l i ^■.■-:;s^A/_'îft...i£:..i;^ i i>- CEUVRES COMPLÈTES D E M. LE CJ^ DE BUFFON, ntendant du Jardin du Roi, de l'Académie Françoife, de celle des Sciences , Sec. Tome Neuvième. [isToiRE DES Animaux quadrupèdes, A PARIS, Suivant la Copie m-4.» E L'IMPRIMERIE ROYALE. M. DCCLXXVII. TABLE De ce qui cft contenu dans ce Volume. Addition a l'article de VOun blanc ou Ours de mer. Page I Addition aux articles del* Agouti ^ du Paca 6 de l'Akou- 'h S Du Paca 7 De l* Akoucky 19 Addition a l'article du Coendou ù du Tanrec .... ^^ Du Tanrec,^. ....... zj Addition a l'article du Raton, z^ Addition aux articles du Jaguar^ du Cougar 0 du Mar- g^^ 31 TABLE. Jaguar de la nouwlle Ej- pagne.,^ 3^ Jaguar de la Guyane. . 3 3 Du Cougar .^ 3 ^ Cougar de Penjîlv unie Àhid. Cougar noir 4^ Du Margai 4^ Chat fauvage de la nou- velle Efpagne 49 Addition aux articles du Lynx (S' du Caracal 50 Addition aux articles de l'Hyène , de la Civette & de la Genette 5^ De la Civette 6i\ De la Genette ibid, V^ Addition a l'article du Glou- ton ^7 IL* Addition a l'article du Glou- ton 74 Addition aux articles de la Rouf- fette ^ de la Rougette & de la Chauve fouris.. 90 T A B L E. Addition a l'article des Chauve- fouris., 109 Addition aux articles du Sarigue ^ de la Marmofe & du Cayopolin 117 Le Crabier, x 2 ç Addition a l'article du Cabiai.i 31 Addition aux articles du Tama- noir, du Tamandua ^ du Fourmillier & des Tatous I j j Le Tamandua 141 Des Tatous i^j Addition h l'article de l'Unau ù de l'Aï. 154 Addition a l'article de l'Elé- phant 1^9 Addition à l'article du Rhinocé- ros 1^8 Addition a l'article du Chameau & du Dromadaire, . 175 Addition a l'article de l'Hippopo- 17^ ^^^^ ^.., TABLE. Addition à l'article de VEippo- potame, par M. le Profelleur Allamand ^^^ i Addition à V article de l'Hippo-^ potame, par M. le Dodeurj Klocner ^^'7 - Observations fur la peau de l'Hippopotame ^ par M. le Dodeur Klocner ^9o Addition ci rartick de la Ui raffe. . . iîi Fin de la Table. HISTOIR ^ HISTOIRE NATURELLE. SUPPLÉMENT A V HISTOIRE des Animaux quadrupèdes. ADDITION A r article de VOurs blanc ^: Je donne ici (planche i,"' ) la figure de rOurs blanc de mer, d'après un defîîa qui m'a été envoyé d'Angleterre par feu M. Colinfon. Si ce defîin eft exacSt, il paroît certain que l'ours de mer eft fore ' TomellI, j;rt^c \%, Tome IX» Quadrupèdes» 2 Supplément a VHiftoire ditTérent de celui de terre, &quo,i peut le ree^der comme formant une e pcce par- tTculiète. La tête fur-tout eft It longue en comparaifon de celle de l'ours ordinaire, ^? e ce caradère feul fuffiroi: pour en faire Txepècesdiftmaes-,& les Voyageurs ont eu raifon de dire que ces ours fon faits tout autrement que les nôtres-, quik ont la tête beaucoup plus longue & le cou aufTi plus long que les outs de tetre , rfailkursfdans ce deffin de l'ou^.de-er, ?! paroît que les extrémités des pieds font Il différentes de celles des pieds de Kurs de terre-, celles-ci tiennent quelque chofe de la forme de la main humaine, tnd s que l'extrémité des pieds de l ours de mer eft faite à peu-près comme celle des grands chiens ou des autres animaux S.!ir.ersdecegenre-,d'a,lleurs II paroi, nâr quelques relations, qu l y a de ces Turs de mer beaucoup plus grands de col que nos plus grands ours de terre Gérard de Veira dit potitivement , qu ayan tué un de ces ours, & ayant mefu e la ongueur de la peau après 1-oir ecor- ché!elle avoit vingt-trois pieds de Ion. des Animaux quadrupèdes. 5 gueur, ce qui ferofc pîus du trfpîe de celle de nos plus grands ours de terre (a). On trouve auffi , dans le ïqcuqW des voyages du Nord, que ces ours de mer font hiQti plus grands & bien plus féroces que les autres. Mais il eft vrai que, dans ce même recued, on trouve que quoique ces ours îoient faits tout autrement que les nôtres, &quds aient la tête & le cou beaucoup plus longs le corps plus délié, plus effilé & plus agile, ils font néanmoins à peu- pres de la même grandeur que nos ours (b), ^ Tous les Voyageurs s'accordent à dire, qu ils diffèrent encore de Tours commun, en ce qu ils ont les os de la tête beaucoup plus durs & /i durs en effet, que quelque coup de malTue qu on puilTe leur donnei^ Ils ne paroiiTent point en être étourdis, quoique le coup foit alTez fort pour alTom- mer un bœuf, & à plus forte raifon un ■r/u^ P-"^'^ navigations admirables faites nar îm HoHando>saufepte„crion. ParU, ^S'J9^ta!u ITo Aï] ^ Supplément à PHlJloirê ours ordinaire. Les relateurs conviennent auffi que la voix de ces ours marins ref* femble plutôt a l'aboiement d'un chien enroué, qu'au cri ou au gros murmure de Tours ordinaire. Robert Lade aflure, qu aux environs de la rivière de Rupper, on tua deux ours de mer d une prodi- eieufe groflèur , & que ces animaux affames le féroces avoient attaqué fi furieuiement lescbafTeurs, qu'ils avoient tué plufieurs Sauvages & blefTé deux Anglois. On trouve pages 34 ^ 3S . du troiiicme Voyaeedes Hollandois au Nord, quils tuèrent fur les cotes de la nouvelle Zem- ble, un ours de mer dont la peau avoïc treize pieds de longueur, en forte que tout confidéré, je ferois porté à croire que cet animal fi célèbre par fa férocité, eft en effet d'une efpèce plus grande qu« çfllç de nos ours. Tom. ri'!"^Tom.JX^-^^'^''- /'/.I. p^l^/ -4- des Animaux quadrupèdes. ADDI TI O N 'Aux articles de F Agouti'^ du Paca % & de VAkouchiK De l'A go UTL JN ous AVONS peu de chofe à ajourer à ce que nous avons dit de i'Agoutî. M. de ia Borde nous écrit feulement, que c'eft îe quadrupède le plus commun de la Guyannej tous les bois en font pieiiis, foit fur les hauteurs, foit dans les plaines, & même dans les marécages. « II eft, dit-il, de la grolTeur à\m lièvre, fa peau eft dure & propre à faire Tome III,;7fl^e87. Tome IV, page 127. Tome Y II j page 391, Ail) 6 Supplément à l'Hijioire des empeignes de fouUers qui durent ttès- long-temps -, il n'a point de gtaiffe, fa chair eft auffi blanche & prefque auffi bonne que celle du lapin, ayant le même goût & le même fumet. Vieux ou jeune, fa chair en eft toujours tendre, mais ceux du bord de la mer font les medieurs ; on les prend avec des trappes, on les tue a l'afl^t, on les chafTe avec des chiens. Les Indiens & les Nègres, qui favent les ht- fler, en tuent tant qu'ils veulent. Quand ils font pourfuivis, ils fe fauvent a eau, ou bien ils fe cachent comme les lapins dans des trous qu'ils ont creufes ou dans des arbres creux. Us mangent avec leurs pattes comme les écureuils; leur noutrt- ture ordinaire, & qu'ils cachent fouven en terre pour la retrouver au befom , font des noyaux de maripa, de tourlouri, de œrana , &c. & lorfqu'ils ont cach ces noyaux, ils les laiiTent q"elquefo il "'* ^f\ de grandir affez confiderablement. J ai donc cru devoir le faire deffiner & en donner k figure (planche 11) avec les obfervations que l'on a faites fur fa ma- nière de vivre -, le fieur Trecourc les a rédigées avec exaditude, & je vais en donner ici l'extrait. . On a fait conftruite pour cet anima «ne petite loge en bois, dans lequel e d demeuroit affez tranquille pendant le îour, fur-tout lorfquon ne le la'ffoit pas Lanmierde nourriture. U femble mçme affeaionner fa retraite tant que le jour dure, car il s'y retire de lui-même après avoir mangé-, mais, dès que la nuit vient, il marque le defir violent qu il a de fortir en s'agitant continuellement, & en de- chiran?avec les dents les barreaux de fa ;-rifon ; chofe qui ne lui arnve ,ama pei^dant le jour, à moins que ce ne loit pour faire fes befoins, car non-feulement il ne fait jamais, mais même il ne peut fouffrir aucune ordure dans fa pente demeure-, il va pour faire les fiennes au Sus loin qu'il peut. H jette fouvent la pSe qui lui fert de litière dès quelle a des Animaux quadrupèdes. 9 pris deTodeur, comme pour en demander de nouvelle -, il poulTe cette vieille paille dehors avec Ton mufeau , & va chercher du linge & du papier pour la remplacer. Sa loge n'étoit pas le feul endroit qui parût lui plaire , tous les recoins obfcurs fembloient lui convenir , il établifToit fouvent un nouveau gîte dans Iqs armoi- res qu'il trou voit ouvertes, ou bien fous les fourneaux de l'office & de la cuifine \ mais auparavant il s y préparoit un \ït^ Se quand il s'étoit une fois donné la peine de s'y établir, on ne pouvoit que par force le faire fortir de ce nouveau domi- cile i la propreté femble être fi naturelle à cet animal, qui étoit femelle, que lui ayant donné un gros lapin mâle, dans le temps qu'elle étoit en chaleur , pour ten- ter leur union , elle le prit en averfîon au moment qu'il fît Tes ordures dans leur cage commune: auparavant elle l'avoit allez bien reçu pour en cfpérer quelque chofe, elle lui farfoit même des avances très-marquées en lui léchant le nez , les oreilles & le corps -, elle lui laifToit même prefque toute la nourriture , fans cher- cher à h partager j mais, dès que le îapia ïo Supplément à mijîoire^ eut infeaé la cage elle_ fe reù« ru.^1. T°r '. & ne evint à fa loge que quand SinfnS:%cUb.edelWn,al- propre qu'on lui avon donne ^^ P Ze paca. sacco"tume J^^^en tant quon ne chercn p ^^^ ^^ aime qu on le î^*"* '!;„«•_,„ . il connoîc desperfonnesquilec eaent, ^^ ^^.^ fort bien ceux q"' P^^^^^^^J"^,, jeur voix. & fait patfaicei^ent dift.ngue ^.,^^_^^ Lorfqu on le gj^^^ /"^^^i ,e , quelquefois & fe couche fur ^^ J^ ' ^ç^t cri de "^^"^^ ^STfeKeLnder que reconnoiffance, 6C ^,^.^^^^ p l'on «^«"""fn: ï'^"Te tranfportet, & il ^'nt^Cmufcle. uè^fo"^^^^^ "^^f'rfltTaouhementfuffitpour ?"•' ^' tlKlTLoûon. Cette grande f fhtéquSqu ordinairement acccM..- ^tS de' dCïur, produit quelquefo* des Animaux quadrupèdes, i i des accès de colère, lorfqu'on le contrarie trop fort, ou qu'il Te préfente un objet déplaifanf, la feule vue d'un chien qu'il ne connoîr pas le met de mauvaife hu- meur. On l'a vu renfermé dans fa loge, en mordre la porte & faire en forte de rouvrir, parce qu'il venoit d'entrer un chien étranger dans la chambre ; on crut d'abord qu'il ne vouloir fortir que pour faire fes befoins, mais on fut allez furpris, iorfqii'écant mis en liberté, il s'élança tout d'un coup fur le chien qui ne lui faifoit aucun mal, & le mordit alTez fort pour le faire crier-, néanmoins il s'eft accoutumé en peu de jours avec ce même chien. ïi traite de même les gens qu'il ne connoît pas & qui le contrarient, mais il ne mord jamais ceux qui ont foin de lui -, il n'aime pas les enfans & il les pourfuit allez vo- lontiers. Il manifede fa colère par une efpèce de claquement de dents, & par un grogneme-nt qui précède toujours fa petite fureur. Cet animal fe tient fouvent debout > ceft- à-dire afîis fur fon derrière, & quel- quefois il demeure affez long-temps dans cette Situation ; il a l'air de fe peigner la Avj I i Supplément A VHijIom tête & la mouftache avec fes pattes qu'd che&humeaede faiive à chaque fo: , f Z ii fe fett de fes deux pattes a la 1° nnu fe peînet-, enfuite il fe gratte Îrcorps &Uottsoùtlpeuc T.; ivec ces mêmes pattes de de- :rï pou Sever fa petite totlette II fe'fert de celles de detnère, & fe gtaue dL tous les auttes endtotts qux ^T':ftct;:„Ïfun animal d'une gtolTe eot^pulencl&quinepato.ntde.a. Kd;iïy-'p-p^^^^'--^*; d'u. petit cochon-, il coutt tarement. lemement & d'affez mauvaife gtace , d S de mouveraens vifs que pour fauter, tant! ur les meubles & tantôt fur le "Xoiqu'il n'ait pas encore pris fon en- .ieScroiffement , il a déjà dix-huit pouces de longueur dans fa fituanon naturelle & tS) mais, brfqu il s'étend, il a près de âes Animaux quadrupèdes, i j deux pieds depuis îe bout du mufeau jufqu'à rextrémiré du corps. Au iieu que îe paca dont nous avons donné la à^ï.^ cription ^, n avoit que fept pouces cinq lignes •, diftérence qui ne provient néan- moins que de celle de Tâge , car du refte ces deux animaux fe renfeniblenc en tout. La hauteur prife aux jambes de devant dans celui que nous décrivons adluelle- mentétoitde fept pouces, & cette hau- teur prife aux jambes de derrière étoit d'environ neuf pouces & demi, en forte qu'en marchant fon derrière paroît tou- jours bien plus haut que fa tête. Cette partie poftérieure du corps , qui efl; îa plus élevée , eft auffi la plus épaiffe en tout fens -, elle a dix-neuf pouces «Se demi de circonférence , tandis que la partie antérieure du corps n'a que quatorze pouces. Le corps eft couvert d'un poil court, rude & clair -femé, couleur de terre* d'ombre & plus foncé fur le dos; mais le ventre, la poitrine 3 le deffous du cou & ^ Tome IV, /a^e 127. I 4 Supplément à VHifioire ïes parties intérieures des jambes font au contraire couverts d'un poil blanc-fale -, & ce qui le rend très -remarquable , ce font cinq efpèces de bandes longitudina es formées par des taches blanches, la plu- part réparées les unes des autres. Ces cinq bandes font dirigées le long du corps de manière qu elles tendent à fe rapprocher les unes des autres à leurs extrémités. La tête, depuis le nez jufqu au fommet du front, a près de cinq pouces de lon- gueur, & elle eft fort convexe -, les yeux font gros, faiUans & de couleur brunâ- tre, éloignés l'un de l'autre d'environ deux pouces -, les oreilles font arrondies & n'ont que fept à huit lignes de lon- gueur, fur une largeur à peu- près égale fleur bafe; elles font pliiTées en forme de fraile, 6: ne- vertes d'un duvet trcs- fia prefque infenfible au tad & à lœii. Le bout du nez eft large, de couleur prefaue noire, divifé en deux comme celui' des lièvres -, les narines font fort grandes. L'animal a beaucoup de torce & d'adrelTe dans cette partie , car nous lavons vu fouvent foulever avec fon nez la porte de fa loge qui fermoit à cou-. des Animaux quadrupèdes, i j iiile. La mâchoire inférieure efl; d'un pouce plus courte & moins avancée que la mâchoire fupérieure, qui efl: beaucoup plus large & plus longue. De chaque côté, & vers le bas de la mâchoire fupérieure, H règne une efpèce de pli longitudinal dégarni de poil dans Ton milieu, en forte que Ton prendroit, au premier coup- ci œil, cet endroit de la mâchoire pour la bouche de Tanimal en le voyant de côté^ car fa bouche n*efb apparente que quand elle eft ouverte , & n'a que iîx ou fept lignes d'ouveiture s elle n'eft éloignée que de deux ou trois lignes des plis dont nous venons de parler. Chaque mâchoire eft armée en devant de deux dents incilives fort longues, jaunes comme du fafran, & affez fortes pour couper le bois. On a vu cet animal, en une feule nuit, faire un trou dans une des planches de (a loge, afTez grand pour y paiTer fa tête. Sa langue eft étroite , épailFe & un peu rude. Ses mouftaches font compo* fées de poils noirs & de poils blancs , placés de chaque côté du nez, & il a de pa- reilles mouftaches plus noires, mais moins fournies de chaque côté de la tête au- ï 6 Supplément à VHiJloire deiïbus des oreilles. Nous n'avons pu voir ni compter les dents machelières par la forte réfiftance de FanîmaL Chaque pied , tant de devant que de derrière, a cinq doigts, dont quatre font armés d'ongles longs de cinq ou fix lignes-, les ongles font couleur de chair, mais il ne faut pas regarder cette couleur comme un caradère confiant, car, dans plufieurs animaux , & particulièrement dans les lièvres, on trouve fouvent les ongles noirs, tandis que d'autres les ont blanchâtres ou couleur de chair. Le cin- quième doigt, qui eft l'interne, ne paroît que quand l'animal a la ja^Tibe levée, & n'efl: qu'un petit éperon fort court. Entre îes jambes de derrière, à peu de diftance des parties naturelles, fe trouvent deux mamelles de couleur brunâtre. Au refte, quoique la queue ne foit nullement ap- parente, on trouve néanmoins, en la recherchant, un petit bouton de deux ou trois lignes de longueur, qui paroît en être rindice. Le paca domeftrque mange de tout ce qu'on veut lui donner, & il paroît avoir un très-gr^nd appétit > on le nourrifibij dzs Animaux quadrupèdes, i 7 ordinarrement de pain, & foit qu'on le trempât dans Teau , dans le vin & même dans du vinaigre, ii le mangeoit également *, mais îe fucte & les fruits font (i fort de fon goût que , lorfqu on lui en préfen- toit, il en témoignoit fa joie par des bonds & des fauts. Les racines & les légumes étoient aufîi de fon goût, il man- geoit également les navets, îe céleri, les oignons, & même Tail & Téchalotte. Il ne refufoit pas les choux ni les herbes, même la moulTe & les écorces de bois ; nous l'avons fouvent vu manger aufîi du bois & du charbon dans les commence- mens. La viande étoit ce qu il paroi (Toit aimer le moins, il n en mangeoit que rare- ment & en très-petite quantité. On pourroit aifément le nourrir de grain j car fouvent il en cherchoit dans la paille de fa litière. Il boit comme le chien en foulevant Feau avec la langue. Son urine eft fort épailTe Se d'une odeur infupportable. Sa fiente eft en petites crottes, plus alongées que celles des lapins & des lièvres. D'après les petites obfervations que nous venons de rapporter, nous fommes très-portés à croire qu'on pourroit natu- I 8 Supplément à VHiJloire ralifer cette efpèce en France*, & comme la chair en eft bonne à manger , & que ï'anrmal efl; peu difficile à nourrir, ce feroit une acquisition utile. Il ne paroît pas craindre beaucoup îe froid , & d'ail- îeurs pouvant creufer la terre, il s'en garantiroit aifément pendant Thiver : un feul paca fourniroit autant de bonne chair que fept ou huit lapins. M. de la Borde die , que îe paca habite ordinairement le bord des rivières, & qu'il conftruit Ton terrier de manière qu'il peut y entrer ou en fortir par trois illues différentes. ce Lorfqu'il eft pourfuivi, il fe jette à l'eau, dit-il, dans laquelle il fe plonge en levant îa tête de temps en temps, mais enfin lorfqu'il eft affailii par les chiens, iî fé défend très-vigoureufement. Il ajoute que îa chair de cet animal eft fort eftimée à Cayenne, qu'on l'échaude comme un cochon de lait , & que de quelque manière qu'on îa prépare elle eft excellente. Le paca habite feul dans fon terrier, & il n'en fort ordinairement que la nuit pour fe procurer fa nourriture. Il ne fort peu- Tom. FI. 2b m. IX. y:i:M. PllI>oa.7- r,'^ m. IcFilLim. des Animaux quadrupèdes, 1 9 Jant le jour que pour faire fes befoins, car on ne trouve jamais aucune ordure dans Ton terrier, & toutes les fois quii rentre il a foin d'en boucher les iffues avec des feuilles & des petites branches. Ces animaux ne produiient ordinairement qu'un petit, qui ne quïae pas la mère que quand il eft adulte, & même fi c'efî: un mâle il ne s'en fépare qu'après s'être ac- coupié avec eile. Au refte, on en connoît de deux ou trois efpèces à Cayenne, & l'on prétend qu'ils ne fe mêlent point en- femble. Les uns pèfent depuis quatorze jufqu'à vingt livres , 8c les autres depuis vingt-cinq à trente livres. De l'AKOUCHL Nous AVONS DONNÉ une notice* au fujet de l'Akouchi , & nous avons dit que c'éroit une efpèce diiiérente de l'a- gouti, parce qu'il a une queue, & que l'agouti n'en a point. Il en diftere encore beaucoup par la grandeur , n'étant guère * Tome Vil, pa^& 391. a o Supple'ment à VBiJloiré plus gros qu'un lapereau de fix mois -, on ne le trouve que dans les grands bois, lî vit des mêmes fruits, & il a prefque les mêmes habitudes que l'agouti. Dans les îles de Sainte-Lucie & de la Grenade on l'appelle Jgoutî ; (a chair eft un des meil- ieurs gibiers de l'Amérique méridionale, elle efl blanche & a du fumet comme celle du lapereau. Lorfque les akouchrs font pourfuivis par les chiens , ils fe laiiïenc prendre plutôt que de fe jeter à l'eau. Ils ne produifent qu'un petit ou deux tout au plus ( à ce que dit M. de la Borde, mais je doute de ce fait). On les appri- voife aifément dans les maifons s ils ont un petit cri qui refTemble à celui du co- chon-d 'inde , mais ils ne le font entendre que rarement. Nous donnons ici ( planche 1 1 1 ) \di figure de cet animal , qui manquoit dans notre Ouvrage, & que nous avons fait graver d'après fa dépouille bien confe rvée. M/« Aubîet & Olivier m'ont afiTuré qu'à Cayenne on appelle l'agouti le lièvre, & Takouchi le lapin *, mais que l'agouti efl: le meilleur à manger-, &, en pariant du gi- bier de ce pays, ils m'ont dit que ie^ Tl.Jir .patr'2 lom^Wl, pages 289 6* 298. * Tome VI, page 183. B iv 3 2 Supplément à VHljloire pouvons décider auquel de ces animaux on doit le rapporter*, feuîement il nous paroît qu'il a un peu plus de rapport avec ie jaguar qu'avec le léopard. J 'A G U A R T>E LA NOUVELLE ESPAGNE. Dans le mois de juin dernier il a été donné à M. Lebrun , InfpeCleur géné- rai du Domaine, un jaguar femelle, en- voyé de la nouvelle Efpagne, qui écoit fort jeune, puifqu'ii n'avoir pas routes fes denrs, Se qu'il a grofîi depuis qu'il efi: à Chaillot, où M. de Sève l'a defïitié au commencement d'odobre ( Voy.pL vi). Nous eftimons qu'il pouvoir avoir neuf à dix mois d'âge. Sa longueur du mufeau jufqu'à l'anus étoit d'un pied onze pouces, fur treize à quatorze pouces de hauteur au train de derrière. Le jaguar , qui ell: gravé dans ie volume IX, avoir deux pieds cinq pouces quatre lignes de longueur, fur un pied quatre pouces neuf lignes de hauteur au train de derrière*, mais il avoir deux ans. Au refte, il y aune grande conformité entre ces deux animaux , des Animaux quadrupèdes. 3 3 quoique de pays difFérens. Il y a quel- ques différences dans Informe des taches, qui ne paroifTent être que des variétés in- dividuelles. L'iris eO: d'un brun tirant fur le verdâcre, le bord des yeux efl: noir, avec une bande blanche au-deilus comme au-dedous \ la couleur du poil de la tête eft d'un fauve mêlé de gris. Cetre même teinte fait le fond des taches du corps, qui font bordées ou mouchetées débandes noires. Ces taches & ces bandes font fur un fond d'un bianc-fa;e rouliâcre , & ti- rant plus ou moins fur le gr^s. Les ore lies font noires, & ont une grande tache très- blanche fur la partie externe *, la queue eft fort grande & bien fournie de poil, JAGUAR DE LA Guyane. M. SoNiNi D£ Manoncour a fart quel- ques bonnes obfervations fur les Jaguars de la Guyane , que je crois devoir publier, « Le jaguar, d't-rl, n'a pas îe port crêpé iorfqu'ii eft jeune, eomme le die 3 4 ^ Supplément à VHiJloire M. de Bufton, Bijloire Natufellc\ J'ai vu de très-jeunes jaguars, quiavoientle poil auffi lifTe que les grands -, cette ob- fervatron m'a été confirmée par des chai- feurs inftruits. Quant à la taille des ja- guars, j'ofe encore affjrer qu elle eft bien au-deffus de celle que leur donne M. de Buffon, lorfquil &U page 291, qu il eft à peine de la taille d'un dogue ordi- naire , ou de moyenne race , quand d a pris fou accroifTement entier. J'ai eu deux peaux de jaguars que l'on m'a alFuré ap- partenir à des fujets de deux ou trois ans, dont l'une avoir près de cinq pieds de îong> depuis le bout du muieau juiqu à lorigine de la queue, laquelle a deux pieds de largeur-, il y en a de bien plus arands. J'ai vu moi-même , dans les forets dç la Guyane, des traces de ces animaux, qui fàifoient juger, aink que l'a dit M. de la Condamine, que les tigres ou les ani- maux que l'on appelle ainli en Amérique, ne diftéroient pas en grandeur de ceux Tome 111, ^fl^e 290» des Animaux quadrupèdes, 3 j d'Afrique. Je penfemêmç'qu à rexcèption du vrai tigre (le tigre royal) celui de TAniérique eft le plus grand des -animaux auxquels on a donné cette dénomination, puifque , félon M. de BlifFon, la panthère-, qui eft le plus grandtde ces animaux, n'a que cinq- ou fîx pieds de longueué lorf- quelle a pris Ton accroilîe ment entier, & que bien certainement il exifte en Amé- rique àQs quadrupèdes de ce genre, qui paiîent de beaucoup cette drmenlion. La couleur de la peau du jaguar varie fuivant l'âge, les )êun<îs Tout d'un fauve très-foncé prefque roux & inêm0:brun \ cette cou- leur s'éclaircit à mefure que i'animaî -vieillit. --Le jaguar n eft pas aufîî indolent ni aufïî timide que quelques Voyageurs, & d'après. eux Mi de Buffon l'ont écrit : il fe jette fur tous les chiens> qu'il rencontres loin d'en avoir peur -, il fait beaucoup dé dégât 'dans les troupeaux ::ceux qui ha- bitent dans les déferts de la Guyane font 4iiêi'n€ t Du CO UGAR. Nous AVONS DONNÉ* la figure du cougar mâle, & nous donnons ici (plan- che F 7 7y) celle du cougar femelle-, que nous avons eu occafion de faire deffiner ces années dernières. '- - «•'oi-' COUGAR DE Pensilvanie. ^ : " 'L E * J A G u A R , airifi ; que îe cougar, Jhabirent dans les contrées les plus chaudes de l'Amérique méridionale *, mais il y a une autre efpèce de cougar dont nous donnons ici la figure; (planche Vl.ilJ des Animaux quadrupèdes. 3 9 qui Te trouve dans les parties tempérées de TAmérique feptentrionale, fur- tout dans les montagnes de la Caroline, de la Géorgie, de ia Peniilvanie & des pro- vinces adjacentes. Le deiïin de ce cout gar m*a été envoyé d'Angleterre par feu Al. Colinfon , avec îa defcription ci-j ointe *, Il elle eft exadle , ce cougar ne iaille pas de différer beaucoup du cougar ordi- naire, auquel on peut le comparer. Voici ce que m'en a écrit alors M. Colinfon. €c Le cougar de Pen/îlvanre diffère beaucoup, par ia taille & par (qs àx^ menhons , du cougar de Cayenne ^ : il eft plus bas de jambes , beaucoup plus long de corps , la queue aufïï de trois ou quatre pouces plus longue. Au refte, ils fe rellèmblent parfaitement par la couleur du poil, par la forme de la tête & par celle des oreilles. Le cou- gar de Penfilvanie , ajoute M. Co- linfon, eft un animal remarquable par * Tom^ m j. Plancha, x, j^a^z 302, 40 Supplément à PUifloire fon corps mince &: rrès- aloiigé. Tes )am- his courtes 8>c fa iongue queue. Voici fes dini en fions. » Longueur du corps, depuis P'^^^^* pouces, lignes. le mufcau jufqu'à l'anus ... y. 4, // Longueur de la queue.. . . 2, 6. // Longueur des jambes de devant i. /, ^, Longueur des jambes de derrière i^ 3, ^, Hanteurducorpsà l'avant, i. 9, ff Hauteur du corps à l'ar- ïière 1. 10. y. Circonférence du corps à l'endroit le plus gros {a),,, , 2. 5. /, M. Edwards , dont Thabileté dans l'art du delîin & les connoifTances en Hidoire Naturelle, méritent les éloges de tous les amateurs des Sciences, nia envoyé quelques gravures qu'il n'avoit pas encore publiées, & qui font relatives au deiïîn ci-delïi^is, envoyé par feu M. Colinfon. faj Lettre de M. Colinfon à M. de Buffon^ 30 Jprii 175^3. des Animaux quadrupèdes. 4 1 COUGAR NOIR. M. DE LA Borde, Médecin du Roi à Cayenne , m'écrit qu'il y a dans ce conti- nent trois animaux de ces efpèces vora- ces, dont le premier ell le Jaguar, & que Ton appelle tigre ; le fécond, le cougar, qu'on nomme tigre rouge ^ à caufe de la couleur uniforme de fon poil roux -, que le jaguar ed de la grandeur d'un gros dogue , & qu'il pèfe environ deux cents livres', que le cougar eft plus petit, moins dangereux & en moindre nombre que le jaguar dans les terres voilines de Cayenne , &: que ces deux animaux font environ fix ans à prendre leur accroillemenc entier. Il ajoute qu'il y a une troifième efpèce aiïez commune dans ce même pays, que l'on appelle tigre noir ^ & c'eft celui que nous avons fait repréfenter ici (plan^ che ixjious le nom de cougar noir. « La tête, dit M. de la Borde, eft: affez femblable à celle des cougars, mais il a le poil noir Se long, la queue fort lon- gue aufli, avec d affez fortes mouflaches. 4 2 Supplément à PHiJioire H ne pèfe guère qne quarante livres. Il fait fes perics dans des trous ûarbres creux. M Ce cougar noir pourroit bien être le même animal que Pifon & Marcgrave ont indiqué fous le nom dejagaarette ou jaguar à poil noir ^ Se dont aucun autre Voyageur n'a fait mention fous ce même nom de jaguarette^ je trouve feulemenr, dans une note de M. Sonini de Manon- cour 5 que le jaguarette s'appelle à Cayenne tigre noir^ qu'il eft d'une ef- pèce différente de celle du jaguar, étant d'une plus petite taille & ayant le corps fort effilé -, cet animal eft très-méchant 8c très-carnafîier 3 mais il eft aftez rare dans les terres voiiines de Cayenne. * ce Les jaguars r& les cougars, conti- nue M. de la Borde, font fort communs dans toutes les terres qui avoifment la ri- vière des Amazones , jufqu'à celle de Sainte-Marthe -, leur peau eft aflez tendre pour que les Indiens leur envoyeur des flèches qui pénètrent avant , pouftées avec de limples larbacanes. Au refte, tous ces des Animaux quadrupèdes. 