L ZEZLO6+O 19/1 € LUATINTTNT $ COURS DE BOTANIQUE. ne. b M prEMÈRE PARTIE: ORGANOGRAPHEE. VOLUME I." “+ à Cet Ouvrage se \ ’ A Gsbye, chez les À Loxprs, Chez J.-B. BAT 7: +. Médfoid iQ; #0) À Mare, a 22 _ A Tour, chez PIC et BOCCA, Libraires. LAITT AR PONT È RL FRE . 297: Por à gl 13 z # 1 ORGANOGRAPHIE VÉGÉTALE; ou S RIPTION RAISONNÉE DES ORGANES | di PLANTES, SERVIR DE SUITE ET DE pévecorremext À Ls Tnéone É ÉMENTAIRE p£ LA BOTANIQUE, Et D’INTRODUCTION A LA Puys10LOGIE YÉGÉTALE ET À LA DESCRIPTION DES FAMILLES ; Avec Go PLANCHES EN FAILLE-DOUCE ; Par Mr Avc.-Prn. DE CANDOLLE, e du Conseil souverain de la République et Canton de Genève, ut d'Histoire naturelle à A cailémie Directeur du Jardin tänique, Membre de la Société de Physique et d'Histoire naturelle, résiid nt de la Société des Arts de Genève; Ÿ cié étranger de l'Académie des Sciences de l’Institut royal de France, Sociétés royales de Londres et d'Édimbourg, des Académies royales de mhagué, Munich, Naples, Stockholm, Turin, de l'Académie C. L. C. Curieux de la Nature, de l'Académie royale de Médecine de Paris, iétés d'Horticulture de Londres, d'Agriculture de Paris, Moscou, la Société helvétique des Sciences naturelles , etc, elc., ete, TOME PA , # 4 PARIS: à CHEZ DETERVILLE, LIBRAIRE, NUE MAUTEFEUILLE, N° 8. 1827. : #7 su D CRÉÉE 2e L'MPRIMERTE D'ADRTEN PRÉFACE. : : ; js rot : D. Le un plusieurs années d'ohbbispticnt d'enseignement public, je me décidai à publier aa Théorie élémentaire de la Botanique @);j je h voulus exposer 4 dans leur généralité les principes _ logiques qui me paraissent devoir servir de base à + l'étude des êtres organisés, et faire connaître en même-temps le plan de mes idées sur la bota- |. fcessaire pour l'intelligence complète des doc- A que je voulais établir, de les appliquer d’ane À snière plus détaillée aux diverses partes de la Vhence, et surtout à la description des organes et lisse familles des plantes, C’est pour atteindre une | irtie de ce but que j'offre aujourd'hni aux natu- . listes un nouvel ouvrage , qu'on peut considérer 4 1) Cet ouvrage a été imprimé à Montpellier, en 1813, et j’en ai bn" une seconde édition à Paris, en 1810; il a été traduit en : 14, et accompagné de commentaires par M." Rœmer, sous ere Theoretische anfangsgrunde der Botanik. Zurich, à vol. Da, 1814. Dés-lors M.* Sprengel a publié, sous le titre de D, P. de Candolle's und K. Sprengels Grundsüge der Wissen- : ichen Pflanzenkunde zu vorlesungen. 1 vol, in-8e. Leipzig, hfao, un ouvrage qui est, il est vrai, l'extrait ou la traduction de quelques parties de ma Théorie, mais qui est tellement changé par le mélange d'autres idées ; que je suis obligé (vu que le uitre ë mon nom) de déclarer que cet onvrage et sa; traduction 4 ; re totalement fteegens et ne représentent point +@ nique. Je ne me dissimulais point combien il était . Ps comme la seconde partie de ce travail, savoir Tr vj | PRÉFACE. l'Organographie végétale, ou la description 1 sonnée des organes des plantes, telle : pri que je l'ai présentée fort en be principes élémentaires qui font partie de la Fk française (2), et que je l'ai développéé depuis plus de vingt cours publics. du Ne Deux écueils m'ont toujours paru éga mer redoutables dans l'étude de la structure des res organisés : lun, c’est de la concevoir à priori d'une manière trop abstraite et trop générale, et de subordonner, où à des analogies trop éloignées ou à des: idées métaphysiques trop incertaines : c'est ce qu’on peut reprocher à plusieurs dé cet qui dédaignent l'étude des faits, pour ce qu’ _ croient la philosophie de la nature. L'autre éc est de ne voir daus- structure des êtres que des faits isolés, et de ne chercher à les lier par aucunes … théorie : c’est ce qu’on peut reprocher à l'école de + simples descripteurs. | La route de la vérité est, ce me semble, € | (a) Flore française, 3. édition. Paris, 1805, volume L£r ; pag. 6r à 224, et tirée à part, sous le titre de Principes élémen- taires de Botanique. Comme ces Élémens de Botanique faisaient Ë partie d’un ouvrage dont le but principal était différent, les âüteurs sabséquens d'Organographie et de Physiologie paraissent XeSavoir rarement consultés, et ont donné comme nouvelles pla- % _ sieurs choses qui y étaient indiquées. +. "h. L L + 0 5 PRÉFACE, vij _ dans toutes les autres sciences, coordonner les faits particuliers par des lois d’abord partielles, qui peu-à-peu deviennent plus générales, et qui peut- être deviendront un jour universelles. On peut faits, jusqu’à des théories dont quelques-unes avaient été entrevues par les philosophés, mais qui n’étaient | pas encore appuyées de preuves suffisantes ; tout comme de la connaissance des lois de Pépiies - tion, on pent destendre à l'examen des faits qui - avaient été vus par les observateurs, mais dont les neione n'avaient pas été comprises. Je doute même ee on puisse faire quelques théories exactes » si lon n’est pas nourri habituellement de Pétude des faits, ni qu'on puisse faire des descriptions > complètement utiles, si lon néglige en entier les théories que ces descriptions doivent éclaircir. n Lorsque l'on compare sous ce point-de-vue les deux grandes écoles que je viens d'indiquer, on voit | avec surprise que la première s'est vouée à Pétüde | des rapports de structure des organes, et qu’elle a | presqu’entièrement négligé celle des rapports de “comparaison déduits de l’ensemble des êtres ; “tandis que la seconde , toute occupée de l’étnde | de ces rapports dois, a souvent négligé les “rapports d'organes qui auraïent dû être la base de ses travaux. Plusieurs naturalistes allemands, en ide desquels il fant citer dans les temps anciens RE ainsi remonter, par la généralisation successive des h_ : s: … Pillustre poète Goœthe, ont appelé l'attention” “. viij PRÉFACE. le botaniste Jungius, et, parmi les modernts, | la symétrie de la composition des plantes, Plusieurs vaturalistes français, en me c ple des Jussieu et d’Adanson , ont cherché dans la simple connaissance intuiuve des êtres à établir les groupes ou familles naturelles des plantes. à T1 semble que les premiers ont mis toute leur attention à comparer entre elles les parties" d'un même être, et les seconds, à émparer we Lo op analogues d’êtres différens. Quant à moi, je suis persuadé que ces deux, branches de la science sont inséparables, et ma Théorie élémentaire a eu pour but de les lier, en faisant servir chacune d’elles au perfectioniement, dé l’autre. Dès-lors, j'ai concu P espoir de montrer +. leurs liaisons de manière plus intime, en pu= je ch ST AA bliant les élémens de chacune d’elles. L'Organogra- | L, phie est le développement de ce qui tient à la. symétrie des organes partiels, et le Prodromus est _ destiné à indiquer le résumé de l'état actuel dé - nos connaissances sur les rapports d'ensemble qui . constituenit les familles naturelles. : L'état des familles étant subordonné à la décou- verte contimuelle de nouveaux Me 7 et à * Fobservation plns attentive de ceux qu’on croyait *connaître , est nécessairement provisoire é sur plusieurs points. Les idées générales d'organo- | graphie.sont aussi subordonnées aux mêmes Cours, È À Des Poils, | Ant. 1. Des Poils en général. » Aur. 11. Des Poils glandnleux. … Ant, tr. Des Poils non glanduleux. xvj TABLE DES CHAPITRES. : À AnrT. 1v. Des Poils corollins. : Ant. v. Des Poils scarieux. Fu à Aer. vi. Des Cils, Soies, etc S Ant, vir. Des Poils radicaux, CHAP. XI. Des Réservoirs du Sué propre. CHAP. XII. Des Cavités aériennes. CHAP. XIII. Des Raphides. CHAP. XIV. De quelques nn saillans dns LL internes des Végétaux: : Re . CHAP. XV. Des Articulations et des Débiscétons} ’ CHAP. XVL: Division des Végétaux, d'après re E élémentaires, ! CHAP. XVIL De la Classification générele pu | composés. LIVRE II. — Des Oncanes FOSDAMENTAUX, 4 Parties organiques essentielles à la es ÉkmOBuenox. per CHAP. I. De la Tige des Végétaux vasculaires. FA -SECT. I. De la Tige en général. Let, r. De rement MONÉCTQARE, 11. Des A vs n. 5 : SET Dee en de Brio 2 88 Dicoty . nr. 1. Du Système. ponton tan 2648 + ere Consi -i3 À 2.De la Moelle centrale. + cire ER VA 3. Cou euses du Bois et de l'Aubier: _S 4. Des Rayons médullaires du Corps ligneux. - À Arr. 1. Da Corps on Système cortical. # RE 1. nier générales. Des Couches corticales. LE LÀ 3. De PEnveloppe cellulaire. the 'Anr. rm. De h Formation des Branches dans les Tiges TABLE DES CHAPITRES. Xi} ci 1x De la Formation . des Branches dans he HE g. 235 HAP. Il Des Racines des Végétaux vasculaires. " pe k LAu. [A Don des Tiges et des Racines (Per PT de fines et des leurs variétés de | 256 MT. 1V. © Des Racines adventives. 258 | Anr. v. Des fonctions des Racines. 260 HAP. IL. Des Feuilles des Végétaux vasculaires. ‘1267 ; +. 1. De la Structure générale des Feuilles. ib. T. EE: De la distin du Pétiole et du Limbe des 27 È 111. 1. De la disposition des Nervures dans le Limbe L des Feuilles. 289 An. 1v. Des Feuilles lobées e échancrées. 29 Anr. v. Des Feuilles com 3 . vi. Des Cavités des pe L 12 0819 RT. x Dan diprsiton de À Écaillés sue la Use # En Anr. vu. Des Sti r. 1x, Des So Soudure des Feuilles entre elles et avec. D De True cn 7 T, Æ A. 1. De dar st dE OR Ÿ diverses à diverses “époques de Ë Ant. x11. ns Fonctions es Feuilles, et des M Re _ suppléer dans les plantes dépourvues de feu cp” 358 res. HA p. IV. Des Orge nütritifs des végétaux € 365 1. Généralités. ib. 2, Mousses. , "1307 3. H La nn De 974 38 LIVRE IL — Des Onciues REPRODUCTEURS , Où des % rue organiques esseñtielles à la Reproduction. 591 \ODUCTION. de a ib. age ar ge ter dd de la disposition des Fleurs 395 +. 1. De l'Inflorescence en général. 396 Inflorescences axillaires ou indéfinies: , où à , Inflorescences terminées où à évolution 98 (LE Xvii} TABLE DES CHAPITRES. Anr. 1v. Des Inflorescences mixtes Le pAT EE précédentes. É 2-1 + 1. Des Thyrses. : À à Dale ART. v. Des Inflorescences anomales, où semblent faire exception aux lois précédentes. ss $ 1 Inflorescences opposées aux feuilles, 2. Inflorescences radicales. Ÿ 3. Inflorescences latérales. 4. Inflorescences pétiolaires. dé Inflorescences épiphylles. Ant. vi, Des Pédicelles et des Pédoncules. Anr. vu. Des Bractées. “CHAP. II. De la Structure de la Fleur des Pate phnée | games, Ant. 1. Généralités. : si Anr. 11. Du Calice ou des Sépales. DE AnrT. 117. De la Corolle ou en à Pétales. AnT. 1Y. Des Etamines. Axt. v. Du Pistil ou des Carpelles. AnT. vi. Du Torus et des Rdbéréntse qu'il détertnise . entre les parties de la fleur. 0? Anr, vi. Avortemens des parties de la fleur ou de eurs dégénérescences. ] Anr. vin. Des Fleurs monochlamydées ou incomplètes, c’est-à-dire, qui n’ont qu’ane seule env e. ; Anr. 1x. De la Position relative des parties d'un Ver ticille floral, comparée à celle d'un autre verticille, - - Art. x. De la Multiplication des Organes floraux, FA 4 À & Multiplication des rangées des verticilles. : APFAT. 2. Multiplication des parties d’un verticille. ” 3. Examen général des fleurs doub | Ar. x xt. pes l'Inégalité des ri) dan même Verticille | DES floral, ou à eurs irréguli :( Ant. x. De la + Sie des parties d’un même V ral, ou de l’Estivition, Arr. xut. Des. soudées ensemble. : Ant. x1v. Du re absolu des parties de chaque Ver- ; ticille floral. # Ant, xv: Des Nectaires. + Ant. xvr. Comparaison des parties foliacées et pétaloïdes : Nas x De l'Analogie spéciale à T. XVII. es e des O: es mâles et femelles des Fleurs ä au Vase. xvIunr. Conclusions et Considérations générales sur la ETS \ stracture des Fleurs. Re HR ' 8 re ses % 'MNTOME IL HI. De la Structure du fruit des Plantes phanéro- » Anr. 1. Du Fruit en général. Aur. 11. Des Carpelles considérés dans leur état d’isole- ment les uns des autres. . 1. Des Carpelles d’une même Fleur soudés en- . tv. Des Carpelles considérés dans leurs rapports avec les | égé e la à fleur qui persistent ou se sondent MU autour M Anr. v. Des ss Ce nes situés hors des Fleurs. me qui font | met aelquefos faire partie des frui A . vL De rare des Fruits qui protisseunt de . vit Du Cordon ombilical, et de ses Expansions. . IV. De la Structure de la graine des Plantes phané- |rogamés. An. 1. De la graine en général * Ant. 11. Du Spermoderme de la Peau de la LE ns Anr. | LILE De l'Amande des Graines, considérée dans son - è J Ant. 1v« T'Albur y An. v. De sv A CE De de la Re réduction sans féconda- & « Mr les taux phanérogames, T4 HAP. VL. Des Organes de la Reproduction dans les Végé- | taux cryptogames. ABLE DES CHAPITRES. xx xx : TABLE DES CHA = LIVRE IV.—Drs ORGANES AG CHE nérescences communes aux ne _tion et de la Reproduction, et des organes spéciaux. IxTRODUETION. | CHAP. L Des Piquans. ne AP. IL. Des Vrilles. er CHAP. IIL. Des Expansions fasciées. CHAP. IV. Des Dépôts d’Alimens, ou des Dégénére _ charnues, entes-ou autres, qui , tance du tissu. CHAP. V. Des Ecailles. CHAP. VI. Des Bourgeons. LIVRE V.— ConcLusions ET Cinénaurés. LE De Pisdividu régéul. Ÿ + IL. De la Symétrie végétale. À tion. dE à 66e prel des Planches. a | Masuz alphabétique des Plantes dont l'organisation et | 'eomme exemple dans le cours de cgt onvrage: N DE LA TABLE, ORGANOGRAPHIE VÉGÉTALE. INTRODUCTION. loux procéder avec ordre dans la description des rganes des végétaux, il se présente deux marches ab- ument différentes. Nous pouvons en effet, à l'exemple le Grew et de Malpigbi, examiner successivement cha- Gune des parties qui s'offrent à nous dès le premier aspect, et rechercher quels sont les organes élémen- ires dont elles se composent; on bien en suivant la oute tracée par Duhamel, Sénebier et la plupart des dernes, étudier d'abord les organes élémentaires com- uns à toutes les plantes, et à toutes les parties des mes, et considérer ensuite comment leurs combinais ons forment les diverses parties des végétaux. » La première marche, qui est analytique , est nécessai- ment celle de l'observateur ; elle était celle des premiers hytotomistes : c'était en effet la seule que lon püût suivre . à l'origine de la science, et c’est encore celle à laquelle où doit se ranger dans les travaux de recherches. Mais Jepui de longues et laborieuses analyses ont pronvé Mque les parties apparentes de tous les végétaux sont for- Tome I®. 14 P à des notions tellement simples , que chacun‘lès p préalables , tels que ceux de sissu cellulaire, de réchtiÀ . qu'on n’a point encore expliquées ; maïs ces parties Com - posées, telles que les feuilles , l'écorce on les pétales ;. . sont plus généralement connues , et il y a par-conséquent, : _ INTRODU con mées d'un petit nômbre d'organes plantes diverses ; il semble évident qu'on gagne en sion, et même en clarté, en suivant la marche s tique, c'est-à-dire en commençant d'abord par dass ces élémens , pour décrire ensuite les organes comp qui en sont formés. Cette marche , plus tartis E abrégée , oblige , il est vrai, à commencer par la partie plus obscute, la plus incertaine et la plusdifficile de l ganographie : elle exige plus de travail et d'attention d part des commençans ; mais elle évite des répétitions quentes et fastidieuses, et elle fournit quelques de un peu plus précises pour l'ensemble de la science : le de connaissances préliminaires qu’elle suppose, se , sans añcune étude , et par la simple intelligence dés les plus habituels du langage. Lorsqu'on veut décrire d’abord lesorganes com on est forcé , pour faire connaître leur structüre, ployer des termes dont le sens est pen connn sans étt étc: Lors, au contraire, qu'on commence par décrire le étganes élémentaires,'on est aussi contraint, pour exp Meur position, de faire mention des parties compo: » foïns d'inconvémiens à en jee avant de les avoir de _ crites. Je suis à cet égard d'autant moins gêné pour lem- ploï des termes , que cet ouvrage fait suité à la Théorie, Lu où j'eu ai donné l'explication. “Je commencerai donc ” exposer les “partiés lé men L INTRODUCTION. PE | aire qui composent le tissu intime de tous les organes végétaux ; après quoi je donnerai la description des ; ou des organes composés ( qui servent, à la nutrition, soit à la reproduction ; je réduirai ition des parties élémentaires à ce qui est commun ai plus grand nombre des organes des plantes, et je réser- verai pour l'histoire des organes composés les détails atomiques qui sont proptes à chacun d'eux. Tout en nt cette marche, qui me paraît la plus rationnelle, ge ici les commençans , ou ceux qui ne veulent pas ofondir l'étude des yégétaux, à commencer la lec- de cet ouvrage second livre , et à réserver le aisé ds RSR fr, Eten ver tp CA DLL PARU LAN Pl gross é V Ju Ha: #à 14: Po se à À rs qui peuvent étre prises pour des Organes élémentaires. — DOC — CHAPITRE 1”. De la Structure végétale en général. é alé 2 LL, texture intime des végétaux, vue aux plus forts »microscopes, offre peu de diversités. Les plantes les » plus disparates par leurs formes extérieures, se ressem- blent à l'intérieur à un degré vraiment extraordinaire : tous leurs organes ne présentent à l'intérieur qu'un tissu M d'une nature fort homogène, et qui semble composé de > parties dont la structure ne diffère presque pas d'une | plante à l'autre , et dont les dimensions absolues ne sonk le corps des êtres, et de matières reçues dans ces ti arr! crade s point en rapport avec la grandeur t du vi Grew, qui a de premier fait cette observation, a de à ces parties le nom de similaires, à câuse de cet grande ressemblance qu'elles offrent dans tous les vég taux. Sénebier les a nommées parties élémentaires ; j'adopte cette dernière dénomination , soit parce qu'e peint mieux le rôle de ces parties dans l'économie vésk tale, soit parce que le terme adopté par Grew m'est F rigoureusement vrai dans l’état actuel de la science ; le deviendra sans doute toujours moins à nous pénétrerons plus avant dans les mystères de nisation végétale. La ‘Tout le monde sait que les êtres organisés s posés de parties solides et de parties liquides y ouÿ pour parler d’une manière plus générale, de tissus qui forment 343 4 #. ou sécrétées par eux; les premières sont celles qui tuent la nature propre; Ja vie; des êtres : çe sont elles dont les modifications déterminent l’aflux et la nature des liquides ; ce sont elles seules qui font l'objet de l'anatomie, à et dont nous nous occuperons ici. Quant aux matière déposées ou aux liquides, leur étude spéciale appartient à Dong, et nous n’en sarl ici L'OR nellement. | L'étude des ofibes élémentaires des plantes a #été commencée vers la fin du dix-septième siècle, pen de temps après l'invention du microscopeñGreW, en Angle. terre, et Malpighi, en ftalie, ont à-pet-prés en-mêmez | tlsps cominencé à éXaminer le tissa du végétal, es dant de cet instrament précieux , et en 0 cu avec plus ou moins “de précision toutes les parties. Dèsors | # " 4 1 Rs LU |: onGawss ÉLÉME NTAIRBS. Lie cette étude a été continuée par Leeuwenhoeck ; puis vers à : à du dix-huitième siècle, Gleichen , Needham.et quelques autre: commencèrent de nouveau à s'en occuper; Hedwig lui redonna un nouvel essor, soit par des décou- verte réelles, soit peut-être par ses ‘hypothèses ingé- jduses. De nos jours, MM. Mirbel, Link, Tréviranus , prengel , Rudolphi, Kieser (1), Dutrochet et Amici ont ublié des recherches très-délicates sur le tissu végétal , itiles.ont accompagnées de figures nombreuses et soi- nées ; mais la nécessité d'employer continuellement dans es recherches un instrument difficile à bien manier s observateurs , l'anatomie délicate des végétaux. est , sur Jes points les plus fondamentaux , d'une in- certitude ite pour les amis de la vérité. 55 quez que chose , dit M. Dutrochet (Mém. Mus. 7, p. 385) peur ver l'incertitude de nos connaissances sur l'organi- | sation végétale, c'est la différeice des opinions. des PER 10) Ceux qui voudront étudier les organes élémentaires des avec plus de détails que les bornes de cet ouvrage ne donner, trouveront un excéllent résumé de ete dela science dans le Mémoire sur l'Organisation des Plantes, publié par M." Kieser (Harlem, 1812, 1 vol. in-4.0). Ce per e contient un grand nombre de faits bien observés , et est im “pour les lecteurs français, em ce qu'il est le seul dtivrage «écrit dans cette langue qui donne une idée des tfavaux hytotomiq s . Je regretie moi-même beaucoup ue mon ignorance de la langue allemande m'ait empêché d’étu- ces ouvrages dans les originaux autant que je l'aurais désiré. cts savanis d'être indulgens , si j'ai, contre mon gré, on | omis de citer leurs observations, ou représenté leurs opinions “tas: ire re l'est le microscope composé, fait que malgré l'habileté | contradietons se multiplier, on finit par se défier de se -croit avoir vu. Je tenterai d'exposer ici avec toute la. 8 ORGANES ÉLÉMENTAIRES. naturalistes sur cet objet, I] n’est en effet presqu point de l'anatomie végétale sur lequel on ne trouve ceu qui s'en sont occupés avec le plus de soin, divisés , mo seulement sur la théorie, mais même sur les faits que l'observation semblerait devoir immédiatement décider les contradictions des observateurs sur ce sujet sont telles: qu'il n'est pas rare que quelques personnes regardant ensemble au même microscope le même fragment,’ voient ou croient voir des formes différentes ; à plus forte raison, des observateurs éloignés ne peuvent s'en tendre sur les faits les plus simples : et à forée de voir ces propres yeux, et par craindre de rien affirmer de ceqn réserve qu’inspire l'obscurité de cette partie de la science, ce qui m'y paraît digne d'attention. Je rappoñterai ave ‘soin les opinions des divers observateurs, pour tâcher reconnaître les pointé sur lesquels ils sont en différend! et ceux sur lesquels ils sont d’accord. Mais avant d'entrer dans cette exposition des dontes et des incertitudes de l'anatomie microscopique, je crois devoir avertir d’a les commençans que ces doutes ont beaucoup moins. d'influence qu'on pourrait le croire sur l'ensemble de la science. 4 Je dirai encore, en terminant ces observatigns pré À: minaires , que les précautions qui m'ont toujours paru les. plus sûres pour éviter les illusions microscopiques, sont :* 1.° de ne jamais observer un objet à un grossissement considérable , sans avoir commencé à l’observer avec des. verres plus faibles, de manière à le suivre graduellement ; 3 j ORGANES ÉLÉMENTAIRES. 9 e ; 2. de faire en sorte de voir le même objet par urs de constructions différentes , afin Vun détruise l'illusion que l'autre aurait pu faire tre. Par ces précautions, on diminue peut-être un peu e nombre des faits qu'on affirme, mais on leur donne plus de certitude. } » Lorsqu'on coupe en travers une plante où une partie de plante, qu'on la réduit en une lâme mince et transpa- te, qu'on l’examine d'abord à la loupe ; puis au mi- oscope, on y aperçoit des cavités inégales tantôt ar- rondie: , tantôt angulaires, et le plus souvent hexagonales. Sion la coupe en long, on ÿ remarque toujours des cavités terminées par des diaphragmes , souvent d'autres savités tubulenses dépourvues de cloisons transversales , et quelquefois des filets épars plus ou moins opaques. Les cavités closes de toutes parts ont été désignées sous les noms de ce/ules où d'utricules, les tubes sous celui » de vaisseaux , et les filets sous celui de fbres." Si maintenant on parcourt la longue série des opinions igétaux, on voit que tous les systèmes des phytoto- >mistes peuvent se réduire à trois principaux. Les uns, »à l'exemple de Théophraste , et peut-être de Grew, ont pensé que tout le tissu du végétal est formé de fibres très- Menues et diversement entrecroisées. D'autres, et M. Mir- M bel paraît être le premier qui ait exposé cette opinion » d'une manière générale , ont cru que le tissu végétal est “une membrane continue de toutes parts, et dont les dé- doublemens variés produisent les vides clos ou tubuleux … qu'on y observe. Enfin; la plupart des modernes , sui “ vaut céqui paraît avoir été l'opinion de Malpighi , admet- nises sur la structure ou l'organisation générale des . 10 ORGANES ÉLÉMENTAIRES. tent que le végétal est essentiellement cos lules ou d’utricules diversement d ne que ve ok de ren + es, forment tous les organes. * La comparaison de ces trois théories ressortira Dot de l'exposition des faits dans lesquels allons entrer, en passant en revue : 1.° le tissû cellul: 2.0 les vaisseaux ; 3.° ce qu'on a appelé fibres des ante 4: l'épiderme ou la cuticule qui made Fe ORGANES ÉLÉMÈNTAIRES. it Gé Mu amd Fons MNitÉs 1002 Aa ji em + AD T sÀ de 5, ol ES FRET CNP à Du Tissu cellulaire. - té "2 ?t ARTICLE 1. à © Du Tissu cellulaire en général. Dec eos 545 à ex hr 'L ‘rissn cellulaire ( contextas cellulosus ), considéré en sse, est un tissu membraneux formé par un grand nbré de cellules où de cavités closes de toutes parts; écume de la bierre ou un rayou de miel en donnent une 5 grossière, mais assez exacté : chaque i d'eau ou cire représente la membrane ; et la place de l'air ou du miel donne l'idée des cavités on cellules. Ce tissu a aussi eçu le nom de tisou utriculaire (complexus utricularis) , qui fait plus particulièrement allusion à la théorie où l'on jmet que chaque cellule est une vésicule séparée du (éuts Link le nomme #e/ cellulosa ; d'autres compleæus éellulosus. Lorsqu'on le considère en masse, et par oppo- sition aux parties qui ont beaucoup de vaisseaux, on lui lonne Le nom de parenchyme (parenchyma ). Di Les cavités du tissu cellulaire portent le nom de cel- Anles ( celluke ). Malpighi, qui les regardait comme autant \de vésicnles distinctes, les normait wtricules (utriculi ); | Grew-les a désignées indifféremment sous les noms de ) cellules, de pores ou de wésicules (en anglais bladders): | Le tissu cellulaire se trouve dans toutes les plantes; il 12 ORGANES ÉLÉMENTAIRES. en est même qui en sont entièrement formées; tels sont les algues, les champignons, les hypoxylons, les lichens, et très-probablement les hépatiques et les mousses, ou, ef d’autres termes , toutes les vraies acotylédones. Quant am autres végétaux , quoique le tissu cellulaire ne les comp pas en entier, il y est très-abondamment répandu; par* tout il entoure les vaisseaux , de sorte que, dans le règne végétal comme dans le règne animal, on ne trouve jamai de vaisseau à nu : les fruits, les feuilles charnues, la -moëlle, l'écorce des racines, etc.., offrent de grands amas de tissu cellulaire. Proportion gardée, il est plus abondant dans les herbes que dans les arbres, dans les jeunes p que dans celles qui sont âgées, dans les parties charnt que dans celles qui sont sèches et fibreuses, et4il sem composer en entier les plantes à l’époque de leurs pre: miers développemens visibles. Les parois qui forment les cellules sont des membranes transparentes ; elles s’altèrent facilement par la macération dans l’eau, se crispent et s'oblitèrent rapidement par l’exposition à l'air, de sorti que leur examen exige quelque soin; ces membranes sor généralement sans couleur lorsqu'elles sont bien dépouillées des sucs renfermés dans les cellules. Le diamètre des cellules varie beaucoup; en général, plus il est grand, plus la partie à laquelle il appartient a la consistance? lâche, ou croît plus rapidement. M. Kieser-calcule que” les plus grandes cellules, celles de la citrouille (1) par” exemple, ou de la balsamine (2) ont , sous’ un grossisse=s ment de cent trente fois le diamètre, cinqà six millimè- “(x) Mém. org. , p- 89, pl. 8, f. 36. (2) 4bid., pl. 11, £. 49. AE ie “æ F7 M % ORGANES ÉLÉMENTAIRES. 15 , et que le diamètre des plus petites, comme par xemple celle de la feuille du géroflier (3) n'ont, au même gros ; qu'un millimètre; de sorte qu'il y a cinq mille cent cellules sur un millimètre carré de grandeur ARTICLE I. $ Des Formes diverses des Cellules. 47 1e ” 4 Les cellules du tissu cellulaire, considérées uniquement à leur forme générale, se présentent sous quatre for- les principales, savoir : 1° les cellules arrondies ; 2.° Îes ellules en fuseau, ou amincies aux deux extrémi- és; 3 celles alongées en tubille ou en prisme , c'est-à- dir non-rétrécies aux extrémités; 4. celles alongées en travers. | La forme arrondie semble être la forme originelle des à cellules, et lon peut dire, dans ce sens ; que toutes les _ autres apparences qu'elles présentent tiennent aux pres- sions diverses qu’elles exercent les unes sur les autres idant leur végétation ; qu'ainsi elles deviennent hexaë- ou ä-peu-près hexaèdres , lorsqu'elles sont égale- t pressées en tous sens; qu'elles prennent une forme alongée, soit dans le sens longitudinal, soit dans le sens transversal, lorsque la pression s'exerce d'un ou d'autre Cbté; mais dans tous ces cas, il faut bien se garder de ire que les formes des cellules soient aussi régulières des figures qui en ont été publiées pourraient le faire | croire. Il est évident qu'en les représentant avec la régu- (3) Mém. org. , p.89, pl. 19, f. 93. ©. L2 *: 7, 4. sève; la différence entre ces deux assertions tient p 14 ORGANES PRES larité exagérée qu'offrent la plupart de: voulu , soit indiquer l'état qu'on peut supposer plutôt” que représenter exactement rt e. organes à la simple observation ; soit. débarrasser Îk exemples des anomalies sans nombre que let ne de la végétation introduit dans la forme des M. Pollini a particulièrement insisté- sur les vor : formes des cellules d'un même organe(r} Les cellules qu'on appelle arrondies on heza composent de tissu cellulaire dit régulier, c'es m'est pas sensiblement alongé dans un sens pl dâns l'autre. Ces cellules corps à NES Yenveloppe cellulaire de l'écorce, la chair des f nus, le parenchyme des feuilles, et en sénénket parties des végétaux peu ou point su gement. : Léstissns que M. Livk désigne sous les.noms di délire, vésiculaire où irrégulier, me paraissent sel comme des modifications dans ce que nous nc | tissu cellulaire arrondi. ra : Ce tissu cellulaire arrondi est destiné , selon MI i Agbbiese ou à à élaborer la sève. M. Dutrochet, au contraire, qu'on n'y trouve pas, ciarenen à lement au sens qu'on attache aux termes : si l'onen me - par-sève le suc non encore élaboré et qui se See r. } were pour y recevoir arte l'air et es (1) Poll. @lém. bot. », p. 4, Ge. 5. ho: are 0 1 P: 44» fi ne PES M. Anat., pl 1, f. 1, Élém., pl. 10, £. 1, 2. Duiroch. , Rech, fr, 2- Link. Ann.-Mus.; 19; pl.-16;-f: re Oss. mitr.; £. 30. Kies.; Org., ph r,f. a. Lo ORGANES ÉLÉMENTAINES. « - 46 ière, il est vrai de dire que les cellules arrondies ne le rent pas. Si l'on se sert du mot de sève pour expri- ver un suc qui a déjà subi quelque élaboration, où qui placé de manière à la recevoir, on peut alors dire que s cellules contiennent ce suc ; et ce qui se passe dans e parenchyme des fruits, pendant leur maturation, me »mble le prouver. ; ju | Les cellules alongées dans le sens longitudinal sont ssez différentes des précédentes, etse rapprochent même fuelquefois par leur forme des véritables vaisseaux. L Mirbel les avait décrites d'abord sous le nom de tits tubes, et les avait considérées comme des modifi- ations des vaisseaux (3); mais il est évident , pour qui- ne les aura méacgeaèh Sadegnése ec À eat ux deux extrémités : c'est pourquoi ; dans les principes élémentaires placés à la tête de la troisième édition de la Flore française, je les ai Minème manière de voir, et désigne ces cellules sous le om de cellules alongées. M. Mirbel a fini par adopter (f) Mia même opinion ; et a désigné la masse de cet organe , d'abord sous le nom de sissu cellulaire ligneux , parce qu'il se trouve en abondance darts le bois ; puis (5) sous Celui de tissu éllulaire alongé, M. Treviranus s'est aussi Mrangé à cette opinion, et donne - à ces cellules le nom culés fibreuses. M. ini les nomme Yubilles. Ë (3) Ann, Mus, 19, p: 314. . (9) ÆMhéor: org. vég., pe 116. t (5) Éllém. bot. 1, pl. 10, f, 3,4. b +$ x! Si, x . différens bois comparés 16 ORGANES ÉLÈMENTAIRES D'après les observations de MM.,Kieser et Datrochet, il | me paraît qu'il faut distinguer deux états fort différens des, cellules alongées dans le sens longitudinal, savoir : 7 re. Les cellules qui entrent dans la composition dt bois et des couches corticales ; elles ont l'apparence de” fuseaux amincis aux deux extrémités (6), et M. Dutros chet leur donne, par ce motif, le nom de clostres , sigifie fuseau. Ces clostres sont d'ordinaire parallèles les uns aux autres, se touchent par leurs parties renflées ;'et les intervalles qu'ils-laissent à leurs extrémités sont ren plis par les pointes des clostres voisins. Ces clostres sont remplis d'une matière particulière, plus aqueuse dans le jeune bois que dans le bois ancien, et dont la nature dé- termine la dureté, la eur, la couleur diverse des M he eux , et d’un même bois à diverses époques ou à diverses places dy végétal. Le tissu désigné par M. Link, sous le nom de sissx d’aubiery rentre dans cette catégorie. 2°. Il est d'autres cellules auxquelles le nom de proposé par M. Cassini, serait assez bien adapté ; celles-ci sont cylindriques ou prismatiques , et non renflées dans le milieu de leur longueur. On les trouve toujours autour des vaisseaux dans les plantes vasculaires (7), et elles com posent seules les nervures, les pédoncules et les tiges des végétaux dépourvus dé vaisseaux, tels que les mousses et les algues (8). Il faut remarquer que, dans plusieurs de ces …. (6) Dutr., Rech, , pl 1, f. 13. Kies., Mém. o 15, f. Link, Élém,, pl. | sarpope pe hi (3) Kies., Mém, org. , p- 4, f. 19; pl. 5, f. 23; pl.6,#. 26. (8) Mirb., Jouro. phys. , flor. an 1x, pl. 1, f.1, 2, 3,4; pl.2, f.4,5,6. ORGANES ÉLÉMENTAIRES: 17 lantes cellulaires , telles que les mousses ou les hépati- ques, il y a subitement un changement notable de figure ‘entre les cellules alongées qui forment leurs nervures, et les cellules arrondies qui composent leur parenchyme, “tandis que , dans les plantes vasculaires, il y a souvent ne transition insensible de forme des cellules alongées ui entourent les vaisseaux, aux cellules arrondies qui ment le parenchyme. M. Rudolphi (9) conclut de là ue les cellules alongées des mousses pourraient bien être inordre particulier de vaisseaux; mais cette opinion ne jous parait pas assez prouvée par cette seule considé- * Enfin, il est un dernier ordre de cellules qui, au-lieu le s’alonger dans le sens longitudinal, s’alongent dans le ons transversal ; ce sont les cellules qui composent les rayons médullaires, et qui sont par-conséquent propres à la classe des dicotylédones. M. Kfieser, qui a le premier É proposé de les distinguer comme un ordre particulier de » cellules (10), fait observer qu'elles sont remarquablement plus petites que toutes les autres: S * Toutes les cellules allongées, soit en long soit en travers, semblent moins adaptées que les cellules arrondies à l'éla- boration des sucs, mais paraissent servir peut-être à leur Marche : c'est au-moins ce qu'on peut conclure de leur résence habituelle dans les organes où les sucs sont en Mouvement, et (au-moins pour les tubilles) de ce qu'ils É. Composent la plus grande partie des organes où le mou- M vement des sucs paraît s'exécuter.- 1 (©) Asut., p- 131. = (10) Mém, org; p. 102, pl. 14, f 69 et.683 pl. 13, £. 6À et 65. Tome I, 2 18 ORGANES ÉLÉMENTAIRES: ARTICLE DL Des Matières contenues dans les Cellules et de rence de leurs parois. ts À Le bdinles, considérées dans diverses chenten os Bi verses époques de leur végétation , sont {antôt pleines d'un suc aqueux, tantôt pleines d'air; dans l'un et l'autre cas, leur transparence n’est point troublée, et l'histoire de ces matières contenues dans les cellules, très-importante en physiologie, n’a pas entrainé d'erreurs anatomiques. Mais il importe de noter, qu'outre ces fluides, on rencontre. dans les cellules différens corps opaques ou colorés A quelque attention : 1°, On y trouve fréquemment de petits sonic opaques, sans couleur, gui sont de nature amylacée, et por- 12 arr esé. 2 grains sont formés en quantité très-considérable dans certaines parties du tissu, comme par exemple les cotylédons charnus et les albumens fari. neux des graines, le parenchyme des tubercules, ete. 2°. Ontrouve encore dans les cellales des parenchymes | foliacés d’autres petits globules, le plus souvent appliqués contre les parois (1) qui se colorent ordinairement en vert par l'action de la lumière, sont susceptibles de revêtir diverses couleurs, restent décolorés et peu ou point | visibles dans les parties non exposées à la lumière, Ces globules, de nature résineuse, constituent la matière verte des feuilles , ou ce que quelques chimistes nomment chlo- | * re Kies., Mém. org, pi. TA 3. x ORGANES ÉLÉMENTAIRES. 19 rophylle. Les globules colorés des cellules des fleurs peu- went être assimilés à cette classe de corps à plusieurs égards. Il résulte d'expériences chimiques fort curieuses, faites par M, Macaire, que cette même matière se colore Le ronge on eu jaune dans l'automne, et que c'est la même “ matière qui, diversement colorée, se retrouve dans les Calic et même dans Jes corolles ‘d'œi pattes de de …lructification; par-conséquent, le nom de chlorophylle est très-impropre : on pourrait par symétrie, avec le mot hrsaeempene 3°, Enfin, les cellules du bois de l’ aubier et des couches corce contiennent, d’après les observations de M. Du- pchet, des grains de matière ligneuse qui s'appliquent sur leurs parois, les encroûtent, les rendent opaques, et constituent les différences si notables entre les différens Si l'on fait abstraction de ces trois classes de corps, le tissu des cellules vu aux plus forts microscopes paraît parfaiteme transparent, et ne présente ni plis réguliers, É ponctuations inhérentes à son tissu, ni pores visibles, Mirbel a soutenu vivement l'opition contraire, et a nême représenté (2) des cellules arrondies, marquées de ores bordés de bourrelets ou de fentes transversales ; ais aucun autre phytotomiste n’a rien vu de semblable, araît que cette erreur tient, dans divers cas, à l'une des eux causes suivantes : » 1 On aura pris les grains amylacés lorsqu'ils sont un | RER 3 D TU 57, pl. £. 2,3, 4. Théor. ed, 2, p. 116, pl, 1 M.9 à et 3. | … Ca : + La question la plus importe qui st GÉNIE L : se: as 20 ORGANES ÉLÈMENTAIES. | peu collés aux parois, ou ceux de la matière colorante et de la matière ligneuse, amer tissu. 2?, Dans l'opinion de ceux qui considèrent me en chapelet comme des sortes de cellules, on a pu dire que leur tissu était ponctué; mais encore même dans ce po: était très-hasardeux de le dire poreux : nous exam la nature de ces ponctuations du tissu , lorsque nous no éccuperons des divers ordres de vaisseaux. Nous nc bornons pour le moment à établir, d’après le xémoï gnage presque unanime des anatomistes jet d'après nos. propres observations, que les cellules proprement dites soit arrondies, soit alongées, ont un tissu transparent} qui n’est ni ponctué, ni percé de pores Me. ie moins marqué de fentes tranversales. Gé} HP ARTICLE IV. Des rapports des Cellules entre elles, ou de la conti ! rm Tissu et des Méats ixrotoillalaiilel r} pature du tissu cellulaire est de savoir si toutes les parties, qui le composent sont des corps distincts plus où moins. soudés entre eux, ou si ce sont des dédoublemens d'une! _ même membrane continue. Cette question touche de se _ à toutes celles que nous aurons à examiner dans la suite | 1e ‘sur la nature organique des végétaux, et elle est la bases de toute discussion sur l'usage de ces mêmes organes” Nous tâcherons de l'exposer avec autant de clarté que la: difficulté du sujet nous le permettra. : * # ORGANES ÉLÉMENTAIRES. 2x 2. 11 est difficile d'affirmer , d'une manière bien positive, qu e était l'opinion de Malpigbi, et probablement il ne | s'emétait pas formé de bien décidée ; cependant, le nom d’utricule ou de vésicule qu'il a donné aux cavités closes, plupart des figures qu'il en a publiées (x) peuvent fa _présumer qu'il regardait chacune d’elles comme un petit corps particulier, muni de ses propres cloisons, et plement collé ou juxta-posé auprès des corps voisins ; _ qu'au contraire, Grew (2), en donnant à ces mes cavités les noms de pores où de cellules, a plus ment indiqué qu’il les considérait comme des cavités agées dans un tissu ou un‘feutre continu de toutes s, de telle sorte que chacune d'elles est séparée de sa ne par une cloison unique et simple. D'accord avec opinion qui parait celle de Malpighi, Leeuwenhoeck semble admettre des utricules distinctes, liées par des fibres intermédiaires. Hedwig et Mayer ont considéré les | cavité£ comme des réceptacles destinés à reeevoir les li- | quides, et ont admis plusieurs petits vaisseaux ser pentant leurs parois. MM. Tréviranus et Kieser ont soutenu que le végétal est composé de vésicules plus ou moins ser- rées, séparées par des interstices visibles , qu'on désigne Link a adopté la même opinion, et dit qu'on voit sou- at les cellules isolées, surtout lorsqu'on a fait bouillir le 1. M, Du Petit-Thouars (3) admet aussi que les cellules utricules sont des cofps distincts les uns des autres. pe Malp., Oper. , éd. in-4°. vol, 1. pl, 4. |. GjAnat.,phro,r. . Cinquième Essai, p. 66. le nom de méats intercellulaires ou intervasculaires ; f À, x ie . Ps F2 + 22 ORGANES ÉLÉMENTAIRES, : M. Pollini appuie la même opinion par les observations qui lui sont propres({).M. Amici(5)atteste que, non-seulement au moyen de son microscope on peut voir les intervalles des cellules qui se présentent souvent commie des vides angulaires pleins d'air, mais qu’on peut, en faisant bouillir le tissu, détacher les cellules les unes des autres, et les observer isolées; de sorte que, selon lui, on ne peut nier l'existence de ces espaces on méats intercélllaiies quisont remplis d'air. M. Dutrochet dit (6) que les cellules sou" mises à l’ébullition dans l'acide nitriqe se séparent et sé présentent comme autant de vésicules distinctes; que par- tout où deux cellles se touchent, la paroi qui les séparé offre une double membrane, qu’ il n'y a jamais de paroïcom< mune ni entre les cellules ni entre les vaisséaux, et que les organes creux n'ont entre eux que des rapports de conitiguité. Enfin, M. Turpin (7) admet aussi que le est tout composé de vésicules distinctes, diversement s dées ou quelquefois entièrement libres, et propose de donner à cet élément végétal le nom de g/obwtine. L'opinion contraire soutenue, dit-on, d'abord par Wolf (8), a été vivement adoptée par M. Mitbel qui ad- met comme base fondamentale de l'anatomie, que le végétal - estentièrement composé d'un tissu continu de tontes parts, que les cellules voisines ont toujours une paroi com- ù LA \ L 4 (4) Élém. bot. , 1, p. 43, 6g. 5: * (5) Osserx. micr., £. 19, 20, 23, 36. (6) Rech. sur la str. vég. ; 1824, p. 10, 47 et 49. (7) Mém. lu à V'Acad, des Sc. de Piéés, 1826. (8) Théor. gén. , éd. Holl., 1774, p. 16, d’après Link, Élére, bot., p. LE ORGANES ÉLÉMENTAIRES, 23 to}, qu'il en est de même des tubes comparés aux savités voisines, que lorsqu'on a eru voir une double cloi- son; c'est qu'on voyait par transparence les bords de quel- | que autre céllule. Cette opinion a été adoptée par M. Ru-. dolphi ; et jem'y étais moi-même jadis rangé dans la théorie mentaire. Les partisans des deux opinions se sont ap- pour la soutenir, sur une même comparaison. Grew dit que le tissu cellulaire ressemble à l'écume d’ane en fermentation; M. Mirbel approuve cette com- araison en ceci, que dans l'écume chaque bulle d'air est séparée de sa voisine par une seule lame d'eau, et que | ces lames sont continues entre elles. M. Link Yap- jfouve aussi en ce que chaque bulle d'air doit être qqn sidérée comme entourée d'une membrane aqueuse qui doi est propre, et que, lorsqu'elles se soudent pour femer _. Técume, lame d'eau est formée de deux lames | collées. Ainsi, les partisans des deux théories sont par* | tagés jusque sur le sens des simples métaphores. n _ Oserons-nous affirmer quelque chose de décisif éntre opinions diamétralement contradictoires ? YŸ a-t-il qielque théorie intermédiaire qui püt les concilier?» 10. L'observation microscopique dirigée vers ce but à m'a laissé fréquemment dans le doute : la mémbrane qui *ép sles cellules paraît simple avec un microscope faible; wisis dès qu'on emploie un microscope puissant, on n'ose Me plus/souvent affirmer si l'on voit la membrane simple où | double (10), et lorsqu'on la voit double, si cet effet est di , 7" 1 À a) Mirb., Traité d'Anat. vég- ; pl: 1, ‘. 1,2, 80 » (wo) M* Mirbel la représente simple dans son Tab. d'Anat. . % » f 13 et péut être double, £. 25 et 26; et Élém., pl. 12, Ti | Fi ‘Fr : M ' 4 24 ORGANES ÉLÉMENTAIRES: à quelque ombre projetée. Ce que je, puis attester, que j'ai vu des triangles vides entre les cellules, t les représentent les figures de MM. Treviranus , Ki Amici, et que je suis tenté comme eux de les consi comme des espaces pleins d'air; mais on ne peut conc de là que le tissû n’est pas continu; car il pourrait bien se faire qu’il y eût entre les cellules pleines de suc, des cellules vides qui offrissent cette apparence. Grew lui-même, tout en admettant la simplicité de la membrane, a très-souven représenté les intervalles des cellules à-peu- Les c les anteurs que je viens de citer. “ o*, En lacérant irrégulièrement le tissu foliacé fai a ‘asgez souvent, surtout dans les feuilles, des monocotylés dones , des cellules qui paraissent parfaitement ints se diese en tout ou en partie de leurs voisines; mais € faits sont assez rares pour qu'on puisse soutenir, ou qu'ils\ sont hors du cours ordinaire des choses, on que let u des cellules voisines a srui-tiré été.rompn, 34 -3e, Là séparation des cellules par l'ébullition Fe u ou dans l'acide nitrique, semble aussi confirmer l'idée de la ! duplicité des membranes, et tend à faire considérer 1 s comme des corps distincts. Mais il faut avouer aussi que, dans des sujets si difficiles, il est dangereux.de se décider d’après des observations où le tissu naturel à été'altéré par des agens puissans. L'ébullition dans l'eau elle-même a tous les inconvéniens des anciennes macéra- | 4 tions, c'est-à-dire qu'elle détruit les organes délicats in-" ; termédiaires, et tend à isoler artificiellement des organes qui peuvent être vraiment continus dans leur état naturel. 49. Il est des cas où l’on voit le tissu cellulaire se ré soudre en corps isolés, qui, à la vue simple, paraissent” i ORGANES ÉLÉMENTAIRES. 25 poussière, et qui, vus au microscope, semblent évi- aent des cellules : tels sont les amas de globules qu'on trouve dans les lenticelles au développement des racines ‘adventives, etc. D'après l’ensemble de ces observations, je ne conserve enant aucun donte que les cellules qui composent en sral Je tissu cellulaire sont des vésicules distinctes les s des-autres, et diversement soudées ensemble. Si je ais chercher dans lanature même un exemple grossier, is visible à l'œil, de ce genre de structure, je citerais les vésicules membraneuses et pleines de suc qu'on trauve dans le parenchyme intérieur de l'orange : chacun de ces jetits. sacs, que je ne prétends pas assimiler complète- ment aux cellules, se trouve presque libre, et leur en- semble forme une espèce de parenchyme. …… Lorsque les cellules sont légèrement ou partiellement soudées, on peut les trouver désunies en tout ou en partie, : comme.on le voit par exemple dans le tissu lâche des * feuilles de plusieurs monocotylédones. Voyezla planche », fig: 3 et 4, qui représente le tissu de celle du sritoma. … Si une cause quelconque, altérant l’état ordinaire des végétaux, vient à rompre l'adhérence des cellules, on, trouve alors les cellules désunies et ayant l’apparence de ites vésicules, comme, par exemple, dans le moment du développement des racines adventives , et peut-être dans les efflorescences des lichens. 1 Dans les cas très-nombreux où les cellules sont intime- :ment soudées , on aperçoit souvent entre elles des espaces vides, qui sont les méats intercellulaires sur lesquels nous . reviendrons tout-à-l'heure. . Enfin,ilest des cas où la soudure est tellement intime ; : : # we + . LE E » 26 ORGANES ÉLÉMENTAIRES, qu'on ne peñt point l'apercevoir; c'est ce qui arrive parti: culièrement dans les cellales des cryptogames, chez les quels les méats intercellulaires ne sont pas visibles, et les cloisons qui séparent les cavités semblent être simple: Les méats où canaux intercellulaires sont done espèces de vides qui existent entre les cellules, et. * n'ont d’autres parois que celles des cellules; leur forme : le plus souvent celle d'un prisme triangulaire (xx) : om trouve , selon Kieser, d’hexagones , et même de do gones, be le nombre des parois « de cellules qui réut à leur formation. Ces canaux suivent la direction nérale des cellules, soit en long, ce qui estle cas le plus fréquent, soit en travers, comme dans Îles rayons mé+ | dullaïres. Ils sont souvent remplis d'eau; quelquefois d'air, et paraissent aussi recevoir les sucs propres; leur! grandeur varie beancoup dans diverses plantes : Met en général plus larges dans celles à tissu lâche er-snccus lent. Au reste, br stractare et leur histoire sont encore très-obscures , et méritent d'occuper très-particulièrement les anatomistes. Nous reviendrons sur ce sujet en parlant des cavités aériennes et des réservoirs des sucs propres. 1 One pu voir, par tout ce qui précède , que la propriété LA principale des cellules ou vésicules formant le tissu cellu- laire, est la faculté de se souder ensemble : cette propriété joueun grand rôle dans toute l'histoire de la végétation non-seulement c'est à ses degrés divers que tiennent toutes les apparences internes dif tissu, mais encore c’est aux _ sotdures du tissu cellulaire que sont dues toutes les son: dures des organes divers qui, étant primitivementdistincts, à (rt) Kieser, Mém. org. , pl. 3, f. ra. Amici, plis, £ 3. K nd . ORGANES tchnenraimes 27 par former des corps uniques, PRES les, en réalité composés. * Une seconde propriété du tissu des cellules est d'être L ment hygroscopique, c’est-à-dire d’absorber l'eau C laquelle elles se trouvent en contact, et, en particu- er, celle qui est charriée par les méats fntercéllalsires. ment cette eau ; déposée dans les cellules , ÿ su- it une élaboration particulière d'où résulte la formation es matières qu'on y observe. Cette propriété hygrosco- que m'a semblé dès.long temps, ainsi qu'à Sénebier, des bases principales des phénomènes de la vie vé- itale. M. Kieser a aussi insisté dans ces derniers temps + Enfin la troisième propriété générale de ce tissa paraît ; la contractilité organique , phénomène purement phy= siologique, que je ne dois qu'indiquer ici , mais sans lequel i est difficile, et peut-être impossible, de comprendre l marche des sucs. De: : “ARTICLE V. De l'origine des Cellules. origine des cellules, comme tout ée qui tient à lori ine des êtres organisés, est un problème absolument possible à résoudre dans l'état de nos connaissances. Deux opinions ont été émises à ce sujet par les natu- Ji M. Treviranus parait disposé à croire que les grains amÿlacés qu'on trouve dans les cellules sont des rudi- mens de cellules nouvelles qui , en se développant, teu- Ë #}, 28 ORGANES idee dront à accroitre la masse du tissu. Il semble que M: Ra: pail a adopté celte opinion, d'après nn, ont il considère la fécule des graminées. se si M Aie :(1). pense, ion (contraire, Giles slobr qu'on trouve nageaëidans les sucs des canaux interce laires, sont les rudimens des jeunes cellules qui, déposées! çà et là dans leur route, tendent à accroître la masse tissu. RE 1 Sans rien affirmer sur un objet aussi obscur; je s ii pour le moment, plus disposé à admettre cette dernièr opinion, parce que la première supposerait, Où bat … grains emylacés peuvent sortir des cellules, «ce semble contradictoire avec l'absence d'aucun porewisible, ou qu'ils rompent, par leur développement, les cellules où ils ont pris naissance, ce qui n'a pas été vu. Au reste; je n'indique ces opinions que comme des points pre a méditation, et je me garde de prendre un avis décié des matières aussi obscures. ARTICLE VI. Du rôle’ physiologique des Cellules et des Méats éntercellulaires. ë … Le rôle physiologique des cellules est un sujet cu rement physiologique, et qui ne peut nous occuper ici que d’une manière très-succincte, et seulement sous forme d'indication. k Les cellules étant closes de toutes parts, ne peuvent recevoir, de sucs que par l'effet de l’hygroscopicité 4 4 LT REX {4) Mém. org. , p. 105. <+ r ORGANES bibmEnTainEs. EE leurs parois. Celles qui sont arrondies pompent les sucs ai les. entourent, et les élaborent dans leur intérieur; d'est.dans leur sein que se forment ; par un procédé vital, matières féculentes et mucilagineuses, et la matière euse qui les colore. Aussi voyons-nous ces matières liverses abonder. dans toutes les parties du végétal qui ont essentiellement composées de cellules arrondies, comme le parenchyme de l'écorce des feuilles et des ruits , la moëlle et les réceptacles des fleurs , etc. … Quant aux cellules alongées qui entourent les vaisseaux, eur rôle est plus difficile à comprendre ; on n’y trouve resque aucune des matières que nous venons d'indiquer, ët; dans la plupart des circonstances, elles paraissent vides ou pleines d’air, et participer, par-conséquent, au rôle des vaisseaux. Les méats intercellulaires sont en général remplis de nou tis-vraisenbisble que ce sont eux qui ser- vent essentiellement à leür marche. On peut, sous ce rap- port, les distinguer en trois classes. «4°. Les méats intercellulaires situés entre les cellules qui entourent les vaisseaux paraissent servir à l'ascension des sucs non élaborés qui, des racines, se di- vrigent dans toutes les parties foliacées de la plante. _ ». Les méats intercellulaires situés entre les cellules rayons médullaires, établissent les communications wersales des sucs, du centre à la circonférence. … 3v, Les méats situés ‘entre les cellules arrondies des parties parenchymateuses , reçoivent les sucs en quan- Mité plus grande, va que leur mouvement est plus lent. “Les cellules se trouvent ainsi entourées de ces sucs, et _ peuvent. s’en imbiber pour les élaborer. La . Fo ‘ onaanss étéusz TAIRES, + +. A ORGANES so bnrariat 31 “CHAPITRE III. De Vaisseaux. . J ARTICLE Ier, Mir Des Vaisseaux en général. toutes les parties de l'anatomie végétale, celle sur elle on a le plus disputé, et sur laquelle on est encore le moins d'accord ; c'est la structure et l'histoire des vais- 2 On désigne sous ce nom, adopté par analogie avec omie animale , des tubes cylindriques, ou à-peu-près ndriques , qu'on obs e dans le plus grand nombre végétaux , et qui différent des cellules même les plus mnuées ; soit parce qu'on n'y aperçoit aucun diaphragme qui le close daps le sens transversal , soit parce que Jeu parois sont munies de points, de raies, d'anneaux ; de fentes on de spires, qu'on n'aperçoit point dans les xarois des cellules. Pendant long-temps on a distingué les vaisseaux en vais- seaux propres et en vaisseaux lymphatiques : sous le pre- mier nom, on désignait les cavités tubulaires qui con- tiennent des sucs particuliers à certains végétaux, tels que ; s sucs laiteux résineux , etc. ; sous le second, on com- | prenait tous les tubes pleins d'air ou d'eau peu on point | élabôrée. Mais on a reconnu depuis , que les vaisseaux | propres ne sont point de vrais vaisseaux , mais des modifi- * 32 ORGANES ÉLÉMENTA RES, cations particulières du tissu cellulaire que nous décr ci-après, sous le nom de réservoirs du suc propre. ne comprendrons donc sous le nom collectif de vaisseauæ que ceux qui ont été long-temps désignés sous le nom di vaisseaux lymphatiques ; mais comme ce terme, fondé sur le rôle qu'on leur attribue, n’est lui-même qu'une hypothèse, nous, ne l’adopterons point, d'autant qu'il de = vient inutile une fois que les réservoirs du suc propre n sont plus confondus avec les vaisseaux. Ces vaisseaux! dits lymphatiques , ont été désignés en anglais, par Grew } sous les noms de sap-vesse/s ou lymphæducts; d'autres les ont nommés vaisseaux séveux , et M. Mirbel “les désigne sous le nom de grands tubes. M. Kieser les coma prend tous collectivement sous le nom de vaisseaux spi raux , qui ne s'applique exactement qu'à l'une des formes sous lesquelles ils se présentent à mous. Ces "aux présentent cinq variétés de forme très - prononcées', sa% voir : les trachées, les vaisseaux annulaires ou rayés, les vaisseaux ponctués, les vaisseaux en chapelet et les wais*. seaux réticulaires. Nous commencerons par les décrire sé-« parément, puis nous nous occuperons des discussions-quis divisent les anatomistes sur leurs rapports réciprogt leur histoire et leur usage. 64 ARTICLE IL Des Trachées, ou Vaisseaux cpiraux et élastiques. "\ -1 Les “vaisseaux spiraux (vasa spiralia).où Îles tra | chées(x) (tracheæ), ou, comme M. Cassini les appelle, les ! vs à > | Al. (#}/Grew, Anat., pl 46, 51, 52. Duham., Physvarb., 3j pli3, | ORGANES ÉLÉMENTAIRES: 35 ules, sont des organes d’un genre tout particulier, et la stractare desquels on a beaucoup disputé. Hensbaw es adécouvetts dans le noisetier, en 1661, c'est-à-dire un an d: is le perfectionnement du microscope par Hook. Mal- ighi, qui les a le premier observés avec soin, les compare x trachées des insectes dont il leur a conservé le nom; il s regarde comme les organes respiratoires des plantes, et les décrit comme des tubes formés par une lame roulée sur me en spirale ; et susceptible de se dérouler avec iicité : on peut voir facilement des trachées déroulées, hrompant üne jeune pousse de rosier ou de scabieuse. La achée , vue ainsi à l'œil nu ou à la loupe présente l'as- éctd’un filet brillant argenté, roulé en spirale comme un, à boudin. Duhamel la compare à un ruban qui au- ait été roulé sur un cylindre, et qui, par ses circonvolu- ons spirales, formerait un tube continu. M. Mirbel con- cette manière de considérer les trachées, et ajoute mt qe le bord de la lame est toujours un peu ‘plus que le milieu. Hedwig, au contraire, a décrit ces nêmes organes d'une manière entièrement différente il nomme vasa pneumatochymifera ; et les croit compo- és de deux organes distincts ; il pense que ce qu'on avait ris avant lui pour une lame ; est:un véritable tube , et que raube est roulé en spirale sur un autre tube droit et cen- tal{2) : il imagine que les tubes spiraux sont chargés de larrier les sues ; et les nomme ; Pour cette réison, vase Lin j + 29: Mirb., Anat. ; Plon, £ 9 et 10. Élém: ; pl. 10, £ 10, ÿ Dutrochet, Becb. , pl. 1, £.3, 5, Rod. ; Anat., pl. 4, 1.5, ge L6,1. 1, 2. Spreng., Bau. gew. » pl 1, 1,2. Link, Aun. Mus., +. 19, pl: 7, L 1. (a) Pollini, Elem. hotan., v, 19 (6 164 54 ORGANES ÉLÉMENTAIRES. adduocentia spiralia, vasa chymifera ‘kydrogera dAn contraire, les tubes centraux seraient toujours d'air; d'où il leur a donné le nom de vasa pneumatophora.. MM. Schrader et Link diffèrent de l'opinion d'Hedwig, en ce qu'au-lieu d'admettre que la raté formée par un tube, ils pensent qu’elle se compose d’ane lame Quant à mes propres observations, je n'ai su voir les spires ni les anneaux que M. Kieser admet dans la structure de ces vaisseaux ; mais comme je seus qu'une observation négative ne peut infirmer une observation positive que lorsqu'elle est confirmée par le concours de tou$ les ob- servateurs, je ne me hâte pas d’aflirmer son absence. Pour le moment, je suis disposé à considérer ces vais= seaux comme des tubes membranenx DRE. ST glanduleux. ARTICLE V. Des Vaisseaux en chapelet. _ Les vaisseaux en chapelet ont été vus par Malpighi (r} sans leur donner une grande attention : c’est M. Mirbel qui à véritablement appelé sur eux l'attention des anatomistes, et qui leur a donné le nom sous lequel om les désigne (2) M. Treviranus les décrit sous celui de corps vermiformes ; ce sont des tubes marqués de points en séries transversales comme les vaisseaux ponctués, mais étranglés de place en place par des étranglemens tranversaux plus où moins seusibles ; M. Mirbel les considère comme des cellules pla cées boût à bout, ce qui suppose qu'il existe des dia. phragmes qui les séparent ; en suivant cette opinion, on aurait dù les classer parmi les modifications de tissu cellu- Mb. 5 Oper. ; éd. in-4.°, fig. 21. (2) Mirb., Élém. , pl. 10, £ 15. Turp., Icon., pl. 1, f. 13 Kies:, Mém. org. , pl. rt, 8,55; pl. 12, f. 56. ORGANES éLéMENTAIN ES, 45 ? laire, et non parmi celles du tissu vasculaire; mais 'exis- 4 Buse de cedipheaees est très-douteuse; la plupart des | anatomistes les nient même bvohlaent. Il paraît que _ c'esten considérant ces corps comme des séries de cel- … Jules que M. Mirbel avait été conduit à admettre un tissu cellulaire ponctué ; mais leur analogie avec les vaisseaux 1 ponctués est si forte, qu'il ést impossible de ñe pas les con- sidérer, où comme des modifications de ces organes, on _ çomme des organes très-analogues. M. Kieser les regarde comme formés, ainsi que les précédens, par des spires où _ des anneaux très-écartés, et réunis par une membrane ponctuée. Les vaisseaux en’ chapelet sont fréquens dans les ra- _ cines, les articulations, les nœuds, à la näissance des branches et des feuilles, et, dit-on, dans les bourrelets _ naturels ou accidentels. ART ICLE VL Des V. sale réticulaires. | Cette forme de vaisseaux est extrêmement rare dans > la nature, et elle de toutes qui a été le, moins étudiée. M. Kieser ne les a connus que dans la balsamine (x) et la capucine ; il soupçonne leur existence dans les autres plantes à tissu lâche. Selon cet observateur, ces vaisseaux sont dus à ce que les fibres spirales ou annulaires qui composent les trachées ou les vaisseaux rayés, se soudent inégalement ensemble, en laissant entre eux des espaces (1) Mém. org, , pl. 21, f. 49, 6o 46 ORGANES ÉLÉMENTAIRES. vides ou des trous oblongs. Ils n'atteignent jamais, selon lui, la grandeur des vaisseaux ponctués, et sont souvent ramifiés. Ils{sont plus fréquens dans la racine que dansils tige. 4% ARTICLE VIL* , : Considératiohs générales sur la Structure des Vaisseaux. Je viens de décrire , dans les articles précédens, les formes habituelles sous lesquelles les vaisseaux des plantes se présentent au microscope, et j'ai évité à dessein d’entre- mêler ces descriptions d'aucune idée hypothétique, ou même théorique. Il s’agit maintenant d'examiner quelles sont les moäifications dont ces formes sont susceptibles, et de déduire de là, s’il est possible, les rapports de ces divers vaisseaux entre eux et leur véritable nature. Hedwig a, le premier, soulevé ces questions délicates dans son programme sur la fibre végétale : il pensait que les tours de spire des trachées se soudaient ensemble en avançant en âge, d'où résultait l'apparence de vaisseau rayé; puis, si la soudure allait en augmentant, le tube pre- nait l'apparence de vaisseau ponctué. M. Rndolphi diffère d'Hedwig, en ce qu'il regarde les trachées comme de simples lames spirales qui for- ment un tube par leurs circonvolutions; mais il pense qu'elles se soudent graduellement et se changent ainsi en “vaisseaux rayés; il aflirme, en faveur de son opinion, © qu'il m'a trouvé que des vaisseaux spiraux dans de jeunes individus maissans d’afsire media, de ro arbores- cens , €iC. M. Mirbel part, au contraire, du dos: que les vais- L ORGANES ÉLÉMENTAIRES, 4 _ seaux sont une modification du tissu cellulaire, et que … celui-ci est formé de cellules poreuses : il croit que ces cellules, placées bont-à-bout , forment les vaisseaux en chapelet, et paraît indiquer, sans le dire expressément, que ceux-ci peuvent se transformer en vaisseaux poreux ; que par le rapprochement extrême des pores, ceux-ci de- | viennent des vaisseaux qu'il appelle vaisseaux fendus, ou fausses trachées, lesquels ne diffèrent des trachées que parce qu'ils ne sont pas déroulables. Il admet que tous les _ états intermédiaires se trouvent dans la nature, et que le même tube pent, à divers points de sa longueur, offrir tous ces états différens : c’est ce qu'il nomme tube mixte. Mais il pense que chacun de ces états de vaisseaux est un état primitif, et n’est pas produit par l'acte de la végéta- .. M. Treviranus (probablement d'après une idée émise _ primitivement par M. Sprengel), admet, dans l'effet de la > végétation sur les vaisseaux ; une marche diamétralement opposée. Il suppose que les grains qu'on observe dans le tissu cellulaiçge, sont autant de vésicules organisées qui, en se renflant , forment autant de nouvelles cellules; que _ ces cellules, selon leur disposition respective, formeñt, ou le tissu cellulaire arrondi, ou les cellules alongées, ou … les cellules disposées en chapelet; que dans ce dernier état, Ja dilatation des vésicules continuant toujours, les dia- 4 phraÿmes se rompent et changent les séries de cellules en … chapelet,en vaisseaux ponctués, en fausses trachées, et en trachées, selon le degré dy développement. Par ce sys- . tème, M. Treviranus explique comment toutes les parties … du végétal semblent tirer leur origine du tissu cellulaire. M.Kieser présente une toute autre opinion; il rapporte 48 ORGANES ÉLÉMENTAIRES. toute cette organisation à une fibre élastique : lorsqu'elle est ronlée en spirale, elle forme la trachée; quand elle est : disposéeenanveaux circulaires et parallèles, elle forme les vaisseaux rayés ou annulaires; lorsque les spires ou an- peaux soût réunis par une membrane poreuse, il en ré: sulte la formation des vaisseaux ponctués; quand ces vais- seaux ponctués naissent dans les articulations, ils sont étranglés de place en place, ce qui forme les vaisseaux en chapelet; enfin , lorsque les spires ou les anneaux s'é- cartent les uns des autres, en se détachant ou en se sou- dant à divers degrés, il en résulte la formation des vais: seaux réticulaires. Je laisse à dessein de côté plusieurs autres théories- qui participent en divers points de celles que je viens d'ét noncer rapidement. On pourra en trouver un exposé his- torique dans le Mémôire sur l’organisation des plantes de . M. Kieser. Ce que je viens de dire suffit pour montrer Fextrème diversité des opinions admises par les anato- _ mistes, et la presque impossibilité d’avoir, dans l’état actuel des choses, an avis bien arrêté sur des points si délicats. La seule idée qui paraïsse commune à toutes ces théo- ries, c'est que tous les différens ordres de vaisseaux ont entre eux des rapports très-intimès , et pourraient bien n'être que des modifications les uns des autres, opinion qui se trouve confirmée par cette circonstance, que tous, ou presque tous ces ordres de vaisseaux existent à-la-fois dans certaines classes de plantes, et manquent à-la-fois dans d’autres. ‘ - «Elle est encore confirmée par l'extrême difficulté qu'ont L éprouvée la plupart des anatomistes, à distinguer ces. ordres de vaisseaux avec quelque certitude. Ainsi, par ER N. ORGANES ÉLÉMENTAIRES, 49 “exemple, il est des observateurs, tels que MM. Dutrochet Rudolphi, qui admettent l'existence de trachées non- _ déroulables, état qui, s'il était bien démontré, semblerait Éénbliree suce d'identité entre les trachées et les vaisseaux annuaires. M. Dutrochet assure en particulier, que lors- . qu'on soumet ces vaisseaux à l'ébullition dans l'acide ni- _trique, on parvient à détruire leur soudure , et on les rend déroulables. M. Kieser fait remarquer qu les anneaux des vaisseaux sont souvent obliques, et qu'on les voit passer ; | peu-à-peu, dans le même vaisseau, à la forme de vraies | spires. La transition des vaisseaux annulaires en vaisseaux ponctué a été indiquée et figurée par plusieurs de ceux | qui ont pensé que les points continus ; quelle que soit leur nature, formaient les raies transversales. L'analogie des vaisseaux ponctués avec les vaisseaux en chapelet , est tellement grande , que plusieurs observa- teurs les ont peu ou point distingués. + : I semble donc admis, soit eu masse, soit en détail, par les observateurs , que tous ces divers organes ne sont que des aüliicstious d’un seul ; mais tout en parlant de cette base théorique, il reste encore bien des doutes à explorer, ous allons les passer en revue, non pour les résoudre avec certitude; mais pour exposer les motifs contradic- toires et les probabilités des diverses opinions. Et d'abord: : 1% Chacun des vaisseaux dont nous avons exposé la structure dans les chapitres précédens , conserve-t-il la même forme dans toute sa longueur? Le doute, à ce sujet, a été élevé par M. Mirbel, lequel admet l'existence destubes mixtes (1) , c'est-à-dire qui, à diverses parties (1) Mirb., Anat, “3 PL 1, f. 11, 12, Élém. » pl 10, f. 14. Turp., leon. , pl. 1,f 11, Tome Ier, (1 5o ORGANES ÉLÉMENTAIRES de leur longueur, seraient ponctués, rayés où en. dire bourre: ur méme tube , dit-il, revét successivement ces diverses formes ; une trachée de la tige peut se terminer dans la racine en vaisseau en chapelet , devenir fausse trachée dans le nœud à la base de la branche , parcourir celle-ci sous forme de tube ponctué, et reprendre, dans Les feuilles ou les pétales, la forme de trachées. Presque tous les anatomistes qui ont écrit depuis que cette opinion a été publiée, s'élèvent contre elle, au-moins dans sa gé- néralité ; plusieurs reconnaissent qu'on trouve des tubes qui proces à-la-fois des raies courtes et longues, detelle sorte qu'on pourrait peut-être admettre que les vaisseaux annulaires et ponctués passent les uns dans les autres, et dans ce sens très-restreint, on pourrait admettre des vais- seaux mixtes, mais la plupart nientles autres combinaisons. M. Rudolphi dit qu'il croit impossible qu'un tube rayé se change jamais en vaisseau spiral, et explique l'assertion de M. Mirbel, en pensant qu'il a, saus s'en apercevoir, passé d’un Minseux À aniré sves le cum du micros- cope- M. Dutrochet, en particulier, atteste qu'il n'y à point de vaisseaux mixtes dans le sens que M. Mirbel at- tribue à ce mot, et que les trachées conservent leur or- ganisation dans toute leur étendue. M. Amici dit qu'il ne lui est jamais arrivé de rencontrer des vaisseaux mixtes detrachées et de L’assertion de M. Mirbel, ajoute-t-il, _ me peut être qu'ube simple hypothèse ; toute personne qui s'est exercée à l'anatomie des plantes, comprend aisément À l'impossibilité de suivre le trajet d’un vaisseau pendant w cours aussi long. M. Kieser n'admet pas les vaisseaux mixtes comme une classe particulière, mais il se rapproche beaucoup des ORGANES ÉLÉMENTAIRES ÿi | opinions de M. Michel en ceci, qu'il admet des passages _ d'une forme à l'autre : ainsi, selon lui, un tube peut être partie trachée , partie vaisseau ati. comme il lé. figure dans la balsamine (2), ou partie trachée, partie vaisseau réticulaire, comme il le figure ddns la même plante (3); il pense qu’en vieillissant , la plupart des tra- … chées deviennent vaisseaux ponctués par l’écartement des _ spires ou des anneaux, et le développement d’une mem- … brane ponctuée intermédiaire ; par-conséquent , on devrait trouver de temps en temps des formes mixtes entre ces deux âges. Enfin il assure que tous les ordres de vaisseaux … deviennent vaisseau à chapelet dans les articulations. Quant à moi , je n'ai aucune objection théorique à ad- mettre des transitions de forme dans les vaisseaux ; mais j'avoue que je ne les ai jamais vues que d’une manière obscure et qui m'a paru douténse, soit à cause de la craïnte de passer d'un tube à l'autre sous le champ du microgeope sans s'en douter, soit à cause de la difficulté même qu'on trouve encore à classer ces diverses formes. Je suis tenté de croire que ces changemens ue forme d’un L « , 4 | à : : | même tube ont plutôt été admis par des idées théoriques ; que vus clairement par l'observation directe , et j'ose | engager encore les observateurs à vérifier les faits. 2, Les vaisseaux sont-ils toujours simples, ou peu ventils se ramifier ? Cette question est Jaussi difficile que la précédente, et mérite également l'attention des obser- _Vateurs. On trouve plusieurs figures dessandiens anato- _ Mistes, où les vaisseaux paraissent ramifiés; mais il est Pt Û à à. % (2) Mém. org, pl 11, f. 49. à. (3) 1bid, , Lettres gh. 4" de: 15 ‘ul SAIT NET 5» ONGANES ÉLÉMENTAIRES difficile de reconnaître, soit dans ces figures, soit lan descriptions, s'il s’agit de vaisseaux vraiment par: où de faisceaux de vaisseaux qui se seraient parier) È bel a plus positivement affirmé qu'il existe des tubes réel. lement rameux , et il en a donné ane figure (4). M. Kieser adopte la même opinion , au-moins pour ses vaisseaux réti- culaires, et les représente à l'état rameux (5); mais ilne l'af- firme pas pour les autres.ordres, et né paraît past douter de la possibilité de cette ramification. ILest certain qu'elle est fort rare; si elle a réellement lieu, ce ne peut être que dans les articulations, et comme cette partie des végétaux est celle où l'entrecroisement habituel des fibrés rend l'observation très-difficile, ilen résulte du doute sur ces ramifications, qui sont espelal probables. Encore même ; en admettant les apparences représentées par M. Kieser, faudrait-il bien distinguer s'il ne s’agit pas réel: lement denouveaux vaisseaux soudés avec-les anciens, où de vaisseaux qui , étant renfermés dans une gaîne p à viendraient à diverger à leur sortie ? 18: Les divers ordres de vaisseaux que nous’ avons ils la méme forme pendant toute la durée de leur eSistence? Si un même tube pouvait être observé à différentes époques de son existence , cette ‘question serait susceptible d’être résolue d’une manière directe ; mais comie cette observation est impossible , on doit chercher d’autres moyens de solution. + Ceux qui pensent que la trachée est l'origine de tous les autres vaisseaux, s'appuient sur des faits assez frappans, savoir que les trachées existent, soit dans les jeunes \£ (D mp pl xo, f. 9. Turp:, Jcon., pl. 1, f. 57. (5) Mém. org, pl. 21, £, 515 pl. 12, £. 56 et 5. c < ORGANES RLÉMENTAIRES. KT | thus, soit dans les jeunes pousses des herbes , en quan- . aité plus considérable, à proportion ; que les autres vais- seaux, et qu'il est probable, par-conséquent, que ces autres vaisseaux ne sont que des, trachées transformées. M: Kieser, en particulier, a donné un grand poids à ceite | @pinion, par ses anatomies de la citrouille faites à divers … âges(6). En admettant la vérité du fait, on ne peut nier cependant qu'il en est d’autres tout aussi avérés et des- quels on devrait tirer une conclusion contraire. Ainsi , il © est certain que la première couche ligneuse des arbres contient des trachées à l’état déroulable , même dans des troncs âgés , et qu'on n'a ep en trouver dans les me | Lessentann SE | | - Ceux qui rapportent l’origine des vaisseaux au tissu cellulaire ; paraissent s'étayer, 1°. de ce que, dans le règne | ‘végétal, le tissu cellulaire est l'organe de plus universel et qu'il existe seul en particulier dans les végétaux qui paraissent les moins parfaits; 2°, sur ce que dans chaque végétal, il est beaucoup plus abondant dans les individus .oules organes ; au moment de leur naissance que dans un âge avancé. Lu première de ces preuves me paraît … déduite d’un genre de raisonnement inadmissible, savoir , de la méthode de considérer le: règne végétal comme un … individu ‘et de conclure d’une espèce ou d'une classe à | V'antre, comme si les formes générales des êtres n'avaient - aucune fixité. Quant à la seconde, le fait est vrai; mais al s'explique tout aussi bien en admettant que le dévelop- | Pément des vaisseaux est un pen plas tardif que oelui des cellules. | Les à —— + (6) Mém, org., pl, G, 7,8; get 10. .. » 54 ORGANES ÊLÉMENTAIRES. re Enfin, il est une troisième classe d'anatomistes qui regardent toutes les formes des vaisseaux comme cons stantes , et admettent que l’âge ne détermine pas les formes sur écuries les ordres des vaisseaux sont établis. Mais céux-là même conviennent de l’encroûtement des cellules du bois et de l'écorce, de la formation d’un encroütement ana- logue ou d’un développement d’un tissu cellulaire particulier dans les vaisseaux âgés, et il faut avouer queleur principal argument est purement négatif, c’est-à-dire qu’il repose sur ce qu'aucun des changemens admis dans diverses théories n’a pu être démontré par une observation directe. 4°. Quelle est la nature des ponctuations qu'on observe sur les vaisseaux ponctués et en chapelet? Cette question mérite un examen attentif, vu qu’elle se lie de très-près, et à l'idée qu'on doit se faire de la nature ne vaisseaux en général, et à leur usage. M. Mirbel, qui, le premier, a décrit avec soin ces ape ordres de vaisseaux , affirme que ces points sont des pores où des trous ordinairement bordés d’un bourrelet opaque. Il dit ; dans son anatomie (7), que ces pores n'ont pas la trois-centième partie d'une ligne de diamètre ; puis, dans son dernier ouvrage, il réduit le diamètre de ces pores au tiers à-peu-près de ce qu'il les avait d'abord estimés, en disant qu'ils n'ont peut-être pas un trois-centièie de milli- mètre. Il considère les raies transversales des vaisseaux rayés comme des séries de pores très-rapprochés, et, par-conséquent, comme de véritables fentes. Cette opi- nion paraît avoir été admise par M. Bernhardi; mais elle P{9) Anvat., 1, p.57, pl2,f.2,3,4, 11, 12, 13. Élém., pl. x, £ 2. | | : ORGANES ÉLÉMENTAIRES 55 est surtout soutenue par M. Amici, qui donne une ‘figure de ces fentes transversales (8). M. Kieser, quoique par- tant d’une théorie très-opposée à celle de M. Mirbel, ads met aussi, 1°: que les points des vaisseaux ponctués sont de véritables pores, dont il dit avoir vu l'orifice dans le sassafras , le haricot et le chêne (9); 2°. que les vaisseaux réticulaires offrent de véritables trous formés par la sou- dure incomplète des spires (10). Ainsi , il s'accorde avec M. Mirbel sur le premier point, et en est fort éloigné _ quant au second. Ce que M. Amici dit des fentes des vais- seaux paraît se rapporter mieux aux vaisseaux réticulaires de M. Kieser qu'aux vaisseaux rayés. D'unautre côté, nous trouvons un grand nombre d’ana- tomistes qui nient la perforation des points des vaisseaux ponctués. J'ai moi-même été conduit par l'observation mi- croscopique, a douter de la perforation de ces organes, et à croire que ce qui a été pris pour nn pore est un point lumineux , tel qu'on en voit sur les buMes d'air qui se ren- contrent és l'eau, sous le champ du microscope. Dés 1813, je proposai va la Théorie élémentaire , de donner au tissu les noms de ponctué et de rayé, à la place deceux de poreux et de fendu , que M. Mirbel avait établis : mon but était de ne rien affirmer au-delà de ce qui est prouvé, et ces noms ont en effet l'avantage d’être admissibles dans 4 ES ES . toutes les théories. Dès-lors, M. Dutrochet(r1) a donné de nouvelles preuves de la non-perforation des points et des raies; il considère les points comme de petits corps (8) Osserv. mier, , f. 31 et 3a. P. (9) Mém, org., pl. 13, £. 65; pl. 13, f. Gr; et pl. 14, f. 68, 6 (t0} Zbid. , pl. 11, £. 59 et Go. (11) Rech. struct, veg. ; 1824, p, 11 3 56 ORGANES ÉLÉMENTAFRES: globuleux remplis d'une matière verdätre mlils a vu qu'ils deviennent opaques par l'acide nitrique, et qu’alors leur centre ne transmet plus de lumière : il ajoute \que la potasse caustique leur rend leur transparence; qu'ils n'ont certainement aucun pore visible, et que la oique de PE ART ER ne | de la grandeur qu'il leur attribue. * Si l'on admet que les ponctuations des vaisesirséi : sont pas des corps perforés, on doit encore chercher/à deviner leur nature. MM. Rudolphi et Link les regardent comme des grains amylacés ou mucilagineux. M. Trevira- nus paraît les considérer comme de jeunes cellules desti- nées à prendre de l'accroissement, et à devenir elles- mêmes des cellules distinctes. M. Dutrochet (12), consi dérant qu'ils se conduisent avec les acides et les alkalis ; comme les globules du système nerveux des animaux, c’est: à-dire qu'ils sont insolubles dans les premiers et solubles dans les seconds, réfléchissant que les animaux les plus voisins des plantes par leur organisation, ont le système nerveux toujours moins concentré; voyant que ces poñC- tuations existent en assez grande abondance dans les or+ ganes végétaux qui exécutent quelque mouvement , a crü qu’on pouvait les considérer comme les élémens épars d'un système nerveux diffus, et a proposé de les nommer corpuscules «nerveuz, en avertissant qu'il entend par ce terme une cellule globuleuse microscopique, remplie de : Quoiqu'il existe bien des faits qui tendent à prouver que la vie végétale diffère moins qu'on ne l'a cru de la vie (12) Rech. , pl 1, f, 1,2, 5,6, 7, 10, * ORGANES ÉLÉMENTAINES 57 animale , et qu’en particulier les expériences récentes de … MM. Marcet et Macaire (13) tendent a donner plus de probabilité à l'existence d’un système nerveux dans si plantes, je dois avouer que je suis encore loin, et d'a mer que les végétaux aient un système nerveux, ape méme en l'admettant, ces corpuscules jouent ce rôle. Er dti; menquést sens: plnpert dei plintes quéreiter- blent le plus aux animaux , tels que les algues et les cham- pignons, et on les tronve en abondance dans les plantes où Von peut le moins soupçonner de mouvement spontané, telles que les lycopodes. Mon opinion personnelle serait de considérer ces corpuseules comme de petites glandes chargées de coopérer à la nutrition, et peut-être en même: temps à la transmission des sucs d’une cellule ou d’un tube | à la cavité voisine. Tous.les argamens physiologiques par lesquels on a voulu établir l'existence des pores ou | des fentes, sqnt déduits de la nécessité de la transmission | des sucs, et seraient applicables à cette opinion; mais je ne la présente que comme une simple hypothèse qui me … sefnble vraisemblable, et, sans admettre ni pores visibles ni glandes spongieuses, je ne nie point que le tissu mem- . brareux ne puisse être doué d’une porosité hygrosco- pique suflisante pour transmettre les sucs. Il y a peu de doute que diverses membranes végétales, qui semblent homogènes aux plus forts microscopes, ne soient douées de la faculté d'élaborer diversement les sucs ; mais, quoi- | que la diversité des résultats soit évidente, nous avons trop + de difficulté à isoler les sucs fournis par dique sorte de - cellules ou de vaisseaux, pour rien affirmer sur leur nature 7 (13) Mém. de la Soc. de Phys. et d'Hist, nat, de Genève, vol. 3, » pe 37 et 67. L 58 ORGANES ÉLÉME NT AIRES. 5°. Quels sontles rapports des vaisseaux cc bits cellulaire avoisinant ? Cette question serait l’une des plus importantes à résoudre pour comprendre l'usage des vais- seaux; mais elle est malheureusement l'une des parties les plus difficiles du sujet. Elle peut se sous-diviser en deux: la terminaison des vaisseaux et leur juxta- position. Nous avons dit, en parlant des trachées en paréclièe, que les uns pensent qu’elles se perdent dans le tissu cellu laire, et les autres, qu’ees tendent à aboutir aux pores ou stomates. Ces deux opinions pourraient se soutenir de tous les ordres de vaisseaux, excepté de ceux en chapelet sde sont bornés aux articulations; mais personne jusqu'ici n'a vu, d'une manière claire, ni l'origine, ni la terminai- son d'un vaisseau, et c'est un point sur lequel il importe d'appeler l'attention des observateurs. Quant à la position des vaisseaux dans le tissu , ils est certain qu’ils sont toujours entourés de cellules alongées, ordinairement assez serrées les unes contre les autres. Mais ont-ils quelque communication avec les canaux intercellu: laires? les parois des cellules elles-mêmes entrent-elles pour quelque chose dans la construction des divers ordres de vaisseaux ? Ces questions me paraissent encore sans réponse formelle. - ARTICLE VIIL a De PUsage des Vaisseaux. . Si l'on est loin d'être d'accord sur la structure des vaisseaux des plantes, on doit s'attendre à trouver encore plus de divergence, s'il est possible, dans les opinions re- latives à l'usage de ces organes. | ORGANES ééuenr ins 59 Le seul point sur lequel les observateurs soient d'accord, c'est que les vaisseaux ne contiennent pas de suc propre. M. Kieser en a bien trouvé une fois; mais il a considéré ce phénomène comme une extravasation accidentelle. Il est encore bien certain que les vaisseaux ne con- tiennent pas la sève élaborée par les feuilles, puisqu'ils manquent pour la plupart dans l'écorce, qui est la partie des végétaux où ces sucs élaborés passent en plus grande | proportion, : _ * La question se réduit Fa à savoir si les vaisseaux conduisent habituellement où alternativement , soit de V'air, soit desla lymphe ou sève non élaborée. Que les vaisseaux conduisent où contiennent de l'air, c'est ce qui me paraît démontré par le raisonnement et l'observation. En effet, 1.0 puisque les vaisseaux n'existent que dans les plantes qui ont des stomates , et que les stomates sont des orifices béans dans l'air, il est probable que l'usage des vaisseaux est en rapport avec l'atmosphère ; 2.° la plu- | part des observateurs affirment que les vaisseaux leur ont ) paru vides de tont liquide, ou, en d’autres termes, pleins d'air, et mon expérience se joint au besoin à leur témoi- » gnage; 3.° tous ceux des vaisseaux qüi sont perforés ou … fendus (et nous avons vu que dans certaines théories tous le seraient plus ou moins) seraient évidemment es con- ducteurs de liquide très-imparfaits. D'autre part, ceux qui prétendent que les vaisseaux servent à charrier les liquides, se fondent sur les faits sui- ans : 1° dans les expériences où l'on force le végétal à pomper un liquide coloré, on voit assez clairement les pa- rois des vaisseaux se colorer : je l'ai vu très-distinctement, ‘surtout dans les vaisseaux rayés des plantes à tissu lâche. ii mc: dd ir: co décent 6o . ORGANES ÉLÉMENTAIRES, Mais il faut remarquer que l'on n'observe bien.ce fit que dans les cas où la tige a été coupée, et où la tranche béante plonge dans l’eau colorée, par-conséquent dans des cir- constances un peu différentes du cours naturel des choses, et.que, dans des observations aussi délicates, il est impos- sible de distinguer si la coloration a lieu par l'intérieur ou par l'extérieur, c’est-à-dire par les méats intercellulaires : quoique je penche pour la première opinion, je ne la re. garde pas encore comme démontrée; 2.° dans les obser: vations microscopiques, il n'est pas rare de voir des bulles d’air dans ctrtains vaisseaux, et surtout dans les vaisseaux rayés où ponctués : or, une bulle d'air n’est visible que lorsque le reste de la cavité est plein de liquide; 3.° dans l'hypothèse que les vaisseaux aboutissent aux stomates, et que les stomates servent à l'évaporation de l’eau , 1 fau . drait conclure que les vaisseaux en contiennent aussig . 4 dans l'opinion de ceux qui nient l'existence des canaux intercellulaires , il est presque nécessaire d'admettre que -_ lalymphe passe dans les vaisseaux, et c’est aussi l'opinion que soutiennent MM. Mirbel et Dutrochet, tandis que l'opinion contraire est défendue par MM. Kieser et Amici, qui admettent les canaux intercellulaires. Il semble donc que les idées théoriques sur la structure générale des végétaux ont plus influé que l'observation directe, sur les idées qu'on s’est faites de l'usage des vais. -sseaux. Au milieu de ces argumens contradictoires, il est sans doute difficile d’asseoir une opinion arrêtée ; cepen- dant, la grande analogie des vaisseaux entre eux , la pro- babilité de leurs transformations les uns dans les autres, ne permettent guères de penser que leurs usages soient fort différens les uns des autres: or, comme la trachée en 4 énoÂnEs ÉLÉMENT AIRES 6: | Particulier paraît évidemment un canal aérien , je penche | J TE RS à croire que tous les autres vaisseaux jouent le mêrte rôle. on coupe « en trâvers une tige à tissu lâche, on ne voit jamais le suc jaillir de l'orifice des vaisseaux, mais toujours du tissu cellulaire; on voit, au contraire, fré- quemment des bulles d’air sortir des vaisseaux. Je pense donc, en définitive, avec M. Kieser, que les vaisseaux sont _ des Canaux aériens; mais je ne voudrais pas uier que, ! dans quelques cas particaliers de végétation, ils ne pussent fthéntthal ti tonteene. be servir aù passage de la lymphe, concürremment avec les méats intercellulaires. L'ascension de la lymphe dans les tiges des mousses et des hépatiques ou les pédoncules des champignons, chez lesquels il p'y a point de vaisseaux, est un grand argument pourcroire que les vaisseaux , à Loir état ordinaire, ne sont pas les conducteurs de la lyÿmphe, et cette compa- raison tend à confirmer l'opinion précédente. Mod * , “ Ga ORGANES ÉLÉMENTAIRES;, Mis ‘ CHAPITRE IV. Des Fibres et des Couches. à | PAIE ’oN coupe en travers une tige de plante, y yascu- | si on y remarque un certain nombre de: points plus pacts que le reste du tissu; si on la fend en long, on ; ne tarde pas à reconnaître que ces points sont les coupes d'autant de filets longitudinaux qui, par le déchirement, se séparent plus facilement du reste du tissu qu'ils ne se : rompent eux-mêmes ; ce sont ces filets qui portent le nom de fibres (fibræ). Si onles examine au anicroscope, on remarque facilement qu’une fibre n’est point un organe simple, mais qu'elle est composée de faisceaux de vais= # seaux entre-mêlés et entourés de tissu cellulaire alongé(x)}. Dans l'usage commun, lorsqu'on veut se procurer les fibres des plantes isolées, on met les plantes en masse macérer dans l'eau, et, au bout de quelque temps, les fibres sem- blent se séparer d’elles-mêmes ; c’est ce qui constitue le rouissage duchanvre, du lin, de l'agave, du phormium, etc. Mais cette opération désorganise réellement le tissu végé- tal : en effet, on expose à l’action de l’eau un tissu com- posé de parties diversement altérables par ce liquide; l’eau dissout d’äbord les parties les plus molles et les moins consistantes , savoir : le tissu cellulaire régulier, et, par là, sépare les faisceaux fibreux qui étaient éilenalt soudés (1) Amici, Osserv. micr., f. 3, 33. - Un “7 ORGANES ÉLÉMENTAIRES, 63 ou continus avec le tissu cellulaire; si l'on continue l’opé- ration, l’edu dissout une pare du tissu cellulaire alongé interposé entre les fibres, et chaque fibre se divise elle- même eu plusieurs fibrilles. Si l'on poursuit encore la ma- cération, on dissout les vaisseaux eux-mêmes, et on n’ob- tient plus qu’une pâte homogène, comme on le voit dans la fabrication du papier. L'analyse de cette opération po- pulaire montre combien les anciens anatomistes s'étaient fait d'ions lorsqu'ils ont pensé que la macération était un bon moyen pour connaître la strugture intime des vés gétaux ; c’est , au contraire, un procédé éminemment fau- tif, puisqu'il n’agit qu'en détraisant les parties les plus délicates. ER rien di — “odiisesétet % La manière dont j'ai représenté la structure des fibres, explique très-bien pourquoi elles sont, même sans macé- ration, plus difficiles à rompre en travers qu'à fendre longitudinalement, ou à séparer du tissu cellulaire voisin. Pour rompre une fibre en travers, il faut briser les parois d'un nombre de cellules, d'autant plus grand que celles-ci sont plus alongées; tandis que, dans le sens longitudinal, on ne rencontre que de loin en loin les cloisons qui ter- minent les cellules tubulées. C’est pourquoi toutes les par- ties fibreuses des végétaux sont plus faciles à fendre en long qu’en travers : c'est ce que les ouvriers appellent suivre Ze fi! du bois. Les parties parenchymeuses se rom- pent, au contraire, indifféremment en tous sens, parce qu’elles sont composées de tissu cellulaire régulier. La ténacité diverse des fibres des plantes est, en raison composée, 1.° de la nature même du tissu membraneux; 2.9 du nombre et.de la consistance des molécules qui y sontsdéposées; 3.° du nombre. de vaisseaux et de cellules 64 . GAGANES: kits s % tubulées dont chaque faisceau est composé; 4.° du degré d'alongement des cellules tubulées. Les fibres les plus te- naces que l'on connaisse , sont celles du phormium tenaæÿ nommé très-iniproprement lin de la nouvelle Zélande. Cette ténacité a été mesurée par M. Labillardière, en sus- pendant des poids à des fils d'un diamètre détérminé. D'après cette méthode, il a trouvé que, lorsqu'un fil de soie peut porter.un poids de trente-quatre, le fil de phor- iium porte vingt-trois quatre cinquièmes , le chanvre seize un tiers ; le lin onze trois quarts; et l'aloës pitte ou agave américana > sept. Nous emploierons souvent le mot de fibre comme une abréviation commode pour exprimer un faisceau com- posé, dans les parties vasculaires , de vaisseaux ‘et de cellules alongées, et, par analogie, des les parties cellu- Jaïres,un faisceau de cellules alongées seulement, faisceau distinct du reste du tissu par une plus grande ténacité. Les nervures des feuilles ne sont que des fibres plus où moitis ramifiées , qui, en s’écartant les unes des autres, laissent au tissu cellulaire interposé entre elles, un espace pour son développement. M. Dutrochet donne au mot de fibre un sens un peu différent du précédent; il dit que ce sont des assemblages rectilignes de cellules articulées ou de tissu cellulaire alongé; il ajoute que ces cellules sont d'une extrême pe- titesse ; qu'aivsi , les fibres sont des modifications du tissu cc , mais qu'elles n'en constituent pas moins des re pianos, ompent l'eau colorée et conduisent la sève. Cette din de M. Dutrochet s’appliquerait assez bien aux res où fibres des plantes celluleuses ; _ mais im toujours semblé, et je crois être en ceci — 0 de LL oneanrs ÉLÉMENTAIRES | * 6 + d'accord avec tous les autres observ s, que la fibre … des plantes vasculaires se ME À e vaisseaux et de cellules entremélées. : Ilune suffit, pour le momerit, + conclure que la fibre n’est pas un orga le, mais un faisceau composé, dans : le plus g r msn ; de vaisseabx et de cellules alngées fortement soudées pa filets, où de cellules alon® gées selles. C'est en suivant le-sens longitudinal des fibres que la marche des sucs’ se dirige essentiellement, J surtout quant aux sus ascendans. # sque plusieurs fibres sont distribüéés circulairement Sd a € soit réel, Fe idéal, l'ensemble de ces fibres LP, Pa de cos (status). Les couches sont en général de anneaux concentriques où des cônes em- | boîtés les S sur les &utres : ils sont très-loin d'être des es simples, puisqu'ils sont, formés non-seulement de ais ds elles-mêmes composées, mais encore d'un tissu cellolaire plus ou moins abondant, qui sépare et unit, ‘elles. Je reviendrai sur les couches ligneuses et corticales, cd des tiges, et je ne Jes menlionne ei que pour évit on on ne les qpfonde a avec les’ organes: ‘élémen<" Tome fer, a soit les fibres d'urfé-même ste. 08 les tônches entre EE 66 » ORGANES ELÉMENTAIRES + Ve a - NÉE Qi. +34 re CHAPITRE VW. . é de. À De la Cuticule et de P Épiderme. A «‘ "(à Ar CT . * du: A Ld . à [A | EE #9 A V6. ARTICREL, °?, » ï é . + She E *. * | 27 5 Considérations générales. L; O, dqnne le non d’épiderme on de cuticule à eet “ membrane mince, transparéfite, qui my méfie des plantes, et qui est plas on moins facile à séparer à _dn tissu. Deux opinions tfès-opposées ont été soutenues sur la nature de l'épiderme ; les uns , et Grew paraît être. le premier qui ait conçu cette opinion , ont admis que l'épi- derme est une membrane proprement, dite, mn | tissu qu'ellerecouvre, et qui-grandit avéc le P p ame x la peau des ‘animaux. Les autres, et Malpighi peut être. considéré comme l'auteur de cette théorie , ont soutenu. à que l'épiderme «n'était «autre chose quesl'assemblage des . : éllules ex ss du végétal, EP paroï ex- EX ce térieute, devénue plus solide par l'action de l'air et de la . . lumière, par le passage des sucs, et par l'e de l'éva- Lo. poration. Les partisaris de la première opinion soutiennent . D' les filets opaques réticulaires qu'on aperçoit sur l'épi- ‘derme sont des vaisseaux qui.en font partie ou qui dui sont ‘adhérens , et qu'Hedwig a nommés vasa lymphatica NN cuticèlæ (r). Les partienns de la seconde pensent, au con- F LL (x) Hedwr. Sammil., 2, pl. 5, 1,6. ORGANES ÉLÉMENT AIRES. * 67 fraire, que ces filets-sont les traces des parois des cel- _ lules rompues par l'enlèvement de l'épiderme. MM. Hed- wig, Kieser et Amici ont, parmi les modernes, soutenu la première opinion ; MM. Kroker, irbel, Link, Spren-. gel, Rudolphi, ont plus ou moins adopté la TT > et je m’y étais moi-même rangé dans mes précédens oùvrages. | De nouvelles observations et une appréciation plus réflé- chie des faits cornus, m'ont conduit à à l'idée que les deux théories sont toutes di xraïes, mais applicables à des organes différens, et que tous les argumens contradictoires des anatomistes sont vrais pour une partie des organes, et faux pour l’autre. J'admets donc que l’épiderme des feuilles et très- proba-r blemient celui de toutes les pousses annuelles, ést non une membrane propre , comme le‘voulait Grew,'qui la nommait cuticule , mais üne couche particulière de tissu cellulaire | très-distincte de toutes les suivantes, et qui constitie ainsi une espèce d’énveloppe, que je nommerai aussi cd cat le nom d'épiderme , qui signifie sur-peau , ne peut jai . cofienir, puisquelle c constitue à elle seule la peau toute eü- tière; au contraire, dans les tiges’âgées, la membrane où les. | mem morose forment sur l'écorce ne sont aütre chose que la réunion des cellüles éxtérieures desséchées à à Pair; - elles peuvent garder le nom d'épiderme, v vu que l’enve- loppe cellulaire qui est au-dessous j joue, à certains égards, . le rôle de peau. ‘ En examinant ces deux organes, nous donnerons à-la- fois, etleur description, et-les motifs de notre opinion , et, par- conséquent , ns discuterons les motifs pour et contte les deux théories cie exposées plus haut. 2 5 # Fait 68 - ORGANES ÉLÉMENT AIRES. ARTICLE IE à De la Cuticule propihsiéar dite. Lorsqu'on enlève k pellicule qui-recouvre les feuilles , on voit que c’est une membrane assez fine, marquée d'aréoles de formes variées dans diverses plantes, et souvent aussi dans diverses parties de la même plante. Ceux qui-prétendent que cette pellicule est la paroi extérieure des cellules ordinaires de la feuille, se fondent sur les motifs syivans : 1° on ne peut jamais l'enlever sans déchirer en même- temps le tissu des cellules, et mettre une partie des suës à nu; 2. Les aréoles de cette peli- Lt -cule ont des formes qui ont une analogie plus ou moins prononcée, soit âvec celles des cellules de chaque plante, soit avec celles de lorganesdont on enlève la cuticule; * ainsi les cellules de graminées et celles des pétioles sont en forme de parallélogramme alongé comme les aréoles de lascuticule qui les recouvre, etc. ” Ceux, au contraire ; qui soutiennent que la pars | est une membrane propre, marquée d’aréoles. par des filets qni ne sont. pas produits pas la tranche des cellules rom- tete font remarquer, 1. ° que la dénudation du Qué 1 de la feuille par l'enlèvement de la cuticule, s’ex- RE: aussi bien ; en supposant qu'il y.» sbess des parois des cellules avec la cuticule, qu’en supposant que les deux corps n’en fout qu'un; 2.