© + [= © © Ex Crer © > Sr an Lu U 2 [= re) ORIGINE D ES DÉCOUVERTES ATTFTRIBUÉES AUX MODERNES. ROME SE C ON D. WRECGINE DES DÉCOUVERTES ATTRIBUÉES | AUX MODERNES, Où l’on démontre que nos plus célebres Philofophes ont puifé la plupart de leurs connoiflances dans les Ouvrages des Anciens : & que plufeurs vérités importantes fur la Religion ont été connues des Sages du Paganifme. Par M. DUTENS, de la Société Royale de Londres ; & de l'Académie des Infcriptions & Belles-Lettres de Paris. RAÉCONIDE ÉDITION, confidérablement augmentée, PFOME. SEC ON D. LUS AURA RIS, Chez la Veuve Ducmesne, rue S. Jacques, au-deffous de la Fontaine S. Benoît , au Temple du Goût. MRC GE XX VL AVEC APPROBATION, LT PRIVILEGES DU RO, Rs. none 4 LA D Digitized by the Internet Archive In 2009 with funding from b University of Ottawa . 7 ee http://www.archive.org/details/originedesdcou02dute ROSE 1? 4 9 “ME À EC | Lu ces CO RECHERCHES | | SUR L'ORIGINE DES DÉCOUVERTES ATTRIBUÉES AUX MODERNES. HSSSSSSESSSSSESS FAOISIEME PARTIE, CONCERNANT LA MADecINE , L'ANATOMIE , LA Bora- NIQUE , LES MATHÉMATIQUES , L'Or- TIQUE ET LA MÉCHANIQUE. Tome II, À LL. RE RECHERCHES SUR L'ORIGINE DES DÉCOUVERTES AVE T'& LI BUÉ;E.S AUX MODERNES. IESSSSSSSSSSSSS I TROISIEME PARTIE. CHAPITRE PREMIER. De la circulation du Sang & des Trompes de Fallope. 182. L A Médecine nous fournit aufli quel- Les Anciens ont excellé u de l’injuftice faite dans la Mé- ques exemples frappants de lin) red A ij Juftice ren- due à Hippo- crate. 4 DELA CIRCULATION aux Anciens, en cherchant à les priver de la gloire d’avoir fait les découvertes les plus importantes dans cette fcience. J’apporterai deux ou trois preuves de cette vérité , qui font de la derniere évidence ; & il ne tien- dra qu’au lecteur d’appercevoir dans les paf- fages que je produirai pour appuyer ces preuves , non feulement des traces, mais mème des leçons claires, par lefquelles 1l paroît que les Anciens enfeignoient les chofes dont on va jufqu'à leur difputer la connoiflance. 183. Il eft à remarquer , à l'égard de la Médecine , qu'il n’y a pas de fcience qui ait été perfectionnée de meilleure heure : dans l’efpace de plus de deux mille ans qui fe font écoulés depuis Hippocrate, on a à peine ajouté un nouvel aphorifme à ceux que ce grand homme a donnés , malgré tous les foins & toutes les obfervations de tant de grands hommes qui fe font appliqués à "étude de cette fcience. 184. Je laifle à part l'idée de quelques A D SAN c. $ auteurs modernes (1), qui ont prétendu prouver que Salomon avoit eu connoïiffance de la circulation du fang , & je pafle aux témoignages plus certains que me fournira Hippocrate fur ce point. On ne pourra pas nier , après les avoir examinés , que cet ha- bile Médecin ne connût ce dont il a parlé fi clairement. Un favant Moderne (2), vou- lant juftifier ce pere de la Médecine, de ce qu'il ne s'eft pas étendu davantage dans fes ouvrages fur ce fujet , en donne pour raifon qu'Hippocrate , ayant tant d’autres chofes importantes à traiter , avoit jugé inutile de parler de celle-ci qui, étant déja connue, Ua. = = U | C . pouvoit être enfeignée par d’autres ; ce qui (1) Bontekoe de vite humanæ fanitate, p. 278. Witfius , Mifcellanea facra , tom. 2 , p. 164: — Hottingerus , in Bibliographi& Phyfico - facrä — Scheuchzer, Phyfique facrée , tom. 7 ,p.181,col.2, » qui rapporte la-deflus le fentiment de Braunius, » tiré d'un de fes manufcritss». J. Smith , in Phil. Tranfa&. N. 14. Warliz, in Valetudine fenum. (2) Almeloveen Inventa Nov — antiqua , p. 2254 Amft. 1684, in-12, A ii Almelovees le juftifie de n'avoir pas parlé plus clairement de la circulation du fang. Paflages d'Hippocrate qui font voir qu'il a connu Ja ciiculation du fang. 6 DELA CIRCULATION eût été alors la mème chofe que s’il eùt en- trepris décrire une Iliade après Homere. 185. En effet, il eft difficile de fe per- faader qu'Hippocrate n’ait pas connu la cir- culation du fang , lorfqu’on lui entend dire » que toutes les veines communiquent entre » elles, & coulent les unes dans les au- » tres (1); que les veines qui font répandues » par tout le corps, & qui y portent lefprit, (1) Hippocrates , Edit. van-der-Linden. Lug. Bat. 166$, tom. 1, p. 367 , Jeét. 9 , de Locis in homine. Konevsourt + mare ai QXes | 94 O'potourt ts taÿras. Communicant autem omnes venæ , & confluunt inter fe mutud. » Entre tous ceux qui ont foutenu qu’Hippo- » crate avoit connu la circulation du fang , fe font » diftingués »: J. Antonides van-der Linden, Hip pocrates de circulatione fanguinis , Leide 1659. Phi- lip. Jacob. Hartmannus , de perit. vet. anat. Pierre Barra , Hippocrate de la circulation du fang & des hu- meurs. Lyon, 1682 , in-12. Carolus Patinus, circu- lationem fanguinis veteribus cognitam fuiffe. Pataw. 1685 , 2n-4. — Laurentius Heiflerus , an [anguinis circulus veteribus incognitus fuerit. Helmff. 1721, ën-4. Enfin Noël Falconet, dans le livre des Fievres, publié en 1723. MR. Du. SANS. 7 » le flux & le mouvsment , font toutes des » branches d’une feule veine (1). J’avoue » que je ne fais point, dit-il, d’où elle tire » fon principe, ni où elle finit; car dans » un cercle on ne peut trouver ni le com- » mencement ni la fin. Plus loin il dit que » le cœur eft la fource des arteres, par lef- » quelles le fang eft porté dans toutes les » parties du corps, & y communique la vie, » la chaleur (2): il ajoute que ce font les » ruifleaux qui arrofent le corps humain, (1) Ai Qnéées de rod copales xeyuntre , mue, # Pope ; à xIMTN mapéyorel , amo puis moe dits asé= voura, Hoi Gin ne # pee 9er nprles | Kg) à Te mesr, oùx oidæ* HÜXROU VD ryEYEELENOU äpxn oùx éupe mn. Venæ per corpus diffufæ, fpiritum , & fuxum, ac motum exhibent , ab unà multæ germinantes , atque hæc una undè oriatur , & ubi definat , non fcio : circulo enim facto , principium non invenitur, Idem, 1.1, P- 304 » Jeët. 17, Lib. de venis, (2) P'iCoris éslnenhs xap0 in, x Toruy émémhGTE Îs Fala aiuu, à mue, «94 lcpuariy die Toiray Qoira, Radicatio arteriarum cor : ex his aberrant in omnia fanguis , & fpiritus , & calor per hæc meat. dem, tom, 1 , de Alimento , p. 596 , fe&. 7. A 1v 8 DE La CIRCULATION » & portent la vie dans toutes les parties de » l'homme (i) » : il dit dans un autre en- droit, que le cœur & les veines font toujours en mouvement (2); 1l compare le cours des fleuves, qui retournent à leur fource par des voies extraordinaires, à la crrculation (:) : 1] ordonnoit la faignée , afin de procurer un mouvement libre au fang & aux efprits dans l’apoplexie ou autres accidents femblables, dont il attribuoit la caufe à l'obftruétion qui fe trouvoit alors dans les veines , & intercep- (1) Aîre myyal Qious évIpémou , à où molauor aSe s \ | A _ 2 “+ | ù a cs d} \ \ eye To Trac : TOiTI œps EICL TO CHANGE | OUTOI £ # C1 Gépourt Tù évIpure. Hi fontes funt humanæ natwræ, & hzc flumina funt, quibus rotum corpus irrigatur : atque hi etiam vitam homini conferunt. Îdem de corde , tom. 1, Pe 291 , Jet. 5. (2) » Les Anciens donnoient fouvent le nom de sw veines aux afteres» H° xapïiy , # ai moine QDESes xwkoler ais. Cor, & venæ cavæ femper moventur. Idem, lib. de Principiis , tom. 1 , p. 116. feë. 7. \ \ ” à \ Lu / e e (3) Iolepor de A xaTu TROMOy vyWoEyO | GALATOS ætpiodo cymaæñours. Flumina autem non folito more fluentia fanguinis periodum fignificat. Idem de In- Jfomniis , pag. 460 , tom. 1 , feét. 13. AL FPE, € a Du Saxe. 9 toit les paflares ; il dit encore que /or/que la bile entre dans le fang , elle dérange [a con- fiflance & trouble [on cours ordinaire (1) ; de plus , il compare cet admirable méchanifme à des pelotons , dont les filets reviennent les uns far les autres , & dit que dans le corps ül [e fair de même un circuit qui fe termine où il a com- mencé (2) : enfin on trouve mille endroits (1) Idem. de Diatä acutor, lib. 4.... de Morbis, db. 1, cap. 18. (2) Todro meplod os ty TD copari oxide Gpyilet, mi roro rer. Plicatores , ac textores ducentes in or- bem fila plicant, à principio in principium definunt. Idem circuitus in corpore eft : unde incipit , in hoc definit. Idem de Diatä , lib.1 , fe&. 15 ,n. 26, 27. Edit van-der-Linden , & Juntarum , tom. 2 ,p. 379. B. Hippocrate admettoit même une circulation gé- nérale des humeurs, pour la nourriture du corps, & dit qu’elle fe fait rapidement dans la jeuneffe. Taysins toions ras meeaQopis , cc. de vié. rat. l.1.1la même connu la circulation du fang de la mere au fé- tus, & le retour du fang à la mere. Voyez le paflage qui commence zrpiodu is menrix cuQara | &C. de Alim. Paffages Platon ; [em o 10 DELA CIRCULATION dans cet auteur, par lefquels on voit clai- rement que la circulation du fang lui a été connue, & je me contenterai de les indi- quer , pour ne pas être trop prolixe, en vou- lanc les rapporter tous (1). 186. Platon eft le premier, après Hippo- crate ; qui ait parlé avec quelque clarté de = la circulation du fang ; il penfoit que le ro (1) Wide eundem de Morbis, lib. 1, p.33; fe. 29.... de Infomniis, feët. 13.... Epidemic. lib. 6, feët. 6... De naturä puert. De locis in homine. Vid. & Cic. de nat. Deor. lib. 2, €. $5. Pitcarn prétend , malgré tous ces pañlages, que les Anciens , même Hippocrate , ignoroient abfolument la circulation du fang ; & fait fur-tout cette objection , » pourquoi » les Anciens raifonnent-ils fouvent comme s'ils ne » connoïfloient point cette circulation »? On rÉ- pondroit direétement, pourquoi raifonnent-ils fi clai- rement ailleurs comme s’ils la connoifloient ? Hip- pocraté s’ocupoit plus des faits que des fpéculations phyfologiques. IL fe contentoit de favoir qu'une chofe étoirtelle, pour en déduire fes axiomes de pratique. Or toute fa pratique prouve qu’il connoif- foit la réalité de la circulation. D 2 ee DU TSX NN GC: II cœur étoit la fource des veines & du fang qui Je porte rapidement dans toutes les parties (1); & que, lorfque le fang s'épaififoit, £/ couloir plus difficilement par les veines (2). 187. Ariftore regardoit aufli le cœur comme le principe & la fource des veines & du fang ; il difoit qu'il fort deux veines du cœur , l’une du côté droit, & l’autre du côté gauche , à laquelle il a le premier donné le nom d’aorte ; & il foutenoit que les arteres (1) Ty de ds 290 le ua À Qneëy , 494 Try Tob ZreepQepouEro LaTù mule Ta PL rDod pos di&Tos. Cor vero venarum originem , fontemque fanguinis per omne corpus impetu quodam manantis. Plato in Timaæo, Edit. Ficini, Lugd. 1590, p. 543. (2) Murs du mumrrtpor ( aime) | urxinilor or, ponts dvrispéQoiro y Tais Qi. Neque fi crâfhor fit (fan- guis ) ad motum fiat ineptior , atque ægré per venas fluat, & refluat. Plar. in Timao. Edit, Ficin. p. $49, lin. 57, & [eq. Vide & verfionem Serrani , Edit. Steph. tom. 3, P.70, 82 & 85. Platon cité par Longin, p. 170. Edit. Pearce. appelle le cœur æryn roi srsugestr rPod pas œiuulos, d’Ariftote; de Julius Pollux; 12 DE LA*CIRCULATION avoient une communication avéc les veines, @ que celles-ci leur étoient intimement liées (:)- 188. Julius Pollux , dans fon Onomafti- con, décrivant toutes les parties du corps & leur ufage, dit entre autres chofes, en parlant des arteres, qu'elles font les che- mins & les canaux de l’efprir, comme les veines font ceux du fang ; & en parlant du cœur , 1i dit qu'il a deux cavités, dont l’une Lt (1) Anôlehes D ëe À mhayiur onGay , QREGIe ANT tx ris meyénys Qhébos , x vis dprmpies mp Ends RENE | Ho4 QNSa , 494 dprapier Frapantico cl, ras 0 ENG D ras dflipius ruwerle. Nam & lateribus venæ magnæ, ét arteriæ, exiles venæ utrinque derivantur, per obliquum fcilicer, & venz cuilibet arteria fua eft adjunéta. Quod autem venæ , & arteriæ inter fe committantur , fenfu quoque ipfo manifeftum eft. Ariflot. opera, de Par- sibus animal. lib. .3 ; c, 4, & 10m. 1 , Pag52e D.E. & 753. Vid. & tom.1, 689. À, & 690. E. Galien dit formellement que c’eft par le paffage du fang des arreres dans les veines, que fe propage la chaleur. De ufu pulf. c. 2. Voyez aufli ibid, c. $ , & de ufu, part. l. 5, c, 2. D:U SA Nc. 13 a communication avec les arteres , & l’autre - avec les veines (1). | 189. Apulée , expofant la doérine de Platon , parle auffi de la circulation du fang, & la décrit aufi clairement que les Moder- nes, en péu de mots; il ne dit pas, ileft vrai, que le fang forte du cœur par les ar- d’Apulées teres, mais 1l /ui fait prendre la route des poumons en fortant du cœur , pour fe répandre enfuite dans toutes les parties du corps (2). 190. Enfin Néméfius, Evèque d'Emiffe , lequel peut être compté parmi les Anciens, (1) Julius Pollux de Naucratis en Egypte, qui florifloit l’an 180 de J. C. dans fon Oromaflicon imprimé à Amfierdam en 1706, 2 vol, fol. lib. 2, cap. 4 , Jet. 215. (2) Sic exponit, fententiam Platonis. Sed regione cordis venarum meatus oriuntur , per pulmonis fpi- racula vivacitatem transferentes , quam de corde fufceperunt , & rurfus ex illo loco divifæ per mem- bra , in totum hominem juvant fpiritum. Apuleius, ën libro de dogmate Platonis, Edit. Aldi , 1521, 1in-8. p.100. Et Séneque, lib. 3. Queflion-natural. c. 15, où eft un paflage remarquable qui commence par Placet natura, &c. de Némékus. 14 DE LA CIRCULATION puifqu’il vivoit dans le quatrieme fiecle, a aufi un pañlage très clair là-deffus, dans lequel il dit » que le mouvement du pouls » a fon origine dans le cœur, & particulié- » rement dans le ventricule gauche de ce » vifcere. L’artere eft dilatée, & puis retirée » avec beaucoup de force par une forte » d'ordre & d’harmonie continuelle : lorf- » qu'elle fe dilate, elle attire les parties les » plus fubtiles du fang des veines prochaines, » & de l’exhalaifon ou vapeur de ce fang fe » fait l’aliment des efprits vitaux ; mais lorf- » qu’elle fe contracte, elle exhale toutes les » fumées qu’elle contient dans tout le corps, » & par des paffages fecrets (1). (1) Eruditiffimus ille, quifquis fuerit , qui editio- nem Nemefi de Natura hominis Græco -Latinam Oxonii procuravit, in Præfatione , circuitum fan- guinis Nemefio cognitum fuifle contendit. Sz kac autem , inquit , leviora videantur , quid demèm dice- mus , fi ratio circulationis fanguinis , in quo uno invento feculum hoc tantoperè fe effert , Nemefio dudèm fit agnita , verbifque fatis fignantibus adumbrata ? Confulat Leétor cap. 24 & dijudicet, num temerè NC “ec DU SANG. 15 191. Il paroït, par ce que l'on vient de de Michel dire, que la circulation du fang a été connue des Anciens, & qu’ils ne fe font pas expli- qués davantage fur ce fujet par les raifons déja alléguées ; & ce qui réduit à peu de chofe la part que peut avoir Harvey à l'hon- neur de cette découverte , eft que Servet avoit déja parlé avant lui de la circulation du fang affez clairement dans la cinquieme Par- tie de fon Livre de Chriflianifmi reflitutione , ouvrage d’une fi grande rareté, qu'il eft peu de perfonnes qui puiffent fe vanter de l'avoir vu imprimé (1). M. Wotton, dans fes hæc dicantur : #n2c duusonn pv tx mrupaneiver Qc Eux Th Pie To Xemro aiux, Ad quæ verba hæc doétus ille vir annotavit : in fanguinis circulatione arteriæ pneumonicæ trahunt ex venä cav& , & arteria magna ex vVenis pneumonicis j Utrumque lamen me- diante corde. Si addidiffet venas alibi trahere ex arte- riis adjacentibus , nihil re@ius dici potuiflet. A/me- loveen , p. 223. (1) » L'ouvrage pour lequel Servet fut brûlé à. » Geneve en 1553, eft intitulé de Chriflianifmi >» reflitutione , & n’avoit été imprimé que quelques + mois avant la mort de l’Auteur. Le foin que l'on Server , & d’André C£- falpin. 