'examiner, & deux jours après ii eut la bonté de m'envoyer les obiervations fui vantes , que je crois atilli bonnes que ies miennes , &: qu'il m'a permis de publier enfemble. ce J'ai pefé exadlement trente-fix grains » de piaiine , je l'ai éiendue fur une feuille o3 de papier blanc , pour pouvoir mieux » Toblerver avec une bonne loupe, j'y 3D ai aperçu ou j'ai cru y apercevoir très- D> difllnctement , trois lubftances diffé- w rentes ; la première avoit le brillant >5 métallique, elle étoit la plus abondante; 5> la féconde vitriforme, tirant fur ie noir , :>? reiïemble allez à une matière métallique >3 ferrugineufe qui auroit fubi un degré 3> de feu confidérable , telles que des » fcories de fer , appelées vulgairemeut des Minéraux , Partie Exp* ^ i mâchefer ; îa troîfièine , moins abondante « que îcs deux premières , eit du i'able de ce toutes couleurs où cependant le jaune, ce couleur de topafe, domine ; chaque grain ce de lable confidcré à part , offre à la vue ce à.Q.s criilaux réguliers de difterentes ce coukurs ; j'en ai remarqué de criflallife's « en aiguilles hexagones , fe terminant en ce pyramides comme le criftal- de- roche, c€ & il m'a femblé que ce (able n'étoit qu'un c< détritus de cridaux - de - roche ou de <€ quartz de différentes couleurs. ce Je formai le projet de (eparer , ïe ce plus cxadiement pofîible, ces différentes c< fubllances par le moyen de l'aimant & «ç de mettre à part la partie la plus attirabîe c< à l'aimant , d'avec celle qui l'étoit moins, ce & enfin de celle qui ne l'étoit pas du et tout ; enfuite d'examiner chaque fubf^ ce tance en particulier & de les loumettre ce à différentes épreuves chimiques & e< mécaniques. tt Je mis à part les parties de la platine «: qui furent attirées avec vivacité à la ce diftance de deux ou trois lignes, c'efl- ce à-dire , fans le contacl de l'aimant , &: ce je me' fervis pour cette expérience , cette matière non attirable , & que je 3> nommerais." -^, pefoit vingt-trois grains; 33 n° I " qui étoit le plus lènfible à l'ai- 33 mant , pefoit quatre grains; n° 2, pefoit 33 de même quatre grains; & n! ^, cinq 33 grains. 33 Nf J y examiné à la loupe , n'oiîioit 33 à la vue qu'un mélange de parties 33 métalliques , d'un blanc laie tirant fur 33 le gris , aplaties & arrondies en forme 33 de galets & de fable noir vitriforme, 33 relTemblant à du mâchefer pilé , dans 3> lequel on aperçoit des parties très- 33 rouillées , enfin telles que les fcories de 33 fer en préiéntent lorl qu'elles ont été 33 expofées à l'humidité. 33 N^' 2 préfentoit à peu-près îa même 33 choie , à l'exception que les parties 33 métalliques dominoient , & qu'il n'y en » avoit qtie très -peu de rouillées. » iV/ j étoit la même chofe, mais fies Aiifièraux , Partie Exp. 23 îes parties métalliques e'toient plus volu- ce mineules , elles refTembloient à du métal ce fondu , & qui a été jeté dans i'eau pour ce le divifer en grenailles, elles font aplaties, ce elles aftedent toiues fortes de fipfures, ce mais arrondies fur les bords à la manière ce des galets qui ont éié roulés & polis ce par les eaux, ce N." ^ qui n'a voit point été enlevé ce par l'aimant , mais dont quelques parties ce donnoient encore des marques de fen- ce fibilité au magnéiifme , lorlqu'on palToit ce l'aimant fous le papier où elles étoient ce étendues, étoit un mélange de fable, ce de parties métalliques &. de vrai mâchefer ce friable fous les doigts , qui noircifîbit à ce la manière du mâchefer ordinaire. Le 4t fable fembloit être compofé de petits ce criflaux de topale, de cornaline & de ce criftal- de -roche; j'en écrafai quelques ce criftaux fur un tas d'acier, & la poudre ce qui en réfulta étoit comme du vernis ce Téduit en poudre ; je fis la même choie ce au mâchefer , il s'écrafi avec la plus ce grande ficilité , (Se il m'offrit une poudre ce noire ferrugineule qui noirciffoit le « papier comme Iç mâchefer ordinaire, 5 riences cjue j'ai faites. 33 Pour m'aflurer de la préfence du fer 33 dans ia platine par des moyens chi- 33 miques , je pris les deux extrêmes , c'eR- 35 à- dire, n' i ^ qui étoit très-atiirable à >5 l'aimant, & n° ^ qui ne l'étoit pas, je 35 les arrofai avec l'efprit - de - nitre un 33 peu fumant , j'obfervai avec la loupe ce 33 qui en réfulteroit , mais je n'y aperçus >3 aucun mouvement d'effervefcence ; j'y 33 ajoutai de l'eau difliflée , & il ne fe fit 33 encore aucun mouvement, mais les parties ^les Minéraux y Partie Exp. 25 parties métalliques fe décapèrent, & elles ce prirent un nouveau brillant ièmblable ce à celui de l'argent; j'ai laiflé ce mélange ce tranquille pendant cinq ou fix minutes , ce & ayant encore ajouté de l'eau , j'y laifTai ce tomber quelques gouttes de la liqueur ce àlkaline faturée de la matière colorante ce du bleu de PrufTe , & fur le champ le ce n' I y me donna uii très-beau bleu de ce Prufîe. ce Le n." ^ ayant été traité de même, ce &: quoiqu'il le fût refuie à l'adion de ce l'aimant & à celle de l'efprit-de-nitre , ce me donna Je même que le n^ 1 ^ du ce très- beau bleu de Prufîe. ec li y a deux chofes fort fîngulières ce à remarquer dans ces expériences , ce I ." il paflè pour confiant parmi les c< Chimifles qui ont traité de ïa plaiine, ce que i*eau- forte ou Tefprit-de-nitre n'a ce aucune adtion fur elle ; cependant , ce comme on vient de le voir , ii s'en ce diffbut afîez , quoique fans efîèrvef^ ce cence, pour donner du bleu de Prufîe ce orfqu 'on y ajoute de la liqueur alkaïine ce phlogifliquée & faturée de ia matière « Tôine VIL B :l6 TnfrocJuâlon à rHlfioire 35 colorante, qui, comme on fait, précipite 35 le fer>en hieu de Pruiîe. >5 2.° La platine qui n'eft pas fenfible >5 à i'aimant, n'en contient pas moins du 35 fer, puifque l'efprit-de-nitre en diflout ;» aflez, fans occarionnerd'efFervercence, 35 pour former du bleu de Pruiîè. 35 D'où il s'eniïîit que cette fubflance 33 que les Chimifles ïnodernes, peut-être 33 trop avides du merveilleux & de vouloir 35 donner du nouveau , regardent comme 35 un huitièm.e métal , pour;^"oit bien n'être, 35 comme je l'ai dit, qu'un mélange d'or ?5 & de fer. 3? Il relie lans doute bien d^s expé- 35 riences à faire pour pouvoir déterminer 35 comment ce me'Linge a pu avoir lieu , 30 fi c'eil l'ouvrage de la Nature , & 35 comment ; ou fi c'eft le produit de 35 quelque volcan , ou finiplement le pro- 35 duit des travaux que les Elpngnols ont 35 faits dans le nouveau monde pour retirer 35 l'or des mines du Pérou : je ferai mention 35 par la fliiie de mes conjectures Ià~ 35 deffus. -» Si l'on frotte de la pbuine naturelle 5> fur uii linge blaac; elle le noircit comme tJes Minéraux , Partie Exp. 27 pourroit îe faire ïe mâchefer ordinaire, ce ce cjLii m'a fait foupçonner c[ue ce font ce ies parties de fer re'duiics en mâchefer ce qiii fe trouvent dans la plaiine qui ce donnent cette couleur , & qui ne font ce dans cet état que pour avoir éprouvé ce i'adion d'un feu violent. D'ailleurs ayant ce examiné une féconde fois de la platine ce avec ma loupe, j'y aperçus différens ce globules de mercure coulant , ce c|ui ce me fit imaginer que la platine pourroit ce bien être un produit de la main des ce hommes, & voici comment. ce La plaiine , à ce qu'on m'a dit , fe ce tire des mines les plus anciennes du ce Pérou, que les Efpagnols ont exploi- ce tées après la conquête du nouveau ce monde : dans ces temps reculés on ne ce ccnnoifToit guère que deux manières ce d'extraire l'or des fables qui le conte- «c noient; 1 ." par l'amalgame du mercure, ce i.° par le départ à fec : on trituroit le ce fable aurifère avec du mercure , &: ce lorfqu'on jugeoit qu'il s'étoit chargé ce de la plus grande partie de l'or, on ce rejetoit le fable qu'on nommoit craffe , ce comme imuiîe & de nulle valeur. ce Bij 2 8 IntroJuâïon à l^Hijlohe :>-> Le départ à fcc fe faifoit avec aufîi » peu d'intelligence; pour y vaquer, on 55 conimençoit par minéraliler les métaux ■>:> aurifères par le moyen du foufre qui 35 n'a point d'ad:ion fur l'or , dont la 35 pedmteur fpécifique eft plus grande que 35 celle des autres métaux ; mais pour faci- >5 liter fa précipitation on ajoute du fer en 35 limaille qui s'empare du foufre fur- 35 abondant, méthode qu'on fuit encore 35 aujourd'hui (e). La force du feu vitrifie 33 une partie du fer, l'autre fe combine 33 avec une petite portion d'or & même 33 d'argent qui le mêle avec les fcories , 33 d'où on ne peut le retirer que par 35 plufieurs fontes, & fans être bien inftruit 33 des intermèdes convenables que les Do- 33 cimafiftes emploient. La Chimie qui 33 s'efl perfecftionnée de nos jours , donne 33 à la vérité les moyens de retirer cet or 33 & cet argent en plus grande partie ; mais 33 dans le temps où les Efpagnols exploi- 33 toient les mines du Pérou, ils ignoroient (e) Voyez les Élémens docimaftiques de Cramer ; i'Art de traiter les mines, par Schulter, SchiH'? deier, &ç. des Minéraux , Partie Exp* I9 ians cloute l'art de traiter les mines avec ce le plus grand profit; & d'ailleurs ils ce avoient de ii grandes richefTes à leur ce diTi^ofuion, qu'ils ncgligeoient vraifem- ce jjlabieinent les moyens i[cà leur aùroient ce coûté de la peine, des loins & du temps ; trouve, <& enfin fi la main des hommes y> y efl exprimée ou non. Tout cela 33 pourroit aider à vérifier ou à détruire les conjedures que j'ai avancées (f), 33 Remarçiues. Ces obfervations de M. le comte de Alilf y, confirment les miennes dans prefque tous les poiiUs. La Nature eft une, & fe préfente toujours la même à ceux qui la lavent cbferver ; ainfi l'on ne doit pas être fiirpris que fans aucune communica- tion, M. de Milly ait vu les mêmes chofes que moi , & qu'il en ait tiré la même /f) M. le baron Je S'ckingen , Miniilre de i'Éledcur Paiatin, a dit à M. de Miily , avoir adueiiement entre les mains deux Mémoires qui lui ont été remis par M. Keilner , Chimifte D'ailleurs les globules tranfparens, dont je viens de parler , reffemblent beaucoup à des glo- bules de luercure vif m'avoit remis en 1768, des grains en 33 forme de boutons , d'autres plus plats , 33 & quelques-uns noirs & écailleux ; & 33 ayant féparé avec l'aimant ceux qui •>:> étoient attirables de ceux qui ne don- 33 noient aucun fipfne fenfible de maané- yi tiime , j'ai eifayé de former le bleu de 33 PrulTe avec les uns & les autres. J'ai 33 verfé de l'acide nitreux fumant fur les 33 parties non-attirabie^ qui pefoient deux des Mîncrûux, Partie Exp. 4Ï grains & demi; fix heures après, j'ai « étendu l'acide par de l'eau dillillée, 5l ce j'y ai verle de la liqueur alkaline faturée ce de matière colorante , il n'y a pas eu ce un atome de bleu , la platine avoir « fcufement un coup d'œil plus brillant, ce J'ai pareillement verfé de l'acide fumant ce fur les 3 3 grains \ de platine refiante , ce dont partie étoit attirabîe , la liqueur ce étendue après le même intervalle de ce temps, le même alkali Prufîlen en a te précipité une fécule bleue qui couvrait «c îe fond d'un vafe afTez large. La platine ce après cette opération étoit bien décapée ce comme la première , je l'ai lavée & ce féchée , &L j'ai vérifié qu'elle n'avoit ce perdu qu'un c[uart de grain ou -j~ ; ce l'ayant examinée en cet état , j'y ai «< aperçu un grain d'un beau jaune qui ec s'eft trouvé une paillette d'or. ce M. de Fourcy avoit nouvellement ce publié que la diflolution d'or étoit auffi ce précipitée en bleu par l'alkali Pruiïien, ce- & avoit configné ce fait dans une Table ce d'affinité ; je fus tenté de répéter cette ce expérience , je verfai en conféquence ce de la liqueur alkaline phlogifliquée dans ce 42 Inîroduélion h l'Hlfloire 33 delà dilToïution d'or de départ, maïs îa 33 couleur de cette difloiution ne changea >5 pas, ce qui me fait foupçonner que la 25 difToiution d'or employée par M. de » Fourcy, pou voit bien n'être pa.s auiîi 3p pure. 33 Et dans îe même temps , M. îe comte D5 de BuflTon m'ayant donné une afTez 33 grande quantité d'autre platine pour en 33 fiiire quelques effais , j'ai entrepris de >3 la {éparer de tous les corps étrangers 33 Dar une bonne fonte ; voici la manière 35 dont j'ai procédé , & les réiuitats que 33 j'ai eus. Première expérience, 3> Aya NT mJs un gros de platine dans 33 une petite coupelle , fous la mouffle du 33 fourneau , donné par M. Macquer 33 dans les Mémoires de l'Académie des 33 Sciences, année i /j 8 , j'ai ibutenu ie 33 feu pendant deux heures , la mouffle 33 s'eft affaiffée, les flipports avoient coulé ; 33 cependant la platine s'eft trouvée ieu- 33 lement aglutinée , elle tenoità la coupelle 33 & y avoit laifié des taches couleur de 3> rouille ; la platine étoit alors terne , même '^es Minéraux , Partie Exp. 4 3 xm peu noire , & n'avoit pris qu'un ce quart cie grain d'augmentation de poids , ce quantité bien foible en comparailbnde ce celle que d'autres Chimiftes ont obfer- « vée ; ce qui me iurprit d'autant plus , ce quc'ce gros de platine, ainfi que toute ce celle cjue j'ai employée aux autres expé- ce riences,avoit été enlevé rucce(liv;_ement ce par l'aimant, &faiibii portion des fix fep- ce tiémes de 8 onces dont M. de Buffon a ce parlé dans le Mémoire ci-deiîus. « Deuxième expérience. U N demi-gros de ia même platine , ce expofé au mêm.e feu dans une coupelle, ce s'ert auûi aglutiné , elle éîoit adhérente ce à la coupetle , fur laquelle elle avoir ce laide des taches de couleur de rouille; ce l'augmentation de poids s'eft trouvée à ce peu-près dans la même proportion, & ce la luriace auffi noire. «<^ Troisième expérience. J'ai remis ce même dem^i-gros dans ce une nouvelle coupelle , mais au lieu de ce mouffle , j'ai renverfé lur le Tupport un ce crsuiét de plomb noir de Puffav/ ; j'avois « 44 Introdiiawn à VHifloire :>5 eu l'attention de n'employer pour fuj-j-^ >> port que i\ts têts d'argile pure irùs- ^3 réfraclaire , par ce moyen Je joouvois ^^ augmenter la violence du feu & pro- ^^ longer la durée, fans craindre de voir 33 couler les vaifleaux , ni obflruer l'argile 33 par les fcories ; cet appareil ainfi placé 33 dans le fourneau , j'y ai entretenu pen- 33 dant quatre heures un feu de la dernière 33 violence ; lorfque tout a été refroidi , 33 j'ai trouvé le creufet bien confervé'^ 33 foude au fupport ; ayant brifé cette 33 foudure vitreufe, j'ai reconnu que rien 33 n'avcit pénétré dans l'intérieur du creufet 33 qui paroîiloit feulement plus luiiànt c[u'ii 33 n'étoit auparavant. La coupelle avoix 33 conlervé fa forme & (a pofition, elie 33 étoit un peu fendillée , mais pas aficz 33 pour fe lai/Ter pénétrer, auiTi le bouton 33 de platine n'y étoit- il pas adhérent; ce 33 bouton n'étoit encore qu'aglutiné, mais 33 d'une manière h\ç.w plus ferrée que la 33 première fois, les grains étoient moins 33 faillans , la couleur en étoit plus claire , i3 le brillant plus métallique; & ce qu'il y 3» eut de plus remarquable, c'efl qu'il 3>s'étoit élancé de Hi furface, pendanr des Mînêrdîix , Partie Exp. 4 5 roperation , J'ai remis ce bouton dans une autre D3 coupelie au même fourneau, obfervant >3 de le retourner , il n'a perdu que i 2 3D grains dans un feu de deux heures , 33 là couleur en dix minutes , je le foutins au même :>3 degré pendant quatre heures & je laifîlû -:>:> refroidir. >3 Je reconnus le lendemain que le 55 creufet de plomb noir avoit réfifle' , 33 que les fupports n'étoient que fayencés 3> par les cendres ; je trouvai dans la :» coupelle un bouton bien ralTemblé , 55 nullement adhëient j d'une couleur con- D5 tinue & uniforme , approchant plus de 5? la couleur de i'étain que de tout autre 53 me'tal, feule rnent un peu raboteux; en 35 un mot , pelant un gros très - jufle , 55 rien de plus, rien de moins. 55 Tout annonçoit donc que cette platine 55 avoit éprotivé une fufion parfaite, qu'elle 55 étoîi parlaitement pure , car pour fup- y> peler qu'elle tenoit encore du plomb , 55 il fiudroit iuppofer auffi que ce mine'raï 55 avoit juHement perdu de fa propre 55 fiibllance autant qu'il avoit retenu de 55 matièiecftrangcre; &: une telle précifion 55 ne peut être Feifèt d'un pur hafard. 55 Je devois paffer quelques jours avec 55 M. le comic de BufFon , dont la focie'té 55 a, fi je puis le dire, le même charme 35 que fou ftile , dont la converfation efl: auffi des Mïncraux, Partie Exp. ^() aufîi pleine que fes livres , je me fis ce un plaifir de lui porter les produits de « ces eiîliis , & je remis à les examiner «c ultérieurement avec lui. ce I .** Nous avons obfervé que îe gros «c de platine aglutinéedela première expé- ce rience , n'étoit pas attiré en bloc par ce l'aimant , que cependant le barreau mag- ce nétique a voit une acRiion marquée fur ce les grains que l'on en détachoit. ec 2." Le demi -gros de la troifième oc expérience n'étoit non - feulement pas ce attirable en mafTe , mais les grains que ce i'on en féparoit ne donnoient plus eux- ce mêmes aucun (igné de magnétifme. ce 3 ." Le bouton de la quatrième expé- ce rience étoit aufîi abfolument infenfible ce à l'approche de l'aimant , ce dont nous ce nous affurames , en mettant le bouton ce en équilibre dans une balance très-ien- ce fible, & lui préfentant un très -fort ce aimant jufqu'au contadt, fans que fon ce approche ait le moindrement dérangé « i'équilibre. ce 4.° La pefanteur fpécifique de ce ce bouton fut déterminée par une bonne œ balance hydrodaiique, & pour plus de éc Tome VII. C jo Inîrodiiâïon a l'Hifloïre » fiireté , comparée à l'or de montiore 5c >5 au globe d'or très -pur, employé par >3 M. de BufFon à Tes belles expériences >3 furie progrès de la chaleur ; leur deiifité y3 fe trouva avoir les rapports fuivans , avec 35 l'eau dans laquelle ils furent plongés. Le globe d*or, 1 9^. L'or de monnoie ^ 7 i- Le bouton de p'atlne ' 4 j» y> 5.° Ce bouton fut porté fur un tas 33 d'acier pour effayer fa ductilité , il foutint yi fort \Àç,x\. quelques coups de marteau , >> fa furface devint plane & même un peu yi polie dans les endroits frappés, mais il >î fe fendit bientôt après, & il s'en détacha 5? une portion, f lifant à peu-près le fixième •>:> de la totalité ; la fradure préfenta plu- 35 fleurs cavités , dont quelques - unes 33 d'environ une ligne de diamètre a voient 33 la blancheur & le brillant de l'argent , 33 on remarquoit dans d'autres de petites 33 pointes élancées , comme les crifîallifi- 33 tions dans les géodes ; le fommet de 33 l'une de ces pointes vu à la loupe , 33 étoit un globule abfolument femblable, >> pour la forme, à celui de la troifième des Minéraux , Partie Exp. 5 i expérience & aufïï de matière vitreufè ce tranfparente , autant que Ton extrême ce petitefîe permettoit d'en juger. Au ce refte, toutes les parties du bouton étoient ce çompa(n:es , bien liées , & le grain plus ce ï\\\ , plus lérré que celui du meilleur ce acier après la plus forte trempe , auquel ce il refTeinbloit d'ailleurs par la couleur. ce 6.° Quelques portions de ce bouton , c« ainfi réduites en parcelles à coups de ce marteau fur le tas d'acier , nous leur ce avons prélenté l'aimant, ai aucune n'a ce été attirée ; mais les ayant encore pul- ce vérifées dans un mortier d'agate , nous ce avons remarqué que le barreau magné- ce tique en enlevoit quelques - unes des ce plus petites toutes les fois qu'on le pofoit ce immédiate m. ent de (Tus. ce Cette nouvelle apparition du magné- ce tifme étoit d'autant plus furprenante , que ce les grains détachés de la mafTe aglutinée ce delà deuxième expérience , nous avoient cr paru avoir perdu eux-mêmes toute {ç.ïi- ce fibilité à l'approche & au conta(n: de ce l'aimant ; nous reprimes en conféquence , ce quelques-uns de ces grains, ils furent ce de même réduits en pouflière dans le et Cij 5 2 liitroduâion à VHîfloîre » mortier d'agate , 3 les parties les plus petites , s'attacher » fenfiblement au barreau aimanté , il n'ell 3> pas poiîible d'attribuer cet effet au poli iî de la furface du barreau ni à aucune :» autre caufe étrangère au magnétifme , 33 un morceau de fer aufli poli, appliqué 3» de la même manière fur les parties de >:> cette platine , n'en a jamais pu enlever » une feule. 3> Par le récit exaâ: de ces expériences 3> & des obfervations auxquelles elles ont 35 donné lieu , on peut juger de la difficulté 33 de déterminer la nature de la platine ; 33 il efl bien certain que celle-ci contenoit 3) quelques parties vitrifiables, & vitrifiabïes 33 même (ans addition à un grand feu ; il 33 eil: bien fur que toute platine contient 33 du fer & des parties attirables ; mais fi 33 l'alkali Pruffien ne donnoit jamais du 33 bleu qu'avec les grains que l'aimant a 33 enlevés , il femble qu'on en pourroit 33 conclure , que ceux qui lui réfiftent 33 abfolument font de la platine pure, qui 33 n'a par elle-même aucune vertu mag- 3> nétique , & que le fer n'en ftit pas 33 partie effentielle. On de voit elpércr clés Minéraux , Partie Exp. 5 3 qu'une fufion aufîi avancée , une cou- ce pellation aiifîi parfaite décideroient au « moins cette quedion , tout annonçoit ce qu'en effet ces opérations l'avoient ce dépouillée de toute vertu magnétique en ce la réparant de tous corps étrangers , « mais la dernière obfervation prouve , ce d'une manière invincible , que cette iiij 5^ Inîrodiiâîon à VHïjloire naturelle, tant pour la foniie que pour la variété de grandeur, & ils neparoi/Fent en différer que parce qu'il n'y a que les plus petits qui le laifîent enlever à l'aimant , & en quantité d'autant moindre, que la platine a fubi plus de feu. Cela paroît prouver aufTi que quoique le feu ait été aflez fort , non- feulement pour brûler & vitrifier, mais même pour chafTèr au-dehors une partie du feravec les autres matières vitrefcibles qu'elle contient , la fufion néanmoins n'eft pas auffi complète que celle des autres métaux parfaits , puifqu'en la brifant les grains reprennent la même figure qu'ils avoient avant la fonte* âes Minéraux , Partie Exp- 5 7 QUATRIÈME MÉMOIRE. Expériences fur la ténaàté & fur la {iéiOinpofrion du Fer, V_yN a vu dans ïe premier Mémoire, que le fer perd de la peianteur à chaque fois qu'on le ch?.ufie à un feu violent , & que des bouleis chcaiffés trois fois jufqu'au bianc, ont perdu fa douzième panie de leur poids ; on feroit d'abord porté h. croire, que cette perte ne doit être attribuée qu'à la diminution du volume du boulet , par fes fcorîes qui fe détachent % de ia furface & tombent en petites écailles; inais il l'on fait attention que les petits , boulets, dont par conféquent ia furface eil plus grande, relativement au volume, que celle des gros , perdent moins , &: que les gros boulets perdent proportion- nellement plus que les petits ; on fentira bien que la perte totale de poids , ne doit pas être frmpîement attribuée à la chute des écailles qui fe détachent de la furface , mais encore à une altération C V 58 Introduâîon h VHiftohê intérieure de toutes îes parties de ïa inafïê que ie feu violent diminue , & rend d'autant pius légère qu'il elt appliqué plus fouvent & plus long -temps (aj» Et en effet , fi l'on recueille à chaque fois les écailles qui fe détachent de la furface des boulets , on trouvera que fur un boulet de 5 pouces qui , par exemple , aura perdu huit onces par une première chaude, il n'y aura pas une once de ces écailles détachées , & que tout le refte de îa perte de poids ne peut être attribué qu'à cette altération intérieure de la fubf- tance du fer qui perd de fa denfité à chaque fois qu'on le chauffe ; en forte que fi l'on réitéroit fouvent cette même opération , on réduiroit le fer à n'être plus qu'une matière friable & légère , dont on ne pourroit faire aucun ufage ; car j'ai (aj Une expérience familière & qui femble prouver que le ter perd de fà maffe à mefure qu'on le chaufTè, înême à un feu très- médiocre, c'eft que les fers à frifer lorfqu'on les a fouvent trempés dans l'eau pour ies refroidir, ne confervent pas le même degré de chaleur au bout d'un temps. H s'en élève aufTi des écailles lorfqu'on les a fouvent chauffés & trempés j ces écailles fent du véritable fer. des Minéraux , Partie Exp. 5 9 remarqué que les boulets non-reuîement avoient perdu de leur poids, c'efl- à-dire , de leur denfité, mais qu'en même temps ils avoient aufîi beaucoup perdu de leur lolidité ; c'eft-à-dire, de cette qualité dont dépend la cohérence des parties ; car j'ai vu, en les failant frapper, qu'on pouvoit les cafTer d'autant plus aiiément qu'ils avoient été chauffés plus fouvent & plus long- temps. C'efl fans doute parce que l'on ignoroit jufqu'à quel point va cette altération du fer , ou plutôt parce qu'on ne s'en doutoit point du tout , cjue l'on imagina , ii y a quelc|ues années , dans notre Aruilerie, de chauffer les boulets dont ii étoit queftion de diminuer le volume (b). On m!a afîuré que le calibre des canons nouvellement fondus , étant plus étroit que celui des anciens canons , il a fallu diminuer les boulets , & que pour y parvenir , on a fîiit rougir ces boulets à blanc , afin de les ratifier enluite plus aifcment en les faifmt tourner : on m'a ajouté , que fouvent fhj M. îe marquis de Vaiiière ne s'occupoit poîn| iors des travaux de l'Artillerie. G vj 6o htroduâlon à l'Hiflolre on efl: obligé de les faire chauffer cinq, ffx & même huit & neuf fois pour les réduire autant qu'il eft néceflaiie. Or, il efl évident par mes expériences , que cette pratique eft nrauvaife , car un boulet chaufïé à blanc neuf fois, doit perdre au moins le quart de fbn poids, & j^eut-être ies trois quarts de fa folidité. Devenu cafîîint &L friable, il ne })eut fervir pour faire brèche , puifqu'il fe brife contre les murs, & devenu léger il a aufîl pour îes pièces de campagne le grand defa- vanuige de ne pouvoir aller iiuin loin que ies autres. En généra] , fi Ton veut conferver nu fer fa folidité & fon nerf, c'eR-à-dire, fa maiTe & fa force, il ne ûm Texpofer au feu ni plus fou vent ni plus long-temps qu'il efl néceffaire ; il fi;ffira , pour la pîupart des ufages , de le faire rougir fans poUiTer ie feu jufqu'au blanc , ce dernier degré de chaleur ne manque jamais de le détériorer : & dans les ouvrages où il importe de lui conferver tout ion nerf, comme dans les bandes que l'on forge peur les canons de fufil , il faudroit , ^'il étcit polîibie , ne ies chauffer qu'une fois Jes Minéraux , Partie Exp. 6 1 pour les battre, plier & Touder par une feule opération; car, quand le fer a acquis fous le marteau , toute la force dont il et fufcentible, le feu ne fût plus que la diminuer; c'eft aux Artiftes à voirjulqua quel point ce métal doit être mailée pour acquérir tout fou nerf, & cela ne feroit pas impolllble à déterminer par des expé- riences ; j'en ai fait quelques-unes que je vais rapporter ici. I. Une boude de fer de i S lignes f de groffeur , c'eft-à-dire ,348 ^^g^^^s quarrées pour chaque luontant de fer, ce qui fait pour le tout 6^6 lignes quarrées de fer, a cafTé fous le poids de 28 milliers qui îiroit perpendiculairement; cette boucle de fer avoit environ ï g pouces de largeur, far 13 pouces de haïueur, & elle étoit à très-peu près de la même groffeur par- tout. Cette boucle a caffé prefque au milieu des branches perpendiculaires , & non pas dans les angles. Si l'on vouloit conclure du grand au petit fur la force du fer par cette expé- rience , il fe trouveroit que chaque ligne 6z Lit roquât oïl à VHiJlolrê quarrée de fer tirée perpendiculairement ^ ne pourroit porter qu'environ 4.0 livres. I I. Cependant ayant mis à l'e'preuve un fi! de fer d'une ligne un peu forte de diamètre , ce morceau de fil de fer a porté, avant de fe rompre, 482 livres. Et un pareil morceau de fil de fer , n'a rompu que fous la charge de 49 5 livres ; en forte qu'il efl à pré fumer qu'une verge quarrée d'une ligne de ce même fer ûuroit porté encore davantage , puifqu'elle auroit contenu quatre fegmens aux quatre coins du quarré infcrit au cercle , de plus que le fil de fer rond, d'une ligne de diamètre. Or cette difproportion dans la force du fer en gros & du