° que si les aréoles de la LS _ Cuticule étaient toujours de même forme que les, cellules subjacentes, on ponceait croire qu’elles sont dues à leur fupture; mais il n’en est point ainsi : un grand nombre de feuilles ont la cuticule marquée d’aréoles (1) dont les (1) Amic., Osserv. micr., f, 24. - zu ORGANES fuémenTaum es. - à 69 bords sont irrégulièrement sinueux et de formes qu’on | pe ‘les cellulès d'ancne plante. Celles même des formes hexagonales diffèrent souvent par la grandeur, où d’autres circonstances, des cellules de . la plante. M: Amici a donné plusieurs. exémples (2) qui confirment ce raisonnement , et j'ai vu moi-même ce fait dans diversés plantes, et, en particulier ; davs le #rioma uväria (voyez pl. 2, fig. 3 » 4); 3." la euticule de presque … toutes les feuilles offre çà et là-des pores qu'on nomme stomates , dont la forme est très-remarquable jet ces sto- mates n'existent point dans les pellicules membraneuses. . qui se forment sur le rh > rsqu'on a enlevé la cuticule; or, si celle-Ci n'était paroi extérieure.des. cellules desséchées à l'air, onne voit pas, d'un côté, eom- mens les stomates se formeraient dans:la cuticule primi. tivé, de Vautre, pourquoi ils ne se formeraient pas ane. seconde fois comme la première. 4.° M. Keith (3) qui, en, dernier lieu, arencore insistéssur ce sujef, fait remarquer que la ésticule existe dans des orgates abrités de l'action | del'air, comme les parties intérieures des boutons et des … bonrgeons, tù on ne pourrait concevoir son existence par la théorie de M: Mirbel ; 5,9 lé même autenr fait encore. remarquer que la cuticule des feuilles ne se régénère ja- | mais 'élle est enlevée, ce qui devrait arriver, srelle était formée par l’action de l'air sur le tissu cellulaire, I résulte de tons ces faits, également vrais, que la cuticule des feuilles paraît formée d’une couche de cellules ordi- pairement différentes par les formes et diverses autres cir- comstances , de celle du parenchyme ordinaire, et qu on "() Amic., Osserv. micr. , f, 22. 6) Trad. Linn 500, Def, 12, p.6. : rer 70 ‘ORGANES ÉLÉMENT AIRES, peut, sous ce rapport, considérer comme’ nne sorte de membrane propre, indépendante du tissu cellulaire subja- cent ; que lorsqu'on l'enlève par déchirement on n'obtient que la paroi extérieure de ces cellules cuticulaires ; que les lignes aréolaites qu'on y observe sont les traces de cel- Jules, tantôt fort différentes des cellules ordinaires, ‘quel- quefois fort semblables; qu'on ne peut enfiñ M voir com- plettement qüe par une coupe transversale de la feuille, Les mêmes raisonnemens s'appliquent avec de si légères nuances à la cuticule des pétioles , des jeunes branches , des calices, des corolles, des fruits, et en général de tous les organes considérés dans l’état de leur premier dévelop- pement, que je ne saurais comment admettre une autre opinion, relativement à leur cuticule ; nous verrons tout- àl'heure que les vieux troncs présentent des phénomènes toût différens. Examinons, pour le moment, la structure dé la cuticule considérée comme une membrane propre: La cuticule ne paraît pas être une membrane simple, comme elle le semble à la vue ordinaire , ou même sous la -_ plupart des microscopes, quand on J'enlève’de la surface de la feuille; mais elle paraît formée d’une rahgée de cel- lules aplaties, distinctes de celle du parenchyme, comme M. Amici (4) l'a a distingué à l’aide de son fort microscope , et comme je l'ai vu dans le #rioma wvaria (5), avec des | _microscopes plus faibles. Cette membrane est, en général , plus tenace et ai ‘consiste que celle ds cellules ordinaires du paren- chyme, ce qui peut tenir soit à sa riature propre, soit à arr 2 += (0 Amic., Osserv., f. 33. (5) Voy. pl. 2, fig. 3, 4. 14 di À "à ORGANES ÉLÉMENTAINEN * Ài action de lai de la lumière et de l'évaporation. Cette dernière cause paraît être læprincipale, car 1.°la cu 4 béaucoup plus de consistance lorsqu'elle a été quek temps exposée à l'air,. que lorsqu'elle vient de se déve- © lopper; c’éstce qui a fait dire de certains organes très-fu- gaces, qu'ils manquaient de Cüticules. 2. Les cuticales mu- pies des stomates. sont_ en général plus consistantes, et, pagsconséquent ; plus facilement séparables du tissu sous- jegss que g elles qui n’en ont pas, et qui paraissent peu dé faculté : d'évaporer. 3°. On conçoit sas peine a l'eau qui arrive à la surface est chargée de molécules terreuses qu’elle dépése là où ‘elle s'évapore, et que; par-çonséquent, la, pe où Le. AE d lieu doit prendre de . La cuticule est wa ché transparente deal toutes les couleurs des feuilles, des pur à et des fleuté sontdues à la nature des matières contenues dans le paren: chype ; cependant la cuticule influe un peu sur'la colora- “tion, soit par le degré de-sa transparence, soit par son adhésiongplus où moins grande au tissu cellulaire, soit peut-être aussi par de légères nuances de blanc ou de’ jaunâtre qu’elle: revêt dans qnelques espèces. Elle influe aussi par sa nature Propré en) Feet lisse ou . mat des organes, Lit _. Au moment, où ün orgâe commence. à se dévélopper à à À Tan, cuticule. présente déjà ordinairement tous Les sto- * NP ét tous les poils que l'organe doit porter un jour; ils % sont, par-conséquent ; très-rapprochés les uns des au- ‘tres, et à mesure, que la surface grandit ; ces stomates et | cès poils tendent #* ‘s'écarter,. d'où résulte que les feuilles âgées sont, à proportion , moins poilues que lorsqu'elles 7 ORGANES ÉLÉMENTAIR sont jeunes. Cet effet est encore dù, à la chute naturelle des poils. * on observe la cuticule au sir SEE, forte loupe, on y voit des raies eh réseau qui forment des aréoles, ou parallélogrammiques co narcisse + et l'avoine (6), ‘on! angulaires comme dans le lis (7), vou bizarrement sinueuses comme dans le ranunculus repens : et le galium aparine (8). Cés raïes semblent souv simples filets, souvent aussi elles paraissent doubles ce qui à fait présumer qu'elles sont creuses et foment un re de vaisseaux cuticulaires. MM. Hedwig, Kieser et Amici (o); soutiennent cette opinion, contre laquelle s'élèvent ‘plusieurs autres anatomistes : OD a Cru que ces vaisseaux devaient servir à l'évaporation ; mais ils existent presque en même nombre dans des surfaces qui évaporent _ très-péu; et dans celles qui évaporent beaucoup. ù . Hy a de grandes diversités entre les plantès d'espèce différente et les organes d’une même plante, relative ment à facilité avec laquelle on peut enlever la pellicule * continue formée par la paroi extérieure des cellules : en général, celle‘de la surface inférieure des feuilles s’enlève plus facilemnt que celle de la supérieure ; celle des feuilles à tissu herbact Oh charou, plus facilement que celle. des feuilles sèches.ou.. digueuses ; celle des parties foliacées, plus facilement que celle des parties shouelles ou péta- = ei ns . (6) Amic., Oss. micr., f. 21. Rad. Ana. pl, 3, Hd Theor. retr. , pl. 3, f. ret (7) Rud. Anat. , pl. 1, £. 4. ed. | Theor. ph 3, £. 2. (8) Amic. , Oss. micr., f. 24, et f. 18. Rud} ,Avat. ; pl. 1, f. 1. Hédis Theor. retr., pl. 3, f. 4. (9) Amic., Où. mer, f. 25. _ ORGANES ÉLÉMENTAIRES, 75 D Loides; celle des surfaces munies de stomates, plus facile ment.que celles qui en sont dépourvues ; celledes organes ‘exposés à D arr que celle des organes sub- cs mergés ou celle des Surfäces glabres où peu xelues, plus facilement que celle des sûrfaces trés-abon- damment couvertes de poils, etc. Les combinaisous di- verses de tous ces élémens déterminént des différences nombreuses et faciles “ concevoir entre toutes les TP: AREICLRLS Tave . De 'Epiderme des vieux AUS Dès qu'une jeune ponsse a atteint sa dimènsion natü- | relle, ellé cesse de croîtresen longueur, et commence à s 'épaissir-semtenivant des lois que noûs examinerdns dans | la suite. La cuticule primitive, qui a rempli , pendant un certain temps, le rôle añquel elle était destinée , et qui , m'est pas détruite par la chute ded'organe | comme cela a lieu dans les feuilles , les fleurs, les fruits ; la @nicule , xs des branches ou des tiges vivaces, se troûve ds a sacre ier : elle devient d'abord un peu opa M sèche ou s'exfolie ou se fendille, soit #4 continuité, de l'évaporation et de l’action de l'air, soit par la distension que * ui fait éprouver l'accroissement du tronc; ellese détruit détie entont ou en partie, et si l'on excepte quelques tiges charnues ét qui croissent lemtement, la pellicule qui recouvre les branches dès la seconde ou troisième année présente un aspect différent de la cuti- cule; elle est d'un tissu plus serré, ne présente plus d'a | réoles prononcées, et offre, ‘en général une épaisseur _ plus grande. Cette nouvelle membrane parait évideus LH: ARTS CNEERE 74 ORGANES ÉLÉMENTAIRES.. ment formée, comme le pensait M par Pa lules extérieures du tissu cellulaire Le ape le contact de l'air; deviennent me: amet À parence membraneuse; c’est cette m À me de ple tantôt multiple, qui porte le Vs | d'épiderme des troncs, ou épiderme proprement “dit. M. Du Petit- Thôuars, qui, dans son cinquième Essai surla Végétation, a bien développé la formation de | 'épiderme, fait remarquer qu il serait presqu ‘impossible, dans toute a 4) de concevoir l'énorme accroissement que devrait pi prendre une membrane qui serait supposée la même à la naissance d'ün arbre et à ün âge avancé. L'épiderme est simple lotsque la rangée , ou plutôt la couche extérieure des cel- lules s’est seule desséchée; ilsest doublé; triplé, ou mul- tiple, lorsque plusieürs pangées de célliles se.dessèchent successivement : c'est ce qu’on voit, parexemple, au plus. haut degré, dans un arbre du Pérou, RUB désigne sous le nom de quinales (1), et dont il dit qu'ayant détaché, _ plus de cent cinquante lames épidermoïdales il perdit la patiéhce de les compter, en voyant qu'il n'était pas arrivé e dans notre bouleau blanc, qui, à la naissance de nche, a nüe cuticule, puis prend un véritable épi- derme, puis, à mesure qu'il avance «en âge, en prend deux, trois ; et jusques à quinze ou dix-huit, et qui, enfin, finit par avoir l’écorce gercée de manière à ne plus offrir ma itié de l'épaisseur dé l'écorce; on peut voir un fait que des plaques discontinues d’épiderme blanc sur les lambeaux de son efveloppe cellulaire. Il arriye ainsi tôt ou tard dans tous les arbres, qu'après l’époque où la dis- to Ulloa, Mém. pb. sur PAmér., Disc. VI, p. 129 de l'édit. fr. de 1587. J'ignore à quel genre appartient cet arbre. . # ? ORGANES idéiber edit *z 27 . tension transversale à favorisé la formation d'un épi- derme, illén succède uneéutre ; où ; par la même-cause ; | l'épiderme est détruit par les gerçures de l'écorce. + Cest laycuticule qui porte toujours, soit les stomates. qu'on ne pent bien voir microscope, et et donit nous | phis bas , soit les poils qui recouvrent si son- Tea 1 ourfsces foliacées , et dont nous nous occuperons … plus tard. Je me bôrne à le‘mentionnier ici pour faire re- | marquer que, dès que la cuticule est détruite, ces organes de sont aussi: l'épiderme proprement dit. qui est formé * parle desséchement du'tissu cellulaire ;ne' rte jamiais ni _ poils; ni-stomates; cette circonstance tend confirmer la différence de ces deux membranes jusquäci confondues sous une dénomination commune. * * ; La cuticule des jeunes branches tend, en sir, àse | déchirgt, à se fendre, ou à s’enlever: "vs. facilement dans le sens Jongitudinal ; qui est celui de l'accroissement ; mais _ lorsque l'élongemeñt a cessé, ét que l'accroissement en .… diamètre.est devenu sensible, les cellules qui, en se des- séchant, forment l'épidetme, sont tiraillées en’ un sens transversal, de sorte qu’au-lieu d'être oblonghes longitudi- nalement, comme elles l'étaient primitivement, elles de: viennent oblongues fransversalement (2); il résulte dé la qu'elles sont plus faciles à rompre estravers qu'en long, car elles présentent, dans ce sens ; moins decloisons que dans l'autre ;"ainsi, le même motif me fait que tous-les or- ganes qui croissent en longueur sont plus faciles à fendre dans le sens longitudinal, fait que l'épi derme, qui,est dis- au. en rene est plus facile à féndre dans le sens (2) Daham: Phys. arbre ,#, pli 1, £ 7 56 ORGANES ÉLÉMENTAIRES. transversal ; c’est ainsi que l'épiderme du bouleau, dress risier, et en général de tous les troncs lisses, se fend à près circulairement en travers. Dans les troncs ma de stries ou de canuelures longitudinales , ra a l'épiderme conserve, à cause de ses inégalités Srertd nales, la faculté de se fendiller en long. Dans lés les exostoses, et, en général, dans les parties arrondies , et où l'accroissement se fait’en tout sens, ‘la facilité de rupture ou-de fissure de er est aussi pes sens. » J'isdooné le noëfide nl ntitisitee taches ovales qu'on remarque sur l'écorce de plusieurs arbres, et notamment du bouleau; leur usage et leur his- toire éco! l'objet d’un des chapitres suivans; mais je les * mentionne ici, parce: qu’elles peuvent servir à vérifier tout ce que je viens de dire : dans leur jeunesse, elles sont ovales dans le sens longitudinal; peu-è-peu on les voit s'arrondir par l'effet de l’épaississement de la-branche, et elles finissent par être oblongnes dan le sens transversal. La cuticüle ou l'épiderme de la branche, dont ces or- ganes font partie, doit subir les mêmes modifcsibut quant à la forme de ses cellules. L'usage de l'épiderme dans les troncs, doit être , en gé- néral, d’abriter l'enveloppe cellulaire; cet abri s'exerce, selon les circonstances, sous trois rapports : 1° l'épi- _derme arrête ou diminue l’évaporation , et l'alssence de tout pore évaporatoire dans cette membrane , en démontre suf- fisamment la cause; 2° l'épiderme s'oppose à la pourri ture qui serait déterminée par l'humidité extérieure ; la ualure terreuse, et souvent même siliceuse de cette mem- brane, rend parfaitement raison de ce résultat; 3.9 l'épi- ORGANES ÉLÉMENTAIRES. ! 77 _ derme pent eucore , dans quelques cas, empêcher la gelée _ d'atteindre l'écorce. "Ce dernier effet’est surtout prononcé dans les ârbres où les épidermes sont nombieux ; cha- cun d'eux retient une couche d'air captif, et ils forment comme autant de chemises qui empêchent l'écorce’ de se mettre facilement en équilibre de température avec l'air ambiant, Ainsi le bouleau ; qui est celui de toûs les arbres d'Europe qui a le plus d'épidermes, est celui qui monte le plus baut sur les Alpes, et s’'avance le plus près des régions glaciales du pôle. 78 . ORGANES ÉLÉMENTAIRES | e "om M + CHAPITRE VIS eus : . 4% | Des Stomate ou Pores ms la Cutieule. + J E désigne, avec M. Link, me nom de stomates(ato- ‘ mata), des orifices ovales, très- visibles lorsqu'on soumet au microscope la cuticule de la plus grande partie des sur- faces herbacées des plantes. Grew est le premier anato- ‘miste qui les ait observés, mais sans les désigner par un nom particulier, et sans leur donner une grande atten- tion (1); Gfettard, qui les a vus à la loupe seulement, les à désignés sous le nom de glandes miliaires C} Gleichen les a bien observés sur les fougères, mais les a pris pour leurs organes mâles; Hor.-Bénéd. De Saussure les appelle glandes coïticales (glandulæ corticales ), et les décrit 4 _ avec soin däns son _Opuscule sur l'écorce des feuilles; Hedwig les désigne sous le nom de pores cvaporatoires (spiracula) (3) (pori exhalantes) ; Jurine fils, Link (4), et Kieser (5), sous le nom simple de pores(6); De La Méthe- “rie, sous celui de glandes épidermoïdales. M. Mirbel les a nommés, dans divers ouvrages, pores alongés ou grands {1) Voy. pl. 48, f. 2. (2) Mém. Acad. Scienc. de Paris, 1545. (3) Hedwig, Samml., 1, pl. 5, £. 1, 6. Theor. gener. retr, et aucta ,/pl: 3'et 4. , ir sr Ann. Mus. , 19, pl. 27, f. 11. (5) Kies., Mém. org. des Plant., pl. 19. , (6) Rud. ‘Anat. ; pla, £ x, 4; pl. 5, f. 4.+ Spreng., Bau. -Gew., pla, £ 3, 5; pla, f. 83 pl », f: 35, 36. 44 ORGANES ÉLÉMENTAIMES: 79 pores (7); M. rl les à bien décrits sous lé nom dé | pores de l'ép e (8)? je les ai moi-même mentionnés sous le nom de pores corticau# (pori côrricales)" Mais, | comme aucun de-ces noms composés n’est rigoureuse- | ment exact, et qu'un terme simple est d'un emploi plus commode, je préfère aujourd'hui de les désigner sous le | nom de stomates , que M. Link leur a donné. Ce mot veut … dire bouche; mais je l'adopte comme image, sans prétendre … l'assimiler, comme on le verra, aux bouches des animaux. Je le préfère à celui de pores, parce que ce dernier est employé dans des sens tès-divers, our” désigner toute » espèce de petit orifice. % | Lesstomates se présentent PEUT forme de pores cri | tantôt presque arrondis, quelquefois assez alongés ; leur grandeur, qui varie d’une plante à l'autre, est communé- ment en rapport avec la grandeur des mailles dessinées sur la cuticule ; les plantes liliacées, et, en'général, celles à tissu lâche, les ont ordinairement plus grands et plus … rares; celles à tissu serré les ont plus petits et plus rap= . prochés. L’orifice béant des stomates a été vu et admis unanimement - ‘par, tous les observateurs , excepté par M. Mirbel, qui, après l'avoir admise.et figurée dans ses premiers ouvrages (9), soupçonne (j'igabre sur quel fon- dementi) querest orifice des stomates est'urte illusion d’op- À (3) Élém. , pl. 14, £ 1, 2, 3. Théor. , adua4 pli 1, fe 1, 040 2. 4 (8) Dans un Mémoire Ju à Plastitut, en 1801 , dont un extrait | x fut inséré immédiatement dans le Bulletin phiomatiqué, et qui à été publié en entier dans le premier volume des Mémoires des Savans étrangers : la plupart des résultats indiqués dans ce mé- moire ont été confirmés en 1807 par M. Redoiphl, dans’ son Anatomie des Plantes. (9) Misb, Anat, Tabl,, f. 18, 19, 20, 21, 34. . L2 80 ORGANES ÉLÉMENTAIRES. tique. On peut, en particulier Sa. “Se porosité des stomatesep ceci, que leur ifice se voit égalementÿ soit qu'on examine la cuticule par-dessus ou par-dessous. Non-seulement tous les autres anatomistes admettent que les stomates sont réellement perforés, mais ils ont tous observé que leur ouv varie de grandeur, selon les circonstances où ils se trouvent : ils sont, en général, ou- verts dans les feuilles qui végètent bien, et. dans les parties exposées au soleil : ils sont moins ouverts, ou quelquefois tout-à-fait clos, dans les surfaces foliacées souffrantes, trop âgées ou mal éclairées depuis quelque temps. Leur bord al apparence d’une espèce de sphincter ovale, suscep- tible de s'ouvrir et de se fermer; le trait qui entoure ce sphincter est toujours continu avec ceux qui forment le réseau de la cuticule; sbus celle-ci, et, dans l'intervalle, entre le pore et le bord du sphinôter, on trouve très-sou- vent des molécules de matière verte assez adhérentes. Les stomates existent d’une manière plus on moins pros | moncée dans toutes les surfaces’ foliacées des végétaux vasculaires, savoir : sur les feuilles proprement dites les stipules, les écorces herbacées, les calices les péricarpes non charnus; ils manquent dans toutes les racines, dans les tiges âgées, les pétioles non foliacés, la plupart des pétales , les fruits charnus, et toutes les graines des végé- taux vasculaires; ils manquent encore dans tousles organes des végétaux cellulaires. Quelques naturalistes, et notam- went M. Treviravus, assurent cependant en avoir vu daus unpetit nombre de mousses ; mais je n'ai pas su les y re- - connaître ; M. Rudolphi nie aussi leur existence dans les . mousses et les hépatiques. - Les feuilles ne portent pas des stomates indifféremment ORGANES ÉLÉMENTAIRES, 81 sur toutes les surfaces ;les unes, comme, par ctétale, _ celles de poirier, de egonia spathulata,, eïc., n'en ont qu’à la surface inférieure; la plupart de celles des liliacées où des graminées en ont aux deux surfaces; les feuilles flottantes des nymphéacées en ont à la surface supé- rieute seulement. M. Rudolphi a qu'ils manquent complètement dans quelques feuilles extraordinairement laineuses, telles que les marrubium. On n’en trouve sur les ; pétioles que lorsque ceux-ci sont dilatés en des espèces de _ feuilles, ou bordés de limbes foliacés. Les stipules n’en | ont que lorsqu'elles sont foliacées; il en est de même des jeunes pousses, qui en ont lorsqu'elles sont herbacées, môlles et vertes, et qui en manquent généralement lors: qu'elles sont, ou trop ligneuses , ou trop charnues , owtrop membraneuses; quelques tiges ligneuses, mais à écorce verte et de nature presque foliacée, ont des stomates comme les véritables feuilles : telles sont, par. exemple, celles de l'éphédra. Les involucres et les calices suivent des lois ana- logues; ils ont des stomates quand ils sont foliacés ; et n’en | ont que peu ou point quand ils sont membraneux ; les péri- … gones en ont presque tous à la face inférieure, même quand ils sont colorés, comme celui de la belle-de-nuit, et la plu- … part en manquent à la face supérieure ; les pétales n’en ont . presque jamais (10), si ce n'est dans quelques plantes, telles que le michauxia, le campanula barbata, le pega- num harmala, qui en ont à l'extérieur ; le dictamnus al- bus, et, selon M. Rudolph, l'epilobium angustifolium, (io). Si quelques auteurs ont parlé des stomates des pétales comme fréquens ; c’est qu'ils ont pris pour de vrais pétales, où » des calices colorés , comme dans les nigelles et les passiflores, ou des périgones ; comme le lis et la belle-de-nuit. Tome Ir, ( T Bo ORGANES ÉLÉMENTAÏRES. en offrent sur les deux surfaces : j'en ai tronvé à la & inférieure des pétales, transformées en feuilles ; dans une monstruosité de ranunculas philonotis. Je w’en ai jamais vu sur les styles ni sur les étamines ; mais M. as- sûre qu'il en existe sur quelques-unes, telles que du dilium bulbiferum. Les péricarpes en ont souvent lorsqu'ils sont de consistance foliacée ; tous ceux qui sont charpus en sont dépourvus sans exception. + Cette dernièré loi est analogue à ce qu'on observe dans les feuilles ; celles qui sont charnues en ont, à pro- portion, beaucoup moins que celles à contifiibé mince ou fibreuse (11). Dans tous ces divers organes, on ne trouve jamais les stomates, ni sur les nervures primaires où secondaires, ni même sur leurs raMmifications ; mais tou- jours sur le parenchÿme proprement dit. Cette position des stomates contraste avec celle des poils qui naissent sur les nervures ou sur leurs ramifications. 4 - Les stomates sont, en général, épars sur lé parencliyme, et distribués à distances à-peu-près égales les unes des autres; quelquefois, comme on le voit dans les feuilles à nervures parallèles, ils sont disposés sur une ou deux rangées longitudinales entre les nervures. Ceux des prélés, bien observés par M. Vaucher (12), soht disposés sur la tige en séries longitudinales, entre les nervures sail- lantes ; leur nombre et leur disposition y fournissent même de bons caractères spécifiques. … Hest quelques feuilles où on les trouvée rapprochés çà et (ar) M,r Desyaux & r Phyllogt. ; p. 47) que Leuwenhoek en a tompté cent soixante-douze mille sar la surface d’une feuille de buis. (12) Mon. des Prêles, pl. 1, f. 3; pl 8, £. 4; pl. 4, f. 4, pl. 5; f.3;2e. à ORGANES ÉLÉMENTAIRES. 85 HA les uns des autres, et formant des espèces de petites ro- settes ou taches arrondies. Ce rapprochement des stomates en rosette est visible à la face inférieure des feuilles du _ begonia spathulata, et y détermine de petites ponctua- tions visibles à œil; il est surtout très-remarquable sur _ Îles feuilles des crassula cordata et arborescens; car les ponctmations arrondies qu’on y voit à l'œil nu, sont dés amas de stomates. Ce fait m'avait jadis suggéré l'idée que les stomates pourraient bien être les orifices des vaisseaux; Car chacune des ponctuations des crassules que je viens de mentionner, est la terminaison d’une fibre, qui est ellé- | même un faisceau de vaisseaux ; je me confirmais dans cette idée, en considérant que les stomates manquent dans toutes les plautes dépourvues de vaisseaux ; j'avouais ce- pendant que je n'avais jamais va la continuité d'un vais: | seau avec un stomate. M. Comparetti a été plus loin que _ moi, et a assuré avoir vu les vaisseaux se terminer en stomate. M. Mirbel dit, au contraire, que les stomates sont des orifices de csllules et M. Kieser les considère comme . aboutissant aux canaux intercellulaires. Je penche main- | tenant pour cette dernière opinion; mais c’est une quéstion qui mérite un nouvel examen. _ Les stomates manquent dans plusieurs plantes vascu- ldires, à ce qu'il semble, par suite de leur manière de vivre. Ainsi, 1.° on n’en trouve ni sur les feuilles, ni sur les tiges des plantes qui vivent sous l’eau, telles que les | tosrera, les ceratophyllum, etc., et parmi celles qui ont tünépartie de leurs organes dans l’eau, et une hors de l'eau, | comme plusieurs poramogeton (13), plusieurs myriophyl: 4 (13) Dans ce cas, et dans. quelques autres ; ce fait tient à cé 6 Li 84 ORGANES ÉLÉMENTAIRES, lum, plusieurs zymphæa, etc. , on ne trouve de stomafes, qéedais Lipliésmtponée à ler; les feuilles de la renon- -cule aquatique ont des stomates quand on l'élève dans. Pair ; eten manquent quand on la fait vivre sous l'eau. 2° La partie des feuilles des plantes bulbeuses, qui est éciée dans l'oignon, et par-conséquent étiolée, est, on dénuée en entier de stomates , ou n’en présente que quel- ques-uns clos et avortés. 3.° Toutes les plantes vasculaires, vraiment parasites, et qui ne sont pas de couleur verte, manquent destomates, soitsur leur tige, soit même surlesru- dimens avortés de leurs feuilles squammiformes; telles sont les orobanches, les /athræa, les monotropa; les cuscutes , etc.; au contraire, celles qui sont de couleur verte, comme les guis et les /oranthus, en sont abondamment pourvues. - L'usage des stomates est un point important de physio- logie et d'anatomie végétale, et sur lequel les naturalistes ont présenté des opinions diverses. Peut-être, en_effet, ces orifices peuvent-ils, dans diverses circonstances, sel e. différens emplois. Quelques-uns ont attribué aux stomates l’exsudation 4 matières résineuses ou cireuses qui recouvrent diverses feuilles ; mais lorsqu'on réfléchit à laniversalité des sto- mates parmi les plantes vasculaires, et à la rareté de ces ‘excrétions, on est forcé de conclure que si les stomates servent à leur formation ou à leur élimination, ce ne peut . être qu'un usage accessoire de ces organes. Quant à la ma- fière cireuse qui forme la poussière glauque des plantes, - ilse présente une seconde objection ; c'est qu’elle existe “dans plusieurs fraits, tels que les prunes, par jee: qui n’ont point de stomates. quelles feuilles submergées ne sont que des pétioles , comme nous le démontrerons dans la suite. Voy. Liv. Il, Ch. 11, art. 2. DS ORGANES ÉLÉMENTAIRES. 85 C'est parmi les fonctions générales des organes foliacés qu’il faut chercher l'emploi des stomates; ces orifices peu- vent donc servir, soit à l’exhalation ou à l'absorption de l'air, soit à l'exhalation ou à l'imbibition de l’eau. Quant à leurs rapports avec la sortie des gaz, je ferai remarquer que leur absence dans les racines et dans les vieilles tiges, leur rareté dans les parties pétaloïdes, et leur oblitération dans les parties étiolées, sembleraient prouver qu'ils servent à l'exhalation du gaz oxigène ; car ces divers organes sont privés de cette fonction; mais, d’un autre côté, ils manquent dans les feuilles submergées, dans les fruits charuus, et dans toutes les plantes cellu- laires. Or, comme ces divers végétaux exhalent du gaz . oxigène lorsqu'ils sont verts, on ne peut dire que ce soient les stomates qui remplissent cet oflice : ils existent dans plusieurs feuilles colorées, et dans quelques pétales qui n’exhalent pas de gaz oxigène. M. Théod. de Saussure a.fait connaître la manière dont les plantes absorbent le gaz oxigène pendant la nuit , et pa- raît croire que cette absorption s'opère par les stomates, parce que les plantes grasses et les plantes de marais qui en ont peu, absorbent moins que les autres; mais, 1. les plantes herbacées, qui en ont beaucoup, ne sont pas celles qui absorbent le plus de gaz; 2,° cette fonction s'opère de ” muit, et à cette époque les stomates paraissent clos. On ne connaît encore l'absorption nocturne de Fair que dans un nombre de plantes trop borné pour pouvoir se former une opinion sur le rôle des stomates à cet égard; il faudrait savoir en particulier si les fruits charnus, les pétales et les végétaux cellulaires, qui sont dépourvus de stomates, absorbent de Pair. On peut, avec moins d'incertitude , apprécier l'action É 436 ORGANES ÉLÉMENTAIRES. des stomates sur la transpiration aqueuse. Ils existent dans toutes les parties foliacées où l’on sait que cette fonction s'exerce; ils sont en plus grand nombre dans les plantes à feuilles membraneuses qui transpirent beaucoup, que dans les feuilles charnues qui transpirent peu; ils man- quent dans les feuilles aquatiques, les surfaces étiolées, les fruits charnus, les pétales , les racines, qui ne parais- sent pas transpirer, au-moins d’une manière analogue aux feuilles. Ils sont fermés à l'obscurité, c'est-à-dire, quand la transpiration cesse, et ouverts au soleil, c'est-à-dire, quand elle s'exerce le mieux. Ils manquent enfin dans tous les végétaux cellulaires où la transpiration n’a point lieu comme dans les autres plantes. 1l faut en effet distinguer la simple évaporation qui a lieu autraversdu tissu, danstous . les organes, de jour et de nuit et en proportion graduée et modérée, d'avec la transpiration qui s'exécute par l'effet de la lumière solaire, en grande dose, uniquement dans, les organes doués de stomates, et qui, je pense, s'exécute par eux. C’est pour n'avoir pas fait cette distinction qu'on a opposé des objections inexactes contre cette théorie, qu'Hedwig a indiquée le premier en 1793, que j'ai déve- loppée en 18or; et qui a été depuis confirmée en 1802, par M. Sprengel, et en 1807, par MM. Link et Rudolphi. ” L'opinion contraire a été soutenue par M. Schrank:, qui pense que les stomates servent à pomper l’humidité de Fair. Je crois que l'absorption des vapeurs aqueuses par les feuilles est un phénomène, ou rare, ou hors du cours naturel de la végétation; les plantes où il est le plus frap- pantsont les algues aquatiques, qui pompent évidemment l'eau! ambiante par toute leur surface; mais ces plantes n'ont point de stomates, et cet exemple prouverait par- conséquent contre cette opinion. Parmi les plantes vas- De A F ORGANES ÉLÉMENTAIRES. 87 1 | lie, celles oùlimbibition de l’eau semble la plusclaire, sont les plantes grasses, quis comme on sait, vivent 1 | emps séparées de leurs racines et semblent se nourrir de land me suis assuré , par expérience, que ces plantes perdent continuellement de leur poids lorsqu'on les sus- … pend dans un lieu abrité, mais que, si on les plonge alors dans l’eau, ou si on les expose à la pluie, elles reprennent en très-peu de temps tont le poids qu’elles avaient perdu; donc les stomates, à l'état ordinaire, ne pompent pas l'humidité de l'air; mais les feuilles fanées on flétries ab- sorbent l’eau qui est en contact avec elles. Est-ce par la simple hygroscopicité du tissu ou par les stomates? Voici ce qui pourrait déterminer en faveur de cette dernière opinion, Bonnet a vu que certaines feuilles peuvent vivre appli quées sur l’eau par l’une de leurs surfaces, ou par les-deux surfaces, et il paraît évident que, dans ces expériences, elles pompent de l’eau par la surface superposée au li- quide; or, c’est toujours par la face qui porte des stomates qu'il faut, dans ces expériences, appliquer la feuille, pour qu'elle puisse vivre; donc les stomates paraissent être, dans ce cas, des organes absorbans : cependant, lorsqu'on fait cette opération sur un liquide coloré, les molécules colorantes ne pénètrent jamais dans la feuille, d'où il se- rait peut-être plus exact de conclure que si les feuilles appliquées sur l'eau par la face munie de stomates, sv maintiennent fraîches, c'est seulemént parce que le contact de l’eau arrête leur transpiration ; on les met ainsi aruficiel- lement dans l'état d'un fruit charnu qui, n'ayant point de stomates, reste frais pendant plusieurs semaines, et méme plusieurs mois. Je pense donc, en résumé, r.° que l'usage habituel des siomates est la transpiration aqueuse , qu'il faut distinguer 1 3 “oR 88 ORGANES ÉLÉMENTAIRES. | de la simple évaporation; 2° qu'il nest pas masi qu'ils servent aussi, dans ei) cas, à l'absorption , mais que les expériences s'expliquent tout aussi bien par Thy- groscopicité du tissu ; 3.° qu’il est également possible qu'ils absorbent de l'air pendant la nuit , mais que les expériences ne sont pas assez multipliées pour s’en assurer. * Tndépendamment des stomates ; qui sont bien visibles, il'est probable que la superficie des végétaux est call de pores insensibles; ces pores paraissent , d'après la marche de la végétation, exister sur les parois extérieures des cellules ou sur la cuticule, mais si petits, que les plus forts microscopes ne peuvent les fairé reconnaître, et leur existence n’est soupçonnée que par les phénomènes phy- 8 pd ainsi lorsqu'on expose à l'air une partie d'un végétal qu'on sait , par l'observation, être dépourvue de toutes les autres espèces de pores, on ne laisse pas que de remarquer qu’elle perd graduellement un peu de son poids, et que, par-conséquent , les liquides qu’elle renfer- mait ont trouvé des issues ; si on place dans l'eau une partie du tissu d’ane ulve ou d'une mousse , qu’on sait dépourvüe de tous pores visibles, cette partie absorbe l'eau avec uné avidité qui indique la perméabilité de sa surface: Ces pores seraient-ils simplement i inorganiques , et tels que les physiciens en admettent dans toutes les matières? Se- raïient-ils des glandes infiniment petites qui, dans quelque Cas ; secréteraient les matières huileuses, cireuses ou ré- "sineuses, qui recouvrent certaines surfaces ? Ces pores servent-ils au passage habituel des gaz et des vapeurs, ou à celui des liquides? Toutes ces questions sont encorc sans réponse. ORGANES ÉLÉMENTAIRES. | 89 CHAPITRE VI. Des Spongioles et des Suçoirs. Ed A1 désigné, sous le nom de pores spongieyx ou de spongioles (spongiolæ ), certaines parties extérieures du tissu, qui ,'sans qu'on y remarque au microscope une or- ganisation bien particulière , ont une tendance très-énergi- que à absorber les liquides avec lesquels on les met en contact, et semblent , dans ce cas ,#gir comme de petites éponges très-hygroscopiques. Elles paraissent formées d’un tissu cellulaire très-serré, et composé de cellules arron- dies; je n'avais d’abord rapporté à cette classe d'organes que ceux qu'on observe à l'extrémité des racines , mais je crois devoir distinguer aujourd’hui plusieurs sortes dé pores spongieux. * 12 Les spongioles radicales ( spougiolæ radicales} ou pores radicaux de mes principes élémentaires , sont situés à toutes les extrémités fibreuses des racines ; lorsqu'on dissèque ces extrémités, on n’y trouve, à l'intérieur, que : du tissu cellulaire arrondi ou en chapelet ; mais , quoique le corps entier de chaque fibrille radicale paraisse com- posé d’un tissu cellulaire analogue , l'expérience prouve que c’est par l'extrémité seule de chaque filet que se fait Vimbibition des sucs; en effet , si l'on place, avec Sénebier, deux racines, de manière à ce que, dans l’une, l'extré- mité seule touche l'eau , tandis que l'autre y sera plongée par toute sa surface, sauf l'extrémité qui aura été re 90 ORGANES ÉLÉMENTAIRES. dressée en l'air; la première pompera tout comme à l'or- dinaire, et la seconde n’absorbera pas une quantité sen sible. Cette expérience, qu'on peut répéter facilement sur une carotte, ou une scorsonère , prouve évidemment que l'extrémité des racines est douée d’une force hygroscopi- que toute particulière ; mais si l'on réfléchit que, comme nous le démontrerons dans la suite, les racines ne ‘crois- sent que par leurs extrémités, on sera fort porté à croire que ce qui distingue essentiellement cette extrémité, c'est qu’elle offre toujours une surface membraneuse jeune, qui n’est point encore oblitérée par l’âge, et qui, ce, 4 séquent , jouit, dans toute sa plénitude, de la propriété hygroscopique du tissu végétal ; on.concevrait alors com ment les extrémités des racines présentent des phénomènes si prononcés, sans que leur structure anatomique offre rien de bien remarquable. M. Carradori (1), qui a répété les expériences de Sé; nebier, a obtenu les mêmes résultats que lui , lorsqu'il a employé des racines de radis ou d’autres plantes déjà bien développées. 11 a varié le procédé en plaçant un radis, d'abord ayant les racines dans l'eau et les spongioles hors de l'eau : alors les feuilles se fanaient ; puis les spongioles dans l'eau, et le corps de la racine à l'air, et alors les feuilles reprenaient de la fraicheur: Quand, au contraire, il a soumis aux mêmes essais de jeunes plantes de blé où de lupin, portant encore leurs cotylédons , il a vu que, lors même que leurs racines avaient l'extrémité hors de l'eau, elles continuaient à végéter : il a conclu de ces faits que ces racines pompaient l’eau par toute leur surface ; (1) Degli Organi assorbenti delle radice , osserv. present. allà Soc. Georgof. di Firenza, in-8°. ORGANES ÉLÉMENTAIRES. 92 mais, de son propre récit, je conclus seulement que ces … jeunes plantes se sont nourries quelques jours aux dépens | de leurs cotylédons. @ | Les spongioles pers. 1 les plus grosses que j'aie ren- _ contrées sont celles du pandanus odoratissimus , dont je . donne une figure (2). On ÿ remarquera que la spongiole est comme entourée des débris d’un épiderme qu’elle pa- _ raitavoir rompu par son alongement; ces débris tombent ensuite sans laisser de traces sur le corps de la racine, et _ représentent une sorte de coléorhize rompue; la coiffe qui termine la racine des lentilles d’eau ou-Zmna , semble. … étre une espèce de coléorhize qui, au-lieu de se rompre … par le sommet, pour laisser passer la spongiole, se rompt … par la base, et recouvre la spongiole, comme la coiffe des | mousses recouvre leur urne. On retrouve quelque chose - d’analogue dans toutes les racines qui croissent dans l’eau. _ (Voyez mon premier Mémoire sur les Lenticelles, dans ‘les Annales des Sciences naturelles. 1826. p. x, pl. F). + 20, Les spongioles pistillaires ( spongiokæ pistillares } . sont les points de l'organe femelle qui absorbent la liqueur - fécondante, de la même manière que les extrémités des . racines absorbent l'humidité; ils sont ordinairement placés » à son extrémité, et font la partie principale da stigmate ; 4 lorsqu’ on dissèque celui-ci, on n’y aperçoit qu'un tissu » cellulaire qui ne paraît off rien de particulier dans sa » structure : nous reviendrons sur celle-ci en parlant des | organes de la fécondation. | # Les spongioles séminales ( spongiolæ seminales ) , > qui sont placées sur la superficie même de la graine , et (2) PL 10. 92 ORGANES ÉLÉMENTAIBES: ‘ par lesquelles pénètre l'humidité qui doit les faire germer; nous verrons, en effet, en nous occupant de la tion » que ces spongioles paraissent, dans chaque classé” de graines, placées avec quelque régularité, et qu’elles jouissent de toutes les propriétés des autres sortes de spongioles. Les spongioles radicales , pistillaires et séminales ont ceci de commun et de remarquable, 1° que ‘ces organes sont , les uns et les autres , des places où le tissu cellulaire: jouit de ses propriétés hygroscopiques an plus haut de- gré; 2° qu'il s’y fait une absorption très-marquée sans aucune organisation bien visible; 3.° surtout que ces or- ganes absorbent (3) les molécules colorantes des liquides, tandis que ces molécules ne passent jamais au travers des stomates, qui sont infiniment plus grands que les pores quelconques dont la superficie des spongioles peut être munie. Cette dernière circonstance est surtout très-remar- quable , lorsqu'on pense que les molécules colorantes tra- versent le tissu serré, compact, et presque pierreux de . la superficie des graines les plus dures, et ne pénètrent point dans les feuilles dont le tissu est si lâche, qui sont munies de pores très-visibles au microscope , et qui , bien certainement, absorbent, au-moins dans certains cas, l’eau (3) M.r Kieser assure que les molécules colorantes n’entrent dans les racines, que lorsque leurs extrémités sont tronquées : je sais en dans ce cas leur absorption est beaucoup plus facile ; - mai$ j'ai vu des racines plongées dans de l’eau colorée, absorber des molécules rouges, et se colorer à l’intérieur, dans des cas où le ne pouvais supposer aucune rupture du tissu. Voyez, en par- ticulier, mon Mémoire sur le développement des racines, dans les Ann. des Sc. nat., 1826, p. 1, pl. 1et2. À ORGÂNES ÉLÉMENTAIRES, 95 avec laquelle on les met en contact. Cet exemple , entre beaucoup d'autres, peut nous prouver combien l'anatomie même la plus délicate, est loin de faire connaître la nature intime des tissus organisés. On doit peut-être ranger parmi les pogioles, les ex- trémités des houppes ou poils radiciformes qu’on observe dans plusieurs lichens, et peut-être aussi les extrémités absorbantes de certains suçoirs, comme, par exemple, dans la cuscute. Ce sont des points à éclaircir, et que je livre à l'examen des anatomistes, Quant à l'analogie des poils radicaux avec les spongioles, nous en parlerons plus tard, Les suçoirs (haustoria ) sont des espèces de tubercules, -qui naissent latéralement sur la tige de quelques plantes parasites , telles que les cuscutes (4) , et qui leur servent | à sucer les végétaux auxquels elles adhèrent pour en pom- | per leur nourriture. Ces organes ne se trouvent que très- rarement , et je doute même s’il en existe hors du genre des cuscutes que je viens de citer ; leur organisation intime wa point encore été étudiée avec soin; ils offrent un tu- bercule dont le sommet est creux, et c’est par cette ca- - vité, qui est appliquée sur l'écorce de la plante dont la cuscute doit se nourrir , que cette nourriture pénètre dans “le suçoir. Quelle est la structure intérieure des suçoirs ? ces organes sont-ils analogues aux spongioles ? Quel est | le: mécanisme par lequel leur action s'exécute ? On _ lignore complètement , et je ne mentionne ici cet organe d'une manière expresse qu’afin d'appeler sur lui les re- “gards des observateurs. RS CT SE Be ea te US (4) Heyn,, Term, bot, in titalo, Sow. engl, bot. pl. 378. us ie 2 RÉEL nee CRE EE ÈS 04 ORGANES ÉLÉMENTAIRES CHAPITRE VIIL. Des Lenticélles. à PAPER a le premier (1) désigné sous le nom de glandes lenticulaires, des taches qu'on observe sur l'écorce des branches des arbres : ces taches sont, comme M. Vaucher l’a bien observé, d’abord oblongues dans le sens longitudinal, puis arrondies ; puis oblongues dans le sens transversal; elles offrent tantôt une surface plane remarquable, parce que la cuticule y est comme dessé- chée : souvent elles deviennent un peu bombées , et elles finissent souvent par crever; au-dessous de la ec se trouve un amas pulvérulent, quelquefois verdätre , quels quefois blanchâtre , qui semble être composé par les cel: lules de l’enveloppe cellulaire désunies , et sous forme de vésicules ovoides. Comme il n'y a rien qui annonce une organisation glandulaire dans ces organes, je leur ai donné le nom de Zenticelles (lenticellæ), pour éviter un terme hy- etcependant rappeler lenom primitif qui peint assez bien leur forme, et pour avoir en-même-temps l'avantage d'employer un terme simple au-lieu d’un terme . composé. M. Du Petit-Thouars leur donne (2) le nom de pores corticaux; mais il ne faut point confondre ces organes avec les stomates, appelés aussi pores corticaux. C'est pour éviter ces confusions, qu'il me paraît plus (1) Mém. Acad, des Sciences de Paris, pour 1745. (2) wi. Ess., p. 84; * ORGANES ÉLÉMENTAIRES. 95 F avantageux d'admettre un mot propre pour chaque _ organe. Les changemens dé formes. des lenticelles sont ce qu'elles présentent de plus remarquable au premier coup-d'œil : ces chängemens sont surtout visibles dans les arbres dont l'écorce reste long-temps lisse , comme les _ cerisiers et les bouleaux ; on y voit les lenticelles de la première année, ovales dans le sens longitudinal , très- petites et peu apparentes; puis la distension de la branche produite par l'accroissement du tronc les rend plus ar- . rondies ét plus grandes : à mesure que la distension _ Continue à s'exercer, elles deviennent plus oblongues dans le sens transversal ,'et finissent par former des espèces de _ Taies horizontales souvent très-pronioncées; au contraire, … lorsque l'écorce des arbres se gerce ou se fendille, les len- ticelles disparaissent assez rapidement. Dans le côneraria » Præcoz, qui a l'écorce charnue, les lenticelles sont très- grandes, et conservent jusqu’à la fin de la vie de l'arbré une forme orbiculaire (3). Ces organes existent dans l’é- _ corcé de presque tous les arbres dicotylédones , excepté dans les conifères, les rosiers, etc. Elles manquent en gé- … Méral dans les herbes dicotylédones ; cependant M. Vau- . Cher en a observé dans le malva sybestris , le sambucus … ebulus. On n'en a encore trouvé ancun vestige, ni dans les münocotylédones , ni dans les acotylédones. C'est par les … Jenticelles que softent les racines auxquelles les branches donnent naissance, soit naturellement à l'air, comme dans les + . vhus, les figuiers (4), etc. , soit lorsqu'on les mét dans de ji (3) DC., pl rar. du jard, de Genève, pl. 7. (4) Voy: pl. 2, f. 1, qui représenté les racines sortant des len« ticelles dans le ficus elastica. 96 ORGANES ÉLÉMENTAIRES. l'eau ou dans un sol humide, comme cela se pratique dans l'acte du marcottage ou du bouturage ; quand les lénticelles. ont été enlevées , et très-probablement lorsqu'elles man- quent ou ne sont pas développées , il se forme des.lenti- celles adventives dans les branches soumises à des cir- ‘constances favorables, et de ces lenticelles naissent des racines comme des Lsictles ordinaires. On peut donc dire avec raison que ces organes sont des bourgeons de racines; ils diffèrent des bourgeons ordinaires qui pro- duisent des branches à feuilles ou à fleurs, soit par la na- ture de leurs productions, soit par leur forme et leur dis- persion. On les distingue des bulbilles , en ce que ceux-ci produisent à-la-fois des racines et des Loilots tandis que les lenticelles ne donnent naissance qu’à-des racines. Les lenticelles n’absorbent rien de l'extérieur comme les spon- - gioles, et ne paroissent nullement destinées à l'évapotation comme les stomates. Le nombre, la grandeur et l'apparence des lenticelles varie beaucoup d’un arbre à l'autre, et souvent même dans” les espèces de même genre; ainsi, le fusain galleux (évony- mus verrucosus) doit son nom à ce que ses lenticelles sont très-nombreuses et très-bombées, tandis que celles des autres espèces sont presque planes et fort dispersées. - On trouvera des détails circonstanciés sur ces organes, dans deux Mémoires que j'ai publiés à ce sujet dans les . Annales des Sciences naturelles de 1826 et 1827. On les trouve quelquefois représentés, mais sans mention spéciale, dans divers ouvrages (5). à (5) Turp., Iconogr., pl. 4 bis, £. 2, 3. ORGANES ÉLÉMENTAIRES. 97 PMHAPITRE IX. 4 Des Glandes. : °° mot de glande (glandula) signifie, dans l'anatomie des . animaux, un organe secrétoire, c’est-à-dire, qui sert à tirer du fluide nourricier commun, un suc ou une humeur spé- | des plantes; mais il faut avouer que jusqu'à ces derniers temps, les botanistes, guidés par de fausses analogies, ont sienrsnesontrien moins que des glandes. Dès les commence- mens de la science , le moindre tubercule a été décrit sous lenom de glande : c’est à Guettard qu'on doitlla description la plus complète de ces organes (1); mais il faut convehir” . aussi qu'on lui doit la plus grande partie des erreurs qui tété, depuis lui, répétées par tous les auteurs, Ainsi, Ice savant a donné le nom de glandes écailleuses (gl. sæ) à de petites pellicules écailleuses, qu'on trouve que les tégumens de leur fructification, (Voy. Liv. LE, Cap. vi, art, 1°.) Le même auteur a nommé glandes miliaires (gland. Mmiliares) les stomates que nous avons décrits dans l’un des _ Chapitres précédens. ” : Sous le nom de glandes globulaires (gl. globulares), les uns ont désigné certains corps sphériques qui couvrent la sd (1) Mém Acad. Se. de Paris, 1746. Tome Le, LS : ciale. 1 doit conserver la même signification dans l'anatomie donné ce nom à des organes très-hétérogènes , et dont plu- ‘sur la feuille des fougères, et qui ne sont autre chose EAN De ÿ8 ORGANES ÉLÉMENTAIRES. surface inférieure des feuilles d'arroches, et qui sont des matières secrétées , analogues à la poussière glauque; d'autres ont appliqué ce nom à de petits globules sphé- riques, qu’on observe sur les feuilles des labiées , et dont la nature n’est pas bien connue. Les glandes vésiculaires (el. vesiculares) sont des vési- _Cules pleines d'huile essentielle, et placées dans le paren- . chyme des feuilles du myrte, de l'écorce de l'orange, etc. | On ne.sait point si ce sont de vraies glandes ou de simples réservoirs d'un suc secrété par quelque organe voisin; nous . y reviendrons en parlant des réservoirs du suc propre. Les glandes utriculaires (el. utriculares) sont des vési- cules saillantes , pleines d'une lymphe limpide et alcaline, _ formées par la Lécaliüure des cellules extérieures, par exemple, dans la glaciae (mesembryanthemum crystalli- _ nym). (2) Nous reviendrons sur cet article en parlant pe poils. Les glandes lenticulaires ( gl. lenticulares) sont de pe- tites taches qui se trouvent sur les branches des arbres, et ‘qui indiquent les points où les racines adventives peuvent se développer dans des circonstances favorables ; nous les _ avons décrites plus haut sous le nom de Znticelles. Tous ces organes, et autres semblables, ne méritent que | très-improprement le nom de glandes , que nous devons conserver pour les suivans : -" 1°, Les glandes à godet (gl. urceolares) sont de petits ‘tubercules Charnus, souvent concaves, qui émettent ordi _ nairement des SES visqueux ; on les trouve par exemple - sur le pétiole des rosacées amygdalées , comme le cerisier: .- (2) DC., pl 9, grass. ; pli 128. LOT AN 25 Lt VO Gt A MRGR EE GES en É ORGANES ÉLÉMENTAIRES 09 _ Ces organes paraissent être de vraies glandes excrétoires. Celles qu'on trouve l'extrémité des destelures des feuilles, quoique souvent différentes par leur forme , ne paraissent pas différer dé celle-ci par leur nature. * a°, Les glandes nectarifères (gl. siectariferx) : sont des organes de formes très-diverses qui existent dans les fleurs, et suintent le plus souvent une liqueur miellée ; ce sont de vraies glandes, que nous décrirons dans la suite sous le nom | de nectaires. À 3°. Les glandes qui se trouvenit à la base de certaiis poils, . comme dans l’ortie. 4°. Celles qui sont situées agsommet de quelques poils, comme daus le pois-chiche. Nous reviendrons sur ces deux dernières espèces à l'occasion des poils. On voit, par cette énumération rapide, combien of a mis de négligence dans l'étude des organes glandulaires ou glan- duliformes. M. Mirbel a commencé à les étudier (3) d’une manière plus conforme à notre but actuel, qui est l’anato- | miewet a déjà remarqué sous ce point-de-vue deux sortes » de glandes distinctes par leur structure. * 10, Les glandes cellulaires (gl. cellulares), qui sont _ formées d'un tissu cellulaire très-fin, et n'ayant aucune . communication avec les vaisseaux. Édblopit d’entre elles … distillent un suc particulier, d'où l’on pourrait présumer … qu'elles sont exeréroires, c'est-à-dire chargées de porter . au-dehors de la plante un suc excrété. Telle est la lame … jaune qui tapisse le fond du calice de la saxifraga crassi- folia. Les glandes qui entourent les plus courtes étamines du cheiranthus cheiri, celles qui sont placées à la base (3) Mém, Mus. d'Hist. nat: , 9, p. 455; pl. 35 et 36. , 7* D LE 400 à cnhlkes ÉLÉMENTAIRÈS interne des parties de Ja fleur dans la couscpne: Les riale, etc, Er à 24, Les gcndes vasculaires (gl. ral) se ; comme les précédentes, un tissu cellulaire d'une grande finesse, mais sont traversées en différens sens par des Vaisseaux, et ne rejettent point au-dehors des sucs partie culiers, ce qui donne lieu de penser qu'elles sont récré- mentitielles, c ’est-à-dire chargées de préparer un suc par- _ ticulier, qui est repompé et employé dans l'intérieur du … Corpa'de la plante; tel est, par exemple, le bourrelet épais et blanchâtre qui se trouve au fond de la fleur du cobæa. Cette dise, en glandes cellulaires excrétoires eten glandes vasculaires secrétoires, mérite d’être étudiée sur un plus grand nombre de plantes qu'elle ne l'a été jusqu'ici. _ Mais indépendamment des glandes visibles à l'œil, ilexiste _ sûrement dans les végétaux un grand nombre de points surfaces gandolaires qui secrètent certains sus, @t happent jusqu'ici à nos recherches anatomiques. compléter l'exposé de nos connaissances scale relatives aux glandes, il est nécessaire de nous occuper des poils et des réservoirs du suc propre; c’est ce qui Le l'objet des chapitres suivans. ORGANES ÉLÉMENTAIRES, 101 + GHAPITRE X. * Des P. oils. ARTICLE fer, Des Poils en général. Sci le nom commun de poils (pili, villi) (x), on dé- * signe généralement toutes ces, petites productions molles et filiformes qu'on obsérvs à la superficie des végétaux et qui ressemblent bea’scoup en effet aux poils des ani- maux par leur forme, et, à quelques égards , parleur struc- ture et leur histoire. Les poils des végétaux sont tous des prolongemens d’une ou de plusieurs/cellules qui, par leur saillie, sont proéminentes au-dessus de la surface; ainsi, entre une glande vésiculairé, par exemple, et un poil, il n'y à d'autre différence que la forme propre à ces deux _ organes. On doit distinguer plusieurs classes de poils qui ne se ressemblent que par leur forme générale, mais qui diffèrent beaucoup par leur usage, leur origine et leur | stracture ; dans chacune de ces classes, on peut ranger ieurs sortes de poils qui ont reçu des noms particuliers dans les écrits des botanistes. Guettard(2), qui a beaucoup observé les poils, et qui, d'après cette considération, a (1) Voy: Malp. Oper., él in-4, 1, p.2, p.196, f. 8, 103, Déhism. Phys. Axb., 4, pl. 13, É 119. Turp. Icon. , pl.5, f. 1-8. (a) Méin. Acad. des Sciences de Paris pour 1745. Observ. sur les Plantes , à vol in-i2. Paris, 1947. 102 ORGANES ÉLÉMENTAIRES essayé de classer les végétaux, a multiplié les termes rela- tifs à ces organes; quoique ces termes soient pour la plu- part de peu d'importance , nous croyons devoir les indi- quer rapidement, parce qu'ils nous donneront l’occasion _de passer en revue les formes diverses des poils. Je les rangerai sous quelques classes générales, savoir: 1.° Les poils glanduleux ; 2. les poils lymphatiques où non glanduleux ; 3. les poils corollins; 4° les poils écail- deux; 5. les cils ; 6.° les poils radicaux. LA 3 + 5 PAS : Er" ARTICLE IL, Des Poils glanduleux. : Les poils glanduleux eux-mêmes sont de deux sortes, savoir : les poils glandulifères (pili glanduliferi), < qui sont les supports de petites glandes particulières, et les poils ét (pili excretorii), qui sont les canaux on les par lesquels l'humeur contenue dans une | shnde se vide au-dehors. ? Sous le nom de poils glandulifères, on peut réunir ceux quon a nommés, 1.° poils à cupules (pili cupulati) (1 };ce sont de petits filets terminés par une glande concave; par exemple, dans le pois-chiche, où cette glande suinte un suc acide. 2.° Les poils ez £éte ( pili capitati); ce sont les filets simples terminés par un renflement glanduleux et sphérique; tel est, par exèmple, le dictamnus albus. 3 Les poils à plusieurs tétes ( pili polycephali) ; ce sont des filets rameux dont chaque branche se termine par une tr) Guett., Obs. Plant. , pl'2,£ 5, 10, 14. Fe ! r ORGANES ÉLÉMENTAIRES, aoû. … petite tète glanduleuse ; comme on le voit, par exemple, _ dans le croton penicillatum (2). Dre Sous la dénomination générale de poils pæstétnéretl » jen comprends les canaux excréteurs de certaines glandes ;. tels sont, par exemple, les poils ex alène (3) (pili subu- lati), ou ceux dont la glande sessile sur la_partie qui la porte, se prolonge en un filet tubuleux et acéré; c’est ce . qu'on voit dans l'ortie; tels sont encore les poils ez za- vette (4) (pili malpighiacei), dont la base glanduleuse porte un poil horizontal, attaché par son centre, tubu- leux: à l'intérieur et si. par ses deux extrémités, peut, donner issue au liquide renfermé dans l'intérieur ; c'est ce, _ quia lieu dans dans le ma/pighia urens. M est digne de, remarque, 1.° que dans toutes les glandes munies de po excrétoires, la liqueur secrétée par la glande est. d’un nature caustique ; 2.° que cette liqueur, qui ne sort jupuis naturellement, ne se dirige vers l'issue qui lui est, préparée que lorsque la glande, pressée par un corps étranger laisse échapper comme de force la liqueur qu'elle ren- _ ferme : cette liqueur suit le canal excrétoire , lequel, par son extrémité acérée, la dépose sous liée de l'ani- … mal qui vient à le toucher imprudemment. Cette organisa- tion défensive rappelle tout-à-fait la structure des dents à | yenin des serpens. ; ARTICLE HI. Des Poils lymphatiques ou non-glañduleux. | » Les poils non-glanduleux ou, comme on dit fréquem- Ta) Vent., Choix de Plant, pl. 12. (3) Guett., Obs. Plant., pl. 2, f: a, 6, 7. (7) Guett, Le, pl. à,f. AL. et B, ä 104 ORGANES ÉLÉMENTAIRES. t, les poils phatiques, sont beaucoup plus fréquens ris pass 00 0 et ne leur ressemblent réellement que par leur forme générale. Ce sont des filets saillans hors de la surface, formés par une ou plusieurs cellules; on ne les a presque , jusqu'à-présent; ‘classés que sous des rapports extérieurs et de peu d'importance, savoir : leur consistance, leur direction ou leur forme. Ainsi, sous le rapport de la consistance, oh a remar- . qué que les uns étaient très-mous, les autres très-roides, etla plupartoffrent tous les degrés intermédiaires. Sous le rapport de la direction, les uns sont verticatx on perpen- diculaires, sur la surface qui leur donne naïssance; d'au- tres plus ou moins couchés en avant, quelques -uns plus ou moïns couchés en arrière; il en est de parfaîte- ment droits, d'autres qui sont crochus au sommet, plu- sieurs qui se crispent , ou s’entrecroisent les uns avec les autres. Quant à leurs formes, on en trouve de cylindri- ques et de coniqués très-alongés. On en voit quelquefois “en forme de larmes bataviques ou en cônes renversés: on en trouve de grenus ou cloïsonnés; et, parmi ceux qui se raiifient, on en trouve, ou fourchus à deux, trois ou un plus grand nombre de branches, ou étoilés à leur sommet, on divisés dès leur base en branches qui semblent au- tant de poils distincts, réunis en faisceaux partant d'une base commune (r). J'ai énuméré, dans la Glossologie, toutes ces diverses modifications des poils, et les diffé- rences qui en résultent pour l'aspect extérieur des végé- taux , et j'ai indiqué les termes par lesquels on les désigne. «+ Maisil convient maintenant de les considérer sons le point- 22 (1) Voy. pla, £i,i,k, L,ef.5,d. . ORGANES ivhaxvritass, 108 Les principales différences de tionnées sous CPR #9," Les poils simples , où | formés par le pithepiiits d'une seule cellule : ils n’ont, par-conséquent, ni cloison interne , ni ramification; ce sont les plus fréquens de tous dans le règne végétal : ils sont, d'ordinaire , cylindrico-co- niques , ou coniques proprement dits, très-variables, sur- tout par leur longueur, leur consistance , leur direction et leur nombre. “ . se, Les poils c/oisonnés (2), ou formés de plusieurs cellules placées bout-à-bout en une série simple, et sépa- rées par des cloisons plus ou moins visibles : on leur donne souvent le nom de poils articulés, terme évidemment inexact, puisqu'il n'y a, dans aucun d'eux , nulle sorte dsriculstion ou de point naturel de péri On peut les distinguer, selon qu'ils offrent une apparence cy- lindracée ou conique, ce qui a lieu quand les cellules ne _ sont point renflées; où une forme grenue étranglée on . moniliforme, ce qui est dû à ce que les cellules sont sou- vent renflées entre les cloisons; d’où résulte que cellés-ci _ forment comme autant d’étranglemens. 3e, Les poils rameux sont formés de plusieurs ‘cellules _ qui, an-lieu d'être placées bout à bout, divergent dans des directions différentes : on conçoit que ces modes de | ramifications peuvent varier beaucoup sans que la nature du poil en soit fort altérée; c’est ici que se rangent (3) les Ë poils fourchus ou en Y des a/yssum , les poils trifurqués | ÿ * | | tante Cu Lada: dE tr 2 £ "Ov. pl.2,f. 5, d,et Gueu., Obsery. , pl. 4, £ 1, 2. à (3) Gueu., Obs. Plant., pl. 3, LE. G. H.D., No 3, 18; pl. 4, £. 3, 13, 106 ORGANES ÉLÉMENTAIRES.. où trifides de plusieurs crucifères, les poils dichotomes de quelques crucifères, les poils ennavette, on qui, divisés dès leur base en deux branches étalées sur la surface de læ feuille , et dirigées en une seale ligne, semblent de petites navettes posées horizontalement, comme on le voit dans Vastragalus asper; les poils rayonnans au sommet; ceux qui se ramifient dès la base, et semblent en faisceaux , _ comme dans la mauve alcée; ceux en goupillon, qui sont des poils noueux dont chaque nœud émet un verticille de, poils, comme dans les pklomis ; et enfin les poils en écus* _son; qui sont des poils rayonnans d'une base commune, et tous soudés ensemble en un disque horizontal attaché par le centre, comme dans l'elæagnus. ho &4 à 4°. Les poils aculéiformes : je désigne sous ce nom ri 4 qui, au-lieu d'être formés de cellules en simple,série,” sont composés de plusieurs cellules agglomérées , comme, dans le tissu cellulaire, et dont la réunion, - saillante hors de la surface, a la forme générale d'un poil : ces organes! sont, en général, plus épais que les poils lymphatiques or dinaires, et plusieurs d’entr'eux tendent à se confondre, ou avec les poils glandulifères, ou avec les aiguillons; il n'y a même aucun caractère précis pour les en distin: guer, si ce m'est leur mollesse, comparée à la dureté . des aïiguillons; mais comme ce caractère admet tous les degrés intermédiaires, il est réellement impossible de dis- _ tinguer, avec précision, les poils aculéiformes des vrais ‘aiguillons (4). Les poils lympbatiques ne naissent que sur les:parties des végétaux exposées à l'air; ainsi, on n'en trouÿe point (4) Woy. Liv. IV, chap. 1. ee ORGANES ÉLÉMENTAIRES. 107 _ ni sur les vraies racines, sauf au moment de la germina- tion, ni sur les portions de tiges ou de branches qui sont cachées sous terre, ni sur toutes les parties des végétaux | qui vivent dans l'eau. On les trouve fréquemment sur les uiges ou branches de l'année, et quelquefois ils persistent aussi sur les troncs ; ils sont fréquens sur les surfaces des feuilles, des stipules et des calices, surtout à la face infé- rieure; il est rare d'en trouver à la surface supérieure, et . non à l'inférieure : c'est ce qu'on observe cependant aux feuilles séminales de l'ortie, aux feuilles ordinaires du pas: . serina hirsuta, etc. On trouve encore des. poils sur les 1 pétioles et les pédoncules, sur la superficie externe des . péricarpes : il est rare d'en trouver à la face interne de | ceux-ci; cependant les valves de la gousse du jacksonia en _ offrent un exemple. Les poils des graines doivent plutôt » être rapportés à la classe des poils écailleux ; quelques co- roles portent des poils lymphatiques, et d'autres ont des _ poils corollins. 3 La position générale des poils lymphatiques sur les par- | ties exposées à l'air, prouve donc que l'usage de ces or- + ganés est en rapport avec l'atmosphère. ., Les poils sont en général beaucoup plus rares dans les plantes qui vivent à l'ombre ou dans les lieux gras et . humides , et manquent complètement dans les plantes étio- Jées où qui ont crû à l'obscurité; ils sont, au contraire , plus abondans en général dans les plantes qui croissent … dans les lieux chauds, secs et bien exposés au soleil. | + De ces faits, on a conclu généralement que les poils lym- … phatiques sont des organes évaporatoires; car on les trouve - en petite quantité sur les plantes qui évaporent peu , et en — grand nombre sur celles qui évaporent beaucoup. J'avoue M jo M: He, . os À F KE, | > 108 ORGANES ÉLÉMENTAIRES, que je suis porté à en tirer la conclusion contraire , et à croire que les poils sont des obstacles naturels à l'és ration, en ce qu'ils abritent les parties pa contre l’action de la lumière solaire, qui est le grand agent de l'évaporation. On conçoit alors pourquoi ils manquent dans les plantes ou parties de plantes qui sont dans des circonstances peu favorables à l'évaporation, telles que les plantes étiolées , les plantes grasses et les plantes aquati- ques ; qui ont peu ou point de stomates, ou les plantes des lieux ombragés qui reçoivent imparfaitement l’action du soleil ; comme, au contraire, ils sont très-abondans dans les plantes exposées à toute Péction solaire, et qui seraient desséchées par une trop forte évaporation. Je me confirme dans cette opinion en comparant les poils avec les stomates; ces deux organes, quoiqu'ils paraïssent quelquefois mélangés, ont chacun une place très-détermi- née ; les stomates naissent sur le parenchyme, et c’est là, en effet, que s'opère l'évaporation : les poils lmphatiques naissent constamment sur les nervures ou sur leurs cations; mais les nervures sont précisément les parties à il s'opère le moins d’évaporation, et, par-conséquent , ik est peu vraisemblable que les poils qui naissent invariable. ment sur elles, servent à cet usage; on conçoit , aü con- traire, sans peine , que les poils peuvent , lorsqu'ils sont longs ou abondans , recouvrir les stomates du parenchyme, les abriter contre l'action de la lumière solaire, et tendre ainsi à diminuer son action lorsqu'elle est trop intense : on se rend ainsi raison d’une circonstance bizarre en, appa- rence, c’est que les poils sont presque toujours placés dans les végétaux sur les mêmes surfaces qui portent les sto- mates ; ainsi la face supérieure des feuilles qui, le plus 4 ONGANES ÉLÉMENTAIRES, 109 ; ouvent, n'a point de stomates , n’a non plus en général que | peu ou point de poils ; tandis que ceux-ci sont d'ordinaire … abondans à la face inférieure où sont les organes évapora- …_toires. Î serait d’ailleurs extraordinaire d'attribuer le même üsage à deux organes aussi différens que les stomates et les … poils, et enfin les autres emplois accessoires que les poils nous présentent, sont tous relatifs à la protection des sur- | faces végétales contre les intempéries atmosphériques. Dans plusieurs cas, les poils lymphatiques servent à | protéger les organes délicats contre le froid de l'atmos- _ phère; c’est ce qu'on remarque très-évidemment dans la bourre touffue qui se trouve sur les jeunes feuilles, au mo- _ ment où elles sont enveloppées dans leurs bourgeons ou quand elles viennent à-peine d'en sortir; c’est te dont cha- | Cun peut s'assurer par l'inspection du bourgeon du maron- … nier d'Inde : ces poils mous, longs et crépus retiennent de l'air captif autour des organes délicats, et empêchent la transmission de la température extérieure , absolument . comme Îles fourrures des animaux : ils tombent ou se dé- » truisent, d'ordinaire, lorsque les organes ont pris plus de consistance ou qu’ils ont passé les saisons critiques; on con- » nait une foule d'exemples d'organes velus dans leur jeu: . - nesse, et qui deviennent ainsi glabres dans leur état adulte. * On ne pent nier que les poils ne soient, dans plusieurs cas, des abris contre l'humidité extérieure; ainsi, lorsqu'on $ plonge dans l’ean les feuilles du framboisier, par exem- . ple(5), on voit qe la surface inférieure, couverte de très- + petits poils serrés, et ét immédiatement sur elle , È — | n (5) Msihons, Exp. sur les Vég. , p. 26. Boucher, Diss. sut … les subst, glaug., p. 2. e 410 ORGANES ÉLÉMENTAIRES. ressort de l’eau sans s'être mouillée , parce que ces p poils retiennent sur la feuille une coach d'air met à l'abri du contact immédiat de l’eau. La plupart des surfaces velues présentent ce phénomène à un degré plus où moins prononcé; il est remarquable que la plupart des surfaces glabres ont quelqu'autre moyen de protection contre l'humidité , comme, par exemple d’être couvertes ou de poussière ponts (6), ou de cire, où de matières ‘ glaireuses , huileuses ou visqueuses ; non miscibles à l'eau. . Enfin il est des cas où les poils servent évidemment de protection , ou contre les insectes ou contre l'humi- dité : ainsi, par exemple , tous les calices de labiées qui ne se closent pas d'eux-mêmes après la fleuraïson, pré- sentent à l'intérieur de petits poils couchés on à peine wisibles pendant la fleuraison, qui se relèvent ou s'alon- gent ensuite, de manière à clore l'orifice da tube, et à * défendre son entrée, soit contre les insectes, soit contre la pluie. On serait tenté de croire que les poils roides hé- rissés, étalés ou rebroussés , qu'on trouve dans plusieurs végétaux , sont des défenses contre les insectes , et l'ana- logie de certains poils avec les aiguillons tend encore à le confirmer. Les poils des végétaux sont donc en définitive , comme ceux des animaux, des organes protecteurs des surfaces sur lesquelles ils se développent; ils les protègent ou contre l'excès de la lumière solaire, ou contre les varia- tions de la température , ou contre l'humidité, ou quelque- _ fois contre les insectes. Je sais que dans chaque €as par- ticulier, il n’est pas toujours facile d'assigner Île rôle des (6) Bondicr, Diss. , Le x ORGANES ÉLÉMENTAIRES. 411 Mons, mais je crois cependant que la théorie tn à ne peut guère être revoquée en doute. La diversité des formes des poils qu’on rencontre qu à quefoïs sur une même surface est probablement liée avec la diversité de leurs usages : ainsi il est possible que les uns servent de défense contre les insectes, et les autres contre l'humidité ou l'action trop intense de la lumière. ñ F3 La diversité de durée des poils doit probablement aussi être rapportée äla même cause ; ainsi il est des poils qui se détruisent où tombent de très-bonne heure : tels sont ceux des bourgeons dont j'ai déjà parlé, et qui sont des- tinés à protéger les jeunes pousses contre le froid et l'humidité. En géréral, les poils naissent sur les nervures des tiges ou des feuilles au moment de leur naissance, d'où résulte que, par le développement graduel de ces organes, les poils tendent à s'ecarter les uns des autres, sans que leur nombre total ait cependant diminué. Ainsi il n'est pas rare de voir des feuilles ou des ovaires qui dans leur jeunesse sont entièrement couverts de poils très-serrés , et qui dans l’état adulte semblent n’en avoir qu'un petit nombre, parce que l'accroissement en tout sens de la surface les a forcés à s'écarter les uns des autres. Le phénomène inverse se rencontre aussi, quoique plus rarement. J'ai déjà parlé plus haut des poils qui se développent après la fleuraison dans les calices des la- biées ; voici un autre exemple assez curieux de ces déve- or tardifs dé poils qui m'a été indiqué par M : la panicule du r4us cotinus est presque t Nue pendant la fleuraison; après cette époque , ceux des pédicelles qui portent des fruits restent encore glabres où à-peine pubescens ; tandis que dans # s 112 ORGANES ÉLÉMENTAIRES. ceux dont les fruits avortent , et c'est le plus er nombre, il se développe un nombre considérable de p étalés, qui leur donnent un aspect hérissé, d'où l'on a tiré le nom d’arbre à perruque ; que les jardiniers donnent à | cet arbuste : peut-être la sève destinée à nourrir les fruits ne trouvant plus d'emploi, lorsque ceux-ci ont àv ; produit-elle ce développement extraordinaire de poils Quelques filets d'étamines (verbascum (7), tradescantia) deviennent aussi poilus quand les anthères avortent, et probablement par la même cause. , Dans les exemples que je viens de citer, il semble que les poils doivent leur développement à une grande abon- dance de nourriture; tandis que dans le plus grand nombre de cas, il paraît au contraire qu'une trop grande abons dance de nourriture tend à en diminuer le nombre : ainsi la plupart des plantes cultivées dans des terrains fertiles en ont moins que celles des terrains stériles : serait-ce | que dans ces cas la sève se porte toute entière au déves loppement des bourgeons ou du parenchyme, et von à la ” formation des poils ? ARTICLE I. Des Poïls corollins. Je désigne sous ce nom les poils qui se trouvent sur les pétales , les périgones , les étamines et les styles, lors: qu'ils sont de nature semblable aux, pétales : ainsi on trouve sur les corolles des cucurbitacées , sur celles du menyanthes (1), et dans une foule Hstnes plantes, 2 Lo) Schkubr. , Handb. , pl #, c. (1) Bull. , Herb, rate. ; ph 135 + L dseaxet ÉLÉMENTAIRES ©‘ 3215 “poils colorés évidemment conformes à la mature des pé- | tales. Ces poils présentent presque toutes les formes qu'on trouve dans les poils lymphatiques : ainsi on en voit de mais on ne peut cependant les: confondre avec les vrais : poils lymphatiques qui existent aussi.quelquefois sur les mêmes organes : ainsi certains étendards de légumineuses ou certaines corolles de campavulacées offrent des poils qui paraissent semblables aux poils ordinaires, tandis que … les étamines des #radescantia et des verbascum en offrent Îdetrès-différens. Le rôle et l'usage des poils corollins st plus difficile encore à déterminer que celui des poils | lymphatiques, et toute leur,bistoire est jusqu'à-présent * fort obcure. Je ne les mentionne-que pour attirer sur eux T'attention des observateurs. Er © ARTICLE Y. Des Poils scarieux. VENT TU 4 L | Fi Je ‘not de poils scarieux, je désigne ici un sul particulier de poils de nature sèche et écailleuse, qui, dans diverses parties des végétaux vivans, se présentent à . un état de mort ou d'atrophie, et qui ne jouissent presqne plus que des “propriétés hygroscopiques inhérentes qu tissu végétal : ces propriétés sont même d'autant plus sen- sibles sons ce rapport , que les poils sont plus complète- ment dépouillés de sucs. Tels sont les poils élargis en . évaille qu'on trouve sur* les pétioles des fougères ; tels | sont les poils qûi composent les aigrettes des composées, … des dipsacées, ou des valérianées ; telles sont les houppes | quinaissent sur les glumes ou les glumelles des gramipées, . ou celles 7 entourent les fruits des Vide telles ” Tome LI”, 8 simples, de ‘éloisonnés, de rameux et d’aculéiformes ; < * _ logues. Chacune de ces sortes de poils sera décrite plus en L 2 114 ORGANES ÉLÉMENTAIRES. sont les chevelures qui naissent.sur les graines des épi- lobes, ou de plusieurs apocinées ; tels sont les poils qui couvrent les graines des cotonniers et des ombaz. At Tous ces poils sont plus ou moins semblables aux poils. lymphatiques par leurs formes ; mais ils -en différent par leur origine, et semblent de simples lanières d'une sur- face membraneuse atrophiée : ainsi les poils des aigrettes Sont évidemment des rudimens de leur calice: et les che- welures qui couronnent plusieurs graines-sont semblables aux membranesqui les bordent dans d’autres végétaux ana- détail lorsque nous aurons occasion de parler de l'organe général dont elle fait partie.Je mentionne ici ces poils-sca- __rieux, seulement pour faire remarquer que quoique dans quelques cas ils puissent servir, comme les poilslympbati- ques, à protéger certains organes délicats contre le froid, les insectes, l'humidité, ou l'action trop vive de la lumière, ils ont ctgénétal un rôle tout particulier, déterminé par 20 leur faculté hygroscopique : ainsi les poils de l'aigrette des composées restent droits tant qu'ils sont humectés, et tendent à s'étaler à mesure qu'ils se dessèchent ; en s'étalant, ils s'appuient, ou sur Fmvolucre, ou sur les fleurs voisines , et ne pouvant les écarter , ils réagissent “sur le fruit même auquel ils sont attachés, et le soulèvent hors de l'involucre ; alors le moindre. vent qui vient à ‘souffler sur l'espèce de résean formé par les poils rayon- “mans de l'aigrette, soulève et emporte celle-ci, et avec “elle le fruit qui y est pc: ces poils sè donc ‘servir éminemment à la dispersion des fruits mono- | spermes des composées; aussi remarque-t-on que là où ils manquent, il existe toujours quelque autre circonstance LA à ORGANES ÉLÉMENTAINRES. ‘115 de l'organisation qui les supplée : tantôt , comme dans les anthemis , le réceptacle se soulève par le centre,.et pousse les fruits en-dehors ; tantôt, comme dans les c4ry= santhemum , les écailles de lisyéleëte s'étalent‘ à leur maturité ; ailleurs , comme dans le carpesium , la tête des fleurs se penche à la maturité des fruits, de manière que ceux-ci tombent par leur propre poids, etc. Les dipsacées à aigrette, les graminées et les cypéra- cées munies de barbes , etc. , présentent des phénomènes analogues, Les chevelures qui couronnent un grand nombre de graines jouissent de propriétés de même genre, .et ser- vent par leur écartement à faire sortir les graines hors du péricarpe, et à favoriser leur dispersion dans l'atmo- sphère ; telles sont celles des épilobes, des apocinées, etc. Ces exemples, qu'il serait facile de multiplier, tendent à . … Prouver que les poils scarieux jouissent de propriétés hy- groscopiques très- “prononcées; et deviennent par là pro- pres à certains usages spéciaux dans la dispersion des graines. % | | î à ARTICLE VL Des Cils, Soies, etc. On désigne sous le nom de cils les poils qui naissent, non - surune surface quelconque ; mais sur le bord de cette sur- … face, de telle sorte que les cils'ne font partie ni de la face - supérieure, ni de la face inférieure d’une membrane , mais | sont dans le même plan. qu'elles. Les cils revétent toutes … les apparences des poils; ainsi, il y a des cils glanduleux, des cils lymphatiques , des cils corollins. En général , la » présence des cils est plus régulière et plus constante 4 g* * Fe me a N\ =. LS È \ 2567 ORGANES ÉLÉMENTAIRES, ÿ dans les espèces qui eti sont douées que celle des poils pro- prement dits. La plupart sont de nature un peu plus roide que les poils, et plusieurs se confondent par leur consis- tance avec les: aiguillons, les épines, ou même avec les den- telures des feuilles. L'usage des cils parait être uniquement de protéger la fenille contre les attaques des insectes; mais cet a er ne se présente pas d'urie misère bien évi- dente. ose ls feuilles ou les lobes des feuilles ne portent d'appendice piliforme qu'à leur extrémité seulement, cet appenñdice reçoit le nom de soie lorsqu'il est tréiment un poil; comme dans lé papaver setigerum (x), ou le cheno- _* pôdiurn setigerum , qui en ont tiré leur nom. ‘Sicet appeñ- | dite est courtouun peu épais, ou a plutôt l'apparence d'un aïguillon ou d’urie épine, on lui donne alors le nom de mx - crone (muero). C’est ce qu'on voit particulièrement dans + toùtés: sé péaispereéss @» et dans une" ere d'autres ARTICLE VII. dy # Des Poils radicaux. Toutes les sortes de Dolls dont nous veñons de parler, naissent sur les tiges; les feuilles, et, én général, sur tous _ lesorganes des végétaux qui sont au-dessus du collet, et qui font partie de la végétation ascendante ; mais les racines ‘entaussi des. “espèces de-poils; ce sont des filets très-me- nus, extraordinairement fugaces, qui naissent surtout dans ‘la première jeunesse des plantes, sur celles de leurs racines (D Deless., Icon. select. 2, pl 7 12) Woÿ. pl 15,4 3 ORGANES ÉLÉMENTAIRES, 117 qui sont exposées à l'air. M. Carradori (1), qui a bien observé ces organes, a remarqué qu'ils ne naissent jamais … sur Jes racines plongées dans l'eau, ni dans les parties des racines que ce liquide entoure ; qu'ils se développent sur-. tout sur les racines exposées à l'air humide, et que l'obscu- rité favorise beaucoup leur croissance. Ces filets ressem- blent aux véritables poils par leur forme et leur structure anatomique; mais leur usage pourrait bien être très-diffé- rent et se rapprocher de celui des-spongioles. M. Carra- dori les considère comme des organes destinés à absorber l'humidité de l'air comme les gpongioles absorbent l’eau en nature , et cette opinion parait assez vraisemblable, Doit-on confondre ces poils eux-mêmes avec le chevelu proprement dit ? J'en doute encore ,.et il faut avouer tout au-moins, que si les fibrilles ou le chevelu des racines sont des sortes de poils, comme le dit M. Kieser, ils diffèrent de ceux que je désigne ici par une durée plus longue, une consistance plus ferme, et peut-être par Ja faculté dede- venir un jour des branches de la racine, tandis. que les poils radicaux sont très-fugitifs ,très-mous, et ne paraissent jamais se transformer en branches radicales. Au reste, ce | sujet, qui a été à peine étudié, mérite l'examen des ob- … servateurs. J'ajouterai encore que Jes poils qui se trouvent à la base de plusieurs champignons charnus, ont de très- grands rapports avec les poils radicaux des plantes vas: culaires. mi) Degli Organi assorbenti delle radice osserv. présent. allu Soç, dei Georgofili di Firenze jin-8, , | , 118 ORGANES ÉLÉMENTAIRES. CHAPITRE XI. Des Réservoirs du Suc propre. Os désigne depuis long-temps, sous le nom de swes pro- pres, ces liquides colorés d’une nature particulière , qu'on trouve dans certains végétaux, et les vases dans lesquels ils sont renfermés avaient été nommés vaisseaux propres. On les assimilait tellement aux véritables vaisseaux, que c'est dans ces dernières années seulement-qu'on a com- mencé à étudier leur structure avec quelque soin. Nous parlerons des sucs en nous-occupant des sécrétions des plantes ; nous devons seulement, en ce moment, faire con- naître la forme des vases qui les renferment. Il paraît, d'après les belles observations de MM. Bern- bardi, Mirbel et Freviranus, sur ce sujet, que les sucs propres n’ont pas de mouvement sensible, et qu'ils ne sortent de la plante que lorsqu'on brise les enveloppes qui les renfermaient. Ces enveloppes sont, en général, . des parois plus épaisses, plus consistantes que celles des vaisseaux lymphatiques ; elles sont toujours dépourvues de tonte espèce de ponctuations ou de raies, de sorte qu’on les reconnaît facilement à ce caractère lorsqu'ils se pré- sentent sous le microscope. On les distingue d'autant mieux qu'ils sont généralement d’un diamètre plus consi- dérable que les vrais vaisseaux, et surtont en ce qu'ils n'ont pas des formes aussi régulières , ‘et que même la pa- voi qui les circonscrit ne paraît pas leur appartenir ; il Ÿ ORGANES éubusn rares. 119 ble) comme Grew l'avait déj indiqué, que les sucs propres, secrétés dans certaines parties par des glandes ou des membranes encore inconnues, se déposent dans le tissu cellulaire voisin, le distendent ou le rompent, et y forment ainsi des cavités arrondies ou alongées, qui ont Vapparence vasculaire, mais qui, comme on voit, diffèrent totalement des vaisseaux : dans cette hypothèse, ce seraient de véritables sacs kysteux, fort analogues, par exemple, à celui qui forme dans les animaux les anévrismes en- kystés. M. Link les désigne sous le nom de réservoirs du suc propre (receptacula succi proprii }, qui leur conviefit tout-à-fait, et qui doit être adopté, afin de bien pr ces organes des vrais vaisseaux. Ea considérant les formes diverses qu'offrent les réser- voirs des sucs propres, on peut les ranger en plusieurs 1°. Les réservoirs vésiculaires, qui sont ce que les: auteurs ont appelé glandes vésiculaires, c’est-à-dire, ces vésicules à-peu-près sphériques, situées dans le tissu des. feuilles, comme 6n le voit dans le myrte ou dans l'écorce extérieure de l'orange, etc. Ces vésicules sont quelquefois légèrement alongées, soit lorsqu'elles se trouvent dans des parties où le tissu cellulaire est alongé, soit peut-être lorsque deux de ces cavités arrondies viennent à se réunir. On trouve de ces glandes vésiculaires oblongnes assez. fréquemment dans les feuilles des samydées : quelle que soit leur forme, leur suc ne sort que quand l'enveloppe est rompue; cette sortie du suc est très-visible dans les feuilles de schinus molle; étant coupées par fragmens et placées sur l'eau, elles laissent échapper leur suc par jets intermittens ; qui frappent l'eau et déterminent suc la 120 ORGANES ÉLÉMENTAIRES. feuille un mouvement de recul. Les réservoirs vésiculaîres renferment tous des sucs huileux, volatils et aromas, tiques. s xs 2°. Les réservoirs en cæcum sont des espèce de tubes courts, absolument fermés à l'une de leurs extrémités; tels sont, par exemple, les petits conduits pleins d'huile . volatile, qu'on observe sur l'écorce du fruit des ombelli- _ fères, et qui, commençant par le haut, parviennent dans diverses espèces ; au tiers, à la moitié, aux trois quarts de la longueur du fruit. @ 30. Les réservoirs tubuleux, désignés par M. Mirbel . sous le nom de vaisseaux propres solitaires (1). Ce sont. des tubes d’une longueur indéfinie, solitaires au milieu . d'un amas de tissu cellulaire. Grew les a très-bien obser- vés; il a figuré ceux du pin sous le nom de swrpentine ves- sels, pl. 20, fig. 3; ceux du sumac, sous celui de m4: * vessels, pl. 20, fig. 4. Leur paroi est formée ordinaire- ment par un tissu cellulaire, très-serré et très-compact, comme M. Mirbel l’a fait voir dans les réservoirs tortueux du pinusstrobus. L'intérieur de ces réservoirs est souvent rempli lui-même, dans sa première jeunesse, d'un tissu cellulaire qui se détruit -peu-à-peu. 4°. Les réservoirs fasciculaires où vaisseaux propres fasciculaires | découverts par M. Mirbel (2). Ce sont des faisceaux de petits tubes parallèles, ou de cellules fort . alongées, qui renferment un suc propre : c'est. dans des organes de ce.genre que sont renfermés les sucs propres des apocinées ; les fibres de l'écorce du chanvre ne sont que des faisceaux de réservoirs fasciculaires. {) Élém. , pl 10, f. 16. Théor., éd. 2, pl. 3, f. 1x. 5 (2) Ékém., pl: 10, € 17 Thévr. , éd. 2, pl. 3,f.12, ORGANES ÉLÉMENTAIRES. 121 5e, Les réservoirs accidentels : je réunis sous ce nom des cavités qui se trouvent pleines de suc propre, sans aucune régularité, et qui deviennent réservoirs de sue propre, sans qu'ils y aient été fondamentalement destinés; c'est ainsi que les sucs propres s’infiltrent souvent dans les vaisseaux lymphatiques des conifères , dans les cellules de la moelle de certains euphorbes, etc. : Les détails dans lesquels je viens d'entrer prouvent bien | ce que j'avais avancé plus haut, que les sucs propres n'ont TR pas véritablement d’organe spécial; ils se nichent dans les cavités qui les avoisinent, et se forment des espèces de sacs, d'apparence membraneuse ou fibreuse. Ceux qui ad- _ mettent l'existencé des méats intercellulaires, regardent | les réservoirs des sucs propres comme formés par la dis- tension de ces canaux, et la compression des cellules voi- | sines; ceux qui nient l'existence des méats intercellulaires sont obligés d'admettre la rupture et la désorganisation du … tissu pour opérer la formation de la cavité destinée au suc propre. La première opinion est plus facile à comprendre . sous le rapport anatomique ; mais, tout en l’admettant de P qu ; préférence, je ne me dissimule pas qu'on à peine à com- prendre dans cette théorie, pourquoi, dans un grand » nombre de cas, les réservoirs sont si nettement terminés. Les réservoirs des sucs propres, comme les sucs pro- pres eux-mêmes, se trouvent dans plusieurs familles de … dicotylédones, telles que les guttifères, les hypéricinées, les chicoracées, les euphorHacées, les myrtacées , les apo- | “cinées, les artocarpées, les conifères, etc. On n’en a point encore observé avec certitude, ni dans les monocotylé- donés, hi dans les acotylédones. Les réservoirs divers du suc propre sont généralement = 1110 Ress D" 4 Si di 122 ORGANES ÉLÉMENTAIRES. \ placés dans le tissu cellulaire de l'écorce, et, par-consé- quent, rejetés sans cesse vers la superficie par la distension que produit l'accroissement du bois, d'où résnlte qu'ils manquent souvent dans les écorces fort âgées : ce sont ces réservoirs corticaux que Hill désignait sous le nom de vais- seaux propres extérieurs; mais sous la dénomination de vaisseaux propres intérieurs et istimes , il désignait indiffé-- remment des organes très-disparates où le suc propre se niche quelquefois, et situés dans le bois et la moëlle. Les. véritables sucs propres paraissent tous secrétés dans la. partie verte et, par-conséquent, extérieure des plantes. ORGANES ÉLÉMENTAIRES, 123 CHAPITRE XII. Des Cavités' aériennes. Novs venons de voir que le tissu cellulaire se distend quelquefois pour former des cavités où les sucs propres se logent, et cette distension, déterminée par un agent connu et visible, nous a offert peu de difficulté; mais il arrive souvent aussi que, par une suite nécessaire de l'ac- croissement et de lavégétation, le tissu cellulaire se distend ou se rompt de manière à former des vides, ou plutôt des cavités pleines d'air. Grew, qui a le premier observé ce phénomène et son analogie avec la formation des réser- voirs du suc propre, les nomme les creix tubulaires oules ouvertures de la moelle, M. Mirbel, qui a rappelé sur ces cavités l'attention des anatomistes et les a décrites avec soin, les désigne sous le nom général de Zaçunes. M. Ru- dolphi, qui les considère comme des organes spéciaux, les nomme, par cette raison, vaisseaux pneumatiques. M. Link désigne bien leur origine et leur emploi, en‘leur donnant le nom de réservoirs d'air accidentels. M. Kieser les appelle cellules d'air ou lacunes. J'adopte depuis long- temps le nom de cavités aériennes ( cavitates aereæ), qui me paraît plus exact ou plus commode que ceux proposés * Si l'on examine à sa naissance l'intérieur d’une tige de graminée, par exemple, on remarque qu'elle est pleine d’un tissu cellulaire dilaté, mais régulier, et continu dans 124 ORGANES ÉLÉMENTAIRES toutes ses parties; au bout d’un certain temps, et lorsque la tige prend son accroissement transversal, ce tissu cellu- laire, ne pouvant se distendre au-delà d’une certaine limite, se rompt et forme dans l'intervalle de chaque nœud une cavité centrale tubuleuse, pleine d'air, et qui paraît tapis- sée par une membrane sèche, laquelle n’est autre chose qu’une fausse membrane formée par les na Ohorg sés du tissu cellulaire. Que nous examinions de même la moelle da aiyer, fous verrons qu'à sa naissance elle offre un tissu cellu- laire régulier et plein de sucs aqueux; peu-à-peu ces sues sont absorbés par le développement de la branche, la moëlle devient sèche, le rameau s'allonge, et par cet alongement, rompt la moëlle desséchée en autant de petits disques transversaux qui laissent entre eux des cavités’ aériennes disciformes (1). La moelle du jasmin blanc (jasmioum oflicinale ) présente de même une désorgani- sation en disques très-réguliers et très-rapprochés. * ‘Le même phénomène a heu très-fréquemment, mais avec _ moins de régularité, dans les plantes aquatiques , dont le tissu est lâche et la végétation fort rapide; on observe dans leurs tiges , leurs pétioles et leurs pédoncules, des cavités aériennes souvent très - multipliées, et dont la … forine est à-peu-près constante pour chaque espèce, parce que, quoiqu’elle soit un accident, c'est un accident déter- miné par la structure et la végétation de l'espèce. Dans Certains cas, ces Cavités sont, comme nous venons de le voir, assez grandes pour être visibles à l'œil nu; ailleurs, elles sont si petites qu'on me peut les apercevoir qu'à la pe À : A GRO Ada) Pl 19 1 4: ORGANES PRO vas : Étape, et même au microscope; dans ce dernier cas, les > vides qui résultent de ces fissures du tissu palllsiré, ou | de ces dilatations des méats intercellulaires, ressemble ll beaucoup aux vaisseaux, dont ils ne différent que par leur _ moindre régularité. ‘Guélqets naturalistes pensent même _ que tous les vaisseaux des plantes sont de vraies cavités 3 accidentelles, produites par la végétation, et se fondent dans’ cette. opinion, soit sar l'analogie avec les grandes ca- … vités aériennes, soit sur ce que les vaisseaux ne sont pas visibles” dans les embryons très-jeunies. Mais dans cette ypothèse hardie, on aurait bien de la peine à expliquer | l'éxtrême régularité des formes des vaisseaux , la structure | particulière des trachées qui, comme je l'ai étre: dif- } férent beaucoup des autres vaisseaux, la direction bien détérminée que prennent les sucs dès les premiérs mo: | tiens de la végétation, ete. Au reste, quelqu'opinion qu'on | adopte à.cet égard, on sera toujours forcé de convenir qué les vaisseaux sont formés bién avant, et avec beau- | coup plus de régularité, que les cavités dériennes. Ces ca- | Yités renferment de l'air, mais sas qu'on puisse assurer | que cet air joue un rôle dkéeët dans Y'acte de là végétation ; on né doit pas les assimiler complètement à certaines ca- | vités aériennes, qui se forment dans quelques organes parue vraie dilatation du tisst, corhiné on le voit dans és vessies natatoires de quelques fucus, du trapa hatans, » délvrricularia , etc, Nous anrôns occasion de revenir dans … Ah süite sur ces organes. D deu f | 126 ORGANES ÉLÉMENTAIRES Ds er CHAPITRE XIII. Des Raphides. L J E désigne sous ce nom, qui signifie aiguilles, des corps assez singuliers qui ont été découverts depuis peu d'an- nées, et dont le rôle est encore fort obscur; ce sont des faisceaux de poils ou de pointes de consistance assez roide, qui se trouvent, ou dans les cavités internes, ou dans les méats intercellulaires de quelques végétaux à tissu lâche. M. Sprengel les a trouvés dans le tissu cellulaire du piper magnoliæfolium (1); M. Rudolphi indique aussi leur existence dans le tradescantia et le musa ; M. Kieser les a vus dans le ca//a œthiopica, le musa sapientum, et l'aloe verrucosa (2); je les ai moi-même trouvés dans le tritoma uvaria , le Littæa geminiflora, et le cs lati- folium; Pb ls les a observés dans le zyctago jalappæt la balsamine des jardins (3). Je ne sache pas qu'ils aient été jusqu’à-présent retrouvés dans d’autres plantes; mais comme celles-ci appartiennent aux deux grandes classes des végétaux vasculaires, et à plusieurs familles assez disparates , il y a probabilité qu’on les retrouvera dans beaucoup d'autres. On peut remarquer seulement qu'on ne les a rencontrés que dans les plantes à tissu * (x) Bau und gew, pl 1, f. 4. {2) Mém. org. , pl. 4, fig. 20. (3) Mém. de la Soc. de Phys. de Genève, 3.