16% DE LA CIRCULATION Réflexions fur Les Anciens & les Modernes , cite ce pañlage de Servet que les curieux ne 322 prit d’en brüler tous les exemplaires à Vienne en Dauphiné, a Geneve & à Francfort , a rendu ce Livre d'une fi grande rareté , que l’on prétend qu’il n’en exifte qu’un exemplaire qui étoit autre- fois dans la bibliotheque du Landgrave de Hefle- Caffel, & qui eft à préfent dans celle de M. le Duc de la Valliere. Il y en a eu une édition con- trefaite commencée à Londres , & difcontinuée. Il faut prendre garde de confondre cet ou- vrage avec un autre de Servet, imprimé in-12en 1531, fans nom de lieu, mais fuppofé publié à Lyon ; il eft intitulé de Triniratis erroribus libri feptem per Michaelem Serveto , alias Reves, ab Aragoni& Hifpanum ; & on trouve à la fuite un autre Traité imprimé en 1532 avec ce titre : Dia- logorum de Trinitaie, lib. 2.— de Juflitiä Regni capitula 4 , per Michaelem Serveto , alias Reves, ab Aragoniä Hifpanum. Ce dernier livre, qui eft affez rare , s'eft vendu jufqu’à cent piftoles. Il eft dans la bibliotheque du Duc de Ronburghe à Londres , ou je l’ai vu ; mais le paflage en queftion ne s'y trouve point. Ce n’eft que dans l'ouvrage corrigé & augmenté , publié en 1553 fous le titre de Chriflianifmi reflitutio , qu’il fe trouve. Celui- ci eft unique, On n’en connoît plus que l’exem- feront bu SANG: 17 feront pas fâchés de trouver ici en entier (x), Dans ce paffage Servet diftingue trois fortes » plaire qui eft chez M. le Duc de la Valliere à Pa- » ris, & c’eft de cet exemplaire que j’ai tiré le paf= » fage que je vais rapporter. L'édition contrefaite » de Londres l’a été probablement fur ce même » exemplaire dans le temps qu’il étoirentre les mains » du Docteur Mead. L'Evèque de Londres obtint du » Gouvernement qu'on en défendit l’impreflion. Ce # qui fit qu'il n’y eut que la moitié de l'ouvrage » d’imprimé. Voyez la lettre de M. l'Abbé Rive à ce » fujet, imprimée à la fin de cet ouvrage, (1) Ut vero totam animæ & fpiritus rationem ha. beas , lector , divinam hîc philofophiam adjungam , quam facile intelligas , fi in anatome fueris exerci- tatus. Dicitur in nobis ex trium fuperiorum elemen- torum fubftantia efle fpiritus triplex , naturalis, vi- talis, & animalis. Tres fpiritus vocat Aphrodifzus; verè non funt tres , fed duo fpiritus diftin@i. Vicalis eft fpiritus , qui per anaftomofes ab arteriis com- municatur venis, in quibus dicitur naturalis. Pri- mus ergo eft fanguis , cujus fedes eft in hepate, & corporis venis. Secundus eft fpiritus vicalis, cujus fedes eft in corde, & corporis arteriis. Tertius eft fpiritus animalis, quaf lucis radius , cujus fedes ef in cerebro , & corporis nervis, in his omnibus eft Tome II, B i8 DE LA CIRCULATION d'efprits dans le corps humain, & dit » qué » le fans , qu'il appelle efprit vital , eft unius fpiritus & lucis Dei energia. Quod à corde communicatur hepati fpiritus ille naturalis , docet hominis formatio ab utero. Nam arteria mittitut jun@a venæ per ipfrus fœtus umbilicum : itidemque in nobis poftea femper junguntur arteria & vena. In cor eft prius, quamin hepar , à Deo infpirata Adæ anima, & ab eo hepati communicata. Per infpira- tionem in eos & nares , eft verè induéta anima: inf- piratio autem ad cor tendit. Cor eft primum vivens, fons caloris, in medio corpore. Ab hepate fumit liquorem vitæ, quafñ materiam , & eum vice verfa vivificat : ficut aquæ liquor fuperioribus elementis materiam fuppeditat, & ab eis, junéta luce ad vege- tandum vivifcatur. Ex hepatis fanguine eft animæ materia , per elaborationem mirabilem , quam nunc audies. Hinc dicitur anima efle in fanguine , & ani- ma ipfa efle fanguis , five fanguineus fpiritus. Non dicitur anima principaliter efle in parietibus cordis , aut in corpore ip{6 cerebri, aut hepatis, fed in fan- guine , ut docet ipfe Deus. Genef. 9. Levit. 17. & Deut. 12. Ad quam fem eft prius intelligenda fubftantialis generatio ipfus viralis fpiritus , qui ex aëre infpirato & fubtilifimo fanguine componitur, & nutritur. vitalis fpiritus in finiftro cordis ventriculo fuam ori. nr ren am Le DE Cd A le on PRE + sr MÉUSTEIN.C ‘9 5 répandu dans le corps par larzflomofe » (ou l'inofculation de deux vaiffeaux par ginem habet , juvantibus maximè pulmonibus ad ipfus genérationem. Eft fpiricus tenuis, ur fir quafi ex puriori fanguine lucidus vapor , fubftanciam in fe continensa quæ , aéris & ignis. Generatur ex fa@ta in pulmonibus mixtione infpirati 4ëris cum elaborato fubrili fanguine |, quem defter ventriculus cordis finiftro communicat. Fit autem communicatio hæc, non per parietem cordis medium, ut vulgo creditur ; Ted magno artificio à dextro cordis ventriculo , lon- go per pulmones duétu , agitatur fanguis fubtilis : à pulmonibus præparatur , flavus efficitur, & à vena arteriofa in arteriäm venofam tränsfunditur. Deinde in ipfa arteria venofa infpirato aËri mifcetur, & ex- piratione à fuligine repurgatur, Atque ita tandem à finiftro cordis ventriculo totum mixtum per diaftolem attrahitur , apta fuppellex , ut fiat fpiritus vitalis. Quôd ira per pulmones fiat communicatio , & præparatio , docet conjunétio vaïia, & communi- catio , venæ arteriofæ cum arteria venofa in pulmo- nibus. Confirmat hoc maguitudo infignis veaæ arte- riofæ , quæ nec talis , nec tänta facta eflet, nec täntam à corde ipfo vim purifiimi fanguinis in pul- mones emisreret, ob folum eorum nütrimentum ; nec cor pulmonibus hac ratione ferviret: cum præ- fertim anteà in embtvone folerent pulmones ipfi B i io DE LA CIRCULATION » leurs extrémités )» : fur quoi il faut re- marquer que Servet a le premier employé aliunde nutriri, ob membranulas illas , feu val- vulas cordis, ufque ad horam nativitatis nondum apertas , ut docet Galenus. Ergo ad alium ufum effunditur fanguis à corde in pulmones hora ipfa nativitatis , & tam copiofus. Item , à pulmonibus ad cor non fimplex aër , fed mixtus fanguine mitti- tur , per atteriam venofam : ergo in pulmonibus fit mixtio. Flavusille color à pulmonibus datur fanguini fpirituofo , non à corde , in finiftro cordis ventri- culo non eft locus capax tantæ & tam copiofz mix- tionis, nec ad flavum elaboratio 1illa fufficiens. De- müm , paries ille medius, cüm fit vaforum & facul- tatnm expers , non eft aptus ad communicationem & elaborationem illam , licet aliquid refudare poffit. Eodem artificio , quo in hepate fit transfufo à vena porta ad venam cavam propter fanguinem , fit etiam in pulmone transfufio à vena arteriofa ad arteriam venofam propter fpiritum. Si quis hæc conferat cum iis quæ fcribit Galenus , lib. 6 & 7, de ufu partium, veritarem penitus intelliget, ab ipfo Galeno non animadverfam. Ille itaque fpiritus vitalis à finiftro cordis ventri- culo in arterias totius corporis deinde transfunditur , ita ut qui tenuior eft, fuperiora petat, ubi magis adhuc elaboratur , præcipuè in plexu retiforme , fub Du. SA Nc 21 ce terme pour expliquer la communication des arteres avec les veines. Il fait contribuer bafñ cerebri fito , in quo ex vitali fieri incipit anima- lis , ad propriam rationalis animæ fedem accedens ; iterum ille fortius mentis ignea vi tenuatur, elabo- ratur, & perficitur , in tenuiffimis vafis , feu capilla- ribus arteriis, quæ in plexibus choroïdibus fitæ funt, & ipfffimam mentem continent, hi plexus intima omnia cerebri penetrant, & ip{os cerebri ventriculos interne füuccingunt, vafailla fecum complicata, & contexta fervantes , ufque ad nervorum origines, ut in eos fentiendi & movendi facultas inducatur, Vafa illa miraculo magno tenuiflime contexta tametii arteriæ dicantur , funt tamen fines arteriarum , ten- dentes ad originem nervorum, minifterio menin- gum. Eft novum quoddam genus v2forum. Nam ficut in transfufione à venis in arterias , eftin pul- mone novum genus vaforum, ex vena & arteria: ita in tranfufione ab arteriis in nervos, cft novum quod- dam genus vaforum , ex arteriæ tunica & meninge : cum præfertim meninges ipfæ fuas in nervis tunicas fervent. Senfus nervorum non eft in molii illa eorum materia , ficut nec in cerebro, &c. M chael Serverus À quintà parte CAriflianifmi reflitutionis. Haller, Method. ftud. Med. p. 383, dit que Ser« et n’a fair qu’expofer Le fentiment de Galien. B üij 22 DE LA CIRCULATION » l'air répandu dans les poumons à la for- # mation du fans , lequel 1l fait venir du » ventricule droit du cœur, par le canal de : lartere pulmonaire ; 1l dit que le fang ef » préparé dans les poumons par un mouve- » ment de l'air qui l'agite, Le fubulife & fe » mêle avec cet efprit vital, lequelenfuite, » par le mouvement de diaftole , eft recu » dans le cœur comme un fluide propre à » porter la vie avec lui. Il fourienrt que cette » communication & cette préparation du » fang dans les poumons eft rendue évidente » par la jonction des veines avec les arteres » dans ce vifcere ; &1l conclut par dire que » le cœur, ayant recu le fang ainfi préparé » du poumon, le rejette enfuite par le moyen » de l’artere du ventricule gauche, appellée # l'aorte, qui le diftribue daris toutes les ». parties du corps». André Céfaloin, qui vivoit auffi dans le feizieme fiecle , a deux ps Le ce que lon fait de la circulation du fang. IL es qui contiennent précifément tout Ga egplique au long » comment lefang, fortant + du vencricule droit du cœur par l’artere ere Le DU: 9.A NGC. 2 3 ” pulmonaire pour paffer dans le poumon, » rentre pat anaftomofe dars les veines pul- » monaires (1) pour fe rendie dans le ventri- RE —Ÿ" (1) Idcirco pulmo per venam arteriis fimilem ex dextro cordis ventriculo fervidum hauriens fangui- pnem, eumque per anaftomofin arteriæ venali red- dens, quæ in finiftrum cordis ventriculum tendir , tranfmiflo interim aëre frigido per afperæ arteriæ çanales , qui juxta arteriam venaleim protenduntur , non tamen ofculis communicantes , ut putavit Ga- lenus , folo taétu temperat. Huic fanguinis circu- Hationi ex dextro cordis ventriculo per pulmones in finiftrum ejufdem ventriculum oprimè refpondent ca, quæ ex difleétione apparent. Nam duo funt vafa in dextrum ventriculum defnentia, duo etiam in finiftrum : duorum autem uaum intromittit rantüum, alterum educit , membranis co ingenio confticutis, Vas igitur intromittens vena & magna quidem in dextro, quæ cava appellatur ; parva aurem in finiftre ex pulmone introducens , cujus unica eft tunica, ut cæterarum venarum. Vas autem educens arteria eft magna quidem in finiftro, quæ aorta appellatur; parva autem in dextro , ad pulmones derivans, cujus fimiliter duæ fant tunicæ , ut in cæteris arteriis- Quaffionib. Peripateticis , Lib. $, 125. Edit Juniæ, 1593 » 7-4. +. Remarquez que la premiere édition du Eivre de B iv 24 DE LA CIRCULATION » cule gauche du cœur, & ètre enfuite dif- » tribué par l'aorte dans toutes les parties du » corps (1). » Céfalpin a paru en r571 à Venife , c’eft-a-dire, » près de foixante ans avant l’ouvrage d'Harvey, » qui a fait fes études à Padoue près de Venife, ou ik » a auf féjourné long-temps ». Boërhaavius, in Methodo ftudii Medici, p. 4, €. 2, p. 79, edit. Amft. dicit Cefa/pinum primum fuif[e inventorem cireu- lationis fonguinis , fed non evulgavi è, nec ed ufquë penerraviffe quo Harveius. Voyez aufñ Galien , de ufu partium , lib 7, cap. 7, 8 & 0. . (2) An folvitur dubitatio ex eo quod fcribit Arifto. teles de fom. cap. 3 ubi inquit: Necefle enim quod evaporatur aliquo ufqué impelli , deindè converti , & permutari ficut Euripum : calidum enim cujufque animalium ad fuperiora natum eft ferri : cum autem in fuperioribus locis fuerit, multum ,/fimul iterum revertitur , ferturque deorfüum, Hæc Ariftoteles. . . Pro cujus loci explicatione illud fciendum eff : cordis meatus ità à natuïà paratos efle , ut ex venà cavà introimiflio fiat in cordis ventriculum dextrum , undè patet exitus in pulmonem : ex pulmone præterea alium ingreffum efle in cordis ventriculum finiftrum ; ex quo tandem patet exitus in arterjam aortam, membranis quibufdam ad oftia vaforum appofñtis, ut DU TS'AN GC. 215$ 192. Jean Léonicénus dit que le fameux Paul Sarpi, connu autrement fous le nom de Fra-Paolo , avoit découvert la circulation du fang , & connu les valyules des veines , Jemblables à des foupapes qui s'ouvrent pour donner pafjage au [ang , & qui fe ferment pour s’oppofer à fon retour ; & qu'il communiqua n fecret à Fabrice d’Aquapendente , Pro- fefleur en Médecine à Padoue dans le fei- zieme fiecle, & fucceffeur de Fallope, & que Fabrice le découvrit à Harvey , qui étudioit fous lui à Padoue. 193. Il y a une autre découverte impor- tante dans l’Anâtomie (1), attribuée à Fal- _ impediant retrocefflum : fic enim perpetuus quidam motus eft ex venà cava per cor, & pulmones in arte- riam aortam : ut in quæftionibus Peripateticis expli- cavimus. /n Quaff. Medicis , lib, 1. Quaft. 17, P: 234 (1) » Ce feroit une chofe auffi longue qu'ennuyeufe » de vouloir rapporter ici toutes les découvertes des »# Anciens dans l’Anatomie , la Chirurgie & la Mé- . æ decine. Un favant Chirurgien du Roi de la Grande Harvey ne l'a pas enfei- gnce le pre mier parmä lesModernes. Trompss de + Fallope, con nues des Ame ciens. 