fer en petit, eil énorme. Le gros fer que j'avois employé, venoitdela forge d'Aily fous Rougemont, il étoit fans nerf & à gros grain , & j'ignore de cjuelle forge étoit mon fil de ièr, mais la différence de la qualité du fer, quelque grande qu'on voulût la fup- pofer, ne peut pas faire celle qui fe trouve ici dans leur réfiftance, qui , comme des Minéraux , Partie Exp; 63^ Ton voit, efl douze fois moindre dans le gros fer que dans le petit. I I I. J'a I fiit rompre une autre boude de fer de i 8 lignes 7 de grofleur , du même fer de la forge d'Aify ; elle ne fupporta de même que 28450 livres, & rompit encore preique dans le milieu des deux montans. I V. J'AVOI s fait faire en même temps une . boucle du même fer que j'avois fait reforger pour le partager en deux, en forte qu'il fe trouva réduit à une barre de p lignes fur 18; l'ayant mife à i'e'preiive , elle fupporta avant de rompre , la charge de 17300 livres, tandis qu'elle n'auroit dû porter tout au plus que 14 milliers , fr elle n'eût pas été forgée une féconde fois, V. Une autre boucle de fer de i 6 lignes | de grofleur , ce qui fiit pour chaque montant à peu-près 280 lignes quarrées , c*ej[l-à-dire, j6o, a porté 24600 livres, 64 Introduâion à ÏHïfloire au lieu qu'elle n'auroit dû porter que 2.2400 livres, fi je ne l'eufle pas fait forger une féconde fois. ^ V L Un cadre de fer de ïa même qualité' , c'eR-à-dire, fans nerf & à gros grains, & venant de la même forge d'Aify, que j'avois fait établir pour empêcher i'écar- tement des murs du haut fourneau de mes forges, & qui avoit 26 pieds d'un côté fur 22 pieds de l'autre, ayant caffé par 1 effort de la chaleur du fourneau dans ïes deux points milieux des deux plus longs côtés , j'ai vu que je pouvois com- parer ce cadre aux boucles des expériences précédentes, parce qu'il étoit du même 3fèr, & qu'il a caffé de la même manière: or ce fer avoit 2 i lignes de gros , ce qui fait 441 lignes quarrées , &: ayant rompu comme les boucles aux deux cotés oppo- fés,cela fiit 882 Xi^wts quarrées qui fe font féparées par l'effort de la chaleur. Et comme nous avons trouvé par les expériences précédentes, que 696 Ifo-ncs quarrées du même fer ont callé fous le poids de zS milliers, on doit en conclure des Minéraux , Partie Exp. 6 5 que 882 lignes de ce même fer n'auroient rompu que i'ous un poids de 3 5 48 o livres, & que par conféquent l'effort de la chaleur devoir être eftimé comme un poids de 3 5480 livres. Ayant fait fabriquer pour contenir le mur intérieur de mon fourneau , dans le fondage qui fe fit après la rupture de ce cadre , un cercle de 26 pieds ^ de circonférence, avec du fer nerveux pro- venant de la fonte & de la fabrique de mes forges, cela m'a donné le moyen de comparer la ténacité du bon fer avec celle du fer commun. Ce cercle de 26 pieds \ de circonférence étoit de deux pièces' retenues & jointes enfemble par deux clavettes de fer paffées dans des anneaux forgés au bout des deux bandes de fer ; la largeur de ces bandes é toit de 3,0 lignes fur* 5 d'épaifleur ; cela fait 1 50 lignes quarrées qu'on ne doit pas doubler , parce que fi ce cercle eût rompu , ce n'auroit été qu'en un feul endroit, & non pas en deux endroits oppofés comme les boucles ou le grand cadre quarré. Mais l'expérience me démontra que pen- dant un fondage de quatre mois, o\x ia chaleur étoit même plus grande q^ae dans' 6 G Inîrodiiâion à VHïjloire le fondage précédent , ces i 5 o lignes de bon fer ré fi fièrent à fon effort qui étoit de 3 5480 livres ; d'où l'on doit conclure avec certitude entière , que le bon fer , c'eft-à-dire , ie fer qui eft prefque tout nerf, eft au moins cinq fois aufîi tenace que le fer lans nerf &: à gros grains. Que l'on juge par-ià de l'avantage qu'on trouveroit à n'empîoytr que du bon fer nerveux dans ks bâtimens & dans la condru^lion des vaiffeaux , il en faudroit les trois quarts moins , & l'on auroit encore un quart de folidiié de plus. Par de femblables expériences , & en faifant malléer une fois, deux fois, trois fois des verges de fer de différentes grof- feurs, on pourroit s'affurer du maximum de la force du fer, combiner d'une manière certaine la légèreté des armes avec leur (olidité , ménager la matière dans les autres ouvrages fans craindre la rupture, en un mot , travailler ce métal fur des principes uniformes & conftans. Ces expériences font le feul moyen de perfecftionner l'art de la manipulation du fer; l'État en tireroit de irès-grands avantages , car il ne faut pas croire que la qualité du fer dépende iles Minéraux , Partie Exp. '6y de celle de la mine ; que , par exemple , îe fer d'Angleterre, ou d'Allemagne, ou de Suède foit meilleur que celui de France ; que le fer de Berri (oit plus doux que celui de Bourgogne : la nature des mines n'y fait rien ; c'eft la manière de ïes traiter qui fait tout, & ce que je puis afTurer pour l'avoir vu par moi-même, c'efl: qu'en malle'ant beaucoup ik chauffant peu, on donne au fer plus de force, & qu'on approche de ce maximum dont je ne puis que recommander la recherche ^ & auquel on peut arriver par les expé- riences que je viens d'indiquer. Dans les boulets que j'ai loumis plu- fieurs fois à l'épreuve du plus grand feu , j'ai vu que le fer perd de fon poids & de fa force d'autant plus qu'on le chauffe plus fouvent & plus long - temps ; fà flibftance fe décompole , fa qualité s'altère, & enfin il dégénère en une efpèce de mâchefer ou de matière poreufe, légère, qui fe réduit en une forte de chaux par la violence & la longue application du feu : le mâchefer commun efl d*une autre efpèce , & quoique vulgairement on croie que le mâchefer ne provient & même 6Q Itîtroduâîon à l'Hiflûke ne peut provenir que du fer , j'ai ïa preuve du contraire. Le mâchefer e(t à ia vc'rité une matière produite par ie feu , mais pour le former il n'eit pas nécefîîûrc d'employer du fer ni aucun autre métal; avec du bois & du charbon brûlé & pouffé à un feu violent , on obtiendra du mâchefer en aflez grande quantité ; & fi l'on prétend que ce mâchefer ne vient que du fer contenu dans le bois (parce que tous les végétaux en contiennent plus ou moins ) , je demande pourquoi l'on ne peut pas en tirer du fer même une plus grande quantité qu'on en tire du bois, dont la fubilance eit fi différente de celle du fer. Dès que ce fait me fut connii par l'expérience , il me fournit l'intelli- gence d'un autre filt qui m'avoit paru inexplicable jufques alors. On trouve dans ïes terres élevées, & fur -tout dans des , forêts où. il n'y a ni rivières ni ruifîeaux, & on par conféquent il n'y a jamais eu de forges , non plus qu'aucun indice de volcan ou de feux fouterrains ; on trouve , dis-je, fouventdes gros blocs de mâchefer que deux hommes auroient peine à enlever : j'en ai vus pour la première fois en 1 74 5 > Hes Minéraux, Partie Exp. 69 à Montigny-l'Encoupe , dans les forêts de M. de Trudaine ; j'en ai fliit chercher & trouvé depuils dans nos bois de Bourgogne, qui (ont encore plus éloignés de l'eau que ceux de Montigny ; on en a trouvé en plufieurs endroits : les petits morceaux m'ont paru provenir de quelques fourneaux de charbon qu'on aura laifTé brûler, mais ies gros ne peuvent venir que d'un incendie dans la forêt iorfqu'elle étoit en pleine venue, & que les arbres y étoient afîez grands & afTez voiftns pour produire un feu très -violent & très -long -temps nourri. Le mâchefer , qu'on peut regarder comme un réfidti de la combufiion du bois , contient du fer ; & l'on verra dans un autre Mémoire les expériences que j'ai faites , pour reconnoître par ce réfidu la quantité de fer qui entre dans la compofition des végétaux. Et cette terre morte ou cette chaux dans laquelle le fer fe réduit par la trop longue a6lion du feu , ne m'a pas paru contenir plus de fer que ie mâchefer du bois, ce qui femble prouver que le fer efl comme le bois une matière combuftible , c|ue ie feu peut également 70 Introduéîion à V Hïjlohe dévorer en l'appliquant feulement plus violemment & plus long -temps. Pline dit , svec grande raifon , ferrum accenfum ignî , nifi duretur iâïbus , corrumpîtur (c). On en fera perfuadé fi l'on obièrve dans une forge la première loupe que l'on tire de la gueule , cette loupe efl un morceau de fer fondu pour la féconde fois, & qui n'a pas encore été forgé , c^eft-à-dire , con- folidé par le marteau ; iorfqu'on le tire de ia chaufferie où il vient de iubir le feu le plus vioient , il efl rougi à blanc , il jette non - feulement des étincelles ardentes , mais il brûle réellement d'une flamme très- vive qui confommeroit une partie de fa fubftance fi on tardoit trop de temps à porter cette loupe fous le marteau ; ce fer feroit, pour ainfi dire, détruit avant que d'être formé , il fubiroit l'effet complet de la combuflion fi le coup du marteau, en rapprochant Ï^qs parties trop divifées par le feu , ne commençon à lui faire prendre le premier degré de fa ténacité. On le tire dans cet état ôl encore tout rouge de deffous le marteau , & on le (cj Hift. nat. Bt XXX IV f cap, XVi des Minéraux, Partie Exp. 7 1 reporte au foyer de l'affinerie où il fe pénètre d'un nouveau feu ; lorfqu'il efl blanc on ie tranfporte de même & le plus promptement polllble au marteau , fous lequel il fe confolide & s'étend beaucoup plus que la première fois ; enfin on remet encore cette pièce au feu &: on la reporte au marteau , fous lequel on i'achève en entier. C'eft ainfi qu'on tra- vaille tous les fers communs , on ne leur donne que deux ou tout au plus trois volées de marteau , aulTi n'ont-ils pas à beaucoup près la ténacité qu'ils pourroient acquérir fi on les travailloit moins préci- pitamment. La force du marteau non- feulement comprime les parties du fer trop divifées par le feu, mais en les rapprochant elle chalîe les matières étrangères & le purifie en le confolidant. Le déchet du fer en gueufe efl ordinairement d'un tiers , dont la plus grande partie fe brûle, & îe refte coule en fufion & forme ce qu'on appelle les crajfes du fer: ces crafTes font plus pelantes que le mâchefer du bois , » mêmes effets que le feu le plus vif & le plus violent. Il foriit de cette démolition de l'intérieur du fourneau , 2. 3 2. quartiers de pierres de taiiie, tous calcinés plus ou moins pro- fondément; ces quartiers avoient commu- nément quatre pieds de longueur, la pluj:)art etoient en chaux jufqu'à dix-huit pouces, F iij 12,6 Inîrocluâion à V Hlflohe ôc hs autres à deux pieds, & même deux pieds & demi, & cette ponion calcinée fe fe'paroit ailénient du refle de la pierre qui e'toit faîne & même plus dure que quand on l'avoit pofée pour bâiir le fourneau. Cette obiervation m'engagea à faire les expériences fui vantes. Quatrième expérience. Je fis pefer dans l'air & dans l'eau trois inorceaux de ces pierres Cjui, comme l'on voit, avoient fubi la plus grande chaleur qu'elles pufTent éprouver lans le réduire €n chaux, &: j'en comparai la pefanteur fpécifique avec celles de trois autres jnorceaux à peu-près du même volume , que j'avois fait prendre dans d'autres quartiers de cette même pierre qui n'a-* voient point été employés à la conllruc- îion du fourneau , ni par conféquent chaufïés , mais qui avoient été tirés de la; Blême carrière neuf mois auparavant , & qui étoient reftés à rexpofition du foleil & de l'air. Je trouvai que la pefanteur fpécifique des pierres échauffées à ce grand feu pendant cinq mois avoit augmenté , qu'elle étoit conflamment plus grande des Aâinéraux , Partie Ex p. i 27 que celle de la même pierre non échauffée, d*un 8 I .*" fur le premier morceau , d'un po.*" fur le fécond, & d'un 85/ fur ie troifième ; donc la pierre chauffée au deo^ré voifin de celui de la cakiiiation gagne au moins un 86.'' de mafle, au l:eu qu'elle en j^ierd trois huitièmes par îa calcination qui ne fuppofe qu'un degré' de chaleur de plus. Cette différence ne peut venir que de ce qu'à un certain degré de violente chaleur ou de feu , tout Tair & toute l'eau transformés en matière fixe dans ïa pierre , reprennent leur pre- mière nature , leur élafticité , leur volatilité , & que dès-lors ils fe dégagent de la pierre & s'élèvent en vapeurs , que le feu enlève & entraîne avec lui. Nouvelle preuve que ia pierre calcaire eft en très-grande partie compoiée d'air fixe & d'eau fixe faifis & transformés en matière folide par le filtre animal. Après ces expériences j'en fis d'autres fur cette même pierre échauffée à un moindre degré de chaleur, mais pendant un temps aufîi long; je fis détacher pour cela trois morceaux des parois extérieures de la lunette delà tuyère, dans un endroit F iii; 128 Inîroduâîon à VHijloire où la chaleur étoit à peu -près Je pj degrés , parce que le foufre appliqué contre la muraille s'y ramoliiffoit & com- luençoit à fondre , & que ce degré de chaleur cil à très -peu près ceiui auquel ie foufre entre en fufion. Je trouvai par trois épreuves (enibiable.N aux précédentes, que cette même pierre chaulîée à ce degré pendant cinq mois, avoii: augmenté en pefanteur fpécifiqiie d'un 6 5', c'eil-à-diœ, de prefque un quart de plus que celie qui avoit éprouvé le degré de chaleur voifm de celui de la calcinaiion , & je conclus de cette diiiérence q». e l'effet de ia calcination comiuençoit à le prépare4: dans la pierre qui avoit fjbi le pliis giand feu , au lieu que celle cpii n'avoit éprouvé qu'une moindre chaieiu' , avoit confervé toutes les parues fixes qu'elle y avoit dépofées. Pour me fatisfaire pleinement fur ce. fujet , & reconnoître fi toutes les pierres calcaires augmentent en peianieur ipéci- fîque par une chaleur conîlamment & long-temps appliquée , je fis fix nouvelles épreuves iiir deux autres efpèces de pierres. Celie dont étoit conilruit l'intérieur de ries Minérmix , Partie Exp. ii^ mon fourneau , & qui a fervi aux expé- riences précédentes , s'appelle dans le pays pierre à feu , parce qu'elle réfifle plus à i'aélion du feu que toutes les autres pierres calcaires. Sa lubflance efl compolcc de petits graviers calcaires liés enfemble par un ciment pierreux qui n'eft pas fort dur, &i c[ui laide quelques interdices vides ; fa pefanteur eil néanmoins plus grande cpe celle des autres pierres calcaires d'environ un 20.^ En ayant éprouvé plufieurs morceaux au feu de mes chaufferies, il a fallu pour les calciner plus du double du temps de celui qu'il falloit pour réduire en chaux les autres pierres ; on j^eut donc être alTuré que les expériences précédentes ont été fiites fur la pierre calcaire la plus ré fi liante au feu. Les pierres auxquelles je vais la comparer , étoient auiîi de très- bonnes pierres calcaires dont on fût la plus belle taille pour les bâtimcns, l'une a le grain fin & prcfque auffi ferré que celui du marbre ; l'autre a le grain un peu plus gros , mais toutes deux font compactes &. pleines, toutes deux font de Texcellente chaux grile , plus liante & plus forte cjue ia chaux commune qui elVpius blanche. F V 130 hiîw^iuâïon à J'HîJloh'c En pefant dans l'air & dans i'eau iiofs morceaux chaufFés & trois autres non chauffés de cette première pierre dont le grain étoit le plus fin , j'ai trouve qu'elle avoir gagné un 5 6.*" en pefanteur fpéci- fique , j:)ar l'application confiante pendant cinq mois, d'une chaleur d'environ po degrés, ce que j'ai reconnu , parce qu'elle étoit voifine de celle dont j'avois fait caïTer les morceaux dans la voûte extérieure du fourneati , &: que le foufre ne fondoit plus contre Tes parois ; en ayant donc fait enlever trois morceaux encore chauds pour les pefer , &. comparer avec d'autres morceaux de la même pierre qui étoient reftés expofés à l'air libre , j'ai vu que l'un des morceaux avoit augmenté d'un 60^; le fécond d'un 62"; le troifième d^un 56^. Ainfi cette pierre à grain très- fin a augmenté en pelanteur ipécifique de près d'un tiers de plus que la pierre à feu chauffée au degré voifin de celui de la calcination , & aufTi d'environ un y," de plus que cette même pierre à feu chauffée à 5) 5 degrés, c'efl-à-dire , à une chaleur à peu -près égale. La féconde pierre , dont le grain étoif (Jes Minéraux, Pariie Exp. i 3 i" îHoins fin, fornioit une afîiie ent'^èie de la voûte extérieure du fourneau , & je fus maître de choifiries morceaux dont j'avois befoin pour l'expérience , dans un quartier qui avoit fubi pendant ie même temps de cinq mois le même degré ^ 5 de chaleur que la pierre à feu ; en ayant donc fiit cafTer trois morceaux, & m'étant muni de trois autres qui n'av oient pas été chauffés , je trouvai que l'un de ces morceaux chauffés avoit augmenté d'un 54"" ; ie fécond d'un 63*^^: & le troifième d'un 66^ \ ce qui donne pour la mefure moyenne un 6 1 / d'augmentation en pefanteur fpécihque. Il réfuiie de ces expériences , i ." que toute pierre calcaire chauffée pendant long - temps , acquiert de ia mafie . &■ devient plus pei-ante ; cette augmentation' ne peut venir que des particules de cha- leur qui la pénètrent ôl s'y uniffent par leur longue réfidence , & qui dès - iors en deviennent partie conilituante fous une forme fixe : 2.® que cette augmentation de pefanteur fpécifique étant d'un 6 i .* ou d'un 56.*^ ou d'un 65/ ne fe trouve varier ici que par ia nature des différentes F y) 132 Iiitroduâîon a VHljlohs pierres ; que celies dont le grain efl îe i plus fin , font celles dont la chaleur i augmente le plus la mafle , & dans lef- | quelles les pores étant plus petits, elle fe iixe plus aifément & en plus grande quantité : 3 ." que la quantité de chaleur qui (e fixe dans la pierre eil encore bien plus grande que ne le Ai'ii^wQ. ici l'aug- mentation de la malTe ; car la chaleur avant de fe fixer dans la pierre, a com- mencé par en chafîer toutes les parties humides qu'elfe contenoit, on fait qu'en didiliant la pierre calcaire dans vai^t cornue bien fermée , on tire de l'eau pure julqu'à concurrence d'un (eizicme de ion poids : mais comme une chaleur de 9 5 degrés , quoiqu'appliquée pendant cinq mois , pourroir néanmoins produire à cet égard de moindres efiets cjue le feu violent cju'on applique au vaifJeau dans lequel on diilille la pierre, réduiibns de moitié (Se mêiiie des trois quarts cette quantité d'eau enlevée à la pierre par la chaleur de c) 5 degrés, on ne pourra pas difconvenir qiie la quantité de chaleur qui s'efr fixée Uâ="-s cène pierre , ne foit d'abord d'un 60^^. indiqué par l'augmentation de ia ''des Minéraux, Partie Exp. 133^ pefnnteur fpécifique , & encore d'un 64,* pour le quart de la quantité' d'eau qu'elle contenoit, & que cette chaleur aura fait ionir; en forte qu'on peut aflurer, fans craindre de ie tromper , que la chaleur qui ])énèLre dans la pierre lui étant appli- j que'e pendant long-temps , s'y fixe en afïez grande quantité pour en augmenter la mafîe tout au moins d'un trentième, même dans la fuppofition qu'elle n'ait chalTé pendant ce long temps que le quart de 1 eau que la pierre contenoit. CiN quième expérience, To u T E s les pierres calcaires dont la pefanteur fpe'cifrque augmente par la longue application de la chaleur, acquièrent par cette efpèce de defsèchement j:>lus de dureté qu'elles n'en avoient auparavant. Voulant reconnoître fi cette dureté feroit durable, & fi elles ne perdroient pas avec le temps , non - feulement cette qualité , mais celle de l'augmentation de denfité qu'elles avoient acquife par la chaleur ; je fis expofcr aux injures de l'air plufieurs parties de trois efpèces de pierres qui avoient feryi aux expériences pftécédentesj 134 hitroduâwn a VHïfloire & qui toutes avoient été plus ou moins chauffées pendant cinq mois. Au bout de quinze jours , pendant iefquels ii y avoit eu des pluies , je les fis fonder & frapper au marteau par le même ouvrier qui les iivoit trouvées très -dures quinze jours auparavant ; il reconnut avec moi que la pierre à feu qui étoit la plus poreufe , éc dont le grain étoit le plus gros, n'étoit déjà plus aufîi dure & qu'elle fe laiffoit travailler plus aifément. Mais les deux autres efpèces , & fur-tout celle dont le grain étoit le plus fin , avoient confervé la même dureté , néanmoins elles la per- dirent en moins de fix femaines. Et les ayant fait alor.s éprouver à la balance hydroflaiique, je reconnus qu'elles avoient auflî perdu une a(Tèz grande quantité de la matière fixe que la chaleur y avoit dépofée. Néanmoins au bout de plufieurs mois elles étoient toujours fpécifiquement plus pefantes d'un i 50/ ou d'un i 60/ que celles qui n'avoient point été chauffées. La différence devenant alors trop difficile a faifir entre ces morceaux & ceux qui n'avoient pas été* chauffés, & qui tous étoient égalemeni expofés à l'air , je fus des Miné faux , Partie Exp. i 3 5 forcé de borner là cette expérience, mais jje luis perfuadé qu'avec beaucoup de lemps ces pierres auroient perdu toute leur pefantcur acquiie. II en efl: de même de la dureté , après quelques mois d'ex- pofition à i'air, les ouvriers les ont traitées tout audl aifément que les autres pierres de même efpèce qui n'avoient point été chauffées. II réfulte de cette expérience, que les particules de chaleur qui fe fixent dans îa pierre, n'y font, comme je l'ai dit, unies que par force; que quoiqu'elle les conferve après fon entier refroidiffement & pendant affez long - temps , fi on la préferve de toute humidité ; elle les perd néanmoins peu-à-peu par les imprefîions de l'air & de la pluie , fans doute parce que l'air & l'eau ont plus d'affinité avec îa pierre que les parties de la chaleur qui s'y étoient logées. Cette chaleur fixe n'efl plus active , elle efl pour ainfi dire morte , & entièrement pafîive ; dès-lors bien loin de pouvoir chafîer l'humidité , celle - ci la chaffe à fon tour & reprend toutes les places qu'elle lui avoit cédées. Mais dans d'autres matières qui n'ont pas avec î 3 6 Introduâion à VHfflorre i'eau autant d'affinité que ïa pierre calcaire ^ cette chaleur une fois fixée n'y demeure- t-elle pas condamment & à toujours \ c'efl: ce que j'ai cherché à conftater par i'expérience luivante. Sixième expérience, i i J'a I pris plufieurs morceaux de fonte de fer, que j'ai fait cafîer dans les gueufes qui avoient fervi plufieurs fois à foutenir les parois de ia cheminée de mon fourneau , & qui par conféquent avoient été chauifées trois fois pendant, quatre ou cinq mois de fuite au degré, de chaleur c|ui calcine ia pierre, car ces» gueufes avoieiu foutenu les pierres ou les briques de l'intérieur du fourneau , & n'éîoient défendues de i'aétion immédiate du feu que pTir une pierre épaiiTe de trois ou quatre pouces qui fornioit le dernier rang des étalages du fourneau; ces dernières pierres, ainfi que toutes les autres dont les étalages étoient conilruits , s'étoient réduites en chaux à chaque fon-, dage , &L la caicination avoit toujours; pénétré de près de huit pouces dans celles qui étoieat expofees à la plus vioiente des Minéraux , Partie Exp. 137 action du feu ; n-infi les gueufes qui n'étoiem recouvertes que de quatre pouces par ces pierres , avoient certainement fubi ie même degré de feu que celui qui produit la parfaite calcinaiion de la pierre, & i'avoicnt, comme je Tai dit, fubi trois fois pend nt c[ùatre ou cinc[ mois de fuite. Les morceaux de cette fonte de fer, que je fis cafîer ne fe fcparèrent du relie de la gueule qu'à coups de mafîe très- réiicrés , au iieu que des gueufes de cette même fonte, mais qui n'avoient pas fubi l'adion du feu , étoient très-cafîantes & fe ; féparoienten morceaux aux premiers coups ' de mafîe ; je reconnus dès-iors que cette fonte chauftce à un aufîi grand feu & pendant fi long-temps, avoit acquis beau- coup plus de dureté & de ténacité qu'elle ï\Qi\ avoit auparavant , beaucoup plus }nême à proponion que n'en avoient acquis {es pierres calcaires. Par ce premier incîice je jugeai que je trouverois une diiference encore pius grande dans la pefanteur fpécifique de ceue fonte fi long- temps échauffée. Et en effet , le premier morceau que j'éprouvai à la balance hydroflau'que, pefcit dans i'air 4. livres 138 IniroduPiion à V Hï floue 4 onces 3 gros , ou 5 47 gros ; ïe jnême morceau peloit dans l'eau 3 livres I I onces 2 gros \^ c'eft - à - dire , 474 gros ^, ia dittcrence eft: de 72 gros ~\ Teau dont je me iervois pour mes expé» i riences peloit exacftement 70 livres le pied cube, & le volume d'eau déplacé ])ar celui du morceau de cette fonte , pefoit 72 gros^: ainfi 72 gros^, poids du volume de l'eau déplacée j)ar le morceau de fonte, font à 70 livres poids du pied cube de l'eau , cojnme 5 47 gros poids du morceau de fonte , font 3528 livres 2 onces i gros 47 grains poids du pied cube de cette fonte : & ce poids excède beaucoup celui de cette même fonte lorfqu'elie n'a pas été chauffée, c'eft une fonte blanche qui communément eft très - caflante , & dont le poids n'eft que de 49 5 ou 500 livres tout au plus; ainfi la pefiuiteur fpécitique fe trouve augmentée de 28 fur 500 ]:)ar cette très- îongue application de la chaleur, ce qui fliit environ un dix-huitième de la mafîe ; je me fuis alTuré de cette grande différence par cinq épreuves fucceiïives pour lef* <]uellcs j'ai eu atteniion de prendre toujours fies Mbiérmix , Partie Exp. i j y (les morceaux pefans chacun quatre livres au moins, & comparés un à un avec des morceaux de même figure & d'un volume ;t peu - près égal : car quoiqu'il paroiiïe qu'ici la différence du volume , quelque grande qu'elle loit , ne devroit rien faire , ,& ne peut influer fur le réfultat de l'opération de la balance hydroilatiquc ; cependant ceux qui font exercés à la manier fe feront aperçus , comme moi , que les réfultats font toujours plus juftes lorfque les volumes des matières qu'on compare ne font pas bien plus grands l'un que l'autre. L'eau , quelque fluide qu'elle nous paroifle , a néanmoins un certain petit degré de ténacité qui influe plus ou moins fur des volumes plus ou moins grands. D'ailleurs il y a très-peu de matières qui foient parfaitement homo- gènes ou égales en pefanteur dans toutes les parties extérieures du volume qu'on foumet à l'épreuve ; ainfi pour obtenir un réfultat fur lequel on puifle compter précifément , il faut toujours comparer des morceaux d'un volume approchant, 6: d'une figure qui ne foit pas bien diffé- rente \ car fi d'une part on pefoit un '140 Inîrodiiâion a VHijloïre | globe de fer de deux livres, & d*autre part une feuille de tôle du même poids,, j on trouveroit à la balance hydroilatique leur pefiinteur fpécifique différente, quoi- qu'elle fût réellement la même. Je crois que quiconque réfléchira fur les expériences précédentes 6: fur leurs réfùltats , ne pourra dilconvenir que la chaleur très -long- temps appliquée aux différens corps qu'elle pénètre , ne dé]X)fe dans leur intérieur une très- grande quan- tité de particules qui deviennent parties conflit uantes de ieur maffe , & qui s'y luiiffent & y adhèrent d'autant plus que les matières fe trouvent avoir avec elles plus d'affinité & d'autres rapports de nature. Auffi me trouvant muni de ces expériences , je n'ai pas^ craint d'avancer dans mon Traité des Elémens , que les molécules de ia chaleur fe fixoient dans tous les corps , comme s'y fixent celles de la lumière & celles de l'air, dès qu'il cil accompagné de chaleur ou de feu, y (^es Âfherai/x, FdïûeEx]). 141 h SIXIEME MEMOIRE, Expériences for la Lumière , è^ for la Chaleur quelle peut produire. Article premier. Invention de Miroirs pour brûIer^ à de grandes dtflauces, J_. 