° vol., 2.e part, pl 1 CRGANES DRPTRENNT UT 127. … lâche. Nous ne connaissons encore les raphides que d’une manière trop incomplette pour les décrire autrement ” sous forme d'exemples. Lorsque l’on coupe en long une feuille de sritoma uva- _ ra, on y observe des fibres longitudinales où l'on dis- tingue bien les trachées et les vaisseaux rayés, très-faciles … à distinguer les uns des autres par l'inégalité de leurs dia- mètres. Entre ces fibres se trouve un parenchyme vert, … composé de cellules irrégulières oblonguesg placées bout- à-bout, et évidemment écartées les unes.des autres. Elles viennent s'unir vers la partie extérieure des nervures, la- quelle est composée de cellules alongées et serrées. Les | cellules transversales qui, peut-être, sont des organes dis- | . tincts de celles qui composent les fibres, renferment nue matière verte et grenue. Entre ces cellules transversales, on voit des espèces de fuseaux opaques, situés dans le sens longitudinal et parallèles aux nervures; lorsqu'on les examine de plus près, on voit que ces fuseaux sont com- posés de fils roides, pointus aux deux extrémités, et qui semblent des sortes de poils intérieurs. Ce sont ces filets que je nomme raphides ; les faisceaux de raphides diver- | gent souvemg sous l'œil de l'observateur, et alors les filets dont ils se composent se voient distinctement. Il arrive aussi assez fréquemment, qu'en coupant la feuille les ra- . phides se séparent et flottent dans l’eau du porte-objet. | Lorsqu' on les voit ainsi isolés, ils semblent, aux plus forts microscopes, des eépèces de tubes pointus aux deux extré- _ mités; ils off-ent deux traits opaques sur les bords et le . Milieu transparent, comme les poils ordinaires mis sous le microscope. Ces raphides sont d'une consistance roide ; nous n'en avons jamais vu de"pliés ou de courbés, ni moi, LÉ nd LÉ 1 tri, 198 ORGANES ÉLÉMENTAIRES. ni mon fils, ni les observateurs qui ont bien voulu assé aider dans cette recherche, et parmi lesquels il suffira‘de citer M. le docteur Prévost pour prouver combien ils sont accoutumés aux recherches microscopiques; il nous-a été impossible de nous faire aucune idée du point d'attache on de l'origine de ces faisceaux, qui semblent prendre nais- sance sur les cellules. Les faisceaux de raphides du Ærræa et du crinum latifolium diffèrent trop peu de ceux du tri- : tüma, soit poër la forme, soit pour la position , pour qu'il vaille la peine de les décrire. Quant au #yctago jalappæ, les faisceaux de raphides s'offrent à la vue immédiatement sous là cüticule de la feuille, lorsqu'on enlève celle-ci avec la pointe d’un scalpel ; on les distingue à la vue simple, ou à la loupe , comme de petites taches blanches oblongues, pointues aux deux bouts. Lorsqu'on met le tissu sous le microscope, on y voit les faisceaux de raphides comme couchés sous la cuticule : ils sont plus petits que dans le _ tritoma, mais les raphides se détachent de même, et of: frent la même apparence; on en trouve aussi d'analoguës dans les articulations de la tige. Celles de la balsamine des jardins diffèrent très-peu des précédentes, et se trouvent aussi sous la cuticule des feuilles et dans les articulations de la tige. _ Les corps observés par M. Sprengel, dans le piper magnoliæfoliim , paraissent, d'après la figure qu'il en a publiée, parfaitement semblables à ceux que je viens de décrire ; mais il donne si peu de détails à leur égard, que je ne puis mé former une opinion arrêtée sur leur idenuté. "Tous les observateurs qui ont parlé de ces corps, les “ont considérés comme des espèces de petits cristaux qui oncanrs soéétri tai LC ent dans les sucs des plantes , et se fixeraient les méats intercel à Sprengel et Kieser de désignent par-conséquent sous les noms d'aiguilles | très-fines, où de cristaux on forme d'aiguille ; mais cés noms paraissent avoir le double inconvénient , d’être des mots composés, et d'affirmer sur leur nature au-delà FI , -être de ce qui est rigoureusement démontré. Je me is décidé, par ces motifs, à leur donner le nom de ra ; L ere (d'un mot grec qui éigniie aiguilles); ce nom a | l'avantage de ra ee leur forme et leur nom primitif j: et de de re mer au-delà du fait. F3 RE 4 Tome 1er. ñ ; ü 130 ORGANES ÉLÉMENTAIRES,. dis TT (MS CHAPITRE NT | AY %: De quelques re saillans dans Les ce Ai internes des Pégase. 7 cd J E fais allusion ici à deux classes de corps irès-spéciaux. qu'on trouve dans les cavités de certains ee LS et dont l'histoire est peu connue; : hides, soit par leur forme, soit parce qi font partie in Rinte du tissu, et ne paraissent nullement flottans dans les sucs. La première sorte se compose des corps étoilés décou- verts par M. Rudolphi (x), et depuis bien observés par | M. Amici (2), dans les cavités aériennes des tiges et des pétioles des nymphéacées; ce sont des espèces d'étoiles à plusieurs rayons divergens insérés sur le bord de la cavité, et saillans dans l'intérieur. La forme de chaque rayon est conique, plus épaisse à la base ; la consistance en est roide. M4 Rudolphi assure en avoir trouvé dans les hampes, les pétioles, les feuilles, et même les corolles des nymphæa. Celles du nymphæa blanc ont les rayons moins nombreux et plus longs que celles du nuphar jaune; on les retrouve même dans les plantes sèches. L'usage de ces corps rayonnans est entièrement inconnu; mais il pe peut y avoir de doute qu'ils font partie intégrante du tissu. M. Rudulphi les compare avec les poils qu’on trouve (x) Avat., pl.a, f' 12, 13, 14. (2) Osserv. micr, , f. 20. ORGANES actes ee Ds laérions des gousses de quelques légumineuses et | des vésicules de varecs; mais leur roideur et leur régula- | rité me laissent beaucoup de doutes sur l'exactitude de cette analogie. La seconde sorte de corps situés dans les cavités, et qui paraît faire partie intégrante du tissu, se compose de bontons arrondis et pédicellés que M. Kieser a ouverts dans les cavités aériennes du ca/la æthio- à pica (x), et qui naissent de leurs parois." Le rôle de ces est entièrement inconnu. * La spécialité de ces deux classes d'organes peut faire … penser que leur usage est de peu d'importance. - n (3) Mém, org., pl. 5, f. 22, 23. * ment ici les articulations pour considérer leur structure 1% ORGANES ÉLÉMENTAIRES.» #4} : S RUE x. Des Articulations et des Déhiscences. ke Dis le règne animal, les articulations sont des : tions complettes de. continuité entre les parties qui forment la charpente destinée à soutenir les organes du mouvement ; dans les végétaux où il n’ÿ a point d'ap- pareil moteur, c'est-à-dire, point de muscles et point d'os, il me peut par-conséquent pas y avoir d'articulations analogues à à celles des animaux. On a nommé articulations dans, les plantes des points ‘où, à une certaine époque de la vie, se font naturellement des solutions de continuité bien nettes et bien tranchées ; il est à remarquer que toutes les parties des plantes qui tombent naturellement sont munies d’articulations, et qué toutes celles qui en sont dépourvues peuvent bien périr au bout d’un certain temps, se dessécher et sé détrüire par parcelles, mais ne se détachent jamais tout d'une pièce; cette différence se représentera très-souvent dans la des- cription et l'histoire des organes composés. Je cite seule: - apatomique. j Lorsqu'on dissèque les articulations végétales dans leur état de jeunesse et de fraîcheur, on n’y remarque que des cellules et des vaisseaux continus et réguliers; mais on observe cependant presque toujours un petit renflement ou une petite nodosité qui indique le point de l'articulation; au bout d’un certain temps, cette nodosité augmente, et __ ORGANES ÉLÉMENTAIRES, 495 une rangée de cellules disposées sur un même plan, ou se dessèche et s'oblitère, ou se désunit d'avec la rangée voisine; alors les fibres seules établissent la communication d'une partie à l’autre ; mais comme elles ne sont plus liées ir le tissu cellulaire environnant, elles se rompent elles- à la moindre secousse; la partie mise à nu par la chute de l'organe ; qui était attaché au moyen d’une arti- culation, se nomme cicatrice (x). Où y reconnait distinc- tement lés places des fibres qui annoncent leur rupture, et celle du tissu céllolaire ; qui prouve, par sa min lisse, qu'il s’est séparé sans vrai déchirement. : Les organes attachés par une articulation semblable, sont dits articulés sur'leut support; les autres sont dits adhérens où continus; les premiers sont caducs; les se- conds persistans. Il est des organes qui, comme nous le verrons, sont eux-mêmes composés de parties articulées les unes sur les autres : ces parties se nomment arficles lorsqu'on les considère d’une manière générale; ils reçoi- vert, dans divers cas, des noms particuliers que nous étu- dierons dans la suite. |: La cicatrice est toujours plus visible sur la surface la plus large des deux qui se sont désarticulées , et c’est or diairement à celle là seule que l'on réserve ce nom ; tan- tôt; par-conséquent ; la cicatrice est marquée sur l'organe périianent : telles sont les cicatrices que les feuilles lais- sent sut la tigé après leur chute (2); celles que les tiges aninuelles laissent sur cértaines souches radicales, comme dans le sceau de Salomon (3), ou celles que les pédoncules (1) Hayn. Pérm., pl.6, 1.6 (2) Voy. pl. 25, f. 1. Le. (3) Turp., Icon, , pl. 3,f, 30. 134 ORGANES PP ou les fleurs laissent sur les tiges ou les réceyiscles Gi tantôt on les trouve sur l'organe qui s’est détaché : telles. sont les cicatrices qu'on observe à la base de certains pé- ricarpes, comme dans le gland (5), ou enfin les cicatrices des graines (6), comme dans le marron-d’Inde. La débiscence est un phénomène des organes clos, au- moins dans leur jeunesse , qui a beaucoup de rapport avec ce qu'on nomme articulation dans les organes alongés; elle consiste en une rupture déterminée et régulière, qui s'exécute sur un organe clos : ainsi, la plupart des fruits secs s'ouvrent à leur maturité ; soit en long , soit entravers, par une ou plusieurs ruptures régulières; les lignes sur lesquelles ces ruptures doivent s’opérer, sont le plus sou- vent un peu proéminentes, et peuvent, par-conséquent , se reconnaître avant la déhiscence; on leur donne le nom de sutures, parce qu'on les a comparées aux lignes ME nentes des linges qui ont été réunis par la ame À n'indique pas que les parties susceptibles de ve 4 par déhiscence fussent toujours distinctes rar origine; il y a sous ce rapport deux classes de débiscence. _ Tantôt, premièrement, elle a lieu entre des organes pri- -initivement distincts, quise sont soudés pendant leur végé- tation, et qui se désondent à leur maturité; c’est ce qui a lieu ‘les carpelles d'un fruit se séparent lun de l'autre par leurs points de jonction , comme on le voit, par exèm- ple, dans les rhodoracées ou les colchicacées ; lorsque les pétales qui étaient soudés plus ou moins complètement (4) Gærtn. fr. , pl. 167, £. 3. B, pl. 160, f. 4, aa. (5) Gærtn. fr. 1, pl. 4o. (6) Gærtn, fr. 2, pl. 111. — dti sstns mia outre dhtinsnts . no) Voy. Liv. HE, Ch. mr, art. 3. ORGANES ÉLÉMENTAIRES, 435 pendant la fleuraison, se décollent en commençant à se dessécher ; comme dans quelques correa. Je donne à ce mode de séparation le nom de déhiscence par décollement. La déhiscence septicide des fruits estun cas particulier de cette sorte de déhiscence. , antôt, secondement, les parties originsirement dis- | tinctes sont tellement collées ensemble , qu'elles ne peuvent pas se séparer à leur maturité, et alors la déhiscence s 'opère par une rupture régulière, qui s'effectue dans la ligne où l'organe offre le moins de résistance : je donne à ce phé- nomène le nom de déhiscence par rupture ; les déhiscences dites loculicides, transversales, apicilaires ou basilaires des fruits, sont des cas particuliers de ce phénomène géné- ral. Je reviendrai sur les détails de ces diverses déhiscences en parlant des fruits (7) ; mais j'ai dü les mentionner dans ces généralités, puisque toutes ces distinctions sont applica-. * bles à tous les organes creux-et clos dans leur jeunesse, et qu'ôn à pu voir, par ce qui précède, que la déhiscence est une sorte d'articulation appliquée aux organes créux, ou que l'articulation est la déhiscence des organes alongés. PL 336 | DAGANES ÉLÉMENTAIRES. us, CHAPITRE XVI. n— Division des Végétaux d'après les El élémentaires. LL Ent L'HE : = . =” Nos venons de décrire d’ une manière succinete et gé- nérale, n non-seulement les organes élémentaires, mais FeUE qui en sont des combinaisons premières sirintimes,.qu'on pour les prendre eux-mêmes pour des élémens. I nops reste à montrer, pour terminer cette première partieyde l'organographie , comment on peut diviser le règne végé: .… tal par la seule Allo des organes élémentaires ; et nous obtiendrons par là une division fondamentale, à la … quelle nous verrons se rattacher dans la suite toutes les “divisions secondaires. : | éxott Ete ce point-de-vue, les végétaux se divisent en: s classes, savoir, les végétaux ceUulaires et les v gétaux vasculaires ; les premiers sont uniquement çom- sont composés à-la- -fois | det issu cellulaire et de vaisseaux: Les premiers constamment dépourvus de stomates ; # seconds sont généralement munis de stomates, à l’ex- puon de quelques espèces isolées dans divers groupes à cet organe manque, Les premiers n’offrent le plus sou-, vent qu’une masse presque homogène, et où les organes de la nutrition et de la reproduction sont peu prononcés ; dans les seconds, tous ces organes sont bien distincts et bien caractérisés ; les premiers n’affectent qu'une tendance faible et incertaine à s'élever perpendiculairement; dans … posés de tissu cellulaire arrondi ou alongé; les seconds » ORGANES ÉLÉMENTAIRES. 457 < les seconds, cette tendance est énergique et contitiue, Tous les principaux phénomènes de la structure «un végétation diffèrent entre ces deux classes. 14 .Les végétaux cc lnlsiren(sagreahdlinios lions) ont été nommés acoty lédones par Jussieu, agames par Lamarck, inembryonés par Richard; ils font partie de la classe des cryptogames de Linné, et des ætheogames de Beauvois : tous ces termes reposent plus ou moins sur des hypothèses ou sur des caractères partiels. Je les désigne sous le nom … dé végétaux ce/lulaires, lorsque je les considère sous le rapport de leurs organes nutritifs, et j'emploie le mot plus vaste de cryptogames pour comprendre les cellulaires ; et _ ceux dés vasculaires dont la fertifibios est indistincte, comme les fougères. Ÿ 2 + Les végétaux vasculaires (eegetsbilia ehsitiets) sont pr désignéssous les noms de phanérogames ; de phæ. | nogames où d'embryonés, par opposition à ceux decryp- | togautes. on d’inembryonés. Mais ces termes sont | inexacts que ceux auxquels ils correspondent! J'ens < #r} _ lenomdewasculaires pour désigner toutes les plantes munies de-trachéés'et de stomates, y quelle que soit leur fructifica- tion, et le terme plus restreint de phanérogames, pour dé- | ‘signer celles des plantes vasculaires dont la fructification estidistiocte et plus ou moins symétrique. a M. Liok préfère les termes de 4omonemeæ et hétero- __nemeæ, pour désigner les classes dont je viens de parler ; Mais jepersiste à conserver ceux de cellulaires et de vas: Cülaires, 1.9 parce qu'ils: sont les plustanciens; 3.9 parce _ quéllestérmes proposés par M. Link , qui signifient filets semblables où dissemblables, me soiblent Aou à faire 7 quelques idées inexactes. + LS de. | ,” 158 ORGANES ÉLÉMENTAIRES Parmi les végétaux vasculaires, on peut escoreéullle deux grandes divisions fondamentales, savoir : 1.°ceux: ont tous leurs vaisseaux et toutes leurs cellules dirigés dans le sens longitudinal, et où les nouvelles fibres se développent toujours vers le centre du tronc; et 2.° ceux qui ont des vaisseaux ou des faisceaux de cellules alougées, dirigés, soit dans le sens longitudinal, soit dans le sens transversal, et dont les nouvelles fibres se déve: Joppent vers le bord du tronc : les premiers ont reçu les noms de végétaux monocotylédonés où d'endorhizes ; les seconds portent, par opposition, les noms de dicotylé- donés ou d'exorhizes. Je les désignerai'ici, tantôt sous les noms de diboerhés donés ou monocotylédonés, lorsque je les comparerai sous le rapport de la fructification ; tantôt sous les noms d’exo- gènes ou d'endogènes ; quand je les comparerai sous le rapport de la nutrition. : SK Irésulte de cet aperçu rapide et wrèsélémentaire, que Jes grandes classes primaires des végétaux sont les sui- yantes : °. Dicoryzénoxés ou EXOGÈNES (tous Ne rte x MonocorxLépoxés OU ENDOGÊNES , PHANÉRO- GAMES. 3, Mono lR ponts OU ENDOGÈNES, CRYPTOGAMES. &. CEzLuLAIRES (tous cryptogames). Le nom de vasculaires comprend les trois premières de ces divisions ; celui de ceZ/xlaires , la dernière seule. … Le terme de phanérogames tdi qi les deux pre- res divisions; celui de cryptogames les deux der- nières. Les amateurs de rapports numériques remarqueront | ORGANES ÉLÉMENTAIRES, 139 peut-être que le règne végétal présente, ainsi que le règne animal, quatre grands embranchemens ou classes pri: maires; mais je les prie de me dispenser d’attacher, pour le moment, quelqu'importance à ce rapport. Je reconnais; avec M. Fries, que la division quaternaire se présente fré- quemment dans les cadres de nos classifications ; mais je ne sais si cela ne tient pas dutant à la tournure de notre esprit, qui aime à comparer les objets deux à nn qu'à la nature réelle:des choses. CHAPITRE XVII. RPIPAE ‘À réninit 1 PR venons d'analyser rw suis élémentaires des _mient immédiate, qu'on aurait pu les-prendre pour des organes élémentaires. I faut maintenant examiner com- ment ces différens organes sont combinés, pour former _ toutes les parties apparentes des végétaux. + En considérant ce sujet d’une manière très- sinécils on | peut reconnaître que tous les végétaux vasculaires sem- | se composer de trois grandes parties seulement : la tige, la racine et les feuilles; et cette théorie peut se » vent suffire à la vie habituelle des végétaux ;'et même à De la Classification générale des Organes . plantes ; et ceux qui en sont formés d'une manière telle- ù démontrer, soit, 1? en ce que ces trois parties'seules peu- 140 ORGANES ÉLÉMENTAIRES, une sorte de‘multiplication de ces êtres ; ne en ée que tous les autres organes connus des végétaux peuvent être considérés comme de simples modifications del’un destrois que nousavons indiqués tout-à-l'heure. Il convient donc, sous ce double rapport, d'étudier directement la structure et l'histoire de ces trois organes, que nous appellerons fonda- mentaux , pour indiquer, soit qu'ils servent éminemment à la nutrition des plantes , soit que tous les autres (comme cela apparaîtra de leur description) en soht de simples mo: difications. - Ces autres organes, moins essentiels à la vie, mais qui concourrent cependant d'une manière puissante à son sou- tien, peuvent se classer eux-mêmes sous deux divisions ; les uns, et ce sont de beaucoup les plus compliqués et les -plus variés, se rapportent aux moyens de reproduction des végétaux ; ce sont les organés reproducteurs, tels que les fleurs, les fruits, les bulbilles , etc. Les autres sont des mo- difoghuet des organes fndenentase: qui se rapportent à d'autres fonctions que la reproduction, tels que le sou- . tien, la défense, la protection des organes en général, ou # de l'an d'eux en partitulier : ije les désigne collectivement sous le nom d'organes accesèoires. ; mi : - Ces divisions sont commodes quand ils ’agit de végétaux ire mais onne peut point les suivre à la rigueur … dans la description des végétaux cellulaires , où toutes les partiés sont plus où moins confondues en un tissu horno- "gène. Nous aurons soin; dans les livres suivans, de séparer * attentivément ce qui tient à ces deux grandes divisions da k #76 5 ns ORGANES FONDAMENTAUX. 14 LIVRE IL Des ORGANES FONDAMENTAUX, ou des Parties organiques essentielles à la nutrition. M | organes que j'appelle fondamentaux, sont ceux qui, servent à la nutrition de l'individu végétal, et qui ne, peuvent par-conséquent manquer dans aucun d'eux , hien que par des combinaisons particulières ils soient quelque- fois très-petits, ou très-difficiles à reconnaître. Ces orga- nes sont, pour les végétaux vasculaires , la tige, la racine et les feuilles ; et pour les végétaux cellulaires, nous ver- rons qu'ils semblent plus où moins confondus en. un seul corps. Nous commencerons par les étudier dans les végé- taux vasculaires, où ils sont généralement bien distincts, pour tâcher ensuite de nous faire uné idée des végétaux. cellulaires, où. ces distinctions sont peu ou point admis: sibles. . 142 ORGANES FONDAMENTAUXA | CHAPITRE 1°. PAR VS Ds La Tics pes VÉGÉTAUX VASCULAIRES. "ME NY : tu à &X A SECTION Jr. 0 De la Tige en général. ss “: Le nn, Anr.1".— De la tige proprement dite. | ; - La tige (caalis) est cette partie fondamentale du végétal qui tend toujours à s'élever vergicalement avec plus La moins d'énergie, qui porte par en bas la racine, et par en haut-les feuilles, lorsque la plante est destinée à “en” avoir, ôn, comme le dit M. Desvaux, la tige est le corps! intermédiaire entre les racines et les feuilles (r} Cet or- -gane, qui est celui duquel tons les autres partent en divers’ | sens, ne ‘manque dans aucun végétal vasculaire; mais il! _ yexiste tantôt bien évident etbien développé, tantôt rabou- . gri oucaché sous terre, de manière à paraître nul, comme $ Hedwig l'a déjà affirmé dès 1793(2) , comme je l'ai établi dès wBof (3), et comme M. Dutrochet l'a depuis’ confirmé (4) par d'élégantes observations. Les plantes où la tige est bien visible ont été nommées en latin caw/es- centes , mot que quelques auteurs ont conservé en fran- V2 {1} Nomol., p.6. _ (2) Sammlung abhandl. und beob. Leipzig. , in-8,°, 1703. (3) Dissert. sur les Propriétés des Plantes. In 8.° Paris, 1804. Ælfr., 1805, vol. 1, p. 68. Théor. élém., 1813. (4) Mém. Mus. d'Hist nat., 1821, p. 425,8 c. F ORGANES FONDAMENTAUX. 145 _qais. Celles où la tige est peu apparente ont été, par | opposition, nommées acaules où subacaules. Cette dis- tinction, qui est commode dans le langage descriptif, n’est nullement exacte ; car la tige existe toujours ; mais elle est. * tantôt très-longue, tantôt très-courte, le plus souvent bien apparente, et quelquefois cachée sous terre : c'est ce que nous allons montrer par quelques exemples. La plupart des plantes dites sans tige (acaules) ne doivent cette apparence qu’à la briéveté de cet organe; leurs feuilles et leurs fleurs paraissent naître de la racine, et sont dites radicales (radicales), parce que leurs bases Cachent en entier la tige qui leur donne naissance; aussi presque toutes ces plantes sont-elles susceptibles de pré- senter une tige bien développée, lorsqu'elles se trouvent _ placées dans des circonstances favorables : c'est ginsi que le carlina acaulis , l'astragalus monspessulanus , le tar- duus acaulis, etc,, elc., se présentent aussi souvent avec . une tige visible et développée que sans tige apparente. Le corps globuleux et déprimé qu'on a contume de _ désigner sous le nom de racine tubéreuse dans les cycla- mens (5), est une véritable tige ou souche, qui donne naissance aux racines du côté inférieur, et qui produit _ chaque année, de son sommet, un bourgeon à feuilles et à | fleurs. Cette assertion est confirmée par le mode de ger- . mination de cette plante, et par la légère verdent qu'ac- … quiert ce corps globuleux lorsqu'il est exposé à la lumière. Dans les plantés bulbeuses, telles que la jacinthe ou la tulipe, la tige paraît manquer tont-à-fait; mais ici lanalogie nous sert de guide, et prouve clairement que (5). Dubam., Phys. d. Arb., 1, pl. 4, f, 8. Hayne, Term, bot., . pL8;f.a. Turp. » Icon. , pl, 4 fi, 144 ORCANES FONDANENT AUX. leur tige n'est autre chose que le plateau orbictilhire,: fait la base de l'oignon (6), et qui porte d'un côté les racines, de l'autre les feuilles et les fleurs. En effet, pet® sonne ne refnse le nom de tige à celle des plie , des yucca, des aloës et des lis; mais, par des dégradations insensibles , on peut descendre jusqu'à celle de la jacinthe. Dans le genre a/lium , par exemple, on trouvé des es! pèces à tige droite et bien évidente, comme l'a/lium fata- ricum; d'autres où la tigé est courte , couchée’à la surface” de la terre, comme l'al/um senescens ; d'autres evfin, où elle est réduite à un seul disque orbiculaire, comme dans * lalium cepa. Les tiges courtes et rabongries sont souvent difficiles à reconnaître, parce qu’elles se trouverit cachées sous terre, comme nous venons de le voir dans les aulx; le même. phénomène se présente parmi les fougères, dont les unes “ont la tige droite et ferme comme un arbre, par exemple le diksonia ; d'autres l'ont tortueuse, faible et gtimpanté, _ par exemple les gena ; d'autres Fees et ce sont les … seules que nos climats possèdent , ont une tige rampanté | à là surface du sol, où même sous terre. Cette sorte de tiges souterraines, rabougties, et qui ont l'apparence de racines , ont été nommées r4ïz0#4 par M. Ker(7), nom qui dise semblable à une raciñe, et qui exprime bien leur nature; les tiges des nymphæa, des (6) Turp., Icon. , pl. 4, f.2, 3eto. (7) MY Ker a porté successivement les noms de Gawler, dé et de Ker : c’est sous le premier de ces noms qu'il publié une-dissertation très-intéressante sur les Iridées, où de a proposé ce térme, Voyez Sims. et Kœnig , Ann. of Botany, vol. 1, p. 219. 5 ORGANES FONDAMENTAUX. 145 : fougères européennes, des arum européens, de plusier … aulx, sont des rhizomas. Hedwig donnait le nom de srum- | cus' superficialis aux tiges couchées horizontalement à la surface du sol, comme, par exemple, l'iris germanique: : Le saule herbacé présente quelquefois d'une manière pärticulière cette position souterraine de la tige. Lorsque . ce petit arbre croît sur les pelouses des Alpes, dont le sol est susceptible d’être-exhaussé par les éboulemens supérieurs, la tige , qui est fort courte, est chaque automne couverte de terre, et s'alonge chaque printemps jusqu’à la nouvelle surface du sol; de sorte qu'au bout de quelques années, la tige entière est cachée sous terre, et ne montre à la surface que les sommités herbacées de ses branches. Lorsqu'il croît ou qu'on le cultive dans un terrain qui ne s'exhausse pas, alors la tige ligneuse est couchée ét ram- pante à la surface du sol, et l'on ne voit plus l’origine de son nom de saule en herbe. Il est donc bien certain que Ja tige existe dans tous les végétaux vasculaires, mais tantôt grande, tantôt petite, le plus sôuvent aérienne, quelquefois souterraine. La tendance générale des tiges vasculairés est de s’éle- ver perpendiculairement au sol qui les porte, et cette propriété fondamentale, que nous analyserons dans la | suite, ne manque que dans un très-petit nombre de végé- taux vasculaires, tous parasites, é'est:ä-dire, qui vivent avec la sève préparée par d'autres végétaux, tels sont le gui et la cuscute. Dans plusieurs cas, cette vérité est peu _ évidente, comme, par éxemple, lorsque la tige où ses branches sont si faibles , qu'elles né peuvent pas se sou- | tenir dressées, ou bien lorsque la tige est attachée au . sol, dans toute sa longueur , par des racines ou des cram- Tome 1e, 10 146 ORGANES FONDAMENT AUX. - « pons : dans ces cas, l'extrémité des tiges ou des branches annonce seule la tendance à la direction verticale. . La tige porte des ramifications qui, comme on sait, ont reçu les noms de rameaux ou de branches (rami} La partie indivise de la tige porte, par opposition, lenomde tronc (truncus), et l'ensemble des branches celui-de cème (cyma). Ces branches, qui ne sont que des espèces de tiges partielles, tendent, comme le tronc, à la verticale, surtout dans leur naissance; c'est leur direction, par exemple, qui, dans le saule herbacé, fait reconnaître que la partie souterraine est une véritable tige. Nous verrons dans la suite qu'on doit considérer chaque branche comme un tout entier, greffé sur le tronc ou lpheundbe mère qui lui a donné naissance. La tige porte toujours les feuilles quand la plante.est _ destinée à en avoir. Il n’y a de vraies tiges sans feuilles (aphylli) que celles des plantes où il n’y a de feuilles nulle part, telles que les orobanches, la latbrée, etc., etencore dans ce cas les feuilles sont représentées par des écailles, — comme dans le Zathrea, et même dans la cuscute, ou des tubercules, comme dans le s/ape/a(8). Les hampes(scapr), sont ces organes dépourvus de vraies feuilles, ou.ne produisant que des feuilles florales, qui portent es fleurs de certaines plantes, telles que la paquerette et la jacinthe ; _ ce ne sont pas de vraies tiges, mais des espèces de pédon- _ cules qui naissent d’une souche courte et souterraine (9). Le point où latige se réunit à la racine, point qui est a ordinairement placé à la surface du sol, porte le nom de cure) oué Grew lui donnait, en Far le nom de (8) Voy. pl. 33, £. 9. ko) Ver. Liv--IH, Ch,5, art, 2: * ORGANES FONDAMENTAUX. 147 coarcture. M. Turpin a été conduit, par des comparaisons avec le règne animal, à le nommer Zgne mediane Rori- zontale (x0). M. de Lamarck l'a désigné sous celui de nœud vital, parce que c'est en effet une espèce de centre, au-dessus et au-dessous duquel les fibres jouissent de propriétés fort diverses ; mais ces fibres paraissent con- tinues, et l'anatomie interne ne rend encore aucune raison de la différence qui existé entre elles, de sorte que le collet est plutôt le point de démarcation de deux organes, qu'il m'est un organe lui-même; sa place même n'est pas toujours facile à reconnaître avec certitude. Il est en effet certaines tiges qui, comme celles des eryngium, prennent tellement par le bas l'apparence et la consistance des vraies racines , qu'on ne peut les en distinguer que par leur direction ascendante. nr Certaines tiges présentent d'espace en espace des * nœuds (nodi), c'est-à-dire, des points plus épais, plus consistans , et qui paraissent formés ou par des plexns de fibres, c'est ce qu'on voit dans les graminées; ou plus rarement pat des concrétions pierreuses analogues à des calculs, commie, par exemple, dans les joncs imprôpre- ment dits articulés. La partie de la tige qui se trouve entre deux nœuds, porte le nom d'estre-nwid (internodium }; les feuilles partent ordinairement desnæudé dans les tiges noueuses; de là est venu que, même dans lestiges qui ne sont pas noueuses, on désigne souvent la partie de la tige compriseentre deux paires où deux rangées de feuilles, sous le nom d'entre-nœud ; et M. Turpin nome nœud vital le point d'où part la feuille ou la paire de feuilles, en étendant (to) Téonogr., pl. 4 bis, Mig. reta, lettr, 44. 10* 148 ORGANES FONDAMENTAUX, ainsi par des vues théoriques le sens primitif de ce terme. On confond souvent aussi les tiges noueuses avec les tiges articulées, c'ést-à-dire, munies d'espèces d'articu- - lations ou de points qui peuvent se rompre sans déchi- rement du tissu. Cette erreur provient, r.° de ce que les articulations des tiges sont presque toujours munies de bourrelets ou de tumeurs qui ressemblent à des nœuds; 2.° de ce que les articulations ne peuventserompre que pendant la première ou la deuxième année, et qu’en- suite elles présentent assez de consistance pour sembler de véritables nœuds. Cependant on conçoit sans peïhe que des nœuds et des articulations sont très-distincts; les premiers, formés par des plexus de vaisseaux, offrent des points plus consistans que le reste du tissu; les seconds sont au contraire les points de-la tige les moins consistans et les plus faciles à rompre; ainsi les tiges des vignes, des caryophyllées, des géraniées, sont articulées dans Jeur jeunesse; l'intervalle entre deux articulations porte indifféremment les noms d'articles, d'entre-nœuds, ou de merithalles ( articuli | internodia ; merithalli). La sommité des tiges ou de leurs branches est générale- ment verte, molle, herbacée : il est un grand nombre de. tiges qui offrent cette apparence sur leur surface entière; . elles portent de nom de riges herbgcées (herbacei);.etles plantes auxquelles elles appartiennent se nomment des herbes(herbæ) Les tiges herbacées ne durent généralement qu'une année, soit que la plante elle-même périsse au bout de ce temps, soit que le collet de la racine continue à vivre, et pousse de nouvelles tiges l’année suivante, Or- inairement, dans ce dernier cas, la partie de la tige qui persiste est si courte, qu'on a coutume de dire que les adite. née lééinest 4 dM Dh, dé, 4 ORGANES FONDAMENTAUX, . 149 jeunes pousses naissent du collet; c'est ce qu'on voit dans la bryone, par exemple. Quelquefois, au contraire, la partie inférieure de la tige se durcit à la fin de l'automne; et persiste hors de terre, après la mort de la partie supé- rieure, sous la forme d’un tronçon plus ou moins alongé. Cette partie persistante a reçu le nom particulier de souche (caudex), quand elle est à fleur de terre; ou de rhizome (rhizoma), quand elle est cachée sous terre. Le plateau qui fait la base des bulbes, le collet des herbes vivaces, sont de véritables souches souterraines. Les tiges vivaces ( perennés), c'est-à-dire , qui durent plusieurs années, sont en général d’une consistance plus ferme, plus dure, plus tenace que les tiges annuelles, et ne présentent l'apparence herbacée que dans leurs jeunes pousses ( turiones) ou scions : c'est le nom qu'on donne aux jeunes parties qui, formées dans l'année, ont encore une consistance molle et verdâtre. Les jardiniers , et notamment Roger Schabol, donnent aux scions le nom de bourgeons. Hedwig désigne les pousses annuelles sous le nom latin d'énnovationes. © Parmi les tiges vivaces, on peut distinguer : 1° Les tiges 'charntes (sacculenti), c'est-à-dire, dont la partie extérieure est pendant longtemps couverte d’un parenchyme vert fort développé, comme, par exemple, dans les cierges et les stapelia; 2.9 Les tiges lignenses (lignosi, fruticosi), c'est-à-dire, qui prennent la consistance et l'apparence du bois. Lors- que la consistance est intermédiaire entre celle du bois et celle de l'herbe, on dit que la tige est sous-lignense où demi-ligneuse ( sublignosus, suffruticosus ). Parmi les plantes ligneuses , on distingue, 1.° les sotés- arbrisseaux (suffrutices) qui jettent des branches ‘dès 150 ORGANES FONDAMENT AUX: leur base, dépassent peu la moitié de la hanteur d'u homme, et ne portent point de bourgeons écailleux, par exemple, la sauge officinale; 2.° les arbrisseaux ou arbustes ( frutices ) qui jettent des branches dès leur base, dépassent peu la hauteur d'un homme, et portent souvent des bourgeons, par exemple, le lilas; 3° les arbres (ar- bores) qui dépassent sensiblement la hauteur d'un homme, se/divisent en branches par la partie supérieure, tandis qué la partie inférieure, graduellement dénudée, forme un tronc simple; ils sont le plus souvent munis de bour- geons; par exemple, le chêne. Ces divisions pratiques et populaires déduites de la grandeur et de la consistance des tiges! n’ont , au reste, aucune précision ; parce qu'elles pe sont pas pr sur des différences anatomiques. On trouve souvent déstiges annuelles, dont la superficie est munie de stomates; ce sont celles dont la couleur est décidément verte, la consistance plus herbacée, et dont le tissu cellulaire est sensiblement arrondi. D’autres, au con- traire., qui ont la couleur blanchâtre et le tissu cellulaire alongé, sont dépourvues de stomates; dans quelques-unes on observe des raies on des stries saillantes et longitudi- pales de couleur plus pâle, formées de cellules alongées et dépourvues de stomates ; entre ces raies se trouvent des espaces verts, munis de stomates. Les tiges charnues portent des stomates lorsqu'elles sont naturellement de couleur verte, comme les cactus et les stapelia; ilest àremarquer que, dans ce cas, les feuilles sont nulles ou fert petites, et que la superficie de la tige joue véritablement le rôle de feuille. Lorsque les tiges charnues ne sont pas de couleur verte, comme on le voit dans les orobanches, le cytiaus, le cynomorium, la cus- gute , etc. elles n'ont jamais de stomates, mais aussi elles LA $ ORGANES FONDAMENTAUX. 151 sont foujours parasites; et c'est là un argument très-fort pour penser que les Za/hrea, les monotropa et les orchi- dées sanis feuilles sont parasites, quoiqu'il soit très-diffi- cile et quelquefois impossible de le reconnaître à l'examen direct de leurs racines. Les tiges ligneuses sont ordinairement dépourvues de stomates , même dans leur première jeunesse, et leur tissu cellalsire extérieur est sensiblement alongé; il faut ce- pendant excepter dé cette règle les tiges ligneuses dépour- vues dé feuilles, &t dont les rameaux verts et herbacés en tiennent lieu, tels sont les ephedra, certains genets, les casuarina ; etc. : ces branches portent des stomates situés dans les raies déprimées, ou entre les stries. .… Les tiges, considérées dans leur direction générale, présentent des différences bien marquées entre les espè- ces ; toutes celles qui ont une solidité suffisante, tendent en général à être dressées, et à s'élever verticalement. Différentes circonstances de leur organisatiog ou de leut consistance font varier leurs positions ; ainsi la tige est _ dite en général couchée ( prostratus), lorsqu'au-lieu de s'élever, elle est plus où moins étalée sur le sol ; cette dis- position peut avoir lieu, soit dans les tiges maîtresses, lors- qu'elles se trouvent d'une consistance trop faible pour se soutenir d’elles-mêmes , soit dans les branches inférieures qui, dans certaines plantes, divergent, dès la base, de la tige horizontalement, tandis que le tronc principal prend peu ou point de développement : alors la tige semble cou- Chée et étalée ; mais ce sont réellement les branches infé- rieures. qui mériteraient ce nom, Dans tous ces cas, la sommité de la tige ou des branches tend à se redresser; quand tout en se redressant et en salléngeant elle reste 152 ORGANES FONDAMENTAUX. molle, elle retombe par le bas, et continue à, être cou- chée; mais ilarrive souvent qu pale les premiers momens de son développement, une tige assez faible dans sa naïs- sance pour ne pouvoir se soutenir, prend ensuite assez de solidité pour être dressée ; elle a alors la base couchée et la sommité dressée : on Jui donne dans ce cas le nom de lige ascendante où montante (11). . J'arrive souvent que les tiges couchées sur le terrain, tendent ,ou lorsqu'elle sont de nature un peu charnue, où quand elles présentent des nœuds ou defarticulations d’ane manière bien prononcée , ou quand elles croissent dans un sol humide , il arrive, dis-je, que plusieurs tiges couchées tendent à pousser des racines : on les nomme tiges ram- pantes(rx2); ces racines sortent le plus souvent dans le voisinage des aisselles des feuilles, quelquefois tout du long de la surface ifférieure de la tige. Elles descendent, comme c'est le propre des racines, verticalement en terre, sans ge colorer en vert. _, Les tiges dressées tendent aussi quelquefois à posais des racines en l'air; c’est ce qu'on voit dans un grand nombre de plantes grasses, telles que les cactus et les cras- sulacées, où dans certaines espèces étrangères de fi- guier (13), ou.surtout dans les rkizophora(14). Ces ra- cines sortent comme dans les tiges rampantes, et se diri- gent directement vers le sol; elles sont, en général, cy- mg et peu rameuses ; dans le rkizophora , où elles dla) Haye Term. , pl. 8,f.3; pl. 10, f. 8. . Ga) Ibid. , pl 8, £. 3; pl. 10, f. 7, 9. (53) Voy. pl. ur, £. 1, le développement des racines par les len- ticelles du ficus elastica. (1%) Hayn. Term., pl. 9 ORGANES FONDAMENTAUX: - 153 descendent d’une hanteur considérable, elles forment des espèces d’arcades naturelles , d’on aspect fort extraordi: paire; les tiges donées de cette propriété sont nommées radicantes par les botanistes. si On peut, par des procédés de culture nos j exciter cette production de racines, même dans les tiges qui y ont peu de disposition, et c’est en cela qe consiste l'art de faire des marcortés ; car c’est le nom qu'on donne à une partie de tige ou.-de branche qui, après avoir poussé des racines, est séparée artificiellement de la plante qui lui a donné naissance. Les marcottes sont un phéno- mène physiologique, dont l'étude ne peut nous occuper ici, quoique j'aie cra devoir faire remarquer son analogie avec l'état naturel des tiges radicantes. Dans tous ces cas, soit naturels, soit artificiels, les racines qui naissent ainsi le long des tiges des arbres, naissent des lenticelles, ou, très-rarement, des cicatrices des anciennes feuilles, comme . je l'ai observé dans le sedum altissimum ; Y'origine dés . racines qui sortent des tiges des herbes n’a pas encore été bien déterminée. I est quelques plantes dont toutes les branches ou tiges ._ ne sont pas également susceptibles de produire des racines: ainsi,par exemple, le fraisier (x 5) pousse de l’aisselle de ses feuilles inférieures des branches particulières, qu'onnomme des jets ou des coulans ( flagella, viticulæ ). Ces jets sont … cylindriques, dépourvus de feuilles dans une partie notable de leur longueur, puis leur extrémité pousse des racines, €t donne aussi ngissance à un bourgeon à feuilles; les jets où branches inférieures de la lysimaque commune (16) ne diffèrent des précédens qu'en ce qu'ils ponssent d'abord (15) Hayn. Term, , pl 27, f 5. (16) F1. Dan. , pl. 689. 154 ORGANES FONDAMENTAUX. des racines la première année, puis l'année suivante des feuilles et des tiges. Les jets de la joubarbe (17) nese dis- tinguent que parce que les feuilles se développent au som= met avan} les racines, et qu'à raison de leur nature char- nue, qui en fait des réservoirs de noutriture, on peut séparer ces jets de la plante mère, et leur sy «2:00 d'eux-mêmes les racines qui leur manquent. - Les tiges qui, sans être assez fortes pour se (sdateiié d’elles-mêmes , ne se couchent pas eur le sol, tendent à se soutenir par des procédés divers sur les corps qu'elles rencontrent : on les nomme en général grimpantes; cé terme s'applique indifféremment à tous les moyens di- vers par lesquels une tige peut se soutenir sur un autre corps, comme, par exemple, au moyen de crampons ; comme le lierre (18), au moyen de vrilles, comme le pois (»9), en poussant de longues ‘branches étalées, comme le so/andrt ; ou en étant munie de poils à ero- chet, comme le grätteron (galum aparine), où en S'ac: _crochant par le moyen de vraies racines, comme le Jicus scandens (20), les fougères et les orchidées grim: pantes, on enfin, en se tortillant en spiralés d’une ma- nière régulière, cotnme les liserons, les cascütes (21). Ces dernières portent spécialement lé nom de tiges volubiles, et méritent de nous arrêter un peu plas que les autres ps grimpantes. * La plupart des tiges ; même celles qi sont parfaitement Droles, re une tendance spirale dans leur déve: PE L a DC., Plant. grasss, prof, 106, 105. + + (18) Sowerb. engl. bot., pl 1267. Scbkhhs: nd . pi Gi (19) Lam. il. pl. 633 et 634. (20) PL 38, f. 1. (ar) Schkuhr. Handb., pl. 36 et 37. ORGANES FONDAMENT AUX. 155 loppement. Ainsi, 1.° il est fréquent de voir les arbres peu rameux, comme le sapin , offrir cette direction des fibres très-prononcée ; et facile à voir sur le corps ligneux, lorsqu'il est resté quelque temps dénudé d’écorce et ex- posé au grand air, qui, en desséchant la surface, y dé- termine des fissures en spirale. 2.° M. du Petit-Thouars a remarqué que l'enlèvement de l'épiderme (22), dans les arbres à tige lisse, comme le cerisier ou l'Aydrangen arbo- rescens, $e fait plus facilement dans le sens spiral que dans toute autre direction. 3.° La disposition primitive des feuilles des endogènes est en spirale, et un grand nombre de celles des exogènes prennent cette disposition pat l'effet même de leur développement, soit naturellement, soit accidentellement. Je présente à la pl. 36, fig. 2, une monstruosité de menthe très-remarquable, comme exemple de développement spiral dans l'une des familles où l'on aurait pu le moins s'y attendre. M. Vaucher à fait déjà connaître l'exemple curieux d'un egnwiserum fluviatile, dont la tige offrait des fibres tordues en spirale régu- ière (23), La cause de cette tendance spirale des fibres est-elle organique où physiologique? lé fait: lui - même “il bien général ? C'est ce que je w'ose affirmer : je me rné à mentionner ces observations comme liées, ce me emble, avec l’histoire des tiges volubiles {24). Quelqnes- p 2) Ver franc, . p P: 18, Hist, d'un More, de Bois, p. 71. n que, p. 77, que Théophraste avait déjà fait la même obser.. , (Liv. LT, ch. 13 de son Mist. des Plantes. ) | “0 Mon des Prêles, pl, 17, A: . (21) Céx proéliemént est encore confirmé par une observation urieuse de M: Léopold de Buch : c'est que dans plusieurs es- ces, le sens ps la torsion spirale des troncs droits paraît con- 156 ORGANES FONDAMENTAUX, unes de celles-ci, telles que le cobæa, présentent äun haut degré cette torsion spirale des fibres de la tige: Cette torsion ne commence qu'à quelque distance du collet.+ Les tiges volubiles peuvent être dans leur jeunesse dressées ou couchées ; mais, au bout de quelque temps . elles s’alongent beaucoup et se tortillent en spirale; si _ elles ne rencontrent aucun corps susceptible de leur ser- vir d'appui, elles retombent, ou quelquefois s’enroulent les unes sur les autres, de manière que quelques individus de la même espèce, ou quelques branches du même indi- vidu, se servent d'appui mutuel; si elles rencontrent un appui convenable, elles s'entortillent autour de lui, dans: une direction constante pour chaque espèce, de droite à gauche, comme le haricot; de gauche à droite, comme le: houblon. On détermine cette direction en supposant qu'on. est soi-même placé au centre de la spirale, et que la tige” tourne autour de son propre corps. La cause, soit phy- sique, soit anatomique de la disposition volubile de pla- sieurs tiges, et de la direction particulière qu'affecte cha- cune d'elles, est tout-à-fait inconnue. Quelques-uns. ont pensé que ce fait est lié avec la marche diurne du soleil, et son action sur la végétation. Quoiqu'il fût trés cities dinaire qu'une cause unique produisit des effets opposés, on ne peut rejeter d'avance cette opinion, et l'ingénieux. M. Wollaston présume qu’on pourrait en avoir la véri- fication si, en observant des individus de la même espèce de tige volubile dans les deux hémisphères, on avait soin de remarquer s'ils tournent dans le mème sens ou dans _Stant comme celle des tiges volubiles; ainsi, par exemple, selon cet observateur, le marronnier d'Inde et le châtaignier tournent en sens contraire l’un de l'autre. | ORGANES FONDAMENTAUX. 157 _ deux sens différens : observation bien simple, et qui mé: rite d’être recommandée aux Nopates de l'hémisphère austral. | gs Quoi qu'ilen soit de la cause du fait, j'ajouterai que dans plusieurs plantes cette disposition dure pendant leur vie entière, quelle que soit la’ consistance plus ou moins li- gneuse qu’elles peuvent prendre; ainsi les tiges du wisteria frutescens et du periploca græca s'endurcissent en restant long-temps tortillées en spirale; il est, au contraire, quelques végétaux où cette tendance n’est visible que dans les jeunes rameaux, et disparaît dansles branches ligneuses ou les troncs, comme on le voit dans plusieurs liserons à tige ligneuse. ARTICLE IL Des Branches. ‘Il est des tiges simples, c'est-à-dire qui n'ont point de branches ou ramifications ; la plupart, au contraire, sont | rameuses Où branchues, C'est-à-dire, divisées en branches qui portent des feuilles et des fleurs ; car les branches qui me portent que des fleurs (ä moins qu'il ne s'agisse de plantes dépourvues de feuilles, comme l’orobanche ra- . mosa), ne sont considérées que comme des pédoncules, et leur-présence wémpèche pas la tige d'être encore _ désignée Comme simple. Les branches (rami) naissent toujours à l’aisselle des _ feuilles (azifares), ou très: “près de cette aisselle, soit un peu au‘dessus (swpra-axiMares), soit à côté (extra-axil- pd dans quelques plantes, telles que les geranfum, les branches naissent vis--vis des feuilles (oppositifolii); il y a done presque toujours un rapport déterminé entre } 158 ORGANES FONDAMENTAUX. . Ja position primitive des branches et celle des fenilles ; mais an bout de quelque temps, cette régularité de la po- sition primitive ne se reconnaît presque plus, à caüse du grand nombre de branches qui périssent dans leur jeu- pesse; si l’on prend un poirier, par exemple, on remar- quera un petit bourgeon à l'aisselle de chacune de ses feuilles, tous ces bourgeons commencent par végéter un peu; mais celui ou ceux qui, par-une cause particulière quelconque , prennent le plus d’accroissement, attirent bientôt à eux tous les sucs , et les autres périssent tantôt étant encore à l’état de bourgeons, tantôt ayant déjà formé de petites branches; telle est la cause générale de l'irrégu- larité des branches âgées, comparées à la régularité de leur origine. Cette irrégularité ne s’étend cependant que jusqu’à une certaine limite pour chaque espèce. Les jeunes branches tendent presque toujours à se diri- ger vers le haut; mais à mesure qu’elles grandissent, elles deviennent un peu plus horizontales, soit à cause de leur . propre poids, soit parce que leur extrémité, cherchant toujours la lamière, est obligée de se déjeter vers le bas; lorsque les branches supérieures ont déjà pris del'accroisse- ment. Mais si l'angle formé par chaque branche varie selon l'âge de la branche dans la plupart des arbres, il est assez constant dans chaque espèce, et-présente de grandes dif- férences dans les végétaux divers comparés ‘entre eux. Ainsi, lorsque l'angle est fort aigu, on dit que les rameaux sont droits ou serrés, comme dans le peuplier pyramidal, et l'ensemble de l'arbre est dit alors pyramidal (pyrami- . Ualis fastigiatus ); lorsque l'angle de l'aisselle du rameau est | presque droit, stles branches sont placées l'une vis-à-vis de , on les dit divergentes (rami divaricati); si elles ORGANES FONDAMENTAUX. 159 * sont éparses, on les nomme ‘simplement éta/ées ou ouvertes | (patentes). Il arrive dans quelques individus, que l'angle, au-lieu d’être aigu est ouvert, etalors la branche se dirigé en bas, C'est ce qu'on voit dans certaines variétés du gincko biloba et du frazinus excelsior; on les désigne vulgairement sous le nom de gincko ou de frêne pleureur . Cuperdant; mais on ne doit point les confondre avec les arbres qui comme le saule pleureur, ont les rameaux si faibles et si longs, qu'ils retombent par leurs extrémités. Les premiers ont les rameaux rebroussés (retroversi), c’est-à-dire, dirigés en bas dès leur origine ; les seconds ont les rameaux pendans ( penduli), c'est-à-dire dressés à leur origine, puis retombans par l'effet de leur propre poids. En général, les rameaux inférieurs sont plus longs que les supérieurs, ce qui se conçoit facilement, puisqu'ils sont toujours plus âgés : cette différence de longueur est pen sensible dans les arbres à rameaux dressés; elle l’est beau- coup dans ceux à rameaux étalés, et est, en général, pro+ portionnelle à à l'angle que les rameaux forment avec la | tige; ce qui tient à çe que, daus les arbres à rameaux étalés, les branches ont un plus grand besoin de s'étendre pour … atteindre l'air et. la lumière, Lorsque les branches infé- | rieures ne peuvent pas s'étendre, ce, qui arrive dans les … forêts, ou dans certains arbres par un effet naturel de leur | croissance, alors les branches inférieures périssent peu- _ à-peu, et c'est de là que wrovient la dénudation du tronc = des arbres. 4. En général, les branches inférieures des grands arbres «sont parallèles au sol, et cela est vrai, non-seulement lors- | quelles arbres ont cru sur un terrain horizontal, ce qui s'explique de soi-même, mais encore lorsqu'ils sont pla- SE if 160 ORGANES FONDAMENTAUX. . cés sur une colline : dans ce cas , les branches inférieures de la cime restent pérallèles au sol; ce sme des branches avec le sol se retrouve aussi dans les indiv ic is dont le tronc est lui-même oblique à l'horizon. Dodart, qui le premier a insisté sur cette observation populaire (Acad. scienc., 1699, p. 60), fait remarquer que les racines s’é- dant presque toujours parallèlement au sol, il en ré- sulte que le plan des branches est parallèle à celui des racines : pour expliquer ce fait, il suppose que les fibres des plantes ont une longueur déterminée, et qu'étant éon- tinues depuis l'extrémité de la racine jusqu’à l'extrémité de la branche, il est nécessaire, pour conserver la même longueur, qu'elles fassent des angles, ou tous droits, où complémentaires les uns des autres. Mais on ne peut sou- tenir le principe de la longueur déterminée des fibres, puisqu'il suffit d'exposer uñe béaucle déni deseir5obtEts favorables pour la faire croître indéfiniment. Ce parallé- lisme s’éxplique au contrairé très-facilement par la pro- portion que toutes les branches et les racines sm | en général, dans leur accroissement. 4 C'est une observation assez constante, qu'une grosse bésache correspond à une grosse racine, et vice versé, et cela est également vrai, soit qu'une racine, placée an des circonstances favorables, détermine l'accroissement de la branche qui est au-dessus d'elle, soit que la branche, placée dans des circonstances heureuses, fasse développer la racine qui lui correspond. Or, dans les arbres qui crois: sent sur des collines, les deux côtés de la racine ne sont pas dans ane position égale ; les racines du côté supérieur* ne doivent pas-croître autant que celles du côté inférieur, parce qu’elles ne peuvent pas remonter au-dessus de leur ORGANES PONDAMENTAUX. A6: niveau , et qu’à une”certaine profondeur elles n'éprouvent plus tatonbes bienfaisante de l'air atmosphérique ; celles du côté inférieur doivent croître, au contraire, avec la plus grande: facilité; par-conséquent, les branches du _ <ôté inférieur s’alongeront davantage que celles du côté supérieur ; mais les branches les plus longues sont celles _ qui, par leur poids et leur tendance vers la lumière, _ sont obligées de s’étaler davantage; donc les branches inférieures seront plus étalées que les supérieures, d’où _ résulte ce parallélisme grossier des branches avec le sol; _ et en effet, ce parallélisme n’est frappant que dans les … arbres à branches étalées, et Ton y remarque toujours var côté Dee de la cime est L3gp petit qe Per RS 5 2 0 Cry = 105 SECTION 4 : ni béxse De la tige des Exogènes ou sers mn La tige dés exogènes offre l'organisation la plas compli- quée de toutes; èt si je commence par l'examen de cette classe, c'est qu'elle est beaucoup mieux connue que les deux autres; que la multiplicité même de ses organes fait que chacun joue un rôle plus facile à décrire, et'que, | renfermant d’ailleurs tous les arbres de nos climats, c'est elle qui se présente naturellement à notre en? et à nos recherches. 5 On second, dès le premier pd’ al, dat parties bien distinctes dendle tige des exogènes ; savoir : Le corps … ligneux où systéme central, qui est placé au céntre de la M tige, et fait la partie principale du tronc, et le corps ou systéme cortical, ou V'écorce qui enveloppe le corps 162 URGANES FONDAMENTAUX. ligneux (1). Chacune de .ces deux. parties présente elle- même deux portions distinctes, et placées en sens in- verse (2). La partie parenchymateuse du corps ligneux ;la moelle centrale ou la moelle proprement dite, en occupe le centre; et la partie fibreuse , qui se compose du boës et de l'aubier , est disposée par couche autour de la moelle. Au contraire, dans l'écorce, la partie parenchymateuse, ou la moelle cortieale, qui porte le nom d’enveloppe cellu- laire, se trouve en-dehors; et la partie fibreuse, qui comprend les couches corticales et le Ziber, est à l'inté- rieur, Le corps ligneux et le corps cortical sont done deux parties organisées en sens inverse l’une de l'autre(3). Nous allons d’abord étudier chacun de ces organes con sidéré séparément , pour nous élever ensuite à quelques | considérations générales sur leur ensemble. AnT. L®— Du Systéme central ou ligneux. $ 1er. Considérations générales. … Le système central, ou le corps ligneux d’un arbre considéré en masse, se compose d’un nombre indéfini de cones emboîtés lun sur l'autre, trés-alongés, et qui, | coupés horizontalement, offrent autant de couches con- centriques. Chacune de ces couches est composée, comme . M: Dutrochet l’a bien établi (1), de deux parties princi- pales: 1° une zone de tissu cellulaire arrondi, située du (0 DC; FL fr., éd. 3, pl r, f. 10. Mirb., Élém. , pl. 9, ! £. 1. Turp., Icon., pl. 2, f. 6. ,{a) DC. , FL. fr. , éd. 3, vol. E, p. 55. Dutroch., Mém. Mus. v- 39r- 103ÿ Dubam., Phys. arb. 4, pl, 2, f. 29. : 4) Mém. Mus. d'Hist. mat. 7, p. 379 et suir. - WE ORGANES FONDAMENTAUX, 165 "A intérieur ; et l2.° une zone de fibres ou de faiscéaux | «de vaisseaux et de cellules alongés, située du côté exté- rieur. Par-conséquent, la couche la plus intérieure ou la plus ancienne offre la zone de tissu cellulaire sous la forme d'un cylindre central : c'est ce qui forme la moelle . proprement dite; et toutes les couches suivantes offrent … Jeur tissu cellulaire sous la forme d’une zone plus ou moins étroite, qui sépare la zoue de fibres de l’année précédente d'avec celle de l'année actuelle. Tout cet appareil est | traversé, du centre à la circonférence, par des lames de nature analogue à la moelle, qui, dans les coupes transver- sales , ont l'apparence des rayons d'une roue ou des lignes . horaires d'un cadran, et ont reçu le nom de rayons mé- _… Nous devons examiner successivement ces diverses | parties. $ 2. De la moelle centrale. | Si l'on coupe en travers une tige de sureau, par exemple, ou de tout autre arbre exogène, on observe dans le centre un canal ordinairement anguleux ou à-peu-près cylindrique, auquel Grew donnait le nom de creux médul aire, et qu'on nomme généralement cana/ médullaire (canalis medullaris). Ce canal est rempli, au-moins dans Ja jeunesse des branches, d'un tissu cellulaire arrondi, auquel on a donné le nom de moelle (medulla), parce qu'il occupe le centre du bois, comme la moelle remplit la cavité centrale des os alongés dans les animaux. La moelle a été nommée, par M. Dutrochet, medulle, et par » M. Cassini, assemblage utriculaire intérieur. Les cellules dont la moelle ést composée, sont ordi- nairement gs régulières, plus grandes, plus flics, et 16, ORGANES FONDAMEN TAUX. d’une consistance plus spongieuse que celle du reste tissu dans plusieurs plantes, ce tissu cellulaire la totalité de la moelle; dans un assez grand nombre, 0 trouve une rangée circulaire de fibres isolées les unes des autres, et disposées dans la moelle sur le bord extérieur du canal ; c'est ce qu'Hedwig a désigné, dans ses premiers ouvrages, sous le nom de vasa fbrosa, et que je nom- .Meraïi #bres médullaires (fibre medullares}; enfin, dans un petit nombre d’exogènes, ces mêmes fibres, au-lieu d'être rangées circulairement, sont éparses dans touté la moelle; c'est ce qu'on remarque facilement dans les tiges des férules (1), et que M. Mirbel a aussi observé dans celles de la belle-de-nuit. Les tiges de férule ont la moelle três-grosse, entremêlée de fibres éparses, et le corps … Tigneux à-peine visible, comme cela arrive dans la plupart des tiges annuelles; de sorte qu'au premier coup-d'æil, on serait tenté de les prendre pour des endogènes. Ces fibres _ médullaires se colorent quelquefois, lorsqu'on fait tremper … dé jeunes tiges dans de l’eau colorée, ce qui annonce qu'ils donnent passage aux sucs séveux; la partie cellulaire ne se colore jamais dans cette même expérience; c’est ce qui _ résulte soit des essais faits par le jésuite Serrabat, qui, sous le nom de Delabaisse, a publié une Dissertation sur la circulation de la sève, soit de mes des expériences . | Sur ce sujet. + L'étui médullaire (vagina medullaris } est une couche ligneuse qui entoure immédiatement la moelle. M. Du Petit- | Thouars observe qu'il semble former un cylindre continua pe sommet de l'arbre jusqu'à sa base; mais que, comme la À (1) pe pl. 3, fig. & a 1 | : % “RE à Sn ORGANES FONDAMENT AUX, 165 lande, il est composé d’autant de parties qu'il y a de pousses, C’est une couche de fibres ligneuses dans les- quelles on trouve des trachées déroulables, non-seule- ment dans la première année, mais, comme MM. Mirbel et Du Petit-Thouars l'ont observé, dans des troncs fort âgés. Dans plusieurs arbres , cet étui médullaire conserve, même dans des branches âgées, une couleur verte qui . annonce qu'il est encore doué d'un mouvement de végé- tation : c'est ce que Sénebier a vu dans le phytolacca, et ce que j'ai remarqué aussi dans le marronnier, le catalpa, l'ailante, etc. I paraît que c’est Hill qui, le premier, a observé cet organe ; il l'avait nommé coroua, et le regat: dait comme le principal mobile de la végétation (2). Dans plusieurs arbres, et notamment dans ceux à feuilles alter- mes, la moelle forme un canal continu d’un bout de l'arbre à l'autre, mais légèrement resserré à chaque nouvelle pousse(3). Dans d’autres, an contraire, tels que le mar- ronnier, le frêne ; la vigne (4); etc., qui sont tous à feuilles opposées, la moelle est interrompue, à chaque nœud où à chaque pousse annuelle, par une espèce de cloison ligneuse; la même chose a lieu, d’une manière plus évidente encore, dans les tiges articulées , par exem- ple, dans celle du cacalia articulata, © La masse da tissu cellalaire de la moelle varie beaucoup d'espèce à espèce; les herbes et les arbrisseaux en ont en * général plus que les arbres, La férule (5) a la moelle la | : … plus grande que j'aie encore observée proportionnelle- LE... (2) Du Petit-Th., XLe Ess. , ÿ'a0. (3) Voy. pl. 3, £. 3, x (4) Gréw, Anat pl 19,12 (5) Zbid. , pl 19, f. 3. 1e 4 . 166 ORGANES FONDAMENTAUX. mént au diamètre de la tige. Parmi les arbres, ceux àboïs très-durs semblent avoir en général moins de moelle que les autres; l'ébène ; le gayac en ont fort peu; le poirier, le chêne un peu davantage; le sureau, l’épine blanche, le figuier, le sumac, l’ailante , le marronnier , en ont davan- tage encore. La grandeur des cellules de la moelle est aussi très- variable, si lon compare les espèces entr’elles. Le sureau et le chardon ont, l’un et l’autre, une moelle fort consi- dérable; mais dans le premier, elle est composée d'un grand nombre de très-petites cellules ; dans le second , d'un nombre moins considérable de cellules beaucoup plus grandes. ? Le canal médullaire des jeunes pousses , au-lieu d'être cylindrique, présente fréquemment des angles disposés régulièrement. Ces angles sont en rapport avec la dispo- sition des feuilles sur la branche. Cette observation inté+ ressante de MM. Palisot de Beauvois et Du Petit-Thouars, _ n'a pas été appliquée à un assez grand nombre d'espèces pour qu'il soit possible d'en tirer quelques conséquences importantes; elle mérite tout-à-fait d’être reprise avec # attention. 6 ; Mais pour se faire de la moelle une idée juste, il est moins important d'étudier les variations qu'elle présente dans les divers végétaux, que de suivre son histoire en- tière dans un même végétal : c'est ce que nous allons essayer de faire rapidement. * La moelle d’une très-jeune pousse est un tissu (6) cel- lulaire régulier, continu, ôü strictement contigu dans toutes : _ (6) se 22, G. , ‘ et” ORGANES FONDAMENTA UX 167 ses parties (one entire piece Grew, p. 120), et imbibé de sues qui le rendent mou, et Ini donnent une couleur verte et herbacée. Dès que la végétation est avancée, les cellules de ce tissu se vident, et se dessèchent plus où moins vite selon les espèces, prennent une teinte blanche - où brunâtre dans certains arbres, et alors il se passe, dans les différentes tiges, l'un des trois phénomènes suivans : si la moelle est assez consistante , et que ses cel lules soient petites ou du-moins susceptibles de s'étendre sans déchirement, comme, par exemple, dans le sureau, le marronnier (7), alors la moelle se dessèche peu-à-peu, et, à la fin de la première année, prend l'apparence d'un tissu cellulaire desséché, mais conserve toutes ses anciennes formes. Dans quelques arbres, tel que le chêne, le:tissu | cellulaire de la moelle se solidifie, et devient dur et com- pact, mais sans perdre sa forme primitive. Si la moelle a des cellules grandes, ou un tissu qui n’est pas susceptible d'extension, alors ce tissu se rompt en travers ou en long, selon qu’il est tiré en tel ou tel sens par l'alongement on l'élargissement de la branche. Ainsi, dans certaines tiges, telles que celles dn noyer, du jasmin officinal, etc., l'alongement des jeunes pousses rompt la moelle entravers, et forme, à la fin de la première année, de petits disques transversaux de moelle desséchée , séparés par autant dé … cavités disciformes (8). s | Si, au contraire, l’accroissementen diamètre est pro- portionnellement plus fort que l'alongement, alors la moelle se fend en long, comme on le voit dans le chardon, les phlomis, et en général dans les tiges herbacées, chez (9) Düuham. ; Phys. arb. 1, pl, A 15. (8) Grew, Anat,, pl. 19, f. 4 # 4 % x 168 ORGANES FONDAMENTAUX | lesquelles le canal médullaire se creuse par une tubolure longitudinale, ou dès la première année, où un peu après, lorsque la première couche méga à se dilater. à A nrrion roue mielle après h nt t El Cette question est, dans la réalité, plas curieuse qu'utile; car cette moelle , inerte et desséchée, ne paraît plus avoir aucune action. Grew a , le premier ; avancé que la moelle était plus petite dans la branche de deux aps que dans célle d’un an; qu’elle diminuait encore dans la branche de trois ans, et ainsi de suite ; d’où il paraît induire qu’elle S'évanouissait au bout de quelque temps. Duhamel a for- mellement annoncé cette disparition de la moelle dans les vieux troncs; peu-d-peu , dit-il, le canal médullaïre di- minue de diamètre ; et dans les gros arbres (ceux mémés qui dans leur jeunesse ont le plus de moelle), on newvoït plus ni canal ni substance médullaire. ne ab. ss, pag: 37): _ + Mustel admet aussi cette disparition de la moelle _ sèche, et la formation de nouvelles couches ligneuses dans l'intérieur ducanal médullaire. (Traité végét. I, p. 62). + ME Mirbel dit aussi, dans son Histoire des Plantes (roll, psg: tr94.), qu'un hiber intérieur (dont il admet ence) se développe, et la moelle disparaît com- Por Presque tous les auteurs modernes ont partagé cette) opinion. Sénebier paraît admettre comme un fait certain cette disparition de la moelle, pnisqu'il cherche les moyens de Pexpliquer; mais il paraît croire que ce phé- nomène n’est pas généralà tous les arbres. (Phys. vég. I, pag: 267). Varennes de Fenille a, le premier , élevé du | doute = su de Duhamel , en disant qu'il possède # Li LA ORGANES FONDAMENTAUXS 169 ; échantillons qui prouvent le contraire (Mem. for... IL, pag. 286). Mais dans ces dernières années, MM. Knight. (Trans. phil, pour 1807) et Du Petit-Thouars ( Essai sur la Vég., XI, pag. 205, lu à l'Institut en 1805,.et XIE, pag. 4, etc.) me paraissent avoir mis dans le’jour lé plus évident la Proposition contraire à celle de Duhamel , c’est-à-dire , la non-disparition de la moelle dans les vieux troncs ; leur témoignage est confirmé par MM. Desfontaines, Jussieu et Labillardière , commissaires de Institut , qni ont trouvé la moelle dans de vieux troncs de sureau, de chêne, d’épine blanche, de hêtre, de charmille et d'orme, et je l'ai vérifié moi-même sur plasieurs arbres , tels que le mar- . ronnier (9), l'ailante. Comment donc une question en apparence si sie 4 que celle de savoir s'il y a où s'il n'ya pas de moelle dans _ les vieux troncs, a-t-elle pu être si long- “tetnps un sujet d'erreur et d'incertitude ? C'est que l'on n'a pas assez remarqué que toutes les jeunes branches n'ont pas, à beau- coup près, un égal diamètre ; et que leur canal médullaire … esen proportion avec leur grosseur; ainsi, par exemple, … les branches gourmandes du surcau ont une moelle dont … Je diamètre est au-moins double de celles des branches à . fruit, M. Du Petit-Thouars a même remarqué que parmi les jeunes branches de sureau (10), le diamètre de Ja … moelle varie dans diverses proportions entre une et neuf | lignes. Ces variations se présentent dans presque tous les * atbres ; de sorte que si l'on examine une jeune pousse fort | grosse, et ensuite une Branche provenant. d'une jeune ; © Voy. pl. 5, fig. 1, une branche dé marronnier de quinze | ans, où Ron voit encore la moelle intacte. (10) Hist. d'un More. de Bois, pe 126 ; fig. À. Ge 170 ORGANES FONDAMENTAUX. pousse plus mince, on décidera que la moelle a dimiqué ; tout comme on déciderait le contraire, si l'on prenait une jeune pousse fort mince , comparée à une branche pro- venue’ d'une jeune pousse fort vigoureuse. Les troncs très-durs dans lesquels le canal médallaire est à-peine visible, proviennent de branches qui , dès leur jeunesse, avaient une moelle extrémement petite. Ceux à moelle + visible proviennent de branches qui oût eu, dès leur jeunesse, une moelle abondante , et le même arbre pré- sente quelquefois ces deux sortes de branches. Si l'on a disputé sur un fait aussi simple que l'existence ou la disparition de la moelle dans les vieux troncs , on conçoit qu'à plus forte raison on a dù ne pas s’accorder sur l'usage de la moelle. Les anciens naturalistes, ape ques-modernes qui croyent à la sensibilité des plants; ont regardé la moelle comme analogue au cerveau ; maïs qu'est-ce qu'un cerveau qui s’oblitère chaque année, et qui manque dans tant de végétaux ? D'autres, comme l'indique la similitude des noms, l'ont comparée avec la moelle des os des animaux ; mais la moelle des os est pgr: mapente dans un état de fraîcheur ; celle du bois s’oblitère, Hales et Mustel la comparent à la substance qui remplit les _ plumes des oïseaux dans leur jeunesse, qui se dessèche lorsqu'elles ont pris quelqu'accroissement , et qui devient, comme la moelle végétale, un réservoir d'air. D'autres l'ont comparée an cœur, au poumon, à l'estomac, etc. ; de mais quittons ces comparaisons inutiles, et dheschidts à — étudier cet organe considéré en Maté. _Cesalpin et Linné ont pensé que la moelle donne nais- sance au pistil; ils ont été entraînés à celte opinion par la ressemblance de la et que le pistil et la moelle oceu- # # ORGANES FONDAMENTAUX. 171 pent dans la fleur et dans le bois. Mais toutes les plantes _ endogènes qui n’ont pas de moelle centrale, n’en ont pas moins un pistil, et un pistil au centre de la fleur. Magnol croyait que la moelle est destinée à élaborer les sucs les plus parfaits, non ceux qui sont nécessaires pour … la simple nourriture du bois, mais tels qu'il les faut pour es fruits, et il essaie de prouver son sentiment , en citant des arbres qui ont beaucoup de moelle, et qui portent beaucoup de fruits. Mais les branches qui ne sont point destinées à porter du fruitne sont,pas munies de moins de moelle que les branches à fruit; on citerait plusieurs _exogènes qui portent beaucoup de fruit, et ont fort peu _ de moelle; et enfin dans beaucoup d’arbres, la moelle se dessèche avant la fleuraison. C'était sans doute quelqu’idée analogue à celle de Ma- gnol qui avait porté les agriculteurs à dire que pour avoir . des fruits sans noyau, il suffit de détruire la moelle des arbres. Duhamel, qui à fait cet essai, a vu que si la bran- che survit assez à cette opération pour porter des fruits, ces fruits ont des noyaux comme à l'ordinaire. Au reste, la présence de la moelle dans les branches qui ne sont pas destinées à porter des fleurs ; prouve assez que l'usage de cet organe n’est pas relatif à la fleuraison. … Borelli et Hales attribuent à la moelle une action pnis- sante dans la végétation ; ils pensent que cette substance spongieuse placée à l'extrémité des branches y attire l’hu- k midité ; que celle-ci y adhère fortement; que le soleil | cherclie à l'en séparer, et que de cee lutte résulte … l'alongement des fibres : cette explication est trop éloignée des plus simples notions de la physiologie , pour qu'il soit nécessaire de la réfuter. t : ; - F 172 ORGANES FONDAMENTAUX. Malpighi a pensé que la sève monte dans le corps gneux ; qu'elle est de là transportée dans la moelle par les * rayons médullaires, et qu'elle y reçoit. une élaboration particulière. Plenck, qui adopte l'idée de Malpigbi,. y ajoute que la moelle est un réservoir de nourriture que | la jeune pousse absorbe dans les temps de sécheresse. Ces À derniers auteurs se sont fort approchés de la vérité ; mais ils ont trop négligé une circonstance essentielle: c'estque | la moelle n’a de vie, d'action, d'existence physiologique | que dans les premiers momens des développemens du bourgeon ; et que passé, cette époque elle devient flasque : et inutile; elle est donc un réservoir de nourriture des- tinée à alimenter la jeune pousse, jusqu'à ce que celle-ci, ! ayant développé ses feuilles , puisse se suffire à elle- même. Elle est, si j'ose m'exprimer ainsi, le corylédon du bourgeon | pourvu que l'on entende cette expression sous le rapport de l'emploi physiologique de ren à non par ra à son rôle organographique. M A + Telle était la manière dont, d’après les faits généraux, Lai pétseté lise dc la moelle, dans le cours publicde physiologie végétale que j'ai donné au Collége de France, en 1802. Depuis lors, j'ai eu la satisfaction de voir un observa- _ teur distingué arriver, de son côté, aux mêmes idées, et les … étayer par un fait très-curieux. M. Du Petit-Thouars(r 1 ),a | remarqué _ le lecythis , qui est bien certainement une \ À dass lé germe sans cotylédons apparens (r2), * x (m) omis végér. 1; p. 82 el 199. (t2) Les vrais cotylidons de ce genre paraissent sé siinti- . mement ‘ensemble, qu’on ne peut les séparer, et qu'ils forment un on indivis , simulant celui des monocotylédones, (Véÿez » : 7 ; Chap. 1v, art. 4.) à ï |. ! 1 $ k î ORGANES FONDAMENT AUX 173 mais que sa première pousse une moelle fort grosse, qui sert à la nourriture de la jeune plante, et joue ainsi physiologiquement le rôle de cotylédon, comme la moellé ordinaire pour les bourgeons. $f Z’on voulait imaginer 072 ‘être de raison propre à donner l'explication de la théo- rie, on ne pourrait, dit M. Du PetitThouars, mieux ren: contrer que ce fait. Après sa dessiccation où son épuise- inent, si la moelle est encore de quelque utilité, ce qui est fort douteux, ce ne peut être, ainsi que Grew l'avait pensé, qu’en tant qu’elle deviendraitune espèce de réservoir d'air atmosphérique. Dans l'article des rayons médallaires, nous parlerons de l'analogie de la moelle avec l'enveloppe cellulaire , et des rayons qui unissent ces deux organes. ! Tout ce que nous venons de dire de la moelle centrale, s'applique avec de légères nuances aux moelles des années suivantes, qui , sous la forme de zones médullaires, repré- sentent pour chacune d’elles la moelle centrale : il résulte de leur position que leur forme est très-différente; mais leur analogie de nature est sensible, On peut s’en assurer en observant certains arbres, tels que le räus #yphinum, où la moelle est colorée, et où l'on observe une colora- tion identique dans la moelle du centre et dans celle des années suivantes. Cette dernière ne se rompt jamais Comme celle du céntre, ce qui tient encore à sa position; mais elle suit d’ailleurs les mêmes phases ; elle commence par être fraîche et pleine de sucs, puis finit par se dessécher où se … solidifier. Lorsqu'on fait macérer un morceau de bois, ses ies cellulaires, n'ayant jamais la même densité que les zones fibreuses, se dénaturent les premières, et Yon obtient alors les zones fibreuses plus ou moins détachées les unes des autés, par la disparition du tissu cellulaire intermé» diaire. “ge 174 ORGANES FONDAMENT AUX. $ 3. Des Couches ligneuses du Bois et de l'Aubier. é Entre la moelle centrale et l'écorce, se trouvent couches ou zones concentriques, qui portent le nom à couches ligneuses (strata lignea, involucra lignea Malp.) L'ensemble de ces couches forme ce qu'on nomme vul- gairement le bois de l'arbre; ce que Malpighi nommait portion ligneuse (lignea portio), et d’autres corps ligneuæ (corpus ligneum), ou système central. Grew le désigne en anglais, sous le nom de main body, c'est-à-dire, corps ên- termédiaire, Cette’ partie, qui forme la base solide des arbres, se présente dans les vieux troncs sous deux as- pects différens: 1 les couches centrales quisont plus dures, plus colôrées, évidemment plus âgées que les couches exté- rieures : ce sont elles qui composent ce que les ouvriers nomment le cœur du bois, ce que lesnaturalistes désignent sous le nom de bois (ligaum), ou de bois parfait, et ce que M. Dutrochet a récemment proposé de nommer duramen. 2.0 Les couches extérieures sont plus tendres, d’une cou leur blanche, et d’un âge évidemment postérieur aux pré: cédentes : elles forment la partie qui a reçu le nom d'aubier (alburoum, alburna Malp.) à cause de sa blancheur, ou de bois imparfait, à cause de sa jeunesse, comparable- ment au bois parfait. Pour faire bien comprendre la différence qui se trouve entre le bois et l'aubier, il est nécessaire d'anticiper un peu sur ce que nous aurons à dire dans la suite sur la formation des couches ligneuses : autour du canal médul- laire, il se forme, dès la première année, une couche qui entoure immédiatement ce canal ; à la deuxième année, une seconde couche placée immédiatement en dehors de la première l'entoure encore de tous côtés, etainsi de suite(1} #” Vory. Leeuwenh,, Anat., p. 12, f. 1. } ORGANES FONDAMENTAUX. 175 _ mière couche et les suivantes, c’est que la première pré- la seule différence essentielle qu'on observe entre la pre- sente, même à un âge avancé, des trachées à l'état déron- lable, et qu'on ne trouve dans les suivantes , même à l'état de jeunesse, que des vaisseaux rayés ou ponctués (2). année, les couches déjà formées acquièrent plus _ de dureté et de consistance, parce ‘que les sucs qui les traversent y déposent continuellement des molécules. 11 arrive enfin, au bout d'un nombre indéterminé d'années, que les couches ne peuvent plus prendre de consistance ultérieure; celles qui sont encore assez jeunes pour ac- quérir de nouvelles molécules, forment l'aubier; celles qui ne peuvent plus en acquérir, forment le bois. On con- çoit, d'après cette exposition pure et simple du fait, que l'aubier est nécessairement moins tenace, moins consistant, moins compact que le bois; on conçoit que les diverses couches de l’aubier peuvent offrir divers degrés de consis- tance d'après leur ancienneté ; tandis que celles du bois, … étant parvenues à leur maximum d’endurcissement, doi- _ went offrir une masse plus homogène, quoique toutes … d'âge différent. | Dans quelques arbres , et notamment dans ceux qui ont … peu de dureté, la ligne de démarcation du bois et de l'au- bier est peu sensible : c'est ce qu'on voit dans le peuplier, le saule, le marronnier, le céiba, etc.; au contraire, dans les . bois durs cette ligne est très-prononcée par la dureté et la couleur des organes; ainsi, dans l'ébène, le bois est, Comme tout le monde le sait , d'un noir parfait, tandis que l'aubier, est blanc (3); dans l'arbre de Judée, le bois est .… (3) Mirb., Théor., éd, à, p. 136, Rud, Anat., p. 187, etc. ( (3) Voy: pl, 5, fa F | É | ss 176 ORGANES FON DAMENTAUXS 3 | jaune et l’aubier blanc; dans le phyllirea, Le bois rouge brunâtre, et l'aubier blanc ; mais dans cet espèce, on ne trouve du bois parfait que dans des arbres très-vieux et j'ai remarqué jusqu'à cinquante couches d'au: bier dans des pAy/lirea âgés d'environ deux cents ans, que DA Pire che des PA Drupelie, plantée par Belleval. : On conçoit facilement que, dans des arbres T'eptdé ai. lue. il doit exister des variétés multipliées dans-le nombre , l'épaisseur, la dureté, et la couleur des coùches de Phi, comparées à celles du bois ; mais, dans chaque espèce elle-même, on trouve encore quelques différences dans les divers individus. Ainsi, en général, les arbres qui _ croissent dans les lieux ou dans les saisons humides, ont plus d'aubier que ceux qui se développent dans les places _ ou dans les années sèches. Duhamel assure que, dans divers chênes-rouvres, on compte de sept à pe couches d’aubier. st sLe pepport de l'épaisseur de l’aubier au bois varie de pèce à espèce, et d'individu à individu, non-seulement d’après les causes précédentes, mais surtout d'après l’âge de l'arbre, Ainsi l’aubier est égal au bois dans un chêné de six pouces ètre : il est comme deux à sept dansun 5 tronc d’un pied, comme un àneufdans un de deux pieds, etc.; ‘etencore, ces proportions données par Duhamel sont-elles _ très-variables. Mustel a observé que les différentes parties d'une même couche d'anbier pouvaient se transformer en “bois. parfait à des époques différentes; ainsi, il a vu des chênes qui avaient, d'un côté, quatorze cuticlles d'aubier, de l'autre, vingt; ou d'un côté, seize; de l'autre > Vingt deux, etc. Presque toujours, les couches daube sont , Fe RE ca 3 ORGANES FONDAMENTAUX. 177 — plus épaisses du côté où elles sont le moins nombreuses, … c’estä:dire, en d’autres termes, que lorsqu'une racine ren: contre une bonne veine de terre, elle nourrit la partie cor: respondante de l'arbre plus abondamment. Ces parties mieux nourries, ont des couches ligneuses plus épaisses et qui arrivent plus vite à l'état de bois parfait, tandis que les racines qui rencontrent de mauvaises veines de terre, nourrissent mal les parties correspondantes, et par-consé. quent, celles-ci ont des couches plus minces, et restent plus long-temps à atteindre le point de leur dureté com- €. Tous les ouvriers savent très-bien que l’aubier a moins … de solidité que le bois, et ont soin de l'enlever des bois dé | construction. Buffon, qui a fait de concert avec Duhamel … desexpériences importantes sur ce sujet, a trouvé que dans ” lechène, la différence de solidité de l’aubier et du bois est | comme 6 est à 7- Mais la cause principale pour laquelle … l'aubier est rejeté avec sôin des-bois de construction, c’est qu'à raison de son tissu plus lâche, il est plus altérable que le bois par l'humidité, par les vers et par les insectes. On | rencontre souvent des pieux placés dans deslieux humides, _ dont V'aubier est, ou entièrement pourri, ou altéré d'une | manière sensible, tandis que le bois est éncore très-sain. Pour remédier à cet inconvénient, Duhamel et Buffon ont . proposé, d’après leur propre expérience, d'écorcer les arbres un an avant de les couper; par là on empêche l'arbre de former une nouvelle couche d’aubier, et la nourriture _ QMiaurait été employée à développer cette nouvelle cou- Che; se jetant sur les couches d’anbier déjà formées , les durcit presqu'à l'égal du bois parfait. Cette méthode paraît devoir être utile pour les constructions navales en particu- Tome Ir. 12 | , % 178 ORGANES FONDAMENTAUX. \ 1 lier, parce que cet aubier endurci n’est plus : par les vers appelés tarets (saredo); cependant, , : est L rarement pratiquée : on assure qu’elle a l'inconvénient de rendre le bois plus fragile. Si l'on fait exception de la partie médullaire, chaque couche, soit du bois, soit de l’aubier, est composée de vaisseaux poreux où rail, éai entremélés de tissu cellulaire alongé; le tissu cellulaire est d’autant plus alongé, que le bois est destiné à devenir plus dar. Les vaisseaux sont, en général , rayés en travers dans les bois mous, et ponctués dans les bois durs. La seule différence organique qui existe entre le bois et l’aubier, c’est que l'intérieur des cellules, et peut-être des vaisseaux, est ordinairement encroûté dans le bois, tandis qu'il est vide ou rempli de sucs peu solidifiés dans l’aubier qui, par-conséquent, a le tissu membraneux plus transparent. M. Dutrochet a prouvé (4) que la dureté des divers bois, et celle du bois et de l’aubier, tiennent à la nature du suc déposé dans leur tissu, et non au tissu lui-même qui paraît identique ; en faisant chauffer du bois d'ébène dans l'acide nitrique, celui-ci dissout la matière _ noire, et le tissu reste d’un blanc nacré ; il en est de même de tous les bois colorés : le tissu du buis et du peuplier, quoique ces bois diffèrent beaucoup par leur densité, de- vient semblable lorsqu'on a dissout, par l'acide nitrique, la matière qu’il renferme. Chaque couche ligneuse est, dans les arbres exogènes, « le produit de la végétation d’une année; mais Duhamel : pense qu'elle n’est point formée tont-à-la-fois : il dit que chaque couche est elle-même composée d'un nombre in- … [FRE 8. els (4) Rech. str. vég., p. 35. ORGANES FONDAMENTAUX. 179 défini de petites couches partielles, ou plutôt qu'elle croit d'une manière continue pendant toute l'année, mais avec plus ou moins d'activité dans diverses saisons. Dubai démontré son opinion par une expérience qui paraît sim- le : au premier printemps, il souleva l'écorce d’un jeune arbre, plaça une feuille d’étain battuentre le bois et l'écorce, et replia celle-ci sur la plaie; il répéta cet essai tous les quinze jours, pendant tout le temps où l'écorce fut sépa- rable d'avec le bois; à la fin de l'automne, ayant coupé l'arbre , il trouva que chaque lame d’étain était recduverte par une quantité de bois d'autant plus grande, qu’elle avait été placée plus tôt. Cette expérience, quoique en appa- rence démonstrative, pourrait bien cacher plusieurs er- reurs, et il est vraisemblable qu’elle a’ été faite avec peu de précision, car on n'a pu la répéter telle qu’elle est | Ilestà remarquer, commenous/l'avons fait observer plus à haut, qu'il w ya pas d'intervalle réellement vide entre les couches; mais que ce qui paraît tel dans les macérations , > n’est autre chose qu'un tissu cellulaire arrondi. M. Datro- _ chet me semble avoir bien prouvé que cette zone de tissu cellulaire représente, pour chaque couchè ligneuse, ce M qu'est la moelle pour la couche centrale, et qu'ainsi un # corps ligneux tout entier est formé de corps semblables - entre eux, sauf les différences déterminées par leur posi- { tion; d’autres pensent que cette zone de tissu arrondi où { peu Fer) serait le produit de la végétation lente de » l'hiver : les cellules auraient , selon eux , le temps de s’ar- 4 rondir et de se développer en tous sens, tandis que, lors- Mn que la végétation est rapide, eÎles wérsiabt alongées et comme entrainées par l'accroissement des vaisseaux. 1a* 180 ORGANES FONDAMENTAUX, Il résulterait de cette manière de considérer les zones qui séparent les couthes annuelles : 1 .° que cette sépara- tion devrait être d'autant plus sensible que les alterna- tions de la végétation (lesquelles sont causées ou par la chute des feuilles, ou par l'alternative des saisons) sont elle-mêmes plus prononcées; ce que l'on n’observe point en‘comparant les arbres du Nord et du Midi : 2.* qu'une stagnation accidentelle dans la végétation produite au mi- lieu de l'été, par un retour de froid ou par toute autre cause, devrait produire une zone celluleuse analogue à celle de l'hiver; tout comme un hiver fort doux pourrait, : dans certains cas, faire presque évanouir la zone annuelle. ! Hill assure que, dans beaucoup de cas, il se forme deux | couches distinctes par année; l'une due à la sève du prin- |! temps, l’autre à celle de l'été: c’est ce qu'il nomme couches des saisons. Adanson indique, au contraire, que les cou- + ches de certaines années peuvent se confondre, en obser- » vant que des ormes de cent ans, abattus aux Champs- Élysées , ont offert de quatre-vingt-quatorze à cent couches. Malgré ces légères anomalies, qui tiennent peut-être à ce que tous les arbres d’une plantation peuvent n'être pas exactement du même âge, il paraît constant que le nombre des couches est un moyen sûr de connaître le nombre des _ années d’une branche ou d’un arbre; le nombre des zones % concentriques d’une coupe transversale indique le nombre « d'années écoulées depuis la formation de cette partie. Pour : avoir l'âge total de l'arbre, il faut le scier rigoureusement « an collet. Mais ce collet n’est pas toujours facile à recon- « naître avec précision dan les troncs fort âgés; c’est encore ici une légère source d'erreurs pratiques mais qui n'ak w PP Eee 7 ORGANES FONDAMENTAUX. 181 térent point le principe d’après lequel on juge de 0% des arbres. e\ Toutes les couches d’un arbre ne sont pas d’une épais seur égale, ni entre elles, ni dans leurs diverses parties, et on le conçoit facilement, puisque chacune d’elles est le produit de la végétation d’une année. La couche ligneuse sera nécessairement plus ou moins épaisse , selon que l’an- née aura été favorable ou défavorable; selon que les ra- cines à tel ou tel degré d’alongement auront trouvé une veine de terre bonne ou mauvaise; selon que les soins donnés à l'arbre auront été bien ou mal entendus, etc. Outre ces causes d'anomalies accidentelles , l’âge seul des arbres influe sur l'épaisseur des couches d’une manière: assez régulière; j'ai observé, sous ce point-de-vue, des chênes fort anciens , abattus dans la forêt de Fontaine- bleau ; l'épaisseur de leurs couches ligneuses allait en aug- mentant jusqu’à la trente ou quarantième année ; de trente à cinquante, ou même soixante ans , elle diminuait un peu; mais entre cinquante et soixante ans environ, l'épaisseur des couches devenait trés-régulière, probablement jusqu'à sa mort; du-moins les arbres sur lesquels j'ai fait cette ob- servation, étaient la plupart entre deux et trois cents ans : le plus âgé de tous en avait trois cent trente-trois. Passé soixante ans, un chêne grossit environ de huit à dix lignes de diamètre en dix ans, et de deux à trois pouces lors- qu'il est entre vingt et trente ans. Au reste, ces observa- tions sont nécessairement subordonnées à la diversité des espèces , des terrains, des saisons et des cultures. Elles “sembleraient indiquer que (sauf les causes purement éco- nomiques, telles que de l'intérêt de l'argent), il ÿ aurait en géuéral du profit dans les coupes réglées, à faire les copes Lu 18° ORGANES FONDAMENTAUX. tous les trente ans, plutôt que tous les vingt ans, puis: que c’est de vingt à trente que le tronc des chênes grossit, le plus fortement (5). Non-seulement les couches sont inégales entre elles, mais leur épaisseur n’est souvent pas la même dans toute la circonférence. Malpighi est le premier qui ait fait ob- server avec soin que la moelle occupe rarement le centre précis du tronc, ou ce qui est la même chose, que les . couches concentriques sont souvent plus larges on plus nombreuses d’un côté que de l’autre : c'est ce phénomène qu'on désigne sous le nom d’excentricité des couches li- gneuses. Parmi les anciens, les uns ont assuré que la moelle était plus près de l'écorce du côté du Midi, d'autres que c'était du côté du Nord. Ni les uns ni les autres n’ont manqué d'hypothèses pour expliquer ce fait; plusieurs ont dit que c'était un moyen de reconnaître sa direction dans les forêts, etc., etc.; mais tout le merveilleux s’est évanoui avec une observation exacte du fait. Dahamel et (5) La manière la plus commode de conserver une note exacte de l’acéroissement des arbres, est la suivante : lorsqu'on ren- contre un tronc âgé et scié horizontalement près du collet, on applique une bande de papier allant du centre à la eireonférence, et l'on y marque un trait à chaque couche de bois, d’aubier ou d’écorce, en notant sur le revers de la bande les circonstances relatives aux terrains, au climat, etc. , où l’arbre s’est développé. La réunion d’an grand nombre de relevés graphiques de ce genre donne beaucoup de résultats curieux sur la croissance et l’'aména- gement des arbres forestiers : j’espère un jour pouvoir en pré- * senter quelques-uns; mais , en attendant, j'indique la méthode, pour engager ceux qui rencontrent des troncs sciés convenable- + ment, à en profiter pour recueillir des observations de ce genre. On comprend qu'il est inutile de les faire sur des individus qui ne gont pas fort âgés pour l'espèce. ORGANES FONDAMENTAUX, 185 Buffon ont prouvé que l'excentricité n'avait aucun rap- port avec la position de l'arbre, relativement aux points de l'horizon, mais avec sa situation purement locale ; lors- que d'un côté de l'arbre il se trouvene bonne veine de terre, ou une place libre de toute autre racine, celle qui s'y dirige recevant plus de nourriture, en fournit davan- tage à la partie correspondante du tronc, et celui-ci grossit plus de ce côté; de même, si Vun des côtés de Parbre a ses branches mieux exposées à l’action de l'air et de la lu- mière , la partie correspondante du trone eroîtra plus que celles: du côté opposé. C'est par la réunion de ces deux causes, que tous les arbres des forêts ou des avenues crois: sent plus du côté extérieur que du côté intérieur. T'elle est non de ins dt. Dé de in ttl là AC: É TS V'explication fort simple de l'excentricité de la moelle qui n'est en réalité due qu'à l'inégalité dans l'épaisseur des couches, Nous reviendrons tout-à-lheure sur celle qui a lieu parce que le nombre des couches est inégal des deux côtés de l'arbre. Si l'on a suivi avec attention tout ce que j'ai dit jus- qu'ici sur les couches ligneuses, on voit que chacune d'elles est à sa première année une espèce de cône très-alongé, qui entoure la moelle (6); qu'à la seconde année il se forme un second cône qui entoure le prolongement terminal de la moelle , et qui se prolonge par le bas de manière à re- couvrir le cône de la première année, et ainsi de suite, jusqu'à la destruction du tronc; il résulte évidemment de là que chaque cône, ou couche ligneuse, ne s'accroît que dans la première année de sa vie, et que recouvert ensuite par les cônes subséquens, il est comme enfermé par eux de manière à ne pouvoir plus fi s'alongerz ni s'épaissir ; il (6) Duham., Phys, arb, 4, pl. 8,f. Gget st. % 184 ORGANES FONDAMENTAUX. prend même, au bout de quelques années , un état presque passif, et ne semble plus faire partie des organes vivans de la plante. Il résulte de cet état de choses, que les couches ligneusesse serventsuccessivement d'abri, et si i une d'elles a reçu dans sa jeunesse quélque altération, comme l'action de la gelée, la taille de lettres écrites dans son tissu, le ‘ creusement de cavités dans son épaisseur, l'implantation de clous, etc. ; toutes ces altérations, protégées parles cou- ches subséquentes, pourront se retrouver aprèsun nombre quelconque d'années : c’est en effet ce que l'expérience a démontré, et ce qui a servi à expliquer plusieurs faits aux- quels le vulgaire voulait attacher des idées merveilleuses. Ainsi, les couches d’aubier étant remplies de sève, sont sujettes à la gelée lorsque le froid est très-intense; quand cet accident a lieu, et qu’il ne va pas au point'dle geler com- plètement le liber et l'aubier, l'arbre continue à vivre; la couche gelée est recouverte par une couche saine, puis par plusieurs autres, et ainsi recouverte on la retrouve au centre des arbres : c’est cet accident qu'on nomme gé- vure; on peut, en comptant le nombre des couches formées: depuis la gélivure , savoir quelle est l’année où cet acci- dent a eu dieu. C'est ainsi que j'ai coupé en 1800, dans la forêt de Fontainebleau , un tronc de genevrier qui s’est trouvé offrir, près de son centre, une gélivure recouverte de quatre-vingt-onze couches ligneuses , et qui datait, par- conséquent, du grand hiver de 1709 (7). . Une inscription écrite sur le tronc d’an arbre, et qui pénètre jusqu’à l’aubier, est recouverte par les nouvelles couches ligneuses , et peut se retrouver intacte, tant que cette partie du tronc même restera intacte ; c’est ainsi (2) Voy. PL. 3, £ à. #47 dit. D AO Ta. 7 VE ; es Fos. w : | | 4 ORGANES FONDAMENTAUX: 185 ” que Reisel trouva, en 1675, des lettres majuscules dans le milieu d'un bètre ; que Mayer, en 1688, trouva dans le corps ligneux d’un hêtre, une espèce de sculpture, représentant une potence et un pendu; qu'Albrechti , en 1697; trouva dans le même arbre la lettre H, surmontée d'une croix ; qu'Adami y lut, sous dix-neuf couches d’au- bier, les lettres J. C. H. M. C’est ainsi qu'on a trouvé, dans certains arbres de l'Inde, des inscriptions en langue portugaise , qui y avaient été écrites quelques siècles au- paravant , lors de la découverte de ces pays par les navi- gateurs portugais. C’est ainsi que diverses taches ou étoiles régulières ont été forinées artificiellement dans le sein de plusieurs arbres. On peut consulter en particulier, sur ce sujet, deux mémoires de Fougeroux de Bondaroy, insérés parmi,ceux de l'Académie de Paris, pour 1777. Lorsqu'une cause accidentelle quelconque, comme la maio de l’homme , la dent des animaux , ou simplement une altération morbide , creuse dans l'aubier une cavité dont l'orifice est assez étroit pour pouvoir être recouvert par les couches ligneuses subséquentes, cette cavité se conserveintacte, aussi bien que les objets qu’elle peut ren- fermer: j'ai vu, par exemple, dans le milieu d’un tronçon de chêne de quatre pieds d'écarissage qui paraissait parfai- tement sain , une cavité en partie remplie par des noisettes et des qe qui y avaient été apportés probablement par des loirs ou des écureuils, avant que la cavité eût été recouverte par de nouvelles couches ligneuses. On a trouvé de la même manière des os, des pierres (8), etc. dans de semblables cavités. (8) Quant aux pierres qu’on trouve dans les racines, quois qu'elles puissent à"toute rigueur y être introduites, comme jà 186 ORGANES FONDAMENTAUX. Lorsqu'on enfouce un clou dans un arbre, assez avant pour atteindre l'aubier, ce clou reste fixe , et peu-à-peu les nouvelles couches ligneuses qui se forment apte lui, entourent sa base , de manière qu’il semble s'être en- foncé ; il finit tôt ou tard par être ne recouvert : c’est ainsi qu'on a trouvé , soit des clous ou antres instru- mens, soit des cornes de cerfs, implantés où entièrement enfoncés dans le corps ligneux des arbres exogènes. C’est par le même mécanisme qu'une fois que la base du gui s'est implantée sur le corps ligneux d’un arbre, elle semble s’y enfoncer chaque année, parce que les couches li- gneuses s'exhaussent autour d'elles. Nous retrouverons une application plus générale de ces principes, en nous occupant de la formation des branches. Nous verrons tout-à-l'heure que des phénomènes diamétralement op- posés à ceux que nous venons de décrire, se passent dans les couches corticales. Par ue conséquence des faits précédens et du mod de nutrition des exogènes , il arrive que si lon serre la tige d’un arbre de cette classe avec une corde ou fil- d'archal, le tronc , en grossissant, remplit davantage la corde, et S'étrangle dans ce lien; peu-à-peu l'arbre grossit, surtout au-dessus de la corde , et celle-ci semble comme enfoncée dans son tissu : c'est de cette manière que les liaves ou arbustes grimpans finissent souvent par tuer les arbres autour desquels ils s’entortillent, comme on peut le voir même dans nos climats, par l'exemple du peri- viens de le dire ponr les troncs, ilarrive plus fréquemment qu’elles sont enveloppées par des branches radicales , qui finissent par se souder ensemble. Jen ai trouvé quelquefois dans les vieilles sou- ches radicales de chêne, de phyllirea, etc, te nt 50 RE dE ORGANES FONDAMENT AUX. 187 ploca græca ou du wisteria frutescens, connus vulgai- rement sous le nom de bourreau des arbres. Nous ver: rons, en parlant des endogènes , que de pareils phéno- ns etéeée cran $-4. Des Rayons méllires de Corps eus. Si l'on coupe en travers une tige ligneuse d’exogène, on remarque des lignes (r)qui partent de la moelle, et qui atteignent l'écorce en rayonnant, comme les lignes horaires d’un cadran, où comme les rayons d’une roue. Grew, qui a le premier observé ces lignes, les avait nommées énsertions médullaires (insertions, insertmens); depuis on les a appelées productions , prolongemens , où rayons médullaires (radii medullares) : ce dernier nom a prévalu, et avec raison, parce quil peint simple- ment leur position, sans affirmer leur origine. Entre les rayons complets, on aperçoit des demi-rayons qui partent du centre, et paraissent s'arrêter avant d'atteindre la circonférence : quelques auteurs les ont spécialement | | pommés sppendices médullaires, Le plus souvent , enfin, on voit de ces rayons qui ne partent pas da centre, mais de quelqu’ane des zones médullaires dont chaque couche annuelle est formée. Il résulte de cette production des rayons médullaires par chacune des zones annuelles , que leur nombre est beaucoup plus grand dans les couches de la circonférence que dans celles du centre. Les rayons médullaires ne sont pas de simples filets, mais des lames È (1) Grew, Anat., pl. 36, 37. Malp. , RARE sb f. 35, 36. Duham., Phyds'erb, r, pl; L », 19; r4 DC: FE fr. 1, br, 10, Turp,, Icon. , pl. 2, £. 