JUL 1 2 1955 Digitized by the Internet Archive in 2016 https://archive.org/details/oiseauxOOmene OUVRAGE PUBLIÉ SOUS LES AUSPICES DU MINISTÈRE DE L’INSTRUCTION PUBLIQUE SOUS LA DIRECTION DE L. JOUBIN, Professeur au Muséum d'Histoire Naturelle EXPEDITION ANTARCTIQUE FRANÇAISE (1903-1905) « COMMANDÉE PAR LE Dr Jean CHARCOT SCIENCES NATURELLES : DOCUMENTS SCIENTIFIQUES EXTRAIT PARIS MASSON ET C,e, ÉDITEURS 120, Boulevard Saint-Germain, 120 EXPÉDITION ANTARCTIQUE FRANÇAISE (1903-1905) Fascicules publiés POISSONS Décembre 1906 Par L. Vaillant. * 1 fascicule de 52 pages : 5 fr. TUNICIERS Par Sluiter. 1 fascicule de 50 pages el 5 planches hors texte : 8 fr. MOLLUSQUES Nudibranches et Marséniadés, par A. Vayssière. — Cépha - lopodes, par L. Joubin. — Gastropodes et Pélécypodes, par Ed. Lamy. — Amphineures, par le Dr Joh Thiele. 1 fascicule de 90 pages et 6 planches hors texte : 12 fr. CRUSTACÉS Schizopodes et Décapodes, par H. Coutière. — Isopodes, par Harriett Richardson. — Amphipodes, par Ed. Che- vreux. — Gopépodes, par A. Quidor. / fascicule de 1 50 pages el 6 planches hors texte : 20 fr. ÉCHINODERMES . . Stellérides, Ophiures et Échinides, par R. Koehler. — Holothuries, par C. Vaney. 1 fascicule de 74 pages et 6 planches hors texte : 12 fr. HYDROÏDES Par Armand Billard. 1 fascicule de 20 pages : 2 fr. BOTANIQUE Juillet 1907 Mousses, par J. Gardot. — Algues, par J. Hariot. 1 fascicule de 20 pages : 2 fr. VERS Annélides polychètes, par Ch. Gravier. — Polyclades et Triclades maricoles, par Paul Hallez. Némathel- minthes parasites, par A. Railliet et A. Henry. 1 fascicule de 1 18 pages , avec 13 planches hors texte : 22 fr. ARTHROPODES . . . Pycnogonides, par E.-L. Bouvier. — Myriapodes, H. Bro- lemann. — Collemboles, par Y. Carl. — Coléoptères, par Pierre Lesne. — Hyménoptères, par R. du Buysson. — Diptères, par E. Roubaud. — Pédiculinés, Mallophages, Ixodidés, par L.-G Neumann. — Scorpionides , par Eug. Simon. — Acariens marins, par Trouessart. — Aca- riens terrestres, par Ivar Tragardh. 1 fascicule de 100 pages , avec 3 planches hors texte : 10 fr. ù/& JO ^ O q g-v- frf f o- A/ et q*) de la Géorgie du Sud. Ce sont les seuls qu’il ait vus, ce qui fait supposer que c’étaient des individus égarés. D’après Lônnberg, ces Manchots se reproduisent dans quelques Ijords de la Géorgie du Sud ; mais ils y sont toujours en petit nombre, puisque Sôrling n’a jamais vu de rookeries. Ces îles paraissent donc être la limite septentrionale de leur aire de distribution. Ils sont très abondants aux Orcades du Sud, où ils sont, avec le Manchot Adélie, les Oiseaux les plus communs. Sur l'ile Saddle, une seule rookery renfermait au moins 50000 individus, et les îles Laurie sont regardées comme ayant une population de ces animaux atteignant au minimum I 000000. Quelques individus se sont montrés le long des côtes des îles Brabant et Anvers, mais l’Expédition Charcot n’a pas observé de colonies. Elles paraissent localisées plus au nord, dans les îles qui se trouvent au nord du détroit de Gerlache. OISEAUX. 25 Au mois de novembre, on en a capturé, sur le rivage de l’ile Booth- Wandel, quelques spécimens qui avaient atterri isolément. C’étaient pro- bablement des individus qui, étant allés àla pêche trop loin de leurs colo- nies, s’étaient égarés et avaient suivi à l’ile Booth-Wandel des Papous ou des Adélies. Par conséquent le D' Turquet n’a pu étudier leurs mœurs. Ce Manchot a le même caractère que l’Adélie. Il est querelleur, combattit; il défend avec courage son nid ainsi quelui-mème. Aussi une visite dans une rookery est-elle très pénible, à cause des coups de bec qu’on y reçoit. 11 se nourrit de Poissons et de Crustacés ; mais les jeunes paraissent préférer ces derniers animaux, puisque l’estomac des jeunes qu’examina K. -A. Andersson n’était rempli que de Crustacés. Clarke dit qu’aux Orcades les premiers immigrants arrivèrent le 2 novembre et jours suivants. Le premier qui atterrit prit une petite pierre, et ce fut la fondation de son nouveau nid. En général, lesManchots antarctiques choisissentpour établir leursnids des endroits semblables à ceux qu’aime le Manchot Adélie. Ils préfèrent souvent les collines élevées, déchiquetées, pour s’y installer, comme il s’en trouve sur la côte occidentale de File Nelson et au cap Roquemaurel. Ils s’élèvent alors assez haut, et toutes les avancées de rochers sont couvertes de leurs nids. La construction des nids se fait de la même manière que chez le Man- chot Adélie; mais les œufs sont pondus beaucoup plus tardivement, seu- lement vers la fin de novembre, tandis que pour le Manchot Adélie la ponte était terminée au moins un mois plus tôt. Ceci résulte des observa- tions de Bruce aux Orcades du Sud, qui trouva les premiers œufs d’Adélie le 20 octobre et ceux du Manchot Antarctique le 25 novembre. La ponte compte deux œufs, mais parfois trois ou un seul. Les œufs sont d’un blanc vert pâle. Dimensions : 77 X 54, 69 X 55 ; œufs fin de ponte, 44 X 59. La mue doit se faire en février, comme le D' J.-C. Andersson Fa montré à la baie de l’Espérance, dans la Terre Louis-Philippe. Les premiers Poussins trouvés le 7 janvier aux Orcades paraissaient avoir deux jours. Leur développement est rapide, car le 1 1 février on voyait déjà l’arc jugulaire noir caractéristique de l’espèce. Expédition Charcot. — A. Menegaix. — Oiseaux, 4 26 OISEAUX. 4. Aptcnodytes Forsteri G. II. Gray. Aptenodytes Foi'sleri G. R. Gray, Ann. May. Aat. FFist., XIII, p. 315 (1844, latitude sud 64 à 77°). Malgré les plus actives recherches, l’Expédition du « Français » n'a pu observer le Pingouin Empereur, même au cours de deux voyages effectués l’un du 25 février au 5 mars 1904, jusqu’au voisinage du Cercle polaire, et l’autre du 5 au 30 janvier 1905, qui a conduit les explorateurs jusque vers le 09e de latitude sud, en vue de la Terre Alexandre. PHALACROCORACIDÉS. 5. Phalacrocorax atriceps King, 1828. Pliai, atriceps King, Zuol. Journ., IV, p. 102 (1828, Straits of Magellan). — imperialis King, P. Z. S. (1831), p. 30. — carunculatus Gould, Zou/. Voxj. Beaylc , III, Birds, p. 145 (1841, Port St-Julian). — cirrhatus G. -R. Gray, List, of /lieds, t. 111, p. 186 (1844). Graculus carunculatus Schlegel, Mus. Pays-Bas , t. VI, Pelec., p. 20 (1863). Phalacrocorax atriceps Andersson, loc. cil. (1905), p. 38; Clarke, Fbis( 1906), p. 184. N° 05 Q . Prise sur le nid le 15 novembre; iris brun; pas de tache blanche ; un œuf trouvé près de l’orifice de l’oviducte, dans le cloaque, entouré seulement par la membrane coquillière, déformé, ovale conique, allongé. N’ GG çf. Pris sur le nid avec la femelle précédente, 15 novembre. La crête, comme chez l’individu précédent, est formée de trois à quatre plumes à teinte d’un bleu ardoisé soyeux. Les plumes du dos des deux échantillons présentent la même teinte. N° 7G çf. Pris à la main pendant qu’il pillait le nid d’un couple voisin absent, 22 novembre; iris brun; crête formée d’une dizaine déplumés de longueur inégale et d’un vert foncé chatoyant très sombre ; caron- cules jaunes un peu rougeâtres. N" 77 (j*. Avec crête, pris à la main sur son nid, 22 novembre; iris brun. N’ 78 Ç. Prise sur son nid, 22 novembre; iris brun. N" 8G çf. Avec testicule presque totalement atrophié. Tué avec un OISEAUX. 27 bâton dans la rookery des Cormorans, le 20 novembre; iris brun clair, très adulte. Il ne présente pas la coloration violette des plumes de la zone médiane de la tète, du cou, du dos et de la queue, pas plus que la colo- ration vert foncé des plumes des épaules; la crête est visible, mais peu développée, de même que les caroncules, qui sont rudimentaires. Lestarses sont d’un blanc rosé en avant et noirâtres en arrière. L’estomac était rempli de débris de Poissons plus ou moins digérés. Il ne paraissait pas faire partie d’un couple. M. Turquet dit qu’un autre individu de même aspect a échappé à leur poursuite, et il admet que les quelques autres Oiseaux qu’ils ont remarqués et qui présentent cet aspect brun sale de toute la région du dos (de la tête à la queue) et des plumes des ailes sont très probablement de vieux adultes qui ne s’accouplent plus. N° 112 Ç. Capturée à la main dans la rookery des Cormorans, sur le rivage sud-ouest de la baie de l’île Wiencke, 28 décembre. Elle se trouvait isolée et ne paraît pas avoir construit de nid ; l’ovaire ne présentait pas de signe de ponte récente. Elle forme un deuxième échantillon du type Cor- moran dégénéré ou très adulte. La crête est formée de trois ou quatre plumes brunes à peine distinctes. Les plumes du dos sont de couleur marron, d’aspect soyeux, avec quelques plumes violettes; la queue est marron; le bec est brun avec couleur cornée grise à l’extrémité; les pattes sont blanc rosé en avant, brunâtres en arrière. Les paupières ont une couleur bleu très pâle et très peu marquée. L’estomac contenait des restes de Poissons, d’un ïsopode et de bras de Poulpes. N° 113. Jeune Poussin, pris dans un nid le 20 décembre, dans la rookery des Cormorans ; son plumage n’est formé que de duvet noir, avec quelques touffes blanchâtres cà l’abdomen. Les pattes sont brunes. Le bec est noir avec membrane lisse, rose-chair à la base de la mandibule infé- rieure. L’estomac, avec des débris de Poissons, renfermait de nombreux grains de gravier. N°702. 2 janvier, un individu, Poussin, dans l’alcool. N° 717. Embryons de Cormorans à divers stades d’incubation. 2S OISEAUX. N° 734. Deux œufs avec embryons et un jeune nouvellement éclos dans l’alcool. Un jeune plus âgé. Deux œufs dont un très allongé. On sait depuis longtemps que les Phalacrocorax nichent dans les glaces de l’Antarclique, car Ross a trouvé un nid de Cormorans sur la Terre Louis-Philippe, et il en vit d’innombrables spécimens sur Pile Cockburn, le 6 juin 1844. Mais l'identité spécifique en était restée douteuse jusqu’au retour de l’Expédition écossaise de 1903 dans les Orcades du Sud. Ces Cormorans sont de fort jolis animaux, avec leur caroncule bleue et rouge à la base de leur bec jaune, avec leurs ailes bordées de blanc et les taches de même couleur qui tranchent sur le noir jais de leurs plumes. P. atriceps typique se reconnaît facilement à la couleur blanche qui s’étend longuement sur les côtés de la tète et entoure l’oreille, à ses pau- pières épaisses et de couleur bleue, et à la tache blanche qu’il porte sur le milieu du dos (fig. 34). D’après Turquet, le mâle se distingue par un bec plus fort, des couleurs semblables à celles de la femelle, mais plus brillantes, une crête un peu plus longue et plus fournie. Son cri est plus bruyant, tandis que celui de la femelle n’est qu’une sorte de souffle, de sifflement. La femelle a une taille plus faible que celle du mâle. Jamais ces animaux ne se montrent loin de la terre, et leur présence est un indice certain que la terre n’est pas loin. Leur habitat est assez limité et se confond avec celui de Pyyosce/is antarctica. On le trouve dans les îles du détroit de Magellan et sur la côte ouest jusqu’au Chili, dans les Orcades (Bruce), les Shetland du Sud, aux alentours de la Terre de Graham et dans l’île Booth-Wandel. Lônnberg regarde le Cormoran de la Géorgie du Sud comme une forme spéciale qu’il a appelée Ph. ut. Geurgiæ et qu’il distingue du vrai atriceps de T Antarctique. D’ap rès Clarke, les Cormorans aux yeux bleus, comme les appellent les explorateurs, se voient toute l’année dans l’archipel des Orcades. OISEAUX. 29 Ils sont nombreux en été, mais ils évitent les grandes îles et cherchent des places pour nicher dans les petites îles ou les rochers, sur la côte des îles Laurie et jSaddle, où on a vu au moins 2 500 paires, qui cou- vaient, distribuées en rookeries contenant parfois 200 nids. L’hiver, ils y sont moins nombreux, mais on les vit pourtant tous les jours. C’est ce cju’a constaté le Dr Turquet, à l’île Booth-Wandel ; seule- ment, pendant l’hiver, ils s’étaient abrités contre les vents froids du sud. Même pendant les journées les plus froides, on les voyait partir le matin au loin vers la mer libre, et ils rentraient le soir vers trois ou quatre heures en bataillons serrés. Andersson fait remarquer qu’il ne les a pas vus au plus fort de l’hiver, en juin et au commencement de juillet. Ce sont des animaux très sociables, qu’on voit rarement isolés. Une troupe de ces Oiseaux a été observée à la baie des Flandres, sur des rochers, du 7 au 19 février 1904. Une colonie comprenant environ 200 individus a été rencontrée à l’ile Wiencke, près de Port-Lockroy, dans un empla- cement contigu à celui des Papous, le 20 février 1901. En février 1905, l’Expédition l’a retrouvée avec des jeunes couverts de duvet et déjà assez développés. Une deuxième colonie, ayant construit une vingtaine de nids, s’était établie sur les rochers de l’île Anvers, au bord du canal de Neumavr. Une autre vivait plus au sud, près de l’île Berthelot. Enfin une grande colonie, composée d’un millier d’individus, était ins- tallée dans une masse de rochers désagrégés à l’île Booth-Wandel, au bord de la mer. D’humeur pacifique, ces Oiseaux entretenaient les meil- leures relations d’intimité et de concorde avec une rookery de Manchots Papous et Adélie (fig. 30). Généralement, les colonies sont moins nombreuses que cette dernière. Elles choisissent pour s’établir, de préférence, des pentes sur le versant nord, où la neige fond de bonne heure, ou bien de petites îles rocheuses, où la neige ne peut s’accumuler. L’attitude des Cormorans à l’état de repos est comparable à celle des Manchots, car leur corps est légèrement incliné en avant (fig. 32). Souvent on en voit plusieurs centaines se poser sur la mer en rangs 30 OISEAUX. serrés, comme s’ils venaient d’apercevoir un banc de Poissons. Ils sont encore plus voleurs que les Manchots, surtout quand il s’agit de matériaux de construction pour les nids. Un jour, le D'Turquet débar- quait avec le matelot Rolland sur un petit massif de rochers, où des Goé- lands dominicains avaient établi leurs nids. A l’approche des deux intrus, les Goélands abandonnèrent leurs nids et s’envolèrent. Immédiatement, un grand nombre de Cormorans, dont les nids se trouvaient à environ bOO mètres delà, seprécipitèrentsur les nidssans défense, et, en quelques secondes, ils les eurent saccagés, démolis, emportant dans leur bec les touffes de mousses et de lichens dont ils étaient construits. On peut se demander la raison de ce vandalisme, puisque le Dr Turquet n’a trouvé dans les nids de Cormorans ni mousses ni lichens. Etait-ce pour assouvir une vengeance ? Au moment de la construction des nids, le D' Turquet a vu souvent des individus isolés, des paresseux probablement, attendre, posés sur un rocher, le passage de leurs congénères chargés d’une touffe d’algues et se précipiter sur eux pour leur dérober une partie delà précieuse plante. Clarke signale les mêmes vols, mais entre Cormorans ; car, pendant (pie les Oiseaux timides s’enfuyaient à l’approche de l’homme, les plus hardis couraient voler les matériaux qui se trouvaient alors abandonnés. Les Phoques en détruisent un grand nombre. Ils les saisissent à la surface de l’eau et se livrent aux exercices les plus variés avec le corps jusqu’à ce que la mort arrive. Leur nourriture se compose essentiellement de Poissons, qu’ils at- trapent aisément en plongeant. Quand ils reviennent de la pêche, on voit assez fréquemment des Megalestris se précipiter sur eux pour leur ravir quelques débris de Poissons emportés dans leur bec. Andersson a vu parfois dans leur estomac des restes de Crustacés, et le IV Ekelhôf y a trouvé des graviers dont les plus gros pouvaient avoir 1 centimètre. La viande des Cormorans a été très appréciée par l’équipage tout entier du « Français » ; seulement son goût est un peu plus fort, et elle fatiguerait plus vite que celle des Manchots. Le 15mai, les Cormorans n’avaient pas qui lté leurs falaises du défilé de la OISEAUX. 