4 j animaux ne font pas abfoiîjmenc avides de carnage, une feule proie leur Tuffic^ on les rencontre prefque toujours feuîs, & quelquefois deux ou trois enfemble quand les femelles font en chaleur. Lorfqu'ils font fort affamés , ils atta- quent les vaches & les bœufs en leur fautant fur le dos, ils enfoncent les griffes de la patte gauche fur le cou, & lorfque le bœuf efl courbé , ils le déchirent & traînent les lambeaux de la chair dans le bois, après lui avoir ouvert la poitrine & le ventre pour boire tout le fang dont ils fe contentent pour une première fois. Ils couvrent enfuite avec des branches !es reftes de leur proie , & ne s'en écar- tent jamais guère -, mais , lorfque la chair commence à fe corrompre , ils n'en mangent plus. Quelquefois ils fe mettent à raflût fur des arbres pour s'élancer fur les animaux qui viennent à pafTer. Ils fui- vent auiîi les troupes de cochons fauvages' &: tombent fur les traîneurs*, mais, s'ils fe laiiïènt une fois entourer par ces animaux, ils ne trouvent de falut que dans la fuite. Au refte, les jaguars, ainiî qae les cougars, ne font pas abfoiument féroc*es> 4 4 Supplément à VHiJloire & n'attaquent pas îes hommes , à moins qu'ils ne Te Tentent bleiïés -, mais ils font intrépides contre les attaques des chiens, & vont ies prendre près des habitations; ïorfque plufieurs chiens ïes pourfuivenc &: les forcent à fuir par leur nombre, ils grimpent fur ies arbres. Ces animaux rodent fouvent le long des bords de la mer, & ils mangent les œufs que les tortues viennent y dépofer. Ils mangent aufli des caïmans, des lézards & du poif- fon , quelquefois ies bourgeons & les feuilles tendres des palétuviers. Ils font bons nageurs & traverfent des rivières très- larges. Pour prendre les caïmans, ils fe couchent ventre à terre au bord de la rivière , & battent l'eau pour faire du bruit , afin d'attirer le caïman , qui ne manque pas de venir aufïîcôt, & de lever ïa tête, fur laquelle le jaguar fe jette, il le tue & le traîne plus loin pour le manger à loihr. Les Indiens prétendent que ies jaguars attirent l'agouri en contrefaifant fon cri \ mais ils ajoutent qu'ils attirent aufîî le caïman par un cri femblable à celui des jeunes chiens, ou en contrefaifant la voix IH. VII. pac^ . 44 PL vjzr.pacf . 44. ')e J]u7^ cù/. JffMi. Th. Rauj-se/et J'a^^ . LE COITGAH DE PA^SILVAKIE FLUC pac7.44- T. E C 0 1^ GAR JNT OIE. . des Anitrfaux quadrupèdes, 4 j <î'un homme qui touiïe, ce qui eft plus difficile à croire. Ces animaux carnafîîers détruifent beau- coup de chiens de chalFe qu'ils iuFpren- nent à la pourfurte du gibier. Les Indiens prérendent qu'on peut préferver les chiens de leur attaque, en les frottant avec une certaine herbe dont Todeur les éloigne. Quand ces animaux font en chaleur, ils ont une efpèce de ru gisement effrayant, &: qu'on entend de fort loin, lis ne font ordinairement qu'un petit , qu'ils dépo- fent toujours dans des gros troncs d'arbres ' pourris. On mange , à Cayenne , la chair de ces animaux, fur-tout celle des jeunes, qui eft blanche comme celle du la- pin ( h J, » Le cougar réduit en captivité , eft pref- que aufîi doux que les autres animaux domeftiques. ce J'ai vu ( dît l'Auteur des Recher- (b) Extrait des obfervations de M. de la Borde, envoyées à M. de Bufron en 1774. 4 5 Supplément a l^HiJîoire ches fur les Américains) un cougar vivant, chez Ducos, maicre des bêtes étrangères: il avoir la tranquillité d'un chien & beau- coup plus que la corpulence d'un très- grand dogue *, il eft haut monté fur fes jambes, ce qui le rend fvelte & alerte ; fes dents canines font coniques & très- grandes. On ne l'avoir ni défarmé ni en- mufeié, 8c où le conduifoit en ieiïe Il fe laiifoit flatter de la main , 8c Je vis de petits garçons monter fur Ion dos & s'y tenir à califourchon. Le nom de tigre poltron lui a été bien donné (^ c ), Vu MARG AI. Nous DEVONS rapporter à l'article du margai le chat tigre de Cayenne, dont M. de la Borde parle dans les termes fuivans : te La peau du chat tigre, eft comiriC celle de l'once fort tachetée ^ il eft un (c) Défenfe des Recherches fur les Américains, fû^e 86. des Animaux quadrupèdes, 4 7 peu moins gros que îe renard, mars il en a toutes les inclinations. On le trouve communément à Cayenne dans les bois. II détruit beaucoup de gibier, tels que les agoutis, akouchis, perdrix, faifans & autres oifeaux qu'il prend dans leurs nrds quand ils font jeunes. Il e(l fort lePce pour grimper fur les arbres, où il Te tient caché, il ne court pas vice, & toujours en fau- tant. Son air, fa marche, fj manière de fe coucher , reffemblent parfaitement à celles du chat. J'en ai vu pluiieurs dans les maifons de Cayenne qu'on tenoit en- chaînés-, ils fe lailloient un peu toucher fur le dos \ mais il leur refte toujours dans la î^gure un air féroce ; on ne leur donnoit pour nourriture que du poifTon & de \^ viande cuite ou crue j tout autre aliment leur répugne. lis produifent en toutes fai- Tons, foitîété, Toit l'hiver, & font deux petits à la fois dans des creux d'arbres pourris. y> II y a un autre chat tigre ou plutôt une efpèce de chat fauvage à la. Caro- line , duquel feu M. Colinfon m'a envoyé la notice fuivante : 4 8 Supplément à VHijloire ce Le mâle étoh de la grandeur d'un chat commun-, H avoit dix- neuf pouces Anglois , du nez à ia queue qui etoïc de Guatre pouces de long, & avoïc huit an- neaux blancs comme le mococo, La cou- leur étoit d'un brun -clair, mêle de poils cris, mais ce quil avoit de plus remar- quable font les raies noires, allez larges, placées en forme de rayo^is tout le long de (on corps, fur les cotés, depuis la tête îufqu à la queue. Le ventre eft d'une cou- leur claire avec des taches noires-, les jam- bes font minces, tachetées de noir -, les oreilles avoient une large ouverture, elles étoient couvertes de poils hns. 11 avoit deux larges taches noires tres-re- marquables fous les yeux de chaqiie cote du nez-, & de la partie la plus balle de cette tache joignant à la lèvre, d part un • bouquet de poils roides & noirs. La te- nielle eft de taille plus mince, elle etoïc toute gris-routlatre, fans aucune tache lur le dos , feulement une tache noire lur îe ventre qui étoit blanc-fale (dj. » (d) Lettre de M. Colinfon h M. de Buffon, j»3 déc^inbr& X766. r JT À T Pl.X.pa^.^S. ; CHAT SAI^A ACrK ]^K i.A NOL vl^ KSTAGNK des Animaux quadrupèdes. 4 5 CHAT S AU FA G E DE LA NOUVELLE EsPAGNE, On m'a envoyé d'Efp^gnc un dcfïïn colorié, avec la notice fuivante, d'un chat tigre ou chat des bois , dont je donne ici ia figure (planche xj^ ce Chat tigre, chat des bois ou chat fauvage de la nouvelle Efpagne, fa hau- teur eft de près de trois pieds, fa lon- gueur, depuis le bout du nez jufqu'à la naiirancede la queue, de plus de quatre pieds-, il a les yeux petits Se h queue aflTez courte-, le poil d'un :gris-cendré- bleuâtre, moucheté de noirâtre-, ce poil eO: aiïez rude pour qu'on en puifTe faire des pinceaux à pointe fixe 3c ferme. » Ce chat tigre ou chat des bois de îa nouvelle Efpagne, me paroît erre le même que le lerval dont j'ai donné la figure *. ** Tome VI, Planche x i x y pa^& 1 74, j o Supplément à VHiJloire ADDIT ION A V article du Lynx & à celui du Caracal\ JN ou s DONNONS ICI (planche X ij h figure d'un Lynx de Canada qui eft au Cabinet du Roi, & qui a été bien pré- paré i il n'a que deux pieds trois pouces de long, depuis le bout du nez jufqu'à l'extrémité du corps, qui n'eft élevée que de douze à treize pouces -, le corps eft couvert de longs poils grifâtres , mêlés de poils blancs , moucheté & rayé de fauve, les taches plus ou moins noires, la tète grifâtre, mêlée de poils blancs & de fauve-clair, 8c comme rayée de noir en quelques endroits. Le bout du nez eft qoir ainfi que le bord de la mâchoire infé- rieure, les poils des mouftaches font blancs, longs d'environ trois pouces •, les oreilles • Tome m, fages 303 &* 320» des Aniînaux quadrupèdes. 5 i ont deux pouces trois lignes de hauteur , èc font garnies de grands poils blancs en dedans, & de po'rls un peu fauves fur les rebords i le defïus des oreilles eft cou- vert de poil gris-de-fouris , & les bords 'extérieurs lont noirs -, à l'extrémité des oreilles il y a de grands poils noirs, quî fe réuniffent & forment un pinceau très- menu de fept lignes de hauteur \ la queue, qui eft groiïe, courte & bien fournie de poils , n'a que trois pouces neuf lignes de longueur^ elle eft noire depuis i'excrémité julqu'à moitié, & enfuite d'un blanc-rouf- fâtre. Le délions du ventre, les jambes de derrière, l'intérieur des jambes de devant & les pattes font d'un blanc-laie , les on- gles font blancs & ont (ix lignes de lon- gueur. Ce lynx a beaucoup de relïem- blance par ^es taches & par la nature de fon poil avec celui qui eft gravé \ mais il en diftère par la lor.gueur de la queue & par les pinceaux qu'il a fur les oreilles ; on peut donc regarder cet animal du Canada comme une variété allez diftinde du Tome III, Planche ii,page 324. Cij j 2 Supplément à VHiJloire lynx ou loiip-cervier de rancien contî^ nent. On poùrroit in^me dire qu'il s^ap- proche un peu de refpèce du earacal par les pinceaux de poils qu'il a fur les oreilles -, néanmoins il en diftère encore plus que du îynx, par la longueur de la queue Se par les couleurs du poil. D'ailleurs les cara^ eals ne fe trouvent que dans les climats îes plus chauds, au lieu que les lynx ou loups ' cerviers préfèrent les pays froids. Le pinceau de poil au bout des oreilles, qui paroît faire un caradlère diftindiif, parce qu'il eft fort apparent, n'eft cepen- dant qu'une chofe accidentelle , & qui fe trouve dans les animaux de cette ef- pèce, &: même dans_les chats domefti- ques & fauvages. Nous en avons donné un exemple dans l'addition à l'article du chat. Ainii, nous perfiftons à croire que le lynx ou loup - cervier d'Amérique ne doit être regardé que comme une variété du loup-cervier d'Europe. Le iynx de Norwcge, dèctït par Pon- toppidam, eft blanc ou d'un gris-clair femé de taches foncées. Ses grifies, aind que celles des autres lynxs, font comme celles des chats ^ il voûte fon dos & faute comme eux avec beaucoup de viteflfe fur des Animaux quadrupèdes, j 5 fa proie. Lorfqu^il e(l attaqué par un chien j il fe renverfe fur le dos & fe défend avec fes griffes, au point de le rebuter bien vire. Cet Auteur ajoute qu'il y en a quatre efpcces en Norwcge, que les uns appro- chent de la figure du loup , les autres de celle du renard , d'autres de celle du chat, & enfin d'autres qui ont la tête formée comme celle d'un poulain \ ce dernier fait, que je crois faux, me fait douter des précédens. L'Auteur ajoute des cliofes plus probables : ce Le loup-cervier, dit-il, ne court pas les champs, il fe cache dans les bois & dans les cavernes, il fait fa retraite tor- tueufe & profonde, & on l'en fait fortir par le feu & la fumée. Sa vue eH: per- çante, il voit de très-loin fa proie*, il ne mange fouvent d'une brebis ou d'une chèvre que la cervelle , le foie & les in- teftins, & il creufe la terre fous les portes pour entrer dans les bergeries ( aj» » L'efpèce en eft répandue non-feule- fa) Hiftoire Naturelle de îa Norwège, par Paii- toppidam. Juurnal étranger, Juin 1756. Ciij 5 4 Supplément a rHiJîoire menr en Europe , mais dans toutes les provinces du nord de TAfie. On l'appelle Chulon ou Chdafon en Tartarie (h). Les peaux en lont fort eftimées,&, quoi- qu elles forent adez communes , elles fe vendent également chères en Norwège, en Ruiïie , & jufqu'à la Chine , où Ton en fait un grand ufage pour des manchons 6 d'autres fourrures. l)n fait qui prouve encore que les pinceaux au dcHTas des oreilles ne font pas un caractère fixe , par lequel on doive réparer les efpèces dans ces ani- maux, c'eft qu'il exifte dans cette partie du royaume d'Alger , qu'on appelle Conftancine, une eipèce de caracal fans pinceaux au bout des oreilles , & qui par- ia reiïemble au lynx, mais qui a la queue plus longue-, fon poil eft d'une couleur roulîatre avec des raies longitudmales, noires depuis le cou jufqu'à la queue, & des taches féparées fur les flancs , po- fées dans la même diredion, une demi- ceincure noire au-deffus des jambes de {h) Hirtoire générale des Voyages, wm VI, pa^e 602. des Animaux quadrupèdes, j j devant, & une bande de poil rude fur ies quatre jambes , qui s'étend depuis rextrémité du pied jufqu'au - delTus dU taife, & ce poil eft retrouiTé en haut au lieu de Te diriger en bas comme le poil de tout le refte du corps ( c). J'ai dit, à l'article du caracal, que le mot gai - elchallah (ignifioit chat au:i oreilles noires. M. le chevalier Bruce m'a alTiiré qu'il lignifiort chat du défert -, il â vu dans la partie de la Nubie, qu'on ap- peloit autrefois l'île de Méroé , un cara- cal qui a quelque différence avec celui de Barbarie, dont nous avons donné îa figure *. Le caracal de Nubie a la face plus ronde, les oreilles noires en dehors, mais femées de quelques poils argentés *, il n'a pas îa croix de mulet fur le garot comm.e l'ont la plupart des caracals de Barbarie. "Sur la poitrine , le ventre & l'intérieur des cuilles, il y a de petites taches fauve-claires, & non pas brunes- (c) Note communiquée pur M. le chevalier Bruce à M. de Buffon. * Tome III, Planche ii, page 324. Civ 5 6 Supplément à VHiJloire noirâtres comme dans le caracal de Bar- barie. Ces petites diftérences ne font que de légères variétés, dont on peut encore augmenter le nombre, car il fe trouve même en Barbarie , eu plutôt dans ia Lybie, aux environs de l'ancienne Capfa, un caracal à oreilles blanches , tandis que les autres les ont noires. Ces caracals à oreilles blanches ont aulîî des pinceaux , mais courts, minces & noirs. Ils ont la queue blanche à Textrémité & ceinte de quatre anneaux noirs, Se quatre guêtres noires derrière les quatre jambes, comme celui de Nubie •, ils font auiîi beaucoup plus petits que les autres caracals, n'étant guère que de ia grolTeur d'un grand chat domeriique *, les oreilles qui font fort blanches en dedans, & garnies d'un poil fort touftu , font d'un roux vif en dehors ( d). Si cette différence dans la grandeur étoit confiante, on pourroit dire qu'il y a deux efpèces de caracals, qui fe trouvent éga- lement en Barbarie > Tune grande à oreilles (d) Note communiquée par M. le chevalier Bruce \\ M. de BufTou, ]s^.i:jù^~ Fl.xr.va^.St?. e cC rc- Jvl. Ji.v; LE LY^X i:>U Ca\Xx\DA. m. PT. Tanv. IX. PL XII. Pan. 5 f. fere Jei Guu.Pt Se LE CARACWI. DE BENGALE. its Animaux quadrupèdes, 5 7 noires & longs pinceaux, & l'autre beau- coup plus pecrre à orerlles blanches & à très-petits pinceaux. Il paroîc aulîî que ces animaux , qui varienr fi fort par les oreilles, varient également par la forme & la longueur de la queue & p3r la hau- teur des ïambes*, car M. Edwards nous a envoyé la figure d'un caracal de Ben- gale, que nous donnons ici (^^/i3/?<:/^^ XJl)y dont la queue & les jambes font bien plus longues que dans le caracal ordinaire. Cv j 8 Supplément à VHiJloire ADDITION A r article de VHyène^ de la Civette & de la Genêt te \ DE V HYÈNE. JN o u s D o N N o N s ici (planche X 1 1 1 ) îa figure d'une Hyène maie , qui étoit vi- vante à la foire Saint-Germain en 1773 , parce que celle que nous avons donnée "*" n eft pas correde, par la difficulté qu'eut îe deffinateur à la faire mettre en fitua- tron de la bien voir. Cette première hyène étoit très-féroce, au lieu que celle dont nous donnons ici îa figure ayant été appri- voifée de jeunefle étorr fort douce, car, quoique fon maître l'irritât fouvent avec " Tome III, pages 325 , 342 ^ 366. * Tome J U 5 Plandc X U, juigc 340» des Animaux quadrupèdes, j 9 un bacon pour lui faire hériffer fa crinière îors du fpeâ:acle , i'inflant d'après elle ne paroififoic pas s'en fouvenir j elle jouoit avec Ton maître, qui lui mettoit la main dans la gueule fans en rien craindre *, au refte, cette hyène étant abfolument de la même efpèce, & route fembkble à celle dont nous avons donné la defcriptron ( Tome III )jy nous n'avons rien à y ajouter, linon que cette dernière avoir la queue toute blanche fans aucun mélange d'autre couleur ; elle étoit un peu plus grande que la première, car elle avoir trois pieds deux pouces, meiurée avec un cordeau, du bout du mufeau à l'origine . de là queue. Elle portoit la téce encore -plus baiirée qu'elle ne paroît l'être dans le àef- /în. Sa hauteur écoit de deux pieds trois pouces. Son poil étoit blanc , mêlé & rayé de taches noires plus ou moins grandes^ tant fur le corps que Tur les jambes. Il ex^^.e, dans .la. .partie du fud de l'iIe de Méroé , une hyène beaucoup plus grande & plus grofïe 'que celle de Bar- barie, &-q^ui a auffi le corps plus long à proportion, & le mureau plus alongé Cvj 6o Supplément à ^ Hijloire 6c plus rcdemblar.t à celui du chien, eiT forte qu elle ouvre la gueule beaucoup plus L^rg{- -, cet animal dï li tort, qu'il enlève aifémeiit un hom-^ie 8c l'emporte à une ou deux lieues fans le pofer à terre. Il a le poil très-rude, plus brun que celut de l'autre hyène, les b-^ndes trciurveiTales font plus noires ; la crinière ne rebroulïe pas du coté de la tête , mais du coté de la queue. M. le chevalier Bruce a ob» fervé le premier que cette hyène, ainiî que celle de Syrie Se de Barbarie, & probablement de toutes les autres efpèces , ont un fingulier défaut -, c'eft qu'au mo- ment qu'on les force à fe mettre en mou- vement, elles foiit boireufes de la jambe gauche ', cela dure pendant environ une centaine de pas , & d'une manière 11 marquée, qu'il femble que l'animal aille culbuter du coté gauche , comme un chien auquel oji auroit bleffé la jambe gauche de derrière ("aj. (a) Note communiquç*e par M. ie çbevaliei Bruce à M. de Buffon. des Animaux quadrupèdes, 6 1 De la civette. M. DE Ladebat a envoyé, en 177^* à M. Bertrn , Mrnrftre & Secrétaire d'État s» une Civette vivante. Cet animal avoit été donné p^r le Gouverneur HoIIandois du fort de la Mine, fur la côte d^Afrique, au capitaine d'un des navires de M. de Ladebat père, en 1770*, elie fut débar- quée à Bordeaux au mois de novembre 1771 -, elle arriva très-foible -, mais, après quelques jours de repos, çUe prit des forces, & au bout de cinq à fix mois elle a grandi d'environ quatre pouces» On Ta nourrie avec de la chair crue & cuite, du poillon, de la foupe, du iair» On a eu foin de la tenir chaudement pendant rhiver,car elle paroîc beaucoup fouffrir du froid, & elle devient moins méchante loifqu'elle y eft expofée (b )• De la GENETTE. J*Ai DIT, à l'article de la Genette*^ N '■' '■ "■ ' '—-■ ' ■'■ (b) Lettre de M. de T adebat à M. de BuffQru Cordeaux, g ISqyembre 1772» ^ TomeUI, j>age 367, 6 2 Supplément à VHiJîoire que l'efpèce n'en eft pas fort répandue, qu'il n'y en a point en France ni dans au- cune province de l'Europe, à l'exception de i'Efpagne & de la Turquie. Je n'écois pas alors informé qu'il ie trouve des ge- nettes dans nos provinces méridionales, 6c qu'elles font afïez communes en Poitou, où elles lont connues fous le nom de ge- netres, même par les pay fans, qui alTurent qu'elles n'habitent que les endroits hu- mides & le bord des ruiiîeaux (c), M. l'abbé Roubpud , Auteur de la Gazette d'agriculture &: de plulieurs au- tres Ouvrages utiles, efl: le premier ^ui ait annoncé au public que cet animal qx\Ç- toit en France dans Ton état de liberté \ il m'en a même envoyé une, cette an- née 177 5, au mois d'avril, qui avoir été tuée à Livray en Poitou , & c'efl bien le même animal que la genette d'Efpagne, à quelques variétés près dans les couleurs du poil. Il fe trouve auffi des gencrtes dans les provinces voi(ines. (c) Extrait des affiches du Poitou, du jeudi, 10 Février 1774. des Animaux quadrupèdes, 6 3 « Depuis trente ans que j'habite la province de Rouergue, m'écrit M. Del- peche, j'ai toujours vu les payfans appor- ter des genettes mortes , fur-tout en hiver , chez un marchand, qui m'a dit qu'il y en avoit peu , mais qu'elles habitoient aux en- virons de la ville de Villefranche , ôc qu'elles demeuroient pendant Thiver dans des terriers à peu-près comme les lapins. Je pourrois en envoyer des mortes s'il étoit nécelTaire (dj, » Nous donnons ici ta figure (plan- che XIV J d'une genette femelle, qui nous a paru différer affez de la femelle ge- nette''' pour mériter d'être décrite & dci- llnée. On la montroit à la foire Saint- Germain en ijfi^ elle étoit farouche & cherchoit à mordre -, fon maître la tenoit dans une cage ronde & étroite, en farte (dJ Lettre de M, Deîpeche, Maître es Arts, k M. de Buftbn. VilUfraiiche de Rouergue , 6 aoîlt 1771. ^' Tome III, Planche x i F, j^age ^6^. (Î4 Supplément à VHiJloiré qu*il étort afTëz difficile de la deiïîner^ on ne In nourrilîoir que de viande, elle avoir la phy/îonomie & tous les principaux caracStcres de la genetre du Tome III, La cêre longae & fine, le mufeau alongé & avancé fur la mâchoire inférieure , Toeil grand , la pupille étroite , les oreilles rondes. Le poil de la tête & du corps moucheté , la queue longue & velue *, ^\Iq écoit un peu plus gioffe que celle du 7b 772^ III j quoiqu'elle fût en- core Jeune, car elle avoir grandi afTez conlîdérablemenc en trois ou quatre mois-, nous n'avons pu favoir de quel pays elle venorti Ton maître l'avoir achetée à Lon- dres fepr ou hurr mois auparavant. C'eft un animal vif & fans celle en mouve- ment , & qui ne fe repofe qu'en dormant. Cette genecte avoit vingt pouces de longueur, fur fept pouces & demi de hauteur-, elle avoit le delfus du cou plus fourni de poil que l'autre genette, celui de tout le corps eft aulTi plus long-, les anneaux circulaires de la queue font moins diftinds & même il n'y a point d'anneaux du tgut au-delà du tiers de la des Animaux quadrupèdes, 6 5 queue -, les mouftaches font beaucoup plus grandes, noires, longues de deux pouces iept lignes, couchées fur les joues & non droites & Taillantes comme dans les chats ou les tigres. Le nez noir & les narmes très-arquèes-, au-cieirus du nez s'étend une raie noire, qui fe prolonge entre les jeux, laquelle eft accompagnée de deux bandes blanchâtres. H y a une tache blanche au- deffjs de lœil, & une bande blanche au- dedbus. Les oreilles font noires, mais plus alongées & moins larges à la bafe que le^ oreilles de la première genette. Le pod du corps eft d'un blanc gris, mêle de grands poils noirs dont le reflet paroïc former des ondes noires-, le delTus du dos eft rayé & moucheté de noir-, le refte du corps moucheté de même, mais d'un noir plus foible. Le deffous du ventre blanc, les jambes Se les cuiffes noires, les pattes courtes -, cinq doigts à chaque pied, les ongles blancs & crochus, la queue longue de feize pouces, grolTe de deux pouces à l'origine ; dans le premier tiers de fa longueur, elle eft de la cou- leur du corps, rayée de petits anneaux noirs affez mal terminés. Les deux autres 6 6 Supplément à VHiJloire tiers de la queue font tous noirs jufqu'à Textrémité. Longueur du bout du mu- P'^^^s- pouces, lignes, feau à l'angle extérieur de rœil // I. 8. Ouverture de l'angle à l'autre // /j 9. Diftance entre les angles extérieurs des yeux // // ii. Diflance entre l'angle pof- térieur de l'œil à l'oreille.. . // // n. ' Longueur de l'oreille.. . . // i. U Largeur à la bafe // i. // F/. J^ir.pa.r ■ Oo\ 'Jere del J"-' JLvr.rjrâ . \.^ GElSfETTT: DE ER.VNCE des Animaux quadrupèdes. 6:j ADD IT I ON A V article du Glouton \ jNous donnons ici (planche XV ) h fi- gure du Glouton , qui manquoit daiis le Tome r/ de notre Ouvrage. Cet animai m'a été envoyé vivant des parties les plus feptentrionales de la Ruffie -, il a néanmoins vécu pendant plus de dix -huit mois à Paris -,11 étoit fi fort privé, quil n croît aucunement féroce & ne faifoit de mal h perfonne-, fa voracité a été aufTi exa- gérée que fa cruauté ', il eft vrai quil niangeoit beaucoup, mais il nimportu- noit pas vivement ni fréquemment quand on le privoit de npurriture. Le dellm repréfente très-bien cet animal, dont néanmoins j'ai cru devoir donner ici la ' Tome Yl, yage 213. 6 8 Supplément à FHiJloire defcriptron : fl avoir deux pieds deux pouces^ de longueur depuis le bour du nez juiqu^à i origine de la queue ; le mu- ieau noir jurqu\iux fourcils, les yeux pe- tits & noirs-, depuis les fourcils jufquaux oreilles le poil écoit blanc mêlé de brun -, les oreilles forr courtes, cVft-à-dire, d'un pouce de longueur; le poil ras fur ks oreilles -, fous la mâchoire inférieure, il efè tacheté de blanc, ainfi qu entre les deux pieds de devant -, les jambes de devant ont onze pouces de longueur depuis l'extrémité des ongles jufqu'au corps -, celles de derrière un pied j la queue huit pouces , y compris quatre pouces de poil àfon extrémité. Lesqiîatre jaxihes, la queue & le deiïus du dos noirs, ainfi que le delTous du venrre -, au nombril une tache blanche, les parries de la génération rouffes -, le poil roux, depuis les épaules jufqu'à Torigfne de la queues le poil intérieur ou duvet blanc, il n'efl pas aufîî épais dans ces endroits que fur le dos -, les pieds de devant, depuis le talon jufquau bout des on- gles, longs de trois pouces neuf lignes, cinq ongles fort crochus & féparés, celui des Animaux quadrupèdes, 6 ^ du milieu d'un pouce Se demi de long, cinq durillons fous les ongles , quatre fe tenant enlembie & formant fous le pied un demi-cercie & un autre au talon •, cinq ongles de même aux pieds de derrière, neuf durillons & point de talon. Largeur du pied de devant, deux pouces & demi; iongueur des pieds de derrière, quatre pouces neuf lîgjies \ largeur des pieds de derrière , deux pouces neuf lignes. Six dents inciiives à la mâchoire fupérieure, dont une de chaque coté, un peu plus groiîè que les quatre autres \ deux grolfes dents de fept lignes de longueur un peu ctochues, comme on le voit dans la tête au bas de la planche s cinq dents mâche^ itères, dont une du coté de la gorge entre en dedans de la gueule, & dont deux font beaucoup plus grofles que les trois autres. Cinq dents mâchelières à la mâchoire inférieure , dont une fort grolTe ; deux grandes dents un peu crcxrhues, & fix petites prefque ras -, un peu de poil de deux pouces de longueur autour de Isl gueule & au-delTiis des yeux. Cet animal étort alTez doux , il ctaint l'eau, il a peur des chevaux & des hommes •jo Supplément à PHiJIoire habillés de noir -, il marche en fautant; mange confidérablemenf, quand il avoit bien mangé, Se qu'il reftoit de la viande, il avoir foin de la cacher dans fa cage & de la couvrir de paille. En buvant, il lape comme un chien -, il n'a aucun cri. Quand il a bu, il jette avec Tes pattes ce qui refle d'eau par- delTous Ton ventre j il eft rare de le voir tranquille, parce qu'il fe remue toujours ^ il mangeroit plus de quatre livres de viande par jour Ci on les lui donnoif, il ne mange point de pain & mange il goulûment presque fans mâcher, qu'il s'en étrangle ( a). Cet animal, qui n'eft pas rare dans îa plupart des contrées feptentrionales de l'Europe, & même de i'Afie, ne fe trouve fréquemment en Norwège , félon Pon- toppidam , que dans le diccèfe de Drou- thein. Il dit que la peau en eft très-pré- cieufe, & qu'on ne le tire point à coups de fulil pour ne la pas endommager \ que le poil en eft doux & d'un noir nuancé de brun & de jaune (b), (a) Defcription donnée par M. de Sève. (h) Hiftoire Naturelle de la Norwège , pai , Pontoppidam. Journal étranger , Juin 1756. des Animaux quadrupèdes. 