6. 4 1858 ORGANES FONDAMENTAUX, verticales rayonaantes et interrompues qui tendent à la circonférence : c'est ce dont on peut s'assurer par une coupe verticale ou oblique. On parvient ainsi à suivre ces plans verticaux pendant plus ou moins d'étendue: ce sont eux qui forment les taches roussâtres qu’on voit sur les planches de hêtre (2) ou de chêne sciées obliquement. C'est par ce procédé qu'on fabrique ce que les ouvriers nomment chêne de Hollande , qu'on âvait cru jadis une espèce distincte , et qui n’est qu'un produit de Part. + Tous les rayons médullaires sont composés d'un tissu cellulaire alongé dans le sens horizontal, et assez serré. I est évident qu’ils établissent une communication directe du centre à la circonférence, ou de la circonférence au centre. Mais dans aucune circonstance on n'y voit passer les sucs colorés. La continuité des rayons médullaires s’observe assez bien de leur origine jusqu’à la circonférence , lorsqu'on examine des bois un peu mous, tels, par exemple, que le gui ou certaines plantes grasses; quelquefois on est tenté de croire que ces rayons se continuent jusque daus l'écorce, et cette opinion a été soutenue par plusieurs naturalistes : les uns ont parlé des rayons médullaires du système central, comme continus avec ceux du système cortical , tantôt comme en étant distincts. MM. Mirbel et Dutrochet ont donné une grande force à cette dernière opinion; et si lon admet en effet que les deux systèmes sont essentiellement distincts dès leur origine, on est bien forcé d'en conclure que, dans les cas où les rayons sem- blent passer de l’un à l'autre, il y a contiguité seulement, et non continuité de leurs extrémités. : PE. 4 (2) Grew, Anat., pl. 4, x. ORGANES FONDAMENTAUX. _ 189 ARTICLE 1!L Du Corps ou Système cortical. $ rer, Considérations générales. Le système cortical des exogènes est organisé sur un plan analogue au système central, mais en sens inverse quant à l’époque du développement des couches. Il est formé de couches dont chacune offre une zone fibreuse à l'intérieur, et une zone cellulaire à l'extérieur; 'et il est traversé par des rayons médullaires, semblables à ceux du corps ligneux, mais moins prononcés. Ces rayons mé- dullaires n’offrent rien de différent de ceux du système central, et ne méritent pas de nous arrêter ici ; mais nous devons étudier séparément les couches corticales en gé- néral, et l'enveloppe cellulaire externe, qui n’est autre Chose que la zone cellulaire de la couche extérieure. | | | $ 2. Des Couches corticales. + L'écorce est, avons -nous dit, composée de couches superposées comme les couches ligneuses, mais en sens inverse; dès la première année,#la tige est formée d’une zone ligneuse et d'une zone corticale, et chaque année il s'en forme une de chaque sorte; la conche ligneuse s'applique sur celle qui s'est formée l’année précédente, et la conche corticale sous celle qui était née avant elle. Suivons les conséquences de ce mode particulier de déve- loppement (1). Les couches corticales les plus nouvelles, les plus jeunes, les plus flexibles, celles qui dans l'écorce représentent l’'aubier du bois, se trouvent les plus inté- rieures du corps cortical : on leur donne collectivement à (1) Duham., Physe arb. 4, pl. 2, f, 29. 190 ORGANES FONDAMENTAUX, ar ment tite le nom de Liber, soit parce que dans plusieurs arbres | elles se détachent les unes des autres comme les feuilles d’un livre (2); soit parce que jadis cette partie de l'écorce de plusieurs arbres servait à faire du papier. Les conches corticales anciennes sont rejetées en de- hors, et on leur a conservé le nom de couches corticales proprement dites ; elles représentent dans l'écorce ce que le bois est dans le corps ligneux, mais avec cette grande différence , que les couches ligneuses se superposant dans l'ordre de leur formation, restent parfaitement intactes, et ne sont distendues dans aucun sens; tandis que les cou- ches corticales, étant superposées en sens inverse, doivent peu-à-peu subir une distension considérable. En effet, les premières couches d'écorce qui se développent quand la tige est fort mince, sont rejetées au-dehors et distendues, soit par la naissance de nouvelles couches corticales, plus grandes qu’elles et situées cependant à l'intérieur, soit par l'accroissement progressif du corps ligneux. Aussi, quoique le nombre des couchés corticales qui se sont formées dans un tronc depuis sa naissance, soit égal à celui des conches ligneuses, leur sort est bien différent; celles de l'écorce, distendues par l'accroissement du tronc dès la fin de la première année, offrent toujours des fibres plus ou moins flexeuses, et cette disposition va en augmentant à mesure qu’elles avancent en âge (3); tandis qu'au contraire , les fibres du bois restent habituellement rectilignes. Les couches ligneuses demeurent à l'état d’aubier jus- qu'à ce que, par le cours naturel du dépôt des alimens, elles aient acquis la dureté qu'elles doivent avoir; les cou- (2) Duham., Phys. arb. 1, pl. 1, f. 17. (3) Dubam. , Phys. arb. 2, plx,f. 0, 12,13, 14. ORGANES FONDAMENT AUX. 191 ches corticales distendues, et à demi désorganisées avant : ‘cette époque, perdent plus tôtleur fraîcheur ;etn'acquièrent jamais le même degré de solidité. Les premières conser- vent constamment leur épaisseur ; les secondes tendent à s'amincir par suite de la distension et de l’écartement de leurs fibres. Les premières, placées à l'abri des influences atmosphériques, conservent toute l'apparence de la vie ; les secondes, exposées à l'action de l'air et de la lumière, tendent à se dessécher, à se fendiller, et à prendre des couleurs plus foncées : ainsi, les couches corticales, par l'effet même de leur position, sont d'abord distendues de manière à serrer le tronc comme dans un fourreau, puis elles se fendillent en long, puis elles se gercent plus ou _ moins fortement, et pendant la durée de ces phénomènes, … elles brunissent et se charbonnent plus ou moins à l'exté- rieur. ‘ La différence de position rend encore raison de la di- versité qu'on remarque dans les résultats des expériences analogues à celles que nous avons rapportées en parlant du corps ligneux. Si l'on place une lame ou un fil métal- … lique entre deux couches corticales (4), ce corps étranger suivra le sort de l'écorce ; il sera rejeté graduellement en- + dehors, et sortira de l'arbre comme de Ini-même ; si l'on plante un clou daus l'écorce, il sera de même rejeté au-de- - hors : si l’on y fiche deux cons à la même bhautéur, et à _ distance connue, on verra que peu-à-peu ils tendent à _ s'écarter par l'effet de l’épaississement du tronc et de la distension des fibres de l'écorce. Si l'on marque une figure sculptée ou une inscription sur l'écorce, on verra les (4) Duham. , Phys. arb. 4, pl.6,f. 54, 65 192 ORGANES FONDAMENTAUX. lettres qui, sans s'alonger, deviendront graduellement plus épaisses, plus larges, plus écartées, plus superfi: cielles, et qui enfin finiront par disparaître. Les inscrip- tions sur l'écorce peuvent donc, quoique moins exacte- ment que celles faites sur le corps ligneux, servir à recon- naître leur date et celle de l'arbre. Ainsi, Adanson, ayant trouvé en 1759, dans une des Iles de la Madelaine , deux . baobabs sur l'écorce desquels on reconnaissait les traces d’inscriptionsécrites au quatorzième et au quinzième siècles, _ remarquaque Les lettres qui avaient six pouces de longueur m'occupaient sur le tronc que deux pieds de largeur, c'est- à-dire ui huitième de la circonférence : qu'il était par: conséquent probable qu'elles n'avaient pas été écrites dans Ja jeunesse de l'arbre. En supposant ce cas le moins favo- rable de tous, et en négligeant la date un peu confuse du quatorzième siècle, Adanson estime que si ces arbres sont restés deux siècles pour atteindre six pieds de diamètre, ils ont dû en mettre huit ou quatre fois autant pour at- teindre vingt-cinq pieds ; mais comme l'accroissement des arbres va,cômme nous l'avons vu plus haut, en diminuant à mesure qu'ils deviennent plus vieux , on ne peut déduire de cette observation aucune idée bien exacte sur l’âge de ces arbres, qu'Adanson, par des aproximations , suppose pouvoir remonter à plusieurs milliers d'années. . Lorsqu'on trouve sur de vieilles écorces les traces de * ! rsqu quelqu'ancienne inscription, on peut s’en servir comme d'indices pour rechercher cette inscription dans la partie correspondante du corps ligneux , et si elle avait originai- rement pénétré jusqu’à l’'aubier, on en retrouvera les traces ensevelies sous les couches ligneuses : dans ce cas, on ob- tient une vérification rigoureuse et de l’âge de l'inscription, La GR AE NAT VRGE ENS 3 | ORGANES FONDAMENTAUX. 193 cèlui de l'arbre. Si Adanson avait pu fire cetère- cherche sur les baobabs de la Madeleine, nous aurionstin : document plus certain sur l'âge réel de ces vétérans du … monde organisé. Le fait, tel qu'il nous l'a transmis, tend … déjàsuffisamment à prouver la vieillesse extraordinaire à … laquelleles arbres peuvent parvenir ; car, lorsqu'il se serait + trompé de quelques siècles ; cette longévité passerait _ encore de beaucoup la durée are supposait possible à + aucun être organisé. Indépendamment des circonstances qui résultent. de … leur position et de leur mode d’accroissement, les couches … corticales diffèrent encore des couches ligneuses à plu- | sieurs égards. Elles sont en général moins épaisses; elles offrent peu ou point de trachées ; elles renferment plus de réservoirs de sucs propres; à poids égal, elles contien- _ nent plus de carbone; elles sont beaucoup moins douées de la faculté hygroscopique ; enfin, lorsqu'on plonge une. * plante ou une branche dans l'eau, la sève ne s'élève ve | dans l'écorce. _ Lesfibrescorticales sont, dans plusieurs plantes, remar- * quables. par leur flexibilité et leur solidité, comme on le , : voit dans celles de l'écorce du chanvre, du lin, de plusieurs L orties, des malvacées, du genet à branches de jonc, etc. ; | toutes les fibres ssrcentinles de faire des cordages et des » tissus. qu'on tiré des exogènes, sont le produit de leurs | écorces. $ 3. De l'Enveloppe cdllolaire. |‘ En-dehors des couches corticales , se trouve une zone ) de tissu cellulaire, qui porte le nom d'enve/oppe cellu- Tome 1er. # 13 3194 ORGANES FONDAMENTAUX. laire (x). Cest une sorte de moelle extérieure; sion l'exa- mine dans sa jeunesse, elle offre, comme la moelle ; un tissu cellulaire arrondi Lienlidr: states diffère que par sa position et sa couleur. La position paraît fort différente; mais si lon y fait un peu plus d’attention, elle est en réalité : fort semblable; car en partant de la ligne qui sépare le corps ligneux et le corps cortical, on voit se succéder dans un ordre régulier, l’aubier, le bois et la moelle d’un côté; le liber, les couches corticales, et l'enveloppe celln- laire de l'autre. La couleur est en rapport avec la position: la moelle, qui est abritée du contact de la lumière, est blanche; l'enveloppe cellulaire, qui est évidemment sou- mise à cette action, est verte. Dans plusieurs plantes grasses .… où à tissu lâche, éomme le gui, ces deux organes offrent la plus grande analogie, et nous verrons tout-à-lhéure des communications de l’un à l'autre. M. Dutrochet confirme “encore cette analogie (2) de la moelle et de l'enveloppe cellulaire, en montrant que la moelle peut, dans certains cas, comme l'enveloppe cellulaire, former, quand elle est mise à nu , une véritable épiderme; il les désigne en con- séquence par les noms de médulle centrale et de médulle extérieure. … L'enveloppe cellulaire des pousses de l'année est verte, régulière, et entière; dès la seconde année, elle commence à être distendue par l'accroissement de la tige ; elle résiste (x) M. Du Petit-Thouars observe que M. Mirbel, dans l'article branche du Dict. des Sciences naturelles, v. 4, p. 312, paraît È … confondre cette partie de l'écorce avec le liber ; mais cette confu- sion n’a été admise par personne, et l’auteur parait lui-même Pavoir évitée dans ses autres ouvrages. (2) Mém. Mus. d'Hist. nat. 7, p. 380. DA Te CAL Mau LA ORGANES FONDAMENTAUX: 195 | Da dous nds: cu Es | tronc est moins rapide, ou que l'enveloppe cellulaire elle- même est plus flexible, et par-conséquent plus extensiblés tant qu’elle n’est pas trop tiraillée, elle reste, comme dans la plüpart des plantes grasses, dans son état de verdeur, de fraîcheur et d'intégrité; mais plus tôt ou plus tard, il arrive une époque où l'enveloppe cellulaire ne peut plus suffire à l'accroissement, et où elle meurt par suite du tiraillement qu'elle éprouve; se rompt longitudinale- ment ; et forme ainsi les gercures de l'écorce; ces gerçures deviennent plus profondes encore lorsque les couches corticales extérieures se fendent elles-mêmes comme leur enveloppe. Celle-ci présente, selon sa consistance, et le mode d’accroissement de l'arbre, des phénomènes diffé- rens; tantôt, comme dans le chêne-rouvre ou le bouleau, après avoir été quelque temps lisse et unie, elle offre des fissures irrégulières, et se détroit par la séparation lente et irrégulière de ses fragmens; tantôt, comme dans le . chêne-liége (3), elle offre une consistance à-la-fois sèche et flexible, d'où résulte qu’elle peut vivre plusieurs années | sans tomber, et qu'on peut, à une époque déterminée de | son existence, l'enlever par fragmens considérables; elle | tombe naturellement dans le liége tous les huit ou neuf ans, æt l'on a soin , un où deux ans avant cette époque, de l'en- | lever pour les besoins des arts : on choisit, dans ce but, | l'époque de l'année où l'écorce adhère le sh fortement au corps ligneux, parce qu'alors on peñt, au moyen d'in strumens peu tranchans, enlever la totalité de l'enveloppe cellulaire, sans craïndre d'enlever le liber. (3) F1. fr. , édit. 3%, vol. 1, pl. *, Big. 10. 3” : D. ( Er _a96 ORGANES FONDAMENTAUX, … L’extrême opposé à l'état du liége est l'exemple | tane : ici l'enveloppe cellulaire est mince, etacquiertrapi- | dement une consistance roïde et friable; d'où résulte que | dès que le tronc a pris un peu d’accroissement, il déter- | mine la rupture et la chute de- l'enveloppe cellulaire de l'écorce, ce qui a lieu chaque année vers la fin de l'été. | . Quand une zone d’enveloppe cellnlaire s’est détachée de Yarbre, la partie extérieure de la couche corticale ainsi dénudée , et qui se trouve elle-même être une zone de tissu Lie. se développe à son tour, soit parce qu'elle n'est plus génée dans sa croissance , soit parce qu’elle jouit de l'air et de la lumière; elle tend donc à reformer une * nouvelle enveloppe cellulaire qui, étant de même consis- tänce que la première, et étant soumise aux mêmes causes . altération, devra durer le même temps et se détruire de Ja même manière : en effet, tous.les arbres qui perdent | leur enveloppe cellulaire, la perdent à des PpRGEe pé- peu :ILest quelques plantes dont les tiges offrent des angles Anhbgronbncés, et qui, lorsqu'on les coupe en travers, : offrent la coupe du corps ligneux sensiblement circulaire : Ja formeangulaire tient, dans ce cas, au développement ou à la forme particulière de tpehoneé cellulaire ; mais à mesure qne le corps ligneux grossit, et qu'il distend a cette enveloppe ; les angles s’en effacent, et la tige finit _ par être cylindrique à l’extérieur : c’est ainsi qu’an grand nombre de plantes dicotylédones, telles que les cierges 5 anguleux ou les labiées à tige carrée, etc. offrent des ra- … _ meaux"de formes variées, qui se float tous peu-à-" ! … peu entiges cylindriques. Je sais que cette ex plication n'est pas applicable à toutes les branches anguleuses, et surtout ‘2 oncasss FONDAMENTAUR 197 , mr obhtedtodiins : mais elle est vraie de plesieies. | La surfice-externe de l'envelôppe cellulaire, étant exposée à l'action de l'air et de la lumière, se change en épiderme, et présente tous les phénomènes que nous avons mentionnés en parlant de cet organe : mais ilne se re dé véritable cuticale. ARTICLE I. és De la Fornation des Branches dans les Tiges exogènes. à 1 tant des branches dans les tiges exogènes est assez facile à comprendre, d’après les données que nous venons d’ex exposer. Toute feuille porte un bourgeon (1) à son aisselle, et tout bourgeon est le rudiment d’une nou- velle branche; il pourrait donc arriver, et cela arrive en effet quelquefois , que tous les bourgeons d’une pousse vinssent à se développer en branches; mais le plus sou+ vent quelques-uns de ces bourgeons, mieux placés que _ les autres, se développent les premiers, attirent toute la sève; et les autres bourgeons; affamés pour ainsi dire par ces voisins voraces, avortent par épuisement. Lorsque. ce phénomène:se passe de bonne heure, il ne reste aucune trace de ces bourgeons avortés, si ce n’est que les branches de Ja plupart-des arbres ne sont ni si nombreuses, ni … disposées aussi régulièrement que les feuilles. Laissous de … côté les bourgeons avortés, et occupons-nous de ceux qui 4 se changent en branches. t ) Nous examinons ici les branches , comme étant le dévelop- pément d'un bourgedn ; la structure du bourgeon lui-même sup- 1 posant.ls-connaissance de presque fous les organes végétaux, ne - pourra être développée qu'au Livre IV, Chap. vis. 158 ORGANES FONDAMENTAUX.: Un bourgeon est toujours placé à la sommité d’ane fibre, et communique le plus souvent avec l’étni médul- laire (2), par les prolongemens médullaires, au sommet desquels il semble placé. Il communique au-moins très-évi- démment avec le corps ligneux, et il est revêtu d'uneécorce qui est la continuation du corps cortical. Dès qu'il com mence à s'alonger, il offre, comme la jeune tige, un canal ._ médullaire et une couche ligneuse; pendant qu'il croît, sa base est comme enchassée dans la couche lignense, sur la- quelle il a pris naïssance, ce qui est dû au développement qui s'opère en même-temps que celui d'une nouvelle cou- che ligneuse sur la tige qui le porte; l’année suivante, la jeune branche forme une seconde couche ligneuse, et se trouve enchassée dans le tronc par une nouvelle couche qui l'entoure. Ainsi, je suppose qu'une branche naisse sur une tige de dix ans; au bout de la onzième année de l'arbre, la branche aura une couche et sera enveloppée à sa base par la onzième couche de la tige ; au bout de la douzième année, elle sera munie de deux conches, et sera enve: loppée à sa base par la onzième et la douzième couche de l'arbre, ét ainsi de suite; mais la seconde couche de la branche ne pourra pas atteindre aussi bas que la première, car elle trouvera la place prise par la onzième couche de la tige; et de son côté, la douzième couche de la tige ne pourra pas entourer la base de la branche de si près que la _ précédente, parce que la branche aura deux couches au- lieu d'une ; il résulte nécessairement de là que chaque branche? considérée dans sa base ou partie enchässée, présente, au bout de quelques années, un cône dont la (2) Kœler, Letr. sur les Boutons, fig. 1-7. ORGANES FONDAMENTAUX. À 399 | sn à la place où était le bourgeon primitif, et dont la base est à la surface du tronc. Cette même branche, con- sidérée dans sa partie saillante , offre aussi un cône dont le sommet est au bout de la hranelil{ dt oct la hase est à la surface du tronc; la coupe longitudinale d’une tige ra- meusé démontre jusqu'à l'évidence cette structure , pourvu qu’elle passe exactement au point où une branche a pris naissance (3). La base d’une branche est, comme on vient de le voir, graduellement ensevelie dans la tibe, comme un clou, par l'accroissement successif des couches ligneuses; mais comme elle grandit en même-temps que les couches voisines, elle les repousse graduellement aussi, de manière à prendre la forme d'un cône. Mais si-uné branche vient à périr au bout d’un nombre quelconque d'années, qu'arrivera-t-il? son cône extérieur, livré à V'action atmosphérique, se détruit; mais sa base, qui est enfoncée dans le tronc, est recouverte absolument comme le clou, par les scnvellés couches, et comme elle ne leur oppose plus la résistance de la vie, elle est com- primée et serrée par elles de toutes parts ; c’est là l'origine des nœuds qu'on trouve dans les troncs , et qui sont si vi- sibles sur les planches du sapin, par exemple. J'ai eu occa- sion de voir des troncs de cet arbre; dont presque tont le bois avait été détruit par l'humidité, excepté ces nœuds où restes de branches avortées qui , grâces à leur consistance plus solide, étaient restés presqu'intacts au milieu du tronc. Les arbres à bois dur, ét qui ont un grand nombre de nœuds ou bases de branches avortées, sont recherchés dans les arts, soit parce que ces accidens accroissent leur (3) Duhamel, Phys, dus Arbr., vol. », pl, 9, 6g: 5. 200 ORGANES FONDAMENTAUX. solidité, soit parce qu'ils produisent quelquefois dans le tranches du tronc des dessius variés, dont on tire p me l'ornement..… cnigb ai parlé dent c qui précide dabrenchrapiiiet P bourgeons axillaires ; celles qui proviennent des bour- geons terminaux présentent quelques particularités qu'il convient d'indiquer : un bourgeon peut naître au sommet réel d'une branche (ce qui a lieu lorsque les feuilles sont ‘opposées, comme, par exemple, dans le marronnier- d'Inde), ou bien il peut devenir terminal par latrophie de l'extrémité de la branche (ce qui a fréquemment lieu dans les arbres à feuilles alternes ; le bouleau, par exem- ple,.etc.); dans l'un et l'autre cas, la nouvelle branche _ naît absolument au sommet de l’ancienne et en semble la continuation, quoiqu’une légère dépression où une petite solution soit presque toujours visible, au-moins dans la pre- mière année, et quelquefois dans les suivantes. Mais il peut arriver encore d’autres combinaisons dans les cas où la tige, ou l'an de ses rameaux, se termineipar une grappe de fleurs. Après la maturité de graines, deux cas peuventse présenter : 1.° l'axe de cette grappe peut se prolonger en branche, ou par un bourgeon terminal, ou parce que les fleurs se occupaient pas la localité: c'est ce qui arrive naturellement dans les ca/istemon ou les Zeptospermum de la nouvelle Hollande ; 2. l'axe peut se … dessécheret se macérer, ce qui est le cas le plus ordinaire : alors, les bourgeons situés an-dessous de la grappe se développent; si les feuilles sont alternes et écartées les des autres, le bourgeon supérieur devient terminal, etla branche rentre quant à son apparence dans les cas précédens; si les feuilles sont ou opposées, ou verti- ORGANES FONDAUSN TA UXS - _ 201 Élléoépou très-rapprochées, la tige reste comme tronquée au sommet, et il naît plusieurs branches du même point} s'il en naît deux; on dit qu’elle est fourche, ou quand le phénomène se répète plusieurs fois dichotome; s’il en naît trois, la tige est srifurquée ou trichotome, etc. La figure 1 de la planche 5 est prise d’une bifurcation de branche de marronnier, et peut donner une idée du phénomène que je viens de décrire. On peut aussi l'observer très-commo- dément dans le lilas. ARTICLE IV. De l'Accroissement des Tiges exogènes en longueur ._ ten diamètre. J'ai déjà dit occasionnellement , en parlant du corps ligneux et du corps cortical, les faits principaux relatifs à l'accroissement des tiges : il s’agit de les reprendre avec un peu plus de détails, et de voir jusqu'à quel, point ils peuvent se soumettre à quelque théorie. … Toute tige ou branche naît d’un germe d'abord très- petit, et qui, en se développant, ne fait que se dilater, de manière que toutes les parties visibles, après l'entier déve- loppement; paraissaient exister en miniature au moment où on a commencé à l'apercevoir. Je ne discute ici ni l'origine des germes, ni la question générale de la forma- tion des êtres; je me borne seulement à exprimer un fait, tel que l'observation le donne. : La partie quelconque qu’on pent ainsi considérer comme leydéveloppement d’un germe, s'alonge jusqu'à une cer- taine limite déterminée par le temps nécessaire, pour que les fibres. acquièrent le degré. de solidité propre à leur nature : les tiges ou les branches acquièrent ordinaire- Lit Le 202 ORGANES FONDAMENTAUX. ment ce terme à la fin de la première année de leur vie; lorsque sur une tige où une branche naissante, on marque des points placés à distances égales les uns des autres, on voit, quand l'accroissement en longueur est terminé, que ces points se sont tous écartés les uns des autres, mais sont restés à distance sensiblement égale entre eux, d'où . Dubamel, à quil’ondoit cette expérience, a conclaquel'alon- gement avait lieu dans toutela longueur à-la-fois, pendant la première année. On aurait pu arriver au même résultat par lasimple observation des faits naturels; les feuilles exis- tent déjà toutes sur la branche naissante, mais très-rap- prochées les unes des autres ; en suivant leur développe- ment, on voit bien il est vrai que l’alongement de la branche ‘commence par en bas; mais lorsqu'il se termine régulière- ment, les feuilles finissent par être espacées entre elles beaucoup plus qu'elles ne l’étaient , mais à distances à-peu- près égales; quelquefois seulement, celles du haut sont plus rapprochées, probablement par défaut de développe- -_ ment complet de la branche. L'observation des lenticelles, glandes, poils ou aiguillons, qui peuvent se trouver dis- posés régulièrement sur les branches, conduit au même résultat. On peut donc regarder comme certain que les tiges ou branches, pendant la première année, s'alongent par toute leur longueur à-peu-près également, si on les considère dans leur ensemble; mais lorsqu'on examine l'accroissement de cette branche par partie, on voit, avec M. Cassini (x), que chaque mérithalle ou entre-nœud croît principalement par sa partie inférieure , ou, en d'autres termes, que sa partie supérieure, qui porte la feuille, est — {1} Mém. sur la Phytonomie ; Journ. de Phys., mai iBar: - ORGANES FONDAMENTAUX. 208 formée ou accrue avant l'inférieure dont l'extension opère l'accroissement en longneur; ainsi, il est facile de voir, dans les mérithalles de l'éphédra ou des caryophyllées, que la partie inférieure est plus molle, plus jeune que la supé- rieure, La même loi se retrouve parmi les graminées ; peut-être est-elle commune à tontes les tiges, et essen- tiellement due à l'action nutritive de la fouille sur le méri- thalle qui la porte. Après cette première époque , ne branche ou une tige ne croît plus du tout, et le végétal ne s’alonge que par l’ad- dition d'une nouvelle pousse qui naît à son sommet, et qu'on doit considérer comme le développement d’un nou- veau germe. Suivons d'abord le cas où le germe est situé exactement au sommet : il se développe pendant un an, en suivant les mémeslois que celai dont il semble la continua- tion, La tige se trouve alongée par un corps parfaitement semblable à celui de l'année précédente, et ainsi de suite, indéfiniment. Une jeune ponsse , formée des organes dé- crits plus hant, acquiert, pendant sa première année , une certaine épaisseur déterminée par l'épaisseur des cônes … ligneux et corticaux ;" à h seconde année, en même-temps | | | | | 4 Û l qu'une nouvelle pousse naît de son sommet, il se forme, dans celle de l'année précédente , ung nouvelle zone li- gneuse ; qui se place en-dehors de l'ancienne , et une nou- velle zone corticale située en-dedans de la précédente : ces deux'zones naissent donc toutes deux dans l'espace situé entre le corps ligneux et le corps sortical. Quelle est leur origine ? telle est la question délicate qui a occupé la plupart des anntomistes et des physidlogistes ; car elle appartient à-la-fois à ces deux sciences. Ce que nous di- rons à l'égard de l’acéroissement en diamètre des tiges Fe En . t". 204 ORGANES FONDAMENTAUX, des dicotylédones, est également vrai de leurs rs M. Du Petit-Thouars (2), frappé de ce qui se dans la formation des branches des dracæna (fait nousparlerons à l’occasion destigesendogènes), appliquant par analogie son observation à toutes les tiges, et paftant 1 de l’idée qui nous parait très-juste, que le liberne se change point en aubier, a proposé une opinion aussi hardiequ'in- génieuse sur l’origine des fibres ligneuses ; savoir :qu'éllés étaient le prolongement de haut en bas des bourgeons ;ou germes qui se développent. Ainsi, si l’on revient à ce que 7% j'ai dit de l'alongement des tiges par la formation d'une nouvelle pousse à leur sommité, il suppose qu'en même- temps que cette nouvelle pousse se développe, les fibres qui s’y trouvent se prolongent par-en bas, et forment par leur réunion un étui ligneux qui se glisse entre le bois et l'écorce de la partie inférieure de l'arbre, et y détermine uné nouvelle couche ligneuse, superposée à l'ancienne. Un bourgeon ou un germe qui se développe sur un arbre, ne diffère pas essentiellement, selon lui, d’une graïneor- dinaire ; la jeune pousse qui s'élève représente la plumule, la moelle j joue le rôle de cotylédon, et.les fibres ligneuses sont les racines du bourgeon. Ces racines tendent à des- cendre comme celles de la plante elle-même , et en descen- dant, elles s’insinuént dans le seul passage qu'ellestrouvent perméable. _ … Des objections nombreuses ont été faites contre cette ihéorie : 1° Op a dit qu'on devrait voir à une époque quel- conque dela vie des arbres, ces racines de bourgeons _ descendre le long du corps ts comme on-dit qu'ont (2) Voy.ses Essais sur la Végétation, 13. Mém, de 1805à 1810} - son Histoire d’un Morceau de Bois, 2815, etc. e _ ORGANES. RONDAMENT AUX. ge % void les dracæna; M.Du Petit-Thouars a été. ; Pr: à cette objection, de supposer que cette descentesse fait avec une tellerapidité qu’ellenous échappe; il va même jusqu’à la comparer à celle de l'électricité et de la lumière, et dit qu'elle semble ne point connaître de dis tance (3). 2.° On a remarqué que dans les arbres greffés, le bois situé au-dessous de la greffe, était.semblable à celui du sujet , et celui au-dessus, semblable à celni de la greffe; ainsi, lorsque l’on greffe un amandier dont le bois est jaune sur un, prunier dont le bois est rouge, le tronc est jaune au-dessus de la greffe, et rouge au-dessous (4); or, il semble évident que si le bois était fornt par les … bourgeons, il devrait du sommet à la base être, au-moins à Vextérieur, semblable au bois de la greffe. M. Du Petit- Thouars répond que la fibre ligneuse qui descend , du … bourgeon, garde la nature de la greffe, tant que passant sous le liber de cette greffe, elle est nourrie de son suc ; mais que, lorsqu'elle arrive squs le liber du sujet, celui-ci . Jui fournit une autre nourriture qui change sa nature. 32 On se demande dans cette théorie comment se for- mentles couches corticales qui paraissent naître en méme- temps que les couches ligneuses ?. Mais on peut répondre qu’elles ont la même origine que les couches ligoenses ; et dérivent aussi du bourgeon. 4.°On a observé que si l'on enlève tous les bourgeons d'une branghe de platane ou de saule, et,qu'on la mette dans l'eau , elle pousse des racines (3) Du Petit-Th., Ess. à, p. 22. .1 (4) Ceteffet est même visible à l'extérieur : ainsi, par exemple, quand on greffe l'érable strié sur l'érable plane, la différence des deux écorces est visible an er jusque dans l'âge le plus avancé. 206 - ORGANES FONDAMENTAUX. par les lenticelles avant le développement visible de nou- veaux bourgeons, et l’on en a conclu que l'origine des ra: cines ne tient pas à celle des bourgeons. M. Du Petit: Thouars pense répondre à cette objection en faisant re= marquer qu'il existe des bourgeons latens on adventifs, qui commencent à se développer, et déterminent la crois sance des racines. 5.° L'expérience qui me paraît décisive sur ce sujet, est celle-ci : si l’on fait une entaille circulaire ou une section annulaire à l'écorce d’un arbre, de manière à couper toute communication entre le baut et le bas , ül est clair qu'au bout d’un an, si ce sont les bourgeons qui produisefit les fibres ligneuses, il y aura une couche de plus au-dessus de la section qu’au-dessous, et que cette couche sera formée de fibres descendantes ou longitudi- nales; que si, au contraire, il ne descend du hant de l'arbre que la nourriture élaborée par les feuilles, il ÿ aura le même nombre de couches au-dessus et au-dessous de la section; mais la couche du haut, mieux nourrie, sera plus épaisse, et celle d'en bas sera plus mince et plus igre. Or; l'expérience(6)a donné ce dernier résultat dâns les arbres exogènes, et l'on est, ce me semble, forcé d’en conclure que les couches ligneuses se développent par là formation de fibres qui ne viennent pas des bourgéons. Je ne nie pas cependant, comme on voit, que les bourgeons, où plutôt les feuilles qui en naissent, n'aient quelqu'in: fluence sur la formation du bois; mais c’est une action qui . (5) Cette expérience n’a pas pent-être été faite avec tout le soin désirablé, et comme elle mé paraît décisive pour où contre la théorie, il est à désirer qu’elle soit répétée. J’ose engager M. Da Petit-Thouars lui-même , dont la loyauté et l'amour de la vérité sont si bien connus , à se charger de ce soin. |. f " ÿ $ | ” | 3 ORGANES PONDAMENT AUS. 207 me paraît paremen{@hysiolégique ; elles daborest la lève ; ét'on conçoit d'après cela que la nutrition du jeune bois se fait d'autant mieux , qu'il y a dans la partie supérieure plus de bourgeons ou de feuilles. Ainsi, tandis que M. Du Petit-Thouars attribue aux bourgeons l'origine des fibres, et à l'aubier et au liber leur nutrition, je suis d'avis que les feuilles produisent la nourriture, et que les fibres sont développées par le liber et l’aubier. #, M.Turpin (6)a modifié l'opinion de M. Du Petit-Thouars, en ceci qu'il admet deux classes de fibres, dont les unes descendent des bourgeons aériens vers les racines, tandis que les autres naissent des extrémités des ratines, et viennent en sens inverse des précédentes ; il pense qué Chacun de ces deux systèmes de fibres se prolonge tant que le système contraire n’y met point d'obstacle, ce qui explique, selon lui, pourquoi dans le cas de la greffe hété- rogène dont j'ai parlé tout-à l'heure, la partie inférieure dü tronc est restée semblable à. elle-même; mais on ne con- çoit point dans cette théorie, ni comment les racines peu- vent donner naissance à des fibres ascendantes, dont rien ne démontre l'existence, ni comment ces fibres , qu’on sup- pose naître de la racine, prendraient , en passant le collet, uué nature et des propriétés si différentes. Tous les autres naturalistés, quoique peu d'accord entre eux, le sont au-moins sur ce point, que là formation des nou- velles couches ligneuses et corticales s'opère au point, de contact des deux systèmes, et doit être considérée dans le sens horizontal, et non dans le sens vertical. Un fait fort Simple démontre cette proposition: si l’on coupe en long un (6) Iconogr. , p: 10. 08 ORGANES. FONDAM ENTAUX. _ arbre qui a été greffé sur un autréÿà ane haut pres on trouve que du cœur à la ci conférence, le bois écorce: sont l'un et l’autre, au-dessous de la gr nature du sujet, et. qu'an-dessus, l'an et l'autre pce la nature de la greffe. Trois opinions ont été émises pour . expliquer ce fait fondamental : ou l'aubier produirait l'écorce , ou l'écorce produirait l'aubier, ou: l'aubier et * l'écorce produiraïent chacun une couche de leur propre nature. La première opinion a été soutenue pars Hales Seul, et sans preuves bien frappantes. Elle est facilement Dobune par l'extrême difficulté que tous les végétaux | présentent pour vivre et pour croître dépouillés d'écorce, | et par tout l'ensemble des faits. . L’opivion d’après laquelle l’aubier serait un produit de Péco rce, se subdivise en deux. Lesuns, à la tête desquels se place Maloiqhi , ont pensé que la couche intérieure du liber se transforme en aubier ; les autres, à l’exemple.de Grew, ont cru que le liber produisait l’aubier, mais ne se changeait pas en aubier. Sans décider absolument entre | ighi et Grew, Duhamel a fait remarquer que si. l'on È une lame d'argent entre le corps ligneux et le corps cortical, cette lame se trouve’, au bout de quelque temps , recouverte par de nouvelles couches ligneuses, d'où. il conclut que leur formation est due à l'écorce , et s'opère _ au moyen de -la substance mucilaginense qui se trouve ae - entre eux et qu'il a nommée cambium. Cette expérience, ns qui semble démonstrative, laisse encore quelques points de doute, savoir: 1.° la doll de ssseurer que la lame 3 a été bien réellement placée entre l'écorce et le jet 2° Ê Le possibilité que le cambiuw fût produit par déborder sur la lam 3 et la recouvrir pat dehors, ORGANES FONDAMENTAUX, 20ÿ 1 Sel : quoique provenant originairement de l'intérieur. M à. de: À qui a senti ces raisons de doute, n’a pas osé tirer de con: séquences formelles; M. Mirbel , qui a répété son expé- rience, en a conclu d'abord que le liber se changeaït en aubier; puis il a dit seulement que le liber se partage entre le bois et l'écorce; Mustel, MM. Knight, Da Petit- Thouars, Dutrochet, etc., ont au contraire soutenu que le _ liber ne se change point en aubier, et cette opinion m'a toujours paru la plus conforme à l'ensemble des faits; M. Kieser arrive à la même conséquence par la considé- | ration de la différence des tissus du liber ét de l'aubier. La troisième théorie, quitend à établir que l'aubier forme | les couches ligneuses, et que le liber donne naissance aux couches corticales, a été soutenue d'abor& par Mustel (7), puis par M. Dutrochet (8). Le premier s'est contenté d'é. noncer l'opinion que la sève montante du corps ligneux forme une espèce de liber qui. se convertit en aubier, et | que la sève descendante par l'écorce forme une espèce de liber @rtical qui se convertit en véritable écorce; M fonde en partie sur un fait inexact, savoir : qu'il se forme des couches ligneuses dans l'intérieur du canal médullaire, d'où il conclut qu'il peut bien sen former au-dehors du ‘corps ligneux. L'inexactitude de l'opinion de Muste}, quant au rôle des deux sèves, me semble assez démontrée par l'observation souvent répétée, que les couches ligneuses qui se forment sont d'autant plus épaisses, que l'abord de lasève descendante est plus facile. M. Dutrochet a mis plus de précision dans ses recherches à cet égard; il les a faites (7) Mustel, Traité vég. 1, pr 49. (8)+Dutrochet, Mém, Mus: d'Hist. nat., vol, 7. Tome ler, 14 Dhs | 210 ORGANES FONDAMENTAUX, il essentiellement sur les dieotylédonsfherbatéeh, que le | tissu compact et serré des plantes ligneuses les rend, : lui, plus difficiles à observer. 11 a le premier faitremar- | quer que, sous le nom d'accroissement des troncs em diamètre, nous réunissions réellement deux phénomènes distincts, savoir : l'accroissement ou dilatation des couches déjà existantes , qu'il appelle accroissement en Zargeur, et l'addition de nouvelles couches, qu'il appelle accroissement en épaisseur. L'accroissement en diamètre peut résulter, tantôt de la réunion de ces deux phénomènes, tantôt de l'existence d’un seul isolé. | LT D’après cet observateur, la dilatation des cotes déjà existantes s'opère, soit dans le système cortical, soit dans le système central, par un procédé analogue, pre peut ‘suivre avec facilité en automne dans la racine de l'echium vulgare (9) quant à l'écorce, et au printemps sur les jeunes pousses du clematis vitalba- quant au corps ligneux. Dans l'un et l'autre, en les coupant à diverses hauteurs pour avoir oil emé la comparaison des différens, on voit que la coupe horizontale d'ane couche présente un certain nombre de faisceaux fibreux, séparés par des lames verticales de tissu cellulaire, où rayons médullaires; que ces rayons sont, à cértaines _ époques, divisés en deux lames par une rangée de fibres qui se développe dans le milieu, et en les séparant gra- duellement, commence par former des espèces de festons, . püis deux rayons médullaires distincts; qu’enfin-les fais- ceaux de fibres longitudinales développent dans leur mi- lieu de nouveaux rayons médullaires, tout comme ceux-ci H. (9) Dutroch., Mém. mus. 7, pl. 155 £. 1 et 5. . ORGANES FONDAMENTAUXS #11 | peuvent admettre de nouveaux faisceaux de fibres longi- … tudinales. C'est cette formation qui explique comment il y :_ a beaucoup plus de rayons médullaires dans les couches du bord du corps Jigneux que dans celles du centre, comme on pent le voir facilement, par exemple, dans la coupe ! desbranches du guercus roza (10). Des phénomènes ana- | logues se passent dans l'écorce et dans le corps ligneux, et font comprendre l'accroissement que prennent les cou- … ches déjà existantes. La formation des rayons médullaires, … primitifs et secondaires du corps ligneux, est en rapport _ avec les x-88 du canal médullaire, et celle des rayons Corticaux l'est avec les cannelures visibles à l'extérieur . de plusieurs écorces. Cet accroissement en largeur des … couches tend à expliquer plusieurs cavités ou lacunes qui se forment dans les cavités médullaires des dicotylédones ; par exemple, dans les hélianthes (11), un grand —… h de chicoracées, etc. » La formation des nouvelles couches , soit bnisié st * corticales, est, en suivant les observations de M. Dutro= _chet, un phénomène différent du précédent, 11 se forme | à-la-fois une couche d'aubier et une d’écorce simplement juxtaposées entre elles, et qui commencent par offrir l'apparence d'une simple gelée; mais cette gelée n'est point un simple suc déposé, c'est une matière qui pré- sente déjà des traces d'organisation et l'apparence d'un : jeune tissu (12). On reconnait très-biea l'existence de cette jeune couche , lorsqu'on examine au printemps les _ racines du dpeius fullonum , de l'eryngium cam = (10) Voy. pl 5, f. 3, - (11) Du Petit-Thouars, Obs. sur l'Acer. de l'Helianthus. Ë ® (ta) Mirb., Ball. philom. , 1816, p. 16. 14* 212 ORGANES FONDAMEN/TAUX, pestre, etc. Chacune de ces couches offre assez distinc- tement une zône cellulaire qui représente la moelle et une zône fibreuse. Les zônes cellulaires de chaque couche se développent les premières an printemps, et alors elles sont contiguës ; bientôt les deux zônes fibreuses, lune ligneuse, l'autre corticale, se développent entre elles, et ainsi de suite chaque année. Ce développement de nou- elles couches, que M. Dutrochet nomme accroissement en épaisseur, a lieu tant que dure la vie du végétal; celui en largeur continue indéfiniment dans l'écorce des arbres qui couservent toujours une certaine mollesse; mais: il s'arrête de bonne heure dans les parties solides. Les vé- . gétaux herbacés ; comme les hélianthes, croissent en lar- geur tant que dure leur vie, et cet accroissement produit ces cavités dont nous avons parlé. M, Dutrochet donte que l'addition de nouvelles couches soitun fait universel parmi les dicotylédones, en se fondant sur ce que ces | couches ne sont pas distinctes dans quelques racines vi- vaces, telles que la chicorée, etc.; mais il est plus pro- © bable que cette exception apparente tient seulement à ce que les zônes fibreuses des couches.sont séparées parune | zône médullaire fort étroite, SECTION NL. De la Tige des Endogènes. Anr. I, RÉ E recr La uüges des endogènes, considérées en général, ont : pour caractères communs, r.® de n'être jamais composées de deux corps qui croissent en sens inverse l’un de F'autre, mais d'offrir une seule masse sensiblement homo- | ORGANES FONDAMENT AUX, 215 gène; 2 de w'avoir ni vrai canal médallaire ni rayons médullaires distincts; 3.° d’avoir les fibres ou les couches les plus anciennes à la circonférence , et les plus nouvelles au centre. C’est d’après ce dernier ahnetère qué je leur ai donné le nom par lequel je fes désigne, et qui indique qu'elles croissent par l'intérieur. Ces caractères sont _ moins compliqués et un peu plus vagues que ceux des | ; | ! ] exogènes; aussi les tiges des endogènes présentent moins de régularité que celles des exogènes. Nous serons obligés de les décrire séparément, pour éviter toute confusion. . C'est sans doute cette diversité de leurs formes qui a empêché pendant si long-temps de reconnaitre leuts caractères généraux : on trouve bien dans les écrits de Grew(1), de Malpighi (2), et surtout dans le Mémoire de Daubenton sur l'organisation des bois (3), on trouve, dis-je, dans ces auteurs des, observations exactes, mais éparses et incohérentes, sur les différences que pré- sentent les. tiges de diverses endogènes ;. Linné semble . bien les pressentir, en donnant à quelques-unes d'entre elles les noms particuliers de sroncs , de stipes,, de caudez , de culmus ; mais c'est à M. Desfontaines que la science est véritablement redevable des premières idées exactes et générales qu’elle ait acquises sur ce sujet im- portant ; c'est lui qui le premier, dans son Mémoire (4) sur la structure comparée des troncs des monocotylé- dones et des dicotylédones, a saisi les traits essentiels de la structure générale des endogènes , let qui, par celte Cr} Anat. , p. 104, pl. 3, f.3; ph 18,£/a;ph 264f: 1,2. (2) Anat. , p.6, f. 14. (3) Journ. Fourér., 1591, v. 3, p, 325, ()-Méan. de l'Ihgtitat ; sc, Phys. et math. , vols #, pu 438. 214 ORGANES FONDAMENTAUX. belle observation, a ouvert aux anatomistes une r6 toute nouvelle; MM. Mirbel et Du Petit-Thouars ont aussi publié des observations intéressantes sur la structure des diverses familles de cette classe, et sur leur accrois- sement. ; A te ; d $ ser Tiges des Palmiers. * Les tiges des palmiers sont de toutes les endogènes celles qui ont le plus excité l'attention par leur stature élancée ‘et la singularité de leur végétation; on les à étudiées avec gius de soin :que les autres, et, en en donnant ‘une description détaillée, nous serons dispensés de beaucoup de répétitions dans Ds articles suivans, La tige des palmiers est ordinairement droite, ferme, simple, régulièrement cylindrique, et couronnée à son sommet par une houppe de feuilles dont le nombre est à - peu-près constant (1); si on la coupe en travers, on voit qu'elle n’est composée que de fibres éparses cbtetléel d'un tissu cellulaire qui les unit les unes aux autres (2). On remarque aussi dès le premier coup-d'œil que les fibres de Ja ciréonférence sont serrées les unes contre les autres, : d'une consistance très-ferme, et évidemment plus igées que les intérieures. Celles-ci au contraire sont écartées, molles; d'une nature plus -herbacée, et entourées d'un tissu cellulaire lâche et féculent. Chaque fibre est un fais- ceau de trachées et de vaisseaux rayés ét ponctués, en- _tremêlés de tissu cellulaire alongé, et entourés de tissa cellulaire arrondi. La différence de consistance entre à (x) Rheed. hort. Mälab:, p.x, pl 1, 5,9, etc. Voyez Martius, Palm. , in-fol., presque toutes les planches. (2) DC, EL fr., éd. 3, w. x, pl. 1, f. 9. Turp,, Icon. , pl. 2, f. 5. -Mirb., Élém. , pl. 9, f. 2. Voy. aussi pl. 4 de cet ouvrage. ORGANES FONDAMENTAUX, 15 circonférence et le centre du tronc est toujours sensible, quelquefois très-remarquable; il est des palmiers dont la partie extérieure est tellement dure, que la hache ne peut pas l'entamer, tandis que le centre est un tissu lâche et spongieux, qui s'altère promptement par l'humidité. La circonférence des palmiers représente, quant à la con- Sistance et à l’âge, le bois de nos arbres, tandis que le centre est une sorte d’aubier. Mais ces deux organes sont placés dans un sens inverse de ce que nous avons l’habi- tude de voir dans les exogènes. C’est de cet aubier cen- tral que naissent les feuilles et les fleurs ; c’est en un mot toujours par le centre que commence le développement de PE PTT, M Sie dd ME mé: à toutes les parties des palmiers. Les jeunes feuilles des pousses annuelles des exogènes naissentbien aussi en-dedans des plus anciennes, ou à l'intérieur des bourgeons ; ais si sous ce rapport les deux grandes classes se ressemblent , ainsi que M. Dutrochet l'a fait remarquer, elles n’en diffèrent pas moins en ce que tout le reste du développement du tronc des exogènes se fait par l'addition de nouvellescouches … ligneuses en-dehors des premières, tandis que dans les en- dogènes l'accroissement s'opère par l'interposition de nou- velles fibres , principalement vers le centre du tronc. Dés la naissance de la plante: il se développe une première rangée de feuilles qui sont liées au collet par une conche de. fibres : à la séconde année, il naît à V'inté- rieur de cette première rangée une con rangée de feuilles, qui ont aussi une couche de fibres placées à l'in- térieur de la précédente, et qui par leur développement, tendent à distendre la première couche. Il en est de même dé toutes les couches suivantes , jusqu'au moment. où la couche extérieure, ayant acquis par l'effet de l'âge 4 . 5 4 216 ORGANES FONDAMENTAUX, la dureté d'un bois parfait, ne se prête plus à la di des fibres de l'intérieur; alors la première zône € se solidifie, et ne peut plus angmenter de diamètre lan: née suivante, et, par les mêmes causes, la seconde zône se solidifie et forme un anneau au- pe de la première; ilen est de même de toutes les suivantes, de sorte que la tige est rigoureusement cylindrique, que sa partie exté- rieure est composée du bois parfait rejeté en-dehors; etsa partie intérieure de fibres non encore solidifiées. . ! -1 On peut se faire une image grossière de cette évolution des palmiers, en se représentant les pièces d'une lunette d'approche qui se déboîteraient les unes des autres; ou en: core en se figurant une écorce d'exogène qui croîtrait indé- _ pendamment du corps ligneux(3); mais dans ces images, et même dans ma description, j'ai été obligé, pour me faire entendre, de parler de couches, et ces couches, quoi: qu’elles paraissent exister réellement, ne sont pas toujours assez distinctes pour être aperçues. On voit done par cette description que si l’on pouvait compter les couches ou les fibres de la coupe transversale d'un palmier , les couches solidifiées seraient, dans toute la longueur de © (3) M. Lestiboudois (Mém. sur la Struct. des Monocotyl. , ne. Botan. élém., p. 150.) a suivi cette métaphore, et à fini par la considérer comme une réalité ; mais il n’a pas fait attention le tronc des palmiers ne peut nr Reis être assimilé à l'écorce d ‘in puisque les sucs ascendans y montent constam- | ment, tandis qu'ils ne montent jamais-par l'écorce. Ce faît bien connu , suffit pour prouver que ce tronc est plus analogue au | corps ligneux qu’au corps cortical de nos arbres. La différence de ces. deux classes de corps est confirmée par l'anatomie; car le tronc des palmiers présente des trachées et des vaisseaux rayés et ponctués comme le corps ligneux des exogènes. . ORGANES FONDAMENTAUX. “hi7. | l'arbre, proportionnelles à l'âge, et chaque anvean eu offrirait autant qu'il a vécu d'années; mais il est imposs sible de les distinguer. Pour connaître l’âge des palmiers; on à un moyen plus simple; c'est de compter les anneaux qui sont souvent marqués à l'extérieur du tronc (4), et qui sont les débris des cicatrices des feuilles ; mais ces cicatrices disparaissent à la longue, et ne peuvent plus se compter dans les vieux arbres. Comme l’alongement an- nuel est sensiblement régulier pour chaque espèce, la longueur totale suffit pour donner une idée assez exacte de l'âge de l'individu. - La tige même des palmiers serait-elle, comme Linné l'avait pensé, et come les tiges des bananiers sem- blaient le démontrer, autre chose que le faisceau des pétioles des feuilles actuelles engaîné par les pétioles endurcis et persistans des feuilles anciennes ? C'est sous ce point-de-vue qu'on lui avait donné le nom de frons; . qui signifie feuille, ou de ssipes, qui signifie support, ht hr: off “ ddr. Lo. cd Cette hypothèse peut être commode si on la considère comme une image ou uné métaphore, mais ne peut guère être suivie comme l'expression de la réalité. La tige des palmiers est ; comme je viens de lexpli- quer, un Cylindre dont l'épaisseur est déterminée pour chaque espèce par le temps nécessaire pour solidifier une coche depuis le premier moment de son développement, et qui-croit indéfiniment en hauteur par son extrémité. Il arrive quelquefois que le tronc offre çà et là des étran- flemens ou des boursoufflures transversales (5). Ces inomalies sont dues à ce que, dans telle ou telle époqne, (4) Rheed. Malab. r, pl. g; 10. (5) Mirb., Élém, , pli,f£t,co, ae 218 ORGANES FONDAMENTAUX. l'arbre aura eu une végétation plus lente ou plus vigou- reuse. Il y a dans les serres du Jardin des-Plantes de Paris un cycas (arbre analogue aux palmiers quant à la structure de sa tige) qui a, dans le milieu de sa longueur, un étranglement bien marqué, et qui se rap- porte à l’époque où il a fait la traversée de 'le-de- France à Paris. Pendant cette transplantation, il a reçu peu de nourriture , et la solidification des fibres ex- .térieures a eu lieu avant qu'elles eussent atteint toute leur grosseur. Des étranglemens semblables ne peuvent jamais avoir lieu dans les exogènes. De leur côté, les pal- miers et les autres endogènes ne peuvent jamais offrir d’exostoses latéraux, puisque toutes leurs fibres sont lon- gitudinales ; et que les extérieures, déjà ossifiées , for- ‘ ment une espèce d’étui autour des plus jeunes. Nous avons vu plus haut , que lorsque les arbres exo- gènes sont entourés par une-corde ou une liane ils finissent pars’étrangler eux-mêmes par suite de leur accroissement en diamètre. Il est évident que puisque le diamètre des pal- . miers ne croit que dans leur première jeunesse, ils sont à l'abri de cet accident pendant le reste de leur durée; c’est ce qui explique le phénomène représenté à la pl. 4, d'un palmier qui est venu à une grande hauteur, entouré par un baubinia dont les branches , en se soudant ensemble, l'avaient renfermé dans un étui irrégulièrement inter- rompu, mais n'avaient nullement altéré la forme cylin- ee da tronc (6). » Tout cet assemblage de fibres rectilignes dont Foi parlé et entouré par une-zone de tissu cellolaire qu'on peut © Voyez le même phénomène représenté dus le sens vertical par M. Turpin, Iconogr., pl, 3, f. 7. ORGANES FONDAMENTAUX. + ‘a ent: avec l'enveloppe cellulaire des exogènes, mais qui présente cependant des différences notables : 1.0 on ne trouve au-dessous de cette enveloppe rien qui repré- sente les couches corticales; 2.° sous cette enveloppe; au-moins dans les palmiers à tiges simples, on ne voit se . former aucune couche ligneuse, et il est très-donteux ! | Ë qu'il s’en forme même dans le petit nombre des palmiers” qui se ramifient; 3.° cette enveloppe n'étant point disten- due au-delà d'un certain terme par l'accroissement du tronc, conserve beaucoup plus long-temps son épaisseur et sa forme : elle est ordinairement assez mince, et ne peut à aucune époque, dans les palmiers, être séparée du tronc ; on n’ÿ aperçoit jamais, non-plus que dans le rer sucune traco de rayons médullaires. * Si l'on compare l'accroissement des tiges des féluiers avec celui des arbres exogènes, on voit, 1. que l’accrois- sement en longueur s'opère dans les deux cas par la for- mation et le développement d'un bourgeon terminal qui prolonge le tronc déjà existant; 2.° que l'accroissement én diamètre peut avoir lieu jusques à un âge déterminé pour chaque espèce, soit par la dilatation de chaque fais- ceau de fibres au moyen du tissu, soit fibreux , soit cellu Jaire, qui s'y interpose; soit par le développement de nou- veaux faisceaux vers le centre de l'arbre. Ce que nous venons de dire dé la tige des palmiers s'applique, avec de très-légères modifications, aux tiges des cycadées , des asparagées non rameuses , des liliacées atborescentes , etc. Mais, pour plus de clarté, nous repren. drons l'examen de ces diverses sortes de tiges. Le petit nombre de palmiers qui, comme les rotangs (calamus), ont la tige noueuse, se rapprochent entièrement des CPE ARE 220 ORGANES FONDAMENTAUX. chaumes des graminées, et nous en parlepongià leur oc- casion. f AT fs Les tiges des palmiers sont presque MR Dte rs À et sans ramifications; dans quelques espèces cependant, on trouve des branches, soit accidentellement , comme on le voit dans quelques dattiers, soit régulièrement, comme * daus le doum de la thebaïde (cucifera thebaica, de Delile; hyphæne coriacea, de Gærtner), qui se divisé constam- went en branches plusieurs fois bifurquées. Lé mode de ramification des palmiers n’a point encore été étudié avec soin, et méritera toute l'attention des observateurs séden- taires dans les pays à palmiers (7). D’après le peu quej'ai vu dans d’autres arbres, je suis porté à croire, avec M Du Petit-Thouars, que toutes les feuilles des monocotylédones ‘ent à leur aisselle un point vital,ou bourgeon latent,cotme __ les dicotylédones, et que ce bourgeon ne se développe que lorsque l'accroissement de la partie supérieure de la tige présente quelqu'obstacle à la marche de la sève, et la fait par-conséquent refluer en plus grande abondance. Sa. Tige des Liliacées, Asparagées , Pandanées , etc. * Je prends ici , pour abréger, le terme de liliacées, dans le sens très-étendu que Tournefort lui donnait; la tige de ces plantes, lorsqu'elle est simple, comme, Lo exemple, (7) La diffusion de la civilisation et des connaissances dans le | monde entier, doit faire faire d'ici à peu de temps d'immenses progrès : à l'histoire naturelle. Tous les objets que les voyageurs n'ont pu voir qu’en passant, sèront étudiés à loisir par des 6bser- Jteurs permanens. Jose, en particulier, engager ceux qui vivent s les pays à palmiers , à répéter sur ces arbres toptes les cxpé- faites jusqu'ici sur les arbres dicotylédones , et à nous faire connaître les résultats différens ou semblables qu'ils auront obtenus. s. ORGANES FONDAMENTAUX, 221 dans te yueca on le dracæna wmbraculifere, diffère très- peu. de celle des palmiers, et quant à sa Marquer | son développement. Elle est de même cylindrique, entoits rée, estate des feuilles , soit par ane zone cl lulaire ; elle est composée de faisceaux de fibres plus serrés vers le bord, plus lâches vers le centre; et toujours en- tourés d'un tissu cellulaire’ qui semble remplacer la moelle. Elle ne grossit plus en diamètre, passé une certaine époque donnée. Mais les liliacées à tige ramense présentent des phénomènes singuliers : les unes, telles que les asperges proprement dites, quoique très-rameuses, ne grossissent point en diamètre après leur premier développement; les sutres , tel que le dracæna dracô, grossissent beaucoup en même-temps qu'elles se ramifient. M. Du Petit-Thouars a observé (r) que, lorsque les dracæna poussent des bran- ches, chacune de celles-ci, dès sa naissance, produit des fibres qui s’'interposent, dit-il, entre la zone cellulaire et le corps lignenx, et y forment une espèce d’'épatement, analogue à ce qui a lieu dans la greffe des dicotylédones ; que de ces fibres, celles qui sont inférieures tendent à descendre ; et que celles qui se dirigent du côté supérieur ne tardent pas à se recourber et à descendre comme les précédentes ; d'où il conclat que ce sont les fibres descen- dantes de ces bourgeons qui déterminent l'actroissement dutronc en diamètre. Ce fait, fort remarquable , n'est mal- heureusement pas facile à étudier pour les botanistes euro- péens, et resteencore isolé à nos yeux, surtout si l'on con- sidère que les asparagées rameuses > nos Pos n'offrent “rienide semblable. : "7 (x) Essais sur la Végétation, 1, p. 1. 222 ORGANES ONDES TRE | Les pandanées, dont les ramifications al ment ont tant de rapports avec les asparagées, m'ont pr senté un phénomène qui a peut-être quelques rapports avec celui-ci; j j'ai sous les yeux un tronçon de pandanus, où lon voit la naissance d’une branche (2). Le tronc offre; comme c’est l'ordinaire dans les endogènes, une masse de fibres longitudinales ; la base du rameau coupé en travers _ offre la même apparence ; mais l'union des deuxcorps pa- raît avoir lieu, parce que les fibres du ramean ‘pénètrent perpendiculairement dans le tronc sans s'anastomoser avec les fibres longitudinales, et en les coupant à angle droit de manière à former une espèce de réseau croisé. J'ai dit, pour suivre l'idée de M. Du Petit-Thouars, que les fibres du rameau pénètrent dans le tronc; peut-être aurais- je mieux fait de dire que certaines fibres du tronc se dé- vient, traversent les faisceaux verticaux et rennes sept le rameau. t Ce soupçon semble autorisé par l'observation du trois * de zanthorhæa hastilis (3); je possède un tronçon decé végétal singulier, rapporté de la Nouvelle-Hollande par M. Gaudichaud : à la première vue de sa coupe verticale, on le prendrait complètement pour une dicotylédone; et _ j'ai eu en effet. d’abord la crainte de quelqu’erreur d'éti- quette; mais, d'un côté, M. Gaudichaud, dont l'exactitude est connue, se es a distinctement l'origine de cetron- çon, et de | autre, en lexaminant, on y reconnaît une orga- nisation qui, si elle n’est pas conforme à l'état ordinaire des - monocotylédones, diffère encore plus de celle des dicotylé- dones. Ce tronçon, représenté aux planches 7 et 8 de @) Voy. pl. 6, . (3) Voy. pl. 7 et 8. | &et ouvrage, offre une zone cellulaire 1 _ sillonnée, et parfaitement semblable à celle le corps ligneux est formé, 1° de fibres-verticales un peu lâchesettrès-semblables à celles des palmiers ou des yucca; 2.° d’autres fibres qui rayonnent du centre traversent toutes les précédentes, en les coupant à-peu-près à angle droit, et se prolongent même au travers de la zone cellulaire sous la-forme de traits déliés : ces fibres horizontales semblent des rayons médullaires par leur position, mais ils en dif- fèrent par leur nature ; ce ne sont pas des lames verticales, mais des fibres ordinairement réunies deux ou trois en- semble. Seraient-ce les fibres qui, servant d'origine aux feuilles, partiraient de la partie centrale, se dirigeraient vers les organes foliacés; et seraient restées ainsi comme ‘enchâssées dans le tronc, pendant que celui-ci prenait son accroissement? Ce soupçon semblerait autorisé par cette cousidération que les feuilles du zanthorhæa sont très- nombreuses, et disposées non au sommet seulement, mais dans la longueur des rameaux. Je n'ose trop insister sur ce singulier végétal, que je n'ai pas eu l'occasion de voir vivant, et je me borne à engager les naturalistes qui auront cette bonne fortune, à l'observer avec soin dans sa struc- ” ture et dans son développement. Tout le tronc de cet arbre 4 3 : | is SRE NÉE dE d et toute sa partie corticale sont imprégnés d'une matière d'un rouge brun, qui paraît être du véritable sang-dragon, analogue à celui qu'on extrait du dracæna draco ({). : (4) Jetranscris ici une note que M. Viguët, chimiste et phar- macien de notre ville, a bien voulu me communiquer, et qui contient des détails sur la substance résineuse contenue dans , l'écorce du ranthorhæa. + « Le tronçon d’arbré"envoyé à M. le professeur De Candolle, 224 ORGANES sénvÉ SERGE. La rue liliacées qui, considérée dans les : et les et s'élè . dans d’autres espèces une toute autre apparence ainsi . ii” 2 est remarquable , non-seulement par la disposition parialièe ses fibres, mais encore par une matière résineuse qui en im- prègne l'écorce, et remplit les fissures nt a existent dans celle-ci. + » Cette substance est d’un beau rouge su demi-transparente | dans les parties minces, d’une cassure brillante, Nr d’une saveur astringente légèrement aromatique. Cha $e fond et brûle en répandant beaucoup de fumée etune cs odeur de benjoin. » L'eau , les huiles grasses et l'essence de térébenthine n'ont aucune action sur elle. » L'alcool à 33° la dissout complètement, et l’on he par Pévaporation une es d'une belle couleur rouge tirant sur le jaune. . » Mêlée avec de la chaux, elle acquiert la sos échéite en partie soluble dans l’eau , et l’on obtient par la saturation de da chaux, au moyen de l'acide hydro-chlorique, un précipité d'un + ré brillant. __ » L’acide nitrique concentré a une action très-vive sur cette es. et la convertit partie en charbon, partie en une substance d’un brun foncé soluble dans l'eau, et analogue au tannin arti- ficiel; de plus, il se dégage un peu d'acide benzoïque. » Toutes ces propriétés , à l'exception de l’insolubilité dans l'es- _sence de térébenthine, sont celles du sang-dragon; mais comme ilest très-dificile, pour ne pas dire impossible, dese procurer du | sang-dragon parfaitement pur par la voie du commerce, je crois pouvoir dire que &’est mal-ä-propos que l’on a accordé au sang- dragon la solubilité dans l'essence de térébenthine ; car tous les échantillons de cette substance que je me suis procurés pour faire des essais -comparatifs, m'ont offert une solubilité dans ce liquide en raison inverse de leur belle qualité, et celui qui était incom- * parablement le plus beau dg ious, ne la possédait qu'à un degré presque inappréciable. D’après ces considérations , je n'hésite SR ORGANES FONDAMENTAUX. | tige des aloës, de l'anthericum frutescens, pe les précédentes, et forme de petits arbris me À arbrisseaux. Dans les smilacées, les dioscorées, plusieurs asparagées, la tige est très-alongée, mais grêle et plus ow moivs volubile, sans différer cependant des précédentes, autrement que les liserons grimpans ne diffèrent des lise- rons arbrisseaux ; ailleurs, comme, par exemple, dans le lis, la fritillaire, l'ananas, etc., la tige reste herbacée , cylindrique, alongée, droite, ferme, et ne diffère des tiges ligneuses que nous venons de citer, que par sa con- sistance, c’est-à-dire, à-peu-près comme les légumineuses herbacées diffèrent des légumineuses en arbre. Dans tous ces cas, la tige est un organe distinct, et qui, lorsqu'elle est vivace, se termine par un bourgeon unique d'autant - 995 pasà affirmer que la substance examinée est du sang-dragon de la plus belle espèce. » Jusqu'à-présent on n'a indiqué, à ma connaissance , que quatre arbres produisant le sang-dragon. » 1.9 Calamus rotang. L+ dont les fruits laissent exsuder ca produit. » 2.0 Dracæna draco. L. déuti éaores laetg/sufntes par ses fissures, » 3,9 Pterocarpus santalinuss Lis 71° + » 4° Pterocarpus draco. L. f ‘» Ces deux derniers le produisent per des incisions faites à l'arbre ; et donnent un sang-dragon inférieur à celui qui provient des deux autres ; ils sont d’ailleurs de la famille des légamineuses, le tronçon en question ne fgit certainement pas partie . On peut conclure de ce qui précède , que le tronçon qui a fourni la substance faisant le sujet de cette note est un morceau draco , où d’un atbre appartenant à une espèce bien voisine » et qu’il faudrait en ce cas ajouter aux quatre connues jusqu’à ce jour pour produire le sang-dragon ». Tome 1°. 15 - 256 ORGANES FONDAMENTAUX. plus gros, que la tige est moins ramifiée: Maï - ques espèces qu'on appelle bulbeuses, la tige est très: courte, réduite à un plateau orbiculaité caché'sous tétré, et comme entouré par les écailles persistantes du bourgeom terminal; c'est ce qu'on voit dans la tulipe, la jacinthe, l'ail, etc. On trouve tous les degrés intermédiaires de lon: gueur entre les tiges arborescentes citées tout-à-l'heüre, et les tiges souterraines des bulbes; ainsi, parmi les es- pèces de crinum , il en est à tige alongée et saillante hors deterre, d’un pied et plus de hauteur, et il en est dé courtes et cachées sous terre ; parmi les aulx , qui la plupart ont le plateau de la bulbe court ét peu apparent, il est quel: ques espèces où ce plateau, quoiqu'il reste souterrain, prend l'apparence d’une véritable tige :tel est l'a/Æumsemes: cens. Ce dernier mode de développement de la tigé ést fréquent dans les iridées; les amomées, l'acorzs(5), etc. , et cétôrgane y à reçu le nom de r4/z0me (rhizoma), pour indi- quer qu’il ressemble à une racine, parce qu’ilest souterrain. Mais ce rhizome est la véritable tige qui réste cachée sous terre, donne naissance par-dessous aux vraies racines, et par son sommet aux feuilles et aux pousses annuelles : È celles-ci portent les fleurs , et souvent des feuilles ; elles sont comparables aux tiges annuelles des dicotylédones vivaces, tandis que le rhizome représente la souche per- _$istatite qui, dans les asters ou les pivoines , ou en général dans les dicotylédones vivaces, persiste sous terre ou à fleur de terre, et reproduit chaque année de nouvelles poussés flüralés. Quoique j'aié déjà mentionné ces faits en parlant des tiges en général , j'ai cru devoir les reprendre : (5) Schkubr. Handb:, pl. 97. ORGANES FONDAMENT AUX, . 227 ici, soit pour montrer que les mêmes principes s'appliquent à toutes les tiges de liliacées, quelle que soit la diversité de leurs formes, soit pour servir d'introduction à l’article suivant, $ 3. Tige des Bananiers. … On a coutume de désigner sous le nom de tige dans les bananiers, le cocps cylindrique qui porte les fenilles et se termine par la grappe florale, et l’on confond sous le nom de racine tout l'appareil souterrain; mais lorsqu'on _ examine ces organes en se laissant guider par l’analogie, on ne tarde pas à reconnaître, 1.° que la partie cachée sousterre se compose des vraies racines et d’un rhizome persistant; 2.» que la partie dressée hors de terre, et qui périt après chaque fleuraison , est une sorte de fausse tige formée par les gaînes plus ou moins sondées des feuilles qui entourent la hampe où pédoncule floral et sont soudées avec elle (1). Ces gaines sont pour ainsi dire les pétioles des feuilles, et l'on peut les séparer les unes des autres, de manière à teconnaître assez bien leur véritable nature, Elles forment des tubes à-peu+ près cylindriques, em- boités les uns dans les autres, et dont on voit la coupe transversale lorsque cette tige florale est coupée horizon. talement. Une orgauisation analogue paraît exister dans la plupart des scitaminées , quoique d'une manière moins évidente, et il en est peut-être de même de plusieurs au- tres endogènes, où l’on distingue également une partie persistante qui est la vraie tige, quelle que soit sa place, etune partie florale de durée limitée. La distinction de la vraie tige et des organes formés par les pédoncules et les (1) Turp., Iconogr., pl. 3, £. 4. 39" 238 ORGANES FONDAMENTAUX bases des feuilles est, dans certains care celte classe, très-difficile à fixer avec précision. 4 een 18 F 4. Tige des Graminées. Haut étarl Les botanistes ont coutume de désigner la tige des grû- minées sous le nom particulier de SI (culmus), et elle méritait en effet un nom spécial dans le système an- cien de la nomenclature des organes wù l'on tendait à dé- signer toutes leurs modifications par des noms propres : le nombre immense de ces modifications fait peu-à-peu abandonner cette méthode qui offre le grave inconvénient de masquer sous des noins _— les os à nr des organes. re Le chaume (r) diffère des autres tiges endogines en ceci, qu'à l'origine de chaque feuille se trouve un nœtùd. ou plexus de fibres très-serrées et très-nombreuses; dans toute la partie de la tige qui va d'un nœud à l'autre, où dans les entre-nœnds, les fibres sont parallèles, verticales; et ne se dévient dans aucune circonstance ; aussi ne naît- il, dans cet intérvalle, ni feuilles, ni branches | ni ra cines; au contraire, dans les nœuds, là cavité cri oc- cupée par le tissu cellulaire est interrompue, les fibres sé croisent dans le sens horizontal ; elles donnent naissance à une feuille engaïnante , et à l’aisselle de cette! feuille se trouve toujours un bourgeon qui prend ou ne prend pas _ de développement, selon les circonstances où il est placé. : C'est de ce nœud que partent aussi les racines adventives qui se développent dans les graminées, lorsque leurs tiges ou branches inférieures sont ou couchées sur: le sol ou souterraines , comme , par exemple, dans les chiendents (1) Tarp., Econogr., pl.4, £. $. pe Æ. ORGANES FONDAMENTAUX. _ 229 (triticum repens;etpanicum dacty lon), où les branches in- férieures se prolongent horizontalement sous le sol, et por- me tent vulgaïrement le nom de racines. Il est même fréquent que, dans les graminées à tige droite, les nœuds inférieurs soient si près de terre ; qu'il leur arrive fréquemment de pousser des racines. - La distance des nœuds est tès-virisble, non-seulement dans les diverses graminées comparées entre elles, mais encore dans les individus de la même espèce, et dans les nœuds des mêmes individus ; en général , ils sont plus écar- tés lorsque les tiges croissent dans un terrain fertile, etsur Ja même tige on les voit plus rapprochés dans le bas et plus écartés vers le hant. On peut encore remarquer que plus les nœuds sont rapprochés, plus le bourgeon axil- laire de leur feuille à de facilité à se développer ; c'est ce qui fait que les graminées se ramifient principalement par le bas des tiges, ce que les agriculteurs appellent taller... Lorsque les entre-nœuds inférieurs sont très-courts, il leur arrive souvent de se tuméfer de manière à former une espèce de dilatation qui, recouverte par la gaîne de la feuille qu'elle a distendue, ressemble aux bulbes des lilia- cées ; c'est aussi ce qui a fait donner à quelques graminées le nom de bulbeuses ; tel est, par exemple , l'Aordewm stric- tum,qui est souvent bulbeux, et reçoit alors lenom de kor- deum bulbosum; le phleur: nodosum ne diffère probable- ment du phleum pratense que par ce même phénomène. Il arrive quelquefois que les nœuds renflés sont séparés par un court entre-nœud, et alors la série de ces nœuds tüméfiés donne à la partie souterraine de la tige un aspect singulier. Une variété de la folle avoine (avera elatior), qu'on a désignée sous le nom d'avena precatoria ; Où SRE TN ul. L 5: PR D PE 230 ORGANES FONDAMENTAUX, ne. avoine à chapelets, présente cette structure. Les nœuds pme 2 nee | notable que par accident. Les entre-nœuds sont recouverts, dus » HO rieure ou dans la totalité de leur longueur , par la gaîne des feuilles ; cette partie recouverte est toujours plus molle et plus herbacée que la partie exposée à l'air ; elle ne pré- sente jamais de poils, et rarement des stomates aussi bien développés que ceux de la partie découverte. La partie intérieure et centrale de toute la longueur de l'entre-nœud, est es plus molle que la partie exté- rieure, et n'ôffre qu'un tissu cellulaire dilaté; ce tissu, rempli de sucs aqueux dans sa jeunesse, se dessèche dans un âge avancé: tantôt alors il reste intact, ce qui forme les chaumes pleins; tantôt il se rompt plus ou moius complettement , ce qui forme les chaumes creux, ou ces cavités de la paille qui vont d’un nœud à l'autre. : ut ce que nous venons de dire des graminées est able aux ca/amws où rotangs, qui appartiennent à la famille des palmiers, mais dont la tige est marquée de place en place par des nœuds qui portent les feuilles, et donnent naissance à des bourgeons axillaires. $ 5. Tige des Prélés. Les tiges des prêles (1) ont beaucoup de rapports avec celles des graminées, mais semblent, au premier coup- d'œil , se rapprocher un peu plus de celles des exogènes. Ces tiges sont cylindriques , munies d'espace en espace de nœuds solides, desquels partent les verticilles des rameaux (x) Hayn. Term. bot., pl. 15, f. 3. Mirbel, Journ. Phys. Prair. an sx, pl. 1. Vaucher, Monogr. des Prêles, pl. 1-20. Mu" min ile à r Loir nil Sail pËé ins daté ORGANES FONDAMEDT AUX, 251 et des feuilles. L’entre-nœud qui ne forme jamais de pro+ ductions latérales , présente à son intérieur un tissu cellu laire central qui se rompt très-rapidement , de manière à former une lacune longitudinale et un cylindre extérieur, composé de deux rangées de fibres, l'une intérieure et l'au- tweextérieure, disposées de manière à alterner les unes avec les autres; ces fibres, vues au microscope, sont composées de vaisseaux rayés, entremélés de vaisseaux ponctués et de cellules alongées. L'anneau extérieur présente des cavités aériennes tubuleuses et disposées avec une grande seularité Dans les nœuds, le tissu cellulaire central ne se rompt point, et semble jouer le rôle de moelle; il part ; du bord extérieur de cette moelle , ou du bord interne du cylindre extérieur , des vaisseaux rayés, dirigés dans le sens hori- zontal, et qui se portant à la superficie, vont y développer des branêhes, lesquelles sont organisées comme la tige. Ps ve Les parties des prêles que nous avons coutume l'appeler tiges, sont annuelles et partent d’un rhizomeou “raid souterraine qu'il en faut bien distinguer, et dont l'organisation mérite un examen d'autant plus sérieux, qu'il paraît susceptible d'atteindre un âge extrêmement avancé, et pourrait, par-conséquent, donner quelques notions sur le mode d'accroissement des endogènes. $ 6, Tige des Fougères. La tige des fougères se présente, comme je l'ai déjà in- diqué plus hant, sous trois apparences bien distinctes ; tantôt.elle est droite, ferme, cylindrique, simple comme celle des paniers; c'est ce qu'on voit dans le cyarhea ph nova, le dicksania, etc. Quelquefois-elle. est faible, grim RU MEN 252 ORGANES FONDAMENTAUX: | pante, entortillée autour des arbres, ramense; mais sensis blement cylindrique dans chaque ramification, commepar exemple , dans les wgena, etc. Il en est quelques-unes où. la tige est rampante à la surface du sol, comme dans.le poly podium wirginicum; enfin, dans les petites fougères . propres à nos climats, la tige, au-lieu de: ramper à la surface , rampe pr du terrein, et se présente sous Dre d’une souche souterraine presque horizontale; qui émet des racines par son côté inférieur , et des feuilles par son extrémitésupérienre (1 } et qui se détruitgradgelle. ment par son bout le plus ancien, tandis qu’elle se prolonge par l'extrémité opposée. On ne peut pas plus se refuser à reconnaître l'identité de cette souche souterraine avec la tige aérienne des fougères en arbres; que dans. les liliacées et les autres familles mieux connues. Les tiges des fougères, quelle que soit leur celtes sont toujours cylindriques, plus dures vers le"bord que versle centre. Ce qui les distingue éminemment, Cest . qu'on y observe toujours, lorsqu'on les coupe entravers, des taches brunes (2) arrondies, symétriques, mais de formes assez variées; ce sont ces taches qui, vues dans la coupe oblique de la souche du pteris aquilina, ont été comparées à la figure d'un aigle germanique. Ces taches sont formées, selon M. Mirbel , par la transudation dans les cellules PS la partie la plus spongieuse de la tige, d'an suc secrété par certaines fibres; telles qu’on les examine dans les fougères en arbre, on'est forcé de les considérer conime des faisceaux de fibres très-serrées qui sont sé- pärées par des espaces essentiellement pleins de tissu cel- (4) Hayn. Term. , pl. 6 ,£.6. * (2) Mitb., Élém., pl. 0, £.8. Turp., Icon., pl. 2, f. 4. ei + in tan PO nt ét. du Gé ORGANES FONDAMENT AUX: 253 Inlaire. La partie centrale est quelquefois creuse dans les tiges âgées, par la destruction de son tissu cellulaire. La . tige coupée en travers , présente Un anneau extérieur,de | tissu cellulaire qui joue le rôle décorée, quant à sa posi- tion ; mais qui n’inflne point sur la formation du bois , le- quel se: par l'intérieur du cylindre central et fibreux ; ce cylindre offre une grande quantité de vais- seaux rayés. Les ramificationsde la tige partent toutes de ce cylindre , et ne semblent être autre chose que les ré- sultats de la divergence des fibres. Tous les points de la superficie. de la tige des souihres paraissent doués de la faculté de produire des racines; c'est ce qu'on voit très-clairement dans les rhizomes où tiges souterraines des fougères de nos climats; je possède un pied de fougère en arbre, que M. Perrottet a eu la com- plaisance de m'envoyer de la Martinique : ce tronc, dont je donne la figure aux planches 23 et 24, est couvert, dans üne longueur d'environ trois pieds au-dessus du col- let, d'un plexus épais et serré , formé par une multitüde immense de petites racines fibreuses, sèches , brunes, qui sont situées tout four da tronc, et lui forment comme une espèce d'enveloppe; ces racines ont elles-mêmes enveloppé dans leur croissance des tigés grimpantes de caladium qui, vues dans l'état adulte, semblent avoir perforé ce tissu radical (3). ‘ 7. Tige des Lycopodinées. - On observe, dans les lycopodes (1), deux parties dis tinctes, mais continues : à l'extérieur est nne espèce d’en- veloppe dé tissu cellulaire arrondi; au centre se trouve (3) Voy. pl. 34, f: +. (1) Mirb,, Journ. de Phys. Floréal an 1x ; pl #, £. 9, 8 4 234 OBGANES FONDAMENTAUX, une petite colonne cylindrique, composée de vaisseaux rayés et ponctnés, entourés de cellules allongées, et les branches sont de petits faisceaux qui se séparent.en di: vers sens du cylindre central, et où le tissu cellulaire se ‘développe à l'extérieur , à mesure qu'il se trouve libéré de la pression des fibres voisines, Cette cellue Jaire des lycopodes et de plusieurs autres endogènes, n'a qu’une ressemblance génécale avec celle de l'écorce des exogènes; mais il n’y a rien ici de semblable aux couches corticales et au liber. . dé :L'isoëtès est en quelque sorte une } iacée des lieux inondés (2). Sa tige , au-lieu d’être alongée et fili- forme, comme dans les aûtres genres de la famille est épaisse , ovoïde, un peu triangulaire ; et a l'apparence d'un tubercule; cette sonche présente un faisceau de racines primitives qui naît de la base , et trois faisceaux latéraux qui se développent comme racines adventives dans trois sillons longitudinanx. Ce qu'il y a de plus singulier dans son histoire, c'est que de temps-eu-1emps (à des époques que je n’ai pu déterminer , mais je crois chaque année}, on woit trois disques ( pl. 56, f. 5) sedétacher des trois pans arrondis de la tige, et être rejetés au-dehors sous l'apparence de débris morts. Ces disques ovales portent sur les côtés des débris deracines, qui étaient les plus ex- térieures de chacun des faisceaux deracines adventives. Je n'ai pu découvrir de vaisseaux dans cette masse opaque, compacte et presque farineuse de la tige ou souche de Yisoëtès; mais je suis porté à croire qu'il en existe, puisque les feuilles ( pl: 59, 27) portent des stomates. (2) Moy. pl.56 et 57. D «rot die WT dans les Tiges endogènes. | ORGANES. FONDAMENTAUX, 235 ARTICLE IL Le D'après nous avons vu dans l'article précédent, ibest clair que la structure des endogènes paraît moins uniforme que celle des exogènes, et ce qui tient à leurs ramifications. présente en particulier beaucoup de diver- sités. Le nombre réel de ces irrégularités semble encore cette circonstance, que le nombre des endo- pre sa que nous connaissons avec précision, est peu considérable, et que nous avons, le plus souvent, négligé les formes imermédisires qui auraient pu sms en donner l Si dans cet état encore imparfait de la science, nous ten- tons de nous rendre raison des ramifications des endogènes, nous trouverons encore de grandes difficultés. 1] me paraît très-vraisemblable, et je suis en ceci l'opinion de M. Du Petit- … Thouars, qu'à l'aisselle de chaque feuille des endogènes, _ il existe, comme chez lès exogènes, un point vital ou bourgeon latent, et que ce rudiment de bourgeon peut se développer ou avorter, selon les: circonstances où il se trouve. Lorsque les feuilles sont placées sur un nœud ou plexus de vaisseaux qui arrête la marche de la sève , et présente même souvent un dépôt de nourriture, alors le bourgeon se développe fréquemment en_branche : c'est ce qui arrive dans les graminées, dans les rotangs, et dans les préles. Mais lorsque la tige ne présente point de nœud naturel, il faut que des causes accidentelles se présentent | pour que la tige sé ramifie, Je vais en indiquer quelques- | unes. tie té datiité LE dar 236 ORGANES FONDAMENTAUX Si l'on vient à pincer ou à couper | la sommité de la üge d’un endogène, les bourgeons qui se trouvent aux aisselles supérieures reçoivent la sève qui, dans le cours naturel des choses , se serait employée à l’alongement et à la nu- trition dela partie centrale et terminale : ces bourgeons grandissent et forment des branches; si l'un d'eux est mieux placé que les autres pour se développersils'alonge séul, et la tige semble réster simple quoique réellement | ramifiée; si deux ou plusieurs de ces bourgeons se déve: lôppent à-peu-près également, la tige se bifurque ouse ra- mifie. Tels sont les faits dont on est témoin dans n6s jar dins botaniques, lorsqu'on cherche à y faire ramifier owà y multiplier les'endogènes ; ainsi, lorsqu'on coupe la som mité d’une tige de ycca, de Littæa, où de tout autre végé= tal analogue, on la force à produire des bi iches. Lorsque le centre du tronc, mis à nu par cette coupe horizontale, est très-aqueux , on le brüle avec un fer chaud; par cette opération, on empêche la pourriture de s’y établir, et les bourgeons axillaires tirent à eux la sève des parties laté- rales du tronc, qui suffit pour leûr développement. * Ce que les procédés de la culture nous démontrent; la pature nous le présente aussi réalisé, soit accidentelle- ment, comme, par exemple , quand une sommité de tige est beiséel pal le vent, soit naturellement lorsque la fleu- a adieu 120" * Les grappes d'un gfand nombre d'endogènes paissent au sommet des tiges, comme, par exemple, dans le yacca, Me Zntœa) plasieurs dracæna, etc. Lorsque la fleuraïson est ‘achevée, et que les graines sont mûres , la sève n’est plus appelée vers la grappe ; et la tige arrêtée pour ainsi-dire -dans sa”croissance, par la présence de ce corps inerte, * L n ORGANES FONDAMANTAUX. 257 ne peut plus s'alouger; alors il arrive de deux choses l'une, ou comme dans la plupart de nos liliacées herbacées, la tige florale périt toute entière, ou comme cela a lieu dans les liliacées ligneuses, la tige persiste; les bourgeons supérieurs. * prennent de l'accroissement, et forment de véritables branches dont plusieurs naissent vers le sommet. C’est de cette manière que.se forment les ramifications des yucca, des. dracæna; etc. Je suis porté à croire que, c’est la même cause qui détermine la bifurcation du doum de la thébaïde, lequel, dans mon opinion, se bifurquerait par oo. 5 et ni bo et le marronnier, - La décurtation je des üges endogènes, produite où par des accidens, ou par la fleuraison ,me paraît la plus claire des causes de ramifications de phoslsnes d'entreelles; mais-il est des ramifications d'endogènes qu'on ne peut expliquer par ce moyen. ds Ainsi on voit quelquefois se développer des bourgeons et des branches latérales dans les parties inférieures des troncs, par exemple, vers la base des tiges de yucca ou de dattier, le plus souvent près du collet. Il est vraisemblable queces bourgeons sont favorisés dans leur développement, soit par l'humidité du sol, soit par la petite stagnation de sève descendante qui s'opère au collet. L'origine de ces bourgeons adventifs est très-obscure daus les endogènes ; wais silon y pense un peu « elle, n’est pas mieux connue dans’ nos arbres exogènes où ce phénomène est très-fré- quent, Enfin, il est des endogènes où les bourgeons axil- laîres se développent avec une extrême facilité, quoiqu'il n'apparaisse aucune stagnation de sève dans les parties avoisinantes : c’est, par exemple, ce qui à lieu dans les + * 258 ORGANES FONDAMENTAUX. asperges, les ruscus, etc.; ilest peut-être digné de: que dans ces aspardgées très-ramenses , Îles feuilles avortent et sont réduites à une simple écaille; cet avortement de la feuille serait-il une cause de ment pour le bourgeon? Je le pense à canse de là coïnei- dénice des faits; mais je dois avouer que la cause m'en est inconnue : j'ajonterai encôre que, parmi les exogènes, on trouve des phénomènes semblables; ainsi les feuilles de l'épinevinette (1) avortent en se tratisformant en épines, et tous les bourgeons s’y développent en faisceattx dé feuilles. les feuilles des pins avortent en se tranisfotmant en membranes scarieuses, et lés bourgeons axillaires sy développent en faisceaux de feuilles. Parmi les endogènes il en est de même dans les asparagées ; l'avortement des feuilles des asperges, et leur changement en membranes, détérminent le développement des bourgeons axillaïres en faisceaux de feuilles et de pédoncules. L’avortement des feuilles de r#scus (2), et letir changement en membranes, déterminent de même le développement du bourgéon en un ramieau aplati, de forme semblablé à une me et qu'on à souvent désigné sous ce nom, mais qu'on voit ensuite porter les bractées et les fleurs. _ Les considérations que je viens de présenter tendent à faire comprendre que l'origine des branches dans les en- dogènes west pas sensiblement différente de celle des exo- gènes; mais si elles y sont plus rares, cela tient à ce qué la masse des fibres étant dirigée vers lé sommet, le bour: geon terminal ÿ est plûs gros eplus puissant, quil attire à ET | (x) PL 9, £ 1. {2) PL 49, £. r. ORGANES FONDAMENTAUX. 239 Jui la plus grande partie de la sève, et qu'il n’en peut aller aux bourgeons latéraux que lôrëque l’action du bourgeon terminal est ou détruite par son oblitération , ou balancée par des causés de stagnation latéralé de la sève. Or, ces causes de stagnation latérale de la sève sont d'autant plus rares, que la partie externe du tronc est plus complète- ment ossifiée, ce qui explique pourquoi les endogènes Jligneuses sont plus rarèment ratnifiées que les herbacées. Cette dernière réflexion conduit raturellement à expli- quer l’une des plus grandes anomalies de l'accroissement des endogènes, savoir : que les unés ne croissent flus en diamètre, passé un terme donné, et que les autres semblent s'élargir presqu'indéfiniment. | me paraît assez clair que cette différence tient uniquement au degré de solidité ou de dureté que peut acquérir le tissu de chaque espèce : lorsque les fibres anciennes , repoussées au-dehors par l'in+ terposition dés fibres jeunes au centre, sont comme ossi: fiées à un age déterminé , elles servent d’étui solide à tout le faisceau central, et la tige ne croit plus en diamètre; C'est cé qui à lieu dans les palmiers. Lorsque ces mêmes fibres conservent toujours asssez de souplesse, ou de .ollesse, pour pouvoir étre plus ou moins distendues par l'intérposition des fibres centrales, la tige peut toujours s'accroître en diatnètré ; c'est ce qui arrive dans les lilia+ céés hérbacées, et dans presque toutes les endogènes à tissu tou. 240 ORGANES FONDAMENTAUX., à | | de Plon CHAPITRE LE RS le 8 DES Ruarvar DES VÉGÉTAUX: ré -FASCULAIRES. 3 io LA * 4 ; 6 ppt dmbraben € fx “altonrpe Les ARTICLE Ier, Free said à NV Comparaison des Tiges et des Racines. der 7e 2 tt L'an ci sonner racine, dans le langage ordis naire, la partie des plantes qui est cachée sous terre, et un. célèbre botaniste (Hedwig) a voulu fonder sur ce caractère populaire la définition même de la racine, qu'il considère comme n'étant distincte du tronc que par sa position, et qu'il nomme truncus subterraneus. Mais cette définition m'est point exacte; les tiges des fougères et des liliacées sont tantôt aériennes, tantôt souterraines; les racines.des joubarbes et des matgliocs sont les unes exposées à l'airz les autres cachées sous terre. Nous nous ferons une idée plus exacte de cet organe, en disant que la racine (radix) estcette partie de la plante qui , dès sa naissance, tend à descendre vers le centre de la terre avec plus ou moins d'énergie. C'est à ce caractère dominant des racines que Yquelques naturalistes ont fait allusion, lorsqu'ils ont dési- gné la racine d’une manière générale sous le nom de des- census. Nous avons déjà vu que le point de jonction de la racine avec la tige ou la tranche qui les sépare, porte le nom de collet ; c'est de ce collet que partent en sens op- _! posés la tige et la racine, de sorte que la partie de chacun de ces organes la plus voisine du collet, est la plus ORGANES PONDAMENTAUX:. _ 941 D isa etc iniétmuue ip épaée de NT , elle en peut être considérée comme la base , quelle que soit sa position; la partie de la racine qui est voisine dit collet a été nommée la base ou la séte de la racine (caput seu basis radicis); la partie qui en est la plus éloignée se désigne sous le nom d'extrémité ou de queue de la racine (caudex rädicis Bose, caudex descendens, Lin.)La racine et la tige forment, comme on voit, deux corps coniques ou cylindriques, appliqués l'un contre l’autre par- leurs bases, et croissant par leurs sommets ; d’où il résulte né- cessairement que les ramifications de ces deux organes sont.en sers inverse les unes des autres ; les tiges se divi+ sent de bas en haut (1), et les racines de haut en bas (2) : différence qui donne un moyen très-simple de Me recon- naître dans certains cas ambigus. - Un second caractère des racines, c’est que, en FER … quelquefois leur extrémité ou spongiole, elles ne verdis- ) sent point, lors même qu’elles sont exposées à l'air ét à la . lumière dont l'action tend presque toujours à verdir les : «iges et les feuilles. Lorsqu'on voit la blancheur habitnelle des racines, on est tenté de l'attribuer à la situation son- | terraine qui leur semble propre; mais les racines des | jacinthes qu'on élève dans des carafes transparentes ; … celles qui poussent le. long des tiges des cierges ou des > rhizophora ; ‘celles des plantes qui vivent dans l'eau, - comme la renoncule aquatique , conservent toutes une teinte blanche et argentée, à l'exception de leur extrémité, | quiest quelquefois également verdâtre, tandis qu'à côté d'elles, les tiges et les feuilles se colorent presque complè- M (1) Voy: Grew; pl: 5, f.5. Hayn. Term. Pl. 6, f.3. (2) Hayn. Tefm,, pl, 9. Tome Ier. 16 342 ORGANES FONDAMENTAUX, tement en verd. De ce que les racines ne verdissent mais, les physiologistes concluent qu’elles née 4 point le gaz acide carbonique , et ne dégagent point de gaz oxigène par l'action de la lumière. Je me contente ici de faire remarquer ce phénomène comme une Med ke diversité de nature des tiges et des racines. À + La structure anatomique des racines en général se dis- dingue de celle des tiges par deux caractères saillans : 1.9 par l'absence totale des-trachées ; car tont ce qu'on a dit jadis des trachées des racines s'est trouvé inexäct, depuis qu'on connaît, soit\les vaisseaux rayés, soit les üges souterraines; 2.° par l'absence totale des stomates. La structure interne des racines, comparée à celle des tiges, n'offre aucune autre différence sensible dans les endogènes ; on y remarque de même des fibres com- posées, de vaisseaux ponctués on rayés, EE et entourées de tissu cellulaire. x Cette similitude des parties des racines et des tiges ne se retrouve pas dans les exogènes : le canal médullaire, qui - dans ces plantes suit tonte la tige dans sa longueur, s'arrête subitement au collet, où il forme un cul-de-sac , et la ra- cine manque, totalement de moelle; c'est ce que Grew “et Malpighi avaient dejà observé sur quelques plantes, telles que la bourrache, la chicorée, le tabac, la stra- moine , etc. (3), ce que Bonnet et ensuite Philibert ont gé- | néralisé. Mais quoique les racines des exogènes soient dé- 4 Le de moelle , on .y trouve les rayons médullaires | à | divergens du centre à la circonférence, et souvent mieux ! pump sur les tiges, comme on peut le voir dans : Le * 6) Voy. Grew, pl. 2, £.5, 8; pl. 6, 7,8,9, 16, 17. 4 à aid ist rt D ORGANES FONDAMENTAUX. 2435 les radis, les carottes. Le corps ligneux des racines d’exo- gènes est plus mince proportionnellement que dans les tiges; mais l'absence de la muelle semble compensée par le grand développement de lenveloppe cellulaire de l'écorce (4) : ce développement du tissu cellulaire exté: rieur paraît tenir, 1.0 à ce que l'accroissement du” corps ligneux étant moindre, le corps cortical n’est pas aussi distendu que dans les tiges; 2.