31 Hache, et ils restèrent là tout l’hiver, puisqu’ils y trouvaientde l’eau libre où ils pouvaient chercher leur nourriture. Le D' Charcot a remarqué qu’entre trois et trois heures un quart, très régulièrement, tous les jours, ils revenaient à leurs falaises, isolés ou disposés en triangle, se tenant à peine à quelques mètres au-dessus du sol , avec le cou bien allongé, et fai- sant entendre dans leur vol lourd un bruit métallique rythmique (fig. 38). Quand ils prenaient terre, on les voyait décrire une courbe, étendre leurs pattes, ramasser leur cou et battre des ailes sur place. Une fois posés, ils se lissaient les plumes avec un air de grande satisfaction. Ces aimables bêtes, si peu farouches, sont unies en excellents ménages passant leur temps à s’embrasser, à se faire des amabilités dans des poses gracieuses. Souvent elles se tiennent par l’extrémité du bec et, décrivant de jolies courbes avec leur cou, elles balancent lentement leur tête de droite à gauche. Au commeneementde septembre, les Cormorans deviennent plus séden- taires; ils s’apparient sans la moindre querelle et commencent vers le 1 5 sep- tembre la construction ou la réfection des nids. Ils sont si affairés à ce mo- ment-là que les visites les laissent indifférents. Jusqu’au 15 novembre et même au 1er décembre, les membres de l’expédition les virent apporter des matériaux avec la plus grande activité le matin et l’après-midi. Tandis que l’un des individus reste sur le nid, afin d’éviter le pillage des matériaux par les congénères, l’autre s’éloigne jusqu’à 1 ou 2 kilo- mètres. Là, à marée basse, il plonge et reparaît au bout de quelques secondes, tenant dans son bec une longue touffe d’algues rouges ou brunes, qu’il emporte aussitôt dans son bec vers son nid. Deux espèces sont surtout employées: une rouge, Plocamium coccineitm, et une brune, Desmare tia aculeala (fig. 31). Les filaments d’Algues sont déposés en bordure autour du nid et agglutinés avec de la boue marine ou des excré- ments, de façon à constituer des édifices hauts et profonds. Le D1 Turquet a aussi trouvé sur les nids des colonies d’Antipathaires. A trois heures et demie, le travail s’arrête, et les deux époux se font mutuellement des grâces autour du nid en se reposant. Bruce, sur la côte nord des îles Laurie, a trouvé les premiers nids le 8 novembre; ils étaient composés de mousses, de lichens et déplumés ; 32 OISEAUX. les mousses et les lichens avaient été arrachés aux rocs voisins. Certains nids placés sur les rochers étaient utilisés depuis plusieurs années; d'autres étaient même directement sur la glace. Andersson a vu que les vieux nids sont réparés chaque année et qu’ils sont constitués par du guano mélangé à de l’argile, des graviers et des os d’oiseaux. A l’inté- rieur, ils sont tapissés d’algues et de colonies flexibles de Bryozoaires. Ils sont souvent espacés de 0m,50, et leur bord antérieur est le plus élevé. Les œufs ont été trouvés dans les nids le 1er novembre. Les femelles pondent de trois àcinq œufs à coquille grenue d’un blanc légèrement teinté de vert bleuâtre très clair et de la grosseur à peu près d’un œuf de poule. D’après Andersson, ce nombre n’est normalement que de deux. Leur longueur peut varier de 51 millimètres à 04; leur petit diamètre est de 14 millimètres et leur poids 61 grammes. Ceux rapportés par l’Expédition du « Français » mesuraient 03 X 42 ; 01,5 X 39,1 ; 05,7 X 43,2 ; 00,7 X 36,4. Ce dernier œuf très allongé appartient évidemment à une fin de ponte. Le 0 novembre, on récolta 5 œufs de Cormorans; le 7, 7 ; le 8, 12 et le 9, 31 seulement. Le 12 no- vembre, la récolte a été de 261 œufs ; un seul nid renfermait trois œufs de même grandeur, un autre deux œufs de même taille et un plus petit; beaucoup renfermaient soit deux, soit un œuf. En tout 321. Le 15 no- vembre après-midi, on put récolter 422 œufs qui étaient par 2 ou isolés dans les nids. La première omelette d’œufs de Cormorans a donc été mangée vers le 9 novembre. Tout l’équipage l’a trouvée fort bonne, malgré sa coloration un peu trop rouge. Le blanc ne se coagule pas complètement à la chaleur et prend alors, avec une teinte verdâtre, une consistance gélatineuse. Le goût de ces œufs n’est pourtant pas comparable à ceux de cane ou de poule. Les Cormorans couvent très gracieusement leurs œufs en étendant leurs ailes de chaque côté du nid et formant sur celui-ci comme un cimier de casque de Walkyrie (fig. 35). Les difficultés d’élevage sont beaucoup moins grandes que pour les Manchots, car, grâce à leur vol, ils peuvent franchir rapidement les distances souvent considérables qui les séparent de l’eau libre, où ils OISEAUX. :î3 trouvent la nourriture qu’ils rapporteront à leurs petits. Ceux-ci la prennent en enfonçant la tète tout entière dans le gosier de leurs parents (fig. 40). Il est probable que le mâle et la femelle couvent alternativement. Les Oiseaux couvant sont très confiants; ils permettent, d’après Clarke, qu’on les caresse sur leur nid. Ils ne défendent pas leurs petits. Si on approche, ils allongent le cou et se retirent sans résistance (fig. 33, 36, 41). A leur naissance, les jeunes sont entièrement nus. Le corps est recou- vert par une peau noire très plissée, avec le devant du cou et le ventre moins foncés. Les pattes et la membrane interdigitale sont blanches, mais les ongles sont noirs à pointe blanche. Le tarse est gris, le menton blanc, de même que les bords de la commissure des mandibules, la paupière supérieure et une tache au-dessous. La mandibule supérieure est noire avec tache blanche à l’endroit, où la pointe se courbe vers le bas ; lapointe externe est blanche ; la mandibule inférieure est tout entière blanche à pointe noire. Les caroncules, bien séparées au milieu, apparaissent très nettement sur les côtés, sous la forme de fines granulations blanchâtres, pas surélevées au-dessus de l’épiderme. Un deuxième jeune Cormoran, sans autres renseignements que la date (juin 1905), mesure 46 centimètres de longueur totale. Il est couvert de filoplumes d’un noir foncé, se résolvant en duvet d’un brun grisâtre. Le bas-ventre et les côtés présentent déjà d’assez nombreuses filo- plumes blanches : elles sont plus petites et plus rares sur le vertex; quelques-unes sont disséminées sur le jugulum et la main. La tache dor- sale blanche n’est pas encore indiquée. L’angle mentonnier est jaunâtre ainsi que les bords de la commissure et une tache au-dessous de l’œil . La paupière est noire, de môme que la mandibule supérieure; l’inférieure est jaunâtre, sauf la pointe. Les caron- cules noirâtres sont moins visibles que dans le spécimen précédent. On voit apparaître les douze rectrices sous la forme de douze faisceaux de rayons blancs qui continuent le tuyau de la plume. Les pattes sont grisâtres avec la membrane palmaire un peu [dus claire. Les caractères de l’adulte se dessinent peu à peu jusqu’en février, où Expédition Charcot. — A. Menegaux. — Oiseaux. 5 34 OISEAUX. les plumes du dessus du corps sont formées d’un mélange de plumes brunes et à éclat métallique. Un spécimen montrait déjà la tache dorsale blanche. Les jeunes ne paraissent aller à la mer qu’assez tardivement, afin de chercher leur nourriture, vers les premiers jours de mars seulement, car le 5 mars, à l’époque où l’Expédition a commencé à prendre ses quar- tiers d’hiver à l’ile Booth-Wandel, le Dr Turquct a vu des jeunes Cor- morans qui étaient encore alimentés par leurs parents. Le 30 décembre, les petits Cormorans sont notablement plus âgés que les Pingouins; mais, par contre, les petites Mouettes sont à peine écloses. Les parents les conduisent à l’eau comme de petits Poussins, sans les quitter une seconde. Mais, le reste du temps, ils sont abandonnés à eux- mèmes et se cachent dans les fentes des rochers, où ils sont difficiles à apercevoir, étant donnée leur couleur. Clarke a remarqué que les mâles tués en septembre ont la huppe bien développée, de 30 à 40 millimètres, tandis que les mâles de décembre sont ornés d’une huppe plus courte et que beaucoup de février sont dépourvus de cet ornement. Les spécimens de septembre ont un plu- mage plus brillant que les autres et ont les caroncules plus développées. La tache blanche dorsale varie en grandeur même chez les mâles adultes de la même saison. Dans la colonie de file Booth-Wandel, le B' Turquet a observé quelques individus qui n’étaient pas accouplés, dont deux ont été tués. Ces Oiseaux (80 çf et 112 Ç) présentent un plumage dont les couleurs sont moins vives que celles des individus accouplés. Il n’a pu savoir si ce sont des jeunes chez lesquels les fonctions de reproduction ne sont pas encore assez développées, ou bien des adultes trop âgés et comme tels impropres à la reproduction. Les différences avec les adultes sont si grandes que je doute que, chez les individus âgés, il se produise des changements de coloration si importants. Le n° 80 q* a toutes les parties inférieures blanches, comme chez l’adulte. Les caroncules très faibles sont encore séparées par quelques petites plumes. Le front, le vertex, l’occiput et le derrière du cou sont OISEAUX. 3o brunâtres; toutes les pointes des plumes commencent à se teindre en violet; quelques plumes du vertex indiquent le commencement d’une crête. Le manteau prend déjà une teinle verdâtre, et les plumes sont bordées de foncé comme chez l’adulte en plumage de noces. La tache blanche apparaît, ainsi que la couleur violette du bas du dos et du crou- pion; elle est plus accentuée sur les côtés. Les tectrices alaires sont brunâtres. La bande blanche de l’aile est indiquée, puisque les petites couvertures, qui sont d’un brun très clair, sont bordées de blanc à l’extré- mité ainsi que quelques scapulaires. Les grandes couvertures présentent aussi du blanc à la pointe et forment ainsi sur les rémiges une deuxième bande un peu indistincte. Couvertures inférieures et culottes brunes. La queue a la même longueur que chez l’adulte, mais les deux rectrices médianes ont la hampe blanc jaune verdâtre sur toute sa longueur, avec les barbes d’un gris brunâtre. Les autres se rapprochent plus de celles de l’adulte. Toutes les rectrices sont plus pointues et paraissent moins usées que chez les adultes que j’ai examinés. Le n” 112 Ç présente les mêmes caractères avec des taches violacées moins nombreuses et une indication de tache blanche dorsale plus faible. Les barbes internes des rectrices sont plus foncées, et les sus- caudales présentent une bordure blanche à l’extrémité. Ces individus, dont la taille est celle de l’adulte, paraissent donc être des jeunes de l’année précédente, et on pourrait alors conclure de ces faits qu’il faut au Cormoran deux ans pour devenir adulte et être capable de se reproduire. Clarke ( loc . cit. , p. 186) donne la description des jeunes en premier plumage, récoltés en décembre, mais ne parle pas de la taille des individus qu’il a examinés. Sa description coïncide bien avec celle que je viens de faire. Il ajoute que les Oiseaux un peu plus âgés pris en février ont leurs parties supérieures mélangées de brun et de métal- lique, et un spécimen porte même une faible indication de tache blanche. Les rectrices médianes sont noirâtres avec tige blanche. Le reste du plumage est le même que sur les plus jeunes Oiseaux. OISEAUX. 30 LARIDÉS. G. Sterna vittata G m., 1788. S ténia vittata Gmelin, Si/st. nat ., I, p. 009(1788); Pelzeln, Ucise Novara , Vogel, p. 152 (1865, adulte de Saint-Paul); Sharpê, Phil. Trans ., CLXVIll, p. 113 (1828, Kerguelen); Saunders, Vog. « Challenger», II Birds, p. 134 (1881, Tristan da Cunha Group et Kerguelen); Id. , Antarctic M annal , p. 233 (1901). Sterna Santi-Pauli Gould, Ilandb. P. Austr., II, p. 399 (1805, Saint-Paul). Sterna melanoptera Vélain, Arch. de Zool. expérim. et Gén., VI, p. 53 (1877, Saint- Paul). Sterna vittata Saunders, Cat. B. Prit. Mus., vol. XXV, p. 51 (1898) ; Sharpe, Bep. « South. Cross » (1902), p. 105. A" 30 çf. Tué au fusil sut* la plage de l’ile Booth-Wandel, le 30 oc- tobre 1 904 ; dos et ventre ardoisés ; bec et pattes rouges ; iris brun sombre. N° 31 çf. Tué à côté du précédent le même jour. Les grandes rémiges sont dépassées de 1 centimètre par celles de la queue. N° 34 çf. Tué sur la plage de l’île Booth-Wandel, le 31 octobre 1901 ; estomac vide ; l'Oiseau, au moment où il lut tué, tenait un Poisson en son bec. N° 81 çf. Tué sur la plage ouest de l’île Booth-Wandel, le 20 novembre ; iris brun-marron; l’estomac contenait des Crevettes. N° 82 Ç- Tuée sur la plage ouest de l’île Booth-Wandel, le 26 novembre ; son estomac était vide. N0s 83, 84, 83 Ç, Ç, çf. Tués sur la plage ouest de l’île Booth- Wandel, le 20 novembre ; l’estomac était vide. N,J 88 çf. Tué sur la plage ouest de l’île Booth-Wandel, 27 novembre; il portait de nombreux parasites externes; estomac vide. N° 89 9 • Tuée sur la plage ouest de l’île Booth-Wandel, 27 novembre; estomac vide ; parasites externes. N"s 103 çf, 10t o*, 103 qL Tués le 13 décembre près le défilé de la Hache; leur estomac était vide. Sur le n° 104 çf, le front est blanc moucheté de noir, comme chez le mâle adulte en hiver. Le menton et la gorge sont presque blancs, les parties inférieures d’un gris plus pâle. Acariens externes. Donc 10 çf, 3 9 e! un jeune. Deux œufs rapportés de bile Ilowgaard, 20novcmbrc. Ils sont de forme OISEAUX. 