7 1 ^ Nous donnons aufîî (planche xvij la figure d'un animal d'Amérique, donc on a envoyé la peau bourrée à M. Aubry, Curé de Saint-Louis, fous le nom de Car- cajou j mais qui n'a pas autant de rapport que je Faurois penfé avec cet animal que j'ai dit être le même que le glouton de notre Nord; car il femble même ap- procher de très-près de refpèce de notre blaireau d'Europe j Tes ongles ne font point faits pour déchirer une proie, mais pour creufer la terre -, en forte que nous le re- gardons comme une efpèce voifine , ou même comme une variété de l'efpèce du blaireau -, il ne faut que le comparer avec la figure de notre blaireau "^ pour en re- connoître la reffemblance. Cependant il en difïere en ce qu'il n'a que quatre doigts aux pieds de devant, tandis que notre blaireau en a cinq -, mais le cinquième petit doigt , qui paroîtlui manquer, peut avoir été oblitéré dans la peau defïechée -, il diftéroit également du carcajou ou glouton par ce même caradère , car le '^ Tome 1 1 , Planche x ii, page 238. y 2 Suppîeîîfent à VHiJloire glouton a aufli , comme le blaireau , cinq doigts aux pieds de devant -, ainfi , nous doutons beaucoup que cet animal , envoyé fous le nom de carcajou, foit en eftet le vrai carcaiou. Nous joignons ici la defcrip- tion de fa peau bourrée, qui eft bien confervée dans le cabinet de M, le Curé :de Saint- Louis. On lui a afluré qu il ve- boit du pays des Efquimaux. Il a deux pieds deux pouces du bout du mufeau à l'origine de la queue -, quoiqu'il refîemble beau1:oup au blaireau , il en diflère^ par la couleur & la qualité du poil, qui eft: bien plus doux, plus foyeux & plus long , & ce n eft que par ce feul carac- tère qu'il poutroit fe rapprocher du car- cajou & du glouton du nord de l'Eu- rope. Il eft à peu-près de la couleur du îoup-cervier , d'un blanc- grifâtre -, fa tête eft rayée de bandes blanches, mais dif- féremment de celle du blaireau. Les oreilles font courtes & blanches -, il a trente-deux dents, fix incifives, deux canines fort grbftes, quatre mâchelières de chaque côté, & le blaireau en a cinq. Le bout du nez eft noirâtre. Les poils du corps, qui ont communément quatre pouces un- fi. To/n- LV. JV. xr^fa,/.-2. J^'.-'Mvu-wd .>v I.K GLOnOX i/z. 7T^"^ Tcmi ■ TX. y.EJi/-. F/.:^fY./y.ur7'2 J.'^'JIuJUiard J<.T LE CAR CAJOU. des Animaux quadrupèdes. 7 3 pouces & demi ou cinq pouces , font de quatre couleurs dans leur longueur, d'un brun-clair depuis l'origine Jufqu'à près de la moitié , enluite fauve-clair , puis noirs près de rextrémité qui efl: blanche, le deiTous du corps eO: couvert de poils blancs^ les jambes font auflî couvertes de longs poiis d'un brun mufc- foncé -, les pieds de devant n'ont que quatre doigts & ceux de derrière cinq. Les ongles d^s pieds de devant font fort grands j le plus long a jufqu'à feize lignes , & le plus long des pieds de derrière n'en a que fept -, la queue n'a que trois pouces huit lignes de tronçon, elle eft terminée par de longs poils qui l'environnent , & qui font de couleur fauve. Tome IX. Quadrupèdes, 74 Supplément à l'Hijîoire SECONDE ADDITION A L'ARTICLE DU GLOUTON. J E SUIS PERSUADA qiic îc Carcajou d'Amérique eft le même animal que le Glouton d'Europe, ou du moins qu'il eft d'une efpèce trcs-voifme*, mais je dois obferver que, faute d'être alTez informé, Je crois être tombé dans une méprife oc- çafionnée par la relTemblance du nom & de quelques habitudes naturelles , com- munes à deux animaux dilïérens. J'ai cru que le kinlcajou étoit le même animal que le carcajou *, & je n*ai reconnu cette 'erreur qu à la vue de deux animaux , dont Tun étoit à la foire Saint-Germain, en 1773, annoncé fur T^ftiche, animal in- connu à tous les Naturalijîes ; 8c il l'étoic ^ Tome V I, })age 214. i des Animaux quadrupèdes, y j icn effet. Un autre tout pareil eft encore ad:uellement vivant à Paris, chez M. Chau- veau, qui Ta amené de la nouvelle Ef- pagne , & M. Meiïier, Aftronome de r Académie des Sciences , Ta nourri pen-, dant deux ou trois ans. Ceft celui donc nous donnons ici la ^g\iïe( planche xviijj 8c que nous croyons être le vrai kinlca- jou. M. Chauveau penfoit que ce pouvoir être un acouchi ou un coati-, il dit qu'à la vérité il n'a ni le nez alongé ni la queue annelée du coati , mars qu'il a d'ailleurs le même poil, les mêmes mem- bres, le même nombre de doigts, & fur- tout des dents canines pareilles , & telles que M. Perrault les a fait deffiner pour le coari, c'eft-à-dire , anguleufes & canne- lées fur les trois faces. M. Chauveau avoue qu il ditière encore du coati par fa queue prenante, avec laquelle il fe fufpend & s'accroche à tout ce qu'il rencontre lorf- qu'il veut defcendre, a II ne la redrelTe même, dit -il; que quand fes pieds font alTurés , il s'en fert heureulement pour faifir & appro- Dij 7 6 Supplément à l^HiJîoire cher de lui ies chofes auxquelles il ne peut atteindre -, il Te couche & dort dès qu'il voit le jour, & s'éveille à l'appro- che de la nuit. Alors il eft d'une vivacité extraordinaire. Il grimpe avec une grande facilité, & fureté par-tout. Il arrache tout ce qu'il trouve, foit en jouant, foit en cherchant des infeéles , fans cela on pour- roit le iaiiïer en liberté ; Se même , avant d'être en France, on ne Tattachoit pas du tout, il fortoit Se alloit où il vouloit pendant la nuit , & le lendemain matin on le retrouvoit toujours couché à la même place -, on vient à bout de l'éveiller en l'excitant pendant le jour*, mais il femble que le foleil ou fa réverbération Teffraie ou le fuftoque. Il eft allez caref- fant , Tans cependant être docile , il fait feulement diilinguer Ton maître Se le fuivre. Il boit de tout, de l'eau, du café, 3u lait, du vin Se même de l'eau-de-vie, fur-tout s'il y a du fucre. Se il en boit juf- qu'à s'enivrer, ce qui le rend malade pendant plufieurs Jours -, il mange aufli de tout indiftindlement, du pain, de la viande, des légumes, des racines , princi- des Animaux quadrupèdes, 7 7 paiement des fruits , on lui a donné long- temps pour nourriture ordinaire du pain trempé de lait, des légumes & des fruits. Il aime pafTionnément les odeurs, & eft très-friand de fucre & de confitures. Il fe jette fur les volailles , & c'eft toujours fous Taile qu'il les faiiit -, il paroîc en boire le fang, & il les laifTe fans les dé- chirer^ quand il a le choix , il préfère un canard à une poule , & cependant il craint Teau. Il a difFérens cris*, quand il eft feul pendant la nuit, on Tentend très-fou- vent jeter des fons qui reflèmblent affez en petit à Taboiement d'un chien , & il commence toujours par éternuer. Quand il joue, & qu'on lui fait du mal, il fe plaine par un petit cri pareil à celui d'un jeune pigeon. Quand il menace, il fifïle à peu- près comme une oie j quand il eft en co- lère , ce font des cris confus & éclatans. Il ne fe met guère en colère que quand il a faim ; il tire une langue d'une longueur déméfurée lorfqu'il baille -, c'écoit une femelle, & l'on a cru remarquer que, depuis trois ans qu'elle eft en France, elle n'a été qu'une fois en chaleur, elle Diij 7 8 Supplément à rHiJloire étoit alors prefque toujours furieufe (dj. » Voici îa defcription que M. de Sève a faite d'un animal tout femblable , qui étoit à la foire Saint-Germain, en 1773. crochus & faifant la gouttière en deftbus- Longueur du corps en- P'^ds. pouces, lignes, tîer, prife en ligne fupetfi- cielle 2, ;. 6^ Longueur du corps en- tier, mefuré en ligne droite. 2. 3, jf Longueur de la tête , du ÎK)iut du mufeau à l'occiput. // 2. é» des Animaux quadrupèdes, 8 j Circonférence du bout du P'«^'- PO""^- l'sn^»' mufeau // 5. 9* Circonférence du mufeau au-defTus des yeux a ;» t. Diftance entre le bout du mufeau ôc l'angle antérieur de l'œil g i, f. Même diftance entre l'an- gle poftérieur de l'œil, ... a ï» 7. Largeur de l'œil d'un an- gle à l'autre // // 7. Ouverture de Fœil. ^ // ^, Diftance entre les angles poftérieurs des yeux en ligne fuperAcielle • . • // a 1 1 • La même diftance en li- gne droite.. yy H 9. Circonférence de la tête entre les yeux 6c les oreilles. // 7. 6, Longueur des oreilles... . // i, i. Largeur de la bafe mefu- rée en ligne droite // n 7, Longueur du cou // i. 9, Circonférence du cou... . // ^, 11, Hauteur du train de de- vant // 6. ^, Longueur de l'avant-bras depuis le coude jufqu'au poignet ff ), I. Longueur de l'avant-bras près du cowde., ». r . , . ,, , // i. ^, Dvj 8 4 Supplément à FHiJIoire ipaiffeur de l'avant ■ bras P'^c^s- PO"«s. lignes^ près du coude // i. 2, Circonférence du poignet. // 2, 7. Circonférence du méta- carpe... // z, 8. Longueur du poignet juf- qu'au bout des ongles // I. 9» Circonférence du corps, prife derrière les jambes de devant // lo. 4, Circonférence du corps, prifc à l'endroit le plus gros. // li. (»• Circonférence du corps devant les jambes de der- rière // 9. i^« Hauteur du train de der- rière // 7. 3. Longueur de la jambe depuis le genou jufqu'au ta- lon li 4' 7» Largeur du haut de la jambe // 2. i, Épailleur // i. 4. Largeur à Tendroit du ta- lon jf I. 3» Circonférence du méta- tarfe // 2. 9» Longueur depuis le talon jufqu'au bout des ongles... . // ?• a Largeur du pied de de- vinât a I* s* des Animaux quadrupèdes, 8 J Largeur du pied de der- P'^'^** pouœs. Ugnet. tière „ i. i. Longueur des plus grands on§ï" /, „ ^\. Largeur à la bafe // 3. // Longueur de la queue... . i, 3, ^. Circonférence de la queue à fon origine // 4. €, Diamètre de la queue à fon origine (^ej // z. l, La conformité des noms de kinkajou & de carcajou m'avoir porté à croire, avec tous les autres Naturaliftes , qu'ils appartenoient au même animal. Cepen- dant , ayant recherché dans les anciens Voyageurs, j'ai retrouvé ce même pafïage de Denis , que je n'avois cité qu'en partie ^^ parce que j'avois imaginé que ce Voya- geur s'étoit trompé, en difant que le kin- kajou, que je prenois alors pour le car- cajou, reflèmbloit à un chat, d'autant que tous les autres Voyageurs s'accordoient à donner au carcajou une figure différente (z) Defcription donnée par M. de Sève. f Tome VI,/û^e 213. 8 (j Supplément à VHiJlôire & femblable à celle du glouton. Voici donc ce pafïàge en entier, « Le kinkajou refîemble un peu à un chat d'un poii roux-brun -, il a la queue îongue & la relève fur Ton dos pliée en deux ou trois plis •, il a des griftes & grimpe fur les arbres , où il fe couche tout de fon long fur les branches pour at- tendre fa proie &z fe jeter deiiiis pour la dévorer. H fe jette fur le dos d'un ori- gnal, Tentoure de fa queue, lui ronge le cou au-dedus des oreilles jufqu'à ce qu'il tombe. Quelque vire que puiGTe* courir l'orignal, & quelque fort qu'il puifle fe frotter contre les arbres ou les builTons, le kinkajou ne lâche jamais prife, mais s'il peut g-igner l'eau il eft fauve, parce qu'alors le kinkajou lâche prife & faute à terre. Le:s renards font fes chafleurs -, ils vont à la découverte ta«dis que le kinka- jou ell en embufcade , où il attend l'ori- gnal que les renards ne manquent pas de lui amener (f), » (f) Defcription géographique & hiftorique des côtes de l'Amérique feptenulonale , par M. Denis ^^ des Animaux quadrupèdes. 8 7 Cette notiez s'accorde afTez avec k figure & la defcriptron que nous venons de donner de cet animai, pour préfumer que ce 11: le même, & que le carcajou & îe kinkajou, font deux animaux d'efpèces diftindes & féparées , qui n'ont de com- mun entr'eux que de Te jeter fur les ori- gnaux & fur les autres bêres fauves pour en boire le fang. Nous venons de dire que le kinkajou fe trouve dans les montagnes de la nou- velle Efpagne -, mais il fe trouve aufîi dans celles de la Jamaïque, où les naturels du pays ie nomment Poto j & non pas kinkajou. M. Colinfon m'a envoyé le deffin de ce poto ou kinkajou que je donne ici (planche xviiijj avec la notice fuivante. tt Le corps de cet animal eft de cou- leur uniforme , Se d'un roux mêlé de gris cendré, le poil court mais très-épais, la tête arrondie, le mufeau court, nu & noirâtre, les yeux bruns, les oreilles cour- tes & arrondies, des poils longs tout au- tour de la gueule, qui font appliqués fur le mufeau & iie forment point de mouf* 8 8 Supplément à VHiJloire taches -, la langue étroite , longue , 8c que Tanimal fait fouvenc fortir de (z gueule de trois ou quatre pouces *, la queue de couleur uniforme, diminuant toujours de grofTeur jufqu'à Textré- mité, qui fe recourbe lorfque Tanimal ie veut, & avec laquelle il s'attache & peut failîr 8c ferrer fortement, cette queue eft plus longue que le corps qui a quinze pouces, depuis le bout du nez jufqu'à Textrémité du corps, &: la queue en a dix-fept. Cet animal avoit été pris dans les mon- tagnes de la Jamaïque , il eft doux & on peur le manier fans crainte*, il eft comme endormi la Journée & très-vif pendant la nuit \ il diffère beaucoup de tous ceux dont le genre eft déterminé s fa langue n*eft pas Cl rude que celle des chats ou des autres animaux du genre des vlverra , auquel il a rapport par la forme de la tête & par celle des griffes. Il a autour de la bouche beaucoup de poils longs de deux à trois pouces, qui font bouclés & très-doux. Les oreilles font placées bas & prefque vis-à-vis de rœii -, quand il dort il fe met en boule, à peu-près comme Sn^e.M xE laNKi^^Jor i ^^^ W.Ed^. Fl.XFTR. pacj.S^. jl-i,^. j^l, Jfd^ Th. RcnuwàtScuIp- T.E POTOT oiiKmEAJOIT POTOT. des Animaux quadrupèdes, 8 9 îe hérifTon , Tes pieds ramafTés en devant ^ étendus fous les joues. II fe fert de (a. queue pour tirer un poids aufïï pefant que Ton corps (g)» 33 II efi: évident , en comparant les deux deiïins & la description de M. Colinfon, avec celle de M. Simon Chauveau, qu'elles ont toutes deux rapport au même animal, à quelques variétés près, qui nen chan- gent pas refpèce. (s() Note envoyée par M. Colinfon à M. de Buffon, 12 Décembre 1766. 5 o Supplément a VHiJloire ADDIT ION A Vardcle de la KouJJette & de la Rougette^ & à r article des Chauve-Jouris\ J'ai trouvé dans une note de M. Com- nierfon, qu'il a vu à Tîle de Bourbon des iTiiJiers de grandes Chauve-fou ris (Rouf- fertes & Rougettes) qui voltigeoient fur le foir en bandes comme les corbeaux, & fe pofoient particulièrement fur les arbres de vaccoun ^ dont elles mangent les fruits. H ajoute que, prifes dans la bonne faifon, elles font bonnes à manger, 'que leur goût approche abfolument de celui du lièvre, & que leur chair efl éga- lement noire. * Tome I V, page lo. * Tome VI, page 167. des Animaux quadrupèdes. 9 1 Feu M. de la Nux, qui étoit mon Correfpondant dans cette même île, m'a envoyé, depuis Timpreflion de mon Ou- vrage , quelques obfervations , & de très- bonnes réflexions critiques fur ce que j'ai ait de CCS animaux , volume IV, Voici l'ex- trait d une très-longue lettre fort inftruc- tive qu'il m'a écrite à ce fujet de l'île de Bourbon , le 24 odobre 1772. « J'aime également, me dites-vous, Monfieur, dans votre lettre du 8 mars 1 770, j'aime également quelqu'un qui m'apprend une vérité ou qui me relève d'une er- reur j ainfi, écrivez -moi , je vous fup- plie , en toute liberté & toute franchife... Oh pour le coup Je réponds, Monfieur, on ne peut pas mieux à votre noble invi- tation. Je n'ai point héiité de me livrer aux détails, & je ne veux point excufer ma prolixité, bien fâché même de n'en favoir pas plus fur les rouffettes, pour avoir à vous en dire davantage. Les preu- ves ne peuvent être trop multipliées ( me femble ) quand il s'agit de combattre des erreurs accréditées depuis long-temps. L'on diroit que l'on n'a vu ces animaux 5 2 Supplément à VHiJloire quW les yeux de Teifroi 5 on les a trouvés laids, monilrueux, &, fans autre exanien que ia première infpeafon de leur figure, on leur a fait des mœurs, un caradcere & des habitudes qu'ils n ont point du tout, comme ii la méchanceté, la férocité, la mal-propreté écoient infé- parables de la laideur. » M. de la Nux obferve que, dans ma defcription^ le volume de la rouffette eft exagéré, ainfî que le nombre de ces animaux, que leur cri n'a rfen d'épou- vantable -, il ajoute, qu'un homme ou- vrant la bouche & rétrécilTant le paflage de la VOIX en afpirant & refpirant fuccef- fîvementavec force, donne à peu-près le fon rauque du cri d une roulTette, & que cela n'eft pas fort effrayant. Il dk encore, que quand ces animaux font tranquilles fur un grand arbre, ils ont un gazouille- nient de fociété léger, & qui n'eft point deplaiianr. » Page 61. Pline a eu raifon, dit-il, * Tome IV, ^a^z 12. des Animaux quadrupèdes. ^ 3 de traiter de fabuleux le récit d'Héro- dote -, les roulFettes, les rougettes, au moins dans ces îles, ne fe je.ttent point fur es hommes-, elles les fuient bien loin de les attaquer. Elles mordent' & mordent très-dur , mais c'eft à leur corps défen- dant, quand elles font abattues, foit par ïe court-bâton:, foit par le coup de fu- fil, ou prifes dans d^s filets -, & quiconque en eft mordu ou égratigné, n'a qu à s'en prendre à fa mal-adrelTe, & non à une férocité que l'animal n'a point. P^g^^2:, notes a.b:, chQ volume des^ rouilettes eft ici plus approchant du vrai. . . . Les chauve -fourïs volent en vleinjour dans le Malabar. Cela eft vrai des roufïèttes & non des rougettes. Les autres volent en plein jour : cela veut feulement dire qu'on en voit voler de temps à autre dans le cours du jour -, mais une à une & point en troupes. Alors elles volent très- haut & alTez pour que leur ampleur paroifTe moindre de plus de moitié. Elles vont fort loin & à tire- d'ailes , & Je crois très-pofïïble qu'elles traverfent de cquq île de Bourbon à l'île Je France en alTez peu de temps ( la dif- 9 4 Supplément à VHijloire tance efl: au moins de trente lieues ). Elles ne planent pas comme Toifeau de proie, comme la frégate , &c. mais dans cette grande élévation au-deflus de la furface de la terre, de cent, peut-être deux: cents toifes & plus , le mouvement de leurs bras efl: lent -, il efl: prompt quand elles volent bas , & d'autant plus pt ompt qu'elles font plus proches de terre. A parler exadement , la rouflette ne vit pas en fociété -, le befoin d'alimens , la pâture les réunifTent en troupes , en com- pagnies plus ou moins nombreufes. Ces compagnies fe forment fortuitement fur les arbres de hautes futaies , ou chargés ou à proximité des fleurs ou^ des fruits qui leur conviennent. On voit les rouf- fettes y arriver fuccelTivement , fe prendre par les griffes de leurs pattes de derrière & refl:er là tranquilles fort long-temps, fi rien ne les effarouche ^ il y en a cepen- dant toujours quelques-unes, de temps en temps, qui fe détachent & font com- pagnie. Mais qu'un oifeau de proie paffe au-defl'us de l'arbre, que le tonnerre vienne à éclater, qu'il fe tire un coup de fufil OU fur elles çu dans le canton, ou des Animaux quadrupèdes. 9 c que déjà pourchafTées & effarouchées, elles entrevoient au-deiïbus d'elles quel- qu'un, foit cha (Te ur ou autre, elles s'en- volent toutes à la fois, & cefl: pour lors qu'on voit en plein jour de ces compa- gnies, qui, quoique bien fournies, n obf- curcilfent point l'air j elles ne peuvent voler alTez ferrées pour cela; l'expreflion eftau moins hyperbolique. Mais dire, on voit fur les arbres une infinité de grandes chauve - fouris qui pendent attachées les unes aux autres fur les arbres^ c'eft dire allez mal une faufleté, ou du moins une abfurdité. Les rouffettes font trop hargneufes pour fe tenir ainlî par la main j &, en confîdérant leur forme, on recon- noît aifément rimpofTibilité d'une pareille chaîne. Elles branchent ou au-deiïus "ou au-delTous , ou à coté Iqs unes des autres ,^ mais toujours une à une. Je dois placer ki le peu que j'ai à dire des^ rougettes. On n'en voit point voler de jour-, elles vivent en fociété dans des grands creux d'arbres pourris, en nombre quelquefois de plus de quatre cents. Elles ne fortent que fur le foir à la grande brune , & rentrent avant l'aube. L'on 5 6 Supplément à VHifioire afTure, &ii pa^e en cette île pour conf- tant, que quelle que foit la quantité dm- dividus qui compofent une de ces locié- tés, il ne s^ trouve quun feul mâle-, je «ai pu vérifier le fait. Je dois feulement dire que ces animaux fédenraircs par- viennent à une haute graHîe -, que, dans le commencement de la Colonie, nombre de gens peu aifés & point délicats, mf- truits fans doute par les Malacafles, s'ap- provifionnoient largement de cette graifTe pour en apprêter leur manger, fax vu le temps où un bois de chauve-lourrs (c*eft ainfi quon appeloit les retraites de nos rougettes) étoit une vraie trouvaille. Il étoit facile, comme on en peut juger, de défendre la fortie de ces animaux, puis de les tirer en vie un à un, ou de les étouffer par la fumée, & de façon ou d'autre de connoître le nombre de fe- melles & de mâles qui compofoient la fociété : je n en 'fais pas plus fur cette efpèce. Je reviens à la note. . . . Autre hyperbole. Le bruit que ces animaux font vendant la nuit en dévorant en grande troupe les fruits mars quilsfavent difcer* ner dans l'épaijfcur des bois En liiant cela. des Animaux quadrupèdes, 9 7 cela, qui n'attribuera ce prétendu bruit à Tadteî de maftication? le bruit que Ton entend de fort loin , & de jour comme de nuit , eft celui naturel à ces animaux quand ils font en colère, & quand ils fe difputent la pâture*, & il ne faut pas croire que les roulîèttes ne mangent que la nuit. Elles ont l'œil bon ainlî que l'odorat, elles voient très-bien le jour j il n'eft point merveilleux qu'elles difcernenc dans l'épaifïèur des bois les fruits , \qs graines mûres ainfî que les fleurs. D'ail- leurs les bananes de toutes efpèces , dont elles font très-friandes, les pèches &: les autres fruits que l'es Indiens cultivent, ne font point dans l'épailïèur des bois La roujjette ejl un bon gibier. . . . Ouf , pour qui peut vaincre la répugnance qu'infpire fa figure. La jeune fur-tout de quatre à cinq mois, déjà grafïè, eft en fon genre aulîî bonne que le pintadeau, que le marcaiïin dans le leur. Les vieilles font dures, bien que très-gralîes, dans la faifon des fruits qui leur conviennent, :'eftàdire, pendant tout Tété & une 3onne partie de l'automne. Les mâles ur tout acquièrent en vieilliilant un fumet Tome IX, Quadrupèdes^ E j) 8 Supplément à VHiftoire déplaifant & fort. , . . . 11 n-eft F^ autrement exaa de dire en gênerai /.. /Wim.«««"^-^Onfa.tquei_lndien ne mange tfaucun animal, q^'lne^'^^ aucun. Peut-être bien les Maures, les Malayes en mangent-ils -, certainement bien des Européens en mangent-, ainii, dans le vrai, on mange des roullettes dans l'Inde quoique l'Indien, proprement dir, n'en mange pas- Dans cette île, on mange des roulTettes & des rougetces. _ Après l'examen ci-deflus, ,e viens au corps de l'hiftoire-, il a beloin de refti- oppofer ce que je connois des roui SL,cequerenatvu,&cequenonr imaginé les autres, d'aptes lefquelslHif- torien de la Nature a parle. Les rouffettes & les rougettes font na- 'tutelles dans les îles de France, de Bourbon & de Madagafcar. Il y. a c.n- auanfe ans & plus (en, 77 ^^q"e) habite Se de Bourbon. Quand j'y,arrivai, en feptembrer;..,ces animaux éioient auffi communs, même dans les quartiers dejà SSq^'xls y font rares aauehemen. î,, raifon en eft toute uatureue, l. la des Animaux quadrupèdes, 9 9 forêt n'étoit pas encore éloignée des éra- bliiïemens , & il leur faut la forêt -, au- jourd'hui elle eft très reculée, i."" La roulFette ell vivipare, & ne met au jour qu'un feul petit par an. 3.'' Elle eft ch^L^éQ pour fa viande, pour fa graiife, pour \qs jeunes individus, pendant tout Fécé, tout Tautomne & une partie de Thiver , par les Blancs au fulîl, par les Nègres au filet-, ï\ faut que refpèce diminue beaucoup & en peu de temps-, outre qu'abandonnant ies quartiers établis pour fe retirer dans ies lieux qui ne le font pas encore, & dans rintérieur de file, les Nègres marrons ne les épargnant pas quand ils le peuvent. Le temps des amours de ces animaux eR ICI vers le mois de mai, ceft- à-dire, en général, dans le milieu de Tautom'ne. Celui de la fortre des fœtus eft environ un mois après féquinoxe du printemps ; ainfî, la durée de la geftation eft de quatre & demi à cinq mois. J'ignore celle de raccroifîement des ^^mis, mais je fars quilparoît fait au folftice d'hiver, ceft- à-dire, à peu-près au bout de huit mois, depuis la nailïànce. ]c fais de plus qu'on îie voit plus de petites rouITettes , pailé Eij loo Supplément à VHiJloire Avril & Mai, temps auquel on diftingue aifément les vieilles des jeunes, par les couleurs plus vives des robes de celles-ci. Les vieilles griionnent, je ne fais pas au bout de quel temps, & c'eft pour lors quelles font très-dures, les mâles fur- tout •,c'eft pour lors que ceux-ci fentent très-fort , comme je Tai déjà à:K\ quil ny a que des Nègres qui puiffent en man- per , & qu'il n'y a de bon que leur grailTe , dont en général l'efpèce ell allez bien pourvue depuis la fin du printemps juf- qu'au commencement de l'hiver. Ce n'eft certainement pas la chair de quelque efpèce que ce foit, qui fournit rembonpoint des rouflettes & des rou- gettes, ni même qui fut le moindrement partie de leur nourriture-, ce n'ell: pas de fa viande qu'il leur faut. Bref , ces animaux ne font du tout point carnalliers, ils font & ne font que frugivores. Les bananes , les pêches, les goyaves, bien des Ws de fruits dont nos forêts font fuccefTivement pourvues , les baies de guy & autres , voilà de quoi ils fe nourrilTent , & ils ne le nour- rilTentque de cela*, ils font encore très- friands de fucs de certaines fleurs à Q\\\- des Animaux quadrupèdes, i ô i belles, relies entr'autres celles de nos bois puans, dont le neclareum eft très- fuccindt -, ce font ces fleurs très-abon- dantes en Janvier & Février, plus généra- lement au cœur de Tété, qui attirent vers le bas de notre île les roulFettes en grand nombre ^ elles font pleuvoir à terre les étamines nombreufes de ces fleurs, & il eft très-probable que c'eft pour la Çuccion du neclareum des fleurs à ombelles , peut- être encore de nombre d'autres fleurs de genres diflerens , que leur langue eft telle que l'apprend l'exacte & favante defcription qu'en a donnée M. Dauben- ton. J'obferverai que la mangue eft un fruit dont la peau eft réfineufe, & que nos animaux n'y touchent point. Je fais qu'en cage on leur a fait manger du pain , des cannes de fucre, &c. je n'ai pas fu (î on leur avoit fait manger de la viande , crue fur-tout, mais en euiTent-elles mangé en cage, ce n'eft point dans l'état d'ef- clavage que Je les confidère, il change trop les mœurs, les caradtères, les habi- tudes de tous les animaux. Dans le très- vrai, l'homme n'a rien à craindre de ceux-ci pour lui perfonnellement ni pour E iij X I o 2 Supplément à VHiJloire fa volaille. Il leur eft de toute impoflihi- lité de prendre, je ne dis pas une pouîe, mais le moindre petit oifeau. Une rou{- fette ne peut pas , comme un fcUicon , comme un épervier, &:c. fondre fur une proie. Si elle approche trop la terre, elle Y tombe & ne peut reprendre ie vol qu'en grimpant contre quelque appui que ce puifTe être, fut-ce un homme qu'elle rencontrât^. Une fois à terre, elle ne peut que s'y traîner maufladement & afTez lentement , aufîî ne s'y tient - eHé que le moins de temps qu'elle peut *, elle n'eft point faite pour la courfe -, voudroit- elle attraper un oifeau fur une branche? la dégaine avec laquelle elle eft fouvenc obligée d'en parcourir une pour aller vers le bout mettre le vent dans fcs voiles j '-* J*ai vu une roufîette toute jeune encore en- trer au vol dans ma maifon Ji ia grande brune, s'abattre exaâement aux piec-s d'une jeune NégrelTe de fept à huit ans. & incontinent grimper ie long de cet enfant, qui, par bonl^eur, ctoit proche de moi. Je la débarraflai afiez promptement pour que ies crochets des aifes n'euflent point encore Ht» teint ou fes épaules ou fon vifage. des Animaux quadrupèdes, i ô 3 pour aller prendre Ton vol, montre évi- demment que telles tentatives ne lui réuiïïroienf jamais. Et, afin de me mieux faire entendre, je dois dire que, pour s'envoler , ces aiiimaux ne peuvent , comme les oifeaux, s'élancer dans Tair, il faut qu'ils le battent des ailes à plu- fieurs reprifes, avant de dépendre fes griiies de leurs pattes de Tendroit ou ils fe font accrochés \ Se quelque pleines que foient les voiles en quittant la place, leur poids les abaiiTe , & pour s'élever , ils parcourent la concavité d'une courbe. Mais la place où ils fe trouvent quand il faut partir, n'eft pas toujours commode pour le jeu libre de leurs ailes, il peut fe trouver des branches trop proches qui Tempêcheroient , Se dans cetZQ conjondlure la roLiiTette