16 Des TromMres lope , laquelle a cependant une origine plus ancienne ; je veux parler des deux conduits qui naiflent des côtés de la matrice, dont l’ufage eft de conduire la femence ou les œufs de la femelle, des ovaires dans la ma- uice, & que l’on appelle Tube Fallopii , ou Trompes de Fallope , parcequ'’elles ont à peu près la figure d’une trompette , & pañent pour avoir été découvertes par Fallope , Mo- dénois , mort en 1562. On les trouve cepen- >» Bretagne obferve dans l’ouvrage de M. Wotton , » que les Anciens ont eu bien des connoïflances en > Chirurgie que nous n’avons plus : par exemple, co » ils ouvroient avec fucces le larynx dans l’efquinan- > cie; ce qu'aucun Chirurgien moderne ne fe foucie 1] > d'entreprendre : on le fait cependant quelquefois. Voyez Friend, Hiflotre de la Médecine , partie 1. p. 109, 110, & le chapitre de la Chirurgie des An- ciens. Voyez aufhi Exercitatio Philippi. Jac. Hart- manni, de iis quæ contra peritiam veterum anato- micam afferuntur in genere, cap.1,2, 3, dansun livre publié par Rurella, intitulé Fafciculus differta- sionum ad hifior. medicam fpeétantium , fpeciatim anas. comes. Berlin, 1754: 8° | ù | | DIE INA EOPrE 29 dant décrites dans Ruffus d'Ephefe de la maniere fuivante : » Hérophile (1), dital, » croyoit que les femmes n’ont point de pa- » raftates variqueux ; mais nous avons trou- » vé, en examinant la matrice d’une bête, » certains vaifleaux qui naiflent des tefti- < / \ à , ” = cn «1 (1) Hg pr 39 @ d'exst ro Uno muroudeis Exem LA Ê] PY R1 EAN .! N ° Æ Sd gapasaras. y de mpoedrou Usépe d'ou ER TRY Ci Up 1 \ » = / € Hat et x Le) A ZEQuxoTe Ta Wyjuiu HEXIPTO EN exo ]epo Se $ Luréler pile d% ; P" » \ pi = - 1 _« > La e [2 « \ TOUT EIS T9 LOL OR THS US EPS. v® [0] ou Lo Uypor. A 1 * 1e x A / \ r ZToper y GE pIIE|0, "y Go7 An à oxNTiS crepualix a TAIT A. ee LEA _ _ . Fr d , Po LA se PA A | e ser , X{ÿ4 T0? Evous prod av. TO09TO [€ ds 0407 és uv : ai éaleues disa d'aigouri. Herophilo non videtur fe- mina variccfos habere paraïftatas. In ovis autem utero vidimus à teftibus utrinque enata vafa varico{a , quæque perforarentur in cavum uteri. Ab his com- preffis fubmucofum quodéam humidum excerneba- tur : eratque magna fufpicio feminalia hæcefle, & ex genere varicoforum ; hoc vero quale fit, profcc- tiones abunde demonftraut. Refus Ephefius, de par- tibus corporis humani, p. 40 , edit. Londini. Mais habile Drelincourt a fait voir que ces trompes avoient été très connues de prefque tous Les Anciens, à commencer par Hippocrate. Voyez Manger, Theatr. anatom. tom. 2, li9, 2, part. 2, cap. 3, P. 94. Tranfpira- tion infenfi- ble. Le pouls, 28 Des TROMPES DE FALLOPE. » cules , & qui, étant repliés de côté & » d'autre , en forme de varices, vont aboutit » par l’une de leurs extrémités dans la cavité » de la matrice. Il en fort mème une humeur » gluante en les exprimant; & l’on croit que ce font certainement des vaiffeaux fémi- » naires, de la nature de ceux que l'on ap- » pelle variqueux. Il paroît qu'Hippocrate connoifloit aufli Fa doctrine de la sranfpiration infenfible ou fanc- (3 rorienne ; & l'exiftence des vaiffeaux 22ha- lents & exhalents (1). Prefque tous les Médecins s'accordent à dire qu'Hippocrate n’a connu le pouls que très imparfaitement , où n’en a pas fait ufage dans fa pratique. M. Lefebvre a prouvé le contraire de la maniere la plus évidente. Voyez Zimmermann. de l'Expér. tom. 2. a ——————— (1) Hippocrat. Epidem. lib. 6’, Le. 6. E’xmvoe ao urmon Go To chu : EXPIrans & infpirans uni- verfum corpus. Galien cite pluñeurs fois ce paflage d'Hippocrate, pour prouver le même fyftème de Sant oïlus: CHAPITRE IL De la Chirurgie des Anciens. 7194. À v lieu de mes propres recherches fur le fujet de ce chapitre , je crois ne pouvoir mieux faire que de préfenter au Lecteur un Extrait des Réflexions de M. Bernard , pre- mier Chirurgien du Roi d'Angleterre, dont l'habileté ne peut manquer de donner le plus grand poids à fon opinion, & qui autorife d’une maniere aufli remarquable , & dans un article aufli effentiel , le fentiment que j'entreprends d'établir. Voici donc une tra- duction fidele d’une partie du Mémoire que cet habile Chirurgien avoit communiqué en Anglois à fon ami M. Wotton. » 19$. Si nous faifons bien attention, (dit M. Bernard), à ce que les Modernes » ont ajouté à la Chirurgie des Anciens, » nous ferons obligés de convenir que nous » n'avons pas le moindre droit de nousélever » au-deflus de ces derniers , ou d’être tentés » de les méprifer, comme il arrive à ceux Extraic d’uri Mémoire de M. Bernard fur la Chüur- gie des An- cienSe 30 DE LA CHIRURGIE » qui ne favent rien, n’ont rien lu, & ne » peuvent donner de preuves plus fortes » & plus convaincantes de leur ignorance &c » de leur orgueil, qu’en fe conduifant de la » matuere qu'ilsle fontà l'égard deces grands » hommes. Je ne prétends pas fourenir que » les Modernes n’ont en aucune maniere # contribué. à l'avancement de la Chirur-: » gie ; ce feroit uneextravagance aufli grande > que celle dont je me plains de l’autre côté : » ce que je prétends feulement, eft que le » mérite des Modernes confifte plutôt à avoir renouvellé les inventions des Anciens, .&: ÿ » à les avoir expofées dans un meilleur jour , » qu'en aucune découverte importante qu’ils v » aient faite eux-mêmes dans cette fcience. s Soit que l’art de guérir les bleffures, tom- » bant immédiatement fous nos fens, ait été » par cette raifon l’objer de l’érude des hom- » mes, de meilleure heure, & foit devenu s pat-là plus fufceprible d'acquérir certain » degré de perfection que les autres branches » de la Médecine ; ou que la plus grande s partie de ceux qui ne font rien de plus que DES ANCIENS 3 ë fimples Profeffeurs, aient été des ignorants » où des empiriques. Que ce foit celle qu'on » voudra de ces deux raifons, il eft certain » que cette fcience n’a pas été cultivée depuis » quelques fiecles avec autant defuccès qu’elle » auroit pu l'être ; & il fuit, pour preuve de » ce que l’on avance, de comparer le (1) petit “ » nombre des bonsécrivains fur cette matiere » AVEC CEUX qui ont écrit fur les autres bran- » ches des arts & des fciences. . . Quiconque eft verfé dansles écrits des Anciens , & a eu » l'occafion & la capacité de juger de leur # mérite par l'expérience , avouera ingénu- » ment que ce qui doit contribuer à rendre » leur lecture plus utile que celle des Moder- » nes, eft qu'ils font plus exaéts à décrire les » fignes & les indications des maladies, & » plus juftes & plus précis que les Modernes (x) Un Profeffeur de Chirurgie de l'Ecole de Saint- Côme difoit il n’y a pas long-temps que la Chirurgie, toute éclairée qu’elle eft aujourd'hui, ne s’éleveroit jamais au degré ou elle pourroit parvenir , parce- qu'en général les Chirurgiens font des gens fans Lettres & fans études. 32 DE LA CHIRURGIE » dans leurs diftinctions des différentes efpéi # ces d’ulceres & de tumeurs. Si notre fiecle a » retranché certaines méthodes fuperflues » de la pratique [ comme on doit en conve- » nir ], on ne peut pas démontrer que cés » mèmes méthodes foient venues des An- » ciens : mais 1l eft plus probable qu'elles » ont été introduites engrande partie par des » Profeffeurs ignorants & barbares, d’une » date beaucoup plus récente. Il n'eft pas » douteux que la perfection à laquelle la » Chirurgie a été portée dans ces derniers » fiecles eft principalement due aux décou- + » vertes qui ont été faites dans l’Anatomie, » par le moyen defquelles nous fommes plus » en Ctat de rendre raifon de plufeurs de ces » phénomenes qui étoient auparavant inex- plicables , ou fouvent mal expliqués. Mais » Ja partie la plus effentielle (Part de guérir » les plaies ) à laquelle toutes les autres » doivent céder , eft reftée à peu près dans » le même état dans lequel les Anciens nous ÿ » l'ont tranfmife. Ce que je viens de direeft : » inconteftable , & j'en appelle pour preuve “ 2 à DES ÂNCIENS 33 à À rous ces Cours de Chirurgie qui ont été » publiés par les plus favants & les plus cé- » lebres d’entre les Modernes, & qui pa- #» roiffent avoir été copiés les uns d’après les ñ autres , excepté les meilleurs, qui font » pris des Anciens. Entre tous les écrivains 5 fyftématiques , peu réfufent la préémi- » nence à Fabrice d’Aquapendente ; homme » d’une érudition & d’un jugement exquis ; » & cependant il n’a pas honte de déclarer » que Celfe parmi les Latins, Paul Fginete » parmi les Grecs , & Aibucafis chez les » Arabes , font ceux à qui 1l doit le plus » pour la compolfition de fon excellent livre. » Mais, dira-t-on , combien d'opérations » font à préfent en ufage, qui éroient in- » connues aux Anciens! Je crains fort , au » contraire ,; qu'un examen impartial ne » nous en fafle appercevoir plus d’avanta- » geufes omifes ou difconrinuées , que de - » nouvelles que nous ayons introduites ; » pourvu que nous apportions dans cet èxas » men un efprit libre de préjugés & de route # partialité : il fufhira d’uñ court détail poux Tome IL, € Détail des connoiffan- ces des An- ciens dans la Chirurgie. 34 DE LA CHIRURGIE » déterminer files Anciens méritent autarié 2 v d’ètre négligés que quelques-uns vou- » droient nous le perfuader. » 196. Pour commencer par l’opératiori » de la pierre , perfonne ne doute qu'ils » n'aient droit de la réclamer. Celfe & plu- » fieurs autres en ont donné d’exactes def- » criptions , quoique ; pour rendre juftice » à chaque fiecle , il faille avouer que la ma- » niere d'opérer , préférable en plufieurs » cas, & connue fous le nom de grand ap- » pareil, a été inventée par Jean de Roma- » nis de Crémone , qui vivoit à Rome lan » 1520, & publiée à Venife en 1535 (1). » L'invention de l’inftrument dont nous fai- #» fons ufage pour trépaner appartient fans » doute aux Anciens, & a été feulement » perfectionné par W oodall & Fabrice d’A- » quapendente. La ponction eft aufli, à tous » égards, une de leursinventions. La laryn- » gotomie , ou l'ouverture du larynx dans ET (x) Par fon Difciple Marianus Sanëätus Baroüta- DES ANCIENS. 44 & l'efquinancie étoir pratiquée par eux avec » fuccès. Cette opération , füre & nécef- 5 faire , eft hors d’ufage à préfent parmi » nous (1), foit par la timidité des malades » & de leurs amis, foit par la répugnance » & quelquefois l'ignorance des Médecins » ou des Chirurgiens. Et quoiqu’Arétée , » Paul Eginete & Caœlius Aurelianusfemblent, » fur autorité d’Antyllus ; parler d’une ma- » niere équivoque du fuccès de cette opéra- » tion , cependant la plus grande partie des » anciens Grecs & Arabes la confeillent; & 5 Galien en particulier , appuyé fur la rai- » fon , l’expérience & l'autorité d’Afcié: # piade , la recommande ävec raifon comme » une derniere reflource en cas d’efquinan- ÿ cie. La cure de l’hernie inteffinale , avec la » maniere de guérir les autres efpeces de » cette maladie, font exactement décrites » par les Anciens. Ce font eux qui ont en- » feigné la cure du ptérygion & de la catä- » rate ; 1ls ont traité des maladies des yeux (1) Voyez fe, 193 ; à la Note (a). C ii 36 De LA CHIRUR&IE » auf judicieufement qu'aucun de nos Ocus » liftes modernes qui, s'ils vouloient être » de bonne foi, conviendroient qu'ils ne » font rien de plus que répéter ce que ces » grands maitres ont enfeigné là - deffus. » L'ouverture de l’artere & de la veine jugu- > laire n’eft pas plus de l'invention des Mo- uw » dernes que la ligature dans l’anévrifme (1), » qui n'étoit certainement pas entendue , » mème derniérement par Frédérick Ruysch, » célebre Anatomifte Hollandoïs (2). L’extir- » pation des amyydales, ou de la luette, n’eft vw » pas de l’invention des Modernes , quoi- » qu'il faille avouer que les caureres efficaces » dont nous nous fervons pour extirper les » premieres , n’ont été ni pratiqués ni con- » nus des Anciens. La maniere de traiter la » fiftule lacrymale [cure fi délicate & fi difi- » cile | dont nous nous fervons encore, eft tee mer ene nent (x) Tumeur occafionnée par la dilatation d’une aïtere ou la rupture de fes tuniques. (2) Voyez fes Obfervations Anaromico-Chirurgie. Amft, 1691 , ën-4. Obferv. 2. DES ANCIENS. 37 » précifément celle des Anciens, avec l’ad- » dition que Fabrice y a faite de la cannule » pour le cautere. Quant au cautere a@uel , » qui fait un article affez confidérable de la » Chirurgie , quoique Cofleus , Fienus & ». Severinus aient écrit fi amplement fur ce fu- » jet, cependant il eft évident, par un feui » aphorifme d’Hippocrate (1), que ce grand » Médecin connoifloit fon ufage aufli bien » que ceux mêmes qui font venus après lui; »-outre qu ‘il en eft parlé fréquemment dans » les écrits de tous les autres Anciens qué » s’en fervoient fans doute avec le plussrand » fuccès dans plufieurs cas où nous en né- 5 gligeons l’ufage , ou bien ne le connoiffons » pas affez. Ea cure des varices par incifon , » à peine mentionnée de nos jours , paroit » avoir été pratiquée familiérement parmi » les Anciens , comme ik eft manifefte par » les ouvrages de Ce/fe & de Paul Eginete ; » & quiconque eft verfé dans laconnoiffance (1} Les Scythes, dit-il encore ailieurs , font pre[: que tous cautérifés, Ci 383 DE LA CHIRURGIE FE] 5 LE 2) Lu] L 2 Dal L "4 22 des ulceres variqueux , conviendra que cette opération eft abfolument néceflaire pour en effectuer la cure. Le polype de l'oreille eft une maladie fi peu connue des Modernes , qu’on n’en trouve même que fort rarement le nom dans leurs écrits ; & cependant la defcription de cette cure n'a pas été omife par les Anciens. Ils étoient parfaitement inftruits dans la connoiflance de toutes les efpeces de fractures & de lu- xations , & des moyens d’y remédier, ainfi que de toutes les futures en ufage parmi nous , Outre plufeurs que nous avons per- dues, ou du moins qui nous font tranf- mifes d’une maniere fi obfcure , que de fa- vants hommes ont cru ne pouvoir mieux employer leur temps qu’en faifant enforte de déterminer ce qu’elles pouvoient être, & d'en recouvrer lufage. Et quoique quel- ques perfonnes aient avancé que les cau- teres leur étoient inconnus , on peut fe convaincre aifément du contraire en exa- minant ce qu'en ont dit Celfe & Cœlius Aurelianus , en convenant cependant qu'ils DES ANCIENS. 39 » ne paroifloient pas avoir fu les placer &c » les continuer comme nous le faifons à pré- » fent. ....Et je ne dois pas omettre encore » ce quieft fi manmifefte, que je ne crois pas » que perfonne veuille entreprendre de le » nier ; c’eft que toutes les différentes fortes » d’amputations de membre, mammelles, » &c. étoient pratiquées parmi eux aufli fa- » miliérement & avec autant de fuccès qu'il » eft pofble de prétendre qu’elles Le font » parmi les Modernes. Quant à l’art des » bandages , aufli important que nécellaire , : » tout négligé qu'il eft, dont les Francois » font tant de cas, & qu'ils fe piquent de » pofléder mieux que par-tout ailleurs , les » Anciens le connoifloient fi bien , & dans » un tel degré de perfection, que nous ne » nous flattons pas même d'avoir ajouté » beaucoup à l’excellent Fraité que Galien » à jugé à propos d'écrire fur ce fujet; & » quoique les Modernes réclament l’avan- » tage fur les Anciens à l'égard de la variété » des inftruments, 1l eft néanmoins évident, » par tout ce que ces derniers nous ont C1 Concluñon du Mémoire 40 DE LA CHIRURGï:E 5» tranfmis , qu'ils n’ignoroient point ceux # qui étoient néceffaires,& qu'ils n’en étoient 4 ss $> p 5 » » 5) 52 5 CE) 53 2. v 3 5 de M. Ber- :- nard par un trait de Bar- fhalin. nullement deftitués ; & même 1l eft très probable , par tout ce que difent Oribafus & plufieurs autres auteurs , qu'ils en avolent une grande variété. Quant aux to- piques, 1l eft certain que nous leur fommes redevables de nous avoir inftruits de la nature & des propriétés de ceux dont nous nous fervons ; & pour ce qui eft des mé- thodes générales de guérir , plufeurs ont été fi éminemment traitées par les Anciens, entre autres celle qui traite des bleffures à latète, que ceux des Modernes qui en ont écrit le plus judicieufement ont penfé qu’ils ne pouvoient pas rendre un plus grand fervice à la poftérité qu’en commen- > tant le livre admirable qu'Hippocrate a écrit fur ce fujer. 