'histoire des miroirs ardens d'Archimède, ell faineufe; il les inventa pour la défenfe de fa patrie, & il lança, difent les Anciens , ie feu du Soleil fur la flotte ennemie qu'il réduifit en cendres iorfqu'elle approcha des remparts de Syracufe ; mais cette hiftoire dont on n'a pas douté pendant quinze ou feizc fiècles , a d'abord été contredite, & eniuite traitée de fable dans ces derniers temps. Defcartes né pour juger, & même pour furpafîer Archimède , a prononcé contre lui d'un j^n de maître; il a nié la poiîibilité dç 142. Introduâion à V Hijloire l'invention , <5t Ton opinion a prévalu fur les témoignages & fur la croyance de toute Tantiquité : les Phyficiens modernes, foit par reipec^t pour leur Philo(bphe, foit par complaisance pour leurs contem- porains , ont été de même avis. On n*accorde guère aux Anciens que ce qu'on ne peut leur ôter ; déterminés peut-être par ces motifs , dont l'amour propre ne iz fert que trop fouvent ians qu'on s'en aperçoive, n'avons-nous pas naturellement trop de penchant à refufer ce que nous devons à ceux qui nous ont précédés \ & fi notre fiècle refufe plus qu'un autre, ne feroit - ce pas qu'étant plus éclairé il croit avoir plus de droit à la gloire , plus de prétentions à la fupérioriîéî Quoi qu'il en foit, cette invention étoît dans le cas de plufieurs autres découvertes - tances , & quelles font les matières qui la réfléchiffent le plus fortement. Je trouvai premièrement que les glaces etamées, iorfqu'elles font polies avec un peu de foin, réfléchiflent plus puifftmment la lumière que les métaux les mieux polis, & même mieux que le métal compo e dont on le fert pour faire des miroirs de télefcopes ; & que quoiqu'il y ait dans les glaces deux réflexions, i une a ia furface & l'autre à l'intérieur , elles ne laiffent pas de donner une lumière plus vive & plus nette que le métal, qui produit une lumière colorée. : En fécond lieu , en recevant la lumière du Soleil dans un endroit oblcur, & en la comparant avec cette même lumière du Soleil réfléchie par une glace, ,e trouvai des Minéraux , Partie Ex p. 1 4. 5 trouvai qu'à de petites diftances, comme de quatre ou cinq pieds , elle ne perdoit qu'environ moitié par la réflexion , ce que je jugeai en faifant tomber fur la première lumière réfléchie , une féconde lumière aufli réfléchie : car la vivacité de ces deux îumières réfléchies me parut égale à celle de ia lumière direcfle. Troifièmement ; ayant reçu à de grandes diftances, comme à 100, 200 & 300 pieds, cette même lumière réfléchie par de grandes glaces, je reconnus qu'elle ne perdoit prelque rien de (a force , par l'é- paifleur de l'air qu'eile avoit à traverfer. Enfuite je voulus efl^ayer les mêmes chofès fur la lumière des bougies ; & pour m'afliirer plus exactement de la quantité d'affoibliflement que la réflexion caufe à cette lumière , je fis l'expérience fuivante. Je me mis vis ~ à - vis une glace de miroir avec un livre à la main , dans une chambre où i'obfcurité de la nuit étoit entière , & où je ne pouvois diftinguer aucun objet: je fis allumer, dans une chambre voifme, à 40 pieds de diflance environ, une feule bougie, & je la fi$ Tom^ Vn, G '1^6 htrodtidîoh à l'Hi/loire approcher peu à peu , jufqu'à ce que je pufTe diûinguer les caractères & lire le îivre que j'avois à la main ; ia diftance fe trouva de 24 pieds du livre à la bougie : enfuiîe ayant retourné le îivre du côté du miroir, je cherchai à lire par cette même iumière réfléchie , & je fis intercepter par un paravent la partie de ia lumière direde qui ne tomboit pas fur le miroir , afin de n'avoir fur mon livre que la lumière réfléchie. 11 fallut approcher la bougie , ce qu'on fit peu à peu , jufqu'à ce c[ue J€ puffe lire les mêmes caracftères éclairés par la lumière réfléchie ; & alors la diflance du livre à la bougie , y compris celle du livre au miroir , qui n'étoit que d'un demi-pied , fe trouva être en tout de quinze pieds : je répétai cela plufieurs fois, et j'eus toujours les mêmes réfultats , à très - peu près ; d'où je conclus que la force ou la quantité de la lumière direc^le eil à celle de la lumière réfléchie , comme 576 à 22 5 ; ainfl l'elfet de la lumière de cinq bougies reçues par une glace plane , eil: à peu-près égal à celui de la lumière directe de deux i^ougies. La lumière des bougies perd donc plus des xMïnénvLx, Partie Exp. 1 47 {>-ar la réflexion que la ïumicre du Soleil ; & cette différence vient de ce cfiie les rayons de lumière qui panent de la bougie coniine d'un c-entre, tombent plus obli- quement fur le miroir que les rayons du Soleil qui viennent prefque paraîleiement. Cette expérience confirma donc ce que j'avois trouvé d'abord , & je tins pour fiir que la lumière du Soieil ne j)erd qu'environ moitié par fa réflexion lur une olace de mJroir. Ces premières connoinances dont j'av^ois beloin étant acquiiès, je cherchai enfuite ce cjue deviennent en effet les images dti Soleil lorfqu'on les reçoit à de grandes diflances. Pour bien entendre ce que je vais dire , il ne faut pas , comme on le fait ordinairement, confidérer Iqs rayons du Soleil comme parallèles ; &: il faut fe fouvenir que le corps du Soleil occupe à nos yeux une étendue d'environ 3 z minutes ; que par conféquent les rayons qui partent du bord fupérieur du difque, venant à tomber fur un point d'une fur- fîice réfléchiiîante, les rayons qui partent du bord inférieur, venant à tomber auiîi fur le même point de cette furfice, ils G î; 148 Inirodu6îion à l'Hifloire forment entr'eux un angle de 3 2 minutes dans l'incidence & en fuite dans la réflexion, & que par conféquent l'image doit aug- menter de grandeur à meilire qu'elle s'éloigne : il faut de plus faire attention à la figure de ces images; par exemple, une glace plane quarrée d'un demi-pied , expolée aux rayons du Soleil , formera une image quarrée de fix pouces, lorf- qu'on recevra cette image à une petite diftance de la glace, comme de quelques pieds ; en s'éloignant peu à peu on voit l'image augmenter , enfuite fe déformer , enfin s'arrondir & demeurer ronde tou- jours en s'agrandifîiint , à mefure qu'elle s'éloigne du miroir : cette image effc compofée d'autant de difques du Soleil qu'il y a de points phyfiques dans la furface réfléchilTante ; le point du milieu forme une image du difque , les points voifins en forment de femblables & de même grandeur qui excèdent un peu le difque du milieu; il en cft de même de tous les autres points , & l'image eft compofée d'une infinité de difques , qui fe furmontant régulièrement, & antici- pant circulairement les uns fur les autres , des Minéraux , Partie Exp. 1 49 forment l'image réfléchie dont le point du milieu de la glace efl: ie centre. Si l'on reçoit i'image compofée de tous ces difques à une petite diftance , alors l'étendue qu'ils occupent n'étant qu'un peu plus grande que celle de la glace , cette image eO: de la même figure & à peu-près de la même étendue que la glace : fi la glace eft quarrée , l'image efl quarrée; fi la glace eft triangulaire, l'image eft triangulaire ; mais lorfqu'on reçoit l'image à une grande diftance de la glace, où l'étendue qu'occupent les diiques eft beaucoup plus grande que celle de la glace , l'image ne conferve plus la figure quarrée ou triangulaire de ïa glace, elle devient néceflairement cir- culaire ; & pour trouver le point de diflance où i'image perd la figure quarrée , il n'y a qu'à chercher à quelle diftance la glace nous paroît fous un angle égal à celui que forme le corps du Soleil à nos yeux , c'elt-à-dire , fous un angle de 3 2 minutes , cette diftance fera celle où l'image perdm fà figure quarrée , & deviendra ronde ; car les difques ayant toujours pour dia- mètre une ligne égale à la corde de l'arc G iij 'l 5 o Intr&châion a rHifcoire de cercle qui mefure un angle de 3 2 minutes, on trouvera par cette règle c{u'un€ glace quarre'e de fix pouces, perd la tîgure c{uarrée à la diitance d'environ 60 pieds, & qu'une glace d'un pied en quarré ne Ja perd c|u'à 120 pieds environ, <3c ainii des autres. En re'fîéchifîlmt un peu fur cette the'oric, on ne fera plus étonné de voir qu'à de très-grandes diftances , une grande & une peiite gîace donnent à peu - près une image de la même grandeur , & qui ne difière que par i'intenfité de la lumière : on ne fera plus lurpris qu'une glace ronde , ou quarrée , ou longue , ou trian- gulaire, ou de telle autre figure c{ue l'on voudra (a) , donné toujours des images rondes ; £5,<5&79 des Minéraux, Partîe Exp. i 6 i |& indépendamment de toutes , & que Jes quatre lignes d'intervalle qui font entr 'elles fervent non - feulement à la liberté de ce mouvement , mais aufîl à laifîer voir à celui qui opère , l'endroit où il faut conduire fes images. Au moyen de cette conftruélion l'on peut faire tomber fur le même point les cent foixante-huit images , & par conféquent brûler à plu- fîeurs diftances , comme à 20, 30, & jufqu'à I 5 o pieds , & à toutes les diftances intermédiaires ; & en augmentant la gran- deur du miroir, ou en faifant d'autres jniroirs femblables au premier , on eft fur de porter le feu à de plus grandes dif- tances encore , ou d'en augmenter autant qu'on voudra, la force ou l'adtivité à I ces premières diftances. Seulement il fmt obferver que le mou» vement dont j'ai parlé n'eft point trop aifé à exécuter, & que d'ailleurs il y a im grand choix à faire dans les glaces : elles ne font pas toutes à beaucoup près également bonnes , quoiqu'elles paroiffent telles à la première infpeclion ; j'ai été obligé d'en prendre plus de cinq cents pour avoir les cent foixante-huit dont je tCi I/iîroJiiâioti à IHiflolre me fuis fervi ; la manière de les cfîiiyer j eft de recevoir à une grande diftance^ par exemple, à i 50 pieds l'image réflé- chie du Soleil comme mi plan vertical; il faut choifir ceiics qui donnent une- image ronde &: bien terminée, & rebuteri toutes les autres qui font en beaucoup plus grand nombre , & dont les éjoaiiîeurs étant inégales en dilférens endroits , ou la furface un peu concave ou convexe , au îieu d'être plane , donnent des images mû terminées , doubles , triples , oblongues , chevelues , &c. fuivant les différentes ' défedtuofités qui fe trouvent dans les glaces. Par la première expérience que j'ai faite le 23 mars 1747 à midi, j'ai mis le feu à 66 pieds de diftance à une planche de hêtre goudronnée , avec qua- rante glaces feulement, c'eft-à-dire , avec ie quart du miroir environ ; mais il fmt obferver que n'étant pas encore monté fur fon pied, il étoit pofé très- défavan- tageufement , faiiant avec le Soleil un angle de près de 20 degrés de décli- nai fon , & un autre de plus de i o degrés d'iadiaaifon. 'des ATwéraiis , Partie Exp. i 6 3 Le même jour j'ai mis le feu à une planche goudronnée & foufrée à 126 pieds de diflance avec quatre-vingt-dix- huit glaces , le miroir étant pote encore iplus délavantageufement. On fent bien que pour brûler avec le plus d'avantage, il faut que le miroir foit diredement Dppofé au Soleil, aufîl-bien que les inatières qu'on veut eniiammer; en forte qu'en fuppoiant un j:>lan perpendiculaire fur le plan du miroir , il fuu qu'il paHe par le Soleil , & en même temps par le milieu des madères combufiibîes. Le 3 avril à quatre heures du foir , le iffliroir étant monté & pofé iur fon pied , |on a produit une légère inflammation ifur une planche couverte de laine hachée ■1138 pieds de didance avec cent douze glaces, quoique le Soleil Kit^foibîe, & que la lumière en fût fort pâle. 11 faut prendre garde à foi lorfqu'on approche de l'endroit où font les matières combuf- îibies , & il ne faut pas regarder le miroir , car fi malheureufement les yeux fe trou- voient au foyer, on feroit aveuglé pa? fcclat de la lumière. Le 4. avril à onze heures du matin > '1^4 Jiitroduâîon a rHîjloire le Soleil étant fort pâle & couvert de vapeurs & de nuages légers , on n'a pas iaiffé de produire, avec cent cinquante- quatre glaces , à I 5 G pieds de diitance , une chaleur fi confidérable , qu'elle a fait en moins de deux minutes, fumer une planche goudronnée , qui fe feroit certai* nement enflammée, fi ie Soleil n'avoit pas difparu tout- à -coup. Le lendemain 5 avril à trois heures après midi, par un Soleil encore plus foible que le jour précédent , on a en- flammé à 150 pieds de dillance , des copeaux de fapin foufrés & mêlés de charbon , en moins d'une minute & demie , avec cent cinquante- quatre glaces. Lorlque le Soleil eft: m^ ^ il ne faut que quelques fécondes pour produire l'in- flammation, Le I G avril après midi , par un Soleil affez net , on a mis le feu à une planche de fapin goudronnée ,3150 pieds , avec cent vingt -huit glaces feulement, l'in- flammation a été très-fubite , & elle s'eft faite dans toute l'étendue du foyer qui avoit environ 1 6 pouces de diamètre à cette diflance. des Minéraux , Partie Exp. i 6 j Le même jour à deux heures & demie , on a porté ie feu fur une planche de hêtre , goudronnée en partie & couverte en quelques endroits de laine hachée ; l'inflammation s'efl faite très - prompte- ment , elle a commencé par les parties du bois qui étoient découvertes; & le feu î etoit fi violent , qu'il a fallu tremper dans i l'eau la planche pour l'éteindre ; il y avoit cent quarante- huit glaces , & la diftance I étoit de I 5 o pieds. ' Le I I avril, le foyer n'étant qu'à 20 pieds de diftance du miroir , il n'a fallu que douze glaces pour enflammer des petites matières combuilibles : avec vingt- une glaces on a mis le feu à une planche de hêtre qui avoit déjà été brûlée en partie : avec quarante - cinq glaces on a fondu un gros flacon d'étain qui pefoit environ fix livres ; & avec cent dix-fept glaces on a fondu des morceaux d'argent mince , & rougi une plaque de tôle : & je fuis perfuadé qu'à 5 o pieds on fondni les métaux aulli - bien qu'à 2 o , en em- ployant toutes les glaces du miroir; & comme le foyer à cette diftance , eft large de fix à fept pouces , on pourra faire des i66 Introchâlon h l'Hljioirc épreuves en grand fur les métaux (d) , ce qu'il ii'étoit pas poflibie de faire avec les miroirs ordinaires, dont le foyer eft ou très-foible, ou cent fois plus petit que celui de mon miroir. J'ai remarqué fd) Par des expériences fubréqiientes , j'ai reconnu rue la difLiuce ia pius avantageufe pour faire com- modément avec ces miroirs àt^ épreuves lur les métaux, étoit à 4.0 ou 4,5 pieds. Les aiTiettes d'argent que j'ai fondues à cette diftance avec deux cents, vincrt - quatre glaces , étoient biep nettes , en forte- eu'ri n'étoit pas poffible d'attribuer la fumée très- abondante qui en fortoit à la graiffe , ou à d'autres matières dont l'argent le feroit imbibé ,^ & comme fe le perfuadoient les gens témoins de l'expérience. Je la répétai néanmoins fur des plaques d'argent toutes neuves & j'eus le même effet. Le métal fumoit très - abondamment , quelquefois pendant plus de 8 ou I o minutes avant de i'e fondre. J'avois deffein de recueillir cette fumée d'argent par le moyen d'un chapiteau à. d'un ajuilement fembîable à celui dont on fe fert dans les di(tiiiations_, 6c j'ai toujours eu regret que mes autres occupations m'en aient empêché; car cette manière de tirer l'eau du métaj, cfl peut-être la feule que l'on puiiïe employer. Et fi l'on prétend que cette fumée qui m'a paru humide ne contient pas de l'eau, il feroit toujours très-utile de favoir ce que c'elt, car il fe peut auffi que ce. ne (oit que du métal volatiliié. D'ailleurs je fuis per- jfuadé qu'en iaifant les mêmes épreuves fur l'or, on le verra fumer comme l'argent, peut être moins, peut-être plus. (les Minéraux , Partie Exp. l 6y que les métaux & fur - tout l'argent , fument beaucoup avant de fe fondre, la fume'e en étoit fi fenfible qu'elle faifoit ombre fur le terrein ; horizontalement , fuivant la différente in- clinaifon qu'on lui donne ; ies expériences que je viens de rapporter, ont été faites publiquement au Jardin du Roi , fur un terrein horizontal, contre des planches pofées verticalement : je crois qu'il n'eft pas nécefTaire d'avertir qu'il auroit brûlé avec plus de force en haut , & moins de force en bas ; &: de même , qu'il efl plus avantageux d'incliner le plan des matières combuftibles parallèlement au plan du miroir: ce qui fait qu'il a cet avantage de brûler en haut, en bas & horizontalement , fur des Alhiéraux, Partie Ex p. i 6^ fur les miroirs ordinaires de réflexion qui ne brûlent qu'en haut, c'eft que foa foyer eft fort éloigné , & qu^ii a ii peu de courbure qu'elle ell infenfible à l'oeil; il efl large de 7 pieds, & haut de 8 pieds, ce qui ne fait qu'environ ia i 50.*" partie de la circonférence de la fj^hère, lorf- qu'on brûle 3150 pieds. La raifon qui m'a déterminé à préférer àts glaces de 6 pouces de largeur fur 8 pouces de hauteur , à des glaces quarrées de 6 ou 8 pouces , c'eft qu'il efl beaucoup plus commode de faire les expériences ibr un terrein horizontal &: de niveau , que de les faire de bas en haut, & qu'avec cette figure plus haute que large ^ les images étoient plus rondes , au lieu qu'avec des glaces quarrées , elles auroîent été raccourcies , fur- tout pour les petites diilances , dans cette fituation horizontale» Cette découverte nous fournit plufieurs chofes utiles pour la Phyfique , ip. 185 cette partie, il eft inutile de nous y arrêter. Dansie feptième &Ie huitième Difcours, Defcartes donne une belle théorie géo- métrique fur ies formes que doivent avoir les verres pour produire îes effets qui peuvent fervir à la perfèdion de la vifion, & après avoir examiné ce qui arrive aux rayons qui traverfent ces verres de diffé- rentes formes, il conclut que ies verres elliptiques & hyperboliques , font ies meilleurs de tous pour raiïembler les rayons ; & il finit par donner dans^ ie neuvième Difcours la manière de conf- truire les lunettes de longue vue, & dans le dixième & dernier Difcours, celle de tailler ies verres. Cette partie de l'ouvrage de Defcartes , qui elt proprement la feule partie mathé- jnatique de fon Traité , efl plus fondée & beaucoup mieux raifonnée que les précé- dentes ; cependant on n'a point appliqué fa théorie à la pratique, on n'a pas taillé des verres elliptiques ou hyperboliques, & i'on a oublié ces fameufcs ovales qui font le principal objet du fécond Livre de fa Géoméirie ; la différente réfrangibilité 1 8^ Introduâïon à l'Hïfloïre des rayons, qui étoit inconnue à Defcarfes^ n'a pas été découverte que cette théorie géométrique a été abandonnée : il eft en effet démontré qu'il n'y a pas autant à gagner par le choix de ces formes qu'il y a à perdre par îa différente réfrangibiiité des rayons, puifque feion leur différent degré de réfrangibiiité , ils fe raffemblent plus ou moins près; mais comme l'on eft parvenu à faire à^i lunettes achromatiques , dans lefquelies on compenie îa différente réfrangibiiité des rayons par des verres de différente denfité ; il feroit très - utile aujourd'hui de tailler des verres hyper- boliques ou elliptiques , (î l'on veut donner aux lunettes achromatiques toute la per-» feclion dont elles font iufceptibles. Après ce que je viens d'expofer , il me femble que l'on ne devroit pas être furpris que Defcartes eût mal prononcé au fujet àts miroirs d'Archimède , puifqu'il igno- roit un fi grand nombre de chofes qu'on a découvertes depuis : mais comme c'elt ici le point particulier que je veux exa- miner, il fiiut rapporter ce qu'il en a dit,, afin qu'on foit plus en état d'en juger. c« Vous pouvez aufli remarquer par éJes Mwerû!/x , Faïik E)ip. 187 occafion , que les rayons du Soleil ce ramafTés parle verre elliptique, doivent ce brûler avec plus de force qu'étant raf- ce femblés par l'hypcibolique , car il ne ce faut pas leulerneiit prendre garde aux ce rayons qui viennent du centre du Soleil, ce mais auiîi à tous Igs autres qui venant ce des autres points de la Tuperficie, n'ont ce pas feniiblement moins de force que ce ceux du centre; en forte que la vio- ce ience de la chaleur qu'ils peuvent caufer, ce fe doit mèiurer par h grandeur du ce corps qui les afîembîe, comparée avec ce celle de l'eipace où il les affeinble. ... ce fans que la grandeur du diamètre de ce ce corps y puifîe rien ajouter, ni fa ce figure particulière, qu'environ un quart ce ou un tiers tout au plus ; il eft certain ce que cette ligne brûlante à l'infini , que ce quelques - uns ont imaginée , n'efl ce qu'une rêverie. :>:> Juiqu'ici il n'eit queflion que de verres brûlans par réfraélion , mais ce raifonne- ment doit s'appliquer de même aux iniroirs par réflexion , & avant que de faire voir que l'Auteur n'a pas tiré de cette théorie les conféqueaces qu'il devoir fl 8 8 IntroJuâm à VHïjlone en tirer, il efl bon de lui répondre d'abord par Texpérience. Cette ligne brû- lante à rinfini, qu'il regarde comme un^ ïêverie , pourroii s'ex tcuier par des niiroirs de réflexion lemblables au mien, non pas à une diftance infinie, parce que Thomnic ne peut rien faire d'infini, mais à une difiance indéfinie afTez confidérable. Car fuppofons que mon miroir au lieu d'être compofé de deux cents vingt-quatre petites j glaces, fût compofé de deux mille, ce qui efl poflibie ; il n'en faut que vingt pour brûler à 20 pieds , & le foyer étant comme une colonne de lumière, ces vingt glaces brûlent en même temps à 1 7 & à 2.3 pieds; avec vingt-cinq autres glaces, je ferai un foyer qui brûlera depuis 23 jufqu'à 30; avec vingt -neuf glaces, un foyer qui brûlera depuis 30 jufqu'à 40; avec trente - quatre glaces , un foyer qui brûlera depuis 40 jufqu'à 52; avec qua- rante glaces , depuis 5 2 jufqu'à 64 ; avec cinquante glaces, depuis 64 jufqu'à yé\ avec foixante glaces, depuis jû jufqu'à 188; avec foixame-dix glaces, depuis 8 8 Jufqu'à 100 pieds: voilà donc àé]2i. une îigne brûlante, depuis 17 jufqu'à loo des Minéraux , Partie Exp. i %^ pieds , où Je n'aurai empîoyé que trois cents vingt-huit glaces; & pour la conti- nuer, il n'y^ <^iu'à faire d'abord un foyer de quatre-vingts glaces, il brûlera depuis loo pieds jufqu'à i i^; <& quatre-vingt- douze glaces , depuis i i 6 jufqu'à i 3 ^ pieds; & cent huit glaces, depuis 134. I jufqu'à I 50; &: cent vingt-quatre glaces, 'depuis 150 jufqu'à 170; & cent cin- quante-quatre glaces, depuis 170 jufqu'à 200 pieds; ainfi voilà ma ligne brûlante prolonge'e de 100 pieds, en forte que depuis dix-fept pieds jufqu'à 200 pieds , en quelqu'cndroit de cette diftance qu'on puiflè mettre un corps combullible, ii fera brûle'; & pour cela il ne faut en tout ([lie huit cents quatre- vingt- fix glaces de iix pouces, & en employant le rerte des deux mille glaces, je prolongerai de même la ligne brûlante jufqu'à 3 & 400 pieds; & avec un plus grand nombre de glaces^ par exemple, avec c[uatre mille je la pro- longerai beaucoup plus loin, à une diftance indéfinie. Or tout ce qui dans la pratique cil indéfini , peut être regardé comme infini dans la théorie ; donc notre célèbre Philofophc a eu tort de dire que cette ipo Iniroduâion à VHïfloire ligne brûlante à l'infini n^étoit qu'une rêverie. Maintenant, venons à îa théorie, rien n'eft plus vrai que ce que àài ici Defcartes au lujet de ia re'union des rayons du Soleil , qui ne le fait pas dans un point , mais dans un efpace ou foyer dont le diamètre augmente à proportion de la diftance. Mais ce grand Phiiofophe n'a pas fenti l'étendue de ce principe qu'il ne donne que comme une remarque ; car s'il y eût fait attention, il n'auroit pas confidéré dans toiu le refle de fon ouvrage ies rayons du Soleil comme parallèles , il n'auroit pas établi comme le fondement de la théorie de fa conftruction des lu- nettes , la réunion des rayons dans un point, &: il fe leroit bien gardé de dire affirmativement, (page i ^ i ) Nous pour- rons par cette invention voir des objets oujjl particuliers & ûujfi petits dans les ajlres , que ceux que nous voyons communément fur la terre. Cette afFertion ne pouvoit être vraie qu'en fuppofant le parallélifiue des rayons & leur réunion en un ferl point , & par conféquent elle ell oppofée à fa propre théorie, ou plutôt il n'a pas employé des Minéraux , Partie Exp. i p i ïa théorie comme il le fàlloit ; & en effet , s'il n'eût pas perdu de vue cette remarque , il eût fupprimé les deux derniers Livres de (il Dioptrique; car il au roi t vu que quand même les Ouvriers eufîent pu tailler les verres comme il l'exigeoit, ces verres . n'auroient pas produit les efïèts qu'il leur a fuppofés, de nous faire diflinguer les plus petits objets dans les aflres ; à moins qu'il n'eût en même temps fuppofé dans ces objets une intenfité de lumière infinie , ou, ce qui revient au même, qu'ils euffent, malgré leur éioîgnement, pu former un angle fenfible à nos yeux. Comme ce point d'Optique n'a jamais été bien éclairci, j'entrerai dans quelque détail à cet égard : on peut démontrer que ; deux objets également lumineux & dont . les diamètres Ibnt différens , ou bien que ' deux objets dont ies diamètres font égaux, & dont i'intenfité de lumière eft diffé- , rente, doivent être obfervés avec des ç: lunettes différentes; que pour obferver ji avec le plus grand avantage poffible , :il faudroit des lunettes différentes pour chaque Planète ; que , par exemple, Vénus . qui nous paroît bien plus petite que ia If) 2 Introduâion à VHïf!o\re Lune, & dont je fuppofe pour un inftant la lumière égale à celle de la Lune, doit être obfervée avec une iunette d'un plus ïong foyer que la Lune; & que la per- fèd:ion des lunettes , pour en tirer ie plus grand avantage poiïible, de'pend d'une combinaifon c[u'ii faut faire, non-feulementf entre les diamètres & les courbures des verres, comme Defcartes Ta fait, mais encore entre ces mêmes diamètres & l'iii- tenfité de la lumière de l'objet qu'on obferve. Cette intenfité de la lumière de chaque objet , eft un élément que les Auteurs qui ont écrit fur l'Optique n'ont jamais employé, & cependant il fiît plus que l'augmentation de l'angle fous lequel un objet doit nous paroître , en vertu de la courbure des verres. Il en ell de même d'une chofe qui femble être un paradoxe, c'eft que les miroirs ardens , foit par réflexion , foit par réfracflion , feroient un: effet toujours égal à quelque diflance qu'on les mît du Soleil. Par exemple , moit^ miroir brûlant à i 5 o pieds du bois fur »i la Terre, brûicroit de même à 1 50 pieds " & avec autant de force du bois dans Saturne , où cependant la chaleur du Soleil «fti des Minéraux , Partie Exp. i p 3 efl: environ cent fois moindre que fur la j Terre. Je crois que les bons efprits fen- tiront bien , fans autre démonftration , la vérité de ces deux propofitions , quoique : toutes deux nouvelles & fingulières. Mais pour ne pas in'écarter du fujet I que je me fuis propofé, & pour démontrer j que Defcartes n'ayant pas la théorie qui 1 cft nécefîaire pour conftruire les miroirs I d'Archimède , il n'étoit pas en état de : pi'ononcer qu'ils étoient impofîibles, je I vais faire fentir , autant que je le pourrai , en quoi confiftoit la difficulté de cette invention. S\ le Soleil, au lieu d'occuper à nos yeux un efpace de 3 2 minutes de degré , étoit réduit en un point , alors il eft certain que ce point de lumière réfléchie par un point d'une furface polie, pro- duiroit à toutes les diftances une lumière & une chaleur égales , parce que l'inter- pofition de l'air ne fait rien ou prefque rien ici ; que par confcquent un miroir dont la furface feroit égale à celle d'un autre, brûleroit à dix lieues à peu-près aufïi-bien que le premier brûleroit à i o pieds, s'il étoit poliible de le travailler I5>4 Introduâion ci VHîjlo\re fur une fphère de quarante lieues, comme on peut travailler l'autre fur une fphère de 40 pieds; parce que chaque point de îa furface du miroir réfléchifïant le point îumineux auquel nous avons réduit le difque du Soleil, on auroit, en variant la courbure des miroirs , une égale chaleur ou une égale lumière à toutes Tes diftances fans changer leurs diamètres ; ainfi pour brûler à une grande diftance, dans ce cas il faudroit en efïèt un miroir très- çxacftement travaillé fur une fphère, ou line hyperboloïde proportionnée à la dif- tance, ou bien un miroir brifé en une infinité de points phyfiques plans,. qu'il faudroit faire coïncider au même point ; mais ie difque du Soleil occupant un efpace de 3 2 minutes de degré , il eft • clair que le même miroir fphérique ou hyperbolique ou d'une autre figure quel- conque , ne