parcourt la branche jufqu'à ce qu'elle puiiîë prendre fon eiTor fans rifque. Il arrive aifez fouvent, dans une nombreufe troupe de ces quadrupèdes volans, furprife, ou par un coup de ton- nerre, ou un coup de fufil, ou par telle autre épouvantail iuhky Se furprife fur un arbre de médiocre hauteur , comme de vingt à trente pieds, fous les bran- E iv 104 Supplément a VJUjloire ches -, iî arrive, dis-je, aiTez ordinaire- ment que plufieurs tombent jufqu'à terre, avant d'avoir pu prendre Tair nécefTaire pour ïes foutenir, & on les voit incon- tinent remonter le long des arbres qui Te trouvent à leur portée, pour prendre îeur vol il- tôt qu'elles le peuvent. Que Ton fe reprcfente des Voyageurs chafïant ces animaux qu'ils ne connoifiTent point, dont la forme & la figure leur caufent un certain ePiroi , entourés tout-à-coup d'un nombre de rouffettes tombées de leur fait-, que quelqu'un de la bande fe trouve empqtré d'une ou deux rouiîertes grim- pantes, & que, cherchant à fe débarrafîer & s'y prenant mal , il foit égratigné , même mordu, ne voiià-t-il pas le thème d'une relation qui fera les rouffettes fé- roces, fe ruant fur les hommes, cher- chant à les blelFer au vifage , les dévo- rer , &c. & au bout du compte cela fe réduira à la rencontre fortuite d'animaux d'efpèces \ktw ditiérentes , qui avoient grande peur les uns des autres. J'ai dit plus haut qu'il falloit la foret aux rouf- fettes -, Q\\ voit bien ici que c'eft par inf- ûnél de confervation qu'elles la cherchent. des Animaux quadrupèdes, i o ^ & non par caradère fauvage & farouche. A ce que j'ai déjà fait ccnnoîcre des rouf» fetres & des rougettes, (î j'ajoute qu'elles ne donnent point fur la charogne, que naturellement elles ne mangent point à terre, qu'il faut qu'elles foient appendues pour prendre leur nourriture, j'aurai, je penfe, détruit le préjugé qui les fait car- nivores , voraces , méchantes , cruelles , ScQ. (i je dis de plus que leur vol eft aufîî lourd, auiîi bruiant, fur-tout proche de terre, que celui des vampires doit l'ctre peu, doit être léger, j'aurai, par ce der- nier caradlcre, éloigné confidérablement encore une efpèce de l'autre. De ce que l'on voit par fois des roul- fettes rafer la furface de l'eau, à peu-près comme fait i'hyrondelie, on les a fait fe nourrir de poillon, on en a fait des pê- cheurs , & il le falloir bien , dès qu'on vouioit qu'elles mangeafTent de tout. Cette chair ne leur convient pas plus que toute autre. Encore une fois, elles ne fe nourriflfent que de végétaux. C'ed: pour fe baigner qu'elles rafent l'eau, & li elles fe foutiennent au vol plus près de l'eau qu'elles ne le peuvent de la terre , c'eil Ev io6 Supplément à VHiJloirc que la réfiftance de celle-ci intérefTe îe battement des ailes qui eft libre fur Teau. De cçc\ réluite évidemment la propreté naturelle des rouflèttes. J'en ai bien vu> j'en ai bien tué, Je n'ai jamais trouvé fur aucunes d'elles la moindre faletéj elles font au(îi propres que le font en gé- néral les oifeaux. La rouflette n'eft pas de ces animaux que nous fommes portés à trouver beaux *, elle eft même déplaifante à voir en mou- vement & de près. Il n'y a qu'un feul point de vue, &: il n'y a qu'une feule attitude qui lui foit avantageufe relative- ment à nous, dans laquelle on la voie avec une forte de plaifir, dans laquelle tout ce qu'elle a de hideux, de monftrueux dïfparoît. Branchée à un arbre , elle s'y tient la. tête en bas, les ailes pliées & ^xa^lement plaquées centre le corps : ainfî fa voilure, qui fait fa difformité, de même que fes pattes de derrière qui Isl foutiennent à l'aide des griftes dont elles font armées, ne paroifTent point. L'on ne voit en pendant qu'un corps rond, pot- telé, vêtu d'une robe d'un brun-foncé^^ très-propre & bien colorié, auquel tient des Animaux quadrupèdes, i o 7 une tête, dont la phyfionomie a quelque chofe de \nî & de ^n. Voilà l'attitude de repos des roulîettes *, elles n'ont que celle- là , & c'eft celle dans laquelle elles Te tiennent le plus long-temps pendant le Jour. Quant au point de vue, c'eft à nous à le choi/îr. Il faut fe placer de manière à les voir dans un demi- raccourci, c'eft-à- dire, à 1 élévation au-dcfïbs de terre de quarante à foixante pieds, & daqs une diftance de cent cinquante pieds, plus ou moins. Maintenant qu'on Te reprélence îa tête d'un grand arbre garnie dans Ton pourtour & dans Ton milieu de cent, cent cinquante , peut-être deux cents de pareilles girandoles, n'ayant de mouve- ment que celui que le vent donne aux branches, & l'on fe fera YïdÀ^ d'un tableau qui m'a toujours paru curieux , Se qui fe fait regarder avec plaifir. Dans les Cabi- nets les plus riches en fujets d'Hiftoire Naturelle, on ne manque pas de placer une roulTerte éployée & dans toute l'é- tendue de fon envergure*, de forte qu'on la montre dans fon adtion & dans tout fon laid. Il faudroit, me femble, s'ii étoit pofîible, en montrer à côté ou au: E vj I o 8 Supplément à VHiJloire deiïus, quelqu'une dans Tattirude natu* relie du repos -, car celle que montre î'eftampe "^5 n'efl point encore la véri- table : on ne voit jamais les rouiT'ettes à terre tranquilles fur leurs quatre jambes. Je terminerai ces notes en difant que la roulîette & la rougetce fournifîènt une nourriture faine. On n'a jamais entendu dire que qui que ce Toit en ?di été in- commodé 5 quoique nombre de fois on en ait m.angé avec excès. Cela ne doit point furprendre, dès que Y on fait hicn que ces animaux ne vivent que de fruits mûrs, de fucs & de fleurs, & peut-être des exudations de nombre d'arbres. Je le foupçonnoTS fortement \ le palïàge d'Hérodote me le fait croire \ mais je ne Fai pas aiïèz vu pour donner la chofe comme une vérité confiante. * Tome IV, PUnche II, page, a2. des Animaux quadrupèdes. 1 05^ ADDITION ^A V article des Chauve-foiiris \ iVl* P ALLAS, qui nous a donné des defcriptions de deux Chauve-fouris qu'il regarde comme nouvelles , Se dont j'ai cru devoir faire copier les figures (plan- ches XIX & XX J, avertit que la chauve- fouris fer-de-Iance , dont j ai donné h defcription 8c la figure "*", ne doit pas être confondue avec la chauve-fouris don- née par Séba, fous la dénomination de la chauve - fouris commune d'Améiique. M. Pallas dit avoir vu les deux efpèces> 8c qu'après les avoir comparées., il s'efl aCïuré qu'elles font très-diftérentes Tune de l'autre. Je ne purs que le remercier de m'a voir indiqué cette méprife. I Tome V 1 , page 167. ■^ Tome V I , Planche xviii , page i67> 1 1 o Supplément à PHiJIoire Il nous donne enfuite la defcription d'une de ces chauve-fouris nouvelles, qu'il dit être des Indes, Se qu'il appelle Céphalotte j laquelle eft en eftet diffé- rente de toutes les chauve-fouris que nous avons décrites dans notre Ouvrage ; voici l'extrait de ce qu'en dit M. Pallas. « Cette efpèce de chauve-fouris, jufqu'à préfent inconnue des Naturaliftes, retrouve aux îles Moluques , d'où on a envoyé deux individus femelles à M. SchlolTer à Amf- terdam. La femelle ne produit qu'un petit-, on peut le conjedurer par ce que M. Pallas , dans la dilTedion qu'il a faite d'une de ces femelles, n'a trouvé qu'un fœtus. » Il appelle cette chauve-fouris cépha- -îotte 5 parce qu'elle a la tête plus groffe à proportion du corps que les autres chauve- fouris -, le cou y efl: aufîi plus diftind, parce qu'il eft moins couvert de poil. ce Cette chauve-fouris , continue M. Paî» las, diffère de toutes les autres pn les dents des fou ris ou même des hérillons^ des Animaux quadrupèdes, i i i paroifTant plutôt fartes pour entamer les fruits que pour déchirer une proie j les dents canines dans la mâchoire fupé- rieure, font féparées par deux petites dents-, & dans ia mâchoire inférieure, ces petites dents manquent, & les deux canines de cette mâchoire font comme les incifives dans les fouris, » Je crois devoir rapporter ici une Table du nombre & de l'ordre des dents dans les efpèces de chauve-fouris, & qui m'a été communiquée par M. Daubenton. On verra d'autant mieux, par cette Table, que la chauve-fouris céphalotte , & une autre dont je parlerai tout-à l'heure, fous le nom de chauve- fouris -mu faraigne ^ font de nouvelles efpèces qui n'ont été mdiquées que par M, Paiias, I r î 1 Supplément à FHiJlolre NOMS des Chauve -s ou RIS. INCISIVES fupérieures. INCISIVES inférieures. Le Fer- à-cheval La Feuille 4. 4-. Z. 1, 6. 4. 6. 6, ..... .<î. 4. 4. 6. 6. 6. 6. 4. 4» Le Rat volant Le Mulot volant La Marmot'te volante. Le Lérot volant 2. • ••*•• 2. 1. Le Campagnol volant. LaNoaule Le Serotine Le Chien volant La Roaiîette LaPipiftrelie L'Oreillar La Chauve-fouris Le Mufcardin volant. . Le Fer-de-lance La Céphalotte LaChauvc-foLirisinufariiffne. ^- 4. 4. 4. 4. 4. 4- 4. ^- 4. 2. -^• des Animaux quadrupèdes, i i 5 Mâchelières fupéneares. Mâchelières inférieures. 10. 10. 10. 10. .8. 10, .8. 10. 10. 12. li. 10. li. li. 12. ÎO. 10. ,6. CANINES. 4. 4. 4. '4. ■4. 4. 4. •4. ■4. .4. ,4. ,4. .4. .4. .4. .4. ,4. •4. TOTAL. .2(^. ,2.6, ,16, .28. .28. .30. .32. .32. .32. .3i. .34. .3(î. .38. .32. .22.. .24, I I 4 Supplément à VHijloire « La queue de cette chauve-fouris céphalotte, n'eft pas longue*, elle eft, dit M. Palias, (îtuée fous la membrane entre les deux culiFes. La forme des narines e(t un caracftcre par lequel on peut diftin- guer 5 au premier coup-d'œii, cette chauve- lour'fs de toutes les autres. La forme de la pupille des yeux, difîère aulîî de celle des autres chauve-fouris *, la poicrine a une plus grande ampiiuide , & reiïèmble plus que dans aucune autre efpèce à lai poitrine des oifeaux. » On peut voir la defcrrption détaillée des parties extérieures & intérieures de cet animal dans l'Ouvrage de M. Palias, Nous nous contenterons d'en extraire ïci les dimen/ions principales. pieds, pouces, lignes Envergure i. 2. 6. Longueur de l'animal juf- qu'à l'origine de la queue... * 3. 9. Longueur de la tête » i. 3. Largeur de la tête * " 9. Épaillèur de la tête « * 8, Longueur des oreilles. .. . " ' U Largeur des oreilles » • ^, Longueur de l'humérus des ailes « i. 8. des Animaux quadrupèdes, i i f pieds. pouces. lignes. Longueur de l'avant-bras. * 2. 3. Longueur du fémur * » 7\^ Longueur des jambes... . • H 9 î. Longueur de la queue.. , ■» il lO. Longueur de la partie de la queue au-delà de la mem- brane ^ » II ^f- La féconde efpèce de chauve-fouris, donnée par M. Pailas, fous la dénomina- tion de Vcfpenilio forïcinus y ou chauve- fouris-mufaraigne, eft du genre de celles qui n'ont point de queue, & qui portent une feuille fur le nez, mais c'eft la plus petite efpèce de ce genre-, elle efl; allez commune dans les régions les plus chaudes de l'Amérique, comme aux îles Caribes & à Surinam. Il paroît que la figure en a été donnée par Edwards, /^/^^zc/ze CCij figure i ; cette chauve-fouris a le mufeau plus long & plus menu que les autres, & c'ed ce qui fait qu'elle a aufîî un plus grand nombre de dents. La langue eft très-fmgulière, tant par fa longueur que par la ftrudure. Le mâle & la femelle ne diiierent prefque en rien que par les par- ties fexuelles. I I 6 Supplément à VHiJloire pieds, pouces, lignes; Envergure * 8. 3» Longueur de Tanimal juf- qu'à la queue " ^. !• Longueur de la tcte * * ii. Largeur de la tête -» ' y. Longueur de la feuille au- cleflus du nez o m z. Longueur des oreilles.. . . * ' 47. Longueur du lobe interne de l'oreille * # 2. Largeur de l'oreille * * 4. Longueur de l'humérus.. . * i. " Longueur de l'avant-bras. " i. 4, Longueur du fémur. « " 6". Longueur des jambes. .. . * * (T, Longueur des pieds avec les ongles » ' ^ f. 'D' Je renvoie à l'ouvrage de M. Pallas, pour le détail de la deicription des par- ties extérieures & intérieures de cet ani- mal, que ce favant Naturalise a faite avec beaucoup de foin &: de précifion. ',/ . ri["^''7\^m . L y. a:///. /y. T/T ./.' I. A cnAX \i^: - s o URi s CEPirAL o t ji . "a . VI. T^n . Zr X.EMl-. Fl.XX.ra^ .iiff. JfL'ri/Jc-tftlr.rcul. ^A CHAUA^K^SOUKIS MUSARAIGNE. des Animaux quadrupèdes, i i 7 ADDITION Aux articles du Sarigue ^ de la Mainiofe & du Cajo-^ polin\ iVl« DELA Borde, Médecin du Roi à Cayenne, m'a écrie qu'il avoir nourri, çians un petit tonneau, trois Sarigues, oii ils fe laifibient aifément manier -, ils man- gent du poiiïbn, de la viande cuite ou crue, du pain, du hiÇcuït, Sec, ils font continuellement à fe lécher les uns les autres-, ils font le même murmure que les -rhats quand on les manie. « Je ne me fuis pas aperçu, dk-il, qu ils euiïent aucune mauvaife odeur. Il y a des efpèces plus grandes & d'autres plus ' Tome IV, j^a^es 132, 178 &■ 183, I I 8 Supplément à VHifcoire petites (a). Ils portent également leurs petits dans une poche fous le ventre, & ces petits ne quittent jamais la mamelle, même lorfquils dorment*, les chiens les tuent, mais ne les mangent pas. Ils ont un grognement qui ne fe fait pas en- tendre de fort loin-, on les apprivoife aifé- mentj ils cherchent à entrer dans les pou» îaillers où ils mangent la volaille, mais leur chair n eft pas bonne à manger -, dans certaines efpèces, elle eft même dune odeur infupportable, ScTanimaleft appelé puant par les habitans de Cayenne, » II ne faut pas Confondre ces farigues puans de M. de la Borde, avec les vrais puans ou mouflettes , qui forment un genre d'animaux très-différens de ceux-ci. M. Vofmacr, Directeur des Cabinets d'Hiftoire Naturelle de S. A. S. M. le Prince d'Orange, a mis une note, page 6^ (a) On m'a nouvellement envoyé , pour le Cabinet , une peau de ces petits farigues de Cayenne , qui n'avoit que trois pouces & demi de longueur, quoique l'animai fût adulte , & la queue quatre pouces & demi. des Animaux quadrupèdes, i i 9 ia defcription d'un écureuil volant. Amjierdamj, 17^7, dans laquelle il dit a Le coefcoes efl le bofch ou hcurfrult des Indes orientales, lephuanderdQ Séha , & le didelphis de Linna:us. Le favant M. de Buft'on-^, nie abfolument Ton exiftence aux Indes orientales, & ne Tac- corde qu'au nouveau monde en particu- lier. Nous pouvons néanmoins afliirer ce célèbre Naturalifte, que Valenrin & Séba ont fort bien fait de placer ces animaux , tant en Afie qu en Amérique. J ai moi- même reçu Tété dernier, des Indes orien- tales, le mâle & la femelle. La même ef- pèce a auffi été envoyée à M. le Dodeur Schloiïer , à Amfterdam , par un ami d'Amboine-, quoique pour moi je n'en connoifiTe pas d'autres que ceux-ci ^ de forte qu'ils ne font pas lî communs. La principale diiîérence entre le coefcoes 'des Indes orientales , & celui des Indes * Tome î V, ^a^e. 139, 12 0 Supplément à VHiJloire occidentales 5 conriftejfuivant mon obfer- vation, dans la couleur du poil, qui, au mâle des Indes orientales, eft tout-à-fait blanc , un peu jaunâtre. Celui de la femelle eft un peu plus brun , avec une raie noire ou plutôt brune fur le dos. La têce de celui des Indes orientales eft plus coutte, mais le mâle me paroît Tavoir un peu plus longue que la femelle. Les oreilles, dans cette efpèce, font beaucoup plus courtes qu'à celle des Indes occidentales. La defcription de la féconde efpèce, dont parle aulîi Valentin , eft trop diflufe pour pouvoir s'y rapporter avec quelque certitude. y> Je ne doute pas que M. Vofmacr n'aie reçu dQS Indes orientales des animaux mâles & femelles, fous le nom de coep £oes ; mais les diftérences qu'il indique îui-même entre ces coefcoes & les fari- gues, pourroient déjà faire penfer que ce ne font pas des animaux de même ef- pèce. J'avoue néanmoins que la critique de M. Vofmacr eft jufte, en ce que j'ai dit, que les trois philanders de Séba n'étoient que le même animal, tandis qu'en des Animaux quadrupèdes. 1 1 1 qu'en effet le troifième, c eft-à-dire , celui de la planche xxxix de Séba eft un animal différent, & qui fe trouve réelle- ment aux Philippines, & peut-ê:re dans quelques autres endroits des Indes orien- tales, où il eft connu fous le nom de coefcoes ou cufius ou cufos.J'ai trouvé, dans le voyage de Chriftophe Barche witz , la notice fuivante. ce Dans 11 le de Lethy il y a des cuf' eus ou cufosj dont la chair a à peu-près le goût de celle du lapin. Cet animal ref- femble beaucoup pour la couleur à une marmotte -, les yeux font petits, ronds & brillans, les pattes courtes, & la queue , qui eft longue, eft fans poil. Cet animal faute d'un arbre à un autre comme un écureuil, Se alors il fait de fa queue un crochet, avec lequel il fe tient aux bran- ches pour manger plus facilement les fruits. Il répand une odeur défagréable qui approche de celle du renard. Il a une poche fous le ventre, dans laquelle il porte fes petits, qui entrent 8c fortent par- defTous la queue de Tanimal. Les vieux Tome IX. Quadrupèdes» F 121 Supplément à VHiJloire fautent d'un arbre à l'autre en portant leurs petits dans cette poche (b).^^^ llparoît, par le caradère de la poehe fous le ventre & de la queue prenante, que ce cufcus ou cufos des Indes orien- tales, eft en edet un animal du même genre que les philanders d'Amérique s mais cela ne prouve pas qu'ils foient de 'îa même elpèce d'aucun de ceux du nou- veau continent. Ce ieroît le feul exemple d'une pareille identité. Si M. Vormaër eût fait graver les figures de ces coefcoes , commeille dit dans le texte, on leroit plus en état de juger, tant de la reflem- blance que des différences des coefcoes d'Afie avec les farigues ou philanders de l'Amérique, & je demeure toujours per- diadé que ceux d'un continent ne fe trou- veront pas dans l'autre , à moins qu'on ne ïes Y ait apportés. Je renvoie fur cela ip Leéleur à ce que j'en ai dit '^. ^ M Voyage de Barchewitz. Erfurt , I75^» - * Tome IV, pages 139 & fuir. des Animaux quadrupèdes , 123 Ce n'eft pas qu'abfolumenc parlant , & même raifonnant philorophiquement , ii ne fur polîible qu'il Te trouvât , dans les climats méridionaux des deux continens, quelques animaux qui feroient précifé- ment de la même efpèce -, nous avons dit ailleurs (c) ^ &c nous le répétons ici, que la même température doit faire dans ks dilîérences contrées du globe les mêmes effets fur la Nature organifée, & par eon- féquent produire les mêmes êtres ,- foit animaux, Toit végétaux, (î toutes les au- tres circonflances étoient comme la tem- pérature, les mêmesàtous égards i mais il ne s'agit pas ici d'une polTibilité philofo- plûque , qu'on peut regarder comme plus ou moins probable -, il s'agit d'un fait & d'un fait très-général, dont il eft aiié de préfenter les nombreux & très- nombreux exemples. Il efl: certain qu'au temps de la découverte de l'Amérique , il n'exiftoit dans ce nouveau monde au- cun des animaux que je vais nommer, L'éiéphant , le rhinocéros , l'hippopo- (c) Supplément à i'Hiftoire Naturelle, ///-12, tome I X j Partie hypothéticjue. Second Mém-jire, F ij 12 4 Supplément à VHiJîoïre tame, îa giratfe, îe chameau, le droma- daire, le buffle, le cheval, râne,ieiion, le trgie , les linges, les babouins, ies guenons, &: nombre d*autres dont j'ai fait i'énumération ^^ 8c que de me me le tapir , le lamas, la vigogne, le pécaii, le jaguar, îe cougar, l'agouti, le paca, le coati, lunau, l'aï, 8c beaucoup d'autres donc j'ai donné l'énumérat'on 5 n'exiftoient point dans l'ancien continent. Cette multitude d'exemples , dont on ne peut nier la vérité , ne fufiît- elle pas pour qu'on foit au moins fort en garde iorfqu'ii s'agit de pronon- cer, comme le fait ici M. Vofmacr, que tel ou tel animal (e trouve également dans les parties méridionales des deux continens. Ceft à ce cufcus ou cufos des Indes qu'on doit rapporter le partage fuivant. n II fe trouve, dit Mandeilo, aux îles Moluques un animal qu'on appelle cufos; il fe tient fur les arbres, 8c ne vit que de leurs fruits -, il reflemble à un lapin & a • Tome IHt fd^e l'jî. des Animaux quadrupèdes, i 2 y îe poil épais, frifé & rude, entre le gris & ie roux -, les yeux ronds & vifs, les pieds petits, & la queue fi forte, quil s'en fert pour fe prendre aux branches afin d'at- teindre plus aifément aux fruits (d), » Il n'eft pas queftion dans ce palFage de la poche fous le ventre, qui eft le carac- tère le plus marqué des philanders -, maïs je le répète, \\ le cufcus ou cufos des Indes orientales a ce caradtèrc, il efl; cer- tainement d'une efpèce qui approche beaucoup de celle des philanders d'Amé- rique, & je ferois porté à penfer qu'il en diftère à peu-près comme le jaguar du léopard. Ces deux derniers animaux, fans être de la même efpèce, font les plus refTembians & les plus voifins de tous les animaux des parties méridionales des deux continens. Le CRABIER. Le nom Crabier ^ ou chien crabier, que Ton a donné à cet animal, vient de (d) Voyage de Mandeflo , fuite d'OIéariu* , tome II, j}ages 384 & fuh, F iij 12 6^ Supplément à VUiJloire ce qu'il fe nourrit principalement de crabes. Il a très-peu de rapport au chien ou au renard, auxquels les Voyageurs ont voulu le comparer. Il auroit plus de rapport avec les farigucs, mais ii eft beau- coup plus gros, & d'ailleurs la femelle du crabier ne porte pas, comme la femelle du farigue, Tes petits dans une poche fous ie ventre *, ainii, le crabier nous paroît erre d'une efpèce ifolée & diftérente de toutes celles que nous avons décrites. Nous en donnons ici la figure (plan- che X X I Jj dans laquelle on remarquera la longue queue écailleufe & nue , les gros pouces fans ongles plats de devant. Cet animal, que nous confervons au Ca- binet du Roi 5 éroit encore jeune lorlqu on nous a envoyé fa dépouille*, il eiï mâle, & voici la defcription que nous en avons -pu faire. La longueur du corps entier , depuis îe bout du nez jufqu'à Torigine de la queue , effc d'environ dix-fept pouces. La hauteur du train de devant, de fix pouces trois lignes, & ceWe du train de derrière de fix pouces fîx lignes. La queue, qui eft grifâtre , écailleufe des Animaux quadrupèdes, iiy 8c fans poil, a quinze pouces & demi de longueur, fur dix lignes de grofï'euc à fon commencement, elle eft; très-menue à fon extrémité. Comme cet animal eft fort bas de jambes, il a de loin quelques relTemblan- ces avec îe chien baiïet , la tête même n'efl: pas fort diliérente de celle d'un chien , elle n'a que quatre pouces une ligne de longueur , depuis le bout du nez jufqu à l'occiput *, Tœil n eft pas grand, le bord des paupières eft noir, & au- delTus de Tœil fe trouvent de longs poils qui ont jufqu'à quinze lignes de longueur -, il y en a auiïi de femblables à c6:é de la joue vers roreiile. Les mouf- taches autour de la gueule font noires, & ont jufqu'à dix-fept lignes de long; Touverture de la gueule eft de près de deux pouces , la mâchoire fupérreure eft armée de chaque côté d\ine dent canine crochue & qui excède fur la mâchoire inférieure -, l'oreille , qui eft de couleur brune, paroît tomber un peu fur elle- même, elle eft nue, large & ronde à fon extrémité. Le poil du corps eft laineux 8c par- F iv I 2 8 Supplément à V Hiftoire femé d'autres grands poils rofdes, noirâ- tres , qui vont en augmentant fur les cuifles & vers Tépine du dos , qui efl: toute couverte de ces longs poils -, ce qui forme à cet animal une efpèce de cri- nière, depuis le milieu du dos jufqu'au commencement de la queue : ces poils ont trois pouces de longueur , ils font dun blanc- fale à leur origine jufqu'au milieu , & enfuite d'un brun-minime juf- qu'à l'extrémité. Le poil des côtés efl d'un blanc-jaune, ainli que fous le ven- tre, mars il tire plus fur le fauve vers les épaules, les cuiffes, le cou, la poitrine & la tête, où cette teinte de fauve eft mélangée de brun dans quelques endroits. Les côtés du cou font fauves. Les jambes & les pieds font d'un brun noirâtre -, il Y a cinq doigts à chaque pied \ le pied ^de devant a un pouce neuf lignes, le plus grand doigt neuf lignes , & l'ongle en gcuctière deux lignes, les doigts font un peu plies, comme ceux des rais *, il n'y a que le pouce qui foit droit -, les pieds de derrière ont un pcuce huit lignes, les plus grands doigts neuf lignes, le pouce fix lignes-, il efl gros, large & écarté des Animaux quadrupèdes, i 2 9 eomme dans ies finges , Tongle en eft plat, tandis que les ongles des quatre autres doigts font crochus & excèdent ie bout des doigts. Le pouce du pied de devant eft droit, & n'eft point écarté de laurre doigt. M. de ia Borde m*a écrit que cet ani- mal étoit fort commun à Cayennc , & qu'il habite toujours les pailétuvicrs & autres endroits marécageux. ce II eft, dit- il, fort lefte pour grim- per fur les arbres, fur lerqueis il fe tient plus fouvent qu'à terre, fur- tout pendant ie jour. Il a de bonnes dents, & fe dé- fend contre les chiens \ les crabes font (â principale nourriture, & lui profitent, car il eft toujours gras. Quand il ne peut pas tirer les crabes de leur trou avec Çsl patte, il Y introduit fa queue, dont il fe fert comme d'un crochet-, le crabe, qui îui ferre quelquefois la queue , lé fait crier -, ce cri reUemble aflez à celui d'un homme, & s'entend de fort loin, mais fa voix ordinaire eft une efpèce de grogne- m.ent fembîable à celui des petits cochons, F y 130 Supplément à VHijloire i\ produit quatre où cinq petits, & les dépofe dans des vieux arbres creux -, les naturels du pays en mangent ia chair, qui a quelque rapport à celle du lièvre. Au refte, ces animaux fe familiarilent ai- fémenr , & on les nourrit à la maifon comme les chiens & les chats , g etl-à-dire > avec toutes fortes d'alimens; ainfi, leur goik pour la chair du crabe , n eft point tout un goût exclufif (e). » ~ On prétend quil fe trouve dans^ les terres de Cayenne deux efpèces d'ani- maux , auxquels on donne le même nom de crahierj parce que tous deux mangent des crabes. Le premier eft celui dont nous venons de parler, Tautre eft non- feulement dune efpèce différente, mais paroît même être d\in autre genre. Il a 'h queue toute garnie de poil, & ne prend les crabes qu avec Tes pattes. Ces deux animaux ne fe reffemblent que pat (ej lettre dç M. de la Borde h M. de Buffon, Cayame, 12 juin I774« N-Jidtt. ri. XXI.pa<7 •^■^^' I^e Sei e J^/ J[Bi.ui Tf^ /u-u J\u^ LE CRVJHER des Animaux quadrupèdes, i 5 1 ïâtête, & diflrcrent par ia forme & les proportions du corps , aufïï-bien que par la conformation des pieds & des on-. (f) Note communiquée par M.'^s Aublet ^ Olivier. F^ î j 2 Suppkment à i^Hijlolre (iiiiiiiiwiiiiiiii^iiBiiiiMwwBiiriwiiinimTirTTnïïïTnTrMwiwrwirii iii>w ADDITION A V article du Cahiai\ JNous N AVONS que peu de chofes à ajouter aux fairs hiftorrques, & rien à la defcription très-exadle que nous avons donnée de cet animal d*Amérique, & que nous avons repréfenté, Tome V y plan^ çhi XXVIII j page 471. M. de la Borde nous a feulement écrit qu'il ell: fort com- mun à îa Guyane , & encore plus dans les terres qui avoiiinent le fleuve de l'Ama- zone, où le poiiron eft très - abondant : il dit, que ces animaux vont toujours par couple , le mâle 8c la femelle , & que les plus grands pèfent environ cent Jivres. Ils fuient les endroits habités, ne quittent pas le bord des rivières, &, s'ils aperçoivent quelqu^un, ils fe jettent à l'eau, fans plonger comme les loutres, Terne V, j}nge 470. des Animaux quadrupèdes, i j 3 mais toujours nageant comme les cochons , quelquefois néanmoins ils fe îaifTent aller au fond de l'eau, & y reftenc même aflez long-temps. On en prend fouvent de jeunes qu'on élève dans les maifons, ou ils s'accoutument aifément à manger du pain, du mil & des légumes, quoique, dans leur état de nature, ils vivent princi- palement de poifïbn. Ils ne font qu'un petit -, ils ne font nullement dangereux > ne fe Jetant jamais ni fur les hommes ni fur les chiens. Leur chair eft blanche, tendre & de fort bon goût. Ce dernier fait femble contredire ce que difent les autres relateurs, que la chair du cabiai a plutôt le goût d'un mauvais poilTon que celui d'une bonne viande. Cependant il fe pourroit que la chair du cabiai , vivant de poiiïon , eût ce mauvais goût , & que celle du cabiai, vivant de pain & de grain , ïùt en eflet très- bonne. Au refte, comme nous avons eu à Paris cet animal vivant , & que nous i avons gardé long- temps, je fuis perfuadé qu'il pourroit vivre dans notre climat j c'eft par erreur que j'ai dit , tome /^j page 47 1, qu'il étoit mort de froid. J'ai été informé 134 Supplément à VHiJloïre depuis qu'il fupportoit fort bien le froid de l'hiver j mais que, comme on ravoir enfermé dans un grenier , il fe jeta par la fenêtre & tomba dans un badin où il fe noya , ce qui ne lui feroit pas arrivé s'il n'eût pas été blelTé dans fa chute fur les* bords du balTin. des Animaux quadrupèdes, i j f ADDITION Aux articles du Tamanoir^ du Tamanduay du Four-z millier & des Tatous \ Du TAMANOIR. JN ous AVONS DONNE , Tome I fjy plan- che II ^ page 70, la figure du Tamanoir ou grand Fourmillier ^ mais, comme le deiïin n'a été fait que d'après une peau qui avoir été aflTez mal préparée , il n'eft pas aufîi exadl que celui qu'on trouvera ici (planche xxiijj qui a. été fait fur un animal envoyé de la Guyane , bien empaillé, à M. Maudhuit , Docteur en médecine, dont le Cabinet ne contient ' lomç IVy^a^es 49 & 82. I j (S Supplément à PHificirc que des chofes précreufes, par ies foins que cet habile Nacuraiifte prend de re- cueillir tout ce qu*il y a déplus rare, & de maintenir les animaux & les oifeaux dans le meilleur état poiïible. Quoique le ta- manoir que nous donnons ici foit précilé- ment de la même efpèce que celui d^ notre volume IV^ on verra néanmoins qu'il a le mufeau plus court, la diftance de Tœil à Toreille plus petite , les pieds plus courts-, ceux du devant n'ont que quatre ongles , les deux du milieu très- grands , les deux de côté fort petits : cinq ongles aux pieds de derrière , & tous ces ongles noirs. Le mufeau juf- qu'aux oreilles eft couvert d'un poil brun fort court ; près des oreilles le poil com- mence à devenir plus grand, il a deux pouces & dejvii de longueur fur les cotés du corps, il eft rude au toucher, comme celui du fanglier. U eft mêlé de poils d'un brun- foncé, & d'autres d'un blanc- fale. La bande noire du corps n'a point de petites taches blanches Atciàkç.