37 conique allongée; leur couleur est d’un vert-olive teinté de brun, avec petites taches noires semblables à celles des œufs de Mouette. Dimensions : 40 X 34mm,5. Un œuf, 41 X 33 ; poids, 20 grammes ; 23 novembre. Ces Sternes, tous tués de fin octobre à novembre, sont d’une couleur gris argenté, aussi foncée en dessus qu’en dessous (manteau, ailes, parties inférieures). Le front, le vcrtex et la nuque sont noir foncé, les lores en partie blancs, car une bande blanche étroite longe le bord de la mandibule supérieure. Dans un spécimen (104 q*), le front est blanc tiqueté de noir. Une bande d’un blanc pur part de la commissure ; elle est assez large près et en arrière de l’œil, et elle se rend obliquement à la nuque pour se terminer au demi-collier supérieur. Sur toute la longueur, elle contraste aussi bien avec le noir de la tète qu'avec le gris de la gorge. Les primaires sont plus foncées près de la pointe et plus ou moins bordées de blanc sur les barbes internes. La hampe est blanche, et les barbes externes de la première sont noirâtres. Les secondaires sont bordées de blanc sur le côté interne. Les sus- et les sous-caudales sont blanches. Les deux paires de rectrices externes ont les barbes externes d’un gris argenté très pâle. Le ventre est, sur quelques échantillons, plus pâle que la poitrine et le devant du cou. Le bec et les pattes sont d’un beau rouge-cerise. En comparant cette forme aux types de l’espèce S. hirundinacea Less. conservés aux galeries du Muséum, j’ai pu constater que leurs dimensions sont plus grandes et que toutes leurs parties inférieures sont d’un blanc pur à peine lavé de grisâtre. Les dimensions des spécimens étudiés sont les suivantes : aile, 265 à 280 millimètres; culmen, 29 à 31 millimètres; queue, 157 ; tarse, 15,5 ;elles correspondent assez exactement avec celles indiquées par Saunders (in Cat. of B. Brit. Mus ., vol. XXV, p. 51) pour S. vittata, mais sont notablement inférieures à celles des deux adultes, types de l’espèce de Lesson : ailes, 300 millimètres; culmen, 40 et 45 millimètres (jeunes, 35); queue, 198 et 216; tarse, 20 mil I i- 38 OISEAUX. mètres. Sur le bec et les tarses, la couleur a totalement disparu. Les spécimens de l’Antarctique diffèrent aussi de ceux qui ont été rapportés de la baie Orange par la Mission du cap Ilorn et que M. Oustalet a nommés S. hirunclinacea. Etant donné le grand nombre des échantillons que j’ai examinés et la constance des caractères que j’ai observés, cette espèce est donc bien S. vittata de Gmelin, déjà signalée à Ker- guelen, Saint-Paul, Saint-Hélène, au cap de Bonne-Espérance et au Brésil. Récemment, en 1904, Reichenow a rattaché le Sterne de la Géorgie du Sud à cette espèce sous le nom de Sterna vittata Georgiæ. Quand le bateau passe près d’une île, ils accourent d’un vol rapide au-dessus du sommet des mâts; ils se balancent en agitant leurs ailes et en faisant entendre de petits cris aigus et répétés, comme s’ils nar- guaient les chasseurs du bord. C’est probablement leur vol souple, élégant, qui les a fait désigner sous le nom d’Oiseaux royaux par les navigateurs. Généralement ils vivent par petits groupes de 4, 6, 10 individus dissé- minés dans les massifs rocheux des rivages. En naviguant sous la latitude du Cercle polaire (66° 32' latitude sud), le D' Turquet en a aperçu, près de la côte de la Terre de Graham, une troupe de plus de 50 individus. Par conséquent, comme le Sterne hirundinacé, ils ne se tiennent qu’au voisinage de la terre, et jamais en pleine mer. Ils ne se posent à la surface de Peau que pour y ramasser une Euphausie ou un fragment de Poisson aperçu de haut. Ce sont alors des cris de joie, comparables à ceux qu’émet un enfant lorsqu’il a trouvé un jouet sympathique cl longtemps désiré. D’après Sôrling, ils pour- suivent et mangent surtout un petit Poisson, Nothenia macrocephala mar- morata. Ces Oiseaux ont construit quelques nids dans Pile Booth-Wandel à partir d’octobre, et ils ont disparu à la fin de la saison de reproduc- tion vers juin, d’après Turquet. Clarke indique pour le Sterne hirundinacé, aux Orcades, des dates plus précises. Ainsi l’Expédition observa les premiers arrivants du printemps le 21 octobre ; ils étaient absents depuis le 25 mars de l’automne précédent. OISEAUX. 39 Les nids sont de simples trous dans le gravier, plus ou moins bien bordés de fragments de petites pierres. Ils sont placés au sommet de petits rochers, toujours près de la côte, en colonies composées de quel- ques paires seulement ; ils sont tout près les uns des autres et près de ceux de La rus dominicanus. Turquet dit qu’ils pondent deux ou trois œufs, tandis que Clarke n’en admet qu’un ou deux aux Orcades pour Sterna hirundinacea. D’après le D' Ekelhôf, les œufs de ce dernier Sterne ont un bout presque pointu;leur coquille est très mince, et leur couleur est vert-olive foncé, avec des taches brunes irrégulières. Le premier œuf fut trouvé par les naturalistes de la « Scotia », le 14 novembre, et la ponte se continua jusqu’au 15 janvier. En 1004, Mossmann dit que le premier œuf fut trouvé le 27 novembre, et le pre- mier Poussin le 25 décembre. Le 7 février, tous ces derniers avaient déjà perdu leur duvet. L’œuf de S. vittata rapporté par Turquet est d’un brun assez clair avec piqueté noir. Dimensions : 47mm,5 X 33"“, 4. Ce Sterne visite aussi en été les Shetland du Sud; mais, d’après Reic.he- now, la forme qu’on trouve à la Géorgie du Sud est le Sterna vittata Georgiæ Reich., tandis que, d’après le même auteur, la forme de l’Antarc- tique formerait une sous-espèce particulière qui prendrait le nom de 5. macrura antistropha. 7. Larus dominicanus Licht., 1823. Larus dominicanus Lichstenstein, Ver r. Doubl., p. 82 (1823, côtes du Brésil); Darwin et Gould, Zool. « Beagle » Birds, p. 142 (1841, R. Argentine); Gray, Voy. « Erebus and Terror », Birds, p. 18(1846, Nouvelle-Zélande) ; Gould, P. Z. S ., 1859, p. 97 (îles Falkland); Layard, /bis, 1707, p. 459 (île Crozet) ; Kidder et Goues, Bail. U. S. Nat. Mas., n° 2, p. 13 (1885, Kerguelen) ; Saunders, P. Z. S., 1882, p. 400 (Chili et Pérou); Dagenstocher, Ber. Nat. Mas. I/amburg , 1884, p. 24 (Géorgie du Sud); Forbes, Ibis, 1893, p. 529 (Chatham); Sclater, Ibis, 1894, p. 495 et 497 (Amérique antarctique). Larus fuscus King, Zool. Journ., IV, p. 103 (1828-29). Larus antipodus Gray, List. B. Brit. Mus., Anseres, p. 169 (1844). Dominicanus vociféras Bruch, ./. S. Ornith., 1853, p. 100. Larus Ve/ reauxi Bonaparte, Naum., 1854, p. 211. Larus dominicanus Saunders, Bat. B. Brit. Mas., vol. XXV, p. 245; Hall, Ibis, (1900), p. 10; Andersson, toc. cit. (1905); p. 51; Clarke, Ibis (1906), p. 178; Lonnberg, toc. cit. (1900), p. 02. 40 OISEAUX. N° 13 çf. Goéland cendré tué au fusil le 27 août 1307 à l’île Boolh- Wandel; longueur 59 centimètres ; iris brun jaunâtre; bec brun avec bande médiane blanche cornée; tarse violacé en avant, blanc en arrière (jeune tacheté); couleur gris cendré. N° 15 Ç adulte. Goéland dominicain. Tuée au fusil le 27 août 1901, à l’île Booth-Wandel ; iris gris clair; pattes jaune clair. N° 18 Ç adulte. Tuée le 21 septembre 1904 sur la plage; iris gris clair; bec jaune ; pattes jaunes. N° 19 Ç . Tuée le 16 octobre 1904 sur la plage de l’ile Booth-Wandel ; iris gris clair; bec et pattes jaunes ; l’estomac renfermait des patelles, coquille et animal, plusieurs ténias dans le tube digestif. N° 0 Ç. De grande taille, tuée sur la plage de l’île Booth-Wandel le 19 octobre 1904; iris gris clair; bec jaune; pattes jaunes ; estomac avec patelles, coquille et animal, ectoparasites acariens (?) dans les plumes de la tète; nombreux ténias dans le tube digestif. N° 20 çf adulte. Tué sur la plage de l’île Booth-Wandel, le 19 oc- tobre 1904; iris gris clair; bec jaune; pattes jaunes; estomac avec patelles; ténias dans l’intestin; plus gros que les femelles et plumage plus fourni. N° 47. Tué le 9 novembre 1904, plage de l 'île Booth-Wandel; couleur grise. N" 48 q* jeune. Sans renseignements. N° 50 q*. Plumage de couleur grise (sans doute un individu jeune), tué le 5 novembre à l’île Booth-Wandel; iris gris clair; estomac vide. N° 51 Ç . Plumage de couleur grise, tuée le 5 novembre 1904 à Pile Booth-Wandel. N° 52 çf jeune. Plumage de couleur grise; tué le 5 novembre 1904 à l’île Booth-Wandel. N° 53 jeune. Tué le 5 novembre 1904 à Pile Booth-Wandel; plumage gris; iris gris clair: dans l'estomac, des patelles et des plumes de Manchots. Plusieurs ténias dans le péritoine. N° 54 çf adulte. Tué le 10 novembre sur la baie Nord, au pied du mont Rouillé ; bec jaune; dans l’estomac, des patelles à demi digérées. N° 55 0* presque adulte. Tué le 10 novembre sur la baie Nord, près le mont Rouillé ; iris gris clair; pas de parasites. OISEAUX. 41 N° 108 çf (carnet de voy. Ç) très jeune. Tué le 23 décembre, par M. Turquet, sur le rivage de l’anse du bateau et capturé après une longue course avec le canot major et la baleinière. Iris gris clair, tirant sur le jaune; pattes blanc jaunâtre ; bec noir; couleur cornée au sommet, dos gris plutôt blanchâtre; tête plutôt blanche avec plumes noires; queue gris blanchâtre dont les plumes sont noires à leur extrémité. Deux sans numéros ont des taches blanches sur les couvertures des ailes. Un œuf. N° 114 çf jeune. Avec plumage duveteux, capturé sur îlot, à l’entrée du port Pingouin, dans la rookery aux Mouettes, 29 décembre ; le bec est gris avec tendance au jaune à l’extrémité, tandis qu’il est noir sur un échantillon plus âgé, avec couleur cornée grise à la pointe. La couleur générale est blanc brunâtre, avec touffes de duvet noirâtre sur la nuque et le cou en arrière ; l’estomac renfermait des débris de coquilles de patelles. N° 1 15. Mouette grise, tuée par Rey dans la baie nord de l’île Anvers, le 5 janvier ; l’iris est brun, le bord des paupières d’un rouge plus marqué. Les grandes tectrices sont brunes à extrémités blanches; tarses et membrane palmaire d’un blanc bleuâtre. JN° 128 çf jeune. Sans renseignements. 20 Novembre : Plusieurs œufs de forme allongée, conique, de couleur brune olivâtre avec petites taches rondes ou irrégulières et brunes. Dimensions : 73mm,5 X 55 millimètres. 23 Novembre : Quatre œufs, le plus grand pesait 125 grammes et avait 80 millimètres X 51mm,5. N° 733. Jeune Goéland venant de sortir de l’œuf; dans l’alcool. N° 762. Jeune Goéland dominicain plus âgé, 29 décembre 1904, île Wiencke ; dans l’alcool. Le Goéland dominicain, qui est d’un beau blanc pur, avec le dessus des ailes brun, le bec et les pattes jaunes, l’iris gris clair, a une aire de dis- tribution très vaste s’étendant du 10e degré de latitude sud jusqu’au Gercle polaire. Il ne paraît très abondant nulle part dans les régions antarctiques, mais il est plus fréquent dans les îles subantarctiques. Expédition Charcot. — A. Menegaux. — Oiseaux. 6 42 OISEAUX. Andersson l'a signalé nichant en trois endroits, sur la côte nord-est de la Terre de Graharn, sur la côte sud de Pile Trinity et sur l’île Valdivia. Charcot parle d’une colonie comprenant deux douzaines d’individus, établie à l’île Booth-Wandel, dans les rochers, près de la mer, ainsi que d’une deuxième de même importance qui construisit des nids sur l’ile Goudier, à Port Lockroy et sur une petite île voisine. Ges animaux sont très méfiants, car ils ne se rapprochent jamais de l’explorateur en deçà d'une portée de fusil. Leur cri ressemble assez à celui de la Chouette le soir, et, quand ils aperçoivent le chasseur en marche ou embusqué, ils semblent le narguer en faisant entendre des sortes d’exclamations : hd, hd , hâ, etc. Sôrling dit qu’il ne les a jamais vus en pleine mer, et Hall pense qu’ils n'osent s’y aventurer, car leurs ailes ne sont pas très puissantes. Pen- dant un orage, ils se posent, les ailes demi-étendues, par milliers, sur le kelp, qui les protège contre la violence de l’ouragan. Le bec très épais de cette espèce fait supposer que ces animaux se nourrissent de Mollusques. En elfet, le D Turquet a constaté qu’ils vivent de patelles fixées aux galets et qu’ils recueillent à marée basse. C’est leur nourriture favorite. Ils les emportent dans les rochers, et là ils dévorent l’animal, en sorte que les coquilles s’accumulent en si grand nombre là où ils nichent qu’elles forment une couche épaisse entre les blocs de rochers. Ces amas abritent deux ou trois espèces de petits Acariens et la Mouche antarctique ( Belgica antarctica ). Au mois d’avril 1904, à l’île Booth-Wandel, M. Turquet a vu des Megalestris et de grands Pétrels occupés à dévorer des cadavres de Phoques qui venaient d’être tués. Près d’eux se trouvaient de nombreux Goélands qui regardaient, mais ne touchèrent pas à la viande. Lônnberg rapporte qu’au contraire les Goélands deviennent des hôtes réguliers des campements quand la pêche de la Baleine a commencé. On les a vus ramasser alors tous les rebuts, même ceux de graisse de Baleine. Quand ils voulaient saisir un objet dans un endroit peu profond, ils faisaient un saut en l’air, et, les ailes demi-déployées, ils s’enfon- çaient juste assez pour que la pointe de leurs ailes ne fût plus visible à la surface. Les Damiers sont de meilleurs plongeurs, ils ne dédai- OISEAUX. 43 gnent pas les cadavres, mais préfèrent les déchets des campements. Au plus fort de l’hivernage, pendant les mois de juillet et d’août, ils se sont éloignés de leur habitat; mais, de temps en temps, on voyait quelques individus passer au vol le long des rivages de l’île Booth-Wandel. Clarke assure qu’à Saddle et à l’île Laurie des individus furent aperçus tout l’hiver. Ils sont courageux, car ils font face à l’ennemi sans se laisser effrayer. Ils se tiennent immobiles, en tournant la tête du côté de l’ennemi et en ouvrant un bec menaçant, tout en poussant leur couick avec la plus grande régularité. Sôrling décrit les nids comme étant faits de chaumes de tussock, de mousses, d’algues et matériaux semblables. Clarke ajoute que, dans les Orcades du Sud, ils sont bien construits, avec des algues, des mousses, des lichens et des plumes, et qu’ils sont entourés d’une grande quantité de patelles. Ils se trouvent dans les dépressions des rochers. D’après le D' Turquet, la ponte se fait vers le 10 novembre, et chaque nid renferme deux ou trois œufs. Clarke assure qu’aux Orcades le retour eut lieu à la mi-octobre 1903, que les adultes s’apparièrent le 3 novembre et que les premiers œufs furent pondus le 15 novembre. En 1904, Mossmann indique le 23 novembre. Sôrling dit qu’en règle générale il y a trois œufs par nid ; c’est aussi l’opinion de Yon den Steinen dans la Géorgie du Sud, d’Andersson sur la Terre de Graham, tandis que Hall, à l’île Kerguelen, assure que la plupart des nids ne contenaient que deux oîufs. Ce dernier, d’ailleurs, a constaté que tous les nids étaient dans les varechs, juste au-dessus delà haute mer, avec une seule exception ; l’un d’eux était dans l’herbe. Ordinairement les nids sont placés sur des rochers plats, abrités plus ou moins les uns par les autres. Von den Steinen trouva les nids dans la zone du flux et du rellux sur des rochers couverts d’herbes. Les œufs reposaient sur un simple lit de chaumes un peu pressés. Andersson put constater d’autre part que certains nids, placés simplement sur la neige, étaient construits uniquement avec de la mousse. OISEAUX. Le s œufs ressemblent beaucoup à ceux de Megalestris. Ils ont une couleur chamois olivâtre brillant ou brun clair avec des taches arrondies plus ou moins foncées, irrégulièrement distribuées, et qui parfois montrent une tendance à se fusionner au gros bout. Les taches sous- jacentes sont cendrées. Ces œufs sont de taille assez forte pour l’animal. Le grand axe varie de 70 à 75 millimètres, le petit de 50 à 55 millimètres. L’échantillon rapporté par l’expédition mesurait 73mra,4 X 50mra,9. Le IV Turquet a enlevé les œufs dans cinq ou six nids. Les couples ont construit d’autres nids toujours dans les rochers, non loin des premiers, mais plus près de la mer. Un jour, débarquant près de l’endroit où se trouvaient ces derniers nids, le IV Turquet provoqua la fuite des Goélands qui abritaient leurs œufs. Mais immédiatement des Cormorans établis à 500 mètres de là vinrent tout saccager et emporter tous les matériaux, bien qu’ils n’emploient pas les mêmes pour la construction de leurs nids. Lejeune Goéland dominicain près de sortir de l’œuf a les caractères suivants : La base du bec est noire, mais le bout est blanchâtre. Les filoplumes sont allongées, blanches sur la moitié de leur longueur et presque entièrement blanches sur le ventre. Sur le dos, elles sont bien séparées en deux par une bande médiane nue; l’aile n’en porte que sur les bords. Les pattes sont nues jusqu’au milieu de la jambe, et les tarses sont bien marqués d’anneaux et de squames dépassant le talon. Les paupières sont à peines ouvertes. Lesjoues sont blanches, le front est noirâtre, mais le ventre est plus blanc. Quand l’enveloppe cornée de la filoplume tombe, la touffe de rayons cornés qui y était contenue s’étale; les barbules apparaissent sur les deux tiers inférieurs, et il se forme les plumules constituant le duvet grisâtre du Poussin. Un deuxième Poussin (n° 762), un peu plus âgé, présente encore exacte- ment les mômes caractères. Le premier jeune signalé aux Orcades est du 28 décembre 1903; il avait déjà une semaine. De nouveaux œufs pondus le 3 décembre éclorent le 28 décembre. L’incubation dure donc vingt-cinq jours. OISEAUX. 