peut jamais , en vertu de cette figure, réduire l'image du Soleil en un efpace plus petit que de 3 2 minutes ; que dès-lors l'image augmentera toujours à meiure qu'on s'éloignera; que de plus chaque point de la i'urface nous donnera une image d'une même largeur , par '^es Miné vaux, Partie Exp. 195 cxernpie, d'un cleini-pied à Go pieds: or comme il ell nécefTaire pour produire tout l'effet poffibie que toutes ces images coïncident dans cet efpace d'un demi- pied 5 alors au lieu de bril'er le miroir en une infinité de parties , il efl évident qu'il elt à peu - près égal & beaucoup plus commode de ne le brifer qu'en un petit nombre de parties planes d'un demi-pied de diamètre chacune, parce que chaque I petit miroir plan d'un demi-pied donnera I une image d'environ un demi-pied, qui i fera à peu-près aufîi lumineufe qu'une ' pareille iiirface d'un demi-pied prife dans le miroir fphérique ou hyperbolique. La théorie de mon miroir ne confifle donc pas , comme on l'a dit ici , à avoir trouvé l'art d'infcrire aifément des plans dans une furfàce fphérique & le moyen de changer à volonté la courbure de cette furface Iphérique; mais elle fuppofe cette remarque plus délicate & qui n'avoit jamais été faite, c'efl qu'il y a prefque autant d'avantage à fe fervir de miroirs plans que de miroirs de toute autre figure , dès qu'on veut brûler à une certaine diflance , & que la grandeur du miroir plan eft 1 9 ^ Introduâïon h VHïjloïre déterminée par la grandeur de l'image à cette diftance, en ibrte qu'à la didance de 60 pieds, où l'image du Soleil a environ un demi -pied de diamètre, ort brûlera à peu - près aufîi - bien avec à^s miroirs plans d'un demi-pied qu'avec des miroirs hyperboliques les mieux travaillés , pourvu qu'ils n'aient que la même gran- deur. De même avec des miroirs plans d'un pouce & demi , on brûlera à i 5 pieds à peu - près avec autant de force qu'avec un miroir exadement travaillé dans toutes les parties, & pour îe dire en un mot, un miroir à facettes plates produira à peu- près autant d'effet qu'un miroir travaillé avec la dernière exacfiitude dans toutes {ç,s parties , pourvu que la grandeur de chaque facette foit égale à la grandeur de l'image du Soleil; & c'efl par cette raifon qu'il y a une certaine proportion entre la grandeur desiniroirs plans & les diiîances , & que pour brûler plus loin , on peut employer, même avec avantage, de plus grandes glaces dans mon miroir que pour brûler plus près. Car fi cela n'étoit pas, on fent bien qu'en réduifaut; par exemple, mes glaces {Je s Minéraux, Partie Exp. 1^7^ ^de fix pouces à trois pouces, & employant 'quatre fois autant de ces glaces que des premières , ce qui revient au même pour l'étendue de la furface du miroir, j'aurois ' eu quatre fois plus d'effet , & que plus les glaces feroient petites & plus le miroir produiroit d'effet; & c'efl: à ceci que fe ' feroit réduit l'art de quelqu'un qui auroit feulement tenté d'inicrire une furface • poîygoi'^6 dîiXïs une fphère , & qui auroit imaginé Tajudement dont je me fuis fervi 'pour faire changer à volonté la courbure , de cette furface ; ï\ auroit fiit les glaces , les plus petites qu'il auroit été pollible ; , mais le fond & la théorie de la chofe efl d'avoir reconnu qu'il n'étoit pas feulement , quedion d'infcrire une furface polygone .dans une fphère avec exactitude, & d'en faire varier la courbure à volonté ; mais encore que chaque partie de cette furface de voit avoir une certaine grandeur déter-- -minée pour produire aifément un grand effet; ce qui fait un problème fort diffé- rent , & dont la fblutioii m'a fait voir qu'au lieu de travailler ou de briier un miroir dans toutes fes parties pour faire coïncider iei images au même endroit, ii fuitifoit de 1 iif ip8 Introduâion a rHïftoife le brifer ou de le travailler à facettes planés €11 grandes portions égales à la grandeur de l'image , & qu'il y avoit peu à gagner en le brifant en de trop petites parties , ou , ce qui efl la même chofe , en le travaillant exactement dans tous Tes points, C'efl pour cela que j'ai dit dans mon Mémoire , que pour brûler à de grandes diflances il falloit imaginer quelque chofe de nouveau & toût-à-fait indépendant de ce qu'on avoit penfé & pratiqué jufqu'ici, éi ayant fupputé géométriquement la diffé- rence, j'ai trouvé qu'un miroir parfait de quelque courbure qu'il puifle être, n'aura jamais pins d'avantage fur ie mien que de 17 à I o , & qu'en même temps l'exé- cution en feroit impofîibîe pour ne brûler même qu'à une petite diftance comme de 25 ou 30 pieds. Mais revenons aux sffertions de Defcartes. Il dit enfuire ce qu'ayant deux verres >3 ou miroirs ardens , dont l'un foit beau- 3> coup plus grand que l'autre , de quelqtie >5 façon qu'ils puifTent être , pourvu que 35 leurs figures foient toutes pareilles , le ?> plus grand doit bien ramaffer les rayons » du Soleil en un plus grand efpace & ^!es Minéraux, Partie Exp* 1 5)9 plus loin de foi que le plus petit , mais « que ces rayons ne doivent point avoir ce . plus de force en chaque partie de cet ce • efpace qu'en celui où !e plus petit les ce . rainafre , en forte qu'on peut faire des ce -verres ou miroirs extrêmement petits, ce . qui brûleront avec autant de violence « que les plus grands. 35 Ceci ed ablolument contraire aux expé- riences que j'ai rapportées dans mon Mémoire , où j'ai fait voir qu'à égale intenfité de lumière un grand foyer brùie beaucoup plus qu'un petit, & c'efl en partie far ceiie remarque, toute oppofée au fentiment de Defcartes, que j'ai fondé la théorie de mes miroirs; car voici ce • qui fuit de {'opinion de ce Philofophe. Prenons un orand miroir ardent , comme celui du fieur Segard , qui a 3 2 pouces de diamètre, & un foyer de p lignes de • largeur à 6 pieds de diRance , auquel foyer le cuivre fe fond en une minute, & faifons dans les mêmes proportions un petit miroir ardent de 3 2 lignes de dia- mètre , dont le foyer fera de -^ ou de | de lio;ne de diamètre , &. la didance de G pouces; puifque le grand miroir fond le I iii/ ^0 0 Introduâlon a l'HiJloire cuivre en une minute drais l'étendue de fon foyer qui efl: de p lignes, ie petit doit, Iclon Defcartes, fondre dans le même temps la même matière dans l'étendue de ion foyer qui e(l de - de ligne ; or j'en appelle à l'expérience , & on verra que bien loin de fondre le cuivre, à peine ce petit verre brûlant pourra- t-il lui donner un peu de chaleur. Comme ceci efl: une remarc{ue phy- fique&: qui n'a pas peu fervià augmenter mes efpérances îorrque je doutois encore fi je pourrois produire du feu à une grande dillance , je crois devoir communiquer ce que j'ai penfé à ce fujet. La première chofe à laquelle je fis attention , c'efl: que la chaleur fc commu- nique de proche en proche & fe difperfë, quand même elle efl: appliquée contiauel- iement fur le même point ; par exemple , Il on fait tomber le foyer d'iui verre ardent fur le centre d'un écu , & que ce foyer n'ait qu'une ligne de diamètre, la chaleur qu'il produit fur le centre de î'écu le difperfe &l s'étend dans le volume entier de I'écu , & il devient chaud jufqu'à la circgnférence , dès-lors toute la chaleur 3 j des Minéraux , Partie Exp. 201 \ quoiqu'empîoyée d'abord contre le centre de l'ecLi , ne s'y arrête pas & ne peut pas produire un audi grand efiet que fi elle y demeuroit toute entière. Mais fi au lieu d'un foyer d'une ligne qui tombe fur le milieu de l'ecu, je fais tomber fur i'écu tout entier un foyer d'égale force au premier , toutes les parties de l'écu étant également échauffées dans ce dernier cas ; il n'y a pas de perte de chaleur comme dans le premier , & le point du milieu profitant de la chaleur des autres points , autant que ces points profitent de la fienne, l'écu fera fondu par la chaleur dans ce dernier cas , tandis que dans le premier il n'aura été que légèrement échauffé. De-îà |ê conclus que toutes les fois qu'on peut faire un grand foyer on eft fur de pro- duire de plus grands effets qu'avec un petit foyer, quoique Fintenfité de lumière ibit la même dans tous deux; & qu'un petit miroir ardent ne peut jamais faire autant d'effet qu'un grand ; & même qu'avec une moindre intenfité de lumière , un grand miroir doit fiire plus d'efîèt qu'un petit , ia figure de ces deux miroirs étant toujours fuppofée fembîable. Ccci|, 1 V 102 I/ifroJuélion a l 'Hifîoire i qui comme Ton voit, eft diredtenieiït oppofé à ce que dit Defcartes, s'eftj trouvé confirmé par les expériences rap- I portées dans mon Mémoire : mais je ne me fuis pas borné à Hivoir d'une manière i générale que les grands foyers agifloient avec plus de force que les petits, j'ai déterminé à très-peu près de combien eft cette augmentation de force, & j'ai vu qu'elle étoit très - confidérabie ; car j'ai trouvé que s'il faut dans un miroir cent quarante-quatre fois la furfacc d'un foyer de fix lignes de diamètre pour brûler, iï: faut au moins le double , c'eil - à - dire , deux cents quatre-vingt-huit fois cette; furface pour brûler à un foyer de deux' lignes; & qu'à un foyer de 6 pouces il ne faut pas trente fois cette même furface du foyer pour brûler, ce qui faii comme l'on voit une prodigieufe diffé- rence & fur laquelle j'ai compté lorfque l'ai entrepris de faire mon miroir, fanîi cela il y auroit eu de la témérité à l'entre- , prendre & il n'auroit pas réufTi. Caii fuppofons un infiant que je n'eufie paj eu cette connoiflance de l'avantage des grands foyers fur les petits; voici comme }*aurois été obligé de raifonner. Puifqu'il faut à un miroir deux cents quatre-vingt- huit fois la Turface du foyer pour brûler dans un efpace de deux lignes, il faudra de même deux cents quatre-vingt-huit glaces ou miroirs de 6 pouces pour brûler 'dans un efpace de 6 pouces; & dès-lors, pour brûler feulement à loo pieds, il auroit fallu un miroir compofé d'environ onze cents cinquante - deux glaces de 6 pouces, ce qui étoit une grandeur énorme pour un petit effet , & cela étoit plus que fuffifant pour me faire abandonner mon projet ; mais connoiflant l'avantage confi- dérable des grands foyers fur les petits , qui dans ce cas eft de 288 à 30, je fentis qu'avec cent vingt glaces de 6 pouces je brûlerois très - certainement à 100 pieds, & c'efl fur cela que j'en- trepris avec confiance la conllruclion de mon miroir qui , comme l'on voit, fuppofe une théorie tant mathématique que phy- sique , fort différente de ce qu'on pouvoit 4maginer au premier coup d'œil. '■ Defcartes ne devoit donc pas affirmer qu'un petit miroir ardent brûîoit auili violemment qu'un grand. I vj 2 04 Introduâïon a VHïjlotrê n dit tïï{\\\\ç: , ce & un miroir ardent y> dont ïe diamètre n'efl pas plus grand >? qu'environ la ceiitièiîi^ partie de la ?> dillance qui efl: entre lui & le lieti où 33 il doit rafTembler les rayons du Soleil; ■y> c'efl-à-dire , qui a même proportion 35 avec cette diftance qu*a le diamètre du 5> Soleil avec celle qui efl entre lui & 35 nous , fût - il poli par un Ange , ne •>-> peut faire que les rayons qu'il afîemble, •x> échauffent plus en l'endroit où il ies » affemble que ceux qui viennent direc- 33 tement du Soleil, ce qui le doit auffi 33 entendre des verres brûians à propor- 33 tion ; d'où vou> pouvez voir que ceux 33 qui ne font qu'à demi-favans en l'Op- 33 tique, fe laiflent perfuader beaucoup 33 de chofes qui font impofTibles , & que 33 ces miroirs, dont on a dit qu'Archimède 33 brûloit des navires de fort loin , dévoient 33 être extrêmement grands ou plutôt qu'ils font fabuleux. 33 C'efl ici où je bornerai mes réflexions : il notre illuftre Pbilofophe eût fu que les grands foyers brûlent plus que les petrts à égale in^enfité de lumière, il auroit jugé bien différemment , & il n {îcs MinérûU>c , Partie Exp. 2 C 5' fturoit mis une forte rellriâ:ion à cette conclu fion. Mais indépendamment de cette connoif- fnnce qui lui manquoit , Ton raifonnement n'eft point du tout exnd: ; car un miroir ardent , dont le diamètre n'cfl: pas plus grand qu'environ la centième partie qui eO: entre lui &: le lieu où il doit rafTemblcr ies rayons , n'efl plus un miroir ardent , puifque le dia iiètre de l'image eft environ égal au diamètre du miroir dans ce cas, & par coiiféquent ii ne peut raflembler les rayons , comme le dit Defcartes , qui fembie n'avoir pas vu qu'on doit réduire ce cas à celui des miroirs plans. Mais de plus , en n'employant que ce qu'il favoit, & ce qu'il avoit prévu , il efl vifible que s'il eût réfléchi fur l'effet de ce prétendu miroir qu'il fuppofe poli par un nge , & qui ne doit pas rafîembler , mais l'eu- iement réfléchir la lumière avec autant de force qu'elle en a en venant direétemcnt du Soleil ; il auroit vu qu'il étoit pofîlble de brûler à de grandes diflances avec un miroir de médiocre grandeur , s'il eût pu lui donner la figure convenable , car i! ri auroit trouvé que dans cette hypothèfe^ 2.0 6 Introduâion à VHifloire un miroir de cinq pieds aiiroit brîilé \\ plus de deux cents pieds , parce qu'il ne i faut pas fix fois ia chaleur du Soleil pour i brûler à cette diftance ; & de même qu'un miroir de fept pieds auroit brûlé à près de 400 pieds, ce qui ne fiit pas des miroirs afîez grands pour qu'on puifle les traiter de fabuleux. II me refle à obferver que Defcartes ignoroit combien il falioit de fois la lumière du Soleil pour brûler, qu'il ne dit pas un mot des miroirs pians , qu'il étoit fort éloigné de foupçonner la mécanique par laquelle on pouvoit les difpofer pour brûler au loin , & que par conféquent il a pro- noncé (ans avoir alTez de connoiflance fur cette matière & même fans avoir fait aiTez de réflexions fur ce qu'il en lavoit. Au refie Je ne fuis pas le premier qui ait fiit quelques reproches à Defcartes fur ce fujet , quoique j'en aie acquis le droit plus qu'un autre , car pour ne pas fortir du {û\\ de cette Compagnie (n) , je trouve que M. du Fay en a prefque dit (a) L'Académie Koyale des Sciences, ' desMnehuLX^V-àvûeExp. 207 autant que moi. Voici Tes paroles : // ne s'ûgitpas, dit-il ,/ un tel miroir qui brûler oit a 6 0 0 pieds ejl pojjïble ou non, mais fi , phyfiquemenî parlant , cela peut arriver. Celte opinion a été extrêmement contredite, & yV I dois mettre Defcartes à la tête de ceux qui ! l'ont combattue. Mais quoique M. du Fay reo-ardàt la chofe comme impoflible à exécuter , il n a pas laifle de ieniir que Defcartes avoit eu tort d'en nier la pol- fibilité dans la théorie. J'avouerai volon- tiers que Defcartes a entrevu ce qui arrive aux images réfléchies ou réfradées à différentes diftances , «Se qu'à cet égard fa théorie eil peut-être aufll bonne que celle de M. du Fay, que ce dernier n'a pas développée : mais les induclions qu'il en tire font trop générales & trop vagues , & les dernières conféquences font faufles ; car fi Defcartes eût bien compris toute cette maiière , au lieu de traiter le miroir d'Archimède de chofe impoffible &: fabu- leufe , voici ce qu'il auroit dû conclure de fi' propre théorie. Puifquun miroir ardent, dont le diamètre n'eft pas plus grand que la centième partie de la difiance ■ qui eft entre le lieu où il doit raflembier j2ô8 IntroJuâlon à VHïjloire les rayons du Soleil, fût -il poli par un^ Ange, ne peut faire que îes rayons qu'if afîemble échauffent plus en l'endroit où il les affembie que ceux qui viennent' diredement du Soleil ; ce miroir ardent doit être confidéré comme un miroir plan Earfaitement poli , & par confcquent pour rûler à une grande diflance, il faut autant de ces miroirs plans qu'il faut de fois la lumière directe du Soleil pour brûler; en forte que les miroirs dont on dit qu'Archi- | mède s'efl fervi pour brûler des vaiiïeaux j de loin , dévoient être compofés de mi- roirs plans, dont il filloit au moins un nombre cgal au nombre de fois qu'il faut la lumière direde du Soleil pour brûler; cette conclu fion qui eût été la vraie , félon fes principes , eft, comme Ton voit, fort différente de celle qu'il a donnée. On efl: maintenant en état de juger (i je n'ai pas traité le célèbre Defcartes avec tous les égards que mérite fon grand nom , lorfque j'ai dit dans mon Mémoire: Defcartes né pour juger & même pour Jur^ vajjer Archîmède, a prononcé contre lui d'un ton de mmtre : il a nié la pojfibilîté de l'invention, à* fon opinion a prévalu fur I ' des Minéraux, Partie Exp. 2^^ "ri" témoignages & la croyance de toute \ 'antiquité. Ce que je viens d'expofer fuffit pour juftifier ces termes que fon m'a reprochés, '% peut-être même font-ils trop forts , car Archimède étoit un très-grand génie, & 'orfque j'ai dit que Delcaries étoit né Dour le juger, & même pour le furpaffer, 'ai fenii c|u'il pouvoir bien y avoir un peu de compliment national dans mon îxprefTion. J'aurois encore beaucoup de chofes à dire fur cette matière, mais comme ceci i^ déjà bien long , quoique j'aie fait tous imes efforts pour être court , je me bor- jiierai pour le fond du fujet :\ ce que je iviens d'expofer, mais je ne puis me dii- ^enfer de parler encore un moment au fujet de l'hiflorique de îa chofe , afin de jfatisfiiire par ce feul Mémoire à toutes les 'objections & difficultés qu'on m'a fi iites. Je ne prétends pas prononcer affirma- tivement qu'Archimède le foit fervi de Ipareils miroirs au fiége de Syracufe, ni même que ce foit iui qui les ait inventés , & je ne les ai appelés les miroirs d'Ar- chimcdcj que parce quiis étaient connus '.'.ri '2. ï o Introdiiâïon à IHifloire fous ce nom depuis plufieurs fiècles ; ît Auteurs contemporains & ceux des temnl qui fuivent celui d'Archimède, «Si qi font parvenus jufqu'à nous , ne font pj mention de ces miroirs. Tite-Live, à cÀ îe merveilleux fait tant de plaifir à racontei* n'en parle pas; Poiybe, à lexaclitudt de qui les grandes inventions n'auroiera pas échappé , puifqu'il entre dans le détîiil des plus petites, & qu'il décrit très-foi- gneufement les plus légères circonflances du fiége de Syracufe, garde un fiience profond au fujet de ces miroirs. Piutarque , ce judicieux «Se grave Auteur, qui a raf- femblé un fi grand nombre de faits parti- culiers de la vie d'Archimède, parle auffi peu des miroirs que les deux précédens. 'E.w voilà plus qu'il n'en faut pour fe croire fondé à douter de la vérité de cette hiftoire ; cependant ce ne font ici que é^s témoignages négaufs , & quoiqu'ils ne foient pas indifférens, ils ne peuvent jamais donner une probabilité équivalente à celle d'un feu! témoignage pofitif. Galien qui vivoit dans le fécond fiècle, efl le premier qui en ait parlé , & après avoir raconté l'hiftoire d'un homme qui des Minéraux, Partie Exp. 2 i i «nfîamma de ioiii un monceau de bois éfineux , mêlé avec de la fiente de pigeon, 1 dit, que c'eft de cette façon qu Archi- niède brûla les vaifTeaux des Romains; mais comme il ne décrit pas ce moyen de brûler de loin , & que Ton expreflion peut fignifier aufii - bien un feu qu'on auroit hncé à la main , ou par quelque machine , qu'une lumière réfléchie par un miroir, fon témoignage n'eft pas afiez clair pour qu'on puiffe en rien conclure d'afftrmatif-/ cependant on doit préfumer, & même avec une grande probabilité , ^qu'il ne rapporte l'hifloire de cet homme qui brûla au loin, que parce qu'il le fit d'une manière finguiière, & que s'il n'eût brûlé qu'en lançant le feu à la main ,^ ou en le jetant par le moyen d'une machine, il n'y auroit eu rien d'extraordinaire dans cette fiçon d'enflammer; rien par confé- quent qui {i\i digne de remarque , & qui méritât d'être rapporté & comparé à ce qu'avoit fait Archimède , & dès-lors Galien n'en eût pas fait mention. On a aufli des témoignages femblables de deux ou trois autres Auteurs du iil. fiècle, qui difent feulement qu'Archimède 1 1 2 Inîroduâion à VHïjloire Drûla de loin les vaifleaux des Romains, fans expliquer les moyens dont il Te fervitj mais les témoignages des Auteurs du xiiJ fiècle ne font point équivoques, &: fur] tout ceux de Zonaras & de Tzetzès qi j'ai cités , c'eft-à-dire , ils nous font voî clairement que cette invention étoit connu des Anciens , car la defcription qu'en faï ce dernier Auteur, fuppofe nécefFairemen ou qu'il eût trouvé lui - même le moyei de conflruire ces miroirs , ou qu'il l'eij appris & cité d'après quelque Auteur cp, en avoit fait une très-exaâe defcription & que l'inventeur, quel qu'il fût, entendo: à fond la théorie de ces miroirs , ce qi réfulte de ce que dit Tzetzès de la frgui; de 24 angles ou 24 côtés qu'avoient k petits miroirs , ce qui efl: en effet la figur îa plus avantageufe : ainfi on ne peut p; douter que ces miroirs n'aient été inventt & exécutés autrefois , & le témoignag de Zonaras au fujet de Proclus n'efl pc fufped , Proclus s'en fervit, dit-il, au fiég de Coiiftanîmople , l'an J i4> Ù' d i^rûi la fotte de Vitalien. Et même ce qu Zonaras ajoute me paroît une efpèce d preuve, qu'Archimède étoit le premie (ics A4ïfiéraux, Partie Ex p. 2 1 3 iventeur de ces miroirs , car il dit récileinent que cette découverte étoit icienne , & que l'hiftorien Dion en attri- ue l'honneur à Archimède qui la fit & en fervit contre les Romains au fiége e Syracufe; les Livres de Dion, où il ft parlé du fiége de Syracufe, ne font as parvenus jufqu'à nous , mais if y a rande iipparence qu'ils exiAoient encore u teiFips de Zonaras, & que fans cela il e les eût pas cités comme il l'a fait, jnfi toutes les probabilités de part & 'autre étant évaluées , ii refte une forte réfomption qu'Archimède avoit en efïèt . iiventé ces miroirs , & qu'il s'en étoit !:rvi contre les Romains. Feu M. Melot, ue j'ai cité dans mon Mémoire , & qui ^'oit fait des recherches paruculières & es - exa<.1:es fur ce fujet , étoit de ce i, intiment, & il penfoit qu'Archimède voit en efîet brûlé les vaiflcaux à mie di(^ , mce médiocre , & comme le dit Tzetzès, la portée du trait ; j'ai évalué la portée u trait à 150 pieds , d'après ce que l'en ont dit des Savans très-verfés dans i connoiiïance des ufages anciens , ils l'ont afîuré que toutes les fois qu'il eft 2. 1 4 InîroJuâïon h l'H'iflotre queRion , dans les Auteurs , de la porté du trait , on doit entendre la diftance laquelle un homme iançoit à la main u; trait ou un javelot, & fi cela eft, j crois avoir donné à cette diftance tout l'étendue qu'elle peut comporter. J'ajouterai qu'il n'eft queftion dan aucun Auteur ancien , d'une plus grand diftance, comme de trois flades , & j'; déjà dit que l'Auteur qu'on m'avoit cité Diodore de Sicile, n'en parle pas, no plus que du fiége de Syracufe , &. qu ce qui nous reite de cet Auteur, fin à la guerre dlpfus & d'Antigonus environ foixante ans avant le fiége d, Syracufe; ainfi on ne peut pas excuft • Defcartes, en fuppofant qu'il a cru c{\\ la diftance à laquelle on a prétendu qu'Ai chimède avoir brûlé , étoit très - grande comme, par exemple, de trois ftades puifque cela n'eft dit dans aucun Autei ancien, & qu'au contraire il eft dit dai Tzetzès, que cette diftance n'étoit qi de la portée du trait; mais je fuis cor vaincu que c'eft cette même diftance qi Defcartes a regardée comme fort grand< & qu'il étoit perfuadé c|u'il n'étoit p;^ r des Minéraux, Partie Exp. 215 DfTible de faire à^ç^s miroirs pour brûler I 5 G pieds , qu'enfin c'efl pour cette lifon qu'il a traité ceux d'Archimède de ibuleux. Au refle, les effets du miroir que j'ai ^nftruit ne doivent être regardés que 3mme des effais fur lefquels à la vérité, 1 peut (tatuer toutes proportions gar- ées, mais qu'on ne doit pas confidérer Dmme ies plus grands effets poffibles, ir je fuis convaincu que fi on vouloit ire un miroir fembiable , avec toutes les tentions néceffaires, il produiroit plus X double de l'effet; la première atten- 3n feroit de prendre des glaces de figure sxagone ou même de 24 côtés, au lieu ■t les prendre barlongues , comme celles lie j'ai employées , & cela afin d'avoir ?s figures qui puffent s'ajufter enfemble ,ns laifler de grands intervalles, & qui oprochaffent en même temps de la figure irculaire ; la féconde , feroit de faire polir £s glaces jufqu'au dernier degré par un .unetier, au lieu de les employer telles^ u'eiies fortent de la manufadure, où le oliment fe faifant par une portion de jCfcIe, les glaces font toujours un peu % 1 6 Inîrodudion à rHijlohe concaves & irrégulières ; la troifième attention feroit de choifir parmi un grand nombre de glaces , celles qui donneroiem à une grande diftance une image plus viv€ & mieux terminée , ce qui ell extrê- mement important, & au point cju'il y a dans mon miroir des glaces qui font feules trois fois plus d'effet que d'autres à une grande diftance, quoiqu'à une petite diftance, comme de 20 ou 2 j pieds, l'eftet en paroiflè abfolument le même. Quatrièmement, il faudroit de^ glaces d'un demi - pied tout au plus d( furface pour brûler à i 50 ou 200 pieds & d'un pied de furface pour brûler à 3 ou 400 pieds. Cinquièmement, il faudroi les faire étamer avec plus de foin qu'or né le fait ordinairement; j'ai remarqm qu'en général les glaces fraîchement éta- j mées , réfléchiffent plus de lumière quJ celles qui le font anciennement ; l'étamagÉ^ en fe féchant , fe gerfe , fe divife & laifli de petits intervalles qu'on aperçoit en ] regardant de près avec une loupe , & ce petits intervalles donnant paiïàge à l lumière, la glace en réfléchit d'autan moins. On pourroit trouver le moyen d fair / aes Minéraux, Partie Exp. 2 i ifàire un meilleur étamage , & je crois qu'on y parviendroit en employant de; l'or &,du vif- argent, la lumière feroit peut-être nn peu jaune par la réfîexioii de cet étamage ; mais bien loin que ceh lit un défavantage , j'imagine au contraire qu'il y auroit à gagner , parce que les rayons jaunes font ceux qui ébranlent le plus fortement la rciine & qui brûlent le plus violemment , comme je crois m'en t'tre afîuré, en réuniHant, au moyen d'un verre lenticulaire, une quantité de rayons jaunes qui m'étoient fournis par un grand piilme, & en comparant leur adion avec une égale quantité de rayons de toute autre couleur, réunis par le même verre lenticu- 'aire, & fournis par le même prifme. Sixièmement, il faudroit un chafîis de fer & àç.s vis de cuivre, &: un ref/ort ipour allujettir chacune des petites planches •qui portent les glaces , tout cela conforme à un modèle que j'ai fait exécuter par le fieur Chopitel, afin que la fécherefîè & l'humidité qui agiffent fur le chaffis & les vis en bois ne caulaffent pas d'incon- vénient, & que le foyer, loriqu'il ed une fois formé, ne fût pas fujet à s'élargir, Tome VII. K 2 I 8 Introdiiâîon à VHïjloire & à fe déranger lorfqu'oii fait, rouler îct miroir fur Ton pivot, ou qu'on le fait tourner autour de fon axe pour fu ivre le Soleil : il faudroit aufli y ajouter une alidade « avec deux pinnuies au milieu de la partie inférieure du chalîis , afin de s'alTurer delà pofition du miroir par rapport au Soleil, & luie autre alidade femblable, mais dans un plan vertical au plan de la première pour fuivre le Soleil à fes différentes hauteurs. Au moyen de toutes ces attentions , je crois pouvoir affurer , par l'expérience i que j'ai acquife en me fervant de mon miroir , qu'on pourroit en réduire la gran- deur à moitié , ^i qu'au lieu d'un miroir de fept pieds avec lequel j'ai brûlé du bois à I 50 pieds, on produiroit le même effet avec un miroir de cinq pieds ^ , ce || qui n'efl: , comme l'on voit , qu'une très- médiocre grandeur pour un très -grand effet ; & de même , je crois pouvoir affurer qu'il ne faudroit alors qu'un miroir de quatre pieds 7 pour brûler à 100 pieds, & qu'un miroir de trois pieds -j- brûleroit à 60 pieds , ce qui eft une diftance bien confidérabie en comparaifon du diamètre du miroir. clés JWneran\\ Partie Exp. 21^ Avec un afleiiiblage de petits miroirs plans hexagones Se d'acier poli , qui au- roient plus de folidité, plus de durée que les glaces étamées , ôl qui ne leroient point fujets aux altérations que la lumière du Soleil fait lubir à la longue à l'éta- mage , on pourroit produire des effets très-uiiles , & qui dédommageroient am- plement des dépenies de la conftrucftion du miroir. I .