^ 8c qui la bordent comme dans le tamanoir gravé tome IF; celui-ci a trois pieds onze des Animaux quadrupèdes, \ 3 7 pouces de longueur, c'ell- à- dire, trois pouces de plus que le premier. Voiei ies autres dimenlîons. Hauteur du train de de- P'<^«^*- Po^*^"- ''S""- vatît I. 8. Hauteur du train de der- rière I, 7. ^. Longueur du bout du mu- feau à l'angle de l'œil * 7, Ouverture de l'œil • • Ouverture de la bouche,. # i. Ouverture des narines... . * « Diftance de l'œil à l'o- reille * î. Grandeur de l'oreille.. . . « i. Longueur du cou « Longueur du tronçon de la queue , 2, Longueur du pied de de- vant Longueur de l'ergot in- terne Longueur de ce même er- got à fon origine Longueur de l'ergot Tui- vant Sa largeur à fon origine.. Longueur du troiiîcme er- got Sa largeur à fon origine,. 2. S. u 3. 6.1 I 3 8 Supplément à VHiJloire Longueur de Tergot exté- l^'^^^* pouces, hgncîv rieur , # * y. Sa largeur à fon origine. . * * 3-* Longueur du pied de der- rière , » 3, 9, Longueur de l'ergot in- terne * « 7, Longueur des trois autres ergots * I, 10, Largeur à l'origine.. .. .. * * 3. Longueur de l'ergot ex- terne * n 6» Largeur à fon origine.. .. * * 3. M. de la Borde > Médecin du Roi à Cayenne, m'a envoyé les obfervations fuivanres au fujet de cet animal. ce Le tamanoir habite les bois de îa Guyane, on y en connoit de deux ef- pèces 5 les individus de la plus grande , pèfent jurqu'à cent livres*, ils courent len- tement & plus lourdement qu'un cochon j ils traverfent les grandes rivières à k nage, & alors il n'eft pas difficile de les afïommer à coups de bâton. Dans les bois, on les tue à coups de fufil , ils n'y font pas fort communs, quoique les chiens re- fyfent de les chafler. des Animaux quadrupèdes, 139 Le tamanoir fe fert de Tes grandes grifFes pour déchirer les ruches de poux de bois qui fe trouvent par-tout fur les arbres, fur lel quels ils grimpent facilement-, il faut prendre garde d'approcher cet animal de trop près, car fes grifles font des blefïures profondes -, il le défend même avec avan- tage contre les animaux les plus féroces de ce continent, tels que les Jaguars, j cougars , &:c. il les déchire avec fes grrii'es, dont les mufcles & les tendons font d'une grande force \ il tue beaucoup de chiens, & c'eH; par cette raifon qu'ils refufenr de le chafTer. On voit fouvent des tamanoirs dans les grandes favanes incultes-, on dit qu'ils fe nourrirent de fourmis \ Ton eftomac a plus de capacité que celui d'un homme. J'en ai ouvert un qui avoic l'eftomac plein de poux de bois, qu'il avoit nouvellement mangés. La (Irudture & les dimenfions de fa langue, femblent prouver qu'il peut, aufîi fe nourrir de fourmis. Il rie fait qu'un petit dans des trous d'arbre près de terre*, lorfque la femelle nourrir, elle eft très- dangereufe même pour les hommes. Les gens du commun à Cayenne mangent k 140 Supplément à VHiJloire chair de cet animal-, elle eft noire, fans graiiïe Se fans fuinet. Sa peau eft dure & épaiire, fa langue eft d'une forme prefquc conique comme fon muleau. » M. de la Borde en donne une defcrip» tion anatomique, que je n'ai pas cru devoir publier ïc'i , pour lui laifter les prémices de ce travail quii me paroîc «voir fait avec foin. ce Le tamangir, continue M. de la Borde, n'acquiert fon accroiftèment en- tier qu'en quatre ans. Il ne refpire que par les narines -, à la première vertèbre qui joint le cou avec la tête, la trachée-artère eft fort ample, mais elle fe rétrécit tout-à- coup , & forme un conduit qui fe continue jufqu'aux narines , dans cette efpèce de cornet qui lui fert de mâchoire fupérieute. Ce cornet a un pied de longueur, & il eft au moins auiïî long que le refte de la tête*, il n'a aucun conduit de la rr?xhée-ancre à ia gueule, & néanmoins l'ouverture des Barines eft li petite, qu'on avoit de la peine à y introduire un tuyau de plume à écrire, Les yeux font auffi très-petits , Se des Animaux quadrupèdes. 1 4 1 [I ne voit que de coik^ La graifTe de cet animal eft de la plus grande blancheur. Lorfqu'il traverfe les eaux, il porte fa grande &: longue queue repliée fur le dos & Jufque fur la tête. » M." Aubîet & Olivier m ont aiïuré que le tamanoir ne fe nourrit que par le moyen de fa langue , laquelle eft enduite duiie humeur vifqueufe & gluante, avec laquelle il prend des infedes -, ils difent auiri que fa chair n'eft point mauvaife à manger. Dv TA M AND U A. Nous CROYONS devoir rapporter \ refpèce du Tamandua , l'animal donc nous donnons ici la figure (plan- che XXIII )j Se duquel la dépouille bien préparée étoit au Cabinet de M. le duc de Caylus, & fe voit aduellement dans le Cabinet du Roi *, il eft diiiérent du tama- noir, non-feulement par la grandeur, mais aufTi par la forme. Sa tête eft à pro- portion bien plus grofTe, i'œii eft Ci petit> 1 4 ^ Supplément à VHifioire qu'il n'a qu'une ligne de grandeur, en- core eft-il environné d'un rebord de poils relevés. L'oreille eft ronde & bor- dée de grands poils noirs pardefius. Le corps entier n'a qne treize pouces, depuis le bout du nez jufqu'à l'origine de la queue, & dix pouces foibles de hauteur-, îe poil de deflus le dos eft long de quinze lignes, celui du ventre, qui eft d'un blanc- faie, eft de la même longueur -, la queue n'a que fept pouces & demi de longueur, couverte par-tout de longs poils fauves , avec des bandes ou des anneaux d'une teinte légèrement noirâtre. Il n'y a , dans toute cette defcriptron , que deux caradcres qui ne s'accordent pas avec celle que Marcgrave nous a donnée du tamandua. Le premier eft la queue qui eft par-tout garnie de poils , au lieu que celui de Marcgrave , a la queue nue * à fon extrémité. Le fécond, c'eft qu'il y a cinq doigts aux pieds de devant dans notre tamandua, & que celui de Marc- grave n'en avoir que quatre ■ mais du refte tout convient allez pour qu'on puiftc croire que l'animal dont nous donnons des: Animaux quadrupèdes, 1 4 j ici ia figure, eft au moins une variété de l'efjDèce du tamandua , s'il n'eil pas préci- sément de la même efpèce. M. de ia Borde fembie l'indiquer dans îts obrervatious, fous le nom de petijC tamanoir, te II a, dit-iî, îe poil blanchâtre, long d'environ deux pouces, il peut pefer un peu plus de (oixante livres -, il n'a point de ilents , mais il a aufli des griftes fort lon- gues-, il ne mange que le jour comme i'autre , & ne fait qu'un petit. Il vit auiïi Je même, & fe t'ient dans les grands bois*, fa chair eii bonne à manger, mais on le trouve plus rarement que ie grand ta- ;iianoir. w J'aurois bien defiré que M. de la Borde m'eût envoyé des indications plus précifes & plus détaillées , qui yuroient fixé nos in- ■ certitudes au fujet de cette efpèce d'animal. Voici ce qu'il m'écrit en même temps fur le petit fourniiilier , dont nous avons donné ia figure, Tomç I Fj planche il ^ ^page 70. 144 Supplément a VHijloire ce II a le poil roux, luifant, un peu dcé-, fe nourrit de fourmis, tire fa lan- gue qui ell fort longue & faite comme un ver , & les fourmis s y attachent. Cet ani- mal n'eft guère plus grand qu un écureuil, il n*eft pas difficile à prendre, il marche aiïez lentement, s'attache comme le pa- refleuxfur un bâton qu'on lui prélente, dont il ne cherche pas à s'en détourner, & on le porte ainfi attaché où l'on veut. Il n'a aucun cri -, on en trouve fouvent d'accrochés à des branches par leurs griffes. Ils ne font qu'un petit dans des creux d'arbres, fur des feuilles qu'ils châ- tient fur le dos. Ils ne mangent que la nuit-, leurs griftes font dangereufes & ils les ferrent fi fort, qu'on ne peut pas leur faire lâcher prife. Ils ne font pas rares, mais difficiles à apercevoir fur les ar- bres. » M. Vofmaër a fait une critique aflez mal fondée de ce que j'ai dit au fujet des four milliers (a). — — (a) Defcription d*un grand écureuil volant, des Animaux quadrupèdes. 1 4 j a Je dois remarquer, drt-il, contre le rentiment de M. de BufFon, Tome IV^ pages 65? &fuLV. que Tannée pafTée M. Tul- bagh a envoyé un animal fous le nom de porc de terre, qui eft le myrmécophagc de Linnxus -, en force que Defmarchais & Kolbe ont raifon de dire que cet animal fe trouve en Afrique , auîTi-bien qu'en Amérique. A juger de celui-ci qui a été envoyé dans Tefprit-de-vin , paroilîanc être tout nouvellement né, & ayant déjà la grandeur d'un bon cochon de lait, l'animal parfait doit être d'une taille fort Gonfidérable. Voici les principales diffé- rences, autant qu'on peut les reconnoître à cet animal fi jeune. Le groin eft à fon extrémité un peu gros, rond & aufîi comme écrafé en delïus. Leurs oreilles font fort grandes, longues , minces , pointues & pendantes. Les pieds de devant ont quatre d )rgts , le premier & le troilième d'une longueur égale, le fécond un peu plus long, & le quatrième ou l'extérieur un peu plus court que le troifième. Leurs quatre on- glets font fore longs , peu crochus , poin- tus, & à peu-près d'une égale grandeur j. Tome IX, Quadrupèdes, G 1^6 Supplément à PHifioire les pieds de derrière ont cinq doigts y dont les trois intermédiaires iont prefque également longs, & les deux extérieurs beaucoup plus courts \ les onglets en font moins grands, & les deux extérieurs les plus petits. Sa queue , fans être fort longue, eft grolTej & fe termine en pointe. Les deux myrmécophages de Seba , tome //S pL XXXV II:, figure 2 ; & pL XL j figure r jy font certainement les mêmes, 6c ne diffèrent entr'eux que par îa couleur^ la figure en eft fort bonne. Ceft une efpèce particulière tout- à- taie ditlerente du tamanduaguacu de Marc-p grave, ou tamanoir de M. de Bufton. » On eroiroit, après la ledture de ce pafiàge, que je me fuis trompé au fujec de cet animal, donné par Séba , plan- che xxxvil 3 «.'' 2. Cependant j'ai dit précifément, Tome IF, page 59, ce que dit ici M. Vofmaër. Voici comme je me^ fuis exprimé : V animal que Séba défigne parle nom de tamandua, myrmécophage d'Amérique, tome I." page 60, & donc il donne la figure^ planche xxxvii , n.° 2 , ne peut fe rapporter à aucun des troi^ r/.\XIf.r-r^7J4i' I \i/A . /////,.;.-,//•vn ■ LE T AMAN DU A des Animaux quadrupèdes. 14J donc il eji ici quejiion. Or les trois anf«< maux d'Amérique dont j'ai parlé, font le tamanoir, le tamandua 8c le petit four- millier j donc tout ce que dit iciM. Vcf- mae'r ne fait rien contre ce que j'ai avancé , puifque ce que j'ai avancé fe ré- duit à ce que le tamanoir, le tamandua êc le fourmiilier ne fe trouvent qu'en Amérique, & non dans l'ancien conti- nent. Cela eft fi pofuif, que M. Vofmaër ne peut rien y oppofer. Si le myrméco* phage de Séba, pL xxxvii^ figure 2, le trouve en Afrique , cela prouve feu- lement que Séba s'eft trompé en l'appe- lant myrmécophage ^Amérique ; mars cela ne prouve rien contre ce que j'aÊ avancé, & je perfide, avec toute raifon, à foutenir que le tamanoir, le tamandua & le fourmiilier ne fe trouvent qu'en Amérique & point en Afrique. D^s TATOUS. Nous AVONS DONNi^ la gravure d'une ^ Tome IV, Flanch xv > page 126. G il 1 4 8 Supplément à VHiJloire dépouille d'encoubert ou tatou à fix bandes mobiles \ nous n'avons pu alors nous procurer Tanimal entier s ii "o^s eft arrivé depuis , & nous en donnons ici la figure (planche jfX/F^defTinée d'après nature vivante, par M. de Sève, qui ma remis en même temps la delcription fui- vante. ce L'encoubert mâle a quatorze pou- ces de longueur fans la queue, il eft afTez conforme à la defcription qui fe trouve dans THiftoire Naturelle-, mais il eft bon d obferver qu'il eft dit dans cette defcrip- tion que le bouclier des épaules eft formé par cinq bandes ou rangs parallèles de petites pièces à cinq angles avec un ovale dans chacune: je penfe que cela varie, car celui que j'ai defîiné a le bouclier des épaules compofé de fix rangs parallèles, dont les petites pièces font des hexagones irréguliers. Le bouclier de la croupe a dix rangs parallèles , compofés de petites pièces droites, qui forment comme d^î carrés-, les rangs qui approchent de Tex- trémité vers la queue , perdent la forme carrée : T AT ou A T. O XGUE (J ITE X^E . des Animaux quadrupèdes. 1^3 ce tatou , dont voici l'extrait : Cet animal étoit vivant à Londres, chez Mylord Southwell, il venoit d'Amérique j cepen- dant la figure que cet Auteur en donne, dans les Tranra61:ions philofophrquesj n'a été defîînée qu'après i'animal mort. Se c'eft par cette raifon qu'elle eft un peu dure &roide, comme elle i'eft aufîî dans la planche xxv que nous donnons ici. Cet animal pefoit fept livres, avoir du poids j & n'étoit que de la groiïeur d'un chat ordinaire -, c'étoit un mâle qui avoic même afTez grandi, pendant quelques mois qu'il a vécu chez Mylord Southwell-, on le nourrifToit de viande & de lait , il rèfufoit de manger du graine des fruits j ceux qui l'ont apporté d'Amérique , ont afliiré qu'il fouilloit la terre pour s'y loger. Gv 154 Supplénent à l'BiJloire ADDI TI ON A V article de VUnau & de l'Ai\ On connoît à Cayenne, dit M. de la Borde, deux efpèces de ces animaux, l'une appelée pareffeux-honteux :, l'autre mou- ton-parejfeux ; celui^i eft une fois plus long que l'autre, & de la même grof- feur-, il a le poil long, épais & blanchâ- tre, pèfe environ vingt-cTnq livres. Il le jette fur les hommes depuis le haut des arbres, mais d'une manière fi lourde & li pefante, qu'il eft aifé de l'éviter, llmaiige ie jour comme la nuit. ce Le parelTeux-honteux a des taches noires , peut pefer douze livres , Te tient toujours furies arbres, mange des feuilles « Tome VI, page 72. des Animaux quadrupèdes. 155 de bois canon, qui ^ont réputées poi- fon. Leurs boyaux empoifonnent les chiens qui les mangent, & néanmoins leur chair eft bonne à manger, mais ce n'eft que le peuple qui en fait ufage. Les deux efpèces ne font qu'un petie qu ils portent tout de fuite fur le dos. Il y a grande apparence que les femelles mettent bas fur les arbres, mais on n'en eft pas fur. Ils fe nourriOTent de feuilles de monbin & de bois canon. Les deux efpèces font également communes, mais lin peu rares aux environs de Cayenne. Ils le pendent quelquefois par leurs gtiffes à des branches d'arbres qui fe trouvent fur les rivières , & alors il eft aifé de couper la branches & de les faire tomber dans l'eau, mais ils ne lâchent point prife 8c y reftent fortement attachés avec leurs pattes de devant. Pour monter fur un arbre, cet animal étend nonchalamment une de fes pattes de devant qu'il pofe le plus haut qu'il peut fur le pied de l'arbre, il s'accroche ainfi avec fa longue griffe, lève enfuite fon corps fort loutdement, & petit à petit , pofe l'autre patte 5 & continue de I j 5 Supplément à VHiJloire grimper. Tous ces mouvemens font exé- cutés avec une lenteur & une nonchalance inexprimables. Si on en élève dans \qs maifons , ils grimpent toujours fur quel- ques poteaux ou même fur les portes, & ils n'arment pas fe tenir à terre j ii on îeur préfente un bacon îorfqu'ils font à terre, ils s'en faifi fient tout de fuite, & montent jufqu'à Textrémité , ou ils fe tiennent fortement accrochés avec les pattes de devant , & ferrent avec tout le corps l'endroit où ils fe font ainfi per- chés. Ils ont un périt cri fort plaintif & langoureux qui ne fe fait pas entendre de îoin (a ). » On voit que le parelTeux- mouton de M. de la Borde eft celui que nous avons appelé unau ^ êc que fon parefTeux hon- teux eft Yaï'j dont nous avons donné les defcriptions & les figures Tome F'Ij planches V^VI & vil ^ pages -ji & fuiv, M. Vofmae'r, habile Naturalifte & Dï^ (a) Exti-ait des obfervations de M. de îa Borde? Médecin du Roi h. Cayenne. des Animaux quadrupèdes, i 5 7 redeur des Cabinets de S. A. S. Mon- feigneur ie Prince d'Orange, m*a repro- ché deux chofes que j'ai dites au fujet de ces animaux j la première, fur la manière dont ils fe laifTent quelquefois tomber d un arbre. Voici les expreilîons de M. Vofmaër. « On doit abfoîument rejeter îe rap- port de M. de Buifon, qui prétend que ces animaux ( Tunau & l'aï ) trop lents pour defcendre de Tarbre, font obligés de fe laifîèr tomber comme un bloc lorf* qu'ils veulent être à terre (h). » Cependant je n'ai avancé ce fait que fur le rapport de témoins oculaires, qui m'ont alTuré avoir vu tomber cet animal quelquefois à leurs pieds , & l'on voit que le témoignage de M. de la Borde > Médecin du Roi à Cayenne, s'accorde avec ceux qui m'ont raconté le fait , & que par conféquent ton ne doit jpofs (h) Defcription d'un Pareffeux pentadaâile de Bengaie , jjrt^e 5. Jmjlerdam^ 1767. 1^8 Supplément à VHiJloire ( comme îe dit M. Vofmacr ) ahfolument rejeter mon rapport à cet égard. Le fécond reproche eft mieux fondé, J*avoue très-volontiers que J'ai fait une méprife, îorfque j'ai dit que Tunau & Tai n'avoient pas de dents > & Je ne fais point du tout mauvais gré à M. Vofmacr d avoir remarqué cette erreur , qui n'efl venue que d'une inattention. J'aime au- tant une perfonne qui me relève d'une erreur, qu'une autre qui m'apprend une vérité, parce qu'en eftet une erreur corri- gée efl une vérité. des Animaux quadrupèdes, i 5 9 ADDITION A V article de V Eléphant \ 3 E DONNE ici ('planche x^vi ) la figure d'un Éléphant qui étoit à la foire Saint- Germain en 1773*, c étoit une femelle qui avoic iix pieds fept pouces trois lignes de longueur, cinq pieds fept pou- ces de hauteur , & qui n étoit âgée que de trois ans neuf mors. Ses dents n'étoient pas encore toutes venues , & Tes défenfes n'avoient que fix pouces fix lignes de longueur. La tête étoit très-grolTe , Pœil fore petit, l'iris d'un brun-foncé. La mallè de fbn corps informe & ramafifée, paroifiToit varier à chaque mouvement, en forte que cet animal femble être plus ditforme dans le premier âge que quand il eft adulte -, la peau étoit fore brune avec — 1 1 tmmmmmmÊmaimmmmmÊtaÊÊimmmmtti- ■^ Tom« lVj^<7^e_i8.7v I 6o Supplément à VHiJloire des rides & des plis affez fréquens \ les deux mamelles avec des mamelons appa- rens font placées dans Tinter valle des deux jambes de devant. Bimenjions de cet anïmal. Longueur du corps mefu- P>^^^- P°"«'- ''^""' rée en ligne droite ^. 7» 3» Hauteur du train de de- vant 4- ^°* ^' Hauteur du train de der- i-ière f. !• "^y La plus grande hauteur du corps f • 7» /r Hauteur du ventre i. 3» ^» Longueur de la tête > de- puis la mâchoire à l'occiput, ï» ^* ^■^* Longueur de la mâchoire inférieure // 8« 9» Diftance entre le bout de la mâchoire inférieure & l'angle de l'œil 2. f. 9. Diftance entre l'angle pof- térieur ôc l'oreille // ^°» ^' Longueur de l'œil d'un angle à l'autre a ^» 4» Largeur entre les deux yeux I. ï» ï°* Longueur des oreilles en arrière. i» 3. 7. des Animaux quadrupèdes, i 6 1 pieds, pouces, ligne». Hauteur de roreille i. 2. 4. Circonférence du cou. .. . y. j, i. Circonférence du corps derrière les jambes de de- vant 7. 8. // Circonférence du corps , devant les jambes de der- rière 7. 8. i* Circonférence du corps à l'endroit le plus gros 8, // 7, Longueur du tronçon de la queue 2. I, 4. Circonférence de la queue à fon origine i, i. 9, Longueur de l'avant-bras , depuis le coude au poignet.. 2, i. 6. Largeur du haut de la jambe i. 10. 6, Longueur du talon juf- qu'au bout des ongles f/ 9, 6, Largeur d«u pied de de- vant // 8, 3, Largeur du pied de der- rière /, 10, f. Longueur des plus grands ongles /, I. 9. Largeur /, 3. g Longueur de la trompe étendue 3. 7. 3. Il nous a paru , en comparant le mâle I 6 1 Supplément à VHiJîoire & îa femelle que nous avons tous deux vus, le premier eh 177 1, & Tautre en 17-73, quen général la femelle a les formes plus groilès & plus charnues que 3e mâle 5 au point qu'il ne feroic pas polîî- ble de s'y tromper ^ feulement elle a les oreilles plus petites , à proportion que le mâle 5 mais le corps paroîlîoit plus renflé, îa tête plus grofîe & les membres plus arrondis. Dans Tefpèce de Téléphant, comme dans toutes les autres efpèces de la Na- ture , la femelle efl: plus douce que lé mâle, celle-ci étoit même carefTànte pour îes gens quelle ne counoifToit pas, au îieu que Téléphant mâle efl fouvent re- doutable. Celui que nous avons vu en 1771, étoit plus fier, plus indifférent & beaucoup moins traitable que cette fe- melle. C'eft d'après ce mâle que M. de * Sève a deiîîné la trompe & l'extrémité de îa verge, repréfentée (planche xxv il ), Dans letat de repos, cette partie ne pa- roît point du tout à l'extérieur-, le ventre femble être abfolument uni, & ce n'eft que dans le moment où l'animal veut uriner que l'extrémité fort du fourreau , des Animaux quadrupèdes, i 6 3 comme on îe voit repréfenté. Cet élé- phant maie, quoique prefque auflTi jeune que la femelle, étoit, comme je viens de le dire, bien plus difficile 2 gouverner. Il cherchoit même à faifir avec fa trompe les gens qui Tapprochoient de près, & il a fouvent arraché les poches & les baf- ques de l'habit des curieux. Ses maîtres même étoient obligés de prendre avec lui des précautions, au lieu que la fe- melle fembloit obéir avec complaifance. Le feul moment où on l'a vu marquer de l'humeur a été celui de Ton emballage dans Ton caifTon de voyage. Lorfqa'on voulut la faire entrer dans ce cailTon, elle refufa d'avancer, Se ce ne fut qu'à force de contrainte & de coups de poin- çon dont onlaprquoitparderrièrequon la força d'entrer dans cette efpèce de cage, qui fervoit alors à la tranfporter de ville en ville. Irritée des mauvais traite- mens qu'elle venoit d'elTuyer , Se ne pouvant fe retourner dans cette prifon étroite, elle prit le feul moyen qu'elle avoit de fe venger-, ce fut de reiiiplir fa trompe Se de }eter le volume d'un feau I 64 Supplément à VHiJloire d'eau au vifage & fur le corps de celui qui l'avoit le plus harcelée. Au refte, on a repréfenté la trompe vue pardeiTous , pour en faire mieux connoître la ftruàure extérieure & la flexibilité. J'ai dit , dans THiftoire Naturelle de l'éléphant. Tome I J^j pages 271 & fuiv, qu'on pouvoit préiumer que ces animaux ne s'accouploient pas à la manière des autres quadrupèdes, parce que la pofition relative des parties génitales dans les in- dividus des deux fexes, paroît exiger que la femelle fe renverfe (dr le dos pour re- cevoir le mâle. Cette conjedture, qui me paroifloit plaufible , ne fe trouve pas vraie, car Je crois qu'on doit ajouter foi à ce que je vais rapporter d'après un témoin oculaire. M. Marcel Blés , feigneur de Mocrgef- tel, écrit de Bois-le-duc dans les termes fuivans: « Ayant trouvé dans ïe bel ouvrage, de M. le Comte de Bufïon, qu'il s'eft trompé touchant l'accouplement des éléphans, je des Animaux quadrupèdes, Kd j puis dire qu'il y a plufieurs endroits en A(îe & en Afrique, où ces animaux fe tiennent toujours dans les bois écartés & prefque inacceiîîbles , fur- tout dans le temps qu'ils font en chaleur *, mais qile dans i'île de Ceyian, oii j'ai demeuré douze ans, le terrein étant par-tout ha- bité, ils ne peuvent pas fe cacher iî bien, & que , les ayant conftamment obfervés , j*ai vu que la partie naturelle de la fe- melle fe trouve en effet placée prefque fous le milieu du ventre, ce qui feroic croire, comme le dit M. de BufFon, que les mâles ne peuvent la couvrir à la façon des autres quadrupèdes-, cependant il n'y a qu'une légère différence de iituation: j'ai vu , lorfqu'ils veulent s'accoupler , que îa femelle fe courbe la tête & le cou, & appuie les deux pieds & le devant du corps également courbés, fur la ra-, cine d'un arbre, comme fi elle fe prof- ternoit par terre , les deux pieds de der- rière reliant debout & la croupe en haut, ce qui donne aux mâles la facilité de la couvrir & d'en ufer comme les autres quadrupèdes. Je puis dire aufîî que les femelles portent leurs petits neuf mois i66 Supplément à Fliijîoire ©u environ. Au refte, il efl: vrai que les éléphans ne s'accouplent point iorfqu ils ne font pas libres. On enchaîne fortement ies mâles quand ils font en rut, pendant quatre à cinq femaines *, alors on voit par fois fortir de leurs parties naturelles une grande abondance de fperme, & ils font ii furieux pendant ces quatre ou cinq fe- maines,queleursCornacks ou gouverneurs lie peuvent ies approcher fans danger. On a une annonce infaillible du temps oii ils entrent en chaleur, car quelques Jours avant ce temps, on voit couler une liqueur huileufe qui leur fort d'un petit trou qu'ils ont à chaque coté de la tête. Il arrive quelquefois que la femelle qu on garde à Técurie dans ce temps , s'échappe & va Joindre dans les bois les éléphans fau- vages -, maisvqi^elques jours après, fon Cor- nack va la chercher ëc l'appelle par fon nom tant de fois qu'à la fin elle arrive, fe foumet avec docilité, Se fe lailTe conduire & renfermer , 8c c'eft dans ce cas où Von a vu que la femelle fait fon petit à peu-près au bout de neuf mois. » 1} me paroît qu'on ne peut guère dou- Slip. :N'.i:Mi FI. Ta?n . IX. Pl.JOŒl,pa^.z^^. <^^^i- ^ Sc/umàr Se. l'eue PHANT FEMELLE. Pl.xxFir.pa^ . 266. Sciron Se des Animaux quadrupèdes. 