Luna ps - end. cour en pra Phvsn u H x 4m . DyscS “ ; tea Par FTP EE " r , abat + vt à her. % : ra bed der - . : - a - ea ; CUT | » - stat 8 so isertahate * . a Pr he = ; 4 prtsareen LA dur ve . ; he 1e Dante rs vi | assiste ak dghri ' dessein PO . CUS PE TIL LL pete , y » nn anbreh : ‘ : : | (rurerhiretaure a - r . " » sd road va < , - me Door potins . : sr -E-6 à Port arr hors 9 ' ù ag à Cr Fu nt je DL Es , er te . eng da Ar suis m 2 Vos ST * ' , rs - * Re or : sam trot ira , us , à Rs ms 4 , Daho tréres0 ia ‘ 4 PRET "+ toire +e si : nn man ad ere ner - Dig: 3-1 ; r _ + < , CE wire CEE ’ ne, épicé es - ". purs - - « un ; g ; r Rent ta ns SR R on I Dre es centré RESTE ar 1 mie GBA LE ÉTÉ sé fine" LT 4 ape us. ru - ” LEE : ne véte vb euris are 13 ] > PU Si de: A ZT; Ji ER x ) [4 RS} : #5 = 5 LE £ a ds  L L uxell ee y = lémi \ Pé gique l'Aeae de él de. que | tants Botani & : e Le sen ed des R oya été r = LE ns I1RE LIBRA OPUSCULES DE BOTANIQUE OPUSCULES DE BOTANIO (1862-1873) PAR M. B. DU MORTIER Ministre d'État, membre de la Chambre des Représentants, de l’Académie de Bruxelles, etc. Président de la Société royale de Botanique de Belgique BRUXELLES GUSTAVE MAYOLEZ, LIBRAIRE Place de l’Université, n° 1 1873 PRÉFACE. Le but que nous nous sommes proposé en publiant ces opuscules, est de traiter les difficultés de la science. Dans ce volume sont réunis les mémoires que nous avons publiés à cet effet dans les Bulletins de la Societe royale de Botanique de Belgique, depuis sa fondation, en 1862, jusqu'à ce jour. Ces travaux sont de deux ordres : les uns relatifs à l’histoire de la science, les autres des monographies des genres les plus difficiles de la flore d'Europe. La classification des plantes est la base de la science te “AS — à ue - re des végétaux, et Linné a dit avec raison : le système Li 2 ! PPNCT ET ie) est le fil d'Ariane de la botanique, hors duquel il n'y a que chaos (Fund. bot., p. 27). Il ne suffit pas de connaître les familles et les genres, il faut avant et par dessus tout connaitre les liens qui les unissent entre eux, c'est-à-dire la coordination des plantes. Hors de là, la botanique devient de l'empyrisme. Or, il n'existe aucun ouvrage qui donne l'historique et la théorie de la classification des végétaux. Pour combler cette lacune, nous avons consacré quatre discours à cette partie si importante de la science. Dans le premier, nous avons démontré que la grande découverte de la coordination des plantes, par classes, genres et espèces, base de toute classification, est due, non à Conrad Gesner comme on le dit, mais à Dodoens qui est incontestablement le père de la botanique. Dodoens établissait cette disposition trente trois ans avant que Conrad Gesner y songeat. Et l'immense succès de sa grande histoire des plantes, qui eut dix-sept éditions successives, nombre préci- , sément égal au Systema vegetabilium de Linné, prouve que c'est lui, et non aucun autre, qui fut le fondateur de la science. De son coté, Lobel, en séparant les mono- cotylédones des dicotylédones et des acotylédones, pose la base de la classification naturelle des végétaux. Les deuxième et troisième discours donnent l'exposé de toutes les classifications des plantes depuis Dodoens CNE. et Lobel jusqu'à nos jours. Là se trouve exposé pour la première fois le système de GCesalpin, qu'aucun auteur n'avait compris : tous ayant faussement pris sa division en seize livres, pour sa classification. Là se trouve refutée l'erreur de De Candolle relativement à Heister. Là se trouve enfin, publié pour la première fois, le système de classification des familles de Bernard de Jussieu, qui avait voulu en garder le secret, et qui est l'application du système de Gleditsch aux trois bases fondamentales de Lobel et de Van Royen. Enfin le quatrième discours a pour but de donner la théorie de la classification naturelle et de rechercher sur quels organes elle doit s'établir. L'autre partie du volume se compose de monographies des genres les plus difficiles de la flore d'Europe. Nous y avons traité, à un point de vue nouveau, les Saules, les Graminées, les genres Rosa, Rubus, Batrachium, Pul- monaria, Scrophularia, Polygala, Myosotis, Elatine, ete., et présenté bon nombre d'espèces inédites, en sorte que ce volume a pour but de résoudre les principales diffi- cultés de la science, dans l'étude des plantes d'Europe. “ Ha: [tre 4 pre taia pra Ne à hp He | + de 1 FR Fu 4 FA ture 121309 METRE Fa POLE | me Li Ja n M # MAP er2 | SIL EE lt Rue (fu Qi Ain di FUI are ur LOUET RE CRE Loue La sort st Qui 4 na ÿ Sn 0 | | A es 110 spé MAR DU MORTIER, és de Ja Sobété iale de botanique x Belgique. . FASCICULE L. | S SUR LES SERVICES RENDUS PAR LES BELGES A LA BOTANIQUE. ie Extrait des Bulletins de la Société royale de botanique de Belgique , tome Ier, n° 1. Bruxelles, impr. de M. Hayez. DISCOURS SUR LES SERVICES RENDUS PAR LES BELGES A LA BOTANIQUE, PRONONCÉ EN LA SÉANCE PUBLIQUE TENUE A NIEUPORT LE 6 JuiLLET 1862. MESSIEURS, En inaugurant aujourd’hui la Société de botanique de Belgique, il vous paraïtra sans doute convenable de com- _ mencer nos travaux par l'analyse rapide des œuvres de nos devanciers, et de vous présenter l’exposé historique des services qu'ils ont rendus à la science dans l'intérêt de laquelle nous sommes ici rassemblés. Cette pensée vous la _ comprendrez, messieurs, car parler de ceux qui nous ont _ devancés dans la carrière de la botanique, faire l'éloge de AE ceux qui 6nt arraché les épines du sentiér de Flore, pour ne nous y laisser cueillir que des fleurs, c’est avoir la mé- moire du cœur et en parler le langage; citer ces grandes illustrations nationales, c’est donner à l’ardente jeunesse qui nous accompagne dans cette pérégrination scientifique, des exemples à suivre, des modèles à imiter. Assis aux bords de l'Océan dont les flots viennent se briser au pied de ces dunes que nous allons visiter, faisons taire un moment le murmure des vagues, faisons taire surtout notre impatience à parcourir ces côtes lointaines et à en étudier la végétation, pour écouter l'éloge des enfants de la patrie. Avant de tresser pour nous des couronnes, déposons une fleur sur la tombe de ceux qui ne sont plus. C’est au serzième siècle, sous le règne de notre grand empereur Charles-Quint, que l'étude des sciences natu- relles commença à devenir l’un des principaux ornements de l'intelligence humaine. Deux choses amenèrent ce résul- tat, l’une, la découverte de l'Amérique et des grandes Indes, l’autre, l'invention de l'imprimerie, qui, par la diffusion des travaux des écrivains, permit aux hommes de génie de ne plus penser pour eux seuls, mais de communiquer leur pensée à tous les peuples. Ce dut être un moment de bien grande avidité pour la curiosité de l’homme, que celui où s’offrit à ses regards, en même temps que la renaissance des œuvres de l’antiquité, la prodigieuse existence d’un monde jusqu'alors inconnu, avec toutes les merveilles qu'il ren- ferme, avec toutes les belles plantes qu'il produit. Dans l'humanité comme chez les individus, on observe des mo- ments de surexcitation où tout porte à la nouveauté; c’est le signal d’une révolution dans les idées, l'indice d’une (5) ère nouvelle dans la vie du monde : telle fut l’époque de la renaissance. Parcourez toutes les branches des connais- sances humaines, partout vous voyez alors un besoin impérieux de transformation ou de création ;, l'humanité semble fatalement poussée vers le besoin d'innover: c’est une fermentation dans les esprits en toutes choses. Alors naît l’étude des plantes, et la botanique, qui jusque-là n'avait été qu'une simple branche de matière médicale, sort de nos jardins toute resplendissante et fleurie , revé- tant la forme d’une science, devenant la plus belle, la plus aimable, la plus attrayante de toutes, car la botanique c’est le féminin des sciences. A peine l'étude du règne végétal apparaît-elle, que d’abord la Belgique se présente avec quatre savants de premier ordre : Remacle Fuchs, Rembert Dodoens, Ma- thias de Lobel et Charles de l’Écluse, plus connu sous le nom de Clusius. Pour comprendre l’étendue des services que ces illustres savants vont rendre à la botanique, il faut se transporter à l’époque où ils. vécurent, et voir ce qu'était avant eux la science dont ils vont jeter les fonde- ments. Ouvrez l’Hortus sanitatis de Cuba, vous verrez qu’à la fin du quinzième siècle, la botanique n’était qu’une con- naissance empirique des végétaux, dans lesquels, suivant l’expression de Lamarck, on ne considérait que la matière propre à faire des médecines ou des onguents, en aban- donnant au vulgaire les beautés de l'étude des fleurs. Aussi, ne faut-il pas s'étonner si, à cette époque, tous les écrivains traitant des plantes, n'étaient que des commen- tateurs de Dioscoride, de Théophraste ou des médecins arabes. Tous les auteurs de la première moitié du seizième siècle, Gaza, Brunnfels, Ruellius, Corda , Léonard Fuchs, (6) Mathiole, ne sont encore que des commentateurs des an- ciens ; Conrad Gesner lui-même, que Haller et les botanistes allemands représentent comme le fondateur de la bota- nique , se bornait, dans des ouvrages dépourvus d’impor- tance, à transcrire Dioscoride, Théophraste et Pline. Haller, en parlant de l’histoire des plantes de cet auteur, est même forcé de le reconnaître (1). D’autre part, tous les botanistes de cette époque disposaient les plantes pêle-mêle, sans aucun ordre, et l’idée de les classer par grandes divisions leur était inconnue, à ce point que presque toujours ils les rangeaient par ordre alphabétique. Ainsi, en 1550, lors- que vont paraître les premiers ouvrages de Dodoens, la botanique ne consistait qu’à copier ou à commenter les écrivains grecs et romains, et aucun ordre méthodique ne : venait classifier les plantes. Le plus ancien des botanistes belges est Remacle Fuchs, natif de la ville de Limbourg près Verviers, médecin à Liége, puis chanoine de la cathédrale de Saint-Paul en cette ville. Ses premiers ouvrages parurent en 1541 , l’année qui précéda la publication de ceux de son homonyme, Léo- nard Fuchs. Les ouvrages de botanique de Remacle sont aujourd’hui introuvables, et nous n’avons jamais pu les ren- contrer. D’après le témoignage de Haller, Conrad Gesner les regarde comme une compilation, tandis que Valère André représente leur auteur comme éminent dans la science des végétaux : Vir, dit-il, stirpium scientià praes- tans. Tout ce que nous pouvons en dire, c’est que, à en juger (1) Breves descriptiones ex Graecis et Plinio collectae, additis etiam arabicis nominibus. (Hall., Bibl. bot., 1, p. 287.) - $ À x ( ; e. (#) par les titres de ses ouvrages (1), Remacle Fuchs dut s’oc- cuper surtout de nomenclature , ce qui était le propre des botanistes de cette époque, qui tous, comme nous l'avons dit, ne faisaient que transcrire ou commenter les anciens. Cet état de choses continua jusqu’à l’arrivée de Dodoens, quenous n’hésitons pas à proclamer l’homme du seizième siècle qui a le plus contribué aux progrès de la botanique, le véritable réformateur de la science. Nous savons com- bien ce jugement diffère de celui porté par la plupart des auteurs de l’histoire de la botanique; nous avons donc à établir la vérité de cette opinion et à la justifier. Rembert Dodoens naquit à Malines le 29 juin 1517, la même année que Conrad Gesner qu’on lui oppose en vain. Il fit ses études à l’université de Louvain, sous le professo- rat d'André Noot et de Léonard Willemaers, et passa ses licences en médecine le 10 septembre 1535, n'étant alors âgé que de dix-huit ans. Après avoir consacré dix années à parcourir en herborisant la France, l'Italie, la Suisse et l'Allemagne pour se perfectionner dans ses études, Dodoens revint, en 1546, se fixer dans sa ville natale et y commença immédiatement ses publications. Son amour pour la bota- nique le portait à publier une histoire des plantes d’après un plan nouveau; mais la dépense nécessitée par les gra- (1) Plantarum omnium, quarum hodie apud pharmacopolas usus est magis frequens, nomenclatura. Ed. 1. Parisiis, 1541, in-8°; ed. 2. Venetiis, 1542, in-8°; ed. 3. Antverpiae, 1544, in-8°; ed. 4. Parisiis, 1544, in-12. De Plantis antea ignotis, nunc studiosorum aliquot neotericorum summa diligentià inventis libellus. Venetiis, 1554; in-12. De Herbarum notitià, naturà , atque viribus, deque iis um ratione, tum experientid investigandis dialogus. Antverpiae, 1544 ; in-16; (8) vures était de nature à faire reculer l’imprimeur, lorsqu'un incident vint faciliter cette entreprise. Léonard Fuchs ve- nait de publier ses commentaires sur l’histoire des plantes, où environ cinq cents espèces médicales sont décrites et figurées; l’imprimeur Jean Loe d'Anvers acheta les gra- vures d’une petite édition, Dodoens y ajouta deux cents planches, remplaçant en outre, par des figures nouvelles, les dessins les plus mauvais de Fuchs, et il put ainsi entreprendre la rédaction de son histoire des plantes. Dupetit-Thouars et Dezeimeris ont avancé que le texte du Cruydboek n’est qu'une traduction flamande de l’herbier de Léonard Fuchs; mais M. Van Meerbeeck, dans ses sa- vantes recherches sur la vie et les ouvrages de Dodoens (1), a déjà fait remarquer avec raison que ce jugement est telle- ment contraire à la vérité que ces auteurs doivent l’avoir porté sans s'être donné la peine de comparer les textes. Ce sont les planches qui auront occasionné cette étrange erreur. Quant au texte de Dodoens, il est original et diffère totalement de celui de ses prédécesseurs. 5 Le Cruydboek était sous presse en 1551, comme son auteur nous l’apprend dans sa lettre à Gérard Van Velt- wyck (2); mais il ne paraît pas qu’il ait été édité avant lan 1554. Dodoens préluda à cette publication en en extrayant les planches qu’il mit au jour en 1552 et 1555 avec des notes; enfin, après un retard de trois années dont la cause (1) Recherches historiques et critiques sur lu vie et les ouvrages de Rembert Dodoens. Malines , 1841; 1 vol. in-8°, (2) « Selegi ex nostro opere vernaculo sermone de Stirpium bistorià conscripto, quod sex libris absolutum jam sub incude est. Dod. in Ep. ad Veltw. » (Ap., Frag. hist.) PNA UN EVE | pe tac DL. à À L. | l | 4 (9) est inconnue , le Cruydboek parut en 1554. Le succès de cet ouvrage fut immense. Bientôt une traduction française par Clusius, plusieurs éditions flamandes et cinq éditions d’une traduction anglaise vinrent attester le mérite de l’histoire des plantes. Cependant Dodoens, voulant perfec- tionner son ouvrage, entreprit de le refaire entièrement. Les descriptions des plantes et les observations qui s’y rap- portent furent complétement refondues; avec le concours de Christophe Plantin , toutes les plantes que Dodoens put rencontrer ou obtenir de ses amis furent dessinées d’après nature, sous ses yeux, par les meilleurs artistes de l’époque et gravées avec le plus grand soin (1), et alors parut le cé- lèbre ouvrage des Pemptades, qui fut à son tour traduit en flamand et plus tard augmenté par Josse Rapheling. De 1552 à 1644, c’est-à-dire durant le cours de près d’un siècle, l’histoire des plantes de Dodoens eut dix-sept édi- tions , ce qui montre l'empire qu’exercça cet ouvrage sur le mouvement scientifique de cette époque. Ce qui caractérise Dodoens, c’est l'esprit d'observation et la méthode, deux qualités qu’on ne rencontre pas avant lui. Il possède la connaissance profonde des travaux des an- ciens; mais, en hardi réformateur, 1l pose ce grand principe qu'il faut préférer à leur sentiment l'étude de la nature, (1) « Quam (Stirpium historiam) cum typis suis excudendam recepis- set Christophorus Plantinus elegans inprimis ad diligens typographus, ne quà in parte diligentiam ejus deesse videretur, icones eliam novas esse eupivit ,et recenter ex vivarum plantarum imitatione delineatas. Quod uti mihi displicere non potuit sed gratissimum fuit ; ita etiam in hàc parte quam potui sollicitudinem adhibui, procuravique, ut earum quae colligi potuerunt, aut ab amicis conquiri , optimà fide imagines quam fieri posset atificiosissimè depingerentur. » (Dod., Hist. frum., p. 18.) ” (40 ) seule base de la véritable science. Au lieu de commenter et de paraphraser Dioscoride ou Théophraste, comme tous les auteurs qui l'avaient précédé, Dodoens le premier prend la nature pour guide (1), et devient par là le fonda- teur de la nouvelle école. Dans tous ses écrits, il dit et ré- pète qu’il vaut mieux s’en rapporter au témoignage de ses propres yeux qu’à celui de ses devanciers, émancipant ainsi la science et la débarrassant des langes dans lesquels elle avait été garrottée. jusqu’alors. D'autre part, avant lui, la botanique était un fouillis où l’on entassait les plantes sans ordre; le premier il conçut la pensée de donner au règne végétal une classification méthodique. Ce point mé- rite un examen spécial. Dodoens distribue les plantes en vingt-six classes, répar- ties en six divisions, savoir : 4° les plantes horticoles, 2 celles odoriférantes, 3° les herbes médicinales et nui- sibles , 4° les plantes à graines farineuses , 5° les espèces culinaires, enfin 6° les plantes ligneuses. Les vingt-six classes sont celles-ci : re Pemprape. — Les plantes horticoles. Ie Pemprane. — CI. 4e. De violis ac rosis (les pl. d'ornement). 2e, De floribus ex bulbis (les pl. bulbeuses). 5°. De sylvestribus floribus (les pl. sauvages). 4e. De odoratis et coronariis herbis (les labiées). 5e. De umbelliferis herbis (les ombellifères). (1) « Accessit et hesitatio quaedam de ipso scribendi ordine aut me- thodo.... Commentarer ne videlicet in stirpium historiae quae apud Dios- coridem extant, aut novam veluti ab integro historiam contexterem.……. Relictis igitur quae apud Dioscoridem extant commentariis, stirpium novam, integram, plenam et perfectam qua potui brevitate historiam meditari coepi. » (Dod. frum., pp. 15 et 15.) DV PRET ET. IIIe Pemprane. — CI. 4e. Li AREREE 2°. x 5°. ii L 4e, nt met; Be, IVe Pemprane. — CI. 4e. | de, pe. Le, ÿe, Ve Pemprape. — Cl. 4°. 2e, 3e. Le, be, VIe PEemprape. — CI. 4°. 2e, 5°, 4e, 5e, (M) De radicibus (les racines usuelles). De purgantibus herbis (les pl. purgatives). De convolvulis et is quae aliis innituntur stirpibus (les pl. grimpantes). De deleteriis et perniciosis herbis (les pl. dé- létères). De filicibus, muscis ac fungis (les crypto- games). De frumentis (les céréales). De leguminibus (les légumes). De vitiis frugum (les plantes à sarcler). De graminibus et trifoliis (les pl. fourra- gères). De aquatilibus et palustribus herbis (les pl. aquatiques ). De herbis edulibus (les pl. potagères). De cucumeraceis (les concombres). De esculentis radicibus (les racines culi- naires). De oleraceis quae ad cibariorum condituram . adhibentur (les pl. condimentaires). De carduis (les chardons). De fruticibus spinosis (les arbrisseaux épi- neux ). 5 De fruticibus non spinosis (les arbrisseaux non épineux ). De arboribus fructiferis (les arbres fruitiers). De arboribus sylvestribus (les arbres fores- tiers). | | De sempervirentibus et coniferis (les coni- fères). A la vérité, cette distribution des plantes n’est pas une classification scientifique : elle ne repose pas sur des carac- tères organiques; la science à peine naissante n’était pas encore arrivée là; mais ce qu’elle a d’important, c’est (12) qu’elle est la première coordination des plantes, et par con- séquent le premier pas fait vers la classification du règne végétal. La classification de Dodoens est usuelle et surtout tirée de l’usage des plantes, mais pourtant il sépare les arbres des herbes, il fait une classe des cryptogames, une autre des ombellifères; il réunit par classes les cucurbi- tacées, les conifères, les labiées, les cinarocéphales, pré- ludant ainsi à la méthode naturelle, c’est-à-dire au point culminant de la science. Nous avons vu que, jusqu’à lui, toutes les plantes étaient confondues et sans aucune espèce de coordination; il faut donc reconnaître qu’en rangeant les plantes en vingt-six classes et en assignant des caractères à chacune d'elles, Dodoens a fait faire un grand pas à la science, puisque le premier il a montré la voie nouvelle dans laquelle il fallait entrer. Quelque incomplète que paraisse la classification usuelle de Dodoens, il est un fait très-curieux, c’est qu’elle à laissé dans les mœurs des traces bien plus profondes que les méthodes les plus savantes et les mieux combinées. Ainsi aujourd’hui encore et après trois siècles , les hortieul- teurs, dans leurs traités, et nous-mêmes dans le langage habituel, nous classons les plantes en plantes d'ornement, bulbeuses, céréales, fourragères , culinaires, aquatiques, délétères, grimpantes, potagères , usuelles, ligneuses, ete., sans nous douter que cette coordination soit celle du savant botaniste qui avant tout autre entreprit de classifier le règne végétal, Il faut donc bien qu’il y ait dans cette classification usuelle quelque chose d’approprié à l’esprit humain, pour qu’elle ait ainsi persisté, sans paraître prête à disparaître. Mais c’est surtout dans la coordination des espèces en genres que Dodoens fait faire un progrès à la science. Par- tout il réunit et groupe les espèces congénères, alors même (15) qu'elles ont des noms différents; il écarte au contraire celles dont la forme et la figure sont dissemblables (1), et il offre ainsi le premier l'exemple de la coordination des espèces en genres, comme il a le premier réuni les genres par classes, de manière à former trois degrés : la classe, le genre , l'espèce. C’est là ouvrir, pour la science, une voie entièrement nouvelle que les auteurs de l’histoire de la botanique n’ont pas aperçue. Haller a cherché à attribuer cette grande dé- couverte de la classe, du genre et de l'espèce à son conci- toyen, Conrad Gesner, et, par suite, il représente ce dernier comme l'inventeur de cette savante combinaison (2), ce que ni Linné, ni personne avant lui n’avait apercu; puis, tous les auteurs répétant le sentiment de Haller, ont représenté comme fondateur de la botanique Conrad Gesner, qui n’a publié que de petits ouvrages de la dernière imsignifiance, compilés, comme nous l'avons dit, de Dioscoride et de Théophraste, et qui n’estpas même cité dans les ouvrages de Dodoens. Curieux de savoir où Haller avait puisé son Opinion, nous avons interrogé son livre, et nous y avons vu que la prétendue grande découverte de Conrad Gesner avait vu le jour dans une publication des tables mensuelles de fleuraison à l’usage des apothicaires , publiée en 1587, par Gaspar Wolf. Or, en 1587, il y avait trente-cinq ans que Dodoens avait publié son Cruydboek, et ses Pemptades (1) « Dedimus operam ut quae vel facultate, vel parte aliquà praecipui usus similes sunt, conjungerentur, tum et ne formà figurique respon- dentes, quantüm foret possibile, ab invicem divellerentur. » (Dod. pempt., in praefatione.) (2) Methodi bolanicae primus praevidit, dari nempe el genera quue plures species comprehendunt et classes quae multa genera.(Hall., Bibl. Bot., 1, p. 284.) (14) avaient paru depuis longtemps. En 1587, il y avait dix= sept ans que Lobel avait mis au jour cette admirable mé- thode dont nous parlerons tout à l’heure. Ainsi, quand Gesner écrivait cette combinaison, Dodoens l’avait mise à exécution depuis de longues années, et il perfectionnait sa méthode en instituant, dans ses Pemptades, des classes, des ordres, des genres et des espèces. C’est done à lui et non à Gesner que revient l’honneur d’avoir distribué les plantes en classes, les classes en genres et les genres en: espèces, posant ainsi la base de la classification des plantes. Dodoens n’est pas seulement le premier qui ait entre= pris la coordination du règne végétal, il est encore le pre- mier dont les descriptions soient originales. Haller remar- que avec raison que Léonard Fuchs se bornait presque toujours à copier Dioscoride (1) et les anciens, et que peu de chose lui était propre. Ce reproche s'adresse également à Conrad Gesner et à tous les botanistes de cette époque. Dodoens, au contraire, fidèle à sa maxime de préférer l’ob- * servation de la nature à la copie servile des anciens, ouvre ici encore une voie nouvelle à la botanique. Il ne sépare pas la connaissance des plantes de leur utilité; il citeles travaux des anciens tout en contrôlant leurs opinions; mais tandis que ses prédécesseurs ne sont que des copistes, il est, lui, original. Il s'occupe moins des plantes inédites que de décrire et de figurer les espèces communes ; car, avant de rechercher les plantes nouvelles, il faut commencer par connaître et classer les espèces vulgaires. Il expose laconi- quement, mais clairement, l’état de la science à son époque, en rapprochant de chaque espèce les travaux des anciens; (1) Historia ipsa, ex Dioscoride aliisque descripta, pauca propria lhabet. (Hall., Bibl Bot. 1, p. 268.) (15) or ce genre de mérite, cette clarté, cette concision, est précisément celui de Linné deux sièeles plus tard. Faut-il donc s'étonner du succès prodigieux qu’obtint l’histoire des plantes de Dodoens, succès qui constate d’une manière éclatante le rôle important que ce grand botaniste a rempli dans le mouvement de la science au seizième siècle? Cet ouvrage , si remarquable pour l’époque où il parut, éerit en bas allemand, fut traduit en français, en anglais et en latin, et il eut, comme nous l’avons dit, dans’ l’espace de près dus siècle, dix-sept éditions (1), nombre précisément égal à celui des éditions du Systema vegetabi- lium de Linné., Dix-sept éditions en un siècle, c’est en moyenne une édition tous les six ans. Cette considération seule suffirait pour répondre à ceux qui nient l’étendue des services rendus par Dodoens à la science. Quand un ouvrage considérable est traduit dans toutes les langues et qu’il en est publié dix-sept éditions successives, il est évident que cet ouvrage a été fortement demandé, et cette demande prouve que l’action qu’il a exercée sur son siècle a dù être immense, alors surtout que cet ouvrage est une réforma- tion. Si à cela nous ajoutons que Dodoens a fait école et (1) Voici la liste des éditions de l'Histoire des plantes de Dodoens : 1553. De Stirpium historia imagines, 1583. Pemptades, ed. 1. ; ed. 1. 1586. À niewe Herbal, ed. 2. 1554. Cruydboeck, ed. Loë 1. 1595. Id. ed. 3. 1557. Histoire des plantes, ed. Clu- 1600. Id. ed. 4. sius. 1606. Little Dodoen. 1559. De Stirpium hist. imag., ed. 2. 1608. Cruydboeck , ed. Plantin 1. 1563. Cruydboeck , gg. Loë. 1616. Pemptades, ed. 2. 1565. Frumentorum, florum, pur- 1618. Cruydboeck , ed. Plantin 2. gantium , ed. 1. 1619. A Niewe Herbal., ed. 5. 1569. Idem, ed. 2. 1644. Cruydboeck, ed. Plantin 5. 1578. À Niewe Herbal, ed. 1. (16) | qu’il a eu pour disciples Clusius et Lobel, deux des plus grands naturalistes de leur siècle, on sera forcé de recon- naître qu’il est de tous les botanistes de la renaissance celui qui a le plus contribué aux progrès de la science, le véri= table père de la botanique, le Linné du seizième siècle. Les noms de Clusius et de Lobel sont de véritables titres de gloire pour la Belgique. Charles de L’Escluse, plus connu sous le nom de Clusius , naquit à Arras, capitale de Ja province d’Artois, le 18 février 1524. Après avoir achevé ses études à Gand et à Louvain, il parcourut, en herbori- sant, la Belgique, l'Allemagne, la Hongrie, l'Autriche, la France méridionale, l'Espagne et le Portugal , récoltant partout les plantes encore imédites et les dessinant pour les faire graver ensuite. Après avoir traduit en français le Cruydboeck de Dodoens, il publia, en 1576, son histoire des plantes rares observées en Espagne; en 1583, les plantes rares de l'Autriche et de la Pannonie, et en 1601, son histoire des plantes rares et exotiques. Il mourut à Leyde, le 4 avril 1609, directeur du Jardin botanique de cette ville, fonctions dans lesquelles il avait succédé à Do- doens, son maître. Dans ses remarquables ouvrages, Clu- sius dédaigne la classification des plantes; il ne s’en occupe pas. Tous ses soins sont portés vers la publication des es- pèces nouvelles par lui découvertes ou reçues et vers leur description. C’est ici qu'il excelle et que sa supériorité brille de tout son éclat, à ce point qu'aujourd'hui encore ses descriptions de plantes peuvent être citées comme des modèles. Nul d’ailleurs n’a plus contribué à enrichir le domaine de Flore au seizième siècle que Clusius, car presque toutes les plantes qu’il décrit sont nouvelles et inédites. Parmi les principaux botanistes belges qui aidèrent Clu- ID sius dans ses publications, nous devons citer Jean de Braucion, de Malines, qu’il appelle son cher ami et comme son frère , Jacques Plateau et Jean de Monnel, seigneur dé Bouverix et docteur en médecine à Tournay, ainsi que Jean Dortman, de Groeningue, et Philippe de Sivry, sei- gneur de Walhain et gouverneur de la ville de Mons en Hainaut. Jean Monnel était un excellent botaniste, rap- portant (chose curieuse pour cette époque) les espèces à leur genre d’après les caractères de la fleur et du fruit, et _ corrigeant sur ce point Clusius lui-même. Clusius ayant placé dans son genre Leucoium, qui constitue notre genre Cheiranthus, une plante épineuse dont Monnel avait reçu des graines de Crête, le Verbascum spinosum, celui-ci, dans une curieuse lettre adressée à Lobel, démontre, par les ca- ractères de la fleur et du fruit, que cette plante doit être rapportée au genre Verbascum et non au Leucoium (1). C’est à Jean Monnel que Clusius dut la connaissance de la charmante Anagallis que Linné a désignée sous le nom de Monnelli, et c'est Jean Dortman qui le premier découvrit, dans les lacs de la province de Drenthe, la curieuse Lobelia Dortmanna, désignée par Clusius sous le nom de Gladiolus - lacustris Dortmanni. C’est encore Dortman qui découvrit, . däns les marais tourbeux de cette province, le Saxifraga hirculus que MM. Suringar et Vande Sande de Lacoste À viennent, après deux siècles et demi, d’y retrouver. Mais — parmi les adjuteurs de Clusius, celui qui rendit le plus …._ (1) « Semen in baccis ut aliae verbasci et blattariae spécies profert; … Leucoium seu Keiri semina in siliquis contenta gignit. Practerea semen ) “2 verbasei rotundum minimum uti papaverum semina conspicitur, Leucoii …. verodepressum et planum itemque majusculum existit. Flos hujus quinque ‘4 ; ÿ folia instar Verbasci, Leucoium vero quatuor solummodo continet, » (Mon- Er mel Epistola ap. Lob. Stirp. illustr. » P- 116.) : Ce 2 21 (18 ) grand service à l'humanité, celui dont l'Europe reconnais- sante ne devrait prononcer le nom qu’avec respect et auquel la patrie devrait élever une statue sur la place de Mons, est Philippe de Sivry, l’introducteur et le propagateur de la pomme de terre (1) Mathias de Lobel, qu’on ne peut séparer de Clusius , est le second disciple de Dodoens. Il naquit en 1538, à Lille en Flandre, ville fortunée pour la botanique , puisqu'elle à donné le jour à Lobel, à Necker, à Desmasières et aux Lestiboudois. Après avoir terminé ses études en médecine et parcouru en herborisant une grande partie de l'Europe, il s'établit à Anvers; puis, devenu médecin du Taciturne, il se fixa à Delft, et passa ensuite en Angleterre au ser- vice de Jacques 1°". Il mourut à Highgate, près de Londres, en 1616, âgé de soixante-dix-huit ans. Ses principaux ouvrages sont ses Adversaria, qui parurent d'abord à Londres, en 1570, et eurent plusieurs éditions; son His- toire des plantes, publiée en 1576, et son Cruydboeck, qu’il édita en 1581 et qui contient deux mille cent quatre-vingt-onze planehes. C’est d’après ce dernier que Christophe Plantin, aussi bon botaniste qu’excellent typo- graphe, publia ses Icones, ouvrage attribué faussement à Lobel, par ce motif que Christophe Plantin en a suivi:la classification et la nomenclature (2). Nous sommes heu- LT «) Clus., Rar. pl. hist., p. 79. (2) Icones plantarum seu stirpium , 1re édition en 1581, avec un seul index; 2e édition en 1591, avec sept tables en diverses langues. Il suffit de jeter les yeux sur l’épitre dédicatoire pour voir que cet ouvrage n’est pas de Lobel, comme l’ont cru tous les botanistes, mais ‘de Christophe Plantin, qui l’entreprit à la demande de Séverin Gobelius. On ne doit d’ailleurs pas perdre de vue que c’est ce savant typographe qui fit graver à sesfrais toutes les planches des ouvrages de Dodoens, de Lobel et de Clusius, lesquelles dès lors servaient indistinctement à tous les ouvrages sortant de ses presses. (19) reux de rendre à Plantin cette justice et de redresser une erreur généralement admise. Cé qui nous frappe dans Lobel, ce sont ses efforts pour arriver à une classification naturelle des plantes. Il com- mence par les plantes herbacées monocotylédones, puis viennent les plantes dicotylédones, ensuite les arbres dicoty- lédons, les arbres monocotylédons et enfin les eryptogames. Dès sa première publication, ses Adversaria, Lobel, tout en ajoutant beaucoup de plantes nouvelles aux anciennes, se propose un but plus vaste, celui dit-il, de ranger les plantes dans un ordre nouvéau, par progression et familles, en partant du connu à l'inconnu, du simple au composé (1). Dans ses Illustrations des plantes, Lobel exprime plus clairement encore le but qu’il s’est proposé dans sa coordi- nation, et il fait connaître qu’il a aussi cherché à réunir toutes les espèces en genres comme sous un drapeau (2), réalisant ainsi dès 1570 cette grande pensée qu'Haller attribue faussement à Gesner, Adanson à Magnol, et qui appartient entièrement à Dodoens et à son école. Ce n’est pas tout, Lobel apporte dans la nomenclature cette im- - (1) « Proinde adversariorum voce novas veteribus additas plantas et novum ordinem quadantenus innuimus; qui ordo utique sibi similis et unus progreditur ducitque à sensim pr opinquioribus et magis familiari- bus ad ignotiora et compositiora , modumque sive progressum similitudinis sequitur et familiaritatis, qud et universim et particulatim quantüm licuit per rerum varietatem et vastitatem sibi responderet. » — Lob. adv. in argumento operis. : (2) « Qu quisque facilius et pressius generalem et specialem integrè her- barum seu simplicium assequatur cognitionem , admodüm necessarium et rationi consentaneum fuit nostrum quem quondam in Slirpium ad- versariis, Londini, anno 1570 editis , inchoavimus ordinem prosequi, qui ducit à familiaribus et facilioribus notissimisque ad remotissimas et igno- tissimas plantas, reducendo unamquamque speciem sub genere, tanquam sub vexillo. » — Lob., Stirp. ëll. in operis præmonitione. (20) portante modification de remplacer la numération deses- pèces, usitée communément avant lui, par une désignation spécifique ajoutée au nom générique, et très-souvefit ce nom spécifique, il le compose d’un seul mot. Ainsi Lobel donne à son genre Tithymalus (Euphorbia de Linné), pour espèces les T. paralius, T. myrthifolius, T. mi yrsiniles ; | T. helioscopius, T. cupressinus, T. pinea, T. arboreus, T. serratus, characius, lathyris, peplis, ut 316404, préludant ainsi, dès l’origine de la science, à la célèbre nomenclature Hénéghité: LE Nous avons dit que dès 1370, Lobel er les plantes monocotylédones, des dicotylédones, et celles-ci, des cryp- togames. A la vérité, il n’indique pas, pour les distinguer, le caractère tiré des cotylédons que sans nul doute il con- naissait, mais seulement celui des feuilles, qui sont étroites, en forme d'épée ou de lance, et jamais incisées dans Îles premières, tandis qu’elles sont sinuées, dentées ou laciniées dans les secondes, caractère encore usité de nos jours et qu'il emploie pour établir, comme il le dit, la chaîne de l’ordre naturel, naturæ ordinis consequatio (1). Voilà donc la grande pensée de l’ordre naturel indiquée clairement par Lobel dès 1570, c’est-à-dire dix-sept ans avant la publiea- tion de la lettre de Conrad Gesner, sur laquelle Haller et les historiens qui l’ont suivi, font reposer les prétendus titres de ce dernier aux progrès de la botanique. Ce n’est donc pas, comme le dit Haller, chez Gesner, mais chez Lobel qu’on trouve les commencements de la méthode naturelle. Ce que Gesner indique, on le trouve presque entièrement dans Dodoens, tandis qu’en établissant la chaîne des plantes d’après la progression de l'organisme, et en réalisant ainsi (1) Lob., Ado. nov., p. 65. (21) la suite de l’ordre naturel, naturæ ordinis consequatio, Lobel est incontestablement le premier qui ait entrevu la grande loi régulatrice du règne végétal; il est le premier qui ait découvert le lien unissant entre elles les plantes monocotylédonées, dicotylédonées et acotylédonées et qui en ait fait usage pour la coordination des plantes, prélu- dant-ainsi aux grandes découvertes des temps modernes et à la classification naturelle des végétaux. Si donc Dodoens est le Linné du seizième siècle, Lobel en est le Jussieu. La coordination des plantes créée par Mathias de Lobel était une révolution dans la botanique. Il était réservé à Ray d’en exposer le caractère dans les cotylédons et de classer les plantes en imparfaites (cryptogames), dicoty- lédones herbacées, monocotylédones herbacées, monoco- tylédones arborescentes et dicotylédones ligneuses. Rien qu’à ce simple exposé de la classification de Ray si vantée, on peut voir qu'elle n’est autre chose que celle de Lobel, enrichie de ses caractères scientifiques. Aussi ne faut-il pas s'étonner du succès qu'obtint la méthode de notre illustre compatriote dans le monde savant de son époque. Lorsque, en 1580, Gobelius, médecin du roi de Danemark, conseille à Plantin de publier ses images des plantes, il l’engage à préférer la méthode de Lobel, même à celle de Dodoens, si justement renommée, parce que celle-là avait, disait-i}, l'avantage de réunir les plantes congénères et qui ont entre elles le plus d’affinité (1). Et lorsque, plus tard, Jean Bauhin entreprit la publication de son Histoire des plantes, il adopta, comme classification, la méthode de Lobel, lui rendant ainsi le plus éclatant hommage. Me « Per classes, uti a Mathia Lobelio singulae videlicet congeneres ac sibi mutuo affines digestae sunt. » (Plantin, in Ep. dedicat. ad imag.) (22) | Nous venons d'exposer rapidement les services rendus à la science naissante par les trois grands botanistes belges du seizième siècle : Dodoens, Clusius et Lobel. Le premier secoue les langes de l'antiquité et professe hardiment le grand principe de l'observation comme supérieur à l’opi- nion des anciens; il décrit toutes les plantes connues et en entreprend la coordination en vingt-cinq classes ; ‘il est le premier qui introduise l’ordre parmi les plantes. Le second ajoute une foule d'espèces nouvelles aux anciennes, . complétant ainsi l’histoire des plantes de Dodoens, et ses descriptions sont des modèles qu’on admire encore au- jourd’hui; enfin, Lobel crée dans la science la classifica- tion méthodique en partant du simple au composé et en réunissant entre elles les plantes des diverses grandes classes et des divers genres du règne végétal. En voyant les services rendus par ces pères de la bota- nique, l'importance de leurs travaux, les nombreuses éditions de leurs vastes ouvrages, dont la dissémination constate la demande ainsi que l’action sur le progrès de la science, je m'étonne qu’on puisse leur comparer les tra- vaux cent fois inférieurs de Brunnfels, les catalogues alpha- bétiques ou insignitiants de Conrad Gesner ou les compi- lations de Léonard Fuchs. Que les Allemands cherchent à faire valoir les écrits de leurs devanciers, je le conçois, mais rien n’enlèvera à la Belgique la gloire d’avoir donné le jour à Dodoens et à son école, d’avoir produit cette magnifique trinité : Dodoens, Clusius et Lobel, les véritables fonda- teurs de la botanique, les pères de la science qui nous ras- semble aujourd’hui. Dodoens, Clusius et Lobel avaient tous trois quitté nos provinces, illustrées par leurs magnifiques travaux; la Hol- lande, plus heureuse, les avait appelés ; elle avait attaché (25 ) Dodoenset Clusius à l’université de Leyde et Lobel au prince d'Orange. Le départ de ces savants fut le signal de la dé- cadence de la botanique dans nos contrées, tandis que leur arrivée en Hollande y détermina ce grand mouvement scientifique du dix-septième siècle, qui donna le jour aux ouvrages des Rheede, des Rumphius, des Commelin, des Büurman, des Munting, des Herman, des Hotton et des Kiggelaer. La Belgique trouva cependant en François Van Sterbeeck un digne successeur des botanistes du sièele wi cédent. : François Van Sterbeeck naquit à Anvers en 1651, et dès sa tendre jeunesse, il se voua à l'étude des plantes, collectionnant avec ardeur tous les ouvrages sur la bota- nique, et entretenant une active correspondance avec les amateurs du pays et les savants étrangers. Ses études le portèrent vers une partie jusque-là négligée, la connais- sance des champignons, et il en entreprit la monographie. Son Theatrum fungorum (1) parut en 1675, accompagné de trente-six planches, représentant chacune de nom- breuses espèces de champignons qu'il avait dessinés lui- même. Van Sterbeeck apporta à cette publication une telle exactitude, qu’il alla jusqu’à faire regraver vingt planches de ses champignons, à cause que le graveur n’avait pas re- produit ses dessins avec une complète fidélité. L'ouvrage de Van Sterbeeck fit longtemps loi en matière de champi- gnons: il est cité par J. Commelin, P. Herman: Munting, J. Ray, etc. Nous ne devons pas négliger de mentionner un bota- niste oublié par la plupart des écrivains sur l’histoire de ——— (1) Theatrum fungorum , aff het Tooneel der Campernoelien, etc. Antw., 1675; in-40. (24) la science, Anselme De Boodt, dont l'ouvrage est resté in- connu à Haller. Anselme De Boodt, jurisconsulte, poëte, médecin, naturaliste, naquit à Bruges en 1550. En sa qua- lité de poëte, il crut, conformément aux usages de son temps, pouvoir transformer son nom en celui de Boëce et s’intitula Anselimus Boëtius De Boodt. Appelé par son rare mérite aux fonctions de médecin de l’empereur Rodophe IF, il profita de son séjour en Allemagne et en Bohême pour étudier les richesses naturelles de ces contrées, em- ployant ses loisirs à décrire et peindre les produits les plus rares des trois règnes dont il voulait écrire l’histoire natu- relle. Rentré dans sa patrie, Anselme De Boodt se livra en- tièrement à ses travaux littéraires, et mourut à Bruges, âgé de trente-deux ans, laissant à son ami Vredius le soin de publier l'ouvrage sur les plantes rares dont il avait rédigé le texte et qui parut dans cette ville en 1640 (1). Les auteurs de la Biographie universelle ont fait erreur en assurant que le travail de De Boodt n’est qu’une compilation de l’Hor- tus floridus de Passaeus. Notre savant confrère M. Kickx a déjà réfuté cette erreur, en démontrant que les deux textes n’ont entre eux aucun rapport. Les autres botanistes belges du dix-septième ciblé sont Georges Wyou, Jean Herman, J.-B. Reyntkens et Guil- laume Van Limborch. Le premier, dans son Botanotro- phium, publia, en 1644, les plantes du jardin médical de Pierre Ricard de Lille (2). A son exemple, Jean Herman, (1) Anselmi Boëtii De Boodi, J. C. Brugensis, etc. Florum, herbarum ac fructuum selectiorum icones. Brug., 1640; in-4° obl., 119 pages et 31 planches gravées, comprenant soixante espèces de plantes. (2) Botanotrophium seu hortus medicus Petri Ricarti pharmacopaei Lillensis celeberrimi, curä Georgii Wionii, artium doctoris ac medici descriptus ac editus. Lillae ,1644; in-8. | (25 ) pharmacien à Bruxelles, fit connaître, en 1652, les plantes de son jardin médical (1). De son côté, J.-B. Reyntkens, religieux à l’abbaye de Saint-Pierre à Gand, édita, en 1676, un traité de la culture des plantes et arbres d'ornement (2). Enfin, Guillaume Van Limborch, professeur à l’université de Louvain , mit au jour, en 1679, son lexique des plantes usuelles (3), et en 1695, un second traité dont le titre seul montre le culte que l’on professait en Belgique pour le grand botaniste du seizième siècle (4), ouvrages que je ne trouve cités dans aucune bibliographie de la botanique. A cette époque, le célèbre Ray parcourait nos provinces; il visitait Van Sterbeeck et donnait l’énumération des plantes rares de son jardin, puis il se rendait à Louvain et y trou- vait l’Holosteum umbellatum ; il découvrait, à Bois-le-Due, l'Herniaria hirsuta, et visitant les riches montagnes des environs de Spa, il y indiquait, dans son Sylloge le Cam- panula persicifolia, le Centaurea montana et le Polygona- tum minus de Lobel. Le départ des trois grands botanistes du seizième siècle pour l’université de Leyde et la Hollande en portant un coup fatal à la Belgique, y avait laissé un vide que rien n’était capable de combler. La botanique avait quitté la Belgique pour la Hollande et elle y avait pris un prodi- gieux développement ; aussi ne faut-il pas s'étonner si la (1) Recentio plantarum in horto Joannis Herman pharmacopaei bruxellensis excultarum. Bruxellis , 1652; in-40. (2) Den Zorghvuldegen Hovenier en de oprechtepractycke , etc. Gendt, 1676; in-8e. (5) Vademecum sive lexicum vegetabilium usualium. Coloniae , 1679; in-16. (4) Dodonaeus cum Schrodero ambulans, sive breve utriusque compen- dium. Lovanii, 1695 ; in-16. (26) Belgique, après avoir joué un si grand rôle dans les pre- mières origines de la classification des plantes, point eul- minant de la science descriptive, resta étrangère à ses développements, alors que la Hollande y prenait la part la plus noble et la plus active. Grande leçon pour la postérité, et qui montre combien l’abandon des hommes de la science est fatal aux pays qui s’en rendent coupables. Mais tandis qu’au dix-huitième siècle, la patrie des Dodoens, des Clu- sius et des Lobel semble morte pour la science, que la bota- nique ne possède pas même un jardin à l’université de Lou- vain, en Hollande, au contraire, Paul Herman, Boerhaave, Van Royen et Wachendorf se signalent par l'originalité de leurs études en présentant de nouvelles classifications des végétaux, et Linné lui-même, attiré par la juste célébrité dont jouissait cette province dans le monde savant, venait y achever ses études, s’y fixait (1)et y publiait son système de la nature et ses immortels ouvrages, découvrant des mondes nouveaux à la science étonnée. La Belgique participa à peine à ce mouvement Ph que, et il fallut toute la supériorité de Rega pour fonder, vers 1740 ,-un jardin botanique à l’université de Louvain. Les écrivains belges de cette époque, Lucas (2), Durondeau (3), Caels (4), Poederlé (5), en conservant la nomenclature de . (1) Linné résida quatre années (de 1735 à 1739) en Hollande, chez Clifford, qui, à la recommandation de Boerhaave, le nomma directeur de son jardin botanique de Hartecamp, aux appointements d’un ducat par jour; il voyagea, aux frais de Clifford , en France et en Angleterre, (2) Essai sur les eaux thermales d'Aix-la-Chapelle. Liége, 1762; in-8°, (5) Mémoire sur les plantes les plus utiles des Pays-Bas. Bruxelles , 1772 ;in-40. (4) De plantis Belgii qualitale novicä praeditis. Bruxelles, 1774; in-40. (5) Manuel de l'herboriste et du forestier. Bruxelles, 1792 ; 2 vol. in-8°. (27) Dodoens, semblent ne pas avoir soupçonné l’existence de Linné et du grand travail scientifique qui s’opérait au- tour. d’eux. Est-ce ignorance? Nous ne pouvons le croire, un autre sentiment semble avoir été leur mobile, senti- ment généreux puisé dans les pensées les plus nobles du cœur de l’homme et qui l’absout de bien des erreurs : l’amour de la patrie. Fiers d’avoir vu la Belgique produire des hommes comme Dodoens, Lobel et Clusius, les savants belges du dix-septième siècle ne pouvaient se résoudre à abandonner leurs travaux. Aussi quand la science nouvelle vient s'infiltrer chez nous, c’est Lille, ville toute flamande, mais détachée de la mère patrie, qui en donne le signal, en produisant De Necker et Lestiboudois, les deux premiers botanistes belges qui aient aceueilli les innovations de Linné. | , . C’est en 1773 que parut, à Strasbourg, la Flore de la Flandre française de De Necker (1), où les plantes sont rangées suivant le système de Linné, et, en 1790, les Ele- menta botanica du même auteur. Né à Lille en 1730, Natalis-Joseph De Necker produisit son système l’année qui suivit la publication du Genera plantarum de Jussieu. Comme lui, il cherche à établir une classification naturelle des plantes qu’il divise en einquante-quatre familles, dési- gnées sous le nom de genres ; mais, à l'exemple d’Adanson, il n’admet pas de caractères systématiques, en sorte qu’au- cune classification ne vient coordonner ses familles. Les caractères de ses cinquante-quatre ordres, tirés principale- (1) Deliciae gallo-belgicae Sylvestres, 2 vol. petit in-8°, Argentorati, 1773. — C’est sans doute par erreur que cet ouvrage est indiqué comme ayant été publié en 1768, à moins qu’un titre nouveau n’ait été refait pour faciliter la vente de l'ouvrage. ( 28 ) ment du fruit, dérivent parfois des étamines, de la corolle, de l’inflorescence et même du lieu d'habitation, comme pour les plantes aquatiques. Il y a done là manque com- plet d’unité de classification et d’ordre, ce qui place son ouvrage bien au-dessous de celui de Jussieu. Mais, dans la détermination et la circonscription des genres, De Necker fait preuve de profondes études, de nombreuses, patientes et longues observations : là il devance son siècle, au point que la science moderne est forcée d'accueillir PRE tous les genres de sa création. | LT Porté par son esprit vers la chaétention naturelle des plantes, François-Joseph Lestiboudois, dans sa Botanogra- _ phie belgique, publiée en 1781 (1), divise le règne végétal en cinq ordres : les monopétalées, les polypétalées, les com- posées, les incomplètes et les clandestines formant en tout vingt-deux classes. Les monopétalées se subdivisent en cinq classes : 1° les campanulacées, 2° les gymnospermes, 3° les polymorphées et 4° les infundibulées; les polypétalées com- prennent : 5° les rosacées, 6° les bassinées, T° les crucifères;, 8° les étoilées et 9° les papillonacées; les composées se subdivisent en : 10° ombellifères, 11° flosculeuses , 42° ra- diées et 13° ligulées; les incomplètes fournissent : 14° les monoclines, 15° les monoïques, 16° les dioïques, 47° les liliacées et 18° les graminées; enfin, l’ordre des clandes- tines se subdivise en quatre classes : 19° les fougères, 20° les mousses, 21° les algues et 22° les champignons. Ce système, qui est une curieuse et intelligente modifica- (4) Botanographie belgique, par François-Joseph Lestiboudois. Lille, 1782 ;1 vol. in-8. Cet ouvrage a eu une seconde édition en l’an VII, aug- mentée de la Botanographie élémentaire et de la Botanographie uni- verselle, An VIT; 4 vol. in-8°, (29 ) tion du système d’après la corolle de Tournefort, est d’une extrême simplicité, et nous le citons avec d'autant plus de bonheur, que. c’est lui qui, il y a plus de cmquante ans, conduisait nos premiers pas dans les sentiers de la science. Reconnaissons cependant que la Botanographie belgique est plutôt la description des plantes cultivées alors dans les jardins botaniques, qu’une flore des plantes indigènes. C’est à cette époque qu’apparaît le véritable père de la flore flamande. En 1788, l’Académie de Bruxelles avait mis au concours une question sur les plantes indigènes non décrites dans les ouvrages de nos anciens botanistes. Fran- çois Roucel, d’Alost, entreprit d'y répondre et produisit son traité des plantes les moins fréquentes des environs de Gand, Alost, Termonde et Bruxelles (1), qui parut en 1792. C’est le premier ouvrage publié en Belgique suivant la no- menclature linnéenne. À la même époque, Rosin, disciple de Linné fils, éditait un herbier des plantes rares des environs de Liége (2). Peu après, en 1803, Roucel publiait sa Flore du nord de la France (3), rédigée suivant la méthode de Linné et dont les descriptions et la nomenclature sont em- pruntées à la Flore française de Lamarck. La Flore du nord de la France contribua beaucoup à vulgariser la science, et elle est le point de départ des Flores du Brabant, de la province d'Anvers et de la Flandre. La Flore du nord de la France signalait l'entrée du siècle (1) Traité des plantes les moins fréquentes des environs de Gand, Alost , Termonde et Bruxelles ; par F. Roucel. Bruxelles, 1792 ; in-8°. (2) Herbier portatif des plantes qui se trouvent dans les environs de Liége. Liége, 1791; in-8°. (3) Flore du nord de la France; par F. Roucel. Paris, 1805; 2 vol. in-8°. ( 30 ) et le réveil de la botanique dans notre pays. Peu après, les statistiques départementales donnèrent naissance à divers catalogues de plantes indigènes, qui furent l’origine de plusieurs de nos flores provinciales. En 1803, dans la sta= üstique du département des Deux-Nèthes , Dekin publiait le catalogue des plantes indigènes à ce département (pro- vince d'Anvers); l'abbé Hocquart écrivait, en 1804, celui du département de Jemmapes (Hainaut); Dossin , celui du département de l'Ourthe (Liége); en 1807, Lejeune, la liste des plantes du même département; enfin, G.-J. Edwards, de Bruges, préludait aux magnifiques travaux qui depuis ont illustré son nom, en publiant, en 1810, le‘tableau des plantes indigènes du Ass ens de la Lys Me occidentale). La Statistique florale du département de POurthe (ip de Liége) donna naissance à la Flore de Spa, dont le pre- mier volume parut en 1811 et le second en 1813. Placé au centre des montagnes du Franchimont, de ce charmant pays dont la végétation est si riche et si variée, doué d’une rare activité, d’un coup d’œil sûr et d’une grande connais- sance des plantes de son voisinage, le docteur Lejeune em- ployait à la botanique tous les instants que lui laissait sa nombreuse clientèle, et il transformait en herborisations les courses que sa pratique médicale l’obligeait de faire dans cette florissante contrée, Ne pouvant, à cause de sa clientèle, s’absenter pour herboriser à distance, le docteur Lejeune fut servi au-dessus de ses espérances par d’intelli- gents botanistes, et il put ainsi étendre le domaine de la flore de Spa au delà des limites de ses propres herborisa- tions. Colson lui fournit les plantes des environs de Liége et de l’Ourthe; de Thier et Wolf, celles de Spa; P. Michél, les riches végétaux de la Vesdre et de l’Amblève; Viltu, ceux de (51 ) Tongres; Nyst et Haenen, les plantes de la Campine et des environs de Maestricht, et M'° Libert, l’illustre botaniste de Malmédy, les espèces de cette région subalpine, en sorte que le docteur Lejeune put ainsi , au domaine de la flore par lui parcourue, adjoindre les plantes des contrées voisines des environs de Liége, Maestricht et Malmédy. A la même époque, J. Kickx père publiait sa Flore de Bruxelles , ou- vrage consciencieux fait avec un soin tout particulier, surtout en ce qui concerne la synonymie de nos anciens botanistes, et qui est devenu la base de la Flore du Bra- bant.- De son côté, Desmazières, que nous venons d’avoir la douleur de perdre au moment où nous venions de l’as- socier à nos travaux , complétait l'ouvrage de Lestiboudois, en publiant son Agrotographie du nord de la France, qu’il fit suivre plus tard par son Catalogue des plantes omises dans la Botanographie belgique et par ses Fascicules cryp- togamiques. Nous touchons au moment où la chnie de l'empire fran- çais amena la réunion des dix-sept provinces et la consti- tution du royaume des Pays-Bas , époque de grande vitalité pour la botanique dans toutes les parties de ce royaume. En 1814, tandis que abbé Hocquart publiait sa Flore du département de Jemmapes , Dekin, et avec lui M. Passy, qui depuis occupa une si haute position dans les affaires de France, mettaient au jour leur Florula bruxellensis ; le baron de Geer, depuis greffier de la seconde chambre des états généraux, éditait son Spicilegium des plantes des provinces septentrionales, et Kops continuait la pu- blication de la Flora batava. Peu après, Schuurmans- Stechovén publiait son Manuel de la flore batare; Mulder, son Elenchus de la flore de Leyde, et Van Hoorebeke, quatre fois couronné dans des concours solennels pour (32) l’herbier de la Flandre orientale, éditait son Memoire sur les orobanches, tandis que Mussche, savant botaniste, présentait, dans son Hortus gandavensis, le lableau des plantes observées par lui dans la Flandre orientale, ainsi que celui des plantes indiquées par Van Hoorebeke , auquel 1l prétait ainsi l'appui de son incontestable mérite. IL est fà- cheux que la science ait alors été induite en erreur par de fausses indications de naturalité, Le premier, nous avons signalé nos doutes à cet égard, et malgré toutes les déné- gations qui nous furent faites alors, malgré toutes les eri- tiques qui nous furent adressées pour n'avoir pas voulu croire à la naturalité de toutes les espèces indiquées, le temps est venu prouver qu’on ne peut regarder comme indigènes à la Flandre beaucoup de plantes que Van Hoo- rebeke prétendait y avoir rencontrées. = Bientôt après, M'° Libert dédiait à notre savant ami le docteur Lejeune, un genre d’hépatique à capsules uni- valves, qu’elle désignait sous le nom de Lejeunia; Nyst éditait, dans le Voyage souterrain à la montagne de Saint- Pierre de Maestricht, le catalogue linmnéen des plantes de ce plateau. Peu après, Van Hall publiait sa belle Flore des provinces septentrionales, et mon compagnon d'her- borisations, P. Michel, éditait par mes conseils son Agros- tologie belgique ; Schaffer mettait au jour sa Flore de Trèves; Bluff et Fingerhutt leur Compendium , et ce der- nier son précieux Tentamen des lichens de l’Eiffel,: pays jadis belge, au moins en grande partie; Kuyper faisait connaître les plantes des environs de Breda, Marchant, les orchidées du Luxembourg, De Cloet, les plantes des en- virons de Dinant. Tandis que Blume éditait sa magnifique Flore de Java et que Tinant préparait sa Flore du Luxem- bourg, Lejeune , avec Courtois, publiait son Compendium. (35 ) * Les événements de 1830, en séparant de nouveau les provinces des Pays-Bas, vinrent interrompre le mouve- ment vers l'étude des fleurs, et tandis que la botanique, après avoir quelque temps sommeillé chez nous, se ré- veillait avec une vigueur toute nouvelle, nos anciens frères du Nord nous donnaient un grand exemple en se consti- tuant en Société de botanique et en instituant des herbo- risations dans toutes les parties du territoire. Il ne m’ap- partient pas de vous entretenir des travaux des auteurs _ belges encore vivants; tous font partie de la Société dont nous inaugurons aujourd’hui les travaux, et la délicatesse m’empêche de faire ici leur éloge ; mais permettez-moi de vous exposer les résultats produits par la Société hollan- daise : ils vous montreront mieux que je ne saurais le dire ce que l’on peut attendre de vos propres efforts. L'installation de la Société destinée à la propagation de la botanique dans le royaume des Pays-Bas, a été pour ce pays l’ouverture d’une ère nouvelle. M. Van den Bossche, après avoir publié une énumération des plantes de la Zé- lande, a mis au jour la partie phanérogamique du pro- drome de la Flore batave, dont les mousses et les hépa- tiques ont été traitées par MM. Dosy et Molkenbroer, qui déjà avaient édité des travaux sur la cryptogamie des provinces bataves (1). M. Oudemans, dans sa belle Flore de la Néerlande (2), a publié une histoire complète de la phanérogamie du Nord. La Flore de la Frise a été entre- prise par M. Bruinsma (3); celle des environs de Leyde, (1) Bijdrage tot Flora cryptogamiea van Nederland. Leyden, 1844 et 1845. (2) De Flora van Nederland, 3 vol. in-8, avec fig. Harlem, 1859-62. (5) Flora Frisica, in-8°. Leeuwarden, 1840. 5 (54) par MM. Molkenbroer et Kerbert (1); celle d'Amsterdam, par MM. Rombouts et Merkus-Doornik (2); les Flores d’Utrecht, de Campen, de Nimègue et de Bois-le-Duc, par MM. Gevers (3), Bondam (4), Abeleven (5) et Van Hoven. M. Harting a publié les diatomées des Pays-Bas; MM. Van de Sande-Lacoste et Suringar, le catalogue des plantes de la Drenthe. De son côté, De Vrise publiait successivement sa Flore médicale (6) et sa Flore des jardins (7); Miquiel (8), ses Plantes vénéneuses des provinces septentrionales des Pays-Bas et sa Distribution des plantes bataves. Tels sont les résultats produits par la création de la Société hollandaise de botanique. Imitons, Messieurs, cet exemple de nos voisins et anciens frères; imitons surtout les exemples de nos devanciers, des Dodoens, des Lobel et des Clusius, des Hermann, des Boerhaave et des Van Royen, des Roucel, des Lejeune et des Tinant. Le jour qui nous rassemble est de bon augure; il marquera dans les fastes de la botaniquenationale. Tandis qu’assis au centre des dunes, au milieu des richesses de cette contrée aux plantes si curieuses, nous inaugurons les travaux de la Société de botanique de Belgique, dans le but de dilater le domaine de Flore, aujourd’hui, à cet instant même, on inaugure à Malines la statue du grand botaniste belge du seizième (1) Flora Leydensis ; in-8°. Lugd.-Bat., 1840. (2) Flora Amstelodamensis, in-8°. Amsterdam, 1852. (5) Gevers-Deynots, Flora van Utrecht. (4) Bondam, Flora Campensis. (5) Flora van Nijmegen; in-8°. Nymegen, 1848. (6) W.-H. de Vriese, Plantenkunde, etc. Leyde, 1835 et suiv. (7) Ibid., Tuinbouw Flora. (S) Miquiel, De Nor d-Neder landsche vergiftige Geiwassen ; ing. An- sterdam, 1838. 20 Ds 7, AE NS RE TN : (3 ) siècle, de l’immortel Dodoens. Entendez-vous le son loin- tain des cloches argentées ; entendez-vous le canon reten- tir et mille voix répéter le nom du père de la botanique? Unissons aussi nos voix pour célébrer ce grand jour et acelamer le Linné du seizième siècle; mais surtout accla- mons-le en proclamant son précepte : l’étude de la nature et l'observation , précepte qui a régénéré la science et qui doit être notre devise à tous et celle de notre Société. ? Ÿ , . LI = ee: è 2: Û LL ‘à À NUS, RTE : à - RATE ds * LS | LR HLUAAUTS ÿ 4AIOTE ALUE ra CN Dear: HE NB EAX hot: Toi Rp | DUPRNEX PUR ELITE nf sir de PAT ON. AUS EST TRE. AURAI CRT à 1 RCD Ed Pan à iuik ani PRES 0 érfae VROOR Ge s L : 17) : Fa w s" 11.1 HAT: Fi » h ‘ " # *u és 4 3 y « , # J. ne) ts Gi De r , x or. € Ne + Ft. 2r 1 AD LAIS UP ANPEZS + CPMIRERNT A tÜ 2RRUILE Au LEE HAN ne L2 : sa LAS A ‘ è | ÉTHET EE Al + Lt ( L HS Lt al nan hi 5 SUR fe ra R +» cu JŒEHel il PEUT . x OPUSCULES DE BOTANIQUE ET D'HISTOIRE NATURELLE; M. B. DU MORTIER, Président de la Société royale de botanique de Belgique. re FASCICULE II. MONOGRAPHIE DES SAULES DE LA FLORE BELGE. DÉCEMBRE 1862. + MINT LA A BIMakAD OMOME OA ; LV LS 3 + _. PE Le 4 _— # au al zonoumousdu. 2otneit 9 soute "nl SUR . 7 se | NITNEN LR ire » ei vinr ME 112822 4) DIT RPEL NET his + x” … e2YyT1 140)"1 : . 4 21 de ti re CET Fu ST as (1 VAUT € 5 : 1 Le at | Det 2OTON 2007 PACA l'udeh Stéréo tés ti « = 1} 1! - : : L iv : ni L 1E VE: 158: | , DEL RCLER LL EN 3 UE 2 4 Lo à TITLE ) LCA 7418. ; à 1 4 : Le ht { : ‘ : » » "11 e A : 12 4) té 5 Tr R LL t : us "à | | + Li . Li 4 7 F + ot »}10 tt . RES | Fabtpero | | | | 7 A fitirol Lt tr RL vob 057204 seal ft eo | > an cb gzs sipe CRETAINTICS - L | trv4 \irert t5}49) É : Out. Ju Tik Pia. li 130-145 ( FASCICULE IT. MONOGRAPHIE DES SAULES DE LA FLORE BELGE. De tous les genres de plantes phanérogames, le plus difficile est certainement le genre Salix; aussi son étude a-t-elle été souvent négligée et traitée d’une facon très- superficielle ou incomplète dans la plupart des flores. Les difficultés que présente cette étude résultent de deux points principaux, l’un organique, l’autre théorique : l’or- ganisation florale des saules et le défaut d’une bonne mé- thode de elassification des nombreuses espèces qu’ils ren- ferment. Dans leur organisation florale, les saules offrent cette double particularité d’être dioïques et de fleurir, pour la plupart, avant les feuilles, ou du moins avant le complet développement des feuilles. L'arbre ne possède donc jamais la réunion de ses caractères spécifiques, en sorte que, pour former cette réunion, il faut étudier chaque espèce sur rl Fb2 ( 40 ) deux pieds différents et observer ces deux pieds à diverses époques de leur végétation, ce qui offre les plus grandes difficultés quand on travaille sur des plantes à l’état sau- vage. Celui qui s’adonne à l’étude du genre Salix n’a done qu’une chose à faire, c’est d’en former un jardin spécial, afin de pouvoir les étudier chaque jour, comme je l'avais fait au Jardin botanique de Tournay. | La seconde difficulté fondamentale consiste dans lab- sence d’une bonne méthode de classification des saules. Il existe dans ce genre de grandes coupes naturelles connues de tous les paysans, de tous les jardiniers et délaissées- par les botanistes : les marceaux, les osiers, les hélices ou verdiaux, les saules, etc., divisions tellement tranchées qu’elles se distinguent au premier coup d'œil et qu’il est impossible de les confondre. Ces groupes sont naturels, et c'est à les conserver que doit tendre la botanique transcen- dante; mais la difficulté est de trouver le caractère qui en unit les espèces et qui distingue entre elles ces divisions naturelles. En outre, il est à désirer que le caractère dis- tinctif des groupes s’applique aux fleurs des deux sexes, aux plantes mâles comme aux plantes femelles, et si à cela on pouvait adjoindre une diagnose tirée de la végétation, on arriverait à déterminer facilement le groupe à toutes les époques de la végétation et à rendre l’étude de ce genre. infiniment plus facile : c’est à quoi j'espère être arrivé. Différents organes ont été successivement proposés pour. servir de base à la classification des saules : les feuilles, les ovaires, les écailles du chaton, l’époque de la floraison et le nectaire, à quoi nous ajouterons l’évolution des feuilles. Linné, qui, le premier, entreprit de coordonner ce genre, prit pour base d'étude les feuilles, qui sont glabres ou ve- lues, entières ou dentées en scie. Mais un examen plus (41) approfondi de ce genre n’a pas tardé à démontrer que là villosité et la denture des feuilles constituent des carac- tères souvent incertains et rompant les rapports essentiels des espèces. C’est ainsi que le S. vitellina et le S. alba, deux plantes tellement voisines que plusieurs les regardent comme de simples variétés, sont, dans la classification linnéenne, rejetées aux deux extrémités des saules. Dans la nécessité de recourir à un autre système, Wah- _ lemberg (1) crut pouvoir employer la considération des ovaires pédicellés ou sessiles, velus ou glabres, et Se- ringe (2) y ajouta celle de la longueur ou de la brièveté du style. Cette distribution offre l'inconvénient de ne pouvoir s'appliquer qu’aux plantes femelles et de laisser ainsi les fleurs mâles sans classification. En outre, certaines espèces ont l'ovaire sessile au commencement et pédicellé à la fin de la floraison, et d’autres, comme le S. phylicifolia, of- frent des variétés à ovaires glabres et à ovaires velus. Par- dessus cela, cette ordonnance à l’inconvénient de rompre les rapports naturels des espèces. Wahlemberg lui-même en faisait l’aveu lorsqu'il disait : Methodum extruxi quae nimis artificialis mullis videbitur. Seringe, de son côté, sans abandonner la classification d’aprèsles ovaires, y ajouta la considération de l’époque précoce ou tardive des cha- tons (3), caractère incertain s’il en fut jamais : car qui dira où s'arrête le chaton précoce et où commence le chaton con- temporain ou tardif. Il y a là, dans les saules, des nuances a ——]——_——————————————_———————_—"— — ———" .— —————— ————— (1) Wahlemberg, Flora laponica. Berolini , 1812. (2) Seringe, Essai d'une monographie des saules de la Suisse. __ (5) Les caractères des groupes revisés par Seringe se trouvent dans sa Collection des saules de 1824 et dans le Botanicon gallicum de Duby, pp. 425 et suiv. | (82) indéfinissables et qui ne permettent pas de baser une mé- thode sérieuse sur une considération aussi peu tranchée. En cherchant, il y a quarante ans, à coordonner ce genre si difficile, j’eus le bonheur de fixer mon attention sur un organe dont l'importance avait jusque-là passé inaperçue, le nectaire, et de voir que cet organe conserve très-bien les groupes naturels et populaires dont nous avons parlé. D'abord , le nectaire appartient à toutes les fleurs de saule, aux femelles comme aux mâles, et quoique d'ordinaire plus développé dans celles-ei, il ne manque jamais dans les fleurs femelles, où, bien que quelquefois à Pétat rudimen- taire, 1l existe néanmoins et présente les mêmes caractères que dans les fleurs mâles. Cependant, comme il est beau- coup plus développé dans celles-ci, où il semble s’être accru en raison de l’avortement du pistil, c’est par les plantes mâles qu’il convient de commencer les observations, afin que l'œil exercé trouve ensuite facilement les nectaires dans les fleurs femelles. | Le nectaire présente, dans les fleurs du saule, trois dispositions différentes, qui peuvent se réunir en deux groupes, si l’on envisage sa situation relativement aux or- ganes générateurs. Chez les marceaux et les osiers, il se compose d’une seule pièce allongée et terminée par la glande nectarifère. Dans ce cas, cet organe unique se trouve placé à l'opposé de l’écaille florifère, c’est-à-dire entre l’axe du chaton et les organes générateurs, de façon que les étamines ou le pistil sont placés à côté du nectaire. Au contraire, dans les saules proprement dits, il existe deux lames nectarifères distinctes, l’une située à la place que nous venons d'indiquer, l'autre entre les organes géné- rateurs et l’écaille florifère; en sorte qu'ici les étamines et l’ovaire sont insérés au centre du nectaire. Enfin, dans (4) le S. pentandra, cet organe est cupuliforme, à peu près comme dans le genre Populus, et 1l entoure les étamines ou le pistil. Voilà donc trois formes de nectaire : unique, géminé ou cupuliforme ; et deux dispositions des organes générateurs relativement au nectaire : linsertion latérale ou centrale. _ Les divisions tirées de ces rapports des organes géné- rateurs, relativement au nectaire et de la forme de celui-ci, offrent l’avantage d’être entièrement en harmonie avec les groupes fondamentaux populaires; elles conservent ces groupes et les séparent les uns des autres, de manière à former, dans le genre inextricable des saules, des sous- genres présentant une classification à la fois naturelle et facile. D’après ces considérations, dans un mémoire (1) faisant partie de la première livraison des Bijdragen tot de Natuurkundige Wetenschappen, éditées à Amsterdam par Van Hall, Vrolik et Mulder, j'ai présenté une classi- fication nouvelle basée sur le nectaire, et, formant mes coupes d’après les modifications qu'offre cet organe, j'ai établi dans le genre Salix eimq sous-genres, savoir : Les saules proprement dits qui ont deux nectaires, sous le nom d’Amerina; les marceaux qui n’ont qu'un seul nectaire, sous celui de Vetrix, tandis que des osiers j'ai fait le sous-genre Vimen, des verdiaux, le sous-genre Helix, et des saules alpins, le sous-genre Chamaetia (2). _ Peu après la publication de cette classification des (1) Verhandeling over het geslacht der 1wilgen (Saurix) en de natuur- lijke familie des AMENTACEAE; medegedeeld door B.-C. Du Mortier, te Doornik. Amst., 1825, in-8o. (2) Bijdragen tot denatuurkundige iwetenschappen. Amsterdam, vol. F, p. 9». (RE ) saules, mon savant ami feu M. Guill. Koch mit au jour son intéressant commentaire sur les saules d'Europe (1). Ayant remarqué que certaines espèces de saules ont les écailles du chaton entièrement unicolores et herbacées, tandis que dans d’autres ces mêmes écailles, herbacées à la base, sont sphacelées et noires à la partie supérieure, Koch prend pour base première de sa classification des saules les écailles des chatons concolores ou discolores, persis- tantes ou caduques. Mais comme les espèces à écailles discolores forment plus des cinq sixièmes du genre, il faut recourir à d’autres organes pour y établir des subdi- visions; M. Koch appelle donc à son aide des caractères dans le genre de ceux de Seringe : la situation des cha- tons, les capsules soit pédonculées soit sessiles ou cour- tement pédonculées et la couleur de l’écorce intérieure, caractères ou incertains et non déterminés, ou nullement diagnostiques qui constatent l'insuffisance de la méthode. M. Borrer (2) a voulu améliorer ce système, mais il n’a pas réussi à lui donner l’unité sans laquelle une classiti- cation manque de clarté et est nécessairement embrouillée par l’appel de caractères non comparatifs. Ces considérations ont sans doute frappé M. Élias Fries, en Jui faisant donner la préférence à la coordination basée sur le nectaire. Dans son Commentaire sur les saules (3), (1) De Salicibus europaeis Commentalio, auct. G. Koch. Erlang, 1828, in-8°. Les groupes formés par Koch sont encore exposés dans sa Flore d'Allemagne. (2) Borrer, dans Babington, Manual of British Bolany, p. 298. (3) Commentatio de Salicibus in Mantisa prima. Lundae et Upsaliae, 1832, in-8°. Ni les Novitiae de Fries, ni ses Mantissae ne se trouvent en Belgique. J'ai done dù citer ce dernier ouvrage d’après les autres ouvrages de Fries lui-même. (45) ce savant propose de diviser le genre Salix en cinq sous- genres, d’après la considération du nectaire. Des saules à deux nectaires, il forme le sous-genre Amerina; il donne aux verdiaux le nom d’Helix; aux osiers, caractérisés par la présence d'un seul nectaire, le nom de Vetrix; aux marceaux celui de Capraea, et des saules alpins il forme le sous-genre Chamelix. Cette classification a été suivie ou indiquée par beaucoup d'auteurs. Son identité avec celle que je vais présenter: m’impose le devoir de répondre d'avance à une accusation qui peut-être ne manquera pas de m'être adressée, celle d’avoir fait mienne la coordination de M. Fries, ses dia- gnoses et ses sous-genres. En effet, lorsque j’eus con- naissance de cette classification, je fus surpris de la coïncidence des observations et des désignations, et je me demandai lequel de nous deux avait été précédé par l’autre. Il fallut donc recourir à l'examen de priorité. Or il se trouve que la classification du savant suédois a paru d’abord dans sa première Mantissa, publiée en 1832, et qu’elle a été reproduite par lui en 1835, dans son Corpus florarum provinciarum Sueciae, ensuite, en 1840, dans le journal suédois Botaniska Notiser de Stockholm, puis, en 1846, dans sa Summa vegetabilium Scandinaviae, tan- dis que mon travail sur le genre Salix a été édité avec la première livraison des Bijdragen de Van Hall, Vrolik et Mulder, laquelle a paru en 1895 (1), c’est-à-dire sept ans (1) Le titre du premier volume des Bijdragen tot de natuurkundige we- * tenschappen porte la date de 1826; mais ce titre a été fourni avec la fin du volume, tandis que les premières livraisons ont paru en 1825. Les titres portant la date de 1826 et destinés à remplacer ceux de 1825, ont été fournis avec la dernière livraison du premier volume, ainsi que peuvent encore s’en assurer ceux qui ont conservé l'ouvrage en livraisons. \ (46) avant la première publication du savant suédois sur les saules. Une coïncidence existe donc entre nous, mais ce serait bien à tort qu’on m’accuserait d’avoir fait mienne la division du genre Salix proposée par M. Fries, ses sous- genres et leurs caractères. | En indiquant les avantages que présentent les sous- genres formés d’après la considération du nectaire , or- gane commun à toutes les fleurs, soit mâles, soit femelles, et conservant les rapports naturels des espèces, nous avons parlé d’un caractère tiré de la végétation et qui est de nature à simplifier l'étude des saules, En effet, en con- tinuant à étudier ce genre si difficile, nous eùmes le bon- heur d’observer des différences notables dans la préfolia- tion des divers groupes de saules. On sait combien est grande en botanique la valeur de l’évolution des organes comme synthèse, et combien la forme qu'elle affecte est d'ordinaire invariable dans un genre ou mêmé dans une famille. Or, dans le genre Salix, les marceaux et les ver- diaux présentent une préfoliation équitante, tandis qu’elle est révolue dans les osiers et convolute dans les amérines. Voici donc un caractère supplémentaire facile à observer et d'autant plus important, que les fleurs de la plupart des saules s’épanouissant au premier printemps avant les feuilles, 1l sera par là possible de ramener une espèce à son sous-genre, après que les fleurs seront passées. Tandis que la plupart des flores du pays ne contiennent qu’un petit nombre d'espèces de saules, la monographie suivante, extraite de mes manuscrits sur la flore de Bel- gique, renferme les diagnoses d'environ quarante espèces; encore ai-je retranché celles indiquées par Van Hoore- beke et non retrouvées depuis, lesquelles comme je l’ai déjà dit, doivent être rejetées, ainsi que quelques espèces (47) _incertaines de Dosin et de Tinant. En voyant ces nom- breuses plantes, on pourrait croire que nous y avons élevé des variétés au rang d’espèces, afin de grossir le nombre de celles-ci. Il n’en est rien cependant, et nous pouvons affirmer la validité de toutes ces espèces, dont la moins caractérisée est le S. vitellina de Linné. Je ferai remarquer d’ailleurs qu’en 1827, j'ai confronté toutes les espèces cri- tiques de la flore belge avec l’herbier de Linné; ce qui prouve avec quel soin la flore belge a été étudiée du temps du royaume des Pays-Bas, par les botanistes de cette époque. Dans l’étude des espèces du genre Salix, trop souvent on confond des plantes voisines, réellement distinctes, plutôt que d’en rechercher le caractère séparatif, cela provient de ce que parfois on apporte un examen trop superficiel aux diverses espèces de saule. C'est ainsi que les botanistes allemands ont confondu le S. helix avec le S. purpurea, toutes deux monandres, tandis que si l’on eût bien étudié ces espèces, on eût vu que la dernière diffère de l’autre par un caractère aussi solide que facile, ses écailles florales renversées. De même le S. triandra, un grand arbre à rameaux flexibles et tenaces, a été con- fondu par eux avec le S. amygdalina, qui est un arbrisseau à rameaux fragiles. C’est encore ainsi que beaucoup de botanistes ont confondu toutes les espèces d’osiers, parce qu'ils ont négligé d’en observer les stipules, caractère fon- damental pour les espèces de cette section, et sur l’étude duquel on ne peut assez appeler l'examen. Quand les bota- nistes auront fixé leur attention sur ce genre, en étudiant les caractères tirés du nectaire, des écailles, de la pré- foliation et des stipules, ils détermineront facilement les saules et retrouveront sans peine toutes les espèces men- tionnées dans ce travail. (48) En offrant aujourd’hui à mes savants confrères cette monographie synoptique du genre indigène le plus mal connu et le plus difficile de la phanérogamie, je n’ai qu’un but, celui de leur en faciliter l’étude, et, en leur don- nant un spécimen du synopsis de la flore belgique que je compte publier bientôt, leur montrer l’avantage que pré- sente la méthode diagnostique par sous-genres sur la mé- thode dichotome des auteurs français, qui est un labyrinthe où l’on marche les yeux bandés. Ils trouveront, j'espère, qu’au moyen de cette méthode synthétique, l’étude des saules, jadis si ardue et si compliquée, n’est pas plus dif- ficile que celle des autres plantes phanérogames. J’ai cité avec soin les figures de l'excellente monogra- phie de notre savant confrère, M. Wesmael; cet opuscule est indispensable à ceux qui veulent s’adonner à l'étude des saules indigènes : 1l est comme le préambule du tra- vail que je vais présenter. . nés d (49) SALICUM FLORAE BELGICAE rs 4 MONOGRAPHIA SYNOPTICA. — | Faut. SALICINEAE, Loiseleur de ra | (Dmrt,, Bijdragen tot natuurkunde, 1825, p. 45.) hi = “ Analysis generum. Amenti squamae integrae. Stamina 1-5 . . . SaLix. Amenti squamae integrae. Stam. 42. Styli tot quot stigmata cristata . . . . . ses és, 0 MIPorcLEs: Amenti squamae laceratae. Siaitis 8. Styli O. Stigmata laminata . , . … . . . . . , . TRemurA. SALIX, Lin. CONSPECTUS SECTIONUM ET SUBGENERUM. $ 1. CAPRISALIX. — Nectarium simplex unilaterale; stamina è latere nectari. Nectarium cuneatum. Stam. 2. libera, antheris deflora- tis luteis. Praefoliatio aequitans. . . . sde au les: VÉUNES Nectarium lineare. Stam. 2. basi tie antheris defloratis luteis. Praefoliatio revoluta . . . . . . . . 2. VIMEN. Nectarium cuneatum, Stamen unicum vel 2 monadelpha, antheris defloratis nigris. Praefoliatio aequitans . . . . 3. HELICE. $ 2. VITISALIX:— Nectarium geminatum vel circulare ; stam. è centro nectar ii. Nectarium bilamell. acutum. Amenta terminalia. . (Exot.) CHAMÆTIA. Nectarium bilamellatum obtusum. Stam. 2-3. . . . . 4. AMERINA. Nectarium cupuliforme indivisum. Stamina 4-8. . . . 5. LyGus. (50) Series I. — CAPRISALIX Dmrt., Bydragen tot Natuurkunde, 1825, p. 55. Nectarium simplex, unilamellatum, squamae adversum; lamella inter positiva nulla. Genitalia è latere nectarii orta. Subgenus 1. — VETRIX Dmrt., Bydr., L. c. (1825); Prodr., p. 11 (1827) Fries, Mant. I, (1832) pro parte. Stamina 2 libera. Antherae defloratae luteæ. Nectarium cuneatum. Squamae discolores. Folia praefolialione aequitantia. a. Ancubaceae Dmrt., Prodr., p. 12. Brevistylae, stipulis lineraribus. 4. S. rePens Lin! depressa, foliis elliptico-lanceolatis sub- integris supernè nudiusculis, amentis fructiferis ovatis. — Wesm., Saul., fig. 16. D ÿ. Hab. in ericetis humidis! Suffrutex polymorpha. Fol. subacumi- nata , infernè sericea. 2. S. incuracea Lin! decumbens, foliis elliptico-lanceolatis subintegris supernè laevibus, amentis fructiferis eylindricis. D 5. Hab. in paludibus turfosis non frequens! S. Angustifolia Wulf. Fo- lia supernè convexa. 3. S. ROSMARINIFOLIA Lin.! erecta, foliis lineari-lanceolatis integerrimis strictis infernè sericeis, amentis ovatis.— Wesm., Saul., fig. 17. D 4,5. Hab. in ericetis spongiosis Frisiae (Meese.), Gelriae (Gorter), Hollandiae (Van Hall). — Folia margine plana, in acumen rectum atte- nuata. L. S. ARGENTEA Smith! erecta, foliis rotundato-ovatis sub- revolutis integris utrinque ramulisque argenteo -sericeis. — Wesm., Saul., fig. 18. b 5. Hab. in arenà dunarum Flandriae! Zeelandiae! Hollandiae! Gelriae! — Tota micans et speciosa. b. Capreae Dmrt., Prodr., p. 11. Brevistylae, stipulis reniformibus. 5. S. acumINATA Smith! foliis lanceolato-oblongis undula- (51) tis acuminatis infernè tomentosis, stigmatibus indivisis stylum aequantibus. P 4. Hab. in sylvis humidis passim! S. holosericea Van den Bosche, Zeel. — Caulis erectus sequentibus humilior. Stigmata filiformia. Stipulae reniformi-semicordatae. 6. S. Carrara Lin! gemmis glabris, foliis ovatis undulato- crenatis supernè glabris, infernè tomentosis. — Wesm., Saul., fig. 13. b 4. Hab. in sylvis frequens! S. w/mifolia Thuil. — Arbor mediocris. Folia magna. Amenta praecocia crassa. 7. S. cixerea Lin! gemmis incanis! foliis obovatis subinte- gris infernè reticulato-venosis hirtis. — Wesm., Saul., fig. 14. D 4. Hab. in sylvis humidis frequens! S. acuminata Hoffm. non Sm. S. Hoffmanniana BI. et Fig. — Folia infernè rubiginosa. Species gem- marum Canitie notabilis. 8. S. AuRITA Lin! gemmis glabris, foliis obovatis undulato- serratis rugosis utrinque villosis, stigmatibus sessilibus emar- ginatis. — Wesm., Saul., fig. 15. D 4 Hab. in sylvis frequens! S. rugosa Ser.! — Frutex ramis im- plexis. Folia cinerea mucrone adunco. 9. S. pepressA Lin! gemmis glabris, foliis obovatis acutis adultis glaberrimis, stigmatibus bifidis. Pb 4, 5. Hab. in salicetis Limburgii (Membrede!) S. Starkeana Willd.— Priori valdè similis, sed folia adulta integerrima plana, surculorum vero undulato-serrata. C. Phylicifoliae Dmrt., Prodr., p. 12. Longistylae, capsulà pedunculatà. Stipulae reniformes. 10. S. nicricans Smith! foliis elliptico-lanceolatis undulato- crenatis supernè glabris, infernè glaucis, ovariis lanceolatis glabris. P 4,5. Hab. in pratis turfosis Rhenlandiae (Wirtg.) in salicetis Flan- driae (Musche'), Limburgii sept. (Membrede!), Brabantiae (Wesmael). (922) d. Daphnoïdeae Dmrt., Prodr.. p. 12. Longistylaëé, capsulà sessili, Stipulae semicordata. 41. S. arsuscuza Lin ! amentis serotinis foliatis, foliis oblongo- ovatis, mucronatis infernè glaucis. D 4,5. In nemoribus Francimontanis propè Juslenville (Lej! Michel! ). — Frutex 2-3-pedalis, ramis abbreviatis. Folia supernè atro-viridia lucida. 42. S. paranoïes Vill. cortice pruinoso, foliis nitidis in- fernè glaucis, amentis praecocibus crassis. — Wesm., Saul., fig. 10. D 5, 4 In convallibus subalpinis Arduennae Luxemburgensis propè Echternach (Tinant!}), Treviris (Lohr), in sylvis Brabantiae ad Peuthy. (Wesmael!) — S. Praecox Hoppe. S. cinerea Willd. S. pomeranica Wild. — Rami rore caesio cinerascentes. Flores praecocitate notabiles. Subgenus II. — VIMEN Dmrt., Bydr., p. 56 (1825); Prodr. FI. Belg., p. 12 (1827); Vetrix, Fries (1832), pro parte. Stamina 2 basi monadelpha. Antherae defloratae luteae. Nectarium uni- lamellatum lineare. Folia praefoliatione revoluta. a. Véminales. — Bracteae discolores. * Stipulae dilatatae. 45. S. sriuzaris Smith! foliis latè lanceolatis repandis su- pernè pubescentibus, stipulis semicordato-lanceolatis petiolum aequantibus. b 5, 4. Secus ripas Tornacesii! Flandriae! Ilollandiae (Wenck), Zee- landiae (Van den Bossche), Gelriae (Abeleven). — Rami tomeniosi erecti. 44. S. Surrniaxa Wild. foliis oblongo -lanceolatis undulatis denticulatis infernè sericeis, stipulis semicordato-reniformibus. D 4, 5. Ad ripas fossarum passim ! 45. S. SEeriNçrana Gaud. foliis latè lanceolatis crenatis su- pernè pubescentibus, stipulis ovatis acuminatis, capsulis pe- dicellatis. P 4, 5. In sepibus humidis passim! S. lanceolata Seringe! S. holose- ricea Ser. sal. ex S! — Capsulae pedicellus nectario duplo longior. Stylus elongatus, stigmatibus bifidis. (55) 46. S. mozuissia Ehrh. foliis lanceolato-linearibus subun- dulato- erenatis supernè glabriusculis, stipulis ovatis acutis, capsulis sessilibus. B 4, 5. Ad ripas Vesae! Mosae (Dossin), Rheni (Boen.) S. Pubera Koch. — Pubes foliorum lutescens ut et amenti squamarum. ** Stipulae elongatae. _ 47. S. eLonGarA (cuspidata Dmrt! Prodr., p. 15) foliis lan- ceolatis acuminatis erenatis supernè glabris, stipulis lineari- lanceolatis petiolatis. D 4, 5. Ad ripas fossarum Flandriae! S. fissa Ser. Dec. nec Hoffm. — Stylus elongatus ; stigmata indivisa. 18. S. vmmaus Lin! foliis linearibus subrepandis inferné ” sericeis, stipulis linearibus deciduis. — Wesm., Saul., fig. 11. bp 5, 4 Secus fossas frequens! — Folia margine revoluta integra. Rami stricti. | 49. S. repanDa Dmrt! Prodr., p. 12, foliis longè lanceolatis repandis supernè glabriuseulis, stipulis squamiformibus citù deciduis. p 5. In salicetis ad fl. Vesdre! — Folia infernè sericeo-argentea. Amenta coetanea Cylindrica. 20. S.Croweana Sm! foliis ovato-ellipticis subserratis glabris infernè glaucis, staminibus monadelphis. 2} 4, 4. 1n palustribus turfosis propè Tornacum! — Frutex humilis. Rami fragiles. b. @leifoliae. — Bracteae concolores. 94. S. eLagacnos Scop. foliis linearibus margine revolutis infernè tomentosis, ovario glabro. D 5. In paludibus subalpinis Arduennae Francimontensis (Lej.!) Luxem- burgüi Echternachtensis (Tin!) S. incana Schr.—Wesm., Saul., fig. 7.S.ri- paria Willd. S. lavandulaefolia Seringe! S. rosmarinifolia Gouan, Lej. nec Lin! — Folia supernè puberula. Stamina monadelpha. 99. S. mwrormagrouia Thuil. foliis lanceolatis longè acumi- (54) natis obscurè denticulatis demum glabratis, amenti squamis persistentibus. — Wesm., Saul., fig. 6. Pb 4,5. Ad ripas Scaldis, Sennae, Mosae (Wesmael), Rheni (Wirtg.). — Rami olivacei. Folia plana. — S. violacea Hollandre, fl. Moselle. Subgenus III. — Heice. — Helix Dmrt., Bydr., 1. c., p. 56 (1825), Fries (1832). Nectarium unilamellatum laterale. Stamen unicum quadriloculare vel stamina 2 monadelpha. Antherae purpureae defloratae nigrae. Praefoliatio aequitans. 23. S. ruBRA Smith! foliis lineari-lanceolatis concoloribus adultis glabris, stipulis lineari-lanceolatis saepè nullis. — Wesm., Saul., fik. 9. | B 4, 5. Ad ripas fluviorum in Arduennà passim! — Stamina ad apicem usque saepe connata. Stigmata ovata indivisa. 24. S. ouvacea Thuil. erecta, amentis monandris coetaneis crassis, stigmatibus linearibus divisis. PB 4, 5. In salicetis Flandriae (Mussche! Hoor.!) S. forbiana Smith! — Folia lanceolata acuta denticulata glabra. 25. S. Heux Lin! erecta, amentis monandris praecocibus gracilibus, squamis patulis, stigmatibus linearibus. PB 5, 4. Ad ripas fluviorum! — Arbor mediocris, ramis luteo-caëshs. Squamae nunquam deflexae! S. Monandra var. Hoffm. 26. S. purpurea Lin! decumbens, amentis monandris prae- cocibus, squamis deflexis. — Wesm., Saul., fig. 8. P 5,4. Ad ripas fluviorum in montosis! — Squamis deflexis a priori- bus quibuscum confunditur distinctissima, S. Monandra var. Hoffm. Series II. — VITISALIX. Dmrt., Bydr., L. c., p. 56. Nectarium bilamellatum vel circulare. Genitalia à centro nectari orta. Subgenus IV. — AmeriNA Dmri,, I. c. (1825), Prodr., p. 12 (1827). Fries (1832). Nectarium bilamellatum obtusum, lamellà unà squamae oppositivà , altera interpositivà. Stamiua 2-3. Amenti squamae concolores. Praefoliatio con- voluta. a. Triandrae. Dmrt. Prodr., 1. c. Stam. 3. Amenti squamae con- É colores persistentes. 27. S. amycpauina Lin! frutex, foliis oblongis basi rotundatis, ramis fragilibus laevibus, stipulis trapeziformibus, ovariis glaberrimis. — Wesm., Saul., fig. 5. P 4, 5. In sylvis humidis frequens! Folia serrata glabra. Stipulae maximae. Rami nitidi laeves. 28. S. rusercuLaTA Dmrt! Prodr., 1. c. frutex, ramis tuber- eulatis, foliis longé lanceolatis, amentis ovato-cylindricis, ova- riis sericeis. P 4, 5. Ad ripas Scaldis propè Tornacum, rara! — Folia supernè glabra , infernè puberula. An hybrida proles ? 29. S. unpucatTa Ehrh. frutex, ramis laevibus, foliis lan- ceolatis undulatis, amentis cylindricis, ovariis pubescentibus. D 4, 5. Ad ripas Mosae et Vesae (Lej. Michel!), Mosellae et Rheni (Wirtgen). — Folia denticulata glabra, Vimina praestantissima. 50. S. rrianprA Lin! arbor, ramis tenacissimis, foliis lineari- oblongis, amentis cylindricis , ovariis glabris. D 4, 5. Ad ripas fluviorum passim! — Arbor excelsa, corticem quo- tannis more Platani abjiciens. Folia basi cuneata. b. Diandrae. Siam. 2. Amenti squamae concolores ante maturitatem fructus deciduae. 51. S. BaByLonica Lin! ramis longe pendentibus, foliis lan- ceolatis rectis. — Wesm., Saul., fig. 4. P 5. Ex Oriente, nunc ad pagos frequens. 32. S. cocuceaTa Dmrt! Prodr., p. 13. ramis longe pen- dentibus, foliis lanceolatis cochleatis canaliculatis. D 5, 4. In aquosis Flandriae reperta (Van Hulthem!) — Prioris forsan hybrida proles. 35. S. azpa Lin! foliis sericeis elliptico-lanceolatis utrinquê ( 56 ) attenuatis serratis, ovariis subsessilibus glabris, stigmatibus subsessilibus bipartitis. — Wesm., Saul., fig. 5. D 5. In sylvis et secus vias ubique! — Arborelata.Stamina basi clavata. 34. S. vrrezuna Lin! foliis lanceolatis utrinquè attenuatis glanduloso-serratis demum glabris, ovariis subsessilibus gla- bris, stigmatibus subsessilibus emarginatis. D 5. In paludosis ! — Frutex nec arbor. Rami maximé flexiles, paten- tes, cortice vitellino. Stamina basi pilosa. Priori nimis aff. 35. S. peciPiens Hoffm. foliis ramulorum infimis latè- obo- vatis obtusis, petiolis subglandulosis, ovariis pedicellatis. D 5. Ad ripas fluviorum! — Rami testacei illinito-nitidi, gemmis atro- fuscis. Folia floralia obovata. 