** Pour toutes les évaporations des eaux falées , où l'on efl: obligé de confommer du bois & du charbon, ou d'employer l'art des bâtimens de graduation qui coûtent beaucoup plus que la con(tru(fcioa de plulieurs miroirs tels que je les propofe. II ne faudroit pour Tévaporation des eaux falées , qu'un affemblage de douze miroirs plans d'un pied quarré chacun; la chaleur qu'ils réfléchiront à leur foyer, quoique dirigée au-deflous de leur niveau, & à 15 ou 16 pieds de diftance , fera encore afîez grande pour faire bouillir l'eau , & produire par conféquent une prompte cvaporation , car la chaleur de l'eau bouil- lante n'efl: que triple de la chaleur du Soleil d'été ; Ôl comme la réflexion d'une 210 IntroJuâlon à VHïjlolre furface plane bien polie ne diminue îa chaleur que de moitié, il ne faudroit que fix miroirs pour produire au foyer une chaleur ^gale à celle de l'eau bouillante , mais j'en double le nombre afin que h chaieur fe communique plus vite, & aulîi à caufe de ia perte occafionnée par Tobliquité , fous laquelle le flûfceau de la lumière tombe fur la furface de l'eau, qu'on veut faire évaporer , & encore parce que l'eau falée s'échauffe plus lentement que l'eau douce. Ce miroir, dont l'affemblage ne formeroit qu'un quarré de quatre pieds de largeur fur trois de hauteur, feroit aifé à manier & à tranfporter ; & fi l'on vouloit en doubler ou tripler les effets dans le même temps, il vaudroit mieux faire piufieurs miroirs fembiables , c'eft - à - dire , doubler ou- tripler le nombre de ces mêmes miroirs de^ quatre pieds fur trois que d'en augmenter^ ^ retendue ; car l'eau ne peut recevoir qu'un certain deoré de chaleur déterminée, &; l'on ne gagneroit prefque rien à aug- menter ce degré & par conféquent la grandeur du miroir; au lieu qu'en faifint deux foyers par deux miroirs égaux , oii Aes Mïnérmix , Partie Exp. 2 2 ï doublera l'eifet de l'évaporation , & on le triplera par trois miroirs dont les foyers lomberoni féparcment les uns des autres fur la furface de l'eau qu'on veut faire évaporer. Au refte , i'on ne peut éviter ia perte caufe'e par l'obliquité , &: ïi l'on veut y remédier, ce ne peut être que par une autre perte encore plus grande , en recevant d'abord les rayons du Soleil fur une grande glace qui les réfîéchiroic fur le miroir brife , car alors il brûleroft en bas au lieu de brûler en haut, mais ii perdroit moitié de la clialeur par la première réflexion , & moitié du refre par la féconde , en forte qu'au lieu de f x petits miroirs, il en fiudroit douze pour obtenir une chaleur ég^ale à celle de l'eau bouillante. Pour c[ue l'évaporation fe fiii'e avec plus de fuccès , il fltudra diminuer l'épaif- feur de l'eau autant qu'il fera polîible. Une mafie d'eau d'un pied d'épaiffeur ne s'évaporera pas aufli vite, à beaucoup près, que la même maffe réduite à fix: pouces d'épaiffeur & augmentée du double en fuperficie. D'ailleurs le fond étant plus près de la furface , il s'échauffe plus X iij 22 2 IntroJuâïon ci VHîjloire promptement, & cette chaleur que reçoit îe fond du vaifTeau contribue encore à la céiérité de l'evaporation. 2.'' On pourra fe fervir avec avantage de ces miroirs pour calciner les plâtres & même les pierres calcaires , mais il les faudroit plus grands , &. placer les matières en haut afin de ne rien perdre par l'obli- quité de la lumière. On a vu par les expériences détaillées dans le fécond de ces Mémoires , c[ue le gyps s'échauiîc plus d'une fois plus vite que la pierre calcaire tendre, tk. près de deux fois plus vite que le marbre ou la pierre calcaire dure, leur ■ calcination refpedlive doit être en même raifon. J'ai trouvé par une expé- rience répétée trois fois, qu'il faut un peu plus de chaleur pour calciner le gyp$ blanc qu'on appelle albâtre^ que pour fondre le plomb. Or la chaleur néceffiiirc pour fondre le plomb, eft fuivant les expériences de Newton, huit fois plus grande que la chaleur du Soleil d'été , il fiudroit donc au moins leize petits « miroirs pour calciner le gyps, &: à caufè des pertes occafionnées , tant par l'obli- quité de la lumière que par l'irrégularité 'desMinérmix , Partie Exp. 223 du foyer, qu'on n'éloignera pas au-delà de quinze pieds, je préiume qu'il faudroit \ingt & peut-être vingt- quatre niiroirs d'un pied quarré chacun, pour caiciner le gyps en peu de temps : par conféquent il faudroit un afleinblage de quarante- huit de ces petits miroirs j^our opérer ia calci- nation fur la pierre calcaire la plus tendre, & foixanie-douze des mêmes miroirs d'un pied en quarré pour calciner les pierres calcaires dures. Or un miroir de douze pieds de largeur fur fix pieds de hauteur , ne laifTe pas d'être une groile machine embarraiïante &: difficile à mouvoir, à monter & à maintenir. Cependant on viendroit à bout de ces difficultés, fi le produit de ia calcination étoit affez confi- dérablepour équivaloir & même furpaffer la dépenfe de la confommation du bois ; il faudroit potir s'en afTurer , commencer par calciner le plâtre avec un miroir de vingt-quatre pièces, & fi cela réufîjfîoit, faire deux autres miroirs pareils , au lieu à\w faire un grand de foixante - douze pièces; car en faifant coïncider les foyers de ces trois miroirs de vingt - quatre pièces, on produira une chaleur égale, 6c K iiij '^2 4 Inîrodudion à VHïfloire qui feroit aiïez forte pour calciner le marbre ou la pierre dure. Mais une chofe très - efTentielIe refle douteufe , c'eft: de favoir combien il fau- droit de temps pour calciner, par exemple , un pied cube de inaiière , fur- tout fi ce pied cube n'étoit frappé de chaleur que par une face ! je vois qu'il fe pafTeroit du temps avant que la chaleur n'eût pénétré toute fon épaifleur, je vois que pendant tout ce temps , il s'en perdroit une affez grande partie qui fortiroit de ce bloc de matière après y être entrée : je crains donc beaucoup que la pierre n'étant pas faifie par la chaleur de tous les côtés à la fois, îa caicination ne fût très-lente, & le pro- duit en chaux très -petit. L'expérience feule peut ici décider ; mais il faudroit au moins la tenter fur les matières gypfeufes dont la caicination doit être une fois plus prompte que celle des pierres calcaires (f)* , (f) W vient de paroître un petit Ou\ rage rempli de grandes vues, de M. l'Abbé Scipion Bexoii , qui a pour titre : Syflcme de la feriilifntîon, V\ propofe mes miroirs comme un moyen facile pour réduire en chaux toutes les maticres; mais il leur attribue J^j Minérûux, Partie Exp» 225 j En concentrant cette chaleur du Soleil dans un four qui n'auroit d'autre ouver- ture que celle cjui laiiTeroit entrer la lumière, on empêcheroit en grande partie la chaleur de s'évaporer , & en mêlant avec les pierres calcaires une petite quantité de brafque ou poudre de charbon c[ui de toutes les matières comhuilîbles ur q^e îes bons Chimilles ne ia laifjffent pas. Je l'ai même communiquée à quelques-uns d'entr'eux tjui m'en ont paru très-fatisfaits. Jes Minéraux, Partie Exp. 233 .Cette idée eft de geler le mercure dans jce climat- ci &. avec un degré de froid beaucoup moindre que celui des expé- riences de Péterfbourg ou de Sibérie : il ne fliut p.our cela que recevoir la vapeur du mercure , qui efl le mercure même volaiilifé par une très- médiocre chaleur 'dafis une cùcurbite , ou dans un vafe aucjuel on donnera un certain degré de fi-oid anificiei; ce mercure en vapeur, c'efl-à-dire, extrêmement divifé, ofirira à l'action de ce froid des furfaces fi grandes & des maffes fi petites, qu'au lieu de ; I 87 dr^grés de froid qu'il faut pour geler le mercure en malîe , il n'en faudroit peut-être que i 8 ou 20 degrés , peut- lêire même moins pour le geler en vapeurs. Je recommande cette expérience impor- I tante à tous ceux qui travaillent de bonne foi à l'avancement des Sciences. Je pourrois ajouter à ces ufages prin- cipaux du miroir d'Archimède, plufieurs autres uiages particuliers; mais j'ai crti devoir me borner à ceux qui m'ont paru ics plus utiles &: les moins difficiles à réduire en pratique. Néanmoins je crois devoir joindre ici quelques expériences 2. ^4' InîroàiŒon a VHijîoire que j'ai faites fur la trnnfmifîlon de fe lumière à travers les corps tranfpareiis, & donner en même temps quelques idées nouvelles fur les moyens d'apercevoir de Join les objets à l'œil fimple, ou par fc moyen d'uij miroir fenibluble à celui don— les Anciens ont parlé, par l'effet duquel on apercevoit du port d'Alexandrie les vaifTeaux d'aufîi loin que la courbure de ïa Terre pouvoit le permettre. Tous les Phyliciens favent aujourd'hui qu'il y a trois cauiès qui empêchent M iumière de fe réunir dans un point lorfquel ït% rayons ont traverfé le verre objeâtf^' d'une lunette ordinaire. La première eft la courbure fphérique de ce verre qui répand une partie des rayons dans un efpace terminé par une courbe. La féconde, eft l'angle fous lequel nous paroît à l'œil fimple l'objet que . nous obfervons ; car ïa largeur du foyer de l'ob- jedif a toujours à très -peu près pour diamètre une ligne égale à la corde de i'arc qui mefure cet ar;gle. La troifième, eft la différente réfrangibilité de la lumière ; car les rayons \ts plus réfrangibles ne fe raffembient pas dans le même lieu où ^(îes Minéraux, Partie Exp. 235 fe raffemblent les rayons les moins réfran- eibles. 0 On peut remédier à l'effet de la première caufe, en fubllituant , comme Deicartes l'a propofé , des verres elliptiques ou hyperboliques aux verres fpheriques. On remédie à l'effet de la fecoride par le imoyen d'un fécond verre placé au foyer de i'objedif, dont le diamètre eil à peu- près égal à la largeur de ce foyer, & dont la fur face elt travaillée fur une fphère d'un rayon fort court. On a trouvé de nos jours le moyen de remédier à la troifième, en fiiiant des lunettes qu'on appelle ach-omatiques , & qui font icompofées de deux fortes de verres qui Idiiperfent difieremment les rayons colorés, ide manière que la difperfion de l'un eft corrigée par la difperfion de l'autre, fans que la réfradion générale moyenne, qui conflitue la lunette, foit anéantie. Une lunette de 3 pieds ^ de longueur faite fur ice principe, équivaut pour l'effet aux an- ciennes lunettes de 2 5 pieds de longueur. Au refle, le remède à l'effet de la première caufe, efl demeuré tout- à-fait inutile jufc^u'à ce jour, parce que Tefîet J2 3 6 IntroJuâ'îon à rHiflohe ' de la dernière étant beaucoup plus coa/ii-i dérabîe, influe fi fort fur l'effet total qu'on ne pouvoir rien gagner à fubfiituer des verres hyperboliques ou elliptiques à des' verres fphériques , & que cette fubftiiution! ne pouvoit devenir avantagëufe que dansi ïe cas où Von pourroit trouver le moyen de corriger l'effet de la différente réfran- gibilité des rayons de la lumière; il fetnble donc qu'aujourd'hui l'on feroit bien de^ combiner les deux moyens, & de fubfti- tuer dans les lunettes achromatiques des verres elliptiques aux fphériques. Pour rendre ceci plus fenfible, fuppo- fons que l'objet qu'on obferve foit un point lumineux fins étendue, telle qu'efl une étoile fixe par rapport à nous ; il eft certain qu'avec un obje^if, par exemple, de 50 pieds de foyer, toutes les imao-es de ce point lumineux , s'étendront ^en fonne de couibe au foyer de ce verre ^'il efl^ travaillé fur une fphère , &l qu'au contraire elfes fe réuniront en un point fi.cc verre efl hyperbolique ; mais fi l'objet qu'on obferve a une certaine étendue" comme la Lune qui occupe environ urt demi-degré d'efpace à nos yeux, alors. ^es Minéraux , Partie Exp. 237 image de cet objet occupera un efpace •l'environ trois pouces de diamètre au ■ ibyer de i'objedif de 3 o pieds, & l'aber- ; iation caufée j.ar la fphéricité produifant ine confufion dans un point lumineux I juelconque , elle la produit de même fur c eus I^s points lumineux du dilque de la ■Lune, ÔL par conféquent la défigure en t initier. 11 y auroit donc dans tous les cas \ beaucoup d'avantage à fe lervir de verres :■ elliptiques ou hyperboliques pour de >,ongues lunettes, puiiqu'on a trouvé ie i 110 y en de corriger en grande partie ïe [(iiiauvais effet produit par la différente P'éfrangibiiité des rayons. il, 11 luit de ce que nous venons de dire, ^Jque fi l'on veut faire une lunette de 30 ppieds pour obferver la Lune & la voir en [entier, ie verre oculaire doit avoir au 1 jiioins 3 pouces de diamètre pour recueillir j l'image entière que produit l'objedif à Ton » foyer, & que fi on vouloit obferver cet ) aftre avec une lunette de 60 pieds, l'oculaire doit avoir au moins fix pouces de diamètre , parce que la corde de l'arc qui mefure l'angle fous lequel nous paroît [;i Lune , eft dans ce cas de trois pouces 238 IntroJuéîion à THifloïre & de fix pouces à peu -près; auiïi les Aftrononies ne font jamais ufage de lunettes qui renferment le difque entier de la Lune, parce qu'elles grofîiroient trop peu : mais £1 on veut obferver Vénus avec une lunette de 60 pieds , comme l'angle fous lequel elle nous paroît n'eft que d'environ 60 fécondes, le verre oculaire pourra n'avoit que 4 lignes de diamètre, & fi on fe fert d'un objeclif de 120 pieds, un oculaire de 8 lignes de diamètre fuffiroit pour réunir l'image entière que l'objedif ferme à ion foyer. De - là on voit que quand même les rayons de lumière feroient égalemeni réfrangibies, on ne pourroit pas faire d'aufli fortes lunettes pour voir la Lune en en.ier que pour voir les autres planètes j & que plus une planète eil petite à nos yeux , &i plus nous pouvons augmentei la longueur de la lunette avec laquelle on peut la voir en enner. Dès -lors on conçoit bien que dans cette même fuppo- fition dti rayons également réfrangibies, il doit y avoir une certaine longueur déterminée plus avantngeufe qu'aucune avitre pour telle ou telle plaxiète , & que "des Minéraux, Partie Exp. 235 ctte longueur de la huiette dépend lon-feaiement de l'angle fous lequel ia Dlanète paroît à notre œil , mais encore le la quantité de lumière dont elle eft •clairée. Dans les lunettes ordinaires, les rayons le la lumière étant différemment réfran- ^ibles , tout ce qu'on pourroit faire dans :ette vue pour \q>, perfedionner ne feroit x)s fort avantageux, parce que fous {uelqu'angle que paroilTe à notre œii objet ou i'aftre que nous voulons obfer- irer, & quelque intenfité de lumière qu'il puifTe avoir, les rayons ne fe raffem- ibleront jamais dans le même endroit; plus la lunette fera longue , plus il y aura d'intervalle (h) entre le foyer des rayons rouges & celui des rayons violets , & par coniéquent.plus fera confufè l'image de l'objet obfervé. On ne peut donc perfecflionner les lunettes par réfraction qu'en cherchant, comme on l'a fait , les moyens de corriger €eteffetdeIadifférenteréfrangibilité,foicen compofant la lunette de verres de différente (hj Cet intervalle eft d'un pied Cur i-j iç. foyer. Zd-O IntroJîtélion à l'Hiflotre denfité, foitpar d'autres moyens particulier, j ÔL qui (eroient diffe'rens félon les différens '■■ objets & les difFérentes circonftances : iup- pofons, par exemple, une courte lunette compofée de deux verres, l'un convexe & l'autre concave des deux côtés, il eil: certain que cette lunette peut le réduire à une autre, dont les deux verres Ibient plans d'un côté, & travaillés de l'autre côté fur des fphères dont le rayon feroit une fois plus court que celui des fphères fur lefcjuelies auroient été travaillés les verres de la première lunette. Maintenant, pour éviter une grande partie de l'citet de la différente réfrangibiiité des rayons, on peut faire cette féconde lunette d'une feule pièce de verre maflif, comme je l'ai fait exécuter avec deux morceaux de verre blanc , l'un de deux pouces & demi de longueur, & l'autre d'un pouce & demi; mais alors la perte de la trantparence efl un plus grand inconvénient que celui de la différente réfrangibiiité qu'on corrige par ce moyen ; car ces deux petites, lunettes mallives de verre, font plus obfcures qu'une petite lunette ordinaire du même verre &; des mêmes dimenfions , elles des Minéraux , Partie Exp. 241. elles donnent à la vérité moins d'iris , mais elles n'en (ont pas meilîeures ; & (i on les faifoit plus longues , toujours en verre maffif , ia lumière après avoir traverfé cette épaifleur de verre , n'auroit plus aflez de force pour peindre l'image de l'objet à notre œil. Ainfi pour faire des lunettes de I o ou 20 pieds, je ne vois que l'eau qui ait aflez de tranfparence pour laifler paiïer la lumière fans l'éteindre en entier dans cette grande épaiiïeur : en employant donc de Peau pour remplir fintervalle entre i'objedif& l'oculaire, on diminuera en partie l'effet de la différente réfran- gibilité (i) ) parce que celle de l'eau (i) M. de la Lande, i'un de nos plus favans Aftronomes, après avoir lu cet article, a bien voulu nne communiquer quelques remarques qui m'ont paru très-judes &: dont j'ai profité. Seulement je ne fuis pas d'accord avec lui (ur ces lunettes remplies d'eau; ii croit qu'on diminuer oit très -feu la différente réfrangibilité , parce que l'eau dij'perfe les rayons colorés d'une manière différente du verre , 0* m' il y auroit des couleurs qui poviendroient de l'eau i^ d'autres du verre. Mais en fe fervant du verre lé moins denfe , & en augmentant par les fels la dénfité de i'eau, on rapprocheroit de très -près leur puiflance ré5ra 34,3 > 2^01 » 16807' ii7h^9^ ^** forte que par la fomme de ces fix termes on trouveroit que la lumière qui pafîe à travers fix lignes de verre, auroit déjà des Minéraux, Partie Exp. 243 jpcrdu -f^-H, c'eil-à-dire, environ le f?- de la quaniiié. jMaib il faut confidérer que M. Bouguer s'elt iervi de verres bien peu tranlj}a:ens , puilqu'il a vu qu'une ligne d'épaifîeur de ces verres déjuiioii|: de la luinièrc. Par les expériences que j'ai fiiiies fur diiTérentes elpèces de verre binnc, il m'a paru cpie la luiiiière dinii- nuoit beaucoup moins Voici ces expé- riences qui font allez faciles à faire , 2 24|-. 22f. 21. 17^. 15. ou Donc les pertes de la lumière par Tinter- poTition des glaces font dans la progrefîion fuivante, 84^^. 151. 2851.^367:^. D'où l'on doit conclure qu'une lignç fJc s Minéraux , Partie Exp. 245 d'epaiffeur de ce verre, ne diminue la lumière que de y^ ou d'environ j\ que deux lignes d'ëpaifleur la diminuent de ~, pas- tout-à-fait de -^; &: trois glaces de 2 lignes dey—, c'e(t-à-dire, moins de |. Comme ce réfultat eft: très-différent de •celui de M. Bouguer, & que néanmoins je n'avois garde de douter de la vérité "de les expériences , je répétai les miennes en me fervant de verre à vitre commun, je choifis des morceaux d'une épaiffeur égale, de | de ligne chacun. Ayant lu de même à 24 pieds 4 pouces de didance de la bougie , î'interpofition d'un de ces morceaux de verre me fit rapprocher à 2. 1 pieds \ ; avec deux morceaux inter- pofés & appliqués l'un fur l'autre , je ne pouvois plus lire qu'à 1 8 pieds i, & avec «rois morceaux à 1 6 pieds ; ce qui , comme l'on voit , fe rapproche de la détermination de M. Bouguer ; car ia perte de la lumière , en traverfànt ce verre de | de ligne, étant ici de 5^2 | *— 462 X = I 2 G , le réfultat -i-— ou -^, ne s'éloigne pas beaucoup de -— , à quoi Ton doit réduire V.'i ~ donnés par M. L iij 2^6 Introduâwn à VHijlotre Bouguer pour une ligne d'épaifîeur , parce que nies verres n'avoient que | ; de ligne, car 3 : 14 : : 65 : 303 |, terme qui ne difîère pas bearucoup de 296. Mais avec du verre communément appelé verre de Bohlme , j*ai trouvé par ies mêmes efiais, que ia lumière ne perdoit qu'iui huiâèrne en Traverfant une épaifTeur d'une ligne , & qu'elle diminuoit dans la progrcfhon fuivanie. Epaiff.. r, 2, 3, 4, 5, 6, 7/. Dimin. '-. ou. . . - 7 40 3J.3 =tfLL. — 3 'iz_ 0 — I — 2 3 -i - — 5 « 1 7 7 7 7 7 8.' 8.^ 8.^ 8.4- 8,5 7 7 8.6 8." • Prenant la T uiine de ces termes, on aura le toîal de ia diminuiion de la lumière à travers- une épaifîeur de verre d'un nonibre donné de îignes; par exemple, la lomme des fix premiers teriiies efl -~-~. Donc ia lunnère ne diminue que d'un peu plus de moiiié en traverlant une cpaiiTeur de lix lignes de verre de Bohème^ & ei-e en perdroit encore moins, fi au lieu de trois morceaux de deux lignes appliqués i'un fur l'autre, elle n'avoit à des Minéraux , Partie Exp. 247 traveiTer qu'un feul morceau de lîx ligues (l'e'paiffeur. Avec le verre que j'ai fait fondre en mafîe epaifle , j'ai vu que la lumière ne perdoit pas plus à travers 4 pouces ~ d'épaifîeur de ce verre, qu'à travers une glace de Saint - Gobin de deux lignes \ d'épaifTeur; il me feinblc Aowz qu'on pourroit en conclure que la muilparence de ce verre étant à celle de ceiie glace, comme 4 pouces \ font à 2. lignes \ , ou 54 à 2 -^j c'efi.-à- dire , pluo de vingt- une fois plus grande, on pourroit faire de très -bonnes petites lunettes malîives de 5 ou 6 pouces de longueur avec ce verre. Mais pour des lunettes longues , on ne peut employer que de l'eau , & encore eft-il à craindre que le même inconvé- nient ne fubfille , c ir quelle fera l'opacité qui réfultera de cette quantité de liqueur que je iuppole remplir l'intervalle entre les deux A erres î Plus les lunettes feront iongues & })lus on perdra de lumière; eii forte qu'il paroît au premier coup d'œil cju'on ne peut pas ie fervir de ce moyen, lur-iout pour les lunettes un peu iongues, L iiij 2^8 Intro^uâîoji à VHïfloire car en fuivant ce que dit M. Bouguer clans Ton EfTai d'Optique, furia gridation de la IiuTiière, p pieds 7 pouces d'eau de mer, font diminuer ia lumière dans le rapport de 14a 5 ; ou , ce qui revient à peu -près au même, iuppofons que dix pieds d'epaifTeur d'eau diminuent la lumière dans le rapport de 3 à i ; alors vingt pieds d'épaid^ur d'eau la diminueront dans le rapport de ^ à i ; trente pieds ia dimi- nueront dans celui de 2.7 à i, &c. Il paroît donc qu'on ne pourroit fe fervir de ces longues lunettes pleines d'eau que pour obferver le Soleil, & que les autres aftres n'auroient pas affez de lumière pour qu'il fût pofîible de les apercevoir à travers une épairieur de 20^30 pieds de liqueur intermédiaire. Cependant fi Ton fait attention qu'en ne donnant qu'un pouce ou un pouce & demi d'ouverture à un objecftif de 30 pieds , on ne laifïe pas d'apercevoir très- nettement les planètes dans les lunettes ordinaires de cette longueur , on doit penfer qu'en donnant un plus grand diamètre à l'objediif, on augmenteroit la quantité de lumière dans ia raifoii du I Jes Minéraux , ?3.ytie Exj). 2.49 quarré de ce diamètre , ôc par conféquent Ci un pouce d'ouverture fuffit pour voir diitindement un aflre dans une lunette ordinaire, ^^ pouces d'ouverture, c'eft- à-dire 21 lignes environ de diamètre fuffiront pour qu'on le voie aufli diflinc- tement à travers une épaiiïeur de dix pieds d'eau ; & qu'avec un verre de 3 pouces de diamètre, on le verroit égaiement à travers une cpaifTeur de zo pieds d'eau; qu'avec un verre de Viy ou. 5 pouces ~ de diamètre , on ie verroit à travers une épaiffeur de 3 o pieds , & qu'il ne faudroit qu'un verre de () pouces de diamètre pour une iunette rempiie de 40 pieds d'eau, & un verri; Je 27 pouces pour une iunette de 60 pieds. li femble donc qu'on pourroit, avec cfpérance de réufTir, faire conflruire une lunette fur ces principes , car en augmen- tant ie diainèire de i'objecftif, on regagne en partie la lumière que l'on perd par ie défaut de tranlparence de la liqueur. On ne doit pas craindre que les objeélifs, quelque grands qu'ils foient, falTent une trop grande partie deia Iphère fur laquelle ils feront travaiiie's , & que par cette raifon L V 1^6 IntroJîiâiorj a VHifioire îes niyons de la lumière ne puificnt fe réunir exalus d'un d^ini- degré célelle , l'image formée par bjeclif à (on foyer à i 00 pieds, aura au moins cette longueur de dix pouces , & que pour la réunir toute entière, il faudra un oculaire de cette largeur auquel on ne donneroit que vingt pouces de foyer pour le rendre auiïi fbrt^ qu'il fe pourroit. Il fliudroit auiïi que lobjeclif, ainfi que l'oculaire , eût dix pouces de diamètre, afin que l'image de Faftre & l'image de l'ouverture de la lunette fc trouvafTent d'égale grandeur au foyer. Quand même ce.te lunette que je pro- pole ne ferviroitqu'àobferver exaétement !e Soleil, ce feroit déjà beaucoup; il feroit , par exemple , fort curieux de pouvoir reconnoître s'il y a dans cet aftre des parties plus ou moins lumineufes que d'autres , s'il y a fur fa iurface des iné- galités, & de quelle efpèce elles feroient, û les taches flouent fur fa furfiice (k), (k ) M. de la Lande m'a ïivX Tur ceci la remarc|uc qui fuit: - Il eu connant, d:tii, qu'il ny a fur ie Soie;! que des tache.^ qui changent de terme «c &i dl%roiiTent enticremcnt , mais uni ne changent « poiiit de place, fi ce n'eft par la rotation du « L V j 2^2 Inîroduâïon à VHïfloke ou Ti elles y font tomes conrtamment attachées , 6cc. La vivacité de fa lumière nous empêche de 1 obferver à l'oeil fjmpîe , & la différente réfrangibilité de ï^s rayons rend fon image confule lorfqu on la reçoit au foyer d'un objedif fur un carton, aufii la furfice du Soleil nous eft~elle moins connue que celle des autres jilanètes. Cette différente réfrangibilité des rayons ne feroit pas à beaucoup près entièrement corrigée dans cette longue lunette remplie d'eau: mais fi cette liqueur pouvoii , par l'addition des fels, être rendue auffi denfe que le verre, ce feroit alors la même chofe que s'il n'y avoit qu'un feul verre à traverfer, & il me feiubie qu'il y auroit plus d'avantage à le fervir de ces lunettes remplies d'eau , que de lunettes ordinaires avec des verres enfumés. Soieil; fa furface efl très-unie & homogène « Ce iavant Agronome pouvoir même ajouter que ce n'eft que par ie moyen de ces taches, toujours fupporées fixes , qu'on a déterminé le temps de fa révolution du Soleil fur Ton axe: mais ce point *^'^^t"0"omie phyfique ne me paroît pas encore abfolument démontré; car ces taches qui routes changent de figure , pourroient bien auiTi quelque- rois changer de lieu. ^Jes Minéraux, Partie Exp. 253 Quoi qu'il en foit, il eft certain qu'il Ruu pour obferver le Soleil une lunette biai différente de celles dont on doit fe fei vir pour les autres aftres, & il eil encore très-certain qu'il faut pour chaque planète une lunette particulière , & proportionnée à leur intenfité de lumière, c'eft-à-dire , à la quantité réelle de lumière dont elles nous paroiffent éclairées. Dans toutes les lunettes il faudroit donc robjedif aufTi grand, & l'oculaire aufTi fort qu'il eft poffjble , & en même temps proportionner la diftance du foyer à l'intenfité de la lumière de chaque planète. Par exemple, Vénus & Saturne font deux planètes dont ïa lumière ell fort différente ; lorfqu'on les obferve avec la même lunette on aug- mente également l'angle fous lequel on îes voit, dès -lors la lumière totale de la planète paroît s'étendre fur toute fa furface d'autant plus qu'on la groffit davantage, ainfi à mefuic qu'on agrandit fon image on la rend fombre, à peu- près dans ia proportion du quarré de fon diamètre ; Saturne ne peut donc fans devenir obfcur être obferve avec une lunette auffi forte que Venus. Si l'imeaiité de lumière de 3L54 Introchiâïon a VHiiîoire celle-ci permet de h grofTir cent ou deux cents fois avant de devenir fonibre, l'autre ne fouffrira peut- être pas la moitié ou le tiers de cette augmentation fans devenir tout-à-fait obfcure. li s'agit donc de fiirc une lunette pour chaque planète propor- tionnée à leur intcnfité de lumière, & pour ie faire avec plus d'avan:age il me fembie qu'il n'y faut employer qu'un objedif d'autant plus grand , & d'un foyer d'autant moins long que la planète a moins de lumière. Pourquoi jufqu'à ce jour n'a-t-on pas fait des objedifs de deux & troii pieds de diamètre î l'aberration des rayons caufée par la fphériciié des verres en e(l la feule caufe, elfe produit une confufion qui efl comme le quarré du diamètre de l'ou- venure (l), ai c'eil par cette raifon que ies verres fphériques qui font très -bons avec une petite ouverture ne valent j)ius rien quand on i'augiuente ; on a plus de' lumière, mais moins de dillindion & de , netteié.