45 La période eu duvet doit se prolonger longtemps, puisque des jeunes furent encore observés le 30 juin 1904. Les jeunes Goélands vont de bonne heure à la mer, alors qu’ils sont encore recouverts d’un duvet grisâtre. Au 1" février 1905, ceux qu’a tués l'Expédition étaient un peu moins gros que les adultes, mais ils volaient presque aussi bien qu’eux, et ils étaient couverts d’un plumage grisâtre, même sur la poitrine. Le passage du duvet au plumage de l’adulte doit se faire en plusieurs saisons, donc par plusieurs phases. L’Expédition a rapporté divers spécimens qui offrent un certain intérêt à ce point de vue. Le n° 51 Q a déjà le plumage de l’adulte, sauf que les ailes sont encore, brunâtres avec les couvertures bordées de blanc. Les cubitales sont déjà largement blanches au bout, et le bec est jaunâtre. Le n° 128 çf est d’un stade moins avancé. Toutes les parties supé- rieures sont brunâtres par suite de la présence de longues taches de cette couleur le long des hampes. Sur le dos, chaque tache s’élargit, et il ne reste plus qu’une simple bordure blanche. Les sus- et les sous-caudales sont blanches avec une tache brune subterminale triangulaire et d’autres petites plus ou moins effacées et irrégulières. Les rectrices sont blanches à la base, puis portent quatre ou cinq bandes noires étroites, et une dernière, qui occupe à peu près la moitié de la longueur, est bordée de blanc à la pointe. Le menton est blanc, mais le reste des parties inférieures est moucheté par des petites taches foncées subterminales ; le bas-ventre est déjà blanc. Le bord alaire est d’un blanc tacheté ; les cubitales et toutes les couvertures sont bordées de jaunâtre ; les sous-alaires sont mouchetées. Les rémiges primaires sont noires ; les secondaires sont légèrement bordées de blanc avec les barbes internes pâles sur une largeur variable ; le bec est noir, et les pattes sont encore un peu plus foncées que chez l’adulte. Il est probable que c’est un deuxième plumage, car la taille du spécimen est celle d’un adulte. 46 OISEAUX. 8. Megalestris antarctica (Less.). Lestris ontarcticus Lesson, Ornith., p. 616 (1831, Falkland, Nouvelle-Zélande); Gray in Dieffenb., Trav. N. Zeal ., Il, App., p. 200 (1843) ; Id., Voy. « Erebus » and « Terror », p. 18 (1846). Stercorarius antarcticus Gray, His . B. Brit. Mus., Anseres , p. 167 (1844, île Campbell); Giglioli, Faun. Vert. Oceano , p. 61 (1870); Sharpe, Phil. Trans., CLXVIII (vol. suppl.), p. 109, PI. VII, fig. 1-2 (1879, Royal Sound and Christmas Har- bour, Kerguelen); Mac Gormick, Voy. « Discovery », I, p. 142 (1844, Campbell); Huiler, B. N. Zeal., 20d ed., p. 63 (1888). Megalestris antarctica Saunders, Cat. B. Brit. Mus., XXV, p. 321, PI. I (1896); Hall, Ibis (1906), p. 8; Sharpe, Rep. « South. Cross » (1902), p. 172; Andersson, loc. cit. (1905), p. 49. Catharacta antarctica Lonnberg-, loc. cit. (1906), p. 58. N0 41 q*. Tué au fusil le 4 novembre àl’île Boolh-Wandel ; iris brun clair; bec noir ; tarses noirs, couleur générale brun foncé sur le dos avec deux miroirs triangulaires sous les grandes plumes des ailes; dans l’estomac, débris de Poissons et de Crustacés. N° 42 Ç . Tuée le 4 novembre 1904 à l’île Booth-Wandel; iris châtain. N°49 çf. Tué le 5 novembre à Pile Booth-Wandel; iris brun, marron clair; estomac rempli de débris de plumes de Pingouins. N° 56 (j*. Tué le 12 novembre sur un Phoque mort au sommet nord de Pile aux Chiens; bec et pattes noirs; couleur générale noire avec miroir blanc sur et sous les grandes rémiges; bec petit. N° 67 Ç . Tuée sur un cadavre de Phoque crabier, le 16 novembre; près de la boucherie ; iris marron, estomac vide ; le bout des plumes du dos est blanchâtre. N° 68 çf. Tué avec le précédent le 16 novembre. N° 69 çf jeune. D’une taille plus faible que les précédents. Tué sur un Phoque crabier, le 1 6 novembre au soir, près de la boucherie ; son estomac contenait des grains de sable assez gros et des plumes. N° 72 çf. Tué dans les rochers aux Mouettes, le 29 novembre; iris brun . N" 73 o*. Tué le 19 novembre, près du bateau, sur le cadavre d’un Phoque crabier; dans l’estomac, graviers et débris de plumes. N° 74 Ç . Tuée au sommet du mont Jeanne le 19 novembre dans l’es- tomac des débris de Poissons et des Euphausides. OISEAUX. 47 N” 79 çf. Tué le 24 novembre près du bateau sur un Phoque crabier ; iris brun-marron ; couleur générale noire assez foncée sur le dos, avec plumes du cou d’un jaune doré brunâtre ; couleur blanche sous l’aile; bec petit. N° 80 9 -Tuée le 24 novembre sur un cadavre de Phoque avec le numéro précédent ; iris brun-marron; couleur générale, ventre et cou plus clairs que dans le spécimen précédent. 14 Décembre : Œufs de Megalestris antarctica trouvés sur les rochers du mont Jeanne. Leur couleur est brun-olive avec des taches brunes irré- gulières, de forme ovoïde conique régulière. La texture de la coquille est finement grenue. Un seul a été rapporté. 20 Novembre ; À Pile Hovgaard, M. Turquet observa un Megalestris emportant dans son bec un œuf de Larus dominicanus. Pendant l’été, les Megalestris antarctiques sont aussi répandus que les Goélands dans les régions polaires australes. D’après Turquet, ils ne vivent pas à proprement parler en colonies, mais on les trouve dans les massifs de rochers (mont Jeanne), où ils construisent leurs nids assez tard, vers le mois de décembre. Ce sont des Oiseaux subantarctiques, qui se rencontrent depuis la Terre Louis-Philippe jusque dans T Antarctique et, par conséquent, qui ont une distribution identique à celle de Pygoscelis papua. Très peu méfiants, ils se laissent approcher à moins de quelques mètres ; on peut facilement les photographier (fig. 43). Ce sont de vrais pirates, qui ne cherchent qu’à s’emparer des œufs et à tuer les jeunes des autres espèces pour les dévorer, et qui. penchés sur la crête d’un rocher, sont toujours à l’affût d’un mauvais coup à faire. Un jour Andersson vit l’un d’eux attaquer un Adélie blessé, etSkottsberg en vit un autre poursuivre un Cormoran en le frappant à grands coups sur les ailes jusqu’à ce qu’il fût tombé. Aussitôt un certain nombre d’entre eux se précipitèrent pour partager la proie. Quand il croit l’occasion favorable, il n’hésite pas à s’abattre sur un nid de Mouettes, et il emporte un œuf avec son bec dans lesairs. Les parents le ■48 OISEAUX. poursuivent en criant de colère et cle chagrin ; mais le voleur sait les dépister et va déposer son larcin sur un rocher, où il attend tranquillement les Mouettes, qui alors, n’osant plus l’attaquer de lace, retournent soigner l’œuf unique qui leur reste. Il semble qu’il choisisse intentionnellement le voisinage des rookeries de Manchots pour y établir son nid, afin d’avoir ainsi facilement de la nourriture (fig. 42). Dès qu’un Oiseau est blessé ou dès qu’un jeune quitte la protection de sa mère, il le happe rapidement. Andersson put constater cette installation dans cinq endroits différents, aux lies Nelson, Paulet, Cockburn, Seymour et à la baie de l’Espérance. D’après Hall et Sôr- ling, sa voracité est telle qu’il dévore même ses œufs et ses propres petits. Quand un Phoque vient à être tué, on en voit toujours plusieurs se poser sur le cadavre, en compagnie de Daption , Larus, Chionis , et ils le dévorent en avalant des morceaux énormes. Souvent il leur arrive alors de se quereller et d’échanger des coups de bec en poussant des cris perçants. Lorsque les Cormorans reviennent de la pèche, ils se précipitent à leur poursuite, pour leur enlever quelques fragments des aliments qu’ils rapportent pour leurs petits. Turquet ayant un jour blessé un Sterne d'un coup de fusil, cet animal tomba sur laneige, mais un Meg aies tris l’ayant aperçu se précipita sur lui et l’emporta d’un vol rapide. Turquet rapporte qu’un matelot lui a raconté avoir vu un Megalestris saisir dans un nid un œuf de Pingouin et l’emporter dans les rochers ; puis, après quelques instants, il l’avait rapporté dans la colonie sans le casser. D’après Andersson, les Megalestris ne s’éloignent pas de la terre et se tiennent pendant l’été à peu près toujours dans le voisinage de leurs nids. Jamais il n’en vit en pleine mer. En hiver, on ne les aperçoit jamais. Ils disparaissent déjà au commen- cement de mars, dès que les jeunes sont capables de voler, et ils reviennent vers le commencement du printemps. Souvent on en aperçoit quelques- uns dès la fin de septembre ; mais ils ne deviennent nombreux qu’à la fin d’octobre. A l’île Booth-Wandel, ils ne sont partis que vers la fin du OISEAUX. 49 mois de mai, au commencement de l'hivernage, et ils ne sont revenus qu’au 1er novembre. Ils ont construit leurs nids sur le gravier dans les premiers jours de décembre. Parfois on trouve autour du nid quelques touffes de mousses ou de lichens. Quelquefois même le nid est construit dans un creux de rocher, avec des plumes et du duvet de Pingouin. D’après Clarke, ils se sont installés aux Orcades sur des rocs moussus ou sur des plateaux élevés de 100 à 150 mètres au-dessus du niveau de la mer. Les nids consistaient en trous très bien faits dans les mousses, avec des fragments des mêmes plantes formant le bord. Les nids trouvés par Andersson, à Pile Nelson, formaient une légère dépression dans la mousse, et ils étaient intérieurement recouverts de mousses arrachées. Ils sont donc difficiles à découvrir ; jamais il n’a vu plus d’un œuf ou d’un jeune dans un nid, tandis que Turquet en a trouvé un ou deux. Sôrling en a vu ordinairement deux, souvent trois par nid. Les œufs sont brun jaunâtre avec des taches plus foncées. Dimensions indiquées par Lônnberg : 72 X 55 et 78 X 53 millimètres. L’œuf rapporté par l’Expédition française mesure 79,1 X 53. Sôrling croit que seule la femelle couve; mais le mâle se tient alors tout près d’elle. Le 25 février, un chien tua un jeune Mogalestris encore revêtu de son duvet dans un îlot près de l’île Ilooth-Wandcl. Les jeunes de cette espèce sont bruns et, par conséquent, difficiles à apercevoir, tandis que ceux de M. maccormicki sont blanc grisâtre (« Southern Cross » Coll. , p. 107). L’expédition écossaise, le 29 janvier, ayant trouvé des Poussins Agés d’une semaine, on peut calculer que l’incubation dure six semaines à peu près. Quand ces Oiseaux ont des petits, ils les défendent avec acharnement. Sôrling a observé que, si on approche d’un nid de Skua, on voit tout de suite s'il y a des œufs ou des jeunes. L'animal se tient alors avec les ailes étendues en dessus, la tête penchée sur le sol et criant aussi fort que possible. Il ne s’enfuit pas avant qu’on ne soi L tout près du nid ; mais, si on lui touche les ailes, il est prêt à l’attaque. Il se précipite sur l’intrus en essayant de le frapper avec les ailes, puis il s’enlève dans les airs et Expédition Charcot. — A. Menegaux. — Oiseaux. 7 50 OISEAUX. répète l’attaque avec des tournoiements inquiétants jusqu’à ce que l’ennemi se soit retiré des environs du nid. C’est ce que le D' Turquet a pu constater aussi à l’ile Wiencke. PROCELLÀRIIDÉS. 9. Oceanites oceanicus (Kuhl). Procellaria océanien Kuhl., Beitr., p. 130 (1820) ex Bank’s Icon., n° 12. Procellaria Wilsoni Bp., Journ. Ak. Phil ., III, p. 231, PI. IX (1823). Oceanites Wilsoni Keys. et Blas., Wirb. Europ ., p. XCI1I, p. 238 (1840). Thalassidroma océanien Schinz, Europ. Faun., I, p. 397 (1840). Oceanites oceanicus Sharpe, Phil. Trans., CXLVIII (vol. suppl.), p. 132 (1879, Terre Louis-Philippe, Royal Sound, Kerg-uelen) ; Racovitza, Vie des animaux , p. 42 (1900) ; Borchgrcvink, First on Antarctic Continent , p. 54 (1901, latitude sud 01° 56', longitude est 153° 53'), p. 64 (pack-ice, Jan. 3, 1899), p. 118 (Terre Victo- ria), p. 231; Bernacchi, South Polar Régions , p. 204 (1901, Terre Victoria), p. 315 (Cap Adare) ; Saunders, Antarctic Manual , p. 235 (1900); Hall, Ibis (1901), p. 19; Sharpe, Rep. « South. Cross » (1902), p. 139; Clarke, Ibis (1906), p. 166; Lonnberg-, foc. cil. (1906), p. 83. N° 100 Ç. Prise au nid au mont Jeanne, le 11 décembre; iris brun; couleur générale noire, avec croupion blanc ; dessus des aileset la moitié interne marron clair; dessous des ailes, face ventrale, poitrine et abdomen marron clair; bec noir, tarses moins allongés, membrane palmaire jaune à leur partie moyenne. N° 101 o*. Pris au vol à la main le 1er décembre près de la maison démontable; iris marron, bec et pattes noirs; dans l’estomac, des Cre- vettes parasites externes acariens. N° 102 çf. Tué le 13 décembre dans les rochers du mont Jeanne, près de son nid contenant un œuf, qui fut récolté et conservé ; iris marron ; bec et pattes noirs; œuf ovoïde, puis conique, avec une couleur blanche, légèrement rougeâtre, et la surface finement grenue. Dimensions : 31 X22 millimètres. N° 107 çf. Capturé sur un nid par P. Dayné, le 22 décembre, sur les rochers du mont Jeanne ; iris marron foncé, bec noir, pattes noires. Il présente pour le plumage et la grosseur du testicule tous les carac- tères d’un adulte. Dayné prétend que c’est un jeune qu’il a recueilli dans un nid placé sous une grosse pierre et qu’il a vu le père et la mère entrer et OISEAUX. 