197. » Enfin il faudroit avoir plus de loifir & de capacité que je n’en ai ( conclut M. Bernard) pour entrer dans le détail de toutes les particularités , & démontrer ce DES ANCIENS. 41i » quia étéinventé , négligé , ou perdu dans LE] tous les différents âges. Ce que j'ai dit ici eft fuffifant pour faire voir qu'il nous convient de parler des Anciens avec plus de refpeët & de déférence : non que nous devions nous laiffer déterminer aveuglé- ment par leur autorité, ou fuppofer qu'ils n'ont rien laiflé à ajouter aux fiecles fui- vants; mais nous devons imiter le célebre Bartholin, qui entendoit fi bien les avan- ») tages des Modernes, & étroit lui-mème aufli zélé pour les progrès des connoif- fances , aufli curieux de l’étude de la Na- ture, & aufli heureux dans fes recher- ches, qu'aucun de ceux qui s’imagent que le moyen de montrer de l’efprit, & de fe diftinguer , eft de tourner en ridicule les Anciens , ou de les méprifer. C’eff mal entendre [es intérêts , difoit ce grand hom- me , que de fe plonger dans l'étude des Mo- dernes ; jufqu'à négliger ou méprifer ceile » des Anciens ; dont les écrits font ff nécef- » faires pour répandre du jour fur la plupar £ 42 DE LA CHIRUR. DES ANc. » de nos connoiffances (1). Et dans un autre » endroit il dit: J'ai toujours fait cas des » opinions & des maximes des Modernes ; en » rendant cependant toujours la juflice due à » l'Antiquité ; à qui nous devons les premiers » fondements de notre art. (1) Peflime ftudiis fuis confulunt qui ita recentio- rum fcriptis fe immergunt ut veteres vel negligant vel contemnant , quum plerarumque rerum lux ex illis pendeat . . .. . ita femper recentiorum fententiis & opinionibus calculum adjeci , ut fua antiquitati reverentia fervaretur , cui artis noftræ fundamenta debemus. Thomas Bartholin. Epiff. Med, Cent. 3. 2 FR LE SC PP PR RE A ADS a LT UM APT TRE I LE De la Chymie des Anciens. 198. Survanr la plus grande partie des naar à Etymolosiftes , il n’eft pas befoin de faire mic. ; de profondes recherches pour démontrer \ antiquité de la Chymie ; fon nom femble annoncer fon origine. Prefque tous con- viennent qu'elle a été cultivée premiérement en Egypte, patrimoine de Cham, de qui elle eft fuppofée avoir pris le nom de ynuciæ, chemia five Chamia , fcience de Cham (1). Mais fans entrer ici dans une difcuflion de philologie ; je vais confidérer fi les Anciens ont été Chymiftes, & jufqu’à quel point; & je me flatre de faire voir que non feule- ment ils n’ont pas ignoré nos connoiïflances (1) Au Pfaume 105$ , l'Egypte eft appellée Terre de Cham. — Suivant Bochart , les Coptes s'appellent encore Chem: ou Chami, — Et Plutarque , dans Ifis & Ofiris | parle d'un canton d'Egypte, qu’il appelle Chemis quafi Chamis. On donne encore une autre étymologie de ce mot , en le faifant dériver de l'a- rabe Chema, occultare, la Chymie étant un art caché, Tubalcaïn, le même que Vulcain, & tous deux Chymiftes. y 44 DE za CHYMTtE dans cet art, mais même qu'ils avoient des lumieres qui ne font pas parvenues jufqu’à nous. 199. Le premier exemple qui s'offre pour appuyer l’affertion de l’antiquité de certe fcience , eft de la date la plus reculée. On ne difconviendra pas, je penfe, que Tubal- cain , & ceux qui avec lui trouverent la ma- niere de travailler le cuivre & le fer, ne duflent être d’habiles Chymiftes (1). On fent en effet qu'il n’étoit pas poflible de mettre ces métaux en œuvre fans connoître auparavant l'arc de fouiller les mines ; de les excaver, rafiner, & feparer les minéraux ; toutes opérations de Chymie, dont l’inven- tion ne pouvoit être due qu’à des génies fupérieurs en cet art , quoiqu’étant une fois connues, le plus vil artifan püt enfuite les mettre en pratique. Ceux qui font au fait de Fexcavation des mines de cuivre, par exemple , & favent qu’il faut paffer ce métal (1) Genefe, c. 4, v. 22, Et Exot, c. DES vi $ à 64 À 44 DES ANCIENS. 4$ une douzaine de fois au feu avant qu'il ait acquis la couleur & la duétilité convenable, entreront aifément dans ce fentiment. Il me femble inutile de rapporter ici tous les paf- fages des Hiftoriens profanes qui ont parlé de Vulcain dans les mêmes termes dont l’au- teur facré parle de Tubalcaïn (1), & de faire obferver au lecteur la reffemblance des noms, ce qui les a fait pafler pour un feul & même perfonnage; ce feroit m'écarter de mon fu- jet , & 11 me fufht de remarquer que ces au- teurs attribuent à Vulcain d’avoir connu l’art de travailler le fer ; le cuivre ; l’or & l'argent , & tous Les autres corps qui peuvent fouffrir l'aition du feu. 200. Je pale auffi fur tout ce qui tient du fabuleux, comme la fable de la toifon d’or (2) , les pommes d’or du jardin des Hefpé- (1) A Vulcano fabricationem ferri , æris, auri, argenti , cæterorum omnium quæ ignis operatio- nem recipiunt , inventam dicunt. Diod. Sicul, antiq. Lb. $ ,p. 341. (2) Vid. Suidam, voc, mms & voc. d'ipas. Veau d'or rendu pota- ble par Moyia 46 DE LA CHYMIÉ rides , les témoignages de Manethon & dé’ Jofeph au fujet des colonnes de Seth dont on tire des conféquences en faveur de la tranfmutation des métaux ; je viens à des faits plus effentiels & plus authentiques, &c fans quitter l’hiftoire facrée , afin de mieux fuivre l’ordre chronologique, je m’arrète fur le trait de Moyfe qui, après avoir brifé le veau d’or , le réduifit en poudre, & , le mé lant avec l’eau du fleuve , le fit boire aux Ifraés lites ; en un mot, fit boire de /’or potable(1); opération fi difficile , qu’elle eft ignorée de la plus grande partie des Chymiftes de nos jours , & que Boerhaave l'appelle une des principales opérations de l’art, & qui n’ef pas même connue de ceux qui y excellent le plus (2). Cependant il faut convenir qu’elle a été regardée comme praticable par quelques habiles Chymiftes (3) qui la regardent en (1) Exod. c. 32, v. 10, Deuteronom. €. 9, V.11« (2) Boerhaave , Eléments de Chymie, p. 11. (3) Fr. Antonius Londinenfis. Borrichius , de fa- pientià Ægyptiorum 6 chemicerum | P. 293 ,; 294; DES ANCIENS. 49 ème temps comme la preuve la plus mar- quée du favoir éminent de Moyfe dans les connoiffances des Egyptiens. En effet, com- ment , fans le fecours de la Chymie, Moyfe füt1l venu à bout de diffoudre entiérement un veau d’or maflif, & cela fans aucuns cor- rofifs qui euflent empoifonné ceux qui au- roient enfuite bû cette eau ? Et cependant c'eft ce qu'il fit en peu de temps, & par un procédé qui eft le feul qui puiffe produire cet effet. Frédéric III , Roi de Danemarck, étant curieux de vérifier cette opération , engagea quelques habiles Chymiftes de fon temps à la tenter. Ils réuflirent après plufisurs efforts, 306, 410 & 415, parle de la teinture d'or. —» Le » fameux Joël de Langelote dit dans fes ouvrages, >» que la feule attention fuffit pour diffoudre entiére- # ment l'or. Et l’ingénieux Homberg aflure que s l’eau fimple | broyée long-temps avec certains mé- à taux, & même avec de l’or, a-diffous ces corps fi » parfaitement, qu’ils en font devenus potables ». Boerhaave , Eléments de Chymie, p. 604. Vid. Dic- kinfoni Phyficam vert. & nov. lib, 10 , fect, 4, P- 3138. 48 De La CHYM:E mais en fuivant la méthode de Moyfe, da réduire premiérement l'or en petites parties par le feu (1), & enfuite de le broyer en un mortier (vraifemblablementavec de (2) l’eau) jufqu’à ce qu'il fût réduit À un deoré dediffo- Jution propre à le rendre potable. Le fait ne peut être révoqué en doute, & il n’a rien de furnaturel ; nous favons que Moyfe étoit inftruit dans les fciences des Egypriens (3), chez qui l’on convient qu’elles étoient culti- vées avec beaucoup de fnccès, & chez lef quels les premiers philofophes Grecs alloient puifer leurs connoiflances (4). Nous allons (1) Senrertus, de confenf. E: difcord. enfeigne que le mot FU ne fignifie pas feulement brüler , mais calciner , Ifaie 33, 12, fondre & réduire en poudre , de quelque maniere que ce foit. (2) Voyez l'avant derniere note. (3) A4. Apoff. c. 7, v. 22. Clem. Alexand, Srrom. lib. 1, p.148, 149. — Philo Judæus de viré Mofrs , lib. r. (4) Profettus eft in Ægyptum Orphæus, Mufeus ; Dædalus , Homerus, Lycurgus, Solon, Plato, Py- thagoras , Eudoôxus , Democritus abderites 3 hi in farce DES ANCIENS. 49 faire voir à préfent que ce n'étoit pas fans raifon qu’ils jouifloient d’une fi grande ré- putation ; & il ne faut pour cela que faire attention à quelques opérations de la Chymie de ceux qui formoient de femblables éleves. 201. Leur maniere de travailler le ciment dont ils faifoient ufage pour bätir ces monu- ments qui fubfftent encore, nous eft juf- qu'ici inconnue ; mais 1] n’y a pas de doute qu'ils ne le préparaflent par des moyens tout- à-fait chymiques ; & la perte de ce fecrer eft encore tous les jours un fujet de regret pour Ægypto certè perceperunt omnia quæ apud Græ- cos fecere admirabilia, Diod. Sicul, lib. 1 , p. 86. — Julius Maternus Firmicus de Mathef. lib. 3, c. ss, parle de la fcience de l’Alchymie comme d’une chofe connue , & dans fa préface il dit qu'il a tiré de chez les Egypriens toutes les chofes fur lefquelles il £e pro- pofoit d'écrire. Lib. 3, c. 1. Lib. 8, c. 6. Præfatio, in lib. 4. Scrutari cœca metalla, Depoftas & opes, terræ que exureré venas, Materiemque manu certa duplicarier arte. Manilii Affronomicon , lib. 4 , v. 246. Ce dernier vers eft une defcription de l’Alchymie. Tome IL, D Momies ; monuments du favoir des Egyptiens dans la Chy= mie. $0 DE LA CHYMIE nous. Les momies fans nombre qui nous ont été confervées malsré une fi longue fuite de fiecles , doivent fuffire pour aflurer aux pers la gloire d’avoir porté la Chymie à un degré perfection atteint par un très petit DES Ilya dans leurèmomies feule— ment un affemblage d'opérations chymiques, dont quelques-unes font encore ignorées , maloré les tentatives des plus habiles Mo- dernes pour nous les reftituer. Pre d'em- baumer les corps morts, par exemple , & de les conferver DaPtee fiecles , eft abfolu- ment perdu , & n’a pu être porté a aufli loin quill étoit par les Egyptiens, fans de grandes connoiffances dans la Chymie (:). Mbis les efforts que l’on à faits pour récouvrer cet art ontétéinutiles ; les analyfesréirérées faites de quelques momies , pour découvrir les ingré- dients qui entroient dans leur compolition , on été fans fruir. Quelques Modernes ont effayé de conferver des corps morts avec cer- taines préparations , Mais inutilement; les “., ÉSRA nu COUR RO RS (1) Herodot, in Euterp. lib. 2 , p. 155$. #4 Lee | DES ANCIENS. st fnomies de Louis de Bils ; qui étoit regardé comme ayant excellé en ce genre ; font déja corrompues (1),.on trouve,-d’aiileurs dans les momies d'Esypte plufeurs procédés du ffreort de la Chymie ; de la .dorure (:) auf fraîche que fi elle eût été appliquée depuis cinquante ans. De la foie seire.en couleurs qui n’ont rien petdu de leur vivacité , mais gré trente fiecles écoulés depuis ce temps là, . On voit au Mufée de Londres une momie coute couverte de bandes de petits grains de verre de: différentes ‘couleurs ; qui prouvent : que ce peuple avoit déja Part de rravailler de e verre , & de le peindre à [on gré. Sur quoi je remarquérai en paffant , que les ornéments (1) Louis de Bils ( Bilfius ÿ dé Coperhague ; Gabriel Clauder , Médecin du Duc de Saxe en 1679. Tobias Andreas , Epift. an. 1682. A&, Erudir Lipf ann. 1683. M. Julio. p. 270. Conrigius. de Sapien» ta Æoyptior. p. 210. Er h ; (2) Les Anciens connoifloient auffi la dorure en or moulu. Æs inaurari argento-vivo , legitimunt crats Père Hiff, Natur: lib. 33, ©. 3. Vitruv. lib. 7% Ç- 8, ' Di Maniere de Lo fur a toile des. ÆEgyptiens, & leur verrerie. 52 Dera CHymrs de verre dont cette momie eftcouvette, font difpofés avec les mêmes couleurs , & dans le mème fens dans lequel prefque toutes les autres momies font peintes ; de forte qu'il eft probable que ces fortes d’ornements , étant alors très difpendieux, éroient réfervés pour les principaux perfonnages , & que ceux qui n’étoient pas en état de faire la de- penfe de ces ornements de verre, fe conten- toient de les imiter en peinture. 202. Il feroit facile de faire une plus longue énumération de tous les procédés chymiques qui ont concouru à ia compo- fition d’une momie; mais je paffe à une ma- niere de peindre fur la toilé, que les Esyp- tiens pratiquoient , & qui eft, fi je ne me trompe , encore un fecrer pour nous. » Après » avoir tracé leur deffein fur une toile blan- » che , ils remplifloient chaque partie de ce x deffein avec différentes fortes de gommes » propres à abforber différentes fortes de cou- » leurs, lefquellesgommesne s’'appercevoine » point fur la blancheur de la toile ; enfuire # 1]s trempoient cette toile un moment dans DES ANCIENS $f > une chaudiere pleine d’une liqueur bouil- » lante préparée à cet effet, & l’en retiroient » peinte de toutes les couleurs qu'ils avoient » eu intention de lui donner. Et ce qu'il y » avoit de remarquable , étroit que ces cou- » leurs ne pafloient point avec le temps , & » & ne s'en alloient point à la lefive, le » cauftique employé dans certe liqueur , » pénétrant intimement la toile (1) ». Cette (1) Pingunt & veftes in Ægypto, inter pauca mi- rabili genere, candida vela poftquam attrivere, illi- nentes non coloribus , fed colorem forbentibus me- dicamentis : hoc cum fecere, non apparet in velis: fed in cortinam pigmenti ferventis merfa, poft mo- mentum extrahuntur piéta. Mirumque , cum fit unus ex cortinä& color, ex Hllo alius atque ulius fit in vefle , accipientis medicamenti qualitate mutatus. iVec pof- tea ablui poteft. Ira cortina, non dubie confufura colores , f: piétus acciperet , digerit eos ex uno , pin= gitque dum coquit : & aduftæ veftes firmiores fune quam fi non urerentur. Plin. Hijt. Natur. Jib. 35, c. 11, feét. 42, tingir & Ægoyptus argentum, utirs vañis Anubem fuum foectet , pingitque, non cæxlat argenturm. Plin. lib. 33 ,c 9 , feét. 46. Vid. & He diodor. Æthiop. lib. 3. Di s4 DE LA CHYMIE “expérience feule dévidié fufñre pour donnes la plus haute idée des progrès des Egyptiens dans la Chymie ; mais leur hiftoire fourmille de mille autres traits de leur fagacité à cet égard. Il ne pouvoit guere en être autre- ment parmi des peuples qui étoient fi induf: trieux & fi laborieux , que les goutteux, les aveugles , & même les manchots trouvoient de quoi s’y occuper (1): & fi peu fujets à l'envie, qu'ils écrivoient fur des colonnes (élevées à deffein dans les lieux facrés ) les “découvertes qu’ils faifoient dans les fciences & dans les arts, afin de ne rien négliger de ce qui pouvoit contribuer à utilité publique. | Le premier de ces deux témoignages en fa- (1) Civitas ( Alexandria ) opulenta, dives , fœ- | eunda , in quà nemo vivat otiofus. Alii vitrum con- | fant, ab aliis charta conficitur , alii.Lyniphiones | fant : omnes certè cujufcunque artis videntur & ha- bentur. Podagri , quod agant habent: cæci quod faciant ; ne Chiragrici quidem apud eos oriofi vivunr.. Flavius Vopifcus Syracufius ex Adrian, Imperator. Æpiflol. in Saturnino , Auguftæ Hifiér. Scriptor. P- 723 , edit. 8°. | DES ANCIENS. 