° à la position souterraine, des racines, qui tend à y empêcher le desséchement et l'altération du tissu externe. C’est aussi à cette position des racines sous terre qu'on doit rapporter l'apparence 0 et obscure que présente l'épiderme de la La 'entr’elles. Gris avons vu , en parlant des tiges, que leurs-pltubeé croissent dans toute leur longueur, jusqu'au moment où elles cessent absolument de s’alonger. Il Wen est pas de même des racines ; elles ne s'alongent que par leurs extrémités. Si l'on remarque la position et la distance respective des radicelles latérales entr'elles, on peut sans peine s'assurer de ce fait important (5). Si lon marque sur des racines de jacinthe , de haricot, etc. , des points . avec des vernis’ colorés, on qu'on y fiche de petits fils placés à distances égales , on voit toutes ces marques rester éxactément à la distance où on les avait placées, et la racine u se prolonger au-delà; d’où l'on reconnaît que les racines ne croissent que par leur extrémité seule. Duhamel, qui a fait le premier cette expérience importante (6), a aussi reconnu (4) Ye Grew, pl. 14, £. 1, 23 pl 26, (5) DC., Mém. sur les Lenticelles des Arbres. Ann. sè. nat. y 1826, p. 1 (6) Duham. , Phys. ab. 4; pl a, L 07 re 16 of 244 ORGANES FONDAMENTAUX.. que les racines coupées ne s’alongent jamais, ce te conséquence nécessaire de Ce qu’elles ne d'a croissement que par leur extrémité. C’ Apte roissanC! des racines par l'extrémité seule, et des jeunes pousses par toute leur longueur, que M. Knight (7) a déduit l'explication la plus ingénieuse et la plus plausible de la direction descen- dante des récines et de la direction ascendante des tiges. L'accroissement des racines en diamètre s'opère dans “chaque classe de plantes comme dans les tiges elles-mêmes. Aussi les racines des endogènes sont-elles des filets cylin- driques plus ou moins épais, tandis que celles des exo- - gènes sont des cônes renversés simples ou ramifés. Si nous continuons à comparer les racines avec les branches, nous reconnaîtrons toujours davantage que ce ne sont point des organes de même genre, comme beau- coup d'auteurs l'ont pensé; leur origine est. tont-à-fait différente , au-moins dans .les exogènes; les branches naissent d’un :bourgeon qui est une production. continue avec jla totalité de l'écorce, et qui renferme la branche tonte formée, mais en miniature ; les vraies racines nais- senttoujours sans bourgeons, et celles qui sortent de l'écorce des, arbres, sortent par les lenticelles, qui ne + donnent jamais naissance à aucune branche. Les branches _ sont disposées dans un ordre qui est naturellement régu- lier.et analogue à celui des feuilles ; les racines sortent le/plus souvent sans aucun ordre déterminé, ou, s’il y en a un, il. est différent de celui des branches; ainsi le ha- Monts les feuilles en quinconce, et ses racines, mises dans 24) J'engage ceux qui voudront la connaître , à la lire dans l’ori- “ioal ; car elle a été si étrangement défigurée dans quelques-uns des ouvrages publiés depuis en français , qu’elle y est inintelligible, s ; _— ORGANES FONDAMENTAUX. 245 l'eau, poussent des radicelles sur quatre rangs longitüdi- naux (8): le mayanthème a deux feuilles alternes et des radicelles verticillées autour de la racine centrale. Cette disposition des racines est sujette à beaucoup de variä- tions, à cause des obstacles que le sol leur oppose, et n'a jamais été bien étudiée. J'ai observé dans une expérience * que les racines d’une même espèce de saule sont fort différentes les unes des autres pour la grandeur , et même pour la disposition des radicelles latérales , selon qu’elles avaient crû dans de l’eau pure où de l'eau teinte w là cochenille (9). Les branches offrent souvent ve stiiaiselt les racines en sont toujours dépourvues ; leurs nœuds mêines quand ils existent , n'ont qu'un rapport très -éloigné dvec les modosités des tiges et des branches. + 1,1% 1 5, + Nous pouvons encore rerharquer que les racines sont peu ou pyint sujettes à quelques-unes des causes qui modifient si étrangement les apparences des tiges et dés feuilles. Ainsi elles ne présentent presque aucun genre de . dégénérescence, ni en limbe, ni en écaille, ni enwrille, ni en épine, phénomènes si communs dans les tiges : les soudures de racines en vrille, ou avec d’autres organes, sont ou-très-rares ou peut-être nulles ; je n'en.ai jamais va du-moins que des.exemples ambigns. Mais l'avorte: ment des racines et des radicelles, en tout. ou en partie; est un phénomène fréquent, et qui ve 4 souvent heu symétrie de position. HAL T3 L Malgré les nombreuses différences pa nous venons d'énumérer entre les racines et des tiges, il se trouve des . (8) Bonnet, Mém. usag:-des fenilles, mme" (9) DG.; Aun, se. nat.vol..7, 1826, ps 14 pli a 246 ORGANES FONDAMENTAUX. points de rapprochement remarquables entre ces deux organes. Ainsi, par.exemple, il est souvent difficile de fixer avec vabiésen Ds point où commence la tige et où finit la racine; les auteurs modernes disent tous que ce pointeest celui où se trouve le lobe, ou les cotylédons à l'époque de la germination; mais cette rêgle est évidem- ment fausse (ro); les cotylédons sont des feuilles, et sont toujours placés sur la partie ascendante ou sut la tige; le collet primitif est toujours situé an - dessous des coty- lédons : la vue seule de la germination du haricot dé: montre cette assertion , sur laquelle nous reviendrons en parlant de la structure de l'embryon. Une seconde circonstance, qui a engagé les naturalistes à admettre la prétendue identité des racines et des tiges, c'est la facilité avec laquelle lun de ces organes donne naissance à l'autre. Toutes les fois que dans un point quelconque de la superficie d'un végétal il y a gtagnation des sucs, il sy développe de nouvelles productions, comme-si ces sucs stagnans, rencontrant des germes la- tens, les’ nourrissaient et les forçaient à croître; si ce point est entouré d'un sob humide, on abrité de l'air et de la lumière, la production nouvelle est une racine; s’il est exposé à l'air et à la lumière, c'est une tige ou une branche. Ces principes sont également vrais, soit qu'on les applique aux tiges ou aux racines, aux productions nouvelles qui s’opèrent naturellement ou artificiellement. Ainsi, si l'on coupe l'extrémité d’une racine, ‘ou si lon fait une ligature ou une incision à son écorce, les sucs - s'arrêtent au-dessus, et il s’y forme de nouvelles ra+ _ 4 (10) DC. , Mém. sur les Légumineuses , p.65. ORGANES FONDAMENTAUX, 247 vives ; si au contraire la racine blessée ou coupée se trouvê _ près de la surface du sol, aû-lieu de racines c'est une jeune tige qui se développe. C’est pour celte raison qu'en : blessant les racines étendues horizontalement, on force souvent les arbres à produire des surjeons. Ce que je viens de dire des racines s'applique également aux tiges. Si l'on fait une ligature ou une incision à l’é- corce d'un arbre, il se forme au-dessus d’elle un bour- relet : si lon éurtioppe celui-ci de terre et de mousse hu- . mide, il y pousse des racines ; c'est là la base du pro- cédé par lequel les agriculteurs multiplient les plantes par marcottes; si on coupe une branche, et qu’on la fiche en terre, la partie de cette branche qui est enfoncée en terre pousse des racines : c’est ce qui a lieu dans la mullipli- catiof par boutures. Enfin , si, après avoir fait à l'écorce d'uû arbre une ligature ou une incision , on laisse le bour- relet qui se forme exposé à l'air, il sy développe fré- | quemment de nouvelles branchies. Tout ce que je viens d'exposer relativement à ces Cas _ oùles végétaux sont soumis à l'influence des hommes, se _ présente dans certaines espèces par une suite nécessaire . de leur organisation. Ainsi, lorsqu'une plante, au -lieu d’enloncer ses racines verticalement en terre, les tient horizontalement sous la surface du sol , à chaque fois que ces racines se trouveront découvertes par l'effet des iné- galités du terrain, elles seront exposées à produire de nouvelles tiges, c'est ce qui arrive aux racines dites ram- päntes (11), par exemple, celles da ranunculus repens. De même les tiges qui sont couchées par terre, ayatt un (fr) Mb, Élém), pl. 16, F. 12, 433 pl, 17, f. 2. Hayn. TFerm., ph 8, f, % Le. ie , h à Le 248 ORGANES FONDAMENTAUX. de leurs côtés sans cesse exposé à humidité. da sol, sont disposées à pousser des racines par ce côté pout. peu qu'il y ait quelque stagnation dans leurs sucs: c'estice qui arrive aux tiges rampantes des mesembryanthemum linguiforme , reptans , etc. 3 EF ET . Les nœuds ou les articulations des tiges, sont des points où Ja nature a préparé d'avance un repos, une :stagna- tion dans les sucs descendans; aussi selon que ces nœuds. sont à découvert ou à l'ombre, au sec ou à l'hufhidité; ils: poussent des branches ou des racines : c'est pour cette, raison que les tiges, naturellement noueuses, sont plus faciles à multiplier de marcottes ou de boutures que les autres, comme on le voit dans l'œillet, la vigne, etc:; lorsque le tissu cellulaire de l'écorce des tiges est très- considérable et très-charnu, l'écorce elle-même est habi-: tuellement humide, et les sucs y. sont plus stagnans. Les. végétaux qui présentent ces caractères ont aussi une pré: disposition à pousser des racines, même «en plein air; comme on le voit dans les. plantes grasses, «et particulié- rement dans les cactus, les crassula, les sedum, etc} il en est de. même des racines : les tubercules qui se dé- veloppent sur quelques-unes, sont des espèces de maga- sins ou de dépôts de sucs : aussi ces tubercules ont-ilsune . aptitude singulière à émettre de nouvelles RU . Ces faits, connus de tous les cultivateurs , ont inspiré Duhamel et à quelques autres , l'idée d'une mars =" “hardie, et dont on a ar tiré de fausses consé- - quences : on a choisi un arbre qui reprend facilement de bouture, tel que le saule; on a incliné sa tête vers la terre dans laquelle on a fiché l'extrémité de ses branches qui y ont poussé des racines : lorsque celles-ci ont été | ; ; N ORGANES FONDAMENTAUX: 249 développées, on a relevé le tronc de l'arbre, de manière à mettre à l'air ses anciennes racines et à le placér ‘dans une situation tenversée ; an bout de quelque temps, il s’est reformé une nouvelle cime garnie de feuilles et de bran- ches. Mustel, et quelques-uns des physiologistes qui ont parlé de cette expérience du retonrnement des arbres, ont coutume de dire que lés branches s'y sont changées en racines et les racines en-branches, et ils citent ce fait comme une preuve décisive de l'identité de ces deux organes; mais cette expérience, mieux analysée, tend au contraire à démontrer leur différence. & 4 . Lest vrai que les branches y poussent *des racines; mais toutes les jeunes pousses périssent lorsqu'on les met en terre, et les racines nouvelles sortent toutes de points où. il n'existait pas de jeunes branches; quant aux racines anciennes mises à l'air, tontes les petites racines périssent , etil se développe des bourgeons adventifs sur les vieux troncs. x, sp j On voit donc, par tout ce que je viens d'exposer, que quoiqu'il existe des ressemblances entre les tiges et les racines, on ne peut nallement confondre ces deux organes essentiels. Hedwig. veut que la racine seule soit considérée comme le corps de la plante, parce que dans plusieurs herbes vivaces la tige périt chaque année, ét la racine seule conserve la vitalité de l'individu; mais il est certain, : dans cet exemple , que la tige ne périt pas toute entière, et de plus, dans les phénomènes des boutures, c'est l'in- verse qui a lieu, puisque la tige développe de nouvelles racines : on doit donc considérer la tige et la racine comme d'un degré. égal d'importance : leur réunion constitué le corps de la planté. Un végétal est donc composé dé xÿ SA ” 250 ORGANES FÔNDAMENTAUX. \ denx cônes ( dans les exogènes), ou de: deux éyli (dans les endogènes ) appliqués par leurs bases, dis- posés dans le sens vertical, et nas 0 par leurs deux extrémités. ARTICLE IE. | Des parties des Racines et de leurs variétés de formes. Les racines , considérées dans une coupe transversale, présentent, ainsi que nous l'avons dit plus haut ; Jes mêmes parties que les tiges, excepté que celles des exogènes manquent de moelle, Considérées dans leur longueur, elles se distinguent comme les tiges, en tronc et en bfanches principales ou secondaires; mais si ces parties, qui for- meut comme la charpente de la racine, diffèrent peu de ce que la tige nous fait voir à extérieur les racines offrent, dans leurs ramificatiohs extrêmes , une structure qui leur est propre. Elles manquent complettement des appendices planes de la tige qu’on connaît sous le nom de feuilles, et la plupart d'entre elles se ramifient, soit latéralement, soit par leurs extrémités, en une multitude de fibrilles très- menues, dont l'ensemble constitue le cheveu. On appelle racines , Celles qui ont beaucoup de ramifications peu épaisses, et ce termeest surtout admis par opposition . aux racives tubéreuses , C’est-à-dire, qui ont des renfle- + mens prononcés dans quelque partie de leur longueur. Le tronc et les branches principales des racines d'exo- gènes sont en forme de cône alongé, dont la pointe est dirigée du côté le plus éloigné du collet.Leur accroissement en lar- geur diffère peu de celui des tiges. Le chevelu est formé d'une multitude de petites fibrilles très-menues et qui pa- raissent cylindriqtes, où chez lesquelles du-moins, la forme | ORGANES FONDAMENTAUX. sûr | conique est bien peu prononcée ; ces fibrilles naissent sans |. _ ordre bien déterminé, partout où s'opère la moindre stag- nation de sucs; il suffit , par exemple , de couper l'ex- trémité d’une branche radicale pour y faire naître du chevelu. L'histoire de ce genre de fibrilles est encore peu connue, vu que sa position souterraine en rend l'observation dif- ficile, Les uns , considérant le chevelwpresque comme xn organe propre, ont cru qu'il tombait de lui-même chaque année, et renaissait ensuite; mais, s'il est possible que le chevelu meure et se détruise, il est peu probable qu'it tombe dans le sens strict du mot; car il n'a pas d'articue lation à sa base. D'autres ont pensé que le chevela ne dif- férait des branches ordinaires de la racine , que par sa té- nuité et sa multiplicité ; que toutes les fibrilles du chevelu également propres à se transformer en branches radicales , mais que sur le grand nombre de celles qui naissent, il n'y en avait que quelques-unes qui prissent leur D etes: etque les autres mouraient plus où moins rapidement. Cette opinion, fondée sur l'analogie de ce qui se passe dans les branches des tiges ; me semble pour le moment la plus v ble; mais j'avone qu'on manque de renseignemens : pour éclairer la question, et engage les observateurs à porter leur attention sur l'his- toire du chevela, Se développe-til à une époque déter- minée? tombe-til ou se détruit-il à un terme plus où moins fixe? est-il susceptible de se transformer en branches ra: dicales? quel est le mode de son accroissement en longueur et en épaisseur? Toutes ces questions ont encore besoin d'être étudiées par l'observation directe des faits. Les racines ; considérées dans leur forme générale , se 45% ORGANES FONDAMENT AUX. présentent sous deux apparences t do-disni à Fe que j'appellerai à äse unique; ot un tronc: simple ou rameux , mais unique à sa base, et à l'époque de leur premier Drop: leur sodicale est déjà toute développée , ne fait que s'alonger ou se ramifier, Ce sont elles qui composent en grande proportion Îles racines que Richard a désignées par l'épithète d'exorkizes; et qui existent dans. le plus grand nombre des exogènes ; les autres, que j'appellerai en faisceau , sortent en fais- ceau plus ou moins marqué d'uñe base commune qui se confond avec le collet de la plante, et qu'on peut pren- dre tantôt pour la base de la tige, tantôt pour le tronc: principal de la racine : celles-ci rentrent assez exactement dans la classe des endorhizes de Richard; on les trouvé . dans la plupart des endogènes et dans les exogènes cines en faisceau. Le chevelu peut exister dans l l'autre classe des racines ; mais il est beaucoup plus fré- queut dans les premières. Passons rapidement en-re« vue les diversités de formes de ces deux classes. + … Parmi les racines qui ont une origine unique , les prin- - cipales différences peuvent se déduire du degré de leur ra- mifications : les unes sont très-rameuses ; et ordinairement fort munies de chevelu, on les nomme racines fébrenses ; - les autres, moins fréquentes, sont presque simples, assez … épaisses; cles ont à-peu-près toutes leurs spongioles réu- nies en un seul faisceau, à l'extrémité du cône, et le tissu cellulaire de l'écorce Snitilemnt fort dilaté; elles se ra- … mifient peu on point , et ne portent que çà et là quelqnes “fbrilles de chevelu, qui souvent manquent tout-à-fait. On Jes désigne collectivement, tantôt sous le nom trop vagüe de racines tubéreuses, tantôt sous le nom trop restreint "HOnGA NES FONDAMENT AUX. > À 255 de fusiformes ; et plus exactement sous celui de 74e ivotantes ; qui fait allusion à leur direction habituelle. | ment verticale; telles sont, par exemple, les racines « ù carotte, de navet, de scorsonère, etc. La bistorte ( ne diffère de cette classe que parce que le tronc nur cipal en est bizarrement contourné. On peut distinguer parmi ces racines simples deux va- riétés de formes, 1.° les racines fusiformes (2) proprement dites, ou à-peu-près en forme de fuseau : telles sont celles de la carotte, qui ont une forme de cône alongé; 2.° les racines rapiformes , où qui sont très-renflées sous le colle:, et s'amincissent brusquement en une pointe alongée : telles sont celles de la rave (3) ou du radis, appelé vulgaire. ment petite-rave. L'exemple des diverses variétés de radis ouve que cette forme diffère à-peine de la précédente, racines qui ont plusieurs points d'origine vers le _ collet présentent aussi plusieurs variétés de formes bien prononcées, 1.0 il en est, telles que celles des grami- … nées(4), dont chaque fibre simple etdistincte à sa naissance, | se ramifie tellement, que les divisions de chacune d'elles imitent les racines fibreuses de la classe précédente : on leur _ en a aussi donné le nom; mais il faut remarquer que, sous | cette dénomination, on confond des racines des. deux | classes; 2.° plusieurs de ces racines multiples poussent deleur collet des fibres simples cylindriques, qui des- (1) Hayn. Term., pl. 8, £. 4 (2) Duham,. Phys. Arb., “A x 4, fur. Ter. Icon. , pl, s, * 2x. Hayn: Term. . pl. 6, f. 4. (8) Daham. L 0.1, pl. 4,f. 9. Hayn, Term., pl, 6, f, 3. Torp Icon, , pl.3, f. 3, (4) Duham. Phys, Arb., 1, pl. 5, f, 5. Turp. Icon. , pl: 3,4, 4. PR PET EEE ë 54 CRGANES FONDAMENT A UN . cendent, où en restant parallèles, on avec-une vergence ; telles sont celles des jacinthes et de la des Uliacées (5); 3.2 il arrive souvent que le même collet donge naissance, et à des fibres cylindriques telles que je viens de les décrire, et à quelques fibres renflées en tu- bercules oblongs on arrondis, simples ou peu rameux, de fécule ou de mucilage ; et qui semblent être des rvoirs de nourriture, entremélés avec les fibres absor- bañtes : telles sont les racines fasciculées de la plupart des ohidées d'Europe (6), des asphodèles, etc. ; 4: tontes lei fibres qui partent da collet peuvent présenter des ren- flénens plus ou moins marqués, et former ainsi des bottes où faiscéaux de tubércules oblongs : telles sont celles des georgina, de plasieurs renoncules (8). Ces quatre classes de racines multiples sont tellement voisines, qu'il n’y en & aucune entre lesquelles on ne trouve des exemples | ifitermédiaires. On désigne collectivement sous le nom de racines tubéreuses, toutes celles qui ont des renflemens dans une partie quelconque de leur longueur; lénumération pré« cédente a déjà prouvé que ce phénomène peut exister dans des organisations très-différentes. On peut encore ajouter à cés éxemples celui des tubereules latéraux qui se développent çà et là le long des racines fibreuses à base unique, comme par exemple dans lorréthopus per püsillus, et plusieurs antres papilionacées herbacées, et «celui des renflemens ou nodosités, qu'on observe çà et là + (5) Dutiam: Phys. Arb., 1, pl. 3, 3, 2 Turp. lcon., pl. 3, f. 5, {6) Duham. L c., 1, pl. 3, f.6 et 7. Turp. Icon, , pl. 3, £. 9. | (7) Turp. Icbn., pl. 3, £. 11, (8) Duham. 1. c., pl. 4, £. 12, 13. Mirb. Élém. » pl: 17, £. ge VO. LR Ti 14 + to | LÉ mor EVE je si ne ? 2% M À: ST re vi EX 4 { Pl onGANES FONDAMENTAUX 955 le long des fibres de plusieurs racines fibreuses, comme . _ dans le cyprès distique. Mais ces renflemens bizatres …_ semblentsi peuliés avec l’ensemble de la structure, qu'onné peut guère les considérer comme des classes de racines. 11 faut encoreobserverqüe plusieurs des tubercules qui semblentles plus évidemment maître sur la racine, se déve-- loppent en réalité le long des branches inférieures de la tige, cachées sous terre; c'est ce que M. Dunal (9) a le premier prouvé aŸoir lieu dans la pomme-de-terre, et ée que M. Turpin a confirmé (10). Ce genre de tubercule nous occhpera ailleurs. La direction générale des racines est bien, comme nous l'avons dit en coinmençant, de descendre vers le centre de la terre; mais, si on les compare les unes avec les autres, on voit qu'elles présentent des diversités à cet égard; les unes, et ce sont en général celles des deux grandes classes qui sont le moins ramifiées , tendent à . descendre presque verticalement , et s’écartent fort peu de cette direction. Les racines rameuées, au contraire, préseñtent bien en général un pivos ; c'est-à-dire , le tronc principal de la racine, qui tend à descendre verticalement; . mais les branches latérales sont toujouts forcées de s'en écarter plus vümoins. Lorsqu'elles sortent du tronc prin- cipal sous un angle fort aign, et tendent à se diriger de suite vers le centre de la terre, elles rentrent dans l'idée générale des racines; mais il arrive quelquefois qu'elles s’écartent du tronc sous un angle droit ou presque droit, et se prolongent, au-moins les supérieures, à-peu- près parallélement à la surface du sol; c’est ce qu'on voit (0) Hist, des Solan. ; in-40. Montpellier, 1813, p. 22. (10) Turp. Icon., pl. 4, £.4, 356 ORGANES FONDAMENTAUX À | dans le robinier , l'ormeau, etc.; les racines de « sont dites, ou hogiditinhes : ou traçantes, où Comme elles setrouvent près de la surface du sol, elles sont souvent mises à nu, soit par les accidens naturels, soitpar la main de l'homme , et alors elles poussent facilement de nouvelles tiges. De ce cas, le nouvel individu, ainsi développé, peut se séparer de lui-même, ou étrerarti- ficiellement séparé de celui qui lui a donné naïssance, et végéter à part. Dans les racines de cé genre, ik ‘est fré- quent que le pivot s’alonge peu, et re même se dèssèche ou devienne calleux à son extrémité. © : ARTICLE IL nes a 87 Des Tiges qu Branches souterraines et radiciformes.. : Le nombre des véritables racines traçantes est moins Aer qu'ou ne le croit généralement ; car, dans plusieurs 12 cas, on donne ce nom à de véritables branches de la tige qui naissent très-près du collet, se développent sous terre ou à fleur de terie , et poussent des fibrilles radicales de place en place, comme c’est le propre de toutes les” tiges en pareilles circonstances; c'est ainsi que ce qu'où isrdhe racinesdeschiendents(sriticum repens, panicum dactylon), sont de véritables branches souterraines de: la tige qui poussent des ‘radicules à chacun de leurs nœuds. Le ca- ‘rex arenaria, et plusieurs autres cypéracées, offent des “exemples soaliqiies: c’est ainsi que lesprétendues racines; _ qu'on dit porter des gousses souterraines dans le vicia amphicarpa, et le lathyrus amphicarpos, ne sont que ‘des branches caulinaires , couchées sous terre ou entre les pierres. C’est encore ainsi que les rameaux radiciformes qui, dans : pomme-de-terre , portent les tubercules, ne % ORGANES PONDAMENT AUX: | 45 sont que des branches inférieures, et c’est pour cela qu'on trouve de l'avantage à enterrer le bas des tiges de cette f. _ plante, parce qu'on augmente par ce procédé le nombre de ces branches souterraines. Quelquefois le bas de la tige _ elle-même forme une espèce de tronc horizontal, qui s'a: longe par une de ses extrémités, se détruit graduellement du côté le plus éloigné du collet, et pousse des fibres radi- cales dans toute sa face inférieure; c’est ce qui arrive dans un grand nômbre'de plantes aquatiques ;telles que les nénu- … phars, les potamogétons, etc; c'est ce qu'on retrouve dans * les fougères herbacées. Quamatois enfio, la tige maîtresse, «sans changer de direction, est érndièllemient enterrée par lexhaussement du terrain, et prend l'apparence, et même . à certains égards, la structure d’une racine (1). François … De LaRoche a montréun exemple très remarquable de ce phénomène dansles eryngium, et je l'ai surtout vérifié dans … l'eryngium maritimum qui croit dans les sables da bord de la mer, dont la tige est enterrée quelquefois de plus sieurs pieds de hauteur, et prend dans toute cette longueur … l'apparence d’une racine; la même chose arrive à l'echi- nophora dans les mêmes localités, et j'ai cité plus haût | Vexemple du saule herbacé qui, par l'exbaussement de _ certains sols alpins, devient une espèce d'arbre souter: __ rain; dans ces divers cas, la direction des branchés vers … le côté supérieur est le caractère le plus sûr pour recon- _ naître ces tiges ensevelies d'avec lés véritables racines. … M. Dutrochet « fort bien fait sentir, dans son Mémoire sur l'accroissement (2), combien il était important de dis- (1) Ve. Grew, pl: 5, £. 4. Malp. opér. , ed. in-4.° 1.9, part. p. 148, Gg. tar. Mirb, | Élém. , pl. 26, f. 1j 11, 12, 13. (2) Mém. du Mus. d'Hist. nat., 18ar, p. {25, ete. Tome 1. 17e Le ee ’ 258. ORGANES FONDAMENTAUX, tinguer ces organes radiciformes des racines. elles-mêmes; un grand nombre d'erreurs ont été introduites dans les ou- vrages d'anatomie végétale, pour n'avoir pas fait cette distinction; on peut reconnaître la vérité toutes les fois que les auteurs ont pris soin de désigner clairement la plante ét l'organe sur lesquels ils ont fait telle observation donnée; mais il est des cas où l'on est phigé de négliger des observations peut-être utiles, parce qu'on ne peut reconnaître assez positivement quelles sont les espèces.ou lesorganes sur lesquels ces observations dan 67 ARTICLE IV. Des Racines adventives. Je désigne sous le nom de racines adventives ces filets radicaux qui, audieu de naître des troncs radicaux, se développent sur la tige, les branches, ou quelquefois sur d’autres organes. Ces racines (au-moins dans les arbres _exogènes).sortent des lenticelles que nous avons décrites Lix. #, Chap. x, et que j'ai fait connaître en détail. dans deux Mémoires insérés aux Annales des Sciences natu- relles pour 1826. Quelquefois, comme dans le sedum altis- _ simum, Oniles voit naître des anciennes cicatrices. Quant aux herbes exogènes, à ceux des arbres de cette classe où l'on ne éonvaît pas les lenticelles, et aux endogènes, les _ racines .adventives peuvent sortir de presque tous les points de la surface ;-et leur développement est déterminé par le contact prolongé de l'humidité sur ux point de la surface disposé à cette production; il est favorisé par Fob- scurité, la chaleur, et surtout par une quantité ur peu con- ‘sidérable d FR Ces.racines naissent de préférence sur : . ORGANES FONDAMENTAUX, 259 : : les nœuds (1), les bourrelets, les tubercules, et en général sur tous les points où il y à quelque dépôt de nourriture. L'art de les faire développer constitue l'opération du'mar- cottage. Lorsque les racines adventives naissent à Pair, | elles se présentent le plus souvent sous la forme de filets cylindriques d'un blanc argenté, et qui descendent ver- ticalement vers le sol; c'est ce qu'on voit dans le fus elastica (2), le clusia rosea (3), les rhizophora (4), les plantes grasses, etc. La longueur de ces filets atteint, dans le clusia et le rhicophora, jusqu’à quatre-vingt et cent pieds . de longueur. Quelquefois elles se ramifient , même quand elles naissent à l'air, comme, par exoiuple, dans le r4us * radicans (5); cette ramification est surtout fréquente lors- ‘ que ces racines naissent dans de la mousse ou de la terre humide. ; M. Turpin (6) a observé que les racines adventives ne grossissent point en diamètre tant qu'elles n’atteignent pas le sol, mais que, dès qu’elles peuvent commencer à pom- per de la nourriture, elles donnent naissance à des racines latérales, et grossissent elles-mêmes dans une proportion le. IL est des plantes dans lesquelles on ne trouve que des racines adventives : telles sont celles qui subissent, à l'épo- (1) Voy. Hopkirk FI, onom. , pl, 1, la comparaison des racines ordinaires et des racines adyentives sortant des nœuds de la tige de la balsamine, (3) Voy. pli, fr, » (3) Tarp. Icon. , pl. 3, f. 13. (4) Heyne Term. bot., pl. 9. (5) Voy. DC., Mém, 24° sur les Lenticelles. (6) Iconagr., pl. 74. 260 ORGANES FONDAMENTAUX: que de la germination, cette espèce de décurtation deleur base dont j'ai parlé dans l'article précédent, et d'où résulte que la vraie racine ne se développe point, etquelebasde la tige, ordinairement couché en terre , prend l'apparence d’une racine ; cette tige pousse alors une multitude de ra- cines adventives, les seules dont la plante soit munie. Ce phénomène est fréquent dans les tiges souterraines des fougères herbacées (7), et dans un grand nombre de mo- nocotylédones , telles que l'a//ium senescens, etc. On le retrouve parmi les dicotylédones dans les nénuphars. Les feuilles sont susceptibles de donner naissance à des racines adventives, surtout le long de leur pétiole : c'est ce ‘qu’on observe en particulier sur les feuilles de consistance ferme, telles que celles de l’oranger, du fcus elastica, etc. On se sert quelquefois de cette propriété pour multiplier _ces espèces. ARTICLE V. Des Fonctions des Racines. Les fonctions essentiellement propres aux racines sont, 1° d'absorber la nourriture; 2.° de fixer la plante au sol. - La réunion de ces deux usages est nécessaire pour qu'un organe mérite le nom de racine; ainsi, dans certains vé- gétaux , tels que les varecs ou le lierre, on remarque des appendices radiciformes qui les fixent aux corps solides , mais qui ne servent pas à pomper de la nourriture ; ce ne soit pas des racines, mais dés crampons. Dans d’autres, tels que la cuscute, certains tubercules particuliers pom- pent leur nourriture, mais ne servent pas à les fixer au {5) Turp. Iconogr., pl. 4, f. 8. LE, Nr us ORGANES FONDAMENTAUX. _ 961 st ce ne sont pas des racines, mais des suçoirs. Ainsi, tout organe qui réunit les deux conditions désignées tout- à-l'heure, est une racine, et toutes les racines présentent cette double fonction, mais avec des variations et des mo+ : difications qui méritent un examen détaillé. + L'absorption des sucs par les racines s'opère unique- ment par les extrémités de chaque fibrille radicale, ou, ce qui est dire la même chose, par les spongioles qui térai: nent chacune de leurs ramifications. Duhamel en avait + déjà conçu le soupçon, en remarquant que les jeunes arbres … épuisent le terrain très-près de leur tronc, tandis que les vieux arbres à racines horizontales, tels que les ormes du bord des grandes routes, produisent cet épuisement à | mne distance d'autant plus considérable de leur tronc qu'ils Sont plus grands. Les anatomistes ont confirmé cette opi- nion en remarquant la direction longitudinale des fibres , et l'épaisseur de l'enveloppe cellulaire qui empêche les sucs de les atteindre latéralement; enfin, Séebier l'a dé- montrée pær une expérience directe , faite sur les racines presque simples de la carotte; il en a placé une plongée dans l'eau en totalité, l'autre par son extrémité seulement ; il a vu que l'absorption était sensiblement égale dans les deux cas; puis il en a placé deux autres, l'une plongeant dans l'eau par son extrémité, l'autre par sa surface en- tière, mais ayant l'extrémité relevée de manière à être hors de l'eau; la première a pompé comme à l'ordinaire ; la seconde n’a rien pompé da tout. Il est donc certain que Fabsorption des racines n’a lieu que par leurs extrémités; c'est donc, pour le dire en passant, vers les extrémités des racines, et non à là base du tronc, que doivent se porter les arrosemens, les engrais , et en général toutes æ 3 262 ORGANES ronDAnSa TRE, les matières qu’on veut faire absorber par les végétath Dans l'état natutel des choses , les racines, tendant tou jours à s'éloigner de leur point dorée soit dans le sens vertical, soit dans le sens horizontal, trouvent sans cesse une nouvelle zone de terre, dont la nourriture n’a pas été épuisée, et quant à l'arrosement naturel , comme il ÿ a en général une certaine relation entre la grandeur de la cime d'un arbre et la longueur de ses racines latérales, il setrouve que l'eau de la pluie, après être tombée sur la ” cimé, découle naturellement à la distance du tronc la plus . coûvenable pour atteindre l'extrémité des racines. ÿ La division des fibres radicales a pour utilité de séparer les spongioles, de manière que chacune d'elles, placée dans un point distinct de ses voisines, trouve quelque sève à pomper : c’est ce qui arrive dans toutes les racines ._ fibreuses. Celles qui ont peu on point de ramifications, ont . toutes leurs spongiôles situées dans un même point ; d'où résulte , 1° qu’elles doivent épuiser de sucs ce point détermine, d'une manière plus complète, mais laisser le terrain environnant plus intact; 2.° que les accidens qui viennent à atteindre leur extrémité sont plus graves que pour les racines fibreuses, puisqu'ils peuvent atteindre à- la-fois toutes les bouches de la plante. Cette circon- stance devrait faire penser que les racines tubéreuses sont beaucoup plus délicates que les autres; mais elle est ample- ment compensée par ume autre particularité de leur struc- ture : elles renferment toutes un dépôt plus ou moinsconsi- dérable de nourriture, soit féculente, soit mucilagineuse; . d'où résulte qu'elles peuvent, dans certains cas, fournir pour quelque temps de l'aliment à la plante lorsque l'abe gorption à l'extérieur est arrêtée, à-peu-près comme les * ORGANES FONDAMEN Taux, 265 animaux chargés de dépôts graisseux, peuvent plus que les autres résister à l'abstinence. C’est une loi en général assez vraie, quant à l'organisation générale des racines, que * moins elles ont les spongioles (ou bouches absorbantes) nombreuses et dispersées, plus elles pren de dépôts de nourriture préparés d'avance. - Les racines pivotantes ou profondes, ayant toutes leurs , spongiolés réunies vers l'extrémité inférieure, et tendant toujours à s’alonger verticalement, doivent craindre moins que toutes les autres, et les grands froids de l'hiver, et les grandes sécheresses de l'été, parce que leur action s'exerce dans une zone de terrain moins soumise aux influences at- . mosphériques. Les racines traçantes présentent l'extrême … opposé; elles craignent plus les températures trop froides ou trop sèches, mais profitent aussi plus rapohanent des influences favorables de l'atmosphère. L'usage des racines, relativement à la manière dont elles fixent la plante dans le terrain, est aussi singulière- ment favorisé, soit par les ramifications des racines qui multiplient les points d'attache, soit par leur direction icale, soit par leur grandeur. En général, si l’on consi- les individus d'une même espèce, il ÿ a un rapport habituel entre la grandeur de la tige ou des branches, et , celle des racines ; mais ce rappôrt n'existe point d'espèce à espèce. Ainsi, un grand arbre. comme le sapin a des racines plus petites, non passeulement relativement, mais dans certaines localités , absolument parlant, que la luzerne ou telle autre herbe plus petite que lui. En général , les racines pivotantes ne descendent guère au-delà de quelques pieds de profondeur, parce qu'au-des- sous de cette limite, ou elles rencontrent des couches de ’ 264 OAGANES FONDAMENTAUX. terre trop dures à percer , ou elles ne peuverit j jouir suf. fisamment des influences atmosphériques. Quelques plantes pivotantes , telles que les eryñgium, quoiqu'on trouve quelquefois leur racine enfoncée à une très-grande pro- fondeur, ne font pas exception réelle à cette règle; car le plus souvent, surtout dans les dunes, comme je l'ai dit plus haut, c'est le terrain qui s’est exhaussé et non la plante qui a descendu, et la plus grande partie de ce que lon prend pour racine est formée par de véritablestiges, auxquelles leur séjour sous la terre a donné Cape ue de racines «Les racines horizontales au traçantes, ‘étant situées de manière à se prolonger dans les terrains les plus meubles, et près des influences atmosphériques, sont celles qui pren- nent eu général les dimensions les plus considérables en longueur ; ainsi, les racines d’ormeau , de faux acacia, d’ailante-ou de sumac, se prolongent quelquefois à quel- ques centaines de pieds des troncs qui leur ont donné naissance; on les woit s’insinuer sons des bâtimens, entre les fentes des murailles, et produire souvent des ébranle- ineps extraordinaires. à une grande distance de leur ori- gine; lorsque les jeunes fibrilles radicales se glissent dans les fentes imperceptibles des rochers ou des murs, et qu'elles y trouvent un aliment favorable, elles se déve- loppent lentement, mais avec assez de force pour soulever des poids énormes, et ébranler des masses qui semblaient immuables. Lorsque les racines sont peu ramifiées, ou divisées en fibres trop épaisses pour s’insinuer dans les fentes, ou qu’elles rencontrent des obstacles invincibles ; il arrive, selon les circonstances, ou que la racine prend une direction très-différente de sa direction babitüelle, ORGANES FONDAMENTAUX,. 265 ou que l'ar arbre entier est plus ou moins soulevé auedessus du sol par l'accroissement de ses racines qui, ne pouvant percer l'obstacle placé dévant elles, réagissent sur l'arbre même, C’est ainsi qu'on voit souvent. les palmiers cultivés dans des vases, se soulever d'eux-mêmes au-dessus dé la surface du sol. Je crois avoir vu le même fait s'exercer en grand sur des ormeaux encaissés entre des murailles trop épaisses pour qu'ils aient pu les percer; mais le défaut de documens exacts sur l’état ancien du terrain, ne me permet pas de l'affirmer. Les racines sétendent plus facilement dans les terrains meubles, d'où résulte, 1.° que si l'on compare les individus d'une même espèce, ils sont d'autant plus fortement liés an sol que le sol lui-même est plus mobile, et que les arbres en . avaient plus de besoin ; 2.° que si l'on compare les espèceg, entre elles, celles à Leques racines ont plus de tendance à vivre dans les terrains-meubles, et celles à racines tourtes, qui, dans un terfain mobile, seraient promptement déraci- nées par le vent, peuvent se maintenir-dans un sol plus compact. . Nous venons d'examiner les deux fonctions essentielles desffhcines , savoir : de pomper la neurriture et de fixer la plante au sol; il nous reste à dire quelques mots de deux k. ie on 2 a OR EE) dS PR usages moins généraux, et qui ue pourront être analysés avec soin que dans la physiologie. Le premier, que j'ai déjà indiqué transitoirement, c’est que plusieurs racines tubéreuses offrent des dépôts de nourriture préparée à l'avance, et qui alimentent la plante, soit dans les cas accidentels où la nourriture cesse de lui parvenir, soit aux époques où les feuilles n'étant pas encore développées,ne peuvent l'élaborer comme au premier prin- ’ % 266 ORGANES FONDAMENTAUX. tempse soit enfin au moment où la maturation des groises exige une surabondance d’alimens. Plusieurs racines transudent, dit-on, par leurs + mités des sucs excrémentitiels, dont l’origine et l'histoire sôûit encore peu connues, mais qui paraissent être la cause de plusieurs phénomènes importans. Ces excrétions des racines ont été particulièrement vues par Bruemans, et mériteront un attention très-particulière de la part des physiologistes. Il est probable que lorsqu'on les étudiera avec soin, on y trouvera la véritable théorie dés affinités ou répulsions de certaines espèces, et, ce qui est bien plus important, la vraie théorie des assolemens. « . s L | Fes j fe» CHAPITRE III. Des Feuilles des Végétaux vasculaires. a ARTICLE Ie, : De Structure générale des F' euilles, Len: feuilles sont, comme chacun sait, ces expansions ordinairement planes de formes si variées, qui naissent latéralement de la tige ou des branches des plantes; et font un de leurs principaux ornemens. M. Turpin les désigne d'une manière générale, sous le nom d'organes appendi- culaires des plantes, en réunissant sons ce terme, non seulement les feuilles à leur état ordinaire; mais tous les autres organes latéraux des tiges qui n'en sont que des _ modifications, comme nous le verrons plus tard. Je me : borne à les considérer ici dans leur état ordinaire. Lorsqu'on les étudie sous le rapport physiologique, on : troufe q u’elles sont les organes principaux de l'évapora- 2" = M ets tion as de la décomposition des gaz et des sucs, et par-conséquent les agens les plas essentiels de la nutrition. Si on les considère sous le rapport anatomique, comme c’est ici notre but, on reconnaît qu'une feuille est l'expan- sion ou l'épanouissement d’une ou de plusienrs fibres qui, se détachant ou naissant de la masse de la tige’, s'étalent de manière que chaque vaisseau se sépare de tous les autres, et arrive à avoir son orifice plus ou moins isolé. Si cette idée fondamentale est juste, son développement doit nous Le: “ 268 ORGANES FONDAMENTAUX % _expliquer la structure entière de la feuille, et les variations dont elle est susceptible. Tant que les fibres qui partent de la tige Sormiest un faisceau peu ou point étalé, et diffèrent de l'état de la feuille proprement dite, on donne à ce faisceau (1) le nom de pétiole ; c’est le même organe qu'on appelle-vulgaire- ment la queue de la feuille. Par opposition au pétiole, on appelle £mbe toute la partie où les fibres sont plus ou moins divergentes, et où leur épanouissement est plus on moins sensible; il y a des feuilles dont l'épanouissement commence au point même où les fibres quittent la tige ; on les nomme sessiles, par opposition aux feuilles pétio/ées ou munies de pétioles. Nous verrons dans la suite qu'il y a aussides feuilles dépourvues de limbe, et réduites au seul pétiole. Que les feuilles soient munies ou dépourvues de pétiole, elles peuvent être, à leur base, articulées sur la tige ou la branche qui les porte, et alors les feuilles sont dites wré- culées sur la tige, ou bien le pétiole, ou le limbe quand le pétiole manque, peuvent être unis à la tige sans articula- tion; on dit alors que les feuilles sont continues sur la tige. La première organisation a principalement lieu dans les feuilles à nervures rameuses et à pétioles non-engainans; la seconde dans les feuilles à nervures simples, à pétioles enpainans, ou à limbe embrassant : nous verrons dans Ja suite que ce caractère se lie d’une manière importante avec _ la durée des feuilles. # Lorsque les parties d’une même feuille sont titilhee les unes sur les autres, on donne à l'ensemble le nom de “feuille composée, et lon réserve celui de feuilles simples 6) Voy. Grew, Anat., pl 4, £. 2, 11; pl. 49. ORGANES FONDAMENTAUX, 26g à celles dont toutes les parties sont coutinues entre elles. Les limbes partiels des feuilles composées ser: le _… de folioles. de. Dans le limbe (2) (soit sessile, soit pétolé) on dits d'abord les nervures, die. les faisceaux de fibres qui se séparent les uns des autres dès la base du limbe;et qui en forment comme le squelette. Les premiers faisceaux qui naissent de la base du limbe ou du prolongement du pétiole, portent le nom de nervures primaires ; leurs ra- mifications immédiates se nomment zervures secondaires; les divisions de celles-ci sont les nervures tertiaires, et Von pourrait ainsi reconvaître plusieurs ordres de nervures, jusqu'à ce qu'on arrivât aux dernières ramifications des faisceaux fibreux, dans lesquelles les vaisseaux se trou- vent isolés. L'ensemble de toutes ces ramifications forment letissu fibreux, qui est comme le squelette de la feuille (3). + L'intervalle des nervures, soit primaires, soit secon- daires, etc., est plusou moins en par lé développement du tissu cellulaire, et c’est ce qu, à strictement parler, forme le parenchyme de la feuille; mais il faut remarquer, pour comprendre le sens babituel des termes employés en botanique, 1.° que l'on appelle veines les nervures peu ou point saillantes, mais encore visibles; et 2.0 que l'on confond généralement sous Le nom de parencltyme no n- seulewent le tissu cellulaire proprement dit, mais encore (2) Voy. Grew, pl 50. #3) On obtient ce squelette dépouillé de tout le tissu cellulaire , soit pat la macération, soit par le travail des vers mineurs, soit en frappant une feuille avec une vergette un peu roide, à coups légers et multipliés. Voy. Turp. Iconogr., pl. 2, f, 9. 270 ORGANES FONDAMENTAUX. les dernières ramifications du tissu fibreux où | peu apparentes. DEEE Les nervures des feuilles diffèrent beaucoup entre elles par leur épaisseur, tantôt très-considérable , tantôt point saillante au-dessus du parenchyme; en général, elles | ; vont en diminuant régulièrement d'épaisseur de la basé du limbe à l'extrémité de chacune d'elles; je ne connais à cette loi.qu'un bien petit nombre d'exceptions : la et remarquable est la feuille d’un arbre inconnu de dont je possède des branches dans mon herbier, et où l'on voit les nervures renflées en espèces de tubercules oblongs le long de leurs ramifications. 11 faut prendre garde de ne pas confondre , avec les vé- ritables nervures, certaines raies produites sur quelques feuilles dans leur jeunesse, par l'impression de la nervure médiane ou du bord des autres feuilles; c'est ce qW'on observe d’une manière singulière dans l’ocosea (4), oùla feuille, indépendamment de ses nervares ordinaires, pré- sente une raie oblique; la rectitude, l’obliquité et la variété de positi cette raie, sont des circonstances qui la distinguent clairement des vraies nervures. Lorsque les fibres s’épanouissent pour former le imbe de la feuille, elles peuvent (soit que cette opération ait lieu à l'extrémité d’un pétiole ou à l'issue même de la tige), elles peuvent, dis-je, s'épanouir d'après deux systèmes “différens ; ou bien, et c’est le cas le plus fréquent, elles S'épanouissent sur un seul plan : ce qui forme les feuilles planes ordinaires; ou bien elles s'épanouissent en tout sens, ce qui forme les feuilles cylindriques ou renflées ; © (4) Aubl. din. » pl. 310, £, 1, 2. Voyez notre pl 15, £. 4 RE OR BOAT EF QU Pre à à RARE Tee ‘ TE ; ar.) # C2 } À bRGÂNBS FONDAMENT AUX, a7i outriangulaires de certaines plantes grasses. Cette der- _ nière dispositioh des nervures peut si facilement se rap- porter à la division des feuilles planes, qu'il nous suffira d'expliquer celles-ci en détail; et toutes les autres sy ra d’elles-mêmes. Le limbe d’une feuille plane, si on le considère dans son épaisseur, présqnte trois parties bien distinctes : 1.° la face supérieure ; 2.° la face inférieure ; 3.° l’espace inter- médiaire que, par analogie avec le langage carpologique, je nommerai wésophy Lle (5). Occupons-nous d’abord de ce … dernier organe qui constitue le corps même de Ja feuille, et pour plas de clarté, supposons qu'il est question d’une feuille simple et entière, et faisons abstraction de la dis- position des nervures principales sur laquelle nous reviendrons dans un article particulier. Le mésophylle est formé de toutes les ramifications des nervures et du tissu cellulaire qui remplit leurs intervalles et qui les entoure ; moins ces ramifications s’écartent d’un même plan , plus la feuille est mince; plus au contraire élles s'écartent de ce plan, plus la feuille-ést épaisse, et plus il faut qu'il se développe de tissu cellulaire pour combler les intervalles. Le nombre des fibres d'une feuille de grandeur donnée, est ce qui influe le plus sur sa consistance; quand elles PE PT sont très-nombreuses, le tissu cellalaire n'occupe pro- portionnellement qu'un espace moindre, et la feuille est d'un tissu plus ferme, plus fibreux, Quand les fibres sont (5) On appelle mésocarpe la partie de l'envelope du ffuit, qui ést intermédiaire entre la peau extérieure et la peau intérieure , et qui est réellement l’analogue dans le fruit de cg que nous nom mous mésophylle dans la feuille, 272 ORGANES FONDAMENTAUX. plus rares ou plus écartées, le tissu cellulaire se dé: davantage, ei la feuille est plus molle ou plus charnue. Si l'on compare des feuilles de pin et d'oranger d'un avec celles du tabac ou des ficoïdes de l’autre, on aura 4 peu-près les extrêmes de ces différences; il s’en rencontre re-dans les feuilles de la même espèce : ainsi de deux DR ue, celle qui croit dgns un terrain plus. fertile auga des feuilles plus molles; car le nombre natu-. rel des fibres ne change pas, et le développement dutissu. cellulaire est plus grand; celle qui croîtra dans un terrain stérile aura, avec le même nombre de fibres, un tissu cel- lulaire moins développé. Les feuilles d'un même individu, penvent présenter des différences analogues, selon qu’elles sont plus ou moins,bien favorisées par la végétation. Ces considérations, tellement élémentaires, que peut- être il eût paru plus convenable de les omettre, rendent raison de quelques faits d'anatomie délicate; ainsi, par exemple: 1° nous avons vu, en parlant des stomates, qu'ils paraissent être les orifices supérieurs des vaisseaux séveux; par-conséquent, plus le nombre des fibres est. grand, ou, en d’autres termes, plus une feuille est fibreuse, . plus le nombre proportionnel de stomates sera grand dans. un espace donné. Anssi y en at-il jusqu'à cinquante et soixante sur les feuilles d'oranger dans le même espace (le champ du ne 3 du microscope de Dellebare) où l'on n'en compte que cinq à six sur les mesembryanthemum. 2Nousavons vu en parlant des poils, que ceux-ci, lors- qu'ils existent, naissent toujours le long des nervures ou des ramifications des nervures; par-conséquent, lorsqu'une feuille est jeune, ses nervures existant déjà toutes formées, les poils sont très-nombreux dans un espace donné, et à OÂGANES PONDAMENTAUX, 275 mesure que son développement s'opère, le tissu cell laire venant à grandir, s'interpose entre les fibres , les , et écarte en même-temps les poils, de sorte que, | é quand ceux-ci ne se détruisent point, ce qui arrive : mes à 8 les feuilles âgées paraissent moins poilues que les feuilles jeunes, et les feuilles des individus -mé dans un terrain fertile, moins que celles qui ont cru dans tn lieu stérile ; pétcbotsééieent, en général, 1 De cultivées sont moins poilues que les plantes sauv Le mésophylle comprend probablement deux Détlioss rail mais que l'anatomie ne sait pas encore distin- _ guer; savoir : 1.° un système qui reçoit la sève ascen- . dante, l'amène au contact de l'air pour son élaboration, et … permet l'exhalation des parties surabondantes. 2.° Un sys- tème qui reçoit la sève élaborée, et la reconduit dans la … tige où elle sert à la nutrition. Le phénomènes physiolo- | giques prouvent l'existence de ces deux fonctions dans les | feuilles; mais l'observation tatomique ne les a point » distinguées : on ne sait pas même si les deux fonctions sont exécutées alternativement par les mêmes orgänes, ou si, - ce qui est plus vraisemblable, elles sont l'éplge de dors. : systèmes différens. ”. Les deux surfaces des feuilles sont dé véritables cuti- _cules, et tout ce que sous avons dit dé cet organe leur est L applicable; en particulier, on peut observer, en comparant … les espèces entre elles, que les cuticules sont d'autant | plus faciles à enlever que le tissu fibreux est oins consi- dérable à proportion du tissu cellulaire, et par-conséquent quelle nombre des stomates d'une ice est moindre, Fa d'autres termes, la cuticule s'enlève facilement dans À les plantes où le tissu cellulaire est abondant; ainsi, les + Tome Ir, 18 274 ORGANES FONDAMENTAUX. feuilles fort herbacées sont plus faciles à peler que feuilles fibreuses : mais lorsqu'on compare entre elles ke surfaces diverses d’une même espèce, cette loi est modi- fée par une loi contraire, savoir : que les cuticules des feuilles s’enlèvent plus facilement là oùse trouvent beau- coup de stomates, parce que l’évaporation y étant plus grande, lamembrane extérieure prend plus de consistance. Ainsi dans chaque feuille, la cuticule quis’enlève facilement, * est celle où l'on doit s'attendre à trouver des stomates. Ces deux lois en apparence contradictoires se modifient l'une l'autre , et c'est de leur combinaison que résultent tous les degrés divers d’adhérence des cuticules des feuilles. * Lesdeux surfaces sont souvent très-différentes l'une de . l'autre ; en général, la surface supérieure offre des ner- vures peu saillantes, et par-conséquent un aspect plus uni; elle a une moins grande quantité de poils; elle manque souvent de stomates, ou n’en a qu’une moindre quantité que la surface inférieure; elle a aussi par conséquent sa cuticule «plus adhérente, d’où résulte que sa couleur est : d'un vert plus intense. Ces caractères de la surface supé- rieute des feuilles, sont surtout très-prononcés dans las plupart des arbres, le poirier, par exemple, etc. La sur- face inférieure présente le plus souvent les caractères op- posés aux précédens; elle offre des nervures plus sail-” Jantes, et porte un plus grand nombre de poils(5); elle est Fi ru (5) Cette observation, qui est vraie en général, ne l’est pas S dans tous les cas; ainsi on voit quelquefois l’astragalus hypo- * glottis, ayant les folioles poilues en-dessns et glabres en-dessous. Les feuilles du passerina hirsuta sont cotonneuses à la face supé: xieure, et glabres à la face inférieure; mais le nombre de ces “exceptions est très-borné. 4 ORGANES FONDAMENTAUX, 275 APR munie de stomates, ou du-moins elle en porte un … plus grand nombre que la surface supérieure; enfin, sa cuticule est moins adhérente , d'où résulte que la couleur en est généralement plus pâle. Les différences entre les deux surfaces offrent des phé! nomènes particuliers dans les feuilles flottantes, telles que celles des nénuphars : celles-ci ont bien la bérfocé supé- rieure lisse et verte, et l'inférieure “pâle et matte, mais cependant la surface supérieure , étant seule exposée à [o, offre seule des stomatés. Il n’est pas rare que les deux surfaces se pr EAN | presque exactement, et pour le nombre dés stomates, ets pour l'apparence des nervures, et pour le degré de leur verdeur, et pour l'apparence de leur tissu ; c’est ce 5 observe dans plusieurs plantes herbacées. | + Mais que les deux surfaces présentent un aspect, ou très-différent , ou très-semblable, elles n’en paraissent pas © moins destinées à jouer un rôle spécial, car on ne peut . point intervertir leur position naturelle. Si Lon tente ‘de tourner une feuille de manière à diriger en haut sa face ieure, et la supérieure en bas, la feuille tend toujours à reprendre sa position natural, et'si on.la retient par | quelque procédé mécanique dans cette position contre na- ture, elle périt assez promptement. Dans les arbres à branches, naturellement pendantes, les feuilles se retour- . ent plus ou moins complètement, pour reprendre leur vraie position, Ce dernier fait paraît indiquer que le re- _ tournement des feuilles placées en sens contraire de leur position , n'est pas simplement dà; comme on le poürrait croire, à ce que, par un effet mécanique d'élasticité , leur -pétiole tend à se détordre; car ici leur pétiole se tord de lui 18* LA sé 276 ORGANES FONDAMENTAUX. même pour placer les deux surfaces dans la onqui leur convient, Il est même des feuilles qui, sans à des branches pendantes, se tiennent naturellement La une position contraire à celle qui semble naturelle : ainsi, M, E. Meyer a observé ce fait dans le limbe des feuilles de festuea trinervata, et de quelques autres graminées, La cause de ce phénomène est encore inconnue. * Le bord de la fêuille est déterminé par la commissure des deux euticules : dans les feuilles planes, il n’y a aucune | difficulté à le reconnaître ; dans les feuilles trièdres x comme celles da mesembryanthemum acinaciforme , la si su ur fac supérieure est représentée, par la face su i du! triédi 8, quoiqu'elle soit quelquefois très-étroite; l'angle iférienr'ou läcarêne , représente la nervure longitudinale; + faces inférieures sont les deux côtés de la face in- ieure de la feuille, et les angles supérieurs sont, par-con- ; séquent, les cominissures des deux surfaces, c'est-à-dire les vrais bords de la feuille. Dans les feuilles cylindriques, à telles que le mesembryanthemum calamiforme ; ni les bords, ni les faces ne peuvent se distinguer : cofin, il est es feuilles tellement pliées sur elles-mêmes, que toute superficieexterhe est formée par leur face inférieure, ne sont celles des iris , qu'on nomme ensiformes onen ! façon de glaive; elles cab planes comme les feuilles , mais comprimées latéralement au-lieu d’être s; elles sont en ‘réalité pliées moitié sur moitié +14 leur SP ue est la nervure moyenne, l'angle supé- ! rieur est la réunion des deux bords. : Les bords des feuilles présentent quelques particula- rités dignes de remarque : ils sont fréquemment calleux ; lorsqu'ils portent des poils, ceux-ci sont ordinairement & # ORGANES FONDAMENTAUX: ». 497 plus roïdes qu'à l'ordinaire, et ont reçu le nom de ci4s; ces cils indiquent l'existence d'une nervure marginale. Quel- quefois, surtout dans les feuilles à nérvures rameuses , les ramifications sewdirigent plus ou moins directement vers les bords, et leur extrémité présente fréquemment un point ou petit tubercule, duquel peuvent naître dans des cir- Constances favorables, ou des racines où même de jeunes individus, comme dans le bryophyllum calycinum (6). C'est de points analogues, quant à leur position, que se prolongent aussi quelquefois les épines marginales. Mais » ces faits ne pourront devenir clairs qu'aprés nous ètre. _ occupés de la dispositiondes nervures: .# TA ARTICLE 11 6 '"N De la distinction du Périôle et dus Limbe des Feuilles. Le pétiole, ou, comme lon dit dans le langage vul- ; gaire, la queue de la feuillé, est, nonde prolongement du Jimbe, comme le terme populaire $ it l'indiquer, mais au contraire , la base ou le s du limbe, le fais- nom encore épanoui des fibres de la feuille. Le plus # 60 feuille est composée de limbe et de pétiole; quelquefois elle manque de l’un ou de l'autre : dans ces di- vers cas, le pétiole prend des apparences diverses; et il est souvent assez difficile de reconnaitre son. existence parmi les formes variées qu'il revêt. Pour le suivre dans ”_ Loutes sës métamorphoses, uous l’étudierons d'abord dans les feuilles à nervures rameuses où sa structure cst mieux hé puis dans celles à nervures simples. C'est parmi les feuilles à nervures rameuses, ou celles des dicotylédones, que la struèture propre du pétiole est (6) PL 22, f, 5, 2. » à 278 ORGANES FONDAMENTAUX. * la plus évidente , et qu’on peut l’étudier sous sa forme la plus simple; il s'y présente le plus souvent sous celle d'un. faisceau de fibres alongé et à-peu-près cylindrique; sa longueur est très-variable : tantôt il est- plus long que le limbe-; tantôt tellement court qu'on peut dire quil n'existe point. Sa forme est, ou tout-à-fait cylindrique; ou légèrement déprimée, où creusée en gouttière, le côté supérieur étant plane ou concave, et l'inférieur relevé en angle dorsal, ou enfin fortement comprimée, comme one voit dans les peupliers, chez lesquels cette forme de pétiole détermine l'extrême mobilité des feuilles. Dans tous ces cas, le pétiole est simple, composé d’un certain nombre‘ de fibres serrées les unes contre les autres, entremélées de tissu cellulaire alongé : il ne porte jamais à stomates ; mais, comme les nervures dont il est la base, il est souvent pourvu de poils ou de glandes : sa couleur est ordinaire- ment pile, sa consistance assez ferme : il ne décompose point le gaz acide “=. et ne-concourt que peu on, point à l'évaporation de l’ea - Cette formeordinaire du Sétole PE ES ” circonstances principales : 1? Lorsque le bord du pétiole est aplati, il arrive quel- quefois qu'il s’épanouit latéralement en une portion plane et foliacée, parfaitement semblable au parenchyme du * limbe ; on dit alors que le pétidle est bordé : tel est, par exemple, le pétiole du Zathyrus articulatus ; ce limbe marginal du pétiole est doué de toutes les propriétés du _ Jimbe ordinaire, et peut le remplacer sous le rapport phy- siologique (1). Il est vraisemblable que ce qu'on appelle Sa - * (1) Mirb., Ekm. , pl. 27,£. 8, 9. ss ‘4 a | ORGANES FONDAMENTAUX. 279 Pad tomionihietei trie pétole Lei le … vrai limbe est le godet terminal. Il est possible que dans le, dionæa(3), on doive donner le nom de pétiole bordé à la partie inférieure de la feuille, et réserver celui de limb& aux deux lobes irritables, Le limbe marginal des pétioles bordés, diffère en général du limbe ordinaire, en ce qu'il n'offre pas de nervures latérales saillantes, mais seulement des veines anastomosées. D he feuilles composées , si le-pétiole est bordé comme cela arrive fréquemment, la bordure s’interrompt à chaque articulation quand les fo- lioles sont opposées. Ainsi, par. exemple, dans les ingas ptéropodes (4), ou le fagara pterota{(ÿ), le pétiole est composé d'autant d'articles qu'il y a.de paires de folioles, et chaque article est bordé d’une aile foliacée. Supposons maintepant, comme on en trouve des exem- ples fréquens parmi les feuilles composées , que les folioles _ latérales vinssent à manquer toutes, il arriverait deux, cas : s'il n'y avait point de foliole terminale, la feuille se trouverait composée d'articles placés bout-à-bout ; c'est ce qu'on anommé feuille lomentacée, et dontane bignone découverte à Madagascar (6) par Noronha » offre. un exemple ; une telle feuille n’est autre chose qu'un pétiole composé d'articles bordés, et dont les folioles ont avorté: si la foliole terminale existe, on a tantôt un pétiole bordé, ter- miné par une foliole unique; c’est ce qui a lieu dans l'oranger, dans lecitronnier, dans le desmodiam triquetrum (7), etc. (2) DC. ; Fl.fr., éd, 3, vr, pl. », f. 5. Poll. elem, bot. , v. 1, fige352 a. Turp. Icon. ; pl. 12, £. 8, (3) Turp. Icon., pl. 12, f. 7. (4) Kunth. Muse. splour,1a,13, 14 (5) Hayn. Term, , pl 4, f. 2. (6) Voy. pl. 39, f.1. \ {7) PL 38, f, 2. LE” : #80 ‘oRGANES FONDAMENTAUX. tantôt un pétiole cylindrique, terminé par ne lolo di cylindrique, comme dans le sarcopky llum(8), tantôt,et c'est le cas le plus fréquent, un pétiole ordinaire terminé par une foliole simple, comme on le voit dans plusieurs ononis , qui n’en doivent pas moins être rapprochés des plantes à feuilles composées, quoiqu’elles semblent simples, etc. Ces divers exemples peuvent prouver à quel point il est facile de confondre le limbe proprement dit avec le pétà bordé. Au reste, cette confusion est de peu di | car on pourrait dire que la nervüre longitudinale du limbe étant un prolongement du pétiole, tous les limbes:ne sont que des pétioles bordés, 2 Il est des dicotylédones, telles que la ie ombellifères et des renonculacées, chez lesquelles les fibres qui doivent former le pétiole, au-lieu d’être distribuées dès leur origine en un faisceau serré, naissent les unes à | | côté des autres en une série transversale qui ocenpe où toute la circonférence de la branche, où une portion! _ remarquable de cette circonférence(9). La base du pétiole né d'1ÿ est alors plane, et plus où moins embrassante ou engat- nante; mais bientôt les fibres pétiolaires tendent à se rap- procher en faisceaux comme à lordinaire, et la partie supérieure du pétiole ne diffère pas des pétioles à base arrondie. La gaîne, quoique plane, conserve les carac- Æ "(8) PL 14 ,£. 4. Je parle ici da pétiole du sarcophyllum, comme cylindrique ; mais il diffère des pétioles ordinaires, en ce que toute sa surface est couverte d'un, parenchyme foliacé, comme certaines branches, de sorte qu'il est pétiole par:sa position , et joue le rôle de limbe par, le parenchyme foliacé dont il est recouvert. (9) Voy. pl. 2, £. 2 a & oc, l'exemple de k gaîne pétiokllré du platane, et f.,1, celle du smilax. ORGANES FORDAMENT AUX 281 tres da pétiole; elle n’a que peu ou point de stomates, ne décompose pas toujours le gaz acide carbonique; en un mot, c’est une lame pétiolaire, et non une partie foliacée( 10). | Cet épanouissement de-la base du pétiole est porté aw plus haut degré dans les feuilles supérieures du ZÆpidium perfoliatum(1 1 ), du buplevrum perfoliatum, etc. ; où elle prend tout-à-fait l'apparence d’un limbe foliacé. la partie supérieure des tiges des ombellifères , fréquemment ces gaines pétiolaires qui existent, quoique n'ayant pu produire ni le limbe fofiacé, ni quel- … quefois la partie cylindrique du’ pétiole, Si l'on venait à trouver une ombellifère qui n’eût que ces gaines, om pourrait être tenté de leur donner le nom de feuilles , quoique ce fussent évidémment des pétioles engainans; c’est ainsi que l’on appelle feuilles dans le Zathyrus nisso- dia, de véritables gaines pétiolaires, qui, lorsqu'elles sont tout-à-fait dépourvues de limbe, se dilatent plus encore | qu'à l'ordinaire, et jouent à imekresé égards le rôle phy: . siologique de feuilles. Il est possible que ce soit à cette . … classe de phénomènes qu'on doive rapportet"la singulière structure du cyclamen linearifolium (12); la plupart des bractées, et plusieurs écailles de bourgeons, sont des dégé- .… mérescences de feuilles analogues à celles que je viens d'in - diquer. Si l'on compare les écailles ou rudimens de feuilles du monortropa avec la base des pétioles des pyrola, * (10) Hayn. Term. , pl.-18, f. G. " (nt) Jacq. Flor, austr., pl, 346. Via) DC., Icon. Gall. rar., pl. & Si ce soupcon est vérifié, cetté plante serait un état monstrueux du cÿo/amen europœum , plutôt qu'une espèce : la difficulté qu'on éprouve à la rencontrez dans les lieux mêmes où Olivier l’a déconverte., est une confirma* tion de cette opinion. Je conserve soigneusement dans mon her bier l'échantillon qui sert de type à la figure que j'e ai publiée 282 ORGANES FONDAMENTAUX.. on arrive aussi à les considérer comme des gaînes pétiô= laires , et, par analogie, on doit admettre le même cer pour les orobanches , les /afhræa, etc. L Le pétiole des polftostéé est aussi muni à sa sb-ie appendice membraneux et engaînant, que l’on a nommé ochrea (13); mais son histoire anatomique offre encore quelqu'obscurité, et on peut presqu'aussi bien le considérer comme une gaîne pétiolaire, ou comme formé pates stipules intraaxillaires soudées ensemble. * 3° Il arrive quelquefois, surtout quand le limbe des feuilles ne se développe pas, que le pétiole, sans être engai- zant à sa base, se dilate dans sa longueur toute entière: en un état Mehbédidire entre l'état foliacé et l'état pétio- laire ; et alors il a reçu le nom de péyllodium ; ainsi, lors- qu'on examine la plupart des acacies de la Nouvelle-Hol- lande, on voit que , dans leur jeunesse, elles offrent des fe deux fois aîlées, à pétiole grêle à-peu-près cylin- drique(r4). A mesure que la plante avance en âge, on. - voit le nombre des folioles diminuer , le pétiole se dilater, et peu-à-peñ les folioles disparaissent complètement, et toutes les feuilles sont réduites à des pétioles dilatés en phyllodium. Ceux-ci "sont planes, coriaces, fermes, tou- jours entiers sur les bords, munis.de nervures longitudi- nales , qui sont les traces des fibres dont le pétiole est com- posé, et habituellement placés sur la tige dans un sens contraire aux vraies feuilles , c’est-à-dire que leur plan est à-peu-près vertical, au-lieu d'être horizontal, ou, en d’autres termes, que leurs surfaces sont latérales, au-lieu d’être l’une supérieure, l’autre inférieure. Il est des espèces qui, pendant la durée entière de leur vie, portent mé- (13) Hayn. Term., pl. 8, f. 4. (14) Vent. Malm, , pl. 64, £. s. 1 À ORGANES FONDAMENTAUX.. 283 .… langés des pétioles chargés de folioles ordinaires, et des … pétieles transformés en péyllodium. Telles sont les acaciaæ heterophylla(15),sophoræ(16), etc. Quelques-uns portent sur leur bord supérieur une ou deux glandes qui indiquent la place où les ramifications chargées de folioles doivent prendre naissance. Tous ces caractères indiquent leur nature pétiolaire ; mais les fibres de ces pétioles sont assez écartées pour admettre un peu de parenchyme, et pour por- ter des stomates; d’où résulte que ces organes jouent phy- siologiquement le rôle de limbe. Des transformations ana- logues ont lieu dans quelquesespèces d’oxalis; telle est , par exemple, l'oxalis bupleurifolia(x7), et Voæalis fruticosa, Ce que nons voyons clairement se passer sous nos yeux en suivant l’histoireïdes acacies hétérophylles, je présume qu'il se passe également dans quelques autres cas moins évidens. Ainsi, par exemple, les feuilles de plusieurs buplevrum me paraissent de véritables pkylo- … dium; ils ressemblent en effét complètement à ceux des _acacies, et leur sont analogues en particulier, et par leur extrémité calleuse qui annonce un avortement ;'et par leur position verticale qui ne se rencontre presque jamais dans les vrais limbes des feuilles. Ces raisons sont corroborées - par l'exemple du buplevrum difforme : on a donné ce nom à la seule espèce qui révèle la structure des feuilles de ce singulier genre. Dans sa jeunesse, elle a, comme les acacies, des feuilles à limbe développé, et découpé à la manière des ombellifères; dans l'âge adulte, elle n'a plus ” des phyllodium. C'est encore à cette classe de faits, (5) PL 16, f.2,3, 4, 5. (16) Labill. Nov, Holl., y. 2, pl. 235, (17) St.-Hilaire, F1. bras. pl, 23. 284 ORGANES FONDAMENTAUX. ou à la précédente, que je suis tenté de rapporter:les feuilles du ranunculus gramineus , et en général de tontes les dicotylédones dont les feuilles semblent munies # nervures longitudinales et parallèles. 4° 1 Dies bles-mrenian dons caninel SES les folioles avortent, et que les pétioles restent nas, cylin- driques, sans s’alonger en vrille, ni se changer en épine. C'est ce qui a lieu, par exemple, ds le lebeckia nuda(x8) etTéndigofera Jjuncea que quelques-uns , pour ce motif, ont nommé aphy {la (19). 5. Lorsque dans les feuilles composées, l'extrémité du pétiole ne porte point de foliole, alors il arrive souvent que cette extrémité restant molle, se prolonge où er une petite arète, ou-en ane véritable vie simple on rameuse, comme on le voit dans les orobus, les vicia, ms ps quelquefois même toutes les folioles latérales avortent , et la: ne se compose plas que d’un pétiole transformé en vri comme dans le Zathyrus aphaca (20); mais dans cet exemple, ainsi que dans les pyllodium, les feuilles de la j jeuné plante présentent fréquemment les folioles qui manquent ensuite. 6. Enfin ; dans les mêmes classes de feuilles composées où la foliole terminale vient à manquer , il arrive souvent | -_ que le pétiole s'endurcit en épine à son extrémité, comme on le voit dans les astragales adragans. Je n'insiste pas sur ces deux dernières dégénérescences , va que je serai dans le cas d'y revenir sous un point-de-vue plas général, au Livre IV, Chap. 1 et 2. - (18) Vory. pl. 14, f. 5. (9) Voy. Botan. Magaz., pl 2214. (20) Sowerb, engl. bot, , pl. 1169. DC., Legum., pl. 15, £. 82. pu hs 5 À ORGANES FONDAMBA TAUX. | 285 : Si nous considérons maintenant de la même manière les Pre amer simples, ou celles des monocotylédones : phanérogames , nous ÿ trouverons des faits analogues. La structure de leur pétiole , quand il existe, est modifiée par la disposition de leurs fibres : celles-ci naissent toujours placées les unes à côté des autres en série transversale, de manière que la base du pétiole est plus ou moins engai- hante; au-dessus de la base, ces fibres se rapprochent dulefois en pétiole bsled ou demi-cylindrique, comme par exemple dans plusieurs espèces d'Aemero- callis, d'alisma, etc. Dans presque tous les palmiers, on _ trouve de même un pétiole à-peu-près triangulaire, évasé à SR = TC sa base en une espèce de gaîne sèche, dont les fibres sont très-visibles et sonvent dénudées de parenchyme; mais souvent aussi le pétiole est engainant et comme foliacé; ê'est ce qu'on voit particulièrement dans les graminées, où il porte le nom de gafne (21). Cette gaine cylindrique entoure la tige dans une partie considérable de son éter due ; elle est le plus souvent (22) fendue dans tout longue, parce que les deux bords restent libres; elle porte extérieurement à son extrémité un limbe à nervures parallèles, distinct de la gaîne par une espèce d’étrangle- … ment calleux. La sommité de cette gaîne se prolonge inté- ‘(ax) Malp. opér. , ed. in-4.0, v. 1, pl 13, £. 65, Turp, lcon., £. OX 2 (22) Je dis le plus souvent, parce que M. Dupont a prouvé (Journ. Phys., 1819, octobre ) que parmi les graminées, il ex est, et c'est le plus grand nombre, où la gaîne est fendue dans + Hônte sa longueur, d’autres où elle est plus ou moins fendue vers son sommet et entière dans sa païtie inférieure; d’autres, enfin, telles que celles des meliea, glyceria, catabrosa, etc. , où la gaine est entière dans toute sa longueur. 286 ORGANES FONDAMENTAUX: rieurement en une lame courte, scarieuse, et dressée le plus souvent le long de la tige, qui a reçu le nom de languette où ligule. Les cypéracées ne différent de la plupart des graminées , relativement à leur feuillage, qu'en ceci : 1.° que leur gaîne est presque toujours entière, c'est-à-dire, que les deux bords se soudent ensemble: de manière à former un vrai tube cylindrique; 2.° que la languette manque plus souvent, et 3° que le limbe est moins distinct de la gaîne. Voilà des exemples dans lesquels l'existence sltsils et habituelle du limbe et du pétiole ne laisse presqu'aucun doute sur la nature de l'un et de l’autre; mais il est des cas ambigus qui méritent une mention particulière. Si nous examinons la sagittaire commune, nous trouverons que lorsqu'elle croît hors de l'eau, toutes ses feuilles ont un pétiole et un limbe bien distincts : lorsqu'elle croît dans Teau, son limbe avorte presque toujours, et le pétiole, ieu d’avoir sa forme triangulaire ou cylindrique, prend l'appar d'un ruban plane, foliacé, et terminé par une petite callosité, analogue à celle qu’on observe dans les pétioles de dicotylédones où le limbe a avorté (23); il n’est pas rare de trouver des pieds qui portent à-la-fois ces deux'sortes de feuilles. Le même phénomène arrive dans les potamogétons où les feuilles flottantes sur l’eau “ont un limbe bien conformé, tandis que les fetilles sub- mergées sont réduites à un pétiole membraneux. La com: _ paraïson des diverses ssrektzia des jardins présente un . résultat analogue; leur pétiole est engaïnant à sa base, * 2" (23) Flor. dan, pl. 172. Læs. prass., pl. 4, et pl. 12 de cet ouvrage. ORGANES FONDAMENTAUXY 287 ” puis cylindrique, un peu aminci vers le haut ; à son ex- . trémité, il porte un limbe très-prononcé, et assez grand dans le srelitzia reginæ, de moitié plus petit dans le stre+ | ditzia parvifolia , complètement nul dans le strelitiia juncea, dont ce qu'on nomme les feuilles sont des pétioles. . D'après ces exemples, de quel nom devons-nous appeler _les organes foliacés des monocotylédones qui sont homo- gènes dans toute leur longueur, et chez lesquels il est im- possible de distinguer un pétiole ou un limbe ; telles que | les jacinthes ou les aloës, etc. On a donné à ces organes le nom de feuilles, qui semblerait indiquer qu’on les a re- gardées comme dés limbes sessiles ; mais comme cette idée a été admise sans examen quelconque, et à une époque où l'on n'avait aucune idée des dégénérescences des or- ganes, la question reste toute entière. Sont-ce des limbes de feuilles privés de pétioles, ou des RES privés de limbe? Je penche pour cette dernière opinion, par les motifs » suivans : 1.° l'analogie de ces organes est évidente avee … les feuilles où l'on reconnait habituellement un limbe et un … pétiole. Si le ssrelitzia juncea n'a que des pétioles, il est bien difficile de croire que les prétendues feuilles du | Littæa soient d'une autre nature. Si la gaîne qui supporte Les limbes des epidendrum est un pétiole, il est difficile de soutenir que la gaine des autres orchidées n’en soit pas un, Si la gaîne des graminées est un pétiole, pourquoi les feuilles engaîvantes des familles voisines seraient-elles autre chose? 2° On connaît dans les deux classes de plantes vasculaires beaucoup d'exemples de pétioles en- gainans, on n'a point d'exemples de limbes engainans. Tous les limbes de feuilles, quelle que soit la disposition 188 ORGANES FONDAMENTAUX. de leurs nervures ; se rétrécissent à la base ; let of ce point une divergence däns leurs fibres, moins prononcée ; on la remarque dans les limbes de aroïdes, des potamogétons, des palmiers, comme dans les dicotylédones; c’est même dans cette divergence que consiste l'idée du limbe et le phénomène de l’épanouisse- ment des fibres. Or, toutes ces feuilles s’évasent à leur base comme des pétioles, au-lieu de se rétrécir comme des . Jimbes. 3.° Les p4yllodium , ou pétioles sans limbe, des dicotylédones, se terminent on par une épine, comme celles des aloës , ou par une vrille, comme le fage//aréa et- le methonica(2f), ou par une callosité, comme la jacinthe, et une foule d’autres. Ces divers modes de désinence, qui indiquent un avortement, se retrouvent sous des circon+ stances analogues dans les deux classes. 4.0 L'étude des dicotylédones a pu prouver qu'il existe un grand nom- bre d'exemples de feuilles sans limbe, et par-conséquent, on peut tout aussi bien l'admettre dans les monocotylé- dones. Ce phénomène, est dans chaque classe, plus fré- - quent dans certaines familles que dans d'autres. * Je pense donc que dans cette classe, tout comme dans la précédente, il existe : . 29, Des feuilles ayant le limbe et le pétiole : télles sont _ parmi les monocotylédones, la sagittaire, le poramogeron natans, l'hemerocallis, les palmiers, les graminées, etc ; et para les dicotylédones, le poirier, le robinier, etc. "at. Des feuilles ayant seulement un pétiole foliacé , fai- sant l'office de limbe comme les potamogétons rliséléls: es pe * ds iris, etc. , parmi les monocotylédones; les (4) Fi. fr., éd. 3, v. Pa pl. #, 1-4. fl ORGANES FONDAMENTAUX, -289 _ acacies phyllodinées, les wplevrum , le lathyrus! nis” solia ; etc. parmi les dicotylédones. che & Des feuilles ayant un véritable limbe. dépousv de pétiole, telles que celles des trillium , des paris, des lis, etc., parmi les monocotylédones, et toutes les feuilles dites parmi les dicotylédones. * Observons, en terminant cet article, que le mot de feuillé est pris, dans les ouvrages de botanique descriptive, tantôt pour une feuille entière composée du pétiole et du limbe, ce qui est le cas le plus régulier et le plus ordinaire ; tantôt pour un limbe dépourvu de pétiole, comme on le dit de toutes les feuilles sessiles; tantôt pour un pétiole foliacé, dépourvu de limbe ; comme dans la famille des liliacées , on dansles mimosées phyllodinées: nous verrons plus tard que ce terme de feuille est souvent aussi confondu avec ceux. de foliole ou de segment. ARTICLE II. De la Disposition des Nervures dans le Limbe de la Feuille, . Si l'on a bien suivi la distinction que je viens d'établir entre le pétiole et le limbe des feuilles, on verra que ces deux organes diffèrent essentiellement à deux égards : 1° les pétioles , quelle que soit leur forme et leur nature, sont composés de fibres parallèles entre elles, et si le paral- Kélisme n’est pas rigoureux, les fibres y sont généralement plus écartées vers le bas, et plus rapprochées vers le haut. aeLes limbes présentent tous des fibres ou nervures qui divergent plus ou moins fortement entre elles vers la base, quelle que soit d'ailleurs leur direction ultérieure ; c'est ce Tome Ier, 1 9 290 OBGANES FONDAMENTAUX. mode de divergence des fibres du limbe, bye. maintenant à nous occuper. Commençons d'abord par exclure de cet examen on certain nombre de feuilles, dont les nervures sont si faibles, où si mal prononcées, ou si complètement noyées dans le tissu cellulaire, qu'on ne peut en reconnaître la direction avec certitude; ces feuilles sont des feuilles grasses ou pulpeuses, comme celles des ficoides, ou des bases de pétioles réduites à l'état d’écailles membraneuses ou sca- rieuses, comme les écailles qui représentent les feuilles des asperges et des ruscus (x). Les principes que je vais exposer s'y appliqueraient sans doute , mais avec des mo- difications et des difficultés qui nuiraïent à l'intelfigence des lois générales. * Les fibres qui étaient réunies epsemble dans le pétiole; et qui marchaient alors à-peu-près parallèles -ensemble, divergent, pour former le limbe, d'après deux principes différens : 1.° les unes se séparent en formant, ou avecla base, ou avec son prolongement, un angle proprement dit, et le plus souvent nn angle aigu : on pourrait les ap- peler feuilles angulinerves; 2.° les autres se séparent en formant surla base on son prolongement une courbure plus ou mois prolongée : on les désignera par coriparaison sous le nom de curvirerves : les premières sont essentielle- ment les limbes des feuilles des dicotylédones, les secondes, les vrais limbes des feuilles de morocotylédones. Parmi les feuilles angulinerves , j'ai dès long-temps (2) | (x) PL.49, fig. 1, où l’on voit l'écaille qui représente la feuille “yéritable du ruscus , située sous le rameau foliacé. - (2) Voy. F1. fr., vol. 1. Principes de Bot. , p. 84, et pl, 4, où toutes les Spots suivantes sont exposées, ORGANES FONDAMENTAUX, 291 “distingué quatre ‘dispositions de nervures ; savoir : 1°, Les feuilles perninerves (3), ou à nervures pen: nées, C'est-à-dire , dont le pétiole se prolonge en une nervure Logitolils qui, d’un et d'autre côté, émet sur un seul plan des nervures latérales, par Viéple ; le chà- taignier (4). Ces nervures latérales sont antôt épaisses, tantôt très-menues; tantôt très-écartées, tantôt rappro- chées; tantôt simples, tantôt plus où moins rameuses; quelquefois parfaitement droites, ailleurs courbées à leur extrémité , en suivant à-peu-près le bord de la feuille; etc. Elles forment à leur origine, avec la nervure longitudi- nale, un angle ordinairement aigu, mais dont le degré varie beaucoup. Dans certaines feuilles, l'angle est très- aigu, les nervures latérales sont très-rapprochées de la nervure longitudinale, et la feuille est en général alongée; ailleurs elles s’écartent sous un angle très-ouvert , ou même droit, et alors la feuille tend à être proportionnellement plus large. Une autre différence influe beaucoup sur la . forme générale des feuilles à nervures pennées, c'est la ® proportion relative de la longueur des nervures latérales. ” Si la feuille a toutes les nervures latérales courtes, mais sensiblement de méme longueur, elle est de forme Anéaire; ® si les nervures du milieu sont plus longnés que celles du bas et du sommet, la forme générale est e//iptique, ovale Où orbiculaire ; si les nervures les plus longues se trouvent au-dessous du milieu, le limbe est dit ove; si elles sont au- delà du milieu de la longueur, le limbe est obove. | * L'un des cas remarquables parmi les feuilles penniner- Si Tur. FR » Pl. 5 fig. 12, 13; pl 8, £. 6, 10; pl 9, f. 3, > 4, 5, 6,9, 4} et nos planch. 16, f. 1; 36, (2338, fr, ete. , (4) PR 14, & 3. LA 19 292 ORGANES FONDAMENTAUX. ves ; est celui où les deux nervures iuférieures, partant évidemment de la nervure moyenne , FR grosses que toutes les suivantes, et atteignent presque la grosseur de celles du milieu; ce sont les feuilles. nomme triplinerves , par exemple, l’helianthus terasse. Quelquefois les deux nervures inférieures de chaque € sont grosses et très-rapprochées, et alors on nomme feuille guintuplinerve Qpar exemple , dans plusieurs melas- ‘tomes), parce qu’elle a cinq nervures près de la base, sa- voir : deux de chaque côté, partant de celle du milieu. Cette structure nous conduit par des degrés presqu'insensibles à la seconde des grandes classes de feuilles. + « 2°. Les feuilles sont dites pa/minerves (5) ouanervures | palmées (c'est-à-dire, disposées comme les doigts de la main, écartés les uns des autres), lorsque de la base du * limbe partent à-la-fois plusieurs nervures divergentes | entre elles; ces nervures sont le plus souvent en nombre impair, celle du milieu étant le prolongement direct du pétiole, On compte quelquefois jusqu’à sept ou neufnet- ! - Yurés, par exemple, dans plusieurs malvacées, les ma/va hennigii, brasiliensis, etc., lesalthæa, etc. , etc. Onvw’en trouve le plus Souvent que cinq, comme dans la vigne, ou trois, commedans le jujubier, et une foule d’autres plantes; _ miais il est souvent difficile de distinguer rigoureusement ! les feuilles palméesquinquinerves ou trinerves, des feuilles quintuplinerves ou triplinerves. La seule différence con- . siste en effet en ceci, que dans les feuilles tripli ou quintu- _ plinerves, les fibres restent un peu plus long-temps soudées … avec le faisceau central, ou que le parenchyme revient se 6 Turp. Icon, pl. 8, £:15 pl 10, f. 10, 1. Voy. nos pl. 38, f'ae 4; pl. 13, f. 2, etc. x - ORGANES FONDAMENT AUX 299 4 {prolonger un peu le long du sommet du pétole. Les nom- dés. ; RS bres pairs de nervures sont beaucoup plus rares que les précédens, et ne sont probablement dûs qu'à des combi- naisons.de soudures parmi les feuilles originairement ailées sans impair, On peut au-nfoins , quant à l'apparence, compter parmi les feuilles palmées à nombres pairs, celles des baukinie, où il yen a deux, celles de l'oraks terra- Phylla; où il y en a quatre, etc. Maïs nous reviendrons sur ce sujet aprèsnous être occupés des feuilles composées. Si l'on examine la portion d'une feuille palmée qui correspond à chaque nervure païtielle, on verra que cette nervure émet des nervures latérales, d’après le système des feuilles à nervures pennées, et tout ce que nous avons dit plus haut leur est applicable , d'où résulte qu’on pour- rait considérer une feuille palminerve comme formée d'autant de folioles, penninerves, soudées par la base, qu'elle a de maîtresses nervures (6), et cette manière est peut-êtfe la seule qui rende raison de leur structure. Elle s'appuie en particulier sur ce fait au-moins singulier , que les familles qui présentent des feuilles palminerves offrent souvent aussi des feuilles composées d’une manière awa- logue ; telles sont les ampelidées, les malvacées, étc. On | Concevra mieux encore cette opinion, lorsqu’en étudiant les feuilles composées, on remarquera que toutes les (6) Les soudures accidentelles de feuilles sont des phénomènes âssez communs, et dont j'ai déjà fait mention en détail dans la Théorie élémentaire ; mais pour éclaircir cé sujet $i important dans ses conséquences , j'ai donné ici quelques figures de feuilles soudées accidentellement, telles sont, pat exemple, celles da justicia oxyphylla, pl. 17, f. 3; dû laurus nobilis, pl. 48, f.2; telles sont encore les feuilles slniodles du Hihonia tagetiflora; pl 50, f. a. 0 294 ORGANES FONDAMENTAUX. folioles , et même celles des feuilles pales, sont pen. nerves. * La forme débris des fees palminerves est it lement déterminée parle degréde divergencedes maîtresses vervures, par leur longueur felative, et par leur nombre. Quand elles sont peu nombreuses et peu divergentes, la feuille peut avoir une forme étroite et alongée; elle sera au contraire d'autant plus élargie ou arrondie que les'ner- vures seront plus nombreuses ou plus divergentes. Le cas _£xtrême de cette “dernière combinaison est ce qui con- Tstitue la troisième classe de feuilles, celle des sg peltinerves. 3°. Les feuilles sont äites peltinerves (7), et les nervures dites pe/tées, lorsque du sommet du pétiole il part plu- sieurs nervures qui se dirigent en rayonnant dans un seul plan, lequel n’est pas dans la direction du pétiole, mais forme avec celle-ci un angle très-prononcé, souvent droit, ou presque droit, et dont les deux plus extérieures sont assez rapprochées pour que le limbé latéral de chacune d'elles se soude avec l’autre. I résulte de cette disposition que dans ce genre de feuilles, le limbe ne semble pas le proloigement du pétiole, mais a l'âpparence d'un disque posé sur le sommet du pétiole; c’est cette apparence qui, comparée à un bouclier, a fait donner à ces feuilles le nom de peltinerves ; telles sont celles‘ du ricin, de la capu- cine, etc. Lorsque tontes les nervures qui rayonnent du sommet du pétiole sont sensiblement égales en longueur, la feuille a une forme à-peu-près orbiculaire, et l'angle du limbeavec le pétiole est à-peu-près droit ; quand l'angle est : (7) Turp. Iconogr., pl. 8, fig. 0. Ré inr © SR è OBGANES FONDAMENTAUX ag aigu, la nervure qui, par sa direction, est la plus près d'être le prolongement du pétiole, s'alonge plus que les autres, et celles ci vont d’un et d'autre côté en diminuant de longueur; alors la forme générale est ovée, et même quel: quefois alongée. 11 est desicas où la partie étroite du limbe pe est si fortement retrécie, que les feuilles peltées se confon- dent avec les feuilles palmées, et l'on trouve des espèces, par exemple, parmi les ménispermées, dont les feuilles revêtent prog ‘indifféremment ces deux formes. Ainsi, tout ce que pa dit des feuilles palmées, peut s'appliquer à à. celles-ci ; qui n’en sont qu’une modification. . 4. Les feuilles pédalinerves (8) diffèrent beaucoup de toutes les précédentes, en ce que la nervure longitudinale reste fort courte, quelquefois presque nulle ; mais que d'un et d'autre côté de cette nervure naissent deux fortes nervures Jatérales, qui divergent sur le même plan, et qui, at-lieu de se ramifier également des deux côtés, offrewt peu ou point de nervures latérales du côté extérieur, tandis que du côté intérieur, c’est-à-dire celui qui regarde le som- met de la feuille, elles donnent naissance à des nervures secondaires assez fortes, et presque parallèles entre elles, Cette disposition singulière n'existe que dans uo petit nom. * bre dé piantes, et malgré cette circonstance, il est remar- quable que ce sont les feuilles ou la distinction des feuilles angulinerves:et curvinerves, où celle des dicotylédones et des monocotylédones est la moins prononcée. Chez les premières,on trouve des uervures pédalées dans le gincko, Vhelleborus fetidus, et quelques passiflores; chez les secondes ; on en. trouve plusieurs parmi les aroïdes. (8) Voy. DC., FL fr, , éd, 3, +. 1, ph 4 296 ORGANES FONDAMENTAUX. Celles-ci ont bien, ilest vrai, une tendance wispratie à la courbure des nervures, propre à la classe, des mono: cotylédones, et servent encore à confirmer Re tion fondamentale. Nous arrivons ainsi à la seconde des. gs dvi sions, celle des feuilles à nervures courbées à leur base, on curvinerves. Parmi celles-ci, nous pouvons distinguer deux classes, savoir : celles à nervures convergentes et à ner- yures divergentes : Dans les onto les nervures sont tantôt oies dus toute leur longueur, ce qui détermine: un limbe ovale ou arrondi, comme dans les £emerocallis, etc.; tantôt légèrement courbées à leur base , et droites, paral- lèles , ou légèrement convergentes vers le sommet, comme . om le voit dans les graminées. Dans toutes ces plantes qui représentent parmi les monocotylédones phanérogames , à-peu-près ce que sont les feuilles palminerves parmi les dicotylédones, les nervures partent du sommet du pétiole en nombre assez grand, et sont d'autant plus rapprochées les unes des autres, qu’elles sont plus près du milieu. Le plus souvent, elles sont même tellement serrées vers le centre, qu’elles y jouent le rôle de nervure longitudinale: Lorsque les nervures qui partent de la base sont très-rap- prochées, elles sont généralement très-menues, et parfai- tement simples; lorsqu'elles sont plus écartées, elles sont au$si plus épaisses, et tendent uri peu à se ramifñer latéra- lement, comme on le voit dans les æioscorea, ne) smi- {Las (9), eté. Les feuilles curvinerves divergentes offrent précisément (9) M. pl2,f. 1 a. £ ORGANES FONDANENTAUR 207 à Foi inverse; les nervures soudées dans le pé- | ‘iole forment un faisceau très-épais , et la formation dû limbe s'opère en ce que, à un point déterminé, les fibres latérales du pétiole divergent, d’un et d'autre côté, sous forme de petites veines pennées (10) , lesquelles, par leur … réunion, forment un limbe ovale à nervures fines, simples _et parallèles; à mesure que cette séparation des fibres latérales s'opère pour former le limbe, à mésure aussi le faisceau central diminue d'épaisseur, jusqu'à ce qu'il s'éva- nouisse enfin en arrivant au sommet : c’est ce qu'on voit dans le bananier, le ssre/itzia, et plusieurs plantes voisines. La belle famille des palmiers présente les deux disposi- éobs propres aux feuilles curvinerves. Les palmiers, dont les feuilles se découpent de manière à imiter les feuilles palmées, appartiennent à la division des curvinerves con- vergentes, et celles dont les lobes imitent ceux des feailles pennées, sont de la division des feuilles à nervures divers Eee | La distribution ds stomates dés les fénilles est en rapport avec la distribution des nervures. Parmi les fenilles angulinerves dont les nervures se ramifient beancoup en … formant des aréoles plus où moins irrégulières ; les sto- . mates sont comme éparses dans le limbe ; au contraire, dans les feuilles curvinerves qui pour la plupart ont des . nervures latérales simples ou très-peu ramifiées, les sto- mates sont rangées en séries longitudinales entre chaque petite nervure, di * La forme générale du limbe, qui est si fréquemment méutionnée dans les livres de botaniques, est une consé- (10) Voy. pl. 16, 298 . ORGANES FONDAMENTAUX. quence de la disposition des nervures, et son importance anatomique est par-conséquent beaucoup moins grande que celle de la cause qui la produit. Il peut y avoir, et il ÿ a en effêt des feuilles ovées , par exemple, formées par tous les systèmes de nervation que je viens d'indiquer; ar-conséquent , il ne suffit pas, pour faire connaître une uille , de dire sa forme, il faut surtout, et très-expres- nent ; faire connaître quel. système Fr nervure Fa _ déterminée. : On a pu voir par l'ensemble de cet article a reste encore quelques exceptions (surtout parmi les feuilles pédalinerves) , on peut cependant assez bien distinguer la structure du limbe de la feuille dans les deux grandes classes de phanérogames; que les dicotylédones se recon- naissent à leurs nervures qui s’écartent en formant des angles, tandis que dans les monocotylédones ces mêmes nervures .s'écartent en formant des courbes ; que les premières se classent en feuilles à nervures pennées, pal: mées et pédalées, mais que leurs nervures latérales sont toujours ramifiées dans le système des nervures pennées ; que les secondes se divisent en feuilles à nervures cour- bées, divergentes ou convergentes; qu'eufin on tronve des feuilles pédalinerves dont les principales nervures forment des angles et d’autres des courbes, et que malgré la ressemblance qu'elles ont entre elles, les premières appartiennent aux dicotylédones , et les secondes aux — monocotylédones. Examinons maintenant comment on peut déduire de ces dispositions primitives , là théorie des découpures des feuilles. sie. d 4 k. | ORGANES FONDAMENTAUX.) 