51 sortir alternativement du trou où se trouvait le nid. Après avoir soulevé la pierre, il le saisit sans qu’il s’envolât. Il y trouva encore des débris de coquille et un embryon détérioré. N° 606. Un embryon dans l’œuf. 2 Janvier : Trois Océanites paraissant adultes ont été capturés par Rol- land sur deux nids trouvés dans des rochers au bord de la baie. Iris marron foncé. Un œuf en mauvais état. L’Oiseau des tempêtes a, de tous les membres de son groupe, l’aire de distribution la plus vaste, dans les régions antarctiques et subantarc- tiques. Ainsi sa présence a été constatée à la Terre Louis-Philippe, dans la Géorgie du Sud, dans les Orc.ades du Sud (Bruce), à Kerguelen (Hall), au mont Gauss, dans la Terre de Guillaume II (Vanhoiïen), et enfin ses nids ont été trouvés dans la Terre de Victoria (« Southern Cross », et « Discovery »), par 78° de latitude sud. Sorling en vit un grand nombre dans la Géorgiedu Sud durant tout l’été ; mais ils disparurentà la fin de mars et ne revinrent qu’au commencement d’octobre, quand Sorling quittait Pile. Ces données concordent avec les observations de l’Expédition écossaise, caries animaux apparaissant le 1 1 et le 12 novembre auxOrcades du Sud disparurent le 13 mars. Sorling ne trouva pas de nids dans la Géorgie du Sud, mais des mâles tués le 14 décembre présentaient des espaces nus symétriques à la face inférieure du corps, et il y a tout lieu de croire que ces espaces nus ont certains rapports avec l’incubation. Ainsi le mâle couverait lui-même les œufs. Mais la preuve matérielle que cet Oiseau niche dans la Géorgie du Sud reste encore à faire. Clarke le dit 1res abondant en été dans les Orcades, mais moins que le Pigeon du Cap et le Pétrel des Neiges. De nombreux groupes nichèrent dans les falaises de Pile Laurie. Pendant l’hivernage du « Français » à l’île Booth-Wandel, de février à fin décembre, on en vit constamment quelques individus isolés même au plus fort de l’hiver. Andersson 11e vit l’Océanite qu’au printemps à Pîl OISEAUX. 52 Paulet le 7 et le 8 novembre; et il affirme qu’il ne passa pas l’hiver à la baie de l’Espérance. Vers le 15 novembre, ces Oiseaux ont construit quelques nids à l’île jJooth-Wandel, au fond des anfractuosités des rochers. Ces nids sont de simples trous dans le gravier, sans autres matériaux. Dans l’un d’eux, le Dr Turquet trouva un œuf blanc ovoïde et, sur les autres, l’Expédition captura plusieurs individus adultes. Le Dr Andersson raconte qu’ayant vu plusieurs fois un Pétrel se faufiler entre quelques pierres placées non loin de sa tente, Duse enleva les pierres le 1 1 janvier et attrapa l’Oiseau avec les mains. 11 put voir que le nid était très simple et constitué par quelques plumes au milieu desquelles se trouvait un seul œuf. Le 5 février, Duse trouva un deuxième nid tout près du premier. De pareils nids peuvent donc facile- ment passer inaperçus. Clarke dit même que ce Pétrel ne construit pas de nid, qu’il dépose simplement ses œufs dans des trous, dans des fissures parfois assez étroites et assez profondes pour qu’on ne pût les obtenir qu’au moyen d’une cuillerdont on avait allongé le manche avec un bambou. Ces Oiseaux reviennent pondre au même endroit, comme l’attestent les débris de coquilles et les cadavres des jeunes de la saison précédente. Les œufs mesurés par Clarke avaient 33mra,7 sur24 millimètres. Le plus grand avait 36 X 24 et le plus petit 32 X 23. Celui récolté et rapporté par le Dr Turquet est d’un blanc assez pur, mais il paraît un peu plus petit, et il est en trop mauvais état pour qu’on puisse prendre des mesures exactes. Clarke admet que les Orcades du Sud forment la limite nord de la ponte et que plus au sud l’élevage des jeunes réussit mieux. L’Expédition Charcot a rapporté en outre un jeune recueilli en novembre 1904 etqui est encore dans les enveloppes embryonnaires. Les fîloplumes sont d’un noir foncé et très longues, surtout sur les ailes, où elles ont 2 centimètres de long. Leur enveloppe cornée est très résis- tante, et la dissociation en plumules se fait plus difficilement. Le front est nu, le bec noir ; les pattes sont blanchâtres dans toute leur longueur ainsi que la membrane palmaire ; mais les ongles sont noirs. OISEAUX. 53 PUFFINIDÉS. 10. Thalassœca antarctica (Gm.), 1788. Procellaria antarctica Gmelin, Syst. Nat., I, p. 505 (1788). Thalassœca antarctica Coues, Proc. Acad. Nat. Sc., Philad., 1860, p. 31, 192; Salva- dori.P. Z. S ., 1878, p. 737 (Barrière de glace); Buller, B. N. Zeal,2ai ed.,p. 229 (1888); Sclater, Ibis, 1894, p. 498 (Antarctic ice-barrier, Feb.) ; Salvin, Cat. B. Prit. Mus., XXV, p. 362 (1896) ; Sharpe, Hand-list B., I, p. 125 (1899) ; Raco- vitza, Vie des Animaux antar et., p. 18 (1900); Saunders, Antarctic Manual, Birds, p. 229, 230 (1901) ; Bernacchi, S. Polar Régions, p. 62, 315 (1901). Priocella antarctica Sharpe, Voy. « Erebus » and « Terror », App., p. 30, PI. XXXIII (1875). Thalassœca antarct. B. Sharpe, Rep. « Southern Cross », Aves (1902), p. 143: Andersson, loc. cit. (1905), p. 42; Clarke, Ibis (1906), p. 169. N° 1 q*. Tué le 5 août 1904; longueur, 44 centimètres; envergure, 1 mètre ; iris gris brun ; bec brun; tarse blanc bleuâtre. N°2 çf. Tué le 20août 1904 ; longueur, 47cm,3 ; envergure, lm,2 ; iris gris brun; bec brun; tarse blanc bleuâtre. N° 3 (j*. Tué le 20 août 1904 ; longueur, 46cm,7 ; envergure, lm,2 ; iris gris brun; bec brun ; tarse blanc bleuâtre. Nos 10, 11, 12, 123, 126, 127, sans renseignements. Quelques Pétrels antarctiques ou Damiers bruns ont été observés sur les rivages de File Booth-Wandel ou en naviguant parmi les glaçons au mois de février en 1904 et en 1905, à la latitude du cercle polaire 66° 32'. Gomme le Pétrel des Neiges, ils doivent se poser rarement sur les rochers du rivage. Pendant les mois d’août et de septembre 1904, au cours de l’hiver- nage, quand le vent soufflait assez fort du nord-est, ils passaient au vol le long de la côte de l’Ile Booth-Wandel en venant du sud, et on en a tué quelques-uns. L’expédition n’a pas observé leurs nids. Clarke en signale quelques spécimens aux Orcades, et il ajoute que les membres de l’Expédition de la « Scotia » pensent que ce Fulmar niche sur la côte est de la presqu’île Ferguslie, en compagnie du Pigeon 54 OISEAUX. du Cap et du Pétrel des Neiges. Le 1er juin, l’hiver étant très avancé, Bruce aperçut un de ces Oiseaux volant autour de la « Scotia ». L’Expédition allemande de 1882-1883 et l’Expédition suédoise de 1002 ne l’ont pas signalé dans la Géorgie du Sud. L’estomac des spécimens tués par Sôrlingdans cet archipel renfermait des becs de Céphalopodes. 11. Prioeella glacialoides (Smith). Procellaria glacialoides Smith, III. Zool. S.A/'r., Aves, p. 51(1840); Gould, B. Auslr., Vil, PI. XLVIII(1848) ; Büller, B. IV. Zeal ., p. 301 (1873); Moscley, Noies nat. « Challenger », p. 134 (1879, Tristan da Cunha). Thalassœca glacialoides Coues, Proc. Nat. Sc. Philad. (1806), p. 393; Gigdioli, Faun. Vert., Océano , p. 47 (1870); Salvin, P. Z. S., 1878 (barrière de glace, Feb.); Moseley, Notes Nat. « Challenger », p. 253 (1879, bords du pack-ice) ; Buller, B. N. Zeal., 2nd ed., II, p. 228(1888); Bernacchi, S. Polar Re g ions, p. 315(1901); Saunders, Ant. Manual, p. 230, 230(1901). Thalassœca tenuirostris Sharpe, Phil. Trans., CLXIII (vol. suppl.), p. 123 (1879, Ker- guelen). Prioeella glacialoides Baird, Brewerand Ilidgway, ! Voter Birds N. Amer., Il, p. 373 (1884); Salvin, Cat. B. Brit. Mus., XXV, p. 393 (1890); Sharpe, Hand-list B., I, p. 122 (1899). Tagalassoica glacialoides Borchgrevink, First on Antarctic Cont ., p. 05, 00 (1901). Thalassœca glacialoides B. Sharpe, Rep. « Southern Cross » (1902), p. 144; Andersson, loc. cit. (1905), p. 43; Clarke, Ibis (1900), p. 170. N" 121, 123, 126, 127. 4 q*, pris à la ligne le 20 février 1903, au large de l’archipel de Palmer, par 64° 40' latitude sud. Un jeune sans numéro et sans renseignements. Ce Fulmar vit aussi bien dans les régions subantarctiques que dans les régions circumpolaires. Ainsi Andersson l’a aperçu le 8 novembre par 37° 14' de latitude sud, au nord de la Terre de Feu, au sud de la Géorgie; le 13 avril par 32° 33', et même au retour de l’Expédition, le 20 juin, par 30° 40' de latitude sud. Sôrling le vit àcjuelque distance de la côte de la Géorgie et parfois dans la baie Cumberland. Un spécimen fut même tué à Boiler-Harbour vers la mi-septembre. Andersson i’a signalé aussi sur le pack-ice, à l’est de la Terre Louis-Philippe, le 3 juin 1902 et r au nord des Shetland du sud. Il paraît avoir été moins fréquent dans les parages de Pile Booth- OISEAUX. 55 Wandel ; le Dr Turquet raconte qu’il a. rencontré quelques-uns de ces Oiseaux le 10 janvier 1905, en naviguant dans le détroit de Gerlache, le long des îles de l’Archipel de Palmer (îles Anvers, Brabant, etc.), ainsi que dix jours plus tard, par mauvais temps, au large des mêmes îles. Ce jour-là un grand nombre de ces Oiseaux se posèrent à l’arrière du navire avec des Pigeons du Cap et des Prions, en sorte qu’on put en prendre trois ou quatre à la ligne. Dans l’été de 1903, le Pétrel a été observé par l’Expédition de la « Scotia » sur la côte nord de Pile Laurie. Quelques spécimens furent encore aperçus en novembre et en décembre, ce qui ferait supposer que quelques paires nichent dans la partie nord de cette île. Cette espèce fut aperçue en nombre le 1 4 février à la pointe nord-ouest de Pile Coronation. L 'Antarctic Manual indique Kerguelen comme un de ses lieux possibles de reproduction ; Andersson l'a trouvé nichant sur les hauteurs du cap Rocquemaurel, dans laTerre Louis-Philippe. Lônnberg pense qu’il est peu probable qu’il ponde à la Géorgie du Sud. Les nids, d’après Andersson, sont placés sur les rochers élevés, au- dessus des colonies du Manchot antarctique, ou bien sur de petites avancées des falaises, ordinairement à des endroits tout à fait inacces- sibles. ils sont toujours plus nombreux au sommet de lamontagne. Ils se composent d’une simple dépression dans le sable ou le gravier. Andersson, de tous ceux qu’il aperçut, ne put en atteindre qu’un seul, dans lequel il n’y avait qu’un œuf, dont il put s’emparer le 27 dé- cembre 1902 ; il contenait déjà un gros embryon. Cet œuf était d’un blanc pur et avait 76 millimètres de long. Quand Andersson s’en empara, l’Oiseau défendit son œuf à la façon des Oiseaux des tempêtes, en vomissant contre l’intrus un liquide infect. 12. Majaqueus æquinoctialis (L.). Le Puf fin du Cap de Bonne-Espérance Brisson, Ornith., VI, p. 137 (1800). Procellaria æquinoctialis Linné, Syst. Nat., I, p. 213 (1766). Majaqueus æq. Bonaparte, Comptes rendus, XLII, p. 708 (1850), et Consp. Av., II, p. 200 (1850); Hall., Ibis (1000), p. 21. Le Dr Turquet a rencontré quelques-uns de ces Oiseaux en naviguant 56 OISEAUX. au large des des de l’Archipel Palmer (Anvers, Brabant, etc.), vers le 25 janvier 1905. De loin, ils paraissent tout noirs, un peu plus gros que les Megalestris, avec des ailes plus développées. Ils se sont montrés très défiants et se sont toujours tenus loin du navire. 13. Pagodroma nivea (Gm.). Le Pétrel blanc ou de neige Buffon, H ht. Nat., Oiseaux , t. X, p. 153 (1780). Procellaria nivea Gmelin, Sgst. Nat., I, p. 562 (1788); Cassin, U. S. Expi. Exped., p. 415, PL XL1I (1858, latitude sud 64° ; longitude ouest 104°). Pagoclroma nivea Coues, Proc. Ac. Nat. Sc., Philad. (1806), p. 100, 171 ; Sharpe, Voy. « Erebus » and « Terror », App., p. 37, PI. XXXIV (1875) ; Salvin, P. Z. S., 1878, p. 737 (Barrière de g'iace); Moseley, Notes Nat. « Challenger », p. 253 (1879, pack-ice antarctique); Salvin, Cat. IJ. IJrit. iMus., XXV, p. 419 (1890); Forbes, Bull. Liverp. Mus., Il, p. 48-50 (1899); Racovitza, Vie des Animaux antarct., p. 17 (1900); Saunders, Antarctic Manual, p. 229 (1901); Borchgre- vink, First on Antarct Cont., p. 04, 219, 223, 220, 230, 239; Bernacchi, S. Polar Régions , p. 220 (1901) ; Sharpe, Rep. « Southern Cross » (1902), p. 148 ; Andersson, loc. cit. (1905), p. 44 ; Clarke, Ibis (1900), p. 170; Lonnberg, foc. cit. (1900), p. 80. N° 32 9- Tuée le 30 octobre 1904, plage de file Booth-Wandel. N° 33 çf. Tué le 31 octobre 1904, à l’ile Booth-Wandel, avait des parasites sur la tête. Nos 35 Ç? 36 çf. Tués sur la plage de i’île Booth-Wandel, le 31 octobre. L’estomac renfermait des Euphausies et, chez le second, des Poissons. N° 37 juv. çf. Tué au fusil le 31 octobre à file Booth-Wandel et quelques spécimens, adultes et jeunes, sans renseignements. Le Pétrel des Neiges est certainement parmi les Oiseaux les plus élégants des régions circumpolaires, grâce à son plumage tout entier d’un blanc pur contrastant avec la couleur du bec, des cils et des pattes, qui est noire. L’œil est marron. K. -A. Andersson, de l’Expédition suédoise, l’a trouvé nichant sur les îles Uruguay, Cockburn, Lockyer; Bruce, à l’île Laurie, dans les Orcades du Sud ; l’Expédition de la « Southern Cross », au cap Adare, dans la Terre Victoria, et Vanhôffen aux monts Gauss, OISEAUX. 57 dans la Terre Kaiser Wilhelm II. Le Dr Andersson a signalé ses nids au Cap Duse, dans l’île Vegas, à l’ouest de la Terre de Graham, où il vit, le 6 et le 11 octobre, d’énormes troupes de ces animaux se tenant dans les anfractuosités des flancs abruptes de la montagne. On n’a pas trouvé de nids dans l’ile Paulet. Étant donnée la couleur de son plumage, il est certain qu’il doit vivre au milieu des neiges et des glaces ; pourtant il se rencontre aussi dans certaines régions subantarctiques, comme les îles Falkland et la Géorgie du Sud. Von den Steinen a même trouvé des nids du Pagodroma nivea sur les hautes montagnes situées dans le voisinage de Royal-Bay. En mai 1002, l’Expédition suédoise en vit de nombreux spécimens dans la baie de Cumberland (Géorgie du Sud). Aux Orcades, Clarke fait remarquer que c’est non seulement un visi- teur d’été, mais encore un hôte d’hiver. Andersson a constaté sa présence à l’île Paulet pendant l’hivernage de l’Expédition. Les animaux se tenaient volontiers en petites troupes autour du sommet de l’île , où, pendant la nuit, ils faisaient entendre leurs cris et, à certains moments, ce fut le seul Oiseau qui se montraitsur l’île. Pourtant, pendant les périodes des plus grands froids, entre autres pendant presque tout le mois de juin, ils disparaissaient et revenaient régulièrement quand la température était un peu meilleure. Ils ne quit- tèrent File que vers la mi-octobre, pour se rendre probablement dans leurs lieux de reproduction. En hiver, ils se rapprochent des hauts som- mets libres de neige, où ils peuvent se poser et s’abriter; ces conditions leur étaient offertes par les îles Laurie. Sôrling a remarqué qu’ils sont plutôt nombreux loin de la mer. Ils ne visitaient la baie que lorsqu’il y avait des icebergs. Il a constaté alors qu’ils n’attaquent pas les grandes carcasses d’animaux, mais qu’ils pré- fèrent les petits déchets flottants. Dans la baie, on ne les vit que durant l’hiver, à partir de la première moitié de juillet. Quand ce Pétrel se trouve sur la glace, il se tient toujours sur les tarses, car il ne peut se poser ou marcher les jambes droites. Il vit de Poissons et de Crustacés. Ces animaux sont très confiants, puisqu’ils se laissent prendre à la main Expédition Charcot. — A. Menegaux. — Oiseaux. N 58 OISEAUX. sur leurs nids, comme l’a constaté l’Expédition allemande de 1882-1883, pour les individus observés couvant dans des crevasses de rochers, sur le mont Gauss. L’Expédition Charcot en a vu souvent le long du rivage de l’île Booth-Wandel, mais ils n’y étaient pas fixés. Au mois de janvier 1905, en naviguant à la lisière de la banquise, le long de la Terre de Graham, à peu près sous la latitude du cercle polaire, l’Expédition en aperçut un grand nombre, tournoyant autour des ice- bergs. Quand ce Pétrel plane silencieusement au-dessus des tètes, il paraît plus blanc que neige, et on ne distingue que trois points noirs, ses deux yeux et son bec. Pendant les mois d’août et de septembre, alors que la banquise était disloquée et que les glaçons avaient été en partie emportés, M. Turquet put en voir de nombreux vols passant le long de file Booth-Wandel allant du sud au nord. On put en tuer de nom- breux spécimens, et le IJ' Turquet put voir que, quand ils sont blessés, ils projettent sur leur plumage un liquide huileux d’odeur infecte, qui laisse des taches ineffaçables. 