56. S. Russectana Smith! ramis flexilibus, foliis lanceolatis acuminatis serratis glabris, ovariis pedicellatis subulatis. D 4, 5. In palustribus et ripas! — Arbor excelsa, folia juniora pilosa. Stipulae acuminatae. Rami tenacissimi. Amenta laxa viridia. 57. S. Frais Lin! foliis ovato-lanceolatis acuminatis ser- ratis glabris, petiolis glandulosis, ovariis subsessilibus ovatis. — Wesm., Saul., fig. 2. D 4,5. In palustribus et sepibus humidis! — Arbor excelsa, ram rufescentes tortuosi, basi fragiles. Stamina 2-5. Subgenus V.— Lveus. — Salicater Dmrt. Prodr., p. 14. Nectarium urceoliforme indivisum. Stamina 4-8 è centro nectarii oriunda. Amenti squamaë concolores. Praefoliatio-convoluta. 58. S. cusrinara Schultz. 4-b-andra, foliis oblongo-lanceolatis cuspidatis, stipulis semicordatis obliquis. — Wesm., exsicc ! D 5. In pratis paludosis sylvaticis Brabantiae (Wesm!).— $. tetrandra L. » 39. S. penranpra Lin! 5-10-andra, foliis ovatis acuminatis glanduloso-crenatis, stipulis aequilateris ovato-oblongis rectis. — Wesm., Saul., fig. 1. D 5. In bhumidis Francimontanis (Lej.) et propè Mosaetrajectum! in dunis Hollandiae (Van Hall). — Arbor mediocris speciosa. OPUSCULES : DE BOTANIQUE ET D'HISTOIRE NATURELLE: PAR M. B.-C. DU MORTIER, LE L Président de la Société royale de botanique de Belgique. re FASCICULE III. DISCOURS SUR LES PROGRÈS DE LA CLASSIFICATION DES PLANTES, JUSQU’A A.=L. DE JUSSIEU. L 1863. Extrait “a Bulletins de la Société no de CRAN de Belgique, tom. IL, n° 2. oc LES A « - FER SE Ni | t'E 42 » L : Lsre (l : ‘ PT 4 1 : VTT "nya {az th 3 à 112 4 vita LRELELT* ä , î He « : 4 ' : L'Hft 4 + ” La à! À + à AT ts , * n°" 4 , ni & { à L Pa DISCOURS SUR LES PROGRÈS DE LA CLASSIFICATION DES PLANTES, JUSQU'A A -L. DE JUSSIEU, PRONONCÉ EN LA SÉANCE PUBLIQUE TENUE A THUIN, LE 21 juin 1865. MEssiEurs, L'étude de l’histoire naturelle, à laquelle nous devons la connaissance des êtres qui couvrent notre globe terrestre, comprend deux points de vue différents, celui de la con- naissance des espèces et celui de leur coordination : l’ana- lyse et la synthèse. L'homme qui s’adonne à cette étude commence d’abord par chercher à distinguer entre elles les diverses espèces de plantes ou d'animaux, à assigner les différences qui les séparent, les particularités qui les carac- térisent ; mais bientôt le nombre des êtres s’accroissant, il éprouve le besoin de coordonner les espèces qui ont entre elles de l’affinité, de les classifier par genreset par familles, d’y trouver des coupes d’ordre supérieur, des classes où ces familles et ces genres viennent se placer d’une façon naturelle. Dans le règne animal, ces groupes, faciles à saisir, S’aperçoivent au premier examen. Les quadrupèdes, les oiseaux, les reptiles, les poissons, les insectes, les mol- lusques , sont distingués par des caractères si apparents, ( 60 ) que le vulgaire même ne saurait s’y tromper, et dans chacun de ces groupes, les familles ont des caractères telle- ment tranchés, qu’on les saisit au premier coup d’œil. Per- sonne ne confondra jamais les singes avec les carnassiers, les chauves-souris avec les rongeurs, les ruminants avec les cétacés , les oiseaux de proie avec les passereaux, les per- roquets ou les palmipèdes, les coléoptères avec les papil- lons, les araignées et les mouches; les caractères apparents y sont si faciles à observer, qu’on ne peut les confondre. Mais il en est tout autrement du règne végétal, et ce n’est qu'après deux siècles d’une étude persévérante et appro- fondie qu’on a pu arriver à la connaissance des familles des plantes. La classification des végétaux est la synthèse de la bo- tanique , et le point de vue le plus élevé de la science, dont elle est le principal ornement. Elle en facilite l'étude et nous montre les rapports des plantes entre elles. Après vous avoir entretenus l’an dernier, dans la séance publique de la compagnie, des services rendus à la botanique par les Belges, et vous avoir montré nos devanciers, les Dodoens et les Lobel, comme les véritables fondateurs de cette science, il vous paraîtra sans doute convenable de vous parler aujourd’hui de la marche qu’a suivie la classification des végétaux depuis cette grande époque jusqu’à l’intro- duction de la méthode naturelle. En analysant les œuvres de Dodoens et de Lobel, nous avons montré ces deux illustres botanistes créant la science etentreprenant les premiers la coordination des plantes par des voies entièrement différentes. Dodoens crée la classi- fication usuelle; le premier, il exprime les affinités des espèces entre elles, en formant trois degrés, la classe, le genre et l'espèce, jetant ainsi la base fondamentale de la (61) science. Cette grande découverte de la réunion des espèces en groupes supérieurs à été attribuée à Conrad Gesner, mais 1l suffit d'ouvrir la première édition des Kruydboeck de Dodoens , publiée en 1554, ou sa traduction par Clusius, en 1557, pour voir combien le botaniste belge à précédé l'autre à ce sujet. Dodoens y répartit les plantes en cinq cent quarante-quatre genres ou groupes supérieurs, et la des- cription de chacun d’eux est uniformément tracée d’après la formule suivante : 1° les espèces, 2 la forme, 3° le lieu, 4° le temps, 5° les noms, 6° le tempérament, 7° les vertus et opérations. Ainsi, dès 1554, Dodoens réunit en groupes les espèces congénères. C’est la base de son travail, de son système, et 1] en suit l'application dans tout le règne vé- gétal; 1l le fait trente-trois ans avant l’indication fournie par Gesner; 1l le fait, non comme ce dernier, dans une lettre particulière à un ami, et par là sans action sur la science, mais dans un ouvrage qui fit le tour du monde et qui, traduit dans toutes les langues, eut dix-sept éditions en moins d’un siècle. L'école de Dodoens adopta cette base de la science et la propagea par ses importants travaux, réunissant, comme dit Lobel, chaque espèce sous un genre comme sous un drapeau : reducendo unamquamque spe- ciem sub genere tanquam sub vexillo. Tandis que Dodoens crée la subordination des espèces congénères, et qu'il introduit dans la science cette grande pensée par ses ouvrages et ceux de ses disciples, Lobel se propose pour but d'établir dans le règne végétal la chaîne de l’ordre naturel, naturae ordinis consequatio; il est le premier qui découvre le lien unissant entre elles les plantes dicotylédones, monocotylédones et acotylédones , et qui en fasse usage pour la coordination des plantes, posant le grand principe de la classification naturelle des végétaux. (62) Mais, séduit par la division facile des plantes herbacées ou ligneuses, il l’adopte d’abord et présente la série du règne végétal dans l’ordre suivant : 1° Les plantes herbacées monocotylédones; 2° Les plantes herbacées dicotylédones; 5° Les arbres dicotylédons; 4° Les arbres monocotylédons; »° Les plantes dépourvues de fleurs ou acotylédones. A la vérité, Lobel n'indique point le caractère tiré des cotylédons et de leur dissemblance à l’époque de la germi- nation, mais on ne peut contester qu’il connaissait ce ca- ractère , dont l'observation est si facile et si vulgaire, qui n’est ignoré d'aucun paysan, d'aucun cultivateur, et qui est la base de son classement des plantes. Cette observation, aussi vieille que le monde, Lobel ne peut l’avoir ignorée, et comme il coordonne les plantes d’après elle, il est évi- dent qu’elle à servi de base à sa classification. En outre, ce grand observateur est encore le premier qui ait conçu la pensée de ranger les plantes par progression et familles, indiquant ainsi, dès l’origine de la science, ce principe attribué à Magerol, mais dont Lobel est le véritable inven- teur. Peu après Dodoens et Lobel apparaît un génie extraor- dinaire qui, devançant d’un siècle la marche de la science, mit au jour un ouvrage prodigieux pour l’époque où 1l parut, et qui, par cela même, n’exerça pas sur la science l'effet qu’il aurait dû produire. André Cæsalpin , professeur à l’université de Pise, fit paraître, en 1583, son travail sur la botanique (1), ouvrage qui recèle, à chaque page, de pro- (1) De Plantis libri XVI Andreae Cœsalpini Aretini. Florentiae, 1785; in--4°. 4 (65 ) fondes observations , et dans lequel il entreprend de classi- fier le règne végétal d’après le fruit et l'embryon. Cæsalpin ne connaît ni les organes sexuels des plantes et le parti qu’on peut en tirer, ni les enveloppes florales, mi la corolle monopétale ou polypétale, et pourtant son système est complet, parce que, comme il le remarque avec justesse, le fruit et la graine des plantes sont le dernier terme, le but de tout ce qui appartient au règne végétal (1). Son livre est d’ailleurs difficile à saisir, parce qu’il ne donne pas de clef de sa méthode, qu’il la dissémine dans tout son ou- vrage à travers ses chapitres, et que sa division des plantes en quinze livres ne concorde aucunement avec les divi- sions de sa classification, qui restent ainsi cachées au fond de son texte. _ Il en est résulté que Linné, Adanson, Haller et tous D botanistes, ne voyant pas que les seize livres de l’ouvrage de Cæsalpin ne sont qu’un travail de répartition, ont pris ces livres comme sa classification des plantes, et se sont ainsi étrangement trompés. Il était réservé à M. C.-H: Schultz de démontrer cette erreur. Nous avons étudié avec soin l’ouvrage de Cæsalpin, et comme sa classification réelle est entièrement défigurée dans les auteurs, et qu'elle est la base des systèmes reposant sur le fruit, nous croyons de- voir en donner le tableau, qui montrera sa méthode dans son vrai Jour. Cæsalpin divise les plantes en trois grandes séries, les arbres, les herbes et les plantes sans fleurs , et il subdivise les deux premières séries d’après le fruit qui est mono- sperme ou uniloculaire, disperme ou biloculaire, trilocu- (4) Cum in e4 propagatione quae fit ex semine, plantarum finis con- sistat. Cæsalp., 1. c., p. 11. (64) laire, quadriloculaire ou pluriloculaire, ce qui fournit les onze divisions suivantes : à fruit uniloculaire. — biloculaire . ARBRES . . — triloculaire. — quadriloculaire — pluriloculaire . à fruit uniloculaire. — biloculaire . HERBES . . — triloculaire . — quadriloculaire — pluriloculaire . © © © 1 OO © à OÙ RO = mn De PLanrTEs dépourvues de fleurs et de fruit . Rien de plus simple et en même temps de plus facile que cette classification, et l’on doit s'étonner à bon droit qu’elle n’ait pas été suivie, alors que, durant un siècle entier après Cæsalpin, la botanique fut dépourvue de méthode. Cela tient sans doute à ce que la tradition de la classifica- tion de son savant auteur s'était perdue, et à la confu- sion qu’il a jetée dans son ouvrage en le divisant en livres. Ces livres n’ayant aucun rapport avec sa classification, viennent dérouter le lecteur, alors que ses divisions sont cachées dans son texte, sans qu’il les indique ni comme classes, n1 comme ordres. Ce qui complique encore les diff- cultés de son ouvrage, c’est qu'il ne tire aucun parti de la subordination des espèces en genres, imaginée par Do- doens, et qui facilite tant l'étude de la botanique. Sous ce rapport, 1l est en arrière de l’école de Dodoens. Après avoir distribué le règne végétal en onze classes, Cæsalpin, voyant que plusieurs d’entre elles comprenaient un grand nombre d'espèces, la subdivise en sous-classes, d’après la nature du fruit, la situation de l’embryon et celle du fruit relativement à la fleur, de manière à coordonner les ( 65 ) plantes en quarante ordres ou groupes distincts. Essayons d’en présenter le sommaire, et l’on pourra voir combien sa classification diffère de celle qu’on lui attribue. En con- servant les désignations de l’auteur, nous y adjoimdrons les pages de son ouvrage et la notation des chapitres où ses di- visions sont établies, en indiquant les familles ou les genres principaux qui se rattachent à chacune d'elles. Ce travail sera d'autant plus curieux, que c’est la première fois que la méthode de Cæsalpin aura été présentée exactement. I. ARBORES. Cassis L — Unicum seminis conceptaculum, p. 51, lib. 2, cap. 1. $ 2. Cor seminis (radicula) in apice fructus vergens 1. c. æ Crustaceae IL. c. (quercus, fagus, corylus, alnus , juglans, fraxinus). 8 Pericarpium (fr. succulentus); seminis cor exterius vergens, p. 47, c. 14 (amygdali- neae , laurus, piper, rhamnus, viburnum, palmae, musa, celtis). $ 2. Cor seminis in inferiore parte fructus (radicula in- fera), p. 87, lib. 5, cap. 1. æ Flos nullus aut in summo fructus (ficus , cac- tus, sambucus , hedera, rosa, ribes). B Flos in sede fructus; conceptaculum, p. 102, c. 18 (vitis, arbutus, erica, melia, cornus). y Flos in sede fructus; legumen, p. 110, c. 27 (leguminosae). CLassis IL. — Seminis sede bipartita, p. 118, c. 41 (apocyneae, syringa, salicineae). — III — Seminis sede tripartita , p. 126, c. 48 (buxus, myrtus.) — [V. — Seminis sede quadripartita, p.128, c.50 (evonymus, vitex). — V. — Seminis sede multiplici, p. 129, c. 52. æ Fructus sub singulis squamis semina con- tinet 1. c. (coniferae). B Fructus communi corticae tectus, p. 129 et 159 (citrus, punica, pomaceae). ( 66 ) Il. SUFFRUTICES ET HERBAE. Cassis VE. — Semina solitaria aut solilarium seminis conceptaculum, p. 147, lib. 4, cap. 1. + Semina solitaria. $ 1. Semina nuda, flos et cor exterius (superus), p. 147 (valerianeae). $ 2. Semen in pericarpio (fr. succul.), p. 150, c. 6. « Seminis cor exterius, flos inferius (daphne, jasminium). B Flos in summo fructu, p. 154, c. 12 (osyris, à thesium). $ 3. Semen solitarium, flore involutum, p. 156, c. 15, æ Seminis cor exterius (urticeae, polygoneae, chenopodeae, staticeae). B Seminis cor inferius, p. 156, semen non bi- valve (monocotyledonae) p. 172, c. 41 (gra- mineae, cyperaceae, typhaceae). ++ Semina plura. $ 4 Semina plura in pericarpio (fr. suceul.), p. 196, lib. 5, cap. 1. œ Flos summo fructu intendens (cucurbitaceae, caprifoliaceae , vaccinicae). B Flos infra fructum enascens , p. 210, c. 15 (so- laneae , asparagineae, araceae). $ 5. Semina plura in fructu sicco, p. 210, lib. 6, cap. 1. æ Legumina. Semina ex altero vasculi latere pendentia 1. c. Flores in omnibus inferius sedent (leguminosae). B Seminis sedes in medio vasculi. Floris folia ex sede fructus enascent, p. 252, c. 42 (caryo- phyllae, primulaceae , antirrhineae). y Siliqua. Floressummissiliquis insident, p.268; ©. 71 (1) (epilobium, œnothera). (1) Cette division, si intéressante par la mention de l'insertion de la fleur su- L (67) GLassis VII.— Semina bina aut conceptacula bipartita, p.275 , lib. 7, Cap. 1. $ 1. Bina semina sub singulis floribus I. c. (umbelliferae). $ 2. Bina conceptacula, solitariis seminibus in singulis alveolis, fructifieant non in umbellis, p. 318, lib. 8, cap. 1 (rubiaceae, mercurialis, xanthium). $ 3. In geminis conceptaculis semina plura, p. 327, cap. 15. æ Quibus insunt pauciora semina (plantago, acanthus). 8 Semina plura, p. 327, flos in sede fructus con- tinuus (monopetalus), p. 334, c. 25 (antir- rhineae, solaneae, capsulares). y Semina plura, p. 327, flores divisi in foliola quaterna, p. 258, c. 53 (cruciferae). Cassis VIIL. — Semina terna aut loculi terni ex eodem principio. p. 571, lib. 9, c. 1. $ 1. Semina terna nuda IL. c. (thalictrum). $ 2. Semina in 3 alveolis singula, p. 372, c. 4 (euphor- biaceae). $ 3. Semina in ternis loculis plura, p. 382, c. 22 (con- volvulineae, resedaceae, viola, hypericum, cistus). $ 4. Semina in vasculis tripartitis nequaquam bivalvia (monocotyledonae) , p. 398, lib. 10, cap. 1 (lilia- ceae, irideae, narcineae, orchideae). Cassis IX. — Semina quaterna in communi sede , p. 432, lib. 41, cap. 1. $ 1. Semina cor in summo gerunt (radicula supera), 1. c. (boragineae). $ 2. Semina cor inferius habent (radicula infera), p. 440, c. 14 (labiatae).. CLassis X.— Semina multa in communi sede , p. 476, lib. 12, cap. 1. $ 1. Flores seminibus singulis insidentes (fl. superus) I. c. æ Seminis cor inferius vergit (radicula infera), 1. c. (compositae). père, opposée à celles qui précédent , est évidemment transposée dans le texte, ainsi que les plantes qui la suivent. En présence de caractères si bien définis , cette transposition ne peut être que le fait d’une erreur d'impression. ( 68 ) B Seminis cor exterius qua flos exoritur (radi- cula supera), p. 540, lib. 13, c. 57 (sca- biosae). $ 2. Flos pluribus seminibus communis nullo inclusis vasculo, 545, 1. 14, c. 1 (ranunculaceae, drya- deae , geraniaceae). $ 3. Semina plura in singulis folliculis, p. 564, lib. 15, cap. 1. æ Conjunctis, I. c. (oxalis, hybiscus, aristolochia, nymphaea, papaver). B Disjunctis, p. 576, c. 18 (sedum, veratrum, helleborus, aquilegia). III. FLORE SEMINEQUE DESTITUTAE, p. 591, lib. 16. -CLaAssis XI. —. . ; $ 1. Quae radice, pediculo et folio con$Stant, 1. c. (filices). $ 2. Quae cauli et semini proportione respondent, I. c. (equisetum ). $ 3. Quae radice et folio constant , I. c. (lichenes , musci, algae). $ 4. Quae folio solo constant, 1. c. (lemna). $ 5. Quae pediculo et folio constant, I. c. (fungi). C’est un fait bien digne d’admiration que de voir, dès l’origine de la science, Cæsalpin faire usage de caractères aussi importants que ceux pris de l’embryon, aussi délicats que ceux tirés de la situation de la radicule. Que d’obser- vations patientes et laborieuses , que de dissections n’a-t-1l pas dû faire pour arriver à de tels résultats. Autant sa méthode est simple dans les grandes divisions qu’elle pré- sente, autant elle est savante dans ses détails. On y trouve l'indication des monocotylédons, celle de la situation de la fleur supère ou infère, de l’insertion des pétales, de la si- tuation de l’embryon et de la radicule, c’est-à-dire presque « tous les éléments qui ont servi à constituer la méthode (69 ) naturelle. Malheureusement ce grand naturaliste divise les végétaux en arbres et en plantes herbacées, mais on doit l’absoudre de cette faute qui est celle de son époque, et nous n’hésitons pas à proclamer Cæsalpin l’un des plus grands génies, l’un des plus habiles observateurs qu’ait produits l’histoire naturelle. Comment se fait-il qu’un ouvrage d’une telle importance nait pas fait école et qu’il ait été un siècle entier sans trouver d’imitateurs ? l’esprit se refuse à y croire, et ce- pendant parcourez les ouvrages de tous les botanistes qui ont suivi, des Dalecamp, des Tabernæmontanus, de Gaspar et de Jean Bauhin, vous verrez qu'ils n’ont tiré aucun profit des progrès que Cæsalpin avait fait faire à la science, en sorte qu'il faut arriver à l’an 1680, c’est-à-dire à quatre-vingt-dix-sept ans de distance de l’illustre bota- - niste italien, pour apercevoir son action sur la botanique dans l'ouvrage de Morisson. La fin du dix-septième siècle produisit un mouvement remarquable dans la classification des plantes. Il semble que toutes les intelligences furent alors, par une action sympathique, entrainées simultanément vers un but unique, le besoin de coordonner les végétaux. En 1680 parait la méthode de Morisson , en 1682 celle de Ray, en 1687 celle de Knaut, l’année 1689 voit éclore celle de Magnol, 1690 celles de Rivin et d’Herman , 1692 celle de Tournefort. Dans les sept modes de classification qui se produisent durant ces douze années, Morisson, Knaut et Herman, sui- vant les traces de Cæsalpin, coordonnent les plantes d’après le fruit, Rivin et Tournefort d’après la corolle, tandis que Magnol cherche à poser les premiers fondements des fa- milles naturelles. Morisson institue sa méthode d’après le fruit et lhabitus, (70 ) et il a bien soin de ne pas citer Cæsalpin, bien que sa classification ne soit rien autre chose qu’une contrefaçon embrouillée de celle de ce grand botaniste, moins ses savantes considérations sur l'embryon et la situation du fruit; seulement, il y ajoute parfois la distinction des fleurs monopétales ou à piusieurs pétales. Ray, dont l’histoire générale des plantes est le travail le plus complet qui eût paru à son époque, ne fait aussi dans ce grand ouvrage que marcher dans les mêmes voies; ce n’est que dans son dernier ouvrage, publié en 1703 (1), que ce grand bota- niste fait faire un pas à la science en séparant les plantes herbacées monocotylédones des dicotylédones. Dans cet ouvrage, les grandes divisions de sa méthode dernière sont exposées en ces termes : 1. Plantae flore destitutae. | 2. Floriferae herbaceae dicotyledones: 3. — — monocotyledones. 4. Arbores foliis arundinaceis irinisve (palmae). 5. — diversae ab arundinacet fiqurae texturaeve. C’est exactement la méthode de Lobel avec les carac- tères scientifiques des deuxième et troisième classes. La réunion de toutes les plantes herbacées monocotylédones est un fait important pour la science ; l’auteur fait présager que la même division pourrait être possible pour les arbres, mais 1l n’en fait pas l’application. Ray fit de grands efforts pour arriver à déterminer, au moyen de tableaux dichoto- miques , les caractères des genres, mais, ainsi que nous le verrons bientôt, l’honneur de cette importante découverte revient tout entier à Tournefort. (1) Joannis Raji Methodus plantarum emendata et aucta. Londini, 17053; in-8°. ÿ (A1) Les méthodes deMorisson , de Ray et de Knaut, basées sur le fruit, étaient des variantes de celle de Cæsalpin ; au contraire, le système de classification de Rivin, basé sur la corolle, est complétement différent de ceux qui l’ont précédé, et il présente cette nouveauté de reposer entière- ment sur un seul organe, la fleur; ses subdivisions sont tirées du fruit. L'unité, voilà ce qui caractérise le système de Rivin; aussi, le premier parmi les botanistes, supprime- t-il la séparation des arbres et des herbes qui avait fait jus- qu’à lui la base de toutes les classifications ; exposons ce système, dont nous signalerons bientôt l'influence sur la grande époque de Linné. | … Rivin divise les fleurs en imparfaites et parfaites; celles- ci en composées et simples, et ces dernières présentent deux divisions, les fleurs simples régulières et irrégulières, qui toutes deux sont subdivisées d’après le nombre des pé- tales, ce qui donne la classification suivante (1) : I. Flores simplices regqulares. Monopetahl %n ua. fine AOEVS 1 Dipetali 2 Tripetali 3 Tetrapetali. 4 Pentapetali 6) Hexapetali . 6 Polypetali . 7 II. Flores compositi. Flosculis regularibus . . . . . . 8 — regularibus et irregularibus. 9 — irregularibus. . . . . . 10 (1) Introductio generalis in rem herbariam. Lipsiae, 1690. (2) HI. Flores simplices irregulares. Monopelall,®, 22 SCT a OUR ROM À Dipetal.tf£2 "4 St RU VON TMD HNDetal SAONE TÉCE TASSE TE TORRES LOLTADÉAN NERO TN CRE PODIADOPAE PAM RES PEN QC RE REX ADRIAN: RUSSIE OC à 2, ETS POELE GAULLE - OR) Le AR IV. Flores incompleli. MODE REC M re CE MERE ET TS Le système de Rivin marque dans l’histoire de la classi- fication des plantes et ne ressemble en rien à ceux qui l'ont précédé. De même que ceux de Lobel et de Cæsalpin, il est entièrement neuf et original. Il suit son objet sans s’en écarter en rien, et son unité lui donne un caractère de sim- plicité qu’on ne trouve pas dans les classifications des au- tres botanistes, celui de Linné excepté. Cette unité qui fait son mérite a pour contre-poids de rompre les rapports des plantes; mais le grand service qu’il a rendu à la science est d’avoir évidemment inspiré ce dernier : appliquez le système de Rivin aux organes sexuels, et vous avez la marche du système de Linné pour les classes et pour les ordres. Ceux-ci, en effet, sont empruntés par Rivin au nombre des loges du fruit, et par Linné au nombre des styles, qui est la prolongation du même organe.On ne peut donc méconnaître que Rivin, par son système, a inspiré celui du régénérateur de la science, et c’est également lui qui imagina de désigner les plantes par un nom spécifique, mode simple et facile, généralisé depuis par Linné. Tandis que Morisson et Ray suivaient les traces de Cæ- salpin, que Rivin créait une classification qui ne ressem- blait en rien à celles de ses prédécesseurs, Tournefort pré- (75) parait son grand ouvrage sur les plantes, et offrait aussi une classification basée comme celle du botaniste allemand, sur la fleur, mais à un point de vue entièrement différent. Tournefort divise les fleurs en monopétales, polypétales, composées et apétales; division aussi heureuse que facile et qui fait encore aujourd’hui la base de nos classifications des familles naturelles. Chacune de ces divisions se groupe en fleurs régulières et irrégulières, après quoi il forme ses classes d’après la forme de la corolle, qui est tour à tour campanuliforme, infundibuliforme, personée, labiée, cru- _ciforme, rosacée, umbelliforme, caryophyllée, liliacée, pa- pilionacée, anomale , flosculeuse , semiflosculeuse, radiée, apétale, sans fleurs. Après avoir établi ses classes d’après la forme de la fleur, Tournefort constitue ses ordres sur le fruit supère ou infère, et sur les modifications qu’il pré- sente. Malheureusement il conserve, comme Lobel, Cæsal- pin, Morisson et Ray, la grande division des arbres et des herbes, ce qui l’entraine souvent à rompre les rapports na- turels des plantes. Le système de Tournefort est séduisant par sa facilité apparente; mais il présente à chaque instant des difficultés d'application, à cause des formes intermédiaires que la nature offre à chaque pas. On ne peut toutefois mécon- naître que, par sa simplicité et par les analogies que sou- vent il consacre, le système de Tournefort l'emporte de beaucoup sur ceux qui l'ont précédé. Les deux points solides que Tournefort introduit dans la classification , c’est d’abord la considération des fleurs apétales, mono- pétales, polypétales et composées, puis la situation de l'ovaire relativement à la fleur, caractère déjà employé en quatre endroits par Cæsalpin, mais dont il fait la base essentielle de ses ordres, proclamant ainsi la haute valeur 6 (74) de la situation relative des organes floraux. Mais ce qui caractérise surtout l'importance des services que Tourne- fort a rendus à la science, c’est que le premier il introduit dans la botanique la connaissance des genres naturels, et en détermine les limites. Par là, il s’est acquis une gloire immortelle, et aussi longtemps que durera la science, son nom restera attaché aux divers genres de plantes connues lorsqu'il vivait. | Peu après Tournefort, le célèbre Boerhaave mit au jour sa classification des plantes (1), qui n’est qu’une modifi- cation de celles de Ray et d’Herman, conciliée avec les découvertes du botaniste français. Boerhaave maintient encore comme eux la division des plantes en arbres et herbes, admettant dans chacune d’elles la subdivision en dicotylédones et monocotylédones, et quant aux plantes dé- pourvues de fleurs ou eryptogames, 1l dit que leur semence est simple, c’est-à-dire acotylédone. Les grandes divisions primaires de la méthode de Boerhaave peuvent donc s’ex- poser ainsi : IMPERFECTAE . . . . . . aCotyledones. dicotyledones. HRRDAB I HA PAL LS RS Poe monocotyledones. monocotyledones. ARBORES. ; i « dicotyledones. Si Boerhaave avait supprimé la division des plantes her- bacées et ligneuses, il eût posé la grande base de la classi- fication naturelle; c’est ce qu'a fait son élève et successeur (1) Index alter plantarum quae in horto Ac@tlemico Lugduno-Batavo aluntur conscripto ab Hermanno Boerhaave, 2 vol. in-4°. Lugd. Bat., 1727. (75 ) Van Royen. Mais le mérite de Boerhaave, le grand service qu’il a rendu à la botanique, c’est d’avoir été le premier qui ait introduit dans la science la considération des éta- mines et des pistils pour caractériser soit ses ordres, soit ses genres. Ouvrez son ouvrage, toujours il indique avec le plus grand soin le nombre des étamines, leur insertion , leur situation par rapport aux pétales et leurs cohésions : il dit si les fleurs sont hermaphrodites ou unisexuelles, si elles sont monoïques ou dioïques. Tout son livre est rempli de ces observations entièrement neuves pour la science, en sorte que l’on peut affirmer que le système de Linné s’y trouve disséminé, et que c’est là que l’a puisé son im- mortel disciple. | La botanique avait besoin d’un réformateur, Linné vint; Linné, l’homme le plus extraordinaire que l’histoire natu- relle ait jamais produit. C’est en 1735 que Linné publia, à Leyde, comme thèse de doctorat, son Systema naturae, ouvrage qui étonne l'imagination. Embrassant dans son vaste génie les trois règnes de la nature, il entreprend de coordonner et de classer à la fois tous les êtres connus, les minéraux, les végétaux et les animaux, d’après des mé- thodes nouvelles et complétement originales. S'emparant avec un rare bonheur de la découverte récente des sexes des plantes, dont Boerhaave, son maître (1), avait montré l'importance dans les caractères des genres et des classes, (1) Bien que Boerhaave eût résigné les chaires de botanique et de chi- mie en 1729, au profit de son disciple Van Royen, il fut en fait le maître de Linné et son protecteur. Ayant démêlé son génie et sachant le mauvais état de sa fortune, il le recommanda à Clifford, qui le nomma directeur de son jardin botanique à Harscamp, près de Leyde , aux appointements d’un ducat par jour, et le fit voyager à ses frais en France et en Angleterre. | ( 76 ) il crée son système sexuel où les classes sont basées sur les étamines, et les ordres sur les pistils, c’est-à-dire sur des organes auxquels se rattachait alors tout l'intérêt du monde savant. Rien de plus simple et de plus facile que le système de Linné; avec lui, on devient botaniste en une seule leçon. Nous n’en donnerons pas l'exposé, car il est connu de tous ceux qui s'occupent de la science. On a reproché au système sexuel. de rompre tous les rapports naturels des plantes, mais il faut reconnaître que Linné, en cherchant à établir des ordres naturels à côté de son système, a donné pour signification à celui-ci d’être le fil d'Ariane, destiné à conduire le naturaliste dans le dédale du règne végétal. Ce qui fait avant tout la gloire de Linné, ce qui le constitue le réformateur de la science, c'est sa précision partout, ce sont ses règles en toute ma- tière basées sur des principes inattaquables, c’est son orga- nographie si nette et si rigoureuse, sa nomenclature des espèces dans les trois règnes, sa formule diagnostique des caractères spécifiques, sa distinction des espèces et des va- riétés, et surtout sa philosophie de la science, toutes choses dont une seule eût suffi pour illustrer un savant, et im- serire son nom dans les fastes de l’histoire naturelle. Faut-il après cela s'étonner de la vogue prodigieuse de ses ou- vrages et de l’effet qu’ils produisirent dans le monde savant ? Linné, l’immortel Linné, est le prince des naturalistes, quelle que soit l’école à laquelle ils appartiennent, et sa gloire, égalant celle des plus grands génies, durera autant que la science elle-même. Le système sexuel de Linné était une révolution dans la botanique qu’il domina pendant un siècle. Cependant après qu’il l’eut publié, plusieurs modes de classifications prépa- rant les voies à la méthode naturelle furent présentés. (71) Celles de Van Royen, de Heister et de Gleditsch méritent spécialement notre attention, pour bien comprendre la venue de la classification naturelle du règne végétal. Van Royen, élève et successeur de Boerhaave, devenu, en 1729, professeur de botanique à l’université de Leyde, lors de la retraite de son maître, publia sa méthode en 1740 (1), peu après celle de Linné. S’écartant de ses pré- décesseurs, qui tous avaient classifié les plantes d’après un seul organe, Van Royen pose ce grand principe que, pour arriver à une coordination conservant les analogies, ou à des classes naturelles, les divisions du règne végétal doivent être formées, non sur un seul organe, mais d’après les affi- nités et la symétrie de toutes les parties, en faisant appel à tous les organes de la frucüfication, sans en exclure au- cun (2); principe vrai qui constitue une révolution dans la science et est devenu plus tard, sous la main d’Antoine de Jussieu, la base de la classification naturelle des plantes. Il supprime donc la division en plantes ligneuses ou herba- cées, et reformant les sources fondamentales du système de Boerhaave, il adopte pour base de la séparation des pha- nérogames , les cotylédons, distribuant toutes les plantes florifères en deux catégories primaires, les monocotylé- dones et les polycotylédones. Puis il répartit les végétaux (1) Adriani Van Royen Florae Leydensis prodromus. Lugd. Bat., 1740; in-8°. (2) « Cum autem facies ista quae similitudinis et affinitatis ideam in mente existat, verbis exprimi nequeat, sed in symetrià omnium ferè plantae partium consistat,.... undè, nostro quidem judicio, nihil aliud concludere licet quam quod omnes fructificationis partes hic valeant et nulla excludi mereatur. Hinc patet eur et in quo magni in arte viri erraverint, dum in solo fructu , vel in solà corollà , nullum , neque calycis, neque sexus, usum agnoscentes, omne systematis sui fundamentum posuerint. » — Royen, 1. c., in praef. (78 ) en vingt classes formées d’après la fleur, les étamines et leur insertion. Comme le système de Van Royen ouvre l'ère des classifications naturelles du règne végétal, d’après des caractères intimes, nous en donnerons l'exposé. A. Monocotyledones. LONEE SPAUACeD 0e M Na Mar OL" PAR) — nullo 2. Lara. — glumoso 3. GRAMINA. B. Polycotyledones. Calyce communi. = amentaits chum. ui got tas GL LA AMENTIENS — _involucro umbellifero. LA ÿ. UMBELLIFERAE. — perianthio antheris connatis. . . . . . 6. COMPOSITAE. — = antheris distinctis 7. AGGREGATAE. — proprio fructu triloculari . 8. TRICOCCEAE. — —— — diverso. — vel corollà absente . . . . . . . . . 9. INCOMPLETAE. — et corollà. Filamentis proportionatis. Germini insidentibus . . . . . 10. FRUCTIFLORAE. Perianthio insertis 11. CALYCIFLORAE. Duobus longioribus . 12. RINGENTES. Quatuor longioribus . 13. SILIQUOSAE. Coalitis in unum . 14. COLUMNIFERAE. Coalitis in duo . ssitte à 15. LEGUMINOSAE. Filamentis liberis ad corollam numero aequalibus vel paucioribus. 16. OLIGANTHERAE. duplicatis 17. DIPLOSANTHERAE. multiplicatis. 18. POLYANTHERAE. C. Staminibus inconspicuis. Substantià herbaceà . CL. 19. CRYPTANTHERAE. _ . 20. LiTTROPHYTA (1). lapideà . (1} On a reproché à Van Royen d’avoir admis les lithophytes parmi les plantes, mais ilest à remarquer que Linné lui-même avait fait la même chose dans la pre- miére édition de son Systema naturae. Ce n’est que dans sa seconde édition , publiée en 1756, qu’il transporta les lithophytes dans le règne animal. CR) Ces classes sont divisées en soixante-dix-sept ordres, basés tantôt sur la fleur, tantôt sur le fruit, mais qui ne renferment pas de familles naturelles. Nul botaniste avant Van Royen n’a présenté une classification où les rapports naturels fussent mieux conservés , aussi a-t-elle servi de base à celles de Crantz et d'OEder, qui n’en sont qu’une simplification. Nous ne vous entretiendrions pas de la méthode de Hei- ster, s’il ne s'agissait de rectifier une erreur, souvent répétée depuis, du savant A.-P. de Candolle, qui la représente comme un monument historique très-remarquable et ayant pu servir de guide aux méditations de Bernard de Jus- sieu (1). Au lieu de suivre l'exemple de Van Royen, qui avait supprimé la classification des plantes en ligneuses et herbacées, Heister, dans son Système publié en 1748 (2), rétablit cette distinction absurde au point de vue scienti- fique, divisant ensuite chacune de ces deux classes en mo- nocotylédones et polycotylédones, reproduisant presque en entier la classification de Boerhaave, dont celle d'Heister n’est qu'une copie. Loin d’être un monument historique, cette méthode n’est qu'un simple plagiat. Dépourvue de toute idée nouvelle, de toute considération sur la classifi- cation naturelle des plantes, ce n’est pas elle qui a pu ser- vir de guide aux méditations de Bernard de Jussieu, mais bien le remarquable ouvrage de Gleditsch, qui parut l’année suivante. Comme ce dernier est à peine connu dans l’histoire de la botanique et n’est pas même cité par la plupart des écrivains, nous croyons devoir appeler sur lui toute l'attention de la Compagnie. (1) De Candolle, Theor. elem., p. 69. (2) Laurentii Heisteri Systema plantarum generale ex fructificatione. Helmstadii, 1748, in-8°. ( 80 ) C’est en 1749 que Gleditsch donna, dans l'Histoire de l’Académie royale de Berlin (1), le plan d’une classification du règne végétal en sept classes, basées pour les phanéro- games formant les quatre premières classes, sur l'insertion des étamines. Sans modifier sa méthode, quant aux phané- rogames , 1l la porta à huit, par l’adjonction d’une classe de cryptogames dans son Systema plantarum publié en 1764 (2). Gleditsch part de ce principe fondamental , que la situation des parties de la fructification est incontesta- blement plus constante que leur nombre, leur figure et leur proportion (3) qui à cette époque formaient la base du sys- tème linnéen ; puis appliquant ce principe aux étamines, il expose qu'elles sont sujettes à quatre points d’insertion : le réceptacle, la corolle, le calice ou le style, ce qui lui fournit la classification suivante : | 1 thalamostemones. 2 petalostemones. PHAENOSTEMONES. 3 calycostemones. 4 stylostemones. 5 filicinae. 6 muscoideae. CRYPTOSTEMONES . ; 7 algaceae. 8 fungoideae. De même que les classifications de Lobel, Cæsalpin, Rivim et Linné, le système de Gleditsch est entièrement neuf et original. Boerhaave et Linné s'étaient bien servis de l’in- sertion des étamines pour déterminer certaines classes, (1) Histoire de l'Académie royale de Berlin, 1749, in-4, p. 109. (2) Joh. Gottlieb Gleditsch, Systema plantarum a staminum silu. Be- rolini, 1764, in-80. (3) « Hisce rite inter se collatis satis abundè patuit : Situm partium fructificationis indemonstrabili certiludine sua et universalilate atque constantia longissimè superare numerum , figuram el: proportionem. Gleditsch, L c., p. var. (81) mais ériger cette considération en systeme et l'appliquer à toutes les plantes phanérogames, e’est à quoi personne, avant Gleditsch, n’avait songé. Si le savant professeur de Berlin avait sévit son système à la division par les cotylé- dons, introduite dans la classification par Van Royen, il se serait lancé à pleines voiles dans la méthode naturelle. Mal- heureusement, il a voulu l’unité, et l’unité absolue en bota- nique, c’est la rupture de tous les liens de famille des plantes. Quoi qu’il en soit , le système de Gleditsch, qui est la révélation de l’msertion des étamines comme base de classification, est un événement dans la science, et nous verrons tout à l’heure le parti que Bernard de Jussieu a su en tirer pour la coordination des familles du règne végétal. Jusqu'ici nous ne nous sommes occupés que des clas- sifications systématiques, où l’on a, avant tout, en vue d'arriver à la connaissance du genre et de l’espèce; mais au-dessus du genre, la nature offre, dans le règne végétal comme chez les animaux , des réunions de genres qui con- stituent les familles des plantes. Si, dans le règne animal, ces familles sont plus distinctes et saisissables par tout le monde, les DEEE offrent aussi à l’observateur des groupes naturels qu’on ne peut méconnaître. Tels sont les compo- sées, les ombellifères, les graminées, les crucifères, les labiées et tant d’autres, qui se distinguent au premier coup d’œil et dont les divers genres ont entre eux un rapport telle- ment tranché , qu’on y voit tout de suite des types spéciaux. De cette observation est née l’étude des affinités, et le désir de réunir par familles les plantes congénères, puis de grouper ces diverses familles dans l’ordre de leurs analo- gies, au moyen d’une méthode synthétique. Là est le point le plus élevé de la science, et c’est vers ce point qu'ont convergé depuis plus d’un siècle les efforts des savants. Le premier qui conçut la pensée de grouper les plantes (82) par familles est Magnol , professeur de botanique à Mont- pellier. « J'ai cru, » dit-il, dans son prodromus historiae generalis plantarum, publié en 1689, « apercevoir dans les » plantes une affinité suivant, les degrés de laquelle on » pourrait les ranger en diverses familles, comme on » range les animaux... Cette relation entre les animaux et » les végétaux m’a donné occasion de réduire les plantes » en certaines familles, par comparaison aux familles des » hommes, etcomme il ne m’a pas paru possible de tirer les » caractères de ces familles de la seule fructification , j’ai » choisi les parties des plantes où se rencontrent les prin- » cipales notes caractéristiques, telles que les racines, les » tiges, les fleurs et les graines. Nous pensons, ajoute-t-il, » que toutes les parties qui ne servent pas à la fructification » ne sont pas plus accidentelles, que les bras et les jambes » ne sont des parties accidentelles dans les animaux... Je » ne doute pas que les caractères des familles ne puis- » sent être tirés aussi des premières feuilles du germe au » sortir de la graine. » Aïnsi s’exprimait Magnol en 1689, c’est-à-dire peu après la publication du système de Moris- son et de la première méthode de Ray. C'était poser le point de départ de la création des familles naturelles. Ma- gnol divise les plantes en soixante-seize familles, classées en dix sections, suivant qu’elles sont herbacées ou ligneuses, et d’après la considération des races, des tiges, des feuilles, des fleurs apétales, monopétales, tétrapétales, polypétales ou composées. Dans l'application, sa elassifica- tion est plus naturelle que toutes celles qui l'ont précédée, mais elle ne répond pas au plan de l’auteur, beaucoup de ses familles n'étant que des démembrements les unes des autres, ou renfermant des plantes hétérogènes. On doit cependant s'étonner qu’elle ait été perdue de vue, et plus ( 85 ) encore que Linné n’en ait point parlé dans ses Classes plan- tarum, alors qu'il cite l'ouvrage de Magnol dans sa Biblio- theca botanica; mais on ne peut révoquer en doute qu'il a contribué à l’inspirer dans la création de ses ordres na- turels. Remarquons que Magnol, après avoir indiqué le parti que pouvait tirer la classification naturelle des coty- lédons , n’en fait aucun usage , et, sous ce rapport , sa chaîne des végétaux est bien inférieure à celles de Lobel et de Van Royen, auxquels reviendra toujours l’honneur de cette distribution. | Linné, dont le nom se rattache à toutes les grandes dé- couvertes de la science, chercha à son tour à réunir les plantes en familles. En 1738, c’est-à-dire quarante-neuf ans après Magnol, qu’il ne cite pas, il donne dans ses Classes plantarum son essai de coordination naturelle des plantes, qu’il répartit en soixante-cinq ordres désignés seu- lement par des chiffres, sans leur assigner aucun carac- tère. Dans sa Philosophie botanique, qui parut en 1751 , il porte ces ordres à soixante-huit, et, cette fois, il désigne chacun d’eux par un nom pris dans ce qui lui paraît être leur aspect essentiel, tantôt dans les feuilles ou l’inflo- rescence, tantôt dans la forme de la corolle ou du fruit. Ce nom est le seul lien qu'il assigne à ses groupes, et ceux-ci ne sont reliés entre eux par aucune classification, par aucun point d'attache d’ordre supérieur, pas même celui si naturel fourni par les cotylédons. Iei tout est arbitraire, bien plus arbitraire encore que les méthodes de Magnol et de Van Royen, qui du moins étaient dirigées par certaines règles. Après avoir coordonné les animaux par familles naturelles et les avoir reliés par un système, Linné com- prenait toute l’importance d’arriver au même résultat pour les végétaux, et de découvrir une classification des familles (84) des plantes. « Le premier et le dernier terme du système » de la botanique doit, dit-il, être cherché dans la méthode » naturelle. Longtemps, ajoute-t-il, j'ai cherché cette mé- » thode, je n’ai pu la parfaire, mais j’y travaillerai toute ma » vie. Entretemps, je vais proposer ce que je connais; celui » qui terminera cet ouvrage sera pour tous le grand Apol- » lon (1). » En s’exprimant de la sorte, ce grand homme signalait dès ses débuts toute l’importance de la méthode naturelle; mais, lancé plus tard dans la détermination des espèces des trois règnes, il ne put donner à cette étude tout le temps et les recherches qu’elle exigeait, en sorte que les ordres naturels de Linné doivent bien plus être considérés comme un désir et un exemple, que comme un travail accompli et sérieux. Si le génie de Linné lui a fait entrevoir les grandes familles normales, dans les autres, on trouve des rapprochements à peine croyables, comme le Phytolacca avec l'Arum, le Juncus parmi les cypéracées, le Circaea avec les protéacées et les scabieuses, le Laurus parmi les polygonées, le Viola réuni avec les campanulacées et les convolvulacées, l’Hippuris et le Myriophyllum avec le Typha et le Zostera, l'aristoloche et le Convallaria avec les araliacées, le Daphne avec le Lycium et le Rham- nus, elc., et en outre une foule de genres sont rejetés dans son soixante-huitième ordre, sous le nom d’incertae sedis. Le premier botaniste qui se présente avec un travail sérieux sur cette partie est Adanson. Dans son ouvrage, qui parut en 1762, sous le titre de Familles des plantes, fruit d’un travail immense, d’études patientes et nombreuses, où l’on trouve de tout excepté de l’ordre et de la classifi- cation , Adanson distribue le règne végétal en cinquante- a — ——— (1) Caroli Linnaei Classes plantarum, p. 484. ( 85 ) huit familles qu’il désigne, non à la façon de Linné, par une expression diagnostique, mais bien par un nom tiré du genre dominant, liliaceae, orchides, onagrae, myrti, sca- ‘biosae, apocyna, boragines, etc., mode qui est resté dans la formation des familles. Ce côté de son travail est ori- ginal et nouveau, les caractères qu’il assigne à ses familles sont tirés des fébillese de la situation des fleurs à l’égard de l’ovaire, de la figure et de la situation de la corolle, des étamines, des ovaires et des graines; mais il se place pres- que toujours à côté des véritables points de vue scientifi- ques, et comme ses familles ne sont subordonnées à aucun caractère général, il est impossible de s’y retrouver. Pour ce qui concerne l’ordonnance de ses familles, Adanson, n'étant guidé par aucune méthode, arrive souvent à des rapprochements qui choquent les premières idées de la classification des familles des plantes. Ainsi il place les éléagnoïdes près des onagraires, les caryophyllées près des chénopodées , les thymélées près des rosacées, les amen- tacées entre les tiliacées et les anonées et les aroïdes entre les renonculacées et les conifères. C’est qu’Adanson, dans son horreur pour tout ce qui est système, accorde autant de valeur ordinale à un caractère qu’à l’autre, à la feuille qu’à l'embryon; qu’il n’a étudié ni la situation réciproque des organes floraux , ni la préfloraison, n1 la placentation, et qu'ainsi, malgré son immense travail, il a négligé les considérations les plus essentielles pour arriver à la classi- fication naturelle des plantes. Son ouvrage est un grand effort pour atteindre à la connaissance de la vérité, mais il n’y parvient pas. Il était réservé à Bernard de Jussieu et à l’immortel au- teur du Genera plantarum de lever enfin le voile qui em- pêchait de pénétrer les secrets de la nature. Dès l’année ( 86 ) 1759, c’est-à-dire trois ans avant la publication de l’ouvrage d’Adanson, Bernard de Jussieu, que Linné proclamait le premier des botanistes de son siècle, avait établi des ordres naturels des plantes, et rangé le jardin royal du Trianon, au palais de Versailles, d’après la classification qu’il avait créée, et déjà Gérard , son disciple, avait fait connaître cette ordonnance et publié la série de ses familles dans sa Flore de Provence, en 1761. La clef de cette classification n’est pas arrivée jusqu’à nous, mais son illustre neveu nous a transmis la liste de ses familles avec les genres qui s’y rattachent, et nous avons remarqué que, parmi ces familles, il y avait çà et là des filets interposés qui nous parurent être l'indication de ses classes. En étudiant soigneusement cette liste, on voit d'abord que la base de la classification de Bernard de Jussieu est la grande division de Boerhaave et de Van Royen : les aco- tylédones, les monocotylédones et les dicotylédones, ce qu’'Antoine Laurent , son neveu, a déjà fait connaître. Puis nous avons trouvé que les filets de division dont nous avons parlé coïncident exactement, chez les monocotylédones comme chez les dicotylédones, avec la méthode de Gle- ditsch, sauf l’adjonction de la classe des diclines irrégu- lières adoptée depuis par son neveu; de sorte que la clef de sa classification des familles des plantes est évidemment celle-ci : ACDETREDINES 2 Ve Remo bte 21. UREUR stylostemones. 2 MonocOTYLEDONES. . ) petalostemones . 5 thalamostemones 4 stylostemones. . . .5 petalostemones . 6 DicoryLEnonEs. . . 4 thalamostemones. 7 8 9 calycostemones . diclines irregulares . (87) Voilà donc retrouvée la méthode de classification des fa- milles de Bernard de Jussieu, méthode mconnue jusqu’à nos jours. C’est une heureuse combinaison de la méthode de Gleditsch, appliquée sur les bases du système de Van Royen , au moyen de laquelle il groupe, par la subordina- tion des caractères, ses familles d’après leur progression et leurs affinités, en partant du simple au composé et avec un bonheur inouï. Ainsi, ce que ni Magnol, n1 Linné, ni Adanson n’avaient pu exécuter, ce que le réformateur de la science proclamait être le but final de la botanique (1), Bernard de Jussieu l’a réalisé, gardant pour lui le secret de sa classification, occupé qu'il fut jusqu'à sa mort à perfec- tionner sa division de plantes en familles, et la méthode de classement qu’il avait conçue. Maintenant que nous avons retrouvé la clef de la coor- dination de Bernard de Jussieu, exposons-la avec les familles adoptées par lui, afin de montrer l'importance de la découverte dont la science lui est redevable : Classis I. — ACOTYLEDONES. 1. Fungi. 3. Musci. ÿ. Aristolochiae. . Algae. 4. Naïades. 6. Filices. 19 CI. II. — MonocOTYLEDONES STYLOSTEMONES. 7. Orchides. 8. Cannae. 9. Musae. CI. III. — MONOCOTYLEDONES PETALOSTEMONES. 10. frides. 11. Narcissi. 12. Lilia. 13. Junci. CI. IV. — MONOCOTYLEDONES THALAMOSTEMONES. 14. Palmae. 15. Aroïideae. 16. Gramineae. (1) « Methodus naturalis ultimus finis botanices est et erit. » Lin. Phil. bot., n° 206. (88) CL V. — DicOTYLEDONES STYLOSTEMONES. 17. Chicoraceae. 19. Corymbiferae. 21. Rubiaceae. 18. Cinarocephaleae. 20. Dipsaceae. 22. Umbelliferae. C1. VI. — DicOTYLEDONES PETALOSTEMONES. 23. Lysimachiae. 28. Jasmina. 335. Apocynea. 24. Veronicae. 29. Verbeneae. 54. Convolvuli. 25. Scrophulariae. 50. Acanthi. 35. Boragineae. 26. Solaneae. 31. Gentianeae. 56. Labiatae. 27. Orobancheae. 32. Sapotae. CL. VII. — DicOTYLEDONES THALAMOSTEMONES. 57. Cruciferae. 42. Rutae. 47. Jalapae. 38. Papaveracae. 43. Gerania. 48. Salsolae. 39. Capparides. 44. Tiliae. 49. Thymeleae. 40. Ranunculi. 45. Anonae. d0. Polygoneae. A1. Lauri. 46. Caryophylleae. 1. Sempervivae. CL. VIII. — DiCOTYLEDONES CALYCOSTEMONES. 02. Myrtilli. 96. Onagrae. 60. Rhamni. 53. Malvae. 97. Cucurbitaceae. 61. Rosaceae. D4. Leguminosae. D8. Salicariae. 62. Terebinti. 99. Campanulae. 39. Myrii. CI. IX. — DICOTYLEDONES IDIOGYNAE. 63. Amentaceae. 64. Euphorbieae. 65. Coniferae. Par sa méthode et les deux grandes bases qu’il adopte pour former ses classes, Bernard de Jussieu, en circonserivant les caractères au moyen des cotylédons et de l’insertion des étamines, arrive à nettoyer ses ordres des genres que Ma- gnol , et surtout Linné, y avaient bien à tort introduits; cependant on ne peut méconnaître que beaucoup de ses familles sont collectives et renferment des genres dispa- rates. La ligne était tracée, mais il fallait la parcourir, la niveler, la débarrasser de toutes ses entraves; il fallait SC OPEURTE x (59) surtout arriver à donner les caractères des familles des plantes, ce que, ni Magnol, ni Linné, ni Bernard de Jus- sieu n'avaient pu réaliser, et qu'Adanson avait tenté sans y parvenir. Sans doute, un grand pas était fait pour la classification naturelle du règne végétal, mais le plus im- portant et le plus difficile restait à franchir, pour donner aux familles des plantes la rigueur scientifique qu’exige la botanique. Il fallait créer la science des familles des végé- taux, déterminer leurs caractères diagnostiques, assigner leurs limites, leurs rapports, car jusqu'alors l'arbitraire présidait à leur composition et à leur rapprochement. C’est ce qu’entreprit Antoine Laurent de Jussieu. - En 1774, ce grand botaniste disposa le Jardin du roi suivant sa méthode, et il en indiqua les bases*dans les Mémoires de l’Académie des sciences de Paris; puis, par de longues et patientes études, il parvint à porter son tra- vail au plus haut degré de perfection, dans le savant ou- vrage qu'il publia en 1789 (1). C’est done avec raison que Cuvier, dans son rapport sur les progrès des sciences, a proclamé le livre de Jussieu « comme un ouvrage fonda- » mental, et qui fait, dans les sciences d'observation, une » époque peut-être aussi importante que la Chimie de » Lavoisier dans les sciences d’expérience. » Antoine Laurent de Jussieu introduit d’abord, dans la classification de son oncle, une modification fondamentale et des plus heureuses. Ayant observé que les plantes dico- tylédones ont entre elles des rapports bien plus généraux encore par la formation de l’enveloppe florale que par l’insertion des étamines , il admet pour elles la division de (1) Antonii Laurentii de Jussieu, Genera plantarum secundum ordines naturales disposita. Parisiis, 1789, in-8°. (90 ) Tournefort en fleurs apétales, monopétales et polypétales, qu’il subdivise en classes d’après l'insertion des étamines pour les apétales et les polypétales, et d'apres celle de la corolle pour les monopétales. D'autre part, il supprime la classe comprenant les fleurs dont les étamines sont insérées sur la corolle, et arrive ainsi à avoir, pour chacune de ces grandes divisions, trois modes d'insertion staminaire : hypogyne, périgyne et épigyne. Il divise ensuite les monopétales épigynes d’après la considé- ration des anthères libres ou connées, et finit par répartir les familles du règne végétal en quinze classes au lieu de neuf qu'avait instituées son oncle. Pour montrer la mar- che de la méthode naturelle, nous croyons utile de pré- senter la glef du système d'Antoine de Jussieu , aujourd’hui beaucoup trop abandonné : Abd adneees ee LV LE TPS CPR E RENE MASSE Stamina hypogyna. . 2 = MoxocorxLenones . | — perigyna . 3 — epigyna . 4 "’Slaminaepigyna « :k + Mi. L'URSS Apetalae . ll perigyna . 6 hypogyna. 7 Corolla hypogyna . 8 : 9 Monopetalae. perigyna | » C8 Antheris connatis. . . 10 NS nr L'ETÉ S RAT distinetis . . 11 Stomina epygind :. 11) 20 MERS Polypetalae . | — 1 /hypogyna. 1400 — perigyna. . . . + . ». + «44 Diclines irregulares; stamina idiogyna . . . . . . . 415 Le système d’Antoine-Laurent de Jussieu est sans conteste le plus naturel qui ait paru jusqu’à son époque. Toutefois si, en augmentant de neuf à quinze le nombre des classes, (91-) il a facilité la méthode de son oncle, il lui a enlevé l’unité qui faisait son élégance et sa simplicité. Chez Bernard de Jussieu, tout le système repose sur l'insertion des étamines, tandis qu’Antoine fait successivement usage du périgone, des étamines, de la corolle et des anthères. C’est une com- plication qu'il eût été possible d'éviter en basant unique- ment le système sur l’enveloppe florale. J’ai dit que la méthode de Jussieu était beaucoup trop abandonnée de nos jours, et, en effet, malgré son mcontestable supériorité, elle n’est nulle part mise en pratique et se trouve reléguée dans les traités élémentaires. À quoi faut-il attribuer cet oubli? Évidemment à ce que Jussieu a procédé mathématiquement, en commençant par les êtres les plus simples pour arriver aux plus composés, par les acotylédones pour finir par les dicotylédones polypétales et idiogynes. Mais s’il est vrai que les cryptogames sont les plus simples des végétaux, ce sont aussi les plus obscurs et les plus difficiles; s’ils sont les plus simples, leur étude est la plus compliquée. La mé- thode mathématique est donc en opposition avec les faits, avec la marche de l’étude, qui doit commencer par le connu pour arriver à l'inconnu; or, en botanique, le connu ce sont Jes phanérogames; l'inconnu, et 1l l’est encore malgré les _ immenses travaux de nos contemporains, c’est, abstracti- vement parlant, la cryptogamie. | Il n’en est pas moins vrai que la méthode de Jussieu a ouvert une ère nouvelle à la science. Jussieu a démontré ce que Gleditsch avait indiqué déjà, que dans la classifica- tion des familles, le nombre, la proportion, la figure des _ organes, base de tous les systèmes antérieurs, ne sont d'aucune valeur, et que l'insertion des organes floraux est le véritable lien qui unit entre elles les familles des plantes. Le nombre varie, la proportion varie, la figure varie dans (92) la même famille; l'insertion est invariable. Voilà a grande démonstration des Jussieu, et cetle démonstration a fait époque dans la science. Mais ce qui fait bien plus encore la gloire d’Antoine-Laurent de Jussieu , c’est d’avoir découvert et clairement limité les caractères des familles. Ce que Tournefort avait fait pour les genres, Jussieu l’a fait pour les familles, et par là il s’est acquis une gloire immortelle. En établissant d’après Van Royen la subordination des caractères, il a substitué un principe d’ordre supérieur à celui de ses prédécesseurs. Puis, il a appelé à lui l’intérieur de la graine, et l’envisageant sous un point de vue entiè- rement nouveau, il a trouvé partout le lien des familles dans les diverses modifications de l’abumen et de l’em- bryon, et dans leur situation réciproque. C’est par cette étude si difficile et si laborieuse, par la dissection des graines de tous les genres de plantes, travail immense et prodigieux , qu'il a créé ce qui n'existait pas avant lui, la synthèse du règne végétal, et que par là il a placé son nom au faite de la science moderne. : | Nous avons montré la marche de la botanique depuis Dodoers jusqu’à Jussieu; résumons maintenant ce travail. Dès l’origine, deux voies différentes sont indiquées: la clas- sification systématique, qui a pour but unique d’arriver par l'analyse à la connaissance des espèces, et la méthode na- turelle, qui cherche dans la synthèse à réunir les plantes d’après leurs affinités. Dodoens imagine le premier la subor- dination des espèces congénères sur laquelle repose toute la botanique, et, le premier aussi, il imagine-le classement systématique du règne végétal, en créant sa classification usuelle. El établit dans la botanique trois degrés : la classe, le genre, l’espèce, posant ainsi la base fondamentale de la coordination des plantes. Bientôt après, Cæsalpin vient 4 1 l # (95 ) apprendre au monde que c’est dans les organes de la fruc- tification qu’il faut chercher la basé de la classification des plantes; il crée le premier système analytique qu’il base sur le fruit, système qui reste incompris durant tout un siècle pour être repris par Morisson, Knaut et Herman. Sortant de la voie tracée par Cæsalpin, Rivin et Tournefort éta- blissent la classification des plantes d’après la corolle. La découverte des sexes des plantes dirige l'attention sur les * organes sexuels. Boerhaave en tire parti pour caractériser les genres, et bientôt Linné prend pour base de son sys- 1ème le nombre, la proportion et la soudure des étamines. Gleditsch, de son côté, proclame que l’insertion surpasse, comme valeur systématique, les considérations de nombre de proportion et de soudure, qu’il regarde comme secon- daires, et il établit son système sur le quadruple mode d'insertion des étamines. Dans toutes ces classifications et dans celles qui en dérivent, le but n’est point de conserver les affinités des plantes, mais d’arriver à la connaissance de l’espèce; c’est de l'analyse et non de la synthèse. Mais d’autre part, dès l’origine de la science, la synthèse apparaît, et tandis que Dodoens crée la méthode artificielle, Lobel découvre les bases de la classification naturelle des végétaux, et en jette les premiers fondements. Il pose ce grand principe, que les plantes doivent être rangées par progression de similitude et de familles, progressum simili- tudinis et familiaritatis, d’après l’enchaïînement de l’ordre naturel, naturae ordinis consequatio, et il commence sa classification par les herbes monocotylédones, marchant par les plantes dicotylédones aux arbres dicotylédons, puis aux arbres monocotylédons, pour finir par les plantes dépour- vues de fleurs ou acotylédones; classification suivie par ( 94:) Ray et Boerhaave. Un siècle après, Magnol tente le premier d'établir des familles parmi les plantes; mais il le fait d’une manière arbitraire et sans tenir compte des divisions fon- damentales inaugurées par Lobel. Linné en fait de même ; il cherche à créer des ordres naturels par intuition, mais arbitrairement, sans règle et sans diagnose, sans classi- fication des ordres; confondant même souvent entre elles les plantes monocotylédones et dicotylédones. Arrive alors Van Royen , qui proclame la grande loi de la subordination des caractères, et jette le premier les bases de la classifi= cation naturelle du règne végétal. Modifiant les classifica- tions de Lobel, de Ray et de Boerhaave, il supprime la division des plantes en ligneuses ou herbacées, pour établir la chaîne des végétaux sur les cotylédons d’abord, sur la fleur ensuite ; mais, après avoir établi ces grandes bases de la science, il s'arrête et ne parvient pas à créer des familles. Adanson fait l'inverse; il cherche à établir les familles des plantes, mais ne parvient pas à les coordonner entre elles, à créer la méthode naturelle. Enfin viennent les Jussieu, dont le premier imagine la classification des familles, et le second assigne à ‘eelles-ci leurs caractères, substituant à l'arbitraire, des caractères certains, et créant ainsi, par la synthèse, le magique édifice de la méthode naturelle et des familles des plantes. Deux siècles se sont écoulés pour arriver à ce résultat! C’est que les progrès des sciences ne se font pas, ils ar- rivent, et sont préparés par les découvertes antérieures. Chacun apporte sa pièce à l'édifice; Lobel en a fourni la pénsée; Van Royen en a assis les fondements, en prenant pour première base de classification les cotylédons, Tour- nefort et Gleditsch ont préparé les matériaux, en intro- sninl ile. déni dé dé. |, Éd dm ot D le ias ps dé e ( 95.) duisant, l’un la considération de l’enveloppe florale, l’autre celle de l'insertion des étamines ; mais Jussieu , en rassem- blant ces matériaux épars, en découvrant enfin les carac- tères des familles, mystère jusqu'alors impénétré et en substituant à l'arbitraire une science nouvelle, a tiré de son génie le plus admirable ouvrage qui jamais ait illustré la coordination du règne végétal. DE ANIQUE ET D'HISTOIRE NATURELLE: - PAR M. B. DU MORTIER, Président de la Société royale de botanique de Belgique, . FASCICULE IV. MONOGRAPHIE DU GENRE BATRACHIUM. DÉCEMBRE 1865. e w ns . , jf pd téé Te » 4 F 22. À f, ï k But. Jr 18.1. Rlg, DEEE Ce PE A MONOGRAPHIE DU GENRE BATRACHIUM. Les renoncules dites aquatiques ont un port si différent des renoncules terrestres, elles forment un groupe telle- ment naturel et si distinct, qu’il est étonnant qu’on les ait laissées si longtemps réunies en un seul genre. Le but actuel de la science est de former des genres naturels, ce qui rend la botanique plus élégante et en facilite l’étude. C’est vers ce but que tendent tous les esprits supérieurs. Le caractère ne fait pas le genre, a dit Linné; ce qui le forme, c’est l’analogie de l’ensemble des espèces, et c’est après avoir groupé synthétiquement les espèces congénères, que le caractère générique doit être cherché. Les familles natu- relles et les genres naturels, tel est le but de la science, et c’est vers lui que doit tendre avant tout le véritable naturaliste. | À ce point de vue, rien de plus disparate que l’ancien genre Ranunculus, avec ses espèces terrestres et aqua- tiques. Celles-ci, plantes croissant dans l’eau, à feuilles [1647 ‘ (100 ) submergées capillaires, les supérieures parfois nageantes, ne ressemblent que par leurs fleurs aux espèces terrestres, et déjà elles avaient été distinguéés par Dioscoride, qui les désignait sous le nom de Batpæyiy Tetapor. Dans sa Flore de Paris, Sébastien Vaillant, frappé de cette différence, en avait fait un sous-génre sous le nom de Ranunculoïdes , sous-genre que le savant De Candolle adopta dans son Systema regni vegetabilis, en le dési- gnant sous le nom adopté par Dioscoride. C’est alors que les considérations ci-dessus me portèrent à établir, dans mon Prodromus, un genre spécial pour les renoncules aquatiques, sous le nom de Batrachium, et ce genre fut adopté par MM. Wimmer, Fries, Van den Bossche, Wirtgen, Garcke, Oudemans et autres savants. De Candolle caractérisait son sous-genre Batrachium par l'absence d’écaille recouvrant la pore nectarifère des pétales et par les rides du fruit. Toutefois le savant M. Godron fit remarquer avec raison que l’absence de l’écaille recou- vrant la fossette nectarifère des pétales, ne se bornait pas aux renoncules aquatiques, mais que cette écaille man- quait également dans plusieurs espèces terrestres, comme le R. Thora, le R. alpestris, le R. sceleratus ; en sorte que ce caractère était insuffisant; et quant aux rides du fruit, elles ne lui parurent pas constituer un caractère générique, parce qu’il n’en connaissait pas l’origine. Pour nous, le véritable caractère diagnostique des deux genres réside dans le fruit, organe prépondérant pour cet ordre d’études. Dans les renoncules terrestres, les méri- carpes sont secs, bivalves et munis longitudinalement de chaque côté d’une large bordure saillante. Dans le Batra- chium, au contraire, ces méricarpes, à l’état vivant, sont de véritables drupes formés intérieurement. d'un noyau VF DIRE sœtmenalh st in nt Éd dm at Dies Den haie ns à mn is. AI AT mr PORTES ( 101 ) | et extérieurement d’une enveloppe pulpeuse, qui, en se desséchant, développe des rides transversales. Le fruit des deux genres est donc entièrement distinct; dans le Ranunculus il se compose de nucelles, tandis que dans le Batrachium 1l est formé de drupelles, ce qui constitue un caractère de premier ordre et facile à saisir dans l’herbier par les rides transversales que forme la partie pulpeuse en se desséchant. Ce n’est pas tout, les méricarpes du Batra- chium sont obliques et attachés au réceptacle par le côté de leur base, mais non par la base comme dans le Ranun- culus. Ces méricarpes sont ascendants dans le Batrachium, tandis qu'ils sont dressés dans le Ranunculus, ce qui constitue un second caractère générique de premier ordre ._ et qui ne peut laisser de doute sur la valeur du genre. Les | diagnoses des deux genres Are donc s'établir de la | manière suivante : : | | RANUNCULUS. Sepala 5. Petala 5, foved nectariferà tectà, rarissime nuda. Fructus Are siccus ; nucletum, nucellis com- pressis, basi receptaculo insertis, ereclis. BATRACHIUM. L Le LL rtf LA Sepala 5. Petala 5-12, fovea nectariferd nudä, emar- ginatä. Fructus multiplex succulentus; drupetum, dru- pellis teretibus externe carnosis, pulpae exsiccatione - transversè rugulosis , basi lateraliter Rare raie insertis, obliquis, adscendentibus. did Hu AË AE CE à ani lee 8 5 onbbé dt ARE D'abord peu nombreuses et mal définies, les espèces du genre Batrachium, mieux observées, ont pris, dans ces derniers temps, un accroissement considérable. M. Godron, ( 102) portant sur elles ce coup d’œil sûr et perçant qui le dis- tingue, a publié une monographie des renoncules à fruits ridés qui est le point de départ de l'étude de ces plantes si curieuses, et leur a assigné des caractères solides. De leur côté, nos savants confrères MM. Fries et Babington ont fait connaître les nouvelles espèces de la Suède et de l'Angleterre, M. Kock, celles de l'Allemagne, M. Van den Bossche, celles des Pays-Bas et MM. Cosson et Germain ont figuré, dans l’atlas de la Flore des environs de Paris, celles qui habitent aux environs de cette capitale. La Belgique, surtout sa région d’alluvion, est un pays trop aquatique pour n’être pas riche en espèces de ce genre, et c’est ce qui m’a engagé à présenter ce petit travail à la compagnie, afin que nos botanistes puissent les rechercher avec facilité. Cependant je ne me suis pas borné aux es- pèces indigènes, afin que celles exotiques qui n’ont pas encore été trouvées sur notre sol puissent y être cherchées. MONOGRAPHIE DU GENRE BATRACHIUM. ——— BATRACHIUM Dmrt, Prodr. FI. Belg., p. 127 (1827) FVimmer, Siles (1840). * PLATYPHYLLES. Feuilles toutes indivises ; réceptacle glabre. 1. B. hederaceum Dmitr. Lobes des feuilles anguleux, style latéral , drupelles ‘obtus latéralement mucronés. Ranunculus hederaceus Lin. Sp. pl. 781; Engl. bot. 2003; Sturm. Deutschl. FI. fasc. 67; Godr. HORS 4 f.1; Coss. et Germ. FI. Paris t. I fig. 1 et 2. Batrachium hederaceum Dmtr. Prodr. F1. Belg. p.127; Fr. Mant. WI p. 54; Van den Bossche Prod. F1. bat. 1 p. 5; Wirtg. Reise FI. n.28. (403) B integrifolium. Feuilles réniformes, entières , ni lobées ni dentées. 2] Mai-août. Lieux inondés et fossés boueux. — Tige rampante, radi- cante. Feuilles réniformes,. lobées, à lobe central entier. Fleurs petites. - Pétales dépassant à peine le calice. Fruits arrondis au sommet , mucronulé sur le côté. La variété a été trouvée dans le Luxembourg par Tinant! et à Ledeberg par Scheidweiler ! 2. B coenosum. Lobes des feuilles cunéiformes crénelés ; style ter- minal; drupelles cuspidés au sommet. Ranunceulus coenosus Guss. FI. Sicul. prodr. suppl. 187 (1834); Gren. et Godr. F1. Fr. 1 p. 19; Babgt. Man. bril. éd. V p. 8. Ranunculus Lenormandi Schultz in Bot. Zeit. XXIV p. 558 (1837); Godr. Monogr. p. 7 f. 2; Coss. et Germ. All. t. Yf. 5. Batrachium Lenormandi Fr. Summ. 1 p. 139. 2} Mai-septembre. Lieux boueux des marais en France et en Angle- terre. Elle n’a pas encore été trouvée en Belgique, mais il n’est pas dou- teux qu’elle ne doive y croître et qu’elle n’ait été confondue avec la précé- dente. Tige rampante, radicante. Diffère de la précédente par ses feuilles divisées jusqu’au milieu en trois lobes cunéiformes, par ses pétales une fois plus longs que le calice, par son style terminal et non inserré sur le bord intérieur de l'ovaire, enfin par ses drupelles portant au sommet un rostre arqué. 5. B. saniculaefolium. Tige radicante, feuilles réniformes à lobes crénelés ; pétales trois fois plus longs que le calice. Ranunculus saniculaefolius Viv., Plant. Ægypt. ex Dietrich. Syn. pl. 3 FE. CHE 2] Habite l'Afrique boréale. 4. B. tenellum. Tige rampante. Feuilles inférieures trilobées, tron- quées-cordées à la base. Lobes arrondis obscurément crénelés. Ranunculus tenellus Viv., Plant. Ægypt. ex Dietrich. L. c. Can rl és sui for ÉTOTESs ** HÉTÉROPHYLLES (1). Feuilles inférieures capillisectées, les terminales flottantes et planes. T RÉCEPTAELE VELU. 5. B. tripartitum Dmtr. Pétales excédant à peine le calice ; récep- tacle gobuleux; style subulé latéral ; drupelles arrondis au sommet et non terminés par un rostre. (1) La plupart des espèces de cette section offrent très-rarement des tiges dé- pourvues de feuilles flottantes, mais alors ces tiges sont souvent stériles. (104) Ranunculus tripartitus Dec.? Ic. pl. rar. p. 15 eæcl. icone; Koch in Sturm Deutschl. F1. fasc. 67 f. 12; Coss. el Germ. Atl. tab. K f.7 É : FR Gren. et Godr. FI. Fr. 1 p. 20. np di ve RO micranthus Dec. Syst. I p.234; Godr. Moncgr. p. 10. | Batrachium tripartitum Dmtr. Prodr. FI. Belg. p. 127; Fries. Summ. p. 139. .B submersum. Feuilles toutes submergées et à lanières capillaires. Ranunculus tripartitus 8 submersus Godr. L. c. 2} Mai-juillet. Dans les mares de la région d’alluvion. Elle a d’abord été trouvée dans la basse Bretagne par Arthur de Villeharmoi, qui la commu- niqua à De Candolle, lequel la décrivit pour la première fois et la fit graver dans ses /cones. Depuis, elle a été retrouvée dans tout l’ouest de la France et à Paris. En Belgique, elle est indiquée par Lejeune comme croissant dans la Campine limbourgeoise. On la trouve également en Allemagne et en Angleterre. Elle se distingue de toutes les espèces suivantes par la petitesse de ses pétales, qui dépassent à peine le calice. Sa fleur est très- petite et ressemble à celle du B. hederaceum ; en sorte qu’elle forme la transition entre cette espèce et celles qui suivent. — Feuilles submergées capillisectées et se réunissant en pinceau hors de l’eau; feuilles flottantes très-petites, à lobes cunéiformes Drupelles à peine comprimés, très-cour- tement mucronés sur le côté, en-dessous du sommet. La plante que nous rapportons à cette espèce est celle de tous les auteurs modernes ; mais il nous paraît plus que douteux que ce soit celle qui a servi de type au À. tripartitus de De Candolle, et très-certainement ce n’est pas celle qu’il a fait figurer dans ses /cones, en publiant pour la première fois cette espèce. La description primitive de De Candolle, basée sur les feuilles, est trop incomplète pour que l’on puisse porter sur elle aucun jugement; mais la planche qu’il donne d’après l’échantillon-type d'Arthur de Villeharmoi, admirablement dessinée par Turpin, lui-même excellent botaniste, appartient évidemment au B. hololeucum. D'après cette magnifique planche, le type du Ranunculus tripartitus aurait les pétales deux fois plus longs que le calice, lancéolés et séparés les uns des autres; les drupelles terminés au sommet par un apicule subulé et cen- tral; les feuilles submergées sessiles et très-étalées, trifides à la base, puis quadripinnatifides, à segments capillaires distants et allongés , persistants et non caducs. Ces indications n’offrent pas de doute; aussi n’est-ce que dans le supplément de la Flore française que la présente espèce est indi- quée avec l’hololeucum. Mais il est possible que Villeharmoi ait envoyé les deux espèces confondues à De Candolle et que Turpin ait choisi l’échan- ( 108 ). _ tillon le plus apparent pour le dessiner, alors que le savant auteur des Icones décrivait les autres. C’est pour cela que nous rapportons avec doute le synonyme de Decandolle. 6. B. hololeucum Garcke. Pétales immaculés deux fois plus longs que le calice; drupelles terminés par un rostre subulé et central. - Ranunculus tripartitus Dec. Ic. pl. rar. Gall. t. 49 opt. (descr. p. 15?) : Ranunculus tripartitus B obtusiflorus Dec. Syst. I p.251; Godr. Honogr. Ep. 10. Ranunculus ololeucos Lloyd F1. Loir. p. 3; Gren. et Godr. FI. Fr. I p. 21. | Batrachium ololeucos Van den Bossche. Prodr. FI. Bat.1 p. 6; Wirtg. Reise FI. n. 34. Ranunculus Petiveri Coss. et Germ. FI. Paris. éd. L p. 10; At. t. I fig. 5 et 6. Batrachium hololeucum Garcke, FI. Deuts. p.8. B submersum. Toutes les feuilles submergées et à lanières capillaires. Ranunculus ololeucos 5 submersus Godr. l. c. 2} Mai-juillet. Dans les mares de la région d’alluvion siliceuse, en France, en Belgique, dans la Flandre zélandaise (Van den Bossche), près de Gand (Scheidweiler !), en Brabant près de Vilvorde (Wesmael!) et d’Aérschot (Thielens!}, en Hainaut, dans les environs de Mons (Martinis!) et dans la province d'Anvers (Reusens), dans le Limbourg, près de Diepenbeek (Van den Born!) ; la variété en a été trouvée près de Bruxelles par M. Bom- - mer! _ Le B. hololeucum se distingue facilement par ses fleurs entièrement blanches et dont les pétales sont dépourvus de la tache jaune que l’on observe dans toutes les autres espèces du genre. Nous ferons remarquer que son nom spécifique, tiré du mot grec 01@6, commande en latin une aspiration et qu’il est déclinable. La plante de Gand a les feuilles flot- tantes, persistantes et étalées, comme dans la planche citée de De Candolle; dans les autres localités belges elles sont caduques. 7. B. Baudotii Van den Bossche. Pétales maculés, une fois plus longs que le calice ; étamines plus courtes que le pistil; drupelles renflés au sommet et terminés par un rostre partant du bord supérieur. Ranunculus Baudotii Godr. Monogr. p. 14 f. 4; FI. Fr. 1 p. 21 (1859); Babgt. Man. Brit. ed. V p. 7. Batrachium marinum Fries Novit. Mant. II p. 51 (1842). Ranunculus marinus Fries Summ. Suec. 1 p. 141. … Batrachium Baudotii Van den Bossche Prodr. FI. Bat. 1, p. 7; Wirtgq. Reise FI. n° 35; Garcke FI. Deutschl. éd. Y p. 8. ( 106 ) G submersum. Toutes les feuilles submergées et à lanières capillaires. Ranunculus Baudotii 5 submersum Godr. l. c. 2] Juin, juillet. Dans les eaux saumâtres des côtes de l'Océan et de la Méditerranée; en Belgique près Ostende! et Heyst (Piré!); dans la Flandre zélandaise (Crepin!); dans l’île de Zudbeveland (Van den Bossche); en Hollande (Bond.). Cette espèce est remarquable par ses grandes stipules qui, dans les feuilles inférieures, sont adnées à près de la moitié du pétiole. Ses feuilles flottantes tripartites la rapprochent des précédentes, dont elle diffère par le rostre latéral de ses drupelles. 8. B. confusum Garcke. Pétales maculés, une fois plus longs que le calice; étamines plus longues que le pistil; drupelles atténués au sommet et terminés par une pointe partant du bord supérieur. Ranunculus tripartitus Nolte Novit. FI. Hols. p. 51. — Petiveri Koch in Sturm Deutschl. FI. fasc. 82 f. 2 excl. Syn. Dec. et Petiveri. | — Petiveri & minor Koch. Syn. Germ. éd. I p. 10. — confusus Godr. FI. Fr.1 p.22; Babgt. Man. Brit. éd. N p. 6. Batrachium Petiveri Van den Bossche Prodr. F1. Bat. 1 p.7. : — confusum Garcke FI. Deutschl. éd. V p. 8. 2] Juin-août. Dans les mares de Ja région d’alluvion en Allemagne, dans le Holsteinet l’Oldenbourg ; en Belgique dans la Campine (Olislagers !) et dans l’île de Zudbeveland (Van den Bossche) ; en Angleterre (Babgt.). Feuilles nageantes, profondément tripartites , à lobes triangulaires inci- sés-dentés ; feuilles submergées ne se réunissant pas en pinceau hors de l’eau; feuilles flottantes tripartites. Fleurs moyennes, à boutons globu- leux; drupelles hérissés au sommet. TT RÉCEPTACLE SPHÉRIQUE. 9. B. triphyllos. Étamines 12 à 15, presque égales au pistil; feuilles nageantes ternées. Ranunculus triphyllos Wallr. Bot. Zeit., 14 p. 584. _ aquatilis var. tripartitus Koch in Sturm. Deutschl. F1. fasc. 67 t. X; Godr. Monogr. p. 19 fig. 59. Batrachium heterophyllum d tripartitum Van den Bossche Prodr. F1. Bat. p. 8. Ranunculus Petiveri 5 major Koch Syn. Germ. éd. III p. 10. 2] Juin, juillet. Dans les mares de la région d’alluvion, en Flandre près de Gand (Scheidweiler!), en Hollande près de Leyde (Molkenboer ), de : ; | L | L - tatin td. Dés dé ce de, init ht mt Eh ar of ets) in int à 4 ul site dos de Snscne tr Éd ect pe de éd 5 dstiiifiéht RS RS Se de do and à de ed rit). dj: jé ge éd A RS ( 107) Maarsbergen (Van de Sande-Lacoste), de Zaalk (Bondam) et en Allemagne. Cette espèce est remarquable par ses feuilles flottantes, divisées en trois jusqu’au pétioleset dont chaque foliole est souvent pétiolé. L’un des folioles latéraux est souvent déchiqueté en lanières linéaires comme dans les feuilles immergées. Ses fleurs sont d’ailleurs moitié plus petites que les suivantes et égales à la précédente. Sépales bordés de blanc. 10. B. radians. Étamines de 15 à 20 plus longues que l'ovaire; feuilles nageantes orbiculaires, découpées en lobes rayonnants; pétales rétrécis à la base et non contigus. Ranunculus radians Revel. Renonc. de la Gironde p. 8 fig. 1; Boreau. FI. centr. éd. LIT p. 11. 2] Mai, juin. Les mares de là Gironde ( Revel) et des environs d'Angers _(Boreau). Feuilles submergées flasques à segments en Cercle; feuilles flottantes à segments profonds, les uns cunéiformes , les autres laciniés et pétiolulés. Pétales doubles du calice. 11. B. rhipiphylium. Feuilles flottantes tronquées à la base, décou- pées en lobes rayonnants. PORIES rétrécis à la base et écartés l’un de l'autre. Ranunculus rhipiphyllus Bast. in Boreau FI. centr. éd. III p. 11. 2] Mai, juin. Mares et fossés près Angers. Stipules des feuilles submergées à oreillettes nulles. Feuilles nageantes à trois lobes peu profonds, bi-trilobulés. Fleurs moyennes. Drupelles nom- breux, hérissés de poils peu abondants et caducs. 12. 8. éruneatum. Feuilles flottantes semi-orbiculaires, tronquées à la base, à trois lobes profondément dentés, à dents aiguës ; feuilles sub- mergées rigides, à stipules sans oreillettes. Ranuneulus aquatilis var. truncatus Koch in Sturm Deutschl. F1. fasc. 67 f. 8; Syn. Germ. éd. II p. 10. Batrachium aquatile Dmtr. Prodr. F1. Belg. p. 127 (pro parte). Batrachium heterophyllum var. truncatum Van den Bossche Prodr. F1. Bat., I p. 8. B flabellatum. Serratures des feuilles souvent prolongées en lanières filiformes, plus longues que le limbe. | 2] Mai-juillet. Dans les mares et les fossés aquatiques. Elle a été trou- vée en Flandre dansles environs de Gand, par M. Scheidweiïler! et dans la Drenthe près de Meppel, par M. Hayne. Feuilles submergées à segments fermes et ne se réunissant pas en pin- ceau hors de l’eau; leurs stipules presque aussi longues que le pétiole, arrondies à l'extrémité et dépourvues d'’oreillette aiguë. Feuilles nageantes (108) ‘ tronquées à la base et jamais cordées. Fleurs assez grandes. Drupelles très-velus dans la jeunesse. 13. B. aquatile Dmtr. Étamines nombreuses plusongues que le pistüil. Feuilles flottantes suborbiculaires, cordées et lobées; feuilles sub- mergées rigides et ne se réunissant pas en pinceau hors de l’eau; lobe des stipules en oreillette saillante parfois acuminée. - Ranunculus aquatilis Lin. Sp. pl. 781 (excl. var..). | Batrachium aquatile Dmtr. Prodr. F1. Belg. p. 127 (pro parte), Wimm. F1. Siles. 484. up Ranunculus heterophyllus Wigg. Primit. p.42 ; Babgt. Man. Brit. p. 6. Batrachium heterophyllum Van den Bossche Prodr. FI. Bat. p. 8 (eæcl. . var. bei c). B peltatum. Feuilles nageantes subpeltées , à dentures arrondies. Ranunculus peltatus Schranck Baier. FL 2 p. 103. — aquatilis var. peltatus Koch in Sturm Deutschl. F1. fasc. 61.7: : y acutifolium. Feuilles nageantes subpeltées, à dentures aiguës. d quinquelobum. Feuilles nageantes à cinq lobes arrondis, sans dents. Ranunculus aquatilis var. quinquelobus Koch l. c. fig. 9. . e terrestre. Toutes les feuilles uniformes lobées, ou les inférieures di- visées en lanières courtes et épaisses. Ranunculus aquatilis var. terrestris Gren. et Godr. FL. Fr. I p. 25. & submersum. Toutes les feuilles submergées et capillisectées, à seg- ments pilifères à l'extrémité. | Ranunculus aquatilis var. submersus Gren. et Godr. L. c. 2} 5-9. Les mares et les fossés pleins d’eau. Cette espèce, est très-variable. Seules, ses jeunes feuilles , qui n’ont pas encore atteint leur développement, se réunissent en pinceau hors de l’eau. Boutons légèrement déprimés et presque pentagones. Pétales ayant 7 à 9 veines non contiguës et persistantes. Étamines excédant le pistil. 14. B. penicillatum, Étamines nombreuses plus longues que le pistil; feuilles submergées flasques à segments allongés et se réunissant en pinceau hors de l’eau. Stipules à oreillettes arrondies. Ranunculus aquatilis Boreau F1. centr. p.11. Batrachium aquatile Dmtr. Prodr. L. c. (pro parte). 2] 5-8. Les étangs en France; rare en Belgique. + Elle diffère des précédentes par sa tige épaisse, succulente et flasque, ses stipules très-grandes et ses feuilles immergées se réunissant en pin- ceau quand on les tire de l’eau. Feuilles nageantes uniformes, à trois lobes profondément dentés. Fleurs très-grandes. | fé LR è Rs. PP NT 4 lues LL 7, à x (109 ) 15.8. flortbaundum. Étamines nombreuses excédant le pistil; pétales 9-multi-veinés non contigus, persistants; feuilles submergées rigides et ne se formant pas en pinceau. Stigmate allongé. Ranunculus floribundus Babgt. Batr. Ran. p.77. Man. Brit. éd. V p. 7. 2} Mai-septembre. Les mares en Angleterre ( Babington). Feuilles flottantes subpeltées semitrifides, à segments lobés. Fleurs grandes, à pétales non contigus. Réceptacle sphérique. Style recourbé. Drupelles très-obtus (Bab). #** TricHoPayLLA. Toutes les feuilles capillaires ; pas de feuilles flottantes. T RÉCEPTACLE VELU. 16. B. trichophyllum Van den Bossche. Feuilles à circonscription irrégulière, à peine plus courtes que les pédoncules , ne se réunissant pas en pinceau hors de l’eau; pétales.une fois plus longs que le calice; récep- tacle globuleux. Ranunculus trichophyllus Chaix in Vill. Dauph. 1 p. 535. — pantothrix Brot. FI. Lusit. I p. 315. — paucistamineus Tausch. Bot. Zeit. 1854 p 525; Koch Syn. Germ. éd. WI p. 11. Ranunculus aquatilis var. pantothrix Koch in Sturm Deutsch. FI. fasc. 67 fig. 11. 4 Batrachium id nuitin Van den Bossche Prodr. F1. Bat. I p. 5. B terrestris. Godr. Feuilles plus longues que les entre-nœuds. Ranunculus caespitosus Thuil. Paris. p 279. 2] Mai-septembre. Commun dans les mares et les fossés. Sa croissance rayonnante la fait facilement reconnaître. Ses feuilles, . même les plus jeunes, restent étalées hors de l’eau. Fleurs petites, com- prenant environ douze étamines et dont le pédoncule, même à la maturité, n'excède pas les feuilles. Son Pre globuleux la distingue facilement des espèces suivantes. _ 17. B. Droueti. Feuilles à circonscription irrégulière, à peine plus courtes que les pédoncules, se réunissant en pinceau hors de l’eau; pétales * plus longs que le calice; réceptacle conique; drupelles poilus. Ranunculus Drofeti Schultz in Gren. et Godr. F1. Fr. 1 p. 24; Babgt. Man. Brit. p. 6. 2 2] Mai-juillet. Dans les mares et les fossés pleins d’eau du Brabant (Karl Grunn), près de Vilvorde (Wesmael! F. Muller!) en Haïnaut près de Thuin (Piré!). + din _ Se distingue facilement de la précédente par ses feuilles et la forme de son réceptacle. Bouton globuleux. Fleurs assez petites. Pétales plus longs que le calice. Étamines n’excédant pas le pistil. Drupelles hérissés de poils courts sur la carène dorsale. | ; 18. B. salsuginosum. Feuilles à circonscription irrégulière, deux fois plus courtes que le pédoncule, à segments rigides; étamines une fois plus longues que le pistil; réceptacle conique; drupelles glabres. 2} Juin-juillet. Dans les fossés d’eau saumâtre, en Flandre près Ostende. Feuilles à segments rigides inordonnés et ne se réunissant pas en pin- ceau hors de l’eau. Fleurs petites, à boutons globuleux. Pétales deux. fois plus longs que le calice. Étamines dépassant le pistil de toute la longueur des anthères. Stigmate subsessile naissant du ventre de l'ovaire. Récep- tacle conique peu poilu. Drupelles glabres, à dos arrondi, terminés au sommet du petit côté par un mammelon sessile formé du stigmate. Cette espèce pourrait être confondue avec la variété 8 du B. Baudotii, mais elle en diffère par ses étamines doubles du pistil et par ses drupelles dépourvus de rostre, non carénés et à dos arrondi. 19. B. confervoides Fr. Tige filiforme ; feuilles flasques; réceptacle conico-cylindrique; drupelles turbinés, obtus , carénés, arrondis au som- met et devenant mutiques par la chute du style. B. confervoides Fries. Bot. not. 1845 p. 141. Ranunculus confervoides Fries Summ. I p.139. 2} Juillet. Dans les fossés et les étangs de la Laponie et de fa FinIanse boréale. 20. B.aspergillifolium. Feuilles multifides, rigides, à circonscription ovale et régulière, aspergilliformes, de la longueur des pédoncules ; récep- tacle ovale; drupelles poilus. | : 2] Juin, juillet. Dans les fossés aquatiques en Flandre à Wetteren (Scheidweiler ! ). Cette belle espèce par ses feuilles distantes, à dresse po non lobée et par son port, se rapproche de la suivante avec laquelle elle aura peut- être été confondue. Elle en diffère par ses feuilles n’enveloppant pas la tige, à rameaux subérigés et non étalés ; par ses pédoncules n’excédant pas la longueur des feuilles et non atténués au sommet; enfin par son récep- tacle ovale et velu. Feuilles latérales à la tige, brièvement pédonculées et à stipules auriculées. Pédoncules très-épais. Fleurs petites à corolle caduque. Etamines dépassant le pistil. Réceptacle couvert de pôils. Drupelles cou- verts de poils, surtout à la crête dorsale, terminés du petit côté par un mammelon. 21. B. circinatum Fr. Feuilles rigides à segments étalés et à circon- sit étalée der dé Sd S Et dd + sos nétiol 0 tiÉs nat. +, cutnné ‘0 dbne dti al dé nes és éd dd Se ès es à ds (1H) scription globuleuse; pédoncules beaucoup plus longs que les feuilles, atténués au sommet; drupelles glabres. Ranunculus divaricatus Schranck Baier. FI. 11 p. 104 (1789), Koch in Sturm Deuts. FI. fasc. 67 f. 13; Godr. ‘Ranunculus circinatus Sibth.Opon. p. 175 (1792); Babgt. Man. Brit. p. 8. Ranunceulus rigidus Hoffm. Deuts. F1. I p. 257- (1800). Ptractium rigidum Dmtr. Prodr. FI. Belg. p. 127. — circinatum Fr. Mant. HI p. 52 — - divaricatum Van den Bossche Prodr. FI. Bat. 1 p. 6; Wimmer F1. Siles. p. 485; Garcke FI. Deutsch. p. 9. 2] Mai-juillet. Dans les étangs et les fossés. Cette espèce se distingue de toutes les autres par ses feuilles à circon- scription globuleuse, par ses pédoncules cinq à six fois plus longs que les feuilles et par son fruit glabre. M. Fries à fait remarquer avec raison que le nom spécifique divari- ‘catum, bien qu'un peu plus ancien, doit être rejeté comme faux, la plante n'étant nullement divariquée. 22. &. longirostre. Feuilles multifides à circonscription PEAU réceptacle sphérique poilu; drupelles subglobuleux, velus, à rostre très- long. Ranunculus longirostris Godr. Monographie des Ren. à fruits ridés. 2] .…. Les fossés près de Saint-Louis au Missouri. ++ RÉCEPTACLE GLABRE. 93. B. fluviatile. Feuilles allongées à segments linéaires parallèles; pétales cunéiformes imbriqués, deux fois plus longs que le calice. œ& fluitans. Lanières des feuilles allongées et atténuées au sommet. Ranunculus fluitans Lamck. F1. Fr. I p.184; Koch in Siturm Deutschl. FI. fasc. 67 t. XIV. Ranunculus fluviatilis Wiggers Prim. F1. Holsat. p. 42; Willd. Sp. II p. 1355. à Ranunculus paucedanifolius A//. Pedem. n. 1469; Lej. et Court. Comp. IT p. 196. Batrachium paucedanifolium Dmtr. Prodr. FI. Belg. p. 127: — fluitans Fries Summ. Suec. p. 26; Van den Bossche. _ Prodr. FI. Bat. 1 p.6; Wimmer. Siles. 485. .B terrestre Godr. Lanières des feuilles courtes et dilatées au sommet. Ranunculus pumilus Poir. Dict. bot. p. 155. 2] Juin-août. Dans les rivières rapides de Ja région déclive ; FEe manque dans la région d’alluvion. The Tiges très-allongées, rameuses, Feuilles uniformes pétiolées. Fleurs grandes à pétales obovés, souvent au nombre de dix. Bouton 100 pi tacle globuleux et nu. Le Le nom spécifique fluitans, donné par Lamarck, doit être écarté pour son ambiguïté, puisque toutes les renoncules hétérophylles ont des feuilles flottantes et que celle-ci n’en a jamais. Celui donné par Wiggers, qui est à peu près de même date, caractérise, au contraire, parfaitement cette espèce essentiellement fluviatile. 24. B. Bachii Wirtg. , feuilles allongées à segments Re vébie obovés. Ranunculus Bachii Wirtg. Verhandel. prus. Rhnid. IF p. 22. — fluitans 8 Bachiüi Wirtg. FI. preus. Rhpr. p.15. Batrachium Bachii Wirtg. Reise fl. n. 32. - | 2! Juin, juillet. Dans les rivières, près Coblentz (Wirtg.!). . Qu. Sel (lg. 21220. 237 D ofuscULES DE BOTANIQUE ET D'HISTOIRE NATURELLE: PAR M. B. DU MORTIER, Président de la Société royale de botanique de Belgique. a FASCICULE V. MONOGRAPHIE DES RONCES DE LA FLORE BELGE. 