299 D on ARTICLE IV. A. , Des Feuilles lobées ou échancrées. ’ 5 - C'est particulièrement. sd tout ce. qui tient.aux dé coupures des feuilles, qu'on a poussé au plus baut degré la méthode de considérer le limbe comme une surface entière qui, par des causes quelconques, offrirait des ; mais lorsqu'on en est venu à examiner ces prétendues causes, il a été impossible de les déméler. C'est qu'on partait en eflet d’une base fausse : les feuill es me sont point des surfaces entières qui se découpent ; ce sont des portions de limbes qui , en se soudant ou en res- tant soudées à divers dégrés , constituent tantôt des angles. -saïllans ou rentrans , tantôt des surfaces entières. Tous les termes destinés à indiquer les degrés divers de décou- pures des feuilles ont été créés, et universellement admis sous l'empire de la première hypothèse; je vais exposer les détails de la seconde , et pour ne pas trop innover, j'y _adapterai les termes anciens. Si quelques-uns ne paraissent -mibien commodes, ni bien exacts, on voudra bien se rap- peler que c’est pour épargner une multiplication surabon- dante de mots que je les emploie , et l'on ne me rendra pas: responsable de ce que cet arsenal de termes créés dans Un autre but , ne répond pas exactement à celui que je me propose. sjtis Pour se faire une idée vraie des lobes des feuilles , il suffit de partir de l’idée méme de la structure foliacée : un pétiole long ou court est formé par un faisceau de fibres; ces. fibres, en divérgeant d’après des systèmes divers, s'écartent les unes des autres et forment des vervures ; chacuue de ces nervures se ramilie d'après un système Là 300 ORGANES FONDAMENTAUX.) donné, et ainsi de suite, jusqu’à ce que presque toutes les fibres d’un même faisceau, et tous les vaisseatx d'une même fibre soient isolés; chaque fibre étant formée de | vaisseaux et de tissu cellulaire entremêlés , celuisci se dé- veloppe quaud l'écartement des vaisseaux lui en laisse la place, et il tend alors à combler les intervalles. Ceux-ci “étant de la sorte remplis de tissu cellulaire, l'ensemble pa- ._raît entier; mais il peut arriver que les vaisseaux diver- gent trop relativement à l'accroissement du tissu cellulaire, pour que celui-ci puisse occuper tout l'intervalle qui les sépare, et alors il remplit seulement une partie de l'angle qu'ils forment entre eux ; et de ce que le tissu cellulaire ne comble ve l'intervalle entier, il eñ résulte un angle re ren- trant, qu'on appelle un sizws (1). Lorsque ce phénomène a lieu dans les dernières rami- fications des nervures seulement, il en résulte de petits . angles saïllans ; qu'on appelle des dents ou des dente- lures, et de petits sinus, qui sont pas reçu de noms par- ticuliers. Si les dents sont aiguës, on les dit des dents em scie, et la surface est dite dentée en scie; si elles sont très-obtuses, on les nomme crénedures, et la surface est | dite crénelée.. + Sida même cause qui forme les dents agit sur je M fibrilles très-menues qui les composent, alors la dent est elle-même dentée, et Fon-dit de la surface, qu’elle est doublement | dentée où doublement crénelée. Tout ce que je viens de décrire des vaisseaux on fibrilles d'une même fibre, peut avoir lieu par des causes analogies entre les nervures latérales d’une feuille pennée. Mr) Voyez FL fr. I, pl. 4, où tous les degrés de découpures combinés avec la disposition des nervures se trouvent représentés. - ‘ 0 ORGANES FONDAMENTAUX + Got ; hotes que ces nervures soient très-rapprochées les unes des autres; le parenchyme formé par leurs ramifica- _ tions pourra sé développer assez pour atteindre celui qui provient de la nervure voisine; et dans ce cas, il se soude avec elle avant l’époque du développement visible à nos yeux : c'est ainsi que dans les feuilles pénninerves le limbe peut être entier, si les parenchymes latéraux de toutes les _ nérvures latérales restent soudés jusqu’au sommet de ces nervures ; mais si celles-ci sont trop écartées relativement au développement possible du parenchyme, alors les por- ‘tions formées par le développement des nervures secon- daires, ou les Z0bes, comme on les appelle d’une manière générale, restent soudées, par exemple, jusqu’à la moitié; les parties saillantes prennent le nom de divisions; et les sinas celui de fissures, et pour exprimer à-la-fois que la feuille a les nervures pennées, et que ses lobes latéraux sout soudés jusqu'à la moitié de leur longueur, on dit qu'élle est pinnatifide. rat ou un plus js écartement de nervures » secondaires, ou un parenchyme moins disposé à se dé- velopper, les lobes pourront n'être réunis ensemble que par leur base; on les appelle alors des parririons, et ]… … feuille sera dite pinnatipartite; qu'enfinles nervures soient encore plus écartées, ou le parenchyme encore moius développé , les lobes seront totalement indépendans et nullement soudés ensemble, ou dans les ancieñs termes, les découpures parviennent jusqu'à la côte moyenne; alors les lobes preunent le nom de segmens , et la feuille est dite Pinnatiséqueée (3). arrive enfin qmeélquefois, que dans (a) M. L.-C. Richard a proposé de nommer feuilles polytomes, toutes celles qui ont des segmens, c’est-à-dire, dont Les lobes sont 502 ORGANES FONDAMENTAUX. Ü le bas du pétiole, les lobes sont complètemént isolés et qu'ils sont plus owmoins soudés dans le haut : on cette inégalité de soudure en disant que la feuille est lyrées si enfin l'on a besoin de dire qu'une feuille penninerve a ses nervures latérales qui ne sont pas soudées jusqu'au somniet, sans vouloir exprimer jusqu'où va la soudure, on dit de la feuille qu’elle est pirratilobée. + On comprend sans péine qne tout ce que je variés ; dire des nervures secondaires pourrait se dire des ter- tiaires, on qu’en d’autres termes, chacun des lobes saïllans pourrait être lui-même pinmatiide, pinnatipartite, où pin-" natiséqué , ce qui s'exprime en disant bipinnatifide, ete.; les lobules eux-mêmes pourraient offrir la même division, et l'on dirait la feuille #ripinnatifide, etc.; mais au-delà d’une double division, il est rare qu’on se donne la peine d’en examiner le système régulier, et l’on confond sous les noms de multifides , laciniées, décomposées où déchi- _quétées , toutes les feuilles à lobes nombreux et indéfini- ment divisés. - La même théorie peut s'appliquer à toutes les feuilles palminerves et peltinerves, avec cette seule différence, que l'on applique aux maîtresses nervures de ces feuilles, ce que l'on dit des nervures secondaires des feuilles pen- ninerves. Ainsi, dans ces feuilles palni ou peltinerves, les lobes sont les expansions de chacune des nervures qui à séparés jusqu’au pétiole on à la côte moyenne, mais non articnlés comme dans les feuilles composées. Je n’admets pas ce terme, soit parce qu'il n'est pas susceptible de former des termes com- symétriques avec ceux Qui sont en usage, soit parce que son étymologie il convient mieux aux feuilles composées qu'aux feuilles disséquées. TR VE Pa lue ro te D Me Rs Ni 4 HAT 4 w#t F *. 4 4 ORGANES rONDANENTAUX. 505 partent du sommet du pétiole, et l'on dit que la feuille est 4 À palnatifide ou peltifidequandles lobes sont soudés jusqu'à … la moitié; palmatipartite ou pedatipartite, lorsqu'ils le sont près de la base seulement; pa/matiséqué ou pedatiséqué; quand ils ne le sont point du tout. … Quant aux feuilles pédalinerves, ce sont les nervures secondaires qui, comme dans les feuilles, penninerves, déterminent la naissance des lobes ee ou moins soudés entre eux. . Ainsi, dans toutes les classes de feuilles à nervures rameuses ou anguleuses, ce sont les soudures inégales des lobes qui déterminent les découpures et les soudures des “extrémités des fibrilles qui, par leur inégalité, déterminent les dentelures ; et il est si vrai que ces faits doivent être ‘rapportés au développement plus ou moins grand du pa- renchyme , que dans plusieurs espèces de végétaux on voit les découpures varier de profondeur, selon l'action variée des causes qui font älonger les fibres ou développer le pa- renchyme : ainsi, une nourriture fort aqueuse et peu four- nie de principes nourriciers, fait alonger les fibres sans que le parenchyme se développe suflisamment , comme on le voit dans plusieurs plantes aquatiques , et notamment . dans le ranunculus aquatilis. Une noutriture peu abon- _dante rend les feuilles plus découpées, et un aliment trés- substantiel donne au parenchyme assez de développement pour combler les intervalles des lobes; ainsi, la plupart des plantes à feuilles découpées tendent à avoir les feuilles plus entières dans les lieux gras où dans les jardins. … Parmi les feuilles à nervures simples ou courbées, les découpures sont beaucoup plus rares, et si l'on fait ex- ception des aroïdes, dont les feuilles pédalinerves se rap- 504 ORGANES FONDAMENTAUX. . prochent de la classe précédente, on ile tie à ont toutes le limbe des feuilles entier. = … Les palmiers semblent former à cet pi és exception, mais la nature de leurs feuilles présente M caractère qui leur est propre : ces feuilles paraissent sou- vent découpées, soit à la manière des feuilles pinnatisé- quées , soit en imitant les feuilles palmatiséquées ; mais elles sont réellement déchirées en lanières qui suivent la direc- tion des fibres latérales (3); ces déchirures, naturelles.et régulières, sont très-évidentes en suivant les palmiers dès leur jeunesse; car alors leurs feuilles sont entières, et l'on voit naître graduellement les déchirures, qui commencent par le haut, et atteignent le faisceau principal des fibres : on les reconnait même dans les feuilles âgées , soit à ce qu'entre chaque lanière on trouve encore un filet desséché qui indique la trace de la rupture, soit à la nature même du bord de chaque lanière. Si la déchirure naturelle des feuilles de palmiers me paraît un fait hors de doute, la causg de. ce phénomène , ou le mécanisme qui dédie cette rupture; est très-difficile à assigner ; on voit que les fibres latérales convergent dans leur jeunesse vers le sommet de.la feuille; et comme elles divergent un peu vers leur base, il est vraisemblable que, selon le degréde la divergence et la rapidité de l'accroissement, il arrive , pour chaque feuille, un terme où les fibres, se dévelop- pant par la base, forcent leurs parties supérieures à se séqurer d'espace en espace, pour former les lanières dont j'ai parlé : ces lanières sont distribuées au sommet-du pé- an quand les nervures latérales en naissent, et d'un et , © Voy. pla ce. | | ORGANES FONDAMENTAUX, 305 utre côté du faisceau commun, quand ce faisceau existe dans toute la longueur. La profondeut des lanières varie . comme celles des lobes ordinaires, Pour. indiquer. ces formes d’une. manière analogue aux termes admis, et in: diquer en même-temps qu’il existe une différences je. | penée qu'il-sérait-commode de réserver aux feuilles des palmiers les épithètes de pinratiformes et p&lmatiformes, et à leurs prétendus lobes le nom de Zanières, qui ex- prime exactement leur nature; ainsi les feuilles des pal- des feuilles : ce sout réellement des limbes entiers qui:se déconpent , tandis-que toutes les autres sont des portions ou après l'épanouissement visible, comme cela a lieu dans les jeunes palmiers, où avant lépanuisement, comme cela est plus fréquent dans les palmiers âgés. + Tont-ee que nous avons exposé jusqu'ici , needed aux lobes des feuilles, s'applique aux lobes latéranx des ï feuilles nervures penñéés ou penniformes , et aux lobes | terminaux des fenilles à nervures palmées , palmiformes, peltéesow pédalées; mais il nous reste à dire quelques mots des échancrures qu'on observe si souvent, soit à la base, soit au sommet des surfaces foliacées. Les, échancrures de la base ne: peuvent nullement se rapporter à la théorie précédente, et tiennent à des causes “assez simples: Dans les feuilles penninerves, il arrive souvent que les nervures latérales inférieures sont plus grandes et plus développées que les autres , et que leurs nervures secondaires se développent plus du côté exté- rieur, où elles ne trouvent aucun obstacle, que du côté Tome 1, 20 inégalement soudées ensemble. Cette déchirure s'opère, | miers seules, dans le règne végétal ; répondent à l'idée | à qu'on s’était formée ; avant tout «examen , des découpures L |] +8 306 ORGANES FONDAMENTAUX. intérieur, où elles rencontrent celles qui partent de la nervure voisine. ]l résulte du développement de ces nervures secondaires , que le limbe se prolonge au-delà de son origine , ou, en d’autres termes, que la: base de ce limbe a l'apparence échancrée. Quand les oreillettes ainsi produites sont arrondies , on dit que le limbe est éckan- cré en cœur ÿ quand les oreillettes sont pointues et diri- gées parallèlement à la nervure moyenne, on dit que le … imbe est en fer de flèche ou sagitté. Quand les oreillettes . à ‘sont divergentes et à-peu-près perpendiculaires sur la 7 côte moyenne, on dit que le limbe est en jer de lance ou Les feuilles à nervures courbées et simples ne peuvent être échancrées à la base, par une cause analogue; elles le sont rarement, et en général très-faiblement. Lorsque cette forme se présente , elle est due à la courbure parti- culière des nervures qui forment le limbe, comme onde voit dans quelques hémérocallis (3), et quelques niers (4). MT Les.échancrures du sommet des feuilles, on des fo- lioles, ou des lobes à nervures pennées, tiennent à deux causes, 1®.à ce que les nervures latérales du sommet se dirigent obliquement en avant , et se prolongent un+pen plus que la côte moyenne : c’est ce qui a lieu dans la plu- part des feuilles échancrées au sommet; 2.°-à ce que les lobes ou les folioles qui partent vers l’extrémité des deux côtés d'une côte moyenne se soudent incomplètement, et - laissent ainsi entre elles un sinus aigu et souvent très- - (3) Redonté, Liliac. 1, pl. 3. 1(4) Colla mem. sul gen, musa : dans les mém. acad. de Turin, v+25, pl. 15. Fré ORGANES FONDAMENTAUX. - ‘j 305 | prononcé; c'ést ainsi que les prétendues feuilles simples des bawhinia(5) sont-échancrées, parce que la M à des folioles ne va pas jusqu’au sommet. * L Enfin , dans quelques feuilles palminerves, on trouve Papuree échancrés; ce qui a lieu quand la nérvure du milieu est fort courte et les deux latérales fort longies , comme on le voit, par gt nt dans plusieurs passi- flotes (6). L'an des phénomènes les plus bizarres que présente l'organisation des feuilles, c'est la présence de trons ou * de lacunes, qu'on observe formés naturellement dans le limbe du dracontium pertusum (7). Ces trous, quoiqué assez fréquens pour lui avoir fait donner son nom spéci- fique , sont cependant peu réguliers : quand la plante est nourrie très-abondamment, elle en a peu ou point, et on _Jes voit augmenter en nombre dans les plantes élevées dans un terrain maigre ; ces trous sont de forme oblongue, placés entre les nervures principales. Tout ceux qui au- ront bien compris la manière dont les lobes des feuilles simples ; ou les limbes partiels des feuilles composées se soudent pour former les limbes entiers, admettront , jé pense, sans péiné, et la planche 25 est destinéé à lé faire compretidre, que ces trous sont dûs à des. portions de limbes incomplètement soudées par quelque défaut de développement du tissu cellulaire; I} ne faut pas les con- fondre avec les trous arrondis qu'on dbserve dans plu- sieurs w/va ; qui sbnt dûs à la destruction du tissu après la (5) PI. 38, f. 2. (6) Voy: pl: 38, f.4. (7) Voy. pl. 25. 20* se. 508 ORGANES PONDAUENTAUXS iructfiation, et sur + a — ndrons suites : 30p + (DARTARS Le ports D cimtodés assis Pre: un phésomèdt qui ne rentre-dans aucune élasse de faits connus; lorsque la, plante ‘est âgée, la feuille offre des droites éalleuses; parallèles aux grosses côtes Sr coupent. toutes les veines en travers. Ces à nouissent en-dessous , en une espèce de fenteelose du côté. supérieur et berdée de deux petits limibes/® #1 Hide ondulations des surfaces oliscées”sotitlipréduités Er cause contraire à celle qui, dans l'état ordinaire , , les lobes; c'est-à-dire, parce que le rissit eclut lité se développe entre les fibres ei ms er qu'il ne: pet en tenir dans le plan qui les sépare; alôrs ilse forme, plus: de parenchyme que l'espace n'én peut renfermer, et la surface se bossèle dé côté où d'atitée; c'est,ce qu'onwvoit, par exemple , dans unie variété dela scolopendre (scolipenärium officinate); ete. (8). Cet et «Éseinet dû à une Suraboahae di nbtrtiaen MARTICER ES LL: Des Feuilles composées. ji AU. 189 : “uns Ayons jusqu'ici, parlé des feuilles: (nié | toutes, leurs. parties étaient toujours, continues ; mais on rencontre souvent. des feuilles qui, dans: certaines por- ions de leur étendue , offrent des articulations, de telle it | sequ L chaçune de, ces portions peut se. détacher; au- moins à à l'époque de la maturité : on donne le nom de ee s À toutes celles dont les parties sont continues, soit @ Hopk. F1, anom., pl, 3. ro ORGANES FONDAMEN TAUX. +809 qu’elles soient entières , soit qu'elles soient pée ge haut degré; et, par opposition, on nomme feuilles composées toutes qui offrent des articles pan DR RE RE Lrniée 1%. La distinctionentre les feuilles composées et celles à seg- P sépérés est souvent difficile dans la pratique, surtout dans leur jeunesse:elle n’est peut-être pas non phishien im- portante en théorie , vu que l'articulation ne semble pas tou- jours déterminée d'ane manière rigoureuse, Les noms de, feuilles simples et composées, quoique commodes en. pra + tique, ne sont peut-être pas bien exacts en réalité; cer, au-lieu des termes admis, on pourrait dire, avec autant dé raison, que les fenilles appelées simples sont formées par la soudure habituelle des folioles en un limbe unique. L'exemple des feuilles de gditsia {(s),.et autres qui ont les folioles souvent soudées, pourrait autoriser cette manière de voir, sur laquelle-nous reviéndrons.. : Quoi qu’il en soit, dans les feuilles dites composées, le … pétiole général qui porte tous les articles reçoit le nom ‘de … pétiolecommun, et chaque article celui de fo/ia/e, quand il a lanature d'un limbe foliacé. Lorsque les folioles sont elles- mêmes munies d'un.pétiole propre, celui-ci reçoit le nom de pétiolule; et, si sur de pétiole commun on trouve des _ pétioles qui naissent munis d'articulation à leur -base , et qui portent eux-mêmes des folioles, on donne à:£es pé- tidles secondaires le nom de pgtoles partiels. : » Observons, dès l'entrée de cetarticle , qu'on né trouve de feuilles composées que dans la classe des fouilles an- gulinerves, ou, ce qui est à-peusprès la même »chose» (x) DC. , Méins léguin, ; pl, 1, 510 ORGANES FONDAMENTAUX, parmi les plantes dicotylédones. Toutes les feuilles des _autres classes sont simples , même quand elles imitent par leurs découpures les feuilles composées, comme Ps exemple dans la famille des fougères. Pour nous faire une idée juste des feuilles convois, il faut remonter à ce que nous avons dit plus haut de la distribution des nervures et de la formation des lobes. Reprenons en particulier la structure des feuilles dites . pinnatiséquées , on palmatiséquées, ou peltiséquées; dans ces diverses feuilles, les segméns ont leur limbe distinct; mais ceux-Ci wihèrent sur la nervure moyenne, ou sur le sommet du pétiole , par une nervure quiest une division du faisceau pétiolaire , et continue avec lui, Supposons main: tenant qu’au-lieu de cette continuité, le segment adhère sur le faisceau pétiolaire par une vraie articulatioh, et nous aurons transformé par la pensée ce segment en fo- liole, et la feuille simple en feuille composée. Cette diffé- rence, quoique constante dans les mêmes espèces , et habituelle dans certaines familles , est tellement légère, qu'on a souvent de la peine à affirmer si tel limbe partiel tient à sa base par continuité ou par articulation, ou, en d'autres termes, s'il est segment ou foliole, et si l'mmmble est une- “feuille simple on composée; ‘cet embarras est surtout sensible dans la jeunesse des feuilles ; mais lorsque celles-ci approchent de l'époque de leur chute, on reconnaît alors assez facilement les articulatidns qui tendent à se désarticuler. On est encore guidé à cet égard, quant aux plantes étrangères dont on ne peut voir que des fragmens desséchés ; on est, dis-je, guidé par l'ana- logie; carilest des familles où l'on trouve fréquemment des feuilles composées, et d'autres où l'on n'en trouve jamais. pires AE e, MEANS - 12 LÉ SX 1% { + | s Le N d Ü ORGANES FONDAMENTAUX, 3it Les feuilles composées , classées d'après la distribution des nervures, présentent les divisions correspondantes aux feuilles simples; ainsi on les dit pennées ou ailées, lorsque les folioles sont distribuées d’un et d’autre côté d’un pétiole commun, comme les nervures des feuilles penni- merves+par exemple, dans le robénia, l'astragale, etc., (2); palmées , lorsque leurs folioles naissent en divergeant du sommet du pétiole commun, et dans la même direction que lui, comme les nervures des feuilles palminerves, par exemple, dans le lupin, le marronnier (3); peltées lorsque leurs folioles naissent en rayonnant du sommet du pétiole commun, sur un plan différent de celui du pétiole, comme les nervures des feuilles palminerves : par exemple , dans le sserculia fætida(f); pédalées, lors- que les folioles naissent sur le bord intérieur des deux maîtresses nervures qui divergent du sommet du pétiole commun; mais il est douteux qu'il existe de véritables feuilles pédalées, et le petit nombre- de celles auxquelles on a donné ce nom paraissent des feuilles simples péda- Lorsque les pétioles partiels sont distribués le long où … à l'extrémité du pétiole commun, d'après l'un des sys- …tèmes que je viens d'indiquer , et qu'eux-mêmes portent des folioles distribuées d'aprèsle même système, oh exprime facilement et clairement cette disposition, en disant que la feuille est deux fois pennée (folium bipiunatum ) (5), Q) Voy. pl. 28, f. 4; pl. 29, f 2. (3) PE 20. (4) Cavan, Diss, 5, ph 14. (5) PI, 16, f, à, 3, ë vi RO à B12+. ORGANES FONDAMENTAUX. où deu fois palée (£.bipaluatum) (6), et Von di même qu’elle est deux fois peltée , ou deux fois si l'on venait à en trouver de telles, ce qui ne s'est pas encore rencoutré : on dit, d'après les mêmes peerees que La feuille est AR a PANDI | -# Lorsqu'on veut exprimer le nombre Fin iolicles pe ; D en par une périphrase, ou on’ mipilsenites de unifoliolé, bifoliolé, etc., et mulufoliolé. Cette »… à est Surtout importante parmi les feuilles pal- mées ou peltées. Cependant, remarquons ep passant que les botanistes manquent souvent de précision à cetégard et qu’ils ont employé çà et là le terme de feuilles à la place de folioles, ou même à la place de segmens; ainsi Farthydlis tetraphylla aurait dù se nommer quadrifoliolata ; le marsilea quadrifolia est véritablement marsilea quadri- secta,, le sophora bifolia et le cassia diphylla auraient dû être nommés &zfo/iolata, etc. : : Quant aux feuilles pennées, les folioles sont t le plus souyent opposées l'une à l’autre , et alors on les compte par paires (jugum). Ainsi, on dit d'une feuille pennée qu'elle est à x paire (f. uuijugum) ; à 2 paires , etc. Lors- -que les folioles. sont alternes , on peut encore, dans beau- coup de cas, reconnaitre par leur rapprochement les paires primitives, et l'on continue à les dire à 1,2, ete., paires, quoique ce terme soit alors peu rigoureux ; mais il est des uù les félioles sont si évidemment alternes, qu'on n 'ose guère l'employer , et l'on se contente alors de les dire äliernes , en indiquant leur nombre. - Dans toutes ces classes dé feuilles composées , la fo- (6) Pl.29; f.5. ORGANES FONDAMENTAUX, MBi3 too qui est placée dans le gement direct du pétiole … porte les noms de fo/ole , parce qu’elle termine _ le pétiole commun , ou de foliole moyenne , ou plus com- modément d'émpaire, parce qu'il ÿ enaun égal nombre dé chacun de ses côtés. Ilarrive assez souvent que cette foliole terminale geste seule et que toutes les autres manquent , c'est ce qui a dans loranger ét dans plusieurs légu- mineuses :au premier coup- d'œil, ces feuilles composegs à une seule foliole semblent des feuilles simples ; mais on lés reconnait en ce que la foliole ; ou ce qui semble le limbe de la feuille simple, est articulée an sommet du pé- tiole; on est encore guidé. à. cet égard par l'analogie. Ainsi, toute la famille des aurantiacées a les feuilles com- Dobéet, et le genre citrus dont l'oranger fait partie est réntré dans cette règle, dès qu’on a eu remarqué l’articula- tion qui sépare la foliole terminale du pétiole bordé: C’est encore par l'analogie , et par l'analogie séule, qu'on peut reconnaître si une feuille unifoliolée appartient, dans son plan primitif, aux feuilles pennées ou palmées ; ainsi; il est vraisemblable que l'orange est une feuille pennée ré- duite à la foliole impaire , et que le sarcophyllum (y)'est _une feuille palmée réduite à la foliole moyenne ; car toutes ‘les espèces analogues sont constituées sur ce type : : . Très-souvent on remarque dans une même espêce que les feuilles du bas des branches ont plusieurs paires de folioles outre l'impaire, tandis que dans celles qui sont plus près du sommet ce nombre de folioles diminpe au point, que les feuilles supérieures sont quelquefois réduites à la folioleterminale. N est de mème un certain nombre de (9) PL 14, À 4. re 514 ORGANRS FONDAMENTAUX. ‘plantés qui semblent avoir des feuilles simples, et qu'on pourrait considérer comme ayant des feuilles composées réduites à une seule foliole ; la chose est évidente lorsque le pétiole commun est visible, comme dans l'oranger ; mais elle n'en a pas moins lieu lorsque le pétiole commun manque ou est très-court. Les genets et les cytises digs à feuilles simples, me paraissent évidemment dans ce cas. Cette brièveté du pétiole commun est encore remar- quable sous un autre rapport; c’est que, lorsque les fo- lioles au nombre de 3, 5 ou 7, etc., naissent d'un pétiole extrêmement court, alors elles semblentnaître en faisceaux; c'est ce qu’on voit dans les aspa/athus. En comparant en- semble les espèces de ce genre si naturel, on en trouve qui ont des feuilles pennées avec impaire , et un pétiole bien distinct ; d’autres où le pétiole est plus court; d’autres enfin où il ést presque nul, le nombre des folioles restant lemême. Lorsque les folioles sont au nombre de trois, il est sou- vent difficile de décider si la feuille fait partie du système des feuilles pennées ou palmées, et la plupart des auteurs ont laissé la question indécise , et les ont classées sans exämen parmi les feuilles palmées. La seule règle que je connaisse pour lever ce doute est celle-ci : lorsque les .4rois folioles ont leur articulation située exactement au sommet du pétiole , ou , comme on a coutume de le dire, que l'impaire est sessile, on doit regarder la feuille comme palmée : par exemple, les cytises et la plupart des trè- fles (8). Lorsque le pétiole commun se prolonge au-delà des deux folioles latérales, et que l'articulation de la fo- liole terminale est plus ou moins écartée de l'origine des © (8) Pla8, fr, a, et pl. 34, f. 4. | deux autres, ou, comme on dit vulgairement, que paire est pédicellée, comme dans les medicago, les desmo- dium (Q); alors la feuille doit toujours être considérée comme une feuñlle pennée qui n’a qu’une paire de folioles latérales. Les analogies connues confirment cette règle, qui devient utile à son tour pour déméler des analogies ültérieures. * | Il est une classe nombreuse de feuilles pennées qui ont les folioles en nombre pair ; c’est-à-dire dans lesquelles la foliole terminale manque : on les nomme af/fes où pen- nées sans impaire (pari seu abruptè pinnata); elles peuvent aoir, comme les précédentes, les folioles latérales où opposées, ce qui est le cas le plus fréquent, où alternes, ce qui a quelquefois fait croire faussement que la dernière des latérales est une impaire ; mais on la distingue toujdurs de la vraie terminale , en ce qu'elle n'est pas au sommet du pétiole commun , et que celui-ci se prolonge un peu au-delà. Les prolongemens du pétiole peuvent être, ou en vrille ramense, comme dans les v/céa, où en arête simple, comme dans l'orobus, où en épris, » comme dans les astra- _ galés adragan$ , ou (ce quiest plus singulier, et n'a pas, que » je sache, été remarqué) en un véritable limbe foliacé; c'est ce qui arrive dans le noyer : sa feuille est ailée à deux ou trois paires de folioles latérales articulées sur le pétiole, et ce quia l'apparence d'une foliole terminale, est une expansion foliacée du pétiole en un véritable limbe penni- férve-continu avec le pétiole, et non articulé, Ce phéno- mène, moins rare qu'on ne le pense, établit un nouveau rapport entre les feuilles composées et les feuilles simples. —— (9) PI, 30, £ 13 pl. 34, f, 5. 6. ORGANES FONDAMENTAUX. Ua cas particulier-de cette classe de feuilles est celui où l'extrémité de ce pétiole, qui porte des: folioles laté- rales ; se prolonge en ma podet foliacé , creux et en forme d’entonnoir; c’est ce que j'ai observé cdot le pois (10) et le geditsia. sir . Nous avons dit tout-à-l'heure que la plupart desfpiiles lille sans impaire ont les folioles opposées par paires. _ Le nombre de ces paires est quelquefois uès-grand, quel- -quefois très- petit ; quelquefois il n’y. en a qu'une seuley comme dans le cassia diphylla. Lorsque le pétiole se prolonge sous une forme quelconque, au-delà de l'origine des folioles ; iln’y a aucun doute quela feuille ne doive être classée parmi les feuilles ailées; mais lorsque le pétiole ne se prolonge point, on pourrait les classer indifférem- ment, ou comme des feuilles ailées à une paire de foliole, ou comme des feuilles palmées à deux folioles. Kavhes ‘des familles où cette organisation a lieu me fait penser même dans ce cas, les feuilles à deux folioles doivent tou- jours être Phbiérées comme des feuilles ailées réduites à uneseule paire , sans foliole terminale et sans prolongement pétiolaire ; c'est ce qui a mérité au genre Aymenæa(i 1), et au genre bauhinia (12), les noms que Linné leur.a im- posés (13). C'est une sn #S qui, me paraît sans exceptions rl de Maille en ait. d'apparentes , que les folioles. des (10) DC, Mem. leg, pl. 1 et 2. k- -. (xt) Lam, al, pl. 330. ta (r2) Voy.pl 1g, £. 1. °(G3) Hymenœa sigailie que les folioles sont comme mariées, €t celui de bauhinia fait allusion aux deux frères Bauhin, ms > botanistes. s: PT PR 5 à # _ORGANES/FONDAMENTAUX. +917 Files composées ont toutes les nervures Le fuit es sévident, pour La plupart, quil suffit | primer pour qu'aucun naturaliste ne doute que c'est aus moins Je. cas ordinaire : les exceptions apparentes sont que quelquefois les deux nervures latérales et inférieures peuvent: être” assez grosses et assez rapprochées de la base pour simuler: des nervures palmées ; que des folioles latérales distinctes peuvent se souder avec la terminale, de manière à formerun ensemble à plusieursnervures bien prononcées. Ce dernier phénômène mérite quelques détails: : Supposons une feuille ailée dent les deux folioles latc- rales supérieures naissent assez près de la foliole ter- _ minale pour rester soudées avec elle,ou se souder avant leur développement, et nons aurons, comme dans plu- sieurs rosacées, et quelques légumineuses, une feuille ailée _ terminée par un limbe à trois nervures-palmées, et sou- _ventà lobes. Que la même chése ait lieu dans ne feuille palmée, à trois ou cinq folioles, elle se transfor» wera en une feujlle dont le limbe sera à trois on cinq net _ vures, et probablement à trois ou cinq lobes: S'il s'agit de _ feuilles ailées sans iwpaires la soudure. est un peu plus _ difficile, parce que la distance des. folioles terminales est | ue pen plus grande : mais elle a encore lieu quelquefois; ee en comparant ensemble les diverses espèces de _ bauhiuia ; il est difficile dé ne pas étrerpersuadé que leur limbe est dotisé par la soudure naturelle du bord inté- | tiéur dés deux folioles latérales, et la petite arête qu'on _ remarque dans l'échancrure qui. résulte de la soudure incomplète des deux folioles , est probablement la som- mité du pétiole commun (14). Lorsqu’au-lien de deux (14) DC., Mém leg. pl. 0. Voÿ. aussi pl. 17, f. 1; pl 19, f. à de cet ouvrage. SE Re OA — + 618 ORGANES FONCAMENTAUX. nervures principales on en trouve quatre ou six, c'est qu'au-lieu de ds, folioles il y en a ouai ou we: 4 soudées. de | Une circonstance très-remarquable de*ces srihésiilé folioles, c’est que, toutes les fois qu'elles ônt lieu, les folioles, ainsi soudées et transformées en un limbe uni- que, m'ont plus d’articulation; c'est ce qu'on voit dans le bauhinia. Cette circonstance tend encore à rappro- cher intimement -les feuilles composées et les feuilles ‘simples. + Ainsi une feuille composée peut paraître Mr ps parce que toutes les folioles latérales ayant avorté, il ne reste que la terminale; ou parce que le pétiole commun est si court, que les folioles paraissent des feuilles mais- sant en faisceau de la tige; ou parce que les folioles se sont soudées en un seul limbe. Mais les feuilles qu’on appelle simples pe seifieutéeles autre chose que des feuilles composées à folioles soudées? On serait tenté de croire que cette manière de s'exprimer approche de la vérité plus que la manière ordinaire; mais on conçoit qu'il est basardeux, et heureusement inutile, d'établir une opinion absolue à cet égard, pourvu que l'on sente que la chose est possible , et qu’elle a sûrement lieu dans plusieurs cas. Cette théorie est surtont applicable aux feuilles palminerves et peltinerves, qui ne semblent formées que par la soudure de plusieurs folioles palmées ou peltées ; mais, comme toutes ces folioles ont le limbe penninerve, ilen résulte en définitive cette loiremarquable, que toutes les feuilles des dicotylédones pourront un jour être considérées comme des limbes pennés diversement soudés entre eux. ORGANES FONDAMBNTAUX, . &ig ne 3 ARTICLE VI. 7 Des Cavités des Feuilles. Ke. La plupart des feuilles sont planés ou épaisses, et, dans l'un et l'autre cas, leur substance interne n’offre aucune cavité close, et même leur surface ne présente pas de ça- vité ouverte à l'extérieur ; mais il y a quelques feuilles qui, par des causes assez diverses, font exception à ces deux lois générales. Pour commencer par les cas les plus simples qui ten- dent à éclairer les aatres, nous voyons que plusieurs des plantes qui ont le pétiole large et foliacé, ont cet or- gane courbé de manière à former une espèce de tube longitudinal, muni d'une fissure sur le côté intérique : tantôt ce tube engaine la tige, comme dans les graminées, ou certaines amomées (1), où il porte le nom de gafne; tantôt il diverge de la tige dès son origine , et a l'appa- rence d'un tube vide fendu sur.le côté; c'est ce qui a lieu dans les sarracenia(à), soit qu'on y considère le tube comme … formé par un pétiole foliacé , où par le limbe de la même | ; ce tube de sarracenia ne peut contenir que peu ou puint de liquide, à cause de la fissure latérale. Dans . quelques plantes à feuilles palminerves, les nervures sont . nombreuses, très-rapprochées à la base, et disposées de manière que le limbe forme une espèce de cornet en cône renversé; c'est ce qu'on voit dans le pe/argonium cucul. latum, Quelques autres plantes offrent accidentellement une disposition analogüe, mais avec les deux bords du cornet soudés ensemble, de manière à former un cornet (1) Voy. ‘pl. 17, f, à, (2) Sims. bot, mag. , pl. 580 et 1710. ul + 3%0 ORGANES PONDÉNEETA NDS entier en cône renversé : cet accident n’est sé are dus le tilleul. 1 © Harrive, dans quelques cas, que tes d'u péidle commun, au-lieu-de sé prolonger en vrille; s'éparouit'en use espèce de disque creux et foliacé , qui forme un petit godet; on trouve de temps en temps çe fait parmi les, Fées (3): J'aivu une sous-variété de chou; dont les grosses nervures se prolongaient au-delà» page s’épanouissaient en godets assez dévelappés(#} : 21.5 Lernepenthes (5). présente une organisation analogue aux deux précédentes, mais plus remarquable qu'aucune autre son pétiole est engaïnant à labase, puis se rétrécit en un corps presque demi-cylindrique; bientôt après il s’épanouit en une lame foliacée, qu un peut considérer, où comme là bordure du pétiole, où comme le limbe de-la feuille; quoi qu'il en soit, le'pétiole {si c'estune bordure), où la nervure moyenne (si c’est un limbe) se prolongent au-delà de cette expañsion foliacée, sous l’apparence d'une vrille courte et épaisse; cette vrille s'épanouit à son som ‘met en un godet creux, alongé, clos sur les côtés; ét ou- vert à son extrémité en un orifice à-peu-près cir du côté de’cet orifice, qui correspond à la base du pétiole, s'élève un disqüe plane orbiculaire , susceptible de clorede ‘godet quand il s'abaisse, et de l'ouvrir quand al se lève; intérieur. du godet sécrète, dit-on, un liquide -particu- ier; et l'orifice du godet est unbourrelet calleux du côté intérieur: Je serais pôrté à croire que le disque en forme ‘de tonéreh est le véritable limbe de la grue et que a da Loin, es. Le, pla LS * . (4) DC., Mem. choux d.* frans. hortic. sô0: 5. pl. ww? 5) DC., FL. fr. x, pl. 34: 8 16.Mirb., Élém., pl. 27, f. 5. J dois ombre ce qu'on ait découvert . desintermédiaires ehtre cette structure extraordinaire etla de ls forme ordinaire des feuilles , il sera difficile d’avoir un avis _ décidé à cet égard. Les godets du cephalotus follicularis (6) sont peut-être _ plus extraordinaires que les précédens, et plus difficiles | à rapporter à aucune forme connue : cette plante, de la Nouvelle-Hollande, offre en effet deux genres de feuilles; les unes planes, évale: cbloogries, et qui w’offrent rien de remarquable; les autres situées un pen au-dessous des précédentes, se composent d'un pétiole qui se dilate au sommet en deux lèvres; l'iuférieure grande ; fortement concaye, ouverte du côté supérieur. par un orifice cifcu- _ aire, calleux, et muni à son bord externe de trois ner- :vures ou ailes longitudinales ; la lèvre supérieure est plus | petite, plane, et sert comme d’opercule au godeticelni-ci mais On ignore si ce liquide est secrété par la plante ou pro- it par l’eau de la pluie; on ignore surtout à quels or- . , sous le rapport anatomique, appartient tout Cet Ress … Jusqu'ici nons avons vu des extaiples de cavités ou- vertes extérieurement; mais il est d'autres feuilles qui offrent des cavités closes de toutes parts: telles sonit ; par exemple, les feuilles cylindriques et creuses de plusieurs espèces d'ail et de quelques ornithogales; ces feuilles sont traversées dans toute leur longueur par nne cavité re- marquable; on, peut croire, ou que c'est une véritable (6) Labill., Nov.-Holl. , 1, ple 145. Brown. gen. rem. ; pl. 4. Tome I. 21 | est souvent à moitié rempli d'un liquide un peu douceâtre;. + € » 522 ORGANES FONDAMENTAUX. _ lacune produite par le déchirément du rs intérieur, ou que c’est un tube formé par un pétiole en feuille, replié en tube, et qui autait ses bords et 5 sommet soudés. Ainsi, de même que la gaîne des e*4 cées semble ones à celle des graminées ; excépté qu'elle a ses bords soudés, de même on pourrait dire que les feuilles fistuleuses des aulx ne diffèrent que par cette soudure de celles des sarracenia. La structure des feuilles des iris tend à confirmer cette dernière hypothèse. _ IL est enfin quelques feuilles qui offrent plusieurs ca- ares, qu'on a quelques raisons de regarder comme de simples lacunes : telles sont les feuilles dites quadrilocu- laires du /obelia dortmanna, et de l'isoetes laver (J} DNS 99 ARTICLE VIL. Es 18 * De la disposition des Feuilles sur la Tige. * " ‘La disposition des feuilles sur la tige peut être consi- . déte, soit relativement aux parties de la tige elle-même, soit gui leur succession dans la durée de la végétation’, d soit surtout par rapport à la comparaison des feuilles entre . Sous le premier point-de-vue, qui est le moins impor- tant, on distingue les feuilles en radicales, ceulinaires, 4 Léna: t florales. Ces termes, quoique faciles à com- prendre d'eux-mêmes , méritent quelques explications; Aontes les feuilles naissent de la tige ou des rameaux, et en. “toutes, par-conséquent, devraient se classer sous les ét: : + . thètes decaülinaires et de raméales; aussi les deux autres me sont-elles que des tournures abrégées pour désigner {) V. PI. 55, f, 25 , 26. L | _ celles qui naissent si près de la racine qu’elles semblent ORGANES FONDAMENTAUX. 525 une idée complexe : on a nommé feuilles radicales (1) _ sortir non de la tigé, mais de la racine même. Telles sont les feuilles de la dent de lion ou de la jacinthe ; il est des plantes, telles que celles que je viens de citer, et telles : que l'isoetès (2), dont la tige est si courte, que pendant toute la durée de leur existence elles n’ont que des feuilles radicales; il en est d’autres, principalement parmi les bisannuelles, dont la tige reste fort courte la première année, de manière que, pendant cette période, toutes les feuilles sont radicales ; à la seconde année, la tige s’alonge, _se charge de feuilles caulinaires et raméales, et les radi- cales se dessèchent. C'est ce qu'on voit dans la plupart des onagres ou des verbascum. Il en est d'autres enfin dont la tige alongée et garnie de feuilles porte encore à la base d'autres feuilles d’une grandeur ou d’une forme si dif- férentes des feuilles ordinaires, qu'on est obligé de les décrire séparément sous le nom de feuilles radicales; telles sont les anémones, etc. : ces feuilles radicales sont ordi- mairement plus grandes, et souvent plus découpées que les autres. Quant aux feuilles florales (3), on désigne sous ce nom utoutes les feuilles qui naissent dans le voisinage des fleurs; # mous aurons occasion de revenir en détail sur leur his- toire, lorsque nous parlerons de l'inflorescence ;'et nous Yemarquerons seulement ici que les feuilles florales dif: fèrent souvent des feuilles ordinaires par leurs formes, leurs dimensions, leurs couleurs, et même par leur posi- (+) DC, F1. fr., 1,pl.4, £ veus. (2) VAPL 66, f,2. (3) DC., Fi. fr. y, pl. 8, £ « ke ” tique & es . 524 ORGANES FONDAMENTAUX lion, et qu'il est presque nécessaire d'en faire hais pour arriver à pere exactement le 1 plantes. F h + Les feuilles caulinaires, considérées sous le ie leur succession à divers âges, se nomment séménales, primordiales , ou ordinaires. Les feuilles séminales sont les cotylédons de la graine développés en feuilles, les premières qui paraissent à la germination; les feuilles primordiales sont celles qui sûccèdent immédiatement aux séminales : ces deux sortes de feuilles, qui se détruisent peu après leur développement, diffèrent le plas souvent de toutes les suivantes par des caractères importans : elles exigeht une mention spéciale ; et nous nous en occuperons à.la suite de l’article de la graine ; je me borne encore àre- marquer ici, qu'à moins d’ane mention expresse, la des- ctiption du feuillage d’une plante s'entend habituellement dés feuilles caulinaires et raméales ordinaires, et en ex- clüant toutes les autres; c’est pourquoi Ch. Bonnet leur aÿait donné collectivement le nom de feuilles caractéris- Kg … Les rapports de position des feuilles comparées entre elles sont beaucoup plus importans à étudier que les pré- : cédens ; ét.se lient intimement avec la symétrie générale dés végétaux. Charles Bonnet a l'un des premiers (4) ap- pelé l'aftention des naturalistes sur ce phénomène, qu'il "WK(4Y M. Du Petit-Thouars fait remarquer ( Hist. d’un Morceau de Bois, p. 112) que Thomas Brown a mentionné, en 1658, dans son jardin de Cyrus, la disposition des feuilles en quinconce, et que Grew et Malpighi en ont aussi fait mention ; mais en recon- naissant la priorité de ces observations , il n’en est ps moins vrai que c’est depuis le travail de Bonnet ht a mis quelque importance à cette classe de faits. . "ORGANES FONDA MENTAUX, 325 a surtout considéré sous le point-de-vue physiologique, _ mais qui n'est pas Viet audiénnsle pe organographique. # On pont spcotualtre lens grandes dastesdansles dispo tons des feuilles : la première est celle des feuilles placéesau nombre de deux ou de plusieurs sur unmême plan horizontal autour de latige; la seconde comprend les feuilles quisepré- sentent toujours solitaires sur une même coupe horizontale. . Lorsqu'on trouve plus d’une feuille sur lamême coupe, elles sont dites opposées (5) lorsqu'il n’y en a que deux placées l’une vis-à-vis de l’autre, ‘et verricillées (6) lors- qu'il yen a plusieurs, On a coutume de joindre à ces deux dispositions fondamentales celles des feuilles géminées;, c'est--dire, qui naissent à côté l'uve de l'autre, Mais les feuilles dites géminées ne sont jamais qu'une ‘dégénéres- cence” de quelqu’autre disposition primordiale ; ainsi , tantôt ce sont des feuilles réellement alternes, qui naissent urés-xapprochées , comme dans. les so/amwm ; tantôt: des feuilles werticillées-ternées, dont une manque par aeci- dent; tantôt des portions de feuilles composées ; qu'on prend pour des feuilles entières, etc. I n'y a donc parmi les feuilles qui naissent plusieurs sur la même coupe ho-. ‘rizontale ; que les feuilles opposées et verticillées qu'on puisse regarder comme des dispositions essentielles: Ces deux arrangemens pourraient être. réduits. à up, seul, car les feuilles qpoNes pe sont ptes-rs que des renièlles à deux feuilles, "6 DC., F1. fe, 15 Per 1 5, 19. Hayn. Term, , pl. CAE Voyez Labs 4; fg. 4. (6) DC., FE fes 1, plié, £ 6. Voy. notre pl. 51, fig. af. , qui _ représente les feuilles séminales du pin. 6 * 8 AL 326 ORGANES FONDAMENT£UX. C’est une loi universelle en organographie, et Le # plique très-particulièrement à ce cas, que plus le nombre des parties est grand , moins il est régulier : ainsi, les verti- cilles de deux feuilles sont les plus constans de tous; ceux à trois, à quatre, à cinq, etc., sont successivement moins constans. On trouve de loin en loin des verticilles de deux feuilles qui en prennent trois : par exemple, la lisimaque commune ; ou ceux de trois qui en prennent deux où quatre, etc. Mais Jorsqu’ on examine des verticilles de dix feuilles, on les voit varier fréquemment de deux ou quatre en-dessus ou en-dessous de leur nombre habituel, par exemple, dans les ga/ium. Ces variations ont lieu, soît d'un individu à l’autre de la même espèce, soit dans le même individu à divers âges ou à diverses portions de son étendue. Les feuilles opposées sont presque toujours déposées en paires croisées, c’est-à-dire, que les feuilles de la se- conde paire naissent disposées de manière à couper à angle droit celles de la première, celles de la troisième coupant à angle droit celles de la seconde, et naissant par-conséquent immédiatement au-dessus de celles de la- première, et ainsi de suite; cette disposition est très-évi- dente dans les plantes à tige carrée, comme les labiées ; elle l'est aussi dans celles à tige cylindrique, comme le lilas, par exemple. Je ne çonnais qu'une seule exception à cette loi, c’est le g/obu/ea obvallata (7), dont les feuilles opposées sont disposées en paires spireles, c’est-à-dire , que la secondepaire ne coupe la première que sous un angle aigu ; la troisième coupe la seconde sous le même angle, (7) Voy. pl. 9, £. ar. ONGANES FONDAMENTAUXS 327 | Let ce n'est que la sixième ou septième qui vient à recouvrir la première, tellement, que chaque système est anse six ou sept paires en spirale; l'avga genevensis, - l'observation de M. Ræper, présente, dans la partie infé: rieure de la tige, quelque chose d'analogne. + Quant aux feuilles verticillées dont le nombre est régu- lier, chaque feuille d’un verticille naît dans la place qui correspond à l'intervalle de deux feuilles du verticille inférieur, d'où résulte que les feuilles du troisième verti- cille recouvrent celles du premier ; celles du quatrième recouvrent celles du second, et ainsi de suite : c’est la loi correspondante à celle des feuilles opposées à paires croi- sées; mais elle s’observe avec moins de rigneur,-parce que ces dispositions symétriques sont dérangées toutes les fois _ que le nombre des feuilles des verticilles voisins se trouve _Yarier, ce qui est d'autant plus pe: le nombre est plus grand. La constance de la position sppéséé ou aertioillés: sé k | feuilles est quelquefois trés-forte , quelquefois très-légèré, | selon des circonstances anatomiques plus ou moins claires : _ainsicette position est rigoureusgment fixe : 1 .° quand les | feuilles sont soudées ensemble extérieurement par leur , ce qui arrive dans les feuilles dites en latin conmata. Lorsqu'une espèce de plexus, de vaisseaux où de bride ransversale les unit ensemble, comme dans les labiées(8). 32 Lorsque la tige présente des faces bien prononcées, et dont le nombre correspond à celui des feuilles; telles sontles branches tetragongs des lagers/ræmia qui déterminent la position des paires croisées, etc. Lorsqu'aucune de ces (8) Mith:, Anus mus, ; v. 55, p, 21% 328 ORGANES FONDAMENTAUX. trois circonstances n'existe, alors la position opposée ouver- ticillée des feuilles souffre souvent desexceptions, surtout dans le voisinage des fleurs, et à l’origine des branches.» Lorsque les feuilles sont solitaires sur une même coupe transversale, on a coutume de les désigner dans les livres de botanique, sous le nom de feuilles éparses, terme fort - inexact; car elles ont primitivement un ordre tout aussi régulier que le précédent (9); ou de feuilles a/ernes, terme également inexact, puisqu'il désigne un cas parti- culier de la classe et cel même qu et Le moins fé quent. On peut nier dans cette classe rois tips principales : r.° les feuilles sont dites a/sernes (0), dans le sens strict, lorsqu'elles sont disposées d'un et d'autre côté des branches, de manière que la troisième se trouve _ naître au-dessus de’ la première, la quatrième au-dessus de la seconde, etc. Parmi ces feuilles alternes, on distin- , gue, sous le nom de distiques , celles qui sont très-rappro- chées, et sur deux rangs très-prononcés. 2.° Les feuilles _sont dites en guérconce lorsqu'elles sont disposées en spirale simple, formée de cinq feuilles, de telle sorte que la sixième recouvre la première, la septième la seconde, etainsi de suite. C'est un des cas les plus fréquens, par LS Le nom de feuilles éparses doit être réservé ponr les cas Accidentels où lun des trois arrangemens suivans se trouve dé- rangé; de manière qu’il n’y a plus de symétrie visible. Ainsi, dans lesspartium monstrueux, représenté pl. 3, f, x, ou dans leuphorbe monstrueuse, représentée pl. 36, fig. 1, les feuilles étaient primilivément en quinconce dans le premier cas, ou Le multiple dans le second , se trouvent véritablement (10) DC. EL fr, 1, pl. 4, f.14.Voy. notreplanche 26, fig. 6, : Qui cree dd: dé A a ; [ORGANES FONDAMENTAUX. GE) exemple, le poirier, etc. M. Cassini (11) les nomme | quinquesériées ; parce qu'elles sont disposées le long-de la tige sur cinq rangées longitudinales. 3.° On réserve le nom de feuilles en spirale (12) à toutes celles dont la spi- rale est formée de plus de cinq feuilles, et ici lon distingue avec raison les spirales triples, telles que les pandanus «: ou les dracæna, chez lesquels chacune des trois spirales qui entourent la tige marche parallèlement, et se com-. pose de quinze à vingt feuilles; les spirales quintuples , sextuples, etc. telles qu'on les trouve dans diverses es- pèces de pins, d’euphorbes , etc. J'ai même trouvé des spirales octuples : telles sont les fenilles florales , et par- conséquent les fleurs de quelques aloës, J'ai enfin compté treize spirales parallèies dans les fleurs du chaton mâle du cèdre da Liban. - Dans tons ces cas de spirales multiples, celles-ci sui- vent leur route autour de la tige parallèlement entre elles, La direction des spires va tantôt de droite à gauche, tantôt de gauche à droite dans diverses espèces, et offre quelque- fois des variations dans une même espèce. Ainsi, Bounet a compté soixante-quinze pieds de chicorée où la. spire allait dans la première de ces directions, quarante-huit où elle allait dans la seconde , et uñ qui réunissait les deux directions. Les plantes qui ont des feuilles disposées en spirales multiples sont presque toujours des espèces à feuilles longues et étroites, telles que les pios, les euphorbes, etc, Mais Jes autres dispositions n'ont en général aucun rap- port, ni avec la grandeur, ni avec, la forme des. feuilles, (11) Mém. / . düns le Journ. dé Phys, roni 1821, (a) DC+, Fi, fe4 2, pl 4, £ 2, Voyez notre pl. 9, 6g 2. 550 ORGANES FONDAMENTAUX, | On peut dire seulement que lorsque les feuilles FA grandes, elles sont généralement plus écartées, et que les paires, les‘verticilles ou les spirales sont plus rapprochés les unes des autres quand les feuilles sont petites. Toute cette distribution des fenikes est en rapport avec les fonctions de ces organes. Les feuilles sont destinées à décomposer le gaz acide carbonique et à évaporer l'ean - surabondante , et la physiologie nous apprend que ces deux nice sont presqu'exclusivement déterminées pat l'action de la lumièrè solaire. Pour que cette action s'exer- gât convenablement, il fallait, on que les feuilles fussent trés-écartées les unes des autres,on qu 'avec un écartement donné elles se recouvrissent le moins possible. En effet, on a pu voir que tous les divers systèmes de position des feuilles ont pour résultat que les feuilles qui naissent im médiatement les unes au-dessus desautres, nesè recouvrent jamais. Dans les casles moins favorables, latroisième recott- vre la première, et la quatrième, la seconde; dans pla- _ sieurs autres, c'est la sixième, et quelquefois la quinzième ou la vingtième qui recouvre la première. Ainsi, en combi- nant ces dispositions, soit avec la distance des systèmes et de leurs parties, soit avec la grandeur des feuilles qui va en diminuant du bas vers le haut, on arrive & com- prendre comment toutes les feuilles jouissent de l'action de la lumière solaire. “Toutes ces dispositions peuvent, comme nous l'avons vu, se réduire à deux classes, savoir : 1e les feuilles ver- ticilles qui, quand le verticille est rédait au minimum, de- viennent opposées. 2° Les feuilles en spérad qui, pa” la spirale est réduite au minimum, deviennent a/ernes. On peut concevoir par la théorie et vérifier par l'obser- + se * __vation, que ces deux'dispositions fondamentales se transformer l'une dans l'autre. En effet, lorsque les ORGANES FONDAMENTAUX. 35: feuilles d'un verticille ne sont pas liées ensemble par leur base, et que la tige qui les porte s'alonge graduelle- ment, mais en suivant une direction spirale, ce qui est assez fréquent , chaque feuille se trouve placée un peu au-dessus de la précédente, et les feuilles ; au-lieu d’être verticillées ou opposées, sont spirales ou alternes : quand on suit les premiers développemens des plantes dicotylé- dones, on voit clairement que c’est là ce qui s’y passe; les Demiires feuilles ou les feuilles séminales, sont toujours régulièrement opposées ou verticillées, et les suivantes, tantôt conservent rigoureusement leur position, comme om le voit dans les caryophyllées, les labiées, les rubiacées, etc.; . tantôt s’en écartent graduellement; ainsi plusieurs plantes, dont les feuilles adultes sont en spirale, ont les feuilles primordiales opposées (13), comme on le voit dans plu- sieurs légumineuses et plusieurs composées (r 4), etc. .… L'inverse a lieu, quoique plus rarement, dans les mono- | cotylédones : leurs feuilles séminales ou primordiales sont toujours alternes ou en spirale. Mais il arrive quelquefois . que les supérieures sont opposées ou verticillées , surtout - par suite de la distance respective des feuilles d'an sys- tèmeet des systèmes entre eux : 1. si les feuilles qui com- pôsent chaque spirale sont très-rapprochées , et qu'en __ . (13) M. Cassini dit ( Journ. de Phys. , mai 1821, p. 337.) avoir chsèrvé que celles des dicotylédones qui déivent avoir les feuilles en spirale, ont les cotylédons légèrement: rapprochés lun de l'autre sur l'un désréêtés de la tige , tandis que lorsque les coty+ Jédons sont r ment opposés ; les feuilles le sont aussi. (14) Voy. pl 50, f. 2. 35° OBGANES FONDAMENTAUX. , mème temps l'intervalle entre chaque système est bien prononcé, alors la spirale, devenant très-courte, simule des feuilles verticillées, comme dans le convallaria verti- cillata, ou des feuilles opposées, comme dans le déoscorea; lorsque ces feuilles sost engainantes, on voit clairement qu’elles ne sont pas réellement opposées, mais que d'une est un peu au-dessus de l’autre, comme dans per arraus des graminées. “ Ainsi, de même qu'en nous occupant de la pr avons fait remarquer, avec M. Desfontaines, un rapport remarquable entre sa structure et le silhé des cotylé- dons; de même ici, nous pouvons établir en loi générale, que dans les ds dicotylédones, les feuilles:sont pri- . mordialement opposées ou verticillées, mais penvent de- venir alternes, ou en spirale, par suite de leur mode d’accroissement ; et que dans les plantes monocotylédones; les feuilles sont primitivement alternes ou en spirale; mais qu’elles peuvent devenir plus ou moins exactement oppo- | sées ou verticillées dans leur développement successif, d’où résulte, comme conséquence, que toute plante qui a les feuilles inférieures ou primordiales, alternes ou en spirale, est une monocotylédone, lors même que les rc si rieures sont opposées ou verticillées. - …… Les feuilles de l'une et de l'autre classe rois naître ‘en faisceau, et sont dites fasciculées par quelqu'une des inaisons suivantes : ae Les feuilles composées peuvent. avoir le, pétiole commun si court, que les folioles semblent maître toutes en faisceau d’une base commune , comme of le: voit dans L aspalathus us (x 5). (5) Lam, illastr., pl. 620. ORGANES FONDAMENT AUX: 355 {ae Il arrive quelquefois que la véritable feuille vient à _avorter en tout ou partie, et qu'en même-temps le ra- meau qui se développe à son aisselle reste très-court et chargé de petites feuilles : c'est ce qui arrive dans l'épine- vivette ; car l'épine de cet arbrisseau est le rudiment de sa véritable feuille (16), et ce qu'on appelle des feuilles, sont des folioles axillaires entassées sur un rameau très-court. Ce phénomène a lieu soit dans certains aspalathus déjà cités tout-àl'heure , soit dans les pins (17) où la gaîne repré- sente la feuille, et où les deux , trois ou cinq feuilles qu’elle renferme, sont les premières feuilles d’un rameau avorté. Le cèdre et le mélèze(18) démontrent que les feuilles fasci- _Culées ne sont que des feuilles d’un rameau, très-rappro- _ Chées les unes des autres ; car, dans le printemps, ils ont les feuilles fasciculées, et quand les rameaux axillaires ont eu le temps de s'alonger, comme cela a lieu en été; les feuilles deviennent alternes. Les asperges doivent à une cause analogne leurs faisceaux de feuilles axillaires à l'ais: selle, d'une écaille qui est le rudiment de la véritable | nl, Ainsi , les feuilles dites fasciculées ne constituent pas “une disposition primitive de feuilles , mais sont des com | binaisons dont tous les systèmes de feuilles peuvent étre Dr (16) Voy. pl.9, fig 1. _ (17) Voyez Tristan, Mém. sur la foliation des pins, et DC., Jard. de Genève, pl, 1 et 2. , pinus canariensis. (18) Voy. pl. 36, £ 3. ER #° 534 ORGANES FONDAMENTAUX. ARTICLE VIHL FEAT TRE Des Stipules. Me AE . Ondonnele nomde stipules(stipulæ)(r)à depetitsorganes foliacés situés d’un et d'autre côté de la base des feuilles. - Les stipules n'existent dans aucune plante monocotylé- done, ni dans aucune des dicotylédones dont le pétiole est engaïnant à sa base; parmi les dicotylédones à feuilles non engainantes , les stipules manquent encore assez sou- vent, surtout dans les plantes à feuilles opposées (2). Leur existence paraît cependant liée assez intimement avec la symétrie générale des plantes; car elles existent où manquent dans toutes les espèces d’une famille : ainsi, on trouve des stipules dans les rubiacées, les malvacées, les amentacées, les légumineuses , les rosacées, etc., et elles manquent dans toutes les caryophyllées, les myrtacées, etc. La seule chose qui caractérise essentiellement les sti- pules, c’est leur position latérale à la base des feuilles ; car © d’ailleurs, tous leurs autres caractères sont très-variables #0 © d'une plante à l’autre, et il ne serait pas impossible que ” nous confondissions , sous ce nom commun, des objets vé- ritablement distincts. Leur consistance est, dans plusieurs plantes, parfaitement foliacée , et dans ce cas, elles offrent tellement toutes les particularités propres aux feuilles, qu'on peut dire qu’elles ne sont que de petites feuilles ac- (x) Malp. Oper., ed, in-4.°, I, pl. 10, £. 50. B. Voy, PL 55, f.3, 4; pl. 38,€ 15 pl. 30, £. 3; pl. 31, £. 4, etc. (2) On ne trouve guère de stipules parmi les feuilles opposées que chez les zygophyllées, les rubiacées et les vochysiées : ces deux dernières familles , quoique très-distinctes, ont quelquefois été confondues par ce motif dans les branches sans fleurs des … herbiers. ORGANES FONDAMENT AUX. 1535 cer, tantôt pétiolées, plus souvent sessiles, tantôt _entières, tantôt dentées où Jobées, à nervures pennées où É palées, elc.; mais on n'en trouve aucune qui ‘soit mi. composée ; ni pile; pi pédalinerve. a® On trouve souvent des stipules membraneuses, comme ls feuilles elles-mêmes le deviennent dans plusieurs plantes, €t à certains égards , on pourait dire que ces stipules sont des phyllodiums de stipules; car elles offrent alors le plus souvent une base élargie, et des nervures longitudi- De comme les pétioles privés de limbe. + A paraît qu'il y a des stipules qui dégénèrent en véri- ‘tables épines par leur endurcissement, telles sont celles des pictetia (3). Mais il faut observer qu'on donne quel- quefois le nom de stipules épineuses à des organes dif- férens; ainsi, dans plusieurs acacies (4), telles ‘que "Vacacia pilosa ‘et l'acacia hæmatomma, on voit àla- fois de chaque côté de la base de chaque feuille uve vraie stipule, et une épine qui est située au - des- sous d'elle, et qui est, évidemment un prolongement “latéral du coussinet de la feuille (5), d'où lon peut con- » ù clüre par analogie, 1.° que les épines dites stipulaires des _ mimosées , ne sont pas, comme on le croyait, des stipules endurcies, mais des productions du coussinet; 2. que Le le coussinet tend ainsi à se prolonger en épine, il -en résulte fréquemment l'avortement des stipules qui devraient naître au-dessus de lui. CES (3) DC., Mém. lég., pl. 47. (4) 1dem., pl. 68. (5) On donne ce nom à un petit rénflement de la tige, situé | sous la feuille, et qui lui sert comme de support. Îl est en particulier très-visible dans les légumineuses. On le nomine en latin pulvinus. 536 ORGANES Sox DAME TAUX. | Enfin les stipules paraissent être, comme tioles , susceptibles de se transformer en vrille : c'est être une transformation de ce genre qui donne naïssance aux vrilles des cucurbitacées (6); on voit, en suivant la végétation du srapa natans, que celles des-stipales de cette plante qui naissent sous l'eau, s’alongent comme des filets, et ne ressemblent pas mal à des vrilles simples, tandis que celles qui naissent à l'air sont planes , oblon- gues , et semblables à la plupart des mr nt naires (7). La grandeur des stipules; quoique moins vikisble que leur consistance, ne laisse pas que d'offrir des différences es : en général , elles sont plus petites que les feuilles; mais il est quelques plantes dans lesquelles la sti- pule semble prendre d’autant plus d’accroissement que la * wéritable feuille en prend peu, et il arrive alors que les stipules jouent le rôle physiologique de feuilles; c'est ce qui arrivetrès-évidemment dans le Zathyrus aphaca (8),où les folioles avortent presque toujours, et où les stipules Ad. à seules élaborent la sève. L'inverse a lieu dans RE autres légumineuses, où les stipules sont si petites, qu'on peut dire qu'elles manquent presque complètement, et souvent même elles avortent absolument. ! La durée des stipules est encore une des sdiléttions variables de cet organe : il en est qui persistent à la base des feuilles pendant toute leur durée, et tombent à-peu- près en même-temps qu'elles; ce sont , d'ordisaire, les stipules de consistance foliacée qui snivent ainsi le sort des » (6) Seringé, Mém. soc. d’Hist. nat. de Genève, vol. 3, pl. 3, 4. {3)-Voy-pl. 55, 555. {8) Mäili. Icon., pl. 43. Sow. engl. bot., 1163. | ORGANES FONDAMENTAUXS 867 feuilles. 11 en est d'autres, principalement parmi les sti- pules membraneuses, qui tombent de très-bonne heure: telles sont celles du chêne et de la plupart des amentacéesÿ | cette circonstance fait souvent croire que les stipules man quent là où elles sont simplement tombées de très-bonne heure; il est enfin, même parmi les stipules membra- meuses, et surtout parmi les épineuses, il est, dis-je, des stipules qui persistent bien après la chute des feuilles; c’est ce qu'on observe dans plusieurs rubiacées METRE dans les erythroxy lon, etc. + L'une des différences les plus remarquables que pré- sentent les stipules comparées entre elles, c’est la manière | diverse dont se adhèrent ; soit au pétiole, soit entre R ; … Sous le premier rapport, les stipales sont dites du: 0N (9) quand, par leur côté interne, elles sont plus ou moins soudées avec le pétiole, comme, par exemple, dansles rosiers, les trèfles (10), etc.; elles sont dites caulinaires(1 1} quand elles n'adhèrent point au pétiole, comme dans les gesses ou les vesces. Les stipules pétiolaires sont, à raison leur adhérence au pétiole, d’une durée , en “gédéri gale à celle de la feuille; les stipules dlisires sont les seules parmi lesquelles on puisse trouver des variations iotables de durée, c'est-à-dire , qui puissent, ou tomber de très-bonne beure, ou se prolonger après les feuilles. + Les stipules qui naissent d'un et d'autre côté de la feuille, sont quelquefois assez larges pour se souder ensemble du côté le plus éloigné du pétiole ; alors les deux stipules sem- (9) DC. , F1. fr, 1, pl. 7, f. 1. (10) Voy. pl, 34, 1. 4. (ur) DC., EL fr., 1, pl, 7, £, 3. Tome 1. 23 LA * clairement dans le melanthus major (14); la grande sti- 358 ORGANES FONDAMENTAUX blent n'en faire qu'une opposée au pétiole , et comme le soudure est rarement complète, les portions des süpules qui restent libres au sommet paraissent | deux dents on deux lobes, et l'on a coutume de pra cette prétendue stipule unique est échancrée on bifide; c'est ce qu'on voit dans plusieurs espèces d'astragales qui forment les sections des assrag. synochreati et hypo- | Ë (12). En comparant entre elles les espèces de ces deux sections, on peut remarquer tous les degrés | … divers de leur soudure. Toutes les stipules dites opposées - aux feuilles, paraissent formées de la même manière; lorsqu'elles n’offrent aucune échancrure, on en peut juger par Fanalogie et par la disposition des nervures : ces sti- pules se trouvent dans les magno/ia, certains figuiers cs) | les ricins, etc. Les stipules hate peuvent encore se souder rentre | elles dans le sens opposé, c'est-à-dire, se prolonger du | côté de l'aisselle, et se M HA dé cs + à for- mer une lame intra-axillaire : c’est ce qu’on observe très- pule foliacée et intra-axillaire qui distingue cette espèce, | est formée, par la soudure de deux, ce qui est facile à | reconnaître, soit par la disposition do pervures, Soit par la comparaison de cette espèce avec le melianthus como sus @ 5), où les deux stipules restent distinctes et latérales. Les figures citées sont destinées à montrer cette compa- _ raison. (r2) Voy: pl. 28, £. 4 ss, (13) PI. x1, £a, 3, 4. (2x4) PL 31, £. 4. (15) PL 30, f. 3. 3 AE Et OO RES HE d g 4 ; __ ORGANES FONDAMENTAUX, 539 Je suis porté à croire que tontes les stipules dites intra axillaires rentrent dans cette loi; qu'ainsi, celles de plus sieurs rubiacées, des gomphia{ 16), des ersthroxÿlées, té qui sont situées à l'aisselle de la feuille, sont formées par la soudure de deux stipules latérales : il est des cas où le fait est parfaitement visible ; peut-être même doit-on dire que l'organe appelé ockrea dans les polygonées (17) west autre chose que le prolongement du bas du pétiole stipules membraneuses soudées ensemble, de manière à former une gaîne plus on moins complète, et plus ou moins détachée de la feuille elle-même. Dans les feuilles opposées munies de stipules, il est fréquent que les stipules de chaque côté d’une feuille se soudent avec celle de la feuille opposée, d'où résulte qu'il semble n'y avoir en tout que deux stipnles, ane de Chaque côté commune aux deux feuilles. Plusieurs géra: niacées offrent cette particularité d’une manière très-évi- dente ; les stipules des rubiacées à feuilles opposées appar: tiennent à la même classe; elles sont tantôt soudées par leur base (18) seulement, tantôt jusqu'an sommet, de ma+ nière à sembler une stipule unique. * Dans certaines feuilles verticillées, telles que fasse L gaillet, on remarque que les bourgeons ou les jeunes es ne naissent pas à l’aisselle dé toutes les feuilles, mais seulement à l'aisselle de deux feuilles opposées entre elles (19).Je présume que ces deux feuilles munies de ons, sont les vraies feuilles, et que les antres doi Eu (16) DC. , Mon. des Ochnacées, pl 6. (13) PL 38, 1.3. (18) PT. 3%, fig. 5. (19) Pu Petit Th., Hist; d'uti Moro. de Bois, p. dec 118. 22 340 ORGANES FONPAMENTAU vent être considérées, tantôt comme des stipules f et'je présume que -c'est le .cas. de plusieurs rubiacées étoilées tantôt comme -des lobes de. feuilles palmati 4 quées, .ce qui est peut-être le cas des feuilles éminales des-pins. : ter Ir amies Mi. (546 où 4 » “Il est quelquefois difficile he bien animé les tbe _ infériéurés.des feuilles d'avec les stipules , et cette cônfu- | est surtout facile dans deux cas, savoir : dorsque-les. les sont foliacées ; ou lorsqu'elles adhérent au pétiole; mais dans l'un et dans l’autre cas , une attention un peu exacte donnée au point d'o de de la stipule eo 2 lever les doutes. v» Uñudés caractères généraux les hé frappans distinguer les feuilles et les stipules, c'est que les pre mières ont à leur aisselle un bourgeon dont les secondes sout-dépourvues ; cette observation me fait douter s'ibest | “exact de dire que les deux bourgeons qui se développent | latéralement à l’aisselle dans les boutures-de.saule dont | . onsa-ehlevé le bourgeon naturel, soient les bourgeons des stipulés, commeM. Du Petit-Thouars paraît le croire(20); mais s'ils ne sont pas plutôt.de simples bourgeonsadventifs, comme ‘on peut en faire développer dans pneus - et. d'autres arbres où il ne se trouve point de stipules._ » _-;# Les folioles des feuilles composées présentent re fois à leur base de petits organes qui sont à-ces folioles, “apeuprès. ce que les stipules sont aux feuilles. J'ai donné äcessstipules foliolaires le om de stipelles : les stipelles! _ sont-ordinairement solitaires à la base des folioles laté-. | js rales, et au nombre de’deux xe de chaque côté) à à la base (0) Du Betit-Th. 4 6. Essai, 205.4 ér ” .; ce van PrEN SRE T AVR : 170 la foliole terminale; on les remarque, PE dans Le plapart des bédyasrées (1). é :PAEAOR | L'usage naturel dés ‘stipules’ paraît être en général de recouvrir ét de protéger les feuilles pendant leur dévelop- | pement; c'est ce qui est assez ‘évident dans les amentacées, les rosacées, et, en général, dans les. plantes dont les Bérgpons soutien tot où-qartie: formés par les stipules ; iais il faut avouer que dans plusieurs cas leur petitesse, ou leur nature , ou leur configuration, rendent les stipules peupropres à cet emploi sans qu'on puisse leur enr assigner d'autre bien déterminé : celles qui sont foliacées concou- fent à l'élaboration des sucs; celles qui se me” en | mémnahesaet rm tal, dd Fe ARTICLE 1h ui hs De Soudures des Feuilles entre pe w ass Organes. 1" ui - Les feuilles sont aü nombre des organes dé de Ésbiratalie L. le plis de facilité des soudures, soit entre en" vi Avec a tige ou les pédonütilés:* (érarelh tu vhs Que deux feuillés se trouvent trés-rapprochées par dy a à l'époque de leur développement, elles 4e collerit ‘ Æ ble, comme on le voit fréqenitirent dâné des cas actidentels ; ainsi, j'en figure ici un exemple “tiré du laurier (x), et un autre du /nsricia oæyphy la (3), et il nest'anctün botaniste qui n’eit ait trouvé d’analogués ‘dns diverses plantes.’ 1} est des végétaux dans lesquels (at) DC, FE fr, E, plis, fig: 2, et dans cetouvragé, pl. do, fig. 1. # | 1) PI. 48, f. 2. (3): PL, 19,1: 3, 542 ORGANES FONDAMENTAUX. ce phénomène , au-lien d'être accidentel, est plas on constant ; ainsi, les feuilles opposées sont 4 ste entité lens ee © CORTE semblent former un seul disque traversé par la feuille; c'est ce qu'on voit dans le crasswla perfossa (3) qui en a tiré son nom, dans le sy/phum perfoliatum, et dans les feuilles supérieures de plusieurs chèvrefeuilles (4). Chez ces derniers en particulier, le fait est d'autant plus frappant qu’en suivant les feuilles du bas jusques au haut de la plante, on peut voir tous les degrés, depuis les feuilles parfaite- ment libres jusqu’à celles qui sont complètement soudées. On donne en latin à ces feuilles opposées, soudées par leur base, le nom de foia connata. Lorsque les feuilles | sont rentiilées, elles peuvent aussi se souder ensemble ! de manière à entourer la tige par une espèce d'anneau ; c'est ce qu'on voit dans les feuilles florales du sese/i Aip- pomarathrum, par exemple (5). ; … Les feuilles qui ne sont ni opposées, ni verticillées, ne peuvent pas, par suite de leur position, se souder en- semble naturellement par les bords, mais il leur arrive un autre phénomène analogue au précédent : si elles sont sessiles, et que leurs parties inférieures soient assez dé- veloppées pour leur permettre de faire le tour de la tige, il arrive dans quelques cas que les deux bords de la | feuille se soudent par la base, et le limbe entoure ainsi la : tige qui semble le traverser : c'est ce qui arrive dans le buplevrum perfoliatum : on dit alors que la feuille est per- foliée, nom qu'on a aussi étendu aux cas des Sans | G) Déni gr., pl 25. (4) Law. ill. , pl. 150. (5) Jacq. F1. austr. , pl. 143. LI à ORGANES FONDAMENTAUX. : 343 : posées ou verticillées, spudées ensemble; par exemple, le crassula perfoliata, le triosteum perfoliatum, et. Dans-tous ces divers cas, le limbe annulaire, qui ré- sulte de la soudure de plusieurs feuilles ou des lobes d'me mére feuille, peut présenter deux positions : où bien il est tout-à-fait étalé, et il forme an anneau qui coupe Ja tige ä-peu-près à angle droit; ou bien il est plus ou moins dressé, et alors, en suivant la direction de la tige, il l'en- toure par une gaîne plus ou moins prolongée; dans ce der- nier cas, il arrive, tantôt que la gaine reste distincte de la tige et n’adhère pas avec elle comme dans les graminées, tantôt que la surface interne dé la gaîne se colle avec la Wige, et semble faire corps avec elle; g'est de cetté ma- | ; par exemple, que les feuilles des salicornia(6)en- gainent la tige en adhérant avec elle. + ” Quelques ficoïdes présentent sous ce rapport uné ap- parénce très-singulière : leurs feuilles sont opposées, très- épaisses, et tellement soudées par leurs bords l'une avec F'autre (connata), que chaque paire enferme dans son Sein la jeune pousse qui doit se développer : lofsque cette sommité grossit, elle rompt la soudure des feuilles qui lui servaient comme de bourgeon, et paraît au-dehors, ayant “elle-même deux feuilles collées qui renferment la pousse suivante (7). Les feuilles peuvent encore être collées avec la tige, d'après deux systèmes confondus dans le livres sous le nom de feuilles décurrentes : on appelle de ce nom toutes celles dont le limbe se prolonge, d'un et d'autre côté, en (6) Schkuhr handb., pl. 1. (7) Voy, pl. 60, £, 7. se» à Si 544 ORGANES FONDAMENTAUX. languettes foliacées, qui semblent naître Ma : cette apparence peut se produire par deux causes : 1° La feuille peut se coller avec la tige par la rieure de sa nervure MOYENS, de manière Ro pe sortir de la tige qu’à l'endroit où sa soudûre vient à ge et que la partie de son limbe qui naît de la portion de la nervure collée à la tige semble naître de la tige même, et former deux ailes latérales. C'est ce qui arrive dans la feuille florale des tilleuls (8), et dans les feuilles de plusieurs solanum, 2.° La feuille peut être prolongée à sa base en oreillettes | qui se dirigent le long de la tige et sont collées axec elle; c'est ce quiarrive dans la plupart des feuilles dites d rentes : le prenanthes viminea (9) en offre un exemp très-remarquable. .« Enfin, les feuilles peuvent ,avons-nous dit, être soudées avec les pédoncules; il résulte de cette soudure que les pédoncules semblent naître du pétiole ou de la feuille; mais comme ce phénomène a plus d'importance dans l'histoire du pédonoule que dans celle de la feuille, nous remettons à en parler lorsque nous nous QCcuperons de l’'inflorescence. Au reste, il est des cas où la distinction entte les feuilles et les pédoncules qui paraît claire et facile en gé- néral, devient extrêmement compliquée; c’est ce qui ar- rive dans la famille des fougères : j'ai à dessein omis de les mentionner dans tout ce chapitre relatif aux feuilles; car on peut indifféremment considérer les organes appelés feuilles dans lesfougères, ou comme de vraies feuilles qui Lu fleurs et les fruits, ou comme des pédoncules (8) 5, pl. 467. (9) Jacq., EL. aust., pl. 9 #0 ME | ORGANES nots au sat FE .” d'ailes foliacées; dans ce doute, je remets à sfèn lorsque je parlerai de la fructification de cette | ARTICLE X. . | “2 ® né Card des Organes foliacés. te … L'état ordinaire des feuilles est d'être symétriqué; c’est- à dire, qu'en général, les deux côtés de la feuille séparés la nervure moyenne “tendent à être égaux et sembla- . : cette tendance à la symétrie se remarque, soit dans 8% simples, soit dans les feuilles composées, et on rve en général aussi dans chaque lobe ou dans chaque liole si on les considère séparément; mais pour se faire une idée exacte de cette symétrie, il ne faut Pas y.re- “cherchéune régularité trop géométrique, qui n'existe jamais dans les êtres organisés : les deux côtés des feuilles : sont considérés comme symétriques ou réguliers , tant. ils s'écartent peu des mêmes dimensions, ou qu'ils ne s'en écartent que d'une manière variable et accidentelle. is il est un certain nombre de plantes chez lesquelles les deux côtés des feuilles ou des folioles sant babituellemet égaux , et ce sont celles qu'on désigne sous les noms d'inéquilatérales ou d’ MH Ainsi, quant aux feuilles, les deux côtés des feuilles de begonia (1) sont très-remar- quables par leur inégalité : l'an se prolongeant au-dessous dk point où le limbe commence, et l'autre restant en arrière ; une inégalité analogue se retrouve dans plusieurs grewia. Elle est assez visible dans le ben semisa À 0) Voy. Bot, Regist., pl, de 364, 471 el G66. “ie” 346 ORGANES FONDAMENTAUX. 4 gittatum (2), ete. Cette inégalité n'existe en général que. parmi les feuilles alternes , et je ne puis trouver dansmes souvenirs aucun exemple de feuille opposée inéquilat rale. Ce fait tend déjà à prouver que cette inégalité doit tenir à ce que la position de la feuille sur la plante fawo- - rise plus le développement d’un de ses côtés que de Autre, 1 et, dans ce cas, c'est toujours le côté inférieur qui se . développe le plus. | +? Cette loi est encore plus évidente lorsqu'il s'agit des | folioles des feuilles ailées ; lorsqu'elles sont inégales, ce qui est fréquent, et ce qui se rencontre indifféremment parmi les folioles alternes ou opposées, le côté le plus développé | est toùjours le côté inférieur, et lè côté supérieür est has ! bituellement plus étroit et moins prolongé. Dans les fenilles à nervures palmées, peltées ou péda- lées, lorsqu'il y a inégalité dans les deux côtés desolioles ou des lobes, ce sont toujours les côtés extérieurs qui se « développent davantage, probablement parce que leur développement n’est pas gêné par les parties voisines. La même observation peut se faire sur les stipules qui sont très-fréquemment irrégulières, en ce que le côté extérieur ou le plus éloïgné du pétiole tend à se dilater beaucoup plus que le côté intérieur, d'où résulte que plusieurs d’entre elles. ont la nervüre longitudinale très-voisine du bord ‘intérieur, et que leur forme générale est celle d’un demi- ovale, ou de la moitié d’un cœur on d’un demi-fer de flèche. : L'inégalité des deux côtés d’une feuille composée est encore sensible dans certaines feuilles, en ce que l’un des (2) DC. , Mém. sur les Wallichiées, pl. 9. Mém. du Mus. d'Hist. pat. Paris, vol. 10. ” ee "7" pa: en, ORGANES FONDAMENTAUX. _ 547 [ef mmque d'une folisls dont l'existence est indiquée ‘a la symétrie générale; c'est ainsi que l'enthyllis tetras phylla (3), et toutes les espèces d’anthyllis de la séction des cornicines manquent dupe foliole ou d’une stipule vers la base de l'un des côtés de leur feuille. C’est ainsi que dans plusieurs mimosa (4), dont le pétiole commun porte deux pétioles partiels, chacun de ceux-ci manque d’une foliole à lapaire inférieure du côté interne ; cette ab- sence est due à un avortement habituel, car la place de la foliole est vacante, et dans quelques cas accidentels, on la voit se ddonier: Va. va les feuilles, considérées en elles-mêmes, ont leurs côtés symétriques, mais encore elles offrent presque toujours une symétrie de grandeur, lorsqu'on les considère relativement à leur position sur la tige. Ainsi, dans presque toutes les feuilles opposées ou verticillées, celles qui naissent sur le même cercle horizontal sont sensiblement égales; quelquefois parmi les feuilles verti- cillées, elles sont alternativement un peu inégales; mais parmi les feuilles opposées, il s'est récemment présenté un exemple curieux d'inégalité ,c’estle rwellia anisophylla(5} l'une des deux feuilles épposées est très-petite, très-étroite, et comme avortée relativement à l'autre; mais la symétrie $e retrouve encore dans cette irrégalarité même , en ce qu’en comparant les paires successives, la petite feuille se puere alternativement d’un et d’autre côté. * Les stipules présentent des phénomènes analogues; ainsi il arrive, quoique rarement, que les e des (3) PL 29, fig. 2. (4) PL, 30, fig. à ot a”, ’ (5) Hooker exot, flor, , pl, 191. “* ‘% 548 ORGANES FONDAMENTAUX. deux côtés d'une même feuille sont inégales-e en grandeur; ce fait est très-remarquable dans } ervilia (6), dont une des stipules de chaque feuille est petite, entière, peu apparente, tandis que l'autre est | grande et découpée : il est quelques plantes où il. paraît même v’exister de stipules que d’un côté, telles sont les vrilles stipulaires de plusieurs cucurbitacées (7) si tant est que ce soient de véritables stipules ; telles sont surtout les épines stipulaires de quelques rapheridéent telles ” # Lu « heteracantha, etc. és ARTICLE XI : nr De l'Histoire des Feuilles à diverses époques x Leur existence. + Les feuilles naissent sur les jeunes pousses, et y sont | déjà toutes existantes et plus ou moins développées au moment où cette jeune pousse commence à paraître; MÉ+ cessairement elles y sont très-rapprochées, très-petites, gt: réduites pour ainsi dire à leur squelette fibreux. À cette ‘époque, tantôt les feuilles extérieures, altérées dans leur développement par l'action de l'air, prennent l'apparence d' écailles, et servent de tégumens aux feuilles intérieures , et à la jeune pousse elle-même ; tantôt, au contraire, elles se développent comme les intérieures, et ne paraissent pas aussi clairement leur servir d'enveloppe; dans le premier cas, on donne le nom de borgeon écailleux an tégument formé par les feuilles extérieures, et. dans le second, on dit que les feuilles naissent nues ou sans bourgeons. Les bourgeons étant des organes commuus (6) Sturm. F1. germ. icon. (7) Voy. Seringe, Mem. Soc. d'Hist. pat: Genève ,:3, pl 3'et 4. onG ANNÉES Fox» ANENTAUX : parties nutritives et reproductives et : n'étant form que par là dégénérescence d'autres organes, leur détail ne poésted à nous que-dus Le ne livre de cet ouvrage; mais nous avons à examiner ici l'état * des feuilles depuis l'époque de leur naissance jusqu'àcelle de leur mort; encore faudra-t-il remarquer que nous ne considérons leur histoire que dans les rapports qu’elle a Wec la structure ae dite, et non avec la pby- 45 500 rc soit es les chabièe comme enfer- dans un bourgeon , soit qu'elles se développent pu dès leur naissance, sont toujours, À cet âge, disposé manière à occuper le moius d'espace possible : diverses. Gauses déterminent leur apparence à cette époque, savoir : ur.position et leur mode d'adhérence sur la tige, la dis- osition de leurs nervures principales, et les degrés divers de la séparation ou de la réunion de leurs, parties. Toutes es apparences qui résultent de la complication de ces causes, se réduisent à-un nombre assez borné de. plica- tures ou de courbures, sous lesquelles toutes les feuilles jonnues peuvent. être classées. Sous. ce rapport ; les uilles sont, 1° plissées ou roulées en long sur leur ner re longitudinale qui reste droite; 2. pliées ou courbées e manière que leur sommet s'applique sur leur base; 2 e elles u'offrent quelquefois ni Coral ni plicatures L’ L'état le plus ordinaire des fouilles ou des portions de feuilles de dicotylédones, et surtout de celles à pétioles L. engalnaus ; est d’être pliées en long sur Jeur nervure @) . Malpig. Oper, , ed. las: E, pl 10,11; 12. LA * # SOUPE as Se end 850 ORGANES FONDAMBNTAUX. moyenne, de manière que les deux côtés du limbe tendent à s'appliquer J’un sur l’autre par leur face supérieure: c'est là ce qui paraît être l'état normal de toutes les feuilles et folioles à nervures pennées ; mais l'apparence en est mo- difiée par de très-légères combinaisons. Ainsi, par exem- ple, lorsque deux feuilles penninerves sont rigoureuse- ment opposées et à paires croisées, chacune d'elles se plie à moitié sur sa côte moyenne, et embrasse ainsi la paire intérieure; c’est ce qu'on voit dans Je troëne:ces sortes de feuilles sont dites éguitatives où em regard (2). Lorsque l'opposition des feuilles est moins exacte, un des côtés de chaque feuille se trouve un peu en-dehors, et l'autre, par-conséquent, un peu plus en-dedans ; c’est ce qui arrivé dans la saponaire , et on dit alors que les feuilles sont demi-embrassées (3). Lorsque les feuilles sont alternes: | ouen quinconce, chacune d'elles se plie totalement sur elle-même, et ainsi phée, se trouve couchée côte à côte de ses voisines sans les embrasser; c’est ce qui arrive dans le hêtre : on les dit alors condwplicatives (4). - Les feuilles palminerves peuvent, comme nous l'avons . vu plus haut, être considérées comme des feuilles for- mées par la soudure de limbes partiels penninerves; cha- cun de ceux-ci tend donc à se plier sur lui-même, étil en résulte que l'ensemble du limbe est plissé sur les ner- ures comme un éventail : c'est ce qui arrive dans la vigne et dans toutes les feuilles palminerves; on dit sous cé (a) DC, Flifr., éd 3, v. à, pl. 6, £. 4. (3) Grew. Anat., pl. 42, f. 3. DC., F1. fr. ; E, pl. 6, £. 3. (4) DC., Fhfr., 1, pl6 fi 7. * ORGANES FONDAMENTAUX, 851 qu'elles sont phcatives ou pliées en éven- : : ‘tail (5) ms À, Les folioles des feuilles palmées présentent la même disposition; elles sont pliées sur leur nervure moyenne, et placées côte à côte; celles des feuilles pennées sont de . même pliées sur leur côte moyenne, et placées côte à côte, en se recouvrant les unes les autres sur les deux bords du pétiole commun. … Quelques feuilles penninerves présentent des particula- rités qui, sans s’écarter beaucoup de la règle générale, leur ont fait donner des noms particuliers. Ainsi, il en est quelques-unes qui, bien que pliées sur la côte longitudi- nale, ont leurs deux bords plus ou moins roulés, ou en: dehors , comme le romarin, et on les dit revo/urives (6); ou en-dedans, comme le fusain et les nénuphars, et on les dit involutives (7); ou Vun sur l'autre , comme l'abricotier, ‘et on les dit sypervo/utives (8), On ne connaît point quelle est la particularité de structure propre à ces plantes, qui entraîne avec elle cette disposition à l'enroulement, si rare parmi les dicotylédones, si commune parmi les monoco- tylédones. . Enfin il est des feuilles de dicotylédones qui, bien que munies d’une côte moyenne, sont si étroites, qu’elles ne peuvent se plier, et qu'elles se recouvrent l'une l'autre sans ordre apparent ; c’est ce qui arrive dans les mélèzes, és sapins, etc. : on les nomme, sous ce rapport, émbrica- tives. Les pétioles dépourvus de limbe offrent une disposi- (5) Grew..Anat., pl. da, f. 2. DC., FL fr, 1, pl. 6, £. 2, (6) Idem, f. 1; 6. DC., F1. fr., 1, pl.G, £ 12. (9) Adem, £, 4. DC., FL fr., 1, pl. G, f, 12, (8) DC,, FL. fr., 1, pl. G, f, g. * leur forme àW'état de développement complet, on les | 852 . ORGANES FOXDAMENTA F3 ion analogue toutes les fois qu'ils ne sont pas: Les feuilles dont le pétiole embrasse la tige ns étendue considérable, ce qui comprend la plupart des monocotylédones et quelques dicotylédones , offrent à leur naissance des dispositions un peu différentes des pré- cédentes. La plupart d’entre elles , qui ne sont composées | que d'un pétiole dilaté, sont simplement courbées etem- | briquées l’une sur l’autre; c’est ce qu'on voit dans les tuniques des oignons, dans les feuilles de la plupart | des iliacées, et dans les gaînes dépourvues de limbe, qui for- ment les feuilles supérieures des ombellifères où les invo- lucres’ des composées; celles de ces gaines qui sont très-, étroites, sont presque planes; plus élles sont larges, plus elles sont courbées, 4 Il est quelques plantes à pétiole engaïnant où ceniaiil ten au-dessus de: son origine à sereplier en long sur lui-. même, comme s'il avait une côte moyenne, et à prendre. : ainsi l'apparence d’un limbe vertical formé par l'applica- | tion des deux côtés par leur face supérieure; c'est ce qui. arrive dans lesiris (9) : considérées dans leur jeunesse, ces: feuilles sont dites embrassées, parce que, comme élles: sont alternes, chacune d'elles embrasse par ses deux bords, les deux bords de la feuille qui la suit. Considérées dans: nomme, comme je l'ai dit plus haut, ensiformes ou en: glaire. On trouve «parmi les monocotylédones à pétiole! engaïpant , plusieurs états intermédiaires entre ces feuilles à pétiole courbé ou plié; ainsi les pétioles des potamogé- À tons s’approclient à cet égard de ceux des iris; les feuilles * DC. Flfr., L, pl 6, £. 6. ORGANES FONDAMENTAUX, 555 de plusieurs jacinthes sont presque pliées en long, «etc. Une troisième disposition, tout-à-fait propre aux mono: cotylédones munies de limbe, c’est d’être convolutives(10), _cest-à-dire, d'avoir le limbe roulé en cornet sur un de ses, “bords qui sert d'axe; c’est ce qu'on trouve dans les: scitas pue et les amomées. toutes les feuilles ds végétaux rentrent dans | ai des dispositions que je viens d'indiquer; mais il en est quelques-unes qui semblent formées sur un type tout différent, et qui, au-lieu d’être pliées ou courbées dans le 04 paré le sont dans le sens rapsrerats ie EF D Les feuilles dites ropliatires (xx), c'est-à- Li qui hn replient de manière que leur partie supérieure est ap- pliquée sur l'inférieure; c'est ce qu'on observe sur les feuilles naissantes des aconits. Les jéunes. feuilles de tuli- Pier ont le pétiole courbé, de manière à ce que le limbe l'est replié sur la base, et peuvent être œucidéréss comme, rtenant à cette classe. i * n°. Les feuilles cércinnales ou en crosse Li à c'est-à- dire, qui se roulent en volute du sommet à la base, la pointe de la feuille où de chacun de ses lobes, servant pour ainsi, dire d’axe d'enroulement : c’est te qui adieu parmi les di. cotylédones dans la famille des droseracées, parmi les , mocotylédones dans les cycadées, et ce que nous retrou- onsau plus haut degré parmi les monocotylédones cryp- mes , dans la famille des fougères. : ” «Dès que les feuilles commencent à prendre quelqu'ac- Co) DC., F1 fr, 1, pl 6, £ 8. (ir) Ibid, f. 3. (12) Ibid, , f, 10. Tome Er. 23 LA ces sortes de feuilles ou de pétioles s’alongent Pie F2 854 ORGANES FONDA MENTAUX : croissement ou les voit s'alonger et s'élargie assez ri rement ; mais les lois de cet accroissément ne sont aussi bien cownues qu'on pourrait le désirer. Les pétioles formés de fibres parallèles;,et ait he : parence foliacée, comme sont ceux des monocotylédones | | et en particulier les organes foliacés qu’on appelle, pour | abréger, les feuilles des’jacinthes et autres plantes bul- | beuses, s'alongent d'après un système qui leur'est propre, | savoir : que leur sommité est la première partie qui se | montre, et elles s'élèvent en sortant de la bulbe, comme . ‘si-elles étaient poussées par en-bas. Sur une feuille de ce genre à moitié développée, j'ai marqué des points à dis= tances égaless ces points sont restés à la distance à laquelle je les avais placés ; mais le plus inférieur s'est trouvé écarté pat le développement de la partie située en-dessots, et” auparavant cachée dans la bulbe; ainsi, tandis que les branches de l’année s’alongent dans toute leur longueur, et que les racines s'alongent par leurs extrémités seulement} | bise. : En ei de même des pétioles ordinaires et de ner- vures ; qui ne sont que les divisions des pétioles? c'est ce que je suis porté à croire, mais ce que je ne puis affirmer _endore ; faute drnpétiin est assez coneluantes: + j ke mené en largeur est div essentiellement à l'a- CORAN fibres latérales dans toutes les plantes à nervures rameuses où divergentes, et au développement | du parenchyme intérmédiaire. Quant à l'élargissement de celles à nervures parallèles où convergentes, il est en gé- néral faible, et ne paraît dû qu'au développement du tissu céllulaire intermédiaire; aussi peut-on remarquer que la w de : ' ORGANES FONDAMENTAUX, 555 Le feuilles est beaucoup moins sujette à varier parmi ces dernières que dans les précédentes. 1 cf L'accroissement des feuilles, soit en longueur soit en largeur, atteint son terme en général assez rapidement. alors la feuille exerce ses fonctions pendant quelque temps, et jouit de la plénitude de son existence; mais peu-à-peu, à force d'exhaler de l'eau parfaitement pure et comme distillée et de conserver dans sou tissu les matières ter: reuses que la sève y a chariées , peu-à-peu, dis-je, les #aisseaux s’endurcissent et les pores exhalans s'obstruent : Ce terme arrive en général d'autant plus rapidement, que l'évaporation est plus active : aussi voit-on les feuilles des plantes herbacées , ot des arbres qui i évaporent beaucoup, tomber avant la fa de l’année qui les a vues naître, tandis que celles des plantes grasseg, ou des arbres de consis- e dure et coriace, qui les unes et les autres ; quoi + par -des causes différentes, évaporent peu, durent souvent plusieurs anñées. On peut donc dire en général que la durée de la vie des feuilles est en raison inverse dé Vactivité de leur évaporation. Lorsque ce terme est ar: rivé , la feuille se dessèche peu-à-peu, et finit par périr; mais f ne faut pas confondre la mort de la feuille avec sà ‘chute : ce sont deux phénomènes qui, bien que fréquem- ment 1 liés ensemble, sont {out-à-fait différens, Toutes les illes meurent à un terme déterminé ; mais les nnes se Bhraient graduellement par les intempéries extéricnres , et sans tomber ; les autres tombent en se détachant de la tige à leur Mise: et tombent d'une senle fois; soit déjà mortes , soit prêtes à mourir, soit simplement sidi A Vépoque où l'on confondait la mort et la chute des feuilles, Mnstel avait éru que cette chute je déterminée a * 2. 2 856 ORGANES FONDAMENTAUX. par l'état de pléthore, que les feuilles acquéraient à fin de leur vié; mais cet état, qui peut être G comme une cause de mort, n’est point par lui-même "4 cause de chute. - M. Vrolyck a cherché à établir, que quañd la feuille est morte, la partie vivante de l'arbre tend à la rejeter au- dehors, comme les parties vivantes d’un animal rejettent les parties mortes, ainsi qe on le voit dans les phénomènes de la gangrène et de la nécrose; mais cette explication, tout ingéniense qu’elle est, va trop loin, puisqu'il y a une foule de feuilles qui meurent sans se détacher de la tige qui les porte. . Sénebier avait commencé à distinguer la mort de la chute, et avait attribué celle-ci à l'accroissement du bour- geon de l'année suivante, qui, dès l'été, commence à se développer à l'aisselle des feuilles. Je ne nie pas que l'accroissement de ce bourgeon ne puisse faciliter la chute des feuilles; mais ce ne pent être l& cause essentielle du fait : :en effet, r.° il y a des feuilles , et surtout des. stipulesy qui n’ont pas de bourgeons à leur RE 29 et qui tombent comme Jes autres ; 2. il y a des folioles qui n’ont point de bourgeons et qui se détachent du pétiole commun, lors- que des causes particulières, comme la piqûre d'un in- secte, les rendent malades ; 3° enfin il est d’autres or- _ganes qui n’ont. point de bourgeons à leur base, et qui ‘tombent d'une manière si analogue aux feuilles , qu'il est impossible de croire que des faits si semblables soient produits par des causes entièrement différentes, : , … Duhamel s'est rapproché de la cause du phénomène, - Jorsqu'il a comparé la chute des feuilles à la maladie de la vigne connue des agriculteurs sous le nom de champlure; 4 * * ORGANES-FONDAMENTAUX, 557 cette maladie consiste en ce que les articles supérieurs des _ sarmens se désarticulent lorsqu'ils sont atteints par des gelées précoces, ou seulement peut-être par des temps froids et humides; la chute des feuilles ressemble à ce phénomène, en ce que c’est une véritable désarticuletion, mais elle en diffère en ce que cette désarticulation est nn fait constant, régulier, et qui à lieu à- peu-près à son ge #6 quelles que soient les circonstances extérieures. M. Vaucher a en effet établi que les feuilles qui sont continues avec la tige meurent sans tomber, mais que _ toutes celles qui sont articulées sur la-tige tombent né- _eessairement à une époque déterminée de leur existence ; … les fragmens des feuilles composées , étant articulés de la même manière sur le pétiole commun, peuvent aussi tomber indépendamment de la feuille. Ainsi la chute des feuilles, comme celle des fruits, est déterminée d'avance, et est une conséquence forcée de l'existence d’une articulation. . l'est vrai de dire seulement qu'elle est facilitée par . diverses causes; telles sont l'accroissement du bourgeon à Vaisselle du pétiole, la cessation on la diminution de la vé- … gétation qui tendent à dessécher et à tortiller le pétiole; … l'accroissement du tronc qui tend à désunir les fibres dela à base de la feuille; l’action des intempéries atmosphériques, qui, comme la gelée, l'humidité froide, et surtout la blanche- 6 «sa à diminuer la végétation ; l'action des chocs mécaniques, qui, tels que le vent, la grêle ou la pluie, tendent à ébranler la base des feuilles. Toutes ces causes diverses expliquent les petites nuances , les légères anoma- lies que présentent les feuilles des pepe à l'époque de leur chute ; mais la cause réelle de cette chute est sftohjaurs l'existence d’une articulation. Lin t = FRRS P : % on [2 à 358 ORGANES FONDAMENTAUX. re On appelle en général feuilles caduques, celles qui tom bent avant la fin de la première année de leur vie, et feuilles persistantes, celles qui durent au-delà : on désigne en particulier, sous le nom d'arbres zoujours werts (13), ceux dont les fenilles sont persistantes. Mais il faut remar- quer que ces locutions, déduites de l'aparence, sont loin d'être exactes : les feuilles destinées à tomber une fois, devraient , dans l'analogie botanique, se nommer | tombantes; et parmi celles-ci, on pourrait distinguer : 12 celles qui tombent à la première année, ou les feuilles annuelles; ».