11 fut impossible d’observer leurs nids dans les stations visitées par le « Français ». D’après les observations d’Andersson, le Pétrel des Neiges construit son nid, très primitif, sur les avancées de rochers les plus hautes et les plus inaccessibles. Le 7 décembre, dans l’île Uruguay, il trouva des œufs renfermant déjà des embryons assez développés. Jamai s il ne vit plus d’un œuf par nid. Quand on s’approche de l’animal, celui-ci ne s’enfuit pas, mais il se retire un peu et lance un liquide huileux sur l’intrus en poussant conti- nuellement des cris perçants. Souvent les parents quittent leur couvée pendant la journée. Ils la nourrissent de Crustacés. D’après Clarke, quand les jeunes ont à peu près le tiers de leur croissance, ils sont couverts d’un duvet long et soyeux, qui cache presque entièrement les plumes naissantes des ailes et de la queue. Ce duvet, gris violacé sur le dos et la poitrine, est plus foncé sur la tête, mais d’un blanc d’ivoire terne sur l’abdomen (1). (1) Clarke, P. Z. S., janvier 1906, PI. III. 5V. OISEAUX. 59 14. Macronectes gigantea (Gm.), 178S. Procellaria gigantea Gmelin, Sgst. Nat., I, p. 5G3 (1788); Gould, B. Aast., VII, p. 45 (1848). Ossifraga gigantea Giglioli, Faun. Vert. Oceano, p. 48 (1870); Sharpe, Phil. Tram., CLXVIII (vol. suppl.), p. 142 (1879, Kerguelen); Salvin, P. Z. S., 1878, p. 737 ; Mosseley, Notes Nat. « Challenger », p. 134 (1879, Tristan da Cunha), p. 180, 183 (île Crozet), p. 205 (Kerguelen), p. 254 (bords du pack-ice) ; Buller, B. N. Zeal , 2nd ed., II, p. 235 (1888) ; Salvin, Cat. B. Brit. Mus., XXV, p. 422 (1896); Racovitza, Vie des Animaux Antarct., p. 18 (1900) ; Borch Grevink, First on Antarctic Cont., p. 64 (1901) ; Saunders, Antarctic Manual, p. 231 (1901); Ber- nacchi, S. Polar Régions, p. 73, 316 (1901). Fulmarus giganteus Steph., in Shaw’s, Gen. Zool. , XIII, p. 237 (1826). Procellaria ossifraga Forster, Descr. Anim., p. 343 (1844). Ossifraga gigantea Hall., Ibis (1900), p. 25; Sharpe, Rep. « Southern Cross » (1902), p. 153; Clarke, Ibis (1906), p. 172; Lônnberg, 1906, p. 78. Macronectes gigantea , N. Richmond, Pr. biol. Soc. Wash., 1905, p. 76. N° 4 çf. Blanc. N° 8 çf. Gris foncé. N° 14 çf. Tué au fusil le 27 avril 1904, à Pile Booth-Wandel, brun grisâtre ; iris brun ; bec corné ; tarse brun bleuâtre ; envergure, 1 m, 84. N° 16 o*. Gris, bec corné; iris brun; pattes brun noirâtre. 1er sep- tembre 1904. N° 17 çf. Tué près du navire, 1" septembre 1 904. Couleur générale gris brun ; iris brun ; bec corné ; pattes brun noirâtre. N° 59 q*. Couleur générale blanche, tué sur Phoque crabier le 12 no- vembre 1904; iris brun-marron; son estomac renfermait des fragments de viande de Phoque. N° 63 Ç. Tuée le 14 novembre sur le cadavre d’un Phoque crabier gisant sur la banquise; blanche; iris marron ; bec de couleur cornée; couleur générale blanche avec quelques plumes noires sur le dos et les ailes; estomac vide. N° 70 0*. Blanc avec quelques plumes noires sur le dos et les ailes ; tué sur la banquise le 16 novembre ; iris brun-marron. Une tout enfumée. Deux spécimens sans numéro tout blancs. Quatre spécimens sans numéro, tout enfumés, dont deux à tète grise. 2 Janvier : Grand Pétrel, tué par Basco. 11 avait le dos brun clair, la tôle blanchâtre, l’iris nettement gris argenté ou blanc argenté. GO OISEAUX. Ces grands Pétrels étaient assez répandus autour des îles qui bordent les Terres de Danco et de Graham, mais ils n’avaient pas élu domicile à Plie Booth-Wandel. Leur plumage est très variable. Les individus gris sont plus nombreux que les noirs ; ce sont les blancs qui sont les plus rares. Ils sont presque aussi grands qu’une Oie. Ce Pétrel est un Oiseau antarctique et même subantarctique, puisque sa région de reproduction embrasse aussi bien les îles Falkland que la Nou- velle-Zélande. Sur la Terre Victoria du Sud et sur la Terre Empereur Guillaume II, il est signalé comme visiteur, mais pas comme nicheur. En été et en automne, il étend donc ses migrations très loin vers le sud. Gomme tous les Oiseaux de grande envergure, — quelques-uns mesu- raient plus de 2m,b0, — ces Pétrels ont besoin d’un assez Fort élan avant de pouvoir se lancer dans les airs, et ils prennent des allures grotesques avec leurs grandes ailes déployées, leur formidable bec jaune crochu quand ils courent sur leur pattes écartées en compas. On peut les attraper à la course, mais il faut avoir soin d’éviter leurs coups de bec, qui sont dan- gereux. De même lorsqu’ils prennent terre, il leur faut quelque temps pour carguer leurs énormes ailes traînantes. Ils sont très craintifs et ne se laissent pas approcher à plus d’une portée de fusil. D’après Turquet, ils volent le long des rivages à la recherche d’une proie, d’un cadavre de Phoque ou de Balénoptère. Malgré leur voracité, ils paraissent dédaigner ceux des Pingouins et des Cormorans. Ils se précipitent de tous, côtés, en volant ou en nageant, sur les carcasses d’animaux morts et grimpent dessus, les membres et les ailes étendus. Ils explorent d’abord avec soin les environs par des évolutions répétées, puis commencent ensuite à déchirer leur proie; ils s’attaquent d’abord aux yeux, aux muqueuses et aux orifices naturels. Ils ingurgitent la chair avec une grande avidité et s’en gorgent jusqu’à satiété, à tel point qu’ils ne peuvent plus bouger. C’est à ce moment-là qu’on peut les appro- cher. Si plusieurs hommes, armés de bâtons, entourent l’endroit où se trouve le cadavre, ils pourront rétrécir peu à peu le cercle sans inquiéter les Oiseaux, jusqu’au moment où ceux-ci n’ont plus assez d’espace pour OISEAUX. 61 pouvoir s’envoler. On les lue alors facilement à coup de bâtons. En mourant, ils régurgitent une partie des aliments ingérés, humectés d’un liquide huileux d’une odeur infecte. Clarke admet que, sur un cadavre, ils se gorgent beaucoup moins qu’on ne le dit. Si on les effraye alors, ils vomissent une partie des ali- ments, puis ils se sauvent en étendantles ailes sans les agiter et se rendent à l’eau pour nager; ils agiraient ainsi par habitude, mais non par suite de la difficulté qu’ils éprouveraient à voler. Après un repas, ils vont toujours à l’eau pour se laver la tête. Ils ont quitté l’ile Booth-Wandel vers le 15 mars. Pendant l’hiver, ils émigrent comme les autres Oiseaux, et il est rare d’en apercevoir quelques-uns près des rivages. Clarke affirme qu’il s’en est trouvé autour de la station toute l’année, mais qu’ils étaient moins abondants en hiver qu’en été. Les Oiseaux dimi- nuèrent à partir de mai jusqu’en septembre, époque à laquelle les Oiseaux d’été recommencèrent à arriver. Il estime à 5 000 le nombre de ceux qui étaient à l’île Laurie pendantla saison des amours. Von den Steinen vit le Pétrel géant commencer à construire son nid en septembre, et il trouva lespremiers œufs le 2 novembre. 11 décrit la façon curieuse qu’ils ont de se faire la cour et parle du courage avec lequel ils défendent leurs œufs, grâce à leur bec et à leurs vomissements, qu’ils peuvent projeter à plusieurs mètres. Clarke rapporte qu’on a observé plusieurs rookeries comprenant environ deux cents nids et placées à 100 mètres au-dessus du niveau de la mer. Andersson a trouvé de nombreux nids sur Plie Nelson, près du canal de Gerlache, et Bruce les a signalés aussi aux Orcades du Sud. Les nids ont environ 00 centimètres de diamètre et sont formés de pierres angulaires, d’après Clarke, plates, d’après Andersson, comme celles que choisissent les Manchots. D'ap rès Ilall, à Kerguelen, les nids sont formés par de simples dépres- sions d’environ 1 mètre de diamètre parmi les tiges brisées d'Azorella et dans lesquelles les jeunes sont abrités. Il ajoute que les jeunes, après avoir perdu leur duvet gris, prennent un plumage noir brillant, phase qu’on n’avait jamais observée et qu’il a aperçue à nouveau à 800 milles de Ker- 62 OISEAUX. guelen. Beaucoup de jeunes, prêts à voler, avaient clans leur estomac de nombreuses langues de Manchots et de Prions. Les premiers œufs furent pondus le 4 novembre, et Hall n’en trouva qu’un seul par nid, excepté dans deux nids, où ce nombre était de deux. Il suppose qu'ils étaient dus à deux femelles. Pendant l’incubation, l’un des parents est sur le nid, l’autre à côté. Tous deux se laissent approcher de très près, et il fallut les enlever du nid pour prendre les œufs ; ils ne combattirent pas, ne s’éloignèrent pas et n'envoyèrent pas d’huile, mais vomirent le contenu de leur estomac afin d’être plus légers, comme s’ils voulaient prendre leur vol. Les mesures de quatre-vingts œufs lui donnèrent une moyenne de 103mm,8 x65mm,7. 11 ne put fixer la durée de l’incubation. Andersson a vu un jeune qui prenait sa nourriture dans la bouche d’un parent. Cet Oiseau se reproduit aussi aux îles Marion. Les dimensions signalées par Lônnberg sont les suivantes : 104 X 46 et 104,5 X 64,5 pour deux oui fs provenant de deux Oiseaux foncés et 101,5 X67 pour un œuf d’Oiseau blanc. Ce dernier est donc plus court et plus épais. Les nids étaient plats, formés de chaumes d’herbes. La nourriture est empruntée aux rookeries de Manchots, car on y trouve tou- jours des os bien nettoyés etdes peaux. Aux Orcades, ce Pétrel est un ter- rible fléau pour les colonies, car il vole aussi bien les jeunes que les œufs. Sôrling, à la Géorgie du Sud, n’a pas observé les rapts des Ossifrages chez les Manchots, soit parce qu’ils sont plus « civilisés », soit parce que la nourriture a été très abondante. Il dit que généralement ils se tenaient en pleine mer et n’entraient pas dans les fjords, excepté à Gumberland- Bay, où ils étaient attirés par les restes de Baleines. Cet Oiseau paraît donc avoir appris que l'homme est un dangereux ennemi. Von den Steinen rapporte que, lorsque l’Expédition allemande de 1882- 1883 arriva, les Pétrels géants étaient très confiants; mais en quelques semaines ils devinrent peureux et craintifs, car ils s’envolaient dès qu’ils apercevaient « la tète d’un homme au-dessus du sommet d’une colline ». Dans les rookeries, la proportion des Oiseaux blancs atteint à peine 2 p. 100. La couleur de l’animal est d’abord foncée ; il passe par toutes les OISEAUX. 63 teintes chocolat, puis du gris au gris clair et au mélange de blanc jusqu’au blanc pur. Ces faits font supposer que des individus de couleurs différentes s’apparient, car Pirie n’a jamais vu deux Oiseaux blancs former un couple. 15. Daption capensis (Linn ), 1706. Le Pétrel tacheté , vulgairement appelé Damier Brisson, Ornith., VI, p. 140(1700). Procellaria capensis Linné, St/st. Nat ., p. 210 (1700) ; Milne-Edwards et Grandidier, Ilist. Madag., Oiseaux , p. 071 (1885). Daption capensis Gould, B. Aust., VII, PI. LUI (1847); Giglioli, Faun. Vert. Oceano, p. 40 (1870), Sharpe, Phi/. Trans ., OLVI11 (vol. suppl.), p. 118 (1879, Kergue- len); Moselev, Notes Nat. « Challenger », p. 134 (1879, Tristan da Cunha), p. 183 (Crozet), p. 229 (île Heard) ; Salvin, Cal. B. Brit. Mus., XXV, p. 428 (1890) ; Borchgrevink, First on Antarctic Cont., p. 54, 04, 00 (1901); Saunders, Antarctic Manual , p. 230 (1901); Hall, Ibis 1900, p. 28; Sharpe, Bep. « Southern Cross » (1902), p. 157; Clarke, Ibis (1900), p. 174; Lonnberg, loc. cit. (1900), p. 77. Nos 1 J 7 9, 118 çf, 119 çf, 120 çf, 121 çf. Tous pris à la ligne le 20 février 1905, au large de l’archipel Palmer, par 64° 40' latitude sud. Le Pétrel tacheté, vulgairement appelé Damier , d’après Brisson, ou Pigeon du Cap, qu’on connaît depuis Dampier, à la fin du xvn" siècle, est un Oiseau familier aux voyageurs de P Antarctique. C’est un des éléments caractéristique de la faune avienne de ces régions, car ses stations de ponte sont situées au sud du cercle polaire, dans les endroits les plus reculés et les plus inaccessibles de la zone circumpolaire. Mais il se plaît aussi dans des régions plus tempérées, puisqu’on l’a trouvé sur les côtes sud de l’Australie et de la Nouvelle-Zélande, à Kerguelen et à f ile Crozet, près du cap de Bonne-Espérance. Sur les côtes de l’Amérique, ilremonte jusqu’à Rio-de-Jancirodu côté de l’est, et jusqu’en Bolivie du côté du Paci- lique, ce qui tient probablement au courant froid qui, venant du pôle, remonte le long de la côte occidentale de l’Amérique et rafraîchit l’Océan. Il a été signalé à la Géorgie du Sud, aux Orcades du Sud, aux îles Shetland et à la Terre de Graham. D’après Andersson, les limites de son aire de dispersion au sud concor- dent avec celles d 'Ossifraga gigantea et Thalassœca glacial aides. Tous trois se rencontrent sur le pack-ice antarctique, mais ne nichent que dans les 6i OISEAUX. environs de la Terre de Graham. Ils paraissent donc être des Oiseaux subantarctiques, qui ne peuvent trouver dans l'Antarctique une place appropriée que là où les terres s’étendent le plus au nord, comme autour de la Terre de Graham. Le L)r Turquet rapporte que ces Oiseaux sont très répandus dans la région explorée par le « Français », mais ils se tiennent ordinairement à une certaine distance des rivages du côté de la haute mer. Ils ne sont pas défiants et, pendant la navigation effectuée par le « Fran- çais », vers le 1" février 1904, le long des côtés de l’archipel Palmer (îles Brabant, Anvers, etc.), ils allaient et venaient d’un vol rapide à proximité des lianes du navire, ou à peu de distance de l’arrière. Le 20 janvier, au large de l’ile Booth-Wandel, pendant une grosse mer, on put en prendre plusieurs à la ligne à l’arrière du bateau. Dans le courantde l’hivernageà l’île Booth-Wandel, on n’en vit que quel- ques exemplaires traversant la baie au vol pendant une tempête. Durant une période de tempêtes, par 00° 30', à la latitude du cercle polaire, le Dr Tur- quet en vit de nombreux individus qui ramassaient des débris de Crus- tacés et d’autres animaux mis en liberté par la désagrégation des roches. On les voit toujours voler en grand nombre autour des navires qui se trouvent au sud de la Terre de Feu et des îles Falkland. Ils se rassemblent par milliers autour des cadavres de Baleines qu’ils dépècent en nageant tout autour sans presque jamais monter sur les carcasses, comme le font les Ossifraga. Lorsqu’ils sont repus, ils s’éloignent et se nettoient eux- mêmes, puis se baignent les ailes demi-ouvertes. Ils plongent volontiers pour chercher les rebuts tombés dans l’eau peu profonde jusqu’à 1 mètre ou lm,50, mais n’avalent que lorsqu’ils sont remontés à la surface. Ils ne se tiennent pas les tarses droits comme les Goélands, mais ils se posent sur la glace ou sur la terre à la façon des Ful- mars. Quand ils se reposent sur l’eau, ils se cachent le bec sous les ailes. En été, on les entend crier et piailler nuit et jour pendant qu’ils se repaissent en se battant les uns avec les autres. Ils sont très courageux. Lônnberg assure qu’ils sont restés tout l’hiver autour