^ Néanmoins, les verres fphériques' ! larges lont très-bons pour faire des limettes ' de' nuit; les Angfois ont conflruit des {/J Smith's Optick. Bood. 2, cap, VII, art. ^^C^ des A4inermix, Partie Exp. 2 5 J' lunettes de cette efpcce , & ils s'en fervent ave.c grand avantage pour voir de fort loin les vailTeaux dans une nuit obfcure. Mais maintenant que l'on fait corriger en grande partie les effets de la différente réfranglMlité des rayons, il nie femble qu'il fiudroit s'attacher à fliire des verres €l!ipîiq'.;cs ou hyperboliques qui ne pro- duiroient pas cetie aberration caufée par la fphc'riciîé, & qui par conféquent pour- roient être trois ou cjuatre fois plus larges que les verres fphériques. Il n'y a que ce moyen d'augmenter à nos yeux la quantité de lumière que nous envoient les planètes , car nous ne pouvons pas porter fur 1ers planètes une lumière additionnelle commç nous le fltifons fur les objets que nous obfe'rvons au microfcope, mais H faut au moins employer le plus avanta- geufement qu'il eft pofllble , la quantité de lumière dont elles font éclairées, en la recevant fur une furface audl grande qu'il fe pourra. Cette lunette hyperbolique qui ne feroit compofée que d'un feul grand verre objedif , & d'un oculaire propor- tionné , cxîgeroit une matière de la plus grande tranfparence. On réuniroit par ce 2^6 IntroduŒon a VHifloire înoyen tous les avantages pofTibles , c'efl- a-cJire, ceux des lunettes achromatiques a celui des lunettes elliptiques ou hyper- boliques, & l'on mettroit à profit toute la quantité de lumière que chaque planète réfléchit à nos yeux. Je puis me tromper, ^ niais ce que je propofe me paroît afTez ' fondé pour en recommander l'exécution aux perfonnes zélées pour Tavancement des Sciences. Me InifTant aller à ces efpèces de rêveries, dont quelques - unes néanmoins fe réali- feront un jour, & que je ne publie que dans cette efpérance, j'ai fongé au miroir du port d'Alexandrie, dont quelques Auteurs anciens ont j^arlé , & par le moyen ' duquel on voyoit de très-loin le§ vaifTeaux en pleine mer. Le paflTnge le plus pofitif qni me foit tombé fous \qs. yeux eft celui que je vais rapporter: Alexandna in Pharo verb erat fpeculum e ferro Tmico. Per quod a long} videbantur naves Grœ- iorum adv émeutes; fed paulb pojlquam Ifla- rmfmus invalult , fdlicet tempore califatûs ^^•f^^''.'^^^^'*'^-'^'^'^' ^hriftlanï, fraude cdhibna ïllud deleverunu Abu-i-feda, &c, iJelcriptio ^gypti. 'Je s Minéraux, Partie Exp. 257 J'ai penle i .° que ce miroir par lequel n voyoit de ioiii les vaifîeaux arriver, 'ctoit pasimpofTible; z" que même fans liioir ni lunette , on pourroit par^ de eitaines dirpofitions obtenir le même fiet, & voir depuis le port les vaifîeaux )eut-être d'aufli loin que la courbure de a Terre le permet. Nous avons dit que LS perfonnes qui ont bonne vue , aper- çoivent les objets éclairés par le Soleil à ^liis de trois mille quatre cents fois leur iiianètre, & en même temps nous avons •cmarqué que la lumière intermédiaire uiifoit fi fort à celle des objets éloignés, qu'on apercevoit la nuit un objet lumi- neux de dix , vingt & peut-être cent fois plus de diftance qu'on ne le voit pendant le iour. Nous favons que du fond à\m puits très- profond l'on voit les étoiles en plein jour (m), pourquoi donc ne verroit- on pas de même les vaiiïeaux éclairés des rayons du Soleil , en fe mettant au fond fm) AriPiOte eft je crois le premier qm ait fi>it mention de cette obfervation , & j'en ai cite le pa%e à larticle du Sens de k K»#, mie iV as (êtîe hjfoire NutunlU^ 2^S Introdua'ion à l'Hi/Ioire d'une longue galerie fort obfcure, ^ fituée fur fe Lord de la mer, de ma- mère qu'elle ne recevroit aucune lumière que celle de la mer lointaine & dei vaifleaux qui pourroients'y trouver; cette galerie n'efl qu'un puits horizontal qui feroit le même effet pour la vue des vaiffeaux , que le -puits vertical pour la vue d^s étoiles , & cela me paroît fi fimple , que je fuis étonné qu'on n'y ait pas fongé. I{ me fembîe qu'en prenam, pour faire l'obfervadon , les heures du jour où le Soleil feroit derrière la galerie, c'eli-à-dire le temps où les vaifleaux leroient bien éclairés, on les vcrroit du fond de cette g?A^nQ obfcure , dix fois au moins mieux qu'on ne peut les voir en pleme lumière. Or, conuiie nous l'avoni dit, on diilingue aifément un homme ou tui cheval à une lieue de diftance Icriqu'ils font' éclairés des rayons du Soleil; & en fu])primant la hunière intermédiaire qui nous environne & offulque nos yeux,J nous les verrions au moins dix fois plus 1 loin, c'ell-à-dire , à dix lieues: donc on ' verroit hs vaifleaux qui font beaucoup plus groS; d'aufTx loin que la courbure iles M'wénmx , Partie Exp. 2 5 9 e la Terre le permettroit (n), Tans autre îdrunient que nos yeux. Mais un miroir concave d un allez nmd diamètre, & d'un foyer quel- ; nque, placé au fond d'un long tuyau loirci, feroit, pendant le jour, a peu- yhs le mênie effet que nos grands )hjcaifs de même diamètre ôl de même bycr feroient pend;nit la nuit , & c etoit )robal)lement un de ces miroirs concaves i'acier poli (e fervo finîco) qu'on avoit nabli au port d'Alexandrie (0), pour voir '~~Z7ux courbure de la Terre pour un dearé ov/z5 iicues de ..8? toifes, eft à. pU pied.; e^c c ou comme le ouarrc à.s d^ances, amfi 'our ^ lieues elie eft vingt - cinq fois n^oindre , ^V Uà'dire. d'environ rzo pieds. Un va^au qm a pus de zo pieds de mature, peut donc et e J L cinq lieues étant mcme au niveau de la ;L mais'r. l'on s'élevoit de ..o ^^^^ An niveau de lu n.cr on verront de u. q leu s ie corps entier du vaiffeau )u(;4ua la ligne de eau ^en^s'élevant encore davantage on pomroit Lrcevo^r le haut des m^ts de plus de dix lieues. (o) De temps in-^^'^^^'^^.j^f ^''^'J-^'J^.^li'en .o.(t4japonois,fayenyravai^I--^-^^^ jrrand & en petit volume , & c c.t ce qu ^enfer qu'on doit interpréter c feno f.nico paf aciçr poli. zdo Introdiiilmi à l'HlflGhe de loin arriver les vaifTeaux Grecs. A refte, fi ce miroir d'acier ou de fer poli réellement exiilé, comme il y a tout apparence , on ne peut refiifer aux Ancien ia gloire de la première invention de télcfcopes, car Cc! miroir de métal poli ii pouvoit avoir d'efïet qu'autant que \ lumière réfléchie par fa furftce, étoi recueillie par un auire miroir concave placé à Ton foyer, ai c'eft en cela qu( confiftere/Tênce du téIercope& la facilita de fa^ conllrucflion. Néanmoins cela n'ÔK rien à la gloiie du grand Newton, qui. le premier, a relTufcité cetie invemioii entièrement oubliée. Il paroît même que ce font {^% belles découvertes fur la diifé- ïente réfrangibiliré des rayons de la lumièrç qui l'ont conduit à celle du télefcope. Comme les rayons de la lumière font par leur nature différemment réfrangibles , il étoit fondé à croire qu'il n'y avoit nul moyen de corriger cet effet; ou s'il a entrevu ces moyens , il les a jugés fi difficiles, qu'il a mieux aimé tourner fe$ vues d'un autre côté, & produire par le moyen de ia réflexion des rayons, les grands eiffets qu'il ne pouvoit obtenir par des Minéraux , Partie Exp. 2 6 1\ îar réfradion. Il a donc fait conftruire {1 tëlefcope, dont l'effet eft réellement ha fupérieur à celui des lunettes ordi— lires, mais les lunettes achromatiques i ventées de nos jours, font auffi fupé- rures au télefcope qu'il reft aux lunettes (dinaires. Le meilleur télefcope eft tou- urs fombrc en comparaifon de la lunette ihromatique, & cette obfcurité dans les lefcopes ne vient pas feulement du défaut' i poli ou de la couleur du métal des liroirs, mais de la nature même de la unière, dont les rayons différemment ffrangibles, font aufîi différemment ré- 'exibles, quoiqu'en degrés beaucoup loins inégaux. Il refte donc pour per- ledionner les télefcopes, autant qu'ils )euvent l'être, à trouver le moyen de :ompenfer cette différente réfîexibilité , :omme l'on a trouvé celui de compenfer a différente réfrangibilité. Après tout ce qui vient d'être dit, je crois qu'on fentira bien que l'on peut faire une très- bonne lunette de jour, fans employer ni verres ni miroirs, & fimple- jment en fupp rimant la lumière environ- nante , au moyen d'un tuyau de i jo ou '262. Introduâwn à l'Hiflolre, ^00 pieds de long, & en fe plaçant Janj un lieu obfcur où aboiuiroit l'une dej extrémités de ce tuyau ; plus la lumière du jour feroit vive, plus léroit grand l'efFet de celte lunette fi fimple & fi facile â exécuter. Je luis perluadé qu'on verroil diftiadement à quinze & peut-être vingi iieues les bâtimens & les arbres fur le" haut des montagnes. La feule diftcrence' qu'il y ait entre ce long tuyau & la gîierie obfcure que j'ai propofée, c'ell: que le champ, c'eil-à-dire, l'eipace vu feroit bien plus petit , & précifément dans la raifoii du quarré de l'ouverture du tuyau à celle de la galerie. ' Article troisième. Invention d'autres Miroirs pour brider à de moindres dijiances, I. j MiROi ns d'une feule pièce à foyer mobile, J 'a I remarqué que ïe verre fait re/Tort, & qu'il peut plier jufqu'à un certain point;. Jes Mifteraiix , Partie Exp. 2.6 y l comme pour brûler à des diflances un ru grandes, il ne faut qu'une légère curbure, & que touie courbure régulière ^efl à peu-près également convenable; ji imaginé de prendre des glaces de rroir ordinaire d'un pied & demi, de eux pieds & n'ois pieds de diamèire, de 1 faire arrondir, & de les iouenir fur : cercle de fer bien égal & bien tourné, rès avoir fait dans le centre de la glace i trou de deux ou trois ifgnes de dia- ètre pour y pafler une vis fpj, dont Iqs s font très - fins , & qui entre dans un ;tit écrou pofé de l'autre côté de fa glace. n ferrant cette vis, j'ai courbé afîez les aces de trois pieds, pour brûler depuis D pieds jufuu'à 30, & les glaces | de ) pouceb ont brûlé à 2 5 pieds ; mais ant répété j)lufieurs fois ces expériences, li cafié les glaces de trois pieds & de :ux pieds, & il ne m'en refl:e q l'une de 8 pouces que j'ai gardée pour modèle ; ce miroir (q)* (P) Voyez (es planches X, XI f XII, ( q) Ces g'aces de 3 pieds ont mis le feu à des atières légères jufqu'à 50 pieds de dillance, & 2. 64 IntroJuâlon à rHifloké Ce qui fait caffer ces glaces fi aife'menl c'efl: le trou qui eft au milieu; elles i courberoient beaucoup plus (ans rompre s'il n'y avoit point de folution de conti nuité , & qu'on pût les prefTer égalemer fur toute la furface : cela m'a conduit imaginer de les faire courber par le poic même de ratmofphère ; & pour cela il n faut que mettre une glace circulaire ft une efpèce de tambour de fer ou d cuivre, & ajouter è ce tambour une pomp pour en tirer de l'air; on fera de cettj manière courber la glace plus ou moins & par conféquent elle brûlera à de pli & moins grandes diftances. Il y auroit encore un autre moyen ; c feroit d'ôter Tetamage dans le centre d la glace , de la largeur de p ou 10 lignes façonner avec une molette cette partie d centre en portion de fphère , comme u: verre convexe , d'un pouce de foyer mettre dans le tambour une petite mèch ' — alors elles ii'avoient piié que d'une ligne |-; pou briJer à 40 pieds , il falloit ies faire plier de 2 lignes pour brûler 330 pieds , de deux lignes -|- , &: c'el ' €n voulant les faire brûler à 2 o pieds qu'elles i j font caflecs, foufre'c 1 fies Minéraux, Partie Exp. 265 (bufree ; il arriveroit que quand on préfeii- t-eroit ce miroir au Soleil, les rayons tfaniiuis à travers cette partie du centre de la glace & réunis au foyer d'un pouce , allumeroient la mèche Ibufrée dans le tambour ; cette mèche en brûlant abfor- beroit de l'air, & par conlèquent le poids de l'atmofphère feroit plier la glace plus ou moins , félon que la mèche foufrée brûleroit plus ou moins de temps. Ce miroir feroit fort fingulfer, parce qu'il fe courberoit de lui-même à l'afpecl du Soleil fins qu'il fût nécefiaire d'y toucher; mais l'ufage n'en feroit pas facile , & c'efl pour cette raifon que je ne i'ai pas fait exécuter, la féconde manière étant préfé- rable à tous égards. Ces miroirs d'une feule pièce à foyer mobile, peuvent fervir à mefurer plus exactement, que par aucim autre moyen, la différence des effets de la chaleur du Soleil reçue dans des foyers plus ou moins grands. Nous avons vu que les grands foyers font toujours proportionnellement beaucoup plus d'effet que les petits, quoique l'intenfué de chaleur foit égale 4ans les uns & les autres; on auroit ici; Tome VIL M 266 Intro^uélion à VHïfloire en contradant fuccefTIvement les foyers, toujours une égale quantité de lumière oa de chaleur, mais dans des efpaces fuc- ceflivement plus petits; & au moyen de cette quantité confiante , on pourroit dé- terminer par l'expérience ie minimum de refpacc du foyer, ce(l-à-dire, l'étendue néceffaire , pour qu'avec la même quantité de lumière on eût ie plus grand effet, cela nous conduiroit en même temps à une eftimation plus précife de la déper- dition de la chaleur dans les différentes fubftances, fous un même volume ou dans une égale étendue. A cet ufage près , il m'a paru que ces miroirs d'une feule pièce à foyer mobile étoient plus curieux qu'utiles; celui qui agit feul & fe courbe à i'afpecl du Soleil , ell afîez ingénieufement conçu pour avoir place dans un cabinet de Phyiique. I I. Miroirs d'une feule pièce pour brûler très-vivement à des dijiances médiocres éf à de petites dijiances. J'ai cherché les moyens de courber régulièrement de grandes glaces, & après des Minéraux, Partie Exp. :i 67 avoir fait conflruire deux fourneaux ^i^é- rcns qui n'ont pas réufîi, je fuis parvenu à en fiire un troifième (r), dans lequel j'ai courbé très.- régulièrement é^s glaces circulaires de trois, quatre & quatre pieds & demi de diamètre, \\ïi ai même fait courber deux àc ^6 pouces , mais quelque précaution qu'on ait prife pour laiffer refroidir lentement ces grandes glaces de 56 & J4 pouces de diamètre, & pour les manier doucement , elfes fe font calTées en les appliquant fur fes moules fphériques que j'avois fait conflruire pour leur donner îa forme régulière & le poli nécefiaire ; fa même chofe efl: arrivée à trois autres ,gîaces de 48 & 50 pouces de diamètre, & je n'en ai confervé qu'une feule de 46 pouces & deux à^ ^j pouces. Les gens qui connoifTent les Arts n'en feront pas furpris, ils favent que les grandes pièces de verre , exigent des précautions infinies pour ne pas fe fêler au fortir du fourneau où on ies laiHe recuire & refroidir, ils favent que plus elles font minces, & plus elles font fujettes à fe (r) Vpyez \t% planches r, ii, ijj, iv, v ir vu M i; 2 68 InîroducTion à /'Hijloire _ fendre , non - feulement par ie premier coup de l'air , mais encore par Tes impref- fions ultérieures. J'ai vu plufieurs de mes glaces courbées le fendre toutes feules au bout de trois , quatre & cinq mois , quoiqu'elles euffent réfifté aux premières imprelîions de l'air, & qu'on les eut placées fur des moules de plâtre bien féché , fur lefquels la furface concave de ces glaces pôrtoit également par -tout; mais ce qui m'en a fhit perdre un grand nombre , c'eft le travail qu'il falloir fairç pour leur donner une forme régulière. Ces o-laces que j'ai achetées toutes polies à la *^manufi(5lure du faubourg Saint- Antoine, quoique choifies parmi les plus épaiffes, n avûient que cinq lignes d'épaii; feur; en les courb^mt, ie feu leur fiiloit perdre en partie leur poli. Leur ëpaiifeur d'ailleurs n'étoit pas bien égale par-tout, & néanmoins il étoit nécelîlîire pour l'objet auquel je les deftinois , de rendre les deux furfices concave &l convexe parfaitement concentriques, & par conféquent de les travailler avec des molettes convexes dans des moules creux , & des molettes concaves 'fur des moules convexes. De vingt-quatrc lies Afin er/^nx, VzYtie'Exp. 2 6gi gîaces que j'avois courbées , & dont j'en avois livré quinze à feu M. Paflemant, pour les faire travailler par fes ouvriers , je n'en ai confervé que trois ; toutes les autres , dont ies moindres avoient au moins trois pieds de diamètre , fe font caffées , foit avant d'être travaillées, foit après. I^e ces trois glaces que jai fauvées , l'une a 46 pouces de diaiiiètre, & ies deux autres 37 pouces, elles étoient bien tra- vaillées , leurs furf^ces bien concentriques, & par conféquent l'epaifleur P^ien égale, il ne s'agifioit plus que de les étainer fur leur furfàce convexe, & je fis pour cela plufieurs effais & un ailez grand nombre d'expériences qui ne me réuiîjrent point. M. de Bernières, beaucoup plus habile que moi dans cet art de l'étamage , vint à mon fecours, & me rendit en effet deux de mes glaces étamées ; j'eus l'hon- neur d'en préienter au Roi la plus grande, c'eft-à-dire, celle de 46 pouces, & de faire devant Sa Majellé les expériences de h force de ce miroir ardent qui fond aifément tous les métaux ; on l'a dépofé au château de ia Muette, dans un cabinet <]ui eit fous la diredion du Père Noëlj M iij 2yo InîroduŒon à VHijioire c'efl: certainement le plus fort mirom, ardent qu'il y ait en Europe (f). J'ai dépofé au Jardin du Roi, dans le Cabinet d'Hiitoire Naturelle, la glace de 3 7 pouces de diamètre, dont le foyer efl: beaucoup plus court que celui du miroir de 46 pouces. Je n'ai pas encore eu le temps d'eOayer ia force de ce lëcond miroir que je crois aiifli très-bon. Je fis dans le temps^ quelques expériences au château de la Muette, fur ia kinnère ce ia Lune, reçue par le miroir de 46 pouces , & réfléchie fiir un thermomètre très-fenfible, je crus d'abord m'aperce voir de quelque mou- Yement, rnais cet effet ne le ioutint pas, ^ depuis je n'ai pas eu occafion de répéter rexpérience. Je ne iîii même ii l'on cbtiendroit un degré de chaleur fenfible en réimifîant les foyers de piufieurs miroirs, & ies fiifant tom.ber enfemble fur un thermomètre aplati & noirci ; car il fe peut que la Lune nous envoie du froid plutôt »!■ I , . . I — ( J ) On m'a dit que i'étamage de ce miroir^ qui a été fait il y a plus de vingt ans, s'étoit gâté, il Ikiidroit ie remettre entre les mains de M. dei Bernières, t]ui feu! a ie fecret de cet étamagc, pour ie bien réparer. ^des Minéraux , Partie Exp. 27 1 que du chaud , comme nous l'expliquerons ailleurs. Du redeces miroirs font (upérieurs à tous les miroirs de réflexion dont on avcit connoiiiance : ils iervent aufîi à voir en grand les petits tableaux, & à en difiinguer toutes les beautés & tous les défciuts ; & fi on en fîiit étamer de pareils dans leur concavité, ce qui feroit bien plus aifé que fur la convexité, ib fervi- roient à voir les plafonds & autres peintures qui font trop grandes & trop perpendi- culaires fur la tête, pour pouvoir être regardées aifément. Mais ces miroirs ont rinconvénient commun à tous les miroirs de ce genre, qui efl: de brûler en haut, ce qui fait qu'on ne peut travailler de fuite à leur foyer, & qu'ils deviennent prefque inutiles pour toutes les expériences qui demandent une longue aercle de 2 pouces de diamètre, le foyer î'auroit à dix pieds que 2 pouces^ ou 2 pouces I fi la monture de ces pentes places étoit%égulièrement exécutée. Or, ?n diminuant la perte que foufîre la aimière en pafTant à travers l'eau & les doubles verres qui la contiennent , & qui feroit ici à peu-près de moitié , on au;oit encore au foyer de ce miroir tout compote de faceues planes une chaleur cent cin- quante fois plus grande que celle du bolcii. Ceue conibuâion ne leroit pas chère, 6: je n'y vois d'autre inconvénient que la fuite de l'eau qui pourroit percer par les joints des verges de fer qui foutien- droient les petits trapèzes de verre ; il fmdroit prévenir cet inconvément en pra- tiquant des petites rainures -de chaque cote dans ces verges & enduire ces rainures de maftic ordinaire des vitriers qui eiî impénétrable à l'eau. zSz Introdiiâïon àTHiflolre I V. Lentilles Ae Verre Jhli de, J'AI vu deux de ces îentiiies , cell du Palais-royal, & celle du fieur Se^ard toutes deux ont été tirées d'une inafl de verre d'Allemagne, qui eft beaucou, p us tranfparent que le verre de no glaces de miroirs. Mais perfonne ne fai en 1^ rance fondre le verre en larges mafTe epai/les, & la compofition d'un verr. tranlparent comme celui de B©hème neit connue que depuis peu d'années. J ai donc d'abord cherché ies moyen de fondre ïe verre en maffes épai/Tes, E miroir efl compofé de trois cents fbixante glaces montées fur un chaffis de fer C D EF, chaque glace eft mobile pour que les images réfléchies par chacune, puiflTent être renvoyées vers le même point , & coïncider dans le même cfpace. Le chaffis qui a deux tourillons, efl porté par une pièce de fercompofée de deux montans \M B, LA a (Te m blés à tenons & morioifês dans la couche Z 0; ils font aifujettis dans cette fituation par la traverfe ab, d/i par trois étais à chacun NP, QP, 0 P, fixés en P dans le corps du montant MB, & alTeniblés par le bas dans une courbe NOQ qui leur fert d'empattement; cts courbes ont des entailles JVQ, lU qui reçoivent des roulettes, au moyen defquelles cette machine , quoique fort pefante , peut tourner librement fur le plancher de bois X XY étant affujettie au centre de cette plate-forme par Taxe R S qui palTe dans ks deux traverfes ZOj ab; chaque montant 298 Inîrodui^on a rHïfmre porte au (Tf à fa partie Inférieure une roulette, en forte que toute la machine eft portée par dix roulettes; la plate- forme de bois elT: recou- verte de bandes de fer dans îa rouette àçs roultttes; fans cette attention ia plate- formé ne fcroit pas de longue durée. La plate-forme eft portée par quatre fortes roulettes de bois, dont l'ufàge efl: de faciîîter îe tranfpoi'î de toute la machine d'un lieu à un autre. Pour pouvoir varier à volonté les înclînaifons du- miroir, 6c pouvoir i'alîujettir dans ia fituation que l'on luge à propos, on a adppté îa cremaiî- lière F G qui eft unie avec des cercles, dont ie touriHon ^ eft le centre; cette cremaiilière tft menée par un pignon en lanterne, dont la tige b H traverfe le montant & un des étais., &: eft terminée par une manivelle H K, au \ moyen de laquelle on incline ou dn redrefte le | miroir à difcrétion. i Jufqu'à préfent nous n'avons expliqué que! la conftruc^ion générale du miroir; refte à expliquer par quel artifice on parvient à faire que les images différentes , réfléchies par les différens miroirs , font toutes renvoyées au même point , &. c'eft à quoi font deftinées }ts figures fui vantes. Planche VII I, figure 2, XZ une portion des barres qui occupent h derrière du miroir; ces barres font au nombre de vingt, & dîfpolëes horizontalement, enforu éles Minéranx, Partie Exp. 2 p c) que ieur plan efl parallèle au plan du miroir; chacune de ces barres a dix-huit entailles TT, 6c le même nombre d'éminences KKqui les réparent : ces barres font affujetties aux côtés verticaux du chaiTis du miroir par des vis, & entr'elles par trois ou quatre barres verticales, auxquelles elles font afiujetties par des vis; vis- à-vis de chaque entaille TT il y a à du premier mouvement par le moyen de îa vis F G, pour laquelle on a réfervé un bofîage E dans (e croilillon A B, afin de lui fervir d'écrous dormans ; cette vis s'applique par E contre la partie DEC du porte -glace, 6c force cette partie à monier lorfqu'on tourne la vis; mais lorfqu'on vient à lâcher cette vis, le reffort A L qui s'applique contre la partie JDAC du porte -glace, le force à fuivre toujours la pointe de la vis: au moyen de ces deux mouvemens de ginglime, on peut donner à la glace qui efl: reçue par les crochets A C B du porte-glace, telle diredion que l'on ibuhaite , & par ce moyen faire coïncidej riniage du Soleil réfléchie par une glace, avec celle qui eft réfléchie par une autre. Planche IX, h^ figure 6 repréfente le porte - glace vu par-derrière, où l'on voit h vis F EG qui ^es Minérûux, Parlîe Exp. 301 s'applique en G hors de l'axe de mouvement H K , & le reffort L qui s'applique en L de l'autre côté de l'axe de mouvement. La Jigure y repréiente le porte -glace vu en-dcffus, &: garni de la glace AC BD, le refle eil: expliqué dans les autres figures. MlR O I R D E RÉFLEXION rendu concave par la -pre^îon d'une vis appliquée au centre. Planche X» l-iK figure I repréfente le miroir monté fur fbn pied, B DC la fourchette qui porte le miroir; celte fourchette eO: mobile dans l'axe vertical, & efl: retenue fur le pied à trois branches F F F par l'écrou G. E) E \e régulateur des inclinaifons. A la tête de la vis placée au centre du miroir , & rendu concave par fon moyen. La figure 2 repréfente le miroir vu par fa partie poflérieure, B C les tourillons qui entrent dans les collets de la fourchette. . FG une barre de fer fixée fur Panneau de jnême métal, qui entoure la glace: cette barre fêrt de point d'appui à la vis F> E qui comprime la glace. B H C K WuriCdM ou cercle de fer fur lequel îa glace eft appliquée ; ce cercle doit être cxadement plan & parfaitement circulaire: ob '302 Introduâlon à VHijlohe couvre la partie fur laquelle la glace s'applîqti€ avec de la peau , du cuir ou de l'étoffe , pour que le contad: foit plus immédiat, & que la glace ne fbit point expofée à rompre. Miroir de réflexion', rendu concave par laprejfion de r Atmofpkcre» Planche xt, V_- 7IL. ' ' — ■ £i.'/ic//<' i/c- .l'/.f />/i\/r. ■ .