® celles qui tombent la seconde année après le développement des nouvelles feuilles ou les feuilles 2é- sannuelles : c'est ce qui arrive dans le chène-yeuse, qui a sous ce rapport l'apparence des arbres toujours verts, puisqu'il ne perd les feuilles anciennes qu'après avoir pris les nouvelles, mais dont en réalité les feuilles durent seulement quelques mois de plus que celles du chène-rouvre, où elles meurent en automne, et ne tombent souvent qüe plus tard; 3. il est des feuilles. tombante$ . qui, comme celles des pins ou des sapins , durent deux, trois, ou ün plus grand nombre d'années , mais qu'on ne doit pas confondre avec Les feuilles persistantes, quoique les unes et les autres constituent le feuillage permanent des arbres ou arbustes toujours verts. LEE ARTICLE XH. Des fonc des Feuilles, et des moyens d'y. be à dans les Plantes ePpourvues de feuilles. diEes fonctions des feuilles sont des objets plus physio- (18) Théophraste les nommait aiophy Lles, nom que M. Du Petit- Thouars à aussi employé. ONGARES-VONDAMENTAUX, | 359 4 is qu'anatomiques, et dont nous ne dntisliles … occuper ici que d’une manière sommaire. Nous avonswu que toute la structure de cet organe a pour résultat d'iso- Jer les extrémités des vaisseaux séveux les uns des autres, en laissant chacun d'eux cependant entouré par un tissu cellulaire bien développé. Les extrémités béantes des vaisseaux où des méats intercellulaires, ou les stomates, servént en général à l'évaporation aqueuse ou au déga- gement de Veau surabondante : c’est là la première et la _ principale fonction des feuilles; cette exhalation aqueuse est d'autant plus active que le noinbre des feüilles est plus grand, que leur surface est plus considérable, et quelés | D sont plus multipliés sur un espace donné, out + Une conséquence de ce premier point, qu'on péht-é6n- le comme un second emploi des feuilles, c'est de dé- _ terminer l'ascension de la sève; car la quantité d'eau pom- pée par une plante dans des circonstances données, est, en général , , sensiblement proportionnelle à l'étendue des ailes que cette plante porte, et lorsqu'on compare des … espèces différentes au nombre total des stomates, 3e. Il ést des circonstances dans lesquelles les stomates, au-lieu d'exhaler l'eau surabondante, paraissent (1) pomper où aspirer l'en l'eau extérieure.mise €n,contact avec ex : | d'est ainsi que des feuilles fanées pompent l'eau avec on les arrose; c’est ainsi que Charles Bonnet a fait des branches en plaçant les feuilles, appliquées Sur une surface aqueuse par ceile de leurs su rficiegani Où de la disposition des Fleurs des Plantes deg ch JR 4 —— J £ désigne avec les botanistes, sous le nom d’érffores- cence, Vensemble dela distribution des fleurs sur la plante, ou, comme le dit M. Ræper, cette. partie des tiges ou des rameaux qui ne porte d'autres branches que, des axes floraux. 11 faut bien distinguer ce terme de celui de fo- raison , qui désigne seulement l'épanouissement des fleurs; l'étude de l'inflorescence fait partie essentielle de l'orga- nographie ; celle de la floraison est essentiellement physio- logique. Les organes de l'inflorescence éontles supports des fleurs compris sous les noms de pédoncules et pédioules, et les enveloppesaccessoires des fleursou les Éracéées. Nouscom- mencerons par examiner d'abord la disposition générale des fleurs, puis nous étudierons séparément leurs supports , .et leurs enveloppes. Dans tout ce chapitre, nous serons principalement guidés, soit par le beau Mémoire de M. Turpin (1), soit par les idées ingénieuses que M. Ro- bert Brown a occasionnellement émises sur ce sujet dans diverses places de ses ouvrages (2), soit par un Mémoire très-remarquable, dont M. Rœper a bien voulu me donner (1) Mém, sur l’inflorescence des graminées et des cypéracées dans le Mém,. du Muséum, vol. V. (2) Particulièrement dans ses remarques sur les composées. sù sr cu L Li 36 ORGANES REPRODUCTEURS. communication (3), soit enfin par Ed observations qui nous sont propres, ARTICLE 1e, “DerI nflorescence en général. _ Une fleur, considérée sous le point-de-vue organogra- | phique, est un assemblage de plusieurs verticilles (ordi- nairement quatre) d'origine foliacée , disposés les uns : au-déssus où au-dedans des autres, e tellement rappré- chés, que leurs entre-nœuds ne sont pas distinets (x). Ces organes verticillaires étant donc latéraux , il sem- blerait que la tige ou la branche qui porte la fièur devra se prolonger au-delà, et ce prolongement a lieu en effet quelquefois évéditellenent: ; M: Turpin en a figaré quel: qües exemples (2), et j'ai moi-même observé ce fait sûé dés poiriers et des rosiers. Je donne ici (3) une figure dé ces derniers. Mais il n'en est point ainsi à l'ordinaire, et'il arrive presqué toujours dans le cours naturel des choses, _que la fleur termine véritablement le rameau, parce qué celui-ci est tellement épuisé par la nourriture abondante que tirent les divers organes floraux, qu’il d'a plus la force végétative qui serait nécessaire pouf sa prolongation; célle-ci n’a lieu, dans les cas cités plus haut, que lorsque gp étant stérile, pompe pea de-sues, ét qu'en mêtne- (3) IL est maintenant imprimé en français dans les Mélanges botaniques de M. Seringe. Genève, 1826, vol. IL, p: 51: et, en latin, dans le Linnæa, journal botanique papes à Berlin, par M. de Schleéhtendal. (1) La-vérité de cette définition sera démontrée dans la suîte ; ôn prie le lectéur de vôuloir bien l'admettre ici provisoirement. (2) Icon., pl.2,f.1,2,3, (33 PI, 33. : , $ rl È ORGANES REPAODUCTEURS, "597 Love la branche est bien nourrie. On peut donc énoncer comme une loi générale, que la fleur est terminale, relati- vement au rameau qui la porte. Ce rameau a reçu le nom spécial de pédicelle (ed cellus). 11 est quelquefois assez long et bien distinct, quel- : quefois très-court et à peine visible : dans ce dernier cas; où a coutume de dire que la-fleur est sessile ; ce qui si- gate seulement en organographie, que son pédicelle est iment court. Puis donc que toute fleur est terminale sur le pédi- celle, toute l'étude des inflorescences devra rouler sur la disposition diverse des pédicelles, relativement aux or- gaues qui les portent. Ces pédicelles peuventmaître, ou : immédiatement sur la tige où branche maîtresse, et celle- ci garde alors son nom; ou bien ils prennent, naissance sur des parties de la tige ou des branches qui sont plus ou moins différentes des tiges ordinaires; dans ce cas, ces branches ou tiges florales portent le nom collectif de pédonaules (pedunçuli). | : Les pédicelles peuvent naître sur la tige ou les Un d'après deux systèmes, savoir, ou latéralement à l'aisselle, ou à l'extrémité même du rameau qui les porte. Nous allons suivre les conséquences nombreuses et variées de ces deux modes d'inflorescences ; mais avant d'entrer dans aucun détail, il est nécessaire de dire que l'on donne le mom de feuilles florales aux feuilles dont Yaisselle émet uu pédicelle, pourvu qu'elles ne différent pas des feuilles ordinaires, et qu'on leur doune le nom de bracrées lors- qu'elles ea différent par la grandeur, la couleur, la forme où la consistance, Les bractées diffèrent surtout des feuilles ordinaires , en ce qu'elles n’ont presque jamais de # 398 ORGANES REPRODUCTEURS. se rapprochent beaucoup des organes boop a composent la fleur. Nous étudierons les diverses inflorescences en exami- nant dans les articles suivans : 1.” les inflorescences axil- laires; 2.° celles qui sont terminales; 3.° celles qui parti- cipent de ces deux modes; 4.° celles qui font où we faire exception aux classes précédentes. Fr” " ARTICLE IL # Des Inflorescences axillaires ou indéfinies, ou à évolution céntripète. Les ratiéaux portent leurs feuilles latéralement, et en nombre à-peu-près déterminé; ils peuvent-se terminer par un bouton de fleur, ce que nous examinerons dans l'article suivant, ou par un bourgeon; dans ce dernier Cas, qui fait le sujet de cet article, tantôt le rameau ne fleurit point, tantôt il porte des fleurs aux aisselles des feuilles, et le rameau lui-même peut s’alonger par le déve- t loppement du bourgeon terminal. Suivons les détails de cette position des fleurs à l'aisselle des feuilles, et prenons d'abord les cas les plus simples. ”" Si j'examine la végétation, ou de la pervenche (r}, on de la véronique à feuilles de lierre, etc. (2); je trouve que leurs tiges ou branches principales donnent, de la plupart: deleurs aisselles, naissance à une fleur, et que la tige ou le rameau se prolonge par le sommet; or, comme les feuilles de l'aisselle à s les pédicelles prennent leur ori- | gine, ne sont pas Lim + a à différentes des feuilles 0). PI: 47, cf (2) Hayne, Term, bot., di 2, f. 2. « Fs vrais bourgeons à leur aisselle, et, sous ce rapports elles | + bien marquée (3); on ph 8 pour er | _cence de ces plantes et de toutes celles qui leur ressemblent sous ce rapport, on se contente de dire que leurs pédi- celles sont axillaires et solitaires. Comme le développe: ment des feuilles et de tous les organes de ces plantes va du bas de la tige vers le sommet, on remarque que les s inférieures se développent les premières, et que Pépanonisenent se continue de bassen haut. Or, ce qui s'observe si clairement sur ces végétaux à pédicelles axil- “hires, nous allons le retrouver avec des nuances plus ou moins prononcées dans toutes les plantes pre l'iuflores- cence n'est pas terminale. + Ilarrive ordinairement, et surtout dans les tiges dres- sées, que les feuilles supérieures, même quand selles ne portent point de fleurs, sont plus petites, et ont leurs entrenœuds plus courts que les feuilles inférieures, ce qui tient à ce qu'elles*se développent plus tard, et reçoivent moins de-nourriture, Ce double effet est fort augmenté, si ces mêmes feuilles supérieures portent une fleur à leur see, probablement parce que cette fleur attire à elle une partie de la nourriture qui sans cela eût été employée, . où à faire grandir a feuille, ou à alonger l’entre-nœud; . dans ce cas, on donne à la feuillg le nom de feuille florale ou de bractée, et la sommité de la tige ou de la branche, ainsi organisée, reçoit le nom de grappe ou d'épi termi- nal (4); elle semble en effet terminer la tige; mais elle n'est formée que 4 fleurs axillaires ét la tige ne cesse de | (3) Ces pre a sont plus fréquentes dans les plantes à tige conchée et rampante que dans celles à tige dressée. (4) DC,, FL, pl. 8, p. r, f. 6. Turp, Îcon., pl. 14, f£. g et 10. L1 ORGANES REPRODUCTEURS. 399 " PS et que la longueur de leurs entre-nœuds est {oo ORGANES REPRODUCTEURS ee prolonger que par l'épuisement qu'elle éprouve à déve- lopper les fleurs et à nourrir les graines; elle se termine alors en pointe par l'avortement simultané des fleurs et des bractées. Chacun sait que par une nourriture abon- dante on peut faire alonger ces branches au-delà de leurs dimensions ordinaires, en leur conservant leur apparence; quelquefois elles se prolongent naturellement d’une ma- nière insolite, Ainsi dans l'ananas (5) et l'eucomis (6), l'axe de la tige se prolonge au sommet , et il cesse de porter des fleurs ; alors les feuilles qui étaient petites et membra- peuses, là où elles avaient des fleurs axillaires, deviennent grandes et vraiment {oliacées là où elles n'en ont point : c’est ce qüi forme la houppe ou couronne qui surmonte Yépi de l'ananas ou la grappe de l’eucomis. Un phénomène analogue se retrouve dans les ca/listèmon (7), et quelques autres myrtacées de la Nouvelle-Hollande;, l'axe de l'épi se prolonge au sommet, et forme de nouveau, au-dessus del'in- florescence, une véritable branche feuihée : ce phénomène arrive aussi accidentellement dans quelques cônes, dont Taxe se prolonge en branche feuillée (8). Il est, quant à - Pinflorescence, le pendant de ce qui sn june dééol AS lorsque son axése nes: comme nous l'avons vu gore baut. #1 Ce mob de cus Soul qu séhléis l’hoya carnosa (Q), quoiqu'il soit relatif au prolongement da TT ren la tige elle-même; le pédoncule (5) Blackw., os VA. 865, 568 (6) Lam. ällastr., DE 1 mobi le nom de huile. -(7) Bot. mag 2602, 1823, 260, 1761. (8) PI, 36, f. (9) PI. 0, f. 3. er ORGANES BEPRODUCTEUNRS. 4on |rameau floral naît de l'aisselle des feuilles; il porte n A première année une esp lle, composée de pédi- celles qui se développent à lle.de très-petités brac- tées; ces elles tombent après la fleuraison en:sè désarticulant, et le pédoncule persiste plusieurs années; à chaque époque de fleuraison, il se prolonge un peu par son | extrémité, et finit par porter des traces de toutes les fleu- ns successives, rangées comme le-seraient les débris l'une grappe de la même année. On voit, pl 9, fig. 3, | l'état du pédoncule à sa première année, età la fig. 4; son apparence à la cinquième ou sixième année, Ce fait est remarquable en ce qu'il offre le seul exemple que je con-. | maisse d'un pédoncule qui pains etfleurit plusiesirs années, | de suite. | y a en réalité si peu de différence entre les fleurs dites. l'en grappes on. en épi, et celles dites à pédicelles axillaires, qu'il n’est pas rare de tronver des tiges ou des branches qui: réunissent ces deux états; ainsi, dans plusieurs digitales, : et dans une foule d’autres plantes, on trouve des fleurs. nférieures solitaires à l’aisselle de feuilles grandes et asséz es, tandis que les supérieures sont à l'aisselle de, teurs ont coutume de désigner cet état intermédiaire par. périphrases de grappe où d’épi interrompus d la base, ou feuillés vers la base. Dans nne foule de cas, on voit les fleurs inférieures solitaires à l'aisselle des feuilles, puis. celles-ci diminuer peu-à-peu, se rapprocher, et les fleurs forment alors une vraie grappe. Toute la différence entre Ace : cas et celui dés grappes ordinaires, c'est que, tantôt la transformation des feuilles florales en bractées a lieu subitement dès la première qui porte une fleur à son ln Tome Le. 26 402 ORGANES REPRODUGIEURS. | Misselle, tantôt elle n'a lieu que graduellement, à pere qu'elles approchent du sommet. Ga, 7746 _ Simaintenant, au-lieu d'étudier la AA dans une tige simple, nous examinons ce qui se passe dans les branches d’une tige rameuse, nous trouverons évidemment que chacune d'elles pourra présenter le même phénomène , et comme les branches naissent à Vaisselle d des feuilles , il se formera ainsi des grappes axillaires. Ces sortes de grappes ne sont donc que des branches florales; tantôt elles portent encore à leur base un certain nombre de feuilles qui, ayant point de fleurs à leur aisselle, conservent leurs formes naturelles , et alors on les consi-: dère comme autant de grappes Siipetes: on se contente de dire que la plante en porte plusieurs; tantôt elles ont dès la base leurs feuilles munies defleurs et changées en bractées, de sorte que la grappe axillaire est sans feuilles proprement dites ; alors on considère l'ensemble comme’ une seule inflorescence, et l'on lui donne le nom de grappe compôsée. Ainsi, toutes les gräppes qui naissent de l'ais= selle des feuilles, ne diffèrent des grappes terminales, que parce qu’elles sont placées au sommet d'ane branche , * au-lieu de l'être au sommet d’une tige. Les fleurs y naïs- ! sentà l’aisselle des bractées ou feuilles florales, etla branche en masse à l'aisselle d’une feuille. ”: Tout ce que je viens de dire en prenant Mprbpe pour exemple, estapplicable, avec de légères nuances, aux diver- ses sortes d'inflorescences indéfinies que nous devons main- tenant passer rapidement en revue, savoir : l’épi, la grappe, l'ombelle, le capitule, et les variétés de chacune d’elles. 1°. On donne le nom d'épi(spica) à celles des inflores- cences indéfinies où les fleurs naissent à l'aisselle des à. - * : CO. ci ‘ É ORGANES REPRODUCTEURS, 405 : feuilles, soit sessiles, soit portées sur un pédicelle pen _ visible, comme, par ple, dans le plantain (16). La limite entre l’épi et la gra fort incertaine, vu qu'elle ne repose que sur une apparence. En effet, le pédicélle existe toujours, et sa longueur seule est variable : aussi mest-il pas rare de trouver des inflorescences qui sont grappes dans le bas et épis dans le haut, ou bien qui sont épis dans leur jeunesse et deviennent grappes dans un âge avancé, Lorsque plusieurs branches florales ont des fleurs en épi, et qu'elles sont assez rapprochées les nes des #utres pour paraître former un seul ensemble d'inflores- cence, on donne à cet ensemble le nom d’épf rameu+, comme, par exemple, dans le ssarice spicata, une variété _ de plantago lanceolata, etc. , . Ona désigné sous le nom particulier de caton (amentüm, - julus) certains épis qui offrent ceci de remarquable, qu'a: _ près la fleuraison s’il s’agit de fleurs mâles, où la fructifi: _ cation s'il s'agit de fleurs femelles, l'axe de l'épi sé des: . sèche et se désarticule à sa base; telles sont les inflorés: | cences mâles des coudriers, des chènes , étc., et celles des deux sexes des saules (1 r). La différence du chaton à l'épi est moins prononcée en réalité qu'elle ne l'est en apparence, etil est fréquent, par exemple, que dans la même espèce de saule les fleurs mâles soient en chaton ou épi cadué, et les femelles en épi permanent. Ce caractère ie tient pas essentiellement à l'inflorescence, et se compose d'un mé- lauge d'idées physiologiques et anatomiques. 11 y a des chatons dont les fleurs sont légèrement pédicellées , et qui L 4 (10) Turpin, [cônogr., pl, 14, f. #. (11) 4bid., fix Hayne, Term, bot, pl 36, £ 1. 26* Rs d : Lo4 PR A «+ se rapprochent des grappes. On trouve dans les pins(r2) des chatons rameux, c'est-à-dire, formés d’une branche centrale et de plusieurs branches latérales. ‘On donne le nom de cône (conus, strobilas) aux épis femelles des conifères qui sont munis de bractées très- grandes, ou susceptibles de grandir après la fleuraison, et qui semblent ainsi quelquefois former un tout unique. Les épis femelles du houblon sont des espèces el a bractées membraneuses. + Les fleurs de presque toutes les graminées hp etserrées le long d'un axe, à la base duquel se trouvent une ou plus souvent deux bractées particulières qu’on appelle glumes; on donne à cet ensemble le nom d'épi/les (spicula, locusta), et comme ces épillets se retrouvent dans toutes les graminées, on a coutume de dire que les fleurs sont en épi quand les épillets sont en épi (13), comme dans Je froment, et qu’elles sont en panicule quand les épillets sont en panicule, comme dans le millet ou Ve- grostis (14). + Le spadix est encore une sorte d'épi à laquelle < on a donné un nom particulier : il s'applique aux épis des mono. ” cotylédones,.en tant qu'ils sont dans leur j jeunesse ; enve- loppés dans une large bractée engainante qui les entoure complètement, et qu'on nomme spathe. Le spadix est simple dans les arym (15), par exemple, et tantôt il est couvert de fleurs dans toute son étendue (ca//a); tantôt sa { LR: a © (2) Turpin, Iconogr , pl. 14, f 2. (13) Hd. , 1.4. (14) Schkubr; bandb, pl. 12. - (15) Turpin, Iconogr., pl. 14,1. 8. % . ‘ ns | ORGANES PARA TEUINT _ 405 sommité est nue (c: (16). Le spadix est rameux dans les palmiers , et alors où lui donne en français (17)le nom particulier de régime. . tft CE Outre ces modifications de la structure des épis; au quelles on a jugé convenable de donner des noms, les épis différent encore entre eux : 1° par la distance di fleurs ou la longueur des entre-nœuds ; ainsi les flears sont très- serrées dans le plantago lanceolata , très-éloignées dans le plantago sparsiflora. Souvent les fleurs inférieures sont écartées que les supérieures (spica basé éntermupta); 0 par la position relative des fleurs, opposées (crucéa- nella), verticillées (myriophyllum), distiques (gladiolus), ou en spirale simple, double ou multiple (18), ere _ toujours liés avec la disposition des feuilles; 34° par la _ grandeur et la nature des bractées; lorsque sets sont grandes et foliacées, on dit que l'épi est feuillé (spica foliosa); 4° par la forme de l'axe ou rachis central, lequel peut étre cylindrique, comprimé, anguleux, ou marqué de dépressions dans lesquelles les fleurs sont comme nichées; 5° par la forme générale qui ést ordi- nairement cylindrique ou conique, mais quelquefois ovoide : ou globuleuse, et pent alors se confondre âvec ea rt en tête dont nous parlerons ensuite." (16) M.Roœper estienté de comparer ce prolongement du spadix … à l'alongement de l'axe des épis de l'ananas où du callistemon : mais je ne sache pas qu’on l'aie jamais vu porter le moindre ves- ge de feuilles, ni annoncer la moindre disposition À végéter par Jui-même. (19) Hayn., Term, hot, , pl, #1, É #. 0 (18) J'ai dit hâut, chap, A, et. vit, p. 329 ile spi- rales sont par et au nombre de hit dans l'épi de plusieurs _ aloës, de treize dans le cèdre du Liban j ete. ; chaque spire , dans _ce dernier, est composée d'environ vingt-cinq fleurs, LA Fr” * 4o6 * ORGANES REPRODUGTEURS. 20. La grappe (racemus) ne diffère de l'épi que parce que les pédicelles qui naissent à l’aisselle des bractées y sont plus alongés (19). En général , ceux du bas de la grappe étant plus anciens et mieux nourris, sont les plus longs, et ils dimiauent de grandeur à mesure qu'ils appro- chent plus près du sommet, L'inverse a lieu dans un petit - nombre de cas; ainsi, par exemple, dans l'Ayacinthus comosus. (20), les fleurs supérieures de la grappe sont stériles, et ont leurs pédicelles colorés et très-alongés, ce qui forme une espèce de houppe ou de couronne au som met de la grappe. Toutes les différences que nous avons vues tout-àl'heure se retrouver dans les épis comparés entre eux, se retrouvent de même parmi les grappes, mais sans qu’elles aient dopné lieu à des noms propres. Nous dirons seulement quelques mots de celles qui ont paru assez importantes pour mériter des noms spéciaux. | Nous avons déjà dit qu'on nomme grappes composées Ou rameuses, celles qui sont formées par la réunion de plusieurs grappes partielles en une seule inflorescence. - ces grappes ou branches partielles sont très- longues, très-rameuses et très-étalées, on donne à len- semble le nom de panicule (panicula), par exemple, dans le ko/kreutera (21). Si l'axe est fort court et les rameaux de la panicule fort longs et fort étalés, comme on le voit … dans les joncs, l'inflorescence a été désignée par quelques- uns sous le nom d’anrhè/e (anthela) (22). Il arrive quelquefois dans une grappe simple que les pédicelles inférieurs sont très-longs, et les supérieurs sont (9) Turpin, Icon., pl. 14, f. x0. Hayne Tee: 39, €. 4. (20) Jacq., FL austr., pl. 126. ve (21) L’hérit., Sert, angl, pl. 19. (22) E. Meyer, Mon. junc., ra. 58 1819. “ ORGANES REPRODUCTEURS, * 407 |trës-courts, d'où résulte queles fleurs, quoique partant de points différens, atteignent toutes à-peu-près le même niveau. Cette sorte de grappe, confondue avec d'autres isflorescences trés-diverses, a reçu le nom de corymbe (corymbus ) : l'ornithogale dit en ombelle, et quelques espèces d'ibéris (23), sont des exemples de cette sorte de grappe. L2 . La même chose pent avoir lieu dans les grappes com- posées, soit parce que les branches ou grappes latérales i sont plus longues que les supérieures , soit % jarce que chacune d'elles, considérée isolément, présente Je même phénomène, quant à la longueur de ses pédi- celles; cette disposition se remarque dans les viornes, les _ sureaux, etc.; on Jui donne aussi le nom de corymbe, et lorsqu'on a intérêt à la distinguer de la précédente, on … pourrait, par analogie avec les grappes dont elles sont des. modifications, désigner la première sous le nom de co- + rymbe simple, et la seconde sous celui de corymbe com- posé. Mais comme on a confondu plusieurs inflorescences très-distinctes sous le nom de corymbe, je réserve ce nom . pour une classe particulière que nous examinerons plus , 64 tard, et je désignerai sous le nom de grappe simple corymbiforme, les grappes simples à fleurs situées au même niveau, et sous celui de grappe composée corym- biforme , celles qui étant composées présentent à-pen-près la même disposition. Les motifs de cette manière de parler deviendront évidens lorsque nous nous occuperons des vrais corymbes. . 3: L'inflorescence en apparence la plus éloignée de la (23) Bot., Mag., pl. 106. 408 ORGANES REPRODUCTEURS. grappe, est lombel/e(umbella). On donne ée soni à in esse blage de pédicelles uniflorés qui partent tous exactement du sommet d’une branche ou d’un pédoncule commun : on distingue l'ombelle simple (24), aussi appelée seule, | comme par exemple dans les primevères on le cerisier cultivé, et l'ombelle composée qui existe presque dans | toutes les ombellifères (25); elle diffère de l'ombellesimple ence que les pédoncules communs sont eux-mêmes dis- posés en ombelles; on y distingue par conséquent l'om- belle générale où universelle, qui est forméé oi pédoncules, et l'ombelle partielle où ombellule, qui | formée par les pédicelles. L'ombelle diffère eu dE ? la grappe, moins qu'il ne semble au premier coup-d'œil. Si l'on compare en effet les différentes grappes ensemble, où en trouve, il est vrai, qui ont l'axe très-alongé, comme, ; .paréxemple, l’ornithogale des Pyrénées; mais onentéouve aussilqui ont l'axe beaucoup plus court, comme l'ornitho- gale dit en ombelle, qui a réellement les fleurs en grappe; on arrive enfin à trouver des grappes dont l’axe est telle: ment court que tous les pédicelles paroïssent naître du sommet; par exemple, dans les ibéris ; et ainsi on me en comparant, la grappe corymbiforme et l'ombelle, à concevoir que l'ombelle est une grappe dont l'axe est mul du à-peu-près nul. Je me ferais peut-être comprendre plus complètement par une métaphore bien grossière : supposons une branche florale organisée comme ‘üne lunette d'approche, qui porterait ua pédicelle au haut (24) Schkuhr, handb, pl. 33, Mirb., Élém., pl. 29,.f. 2, et-28, f.8. (25)DC., FL fr., 1, pl. 3,f. 2, Mirb., Élér., pl. 38, f. 1, Turp., Icon., " 15, f. 4, Hayn. Term., pl. 36, £. 0. ch: y 4 Eee £ ; w ù DAGANES REPRODUCTEURS. EPP pédicelles uaissent tous à l'aisselle des 2°" bractées, et il n'y a point de difficulté pour distinguer et nommer les organes; mais, dans les grappes composées, il y a autant d'ordres différens de bractées qu'il y a de degrés de ramifications; on leur donne à toutes le nom commun de bractées, excepté dans un seul cas, celui où les dernières ramifications d’une inflorescence composée portent des pédicules terminés par un seul pédicelle, ou, comme on dit vulgairement, lorsque les pédicelles sont articulés dans leur longueur : alors les petites bractées qui se trouvent à cette articulation, sont quelquefois désignées sous le nom de bractéoles (2); cette distinction n’est pas “rigoureuse, mais elle est commode dans la pratique, pour | éviter de longues périphrases. Les bractées sont, avons-nous dit, des feuilles modifiées par la naissance des fleurs qui, en se développant à leur aisselle, tirent à elles une grande partie de la sève, d'où résulte qu'elles sont en général plus petites, moins décou- _pées, plus membraneuses que les feuilles de la plante; souvent elles participent, ainsi que les pédicelles eux- mêmes, à la couleur de la fleur, comme on le voit dans Fhoitentis, dont ce qu'on cb vulgairement la fleur est essentiellement formé par des bractées colorées, dans le | salvia splendens (3), les melampyrum, etc. ; ces derniers R offrent même cette double singularité, que les bractées co- * Jorées y sont plus grandes et plus découpées que les feuilles. Lacoloration des bractées a lieu d'autant plus facilement, qu'elles sont plus voisines des fleurs. Lorsque les feuilles / de ta’ plante sont composées , les bractées des ramifications premières Je sont quelquefois aussi, mais le plus souvent (a) Hayn, Term, bot., pl, 32, f: 1 b, (3) Bot, reg., pl. 687. , 44o Ne de REPRODUCTEURS.À = lesbractées sont réduites à de Sup, use | le rudiment du pétiole. À Les bractées sont souvent triples ou trifides, et dans ce cas , les deux latérales ou les deux lobes labéeaièx dede à * bragtée unique en apparence, sont les rudimens des sti- pules ; ainsi, dans les plantes où les stipules sont distinctes … du pétiole, on trouve souvent, soit à la base des branches . florales , soit à la base des pédicelles, trois bractées dis- 74 ls Eds dont les deux latérales sont les plus petites. Dans plantes où les stipules adhèrent au pétiole, ontrouve souvent des bractées à trois lobes : quelquefois les stipules conserveut, dans cet état de bractées, un assez grand . développement , et la vraie feuille avorte en tout où partie; alors la bractée est remplacée par deux bractées latérales et opposées, comme on le voit dans les c4£ fortia (4), etc. Ce phénomène rappelle ce qui se passe dans les stipules du lathyrus aphacas Il est des plantes où la feuille florale, en se transfor- | mant en bractée , au-lieu de prendre l'apparence membra- neuse ou foliacée, prend celle ou d'une pointe épineuse, comme dans les bar/eria (5), l'exoacantha (6), ou d'une petite vrille, comme dans quelques baukinia, ou d'un tubercule ou d’une glande. Tant que les braciées sont, par la disposition même des fleurs; assez écartées les.unes des autres pour ne point for- mer d’anneau ni d'enveloppt particulière , on leur laisse le nom de bractées ; mais elles prennent une autre apparence lorsque le rapprochemeut de l'origine des pédicelles ou (4) DC., note sur les cliffortia dans les Ann. des Sc. a : vol. I, pag. 447. CRE (5) Lam. ill., pl. 549. ” (6) Ibid., pl. 190. EN” onGANES REPRODUCTEUAY, ++ 444 où moins réguliers, comme on le voit dans les fleurs et à chaèune d'elles, les noms d’écaille, ou de foliole, ou de bractée. * Dans les plantes à ombelle, où le pédicule commun n'est pas dilaté en réceptacle, les involucres sont en géné- : # ». ral composés d'autant de bractées qu'il y a de rayons. 4 lombelle, et ces bractées sont distribuées sur un seul rang. On donne, en frauçais, à ce genre d'involucre, le üom de co//erctte, qui exprime très-bien son apparence, mais qui n’a pas de correspondant dans la langue latine de la botanique. » Dans les fleurs rapprochées en tête serrée, le nombre Le folioles de l'involucre est plus rarement déterminé ; ces folioles forment autour des fleurs une enveloppe sur ün où plusieurs rangs qui les entoure si bien, qu'il semble que toutes les fleurs d’une tête n'en forment qu’une seule, E. l'involucre semble être le calice. C'est cette illusion qui fit jadis donner, dans un grand nombre de cas, à ces capitules serrés, le nom de fleur, et à l'involucre, celui de Galice; ensuite, pour diminuer l'erreur, on spidé le capi- tule fleur aggrégée on composée, et l'involucre calice commun; enfin, dans ces derniers temps, on s'est plus approché encore de la vérité : l'ensemble des fleurs porte les noms de capitule, tête, calathide , où anthodium, et Yinvolucre a reçu celui de périphoranthe, parce qu'il entoure le réceptäcle, ou, plus simplement plus claire- ment celui d'involucre. Les bractées qui composent les involucres peuvent être ou verticillées sur un de: id (rniseriales), ou sur ; pédoncules force les bractées à naître en verticilles plus en ombelle , en corymbe ou en tête : alors on donne à l'ensemble des bractées le nom d’énvolucre (involucram), "FE + be ORGANES REPRODUCTEURS, | HE deux rangs (biseriales), ou sur plusieurs rangs lu | riales). Lorsqu’elles sont sur deux rangs, et que l'extér est sensiblement plus petit, on dit que l'involucre est ca liculé, où muni à sa base d’une sorte de petit calice: qu’elles sont sur plusieurs rangs, et que les plse recouvrent la base des plus intérieures, et vont d'ordi en diminuant de grandeur, on dit que l'involuere est & briqué.. Un mode singulier d’embrication se présente ac * Mentellement dans quelques œillets; leur fleur, dans l' naturel, est munie à sa base de paires de feuilles duites à l'état de bractées; maîs q quelquefois, au-lieu deux paires, on en trouve quinze ou vingt embriquées, manière à former us épi alongé, et, dans ce cas, la fleur |’ avorte le plus souvent. Cette monstruosité a reçu dans les jardins le nom de dianthus caryophyllus Mrs (7). Les pièces qui forment soi lucres, surtout ceux à un séfilr mentlibres entre elles, c’est le quefois soudées ensemble par leur bord, de manière à sembler une feuille unique; telles sont les collerettes de . plusieurs buplevrum (8), et du seseli hippomarathrum , 4 + ou les involucres de l’ofhonna ou du #yctago (9). On a coutume de donner très-inexactement à ces involucres / épithète de monophylles, qu'il faut remplacer par celle de 4 amophy lès, qui HORS yraie nature. \ Qüand les invôlaères renferment plusieurs fleurs, 0 C ne e peut avoir aucün doute sur leur nature; mais lorsqu ‘ils n'en renferment qu'une, il est souvent difficile d'affirmer si Hrarergge un pts externe ou un involucre : cette * à (7) Sims bot, mag. , pl. 1622. (8) Lam. ill., pl. 189, fi 13 (9) 4bid. ,gl 105. # je é É : é | | + à ES Meunas namnonvéatt se | En # ; nbigui on pistes que Le SE VA dées ensemble, comme les sépales des calices; ainsi, 1 lans la belle-de-nuit, l'involucre a été très-habituellement 5 ris pour un calice ; om s'est assuré que c’est un involucre, Ÿe. arce que, dans plusieurs plantes de la même famille, cet renferme plusieurs fleurs, ce qui n’a jamais lieu pour "TA in vrai calice; la même illusion a existé plus long-temps “ELCUR mcore pour les euphorbes, où l'on a appelé l'involacre du Fan om de calice, jusqu'à cequ'on ait reconnu que ce qu'on AE pelai eur-uniqgiéétait réellement un assemblage de he jetites fleurs en tête. On sait de même maintenant que enveloppe épineuse des châtaignes, la cupule du gland à de la noisette, sont des involucres et non des calices, ? question est plus délicate dans les malvacées qui por- de 11] fréquemnient en-dehors de leur calice une rangée de é blioles disposées en v ;les uns les nomment calice xterne, parce qu'e t naissance de la base du alice ; il en est qui les off considérées comme les repré- jentans des stipules des feuilles calicinales ; quelques uns croient des involucres uaiflores, en se fondant sur = de leur présence, de leur nombre , de leur et de leur forme, qui paraît indiquer qu'ils font Lu de des organes de l'inflorescence que de la fleur prement dite : la question sera résolue aflirmativ t urcette dernière opinion, si l'on vient à trouver Mai le malvacée qui porte vw d'une fc das ce tégudtent externe. Les bractées qui naissent à la Late des ombellules ou pmbelles partielles, forment ce qu'on nommel'invotscelle où la collerette partielle, ou 'involucre propre; l'ensemble de celles qui naissent à la base des pédoncules on de l'om- En ‘ Tv “AP MAN 7 TS NOT TAUER " De + dE 444 ORGANES REPRODUCTEURS. belle générale, pret le nom d'énvolucre où de collerette | générale ; quoiqu’ on ait borné la nomenclature à ces U | degrés, qui sont les plus fréquens, il peut s’en présenter | un plus grand nombre, comme où le voit dans les en- phorbes, et alors il y a encore dans le langage botanique quelque ambigalté pour distinguer ces divers degrés d'ir volucre. De même dans les fleurs en tête, on trouve vent une ou plusieurs fleurs réunies dans une première! enveloppe, c'est l’involucelle : par. exemple, dans l'echté nops, l'involucelle est uniflore à plusieurs folioles embri* quées, et dans le Zagasca(10), il est aussi uniflore, mais folioles soudées. Ces involucelles sont, dans les cime que j'ai choisis, réunis en une tête serrée, laquelle est! elle-même entourée d’un involucre auquel on donng le nom! d'involucre général ou d ‘involucre proprement dit, et ces | involucres eux-mêmes sont encore quelquefois réunis par des involucres plus extérieurs ; il y.a en général peu de précision dans la manière dont on désigne et dont on compare entre elles toutes ces parties, et il en est souvent résulté de graves erreurs de descriptions. Dans un grand nombre de fleurs en tête, on trouve, outre les écailles de l’involacre, d’autres bractées situées cs Les fleurs, et naissant du récerpachi les folioles de olucre sont analogues : aux bractées qui naissent dans ! ci des grappes composées ; les écailles du réceptacle re présentent les bractées propres de chaque fleur, ou les bractéoles; et ce qui, entr’autres circonstances, tend à prouver l'analogie de ces organes, c'est que ces écailles sont toujours situées du côté extérieur de chaque fleur, {ra) Desv., Journ. hot, , v. 1, p. 23 et 349, avec une planche. ORGANES REPRODUCTEURS. 445 > qui correspond au côté inférieur des grappes, et que, ar-conséquent, leur position est la même que celle des ractéole: : Quand on suit avec soin les dégradations de Dune des folioles de l'involucre aux écailles du réceptacle, on ne peut douter de l'identité de ces organes. Comme elles sont situées entre des fleurs fort serrées, il arrive souvent que ces écailles avortent, ou qu’elles sont réduites àun état tout-à-fait scarieux, et à de fort petites dimen- sions; ou enfin qu’elle se soudent, soit entre elles, soit avec la fleur. Lorsqu'elles se soudent entre elles par les bords, ilen résulte’ que chaque fleur semble comme enchassée une petite loge : c’est ce qu'on voit très-bien dans le syncarpha (11); lorsqu' elles enveloppent le calice et se soudent avec lui, elles semblent faire partie de la fleur, comme onle voit dans le sco/ymus angiospermus (12): mais les deux phénomènes ont lieu à-la-fois, alors toute la tête des fleurs ne fait plus qu'un seul corps creusé en appa- rence de fossettes séminifères, et sa structure ne peut se démèéler que par une analogie très-délicate : c'est ce qu'on voit dans le gundelia (13) et l'opercularia (14). * Lorsque les pièces d'un involucre sont larges et engai- nantes à leur base, on donne à l'involucre le nom de spathe (15), etaux pièces qui le composent , le nom im- propre de vabes. Cette organisation ne se rencontre que dans les monocotylédones , et lorsqu'on la mentionne dans (11) DC., Ann, mus. et Choix de Mém., pl. 1, f. 31. ..(12) Goært. fruct. , pl, 153. . (13) Lam. ill, pl. 920. (uÿ) Jess. , Ann. mus., 4, pl. 70, CTP (15) Voy. “Hopkirk F1. anom., pl. 5, qui représente le calla palustris variant, à spathe oh et bivalve. M . monocotylédones. Les petites bractées situées à la base des … thelles. La distinction de ces organes n'est guère plusrigou: \ plus scarieuse et plus sèche; elles sont propres à la vaste i . famille des graminées. Dans ce sens, les glames qui naïs:. sent à la base des épillets des gramens, sont les analogues _ selon les autrés , aux vrais tégumens de la fleur. L'opinion dessous de l'intérieure, d'où résulte que ces valves ne 446 ORGANES nsv106 7 É0 les dicotylédones, c’est comime si l’on disait i a la forme ou l'apparence des spathés. Dans les spathegyil y a tantôt une, tantôt deux valves (16); dans ce dernier cas, les ve ne sont jamais ppposéesi elles sont alternes, et l’inférieure, qui est la plus grande, embrasse par sa plié la supérieure. Cette organisation se retrouve dans toutes les inflorescences composées icelles qui naissent des spathes, portent le nom de spa reusement établie que celle des bractées et des bractéoless | des involucres et des involucelles. ï Parmi les spathes eux-mêmes, on a encore disiogut ; sous le nom de g/umes (15), colles qui ont une consistance des spathes ou des involucres; celles qu'on trouve antour de chaque fleur, et qu’on nomme g/melles, sont, selon » les uns, analogues aux involucelles ou aux spathelles; et, des premiers se fonde , :.° sur l’analogie avec les cypéræ cées, où l'écaille est évidemment une bractée; 2.2 surce que la glumelle extérieure est toujours située un peu au- *sont pas verticillées, comme les véritables tégumens flo- raux, mais rfi; comme les feuilles des graminées. M Ces motifs me paraissent puissans en faveur de cette 6pi- (16) Mirb., Élém. , pl. 28, £8. Turp. Icon. , pl. 14, fÆ8. Hayn. Perm., pl. 8e: 4. 6? Turp. Icon., pl. 14, #7 43 pl 15 f. 4 ORGANES BEPRODUCTEURS. de ; im dans laquelle on regarderait les lodicules comme les M. Lestiboudois (18) a \oula An cetigthéorie . d'un troisième argument, savoir : du nombre quaternaire » qu ilme semble évident, avec M. R. Brown, que les glumes _ et glumelles présentent le nombre ternaire propre aux monocotylédones , l'extérieure étant d’une seule pièce, et l'intérieure de deux pièces soudées. Cette discus- sion serait ici déplacée, et je me borne à faire remarquer les rapports qui existent entre les spathes et les glumes. .* On trouve quelquefois dans les aroïdes et les palmiers des spathes très-grands (19),-et composés d'une seule feuille engañnante : organisation possible dans les mono- cotylédones où les feuilles sout essentiellement alternes, mais qui ne pourrait avoir lieu dans les involueres des dico- . tylédones, dont les pièces sont essentiellement opposées ou verticillées. | Les bractées se rapprochent plus ou moins des sépales ou pièces du calice, soit lorsqu'elles sont colorées, soit lorsqu'elles sont netibillées, et la transition des organes de … Ja végétation à ceux de la fleuraison se trouve ainsi telle lement graduée, que plus on l'étudie, plus on arrive à … comprendre cette unité de composition qui fait la base de > l'organographie philosophique, Cet aperçu deviendra plus clair par l'examen de la structure de la fleur elle-même, qui fera l'objet du chapitre suivant. (18) Lestib. Botan. dén. s D 181. Mém, sur la plus int. des L envel. des Gram. Lille, 1813. ; (19) Mirb. ; Élém. , pl. 28, f. 10, A: Turp. Icon., pl, 14,1. 8, Hayn. tre. pl.35, £ 8. a. il admet, sans dire ses motifs, dans les glumelles; mais ! 448 ORGANES nÉPRODUCTE SRE CHAPITRE TA De la structure de la Fleur des Plantes phanérogames. ARTICLE 1e, à Généralités. Ei fleur, considérée sous le rapport physiologique (1) ; est l'appareil des organes qui opèrent la fécondation sexuelle, et de ceux qui leur servent d'enveloppes immé- diates. Considérée sous le rapport organographique, nous verrons qu'elle est l'assemblage de plusieurs (ordinaire- ment quatre) verticilles de feuilles, diversement transfor- mées ; et situées en forme de bourgeon à l'extrémité d'un rameau appelé pédicelle. Nous nous occuperons essentiel- lement, dans ce chapitre , de la fleur sous le rapport orga- nographique , et nous développerons par-conséquent cette seconde définition, en supposant la vérité de la première comme admise : celle-ci sera l’objet d’une discussion impor- tante dans la physiologie. Les organes qui opèrent la fécondation, sont: lesorganes femelles ou les péstils qui renferment les œufs; les organes mäles ou les éamines qui fécondent ceux-ci. Les enveloppes immédiates sont la coro//e, qui est de nature analogue aux organes génitaux , le ca/ice, qui sert de tégument externe, {2) DC. , Flfr., éd. 3, v. 1, p. 117. di l : |ORGANES REPRODUCTEURS. 449 $ Due foliacée; à ces quatre organes, il faut joindre, au-moins pour la clarté, le sorus qui sert de base commune à la corolle et aux étamines, et l'axe qui est'le prolongement da pédicelle. Ces six parties prenuent nais- sance de la sommité du pédicelle, et constituent tous les organes essentiels de la fleuraison. Tout ce qui se trouve en-dehors du calice fait partie de l'appareil des bractées ou des involacres que j'ai déjà mentionnés; et ce qu’on ME MP Ne 7 de PEER rencontre dans intérieur des fleurs, et qui ne fait pas partie de ces six organes, se réduit à quelques glandes nectarifères qui ne paraissent pas essentielles à la fleu- “raison. Nous allons d'abord décrire chacune de ces parties dans l'état le plus simple et le moins compliqué possible ; ‘et en joignant seulement à la description de chacuné d'elles lés cohérences (2) qu'elles contractent. Nous exäminerôris ensuite les modifications que chacune d’elles présente, soit dans ses adhérences, soit dans ses avortemens, $oit’dans ses rapports avec les organes voisins, et nous terfhiné- rons par quelques considérations sur l’ensemble de la structure des fleurs. # ARTICLE II. “qu Du Calice ou des Sépales. " K Le galice( calys) est l'enveloppe extérieure, ordinaire- qu'on remarque dans presquetoutes les fleurs dicotylédones complètes, et qui forme l'enveloppe uni- (a) Par analogie avec le langage de la physique, j'appelle cohé- reñces , les soudures des urganes de même nature, et adhérences, ‘celles di organes différens ; ainsi les sépales soudés" entr'eux “, sont coliérens ; soudés à Lnire » ils sont adhérens, Tome 1er, 29 x } 450 | ORGANES REPRODUCTEURS, ; que dans plusieurs de celles qui sont incomplettes. fl est formé de pièces qui sont disposées en verticilles sur un ou deux rangs, et qui portent le nom de sépales (sepala). Les cépales sont évidemment des organes trés-analogues à la nature des feuilles, et l’on pourrait dire, avec quelque raison, que ce sont des bractées qui existent constam- ment, et qui font partie intégrante de la fleur. L'identité de nature des sépales, des bractées et des feuilles, se dé- _ duit des faits suivans : r° leur anatomie interne offe des | vaisseaux et des trachées comme les feuilles, etleurtissu offre le plus souvent une grande analogie dans la distri- bution des fibres. 2.° Leur surface, comme celle des feuilles, offre des stomates, le plus souvent distribués de Ends ane RO la même manière dans les mêmes plantes. 3° Lorsque les sépales ont des glandes ou des poils, ces organes sont | semblables par leur nature, leur forme ou leur position à ceux des feuilles. 4° Les sépales sont presque toujours de couleur verte, comme les feuilles, et doués comme | elleside la faculté, soit de s’étioler à alioeusltése soit de ‘décomposer le gsz acide carbonique, et d’exhaler du-gaz oxigène lorsqu'on les met sous l’eau an soleil. 5.° Enfin, les sépales prennent, dans plusieurs circonstances acciden- telles, un développement extraordinaire, et alors ils res- stable absolament aux vraies feuilles, comme on le voit fréquemment dans les rosiers, par exemple (1). On peut dont regarder les sépales comme étant de nature foliäcée, et:J'on pourrait dire que ce sont des espèces de feuilles florales qui, par leur position même, prennent des formes particulières ;'et servent de tégument extérieur à la fleur. (x) Y. PLAGE. à, ORGANES REPRÔDUCTEURS. “4ii +. Les sépales sont comme les feuilles ; tantôt à sur leur base, et alors ils se détachent et tonibent d'eu __ mêmes, ou au commencement de la fleuraisop, comme dans les pavots(2), on wets la fin de Ja fours, comme dans les renoncules; tantôt ils sont continus ou adhérens par leur base, et alors ils ne tombént point, et sont dits persistans. Mais alors owils se dessèchent après k fleu- _ faison, ct on les dit marcescens, comme dans Je genet à “balai, ou ils deviennent charous, comme dans certaines coïdes, on ils grandissent en restant foliacés, et on des dit acerescens, comme dans l'alkékenge (3). Quelques alices présentent un mode de chute assez singulier, savoir: queleurs partiessopérieures restent closes ou soudées entre elles après la fleuraison, et que Je tube se coupe en travers «par une rupture, soit près de la base, soit vers l'origine des lobes : c'est par ce mécanisme que se forinent les ca- Jices en capuchon des eucalyptus ; c'est par nn procédé analogue-que le calice de la scusllarie galericulata (4) se Phi; per» le vol. II des Mém. de la Soc. de Genève. A & , LI a 4 € L ORGANES REPRODUCTEURS. 475 … mines sont soudés avec la corolle, excepté dans les cam- » panulacées , et parmi les polypétales, les étamines ne sont _ adhérentes aux pétales, et même faiblement, que L les malvacées, les caryophyllées, etc. Que le rôle des étamines soit d’être les organes mâles, c'est ce que nous exposerons en détail dans la physiolo- gie ; il suffit de dire ici que cette Len er ment admise , repose, 1.° sur l'examen de leur structure; 2,9 sur ce que les fleurs qui en sont dépourvues, ou natu- rellement, comme les plantes dioïques, ou ärtificiellement , comme les plantes mutilées par les insectes, ou à dessein par les naturalistes, sont habituellement stériles; 3.° sur les mulets ou hybrides végétaux qui se font accidentellement "où à dessein prémédité, lorsqu'une partie du pollen d'une plante est portée sur le stigmate d’une autre. * , ARTICLE Y. Du Pistil ou des Carpelles. «L pistil, vu dans son ‘onoile: est ro ioéridenaient V'organe femelle de Ja fleur, puisqu'on le voit après la fleu- raison se transformer en fruit et renfermer les graines. Il a été long-temps, ainsi que son nom l'indique, considéré . Comme un organe unique; maissa structure, et surtout celle De fruit quiluisuccède, ne deviennent intelligibles quelors- qu'on considère le pistil, ‘de la même manière que tous les : autres organes de la fleur, c’est-à-dire comme composé d’or- ganes élémentaires, tantôt libres, tantôt cohérens ensemble : ce sont ces organes élémentaires que j'ai nommés carpelles. Les carpelles naïssent du centre de la fleur, disposés … d'après divers systèmes dont voici les principaux, savoir : 1° Ils sont verticillés autour d’un axe réel, qui est le pro- \ : 454 ORGANES REPRO DUC TEURS. longement du pédicelle, et adhérens à cet axe ou colonne centrale par leur angle interne. C’est ce qui a lieu, pat exemple, dans les malvacées (1), où l'on voit cinq ou pla- sieurs carpelles disposés autour d’une colonne qui part du pédicelle. Cette colonne s’épanouit (dans les ssegia(2), par exemple), en une espèce de disque terminal, et les car- pelles sont adhérens à cet axe par leur angle intérieur. On : observe une organisation analogue dans les euphorbia cées (3); aussi remarque-t-on avec étonnement que cer- _ tains genres étrangers, tels que le gyrostemon (4), sem- blent intermédiaires entre ces deux familles d'ailleurs si différentes. 22 On trouve encore des carpelles verticillés au som- met d'une colonne centrale, mais pendans de ce sommet, et n’y adhérant par-cunséquent que par la sommité de leur angle interne. C'est ce qu'on voit dans les géraniées(5}+ | les cinq carpelles n’adhèrent pas à la colonne par leur bord, inais pendent de son sommet par un pédicelle alongé. 3. Les carpelles peuvent encore être:verticillés au sommet de l'axe, mais dressés et adhérens par la base de leur angle interne ; tantôt cet axe est tellement court , qu'on l'a considéré comme nul; c’est ce qu'on voit par exemple dans toutes les crassulacées (6), dans les aconits, les an- colies, les i//icium, etc.; la place de la colonne est alors (x) Lam. ill, pl. 538 et suiv. (2) 1bid., pl. 582. Lavatera, f. 1. d. e. f. (3) Gærtn. fruct. , pl. 105. (4) Desfont., Mém. mus. 6, pl. 8 et 10. (5) Lam. ill. , pl. 573 et 574. (6) Gærtn. fruct', pl. 65, où | réunis les divers étés cités ici. + | ORGANES REPRODUCTEURS, 475 |vacante au centre du verticille formé par les carpelles. | Tantôt l axe est un peu prolongé, et le verticille des car- pelles est comme soulevé, ainsi que cela a lieu dans plu- _ sieurs rutacées (7). 4° Les carpelles peuvent être disposés en épi autour de la colonne centrale, comme on le voit très-clairement dans le tulipier (8), le magnolia, les xenoncules de la section des renonculastres, lé myosurus, etc. Ces carpelles en épi offrent quelquefois à leur base de petites écailles qu'on pourrait considérer comme de véritables bractées carpellaires. J'ai observé ces bractées carpellaires dans quelques renonculacées : la nature de ces organes mérite encore l'attention des observateurs. 5,° Si la colonne est fort courte où arrondie au-lieu d'être alongée, les carpelles, au-lieu de former un épi, comme dans le cas précédent, peuvent être agglomérés en tête plus ou moins serrée autour de cette colonne, comme on le voit dans les ronces, le fraisier (où la colonne est charnue (9)), les annones, la |: os des renon- cules (10), des alisma, etc. EL 6, Enfin les carpelles peuvent être dispersés sur les parois mêmes du torus adhérant au calice, comme on le | voit dans le genre des rosiers (1 1), seul exemple peut-être de cette conformation dans tout le règne végétal. Toutes les dispositions précédentes supposent la plura- lité des carpelles, et c'est en effet dans mon opinion l'état (5) Ad. Jussieu , Mon. des Rutac., pl. 17, f. 9. (8) Gærtn fruct., pl. 178. (9) Hayn. Term., pl, 25, f. 5. 4. (10) Turp. Icon, PL 64,£,5, 1 (11) {bid., pl. 31, f. 4. 456 ORGANES REPRODUCTEURS: naturel et normal des fleurs; mais toutes peuvent par avortemens ou des cohérences se réduire à l'unité, soi en réalité, soit en apparence. Nous en examinerons toute É Pleure us conséquences. Il convient d'examiner ss à | ravant la structure du carpelle étudié isolément. Chaque carpelle peut être considéré comme sipiié feuille courbée ou pliée en-dedans sur elle-même, qui ren-+ ferme les germes que la fécondation doit dbrdhopiplt Ces germes portent le nom d’ovu/es , et la portion du carpelle qui les renferme celui d’ovaire. Léd carpelles sont ordi- vairement sessiles, quelquefois munis à leur base d'un petit support indépendant de la colonne centrale, et qui représente le pétiole de la feuille; ce petit supportreçoit | le nom de #hecaphore. 1 est visible dans plusieurs ster- culia (12), dans un assez grand nombre de légaminuese; à de capparidées (13), etc. À Les ovules naissent presque toujours attachés au bord de la petite feuille qui, en se pliant, forme l'ovaire, ouyce qui est dire la même chose, d'un et d'autre côté de l'angle interne du carpelle ; la portion, ordinairement un peu épaisse où ils adhèrent, porte le nom de placenta; la som- mité du placenta et du carpelle se prolonge en un filet, tantôt très-long, tautôt très-court, qu’on nomme le s#ye (stylus), et celui-ci porte un organe glanduleux, glaant au ! moment de la fécondation, qui reçoit le pollen, le fait écla- ter, et s'imbibe de la fovilla : c'est une espèce de spongiole pistillaire qu'on nomme stigmate (stygma). Reprenons (12) Caw. Diss. 5, pl. 141, 142, 143, 144. (13) Notamment dans le cleome Mines où il a près d’un pied de longueur. ORGANES REPRODUCTEURS, 433 rapidement ces divers points sur lesquels nous serons | obligés de revenir plus en détail en parlant du fruit. | L'analogie du carpelle avec les feuilles se déduit ‘à … motifs suivans : 1.0 il a fréquemment la même consistance, la même cofleur, la même faculté de décomposer le gaz acide carbonique à la lumière ; 2.° il porte fréquemment des stomates , et quand il a des poils ou des glandes , ces organes ont souvent de l'analogie avec ceux des feuilles ; 3.0 il présente très-souvent des nervures fort analogues par leur distribution avec celles des feuilles. 4.° Les ovules sont situés dans la plupart des carpelles aux places mêmes qui correspondent aux germes qui, dans quelques feuilles, telles que celles du Eryopkyllum; se développent sans fé- condation. 5.° Il n'est pas très-rare de voir, par dégénéres- cence, des carpelles se développer en véritables feuilles, comme je l'ai observé dans le Zathyrus latifolius (14). On voit aussi, et très-facilement, cette analogie dans certaines monstruosités de cerisiers qui, au-lieu d’un seul carpelle, en portent plusieurs, tantôt à l'état de carpelles ordi- . naires (15), tantôt à l'état de feuilles pliées sur elles- mêmes (16). _ L'ovaire du carpelle étant formé par la courbure où | la plicature d’une feuille, présente dans divers cas des - formes en rapport avec son origine; ainsi, lorsqu'il est | libre de toute pression ou de toute cohérence avec ses voisins, il est , où comprimé et plane sur les côtés, quand les deux moitiés de la feuille sont planes,et appliquées l’une contre l'autre, comme dans les pois; où bombé sur les (14) DC. , Mém, légum., pl. a,f, 1, 2. (15) DC. , Jard, de Genève, pl. 18, (16) Tabernæm, Icon, , pl. 983. 478 ORGANES REPRODUCTEURS côtés , mais avec une nervure dorsale, quand la fe une nervure moyenne, et que ses côlés sont sur l'autre, comme dans le haricot on le courbés presqu’en forme de cornet quand la feuille si __ point de nervure moyenne, comme dans le colchique(x7)} H arrive quelquefois que les bords de la feuille se replient sur eux-mêmes à l'intérieur, et forment des carpelles à deux loges, comme dans les astragales (18). Lorsque les | carpelles sont verticillés et serrés les uns contre les autres, alors ils prennent par suite de leur pression une forme triangulaire, les deux faces latérales planes et inclinées en biseau, la face dorsale plane ou convexe, où même angu= | laire : c'est ce qu’on voit dans les crassulacées. Cet effet | est encore plus prononcé quand les carpelles sontsoudés ensemble par les faces latérales. Le style part du carpelle originairement vers le édit, | quelquefois vers le milieu ou à la base du bord intérieur, comme on le voit dans les a/chemilla. Le point d'où le style part est toujours celui où aboutit le placenta: La longueur du style est déterminée par la proportion qui doit exister entre la position du stigmate et celle des an= thères; lorsqu'il manque, le stigmate est sessile au som- met de l'ovaire. La forme du style est ordinairement grêle, cylindrique et simple. Mais comme les ovules sont, en général, disposés sur deux rangs ou sur deux placentas ; chacun d'eux a son prolongement stylaire, et le style de chaque carpelle peut être considéré comme formé . de deux styles partiels, tantôt totalement libres, tantôt plus ou moins soudés ensemble, et alors on dit da (17) Gærtn. fruot. 1, pl. 18. (18) DC. , Astrag., toutes les planches. ORGANES REPRODUCTEURS. 479 . LE. qu'il est bifide, et qu'il y a deux stigmates. La ; famille des spioriiselié montre très-bien ces divers _ états des styles carpellaires , tantôt Es m6 d Ms * . fourchus (19). Lorsque les styles se détachent ou s'élèvent des car- pelles, ils sont le plus souvent libres, quelquefois soudés avec la colonne centrale, comme dans les géraniées. Le stigmate est, avons-nous dit, une sorte de spengiole supportée par le pistil. Il est ordinairement situé à l’extré- mité des styles carpellaires, et l'on dit qu'il n’y en à qu'un quand les denx styles placentaires sont soudés jus- qu'à l'extrémité, et qu'il y en a deux quand ils ne sont sou- dés qe dans une partie de leur longueur : cette manière de s'exprimer a fait souvent confondre les branches du style avecles stigmates : ceux-ci ne sont réellement que la partie glandulaire, quelle que soit la place qu’elle occupe ; … ainsi, par exemple, daus plusieurs légnineuses, cette por- tion glandulaire est latérale vers l'extrémité du style ; dans les iris, les branches des styles sont planes, pétaloides, et à deux lèvres. La supérieure très-longue, et souvent bifide à son sommet; l'inférieure très-courte : c’est dans la fente transversale qui résulte de la position de ces deux lèvres, que se trouve la partie glandulaire, ou le véritable … stigmate (20). _ Lestigmate (21), quelle que soit sa position et sa forme, (19) Ad. Juss, mon. des Euphorb., toutes les planches. (20) Voyez danisles Annals of Bot., vol. 1, p. 411, un article, où M. Kôünig rend un compte fort intéronms des travaux de Kolreuter, Cavanilles et Carl. Sprengel, surles vrais stigmates de l'iris. Voy. aussi Schkubr, handb, , pl, 5 bis , f. e, e. f. - (ar), Voy: Grew, Anat,, pl. 56, f, 75 pl, 59, f. 6; pl. Go, f. 4 et 5. Malp. Oper., ed, in-4,0 1, pl 35, f. 235, Hedw. Sammil 1, pl 4,f,8et y. ‘480 ORGANES REPRODUCTEURSe est hérissé de papilles visqueuses ; le pur quai tombe sur lui, éprouve l’action de cette bi ; ils ë clate : la fovilla est pompée par les spongioles, et en leur faisant absorber des liqueurs colorées, comme l'a fait Bulliard, on voit que le liquide absorbé par le stigmate suit les vaisseaux dans l'intérieur du style, pénètre de à dans le placenta, et arrive ainsi aux ovules. C'est par cette route que se fait la fécondation végétale. L'ensemble des vaisseaux qui vont des stigmates aux graines, porte le nom de cordon pistillaire; nous y reviendrons en parie du fruit. Le style porte en outre, dans quelques plantes, des poils # non glanduleux, qui ont été désignés par M. Cassini, | sous le nom de poils balayeurs (22) (pili collectores); on les trouve dans les composées : ils servent à exciter Jes anthères, à déterminer leur déhiscence , et à entraîner le pollen sur les stigmates. Les a 5 présentent aussi des poils collecteurs qui, par la position et la struc- ture, paraissent très-semblables à ceux des composées; mais il ne serait pas impossible que leur rôle fût un en différent. Eneffet, la partie du pistil des campanules, qu'on qualifie par analogie du nom dé stigmate, paraît complè- tement inaccessible au pollen à l'époque de la fleuraison, et M. Cassini soupçonne que les poils jouent peut-être le rôle de stigmates (23) ; ce sujet mérite d’être étudié de nouveau avec soin. Les carpelles ont plus de tendance à se souder entre eux que les organes plus extérieurs, ce qui tient sans (22) Cassini, Bull. philom. Juill. 1818. Journ. phys. Octob. 1813: Opusc. phytol. 2, p. 374. Du Petit-Th., Bull. philom. Août 1818. (23) Grew. Anat., pl. Go, £. 3 et 5, pl. 61, £f.5, pl.62, f 3. nie at Te SE JÉRGANES REPRODUCTEURS) 481 oute à leur plus grand rapprochement , déterminé, soit Ù par leur position, soit par la pression des organes exté- sieurs. Nous devons donc étudier avec soin les nouvelles . apparences qui résultent de ces cohérences, soit des car- _ pellesen totalité, soit de quelqu'une de leurs parties. Cette soudure peut je Doux par les ovairesseuls; par les ovaires _ et les styles; par les ovaires, les styles et les stigmates; par les styles et les stigmates (les ovaires restant libres); et enfin par les stigmates seuls. - Lorsque deux ou plusieurs carpelles se soudent en- euble pär les ovaires, il en résulte un ovaire composé de plusieurs ovaires partiels qui y déterminent autant de loges qu'il y avait de carpelles; cette soudure n’a généra- Jement lieu que dans les carpelles verticillés, et ilien _résulte un ovaire général à loges verticillées, autour d'un axe réel ou idéal. Ces loges sont trièdres avec l'angle intérieur aigu, et la face externe convexe : nous verrons, en parlant du fruit, les combinaisons internes qui résultent de ces soudures; je me borne à remarquer pour le moment, que tout ovaire à plusieurs loges verticillées ou opposées, est formé par la soudure des ovaires de plusieurs car+ …pelles. On a coutume, dans ce cas, de dire très-impropre- - ment que la plante est monogyne et polystyle, où à un seul ovaire et plusieurs styles; tandis qu'il conviendrait * péut-être mieux de dire qu'elle est gemogastre ou à ovaires soudés. La soudure des ovaires peut avoir lieu par la base seulement, comme dans le nige/a orientalis, où jusqu'à la moitié environ de leur longueur, comme dans le nige/la arvensis, où enfin jusqu'au sommet , ce qui est le cas le plus fréquent : les ovaires partiels à moitié soudés for- ment les ovaires dits fendus où brancbus. Tome ler, 31 482 ORGANES REPRODUCTEURS. © Lorsqu’outre les ovaires, les styles parti sonôcs entre eux, au-moins dans une partie notable leur longueur, il résulte de leur cohérence un style en apparence unique, mais formé réellement d'autant de styles partiels qu'il y avait de carpelles. On dit alorsque | la fleur est monostyle, ce qui serait exprimé plus exacte- ment par le mot de gamostyle : dans ce» cas, les stigmates ou les branches qui les portent, sont distincts; ils sont toujours en nombre égal on double de celui Assdoges de … Povaire; ils sont en nombre égal, quand les stylesquinäis. Sent de claque placenta se soudent en un seul jusqu'au | sommet; en nombre double, quand les styles placentaires … réstent distincts vers le sommet. Ainsi, les-euphorbiacées | ont indifféremment trois où six pre bep 5 0 4 trois carpelles primitifs. Enfin, quand les stigmates partiels sont tous side ensemble, il en résulte un stigmate en apparence unique, | famtôt arrondi, tantôt plus ou moins «ivisé en angles ou | en protubérances. dont le nombre est égal on double de celui des carpelies; ceux-ci sont alois soudés rt { totalité. "La cohérence peut avoir lieu en sens inverse ; + ii par exemple, dans plusieurs apocinées, les ovaires restent libresret-distincts les uns des autres, et les styles partiels se soudent en un seul, comme dans les asclepias (2%); quelquefois les styles sont si courts, que là soudure n’a lieu que par les stigmates, comme on le voit dans les sta- pelia: Ce genre d'organisation était si peu explicable dans les idées ordinaires, qu'on ne lui avait donné aueun nom, (24) Turpin Icon, pl. 24, f. 4. ORGANES REPRODUCTEUNS. | 485 t qu'on plaçait les fleurs où ce phénomène existe, tamtôt * parmi celles à un, tantôt parmi celles à deux pistils! Plu: sieurs des fhénomises que présentent les parties du pistilz . pe seront intelligibles que lorsque nous aurons exposé la … Strnctare des fruits; ainsi, nous n’en ferons mention qu'en _ traitant du fruit au chapitre suivant, quoiqhe quelques: ns appartiennent réellémeñt à l'histoire de la fleur. ARTICLE VI. Du Torus et des Adhérences qu "il détermine entre les parties des fleurs. nes ou réceptacle propre des fleurs, ps être ne expansion du sommet du pédicelle, de laquelle nais: _ sent les pétales et les étamines, et qu'on peut considérer | comme la base de toutes les parties mâles ou corollaires _ des fleurs. Cette base des pétales et dés étamines ; étant formée par des avortemens on des développemnens par: - tiels de ces organes, ne mérite pas réellement le nom | d'organe; mais on est obligé de la décrire sous un nom tel, … pour éviter de longues périphrases. M. Furpin, qui admet . aussi qu'il est formé par des bases d’étamines avortées ; l'a : bien décrit sous le nom de phycosrème (1), nom qui eût été très-convenable à admettre, si celui detorus n'avait pas été par M. Salisbury (2), bien des années auparavant. :'Letorus est généralement (pent-être toujours) dépourvu #* stomates à Fextérieur et de trachées à l'intérieur; il est coloré de teintes variées, blanches, rouges, jaunes ou blenes , mais préfque jamais vertes ; il ne décompose point le goz cie carbonique, et ne verdit point àr ba lumière : (1) éonogr. ; p. 53, pl. 143 et Mém, Mus, d'Hist. nat., vof. 5. (2) Trans, Lin. Soc. Lond, à, p. 141. 81" 484 ORGANES REPRODUCTEURS, il porte quelquefois des glandes et des poils ; maïs. glandes et ces poils sont d’une nature fort différente de celles qu'on trouve sur les organes foliacés; il détruit le gaz oxigène de l'air ambiant, et le transforme en acide _ carbonique en lai fournissant le carbone aux ‘pes " propre substance. Cet organe joue surtout un rôle important. ds h : structure des fleurs, à cause de ses productions et de … ses connexions. Ses productions sont : 1. les étamines et | les pétales que nous avons décrits ci-dessus à leur état ot- dinaire; 2.° des glandes nectarifères sur lesquelles nous reviendrons tout-à-l'heure; 3.° des expansions diverses qui » présentent une grande ressemblance avec des pétales ou | avec des étamines, et qui ont été souvent confondues avec « les unes ou avec les autres. Ainsi, par exemple, on re- ! marque dans l’ancolie de petites écailles lancéolées, pla | nes et pointues, situées entre les étamines et le pistil, et qu'on pourrait dire, ou des étamines avortées, ou despé- tales intérieurs; ces organes naissent du torus,et persisient quelquefois autour de la base du fruit. Des organes ana- ! logues à ceux-ci, mais d’une apparence plus pétaloïde, ! plus grands et en plus grand nombre, naissent entre les ! étamines et les carpelles de l'expomatia laurina (3),'et sont aussi des productions du torus. On trouve dans la ! pivoine moutan (4) ces mêmes organes soudés entre eux, et formant une espèce d'involucre pétaloïde autour des ® ovaires, et dans la variété de cet arbuste qu'Andrewsanom- #} mé papayeraces , ils recouvrent les carpelles sans adhérer @ (3) Brown. gen. rem., pl. 2. bi (4) DC., Mem. nymph., pl. 1 et 2. dans Mém. Soc. Genév., #R vol. 1. Turp. Iconog., pl. 24, f. 14. 4 ORGANES REPRODUCTEURS. 485 + _avec eux. M. Brown a remarqué que ces appendices por- _ tent quelquefois des anthères, et l’on est ainsi autorisé àlles considérer comme des étamines avortées. Si je les ai mentionnées ici comme des productions du torus, ce qui est aussi vrai, c'est que leur structure me servira tout-à- l'heure à faire comprendre les développemens de cet organe. ‘ Le torus, dans un très-grand nombre de plantes, est peu étendu et strictement réduit à l’espace circulaire étroit qui se trouve entre le calice et le pistil. C’est alors de cette zone située sous l'ovaire que naissent les pétales et les éta- - mines; on les désigne par l'épithète d’Aypogynes, et les plantes qui ont cette organisation , par celle de #halami- fiores. Dans ce cas, tous les principaux organes de la fleur, le calice, l'ovaire et les productions du torus, sont néces- Miruntet distincts , et nullement adhérens ensemble: Mais il arrive fréquemment que le torus s'étend, soit du côté _ intérieur sur le pistil ou sur son support, soit du côté ex- térieur sur le calice, soit sur l'an et l'autre à-la-fois, et qu'il contracte une adhérence intime, soit avec l’un de ces organes , soit avec tous deux. Suivous les détails et mg … conséquences de ces adhérences du torus. Dans un grand nombre de légumineuses, le torus se prolonge autour du pédicelle très-gréle qui supporte l'ovaire et forme une espèce de petite gaîne , tantôt très- courte ; comme dans le peraltea (5), tantôt aussi longue que le pédicelle, et atteignant la base de l'ovaire dan le neurocarpum ellipticum, et\e martiusia, Dans plusieurs capparidées , le torus se prolonge et entoure intimement (5) Hamb. et Kanth nov. gon., pl. 589. 486 ORGANES REPRODUCTEURS, la base du support qui soutient le fruit, par dans les gynandropsis, et les étamines naissent du haut de ceue gaine, Dans les aurantiacées , le torus qui est épais +: glanduleux , se prolonge et s'applique mtüimement surles carpelles verticillés et membraneux de ces plantes, et, en : grandissant avec le fruit, forwe l'enveloppe glanduleuse, | jaune et sans valve, qui renferme les carpelles. Lamême : chose a lieu dans le pavot, excepté que la lawe du torusest mince, fortement adhérente, et n'arrive pas toutàfait | jusqu'au sommet des carpelles, de sorte que ceux-ci s’ou vrent par le sommet à leur maturité; mais retenus par la laine du torus, leurs ouvertures ne se font que par l'extré- mité seule (6).1l en est de même du fruit du nophar, et l'on voit que ces exemples ne diffèrent de celui du paeonia mos- tan, cité plus haut , qu’en ce que le prolongement du torus . n'adhère pas aux carpelles qu'il enveloppe dans cette pi: voine, tandis qu’il adhère avec eux dans lepavotet lenuphar. : Letorus desrymphæa(z)présente dé plus une autre parti: cularité; d'est que les étamines adhèrent par leur base à cette portion du torns qui est collée sur l'ovaire, de sorte qu'elles ont l'air de naître de la face latérale de celui-ci : c’est ce __ qu’on avait désigné par le nom d'insertion p/eurogyniques Dans tous ces exemples, qu'il serait facile de multiplier, on a des preuves évidentes de ce prolongement, et de l’adhérence du torus sur les carpelles on sur leur supporte Ce n'est que dans les plantes à ovaire libre, et à étamines s nombreuses, qu'on pent espérer de les rencontrer avec ne évi lence. : Le second cas qui se présente plus frétadumént que le 16) DC., Mém. nymph., pl 2, f. 9. (7) Zbid. ,f.. 5 $ précédent, est celui où le-torus est adhérent et « collé sur la base du calice; comme c’est de cette portion Le pétales, ces organes semblent naître du calice, et’les plantes dans lesquelles cette organisation a lien, sont pat ce motif dites ca/ycifloresÿ comme dans ce cas, la base des … Étamines est un peu au-dessus de la base de l'ovaire, on : Jeuca aussi donnélenom de péigynes; on peut voir cette adhérence dutorussur la base ducalice dans les salicaires, daÿg la plupart des légumineuses, dans les rosacées et les … ficoïdes. à ovaire libre, etc. La portion du toras; soudéé - - aucalice, présente l'apparence d'useimembrane, soit pé+ _ taloïde, soit all. use; soit. glandulaire, et difière sensible» _ ment de la portion cu calice qi n'est : PM revêlue de ce Corps intérieur. - La corséquence immédiaté de cette sillitente du torus au calice, c'est que les sépales sont nécessairement cohé- rens ensemble par leur base en un calice gamosépale , ou, comme on dit; monophylle ou-d'une seule pièce. Quelque- fois l’adhérence. du torus se prolonge très-loin sur le ca- _ Jiceycomme dans les salicaires (8), et alors les pétales … et les étamines naissent vers le haut du tube; quelquefois … l'adhérence se prolonge très peu, et alors les pétales et les _ étamines naissent près de la base du calice; dans ce der- nierscas, qu'on remarque dans les légumineuses et les téré- binthacées, il est quelquefois difficile de reconnaître au- © femient que par l'analagie, si les étamines sont hypogynes où périgynes; il est quelques cas où la portion du torus, soudée au calice, s'épaissit à son sommet, et forme une (8) Schknhe bandb.; pl. 128, Là. ORGANES REPRODUCTEURS, 483 du torus qui adhère au calice, que naissent les étamines et é M 488 ORGANES REPRODUCTEURS espèce de disque, duquel les pétales et les él nent naissance : c’est ce pt ‘on voit dans RES et célastrinées. | ss 2 Leds : On peut remarquer en général, que jrs toras est non adhérent au calice, ou en d’autres termes dans les fleurs hypogynes, les pétales des plantes d’une même fa- mille sont ou constamment libres entre eux, comme dans la classe des thalamiflores, ou constamment soudés, comme dans celle des corolliflores, tandis qu'au contraire, la plu- part des familles des calroiflorsé présentent presqu'ingif- féremment des corolles à pétales libres ou cohérens,comme on le voit dans les rhamnées, les légumineuses, les cu- curbitacées, les RS En les portulacées, les 7 foliacées , etc. Nous venons de voir ce qui a lieu lorsque le torus adhère, soit à l'ovaire, soit au calice seulement. Exami- nons de même ce qui se passe lorsqu'il adhère aux ne. organes à-la-fois. + Le torus peut se prolonger et se coller sur les deux or- ganes, sans que pour cela ces deux organes soient collés ensemble; c'est ce qu’on remarque ; quoique d’une manière très-imparfaite, r 0 dans quelques légumineuses, où le torus adhère au calice du côté par lequel il porte les étamines, et se prolonge de l'autre en une petite gaîne qui entoure la base. de Povaire; 2.e dans les capparidées , où le torus se prolonge très-évidemment sur la base de l'ovaire, et où ‘ilarrive souvent qu'il adhère aussi à la base du calice, quoique par un-prolongement peu apparent. Mais cette organisation :estssurtout visible dans la famille des passi- florées : le torus y est très-développé; it s'étale et se soude d’un côté sur la base du calice, qu'il tapisse d’une lame pé- . : | RU à l ORGANES REPRODUCTEURS: 489 | alotde; et il ÿ donne naissance à une ou plusieurs rangées | défiletscolorés, libres entre eux dans le genre passiflora, plus ou moins ccbévets ensemble dans le genre murucuja. Outre cette expansion, il se prolonge sur la base de l'o- vaire, qu'il entoure étroitement, et c’est dé cette portion du torus que les étamines prennent naissance. Ainsi, les passi- _ florées sont calyciflores en tant que leur torus adhère au calice; mais elles diffèrent de toutes les autres calyciflores, et se rapprochent des capparidées en ceci, que leurs éta- mines prennent leur origine sur la portion du torus qui n'adhère pas au calice. "Sauf le petit nombre d'exemple que je viens d'indiquer, | ilarrive en général, que lorsque le torus adhère au calice et à l'ovaire, il tend à les souder ensemble dans toute la portion de leur longueur où ils se trouvent contigus; on dit alors que l'ovaire est adhérent au calice , ou que le calice est adhérent à l'ovaire, ou simplement que ces organes sont adhérens ; cette soudure des deux organes les plus éloignés l'un de l'autre, ne peût s'opérer que par l'union … de chacun d'eux avec l'organe intermédiaire ; le torus ré- duit à une lame indistincte dans toute la partie soudée, se … développe au-dessus dans le point où le limbe da calice . devient libre ; tantôt il forme une laine adhérente à ce . Jimbe du elite; qui alors se prolonge un peu en tube, comme on le voit dans plusieurs rubiacées, telles que les gardeniaÿ tamêt il s'épaissit en une espèce de disque qui recouvre en partie les ovaires, et qui donne naissance aux étamines, dont alors on a dit peu exactement qu'elles étaient dpigynes : telles sont les ombellifères et les rhamnées ; plus souvent il ne se prolonge sensiblement, ni sur le tube du calice, ni sur l'ovaire, et alors les pétales et les étamines * ” É ‘à ê 49e ORGANES REPRODUCTEURSS naissent de la ligne circulaire qui se trouve au paration de l'ovaire et du limbe du calice. Cette L avait fait donner génériquement à tous les ovaires.adhés | reris le nom d'ovaire énfère, parce qu'ils semblenteneflet … au-dessous des pétales; on à la corolle, le nom de corolle | supère, parce qu'elle semble au-dessus de l'ovaire; mais | les cas assez nombreux où le torus se-prolonge sur le cas lice, sans que celui-ci adhère à l'ovaire, et où par-consé- 4 quent la coroile devrait être dite zn/ère, quoïqu'elle-soit très-évidemment au-dessns de l'ovaire, ont faitabandonnee 4 ces expressions fondées sur des apparences, pour s’en tenir à celles d'ovaire et de calice pes: qui me mat » sans ambiguité, 3 é * ARTICLE VIL | à | Des APRES des parties de ke fleur, ou de Pétie dégénérescences. (rhné # Hs , MLotes les parties des fleurs peuvent, on aonhtitlée où moins complètement, ou se présenter sous des formes ivsolites, et ilimporte cependant beauconp, pour appré- cier la vraïe symétrie des plantes, de les reconnaitresous … leurs différentes formes : c'est ce que nous allons chercher | ,- àfaire rapidement; en nous occupant d'abord des cas où à =" toutes les parties similaires, c'est-à-dire, qui msn à même orgase, subissent le même sort. Le calice manqne plus rarement qu'aucun autre organe, probablement parce que sa position extérieure fait qu'il a rarement à souffrir dans son développement par la pres- sion des organes voisins. Parmi les plantes à calice libre, E.. RARES 2zPROUCTEURE 49 je ne connais que le remopanthes (1) dans lequel cet … organe.semble manquer en entier, où dans lequel il'est … réduit à un-simple bourrelet pen apparent. Parmi les plantes dont lecalice adhère à l'ovaire, le tube du calice est collé avec le torus et l'ovaire, de manière à être peu visible ; et le limbe où la partie non soudée manque quel: … quefois ; ainsi, par exemple, dans les ombellifères, lorsque ce limbe existe, il se présenté sons la forme de cinq pe- tites dents, comme dans les œnanthes; mais dans un grand nombre de cas; il avorte complètement, et il est comme + rémplacé par un petit bourrelet circulaire, analogue à _ celui du remopanthes. Quand les fleurs sont réunies en têtes serrées , et enfers. mées dans ua involucre, le calice, devenant pour ainsi dire un organe interne, et étant soumis à la pression des fleurs on des bractées voisines le calice, dis-je, présente alors des avortemens plus fréquens. Ce cas est rare dans les fleurs dont le calice n'adbère pas à l'ovaire. Mais le diplolæna, genre de la famille-des rutacées, en offre un exemple (2); ici les cinq sépales sont réduits à cinq écailles, … parce que les fleurs sont en tête serrée. On en trouve des exemples plus nombreux et plus prononcés days les fa: . milles où l'ovaire est adhérent et les fleurs en tête, telles … que les dipsacées et les composées. Dans ces plantes, le tibe-du calice est réduit à ane lame mince adhérente à l'o- vaire, et le limbe se présente sous des formes diverses; tantôt il forme cinq dents foliacées, assez semblables aux calices ordinaires, comme dans Je catananche (3); tamôt (1) DC., pl. rar. dn Jard, de Genève,tpl.2. (2) Desf,, Mém. Mus, 3, pl, 19 et 20. (3) Gærto, fruct, à, pl. 153. _ 492 ORGANES REPRODUCTEURS: ces dents ou parties libres des sépales se changent en 1 écailles membraneuses, libres comme dans le centaurea crupina (4), ou soudées ensemble, comme dans léymeno- pappus et le favonium(5), ou en arêtes presqu'épineuses, comme dans le cnicus de Vaillant (6), ou en howppes de : poils simples , comme dans les sonchus, soudés ensemble * et paraissant ainsi rameux, comme dm le mb 1 ou plumeux ; comme dans la scorsonère. : ; Il est si vrai que l'aigrette des composées est le vécitable limbe du calice, qu'il en garde quelquefois toute l'appa- : rence; ainsi, M. Dufresne m'a jadis apporté un pied de podospermum laciniatum (8), dont l'aigrette était rem placée par cinq lobes linéaires et un peu foliacés. « . Je reviendrai sur ces différentes formes del’aigretteen : parlant du fruit, et je me borne à faire remarquer ici, que tous les organes appelés aigrettes (pappi) nesont quele | limbe du calice des plantes à fleurs en tête, et à calice … adhérent, lequel est demi-avorté ou déformé par la pres sion des fleurs voisines; quelquefois même il avorteenen- tier,etl’onditalors que l'aigrette est nulle;elleest remplacée ! par un.petit bourrelet circulaire, comme dans la pe des ombellifères. 3 Les valérianes (9), quoiqu'ayant les fleurs distinctes et non réunies en tête, présentent aussi une vraie aigrette ; cela tient à ce que le limbe de leur calice est ; pendant la (4) DC?, Mém. sur les Cinar., pl. 1, f. 2. (5) Gærtn. fruct. 2, pl. 174. (6) DC. , Mém, Cinar., pl x, £. 25. (7) Zbid. , pl. 1, f. 28, 29, 30 (8) Voy. pl. 32, f. 5, 6. (9) Gærtn. fract. , pl. 8. ORGANES REPRODUCTEUNRS. 495 * fleuraison , roulé en-dedans, et soumis par-conséquent à | une pression et à un étiolement tout aussi fort que celui + qui, dans les dipsacées, résulte du voisinage des autres . fleurs. Les genres de la famille des valérianées, où le limbe n'est pas roulé en-dedans, offrent ce limbe déve- loppé en dents foliacées, comme les calices ordinaires. … L'avortement ou l'absence complette des organes sexuels des végétaux ou de l'un d'eux , est un phénomène qui arrive habituellement dans toutes les plantes dites »1- seæuelles, et accidentellement dans plusieurs autres. Ainsi, pour commencer par ce dernier cas, qui est le plus clair, le Zychnis dioïca (10), quoique appartenant à une famille de plantes ordinairement hermaphrodites, offre certains individus où les organes femelles sont très-développés, et alors les étamines sont réduites à de simples rudimens, et d’autres où les étamines sont très-développées, et où le pistil est avorté, de telle sorte qu'à sa place on ne voit qu'une petite protubérance avec le rudiment des cinq stig- mates. Le même phénomène a lieu dans le spiræa arun- ous (11), le sedum rhodiola, etc., etc. Toutes les plantes qui offrent ce phénomène accidentellement sont dites dioïques par avortement; ainsi, daus plusieurs composées, une partie des fleurs de chaque tête manque d'ovaire, de style et de stigmate par avortement, et l'autre manque d’étamines parfaites, de sorte qu'elles sont monoïques par avortement. Ainsi, dans les diospyros, le gleditsia, etc. , une partie des fleurs manque de pistils, une autre d’éta- mines, et l'on trouve en outre des fleurs où les deux {10} Autenrieth disq. de diser. sex. sem., Tubingæ, 1821, plrisfis;3,4,8 (11) Tbid,, 1, 3, 8, TA < c L Sr CM NE LT RE + DCE EE es - | Me x Me SRE AE * 454 ORGANES REPRODUCTEURS organes co-existent, ce qui constitue l'état des fleurs que les botanistes ont noiiles polygames pat: Ces trois systèmes de fleurs unisexuelles par avortement se rencontrent fréquemment dans presquetoutesles familles où se trouvent aussi des fleurs hermaphrodites : telles sont | les caryophyllées, les composées, les valérianées, les ébénacées ; les thymélées, les légumineuses, etc: ; et dans tous ces cas, il est évident que ces deux sexes existaient en type, et que l'un d'eux ne s’est pas dévéloppé. * =: Lorsque les organes femelles n'avortent pas tout-à-faît, on trouve à leur place, tantôt une portion de l'ovaire dé: fowmé , fauté de fécondation, tantôt un tubercule où un rudiment quelconque, quelquefois un corps glanduleux. Quand les organes mâles sont dans le même’cas, on trouve à leur place, ou une portion du filet, où un “e = glanduleux qui indique leur disparition. «1 » Mais on trouve des familles entières ou crea édit » dits lesquelles les fleurs sont unisexuelles, et où l'on n'aperçoit aucun rudiment des organes avortés ; d'où plusieurs naturalistes ont conclu qu'il y a des fleurs où Jun des sexes manque essentiellement, c’est-à-dire, qui sont par leur propre type monoiques ou dioïques; il #y & en soi aucune raison pour que ce fait ne puisse pas exister’, et qu'il ne puisse’se rencontrer des fleurs qui seraient for- mées seulement de deux ou trois verticilles; dont un ou deux ser viraient d'organes protecteurs, et le plus intime senl serait transformé en organes sexuels. Cependant je penche à eroire que si.ce phénomène a lieu dans les fleurs phané: rogames,, il ÿ'est fort rare; car il n’est presqu’aucune fa- mille, dite unisexuelle, dans laquelle on ne trouve des fleurs habituellement hermapbrodités; tels sont l'ormeau, ORGANES REPRODUCTEURS. 495 iles amentacées; le me/othria, parmi les eucurbita- | cées; l'agdestis, parmi les ménispermées; etc.;.et où, par- | conséquent, on 1 puisse croire que l'avortement a Jieu _très-babituelleme t dans les fleurs uuisexuelles, On trouve même des individus aecidentellement hermapbrodites dans certaines espèces des familles qui passent pour uuisexuelles; tels sont plusieurs peuplierset plusieurs saules, parmi les amentacées ; le chanvre (12), parmi les urticées, etc, Quant aux familles; telles que les conifères, les euphor- biacées, où l'on ne trouve aucun exemple de fléur her- | dfhrédite on peut les considérer ou comme présentant un avortement plus constant encore que les précédentes, Où comme étant 1 ssentiellement formées d'un moitdoé rire de verticilles. ; _ Ailleurs ; les organes sexuels cessent de nights ; ve éicetions et prennent nn développement extraor: dinaïre. Ainsi les styles de l'anémone se développent quelquefois par la culture en lames pétaloïdes ; Jes branches du style des iris, quoique monies d'un vrai stigmate en forme de lame ou de duplicature transverse, sont habituellement dans un état pétaloide : um grand nombre de fleurs doubles montrent aussi les styles dé- veloppés en lames pétaloides, ct prouvent ainsi l'analogie * Rartcalière des styles, des étamiues et des pétales. * "Les dégénérescences des organes mâles sont plus fré- quentes encore, Lorsque les anthères avortent, les filets se tranforment en lames parfaitement semblables aux | pétales de la plante; c'est ce qu'on voit tous les jours dans les fleurs doubles ordinaires, Quand les antbères elles- mêmes, persistent, quoiqu'en devenant stériles, il arrive (12) Autenrieth disq, fg., 18, 1gx ! 496 ORGANES REPRODUCTEURS) quelquefois qu 'elles se développent sous forme de co c'est ce qui arrive dans plusieurs renonculacées (3) L'ancolie commune offre ceci de très-remarquable, que par la culture on en a obtenu deux monstruosités doubles; | l’une à pétales tous planes, due au développement des filets et à l'avortement absolu de l’anthère: c'éstl'aguilegia vulgaris stellata; autre à pétales tous en cornet, due au 4 non développement des filets et à l'accroissement extraor: dinaire de l'anthère : c'est l'aguilegia vulgaris comics lata (14). Les dégénérescences des pétales sont d’antant plus it. ficiles à reconnaître, que les pétales eux-mêmes sont habi- ! tuellement dans un état intermédiaire entre l'état primitif d'une feuille et l’état d'étamine dont ils se rapprochent. Toutes les formes se rencontrent dans ce genre d'organes ; la principale modification est due à la présence de cer: | taines glandes qui détermine l’origine des éperons : il ar- rive, dans certaines fleurs gamopétales , que l'inégalité de soudure des pétales entre eux est très-manifeste, et dé: termine, comme je l'ai dit plus haut, des apparences très- diverses. : L’avortement des pétales est plus difficile à réduire à ! + des lois générales que les phénomènes précédens. Com- mençons d’abord par les cas simples. Qu'il y ait des plantes dont les pétales avortent accidentellement, c’est ce dont il est difficile de douter; ainsi la sagina apetala offre ._ tantôt de très-petits pétales, tantôt elle en manque abso- | lument. Aiosi un grand nombre de plantes sans pétales sont tellement analogues par leur symétrie entière avec (13) Biria renonc. monogr. in-4°. Montp., 1811, pl. 1, £"v7. Hopk. FI. anom., pl: 8,£.3. (x4) DC., Syst. veg. 1, p. 334. ORGHNSS RRPRODUCTEURS. 497 des plantes munies de pétales, qu'il est impossible de ne pas croire que cette absence de pétales n'est due qu'à leur non-développement. Remarquons ici que les pétales ne manquent ainsi accidentellement que dans les fleurs polypétales, et que l'on ne connait aucun exemple constaté de corolle qui soit avortée parmi les fleurs gamo- pétales, si ce n’est peut-être dans quelques cas où les étamines avortent en même-temps , comme dans le gym- nostyles , le fraxinus : lorsque les pétales avortent, il reste quelquefois à leur place, ou un rudiment pétaloide ou un corps glanduleux. On dit encore que les pétales manquent lorsqu'ils se transforment accidentellement en étamines, comme dans la singulière variété du capsella bursa pas: toris G5), dont M. de Jacquin a bien voulu me commu: piquer un échantillon et un dessin que je joins ici; dans cette monstruosité , devenue permanente par les graines, on trouve des Bours à dix étamines au lieu te six étamines et quatre pétales; j'ai trouvé un fait analogue dans une monstruosité du haricot ordinaire, où les deux ailes de la corolle étaient changées en étamines. Nous traiterons plus _ tard de ce genre de transformation, et je reviens au cas _ où les pétales manquent constamment. C'est ce qui fait l'objet de l'article suivant. ki ARTICLE VIT. Des Fleurs me ou incomplètes , c'est-à-dire, qui n'ont qu'une enveloppe. Lorsqu'une fleur.offre ane enveloppe unique, cette en- veloppe est-elle une corolle, un calice, où la réunion des (15) Voy. pl, 42, f.3. Tome le, 52 . 498 OBGANES ont: ee 4 deux, ou un organe différent de l’un et de l’autre? Toutes . ces opinions ont été soutenues, et mener | : minées. | Tournefort, qui faisait consister le relie pré 4 dans sa persistance, et celui de la corolle dans sa cadu- cité, s’est trouvé entraîné , par cette fausse définition, à donner des noms différens aux organes évidemment sem- blables de plantes analogues. Ainsi , il nommait corolle, dans la rolipe, l'organe qu'il nb calice dans le nar- cisse. Linné n’a mis aucune importance à cette distinetion, peut-être par suite de la définition qu'il avait adoptée il admettait en effet que le calice est le prolongement de l'écorce, et la corolle celui du liber ; cette distinction est peu susceptible d’être soutenue ou même comprise ; soit dans les monocotylédones, où il n’y a ni liber ni écorce, soit dans les dicotylédones, où le liber n’est autre chose que les couches corticales plus jeunes. Aussi, dans la pratique, Linné nommait ordinairement calice ce qui était vert, et corollece qui était coloré; ainsi l'enveloppe unique des monochlamydées dicotylédones était, selon lui, calice dans les cienopodium, corolle dans les déplnés et, parmi les monocotylédones, calice dans les joncs, corolle dans les | : liliacées; souvent il dit : ca/yx nisicorollam mavis ; etc. | M. de Lamarck , dans ses premiers ouvrages, avait défini | la corolle, Seite le plus voisin des étamines, et avait par-conséquent appelé corolle toutes les enveloppes uni- ques. Mais il a lui-même abandonné dans la suite cette opinion: Ces divers moyens de s'exprimer pouvaient peut- être suffire lorsqu'il était question d'ordre purement ar- tificiel; mais il importe, soit pour l'ordre naturel de la - classification, soit pour la physiologie et l'anatomie com- ; ORGANES REPRODUCTEURS, à 499 Lie des plantes, de fixer nos idées à cessujet, et de pouvoir comparer entre eux des organes véritablement analogues. D: | Aucun de ceux qui ont mis quelque précision dans cette matière n’a pensé que l'enveloppe florale, lorsqu'elle est unique, fût une corolle, soit à cause que cette enveloppe est souvent verte et foliacée, soit parce qu'elle est fré- _quemment adhérente à l'ovaire, ce que les vraies corolles n'offrent jamais; soit parce que la corolle paraît en général plus disposée à avorter que le calice. Je ne connais véri- tablement que le nemopanthes doht on püt dire avec quelque raison qu'il a une corolle et point de calice; mais _ c'est simplement que le calice est réduit à un bourrelet circulaire. . M. de Jussieu , réunissant dans la définition du alés les ndtions de Tournefort et de Linné, a établi que l'en- veloppe florale, lorsqu'elle est unique, est toujours un calice. Cette opinion ne peut pas étre révoquée en doute lorsqu'il s’agit de plantes dicotylédones qui appartiennent aux familles munies ordinairement de calice et de corolle, | mais qui manquent de l'un des organes; dans ce cas, ce sont : “évidemment les pétales qui manquent, comme, par exemple, dans les clématites, les capparidées, les caryophyllées, les crc, les rosacées où. les ficoides sans pétales. L’ logie avec les genres voisins le démontre jusqu'à Vévi. _denceyet, si l'on voulait soutenir que quelques-uns de ces organes ne peuvent être des calices parce qu'ils sont colorés, je rappellerais que les calices et même les bractées de l'4or- tensia où de la saloia splendens sont aussi colorées que les plus brillantes corolles ; j'ajouterais que ces enveloppes uniques se conduisent comme de vrais calices , soit en ce 3a* = 500 . ORGANES REPRODUCTEURS. qu’elles portent les étamines dans les plantes calyciflores, | et ne la portent pas dans les thalamiflores, soit en ce qu'elles sont souvent adhérentes à l'ovaire, ete. " La question est plus difficile lorsqu'il s'agit des famillés dicotylédones qui ont constamment ou habituellement une seule enveloppe à la fleur. M. de Jussieu, décidant la question, leur a donné le nom d'apétales, et à leur tégu- ment, celui de calice; un reste d'incertitude m'a décidé à nommer ces plantes monochlamydées, et leur tégument périgone ; termes neutres, qui expriment un fait sans énon- cer d' opinion ‘ * Les raisons pour lesquelles cette enveloppe peut être assimilée à un calice, sont : 1.° son extrême analogie avec les calices des plantes qui sont accidentellement privées de pétales; 2.° l'adhérence fréquente de ces enveloppes uniquesavec l'ovaire; 3.° l'apparence verdâtre et foliacéede | plusieurs d’entre elles; 4. l’analogie destructure deplusieurs familles monochlamydées avec des familles habituellement munies de pétales, telles que les amaranthacées avec les : caryophyllées , les juglandées avec les térébinthacées, les euphorbiacées avec les rhamnées, les éleagnées avec les combrétacées, etc. ; 5.° l'existence dans plusieurs d'entre : elles, notamment parmi les thymélées, de petites écailles pétaloïdes qui pourraient bien être de véritables pétales. D'un autre côté, je considère que la surface extérieure de ces enveloppes uniques a tous les caractères d'un | calice; elle est habituellement verte; elle présente cons- ! tamment des stomates | même quand elle est colorée, comme dans la belle-de-nuit ; elle porte souvent des poils : ou des glandes analogues aux feuilles, comme dans le/æag- aus; mais la surface interne offre presque toujours les . à |onGA NES REPRODUCTEURS: . 5os _ Caractères propres aux organes sexuels : elle est colorée; elle n'offre point de stomates ; elle ne porte pas de poils … mi de glandes analogues aux feuilles. On pourrait conclure …_ de ces faits que cette enveloppe tique est un calice re- vêtu à l'intérieur par le torus ou par une expansion péta- loïde du torus. Cette hypothèse serait confirmée par cette _ considération, qu'à l'exception des amaranthacées, qu'il _ faut peut-être placer parmi les thelamiflores , à côté des caryophyllées, tontes les autres familles monochlamydées ont les étamines périgynes, et par-conséquent le torus ad- hérent au calice. Au reste, soit qu'on dise que leur enve- loppe unique -est un calice, soit qu'on dise que c’est un calice doublé d'uhe lame pétaloïde, toutes les conséquences se trouvent les mêmes, et par-conséquent la différence est de peu d'importance, | Que si maintenant nous en venons à examiner l'enve- loppe des fleurs monocotylédones , nous y trouverons … quelques nouvelles difficultés. M. Desvaux, considérant que . cette enveloppe est toujours formée de deux rangées de _ pièces situées alternativement, a proposé de considérer la rangée extérieure comme un calice, et la rangée inté; » rieure comme une corolle. Ce mode de voir semble parti- - culièrement autorisé, 1 .*par la structure des commélinées, ” des alismacées (1) et de plusieurs amomées, où le rang extérieur à tout-à- fait l'apparence calycinale, et le rang in- térieur tout--fait pétaloide ; 2° parce que l’estivation des deux rangées est souvent fort différente l'une de l'antre, comme, par exemple, dans le sradescantia, oùle rang exté- rienr à lestivation valvaire, et l'intérieur l'estivation irré- (1) Hayn, Term. pl: 36, £. g. 1] $ 502 ORGANES RBPRODUCTÈURS. À À gnlièrement tortillée. Cette manière de s'exprimer "4 souvent de l'avantage pour la clarté des descriptions mais, _ quant à la réalité, elle ne me semble guère admissible : en effet, dans le plus grarfd nombre des cas, ces deux rangées sont parfaitement semblables, et surtout dans toutes les liliacées à ovaire adhérent, Le deux rangées de Penve- Joppe sont également soudées avec l'ovaire, tandis que les vraies corolles ne le sont jamais. Il faut donc admettre, avec tous les botanistes, que les deux rangées font partie d'une enveloppe unique que Linné nomme corolle, que M. de Jussieu nomme calice, et que je nomme périgone. Les raisons que j'ai indiquées plus hant, et surtout l'adhérence avec l'ovaire, prouvent que ce n’est pas une vraie corolle. L'idée de la considérer comme un calice offre les mêmes difficultés que j'ai signalées pour les dico- | édones monochlamydées, et de plus ces deux cireon- stances : r.