du campement de l’Expédition à la Géorgie du Sud, et par milliers, à cause de la nourri- ture qu’ils trouvaient alors facilement dans le voisinage. OISEAUX. K. -A. Andersson signale leur apparition sur le pack-icc, au nord des Shetland du Sud, du 10 au 20 novembre, à l’est du détroit Brandfield, le 9 et le 10 décembre et, vers la fin de janvier, à l’est de la Terre de Graham, par 04° 30' de latitude sud et 50°37' longitude ouest. Au sud de l’île Paulet, ils apparurent le 21 janvier, et, pendant l’hivernement sur cette île, on les aperçut encore le 11 et le 16 avril; puis ils disparurent pour le reste de l’hiver et ne réapparurent que vers le 15 octobre. Ils ne revinrent en grand nombre, du 5 au 8 novembre, qu’au moment du dégel. Ce sont donc des visiteurs d’été des Orcades du Sud, et ils sont absents en hiver pendant les mois de juin, juillet, août et septembre. On les voit souvent nageant sur l’eau ; jamais ils ne volent au-dessus de la terre, mais ils se tiennent devant les falaises, seulement ils ne le font pas en tournoyant, comme les Pagodroma nivea. Cet animal ne niche pas à la Géorgie du Sud; mais l’Expédition écos- saise a trouvé de nombreux nids aux Orcades du Sud, et le D1 Pirie a, le 2 décembre 1903, ramassé pour la première fois des œufs de cet Oiseau si bien connu. Ces animaux étaient si nombreux que Clarke regarde cet archipel comme le centre métropolitain de l’espèce. Les nids étaient placés sur des roches abruptes, exposées aux vents, à environ 30 mètres au-dessus du niveau de la mer; ils étaient formés de petits cailloux avec un peu de terre et ne contenaient qu’un seul œuf d’un blanc pur, assez grand, comparé à la taille de l’Oiseau. Les nids sont sou- vent nombreux ensemble et rapprochés les uns des autres, puisque le 5 décembre on put récolter cinquante œufs. Cette récolte est désa- gréable, car l’Oiseau ne quitte pas son nid et lance jusqu’à 2 ou 3 mètres, et avec une grande précision, sur les vêtements et la figure, un liquide puant à odeur persistante provenant de restes à demi digérés d 'Euphausia. Les œufs mesurés avaient un grand diamètre pouvant aller de 56m",5 à 67mm,2 et un petit qui variait de 40mm,5 à 46mm,5. L’incubation a duré quarante-deux jours. K. -A. Andersson rapporte que le 1er décembre 1902, sur les bords du canal de Gerlache, un matelot découvrit deux nids qu’il attribua au Pi geon du Cap, et il admet que ce matelot n’a pu se tromper, étant donnée la facilité avec laquelle on peut reconnaître ces Oiseaux. Les nids étaient Expédition Charcot. — A. Menegaux. — Oiseaux. ‘J OISEAUX. 00 placés sur une haute montagne dans un endroit d’accès très difficile et consistaient en quelques petits cailloux gisant sur le sol. Ils ne conte- naient chacun qu’un œuf d’un blanc pur. C’est le seul endroit où on ait trouvé des nids dans ces parages. Les nids observés étaient tous à ciel ouvert, tandis que ceux que Hall signale à Kerguelen étaient placés dans des trous et des. grottes sur le flanc d’une falaise. L’Expédition allemande de la « Gazelle » trouva un de ces œufs placé simplement dans une fente entre deux rochers. On peut donc de ces faits tirer cette conclusion que le Pigeon du Cap a des habitudes de nidification non seulement variables suivant la région, mais même à Kerguelen. Les jeunes ont été décrits par Hall et par Clarke. Ils sont dans le premier âge, gris ardoisé en dessus, mais plus pâles et à duvet plus soyeux à la face inférieure. Chez les adultes, Clarke a remarqué deux types de plumage suivant la saison. 10. Prion desolatus (Gm.). Procellaria desolata Gmelin, Hist. Nat., I, p. 562(1788, habitat in Insula desolationis ). Procellaria turtur Banks, Icon. inéd., n° 15. Prion turtur Gould, /pin. and May. N . //., XIII, p. 300 (1844). Prion desolatus Salvin, P. Z. S ., 1878, p. 738; Cat. Birds Prit. Mus., XXV, p. 454. Prion desolatus Hall, Ibis (1900), p . 29; Reichenow, Vogel Arikas, vol. I, p. 34. Nos 122 çf, 123 çf. Pris à la ligne le 20 février 1900, au large de l’archipel de Palmer, par 64° 40' de latitude sud. Ces deux spécimens rapportés par l’Expédition sont deux adultes qui doivent être rapportés à P .^desolatus et non à P. ban ksi Gould, car la lar- geur du bec à la hase est moins de 1 3 millimètres, et les lamelles ne sont pas visibles près de la commissure des mandibules quand le bec est fermé. Leur coloration n’offre rien de spécial, et leurs dimensions sont les suivantes : aile 191, 196 ; queue 95, 100 ; largeurdu bec à la base, 13,5, 14; culmen 25,5, 26,5 ; tarse 31 ,31 . Il est incontestable que la largeur du bec est un caractère variable, puisque tous les cinq spécimens montés aux galeries du Muséum et qui proviennent du cap Horn, de la baie Orange, de la Nouvelle-Zélande, OISEAUX. 67 d’Auckland, de l’île Stewart, ont des becs plus étroits que les spécimens signalés. Le bec de l’un d’eux, de la baie Orange, n’a que 6mm,5 de large sur 22n’”,5 de long, sans qu’il y ait une diminution correspondante dans les dimensions des autres parties du corps. Cette forme représente-t-elle peut-être la forme jeune de P. banksi. L’étude de séries complètes n’ayant pas encore été faite, il est pour le moment impossible de se prononcer. L’expédition n’en a vu que quelques individus vers le 20 janvier 1905 pendant un voyage au large de l’archipel Palmer, vers le 65e degré de latitude sud. La mer étant devenue grosse pendant deux ou trois jours, quelques-uns de ces Oiseaux vinrent se poser à l’arrière du bateau, en compagnie de Thnlcissœca et de Pigeons du Cap. On put en capturer trois. Les habitudes du Prion desolatus ont été bien étudiées et décrites par Hall à l’île Kerguelen et ainsi que celles de P. banksi par Sôrling à la Géorgie du Sud (V. Lônnberg). Clarke signale ce dernier aux Orcades. Andersson (/oc. cit., p. 49) signale P. desolatus près de la Terre de Feu. DIOMÉDÉIDÉS. 17. Pliœbetria fuliginosa (Gm.). Diomedea fuliginosa Gmelin, Sgst. Nat.. I, p. 508 (1788, habitat in Maris australis). Pliœbetria fuliginosa Reich., Sgst. Av. Longip., p. V (1852). Diomedea fui. Borchgrevink, First on Antarct. Cont ., p. 53-54 (1001). Pliœbetria fulig. Sharpe, Report of Coll. « Southern Cross », p. 103 (1902) ; Hall, Ibis (1900), p. 18; Clarke, Ibis (1900), p. 177; Salvin, Cal. of Birds Prit. Mus., XXV, p. 453. N° 116 çf. Albatros fuligineux, s’est abattu dans les vergues et est tombé étourdi sur le pont du navire, le 20 janvier 1905. L’Albatros fuligineux, signalé à Kerguelen, à la Nouvelle-Zélande, sur les côtes de l’Australie, au sud du Pacifique, a été rencontré par l’Expé- dition Charcot à la latitude du cercle polaire (60H 32'), au large de la Terre de Graham, vers le 12 janvier 1905, au cours d’une tempête qui avait amené la dislocation de la banquise et la mise en liberté d’un grand nombre de cadavres de Poissons emprisonnés dans la glace. Cette bonne 08 OISEAUX. aubaine en avait attiré quelques-uns, ainsi que des Damiers et des Pétrels des Neiges. Vers le 25 janvier, pendant un gros temps, au large de l’archipel Palmer, un Phœbetria est venu s’abattre dans les vergues du « Français » et est tombé sur le pont, où il fut capturé. Son cri, qui au début rappelle celui du chat, ressemble à la fin à une trompette quand il vole le long des rochers à la base desquels il place son nid. D’après Lônnberg, il émet aussi ce même cri quand on approche de son nid. Hall a étudié à Kerguelen ses habitudes, son nid, ses œufs et ses jeunes. 18. Diomedea exulans L. Diomedea exulans Linné, Syst. Nat., I, p. 214 (1766); Rep. « Southern Cross » (1902), p. 160; Clarke, Ibis (1906), p. 177; Lônnberg' (1906), p. 73. Le Dr Turquet a aperçu, le 2 février 1904, quelques Oiseaux de cette espèce près de l’île Hoseason, non loin de l’archipel Palmer, au cours du voyage de pénétration du « Français » vers les régions polaires. D’après lui, ils ne dépassent pas vers le Sud la limite de la zone des glaces. Au retour de la croisière vers l’extrême-sud, il en aperçut encore quelques-uns le 25 janvier 1905, au large de l’archipel Palmer. 19. Thalassogeron chlororhyncha (Gm.). 20. Diomedea melanophrys Boie. Diomedea chlororhyncha Gmelin, Syst. Nat., I, p. 568 (1788). Thalassogeron chlor. Hall., Ibis (1900), p. 18 ; Clarke, Ibis (1906), p. 177. Diomedea melanophrys Boie in Temminck, PL col. CCCCLVI (1828); Hall., Ibis 1900; p. 17; Lônnberg- (1906), p. 72; Rep. « Southern Cross » (1902), p. 161. Quelques individus de ces deux espèces se trouvaient mêlés à ceux de l’espèce de P. fulirjinosa , à la latitude du cercle polaire, tandis que le « Français » naviguait dans ces parages vers le 10 janvier 1905. Le Dr Turquet en a aperçu encore quelques-uns vers le 25 janvier non loin des îles de l’archipel Palmer. Il croit pouvoir affirmer que les marins donnent à ces trois espèces le nom de « Malamocs ». OISEAUX 69 CHIONIIDËS. 21. Chionis alba (Gm.), 1788. Vaginalis alba Gmelin, Syst. Nat., 1, p. 705 (1788). Chionis vaginalis Temminek, PI. col. V, PI. CCCCCIX (1830). Chionis alba Quoy etGaimard, Voy.« Uranie », p. 131, PI. XXXV (1824);Gould m Dar vin’s, Voy. « Beagle », Birds, p. 118 (1841, Falkland.) ; Sclater, P. Z. S. (1893), p. 178 (Ireland) ; Sclater, Ibis (1894), p. 497 (Antarctic ice) ; Tristram, Ibis (1895), p. 105 (Antarctic Continent); Clarke, Ibis (1906), p. 182 ; Lonnberg- (1900), p. 50. N° 43 Ç. Tués le 4 novembre 1904, à l'ile Booth-Wandel ; iris marron; tarses d’un bleuâtre sale. N° 91 çf. Tué près du rocher aux Cormorans, 1" décembre ; iris brun- marron clair ; l’estomac contenait des graviers. N05 92, 93, 94, 95, çf, Q , çf, Q . Tués près du rocher aux Cormorans le 1er décembre ; l’estomac contenait des débris de jaunes d’œufs et de coquilles d’œufs. Deux œufs en bon état et un autre (les mesures sont données plus loin). Ile Booth-Wandel. Les Becs-en-fourreau ou Chioniidés appartiennent uniquement aux régions antarctiques. Ce groupe comprend les deux genres Chionis et Chionarchus , intéressants par leurs caractères de structure, qui les rap- prochent de divers types, en sorte que les spécificateurs se sont montrés embarrassés pour les classer. Ainsi on les a rangés soit parmi les Galli- nacés, soit parmi les Échassiers et les Palmipèdes ; mais, depuis les travaux de Blainville, de Milne-Edwards et de Kidder, qui ont montré leurs affinités de structure avec les Hæmatopus (Huîtriers), il parait cer- tain que leur place naturelle doit être soit dans la famille des Totanidés, soit à côté dans une famille spéciale. Forster, compagnon de Cook sur la « Resolution » pendant les années 1772-1775, est le premier qui fut frappé des singularités de cet Oiseau et les signala à l’attention des naturalistes, car il le recueillit à l’est de la Terre de Feu, sur les côtes de l’île des États. Quoy et 70 OISEAUX. Gaymard(in Voyage de /’ « Uranie ») montrèrent, ainsi que Gray, Sclater et Salvin, qu’il fréquente aussi toutes les îles du détroit de Magellan ; Gould, Gray, Abbott, le signalèrent aux îles Falkland ; Lesson, à l’embouchure de la Plata, et même Sclater put, en 1893, montrer un spécimen qui avait été tué sur les côtes d’Irlande; puis, en 1894, le même auteur le signale dans les glaces antarctiques, « Antarctic ice », tandis que Tristram, in Ibis , en parle comme habitant F « Antarctic Continent ». Les Chionis viventaussi dans les îles Sandwich australes, comme Eights l’a montré, et dans les îles de la Géorgie du Sud, d’après Pagenstecher et Sôrling. Enfin Ross rapporte que l’un des naturalistes qui l’accompa- gnaient dans son voyage aux mers australes pense que ces animaux nichent sur la terre Louis-Philippe. D’autre part, l’existence d’animaux très voisins de Ch. alba a été prouvée par Hartlaub, Sharpe, Gray pour Kerguelen ; par Hutton pour les îles du Prince-Édouard et Pile Marion, où ils ont une taille et un bec plus faibles que ceux de Kerguelen. Bien que les différences avec ('h. alba soient de peu d’importance, Hartlaub les a désignés par un nom spécial, Ch. minor\ Kidder et Coues sont même allés plus loin en faisant de cette espèce le type d’un nouveau genre Chionarchus, qui comprend en outre une espèce voisine, celle qui habite les îles Crozet ( Ch . crozettensis Sharpe). Milne-Edwards admet que ces deux dernières espèces ne sont que des races locales de Ch. alba et que la colonisation de ces îles si éloignées a dû se faire à une époque où il existait des stations inter- médiaires, ou bien grâce aux immenses radeaux d’algues qu’on nomme Kelp, formant des plaines flottantes qui sillonnent ces régions des mers Antarctiques et qui leur ont offert toutes les facilités pour s’irradier vers ces îles lointaines. Les Chionis , quoique pourvus de grandes ailes, s’éloignent peu des rivages sur les bords desquels ils construisent leurs nids. Sôrling, à la Géorgie du Sud, a trouvé trois nids avec chacun un jeune ; mais l’Expé- dition écossaise aux Orcades du Sud a trouvé trois œufs dans les nids, de même que le naturaliste de l’Expédition Charcot à l’île Booth-Wandel. Sur la côte ouest de la baie Cumberland, Sôrling a vu que les nids sont situés à 5 ou 6 mètres de hauteur au-dessus de la haute mer, et placés sous OISEAUX- 71 de larges pierres ou des blocs, dans des éboulis de la hauteur voisine. Ces nids étaient plats, construits avec quelques chaumes de Tussok [Poa cæspitosa ) entremêlés d’algues et de mousses. Dedans et autour du nid, il a trouvé de nombreux débris de Poissons, de coquilles et des algues, le tout émettant une forte odeur de putréfaction. La présence du naturaliste près du nid n’effrayait pas les parents; ils couraient, s’approchaient à un demi-mètre de lui pendant qu’il étudiait leur behavior, leur façon de se comporter (fig. 32). Us n’émettaient que des sons sourds répétés trois fois pour appeler leurs petits. Ils se laissaient même sans trop d’effroi saisir par les mains, en sorte que Sôrling put s’emparer de deux paires et les réduire en captivité en les enfermant dans une cage. La paire qui avait un jeune fut isolée de l'autre. Elle parut se trouver aussi bien qu’aupa- ravant et nourrissait son petit avec du Poisson, de la viande et du pain. Un jour, les deux parents s’enfuirent en laissant le jeune ; mais ils revinrent le même jour pour lui donner à manger, puis le quittèrent définitivement. Seul, le jeune sut manger, sans difficulté, mais, quand on le donna à l’autre paire, celle-ci l’adopta immédiatement et se mit à lui donner à manger comme à son rejeton propre. Bientôt pourtant ceux-ci s'enfuirent aussi, et le jeune ne vécut que quelques semaines. Peut-être que la nourriture ne lui convenait pas. Ces quatre Oiseaux se prome- naient autour des cages à Poulets et passaient leurs nuits tout auprès. Us venaient prendre la nourriture aussi familièrement que les Poules. Sur le toit des cages, on avait pratiqué un réduit où ils allaient d’eux- mêmes manger du Poisson. Pendant la journée, ils faisaient de longues courses dans le fjord, mais le soir ils revenaient toujours à leur abri. De temps en temps, ils faisaient une excursion au vaisseau ancré à Boiler Harbour, où on leur donnait de la nourriture. Us disparurent vers la mi-avril. Dans la Géorgie du Sud, d’après Sôrling, le Chionis se nourrit de Poisson, de Mollusque et d’une algue verte poussant sur les pierres lais- sées à découvert par la marée basse, et qui est probablement une Ulvacée. K. -A. Andersson trouve aussi que ces algues constituent une part importante de leur nourriture, mais qu’ils se repaissent en outre 72 OISEAUX. des cadavres de Baleines et de Phoques, autour desquels ils se tiennent toujours très nombreux. Pendant l’été, il n’v en eut que quelques paires qui nichèrent à Cum- berland-Bay ; ils quittèrent à la fin d’avril. Après une absence de quel- ques semaines, ils revinrent bientôt et restèrent alors très nombreux pen- dant tout l’hiver. Jamais Sôrling ne les vit voler des œufs de Manchots et d’autres Oiseaux, et ses observations concordent avec celles de Von den Steinen. Les observations faites par l’Expédition Ecossaise aux Orcades diffèrent complètement de celles-là. Là, le Chionis vit aux dépens des rookeries de Manchots, car il s’empare des Oiseaux morts et des œufs cassés. C’est un rusé voleur, et on l’a vu voler un œuf sous un Oiseau couvant, tout ahuri d’une pareille audace. K .