5 DÉCEMBRE 1863. MONOGRAPHIE RONCES DE LA FLORE BELGE. Les nombreuses espèces du genre Rubus sont de créa- tion moderne. Les anciens auteurs de notre flore, d’accord en cela avec Linné, n’en connaissaient que quatre, les R. Idaeus, Saxatilis, Caesius et Fruticosus. Cependant il était facile de voir que cette dernière était collective et renfermait plusieurs espèces distinctes. Pour peu qu’on l’étudiât avec soin , on y trouvait des types divers, les uns à tiges dressées, les autres à tiges décombantes ou même rampantes, des espèces glabres, d’autres entièrement velues, d’autres encore hérissées d’aiguillons glanduleux. Le premier botaniste qui ait fixé son attention sur ces formes curieuses est la savante mademoiselle Libert, qui, dès 18153, publiait, dans le supplément de la Flore de Spa, deux espèces nouvelles de ronces, les R. montanus Lib. et R. arduennensis Lib. Peu après, Weïhe fit de ce genre une étude spéciale, et, en 1822, de concert avec Ch. Nees . von Esenbeeck, il commença la publication de sa Mono- graphie des ronces d’ Allemagne, où 1l en déerivit et figura quarante-huit espèces presque toutes nouvelles. La publication des Rubi germanici fixa l'attention des botanistes belges de cette époque, qui s’occupèrent avec _ ardeur à rechercher les nouveautés de ce genre : c'était un ( 16) engouement, et bientôt, grâce à ces recherches, le nombre de des espèces de ronces indigènes devint considérable. Le D: Lejeune, qui était en correspondance avec Weihe, en indiqua vingt-trois dans sa Revue de la Flore de Spa; dans mon Prodrome, je portai ce nombre à trente-deux ; Lejeune et Courtois, dans leur Compendium, en décrivirent qua- rante, dont sept nouvelles; Tinant, dans sa Flore luxem- bourgeoise, trente-trois. Plus tard, mon savant ami Kaltem- bach découvrit aux environs d’Aix-la-Chapelle trente-neuf espèces de ronces, dont treize nouvelles; Ley en décrivit deux inédites et trouvées par lui près d’Eupen ; enfin notre confrère, M. Wirtgen, en indique soixante-six comme croissant dans la province cisrhénane. Par ces divers travaux, non-seulement toutes les nou- velles espèces du genre Rubus établies par Weïhe ont été observées dans le domaine de notre flore, mais un grand nombre d’autres, décrites depuis, sont venues en accroître le chiffre. Dans l’état actuel, notre flore pourrait compter au delà de quatre-vingt-dix espèces de ronces, dont quatre- vingts formées aux dépens du Rubus fruticosus de Linné, et ce nombre est susceptible de s’accroître, car beaucoup de formes ne s’accordant pas avec les descriptions et ne se rapportant pas exactement à celles connues, pour- raient servir à créer de nombreuses espèces nouvelles, basées surtout sur les modifications du feuillage et de l’in- florescence. Mais ici une grave question se présente: toutes ces créations doivent-elles être considérées comme de bonnes et légitimes espèces, ou bien y a-t-il là de nom- breuses variétés? Je suis porté à adopter cette dernière alternative, car, dans la famille des rosacées, l’horticulture nous apprend que les poiriers et les roses produisent par le semis d'innombrables variétés de feuillage, d’inflores- cence et de formes de pétales. Il n’est donc pas douteux RC ORNUEEN UE NT 7 GET? ) qu'il en est de même pour les ronces, et que c’est à cette particularité qu’est due cette innombrable quantité de formes qu’on y observe. Lejeune dit qu'ayant semé des graines de la rose à cent feuilles, 1l en a obtenu la Rosa rubiginosa, tant est grande la variabilité de ces genres si voisins les uns des autres. La variabilité des ronces frutes- centes est telle que, dans la Pollichia, M. P.-J. Muller de Weissemburg en a formé jusqu’à deux cent trente-six pré- tendues espèces! iébie On ne peut cependant méconnaître qu’il existe dans les ronces frutiqueuses plusieurs espèces réelles et distinctes. Les formes à tiges stériles droites , côtelées et canaliculées, ne peuvent être confondues avec les formes décombantes et glanduleuses, ni celles-ci avec les ronces à tiges sim- plement velues : il y a là des dissemblances tellement notables, qu’on s'étonne de les avoir vues si longtemps confondues ensemble. Tous les savants modernes sont d’accord sur ce point, qu'il existe dans le Rubus fruticosus diverses espèces distinctes qui doivent être séparées les unes des autres; mais la difficulté est de grouper toutes ces formes en espèces distinctes, et d’assigner à ces types des caractères diagnostiques certains et réunissant entre elles ces formes secondaires. … Pour réunir et grouper ses espèces, Weïhe a fait usage du revêtement des tiges foliifères. On sait que les ronces frutiqueuses poussent chaque année de longues tiges sté- riles que nous désignerons sous le nom de verges et qui de- viennent florifères la seconde année. Ces verges stériles fournissent les caractères les plus essentiels des espèces; aussi tout échantillon d’herbier doit-il nécessairement comprendre , avec le rameau fleuri, un fragment de tiges stériles muni de deux ou trois feuilles, sans lequel l’es- pèce ne pourrait être déterminée. Nous appelons sur ce | ( 118 ) point l'attention de nos confrères. La belle observation de Weihe c’est d’avoir reconnu et proclamé toute l’impor- tance de ces tiges stériles pour la classification des ronces. C’est d’après elles qu’il forme dans ce genre trois grandes divisions : 1° les espèces à tiges foliifères glabres; 2° celles à tiges foliifères velues; 3° les ronces à tiges folifères glanduleuses. Cette division est facile, mais l’examen des nouvelles espèces introduites depuis a montré qu’elle est sujette à de nombreuses aberrations, la division des ronces glabres se fondant dans celles à verges poilues et celles-ci passant aux espèces à verges glanduleuses. Ainsi ie R. Weihei de Lejeune, si voisin du R. plicatus que, de l’avis même de son auteur, il peut en être considéré comme une variété, a les surgeons couverts de poils. Le R. vulgaris, placé parmi les espèces à verges poilues, les a presque toujours glabres; le R. sylvestris offre des glandes sessiles. Ces exemples, qüe nous pourrions multiplier, montrent que la division proposée par Weïhe est sujette à induire en erreur et que, bonne pour un grand nombre de plantes, elle ne peut servir à la coordination générale. Cette considération a été comprise par Arrhenius; qui a proposé de classer les ronces d’après la direction des sur- geons dressés, déclives ou rampants. Cette méthode nous parait plus faible encore que celle de Weïhe, puisqu'on observe à chaque pas des dispositions intermédiaires, et qu'en outre, dans l’herbier, le caractère disparaît. Il faut done baser la classification des ronces sur des organes d’une valeur plus invariable. Ces organes je les trouve au premier rang dans le fruit et les stipules; au second, dans les aiguillons des vergés ou tiges folüfères, les côtes et les canalicules de celles-ci. Le fruit présente trois aspects : 1l est velu dans le framboisier et le Rubus odoratus d'Amérique; glabre et luisant dans le Rubus fru- EP RPRTE TE D SR à De ds 7 D me dog d. é dé uma. Lit ot hommes ct ut) des ti conf rotin à nié du “ (119 ) _ticosus de Linné; glabre et pruineux dans le R. caesius du même auteur. Les stipules sont attachées au tronc dans les R. herbaceus, arcticus et chamaemorus ; elles sont attachées au pétiole dans toutes les autres espèces. Voilà des caractères de premier ordre, solides, invaria- bles, qui distinguent parfaitement les espèces extrêmes. Mais la masse formée aux dépens du R. fruticosus de Linné reste à coordonner. Pour cela, les aiguillons des verges nous paraissent être l’organe qui divise lé mieux les espèces nouvelles. Chez les unes, ces aiguillons sont égaux en force et en longueur, tandis que chez les autres on observe deux ou trois sortes d’aiguïllons, gros, moyens et presque sétacés, ces- derniers portant des glandes api- cilaires. Par là, nous pourrons diviser les ronces fruti- queuses en homalacanthi et heteracanthi. Puis nous fixerons notre attention sur les verges munies ou dépour- vues de côtes saillantes et de canalicules intércostaux, et en nous aidant alors, suivant les groupes, des poils, des callosités et des modifications des verges, nous arriverons à former des espèces naturelles nettement tranchées , où viennent se classer toutes les autres. C’est ainsi que nous sommes parvenus à réunir les quatre-vingts espèces Indi- gènes de ronces frutiqueuses en sept groupes, auxquels , pour éviter la confusion , nous avons donné des noms spé- cifiques, regardant les autres formes comme des variétés. Pour ceux qui préfèrent considérer ces formes comme des espèces, il suftira de mettre les noms spécifiques à l’ad- jectif, et ils pourront coordonner en sous-sections toutes les variations du R. fruticosus de la manière suivante : $S 1. Rubi exaltati. $$ 5. Rubi callosi. 2. — costali. 6. — Aorridi. 3. — pilosi.: - 7. — volvali. PS — crypladeni, ( 120 ) te: | Mais notre opinion est qu'il y a dans les ronces frutiqueuses peu d’espèces et beaucoup de variétés. C’est ce que nous chercherons à établir par la monographie suivante. Nous serons heureux si ce petit travail attire l’attention de nos confrères sur ce genre intéressant et dont l’étude est au- jourd’hui complétement négligée parmi nous. RONCES DE BELGIQUE. RUBUS Lin. ANALYSE DES SECTIONS. Stipules attachées au pétiole; fruit tomenteux. . $ 1. Barirara. -Stipules attachées au pétiole ; fruit glabre luisant. $ 2. Baroryrus Aiguillons égaux uniformes. (A. Homalacanthi.) | * Verges (tiges foliiferes) côtelées , entre-côtes canaliculés. ** Verges sans côtes et non canaliculées. Aiguillons inégaux mélés d’aculéoles. (B. Heteracanthi.) Stipules attachées au pétiole; fruit glabre couvert d’une poussière pruineuse . un $ 3. GLaucosaros. Stipules insérées sur la tige. . . . . . . . $ 4. Cuamarparos. Sect. I. — BATIDAEA Dmtr. Prodr. p. 91. Fruit tomenteux; stipules adnées au pétiole. #. R. idaeus Lin. Verges dressées; feuilles pinnées; fleurs pendantes. « archetypus. Feuilles pinnées, aculéoles non bulbeux à la base. R. idaeus Lin. Sp. 706 ; Weïhe et Nees Rq. (Rubi germanici) n° 47; Lej. PRET MT Ÿ À 3 1 e 1 E. ; - | (14) Rev. 764; Dmtr. Prodr. n° 1138; Lej. et Court. Comp. 910 ; Tin. Luxbg. 787; Kaltemb. FI. Aachen. p. 265; Van den Bossche Prodr. FI. Bat. Fe 70; Wirtg. FI. Rhpr. p. 54; Oudemans F1. Nederl. I p. 59. B Leesii. Feuilles ternées , aculéoles sétacés bulbeux à la base. R: idaeus y Leesii Babington Syn. of the British Rubi p. 6. R: Leesii Babgt. Man. Brit. p.79; Oudemans Fl.der Nederland. II p.59. D Mai, juin. Habite les forêts et les bois çà et là! — Fruits rouges ou blancs. Sect. II. — BATOTYPUS Dmtr. Prodr. p. 91. Fruit glabre, brillant et dépourvu de poussière glauque; stipules pétiolaires. A. HOMALACANTHI. Aiïguillons des verges. égaux en longueur; pas d’acu- léoles ni de glandes portées sur des soies. * Verges pourvues de larges côtes longitudinales. 2. R. suberectus Anders. Verges subérigées , glabres, à angles obtus au sommet, sépales fructifères réfléchis, drupéoles séparés, rouges. R. suberectus Anders. Trans. Lin. Soc. XII p. 216; Van den Bossche Prodr. Bat. p.71; Oudemans F1. Nederl. II p. 59. R. micracanthus Kaltembach FI. Aachen p. 265. b Mai, juin. Hab. les bois et les fourrés près d’Aïx-la-Chapelle (KItb.) et en Hollande; M. Bommer croit l’avoir trouvée près de Bruxelles. — Ses fruits rouge-sanguin la distinguent facilement de toutes les ronces fruti- queuses ; ils sont d’un goût exquis et pourraient être cultivés pour le ser- vice des tables. Ce serait un fruit nouveau à introduire dans la culture. 3. R. affinis W. et N. v ” = - Verges dressées côtelées; glabres, canaliculées au som- met; calice vert bordé de blanc, dressé pendant la fructi- _fication. a archetypus. Calice fructifère appliqué contre le fruit. À ù (MA ) © 7: R. affinis W. et N. Rq. 5; Dmtr. Prodr. n° 1139; L. et C. Comp. 94; Tin. Fl: Luxbg. 755; arte den Bossche Prodr. Bat. 314; Wirtg. FL. Rhpr. n° 2. B fissus. Calice fructifère, dressé-ouvert. R. fissus Lindl.ex Perse Man Brit. éd. V p.97; Oudemans FI. NederL. IL p. 60. D 6. Habite dans les bois. — Le calice dressé et involucrant le fruit distingue cette espèce des autres ronces côtelées. 4. IR. exaltatus. Verges drèssées, côtelées, à entre-côtes canaliculés ; calice vert bordé de blanc, réfléchi sous le fruit. o plicatus. Verges glabres;-calices glabriuscules et pédoncules sans aiguillons; panicule simple dressée. R. plicatus W. et N. Rg. 1; Lej. Rev. 742; Dmitr. Prodr. n° 1139; L. et C. Comp. 914; Tin. F1. Luxbg. 755; Wirtg. FL. Rhpr. p. 150. R. fruticosus Arrhen. Monogr. Rub. succ. p. 23; Fries. Summ. suec. p. 165; Van den Bossche Prodr. FI. Bat. 515. B fastigiatus. Verges glabres; calices glabriuscules et pee sans aiguillons ; rameaux alternes fastigiés. R. fastigiatus Weihe et Nees Rg. 2; Lej. Rev. 745, Dmtr. Prodr. n°,1140; L. et C. Comp, 917; Tin. FI. Luxbg. 756; Wirtg. FI. Pac p.150; Xltb. FI. Aach. p. 264. R. fruticosus 6 Arrhen. L. c.; Van den Bossche Prodr. F1. Bat. L. c. y Libertianus. Verges UE pédoncules allongés ainsi que les ca- ms tomenteux et sans aiguillons. R. Libertianus Weihe in L. et C. Comp.n° 915. 3 Weihei. Verges poilues; pédoncules et calices presque sans aiguillons. R. Weihei Lej. in L.et C. Comp. n° 918. e bracteosus. Verges glabres; pédoncules filiformes munis de bractéaa et presque inermes ; calice légèrement pubescent. R. bracteosus Weihe in L. et C. Comp. n° 915. £ nitidus. Verges glabres; calice aiguillonné à la base. BR. nitidus Weihe et Nees Rg. 4; Lej. Rev. 744; Dmtr. Prodr. n° 1142; L. et C. Comp. 924; Tin. FI. Luxbg. 758; Kltb. FI. Aach. p.265; Wiäirtg. FI, Rhpr. p. 150. 4 falcatus. Verges glabres; calice tomenteux; pédoncules sans poils glanduleux. R..falcatus Kaltembach Flora des Aachener Beckens p. 266. M CDS da nage dE ns dede RD di Li de à sun Léna s | À, à MR no nr note dt a Ne A Di S à id agi Chts Ésbe nè à. à \ + 5" f d : 4 fr x ; (193) _DP5,6 Habite les bois à sol argileux. — Verges dressées, roides , sou- vent de hauteur d'homme, réfléchies au sommet. ‘ \ %.R. costatus. Verges arquées - décombantes, côtelées, à entre -côtes canaliculés; calice blanc-tomenteux. _ærhamnifolius. Calice muni d’aiguillons à la base; base des folioles _ arrondie. R. rhamnifolius Weihe et N. Rg. 6; Lej. Rev. 747; Dmtr. Prodr. n° 1145; Tin. F1. Luxbg. 760; Wirtg. FL Rhpr. p. 150. B cordifolius. Galice muni d’aiguillons à la base; base des folioles cordée. R. cordifolius Weihe et N. Rg. 5; Tin. F1. Luxbg. 759; Wirtg. F1. Rhpr. p. 151. Y genicülatus. Calice muni d’aiguillons à la base; folioles longuement ovales. R. geniculatus K/tb. FI. des Aachen. Beckens p. 267; Wirtg. FI. Rhpr.. p. 151. 3 montanus. Calices et pédoncules tomenteux et munis d’aiguillons serrés. R. montanus Wirtg. FI. der Run p. 150. n° 4. e thyrsoideus. Calices inermes à la base; feuilles glabres par-dessus, à pédoncules aculéolés. R. fruticosus Weihe et N. Rg. 7; Dmtr. Prodr. n° 1144; Tin. F1. Luxbg. 761. : R. thyrsoideus Wimmer F1. Schlech. p.151. R. candicans Wärtg. FL. Rhpr. 151. £ collinus. Calices inermes à la base; rameaux de la panicule tomen- teux ; folioles velues par-dessus. , R. collinus Dec. Hort. per p. 139; Lei. Rev. p. 239; L. et C. Comp. 925. y arduennensis. Calices subinermes à la base; folioles glabres par- dessus; pédoncules subinermes. R. arduennensis Lib. in Lej. Spec. Il p. 317. 8 tomentosus. Calices inermes à la base; folioles canescentes par- dessus. R. tomentosus Borkh Forsth. I1 1147; Weihe et Nees Rg. 8; Dmir. Prodr. n°1145; L. et C. Comp. 9926; Tin. FI. Luxbg. 762; Wirtg. F1. Rhpr. p. 151. - \ (124) 5730 b 6, 7. Habite dans les broussailles et les lieux rocailleux. — FR presque toujours'canescentes par-dessous. ‘* Verges dépourvues de côtes et de canalicules longitudinaux. 6. R. pilosus. Verges arquées, décombantes, anguleusement arron- dies, sans glandes, poilues ou rarement glabriuscules. x carpinifoliis. Verges peu poilues; panicule pa à rameaux étalés ; folioles cordées à la base. R. carpinifolius Feihe et N. Rg. 13; Lej. Rev. 755; Dmtr. Prodr. n° 1149; L. et C. Comp 721; Tin. F1. Luxbg. 766; Kaltb. F1. Aachen. n° 12 8; Wirig. F1. Rhid. n° 15 &£. B vulgaris. Verges glabres ou peu poilues ; panicule D aphylle, étalée; feuilles presque cunéiformes à la base. R. vulgaris Weihe et N. Rg. 14; Lej. Rev. 750 ; Dmtr. Prodr. n° 1150; L. et C. Comp. 927; Tin. F1. Luxbg. 767; Kaltb. F1. Aachen. p 272; Wäirtg. FI. Rhld. 152; Oudemans F1. Nederl. p. 61. y discolor. Verges maigrement soyeuses; panicule allongée, contrac- tée, dépourvue de glandes; calices sans aiguillons. R. discolor Weihe et N. Rg.19; Lej. Rev. p. 240; Dmitr. Prodr.n° 1154; L.etC. Comp. 928; Tin. F1. Luxbg. 771; Kaltb. FI. Aachen, p 268 ; Wärtg: F1. Rhpr. p. 153; Oudemans F1. Neder. p. 61. E à macroacanthus. Verges munies de poils épars, très-épineuses ; aiguil- lons velus; panicule allongée à rameaux dressés. R. macroacanthus Weihe et.N. Rg. 18; Kaltb. Fl. Aachen. p. 270; Wirig. F1. Rhld. p. 153. e axillaris. Verges munies de poils épars, calices velus, couverts d’ai- guillons minces et nombreux. R. axillaris Lej. Rev. p. 258; L. et C. Comp. n° 922. & macrophyllus. Verges peu poilues; feuilles presque glabres par-dessus ; panicule courte, à rameaux dressés, R. macrophyllus Weihe et N. Rg. 12; Lej. Rev. 761; Dmtr. Prodr. n° 1148; L. et C. Comp. 921; Wirtg. FI. Rhld. p. 152. y Schlechtendalii. Verges arrondies; feuilles poilues des deux côtés; sépales des fleurs terminales foliiformes incisés. R. Schlechtendalii Weihe et N. Rg. 11; L.et C. CHE 920; Tin. F1. Luxbg.765; Wirtg. FI. Rhld. p. 152. éatis : AS a" 1 + (195 ) 0 argenteus. Verges pubéruleuses; pédicelles et calices dépourvus de . glandes. R. argenteus Weihe et N. Rg. 19; Dmtr. Prodr.n° 1153; Tin. Fl. Luxby. 710; Kaltb. F1. Aachen. p. 270; Wärtg. FI. Rhld. p. 155. n° 16 &. t leucostachys. Verges velues, anguleuses; feuilles hérissées en dessous de poils brillants; panicule étroite, munie de feuilles. R. leucostachys Sm. Engl. fl. I p. 403. - R. discolor GB leucostachys Wirtg. FI. Rhnpr. p. 153. * x angustifolius. Verges hérissées , anguleuses, à aiguillons droits et ve- lus, très-larges à la base; folioles vertes en dessous et velues aux nervures. R. angustifolius Kaltb. FL. Aachen. p. 274. : 1 infestus. Verges anguleuses, peu poilues; aiguillons crochus, larges à la base; feuilles glabres en dessus, grisâtres et subpubescentes en Rue R. infestus Kaltb. FI. Aachen. p. 293, nec Weihe. P 6, 7. Habite les broussailles et les lieux abandonnés. LE R. cryptadenus. Verges arquées, décombantes, anguleuses, mais sans côtes, poilues-lanugineuses, munies de glandes impercep- tibles, ponctiformes, sessiles. œ pubescens. Verges et aiguillons pubescents; panicule presque sans feuilles. R. pubescens Weihe et N. Rg. 16; Dmitr. Prodr. n° 1152; Kaltb. F1. Aachen. p. 271; Wirtg. FI. Rhld. p.155. B sylvaticus. Verges à glandes ponctiformes; aiguillons glabres; pani- cule dépourvue de glandes ; feuilles concolores. R. sylvaticus Weihe et N. Rg. 15; Dmtr. Prodr. n° 1151; Tin. F1. Luxbg. 768; Wirtg. FI. Rhld. p. 154. _ y willicaulis. Verges munies de glandes ponctiformes, à aiguillons poilus , droits; panicule sans glandes; feuilles discolores. . R. villicaulis W. et N. Rg. 17; Tin. F1. Luxbg 769; Wirig. FL. Rhpro. p. 154. à Reichenbachii. Verges presque dépourvues de glandes; rameaux de la panicule munis au sommet de soies glandulifères. R. Reichenbachii W. et N. Rg. 57; Wirtg. FI. Rhld p. 160. e teretiusculus. Verges et panicules poilues-lanugineuses, munies de _ glandes. R. teretiusculus Kaltb. FI. Aach. p. 282. (12%) € piletostachys. Verges à faces planes munies de poils étalés ; calices canescents sans glandes; rameaux de la panicule aiguillonnés. R. piletostachys Godr. et Gren. F1. de Fr. 1. p. 548; dos Nederl. 4 FN ET NE Verges fortes, humifuses, hispides , ns aiguil- lons droits; rameaux de la panicule divariqués; sépales foliacés au sommet. R. pyramidalis Æaltb. FL Aachen. p.275. 9 aggregatus. Verges fortes, anguleuses, feutrées ; aiguillons fins, droits, réfléchis ; calices à poils épineux ne dépassant pas les poils feutrés. R. aggregatus Kaltb. F1. Aachen. p. 277. D 6, 7. Habite les bois. — Se distingue par la forme de ses glandes. 8, R., Sprengelii Weihe. Æ Verges humifuses, presque cylindriques, à poils distants; glandes rares, sessiles ; feuilles des verges caduques. R. Sprengelii Feihe in Bot. Zeit. 1819. p. 17; W#. et N. Rg. 10; Lej. Rev. 749; Dmrt. Prodr.n° 1147; L.et C. Comp. 919; Tin. Luxbg. 764; KUb. F1. Aach. p. 280 ; Wirig. F1 Rhpr: 152 ; Oudem. Nederl. F1. 61. P 6, 7. Habite le bord des bois des pays d’outre-Meuse. B. HETERACANTHI. Aiguillons de plusieurs sortes, les uns en forme d’épines, les autres en forme d’aiguilles ou de soies glandifères. 9. HR. callosus. Verges garnies de callosités, à aiguillons égaux et mu- nies de glandules situées au sommet de filets insérés sur ces callosités; sépales fructifères renversés. * Feuilles discolores quinato-digitées. o radula. Verges munies de poils épars, à aiguillons solides et recour- bés; folioles pubescentes blanchâtres par-dessous ; panicule divariquée au sommet. A R. radula 7°. et NV. Rg. 58, Lej. Rev. 752; Dmrt. Prodr. n° 1164; Z. et C. Comp. 940; Tin. Luxbg. 780; Kaltb. FI. Aachen. p. 279; Wirtyg. FI. Rhld. p.160. (127 ) _ B lingua. Verges munies de poils épars à aiguillons recourbés; fo- lioles glabriuscules en coin à la base ; pédoncules allongés étalés. R. lingua W. et N. Rg. 59; Kaltb. FI. Æachen. p. 279; Würtg. F1. Rhld. p.160. y rudis. Verges glabres sillonnées à aiguillons recourbés; feuilles pu- - bescentes blanchâtres en dessous; panicule divariquée au sommet. R. rudis 7. et N. Rg 40; Dmrt. Prodr. n° 1165; Z. et C. Comp. 959 Tin. Luxbg. 751; Kaltb. FI. Aach. p. 292; Wirtg. F1. Rhld. p. 160. R. asper Zej. Rev. p. 101. ** Feuilles discolores ternées ou pédato-quinées. à scaber. Verges arrondies légèrement poilues à aiguillons recourbés; sépales munis d’appendices foliacés. R. scaber #.et N. Rg. 52; Wirtg. FL Rhld. p.157 e vestitus. Verges RARE velues à FREE discolores récli- nés ; feuilles tomenteuses blanchâtres par-dessous. _ R. vestitus 7. et N. Kg. 55; Dmrt. Prodr. n° 1162; L. et C. Comp. 930 ; Tin. FI. Luxbg. 718; Kaltb. FI Aach. p. 286; Wirtg. FL Rhl. p. 157; Oudem. F1. Nederl. p. 60. *#* Feuilles concôlores quinato-digitées. & viscosus. Verges anguleuses, poilues, à aiguillons grèles et droits; folioles poilues des deux côtés. R. viscosus Æeihe in Lej. et Court. Comp. n° 951. # fuscus. Verges anguleuses poilues, à Pgniiluns réclinés ; feuilles gla- briuscules ; bractées foliacées. d R. fuscus #. et N. Rg. 27; Wirtg. F1. Rhld. p. 156; Reisefl. n° 602. 0 foliosus. Verges LT RES poilues, à aiguillons réclinés; PRE pu- bescentes en dessous; bractées foliacées. Æ. foliosus. F.et N. Rg.28; irtg. F1. Pr.Rhed.p.156; Reisefl.Fl.n°601. + pallidus. Verges anguleuses, poilues, à aiguillons réclinés; feuilles poilues aux veines; bractées linéaires. | R. pallidus. 77. et N. Rg. 29; L. et C. Comp. 932; Tin. FI. Luxbg. 7175; Kaltb. FI. Aach. p. 285; Wirtg. FL Rhld. p. 156. x cinerescens. Verges anguleuses, tomenteuses, à aiguillons minces ; feuilles poilues par-dessus ; pubescentes par-dessous. R. cinerescens. Feihe in Lej. et Court. Comp. 953. 1 floribundus. Vérges poilues, à aiguillons droits, réclinés; folioles presque orbiculaires ; bractées ovales foliacées. (128 ) R. floribundus. Ley Verhandel. des preus. Rhld. I p. A; mé FI. Rhld. p. 159. D 6,7. Habite les buissons, principalement dans les pays en | et élevés au delà de la Meuse. — Verges scabres au toucher. 10. R. horridus. Aiguillons des verges très-inégaux, mêlés d’aculéoles et | de soies glandulifères, nombreux; sépales fructifères ren- versés. " Feuilles concolores quinato-digitées. a Koeleri. Verges procombantes, presque rondes, à aiguillons me =. bractées foliacées. R. Koeleri. F. et N. Rg. 25; Dmrt. Prod. n° 1159; Kaltb. F1. AGE p. 276, Wirtg. FL Rhld. p. 156. Ue fusco-ater. Verges procombantes, anguleuses, à RAR inclinés; bractées lancéolées-bitrifides. R. fusco-ater. 7. et N. Rg.26; Tin. FL Luxbg. 114; Wirtg. FI. Rhld. p.156. y infestus. Verges anguleuses arquées, à aiguillons recourbés; bractées foliacées souvent trifides. R. infestus. W. et N. Rg.30; Dmrt. Prod. n° 1160; Tin. F1. Luæbg. 776; Wirtg. FI. Rhid. p. 157. d obscurus. Verges subanguleuses, densement poilues, à aiguillons droits , fins à la base bractées foliacées souvent trifides. R. obscurus. Æaltb. FI. Aach. p. 281. . £ caliculatus. Verges couchées, anguleuses, à aiguillons un peu cro- chus, renflés à la base; bractées presque filiformes. R. caliculatus : Kaltb. FI. Aach. p. 285. & viridis. Verges un peu anguleuses, très-poilues, à aiguillons faibles, droits, réfléchis; bractées inférieures, simples, les supérieures divisées. R. viridis. Kaltb. FI Æach. p. 284. y sylvestris. Verges rondes , anguleuses au sommet, à aiguillons faibles, droits, réclinés ; bractées inférieures ternées, les supérieures simples. R. sylvestris : Xaltb. FI. Æach. p. 285. ”” Feuilles concolores ternées ou ternato-pédées. 8 Guntheri. Aiguillons droits, déjetés; feuilles ternées ovales ; pédon- cules sans aiguillons. ( 129 ) R. Guntheri. #. et N. Rg.21; Dmrt. Prodr. n° 1155; Tin. FL Luxbg. 172; Wirtg. Rhld. p. 154. r Menkei. Aiguillons recourbés; folioles ternées, les latérales subbi- lobées , presque arrondies ; pédoncules munis d’aiguillons. R. Menkei : #. et N. Rg. 22; Dmrt. Prodr.n° 1156; W'irtg. FL. Rhid. p. 155. _# aculeatissimus. Aiguillons droits, déjetés:; folioles ternées ou pédato- quinées, orbiculaires. v R. aculeatissimus. Æaltb. FI. Aach. p.500 ; Wirtg. FI. Rhid. p. 155. 1 Schleicheri. Aiguillons recourbés; folioles ternées, les latérales sub- _bilobées, ovales; pédoncules à aiguillons épars. R. Schleicheri. 7. et N. Rg. 25; Lej. Rev. 757; Dmrt. Prodr. n° 1157; Tin. FL Luxbg. 715; Kaltb. Aach. p. 287; Wirtg. FI. Rhld. p. 155. æ Wirtgeni. Aïguillons droits, déjetés ; folioles ternées; panicule pau- ciflore; pédoncules et calices couverts d’aiguillons. R. Wirtgeni. Auersw. in Wirtg. FI. Rhld. p. 155. Y apiculatus. Aiguillons recourbés, denses; folioles ternées ou quinato- pédées obovales; pédoncules munis d’aiguillons. R. apiculatus 7. et N. Rg. 24; Dmrt. Prodr. n° 1156; Firtg. F1. Rhld. p.155. “xx Feuilles discolores, ternées ou;quinato-pédées. ë Lejeunei. Verges subanguleuses, à aiguillons droits; sépales exap- pendieculés ; rameaux de la panicule divariqués. R. Lejeunei 77. et N. Rg. 51; Lej. Rev. 746; Dmrt. Prodr.n° 1161; Z. et C. Comp. 958; Tin. FI. Luxbg. 777 Kaltb. FI. Aach. p. 299. - R. vestitus y Lejeunei Wirtg. FI. Rhld. p. 158. o thyrsiflorus. Verges subanguleuses, à aiguillons recourbés; bractées inférieures trifides ; rameaux de la panicule ouverts. R. thyrsiflorus 7. et N. Rg. 54; Lej. Rev. p. 238; Wirtg. FL Rhid. p. 158. 7 humifusus. Verges arrondies, à aiguillons recourbés; bractées li- néaires-lancéolées ; rameaux de la panicule ouverts. R. bumifusus 7. et N. Rg. 355; Wirtg. FI. Rhld. p. 158. e hybridus. Verges arrondies, à aiguillons nombreux , recourbés ; brac- tées étroites; rameaux de la panicule divariqués. R. hybridus Kaltb. FI. Aachen. p. 278. 6 rosaceus. Verges subanguleuses, à aiguillons droits ; sépales terminés _ par un appendice foliacé ; rameaux de la panicule divariqués. ( 150 ) R. rosaceus Æ°. et N. Rg. 356; Lej. Rev. p. 258; Dunrt. Prodr. n° 1163; L.et C. Comp. 934; Tin. FI. Luxbg. 7179; Wirtg. FL Rhld. p. 159. r fleæuosus. Aiguillons minces, courts ; rameaux florifères rés AIRES sépales munis d’aiguillons. R. flexuosus Zej. Rev. p 238 (1824). À R. serpens eihe in L. et C. Comp. (1831) 935, nec Godron. ‘"* Feuilles discolores quinato-digitées. u hystriæ. Verges anguleuses à aiguillons recourbés; rameaux de la panicule ouverts, poilus. R. hystrix Ÿ. et N. Rg. 41; Lej. Rev. 751; Dmrt. Prodr. n° 1165; Z. et C. Comp. 956; Tin. FI. Luxbg. 782; Wirtg. FL Rhld. p.161. g pygmaeus. Verges arrondies; aiguillons allongés, réclinés; rameaux de la panicule tomenteux, les supérieurs divariqués. R. pygmaeus 7. et N. Rg. 42; Tin. FI. Luxbg. 785; Kalib. F1. Aach. p. 292 ; Wirtg. FI. Rhld. p. 161. D 6, 7. Habite les bois et les broussailles. — Cette espèce se distingue par ses tiges couvertes d’aiguillons et d’acicules. 411. R, volvatus. Verges procombantes aiguillonnées et munies de soies glandulifères ; sépales fructifères dressés contre le fruit. « hirtus. Verges arrondies, à poils denses; aiguillons inégaux droits; rameaux supérieurs de la panicule divariqués. è FR. hirtus F’aldst. et Kit. Hung. II. t. 44; W. et N. Rg. 45; Lej. Rev. 45; Kalih. F1. Aach. p.284; Wirtg. FI Rhla. p.161. - $ Bellardi.Verges arrondies peu poilues, à aiguillons inégaux, recourbés: rameaux de la panicule tous ouverts. R. glandulosus Bellard. App. F1. Pedem. in Act. Taur. F, p. 230; Lej. F1. Spa IT p.516; Rev. 760 ; Wértg. FL Rhld. p. 161. R. Bellardi 77. et N. Rg. 44; Dmrt. Prodr. n° 1167; L.et C. Comp. 937 ; Tin. FI. Luxbg. 784; Kaltb. FI. Aach. p. 301. y concolor. Verges subanguleuses à aiguillons presque égaux; calices munis de poils glanduleux très-courts. R. concolor Ley in Verhandel. preus. Rhld. II. p.20 ; Wirlg. FL Rhld. p. 162. | 2 Lohrei. Verges subanguleuses à aiguillons presque égaux ; calices tomenteux épineux. R. Lohrei Wärtg. Fl. Rhld. p. 162. (454 ) - € Kaltembachii. Verges anguleuses , pentagones au sommet ; aiguillons nombreux très-fins, droits, réclinés ; panicule à rameaux géniculés. R. Kaltembachii Metsch ex Kaltb. in Lit. R. scaber Xaltb. F1. Aach. p. 289. D 6, 7. Habite dans les forêts des montagnes d’outre-Meuse. — Elle se distingue des précédentes espèces par le calice enveloppant le fruit. Sect. III. — GLAUCOBATOS. Stipules adnées au pétiole; fruits glabres recouverts d’une poussière mate, ou du moins verges glauques. 12. R. corylifolius. Verges couchées, anguleuses, couvertes d’une poussière glauque, ainsi que les fruits; feuilles des verges quinato- pédées. æ nemorosus. Verges poilues munies d’aiguillons peu nombreux ; feuilles poilues par-dessus, pubescentes par-dessous; calice fructifère réfléchi. R. nemorosus. Zayne Arnseit. t. I. fab. 10. R. corylifolius. Dec. F1. fr. IV. p. 475, nec Sm. R. dumetorum. 7. et N. Rg 45. 4. f. 1; Lej. Rev. 748; Dmrt. Proûr.’ n° 1168; Z. et C. Comp. 912; Kaltb. F1. D p. 294; Firtg. F1. Rhld. p.163. B Wahlembergit. Verges arquées décombantes ; sépales étalés à la maturité du fruit. R. Wahlembergïüi. Ærrhen Monogr. 45; Fries Sumim. 167; Wirtg. F1. . Rhld. p. 162; Oudem. FI. Nederl.Il. p. 60. y feroæ. Aiguillons et poils très-nombreux ; folioles longuement cus- pidées et poilues. - R. ferox. Weihe in Boen. Monast. p. 153 (1824). R. horridus. Spreng. Syst. II. p. 529 (1825) exc. syn. R. dumetorum var. ferox W’. et N. Rg.45; L. et C. Comp. 912. R. grandiflorus. Æ7tb. FI. des Aachner Beckens. p. 291. d' archetypus. Verges arquées-décombantes, presque rondes, à aiguil- lons étalés ; feuilles feutrées edge sépales cuspidés , réfléchis à la maturité. R. corylifolius. Sm. Brit. 542; Babgt. Man. ed. V. 109. b 6-7. Hab. dans les broussailles et les bois humides.— Les fruits mürs sont couverts d’une poussière noire tirant sur le glauque. (132) 13. BR. caesius Lin. Verges couchées rondes; fruits couverts d’une pous- sière bleuâtre ; feuilles des verges ternées ou pinnées. æ archetypus. Verges bleuâtres; sépales fructifères pressés sur le fruit. R. caesius. Lin. Sp. 706 ; W.et N. Rg. 46 ; Lej. Rev. 762; Dmrt. Prodr. n° 1169; L. et C. Comp. 910 ; Tin. F1. Luxbg. 786; Kaltb. FI. Aach. 302; Wirig. Fl. Rhld. p.165; Oudemans FI. Nederl. 11 p. 61. B serpens. Verges dépourvues de poussière glauque , rondes à la base; sépales fructifères étalés. R. serpens. Gren. et Godr. F1. fr. 1. p.538; Wirtg. FI. Rhpr. p. 163. y pseudo-idaeus. Verges épaisses, glabres, très-glauques; feuilles pinnées. R. pseudo-idaeus. Zej. Rev. n° 765. R. caesio-idaeus. Wirtg. FL Rhpr. p. 161. 2 pseudo-caesius. Verges peu poilues , à aiguillons recourbés, rares; fo- liole terminal trilobé. R. pseudo-caesius. ZLej. Rev. n° 765. R. idaeo-caesius. Firtg. FI. Rhld. p. 161. D 5-7. Commune au bord des bois et dans les broussailles humides. — Les fruits mürs sont recouverts d’une belle poussière bleuâtre. Sect. IV. — CHAMAEABATOS. Stipules insérées sur la tige et non sur le pétiole; fruits glabres. 414. R, saxatilis Lin. Tiges florifères naissant de la racine et herbacées ainsi que les verges; drupéoles peu nombreux et globuleux. R. saxalilis. Lin. Sp. 708; W. et N. Rg. 9; Lej. F1. Spa. II. p. 318; Dnmnrt. Prodr. n° 1146; L. et C. Comp. 941; Tin. F1. Luxbg. 763; Wirtg. FL. Rhld. p. 152. = D 5-6. Habite les rochers calcaires des pays de montagnes.—-Verges hu- mifuses , herbacées. Fleurs peu nembreuses. A cette section appartiennent les À. arcticus et Chamaemorus, qui sont exotiques. OPUSCULES DE BOTANIQUE ET D'HISTOIRE NATURELLE: PAR M. B. DU MORTIER, Président de la Société royale de botanique de Belgique. ——— i— FASCICULE VI. NOTE SUR DEUX NYMPHÉACÉES DU LUXEMBOURS£. AVRIL 1864. 10 Ru SUR La dla $ Te “ NOTE DEUX NYMPHÉACÉES DU LUXEMBOURG. L’herborisation projetée dans la partie méridionale des Ardennes nous porte à appeler l'attention de nos con- frères sur deux plantes remarquables que nous y avons recueillies 1l y à quarante ans, et qui sont dignes d’attirer leurs regards et d’y être soigneusement recherchées. Chose remarquable, ces plantes appartiennent toutes deux à la famille des Nymphéacées, laquelle n’est jusqu'ici repré- sentée dans nos flores que par ses deux types vulgaires : le Nymphaea alba et le Nuphar luteum. Nous pensons pou- voir enrichir notre flore de deux espèces nouvelles, que nous y avons trouvées en herborisant dans les lieux que nous nous disposons à parcourir, un Nuphar et un Nymphaea. C’est afin de faciliter cette intéressante recherche que nous croyons devoir présenter cette note à la Compagnie, afin que l'attention de nos confrères, attirée sur ce point, leur facilite les moyens de les retrouver. n1F642 (136) I. — NUPHAR RIVULARE. En herborisant sur les bords de la Semoy supérieure, dans les environs du village d’Habay-la-Vieille, village où se trouve la station qui précède Arlon, nous remarquâmes , dans le ruisseau qui coule vers Haudemont, un Nuphar moitié plus petit dans toutes ses parties que le N. luteum, et qui s’en distinguait par son stigmate lobé, Dès lors, 1l était visible que c'était une espèce nouvelle pour notre flore, mais, pour la déterminer avec certitude, il fallait sou- mettre les fleurs et les feuilles à l’analyse, et malheureu- sement celles que nous avions mises en dessiccation tom- bèrent en pourriture lors de notre emprisonnement à Florenville, en sorte qu’il nous fut impossible de savoir à quelle espèce elle se rapportait. Toutefois un pied vivant que nous avions adressé au Jardin Botanique de Tournay, placé dans un pot à plantes aquatiques, après avoir souffert longtemps de la transplantation, finit par y fleurir, et alors nous pûmes nous assurer que la plante d’Habay constituait une espèce bien distincte des N. luteum et pumilum. Nous avons dit que la plante des ruisseaux des environs d'Habay était, dans toutes ses parties, de moitié plus pe- tite que le premier, et que son stigmate en diffère tota- lement. Ce stiÿmate, au lieu d’être orbiculaire, comme dans le N. luteum, est lobé, à lobes en lancettes et à douze rayons. La plante est glabre dans toutes ses parties, son calice est cupuliforme , ses pétales, au nombre de douze environ et arrondis au sommet, dépassent un peu les éta- mines en longueur. Sa fleur est jaune comme dans le type, mais moitié plus petite. Le stigmate lobé de la plante d'Habay la rapproche du ( 137 ) N. pumilum de De Candolle; mais celui-ci est moitié plus petit; il n’a que cinq pétales moitié plus courts que les étamines ; son stigmate est à dix rayons, tandis qu’il y en a douze dans notre plante. La plante d’Habay diffère en outre du N. sericeum du Danube par ses pétioles et ses pédoncules glabres et non soyeux , ainsi que par le nombre des rayons de son stigmate, Enfin, elle se distingue du N. Spennerianum de Gaudin par la forme de son stigmate, par l’absence de la rosette de feuilles radicales et par tout son port. Tinant, dans sa Flore du Luxembourg, indique un Nym- phaea lutea Var. minor dont il ne donne pas les caractères; mais la station qu’il désigne ne permet pas de douter que ce * ne soit notre plante. C’est en effet du N. luteum qu'elle se rapproche le plus, étant intermédiaire entre lui et le N. pu- milum. Nous lui eussions donné le nom d’intermedium, si déjà une espèce d'Amérique ne le portait; mais comme elle habite les ruisseaux de l’Ardenne, nous proposons de la désigner sous le nom spécifique de Nuphar rivulare. Le Nuphar rivulare croit, comme nous l'avons dit, à Habay-la-Neuve; mais nous ne doutons pas qu’on ne le retrouve dans d’autres ruisseaux des Ardennes. Nous engageons donc nos confrères à porter leurs regards sur les Nuphar à petites fleurs et à stigmate lobé dans l’her- borisation que nous allons entreprendre. II. — NYMPHAEA an SUAVEOLENS? La seconde plante sur laquelle nous appelons l’attention de nos confrères est ravissante par la beauté de sa fleur et le charme du parfum qu’elle répand : c’est un Nymphaea à fleurs blanches, que nous avons observé dans le grand (138 ) et curieux étang d’Étalle. Parvenus à cet étang, nous fûmes frappés de la beauté des Nymphes qui élevaient au-dessus de l’eau leurs corolles splendides. Leur aspect avait quelque chose qui les distinguait des Nymphes de nos étangs et qui indiquait une nouveauté; il fallut en récolter, mais alors quelle ravissante observation! Les Nymphes d’Étalle répandaient un parfum délicieux, tandis que les nôtres sont toujours inodores. Nous en fimes ample récolte, ravis de notre belle trouvaille, fiers d’une aussi heureuse découverte. Mais le soir même, Flore se vengea de ce que nous avions porté sur ses Nymphes une main sacrilége; aussi, arrivés dans la ville qui lui est consacrée (Florenville), la déesse furieuse nous fit emprisonner comme espions , mon ami Pierre Michel et moi. Après trois jours de prison dans la ville de Flore, nous fûmes con- duits avec des voleurs de grand chemin à Neufchâteau, où nous fûmes enfin délivrés des mains des barbares qui avaient osé, à scélératesse! prendre des botanistes pour des espions. Dans ces tristes circonstances, Flore s'était vengée de nous, et ses belles Nymphes d’Étalle, devenues fumier comme la rose qui tombe , avaient été jetées par la gen- darmerie. Je voulais retourner pour nous venger à notre tour de la déesse, mais mon ami Michel, qui trouvait que le pain du roi grand-duc était le pain de sa colère, avait trop peur des gendarmes stupides et des maréchaussées ignorants pour s’exposer de nouveau; il voulut regagner son domi- cile. Je ne puis donc parler de notre plante que d’après les notes que j'ai tenues et qui devront être contrôlées dans notre herborisation. Ainsi que nous l’avons dit, ce qui nous frappa d’abord dans la Nymphe d’Étalle, c’est son odeur suave, analogue ( 139 ) à celle que répandent les fleurs d'oranger. Or, la Nymphaea - alba est toujours inodore, ce qui indique deux espèces distinctes. Elle s’en distingue d’ailleurs par ses pétales lancéolés et acuminés, tandis qu’ils sont larges et obtus dans l'espèce vulgaire. Nous ne pouvons croire que ce soit Ia N. odorata, espèce de l'Amérique septentrionale étrangère à l’Europe. Il fau- dra examiner le nombre des rayons du stigmate, et, si ceux-ci sont droits ou ascendants, examiner le nombre de _ses pétales, la proportion des étamines; et si, comme nous le croyons d’après sa fleur odorante et à pétales lancéolés _acuminés, elle doit former une espèce nouvelle, nous pro- poserons de la nommer Nymphaea suaveolens. Nous n’in- diquons cependant cette espèce qu'avec doute et comme devant être vérifiée lors de l’excursion scientifique de la Société; tout au moins ce sera une variété. ; “e un ane e “ ge oh) Fate s@. Fe à not HIT AE 38 mu 3 “rt aug sito ay DR ADUIGE Hal JE ER à ont on sh Tao té #4 ISRAEL ñE sh Séchttex » à) “Spa rx FA #3} UNE } RAR 17 ah qh Stone doter ot sh 101 SERGE NANTES HSE gent 3 atout re PRO . (2 à $ + à - l ) ! | x | : M y'a } ; ++ La é ” de SUP PRUE # xs A Fes et 1e # 4? | E ES | à R c : LL OPUSCULES DE BOTANIQUE ET D'HISTOIRE NATURELLE: PAR M. B. DU MORTIER, Président de la Société royale de botanique de Belgique. Re — FASCICULE VII. DISCOURS SUR LA MARCHE DE LA CLASSIFICATION GÉNÉRALE DES PLANTES, DEPUIS JUSSIEU JUSQU’A NOS JOURS. E JUILLET 1864, rie s ÿ 5 M. FAST F À 06 POUR OS Wa EC DER NE LI L ve AE TNA PLA ' ra : st + ‘ i r ! PRRHI, te dti k : HUTAON HO 14 Bu. Ste. BE (Re 4. 3° J56 208 DISCOURS SUR LA MARCHE DE LA CLASSIFICATION CÉNÉRALE DES PLANTES, DEPUIS JUSSIEU JUSQU'A NOS JOURS, PRONONCÉ EN LA SÉANCE PUBLIQUE TENUE A VIRTON, LE 3 JUILLET 1864. Messieurs, L'histoire de la botanique présente trois périodes dis- . tinctes. La première est celle des pères de la science, quand _ la classification des plantes était encore dans le chaos, sans … règles fixes et sans utiliser l'emploi des caractères que fournissent la fleur et le fruit. La seconde est la période de la botanique systématique, où tous les efforts des sa- vants se portent vers la recherche des méthodes de coor- . dination des plantes. Cette brillante époque commence en 15441 ( 144 ) 1690, fournit Linné, dont le génie embrasse toute fa science, et s'arrête, en 1789, à Jussieu, le créateur des : familles des plantes et de leur classification synthétique. La troisième période est celle de la grande lutte entre la ‘classification linnéenne et les familles naturelles ; elle se termine par le triomphe de celles-e1, en même temps que par l’abandon du système de Jussieu et son remplacement par des méthodes plus ou moins savantes, plus ou moins abstraites, mais affaiblissant, soit par leur complication, soit par leur réduction, la classification générale des plantes. Après avoir exposé, dans les deux discours précédents (1), la marche de la science durant la première et la seconde période , 1l reste à vous entretenir de celle qui est la nôtre et des travaux sur la classification générale, depuis Jus- sieu jusqu’à nos jours, ouvrage difficile et qui réclame toute. votre indulgence. Dans ce travail, nous nous sommes borné aux classifications générales déjà très-nombreuses, Jaissant de côté les modifications apportées à celles-ci dans la plupart des flores locales, qui le compliqueraient sans Une . | La grande lutte entre la classification linnéenne et celle de Jussieu dura plus d’un demi-siècle, et ce n’est guère qu'après 1830 que les familles naturelles des plantes com- mencèrent à établir leur domination dans le monde savant. Jusqu’alors, à bien peu d’exceptions près, tous les ou- vrages de botanique descriptive, même en France, étaient classés d’après le système de Linné, et l’on traitait de rê- veurs ceux qui, devançant leur époque, adoptaient les . (1) Voir Bull. de la Société roy. de botanique de Belgique , t. 1, p. 1 et t.II, p. 207. (445) familles des plantes. La simplicité et l'élégance du système sexuel, la facilité qu'il présente pour l’analyse des végé- taux, entraînaient la masse des botanistes; car enfin, avouons-le franchement, herboriser c’est analyser. Il faut bien le reconnaître , la méthode de Jussieu , si savante et si progressive, se prête mal à l’analyse des plantes, et sous ce rapport elle présente plusieurs défauts qui en arrêtè- rent l'expansion et la firent abandonner ensuite. Elle part d’une base vicieuse en commençant la série des plantes par les cryptogames, c’est-à-dire par les végétaux les plus obseurs et les plus difficiles, que Linné et tous les bota- nistes anciens ont, avec raison, rejetés à la fin de la clas- sification, elle manque de simplicité et d'élégance, en recourant successivement aux cotylédons , à l’enveloppe florale et à l'insertion des étamines; elle est d’un emploi difficile et renferme de nombreuses exceptions dans l’in- sertion des étamines ; enfin elle cesse d’être analytique lorsqu'on arrive aux caractères des familles des plantes, trop délayés et basés presque exclusivement sur l’inté- rieur de la graine, c’est-à-dire sur une étude hérissée de difficultés et offrant de nombreuses exceptions. Ainsi, la méthode mathématique appliquée au règne végétal et l’in- sertion des étamines comme base de classification, voilà les deux causes qui firent abandonner le système de Jus- sieu et qui engendrèrent le mouvement scientifique de ce siècle. ; Après la publication. des familles des plantes par An- toine-Laurent de Jussieu, les deux premiers auteurs qui s’occupèrent de l’étude de la classification naturelle sont Noël de Necker et Fr. Lestiboudois, tous deux natifs de Lille, capitale de la Flandre française. De Necker, dont les premiers ouvrages avaient été classés suivant le système ( 146 ) sexuel de Linné(1}, publia, en 4790, ses Éléments de bota- nique (2), où tous les genres de plantes , excepté les cham- pignons, sont décrits et réunis en cinquante-quatre elasses ou familles, auxquelles il donne le nom de genres. Imitant l'exemple d’Adanson, Necker écarte la considération tirée des cotylédons, ainsi que toute disposition synthétique, et comme les caractères de ses groupes sont très-obseurs sans être comparatifs, il s'ensuit que sa méthode est imntelligible et que beaucoup de ses assemblages, pleins d'anomalies, ne sont point naturels. Necker a mieux mé- rité de la science par l’étude approfondie qu'il a faite des genres; aussi la plupart des subdivisions qu’il y a créées sont-elles passées dans le domaine de la botanique. Il est d’ailleurs le premier qui ait désigné les végétaux inférieurs sous le nom d’agames souvent employé depuis. | Fr. Jos. Lestiboudois, qui avait, en 1784, publié, dans la première édition de sa Botanographie belgique, une classification empruntée à la méthode analytique de La- marck , entreprit, à la suite de la seconde édition de cet ouvrage (3), de réduire ces elasses en familles, de manière x (1) Nous avons dit, dans notre premier discours, que c’est sans doute par erreur que l’ouvrage de Necker sur la flore de la Flandre française, était indiqué comme ayant paru en 1768, à moins qu’un titre nouveau n’ait été refait en 1775 pour faciliter la vente de l’ouvrage. Nous nous sommes as- surés depuis que cette supposition était exacte; que les Deliciae Gallo- Belgicae Sylvestres avaient paru en 1768 et que les exemplaires portant la date de 1775 avaient un titre refait. (2) Nat. Jos. de Necker, Elementa botanica. Neowedae ad Rhenum et Parisiis, 1790 ; 5 vol. in-8c. (3) Botanographie belgique, par Fr. Jos. Lestiboudois, 2e édit. Lille, an VIF (1799); 4 vol. in-8, Les exemplaires qui portent Ja date de l'an XII ont un titre refait. ( 147) à substituer à l'insertion des étamines la forme de la co- rolle comme base de classification. Le système de Lesti- boudois, qui présente un genera complet, est de la plus grande simplicité, en ce qu’il repose sur la forme de la corolle, comme celui de Tournefort. Ce savant divise le règne végétal en cinq ordres, suivant que les fleurs sont monopétales, polypétales, composées, incomplètes ou clan- destines, et ces cinq ordres sont subdivisés en vingt-deux classes, qui se répartissent elles-mêmes en cent familles , de la manière suivante : . CAMPANULACÉES. . 5 familles. . GYMNOSPERMÉES. . POLYMORPHÉES . . INFUNDIBULIFORMES. | MONOPÉTALES. . ROSAGÉES . . BASSINÉES. . CRUCIFÈRES . . ÉTOILÉES . … PAPILLIONACÉES. GO 1 © OT à OI 19 — POLYPÉTALES. Le) « OMBELLIFÈRES . 11. FLOSCULEUSES. . 42. RADIÉES . 13. LIGULÉES . FLEURS { COMPOSÉES. 14. MONOCLINESs . 45. DicLines . 16. LILIACÉES. 17. ANOMALES. 18. GRAMINÉES . “INCOMPLÈTES . TT ès [—] 19. FOUGÈRES. . 20. Mousses . 21. ALGUES. 22. CHAMPIGNONS \ CLANDESTINES. RO RO RO RD QE =I OO 1 D DO RO EN D CO I de © M CE UE in Les familles créées par Lestiboudois , très-différentes de celles de Jussieu, ne sont, pour la plupart, point natu- s ( 148 ) relles. Si son livre eût paru un demi-siècle plus tôt, il eût marqué dans l’histoire de la botanique; mais, en suppri- mant les caractères fournis par les cotylédons et l’insertion des étamines, il rompt les rapports des familles naturelles et des genres de plantes entre eux. Dès l’année 1794, à la suite de son analyse des genres des plantes (1), Batsch avait donné la coordination de ces genres en familles, mais sans système et sans indication des caractères ordinaux. Ces familles, au nombre de cent quarante-quatre, commencent par les acotylédones et finis- sent par les conifères. | En 1802, Batsch édita son tableau des affinités du règne végétal (2), où il coordonne les plantes par classes, ordres et familles. Ces dernières sont pour la plupart les ordres de Jussieu ou bien des familles de création de l’auteur. Renversant l’arrangement de Jussieu, Batsch commence par les rosacées et finit par les cryptogames; mais, pas plus que Lestiboudois, il ne forme une série des mono- cotylédones , dont les familles sont mélangées parmi les dicotylédones. Tous ses groupes sont d’ailleurs collectifs, depuis les classes jusqu'aux familles, en sorte que son système est dépourvu de toute synthèse. En étudiant cette méthode, on ne peut méconnaître qu’elle a servi de base aux systèmes d’Agardh et de Bartling, qui y ont adjoint les caractères généraux admis à notre époque, et qu’à Batsch appartient la première idée des classifications con- Jjonctives qui ont joué un si grand rôle dans les travaux (1) A.-J. Batsch, Synopsis universalis analytica generum plantarum. Jenae, 1794, in-4°, p. 581. (2) A.-J. Batsch, Tabula affinitatum regni vegetabilis. Vinariae , 1802, in-8°, | | (149 ) de l’école germanique. À ce titre, cette méthode mérite notre attention; en voici l’ordonnance : «Czassis I. — ROSACEAE. OrDo 1. Frugariae. . 6 fam. || Oro 5. Oxydariae 1 . Columnariae. . 5 » 6. Adonariae 4 . Difformariae. 6 » 7. Multisetariae . 3 » . Umbraculariae. 3 » 8. Resinariae 2 à O1 IN Cassis II. — CRUCIATAE. Orpo 9. Calycanthemae . 3 fam. 10. Cheiranthemae. 1 » Orpo 11. Capnanthemae . 3 fam. Czassis III. — RINGENTES. Onvo 12. Papilionacae. . 2 fam.|| Orpo 13. Gloriales. . . 3 fam. CLassis IV. — LILIACAE. Oro 14. Monocarpae . . 2 fam. || Orno 18. Radiales . 5 fam 15. Polycarpae . . 3 » 19. Campanales . 4 :» A Dale. 0 rc 20. Gladiales . PS PA INIST OUT 7 21. Coronales. ED - Cassis V. — INCOMPLETAE. Orpo 22. Culmales. 4 fam. || Oro 26. Cocciferae . . 1 fam. 23. Agrostales FEV CSS 27. Seminiferae. . 4 » 24. Spadicales . . 2 » 28 Nuciferae. . . 5 » 25. Juliferae . Sig D Cassis VI. — MONOPETALAE. Orno 29. Tetraspermae . 2 fam. || Oro 54. Biforae. 3 fam 50. Polyspermae. = 35. Cirrhatae. EURE ot: Nodae. 225 S-NS 36. Marcidae. 5 TES 32. Cyathinae 2 37. Rigidae 6 » 55. Patulae . 5 )» 38. Polymorphae. D° .» (450 ) Ed CLassis VII — COMPOSITAE. ORDo 39. Lepidocephalae. 1 fam. || Orpo 41. Asterocephalae . 1 fam. 40, Cynarocephalae. 1 » Cassis VIII — CRYPTOGAMA. Onpo 42. Chlorophylla. . 6 fam. || Orno 44. Aphylla . . . 2 fam. 43. GlaucophyHa. . 1 » Vingt ans à peine après la publication du Genera plan- tarum, la méthode du célèbre fondateur des familles des plantes est déjà renversée, et la modification radicale du système de Jussieu, par la suppression de l'insertion des étamines comme base de classification, est proposée dès 1810 par le célèbre Robert Brown (1). C’est cette sup- pression qui à fait naître presque tous les classificateurs modernes. Le savant auteur de la Flore de la Nouvelle- Hollande , considérant que l'insertion des étamines, telle qu’elle est présentée par Jussieu, est souvent équivoque, qu’elle exige la distinction subtile en médiate et immé- diate, et est sujette à de nombreuses exceptions, considé- rant enfin qu'il n’est pas rare de la voir varier dans une famille et même dans un genre, supprime cette base essen- tielle du système de Jussieu et réduit la classification des plantes à cinq classes, ROME sur les cotylédons et l’en- veloppe florale, savoir : Cassis. I. — ACOTYLEDONES. II. — MONOCOTYLEDONES. HI. — DICOTYLEDONES APETALAE. ww x MONOPETALAE. ve mL. POLYPETALAE. (1)°R. Brown, Prodromus florae Novae-Hollandiae, Londini, 1810, in-8°,et in Flinders Voyage to terra australis ; 1814. (4151 ) Reconnaissons-le, cette classification est la suppression du système de coordination des familles des plantes. Au lieu de chercher une base à l’abri des justes critiques adressées à l'insertion des étamines, et de conserver cette synthèse qui, comme le disait Linné, est le fil d'Ariane, sans lequel la botanique n’est qu'un chaos (1), Robert Brown trouve plus commode de supprimer l'insertion, c’est-à-dire la base fondamentale de la classification du règne végétal par familles naturelles, renversant ainsi, avec la méthode naturelle, le grand précepte de Limné, qui la proclame le but et la fin de la botanique (2). Est-ce un progrès? Nous ne le pensons pas, car la synthèse est le génie de la science et son expression la plus élevée ; elle en facilite l’étude en la simplifiant, et fixe l’observation sur des points collectifs sans lesquels on tombe dans le vague et l'incertitude. | La grandeur du nom qui avait entrepris cette réforme radicale et l’importance des magnifiques travaux de son illustre auteur, donnèrent à cette suppression de la syn- thèse un crédit dont les fruits ne tardèrent pas à se faire sentir. Bientôt un autre savant non moins illustre, A. P. De _ Candolle, suivant les traces de Robert Brown et rempla- çant la base tirée des cotylédons par celle empruntée aux tissus organiques et à leur croissance, adoptait en fait la Classification à peine modifiée du botaniste anglais dans la - disposition suivante (3) : (1) Filum Ariadneum est systema sine quo es Chaos Res herbaria. Lix. pail., $ 156. (2) Methodus naturalis est ullimum finis botanices. Lin. rai. , $ 165. (3) A -P. De Candolle, Théor. élémentaire du règne végétal. In-8°; 1815. (152) Thalamiflorae . CL. rer Eros Calyciflorae . . » Corolliflorae. . » VASCULARES. . Monochlamydae. » E Phanerogamae . » XOGENAE . . Cryptogamae . » Foliaceae. . . » Aphyllae. . . » ol RES ON ARO TE DÉLLODARES à 00 À Le système de De Candolle, au lieu de commencer la classification des plantes par les cryptogames , l’ouvre par les dicotylédones, ce qui en rend l’application possible à ceux qui ne s'occupent que de phanérogamie, et en sup- primant l'insertion, il fait disparaître tous les reproches adressés au système de Jussieu. C’est sans doute la cause de la vogue dont il jouit; mais tous les reproches adressés à la coordination de Robert Brown lui appartiennent : c’est la destruction de la synthèse végétale. Dans le moment où apparaissaient ces premières tenta- tives de réforme radicale de la classification naturelle des plantes, des efforts étaient tentés en sens inverse par Marquis et Loiseleur des Longchamps , pour conserver la synthèse végétale, tout en supprimant comme base l’in- sertion des étamines dont les vices se faisaient de plus en plus sentir. Ces savants proposèrent de la remplacer par la situation de l’ovaire, eu égard à l’enveloppe florale, et de diviser les monocotylédones, comme les dicotylé- dones, par le nombre des enveloppes florales. De même : que De Candolle, ils commencent la série des végétaux par les êtres les plus parfaits. Le tableau suivant de la classification de Marquis et Loiseleur, publié par ce der- nier en 1819 (1), expose leur système : (1) Loiseleur des Longchamps , Manuel des plantes usuelles indigènes. Paris, 14819, vol. I, pp. xvj et xxii]. | L] ( 135 ) : supérovariées. 1 : Polypétales . ? . P bp ; } inférovariées . 2 ! DIPÉRIANTHÉES PT d inférovariées . Monopétales. 3 DICOLYLEDONES . supérovariées. 4 ; he supérovariées. à MONOPÉRIANTHÉES . | P RS inférovariées . 6 DIPÉRIANTHRÉES, . . _: ..> : ga he ANSE 2bt 7 inférovariées. 8 MONOCOTYLÉDONES | © inférovariées . * MONOPÉRIANTHÉES . | 4 À supérovariées. 10 RAÉTRRR aS E Sras Te fa /S te D ACOTYLÉDONES. { AAA LEE 0 0, 7 re te PARENT SR Le système de Marquis et Loiseleur est d’une simplicité et d’une uniformité remarquables. Sa publication lui valut un succès réel en France, car bientôt il fut suivi, sauf de légères modifications, par Mérat, dans sa seconde édition de la Nouvelle Flore de Paris (1), et par Ach. Richard, dans sa Botanique médicale (2). Malheureusement ce sys- tème rompt les rapports naturels de plusieurs familles et même de certains genres. Ainsi les rosacées, les saxi- fragées, les vochysiacées, les amentacées, etc., présentent des genres supérovariés et d’autres infériovariés; le genre Saxifraga lui-même offre les deux modes d’attache dans ses diverses espèces, en sorte, que le reproche adressé à l’insertion des étamines s’applique bien plus encore à la situation de l’ovaire comme base de classification générale. Cette base de coordination des familles des plantes est donc essentiellement fautive, et quelque séduisant que soit au premier coup d’œil le système de Marquis et Loiseleur, ’ (1) Mérat , Nouvelle Flore des environs de Paris. Paris, 1821 ; in-16. (2) Ach. Richard, Botanique médicale. Paris, 1825, vol. I, p. 4. (154 ) il a bien fallu l’'abandonner en présence des grandes aber- rations qu’il présente. | C’est ici que vient se placer, dans l’ordre chronologique, notre classification du règne végétal. Présentée d’abord, | en 1822, dans nos Commentationes botanicae (1), elle était trop compliquée, et dès lors défectueuse : nous l’avons réformée et simplifiée dans notre Prodrome (2), et enfin, pour lui donner lélégance nécessaire, nous en avons ré- formé la terminologie dans notre Analyse des familles des plantes (3). Ce système repose sur deux bases : pour les divisions primaires, la nature du corps végétal, et pour les divisions secondaires, l’enveloppe florale, ou, chez les plantes dépourvues de fleurs, les spores. On nous per- mettra d’en donner l'exposé, en expliquant d’abord la base primaire, dont nous avons donné la démonstration dans notre travail sur la structure comparée des animaux et des végétaux (4). Les corps organiques, c’est-à-dire les animaux et les végétaux , se composent de deux ordres de tissus : lun mou et flexible; l’autre solide, résistant, formant le sys- tème osseux chez les premiers et le système ligneux chez les seconds, car le corps ligneux, c’est le squelette du vé- gétal. Dans les deux règnes, l'absence, la présence et la situation du corps solide suit la même marche et est soumis (1) Commentationes Botanicae. Tournay, 1822, p. 35. (2) Florula Belgica, operis majoris prodromus , in-8. Tornaci , 1827, p. 9. (3) Analyse des familles des plantes, in-8°. Tournay, 1829, p. 9. (4) Recherches sur la structure comparée et le développement des ani- - maux et des végétaux, dans les ACTA NATURAE CURIOSORUM, t. XVI, p. 219, et dans les Nouveaux Mémoires de l'Académie royale de Bruæelles, LATE (485 ) à la même loi. Chez les êtres les plus parfaits des deux règnes, chez les amentacées comme chez les quadrupèdes, dans les rosacées comme chez les oiseaux, le tissu solide est à l’intérieur, et il est revêtu par le système mou, chars chez les animaux , système cortical chez les végétaux. Dans les êtres intermédiaires des deux règnes, crustacés ou pal- miers, insectes ou graminées , le tissu solide est-à l’exté- rieur et il renferme à l’intérieur les tissus mous. Enfin les êtres les plus imparfaits, végétaux et animaux, les limaces : ou les algues, les polypes ou les champignons, sont dé- pourvus de tissu solide, qu’il ne faut pas confondre avec les concrétions, et ils sont uniquement formés de tissus mous. C’est ce que nous appelons la loi de structure. La marche de la nature, dans la loi de structure générale, est donc la, même dans les deux règnes, d’où cette sentence fondamentale : La nature n’a pas isolé ses lois. é Mais autant les corps organiques sont dissemblables dans les êtres les plus parfaits, un chêne et un quadrupède, au- tant ils se rapprochent chez les êtres rudimentaires , où les deux règnes semblent se confondre dans la cellule, origine de tout corps organisé. Partis du même principe et soumis à la même progression dans la structure générale , les ani- maux et les végétaux subissent en s’accroissant des condi- tions différentes de développement. Chez les végétaux, tout développement part du centre vers les extremités; tandis que chez les animaux, tout développement converge vers le centre. C’est ce que nous avons appelé le développe- ment centripète (1) et le développement centrifuge, con- (1) M. Serres a voulu s’attribuer la loi du développement centripète, ce- pendant son magnifique ouvrage sur l’anatomie du cerveau n’en parle pas. Son savant auteur y a exposé la loi de symétrie des animaux, qui est le (156) stituant chez les corps organiques la loi de développement, loi opposée dans les deux règnes. Les animaux suivent la loi de développement centripète, les végétaux celle du développement centrifuge : voilà la définition physiologique des deux règnes organisés. Ces lois de développement, en passant par les lois de structure générale produisent des formes de plus en plus dissemblables et s’écartent comme le carré des distances, d’où il suit que les ani- maux et les végétaux, qui se confondent dans les formes les plus simples, sont totalement dissemblables dans les formes les plus élevées; en sorte que les affinités des êtres organiques, en partant de la cellule, genèse de tout ce qui a vie, sont dans la forme d’un cône et peuvent se re- présenter de la manière suivante, qui indique les harmonies de la nature dans la progression des êtres et forme la base première de la classification des animaux et des végé- taux (1). principe de l'apparition binaire des organes, et la loi de conjugaison, qui est le principe de la réunion des organes primitivement binaires. « J’ai appelé, dit-il, p. xxv, loi de symétrie le principe du double développement des organes ; j’ai nommé loi de conjugaison le principe de leur réunion. » Or ces deux lois ne sont que secondaires; elles se rapportent à une loi d'ordre supérieur que j’ai désignée sous le nom de développement centri- pèle , par opposition à la loi du développement centrifuge chez les végé- taux, loi non-seulement organique, mais aussi physiologique et qui domine tout le règne animal. Le développement centripête ne consiste pas dans la loi de conjugaison, mais dans la formation de centres d'action, comme le développement centrifuge consiste dans la formation d’extrémités d’ac- tion. Non-seulement M. Serres’ n’a pas proclamé la loi du développement centripète, mais il admet comme régissant l’organisation des animaux une loi du développement excentrique(T, p. 597), ce qui est précisément l’idée contraire. (1) Recherches sur la structure comparée et le développement des ani- maux et des végétaux , p. 91. , e (157) ÉCHELLE ORGANIQUE. ANIMAUX. VÉGÉTAUX. DÉVELOPPEMENT CENTRIPÈTE. DÉVELOPPEMENT CENTRIFUGE. ENDOSQUELETTÉS. \ . . 3° degré de structure. . . / ENDOXYLÉS (1). EXOSQUELETTÉS . \ 2e degré de structure./ EXOXYLÉS (2). ASQUELETTÉS. . . \ . 1er degré. / . AXYLÉS (3). O CELLULE. Appliquant l'observation qui précède à la classification du règne végétal , nous y trouvons la base première de la coordination. FUN Les plantes les plus parfaites ont un système cortical qui enveloppe le système ligneux dans son intérieur, ce sont les endoxylées. | Les végétaux intermédiaires sont dépourvus d’écorce et présentent le système solide à l'extérieur, exoxylées. (1) Endoxylés, de éydoy, en dedans, et de Éÿhoy, bois. (2) Exoxylés, deéËw, en dehors, et de ÉdAw, bois. (3) Axylés, de « privatif et de Ëd)oy, bois. 12 (158) Enfin, les êtres les plus imparfaits sont dépourvus de système ligneux ou axylés. Après cette donnée primaire vient la synthèse des familles des plantes. Dès l’origine de nos études de botanique, il y a plus d’un demi-siècle, reconnaissant les vices nombreux de l'insertion des étamines, les difficultés sans nombre qu’elle présente, le dégoût qu’elle inspire aux élèves et aux ama- teurs, nous nous sommes demandé pourquoi les Jussieu, tout en proclamant l'importance de l'insertion pour la coor- dination des familles, avaient pris pour base de leur sys- tème la situation des étamines, toujours difficile et ôtant à leur système la simplicité et l’élégance qui captivent, alors qu’il était facile de donner à la synthèse des familles des plantes l’homogénéité, la simplicité et l'élégance, en prenant pour base unique l’enveloppe florale. Dès lors, unité dans Ja synthèse, et par là simplicité, élégance et facilité. Autant l'insertion des étamines est difticile pour l’étude et renferme d’exceptions , autant celle de l’enveloppe florale est facile et sans exception. Par elle, la synthèse des familles est douée d’esprit de suite, car c’est elle seule qui conduit l'observateur, d’abord par la composition de l'enveloppe florale unique ou double, la corolle monopétale ou poly- pétale, puis par son insertion soit sur le torus, soit sur le pistil, ou pour les polypétales sur le calice. Nous parve- _nons ainsi à une classification simple , facile et synthétique comme celles de Linné et de Jussieu. C’est ce que nous avons cherché à réaliser en divisant le règne végétal en vingt et une classes de la manière suivante (1). (1) Analyse des familles des plantes. Tournai, 1829, page 9. ( 159) SYNTHESIS PLANTARUM. CI.1. SULOSEPALAE. . GYNOSEPALAE. + TOROSEPALAE. SEPALANTHAE . ENDOXYLAE . . . COROLLANTHAE. 1 2 3 4. TOROCOROLLAE. D. GYNOCOROLLAE. 6 . GYNOPETALAE. PETALANTHAE . . CALYPETALAE. 7 8. TOROPETALAE. 10. CALYTEPALAE. 11. GYNOTEPALAE. TEPALANTHAE . 12. GYNOCHLAMYDAE. . CHLAMYDANTHAE EXOXYLAE. . . . 13. TOROCHLAMYDAE. 14. ACHNOSPATHAE. SPATHANTHAE . 15. SPADICATAE. 16. DERMOGYNAE. CRYPTANTHAE 17. MITROGYNAE. 18. PELTOSPORAE. DERMOSPORE 19. MYCOSPORAE. | | | 9. TOROTEPALAE. ; | | | | AXYLAE . 20. COCCOSPORAE. GLIOSPORAE … . . . 21. THALLOSPORAE. Tandis que les grands maîtres de la science, Robert Brown et De Candolle, donnaient l’exemple de l’abandon de la synthèse des familles des plantes, en réduisant à . rien la classification , Agardh concevait la pensée d’appli- quer , sur les bases générales du système de Jussieu, l’idée de Batsch pour la formation des classes collectives, de manière à réunir la synthèse disjoncétive à des classes con- jonctives, au moyen de groupes de familles élevés au rang de classes. C’est en 1825 qu’Agardh produisit cette idée, _ devenue depuis la base fondamentale de l’école germanique. ‘Le travail du savant suédois est donc très-important pour (160 ) l’histoire de la botanique, puisqu'il produisit une révolu- tion dans la science, révolution qui, il est vrai, n’a pu descendre dans les ouvrages usuels, tant elle complique l'étude du règne végétal, et c’est là sa condamnation. Le système d’Agardh mérite un examen sérieux (1); en voici l'exposé : IL ACOTYLEDONEAE. II. PSEUDOCOTYLEDONEAE . , III. CRYPTOCOTYLEDONEAE . IV. INCOMPLETAE . Se à V. PHANEROCO- monopetalae. ml D ns VI. TYLEDONEAE. polypetalae. VIL. COMPLETAE . | discigynae. mc VIIE 788 polypetalae . IX. perigynae . CLASSES. ACOTYLEDONEAE. CLS AIRE 7 - 00 M. CL 3. Fungi. » 2, Lichenes. . . 4 » PSEUDOCOTYLEDONEAE. CL 4. Muscoïidae . . 2 fam. CI 6. Filices. »y D. Tetradidymae . 35 » 5 7. Equisetaceae. CRYPTOCOTYLEDONEAE. CI 8. Macropodae. . 5 fam. CI. 11. Liliflorae. »y 9. Spadicinae . . 5 » » 12. Gynandrae . 10. Glumiflorae. . 5 » : .CL 1-3. . » A7. . » 8-12. . » 24-26. » 17. » 18-22. » 2. » 24-96. 23 1810. 8 fam. 3 fam. : PE . 10 fam. 4 » (1) Carol.-Ad. Agardh, Classes rananues. Lundae, 1825, in-12, — Brochure de 22 pages. de és tens. à 4. (161 ) PHANEROCOTYLEDONAE INCOMPLETAE. Ci. 15. Micranthae . . 7 fam. || CI. 15. Epichlamydae . 6 fam. _» 14. Oleraceae . . 5 » {|| » 16. Columnantherae 5 » PAANEROCOTYLEDONEAE COMPLETAE HYPOGYNAE POLYPETALAE. CI. 17. Tubiflorae . . 11 fam. PHANEROCOTYLEDONEAE COMPLETAE HYPOGYNAE POLYPETALAE. CI. 18. Centrisporae. . 5 fam. || CI. 21. Valvisporae . . $ fam. » 19. Brevistylae , . 10 » » 22. Columniferae . 5 » » 20. Polycarpellae . 5 » PHANEROCOTYLEDONEAE COMPLETAE DISCIGYNAE MONOPETALAE. CI. 25. Discigynae . . 3 fam. PHANEROCOTYLEDONEAE COMPLETAE DISCIGYNAE POLYPETALAE. CI. 24. Gynobaseae . . 5 fam. || CI. 25. Trihillatae . . 11 fam. PHANEROCOTYLEDONEAE COMPLETAE PERIGYNAE. CI. 26. Hypodicarpae . 12 fam. CI. 50. Calycanthemae. 7 fam. » 27. Subaggregatae. 8 » » 31. Peponiferae . 2 _» 28. Aridifoliae . . 10 » » 92. Icosandrae . . 8 » » 29. Succulentae. . 4 » » 93. Leguminosae 3 » On voit par ce qui précède que le système d’Agardh se compose de trente-trois classes et de deux cent deux fa- milles; en sorte que ces classes ne sont point, à propre- ment parler, des classes, c’est-à-dire des divisions repo- sant sur la modification d’un seul organe, mais bien des groupes de familles réunis chacun par un lien particulier et que Lindley a depuis désignés sous le nom plus exact d’alliances. Or cette manière de faire est la suppression des caractères disjonetifs et leur remplacement par des caractères conjonctifs, c’est-à-dire non synthétiques. Cette (162) voie compliquée, difficile, obscure, inexécutable dans la pratique, est celle que nous verrons suivre par de grands botanistes qui, marchant sur les traces d’Agardh, ont fait de la classification une science de mots, abandonnant ainsi la simplicité et la lucidité de l’école de Jussieu. Ce reproche s’adresse bien plus fortement encore au Système d’Oken (1), qui vit le jour la même année que celui d’Agardh, c’est ce qu’on verra par le simple exposé de ce système. Cellulariae . . L. PARENCHYMARIAE eue Drupariae . . XI. Baccariae . . XII. Pomariae . . XIII. FRUCTARIAE ( POLYPETA- LAE) ei NET , Venariae. . . Il. STIRPARIAE Trachaeariae . III. Radicariae . . IV. CAUDICARIAE (MONOCOTY- Caulinastté 2 m2 1: Gi Le ( rotaraeteitite Staminariae. . VII. FLORARLAE (MONOPETA- | Cansulariae.s;. MR LAE) RE it Etre , ANTHENNARIAE Corollariae . . IX. (DICOTYLEDONES). | Nucariae, . . X. Après cette combinaison, qui n’est au fond qu’un jeu d'esprit, Oken répartit, par la combinaison de ces treize divisions, tous les genres de plantes treize par treize, comme si la nature se prêtait à de tels AFNOR Tout cela est de pure fantaisie et prouve jusqu'où peut aller l’aberration de l'esprit humain. Quarante années s'étaient écoulées depuis la publication de l’immortel ouvrage de Jussieu , sans que l’étude des fa- milles des plantes eût été introduite dans aucun ouvrage (1) Okens Lehrbuch der Naturgeschichte. Iena, 1825, p. üj. ( 163 ) descriptif en Allemagne. La classification linnéenne y ré- gnait sans partage. C’est en 1830 que le mouvement vers les familles naturelles y commença, par la publication d’un ou- vrage important, la Flora germanica excursoria de L. Rei- chenbach, ouvrage qui eut un grand retentissement en Europe et commença à habituer l'Allemagne aux rapports naturels des plantes. Reichenbach, qui avait fait précéder cette publication de son Conspectus regni vegetabilis, fut bientôt suivi par Link, Bartling, C.-H. Schultz, Martius et Endlicher; mais l'ouvrage qui y fixa définitivement l’étude des familles végétales est le Synopsis florae germanicae de Koch, publié en 1837, d’après la classification de De Can- dolle, et qui servit de type à une foule de publications. L. Reichenbach préluda à sa Flore germanique par son Conspectus regni vegetabilis, publié en 1898 (1), où il classe tous les genres connus suivant sa méthode, mais sans assigner à ses divisions aucun caractère diagnostique. Il a reproduit cette classification en l’amendant un peu dans son Repertorium herbarii (2). Il commence son arran- gement par les acotylédones, passe aux monocotylédones par les fougères, les cycadées et les aroïdées, et aux dico- tylédones par les palmiers et les conifères pour finir par les aurantiacées. Ses ordres sont au nombre de 44; en voici le tableau : 1. Blastomycetes. 1. GYMNOMYCETES. } 2. Hyphomycetes. Class. L FUNGI . 1. Gasteromycetes. 2, DERMATOMYCETES . 2. Hymenomycetes. (1) H.-T.-L. Reichenbach, Conspectus regni vegetabilis per gradus na- turales evoluti. Lipsiae, 1828. In-8e. (2) Id., Repertorium herbarii. In-8°. Dresdae , 1841. CL. » » » » » VIH. CALYCANTHEAE II. LICHENES . HI. CHLOROPHYTA. IV. ACROBLASTAE. V. SYNCHLAMY- DAE. VI. SYNPETALAE . — “ (164 ) — . GYMNOSPORAE . 2, ASCOSPORAE. 1. ALGAE. 2. Musc. 3. FILICES . 1. RHIZOACROBLASTAE. 4, CAULOACROBLASTAE. 5. PHYLLOACROBLASTAE mn . ENERVIAE 2. RIGIDIFOLIAE 3. VENOSAE. 1. FISSIFLORAE. 2. LOBIFLORAE. 3. ROTIFLORAE. 1. VARIFLORAE. 2. CONFINES 3. CONCINNAE . . Blastosporae, . Hyphosporae. . Gasterosporae. . Hymenosporae. . Gongylophycae. . Ascophycae. . Gongylobrya. . Sporangiobrya . Tryptopterides . . Anoegopterides . . Limnobiae. . Helobiae. . Glumaceae. . Ensatae. ; Liliaceae. . Palmaceae. . Nayades. . Imbricatae. . Inconspicuae. . Ambiguae. . Incompletae. . Foliosae. . Aggregatae. . Campanaceae . Tubiflorae. . Limbatae. . Crateriflorae. . Stelliflorae. . Parviflorae. . Leguminosae. . Sediflorae. . Rosiflorae. . Onagriflorae. . Myrtiflorae. ( 165 ) 1. THYLACHOCARPICAE. 1. Crueiflorae. 2, Cistiflorae. CI. VIII THALAMAN- i | THAE 2. ScHIZOCARPICAE | k pue GA AE +8 PA 2. Geraniflorae. 3. IDIOCARPICAE : 1. Tiliüflorae. 2. Aurantiüflorae. Ce qui caractérise cette classification, c’est le vague qui “règne dans toutes ses parties. L'esprit n’y est fixé sur rien; autant de coupes, autant d'idées différentes, ce qui est le caractère de tous les systèmes dus à l’école germanique que nous allons avoir à exposer : c’est de l’analyse et non de la synthèse. En outre, la dernière colonne, celle des ordres, est une division régulièrement binaire : tout s’y _ divise par deux, comme dans la méthode d’Oken tout se divise par treize. Or la nature, dans son immense varia- bilité, ne se prête pas à ce genre de combinaisons; ce n’est pas classifier, c’est enrégimenter; aussi l’on n’arrive à la connaissance des plantes que par l'intermédiaire du sys- tème de Linné, qui en devient l’auxiliaire indispensable. Mais Reichenbach a rendu à la science un éminent ser- vice en popularisant, en Allemagne, l’étude des familles naturelles par la publication de sa Flore germanique, qui devint le manuel indispensable de tous les botanistes de l'Europe centrale. À la même époque, Link, professeur de botanique à l’université de Berlin, abandonnait la classification lin- néenne pour celle des familles naturelles. Il commence par les graminées, passe des monocotylédones aux dicotylé- dones en rapprochant les naïadées des pipéritées et des polygonées, et finit par les acotylédones au moyen de la transition des amentacées aux équisétacées et aux fougères. Dans cet ordre, les dicotylédones occupent le centre de la ( 166 ) classification , en sorte que les monocotylédones et les aco- tylédones, qui forment une chaîne naturelle, sont rejetées aux deux extrémités de la classification. Voici l'exposé de son système (1): CL F'ENDOGENELE. . .,.. . . .. ,. Subcl. 1. VAGINALES. » 290 Ms 2, VAGINANTES. D | » 3. PERIGONIATAE. » 386 » 4. XERANTHAE. » 392 » 5. HYPANTHAE. » 398 » 6. EPANTHAE. » 622 » 7. ANTHODIATAE. » 675 C. 11. EXOGENEAE, p. 290. » 7bis PERIGONIATAE. T, IL, p. 1 » 8. LEGUMINOSAE. » 1350 » 9. CATASTEMONES. ° 215 » 10. ANASTEMONES. » 219 » Â1. ALLOSTEMONES. » 267 » 12. APETALAE. » 406 » 13. HYDROPHYTAE. » 442 » 14. CATADYTAE. » _- 443 » 15. AMENTACEAE. » 443 CL. II. FILICES, tome IIT, p. 1. CL. IV. MUSCI, tome III, p. 38. CL. V. CRYPTOPHYTAE, tome III, p. 162. Cette classification est dans le même ordre d'idées que celle de Van Royen et elle suit la même marche : la science n'avance pas, elle recule. | Link n’avait pas encore terminé son ouvrage que déjà Bartling publiait le sien. Ses ordres naturels des plantes (2) sont un travail sérieux et qui a fait école; il importe donc (1) H.-J, Link, Handbuch zur Erkennung der Gewächse, 3 vol. in-8°, Berlin , 1829-1833. (2) Fr.- Th. Bartling, Ordines naturales plantarum. In-8°. Gottingae, 1830. | (167) de bien s’en pénétrer pour comprendre la marche de la classification naturelle des plantes dans l’école germanique. Dès le commencement de ce siècle, Batsch avait conçu la pensée de grouper les familles des plantes par ordres, réunissant celles qui sont affines, et depuis, Agardh avait enté cette idée sur la division fondamentale tirée des co- tylédons. C’est ce système qu’adopte Bartling et que beau- coup de savants ont mis depuis en pratique. Nous même, dans notre Analyse des familles des plantes, nous avions utilisé l’idée de Batsch comme moyen de faciliter l’analyse des familles et de les grouper suivant leurs affinités. Bart- ling va plus loin, pour lui ces groupes sont des classes, c’est-à-dire le fondement de son système. Mais comme ces classes, ainsi que les familles elles-mêmes, sont formées chacune sur des caractères ordinaux et non comparatifs, il en résulte une classification obscure, embrouillée, insai- sissable et nullement synthétique. La base de son système est d’ailleurs , à peu de chose près, celle de R. Brown. Sa division des cryptogames cellulaires en Homonema et He- teronema est empruntée à Fries, dont nous parlerons plus loin. Nous donnerons l’exposé du système de Bartling, ainsi que celui de ses classes, dans lesquelles les familles véritables sont réparties. HOMONEMEA. ELLULARIA | HETERONEMEA. | CRYPTOGAMA. ASCULARIA | MONOCOTYLEDONES, PHANEROGAMA Chlamÿdoblasta. Apetala. Gymnoblasta . {Monopetala. \Polypetala. D1iCOTYLEDONES. ( 168 ) CLASSES. CELLULARIA HOMONEMEA. Cl 12 Fungi, 4fam, ||CL. 3: Algae. . 1 SN » * 2ichénes ao 1 74m CELLULARIA HETERONEMEA. Cr: 47 Musél. * . : 254000 2 am. VASCULARIA CRYPTOGAMA. CI. 5. Rhizocarpae. . . 3 fam. PA PA EE RER ARE E TR CI. 7. Lycopodineae . . 1 fam. » 8. Gonyopterides . . 2 » VASCULARIA PHANEROGAMA MONOCOTYLEDONEA. CI. 9. Glumaceae . . . 2fam. | Cl. 14. Scitamineae. . . 3 fam. » 10. Juncineae . . . 4 » » 15. Palme : . ;;41:: 2: CSS » 11. Ensatae . - 10412 » 16. Aroideae. 4 » no12. LANAEPAE, . . 49 » 17. Helobide 1 » || » 18. Hydrocharideae. . 4 » » 13. Orchideae VASCULARIA PHANEROGAMA DICOTYLEDONEA CHLAMYDOBLASTA. CI. 19. Aristolochiae . . 4fam. || Cl. 21. Hydropeltideae. . 5 fam. » 20. Piperinae. 3 :» | VASCULARIA PHANEROGAMA DICOTYLEA GYNOBLASTA APETALA. CI. 22. Coniferae . . . 4fam. | CI.25. Fagopyrinae. . . 2 fam. » 23. Amentaceae. . . 5 » » 26. Proteinae . . 2505 v'24 Urlicinag. 5 #4 1609 1 ».27. Saliciges; + ALI VASCULARIA PHANEROGAMA DICOTYLEA GYMNOBLASTA MONOPETALA. CI. 28. Aggregatae. . . 5 fam. || CI. 34. Labiatiflorae . . 11 fam. » 29. Compositäe. . . 2 » » 35. Tubiflorae .*. . 7 » » 90. Campanulinae . 4» || » 36. Contortae. RS _» 51. Ericineae. . . . 3 » |» 57. Rubiacinae . . . 4 » » 32. Styracinae . 3 » || » 58. Ligustrinae. . : 2» » 933. Myrsineae 2. » | ( 169 ) VASCULARIA PHANEROGAMA DICOTYLEA GYMNOBLASTA POLYPETALA. CI. 359. Lorantheae . 4 fam. || CI. 50. Calyciflorae. . . 6 fam. » 40. Umbelliferae 4 » | » 51. Calycanthinae . . 7 » » 414, Cocculinae . 2.» v 52. Myrtinae. 8.» » 42, Trisepalae . 2 » » 53. Lamprophyllae. 3 » » 43. Polycarpicae 4 » » 24, Columniferae . . 6 » » 44. Rhoeadeae . . . 6 » » 95. Gruinales. 3 » » 45. Peponiferae. Sete 4 » 56. Ampelideae . 4 » » 46. Cistiflorae LME » 57. Malphiginae. . . 8 » » 47, Guttiferae . 4 Di 00. RTICOCCAC.: "7400 » 48. Caryophyllinae. 8 » » 99. Therebinthinae. . 11 » » 49, Succulentae. 4 » » 60. Calophytae . . . 10 » La méthode de Bartling a été suivie par Spach,, dans son Histoire naturelle des végétaux (1), en en retournant la série pour commencer par les calophytes et finir par les champignons. Spach supprime en outre la division des Chlamydoblasteae, dont il répartit les classes dans les dicotylédones apétales et polypétales. Bartling est, à proprement parler, l’apôtre des classes collectives destinées à remplacer la synthèse systématique. Modifiant avec bonheur les classes de Batsch et d’Agardh, il arrive souvent à des aperçus heureux, qui l’ont rendu le chef de l’école germanique. Ses groupes de familles facilitent souvent les rapprochements de celles-ci; mais ces groupes ne constituent pas des classes, et c’est avec raison que Lindley les a désignés sous le nom d’alliances, puisqu'ils ne sont en fait que le lien unissant certaines fa- milles entre elles. Comme celles-ci, chaque classe de Bart- ling est réunie par un lien particulier sans rapport avec le (1) Histoire naturelle des végétaux (suites à Buffon); par Édouard Spach. Paris, 1854 et suiv. In-8°. (170 ) lien qui unit les familles voisines. Ce sont des réunions . conjonctives, tandis qu’en botanique, la elasse est essen- tiellement disjonctive, et dès lors cette forme de coordina- tion est le remplacement de l’idée Laerters par l'idée collective. À Peu après Bartling apparaît Carl Schultz, qui, marchant dans des voies différentes, établit des classes et donne à ses groupes de familles le nom d’ordre. Carl Schultz suit à peu près la distribution de Reichenbach et de Bartling en commençant par les plantes cellulaires. Il arrive de celles-ci aux monocotylédones en passant des fougères aux graminées et des monocotylédones aux dicotylédo- nes en passant des palmiers aux saururées et aux ama- rantacées pour finir par les renonculacées et les rosacées. L'unité ou la diversité des tissus, ainsi que leur composi- tion, forment sa base primaire, ce qui l’entraïîne à placer les naïadées , les hydrocharidées, les lemnacés et les céra- tophyllées formant sa quatrième classe, entre les mousses et les fougères, combinaison malheureuse et qui rompt bien des rapports. Ses classes de phanérogames sont basées sur des caractères divers, empruntés principalement aux organes de la floraison, en quoi il se rapproche de la mé- thode de De Candolle, ainsi que le montre l'exposé suivant de son système. (1) Carl Heïnrich Schulz, Natürliches System der Pflanzenreichs Berlin, 1832. In-8e. er OMORGANA . HETERORGANA. A (1H) CI. 1. Homorgana rhizospora. SPORIFERA. { » 2, Homorgana phyllospora. d . Homorgana caulospora. FLoRIFERA. L 4 . Homorgana florifera. | SPORIFERA. » . Synorgana sporifera. SYNORGANA . . Synorgana coronantha. . Synorgana palmacea. . Synorgana dichorganoïdea. 3 & 5 6. Synorgana gymnantha. FLorIFERA. 1 8 9 » 40. Dichorgana lepidantha. » 11. Dichorgana perianthina. DICHORGANA . . . . . ] ” 12. Dichorgana anthodiata. » 13. Dichorgana siphonantha. » 14. Dichorgana petalantha macropoda. » 15. Dichorgana petalantha polycarpa. Carl Schultz divise ces quinze classes en trente-sept ordres, mais ceux-ci n’ont aucun rapport avec les classes de Bartling : ce sont plutôt des points de repaire pour grouper les familles. En cela il s'éloigne de l’école germa- nique et se rapproche de l’école helvétique. Mais son sys- tème, que nous venons d'exposer, est obscur et satisfait peu l'esprit. À la même époque, apparaît le premier système de Lindley, publié d’abord en 1833 (1), modifié en 1835 (2) et 1836 (3). La combinaison de ce système consiste à di- viser le règne végétal en classes, les classes en sous-classes, celles-ci en cohortes, les cohortes en alliances et les al- liances en familles, méthode compliquée, surchargeant inutilement la mémoire et qui est le mode de Bartling considérablement amplifié. Ses classes sont anatomiques, ses sous-classes empruntées à l'enveloppe florale, ses co- hortes à toute espèce de caractères, ce qui enlève l’unité sans (1) Nixus plantarum, auctore J. Lindley. Londini, 1833. In-8°. (2) À key to structural, physiological and systematic botany, by John Lindley. London, 1835. In-8. (5) À Natural System of botany, by John Lindley. London, 1836. In-8°. (172 ) laquelle il n’est point de simplicité ni de clarté. Sa marche est de commencer, comme De Candolle, par les renoncula- cées pour finir par les cryptogames, mais en plaçant les dicotylédones incomplètes entre les polypétales et les mo- nopétales. Aux trois grandes divisions du règne végétal, Lindley en ajoute deux autres, les rhizanthées et les gym- nospermes. La première, caractérisée par l’absence de vais- seaux, comprend les rafflésiacées et les cytinées; la seconde à semences nues, réunit les conifères, les cycadées et les équisétacées. Ces classes sont purement factices, car les lemnacées, les pistiacées et autres plantes aquatiques sont également dépourvues de vaisseaux, et ni les conifères niles cycadées n’ont les semences nues, pas plusqueles graminées. Après la publication de l’ouvrage d’Endlicher, Lindley ayant transformé et abandonné ce premier système, nous. nous bornerons à donner la coordination primitive des classes, sans les sous-classes ni les cohortes, pour faire apprécier la marche de la classification. Nous prendrons celle de son système naturel qui est la plus perfectionnée. . Albuminosae. Epigynosae. . Parietosae. . Calycosae. . Syncarpae. Gynobaseosae. . Apocarposae. POLYPETALAE . . Tectembryosae. . Achlamydosae. . Tubiferosae. . Columnosae. . Curvembryosae. CI. L — EXOGENAE . INCOMPLETAE . . Polycarposae. . Epigynosae. . Aggregosae. . Nucamentosae: . Dicarposae. MONOPETALAE . OT M O1 RO æe O7 1 OÙ RO > 1 © O7 À O1 DO : (173) CL IL — GYMNOSPERMAE. . Epigynosae. . Gynandrosae. . Hypogynosae. . Retosae. . Spadicosae. . Glumosae. » II. — ENDOGENAE. . © tr à OÙ 19 — » IV. — RHIZANTHAE. » V. — ESEXUALES. L'année 1835 vit apparaître deux nouveaux systèmes, ceux de nos savants confrères MM. Martius et Fries. Il est digne de remarque que ces deux classifications, s’éloignant de celles de leurs contemporains, reposent sur une base plus ou moins synthétique. Martius (1) divise d’abord les plantes en végétation primaire et secondaire, La première contient toutes les plantes, sauf les champignons, qui con- stituent ce qu’il appelle la végétation secondaire. Il «en résulte que sa coordination des familles commence par les algues et finit par les champignons. II passe des acotylé- dones aux monocotylédones par le rapprochement des équisétacées des graminées. Après les monocotylédones, qui finissent par les orchidées, il introduit une classe sous le nom de Tympanochetæ, qui représente les gymnosper- mes de Lindley et comprend les cycadées et les conifères; puis il commence la série des dicotylédones par les amen- * tacées et la finit par les pomacées, pour arriver aux champignons, qui terminent sa classification. Ses Loxines sont les monocotylédones, ses Orthoines les dicotylédones. Exposons ce système. (1) Conspectus regni vegelabilis. Nuremberg, 1835. In-8. (174) I. PLANTAE ANAN- Pantachobryae. THAE. : + + | Acrobryae. Gymaanthae. IL Loxines . . . | Hypogynae. . | POMOperigoniatæe. diploperigoniatae. Epigynae . . symmetricae. VEGETATIO , asymmetricae. PRIMIGENIA. | Æ III. TYMPANOCHETHAE. . … . …. circinantes. acerosae. Achlamydae . haplocarpae; polycarpae. Sepalanthae. Sympetalanthae. IV. ORTHOINES . . Polypetalanthae | haplomonocarpae. haplocarpae. . | haplopolycarpae. ! abortu uniloculares. Polypetalanthae) diplo-tetraplocarpae. aplocarpae. . | triplocarpae. | polycarpae. I. PROTOMYCETES. II. HyPHOMYCETES. cn es ant III. GASTEROMYCETES. IV. HYMENOMYCETES. V. MYELOMYCETES. Ces divisions sont elles-mêmes réparties en cohortes et . celles-ci en familles. Les cohortes de Martius occupent un rang analogue aux classes de Bartling. Ces cohortes sont au nombre de cent vingt-trois, ce qui se rapproche du premier.système de Lindley. La méthode de Martius ne doit donc pas être confondue avec celles à classes col- lectives : c’est au contraire une classification éclectique ( 175 ) très-savante et digne de fixer l’attention des botanistes. Le seul reproche qu’on puisse lui adresser c’est le manque d'unité. | Depuis longtemps Fries, dans son système du règne vé- gétal, avait jeté les bases fondamentales de sa classification: mais ce n’est que dans sa Flora scanica (1) qu’il la mit au jour. Dans ses beaux ouvrages cryptogamiques, ayant observé avec soin la germination des spores des végétaux inférieurs , 1l avait remarqué que cette phase de leur végé- tation est très-différente de celle des plantes florifères et qu'elle présente entre elles deux dispositions bien difré- rentes. La germination des plantes phanérogames se fait par des cotylédons, celle des cryptogames par des fils allongés qui en tiennent lieu; les premières sont les Cotyle- _ doneae , les secondes, les Nemeae : c’est la base du système de Fries, base neuve et très-importante. Dans les fougères et les mousses, les fils germinatoires doivent subir une double métamorphose pour produire la plante qui fructi- fiera, tandis que dans tous les lichens , les champignons el les algues, une seule métamorphose suffit pour produire le fruit, en sorte que la végétation et la germination n’y sont pas séparées. Les premières sont les Hétéronémées, les secondesles Homonémées. Les végétaux forment done, au point de vue de leur germination, quatre divisions de second ordre : les dicotylédones, les monocotylédones, les hétéronémées et les homonémées (2). Telle est la base du (1) EI. Fries, Corpus provinciarum Sueciae ; Flora scanica. Upsalia, 1835. In-8°, | (2) Systema orbis vegetabilis. Lundæ, 1825. In-12°, p. 30. (476 ) système de Fries, et sur cette base, il établit son système par l'insertion des étamines ou du calice, ainsi que par d’autres caractères. Mais au lieu de donner à ses classes des noms tirés de leurs caractères , il y emploie des déno- minations collectives et par là obscures, ainsi qu’on peut en juger par l'exposé de son système : CoroLLIFLORAE, sa | Epigyna . 1. Seminiflorae. | MINA INSERTA COROL- / Amphigyna . 2. Annuliflorae. SAT Q Hypogyna. 3. Tubiflorae. THALAMIFLORAE, STA- Ep gran . #: Disciflorae. MINA INSERTA RECEP- Amphigyno 5. Basiflorae. ORPAARRES TACULO . . . . { Hypogyno. 6. Columniflorae. RAA AE Epi-perigyno. . 7. Fauciflorae. no es ar. Ampbhigyno . . 8. Toriflorae. { Hypogyno. . . 9. Centriflorae. ' Gamosepalo con- centrato . 10. Bracteiflorae, HSE NU | InxcomPLerTAz, PERIAN- Squamaceo imbri- NAE. . | THIO . . . . .) cato 11. Juliflorae. ® Nullo vel ambiguo. 12. Nudiflorae. i i : AS. i x pin Ge ne Stamina epigyna 3. Fructiflorae SR FT Stamina amphi- ne: gyna . . 14 Lilüflorae. AONOCOITEF PerrANTH10 INcOMPLE-| Stamina RYPOEY- : TO VEL NULLO. mA: . 15. Spadiciflorae. PERIANTHIO BRACTEA- TO, VALVATO . 16. Glumiflorae. Fila germinantia HETERONEMEAE . . . . . .\ solitaria.-. . 17. Filices. > germinantia NEMEAE. plura . . 48. Musci. Gonidia a © HOMONEMEAE . . . . . . .4} tia. - 19. Algae. Gonidia raflé . 20. Fungi. Si le système de Fries manque d'unité, s’il admet par- il est du moins synthétique. Mais il ne s’arrête pas là : chaque classe de phanérogames est divisée à son tour en trois familles, fois des caractères puisés à diverses sources, NT On TT De héhe ME die Ge in PP di 76 de manière à former une succession de divisions ternaires, comme si la nature se prêtait à ce genre de combinaison. Ici est le côté faible du système de Fries, car la nature, c’est la diversité dans l'unité. En 1836 commença à paraître l'important ouvrage d’Endlicher sur les genres des plantes (1), qu’il fit suivre, cinq ans plus tard, de son Enchiridion (2). Dans la préface de ce dernier ouvrage, Endlicher reconnaît qu’il à suivi les traces de Reichenbach, Bartling, Martius et Lindley, c’est-à-dire qu’il appartient à l’école des classes collectives; aussi divise-t-il le règne végétal en régions, ses régions en sections, ses sections en cohortes, celles-ci en classes, qui elles-mêmes ne sont que des collections de familles. C’est la première manière de Lindley, la classification des végétaux de cascade en cascade, travail compliqué, qui surcharge la mémoire, laisse l’esprit dans le vide, et y crée la confusion par la diffusion des caractères. Endlicher divise le règne végétal en deux régions, les plantes dépourvues de tiges, ou thallophytes, et celles munies de tiges ou cormophytes; ses sections reposent sur l’ana- tomie des tiges et ses cohortes sur des caractères tantôt anatomiques, tantôt pris des graines ou de l’enveloppe florale. Jusque-là c’est une modification des systèmes de De Candolle et de Bartling. Alors, à limitation de ce der- nier, viennent les classes, qui ne sont autre chose que des réunions collectives de familles. La classification d’Endli- cher se résume de la manière suivante : (1) Endlicher, Genera plantarum secundum ordines naturales dispo- sita. Vindebonae, 1836-1840. In-8°. (2) Endlicher, Enchiridion botanicum. Lipsiae , 1841. In-8". (178 ) L THALLOPHYTA | 1. PROTOPHYTA. à : 2. HySTEROPHYTA. 