5$ veur des Esyptiens , leur eft rendu par l’Em- pereur Adrien dans une lettre qu'il écrivoit au Conful , en lui envoyant crois coupes d’ur verre très curieux qui , comme le col d'un pi- geon , avoit la propriété de réfléchir différentes couleurs , étant vues dans un fens différent, en imitation d’une pierre précieufe appellée obfidiane ; que quelques Commentateurs ont cru être l'œil de chat, & d’autres l’o- pale (1). Cet art de contrefaire les pierres pré- cieufes n’étoit pas particulier aux Egyptiens feuls , les Grecs, qui le tenoient à la vérité de ces grands maîtres, étoient aufñli fort en- tendus dans cette branche de la Chymie ; ils favoient donner à un cryflal compofé les ceintures des différentes pierres fines qu'ils vouloient imiter. Pline (2), Théo- (1) Calices tibi Allaffontes , verficolores tranf- mifi quos mihi Sacerdos templi attulit, tibi & forori meæ fpecialiter dedicatos. Flav. Vopifcus loc. cite p.728. Et Cafauon in hunc locum : A//affomes qui colorem mutant ficut palumborum colla. (2) Fit & tinétura ex genere obfidiani ad efcariæ vafa, & totum rubens vitrum atque non translucens D 1 Égyptiens Faïfoient é- clore les œufs par une chaleur arti- fcielle. 56 DE La CuvMie phraftes (1), & plufeurs autres en citent quelques exemples que je rapporte ci-deflous, & dont les plus remarquables étoient leurs fuccès à imiter parfaitement les rubis, les hyacinthes , les éméraudes (2) & les faphirs. 203. Je ne m’arrète point fur ce que Dio- dore de Sicile dit de quelques Rois d'Egypte, qui avoient lart de tirer lor d’un certain marbre blanc (3), ni fur ce que Strabon rap- porte de leur maniere de préparer le nitre, & de la quantité confdérable de mortiers de granit que l’on voyoit de fon temps à Memphis, & qui fans doute y éroient pour des ufages de Chymie (4); mais je ne puis Hamatinon appellatum. Fit & album & murrhinum hyacinthos fapphirofque imitatum , & omnibus aliis coloribus. Plin. Hifi. Natur. lib. 36, c. 126, fect. 67. (1) Ke oi rypgoiles Tu mrépi roûs Rariis , 494 Touro vypéQouri , ris mpèros Barikiès Émoinre TEpuxèy xvavoy pus - cdussos To æureQÙn. T'heophraftes de lapidibus, Plin. Mb 37% co fc "#8; (2) Seneca, Epift. 90, de Democrito. (3) Diodor. Sicul, lib. 4, antiq. c. 13, p. 105. Edit. Amfterd. | (4) Strabo. Geogr. lib. 17, p. 556. Edit. Cafaub, din somlirane de DES ANCIENS. s$s7 pañler fous filence l’art qu’ils avoient de faire éclorre des œufs de poule , d’oie , ou de toute autre volaille , en toutes faifons , & par diffé- _rents moyens, renouvellé depuis peu par M. de Réaumur , qui a fuivi une méthode dont Diodore de Sicile, Ariftore & Flavius Vopifcus avoient déja reconnu les Egyptiens pour les premiers inventeurs (1). 204. La Chymie étant une branche prin- cipale de la Médecine, il ne fera pas mal-à- propos de faire aufli mention de quelques exemples dans lefquels les Ecyptiens l’a- (x) Et quod admirationem propter fummam in hifce rebus induftriam imprimis meretur , gallina- zum altores, anferumque pañtores, animantium ho- rum procreatione , natura cæteris quoque hominibus pervulgata, non contenti, fuo ipfi ingenio infini- tam avium ( hujus generis) multitudinem congre- gant. Non enim aves incubare finunt , fed fuis ipfi manibus ( quod mirum eft) fœtus excludunt , & fic efficacitati naturali ingenio & arte nihil concedunt. Diodor. Sicul. lib. 1, p. 8ç, edit. Amft. In fterqui- linio ova obrucbant Ægypti, Ariftorel. Hiff. Animal. lib. 6, c. 2. Flav. Vopifeus , Saturnin , p. 727. P. Lucas liner. 4, p. 279. Chymie mé dicinale Anciens des 58 DE za CHYM1E voient fait contribuer à la perfection de cette fcience. Je laiffe à part l’hiftoire d’Efculape, inftruit par Mercure où Hermès. Je viens aux faits , & je trouve que la Pharmacie des Égyptiens tenoit fort à la Chymie ; témoins leur maniere d'extraire l'huile (1)', & de Préparer l’opium dont ils faifoient ufage pour calmer les grandes douleurs du cofps , OU bannir de la mémoire les grands chagrins. Homere paroït avoir eu ce dernier en vue, lorfqu'il dit qu'Hélene fit prendre à Télé- maque d’une drogue qui avoit ces proprié= © tés (2). Ils préparoient une terre graffe propre a effectuer plufeurs cures, fur-tout à deflé- cher les chairs , guérir l’hydropifie & les hé- | morrhoïdes (3). Ils connoifloient toutes Les différentes manieres de faire Ze fel, Le nitre (x) T'ertul. de animé , adv. Valentin, c. 1 s. Diod, Sic. lib. 1,p. 20, lib. $ ,p. 389. Pln: lib. 1$ ,c. 7e Bb. 13,0c. 1. lib. 1$ , c. 3. Voyez auffi Exod. c. 30, v. 29-74, (2) Diod. Sicul. lib. 1, p. 87, 88. Plin. lib. 21, c 21.-- Odyfleä À, v. 221. mep made. (:) Galen, de fimpl. Med. facult. lib. 9 | © 2 DES ANCIENS. 59 € l'alun (1), le felammoniac, ou cyrénaique , "ainfhi nommé de ce qu'il étoit tiré des envi- rons du Temple de Jupiter Ammon (2). Ils faifoient ufage de la Zitharge d'argent , de la rouille de fer , & de l’alun calciné, pour gué- rir les ulceres, les coupures , les froncles, les fluxions des yeux, les douleurs de tête, &c. (3), & de la poix pour guérir la mor- fure des ferpents (4). Ils employoient avec faccès les cauftiques (5) ; ils connoifloient les différentes préparations des plantes & des fimples pour en faire des médecines, ou des breuvages. La biere fur-tout a pris fon ori- gine chez eux (6). Ils ont aufli connu le (1) Pln. lib. 31,c.7. Strab. lib: 17, p. 552, 556 Ed, Cafaub. Vitruv. lib. 8 ,c. 3. Plin. lib. 31, c. 22 & 46. lib. 35 , c. 15. Diofcorid. lib. $, c. 123. (2) Plin. lib. 12, c. 23. lib. 31, c. 7, fût. 30. Athenœus , lib. 2, c. 20. (3) Galen. de compofit. medicament. lib. $ , c. 1. (4) Diofcorid. de theriac& , c. 19. (s) Püin. Hift. Narur. lib. 26, c. 1, feët. 3. (6) Diod. Sicul, lib. 1, p. 17 & 31 , & imprim. 211, Conficitur & in Ægypto potus ex horde , 60 . DELA CHymMie facre ; Théophrafte en parle dans fon Frag- ment du miel, où 1l l'appelle miel des ro- feaux : ëv rois xanduuc , qui eft le fucre; Pline la connu auffi, & en parle fous le nom de fel des Indes. Galien & Diofcoride l'ont nommé /acchar (1). Ils faifoient des onguents très eftimés & très durables, & l’ufage de leurs remedes, tiré des fubitances métalliques, eft fi manifefte par les écrits de Pline & de Diofcoride , qu’il paroiït inutile de les citer 1c1. Diof- coride fur-tout parle fouvent de diverfes préparations métalliques pour la Médecine, comme le plomb brûlé , la cérufe , le verd-de. gris & l’antimoine brälé qu'ils faifoient en- trer dans les emplatres & les collyres. Il faut remarquer que je n’ai encore eu en vue que la Pharmacie des Egypriens ; ce qui fait que quem zythum vocant, odoris & faporis jucunditate vino non multum cedens ; vid. & Plin. lib. 13, c. $. Herodot. in Euterp. Oo ix xp9ta, Difcorid. lib, 2, c. 110 & 109. (1) Saumaife , exercitationes fupra Solin. Gwy Patin , Lett. p. 417. DES ANCIENS. 61 j'omettois de faire mention de la rhériaque, cette fameufe compoftion d'Andromaque , Médecin de Néron (1), fi eftimée de tout temps , & qui jouit encore à préfent de route fa confidération ; & je m'en tiendrai même au peu que je viens de dire fur la Chymie médicinale des Anciens , les Grecs & les Latins offrant un champ trop vafte pour qu’il me foit poflible de le parcourir 1c1. Hippo- crate fur-tout , le contemporain & l’ami de Démocrite , a cultivé particuliérement la Chymie. Un favant a fait un livre entier fur les vues de ce grand homme dans cette {cience (2), & fait voir qu'il en avoit connu les principes généraux , & qu'il étoit même entré dans le détail de plufeurs procédés très utiles (3). On cite auñli des paflages de Pla- (1) Galen. de antidot. lib. 1. (2) Ocronis Tachenit Hippocrates chemicus , ann. 1668. Voyez M. Lefebvre, {ntroduéf, au Traité de l'Expér. de M. Zimmermann, p. 30-41. Hippocrate, d’après les citations , y parle en trés habile Chimifte. (3) Concors concordi adhæret , difcordia rebel- ant, Lib, de Dyard, = Tachenius prétend que par les = 62 DE LA CHYM1E ton qui font recus en axiome en Chymie (z)i Galien fayoit que l’aélivité du feu pouvoit être appliquée à plufieürs opérations très utiles, 6 que par le moyen de cet inftrument principal de la Chymie on pouvoit manifefter plufieurs fecrets de la Nature ; qui autrement euffent été ignorés , & il en apporte pluñeurs : exemples en différents endroits de fes ou- : vrages (2). Enfin Diofcoride nous à cons fervé plufeurs préparations de minéraux des Anciens, entre autres une pour £irer le vif- argent du cinadre ; qui eft une defcription exaite de la diftillation (3). deux principes généraux d’Hippocrate, le feu 8è l’eau , il a toujours entendu parler de l’acide & de l’alkali. (1) Natura naturà gaudet ; natura naturam reti= net; & in Sympofño: oi ouois du menage. (2) Multa ignis commercio meliora redduntur , & latens rerum natura in apertum ab igne profertur. Galen. lib. de theriacé ad Pifonem , c. 16. De anti- dotis , lib. 1, c. 15. vid. & Ariftot. in diverfis lo- cis ; & Anth. Gunth. Billichium de vanitate medicin# chemicæ, c. 2. Et Otron. Tachenium Hipp. chymic. “à (3) In fiilem patinam ferream , habentem con< DES ANCIENS 63 10$. Comme on difpute aux Anciens le mérite d’avoir connu cette opération impor- tante de la Chymie , il eft bon de faire atten- tion à ce paflage de Diofcoride , qui non feulement y parle clairement de la difulla- tion , mais fe fert mème du mot grec qui a donné le nom à l’a/embic. En effet, le mot äu@i£ , ambix , fervoit , felon Athence (1), à défigner les couvercles des pots dans lef- quels on faifoit bouillir quelques liqueurs , & les Arabes adopterent enfuite ce meme terme , en l’appliquant au même fujet; & en y ajoutant la particule 47, qui commence la plus grande partie des mots de leur langue, ils en formerent le mot a/embic. Pline a donné la maniere d'extraire le vif-argent du cinabre, dans les mêmes termes de Diofcoride , & fa cham , cinnabaris conjicitur : poftea vero éu£ixæ imponunt & luto circumlinunt , carbonefque fubrus accendunt ; quæ &ukw poftca fuligo inhæft, de- rafa , refrigerataque Hydrargyrus eft. Dio/corid, lib, 5, c. 110. Vid. & Virruv. lib. 7, c. 8. (1) -athenée Deïpnofoph. lib, 11, p. 480. Edit. A612, Les Anciens ont connu l'art de dif- tiller. 64 DE LA CHYMIE defcription fait voir qu'il connoifloit la théo< rie & la pratique de Ia diftillation (1) ; & Séneque nous a tranfmis une defcription d’un inftrument femblable à l’alembic , & qui paroifloit deftiné au mème ufage (2). IL y 2 encore plufeurs autres preuves de l’ufage de la diftillation chez les Anciens. Ariftote avoit obfervé que l’on pouvoit exrraire de huile du fel marin ; ce qui ne peut fe faire que par le moyen de la diftillation (3). Hip- pocrate avoit même décrit le procédé de cetre opération. Dans un endroit de fes ouvrages » 1] parle des vapeurs qui s’élevent au-deffus » de l’eau bouillante , & qui, rencontrant Cr) Pen: lib. 35 ce. 8 fe. 4e (2) Facere folemus dracones , & miliaria , & com- plures formas in quibus ære tenui fiftulas ftruimus per declive circumdatas. Senec, Natur. Quefi. lib. 3, C. 24. (3) Cur mare deuri poteft, aqua non poteft ? an & aqua deuritur ? Sed mare minus ignem extinguit cum pinguiuseft; cujus rei indicium oleum facit quod ex fali depromi poteft. Ariflor, Problem. eût. 23 , problem. 13. » quelque ènss à Des ANCIENS. 6 » quelque obitacle , s’y arrètent, & fonc » apperçues enfuite tomber en gouttes d’eau n de ces corps auxquels les vapeurs s'étoient » élevées (1) ». Et Zozime de Panopolis, non feulement ne fe contente pas de recom- mander aux Adeptes de fe fervir d'alembics, » mais il leur fournit mème les directions » néceffaires pour les mettre en ufage, leur » en donne la defcriprion , & leur mer de- » vant les yeux les figures de ceux qu'ils doi- » vent employer par préférence, & dont je #» donne ici les defleins (2). (r) Liquefit quicquid ignea illa vis attigerit, fit que inde fpiritus , qui cum ad poros corporis erupe- rit, fudores fiunt ; nam fpiritus addenfatus in aquam vertitur , & poros penetrans extra prorumpit ; co dem planè modo quo ferventibus aquis vapor ele- vatus , fi obftaculum aliquod inveniat , ad quod im- pingere opportet , incraffatut denfaturque , guttæ- que deltillant ab his corporibus quibus vapor ipfe fuit impadtus. AHirpocret. de Fiatibus , edit. Bafil. 1570, fol. p. 280. — Ariflor, lib. 2. Mereor. c. 1. Et Galen. de uju part. lib. 7, c. 13. (2) Zozime de Panopolis , ville d'Egypte, dans l'ouvrage manufcrit intitulé api épyaver 4x4 regie, Tome II, E Alkalis & : acides connus des Anciens. 