1 6 7 ter de la première obfervation fur la inanière de s'accoupler, des éléphans , puifque M. Marcel Bies alTure l'avoir vu \ mais je crois qu'on doit fufpendre Ton jugement fur la féconde obfervation, toMçhant la durée de la geftation qu'il dit n'être que de neuf mois, tandis que tous les Voyageurs afïurent qu'il palîe pour confiant que la femelle de l'éléphant porte deux ans. "U i(î 8 Supplément à l ' Hijloire ADDIT ION A V article du Rhinocéros \ jN ous avons vu un fécond Rhîno- céros , nouvellement arrivé à la ménagerie du Roi. Au mois de feptembre 17703 i- nétoit âgé que de trois mois, fi Ton er croit les gens qui Tavoient amené j maiî je fuis perfuadé qu il avoit au moins deux ou trois ans, car fon corps , y compris h tête, avoit déjà huit pieds deux pouces de longueur fur cinq pieds fix pouces de hau- teur, & huit pieds deux pouces de circon- férence. Obiervé un an après , Ton corpî s^étoit alongé de fept pouces-, en forte quil avoit, le 2 S août 1771 , huit pieds neuf pouces, y compris la longueur de la tête -, cinq pieds neuf pouces de hau- teur, & huit pieds neuf pouces de circon- — ( » Tome IV^ page 317. ference; des Animaux quadrupèdes, i 6 9 férence. Obfervé deux ans après, le 12 août 1772, la longueur de Ton corps, y compris la tête, étoit de neuf pieds quatre pouces \ la plus grande hauteur , qui étoit celle du train de derrière, de fix pieds quatre pouces , & la hauteur du train de devant , étoit de cinq pieds onze pouces feulement. Sa peau avoit la couleur & la même apparence que Técorce d'un vieil orme , tachetée en certains endroits de noir & de gris, & dans d autres re- pliée en filions profonds, qui formoient des efpèces d'écaiiles. Il n'avoir qu'une corne de couleur brune, d'une fubftance ferme & dure. Les yeux font petits & faillans , les oreilles larges & aflfez refTem- blantes à celles de l'âne. Le dos, qui eft creux, femble être couvert d'une felle na- turelle, les jambes font courtes & très- . grofTes, les pieds arrondis parderrière, avec des fabots pardevant, àiwï(ts en trois parties. La queue eft affez fembla- ble à celle du bœuf, & garnie de poils noirs à fon extrémité. La verge s'alonge fur les tefticules, & s'élève pour l'écou- rement de l'urine que l'animai pouffe Tome IX, Quadrupèdes, H I 70 Supplément à VHlJîoirc alTez loin de lui , & cette partie paroîc fort petite relativement à la groffeur du corps-, elle effc d ailleurs très - remarqua- ble par Ton extrémité , qui forme une cavité comme l'embouchure d'une trom- pette*, le fourreau ou ritui dont elle fort, eft une partie charnue dune chair ver- meille fembiable à celle de la verge -, & cette niêpi e partie charnue, qui forme le premier étui, tort d'un fécond fourreau pris dans la peau comme dans les autres animaux ; fa langue eft dure & rude au point d'éco rcher ce qu il lèche s aufîi ijîange-t-il de grodes épines fans en ref- fentir de douleur. Il lui faut environ cent foixante livres de nourriture par jour-, les Indiens & les Africains, & fur- tout les Hottentots en trouvent la chair bonne à illanger. Cet animal peut devenir domef- tique en rélevant fort jeune , & il pro- 'duiroit dans l'état de domefticité plus ai- fément que l'éléphant. « Je nai jamais pu concevoir (dit avec raifon M. P.) pourquoi on a laide en Afie le rhinocéros dans fon état fau- des Animaux quadrupèdes. 171 vâge fans remployer à aucun ufage, tan- dis qu'il elt fournis en Abyfïïnie , & y fert à porter des fardeaux faj, M. de BufFon , dit M. le chevalier Bruce, a conjeduré qu*ii y avoit, au cen- tre de l'Afrique, des rhinocéros à deux cornes*, cette conjedture s'eft vérifiée. En effet 5 tous les rhinocéros que j*ai vus en Abyiïîniej ont deux cornes-, la première, ceft-à-dire, la plus proche du nez eft de la forme ordinaire ^ la féconde, plus tran- chante à la pointe, efttoujoursplus courte que la première, toutes deux naifTent en même temps, mais la première croît plus vite que l'autre & la furpafTe en grandeur, non-feulement pendant tout le temps de laccroidëment, mais pendant toute la vie de Fanimal (^bj, » D'autre part, M. Allamand, très-habile Naturalifte, écrit à M. Daubenton, par faj Défenfe des Recherches fur les Américains, #û^e 95- (bj Note communiquée , par M, le chevalier Bruce , à M. de Buffon, Hi-, ijz Supplément à VHljîoire ■ une lettre datée de Leyde, îe 3 1 o(5tobre i'j66y dans les termes fuivans; age 187. des Animaux quadrupèdes, i 77 vue de face, relTemble à celle dun bœuf fans cornes. Les oreilles petites & arron- dies par ie bout , n ont que deux pouces deux lignes -, les jambes font groflfes & courtes, le pied tient beaucoup de celui de réléphant, la queue n'eft longue que de trois pouces onze lignes , & elle eft couverte, comme tout le refte du corps, d'un cuir dur & ridé. Sa forme eft ronde, mais large à fon origine, & plus aplatie vers fon extrémité, qui eft arrondie au bout en forme de petite palette, en forte que l'animal peut s'en aider à nager. Par une note que m'a communiquée M. le chevalier Bruce, il afî'ure que, dans fon voyage en Abyflinie , il a vu un nom- bre d'hippopotames dans le lac de Tzana , fîtué dans la haute Abyllînie, à peu de diftance des vraies fources du Nil , & que ce lac Tzana, qui a au moins feize lieues de longueur, fur dix ou douze de largeur, eft peut-être l'endroit du monde où il y a le plus d'hippopotames. Il ajoute qu'il en a vu qui avoient au moins vingt pieds de longueur, avec les jambes fort courtes & fort mafîives. Nous avons reçu de la part de M. L, H V 178 Siipplànent à PHiJIoire Boyer de Calais, Officier de marine, une- petite^ relation qui ne peut appartenir qu'à l'hippopotame. a Je crois, dit il, devoir vous faire^ part de Thilloire d'une fameufe béte que- nous venons de détruire à Louangue. Gec animal, qu'aucun marin ne connoit,étoir plus grand 8c plus gros qu'un cheval de carroife. Il habiroit la rade de Louangue depuis deux ans. Sa tête e(l n:ionii:rueufe & fans cornes, Tes oreilles font petites,. & il a le moufflon du lion. Sa peau n'a point de poil, mais elle eft: épaiiTe de quatre pouces. Il a les jambes & les pieds femblablcs à ceux du bœuf, mais plus courtes. C'eil: un amphibie qui nage très- bien, & toujours entre deux eaux-, il ne mange que de l'herbe*, ion plailir étoic d'enfoncer toutes les petites chaloupes ou canots-, &, après qu'il avoir mis à la nage le monde qu'elle contenoit, il s'en retournoit fans faire de mal aux hommes -, mais comme il ne lailloit pas que d'être incommode & même nuiiible , on prit le parti de le détruire. Mais on ne put ea . venir à bout avec les armes à feu j il a le des Animaux quadrupèdes, i y 9 coup-d œil fî fin , qu*à la feule lumière de l'amorce il étoic bientôr plongé. On le bieiïa fur le nez d'un coup de hacbe, parce qu'il approchoit le monde de fort près , & qu'il étoic adez familier , alors il devint li furieux, qu'il renveria toutes les chaloupes & canots fans exception. Oi\ ne réullit pas mieux avec un piège de greffes cordes, parce qu'il s'en aperçut, & que dès- lors il fe tenoit au loin. On crut pouvoir le joindre à terre, mais il n y vient que la nuit, s'en retourne avant îe jour, & paîTe tantôt dans un endroit ^ tantôt dans un autres cependant comme on avoir remarqué qu'il ne s'étoit pas éloigné d'un pafTage pendant plusieurs jours de fuite, nous fumes cinq nous y embufquer la nuïî: armés de fufils chargés de lingots , & munis de labres ; l'animal ayant paru , nous tirâmes tous enfemble fur lui-, il fut bleiïe dangereufement, mais il ne relia pas fur îe coup , car il fut encore fe jeter dans un étang voilin où nous le perdimes de vue, & ce ne fut que le furleodemain que les Nègres vinrent dire , qu'ils l'avoiejit trouvé mort fur le bord de l'étang. Je pris deux dems de cet animal , longues H vj I 8 o Supplément à PHiJloire d un pied & grofles comme ie poing-, il en avoir fix de cette taille, & trois au milieu du palais beaucoup plus petites -, ces dents font d'un très-bel y voire {aj. (a) Lettre de M. L. Boyer de Calais, datée à Louangue , côte d'AngoIe, le ao août i-jô"]. des Animaux quadrupèdes, i 8 i ADDITION de V Editeur Hollandois y ( M. le Profefleur Allamand ) à l* article de l'Hippopotame'^,. XL NE MANQUE à la dcfcription que M.deBufîona donnée de THippopotame aduice, d'après Zerenghi, qu'une figure qui repréiente au vrai cet animal. M. de Buffon, toujours original, n'a pas voulu copier celles que diftérens Auteurs en ont publiées -, elles font toutes trop im- parfaites pour qu'il ait daigné en faire ufage-, &3 quant à l'animal même, il ne lui éroit guère polîibie de fe le procurer*, il eft fort rare dans les lieux même donc * Page 28 & planche m, volume XJI de cet Ouvrage, Edition de Hollande, /rt-4.^ I 8 2 Supplément à VHijîoire il eft originaire, & trop gros pour être tranfporté fsns de grandes difficultés. On en voit à Leyde, dans le Cabinet des curiofircs naturelles de rUniveriîté, une peau bourrée qui y a été envoyée du cap de Bonne-efpérance. Quoiqu'elle y foit depuis près d'un iiècle , elle a été fi bien préparée, qu'elle oftre encore la figure exacte de ctt animal: elle eft foutenue par des cercles de fer & par des pièces de bois alïèz folides, pour que le delie- chement n'y ait produit que des altéra- tions peu confîdérables. Comme c'eftvrai- femblablement la feule curiolité de ce genre qui foit en Europe, je crois que tous ceux qui aiment l'Hiftoire Natu- relle, me fauront bon gré de la leur avoir fait connoître par la gravure, & d'en avoir enrichi le magnifique Ouvrage de M. de Buffon. Ainfi la planche , que nous * ajoutons ïci^ repréfente l'hippopotame mieux qu'il n'a été repréfente jufqu'à préfent, ou plutôt c'eft la feule figure que l'on en ait^ car, dans toutes les autres qui ont été publiées, cet animal n'eft pas reconnoilTable , fi l'on en excepte celle quife trouve dans un livre Hollandois, des Animaux quadrupèdes, i 8 j où il efl: queflion du Léviathan , dont il eft parlé dans rÉcriture Sainte, & qui » été faite fur le même modèle que Ton a copié ici -, mais les proportions y ont été niai obfervées. li feroit inutile de joindre ici une dQ^- cription de ce monflrueux animal : il n'y a rren à ajouter à celle que MP de Buftori & Daubenton en ont donnée. Je me contenterai d'en indiquer les dimeniions, prifes avec exadtitude. La mefure que j'ai employée eft celle du pied de Paris. » Longueur au. corps, de- P'-^*- Pouccs. lignes, puis rextiémité de la Icvre fupéi'ieure jufqu'à rorigine de la queue 9. 4. 8. Hauteur depuis la plante des pieds jufqu'au fommet du d-os 4. 3 . 4, Longueur de la tête, de- puis le bout du mufeau luf- qu'à l'occiput i, 11. # Circonférence du bout du Jnufeau z, 11, 9, Circonférence du mufeau , prife au-deilbus des yeux.. . . 4, 4, * Longueur de la gueule ou- ■vcrxe , * ^. $^ 184 Supplément à VHiJloire . Contour de la gueule ou- P'^^s. pouccs. lignci. verte U n. * Longueur des dents cani- nes , hors de la gencive infé- rieure en fuivant leur cour- bure ' 8. Longueur des dents inci- fîves de la mâchoire infé- rieure * 4. ' Diftance entre les deux nafeaux * 4» 9» Diftance entre le bout du mufeau ôc l'angle antérieur de l'œil I. 8. • Diflance entre l'angle pof- térieur & l'oreille * J. ' Longueur de l'œil d'un an- gle à l'autre. * ^» * Diftance entre les angles antérieurs des yeux en fuivant la courbure du chanfrein. . . * 10. 10, La même diftance en ligne droite ' 9» ^i» Circonférence de la tête , entre les yeux & les oreilles.. 4. ti, 6, La longueur des oreilles n'a pu être mefurée , parce qu'elles fe font trop affailTées par le deilechement. Largeur de la bafe des oreilles , mefurée fur la cour- bure extérieure " i. 3. des Animaux quadrupèdes, i 8 5 Diftancc entre les deux P'^^^s- F^u^es. lignes, oreilles, prife dans le bas... * 9, 2. Longueur du cou i, * " Circonférence du milieu du corps 9, 8, « Longueur du tronçon de la queue.., u 10. » Ciiconférence de la queue % fon origine « lo, 4, Hauteur des jambes, de- puis la plante des pieds juf- que fous la poitrine ou le ventre i. S, • Largeur du haut de la jambe.. 1 * 8. ' ÉpailTeur... * 6, 8. Largeur à l'endroit du ta- lon M 4, 10. Circonférence du méta- tarfe i. 2. « Largeur du pied de de- vant # 7, 8, Largeur du pied de der- rière # 7. # Largeur des plus grands fabots. * 3 . * Comme la figure du jeune hippopo- tame 5 que j'ai fait deflîner dans le Cabinet de S. A. S. M.^'^ le Prince de Condé, diffère de celle que M. Ailamand a fait graver I s 5 Supplément à VHijloire d*après la peau bourrée du Cabinet de Leyde, & qu'elle refTemble plus à une nouvelle figure donnée par M. le dodbeur Kiockner, d'après une autre peau d'hip- popotame du Cabinet de M.^^' le Prince d'Orange , j'ai préféré de donner ici (planche XXX J^ la figure de ce dernier hippopotame , d'après celle de M, Kiock- ner -, & je crois devoir y joindre une note avec quelques obfervations du même Auteur ^ que )'ai fait traduire da Hollandcis. des Animattx quadrupèdes, 187 AD DITION A Vkïjloire de UHippopotanie de M. de Biifon. Par m. le Dodeur Klockner, d'Amfterdam. Notes. u J E m'Étonne que M. de BufFon ne cite pas un paflage remarquable de Dîo- clore de Sicile, touchant l'Hippopotame ou cheval de rivière , d'autant plus que cet Auteur ancien y obferve que la voix de cet animal reffemble au henniflemenc du cheval -, ce qui peut - être lui a fait donner le nom d'Hippopotame ou Cheval de fleuve, M. de Bufion appuie Ton {Qn- riment fur cette fmgularité des témoigna- ges des Auteurs anciens & des Voyageurs modernes -, & Diodore de Sicile doit cer- tainement tenir le premier rang parmi i88 Supplément à VHiJloire les Anciens, puifque non -feulement il a voyagé lui-même en Egypte, mais qu'il paiTe encore , avec juftice, pour un des meilieurs Hiftoriens de l'antiquité. Quoi qu'il en Toit, je placerai ici ce pafTage, où il eft dit : « Le Nil nourrit plufîeurs 3j efpèces d'animaux, dont deux entr'autres «méritent de fixer notre attention, qui 3^ font le crocodile & Thippopotame. . . . t)î Celui-ci eft long de cinq coudées-, il a o-ilits pieds fourchus comme les bétes à y> cornes , & de chaque côté trois dents » faiilantes , plus grandes que les défenfes » d\in fanglier. La maife entière du corps v> relfembie beaucoup à celle de Télé- V) phant. Sa peau eft très-dure & très- » ferme 5 & peut-être plus que celle d*au- » cun autre animal. Il eft amphibie , fe » tenant pendant le jour au fond de Tcau, s» oii il fe meut & agit comme fur la terre ornême, où il vient la nuit pour paître aoTherbe des campagnes. Si cet animal » étoit plus fécond , il cauferoit de grands » dommages à la culture des Egyptiens. » La chafte de l'hippopotame exige un y> nombre de perfonnes qui cherchent à » le percer avec des d. '.gués de fer. On N.E£t Pl.XXIX. pa^.iBS. Tl.XXX.paj.iSS- jîl R L'ciau 7\7f,Ù Je dois obferver que communément I 9 (î Supplément à l'Blftoire les liippopotames ont trente- fix dents, comme nous l'avons dif, favoit, quatre incifives en haut, & quatre inciiives en bas-, deux canines en haut , & deux ca- nines en bas i & douze machelieres en haut, & douze mâchelières en bas. Je l'ai vérifié fut trois têtes qui lont ancien- nement au Cabinet, & en_ dernier lieu fur une quatrième tête qui m a ete envoyée ■en décembre ,77, , par M. de Sattme, lv4iniftte & Secrétaire d'Etat au départe- ment de la Marine. La dernière des mâ- chelières, au fond de la gueule, eft beau- coup plus grolle, plus large, & plus apla- tie fufla tranche que les cinq autres ma^ chelières-, mais je ferois porte à cro,re que le nombre de ces dents machelieres varie fuivant l'âge, & qu'au lieu de vingt- quatre il peut s'en trouver vingt-huit & même trente-deux, ce qui feroit qua- 'rante- quatre en tout, comme le dit ^erenghr. « Les lèvres fupérieute & inférieure fe trouvent garnies à des diftances allez ponfidérables, de perites touftes de poil, ^ui, comme des pinceaux, iortent dun des Animaux quadrupèdes, 197 tuyau ou racine. J'en ai compté environ vingr. Pour faire une obfervation plus exacte, j'ai placé une tranche de la racine fous le microfcope, & j'ai vu fortir fepc racines d'un tuyau. Ces Tept racines ie partagent ou fe fendent enfuite , & for- ment chacune pîufieurs poils, qui forment des efpèces de pinceaux. Aux côtés de la gueule , où fe fait le bâillement, vers le bas , on voit des poils fins qui font plus ferrés que les autres. De plus, on aperçoit par ci par-là, fur le corps, quelques poils rares, mais il ne s'en trouve prefque point aux jambes, aux flancs ni fous le ventre. L'extrémité & les parties tranchantes inférieure & fupérieure de la queue, écoient garnies de poils ou pinceaux comme au nez, mais un peu plus longs. Je n'ai pu découvrir le fexe de cet animal. Il y avoir près du fondement une découpure triangulaire , de la grandeur de cinq à lix pouces, où je penfe que les parties génitales étoient placées *, mais, comme on n'en avoit laiflé aucune mar- que, il ne m'a pas été pofîîble d'en dé- terminer le fexe. liij ï 5 8 Supplément à FHlJIoire La peau du ventre, près des pieds de derrière, avofc un pouce neuf lignes d'épailTeur j les infedles y avoient auffi fait un trou , ce qui donnoit toute facilité de mefurer cette épaifïèur. La fubftance de cette peau étoit blanche, cartilagineufe & coriacée , 8c dans cet endroit elie étoit bien féparée de la graiffe & de h chair. Plus haut, vers le dos, on avoir coupé & enlevé beaucoup de peau , fans doute pour la rendre plus légère & plus facile à être tranfportée *, c'eft par cette raifon que je n*ai trouvé la peau, vers l'épine du dos, épailTe que d'un pouce en y pafîànt un poinçon. Les doigts étoient garnis d'ongles -, la peau entre les doigts étoit fort ample, & je crois que les pieds de cet animal, lorf- qu'il étoit vivant, étoient plutôt plats qu'arrondis. Le talon qui Ce retire en ar- rière & en haut, paroîc très-propre à nager, le fabor quoique épais Se duril- lonné, eft néanmoins flexible. Je joins ici plufieurs mefures, en aver- tifïant qu'elles n'ont été prifes qu'après que la peau a été empaillée, & que je me fuis fervi de la mefure d'Amfterdam. des Animaux quadrupèdes, 199 Longueur du corps entier, me- P'^^^' Po^'^^- furé en ligne droite , depuis le mi- lieu du nc;z jufqu'à la queue du côté droit.. . . * . lOe l<^» depuis le milieu du nez jufqu'à la queue, mefurée en Ijgne courbe du côté gauche 13. 7« du milieu du nez , me- furée pardeiîtis la tête 13» 7» Kota. La raifon de la différence de ces mefures, vient de ce que l'animal tourne la tête du côté droit. Longueur de la tête 2, 5 }, Circonférence de la icit^ mefu- rée derrière les oreilles 6. 4 y* I mefurée devant les oreilles ^« 6"» entre les yeux I. 2. Longueur des oreilles ^ i i-. Largeur des oreilles /, 2, Diflance entre les deux paupières lorfqu'elles font ouvertes /, i 1, Longueur des yeux, d'un "coin à l'autre „ i ^, Diftance entre les orifices des yeux. I , if Hauteur de l'avant- train, de- purs la plante des pieds jufque fur le dos 6» 4, Hauteur de l'arrière-train , de- puis la plante des pieds jufque fur la Cl oix j . I ^, Circonférence du corps , derrière les pattes de devant.. 10. /y des Animaux quadrupèdes, 201 pieds. pouceS:. « au milieu. io, 5. 1 devant les pattes de derrière i o. ^, Hauteur ■> depuis la terre jufqn'au ventre , dans le milieu // /« derrière les pattes de devant // $, —' ' devant les pattes de derrière // 9. Circonférence du cou derrière la tête ^, 3, au milieu 7<. 7. — dellus la poitrine.. . . 8, J 7, Circonférence des pattes de de- vant, près de la poitrine.. ...... 3. 10, •■ ' au milieu 3 . 2. -[•. — au-deilusdufabot.. . 2.. 3^, Circonférence des pattes de der- rière , près du corps 4. 7. ■ au-deiTus du genou. . 2. S j-, • au-deflusdu fabot.. . 2, 57. Longueur des pattes de devant, depuis le talon jufqu'au ventre.. . . i. ; 7, des pattes de der- rière , depuis le talon jufqu'au ven- tre I. 7,\, Longueur des doigts aux pattes de devant jufqu'au bout de l'ongle.. // 2., Circonférence des doigts der- rière les ongles // î^, ' ■ ■ ■ des doigts de côté... ^ 7 \, lY 2 0 2 Supplément à V Hijloire Longueur des doigts du côté ex- P'^*^^' pou^ei. térieur * 3 . des doigts de devant des pattes de derrière " 1^, des doigts extérieurs des pattes de derrière * 1 ~, — des ongles des pattes de derrière <5c de devant " 2, Ciiconfcrence des ongles à leur naiflance * 4|, Longueur de la queue... i. 4» Circonférence à la naiil'ancc , où elle eft ronde i. l* Largeur de la queue au milieu, où elle commence à devenir plate., « 3*y« — < — ' à l'extrémité " ^ j* Grofleur de la queue au mi- lieu '' I f- — de la queue au bout., * * 7, Longueur des dents canines infé- ri€ures , mcfurées fur leur cour- bure .^ ' 7i. — • mefurées en ligne droite..... * ^T- Circonférence des dents, près la ïaçine , ' J 7. _ — — au milieu * J 7. — fur le tranchant.... " 47. Longueur de leur découpure in- clinée ' 37. Largeur des dents canines à leur tiicine ' 2 i* des Animaux quadrupèdes, 203 pieds, ponces, ————— au milieu " 2., Longueur des dents canines fupé- ricures * 2. -|. Circonférence * 4 i» Diftance des dents canines infé- rieures l'une de l'autre ' il. Longueur des dents inciilves , ou des deux plus longues dents fail- ' lantes ' ^ ~. Leur circonférence ' J 7. Diilance de l'une à Tautre " "7. Longueur des petites dents inci- ilves, à côté des grandes , " z Y» Leur diilance des grandes... ..." "7. Diilance entre celles-ci & les dents canines ' i f . Longueur des dents niolaires de la mâchoire fupérieurc , mefurées l'une après l'autre " «t. Leur hauteur " i. Leur largeur " -i ^» Longueur des deux aurres dents extraordinaires, de iîguvc cylindri- que ou de quilles , diluantes des cents molaires ' i J. Longueur des deux dents mo- laires de la mâchoire inférieure.. . ' ^ i» Hauteur des deux dents molaires de la mâchoire inférieure '* i. Leur largeur, , * i i. Ivj 2 04 Supplément à VHlJloire ■ Longueur des trois dents extraor- P'^^^* Poucea. dinaires , de forme cylindrique , éloignées des dents tnolaires * i î. Leur largeur " i 7r Longueur des deux dents inci- sives cylindriques, éloignées de la dent canine 5 celle qui fe trouve le plus proche de la courte dent ca- nine , tombe en mâchant perpendi- culairement contre la petite dent horizontale qui le trouve du côte extérieur de la mâchoire inférieure. " i |v Longueur de la féconde, qui fe trouve un peu plus fur le devant, & qui eft un peu plus longue & plus grolTe; celle-ci tombe en mâchant droit à côte , aulii du coté extérieur de la grande dent horizontale , oà l'on peut facilement diftinguer combien elle eft ufée ; de mcme que l'endroit ufé près des alvéoles de la grande dent canine , caufé par le frottement de la petite " 2 ^^ Longueur du poil qui fe trouve aux lèvres fapérieure & inférieure , avec la racine « i ^% Longueur du poil qui fe trouve aux côtés tranchans & à l'extrémité de la queue; ce poil étant au refte femblable à celui des lèvres * \* Nota, Le poil de la partie fupé- des Ani maux q uadrupèdes, 205 rieLire de la queue eft tombé en empaillant F. ^ mal ; la figure montre la queue comme elle a Lorfque l'on compare cette mefure avec celle de la femelle de Fhippopo- taaie de Zerenghl ^ & fî Ton prend garde à la ditlérence des mefures , on verra fa- cilement qu'elles font à peu-près égales 3 ou du moins qu'elles approchent beau- coup Tune de l'autre. On m'a dit que cet hippopotame étoic fort avancé dans les terres du Cap & même près de l'endroit nommé les mon- tagnes de neige ^ lorfqu'il a été tiré par un payran nommé Charles Marais, d'ex- rradion françoife. Ce payfan en a fait tenir les peaux à M. de Piettenberg, Gouverneur du Cap, qui les a envoyées à S. A. S. Ce rapport m'a été fait par un neveu de G. Marais, qui fe trouve à Amfterdam. Suivant le dire de cet homme > qui alîlire le tenir de la bouche de Ma- rais mêaie, l'hippopotame eft fort agile à la courfe, tant dans la boue & la fange 5 que fur la terre ferme *, & il court fi vire, que les payfans, quoique bons chaiTeurs, p ofent tirer fur lui iorfquil fe trouve 10 6 Supplément à VHiJloire hors de Teau. Mais ils l'épient au foleil couchant : alors cet animal élève la partie fupérieure de la tête hors de l'eau, tient Tes petites oreilles dans une continuelle agitation pour écouter s'il n'entend aucun bruit. Lorfque quelque objet, qui peut lui fervir de proie, fe fait voir fur l'eau , il s'élance fur lui, & part comme une flèche de l'arc, pour s'en rendre maître. Tandis que l'hippopotame eO: occupé de cette manière à écouter en nageant ou flottant âir l'eau j on cherche à le tirer à la tête. Celui que J'ai empaillé avoit été tiré entre l'œil & l'oreille droite^ & le jeune, qui eft placé de même au Cabinet de S. A. S. avoit été tiré ou harponné dans la poi- trine,comme on pouvoir le voir facilement. L'hippopotame lorfqu'il fe fent bleiîé, plonge fous l'eau, & marche ou nage juf- qu'à ce qu'il perde le mouvement avec la -vie. Alors par le moyen de vingt bœufs, plus ou moins, on le tire fur le rivage oii on le difscque. Un hippopotame, qui a toute fa croiflance, donne ordinaire- ment deux mille livres de lard , qu'on fale & qu'on envoie au Cap, où il fe vend fort cher. On alTure que ce lard efl fort des Animaux quadrupèdes, 207 bon, Se qu'il furpafTe toutes les autres graifîès pour le goût. Il ne caufe jamais d'aigreurs , &: quand il eft exprimé , il four- nit une huile douce & blanche , comme de la crème : on recommande mêm.e ce lard en Afrique comme un remède fou- verain contre les maladies de poitrine. Par la quantité indiquée de lard qu*on tire ordinairement de l'hippopotame, qui a atteint toute fa croifTtnce , on eft con» firme dans la remarque qu'on a déjà dû faire par les mefures données , favoir, que c'eft un animal d'une grandeur & d'une pefanteur furprenante. Quelques foins que je me fois donnés pour rendre cette pièce aufîi légère qu'il étoit pofîible^ je me fuis vu contraint de me fervir de tout ce qui pouvoir aider à la foutenir, & je crois qu'elle pèfe qua- tre mille livres , y compris la planche fur laquelle je l'ai placée. Avant que je finilfe ces obfervacions ^ j'ajouterai ici quelques particularités re- latives à l'Hiftoire Naturelle de l'hippo- potame 5 qui ne fe trouvent pas dans la defcription précédente. On a vu que l'hippopotame doit peut- 2 o 8 Supplément à VHifioire erre Ton nom à la refiTeiriblance qiul y a eiure fa voix &: le hennilTement du che- val. Cependant nous avons des relations certaines qui afFurent que Ton cri reffem- bie plus à celui de l'éléphant, ou aux fons roulans & bégayans d'une perfonne née fourde. Quoi quil en foit, rhippopo- tame forme encore une autre efpèce de fon ronflant lorfqu'il dort, ce qui le fait découvrir de loin. Pour prévenir le dan- ger qu'il court par-là , il fe couche pour l'ordinaire fur des terreins marécageux, dans les rofeaux dont on ne peut ap- procher que diincilenient. Je n'ai trouvé nulle part la particula- rité que Je tiens du parent de Marais , touchant la grande agilité de cet animal. On allure, au contraire conftamment, qu'on l'attaque plus volontiers fur terre que dans l'eau , ce quiferoic contradi6toire .s'il étoit au(îi léger à la courfe. SeloM quelques autres Hiftoriens, on lui coupe ie paifage à la rivière par des arbres & des folîés , parce que l'on fait qu'il préfère de regagner l'eau, plutôt que de com- battre ou fuir à rerre. Il fe trouve , à cet égard , plus avantageufemeut dans l'eau , des Animaux quadrupèdes, 209 où il n'a aucun animal à craindre. Le grand requin & ie crocodile, évitenc rhippopotame & n'ofent pas s'engager au combat avec lui. La peau de l'hippopotame eft extrême- ment dure fur le dos, la croupe & la partie extérieure des cuilTcs & des feiles y de forte que les balles de fufîl coulent pardeiîus , & que les flèches rebon- diflenr. Mais elle eft moins dure & moins épaiiTè fous le ventre & aux parties in- térieures des cuilles , où Ton cherche à le tirer, ou à lui enfoncer le dard. Il a la vie fort dure & ne fe rend pas facilement j c'eft pourquoi Ton cherche à lui calFer, par adrelîe , les pattes en le tirant avec de gros moufquets chargés de lingots*, quand on y réuflît , on eft , pour ainli dire , maître de Tanimal. Les Nègres, qui attaquent les requins & les crocodiles avec de longs couteaux & des javelots, craignent rhip- popotame , qu'ils n'oferoient peut - être jamais combattre s'ils ne couroimt pas plus vite que lui. Ils croient né.inmoins que cet animal eft plus ennemi des Blancs que des Nègres, 2 ï O Supplément à l^HiJloire La fernelle de Ti'iîppoporame fait fon petit à rerfe-, elle iy allaite & nourtits & enfuite elle lui apprend de bonne heure à fe réfugier dans Feau au moindre bruit. Les Nègres d'Angola , de Congo , d*Elmina, & en générai de toute la cote occidentale d'Afrique , regardent l'hippo- potame comme une de ces divinités fu- baîternes, qu'ils nomment Fétiches, Ils ne font cependant aucune difficulté d'en manger la chair, iorfqu'ils peuvent fe rendre maître d'un de ces animaux. Je ne fais, fi j'ofe citer ici le palïàge du Père Labat, ou il dit, que cet animal, qui eft trcs-fanguin, fait fe tirer lui-même du fan g d'une manière particulière. Pour cet eftet , cet animal cherche, dit-il, la pointe tranchante d'un rocher , &: s'y frotte juf- qu'à ce qu'il fefoit fait une ouverture allez -confidérable pour en lailîèr couler le fang. J] fç donne alors beaucoup de mouve- ment pouTiê f^ire fortir en plus grande quaiîtité -, & lorfqu':] )^^^ ?" il en a perdu aiïez, il fe roule dans la fan^^; «6" ^^ fermer la blefïure qu'il s'eft faite. On n J des Animaux quadrupèdes. 