-A. Andersson dit en propres termes : il volait de préférence les œufs, explorait les excréments des Manchots et s’emparait des restes de leur nourriture et de celle des autres Oiseaux. C’est donc un omnivore. Il est curieux de constater des mœurs si différentes dans deux habitats relativement peu éloignés, et il serait intéressant de contrôler ces asser- tions. Les Chionarchus , d’après Hall, ont les mêmes mœurs; ils sont très voraces et mangent volontiers les œufs de Pingouins, de Cormorans et de Goélands. Les Becs-en-fourreau, très curieux, aiment à examiner tous les objets brillants, et on les entendait souvent tambouriner sur les parties bril- lantes de la machine. Pendant les grands froids, il en resta vingt à trente autour de « Scotia Bay ». Ce furent les seules créatures vivantes observées à ces basses températures. Ils se nourrissaient des détritus rejetés du bateau, et l’un d’eux devint si familier qu’il visitait le pont. Pendant l’hiver, les Chionis n’abandonnèrent pas l’Expédition Charcot, et ils vécurent au voisinage de l’installation, en vrais Oiseaux de basse- cour, des restes de la boucherie du bateau; ils mangeaient même dans la main des hommes et trouvaient dans les détritus de la cuisine une abondante nourriture carnée, qui les a engagés à rester aussi longtemps au sud. OISEAUX. 73 Quand on les étudie, on les voit fréquemment sauter à cloche-pied, l'un des membres étant replié sous les plumes pour le réchauffer, tandis que l’autre sert à marcher. Ces Becs-en-fourreau vivent en bonne intelligence avec les Pingouins et surtout avec les Cormorans, et M. Charcot les a souvent vus, au moment de la construction des nids, aller chercher dans les algues fraîches rapportées de la mer les divers animaux dont ils se montrent très friands. Les nids observés par Turquet étaient des plus rudimentaires. Ils étaient constitués par de simples dépressions placées dans des fentes de rochers et entourées de quelques plumes. Les œufs, trouvés le 19 décembre, dans les nids de Pilot du Large, étaient au nombre de deux ou trois, comme chez Chionarchus. Ils avaient une forme ovoïdo-conique, et ils étaient d’un blanc terne parsemé de taches d’un gris noirâtre ou brun foncé et de forme irrégulière; quelques-unes étaient assez larges. Entre ces taches, on aperçoit un piqueté ou plutôt un réseau brunâtre. Dimensions: 57,4 X 38,7 millimètres; 54,4X 37,1 millimètres; 51 X 36,2 millimètres. Les dimensions indiquées par Clarke sont les suivantes : de 54 à 58 millimètres pour le grand axe et de 37 à 39 millimètres pour le petit axe. Les œufs du Chionarchus minor , d’après Hall [P. Z. S., 1900, p. 6) avaient 55 x 38 et 60 X 40 millimètres. Andersson a pu constater que les nids sont difficiles à découvrir. 11 en observa un placé dans une dépression, sous une grosse pierre plate. Il était fait de plumes de Manchots et renfermait un jeune Poussin tiqueté de gris. D’après Hall, le Chionarchus sait mettre ses œufs à l’abri dans les fissures des rochers ou les vieux nids de Pétrels. Les œufs sont toujours près de l’ouverture et, dès que le parent qui couve entend un bruit, il sort pour voir ce qui se passe au dehors ; plus tard, le jeune en fait autant, mais afin de se cacher. C’est ce qui explique pourquoi on trouve tant de nids vides en février à Kerguelen. Quand les jeunes couraient sur le sol uni, ils ressemblaient, d’après Sôrling, à de jeunes Perdrix ou à de jeunes Cailles, tandis que les adultes, Expédition Charcot. — A. Menegaux. — Oiseaux. 10 74 OISEAUX. dans leurs mouvements, rappelaient les Gallinacés ou parfois les Pigeons; mais, quand ils étaient tranquilles, ils se tenaient plus droits. Leur posi- tion favorite était celle sur un pied, et ils pouvaient rester dans cette pose pendant des heures. Le jeune, en duvet, est un joli petit Oiseau, d’une couleur bleu cendré, plus brillant et plus bleu en dessus, plus foncé et plus gris en dessous. Le dos porte de longues touffes de duvet jaune brun, tandis que, sur les côtés, les touffes sont en partie de couleur chamois et en partie brun noir. En dessous, le duvet long est plus pâle. La tête est finement mouchetée de jaunâtre et de brun noir. Il existe un espace nu au-dessous de l’œil, et la paupière inférieure est blanche. On voit peu à peu apparaître la cou- leur blanche sur les scapulaires, les grandes couvertures de l’aile et la pointe des rémiges, puis sur les flancs et à la pointe des rectrices. Enfin c’est le dos qui blanchit, puis le ventre et les membres, et enfin la tète et le cou. Le jeune est figuré par Lonnberg (PL 1) et par Clarke Je ne signalerai que pour mémoire les deux spécimens suivants, rap- portés par l’Expédition, mais qui ne proviennent pas de l’ Antarctique. Podiceps americ. Garnot, Voy. « Coquille », Zoo/., I, p. 599(1826, Chili, Brésil). Un spécimen çf d’Ushuaïa, capitale de la Terre de Feu Argentine. Le Podiceps americanus , qu’on a souvent confondu avec P. Rollandi Quo'y etGaimard, des îles Falkland, appartient au groupe des Pygopodes (Podicipidés). 11 est commun au détroit de Magellan et se rencontre depuis le Pérou jusqu’au cap Horn. Les collections du Muséum en ren- ferment des échantillons rapportés du Rio-Grande, au Brésil, par G. Saint- Hilaire, en 1822; de Patagonie, par d’Orbigny, en 1831, et de Bolivie en 1834, deTalcahuano, par les naturalistes de la « Zélée » en 1841 ; des 22. Podiceps americanus Garnot. OISEAUX. 75 Yungas, par de Castelnau, en 1846, et d’autres recueillis parla Mission au cap Horn en divers points de la Patagonie Australe et de la Terre de Feu, par MM. Hyades, Halm et Sauvinet. Le Dr Pucheran, le premier, a identifié P. americanus avec P. albicollis de Lesson. Ce Grèbe américain a été signalé au Chili (Concepcion) par Garnot sous le nom de P. chilensis , et par Fraser, Sharpe, Sclater et Lane sous le nom de P. Rollandi ; par Gould, à la Terre de Feu et à Buenos-Ayres sous le nom de P. chilensis , tandis que, sous le nom de P. Rollandi, il a été signalé dans diverses régions du Pérou central (lac de Tungasuka). de l’Uruguay, de la République Argentine, de la Patagonie. Enfin Tacza- nowski, qui a décrit une forme du centre du Pérou, l’a appelé P. leucotis. 23. Hæmatopus ater (Less.). Ostralega atra Lesson, Traité d'Ornith., p. 548 (1831, des Malouines). II. ater Vieillot et Ondart, Gai. Ois., Il, p. 88, p. 230 (1825-1834). Un échantillon, baie Orange, 27 janvier 1904. L’Huîtrier noir, de la famille des Charadriidés, a été rencontré dans toute la portion de l’Amérique du Sud comprise entre le Pérou et la Terre de Feu, c’est-à-dire au Chili et en Patagonie, où il paraît très irré- gulièrement disséminé. Il a été tué aussi aux îles Malouines. BIBLIOGRAPHIE Pagenstecher, Die Vügel Süd-Georgiens, nach . der Àusbeute der deutschen Polarsta- tion in 1882 und 1883. Jahrb. d. wiss. Anstalten Hamburg f. 1884. Hamburg, 1885. Report on the « Southern Cross » Collections of Natural History. Londres, 1902. Andersson (K. -A.), Das hôhere Tierleben im An- tarktischen Geliiete. Wiss. Ergebnisse d. Schwed. Südpolar.-Exp. 1 9U1-IIJ03, vol. V, n° 5. Stockholm, 1905. Lônneberg, Einar, Die Vôgel der Schwedischen Südpolar-Expedition, ibidem, vol. V, n° 5. — Contribution to the Fauna of South Georgia [. Taxon, and biolog. Notes on Vertebrates in Kungl. Swensha Veten- skapsali. Handlingar., vol. XL, n° 5. Stockholm, 1900. The Antarclic Manual. London, 1901. Steinen (Karl von den), Allgemeines über die zoologische Thatigkeit und Beobach- tungen über das Leben der Robben und Vôgel auf Süd-Georgien, Die inter- nationale Polarforschung 1882-1883; — Die Deutschen Expeditionen und ilire Ergebnisse, x ol. 11. Berlin, 1890. Hall, Robert, Field notes on the Birds of Ker- guelen Island. Ibis, 1900 p. 1. Wilson (E.-A.), On lhe Whales, Seals and Birds of Ross Sea and South Victoria Land. Append. 11, to « The Voyage of lhe « Discovery » by Capt Robert F. Scott ». Londres, 1905. — Die Forschungsreise S. M. 1. « Gazelle » in den Jahren 1874 bis 1870, 111 Theil. Zool. und Geol. Berlin, 1889. Vaniiûffen (E.), Die Tierwelt des Südpolarg. Zeitsch. der Ges. f. Erdkunde. Berlin, 1904. Racovitza (E.), Résultats du voyage de la « Bel- gica » en 1897, 1898, 1899. Rapp. scient. Zool. Anvers, 1903. — La vie dans l’Antarctique, in Bull, de la Soc. belge de Gtiogr., 1900, n° 24, p. 189. Clarke, Wm. Eagle : Ornith. Results of the Scottish national anlarctic Expédition. — On the Birds of the South Orkney lslands. Ibis, janvier 1900. TABLE DES MATIERES Sphéniscidés Pygoscelis papun — Adeliæ — antarctica. Phalachocoracidés Phalacrocorax atriceps Laridés Lnrus vittata — dominicanus . . . . Megalestris antarctica . Procellariidés Oceanites océaniens . . . . Thalassœca antarctica. Priocella glacialioïdes . Pages. Majaquens æquinoctialis 55 Pagodroma nivea 56 Macronectes gigantea 59 Daption capensis 63 Prion desolatus 66 Diomédéidés 67 Phoebelria fuliginosa 67 Diomedea exulans 68 — melanophrys 68 Thalassogeron chlororhyncha 6S Chioniidés 69 Chionis alba 69 Podiceps americana 77 Hæmatopus ater 78 Pages. o 5 17 23 26 26 36 36 39 46 50 50 53 54 EXPLICATION DES PLANCHES PLANCHE I Carte indiquant la distribution des rookeries. PLANCHE II 'Fig-. 1. — La mue des jeunes. Le sol est jonché de duvet. *Fig\ 2. — Deux Manchots se saluant. PLANCHE III ‘Fig-. 3. — Adulte nourrissant son petit. ‘Fig-. 4. — Une rookery avec une garderie de jeunes. PLANCHE IV *Fig. 5. — Appariement (vue de profil et vue de dos). Le mâle se place sur le dos de la femelle et lui saisit le bec. La femelle replie la queue de côté pour que la copulation puisse s'effectuer. * Fig. 6. — Un Manchot debout derrière son nid et son œuf. PLANCHE V *Fig-. 7. — Rookery de Manchots Papous. *Fig. 8. — Un Manchot « brayant ». *Fig. 9. — Manchots faisant une ascension. PLANCHE VI Fig. 10. — Manchots se rendant visite. Fig. 11. — Campement sur la glace. Fig. 12. — Manchot en fuite. Fig. 13. — Adultes âgés gardant des jeunes. Fig. 14. — Papous couvant (Voy. fig. 7). PLANCHE VII Fig. 15. — Adélie lâchant son caillou pour la construction de son nid. Fig. 10. — Monôme de Manchots. Fig. 17. — Jeunes et leurs nourrices. Fig. 18. — Jeunes en train de muer. (1) Les quatorze figures marquées d’un astérisque sont seules originales. Les autres sont emprun- tées à l’ouvrage de M. J. Charcot, Le « Français » au pôle sud, et les clichés ont été obligeamment prêtés par l’auteur. EXPLICATION DES PLANCHES. 79 PLANCHE VIII Fig. 19. — Manchots Adélie. *Fig. 20. — Course de Manchots. Fig. 21. — Manchots sortant de l’eau. Fig. 22. — Un rassemblement. Fig. 23. — Chemins tracés par les Manchots. PLANCHE IX Fig. 24. — Manchots Papous. Fig. 25. — Manchots se précipitant dans l’eau. Fig. 26. — Nids de Manchots. Fig. 27. — Une querelle à propos de cailloux. Fig. 28. — Dépôt d’une pierre pour le nid. Fig. 29. — Défense du nid et des œufs. PLANCHE X *Fig. 30. — Rookery de Cormorans. Fig. 31. — Cormorans apportant des Algues. Fig. 32. — Cormorans, Chionis et Pingouins. PLANCHE XI Fig. 33. — Rookery avec des jeunes. Fig. 34. — Phalacrocorax atriceps. Fig. 35. — Cormorans couvant. Fig-, 36. — Jeunes Cormorans en mue. PLANCHE XII *Fig. 37. — Nids et jeunes Cormorans. Fig. 38. — Cormoran revenant chez lui. Fig. 39. — Un œuf de Cormoran. PLANCHE XIII *Fig. 40. — Adulte nourrissant son jeune. *Fig. 4L — Un couple et ses petits. Fig. 42. — Nid de Megalestris. Fig. 43. — Deux Megalestris. Expédition Charcot (^4. Menegaux. Oiseaux.) PI. I. "ô /. Petermann ( l . Luné ) c CP CD O êüo ) Argent/ ne / Be rth e lot N 3. Rookery de M. papous de l*île Wicncke. Rookery de Port-Lockroy, près de la crique Alice: nombreux Papous, peu d’Adélie; à l’ouest, beaucoup de Cormorans. Nids de Mouettes sur l'île Goudier et sur un îlot voisin. Rookery de Port-Charcot : Papous et Adélie en nombre égal. Nombreux Cormorans à Pest, au fond de la baie. Nids de M égal es tri s sur le mont Jeanne. Rookery de Papous à la pointe Pléneau, sur l’île Howgaard . Rookery d’Adélie sur Pile Petermann. Rookery d’Adélie sur les îles Argentine. Rookery de Cormorans sur un Ilot, près de Pile Berthelot. Masson et C|e, éditeurs. Expédition Charcot .1. .1 lenegaux. Oiseaux.) PI. II. Fig. 1. Masson et Cie, éditeurs, Expédition Charcot 1 Menegaux. Oiseaux. PI. III. Fig. 4. Fig. It. — Adulte nourrissant son petit. Fig. 4. — Une rookery et une garderie de jeunes. Masson et Ci Fig. 16. Fig. 17. Fie-. 18. Fig. 15. — Adélie lâchant son caillou pour la construction de son nid. Fig. 16. Monôme de Manchots. Fig. 17. — Jeunes et leurs nourrices. Fig. 18. — Jeunes en train de muer (voir fig. I . Masson et Cie, éditeurs Expédition Charcot {A. Menegcuix. Oiseaux.) PI. VIII Fig. 19. — Manchots Adélie. Fig. 21. — Manchots sortant de l'eau. Fig. 20. — Course de Manchots. Fig. 22. — Un rassemblement. Fig. 23. — Chemins tracés par les Manchots. Masson et Cle, éditeurs. Expédition Charcot {A. Menegaux. Oiseaux.) PL IX. Fig. 24. Fig. 24. — Manchots papous. Fig. 27. — Une querelle à propos de cailloux. Fig. 25. — Manchots se précipitant dans l'eau. Fig. 28. — Dépôt d’une pierre pour le nid. Fig. 26. — Nids de Manchots. Fig. 29. — Défense du nid et des œufs. Masson et CO, éditeurs. I Expédition Charcot (.4. Menegaux. Oiseaux.) PI. X h ig. 30. — Rookery des Cormorans. Fig. 31. — Cormorans apportant des algues. Fig. 32. — Cormorans, Chionis et Pingouins. Masson et C1'', édileurs. Expédition Charcot (/I . Menegaux. Oiseaux.) PI. XI. Fig. 36. Fig. 33. — - Rookerv avec des jeunes. Fig. 34. — Ohalacrocorax alriceps. Fig. 35. — Cormorans couvant. Fig. 36. — Jeunes Cormorans en mue. Masson el (F1-, éditeurs. Expédition Charcot (A. Menegaux. Oiseaux.) PL XII. Fig. 37. Fig. 37. Fig. 38. Fig. 39. Nids et jeunes Cormorans. Cormoran revenant chez lui. Un œuf de Cormoran. Masson et Cin, éditeurs. Expédition Charcot [A. Menegciux. Oiseaux.) PL XIII Adulte nourrissant son jeune. Fig. 42. — Nid de Megaleslris. Un couple et ses petits. Fig. 43. — Deux Megaleslris. Masson et C'e, éditeurs. SOUS PBESSE : Roule Alcyonaires. Oiseaux. Ménégaux 1932-07. — Corbeil. Imprimerie Ed. Crète.