° que les étamines sont plus fréquemmenthy: pogynes; 2.0 que lorsque les fleurs deviennent doubles, | ce qui est fréquent, les étamines sy transforment en pé- tales tellement semblables aux pièces du périgone, qu'il est difficile de nè pas croire que celles-ci soient d'une | nature très-analogue. Si l'on’ajoute à ces motifs que cette enveloppe est sou- ‘ vent verte eu-dehors et colorée à l’intérieur, qu'elle a ‘toujours des stomates à sa face externe et point à sa face interne, on sera peut-être tenté de conclure que ce péri- gone est formé d’un calice tapissé, pour ainsi dire, par une expansion pétaloïde du torus. Je ne donne cette opi- ! nion que comme une simple hypothèse; mais je crois qu'il ! est plus prudent, dans l'état actuel de la science, de ne pas se servir de termes qui décident trop clairement la OURGANES REPRODUCTEURS. | 503 E œustiet sein est bon de réserver pour ces on flibiqus : . une enveloppe unique un mot particulier. Jai adopté, d'après Ebrhart, celui de périgone, qui signifie, autour | des organes sexuels; et, en suivant l’analogié des termes : de pétales et. sépales , je propose de donner aux pièces - - donit le périgone est formé, le nom de fépales. Quelques auteurs, adoptant mon idée, ont donné à l'enveloppe unique le nom de périanthe; mais je crois de- voir conserver celui de périgone : 1.° parce que celui de périanthe avait été créé par Linné, pour désigner le vrai _ calice; 2.° parce que ce terme, qui signifie autour de la | fleur, serait m'eux appliqué à uninvolucre qu'à un organe qui fait partie de la fleur même; 3.° parce que le péri- gone a été proposé dans le sens que j'indique ici, bien avant celui de périanthe, et que, dans les objets de nomen- clature, on doit toujours éviter les changemens inutiles. Une fois le terme admis, je le répète comme mesure de prudence, et pour que l'expression m’affirme pas au-delà du fait prouvé; une fois, dis-je, le terme admis, il faudra … appliquer au périgone tout ce qu’on dit des calices et des … corolles en tant que formés de pièces tantôt libres , tantôt cohérentes; tout ce qu’on dit des calices en tant qu'adhé- * qu'analogues aux développemens des filets des étamines. rens avec l'ovaire; et tout ce qu’on dit des pétales, en tant _ En admettant cette manière de voir, nous concevrons , comme je le disais il y a vingt ans (FL. fr., éd. 3, v. I, p. 141), comment le périgone est quelquefois adhérent - à l'ovaire où composé de parties opposées avec les éta- mines, caractères propres au calice ; tandis que dans . d’autres plantes il est libre; il est odorant; il a ses lobes alternes avec les étamines; il devient double ‘et multiplié … par l'abondance de la sève, caractères propres à la corolle. 504 ORGANES REPRODUCTEURS. À Le périgone ést quelquefois réduit, par avortement, à un simple rudiment : t'est ce qu’on observe parmi les dicoty= | lédones, chez les euphorbiacées, et surtout-chez celles à fleurs en tête serrées; c’est surtout ce qui arrive parmi les monocotylédones, dans la famille des graminées, ist le périgone paraît représenté par les lodicules (2); leur nombre est ternaire dans les genres bambusa et glyceriaÿ Iquefois la troisième est plus petite, et son absence mA plusieurs cas, peut tenir ou à un corn Eee moins complet ou à leur soudure intime. ARTICLE IX. De a position relative des parties d’un verticille floral, comparée à celle d'un aütre verticille. - le position des parties qui composent les résicillts floraux est, comme je l'ai montré ailleurs (Th. él., p.x53), susceptible de toutes les modifications qui résultent de.ce que-chacune d’elles peut être ou entre ou devant les pièces du verticille extérieur. Le premier cas, c'est-à-dire, celui où chaque pièce est entre les deux extérieurs , est tellement plus fréquent que tous lesautres, qu’on penteroire qu'il est l'état naturel des choses, d'autant qu'il est conforme à l& disposition des verticilles successifs des feuilles. Ainsi les pétales des fleurs régulières, et dont les parties -sont en . nombre égal, naissent d'ordinaire entre les sépales, les étamines.entre les pétales, les carpelles entre les étamines. Mais il se présente quelques exceptions à cette règle : ainsi on trouve les pétales devant les sépales, dans l'épine- winette, les étamines devant les pétales, dans les primu- lacées , les myrsinées, etc. Quant à la position réelle des (2) Lesuüb. botan: élém. ; p. r83. ORGANES REPRODUCTEURS: 4 506 ; 'carpelles, elle a été beaucoup moins bien étudiée que celle des autres organes, et donnerait sans doute des Caractères intéressans pour certaines familles; mais la fréquence « de leurs avortemens rend leur observation délicate. Quelques exemples récemment observés me font penser que dans les plantes parfaitement régulières , et où le nombre des parties est égal dans tous les verticilles, les carpelles sont toujours alternes avec les sépales, quelle que soit la posi- tion da verticille le plus voisin d'eux : ainsi les carpélles des crassulacées sont alternes avec les sépales et dans les genres crassula ; rochea, etes; qui ont des étamines alter- _nes avecles pétales, et dans les genres sedum, cotyledon, sempervivum , etc., qui ont des étamines en nombre double des pétales, les unes alternes, les autres opposées avec eux. - Les dispositions diverses des parties de la fleur peuvent être modifiées par le nombre des rangées de chaque-ver- ticille ou par l'avortement dès parties, où parce que, dans plusieurs cas, il se développe une touffe d'organes sem- blables là où d'ordinaire il ne s'en trouve qu'un; ainsi, par exemple , dans plusieurs homalinées, on trouve une honppe d'étamines située à l'angle des deux sépales contigus; la même chose a lien parmi les myrtacées, et d’une manière k- singulière : ainsi, les faisceaux d'étamines, formés par la soudure de plusieurs , sont opposés aux pétales dans les melaleuca(1), et alternes avec eux dans l'aszartea (2). Plusieurs fleurs doubles présentent un développement fas- ciculaire qui mérite d'être noté; ainsi il n’est pas rare d'y trouver des faisceanx de pétales naissant de la place où devrait naître un seul pétale où une seule étamine: c'est (1) Smith éxot. bot. , pl. 35, 36, 55. Labill, nov, holl,, pl, 165, 167, 108, 191, 1792, 153. (a) Labill. nov. holl. , pl. 150. 506 ORGANES REPRODUCTEURS: ce qu’on remarque assez bien, par exemple, dans primevères doubles; mais ce cas particulier de tion nous conduit à examiner ce sujet d'uhe manière générale. is ARTICLE X. | De La Multiplication des Organes pi Les organes qui composent la fleur des végétaux peu- vent être augmentés , quant à leur nombre, en ga Des: + Le nombre habitael des verticilles peut res accru par sa nouveaux verticillessemblables à l'un d'eux, et qui se développent d’une manière régulière, mais surnumé- raire; - 2° Le nombre Fe pièces d’un même verticille peut être accru par le développement insolite orne sem- blables à ceux dont le verticille se compose, . Ces deux phénomènes, qué j'avais indiqués dans mon Mémoire sur les fleurs doubles (x), ont été depuis étudiés avec soin, et désignés indifféremment par M. Dunal, comme je l'avais fait, sous le nom de dédoublemént on de multiplication; leur histoire vient tout récemment d’être publiée par M. Moquin (2), d’après les idées de M. Duval. Si je préfère ici le terme de multiplication, c’est qu'ilme semble moins hypothétique que celui de dédoublement. $ 1er, Multiplication des rangées des verticilles. La multiplication des rangées d’un même verticille est un fait qu'on observe accidentellement dans plusieurs plantes, et qui peut atteindre tous les organes. Ainsi, 1.° Quant aux bractées, on cultive dans les jardins une (1) Mém. soc. d'Arcueil, vol, 3, p. 355. (2) Essai sur les dédoublemens ou multiplications d’organes dans les végétaux, in-4°. Montpellier , 1826. ORGANES REPRODUCTEURS. #.: 507 varié d'œillet, que quelques-uns ont désigné sous le nom de d'anthus caryophyllus imbricatus (3), et dans | laquelle le nombre des bractées situées à Ja base du calice, au-lieu d'être de-quatre, c’est-à-dire de deux paires , se trouve de quinze ou vingt paires croisées à angle droit, et embriquées l'une sur l’autre; souvent même la fleur ne peut se développer par suite de cette grande multiplication de bractées. Elle paraît due à la transformation pénnn des feuilles supérieures en bractées. 24% Quant au périgone, nous trouvons aussi dans les jardins une variété de lis blanc, dont les tépales, au-lien d'être sur deux rangs et au bpailvé de six, sont dis- posés en un nombre indéfini de verticilles embriqués les üins sur les autres; dans ce cas , les étamines et les car- pelles manquent ou sont transformés en tépales; mais on. ne peut pas dire que le phénomène soit simplement dù à cette transformation, car lenombre des verticilles est beau- coup plus grand que le nombre total habituel} des organes floraux : il y a donc multiplication du nombre normal des verticilles. Dans une autre monstrnosité de lis (4), on trouve les parties du périgone multipliées, et les étamines encore existantes. Toutes les monocotylédones à fleurs les présentent çà et là des faits analogues à celui-ci. "Le tube intérieur, ou, comme on dit, la couronne des _narcisses (5) pourrait bien rentrer dans cette classe. + 3. La multiplication des rangées du calice, propre- ment dit, est plus délicate à bien constater à cause de la difficulté de distinguer exactement les rangs surnumé: (3) Dotan. Magaz., pl. 1622. (4) Debry floril, nov., pl: 85 et 86, (5) Theatre, Flor., pl. 20, etc, Li 508 ORGANES REPRODUCTEURS raires de sépales d'avec les simples: bractées. Quelque calices de berbéridées, d'éricacées, semblent offrir d 1 exemples de ce genre. PPT 4 La corolle offre fréquemment as ali br À lun des exemples les plus curieux de ce phériomène est celui que présente le datura fastuosa (6), où l'on trouve fréquemment deux ou trois corolles comme emboîtées l'une dans l'autre , et ayant leurs lobes alternes; le même phé- nomène a été observé dans plusieurs canipanules:(5); quel: ques labiées, etc., et semble possible dans toutes les fleurs gamopétales. Lorsque cette multiplication se borne à an ou deux rangs intérieurs, il arrive alors, ou que la corolle interne porte des étamines comme à l'ordinaire ;'ou que les étamines manquent; dans ce dernier cas, on peutdire que la corolle ést due à la simple transformation des éta- mines en pétales ; mais dans le premier, il faut bien-con- venir qu'il y a eu multiplicatiou des rangées habituelles. Le même phénomène se rencontre aussi dans les fleurs polypétales, telles que les œillets, etc. do: 13° Les étamines présentent. très-fréquemment ‘cette même multiplication de rangs, surtout dans les genres où le nombre des rañgées est naturellement considérables ainsi en Comparant entre elles plusieurs fleurs des mêmes espèces de pavots, on trouve que le nombre total de leurs verticilles est très-variable. -G Enfin les carpelles qui sont moins nombeux et plus centraux; offrent rarement cette multiplication acciden- telle; cependant, on trouve de temps en temps dés rau- gées doubles parmi les renonculacées on les rosacées à carpelles verticillés. J'ai rencontré un exemple très-remar- (6} PK 3:35 f. & (5) Theatr. Flor., pl. Go, f. 4. À ; 4 REA + ORGANES ABPRODUCTEURS. “ox : de cet accident dans le gentiana purpurea, et j'en présente la figure, pl. 4o, fig. 6 et 7 : on y ve | _de carpelles ovulifères, l'extérieur à avr io à deux carpelles. … Mais si tous les organes floraux peuvent vraie ac- _cidentellement la multiplication des rangées dont ils sont habituellement composés, n'est-il pas vraisemblable que ce phénomène pourra être habituel dans certaines plantes, peut-être dans certaines familles? Et les genres tels que leszymphæa, les mesembryanthemum, etc., où les parties de là fleur se présentent sous un nombre de rangées très- grand et indéterminé, ne sont-ils ne des exemples évidens de cette opinion? … Je me borne ici à mentionner le fait, et je vétisidesl sur se connexions lorsque je m'occuperai de l'ensemble de la structure des fleurs. $ 2. Multiplication des parties d’un vertieille. { Le second genre de multiplication des organes floraux est, avons-nous dit, celui où le nombre habituel des par- ties d’un verticille ou d'une rangée vient à s’accroitre. | Ce phénomène peut avoir lieu d'après divers systèmes : } 1. Le nombré absolu de tous les verticilles d'une fleur L. être augmenté à-la-fois d'une ou de deux unités; c'est » Ainsi qu'il n'est pas rare de trouver des fleurs de colchique à sept ou huit lobes et sept ou huit étamines, des fleurs de _ tue où de séringat, tantôt à quatre, tantôt à cinq par- ties, etc.; dans ces cas, on doit examiner d’abord si ce n’est point le nombre supérieur qui est l'état habituel, et alors, la diminution du nombre rentre parmi les cas d'avortement; mais dans le cas contraire, la multiplication # 510 ORGANES REPRODUCTEURS: : paraît due à la soudure naturelle de deux. mes ai ic je l'ai expliqué ailleurs. 2.° A la place d’un organe en appatill mit mais en réalité composé de plusieurs intimement soudés, on peut trouver accidentellement ces organes devenus libres. M. Dual (8) fait connaître un exemple curieux de ce phénomène’dans le laurier ordinaire (laurus nobilis); on sait que les étamines de cet arbre ont habituellement de cha- que côté de la partie inférieure de leurs filets, un corps glanduleux bifide, porté sur un filet court intimement soudé avec celui de l'étamine; il paraît que ce corps est une étamine avortée, et que par-conséquent l'étamine du laufier est réeflement un faisceau de trois étamines sou- dées,, dont les deux latérales avortent : il arrive en effet quelquefois que les trois étamines se développent, etalors le nombre total des étamines se trouve triplé, et aucane d'elles ne porte de corps glanduleux sur son filet. Plu- sieurs faits particuliers de l’histoire des fleurs polyadelphes paraissent rentrer plus ou moins clairement dans cet exemple, qu’on peut considérer comme une MR LE de soudure et d’avortement. 3.° À la place où dans le cours habituel de la végéta- tion, il naît un organe unique, on voit quelquefois se dé- velopper une houppe d'organes analogues. C’est ainsi que, comme je l'ai déjà indiqué dans mon Mémoire sur lesfleurs ‘ doubles (9), chacune des étamines de certaines mons- truosités de primevère, au-lieu de se changer en doublant en un pétale unique, se transforment en une houppe de pétales réunis par la base. Il semble que ce fait est ana- (8) Dans Moquin, Essai sur les dédoubl. in-4°. Montpellier, 1826, p. 8, pl. 1, f. 1. (9) Mém. soc. d'Arcueil, vol 3, p. 397. L 2 ORGANES REPRODUCTEURS. "5 e à ce qu'on trouve habituellement dans certaines ‘fleurs. chez lesquelles on voit une houppe d'organes soudés là, où , d'après l'analogie, on ne devrait trouver qu'un seul organe : tels sont les faisceaux d’étamines ak térnes avec les pétales des me/aleuca (10), et de plusieurs Dpeten (xs). + :4+ Un fait analogue au Lnécédens paraît avoir lien Mnrcertaiss cas, avec cette différence , que les organes multiples qui, d'après la symétrie, semblent remplacer un unique, sont complètement libres dès leur base; c'est ainsi que, dans les Zagerstromia (12), on compte cinq grandes étamines alternes avec les pétales, et quatre où cinq petites étamines qui, situées devant chaque pétale, semblent représenter par leur réunion une étamine unique. Ce fait, combiné avec, l'avortement des grandes ‘étamines, semble rendre raison de la structure de plu- sieurs byttnériacées (13). Cette classe paraît se lier avec la précédente par l'exemple des crucifères, où les deux paires des grandes étamines , tantôt libres entre elles (14), tantôt plus ou moins pers vai (15), semblent, d'après la symétrie, remplacer une étamine unique, … 5.° Enfin ilarrive quelquefois que les deux parties d’un même organe sont tellement séparées dés leur base, 'elles semblent former deux organes distincts. Ainsi aiens nolitangere a quatre pétales et cinq étamines ; mais, de ces cinq étamines, il y en a trois alternes avec les pétales, et.deux qui naissent à côté l'une de l'autre, an ! (to) Moquin ess. dédoubl. , pl. 1. 11, 12, $ C1) Ibid. , £, 10, (12) Ibid, , f. 34. (13) Ibid. , pl.s, f 1115. (14) Ibid. , pl. 2,f. 210, (15) Ibid. , ploa y f. 2324. .) 512 ORGANES REPRODUCTEURS. point où la quatrième étamine devrait naître dans Wétat régulier. Or, les trois étamines solitaires entre-les pétales ont l’anthère a deux loges, et les cinq étamines géminées ont leurs anthères uniloculaires, et semblent par-consé- quent une étamine dédoublée jusqu’à la base. Le terme de | dédoublement s'eppliquerait très-bien à ce cas; celui de multiplication représente mieux les cas précédens, où tous | les organes surnuméraires sont doués de toutes les parties | d'un organe unique. Il est vrai qu'ils sont en général de | plus petite dimension; mais il est vraisemblable que cela * réntre dans la loi générale de la végétation; un nombre d'organes trop grand, se développant sur unespace donné, | y trouve moins de nourriture et prend moins d'extension: | 4 $:3. Examen général des fleurs doubles. 4 | On a coutume de désigner sous le nom général de fleurs doubles (flores pleni), toutes celles où les divers organesflo- raux ou l'un d'eux, prennent l'apparence de pétales, et celles | où le nombre des pétales est ou paraît augmenté par une . cause quelconque. J'ai montré jadis (16), à quel point on | avait confondu-sous ce nom des faits hétérogènes; mais je crois devoir rappeler ici les principaux résultats de ce. travail, auquel je renvoie le lecteur pour les détails. | Les Boire doubles doivent , selon moi, se classer sous trois divisions + 1e Les fleurs pétalodées (flores petalodei), c'est-à-dire qui doublent par le développementsimpleen pétale, detous ou de quelques-uns des organes floraux : telles sont celles | où le développement en pétales s'exécute par les bractées | ( hortensia), par le calice (primula calycanthema), par | les étamines (rosiers, etc.), ou par les carpelles ( var. (16) Mém. soc. Arcueil, vol. 3, p. 385. Ne $ à ORGANES REPROWTCTEURS 513 : d'anémone nemorosa, etc.). On peut même distinguer _ deux cas, parmi les fleurs pétalodées, qui proviennent du développement des étamines, savoir : celui où le déve- loppement a lien par le filet dilaté et l'avortement total de V'anthère, et celui où le filet restant intact, la bourse de l'anthère se développe en pétales. Dans le premier cas, _ quiest de beaucoup le plus fréquent, les pétales surnu- méraires sont toujours planes, comme les pétales ordi- maires; dans le deuxième, qui est beaucoup plus rare, les pétales sont en forme de cornet. Les renonculacées pré- sentent ce double mode de tranformation d’une manière remarquable. Les clématidées doublent d’après le pre- mier mode , les renonculées d’après le second , et les helléborées peuvent présenter Pun ou l'autre; il y a même des espèces qui doublent des deux manières: ainsi, l'aqué- Lgia vulgaris, quand elle a ses filets tranformés en pétales planes, forme la variété appelée ste/lata (17), et, quand elle a ses anthères transformées en pétales en cornet, forme la variété dite corniculata (18), quand le cornet est droit, et énversa (19) quand il est renversé par la torsion du filet. 2. Les fleurs multipliées (fores multiplicati } sont celles où le nombre des pétales est angmenté par l'accrois- | sement du nombre des rangées des verticilles floraux, où _ par l'accroissement des parties dé ces rangées et leur transformation en pétales. Dans la classe précédente, le (17) Debry floril, nov., pl. 99. Besl. hort. eyst. vol, à, pl. 6, L 3;pl sf 1;pl8,f,1, etc. Darr, ic. , pl. G19—622. : 618. (ro) Zbid, 1, ce. Pesl, Le., pl 9, f a: Barr, ie, pl. G3. Tome Ier, 33 (18) 1bid, 1. ©. Besl. 1, © , pl. 7, f: 2-3, Barr. ic. , ph, G14—< + : ‘tantôt elle se transforme en languette plane; ce quiest le _ langage ordinaire, à des phénomènes très-différens. L'or- . connus ; mais Ce sera à la physiologie à déterminer, s’il est sont moins indignes qu'on ne l'avait cru de l'observation | Mi Fa L 2 514 ORGANES REPRODUCTEURS. : nombre des paries n'était pas augmenté; et il ny avait que tranformation ; ici il y a augmentation de. nombre et transformation : c'est ce qui constitue les fleurs ditesordis nairement pleines. Tous les exemples cités dabs les deux premiers paragraphes de cet article rentrent dans cette classe. 3 Les fleurs permutées (flores I sont ee | où l'avortement de lun des organes génitaux détermine | un changement notable dans la forme ou la dimension de l'un des tégumens floraux. Ainsi, par exemple, lavorte- ment de l’un et de l’autre sexe, ou de l’un d'eux dans les composées, détermine fréquemment un changement de forme dans leur corolle ; tantôt celle-ci , restant tubuleuse, devient plus grande qu’à l'ordinaire, comme on lewoit dans quelques variétés de reines-marguerites, de tagétès, etc.; cas le plus ordinaire des composées appelées doubles dans: les jardins. Des phénomènes semblables se rencontrentdans la wiorne. obier ( viburnum opulus ), dont les fleurs stériles ont la corolle beaucoup plus grande que les fleurs fertiles: dans l'état naturel, les fleurs latérales offrent seules ce phénomène; dans la variété cultivée sous le nom de ow/e de neige, toutes les fleurs présentent cet état de grandeur ! exagérée, liée à l'avortement des organes génitaux. . Ainsi, le nom de fleurs doubles est appliqué, dans le ganographie enseigne à les classer, à les comparer avec les phénomènes naturels, à les rapporter aux analogues possible, les causes de ces diverses métamorphoses, qui à à ORGANES BEPRODUCTEURS 616. 4 : des botanistes, puisqu'elles se lient intimément. hi À Pés sededrlaieyméisie organe dei planes: TR “ À ser: RUE LE à ARTICLE XL. Mionsil de De l'Inégalité des parties d’un même verticille Jrorat ou des Bee irrégulières: 1 - Les divers verticilles des organes qui composent une fleur peuvent être, relativement les uns aux autres, de grandeurs três-inégales ; quelques-uns peuvent même man- quer entiéremênt , sans que la fleur cesse d’être: régulière; ar chacune de ses portions, prises du centre à la citcon * férence, est semblable aux autres; mais on donne le nor _ d'irrégulières aux fleurs dans lesquélles une ou plasieurs parties d'un même verticille sont différentes’ des ‘autres pour la grandeur, la forme, la argus, ! home ie le degré de cohérence, AA s9 ynnss Wb esuir : * Pour se faire une idée juste de la évma dés fleurs 11 faut toujours chercher à rapporter les fléurs irrégulièrés aux types réguliers dont elles semblent être des rs 4 rescences. "Chaque famille paraitvoir un type régulier … qui est son état normal, et dont elle s'écarte, où accidentel: … Jlementou habituellement, par des cases divérses/Lürsqué | ces causes tiennent à des influences étrangères là planté, comme, par exemple, à des mutilationd dues à la ‘éultirré! à l'action-inégale de la lumière} à la’ préssion des corps voisins, ete. ; dlors les irrégularités sont purement acciden: telles; lors, au contraire, que l'inégalité du développement des parties d’un même verticille tient on a mode de dé” veloppemeñt des organes voisins, où, ce qui est fréquent, . à la disposition des fleurs, soit entre elles , soit relativement & Bon Là L 516 ORGANES RBPRODUCTEURS. à la tige, alors l'irrégularité est habituelle, et la fleur ne présente son état normal que dans des cas fort rares, et qu'on a pu, à leur tour, dire accidentels. La disposition des fleurs est celle de ces causes inhé- rentes à la plante dont nous pouvons le mieux apprécier les effets. Ainsi, par exemple, lorsque les fleurs sont rap- prochées, soit en épis ou en grappes serrées le long de - l'axe, soit en têtes ou en ombelles, le côté intérieur on su. périeur de la fleur, c’est-à-dire, celui qui est le plus près de l'axe ou du centre, est gêné dans son développement par la pression. même des fleurs contre l'axe, ôu par la pres- sion des fleurs entre elles, tandis que le côté opposé est plus à son aise; d'où résulte qu'il y a tantôt avortement complet ou incomplet de quelques-unes des parties voi- sines de l'axe, et développement du côté opposé; tantôt soudure plus prolongée et plus complète des parties woi- sines du centre entre elles, et liberté plus grande entre celles du côté opposé; tantôt la réunion des deux effets : que je viens d'indiquer. Ce résultat général de la pression est contrebalancé, quelquefois même masqué , par un autre ; savoir, que dans- une fleur , lorsque l'une des parties d'un verticille vient à avorter en tout ou en portion, la partie correspondante du verticille voisin prend plus de développement qu’à l'ordi- paire, parce qu'elle profite, soit de la place, soit de la nourriture que l'autre aurait dù employeg; d'où résulte qu'il est extrêmement rare que l'irrégularité d’un des or- ganes floraux n'entraîne pas quelque irrégularité dans les autres. Suivons l'application de ces principes aux divers. organes de la fleur et aux diverses sortes de fleurs irré- là : A L # à L | 4 ORGANES RÉPRODUCTEUNRS. 517 Les sépales, en conséquence de leur nature foliacée et de leur position extérieure , sont, plus fortement que tous les autres organes, soumis à l’action des causes extérieure aussi trouve-t-on souvent des calices irréguliers, même dans les fleurs qui sont d’ailleurs régulières : ainsi l’une des portions libres des sépales des mussænda et du pinck- neya (1), 'épanouit en un limbe beaucoup plus grand que les autres; le même phénomène a lieu, quoique d’une manière moins prononcée et moins constante , dans les . calices des rosiers. RS Les pétales présentent des inégalités de grandeur qui tiennent au développement inégal des sépales pag ou au mode divers de leur métamorphose, Les pièces du calice, de la corolle ou du oise sont - souvent soudées ensemble à des degrés inégaux; lorsque les pièces intérieures ou supérieures se soudent ensemble à un point différent de la cohérence des pièces inférieures entre elles, il en résulte ce qu'on nomme deux lèvres, l'uve supérieure, l'autre inférieure, et il est si vrai que les fleurs à calice ou corolle labiée doivent cette irrégu- larité à leur position relativement à l'axe, qu'on ne trouve jamais de lèvres latérales, mais toujours une supérieure et une ibférieure, comme on le voit dans les calices Jabiés des papilionacées, des labiées, des personées, ou dans les corolles de ces deux dernières familles, ou dans les péri- goues des orchidées, etc, Les étamines sont des organes très-sujets à l'irrégula- rité , même dans les plantes où le reste de la structure est régulier ; il faut cependant remarquer qu'elles peuvent être {1} Michaux, Fl, amer. bor. 1, pl. 13, 518 ORGANES REPÉODUCTEURS | inégales entre elles sans être irrégulières; 7 sieurs fleurs quiont un nombre d’étamines double pé- tales , ces étamines sont alternativement longueset courtes, précoces ou tardives, et ce sont, dans ce éas, celles qui alternent avec les pétales qui sont les plus longues, les plus précoces et les plus constantes. Lorsque les étamines sont sur plusieurs rangs, les rangs comparés éntre eux sont quelquefois dé grandeurs très-différentes; mais, tant que toutes celles du même rang sont semblables entre elles, . Ja fleur est régulière. L’inégalité des étamines peut tenir, ouà des degrés inégaux d'adhérence à la corolle, au calice où au! périgone, ou à des degrés inégaux de cohérence entre elles, ou xl'inégalité de longueur des filets, on à des développemens insolites de ces filets, ou à NE total des filets ou des anthères, ou à hour déformation. “La placée des étamines étant toujours acer - relativement aux pétales, on peut, ém l'étudiant atteu- tivement, reconnaître sans peine l'avortement total de quelques fétamines; ainsi, lorsque dans une fleur la co- rolle est à cinq pétales Hobr de soudés, si l'on remarque que"les étamines sont ou alternes ou opposées aux pétales, onreconnaitsur-le-champ s’il y aune place vacante, comme cela à lieu, pär exemple, dans les personées et lef labiées; dans ce cas, cette place est tantôt complètement vacante, tantôt marquée par ün petit point glanduleux ou par un petit filet; et il est tellement certain que ce filet ou ce point est lerrüdiment de l'étamine non développée, qu'il n'est pas rare de voir Certaines fleurs où ces rudmnens se déve- pént en véritables étamines. Lorsque le phénomène a lieu; le reste de la flenr devient aussi régulier; c'est ce qui constitue les monstruosités dites peloria : cet accident, ou % ORGANES REPRODUCTEURS. 519 PAM rites à'Torermériqué, est très-connu dans la linaria vulgaris (2); mais il n’est pas borné à cette. , comme on l'avait cru d'abord : on l’a trouvé dans plusièurs espèces des genres Znaria, antirrhinum, digita- lis(3), sesamum(f), galeopsis, viola (5); orchis(G), et l'on est ainsi autorisé à le considérer comme un phénomène commun à toutes les fleurs irrégulières. Or, ce p mène, qu'estil autre chose que la preuve manifeste de l'existence primitive et de la disposition symétrique dé tous les organes de la fleur qui, dans certaines dispositions don- nées, en dévient par des accidens plus ou moins constans? * Tous ces mêmes accidens, et surtout celui de l'avorte- ment total ou presque total, sont communs dans les car- pelles ; lorsque parmi ceux-ci il n'en avorte qu'un petit nombre, et qu’il en reste au-moins deux complets, le’ pis- til qui en résulte offre encore l'apparence de la régularité, si on le considère en lui-même; mais il paraît frrégulier lorsqu'on le compare au nombre des autres parties dela fleur. Ainsi les cistinées, qui ont cinq sépales, cinq pétales et cinq carpelles, sont régulières; celles qui, comme les hélianthèmes, avet les mêmes nombres floraux, n’ont que (2) Torp. Icon., pl. 20, f. 10. Hopk. f. anom., pl. 5, f. 2, 233. (3) DC. , in Elmig. digit. monogr., 1812. Montpellier, in-4.°, ph. (4) PG., pl. rar, du Jard. de Gen. ; pl. 5. (5) Voy. à Ja planche 45 de cet ouvrage, tous les divers degrés de monsiruosité de la miola hirta, depuis l'état ordinaire de la fleur à an éperon jusqu'à l'état qu'on pourrait dire régulier à cinq éperons, Cette série d'accidens n'est point rare quelquefois sur les mêmes pieds. Ceux qu'on voit ici représentés m'ont été com- Muniqués par M. Colladon-Martin, (6) A. Richard, Mém. Soc. d'Hist. nat, de Paris, T. 1, pl. 3, » 4 * % Fe; 520 CRGANRS REPRODUCTEVURS. trois carpelles, ont un fruit intrinsèquement régulier , maïs irrégulier relativément. Lorsque le nombre des carpelles est, par avortement, réduit à l'unité, alors le carpelle soli- taire offre toujours des traces d’irrégularité; ainsi, lorsqu'il a plusieurs graines, ces graines sont adhérentes latérale- . ment du côté @e l’axe de la fleur, comme on le voit éi- dewment dans les légumineuses. Il est à remarquer que } 2 celles-ci ont accidentellement plusieurs carpelles, ou, ce qui est la même chose, lorsque l'avortement des carpelles y est moins complet, le second, lorsqu'il existe, est situé précisément en face du premier, ayant la suture séminifère aussi dirigée vers le centre, de sorte qu’il en résulte un fruit régulier : c’est ce que j'ai observé dans les gleditsia (7). Les rosacées drupacées offrent aussi un carpelle unique par avortement, et l'on trouve quelques cerisiers ou quelques pruniers qui ont, ou accidentellement deux carpelles soudés (8), ou plusieurs carpelles libres (9). M. Auguste de Saint-Hilaire a trouvé, au Brésil, une mi- mosée à cinq carpelles ; or, que l'on compare la structure des légumineuses ainsi considérée avec celle des spirées, par exemple, parmi les rosacées , et l'on arrivera à con- cevoir que ces deux familles ne diffèrent presqu'en réalité que parce que l'avortement des carpelles est fréquent dans les légumineuses et rare dans les rosacées. Dans les carpelles qui paraissent n'avoir qu’une graine, l'irrégularité est visible sous deux rapports : 1° Il est presque certain que les graines ne sont solitaires que par l’a yortement plus ou moins précoce de l'an des ovules ; 2.° de TE ” (2) DC., Mém. légum. , pl. 2, f. 6. (8) Hbid., 1. e., pl. 2, f. 8, 4. (9) {bid., Plant. rar. du Jard. de Genève, pl. 18. ; Ron “A + ORGANES REPRODUCTEURS. . Bo | quelquemanière que ceue graine soit située, il faut qu'il ÿ ait _ irrégularité dans le carpelle: est-elle attachée latéralement, | comme dansles légumineuses? l'irrégularité est évidente, le placenta est latéral; est-elle attachée au fond du carpelle, comme dans les composées ? le cordon pistillaire suit un _ des côtés da péricarpe, et détermine une irrégularité; est- elle attachée au sommet du carpelle, comme dans les dip- sacées? le vaisseau qui lui apporte la nourriture suit un des côtés du carpelle, et rend celui-ci nécessairement irré- gulier. Ainsi, tout carpelle monosperme, tout carpelle solitaire est nécessaiggment une déviation de l'ordre symé- trique, et, par-conséquent, une irrégularité très-probable- _ ment déterminée par un avortement. ARTICLE XIL De la Disposition primitive des parties d’un méme verticille floral ou de l'estivation. La fleur complète et régulière est, comme nous l'avons wi, composée au-moins de quatre verticilles concen- - triques, formé chacun de plusieurs pièces; la disposition _ relative de ces pièces entre d'une manière essentielle dans la symétrie; mais le prompt développement de ces divers organes, au moment de la fleuraison, fait qu’on ne juge . bien de cette disposition primitive qu’en l'étudiant dans les boutons. Linné , qui la comparait avec la vernation où disposition des feuilles dans le bourgeon, lui a donné le nom d’estivation. Richard a proposé d'y sgbstituer celni de préfloraison » qui serait peut-être préférable, s'il valait la peine de changer un terme, qe ce terme n'entraîng pucune errpuc. a, # 552 : ORGANES REPRODUCTEURS. Cette disposition des parties est surtout observer dans ce qui tient aux tégumens de‘la fleur, savoir: les sépales , pétales et tépales, où les pièces qui, libres ou soudées entre elles par leur base, forment le calice, la * corolle ou le périgone. La plupart des condidéhéits the ces organes présentent, sont également applicables aux fôlioles des involucres. Examinons d’abord les dispositions possibles des fleurs rigoureusement régulières. - La distinction primitive qui se présente ici, est de savoir =: siles parties d’un organe sont sur un sgul rang, ou sielles | sont sur deux ou plusieurs rangs. Quand les parties d'an tégument sont rigoureusement verticillées en un seul rang, il peut arriver quatre cas. 1.° Ces parties peuvent être disposées en #0 par- fait, chacune d’elles étant plane ou modérément convexe; alors elles se touchent toutes par les bords sams se recou- vrir les unes les autres, ni se replier en-dedans; c'est ce qu’on nomme l’estivation abaire, parce qu’elle rappelle la disposition des v:lves des péricarpes (1). Les sépales des tilleuls et de la plupart des clématites, les pétales de la vigne et des araliacées, les tépales externes des srades- cantia , et les folioles des involucres de l’othonna cheiri- folia en offrent des exemples. Les pièces des tégumens à | estivation valvaire sont d'ordinaire remarquables parce que leur bord est épais, calleux, quelquefois légèrement Ÿ gluant ou velouté dans leur jeunesse, circonstances qui contribuent à les retenir dans cette position. 2.° Ces mêmes partiés peuvent être disposées en cercle parfait, mais-ayant chacune leurs bords repliés du côté (1) Voy. pl. 3:.f.2,5,3,5,15p. 4 ORGANES RAPRODUCTEURS. 5925 interne; elles semblent eitétieurensent.eu estivation val- vaire, mais, lorsqu'on ouvre le bouton, on voit le repli intérieur de chaque pièce. C'est ce qui constitue l’estiva- tion énduplicative (2); elle a beaucoup de rapports avec la précédente, aussi la trouve-t-on quelquefois dans des plantes très-voisines, par leur forme, de celles à estivation valvaire; telles sont les clématites viticelles : la portion repliée est ordinairement mince et membraneuse (3). 3.° On pourrait, par analogie, admettre une estivation réduplicative , qui a lieu lorsque les pièces se replient ou se roulent par le dehors , comme cela semble avoir lieu Br pétales de quelques ombellifères. s parties d'un verticille peuvent être disposées en rs rigoureux quant à leur position, mais chacune d'elles légèrement tordue sur son axe propre, de manière à ce que, par un de ses côtés, elle recouvre l'une de ses voisines, et que son autre côté, étant un peu plus intérieur, soit recouvert d'autant par l'antre voisine. Cette disposi- ion, qu'on nomme estivatian tordue où tortillée (4), est fort rare dans les tégumens dont les parties sont totale- ment libres; on la voit dans les sépales et les pétales du in, dans les pétales de l'œillet, des malvatées : mais elle est beaucoup plus fréquente dans les portions libres ou les des organes à parties soudées, comme les lobes de a corolle des apocinées et des rubiacées. Lorsque les parties d'un même verticille régulier sont sur deux où plusieurs rangs, ou, ce qui est dire la même (3) Voy. pl. 37, f. 6. (3),Grew. Anat., pl. 54, £. 12. Lady's Bower, (4) Voy. pl. 35,1. 2, p. £, 4,p.f.5,s.etp. 524 ORGANES REPRODUCTEURS. chose, lorsqu'un verüicille identique est double ou mal- tiple, il peut encore se présenter plusieurs cas. 1. Si les parties, rigoureusement placées dans la même direction quant à l'axe, sont alternes entre elles, il.en ré- sulte l’estivation xilhire tale (5), où les pièces du destine * rang alternent rigoureusement avec celles du premier, où celles du troisièmè alternent avec celles du deuxième, et sont, par-conséquent, devant celles du premier, etc.: c'est. ce qu'on voit dans les tépales des liliacées, les pétales des nymphæacées, etc. Chacun de ces rangs pourrait présen- ter en lui-même l’une des dispositions précédentes; mais, : comme les pièces ea sont alors plus écartées , il eA rare, qu'on puisse la reconnaître avec précision. ; 2.9 On confond généralement, sous le nom d'estivation émbricative, tous les cas où les tégumens étant sur plusi rangs, l'ordre de ces rangs n’est pas bien déterminé, et où” les pièces se recouvrent les unes les autres, à-peu-près comme les tuiles d'un toit. C’est ce qu’on voit dans les in- volucres de la plupart des composées, dans les pétales de Ja plupart des fleurs doubles; mais il est probable que l'on: confond iei, sous la même catégorie, des dispositions vé- ritablement distinctes. Lorsque ces pièces sont sur deux rangs, et que l'extérieur est très-court, comparativement | à l'intérieur, on a désigné cette disposition sous le nom | d'estivation calyculaire; mais ce fait est relatif à la pror | portion ; et non à la position des parties. 3.° Il est possible qu'il existe réellement une estivation | oppositaire, C'esta-dire où chacune des pièces d’un rang} . L naisse rigoureusement devant celle du rang extérieur ;. (5) PI 35, £ 14. ; F. + È ORGANES REPRODUCTEURS. 525 mais les exemples qu'on pourrait rapporter à cette classe sont obscurs et incertains; tels seraient, par exemple, les pétales intérieurs de l’epimedium et du leontice, si l'on peut réellement les considérer comme des pièces distinctes des vrais pétales. Les cas que je viens d'énumérer, me semblent les seuls qui existent dans les fleurs rigoureusement régulières; mais il est des cas d'irrégularités légères qu’on a l'habitude de classer parmi les estivations. J'aurais pu, j'aurais dù peut- être, les mentionner dans l'article précédent; mais j'ai | espéré obtenir plus de clarté en les réservant pour celui-ci. Lorsque les parties du calice ou de la corolle ne sont ps exactement situées de la même manière relativement à l'axe, il ya irrégularité , et alors une ou quelques-unes de | ces parties tendent à recouvrir les autres pendant la pré- | floraison : c'est ce qu'un grand nombre de botanistes dé- signent collectivement sous le nom d’estivation imbricative, terme qui; bien que devenu usuel, a l'inconvénient d'être pris ici dans un sens très-différent de celui qui est expli- _qué plus baut, et éerait remplacé avantageusement par celui d’estivation irrégulière, si l'on veut avoir un terme collectif. 11 faut remarquer en effet que cette estivation n'existe que dans les fleurs irrégulières ou dans celles qui rendent à le devenir ; car elle est une déviation de l'ordre _ symétrique. On peut y distinguer plusieurs cas assez con- | stans pour mériter peut-être une désignation spéciale. Ainsi, parmi les fleurs à cinq parties, on voit souvent les pièces du calice , de la corolle ou du périgone, disposées de manière à ce qu il y en a deux extérieures, une ou deux tout-à-fait intérieures, et deux ou une intermédiaires, c’est- à-dire à moitié couvertes d’un côté par une des.extérieures, } 5926 ORGANES RÉFRÔDUCTEUAS: et recouvrant par l'autre bord une deg internes : c'estice ” est trés-évident dansdes calices des sg ce _. | j'ai nommé estivation guinconciale (6). Ainsi, les fleurs des papilionacées offrent un de de pétales plus extérieur et embrassant tous les autres, deux. intermédiaires opposés face à face, et deux intérieurs, de même opposés par leurs faces : c'est cet ensemble qui constitue l'estivation vezi//aire (7). ; fes La variété de ces estivations irrégulières est tréepronlé, puisqu'elle est liée avec l'irrégularité même des fleurs, et, | dans un grand nombre de cas; elle peut servir d'adice pour discerner les fleurs tout-à-fait régulières où plus ou moins irrégulières. On en peut voir des exemples ns. la pl. 37; fig. 7 et 9, etc. #0 Avant de quitter ce sujet, je dois encore hit remar- k quer , comme un fait important, que l'estivation des parties. du calice et de la corolle n’ont entre elles aucun rapport * nécessaire, même dans les familles les plas régulièresz ainsi, l’estivation des malvacées (8) est valvaire quantau calice, tortillée quant à la corolle ; celle des linées et des | cistinées (9) est tortillée pour les deux organes, mais la torsion de la corolleesten sens inverse de celle du calice: Ce fait tend, avec une foule d’autres, à prouver qu'il est _ contraire à tètiie des choses de considérer le calice et la corolle comme deux rangs d'un même organe qu'on nomme RE BU mais que ce sont bien réellement des IEC fe 7 F dan. 0 # 6h Blautaria. Voy. notre pl. 37, Bg. 10. 5: 1 f. 12: po 2(9-PIL 37: fig. 8. (8) Ibia. ,f.2ets. (o) Ibid ,€.5. ORGANES REPRODUCTEURS. 527 organes aussi diférens que tuns cenx dont les fleurs se _ composent. Il est des périgones dont les parties sont sur deux rangs, et où chaque rang a une estivation particu- lière; telle est la fleur du sradescantia virginica (x0), où le rang extérieur est foliacé et a une estivation valvaire, tandis que l’intérieur est pétaloide et a aneestivationchiffon. née : ce fait semble confirmer l'opinion de M. Desvaux, qui considère le rang extérieur comme calice, et l'intérieur comme corolle. Mais, outre les motifs cités plus haut contre cette opinion, il faut ajouter que l’estivation chif- fonnée n’est due qu'à un développement extraordinaire des organes, et doit plutôt étre considérée comme un cas ” dans lequel la vraie position des parties est impossible à fixer que comme un Cas particulier d’estivation. Ainsi les _ pétales du pavot (11), qui sont bien en estivation chiffon- _ née lorsqu'on les examine en masse, paraissent évidem- ment en estivation alternative lorsqu'on les examine en | détail, surtout dans les fleurs doubles, où leur nombre a diminué le chiffonnements La position relative des étamines entre elles a moins _ d'influence apparente sur la structure de la fleur, vu que - | la forme de cés organes fait qu'ils ont toujours la place suffisante pour se développer sans se recouvrir; les: éta- » mines n'offrent à cet égard de différences que dans le nombre des rangs concentriques, la proportion de leur | grandeur, le nombre de chaque rangée, et le degré de | jeur cohérence dont j'ai parlé ailleurs. J'ai déjà aussi traité suffisamment de la position des carpelles, La direction des organes fait aussi partie de l'histoire (10) PI. 37, £. 3. (at) bid., f. 1. ) j 528 ORGAXES REPRODUCTEURS. ° de leur préfloraison. La plupatt naissent dressés, comme dans tous les exemples d’estivation que j'ai cités; mais il en est qui se replient ou se roulent en-dedans d'une ma- nière remarquable : ainsi les calices des valérianes et des centhranthus(12) ont le limbe roulé sur lui-même à l'intérieur, de manière à ne présenter, au moment de la fleuraison, qu'une espèce de bourrelet qui se développe à la chute de la corollez c’est une estivation énvolutive. | Ainsi les étamines des mélastomes (13) ont leurs filets re- pliés sur eux-mêmes , de manière que les anthères pen- dent dans l'intérieur du bouton : c'est un exemple d'esti- . vation réplicative. Ainsi les carpelles de la spiraæa wlma- ria, et mieux encore ceux des hé/ictères (14), se tordent les uns sur les autres en spirale, d’une manière qui rappelle les estivations dites tordues, mais qu'on doit considérer ” comme une estivation spirale, vu que leurs bords ne se … recouvrent point. Le faisceau des étamines de léage zygia (15) présente aussi une torsion spirale extrême- * ment prononcée et extraordinaire. Plusieurs styles, notam- ment dans la famille des légumineuses, sont roulés en crosse ‘sur eux-mêmes ou en spire sur un seul plan, de manière à rappeler la disposition des feuilles circinnales, et à mériter le nom d'estivation circinnale; par exemple; : le style du sabinæa (16). j (12) Poit. et Turp. Flor. Paris, pl. 40, f. 5 et 6. (13) Bonpl. Monogr. des Melast. , toutes les planches. (14) Géœærtn. fruct. 1, pl. 64. (15) DC., Mém, légum. , pl. 65, f. 3. (16) Vahl. symb. bot, 3, pl. 70. à ORGANES REPRODUCTEURES EDTS ARTICLE XIE ds … Des Fleurs soudées ensemble, "7 Parmi les causes qui tendent à masquer la véritable symétrie des fleurs, il en est une qui, quoique fort acci- _ dentelle, mérite d'être citée sie veux parler de la soudure voisines, phénomène que j'ai déjà mentionné dans la théorie élémentaire : il a lieu quelquefois entre des fleurs très-voisines, et on peut en suivre tous les degrés. Quelquefois deux pédoncules voisins se soudent,si inti- mement ensemble, qu'ils paraissent n’en faire qu’un, terminé “par deux fleurs : c’est ce qui arrive naturellement dans la section des chevre-feuilles qui, comme le zyoston, ont _des pédoncules biflores (1); c'est ce qui arrive acciden- tellement dans plusieurs arbres; tels que les cerisiers, les pommiers, etc. J'ai fait représente, pl. 46 de cet ouvrage, un exemple de pommier à pédoncules soudés, et terminés par deux fruits inégaux, La fig. a, qui offre la coupe du pédicule, démontre en particulier qu'il était formé de deux pédoncules soudés. Non-seulement Jes pédicelles peuvent être sondés comme dans les cas précédens, mais deux ou plusieurs fleurs voisines peuvent se souder de manière à n'en faire qu'une ; celle-ci présente alors des traces plus ou moins évidentes de cette soudure. J'ai-remarqué ce phénomène Lans (1) Tourn, Inst, , pl. 350. Tome ler, 34 34 550 OBGANES REPRODUCTEURS. régulière; son calice, sa corolle et ses étamines offrent: tous les nombres possibles, depuis le nombre naturel jusqu’au double de ce nombre. | Un phénomène analogue paraît avoir lieu naturellement dans les tomates ou /ycopersicum à fruit toruleux (2). M. Dunal a montré en détail que la singulière apparence de ces ovaires, et la multiplicité de leurs loges, si contraire à l'état ordinaire des solanées, tient à ce que ces fleurs sont formées par la soudure de plusieurs. | La monstruosité à-peu-près constante, ou variété d'o- | tanger que j'ai fait représenter à la pl. 41 de cet ouvrage, ît être due à la même cause, et formée par la soudure naturelle de plusieurs fleurs voisines; d’où est résulté un fruit très-déformé, mais présentant évidemment plusieurs centres. * Je pense que c’est à la même classe de faits qu'il faut rapporter l'exemple de la pervenche monstrueuse, repré- | sentée à la pl. 47, et dont la fleur paraît formée de deux fleurs soudées, comme on peut le conclure, soit de l'ang- | mentation du nombre général des parties , soit en particu- lier de la présence de quatre ovaires et deux styles soudés jusqu’à la moitié, dont chacun paraît représenter l'état or- dinaire du style de la pervenche, qui est formé de deux styles partiels. * Il est quelques plantes dans lesquelles la soudure des fleurs n'a lieu que par les calices qui, dans ce cas, sont eux-mêmes adhérens avec les ovaires de leurs fleurs et avec les bractées : c'est ce qui arrive dans le gundelia (3) (2) Dunal monogr. des solanum , pl. 3, f. A. B.C. (3) Gærtn. fr. 2, pl, 263, . ORGANES REPRODUCTEURS 581 et baies les opercularia (4), et qui transforme ces capitules composés de plusieurs fleurs, en une masse où, pendant Ja fleuraison, on observe bien les corolles dutioeies) mais où l’on ne trouve en apparence, qu'un fruit multiloculaire dû à la soudure de tous les fruits partiels. Nous revien< drons sur ce sujet en parlant des fruits. ARTICLE XIV. Du Nombre absolu des parties de chaque verticille floral. * Nous avons vu que les fleurs sont formées de pièces disposées sur plusieurs verticilles concentriques, et que (sauf quelques exceptions), les pièces de chaque verti- tille sont alternes avec celles qui précèdent ; il résulte de là que, si l'on fait abstraction des irrégularités dues aux ‘avortemens partiels, le nombre absolu des organes de même nom est ordinairemeut déterminé par le nombre de verticilles similaires qui se développent. Ainsi, lorsqu'il * y a deux rangées d’étamines, le nombre de celles-ci est double des pétales; lorsqu'il y en a trois; il est triple, et ainsi de suite. Une seconde cause de variation dans le nombre “elatif que j'ai déjà indiquée ailleurs, est ques fois, à la place qui semblerait devoir être occupée par une seule étamine , il s'en développe un faisceau; mais encore, dans ce cas, le nombre des étamines est multiple des pétales ou des sépales. Enfin , les plantes offrent assez fréquemment un genre d’aberration numérique plus re- marquable, et, si j'ose le dire, plus intime : il n’est pas rare (4) Jans. Ann. Mas, 4, pl, 70, 31 532 ORGANES REPRODUCTEURS. de trouver, sur les mêmes pieds de rue, des fleurs dont les unes ont quatre sépales, quatre pétales, huit étamines et quatre carpelles soudés, tandis que les autres ont cinq sépales, cinq pétales, dix étamines et cinq carpelles soudés, On remarque, dans ce cas et dans tous les analogues ,que les fleurs du centre des cimes qui se développent les pre- mières sont à cinq parties et les suivantes à quatre, et Linné avait établi, comme règle dans son système, fondé : sur le nombre des parties, qüe c'était toujours sur les pre- mières fleurs développées que ce nombre devait être fixé. , Les exemples de ce genre d’aberration, qui atteint à-la-. | fois tous les verticilles sans déranger la symétrie, small répétés si fréquemment , que Linné avait coutume de les exprimer par cette phrase : Quinta seu quarta pars fruc«. tificationis interdum additur. On retrouve des faits dece genre dans les philadelphes qui ont les fleurs tantôt sur ! système quaternaire, tantôt sur le système quinaire; dans les aspérules, dont les fleurs sont tantôt trifides, tantôt ‘quadrifides, etc., etc. Ce phénomène est tout-à-fait ana= logue à ce que nous avons observé en parlant des vert. cilles des feuilles qui sont aussi susceptibles de varier en nombre; on dirait qu'un rameau, soit chargé de fk verticillées, soit chargé de parties florales verticillées est comme composé de plusieurs fragmens soudés langitudi- nalement, et que la symétrie existe toujours lors même que . Fun de ces fragmens vient à manquer. Une monstruosité d'iris chinensis, que j’ai fait représenter pl. 40, venir à appui de cette manière de voir; om sait que fleur de cette plante est sur le système ternaire, c'est-à-dir qu'elle se compose : 1.® de deux verticilles de trois feuilles, transformés en lobes du périgone et soudés par leur base ; ORGANES REPRODUCTEURS. 533 avec l'ovaire ; 2.° d’un verticille de trois étamines; 3.° d’un verticille de trois carpelles soudés entre eux et avec le périgone. Or, dans l'exemple auquel je fais allusion, da fleur n’est composée que-des deux tiers de ces organes, le périgone est à deux rangs de deux feuilles, et il wy a que deux étamines et deux carpelles; wsibl'ottre tiersest, pour ainsi dire, resté en arrière, à moitié développé, -et l'on en retrouve les rudimens bien visibles au-dessous de la fleur. ra ‘Ce que nous voyons clairement dans ce cas, parce que l'avortement n'a pas été complet, n'existet-il pas évidem- ment dans les cas où l'avortement est plus complet et plus régulier, comme, par exemple, quand les fleurs àsys- _1èmequinaire des rues, des seringats ,etc., passent ausys- tème-quaternaire? N'est-ce pas encore à la même cause qu'il . faut rapporter les cas où des fleurs appartenant par leurs analogies à une certaine classe , ont un nombre d'organes moindre qu'ilme devrait être? Ainsi, par exemple, toutes les-asparagées sont sur le système ternaire, et si le mayan- themum parait organisé sur run système binaire, t'est | probablement qu'un tiers de:ses organes avorte habituelle- ment, comme nous venons de le voir avorter accidentel- . lement dans l'iris. Si plusieurs rubiacées , myrtacées, etc. ? présentent un système quatrtosire » tandis que d'autres offrent le système quinaire, n'est-ce point qu'un cinquième de-leurs.organes avorte par un procédé analogue ? Nous pouvons de là nous élever à cette idée générale, que les deux grandes classes des végétaux ont chacune des verticilles floraux, composés d'un nombre détermimé de pièces : les monocotylédones trois, les dicotylédones cinq; la grande majorité des faits correspond à cette « 1 2 - L: 534 ORGANES REPRODUCTEURE, règle (1), et j'ai peu de doute que les exceptions viens: dront s’y ranger à mesure que noës connaîtrons mieux la véritable symétrie des plantes, et la grande action des : avortemens. Nous voyons déjà que age à de ca exceptions sont expliquées : 1° Par le système d’avortemens pes. je viens. de | parler; is 2.2 Par les soudures de cause co ain par exemple, si la fleur des,graminées paraît offrir une spathe à deux valves, c'est que, selon toute vraisem- . blance, la valve intérieure est formée par le epiure de : deux; 3.* Les exceptions en excès de parties peuvent peut, être s'expliquer par la soudure de fleurs voisines: ainsi, les fleurs de paris pourraient, avec assez de vérité, être considérées comme des fleurs analogues à celles dusrélium, ‘mais soudées deux à deux; on remarque en effet que le paris quadrifolia offre tous les nombres intermédiaires ! entre trois et six parties pour chaque verticille, et le parés polyphylla qui en présente un plus grand nombre encore; pourrait résulter < la soudure de trois on quatre fleurs ! ternaires. | ARTICLE XV. Des Nectaires. Il est peu de termes dont on ait autant abusé que de celui de nectaire. Dans son sens strict, il désigne toute (x) M. Allmann , professeur de botanique à Dublin , a cru trou- xer un rapport nécessaire entre ces nombres et certaines formes hypothétiques des cellules des deux grandes classes des végétaux ; mais comme son mémoire n'a point été publié, il est impossible pr 370 la valeur d’une idée au-moins piquante et ingénieuse. $ k FT? 1 3 | | 3 ORGANES REPRODUCTAÆURS, 535 glande excrétoire qui est située sur l’un des organes flo- raux , et le suc qu'elle secrète porte le nom de necrar, … Linné s'est servi de ce terme pour désigner toute espèce de glande, de tubercule, de bosse ou d'appendice qui, étant placé dans la fleur, ne lui semblait pas être partie intégrante de l'un des organes floraux ordinaires; dès-lors les botanistes, sentant l'incohérence des objets réunis sous cette dénomination commune, ont cherché à les classer séparément, et leur ont douné des noms particuliers, sou- vent plus qf'il n’était nécessaire. J'ai indiqué le sens de ces termes, la plupart surabondans, dans la Théorie élémen- … taire, p. 406, et je me bornerai ici à examiner les nectaires . sous un point-de-vue plus général, d'abord en eux- . mêmes, puis dans leurs rapports avec les organes qui les portent. Les glandes excrétoires qu'on observe sur les fleurs, méritent un nom commun, principalement en ceci, que, quelle que soit leur position sur l'un ou l'autre des organes floraux, quelle que soit la nature propre des sucs de chaque plante, quelle que soït la grandeur, la forme, la ‘consistance de ces glandes , Clles sécrètent toutes un suc plus ou moins miellé, et qui offre une nature très-analogue dans toutes les plantes connues : circonstance remarquable, et qui prouve suffisamment une analogie de structure dans les glandes qui produisent le nectar. Les nectaires, dans les fleurs régulières, peuvent se trouver placés sur tous les organes, mais d'une manière symétrique; leur place la plus habituelle est de naître sur le torus ; tantôt ils y forment des tubercules distincts, ct dont le nombre est en rapport avec celui des parties de la fleur : par exemple, dans le parnassia, lescrassulacées, etc., 5356 ORGANES REPRODUCTEURS. ou situés sur les deux côtés latéraux et opposés de la fleur. des crucifères ; tantôt la surface entière da torus semble être transformée en une surface glandulaire et mectari- fère : par exemple, dans le cobæa. Quelquefois les nectairés naissent sur l'ovaire, placés symétriquemenit; telles sont les trois glandes qu’on observe sur l'ovaire des jacinthes. Aïlleurs, les parties de la co- role, du calice ou du périgone, portent des glandes necta- rifères, ou à leur face interne, comme cglles qui sont Ybles à la base des tépales de la fritillaire impériale, où à leur face externe, comme sur les calices des malpi- ghiacées. Les étialoes portent aussi quelquefois des glandes nectarifères, particulièrement sur leurs anthères | où sur le connectif, comme dans l'adenanthera, le pro- sopis, etc. Däns tons ces exemples, la symétrie de la fleur n'est nüllement altérée, parce que les nectaires sont situés régu- Viéremént ; mais il arrive très-fréquemment qu'on trouve, | dans les fleurs irrégulières, des nectaires situés de manière à être sans rapport avec la symétrie. Est-ce la présence de ces néctaires placés irrégulièrement qui détermine l'irré- gulärité de la fleur , ou l'irrégularité de la fleur qui déter- mine celle des nectaires? Il est probable qué ces deux causés sont vraies chacune dans certains cas; mais nous ne pouvons le plus souvent observer que la concordance des faits, sans déterminer lequel est la cause de l'autre. Ainsi, dis un grand nombe de corolles gamopétales irrégulières, telles que les labiées et les personées, on trouve sur le torus une glande nectarifère, située sous un des côtés de l'ovaire, et qui manque du côté opposé. © M arrive fréquemment que lorsqu'un organe sexuel ORGANES REPRODUCTEURS, 57 Ellis est étcupée par une flande nectérifére: ainsi, dans les personées, la place de l'étaminie avortée est souvent occüpée par une glande dans plusieurs plantes. monoïques ou dioïques; le pistil est remplacé dans von fleurs mâles par une glände nectarifère. * Les nectaires qui maïssent sur la face interne des co- roles y sont tantôt superficiels, et souvent ils y déter- minent une Cavité qui, vue par l'extérieur, forme une bosse où un éperon : c'est dans ce sens que Sprengel a donné à ces organes le nom de nectarotheca; ainsi, le fond de Wéperon de la linaire, de la violette, étc., présente tou- ours un nectaire plus où moins bien dévéoppé: ;'et lorsqüe ces fleurs deviennent régulières ou se changent en péloria, Fébacon de leurs éperons reniferme un nectaire. | Le genre parnassia présente des nectaires très-remar- quabiles (x) : il s'éleve du torus entre chacute des cinq étanfines , un filet cylindrique, rameux, à trois, cinq, sept ou neuf lctetins, selon les espèces, et chaque branche se termine par une glande globuleuse et nectarifère ; cet | appareil est-il une simple forme du nectaire, ou serait-il | d'un faisceau d'étamines avortées? C'est ce sur quoi il est impossible de rien affirmer. Le nectar secrété par les nectaires est recherché avide- ent par les abeilles, ét par la plupart des insectes saceurs il too leur nourriture ; en cherchant à l'attefndre, il arrive fréquemment que ces insectes excitent ou secouent | les étamines, ét détérminent où ‘accélèrent la féconda- tion : il peut div éncore que cesinsectes, sortant d’une fleur mâle chargée de pollen, pottenit ce pollen du sur des Mn (1) Tour. Inst., pl. 127. Œd, fl: dan., pl 584. | ! 558 ORGANES REPRODUCTEURS, » fleurs femelles de la même espèce qu'ils fécondent, ou sur des fleurs d'espèces analogues sur lesquelles ils détermi- minent des fécondations croisées. Sans nier la possibilité et la vérité même de ces faits, considérés comme phéno- mènes accidentels, il ya loin de là à conclure que ce mode de fécondation est nécessaire dans certains végétaux, et que les taches ou bosses particulières qu'on observe dans certaines fleurs ont pour utilité d'indiquer aux insectes les. nectars qui pourraient leur échapper, ou les fleurs sur les. quelles il est utile qu'ils se reposent. M. Conrad Sprengel ‘a cherché à développer ces idées, plus fondées, jelecrains, sur des théories métaphysiques ; que sur la simple ob- servation des faits; mais on ne peut nier qu'à cette occasion il n'ait fait connaître les nectaires et les organes sexuels des fleurs avec beaucoup d'élégance. (Voy. Chr. Con. Spren- gel, das entdeck. Geheimn. der Natur im Bau und in + Befrucht. der Blumen., 1 vol. in-8.* ; 1793) * ARTICLE XVI. Comparaison des Parties foliacées et pétaloïdes: Nous avons vu, en décrivant la structure de chacun des. organes floraux , que les uns sont semblables à de vraies ‘feuilles par leur structure intime, leur couleur verte, la présence des stomates, la faculté d’exhaler du gaz oxigène : tels sont les bractées , les sépales, et la plupart des ovaires; les autres sont d'un tissu plus délicat, décorés des cou- leurs les plus variées, dépourvus de stomates, incapables d’exhaler du gaz oxigène : tels sont les pétales, les éta- mines, les styles, et quelques ovaires. J1 est nécessaire d'exaniner maintenant jusqu'a quel point ces limites sont prononcées ; commençons d'abord par les cas où les + ARSS ND 14 SR T° ( VE EL Te NE CE En LA û ; ; À L, 4 , es BP: L | ORGANES BEPBODUCTEUNRS, « 959 organes ordinairement foliacés se trouvent à l'état pétaloïde. _ Les sépales prennent fréquemihent la coloration et la consistance des pétales; dans ce cas, lorsque les deux or- ganes co-existent, il n’y a aucun doute sur leur distinc- tion ; ainsi, le calice d’une variété cultivée de primevère (le primula calycanthema), s'épanouit par sa partie supérieure en un limbe coloré et pétaloïde , de sorte que Ja fleur semble avoir deux corolles. Ainsi l'un des lobes du calice des mussænda et des pinkneya se dilate en un limbe pétaloïde, tandis que les autres conservent leurs dimen- sions let leur apparence ordinaires. Ainsi, dans plusieurs genres de légumineuses, de labiées, de verbenacées, etc.; le calice est plus ou moins coloré, sans qu'on pense à le confondre avec la corolle. Mais si en même-temps que le calice se colore ; les pétales viennent à manquer ou à pren- dre une forme insolite, alors on a fréquemment pris ce calice coloré pour une corolle : c'est ce qui est arrivé, par exemple, dans les anémones, les clématites, où les pétales manquent ; dansles aquilegia, les delphinium, où ils existent, mais déformés et réduits à des rudimens. Dans tous ces cas, le calice, quoique coloré, est un véri- table calice, et ou le reconnaît, soit par l'analogie avec les is voisins où les deux organes existent, soit par ude des fleurs doubles (1). Îarrive quelquefois que les bractées elles-mêmes, “quoique plus éloignées des pétales, participent à la même tendance, et se colorent en tout ou partie, accidentelle inent ou constamment ; mais ce phénomène n'arrive jamais que lorsque le calice est coloré; ainsi l'on trouve çà et là (1) DC., Mém. sur les fleurs doubles, dans les Mém.dé la Soc, d'Areueil, vol, 3. LI 540 + ORGANES REPRODUCTEURS: desindividus d'anémone où l'involucre est ea pariieloliscé}: en partie coloré; les bractées de plusieursliliacéés, de quel- | ques légumineuses, etc., linvolucre de plusieurs ombelli- fères, présentent le mtssibt plus ou moins constamment. Les bractées du ‘salvia splendens, des monarda, et de plusieurs autres labiées, sont habitucllement teintes des plus belles couleurs. L'involucre du cornus florida(a) est si grand, si coloré, et joue si bien le rôle de pétales, qu'il a valu à ce joli sous:arbrisseau son nom spéc : les bractées de l’hortensia des jardins sont de même si - colorées et si rapprochées de la fleur, qu'il est peu de commençans qui ne les prenne pour de véritables pétales. Si Von s’étonne de voir des bractées ou des-sépales re vêtir l'apparence pétaloïde, et si l'on voulait en déduire que ces organes ne sont pas originairement foliacés ; serait bien vite détrompé, soit par le grand nombre d'or- - ganes analogues qui présentent les apparences de feuilles, soit par les exemples de feuilles qui prennent les couleur pétaloïdes. Ainsi, plusieurs espèces, telles, par exemple, . que l’arroche/des jardins, sont indifféremment totalemer vertes ou totalement rouges ; d'autres, telles que diverses: espèces d'amaranthes, et notamment l'amaranthus tricoler, prennent dans diverses circonstances, ou même dans diverses places de la même plante, des-teintes rouges on, jaunes assez prononcées ; d’autres, telles que le ca/adium bicolor(3), ont habituellement le centre de la feuille mar- qué d’une large tache rose , aussi brillante que bien des: pétales; ilen est, telles que le redescantia discolor (4), le: (2) Bot. Mag. , pl. 526. (3) Ibid. pl. 820. (4) Ibid. , pl. 1152. F: ORGANES REPRODUCTEURS. 541 begonia discolor (5), chez lesquelles une des surfaces de la feuille est teinte de la plus belle couleur rouge; ailleurs les feuilles sont marquées.çà et là avec assez de constance et de régularité par des taches rouges dans quelques cada- dium, blanches dans le begonia aayrigne (6), noires dans l'arvm eulgare, Observons encore qu'à la fin de leur vie, les feuilles d'un grand nombre d'arbres prennent des teintes rouges ou jaunes qui ne dépareraient pas les fleurs, et qui sont ordinairement en rapport, avec la couleur que les fruits charnus de ces mêmes arbres prennent à leur maturité, - Tous ces exemples, qu’il serait aisé de multiplier, et où lou voit les parties naturellement vertes devenir co- lorées, tendent à prouver que cette différence est loin d’être’aussi essentielle qu'on pourrait le croire. Si les chi- mistes viennent à démontrer que la matière résieuse co- lorante, ou la cromule, ne diffère pas sensiblement d’elle- même lorsqu'elle est verte (et alors on l'a appelée chloro- phylle), ou autrement colorée, et plusieurs. faits tendent déjà à les y conduire (7), on concevra facilement que de très-légèresmodifications.physiologiques peuvent détermi- ner ces changemens de couleur, et que par-conséquent les pétales pourraient bien n'être que de simples dégénéres- cences des organes foliacés. … Ce que nous venous de dire des. folioles, du calice; et Se Meg, pi pl. 1458., Andr. bot. rop., pl, Ga. (6} Link. e.Ou, bb. » PL 10, Hook., fl. exot, , pl 18, (7) Depuis que j'ai écrit ces lignes, ce soupçon paraît vérifié par les expériences de M, Macaire, desquelles il paraît résulter que Ja chromule colorée ne diffère de la chromule verte que par un plus grand degré d’oxigénation. Voy. Mém. de la Soc. d'Histe, Nat, de Genève, à la fn dn vol. 3. PS 54s ORGANES REPAODUCTEURS. de l'involucre, on peut à tout aussi juste titre le des carpelles , dont les ovaires sont tantôt à l'état foliacé, tantôt à l'état coloré ;'sans qu’on observe d'ailleurs aucune différence sssialté dans leur organisation; ainsi, des plantes très-voisines, telles que les ornithogales et les scilles, ont les unes l'ovaire vert et d'apparence foliacée, les autres l'ovaire coloré et d'apparence pétaloïde. Il est peu de familles où l’on ne retrouve le même Er entre des genres analogues. | * Maïs si les bractées sont des feuilles, comme personne ne l’a contesté; si les sépales sont des feuilles, comme on n'en peut guère douter; si les carpelles sont des feuilles, comme il me semble l'avoir démontré plus haut, si tous ces organes, quoique d'origine foliacée, sont cependant plus ou moins susceptibles de se colorer, et de devenir pétaloïdes, pourquoi les pétales eux-mêmes seraïent-ils dans un cas différent? pourquoi ne seraient-ils pas des feuilles plas habituellement métamorphosées que lesautres? * Ce soupçon prendra tout-à-l’heure plus de force, quand tous aurons poursuivi nos recherches en sens inverse, c’est-è-dire, quand nous aurons examiné si lesorganes, habi- tuellement pétaloïdes, peuvent se présenter à l’état foliacé. | Je pourrais citer, comme exemple de ce fait, les car: pelles changés en feuilles qu'on a observés dans je lathyrus latifolius, dans une variété de cerisier, etc., etc., et que j'ai déjà mentionnés. Mais ces exemples seraient ambigus, parce que les carpelles sont, à l'état ordinaire, presque foliacés. Les exemples de pétales changés en feuilles, quoique plus rares, sont plus démonstratifs. En voici quel- ques ces : 12 On cultive dans les jardins une monstruosité dé ORGANES REPRODUCTEURS. Le 545 1e (hesperis matronalis), dont les fleurs sont rem- placées par une multitude d'organes foliacés qui sont dans un ‘état intermédiaire entre les pétales et les feuilles, de sorte qu'on ne peut considérer ces fleurs que comme des fleurs doubles à pétales semifoliacés. Plusieurs variétés doubles d'anémones, de renoncules, etc., présentent ce phénomène, et j'ai observé des fleurs de fraxinelle ( dic- tamnus albus), dont tous les arganes floraux, augmentés en nombre comme dans les cas précédens, avaient pris Press de feuilles (8). 2 Lesfleurs simples présentent aussi ce phénomène, iqu'il y soit plus rare; j'ai trouvé dans les marais salés, dre Dieuze et Moyenvic, une monstruosité de ranun- culus philonotis, dans laquelle les pétales étaient devenus verts et munis de stomates comme des feuilles, tandis que le reste de la fleur était à l’état ordinaire. 3. M. Dumas (9) et M. Ræper (10) ont l'an et l’autre trouvé une monstruosité de campanula rapunculoides, qui est d'une haute importance pour l'étude de la struc- ture des fleurs. Cette campanule présente quelquefois sur le même pied des fleurs à l’état ordinaire, et d’autres où les pétales sont transformés en feuilles, d’autres encore- où les pétales et les étamines, et mêmes les carpelles, sont changés en feuilles. n. J'ai observé un fait très-analogue sur l'aremone ne- morosa (11); les fleurs ÿ étaient défigurées parda trans- (8) Cette monstruosité a déjà été observée, il y a plus d’un siècle, par Marchant (Mém. acad. des Scienc. de Paris, 1693, pra3.), et récemment par M. Du Petit-Thouars. (0) Note manuscrite et échantillon communiqués en 1819. (10) Mémoire sur l'Inflorescence , 186, (11) Voy. pl. 35. . 44 ORGANES REPRODUCTEURS. L formation en feuilles de la plupart de leurs'organes, mais les anthères encore persistantes çà et là ent bien clairement le rôle primitif de ces organes. M. Bridel a observé un fait très-semblable dans Lerysimum, offici- nale, où la plupart des parties florales étaient transfor: mées en feuilles (12). M. Cassini a donné la descrip- tion (13) d’une scabiosa calumbaria, dont les filets étaient épaissis et herbacés, et les anthères changées en une petite feuille verte dont le filet était le pétiole. Ainsi, tous les organes floraux ne sont que des verticilles de na cit dans un état particulier, / Nous reviendrons tout-à-l'heure sur cette théorie etsur ses conséquences; bornons-nons, pour le moment, à ob- server que les feuilles qui entourent ou qui forment -la fleur, peuvent se présenter à l’état foliacé on à l'état péta- loïde, et que bien que chacune d'elles ait plus de tendance à l'un des états, elle peut cependant passer à l’autre pardes causes à nous inconnues. Ces deux états semblent plutôt des phénomènes physiologiques que des différences vrai- ment anatomiques; l'état foliacé est celui dans lequel ces organes servent à la nutrition, l'état pétaloïde tend avec plus ou moins d'énergie à les rapprocher de la sexualité. Observons enfin pour terminer que l'état des verticilles, dont la fleur ou même l'inflorescence se compose, n’est en général modifié que de proche en proche; ainsi les bractées ne deviennent pétaloïdes que lorsque les calices le sont aussi; les étamines ne deviennent foliacées que quand les pétales sont déja passés à cet état, etc. (12) Journ. de Genève , 1591, n.° 4. Muscol. vol. 1, p. 52. (13) Ball. philom. Mai, 1821. Opnsc. phytol. 2, p. 549. _ ORGANES REPRODUCTEUNRS. 545 ARTICLE XVIL De l'Analogie spéciale des Organes mâles et femelles. des Fleurs. Les faits contenus dans l'article précédent ont déjà tendit à prouver que les diverses parties de la fleur ont entre elles une grande analogie; si nous poursuivons ce genre d'examen, et que nous observions en particulier les trans- formations sexuelles, nous serons toujours plus frappés de cette homogénéité singulière des organes. Les parties mâles des plantes on les étamines, peuvent quelquefois, par des causes qui nous sont inconnues, se transformer en organes femelles ou en carpelles, et porter _winsi des ovules à la place de pollen ; dans les cas de ce genre qui ont été observés, on trouve les filamens à l'état maturel, et les anthères changées en carpelles; le plus sou- vent les étamines, si elles sont nombreuses, restent en partie à l’état mâle, et les rangs intérieurs seüls se chan- gent en organes femelles. On trouve même quelquefois des étamines dont l’anthère est à moitié remplie d’ovules, et à moitié de grains de pollen. La première observation * de cette métamorphose extraordinaire a été faite par M. Di Petit-Thouars (1) sur le sempervivum tectorum, chez lequel cet accident paraît être fréquent, ay-moins dans le Nord de ‘France et en Angleterre; monattention ayant été éveillée par celte belle observation, je retrouvai peu de temps après la même métamorphose dans les rangs intérieurs des étamines du magnolia fuscata, cultivé en serre, et dès- lors j'ai vu fréquemment des chatons mâles de diverses (1) Nouv. Büll. philom., 1807, p. 30. L Tome 1+, 35 546: OBGANES REPRODUCTEURS. espèces de saule, où quelques-unes des étamines étaient transformées en carpelles, et le plus souvent les deux éta- ! mines d'une même fleur, changées en carpelles , formaient un fruit semblable au fruit ordinaire de l'arbre. Richard a retrouvé une pareille transformation sur l'erica tetraliz ; M. Brown, Sur le cheiranthus cheiri ; MM. Du Petit- Thouars et Defrance, sur le pavot des jardins(2) ; M. Guil- lemio, sur l’ephorbia esula ; M. Seringe, sur le cürcubita, pepo; M. Rœper, sur le FT rapuneuloides, etc. Dans quelques-uns des derniers exemples que je viens de citer, le phénomène s’est présenté d’une manière par- | ticulière, en ce qu'il était compliqué avec un ças de sou dure : ainsi, M. R. Brown a remarqué que. les étamines du cheiranthus cheiri, changées en carpelles, étaient sou- dées ensemble autour du pistil ordivaire, de manière à y former une espèce de gaine, de telle sorte que la coupe transversale présentait, outre les deux loges centrales, autant de loges sur un raug extérieur qu'il y avait en. d'an: thères converties en carpelles. Le même fait a été observé par M. Rœper sur le cempanula rapunculoides , dont le fruit se trouvait de même présenter deux rangées de çar- pelles. Il ne serait pas improbable que le petit nombre de. cas où l'on a décrit des fruits à deux rangées de loges séminifères fussent des phénomènes de ce genre. Un autre changement, plus rare que le précédent, est celui où un carpelle se change en étamine; M. Ræper l'a observé sur l'euphorbia palustris , et sur le gentiana cam pestris. Dans ces cas, l'un des carpelles semble manquer dans le fruit, et se retrouve sous forme d'anthère. N'ayant pas eu occasion de voir moi-même ce phénomène, je ne. (2) Voy. pl. 39, f. 1. j | ORGANES AEPRODUCTEUNRS. 547 puis. Je décrire en détail ; il mérite fort d’être suivi par les observateurs. 11 est vraisemblable que dans plusieurs plantes diciques, on trouvera que les étamines centrales des fleurs mâles sont des carpelles métamorphosés. Peut- être aussi, dans quelques fleurs qui offrent un rang inté+ rieur d’étamines incomplet, et un nombre de carpelles inférieur à l'état normal, trouvera-t-on que ces étamines intérieures sont des carpelles transformés. On aurait ainsi de nouveaux moyens de reconnaître la symétrie normale des êtres. Quoi qu'il en puisse être de ces sonpçons, il reste doncdémontré que les anthères peuvent se transformer en Carpelles,et les carpelles en anthère; et comme ce double phénomène a été observé dans des familles fort différentes les unes des autres, on pent croire qu'il se retrouvera dans toutes à mesure que l'attention des observateurs sera éveillée sur l'étude de ce genre de monstruosités, qui tend à prouver surtout l'extrême analogie d la vature des divers organes floraux. : Déjà depuis long-temps les z6otomistes, frappés des nguliers rapports de conformation qui existent entre les prganes mâles et femelles des grands animaux, avaient jupçonné que ces organes pourraient bien être primiti tement identiques, et ne devoir leurs différences qu'à des rersités de développement. Ce qui se passe dans les taux, pourrait bien conduire à la même idée par une route, | ARTICLE XVIE Conclusions et Considérations générales sur la Structure * des fleurs. » I résulte de tous les articles précédens qu'ane fleur, : 35* 548 ORGANES REPRODUCTEURS. considérée sous le rapport anatomique, est composée de! plusieurs verticilles de feuilles florales, placés symétri- -quement les uns au-dessus ou au-dedans des autres, et dont les uns (tels que le calice et quelquefois l'ovaire) sont … dé nature foliacée ou nutritive, et les autres (tels que les pétales et les étamines) de nature pétaloïde ou sexuelle, « si on les cotsidère sous un autre point-de-vue, dont: les ‘uns servent d'organes protecteurs (calice, corolle), et les autres d’organes sexuels (étamines, pistil). ‘Chaque verticille peut être formé de plusieurs rangs homogënes, d’où résulte que le nombre total des rangées peut varier depnis l'unité jusqu’à un nombre indéterminé.. Ainsi, on en trouve un dans la fleur femelle des euphor- bes, et dans les fleurs nues unisexuelles ; deux danslafleur mâle des euphorbes et dans la plupart des fleurs mono+ chlamydées unisexuelles ; trois dans le creorum et presc 1e. toutes les monochlamydées hermaphrodites , quatre dan: les dicotylédones i iSostémones, cinq dans les dicotylédonès: diplostémones, et les monocotylédones considérées comme isostémones; six dans les dicotylédones à trois rangs d'é mines et les monocotylédones diplostémones, etc., En observant les fleurs sous ce rapport, nous obse qu'il existé des calices formés de un ou de deux rangs de sépales ; on ne pent affirmer s’il y en a qui soient d'ur nombre de rangées plus considérable, à cause de la diffis culté de distinguer avec précision les rangs extérieurs de calices de ceux des bractées proprement dites. Il existe des corolles à un, deux ou plusieurs rangs de pétales. | Il existe de même évidemment des étamines disposées sur un, sur deux ou plusieurs rangs. C’est le verticille où le sabre est le plus variable. É 3 ir F : ORGANES REPRODUCTEURS. 549 ; Il existe des carpelles sur un rang; c’est le cas presque universel : ‘lorsque les rangs sont nombreux, ils sont alors disposés sur un axe qui est le prolongement du pédicelle; ils y,sont rangés en spirale, quelquefois munis de bractées spéciales à leur base, et ces fleurs se rapprochent par à de la structure des fleurs agrégées en tête. Cet axe est alors susceptible dé se prolonger en rameau feuillé (x), et cette même disposition se retrouve même dans les fleurs dont l'axe est peu ou point prolongés pourvu que les car- pelles n'y soient pas rangés en verticille bien régulier. des les fleurs à carpelles verticillés sont de véritables s de rameaux; celles à carpelles spiraux peu- vent être des terminaisons de rameaux, mais ne le sont que par l'épuisement des parties centrales, et quand celles-ci sont SE ra nourries ou que les parties sexuelles avoftent , le rameau peut se prolonger par le sommet. Le bombes des parties de chaque rangée d’an verticille ou de chaque verticille, est déterminé pour chaque plante, souvent même pour chaque famille ; il est le plus souvent quinaire dans les dicotylédones , ternaire dans les mouo- cotylédones. On peut croire que le nombre des parties des verticilles ou rangées d'une même fleur est naturellement semblable ; mais il paraît très-différent dans plusieurs cas : #4 parce que le nombre des rangées des verticilles est érent : ainsi, il y a fréquemment un rang de pétales, et deux, trois, quatre, etc., d'étamines, elc.; 2° parce qu'il y a avortement, sonhité ou métamorphose de quel ques parties. (1) Turpin leonogr. , pl. à bis. fig. 1,2, 3. Hopk. FL onoim, , pl. 9: Swert, Floril, nov., pl. 32. 550 ORGANES REPRODUCTEURS. | Les parties de chaque verticille ou de chaque rangée, sont susceptibles d'être soudées ensemble par cohérence à tous les degrés possibles, depuis entière indépendance. jusqu’à la soudure totale, et ce degré de soudure vpn) ce qu’on appelle les découpures ou divisions. Les parties de chaque rangée d'un verticille ou dl chaque verticille unisérié, sont en général placées alterna- tivement avec celles de la rangée précédente : ainsi dans une fleur à quatre verticilles unisériés, les pétales sont alternes avec les sépales, les étamines alternes ayeclés” pétales, et par-conséquent devant les sépales, les carpëlles alternes avec les étamines, et par-conséquent devant les. pétales, Lorsque les verticilles sont multisériés ; chaque raugée est de même. alterne avec celle qui la présdde er. celle qui la suit. Les verticilles et leurs rangées peuvent. être inégaux ou dissemblables entre eux ; sans que la fleurs cesse d’être régulière; elle devient scrégolie dès que l'une des parties d’un verticille ou d’une rangée, est diffé. rente des autres de la même rangée. à Les parties de chaque verticille sont susceptibles d'être. soudées par adhérence avec celles du verticille voisins, ainsi les pétales peuvent être soudés aux sépales et aux étamines ; les étamines le sont souvent aux pétales, et très rarement aux carpelles. Les sépales et les carpelles pen- vent être soudés par l'intermédiaire du torus, qui est la, base commune des pétales et des étsmines; et alors les: pétales etles étamines sont adhérens au calice, et paraissent naître vers son sommet, ou du-moins du point où il com-: mence à devenir, libre. | Les parties de chaque verticille sont susceptibles de,se changer en véritables feuilles, semblables à celles-de la rs ORGANES RSPRODUCTEURS.. 55% plante. Ce phénomène est plus fréquent dans les parties déjà plus foliacées, telles que les sépales et les et vx Me parties de chaque verticille sont susceptibles de prendre une apparence pétaloïde ; ce phénomène est très- habituel dans les pétales, fréquent dans les étamines , et se retrouve plus rarement dans les carpelles ( si ce n’est dans leur prolongement stylaire), dans les sépalés et mêmé dans les bractées. Les parties de chaque rangée ou de chaque verticillé ‘sont susceptibles de se transformer dans la nature de la rangée qui la touche immédiatement. Ainsi l'on trouve des sépales changés en nature pétaloïde (pr/mula calycanthe- ma), des pétales changés en étamines (capse/la bursa pastoris ), des étamines changées en carpelles (magnolia fuscata), où bien l'inverse, savoir : des carpelles than gées en étamines (ewphorbia palustris), des étamnines changées en pétales (toutes les fleurs doubles y, où des pétales transformés en nature de calice ( ranunculus abortivus ). M. Gœthe a très-heureusement désigné la prerière de ces séries de tranformations sous le nom de Métamorphose ascendante ou directe, et la seconde sous célle de Métamorphose descendante où inverse, Tous les verticilles floraux sont donc primitivement “d'une nature très-analogue quant à leur tissu , mais ils dif- fèrent beaucoup par leur état physiologique. Cav qui sont à l'état foliacé , comme les bractées et les calices, servent à la mutrition , Îes'étres servent à la reprodaction sexuelle, Dans plusieurs des verticilles floraux, on peut assez bien distinguer la partie des feuilles qui les composent, et y retrouver plus ou moins clairement la trace du pétiole et du limbe : le premier plus développé dans les organes & -_ pétiole, et une lame ou cornet, qui joue celui de limbe. . longe en. un style qui naît à la place même où dans un in” extérieurs quiservent de tégumens, le second dans les _dans les myosurus): je ne connais pas encore de moyen ‘une vrille termivale, qui serait ainsi le rudiment de cet \ 552 ORGANES REPRODUCTEURS. ganes intérieurs et réellement reproducteurs. Ainsi, dans. les calices, les sépales représentent d'ordinaire des pé- | tioles dilatés, et plus ou moins fibreux ou foliacés: et quefois le limbe y est visible, comme, par exemple, dans les rosiers. Dans les corolles, les pétales paraissent géné- ralement formés par le pétiole dilaté en limbe pétaloïde : quelquefois ils présentent un onglet qui joue le rôle de, Dans les étamines, on peut de même distinguer le filet qui + représente le pétiole, et l'anthère qui est formée par les. deux bords du limbe roulés sur eux-mêmes et formant. ainsi deux loges; si l'on parvient à y déterminer exacte- ment l'origine du pollen, il est probable qu'on le verra sortir de l'extrémité des petites fibrilles latérales du. limbe. Enfin, das les carpelles, il arrive le plus souvent \ que le pétiole manque : le limbe forme le carpelle, et les ovules naissent à l'extrémité des nervures latérales. \1 . Le pétiole existe quelquefois dans les carpelles (par, exemple, dans les sterculia, les phaca, etc. ), et alorsils, | sont pédicellés; mais, quand il y a plusieurs carpelles à . pétioies soudés, il faut faire attention à ne pas confondre, | ce support, qui semble un axe (comme daus les hellébores), ayec l'axe central, qui est le prolongement de la tige (comme général de les distinguer; l'extrémité des carpelles se pro- grand uombre de feuille on voit une soie ou ua mucro, ou organe. HT à Les différences importantes qu'on observe entre les = ORGANES REPRODUCTEUNS. - 553 feuilles ordinaires ou nutritives et les feuilles qui com- posent la fleur, sont : 1. Que les feuilles ordinaires portent un ee: à leur aisselle, et ont rarement des germes susceptibles de. développement à l'extrémité de leur nervure (excepté dans le bryophyllum ) ; qu'au contraire les feuilles qui forment ou entourent la fleur n'ont pas de bourgeons axil- laires, et out, au contraire, au-moins quand elles sont for- inées par le limbe et non par le pétiole , des germes laté- aux susceptibles d'être développés en grains de pollen fécondateurs ou en ovules fécondables. Peut-être les bul- billes qui se développent à l'aisselle de certains organes floraux sont-ils les représentans des bourgeons axillaires des feuilles ordinaires, à-peu-près comme les germes laté- raux du bryophyllum sont dans des feuilles ordinaires les représentans des ovules des feuilles carpellaires. On trouve cependant quelques exemples de feuilles florales munies de bourgons plus ou moins développés : MRopér en a citédes exemples tirés des euphorbes, et m'a montré ce fait dans Veuphorbia cyparissias (2). M. Choisy a observé, dans le jardin botanique de Genève , une monstruosité de rose où, à la place des étamines, sur le bord interne du torus , s'é: » tait développé un verticille de bourgeohs floraux irrégu- ‘lièrement conformés, mais reconnaissables ; on peut rap- prôcher de ces faits tes soucis, les paqnerettes (3) et les scabieusés prolifères, où de l'aisselle des bractées de l'in- yolucre partent des bourgeons floraux pédicellés. 2° Les feuilles ordinaires sont presque toujours oppo- (a) Hæœper. Euph. germ., pl. 3,f. 58. (3) Swert. Floril. nov., pl. 98, f. 5. 554 ORGANES REPRODUCTEURS. sées ou en spirale, et les feuilles qui forment la fleur presque toujours verticillées. Parmi les feuilles ordinaires, il n'y a que très-peu d'exemples de verticilles réels (Aip- puris, myriophyllum), car, dans la plupart des verti- cilles, il n’y a que deux feuilles opposées qui portent des bgcgenne à leur aisselle, et les autres sont, par consé- | quent des espèces de stipules. Dans les feuilles de la fleur, | il n’y a d'exemples de spirales que dans les carpelles dis era le long d'un axe réel, et nous avons vu que cette ucture indique peut-être un aggrégat de fleurs, et non . une fleur unique; ajoutons encore ici que, lors même que les feuilles dela tige sont verticillées, le nombre de chacun | de ses verticilles n’a pas plus de rapport nécessaire avec | celui des parties de la fleur, que le nombre des feuilles de chaque spire ne peut en avoir. "3.0 Les feuilles ordinaires pouvent bien, lorsqu'elles \ sont atrophiées ou colorées, prendre l'apparence des pér tales, mais elles en diffèrent toujours beaucoup, et on : ne les voit. jamais produire rien d’analogue aux organes sexuels. Les feuilles de la fleur, au contraire, sont; dans ! leur état ordinaire, très-différentes des précédentes; mais, davs certains cas, elles en prennent complètement les “ caractères, sauf l'existence des bourgeons axillaires. La position de ces organes pourra-t-elle expliquer cette : - différence? y at-il quelque moyen de rallier la position … verticillaire des feuilles de la fleur avec la position sou- | vent très-diverse des feuilles ordinaires de la même plante? : Ce dernier point serait d’une haute importance, en ce » qu’il lierait complètement l'histoire des organes reproduc- » teurs avec celle des organes de la végétation ; mais les ef- forts faits pour atteindre ce but sont encore trop hypothé- ORGANES REPRODUCTEURS. 555 | Fait pour que j'ose lés.meutionner. : Un exemple assez curieux tend a confirmer l'extrême anslogie des feuilles avec les parties florales : on cultive dans les jardins une monstruosité de lis blanc dans la- quelle, à la place de fleurs, l'extrémité de chaque ramean porte un nombre indéfini de feuilles disposées en spirale ou embriquées comme les feuilles ordinaires, mais qui s’en distinguent parce qu’elles sout colorées et entièrement pétaloïdes; elles ne diffèrent donc des parties de la fleur qu’en ceci seulement, qu’elles ne sont pas verticillées. _ De tous les exemples et de toutes les analogies que je viens d'indiquer , on peut conclure, comme l'illustre Gæthe l'avait pressenti, comme shoitifé botanistes de l'Ecole allemande, et en particulier M. Ræœper, l'ont admis, comme M. Tarpin (4) l'a en partie développé dans son Jconographie, comme M. Robert Brown paraît l’admettre d'après divers passages épars dans ses ouvrages, comme je l'ai moi-même partiellement indiqué dans plusieurs des miens, on peut, dis-je, conclure que les feuilles ou les: _erganes appendiculaires de la tige modifiés par leur posi- ; composent toutes les parties des fleurs. Une fleur est donc une espèce de rosette où de bourgeon terminal (5), 4 4) Je diffère de l'opinion de M, Turpin en ceci, que je ne tre pas le pistil comme formé par le prolongement de l'axe de Ja fleut;-eu comme produit par la tige (qu'il appelle système axifère }, mais commé formé de feuilles verticillées, sinsi que les autres organes floraux. Je fais ici allusion à la définition de la page 52 de l'Iconographie; mais plusieurs autres passages du même auteur semblent se rapprocher de mon opinion. (5) L'idée de considérer Ja fleur comme une espèce de bour- geon, et toutes ses parties comme des feuilles métamorphosées, 556 ORGANES REPRODUCTEURS. dont les feuilles sont verticillées et prenvent moins de développement nutritif qu’à l'ordinaire, mais revêtent en revanche des formes et des fonctions nouvelles. Quand la force de la végétation est très-grande, un plus grand nombre de feuilles prend l'état foliacé, et les rameaux | portent moins de fleurs; quand la force végétative diminue, les feuilles supérienres tendent d'autant plus facilement à se transformer en parties florales : c'est une loi mer +5 même pratiquement, par les jardiniers. L’extrême facilité avec laquelle on parvient, dans cette | théorie, à expliquer toutes les anomalies et les monstruo- | sités des fleurs (6), est un sûr garant de sa vérité; les est un peu différente de celle à 06 De TRS considère comme le développement de la feuille et du bourgeon. axillaire réunis. Je ne puis concevoir le rôle qu’en pourrait attri- buer dans cette théorie à la feuille, tandis que le développement du bourgeon seul me paraît tout expliquer de la manière la plus heureuse, (6) J'ai déjà, dans tout le cours de ce chapitre, cité une foule d'exemples de ces monstruosités, et indiqué occasionnellement leur explication; qu'on me permette de citer ici textuellement une observation fort piquante de ce genre, qui m'a été commu- niquée par M. Rœper, dont je transcris ici les paroles : « Les fleurs normales du tulipa gessneriana sont, comme celles » dela plupart des monocotylédones, formées de cinq verticilles » Ou rangs de trois parties, ou organes charnus. » Les deux premiers verticilles forment le périanthe, dont les » trois feuilles extérieures ou inférieures, en quelque sorte ana- » logues au calice des dicotylédones, sont souvent encore vet- \ L » dâtres au milieu, et presque toujours plus pointues que les » trois feuilles intérieures ou supérieures, alternant avec les » premières, el, en quelque sorte, analogues à la corolle. Les » feuilles des deux verticilles suirans (dontles parties alternanies chine « ORGANES REPRODUC#EURS. 557 |: astrom v'ont regardé le système du monde comme dbien prouvé, que lorsqu'ils ont pu expliquer par son moyen les aberrations apparentes des astres. On pourrait dire, dans un sens très-vaste , qu'il n'existe _ réellement que trois organes dans les plantes, la racine, la » entre elles sont opposées aux organes des deux rangs précé- À % dens), forment les sir étamines, dont les trois inférieutes , +» opposées au rang extérieur ou inférieur du périanthe, sont les _m plus courtes. ; : » Les parties du vinquième verticille, soudées entre elles et __» veenpant le-milieu de la fleur, coustituent Le fruit. Les parties ln du fruit (carpelles ou ovaires ), alternent avec les parties du Loge quatrième verticille (les trois étamines intérieures), et sont, |» par conséquent , exposées aux trois feuilles extérieures du pé- |» rianthe (au premier verticille floral). _ » La nature se sert donc de quinze feuilles ou organes pour _ » faire une fleur normale de tulipe; mais elle sait aussi se con- » tenter de moins, comme on le verra par la description d’une » tulipe abnorme , trouvée au mois de mai, dans un jardin de » Genève, et dans laquelle il n’était entré que douse feuilles. » Les deux premiers rangs, de même que le troisième, étaient » tout-à-fait formés et disposés comme à l'ordinaire; c’est-à-dire, > » qu'il y avait un périanthe à six parties, et trois étamines oppo- | » sées aux feuilles extérieures de ce périanthe ; mais les trois éta- _ » mines intérieurés manquaient, où plutôt étaient remplacées par » » le fruit qui, formé comme d'ordinaire de trois carpelles , n’of- _ « frait rienide remarquable , excepté sa position. Au-lieu d’avoir » ses carpelles opposés aux étamines et feuilles extérieures du = » périanthe, il se trouvait disposé de inanière à alterner avec ces 5 trois étamines et parties du périanthe, et à avoir, par-consé- » quent, ses loges où carpelles opposées aux trois feuilles inté- » rieures du périanthe. _ » Ce fait, très-précieux à l'appui de la métamorphose végé- » tale et de la grande loi des avortemens, me paraît prouver » jusqu'à l'évidence que la nature avait formé ici le frait aux » dépens du verticille qui, dans les fleurs normales , est destiné à » fournir les étamines intérieures +. Ta 558 - ORGANES REPRODECTEURS. - tige et les feuilles, et que ce ane A que présentent, soit les sommités des tiges, soit les organes appendiculaires-ou foliacés, qui constituent re des fleurs et des fruits. s Müis, de ce que les parties florales M come sidérées comme des feuilles modifiées, on ne peut nulle= ment conclure qu’en changeant de forme elles ne peuvent revêtir de nouveaux usages, et l'on ne doit, ce me sembl # tirer de cette idée aucun argument contre la théorie de la. sexualité. Toutes les analogies tendent à prouver , au con-_ traire, que les organes modifiés servent souvent à des, | usages très-différens des emplois primitifs, et, en particu- lier, la fécondation sexuelle me parait démontrée, pour les > végétaux, à-peu-près au même degré que pour les animaux. La discussion de cette question étant du ressort de la phy=. siologie, ne peut trouver place dans cet écrit, destiné èk ne 20 description des organes. FIN DU TOME PREMIER: CARD PLEASE DO NOT REMOVE SORSLIPS FROM THIS POCKET UNIVE RSITY. OF TORONTO LIBRARY | SM es RFPER M CEA . PRET TAE PER Le Fu QE S sae QUES OCR RCE Er En CANYON RER “ vs LENS COEUR a ROME RICE Re STAR LR Xe ne re ?