1. Anophyta. 9. ACROBRYA. . . 4 2. Protophyta, | 5. Hysterophyta. II. CORMOPHYTA. . / 4 AMPHIBRYA. | | 1. Gymnosperma. 2. Apetala. 5. ACRAMPHIBRYA . 3. Canoe 4. Dialypetala. CLASSES. I. — PROTOPHYTA. CI. 1. Algae .. . _:..,:. 7 fam. {| CI. 2.:Lichenes.. . «40m. 11. — HySTEROPHYTA. d 4 Me AN 5 + NAME D D III. — ACROBRYA ANOPHYTA. CI. 4 Hepaticae . . . 5fam. [CL 5. Musci. . , . . 3 fam. IV. — ACROBRYA PROTOPHYTA. CI. 6. Calamariae (equise- ; CL 8. Hydropterides . . 2 fam. tu) 7." 2-4 am |F »° 9 Selaginés. 1 RS “il 7 Files tr Air CUITE »': 40: Zamiae:7:" "MP 1 5 V. — ACROBRYA HYSTEROPHYTA. CI. 11. Rhizanthae. . . 3 fam. VL — AMPHIBRYA. CI. 12. Glumaceae . . . 2 fam. || CI. 18. Gynandrae . . . 92 fam. » 143. Enantioblastae. 2 RE » 19. Scitamineae. . . 3 » » 44. Helobiae . ais » 20, Fluviales. » » 15. Coronariae . » 16. Artorhizae . »y 17. Ensatae . 3... » » 21. Spadiciflorae . . 3 » 22. Principes. 1 1 NV © in nb hé Tit dimacnlhsiehes de Atlas bee Mt M) dé cé te do té à fs La « : v L4 à ( 179 ) VII. — ACRAMPHIBRYA GYMNOSPERMA. CI. 23. Coniferae . . . 4fam. VIII. — ACRAMPHIBRYA APETALA. C1. 24. Piperitae. . . +. 3fam. || Cl. 27. Oleraceae . . . 4 fam. y 25. Aquaticae . : . 3 » » 28. Thymeleae . . . 9 » » 26. Juliflorae. . . . 15 » » 29. Serpentariae . . 2 » IX. — ACRAMPHIBRYA GAMOPETALA. CI. 30. Plumbagines . . 2fam. | CI 55. Nuculiferae. . . 8 fam. » 91. Aggregatae . . . 4» » 36. Tubiflorae 5 » 32. Campanulinae . . 5 » » 37. Personatae . F4" »y 33. Caprifoliaceae . . 2 » » 38. Petalanthae. 5e » 34. Contortae Ta » 359. Bicornes .: . Dre X. — ACRAMPHIBRYA DIALYPETALA (Polypetala). CI. 40. Discanthae . . . 7 fam. || » 5. Hesperides . . . 5 fam. » 41. Corniculatae. . . 3 » MR TACETAT MINE HD 1 D » 42. Polycarpicae . . 9 » » 53. Polygalinae . . . 2 » » 43. Rhoeades » 44, Nelumbia » 45. Parietales . . . 1 » 46. Peponiferae . » 47. Opuntiae. » 48. Caryophyllinae. » 49. Columniferae . » 50. Guttiferae. . © à à = OI QI QI L'ouvrage d’Endlicher est le 54. Frangulaceae . 7 55. Tricoccae du 56. Terebinthineae. . 10 57. Gruinales. 6 58. Calyciflorae. . . 8 » 59. Myrtiflorae . 2 60. Rosiflorae 5) 61. Leguminosae : 3 travail le plus important qui ait paru sur les familles des plantes depuis Jussieu, si l’on en excepte toutefois le Prodrome de De Candolle. Toutes les familles, tous les genres y sont exposés avec le plus grand soin ; mais sa méthode est vicieuse, compliquée, ( 180 ) obscure; en sorte que ce bel ouvrage est bien plutôt un livre de contrôle que d’analyse du règne végétal. En même temps qu'Endlicher, Meisner commençait la publication de son remarquable travail sur les genres des plantes vasculaires (1), ouvrage trop peu consulté et d’un vrai mérite. Meisner suit, à peu de choses près, la marche du Prodromus de De Candolle; mais il y ajoute des classes collectives à la manière de l’école germanique. Ces classes sont au nombre de quarante-sept pour les végétaux pha- nérogames , et comme elles représentent celles de Bart- ling , nous nous bornerons à indiquer la clef systématique de Meisner. ? hypogynae. Dialypetalae. ? DipcocaLa- | "P"" perigynae. | MYDAE . À DICOTYLE- Gamopetalae. fructus inferus. DONEAE . — superus. VASCULA- RES : MONOCHLAMYDAE. TE PAPE Pr LEDONAE . TRRRESTRES. Perigoniatae. Glumaceae, CELLULARES. L'année suivante, Raspail présentait une classification des familles tirée de la physiologie végétale et par là en- tièrement différente de toutes celles établies jusqu’à lui (2). Il écarte tout ce qui se rapporte aux cotylédons, à la fac- ture des tiges, au périgone et aux organes sexuels, pour baser son système sur les métamorphoses des feuilles de la manière suivante : (1) C.-3. Meisner, Plantarium genera. Lipsiae, 1836-1843. In-fol. (2) Raspail, Nouveau Système de physiologie végétale, 2 vol. in-8e. Paris, 1837. a à res US die dpe Be Re (181) PLANTES NOCTURNES. PLANTES UNIFORMES. | Appareil mâle non PLANTES DIUR- | Fleurs gem- ) staminifère. NES AL 1. . maires , . } Appareil mâle sta- minifère. PLANTES MULTI- : aie 3 Fleurs spirale-pétiolaires. FORMES / Fleurs unitaires. Fleurs pétiole- — binaires, pétiolaires . — ternaires. — quinaires. Ce système physiologique, qui repose sur la transforma- tion des organes, n’est nullement pratique; c’est plutôt une œuvre de spéculation et de fantaisie ,très-spirituelle, mais inapplicable. Pendant qu'Endlicher et Meisner publiaient les genres des plantes rangés d’après la méthode des classes con- Jonctives, conséquence fatale de la suppression de la synthèse, le professeur Perleb entreprenait de modifier le système de De Candolle, en divisant les dicolylédones pétalées d'après l'insertion , de manière à porter les classes de huit à neuf. De plus, il renversait la marche adoptée par le savant botaniste de Genève, en commençant, comme Jussieu, la classification par les eryptogames pour finir par les dicotylédones polypétales à insertion sur le récep- tacle. L'ouvrage de Perleb (1) est un effort pour réhabi- liter la méthode de De Candolle, reconnue de toutes parts comme insuffisante, par suite de sa trop grande restric- tion des classes. - (1) Perleb, Clavis classium et familiarum regni vegetabilis. Friburg in Br., 1838. In-4°. (18 ) CELLULARES. +. Aphyllae ne ef neq page Ven ee OA OO FOLOSA ©" 0 TE PAR OEN, PORRES Expogenar.| Cryptogama . . . . . . . . Il. Filiciaceae. VASCUL | Phanerogama.: .:1:+.11.: 151.12: MAVTenmarne He te Corolla nulla . V. Monochlamydae. Corolla mono- ( Corolla hypogyna . VI. Thalamanthae. EXOGENAE. { petala. . — perigyna . VE. Calycanthae. Corolla poly- ( Petala perigyna. . VIII. Calycopetalae. petala. — hypogyna . IX. Thalamopetalae. Dans son ouvrage sur le Jardin des plantes de Paris (1), notre savant confrère M. Ad. Brongniart, reconnaissant les défauts de la suppression de la synthèse par l’école germanique, chercha dans l’éclectisme à y portér remède. Il admet avec Jussieu la distribution des familles d’après les cotylédons et l'insertion des étamines ; mais aussi il adopte le mode des classes conjonctives des botanistes allemands. Un autre point très-important de son système, c'est la suppression de la classe des dicotylédones apétales et la répartition des familles qui la composent parmi les polypétales, d’où la nécessité de modifier toutes les classes conjonctives des naturalistes allemands. Comme Jussieu, il commence la série des végétaux par les algues, passant des cryplogames aux phanérogames par les équisétacées et les graminées, puis des monocotylédones aux dicoty- lédones par les naïadées et les campanulacées, pour finir - par les conifères et les cycadées. IT regarde donc, et avec raison, les conifères comme les plantes les plus éloi- gnées des monocotylédones. Quant à celles-ci, frappé des: nombreuses variations qu'y présente l’inserlion des éta- (1) Adolphe Brongniart, Enuméralion des genres de plantes cultivés au Muséum d'histoire naturelle de Paris. In-12. Paris, 1843. ( 183 ) mines, il la supprime comme base de classification pour la remplacer par la considération de l’albumen. Reconnais- sons-le, de toutes les méthodes à classes conjonctives, celle de Brongniart est la plus rationnelle. Quant aux dénomina- tions de ses classes, repoussant les expressions idéales des auteurs allemands, il les forme d’après le nom de la famille dominante, ce qui est une véritable simplification du système à classes conjonctives. C’est ce que montrera l'exposé de sa méthode : AMPHYGENAE. RYPTOGAMAE ACROGENAE. EMONOCOYSÉENONEAE 12127 L FOUR HUILE albuminosae. exalbuminosae. - PHANEROGA- Gamopetalae. PASS D OMAE ANGIOSPERMAE : hypogynae. DicoryLEbo- Dialypetalae. hypogyynae. NAE . perigynae. GYMNOSPERMAE. CLASSES. L.'— CRYPTOGAMAE AMPHIGENAE. CI 1. Algae. . . . .10fam. | CL 3. Lichenes. . . . 1fam. MAPAMPUNDE EL 9» II. — CRYPTOGAMAE ACROGENAE. Cl. 4. Muscineae . . . 2fam ||CL 5. Filicineae. . . . 5 fam. III. — MonwoOcOTYLEDONEAE PERISPERMEAE. CI. 6. Glumaceae . ._. 2 fam. || CI. 10. Phoenicoideae. . 5 fam. » 7. Juncineae |. . . 5 » » 41. Lirioideae , . . 10 » » 8. Aroideae! . . …. 2 » » 12. Bromelioideae . . 4 » » 9. Pandanoideae . . 3 » » 13. Scitamineae, . . 3 » (184) IV. — MonoOCOTYLEDONEAE EXALBUMINOSAE. CI. 14. Orchioideae . . 2 fam. | C1. 15; Fluviales. : .. LMSipu V. — DicOTYLEDONEAE ANGIOSPERMAE GAMOPETALAE PERIGYNAE. CL 18. Loniceroideae . . 3fam. »s 49, Coffeinene 0 CL 16. Campanulineae. . 6 fam. » 17. Asteroïideae. . . 1 » VI. — DiICOTYLEDONEAE ANGIOSPERMAE GAMOPETALAE HYPOGYNAE. CI. 20. Asclepiadineae. . 5 fam. || CI. 25. Selaginoideae . . 5 fam. » 21. Convolvulineae . 3 » » 26. Verbenineae . . 4 » » 22, Asperifoliae. 4 » » 27. Primulineae. D » » 23. Solanineae . . . 2 » » 28. Ericoideae . . . 5 » » 24. Personeae 2 » » 29. Diospyroideae . 7 » VII. — DicOTYLEDONEAE ANGIOSPERMAE DYALYPETALAE HYPOGYNAE. CI. 30. Guttiferae . . . 10 fam. || CI. 40 Cruciferae . . . 3 fam. » 31. Malvoideae . . . 4 » » 41. Papaverineae . . 2 » » 32. Crotonineae. 31.» » 42, Berberineae. 3 » » 39. Polygalineae 2e » 45. Magnolineae 4 » 34. Geranoïideae. 8 » - » 44. Ranunculineae. 3 » » 35. Terebenthineae J/.2 » 45. Nymphaeineae. . 3 + » 36. Hesperideae. 8 » » 46. Piperineae . ; Jeu » 37. Aesculineae, 6 » » 47. Urticineae . 5: » 38. Celastroideae . D » » 48. Polygonoideae . Le » 4 : 39. Violineae. VIIL. — DicOTYLEDONEAE ANGIOSPERMAE DIALYPETALAE PERIGYNAE. CI. 49. Caryophyllineae . 9 fam. || CI. 58. Cucurbitinéae . . 4 fam. » 50. Cactoideae , . . 2 » » 59. Oenotherineae. . 8 » » 1. Crassulineae 3 » » 60. Daphnoideae 4 » 52. Saxifragineae . 4 » » 61. Proteineae . 2 » » D9. Passiflorineae . FM. » 62. Rhamnoideae . à » » 54. Hamamelineae. D. » » 63. Myrtoideae . . . 5 » » 99. Umbellineae 4 » 64. Rosineae. 6 » » 56. Santalineae . 5» » 65. Leguminosae 4 » Dis s 66. Amentacae . 6e » 57. Asarineae (185 ) IX. — DiICOLYLEDONES GYMNOSPERMAE. CI. 67. Coniferae . . . 4fam. || CI. 68. Cycadoideae . . 1 fam. Après l’apparition des travaux d'Endlicher et de Bron- gniart, Lindley réforma complétement son système, aban- donnant l'ordonnance de De Candolle pour suivre celle de Jussieu, en marchant des cryptogames aux dicotylédones. C’est ce qu’il exécuta dans son grand ouvrage sur le règne végétal (1). Lindley y distribue les plantes non plus en cinq, mais en sept classes empruntées aux caractères fournis par la végétation, par l'introduction des acrogènes de Bron- gniart, qui sont les acrobryées de Martius, et par celle d’une classe de monocotylédones à feuilles réticulées qu'il nomme dictyogènes, classe factice, puisque beaucoup d’alismacées offrent aussi ce caractère; puis il supprime les sous-classes et les groupes qui surchargeaient inutilement sa première méthode, et arrive ainsi plus directement à ses alliances de familles, qui sont les classes de l’école germanique, le nom seul étant changé. Dans les dicotylédones, 1l supprime tous les caractères fournis par l’enveloppe florale, pour 4 s’en tenir exclusivement à l'insertion des étamines , mélangeant ainsi les apétales, les monopétales et les poly- pétales. Lindley, renversant sa série, la commence par les diatomées pour la finir par les asarinées. C’est ce que va montrer l’exposé de ce système : (4) The Vegetable Kingdom, by John Lindley. London, 1846. In-8°. ( 186 ) ASEXUALES. CI. 1. THALLOGENAE. » 2. ACROGENAE. » 3. RHIZOGENAE. Glumaceae. Petaloidae unisexuales. tp 4. ENDOGENAE. . ti à — hermaphroditae inferovariae. Le us superovariae, SEXUALES. . / ” D. DICTYOGENAE. » 6. GYMNOGENAE. | Diclines. n 7. EXOGENAE. . | Hypogynae. Perigynae. Epigynae. ALLIANCES. (Classes de l’École germanique.) 2 » CL. I. — THALLOGENAE. AM "1, Algles; 2 > 1209 5 fx | AN. 3. Lichenales. . . 3 fani. »y 2. Fungales «+ L. . 6 » CL. — II. ACROGENAE. AI 4 Muscales . . . Gfam. | AIL 6. Filicales. . . . 3fam. »y à. Lycopodales . . 2 » CL. If. — RHIZOGENAE (Balanophorae, Cytinaceae et Rafflesiaceae). CL. IV. — ENDOGENAE. + GLUMACEAE. AIL 7. Glumales . . . 5fam. ++ PETALOIDAE UNISEXUALES. AI. 10. Hydrales. , . . % fam. AJ :Hhrales USE Fe » 9 Palmalesite scout A6 | 4 2 cat bé danete date Cri dns Di "Lots Dès de ne, ot pi SR Ré AI. » AI. » CRT } +++ PETALOIDAE HERMAPHRODITAE INFEROVARIAE. 11. Narcissales 12. Anomales . 6 fam. 5 th" AIL 13. Orchidales. +111 PETALOIDEA HERMAPHRODITAE SUPEROVARIAE. 14. Xyridales . 15. Juncales 4 fam. || AIL. 16 ar] EE 070 Liliales . Alismales . CL. V. — DICTYOGENAE. 3 fam. (Triuridaceae, Dioscoraceae, Smilaceae, Philesiaceae, Trilliaceae, Roxburgiaceae). ( Gycadeae, Pinaceae, Taxaceae, Gnetaceae.) . 18. çAmentales ; 19. Urticales . 20. Euphorbiales . 21. Quernalés . . 26. Violales. 27. Cistales. 28. Malvales 29. Sapindales . 30. Guttiferales 51. Nymphales. 32. Ranales. . 40. Ficoidales . 41. Daphnales . 42. Rosales . 45. Saxifragales 44. Rhamnales. + DICLINES. 6 fam. || AI. 22. TER) x ::25 RS »y 24 3 » 25 ++ HYPOGYNAE. . 142 fam. || AÏL 353. A5 »s 94. 6 5}, 99 9.» » 36 res. »n 97 3 » » 958 6 » » 39 +717 PERIGYNAE. 4 fam. || AIL 45. 4 » » 46. LEUS vo 47 5 » »v 48 CL. VE — GYMNOGENAE. CL. VII — EXOGENAE. Garryales . . Phoenispermales . . Cucurbitales . . Papayales. Berberales . Ericales. >. Rutales . . Geraniales . . Silenales î Chenopodales . . Piperales Gentianales Solanales . . Cortusales . . Echiales. . Bignoniales. ( 188 ) - TTTT EPIGYNAE. AI. 50. Campanales . . 8 fam. || AI. 54. Cinchonales . . 5 fam. » 51 Myrtales . . .10 » » Do. Umbellales. . . 5,» » 52, CaBinlés : àtr , r . 19, » 56. Asarales. ... . 3 » 33. Grossales . . . 4 » | La suppression de la considération de l’enveloppe flo- rale amène dans cette classification les rapprochements les plus bizarres : les bruyères près des berbéridées et des renonculacées , les daphnées près des rosacées , les chéno- podées près des silénées, les asarinées près des ombelli- fères, etc. C’est là rompre les rapports naturels des plantes, rapports que rien ne conserve mieux que la considération de l’enveloppe florale. Tandis que l’école germanique, suivant les traces de Bartling , se lançait dans les classes collectives, un seul botaniste français, Achille Richard, restait fidèle à la méthode disjonctive et était ainsi l’avant-dernier représen- tant de l’école des Jussieu. Nous avons dit que sa première méthode, composée de neuf classes, était une copie faible- ment modifiée de celle de Marquis et Loiseleur des Long- champs. Dans son Précis de botunique (1), publié en 1852, réformant cette méthode, il emprunte à Brongniart la division des groupes des acotylédones et des monocotylé- dones, et ajoutant à sa répartition des dicotylédones, des considérations tirées de la corolle ou du placentaire, il arrive à diviser le règne végétal en vingt classes disjonc- tives, rejetant ainsi la classification collective. Malheureu- sement ce système, dernier effort de la coordination syn- thétique, manque d’unité et est dépourvu de lesprit de suite qui constitue l’élégance de la méthode. Il prend pour base de ses subdivisions, tantôt l’albumen ou l’enveloppe me (1) Précis de botanique, par A. Richard. Paris, 1852. In-12. ( 189 ) florale, tantôt les organes sexuels ou la situation de l'ovaire, la corolle ou la placentation. Mais nous devons » savoir gré à Achille Richard d'être resté fidèle aux grands - principes de l’école française, dont le brillant éclat rayon- nera toujours sur la science , et de ne pas être tombé dans * la confusion qui menace d’envahir la botanique. Au milieu de cet abandon général des vrais principes de la science, Achille Richard, conservant ces grands principes, mérite } toute notre reconnaissance, malgré les défauts de sa … méthode, qui est le dernier effort vers la synthèse de la 3 botanique. L’exposé de son système prouvera combien il % PRET : s'éloigne des classifications collectives : n 1 VÉGÉTAUX s’accroissant par la L ACOTYLÉDO- périphérie . re Amphigènes CE à NES VécÉraux s’accroissant Ee le 4 sommet des axes. Acrogènes ” ï. ONOCOTYLE-| ENDOSPERNÉS. . { Ovaire libre. ; té { — infère » é DONES. do bi É = EXENDOSPERMES . ds ire libr Fe — _infère » ‘2 { Fleurs diclines. c% En chatons . k 7 | APETALES . . Non en chatons. » * { — hermaphrodites . . fi Isostémones à kde de - M lière et à étamines alternes. » ‘4 Anisostémones à corolle ir- à: $ ist régulière . p Supérovariées, COTYLÉDO- Isostémones à un régu- NÉS à lière et à étamines opposées. » GAMOPÉTALES . Anisostémones à corolle ré- | gulière . Vs < 2 s Inférovariées. . RS MENT , Trophospermes axiles , Pérignes — pariétaux . » | F — central . .» | POLYPÉTALES . Trophospermes central . .» Hypogynes. . — pariétaux . » _ axiles A 14 1 (=) © Q 1 O Cr à O1 19 Len 2 _ Dee © @ 1 Où Or À CI 19 20 . ne on ( 190 ) L'ordonnance de la classification d'Achille Richard est celle de De Candolle renversée; mais les caractères de ses classes de dicotylédones manquent d’unité et sont trop compliqués pour être d’un usage facile et satisfaire l'esprit. La classification de Balfour, publiée en 1855 (1), a pour but de réunir les bases de Jussieu, de De Candolle et de Lindley: c’est un travail d’éclectisme dont la marche géné- rale est empruntée à De Candolle. Comme lui, il commence la série des végétaux par les renonculacées et la finit par les cryptogames; mais il admet comme sous-classes les gymnospermes, les dictyogènes, les acrogènes et les thallogènes de Lindley, supprimant les alliances collectives de ce dernier, qui surchargent inutilement la science. Les classes de Balfour sont celles-ci : Li ï | | | THALAMIFLORAE. Polypetalae. CaLycIFLORAE. , CL. I. — DICOTYLEDONES. Monopetalae. spermogenae. Augiospermae. Us s Sporogenae (rhizanthae). Gymnospermae. Dicrrocenss. Epigynae. Cr. II. — MONOCOTYLEDONES. / pricororas. +: Hypogynae. | Incompletae. GLUMIFLORAE. ACROGENAE. CL. LIT. — ACOTYLEDONES. . THALLOGENAE. Balfour a la sagesse de ne pas se laisser entrainer par (1) Class Book of botany, by 3.-H. Balfour. Edimburgh, 1855. In-8°. ( 491 ) l’idée de classes collectives et de rester fidèle aux grands : principes de la science, rapportant directement , dans son savant ouvrage, ses deux cent soixante-quatorze familles de plantes aux classes qu’il a formées. Nous venons d'exposer la marche de la classification générale des végétaux, depuis Jussieu jusqu’à nos jours. Dans cet intervalle de soixante et quinze ans, vingt-quatre systèmes ont vu le jour : c’est autant et plus que durant toute la période antérieure, et tout cela aboutit à l’aban- don de la synthèse des familles que les Jussieu avaient eu - la gloire de créer. Si maintenant, laissant de côté la suite chronologique des faits, nous interrogeons le point de vue philosophique qui en résulte, nous reconnaîtrons dans ce siècle l'existence de trois écoles distinctes : l’école française, l’école helvétique et l’école germanique. La première est caractérisée par la synthèse des familles, au moyen de la situation des organes sexuels ou floraux; la deuxième, par la suppression de cette synthèse et la réduction du système à sa moindre expression; la troisième, comprenant le vide de la suppression de la synthèse par l’école helvétique, veut la remplacer par la création de classes collectives. À la première appartiennent les méthodes de Jussieu, Marquis et Loiseleur, Fries, Richard, Schultz et la nôtre; à la deuxième, celles de R. Brown, De Candolle, Perleb et Balfour; à l’école germanique, les méthodes de Batsch, Agardh,Reichenbach, Bartling, Lindley, Martius, Endlicher, Meisner et Brongniart ; les systèmes de Necker, Lestibou- dois, Oken, Link et Raspail sont anomaux. La méthode de l’école française est disjonctive, celle de l’école germanique est conjonctive; l’école helvétique réduit à rien le système de classification des familles des plantes. Dans la plupart des publications pratiques, c’est celle-ci qui l'emporte, (192 ) par ce motif que la méthode de Jussieu est d'une applica- tion trop difficile et celle de l’école germanique trop com- pliquée; ainsi la synthèse des familles disparaît de la botanique. Comment la marche de la science est-elle arrivée à ce résultat ? | | La grande découverte de Bernard de Jussieu est d’avoir, réalisant la maxime de Linné (1), appliqué le système de Gleditsch sur celui de Lobel, c’est-à-dire les carac- tères fournis par l'insertion des étamines sur ceux donnés. par les cotylédons. Par là il a créé la synthèse des familles du règne végétal. Son neveu, Antoine-Laurent de Jussieu, en ajoutant une troisième base systématique, celle tirée de la composition de l’enveloppe florale, a complété la syn- thèse des familles et l’a portée à un haut degré de perfec- tion. Mais l'insertion des étamines présentait de nom- breuses exceptions et de grandes difficultés; elle exigeait des dissections et l’usage de la loupe grossissante dès les premiers pas du botaniste dans l'étude de la classification. Dès lors elle n’était point pratique, ce qui l’a fait aban- donner partout. L'insertion des étamines est souvent er- ronée ou obscure. Chez les monocotylédones, l'insertion - périgyne et hypogyne s’observe dans la même famille, dans le même genre, souvent dans la même fleur; chez les dico- tylédones apétales, elle est souvent si douteuse qu’on peut indifféremment la considérer comme périgyne ou hypo- gyne; chez les monopétales, il a fallu recourir à l’insertion médiate ou immédiate pour sauver les difficultés; en sorte (1) Qui Clavem (methodi naturalis) fabricare student, sciant nullam partem universalem magis valere quam illam a situ, + à semi- nis. — Lin. Class. pl. 487. Situs partium constantissimus est. — Lin. Phil. bot. n° 179. — Situs nalturalissimus est. — Ibid. n° 97. 2 Ds CE. 1 air 5 boat the ( 195 ) | que six classes du système de Jussieu, les monocotylées, les apétales et les monopétales périgynes et hypogynes ré- posent sur un caractère incertain. Ces exceptions ont fait abandonner l’application de l'in- sertion des étamines par presque tous les botanistes. Robert Brown et De Candolle donnèrent l'exemple de cet abandon ; mais au lieu de chercher une autre base de syn- thèse à la fois sûre, facile et pratique, ces grands chefs d'école trouvèrent plus commode de réduire le système à quelques données générales. De cette manière la coordina- tion des phanérogames se trouva réduite à quatre ou cinq classes renfermant d'innombrables quantités de familles, où le botaniste se trouve dans un labyrinthe sans fil d'Ariane pour se diriger.C’est la suppression dela synthèse. Alors on eut besoin de recourir aux elefs dichotomiques, qui n'apprennent rien, n’enseignent rien, laissent l'esprit dans le vide, et qui, si elles conduisent à la connaissance de l'espèce, vous conduisent dans cet immense dédale les yeux bandés, sans rien voir autour de vous, sans aperce- voir les grandes harmonies de la nature et les sublimes conceptions de ses secrets. La substitution de la clef ana- lytique à la synthèse, imaginée par Lamarck, c’est l’orga- nisation de l’empyrisme dans la science. Voilà où a mené l'abandon des principes de la grande école de Linné et de Jussieu. Le système de classification du règne végétal ne consiste pas, disait avec raison Van Royen, dans des divi- sions bifurquées ou synoptiques, mais 1l doit embrasser _toute la science et la doctrine de la botanique (1). + (1) Systema non tantum consistit in bifurcis seu synoplicis plantarum divisionibus, sed universam botanices scientiam, omnemque botanici doctrinam amplectitur. Royen, F1. Leyd. prod., in pref. "5. (194), L'expérience l’a démontré et toutes les recherches de ce siècle en ont fourni la preuve, la synthèse des familles des plantes consiste dans la situation des organes floraux ; mais la grandeur des noms qui avaient prononcé cette suppres- sion entraîna les botanistes dans un mouvement nou- veau. En entrant dans l’étude des familles naturelles des plantes, l’école germanique .ne tarda pas à voir que la classification générale, ainsi réduite par Robert Brown et De Candolle, était incomplète, et que, si elle faisait dispa- raître les défauts reprochés au système de Jussieu, elle en offrait un autre plus grand encore, la confusion dans l’analyse, le dédale sans guide. Le besoin de classi- fication réelle se faisait sentir, et l’école germanique repoussait énergiquement l’idée des clefs dichotomiques. De là, la formation de groupes de familles, qu'elle éleva au rang de classes sous une dénomination quelconque, et qui constituent la base essentielle, le point caractéristique de cette école. Batsch y avait préludé, Agardh en avait donné l’exemple, Bartling compléta l’idée et exécuta le plan qui fut suivi par cette grande et savante école. C'était retourner à la méthode de Ray et de Boerhaave et aux ordres naturels de Linné. Aussi voyez combien les auteurs varient sur le compte de ces prétendues classes. Batsch en compte 44, Agardh 33, Bartling 60, Lindley, dans son premier système, 111, Martius 51, Endlicher 61, Bron- gniart 68, Lindley, dans son second système, 66, Meisner, pour les phanérogames seulement, 47. Parcourez ces classes et vous verrez que si quelques-unes d’entre elles établissent des affinités réelles, la plupart, au contraire, renferment des familles nullement analogues. Ce ne sont pas des classes proprement dites, car, en botanique, la classe est une division reposant sur les modifications d’un ( 495 ) … seul organe. l’étamine dans Linné, la corolle dans Rivin et ? ? Tournefort, les cotylédons dans Lobel, l'insertion des éta- mines dans Gleditsch et Jussieu , tandis qu'ici les préten- dues classes ne sont autre chose que des groupes de familles réunies chacun par un lien spécial, par un carac- . tère particulier qui n’a rien de comparatif avec le caractère voisin, qui crée la confusion par la diffusion des carac- tères et laisse l'esprit dans le vide, l'intelligence dans le chaos. Ce ne sont pas des classes, mais, comme l’a dit avec raison Lindiey, des alliances de familles, formées dans le but de remplacer la synthèse de la méthode natu- relle de Jussieu supprimée par l’école helvétique. L’essence de la synthèse est d’être disjonctive. En lui substituant des classes conjonctives qui présentent autant d'idées différentes que de coupes, l’école germanique à fait disparaître l'élégance de la méthode naturelle et avec elle la facilité de l’analyse des familles des plantes; elle en à rendu l'étude difficile, abstraite, dépourvue de fil conduc- teur, de vues d'ensemble, et a fini par faire de la bota- nique une véritable confusion. Comparez la recherche du genre dans le système de Linné et dans les travaux mo- dernes, la facilité de l’analyse chez le premier, avec les difficultés d'analyse des seconds, et vous verrez que la clas- sication générale moderne n’a point avancé. Nous avons fait de grands progrès dans l’anatomie des plantes et la physiologie végétale, nous avons étudié les mystères de l’organisation des tissus, de la fécondation, de la généra- tion, nous avons augmenté le domaine de Flore de beau- coup de familles et de genres, d'innombrables espèces ont été découvertes et décrites, mais la classification géné- rale est restée en arrière par l’abandon de la synthèse : elle n’a point progressé, elle a reculé. ( 196 ) Comme formes générales, les classes que propose l’école germanique n'existent pas dans la nature; elles ne sont que des moyens artificiels de réunir les familles. Or, en fait de moyens artificiels, le meilleur est le plus simple, le plus comparatif, le plus synthétique, et non le plus com- pliqué et le plus diffus. Étudiez une plante d’après le sys- tème de Linné, l'inspection des étamines vous donnera tout de suite la classe à laquelle elle appartient. Pourquoi n’en serait-il pas de même des familles végétales? C’est vers ce but que doivent tendre tous les efforts; car la synthèse des familles des plantes est l'expression la plus élevée de la botanique : elle en facilite l’étude en fixant l'observation sur des caractères disjonctifs, comme l’a fait Linné dans son système sexuel. La synthèse des familles, c’est l’har- monie de la science, la suppression en est le chaos. Er dcr à SRE OPUSCULES DE BOTANIQUE ET D'HISTOIRE NATURELLE, PAR M. B. DU MORTIER, Président de la Société royale de botanique de Belgique. 7 FASCICULE VIIT. DISCOURS SUR LA THÉORIE DE LA CLASSIFICATION DES PLANTES. L JUILLET 1865. FAN Ps + dci aie tt St ENTRER EE. Tà D 4; 8 DISCOURS SUR LA THÉORIE DE LA CLASSIFICATION DES PLANTES, PRONONCÉ EN LA SÉANCE PUBLIQUE TENUE À HASSELT, LE 30 JUILLET 1865. MESSIEURS, Après avoir exposé dans les discours précédents la marche de la classification du règne végétal depuis Do- doens jusqu’à nos jours, permettez-moi de rechercher avec vous les règles qui doivent présider à la coordination na- _turelle des plantes. Les familles naturelles des plantes existent ; elles sont enfin reconnues; les caractères qui les distinguent les unes des autres sont tracés, mais cela ne suffit pas : il faut les coordonner, comme le sont les fa- milles naturelles des animaux , par grandes divisions et par Li$65] de _ (200) classes, qui réunissent entre elles celles que leurs affinités rapprochent, et séparent les dissemblables. Là, est dans l’état actuel, le point culminant de la science; mais aussi c’est la plus grande difficulté qu’elle offre à l'observateur de la nature. Nous avons fait remarquer que la grande division ter- naire du règne végétal se rencontre aussi dans le règne animal. Le squelette, ou le corps ligneux qui le représente chez les plantes , offre dans les deux règnes, par sa pré- sence, son absence et sa situation, trois dispositions diffé- rentes et conformes à la marche de la nature. En partant du plus simple au plus composé, les animaux inférieurs sont dépourvus de squelette (asquelétés); ceux intermé- diaires sont pourvus d’un squelette extérieur renfermant les tissus mous (exosquelétés); entin, les animaux les plus parfaits offrent un squelette à l’intérieur et revêtu par les tissus mous (endosquelétés). De même dans le règne végétal, les plantes inférieures sont dépourvues de tissu ligneux (axylées); celles intermédiaires possèdent un sys- tème ligneux extérieur renfermant les tissus mous (exoxy- lées); enfin les végétaux les plus parfaits sont doués, à l’intérieur, d’un système ligneux revêtu par un système cortical , lequel se compose des tissus mous (endoxylés). Ce n’est pas tout : dans l'exercice de la motilité, l’orga- nisation du végétal et de l’animal présente le même sys- tème d’articulations et de flexion. Dans les deux règnes, #les êtres inférieurs, asquelétés chez les animaux, axylés * chez les végétaux, sont dépourvus d’articulations (1) et se (1) Ce que l’on désigne sous le nom d’articles chez les conferves ne con- stitue pas un système articulaire, mais seulement une série de cellules placées bout à bout. ( 201 ) meuvent par simple incurvation. Prenez un mollusque ou un polype, une algue ou un champignon, vous verrez que les uns et les autres sont dépourvus d’articulations , et que le mouvement de toutes leurs parties s'exerce par simple incurvation. Dans les êtres intermédiaires des deux règnes, exosquelétés chez les animaux, exoxylés chez les végé- taux , les articulations sont extérieures. Prenez une tige de graminée, de palmier à feuilles distantes, une orchidée grimpante, un simple bambou, et, d'autre part, le corps ou une patte d’une écrevisse ou d’un insecte, vous verrez que, chez les uns comme chez les autres, les articulations sont extérieures. Observez ensuite le corps ou les mem- bres d’un quadrupède , d’un oiseau ou d’un poisson, vous trouverez les articulations , non plus à l'extérieur, mais à l’intérieur. Prenez maintenant une jeune pousse de vigne, d'érable, de caryophyllées, et vous observerez que les arti- culations y sont intérieures, comme dans les animaux les plus parfaits. Les lois de motilité sont donc les mêmes dans les deux règnes ; d’où il suit que la division ternaire que nous ve- nons d'indiquer est conforme à la marche de la nature. Il faut que la division ternaire du règne végétal soit bien naturelle, puisqu'elle est la même dans tous Les sys- tèmes. Les dicotylédones, monocotylédones, acotylédones de Boerhaave (1) et de Jussieu , les exorhizes, endorhizes et arhizes de Richard, les endogènes , exogènes et cellu- laires de Decandolle, les dichorgana, synorgana et ho morgana de Schultz, les acramphibrya, amphibrya et thallophyta d'Endlicher sant la même chose que les en- (1) Lin. phil. ( 202 ) doxylées , exoxylées et axylées. Un fait reste constant et démontré, c’est que, chez les végétaux comme chez les animaux, la progression des êtres est en rapport avec le sjuolètté: La division ternaire du règne végétal est donc la base de toute classification naturelle des plantes, qu’elle repose sur l’embryon, sur la croissance ou sur la dispo- sition du squelette végétal, ce qui est le plus facile pour l'observation, en interrogeant, en cas de doute, le collet de la plante. Jusqu'ici la théorie de la classification des plantes est claire et précise, admise par tous les naturalistes; mais après la division ternaire naissent, pour le règne végétal, les difficultés. Chez les animaux, de grandes séries natu- relles, appuyées sur des caractères faciles, se présentent à l'observateur, où les caractères extérieurs sont en rapport avec la distribution des organes et leur forme. Ainsi, les mammifères, les oiseaux, les reptiles, les poissons, les crustacés, les insectes, les annélides, les mollusques et les polypes fournissent de grandes classes qu’on saisit au pre- mier coup d’œil et dans lesquelles les familles animales viennent se répartir. Il n’en est pas de même dans le règne végétal , où ces grandes classes naturelles n'existent pas. C’est la conséquence du développement centrifuge qui pré- side à leur accroissement. Le végétal ne formant pas des centres d'action, mais bien des extrémités d’action, con- tinue jusqu’à sa mort son développement, ajoutant sans cesse de nouveaux organes aux anciens. Dans sa formation, l'embryon animal est un article, l'embryon végétal est un bourgeon. Voyez cette graine éclore, elle ne présente qu’un seul article destiné à donner naissance à une longue série - d'articles; voyez cet œuf éclore, il donne naissance à un ani- mal formé de tous ses articles. En conséquence de la grande ( 205 ) | loi de développement des animaux et des végétaux, les premiers doivent au développement centripèle les classes naturelles qu’ils fournissent, tandis que, chez les seconds, l'absence de ces classes est la conséquence du développe- ment centrifuge qui les régit. Dans l'impossibilité de fournir dans le règne végétal des classes naturelles comme chez les animaux, le botaniste est donc forcé de chercher des classes artificielles qui con- servent les analogies des familles des plantes. Bernard de Jussieu , le fondateur de la coordination des familles végé- tales, avait pris pour base de classification l'insertion des _étamines; son neveu y ajouta la disposition de l’enveloppe florale. Mais bientôt Robert Brown et Decandolle, recon- naissant tous les vices, toutes les exceptions qu'offre par- fois l'insertion des étamines, réduisent les classes à quatre ou cinq pour toutes les plantes phanérogames, et la gran- deur de leurs noms leur fait trouver beaucoup d’imitateurs. Mais les naturalistes ne tardèrent pas à s’apercevoir que, par la suppression des classes dans le règne végétal, la bota- nique tombait dans le chaos. La nécessité de la classifica- tion des familles des plantes se fit alors sentir, et l’on vit apparaître plus de systèmes d'ordonnance des végétaux, qu’il n’en avait paru avant Jussieu. Dans notre précédent discours, nous en avons exposé la marche et l’ordonnance. Parmi ces systèmes, les uns sont disjonctifs, les autres composés de elasses collectives. Les classifications disjonctives sont celles de Marquis et Loise:: leur, Schultz, Fries et la nôtre. La première est basée sur la situation de l'ovaire; celle de Schultz repose sur la forme de l'enveloppe florale; la nôtre sur la composition de cette enveloppe et son insertion; celle de Fries sur l'insertion des étamines. Quant aux systèmes à classes collectives, qui doi- ( 204 ) vent leur origine à l’école germanique, dépourvus d'unité dans leur marche, ils reposent tantôt sur un caractère, tantôt sur un autre; mais au fond, l’organe sur lequel ils se basent est la graine et surtout l’intérieur de la graine. Tranchons le mot, les classifications collectives sont de véritables classifications endospermiques. Examinons d’a- bord ce mode de procéder; il nous montrera qu’à force de vouloir être savant, on est devenu obscur et inintelligible. Nous avons toujours pensé que le véritable progrès de la classification naturelle des plantes consiste dans la sup- pression des caractères endospermiques, et c’est sur cette donnée que nous avons établi notre analyse des familles des plantes, en les remplaçant par la placentation. D'abord, l'emploi des caractères tirés de l’intérieur des graines n’est nullement pratique. Toutes les graines ne sont pas grosses comme une noisette ou une amande; la plupart sont petites comme des grains de sable , et leur dissection présente les plus grandes difficultés. C’est à rebuter quiconque veut entreprendre l'étude de la botanique. A force de vouloir être savant, on est devenu rebutant, car je ne puis décer- ner un autre nom aux classifications endospermiques. Avec elles on est forcé d'abandonner l’étude de la science pour devenir empirique. Pour déterminer le nom d’une espèce de plante, le jeune botaniste doit commencer par connaître la classe de la famille à laquelle elle appartient; c’est là le vestibule de la science. Or, comment y parviendra-t-il si, dès son début, il doit recourir à ce que la science offre de plus ingrat? Continuera-t-il sa route vers le sanctuaire de Flore, si ce vestibule est tellement hérissé de difficultés qu'il ne peut y marcher; si, au lieu de faciliter ses pre- miers pas, 1ls sont rendus impossibles ? La dissection des graines est le plus souvent chose très- of de LAS à rh gr ti Val di RE ( 205 ) difficile, pour laquelle il faut une extrême habileté d’œil et de main, et très-souvent l'emploi du microscope. Ima- ginez un jeune botaniste devant débuter dans la science par la dissection d’une graine d’éricée, de rhodoracée, de campanulacée ou d’orchidée, comment sortira-t-1l de ce labyrinthe? Et que sera-ce s’il doit y rentrer à chaque pas ? Il abandonnera l’étude des grandes divisions de la science et tombera dans l’empirisme. Telle est pourtant la consé- ‘quence des classifications basées sur les caractères endo- spermiques. Mais ces caractères eux-mêmes ont-ils la valeur qu’on leur attribue dans les livres? Sont-ils constants, imdélé- biles et sans exceptions? Eh bien, nous le déclarons hau- tement, les caractères tirés de l’intérieur de la graine sont incomparablement moins certains, ils présentent infini- ment plus d’exceptions que ceux tirés de la fleur. Depuis un demi-siècle , nous avons fait des milliers et des milliers de dissections de graines , et nous sommes arrivés à pou- voir dire que ces difficultés de la science, dans lesquelles on est tombé, n'auraient pas eu lieu, si on avait étudié les graines des plantes avec autant de soin que leurs fleurs. On aurait alors vu que les exceptions, les anomalies, les écarts qu’elles présentent, sont cent fois plus grands que ceux des organes floraux, et que conséquemment leur va- leur caractéristique des classes et des familles est cent fois en dessous de celle que fournissent les enveloppes flo- rales. Si l’on avait étudié la nature au lieu des livres, on eût évité deux grosses fautes : une série innombrable d’er- reurs et d’insurmontables difficultés. Quelques exemples vont démontrer cette vérité. Ouvrez tous les ouvrages de botanique, vous y verrez que les Stellariacées ou Caryophyllées ont pour caractère ( 206) d’avoir un embryon annulaire situé au pourtour de la graine et un albumen central; or le genre Dianthus , qui est le type de cette famille, possède un embryon axile et droit, entouré par l’albumen, c’est-à-dire le caractère pré- cisément inverse de celui qu’on assigne à la famille. Tous les auteurs donnent pour diagnose aux Primulacées d’avoir l'embryon transverse, parallèle à l’ombilic; pourtant le genre Hottonia a l'embryon droit et opposé à l'ombilic. Les Santalacées ont pour diagnose l'embryon droit; il est oblique dans l’Osyris. Les Jasminées et les Oléacées ne sont que des tribus d’une même famille; l'embryon est orthotrope dans les premiers et droit dans les seconds. Dans les Solanées, l'embryon est annulaire dans le Sola- num, arqué dans le Nicotiana, droit dans le Cestrum. Les Plantaginées ont pour caractère d’avoir l'embryon trans- versalement axile ; il est dressé et à radicule supère dans le Littorella. Les Cistinées sont caractérisés par leur em- bryon circiné; il est axile dans le Lechea. Tous les bota- nistes donnent pour diagnose aux Urticées d’avoir un embryon courbé dans un albumen farineux; or l’Urtica,; type de la famille, et le Parietaria ont l'embryon droit et axile, entouré par l’albumen, tandis que le Cannabis a l'embryon externe et entourant l’albumen, et l’'Humulus, l'embryon coquillé et sans albumen. Le caractère attribué aux Polygonées est d’avoir un embryon courbé et périphé- rique; or, cet embryon est droit et axile dans le Rheum et l’'Oxyris, à cotylédons plissés dans le Fagopyrum. Les Rosacées ont pour caractère d’avoir la graine pendante et la radicule supère; la graine est dressée et la radicule in- fère dans le Waldstenia, le Dryas et le Geum. Les Scro- phulariées ont pour diagnose d’avoir l'embryon central et la radicule tournée vers le hile; il est terminal et à radi- l its De — (4207 ) cule opposée au hile dans le Melampyrum. Le caractère des Chénopodées est, d’après tous les auteurs, l'embryon entourant un albumen farineux ; au contraire, l'embryon est à l’intérieur de l’albumen dans le Salsola et les genres voisins. Bien plus, le genre Suaeda , si naturel dans les caractères que nous lui avons assignés, offre des variations d’espèce à espèce. L’ovule est horizontal dans le S. mari- tima, vertical dans le $S. fruticosa, indifféremment hori- zontal ou vertical dans le S. altissima. Ce n’est pas tout ; l’albumen est biparti par l'embryon dans le S. marilima, tandis qu’il est absolument nul dans le S. altissima. Dans le genre si naturel des Salicornes, le Salicornia arabica a l'embryon annulaire, le S. fruticosa l’a en demi-cercle, tandis qu’il est condupliqué dans le Salicornia herbacea. Voyez les Légumineuses, l'embryon y est tantôt droit, tantôt courbé; voyez les Crucifères, l'embryon y est ac- combant ou incombant, les cotylédons y sont soit planes, - soit bipliqués, soit en spirale; voyez les Ombellifères, vous y trouverez des graines à albumen plane ou bombé, d’autres à albumen concave ou à bords révolus, ou encore roulé sur lui-même de la base au sommet. Parmi les Fu- mariacées, le genre Capnites est monocotylédone; parmi les Pinguiculacées, les utricularres sont acotylédones. Il en est de même des cuscutes parmi les Convolvulinées. Ces exemples, que nous pourrions multiplier, montrent à l'évidence que les caractères tirés de l’intérieur de la graine sont beaucoup plus faillibles et présentent de bien plus nombreuses exceptions que ceux tirés de l’enveloppe florale, et que par conséquent ils ne peuvent servir à dé- terminer les classes, ni même souvent les familles des plantes. Sans doute, les caractères fournis par les enve- loppes florales présentent quelques rares exceptions; mais ( 208 ) que sont ces rares exceptions à côté de celles si nom- breuses qu'offre à chaque pas l’intérieur de la graine! Encore une fois, si on avait étudié l’intérieur des graines comme on l’a fait des fleurs, on eût vu que les excep- tions y sont bien plus fréquentes que dans celles-ci, et l’on eût abandonné ces caractères difficiles et rebutants qui font de la plus aimable des sciences une insurmon- table difficulté. On a renoncé à l'insertion des étamines à cause des exceptions qu’elle présente; mais ces exceptions elles-mêmes ne sont rien à côté de celles qu'offre l’inté- rieur de la graine. Nous le répétons donc, dans l’état ac- tuel de la science, le véritable progrès de la classification naturelle des plantes consiste dans la Suppression des ca- ractères endospermiques. Pourquoi les caractères endospermiques sont-ils de mauvais guides pour la classification des plantes et doi- vent-ils être repoussés lorsqu'il s’agit de la coordination du règne végétal? C’est que les organes sur lesquels ils reposent n'appartiennent pas à la base fondamentale de la plante, à la végétation, et qu’ils sont propres à un phéno- mène non exclusivement végétal, mais commun à tous les êtres organiques, à la reproduction. Qui donc à jamais songé à classifier les animaux sur l’albumen et le vitellus ? L’embryon est un point vital différent de l’être qui le porte et destiné à créer un être nouveau. C’est pour ce motif que les particularités qui s’y rattachent ne peuvent servir de base à la classification de la plante, dont il ne fait point partie. Pour les plantes, la végétation est l’acte dominant de la vie végétale; tous les caractères pris en dehors des organes qui se rattachent à la végétation sont donc impro- pres à la classification du règne, et les caractères endo- spermiques Sont de ce nombre. C’est pour cela qu’ils sont sujets à plus. d’aberrations et d’exceptions qu'aucun autre. L ( 209 ) Aussi, en fait comme en principe, ils doivent être bannis. Ceci nous mène à exposer la théorie de la classification des plantes, théorie qui seule peut conduire à la connais- sance de la vérité. Nous avons dit que le caractère organique du végétal _est la végétation; ce mot est l'expression propre de la loi qui domine l'essence de la plante. Pour la plante, vivre, c'est végéter. Mais, dans la végétation, il faut distinguer deux phases, l’une où les forces vives sont sans arrêt, en vertu du développement centrifuge, l’autre où elles se fixent. Étudions une plante depuis sa germination, c'est- à-dire son éclosion, jusqu’à sa fin, nous trouverons par- tout un article pourvu à son sommet d’un organe foliacé. Ce que l’on a nommé radicule dans la graine, n’est pas une racine, mais un article qui constitue le collet de la plante. Prenons une graine de dicotylédone au moment où elle vient d’éclore et interrogeons la plante dans cet état. Nous y trouverons un article unique, et, à son sommet, deux cotylédons, c’est-à-dire deux feuilles séminales ou rudi- mentaires. Cet article primordial est formé précisément comme une articulation de la tige de lœillet, avec les deux feuilles qui le couronnent. Chez les monocotylédones, la feuille séminale est unique et insérée au pourtour de l’ar- ticle primitif, tout à fait comme une feuille et une arti- culation d’une tige de graminée. Ainsi, toute plante phanérogamique, à sa naissance, est un article, et cet article offre, à chacune de ses extré- mités, un point vital qui constitue une extrémité d'action. Tandis que l’animal, à sa naissance, présente un bourgeon renfermant des centres d'action , le végétal naissant offre un article terminé à ses deux extrémités par deux extré- mités d’action opposées, où se trouve dirigée la force vitale, l’une à la base, radiculaire, l’autre au sommet, gem- ( 210 ) mulaire. C’est la conséquence de la grande loi du dévelop- pement centrifuge qui conduit et règle l’existence végétale. | Soumis à la loi du développement centripète, l'animal naît armé de toutes pièces; c’est un bourgeon composé d'une série d’articles superposés; la plante, au contraire, des- tinée à subir la loi du développement centrifuge, n’a besom de naître, et ne naît en effet, que composée d’un seul article, portant à chacune de ses extrémités un point vital destiné à son double prolongement. Le point vital inférieur, qui doit donner naissance à la racine, est simple et dépourvu d’appendice, tandis qu’au contraire le point vital supérieur est muni, comme nous l’avons dit, de feuilles séminales ou cotylédons qui cou- ronnent son sommet au moyen d’une insertion verticillaire et non interrompue. Ce verticille d'insertion est divisé en huit segments ou cotylédons dans les abiétinées, en deux segments chez les dicotylédones, tandis qu’il est soudé et indivis chez les monocotylédones; mais quelle que soit sa subdivision, il forme toujours à sa base une attache verticillaire autour du point d’action de l'extrémité gem- mulaire. Ce verticille gemmulaire est donc caractéristique de la plante à l’état embryonnaire chez les phanérogames ; c’est le type primordial du végétal. Ce type primordial se compose donc, chez tous les végétaux phanérogamiques, © d’un collet terminé au sommet par une insertion verticil- laire du corps cotylédonaire, qui est la feuille de la plante naissante, car les cotylédons ne sont autre chose que des feuilles embryonnaires et transformées dans la graine. Dans son état typique, la plante devrait former une série superposée d'articles terminés par une insertion ver- ticillaire, comme on l’observe dans les graminées, les rubiacées , les caryophyllées et dans toutes les Penille tt à feuilles opposées. (25) . Mais dans l'acte de la végétation, presque toujours la puissance de la force vitale centrifuge déploie le verti- cille en hélice et la disposition spirale des feuilles vient ainsi remplacer le verticille embryonnaire. L’hélice, cette force physique de l’électricité, joue aussi son grand rôle dans les plantes, par les trachées et par la disposition en spirale des feuilles sur les tiges. Dans cet état, le végétal, entraîné par la force. de l’hélice, perd son type primor- dial, et aussi longtemps qu’il l’a perdu , la nature lui ôte la faculté de reproduction. Il suit fatalement la loi du dé- veloppement centrifuge qui l’entraîne , sans fournir ni éta- _ mines, ni styles, ni ovaire, ni ovules; il est impuissant à produire ni sexe ni graines; c’est la phase où les forces vives de la végétation sont sans arrêt. Pour arriver à pro- duire les organes fécondateurs, il faut que le développe- ment centrifuge s'arrête, et qu'en s’arrêtant, il ramène la forme verticillaire primitive, afin que le végétal finisse par où il a commencé, et qu'il produise le verticille termi- nal qui est la fleur. Alors, la force de l’hélice cesse d’agir dans le végétal , elle est remplacée par une force concen- trique destinée à fournir les organes de la génération el l'embryon nouveau. Dans cette métamorphose, qui reproduit finalement le phénomène embryonnaire, tous les organes, sépales, pé- tales, étamines, ovaire , deviennent un verticille de feuilles transformées, comme l’étaient, sous un autre aspect, les cotylédons dans l'embryon. Par conséquent, dans le végétal, deux fois la force concentrique domine celle de l’hélice : au collet et à la fleur. Ainsi, la vie végétative finit comme elle avait commencé; le périgone est le cotylédon de la fleur. Or, de même que le verticille radical, par sa situa- tion, sa division ou sa soudure, fournit un caractère cer- tain des trois grandes divisions naturelles du règne végétal, ( 212 ) de même le verticille floral par sa situation, sa division ou sa soudure est le moyen indiqué par la nature pour élablir la classification des plantes. De même que le pre- mier verticille , c’est-à-dire la formation cotylédonnaire, donne la mesure des divisions primaires des plantes dans leur état végélatif, de même le dernier verticille donne, dans la floraison, la mesure des affinités du second ordre, parce que dans l’un et dans l’autre la force concentrique y a dominé la force de l’hélice. Il suit de cette considération, que les verticilles floraux, leur soudure et leur insertion sont l’expression typique du végétal parfait, comme celle des cotylédons l’est du végétal imparfait, -et qu’ils doivent “servir de base à la classification naturelle des plantes, l’un pour le premier ordre, l’autre pour le second. Mais, dira-t-on, les graines appartiennent au dernier verticille, et alors pourquoi les proscrire des éléments de la classification ? Nous répondrons que cette pensée repose sur une profonde erreur. Les ovules n’appartiennent pas au verticille péricarpique; ils ne sont qu’une transforma- tion des glandes des feuilles rudimentaires de ce dernier verticille. Prenez une fleur du cerisier double stérile, vous trouverez, au lieu de l'ovaire, une feuille rudimentaire où chaque glande marginale représente un ovule. Pareille chose s’observe dans les fleurs de légumineuses à l’état mons- trueux. Dans les cistes monstrueux l'indication des ovules existe le long de la nervure de chaque feuille ovairienne. Les crassulacées ont les placentaires attachés aux bords convergents de chaque feuille carpellaire , et dans le Br'yo- phyllum les bords des feuilles engendrent naturellement des plantes nouvelles. S'il est donc vrai que la placentation appartient au dernier verticille, les ovules ne sont que la transformation des glandes de ce verticille; ils y paruci- pent pour en tirer leur nourriture, mais ne le constituent br dà ( 213 ) pas. C’est pour ce motif que les caractères endospermiques n’ont ni la fixité, ni la valeur des caractères floraux ; ici en- core la théorie vient confirmer l'observation. C’est done dans les verticilles floraux , expression typique de la végétation concentrée, qu'il faut chercher les classes naturelles des plantes; car c’est en se concentrant que tout système exprime sa force et sa puissance. Dans les végétaux comme dans les animaux, ce sont les articulations subterminales qui fournissent les bases de la coordination. Examinons maintenant comment s'opère l’arrêt concen- trique terminal de la plante. La force concentrique terminale qui arrête le développe- ment centrifuge de la plante, et avec lui la végétation pour former la fleur, engendre plusieurs verticilles superposés, deux dans les fleurs incomplètes unisexuelles, trois dans les fleurs incomplètes hermaphrodites, quatre dans les fleurs complètes. Ces verticilles superposés sont formés des diverses séries de feuilles dont se compose le bour- geon , lesquelles, au lieu de se développer en spirale, se répartissent en plans horizontaux, comme les cotylédons dans l'embryon. De même que, dans l’œuvre de la germi- nation, les feuilles premières alternent avec les cotylé- dons, de même, dans la fleur, les verticilles superposés ont leurs divisions alternantes et par là dédoublées. Ces verticilles ainsi superposés pour former la fleur sont de deux ordres, les uns floraux, conservant leur destination végétative, les autres génitaux et destinés à la reproduction _ de l’espèce, deviennent les organes sexuels des plantes. Les verticilles floraux se composent du calice et de la co- rolle; ils ne sont qu’une transformation simple des feuilles redevenues cotylédonnaires, c’est-à-dire un retour vers la 16 ( 214 ) forme typique de l’embryon. Là, les feuilles, quelque com- posées qu’elles soient durant le développement centrifuge, redeviennent simples comme le sont les cotylédons : la corolle, c’est le cotylédon de la fleur dont le calice est l'enveloppe. Au contraire, les verticilles sexuels, composés des étamines et du pistil, subissent une transformation double, changeant à la fois et de forme et de fonctions, et cessant ainsi d’être des organes de végétation. Ce sont des organes doublement métamorphosés, ayant une destina- tion entièrement nouvelle, une organisation essentielle- ment différente, et qui, devenus, par cette double méta- morphose, étrangers à la phase végétative de la plante, constituent l’appareil sexuel du végétal. Il y a donc dans la fleur deux ordres de verticales qu’il importe de ne pas confondre, et dont la transforma- tion et la destination sont essentiellement distinctes, lun foliacé, qui est l'extrémité de la phase végétative et le coty- lédon de la fleur, l’autre sexuel, destiné à la reproduction de l'espèce. Par conséquent la phase végétative s'arrête à l'en- veloppe florale; elle a commencé par les cotylédons de la graine, elle finit par les cotylédons de la fleur, c’est-à-dire par la dernière enveloppe florale. Les organes qui la sui- vent n’apparliennent plus à la vie végétative; mais, par la double métamorphose qu'ils subissent, ils deviennent les instruments de la génération, pour arriver à la création de l'œuf végétal et à la parturition d’un être nouveau. Il suit de ce qui précède qu’en approfondissant philoso- phiquement la théorie de la végétation, nous arrivons à cette conclusion importante, qu'il existe dans la plante trois points où la puissance du développement centrifuge et de l’hélice qu’il engendre est dominée par une force ( 215 ) concentrique, qui par là donne naissance à trois verli- cilles fondamentaux : | | Le verticille radical ou de parturition ; Le verticille floral ou de concentration ; Le verticille sexuel ou de fécondation. | Tous les phénomènes de la vie végétative reposent sur l’action successive de ces trois verticilles fondamentaux. Pour la plante, germer c’est naître, fleurir c’est s’arré- ter, grainer c’est se reproduire. Ces trois verticilles fon- damentaux sont la raison et la fin des phénomènes de la végétation et l’explication de ces phénomènes. Tant que la plante ne produit pas ces verticilles, elle végète; lors- qu’au contraire elle les produit, les phénomènes vitaux s’accomplissent. Si maintenant nous appliquons ces considérations phi- losophiques à la répartition des plantes, nous y trouve- rons la clef du secret de la classification du règne végétal. Chose admirable! la subordination des classes et des fa- milles du règne végétal est en rapport direct et successif avec les trois verticilles que nous venons de signaler. Ainsi, le verticille radical ou de parturition déterminera si la plante est dicotylédone , monocotylédone ou acotylédone, c'est-à-dire endoxylée, exoxylée ou axylée, fixant ainsi les trois grandes divisions du règne végétal. Le second verti- cille, le floral ou de concentration, fournira les carac- tères des classes d’après les enveloppes florales. Puis, le troisième verticille, celui de fécondation, distribuera dans chaque classe les familles et les genres des plantes et four- nira les caractères de troisième ordre. La nature elle-même dicte iei ses lois au botaniste et lui révèle la théorie de la classification naturelle des plantes. C’est ainsi qu'on peut ( 216 ) constituer un arrangement à la fois synthétique et naturel des familles du règne végétal, d’après les lois de la nature , arrangement que Robert Brown regardait comme imprati- cable (1). La classification naturelle des plantes doit donc prendre pour base première les organes de végétation concentrique, lesquels résument et concentrent les forces vives de la vie végétative qui est l’essence de la plante, à l’exclusion des organes générateurs ou endospermiques. Les cotylédons de la plante naissante fournissent les trois grandes divisions primaires ; les cotylédons de la fleur, les classes du règne végétal. Les organes de végétation concentrique sont donc donnés par la nature comme la base de la classification des plantes; leur valeur est la même à des degrés diffé- rents. Les premiers fournissent les grandes divisions du règne ; les seconds donnent les classes; les organes fécon- dateurs définissent les familles et les genres des plantes. Mais le plus souvent, le verticille floral est double et se compose de deux verticilles superposés, le calice et la co- rolle; dans ce cas, auquel des deux faut-il accorder le plus de valeur comme base de classification? Ici encore la na- ture s’est chargée de répondre : c’est à celui qu’elle a doué du plus grand développement, le verticille floral terminal qui précède les organes fécondateurs, les nourrit et les protége, comme le cotylédon de la plante naissante nour- rit et protége la plumule; à la corolle, quand elle existe ; au calice, à son défaut. C'est parce que la classification naturelle des plantes PE EE I 1 (1) Voyez Adr. de Jussieu, Cours de Botanique, p. 467. dt oruéit À dant (217) doit être basée sur la végétation concentrique, que les or- ganes doublement transformés du verticille sexuel sont un mauvais agent de coordination des végétaux, quant à la formation des classes. Le système sexuel de Linné, basé sur les étamines et les styles, brise tous les rapports des plantes, et le système de classification des familles créé par Bernard de Jussieu ne les avait en partie respectés, que par l’admission comme base première des cotylédons , c’est- à-dire du verticille radical; tandis que, lorsqu'il prenait pour seconde base l'insertion des étamines, il tombait dans une suite d’exceptions et d’aberrations. C’est que l’éta- mine, organe doublement transformé et appelé à d’autres fonctions, ne représente plus les forces vives de la végé- tation qui sont l’essence de la vie des plantes. Où en arri- verait-on si on fondait la classification des animaux sur les organes générateurs? L’essence de la plante est de végéter; c’est donc dans les organes de la végétation con- centrée et non dans ceux de la fécondation ou de la repro- duction qu’il faut chercher la coordination naturelle des plantes, comme celle des animaux se prend dans les organes de la motilité qui sont l’essence de la vie animale el dans ceux de la manducation qui sont le verticille ter- minal de l'animal. Voilà pourquoi la classification basée sur les enveloppes florales est bien supérieure à celles fournies par les étamines ou par les organes de la graine et doit leur être préférée. | Le dernier verticillede végétalion concentrée est l'ovaire, qui, après la fécondation, devient le fruit. Comme nous l'avons dit, cet organe a subi une double métamorphose par la transformation de sa forme et de sa destination. L'ovaire est le bourgeon terminal; toutes ses feuilles rudi- mentaires concourent à la propagation de l'espèce, et ces ( 218 ) feuilles ont une double destination : les extérieures se transforment en organes protecteurs de l’ovule, les inté- rieures en organes de placentation , en sorte que la pla- centation est le terme extrême de la végétation. La situation de l'ovaire, quant aux organes floraux, est l’un des meilleurs caractères des classes, bien qu’il soit soumis à de nombreuses exceptions, comme dans les saxi- frages, les rosacées, etc.; mais, comme la situation des ver- ticilles floraux relativement à l’ovaire fait disparaitre ces exceptions, par l'emploi de l'insertion périgynale, la préfé- rence que mérite celle-ci est hors de toute contestation. Quant aux modifications du verticille ovairien , elles for ment un excellent caractère de troisième ordre, propre à définir les familles des plantes dans un grand nombre de cas, comme la forme et l’incurvation de la corolle et le nombre des étamines dans d’autres. C’est ici surtout qu'il faut appliquer le principe de Van Royen, lorsqu'il enseigne que toutes les parties de la fleur doivent servir à la forma- ton des ordres naturels des plantes, principe que Jussieu a désigné sous le nom de suhordination des caractères. Les modifications fondamentales que présente le ver- ticille ovairien transformé en fruit, sont d’être simple, partible ou composé. Si le verticille ovairien se soude en piléole, ou si ses divisions contractent entre elles une sou- dure complète, le fruit sera simple, comme dans les Gra- minées, les Composées, les Légumineuses, les Crucifères. Si ces divisions ne sont pas soudées entre elles, mais seu- lement adhérentes pour se disjoindre à la maturité, lé fruit est parüible, comme dans les Ombellifères, les Apo- cynées, les Labiées, les Boraginées. Enfin, si les divisions du verticille ovairien, soit seules, soit géminées, au lieu de se souder entre elles, restent séparées pour constituer (29 ) des ovaires distincts, le fruit est composé, comme dans les Renonculacées et les Rosacées. Il nous reste à parler de la placentation. Disons d’abord qu'il faut ici distinguer deux organes : le placenta et le placentaire. Le placenta dans les plantes est le cordon qui unit la graine à la feuille péricarpique qui la porte. Nous désignons, sous le nom de placentaire, les organes ou parties d'organes du verticille carpique, trans- formés et rendus turgescents pour porter et alimenter les graines. L'étude du placentaire a été complétement négligée, et pourtant l'observation nous à appris qu’il est sans con- teste le meilleur guide pour la coordination des familles. Nous en avons fait grand usage dans notre analyse des familles des plantes, et M. Adrien de Jussieu a suivi notre exemple dans son cours de botanique. La placentation est le terme extrême de la végétation; elle appartient toujours au dernier verticille rudimentaire du bourgeon floral. Elle est l'expression de la prédomi- nance des forces vives de la végétation par telle ou telle partie de la feuille et la révélation de cette prédominance, en sorte qu’elle est en rapport direct avec la végétation. On ne peut done trop étudier les placentaires, pour arriver à la connaissance de la pondération des forces dans la plante. Parfois, comme dans les Primulacées et les Ericinées, le verticille extrême ne se divise pas et reste soudé à l’état de piléole centrale; dans ce cas, il se fofmera un placen- taire central, portant des graines sur toute la surface de cette piléole transformée. Dans les Légumineuses, les forces vives de la végétation tendent à se porter à l'extrémité des feuilles , qui se subdivisent en folioles nombreux, et les deux feuilles carpiques transformées fournissent des pla- ( 220 ) centaires marginaux, {émoignant ainsi la situation des forces vives de la végétation dans ces plantes. Les Cruci- fères, plantes à feuilles simples, présentent pour placen- _taire une feuille carpique simple, située entre deux valves et portant les graines des deux côtés le long de la suture intramarginale. C’est une formation ternaire de la piléole . terminale. Dans les Cistes, c’est comme nous lavons dit, la nervure centrale qui devient placentifère et porte les ovules, tandis que dans !es Rhinanthacées, les Gentia- nées, les Saxifragées, les Crassulacées et une foule d’au- tres, ce sont les bords de la feuille carpique qui possèdent la forcé vive placentifère. Pour exposer toutes ces modifications , il faudrait entre- prendre l'examen de chacune des familles, et l’on verrait qu'aucun caractère n’est plus propre à coordonner les grou- pes naturels des plantes. C’est ce que nous avons fait dans notre analyse des familles des plantes; nous y renvoyons ceux qui voudront connaître l'importance des caractères tirés de la placentation. Bornons-nous donc à quelques traits généraux. | La placentation peut être monosperme, comme dans les Composées, les Graminées, les Cypéracées, ou polysperme, ce qui est le cas de la plupart des familles. La placenta- tion monosperme est toujours définie par l’absence de pla- centaire; elle est ordinairement basiliaire, mais parfois apicilaire, comme dans les Hippuridées, les Calycérées, les Dipsacées et les Valérianées. La placentation polysperme est, au contraire, pourvue de placentaire. Celui-ci se pré- sente sous trois formes principales qui offrent une foule de variations; il est axile, intervalvaire ou pariétal. Par rap- port au péricarpe, la placentation est centripète ou cen- ‘trifuge. De la combinaison des formes que nous venons | ( 221 ) d'indiquer avec les valves rentrantes ou libres du verticille ovairien, résulte une foule de combinaisons données par la nature, et qui sont le lien le plus solide pour définir les familles des plantes. Ici encore l’observation vient confir- mer la théorie des verticilles concentriques du végétal et de leur importance pour arriver à la classification des plantes. Nous venons d'exposer les grandes lois de la nature dans la force concentrique du règne végétal, et l’inanité des mé- thodes qui reposent sur les caractères endospermiques ; nous avons montré que c’est dans les ‘organes de végéta- tion concentrique que la nature exprime ses analogies, en premier lieu dans le verticille radical qui forme les grandes _ divisions primaires, puis dans le verticille floral qui est le cotylédon de la fleur et fournit les classes, enfin dans le verticille de fécondation, les étamines, l'ovaire et les pla- centaires qui donnent le caractère des ordres, des familles et des genres. Si, pr cet exposé des lois de la nature et de la théorie de la classification basée sur la synthèse des verticilles concentriques des plantes, nous sommes par- venu à montrer la voie qu'il faut suivre pour arriver à la coordination naturelle des plantes, nous aurons coopéré à atteindre le but déjà indiqué par la grande école des Jus- sieu, but dont la science n’aurait jamais dû s’écarter, pour tomber, soit dans l'annulation de la méthode naturelle que Linné proclamait le point le plus élevé de la science, soit dans les classifications collectives et endospermiques, qui ne laissent rien à l’esprit, dégoûtent le botaniste et le pla- cent dans un labyrinthe sans fil conducteur pour l’en tirer. + , 5 e L : Us | Sa . 7/2 À "+ ur i (7748 AE LRS « LÉ » / ? f Es F LL 14 : 2 | s4rs Pr ia8 £. 2 À ñ 4 1 Lai L } ‘11 M CI TUNER NE. - ‘ L R 0 Fe À ETC ATEN 0 7 D F ren CAE à bide Cut à . RUAT CI + C'i4 sul " Ut é 4 LAREÈTS x i 1. . rl tr» Le ‘ r ie "] HS : n° ‘ ‘ k FUN Li 1"? ”. ù " cor) À dé dr . L “à Pa 14 è : * TITI L (F4 Ares 5 À F4 Le 90 2170 #5 Let LA EAU ER A ti k + 7 vtt + 4 14 : 7 #) AVR E ICE T AY E (1 «CM AT ET TR La ’ L 12 4 cp" 5 Pr in , Y “ 1 « Ar pe Fr y 4 - ' fe # Te " Pay ! den 5 qi? AT ALLER 2 KQ mé. # " a OPUSCULES DE BOTANIQUE ET D'HISTOIRE NATURELLE, PAR M. B. DU MORTIER, Président de la Société royale de botanique de Belgique, eh -— FASCICULE IX. DÉCADE DE PLANTES INDIGÈNES INÉDITES. # DÉCEMBRE 1865. # | 1? € à Lire et AR Et e li . . DÉCADE DE PLANTES INDIGÈNES INÉDITES. . 1. Chenopodium hastatum Dmrt. ined. foliis acuminalis, cau- linis hastatis, ramealibus lanceolatis, ramis geminatis unifariis ,cymà terminali patulo-divaricatà. | Plante haute de 5 à G pieds à rameaux ouverts, entièrement glabre. Tige dressée, striée de lignes vertes et jaunes. Feuilles glabres, vertes en dessus , plus pâles en dessous , les caulinaires ovales-lancéolées , hastées, atténuées à la base, à lobes aigus, le central allongé, acuminé, denté, celles des branches lancéolées et peu dentées. Rameaux florifères géminés, étalés, allongés, entièrement dépourvus de feuilles, portant les pédoncules d’un seul côté et seulement du côté qui regarde le ciel, le côté vers la terre entièrement dépourvu de pédoncules florifères. Ramules distants longuement pédonculés, dressés, portant des fleurs en cime; ceux qui terminent la tige, étalés-divariqués. Périgone fructifère vert. Semences ponctuées. Nous soupçonnons que cette espèce est le Ch. ficifolium de plüsieurs . auteurs de l’Europe centrale, car le véritable CA. ficifolium de Smith, - que nous avons vérifié dans son herbier, à Norwich, habite principale- ment les contrées voisines de la mer, bien qu'on le rencontre parfois à . l’intérieur des terres. Notre espèce en diffère par les lobes de ses feuilles - caulinaires aigus et non arrondis au sommet , ainsi que par sa remarquable C4 à £ à Sd > " > %; 4 . inflorescence qui la distingue de toutes les autres. Nous l’avons recueillie, en août dernier, à Landen, où elle croissait en abondance dans les champs de pommes de terre: [1805 fa, ll . Séo tar Put 4:32 ( 226 ) 2, Chenopodium neglectum Dmrt. ined. foliis rhombeo-ovatis den- talis superioribus lanceolatis integris, ramealibus linearibus, spicis vir- gatis laxis. Plante de deux à trois pieds entièrement glabre. Tige dressée, simple à la base, striée vert et jaune. Feuilles d’un vert clair, plus pâles en des- sous , les caulinaires rhombeo-ovales , dentées; celles des rameaux, ovales lancéolées; celles de l’inflorescence , linéaires. Rameaux fastigiés, mais écartés de la tige, dressés et droits. Fleurs en épis allongés et dressés, à glomérules séparés. Celte espèce a certainement été confondue avec le Ch. album. Elle en diffère par ses feuilles florales linéaires , par ses glomérules distants, par ses fleurs plus petites et par sa couleur vert-pomme. Quand on l’a étudiée, on la distingue au premier coup d'œil sans jamais la confondre avec ses affines. Elle est d’ailleurs plus tardive de près d’un mois. Habite les champs sablonneux, près Tournai et Bruxelles, en Flan- dre, etc. 5 Chenopodium precatorium Dmrt.ined. foliis inferioribus ovalis grandidentatis, reliquis lanceolatis, spicis fastigiatis interruptis, sepalis fructiferis alato-carinatis. C. album var. concatenulalum Wirtgen ! in lit. (nec Thuil!) Plante élevée, rameuse, el dont les rameaux ont deux pieds de hauteur. Tige striée de vert et de jaune. Rameaux dressés. Feuilles inférieures ovales grandement dentées; celles des rameaux étroitement lancéolées , acuminées , entières ; feuilles florales linéaires. Épis très-allongés droits, grêles, fastigiés, rameux à la base. Glomérules gros, globuleux, éloi- gnés en chapelet les uns des autres. Sépales fructifères carinés-ailés sur le dos! Voici encore une espèce de Chenopodium confondue avec l'album dont elle diffère entièrement par ses rameaux allongés, ses épis grêles et fili- formes , à glomérules en chapelet distants les uns des autres et globuleux, par ses sépales ailés-carinés pendant la fructification et par tout son port. Habite dans les champs, aux environs de Coblence (Wirtgen!) Les Chenopodes sont les gueux et les pauvres de la botanique; c’est la démocratie de Flore. Aussi s’en est-on trop peu occupé. Privés de fleurs et sans aucun attrait, ils ne fixent pas l'attention des botanistes; ils sont misérables, et l’on passe à côté d’eux en détournant les yeux. 4. K&umex muricatus Dmrt. ined. foliis caulinis oblongis, ramis erecto-patlulis, sepalis interioribus lineari-oblongis cilialo-arislatis, unico callifero. (227) R. sanguineus var. valvulis dentatis, Lej. et Court. Choix de pl. n° 810! | R. nemolopathum var. Tessalis dentatis, Lej.! et Court. Comp. H p. 58. Tige dressée grêle à rameanx étalés -dressés. Feuilles caulinaires oblon- gues, arrondies à la base, brusquement atténuées au sommet, entières. Rameaux florifères effilés et très-allongés, feuillés à la base, nus au sommet. Verticilles distants et séparés les uns des autres, ceux du tiers inférieur munis de feuilles oblongues lancéolées; les supérieurs dé- pourvus de feuilles. Fleurs petites, assez nombreuses. Sépales intérieurs égaux, linéaires-oblongs, munis sur les bords vers la base d’arêtes subu- lées, l'extérieur seul callifère sur le dos, les autres dépourvus de callus. Ayant examiné avec soin plusieurs échantillons de cette curieuse plante qui nous ont été donnés par M. le docteur Lejeune , il nous est impossible de ne pas la considérer comme une espèce remarquable et parfaitement distincte. Bien que par son port elle se rapproche du Rumezx nemorosus, elle en diffère par ses feuilles oblongnes, brusquement atténuées au sommet et non cordées ovales atténuées dès la base; par ses rameaux florifères feuillés à la partie inférieure et non entièrement nus; enfin, par ses sépales intérieurs ciliés. Ge dernier caractère la rapproche du R. obtu-- sifolius, dont elle diffère par tout son port et par la présence de callus sur un seul des sépales intérieurs et non sur tous les trois. Habite les bois aux environs de Verviers ( Lejeune!) 5. Alchemilla glabra Dmrt. ined. foliis reniformibus novemlobis peliolisque glabris. A. perennis major foliis ex luteo virentibus. Morisson hist. I p. 195. A. vulgaris 8 Lin. Lapp. p. 42; Suec. ed. 1 p. 48, ed. 2 p. 50. A. vulgaris G glabra. Dec. fl. fr. IV p.451. A. vulgaris Wüilld. Enum. berol. 170 (nec Lin.) Cette espèce diffère de l’A. vulgaris par la glabriété de toutes ses par- ties, par ses tiges couchées et par sa couleur vert-jaunâtre qui la fait distinguer au premier coup d'œil. Elle est parfaitement distincte, car depuis cinquante ans elle se resème dans mon jardin sans avoir jamais subi la moindre variation. Dès le commencement du siècle dernier, Morisson avait déjà distingué cette Alchemille comme espèce distincte. Linné, dans sa Flora Lapponica et dans sa Flora Suecica la réunit comme variété à son A/chemilla vulgaris, mais elle fut omise dans ses Species plantarum. C’est sans doute ce qui occasionna l'erreur de Willdenow qui, dans son énumération des plantes cultivées au Jardin de Berlin, la décrivit, à tort, comme type de l’Al- ( 228 }) chemilla vulgaris. De là l'erreur de plusieurs botanistes qui ont suivi. Le savant professeur de Berlin n’eût pas commis cette faute s’il eùt con- sulté la Flora Lapponica ou la Flora Suecica de Linné. Il y eût vu que lAlchemille glabre n’est pas le type de l’Alchemilla vulgaris, lequel est “hérissé de longs poils comme l'indique Linné. | Habite le Val-du-Leu , au mont Trinité, près Tournai, et les marais des environs de Virton. 6. Pulmonaria obseura Dmrt. ined. foliis radicalibus oblongo- cordatis, antheris medio tubi corollae affixis, stylo duplo brevioribus. P. non maculoso folio Clus. hist. I p. 168. P. officinalis de la plupart des auteurs allemands. Rhizome rampant. Feuilles immaculées, scabres, d’un vert obscur l'été. Feuilles radicales cordées à la base, oblongues, acuminées, non décurrentes sur le pétiole , qui est mince et'fluet ; les estivales ovales-lan- céolées. Feuilles caulinaires lancéolées , atténuées à la base, ondulées. Fleurs deux fois plus petites que dans la Pulmonaire officinale, de couleur obscure, d’abord d’un pourpre livide, puis violet sale. Corolle à gorge ouverte et libre, limbe dressé. Gorge de la corolle munie d’un anneau de poils continu. Étamines insérées au milieu du tube et sessiles. Style allongé, deux fois plus long que les étamines. Cette espèce, entièrement distincte de la Pulmonaire officinale, avec : laquelle on l’a confondue, a déjà été reconnue par Clusius. Elle en diffère par son rhizome rampant , par ses pétioles infiniment plus minces et à peine bordés , par ses feuilles non décurrentes, immaculées, oblongues et non ovales, scabres et non velues; par sa fleur moitié plus petite et livide, par l'insertion de ses étamines et par la longueur proportionnelle de son style. La valeur de ce dernier caractère est contesté par M. Godron au sujet de la P. tuberosa, mais, suivant nous, sans raison. Les autres diffé- rences indiquées distinguent d’ailleurs parfaitement cette espèce. Habite dans les bois humides du calcaire vogésien, près Virton. 7. Monotropa abietina Dmrt.ined. caule, foliis, bracteis, floribus , genitalibusque glaberrimis. M. hypophegea Wallr. Sched. crit. 191, diagn. nec descr. nec nomen ; Rchb. pl. crit. f. 675, ic. M. hypopitys var. glabra Kaltemb. fl. Aach. p. 176, nec Roth. Cette espèce diffère des autres par la couleur jaune d’or de toutes ses parties qui la distingue au premier coup d'œil de ses affines. Tous ses organes, même le stigmate, sont glabres sans la moindre apparence de . villosité. ( 229 ) Elle croît en abondance sur les racines de l’Abies taæifolia en plusieurs endroits de la montagne du Lousberg, près d’Aix-la-Chapelle, où nous l'avons souvent recueillie. | Il ne nous semble aucunement douteux que le genre Monotropa, comme celui des Orobanches, renferme plusieurs espèces distinctes crois- sant sur des arbres différents. C'est ainsi qu’au Lousberg les sapins sont entremélés de pins-silvestres et y forment une forêt, sans que jamais nous ayons pu trouver un seul pied de l'espèce ci-dessus, croissant sur les racines du pin. Leur résidence est le sapin à l’exelusion de tous les autres arbres. Leurs graines ont beau atteindre les racines des pins entremêlés aux sapins, elles ne s’y développent pas. C’est précisément le fait qu’on observe sur les Grobauches, fait qui a donné naissance à leurs dénomina- tions spécifiques. En étudiant les auteurs, il règne beaucoup d’obscurité sur les diverses espèces de Monotropes. Disons d’abord que la Belgique en possède trois espèces bien distinctes : celle du pin (kypopitys), qui est d’un blanc jau- nâtre et velue dans toutes ses parties; celle du hêtre (aypophegea), qui est blanc d'ivoire et dont les pétales et le stigmate sont ciliés, le reste glabre; celle du sapin (abietina), dont la plante et les fleurs sont d'un jaune d’or brillant et qui est entièrement glabre même au stigmate. C’est la confu- sion de ces plantes qui a amené les incertitudes au sujet des espèces de Monotropes. Roth est le premier qui ait cherché à distinguer les Monotropes. Dans son Tentamen florae germanicae I p. 452, il indique deux variétés, l’une glabre (var. glabra); l’autre velue (var. hirsuta). A celle-ci, il donne pour caractère d’avoir les pétales , les étamines, le pistil et la cap- sule couverts de poils, ce qui indique le Monotrope du pin. Il signale sa variété glabre, comme ayant les fleurs pubescentes (flores pubescentes). En 1815, Wallroth fit deux espèces de Monotropes des variétés de Roth, le M. hypopitys Lin. et le M. hypophegea Wallr. C’est ici que commence la confusion. Dans sa phrase spécifique du Monotrope du hêtre ou hypophegea, Wallroth indique les étamines et le style comme glabres, le stigmate et la capsule comme très-glabres (Staminibus styloque obconico glabris , stig- male subinfundibuliformi capsulaque glaberrimis), et il ajoute à la fin de sa description que la plante offre une variété à étamines et pétales poilus , comme Roth l’a indiqué. Bien plus, en établissant les différences entre le Monotrope du pin et celui du hêtre, il dit que ce dernier diffère de l’autre par la couleur jaune de toutes ses parties, tandis qu’elle est paille dans l'autre. (Differt M. hypophegea nostra a M. hypopitys : 4° colore lotius : 17 ( 250 ) herbae flavescente, qui in hoc straminis instar pallescit. Wallr. sched. p. 193.) Or, la plante jaune et à organes générateurs glabres n’est pas celle du hêtre, mais celle du sapin. Il est donc évident que Wallroth, dé- crivant sur des échantillons secs, aura confondu l’une et l’autre, Sa phrase spécifique s’applique à la plante du sapin, sa description plutôt à celle du hêtre. Mais si la phrase diagnostique de Wallroth s'applique au Monotrope du sapin, le nom qu’il lui donne ne peut lui convenir, puisqu'il désigne l'espèce parasite sur le hêtre. Pour sortir de cette confusion, nous proposons de nommer cette dernière M. kypophagos , nom beaucoup pris grammatical que celui créé par Wallroth. Nous avons dit que Roth avait le premier distingué la variété glabra , dont les orgañes floraux sont munis de poils. C’est cette variété que Bernbardi a transmise comme espèce sous le nom de Monotropa glabra , et dont Decandolle a fait son hypopitys glabra (Prodr. VI p.780), puis- qu’il lui donne pour caractère d’être presque entièrement glabre (differt glabrilie ferè totàä), et d’avoir les pétales et les étamines glabres, mais non le stigmate. Reichenbach, de son côté, dit qu'elle croît sur le hêtre (supra fages invenimus. Rchb. pl. cri. V p. 49.) La Monotropa glabra de Bernhardi est synonyme de la variété glabra de Roth; c’est-à-dire celle du hêtre. Mais ici encore Reichenbach doit avoir fait confusion, car la plante qu'il figure n’est pas celle du hêtre, mais celle du sapin. On le voit, chez Reichenbach comme chez Wallroth, il y a dù avoir mélange d'échantillons et par là confusion des espèces non velues. Dans tout cela , le Monotrope du sapin est resté ignoré, peul-être aussi d’autres espèces que l'observation fera découvrir parasites sur d’autres arbres. Pour faciliter les recherches, nous donnerons les diagnoses des trois “is belges : . M. hypopitys Lin. Caule pubescente, bracteis ciliatis, petalis, sta- er pistilloque hirtis. M. hypopitys Lin. Sp. 555; Rchb. ic. 674. Planta tota ochroleuca. - 2. M. hypophagos Dmrt. Gaule glabro, petalis ciliatis, antheris barba- tis, stigmate ciliato. M. hypopitys var. glabra Roth. Tent. germ. W p. 462. M. hypophegea Wallr. sched. crit. 191 (pro parle). M glabra Berhardi in lit. Hypopitys glabra Dec. Prodr. VIT p 780. Planta tota eburnea, stigmate citrino. 5. M. abietina Dmrt. Caule, bracteis, floribus, genitalibusque glaberrimis. M. hypophegea Wallroth Diagn. Rchb. pl. crit. f. 615 non descr. Planta tota aurea. (251) ERODIUM. Les Erodium à feuilles multifides présentent, sous un aspect général commun, plusieurs espèces parfaitement distinctes. Dans ses premiers ouvrages , Linné les avait tous confondus sous le nom de Geranium cicu- tarium. Plus tard, reconnaissant que cette espèce était collective, il en sépara les G. moschalum et romanum. Depuis, Willdenow a créé à ses dépens l’Erodium pimpinellifolium; Cavanilles, le Chærophyllum ; Jordan, le Boreanum et autres. Bien que ces plantes aient à peu près le même feuillage, elles offrent des différences considérables dans les fleurs , les étamines et les fruits. Ici encore des confusions ont lieu. C’est ainsi que la plupart des auteurs regardent l'espèce vulgaire à fleurs im- maculées ou £. triviale Jord., comme étant le type du G: cicutarium de _Linné , tandis que celui-ci, dans la seconde édition de sa Flora suecica , déclare formellement que le type de cette espèce a les deux pétales supé- rieurs marqués d’une large macule (petala duo superiora basi maculà - nolata sunt. Lin. F1. suec. p.243). Ce caractère , qui donne à ces fleurs l’as- pect d’un Pelargonium, se trouve aussi dans l'E. moschatum ; mais ici les étamines sont armées à la base d’une dent de chaque côté. Une des deux espèces que nous allons décrire offre le même caractère ; mais, d’abord, essayons de coordonner les espèces indigènes à feuilles mul- tilides. + ÉTAMINES DILATÉES A LA BASE, MAIS NON DENTÉES. 1. E. triviale Jord., partout. 9. E. boreanum Jord., à Forest et Uccle, près Bruxelles. 3. E. glutinosum Dmrt., dunes des Flandres. 4. E. cicularium L’Her., commun. ++ ÉTAMINES BIDENTÉES A LA BASE. 5. E. moschatum L'Her., çà et là. . 6. E. dentaltum Dmrt., dunes des Flandres. Examinons maintenant les deux espèces maritimes. / 8. Erodium dentatum Dmrt. ined. caulibus prostralis, pedunculis bifloris , petalis inaequalibus immaculatis, staminibus basi bidentalis , aristis quinquies lortis. Tiges couchées et couvertes de longs poils. Feuilles piunées, les radi- cales en rosette, à pinnules ovales profondément crénelées, les cauli- (232 ) naires à pinnules divisées presque jusqu'à la nervure. Fleurs géminées , roses, à pétales inégaux , oblongs, obtus, les deux supérieurs plus courts et immaculés. Étamines dilatées à la base et munies de chaque côté d’une dent. Rostre glabre, à arêtes cinq ou six fois tordues. Par ses étamines bidentées, cette espèce se rapproche de l'E, moscha- tum ; elle en diffère par ses feuilles caulaires plus incisées, par ses pédon- cules biflores et ses pétales supérieurs immaculés , ainsi que par l'absence d’odeur musquée. Habite les dunes des Flandres, de Zélande et de Hollande. 9. Erodium glutinosum Dmrt. ined. pilis glandulosis obsilum, caulibus patenlti-erectis, pelalis aequalibus immaculalis, staminibus edentatis , aristis ler torlis. Racine fusiforme très-longue , cotylédons à trois lobes. Toute la plante couverte de poils glanduleux sécrétant une viscosité abondante qui agglu- tine le sable des dunes, dont elle est couverte. Tiges fermes, dressées, éta- lées au sommet et jamais couchées. Feuilles pinnées, à pinnules profondé- ment lobées. Pédoncules biflores. Fleurs d’un blanc carné, régulières, à pétales égaux, ovales-arrondis, tous sans tache. Étamines dilatées à la base, mais dépourvues de dents. Rostre à poils apprimés. Arêtes trois ou quatre fois tordues. Cette plante est voisine de l'E, boreanum, que j'observe depuis trente ans près de Bruxelles, mais-elle en diffère par ses tiges dressées ét non couchées, par ses feuilles plus profondément lobées et par les poils glan- duleux dont elle est couverte. Habite avec le précédent. 10. Aspidium pseudo-lonchitis Dmrt. ined. frondibus simpliciter pinnalis, pinnis indivisis grandidentatis lobo basiliari supero libero reni- formi dentato. A. Plukentii Dreissen in lilt. nec Loisel. An À. aculealum Y Belk., FI. namur. p. 516. Frondes d’un pied de hauteur, lancéolées , simplement pinnées, munies de spores dans leur tiers supérieur. Stipe fortement écailleux. Folioles indivises, en coin à la base, courbées en faux, munies de grandes dents terminées par deux épines. Lobe basilaire séparé du reste de la foliole jusqu’à la nervure de la pinnule, réniforme, aigu, denté , libre et appliqué par le côté au rachis de la fronde, Cette belle fougère est intermédiaire entre l'A. lonchitis et l'A. lobatum, bien que plus voisine de la première avec laquelle elle a souvent été confondue. Elle se distingue de la première par sa pinnule basiliaire supé- Là (233 ) rieure détachée de la fronde et non réunie avec elle, caractère qui ne permet pas de les confondre. La forme de ses frondes rappelle celle de l'A Zobatum, mais en diffère par ses frondes simplement pinnées et non composées de lobes distincts et confluents à sa base. Habite les lieux ombragés du Limbourg, près Maeseyck, d'où elle nous a été transmise par M. Dreissen. Si cette plante est, comme je le suppose, la var. + du P. Bellynck, elle doit croître aussi près de Namur, à Amée et Wepion. Il règne beaucoup d’obseurité au sujet du Felix aculeata Lonchitidis aemula nostras Pluk. Phytogr., 151, tab. 180, fig. 5. Cette figure repré- sente bien notre espèce, mais ses folioles, au lieu d’être simplement dentées, sont divisées jusqu’à la la moitié el par conséquent pinnatifides. Loiseleur Deslongchamps (notice p. 146) l’a rapportée à sa Polypodium Plukenetii; Smith, dans sa Flora Britanica, l'avait attribué à deux espèces, à son Aspidium lobatum et à la var. y de son À. aculealtum. Dans son English Flora (IV p. 290) Smith fait de la plante de Plukenet la va- riété 3 de son À. aculeatum. Quoi qu’il en soit, notre 4. pseudo-Lon- chilis ne peut se rapporter au Polypodium Plukenelii de Loiseleur, puisque celui-ci donne pour caractère à son espèce d'avoir les folioles pinnatifides ( pinnis oblongo-lanceolatis pinnatifidis , lobulis acuminato spinosis). De Candolle, dans le cinquième volume de sa Flore française, dit du P. Plukenetii : « Ses folioles sont pinnatifides , divisées près de leur » base en lobes qui atteignent la côte moyenne, et qui rendent cette » espèce intermédiaire entre celles simplement pennées et celles qui le » sont une ou deux fois. » Il est évident, par cette double indication, que le P. Plukenetii est synonyme de l’Aspidium lobatum de Swartz , espèce qui croit dans les environs de Verviers et de Malmédy, et probablement aussi près de Namur. Quant à la variété + du P. Bellynck, sa description se rapporte bien à notre espèce, mais comme nous ne l'avons pas vue, nous ne pouvons rien affirmer à son sujet. ‘# ÿ te 2 ù “ ser fn SA: 2 es PA EE En : RH TAXE OPUSCULES DE BOTANIQUE ET D'HISTOIRE NATURELLE; PAR M. B. DU MORTIER, AC Président de la Société royale de Botanique de Belgique, > À —— FASCICULE IX. MONOGRAPHIE DES ROSES DE LA FLORE BELGE, —-SRSÉPES ES JUILLET 1867. Extrait du Bulletin de la Société royale de Botanique de Belgique, tome VI, No 1. 