66 De LA CHYMIE 206. Je pafle à quelques autres traits de la Chymie générale, & je trouve entre autres chofes que les Anciens avoient connoiffance des fels lixiviels , ou fels alkalis , un des pre- miers principes des corps. Le fel alkali figni- fie proprement ce fel tiré, par l’action du feu , d’une plante égyptienne , appellée Ka/i ; mais comme on en tire aufli , quoiqu’en moindre quantité, des autres végétaux, les Chymiltes entendent par ce mor tous le fels qui, comme celui de cette plante, attirent les acides, lefquels, par leur forme aiguë, les pénetrent, & s’y uniflent étroitement; on les appelle aufh fels lixiviels (1) , fel alkali , de rochette, &c. Ariftote en parle, & dit qu'er Ombrie , les cendres de jones & in bibl. reg. Parifienfi , & Sancti Marci Venet. re- commande à fes Eleves de fe pourvoir de fixes &u- Yos A ra n#y oF px VOS s Aou #94 éyyes gévog oo). ÉE plus loin: émi Gxpg Ÿ conmer Rixous Veau meyanous mass émideves , ie un payaor dmo Tns Vipuns Toù vO‘ales. (1) Plin. lib. 36, c. 27, & lib. 14, c. 20, l’'ap- pelle cénis lixivius, de lix, cendre de foyer. Colw- melle donne le nom de Zxivium , ou de Zeffive, à l'eau impregnée de ce fel & filerée. Lib. 12, c. 41. DES ANCIENS 67 ée rofeaux brûlés , cuites dans l’eau , donnent äne grande quantité de fels (1). Théophrafte avoit obfervé la même chofe en Ombrie (2), Varron rapporte que quelques habitants du bord du Rhin , n'ayant ni [el marin ni [el foffile , y feppléoient par les charbons falés des plantes qu’ils bruloient (3). Pline affure que les cendres ont la propriété du fel, &il fait mention de la cendre nitreufe du chêne brûlé (4). I remarque encore qu'on em- ployoit ces fels dans la Médecine, & dit qu'une dofe de cendres lixivielles eff un re- mede utile ($ ). Enfin Hippocrates (6), / (1) Quemdam enim locum habent (Umbri) arun- dine & juncis frequentem , quos exurunt, cineremque in aqua decoquunt , donec parum fuperfit humoris, qui ubi refrixit, in falem abit copiofum. Ariffor, meteor., lib. 2, c. 3. Toÿre du Se , cor yivéles TAGS Se (2) Plan. lib. 31, c. 7. (3) Varro de re ruflica , lib.1, c. 7. (4) Ex quercu cremarà fieri nitrum, -- Cremati roboris cinerem nitrofum efle certum eft. P/in, Hifi, Natur. lib. 17, c. 8. lib. 31, c. 7. (5) Hifi. Natur. lib. 36, c. 27. (6) Hippocrates , lib. 1. de morb. ad medend. capit, E ij 63 . DE LA CHyMrte Celfe (1), Diofcoride (2), & fur-tout Ga- lien (3), recommandent fouvent l’ufage du [el alkali dans la Médecine ; & leurs écrits font remplis de paflages qui prouvent qu'il leur étoit fuffifamment connu. C’étoit au mélange des acides avec Les alkalis , que Platon attribuoit la caufe des effervefcen- ces (4). Et Salomon fait aflez voir que ce mouvement , occafionné par le mélange des acides & des alkalis, ne lui étoit pas incon- nu , lorfqu'il en apporte pour exemple l'effet du vinaigre [ur le nitre des Anciens ($). ulcera, commendat falem tartari, feu (quod idem eft) £æces vini combuftas. (1) Celfus, lib. ç , c. 8, fæcem vini combuftam, inter adurentia medicam. recenfer. (2) Diofcorides , lib. $ , c. 3«. lib. 1, c. 186. {3) De fimplic. medic. facult. Lib. 9, c. 41. lib. 7; c. ar, imprimis, lib. 8, c. 133. (4) Harum paflionum caufa acida'qualitas appel. latur. Pluto Timaus. (5) Proverk. c. 25 , v. 20. Je fais que le célebre Schultens de Leyde interprete le mot hébreu ou arabe “N2 nerher de ce paflage par plare profonde. Je fais auffi que ce mot eit pris par tous les Chymiftes modernes pour le nathrum des Anciens qui n'ont L, _. DES ANCIENS. 69 Ce qui eft vrai, fur-rout à l'égard de nitre d'Egypte, qui doit naturellement avoir été le mieux connu de Salomon. 207. Une preuve encore bien convain- cante de lhabileté des Anciens dans la Chy- mie , eft l’expérience que fit Cléopatre, de de diffoudre une perle de très grand prix dans une efpece de vinaigre (1). Je dis une efpece de vinaigre, parceque nous n’en connoiflons aucun à préfent qui püt faire cet effet fur une perle ; & comme nous ne pouvons récufer la vérité d’un fait aufli authentiquement attef- té, il en faut conclure que cette Reine dut ajouter au vinaigre quelque autre agenc qui a été omis dans lhiftoire de ce fait, & que pas connu le vrai nitre , à. ce qu’on prétend mal-i- propos. Mais qu’on prenne ce mot pour l’alkali du fei marin, ou pour un fel de même nature, cela prouve: toujours l’effervefcence des acides & des alkalis: Quand on admettroit l'explication de Schultens con forme au texte grec des Septantes , cela n'infirmeroic pas mes preuves, (t) Plin. lib. 9 , c. 35. Vitruv. lib. 8 ,c. 3. La perle fur évaluée à 1,000,000 Hivres. E üÿ Perle dif- foutre dans le vinaigre par CkKopare. Dud&ilité & malléabilité du verre. Vi- trages peints. 70 DE LA CHyMtE Diofcoride , furnommé Phacas (1) , alors fon Médecin , lui prêta fon fecours en cette opération pour lui faire gagner la gageure qu'elle avoit faite de furpaffer fon amant en fomptuofité dans un repas. On a attribué à la Reine Cléopatre des connoiffances pro- fondes dans la Chymie, & plufieurs critiques la croient l’auteur de quelques Traités fur cette fcience , qui fe trouvent dans les biblio. theques de Paris , de Venife, & du Vatican; mais 1l y a plus d'apparence que ce fentiment eft une erreur occafionnée par la refflem- blance des noms. On peut ajouter plus de crédit à ce que Pline nous aflure de l’'Empe- reur Caïus qui sira, dit-il, par Le moyen du feu , un peu d’or d’une quantité confidérable d’orpiment (21) | 208. La duitilité du verre eft un autre fe- cret, autrefois connu des Anciens, & entié- rement ignoré parmi nous. Les Hiftoriens , contemporains d’un fait relatif à cet arr, nous en parlent avec des circonftances qui (1) Suidas , in voce Diofcorides. . (2) Plin. Hifi. Natur, lib. 33, c. 4 DES ANCIENS. 71 ne permettent pas de le révoquer en doute, Cependant ce fait a éprouvé le mème fort que celui des miroirs ardents (:) d’Archi- mede, On en à nié la poffbilité jufqu’au dernier fiecle , parcequ’on n’en comprenoit n1 la théorié , ni le méchanifme. De mème, quelque circonftanciés que foient les récits que lon nous a tranfmis fur le fait de la mal- léabilité du verre , les Modernes feront pro- bablemenit difpofés à n’en rien croire, jufqu’à ce qu'il vienne quelqu'un qui renouvelle ce fecret perdu ou négligé, comme le Pere Kir- cher & M. de Buffon ont fait des miroirs d’Archimede , décrits auparavant fi exacte- ment par Antheme de Tralles (2), & & Tzetzez (3). L’aflertion de la flexibilité & de la ductilité du verre eft fondée fur les té- moignages de Pline, de Pétrone, de Jbn-Abd- Alhokm , de Jean de Salisburi, d'Ifidore , _ & de quelques autres. Pline parle feulement (1) J'en parlerai vers la fin de cette troifieme partie. (2) Anthemius Trallianus rip raggd éEar penser. (3) Tergez Chiliad. YIL p. 291. E 1 72 DE LA CHYMIE de » la flexibilité du verre , qu'il dit avoir èté » trouvée du temps de Tibere; & il ajoute » que cet Empereur, craignant que l'or, » l'argent, & les plus précieux métaux ne » perdiflent de leur prix par cette décou- » verte, ordonna que l’attelier de cet ingé- > nieux Artifan füt détruit, & étouffa ainf » cet art dès fa naiflance (1}». Pétrone va plus loin , & dit que » du temps de Tibere » 1l y avoit un ouvrier qui faifoit des vafes de » verre, d'une confiftance auf forte que s'ils » euffent été d’or ou d'argent , & qu'ayant >» été admis à la préfence de l'Empereur, » il Jui offrit un vafe de ce verre , quil >» jugeoit digne d'être préfenté à un fi grand » Prince. Ayant reçu les éloges que fon 1in- » vention méritoit, & fon préfent étant ac- » cepté avec bienveillance, il voulut encore » augmenter l’éronnement des fpeétateurs » & fon mérite auprès de l'Empereur ; & y vw (1) Ferunt Tiberio Principe excogitatum vitri temperamentum , ut flexibile effet, & totam offici- nam artificis ejus abolitam , ne æris , argenti, auri, metallis pretia detraherentur. Pln. L. 36, c. 26. Ce- pendantPline ajoute ea fama dië crebrior quam cerrior. DES ASCTENS 73 » reprenant le vafe de verre à ce deflein , 1l » le jera avec tant de force contre le plan- » cher , qu'un vafe d’airain mème fe füt » reffenti de la violence du coup ; & le rele- » vant enfuite entier, mais tout boffelé, 1l en redreffa fur le champ les boffes avec un » marteau qu'il tira de fon fein; & dans le » temps qu'il paroifloit s'attendre à la plus » haute récompenfe pour une telle inven- La » tion , l'Empereur lui demanda fi aucun » autre que lui ne connoifloit cette maniere d’apprèter le verre , & étant afluré qu'il » étoit le feul, 1l ordonna fur-le-champ qu'on lui tranchât la tête , de crainte, » ajouta-t-il , que l'or & l'argent ne vinflent » à être réputés plus vils que la boue (1) ». | 4 … Es (1) Faber fuit qui vitrea vafa fecit tenacitatis tantæ , ut non magis quam aurea vel argentea fran- gerentur. Quum ergo phialam hujufmodi de vitro puriflimo , & folo , ut putabat, dignam Cæfare, fabricafler , cum munere fuo Cæfarem adiens , ad- miflus eft. Laudata eft fpecies muneris , commendata manus artificis , acceptata devotio donantis; Faber, ut admirationem intuentium verteret in ftuporem, & fibi plenius gratiam conciliaret Imperatoris, peti- 74. DE LA CuyMte On voit par le témoignagne de ces deux au< teurs la raifon pourquoi cette découverte fut fi-tôt perdue. Si les chofes nouvelles ont tant de peine à s'établir , lors mème qu’elles font encouragées , à combien plus forte rai- fon celle-ci devoit-elle périr, étant ac- cueillie d’une maniere aufli propre à en effa- cer la mémoire. Dio Caffius rapporte le même fait à peu près dans les mêmes termes que tam de manu Cæfaris phialam recepit , eamque vali- diüs projecit in pavimentum , tanto impetu , ut ne folidiffima & conftantifima æris materia maneret inlæfa. Cæfar autem ad hoc non magis ftupuit quam expavit ; at ille de terrà fuftulit phialam , quæ qui- dem non fracta erat fed conlifa, ac fi æris fubftantia vitri fpeciem induiflet. Deinde martiolum de finu proferens , vitrum correxit aptiflime ; & tanquam conlifum vas æneum crebris iétibus reparavit. Quo fadto , fe cœlum Jovis tenere arbitratus eft, eo quod familiaritatem Cæfaris & admirationem omnium fe promeruifle credebat. Sed fecus accidit. Quæfvit enim Cæfar an alius fciret hanc condituram vitro- rum ? Quod cum negaret , eum decollari præcepit Imperator , dicens : quia fi hoc artificium innotef- ceret, aurum & argentum vilefcerent quaf lutum. Petronius arbiter | p. 189, 190. MES AMNELESNS Pline & Pétrone (1). Jean de Salisburi (1) & Ifidore (3) ont aufli confirmé les attefta- tions de ces premiers ; mais comme ils étoient plus éloignés du temps de cer évé- nement , je me contente de les citer, fup- pofanc qu’ils auront puifé dans Pline , Pé- trone & Dion ce qu'ils ont dit fur ce fujet. Quant à l’Arabe Ibn Abd Alhokm , il parle d’un verre malléable , connu du temps des Egyptiens , & renfermé parmi les tréfors des Rois d'Egypte dans des pyramides bâties à cet effet. Gréave le cite comme un auteur eftimé parmi les écrivains de fa narion (4). ————_— "ss (1) Archite@tus quidam ad principem accedens , fupplexque fatus , vitreum poculum confulto abje- cit, fraétumque manibus rurfum refecit, fperans, eo fe veniam impetraturum ; verum necari ob id juflus eft. Dio Caffius, lib. 7, p. 617. E. (2) Joannes Saresburienfis , lib. 4. Polycrat.c s. (3) Lfidor. de Origin. Rerum. lib. 16, c. 15. Per. Damian. lib. 4. Epift. ultim. p. 385. (4) Saurid built in the weftern pyramid chirty treafuries filled with ftore of riches and utenfils, and with fignatures made of precious ftones , and 76 DE za CHyM1E Je ne dois pas quitter ce fujet fans parler des efforts que les Modernes ont faits pour ren- dre le verre flexible & malléable. On con- noît déja une compoftion chymique faite avec de l'argent diflous avec des efprits acides, appellée Zune cornée , qui eft un corps tranfparent , aifément mis en fufion, à peu près femblable à la corne ou au verre (1), & qui eft malléable. Borrichius rapporte une expérience qu’il fit, tendante à démontrer la poffibilité de rendre le verre duëlile ; fut en compofant un fel flexible & AE Be dont il donne la recette (2), & 1l conclut de cette expérience que le verre ordinaire n'é- tant qu'un mélange de fel & de fable, il ré- fulte de la duétilité de fon fel que l’on ne with inftruments of iron and vefsels of eart , and with arms, which ruft not, and with glafs which might be bended , and yet not broken, &c. John Greaves Profefsor Oxoniens, de defcriptione pyra- nid. p. 112. (1) Bibliotheca Chemica Mangetti tom. 1,p.28, eol. 2. Et Encycloped. tom. 9 , p. 741. (2) Borrichius , in Biblioth. Chemica, loc. cit: DES ANCIENS. #7 doit pas regarder comme impofhble Part de rendre le verre malléable ; & 1l imagine mème que l’ouvrier Romain, cité par Pline & Pétrone , pourroit bien s’ètre fervi de l’an- timoine pour le principal ingrédient de fon verre; on voitd’ailleurs quela nature a formé plufieurs corps analogues au verre , comme les cornes d'animaux, l’ambre (1), le talc de Mofcovie (2) & autres, qui font tranfpa- rents, & en mème temps flexibles & mal- léables. Defcartes a femblé reconnoitre la poflibilité de rendre le fel malléable; & par la raifon qu'il donne à l'égard des fels, 1l fait voir qu'il n’eft pas impoflible de donner la même propriété au verre (3). Et Morhoff aflure qu'il tenoit du célebre Bovle qu'il (1) Plin. lib. 37, c. 3. Martial , in diverf. Epi- gram. Morhoff , de tranfmutat. metallor. in Bibliot. Chem. p. 171. Tom.1, col. 1. (2) Specularis lapis dont on fait ufage dans les microfcopes pour renfermer les objets que l’on veut obferver. (3) Defcartes | Princip. philofoph. part. 4. 78 DE 1A CHymre étoit poffible de rendre Le verre malléable (1}. J'ajouterai , en parlant du verre , que l’art de le peindre , qui dépend tellement de la Chymie , éroit porté autrefois à un plus haut degré de perfeétion qu’il ne l’eft à préfent ; on en a des exemples frappants dans les vitrages de quelques églifes anciennes ; on Y voit des peintures avec les couleurs les plus vives , fans en être moins tranfparentes , & que , felon Boerhaave même, on auroit de la peine à imiter à préfent; & 1l ajoute de plus que c’eft un fecret que nous n’avons plus, & que nous n'avons pas grande efpé- rance de recouvrer jamais (2). Les mo/faiques & les émaux des Anciens , font encore des preuves du même genre de leurs connoif- fances dans la Chymie. Pline & plufieurs autres auteurs (3) nous ont tranfmis plufieurs (1) Morhoff , de fcypho vitreo per certum humanæ vocis fonum fraéto , Differtation. c. 2. Et ejufdem authoris Polyhiftorem , tom. 2, p. 415 , de poflibi- litate vitrum dudtile conficiendi. (2) Borrhaave , Eléments de Chymie , p. 105. (3) Plin. Hifi, Natur. lib. 35, c, 11, feût. 39, DES ÂNCIENS. 79 defcriprions de leurs ouvrages en émail , & de leur maniere de le préparer. 209. J'ai parlé de la Chymie des Esyp- tiens , de celle des Grecs & des Romains qui s’étoient inftruits chez ces premiers mai- tres ; je ne ferois pas excufable de paffer fous filence Démocrite , le pere de la philofophie expérimentale. Ce grand philofophe voya- gea en Egypte, y vécut familiérement avec les Prètres de ce Pays, fuivant le rapport de Diogenes de Laërce , de Strabon, de Clé- ment d'Alexandrie, Eufebe & Synéfius. Vi- truve dic qu’il avoit écrit plufieurs livres fur la nature des chofes (1), & qu'il avoit cou- 40 & 41, & annotation. ceris pingere ac pituram inurere , &c. Encaufla, &c.