<•/./• /»A'rt égal , & par conlcquent autant de reflexibilité. D'ailleurs le cas particulier où le violet parok être plus réflexible ne vient que de la réfra^flion , & ne paroît pas tenir à ^a réflexion, cc'a efl ailé à démontrer. Newton a faît voir , à n'en pouvoir douter , que les rayons diflé- Xp\ïS> font inégalement réfrangibles , que le rouge i'eft (Jes Minéraux, Partie Exp. 3 1 7 tranfparcns ; la tranfparence dépend de l'uniformité de denfité ; iorfque les parties Gompofantes d'un corps font d'égale denfité, de quelque figure que foient ces mêmes parties , le corps îera toujours tranfparent. Si l'on réduit un corps tranf^ parent à une fort petite épaiiïcur, cette plaque mince produira des couleurs dont ie moins & le viofet le plus de tous ; if n*efl donc pas cronnant qu'à une certaine obliquité le rayon violet Te trouvant en lortant du prifme plus oblique à la furface que tous les autres rayons , il foit ie premier faifi par l'attradion du verre & contraint d'y rentrer, tandis que les autres rayons, dont l'obliquité eft moindre, continuent leur route lans être a(Tez attirés, pour être obligés de rentrer dans le verre ; ceci n'efl donc pas , comme le prétend Newton , une vraie réflexion , c'elt feulement une iuite de la réfraction. Il me femble qu'il ne devoit donc pas alTurcr en générai que les rayons les plus réfrangiblcs étoient les plus réflexibles. Cela ne me paroît vrai qu'en prenant cette fuite de la réfraéliou pour une reflexion , ce f^ui n'en ell pas une ; car il ell évident qu'une lumière qui tombe fur ua miroir & qui en rejaillit en formant un angle de reflexion égal à celui d'incidence , efl dans un cas bien dilTérent de celui où elle le trouve au fortir d'un verre fi obiique à la furface qu'elle ert contrainte d'y rentrer ; ces deux phénomènes n'ont rien de commun, & ne peuvent, à raciî avis , s'expliquer par la nfîême caufe. O iij 318 Introduâïon a VHïjloire î'orclre & les principales apparences font fort diiîe rentes des phénomènes du fpecflre ou de la frange cofore'e ; aufîi ce n'eft pRs par la réfnidion que ces couleurs font produites , c'eft par la réflexion ; les Eîaques minces des corps tranfparens, les ulles de favon, les plumes des oifeaux, &c. paroifîcnt coloiées parce qu'elles réflé- chinenî ceriaiiis rayons & iaiflcnt pafTer ou abfoibcnt les autres; ces couleurs ont leurs loix -es détruilent l'impreliioa trop forte caulée [)ar le rouge. En regardant fixement & long-temps une tache jaune fur un fond blanc, on voit naître autour de la tache une couronne des Alïnéraux , Partie Ëx'p. 3 2 I d'un bleu pâle , & en ceŒint de regarder la tache jaune &: portant Ion œii Ibr un autre endroit du fond blanc , on voit didindenient une tache bleue de ia même ligure & de ia même grandeur quç la tache jaime, & cette apparence dure au moins aufîl long- temps que l'apparence du vert produit par le rouge. Il m'a même paru, après avoir fait moi-même , & après avoir fait répéter cette expérience à d'autres dont les yeux étoient meilleurs & plus forts que les miens , que cette impreifion du jaune étoit plus forte que celle du rouge, & que la couleur bleue qu'elle produit s'effaçoit plus difficilement & fubfiftoit plus long-temps que la couleur verte produite par le rouge ; ce cjui femble prouver ce qu'a foupçonné Newton, que le jaune eft de toutes les couleurs celle qui fatigue le plus nos yeux. ^\ l'on regarde fixement ôc long- temps une tache verte fur un fond blanc , on voit naître autour de la tache verte une couleur blanchâtre , qui eft à peine colorée d'une petite teinte de pourpre; mais en cefTant de regarder la tache verte & en portant l'œil lur un autre cndroi: d».? foil4 G V 322 Inti'OchCùon a VHijlo'ire blanc , on voit difl:ind:enient une tache d'un pourpre pâle, femblable à la couleur d'une améthiiie pâle; cette apparence eft plus foible 6c ne dure pas, à beaucoup près , aufîi iong-temps que les couleurs bleues & vertes produites par le jaune & par ie rouge. De même en regardant fixement & long- temps une tache bleue fur ^x\\ fond blanc , on voit naître autour de la tache bleue une couronne blanchâtre un peu teinte de rouge , & en cefTant de regarder la tache bleue & portant l'œil fur le fond blanc , on voit une tache d'un rouge pâle , toujours de la même figure & de la même grandeur que la tache bleue, &i cette apparence ne dure pas plus long- temps que l'apparence pourpre produite par la tache verte. En regardant de même avec attention une tache noire fur un fond blanc , on voit naître autour de la tache noire une couronne d'un blanc vif, & cefTant de regarder la tache noire & ponant l'œil fur un autre endroit du fond blanc , on voit la fiorure de la tache exaélement deiîiiiée 6c d'un blanc beaucoup plus vif des Minéraux, Partie Exp. 323 que celui du fond; ce blanc n'eft pas mat , c'eft un blanc brillant femblablc au blanc du premier ordre des anneaux colorés décrits par Newton ; 6c au con- traire , fi on regarde long - temps une tache blanche fur un fond noir, on voit la tache blanche fe décolorer, <& en portant l'oeil fur un autre endroit du fond noir, on y voit une tache d'un noir plus vif que celui du fond. Voilà donc une fuite de couleurs acci- dentelles qui a des rapports avec la fuite des couleurs naturelles; ie rouge naturel produit le vert accidentel , le jaune produit îe bleu, le vert produit le pourpre, le bleti produit le rouge , le noir produit le blanc , teindront d'une plus ou moins forte nuance de bleu , félon qu'il y aura moins de lumière dire■> les nuages , j'ai fait tomber des ombres 33 d'un fort beau bleu fur du papier 53 blanc , à quelques pas d'une fenêtre. » Les nuages s'étant joints, le bieu dif- y> parut. J'ajouterai en pafTant, que plus 33 d'une fois j'ai vu l'azur du ciel (e 33 peindre, comme dans un miroir, fur 33 une muraille où la lumière lomboit 33 obliquement. Mais voici d'autres obfer- 33 valions plus importantes à mon avis ; 3D avant que d'en faire le détail , je fuis 33 obligé de tracer la topographie de ma 33 chambre: elle eft à un troifième étaoe: 33 la fenêtre près d'un angle au couchant, 33 la porte prefque vis-à-vis. Cette porte 33 donne dans une galerie, au bout de 33 laquelle , à deux pas de diflance , eft 33 une fenêtre fituée au midi. Les jours 33 des deux fenêtres fe réuniffent, la porte 33 étant ouverte contre une des murailles ; 33 & c'eR-là que j'ai vu des ombres 31 colorées prefque à toute heure, mais 33 principalement fur les dix heures du 33 matin. Les rayons du Soleil que ia » fenêtre de ia galerie reçoit encore des Mînéî'ûux , Partie Exp. 339 obliquement » ne tombent point par celle ce de ia chambre , fur la muraille dont je ce vie-ns de parler. Je place à quelques ce pouces de cette muraille des chaifes de ce bois à dofîier percé. Les ombres en ce font alors de couleurs quelquefois très- ce vives. J'en ai vu qui, quoique pro- ce jete'es du même côté , étoient l'une ce d'un vert foncé , l'autre d'un bel azur, ce Quand la lumière efl: tellement ménagée, c< que les ombres foient également l'en- ce fibles de part & d'autre , celle qui efl ce oppofée à la fenêtre de la chambre eft ce ou bleue ou violette ; l'autre tantôt ce verte , tantôt jaunâtre. Celle - ci efl ce accompagnée d'une efpèce de pé- ce nombre bien colorée, qui forme comme ce une double bordure bleue d'un côté, ce &: de l'autre vene ou rouge ou jaune, ce fclon l'intenfité de la lumière. Que je ce ferme les volets de ma fenêtre, les ce couleurs de cette pénombre n'en ont ce fou vent que plus d'éclat; elles difpa- ce roifTent fi je ferme la porte à moitié, ce Je dois ajouter que le phénomène n'efl ec pas à beaucoup près fi fenfible en hiver, ec Ma fenêtre eil au couchant d'été , je « Pi; 3 4^ Inîroduâion a VHïfloire , érc. ■>j fis mes premières expériences dans cette 33 faifon , dans un temps où les rayons du D> Soleil tornboient obliquement fur la D> muraille qui fait angle avec celle où Jes ombres fe coloroient. ^3 On voit par ces obfervations de M. i'Abbé Millot, qu'il fuffit que la ïumière du Soleil tombe très-obliquement fur une furface , pour que l'azur du ciel, dont la lumière tombe toujours direcfte- inent, s'y peigne & colore les ombres. Mais les autres apparences dont il fait înention, ne dépendent que de la pofition des lieux & d'autres circonftances ftcceflbires. Fin du Tome feptième, TA BLE Des Matières contenues dans les deux Volumes. A Absolu. Il n'y a rien d'abfoîu dans la Nature; rien de parfait, rien d ablolument grand , rien d'abfolumen-t petit, rien d'entièrement nul, rien de vraiment infini , Vol, V I , j>affe z i . Acides ( les ) viennent en grande partie de fa (iccompcfition àts fubffances minérales ou végé- tales, preuve de cette aller ti on. Vol, VI, 6 S. Ils ne doivent leur liquidité qu'à la quantité d'air & de feu qu'ils contiennent, Ihid, 1 57. Contiennent toujours une certaine quantité d'alkali. Ibid. 159. Acides & Alkalis. Il y a plus de terre &: moins d'eau dans les alkalis, & plus d'eau &. moins de terre dans les acides. Vol. VI, 157. Acides nineux (les) contiennent une grande quantité d'air & de feu fixes. Vol, VI, ùS, Affinités. Le degré d'affinité de l'air avec j'eau , dépend en grande partie de celui de fli température , ce degré dans {q\\ état de liquidité efl: à peu-près le même que celui de la chaleur générale à la furface de la terre. Vol. VI, 138 ^ 13 p. Les degrés d'afnniié dépendent abiblumenî ij Table de îa figure des parties intégrantes d^s corps, Veh VI, i6q ér i6u Affinités chimiques ( les ) n'ont point d'autres principes que celui de i'attradion univerfeîle commune à toute la matière. — Cette grande loi toujours conftante, toujours la même, ne paroit varier que par fon exprcfTion qui ne peut être la même àks que la figure des corps entre comme éiément dans leur diftance. Vol, V I ^ loy if julv, A I K ( 1' ) ell le premier aliment du feu , aliment nécefîàire, fans lequel le feu ne peut fubfiiier, . ■ — Un petit point de feu , tel que celui d'une bougie aiiumée, ablorbe une grande quantité d'air, & la bougie s'éteint au moment que la quantité ou la qualité de cet aliment lui manque. Vol VI , 52, L'air efi le plus fluide de toutes les maticrescorKiues, à l'exception du feu qui eft la caui^e de toute fluidité, & qu'on doit regarder comme plus fluide que l'air. — Indudions tirées de la grande fluidité de l'air. îbid, 53 & Juiv. L'air efl de toutes les matières connues, celle que la chaleur met le plus aifément en mouvement expanfif — Il efl tout près de fa nature du feu. — Pourquoi il augmente fi fort l'aélivité du feu, & pourquoi il efl; nécefîàire à fa fubfifîance. IJjid. 55. Manière dont le feu détruit le refîbrt de l'air. — Expli- cation de la façon dont l'air élaliique devient fixe. — L'air étant raréfié par la chaleur , peut occuper un efpace treize fois plus grand que celui de fon volume ordinaiie. îhid, 62. L'air paroit être de toutes les matières, celle qui peut exiflcr Je plus , indépendamment du feu. — Il lui faut • infiniment moins de chaleur qu'à toute autre DES Ma t I è b es. tij matière pour entretenir fa fluidité. — Les plus grands froids «Se les plus fortes condenfations , ne peuvent détruire fon reflort , la chaleur feule en ie raréfiant eft capable de cet effet. Vol.^ V 1 , I I o «y I I 1 . Dans quelles circonrtances Tair peut reprendre fon élafticité. — Comment il la perd & la recouvre. — Comment il devient une fubf- tance fixe , & s'incorpore avec les autres corps. Jbid. III. Manière dont il contribue à la chaleur animale. Ibid. i \ 7. Explication de la manière dont l'air que les' animaux refpirent , contribue à l'entretien de la chaleur animale. — Comment il paffe dans le fang des animaux. Ibld, iii ^ fuiu. Il fait partie très-fenfible de la nourriture dts végétaux & fe fixe dans leur intérieur. h>/d. 127. L'air contenu dans l'eau eft dans un état moyen entre la fixité & l'élafiicité. Uid. i 36. H fe fépare plus aifément de l'eau que de toute autre matière. Ibïd, 138. Explication de la mamere dont le froid & le chaud dégagent également 1 air contenu dans l'eau. Ibid. Il y a beaucoup moins d'air dans i'eau , que d'eau dans l'air. — H s'imbibe très-aifément de i'eau , & paroît auffi la rendre aifément. Jbid. i^i à^ i^^- Air F I X E. Sa différence avec l'air difTéminé dans les corps. Vol. VI, 6z f fuiv. Il faut une affez loncrue réfidence de l'air devenu fixe dans les fubfcpnces terreflres pour qu'il s'établifiTe à demeure fous cette nouveiie forme. Mais il n'eft pas néceflaire que le feu foit violent pour faire perdre à l'air fon élafliclté ; le plus petit feu & même une chaleur très-médiocre fuffit, pourvu quelle foit appliquée longtemps fur une petiic quantité d'air. /^/^. 113. L'air fixe exiiie en grande quantité dans toutes les fubftances animales ou P iîîj /V Table végctaîes, & dans un grand nombre de matières brutes. Voh Vî, 128. A L K A L I (1' \ efl produit par le feu ; expérience qui ie démontre. Val, VI, r^S. Le feu efl ie principe de ia formation de Taikaii minéral & les autres alkaiis doivent également leur formation à ia chaleur confiante de l'animal & du végétai dont on les tire. IbitL 159. Animaux. La chaleur dans les différens genres d 'animr?ux n'eft pas égale , les oiieaux font les plus chauds de tous, les quadrupèdes enfuite, j'homme après les quadrupèdes , les cétacées après i'homme, les reptiles beaucoup après, <& enfia les poiiïbns, les infedes & les coquillages font de tous les animaux ceux qui ont le moins de chaleur. Vol, VI, i i j|.. l^its animaux qui ont des poumons & qui par coniO|uent relpirent l'air , ont toujours plus de chaleur que ceux qui en font privés; & plus la liirlace des poumons efi étendue , plus aulTi leur fang devient chaud. — Les oifeaux ont, relativehient au volume de leur corps, les poumons confidérablement plus étendus que l'homme ou les quadrupèdej , & c'ell "par cette raiibn qu'ils ont plus de chaleur ; ceux qui les ont moins étendus ont auilî beaucoup moins de chaleur, & elle dépend en général de \à force & de l'étendue des poumons. Ibid. i 17 ^ Juh; — Les animaux fixent & transforment l'air , l'eau & le feu en plus grande quantité que les végétaux. — Les fou(n:ions à^s corps organilés, font l'un àts plus puMlIàns moyens que la Nature emploie pour la converfion des élémens. Ihid, 153. Animaux à co^uilkst X^es animaux à coquilles DES Ma t I è r e s, V ou à tranfudsitloii pierreufe , font plus nombreux dans la mer que les inl'edes ne le font fur ia terre. Vol. VI, i^y. Antimoine. Différence de fufibilité entre fe régule d'antimoine ou antimoine natif, 6c l'anti- moine qui a déjà été fondu. Vo/. VI, 414,. Arbres. La chaleur de l'atmofphcre en été eft plus grande que la chaleur propre de l'arbre, mais en hiver cette chaleur propre de l'arbre ciï plus grande que celle de l'atmofphère. Vol. VI , 115 ^116. Caufes de la chaleur intérieure des arbres & des autres végétaux. 3ic/, i 1 6, B 15 A LANCE hydrojlatique. On ne peut rien conclure de pofîtit dçs expériences faites à la balance hy- droHatique fur des volumes trop petits. Vol. VII, IBoULETS de Canon, C'efl une très - mauvaifc pratique que de faire chauffer à blanc & plufleurs fois les boulets de canon pour en diminuer le volume ; ils deviennent par cette opération réi- térée très-légers & caflans. Vol, VII, 60. Sure. C'efl ainfi qu'on appelle la partie fupérieure du fourneau à fondre les mines de fer , qui s'élève au-delTus de fon terre-plein. Vol. VII, i 02. C V>-« A L C A I R E. Les matières calcaires fe réduîroient en verre comme toutes les autres matières ter- reftres par l'augmentation du feu, foit dfis îom- neaux, foit des miroirs aidens, Voh Vî, 89. P V v/ Table C A L C I N AT I o N. Par la fîmple calcinarfon l'on augmente le poids du pli.mb de près d'un quart, êi l'on diminue celui du marbre de près de moitié; il y a donc un quart de matière inconnue que le feu donne au premier, & une moitié d'autre matière également inconnue qu'il enlève au fécond ; &. lorl'qu'après cette caicination l'on tra- vaille fur ces matières calcinées , il efl: évident que ce n'eft plus fur le plomb ou fur le marbre que l'on travaille , mais fur àes matières déna- turées ou compofées par l'adion du feu. Vo/. V I , 78, La caicination efl pour les corps fixes & incombuftibles , ce qu'efl la combuition pour les matières volaiiles & inflammables. — EHe a befoin, comme la combiiftion , du fecours de l'air. — Comparaifon de la caicination & de la com- buftion. JùiW. 98 iT' Juip. Toute caicination eft toujours accompagnée d'un peu de combufiion , &i de même toute combuflion efl toujours accompagnée d'un peu de caicination. Ibid. 100. Explication de la manière dont certaines matières augmentent de peianteur par l'effet de la caici- nation. ILid, 102. Caicination produite par la chaleur obfcure dans la pierre calcaire jufqu'à 2. pieds & 2 pieds 4 ^e profondeur. Vol, \' \\ , vzz. La calcinatioft efl plus grande par la chaleur obfcure & concentrée que par le feu libre & lumineux. — Moyen de faire à peu de frais la caicination du plâtre & des pierres. //'/i/. 224. Calcul. On peut tout repréfenter avec le calcul, mais on ne réalife rien. Vol. V I, i 9 i. Canons de fufl. La foudure efll'op^ration la plus importante dans la fabrication des canons de fufil, &i ctilc tjui c(l en mênrit temps la plus difficile. DÉS Matières. vij ^^ Précautions qu'ii faudroit prendre pour îa faire réuiïir. Vo/. VU, 92. Chaleur (la) paroît tenir encore de plus près que la lumière ;i l'efTence du feu , & on doit regarder Ja chaleur comme une chofc différente delà lumière & du feu. Vo/. VI, 26. Eile exific auffi très-fouvent fans lumière. Jô/cl. 26, On a fait moins de découvertes fur la. nature de îa chaleur que fur celle de la lumière. IlfiJ. 28. Siège de fa chaleur différent de celui de la lumière. lijiJ, 29. Le globe de la Terre & ea général toutes les matières fluides & folides dont il eft compofé ou environné, ont toutes une chaleur propre très -grande & plus grande que la chaleur qui nous vient du Soleil. fùIJ, Toute fa matière connue eil chaude, & dès-lors la chaleur efl une afTedion bien plus générale que celle de la lumière. IhW. Loi molécules de la chaleur font bien plus grolfes que celles de la lumière, /h'i/. ^ o. Son mouvement progreffif efl bien plus lent que celui de la lumière. — Le principe de la chaleur e(l i'dttrition des corps. JèU. Sa production ôc celle de la lumière ; leur différence. /iW. 3 i , Elle diminue dans fa propagation beaucoup plus que îa lumière. lèiJ. 39. L'on doit reconnoitre deux fortes de chaleurs ; l'une lumineufe, dont le Soleil efl; le foyer immenfe , & l'autre oblcuie , dont le grand réfèrvoir efl le globe terreflre. fùU. 4.^. La cha'eur qui émane du globe de îa Terre ert bien plus confidérabie que celle qui nous vient du Soleil. — Elle efl dans le climat de Paris vingt-neuf fois plus grande en été, ÔL quatre cents quatre- vinçrt- dix fois plus grande en hiver que celle qui nous vient de cet aflre, & cette eftimation efl encore trop foible, Ibid,^< P vj vrIJ Ta b l e & ^6. Effets de la chaleur du globe terrertrc fur les malicrej minérales. Vo!,V\, 50. La thaleur intérieure du g'obe a été originairement bien plus grande qu'elle ne l'efl aujourd'hui; on doit lui rapporter , comme à la caufe première toutes ies Tublimations , précipitations , agrégations , réparations , en un mot, tous les mouvemens qui fe Ibnt faits & fe font chaque jour dans î'intérieur du globe. Vol. VI, 50. La chaleur feule &; dénuée de toute apparence de lumière &; de feu peut produire les mêmes effets que le feu le plus violent. IbiJ. 5 i . Elle chaffe des corps toutes les parties humides , elle dilate les corps en- les (échant & en augmente la dureté; exemple de cette dureté acquife par la chaleur dans les pierres calcaires. — Elle augmente la pefanteur îpccifique de plufieurs matières, & fe fixe dans leur intérieur lorfqu'eile leur efl long - temps appliquée, lûid, 96. Les degrés de chaleur ibnt ditiérens dans les diiîérens genres d'animaux. Ibid, 114. La chaleur propi-e du gîobe terrellre entre comme élément dans la combinaifon de tous les autres élémens. Ibid, \'i,i. ProgrefTîon de la chaleur , tant pour l'entrée que pour la ibrtie dans àts boulets de fer de différens dia- mètres , déterminée par àes expériences précifes. Uid, 204 ir juiv. La durée de la chaleur dans {^z globes , n'ed rigoureufement proportionnelle à leur diamètre , que dans la fuppofition mathé- îFnatique que ces globes foient compofés d'une matière parfaitement perméable à la chaleur ; en forte que la lortie de la chaleur î\.\X. ablo- iument libre, & que les particules ignées ne îrcuvailcnt aucun oLdacIe qui pût les arrêter ni «changer le coui"S de leur dires^i\>ii. — Mais les DES M AT I é RES. 1 obftacies qui réfdtent de la perméabilité non abroiue, imparfaite & inégaie de toute matière foiide . au lieu de diminuer le temps de la durée de la chaleur, doivent au contraire 1 augmenter. Vol. Vi, 2 1 6 «!r 2 17. La durée de la chaleur dans diîférentes matières expofées au même feu pendant wn temps égal, ell toujours dans la même proponion , loit que le degré de chaleur foit plus urand ou plus petit; exemples. ^/^/^. 2 3»: Ce n^eft pas proportionnellement à leur denlite que les corps reçoivent & perdent plus oU moins vîte la chaleur, mais dans un rapport bien différent & qui eft en raifon mverie de leur folidité , c'ell-à-dire, de leur plus ou moins grande non - fufibilité : démondration de cette vérité par l'expérience. Und. 239 IT Juw.^ La denfité neft pas relative à l'échelle du progrès de la chaleur dans les corps folides, m dans les fluide5. Ibid. 242. Ordre dans lequel les matières minérales reçoivent & perdent la cha.eur a commencer par le fer, qui de toutes les matières cfl celle à laquelle il faut le plus de temps pour s'échauffer & fe refroidir. Fer. Émeriî. Cuivre. Or. Arg,ent. Zinc. Marbre blanc. Marbre commun. Pierre calcaire dure. Grès. Verre» Plomb. Étain. Pierre calcaire tendre» Glaife. Bifmuth. Porcelaine. Antimoine. Ocre. Craie. Gyps. Bois, *• Table Vol VI, 3 93 &Juivantes. Le progrès de fa cfiaîeu^ dans les métaux, demi - métaux & minéraux métalliques , eft en même railon , ou du mo\n% en raifon très-voifîne de celle de leur fufibiliié. y /• v^ ^' ^^ P'^'S^'ès de fa cliaîeur dans toutes les^ lubltances mniérales eft toujours à très - peu près en raifon de leur plus ou moins grande facilite a fe calciner ou à fe fondre, mais quand le^ calcmation ou leur fufion font écralement difficiles, & qu'elles exigent un degré d? chaleur extrême, alors Je progrès de fa chaleur fe fait luivant 1 ordre de leur denfité. Und, 421. JLorfque fa chaleur efi appliquée long -temps, elle (e fixe dans \çs pierres & autres matières V^ / x^TT ^" augmente la pefanteur fpécifique. Vol. VU, ,28. Effimation de fa quantité de chaleur qui fe fixe dans les pierres calcaires. Ibid. 131 ir 132. Chaleur animale (la) efi une efpèce de feu qui ne diffère du feu commun que du moins au plus. — ■ Raifon pourquoi ce feu ou cette chafeur animale font fins flamme & fans fbmée appa- rente. Vol. VJ, 122 & Juiv. Chaleur concentrée. La plus violente chafeur, & fa plus concentrée pendant un très-lono- temps ne peut fans fe fecours &Je renouvellement de lair, tondre fa mine de fer ni même le fable vitrefcibfe, tandis qu'une chaleur de même efpèce & beaucoup moindre peut calciner toutes^ les matières calcaires. Vol. \\\, , .7. La chafeur la plus v.ofente des qu'elfe n'eft pas nourrie, produit moins d effet que fa plus petite chaleur qui trouve de 1 aliment. Ibid. ,20. Chaleur morte & feu vivant, leur difîérence. Ibïd. DES Ma t I è r es. xj Chaleur o!>/rure, c'ert à-dire, chaleur privée de lumière, de fiaiTime 6c de feu libre; les effets. Vo/.VW, 98 ùr fulu. Petite quantité d'aiimens qu'elle confume, en comparaifon de la très-grande ouantité d'alimens que conCume le feu libre. -L Comparaifon des cfièts de la chaleur obfcure avec les effets du ftu lumineux. UU. «09 èr Juiv. En augmentant la maiïe de la chaleur obfcure , on peut produire de la lumière, de la même manière qu'en augmentant la maffe de la lumière on produit de la chaleur. /W. 121 if \ii* Charbon. Il ne fe dégage que peu ou pomt d'air du charbon dans fa combuft.on , q^oiqu il s'en déaaae plus d'un ti.rs du poids total du boi5 de chêne' bien féché. Vol. VII, .08. Expé- rience fur la dln-inution de Ion volume & de fa maffe dans un grand fourneau clos , ou 1 afir n'a point d'accès. Ihid. 115. Chauffer & refroidir. H faut environ la fixièmc partie & demie du temps pour chauffer à blanc les «lobes de fer, de ce qu'il en faut pour les refrSdir au point de pouvoir les tenir dans fa main , & environ la quinzième partie & demie du temps qu'ii faut pour les refroidir au point de la température acluelie. Vol. VI, 2^5. Chaux (la) faite avec des coquilles, eft plus foible que la chaux faite avec du marbre ou de la pierre dure. — Explication des differens phénomènes que préfene la caicinîitiop de fa chaux. Vol. VI, .4.9 «!^ 150- La ^^^^^ f"^ a fubi une longue caîcination, con lent une plus grande partie d'allcaii. îbid. 15^- Moyen fiicie de faire Es Mat 1 E RES. ^v C R I s T A L L I s AT I O N. Explication géncraîe ét$ ' phénomènes ëe la criaaliifation. Vol. VI, 166 ^ Juh: Elle peut fe faire par 1 intermède du feu auffi-bien que par celui de l'eau & quelque- fois par le cencours des deux. Ibid, Cuivre (ie) s'échauffe & fe refroidit en moins de temps que ie fer & plus lentement que ic plomb. Vol. VI, ^^y» Cuve. Ceft ainfi qu'on appelle l'endroit de la plus arande capacité àts grands fourneaux ou 1 on fend les mines de fer; cet endroit fe trouve ordinairement à un quart ou à un tiers de la hauteur du fojirnetiu prife depuis le bas, c elt-a-dire, à deux tiers ou trois quarts depuis le dellus du fourneau. Vol VII, 99. D Déchet (le) du fer en gueufe efl ordinairement d'un tiers, & fouvent de plus d'un tiers fi 1 on veut obtenir du fer d'excellente qualité, & le déchet du fer fait avec des vieilles ferrailles neft pas de moitié , c'eft-à-dire . d'un fixième. Vol. V 1 1 , 7». PÉCOMPOSITION du fer. Deux manières diffé- rentes dont s'opère la décompofition du ter, leur ccmparaifon. Kc/. V II, 94 ^ 95• p E N s l T É. Explication & développement de indée qu'on doit fe former des caules de la Anhxé Vol.V\, 408. Matière àenk : on peut j èmon-trer que la fnatière la plus dénie contient encore plus de vuide que de p'.ein. Ibid. 4.09. Développement. Explication du dévelo^ pement & de la nutrition des animaux & d«S végétaux. V^ol, VI, ijî ^ »5 3» ^vj Table Diamant. Cefî maU-propos qu'on a àonnê le diamant pour la terre pure & élémentaire. Vol, VI, \6(). Dilatation (fa) par h chaleur, eft générale dans tous les corps La dilatation efl !e premier degré pour arriver à la fufion. Vol. VI, 59. Dissolution. Toutes les explications que l'on donne de la difTolution , ne peuvent fe fourenir, fi l'on n'admet pas deux forces oppofécs, l'une attractive & l'autre expanfive , & par conféquent la préfence des éiémens de i'air & du feu , qui font feuls doues de cette féconde force. Expli- cation générale de la manière dont s'opère la diflolution. Vol, VI, 160 & 161. Ductilité (la) des métaux paroît avoir autant de rapport à la denfité qu'à la fufibilité, & cette qualité femble être en' raifon compofée àts deux autres. Vol. VI, 4.10. Difficulté de prononcer affirmativement fur le plus ou jiioins de dudilité des fubftances minérales. Ibid. ir Juu\ Durée ( la ) de la chaleur n'efl pas en raifon plus petite, mais plutôt en raifon plus arande que celle des diamètres ou des épaiffeun à.t^ corps. Vol. VI, 220. E xLau (f) a comme toutes \t% autres matières du globe, un grand degré de chaleur qui lui appartient en propre, <& qui eft indépendante de celle du Soleil. Volume VI, 49. Elle elî auffi chaude à 100 & 200 braiïès'de pro- ^ndeur dans la mer qu'elle i'eft à la furface. Vol DES 'Ma t 1 è r e s. xvJj VI, 4.9, Il fufFit de faire chauffer de î'eau ou de ia faire geler , pour que i'air qu'elle contient reprenne fon elafticité & s'élève en bulles fenfibles à fa furface, lùi^, i 3^7. L'eau , foit gelée, foit bouillie, reprend l'air qu'elle avoit perdu dès qu'elle fe liquéfie ou qu'elle fe refroidit. lùiJ. 1 3 8. Étant prife en maiïè efl incomprelfible, & néanmoins irès-élafiique , dès qu'elle eft en petites parties. 7/;/^. î 3 9. Elle peut fe changer en air lorîqu'elle efl affez raréfiée pour s'élever en vapeur. Jlu'J, i^o. Sa transformation en matière fofide par le filtre animal. JùiJ. 14.6. Elle s'unit de préférence avec l'air & enfuite avec les fels, & c'eft par leur moyen qu'elle entre dans la compofitiori des minéraux. JùiJ, 154. La durée de la chaleur dans l'eau , ed plus exadement proportionnelle à fon épaiffeur que dans les corps Iblides ; raifoa de cet effet. Vol. VI, 221. ÊCROUISSEMENT. Confidération de î'écrouîfîêmenî àes métaux ; le fer s'écrouit comme tous le^ autres. Vol. VI, 4. 