1 1 1 trouve rien d'impoiïible dans ce rapport b mais comment le Père Labat a-t-il décou- vert cette fingulariré? ^ Outre les ufages fus mentionnes de la peau & des dents, on affure que les pein- tres Indiens, fe fervent du fang de cet animal pour leurs couleurs. » 1 1 2 Supplément à VHiJloire ?Pi tJ'- — M— fci^M— — ADDITION A l'article de la Giraffe \ JNous DONNONS îcî (planche XXX l) h figure de la Girafte, d'après un defîîii qui nous a été envoyé du cap de Bonne- efpérance, & que nous avons redifié dans quelques points, d'après les nonces de M. le chevalier Bruce. Nous donnons aufîî (planche xxxJiJ la figure des cornes de cet animal -, nous ne fommes pas encore afïùrés que ces cornes foient permanentes comme celles des bœufs, des gazelles, des chèvres, &c. ou h Ton veut, commie celles du rhinocéros., ni qu'elles fe renouvellent tous les ans comme celles des cerfs, quoiqu'elles pacoillènt être de la même fubdance que le bois des cerfs s il femble qu elles croifTent pendant ' Tome V I , pa^i 16. des Animaux quadrupèdes, 1 1 3 les premières années de ia vie de i'ani- niai , fans cependant s'élever jamais à une grande hauteur, puifque les plus lon- gues que Ton aie vues, n'avoient que douze à treize pouces de longueur, & que communément elles n'ont que fîx ou huit pouces, comme celle de Ici figure 3 , planche xxxii, C'cft à M. Aiiamand, célèbre Profeffeur à Leyde, que je dois la connoiilance cxadte de ces cornes, Voici l'extrait de la lettre qu'il a écrire à ce fujet, le 3 1 odobre \-/66 , à M. Dau* Lenton , de l'Académie des Sciences. te J'ai eu riionneur de vous dire que j'avois ici une jeune girafte empaillée, & vous m'avez paru fouhaiter, ainll que M. de Bufron, de connoure la nature de Tes cornes *, cela m'a déterminé à en faire couper une que je vous envoie, pour vous en donner une jufte ïdcQ, Vous ob^ ferverez que cette girafte étoit fort jeune. te Gouverneur du Cap, de qui Je l'ai reçue , m'a écrit qu'elle avpit été tuée couchée auprès de fa mère -, fa hauteur n'eft en effet que d'environ fix pieds , & par conféquent fçs cornes ionç courtes 5c Z 1 4 Supplément à Vîîijloïre n'excèdent guère la hauteur de deux pouces & demi -, elles font couvertes par-tout de la peau bien garnie de poils , & ceux qui terminent la pointe , font beaucoup plus grands que les autres, & forment un pinceau, dont la hauteur excède celle de la corne. La bafe de ces cornes eft large de plus d'un pouce*, ainfi elle forme un cône obtus. Pour favoir fi elle eft creufe ou folide , fi c eft un bois ou une corne, je l'ai fait fcier dans la longueur avec le morceau du crâne auquel elle étoit adhérente-, je Tai trouvée folide & un peu fpongieufe, fans doute parce qu elle n'avoir pas encore acquis toute fa confiftance. Sa contexture eft telle, qu'il ne paroit point qu'elle foit formée de poils réunis comme celle du rhinocé- ros, & elle redemble plus à celle du bois d'un cerf qu'à toute autre diofe. Je dirois même que fa fubftance n en ditrère point, fi j^étoïs fur qu'une corne qu'on m'a donnée depuis quelques jours , pour une corne de girafe, & qui m'a été en- voyée fous ce nom, en fût véritablement une-, elle eft droite, longue d'un demi- pied & affez pointue j on y voit encore des Animaux quadrupèdes, z i 5 quelques veft'rges de ia peau dont elle a éré recouverte , & elle ne drftère du bois d'un cerf que par la forme. Si ces obfer- vations ne vous ruf-fifent pas, je vous enverrai avec plarfir ces deux cornes , pour que vous puiffiez les examiner avec M. de Bufton. Je dois encore remarquer par rap- port à cet animal, que je crois qu'on a exa- géré, en parlant de ia différence qu'il y a entre la longueur de Tes jambes de de- vant 8c celles de derrière*, cette dittérence cft alTez peu fenlible dans ia jeune girafte que j'ai. » C'eft d'après ces cdrnes, envoyées par M. Âllamand, que nous en donnons ici la figure (planche XXXilJ. Mais, indépendamment de ces deux cornes ou bois qui le trouvent fur la tête de la femelle gitaffe, aufîî-bien que fur celle du mâle, il y a au milieu de la tête, prefque à diftance égale, entre les narines & les yeux, une excroillànce remarqua- ble, qui paroît être un os couvert d'une peau molle, garnie d'un poil doux : ce tubercule olleux a plus de trois pouces z 1 6 Supplément à VHijloire de longueur & eft fort incliné vers îe front, c'eft-à-dire , qu'il fait un angle très-aigu avec Tos du nez. Les couleurs de la robe de cet animal font d'un fauve- clair &: brillant , & les taches en géné- ral font de figure rhomboidale. Il eft maintenant allez probable, par rinfpe6lion de ces cornes folides & d'une fubftance femblable aux bois des cerfs, que la giraffe pourroit être mife dans le genre des cerfs, & cela ne leroit pas douteux (î l'on étoit allure que fon bois tombe tous les ans -, mais il eft bien dé- cidé qu'on doit la féparer du genre des bœufs & des autres animaux dont les cor- nes font creufes. En attendant, nous con- fidérerons ce grand & bel animal, comme faifant un genre particulier & unique , ce qui s'accorde très-bien avec les autres faits de la Nature, qui, dans les grandes efpèces, iie double pas fes produdions *, car l'éléphant, le rhinocéros, l'hippopo- tame, éc peut-être la giraffe, font d^s minimaux qui forment des genres parti- culiers ou des efpèces uniques, qui n'ont point d'efpèces collatérales , c'eft un pri- vilège des Animaux quadrupèdes, ~i 17 vilége qui ne paroît accordé qu'a la. gran- deur de ces animaux, qui furpafle de beau- coup celle de tous les autres. Dans une lettre que j'ai reçue de Hollande, Se dont je n'ai pii lire ia iîgnacure, on m'a envoyé la defcription & les dimenfions d'une giraffe que, je vais rapporter ici, « La giraffe eft Tanimal le plus beau & le plus curieux que l'Afrique pro- duife 'y il a vingt-cinq pieds de longueur , du bout de la tête à la queue. On lui a donné le no ni de Chameau -léopard^ parce qu'il a quelque reffemblance au chameau par la forme de fa tête, par la longueur de Ton cou, Sec, 8c que fa robe refïèmble à celle des léopards par les taches difperfées aufîi régulièrement j on en trouve à quatre-vingts lieues du cap de .Bonne-efpérance, Se encore plus commu- nément à une profondeur plus grande. Cet animal a les dents comme les cerfs : fes deux cornes font longues d'un pied y elles font droites Se grolTes comme \e bras , garnies de poil , Se comme coupées à leurs extrémités. Le cou fait au moins- Tome IX, Quadrupèdes, K 2 1 8 Supplément à PHiJloire la moitié de îa longueur du corps, qui, pour la forme, reilèmble afiez à celui du chevai. La queue feroit aufîi afïez fem- blable , mais elle eft moins garnie de poil que celle du cheval. Les jambes reflem- blent afTez à celles d'un cerf, les pieds font garnis de fabors très-noirs, obtus & écartés. Quand l'animal faute, il lève enfemble les deux pieds de devant, & enfuite les deux de derrière , comme un cheval qui auroit les deux jambes de de- vant attachées-, il court mal 6i de mauvaife erâce, on peut très-aifément l'attraper à la courfe. Il porte toujours la tête très- haute, & ne fe nourrit que des feuilles des arbres, ne pouvant paître Therbe à terre, à caufe de fa trop grande hauteur. Il eft même forcé de fe mettre à genoux pour boire. Les femelles font en général d'un fauve plus clair, & les mâles d'un fauve bri.n. Il y en a aufli de prefque blancs , les taches font brunes ou noires. Voici les din.eniions d'un de ces ani- maux, dont les 'peaux ont été envoyées en Europe, » des Animaux quadrupèdes. 1 1 9 pieds, pouces, lignes. Longueur de la tête i. 8, u Hauteur du pied de de- vant jufqu'au garot lo, jj a Hauteur du garot au- delîus de la ûiç. .7. // n Longueur depuis le garot jusqu'aux reins f , 6". u Longueur depuis les reins Jufqu'à la queue .1. 6, // Hauteur depuis les pieds de derrière jufqu'aux reins. . 8. f, ^ J avoîs livré c^x. article fur îa giraffe à ï'imprelîion , lorfque j'ai reçu , le 2 5 juillet 1775 j îa belle édition que M. Schneider a faite de mon Ouvrage, & dans laquelle j'ai vu, pour la pre- mière fois , les excellentes additions que M. Allamand y a jointes \ je ne puis donc mieux faire aujourd'hui que de copier en entier ce que M." Schneider & Allamand difent au fujet de cet ani- mal, tome XIII ^ page //_, de l'Hif- toire Naturelle , édition de Hollande. «c M. de BufFon blâme, avec raifon, nos Nomenclateurs modernes , de ce gu en parlant de la giratie , ils ne nou? 2 2 0 Supplément à V Hiflcîre difent rien de. la nature de fes cornes $ f qui feuies peuvent fournir le caradcre propre à déterminer le genre auquel elle appartient -, & de ce qu'ils fe font aniufés à nous en faire une defcrrption sèche & minutieufe, fans y joindre aucune figure. Nous allons remédier à ce double défaut. M. Ailamand , ProfelTeur d'Hiftoire Naturelle à TUniverfité de Leyde , g placée dans le Cabinet des curioiités d'Hif- toire Naturelle de TUniveriité , la peau bourrée d'une jeune girafie : il a bien voulu nous en communiquer le defîin, que nous avons fait graver dans la plmi- che première (a) ^ & il y a joint la dt^- cription fuivante. ^ {^ / M. Tulbagh, Gouverneur du cap de Bonne-efpérance, qui a enrichi le Cabinet de notre Académie de pluiieurs curioii- tés naturelles très- rares , m'a écrit, en ni'envoyaht la jeune girafte que nous avons ici, qu'elle avoit été tuée par fes chalfeurSj fort avant dans les terres, cou- (a) l'orne XIII de cet Ouviagc, édition de "Hollande , ïm-^^ I des Animaux quadrupèdes. 2 2 1 chée auprès de fa mère, qu'elle tetoic en- core. Par-ià il eft conftaté que la giratîe n'eft pas particulière à TEthiopie , comme Ta ciru Thévenor. Dès que je l'eus reçue, mon premier foin fut d'en examiner les cornes, pour éclaircir le doute dans lequel eft M. de Buifon fur leur fubftance. Elles ne font point creufes comme celles d^s bœufs & des chèvres, mais folides comme le bois dts cerfs, & d'une confiftance prefque fembîable ', elles n'en ditièrent qu'en ce qu'elles font minces, droites & iimples, c'eft- à-dire, fans être divifées en bran- ches ou andouiliers -, elles font recouvertes dans toute leur longueur de Isl peau d« l'animal, & jufqu'au trois quarts de leur hauteur -, cette peau eft chargée de poils courts , femblables à ceux qui couvrent tout le corps', vers leur extrémité, ces- poils déviennent plus longs -, ils s'élèvftîit environ trois pouces au-dellus du bout moufle de la corne, & ils font noirs ^ ainii, ils font très-différens du duvet qu'on voit fur le refait des cerfs. Ces cernes ne paroilîent point être compofées de ces poils réunis, comme K iij ^22 Supplément à PHiJIoire eelles du rhinocéros, auiîi leur fubftance ëc leur rexture eft toute autre. Quand on les fcie, fuivant leur longueur, on voit que, comme les os, elles font for- mées d'une lame dure qui en fait la fur- face extérieure, & qui renferme au-de- dans un ti(lu fpongieux : au moins cela efb-il ainfî dans les cornes de ma jeune girafFe*, pei^-être que les cornes d'une girafte adulte foiit plus folides •, c'eft ce que M. de Bufton eft adueilement en état de déterminer : je lui ai envoyé une des cornes de ma girafFe, avec celle d'une autre plus âgée, qu'un de mes amis a reçue des Indes orientales. Quoique ces cornes foient folides comme celles des cerfs , je doute qu'elles tombent de même que ces dernières : elles femblent être une excroidance de i'os frontal, comme l'os qui fert de lîOyau aux cornes creufes des bœufs & des chèvres, êc il n'eft guère pofîibîe qu'elles s'en détachent. Si mon doute e(è fondé, la girafte fera un genre particu- lier, diflérent de ceux fous lefquels on comprend les animaux dont les cornes tombent, & ceux qui ont des cornes ereufçs , mais permanentes. des Animaux quadrupèdes. 223 Les giraffes adultes ont au milieu da front un tubercule, qui femble être le commencement dune troilième corne: ce tubercule ne paroît point fur la tête de la nôtre , qui vraifemblablement etoit encore trop jeune. Tous les Auteurs, tant anciens que modernes, qui ont décrit cet animal, difent qu'il y a une Ci grande difterence entre la longueur de Tes jambes , que celles de devant font une fois plus hautes que celles de derrière. H n'eft pas poiïi- ble qu ils fe foient trompés fur un carac- tère fi marqué ♦, mais j'ofe alTurer qu à cet égard la giraffe doit changer beau- coup en grandiiTant -, car, dans la jeune que nous avons ici, la hauteur des jambes poftérieures égale celle des jambes ante-, rieures-, ce qui n empêche pas que le train de devant ne foit plus haut que celui de derrière , & cela à caufe de la difte^nce qu'il y a dans la groffeur du corps, comme on le voit dans la figure.-, mais cette différence n approche pas de ce qu'on en dit , comme on pourra le conclure par les dimenfions que je vais donner. K 17 i 2 4 Supplément à VHiJloirc Le cou de la giraffe efl: ce qui frappe îe pîtis ceux qui la voient pour la première fois : il n y a aucun quadrupède qui Tait au/îî îong, fans en excepter îe chameau, qui d'ailleurs fait replier Ton cou en dîverles façons j ce qu'il ne paroît pas que h giraffe puiffe faire. Sa couleur eft d'un blanc-fale^ parfemé de taches fauves, ou d'un jaune -pâle, fort près les unes des autres au cou, plus éloignées dans le refte du corps, & d'une figure qui approche du parallélograme ou du rhombe. La queue eft mince par rapport à la longueur & à la taille de l'animal ; fon extrémité eft garnie de poils ou plutôt de crins noirs, qui ont fept à huit pouces de longueur. Une crinière compofée de poils roul- fâtres, de trois pouces de longueur, & inclinée vers k partie pcftérieure du corps , s'étend depuis la tcre tout le long du cou jufqu'à la rnoitié du dos *, là , elle continue à la diftance de quelques pou- ces-, mais les poils qui la form.ent font penchés vers la tête , & près de l'origine de la queue elle fembie recommencer, des j4nimaux quadrupèdes. 12 f 8c s'étendre jufqu'à Ton extrémité, mais les poHs en font fort courts, & à peine les drftrngue-r-on de ceux qui couvrent le refte du corps. Ses paupières , tant les fupérieures , que les inférieures , font garnies de cils for- més par une rangée de poils fort roides ; on en voit de femblabies, mais clair- femés & plus longs autour de la bouche. Sa phylionomie indique un animal doux Se docile , & c'eft-là ce qu'en difenc ceux qui l'ont vue vivante. Cette defcription de la giraffe , ajoutée à ce qu'en dit M. de BufFon , d'après divers Auteurs, & accompagnée de la figure que j'ai jointe ici, fuffit pour en donner des idées plus juftes que celles qu'on en a eues jufqu'à préfent. Il n'y manque que les dimenfions de fes prin- cipales parties : les voici. Longueur du corps entier, P^s*^^. poïrce*, lign«^ mefuré en ligne droite , de- puis le bout du mufeau juf- qu'à l'anus f, 7, S^ Hauteur du train de de- ysinc. ••••«.• 4. u ^ i 2 6 Supplément à PHlJIoire Hauteur du train de der- Pi^ds. pouces, lign*,. ticre 4» ' 3 • Longueur de la tête, de- puis le bout du mufeau juf- cju'à l'origine des cornes... . « 9. 7. Circonférence du bout du niufeau , prife derrière les nafeaux. " 9» J» Circonférence de la tetc, piife au-deilus des yeux.. . . i. J* 9» Contour de Touverturc de la bouche * i ï • ^» Diftance entre ks angles de la mâchoire inférieure. . ' 3« • Diftance entre les na- feaux ' ï» ^» Diflance entre les yeux, . mefurée en ligne droite... . ' ^» 3» Longueur de l'œil d'un ^ngle à l'autre ' . ^» 9« Diflance entre les deux paupières ouvertes • *• '• Diftance entre l'angle an- térieur & le bout des lèvres., ' ^' ^» Diftance entre l'angle pof- térieur & les cornes " 3. ^» Longueur des cornes ' -• 9« "Diftance d'une corne à l'autre, prife au bas ' ï» 9» Diftance des cornes aux — . oveilies, , ' ^' 9* des Animaux quadrupèdes, iij pieds, pouces, lignes. Longueur des oreilles..,. ' 6» ' Largeur de la bafe, mc- fuîée far la courbure ♦ 2» U Diftance entre les deux oreilles , prife au bas ' 4. ^» Longueur du cou 2, 4» '• Circonférence près de là tête...... I. * * Circonférence près des épaules 2. ' ' Circonférence du cerps , prife derrière les jambes de devant 3» i^* 4* Circonférence devant les jambes de derrière 3* T"» 7« Longueur du tronçon de la queue i* 3* 3* Circonférence à fon ori- gine.. ' 7« * Hauteur des jambes de devant , depuis la plante des pieds jufque fous la poi- trine 3 . * • Si Hauteur des jambes de derrière , depuis la plante des pieds jufque fous le ven- tre 3. I. ' Longueur des fabots... . . ' 4. i. Hauteur des fabots ' ?. 7» Largeur des deux fabots dans les pieds de devant.... * 3. f% KvJ 2 2 8 Supplément à VHiJloire Largeur des deux fabots Pie«îs. pouces. lign«Ji dans les pieds de derrière... * 3. 5, Circonférence des deux fabots réynis , prife fur les pieds de devant i. i, 6> Circonférence pçife fur les pieds de derrière....... ,. I, * • Je ne donne point \ci les circonférences dd genc^i, du boulet, ni du paturon, non plus que les longueurs des diiiérentes parties qui compcfent les jambes, parce qu'il ne in'a pas été pofîlble de les pren- dre fur une peau bourrée, où ces diHé- rentes parties ne font pas exademenc déterminées. » On voit par cette defcription, non- feulement la gtande intelligence , mais la circonfpedion & la prudence que M. Alla- mand met dans les fujets qu'il traite s j*au- rois fait copier fa planche pour accompa- gner fa defcription , mais comme j'en donne une autre, & que d'ailleurs fa gi- raffe étoit fort jeune, j'ai cru que je de- vois m'en difpenfer. Je ferai feulement une obfervation au fujet des cornes que le même M, Allainand a eu la bonté de des Animaux quadrupèdes, it^ m*envoyer ^ je doute beaucoup que la plus longue ait appartenu à une girafïe , elle n*a nul rapport de proportion avec les autres, qui font très-grofîes, relative- meHr à leur longueur, tandis que celle-ci eft menue, c*eft-à-dire, fort longue pour fa groiïëur. Il eft dit dans la defcription anonyme, rapportée ci-dellus, que les gi- rafes adultes ont les cornes longues d'au pied & greffes comme le bras ; fi celle-ci, qui efi: longue d un demi-pied , étoit en eftet une corne de girarfe, elle feroit deux fois plus groflè qu'elle ne Teft : d'ailleurs cette prétendue corne de girafFe m*a paru fi femblable à la dague d'undaguet,c'eft- à-dire, aii premier bois d'un Jeune cerf> que je crois qu'on peut, fans fe tromper , la regarder comme telle. Mais je ferois aiTez de Tavis de M. Allamand , au fujet de la nature des cornes de giralfe-, le tubercule qui, dans cet animal, fait, pour ainfî dire, une troi- iîcme corne au milieu du chanfrein, ce tubercule, dis- je, eft certainement elîeuxj les deux petites cornes fciées étoieiit ad- hérentes au crâne fans être appuyées fur des meules, elles doivent donc être re« 2 5 o Supplément à VUijlQÏre , &C. gardées comme des prolongemens ofleux de cette partie. D'ailleurs le poil ou plu- tôt le crin dont elles font environnées & furmontées, ne reffemble en rien au ve- lours du refait des cerfs ou des daims s ces crins paroiffent être permanens , ainli que ia peau dont ils fortent, & dès-lors îa corne de la grraffe ne fera qu'un os qiii ne diffère de celui de la vache que par fon enveloppe *, celui-ci étant recou- vert d'une fubftance cornée ou corne creufe, & celui de la giraffe couvert feu- lement de poil & de peau. Fin du neuvième Volume. Tom. /T. ^ Tivn.IX. N.EJil. PI. XXXir./iya.f . 200. TABLE Des Matières contenues dans ces deux Volumes. A C c 0 u P IJ È i\r E N T d'animaux d'efpèces dif^ férentesjdefquelsiln'arien réfulté, yolumèYWl^ fage 57 & fuivantes. Il eft fouvent arrivé que plufîeurs animaux d'efpèces différentes fe font accouples librement , & fans y être forcés ; & néanmoins ces unions volontaires n'ont pas été prolifiques : exemples à ce fujet , Volume VIII, 58 ^ Jliwantes. Adive. Figure de l'adive ou petit chacal , & notice fur cet animal, Vol. VIII, 180. Agouti. L'efpèce de cet animal efl: très-noTn- "breufe dans les terres de la Guyane, & fur fe bord de la rivière des Amazones Habitudes naturelles de cet animal. To/. IX , 5 ^ fuivanm. A ï. Quelques habitudes naturelles de cet animaf. Ko/. IX, 154. A K 0 u c H I , fa figure , fa difi'érence avec IV goutî. Vol. IX, 19. Ane. L'ardeur du tempérament de cet animaî Je rend peu délicat k\s le choix dçs femelles & ij Table if paroît rechercher k-peu-près également l'ânefîe, la jument & la mule. l^ol. VIII, 27. Animal anonyme , fa figure , & notice à ce fu- jet. Ko/. VIII, 243. Animaux. Le moyen le plus sûr de rendre les animaux infidèles à leur efpèce , c'elt de les mettre , comme l'homme , en grande fociété , en les accoutumant peu-à~peu avec ceux pour lef- quels ils n'auroient, fans cela, que de Pindifle- rence ou de l'antipathie. To/. VIII, 21. Tans les animaux domelliques , foignés & bien nour- ris , la multiplication eft plus grande que dans les animaux fauvages. Vol. VIII, 36. Plufieurs animaux s'irritent du cri de leurs femblables. Ko- lumt IX , 29. Les animaux des terres méridio- nales de l'ancien continent ne fe font pas trouvés dans le nouveau continent lorfqu'on en fit la dé- couverte , & de même aucun des animaux na- turels a l'Amérique méridionale n'étoit connu ^ ni n'cxiiloit dans l'ancien continent. Te/. IX, 123. Avoine. Il n'y a point d'avoine en Arabie , ni dans les clim^ats les plus chauds de l'Afie ; & - c'eft avec de l'orge & de la paille hachée qu'on y nourrit les chevaux. V^l. VIII, 64. Axis on Daim à pelage tacheté de blanc lî • engendre avec les auties Daims. Vol. Vili , 198. B Bas TROUSSA. Figure & defcription de cet animal. Ko/. VIII, 146 ^ i47- ^ . . 5 A S. o E A u, Comparaiïon du bardeau qu mules DES Matières» iij provenant du cheval & de l'ânefle , avec le mu- let provenant de Pane & de la jument. Volume V 1 1 1 , a &* fuiv. ... Le bardeau eft pius infé- cond que îe muîet : raifons de ce fait. Vol, VllI , 33. . . Le mâle & la femelle bardeau ne peuvent produire enfemble , ou du moins ne peuvent former lignée. Ko/. VlII , 49. Belette. La beiette peut s'apprivoifer : exemple à ce fujet. Vol. Vlll, 273. BÉLIER i'Islande. En Iflande , il y a des béliers à plufieurs cornes. Vol. VIII, 115. Mais ils ne font qu'en très- petit nombre , en comparaifon de ceux qui n'en ont que deux. Ko/. Vill,ii6. BÉLIER, morvaut. Defcription de cet animaL Ko/. VIII, 106. B É L I E R s fauvages. Au Kamtfchatka , il y a des béliers qui vivent dans l'état de Nature. Volume VIII, 113. D'autres qui vivent en pleine li- berté dans certains pays du nord. Vol. Vill, 115. BÉLIER de Tunis. Sa defcription. Vol. V 1 1 1 , 104 6* fuivantcs ^ note, BÉLIER t^BREBIS de Valachie. Notice à leur fujet. Vol. V 1 1 1 , 103. Biche de Cayeime , leurs variétés , & notices à leur fujet. Vol. VIII, 104. Bison. Notice fur les bifons ou bœufs à bofle des grandes Indes & de l'Afrique. Vol. VHI, - 89.... Defcription d'un bifon d'Amérique. VoL VilI , 90.... Le bifon & ta vache gro-nante de Tartarie , paroiûent être de la même efpèee. . , . iv Table Ne fait jamais retentir fa voix ; celui dont on donne la defcription étoit muet , au rapport de fon maître, l^'oi. VIII, 93.,.. Us font indigènes h l'Amérique feptentrionale , mais ne fe font point répandus dans l'Amérique méridionale, l^olume 15 L A I R E A U ^e l' Amérique [eptentrionale^^^i figure & fa defcription. Fol. IX, 71 & fuiv. Blaireau des rochers. Voyez marmotte du cap de Bonne-efpérance. Fol. VII 1, 293. Bœuf. En Irlande, il y a des bœufs qui man- - quent fouvent de cornes , dans les endroits où le fourrage eft fort rare. Vol. VIII, 93.... Pki- iieurs de ces animaux font devenus fauvagesdans îes pays du nord. Fol. VIII , 94..-. Et ceux que l'on a tranfportés d'Europe dans l'Amérique mé- ridionale , s'y font prodigieufement multipliés. ro/. VIII, 95. Bouc (le) s'accouple & produit avec la brebis : réfultat de piufieurs expériences l\ ce fujet. Fol, V11I,4. Bouc de Juda. Sa figure & fa defcription. Fol. VIII, 154. B u F r L E s (les) font très- communs dans tous les climats chauds , fur^^out dans les contrées ma- récageufes & voifines des fleuves. L'eau ou l'hu^ midîté du terrain , paroiflent leur êtie encore plus nécelTaires que la chaleur du climat Manière fingulière de traire la femelle du buffle, daijs fa Perfe méiidion^e. FoL V il 1 , 100. D E S Ma T I E RE s. V t> A B I A I. Ses habitudes naturelîes. . . Il n'habite que les marécages & le bord des eaux , & peut relier aflez long -temps fous l'eau fans refpirer. Vol. IX , 132.... H pourroit vivre dans notre cli- mat. Fol. IX, 133. C A R A c A L. Il exifte au pays d'Alger , dans ïa . province de Conftantine , une efpèce de caracal fans pinceaux au bout des oreilles. Vol. IX, 54.... Comparaifon de ce caracal au lynx & au cara- cal ordinaire. Fol. IX , 55.... Un autre caracal de Lybie , a les oreilles blanches ; defcription de cet animal. Fol. IX, 56.... II paroît qu'il y a deux efpèces de caracal en Barbarie, l'une grande k oreilles noires & à longs pinceaux , & l'autre beaucoup plus petite à oreilles blanches & à très- petits pinceaux. Fol. IX, 56 £?