— Boethius , in præfa- tione libr. arithmeticæ. — Procopius , lib. 1 , de ædificatione Juftin. ubi de Camer. Ecclefiz. — Et la 47°. Epigr. du 4°. liv. de Martial. Encauftus Phaëton tabulà depiétus in häc eft; _ Quid tibi vis ? dipyron qui Phaëtonta facis > (1) Multas res attendens admiror etiam Democriti de rerum naturà volumina & ejus commentarium quod infcribitur xepewñrer (de experimentis ) in quo Chymie de Démocrire, 80 DE LA CHYMI1E tume de fceller de fon anneau /es expériences qu'il avoit vérifiées par lui-même. Diogenes de Laërce en parle aufli dans les mêmes termes (1), & Pétrone dit que Démocrite tira des fucs de toutes les plantes , & qu'il pafla Ja vie à faire des expériences ; afin qu'aucune propriété du regne minéral & végétal ne lui échappät (2). Séneque nous apprend aufli qu'il inventa /es fourneaux de réverbere, & trouva les moyens d’amollir l’ivoire , d'1- miter la Nature dans la produëtion des pierres précieufes ; & particuliérement des éme- raudes (3). utébatur annulo , fignans ea, cerà molli, quæ effet expertus. Wirruv. lib. 9 , c. 3. Vid. Salmafium in Solinum. (1) Laërtius , in Democritum. (2) Omnium herbarum fuccos Democritus expref- ft , & ne lapidum , virgulrorumque vis lateret, ætatem inter experimenta confumplft. Perron. Arbiter, p.29, editio Francofurt. in 4 , 1629. (3) Excidit porro vobis eundem Democritum in- veniffe quemadmodum ebur molliretur , quemadmo- dum deco@us calculus in fmaragdum converteretur. Senec. Epift. 90. » Et dans la même Epitre il parle de 21Q. sm DES ANCIENS gt 210. Je conclurai ce chapitre par une aflertion qui aura d’abord l'air d’un para- doxe ; & j'oferai avancer que les Anciens ont connu la poudre à canon. Virgile & fon Commentateur Servius (1), Hyginus (2), Euftathius ( 3), la Cerda (4), Valerius,; Flaccus , & plufeurs autres auteurs , ont » l'invention des fourneaux ». — Il nous reft: en- core le titre d’un ouvrage de Démocrite, intitulé zen Aider. Columel. lib. 11,c. 3. (1) Virgüii Æneïd, lib. 6, v. 85, Servius in hunc locum. (2) Hyginus , Fabul. 6i & 25e. (3) L'étor dE ds di 2 ieporer | «94 dilaspenlen , à Euruoseus rd Aû Xéryoilo où à bouayoin | Ass ryosptrau rod dspos , GNAG coQes dy Un puçanres . x4Ÿ #9 coDias # nnot Émoinre œutie | T0 , TE 99 pole apte rois granains cuûes nv dmélertsimnr poules Boris dia Vy- Qider ineuérer | #44 ei Tor Apymnoous de xavsinus die LT 07 ]po asparei Onnonles tE isopor, isopires OÙ x} Goes Tis, 06 cElrpoy TE oixov où die pyyuvs #} 4509 myecnous dE dxrias reyrprauers «are ty pod, Euflathius , ad Odyfl. à. 234, p. 1682, lin. 1. (4) Cerda, in Virgil. loc. cit. edit. Lugd. Bat, 16830 , 3 vol. 8°. cum notis varior. Tome IL, F Poudte à canon , CON nue des AD cienss 82 Di A CHYMIE parlé (1) des efforts de Salmonée pour imiter le tonnerre de maniere à faire croire que ce Prince avoit des moyens de parvenit à fon but , fort femblables à ce que nous con- noiflons de la poudre à canon. Euftathius fur-tout parle de Salmonée en cette occafion comme d’un très habile Mécanicien qui, pat par fon induftrie, parvint à faire des ma- chines qui imitoient le bruit du tonnerre ; & les Hiftoriens de la Fable (dont la furprife à cet égard peut être comparée à celle des Me- xicains à la vue des armes à feu des Efpa- gnols) ont fuppofé que Jupiter , irrité de l’au- dace de Salmonée, foudroya ce malheureux Prince dans le temps qu’il s’exerçoit à lancer la foudre ; lorfqu'il étoit beaucoup plus na- turel de croire que Salmonée avoit donné lieu à cette fable pour avoir trouvé le moyen de produire les effets de la poudre à canon, (1) Walerius Flaccus, lib, 1 , 662. -- Raphaë/ Vo- laterran. in Commentar. Cornel. Agrippa , poîfter. Oper. de wverbo Dei, c. 100, p. 1237, == Gruteri Fax artium liberal, tom, 2, p. 1256. a — DES: TAN COL ENS. 94 & qu'il périt la viétime de fes expériences par quelque accident affez naturel au pre- mier inventeur d'unetelle opération. Dion(:) & Jean d'Antioche (2) rapportent exacte- ment la même chofe de Caligula, & difent que cet Empereur avoit trouvé l’art d'imiter le tonnerre & les éclairs par le moyen de cer- taines machines avec lefquelles il lançoit aufli des pierres. Themiftius nous apprend que les Brachmanes fe battoient de loin avec la foudre & les éclairs ; qu’ils avoient l’art de fe lancer d’en haut les uns contre les autres (1) Taïs re Rowrais x pypauis ris alecsorre , 7) ris écpamals éylespénle 2 ide &ilymol Le, Machi- nam habebat quâ tonitribus obftreperet , ac contra fulgura fulguraret, ac quoties fuimen decidiffet la- pidem ejaculabatur, Dio Caffius, Hifior. Roman. in Caligula, p. 662. (2) Quin etiam , tonante Jove aut fulgurante ; quibufdam machinis obtonabat atque fulgurabat. Join nes Antiochenus in chronico quod incipit à creatio- ne mundi, à quo excerpta leountur quæ dicuntut. Peirefciana , à Valefño edita ; Parif. 1634; in-4. ad pagin. 804: Fij 84 DE LA CAYMIE à uné diftance confidérable (1). Agathias l'hiftorien rapporte d’Antheme de Tralles, qu'ayant eu une difpute avec Zénon le Rhé- theur , fon voifin, il embrafa fa maifon en y lançant la foudre & les éclairs (2). Philof- trate , parlant des Sages des Indes, dir que lorfqu’ils étoient attaqués par leurs ennemis, ils ne fortoient point de leurs murailles pour les combattre, mais les repoufloient & les mettoient en fuite à coups de foudre & de tonnerre (3); & 1l raconte dans un autre en- (1) Où Zorro les TE ày® pos tavlous | &AA& xs pé« Vovrw x élieperrérouw. Themiflius ; Oration. 217, p. 337. Vid. Machab. db. 1, c. 6, v. $1. Ten ævpésonäy. Et Heron. de hac voce. Vide Voff. variæ abferv. p. 90, lin. 30. Et idem author de pulver. Bellico apud Sinenfes , p. 83. (2) Kaespaÿiye dolor 2 naleopoïlnre ro d'ouxrio ; Domum Zenonis , Rhetoris vicini fui fulmine ac ful- gure impetüt. Agathias Myrineus de rebus geftis Juf. ziniani , lib. $ ,p. 151. Gr. lat. Parif. 1660, in-fol. De Anthemio. Et un peu plus hant il décrit les trem- bléments de rerre qu’Anthemius favoit imiter. Voyez les fe. 253 , 254, & les notes, (3) Indorum fapientes fi ab hoftibus invaderentur, | DEs ANCIENS. 8s droit qu'Hercule & Bacchus ayant tenté de les attaquer dans un fort où ils s’étoient re- tranchés , ils furent tellement maltraités par les coups redoublés de foudre & de ton- nerre que les afliégés lançoient fur eux d'en haut, qu'ils furent obligés de fe reurer , Faiflant après eux la mémoire perpétuelle de leur entreprife téméraire (1). Il paroït par tous ces pallages que les effers de ces ma- chines de guerre, & fur tout celle de Cali- gula , d'Antheme & des.Indiens, ne pou- voient guere être produits que par la poudre à canon , & nous trouvons de plus dans Ju- lien l’Africain la recette d’une compofition propre à faire des feux pour lancer fur l’enne- mi,laquelle approche fort de cette poudre(2). non prodiiffe in aciem, fed æpysñgxs »#) Byorrus in illos veluti de cœlo immiffle. PAïloffrat. vit Appol- donii , lib.2, c. 33. (1) Panas, Baccho & Hercule Ducibus., in Indos impetum facere voluifle , fed: excbpo/ledlas ümo À opzs concidifle , &c. Idem ibid, lib. 3 , c. 13. (1) Julius Africanus., in xesu, c. 44, p. 303, in veter. Mathemat. edit. Parif. à Thevenot , & in Fu 86 DE La ÉCHYMIE Mais ce qui met cette queftion hors de doute, eft un pañlage clair & pofitif d’un auteur appellé Marcus Grecus , dont on voit un ouvrage manufcrit à bibliotheque du Roi , à Paris”, inutulé Liber Ionium. Le Docteur Mead avoit un manufcrit du mème ouvrage, dont j'ai eu une copie entre les mains (1)° L'auteur » y décric plufieurs moyens de com- » battre l'ennemi en lançant des feux fur lui ; » & entre autres 1l propofe celui-ci: de méler » une livre de foufre vif ; deux livres de char- » bon de faule , & fix livres de falpêtre ; & de » réduire le tout enfemble en une poudre très y fine dans un mortier de marbre. 1 ajoute » qu'en mettant une certaine quantité de » cette poudre dans une enveloppe longue, » étroite & bien foulée , on la fait voler en » l'air; ce qui eft la fufée: & que l’enve- hunc locum Ifaaci Voflii varias obfervationes, p. 87. Voyez aufli Claudianus de Mallii Theodor. Conful. vers 325 pour les feux d'artifice ufités de fon temps. (1) Le Doéteur Icbb , Editeur de Roger Bacon, m'a communiqué la copie qu’il avoit tirée lui-même du manufcrit du Docteur Mead. ET DES ANCIENS. 8+ » loppe , au contraire, avec laquelle on veux » imiter le tonnerre , doit être courte & » grofle , à moitié pleine, & fortement liée » d’une ficelle ; ce qui eft exactement la def- » cription du pétard. Il donne enfuite diffé- » rentes méthodes de préparer la mèche , & » enfeigne aufh le moyen de faire lancer une » fufée par une autre fufée en l’air, enren- » fermant FPune dans Fautre (1). Enfin it (1) #Le titre du manufcrit en queftion porte ceci » : Incipit Liber Ignium à Marco Græco perfcriptus, cujus virtus & efficacia eff ad comburendum hofles tam in mari quam in terrâ, — À la page 9 du manufcrit eft + le paffage fuivant » : — Secundus modus ignis vo- Jatilis hoc modo conficitur : lib. j , fu!phuris vivi; lib. ij, carbonis falicis 3 falis petrof vi libras , quæ tria fubtiliffimè terantur in lapide marmoreo. Poftsa pulvis ad libitum in tunicà reponatur volatili, vel tonitrum faciente. Vora quod tunica ad,volandum deber effe gracilis & longa , & prædiéto pulvere op- time conculcato repleta. Tuniça.vel tonitrum faciens debet effe brevis , groffa, , & prædi@o pulvere femi- plena , & ab utrâque parte filo fortiffimo bene liga- ta Nota quod in qualibet tunicà primum foramen faciendum eft , ut tenta impofita accendatur , que FE 1y 88 DE La CHYM'rE » parle (comme on le voit ) aufli clairement » de la compofition & des effets de la poudre » à canon que le pourroit faire un Artificier » de nos jours ». J’avoue qu’il ne m'a pas été poffible de déterminer bien précifément le temps où vivoit cet auteur (1); mais ce qui parcît fort probable , eft qu'il devoit vivre avant le Médecin Arabe Mefué qui a paru au commencement du neuvieme fiecle (2), tenta in extremitatibus fit gracilis , in medio vero lata, & prædiéto puivere replera. Nora quod ad vo- Jandum tunica plicaturas ad libitum habere poteft, tonitrum vero faciens quam plurimas plicaturas. Nota qudd duplex poteris facere tonitrum , ac duplex volatile inftrumentum , vel tunicam fubriliter in gunicà includendo. (:) Vid. Fabric. Biblioth. Graca , tom. 13, p. 172. Quifquis eft quem fimpliciter citat Mefue Græcus, qui forte eft Gereon de quo fic , p. 170. Gereon, Græcus, Galeno in medicis expertis , p. 110, edit. Juntarum. (2) Mefué, Médecin Arabe , a vécu vers l’an 800. Nous avons de lui un ouvrage in-fol , intitulé Joan. Méfua Medica , & imprimé à Venife en 1581, dans lequel il cite notre Gracus à la page 85 , col. 1. D. Er gicis Gracus , &c. DES ANCIENS. 89 puifque celui-ci le cite. Et même Fabricius croit qu'il eft le mème dont Galien parle dans un endroit de fes ouvrages , auquel cas il feroit du temps requis pour appuyer mon fentiment. 2118 Mais en voici aflez fur un fujet que je crains d’avoir traité avec trop de prolixité, quoique j'aie omis à deffein plufieurs traits qu m'euflent mené trop loin. On objecte quelquefois contre l'authenticité de quel- ques uns des faits dont je me fuis prévalu, que s'ils euflent été une fois véritablement connus , leur utilité les eut préfervés des in- jures du temps, & que par conféquent l’igno- rance où nous reftons à leur égard , eft une preuve de la fauffetc de l’exiftence qu'on leur fuppofe avoir eue. Mais la frivolité de cette objection fe démontre par ce que j'ai dit fur les raifons qui ont empêché Île fecrer de la malléabilité du verre de parvenir jufqu'à nous; par les preuves de l’exiftence des miroirs ardents (1) d'Archimede , dont on a cepen- (1) Vers la fin de cette Partie. Raïfonne- ment en fa veur des Âe ciens. Injuftice des Modernes faute de ré- flexion. 90 DE LA CHYM1E dant nié la poffibilité ; & enfin par les monu- ments même qui nous reftent encore de la fu- périorité des Anciens fur nous dans quelques parties de la Chymie ; monuments qui font encore tous les jours fous nos yeux, comme les momues, les vitrages peints, les lampes perpé- tuelles, &c. fans compter que l’on peut tirer une autre conféquence contre cesarguments, de plufieurs fecrets pratiqués de nosjours chez différentes Nations , & cependant ignorés entiérement des autres Nations , comme la maniere d’apprèter le cuir de Ruffie, de trem- per le cimetere en Turquie , de faire Le vieux laque du Japon, & la teinture des Gobelins. 212. Âu refte, je crois devoir obferver ici fur la Chymie , ainfi que fur toutes les autres fciences qui font dans le cas de fe per- fectionner avec la fuite du temps, que dans la comparaifon que les Modernes font de leurs connoifances avec celles des Anciens, ils ne font jamais attention qu'ils mettent 1n- juftement dans la balance de leur mérite non feulement tour ce qui leur appartient, mais fe pefent encore avec toutes les connoiflances Des ANCIENS. ot des Anciens qu'ilss’approprient entiérement, fans rien laifler à mettre de l’autre côté de la balance ; & certainement ils ne peuvent manquer de cette maniere de la faire pen- cher de leur côté, quelque légere que fois leur portion. 92 DE LA GÉNÉRATION CHA :P LT. NE De la Génération par les Œufs , & des Animalcules. Sentiments 213. IL y a deux fentiments principaux par- des Mod . 1 ù fur la généra. Mi les Modernes fur la maniere dont fe fait je la génération. Les uns croient que routes les Celui de Harvey parties du fœtus fe trouvent en abrégé dans les œufs contenus dans les ovaires de la femme , qui communiquent avec la matrice par le moyen des trompes de Fallope ; & que la femence du mâle n’eft qu'une matiere : propre à détacher l'œuf, le féconder, & le faire tendre à fe porter par les trompes de Fallope dans la matrice, où fe développent enfuite les parties du germe qui font contenues dans cet œuf : c’eft le fentiment de Harvey , de Sténon, de Graaf, de Rédi, & de plufieurs autres célebres Médecins, qui foutiennent que tous les animaux font ovipares & pro- duits d’un œuf, qui eft dans le regne animal ce que la femence eft dans Le regne végétal. PAR LES OEUFS. 93 214. L'autre fentiment d'Hartsoëker & de Lewenhoek , eft que tous les animaux, & les hommes mème, naiffent par des méta- morphofes d’autres petits animaux d'une pe- tifle extrème , contenus dans la femence du mâle, & ils ne regardent les œufs , qui fe trouvent dans l'ovaire de la femme, que comme autant de petits nids capables de re- cevoir ces animalcules , & contenant une nourriture propre à les maintenir & à contri- buer au développement & à l’accroiflement de leurs parties , en leur communiquant la nourriture que leur fourniffent les vaifleaux de la matrice. 