3-0 MONOGRAPHIE DES ROSES DE LA FLORE BELGE. Il y a quarante-trois ans que nous avons publié un premier travail sur les Roses de la flore belge, et proposé une nouvelle méthode de classification du genre Rosa. Dans cette notice, nous avons cru devoir former un genre distinct de la Rosa berberifolia, plante si distincte par ses feuilles simples et dépourvues de stipules. Ce genre, que nous avons dédié à notre savant compatriote Van Hulthem, auteur d’un mémoire remarquable sur l’état ancien et moderne de la botanique et de l’agriculture aux Pays-Bas, ayant été admis dans la science, le reste des espèces de Rosiers constitue un groupe essentielle- ment naturel et dont les formes se relient tellement entre elles qu'il est peu de points plus difficiles en botanique que leur définition et leur coordination. C’est cette difli- culté qui nous a porté à reprendre ce travail et à le compléter. Après avoir donné la monographie des Ronces 18 ( 258 ) et des Saules de la flore belge, nous avons cru devoir présenter celle de nos Roses. Les types des formes indi- gènes de ce genre se sont considérablement accrus dans ces dernières années par les savantes et laborieuses recherches de MM. Crépin, Wirtgen, Martinis, Mo- reau, Beaujean, Wesmael, Van Haesendonck, Devos et Cogniaux, dont les communications nous ont mis à même d'entreprendre cette monographie. M. Crépin surtout, placé au centre de la bande calcaire du versant nord-ouest des Ardennes, a fait des formes du genre Rosa l'objet de ses actives recherches; il a bien voulu nous communiquer les raretés qu'il y a découvertes et sans lesquelles notre travail eut été très-Incomplet. Il en est de même de M. Wirigen, auquel nous devons les formes les plus curieuses de l’Eifel et des environs de Coblence. Nous avons aussi mis à profit les notes critiques de M. Crépin sur certaines espèces de Roses, notes publiées, soit dans les Bulletins de l'Académie, soit dans ceux de la Société royale de Botanique de Belgique. Il n'est point de plantes qui fixent plus légitimement l'attention du botaniste européen que les Roses; en connaitre les espèces est le premier besoin des jeunes naturalistes. C’est pour venir en aide à nos confrères de la Société royale de Botanique que nous avons entrepris cette mo- nographie, destinée à présenter toutes les formes de Roses qui ont été découvertes sur notre sol et qui s'élèvent à près d’une centaine. Malheureusement, les environs de nos grandes villes se sont, depuis quarante ans, bien appau- vris sous ce rapport, et partout les jardiniers de village parcourent les bois et les haies pour en arracher les églan- tiers qu'ils vendent aux horticulteurs, pour y écussonner les variétés à fleurs doubles destinées à l’ornement des (239 ) jardins. Il n’en est pas de même des pays de rochers et de montagnes, où l'ennemi n'a pas étendu ses ravages; c'est là, dans les terrains calcaires principalement, que les Rosiers étalent leurs brillants bouquets et que le natu- raliste peut étudier les richesses de ce beau genre de plantes. Puisse ce travail faciliter leurs recherches et en- richir notre flore des nouveautés qui s'y cachent et que l’ardeur de nos jeunes savants ne peut manquer d'y trouver. $ 1. Historique de la classification des Roses. Comme les Ronces, le genre Rosa présente une infinité de formes où il est difficile de distinguer les véritables espèces, plus difficile encore d'arriver à leur coordination. Les caractères spécifiques des Roses sont, dit Linné, très- difficiles à circonscrire et peut-être la nature n'en a-t-elle pas posé(). On conçoit que plus les espèces d’un genre de plantes sont voisines, plus il est difficile de les coor- donner et d'y former des groupes naturels, surtout des sous-genres; c'est ce qui faisait dire à Marschall de Bie- berstein : Rhodologiae clavis hucusque desideratur.….. afferet denique lucem et huic intricatissimo generi dies\?). Linné avait eru trouver la clé de la classification des Roses dans le fruit qui est globuleux, ovoïde ou ovale, mais l'obser- vation a démontré que ce caractère est sujet à varier dans un grand nombre d'espèces, aussi a-t-il été unani- mement abandonné. À —— —— (1) Species rosarum difficillime limitibus cireumseribuntur et forsan natura vix eos posuit. Lin. Spec. pl., 705. (2) M.B. FI. Taurico-Caucasica, LI, p. 555. ( 240 ) C'est à De Candolle que remonte la pensée première d'arriver à la coordination des espèces du genre Rosier en se basant sur des caractères sérieux. Dans son Catalogue du Jardin des plantes de Montpellier, publié en 18153, ce célèbre naturaliste, observant que plusieurs espèces de Roses avaient les styles soudés en colonne, proposa d'en former une section distincte, qu'il désigne sous le nom de Synstyleaell. Ce n'était point là une classification du genre, mais le premier jalon pour arriver à cette elassifi- cation, et ce jalon, pris dans les organes de la fleur, était tellement heureux qu'il a été depuis admis par tous les auteurs. La même année (1813), Desvaux, en publiant un travail sur les Roses de France, admit aussi la même base et divisa les espèces en deux séries : 1° les Roses à styles soudés ; 2° celles à styles libres. Au surplus, Desvaux ne reconnait comme légitimes que très-peu d'espèces sous lesquelles il range un grand nombre de variétés. La clas- sification de cet auteur est reproduite, quant à ses données principales, dans la seconde édition et les suivantes de la Nouvelle Flore des environs de Paris, par Mérat, où chacun peut en prendre connaissance. Peu après, en 1816, Rau publia son ouvrage sur les Roses des environs de Wurtzbourg (2), dans lequel il divise le genre Rosa en deux sections basées : 1° sur la présence . ou l'absence des glandes à la face inférieure des feuil- les; 2° sur la forme des fruits, leur villosité, ete. Ges caractères, parfois inconstants et qui, dans certains cas, (1) DC. Catalogus plantarum horti botanici Monspeliensis, in-8°, 1815, p. 157. (21 Rau Enumeratio rosarum circa Wirceburgum crescentium, in-120. D PT ESS = (241 ) peuvent être utiles pour former des sous-divisions, ne peuvent en aucune manière être admis comme base de classification des Rosiers, dont ils briseraient les rapports naturels. Le remarquable mémoire de Woods sur les Roses d’An- gleterre (1), présenté en 1816 à la Société Linnéenne de Londres, ne fut publié qu'en 1818, dans le douzième volume des Transactions de cette Société. Abandonnant la coordination linnéenne, Woods divise le genre Rosier en trois séries principales d'après les soies et les aiguillons des tiges. Cet excellent travail ayant paru dans une col- lection très-rare et que peu de personnes sont à même de consulter, on nous saura gré d'en donner le tableau synoptique, tel que le contiennent les Transactions de la Société Linnéenne et sans y changer un mot. A: Setigerae (aculeis sepius rectis). 1. Bracteatae, setis deciduis. R. cinnamomea. 2. Subebracteatae, setis persistentibus. a. Serraturis simplicibus. a. Fructu suburceolato, aculeis paucis subae- qualibus. rubella. b. Fructu globoso, aculeis confertis valde inaequalibus. spinosissima. BG. Serraturis serrulatis. a. Foliis supra glabris. involuta. b. Foliis utrinque hirsutis. * Laciniis calycinis integris. + Aculeis rectis. - Doniana Woods. + Aculeis falcatis. gracilis W. ** Laciniis calycinis divisis. Sabini W. (1) À synopsis of the British species of Rosa, by Joseph Woods (Trans. of the Lin. Soc.,t. XII, p. 159). (242 ) B. Setis nullis, aculeis rectiusculis. 1. Calycibus simplicibus. 2. Calycibus subsimplicibus. a. Bracteis ellipticis. B. Bracteis lanceolatis. 3. Calycibus compositis. a. Serraturis serrulatis. a. Petalis margine erenatis. b. Petalis margine integris. B. Serraturis simplicibus. ©. Setis nullis, aculeis uncinatis. 1. Stylis distinctis. a. Serraturis serratis. a. Foliolis hirsutis. * Pagina tota inferiore glandulosa. + Aculeis confertis, surculorum inae- qualibus. ++ Aculeis sparsis, surculorum subae- qualibus. ** Pagina inferiore subeglandulosa. + Pinnis calycinis confertis latissimis. tt Pinnis calycinis raris augustissimis. b. Foliolis glabris. 6. Serraturis simplicibus. a. Foliolis subtus venulis hirsutis. * Pagina superiore hirsuta. + Bracteis fructum superantibus. tt Bracteis fructu brevioribus. ** Pagina superiore glabra. + Aculeis subaequalibus. ff Aculeis inaequalibus. b. Foliolis utrinque glabris. * Aculeis petiolorum falcatis. ** Aculeis petiolorum uneinatis. 2. Stylis unitis. a. Surculis suberectis ; aculeis confertis. * 6. Surculis decumbentibus ; aculeis sparsis. R. villosa. scabriuscula. heterophylla W. pulchella W. tomentos«. nuda W. Eglanteria. micrantha. Borreri W. caesia. sarmentacea W. bractescens W. dumetorum. collina. hibernica. canina. surculosa W. systyla. arvensis. is ée fin, (245) : Le beau mémoire de Woods n'avait point encore été pu- blié lorsque, le 9 mai 1818, Leman présenta à la Société philomatique de Paris un travail curieux intitulé : Note sur plusieurs espèces nouvelles de Rosiers des environs de Paris et sur une nouvelle méthode de décrire les espèces du genre Rosa. Ce mémoire fut imprimé dans le Journal des sciences physiques de novembre 1818. La méthode de classification des espèces proposée par Leman, entière- ment différente de celle de Woods, repose sur les dente- lures des folioles. Le travail de Leman est resté entière- ment inaperçu à son époque; il n'a été relevé que dans ces derniers temps par M. Boreau, et nous en devons la connaissance à M. Crépin. Comme il est introuvable, et que plusieurs des espèces créées par cet auteur ont été validées, nous croyons devoir en reproduire littéralement le tableau synoptique, qui peut être utile aux botanistes. I. Foliolis simpliciter dentatis. A. Stylis coalitis. 1. R. arvensis L. B. Stylis liberis. a. Pedunculis glabris nudisve. + Foliis glabris. * Germinibus subglobosis. 2. R. pimpinellifolia L. ** Germinibus ovato-oblongis. 5. R. lutetiana Lem. +1 Folüs villosis. 4. R. dumetorum Thuill. +++ Petiolis villosis. 5. R. urbica Lem. b. Pedunculis hispidis. + Foliis villosis. : 6. R. rustica Lem. tt Foliis glabris. * Germinibus ovato-oblongis. 7. R. andegavensis Bast. ** Germinibus globosis. 8. R. spinosissima L. IL. Dentibus foliolorum margine inferiore serratis. a. Pedunculis hispidis. + Foliolis margine nudis. 9. R. verticillacantha Mérat. ++ Foliolis margine glandulosis. 10. R. pumila Jacq. ( 244 ) b. Pedunculis glabris nudisve. + Foliolis margine glandulosis. 11. À. Liserrala Mér. + Foliolis glabris. * Germinibus globosis. 12. R. Eglanteria L. ** Germinibus ovato-oblongis. 15. R. canina L. +tt Foliolis pubescentibus. 14. R. tomentella Lem. IT. Dentibus foliolorum utrinque margine serratis glandulosisve. a. Pedunculis hispidis. + Foliolis eglandulosis subtus villosis. 15. R. pubescens Lem. ft Foliolis eglandulosis utrinque vil- losis. À 16. R. villosa L. tt Foliolis glandulosis. * Germinibus globosis. 17. R. tenuiglandulosa Mér. ** Germinibus ellipticis. 18. R. rubiginosa L. ** Germinibus elongatis. 19. R. histrix Lem. +ttt Foliolis glabris. 20. R. nemoralis Lem. b. Pedunculis glabris nudisve. + Foliolis glandulosis. 21. R. sepium Thuill. La même année (1818), De Candolle, revenant aux Roses, publiait, dans la première livraison du Musée helvé- tique de Seringe(l), sa classification des espèces de Roses qu'il préparait pour le cinquième volume de la Flore française. Dans cette classification, comprenant le genre en entier, De Candolle en repartit les espèces en onze sec- tions. Jei encore, il s’agit d’un travail presque inconnu, et nous allons aussi en donner la reproduction textuelle. A. SyxsryLées (Synstyleae). Styles soudés en colonne cylindrique ; folioles simplement dentées en scie. — Exempl. R. arvensis, prostrata, sempervirens, moschata, stylosa, brevistyla, bibracteata, setigera, ete. (1) Seringe Musée helvétique d'histoire naturelle, vol, 1, p. 2. Bien que cet ouvrage porte la date de 1825, la première livraison en parut en 1818, ainsi que la préface en fait foi. (245 ) B. Rumoées (Rubigineae'. Styles libres; feuilles chargées de glandes sessiles; fruit ovale ou globuleux. — Exempl. R. rubiginosa, se- pium, umbellata, montana, foetida, cretica, etc. C. Gazzicanes (Gallicanae). Styles libres ; feuilles glauques en dessous, chargées de quelques glandes sessiles ; fruit globuleux. R. gallica, provincialis, hybrida, remensis, etc. Exempl. D. Cmoises (Chinenses). Styles libres ; feuilles persistantes ; fruit ovale. — Exempl. R. indica, sinica, nivea, bracteatu. Æ. Canxerres (Cinnamomeae). Styles libres; fruit ovale ou globuleux; aiguillons rares ou nuls; divisions du calice entières ; tiges rou- geâtres; rameaux glabres; feuilles glabres, à peine pubescentes en dessous. —Exempl. R. cinnamomea, rubrifolia, alpina, lagenaria, pendulina, etc. F. Héséccanées (Hebecladae). Styles libres; fruit globuleux; divisions du calice entières ; aiguillons peu nombreux; rameaux fortement velus. — Exempl. À. kamschatica, etc. G. Pimprenezres (Pimpinellifoliae). Styles libres ; fruit globuleux ; aiguil- lons droits, nombreux ; divisions du calice entières ; feuilles glabres. _ — Exempl. R. spinosissima, pimpinellifolia, myriacantha, ete. H. Verves (Villosae). Styles libres; fruit globuleux ; divisions du calice un peu élargies en spatule au sommet; feuilles velues. — Exempl. R. villosa, tomentosa. I. A cenr FEUILLES (Centifoliae). Styles libres ; fruit ovale ; divisions du calice pinnatifides ; pédicelles hérissés de poils glanduleux ; folioles deux fois dentées en scie; fleurs presque toujours doubles. — Exempl. R. centifolia, muscosa, semperflorens, maxima, francofur- lensis, pomponia, etc. J. Cannes (Caninae). Styles libres, velus ; fruit ovale ; divisions du calice pinnatifides ; folioles simplement dentées en scie. — Exempl. R. ca- nina, alba, fastigiata, leucantha, dumetorum, ete. K. Écraxners (Eglanteriae). Styles libres ; fleurs jaunes ; fruit globuleux. — Exempl. R. Eglanteria, sulphurea, berberifolia. Cette classification est le premier pas fait vers la distri- bution naturelle des espèces de Roses ; mais De Candolle a plutôt senti les groupes qu'il ne les a définis. Les carac- tères sur lesquels reposent ces sections sont tirés de la 19 ( 246 ) forme des fruits et des divisions calicinales, de la villosité et de la présence ou l’absence des glandes aux feuilles et aux pédoncules, caractères purement secondaires, ce qui fait que des plantes affines sont séparées et des espèces dispa- rates réunies. Le travail de De Candolle à servi de base à beaucoup de ceux qui ont paru postérieurement et spé- cialement à ceux de Lindley et de M. Déséglise. Il importe donc de noter qu'à De Candolle appartient l'initiative de la classification des espèces de Roses par groupes naturels, et qu’en cela il a rendu un véritable service à la science. Un travail sur les Roses qui paraît inconnu à tous les botanistes, et que nous n'avons vu citer nulle part, est celui de Rafinesque, où la classification des espèces de Roses d'Amérique est basée sur la forme des sépales et du fruit. Dans le cinquième volume des Annales générales des sciences physiques, publié en 1820, Rafinesque donne la description des espèces de Roses de l'Amérique septen- trionale (1), au nombre de trente-trois. Ce curieux travail, fournissant quinze espèces nouvelles qui jusqu'iei n'ont pas été relevées, est rangé en deux divisions et huit sec- tions. En les présentant, nous indiquerons les espèces qu'elles renferment. {re niv. — Sépales extérieurs pinnatifides. ( 4. Fruits globuleux ou sphéroïdes. — R. parviflora W.; nitida W.; gemella W.; glandulosa Raf.; seligera Mx.; kentukensis Raf.; trifo- liata Raf.; carolina L.; enneaphylla Raf.; elegans Raf.; globosa Raf.; cursor Raf. (1) Prodrome d’une monographie des Rosiers de l’Amérique septen- trionale, contenant la description de 15 (16) nouvelles espèces et 20 variétés, par C.-S. Rafinesque. Publié dans le 5e vol., p. 210, des Annales géné- rales des sciences physiques de Bory, Drapier et Van Mons. Bruxelles, 1820, in-8o. (247 ) \ 2. Fruits ovales ou coniques. — R. pratensis Raf.; evratina Dumont. Ÿ 5. Fruits obovales ou turbinés. — R. acuminata Raf.; riparia Raf. Ÿ 4. Fruits oblongs ou ellipsoides. — R. flexuosa Raf. de piv. — Sépales sans appendices latéraux. \ 5. Fruits globuleux ou sphéroïdes. — R. lucida W.; rubifolia Aït.; blanda W.; lyonii P.; obovata Raf.; serrulata Raf. ( 6. Fruits ovales ou coniques. — R. laevigata Mx.; suaveolens P. $ 7. Fruits obovales ou turbinés. — R. nivea Raf. \ 8 . Fruits oblongs ou ellipsoïdes. — R. pendulina W.; dasistema Raf. Espèces douteuses. — R. palustris Dumont; serotina Donn et Mublenberg ; cherokensis D. et M.; stricta D. et M. Supplément. — R. pusilla Raf. Nous voiei parvenus à la première grande époque de l'étude des Roses, celle des traités généraux et des ou- vrages importants sur cette matière, l’époque des Lind- ley, des Thory, des Redouté et des Trattinnick. En 1820, tandis que notre compatriote Redouté éditait son splendide ouvrage sur les Roses, Thory publiait son Prodrome de la monographie du genre Rosier, et Lindley, sa Rosarum mo- nographia. Voyons d’abord le premier. Thory({) divise le genre Rosa en cinq sections princi- pales, qui se subdivisent en vingt-cinq groupes secon- daires. Les cinq sections principales sont factices et non comparatives. La première est basée sur la direction des tiges; la deuxième, sur les modifications des feuilles; la troisième, sur celle des urcéoles; la quatrième, sur la considération des étamines et la cinquième, sur celle des styles. De leur côté, les vingt-cinq groupes reposent aussi (1) Thory Prodrome de la monographie du genre Rosier, 1 vol. in-12 ; Paris, 1820. (248 ) sur des caractères sans valeur. Douze d'entre eux sont composés d’une seule espèce, d’autres, d'espèces doubles ou pleines, c’est-à-dire monstrueuses et ainsi altérées par la culture, d’autres encore sont établis sur des caractères de peu d'importance. Telles sont les Floridées, les Cinna- momées, les Centifoliées, les Pomponiées, les Galliques, les Turbinées, les Indiennes, ete. Au surplus, si l'ouvrage de Thory laisse beaucoup à redire quant aux divisions, il offre des résultats heureux quant aux espèces sous lesquelles les variétés sont groupées avec soin et presque toujours avec le plus grand discernement. La monographie des Roses de Lindley(l) est sans con- teste l'ouvrage le plus remarquable qui ait été écrit sur cette matière; il est fait dans des vues essentiellement philosophiques et avee une profonde connaissance de toutes les espèces et variétés de Roses, dont il a étudié la plus grande partie sur des plantes cultivées par Sabine et les grands horticulteurs d'Angleterre. Lindley, dont la monographie s'étend à toutes les Roses connues et non à celles d’une contrée spéciale, divise le genre Rosa en onze sections dont nous allons donner l'analyse. 1. Simpzicirouiae. Feuilles simples, sans stipules. 2. Feroces. Rameaux couverts d’aiguillons et recouverts de duvet. Fruit nu. 3. Bracrearae. Rameaux recouverts de duvet ainsi que le fruit. Environ 150 ovaires. 4. Cixwamomear. Rejetons sétigères ou inermes. Folioles lancéolées, glanduleuses. Fleurs munies de bractées. 5. Pimrnezurouar. Rejetons sétigères. Folioles ovales. Fleurs sans bractées. (2) Rosarum monographia or a Botanical History of Roses, 1 vol. in-8; London, 1820. ( 249 ) 6. Cenrirouae. Tiges munies d’aiguillons de deux sortes. Sépales com- posés. 7. Virosae. Tiges munies d’aiguillons droits. Feuilles ovales. Sépales persistants. : 8. Rumiemosae. Tiges munies d’aiguillons inégaux. Feuilles glanduleuses. Disque épais. 9. Caninae. Aiguillons égaux, crochus. Feuilles églanduleuses. Sépales caducs. 10. Sysryzear. Styles soudés en colonne. Stipules adnées. 11. Banxsiear. Tiges grimpantes. Stipules libres, caduques. La première de ces sections est formée de la Rosa ber- berifolia qui est devenue notre genre Hulthemia. Les Roses proprement dites composent done les dix autres sections. Celles-ci sont établies sur divers caractères tirés tant de la végétation que de la fleur, Lindley mettant tour à tour, et suivant le besoin, à réquisition les tiges, les aiguillons, les stipules, les feuilles, les bractées, les glandes et les poils, l’urcéole, le disque, les étamines et les styles. Cette attribution d’une valeur égale aux caractères de la végétation et à ceux de la fécondation est une faute contre la philosophie de la science, et la variation des caractères d’un groupe à l'autre empêche qu'ils ne soient compara- tifs; il y a là manque complet d'unité. Et pourtant la classification de Lindley est encore aujourd’hui ce qu'on a de mieux sur la coordination des Roses. Cependant on ne peut méconnaitre l'extrême analogie de la classification de Lindley avec celle de De Candolle. Sans doute, il en a perfectionné les groupes et leurs caractères, mais pour peu qu'on les étudie toutes deux, on doit confesser que l'idée primitive et la plupart des sections ont été emprun- tées à De Candolle. Le savant ouvrage de Lindley semblait approcher de l'ordre naturel et paraissait devoir fixer les bases de ( 250 } l'étude des Roses, cependant Trattinnick, dans sa mono- graphie publiée en 1825 (1), s'éloigne totalement des tra- vaux de ses prédécesseurs. Il subdivise le genre Rosier en vingt-quatre séries dédiées à des botanistes et dont voici l'indication avec les Roses qu’elles comprennent. Jacquinrana (ce sont les roses galliques). . Lawrancrana (les roses pompon). . DuroxrianA (les roses turbinées). . SwirmaxA (les roses de Chine). . BiEBERSTEINIANA (les roses tomenteuses). Raurana (ce sont lés canines). . b) 6 7. Roessiciaxa (Rosa lutea seule). 8. CanpozzeawaA (les rubigineuses). 9. Neesrana (R. lurida, rubrifolia et glaucescens). 10. WizzpexowianA (les synstylées). 11. RenouteanA (R. clinophylla seule). A2. Desvauxiana (R. spinulifolia, acicularis, foetida, glandulosa et Pou- zini). | 15. KirarmeLrana (R. reversa seule). 14. Horprana (R. rugosa Thunb. seule). 15. Woopsiawa (les pimpinellifoliées). 16. SpRENGELIANA (R. marginata et nankinensis). 17. Linkrawa (les Cinnamomées). 18. AnprewsianaA (À. Redoutea, nitida, corruscans et rubrispina). 19. Pursurana (les féroces de Lindley). 20. WenpzanDianA (R. bracteata, Lindleyana et Lyellii). 21. LinpceyanA (R. Wallichii et microphylla). 22. TaoryaxA (les roses alpines). 23. ArroniAna (R. Banksia seule). 24. ParcasranA (R. berberifolia seule). Quant aux caractères assignés à chacune de ces séries, il y règne un vague et une confusion inexplicables ; qu’on —— (1) Rosacearum monographia, vol. 1 et2, in-12°; Vindobonae, 1825. (251) en juge par ceux assignés à la première série : frutices humiles, grandifolii, grandiflori, multis aculeis et glandulis muniti, ad anomalias prae caeteris proni. Voilà donc un groupe caractérisé par de grandes fleurs, de grandes feuilles et beaucoup d'aiguillons et de glandes. Nous le de- mandons, est-ce là une diagnose ? et il en est de même de tous les autres. Tout cela est arbitraire et ne peut souffrir une analyse sérieuse. Au surplus, le livre de Trattinnick est le point de départ de tous les ouvrages où les diverses formes de Roses sont élevées au rang d'espèces et sous ce rapport 1l a une véritable importance. Jusqu'ici toutes les méthodes présentées, bien que plus ou moins savantes et naturelles, offraient le défaut ca- pital de manquer d'unité, en faisant reposer le caractère des groupes tantôt sur un organe, tantôt sur un autre, ce qui entrainait la conséquence de n'être pas for- mées de groupes comparatifs. Nos études sur les Roses nous démontrèrent qu'il était possible d'arriver à l'unité en prenant le nectaire pour base de la classification des Roses. C’est dans cette vue qu’en 1824, dans notre Notice sur le genre Hulthemiall), nous avons proposé de diviser le genre Rosier en quatre sous-genres, en écartant préalablement la Rosa berberifolia, si distinete par ses feuilles simples et dépourvues de stipules. Celle-ei, qui forme notre genre Hulthemia, a été depuis également reconnue devoir for- mer un genre spécial par Lindley, qui l’a désignée sous le nom de Lowea dans le Botanical Register, t. 1261, et par Ledebour sous le nom de Rhodopsis, dans le second vo- (1) Notice sur un nouveau genre de plantes : Hulthemia ; précédée d’un apereu sur la classification des Roses, par B. C Du Mortier, in-8°; Tournay, 1824. ( 252 ) lume de sa Flora Altaica, publiée en 1830. Débarassé de cette plante hétéroclite, le genre Rosa peut done se divi- ser, d’après le nectaire, en quatre sous-genres, que nous avons définis de la manière suivante : 1. Caamarruonox. — Nectaire nul ou presque nul. 2. Cassiornonox. — Nectaire mince inséré sur le calice, bientôt des- séché. 3. Cyxornopox. — Nectaire épais inséré sur l’urcéole et resserré à la gorge. Styles libres, capités. 4. SryLonnopox. — Nectaire épais inséré sur l’urcéole et resserré à la gorge. Styles unis en colonne. Bientôt après, en 1827, reconnaissant que le sous-genre Cynorhodon comprenait un trop grand nombre d'espèces, nous l'avons soumis, dans notre Prodrome de la Flore Belge, aux sections de Lindley, en le subdivisant en Centi- foliées, Rubigineuses, Velues et Canines, mais seulement à titre de divisions de second ordre. Dans le second volume du Prodrome de De Candolle, publié en 1827 , Seringe, chargé d'y traiter monogra- phiquement le genre Rosa(l}, reconnaissant les vices de la classification des Roses qu'il avait publiée en 1818, modifie celle-ci et la réduit à quatre sections, savoir : . Synstylae. — C’est la section établie en 1815 par De Candolle. . Chinenses. — Styles libres. Sépales presque entiers, réfléchis, . Cinnamomeae. — Styles libres. Sépales entiers ou subpinnatifides, connivents après l’anthèse. Aiguillons stipulaires géminés, rarement nuls. OI NO — 4. Caninae. — Styles libres. Sépales pinnatifides, défléchis après l’anthèse et caducs. Aiguillons épars, non stipulaires. (1) Ser. in DC. Prodr., I], p. 597 ; in-8, 1827. e. (255 ) On ne peut méconnaitre que cette division est mal établie et qu’elle est soumise à de nombreuses exceptions. Le caractère des sépales simples ou pinnatifides est inexact, puisque les sépales extérieurs des Cinnamomées présentent souvent des découpures rudimentaires. D'autre part, bien des Caninées de Seringe, comme la R. mollis- sima, la R. frutetorum et autres, ont les sépales per- sistants et érigés. Les aiguillons stipulaires présentent les mêmes variations. L'année suivante, en 1828, Wallroth publia son histoire des Roses (1), dans laquelle il divise les espèces du genre _ Rosier en deux sections, d’après les divisions du calice, qui sont ou entières ou pinnatifides. Nous venons de montrer l'inanité de cette distribution. Wallroth répartit d’ailleurs toutes les Roses en vingt-quatre types compre- nant 500 variétés que plusieurs auteurs ont élevées au rang d'espèce. L. Reichenbach, dans le second volume de sa Flora germanica excursorial?), publiée en 1832, reproduit à peu près la méthode de Woods, en divisant les Roses d’après les aiguillons des tiges, mode qui depuis a servi de base à beaucoup de coordinations des Roses d'Europe. Sous cette division primordiale, Reichenbach place, ainsi que nous l'avons fait dans notre Prodrome, les séries de Lind- ley comme subdivisions des séries d'ordre supérieur. C’est ce que va montrer la classification des Roses de ce savant botaniste. rt ————————_—— — ——— ————.——…——… ….———. — (1) Rosae plantarum generis historia succincta, accommodata, a F.-G. Wallroth, 1 vol. in-8°; Nordhusae 1828. (2) Flora germanica excursoria, auctore Ludovico Reichenbach; Lipsiae, 2 vol. in-16°, 1830-1852. (254) A. SETIGERAE : turiones recti-aculeati simulatque setigeri. * ebracteatae aut angustibracteatae. ** Jatebracteatae. B. AcuLEosAE : turiones absque setis, aculeati. * villosae : aculeis rectiusculis, foliolis mollibus. rubiginosae : aculeis recurvatis, foliolis subtus etiam inter venas sparsim glandulosis. ** caninae : aculeis recurvatis, foliolis UE (costà quibus- dam exceptà) eglandulosis. *%** centifoliae : aculeis difformibus, foliolis rugulosis. FPE mitidae : foliolis laevissimis nitidis, stylis subcohaerenti- hus, quibusdam hologynis. Au travail de M. Reichenbach, succède, dans l’ordre chronologique, celui de Koch. Ce savant, dans son Sy- nopsis, publié en 1837 (1), distribue les Roses d'Allemagne en quatre sections basées sur les carpelles sessiles et sti- pités. Koch a vu que, dans certaines espèces, les ovaires du centre de l’urcéole sont stipités, tandis qu'ils sont ses- siles dans d’autres, et c’est sur cette donnée nouvelle qu'il propose la classification que nous allons exposer. 1. Pimpinellifoliae. — Ovaria in centro calycis breviter stipitata. Flores solitarii, ebracteati. Stipulae subconformes. 2. Cinnamomeae. — Ovaria in centro calycis breviter stipitata. Flores plures, bracteati. Stipulae ramulorum florentium conspicuè la- tiores. 5. Caninae. — Ovaria in centro calycis longè stipitata, stipite ovarium aequante. Stipulae ramulorum florentium dilatatae. 4. Nobiles. — Ovaria omnia penitus sessilia, stipite destituta. Stipulae conformes. A la première section, appartiennent les R. lutea, pim- pinellifolia et alpina ; à la seconde, les R. cinnamomea, (1) Koch Synopsis Florae germanicae et helveticae, ed. I, p. 221, 2 vol. in-8°; Francofurti, 1837. ( 255 ) turbinata et rubrifolia; à la troisième, les R. canina, rubiginosa, tomentosa et stylosa; à la quatrième, les R. ar- vensis et gallica. On voit par là que les rapports naturels sont mal servis par ce système. En 1848, dans le premier volume de la Fiore de France(1),M.Grenier présenta sa première classification des Roses; elle est basée sur les stipules. En voici l'ordonnance. 1. Stipules toutes semblables ; ovaires sessiles. a. Styles libres. b. Styles soudés en colonne. 2. Stipules supérieures des rameaux fleuris dilatées. a. Ovaires du centre brièvement pédicellés. b. Ovaires du centre longuement pédicellés. Cette classification, qui rentre dans celle de Koch, ayant été abandonnée par son auteur, nous ne nous y arréterons pas. Modifiant la méthode de Woods, et tenant compte des premières idées de De Candolle, M. Godet, dans sa Flore du Jura 2), publiée en 1855, divise les Roses en premier lieu par les styles et, en second lieu, par la forme des aiguillons et des acicules, tantôt réunis sur la même tige, tantôt d'une seule espèce, droits ou crochus, ce qui lui fournit les divisions suivantes. A. systyleae. B. diastyleac. campylacanthae. orthacanthae. dimorphacanthae. homoeacanthae. leptacanthae. . (1) Flore de France, par Grenier et Godron, in-8°; Paris, 1848-1856. (2) Godet Flore du Jura, in-8°, 1855. ( 256 ) Ce système, qui repose sur des modifications infinité- simales, est d’une application trop difficile pour pouvoir être adopté. Il rompt d’ailleurs un grand nombre d’affinités naturelles. Nous ne pouvons passér sous silence la classification des Roses anglaises par notre savant confrère M. Babington. Dans son Manual of British Botany(), il coordonne les espèces de ce genre d’après les aiguillons, comme l’a fait Woods, mais avec quelques différences. 1. Rejetons munis de soies; aiguillons à peine courbés. * Bractées larges. ** Bractées petites ou nulles. 2. Rejetons ordinairement dépourvus de soies; feuilles glanduleuses spécialement au-dessous. * Aiguillons uniformes; soies nulles ou presque nulles. ** Aiguillons variables entremêélés de soies. 3. Rejetons ordinairement dépourvus de soies ; feuilles sans glandes. * Styles distincts. ** Styles soudés en colonne. En 1861, parurent deux ouvrages importants pour l'histoire des Roses, le catalogue de M. Reuter et la monographie de M. Déséglise. Le premier prend pour base de sa classification la persistance et la caducité des sépales, caractère dont la valeur ne saurait être contestée, mais qui a le désavantage de rompre les rapports naturels des espèces. S'il est vrai, en effet, que les Pimprenelles et les Cinnamomées ont les sépales persistants, ce carac- tère s'observe aussi dans certaines Tomenteuses et Canines. . Dans sa monographie des Rosiers de la flore de la (2) Manual of British Botany, by C. Babington, in-12; London. ( 257 ) France(l), pubiiée en 1861, M. Déséglise divise les Roses de France en neuf sections, qu'il a reproduites, en en modifiant les caractères, dans ses observations sur les classifications des Roses (2), où nous empruntons ses ca- ractères diagnostiques. 1. Sysryzar. Styles soudés en colonne. 2. Garricanae Aiguillons mêlés de soies ; feuilles coriaces; styles libres ou rapprochés en colonne, 9. Cinnamomwgar. Aiguillons des tiges de deux sortes, droits et sétacés, ceux des branches stipulaires ; sépales entiers ; pédoncules munis de bractées 4. EczanTerIAE. Feuilles glanduleuses en dessous; fleurs jaunes. 5. PimpezniroLiAE Aiguillons nombreux, horizontaux droits; feuilles petites semblabies à celles du Poterium; sépales persistants. 6. Arrive. Tiges inermes ou munies d’épines sétacées ; feuilles glabres ; sépales entiers, persistants 7. CaniNas. Aiguillons uniformes, pas de soies glanduleuses ; feuilles non glanduleuses en dessous; sépales extérieurs pinnatifides. 8. Rugicinosar. Aiguillons crochus; feuilles couvertes en dessous de glandes visqueuses. 9. Virrosae. Aiguillons droits; feuilles tomenteuses ou velues des deux côtés ; sépales persistants ou caducs. Cette classification, qui est celle de De Candolle, à l'exception des sections étrangères à la France, présente cependant quelques différences notables dans l'application. Comme dans celle-ci, à l'exception de Ia tribu des Syn- stylées, les caractères sont puisés dans les organes de la végétation. M. Déséglise est le créateur de la section des (1) Essai monographique sur cent cinq espèces de Rosiers appartenant à la flore de France, par Alfred Déséglise, { vol. in-8° ; Angers, 1861. (2) Observations on the different methods proposed for the classification of the species of the genus Rosa, by A. Déséglise ; Huddersfield, 1865, in-80. (258 ) Alpines. Comme nous venons de le dire, dans son dernier travail, il a entièrement refait les caractères de ses tribus en leur donnant une précision qu'ils n’avaient pas d'abord. Toutefois, les inconvénients signalés à la classification de De Candolle reviennent tout entiers à celle-er. La dernière classification des Roses qui ait paru est celle présentée, en 1865, par M. Grenier dans sa Flore de la chaine jurassique(l} et ce n'est certes pas la moindre. L'intérêt qu'elle présente nous porte à la reproduire avec l'indication des espèces. On remarquera que si les divi- sions de premier et second ordre reposent sur les aiguil- lons, celles de troisième ordre ont pour base l'emploi constant des caractères tirés des organes floraux. A. Aiguillons sétacés ou subulés, droits ou faiblement arqués. 4. DimorpnacanTHAE. — Aiguillons de deux sortes, vigoureux ou sétacés. Sépales refléchis, caducs. R. austriaco, gallica, hybrida, consanquinea, alba. 2. Coronarar. — Aiguillons sétacés et subulés. Sépales dressés, persis- tants. Feuilles non tomenteuses. * Aiguillons tous sétacés. R. spinosissima, rubella, alpina. ** Aiguillons sétacés ou subulés ou tous subulés. R. sabauda, salevensis, spinulifolia. 5. Vizcosar. — Aiguillons tous subulés. Sépales dressés ou étalés. Feuilles non tomenteuses. | * Sépales dressés et persistants. R. coronata, mollissima, vestita, cinnamomea, pomifera. ** Sépales étalés, ne persistant que jusqu’à la coloration du fruit. R. tomentosa, insidiosa, dimorpha. (1) Flore de la chaîne jurassique, par Ch. Grenier, in-8°, vol. 1 ; Paris, 1865. ( 259 ) 4. AMBiGuar. — Aiguillons tous subulés. Sépales étalés, cadues à la colo- tion. Feuilles glabres ou pubescentes, mais non tomenteuses. * Folioles munies de glandes à la face inférieure. R. foetida, alpestris. ** Folioles dépourvues de glandes à la surface inférieure. | R. orophila, montana, Chavini, rubrifolia. B Aiguillons larges, comprimés, recourbés-crochus. 5. Canne — Feuilles non glanduleuses sur les deux faces. (1. Sépales dressés ou subétalés, persistants au moins jusqu’à la coloration du fruit. R. solstitialis, Reuteri. \Ÿ2. Sépales réfléchis et promptement caducs. * Styles soudés en colonne aussi longue que les étamines. R. arvensis. ** Styles glabres, libres ou soudés, plus courts que les éta- mines. R. stylosa. *** Styles pubescents, hérissés ou velus. Feuilles glabres. Fruit sphérique. R. sphaerica, globularis. *#** Styles pubescents, hérissés ou velus. Feuilles glabrescentes. Fruit ovoide ou oblong. R. canina, trachyphylla, dumalis, biserrata. *##*#* Styles pubescents, hérissés ou velus. Feuilles plus ou moins pubescentes à pétiole velu-tomenteux. R. dumetorum, urbica, affinis, platyphylla. 6. Rupicinosae. — Feuilles plus ou moins glanduleuses sur les deux faces, mais non tomenteuses. * Styles velus ou hispides. R. tomentella, Klukii, graveolens, rubiginosa. ** Styles glabres. R. sepium, Lemani, micrantha. Nous venons d'exposer les diverses classifications des espèces du genre Rosa. Ces classifications sont nom- _breuses, mais on peut les ramener à quelques types prin- ( 260 ) cipaux, comme l'a indiqué M. Déséglise dans son récent travail sur la classification des Roses. Ces méthodes sont de deux sortes ; les unes se basent sur les divers caractères que présentent tous les organes de la végétation et de la floraison de la plante, appliquant successivement l’un ou l'autre de ces caractères suivant la nécessité du moment; les autres sont établies sur la considération d’un seul organe pris, soit dans la végétation, soit dans la fleur. Parmi les vingt méthodes que nous venons d’exposer, six font, comme nous venons de le dire, reposer leurs sections tantôt sur un caractère, tantôt sur un autre : ce sont celles de De Candolle, Thory, Lindley, Trattinnick, Seringe et Déséglise ; sept reposent sur un caractère unique, tiré de Lab la végétation : sur les glandes des feuilles, par Rau, sur les dentelures des folioles, par Leman, sur les stipules par M. Grenier, dans sa première classification, sur les aiguil- lons, par Woods, MM. Reichenbach et Babington, et M. Grenier, dans sa seconde classification. Les méthodes reposant sur l'étude des organes floraux sont au nom- bre de six. Deux ont pour base les styles soudés ou non, l’une de De Candolle et l’autre de M. Godet; trois reposent sur les divisions du calice, celles de Ra- finesque, de Wallroth et de M. Reuter; la classification de Koch est basée sur les carpelles sessiles ou pédiculés ; la nôtre est basée sur la présence, l'absence et l'insertion du nectaire. | \ $ 2. Des principes de la classification des Roses. Bien que le genre Rosier soit l’un des plus naturels du règne végétal, il renferme cependant des subdivisions fa- ciles à saisir. Personne ne confondra une Rose pimpinelli- r (261) foliée ou sarmenteuse avee un Églantier ; la distance qui les sépare est aperçue au premier coup d'œil. Des divi- sions existent donc dans la nature, et c’est à les établir sur des caractères solides que les botanistes ont cherché à arriver par les méthodes si diverses que nous venons d'exposer. Comme nous l'avons dit, ces méthodes sont de deux ordres : les unes reposent sur l'ensemble des ea- ractères, mettant à profit, pour chaque groupe, tantôt l’un, tantôt l’autre. Ainsi, dans ces méthodes, le groupe des Synstylées est défini par les styles soudés en colonne, celui des Gallicanes, par le mélange de soies et d’aiguillons sur les tiges, tandis que les Rubigineuses ont pour caractère les glandes et les Velues, la pubescence des feuilles. Il y a là manque complet d'unité et en outre bien souvent il arrive qu'une espèce ou variété possède les caractères qui ser- vent à définir un groupe différent. De là confusion et arbitraire dans le placement de certaines formes. Prenons, par exemple, le dernier travail d’un des plus savants écri- vains sur les Roses, M. Déséglise, qu'y voyons-nous? La Rosa Sabini, espèce sociale si voisine des Pimprenelles, est placée dans la section des Tomenteuses, tandis que la R. sabauda, qui n'en est qu'une simple variété est rangée dans la tribu des Alpines. Dans ces conditions, la variété subnuda de M. Crépin devrait figurer parmi les Rubigi- neuses. Voilà donc trois variétés d’une seule et même espèce placées dans trois sections différentes; de même, dans la Flore de la chaine jurassique, la Rosa coronata est placée parmi les Villosae et la R. sabauda, qui n’en est qu'une faible variété, parmi les Coronatae. C’est la consé- quence inévitable de ce genre de méthode, avec laquelle il n'en peut être autrement, puisque, d’un côté, les carac- tères descriptifs varient dans les séries parallèles, c'est-à- 20 ( 262 ) dire d’une tribu à l’autre, et que, d'autre part, les caractères des Roses pris dans la végétation sont souvent variables d'une espèce à sa variété. Îl est done évident que cette manière de procéder n’a rien de comparatif et qu'elle prête à des exceptions nombreuses et des erreurs. Géné- ralement, les groupes ont été bien établis par Lindley, mais les caractères sur lesquels ils reposent sont sujets à de justes reproches. Toute méthode de classification doit, avant tout, être comparative, ce qui ne peut s'obtenir que par l'emploi d’un seul organe pour chaque série parallèle. Cette unité, plusieurs ont cru la trouver dans les organes de la végé- tation, d’autres, dans ceux de la fleur; or, on ne peut méconnaitre que les caractères tirés des organes floraux ont une bien plus grande valeur que ceux empruntés à la végétation. Les premiers, tirés des organes de concen- tration des forces vives de la plante, présentent une fixité, une invariabilité, bien plus grande que ceux empruntés aux organes du développement centrifuge : c’est [à un point acquis à la science et sur lequel il est inutile d'in- sister. Les caractères tirés de la végétation peuvent bien servir à former, dans un genre, des divisions secondaires, mais jamais ils ne peuvent former les divisions de premier ordre, pas plus sous-genres que genres. Ouvrez tous les ouvrages des maitres de la science, vous y verrez les .sous-genres définis par des caractères tirés de la fleur ou du fruit, jamais par ceux empruntés aux organes de la -végétation. C’est que la nature, en créant les groupes d'espèces, a caché dans la fleur le secret de ses réunions, en sorte que c'est là que le véritable botaniste doit aller chercher le mystère de la formation des genres et des sous-genres, afin d'arriver à l'unité. La raison l'exige, la science le commande. LS dut bat di Pi, times M ÉLLÉÉ. Le. 1 LES cos Dé ( 265 ) A côté de cette observation, il en est une autre non moins importante. Ainsi que nous venons de le dire, Lindley a généralement bien établi les groupes d'espèces de Roses; mais ces groupes ont-ils entre eux, comme il le propose, une même valeur, une valeur parallèle? A cette question, la négative n’est pas doutéuse. Il n’est personne qui ne reconnaisse au premier coup d'œil que la distance qui sépare les Roses pimpinellifoliées ou les Cinnamomées des Roses caninesest bién autrement grande que celle qui sépare les Canines des Rubigineuses et des Tomenteuses. Les premières sont fondamentales et offrent des réunions entièrement distinctes ; les autres ne sont _ que des modifications d’un seul et même type, l’Eglantier. Il y a donc là des groupes de valeur différente, les uns plus voisins entre eux et ne formant que des modifica- tions d'un sous-type, les autres plus éloignés et formant des types distincts. C’est dans cette observation compara- tive que réside le véritable progrès de la science. Là est la loi de subordination des caractères et des groupes si bien établie par de Jussieu et qui forme la base sur laquelle repose tout l'édifice de la science. Rechercher la subor- dination des groupes, étudier la subordination des carac- tères, voilà ce qu'exige le véritable progrès de la classifi- cation des Roses. Nous venons de montrer qu'il existe dans les Roses des groupes et des æaractères de valeur différente. Pourquoi le groupe des Synstylées, formé par De Candolle, a-t-il été admis dans toutes les classifications des Roses? C'est parce qu'il repose sur des caractères tirés des organes floraux et qu'il représente un groupe entièrement distinct par son port. Malheureusement ce groupe ne comprend qu'une petite fraction des espèces de Roses : le style ne ( 264 ) se prêtant pas à d’autres combinaisons. IT faut donc re- courir à d’autres caractères tirés de la fleur et du fruit, pour former les divisions du premier ordre. Wallroth et M. Reuter ont eru les trouver dans les divisions du calice, entières ou pinnatifides, persistantes ou caduques. L'ob- servation a démontré que la persistance ou la caducité, des sépales, bien que fournissant, ainsi que l’a fait re- marquer M. Crépin, un caractère organique excellent pour la définition des espèces, ne peut servir à former les tribus, puisque dans chacune des divisions des Canines, des Tomenteuses et des Rubigineuses, on trouve des Roses à sépales caducs et d’autres à sépales persistants jusqu à la complète maturité du fruit. On ne peut donc établir des divisions de premier ordre sur un tel caractère. Et quand aux laciniures des sépales, si elles sont plus développées dans les Canines, elles n’en existent pas moins à l'état rudimentaire dans la plupart des autres. C’est ce qui a donné lieu à ce charmant distique où le sépale intermé- diaire de la Rose parle au spectateur : Quinque sumus fratres, barbatus unus et alter, Imberbesque duo, sum semiberbis ego. Dans plusieurs groupes, on trouve des formes de sépales plus ou moins entières, plus ou moins laciniées. Les Roses dites chinoises semblent plus constantes à ce sujet, mais là, au lieu des laciniures qui y avortent, on observe à leur place une ligne de glandes stipitées qui ne sont que les rudiments de ces laciniures avortées. Ce caractère ne peut done pas servir de base première de classification des Roses. Les ovaires ont été mis en avant par Koch pour obtenir une distribution naturelle et comparative des espèces de Roses. Ce savant ayant observé que dans les Canines ( 265 ) les ovaires situés au -centre de l’urcéole sont munis d'un stipe égal en longueur à l'ovaire lui-même, que dans les Pimpinellifoliées et les Cinnamomées ces ovaires du centre sont brièvement stipités, tandis qu'ils sont sessi- les dans les Centifoliées et les Galliques, il adopte ce carac- tère comme base de classification des espèces. Il a été suivi par le savant M. Godron dans sa remarquable Flore de Lorraine. Ce caractère ne nous parait pas devoir être considéré comme devant servir de base principale de coor- dination des espèces, par le motif qu'il est la conséquence de la forme du fruit. On conçoit en effet que plus l’urcéole s’allonge, plus les ovaires insérés au centre de l'urcéole doivent avoir un stipe allongé, afin que leurs stigmates puissent arriver à la hauteur de ceux des ovaires insérés sur les flancs de cet urcéole. Au contraire, plus lureéole sera court et déprimé, plus les ovaires du centre se pré- senteront à l’état sessile. C’est donc non un résultat orga- nique, mais une conséquence de la forme de l'urcéole. Aussi, dans l'application, la généralisation de ce caractère amène-t-elle d’étranges disparates. Les R. arvensis et sem- pervirens arrivent ainsi à faire partie des Centifoliées avec lesquelles elles n’ont aucune affinité, tandis que la R. sty- losa se trouve réunie aux Canines. De même, la R. l'utea, qui est une Rubigineuse au point que Linné la confondait avec la R. rubiginosa, est placée parmi les Pimpinellifoliées et la R. turbinata, véritable Gallique, parmi les Cinnamo- mées. Cette base, employée comme primordiale, rompt done les rapports naturels des espèces. Sans doute, elle peut être employée pour déterminer un groupe, mais en la subordonnant à un caractère d’un ordre supérieur . La subordination des caractères, cette grande loi établie par de Jussieu et qui est la base de la méthode naturelle, ( 266 ) doit, avant tout, diriger la classification des Roses. Re- chercher le caractère floral le plus solide, le plus invaria- ble, groupant les espèces aflines, séparant les espèces dissemblables, pour établir sur lui les divisions de premier ordre, c’est-à-dire les sous-genres, puis appliquer à cha- cune de ces divisions les caractères de second ordre, qui y amènent les mêmes résultats parallèles dans les sous- genres, voilà ce que commande la pondération des earac- tères. Nous l'avons dit, les groupes formés par les auteurs sont loin d'avoir une valeur égale. De même qu'il faut chercher les caractères de premier et de second ordres, de même il faut établir d’abord les groupes de premier ordre, dans lesquels viendront se placer ensuite les groupes de second ordre. Après avoir retiré des espèces le genre Hulthemia, nous trouvons dans les Roses d'Europe einq groupes de premier ordre bien distincts et pouvant former des sous-genres, savoir : les Pimpinellifoliées, espèces sociales ; les Cinnamomées, espèces des lieux humides et souvent des marais ; les Synstylées, espèces sarmenteuses ; les Roses nobles, espèces d'Orient pour la plupart; et en cinquième lieu la masse des Églantiers. Ces cinq sous- genres sont naturels, entièrement distincts et faciles à reconnaitre au premier coup d'œil. Quant aux Roses rubi- gineuses, canines et tomenteuses, ce sont là des groupes factices et formant de simples subdivisions des Églantiers. Leurs séries ne sont en aucune facon des séries parallèles, avec celles que nous venons d'indiquer ; elles sont telle- ment secondaires qu'il existe une foule de formes qu'on peut placer indifféremment dans l’une ou dans l’autre, ce qui jamais ne peut se faire pour les séries de première valeur. Les groupes parallèles étant ainsi formés, il reste à ( 267 ) trouver le lien qui les unit et les caractérise. Ce lien ne peut être puisé dans les caractères de la végétation, qui, au lieu de les unir, viendrait les rompre. C’est dans les organes de la fleur et du fruit qu’il faut chercher la défi- nition des sous-genres, comme des genres. L'observation nous à démontré que parmi les organes floraux, celui qui seul est en rapport avec les groupes de premier ordre est le nectaire. Le nectaire des fleurs, organe dont l'étude est entièrement négligée, est l’un des organes qui conservent le mieux les rapports naturels des espèces. Dans les Re- nonculacées, il définit admirablement les genres et, dans un grand nombre de plantes, il fournit d'excellents carac- tères pour la formation des sous-genres. Les Saules aussi, qui paraissaient rebelles à la formation de groupes naturels et de sous-genres, n’ont pu fournir ce résultat que par le nectaire. Il en est de même des Pomacées, si voisines des Roses, où le nectaire détermine admirablement les carac- tères génériques. C’est aussi ce qui a lieu pour les Roses, dans lesquelles le nectaire joue un rôle entièrement ana- logue à celui des Pomacées, leurs voisines. Dans les Roses, le nectaire ne forme pas saillie, 1l est sous la forme d’une plaque annulaire, insérée en dessous des étamines et livrant passage aux styles dans le centre par une perforation qui laisse les ovaires supères. Dans les Pimpinellifoliées, le nectaire fait défaut ; dans les Cin- namomées, il forme un anneau mince, inséré au-dessus de l’urcéole, à la base des sépales; tandis que dans les autres tribus, il forme une plaque épaisse et parfois sub- conique, insérée à la gorge de l’urcéole et en fermant l'entrée, sauf un trou destiné à laisser saillir les styles. Ces trois formes, si distinctes, sont done une base organique et facile. Mais la troisième catégorie comprend les Canines, ( 268 ) les Synstylées et les Centifoliées, séries réellement primi- tives. Il suffit, pour les caractériser, de faire intervenir les styles en colonne pour différencier les Synstylées et les ovaires tous sessiles, pour les Centifoliées. Par là le genre Rosier peut se diviser en cinq sous-genres, d’après des caractères pris dans la fleur. Quant aux divisions secon- daires, leurs caractères doivent se prendre dans les or- ganes de la végétation et surtout dans l’attache des épines sur la tige, caractère d'une valeur constante. En faisant ensuite appel à la forme des aiguillons, aux poils et aux glandes des feuilles, on peut arriver à une classification des Roses d’après les lois de la science, d’après la subordi- nation des caractères, et où chaque série est parallèle avec celles de son rang. C’est ce que nous présenterons plus loin. Ç 5. De l'espèce dans les Roses. Les espèces de Roses, comme celles de Ronces, ont pris, de nos jours surtout, un accroissement considérable. Linné n'en avait décrit que seize; Willdenow en porta le nombre à trente-sept; Persoon, à quarante-cinq; Thory, à cinquante-sept, et Lindley, à soixante-dix. Ces auteurs rapportaient comme variétés les formes secondaires aux espèces qu'ils admettaient; mais Trattinnick, en élevant ces formes secondaires au rang d'espèces, arriva à présenter le genre Rosier comme renfermant au delà de 240 espèces. L'exemple de Trattinnick a été contagieux, et depuis lors ce nombre s'est encore considérablement accru. M. Bo- reau, dans sa Flore du centre de la France, décrit pour cette contrée seulement soixante-treize espèces de Roses; M. Déséglise, pour la France, en décrit 105, et ce dernier ( 269 ) auteur, dans le catalogue qu'il vient de publier, indique, comme croissant en France et en Angleterre, 168 espèces de Roses. On voit par là qu’il en est des espèces de Roses comme des espèces de Ronces ; les formes y sont infinies et rien n’est plus facile que d'y multiplier les espèces. Nous ne saurions admettre cette énorme quantité d'espèces fondées sur des caractères à dose homéopathique. Ce qui fait l'espèce, c’est l’habitus; toute espèce doit se distinguer au premier coup d'œil, et il faut y rapporter comme va- riétés toutes ces formes qui ne se distinguent les unes des autres que par des caractères variables qu'on retrouve dans chacune d'elles. Le travail de M. Crépin sur les formes parallèles de la R. tomentella met cette vérité dans tout son Jour. Parmi les organes de la végétation destinés à grouper et définir les espèces de Roses, ce sont les aiguillons et les soies qui l’'emportent en valeur sur tous les autres ; aussi les classifications basées sur leur considération, celles de Woods et des auteurs qui l'ont suivi, sont-elles, au point de vue purement spécifique, supérieures à toutes celles qui reposent sur d'autres caractères de la végétation. Woods a très-bien distingué les aiguillons des soies et en a fait la base de son système. Nous croyons surtout devoir attirer l'attention des botanistes sur la base des aiguillons et la cica- trice qu'ils laissent sur les tiges. Cette cicatrice ou impres- sion, tantôt ronde, tantôt plus ou moins allongée, mérite d’être soigneusement observée; elle sépare les Spinifères des Hamifères, et est excellente pour la définition des espèces du sous-genre Cynorhodon. Dans l’ordre de la valeur des organes végétatifs, les aiguillons l’emportent et tous les autres doivent leur être subordonnés. M. Grenier attribue une grande valeur à la villosité ( 270 ) ou à la glabréité des styles et à la persistance ou à la caducité des sépales. Nous croyons cette valeur d'autant mieux établie qu'elle est confirmée par l'observation, et se rapporte à des organes de la végétation concentrée, c'est-à-dire de la fleur. Mais nous ne pouvons en dire autant de la forme des urcéoles qui est sujette à varier. C'est ainsi que dans les dunes de Flandre-Occidentale, où la Rose Pimprenelle abonde, nous avons souvent observé des individus où le fruit, au lieu d’être globuleux, comme l'indique le caractère de l'espèce, est en massue ovale, preuve évidente du peu de valeur de ce caractère pour la formation des espèces. Les dentelures des feuilles, employées par Leman, ont aussi une valeur réelle dans les Roses comme dans toutes les plantes, mais ce serait exagérer la valeur des carac- tères fourni par ces organes que de les considérer comme devant toujours servir de base à la formation des espèces. C'est ce que prouve l'observation des formes des Roses canines, où la dentelure des feuilles présente souvent de nombreuses exceptions. Il faut le reconnaitre, les définitions tirées des glandes des folioles laissent beaucoup à désirer, puisqu'on passe, par une série de formes successives, de la foliole munie de glandes à celle qui en est dépourvue. Pourtant, c'est le seul moyen de séparer les Rubigineuses des Canines ; mais ce moyen lui-même met dans tout son Jour cette vérité, que les groupes de Roses n'ont pas une valeur parallèle et égale, en sorte qu'il s’en trouve des supérieurs et des inférieurs. Quant aux glandes des pétioles, des pédoncules et des sépales, cela peut servir à distinguer de simples variétés, mais jamais à caractériser des espèces. Où arriverait-on si on voulait, dans les Roses et les (271 ) Ronces, constituer des espèces sur des caractères aussi minimes et variables. Nous ne saurions appartenir à cette école pour qui toute forme est une espèce; c'est jeter la science dans le chaos. Ce qui constitue d’abord l'espèce, c'est l'habitus propre qui la fait distinguer au premier coup d'œil; mais ces prétendues espèces d’un port entière- ment semblable et qu'on ne peut distinguer qu’à la loupe, ces espèces homéopathiques , il nous est impossible d'en faire autre chose que des variétés. C'est cette manière de voir qui nous servira de guide dans la monographie des Roses de Belgique que nous allons présenter. Mais avant d'aborder celle-ci, établissons les caractères des deux genres de la tribu des Rosées. I. — HULTHEMEA Dur. /ulth., p. 13 (1824). Rhodopsis Ledeb. F1. Alt., I, p. 225 (1830). — Lowea Lindl. Bot. Reg., t. 1961. Calyx basi urceolatus, pentasepalus. Urceolus demum succulentus. Petala nectaro stigmatibus notata. Ovaria ecomata, nuda. Folia estipulata. 1. H. berberifolia Dmrt. |. c.; Rosa berberifolia Pall. Nov. act. Petrop., X, p. 379; R. persica Juss. Gen., p. 452; R. simplicifolia Salisb. Hort. allert., p. 359. IT. — ROSA La. Calyx basi urccolatus, pentasepalus. Urceolus demum succosus. Petala néctaro stigmatibus destituta. Ovaria latere exteriore comata. Folia stipulata. | ROSES DE BELGIQUE. ROSA Lin. ANALYSE DES SOUS-GENRES ET DES SECTIONS. Nectaire nuls PT SN ue St D 0e OCR Nectaire mince, inséré sur le calice. . + . . . 2. Cassiormonon. Nectaire épais, inséré au sommet de l’urcéole. Styles libres; ovaires tous sessiles . . . . . 5. Erornonon. Styles libres ; ovaires du centre stipités. . . . 4%. Cynornopon. A. Dimorphacanthées. — Aiguillons crochus et subulés-droits. Aiguillons droits et crochus sur la même tige (( 1. albae). B. Spinifères. — Aiguillons tous subulés, à impression ovale-arrondie. * Sépales subindivis ; feuilles glabres (\2. a/- pinae). ** Sépales pinnatifides; feuilles tomenteuses (À 3. tomentosae). C. Hamifères. — Aiguillons recourbés-crochus, à impression allongée. * Folioles chargés de glandes sessiles (\ 4. ru- biginosae). k ** Folioles non glanduleuses (\ 5. caninae). Styles réunis en colonne . . . . . . ..:.. . 5. Sryronaopon. Sous-genre 1. — CuamarrnonoN Dmrt. Hulth., p. 11; Prodr., p. 95. Nectaire nul. Les plantes appartenant à ce sous-genre sont toutes sociales. Leurs tiges sont munies de soies.et leurs stipules (275 ) n'acquièrent pas plus de développement vers l’inflores- cence que partout ailleurs. 1. R. pismpineillifolia. Aiguillons inégaux droits, ceux des rejetons rassemblés, ceux des rameaux épars; fruit déprimé à la base, à sépales persistants, connivents. R. pimpinellifolia Ser. in DC. Prodr., U, p. 608; Dmrt. Prodr., p. 95; Koch Syn., p. 195; Lej. et Court. Comp., Il, p. 159; Wärtg. F1. Rhpr., p. 166. a. archetypa. Pédoncules et fruits lisses. R. pimpinellifolia Lin. Spec., p. 705 ; Engl. Bot., t.187; Lej. Fl. Spa, I, p. 229. G. -spinosissima. Pédoncules munis de soies ou de glandes. R. dunalis Dod. Pempt., p. 187. R. spinosissima Lin. Spec., p. 705 ; Lej. F1. Spa, I, p. 229; Crép. Man., éd. 2, p. 95. 7. rosea. Fleurs roses. Koch Syn., p. 194; Wäirtig. F1. Rhpr., p. 166. d. mariaeburgensis. Fleurs blanchâtres, à onglet jaune; fruit noir, penché. R. pimpinellifolia var. mariaeburgensis Red. Ros., t. 1; Tratt. Ros. monogr., Il, p. 150. _€. mitissima. Aiguillons disparaissant ou presque nuls. R. mitissima Gmel. F1. Bad., IV, p. 558 ; Bor. FI. centre, I, p. 220. R. pimpinellifolia var. inermis DC. F1. fr., IV, p. 459. 6. clavala. Fruit longuement ovale, en massue. n. Ripartii. Folioles doublement dentées, glanduleuses sur les ner- vures à la face inférieure. R. Ripartii Déségl. Monogr., p. 47. . Habite la zone calcaire depuis Aiwaille jusqu’à Marienbourg ! La variété spinosissima est commune dans les dunes de Belgique et de Hollande, ce qui lPavait fait nommer R. dunalis par Dodoens. La variété rosea croît à Bingen (Wirtg.); la variété mariacburgensis, à Mariembourg ! où elle a été découverte par Redouté ; nous avons trouvé la variété clavata dans les dunes de Furnes; enfin la variété Ripartii existe dans la province de Liége (Martinis !). Arbrisseau de deux à trois pieds de hauteur, très-rameux, couvert d’aiguillons subulés droits et inégaux, parfois caducs avec l’âge. Feuilles (274) petites, à folioles ovales-arrondies, simplement ou doublement dentées. Fleurs solitaires, grandes, blanchâtres, à sépales entiers. Pédoncules fruc- tifères droits. Fruit charnu, noirâtre à la maturité. Os. — On a beaucoup discuté sur les À. pimpinellifolia et spinosissima de Linné ; l’étude comparative de ses ouvrages suffit pour montrer qu’il y avait eu là variation et erreur. Dans son Species plantarum, 1] définit la R. pimpinellifolia par ses ovaires globuleux et ses aiguillons épars, tandis qu’il caractérise la À. spinosissima par ses ovaires ovales glabres, ses pédonceules, ses tiges et ses pétioles à aiguillons nombreux. Mais, dans la treizième édition de son Systema vegetabilium, Linné attribue à l’un et à l’autre un ovaire globuleux, preuve évidente qu’il y a eu erreur dans le Species. En effet, en visitant l’herbier de Linné, nous avons pu nous assurer que sa R. spinosissima appartient certainement à la R. pimpinel- lifolia. La variété clavata, que nous avons plusieurs fois observée dans les dunes de Belgique mélée avec l'espèce, prouve que les prétendues espèces établies aux dépens de la À. pimpinellifolia sur la forme du fruit n’ont aucune valeur spécifique. Elle vient confirmer une fois de plus la remarque déjà faite, que la forme du fruit est sujette à varier dans les espèces de Roses. 2. R. Sabini. Tiges à soics rares et à aiguillons inégaux et distants ; folioles doublement dentées; fruit arrondi à la base; sépales pinnatifides, divergents. R. Sabini Woods Brit. Ros. in Linn. trans., XII, p. 158; Sm. Engl. Bot., t. 2594; Baker Rev. of Brit. Roses, p. 5. B. coronata. Folioles pubescentes sur les deux faces, glanduleuses ou églanduleuses en dessous; pédoncules et urcéoles hispides- glanduleux. R. coronata Crép. in Bull. Acad., Brux., 1862; Not. II, p. 25; Man., éd. 2, p.94; Gren. FI. Juras., 1, p. 252. | R. resinosa Déségl. Rév., p. 38, excl. syn. Rchb. ‘7. subnuda. Feuilles glabres, glanduleuses et à nervures pubescentes par dessous ; pédoncules et urcéoles lisses. R. coronata var. subnuda Crép. 1. c. R. Sabini var. subnuda Baker L, c., p. 8. Cette belle et rare espèce a été découverte par M. Crépin sur les rochers calcaires dans la province de Namur, à Han-sur-Lesse, où nous l’avons ER IT TT CN Re (275) recueillie avec lui, à Auffe et Wavreille, dans la même province, à Ver- denne dans le Luxembourg. Arbrisseau de 2 à 5 pieds, à aiguillons grêles de deux sortes, les uns comprimés, les autres sétacés. Feuilles à petioles pubescents. Folioles glanduleuses par dessous, soyeuses dans l’espèce, glabres et seulement pubescentes sur les nervures dans la variété. Stipules et bractées non dilatées. Fleurs roses, peu nombreuses ou solitaires. Sépales extérieurs pinnatifides. Fruit subglobuleux, rouge, couronné par le calice persistant. Os. — La À. sabauda Reuter, qui est l’involuta de Smith, est une simple variété de ceite espèce, comme MM. Baker et Crépin l’ont déjà fait observer. Cette espèce et ses variétés montrent clairement l'insuffisance et linanité des classifications de Roses qui reposent sur les caractères de la végétation, sans subordonner ces caractères à ceux fournis par les organes floraux. Ainsi, dans le dernier travail de M. Grenier, la R. subnuda est placée dans sa section des Coronatae et la À. coronata, dans celle des Villosae. Ainsi encore, dans la dernière classification de M. Déséglise, la R. invo- luta est placée dans les Pimpellifoliue, la R. sabauda dans les Alpinae, les R. Sabini et Doniana, dans les Tomentosae. Or, toutes ces formes ne sont que de simples variétés de la R. Sabini. Sous-genre IT. — Cassiornonon Dmrt. Hulth., p. 11 ; Prodr., p. 95. Disque mince, promptement desséché, inséré sur la base du calice et non sur lurcéole. Les Roses de ce sous-genre habitent de préférence les lieux humides ; leurs stipules supérieures sont dilatées. 3. R. cinmamomena. Aiguillons des rejetons denses et droits, ceux des rameaux sous-stipulaires et crochus ; stipules dilatées onduleuses ; fruit pulpeux; sépales connivents. | R. cinnamomea Lin. Spec., p. 705; Sm. Engl. Bot., !. 588; Red. Ros. t. 57 et51 ; Lej. Rev., p. 99 ; Dmtr. Prodr., p.95; Lej.et Court Comp., HU, p. 141; Tin. FI. Luæ., p. 251, R. maialis Herm. Diss., p. 8. ( 276 ) Habite en abondance près Luxembourg ! et Trèves (Lôhr), près Theux (Lej.) et dans la Zélande, à St-Jan-Steen (Walraven). | Tiges d’un rouge brun, couvertes d’aiguillons droits. Rameaux droits, à aiguillons courbés, géminés, placés sous la stipule. Folioles ovales- elliptiques, vertes et glabres en dessus, blanchâtres et pubescentes en dessous. Fleurs d’un rouge purpurin. Sépales entiers, persistants et cou- ronnant le fruit qui est petit, globuleux, lisse et rouge à la maturité. k. R. carolina. Aiguillons des rejetons sétiformes, ceux des rameaux sous-stipulaires; stipules involutées; fo- lioles lancéolées ; sépales étalés, entiers. R. carolina Lindl. Monogr. Ros., p. 25, t. 5. R. virginiana Roessig Ros., t. 15 (opt.). Cette espèce, originaire des marais des États-Unis d'Amérique, a été trouvée dans les haies humides de la Campine anversoise à Hersselt par M. Devos ! et à Ramsell par le docteur Van Haesendonck ! où elle a été sans aucun doute introduite par les oiseaux. Tiges de 4 à 5 pieds, vertes ou d’un rouge sombre. Stipules contour- nées dans leur longueur, sauf les ailes qui sont étalées. Folioles lancéolées, simplement dentées, glauques et cotonneuses en dessous. Fleurs peu nombreuses, à bractées concaves. Pétales d’un rouge foncé, ondulés. Fruit sphérique, écarlate, couronné par les sépales. 5. R. fraximifolia. Rejetons munis à la base de rares aiguillons sétiformes; rameaux nus, dressés ; folioles elliptiques, glabres. R. fraxinifolia Bork. Hoiz., p. 501; Gmel. F1. Bad., WU, p.415; Dmrt. Prodr., p. 95; Lej. et Court. Comp., W, p. 140. R. blanda Jacq. Fragm. , p. 70, t. 105. Cette espèce, originaire des États-Unis d'Amérique, a été trouvée dans les broussailles le long de la Meuse près Huy (Dijon !) et le long de la Moselle (Wirtgen !); elle n’est par rare vers Liége (Lej. et Court.). Rejetons et rameaux d’un pourpre foncé, dépourvus d’aiguillons et de soies, si ce n’est à la base des tiges. Folioles lancéolées-elliptiques, -glauques par dessous, glabres sur les deux faces. Fleurs rouges, en co- rymbe, à bractées cihées. Sépales entiers. Fruit petit, globuleux et d’un rouge obscur. CRT: Sous-genre IT. — ErorHoDoN. Neectaire épais, infundibuliforme, poilu à la gorge, inséré au sommet de lurcéole. Styles libres. Ovaires tous sessiles. | Os. — Les espèces indigènes de ce sous-genre ont les tiges portant des aiguillons et des soies glandulifères, qui manquent parfois sur les rameaux. 6. R. gallica. Aiguillons crochus, mêlés de soies glanduli- … fères; folioles doublement dentées ; fleurs subsolitaires ; . fruit dressé. R. gallica Lin. Spec., p. 704; Gort. Fl. Belg., p. 145 ; Van Hall FI. Belg. sept., p. 386 ; Dmrt. Prodr., p. 93 ; Lej. et Court. Comp., H, p. 144; Würtg. F1. Rhpr., p. 168 ; Prodr. F1. Bat., p. 80. R. belgica Brot. Lusit., 1, p. 558. B. pumila. Fruit pyriforme ; folioles petites, glauques en dessous. R. pumila Lin. Suppl., p.262; Jacq. Austr., t. 198. R. gallica var. pumila Lindl. Ros. Monogr., p. 68; Wäirtg. F1. Rhpr., p. 168. Habite les bois de la Nord-Hollande près Groet et Schorel (Reinwart) et à Havelte (Heyn.) ; on la rencontre çà et là dans les haies des jardins de village. La variété croît près Coblence, à Boppard et Altburg (Wirtgen). Rhizome longuement rampant. Tiges munies d’aiguillons nombreux, les plus grands comprimés et crochus, les autres sétacés, entremêlés de nombreuses soies glandulifères. Folioles elliptiques, simplement dentées. Fleurs très-grandes, pourpres. Sépales réfléchis, cadues. Fruit dressé, subglobuleux. — Vulg. Rosier de Provins. 7. R. turbinata. Rejetons munis de soies et d’aiguillons; rameaux nus; stipules florales dilatées; urcéoles tur- binés'; fruit dressé. R. turbinata Ait. Kew, II, p.206; Jacq. Schünbr., t. 415; Red. Ros., 1, 1. 48. R, francfurtensis Roessig Ros., t. IL. Habite les haies près Coblence (Wirtgen !). (278 ) Rejetons droits, a aiguillons nombreux et inégaux, les uns plus grands, courbés en faux, les autres plus petits, sétacés, entremêlés de soies glan- dulifères, tous tombant l’été. Rameaux inermes. Stipules des feuilles flora- les dilatées, elliptiques. Fleurs grandes, pourprées, à urcéoles turbinés. Pédoncules fructifères dressés. Fruit turbiné, couronné par un calice étalé. Sous-genre IV. — Cyvornonon Dmrt. Hulth., p. 11; | Prodr., p. 95: Nectaire épais, disciforme, glabre à la gorge, inséré au sommet de l'urcéole et perforé au centre pour donner pas sage aux styles. Styles libres. Ovaires du centre pédiculés. Ogs. — Ce sous-genre, qui comprend tout ce que le vulgaire appelle des Églantiers et que, pour ce sujet, nous aurions volontiers nommé Eglanteria, est trop nombreux en espèces pour ne pas être subdivisé. C’est done ici que. nous appliquerons, comme subdivisions, les caractères de second ordre, en empruntant les groupes formés par De Candolle et Lindley. ï A. — DIMORPHACANTHAE. Aiguillons de deux sortes, les uns subulés, les autres crochus. \ 1. Alhae. Aiguillons les uns vigoureux comprimés, les autres sé- tacés. Sépales réfléchis, caducs. Nectaire poilu à la gorge. 8. R. alba. Aiguillons de deux sortes, courbés en faux ou sétacés ; folioles glabres en dessus, dépourvues de glandes en dessous; sépales étalés. R. alba Lin. Spec., p. 705; Gmel. FI. Bad., U, p. 427 ; Red. Ros., 1, t. 54 et 45 ; Rouc. Fl.,1, p. 405 ; Lej. Rev., p.98; Dmrt. Prodr., p.94; Lej.et Court. Comp., , p. 145. Habite les bois montagneux des environs de Juslenville (Lejeune), et cà et là dans les haies. ( 279 ) Arbrisseau de 6 à 7 pieds. Aiguillons inégaux, épars. Feuilles d’un vert terne, à folioles ovales, simplement dentées. Fleurs grandes, blanches, portées sur des pédoncules munis de soies. Fruit ovale, rouge, à sépales étalés et cadues. Ons. — Koch affirme que le Rosier blanc est une variété de la R. collina. H nous est impossible d'admettre cette opinion. B. — SPINIFERAE. Aiguillons tous subulés, à impression ronde ou sub- ovale. \ 2. Alpinae Déségl. Monogr., p. 55. Aïguillons subulés. Folioles glabres ou glabriuseules. Sépales entiers, rarement pinnatifides. Ons. — Cette section ne diffère des Canines que par la forme des aiguillons. La R. Reuteri semble réunir ces deux sections. 9. R. rubrifolia. Aiguillons inégaux; folioles ovales, gla- bres ; sépales indivis ; fruit globuleux, pulpeux. R. rubrifolia Val. Dauph., M, p. 549; Ser. Mus. helo., p. 8,t. 1; Dmrt. Prodr., p. 9%; Tin. FI. Luæ., p. 253 ; Lej. et Court. Comp., W, p. LA ; Lôühr Flo. Tr., p.55 ; Wirtg. Prodr., p. 65. R. canina var. G Sutt. Helv., 1, p. 502. Habite le grand-duché de Luxembourg, dans les bois et les haies, près 9) 1 Domeldange (Tin. et Lôhr); il croît aussi dans l’Eifel. Arbrisseau de # à 5 pieds, de couleur rougeâtre et recouvert d’une poussière glauque dans toutes ses parties. Aiguillons épars. Feuilles rou- geâtres à leur naissance, puis glaucescentes, à folioles simplement den- tées. Stipules larges, étalées. Fleurs rouges, entourées de bractées. Nectaire épais, fermant la gorge de l’urcéole, perforé au centre. Fruit ? Ù globuleux, rouge foncé à la maturité. La R. alpina a été indiquée dans les hautes fagnes par J. Olislagers. ( 280 ) ( 5. Tomentosae Déségl. Rév., p. 5. — Villosae DC. in Ser. Mus. helv., p. 5; Lindl. Ros. Monogr., p.72; Déségl. Monogr., p. 120. Aiguillons droits. Folioles tomenteuses. Sépales exté- rieures pinnatifides. | Os. — Bien que le nom de Villosue soit plus ancien pour cette section, nous avons cru devoir lui préférer celui de Tomentosae donné par M. Déséglise : 1° parce que le nom de R. villosa est abandonné dans la science mo- derne comme obscur et ambigu ; 2° parce que beaucoup d'espèces des sections suivantes sont velues ; 5° parce que le nom de T'omentosae , emprunté à l'espèce principale de la présente section, caractérise parfaitement ce groupe. Nous avons suivi, en cela, l'avis de M. Déséglise. 10. R. pomifera. Folioles velues des deux côtés; pétales frangés-glanduleux ; sépales inarticulés, persistants, connivents; fruit mür penché, pulpeux, épineux. R. villosa Lin. Spec., p. 704; Rouc. F1., 1, p. 402 ; Dmrt. Prodr., p. 95 ; Lej. et Court. Comp., I, p. 141. R. pomifera Herm. Diss., p. 17; Gmel. Fl. Bad., p. 410; Wirty. F1. Rhpr., p. 168; Crép. Man., éd. 1, p 52 Habite les roches de schiste carbonifère près Namur (Devos!) et Fooz (de Reul), ainsi que dans l’Eifel près de l’Abr (Wirtgen!), dans les haies près Malmedy (Me Libert !), Mariembourg! (Determe), Anvers (Gilbert !), et dans la Campine occidentale (Van Haesendonck !). | Arbrisseau vigoureux, dressé, généralement sans rejetons. Folioles glauques, doublement dentées, glanduleuses sur les bords, velues. Fleurs . grandes, d’un beau rose et d’un superbe aspect. Pétales ciliés. Fruit po- miforme, très-gros, de couleur carmin, pulpeux, couvert extérieurement de soies glanduleuses et couronné par le calice persistant et connivent. Ons. — La À. villosa de Linné est une espèce collective, comprenant aussi les espèces suivantes, ainsi que nous avons pu nous en assurer par l'inspection de son herbier ; mais les synonymes rapportés dans le Species plantarum appartiennent à cette espèce, ainsi que l’échantillon principal de l’herbier, ce qui fait que notre savant ami Sir James Smith avait cru ( 281 ) devoir en faire le type de l’espèec linnéenne. Toutefois, pour éviter la confusion, nous avons préféré admettre le nom spécifique donné par Hermann, qui est aujourd’hui accepté dans la science. 11. R. mollissima. Tiges dressées ; aiguillons presque droits; pétioles aiguillonnés; folioles doublement den- tées; fruit sétifère, dressé; sépales persistants, écartés. 4, archetypa. Folioles dépourvues de glandes, velues ; soies du fruit non spinescentes. R. mollissima Wild. l'rodr. Berol., p. 457 ; Lej. Rev., p. 97; Lej. et Court. Comp., , p. 142 ; Crép. Man., éd. 2, p. 9%. R. tomentosa var. mollissima Wälld. Spec., 1, p. 1070 ; Dmrt. Prodr., p. 95. 6. arduennensis. Folioles glauques, à peine velues par dessus, tres- glanduleuses en dessous. F . pseudo-rubiginosa Lej. Fl. Spa, 1, p. 229; Rev., p. 95. . Spinulifolia var. Foxiana Thory in Red. Ros., p.5. . villosa var. glabrata Wullr. Ros. Hist., p. 225. . mollissima 6. Lej. et Court. Comp., 11, p. 142. . arduennensis Crép. Not., I], p. 50; Déségl. Rév., p. 7. 7. ovata. Variété de la précédente à fruit ovale. Er T7 d. eglandulosa. Folioles dépourvues de glandes en dessous ; fruit globuleux. Habite dans les environs de Malmedy! et de Spa (Lej. et Court.); en Flandre, à Overslag (Crépin); la variété 5, près Malmedy! et dans le Luxembourg, à Vesqueville et St-Hubert (Moreau ! et Beaujean !); la var. ?, -à Rhénastein (Cogniaux) et la var. 0, à Aerschot (Van Haesendonck !). Arbrisseau de 5 à 4 pieds, à tige droite au sommet. Aiguillons droits, subulés, assez épais. Folioles ovales-oblongues, doublement dentées, mollement pubescentes, presque glabres dans les variétés, souvent glandu- leuses. Fleurs d’un rose vif, peu nombreuses, à urcéoles sétifères. Fruit globuleux ou ovale-globuleux, muni de soies molles, flexueuses et non spinescentes, ce qui le distingue du précédent, charnu et non pulpeux, couronné, jusqu’à sa chute, par les sépales persistants étalés-dressés. Ogs. — Courtois, rédacteur du Compendium, a fait erreur en rappor- tant la À. pseudo-rubiginosa de Lejeune à la R. rubiginosa. Les échantillons que nous avons reçus de Lejeune et que nous avons recueillis avec lui et Mie Libert ne laissent aucun doute à cet égard. D’ailleurs Lejeune, ( 282 ) dans la Revue de la Flore des environs de Spa, déclare lui-même que sa R. pseudo-rubiginosa n’est qu’une variété plus glanduleuse de la À. villosa. Au surplus, le nom proposé par M. Crépin doit être préféré par le motif que celui donné par Lejeune, composé d’un mot grec et d’un mot latin, est contre les règles de la langue scientifique. 12. R. cinerascens, Aiguillons droits ; pétioles tomenteux, dépourvus de glandes; folioles tomenteuses-cendrées, veloutées en dessous, simplement dentées ; urcéoles sub- globuleux ; sépales du fruit persistants, redressés. R. cinerascens Dmrt. Prodr., p.98; Tin. F1. Lux., p.285 ; Déségl.Rév., p.51. R. tomentosa B cinerascens Crép. Not., I, p. 55. R. velutina Chabert in Cariot Étud., p. 677. B. ovoidea. Fruit ovoïde. ‘7. intricata. Fruit à peine sétifère. R. tomentosa var. intricata Crép. in lite. Habite les broussailles entre Anseremme et Dinant! près Rochefort et Louette (Crépin), dans la vallée de la Houille à Landrichamps, Flohimont, Chooz (Devos !), dans le Luxembourg (Tin!), à Laroche, Grune, Hamaide, Bedu (Crépin), en Hainaut, près Beaumont !, Renlies et Ciply (Martinis!). Arbrisseau de 4 à 5 pieds, à rameaux recouverts d’une poussière glauces- cente. Aiguillons presque droits, dilatés à la base, comprimés, grêles, épars. Feüilles à pétiole tomenteux, dépourvu de glandes et souvent d’aiguil- lans. Folioles ovales-aiguës, simplement dentées, tomenteuses en dessus, veloutées et grisâtres en dessous, à nervures saillantes. Fleurs roses, soli- laires ou peu nombreuses, à pédoncules muni de soies glanduleuses, ainsi que l’urcéole. Sépales divergents, persistants jusqu’à la maturité du fruit. Fruit rouge, globuleux, parfois ovoide, muni de soies aciculai- res, parfois glabre. Oss. — Cette espèce, douée d’un port qui la fait facilement reconnaitre, se distingue de toutes les Roses de cette section par ses folioles simplement dentées et ses sépales persistants, redressés sur le fruit. 15. R. tomentosa. Rejetons courbés au sommet; aiguillons . légèrement courbés; pétioles glanduleux et armés d’ai- guillons; folioles doublement dentées, tomenteuses; fruit ovale, à sépales réfléchis et caducs. +), RS R. R. ( 285 ) * Folioles pubescentes par dessus. . tomentosa Sm. FT. Brit., p. 539 ; Lej. FI. Spa, 1, p. 250. &. Smithiana. Fruit ovale et pédoncules hispides. . tomentosa Bor. FT. centr., I, p. 252; Déségl. Rév., p. 98. . tomentosa var. Smithiana Ser. in DC. Prodr., I, p. 618. . insidiosa Gren. F1. Juras., p. 255. B. pilosa. Pétioles poilus ; sépales longuement cuspidés, aiguillonnés- glanduleux, ainsi que les pédoncules et les urcéoles. tomentosa var. pilosa Wirtg. in litt. 7. umbellata. Fleurs en ombelle ; pédoncules du centre glabres, les latéraux glanduleux-hispides. . tomentosa var. umbellata Wärég. in litt. d. farinosa. Folioles glanduleuses; pédoncules glanduleux à la base ; urcéoles ovales-globuleux, glabres. . farinosa Bechst. Forstb., p. 245 ; Rau Enum. ros., p. 147 ; Déseql. Rév., p.147; :z. Andreovii. Folioles glanduleuses; pédoncules et urcéoles hérissés de soies glanduleuses sur toute leur surface. . Andrzeiovii Bess Enum. Volh., p. 19. . Andrzeiouskii Tratt. Monogr. Ros., 1, p. 120 ; Bor. FI. centr., éd. 5, 1, p. 252 ; Déségl. Monogr., p. 25 ; Crép. in Bull. de la Soc. roy. de Bot. de Belq., 1, p. 59. . Andrzejowsciana Stev. in litt, ex Besser L.c., p. 61. £. subglobosa. Fruit subglobuleux, aiguillonné ainsi que les pédoncules. . subglobosa Sm. Engl. Fl., 11. p. 584 ; Bor. F1, centr., 11, p. 252; Désegl. Monogr., p. 125 ; Crép. L. c., À, p. 59. . Sherardi Sm. Engl. FI., IN, p. 269 (nom rectifié); Déségl, Rév., p. 99, ** Folioles à peine pubescentes par dessus. 1. Seringeana. Nervures des folioles munies par dessous de glandes stipitées. cuspidata Tratt. Monogr. Ros., 1, p. 121; Bor. FI. centre, éd. 5, 1, p. 251; Déségl. Monogr., p. 120; Rév., p. 8; Crép. Bull. de la Soc. roy. de Bot. de Belg., 1, p. 59. . Seringeana Godr. FI. Lorr., éd. 2, 1, p. 255. 0. glandulosa. Face inférieure des folioles munie de glandes sessiles tomentosa var. glandulosa Wértg. in lite. ! :. dimorpha. Feuilles dépourvues de glandes ; urccoles fleurissants elliptiques, fructifères subglobuleux ; sépales étalés, décidus à la coloration. ( 284 ) R. dimorpha Bess. Enum. Pod., p.19; Déségl. Monogr., p.121; Rév., p.15. Habite le bord des bois et les broussailles! Les variétés pilosa, wmbel- lata et farinosa, près Coblence (Wirtgen!), Andreovii, près Rochefort (Crépin !\, subglobosa, près Namur (Barbier, Devos!), Neupont (Crépin !) et Obourg (Martinis!), Seringeana, près Masnuy (Martinis), Vignée et Éprave (Crépin !), glandulosa, près d'Éprave (Crépin!) et sur le mont Hohe Acht (Wirtgen), dimorpha, près Namur (Crépin!) et Coblence (Wirtgen!). Tiges dressées, vigoureuses, munies d’aiguillons presque égaux et à peu près droits. Folioles tomenteuses, grisàtres, doublement ou triple- ment dentées, munies parfois en dessous de petites glandes. Fleurs solitaires ou en corymbe, assez grandes et d’un rose clair, à pétales échancrés, mais non ciliés. Urcéoles ovales, rarement globuleux. Sépales pinnatifides, glanduleux à l’extérieur, réfléchis pendant la floraison, puis caducs. Le R. Andrzeiovii de Besser, déjà barbare, a eu son nom transformé par Trattinnick en Andrzeiouskii; ces noms barbarissimes Andrzeiouskii, Hornschuchiana, capables de démonter la machoire d’un Romain, doivent être bannis de la science. Andreovii est du moins latin. C. — HAMIFERAE. Aiguillons recourbés, crochus, comprimés, à impression allongée. € Ÿ 4 Rubiginosace Lindl Ros. Monogr., p. 84. — Rubiginosae et Eglan- tariae DC., Déségl. Aiguillons crochus. Folioles recouvertes en dessous de glandes sessiles entre les nervures. + Styles poilus. 14. R. lutea. Aiguillons des tiges droits, ceux des rameaux plus grands et crochus; fleurs sans bractées ; sépales du fruit divergents. R. Eglanteria Lin. Spec., p.705, Mant., p.599, Gmel. F1. Bad., W, p. 405; Dmrt. Prodr., p. 95 ; Tin. Fl. Lux., p. 92. R. lutea Mall. Dict., no 11; Lej. et Court. Comp., IL, p. 144. B punicea. Pétales discolores, rouges en dessus. EL E ( 285 ) R. punicea Hill, Dict., n° 12. R. bicolor Jacq. Vindeb., X, 1. 1; Sims Bot. Mag., t. 1677. Habite dans les haies du grand-duché de Luxembourg et de la vallée de la Moselle jusqu’à Coblence (Wirtgen); la variété se trouve dans les haies à St-Sauveur dans le Hainaut (Michot). Tiges dressées, à rameaux tombants. Aiguillons des tiges subulés, inégaux; ceux des rameaux plus grands et crochus. Folioles petites, doublement dentées, glabres en dessus, légèrement pubescentes par dessous et glanduleuses. Fleurs solitaires ou peu nombreuses, grandes, d’un jaune vif ou capucine, et mal odorantes. Urcéoles globuleux. Sépales munis d’acicules, caducs après la floraison. Styles poilus. Fruit globuleux. 15. R. rubiginosa. Tiges à aiguillons de deux sortes, les uns grands et crochus, les autres aciculaires et droits; styles hérissés. R. rubiginosa Lin. Mant., p. 564 ; Sm F1. Brit, p. 540; Dmrt. Prodr., p. %5 (excl. var. G et €). æ. archetypa. Urcéoles subglobuleux, munis à la base de quelques soies aciculaires; pédoncules aiguillonnés. R. rubiginosa Lin. Mant., p. 564; Sm. F1 Brit., p. 540; Jacq. Austr., I, p. 50. R. Eglanteria Woods Brit. Ros. in Trans. Linn. Soc., XIE, p.206. B. vulgaris. Fruit ovale glabre, muni à sa base de quelques acicules ; pédoncules aiguillonnés. R. rubiginosa var. vulgaris Wailld. Enum. Berol., p. 546. ‘. umbellata. Folioles cuspidées; fleurs en ombelle ; urcéoles ovales et pédoneules glabres. R. umbellata Leers su Herb., p. 117; Crép. Bull. de la Soc. roy. de Bot. de Belq., 1, p. 59. R. rubiginosa var. umbellata Lind!. Ros. Monogr., p. 86; Lej. et Court. Comp., 1, p. 145. d. rotundifolia. Folioles rondes ; Fe des rameaux allongés presque droits; fruit subglobuleux glabre ; pédoneules hé- rissés. R. rubiginosa var. rotundifolia Rau Enum. ros., p. 156. R. rotundifolia Tratt. Monogr. Ros., I, p.75; Rchb. FI. exc., p. 617; Bor. FI. centr., 1, p. 251; Déségl. Monogr., p. 116. &. microphylla. Folioles elliptiques obtuses; urcéoles solitaires, nus. ( 286 ) R. rubiginosa var. microphylla Waltr. Ros. Hist., p. 220 ; Lej. et Court, IL, p. 145. £. muricata. Folioles ovales-arrondies obtuses ; fruit sphérique, cou- vert d’aiguillons sur toute sa surface. z. resinosa. Aiguillons allongés ; urcéoles ovales et pédoncules munis d’aiguillons. R. rubiginosa var. resinosa Wallr. Ann. bot., p. 65; Lej. et Court. Comp., I, p. 145. R. resinosa Lej. Rev., p. 96. 9. echinocarpa. Feuilles ovales aigues; fruit sphérique, aiguillonné à sa base. R. echinocarpa Ripart in Déségl. Monogr., p. 110; Crép. lc; lp 99. . comosa. Sépales déchiquetés, fortement laciniés, chevelus. R. comosa Ripart in Schultz Arch., p. 254; Déségl. Monogr., p. 115 ; Crép.dse., Lp.-59. Habite les lieux secs et pierreux. Les variétés rotundifolia, près Coblence (Wirtgen !), microphylla, sur les bords de l’Ourthe (Lej. et Court.), muricata, sur les rochers de la Lesse (Devos!), resinosa, près Malmedy et Wegnez (Lej.), echinocarpa, à Rochefort (Crépin !) et Ciply (Martinis!), comosa, à Han-sur-Lesse (Crépin !). Arbrisseau formant un buisson touffu et peu élevé. Aiguillons inégaux, de deux sortes, les uns presque droits, les autres crochus. Folioles d’un vert luisant, doublement dentées, couvertes en dessous de glandes odo- rantes, arrondies à la base. Fleurs d’un rose carminé, solitaires ou en corymbe. Urcéoles ovoïdes ou globuleux. Sépales réfléchis après la floraison. Fruit rouge, ovale ou globuleux. ++ Styles glabres. 16. R. micrantha. Aiguillons uniformes sous-stipulaires ; folioles poilues en dessous, arrondies à la base; styles glabres. R. micrantha Sm. Engl. Bot., L. 2490 (fasc. 255, décembre 1812); Woods Brit.Ros. in Trans. Linn.Soc., XII, p 209; Crép. Man.,éd 2, p.94. R. nemorosa Lib. in Lej. FI. Spa, LE, p. 511, opt. (1815). R. Libertiana Tratt. Monogr. Ros., LL, p. 80. &. vulgaris. Urcéoles ovoïdes-arrondis ; folioles glabres par dessus, pubescentes en dessous. ( 287 ) R. micrantha Bor. FI centr., U, p. 229; Déségl. Monogr., p. 115. 6. nemorosa. Urcéoles ovoïdes-oblongs ; folioles pubescentes sur les nervures. | R. nemorosa Bor. FI. centr., p. 229 ; Déségl. Monogr., p. 114. . pisiformis. Fruit globuleux de la grosseur d’un pois. d. Lemani. Fruit ovoïde-arrondi ; pétioles et bractées glabres ; folicles pubescentes sur la nervure. à. hystrix Lem. Bull. philom , 1818, vol. 86, p. 564, non Lindley. R Leman: Boreau FT centr., WI, p 250; Déségl. Monogr., p. 102. £. ventricosa. Fruit subglobuleux; pétioles velus; bractées glabres, glanduleuses sur les bords. R. micrantha var. No 1 Crép. in litt. £. permixta. Fruit ovoïde; bractées velues en dehors, glanduleuses sur les bords. . permixta Déségl. Monogr., p. 107. R. micrantha var. permixta Gren. F1. Juras., 1, p. 252. 1. septicola. Fruit subglobuleux ; bractées pubescentes et glanduleuses = en dehors. R. septicola Déségl. Monogr., p. 109. R. micrantha var. septicola Gren. Fl, Juras., 1, p. 252. R. No 80 Wärtg. exs. Habite au bord des bois et sur les rochers de la région montagneuse, près Malmedy (Libert !), Rochefort ! et dans toute la zone calcaire du midi des Ardennes (Crépin !!, près Namur (Devos !), et sur les rochers de la Meuse ! Arbrisseau bas et touffu Aïiguillons vigoureux, uniformes, comprimés et crochus. Folioles très-petites, ovales, doublement dentées, glabres en dessus, munies de poils et de glandes odorantes en dessous. Fleurs très-petites, roses. Urcéoles ovoïdes. Sépales peu laciniés, courts, glanduleux, réfléchis, puis redressés après la fécondation, à la fin caducs. Fruit petit, ovoide, parfois sphérique, rouge. Ons. — La À. nemorosa de Mie Libert est tout à fait la même forme que la À. micrantha de Smith ; sa description, qui est parfaite, ne laisse aucun doute à cet égard. Mie Libert est la première qui ait signalé les styles glabres dans cette espèce. 17. R. sepium. Aiguillons uniformes, sous-stipulaires ; fo- lioles glabres, en coin à la base; stylés glabres. 2. archetypa. Fruit ovoïde-allongé. R. sepium Thuill. FI. Par., p. 252; Bor. Fl. cenir., W,p. 229; Déségl. ( 288 ) Monogr., p. 105; Lej. F1. Spa, 1, p.252 ; Van Hall FL. Belg. sept., p. 388 ; Crép. Man., éd. 1, p. 52. G. agreslis. Folioles plus étroites ; ne solitaires ; fruit ovoide. R. agrestis Savi FI, Pis., 1, p.475, non Gmel. ; Bor, F1. centr., W, p.229 ; Déségl. Monogr., p. 104. R. sepium var. agrestis Gren F1. Juras., I, p.250. Habite sur les collines arides des environs de Verviers (Lejeune) et de la Famenne, près Han, Ave, Wavreille (Crépin), dans les haies de la Cam- pine, près Westerloo (Devos !) et Hersselt (Van Haesendonck !), près Arn- hem (Van Hall!). Arbrisseau élevé, à rameaux allongés et très-épineux. Aiguillons dilatés à la base, erochus au sommet. Folioles assez petites, allongées, luisantes, en coin à la base, à dents glanduleuses, glabres en dessus, glanduleuses en dessous Fleurs solitaires ou en corymbe, blanchâtres, assez petites. Urcéoles ovoïdes très-allongés. Fruit ovoïde-oblong, rouge. ÿ 5. Caninae DC.! c., p.35; Lindl. Ros., p. 97; Déségl. Monogr.,p 61. Aiguillons crochus. Folioles dépourvues de glandes sessiles entre les nervures. + Styles poilus. T SÉPALES RÉFLÉCHIS, CADUCS; FOLIOLES POILUES EN DESSOUS 18. R. tomentella. Aiguillons des rejetons uniformes, vi- goureux, comprimés; folioles doublement dentées, pu- bescentes. R. tomentella Lem. Bull. philom., 1818, vol. 86, p.564 ; Bor. FI. centr., IL, p. 228 ; Déség. Monogr , p. 71 ; Crép. Man., éd. 2, p.94 B corymbosa Crép. ined. Fleurs très-nombreuses en corymbe om- belliforme ; pédoncules extérieurs poilus. 9- microphylla Crép. ined. Nervures secondaires glanduleuses; pédon- cules lisses ; face inférieure des folioles entièrement velue ; fruit petit, globuleux. R. No 1 Crép. Bull. de la Soc. roy. de Bot., V, p. 26. d. laevis Crép. ined. Nervures secondaires glanduleuses ; pédoncules lisses ; face inférieure des folioles velue sur les nervures; fruit SAUT ovoïde. R. No 2 Crép. L. c. ( 289 ) €.glandulosa Crép. ined. Nervures secondaires glanduleuses; pédon- eules hispides glanduleux; face inférieure des folioles velue sur les nervures ; fruit grand, ovoïde-subglobuleux. KR. No 5 Crép. L. c. 6. eglandulosa Crép. ined. Nervures secondaires sans glandes ; face inférieure des folioles entièrement velue ; fruit petit, arrondi. R. No 4 Crép. L. c. 7. glabrata Crép. ined Nervures secondaires sans glandes ; folioles pubescentes dans leur jeunesse, puis glabres, velues sur les nervures ; pédoncules nus. Me rép. l.c., p: 27. 