1 1 . Effervescence. Le degré de divifion de îa matière dans les efFervefcences efl fort au-defTus de celui de la divifion de la matière dans le* criftallifations. Vol, VI, 168. £ F F E T général Pourquoi on ne peut pas en donner la caufe ; les effets généraux de la Nature doivent être pris pour les vraies caufes. VoU VI, 8. ElÉmens. Tous les élémens font convertibles; îe feu , l'air , l'eau & la terre peuvent chacun devenir fuccefTivement chaque autre ; preuve de cette afTertion. V@L V I , a 3 ^ Jum La terrc^ nnij Table l'eau , J'air & ie feu , entrent tous quatre dans tous les corps de la Nature, mais en proportion très-différente. VoL VI, 60. Dans l'ordre delà eonverfion des éiémcns , l'eau efl pour l'air ce que l'air efl: pour le feu, & toutes les transfor- mations de la Nature , dépendent de celles - ci. — L'eau raréfiée par la chaleur , fe transforme en une efpcce d'air capable d'alimenter le feu. tomme l'air ordinaire , & le feu fe convertit ultérieurement avec l'air en matière fixe dans îes fubfiances terrellres qu'il pénètre par fa chaleur ou par fa lumière, llùd. 14.5 «îf 144. Grandes bafes fur lelquelles Ibnt fondés les quatre clémens, la terre, l'eau, l'air & le feu. Iliid, i6b\ É M É R 1 L ( I* ) quoiqu'une fois moins denfe que ie bifinutîi , conferve fa chaleur une lois plus long- temps. Vol. VI, 4, i 2 . Étain (!') exige pour fe fondre plus du double de chaleur de ce qu'il en faut pour fondre le foufre. VoL VI, 249. L'étain eft de îous les métaux celui qui fe dilate le plus promptement, & qui fe fond auffi le plus vite. Jbid, 4.10. Étamage (T) fait avec de l'or <& du mercure; pourroit réfléchir plus puiŒunment la lumière que rétamage ordinaire. Vol. VII, z\6 Ù' zxj, ÉVAPORATION. Une mafîè d'eau d'un pied d'épaiiîëur , ne s'évaporera pas aufii vîte que la même maffe réduite à fix pouces d'épaifîèur , & augmentée du double en fuperficie. Ainfi pour accélérer l'évaporation , il faut diminuer , autant qu'il e(l pofiible, i'épajifeur du liquide. V^U yii, i2i. DES Matières. xJx :: P É R I E N C E s, Précifion rigoureufe , prefquc impoflible dans certaines expériences. F 11 ert, Kx Table comme le bois une matière combuflible à faqiieïïe il ne faut qu'un plus grand feu pour brûler. Vol. VII, 69 &' 70. Comment on procure au fer de la confïflance & de la ténacité. Ibid. n\. Plus on prefTe le feu dans la fabrication du fer à raffinerie, & plus il devient aicrre & mauvais, Jhid» 73. Le fer en bandes plates ,efl toujours plus nerveux que le fer en barreaux. Ihid, 7^, D'oili provient le nerf du fer, & la différence de fa force & de fa cohérence; effets de la malléation. Ihid, 75. Une àt$ plus mauvaifes pratiques, dans la fabrication du fer, eft de tremper dans l'eau, fur-tout dans l'eau froide, les barres de fer encore rouges au fortir de defîbus le marteau; cette trempe perd le nerf & gâte le grain du meilleur fer. Ibid, yj. Les écailles ou exfoliations qui fe détachent de la furfàce du fer, donnent de très-bons fers. Jbïd, 80. Indice* par lefquels on doit juger les différentes qualités du fer. Vol, VII, 85. Les fers fans nerfs & à très - gros grains devroient être profcrits. Ibid, Le feu du charbon de bois, & à plus foi-te raifon celui du charbon de terre donnent de l'aigre au fer , ce que ne fait pas le feu de bois qui pourroit l'améliorer & le rendre moins aiJ. zi peut - être dans la qualité de leurs alimens. — L'air eiï le premier aliment du feu, les matières combuftibles ne font que le fécond. Jlid. La chaleur propre du globe terreflre doit être regardée comme notre vrai feu élémentaire. J/iid. 65 dT" (5^.. L'adion du feu fur les diffé- rentes fubiiances , dépend beaucoup de la manière dont on l'applique ; ie produit de fon adioa Tome VJÀ* Q xxij Table fur une même fubdance , paroîtra difltrent TeToii la façon dont ii en; adminifîré. — Le feu doit être confîdéré en trois états différens, le premier reiatif à fa vjtefiè, ie fécond à fon volume, & le troifième à fa maïïè. l^ol, VI, 7 1 . Trois moyens généraux d'augmenter i'aélion du feu. — Chacun ce ces moyens donne fouvent des produits différens. Ibid, 72 c!?" 73. On peut augmenter j'aélion du feu en accélérant fa vîteife , ent augmentant fon volume , & en augmentant fa malTe & fa dcnfité. Les infîrumens du premier moyen ibnt tous les fourneaux où l'on fe fert de ventilateurs , de foufflets , de trompes , de tuyaux d'afpiration, &c. les infîrumens du fécond moyen, font tous les fourneaux de réverbères; CL ceux du troifième moyen , font les miroirs ardens ; chacun de ces moyens employés fur Jes mêmes matières donnent fouvent des réfultats très-dilicrens. Ihid, L'adm.iniftration du feu doit fe divifer en trois procédés généraux, ie premier relatif à la viteffe , ie fécond au volume, & ie troifième à la malTe de cet élément. — Les matières qu'on foumet à faction du feu , doivent être divi(ées dans trois clalTes , celles qui perdent au feu de leur poids, ceiles qui au lieu de perdre du poids en acquièrent , & ceiles qui ne perdent ni n'acquièrent rien. Ibid. 7^ ir" Juivt Le feu efl; réellement pefant comme toute autre matière, Ihid, 79 & Ju'n>. Matières avec lefiqueiles k feu a le plus d'affinité, ibid. Le feu fe trouve comme l'air fous une forme iixç. & concrète dans prefque tous les corps. Ibid, Matières indiffé- rentes à iaélion du feu. Ibid, 82. C'cft par la lumière que le feu fe communique , & la chaleur feuie ne peut produire ie même eriét qiue quan.^ DES AfAT I È RES, XXilJ é\e devient affez forte pour être lumineufe, Vo/, VU 95. Flamme (la) n'efl pas la partie du feu 011 Tintenfité de la cl'ialeur efl la plus grande. Vo/. VI, 91, »Sa principale propriété eft de communiquer le feu. Jfid, Il y a de la flamme dans toute incandefccNce. UùL 93. Ctlle-ci n'obéit point à l'impulfion de l'air. J/'id. 9^,. Fluide. Le mercure feroit le plus fluide des corps il l'air ne i'étoit encore plus. Vo/, VI, 53, "l'ous les fluides , a\'cc la même chaleur, cuelaue denfo cju'iis foient , s'cchautïent & fe refroidiflent plus promptement qu'aucun folide quelque léger qu'il (oit. lùiJ, 2^0, F U I D 1 T É. Toute fluidité a la chaleur pour caufc* Vo/, VI, 53, La plus ou moins grande fluidité n'indique pas que les parties du fluide (oient plus ou moins pefantes , mais (eulement que leur adhérence efl d'autant moindre , leur union d'autant moins intime &. leur léparation d'autant plus aifée. //nd. 54,. Moyen facile d'eflimer le degré de fluidité ou de fuGbiiité de chaque malière diflërente. Vo/. VI, 2^5. Fonte Je fir. Moyens de corriger à l'aflinerie fa mauvaife qualité de la fonte de fer. Vn/. VU , y>, La bonne fonte de fer efî la bafe de rout bon fer. Ibid. 76. Étant chaufl^ée à un très-crrand feu pendant long-temps, acquiert plu: de dureté & de ténacité. Ihid. \ 37. Elle acquiert aufll plus de pefanieur fpéciflque. Ihid, Force ( la ) qui produit la pefanteur & ceîfe çui produit la chaleur, font les deux feules forces 4e la Nature. Vo/. VI, i f Jtàv, Force attraclive xxh Ta b le & force expaniîve ; ieur diiTéreiice Se h com- binaifon de leurs efièts. Vol. VI, 6 ir" Juif* Rédudion des forces de la Nature Sa de 'a puiffance de i'expanfion à celle de l'attradion. lèitJ. 9, Force expar.five , n'eft point une force particulière oppofée à la force attradive , mais un effet qui en dérive , &; qui fe manifefle toutes les fois que les corps fe choquent ou fe frottent les uns contre les autres. Jùlc/. Force expanfive, n'eft que {a rcadion de ia force attradive. J/'/d. i t . La force attradive & ia force expanfive , font pour la Nature deux infcrumens de même efpèce, ou plutôt ce n'eil que ie même inftrument qu'elle manie dans deux fens oppofés. Jù'ici, 20. Fourneaux. Le feu des fourneaux de \'errerie, n'eft qu'un feu foiblc en comparaifon de celui des fourneaux à foufflets. Vo/. VI , 90. Defcrip- tion du fourneau pour courber des glaces , avec i'expiication des figures. Vol, VII, 293 iX fuiu. Foyers. Dans les miroirs ardens, les grands foyers font toujours beaucoup plus d'eftèt que les petits à égaie intenftté de lumière. F<7/. VII, i 5 6. Évaluation & comparaifon de leurs effets. Ibid. 203 & Juiv, Fusibilité. Explication des caufes de la . fufibi'ifé. Vol VI, 409. Fusion ( la ) eft en général une opération prompte qui a plus de rapport avec la vîtelîé du feu que la calcination qui eft prefque toujours lente. Vol, VII, i i i . G V_j L A C E. Phénomènes remarquables dans îa con* gélation. Vol, VI, 14-5, DES Ma t I è r e s, XXV ClaCES ou Miroirs (fes) de verre bien polis ou bien éramés, réfiéchiffent pius puiiïàmment la lumière que les miroirs de métal poli. Vol. Vil, jwge 14^. Glaces ou miroirs -plans. Manière ai fée de reconnoître fi la furface de ces miroirs eft parfai- tement plane. Vol, VU, 162. Globe terrejlre. L'intérieur du globe de la terre n'eft qu'une matière de verre ou concret ou difcret. Vol, VI, 50. G RE s (le) cbaufTé au plus grand feu ne perd que très-peu de fon poids. V^ol, VI, 236. Gueulard. C'eft ainfi qu'on appelle l'ouverture du haut àcs grands fourneaux où Ton fond les mines de fer. V^ol, W\, 102. G Y P s c métaux, fijivant leur denfité eft, étain , fer, cuivre , argent , p!omb, or \ & l'c-jrdre dans lequel €1:^ métaux reçoivent & perdent la clialeur e(î, éîain, pîomb , argent, or, cuivre, fer. — Ce n'efi point dans 'l'ordre de leur denfité, mais dans celui de leur fufibiiité que les méta.ux reçoivent & perdent la cbajeur. Ib'uh 406. ir Juiv, MÉTAUX , demi -métaux ou fubflances métalliques; l'ordre de leur denfité efl, émeril , zinc, anti- moine , bifhiuîh ; & celui dans lequel ils perdent & reçoivent la chaleur efi , antimoine, bilmuîh, zinc, éméril , ce qui ne fuit pas l'ordre de leur denfité, mais plutôt celui de leur fufibiiitc. Vol, \' î , 4 1 2 . Ml N É R A U X. L'air & îe feu entrent dans la compofiùoïi des minéraux; preuve de cette DES MaTI ÈEES. XXXJ iîTertlon. VoLYl, 154. ^ fi^à'. Point de vue auquel on doit s'élever pour fe fermer une idée jude de la formation des minéraux. M 172 &' fuiu. Établiffement d'une théorie générale fur ïa formation àts minéraux, tbid. 174. îf Juiv, Mines at\ tr. Expériences fur la mine de fer, faites au plus grand feu de réverbère. Vol. V I , 89 ^ /w//.'. Il y a des mines de fer formées par le feu, \ts autres par l'eau. Ilnd 176. Celles qui font en grain ne font point attirabies par l'aimant. — Celles qui foiit en roches ou en grandes maffes folides , lont preique toutes mag- nétiques ; raifon de cette différence. Vol. Vil, 9 ir Juiv. Les mines de fer des pays du nord font allez magnétiques pour qu'on les cherche à la bouiïbie. Ilnd. 10. Compofition originaire des mines de fer en grain. Ibid. 96. Ml HOIR ardent jwur brûler au loin. Sa defcription & fa conarudion. Vol. VII, 160 àr Juiv. On a enflammé du bois jufqu'à deux cents pieds de diftance , & il feroit très-polTible de porter je feu du Soleil encore plus loin avec ce miroir. Jbid 167. On a fondu tous les métaux & minéraux métalliques à vingt - cinq , trente & quarante pieds de diRance. Ibid. Ertimaîion de fa pu-iffimce & limites de fes effets. Ibid. 173 ir fuii^. En quoi confilie effcntieilement la théorie de ce miroir. Ibid. 195 t- juiv. Moyens & précautions pour rendre ce miroir encore plus parfait & en augmenter confidérablement les effets. Ibid. 215. Proportion de la grandeur d^s miroirs , fuivant les différentes diftances auxqueies on veut brûler Ibid. 2 i 6, Miroir du j^on d' Alexandrie ^ dont les Anciens xxxij Table ont fait mention & par le moyen duquel on voyojt de très-loin les vaifTeaux en mer, n'eft pojnt du tout impolfibie. Vol. VII, 256 ir fuiv. Miroir coudé par la prefTion de l'atmorphère. 5a conftrudion & fa defcription. VoL W\l 302 ér 303. M I R O I R s ardens. Le feu produit par de bons miroirs ardens, efl le plus violent de tous les feux. Vol. VI, 90. Pourquoi des miroirs pians plus grands ou plus petits, forment, à une certaine diflance , de^ images également grandes & quî ne différent que par l^intcnfité de la lumière. Vol. VII, 150. Miroirs aryens, foitpar réflexion, foitpar réfraâîon font un effet toujours égal à quelque diftance du 5oieil qu'on puiîTe fuppoler. Par exemple, unmiroir qui peut brûler du bois à cent cinquante pieds de diflance fi^r le globe de la terre, brûieroit de même à cent cinquante pieds, & avec autant de force, du bois fur la planète de Saturr^. Vol. VII, ,92, ^ Miroirs d'Archûnède {ks) peuvent fervir très-utiiement pour levaporation des eaux faiées. Vol. VII, 219. Attentions néceîTaires pour procurer cet effet avec le plus grand avantacre. Iù!d 211. Ih peuvent fervir utilement po'ur cTiiciner les plâtres, les matières gypfeures , &c. Jôid. 222. On peut par leur moyen recueillir les parties volatiles de l'or & de l'argent . & des atîîî'es métaux & minéraux. Uûl. 2 5 ot Ce moyen paroît être le (eul que nous avons pour volatilifer les métaux fixes, tel^ que for & l'argent. /W. 2:1. Repréfentation & dercripîion de ce miroir. MU 297 à^ fuiy, DES Matières. xxxHj Miroirs concaves , faits par âts glaces courbées. Voi. VU, 268. Leur ufage. Ibid. 271 . Manière de produire une chaleur immenfe à leur foyer en les réuniiïànt. Ibid, 272 i/ 273. Miroirs courbés (les) de quelque efpèce qu'ils foient , ne peuvent être employés avec avantage pour brûler de loin. Vol. VII, 1 5 i. Le miroir le plus parfait n'aura jamais l'avantage que de dix-fept à dix fur un aflcmblage de miroirs plans, dès qu'il faudra brûler à une diftance où le di'que du Soleil fera égal à la grandeur du miroir plan. Ibid, i 9 8 . Miroirs courbés par le moyen d'une vis au centre, Vol. VII, z67,. Conftrudion & dtfcription de ces miroirs. Ibid. 301 «i^ 302. Miroirs courbés par le moyen d'une pompe. Vol VU, 2 6^. Et miroir très-finguîier que le Soleil rend courbe & brûlant au moment qu'il y eft expofé. Jbid. 365. Ltur confiruclion & leur de(- cription. Jb/d, 3 04- «^ /«/>• Miroirs d'une feule pièce, à foyer mobile pour brûler à de médiocres didances; conftruaion & uCaoe de cette efpèce de miroirs. Vol. VII , 2 62 àrjuiv. Ils peuvent fervir à mefurer plus exade- ment que par aucun autre moyen , la différence des effets de la chaleur du Soleil reçue dans àes foyers plus ou moins grands. Ibid. 26$, Autres miroirs d'une feule pièce pour brûler très-vivtment à des diffances médiocres & à de petites diflances. Ibid. z66. Conffrudicn d'un fourneau pour courber des glaces. Ibid. ztj. Miroirs à Veau ou Lentilles. Manière de les confuuirc. Vd, VII, 273. Précautions nécefiaires pcxxlv Table pour les faire réufTir. Vol. VÎI, 273. Diiîîcuïté de \^% traiter. //;/W. 274. Inconvénient qui réiliitc de la différente réfrangibilité du verre &: de leau. îbid, 275. Étant compofés d'un grand nombre de glaces planes , feroient prefque autant d'effet que les giaces courbées, & feroient d'une exécution pîus facile, & d'une moindre dépenfe. Ihid. 280. Leur conftruaion & defcripiicn. Ibid, 305 & 30e. Mouvement (ie) appartient dans tous \q& cas, encore pius à i'attraâion qu'à fimpulfiono XNature (la) peut produire par le moyen de l'eau, tout ce que nos Arts prodtùfcnt par îe moyen du feu. Vol. VI, 165. Elie ne fe dépouille jamais de {^s propriétés en faveur d'une autre d'une manière abfofue , c'efi -à-dire, de façon que fa première n'influe en rien fur fa féconde. Ibîd, 4.07. Newton. Corredion à faire d'un paffage de Newton, au fujet du progrès de la chaleur. Vol VI, 216 & Juà; K I T R E ( le ) doit Ton origine aux matièrei ammaies ou végétales. Vol, VI, 6^. Contieiit une prodigieufè quaîitité d'air & de feu fixes, »— - Explication de fà combuflion. Ibid, ir Juiv. O .vJbietS. Moyenô d'apercevoir fans lunettes leî objets de très -loin. Vol. \ Il ^ ^^7. DES Matières, xvav Ombres. Dccouvaie àt^ ombres colorée?. Vol VII, :;o9 à- Juiv. Ombres colorées au lever & au 'coucher 'du Soleil. -- Les ombres au lieu d'être noires, font alors d un bleu plus ou moins vif, &: quelquefois verdàtres. — Ombres colorées à midi & à d'.autres heures dii jour, à de certaines inclinailbns de ia lumière. /^/^. 33 » ^Juiv, Explication de ce phénomène. Ibid. 334. Or (T) qui en deux fois & demi plus denfe que le fer, perd néanmoins fa chaleur un demi- tiers plus vîte. Vol V ï , 407- Ef^^^ ^°^:;^'^ ff un quart de fer, prend la couleur grue de la platine. K./. V 1 1 , 13. Cet or mêle de fer, eft plus dur, plus aigre & fpécifiqucment moms pefant que l'or pur. Ibid. l es paillettes d or que les Arpailleurs rama^Tent dans ks fables, ne font pas de ior pur, il s'en faut fouvent plus de 5eux ou trois karats fur vingt -quatr».//'/^. 16. Un morceau d'or pefant foixante grains , avec lequel on avoit mêlé , par la fonte , lix grains de fer, c'eft-à-dire, un onzième éioit attirable a l'aimant. Ikid, 18. PerPENDICULARITÉ (la) de la fge àt^ arbres a àts plantes, a pour caufe prmcipale .es émanations confiantes de la chaleur propre du globe de la Terre. Vol VI, 48. PhlogisTIQUE (le) à^s, Chimifces n'eft qu'un être de méthode & non pas de ia Nature. Vol V 1 , 6 I . Ce n'eft point un principe limpie , niais un compoie d'air & de ^^^^ ^^^ €orps j preuve de cette alTertion. /W. ^ jum i xxxvj Table Phosp^jORE artifciel, fa combuflibiiité plus aranJe que celle d'aucune autre matière Il s'enflamme de lui-même fans communication d'aucune matière ignéç , fans frottement , fans autre addition que ceiic du contad de l'air. Le feu cfl contenu dans le pholphore dans un état moyen tntrela fixité h la volatilité. — Il contient en effet cet élément fous une forme obfcure & condenfée. Vol, VI, 70 «y 71. Pierres calcaires ( ks ) perdent au feu près de la moitié de leur poids par la calcination. Vol, VI , 149 & 150. Elles ne font en très-grande partie que de l'eau & de l'air contenus dans l'eau, transformés par le filtre animal en matière folide. Jiiid. 149. Les pierres augmentent de pefanteur par la longue application de la chaleur. Vol. VII, 126 ir fuiv. La dureté que les pierres calcaires peuvent acquérir par la longue application de la chaleur neft pas durible , elles perdent cette dureté acquife au bout de quelque temps. Ilnd. 134. Elles perdent de même leur pefanteur acquife. IlnJ, , ^ ^. Platine. Minéral nouveau , fa defcriptîon. Vol. VII, 2. Elle exige plus de chaleur pour fe fondre que la mine ou la limaille de fer, Uid. N'ayant ni fulîbiiité, ni dudilité , elle ne doit pas être mi:e au nombre des métaux , dont 1<^5 ^propriétés efientielles font la fuilbilité & la dudi:ite. Jliid, 4. La p'atine efl un mélange où un û'jliage de fer >& d'or formé par la Nature. II?id, Il y a beaucoup de fer dans ce minéral, & ce fer n'y ell pas fimplemf.nt mêié, mais incorporé de la manière la plus intime. Ihld. 5. On peut en enlever ûy. feptièmes du total par i'aimant. Jtid, DES Matières, x^xvîj Sa compofinon & Ton mélange. Vol. VU, $ ir fuiv. Le fer qui eft uni à ia platine & même celui qui n'y eft que méiangé , eft dans un état diiTérent de celui du fer ordinaire. Jbid. j.^c minéral eft très-aigre, ce qui auroit du taire foupçonner que ce n'cft point un métal , mais un alliage. Ibid. 13 f Jtùv. La pefanteur fpe- cificue de la platine n'eft pas à beaucoup près aufîî grande que celle de i'or. — Diverfes expé- riences à ce fujet, defquelles il relulte que ia pefanteur fpécifique de la platine eft d un dou- zième moindre que celle de i'or. llud.^-^ tr fmv. Expériences de M. ie comte de MiHy fur la platine. Ihld. 20 if fuiv. Il y a àts efpeces de platine qui font mélangées de parties criftallines comme de petits rubis, de petites topafes , &c. & il V a d'autres efpèces de p;atine qui ne conti^Anent rien de femblable. Ibid. 3 3 -.pie contient àts grains hémilphériques qui paroifîent indiquer qu'elle eft le produit du feu. Uud. ^ o^a mine de platine , même la plus pure , qui ne contient point de parties criftallines , eft fouvent mélangée de quelques paillettes d'or. lotd. 34. L'or I le fer dont eft compofee la platme y font unis d'une manière plus étroite & plus intime que dans l'alliage ordinaire de ces deux métaux, & le fer qui eft incorpore a la platine, eft du fer dans un état différent de 1 état du fer ordinaire. Ibid. 38. Expériences de M. de Morveau i^ir ce minéral. Ibid. ^o if Juw. On peut efpérer de fondre la platine fans addition dans nos meilleurs fourneaux en lui appliquant \c feu plufieurs fois de fuite, parce que le* meiileyrl creufets ne pourroienî reiifter a i action d'un feu auffi violent pendant îohî le temps Kxxvnj Table qu'exîgeroit l'opération compiète. Vol. V I î ç 5 " En la fondant lans addition eile paroît fe pirLr el.e-meme des matières vitrefcibles qu'elle r?n- ferme, car il s'élance à (^ Turface des jets de verre affez confiderabies. Ihid. ^>^^ Se par conféquent ne peut être repréfentéc que p./ un terme. lU VI, 187. Démonftration dt cette vérité. Il>ùL ir fuiv, R '^iY^VCTlOB des métaux (la) n'efî pas pîus difficile à entendre que ia précipitation. Vol. VI, ,04. Eile n'efl dans ie réel qu une féconde combuftion par laquelle on dégage les parties d'air & de feu fixes que la calcinat.on avoit forcé d'entrer dans le métal & de s unir a fa fubilance fixe à laquelle on rend en merne temps les parties volatile.' & combuft.bies que k première adion du feu lui avoit enlevées. Jbid, 134. KiFLEXiON ^. /^ hmlhe. Il n'eft pas ccrtam, comme l'a dit Newton, que les rayons e. plus réfrangibles loient en n^^"^%f '^x^J ,f P ^' réflexibles. Difcuffion à ce {u]zi. Note, Voh Vil, P,£FR0IDISSEMENT. Le temps du refroidin-ement àts corps ea en raifon de leur diamètre. VoJ, VI , Te Deux points à faifir dans le refroid. ile ment des' corps j le premier, lorîqu'on commence a pouvo/les toucher .ans fe brûler ; & le lecond , Lfqu'ils font refroidis à la température a.aielle. IIU 206. Le refroidifTement du globe de^.a Terre, depuis l'état d'incandefcence )ufq^ au point de pouvoir le toucher fans fe brûler, ne K(l fait qu'en quarrarte - deux mille neuf cents foixante-latre ans . & fon refroidiffement jufqu a ia température aduelfe, ne s'eft foit quen quatre^ ^ingt-feize mille fix cents foixante-dix ans, en ^^ Table ruppofant îe gfobe principalement compofé de ïer & de matières ferrugineufes. Vol VJ ^^^ ^223 La principaie caufe du refroidiffement Lf/'' c/^taddu milieu ambiant, mais ia îorce expanfive qui anime ies parties de îa chaleur & du feu Ihi -, , ^ r- -ri ^^ i r . ' ^24- ^omparaifcn du temps du^ refroidifTement à^s globes de glaife ^.f, f^r ^^^l "^^'"^ ^" refroidiffement des gfobes cîe fer. /W . 3 4. ^ y5./>. Comparaifon ri" temps du refroidiffement du marbre^ de fa refroidiffement du fer. Ibid. 238. Rapports du refroidirrement ài:z différentes lub/lances miné- raJc^s constate par un grand nombre d'expériences. ioid. 24.9 t- Juwanîes, ^RÉPULSION. Changement d'attradion en répuî/îon, comment il s'opère. K?/. VJ, 10. '^fof ''J!-'' ^r^ '^. ^^ feu! moyen par lequella torce d impuffion & le mouvement puifTcnt fe communiquer. Vol VI, .. Le reffort 'dépend de //v '? ^/"^'^^i^n; preuves de cette affertion. îlUSTiNE. Ceft ainfi qu'on appelle le côté du creufet qui eft expofé à l'ouverture par où l'on coule la fonte dans les fourneaux de forge.. Vol. VII, 10^. *=' O A B L o N ferrugineux ( k ) qui fe trouve dans Ja platine eft indifTotuble , prefque infufible & inacceffble a la rouille. Vo/. VU , 8. Ce fablon en néanmoins du vrai fer, du fer pur, du fer depouiile de toutes les parties combuflibles , ialmes & terreufes qui fe trouvent dans le fer DES Ma T IÈ RE s. xI) ©rdinaire, & même dans l'acier. Vol. VII, 8. Il n'appartient pas exciufîvement à fa platine, iï fe trouve en beaucoup d'endroits, & provient da mâchefer, Ihid, à' Juivantes, Saveur ( fa ) piquante àçs acides provient de i'éiémcnt du feu. Vol. VI, 158. Sels. Leur différence avec le foufre , & leur compofition. Vol. VI, 66 & Julu. Us doivent être regardés comme les fubftances moyennes entre la terre & l'eau. Ih'id, 156. L'air entre comme principe dans !a compofition de tous les Tels. Ihid, Sens. Nos fens font meilleurs juges que les inflrumens de tout ce qui eft abfoiument égal ou parfaitement (emblable. Vol, VI, 207-. S E N s AT I o N S. Une fenfation vive eft toujours plus précife qu'une feniàtion tempérée , attendu que la première nous afîéde d'une manière plus ' forte. Vol. VI, 2 oj. Soleil. La lumière du Soleil efl l'évaporation de la flamme denfe qui environne ce vafte corps en incandefcence. Vol, VI, 9^. Cette lumière du Soleil produit, lorfqu'on la condenfe, les mêmes effets que la flamme la plus vive , elfe commu- nique le feu avec autant de promptitude & d'é- nergie , elle réfiflc à l'impuifjon de l'air, fuit toujours une route direéle ; on doit la regarder, com.me une vraie flamme , plus pure & plus deijfe que toutes les fiammes de nos matières combuftibles. îbid. & Juiv, La plupart des tacbes que les Agronomes ont obfervées fur le difque du Soleil , leur ont paru fixes, mais il fè pourroic auÏÏî qu'il y eût des taches flottantes à la furface rre peut fe convertir dans les autres élémens. Vol. VI , 168. Élément de la Terre, ce Ibnt les matières vitrifîables dont 'a maffe eit mille & cent mille fois plus confî- dérable que celle de toutes les autres lubflances îerreflres, qu'on doit regarder comme le vrai fonds de cet élément. Ii>id, 170 iT" 171. Terre vitrefcibk (la) efl la vraie terre élémentaire qui fert de bafe à toutes les autres fubftances, & en confii tue les parties fixes. P'ol. VI, 152, Thermomètre réel, c'cft-à-dire, thermomètre DES Ma t I è p es, xlltj dont les degrés pourroient marquer les aïigmen- tations réelles de la chaleur, ne peut être conftruit que par ie moyen des miroirs d'Archimèdc, Vo/, VII , 170. Explication détaillée de la conf- trudion de ce thermomètre. J/>id, 226 à^ Juivm Tr a N s PA R E N C, E. Caufe de la tranfparence ; fe poliment dans les corps opaques peut être regardé comme le premier degré de la tranfparence.. V'o/. VII, 317 ir Juiv, Tuyère. Pièce de cuivre ou de fer qui fert à diriger le vent dans l'intérieur des fourneaux de forges. Vol, Vil, 102. T Y M P E. C'eft ainfî qu'on appelle une pièce de fer ou de pierre qu'on pôle fur le creufet du côté de l'ouverture par où l'on coule la matière dans les grands fourneaux à fondre la mine dc. fer. Vol VII, 100. V Vaisseaux. Moyen fort aifé par lequel oii pourroit voir à iœii Iimple fans lunettes, les VaiiTeaux fur la mer d aulTi loin que la courbure de la Terre le permet, c'cll-à-dire , à fept ou huit lieues. Vol VII, 257. Ce moyen coniîfte à fupprimer {'effet de i-a lumière intermédiaire. Ihid» VÉGÉTAL (ie) convertit réellement^ en fa fubltance une grande quantité d'air, <& une quantiié encore pius grande d'eau; la terre fixe qu'il s'approprie & qui Icrt de bafe à ces deux éiémens, efl en fi petite quantité, qu'e'le ne fait pas ia centième partit de îa malfe. Vol. VI , 155. Le fiitre végétai ne peut prod-uire qu'une petite quantité de pierres , tandis que le- fî-tre animal cj\ pjroJluifc une immenfc quantité, ibid%^ xllv Table, &c, VÉGÉTAUX ( ics) ont un degré de chaleur propre ; expérience qui le prouve. Vol, VI , 114. & Jmv, VERRE (le ) eft le terme ultérieur auquel on peut réduire , par le feu , toutes les (ubfiances terrefires. — Il t?i. la bafe de ces mêmes fubftances. Vol, VI , 152. Il efl de la lubflance ia plus ancienne de la Terre, îbid, lyi. Le verre fait refTort, ôl peut plier jufqu'à un certain point fans rompre. Uns oîace de deux ou trois lignes d'épailTeur peut plier d'environ un pouce par pied. P^ol, VII , 263. Verre d'une très-grande tranfparence. Vo/, VII, 2S2 à^ Juh, Comparaiion de la tranfparence de ce verre avec la tranfparence des glaces de Saint- Gobin. Ibid, 283. Compofition de ce verre. Ihid. Difficulté de fondre le verre en grande maiïè épaiilè. Ibid, 285 & juiv. Verge de fer crénelée. Sa fabrication & fon ufage. Vol. y\i, 75. Vitesse de la lumière ( la ) cil; la plus grande qui nous (bit connue, car la lum^ière fiiit 20 mille lieues en une féconde. Vol, VI , 22 iX juiv. Vitesse des -planètes & die s comètes (la) eft aufll très - grande. Vol, VI , 22. V1TRESCIBLE. Matières vitrefcibles fuivent danîîeur refroidifîèmenî l'ordre de la denfité. Vol. VI , ^ 1 7. VlTRlFlABLE. Matières vitrifiables ; origine & gradation du giffement & de la formation de« matières vitrifiabies. Vol, W, 173. Tin de là Table des Matures* BaesBaBHHlMiit Fautes à corriger. Tome VI , page jp^ ligne 22, quantité^ life-^ qualité. Tome Vif page ij2 , lignes j, 6, y, 83 p, 10 ^ //, la fomme de cette chaleur pri(e pendant Tannée entière 6c pendant grand nombre d'années de fuite, efl trois cents ou quatre cents fois plus grande que la fomme de la chaleur qui nous vient du Soleil pendant le même temps; Hfi^t que cette chaleur obfervée pen- dant un grand nombre d'années de fuite , efl trois ou quatre cents fois plus grande en hiver, & vingt-neuf fois plus grande en été dans notre climat que la chaleur qui nous vient du Soleil. Tome VI, page ij6f ligne 2^, contient j life-^^ contiendroit. Tome VI y page 14^, lîô,ne 2j, perd fon volume; ///^'^ perd de fon volume. Tome VI, page lyi, ligne 6, après ces mots, dans la formation; ajoute-^ des minéraux, i[ faut d'abord remonter à l'origine de la forma- tion, &c. Tome VII, page g6, ligne 6, fenûbles; /{/t':^ înfenfibles. iiillj nil iiiiBlii i||Maill ji ,|l|ll|||pHM^ m H