* 57. Caracal de Bengale , fa figure & fes differen-' ces avec le caracal ordinaire. Fol. I X , 57. Caracal de Nubie. Sa différence avec le ca-» racaï de Barbarie. Fol. IX, ^^. C A R c A J ou d' Amérique , ( le ) efl: le même animal que le glouton d'Europe , ou du moins il eft d\me efpèce très-voifine. Vol. IX, 74. Castor. Notice fur quelques-unes des habitu- des naturelles de cet animal. Fol. VIII, 300. C^ri^4c^PENSis de M. Pallas. Foyei Mar- . motte du cap de Bonne-efpérance. Fel. VIII, 293. C E R r s. Ces animaux ont la forme de la pupille rectangulaire & tranfverftiie. ... Il en eft proba- vj Table blement de même des daims & des autres ani- maux de ce genre, & c'ell; abfolument Poppofé de ce qui arrive aux chats , aux chouettes & aur très animaux, dont la pupille fe contrade dans îe fens vertical , au lieu que , dans les cerfs , elle fe contrafie Lorizontaiemeni. Obf?rvation de M. Beccaria. Vol. ViW. , 189..., Gbfer«.ations de M. le Marquis d'Amezaga, qui confirment le grand rapport qu'il y a entre les daiutiers ou tef- ticuîes du cerf & la formation de fon bois. l^oL VIII, 191. ^ fuïv... Le cerf pourroit être rendu domeftique : exemple à ce fujet. Vol. V 1 1 1 , i y6. Cerf-Cochon. Figure & defcription de cet . animal. Vol, VIII, 197. Ce RF ^« Gange. Foye^ AxiS. Ko/. VIII, 198. Cerf noir ; variétés dans cette race de cerf, 8c notice à ce fujet. Va . VIII, 194. Civette (la) paroît fouffrir beaucoup du froid , elle devient moins méchante lorfqu'eile y eft expofée , Vol. IX, 61, Civette volante. Koj'e^ Taguan. Ko/. VIII , 254- Chacal , petit chacal. Voyti A D I V E. Vol. VIII, 180. Chameau. Notice fur les chameaux, tirée de M. Niebuhr. Vol. IX, 173 & fuiv. Leur ma- nière de s'accoupler dans l'état de domefticitc. .. Le mâle paroît rroid & plus indolent qu'aucun autre animai dans l'accouplement. . , Ceux qui ont été tranfpoités à la Jamaïque «Se dans d'autres endroits de l'Amérique , y ont vécu & mcme DES Ma T J £ KE s. vij produit ; ce n'ell que faute de favoir les foigner & les nourrir conYenabltment, que refpèce r.e s'y eft pas mukiplite , & il eftà préfumer qu'ils pôurroient même fe multiplier en France , ce qui feroit d'une très-i:;ranc!e utilité. . . . Exemple de chameaux qui ont nouvellement produit en Prufle , dont le climat efi bien plus froid. La femelle porte douze mois &c quelques jours. Vol, IX, 175' .Chat. Le miaulement d'un chat allaité par une chienne , reffembloit beaucoup plus à l'aboie- ment du chien qu'au miaulement du chat. Fol. Vfil, 161 h' fuivantis. Les chats dorment rji- reiTTcnt , mais leur fommeil eft -quelquefois très- profond : obfervation à cefujet. Vol. VHI , 183.... Quelques gens prétendent que îe chat ei;hale par la g-ueule u-ne odeur de m ufc -dans. de certaines civconftances. Vol. Wll^ 185. Il naît quelque- fois des chats avec des pinceaux aux oreilles , comme ceux du caracal : exemple à .ce fu^et, ro/. VIII, 187. -le HA T de Madagafcar. Ko/. V III , 187. X H A T faui'uge de la Caroline. Notice fur cet ani- mal, avec une comte defcription, ^0/. IX,47 & fuivantes. Chat fauvage de la riourelle' Efpagne , fa ^figure avec une courte defcription. Il pavoît être le même anim.ai que fe ferval. yol;iX,//^ç. ' Chat tigre de Cayenne. V oyez M A R G A I . ^0- /«meXX, 46. Chat vdant. Voyez TaGUAK. Vol. Vill , 25c, VU] Ta BLE Chauve-souris. Table du nombre & de l'ordre des dents dans les différentes efpèces de Chauve-fouris. l^oL IX, 112 & 113. Chauve- SOURIS- cÉp H A i-ote; fa figure & fa defcription , par M. Pallas , . Elfe f« trouve aux îles Moluques. Vol. IX, 110. ChaUV E-SOURIS ftr-de-lanu. Cet anima^ ne doit pas être confondu avec la chauve-fouris donnée par Séba , fous la dénomination de ia chauve-fouris commune d'Amérique. Ko/. IX, 109. ChaUVE-SOURIS miifaraigne. Figure & def- cription de cet animal , par M. Pallas Cette chauve-fouris fe trouve dans les parties les plus chaudesde l'Amérique méridionale. A^o/.IX, 115. CHEVAUX C les ) fe nourriflent & fe traitent différemment dans les différens climats &; félon les différens ufages auxquels on les deftine. Vol. VIII , 62.... Manière de les élever en Perfe. Vol. VIII, 62. Us fe maintiennent mieux dans les climats même très-froids , s'ils ne font point humides , que dans les climats très - chauds : exemples à ce fujet. Vol. VIII , 66.... Elevés en liberté dans les pays même les plus froids, ils. deviennent plus beaux que ceux qu'on nourrit à l'écurie. Vol. VllI , 67 & fuiv. Cependant i'excés du chaud & du froid femble être égale- ment contraire à la grandeur de ces animaux. Vol. V 111 , 70.... Ceux qui font originaires des pays fecs & chauds dégénèrent, & ne peuvent vivre dans ies climats & les terrains trop humi- de^j quelque çbaud§ qu'Us fçient j au lieu qu'ils DES Ma tjères, ix font très-bons dar.s tous les pays de montagnes, depuis le climat de l'A rabie jufqu 'en Danemarck , & en Tartarie dans notre continent , & depuis la noLveile Lfpa^nejulqu'aux terres Mageliani- ques dans le nouveau continent; ce n^eft donc ni le chaud, ni le froid , mais Phumidité feule qui leur eft contaire. Fol. VIU , 70.... Prodi- gieufe multiplication des chevaux dans toutes les teires élevées du nouveau continent. f^oL VIII, 72.... Ils vivent errans dans les campagnes en Ukraine & chez les Cofaques du Don, en Fin- jande , Sec. Ko/. VIII, "ii & juiv. Manike dont ces animaux fe conduisent & fe gouvernent eux-mêmes. Ibid. ^Juivantes. .Chevaux du cap de Bonne - efpérancè. Il y a , daiis cette partie de l'Afrique , des chevaux qui font rachetés fur le dos & fur le ventre, de jaune^ de noir, de rouge & d'azur. Foi. VIII, 83. Chevaux d'Islande. Il y a , dans cette île , de petits chevaux, qui ne peuvent fervir de monture ^u'à des enfars; on les y nourrit fouvent avec du poihon defféché. Fo/. VIII, 67. Remar- ques lur les chevaux d'Iflande, de Norwège, &;c. Ko/. VIII, 68. C H E V A U X faupages OU devenus fauvages. Volume VI 11 , 76 y fuiv. On les chafle , dans certains endroits, par le mo^en des oifeaux de proie. Vol. VUl, 77. Chèvre, prodigieufe quantité de ces animaux en Norwège. VoL VIII, 153. C H È V R E :rente de celle du farigue , de ia marmofe & du cayopoiin. Ko- lumc IX, 121 & faisantes. CziGiTHAl (le) ou mulet de Daurie , pour- roit bien être de la même efpèce , ou du moins d'une efpèce très-voilîne du zèbre. /-W. VIII, 84. U fe pourroit auiïi que le czigithai fût le même animai que l'onagre. Vol. VIII, 86. D D A I M S. Voy^i Axis. Volume VIII, 198. Cette race de daims tachetés de blanc, exille en Ang'ecerre avant celle des daims noirs , & celle des daims tout blancs , & même avant celle des certs qui y a été tranfoortée de France , fuivant M. Çoiinfon. Ko/. VIII, 199. Daims Chinois; leur defcription. Vol VIII, 199, Lij Xiv T ^ B L E Ils paroifîent être une variété dans la race de Taxis. Vol. Y in, 200. Daims de Groenland, eft le même animal que le renne de petite race. To/. VIII, 212. iicURKUlLS (ies) font plutôt originaires àQ9 terres du nord que de celles du midi; on en vend en Sibérie les peaux par miliien>-. Vul. VIII, 239. II y a , dans l'Amérique feptentrionale , diffé- rentes efpèces de ces animaux. Ko/. VIII, 242. Leurs habitudes naturelles, & les domm.ages qu'il? caufent dans les terres cultivées de l'Amérique. ro(. VIII, 242. Écureuil noir de la Martinique. Vol. VIII, 240. Écureuil volant. Grand écureuil volant. Voyez TaGUAN. Ko/. VIII, 246. ÉLAN. KoyqORiGNAL. Ko/. VIII, 215. ÉLÉPHANT. Figure de la trompe & de la verge de cet animal; obfervation à ce fujet. Ko/.IX, 162. Manière dont ces animaux s'accouplent , par M, Marcel Ules. Vol. IX , 164. & fuiv. Ils ne peuvent le cacher dans aucun endroit de Tîle de Ceylan parce qu'elle eft entièrement habitée , & c'eîl: dans cette île où M. Marcel Blés les a vus s'accoupler , Ibid Signes qui précèdent le temps de leur chaleur : quelques jours avant ce îemps, on voit couler une liqueur huileufe qui leur fort d'un petit trou qu'ils ont de chaque côté idelatête. Ko/, IX 5 i66. DÈS MATI ÈRES. XV Eléphant femelle ; fa figure & fa defcription. Vol. IX, 159. Elle a les formes plus grolfes & ^ plus charnues que le mâle. Ko/. IX, 161. Seule- ment elle a les oreilles pîus petites à proportion que le mâ!e , mai le corps paroît pîus renflé , la tête plus groiïe & les membres plus arrondis. Fol. IX, 162. Eile a les mœurs beaucoup plus douces que le mâle. Ko/. IX , 162. Encoubert. yoye^ Tatou-encoubert, Ko/. IX, 148. Espèces. Comparaifon de la parenté d'efpèce avec la parenté des races & la parenté des fa- milles, ybl. VIII, 50. La parenté d'efpéce eft un de ces myfiières profonds de la Nature, que l'homme ne pourra fonder qu'à force d'expé- riences aufli réitérées que longues & difficiles. . Uid. 51. Espèces mélangées. La grawdeur & la grofîeur du corps , paroilTent dépendre plus de la mère que du père dans les efpèces mélangées. Volume VIII, 2. Et même la forme du corps dépend aufli plus de la mère que du père. Ibid. 3. Tan- dis que la forme de la tête , des oreilles , des jambes, de la queue & de toutes les extrémités du corps , appartient plus au père qu'à la mère. Jbid. 3. Dans les efpèces mélangées, le produit eft toujours moins nombreux que dans les ef- pèces pures. lùid, 27 ^ fuw aines. Jtécondité. Rapport de la fécondité dans tous les êtres doués de la faculté de fe repro- L iij e; xvy Table duire. Volume VIII, 30. H y a différens degrés defécondité dans lesefpèces mixtes, comme dans les efpèces pures. Ibid. 31 ^ fuiv. Table du rap- port de la fécondité dans les animaux quadrupè- des. Ibid. 38 & fuiv. La fécondité eft d'autant plus grande dans les animaux que i'efpèce eft plus petite; & il en eft ainfi , non - feulement dans les quadrupèdes & les oifeaux, mais encore dans tous les autres ordres de la Nature. Ibid. ^6, FEMELLE. Le nombre des mâles eft en général )Ius grand que celui des femelles, mais le nom- )re des femelles eft, relativem'ent au nom.bre des înâïes, plus petit dans -les efpèces pures, & en- core beaucoup plus petit dans les efpèces mixtes. Volume VIII, 22. La femelle influe moins que ïe mâle fur la produâion. Ibid. 23. Son ardeur <3ar:S le tempérament nuit au produit de la gé- nération ; cependant elle a, plus que le mâle, la facilité de toujours repréfenter fon efpèce, quoi- C[u'elle fe prête à des mâles d''efpèces différentes: car en général la femelle produit avec un beau- coup plus grand nombre de mâles d'efpèces dif- férentes, tandis que fon mâle ne peut engendrer «[u^avec un très-petit nombre d'efpèces différen- tes à la fienne, Ibid. 79 & fuiv. Femme (la) produit rarem.ent fi elle eft trop fenfible au phyfique de l'amour. Vol. VIII, 33. F O U I K E de la Guyane. Figure & defcription de cet animal. Ko/. V III , 264 & fuiv. Autre ani- mal a.p-^Q\é petite fouine de la Guyane; fa figure, & notice à ce fujet. Ibid. 266 ^ fuiv. FOURMILLIER, petit fourmîlller. Notice fur , .cet aiftimaî. VoL IX;, 143 c'" 144. DES Ma TI È RE s. xvij (j-ENETTE. Cet animal fe trouve dans les pro- vinces méridionales de France, & aflcz commu- nément en Poitou , où il n'habite que les lieux humides, &; le bord des ruifleaux. Volume IX y 61 àf fuir. H fe tient, pendant l'hiver, dans des trous ou terriers îi-peu-près femblables à ceux des lapins. Ibid. 6^. G E N E T T E femelle. Sa figure & fa defcription. Volume IX, 63 b' fun-antes. G I R A F F E ( la ) a un tubercule offeux qui fe trouve fur le deflus & en avant de fa tête. Volume I X , 215. Cet animal paroit faire vm genre par- ticulier & unique. Uid. . . Bonne defcription & dimenfions de cet animal , par une perfonne dont on ignore le nom , & quelques obfervations re- latives aux habitudes naturelles de cet animal, Jhid. 217 & fuip. La giraffe fe trouve également dans les terres méridionales de l'Afrique & de i'Afie. Uid. 220 ô* 221. Giraffe, cornes de giraffe ; leur figure. Volume IX, 212. Defcription des cornes d'une très-jeune giraiTe. . . Bonnes obfervations de M. Allamand , au fujet de la fubftance de ces cornes. Ibid. 213. Autre defcription plus détaillée des cornes d'une jeune giraffe. Uid. 221. Les cornes delà giraffe font très -probablement des excroiffances de l'os frontal , comme l'os qui fert de noyau aux cor- nes creufes des bœufs &; des chèvres... Je fuis, fur cela, du même avis que M. Allamand; ainfi , la giraffe fait un genre à parc , dont les cornes ne L iv y:viij Table tombent pas annuellement comme celles dei cerfs , & ne font pas recouvertes d'une corne creufe comme celles des bœufs. Ko/.IX, 222. G I R. A F F E , jeune girafe. Sa defcription & fa figure, par M. Allamand. Volume IX, 215. Il y a beaucoup moins de différence entre la lon- gueur des jambes de devant & celle des jambes de derrière de cet animal jeune, qu'on ne l'a pré- tendu. Mais peut-être cette différence augmentc- t-elle confidérablement avec l'âge. Ibid. 12^. Glouton. Figure & defcription de cet ani- mal, . . Quoiqu'indigène & originaire des climats îes plus feptentrionaux , il peut néanmoins fub- fifter dans nos climats tempérés. Volume I X , 67. Habitudes naturelles de cet animal en domefticité. Ibid. 69. Il mange fi goulûment , qu'on a eu rai- fon de lui donner le nom de glouton. Ibid. 70. Sa peau fait une fort belle fourrure. Ibid. 70. G B. I M M. (la) Figure & defcription de cet ani" mal. par MM. Palîas &Vofmaër. Vol. V II l y 156. Variétés dans cette efpèce , indiquées par la figure des cornes. Ibid. 157. Cette chèvre eft d'un naturel fort timide , & d'une très - grande îégéreté. . . Ses autres habitudes naturelles. Ibid. 159. Il paroît que le mâle a des cornes, &.que !a femelle n'en a point. Ibid. 160. Grison; (le) fa figure & fa defcription d'a- près M. Allamand. Vol. VIII, 278. Cet animal efl: d'une efpèce très-voifine de celle de la belette & de l'hermine. . . Il eft néanmoins originaire • de l'Amérique méridionale , fi l'Auteur de la def- cription a été bien informé. Ibid. 280. Difl'éren- tcs efientielies du grifon avec la belette. Ibid. 28 1. DES MatI è RE S. Xix H Maïra. C'efl: un animal de îa Guyane, qui reflembie heaucoup au chat fauvage. Ko/. VUI, loo» Hamster; defcription détaiHée de cet animaî , par M. Suizer. Volume Y ll\, 305. Ses mœurs & fes habitudes naturelles. . . Grand dommage qu'il caufe aux grains. Ibid. Il ne s'engourdit pas tant qu'il efl: au grand air, & quelque froid qu'il fafle ; mais i! s'engourdit aflez promptement dans des trous où il efl: privé de Pair libre. Ibid. 306. Hifl:oire & defcription du hamfl:er, par un ano- nyme cité par M. Aliamand. Ibid. 308. Il eft plus commun en Thuringe que par-tout ailleurs. Ibid. 310. Et c'eft le feul animal en Europe, qui foit pourvu de bajoues. Ibid. 309. On ne le trouve ni dans les climats chauds , ni dans les cli- mats froids. Ibid. 309. Defcription de fon terrier. Ibid. 310. La femelle porte & met bas deux & même trois fois par an , & chaque portée n'eil jamais au-deflbus de fix, & le plus fouvent de feize à dix - huit petits. Ibid. 312. Un vieux hamfl:er emporte jufqu'à cent livres de grain dans fon terrier. Ibid. 314. Expériences qui prou- vent que le hamfter ne s^engourdit pas à moins qu'il ne foit dans un lieu où i'air libre n'a aucun accès. Ibid. 316 & fuii^, Hermine ; habitudes naturelles de cet ani- mal... Les hermines de Lapponie &: de Norv/ége, confervent leur blancheur mieux que celles de Mofcovie y qui jauîùiTcnt pius facilement, Ibid. -77. Ly XX T A :b L E Hermine appr'woifée. Exemple à ce fuj ent d'un moind"e nombre , fur -tout lorfque ces animaux font jeunes. Ibid, 195 & 196. HlPPOPOTAlNïE , jaune hippopotame ; fa figure & fa defcription. VoUnm IX, 176 & fuivan'es. Homme. Î a mu'tiplication des hommes efl: beau- coup plus grande dans les peuples policés & bien gouvernés, que dt^ns les peuples fauvages. Vo- ium VIII, 37. Et leur nombre eft devenu mille fois rhis grand que ce'ui d'aucime autre efpèce d'animaux puil^ans. L'-id 52. H ne faut que du temps a Phorrime pour tour connoître; il pour- roit mOme, en multipliant fcs obfervations, voir & prévoir tous les phénomènes, tous les événc- mens de ia Nature , a^ ec autant de vérité & de 7}B s Ma T J E RE s, xxj certitude , que s'il les déduifoit immédiatement des caufes. yoùimn VllI, 53. Hyène. Cet animaï , étant apprivoifé de jeu- nefle , peut devenir fort traitable & fort doux. Volume I X , 58 & fiiiv. Les hyènes ont toutes un défaut fingulier ; c'efl: qu'au moment où on les force à fe mettre en mouvement , elles font boi- teufes de la jambe gauche. Ibid. 60. Hyène d^ l'île de Méroé. Il fe trouve dans cette ' île , qui eft près de la Nubie, une hyène plus grande & plus forte que l'nyène ordinaire. Ko- liime I X , 59. iNrÉcoxDiTÉ (I') abfoîue a été mal-à- propos att ibuée aux mulets prox^enant d'efpèces mélangées dans les animaux, dans les oifeaux , & môme dans les végétaux. . . Raifon de cette erreur. . . Il n'y a de différence que du plus au moins d'infécondité; mais aucun individu, quoi^ que provenu de deux el]3èces différentes, n'eft abfolument infécond. Kû',:;?^ VIII, 30 ^ fuw^ Expofition des caufes de l'infécondité plus ou moins grande dans les animaux d'efpèces mixtes^ Ibid. z,.6 £?• Juivantes. I S A T I S (les) o« C o s s A c s font très-communs dansles grands défères de Ta- tarie. Vol. VIII, 181. Figure ce defcription d'un de ces animaux. Idem, J Jaguar. Variétés dans l'efpèce de cet animaî; fa figure. Volume IX, 31. Lv) OCXij Ta BLE J A G Tj A R àtla Guyane. Obfervations fur les jaguars de la Guyane, par M. Sonini de Manoncour. Vo- lume IX, 33 & fuw. Les jeimes individus, dans ces animaux , ont le poil iifTe &; non pas crêpé. Ibid. 33, id-:m. Et les grands jaguars excèdent les ^imenfions que je leur avois données. Ibid. 34. Habitudes naturelles de ces animaux. Ibid. 35 & fiiii^antes. J A G U A R de la imuirelU EJpagne ; fa figure avec une courte defcription. FoL\X, 32 &" fuii^antes. J A G UA R E T T E. Voyei C o U G A R noir. . . On Fappeile à Cayenne, tigre noir. Fol. IX, 41. JtrMAR. Tout ee qu'on raconte au fujet desju- mars , paroît fort fufped. Volume VIII , 6 , note. . . Nous ne fommes point en état de prononcer fur î'exirtence réelle de cette efpéce de mulet : dif- cuffions à ce fujet. Ibid. 54. En Barbarie, on les appelle Kmnrach. Ibid. 55. On prétend qu'il y en a de trois efpèces ; la première, qu'on dit pro- venir du taureau & de la jument ; la féconde , de l'âne & de la vache; & la troifième , du tau- reau & de î'ânefie. Ibid. 55. Jument. Son accouplement avec le taureau fans aucune produdion. Volume VIII, 58. K K INKAJOU. Cet animal ell différent du car- cajou. Volume IX,']^. Figure , defcription & ha- bitudes naturelles de cet animai dans l'état de domefticité. Ibid. 75 àf fuii>. Il n'a rien de com- mun avec le carcajou, que de fe jetcer, comme DES Mat JERE S. xxiij lui , fur fes orignaux. Vol.. IX, 86. Il fe trouve dans les montagnes de la nouvelle Efpagne, & à la Jamaïque, où on Pappelle Poto. Ibid, 87. K u M R A c H , nom que Pon donne , en Babarie ^ aux mulets ou jumars qu'on prétend provenir del'âne & de la vache , fuivant leDodeur Shaw. Volume Y m, 55. X^IÈVRE. Dans les Pyrénées, cet animal fe creufe des tanières entre ies rochers , & fe terre comme les lapins. Volume VI n^ 237 ^ fu'w. Et à î'Ifle-de-France & au Sénégal , îes lièvres font beaucoup moins gros qu'en Europe. Ibid. 239. Loup. La femelle peut s'accoupler & produire avec ïe chien: exemple à ce fujet. Vol. VIII, 13. Mais le loup , quoiqu'adouci par l'éducation , re- prend , avec l'âge , fa férocité naturelle. Ibid. 1 9, Suivant Pontoppidan , iî n'en exiftoit point en Norwège avant Pannée 1718. Ibid. 176. On con-» noît deux efpèces de ces animaux au cap de Bonne-efpérance. Ibid. 177. Loutre. En Norwège , cet animal fe trouve autour des eaux falées comme auteur des eaux douces. Volume VIII, 260. Loutres de Cayenne. n connoît trois efpèces de loutres à Cayenne: notice à ce fujet. Ko/. VIII, 261. L'une de ces efpèces, qui eft la plus grande^ fe trouve également dans les terres d'Oyapock. Ibid, i6z. xxiv Table Loutre, -pente loutre d'eau douce de Cayenne ; figure & defcription.de cet animal. Ko/. VIII, 262 &" fuinantes. L Y N X cxx Table à fon fujet. P^olume V 1 1 1 , 244 ^f/ui,. Cet ani- mal n eft point un rat, quoiqu'il porte ce nom. Jùid. 245 effuw. Ses habitudes naturelles. Uid. KaT de blé. royexUAMSTEK. Vol. VIII, 305. Rat defcuteur. Cet animal eft commun aux Indes orientales, à l'Ifle- de -France & à Maduréi fa morfure eft venimeufe, & les Portugais l'appel- lent C/^ero/o. //"o/. VI 1 1 , 304. Rats ^Souris; prodigieufe multiplication de ces animaux à i'Ifle-de-France. Fol VI H 302. *' Rat on. Détails hiftoriques fur les habitudes de cet animal dans l'éiat de domefticité , par M. Blan- quart des Saiines. Volume l^^ 2^. AdreJie lin- gulière de cet animai. Ibid. 26. Il relfent très- vivement les mauvais traitemens, & fembie n'en jamais perdre le fouvenir. Ibld. 27. il trempe tous Çqs alimens fées pour les humec^ier, & pré- fère l'eau très- froide à l'eau tiède pour les trem- per. Ibid. 28. C'eft probablement faute d'une aifez grande quantité de falive , qu'il humede & laifie tomber au -ond de l'eau toas les aîimeni fecs avant de les manger. Ibid. 29. Son entier ac- croiflement fe lait en deux ans & demi, Ibid. 30. Renards du Groenland. Notice fur ces ani- maux. Volume Y m., 178. Renards de. Kamtfchatka. La fourrure de ces renards eft de la plus grande beauté. Vol. V II I 178. ' Renards de Nomège. Il y en a de diffe?tnte& DES Matières. xxxj couleurs: ils font li nombreux , qu'on fait tous les ans un commerce confidérable de leurs peaux dont on vend plus de quatre mille par année dans le feul port de Berguen. Fol. V 111, 179. Renne. JI y a deux races ou variétés confiantes dans cette efpèce. Volume V 1 1 1 , 2 1 2. Dans tous les mouvemens que font ces animaux, il fe fait un craquement allez fort pour être entendu de lom ; ce même craquement fe fait entendre aufli quoiqu'ils foient en repos, pour peu quHs foient émus ou lurpris. Ibid. 213 ^ jhiv. Un de ces aHimaux pris à 76 degrés de latitude , & amené a Amlterdam, ne pouvoit foutenir la tempéra- ture de ce climat trop chaud pour lui ; c^étoit un renne de la petite efpèce. Ibid. ^iq Les rennes de la grande & de la petite efpèce, va- rient beaucoup par la figure & par les empau- mures de leurs bois. ibid. 1^1. Defcription d^in jeune renne, par M. Allamand. Ibid. 111 ^ fkit; ^ Autre defcription d^in renne avec des obferva- tions anatomiques , par M. le Profeiieur Camper Ibid. 225 àffuip. Le renne ne prend Ion accroifl fement entier qu^en cinq ans. ibid. :i.i6. Cet ani- mal a , comme le daim , la pupille des yeux tranf- verfale. Ibid. iii^^ fuiv. & des larmiers Sembla- bles à ceux des cerfs , qui fe remplilfent d^une matière blanchâtre , giutiiieufe & plus ou moins tranfparente. Ibid. 230, ^ E N N E , bois de renne. Les grands bois ou cor- nes foflîles, trouvés en Iriande , doivent fe rap- porter au renne & non pas à Télan. Fol, VI II 211. ' xxxij Table RENNE /ème//e; fa figure & fa defcription. T.- /«me VI II, 205. RHINOCÉROS (îe) eft fournis, en Abyflinie, comme animal domeftique, & fert k porter des fardeaux , fuivant M. P. Vol. IX , 170. R H I N 0 C É R 0 s a doubles cornes Cette efpèce de -rhinocéros exifte en Afrique & ^n Alie: te- moianaae à ce fujet. . . Figure & defcnption Te ?es lubies cornes. Cet animal n'eft qu^ne variété dansl'efpèce, à-peu-près^comme la dou- ble bofle du chameau n'empêche pas qu il ne foit de même efpèce que le dromadaire , puil- quils produifent enfemble. Folume IX, 171 tr I72> Ê.HINOCÉROS, jeune rhinocéros. Grandeur & grofleur de cet animal. Son accroiflement & la ' defcription. Volume IX, 168 , & en particulier celle de fes parties naturelles. Ibid. 169 b" 170. C uantité de nourriture qu'il faut k cet animal. Ibid 170. II peut devenir domeitique en 1 éle- vant fort jeune, &produiroit, dans cet état, plus aifément que l'éléphant. Ibid. 170. RouGETTES; habitudes naturelles de ces ani- maux. Volume IX, 95. ROUSSETTES (les) volent en plein jour, & les roulettes ne volent que la nuit. Vol. I X , 93. Maniérée dont les rouflettes fe tiennent fur les arbres. Ibid. gi\. Roussettes & Rougettes (les) fe trouvent en grand nombre perchées fur le« D.E s Ma tiares, xxxiïj arbres à i'Ifle de Bourbon... Prifes dans ïa bonne faifon , leur ci^air eft bonne à manger. Ko/. I X , 90. Détail hifiiorique «Se critique fur i'Hiftoire Naturelle des rouHettes & des rougettes , par M. de la Nux. Ibid. 91 Ef fuii^antes. Eiles ne font point naturellement féroces, & ne mordent que quand on les irrite. I6id. 93. Ces animaux écoient beaucoup plus nombreux dans Tille de Bourbon, il y a cinquante ans, qu'ils ne le font aujour- d'hui. I6id. çS £5* Jltw. Raifon de cette diffé- rence. . . Ils font en chaleur au mois de Mai , qui fait le milieu de l'automne dans ce climat. Jbid. 99. La durée de la geftation des femelles, efl: de quatre mois & demi, ou cinq mois. Uid, 99. Les rouflettes & les rougettes ne font point des animaux carnaffiers , mais frugivores. Uid, 100. Manière dont elles prennent leur vol & parcourent les dXxs. Ibid. 102. Mais elles ne peu- vent prendre leur vol étant à terre, Ibid. 103. Ce font des animaux très-propres fur leur corps, Ibid. 106. S A c A on Chat de Madagafcar k queue tortillée. Volume VIII, 187. Sanglier à* Afrique. Voyei SaNGHI3B.^« cap Verd. Volume V 1 1 1 , 1 1 9. Sanglier du cap Verd ; fa defcription. Volume VIII, 119. Cet animal a refufé de s'accoupler avec une truie ordinaire , &, même s'eft mis en fureur contr'elle , & l'a tuée, Ibid, iio ^ fuiy. xxxiv Table Différences très- remarquables entre îe fangîier du capVerd& le cochon. Ko/. VIII, 121 ^fuiv. Sa defcription détaillée , par MM. Pallas & Vof- maè'r. H paroît par ces defcriptions , & par quel- ques faits hiftoriques qui font à ia fuite, qu'il y a des variétés même affez remarquables dans cette efpèce de fangîier d'Afrique. Ibid. 122 6" fuivaiitts. Raifon de douter fi cette efpèce n'eft pas une fimple variété dans i'efpèce de notre fangîier d'Europe. Ibid. 133. Cet animal d'Afri- que paroît exifter également dans les terres du cap Verd, dans celles du cap de Bonne-efpérance , & dans rifle de Madagafcar. Ibid. 1 34. Hiftoire & defcription de cet animal , par M. Allamand. Ibid. 135. Il court beaucoup plus légèrement que le cochon d'Europe. Ibid. 142. Autre ex- périence qui femble prouver que le fangîier d'A' frique efl: d'une efpèce différente des autres co- chons. Ibid. 143. Sarigue. Habitudes naturelles de cet animal. Volume. IX, 117 & fuimntes. SiFFLEUR. Voyei MARMOTTE du Canada Volnme VIII , 291. Singe-volant. Voyei Taguan. Volume VIII, 255. s o U L I K ; fa figure & quelques notices fur fes habitudes naturelles , & fur fon tempérament. Volume VIII , 321. Defcription de fon terrier. Ibid. 322. Souris ( les ) fe jettent fur ceJIes que l'on fait erier. Volume IX, 29. Souris Bns Ma t je RE s. xxxv Souris blanches ( !es) auxyf'HX routes , fe D-ou- vent également dans les pays chauds . tempérés & froids , fans y avoir été tranfpoi tJs. l^olume VIII, 301 Ef fui liantes SUMXU (le) eft un joli anima' domef>ique à la Chine, qu'on ne peut mieux comoarer qu*au chat. Notice à ce fujCt. J^oLuie VIII, 1 86. SURiKATE. Oblervations fur le naturel de cet animal. Folume VIII, 283 & fui liantes. It n'eft point un animal de l'Amérique méridionale , mais de l'Afrique, dans les terres montagneufes au - de il us du cap de Bonne - efpérance. Uid. 284 & fuwaiitcs. J. AG UAN oa grand Écureuil-voîant; différences très - confidérables de grandeur cnt e le taguan ou grand écureuil-volant des Indes méridionales, & le polatouche ou écureuil-volant des pays du nord. Foluim V 1 1 1 , 246. Figure & defcription du taguan. Ibid. 2^'j îf fuii^. Comparaifon du taguan au polatouche, laquelle démontre que ce font deux animaux d'efpéces différentes. Ibid. 2^86* fuiv. Notice & defcription du taguan , par M. Vofmaè'r. Ibid. 253 ^ fuii^mtes. T A j A C U. Voyei PÉCARI. Volume VIII, 147. Tamanduà; figure & defcription de cet ani- mal. . . Ses différences avec le tamanoir. Vol. IX, 141 ^ fui l'an tes. Tamanoir. Le tamanoir ou grand fourmiiJier J^ome IX, Quadrupèdes, M xxxvj Table re craint pas le jaguar ; il vient même à bout de îe tuer lorfqu'H en eft attaqué. Volume I X , 38. Fi^^ure plus exafre que celle que j'avois donnée de cet animal, & fa defcription. Ibid. 135. Ses habitudes naturelles, & fa nourriture, Ibid. 141» II n'acquiert fon entier accroiflement qu'à qua- tre ans. . . Conformation lîagulîère qui fait que cet animal re refpire pas par la bouche , mais feu- iement par les narines. Ibid. 140. Cet animai , ainfi que ie tamandua & ie fourmillier , ne fe trouve qu'en Amérique , & non point en Afri- que : réponfe à la critique de M. Vofmaër. Ibid. 146 ^ fuivautes. Tamanoir, ;>€f/? Tamanoir. Koj-q Tamandua, Volume IX, 143. Ta N R E Cf jeune Tanrec; iii figure avec une courte defcription. Volume IX, 23 &fuivantes. Tat OU-EN coubert; fa figure & fa def- cription. Volume l'^ y 1^1 ^ fuivantes. Tat O U à très - longue queue ; fa figure avec une notice fur fes habitudes naturelles. Volame I X , 152 & 153. T a u F E (la) ne fe trouve , enNorwège , que dans la partie orientale du pays , le refte du royaume eft tellement rempli de rochers , qu'elle ne peut s'y établir. Volume VIII, 323. Taupe du cap de Bonne-ejpérance ; fa figure avec une courte defcription. Volume VIII , 324. C'^eft une efpèce voifîne , & non pas une fimple v?.- liété de h taupe d'Europe. Uid. 325. DES Ma TI ERE s, xxxvij Taupe de Penjîlmnie. Notice imparfaite au fujet de cet animal. Volume VII 1 , 325. Taureau; accouplement réitéré & volontaire du taureau avec la jument, fans qu'il y ait eu aur cune produdion. Voluim V 1 1 1 , 58. Tigre noir de Cayenne. Voyei C O U G A R noir. Volume I X , 4 1 . Tigre rouge de Cayenne. Voyei C O U G A R. V^^ lume IX , 41. U Un AU. Quelques-unes de Tes habitudes natu- relles. Volume IX .^ 154. V \ A C H E grognante de Tartarie. Cet animal paroît être de même efpèce que ie bifon. Vol. VIII, 92. i^È BR E. Comparaifon du zèbre avec Fane & ïe chevai. Volume VIII, 81. Cet animal tient de / plus près au cheval qu'h l'âne. Ibid. 82. Con Z jeftures fur l'identité de i'efpèce du zèbre & r' u czigithai ou mulet de Daurie. Ibid. 85, On p ^éut efpérer , qu'en réduifant ie zèbre en domeftiuité, on en tireroit une grande utilité. Ibid 87 & fiiv, Z E B u ( le ) femble être un diminutif du bifen , dont ia race , ainfi que celle du bœuf, a fubi Je très-grandes variétés y fur-tout pour la grandeur.. XXXV'ÛJ T A B Z E ^ &C. Volume VIII, 98. Quoiqu'origiraire des pays très - chauds , peut vivre & produire dans nos pays tempérés. Exemple i\ ce fujet. Ihid. 98 £^ fuwanies. La loupe que cet animal porte fur le dos , eft une fois pîuc grofle dans le niâie que dans ia femelle. Ibid. .,8 ^ fuivcntes. Zibelines. Hîîbitudes naturelles de ces ani- maux... eur nourriture. . . Temps de leur ac- coupîem.ent. . . Us produifent quatre à cinq pe- tits.'. . Manière de les chafler. Vul. V II 1 , 267 tf fuivanus. Fi N de la Table des Matières, ^ék % / 'M,^ 5 ^' i