0. decipiens. Nervures secondaires sans glandes ; folioles poilues sur les nervures ; pédoncules munis d’acicules glanduleux. Habite les taillis et les lieux arides dans les terrains à roche calcaire! La variété corymbosa, dans les environs de Namur (Devos!\, les six autres, dans les environs de Rochefort Crépin). Arbrisseau moyen, à rameaux étalés, chargés d’aiguillons crochus, assez courts, très-forts et très-dilatés à la base. Folioles ovales-arrondies, pubescentes en dessous et ord. glanduleuses sur les nervures. Fleurs moyennes, d’un rose tendre, solitaires ou en corymbe, entourées de larges bractées. Urcéoles arrondis ou ovoïdes, glabres. Sépales pinnatifides, munis sur les bords de glandes pédicellées, réfléchis, puis caduces. Fruit arrondi. O8s. — Dans son beau travail sur cette espèce, M. Crépin a observé avec raison qu'elle était susceptible de produire les principales formes de la R. collina, ce qui prouve manifestement que ces formes ne constituent pas des espèces, mais seulement des variétés. 19. R. collina. Aiguillons uniformes, comprimés; folioles poilues, simplement dentées. R. collina Jacq. Austr , t. 197 (1774). R. dumetorum Thuill. FI. Par., p. 250 (1799). * Pédoncules poilus. a archetypa. Pétiole aiguillonné-glanduleux ; pédoncules hérissés-glan- duleux ; fruit ovale. R. collina Jacq. 1. ce ; Bor. FI, cent., 1, p. 227 ; Déségl. Monogr , p. 89 ; Crép. Man., éd. 2, p. 95. 6. Libertiae. Pétiole aiguillonné-velu ; bractées glanduleuses sur les bords ; pédoncules velus, disposés en ombelle ; urcéoles glabres. R. umbellata Lib. in Lej. FI. Spa, W, p. 515. R BR. — ( 290 ) . collina var. Libertiae Dmrt. Prodr., p.9%. . canina var. 0 Lej.et Court. Comp., W, p 148. 4. Deseglisei. Pétiole tomenteux, incrme ; pédoneules velus, rarement glanduleux. Deseglisei Bor. F1. centr., I, p. 224; Déségl. Monogr., p. 88; Crép. Bull. de la Soc. roy. de Bot. de Belg., V, p. 18. 3. flexuosa. Pétiole pubescent, aiguillonné-glanduleux ; folioles à dents glanduleuses. flexuosa Rau Enum. ros., p. 127; Bor. FI. centr., W, 228; Déséyl. Monogr., p. 97. “* Pédoncules glabres ; folioles pubescentes en dessous. :. sylvestris. Folioles tomenteuses; bractées ovales-cuspidées ; fruit ovale et dos des sépales velus-tomenteux. . sylvestris Rehb. FI. exc., p.620; Wärtg.! Eif., p. 215. €. dumetorum. Pétiole inerme ; folioles poilues des deux côtés ; fruit globuleux et dos des sépales glabres. . dumetorum Bor. FI. centr., WU, p 225; Déségl, Monogr., p. 52; Crép. Mon , éd. 2, p. 95. 1. obtusifolia. Pétiole épineux; folioles poilues des deux côtés; fruit globuleux et dos des sépales glabres. . obtusifolia Desv. Journ. bot., 1, p. 517 ; Gren. et Godr. FI. Fr, 1, p. 557; Déségl. Monogr., p. 81; Crép. Bull., V, p. 19. . leucantha Lois. Not., p. 82; Lej. FL. Spa, W, p. 547. *** Pédoncules glabres ; nervures seules pubescentes. 0. platyphylla. Folioles pubescentes seulement sur les nervures en dessous, à serratures ciliées; ureéoles ovales-globuleux. .platyphylla Rau Enum. ros., p. 82; Bor. Ft. centr., W, p. 225; Déségl. Monogr., p. 85. . opaca Gren. in Schultz Arch., p. 532; Crép, L c., V,21. …. urbica. Folioles pubescentes seulement sur les nervures en dessous ; urcéoles ovoïdes-oblongs. . urbica Lem. Bull. philom., 1818, vol. 86, p. 364 ; Bor. F1. centr., , p. 225 ; Déségl. Monogr., p. 84; Crép. Man., éd. 2, p. 95. Habite le bord des bois et les haies ! Les variétés Deseglisei, à Ville-sur- Haine (Martinis!) et à Rochefort (Crépin), wrbica, à Montignies-sur-Roc (Wesmael!) et Rochefort (Crépin!), platyphyllu, près Coblence (Wirt- gen !}, sylvestris, dans l’Eifel (Wirtgen!). ( ao! ) Arbrisseau louffu, à aiguillons uniformes, comprimés et erochus, ceux des rameaux sous-stipulaires. Folioles poilues du moins sur les nervures, simplement dentées en scie. Fleurs moyennes, d’un rose clair, solitaires ou en corymbe. Urcéoles ovoïdes. Sépales pinnatifides Fruit ovale, rarement globuleux. ŸT SÉPALES RÉFLÉCHIS, CADUCS ; FOLIOLES GLABRES DES DEUX CÔTÉS. 20. R. trachyphylla. Folioles doublement dentées, gla- bres, munies de glandes sur les bords et les nervures. a. archetypa. Pétiole pubescent ; folioles glandul. sur les nervures. R. trachyphylla Rau Enum. ros., p. 124; Bor. FI. centr., I, p. 228: Déségl. Monogr., p. 95 ; Crép. Man., éd. 2, p. 95. 5. campestris. Pétiole aiguillonné et feuilles glabres ; pédoncules, base des urcéoles et sépales hérissés-glanduleux. R. campestris Dmrt. Prodr., p. 95. ; . arvatica. Toutes les nervures et dentelures glanduleuses; pédon- cules, sépales et base des urcéoles glabres. R. arvatica Puget in Baker Rev. Brit. Ros., p. 55. R. canina var. rugosa Crép. in lite. d. Blondaeana. Pétiole glanduleux; folioles glabres; pédoncules glanduleux ; urcéoles glabres. R. Blondaeana Ripart in Déségl. Monogr., p. 95 ; Crép. Bull. de la Soc. roy. de Bot., I, p. 59. Habite les buissons du Luxembourg et des environs de Coblence (Wirt- gen!); les variétés arvatica et Blondaeana, près de Rochefort (Crépin !). Arbrisseau de taille moyenne. Aiïguillons des rameaux sous-stipu- laires et crochus. Folioles rigides, variables de forme, ovales, aiguës ou obtuses, glabres des deux côtés, doublement dentées, à nervures et den- tures glanduleuses. Fleurs solitaires ou peu nombreuses, très-grandes et d’un rose brillant, très-belles, munies de larges bractées. Ureéoles ovoides. Sépales hérissés-glanduleux, pinnatifides. Fruit ovoide. 91. R. canina. Pétiole glabre; folioles glabres, subglandu- leuses sur la côte, à nervures sans glandes. R. canina Lin ! Spec., p. 704. “ Folioles simplement dentées. 4. archetypa. Fruit ovale; sépales et pédoneules lisses ; folioles con- colores, luisantes sur les deux faces. R. R. 7 = : (“292 ) . nitens Desv. in Mérat. F1. Par., éd. 1, p.192; Lej. F1 Spa, W, p. 547. 8. glaucescens. La même à folioles glauques, . glaucescens Desv in Mérat FI. Per., éd. 1, p. 192 (1812; Lej. F1. Spa, IL, p. 515 (non Besser, 1822). 4. multiflora. Fruit ovale-oblong ; sépales et pédoneules lisses; fleurs en ombelle. . multiflora Wäértg. in lite. d hispida. Fruit ovale et pédoncules hispides. : . hispida Desv. Journ. bot., 1815, p. 114. . canina var. hispida Lej. et Court. Comp., W, p. 146. c. malmundariensis. Fruit ovale et pédoncules glabres ; sépales glan- duleux. . malmundariensis Lej. FI. Spa, 1, p. 251 et II, p. 514, non Déségl. Monogr., p. 67 (cui foliola duplicalo-dentata). . canina var. glandulosa Lej. et Court. Comp., W, p 147. £. andegavensis. Pétiole, urcéoles et sépales glanduleux ; pédoncules hérissés. . andegavensis Bast. FI. Maine, p. 189; Bor. FÙ centr., WA, p. 225; Déségl. Monogr., p. 75; Crép. Man , éd. 2, p 95. ambigua Lej. Rev., p. 98, non Desv. 1. sphaerica. Fruit sphérique atténué à la base et pédoncules glabres. . sphaerica Gren. FI. Juras., 1, p.241 ; Bor. FI. centr., W, p. 222; Déségl. Monogr., p. 64; Crép. Man., éd. 2, p. 95. canina var. globosa Lej. et Court. Comp., IX, p. 147. ** Folioles doublement dentées. 0. dumalis. Stipules dilatées et folioles dentées-glanduleuses, con- colores, luisantes ; bractées larges; pétiole et pédoneules glabres. . dumalis Bechst. Forstb.,p. 241 ; Trott. Monogr. Ros., IL, p.24; Bor. FI. centr., I, p.225; Déségl. Monogr., p. 7i ; Crép. Man., éd. 2, p. 95. . Stipularis Mérat. FI. Par., éd. 1, p. 192. …. glaucophylla. La même à feuilles glauques. . glauca Lois. Not., p. 80; Lej. Rev., p. 99, non Villars. . canina var. glauca Lej. et Court. Comp., NX, p. 167. . canina var. glaucophylla Wänch in Baker Herb. Ros., n° 14. 2, purpureifolia. La même à jeunes rameaux purpurins. ( 295 ) R. malmundariensis Bor. FI. centr., II, p. 222; Déségl. Monogr., p. 67, non Lej. À. psilophylla. Pétiole velu-glanduleux ; folioles glabres ; pédoncules glanduleux-hispides. R. psilophylla Rau Enum. ros., p. 101; Trait. Monogr. Ros., II, p. 27 ; Bor. F1. centr., I, 226; Déségl. Monogr., p. 79 ; Crép. Bull. de la Soc. roy. AE 59. u. sylvatica. Sépales pinnatifides; folioles glanduleuses, à dentelures ouvertes ; pédoncules glabres; aiguillons décurrents. R. canina var. sylvatica Wirtg. Prodr., p. 66; Herb., n° 467. v. globularis. Fruit globuleux, glabre. R. globularis Franchet in Bor. FI. centr., I, p. 221; Déségl. Monogr., p. 64; Crép. Man., éd. 2, p. 95. t. biserrata. Pétiole glanduleux, aiguillonné, poilu; folioles glandu- leuses sur la nervure médiane et les dentelures ; pédoncules et urcéoles glabres. “A biserrata Mérat F1. Par., éd, 1, p. 190; Bor.. FI. cent., IL, p. 224; Déségl. Monogr., p. 68. Habite les haies et les bois ! Les variétés andegavensis, près Verviers (Lej.) et Ave (Crépin !), sphaerica, près Masnuy (Martinis !), glaucophylla, à Ville- sur-Haine (Martinis !), biserrata, vers Masnuy et Casteau (Martinis), syl- vatica, près Coblence (Wirtgen !), globularis, près Rochefort (Crépin !). Arbrisseau droit, élevé, à rameaux allongés. Aiguillons robustes, com- primés et dilatés à la base, crochus au sommet. Folioles glabres, simple- ment ou doublement dentées, vertes, parfois glaucescentes, rigides. Fleurs roses ou blanchâtres. Urcéoles ovales-oblongs. Sépales pinnatifides, réfléchis, articulés, caducs à la maturité. Fruit ovoïde ou globuleux. Os. — MM. Boreau et Déséglise ont fait erreur en rapportant la R. malmundariensis de Lejeune à une plante dont les folioles sont dou- blement dentées. Celui-ci, complétant sa description dans le supplément de la Flore des environs de Spa (IL, p. 314), dit au contraire en termes précis que sa R. malmundariensis a les feuilles simplement dentées. TT SÉPALES PERSISTANTS DRESSÉS OU DRESSÉS-ÉTALÉS, 22. R. coriifolia. Pétiole et folioles velus; pédoncules et fruit glabres; sépales velus, étalés-dressés et pen sur le fruit. 29 ( 294 ) «. archetypa. Pétiole muni d’aiguillons ; fruit globuleux. R. corüifolia Fries Nov. suec.,ed. 1, p. 33(1814); Crép.! Man., éd. 2, p. 95. R. solstitialis Gren. FI. Juras., I, p. 257; Crép. Bull. de la Soc. roy. de Bot., V, p. 19, non Besser. G. frutetorum. Pétiole glanduleux, inerme. R. frutetorum Besser Cat. hort. Crem., Suppl., UL, p. 20 ; Enum. Volh., p. 18 ; Bor. FI. centr., Il, p. 225. R. coriifolia Déségl. Monogr., p. 86, non Fries. R. collina Lej. Rev., p. 98; Lej. et Court. Comp., IX, p. 142. ITabite, dans la région Ardennaise, les broussailles du Luxembourg, à Redu (Crépin !) et près Malmedy (Lej. et Court.). Arbrisseau à rameaux courts, touffus. Aiguillons durs, crochus, uni- formes. Folioles coriaces, pubescentes en dessus, velues en déssous , simplement dentées. Fleurs roses, portées sur des pédoncules très-courts, solitaires ou peu nombreuses. Urcéoles globuleux. Sépales pinnatifides, appendiculés, étalés-dressés et persistants sur le fruit gros et arrondi. Ogs. — Besser, si facile pour la création des espèces de Roses, reconnaît lui-même, à la page 60 de son Énumération des plantes de la Podolie et de la Volhynie, que sa R. solstitialis n’est qu’une variété de la R. collina de Jacquin. Cette forme ne peut donc être la R. cortifolia de Fries, comme l’a cru M. Grenier. 25. R. Crepiniana. Rameaux, feuilles, pédoncules, sépales et urcéoles glabres et dépourvus de glandes; fruit ovale, nu; sépales feuillés au sommet, dressés et persistants sur le fruit. R. forme étrange Crép. Not., IT, p. 37. R. Crepiniana Déségl. in Baker Rev. Brit. Ros., p. 28; Classif. of Roses, p. 14. Habite les collines rocailleuses à Han-sur-Lesse, province de Namur (Crépin!); nous l’avons recueillie à la Montagne-au-Buis, près Mariem- bourg parmi les Roses Pimprenelles. Elle a été trouvée aussi en Angle- terre. Cette curieuse espèce forme des buissons bas et touffus. Tiges munies d’aiguillons crochus. Rejetons. et jeunes feuilles teintés de rouge, ainsi que les stipules. Rameaux munis au bas de trois écailles rapprochées. Pétioles munis d’aiguillons et de quelques acicules glanduleux, d’ailleurs ( 295 ) glabres. Folioles ovales, pointues, simplement dentées, munies de quel- ques glandes stipitées sur la nervure, entièrement glabres. Bractées sub- scarieuses, petites, glabres. Pédoncules, ovaires et sépale glabres. Fleurs solitaires, de forme et couleur de la Rose Pimprenelle. Fruit ovale, noirâtre, couronné par les sépales inarticulés et non desséchés, dressés- étalés. ++ Styles glabres. 24. R. glaberrima. Aiguillons erochus ; pétiole glanduleux et folioles glabres; urcéoles ovales et pédoncules nus; sépales à l’extérieur et styles glabres. R. glaberrima Dmtr. Prodr. FI. Belg., p. 94. Habite sur les rochers calcaires et au bord des bois près Tournay. Arbrisseau de 5 à 6 pieds de hauteur, du port d’une Rose canine délicate, à souche traçante. Aiguillons crochus et distants. Rameaux luisants, pourvus d’une moelle abondante et s’écrasant sous la pression des doigts. Feuilles vertes des deux côtés, luisantes par dessus. Stipules glabres, bordées de glandes stipitées. Pétioles glabres, aiguillonnés par dessous et munis de quelques glandes pédicellées surtout à la ligne supérieure et entre l’attache des folioles. Folioles courtement pétiolées, glabres, doublement dentées et munies d’une glande rouge au sommet de chaque denticule.Bractées ovales- lancéolées,cuspidées, glabres, bordées de glandes stipitées.Pédoncules lisses. Urcéoles ovales, lisses, luisants. Sépales glabres et luisants, bipinnatifides, tatin ns débles à té dt RO US S * portant une glande rouge au sommet des petites déchirures, réfléchis, puis caducs. Fleurs en s’épanouissant d’un blanc sale, avec le tiers inférieur des pétales d’un jaune jonquille qui va en s’affaiblissant vers le haut. Dans cet état, elles répandent une forte odeur musquée très-agréable rappelant celle de la À. moschata. Après son complet épanouissement, la corolle devient complétement blanche, inodore et tout à fait semblable à celle de la R. arvensis. Fruit ovale, rouge. at dd ANR le, Zn = <, à | des. - Oss. — Cette remarquable espèce est exactement intermédiaire entre les Roses Canines et les Synstylées. Par ses tiges vertes, ses aiguillons rares et espacés, ses feuilles lisses et ses fleurs blanches, elle rappelle les Synstylées ; mais la forme de ses styles et de ses aiguillons la fait ressem- bler aux Églantiers. Elle se distingue facilement de ceux-ci par la glabréité de ses styles et est, aux Roses canines, ce que la R. micrantha est aux Rubigineuses, passant des Canines aux Synstylées par l'intermédiaire de la R. Crepiniana. À étalon d'a ite al 9 dat “ti à dr dé de) de re at D ( 296 ) Sous-genre V. — Srycornonox Dmrt. Hulth., p. 11; Prodr., p. 94. Nectaire épais, diseiforme, glabre à la gorge, inséré au sommet de l’urcéole et perforé pour donner passage aux styles. Styles soudés en colonne saillante. 25. R. stylosa. Tiges dressées; pétiole tomenteux-aiguil- lonné; sépales pinnatifides; styles en colonne glabre. R. stylosa Ser. in DC. Prodr., 1, p. 599. R. systyla Lindl. Ros. Monogr., p. 111. «. urchetypa. Folioles velues en dessous sur toute leur surface. R. stylosa Desv. Journ. bot., vol. 2, p. 317! (1809); Bor. FI. centr., Il, p.215; Déségl. Monogr., p. 24; Lej.et Court. Comp., IX, p. 149; Tin. F1. Luæ., p. 250; Lühr El. v. Tr., p. 85. R. collina Sm. Engl. Bot., t. 1895, non Jacq. B. leucochroa. Folioles velues seulement sur les nervures. R. leucochroa Desv. 1. c., p. 516; Bor. F1. centr., 11, p. 215 ; Déségl. Monogr., p. 25. R. stylosa var. leucochroa Ser. in DC. Prodr., II, p. 599 ; Lej. et Court. Comp., I, p. 149. R, brevistyla DC. F1, Fr., V, p. 557. Habite le long des bois dans le Luxembourg (Tinant). — Espèce à rechercher ; douteuse pour la Belgique proprement dite. Elle est répandue en Angleterre. ; Tiges droites, à rameaux grêles, allongés. Aiguillons inégaux et un peu crochus. Feuilles à pétiole tomenteux. Folioles aiguëment dentées, pubes- centes en dessous. Fleurs blanches, ordinairement solitaires ou peu nombreuses. Sépales pinnatifides. Styles glabres, réunis en colonne terminée en massue. Fruit ovoïde. 26. R. arvensis. Tiges et rameaux vimineux; sépales sub- entiers, courts; styles en colonne égalant les étamines. R. arvensis Huds. F1. Angl., p. 192 (1762); Lin. Mant., p. 245 (1767). a. archetypa. Fruit globuleux et pédoncules glabres; fleurs en cyme. R. arvensis Huds. 1. c.; Lin. L. c.; Déségl. Monogr., p. 21. BG. repens. Fruit ovale ; pédoncules subsolitaires. R. R. R. ( 297 ) . repens Scop. Carn., I, p. 555; Gmel. FI. Bad., II, p. 408; Déségl. Monogr., p. 22. . ovata Lej. FI. Spa, IL, p. 512. 7. bibracteata. Fleurs en corymbe; pédoncules à deux ou trois bractées. . bibracteata Bast. in DC. FI. Fr., NV, p. 557; Bor. Fl. centr., NH, p. 214; Déségl. Monogr., p. 18; Bellynck FI. Namur, p. 86. arvensis var bibracteata Ser. in DC. Prodr., Il, p. 597. arvensis var. umbellata Godet F1. Jura, p. 217. d. hispida. Pédoncules et urcéoles hispides. arvensis var. hispida Leÿj. et Court. Comp. II, p. 148. Habite les bois et au bord des champs humides! La variété bibracteata, dans les Ardennes!, la variété hispida, dans les environs de Theux (Lej. et Court.). Arbrisseau tortueu x, à rejetons grêles, vimineux, souvent rampants et très-allongés. Aiguillons épars, crochus, inégaux. Folioles glabres, glau- cescentes en dessous, largement dentées en scie. Fleurs solitaires ou par- fois nombreuses et réunies en corymbe terminal, blanches et de grandeur moyenne. Sépales courts, presqu’entiers. Styles glabres, réunis en colonne allongée. Fruit ovale ou ovale-globuleux, rouge. OPUSCULES DE BOTANIQUE ET D'HISTOIRE NATURELLE; PAR B. DU MORTIER, Président de la Société royale de Botanique de Belgique. — pe FASCICULE X. 4. MONOGRAPHIE DU GENRE PULMONARIA. 2, NOTE SUR LE STAMINODE DES SCROPHULAIRES AQUATIQUES INDIGÈNES, 3. ÉTUDE AGROSTOGRAPHIQUE SUR LE GENRE MiCHELARIA ET LA CLASSI- FICATION DES GRAMINÉES. AOÛT 1868. Extrait du Bulletin de la Société royale de Botanique de Bel | tome VII N1 L-S LR MONOGRAPHIE DU GENRE PULMONARIA. Il est un genre de plantes qui, dès les premiers jours du printemps, nous rappelle le réveil de la nature et que tous les botanistes aiment avec délices. Ses belles feuilles souvent maculées, ses fleurs charmartes, d’abord roses, puis passant au bleu, en font l'ornement de nos bois et lembellissement de nos parterres, car les Pulmonaires sont à la fois des plantes ornementales et de botanique. Originaires des climats tempérés d'Europe, fuyant et les climats chauds et les climats froids, les Pulmonaires sont chez elles quand elles sont chez nous. Nous les cultivons dans nos jardins, nous les récoltons dans nos bois et toujours nous les voyons avec un nouveau plaisir. Cepen- dant il est peu de genres de plantes d'Europe parmi lesquelles il règne autant de confusion et d'obseurité. Le but que nous nous sommes lei proposé est d'étudier ce genre si diflicile et qui réclame un travail sérieux. Nous avons été aidé dans cette étude par nos savants con- frères MM. Boreau, Jordan et Decaisne, à qui nous adressons ici l'expression de notre reconnaissance pour les échantillons précieux dont ils ont bien voulu nous gratifier. Les Pulmonaires sont des plantes vivaces appartenant à la flore d'Europe. Leurs souches émettent chaque année, au premier printemps, des rejetons souterrains plus ou moins allongés, suivant la nature du sol qu'elles habitent. Ces rejetons partent du côté de la base de la ( 500 ) tige florifère ; ils sont stériles la première année et four- nissent les feuilles radicales. Au printemps suivant, ce sont eux qui produisent la tige florale. Plusieurs auteurs ont cru trouver un caractère dans la longueur de ces rejetons ou rhizomes; mais la culture nous a démontré que ce caractère est sans valeur et que telle espèce qui fournit des rhizomes longuement rempants dans le sol tourbeux des bois, devient presque cespiteuse quand elle est plantée en terre forte. Avant de passer à la description des espèces, nous donnerons l'exposé historique du genre Pulmonaria. Il est entendu que nous circonserivons ce genre dans les limites que lui a assignées Tournefort et que nous en écartons les espèces à feuilles glabres, dont Roth a formé son genre Mertensia, qui est notre Casselia. Ç 1. Exposé historique. Dodoens et Matthiole n’ont connu qu’une seule espèce de Pulmonaires, celle officinale dont les feuilles maculées offrent un aspect si remarquable. De Lobel, dans son Cruydboeck, édité en 1581, en ajouta une seconde à feuilles lancéolées et également maculées, qu'il désigna sous le nom de Pulmonaria foliis Echii. H la tenait de Jacques Plateau, savant botaniste de Tournay qui lui- même l'avait reçue de Bologne. Plantin reproduisit ces deux figures lorsqu'il publia ses Jcones Plantarum , ouvrage faussement attribué à de Lobel. C'est Clusius (Charles de l'Escluse) qui le premier porta son attention sur ce beau genre de plantes, dont il décrivit monographi- quement les espèces. Après avoir publié, dans son ouvrage sur les plantes rares de la Pannonie, les espèces décou- LS 41 d'tntfe hr: RREE ( 301 ) vertes par lui en Hongrie, il décrivit le genre entier dans son Histoire des plantes rares, éditée en 1601, et y pré- _senta cinq espèces distinctes, savoir : 4. Pulmonaria vulgaris maculoso folio. La figure est 2. 3. 4. J. empruntée à Dodoens. — C'est la P. officinalis L. Pulmonaria folio non maculoso. I l'a observée à Vienne, en Germanie et spécialement à Francfort où elle est fréquente. — C’est notre P.obscura, parfaite- ment distinguée et décrite. Pulmonaria angustifolia coeruleo flore. (Sur la plan- che : Pulmonaria TIT austriaca). Observée en Hon- grie et en Autriche. La figure est propre à élus — C'est la P. azurea de Besser. Pulmonaria rubro flore. Elle est, dit-il, voisine de la précédente, mais sa tige est plus épaisse et plus haute, ses feuilles sont plus larges, ses fleurs ne sont pas bleues, mais d’un beau rouge. Elle provient de la Hongrie. Cette espèce, non figurée par Clusius, est manifestement la P. mollis. Pulmonaria rubente coeruleo flore. (Sur la planche : Pulnonaria V pannonica). Elle est, dit-il, voisine de la précédente, pour la forme et la grandeur, mais ses fleurs, d’abord rouges comme celle-ci, devien- nent, en finissant, bleues comme la troisième. La figure qui la représente est la mème que la P. foliis Echii de Lobel, à qui elle est empruntée. Ces em- prunts sont fréquents chez les botanistes belges, car, tous leurs ouvrages étant édités par Plan- tin, ce célèbre éditeur utilisait ses polytypages d'un ouvrage à l’autre. La plante ici figurée a les feuilles maculées, caractère dont Clusius ne fait pas mention. ( 302 ) Vers la même époque, Tabernaemontanus, dans son Kreuterbuch, édité en 1615 par C. Bauhin, donne (2° par- tie, page 274) trois espèces de Pulmonaires représentées par quatre figures, savoir : Pulmonaria I angustifolia. Pulmonaria If maculosa mas. Pulmonaria Plini foe- mina III. — C'est la P. affinis de M. Jordan. Pulmonaria IV Plinit angustifolia. La monographie des Pulmonaires avait done ses bases posées lorsque Gaspar Bauhin vint y faire régner la con- fusion en réunissant maladroitement leurs espèces. Il fut suivi par Ray; mais en 1691, Plukenet, dans sa Phy- tographie, t. 227, f. 4, donne la figure d'une espèce nouvelle sous le nom de Symphytum maculosum s. Pul- monaria maxima foliis quasi saccharo incrustatis, qui est la P. saccharata de Miller. De son côté, en 1697, Boccone, dans son Museo di Piante rare, ajoute, aux figures ci-dessus indiquées, celle de la Pulmonaire à feuilles non maculées de Clusius, qu'il décrit, p. 155, sous-le nom de P. viridi subro- tundo non maculoso folio, et dont il donne les feuilles radicales à la planche 95. En 1699, parut l'Histoire des plantes de Morison, qui reproduisit les trois dessins des Dodoens, Lobel et Clusius, ainsi que celui de Plukenet, à la planche 29 de la 2° section, savoir : : | Fig. 8. Symphytum maculosum sive Pulmonaria macu- losa latifolia. — C'est l'espèce oflicinale. 9. Symphytum maculosum sive Pulmonaria bata- vica Maxima, maculis majoribus. — C'est la P. saccharata, alors cultivée en Hollande et que : Morison avait rapportée de Gueldre. du lon", dt) àE de toit. Merde à daté ( 505 ) Fig. 10. Pulmonaria angustifolia rubente coeruleo flore. — C'est la cinquième espèce de Clusius. 5. Pulmonaria angustifolia coerulea. — C'est la troisième espèce de Clusius. On doit à Tournefort la définition exacte du genre Pulmonaria, qu'il a parfaitement caractérisé par son calice accrescent après la fleuraison, ce qui en exclut les espèces à calice pentaphylle, que Linné y a depuis mal à propos réunies. Le progrès de la science a ramené ce groupe aux limites tracées par lillustre fondateur des genres des plantes. Tournefort indique douze espèces de Pulmo- paires, mais comme il n'en donne aucune définition, et que plusieurs d’entre elles ne sont que des variétés ou des doubles-emplois, il n'est pas possible de le suivre. Notons cependant sa P. alpina foliis mollibus subrotun- dis, flore coeruleo, dont nous aurons à parler quand nous arriverons à Miller. 1702. — Dans sa Phylographia curiosa, Abraham Munting publie, planche 252, une figure remarquable- ment belle de la P. saccharata, qu'il désigne sous le nom de P. maculosa maxima. La synonymie qu'il en donne est erronée pour la plupart des auteurs qu'il indique. 1757. — Nous arrivons à Linné, dont le premier ouvrage spécifique est l'Hortus Cliffortianus. I y établit les deux espèces de Pulmonaires qu'on retrouve ensuite dans ses ouvrages. Il importe donc de voir quelles sont les plantes types de ces deux espèces, en analysant ce qu'il en dit dans ce premier ouvrage. En voiei lin- dieation : 1. Pulmonaria foliis radicalibus ovato-cordatis. P. vulgaris maculoso folio. Clus. Hist., 2, 169. «, P. vulgaris latifolia flore albo. Tourn. Inst., 156, (504) P. folio non maculoso. Clus. Hist., 2, 169. . P. alpina foliis mollibus subrotundis, flore coeru- leo. Tourn. Inst., 156. P. batavica maxima, foliis longioribus maculis ma- joribus conspersis. Moris. Hist., 5, 444, S. IF. 4223; F0: Crescit in Suecià, Hungarià, Italià, etc. 2. Pulmonaria foliis radicalibus lanceolatis. P. foliis Echii. Lob. Ic., 586. P. V pannonica Clus. Hist., 2, 170. P. angustifolia rubente coeruleo flore. Moris. Hist., 9, 444, SIT, €:29, f: 10: 2. Pulmonaria foliis Echii flore albo. Tourn. Inst.,- 156. Creseit in Pannonia. Inquirendum sit num haec a loco diversa evaserit vel a naturà distineta sit species. On voit par ce texte : 1° que le type originel de la pre- mière espèce est la Pulmonaire officinale à feuilles macu- lées, laquelle a donné son nom au genre; 2° que Linné y réunissait comme variété la Pulmonaire à feuilles en cœur non maculées, qui est notre Pulmonaria obscura; 5° qu'il y réunissait aussi comme variété en les confon- dant ensemble les P. alpina et saccharata de Miller; 4° qu'il n'avait pas des idées bien nettes sur la P. angus- tifolia. 1755. — Dans la première édition de ses Species plan- tarum, publiée en 1755 et où les noms spécifiques sont introduits, Linné conserve les deux espèces établies par lui dans l'Hortus Cliffortianus, et il donne à ces deux espèces les noms d'officinalis et d'angustifolia; mais il retran che de la première la variété 7, mal à propos intro- < TD - Mitritot mie né ( 305 ) duite dans sa première publication et fixe les deux espèces comme suit : 1. P. angustifolia, foliis radicalibus lanceolatis Hort. Cliff., 44; Royen Lugdb., 40% ; Dalib. Paris, 60. P. foliis radicalibus ovato-lanceolatis inferins decur- rentibus. Bühm. Lips., 14. P. V pannonica. Clus. Hist., 2, 170. Hab. in Pannonià, Helvetià, Suecià. 2. P. officinalis, folits radicalibus ovato-cordatis scabris. Hort. Cliff., 44, etc. Symphytum maculosum latifolium. Bauh. Pin., 259. B. P. vulgaris latifolia flore albo. Tourn. Inst., 259. 7. P. non maculoso folio. Clus. Hist., 2, 168. Hab. in Europae nemoribus. En donnant des noms spécifiques a ses deux espèces, Linné a donc conservé sa distribution primitive. Pour lui, toute espèce de Pulmonaires a feuilles étroites appar- tient à l'angustifolia, toute espèce à feuilles ovales-cor- dées, à l'officinalis ; mais, dans celle-ci, il conserve pour type spécifique la forme à feuilles maculées, dont il dis- tingue comme variété la forme à feuilles non maculées. Quant à sa P. angustifolia, 11 y rapporte la plante de Suède qui est le P. azurea de Besser, la plante de Dalibard qui en est distincte, et celle de Bôhmer qui parait être la P. mollis. Notons qu'ici ces espèces ne sont pas distinguées comme variétés, ainsi qu'il Île fait pour l'ofJicinalis, mais qu'elles sont confondues en une seule, en sorte qu'il est impossible d'en déterminer le type dans cet ouvrage. C’est de là que provient originairement la confusion qui règne chez tous les auteurs au sujet des Pulmenaires à feuilles atténuées aux deux extrémités. 1755. — Continuons à suivre la marche de Linné dans ( 306 ) les espèces du beau genre qui nous occupe et ouvrons maintenant la Flora Suecica. Dans la seconde édition de cet ouvrage, publiée en 1755, c'est-à-dire deux ans après les Species plantarum, on trouve la description de ses deux espèces. Jei sa P. officinalis se borne à la variété immaculée, attendu que celle maculée ne eroit pas en Suède et que pour lui les deux formes ne font qu'une seule espèce. Mais il maintient comme type la forme maculée en, disant que la plante de Suède, bien que dépourvue de taches, convient comme espèce et comme vertus à la Pulmonaire maculée, c'est-à-dire au type, confirmant ainsi l'ordonnance de la première édition de ses Species plantarum, ordonnance d’ailleurs conservée dans la seconde édition de ce dernier ouvrage. Quant à la P. angustifolia, Linné définit enfin cette espèce dans la seconde édition de sa Flora Sue- cica, en disant que ses feuilles radicales sont étroites et lancéolées : Folia radicalia angusta et lanceolata, écartant par cette indication les formes de Dalibard et de Büôhmer, dont il rejette les citations. L'espèce amsi définie appartient incontestablement à la P. azurea de Besser, la seule à feuilles étroites qui croisse en Suède. Nous avons tenu à entrer dans ces détails, afin de préciser ce que sont en réalité les deux espèces de Linné et à quelles plantes doivent être attribués les noms spéeifi- ques donnés par lui, cette attribution étant la base première de notre monographie. 1768. — Déjà à l'époque de Linné, Miller, étudiant les Pulmonaires cultivées dans les jardins d'Angleterre, avait reconnu que lillustre Suédois avait fait dans ce genre des espèces collectives et il en avait séparé les deux espèces que nous allons exposer. carter lètt TRE ( 507 ) 1. P. alpina, folits eaulinis ovatis, glabris, floribus patu- lis, segmentis obtusiuseulis. P. alpina, foliis mollibus subrotundis, flore coeruleo Tourn. Inst., 156. « Cette espèce, qui est originaire des Alpes, à, dit- il une racine fibreuse et annuelle (sic). Ses feuilles sont lue ges, unies, tachetées en dessus. Ses tiges s'élèvent à neuf pouces de hauteur et sont garnies de feuilles ovales dont la base est jointe aux tiges. Les fleurs naissent en petits paquets sur le haut de la tige; elles sont de couleur pourpre et plus ouvertes que celles de l'espèce com- mune. » 2. P. saccharata, foliis lanceolatis basi semiamplexicau- libus, calycibus abbreviatis. P. maxima, folis quasi saccharo incrustatis Pluk. Almag., 559. Nous ne connaissons aucune plante à laquelle puisse se rapporter la P. alpina de Miller, puisque celle-ci est une plante annuelle et que toutes les espèces connues sont vivaces; aussi tous les auteurs l'ont-ils délaissée. Quant à la P. saccharata, le synonyme de Plukenet ne peut offrir aueun doute, et cette belle espèce ainsi reconnue à été admise par tous les botanistes, depuis qu'elle a été reprise par Lehmann. 1809. — Nous voici au siècle actuel et avec lui l'étude du genre Pulmonaire commence dans les espèces confondues par Linné sous le nom de P. angustifolia. D'abord c'est Besser qui, dans ses Primitiae Florae Galiciae austriacae, crée sa P. azurea. Sa descrip- tion ayant primitivement été faite sur un unique exem- plaire, il la revit dans son Enumeratio plantarum Volhiniae, où il faut en rechercher les véritables carac- 24 ( 108 ) tères. Voici sa diagnose : P. azurea, foliis strigoso-hir- sutis, radicalibus elongato-lanceolatis, acuminatis, in petio- lis attenuatis, caulinis subdecurrentibus, corollae limbo campanulato. | Notre savant ami M. Fries a prouvé depuis que cette espèce est la P. angustifolia de Linné dans sa Flora Suecica. 1811. — Dans le 1% volume de sa Flore des environs de Spa, Lejeune crée une nouvelle espèce parfaitement définie par ses feuilles caulinaires légèrement décur- rentes et qu'il nomma P. montana. Nous aurons à y revenir, Mais nous ne concevons pas comment cette excellente espèce, de la valeur de laquelle nous avons pu nous assurer par la culture et qui a le droit de priorité sur toutes les suivantes, a pu être ensuite réunie par son auteur à la P. angustifoliu. Voici au surplus Îla description donnée par la Flore des environs de Spa « P. montana N. Feuilles radicales ovales, oblongues-lan- céolées, très-velues : celles de la tige lancéolées, sessiles, légèrement décurrentes. » 1812. — Le supplément de la Flore de Muaine- et-Loire présente deux nouvelles Pulmonaires créées par Bastard et que notre savant ami M. Boreau a relevées dans sa Flore du centre de la France. M. Boreau, aussi savant que bienveillant, a eu l’obligeance de nous les communiquer en y ajoutant les descriptions de Bastard, ce qui nous permet de faire connaitre celles-ci d'après l'ouvrage précité, page 44. 1. Pulmonaria officinalis ? « b. P. ovalis. — Dans cette variété ou espèce, les « feuilles sont ovales, maculées et plus douces au « toucher que dans la P. ofjicinalis ordinaire : 1 1 PE vi | ( 309 ) (P. afjinis Jord.! ex Boreau). Le tube du calice « est presque moitié plus long que celui de cette « espèce, ses dents sont assez courtes. Ma P. ova- « lis vient dans les terrains argileux de la com- « mune de Belle-Fontaine près de Beaupréau, où « je l'ai trouvée l'année dernière (1811). Elle fleurit « en Mal. » 2. Pulmonaria angustifolia ? « b. P. longifolia. — Les feuilles de cette variété « ont quelquefois plus de deux pieds de longueur ; « elles sont maculées et plus rudes au toucher que « celles de la P. angustifolia ; elle fleurit un mois « plus tard que cette dernière plante, les lobes de « son calice sont plus longs que les tubes de la « corolle. Serait-ce une espèce distincte? — Je « l'ai découverte d'abord à St-Jean-des-Marais, « puis à Sceaux et à Saumur. 1812. — Dans la première édition de sa Flore des environs de Paris, Mérat fait deux espèces des Pul- monaires de cette contrée, savoir : P. vulgaris Mérat, pour la plante du bois de Boulogne, et P. angustifolia, pour celle de St-Germain. Remarquons que, dans la seconde édition, Mérat réunit cette seconde espèce à la première. 1815. — Cette année fournit encore deux nouvelles espèces de Pulmonaires. D'abord De Candolle ayant reeu de Belgique une espèce qu'il croit nouvelle, la décrit, dans son Catalogus horti Monspelliensis, sous le nom de P. grandiflora. Lejeune, qui l'avait découverte dans les environs de Spa, la décrit aussi la même année. M. L. Reichenbach a rapporté à tort cette plante à la P. officinalis ; elle appartient certainement à la P. sac- À (310) charata Mill., comme De Candolle le reconnait lui-même dans son Prodromus. | 1815. — Un autre catalogue de Jardin botanique fournit cette année une espèce nouvelle; Hornemann, dans son Hortus regius botanicus Havniensis décrit pour la première fois la P. mollis, qu'il attribue à Waulfen et non à Wolf sous le nom duquel elle à été décrite depuis. Cette description initiale étant inconnue et- l'initiative de l’espèce ayant été faussement attribuée au supplément de la Flore de Heller postérieur de deux ans à l'ouvrage d'Hornemann qui est d’ailleurs peu connu, nous croyons utile de reproduire le texte de l'Hortus Havniensis, I; 179. P. mollis, foliis ovato-lanceolatis acuminatis pubescenti- tomentosis decurrentibus, radicalibus petiolatis, caly- cibus tubo longioribus. Hab. in Austrià ; intr. 1811. Missa sub nomine P. mol- lis Wulfen. | Remarquons d’abord que dans cette descriptio princeps la P. mollis est attribuée en 1811 à Wulfen et non à Wolf, comme on l'indiquera plus tard. Rômer et Schul- tes, en 1819, Link, en 1821 et Sprengel, en 1895, attri- buent aussi l'espèce à Wulfen, tandis que Heller, en 1815, Lehmann et Schrank, en 1818, Mertens et Koch, en 1826, l’attribuent à Wolf; De Candolle, en 1815, à Schrader. Ajoutons que dans cette description les feuilles cauli- naires sont indiquées comme décurrentes, caractère qui rapporterait l'espèce à la P. montana de Lejeune, à la- quelle reviendrait le droit de priorité. Ce caractère est confirmé par Rômer et Schultes, ainsi que par Mertens et Koch. Or il est très-digne de remarque que tous les (511) auteurs allemands qui ont suivi Schrank, Lehmann, Roth, Sprengel, Reichenbach, Dietrich, Bluff, Nees von Esenbeck et Schaur, donnent pour caractère à la P. mol- lis de Wolf d’avoir les feuilles semi-amplexicaules. Il y a donc iei une double ambiguïté. Wulfen et Wolf auraient-ils chacun désigné une espèce différente sous le nom de P. mollis? ou bien ces deux espèces, l’une à feuilles caulinaires décurrentes, l'autre à feuilles ample- xicaules, auraient-elles été confondues? Ce dernier cas est très-possible, car ces deux espèces, entièrement dis- semblables à l'époque de la fleuraison, sont tellement voisines par leurs feuilles estivales, que l'été il est très-difficile de les distinguer. Nous verrons plus loin que. la P. montana fleurit un mois avant l’autre, que ses fleurs sont beaucoup plus petites et sans beauté, tandis que l’autre P. mollis de Schrank, qui fleurit un mois plus tard, est une plante robuste, à fleurs beaucoup plus grandes et d’un grand éclat. L'espèce présente donc une double difliculté. 1814. — Après la France, l'Allemagne arrive avec l'indication de nouvelles espèces de Pulmonaires et ce sont les catalogues de graines de 1814 qui nous fournis- sent les premières indications. Mais ces noms, insérés dans des listes de graines, sont sans description et ne peuvent par conséquent donner droit de priorité, eon- formément à l'art. 45 des lois de nomenclature. La vérité historique nous ordonne cependant de f4ire connaitre que Rômer et Schultes, en 1818, dans le quatrième volume de leur Systema Vegetabilium, page 57, posent les questions suivantes : Quid Pulmonaria daurica Besser Cat. H. Crement., suppl., 1814? ( 512 ) Quid Pulmonaria oblongata Schrad. Cat. H. Gott., 1814? Quid Pulmonaria tuberosa Schrank Cat. H. Monac., 1814? 1816. — Dans sa Flore de Transylvanie, Baum- garten décrit une nouvelle espèce de Pulmonaires sous le nom de, P. Clusii, à laquelle il rapporte la Pulmo- naria IIT austriaca de Clusius. Cette plante étant la même que la P. azurea de Besser, nous ne nous y arré- terons pas. 1818. — Nous devons mentionner la belle et savante monographie des Aspérifoliées par Lehmann, publiée en 1818. Ce savant y décrit quatre espèces de Pulmo- naires, les P. azurea, angustifolia, mollis et officinalis. Il indique en outre, comme devant être étudiées, les P. saccharata, grandiflora et lanceolata. Lehmann, dans ce beau travail, n’a pas eu connaissance des espèces créées en Belgique et en France, car il n’en fait nulle mention. Il en est de même de Schrank dont nous allons parler. | 1818. — C'est ici que vient se placer le monographie des Pulmonaires par Schrank, qui a paru dans le neu- vième volume des Nova acta academiae Caesareae Leopol- dino-Carolinae naturae curiosorum, publié en 1818. Cette monographie comprend le genre Pulmonaria dans les limites de Linné, c'est-à-dire avec les espèces qui ont servi à fonder le genre Mertensia (notre Casselia). Les espèces appartenant aux Pulmonaires de Tournefort y sont au nombre de quatre. Cette monographie ayant servi de guide à tous les auteurs allemands et le volume dans lequel elle se trouve insérée étant très-rare, nous allons donner les diagnoses de ces espèces en y ajoutant (313 ) la description toute entière de la P. fuberosa, espèce formée par Schrank. 1. P. officinalis. Foliis asperis : caulinis sessilibus, lan- ceolatis, acutis, basi attenuatis, radicalibus serio- ribus, cordatis, petiolatis, corollarum fauce glabra. P. officinalis. Omnium autorum. «, foliis albido maculatis. 8. foliis immaculatis. 2. P. mollis. Foliis mollibus : caulinis sessilibus, lanceo- latis, radicalibus serioribus, lato-lanceolatis, acu- minatis, basi attenuatis; corollarum fauce subpi- losa; seminibus pubescentibus. P. mollis Wolf. — Heller Würceb., suppl., p. 15. Habitat in Franconia, praesertim in Magno Ducatu Würceburgensi. … Folia caulina latiuscule lanceolata, basi subattenuata, semiamplexieaulia. 3. P. tuberosa. Foliis asperis, lanceolatis, acutis, utrinque attenuatis : radicalibus serioribus, elongatis, latiusculis, in petiolum attenuatis; corollarum fauce barbata. Pulmonaria V. pannonica. Clus. Hist., Il, 170. Pulmonaria I. species altera. Clus. Pan., 676. Pulmonaria IV. Plinii angustifolia. Tabern., 948. Pulmonaria angustifolia Willd. Spec., 1, 768 n° 1, non synon. Habitat in Bavaria prope Rosenheim (Schmidt), in Carinthia (Wulfen). Caulis subsimplex, pedalis, altior, foliosus. Folia omnia lanceolata, aspera : caulina sessilia, semiamplexicaulia ; radicalia seriora, petiolata, utrinque atienuata, acuta, pedalia circiter, semialterum digitum lata, saepe ad lati- (514) tudinem P. mollis fere accedentia. Flores P. mollis. Radix vetula valde inerassata, ut tuberosa evadat. Haec observationes ad viva specimina, quae pluribus abhinc annis in horto creverant, factae sunt. 4. P.angustifolia. Foliis asperis, omnibus angusto-lanceo- latis, elongatis, acutis, utrinque attenuatis : cauli- nis sessilibus ; corollarum fauce faseiculis quinque pilorum. Pulmonaria [. angustifolia. Tabern., 948. Pulmonaria III. austriaca. Clus. Hist., II, 169. P. montana. Wulfen in lit. ad Schreb. Bessera azurea. Schultes Obs., 28-29. Habitat in Austriae et Hungariae sylvis (Clus.); ete. Cette dernière est la P. azurea de Besser qui est la véritable P. angustifolia de Linné. Ainsi que nous l'avons dit, la monographie de Schrank a servi de guide à tous les auteurs allemands, mais elle ne parait guère avoir été connue en France. 1827. — Host, dans sa Flore d'Autriche, ajoute aux espèces déjà indiquées une nouvelle espèce sous le nom de P. media, croissant dans les bois de l'Autriche. En voici la diagnose : P. media, foliis radicalibus petiolatis, oblongo-lanceo- Jatis, caulinis sessilibus subamplexicaulibus, fila- mentis medio tubi corollae insertis. Il ajoute : caulis obsolete angulatus, pilosus. Folia mollia, pilis brevissimis tecta, acuminata. La description précédente prouve manifestement, par la forme et l'insertion des feuilles, que la P. media de Host n'est autre chose que la P. mollis de Lehmann. C'est au reste ce que confirme Koch d'après des semences re- çues de Jaequin. asile L be di eh dd fn ot à du à: di A ab 2‘ odull" déni ne 4 dll din Dh és ( 515) 1828. — M. L. Reichenbach, dans le sixième volume de son Iconograplia botanica, décrit et figure toutes les Pulmonaires d'Europe dont il forme six espèces savoir : 1. P. azurea Bess., 2. P. angustifolia, 5. P. mollis, 4. P. media, 5. P. saccharata, 6. P. officinalis. Dans ce travail, M. Reichenbach rapporte la P. tube- rosa de Schrank à son angustifolia qui est la P. V. pan- nonica de Clusius ou la P. foliis Echii de Lobel et de Plantin. | A la P, azurea, il rapporte la P. LIT austriaca de Clusius et la P. angustifoliu de Mertens et Koch. Sa P. media, espècehispide et à feuilles ovales-oblongues, provenant du duché de Mecklembourg, est très-différente de celle de Host, laquelle, comme nous l'avons dit, appartient à la P. mollis de Lehmann. Il lui donne pour synonyme la P. folio non maculoso de Clusius qui est notre P. obscura, espèce à feuilles cordées, et la P. officinaiis de Hayne qui appartient à la même plante, synonymie manifestement contraire et à sa description et à sa figure. Il réunit à la P. officinalis la P. grandiflora de De Can- dolle qui est, de l’aveu même de ce savant, dans son Prodrome, la P. saccharata de Miller, et pour arriver là, il force le texte de De Candolle en disant que celui-ci donne à son espèce les feuilles supérieures subcordées, propter folia suprema subcordata, tandis que De Candolle les désigne comme ovales-cordées, foliis superioribus ovato- cordatis. 1848. — Jusqu'ici toutes les nouvelles espèces que nous venons de citer avaient été créées aux dépens de la P. angustifolia de Linné; le tour de l'officinale arrive. Dans les Archives de Billot, notre savant confrère M. Jordan a créé une nouvelle espèce de Pulmonaires 25 ( 516 ) sous le nom de P. affinis qui a été relevée dans la Flore du centre de la France de M. Boreau. M. Jordan avait déjà signalé cette espèce dans le Catalogue des graines du Jardin de Dion, pour 1848, mais sans description. 1851. — Dans le Botanical Zeitung de 1851, MM. H.-W. Schott et T. Kotschy décrivent, sous le nom de P. rubra, une nouvelle espèce de Pulmonaires qui est relevée par M. Nyman dans son Sy!/loge Florae Europaeae, mais M. Auguste Nielreich, dans ses diagnoses sur les plantes de la Hongrie et de l'Esclavonie, fait remarquer que celte espèce appartient entièrement à la P. Mol, qui en effet a les fleurs rouges. 1865. — A notre tour, dans le quatrième volume du Bulletin de la Société royale de Botanique de Belgique, nous avons élevé au rang d'espèce la variété 7 de la P. officinalis de Linné que nous avons désignée sous le nom de P. obscura. Ce sont là deux plantes entièrement distinctes et nous comprenons difficilement comment on a pu si longtemps les confondre. La description que nous en donnerons plus loin établira cette vérité. K 2. Conclusions. * De l'exposé qui précède, il résulte d'abord que les deux espèces de Pulmonaires créées par Linné étaient collectives. 2% Que l'espèce archétype de sa P. officinalis est celle à feuilles maculées, c’est-à-dire la plante officinale des anciens. 3° Que la P. angustifolia de ses Species plantarum renferme toutes les formes à feuilles non cordées, et que Linné ne les ayant pas distinguées comme variétés, il faut (517 ) recourir à sa Flora Suecica pour donner un type à ce nom spécifique. 4° Que toutes les espèces nouvelles formées depuis Linné jusqu'à M. Jordan, l'ont été aux dépens de sa P. angustifolia primitive. »° Que parmi ces espèces à feuilles non cordées, le droit de priorité appartient à Miller pour la P. saccharata, à Besser pour sa P. azurea, qui est la P. III austriaca de Clusius, à Lejeune pour la P. montana, caractérisée par ses feuilles caulinaires décurrentes, enfin à Bastard pour ses P. ovalis et longifolia et à Mérat pour sa P. vulgaris, les espèces allemandes étant d’une date postérieure. 6° Que la P. mollis est une espèce ambiguë, puisque Hornemann qui le premier l’a décrite et après lui Rômer et Schultes et ensuite Mertens et Koch, ces derniers d’après un exemplaire archétype de Wolf, la décrivent comme ayant les feuilles caulinaires décurrentes, ce qui est le caractère spécifique de la P. montana de Lejeune, tandis Lehmann, Roth, Sprengel, Reichenbach, Dietrich, Bluff, Nees et Schaur, ainsi que De Candolle, dans son Pro- drome, indiquent les feuilles caulinaires comme ample- xicaules, en sorte que deux espèces distinctes, à feuilles estivales semblables, mais entièrement différentes au printemps, ont été confondues sous le nom de P. mollis. Or, comme Mertens et Koch qui décrivent les feuilles caulinaires comme décurrentes, ainsi que l'avait fait Hornemann, dans sa descriplio princeps, déclarent avoir reçu la plante qu'ils décrivent de Wolf lui-même, il n’est pas douteux que la P. mollis de Wolf n'est rien autre chose que la P. montana de Lejeune. D'où il suit que les auteurs qui ont décrit l'espèce a feuilles caulinaires semi-amplexicaules, sous le nom de (318) P. mollis, ont attribué un faux nom à leur espèce, et que c'est sous ce faux nom qu'elle est aujourd'hui connue. | 7° Que la P. tuberosa de Schrank, qui est la P. vul- garis primitive de Mérat parait devoir constituer une espèce particulière. 8 Que la P. media de Host, par ses feuilles caulinaires amplexicaules, appartient clairement à l'espèce à feuilles caulinaires amplexicaules que les auteurs ont décrite sous” le nom de P. mollis, ce que Koch a déjà fait connaitre; et que la plante figurée sous ce nom par M. Reichenbach appartient à une autre espèce. $ 3. Description des espèces. PULMONARIA Tours. 4. — FOLIIS RADICALIBUS BASI SUBITO CONTRACTIS. 1. P. officinalis. Foliis maculatis, radicalibus ovato-cor- datis, acutis, petiolo crasso, semitereti, lateraliter alato. Pulmonaria Dod. Cruydb., éd. 2 (1565), 115. Symphytum maculosum Dod. Pempt., 155; Moris. Hist. Oxon., WI, 444, sect. II, #. 29. P. maculosa Lob. Adv., 517, Cruydb., 692; Plantin Ic. Stirp., 586 (ic. Dodonaei); Blackw. Herb., t. 376. P. vulgaris maculoso folio Clus. Hist., clxix (ic. Dodonaei). P. foliis radicalibus ovato-cordatis Lin. Hort. Cliff., 44 (1737) excl. var. B et 7. P. officinalis Lin. Sp., ed. 1 (1753), 155, excl. var, 7; Wiülld. Sp., 1, 768; DC. F1. Fr., WI, 627 ; Gaud. Helv., NW, 55. P. officinalis Lmk IUL., t. 93; Sm. Brit., 217, Engl. Bot., 118; Lej. Spa, I, 98; Rchb. Ic. rar., VI, f. 799 (opt.). Habite les bois humides de l'Europe moyenne et occidentale, en Angle- x ; » . L (319 ) terre, en Belgique, dans le nord de la France; elle est beaucoup plus rare que la suivante en Suisse et en Allemagne ; elle manque en Suède, ainsi _ que dans le centre de la France. 2}. Fleurit en mars ct avril. Rhizome épais, cylindrique, émettant des embranchements en dessous du bouquet florifère du printemps. Feuilles toutes maculées de blanc verdâtres, couvertes de poils rudes, aiguës ; celles du bouquet florifère plus ou moins atténuées à la base et se desséchant après la fleuraison ; celles des rosettes stériles permanentes tout l'été, coriaces, ovales-cor- dées, longuement pétiolées, décurrentes sur le pétiole qui est robuste, semi-cylindrique et muni de deux ailes étalées. Tiges droites, presque cylindriques, garnies d'environ six feuilles aiguës non décurrentes ni par les bords, ni par la côte dorsale, les inférieures comme à pétiole ailé, les supérieures oyales-cordées. Fleurs grandes et belles, d’abord roses, puis passant au bleu. Nous avons toujours observé le style court et les étamines insérées à la gorge de la corolle. Oss. — Cette plante est le véritable type de la P. officinalis de Linné, comme on peut s’en assurer par la première édition de ses Species plan- tarum, qui a précédé de deux ans la seconde édition de sa Flora Suecica ; elle est d’ailleurs l’espèce officinale. C’est done avec raison que M. Rei- chenbach a dit d’elle dans ses Plantae criticae : Haec tandem antiqua el vera P. officinalis, quae... albo-maculata folia praebet. 2, P, obscura. Foliis immaculatis, radicalibus oblongo- cordatis, acuminatis, petiolo exili, lateribus compresso, superne bicarinato. . folio non maculato Clus. Hist., cxix. . italorum J. Bauh. Hist., VI, 595. . viridis non maculata subrotunda Bocc. Mus., 135, t. 98. . foliis radicalibus ovato-cordatis var. 8. Lin. Hort. Cliff. 44 (1737). . officinalis var. 7. Lin. Sp., ed. 1 (1755), 155; Wälld. Sp., 1, 768 ; DC. FI. Fr., I, 627 ; Gaud. Helv., IX, 55. P. officinalis (typo Sueciae exotico) Lin. FI. Suec. (1755), 58; Sw. Bot., £. 135; Drev. et Hayn. F1. d’Eur., 1, 12, t. 14 (opt.). neige Beaba ins P. vulgaris Holand. F1. Moselle, 1, 90, non Mérat. P. mollis Tenor. Syll., 84, non Lehm. P. obscura Dmrt. in Bull. Bot. Belg., IN, 541, Opusc. bot., 228. «52 ) Habite les bois humides et tourbeux de l’Europe centrale et septentrio- nale, en Suède, en Allemagne et en Suisse, en Belgique sur le calcaire vogésien, en France dans la Lorraine et les Vosges; elle manque en Angleterre. 2]. Fleurit en avril. Cette espèce est, dans toutes ses parties, beaucoup plus grêle, et plus ténue que la véritable Pulmonaire officinale. Rhizome comme dans l’es- pèce précédente, mais moins épais. Feuilles toujours immaculées, plus minces que dans l’espèce précédente, poilues, rudes, acuminées; celles des souches latérales et stériles persistantes, longuement pétiolées, minces, en cœur-oblong, parfois ovoïdes. Pétiole très-grêle, comprimé par les côtés et muni par dessus de deux carènes dressées. Tige d’environ un pied, rendues anguleuses par la nervure dorsale des feuilles caulinaires, laquelle est décurrente sur la tige, munies de six à sept feuilles ovoïdes et acuminées. Fleurs de moitié plus petites que dans la précédente, obscures et peu agréables, d’abord d’un pourpre terne, passant au violet sale. Nous avons toujours observé les étamines insérées au milieu du tube de la corolle et dépassées par le style. Oss. — On conçoit difficilement comment cette espèce a pu rester si longtemps confondue avec la précédente, avec laquelle elle n’a d’autre rapport que d’avoir les feuilles estivales en cœur. Elle s’en distingue facilement par ses feuilles minces et immaculées, par ses pétioles grêles, . latéralement comprimés, aptères et bicarénés en dessus par la décurrence de la nervure de ses feuilles caulinaires, enfin par ses fleurs petites et de couleur obscure. Si Linné, dans sa Flore de Suède, a désigné cette plante sous le nom de P. officinalis, c’est que pour lui elle n’en était qu’une simple variété, pas même désignée par un nom et que le type officinal, décrit par lui dans ses Species plantarum, ne croissant pas en Suède, il n’y avait pas lieu d’introduire ie type de l’espèce dans la Flore de ce pays. C’est ainsi qu’il a fait pour toutes les espèces dont le type manquait en Suède et qu'ont fait après lui les auteurs de cette Flore, jusqu’à ce qu’on ait reconnu qu’il y avait confusion d’espèces. (321) 5. P. affinis. Foliis maculatis, radicalibus inferioribusque ovatis, acuminatis, basi subito contractis, petiolis apice alatis. Pulmonaria II maculosa mas Tabern. Kreuterb., NW, 274. Pulmonaria Plinii feminea [I Tabern. L. c. P. officinalis Lamx. FI. Agen., 60, excl. syn. P. affinis Jord.! Cat. Dijon, 1848 (sine descriptione), Archiv. Bill., 321 ; Bor. FI. Centr., 1, 459, Cat. de Maine-et-Loire, 120; Martr. F1. Tarn., 1, 487. P. saccharata Gren. et Godr. FI. Fr., UE, 527, excl. syn. plurib. Habite les bois calcaires dans le midi de la France et probablement aussi en Allemagne, où elle aura été confondue avec la P. officinale. 2]. Fleurit en avril et mai. Rhizome épais et rampant. Feuilles couvertes de poils rudes, toutes maculées de grandes taches blanches ; celles du bouquet stérile longue- ment pétiolées, à limbe ovale, acuminé, subitement contracté à la base en pétiole. Pétiole des feuilles estivales ailé au sommet. Tige munie de six à sept feuilles pétiolées, à l'exception des terminales, ovales, aiguës, brusquement contractées à la base, les terminales sessiles. Fleurs gran- des, passant du rose au bleu violacé. Tube de la corolle glabre à l’inté- rieur au-dessous de l’anneau de poils de la gorge. Méricarpes lisses et luisants. Os. — Cette espèce, que je dois à l’obligeance de M. Jordan, est intermédiaire entre les P. officinalis et P. saccharata. B. — FOLIS RADICALIBUS BASI CONTINUO ATTENUATIS (P. angustifolia Lan. Sp. pl). 4. P, saccharata. Foliis asperis, ovato-oblongis, maculatis, maculis confluentibus, radicalibus utrinque attenuatis, caulinis sessilibus. Symphytum maculosum s. Pulmonaria maxima foliis quasi saccharo incrustatis Pluk. Almag., 558, t. 227, [. 4. Symphytum maculosum sive Pulmonaria batavica maxima maeulis majo- (32 ) ribus conspersis Moris. Hist. Oxon., TT, 444, sect. 11, 1. 29, f. 9. Pulmonaria maculosa maxima Munt. Phytogr. curios., 75 (excel. syn.), t. 252 (opt.). n >. foliis radicalibus ovato-cordatis var. 7. Lin. Hort. Cliff., 44. P. saccharata Mill. Dict., n° 5 (1768) ; Lehun. Asperif., 479 ; Link Enum. Berol., 1,169 ; Lej.! Rev. Spa, 44; Mert. et Koch Deutschl. FL, U,72; Rchb. PI. crit., NI, 7, f. 699 (opt.); Koch Syn., 456; Alph. DC. Prodr., X, 92; Bluff, Nees et Schaur Comp. Germ., 1, 580. P. grandiflora DC. Cat. Monsp. (1815), 155; Lej.! Spa, I (1815), 297. angustifolia var. grandiflora Th. Lest. Bot. Belg., 1, 171. . officinalis 6. Bertol. F1. Ital., I}, 510. — s Habite les bois humides, en Belgique près de Spa à Fraipont et Soiron (Lej.!), en Poméranie et en Styrie (Koch), en Italie près Bologne (Bertol.). Rhizome cespiteux. Plante munie de poils rudes dans toutes ses parties. Feuilles hispides, toutes maculées de taches blanches qui grandissent avec l’âge et deviennent confluentes, de manière à former de grandes taches marbrées, irrégulières, entremélées d’autres taches petites et arrondies. Feuilles radicales des rosettes stériles ovales-oblongues, acu- minées, longuement atténuées et décurrentes sur le pétiole, parfois moins décurrentes, crispées et canaliculées à la base. Pétiole allongé, semi-cylindrique, presque plat par dessus, ailé des deux côtés. Tiges poilues et à la fois un peu glanduleuses, légèrement anguleuses, à feuilles inférieures spatulées, les supérieures cordées. Fleurs grandes et bril- lantes, roses d’abord, puis violettes. Tube de la corolle intérieurement : glabre en dessous de l’anneau pilifère de la gorge! Os. — Cette espèce a la forme des Pulmonaires molles, mais ses feuilles rudes ne permettent pas de la confondre avec elles. Elle se dis- tingue entre toutes par les taches blanches qui la couvrent, les unes petites et arrondies, les autres grandes s'étendant sans cesse et confluen- tes, ce qui indique une organisation toute spéciale dans les tissus. b, P. mollis. Foliis mollibus, ovato-oblongis, immaculatis, radicalibus utrinque acuminatis, caulinis amplexicauli- bus, summis cordatis. P. mollis Wolf in Lehm. Asperifot., 276 (1818) ; Schrank Pulm. in Nov. act. nat. cur., IX, 96; Link Enum. Berol., 1, 169; Bluff et Fing. (525 ) Comp., 1, 241 ; Spreng. Syst., 1, 547; Roth Enum., 1, 575; Rchb. PL. eril., NI, 4, f. 696 (opt), FL, exc., 558; Dietr. Syst., I, 598; Alph. DC. Prodr., X, 95; Ledeb. F1. Alt. 1, 179 ; Gren. et Godr. F1. Fr., II, 528. P. montana var. 5. Lej. Rev. Spa, 45. P. media Host FI. Austr., 1, 255 (1827). P. rubra Schott et Kty in Bot. Zeit., 1851, 595; Nym. Syll., 85; Neilr. Diagn. Hungar., 89. ù P. angustifolia 8. Bertol. F1. Ital., IL, 512. P. officinalis-angustifolia Wimm. Fl. von Schles., éd. 5, 573. Habite les montagnes boisées, en Autriche, en Russie, en Allemagne, dans les Ardennes et dans les Pyrénées. 2]. Fleurit en avril et mai. Rhizome épais, tracant dans les sols tourbeux et humides. Toute la plante est couverte de poils mous et soyeux. Feuilles d'un vert pâle et dépourvues de taches blanches ; celles des rosettes stériles longuement pétiolées, ovales-oblongues, atténuées aux deux extrémités, aiguës au sommet, décurrentes sur le pétiole. Tiges très-robustes, grosses comme le petit doigt, garnies d'environ cinq à six feuilles amplexicaules et non dé- currentes, ovales-allongées, les supérieures cordiformes. Fleurs grandes et brillantes, d’un rose vif et carminé, à la fin prenant une couleur violette. Tube de la corolle velu à l’intérieur en dessous de l’anneau de poils de la gorge (!); ses divisions profondes, plus longues que larges, arrondies au sommet. Étamines sessiles. Oss. — Cette belle et brillante espèce, semblable à la P. montana par ses feuilles estivales, en est entièrement différente au printemps durant la fleuraison. A cette époque, il est impossible de les confondre. C’est sans doute cette analogie des deux plantes estivales qui aura engendré la con- fusion dont nous avons parlé dans la première partie; on aura envoyé l'été l’une pour l’autre dans les Jardins botaniques. Bien que dans les descriptions primitives le nom de mollis s'applique à l'espèce précédente, nous avons cru devoir le conserver à celle-ci par le motif que c’est elle que tous les auteurs modernes désignent sous ce nom. Nous avons craint d'augmenter la confusion en adoptant le nom donné par Host, lequel s'applique aussi à plusieurs espèces. Au surplus ceux qui, par amour des espèces collectives, voudraient la réunir à la P: montana, malgré les différences signalées, devraient lui conserver ce dernier nom, en vertu du droit de priorité. | 26 (524 ) 6. P. montana. Foliis mollibus, ovato-oblongis, immacu- latis, radicalibus utrinque acutis, caulinis decurrentibus, mericarpiis pubescentibus. P. montana Leÿ. F1. Spa, 1, 98 (1811), Rev. 45, excl. var. et syn. P. mollis Wulfen in Hornem. Hort. Havn., 1, 179 (1815); Heller F1. Wäirceb., suppl., 15 (1815); Rüm. et Schult. Syst. Veg., IV, 55 ; Mert. et Koch Deutschl. F1., W, 75. P. angustifolia pro parte Lej.et Court. Comp., 1,167 ; Th. Lest. Bot. Belg., Il, 171. Habite les montagnes élevées et boisées, en Belgique, dans les Ardennes, près de Spa et Malmedy, en Autriche, en Franconie et en Bavière. 2]. Fleurit en mars. Rhizome cespiteux. Toute la plante est couverte de nombreux poils blancs, mous et soyeux. Feuilles immaculées, d’un vert pâle; celles des rosettes stériles ovales-oblongues, longuement atténuées à chaque extré- mité, acuminées ; les caulinaires légèrement décurrentes sur la tige, celles du bas oblongues, les supérieures ovales-lancéolées. Tiges de huit à dix pouces, hérissées de poils mous, anguleuses par la décurrence des feuil- les qui sont au nombre de cinq environ. Fleurs moyennes, d’abord d’un rose pourpré, puis d’un violet livide. Corolle à tube velu intérieu- rement au-dessous de l’anneau pilifère; divisions courtes, plus larges » que longues, échancrées au sommet. Etamines pédiculées. ; P Oss. — Les feuilles des rosettes stériles de cette espèce la rapprochent de la P. mollis, avec laquelle on peut la confondre l’été, par la similitude des feuilles estivales, bien que celles de la P. montana soient encore plus soyeuses. Mais observées au printemps, lors de la fleuraison, ces deux espèces ne se ressemblent plus. Celle-ci fleurit un mois plus tôt que la P. mollis; ses tiges sont moitié moins épaisses; ses fleurs moitié plus petites et dépourvues d'éclat; ses feuilles caulinaires sont sessiles el décurrentes, tandis qu’elles sont amplexicaules dans la P. mollis. Ce caractère montre clairement que la Pulmonaire décrite primitivement sous ce dernier nom n'est autre chose que l’espèce créée antérieurement par Lejeune sous le nom de P. montana. ( 525 ) 7. P. ovalis. Foliis maculatis, radicalibus ovalibus, acumi- natis, basi cuneatis, longe petiolatis, caulinis septenis, mericarpiis pubescentibus. P. ovalis Bast. FI. de Maine-et-Loire, suppl., 44 (1812) ; Bor.! FI. Centr., II, 459, Cat. de Maine-et-Loire, 120. P. mollis Guép. FI. de Maine-et-Loire, éd. 5, 162, excl. syn. P. tuberosa Martr. FI. Tarn., I, 487, excl. syn. praeter Bast. Habite les bois de la France centrale et méridionale (Boreau!). 2/. Fleurit en avril et mai. Rhizome rampant. Feuilles obscurément maculées, hispides, rudes ; celles des rosettes stériles longuement pétiolées, ovales, acuminées, ter- minées en coin à la base, à pétiole marginé, ailé au sommet ; les cauli- naires elliptiques-lancéolées, aiguës, sessiles, décurrentes d’un côté, au nombre de sept. Tige munie au bas de quelques écailles, de plus d’un pied de hauteur. Fleurs en grappes lâches, grandes, rouges d’abord, puis bleues. Calice cylindracé-tubuleux. Tube de la corolle glabre à l’intérieur en dessous de l’anneau de la gorge! Méricarpes pubescents d’après M. Boreau. Ogs. — Cette belle espèce est voisine de la P. longifolia dont elle se rapproche par ses méricarpes pubescents. Elle s’en distingue par la forme de ses feuilles et la longueur de ses pétioles. 8. P. longifolia. Foliis lanceolatis, radicalibus eaulem superantibus, caulinis subseptenis, calycibus oblongis, mericarpiis carinato-cristatis. P. angustifolia pro parte Lin. Sp., 194; DC. F1. Fr., UN, 627 ; Lois. FT. Gall., ed. 2, 1, 151; Th. Lest. Bot. Belg., 1, 171; Lej. et Court. Comp., 1, 167; Coss. et Germ. FI. Par., 268. P. angustifolia Jaume St-Hill. PL. de Fr., IN, t. 515 (ic. bona); Mérat. FT. Par., éd. 1, 71; Dict. se. nat., pl. bot., t. 45 (fig. opt.). P. longifolia Bast. de FI. Maine-et-Loire, suppl., 144 (1812); Bor.! F1. Centr., W, 460, Cat. de Maine-et-Loire, 120; Martr. FL. Tarn. 1, 487. Habite les bois frais et couverts de la France occidentale et méridio- nale ; on la retrouve au nord dans l’Artois (Dov.!) et, d’après Lejeune, ( 526 ) jusques dans le pays de Liége, où finit sonaire de dispersion. 2]. Fleurit en mai. Rhizome horizontal, épais. Plante hérissée de poils rudes. Feuilles parsemées de taches blanches non confluentes ou unicolores; les radi- . cales longuement lancéolées, allongées, de un à deux pieds et dépassant souvent les tiges florales, très-aiguës au sommet, longuement atténuées en pétiole bicaréné; les caulinaires oblongues-lancéolées, au nombre de sept à neuf, décurrentes d’un côté, semi-amplexicaules de l’autre. Tiges dépourvues d’écailles à la base. Fleurs en grappes assez serrées, grandes, d’abord rouges, puis devenant bleues. Tube de la corolle glabre intérieurement en dessous de l’anneau pilifère de la gorge! Méricarpes pubescents, brillants, comprimés fortement, carénés au sommet où la carène prend la forme d’une crête. Ogs. — La Pulmonaire à longues feuilles ne saurait être confondue avec la P. vulgaris, dont elle se distingue facilement par la longueur de ses feuilles radicales, par le nombre de ses feuilles caulinaires et par la forme de son calice et de ses méricarpes. Dans sa Flore du Centre, M. Boreau avait donné à cette espèce des car- pelles glabres. Aux échantiilons que nous devons à son obligeance, il ajoute cette note : « Les carpelles, dits lisses dans la Flore du Centre, sont pubescents. » C’est au reste ce que nous avons aussi observé. 9, P. vulgaris. Foliis oblongo-lanceolatis, radicalibus caule brevioribus, caulinis subquinis, amplexicaulibus, patentibus, calycibus inflatis. | Pulmonaria foliis Echii Lob. Cruydb., 692; Plantin Ice. Stirp., 586. Pulmonaria V. pannonica Clus. Hist., elxx (ic. Lobelii). Pulmonaria IV. Plinii angustifolia Tabern. Kreuterb., 1, 274. Pulmonaria angustifolia rubente coeruleo flore Moris. Hist. Oxon., IT, 444, ic. sect. IL, €. 29, f. 10. P. angustifolia pro parte Lin. Sp., 194; Willd. Sp., 1. 768; Pers. Syn., I, 160; DC. F1. Fr., WI, 627 ; Gmel. FI. Bad., 1, 422; Th. Lest. Bot. Belg., II. 171; Lej. et Court. Comp., 1, 167; Coss. et Germ. FI. Par., 268 ; Alph. DC. Prodr., X, 95. P. vulgaris Mérat F1. Par., éd. 2, 11, 164 (pro parte). P. tuberosa Schrank in Act. nov. nat. cur., IX (1818), 97; Link Enum. ( 327 ) Berol., 1, 169; Spreng. Syst., 1, 547; Bluff et Fing., Comp., 1, 242; Gren. et Godr. F1. Fr., WU, 527. excl. syn. plurib.; Bor.! FI. Centr., IL, 460. P. angustifolia Mert. et Koch Deutschl. Fl., 1,75; Roth Enum., I, 575 ; Dietr. Syn., 1, 598 ; Rehb.. PI. Crit., VI, 5, f. 695 (opt.). P. variabilis pro parte Godr. FI. Lorr., éd. 1, IL, 192. B. oblongata. Foliis brevioribus, latioribus, obtusioribusque. P. oblongata Schrad. in litt. in Rôm. et Schult. Syst., IN, 744 ; Rchb. FI. exc., 358. P. angustifolia var. oblongata Rôm. et Schult. L. c.; Mert. et Koch Deutschl. Fl.,1. c. P. mollis Rchb. PI, Crit., VI, 5, f. 697, excl. syn. Host. Habite les bois ombragés dans presque toute l’Europe. 2}. Fleurit en avril et mai. Rhizome épais, noueux. Toute la plante est couverte de poils assez mous. Feuilles lancéolées-elliptiques, aiguës, atténuées à la base; les radicales décurrentes, moitié plus courtes que la tige ; les caulinaires, au nombre de quatre à six, ovales-oblongues, amplexicaules. Fleurs en grappes lâches, éloignées ct penchées d’un seul côté après la fleuraison. Calices renflés. Corolle rose, puis bleue, à tube intérieurement glabre en dessous de l’anneau pilifère de la gorge! Méricarpes pubescents ! Os. — Cette espèce, distinguée primitivement par Mérat, dans la pre- mière édition de sa Nouvelle Flore des environs de Paris, est bien la même que la P. tuberosa de Schrank, qui n’a de tubéreux que son nom. Elle se distingue de la P. montana, par le tube de sa corolle qui est glabre et non velu à l’intérieur, ainsi que par ses calices renflés; des P. azurea et D: longifolia, par ses feuilles radicales moitié plus courtes que la tige et par le petit nombre de ses feuilles caulinaires. C’est par erreur que M. Boreau indique le tube de la corolle comme poilu en dessous de l'anneau pilifère. L’échantillon que nous devons à sa bienveillance présente cette partie du tube parfaitement glabre. : 10. P. azurea. Foliis radicalibus anguste lanceolatis, cauli- nis numerosis lineari-lanceolatis, decurrentibus, caulibus basi squamosis. Pulmonaria angustifolia coeruleo flore Clus. Pann., 673. Pulmonaria IT austrisca Clus. Hist., clxix. ( 398 ) Pulmonaria I angustifolia Tabern. Kreuterb., Il, 274. Pulmonaria angustifolia coerulea Moris. Hist., III, 444, Sect. AL, €. 29, f. 5 (ic. Clusii.) P. angustifolia pro parte Lin. Sp., ed. 1, 155; Willd. Sp., 768; Pers. Syn., I, 160.; Gmmel. FI. Bad., 1, 424. P. angustifolia Lin. Suec., 58, excl. syn. Clusii (fide Fries!); Sw. Bot., 544; Wahlenb. Suec., 116; Schrank Nov. act. nat. cur., IX, 98; Bluff et Fing. Comp. 1, 242; Fries F1. Scan.,25, Summ., 12; Gren. et Godr. F1. Fr., WU, 526, excl. syn. Host; Wimm. FI. von Schles., éd. 5, 572. P. azurea Besser Prim. Galic., 1, 150 (1809), Enum. Volh., 8 ; Lehm. Aspe- rif., 274; Rom. et Schult. Syst. veg., IV, 54; Bieb. FI. Tauric., I, 128; Mert. et Koch Deutschl. F1., IL, 75; Roth Enum., 1, 574; Rchb. Ie. rar., NI, f. 694 (opt.), F1. exc., 577; Koch Syn., 457; Alph. DC. Prodr., X, 93; Schm. et Regel FI. Bonn., 220. P. Clusii Baumg. FI. Trans., 1, 125 (1816). P. montana Wulfen in litt. ad Schreber ex Schrank (1818). P. angustata Schrad in litt. ex Rôm. et Schult. Syst. veg., IN, 54 (1819). Bessera azurea Schultes Obs., 28. Habite les bois montueux, en Suède, dans la Russie centrale, en Pologne, en Autriche, en Allemagne, dans le Hartz et les provinces Rhénanes, en France dans l'Auvergne. Rhizome cespiteux. Plante entièrement hérissée de poils rudes. Feuilles des rosettes stériles longuement lancéolées, étroites, accuminées, rétrécies en pétiole. Tiges anguleuses, garnics à leur base d’écailles imbriquées, étalées, munies de sept à neuf feuilles étroitement lancéolées, sessiles, légèrement décurrentes. Fleurs en grappes courtes, grandes, d’un beau bleu azuré. Tube de la corolle glabre à l’intérieur au-dessous du cercle de poils de la gorge. Méricarpes glabres d’après M. Boreau. Ons. — Cette espèce a été confondue par Linné avec les précédentes, dans ses Species plantarum, mais, d’après M. Fries, c’est la P. angustifolia de sa Flore de Suède, puisque c’est la seule espèce à feuilles étroites qui croisse dans cette contrée. Par cette considération, MM.Grenier et Godron ont eru devoir lui restituer ce nom qu’elle mérite au reste par l’étroitesse de ses feuilles. Ce raisonnement est très-rigoureux, mais il augmente la confusion. Il est hors de doute que la P. angustifolia de Linné est une espèce collective renfermant toutes les Puimonaires à feuilles non cordées, et que ce nom a été appliqué successivement à toutes ces espèces. L’appli- ( 329 ) quer à celle-ci, c’est augmenter la confusion. Il w’y a pas plus de motif de conserver ce nom, sujet à tant d'erreurs, que de maintenir la Valeriana Locusta, ou le Medicago polymorpha chez l’uñe des formes de ces espèces collectives. Les nombreuses écailles imbriquées que l’on observe à la base des tiges la distinguent de toutes les Pulmonaires à feuilles étroites. L’échantillon de Suède que nous avons recu de M. Fries a certainement le tube de la corolle glabre à l’intérieur en dessous de l’anneau de la gorge. QU Sie, Bot, Pula. 1364 UN NOTE SUR LE STAMINODE DES SCROPHULAIRES AQUATIQUES INDIGÈNES. Ayant autrefois créé deux nouvelles espèces de Sero- phulaires, c'est pour nous un devoir de les justifier. A cette époque, on faisait peu d'état des variations de forme qu'offre le staminode dans ce genre; depuis il a été démontré que cet organe présentait des caractères de premier ordre pour la distinetion des espèces. C'est done par l'étude du staminode que nous allons compléter nos précédentes observations. Linné, dans ses premiers ouvrages, ne connaissait qu'une espèce de Scrophularia propre à nos climats, la S. nodosa. C’est dans son Hortus Upsaliensis qu'il intro- duit pour la première fois la S. aquatica, qui y figure sous le n° 1. Sa description est assez vague et a donné lieu à controverse. Il lui indique pour pays natal l'Angleterre, la Suisse et la France et comme il cite en premier lieu Guettard, qui le premier a décrit cette espèce, il est présumable que c’est de lui qu'il en avait obtenu des graines. Il indique encore comme synonyme la Betonica aquatilis de Dodoens Pempt. 50. Dans la première édition de ses Species plantarum, il relève la: 1.$S. nodosa. , 3 5. S. umbrosa. 45. Neesii: > 1 (551) plante de l’Hortus Upsaliensis et lui donne le nom de S. aquatica, nom évidemment emprunté à la B. aquatica major du Pinax de C. Bauhin, p. 155, à laquelle ce der- nier rapporte la Betonica aquatilis de Dodoens, Lobel, Dalechamp, Tabernaemontanus, etc. Ayant reconnu que sous le nom de S. aquatica, plu- sieurs espèces distinctes étaient confondues, nous avons cru, dans le vague et l'incertitude de la description de Linné et après vérification faite dans son herbier, devoir attribuer ce nom à celle la plus répandue dans les pays indiqués par l’auteur comme son lieu d'origine et à laquelle se rapportent les figures données par Curtis dans sa Flora Londinensis et par Smith dans l'English Botany. Cette opinion a aujourd'hui prévalu. Nous avons donc créé, pour les deux espèces confondues avec celle-ci, en 1827, la S. wmbrosa et, en 1854, la S. cinerea. En 1844, M. Wirtgen y ajouta sa S. Neesii. Cependant parmi ces trois espèces, il en est une, la S. umbrosa, qui, très-rare dans les pays indiqués par Linné pour l'espèce aquatique, est répandue dans toute l'Allemagne, où elle remplace les deux autres qui n'y existent pas, en sorte que tous les auteurs allemands l'avaient indiquée sous le nom de S. aquatica. Le savant Hornemann, ayant recu de Balbis, alors professeur à Turin, des graines de l'espèce type, la désigna dans son Hortus Havniensis, sous le nom de $. Balbisii qui s'est trouvé adopté par Mertens et Koch et la plupart des auteurs allemands. De son côté, Loiseleur-Deslongehamps donnait à l'espèce type le nom d'oblongifolia et Moris celui de rivularis, tous noms devenus synonymes de la véritable S. aquatica. | Dès 1827, après notre visite à l’herbier de Linné, nous 27 (532 ) avions reconnu l'erreur des botanistes allemands et en restituant à l'espèce type son nom linnéen, nous avions formé de l'espèce germanique, rencontrée par nous dans le Luxembourg d’abord et près de Tournay ensuite, notre S.umbrosa. Notre savant confrère M. Bentham, qui igno- rait cette confusion d'espèces, a rapporté à tort notre plante à la S. nodosa. Notre diagnose : Caulibus alatis, foliis decurrentibus inferioribus oblongis acutis, ne per- mettait pas cette réunion, et l'échantillon qu'il a eu sous les yeux ne peut pas être provenu de nous, ou bien l'étiquette a été transposée. Plus tard, en 1840, Stevens, dans les Annals of Natural History, publiait la même espèce sous le nom de S. Ehrharti. Enfin, en 1864, M. Ascherson, dans sa Flore du Brandebourg, lui don- nait le nom de $. alata Gil. 1781. Cette dernière déno- mination est une nomenclature tout à fait erronée. Gili- bert n’a pas créé une espèce de Scrophulaires, et la plante qu'il nomme S. alaia est purement et simplement Îa S. aquatica de Linné, dont il s’est borné à changer le nom spécifique, conformément à son constant usage de vouloir réformer la nomenclature linnéenne, usage qui était devenu chez lui un ridieule. C’est ce que prouvent ses Exercitia phytologica, vol. 1, p. 128. = En 1854, nous avons créé, sous le nom de $. cinerea, notre seconde espèce aux dépens de la $S. aquatica ‘de Linné, pour une plante que nous avions observée dans de la terre de bruyère tourbeuse venue de la Flandre et que depuis nous avons rencontrée dans les environs de Tour- nay. Cette espèce parait très-voisine de celle décrite en 1846 par M. Bentham, sous le nom de S. alpestris, et le staminode de celle-ci, indiqué comme réniforme-orbicu- culaire par MM. Grenier et Godron, semble favoriser ee ( 555 ) rapprochement. Toutefois, la plante belge a les tiges glabres et non hérissées, fistuleuses et non pleine; ses feuilles ne sont point dentées en scie, mais crénelées et les inférieures courtement pétiolées; jamais elles ne sont acuminées; sa corolle n’est pas jaune, mais rouge sang de bœuf. La quatrième espèce, formée aux dépens de la S. aqua- tica, fut créée en 1841, par M. Wirtgen, sous le nom de S. Neesii, dans le premier volume des Verhandlungen des naturhistorischen Vereins des preussischen Rheinlande, pour une plante trouvée dans les environs de Coblence, de Dusseldorf et de Neuwied. Cette belle espèce a depuis été retrouvée dans le Luxembourg par M. Lôhr, en Gueldre près d'Arnhem, par M. Hoffmann, et en Zélande près de Goes par van den Bosch. Elle entoure donc le royaume de Belgique, où on la trouvera en la cherchant. Le nombre des espèces formées aux dépens de la S. aquatica de Linné s'élève donc à quatre, dont nous avons créé la moitié. Il s’agit maintenant de valider ces espèces par l'étude de la forme du staminode de chacune d'elles. Pour plus de correction, nous y ajouterons celui de la S. nodosa, plante également aquatique. La planche que nous joignons à ce travail montrera les formes de ces staminodes, de manière à mettre les jeunes botanistes à même de les reconnaitre aussitôt, car elles seules suffisent pour déterminer les espèces. Le staminode est la cinquième étamine des Scrophulaires qui avorte et se transforme en une lame pétaloïde décurrente sur le tube de la corolle et de forme variable. IL est placé entre les deux paires d'étamines, dont il oceupe le centre et est adossé à la base des deux divisions supé- rieures de la corolle. Cet organe, que Linné désignait (554 ) sous le nom collectif de nectaire varie d’une espèce à l'autre et forme ainsi un caractère de premier ordre pour la définition des espèces. C'est ce que nous allons montrer en nous référant aux indications des figures. Fig. 1. Scrophularia nodosa. — Staminode ovale-cunéiforme, tronqué au sommet, un peu renflé aux extrémités latérales, échancré au centre. 2. S. aquatica. — Dans l'espèce type de Linné, le staminode est ar- rondi, rétréci en onglet et souvent légèrement échancré au sommet sans cependant que cette petite échancrure existe tou- jours. Parfois même il se forme, à cette extrémité, un léger pli qui lui donne un aspect apiculé. 5. S. cinerea. — Cette espèce se distingue par son staminode réni- forme, orbiculaire au sommet, à limbe un peu plus large que haut. 4. S. Neesii. — Dans cette espèce, le staminode est en forme de marteau, un peu relevé au sommet, qui présente une légère échancrure, au centre de laquelle figure souvent un léger ma- melon. 5. S. umbrosa. — Ici le staminode est en forme de croissant; ses deux branches, arrondies au sommet, sont écartées l’une de l’autre. On voit, par ce qui précède, la ressource qu'offre le staminode pour la détermination des espèces de Scrophu- laires aquatiques. Une lentille de quelques lignes de foyer, qui est le signe du véritable botaniste et la source de ses joies et de ses observations les plus intéressantes, suffit pour distinguer de suite ces caractères et déterminer süre- ment les espèces, dont il nous reste à donner la synony- mie chronologique, afin d'établir le droit de priorité. C’est ce que va montrer la coordination qui va suivre. DROIT PRE PTT nn A An (355 ) Synonyinie chronologique. 1. S. nodosa. Tige acutangulaire, feuilles tronquées à la base, à trois nervures, staminode cunéiforme (fig. 1). S. nodosa Lin.! Sp., 865. Habite le bord des eaux. 2. S.. aquatica. Tige à angles carénés, feuilles ovales- oblongues, staminode orbiculaire (fig. 2). . aquatica Lin. ! Sp., 864; Curt. Fl. Lond., V,t. 44 (fig. parfaite). . alata Gilib. Exerc. phytolog., 1, 128 (1792). . Balbisii Hornem. Hort. Havn., Il, 57 (1815). . oblongifolia Lois. Nouv. Not., 26 (1827). . rivularis Moris Stirp. Sard., IL, 8 (1827). Habite le bord des eaux, en Angleterre, en France, près Tournay le long de la Melle, etc. ; finit à Aix-la-Chapelle! a 5. $. cinerea. Tige ailée, feuilles cordées à la base, stami- node réniforme, entier au sommet (fig. 5). S. cinerea Dumrt. Notice sur les esp. indig. de Scrophulaires, 11 (1854). Habite le bord des eaux, en Flandre ct près Tournay le long du rieu de Barges. ,. $. Neesii. Tige ailée, feuilles ovales, décurrentes, stami- node malléiforme, à lobes divariqués (fig. #). S. Neesii Wirtgen in Verhand. natur. Vereins Rheinl., 1, 29 (1844), FT. preus. Rhpr., 325 (1857). S. alata var. Neesii Aschers. F1. Prov. Brandenb., 468. Habite le bord des eaux près Coblence et Dusseldorf (Wirtg.), dans le Luxembourg (Lôhr), en Hollande près Arnhem (Hoffm.), en Zélande, dans l'Ile de Sudbeveland près Goes (van den Bosch). * S. nee dé tous É.. anteurs| M de. _S. umbrosa Dmrt. Prodr. bely., 57 (1827). -S. Ehrharti Stev. in Ann. of Nat. Hist. (1840). S. alata Aschers. FL. Prov. Brandenb. ; 467 (1864), non Gilib. HR Habite le bord des eaux, en Allemagne, dans le Luxen ED L ATOS près Tournay le long du rieu d'Amour, à Bruxelles, Dinant, etc. M. Li qe bp di put énervé Gi he PE TE Ru. S et. Se des 7: 42 .T ÉTUDE AGROSTOGRAPHIQUE SUR LE GENRE MICHELARIA ET LA CLANSIFICATION DES GRAMINÉES. Le genre Michelaria est essentiellement belge et n'a Jusqu'iei été observé dans aucun autre pays. La découverte de cette plante, si curieuse pour la flore d'Europe, fit grand bruit dans le monde savant. Trouver, au centre de l'Europe, une plante inconnue et présentant des caractères qui l’éloignent de ceux assignés à tous les . genres, est un fait trop rare pour ne pas exciter au plus haut degré la curiosité des botanistes ; aussi le révérend abbé Strail fait-il remarquer avec raison, dans sa Flo- rule de- Chaudfontaine, qu'aucune plante d'Europe n'a donné lieu à autant de controverses. Ayant fait le premier la découverte de cette rareté, on nous permettra d'en par- ler, alors surtout que nous avons une seconde espèce à ajouter au genre que nous avons créé. C’est en mai 1821, lors de ma première herborisation sur l'Ourthe et l'Amblève, que je trouvai cette espèce au bord d’un champ d'épeautre dans des pierres rejetées de LISE 61 ( 358 ) ce champ entre Comblain-au-Pont et le hameau de Dou- flamme. La plante, ayant cru dans les cailloux rejetés des champs voisins, était rabougrie et n'avait que 8 à 10 pou- ces de hauteur. Les échantillons de cette première trou- vaille, conservés dans notre herbier, sont accompagnés d'étiquettes contemporaines portant l’une : dans les pierres le long des champs : Comblain ; Y'autre, écrite immédiate- ment après la publication de notre Agrostographie : inter segetes ad ripam sinistram fluminis Ambleve inter Dou- flame (sie) et Comblain-au-Pont. Comme à cette époque, tout entier à nos Commentationes, nous ne nous occu- pions pas encore de notre Agrostographie, nous ne fimes aucune attention à ces échantillons rabougris que nous avions pris pour une forme naine du Bromus nitidus, et ils restèrent dans nos doublettes jusqu'après la publication de notre Agrostographie. C'est alors qu’en parcourant ces doubles nous reconnümes l'erreur d’une inattention primitive. Nous communiquèmes cette découverte à notre ami Michel, qui s’empressa de. signaler la localité de Comblain dans le premier volume de son Herbier des Graminées, affirmant ainsi le fait qui vient d’être énoncé. En 1822, nous commencçcämes des voyages de botanique avee P. Michel, car ce n'étaient plus des herborisations, mais des voyages de deux mois et plus. Nous visitâmes l'Eifel, la vallée du Rhin jusqu’à Coblence, puis nous remon- tâmes la Moselle jusqu'à Remich, d’où nous arrivämes à Luxembourg, où nous fimes, par l'intermédiaire du pro- fesseur Müller, la connaissance de deux de ses disciples, encore élèves à l’Athénée de Luxembourg, Tinant et Mar- chand qui commencaient l'étude de la botanique et plus tard devinrent d'excellents botanistes. De là, nous descen- dimes la vallée de l’Alzette pour arriver à Diekirch, d’où nous ÉACR Di eme DE |, dc ns ( 539 ) remontames la Sure jusqu'à Esch, pour arriver à Bastogne, puis à St-Hubert, Marche, Rochefort, où nous visitûmes la grotte de Han, dont le passage venait d’être découvert. Le voyage de 1825 fut consacré à visiter l’'Entre-Sambre- et-Meuse, la Meuse de Dinant à Huy, après quoi nous nous dirigeèmes sur Durbuy pour remonter lOurthe jusqu’à Houffalize, d'où nous marchämes sur Clervaux, Vianden, Diekireh et Echternach. C'est là que nous trou- vames, sur les rochers boisés près Beaufort et Berdorf, l'Hymenophyllum tunbridgense en abondance. D’Echter- nach, nous visitimes de nouveau le Luxembourg allemand par Grevenmacher ; nous revimes Luxembourg, parcourü- mes avec soin la haute Alzette, puis nous marchâmes sur Arlon, Virton, etc., et, regagnant la Semoy. nous arrivâmes à Florenville, tout fiers d’être enfin dans la ville de Flore. Hélas, la déesse nous accueillit bien mal; nous y fümes arrêtés, pris pour des espions, emprisonnés durant trois jours dans ce lieu où, en place de l'autel de Flore, la prison nous attendait; puis, après trois Jours de prison, conduits par les gendarmes avec des voleurs de grand chemin jus- qu'à Neufchateau, où nous fûmes délivrés par un bonheur inoui. De Neufchateau, nous vinmes à Bouillon et de là à Wellin, où notre ami, dont le passeport était périmé de huit jours, fut de nouveau arrêté et jeté dans Ia prison du canton ; c'estavec la plus grande peine que nous parvinmes à le débarasser. Ce double emprisonnement avait abattu notre compagnon ; il voulut regagner à tout prix son domicile. Nous arrivämes à grandes journées, par Marche et Durbuy, à Comblain, où nous nous séparâmes, et tan- dis que nous descendions l'Ourthe jusqu'à Liége, Michel re- montait l’'Amblève pour regagner Nessonvaux. C'est alors, peu après nous être séparés, qu'en traversant Aywaille 28 ( 540 ) Michel trouva, à son tour, la célèbre graminée en plein état de fleuraison avec ces panicules étalées, car c'était dans les premiers jours de juillet ; et il distingua ses caractères. De retour à Nessonvaux, Michel alla voir le docteur Lejeune, qui se hâta de s'emparer de ce beau produit d’une excursion faite à nos frais et d’en envoyer la des- cription au MeSsager des Sciences et des Arts de Gand, sous le nom de Calotheca bromoidea. Michel, de son côté, nous en avait aussitôt envoyé des exemplaires avec uneétiquette de la main de Lejeune, conservée dans notre herbier et ainsi conçue : Calotheca bromoidea N. est novum genus. Charac- teres cum descriplione Desvaux perfecte conveniunt, ast ligur. Palisotii certe minime quadrant. Cl. F. Nees ad lithographiam submisit. Ayant vu qu'il y avait erreur de détermination générique , nous en écrivimes aussitôt au docteur Lejeune, en lui disant que la plante, au point de vue de Palissot de Beauvois et de Rômer et Schultes, devait former un genre nouveau, que nous proposions de nommer Michelaria, en l'honneur de son inventeur, ou bien qu'elle devait se réunir au genre Bromus et ètre nom- mée B. arduennensis, ainsi que nous le faisions, dans notre Agrostographie qui était sous presse(l). Nous fimes done ajouter une seizième planche à cet ouvrage, car eelles du genre Bromus étaient déjà imprimées, et nous rédigeà- mes la note insérée à la page 75 de cet ouvrage. La note sur le prétendu Calotheca, envoyée au Messa- ger, parut et Lejeune ne tarda pas reconnaitre la justesse de nos observations ; mais comment résister à la tentation de créer un genre nouveau? L'année d’ensuite, dit (1) Voir notre Agrostographie, pages 75 et 77. Lis. LL ( 341 ) M. Crépin, dans la première édition de son Manuel, le docteur Lejeune ayant reconnu l’inanité de sa première dénomination, et sans égard pour la création et l’heureuse dédicace de M. Du Mortier, décrivait de nouveau la plante sous le nom de Libertia arduennensis(). Plus tard, elle parut aussi sous ce nom dans les Actes de l'Académie des curieux de Ja nature. La découverte d'une plante aussi intéressante fut un événement pour le monde botanique. Chacun voulut la posséder et elle devint l’objet de nombreuses controverses. En 1826, M. Raspail la décrivit sous le nom de Bromus auriculatus ; en 1827, Roth la nommait Libertia arun- dinacea et Sprengel, Aechmophora arduennensis ; en 1898, Loiseleur-Deslongchamps, Bromus triaristatus et Desfon- taines, Bromus polystachys; en 1829, Koch, adoptant notre dénomination subsidiaire, l'appelait Bromus arduennensis ; en 1854, M. Demoor, Bromus Michelianus; enfin, en 1860, M. Crépin observait avec raison que si le genre Serrafalcus de M. Parlatore était admis, il fallait la nom- mer Serrafalcus arduennensis. Mais une nouvelle et étrange péripétie attendait le Michelaria. Dans les derniers mois de 1828, Courtois écrivait, tant en son nom qu'en celui de Lejeune, au Secrétaire de la Société de Botanique de Gand, une lettre dont il réclamait la prompte insertion au Messager des Sciences et des Arts, où elle parut dans la dernière livraison de 1828. Cette lettre n'est pas datée, mais comme elle est inséréeentre deux lettres, l’une du 15 décembre 1898, (1) Remarquons que le genre Libertia des Commentationes a malgré tout la priorité, car il existe un Hosta de Jacquin et un Funkia de Sprengel antérieurs à ceux de Trattinnick et de Willdenow. (542) l'autre du 25 novembre de la même année, on a sa date approximative. Elle s'exprime comme suit (1) : « La plante nommée par M. Lejeune Calotheca bro- moidea, puis Libertia, par M. Du Morter, Michelaria et par M. Raspail, Bromus auriculatus, n'est rien autre qu'une monstruosité ou variété remarquable du Bromus grossus DC. et surtout de la var. 7. du Com- pendium fl. belg. ou B. nitidus Dmrt. Agr. Nous en sommes convaincus par les semis de cette année qui nous ont donné des pieds portant sur la même panieule des épillets de Bromus et d’autres de Libertia. Nous avons observé la mème modification sur le Bromus grossus &. ou B. velutinus Schrad., dans les terrains calcaires des environs de Verviers. Il est cependant remarquable que cette forme se soit retrouvée dans toutes les moissons du Condroz et qu'elle se soit perpé-. tuée par le semis, pendant plus de quatre ans, dans différents jardins de l'Europe. Nous la caractériserons donc de la manière suivante : B. grossus à, locustis trisetoso-auriculatis, glabris. « Libertia arduennensis et tous ses synonymes. « €, locustis velutinis, ut in var. à.» Cette étrange idée est reproduite par Lejeune et Cour- tois au troisième volume de leur Compendium, page 545, où la forme veloutée est désignée comme suit : « e locustis triseloso-auriculatis, velutinis. Puis, ils ajoutent les deux observations suivantes : « Libertia arduennensis, cultura praebet omnes formas hucusque descriptas Bromi grossi DC. seu B. velutini (1) Messager des Sciences et des Arts, 1828, p. 467. ( 545 ) « Schrad.— Est potius lusus naturae per compressionem « spiculae in vagina productus, quam vera varietas (1), » Voilà donc une plante douée de caractères certainement génériques devenue non un sous-genre, non une espèce, pas même une variété, mais un Jeu de nature! Voici le père si empressé du Libertia, qui le proclame un enfant illégitime, un batard, moins qu'un bâtard, un inommé, un monstre! un. monstre par compression. « Lejeune, « dit notre savant confrère M. Spring, comme s'il avait « besoin d'effacer jusqu'à la dernière trace de son œuvre, « n'accorde plus même le titre de variété à la plante « découverte par Michel, il ne la considère plus que « comme un simple jeu de végétation (2). » En somme, la lettre dont nous venons de donner le texte n’est qu'une simple affirmation dépourvue de toute explication, de toute preuve, de tout détail, dénuée de tout renseignement, de toute garantie. On ne saurait méconnaitre que c’est là un fait mal observé et énoncé avee une excessive légèreté. En effet, depuis quarante- cinq ans, tous les botanistes belges ont observé cette curieuse plante, sans y avoir jamais observé la transfor- mation signalée par Lejeune et Courtois. Nous-même nous l'avons cultivée pendant plus de vingt ans au Jardin botanique de Tournay; nous avons vu, sur quelques locustes, les trois soies parfois réduites à une seule (5). Mais les oreillettes, l'insertion de la soie, les nervures de la paléole externe, c'est-à-dire la constitution florale n'a Jamais varié. Aussi en soumettant cette lettre à la critique, (1) Lejeune et Courtois Compendium, I, p. 545. (2) Spring in Bull. Acad. Bruæ., 1855, t. 12, p. 511. (5) Dmrt. Prodr., p. 155, n° 2087 var. 5. ( 544 ) notre savant confrère, M. Spring, a-t-il dit avec raison : « Tant d'erreurs sont possibles dans les essais de culture «_ tels qu'ils se font dans les jardins botaniques ! Ne pou- « vait-1l pas y avoir confusion de graines ou d’étiquet- «_ tes ?(1), M. Reichenbach, ayant accepté l’idée de Lejeune et Courtois, en faisant du Michelaria une simple variété de son B. multiflorus, Koch, en parlant de notre plante, n'hésita pas à dire : Tota spicularum florumque fabrica longe recedit a Bromo secalino (multifloro), et certissime haec planta e semine illius non propullat. Hyemes nostras aegre fert et saepe in horto nostro perit (2). Pour que le Wichelaria se tranformaät en Brome séca- lin, il faudrait, après avoir perdu les deux soies latérales, qu'il perdit ses oreillettes, que sa paillette extérieure au lieu d’avoir neuf nervures n’en compte plus que trois à cinq, que son arête au lieu d’être terminale soit devenue dorsale, et que ses fleurs après l’anthèse, au lieu d'être divariquées, deviennent imbriquées ; or la lettre n'indique rien de semblable,rien, absolument rien,et nous ajouterons que cela est aussi impossible que de voir un Secale devenir un Triticum. Le fait signalé par Lejeune et Courtois dot done être considéré comme contraire à l'observation, nul et non avenu. Si un tel fait était vrai, notre savant con- frère M. Crépin qui, placé dans le Condroz au centre de l'aire de dispersion de la plante, en a recueilli des milliers d'exemplaires, l'aurait certes remarqué. Une observation importante résulte cependant de la lettre précitée et elle nous donnera peut-être l’explica- on de l'erreur étrange que nous venons de signaler, “c'est qu'en novembre 1828 la forme veloutée avait été (1) Spring £. c. (2) Koch Syn., ed. 1, p. 819. ( 545 ) découverte, dans les terrains calcaires des environs de _ Verviers. Cette découverte a dû être faite après la publi- cation du premier volume du Compendium, puisque cette forme n'y est pas mentionnée; c’est done dans l'été de 1828 , c'est-à-dire peu avant la lettre que nous venons de rapporter, qu'elle a été trouvée pour la première fois. Où et par qui, c’est ce que l’on ignore, mais il ne nous parait pas douteux que c'est elle qui aura occa- sionné l'erreur de Lejeune et Courtois. Ils n'auront pas vu que les oreillettes de cette forme étaient, comme nous l'exposerons plus loin, involutes avant l’anthèse, et même parfois après la fleuraison ; par là, ils auront cru voir, sur le même épillet, des fleurs à oreillettes et d’autres sans oreillettes et sur les épillets non fleuris, ils n'auront pas aperçu d'oreillettes, attendu qu'elles y redeviennent sou- vent involutes; puis, dans le jardin de Liége, ils auront trouvé quelques locustes à une seule soie, et, sans plus d'examen, ils en auront tiré la singulière conclusion qui fait l'objet de leur lettre. Voilà présumablement la cause de cette est étrange erreur. Il nous reste à parler de la forme veloutée que nous aurons à examiner plus loin. Elle fut, comme nous venons de le dire,découverte dans le pays de Verviers en êté 1828. Lejeune la communiqua à M. Reichenbach qui en repré- senta une locuste dans son Agrostographie, sous le nom de Bromus multiflorus var. 7. velutinus Schrad. C'est sans _ doute vers cette époque que Lejeune nous en transmit un échantillon avec cette étiquette : Bromus multiflorus var. velutinus trisetoso-auriculatus, circa Poleur. C'est donc à Poleur, près Theux, que cette belle plante a été d'abord trouvée, sans que nous sachions qui est l’auteur de cette intéressante découverte. (546) Vers 1855, le révérend et savant curé de Magnée, M. Strail, la trouva d’abord à Aywaille, en face des ruines du château d’Amblève ou d’Aymon; elle a été depuis revue par lui à Magnée, près Chaudfontaine, et par M. Crépin, à Barvaux, Poulseur, etc. Cette forme est pleine d'intérêt et nous en parlerons plus loin. Après avoir tracé l'histoire de la plante qui nous occupe, il reste à examiner ce qui la concerne au point de vue scientifique. Doit-elle former un genre distinct ou seule- ment un sous-genre ? Ses deux formes sont-elles des varié- tés, ou bien doivent-elles constituer deux espèces dis- tinctes ? Voilà ce qui est à étudier. A la question générique, nous répondrons, comme nous l'avons fait en 1825, oui et non. Oui, si l’on adopte pour les Graminées les principes de Beauvois, Rômer et Schultes, Trinius, Parlatore, ete., car alors les caractères de la plante ardennaise sont bien plus importants que ceux qui séparent l’Aegylops du Triticum, le Schedonorus du Festuca, le Phragmites de l'Arundo, le Calotheca de Kunth du Chascolytrum, le Serrafalcus du Bromus, etc. Non, pour ceux qui adoptent les principes de Koch dans ‘ la réunion des genres secondaires. Nous allons donc ex- poser les faits dans l’une et l’autre hypothèse, d'autant que les botanistes allemands penchent pour la seconde, nous bornant à observer ici que, soit genre, soit sous-genre, le nom de Michelaria a la priorité. Exposons d’abord les motifs qui nous ont porté à créer le genre Michelaria. La plante ardennaise diffère du genre Bromus : 1° Par les oreillettes latérales de sa paléole inférieure ; (547 ) 2° Par son arête centrale qui est terminale et non dorsale comme dans le Bromus ; 9° Par les deux arêtes complémentaires à chaque fleur ; 4° Par ses fleurs divariquées et non incombantes ; 5° Par sa paléole extérieure à neuf nervures, qui est de trois à cinq nervures dans le Bromus. II faut le reconnaitre, ces. différences sont bien plus notables que celles qui séparent le Secale ou l’Aegylops du Triticum, VAira de lAvena, le Koeleria du Dactylis, l'Enodium dû Poa, le Milium du Panicum , le Brachypo- dium de l’Agropyrum, le Schedonorus du Festuca, etc., ete. L'agrostographie comprend peu de genres mieux carac- térisés. Mais son port le rapproche des Bromes messicoles. Cependant, ses fleurettes divariquées en forme de palmette, l'en distinguent au premier coup d'œil. Son facies, dit M. Crépin, est trop caractérisque pour passer inap- pereu (1). Dans les Graminées, combien n’avons-nous pas de genres dont le port est identique? Toutes les Triticées, toutes les Avénacées, toutes les Poacées, ont le même port, ce qui n’a pas empêché d'y former des genres. Dans les familles monotypes comme les Graminées, les Chicoracées, les Cynarocéphales, les Ombellifères, les Crucifères, le port absolu n’est pas nécessaire pour con- stituer un genre, mais seulement le port relatif. Où est le port absolu qui sépare le Carduus du Cirsium, le Myosotis du Lappula, le Filago du Micropus, le Leontodon du Taraxacum, la plupart des Ombellifères et des Crucifères, les Potentiles à fleurs blanches des Fraisiers, etc. ? Ici c'est le port relatif et non l'absolu qui sépare, comme le Wiche- laria du Bromus. (1) Crép. Bull. Soc. Bot. Belg., W, p. 621. 29 2 ( 548 ) Voyons maintenant les caractères, tels que nous les avons fixés dans notre Agrostographie, page 86. Ce qui distingue le genre Bromus, c’est d’avoir l'arête dorsale, c'est-à-dire insérée au-dessous du sommet de la paléole externe. Ce qui caractérise le genre Michelaria, ce ne sont pas seulement ses oreillettes et ses soies, c’est surtout d’avoir l’arête terminale. Dès la création des genres Bromus et Festuca, Linné a caractérisé ces deux genres par l'insertion de l’arête; il dit du premier : valoula aristam infra apicem rectam emitlens (), et du second : valvula in aristam rectam desine ns@). C’est donc l'insertion de l’arête qui forme le caractère diagnostique différentiel des deux genres : elle est dorsale dans le Bromus et terminale dans le Festuca. Ce caractère a été admis par tous les botanistes sans exception. Ouvrez le premier ouvrage de botanique qui vous tombera sous la main, et vous y verrez que le genre Festuca est défini par l'arête située au sommet de la paléole externe et par conséquent terminale, tandis que le genre Bromus est caractérisé par l’arête située en dessous du sommet de cette paléole, c’est-à-dire qu'elle y est dorsale et subapicilaire. Ce caractère de l’arête dorsale, assigné par tous les auteurs comme caractère distinctif du genre Bromus, en repousse nettement le Michelaria, qui, comme le Festuca, a l’arête insérée, non au dos en dessous du sommet de la paléole externe, mais au sommet même de cette paléole. Ils suit de là que tout botaniste qui voudra analyser (1) Lin. Gen., ed. 2, p. 51. (2) Lin. Z. c., p. 32. Vu. PET ON ES" CT TS DR TS RS cn an > di ion het dt mn SR + ; (549 ) consciencieusement le Michelaria, ira le chercher, non dans les Bromes dont ce caractère le repousse, mais dans le genre Festuca. D'où cette conséquence que quiconque voudra réunir le Michelaria au Bromus, devra commencer par réformer le caractère générique de ce dernier, et le définir tellement qu'il comprenne le Michelaria, tout en repoussant le F'estuca. C’est là que nous l’attendons. Qu'on nous permette de le dire pour la défense de notre œuvre, le caractère générique du Bromus chez tous les auteurs qui y ont réuni la plante ardennaise, Kunth, Koch, ete, est un mensonge, que la vérité scientifique ne peut ad- mettre. Si nota aliqua fructificationis singularis vel sui generis propria in speciebus non omnibus adsit, ne plura genera accumulentur cavendum, dit Linné, dans sa Philo- sophie botanique (n° 172). En définissant, dans notre Agrostographie, p. 82, les diagnoses des.tribus des Graminées, nous avons indiqué un caractère nouveau qui sépare fort bien les Bromacées des Festucées, à savoir l'involution des deux paillettes de la glume. Dans les Bromacées, les deux paillettes sont em- brassantes et engainantes, l'inférieure engaine la supé- rieure (paleae alternae vaginantes); dans les Festucées, au contraire, les deux paillettes de la glume sont libres et non engainantes (paleue liberae nec vaginantes). Cette diagnose de première valeur a été négligée des agrostographes et nous croyons la signaler à leur attention. Elle définit les Festucées et les distingue facilement des Poacées, des Bromacées et des Avénacées. Mais si l'application de ce caractère différentiel écarte le Michelaria des Festucées et le fixe dans les Bromacées, elle laisse debout toutes les dif- férences génériques signalées plus haut. De ce nombre, est la nervation de la paléole externe qui constitue un important » 390 ) caractère. On sait que nos savants confrères MM. Fries et Parlatore ont tiré grand parti du nombre de cette nerva- tion pour la formation des genres des Graminées. Or, la paléole externe présente neuf nervures dans le Michelaria, tandis qu'elle n’en a que trois à cinq dans le genre Bro- mus. C’est encore là une considération en faveur de ce genre. | Nous ne pouvons abandonner le terrain sans parler du genre Serrafalcus créé par M. Parlatore, pour les espèces dont le type estles B. secalinus et mollis.M. Parlatore assigne pour diagnose à son genre Serrafalcus : locustae etiam de- floratae apice augustiores, flosculis compresso-turgidis im- bricatim se tegentibus, et à son Bromus, qui contient le sous genre Genea de notre Agrostographie : locuslae su- perne latiores, flosculis compresso-carinatis remotiusculis. Or, dans cet ordre d'idées, le Michelaria avec ses épillets en palmette et ses fleurs divariquées viendrait se placer près des B. sterilis et teciorum, avec lesquels il n’a aucun rapport. Ce n'est par là un faible argument en faveur de ses droits à la condition générique. Remarquons au reste que si le genre Bromus doit être divisé, c’est le Serrafalcus qui doit conserver le nom du genre. En effet, dès le premières éditions de ses Genera plantarum, Linné assigne pour diagnose à son genre Bromus : qgluma flores in spicam oVATO-0BLONGA colligens : corollae valvula inferior concava oprusa(l), caractères qui sont précisément ceux du Serrafalcus. Quelle est d’ail- leurs l'espèce que Linné indique toujours la première, comme sil voulait désigner le type du genre? C’est (1) Lin. Gen., ed. 2, p. 51, ( 551 ) le B. secalinus. C'est encore lui que les paysans de race latine appellent du nom de Bro ou Dro, radical de Bromus. Il reste à parler de la question spécifique des deux for- mes signalées. Le Michelaria est une plante messicole et bisannuelle ; elle ne fleurit pas si on la sème au printemps, sa levée devant avoir lieu en automne pour qu'elle monte en fleurs. Elle n’a jamais été rencontrée qu’en Belgique, dans le versant occidental des Ardennes, c’est-à-dire dans les provinces de Liége, Namur et Luxembourg. Son aire de dispersion est entre la Vesdre et la Semoy, la Meuse et la erête des Ardennes, dans les champs de froment ou d'épeautre, ce qui tient à sa nature bisannuelle. La forme glabre trouvée d’abord par nous en 1821, puis par Michel, en 1825, a été revue par nous plus d’une fois dans nos voyages de botanique ultérieurs. Depuis elle a été observée dans le pays de Liége près Chaudfontaine, par M. l'abbé Strail, dans les provinces de Namur et Luxembourg, par M. Crépin qui, demeurant à Rochefort, a exploré avec tant de soin et de bonheur cette riche contrée où il l'a rencontrée presque dans chaque village. ” La forme veloutée est beaucoup plus rare. Observée d'abord à Poleur près Spa, elle a été retrouvée, en juillet 1855, à Aywaille sur l'Amblève, par le savant abbé Strail. On lit dans le Nécrologue Liégeois de 1854 : « M. Ch. Davreux nous apprend, qu’en juillet 1855, « M. Strail, euré de Magnée (Liége) a rencontré à « Aywaille, vis-à-vis des ruines d'Amblève, une nouvelle « espèce de Michelaria dont les loeustes sont pubescentes « et les oreillettes de la glume plus caractérisées ; on « pourrait la nommer Michelaria hirsuta. » Depuis, elle a été retrouvée par M. Strail à Magnée et par M. Crépin (352 ) dans la vallée de l'Ourthe. M. Strail a adressé, en 1855, à l’Académie, une notice sur cette forme qu'il nomme Michelaria villosa. C'est d'elle que nous allons nous occuper. Lors de la publication de sa Florule de Chaudfontaine, en 1863, le révérend M. Strail, après avoir indiqué les deux formes comme variétés ajoutait : « Depuis neuf ans « que je cultive les deux variétés, elles n’ont varié dans « aucun de leurs caractères génériques, ni même dans « ceux qui les distinguent l'une de lautre(l).» (Cette révélation fut pour nous un trait de lumière; nous deman- dâmes des graines des deux formes à M. Strail, qui, avec l'obligeance qui le caractérise, voulut bien accéder à notre désir, en sorte qu’en les cultivant nous avons pu confir- mer son observation. Un premier fait est done acquis, c’est que depuis quinze années la forme veloutée n'a subi, par la culture, aucune modification, et que par consé- quent cette forme n'est pas accidentelle, mais persistante. Ce point acquis, il restait à voir si, indépendamment du velouté si remarquable qui couvre ses locustes, elle n'offrait pas d'autres caractères distinctifs. En l'étudiant de près et à toutes ses époques, nous avons été frappé de la différence que présentent les oreillettes de la fleur dans les deux formes. Dans la forme type, à épillets glabres, ces oreillettes sont lancéolées et aiguës; elles sont aplaties sur la fleurette alterne dès la sortie de la panieule hors de la gaine et avant même que les fleurettes ne soient écartées. Dans la forme veloutée, au contraire, ces oreillettes sont arrondies au sommet; elles sont pri- (1) Strail in Bull. Soc. Bot. Belg., VX, p. 519. ( 353 ) mitivement involutes et n'apparaissent qu'à l'époque de la fleuraison, lorsque les fleurettes sont écartées et les deux paléoles entr'ouvertes pour être en fleur; avant cette époque, on ne les voit pas. C’est là encore un caractère que la culture nous a démontré être invariable. Or, ce caractère différentiel, nous l'avons retrouvé dans l'échan- tillon recu de Lejeune vers 1850. On peut donc le consi- dérer comme invariable et définissant spécifiquement cette forme avec sa villosité. | La conclusion de ce qui précède est que le Michelaria, senre exclusivement propre à la Belgique, renferme deux espèces distinctes et invariables. Les réunir serait former une espèce collective. L'espèce type sera mieux nommée M. arduennensis ; la veloutée, indigène à l’ancien pays des Éburons, si célèbre par la mâle énergie d'Ambiorix contre César, et trouvée par M. Strail près du vieux châtéau des Éburons, prendra le nom de M. eburonensis. Remar- quons que le nom spécifique arduennensis avait été pro- posé par nous en 1893, la même année que celui de bro- moidea par Lejeune, et que si nous avons admis le premier nom spécifique donné par lui, c'est pour respecter son droit de priorité. Or, Lejeune ayant, en 1824, abandonné ce dernier pour adopter celui que nous avions proposé, et le nom spécifique arduennensis étant universellement admis, ce serait une faute de ne pas le préférer. Il a d’ailleurs l'avantage de pouvoir être attribué, soit au genre Michelaria, soit au genre Bromus et de s'appliquer aux deux hypothèses. Si nous n'admettons pas les noms spécifiques de villosa, hirsuta ou velutina proposés pour la forme velue, c'est qu'il sont déjà portés par des espèces de Bromus. Ainsi, dans l'hypothèse où le Micheluria devra être (354 ) considéré comme un sous-genre du Bromus, ce sous-genre comprendra deux espèces, savoir : 1. Bromus arduennensis, pour l'espèce à fleurs glabres ; 2. Bromus cburonensis, pour celle à fleurs veloutées. Reconnaissons cependant que l'existence de deux espèces constantes, invariables, offrant toujours des carac- tères étranges et s'éloignant de ceux du genre Bromus, est un puissant argument en faveur de la validité de deux genres distincts et c'est dans cette hypothèse que nous allons indiquer les diagnoses et la synonymie des deux espèces indigènes. | MICHELARIA Dnrt. Calothecue sp. Lej., 1895 ; Michelaria Dmrt., 1825 ; Libertia Lej., 1824 (non Dmrt. nec Spreng.); Aechmophora Sprengel ex Trin. Differt a Bromo, paleolà exteriore utrinque auriculatä, novemnervi apice trisetosà ; aristà terminali ; flosculis divaricatis. {. M. arduennensis. Locustis glabris, flosculi auriculis lanceolatis acutis ante anthesim planis. Calotheca bromoidea Lej. Mess. des Sc. et des Arts (1895). Michelaria bromoidea Dmrt. Agrost., p. 77 (1825). Bromus arduennensis Dmrt. L. c. (1825); Kunth Gram., 1, p. 134 (1829). Libertia arduennensis Lej. Rev., p. 22 et 222 (1824), Nov. act. nat. cur., XII, p. 757 (1895). : Bromus auriculatus Raspail Bull. Sc. nat., VIIL, p. 225 (1826) Libertia arundinacea Roth Enum. Germ., 1, p. 344 (1827). Aechmophora arduennensis Spreng. ex Trin. mss. Bromus triaristatus Lois. FI. Gall., éd. 2., I, p. 89 (1829). — grossus d. Lej. et Court. Mess. des Sc. et des Arts (1828), p. 467; Comp., IL, p. 345 (1856). — polystachys Desf. Cat. Par., p. 589 (1829). — multiflorus £. arduennensis Rchb, FI. exc., p. 43 (1850), Agrost., p. 51 f. 1595. (355 ) Bromus Michelianus De Moor Gram., p. 121 (1854). ” Serrafalcus arduennensis Crép. Man., éd. 1, p. 211 (1860). Hab. in Arduennä, Famenä, agro Leodiensi et Luxemburgensi. 2, M. eburonensis. Locustis velutinis, floseulorum auri- culis obtusis ante anthesim involutis. Bromus grossus var. €. Lej. et Court. Mess. des Sc. et des Arts (1828), p. 467 ; Comp., I, p. 545 (1856). — multiflorus var. velutinus Rchb. Agrost., f. 1596 (1854), excl. syn. Schrad. Michelaria hirsuta Davr. Nécr. Liég., 1854, p. 56. -— villosa Sérail Bull. Acad. Brux., t. XXII, p. 516 (1855). Bromus arduennensis var. G. Spring in Bull. Acad. Brux., l. e., p. 516. —- — var. villosus Crép. Man., éd. 1, p. 211 (1860). Michelaria bromoidea var. villosa Strail Bull. Bot. Belg., H, p. 519 (1865). Hab. in ditione Eburonum (Lej.! Strail!} et in, Luxemburgio Belgico (Crépin). S 2. CLASSIFICATION DES GRAMINÉES. Terminons ce travail par quelques considérations sur la classification des Graminées. La famille des Graminées est l’une des plus difficiles du règne végétal ; c'en est aussi l’une des plus nom- breuses puisque, pour la flore de l’Europe, elle renferme à elle seule le tiers des plantes monocotylées. « Tous les « auteurs qui se sont occupés des Graminées ont éprouvé, « dit le savant M. Godron, beaucoup de peine pour en « caractériser les genres et pour les classer d'une manière « rationnelle. » Dans une famille qui réunit ainsi le nombre et la difficulté, le premier besoin est d'établir de grandes divisions et des coupes naturelles qui en facilitent l'étude. Il ne suffit pas d'y créer des tribus, il y faut de grandes coupes, nettes et déterminées, qui satisfassent l'esprit et facilitent les recherches. 30 (356) Les classifications de Palissot de Beauvois et de Trinius étaient purement artificielles et ne pouvaient donner satis- faction aux besoins de la méthode naturelle; Adanson et Kunth, dans les mémoires du Muséum, avaient seuls entrevu vers quel but il fallait tendre, mais leurs travaux ne présentaient que vague et incertitude. : Il y a 45 ans, en 1825, nous avons entrepris le premier, dans notre Agrostographie,de coordonner les Graminées en deux grandes divisions et dix-sept tribus, basées sur des caractères précis et nettement déterminés. Les deux divi- sions fondamentales reposent sur la présence dans l'épillet d’un petit rachis sur lequel les fleurs sont imbriquées et distiques, ou sur l'absence de cet organe et l'insertion des fleurs sur le callus de la glume. Ce caractère, très-facile à observer, a l'avantage de diviser l’ensemble de cette immense famille en deux parties presque égales, et de favo- riser ainsi l'accès à l'étude des tribus. Cette classification a été suivie par Lejeune et Courtois, Tinant et Scheid- weiler, Michot et presque entièrement par MM. Reichen- bach et Demoor. Six ans après, en 1829, Kunth, dans sa révision de la famille des Graminées, publia sa distribution méthodique en treize tribus, distribution reproduite en 1833 dans son Agrostographie. Cet auteur n’admet pas de grandes divi- sions synthétiques, et la plupart de ses tribus sont collec- tives; aussi la tendance de tous les bons esprits est-elle de les subdiviser et d'en revenir aux groupes de 1823. Deux botanistes seulement, MM. Fries et Jacq. Agardh ont senti la nécessité de grandes coupes synthétiques dans les Graminées, et tous deux ont cherché à les subdiviser d'après des caractères nouveaux. M. Fries ayant remarqué que la fleur des Graminées, lors de son épanouissement, ( 357 ) s'étale dans certains genres et ne s'étale pas dans d’autres, propose de diviser la famille en deux grandes séries : les Euryanthae dont la fleur s'étale et les Clisanthae dont la fleur ne s'étale pas (1). De son côté, M. Jacq. Agardh, interprétant un passage de Robert Brown, trouve dans les Graminées deux types d'inflorescence, les locustiflorae dont les fleurs infé- rieures sont parfaites (floribus inferioribus perfectis), et les spiculiflorae dont les fleurs centrales ou supérieures sont parfaites (flore centrali aut supremis perfectis) @). Ces deux ordonnances combinées ont été adoptées par M. Nyman. D'autre part MM. Grenier et Godron ont adopté la classification de Fries, mais en la subordonnant à un caractère supérieur, celui du rachis excavé ou non. Examinons la valeur de ces caractères. Le grave inconvénient du système de Fries est d’être basé sur un caractère momentané et fugace. Pour déter- miner une Graminée, il faut assister à l'épanouissement de la fleur; avant l'anthèse, pas de diagnose, après l’anthèse, plus de diagnose. Ce système rompt d’ailleurs les rapports naturels de beaucoup de genres, séparant le Milium des Panicées, le Nardus des Ophiurées, plaçant l’Holcus et l'Hierochloa dans les Phalaridées, les Seslériées près des Panicées, etc. Quant à l'insertion du stigmate au bas de l'ovaire ou à son sommet, M. Demoor a fait remarquer avec raison que ce caractère est souvent sujet à varier suivant les phases du développement de la fleur, aussi a-t-il été écarté comme base de classification par MM. Gre- nier et Godron. (1) Fries Sum. Scand,, p. 74 et 80. (2) Jacq. Agardh Theoria systematis plantarum, p. 20. (358 ) En ce qui concerne la donnée principe de Jacq. Agardh, elle est plus spéculative que pratique. Diviser les Grami- nées d’aprèsla situation de la fleur la plus parfaite, c'est éta- blir une règle de comparaison qui suppose plusieurs fleurs. Mais les Graminées uniflores, qu'en faire, où les placer ? Où est la fleur la plus parfaite quand il n’y en a qu’une seule ? Nous avouons que nous ne pouvons nous expliquer pour- quoi les Oryzées, les Panicées, les Phalaridées, sont placées parmi les Locustiflores, tandis que les Alopécurées, les Stipacées, les Agrostidées, figurent dans la sous-famille des Spiculiflores. Cette ordonnance rejette d’ailleurs les congénères aux deux bouts de la famille. Dans la Flore de France(), M. Godron a introduit, pour la division des tribus, un nouveau caractère tiré du sillon de la graine et de la compression de celle-ci. C’est là sans doute une observation très-savante, car tout caractère tiré des graines a une grande importance; mais il nous semble que les caractères fournis par les enveloppes florales suffisent à la classification des Graminées et comme ces enveloppes sont marcescentes, qu'on peut ainsi les observer à toute époque de la fleur ou du fruit, pourquoi chercher des difficultés? Le savant auteur re- connait d’ailleurs lui-même que ce caractère varie dans le genre Sporobolus (2). , La coordination basée sur l'insertion des fleurs des Graminées a le triple avantage d’être d’une extrême facilité, de conserver les rapports naturels et de pouvoir être appli- quée toujours, depuis la sortie de la gaine, jusqu'à la parfaite maturité; on peut même l'étudier sur la graine. (1) Grenier et Godron Flore de France, WI, 453. (2) Flore de France, 1. e., 487. msi (359 ) Pour définir une espèce, il suffit de voir si ses fleurs sont ou non, imbriquées-distiques; or rien de plus fa- cile à toute époque de l'inflorescence. C'est, dit M. Michot, la class'fication la plus naturelle et la plus facile. Dans toutes les grandes familles monotypes, trouver une carac- tère qui sépare et classe les tribus, est le premier besoin de l'étude. Que deviendrait la science, si de telles divi- sions n'existaient pas dans les Composées, les Ombellifè- res, les Crucifères, ete.? Une seule objection a été faite à cette classification, le genre Hordeum, objection que nous avons nous-même signalée p.71 de notre Agrostographie, où nous avons fait remarquer que cette objection apparente disparait devant un examen attentif. Dans ce genre, il y a avortement du réceptacle allongé que l’on retrouve dans l'Elymus, mais sa première articulation n'en reste pas moins, et elle en démontre l'existence. Au surplus, il est très-facile de faire disparaitre l’objection. C'est, à l’exem- ple de MM. Grenier et Godron, d'introduire une troi- sième division pour les Graminées dont les épillets sont insérés dans les excavations du rachis. Une rectification est cependant indispensable. Le mot de scobine, proposé dans l'Agrostographie pour l'axe des locustes, n’est pas heureux et surcharge inutilement la science ; nous proposons de le remplacer par celui de rachille (rachillus), diminutif de rachis. On aura donc trois divisions; les Rachidées, les Rachilliflores et les Calliflores. L'exposé des caractères de ces divisions et des tribus montrera combien cette classification est simple et facile. En la faisant suivre de la coordination des genres d'Europe et même, entre parenthèses, de quelques genres exotiques nécessaires pour l'intelligence de la marche des faits, le botaniste pourra voir si elle conserve les rapports naturels. C'est ce que va montrer le tableau suivant. ( 360 ) Dianome Graminearam(l). Series 12. RACHIDEAE. Locustae intra cavitates racheos insertae. 1. Cyvonoxear. Locustae unilaterales, flores clisanthi. L 2. Ormiurear. Locustae bilaterales calliflorae solitariae vel geminatae. 8. Trinicear. Locustae bilaterales rachilliflorae vel ternatae, flores eu- ryanthi. Series 2. RACHILLIFLOREAE, Locustae liberae, floseuli rachillo inserti, imbricato-distichi. * Locustae et flores involucro destitutae. 4. BroMacEAE. Paleola exterior setigera, nervis convergentibus. 5. Poacear. Paleola exterior mutica, nervis parallelis. 6. AvexacEAE. Paleola exterior abrupté aristata. ** Locustae vel flosculi involuerati. 7. Cynosurear. Locustae involucratae. 8. SesceriEAE. Spica basi involuerata. 9. AruxninaceAE. Flosculi setis longissimis involucrati. Series 32. CALLIFLOREAE. Locustae liberae, flosculi callo glumarum inserti. * Glumella carinata. 10. AGrosripeaE, Paleae alternae vaginantes. 11. Pureacear. Paleae oppositae flosculo longiores. 12. Onyzacear. Paleae minimae non vaginantes vel nullae. ** Glumella rotundata crustacea. 15. SripaceAE. Paleola exterior interiorem in semine omnino involvens. 14. Paniceae. Paleola exterior interiorem in semine semi involvens. (1) Hoc sedulo nota, Rachis axis spicae, rachillus locustae ; gluma è rALEIS « « constat, glumella è paLeoLis, glumellula è pALEOLULIS. ( 361 ) 15. Cencurear. Involucra vel gluma indurato-coriacea, cum fructu decidua. *** Floseuli dissimiles vel geminati. 16. AnpropoGoneAr. Flosculi geminati dissimiles, 17. Saccraninear. Flosculi geminati conformes, setis longis involuerati. 18. Mavpear. Locustae unisexuales dissimiles distantes. Conspectus Generam Enuropaeorum. Series Ï. RACHIDEAE. Trib. 1. Cynodoneae Dmrt. Agrost., p. 140 (1823). Chlorideae Kunth (1829). Nardus L, (Chloris Sw.). {Microchloa R. Br.). Beckmannia Host. (Campulosus Beauv.). Dineba Delil. Spartina Schreb. Dactyloctenium Willd. Cynodon Pers. (Eleusine Gärtn.). Trib. 2. Ophiureae Dmrt. Anal., p. 64 (1829). Leptureae Dmrt. Agrost., p. 140 (1825). Rotthoeliaceae Kunth (1829). Lepturus R. Br. Phacelurus Grsb. (Ophiurus Gärtn.). Rotthboellia L, Psilurus Trin. | (Tripsacum L.). Monerma Beauv. (Manisuris L.). Hemarthria R. Br. Trib. 3. Triticeae Dmrt. Agrost., p. 91. Hordeaceae et Bromearum pars Kuntb. | $ 1. Honpraceae Dmrt. Agrost. p.91. © 2. Frumenracear Dmrt. L. e., p. 94. Elymus L. Secale L. Leptothrix Dmrt.Agrost.p.92.((1) Triticum L. Hordeum L. Aegylops L. fn (1) Cuviera Kôl. nec DC. — H. I. L.europaeus, L. virginicus, L. crinitus, L. Caput-Medusae, etc. (36) $ 3. Lozraceae Dmrt. L. c., p. 95. Nardurus Rchb. Agropyron Gärtn. Crypturus Lk. Brachypodium Beauv. Crithodium Lk. Trachynia Lk. Desmazeria Dmrt. Tyrrhenia Nym. Lolium L. Gaudinia Beauv. Series Il. RACHILLIFLOREAE, Trib. 4. Bromaceae Dmmrt. Anal. fam., p. 65. Festucearum gen. Kunth. $ 1. Fesruceae Dmrt. Agrost., p. 100. Bromus L. (5) Schedonorus Beauv. Michelaria Dmrt. Diplachne Beaux. Dactylis L. Festuca L. Aeluropus Trin. Vulpia Dmrt., non Gmel. (!) Koeleria Pers. 2. Bromeae Dmrt. L. c., p. 115. Lophochloa Rchb. Genea Dmrt.Agrost., p. 116,4(2). Wangenheimia Mônch. Trib. 5. Poaceae Dmrt. Agrost., p. 107. Festucearum gen. Kunth. Ÿ 1. Porae ({). Hydropoa Dmrt.Agrost.,II,S (*) Briza L. Scleropoa Grsb. Eragrostis Host. Glyceria R. Br. Poa L. Catabrosa Beauv. Sphenopus Trin. Dupontia R. Br. Oreochloa Lk. Ô 3. MeLicEAEz. 6 2. GLYCERICEAE. Enodium Gaud. Sclerochloa Beau. Melica L. (1) Vulpia Gmelino monandra ! (2) Bromi festucacei : Aristà caniculata, pectinato-ciliatà! — H. 1. G. ste- rils, G. tectorum, G. rigida, G. rigens, G. maxima, G. madritensis, G. fasciculata. (5) Serrafaleus est typus generis Bromi, ut supra. (4) Poeae : Gluma floseulis brevior, axis continuus. Glycerieae : Gluma floseulis brevior, axis basi circumsutus. Meliceae : Gluma flosculorum longitudine. (5) Axis circumsutus ; locustae lateribus compressae. H. 1. Æ. spectabilis, : H. nervata et H. remota. — Hydrochloa Hartm. nec Beauv. = Glyceria. A CA clan ii nat dé Sc Dalyeum Dmrt. Airopsis Beauv. Triodia R. Br. Antinoria Parl. Fluminia Fries. ; Molineria Parl. Schismus Beauv. Trib. 6. Avenaceae Dmrt. Agrost., p. 120. Avenacearum et Phalaridea- rum pars Kunth. ( 1. Ammear (1). Avenula Dmrt. Agrost., p. 122, Danthonia DC. Gr Deschampsia Beauv. Heteranthus (4). Aira L. F1. Suec. (opt.). Avena Dmrt. Airella Dmrt.Agrost.,p.118,4(2). V5. Hozcear. Corynephorus Beauv. Arrhenatherum Beauv. Vahlodea Fries. Holcus L. 2. AVENFAE. Hierochloa Gmel. Trisetum Godr. et Gren. Trib. 7. Cynosureae Dmrt. Agrost., p. 114 excel. Sesleria. Avenacearum gen. Kunth. | Cynosurus L. Lamarckia Mônch. Phalona Dmrt. Agrost., p. 114. Trib. 8. Seslerieae Koch Syn., ed. 1, p. 788. Festucearum gen. Kunth. Sesleria Scop. Psilathera Lk. Oreochloa Lk. Echinaria Desf. Trib. 9. Arundinaceae Dmrt. Agrost., p. 124. Arundinacearum pars Kunth. Arundo, L. Ampelodesmos Lk. Donax Beauv. I — ————"———————…— ——— (1) Aireze : Gluma utrinque uninervis. Aveneae : Gluma utrinque plurinervis. Holceae : Floseuli polygami. (2) Airella : Airopsis Fries nec Desv., Aira Godr. et Gren. nec L. H. I. Airella caryophyllea, A. Tenorti, À. multiculmis, À. elegans, À. provinciu- lis, A. cupaniana, À. praecox, À. capillaris. (3) Avenula Dmrt. 1825, non \ Avenella BI. et Nees, 1856, quae Airella Dmrt.,1825. — Glumatrinervis ; rachillus non mancatus; flosculi conformes. H. 1. Avenula pubescens, A. pratensis, A. Scheuchzert, A. montana, À. sem- pervirens, À. setacea, A. Hostii, À. sulcata, etc. (4) Ventenata Kôl. nee Cav. — H. 1. Heteranthus tenuis et H. macer. 31 (364) Series III. CALLIFLOREAE, Trib. 10. Agrostideae Dmrt. Agrost., p. 125. Agrostidearum et Arun- . dinacearum gen. Kunth. Deyeuxia Beauv. Colamagrostis Roth. Colpodium Trin. Agrostis L. Cinna Beauv. Blyttia Fries. Apera Beauv. Sporobolus R. Br. Gastridium Beauv. Anthoxanthum L. Ammophila Host. Trib. 11. Phleaceae Dmrt. Agrost., p. 150. Phalarideae Dmrt. Anal., p. 64. Phalaridearum gen. Kunth. (1. ç2. ALOPECUREAE (1). Alopecurus L. Colobachne Beau. Crypsis Ait. Cornucopiae L. Para. Lagurus Desf. Chaeturus Lk. Polypogon Desf. Mibora Adans. Chilochloa Beauv. Ÿ 5. PHALARIDEAE. Phalaris L. Baldingera F1. Wett. Maillea Parl. ? Lygeum L. Trib. 12. Oryzaceae Dmrt. Anal., p. 64. Oryzeae Kunth. Leersia Soland. Oryza L. Coleanthus Seid. Trib. 13. Stipaceae Dmrt. Agrost., p. 134 (1825). Kunth (1829). Stipa L. Aristella Bertol. Arnistida L. Lasiagrostis Lk. Piptatherum Beauv. Trib. 14. Paniceae Dmrt. Agrost., p. 135 (1825). Kunth (1829). Ç1. (2. Miracear Dmrt.Agrost., p.155. Milium Beauv. Paspalum L. (Ceresia Pers.). PANICOTYPEAE. Panicum Beauv. Digitaria Hall. Oplismenus Beauv. Echinochloa Beauv. Ÿ 3. SerarIEAE Dmrt. Agrost., p. 137. Setaria Beauv. (1) Alopecureae : Paleola unica papyracea. Phleae : Paleolae papyra- ceae. Phalarideae : Paleolae crustaceae. 3,2 ‘ Trib. 15. Cenchreue. # 4 Pennisetum Rich. Tragus Hall. ‘4 (Cenchrus L.) (Echinolaena Desv.). _ Trib. 16. Andropogoneae Dmrt. Agrost., p. 141. Andropogonearum gen. #à Kunth. : Andropogon L. Pollinia Spreng. Chrysopogon Trin. Anthistiria L. Sorghum Pers. Heteropogon Pers. _ Trib. 17. Saccharineae Dmrt. Agrost., p. 141. Andropogonearum gen. fé Kunth. __ Imperata Cyrill. Erianthus Rich. _Saccharum L. Tricholaena Schrad. 1 Trib. 18. Maydeae Dmrt. Agrost., p. 142. Phalaridearum gen. Kunth. Mays Tourn. Coix L. OPUSCULES DE BOTANIQUE ET D'HISTOIRE NATURELLE; PAR B. DU MORTIER, Président de la Société royale de Botanique de Belgique, D 9 —— FASCICULE XI. BouquET DU LITTORAL BELGE. AVRIL 1869. A Extrait du Bulletin de la Société royale de Botanique de ] ue (Séance du 6 décembre 1868, t. VIL, p. 318-370.) N BOUQUET . DU LITTORAL BELGE. De tous les points de la Belgique, le plus riche, non en espèces nombreuses, mais en plantes critiques et iné- dites, est certainement le littoral. Les bords de la mer du Nord renferment une végétation spéciale qui n’a jamais été suffisamment étudiée, ce qui fait' que beaucoup de formes qu’ils produisent ont été indüment rapportées à des espèces appartenant à d’autres contrées et, que par là, elles sont restées confondues et perdues pour la . science. Autant, sous ce rapport, les plantes de nos montagnes ont été étudiées et leurs diverses formes recon- nues, autant celles du littoral de la mer du Nord ont été _ négligées. Sur les côtes du midi de la France, de savants ira botanistes ont soumis à un examen approfondi les curio- sités de la végétation et en ont décrit les raretés. Par courez au contraire les Flores et les différents traités, vous n'y trouverez aucune espèce propre aux côtes de la - mer du Nord, dont le terrain salé et le climat intermé- diaire appellent une végétation spéciale, offrant des plantes propres à ce sol et qu'il importe de distinguer d'avec leurs analogues. C’est pénétré de cette pensée que (568) nous avons entrepris de former ce petit bouquet de plantes nouvelles ou critiques de notre littoral, fruit de cinquante ans d'étude de la végétation de nos côtes, con- firmées par l’excursion scientifique que vient d'y faire la Société royale de Botanique de Belgique. Le littoral de la mer du Nord depuis Calais jusqu’à l'Elbe ne comporte pas de rochers; c’est une plage sa- blonneuse formée de trois terrains différents, les schores, les dunes et les poldres, mouillés, les premiers, par l’eau salée, les derniers, par l'eau saumâtre. Les schores sont des terrains d’alluvion formés par les dépôts des substan- ces argileuses que l'embouchure des fleuves entraine dans l'Océan et que celui-ci précipite sur les côtes voi- sines et spécialement dans les criques et les anfraetuosités du rivage. À chaque marée, les schores sont recouverts par les eaux de l'Océan durant le flux et laissés à sec durant le reflux. C’est ce terrain qu'habitent les plantes salines, qui doivent avoir le pied dans l’eau de mer, les Salicornia, les Suaeda, les Statice, les Limonium, les Halimus, les Glycéries maritimes, etc. L’embouchure des fleuves offre la même végétation. En arrière des schores, viennent les dunes formées des sables rejetés par la mer et composées d’une suite de côtes et de vallées, dont la largeur varie d’un point à un autre. Les dunes comportent les plantes mariti- mes sabulicoles, comme l’Ammophila, V'Elymus, la Fes- tuca oraria, les Viola sabulosa et lanceaefolia, V Erythraea littoralis, l'Hyppophae rhamnoides, le Convolvulus Sol- danella, etc. Elles sont profondes d’une lieue à Furnes et Nieuport, à Harlem et Leyde, tandis qu’elles ne consti- tuent qu'une simple digue à Blankenberghe et Heyst. L'éloignement successif de l'Océan qui crée les terrains ( 369 ) maritimes de nos contrées n’est nullement dü, comme on le pense, au retrait de la mer ; il est occasionné par le sou- lèvement de la côte, produit par l'effet volcanique qui a séparé jadis l'Angleterre du continent et qui persiste encore. Étudiez le mouvement du littoral depuis Calais jusqu'à l'Elbe et vous verrez successivement le double effet du soulèvement et de l'affaissement du sol, s'opérant presque toujours par un mouvement de bascule. Ainsi, il ne parait pas douteux que l’exhaussement du sol de la Campine et le retrait de l'Océan datent de l'époque du déluge cim- brique. C'est à l’action des feux souterrains et non au retrait de la mer qu'est due l'étonnante transformation de nos côtes, transformation que l’on prendrait pour un rêve, si les faits historiques et géologiques ne venaient en fournir la preuve irrécusable. A l’époque mérovingienne, un golfe s'étendait encore jusqu'à St-Omer ou Sithiu, l'ancien Portus ithius ou sithius; arrivait une grande baie avec criques jusqu'à Dixmude; d'autres criques avec golfes condui- saient les vaisseaux aux ports d'Ardenbourg et d'Osthourg, tandis que Bruges, aussi port de mer, contre lequel se trouve Assebourg, l'antique Asciburgum, que Tacite(1) dit avoir été fondée par Ulysse, communiquait à l'Océan par le chenal de Lisseweghe (Ulyssis via), situé au voi- sinage d'Ulisseghem (Ulissis domus). C'est sans doute à cette époque que se rapporte un fait de géographie botanique des plus curieux. Il y a une (1) Caeterum et Ulyssem quidam opinantur, longo illo et fabuloso errore in hunc Oceanum delatum, adisse Germaniae terras, Asciburgumque, quod in ripa Rheni situm hodieque incolitur ab illo constitutum nominatumque. Tac. Germ., 5. — N'oublions pas que les Romains confondaient avec les bouches du Rhin toutes les embouchures latérales à ce fleuve. ( 370 ) trentaine d'années, notre ami, M. Amé de Knuyt, fai- sant extraire les tourbes d'une tourbière sous-marine au voisinage d'Ostende, trouva le sol planté de vignes alli- gnées et grosses comme la jambe. Cette plantation de vignoble dans un lieu où le raisin n'arrive plus que rare- ment à mâturité, est un fait d’une grande importance et qui ne peut se rapporter qu'à une époque où le refroïdis- sement graduel de la terre n'avait pas encore produit sur notre sol l’état actuel de température. Nous avons dit que l’action volcanique des feux souter- rains se continue encore sur notre littoral; en effet, de Dunkerque à Nieuport, le sol se relève incessamment et fait naitre ainsi le retrait de la mer, tandis que de Nieuport à Ostende le sol s’abaisse sans cesse par le contre-coup du même effet. C’est au point que, tandis que Dunkerque et Nieuport s’éloignent de plus en plus de l'Océan, le vieil Ostende est aujourd'hui submergé en pleine mer. A Blan- kenberghe, le sol s’affaisse et force l'État à des travaux considérables pour empêcher l'Océan de s'avancer jusqu’à Bruges. A Knocke, il se relève, et le Zwyn, ce bras de mer, où ont eu lieu plusieurs grandes batailles navales, qui se terminait par la ville de l'Écluse dont le port pou- vait contenir 500 vaisseaux, n'existe plus, par suite du soulèvement du sol et de l’ensablement qui ont eu lieu depuis trente ans; du port de l'Écluse il n'existe plus de vestige. L'action volcanique qui a produit le déchirement du Pas-de-Calais, le déluge cimbrique, le soulèvement du sol de la Campine et la disparition des golfes de notre littoral, se continue donc sur nos côtes comme dans la baie de Pouzzoles et en Norwége. C’est là l'explication de la for- mation de notre littoral, et la végétation vient parfois con- TT (371) firmer cette vérité. C’est ainsi qu'à Knocke, le Scirpus Ho- loschoenus, plante méridionale, se trouve en abondance dans les dunes les plus intérieures, c’est-à-dire les plus anciennes, et fait défaut dans les autres. C'est que les dunes intérieures, formées les premières, remontent à plusieurs milliers d'années, c'est-à-dire à une époque où le sol présentait une chaleur plus grande qu'aujourd'hui. En decà des dunes, se présente la bande des poldres et des moeres, terrains endigués le plus souvent et au-dessous du niveau des hautes marées ; leurs eaux sont saumâtres, ce qui donne lieu à une végétation différente des deux zones précédentes. Là se trouvent le Céleri, l'Apium sege- tum, le Buplevrum tenuissimum, le Batrachium Baudotii, la Zannichellia maritima, les Carex extensa et divisa, l’Aster Tripolium, V'Artemisia maritima, etc. Notre littoral présente donc trois terrains essentiellement distincts, offrant chacun une végétation différente, mais dans lesquels le principe salin joue un grand rôle et distin- gue la végétation de celle des terrains d’eau douce. C’est à ce principe que nous devons les types spécifiques nouveaux qui feront l'objet de cette notice. L'excursion scientifique entreprise, l'été dernier, sur nos côtes par la Société royale de Botanique de Belgique, nous a mis à même de revoir nos observations antérieures, de les contrôler, d'y ajouter des faits nouveaux et de compléter ainsi ce petit bouquet de plantes critiques ou inédites. Si, dans certains genres, nous avons introduit des plantes étrangères au littoral, c’est que la critique scientifique nous y conviait pour mettre . mieux en relief les raretés du sol maritime. 10 ATRIPLEX. A. farinosa Nob., leproso-argentea, ramis angulosis, diffusis, foliis rhom- beo-hastatis sinuato-dentatis, perigoniis fructiferis tridentatis, dorso nudiuseulis. A. laciniata Sm. Engl. Bot., p.105 non L. !; Kops F1. Bat., n° 289 ; Van Hall FI. Belg. Sept., p. 220 ; Roucel FI. Nord, W, p. 590. . farinosa Dnrt. Prodr. FI. Belg., p. 20 (1827). . alba Rchb. F1. exc., p. 578 (1852) excl. syn. ; Scop. . crassifolia C.-A. Mey.? in Ledeb. F1. All, 4, p. 509 (1855); Fries Summ., p. 201 ; Gren. et Godr., F1. Fr., 5, p. 10. A. rosea Lej. et Court. Comp., 1, p. 217 ; Prodr. Bat., p. 225. A. arenaria Woods in Babgt. Man., p. 290. Fr > à Cette belle plante se distingue de tous les Atriplex à feuilles argentées par ses tiges diffuses et par la forme de ses feuilles. Son aspect brillant la fait remarquer au pre- mier coup d'œil. Tige d'environ un pied de hauteur et anguleuse, offrant dans le bas des rameaux opposés et décombants, tandis que les rameaux supérieurs sont alternes. Feuilles rnomboïdes-triangulaires, sinuées, recou- vertes d’un épiderme farineux qui leur donne un aspect argenté. Périgone fructifère rhomboïdal, trilobé, presque nu sur le dos. Nous l'avons observée dans les dunes de Flandre, de Zélande, de Hollande et de la Gueldre, où elle croit en compagnie des Honkeneia peploides, Ely- nues arenarius, Ammophila arundinacea et Convolvulus Soldanella. Par suite des étés secs et arides des dernières années, elle est devenue rare comme d’ailleurs toutes les plantes annuelles de nos dunes. M"° Bommer l’a retrou- vée en août dernier dans les schores du Zoute, à Knocke, lors de l’herborisation de la Société. L'Atriplex farinosa a donné lieu à de bien grandes erreurs que nous avons pu rectifier par l'inspection de (375) l'herbier de Linné. Smith et beaucoup d’auteurs l'ont rap- portée à l'A. laciniala, sans tenir compte de la descrip- tion si précise de Linné, qui donne à sa plante une tige dressée, arrondie, nue, à rameaux fastigiés (caulis erectus, teres, nudus, virgatus), tandis que la nôtre a la tige diffuse, anguleuse, à rameaux divariqués. La plante de lherbier de Linné est conforme à sa description et s'écarte totalement de notre espèce. C’est à la suite de cette inspection que nous l'avons distinguée et créée. Quant à l'A. rosea que plusieurs auteurs ont confondue avec _ notre espèce, elle manque dans l'herbier de Linné et dans ses Species plantarum elle est présentée avec un signe de doute. Elle n'y est indiquée que sur la foi de Haller et de Ruppius, d'où il résulte qu'elle doit être rapportée à l'A. rosea var. Ruppiana de Wallroth. Pour ce qui concerne l'A. crassifolia, établie par C.-A. Meyer dans la Flore de l’Altaï de Ledebour, elle nous semble très-distinete de notre espèce par son périgone fruc- tifère à disque tuberculeux, et par son aflinité avouée avec l'A. patula qui n’a aucun rapport avec l'A. farinosa. Mais la plante indiquée par MM. Fries, Grenier et Godron, sous le nom d'A. crassifolia, appartient certainement à notre espèce. A. prostrata, lepidoto-cinerea, caule ramisque arctè humifusis depressis, folis deltoideis glaucis, perigoniis fructiferis deltoideis, acutis, inte- gerrimis. A. prostrata Bouch. F1. Abbev., p. 76; DC. F1. Fr., I, p. 587 ; Duby Bot. Gall., p. 398. Dans le genre Atriplex, si obseur et si difficile, il est peu d'espèces plus distinctes que celle qui nous occupe, bien que la forme de ses feuilles la rapprochent de l'A. la- ( 574 ) tifolia. Elle est exelusivement propre aux terrains salés et on la rencontre jusque dans les lieux baignés par Peau de la mer. Elle se distingue immédiatement par sa couleur gris-cendré et par sa végétation entièrement couchée à plat sur le sol, sans que la tige centrale y fasse excep- tion, en sorte qu'il est impossible de la confondre avec aucune autre espèce. Ajoutons qu'étant propre aux ter- rains salés, toutes les plantes indiquées sous ce nom dans des terrains non salés appartiennent à une autre espèce. | Toute la plante est délicate. Ses tiges sont minces, arrondies, allongées, appliquées sur le sol, même la tige centrale est divariquée. Cette espèce, répandue sur toutes nos côtes et que nous avons observée en Zélande et en Hollande est bien certai- tainement l’A. prostrata de Boucher, trouvée primitive- ment sur nos confins, à l'embouchure de la Somme. Un fait passé inaperçu, mais qui mérite d’être noté, c'est que dans son Botanicon Gallicum, De Candolle l'indique comme croissant en Belgique jusqu'à l'embouchure du Ruppel (in maritimis Galliae boreali-occidentalis usque ad Rupellam). Cette indication est d’autant plus curieuse qu'elle n’a été relevée par aucun botaniste belge. SUAEDA Dirt. Prodr. Fl. Belg., p. 22, non Forsk. nec Pallas. C'est à tort que les auteurs modernes ont attribué la formation de ce genre à Forskal. Cet auteur a réuni sous ce nom, dans sa Flore d’Arabie, sept espèces de. Chénopodées appartenant à des genres différents, mais sans leur assigner aucun caractère générique. Pallas en ne ché ., “, lt PEL (575) a fait de même. Ce n'était done pas là une constitution de genre. Le premier, en 1827, dans notre Prodrome, nous avons créé le genre Suaeda, en lui assignant ses carac- tères génériques, de manière à en écarter les Kocha, Echinopsilon, Schanginia, ete., que Forskal et Pallas ran- seaient sous le nom de Suaeda. Deux ans après, en 1829, C.-A. Meyer, dans le premier volume de la Flora Allaica de Ledebourg, établit son genre Schoberia pour les mêmes plantes. Moquin, qui avait d'abord admis le genre Suaeda, dans les limites que nous avions fixées, a cru depuis le diviser en deux genres savoir : Suaeda, pour les espèces à fruit comprimé et à graine verticale, et Chenopodina, pour les espèces à fruit déprimé et à graine horizontale. Le genre Suaeda de Moquin, ainsi limité, revient au sous-genre Salsina de ses ouvrages anté- rieurs et au Trikalis de Rafinesque. Ces deux genres de Moquin sont tellement analogues par leur port et tout leur ensemble, qu'il est impossible de les distinguer génériquement sans le fruit, et par consé- quent d'admettre cette division. C'est aussi ce qu'ont pensé MM. Grenier et Godron. Pour qu'il y ait genre, il faut qu'il y ait babitus particulier. C’est avec raison que Linné, dans sa Philosophie botanique, a prononcé cette sentence : Scias characterem non constiluere genus sed genus caracterem; characterem fluere è genere, non genus è charactere; characterem non esse ut genus fiat, sed ut genus noscatur. (Phil. bot., $ 169). Tel caractère est excellent pour former un genre, lorsqu'un habitus propre le justifie, qui devient uniquement bon à for- mer un sous-genre quand l’habitus est le même. C'est ainsi que le même caractère du fruit comprimé et de graine verticale que nous repoussons ici, nous à servi (376) à former le genre Anserina(l) pour le Chenopodium Bonus-Henricus, dont le port diffère essentiellement de toutes les autres Chénopodées et se rapproche seule- ment du Beta. Mais en supposant même que le genre Suaeda doive être divisé en deux, comme l’a fait Moquin, il est clair que ce nom doit être conservé pour celui d’entre eux qui contient la vraie soude, Suaeda vera, puisque c'est cette espèce qui a donné son nom au genre. C'est-à- dire que le genre Suaeda de Moquin aurait dû prendre le nom de Trikalis, donné par Rafinesque avec droit de prio- rité et le genre Chenopodina de Moquin, qui comprend la vraie soude, conserver le nom de Suaeda. C'est là ce que commandait la logique, mais la logique n'eut pas permis à Moquin de faire deux genres nouveaux. Il suit de ce qui précède que quel que soit l'opinion que l’on adopte en conservant ou en divisant le genre Suaeda, c'est sous ce nom que doivent être rangées les espèces dont nous avons à parler. En parcourant nos marais maritimes, nous avons été frappé de la différence qu'offrent les plantes rangées sous le nom de Suaeda maritima. Déjà, dans notre Prodrome, nous avons élevé l’une de ces formes au rang d'espèce; nous venons aujourd'hui lui en adjoindre deux autres et nous donnerons la définition de la $. maritima pour faire saisir la différence qu'elle présente avec les espèces nou- velles qui s'en distinguent à la première vue. (1) Anserina Bonus-Henricus Dmrt. Prodr. FI. Belg., p. 21 (1827), non Sect. Anserina Gaud. (1828) ; Agathophytum Moq. Ann. Sc. Nat. (1854). — C’est à tort que, dans le Prodrome de De Candolle, Moquin cite notre Anserina comme section, tandis qu’il a été établi comme genre dans le Prodrome de la Flore belge. (377) 1. Suaeda maritima Nob., herbacea, caulibus diffusis, foliis hemicylin- dricis, insertione transversali subdecurrente, calycibus fructiferis angulato-gibbosis. 2. S. bacciformis Nob., annua, erecta, foliis planiusculis, insertione transversali, calyce fructifero baccato umbilicato, segmentis semi- globosis. 9. S. aestuaria Nob., annua, caule simplici, stricto, paniculato angu- loso, folis hemicylindricis, calycibus fructiferis angulato-gibbosis. 4. S. filiformis Nob., herbacea, caule erecto, tereti, foliis cylindricis, insertione rotundà, calycibus fructiferis gibbosis. 1. Chenopodium maritimum L. Sp., 521 ; Salsola maritima Poir. Dict., VII, p. 291; Suaeda maritima Dmrt. Prodr., p. 22; Schoberia maritima C.-A. Mey. in Ledeb. F1. Alt., I, p. 400; Chenopodina maritima Mogq. in DC. Prod., XIIT, p. 161. — Hab. in coenosis maritimis. Se distingue facilement des suivantes par sa tige rameuse dès la base, à rameaux diffus, adscendants, profondément sillonnés. Feuilles planes par dessus, semi-cylindriques en dessous, planes au point d'attache et à insertion trans- versale, décurrentes sur la tige en une côte canaliculée. Fleurs petites, herbacées, à sépales gibbeux. 2. Chenopodina bacciformis Dmrt. in litt. — Hab. in aestuariis Flandriae et Zelandiae. Cette espèce se distingue de la précédente par ses tiges dressées et toujours simples à la base, par la forme de ses feuilles et de ses fruits. Plante glauque-rougeûtre. Racine fusiforme. Tige unique, dressée, rouge, à côtes distantes, simple à la base, parfois un peu rameuse, à rameaux sim- ples et droits. Feuilles lancéolées-linéaires, concaves en 4 dessus, convexes en dessous, obtuses, à insertion trans- (378 ) versale. Fleurs agglomérées. Périgone accroissant, bacci- forme en mürissant, et trois à quatre fois plus gros que celui des autres espèces. Cette espèce ne peut pas être confondue avec la Suaeda macrocarpa Nob. (Chenopodium macrocarpum Desx., Journ. bot., II, p. 48), qui en diffère par ses feuilles subulées et presque arrondies et par ses fleurs solitaires. 3. Chenopodina aestuaria Dmrt. in litt. — Hab. in aestua- riis Flandriae et Zeelandiae. Plante glauque-jaunâtre. Racine fusiforme. Tige unique, dressée et toujours simple à sa base, anguleuse, paniculée au sommet, à rameaux dressés. Feuilles semi-cylindriques planes en dessus, à insertion transversale, décurrentes sur la tige en deux nervures rapprochées et formant une large côte plane. Fleurs agglomérées. Fleurs herbacées, à seg- ments fructifères gibbeux sur le dos. Le port de cette espèce la rapproche de la Suaeda salsa, avec laquelle elle a pu être confondue, mais elle en diffère par sa racine annuelle et sa panicule dressée. Elle se rap- proche aussi de la Suaeda Jacquinii Nob. (Chenopodium Ten.), qui en diffère par sa tige ascendante et ses glomé- rules de fleurs rapprochés. 4.S. filiformis Dmrt. Prodr. Fl. belg., p. 22: Schoberia Dumortiern Steud. Nom. bot., p. 552; Chenopodina filiformis Mog. in DC. Prodr., XIE, p. 164. — In coenosis maritimis Flandriae ad Viam Ulyssis (Lisse- weghe) et Hollandiae ad Y. Cette espèce diffère de toutes les autres par sa tige arron- die, ni anguleuse, ni sillonnée, par ses feuilles cylindriques et non planes en dessus, ni aplaties à la base, par leur (379 ) insertion circulaire et non transversale, enfin par labsence de décurrence. | Tige dressée, rameuse à la base, ce qui semble indiquer une espèce bisannuelle, rarement simple, à branches fili- formes, dressées, arrondies, rameuses au sommet. Feuilles cylindriques, allongées, aiguës, non aplaties à la base, insérées cylindriquement sur la tige et non décurrentes. Fleurs petites en glomérules distants, axillaires, le plus souvent triflores. Périgone fructifère herbacé, à segments gibbeux. Fruit finement tuberculeux sous la loupe et mar- giné d’un côté. | SALSOLA. La plante que les anciens botanistes belges ont indi- quée comme indigène à notre littoral sous le nom de Sal- sola Tragus et que les botanistes allemands ont désignée sous ce nom, appartient-elle à l'espèce créée par Linné? C'est là une question de critique très-intéressante à élu- cider. D’après Koch et les auteurs qui l'ont suivi, la Sal- sola Tragus ne serait qu'une simple variété de la S. Kali, caractérisée par l'appendice de sépales courtement mar- giné. G | L'inspection de l’herbier de Linné nous a mis même de relever cette erreur. La plante type de la S. Tragus y est méditerranéenne et a été envoyée de Montpellier à Linné par Sauvages. Elle se distingue pas sa tige dressée, de trois pieds de hauteur et non diffuse; par ses fruits ova- les, exserts et non munis de la grande aile dorsale qui s’observe dans la S. Kali. MM. Grenier et Godron ont eu grandement raison de ne pas la confondre avec cette espèce. | Mais dans sa Flore de la Belgique septentrionale, notre ( 380 ) savant ami M. Van Hall a indiqué sous le nom de S. Traqus une toute autre plante, qui constitue une espèce parfaite- ment distincte, à laquelle nous avons donné le nom de S. turgida dans notre Prodrome de la Flore belge. Nous l'avons observée en Flandre et près Harlem à Zandvoort où elle était abondante. Elle a été retrouvée à Werkendam par M. Van de Zande-Lacoste, à Katwijk par Dosy, et en Flandre par Kickx et Vande Vyvere. Van den Bosch, dans son Prodrome de la Flore batave, l'a rapportée très à tort à la variété 5 brevimarginata de la S. Kali de Koch, car cette plante est constante et offre des caractères distinetifs nettement accentués. La S. turgida se distingue des S. Kali et S. Tragus par ses nœuds fructifères renflés et turgescents, ce qui n'existe jamais chez les autres. Sa tige est dressée, à rameaux étalés. Ses feuilles sont charnues, subulées, scabres. Les phylles du calicule sont épineux. Son périgone fructifère est cam- panulé à sépales intérieurs aiguillonnés au dos. Le pé- rianthe est inarticulé sur sa base, mais les rameaux frugti- fères sont articulés. Tige ascendante ou droite, rameuse, glabre et scabre à la base, pubescente en haut, à rameaux allongés redressés, simples, les inférieurs opposés, les supé- rieurs alternes. Feuilles longuement subulées, épineuses au sommet, canaliculées à la base, légèrement ciliées, poilues dans leur jeunesse, glabres à l'état adulte; les flori- fères plus courtes, dilatées à la base et embrassant la fleur ; les fructifères ventriqueuses à la base. Fleurs solitaires ou en petits épis axillaires, à calicule diphylle, conforme aux feuilles, mais moindres. Nœuds fructifères turgides, renflés. Périgone après l’anthèse ovale, tronqué au sommet à bords petits et dressés, caduc à la maturité avec la graine et alors largement campanulé. Membrane dorsale des deux sépales | (581) extérieurs étalée, lobée, du sépale intermédiaire étalée et plus petite, des deux sépales intérieurs aculéiforme, droite. Embryon coquillé. S. turgida Nob., herbacea, nodis fructiferis turgidis, perigonii fructiferi inarticulati sepalis dorso exterioribus explanatis, interioribus arti- culatis. S. Tragus Van Hall F1. Belg. sept., p. 232; Lej. et Court. Comp., 1, p. 211 (non L. !). S. turgida Dmrt. Prodr., p. 25. S. Kali var. B Prodr. F1. Bat., p. 218. Hab. in arenosis maritimis Hollandiae et Flandriae. SALICORNIA. À quelque époque que l'on visite les schores de notre littoral, on est frappé d'y trouver des Salicornes herbacées de forme entièrement dissemblables; depuis le printemps Jusqu'à l'automne, cette différence saute aux yeux. Ici c'est une plante dressée depuis sa base, à rameaux fasti- giés comme un peuplier d'Italie en miniature; là c’est une plante couchée à la base, à tige redressée et retom- bante au sommet ; plus loin une forme à tiges étalées et diffuses; enfin en voici une autre entièrement humifuse et déprimée sur le sol tout à fait à plat; puis d’autres formes moins caractérisées, mais toutefois remarquables. Depuis plus de cinquante ans nous observons ces eurieu- ses plantes et nous les retrouvons toujours les mêmes. Il y a donc là plusieurs espèces confondues sous le nom de Salicornia herbacea; une bonne monographie entre- prise sur les lieux en est réclamée par la science. Déjà, dans notre Prodrome, nous avons signalé ces formes d'après Pallas et Smith ; si les auteurs des Flores d’Alle- e 33 ( 582 ) magne et de France n'en ont pas fait état, c'est qu'habi- tant loin des côtes ils n'ont pas été à même de les voir vivantes et d'apprécier leurs différences, différences telles qu'aucun genre n'en offre de plus saillantes. Linné, dans ses Species plantarum, a confondu toutes les Salicornes herbacées sous le nom de S. herbacea, mais, dans sa Flore de Suède, il applique ce nom à l'es- pèce à tiges diffuses : apud nos est herbacea, annua, in latum diffusa, vix palmaris. Si donc un espèce doit con- server le nom de S. herbacea ce doit être celle à tiges diffuses indiquée par Linné lui-même qui doit le porter, et non celle fastigiée comme l'ont fait Pallas et Smith. Celle-ci, qui s'éloigne entièrement de la description lin- néenne, sera mieux appelée S. stricta Nob. Mais il nous semble que pour éviter la confusion, le nom collectif d’herbacea doit ètre abandonné, comme l'ont été les noms spécifiques collectifs, Locusta chez les Valérianelles, arti- culatus chez les Jones, polymorpha chez les Luzernes, villosa chez les Roses tomenteuses, etc. Quant à l'espèce étalée et diffuse elle présente plusieurs formes dictinetes. D'abord vient la S. procumbens de Smith, puis une plante très-voisine dont la verdure est glauque et les épis très-épais, peut-être la var. pachystachya de Koch. La forme la plus excentrique est celle que, dans notre Prodrome, nous avons désignée sous le nom de S. pros- trata y? appressa et que M. Crépin, dans la dernière édition de son Manuel, vient d'appeler S. herbacea var. moniliformis à cause de ses épis parfois moniliformes. Cette plante nous parait s'éloigner sensiblement de la S. prostrata de Pallas et former une espèce distincte comme nous le présumions déjà il y a 42 ans. Nous la désignerons sous le nom de S. appressa. Sa tige est humi- nn og. - ( 385 ) fuse et ses rameaux sont entièrement appliqués sur le sol; elle affecte cette disposition depuis sa naissance jusqu'à sa fructification sans se relever jamais. Ses rameaux forment un éventail triangulaire comprimé des deux côtés; ses entrenœuds sont cylindriques ; ses épis cylin- driques ou moniliformes. Nous donnerons sa diagnose ainsi que des principales formes en nous réservant d'y revenir. 1. S. stricta Nob., herbacea, caule ramisque erectis strictis fastigiatis. 2. S. procumbens, herbacea, caule adscendente, ramis subsimplicibus, internodiis obconicis. 4. S. prostrata, hcerbacea, caule prostrato, ramis trifariis adscendentibus, spicis cylindrieis obtusis apice depressis. 4. S. appressa Nob., herbacea, caule ramisque humifusis appressis è radice trifariam flabellatis ramosissimis, internodiis cylindricis, spicis acutis. 1. S. annua Sm. Engl. Bot., p. 415; S. herbacea Sm. 2. S. herbacea L. Suec., p. 1; S. procumbens Sm. Engl. Bot., t. 2475; S. herbacea g procumbens Babgt. Man., p. 288. . S. prostrata Pal. Halophyt., p. 8, t. 5. 4. S. prostrata 7? appressa Dmrt. Prodr., p. 25; S. herbacea forma moniliformis Crép. Man., éd. 2, p. 276. QI POLYGONUM. Le littoral de la Flandre, de la Zélande et de la Hollande fournit une espèce de Polygonum confondue avec l'avicu- lare, mais qui en est bien distincte, c'est le P. littorale de Link ou P. Raï de Babington, déjà indiqué dans notre Prodrome. Cette espèce se distingue de l'aviculare, dont elle a le port, par sa racine souvent pérennante, par ses fleurs axillaires et ses fruits lisses, brillants, plus longs que (584 ) le périanthe. Cette plante, que nous avons retrouvée cette année à Knocke, possède done la végétation du P. aviculare et le fruit du P. maritimum. Le nom spécifique donné par Link ayant la priorité sur celui de M. Babington, doit être conservé à cette espèce. Nous signalons de nouveau cette forme pour porter sur elle l'attention des botanistes belges. En 1825, dans notre herborisation dans la Nort-Hol- lande, nous avons trouvé près du Helder une autre espèce : voisine de la précédente, le P. arenarium de Waldstein et Kitaibel. Celle-ci, également procombante, a ses tiges à feuilles distantes et à rameaux divariqués. Gaines de 4 à 6 nervures. Fleurs en épis denses, terminaux et dépourvus de feuilles. Fruits non opaques et un peu luisants, ponc- tués, dépourvus de stries. Cette espèce pourra aussi se rencontrer sur nos côtes dans les sables maritimes; nous engageons nos confrères à l'y rechercher. POLYGALA. Bien qu'en 1825, dans ses Plantae criticae, M. L. Re:i- chenbach ait traité monographiquement les espèces d’Eu- rope de ce curieux genre, il faut reconnaitre que celles de l'Europe centrale nécessitent un nouvel examen, justifié par les découvertes faites depuis cette époque. Déjà, dans sa Flore de la chaîne jurassique, M. Grenier a éclairci plu- sieurs points douteux et spécialement ce qui concerne le P. oxyptera. De son côté, le voisinage de la mer du Nord nous offre deux espèces inconnues à M. Reichenbach, l’une que nous avons décrite en 1827, sous le nom de P. muta- bilis, l'autre, originaire des vallées des dunes de la Flandre et de la Hollande qui à été confondue avec la P. oxyp- tera. Pour éclaircir les nombreuses difficultés que présente ce beau genre, notre confrère M. Crépin nous a engagé # DS ni om mA 7 à: Cu sein à AR he SSD D 5 de à dé tn 5. Et this PRES RE ET TN A RTS ET cn op | inf chi Goes iéditiindithé dt zt a Mtotitlah 25 be dt ha CicteL de 4 dei te nn td s a | de: E > Re di - ( 585 ) de traiter les espèces indigènes à notre pays. Commençons par donner le tableau chronologique des espèces de l'Eu- rope centrale et occidentale, point de départ obligé d’une étude aussi diflicile. 1755. Polygala vulgaris L. Sp. pl., ed. 1; p. 702. 1759. P. amara L. Syst. nat., ed. XII, p. 1154 (1762) ; Jacq. Obs., p. 262? . acutifolia L. Syst. nat., ed. XII, p. 1154 — Abandonnée et in- connue. . amarella Crantz Austr., fase. V, p. 458. . austriaca Crantz Austr., fasc. V, p. 459, 1.2 f. 4. . comosa Schkuhr Handb., IL, p. 524, t. 194. . verviana Lej. FI. Spa, W, p. 92. . multicaulis Tausch in Bot. Zeit., IV, p. 565. . uliginosa Rchb. PI. crit., 1, p. 25, [. 40-41. . alpestris Rchb. L. e., p. 25, f. 45. . oxyptera Rchb. L. c., p. 25, f. 46-49. . amblyptera (buxifclia) Rchb. L. c., p. 26 et 91, f. 50-51. . Serpyllacea Weihe Bot. Zeit, p. 745; P. serpyllifolia Were olim non Poir. +9 en On 19 a craie OT : uma - 0-2 "0-1. 2 1826. 1827. P. mutabilis Dmrt. Prodr. FI. Belg., p. 51. 1829. P. badensis Schimp. in litt. ap. Spenn. FI. Frib., I, p. 867. 1850. P. pyxophylla Avé Lall. in Rchb. F1. exc., p. 550. 1851. P. depressa Wender. in Schrift. Natrw. Marb., p.1, t. 1. 1857. P. calcarea F.-W. Schultz in Bot. Zeit., 1857, p. 792. 1847. P. ciliata Lebel in Gren. et Godr. F1. Fr., 1, p. 195. 1849. P. Lejeunei Boreau F1. Centr., éd. 2, IL, p. 71. 1855. P. dubia Bellynck F1. de Namur, p. 27. Parmi toutes ces plantes, il s'en trouve qui ne sont que synonymes d'espèces plus anciennes, d'autres qu'on ne peut considérer que comme variétés. Disons d’abord que les Polygala d'Europe peuvent se diviser en quatre sec- tions : les Rosulifères dont les feuilles radicales sont plus grandes que les caulinaires et étalées en rosette; les Che- velues dont l'épi est surmonté de bractées dans la Jeunesse ; les Oppositifoliées dont les feuilles inférieures son opposées ( 586 ) et les autres alternes; enfin les Vulgaires à feuilles toutes alternes, làches et dont l’épi n’est pas surmonté de bractées avant l'épanouissement. Nous allons suivre ces séries pour l'examen des espèces de la flore belge. 1. Rosulatae. Une première remarque à faire sur ce groupe, c'est de signaler l’erreur de presque tous les auteurs modernes, lorsqu'ils attribuent la formation du nom de l’espèce qui en est le type, de la P. amara, à l'initiative de Jacquin. La comparaison des dates démontre, au contraire, que la for- mation de cette espèce est due à Linné qui, après l'avoir considérée comme une simple variété de la P. vulgaris, dans la première édition de ses Species, l'a élevée au rang d'espèce en 1759, dans la dizième édition de son Systema Naturae, ouvrage beaucoup trop peu consulté pour l'histoire des espèces. Jacquin vint ensuite qui, ayant trouvé, auprès de Vienne en Autriche, une espèce de Polygala très-amère au goût et dans laquelle il crut recon- naître la P. amara de Linné, la décrivit sous ce nom en 1762, dans son Énumération des plantes des environs de Vienne, pages 125 et 262. L'initiateur du nom spécifique est done Linné. Il l'a créé, comme il nous l’apprend lui- même, dans la seconde édition de ses Species plantarum, p. 987, pour la P. buxi minoris folio Vaill. Par., 161, t. 52, Î. 2, espèce à peine amère et qui n’est autre que la P. calcarea de Schultz. Linné, en désignant la plante de Vaillant, lui rapporte à son exemple la P. foliis circa radi- cem rotundioribus sapore admodum amaro de C. Bauhin d'où son nom spécifique. Mais, dans l’herbier de Linné, la plante type de la P. amara est la P. calcarea. Toute con- testation est donc impossible : la description, le texte et tre bois ce Pa FU TE SUN D va D ne DORE en de APS NS ne Dr ES CCD UNS SE * (387 ) l'herbier sont d'accord pour définir la véritable P. amara primitive de Linné et nous faire connaître qu'elle n'est autre que la plante décrite depuis sous le nom de P. calcarea. Jacquin, en rapportant le nom linnéen à la plante des montagnes d'Autriche, avait en vue une plante voisine et réellement amère. Or, dans la seconde édition de ses Species plantarum, Linné en s’en référant à la plante de Jacquin à corrigé son travail primitif et attribue définitive- ment le nom spécifique amara à la plante amère qui depuis a conservé ce nom; mais il faut en retrancher le synonyme de Vaillant qui appartient à la P. calcarea. Cette dernière est-elle la même que la P. amarella de Crantz, comme l'ont eru M. Reichenbach, notre Prodrome, MM. Cosson et Germain, ete. ? C’est là une question pleine d'incertitude; car, d’une part, il est difficile de croire que Crantz ait donné ce nom à la P. amara de Jacquin, déerite à Vienne même sept ans auparavant, et admise par Linné, alors surtout qu'il attribue à son amarella, la figure de Vaillant, qui représente la P. calcarea; mais, d'autre part, sa description écourtée et obscure ne permet pas de rien décider. Nous conserverons donc le nom de calcarea jus- qu'à plus ample informé, tout en reconnaissant que suivant toute probabilité cette plante est la P. amarella de Crantz. Quant à la P. austriaca de Crantz, cette espèce n’offre aucun doute. Elle a été trouvée dans le Luxembourg et l'Eifel. S 2. Oppositifoliae. La disposition des feuilles opposées ou alternes est de premier ordre chez les Polygala, comme le démontrent les espèces exotiques. Dans son travail monographique sur les Polygala d'Europe, M. Reichenbach n'avait signalé ( 588 ) aucune espèce à feuilles opposées; bientôt après diverses espèces furent proposées qui présentent cet important caractère. En 1826, Weihe publia sa P. serpyllacea; en 1827, nous mimes au jour la P. mutabilis; en 1829, Spenner fit connaitre la P. badensis de Schimper; enfin, en 1851, Wenderoth publia sa P. depressa. Nous allons montrer qu'il y a là deux espèces distinctes, savoir, la P. serpyllacea de Weïhe et notre P. mutabilis. La P. mutabilis (1827) est très-certainement la même que la P. depressa de Wenderoth (1851). Nous l'avons définie, dans notre Prodrome, comme suit : ramis prima- riis oppositifoliis sterilibus, secundariis alternifoliis flori- feris. Les tiges de la première année sont stériles et à feuilles opposées. Dans les aisselles de ces feuilles, naissent, la seconde année, des branches florifères munies de feuil- les alternes. Comme le bourgeon terminal de la tige de la première année avorte presque toujours, il s’en suit que d'or- dinaire cette tige ne se continue pas, en sorte que les bran- ches florifères sont latérales et opposées sauf avortement. Les caractères que nous venons d'indiquer ne permet- tent pas de confondre cette espèce avec aucune autre. Nous : lui avons donné le nom spécifique de mutabilis, pour indi- quer la curieuse transformation qui s'opère dans sa végé- tation : les feuilles étant opposées sur les tiges de la pre- mière année et alternes sur celles de la seconde. La P. depressa de Wenderoth, créée dans les Marburger Schriften de 1851, c'est-à-dire quatre ans après nous, appartient certainement à notre plante; mais la P. serpyl- lacea de Weïhe en est entièrement distincte. Weihe, en créant, dans le Botanical Zeitung de 1826, sa P. serpyllacea, la définit de la manière suivante : P. serpyllacea Weïhe, frutescens, prostrata, prolifica, ( 389 ) foliis imis parvulis oppositis obovatis, reliquis oblongis ; sepalis lateralibus euneato-ellipticis corollam fimbriatam aequantibus ; capsulam cuneato-obcordatam latiorem supe- rantibus. Weihe dit avoir trouvé cette espèce dans les montagnes de Westphalie et lavoir reçue de Lejeune. Notons d’abord que le mot saillant de la définition de Weihe est foliis IMIS parvulis oppositis. Or ce mot définit parfaitement l'espèce qui croit sur les hautes fagnes de Spa, à 2000 pieds d'altitude, et qui est évidemment la plante envoyée par Lejeune à Weihe, puisqu'elle en a tous les caractères. Or ce mot saillant de la définition de Weihe ne peut, en aueune facon, s'appliquer à notre P. mutabilis, qui ne se borne pas à avoir les feuilles inférieures (folia ima) opposées, mais dont les tiges de la première année sont partout munies de feuilles opposées surtout au centre. Nous possédons donc en Belgique les deux espèces à feuilles opposées. La P. serpyllacea, qui est très-bien figurée dans * l'atlas de MM. Cosson et Germain, t. VILLE, f. 2, a seule- ment les feuilles du bas opposées, tandis que les tiges sté- riles de la P. mutabilis sont entièrement munies de feuilles opposées. Dans la P. mutabilis, les fleurs sont délicates, souvent rapprochées ; les ailes du calice sont délicates, très-minces et comme papyracées, lancéolées, subaiguës, presque deux fois plus longues que le fruit, à nervure centrale plus où moins rameuse. Dans la P. serpyllacea, au contraire, la tige de la première année se continue sans fournir de rameaux latéraux, en sorte qu'il n'existe de feuilles opposées que tout à fait à sa base; les fleurs sont solides, en épi lâche et ferme, toujours penchées, les ailes coriaces, arrondies-ovales très-obtuses au sommet, à nervure centrale Jamais rameuse. ( 590 ) MM. Cosson et Germain ont donné, dans l’atlas de leur Flore des environs de Paris, t. VIII B, une excellente figure de la P. serpyllacea, sous le nom inexact de P. de- pressa. Cette confusion des deux espèces est le fait d'un grand nombre d'auteurs, de Reichenbach, Spenner, Koch, Grenier et Godron; elle parait même avoir été faite par Weihe lui-même après la publication de sa P. serpyllacea. Ils ont rapporté à une seule espèce toutes les plantes européennes présentant des feuilles opposées : de là ‘la confusion. Déjà, en 1829, Spenner, dans le troisème volume de sa Flora Friburgensis, après avoir décrit avec Schimper, p. 867, la P. mutabilis sous le nom de serpyl- lacea, reconnaissait que ni les exemplaires reeus de Weihe, ni les siens n'offraient pas les feuilles du bas opposées, mais bien celles du milieu des tiges surtout dans les tiges stériles. Neque ima folia, mediana potius praesertim cauli- culorum sterilium opposita observantur. Cette erreur est aussi partagée par M. Reichenbach, dans sa Flora excur- soria, où il décrit la P. mutabilis sous le nom de serpyl- lacea. Mais la diagnose de Weihe : foliis IMIS parvulis oppositis, est tellement claire et précise que l'erreur saute aux yeux du moment qu'on a reconnu l'existence de deux espèces présentant des feuilles opposées, comme nous venons de l'établir. K 5. Comosae. Longtemps on n’a connu qu'une seule espèce de Poly- gala à bouquets chevelus avant l’anthèse par le dévelop- pement des bractées, à savoir la plante que Schkuhr avait décrite et figurée sous le nom de P. comosa. M. Boreau, dont l'œil fin et exercé à fait faire tant de progrès à la botanique spécifique, est le premier qui en ajouta une (591 ) seconde sous le nom de P. Lejeunei. Il la caractérise par ses fleurs petites d’un blanc-verdâtre ou lavées de rose en grappes serrées, un peu chevelues au sommet et par des ailes plus étroites et bien plus courtes que la capsule, ajoutant que la forme des ailes très-différente, à nervures moins prononcées, plus ramifiées latéralement, la distingue facilement de la comosa. Il lui rapporte en partie la P. ver- viana de Lejeune, espèce mal définie et collective, que cet auteur, dans son Compendium, rapporte à la P. oxyptera. Cette opinion vient d'être reprise par le savant M. Gre- nier qui, dans sa belle Flore de la chaine J'urassique, a établi que la véritable P. oxyptera de Reichenbach n'était pas du tout ce qu'on soupconnait, mais que d'après un échantillon authentique de M. Reichenbach lui-même, elle se rapportait à la P. Lejeunei de M. Boreau. Il y rapporte comme variété la P. ciliata Lebel. Nous sortons done de l'obscurité qui enveloppait jusqu'ici la P. oxyptera et de toutes les erreurs dans lesquelles les auteurs étaient tombés à son sujet. Elle devient une seconde espèce de la section des Comosae. Nous dirons cependant que, dans l'herbier de M. Thielens, la plante publiée par Michalet dans l'herbier du Jura, sous le n° 5 et le nom de P. Le- jeunei, plante relatée par M. Grenier, est entièrement distincte de la nôtre et dépourvue de bractées saillantes ; mais n’y a-{-il pas eu confusion ? La P. major Jacq. appartient aussi à cette section. & 4. Vulgares. La P. oxyptera de Reichenbach a donné lieu à de nom- breuses erreurs. La plupart des auteurs la regardaient comme une variété de la P. vulgaris. Cette opinion, que (592 ) nous avions émise dans notre Prodrome, a été partagée par Koch, M. Fries et ceux qui les ont suivis, tandis que M. Bo- reau, Lejeune et Courtois et autres la considéraient comme une légitime espèce. Tous, au surplus, décrivaient sous ce nom une plante voisine de la P. vulgaris, mais à petites fleurs et à ailes étroites. Le premier qui eut des doutes sur cette identité est le Père Bellynek. Dans sa Flore de Namur, publiée en 1855, croyant que cette plante à ailes étroites n'appartenait pas à la P. oxyptera de Reichenbach, le P. Bellynck la décrivit sous le nom de P. dubia. Récem- ment, comme nous venons de le dire, M. Grenier a émis une opinion entièrement nouvelle en affirmant que la véri- table P. oxyptera de Reichenbach appartent, non à cette forme à ailes étroites, mais à la P. Lejeunei de M. Bo- reau. L'erreur commune est donc rectifiée et cette espèce restituée à son vrai type, en sorte que la forme à ailes étroites doit prendre le nom de P. dubia, qui lui a été donné par le P. Bellynck. D'autre part, dans sa Flora Belqii septentrionalis, notre savant ami M. Van Hall avait décrit, sous le nom de P. oxyptera, une plante des dunes de la Hollande, figurée par Kops, planche 198 de la Flora Batava, sous le nom de P. vulgaris, et dont Van den Bosch a fait la P. vul- garis B oxyptera dans le Prodromus Florac Batavae. Cette plante, qui habite également les dunes de la Flandre, constitue une espèce entièrement distincte, remarquable par ses tiges humifuses et non redressées, contractées et non allongées, et par ses ailes étroites comme la précé- dente, mais munies au sommet d’un apicule très-saillant et en quelque sorte caudiforme qui la distingue de toutes les Polygala et spécialement de toutes les formes confondues sous le nom d'oxyptera. Cette espèce habitant exelusive- (595 ) ment les dunes, nous proposons de la nommer P. du- nensis. Les terrains calaminaires de Belgique fournissent une forme remarquable et spéciale de Polygala, que l'on pour- rait nommer calaminaria, remarquable par ses grandes fleurs brillantes. Notre savant ami M. Victor Monheim la regarde comme une espèce distincte et croit pouvoir la rapporter à la P. Lejeunei Bor., attribution qui nous parait très-hasardée. Ÿ 1. Oppositifoliae. — Foliis nonnullis oppositis, 1. P. mutabilis Nob., ramis primariis oppositifoliis sterilibus, secundariis lateralibus alternifoliis floriferis, alis angustè lanceolatis subacutis. 2. P. serpyllacea, foliis imis oppositis reliquis alternis, ramis termina- libus, alis rotundato-ovatis obtusissimis. ( 2. Comosae. — Alternifoliae, spicà virgineà comosä. 3. P. comosa, erecta, alis latè ellipticis acutis, capsulam latitudine aequantibus, longitudine superantibus. 4. P. oxyptera, diffusa, alis angustè ellipticis obtusis, capsula longitu- dine angustioribus, longitudine subaequalibus. Ÿ 3. Vulgares. — Alternifoliae, ecomosae, foliis superioribus majoribus. 5. P. vulgaris, adscendens, alternifolia, erosulata, ecomosa, alis cap- sulà latioribus. 6. P. dubia, adscendens, alternifolia, erosulata, ecomosa, alis subacutis muticis capsulà angustioribus longioribusque. 7. P. dunensis Nob., caule ramisque alternifoliis humifusis depressis, alis acutis apiculatis capsulà angustioribus sesquilongis. $ 4. Rosulatae. — Alternifoliae, ecomosae, foliis inferioribus majoribus. 8. P. calcarea, surculis elongatis nudis rosuliferis, alis capsulam subae- quantibus, nervo centralibero, lateralibus anastomosantibus. (594) 9. P. amara, caudiculis abbreviatis rosuliferis, alis capsulà subangus- tioribus trinerviis, nervis apicè tantum anastomosantibus. 10. P, austriaca, caudiculis nullis, foliis radicalibus obovato-spathulatis, alis capsulà duplè angustioribus, nervis ternis subsimplicibus. 2 1. P, mutabilis Dmrt. Prodr. FI. Belg., p. 51 (1827) ; P. depressa Wender. in Schrift. Marburg, p. 1, t. 1 (1851 ex Pritzel) ; P. serpyllacea pro parte Rchb. F1. exc., p. 550 ; P. badensis Schimp. in Spenn. Frib., WI, ?. 867 (1829). — Hab. in ericetis. 2. P, serpyllacea Weihe in Bot. Zeit., IX (1826), p. 745; Coss. et Germ. AtL., t. 8, f. B. — Hab. in paludosis. 5. P. comosa Schkuhr Handb., IL, p.524, t. 194 (1808) ; Rchb. Ie. crit., [. 54-56. 4, P. verviana Lej. Spa, IT, p. 92 (1815) pro parte ; P. oxyptera Rchb. PI. cril., 1, p. 25, f. 46-49 ; Gren. FI. Jurass., 1, p. 99 ; P. Lejeunei Bor. FI. Centr., éd. 2, I, p. 71 (1849); P. ciliata Lebel in Gren. et Godr. F1. Fr., 1, p. 195. — Hab. in montibus calcareis. 5. P. vulgaris L. Sp., p. 986 ; Rchb. Ice. crit., f. 52-53. 6. P. vulgaris var. oxyptera Koch Syn., p.79 ; P. dubia Bllck. F1. Nam., D'27. 7. P. vulgaris Xops FI. Bat., t. 198 opt.; P. oxyptera V. Hall. F1. Belg. sept., p. 726; P. vulgaris var. oxyptera Prodr. FI. Bat., p. 37. 8. P. amara L. Herb.! et Syst., éd. 10, p. 1154; P. calcarea F.-W. Schultz in Bot. Zeit., 1857, p. 752 ; P. amarella Dmrt. Prodr., p. 51; Coss. et Germ. All., 1.7, [. 4-6, an Crantz ? Austr., p. 458. 9. P. amara Jacq. Enuim. Vind., p. 262; Austr., t. 412; L. Sp., éd. 9, p. 987, excl. syn. Vaill.; Rchb. Ic. crit., f. 45-44; — B amblyptera P. buxifolia Rchb. Ic. crit.; P. amblyptera Rchb. l: c.; — "} alpestris Rchb. Ie. crit., [. 45. 10. P. austriaca Crantz Austr., fase. 5, p. 459, €. 2, [. 4; Rchb. Ie. crit., [. 42; Coss. et Germ. Atl., t. 7, [. 1-5; P. myrtifolia Fries Nov., 297 non L.; — Ê uliginosa Rchb. Ie. crit., f. 40-41. | MYOSOTIS. Les vallées marécageuses des dunes de Flandre donnent naissance à une forme de Myosotis très-curieuse et digne (595 ) de l'attention des botanistes. Elle est voisine de la M. caespi- tosa et a comme elle les lobes de la corolle entiers. Mais la M. caespitosa est elle-mème une plante critique donnant lieu à un sérieux examen, ainsi que les diverses espèces confondues sous le nom de M. palustris. Examinons d'abord ces difficultés. Le genre Myosotis présente deux sous-genres essentiel- lement distincts. Dans l’un, le calice est articulé sur le pédoncule et cadue à la maturité ; il est muni à sa base de poils erochus, divariqués, qui s’accrochent aux habille- ments et aux poils des animaux. Cette section est le type du genre Myosotis (oreille de souris) et, dans notre Pro- drome, nous lui avons donné le nom de Myosotypus.Æ'au- tre sous-genre est caractérisé par son calice inarticulé et persistant, dépourvu de poils crochus, ceux qui le recou- vrent étant droits et appliqués. Il comprend les espèces habitant les lieux humides, et contient les délicieuses plantes que les anglais désignent sous le nom de Forget- me-not et les français, Plus je vous vois plus je vous aime. Nous proposons de le nommer Eromnema (souvenir d'amour). Dans ces deux sous-genres, autant les espèces du Myosotypus sont bien définies, autant les Eromnèmes sont embrouillés et confondus dans tous les auteurs modernes. Essayons d'abord de débrouiller le chaos qui enveloppe ce délicieux sous-genre. Linné, après avoir, dans son Hortus Cliffortianus, insti- tué deux espèces de Myosotis, l'une à feuilles glabres, l'autre à feuilles velues. avait, dans ses Species plantarum, réuni toutes les espèces du genre actuel en une seule, sous le nom de M. scorpioides. Il en formait deux variétés, nom- mées l’une arvensis, à feuilles velues, l’autre, palustris, qui est la plante des ruisseaux marécageux (in aquosis sca- ( 596 ) turiginosis). Mônch est le premier qui ait fait deux espèces de Myosotis, les M. annua et perennis et bientôt après Roth éleva au rang d'espèce les deux variétés de Linné. Tout cela formait des groupes collectifs. Withering, en appliquant comme variété le nom de palustris à la plante figurée par Curtis dans sa belle Flora Londinensis, HI, t. 28, ne fit qu'accentuer davantage l'application du nom donné par Linné à l'espèce traçante des marais. Mais Jjus- que là aucune espèce du sous-genre Eromnème n'était distinguée, ni comme variété, ni comme espèce, de cette dernière. Schultz est le premier qui, dans le supplément de sa Flore, en sépare sa M. caespitosa et bientôt après M. Rtichenbach, dans sa belle monographie, forma de ce sous-genre cinq espèces, savoir : M. palustris, laxiflora, strigulosa, repens et caespitosa. Depuis, Koch réunit les quatre premières, en sorte que dans tous les auteurs modernes on ne compte plus que deux espèces, les M. palustris et caespitosa. La M. repens a le port de la M. palustris, dont elle diffère par ses calices et sa corolle -et quant à la A1. striqulosa, la plante entière, tige, feuil- les, calice, est toute couverte de strigules, ce qui lui donne un faux air de la AZ. collina. Disons-le d’abord, c'est merveille de voir que la plus belle et la plus grande espèce de Myosotis, celle qui étend ses longues tiges rampantes le long des eaux dans les marais, soit aujourd'hui non distinguée et confondue avec celle des prés, à laquelle elle ne ressemble que par la fleur. Ouvrez la belle monographie de M. Reichenbach, vous y trouverez, sous le nom de M. palustris, une plante à rhi- zome court et aphylle et non l'espèce à tige traçante et radicante des marais que vous y cherchez en vain. Koch se borne à décrire, sous le nom de palustris, la plante à (597 ) rhizome oblique, rhizomate obliquo repente; tous les auteurs font de même et la plante si distincte à laquelle Linné à attribué le nom de palustris, celle à longues tiges traçantes et radicantes des marais disparait des ouvrages de botanique. C'est à ne pas y croire, mais c’est ainsi. Il ne faut pas, d'ailleurs, la confondre avec la H. repens G. Don. in Hook. Scot., p. 67 et General Syst., IV, p. 544, espèce délicate des montagnes, entièrement distincte par son calice et sa corolle. D'où vient cette étrange disparition d'une espèce si remarquable? C'est que la vraie Myosotis des marais, la M. scorpioides partim repens, partim erecla de Lobel, si bien figurée par Curtis est une plante des marais des con- trées les plus basses qui disparait aussitôt que le sol s'élève, pour y être remplacée par l'espèce des prés à rhizome court et aphylle que tous les auteurs ont substituée à la vé- ritable M. palustris. Le premier devoir est done de restituer à l’espèce des marais, si remarquable par ses tiges traçan- tes et radicantes, son véritable nom; mais aussi celle des auteurs modernes à rhizome court et aphylle devra pren- dre un nom différent et comme c'est elle qui sert à faire des bouquets et des couronnes nous proposons de la nommer M. coronaria, réunissant sous ce nom toutes les formes à rhizome court et aphylle et à pédoncule presque égal au calice, que la tige soit glabre, poilue ou munie de strigu- les (M. strigulosa Rchb.). Toutefois la M. laxiflora nous paraît une bonne et légitime espèce, ainsi que la M. Du- .mortieri de M. Thielens. Il nous reste à examiner la M. caespitosa. La première mention qui en soit faite est dans Lehmann. Dans ses Aspe- rifoliae, sans donner aucune indication de ses caractères, il se borne à nous apprendre que Schultz a trouvé le pre- 54 ( 398 ) mier cette espèce et en a envoyé des semences à plusieurs Jardins botaniques sous le nom de M. lingulata, nom que Schrader avait changé en M. uliginosa; il ajoute que ses échantillons sont trop mauvais pour en donner la descrip- üon. Ce n'est donc là que la simple indication d’une trou- vaille. L'année suivante, dans le supplément de sa Flore, sans définition, sans caractères, Schultz publia et décrivit cette fois son espèce sous le nom de A7. caespilosa. Bien évidemment Lehmann n'est pas l’auteur d’une création d'espèce ; le nom définitif de Schultz a donc seul un droit réel de priorité, et il y a lieu de s'étonner que M. Fries et les auteurs de la Flore de France aient postposé ce nom. Mais qu'est-ce que la plante de Schultz? La M. caespitosa, faussement M. lingulata, a donné lieu à de nombreuses erreurs spécifiques, parce que le mot saillant de Ia défini- tion de Schultz a été omis par les auteurs. Ce mot saillant : corollae lobis integerrimis, lobes de la corolle très-entiers, distingue en effet cette espèce de toutes les précédentes et ne permet pas de la confondre avec elles. Elle a été trouvée vers Gand par Scheidweiler, à Wilsele près Louvain par M. Martens, près Valenciennes par M. Lelièvre. Près de cette espèce, vient se placer la plante des dunes de Flandre, dont les lobes de la corolle sont également entiers, et que nous proposons de nommer M. oraria. Cette plante ne peut être la variété maritima de M. Fries, car dans sa Flora Hollandica, p. 39, où il l'introduit, sa forme maritima est rapportée comme variété B à la M. arvensis, espèce entièrement différente. La plante de notre littoral est pérennante, couverte de strigules ap- pliqués, et à rameaux divergents. Est-ce une espèce propre, est-ce une variété basse et divariquée de la M. caespi- tosa? La culture doit l’apprendre. Nous nous bornons TA SONO M NET TT ( 399 ) pour le présent à la signaler à l'étude de nos confrères en donnant les diagnoses des espèces indigènes du sous-genre Eromnema. O1 Myosotis \ Eromnema. . M. palustris, caulibus repentibus radicantibus, ramis surrectis, calyce acquali, corollae lobis praemorsis. . M. repens, caulibus repentibus radicantibus, floriferis surrectis, calyce inaequali semi-fisso, coroilae lobis subintegris. . M. coronaria Nob., rhizomate brevi aphyllo, caule erecto, peduneulis calyce campanulato vix longioribus, corollae lobis praemorsis. a. glabrata, caule glabriusculo strigulis destituto. B. rosulata, foliis radicalibus congestis, caule brevissimo. 7. Reichenbachiana, eaule piloso. d. strigqulosa, caule strigulis vestito. . M. laxiflora, caule erecto, pedunculis calyce quinquedentato triplè longioribus, corollae lobis praemorsis. . M. Dumortieri, caespitosa, caule stricto paniculato, foliisque gla- briusculis, calyce semi-fisso lobis obtusissimis, corollae lobis.…. . M. caespitosa, caespitosa, caule erecto a basi ramoso, ramis fasti- giatis elongatis, corollae lobis integerrimis. M. oraria Nob., perennans, caule erecto striguloso, ramis divaricatis, corollae lobis integerrimis. . M. scorpioides partim repens, partim erecta Lob. Kruydb., p.546; Plant. ic., 462; M. scorpioides Curt. Lond., I, t. 28 opt.; M. scorpioides var. palustris L. Sp., p. 188; M. ati es Brit., p.225 ; Smith Engl. FL, 1, p. 249. . M. repens D. Don in Hook. F1. Scot., p. 67; General Syst., IV, p. 544; Rchb. in Sturm Deutschl. Fl., fase. 42. . M. palustris Sturm Deutschl. F1., fase. 5 7. M. palustris Rchb. in Sturm Deutschl. FL., fasc. 42. d. M. strigulosa Rchb. in Sturm Deutschl. FL, fase. 42. . M. laxiflora Rchb. in Sturm Deutschl. F1, fasc. 42. ( 400 ) 5. M. Dumortieri Thielens in Bull. Soc. Bot. Belg., 1868, p. 85. 6. M. cacspitosa Schultz FL. Stag., suppl., p. 11; Rchb. in Sturm Deutschl. Fl., fase. 42; M. lingulata Lehm. Asperifol. (nomen solum) ; M. uli- ginosa Schrad. SENECIO. — ASTER. Le Senecon que nous avons désigné, dans notre Pro- drome, sous le nom de Senecio dunensis, ne doit être con- sidéré que comme une variété du S. Jacobaea. Il présente deux formes très-curieuses, l’une dépourvue de rayons, l'autre à rayons très-courts. Ceei nous porte à parler de la forme d'Aster Tripolium dépourvue de rayons. Cette forme curieuse et d'un aspect étrange, habite les marais salants du Bas-Escaut près d'An- vers, où elle était déjà signalée, 11 y a trois siècles, par Lobel, sous le nom de Tripolium luteum. Cette plante mérite un sérieux examen et sa persistance dans les mêmes lieux depuis trois cents ans, est un fait d'autant plus cu- rieux qu'ailleurs, où croit l’Aster Tripolium, cette forme n'existe pas. Il serait à désirer que nos confrères d'Anvers essayassent de multiplier cette plante par semis, afin de s'assurer si elle est constante. ONONIS. Les dunes de Flandre et de Hollande sont remplies d’une délicieuse plante; c’est un Ononis qui y forme des tapis de brillantes fleurs roses de la plus grande beauté. Dansle pre- mier volume du Bulletin de la Société royale de Botanique de Belgique, nous avons désigné cette belle espèce sous le nom d'O. maritima. Elle n’est mentionnée, ni dans le Synopsis de Koch, ni dans les ouvrages de M. Fries; mais Smith en fait une variété de l'O. arvensis et MM. Grenier ( 401 ) et Godron de l'O. procurrens. Elle diffère de l'O. spinosa par sa gousse plus courte que le calice, de l'O. procurrens par sa tige non radicante à la base, de toutes deux par ses tiges humifuses et non redressées, de l'O. hircina, qui habite les environs de Verviers, où nous l'avons encore recueillie en 1865, par ses tiges couchées, ses fleurs non en épi, solitaires et non géminées. La localité des côtes d'Angleterre, désignée par Linné, avec celle de l'Orient, semble prouver que l'O. maritima est en partie son ©. repens, mais sa diagnose, qui donne à son espèce la tige diffuse à rameaux dressés : caulibus diffusis ramis erectis, repousse notre plante. Iei encore, Linné aura sans doute créé une espèce collective, dont la nôtre n’est qu'une partie. Aussi, s'appuyant sur cette dia- gnose, Koch, M. Fries et tous les auteurs étrangers au lit- toral atlantique ont-ils attribué le nom de repens à l'O. pro- currens. Rétablir le nom de repens chez cette espèce, qui d’ailleurs n'est qu'une partie de celle de Linné et que sa diagnose repousse, ce serait augmenter la confusion et faire un acte téméraire. Nous lui conserverons donc le nom de marilima, en donnant sa diagnose avec celle de ses affines indigènes pour établir leur différence. 1. ©. spinosa, caulibus erectis adscendentibusque,spinis geminatis divari- catis, floribus solitariis axillaribus. 2. ©. procurrens, caulibus basi radicantibus, ramis adscendentibus apicè spinosa, floribus solitariis axillaribus. . ©. maritima Nob., caule basi eradicatd ramisque humifusis inermibus, floribus solitariis axillaribus. O1 4. ©. hireina, caulibus erectis inermibus, floribus geminatis densè spicatis. ( 402 ) 1. O.spinosa L. Sp., p. 1006; £ Waltr. Sched., p.579 ; O. campestris Koch et Ziz Palat., p. 22. 2. O. spinosa L. FI. Suec., p. 249 (non Sp. pl.); O. procurrens Waltr. Sched., p. 381; O. repens ÆXoch Syn., p. 136 ; Rchb. FI. exc., p. 517. 5. O. repens pro parte L. Sp., p. 1006 ; O. procurrens B maritima Gren. et Godr. F1. Fr., 1, p. 575; O. maritima Dmrt. Bull. Belg., 1, p. 115. 4. O. hircina Jacq. Hort. Vind., t. 95; O. altissima Lmk Dict., 1, p. 506. VIOLA. Nos dunes renferment plusieurs espèces de Viola, parmi lesquelles nous en citerons deux qui méritent d'être notées, la V. sabulosa et la V.lancifolia. La première, créée comme variété par De Candolle, dans son Prodrome, con- stitue une véritable espèce et nous l'avons indiquée comme telle à nos amis lors de nos excursions dans les dunes. Elle croit en Flandre, en Zélande, en Hollande et dans le nord de la France, sans jamais varier; nous l'avons cultivée longtemps, sans qu'elle ait subi le moindre chan- sement. Voici sa diagnose. V. sabulosa Nob., caulibus diffusis, foliis remotis ovatis elongatisque, stipulis pinnatifidis laciniâ mediä erenatà, sepalis angusto-lanceolatis, capsulà vix brevioribus. V. tricolor var. sabulosa DC. Prodr., p. 1, 504; Dmtr. Prodr., p. 116. Quant à la V. lancifolia, déjà, dans sa Flore Française, De Candolle disait l'avoir trouvée dans les dunes de Hol- lande. Les dunes de Flandre de Dunkerque au Zwyn offrent la même espèce que celle de Hollande; elle y est assez répandue et doit être rétablie dans les Flores belges. Nous ferons remarquer cependant que le mot lancifolia est un barbarisme, car on ne peut le faire dériver de ( 405 ) lanx, lancis, assiette, bassin, en sorte qu'il serait plus exact d'écrire V. lanceaefolia. PYROLA. Sous le nom de Pyrola rotundifolia, trois races distinctes sont confondues en Belgique, deux dans l'intérieur des terres, la troisième dans les vallées des dunes. Celle-ci a été observée pour la première fois dans l'ile de Norder- ney en Frise par Koch, qui l'a désignée sous le nom d'arenaria ; elle se retrouve en Hollande et en Flandre près Furnes, Adinkerke et Ostende. Nous inclinons à penser que les deux races de l’intérieur des terres consti- tuent deux espèces. Pour les distinguer, nous nomme- rons l'une discolor et l’autre concolor. La P. discolor abonde dans les bois du calcaire juras- sique dans le grand-duché de Luxembourg et le pays de Virton, où elle étale ses brillantes fleurs. Sa corolle est grande, irrégulière, et à pétales inégaux, blancs à l'inté- rieur, rouges à l'extérieur ; son style est épaissi au sommet, réfléchi, arqué et rouge au sommet. La P. concolor ha- bite les bois du calcaire anthraxifère de nos montagnes. Sa corolle plus petite est blanc de neige, en roue, régu- lière et à pétales égaux, légèrement concaves; son style, con- colore et à extrémité verte, est décliné, légèrement courbe, égal en épaisseur de la base à l'extrémité. Quant à la P. arenaria, plus petite de moitié dans toutes ses parties, elle se distingue des précédentes par la brièveté de ses pédoneules dont la longueur égale celle du calice, et par ses sépales plus larges. (404 ) THALICTRUN. Le littoral: belge fournit plusieurs espèces de Thalc- trum; les unes, dans les prairies du revers des dunes, appartiennent à la section des flavum ; les autres, dans les dunes elles-mêmes, sont de la section des minus, section caractérisée par ses étamines mucronées et ses fleurs dis- tantes. C'est de ces derniers que nous allons parler. Le nom de Thalictrum minus est devenu essentiellement collectif et réunit des espèces entièrement différentes. Ainsi Koch a confondu sous ce nom des plantes qui ne se res- semblent pas; Lejeune la attribué à celle de la Montagne- St-Pierre, M. Van Hall à celle des dunes, tandis que M. Crépin a réuni sous ce nom ces diverses espèces et celle de Lierre. D'abord, il ne faut pas confondre le T. minus de Dodoens avec celui de Linné. Dodoens a décrit sous ce nom l'espèce à rhizome traçant des dunes de Flandre et de Hollande ; il en donne deux figures, représentant deux variétés, l'une dans les premières éditions de son Cruyd- boeck et dans sa traduction par Clusius; l’autre dans ses Pemptades empruntée à Lohel et dans toutes deux le rhi- zome longuement traçant est très-bien représenté. Au con- traire, le T. minus de Linné est une plante propre à la Suède et étrangère au reste de l'Europe. C’est ce qui con- firme l'échantillon qui nous a été donné par M. Fries et auquel toutes les plantes décrites en Belgique sous ce nom ne ressemblent pas. Examinons donc celles-ci. C'est une erreur de croire qu'il n'existe dans nos dunes qu'une seule espèce de Thalictrum; on y observe, au con- traire, deux espèces voisines, mais essentiellement dis- ünctes. L'une a le rhizome trés-court, presque nul, en forme de turion et elle n'émet jamais de stolons ; c'est celle ( 405 ) que, dans notre Prodrome, nous avons décrite sous le nom de T°. dunense. L'autre, au contraire, qui est le T. minus de Dodoens, émet des stolons souterrains, souvent tellement allongés que nous en avons parfois rencontré de six à huit pieds de longueur. Sa tige, au lieu d'être forte, dressée et courte, à feuilles rapprochées comme dans le T. dunense, est gréle, allongée ct souvent décombante, à feuilles éloi- gnées. La forme du rhizome, l'existence ou la non-existence de stolons constituent un caractère de première valeur pour distinguer les espèces de Thalictrum. Qu'est-ce donc que cette espèce des dunes à stolons allongés? Est-ce le T. saxatile de Schleicher, de De Candolle et Reichen- bach, Ie. 4652, ou le 7°. sylvaticum de Koch qui tous deux ont la souche longuement stolonifère? Ce n'est pas le premier, puisque ses fleurs sont constamment penchées et non dressées. Ce n'est pas le T. saxatile de Koch, puisque les caractères des feuilles le repoussent. Dans cette situation, l'espèce maritime traçante de nos côtes doit former une espèce distincte que Van den Bosch et Kickx ont rapportée au 7. flexuosum de Bernhardi et Reichen- bach. Tout en reconnaissant son affinité avec cette espèce, nous ferons remarquer qu’elle constitue une forme spéciale que nous désignerons sous le nom de procurrens. Il nous reste à parler du T. minus de la Flore des envi- rons de Spa et de Nyst. Cette curieuse espèce qui habite la Montagne-St-Pierre sur le territoire belge au Sart, à Cannes, Lannaye et dans les pentes boisées qui longent la Meuse, se distingue entre toutes par son rhizome turioni- forme et unicaule, dépourvu de stolons, par sa tige grêle, mais très-ferme et droite, par l'absence de panicule et ses fleurs peu nombreuses ou solitaires, placées dans les aisselles des feuilles raméales. (406 ) Nous ne lui connaissons de rapport avec aucune espèce connue et nous proposons de la nommer T'. depauperatum. Ces trois espèces sont caractérisées par les diagnoses sui- vantes. 1. T. flexuosum, rhizomate longè repente, caule debili flexili, ramis patulis, foliis glaucescentibus, nucellis 10-costatis. 2. ‘T. dunense Nob., rhizomate turioniformi, caule erecto, geniculato, ramis divaricatis, foliis pubescenti-glandulosis infernè cinereis, nucel- lis 8-costatis. 3. T. depauperatum Nob., rhizomate turioniformi unicauli, floribus axillaribus solitariis, panieulà nullä. RANUNCULUS. Dans les lieux inondés l'hiver et asséchés l'été des sables des dunes, croît une Renoncule gazonnante et for- mant de petites touffes chargées de fleurs d'un jaune bril- lant. Ses feuilles lancéolées-linéaires la rapprochent des KR. Flammula et reptans, avec lesquelles elle a une grande analogie, bien qu'elle en diffère essentiellement par son rhizome souterrain et cespiteux. Nous proposons, d'après cela, de la nommer R. caespititius. La plante forme de petits gazons graminiformes très-denses, d'un pouce et demi de hauteur et environ un demi-pied à un pied de diamètre, ainsi formés par le rhizome souterrain et très- rameux. Tiges grèles, couchées, ascendantes, de deux à trois pouces de longueur y compris la partie souterraine et les fleurs, très-rameuses, radicantes aux nœuds. Feuilles graminées, linéaires ou étroitement lancéolécs-linéaires, obtuses, plus longues que l'entrenœudet parfois du double, très-entières, glabres, à stipule membraneuse et amplexi- caule. Fleurs terminales, solitaires, très-petites, longue- ave: DS if 27” ( 407 ) ment pédoneulées, souvent tétrapétales, autrement penta- pétales, jaune-d'or, dressées. Réceptacle conique, portant les fruits au sommet. Nucelles terminées à l'extrémité par un apicule très-court, recourbé et crochu. Nous avons re- eueilli, lors de l’herborisation de la Société, cette char- mante petite plante à Knocke, dans une mare desséchée des dunes intérieures où elle croissait en abondance avec le Scirpus Holoschoenus, dans l'arène. Cette charmante petite plante a beaucoup de rapports avec le R. reptans; ses feuilles sont identiquement les mêmes, mais son rhizome, ses tiges et ses fruits l'en distin- guent. Le R. reptans que l'on a confondu à tort avec le R. Flammula, en a été distingué par Linné dans sa Flora Lapponica, où il en donne une bonne description et une excellente figure, puis il a été rétabli par Koch dans sa troisième édition de son Synopsis et dans le 81° fascicule de Sturm, qui en donne également une bonne figure. C’est une petite plante à tiges allongées, rampantes sur le sol, où elles s'enracinent à chaque nœud. Sa tige, dit Linné, est très-simple, caulis simplicissimus, filiforme, procombante, tandis que dans le R. caespititius les tiges sont souterraines transformées en rhizome cespiteux, très- rameuses hors de terre et à entrenœuds moitié plus courts que les feuilles. D'après Koch, les carpelles du R. reptans sont terminés par un apicule droit, recourbé au sommet, tandis que dans le R. caespililius cet apicule est très-court, recourbé dès la base et erochu. Cette espèce se rapproche done du R. rep- tans par ses feuilles, du R. Flammula par ses fruits; elle diffère de tous les deux par son rhizome souterrain et ces- piteux, ainsi que par ses tiges très-rameuses. En voici la diagnose, (408 ) R. caespititius Nob., rhizomate subterraneo caespitoso, caulibus ramosi- simis, foliis lanceolato-linearibus, carpellarum apiculo uncinato. C’est probablement cette espèce que MM. Éloy de Vicq et Blondin de Brutelette ont désignée sous le nom de R. Flammula var. reptans, dans leur Cataloque raisonné des plantes vasculaires du département de la Somme, comme croissant dans les marais des dunes de St-Quentin-en-Tour- mont et de Quend. M. Crépin en a parlé dans le Bulletin de la Société royale de Botanique de Belgique, t. V, p. 580. FUMARIA. Depuis longtemps nous soupconnions que, sous le nom de Fumaria densiflora, le Manuel comprenait deux espèces distinetes ; l'herborisation de cette année sur les côtes de Flandre nous a mis à même d'établir ce fait et de résoudre cette difficulté. Deux espèces bien différentes habitent en Belgique, l’une aux environs de Bruxelles, Louvain et Mons, qui est la F. micrantha Lag., l'autre le long des côtes et qui a paru à M. Crépin (Notes, fase. 5, p. 15) appartenir à la F. densiflora de De Canaolle. La F. micrantha créée par Lagasca, en 1816, dans le Catalogue du Jardin botanique de Madrid, est parfaitement caractérisée par lui. Folia, dit-il, pinnato-decomposita linearia angustissima. Calyces cordato-rotundati, corollae tubo latiores. Ces feuilles à pinnules linéaires réunies à des sépales plus larges que le tube de la coroïle ne laissent aucun doute sur l'identité de l'espèce. C'est bien la plante qui croit dans le Brabant et le Hainaut, et que M. Muller, dans son Spicilége de la Flore bruxelloise, a signalée le pre- mier en Belgique. Sa fleur et son fruit sont parfaitement représentés, dans l’atlas de la Flore des environs de Paris, ( 409 ) par MM. Cosson et Germain, t. IT, fig. 9 et 10. C'est la F. calycina de Babington, ainsi nommée pour la grandeur de ses sépales. L'autre espèce indigène est exclusive au littoral. Nous l’avions d’abord observée près d'Ostende; M. Crépin l'avait retrouvée à Nieuport et cette année nous l'avons revue à Knocke. Ses tiges, au lieu d’être fermes, médiocrement ra- meuses comme dans la F. micrantha, sont flasques, décom- banteset très-rameuses ; ses feuilles, au lieu d'être d'un vert- pâle et à pinnules linéaires, sont glauques, et à pinnules aplaties; son épi est comme caché dans les feuilles; ses sépales fortement dentés, au lieu d’être amples et plus larges que le tube de la corolle, sont de grandeur moyenne et ne dépassent pas la moitié du tube de la corolle; enfin ses fleurs blanchâtres sont en épi serré composé d’un petit nombre de fleurs, et non rouges en épi développé, et mul- tiflore comme dans la F. micrantha. La distinction des deux espèces n'offre donc aucun doute ; leur port, leur couleur, leurs caractères, sont différents. Mais l'espèce du littoral belge appartient-elle à la F. densiflora deDe Candolle ? D'abord, il serait peu ordinaire de retrouver sur le littoral de la mer du Nord une espèce méditerranéenne, et puis les deserip- tions de cette dernière sont incomplètes et laissent du doute. En créant, en 1815, dans le Catalogue du Jardin de Mont- pellier, sa F. densiflora, De Candolle dit qu’elle est entière- ment semblable à la F. spicata, quant à son port et à son inflorescence; omnino est F. spicata quoad habitum et florescentiam, et qu’elle n’en diffère que par ses capsules globuleuses. Dans son Systema, il ajoute : caules plurim, crectiusculi, vix ramosi, racemi densi ferè ut in F. Spicatà, sepala F. mediae. Tout cela s'éloigne essentiellement de notre plante qui n'a nul rapport avec la F. spicata, dont de &10 ) les sépales ne ressemblent nullement à ceux à dela F. media. - Mais, dans le supplément de la Flore Française, De Can- dolle ajoute à cette espèce une variété $ albida « qui en dif- ffère, dit-il, par ses épis composés d’un plus petit nombre de fleurs, par ses corolles blanchâtres avec le sommet pur- purin très-semblables à celles de la F. parviflora. » Cette indication convient à notre plante, mais Gussone, dans son Synopsis de la Flore de Sicile, rapporte cette variété albida à la F. leucantha de Viviani, et dit que, dans cette espèce, les sépales sont très-courts et le plus souvent entiers (calycis foliola brevissima integra Guss. Prodr.), les siliques ruguleuses, les bractées un peu plus courtes que les pédicelles, tandis que la plante du littoral belge offre des sépales amples et denticulés et des siliques non rugueuses. Il émet le soupcon que la F. leucantha de Viviani pourrait bien être la F. parviflora de Lamarck et cette prévision est confirmée par MM. Grenier et Godron dans la Flore de France. La plante de notre littoral ne pouvant appartenir à aucune de celles que nous venons de citer, constituera une espèce nouvelle que nous nommerons F. littoralis. - En voici la diagnose avec celle de la F. micrantha. 1. F, micrantha, sepalis grandidentatis corollà latioribus, nucibus subglobosis compressis apice rotundatis constrictis. 2.F. littoralis Nob.,sepalis grandidentatis corollä angustioribus, nucibus subglobosis compressis carinatis apice rotundatis. ASPARAGUS. En 1827, dans notre Prodrome de la Flore belge, nous avons créé l’Asparagus prostratus pour une plante crois- sant dans les dunes de Flandre et de Hollande. Cette espèce présente un caractère curieux ct constant, celui de ses tiges An in sc à Cum, Re De, torts CCS ee 7" 4 PTT CN QT ET NT TT U l'An 6. 7 Te FPT (411) nullement dressées, mais couchées à plat sur le sol. Elle a été décrite et figurée par M. A. Thielens dans le premier volume du Bulletin de la Société royale de Botanique de Belgique. Cependant M. Crépin, dans ses Notes, fasc. IV, p. 62, a contesté la légitimité de cette espèce, sans la con- naître, et prétendu que cette forme n'était qu'aceidentelle et ne constituait pas même une variété. En traitant aujour- d'hui des plantes du littoral, notre devoir est de défendre notre enfant et nous devons déclarer que notre confrère n'eut pas commis une telle erreur s'il avait connu lÎa plante. La prostration de la tige de l'A. prostratus n'est pas due, comme le pense M. Crépin, à la persistance des vents de la côte, puisque près d'elle croit l’A. officinalis à tiges toujours dressées ; cette prostration n'est nullement accidentelle : elle est organique et constante. Plusieurs fois nous l'avons semée et nous l’avons cultivée plus de trente ans, Car nous avions pensé pouvoir introduire un légume nouveau, et jamais elle n’a varié; jamais elle n’a produit par le semis ou par la culture une plante à tige dressée. Dans nos jardins comme dans les dunes, la tige, à peine sortie de terre, se recourbe et pousse à plat sur le sol, sauf à arquer d’une manière ascendante ses rameaux flori- fères. C’est là un caractère invariable et que nous suivons depuis près de cinquante ans. Ses feuilles d'ailleurs sont entièrement différentes, et semblables à celles de l'A. cas- pius. Elles suffiraient seules pour la caractériser ; elles sont épaisses lancéolées-linéaires et non sétacées, comme dans l'officinale; d’ailleurs moitié plus courtes. Les fruits sont deux fois plus gros. Si l'A. prostratus n'est pas une espèce, il faut supprimer l'espèce du règne végétal, car nous n'en connaissons pas, dans aucun genre de plantes, de plus distincte et de mieux caractérisée. (412 ) Quant à l'A. maritimus que Kunth, Grenier, Godron et Vanden Bosch ont fort à tort rapporté à notre plante, ce n’est, comme le dit Linné lui-même, qu'une simple variété de l'officinalis à tige droite et à feuilles sétacées comme l'espèce, mais plus longue et fasciculées. Cette variété, qui n’est pas rare dans nos dunes, n'a aucun des caractères de l'A. prostratus. Les auteurs précités ont done fait erreur en confondant deux plantes aussi distinctes, et dont voici les définitions. 4. A. officinalis, caule herbaceo stricto tereti, foliis fasciculatis setaceis - flexilibus. 8. marilimus, foliis longioribus penicillatis. 9. A. prostratus Nob., caule herbacco basi geniculato, arctè humifuso, foliis lanceolato-linearibus divaricatis, rigidis, obtusis, mucronatis. A. officinalis 5 Sm. Brit., p. 569. A. officinalis 6 maritimus Van Hall. FL. Belg. Sept., p. 278; Gren. et Godr. F1. Fr., U, p. 251 (excl. syn. L.). À. prostratus Dmrt. Prodr. Fl. Belg., p. 158; Thiclens in Bull. Bot. Belg., 1, p. 197 ic. opt. Habit. in dunis Flandriae et Hollandiae. AUNCUS. Nous avons retrouvé en abondance à Knocke, lors de l'herborisation de la Société royale de Botanique, le Juncus fusco-ater Schreb., que nous y avions observé il y à plus de quarante ans. Il croit dans les vallées humides des dunes avec le Scirpus Holoschoenus, espèce méridionale également abondante dans les mêmes lieux. Tous deux habitent les vallées des dunes primitives et font entière- ment défaut dans celles de formation plus moderne. “ Relevons à ce sujet une erreur des botanistes modernes. ic ntr rider: | À \ É | k | | (413) Koch et tous les auteurs modernes ont rapporté le J. fusco- ater de Schreber au J. alpinus de Villars. Cette identifi- cation est entièrement erronée, car le J. alpinus de Villars (Flore du Dauphiné, vol. 2, p. 255) n’est rien autre chose que le J. lamprocarpus. C'est ce que prouve sa description portant que « les fleurs en sont luisantes et terminées par une pointe dure lancéolée. » C'est bien là le caractère distinctif du J. lamprocarpus, espèce qui manque dans Villars, et non du J. fusco-ater. Une autre espèce de Jonc très-voisine du Jonce glauque, mais qu'un œil exercé ne peut confondre, habite aussi au nord de notre littoral vers Blankenberghe, Heyst, et Knocke, ainsi qu'à l'ile de Cassandria. Comme le Jonc glauque, 1l appartient à la section Juncotypus de notre Prodrome qui comprend les espèces à capsule entièrement triloculaire et dont les chaumes sont dépourvus de feuilles, nus et à panicule latérale. Les gaines du bas des tiges sont marron-noirâtres et aphylles ; ses tiges, finement can- nelées et très-tenaces, sont glauques, mais ce glauque est pâle et cendré, mais non bleuâtre comme dans le J. glau- cus. Cette couleur glauque la distingue du J. diffusus qui est vert foncé. Sa moelle est d’ailleurs continue et non interrompue comme dans le Jonc glauque. Ce caractère le rapproche du J. diffusus, mais sa coupe transversale offre cette particularité que la moelle y est séparée du tissu ligneux par un cercle de lacunes comme dans les Equisetum. Cette disposition des lacunes et sa ténacité expliquent le nom de J. equisetosus sous lequel nous le désignons. Panicule latérale à rameaux dressés et rap- prochés. Sépales fauves, lancéolés, acuminés, à peine de la longueur du fruit, les intérieurs plus courts que les extérieurs. Capsule marron, ovale-elliptique, obtuse, 35 (414) mucronée par la base du style. En voici la diagnose en y joignant celles de ses affines. 1. 3. glaucus, aphyllus, culmo striato glauco tenaci, medulä lacunosà fareto, capsulà mucronatä. 2. 3. equisetosus Nob., aphyllus, culmo striato glaucescente tenaci, medulà continuà annulo lacunarum cinctà, capsulà mucronatä. 22 5. 3. diffusus, aphyllus, culmo substriato viridi, medulà continu farcto, capsulâ mucronatà. AGROSTIS. Au revers des dunes, au pied des digues, vers Blanken- berghe et Heyst, habite une Agrostis curieuse qui n’a pas encore été indiquée en Belgique. Elle forme de larges touffes dont les tiges sont couchées en cercle et se redres- sent à l'extrémité. Ces tiges sont radicantes, munies à chaque nœud d’une branche stérile, à l'exception du der- nier nœud qui en est dépourvu. Feuilles glaucescentes, à ligule courte semi-cireulaire. Panicule resserrée, subspici- forme, très-rameuse, à rameaux courts, dressés et rappro- chés de l'axe après l’anthèse. Fleurs nombreuses et denses. Glume poilue, à paillettes égales, étalées après l’anthèse. Cette plante diffère de l'A. vulgaris par sa ligule non tronquée et de l'A. alba par sa ligule semi-circulaire et non allongée. Est-ce l'A. maritima de Lamarck, plante méditerranéenne ? La description de cet auteur ne semble pas autoriser cette identification. « Les tiges, dit-il, sont droites, grèles, hautes de 12 à 15 pouces, et garnies de feuilles menues, glabres, roulées en leurs bords, presque cylindriques et en alène comme celles des Joncs. » Ces caractères ne conviennent aucunement à notre plante. Mal- heureusement, Lamarck ne décrit pas la forme de la ligule (415) qui fournit le caractère distinctif de notre espèce. Le port et la ligule sembleraient rapprocher celle-ci de l'A. verti- cillata, mais elle en diffère par sa panicule spiciforme et sa glume mucronée. Nous ajouterons d’ailleurs que MM. Bo- reau, Grenier et Godron font de l'A. maritima une simple variété de VA. alba, à ligule allongée. Dans cette situation, nous donnerons à notre plante le nom d’A. salina. A. salina Nob., culmis caespitosis adscendentibus ramosis, ligulà semi- circulari, paniculà spiciformi ramis semi-verticillatis, paleis mucro- natis. FESTUCA. Une des plantes les plus abondantes et les plus utiles de nos dunes est cette Fétuque à rhizome longuement ram- pant, qui, avec l’Ammophila et l'Elymus, retient les sables et les empèche d’être enlevés par les coups de vent de la mer du Nord. Cette plante, que nous avons désignée sous le nom de Festuca oraria, dans notre Agrostographie, est voisine de la F. rubra. Elle s’en distingue en ce quelle ne gazonne jamais, que ses tiges sont solitaires, son rhi- zome beaucoup plus long que les plus grands entrenœuds de la tige et presque toujours que la tige elle-même, enfin, par ses feuilles toutes enroulées, les radicales jamais fasci- culées. Ces caractères séparent nettement la F. oraria de la F. rubra. Les botanistes français ont confondu cette plante mari- time avec la F. arenaria d’Osbeck. C'est là une fausse attribution, car, dans sa Flora Hallandica, p. 28, M. Fries dit que la F. arenaria Osb. a la panicule réellement lanu- gineuse, panicula verè lanuginosa. Dans sa Flora Scanica, il déclare formellement que la Fétuque d’Osbeck est une (H6) petite plante décombante : F. pumila Osb. pumila, decum- bens, enfin Askelof, dans Roemer et Schultes, nous apprend que ses chaumes n'ont qu'un demi-pied de hauteur et ne sont munis que d'une seule feuille caulinaire : culmi semi- pedales, folia linearia margine convoluta, caulinum unicum. Tous ces caractères repoussent formellement l'attribution proposée par les savants français et l'assimilation de la F. arenaria Osb. à la F. oraria dont les chaumes sont grands, à plusieurs feuilles, la panicule poilue, mais jamais lanugineuse. Dans sa Flore Française, De Candolle a par erreur réuni la plante des dunes d'Ostende à la F. cinerea de Villars. De là Kunth a conclu que la F. cinerea de De Candolle était notre plante. C'est encore là une fausse attribution. La réunion proposée par De Candolle était erronée puisque son espèce, qui est celle de Villars, ést rapportée, dans le supplément de la Flore Française, p. 264, à la F. stricta de Host, plante entièrement différente. L'attribution de la F. juncifolia St-Amand à notre plante, proposée avec doute par MM. Grenier et Godron, est encore erronée, comme le prouve la description des feuilles et des ligules tracée par St-Amand dans sa Flore Agenaiïse. Quant à la F. sabulicola de Dufour, en supposant qu'elle soit la nôtre, elle à été publiée en 1895, c’est-à-dire deux ans après la F. oraria, à laquelle revient le droit de priorité, comme nous allons le montrer. F. orarla Nob., stolonibus longissimis, foliis omnibus convolutis, re calibus non fascieulatis, rachillo hinc villoso. F.oraria Dmrt. Agrost. Belg., p. 105 (1825); F. sabulicola Dufour in Ann. Sc. Nat., sér. 1, vol. V, p. 85 (1825) ; F. arenaria Gren. et Godr. FT. Fr., WU, p. 574 non Osbeck. à dopé ami mme Et dote tite s inde : (417) RUPPIA. Linné a créé, dans l'Hortus Cliffortianus, p. 456, sa Ruppia maritima, pour une plante découverte par lui à Katwijck près Leyde. Cette plante avait été précédemment trouvée en Belgique par Lobel, qui la désignait sous Île nom de Fucus ferulaceus dans son Cruydboeck. Micheli, Nov. gen., p. 72, en avait fait le genre Buccaferrea, auquel il rapportait deux espèces d'Italie, lune à feuilles très- aiguës qui croit aussi en Angleterre, d'où 1l l’avait reçue ; l'autre à feuilles obtuses croissant dans les marais salants de Capo d'Istria; cette dernière, représentée à la plan- che 55 de son ouvrage, et qui, d’après cette planche, aurait pu prendre le nom de R. obtusifolia. Dans son Hortus Cliffortianus, Linné avait considéré celle-e1 comme une variété de l’autre; mais dans ses Species plantarum et ses ouvrages postérieurs, elle disparait entièrement, en sorte que le genre ne comprend plus qu'une seule espèce, la R. maritima, sans variétés. Le genre Ruppia en était à ce point, lorsqu'en 1825, dans le premier volume de leur Flore d'Allemagne, Mer- tens et Koch introduisirent une variété minor, pour une plante que Treviranus avait recueillie à Rostock, et bientôt après, en 1824, Koch décrivit et figura cette plante dans l'iconographie de Reichenbach, sous le nom de R. rostel- lata. Pour Koch, la R. maritima a les fruits dressés-obli- ques et la R. rostellata les a transversalement obliques. Cette distinction fut admise par tous les botanistes, excepté Kunth qui ne voulut voir dans l'espèce nouvelle de Koch qu'une variété de l'espèce linnéenne. A ces deux espèces, J. Gay en ajouta une troisième, la R. brachypus, plante des (418) environs de Toulon à podogynes à peine de la même lon- gueur que le fruit et qui paraît être la R. maritima de .Gussone. Celui-ci y ajoute une nouvelle espèce, la R. dre- panensis Ten. M. Nyman mentionne encore les R. obliqua et aragonensis. Voilà donc six espèces de Ruppia d'Europe. Cependant, en inspectant l'herbier de Linné, nous avons acquis la preuve que la véritable R. maritima de cet illustre auteur est la R. rostellata de Koch; l'échantillon type de l'herbier de Linné n'offre à cet égard aucun doute. La R. maritima de Koch s’y trouve aussi, mais sous la déno- mination de spiralis, écrite de la main de Linné, plutôt comme variété que comme espèce, puisqu'elle ne se trouve dans aueun de ses ouvrages. Le nom de R. maritima est donc amphibologique; pour Linné, c’est la R. rostellata; pour Koch, c'est la forme spiralis de l'herbier de Linné ; pour Gussonne, c’est la R. brachypus. D'après tout cela, s'il fallait rétablir la vérité des faits, c’est à la R. rostellata que le nom de maritima devrait s'appliquer; mais ce serait augmenter la confusion. Nous pensons donc que toutes les espèces de Ruppia étant maritimes, le mieux est de sup- primer ce nom amphibologique, comme cela s’est fait par- tout en de telles circonstances, que l'espèce linnéenne doit conserver le nom de R. rostellata et que la R. maritima de Koch doit prendre le nom de R. spiralis que nous lui avons donné dans notre Prodrome. M. Grenier rapporte, dans la Flore de France, une opi- nion de Gay que nous ne pouvons admettre. « J'ai trouvé, dit celui-ci, dans le fruit tous les passages qui conduisent de la forme ovoïde et régulière, à la forme longuement rostrée et très-oblique, qu'on a cru jusqu'ici caractéristique de la R. rostellata. » Cette opinion de Gay nous parait superficielle et nous sommes convaineu qu'il existe dans 4 1 | ] ] | (419) les Ruppia des espèces aussi distinctes que dans les Zan- nichellia et les Potamogeton à feuilles graminées. La forme du fruit y est un élément séparatif, mais il n’y est pas seul et à côté de lui viennent d’autres caractères tirés des feuil- les, des podocarpes et surtout de la forme du stigmate sur la plante vivante, car cet organe se défigure entièrement par la dessiceation. L'herborisation de la Société royale de Botanique de Belgique sur notre littoral, en août dernier, nous en a fourni la preuve. Nous avons observé quatre stations de Ruppia, au Zoete-lez-Knocke par M. Bommer, à Retran- chement dans l’ile de Cassandria par M. Crépin, par nous dans un poldre au Hazegras vers l'embouchure du Zwyn et dans les fossés de Nieuport, où nous l’avions recueillie il y à de plus de quarante ans; de son côté, M. Gilbert en à retrouvé une station entre Anvers et Lillo : les vastes stations des fortifications d'Anvers étant disparues avec la démolition de ces fortifications. Des cinq stations que nous venons d'indiquer, trois appartiennent à la R. ma- ritima de Linné, c’est-à-dire à la R. rostellata des auteurs, celles du Zoete, de Cassandria et du Bas-Escaut; quant aux deux autres stations, c'est autre chose. La plante du Hazegras et celle de Nieuport ont toutes deux le pédoncule fructifère en spirale, ce qui les rap- proche de la R. maritima de Koch et Reichenbach, mais toutes deux ont le fruit dépourvu du rostre qui distingue cette dernière. Celle du Hazegras a les fruits légèrement obliques à la base, mais entièrement dépourvus du rostre qui caractérise la R. maritima de Koch, d’ailleurs ovales, mutiques et obtus au sommet qui est mamelonné. Celle Nieuport a les fruits obliquement dressés, entièrement dépourvus de rostre, ovales et terminés par un stigmate ( 420 ) allongé et en languette. Toutes deux ont le pédoncule en spirale après l’anthèse. Nous désignerons la première de ces formes sous le nom de R. spiralis déjà donné dans notre Prodrome et la seconde sous celui de R. ligulata. Nous reconnaissons au surplus qu'elles ont besoin d'un nouvel examen comparatif sur le frais, car la forme du stigmate se modifie par la dessiccation en s’enroulant, et nous n'avons observé le stigmate de la plante du Hazegras qu'après sa dessiceation. LA EQUISETUM. En 1825, dans notre voyage de botanique à travers la Hollande, en allant d'Harlem au Texel, nous trouvämes en abondance, le long des chemins au bord des petits bois que la route traverse à la hauteur de Beverwijek, un Equisetum qui nous parüt étrange et que nous commimes la faute de ne pas décrire. Depuis, cette plante a été désignée par M. Al. Braun, dans le Botanical Zeitung de 1859, page 505, sous le nom d’E. trachyodon. Elle n'est pas rare dans le pays de Baden et la vallée du Rhin jus- qu'à Spire et Manheim, mais comme elle n’a pas encore été indiquée dans nos contrées, nous croyons utile de la signaler, afin qu’elle soit recherchée par les botanistes hol- landais qui la trouveront à l'endroit que nous venons de mentionner. Les botanistes belges feront bien de la cher- cher aussi dans les lieux sablonneux au revers des dunes, où probablement elle habite également. Il est curieux de rencontrer aux bords de l'Océan, une plante aussi remar- quable du Haut-Rhin. ns émis dun. té à , nn D à OPUSCULES DE BOTANIQUE ET D'HISTOIRE NATURELLE; * PAR B. DU MORTIER, st , } Président de la Société royale de Botanique. ——@ —- FASCICULE XII. EXAMEN CRITIQUE DES ÉLATINÉES. AVRIL 1875. - Extrait du Bulletin de la Société royale de Botanique de E lg _… (Séance du fer décembre 1872, t. XI, p. 254-274.) 3 do nt rfi à br Ju) Cie Edit fe EXAMEN CRITIQUE DES f PALPAUTAIUN ETS. Qu'il nous soit d'abord permis de revendiquer nos droits de priorité. Dans tous les ouvrages de botanique, on attribue la création de la famille des Élatinées à Cambessèdes ; c'est là une erreur que nous devons d’abord rectifier. Nous avons, le premier, séparé les genres Elatine et Bergia des Caryophyllées, pour en créer une famille distincte sous le nom d’Elatineae. Cette création remonte à 1827 ; elle a eu lieu dans notre Prodrome de la Flore Belge, p. 111. Non-seulement nous y avons le premier créé la famille des Élatinées, mais, le premier, nous avons divisé le genre en sous-genres, et, le premier, nous avons employé les caractères Lirés des graines pour en définir les espèces, et distingué deux espèces nouvelles, jusqu'alors confondues. Ce n’est que deux ans plus tard, en 1829, que Cambes- sèdes, dans le XVIIIe volume des Mémoires du Muséum de Paris, p. 225, érigea, à son tour, les Élatinées en (42% ) famille distincte, en adoptant le nom que nous lui avions imposé deux ans auparavant. C’est done bien à tort qu'on attribue à Cambessèdes la création de la famille des Élatinées, puisque nous l’avions établie deux ans avant lui. En 1829, dans notre Analyse des familles des plantes, p. 49, nous avons modifié cette désinense et indiqué la nouvelle famille sous le nom d'Elatinideae, pour ne pas confondre le genre avec la famille par une trop grande analogie de nom. La désignation primitive que nous avions donnée à celle-ci, dans notre Prodrome, ayant prévalu, nous croyons bien faire de la maintenir. Mais la question de priorité de la création de la famille des Élatinées ne fait pas de doute ; elle appartient à notre Prodrome, comme on peut s’en assurer par le rapproche- ment des dates. IT. Les Élatinées sont restées inconnues aux anciens; ni Fuchs, ni Dodoens, ni Clusius, ni Lobel, ni Dalechamps, ni même les Bauhin, n’en font aucune mention. Le genre _ qui nous occupe à été créé par Tournefort, dans ses Institu- tiones rei herbariae, p. 244, sous le nom d’Alsinastrum. Tournefort ne lui rapporte que deux formes : l'Alsinastrum gratiolaefolio et l'Alsinastrum galüfolio, qui sont l'E. Alsi- nastrum de Linné. Ce genre fut adopté par Vaillant, qui, dans son Botanicon Parisiense, y ajouta deux espèces, les Alsinastrum serpillifolium flore tetrapetalo et tripetalo. Bientôt après Buxbaum, dans sa deuxième centurie des plantes d’° Orient, publiée en 1799, décrivit, p. 36, et figura, t. 57, f. 5, sous le nom d'AVdrontfie un Élatiné tétramère à fleurs sessiles trouvé par lui près d’Astrakan. Cette plante, dit-il, est la même que Ray, dans sa méthode, a nommée Graminifolia palustris vasculis granum Piperis id sttchmies -fhste f ff D. he ture AS de CS (425 ) aemulantibus, figurée dans Plukenet, et comme Ray compare ses fruits à des grains de poivre, Buxbaum lui donne le nom d’Hydropiper. Nous verrons tout à l'heure quelle incroyable balourdise a donné naissance à ce nom. Les choses en étaient là, lorsque Linné entreprit la réforme de la botanique. A cette époque, qui est celle de la formation des genres, les botanistes, pour trouver des noms génériques, avaient pris l'habitude de les former d’un nom de plante analogue en lui donnant une désinense en oîdes, en astrum, en ella, etc. On comptait alors 105 genres de plantes terminés en oides, 21 en astrum, 17 en ella, ce qui rendait la nomenclature de la botanique réellement ridicule. J’ai souvent, dit Linné, dans sa Critica botanica, p. 54, entendu des philosophes et des médecins, en ouvrant un ouvrage de botanique, nous objecter ces oides, en disant que nous n'étions plus des botanistes, mais des botanicoïdes. C’est ce que le grand réformateur entreprit de corriger, en supprimant tous les noms géné- riques terminés en oîdes, en astrum, en ella, etc., pour les remplacer par des noms pris dans les anciens auteurs, ou trouvés dans les ouvrages des naturalistes grecs et romains. C’est ainsi qu'il changea le nom d'A/sinastrum en celui d'Elatine, puisé dans Dioscoride, et qui était sans emploi. Linné explique cette désignation dans sa Flora Lapponica, p. 118, en ces termes : Hydropiper, Buxb. et Potamopithys, Buxb., ejusdem generis sunl, nomen utrumque dimitto (Fund. Bot., n° 225) et vacuum ELATINES vocabulum recipio. Mais il faut reconnaitre que le choix de ce nom, soit qu'il dérive d’axrn, sapin en grec, soit qu'il provienne du radical aéuw, pousser avec mouvement, ne s'applique en rien aux plantes auxquelles Linné le rapporte. ( 426 ) IIT. Linné n’a décrit que deux espèces d'Élatinés, l'E. Alsi- nastrum et l'E. Hydropiper. La première, avec ses feuil- les verticillées, est parfaitement connue, mais qu'est-ce que son EË. Hydropiper ? La solution de cette question est difficile, parce que Linné n’a donné, à cette espèce, pour toute diagnose, que ces deux mots seulement: folus oppositis, sans aucune autre indication; aussi le nom d'Hydropiper a-t-il été appliqué à presque toutes les espèces modernes à feuilles opposées, ce qui établit une étrange confusion, l'Hydropiper de l’un n'étant pas celui des autres. La première mention faite par Linné de cette espèce, est dans sa Flora Lapponica, publiée en 1737. On y lit à la page 118 ce qui suit : 156. ELarTine foliis oppositis. Hydropiper, Buxb., cent. 5, p. 35, t. 37, Î. 5. Alsinastrum serpillifolium, flore albo tetrapetalo, Vaill. Bot: Paris, 5, 1::2,4. 2. Ad margines fluvit vastissimi Lulensis non raro sese obtulit. Et voilà tout. — La première édition de la Flora Sue- cica de Linné offre le même texte, sans changer un seul mot, et sans en dire davantage, seulement elle fait con- naitre que la plante n'est pas rare en Suède. Remarquons que dans cette première indication de son E. Hydropiper, Linné confond déjà deux espèces entière- ment distinctes, celle de Buxbaum, qui a les fleurs sessiles et celle de Vaillant, qui les a pédonculées. On ne peut donc tirer aucune conséquence spécifique ni de la Flora Lappo- nica, ni de la Flora Suecica, puisqu'elles confondent deux eines . és be td ds (497 ) espèces distinctes. Les considérations présentées par M. Fries pour déterminer l'espèce archétype de Linné, sont donc de nulle valeur, en présence de ce texte répété, qui constate la confusion des espèces. Peu importe quelle est celle la plus répandue en Suède, lorsque Linné lui- même, dans ses propres écrits, établit la confusion des espèces. | C'est en 1753, dans la première édition de ses Species Plantarum, que Linné, en créant ses noms spécifiques, donne à sa plante celui d'E. Hydropiper, nom évidemment emprunté à Buxbaum. Il y ajoute, comme variété B, l'Alsi- nastrum serpillifolium flore roseo tripetalo de Vaillant, qui est l'E. hexandra, mais sans aucun autre éclaircissement. La seconde édition des Species et tous les ouvrages posté- _rieurs dé Linné gardent le mème silence. Il suit de là, que tout ce qu'on sait relativement à l'E. Hydropiper de Linné, c’est qu'il appartient à l’octandrie tétragynie, que ses fleurs sont tétramères et ses feuilles opposées, mais que sous ce nom Linné a confondu deux espèces distinctes et même trois espèces avec sa variété B; que, par conséquent, l'espèce linnéenne désignée sous ce nom est collective, et que, dans son propre texte, elle comprend trois espèces distinctes. Au delà, on ne sait rien, en sorte quil est impossible de rapporter ce nom spécifique à aucune des espèces modernes. Il reste à examiner sile nom de l'espèce ne peut sub- venir au défaut des caractères, pour déterminer la plante de Linné. Hydropiper signifie Poivre d’eau ; il semble donc que ce nom spécifique doive indiquer une saveur pipéracée, comme dans le Polygonum Hydropiper, dont la saveur est âcre et brûlante. Le même nom spécifique semblerait indiquer les mêmes qualités ; or, il n’en est rien, car dans ( 430 ) la suite des Fougères. L'Élatiné devenu un crypto- game! comment Buxbaum a-t-il pu faire une telle bévue ? Remarquons d'ailleurs que la plante de Ray a les feuilles capillaires (folia capillacea), ce qui léloigne entièrement des Élatinés. Plukenet, de son côté, dans son A/magestum Botanicum, p. 246, place le Graminifolia de Ray parmi les mousses, sous le nom de Xuscus aureus capillaris palustris inter folia folliculis rotundis (ex sententia D. Doody) quadripartitis, et il en donne le dessin plan- che 48 fig. 1. Tout cela n'a rien de commun avee la plante phanérogamique décrite et figurée par Buxbaum. Il fallait done rechercher ce que c'est que Graminifolia vasculis granorum -Piperis aemulis de Ray? Vous allez rire de la balourdise de Buxba um, c'est tout bonnement la Pilulaire, Pilularia globulifera, qui a réellement les fruits semblables à des grains de poivre. Ouvrez les Species Plan- tarum de Linné, p. 1565, et l'English Flora de Smith, IV, p. 542, vous en aurez la preuve. Ainsi Buxbaum a commiis l'étrange bévue de donner la Pilulaire comme synonyme à son Élatiné, et puis il a commis cette seconde bévue de donner à un Élatiné un nom emprunté à la Pilu- laire. Prendre la Pilulaire pour un Élatiné et donner à cet Élatiné le nom de la Pilulaire, c’est par trop fort. Riez-en tant que vous voudrez, mais c’est ainsi. Et voilà pourtant comment le nom d'Hydropiper est devenu spécifique chez les Élatinés. C’est incroyable, mais tenez pour certain que la grosse balourdise de Buxbaum occu- pera un rang distingué dans le grand bêtisier scientifique. De tout ce qui précède, nous concluons : 1° Que l'E. Hydropiper de Linné est une espèce collective, compre- nant toutes celles à feuilles opposées, et sans caractères applicables à aucunes d'elles en particulier. 2° Que les ne. mi nt CU es (431 ) considérations données par M. Fries, dans sa Summa, p. 161, pour déterminer l'espèce archétype de Linné, considérations tirées de la plus ou moins grande abon- dance de telle ou telle forme en Suède et en Lapponie, ne sont d'aucune valeur, en présence du texte formel de la Flora Lapponica, de la Flora Suecica et des Species Plan- tarum, où Linné réunit l'espèce à fleurs sessiles à celle à fleurs pédonculées et même celle à fleurs trimères, ce qui constitue, au plus haut degré, une espèce collective. 3° Que le nom d'Hydropiper est le fait d'une incroyable balourdise de Buxbaum, confondant l'Élatiné avec la Pilulaire et donnant au premier le nom caractéristique du second, en sorte que l’Elatine Hydropiper doit son nom à la Pilularia globulifera. 4° Que ce nom, ne s'appliquant à aucune espèce en particulier, a été attribué à toutes les espèces tétramères nouvelles, et a jeté ainsi la confusion parmi ces espèces. En sorie que, dans cette situation, ce nom col- lectif, qui ne s'applique à aucune espèce en particulier, doit être rejeté comme nom spécifique, ainsi qu'on l'a fait pour le Valeriana Locusta, le Medicago polymorpha, l'Ophrys insectiferu, etc., sauf à le réserver pour indiquer la série entière des espèces à feuilles opposées. À Nous avons dit que l'E. Hydropiper de Linné est une espèce collective et comprenant un grand nombre d'es- pèces distinctes parfaitement caractérisées. M. Hardy, dans sa Monographie des EvarTixe de la flore Belge, en a donné l'historique et nous ne pouvons qu'y renvoyer, en nous bornant à donner le tableau chronologique des espèces formées aux dépens de l'E. Hydropiper de Linné. Ce tableau prouvera que cette espèce est collective. (432) 1791. Elatine triandra Schk. Handb., 1, p. 345, t. 1095. 1808. Elatine hexandra DC. Zc. rar., p. 14,t. 45, f. 1. 18... Elatine major Al. Braun in Syll. pl. nov., I, p. 83. 1824. Elatine tripetala Sm. Engl. F1., I, p. 243. 1827. Elatine siphosperma Dmrt. Proar. FI. Belg., p. 111. 1827. Elatine majuseula Dmrt. Prodr. FI. Belg., p. 111. 1827. Elatine macropoda Guss. Prodr. Sicul., p. 475. 1852. Elatine Schkuhriana Hayne in Rehb. F1. exc., p. 639. 1857. Elatine Hydropiper-pedunculata Moris F1. Sard., 1, p. 287, t: 20, :f. 2. 1859. Elatine orthosperma Düben ex Fries Summ., p. 161. 1339. Elatine Fabri Grenier Mém. Soc. sc. Besanc., 1839. 18... Elatine nodosa W. Arnott. in Edimb. Journ. nat. sc., 1, p. 451. 18... Elatine spathulata Gorski in Eichwald Vaturhist. Skizze v. Lithauen. 1842. Elatine paludosa Seub. £latinarum Monographia, p. 52. 1842. Elatine campylosperma Seub. ibid., p. 49. Voilà done quinze espèces d'Europe créées aux dépens de l'E. Hydropiper de Linné. Il faut y ajouter trois espèces étrangères à l'Europe, les E. minima, ambiqua et gratioloides. Sans doute parmi ces espèces il y a des dou- bles emplois, comme c'est toujours en pareil cas, avant qu'elles soient bien définies, mais parmi elles il s’en trouve beaucoup qui sont parfaitement caractérisées. Examinons done les caractères qui les distinguent entre elles et débrouillons ces quinze espèces. YL. Les Élatinés à feuilles opposées ont tous un port sem- blable ; ce sont de très-petites plantes rampantes sur le limon, qu'un œil inattentif confondrait entre elles. Mais en examinant leurs caractères et en les étudiant de près, on en Va dan 1 D do eee (433) y voit des différences considérables. La plupart ont la fleur à quatre divisions, d'autres à trois divisions; les unes ont huit étamines, d’autres six, d’autres seulement trois; Île calice, ordinairement à quatre divisions, en présente trois dans d’autres, quelquefois deux seulement; les fleurs ordi- nairement sessiles, sont parfois longuement pédonculées. Tout cela offre des caractères entièrement différents, mais les graines présentent des dissimilitudes non moins grandes. Parfois elles sont à peu près droites, souvent on les trouve légèrement arquées, d'autres fois elles pré- sentent la forme d’un hamecon, enfin on trouve d’autres espèces où elles sont recoquillées sur elles-mêmes en une spire unique. Ces caractères des graines sont de la plus haute importance pour la distinetion des espèces. La première espèce qui ait été détachée de l'E. Hydro- piper de Linné, est l'E. triandra de Schkuhr, si bien caractérisée par ses trois élamines, mais surtout par son calice à deux sépales, qui ne se retrouve que dans cette seule forme. Schkuhr et après lui Drèves et Hayne con- servent le nom d'E. Hydropiper pour l'espèce tétramère à graines recourbées en siphon, qui est notre E. siphos- perma. Peu après, De Candolle dans ses Icones plantarum rariorum Galliae, p. 14, fait, à son tour, de la variété B des Species de Linné, son E. hexandra, conservant le nom spécifique d'Hydropiper pour l'espèce tétramère à graines droites, qui est celle de Vaillant, citée par Linné. L’'E. hexandra a été désignée plus tard par Sir James Smith, dans son English Flora, sous le nom d’E. tripetalu qui en est synonyme. En créant son E. hexandra, De Candolle déclare que jamais il ne se transforme dans l’autre. J'ai vu, dit-il, plus de six cent plantes de cette ( 454 ) espèce dans les environs de Nantes, sans jamais y avoir observé la moindre modification : Sexcenta specimina vidi circa Nannetes et nullam aberrationem discernere potui. Il ajoute que Vaillant et Desportes ont constaté la même constance spécifique. Cela n’a pas empêché M. Seubert de réunir plus tard ces deux espèces sous le nom d’E. pa- ludosa, en quoi il a été suivi par MM. Grenier et Godron, dans leur Flore de France. Cette réunion n'est nullement fondée, et les deux espèces de De Candolle sont parfaite- ment distinctes. En voici la preuve. L’E. hexandra est très-répandue en Belgique, dans le pays de Beaumont et de Chimay, dans la Campine et en Flandre, or jamais on n'y a rencontré un seul pied de l'E. Hydropiper de De Candolle, qui est notre E. majuscula. Voilà bien la. preuve que ces deux plantes ne sont pas des variétés, mais des espèces bien distinctes. En 1827, reconnaissant que, sous le nom d'E. Hydro- piper, on confondait des espèces essentiellement différentes, et ayant observé que leurs graines, entièrement dissem- blables, caractérisaient ces espèces en les distinguant facilement l’une de l’autre, nous avons créé, dans notre Prodrome de la Flore Belge, p. 111, les E. siphosperma et majuscula. La première, remarquable par ses graines courbées en siphon, représente l'espèce d'Allemagne figurée par Schkuhr; la seconde, dont les graines sont à peine courbées et presque droites, est l'espèce française décrite et figurée par De Candolle. L'E. siphosperma à été plus tard, en 1855, désignée par Hayne, dans la Flora excursoria de M. Reichenbach, sous le nom d’E. Schkuhriana, qui en est synonyme. Quant à notre E. majuscula, plusieurs lui donnent pour synonyme l'E. major de M. Alex. Braun, mais toutes nos recherches salt» site sante ut hndié PAT ( 455 ne nous ont pas fait découvrir l'ouvrage où il l'a décrite, qui n’est pas même cité par M. Pritzel. Tout ce que nous en savons est par le Compendium de Bluff et Fingerhutt, vol. 1, p. 514, où se trouve rapportée la phrase spécifique de M. Alex. Braun, ainsi conçue : E. major, foliis oppo- silis, floribus alternis pedunculatis, 4-petalis, 8-andris, k gynis, calyce letraphyllo. Cette diagnose, ne donnant pas la forme des graines, peut s'appliquer à la plupart des espèces tétramères, en sorte qu’on ne peut rieu pré- ciser à son égard. La même année 1827, Gussone, dans son Prodromus Florae Siculae, p. 475, décrivait son E. macropoda. Une forme de cette espèce a été publiée en 1839 par M. Grenier sous le nom d’E. Fabri, dans les Mémoires de la Societé des Sciences de Besancon. En 1839, Düben dans le Botaniska Notiser de Lindblom, publia son E. orthosperma, très- voisin de l'E. siphosperma, dont il ne diffère que par ses graines droites et que M. Fries, dans sa Summa, pp. 59 et 161, regarde comme en étant une variété. L’E. spathulata de Gorski parait lui appartenir, comme l'E. nodosa de W. Arnott appartient à VE. siphosperma. Enfin, en 1857, Moris, dans sa Flora Sardoa, publia une plante voisine de VE. macropoda de Gussone, sous le nom d’E. Hydropiper- pedunculata, plante dont M. Seubert a fait son E. cam- pylosperma. C’est peut-être la plante de M. Alex. Braun. Après toutes ces découvertes, il manquait une mono- graphie des Élatinées; c’est ce qu'entreprirent M. Seubert et M. Hardy. L'Elatinarum Monographia de M. Seubert, publiée dans les mémoires de l'Académie des curieux de la nature, et dont Walpers a reproduit les diagnoses dans son Repertorium, 1. K, p. 285, contient dix espèces d'Élatinés, dont trois sont exotiques, les Æ. minimu, ambigua et ( 456 ) gratioloides. Parmi les sept espèces d'Europe, deux lui sont propres : les E.-campylosperma, dont nous venons de parler, et paludosa. Nous avons dit que cette dernière est mal établie et réunit deux espèces distinctes qui ne se con- fondent jamais, les £. majuscula et hexandra. La monogra- phie des Élatinés de M. A. Hardy, publiée dans le Bulletin de la Société royale de Botanique de Belgique, séance de décembre 1871, est très-intéressante, par les soins qu'il a mis à recueillir tout ce qui concerne l'histori- que de ces petites plantes. Il en décrit huit espèces, toutes propres à l'Europe; aucune d'elles n'est nouvelle. Les localités y sont indiquées avec le plus grand soin. VAL. Après avoir fait l'examen critique des espèces d'Élatinés publiées jusqu'à ce jour, il nous reste à parler d’une espèce nouvelle qui fait l'objet essentiel de cette notice. Notre jeune confrère M. Hardy est doué d’une incroyable puissance attractive pour les Élatinés ; partout où il va, il en trouve ; ces rares petites plantes semblent naitre sous ses pas. À l'automne dernier, en visitant les étangs situés à Sautin entre Sivry, Rance et Montbliart, dans le pays de Chimay, il mit la main sur un petit Élatiné tétramère qui y croit en abondance sur la vase des schistes. M. Hardy voulut la soumettre à notre examen, et nous y reconnümes une espèce inédite, bien caractérisée, que nous crûmes devoir dédier à l’auteur de cette découverte et de la mono- graphie des Élatinés, en la nommant Elatine Hardyana. L'E. Hardyana est une petite espèce rampante, croissant en abondance sur le limon asséché des étangs en Hainaut, à Sivry, Rance et Montbliart. Ses tiges, qui n'ont que quelques pouces de longueur, sont nombreuses, très- (457 ) rameuses, couchées, radicantes, et munies de feuilles opposées. Feuilles lancéolées, obtuses, atténuées en pétiole plus court que le limbe. Fleurs axillaires, sessiles, tétra- mères, alternes, calice à quatre divisions; quatre pétales, huit étamines et quatre styles. Capsule déprimée, s'ou- vrant en trois valves. Graines recourbées sur elles-mêmes, involutes et comme coquillées, celles du bas recourbées en siphon. | Cette espèce, qui se distingue au premier coup d'œil, diffère de toutes les autres par la forme de ses graines. Ses rapports sont avec l'E. siphosperma et surtout avec la forma terrestris de Seubert, mais jamais nous n'avons observé, dans cette plante, la disposition des graines que nous trouvons ici. L'E. siphosperma a les graines en fer à cheval ou en forme d'un hamecon, avec une de ses extrémités plus longue que l’autre. C'est ainsi qu'elles ont été figurées par Schkuhr, par Drèves et Hayne, par Seu- bert et que nous même les avons toujours observées. L'E. Hardyana, au contraire, a les graines enroulées, ce qui est tout différent. Il nous parait impossible de réduire à une seule espèce des plantes douées de graines si dis- semblables. M. Hardy nous annonce encore qu'il a observé en Hai- naut une espèce d'Élatiné triandre à calice composé de trois sépales. A cette forme, appartient, sans aucun doute, l'E. triandra de M. Grenier (Flore de la chaine Jurassique, p. 129), qui reproduit ces caractères et surtout celui du calice à trois sépales sous une fleur triandre. Elle est répandue dans la Bresse parmi tous les étangs du canton de Chaussin, où elle parait avoir été découverte par Michalet. Mais M. Grenier fait erreur en disant qu'il a pu constater avec Michalet, et sans contestation possible, que (458 ) l'E. triandra a toujours le calice à trois sépales et « que le calice diphylle, indiqué pour cette espèce par Schkubr, Koch, Drèves et Hayne, etc., est une anomalie, un état exceptionnel, si ce n'est point une erreur. » Il est évident que M. Grenier n’a jamais observé le véritable E. triandra, dont le calice est toujours à deux sépales. S'il l’avait étudié, il aurait vu que cette prétendue anomalie y offre un carac- tère constant et spécifique, invariable dans tous les exem- plaires de l'espèce. M. Hardy a déjà critiqué avec raison cette opinion de M. Grenier, dans sa monographie des Élatinés, p. 16, en faisant remarquer que le calice à deux sépales est l'état normal de l'E. triandra, comme le disent tous les auteurs. Il y a donc ici très-probablement une espèce confondue, que nous nommerions volontiers E. ter- nata, mais nous attendrons de l'avoir étudiée vivante pour nous prononcer définitivement à son égard. VIII. Il suffit d’avoir étudié ces petites plantes, pour voir qu'à travers une similitude apparente, elles offrent des caractères distinctifs de premier ordre. Si on les range suivant le nombre des étamines, on aura les divisions sui- vantes : “Huit étamines. Elatine Alsinastrum L. — siphosperma Dmrt. — campylosperma Seub. — macropoda Guss. 1. 2 3 4. — majuseula Dmrt. b) 6. — orthosperma Düben. 7 — Hardyana Dmrt. **Six étamines. 8. Elatine hexandra DC. ( 439 ) ***Trois étamines, 9. Elatine triandra Schk. 410. — minima Fischer et Meyer. 11. — ambigua Wight. 12. — gratioloides Cunningham. Si, au contraire, on les range d'après la forme des grai- nes, on aura les divisions suivantes : *GRAINES PRESQUE DROITES, LÉGÉREMENT COURBÉES. a) Espèces tétramères. 1. Elatine Alsinastrum L. 2. — majuscula Dmrt. 3. — orthosperma Düben. 4. — macropoda Guss. b) Espèces trimères. 5. Elatine hexandra DC. 6. — triandra Schk. 7. — ambigua Wight. 8. — minima Fischer et Meyer. 9. — gratioloides Cunningham. = **GRAINES RECOURBÉES SUR ELLES-MÈMES. a) Espèces tétramères. 10. Elatine siphosperma Dmrt. 41. — campylosperma Seub. 12. — Hardyana Dmrt. ( 440 ) On voit par là les différences sensibles que présentent les diverses espèces d'Élatinés à feuilles opposées, car pour ce qui est de l'E. Alsinastrum, son port et ses feuilles verticillées en font un être à part. Toutes les espèces ont d'ailleurs les feuilles stipulées, que leurs feuilles soient opposées ou quaternées. Mais l'E. Alsinas- trum diffère des autres par un caractère particulier : son placentaire est globuleux, tandis qu'il est étroit et lan- céolé dans les espèces à feuilles opposées. Ce caractère déterminera la section des espèces à feuilles verticillées. IX. Parmi les espèces d'Élatinés que nous venons d'énu- mérer, il s'en trouve trois étrangères à l'Europe, les E. minima, ambigua et gratioloides. L'E. minima de Fischer et Meyer, qui est Le Crypta minima de Nuttall, est une plante de l'Amérique septentrionale, habitant depuis New-York jusqu'au Missouri ; VE. ambiqua de R. Wight est une plante des Indes orientales croissant près de Tan- jore; enfin l'E. gratioloides de Cunningham appartient à la Nouvelle-Zélande; toutes celles-ci ont le calice trifide et sont à trois étamines. Pour ce qui est des neuf autres espèces, elles appartiennent à l'Europe. Parmi elles, il s'en trouve deux caractérisées par leurs pédoncules plus longs que les feuilles, les E. macropoda et campylosperma, qui habitent les régions méridionales de l'Europe. Ces espèces à longs pédoncules se trouvent depuis la Sicile jusqu’à la Loire, et n'ont pas encore été observées au nord de cette ligne, qui semble être l'extrémité septentrionale de leur aire de dispersion, et où M. Lloyd les a recueillies (F1. de l’Ouest, éd. 2, pp. 98 et 99). L’E. campylosperma, (4H ) qui est l'E. Hydropiper de Perneau et l'E. Hydropiper- pedunculata de Moris, y est abondante et s’avance jusque dans le Morbihan, ce qui fait croire qu'on pourra peut être la trouver un jour en Belgique. Nous ne donnerons pas ici la description des diverses espèces d’Élatinés; on les trouve, tant dans la monographie de M. Seubert, que dans celle de M. Hardy, ainsi que dans le Repertorium bolanices systematicae de Walpers. Nous renvoyons à ces ouvrages. Mais nous ne pouvons nous empêcher de parler des espèces de notre flore ; ce sera une occassion de montrer combien celle-ei a été appauvrie dans ces derniers temps. Dans notre Prodrome, publié en 1827, c'est-à-dire, il y a 46 ans, nous avions déjà indi- quée cinq espèces belges d'Élatinés : les E. triandra, hexandra, siphosperma, majuscula et Alsinastrum. Le- jeune et Courtois, dans leur Compendium, avaient repro- duit ces einq espèces : Hannon, dans sa Flore Belge, en énumère quatre espèces : les E. hexandra, siphosperma, majuscula et Alsinastrum. L'auteur du Manuel de la Flore de Belgique, au contraire, qui a adopté pour système d'effacer tous les travaux de ses devanciers, en est arrivé à réduire, dans son ouvrage, le nombre des Élatinés indi- gènes à une seule espèce, l'E. hexandra. Afin de montrer combien ce système, tout personnel, est préjudiciable à l'étude des plantes indigènes, nous allons donner l’indica- tion, les caractères, et les localités de nos espèces indigènes, que nous extrayons de notre Flore Belge, jusqu’iei inédite. Cette comparaison pourra être utile pour montrer la richesse réelle de notre flore, si malheureusement appau- vrie par la prétention d'effacer les travaux des anciens. (442) ÉLATINÉS DE LA FLORE BELGE. ELATINEAE Damrt. (1827); Camb. (18929). Elatineae Dmrt. Prodr. FI. Belq., p. 11, (1827), Cambessè- des in Mém. Mus., XVII, p. 225 (1829). ELATINE L. $ 1. Potamopitys Dmrt.,l. ce. (1827); Seub. Elatin. Monogr., p. 56 (1849). Placentarium globulare. Folia verticillata. 1. E. Alsinastrum L. fois floribusque verticillatis. Alsinastrum galiifolio Vaill. Bot. Paris, p. 6, t. 1, fig. 6. E. Alsinastrum L. Sp. P1., 527; Seub. Elatin. Monogr., p. 66, t. V; Dmrt. Prodr., p. 111; Hardy Monogr., p. 19. Habite aux bords des étangs et des fossés dans le Luxembourg (Tinant! Linden !), dans le Limbourg aux lieux marécageux du Ravelbosch (Nyst!), en Flandre près de Gand (Desmazières! Hocquart), de Condé (Hécart), dans la vallée de la Moselle près de Trèves (Schäfer, Wirtgen), près de Cologne (Sehlmeyer :). S 2. Elatinotvpus Dmrt. 1. c. (1827); Elatinella Seub. I. c., p. 46 (1842). Placentarium lanceolatum. Flores tetrameri, octandri. Folia opposita. 2. E. siphosperma Dmrt. floribus subsessilibus tetrameris octandris, seminibus hamato-recurvatis. E. Hydropiper L. pro parte; Schkuhr Handb., 1, p. 345, t; 106 f. 1; Drèves et Hayne PL. d'Eur., I, p. 54, 1. 71, fig. A ; se Elatin. Monogr., p. 46,t. 5, f. 1-8. E. siphosperma Dmrt. Prodr., p. 111 (1827); Hann. F4. Belg., 1, p. 80; Hardy Monogr., p. 25. _ E. Schkubhriana Hayne in Rchb. F1. excurs., p. 639 (1852). Habite les fossés sablonneux près d’Utrecht au Bildt ! près Dortrecht, Papendrecht, Sliedrecht, Krimpen, etc. (van der Sande Lacoste), dans la campine hollandaise vers Bois le Duc (Hoven). 3. E. Hardyana Dmrt. floribus sessilibus tetrameris octandris, semini bus involutis. (445) Habite en abondance les étangs asséchés entre Sautin, Rance et Mont- bliart en Hainaut (A. Hardy !). 4. E. majuscule Dmrt. floribus pedunculatis tetrameris octandris, seminibus rectiusculis subarcuatis. Alsinastrum serpillifolium flore albo tetrapetalo. Vaill. Bot. Puris., p. 5, paf 2. E. Hydropiper L. pro parte; DC. Je. Gall., p. 15, t. 45, f. 2; Schkuhr Handb., t. 109%; Lmk F1. Fr., p. 448, t. 520, f. 2. E. majuseula Dmrt. Prodr., p. 111; Hann. FL Belg., 1, p. 80; Hardy Monogr., p. 22. An E. major Al. Braun. Syl!. pl. nov., p.84, ex Bluff et Fingerh. Comp., 1 p. 515? (dubia species). E. paludosa 8 Seub. Elatin. Monogr., p. 54. Habite des étangs marécageux près Mons (Desmazières !). ) $ 5. Birolia Dmrt. 1. ec. (1827); Birolia Bell. Hém. Acad. Tur., 1809, p. 405. Placentarium lanceolatum. Flores trimeri 5-6-andri. Folia opposita. 5. E. hexandra DC. floribus pedunculatis trimeris hexandris, seminibus rectiusculis. Alsinastrum serpillifolium flore roseo tripetalo. Vaill. Bot. Paris., p. 5, V2 He. E. Hydropiper 8 L. Sp. PI., p. 527. E. Hydrcpiper Sm. Engl. Bot., t. 955. E. hexandra DC. Zc. Gall., p. 14, t. 45, fig. 1; Dmrt. Prodr., p. 111; Hann. F1. Belg., 1, p. 80; Hardy Monogr., p. 20. Birolia paludosa Bell. Mém. Acad. Turin, 1809, p. 405. E. tripetala Sm. Engl. Fl., II, p. 245. E. paludosa « Seub. £Elatin. Monogr., p. 52, t. 4. Habite les étangs en Campine ! en Flandre ! dans le pays de Chimay, à Rance, Sivry et Couvin (Hardy !), en Eifel (Wirtgen!). 6. E. triandra Schk. calyec disepalo, floribus trimeris triandris, semi- nibus rectiusculis. E. triendra Schkuhr Handb., 1, p. 545, t. 109%, f. 2; Drèves et Hayne PI. d’Eur., WE, p. 56, t. 71, fig. B ; Seub. Elatin. Monogr., p. 42, t. 2, fig. 1-8; Dmrt. Prodr., p. 111; Hardy Monogr., p. 24. Habite les fossés limonneux, à Frahan près Bouillon (Delogne !), Rance (Hardy), Durtrecht, Sliedrecht et Krimpen (van der Sande Lacoste), dans l’Eifel (Wirtgen!). TABLE DES MATIÈRES. Pages. I. Discours sur les services rendus par les Belges à la botanique . 1 Remacle Fuchs, chanoine de Liége (1541-1554) . . . . . 6 Rembert Dodoens (Dodonaeus), père de la botanique. . . . 7 Le premier, il prend la nature pour guide et fonde la nou- ER ec OR be ar a ue an dalle ee: cab OU RS netionusdelien ns PR te PS RU =" 10 Le premier, il coordone les espèces en genres. . . RAA Erreur de Haller qui attribue cette grande ete à Conrad Gesner . . ST LA Paume SEP de où 0 CPP SL TN AE Charles de l’Escluse (Clusius) des 16 Jean de Brancion, Jacques Plateau, ii je nur jeu DORA Sa ae te : NEPAL C Philippe de Sivry, introducteur de lé plie ei terre "4". Je 48 Mao EDDOle ne LR EE 4e "18 Il jette la base de la classification par progression et failles : 19 Pincon Van Sierbeeck : 200 90 0 NN UE TN Anselme de Boodt. . . . Ar à" Georges Wyon, Jean Herman, J. B. Réÿntlens NC ae INR Guillaume Van Limborch . . . . LÉ RE Ae É RTE Rega fonde le Jardin botanique de Phase de Louvain . . 26 Lucas, Caels, Durondeau, De Poederlé. . . . . . . . 26 DR AR ES Ehpote RES EPNENRERUNEES Ne Se SE DR Luis On UP PE TUE 7 ACT PerRaneel a eNTRg Te PR Te re 2 ee DENT NE ES Dekin, Dossin, G.-J. RAS Dégiohae tns AREA al se vs CS Me En Re LR re RNA ES PR Rs, 0 Le PME et RES ( 446 ) Pages. Desmazières: 4. 4 24. Us SUN SR OUES L'abbé L. Hocquart ; .- 0 0, Ke ISO Dekin et Passy ; s OX Degeer, Kops, Sosa, Mulder, Van Helee Mu FR. 31 Mie M.-A. Libert . . . UE 32 Nyst, Van Hall, P. Michel, Schañer, Kuype, De Cloet, Tinant. 32 Lejeune et Cons ini 55 40 4 se 0 COS _ Société de Botanique des Pare ts . NSP TENTE. C7 33 Van den Bossehe, Oudemans, etc. , : .- . .". C0 11. Monographie des Saules de la flore belge . . . . . . . 39 III. Discours sur la classification des p'antes jusqu’à Jussieu. 59 Dodoens établit trois degrés, la classe, le genre et l’espèce . 60 Classification de Lobel 62 Cesalpin . . . . ‘ n) FU 62 Sa méthode exposée pour la première fois pra AR 65 Morann RAS URSS nee QE SUN ARATSSS 69 Méthode de Ray . 70 Système de Rivin. 71 Méthode de Tournefort 73 Méthode de Boerhaave 74 Linné, son système 75 Méthode de Van Royen ALT 78 Heister, erreur de De Candolle à son sujet. 79 Gleditsch, sa classification 80 Magnol. è 82 Linné, ses ordres Lee 83 JP: SRI TPE - 50 080 DRASS ER 84 Bernard de Jussieu, sa STE jusqu'ici inconnue, enfin retrouvée . as ; in 86 Exposé de la classification de "ee de apr à 87 Antoine-Laurent de Jussieu, sa méthode 89 IV. Monographie du genre Batrachium. . . . . . . . 99 V. Monographie des Ronces de la flore belge . 115 VI. Note sur deux Nymphéacées du Luxembourg. . . . . 135 VII. Discours sur la classification des plantes depuis Jussieu. . 143 Système de Noël de Necker . . . . . . . . . . 145 » » Lestiboudois . 146 ( 447) De ls CDN re AE D Re RO ETES v 2 RO NelE REQUEST ET » PARCOURS NES SAN TAPER NT ne Boiselenr 2520 CRC SARA RUE » D DRE A Re Se UT OR ONPEES PP OR RME RE PE ST ENS NEPTAIE l » A5, ET Eden OUR COPRÉL PER OP RE ROME PRE 162 » nn) ESRI ETS AS DEL OS RUN ER » » Link . . . . . . . . . . . . . 165 » RSR NIET ent 0 Le ue VOS EE » PR Re JUS QE 4 2 EN » ER AE Re La et ee ii CORTE » 2 1n 0 AONNONENENEMURE). ARR ER ARE 7 » ER M ee a 2 CS OR eee DO MR, LT eo 7 » D NO. DL nus 2 oi ue TO » A EL ES OR ot AS RCE PAUSE TS ACTES | » D PORTÉES: Je But ed be Tan VOD NTI » » Lindley (second RS TES PE RENE 2: » D CIE AIR RD ERP TS at ete ee de 2 AO ” » Balfour. . . DNS Ta oi be EEE VIII. Théorie de la classification de Entés Ut 0 Rs à OURS Son progrès consisle dans la suppression des caractères endos- permiques) 2 Ne Ta Lo D ls ORNE Erreurs nombreuses qu ‘offrent CES MAPACIGrES … C2 Le caractère organique du végétal est la végétation. . . . 209 Théorie des verticilles fondamentaux. . . . . . . . 210 Théorie de la placentation. . . . . . . . . . . 219 ‘ IX. Décade de plantes indigènes inédites, . . . . . . . 225 IXbis, Monographie des Roses de la flore belge . . . . . . 257 X. Monographie du genre Pulmonaria . . . . + + . . 299 Sur le Staminode des Scrophulaires aquatiques . . . . . 590 Étude sur le genre Michelaria. . . . . + + + + 357 Nouvelle classification des Graminées , . . . . . . 955 XI. Bouquet du littoral belge . . . . + + + + + * + 567 XII, Examen critique des Élatinés. . . . . . . . . . 42 TABLE DES ESPÈCES. | | En] Pages. . Aechmophora arduennensis Atriplex alba Rchb. Sprens 2064 la TOR arenaria Wood. . Agrostideæ Dmrt. . . 560, 564 crassifolia Fries. . _ Agrostis salina Dmrt.. . . 415 farinosa Dmrt. Airella capillaris Dmrt. . . 565 laciniata Sm. . . caryophyllea Dmrt. . . 363 prostrata Bouch. . cupaniana Dimrt.. . . 563 rosea L. et C.. elegans Dmrt. . . . 565 | Avenaceæ Dmrt. multiculmis Dmrt. . . 365 | Avenula Hostii Dmrt.. præcox Dirt, ©. ,. . 563 montana Dmrt. provincialis Dmrt. . . 563 pratensis Dmrt. Tenori Dmrt.. + . ‘ 969 pubescens Dmrt. . Alchemilla glabra Dmrt. . . 227 Scheuchzeri Dmrt. _Amerina Dmrt. . . . . 54 sempervirens Dmrt. . Andropogoneæ Dmrt. . 560, 565 setacea Dmrt.. _Anserina Bonus-Henricus sulcata Dmrt. . Dmrt. . . . . . 576 | Batidæa sd Aruvdinaceæ Dmrt. . 560, 565 | Batotypus . . . . Asparagus prostratus Dmrt. . 412 | Batrachium aquatile Dmrt. ofiéinals Eee; /. . + 412 aspergillifolium Dmrt. Aspidium pseudo-Lonchitis Bachii Wirtg. Dent et ed e < 0e Baudotii V. d. Bossche Aster Tripolium L. . . . 400 circinatum Fr. ( 449 ) Pages. | Pages. Batrachium coenosum Dmrt. 105 | Bromus triaristatus Lois.. . 354 confervoides Fr. . . . 110 | Caltifioreæ Dmrt. . . 560, 564 confusum Garcke. . . 106 | Culotheca bromoidea Lej. . 554 divaricatum V.d.Bossche 111 | Cassiorhodon Dmrt. . . 275 Droueti Dmrt. . . . 109 | cenchreæ Dmrt.. . . 560, 565 floribundum Dmrt. . . 109 | Chamæbhatos Dmrt.. . . 152 fluitans Fr. . . . . 111 | Chamætia Dmrt. . . . 49 fluviatile Dmrt. . . . 111 | Chamærhodon Dmrt. . . 272 hederaceum Dmrt. . . 102 Chenopodina aestuaria Dmrt. 978 heterophyllum V. d. Boss. 108 bacciforwis Dmrt. . . 977 hololeucum Garcke . . 105 fliformis DC. JE. 5. 1470 Lenormandi Fr. . . . 105 marilima Moq. . . . D77 longirostre Dmrt. . . 111 | Chenopodium bastatum Dmrt. 225 nennumiEr:iss - 0 105 maritimum L. . . . 577 ololeucos V. d. Bossche . 105 neglectum Dmrt. . . 226 penicillatum Dmrt. . . 108 precatorium Dmrt. . . 226 Petiveri V. d. Bossche . 106 | Cynodoneæ Dmrt. . . 560, 561 peucedanifolium Dmrt. . 111 | Cynosureæ Dmrt. . . 560, 363 radians Dmrt. . . . 107 | Elatine Alsinastrum L. . . 442 rhipiphyllum Dmrt. . . 107 Hardyana Dmrt. . . 442 region Dmré. . : . :, 111 hexandra DC. . . . 445 salsuginosum Dmrt.. . 110 Hydropiper L. . . 442, 445 saniculæfolium Dmrt. . 103 Hydropiper. Sm. . . 445 tenellum Dmrt. . . . 1035 major ? Braun. . . 445 trichophyllum V. d. Boss. 109 majuseula Dmrt. . . 445 -tripartitum Dmrt. . ,. 105 puludosa Seub. . . . 445 triphyllos Dmrt. . . . 106 Schkuhriana Hoppe . . 442 trunctom Dmrt., . .' 107 siphosperma Dmrt. . . 442 Bessera azureu TE LES ternata Dmrt. . . . 438 Birolia paludea Bell. . . . 443 triandra Schk, . . , 445 Bromaceæ Dmrt. . . 560, 562 tripetala Sm. . . . 445 Bromus arduenñensis Dmrt. . 354 | Equisetumtrichodon A.Braun. 420 554 | Erodium dentatum Dmrt. . 251 54 glutinosum Dmrt. . . 252 555 | Erorhodon Dmrt. . . . 277 Michelianus Demoor. . 355 | Festuca arenaria Osb. . . 415 multiflorus Rchb. 554 oraria Dmrt. . . +. . 416 polystachys Desf.. . . 554 sabulicola Dufour. . . 416 auriculatus Raspail . eburonensis Dmrt. . . 5 grossus var. L. et C.. Fumaria calycina Babgt . densiflora Crép. littoralis Dmrt. micrantha Lag. Genea fasciculata Dmrt. madritensis Dmrt. maxima Dmrt. rigens Dmrt. rigida Dmrt. tectorum Dmrt. sterilis Dmrt. . Glaucobatos Dmrt. Hetcrantus macer Dmrt. tenuis Dmrt. Helice Dmrt. Hulthemia berberifolia Dm Hydropiper Buxb. Hydropoa nervata Dmrt. remota Dmrt. spectabilis Dmrt. Hymenophyllum gense L. Juncus a/pinus Koch. diffusus Hoppe. equiseltosus Dmrt,. fusco-ater Schreb. glaucus Ebrh. . tunbrid- ( 450 ) Pages. 409 | Michelaria villosa Strail. 408 | Monogropa abietina Dmrt. 410 410 + 9565 rt. 271 359 415 414 414 412 414 Leptothrix Caput-Medusæ Dmrt. 561 crinitus Dmrt. . europæus Dirt. virginicus Dmrt. Libertia arduennensis Le). arundinacea Roth. Lygus Dmrt. Maydeæ Dmrt. . 360, 365 361 561 961 994 954 56 Michelaria arduennensis Dinrt. 355 broimoidea Dmrt. . eburonensis Dmrt. 954 399 glabra Bern. hypophagos Dmrt. hypophegea Walir. Hypopytis L. . Myosotis annua Mônch. cæspitosa Schultz. coronaria Dmrt. Dumortieri Thiel. . laxiflora Rchb. lingulata Lehm. oraria Dmrt. palustris With. perennis Mônch. repens D. Don. scorpioides Curt. strigulosa Rchb. uliginosa Schrad. . Nuphar rivulare Dmrit. Nymphæa suaveolens Dmrt. . Ononis allissima Lmk. hireina Jacq. maritima Dmrt. procurrens Wallr. repens L. spinosa L. Ophyureæ Dmrt. . Oryzaceæ Dmnrt, Paniceæ Damart. Phleaceæ Dinrt. Poaccæ Dmrt. Polygala acutifolia L. . alpestris Rchb. amara L. amarella Crantz. amblyptera Rchb. . austriaca Crantz. . ; + " _ RE SR et nt el te fé mit on tn de a sn ont one mt D RS ES ss de De éme fé nn à ds (451) Pages. k Pages. Polygala badensis Schimp. . 594 | Pulmonaria mollis Rehb. . . 327 buxifolia Rehb. . . . 394 — Wulfen. . . . . 3524 calaminaria Dmrt. . . 595 —"Guep.. + . . . 52 calcarea Fr. Schultz. . . 593 montana Lej. . . . . 524 ciliata Lebel. . . . . 594 = Wulf "LENS comosa Schkubhr. . 95 oblongala Schrad. . . 327 © & depressa Wender. dubia Bllck. dunensis Dmrt. obseura Dmrt. , . 228, 319 oficinalis EL. 1): 7. als RQ 0) PT RARES ES à LE NL" 52e CNE O1 ©1 OI OI OI © © I Qt =) CSS Lejeunéi Bor. multicaulis Tausch. 389 Var. Bast. 7, , Ven mutabilis Dmrt. 988 ovalisBast. ‘NI myrtifolia Fries. . . . 394 rubra Schott. . . . . 525 oxyptera Rchb. . . . 393 saccharata G. et G. . . 521 pyxophylla Avé Lall. . 3585 Mulersu 008 fie ral serpyllacea Weihe. . . 588 tuberosa Schrk. . . . 526 uliginosa Rehb. . . . 394 MA PÉP "LA à (en verviana Lej. . . . . 594 variabilis Godr. . . . 527 MMBaris 0 0) "393 vulgaris Mérat. . . . 526 Polygonum arenarium W.etK. 384 SAHORPS AE 1 OEANE littorale Link. . . . . 583 | Pyrola arenaria Koch . . . 405 Populus Dmrt.. . . . . . 49 concolor Dmrt. . . . 405 Pulmonaria affinis Jord. . . 321 discolor Dmrt. . . . . 405 angustala Schrad. . . 328 | Rachideæ Dirt. . . 560, 361 angustifolia L. . . . . 528 | macutilifloræ Dirt. . 360, 562 — Var. Bert. . . . 523 | Ranuneulus aquatilis L. . 108 EME : LUN Vos Bachii Wirtg.. . . . 112 Lu: : 0 ANARMPA EE AR AE CL Baudotii Godr. . . . 105 — Willd. . . . . 326 cæspititius Dmrt. . . . 408 EM OCR CU 7427 cæspitosus Thuill. . . . 109 asurear Bess "2", 627 circinatus Sibth. . . . 111 Clusii Baumg. . . . . 328 coenosus Guss. . . . . 103 grandiflora DC. . . . 522 confervoides Fries. . . 110 longifolia Bast. . . .. 325 confusus Godr. . . . 106 maculosa Lob. . . . . 318 divaricatus Schranck. . 111 media Host. . . . . 525 Droueti Schultz. . . . 109 Bois lente 2 à 919 fioribundus Babgt. . . 109 RON" Ce « 022 fluitans-: Lhk7,7. 281 (452) , Pages. Pages. Ranunculus fluviatilis Wigg.. 111 | Rosa bisserrataMérat. . . . 293 hederaceus L. . . . . 102 blanda ‘Jacq. .' .. 2276 ÿ heterophyllus Wigg. . . 108 Blondeana Rip. . . : 291 hololeucos Lloyd. . . . 105 Borreri Woods. . . . 242 Lenormandi Schultz. . . 105 | , bractescens Woods. . . 242 longirostris Godr. . . . 111 brevistyla DC. ... . . 296 marinus Fries. . . . 105 cæsia Sm..:. + .. 0242 paucistamineus Tausch. . 109 campesiris Dmrt. . . . 291 pantotrixæ Brot. . . . 109 “canina Le, Ce pellatus Schrk. . . . 108 carolina Lindl. . . . 276 Pétiveri Koch, ;,. .: 106 centifolia; L. .: 10000 peucedanifolius AI. . . 111 cinerascens Dmrt. . . 282 paumilus Por." :., . 111 cinnamomea L. . . . 275 radicans Revel. ,; ..:. 107 clavala Dmrt. : .. .:%9279 rhypiphyllus Bart... . 107 collina : Jaeq., ; . 1.100 rigidus Hoffm. ... . . .. 111 collina Lei... 1.0 saniculæfolius Viv. . . 105 collina Sm. :: «4 : USERS DORE VIN: 7"... 40 comosa. Rip. : (00 trichophyllus Chaix. . . 109 cortifolia Déségl. . . . 294 tripartilus DC. . . . 104 coriifolia Fr. . . . . 295 triphyllos Wallr. . . .. 106 corymbosa Dmrt. . . . 289 Rhodopsis Lereb. . . . . 271 coronuta Crép.. . . . 274 Rosa agrestlis Savi. . . . . 288 Crepiniana Déségl. . . 294 LE FER RE PR 7. cuspidata Tratt. . . . 285 amian he 0...) 0270 decipiens Dmrt. . . . 289 : ambigua Lej. . . . .. 292 Deseglisei Bor. . . . . 290 andegavensis Bast. . .. 292 dimorpha Bess. . . . 283 Andreovii Dmrt. . . *: 283 Donniana Woods.. . . 241 Andrzeiovii Bess. . . . 285 dumalis Bechst. . . . 292 Andrzeiouskii Tratt. . . 283 dumetorum Thuill. . . 289 Andrzejowsciana Stev. . 283 dumelorum Bor. . . . 290 J arduennensis Crép. . . 9281 dunalis Dod. . . . . 273 arvalica Puget. . . . 291 echinocarpa Rip. . . . 286 arvensis Huds. . . . 296 eglandulosa Dmrt. . . 281 belgien/Drot. N "S 1277 Eglanteria L. .,, . 2284 berberifolia Pall. . . . 271 Eglanteria Woods. . . 285 bibracteata Bast. . . . 297 farinosa Bechst. .-. . 283 bicolor Jacq. . . . . 285] flexuosa Rau. ..... . 290 (433 ) Pages. Pages. Rosa francofurtensis Roes. . 277 | Rosa mollissima Willd. . . 281 fraxinifolia Borkh. . . 2761. mulliflora Wirtg. . . 292 frutetorum Bess. . . . 294 muricala Dmrt. . . . 286 menu ses 277 nemoralis Lem. . . . 244 glaberrima Dmrt. . . 295 nemorosa Bor. . . . . 287 glabrata Waïlr.. . ... 281 nemorosa Lib. . . . . 286 glandulosa Wirtg. io 205 nitens Desv.i ..,..11. 2292 glandulosa Crép. . . . 289 nuda Woods. . . . . 242 Danea Mois. 3 40.621 292. oblusifolia Desv. . . . 290 glausescens Desv. . . . 292 opaca.. Gren::2. »1:4/%.:2290 glaucophylla Winch. . 292 ouata: Dirt, «04281 globosa Lej. et Court. . 292 ovata Le. 101 2120 T globularis Franch. . . 295 ovoidea Dmrt. . . . .- 282 gracilis Wouds. . . .. 241 persica Juss. . ... . 271 heterophylla Woods. . 242 permixla Déségl. . . . 287 hibernica Sm. . . . 242 pilosa Wirtg. . . . . 285 hispida Desv. . . . . 292 pimpinellifolia L. . . 273 fispida Let Ci 1. 12..00997 pisiformis Dmrt. . . . 287 Ratrin Lem}. 1 44287 _platyphylla Rau. . . . 290 insidiosa Gren. . . . 285 pomifera Herm. . . . 280 intricatan Crép. . . . 282 pseudo-rubiginosa Lej. . 281 Htinvoluta Sms : 4:14 4949 psilophylla Rau. . . .. 293 | lœvis BrÉRL 104 Eat O8 pubescens Lem. . . . 244 Leman: Bor. f. dati 08287 pulchella Woods. . . . 249 leucantha Lois. . . . 290 fumile E.. 403558 MEONMAUÈTE : leucochroa Desv. . . . 296 punicea Mill. . . . . 285 _ Libertiæ Dmrt. . . . 289 purpureifolia Dmrt. . . 292 Libertiana Tratt. . . . 286 repens,, Scop...1} SM TROD7 7 LU TI SSSR 7 resinosa Déségl. . . . 274 luletiana Lem. . . . 245 resinosa Lej. . . . . 286 majalia Herm:. 2,401. 1275 Ripartii Déségl. . . . 273 malmundariensis Bor. . 293 posea , Koch? ‘:.:) Mn M0973 malmundariensis Lej. . 292 rotundifolia Trait. . . 285 mariœæburgensis Red. . 275 rabella Smile micrantha Sm. . . . 9286 rubiginosa L. . . . . 285 microphylla Crép. . . 288 rubrifolia Villl . . . 279 microphylla Wallr. . . 285 rugosa Crép. + . . . 291 milissima Gmel. . . . 273 rustica Lem. . . . . 243 (454) Pages. | Rosa vulgaris Willd. ,. . . 285 Rosa sabauda Reuter. . . 275 | Rubus aculeatissimus Kitb. . 129 Sabini Woods. . . . . 274 afinis Wet N°. "I sarmentacea Woods. . . 242 aggregatus Klib. . . . 126 scabriuscula Sm. . . . 242 angustifolius Kitb. . . 125 sepium Thuil. . . . . 287 apiculatus W.et N. . . 129 seplicola Déségl. . . . 287 arduennensis Lib. . . . 123 Seringeana Godr. . . ‘283 argenteus W.etN. . . 125 Sherardi Sm. . . . . 283 atillaris Lej. . . . . 124 simplicifolia Salisb. . . 271 Bellardi W. et N. . . 130 Smithiana Sering. . . 285 bracteosus Weihe. . . 122 solslilialis Bess. . . . 294 cæsius Li. 1) : FUCRSSS solslilialis Gren. . . . 294 canaliculatus KItb. . . 128 sphaerica Gren. . . . 292 callosus Dmrt. . . . . 126 spinosissima L. . . . 275 candicans Wirtg. . . . 123 spinulifolia Thory. . . 281 carpinifolius W.et N. . 124 stipularis Mérat. . . . 292 cinerascens Weïhe. . . 127 stylosa Desv. +. : . . 296 collinus Dec. . . : 423 subglobosa Sm. . . . 283 concolor ‘Lej.! *2 1 "00 subnuda Crep. . . . . 274 cordifolius W. et N. . 123 surculosa Woods. . . ,. 242 corylifolius Dmrt. . . 151 sylvatica Wirtg. . . . 293 costatus Dmrt. . . . 125 sylvestris Rchb. . . . 290 cryptadenus Dmrt. . . 125 systylaLindi. . . . . 296 discolor W.etN.. . . 124 tenuiglandulosa Mérat. . 244 dumetorum W. et N. . 151 tomentella Lem. . . . 288 exaltatus Dmrt. . . . 122 tomentosa Sm. . . . . 282 falcatus Kitb. . . . . 122 trachyphylla Rau. . . 291 fastigiatus W.etN. . . 122 Fupbpinata A il: 5411430. .,.10,00277 ferox Weihe. "9188 umbellata Leers. . . . 285 fissus Lindl.. . . . . 122 umbellata Lib. . . . . 289 flexuosus Lej. . . . . 130 umbellata Wirtg. . . . 283 floribundus Lej. . . . 128 umbellata Godet. . . . 297 foliosus W. et N. . . 127 urbicé. Lem. . ‘. . . 290 fusceus W.et N. . . . 127 velutina Chabert. . . . 282 fusco-ater W.etN. . . 128 ventricosa Dmrt. . . . 287 geniculatus Klib. . . . 123 verticillacantha Mérat. . 245 glandulosus Bellard . . 130 virginianu Roess. . . . 276 grandiflorus Kltb. . . 151 villosa L. . :. . . 280 Guntheri W.et N. . . 129 (455 ) Pages. Pages. Rubus hirtus W. et Kit. . . 130 | Rubus saxatilisL. . . . . 152 horridus Dmrt. . . . 128 scaber W.etN. . . . 127 humifusus W.ctN. . . 129 Schlechtendalii W.etN. 124 hybridus Kitb. . . . 128 Schleicheri W. et N. . 129 hystrix W.en N. . . . 150 serpens G. et G. . . . 132 T0: 5e 120 serpens Weihe. . . . 150 infesius Kitb. . . … . 125 Sprengelii W.etN. . . 126 infestus W. et N. . . 128 suberectus Anders. . . 121 Kaltlembachii Metsch . . 151 sylvaticus W.ctN. . . 125 Koeleri W.ctN. . . . 129 sylvestris KIUb. . . . 128 Bécmn Bibot. "11.5... 121 teretiusculus Kitb. . .: 125 Lrjeunei W.et N. . . 129 thyrsiflorus W.etN. . 129 leucostachys Sm. . . . 125 thyrsoideus W.etN. . 125 Liberlianus Weihe. . . 122 tomentosus Borkh. . . 123 Lingua W.etN. . . . 127 vestitus W.ct N. . . 127 Lohrei Wirtg. . . . . 150 villicaulis W.etN. . . 125 macroacanthus W.et N. 124 viridis Kltb. . . . . 128 macrophyllus W.etN. . 124 viscosus Weihe. . . . 127 Menkei W.et N. . . 129 volvatus Dmrt. . . . 150 micracanthus Kitb . . 121 vulgaris W.etN. . . 124 montanus Wirtg. . . 125 Wahlenbergii Arrhen. . 151 nemorosus Hayne. . . 151 WeiheiLej. . . . . 122 nilidus W.etN. . . . 122 Wirtgeni Auersw. . 129 obscurus Kit. . . : 128 | Rumex muricatus Dmrt. . 226 _pallidus W.etN. . . 127 | Ruppia marilimaL. . . . 417 piletostachys G. et G. . 126 rostellata Koch. . . . #17 pilosus Dmrt. . . . 124 spiralis Dmrt. . . +. 420 plicatus W.et N. . . 122 | Saccharineæ Dmrt. . 360, 365 pseudo-cæsius Lej. . . 152 | Salicornia annua Sm . . : 383 pseudo-idœus Lej. . . 132 appressa Dmrt. . . . 383 pubescens W.etN. . . 125 herbaca L. . . . . 583 pygmœus W. etN. . . 150 procumbens Sm. . . 385 pyramidalis Kitb. . . 126 prostrata Pall. . . . 595 Radula W.et N. . . 126 stricta Dmrt. . . . 983 Reichenbachii W. et N. 123 | Salix acuminata Sm. . . . 50 rhamnifolius W et N. 125 fiber D, ROME ET Re ET rusaceus W. et N. . . 130 amygdalina L. . . . 55 rudis W.etN. . . . 127 angustifclia Wulf. . . 50 (456 ) Pages. Pages. Sâlix arbuseula . 5: :* "#52 | Salix rubrä Sm. : \ US S JTSCNLER SUR Lola et OÙ Russeliana Sm. . . . "56 DM ES ES ri Seringiana Gaud. . . . 52 babylonica L. . . . . 55] Smithiana Willd. . . . 52 BAD LS as mue ON Starkeana Wild. . . 51 CCS SR stipularis SM. . ©. 00 cochleata Dmrt. . . . 55 tetrandra L. "OCR Didreana Sn 442 2 2 05% triandéa Li "20 énspidata Seb... .*.. 56 tuberculata Dmrt. . . 55 daphnoides Vill. . . . 52 ulmifolia Thuil. . . . 51 decipiens Hoffm. . . . 56 undulota Ehrh. . . . 55 dep ee 0 4 viminalis L. ”. . MN Elacagnos Scop. . . . 53 violacea Holl. . . . 54 plongata Dirt. :: . «59 vitellina É. : 2" SENS fissa Ser. . . . . . 53 | Salsola Xa/i var. V. d. Bossche 581 Porblana Sn. :... . DA Tragus V. Hall. . . . 551 DEEE SU L e UD turgida Dinrt. . . . 581 Hell... . B4 | Scoberia Dumortieri Stend. . 377 bippophaefolia Thuill. . 5 5 marilima Mey. . . : 377 Hoffmanniana BI. 51 | Scrophularia alata Gil. . 352, 9393 holosericea. Ser. . . . 52 aluta Âëchers. "0e CS incana Schr. MR US aquatica L. . + -* : 00 HS TINTNS PORN UNE 1 aquatica Koch. . - - 356 lanceolata Ser. . . . . 52 Balbisii Hornem. . : 999 lavandulæfolia Ser. . . 53 cinerea Dmrt. 539 mollissima Ehrh, . . 53 Ehrharti Stev. 556 monandra Hoffm. . . . 54 Necsii Wirtg. 995 DIAPANS SEL. : | D nodosa L. 359 olivacea Thuill . . . 54 oblongifolia L. 35 pentandrait 0. .… 56 rivularis Moris. 339 pomeranica Willd. . . 52 umbrosa Dinrt. "7-1 prœccæ Hoppe. . . . 52 | Senecio dunensis Dmrt. 400 aubers Koch... ‘“5ä Serrafalcus (550) arduen- puspgures 01:11 ‘DE nensis Crép. CN repanda Dmrt. . . . 53 | Stipaceæ Dmrt. . .560, 564 repens L. . . . . . 50 |Stylorbodon Dmrt. . . 296 riparia Wild. . . . 33 | Suaeda aestuaria Dmrt. . . 577 rosmarinifolia L. . . . 50 bacciformis Dmrt. . . 377 ( 457 ) Pages. Suaeda filiformis Dmrt. . 577 Jacquini Dmrt. 578 macrocarpa Dmrt. 378 maritima Dmrt. . 377 Thalictrum depauperatum Dmrt.406 dunense Dmrt. 406 flexuosum Bernh. 406 Pages. Tremula. Dmrt” dt OUR Triticeæ Dmrt. .560, 361 Vetrix Dmrt. . . . . 50 Vimen Dmrt. . . . . 52 Viola lanceæfolia Dmrt. 403 lancifolia Thore. 402 sabulosa Dmrt. 402 OO DE ES Aa LU RER | We SAP ARC 7 SE + Abri E À dr ET 48 or TRS A ETC center & GR QUE 2 té etSonaP Fa LAE FOUR, LE not: ds - { | k CA ‘gs «| TV RE ! L SD TR Les) PE CHUTE. MAIS O4 193 LU CDN T'TCR OU k $ 14 : P : ; 7 ns Ve fs euutE eo uer ty «tres DAT oise | ÿ | h: ! G x nds CT HL à À rl 1 - ‘ 7 | : | É \ “ie 1» , | 4 , fi # L de Ar È L : ‘ , . \ “= \ ' L : ’ e \ . A n : “ » ’ 4 . . F » pe Ÿ ‘. + + ri » . eo 4 Le Pepe] 1H II {ll h + noise ne a LS a ARR" re | re à rt e es pete pen « Danser / } ere et te ra mi + . LE 614 tin e El pdt a (+2 : 1 Fa De | LS 2” à > pra : Le? = rs - | - un nd L ’ - ; — , ‘ | = nr ’ M niet 1 s nt D : : d prset , 4 4 ti40487 Q iereretere de" “es dr menant te ‘v. r sou + à | , - C0 dre” « . . né rire , L 24: — er enari gr apres as = ir 14 Ter A1 1 pars it mere Fe