215. Le premier de ces fyflêmes a été, pendant un temps, aflez généralement recu, & paroifloit appuye fur les recherches les plus exactes. Ceux qui le foutiennent prétendent avoir découvert des œufs dans les ovaires de toutes les femelles fur lefquelles ils ont fait des obfervations, & en avoir fouvent trouvé plus de vingt dans chaque ovaire des femmes, de la grofleur environ d’un pois verd. Ils d’'Harsoëket & de Lewen- hock, Celui de Harvey eft renouvelle d'Empédo- cle , d’Hip- pocrate, d'A riftote , &c. Prouvé par Plurarque & Galien ; ÿ4 DE LA GÉNÉRATION tirent encore un autre argument de l'añalo: gie que la Nature obferve dans toutes fes opérations, & qui eft chez eux mamifefte ; fur-tout dans la produétion des plantes & des animaux : or fi ce fyftême doit mériter de la gloire à fon inventeur , il eft jufte de la donner à celui à qui elle appartient à plus jufte titre ; & celui à qui elle paroît premié- tement due eft fans doute Empédocle, cité par Plutarque & Galien ; & après lui Hippo- crate , Ariftote & Macrobe. | 216. Plutarque, rapportant les différentes opinions des Philofophes fur la maniere dont fe fait la génération des animaux , & la produétion des plantes , dit qu'Empédoclé croyoit que leur commencement avoit été d’abord informe & imparfait ; qu’enfuite ils avoient acquis une forme plus réguliere qui indiquoit déja leur figure & leur efpece ; & il conclut par dire que les animaux ne fe produifoient point de corps homogenes ; comme de la terre & de l’eau ; mais qu'ils fe reproduifoient les uns les autres par le PAR LES OEUFS. 5% mélange des deux fexes (1), & que, comme les plantes , ils avoient le principe de leur or1- gine dans leur femence particuliere, ou leurs œufs; ce qu’Ariftore à voulu indiquer étre la doctrine d’Empédocle, lorfqu'il lui fait dire que de tout ce qui naît, rien ne naît fans avoir une femence particuliere (2) ; & il appelle aufli les femences des plantes ; (1) E’pmidoxhgs ras moüras yoirus Ÿ Caar, 2 Qui prd'aués ohoxAipous year | druuQueri dE Tois prapioif Oeboyubrus vus Où d'evripus | cuuQuouéior pepar did a- DoQusus® Tus dE rpiras , % GAyMQUAY ras dE Térlapas ; ox tr ix opolwy | cie êx ns | 494 VO dos, dnnx di EVENT PLPA Empedocles primos animalium , & plantarum ortus nequaquam perfectos fuifle dicit , inconditis nempe partibus illa coaluifle ; fecundos autem ortus coalefcentibus jam partibus animalium , plantarum- que imagines , ac fpecies oftendifle ; tertios verd ex partibus invicem ex fefe nafcentibus prodiiffe ; quar- tos autem oftus , non Jam ex fimilibus , ac homose- neis , ut ex terrâ , & aqguä , fed ex animalibus inter Jefe formatos effe. Plutar. de Placit. Gb. $ , cap. 19. (2) To eme où vendra, ti pen x TA Qurtus Tr oxtpmales ; id quod nafcitur, non nifi ex naturà femi- nis nafcitur. Ariflor, lib. 1, de Plantis , tom, 2, … Paflage d'Hippocra- Lee 96 DE LA GÉNÉRATION leurs œufs , qui tombent dans leur maturité: 217. Hippocrate, parlant de la formation de l'enfant, décrit un fœtus de fix jours ; 1l le compare à un œuf crud , dont on auroit ôté la coquille (1), & dans lequel il y avoit une liqueur fort tranfparente , laquelle étoit p. 1o11, D. Galenus de femine, lib. 2, cap. 3, 6 Hifi. Philofoph. Le Clerc. Hift. Med. (1) A4 de de yon spoyyéAn si à dun. 494 pen ?E futegs piveray à Tÿ yasph yon, 2 téw miraruy, dures &iOVov , #Ù oxoiy ques ÉQairero fv TŸ YIOHHN TOTE, C7 3 > / \ \ Æ ” EL d\ T ET EXEUGOY T4 ÀOTE TELE 0e TTOIEU FLE « « « 0HXOIOY € "y , y 1 Fy s/ 2 r11 3 mn Nr / / > en | ÉPEG. OMG) ÉL TIS @O) GUOU TO 120 AEFUCAOY TTEPIEAOIEY | EV Ta HO oy dutu ro 00 d'iaQuirilo. Temes puéy Tis hy Toiidres , dus tm , nv Ot 0 EpoQpoy x) spoyyéAor. Ipfa autem reliqua genitura rotunda eft in pelli- culà. Atqui genituram , quæ fex diebus in utero manfit , & foràs prolapfa eft, ipfe vidi, & qualis tüm meo animo obfervabatur, ex illis ipfs reliquo- rum conjeuram facio.... Qualis autem erat, ego referam ; velut fi quis ovo crudo externam teftam circum circà adimat , in internà vero pelliculä inclu- fus liquor pellucefcat. Modus quidem talis erat, & ut abundè dicam , ruber erat liquor , & rotundus. Hippocrates , tom, 1, P. 135: 136, de natur& Pueri, Text, 2. ronde PAR LES OEUFS. 97 ronde & rougeâätre. Dans un autre endroit il fait voir comment » 1l fe paffe la même chofe » dans la génération de l'enfant, que dans la » production des plantes : il dit que la Na- * ture eft toujours la mème (1); qu’elle agit » d’une maniere uniforme par rapport à la » génération des hommes , des plantes, & » de tout ce qui prend naiffance » : en quoi il paroït avoir fuivi le fentiment d’'Empé- docle , & tous deux femblent avoir été copiés par Harvey. 218. Ariftote décrit encore avec plus de précifion l'œuf qui contient le fœtus. » Il dit (1) Omnia vero nafcentia , tum pedeftria, tum etiam volatilia , five animalis, five ovi formà pro- veniunt , fimili modo gignuntur. Heryæus de Hifi. anim. lib. 7, cap. 7. E‘vpnce Tu Qüow müray mapgmanin toïrey , Ÿ TE ix y%s Quoutrer , à À & &pwrw. Inveniet naturam om- nem confimilem efle, & ex terrà nafceatium, & Hominum ....& inveniet omnia fe habere juxta meum fermonem , quomodo volucris naturam ad humanam conferre oportet. Hippocrates , de naturä Puer:, Text. 35 , 36. Tome IL, G Defcription du fœtus dans l'œuf par Ariftote. 98 DE LA GÉNÉRATION » que tous les animaux engendrent & con- » çoivent premiéremènt une efpece d'œuf , » qu’il fait confifter dans une liqueur enve- » loppée d’une membrane ou pellicule » mince , femblable à une coquille d’'œuf(1); » & qu'il appelle , dans un autre endroit ; » du terme propre d'œuf ; d’une partie du- » quel il dit que le fœtus fe produit, qui eft » le jaune de l'œuf , au lieu que l’autre » partie ; où blanc de l'œuf, lui fert de » nourriture (2) ». (1) Ta d''ér évlois Caoloxdiilx | Tpomoy Tux peræ ro cüçua To té dpuis , doudes ivre. mepéyETa ap To Drypoy dut XemTo , La@mep àv E Tis ÉQEAU To Toy dv oser. Quæ vero intra pariunt animalia, iis quo- dammodo poft primum conceptum oviforme quiddam efficitur. Humor enim in membran2 tenui contine- tur, perindè quafi ovi teftam retraxeris. 4rifhot, de Generat, Animal. lib. 3 , cap. 9. P. 1107. C. (2). Kaïëres d dm pv, xmuaroy À TéAtioy | t£ où yiyrere To r/EVopEvoY CG Je propiou Thy pm To À ao, TpoQn T& ysouéve ti. Ovum id ex fœtibus per- fectis vocamus , cujus ex parte , principio , animal confiftit: reliquum vero alimento ei, quod gignitur, PAR LES ÂNIMALCULES. 99 219. Enfin, on ne peut pas s’énoncer fur cette matiere plus clairement que Macrobe, lequel dit poftivement , que dans tous les genres d'animaux qui s’accouplent, l'œuf efl le premier principe de leur génération ; & dans un autre endroit, que l’œuf eft le réfulcat de la femence (1). « 220. Le fyfteme des animalcules ou des vers fpermatiques a empèché que celui de la génération par le moyen des œufs n’em- portât les fuffrages unanimes de tous les Phyficiens : M. de Plantade, Secrétaire de l'Académie de Montpellier (2), fut le pre- cft. Ariftot. de Hifi. Animal. lib. 1, cap. $ , p.766. Semen infinuatum in utero membrana obducitur , quippè quod , antequam difcernatur , exeat velut ovum in fuà membranulà conteétum , detraéto pu- tamine : cie do à den memsyouv. Ariff. Lib. 3,c. 7, de Hifiorié Animalium , tom. 1, p. 894. B. (1) In omni genere animantium quæ ex coitione nafcuntur , invenies ovum aliquorum efle princi- pium inftar elementi. Macrobii Saturnal , lib. 7, cap. 16. Paul poft : Ovum vero digeftio eft femi- nis. (2) Nempe ignotus ille Dalenpatius , de quo, Gi Opinion de Macrobe. Vers fper : maitiques , connus des Ancicns. 100 DE LA GÉNÉRATION mier parmi les Modernes qui renouvella les conjectures des Anciens là-deflus, & l'ap- puya de la découverte qu'il prétendit avoir faite de petits animalcules dans la femence de l’homme , & qu’il avoua enfuite n’avoir fuppofés que pour s’amufer ; mais Lewen- hock , Hartsoëker , Valifnieri, Andry, & Bourguet , confirmerent cette conjeéture par co faltem nomine, nemo quidquam audivit, ipfus eft Francifcus Plantade , Monfpeflulanus , Vir doc- tus , qui fuit Advocatus Generalis in occitanä Com- putorum & Fifci Curiä, & qui egregium locum jam pridem obtinet in focietate regià fcientiarum Monf- peflulanà. Peregrinabatur ille in Batavià anno 1699; & cüm juvenis eflet, jocari lubuit, quod tamen faétum non probo. Scripfit ergo latinè , & eleganter quidem, Diflertatiunculam de fpermaticis animalcu- lis, quam inferendam curavit in Diario , quod tunc infcribebatur Nouvelles de la République des Lettres, Articulo V. menfis Maii anni 1699. Narrabat in illà, feu fingebat potiüs, dum ipfe oculis optimo microf- copio armatis intentus erat difpiciendis animalculis numerofis , agillimis, fubtilifimis , gyriformibus, quæ femini humano innatabant. Affruc de Lue Vener. lib. 8 , p. 443. PAR LES AÂNIMALCULES. IOI les obfervations les plus exactes , & parta- gerent les fentiments des Phyficiens entre leur opinion des animaux fpermatiques , qui deviennent des hommes , & celle de Harvey, que la génération fe fait par les œufs. Nous avons déja vu que cette derniere opinion avoit pu prendre fa fource dans Hippocrate , Ariftote , &c. & nous trou- vons auf l’origine des vers fpermatiques dans la femence de l’homme, aflez claire- ment enfeignée par Platon , Hippocrate, Ariftote ; & quelques autres anciens philo- fophes, qui ont dit lä-deffus tout ce que l'on pouvoit en dire fans les avoir vus. Et on ne peut affez louer à ce fujet la pénétra- tion extrème de ces grands génies, lefquels, guidés par leur raifon feule , avoient atteint, fi long-temps avant nous, le but où les expé- riences les plus exactes & les recherches les plus laborieufes nous ont enfin portés à nous arrêter. L’Aftronomie nous à déja fourni plufeurs preuves de cette vérité; on y a vu Pythagore & Démocrite fuppléer , par leur fagacité , au défaut du télefcope ; & on G uj Sentiment de Démoc rire & d'Hippo- crate, 102 DE LA GÉNÉRATION voit ici Démocrite, Hippocrate & Platon porter un œil pénétrant dans les teplis Les “plus cachés de la Nature, & énlévér'aux Mo- dernes, par des conjecturés folides & taifon- ‘nées , la gloire de ces découvertes mêmes qu’ils croyoient devoir appartenir à l'inven- tion des inftruments donrlés Anciens étotent privés (r). 221. Démocrite'eft le premier philofopthie Grec qui aic parlé de certains vers qui par- venoient à ferévétir de’la forme humaine ; mais aucun auteur ne nous a tranfmis le dé- tail de l'opinion de ce philofophe ; Epicure, Diodore de Sicile , Euripide , femblent la- voir indiquée ; & après eux, Eufebe &'Lac- ‘tance (2) l’ont rapportée’ pour la ‘réfuter. ‘Épicure croyoit que la génération des'ani- maux fe faifoit par‘une transformation conti- (1) Voyez ci-après , fe. 177. (2) Erravit ergd Démocritus , qui vérmiculoram môdo putavit Homines effufos efle, de terra , nullo auétore , nullâque ratione. Laéfantius , Infitur, Divin. lib. 3, c.7,p. 537. Edit. Parif. 1748. 2 vol, 4. Eujebius , Gb. 1 , de Præparat, Evang. 7, p: 20. PAR LES ÂNIMALCULES. 103 nuelle des uns dans les autres (1). Anaxagore avoit dit la même chofe, aufli bien qu'Eu- ripide , cité par Plutarque , Galien, Eufebe & Philon (2); mais Démocrite, s’expliquant plus précifément , enfeignoit que /es hommes avoient commencé par naître fous la forme de petits vers (3), qu'il entendoit probablement (1) Plutarchus , de Placitis Philofophorum , lib. tro Le (2) Plutarck. loc. cit. Galenus, Hifi. Philof. c. 35, de ortu animalium. Eufeb. loc. cit. Philo. de Mundo, p. 1161. Edir. Lipf. (3) Ado rpomar yheSæ Tor Erépor à D ds cxéayros cunsæpévon To Tpôro, # &6 œùv Ariflot. tom. 1, de ge- neratione Animalium , lib. 3, c. 11, p. 1113. À, Quamobrem de primà Hominum , atque quadru- pedum generatione , fi quando primum terrigenæ oriebantur , ut aliqui dicunt , non temerè exiftima- .veris altero de duobus. his modo oriri ; aut enim ex verme couitituto primum , aut ex ovo. ÆAriffor. loco citato. »1I1 y a deux paflages de l’Ecriture qui » paroiflent indiquer la préexiftence des germes , »-fondée fur le fyftème des animalcules : l’un gft » dans l’Epitre de faint Paul aux Hebreux , chap. 7, » v. 9. L'Apôtre y dit : Levi decimatum fuiffe in G 1v Commerce de Démocrite & d'Hippo- crate. 104 : DE LA GÉNÉRATION! être contenus dans la liqueur féminale du male ; & il eft naturel de conjeéturer qu’il tenoit cette idée d'Hippocrate, qui infinue aufh que les fémences des animaux font rem- plies d’animalcules , dont toutes les parties fe développent & croifjent en même temps (1) ; comme on le verra un peu plus bas. 222. Cet illuftre Médecin eut fans doute des conférences fur ce fujet avec Démocrite , qu'il trouva occupé à faire des diffeétions d'animaux lorfqu’il fut appellé à Le vifiter; & il s’entretint long -temps avec lui fur des » lumbris Abrahe , & dans le premier chapitre de » l’Exode , v. $. De lumbis Jacob exierunt feptua- » ginta anima. Cependant ces deux pañfages ne pré- LINE ; L 4 » fentent rien de bien déterminé. (1) Ataxpierar dE Ta pikin Gux mavre , lo aléerei. 494 oùre groérépor oO y Erépor értpou , oùd” Usepoy re OÙ pébo / 4 5 1 Que A HROTEER Dauer ei T@Y EAST OO) » où &v ZpoTieæ nous. Difcriminantur autem pattes, & aucefcunt ; a - | D fimul omnes, & neque prius alteræ alteris , neque pofterius. Verum majotes naturà priores apparent minoribus , quum non priores exiftant. Hippocrates, Lib, 1, de Diat& , feét. 19 , 1 6 2, p. 196. Edis. Van-der. Linden, , tom. 1. 6 [eët, 18 , ad finem. ie. PAR LES ANIMALCULES. I10OS$ matieres tout-à-fait philofopniques (1). 223. Ariftote femble aufli vouloir parler p:miged'a. de Démocrite , lorfque , traitant de la pre- EE 1e “miere formation de l’homme , il dit que quelques-uns ‘ont penfé que /es premiers hommes avoient commencé à fortir de la terre fous la forme de petit: vers (2) ; & dansun autre endroit il cite Démocrite comme ayant cru que dans la génération de l’homme les parties extérieures du fœtus étoient premiére- ment formées ; de forte qu'il lui accordoit déja la figure humaine , & le regardoit pour ainfi dire dans cet érat comme un Aomun- cule (3). (1x) Hippocrates , Epiff. ad Damagetum , p. 014. Ed, Van-der-Linden , Lug. Bat. 2 vol, in-8. an. 1665. (2) Talem autem generatinnem efle ex ovo, aut verme fatemur. Ariffot. loco citato , & eâdem paginä 1113. G. André Céfalpin, céiebre Péripatéticien, explique amplement cette idée d’Ariftote fur la géné- ration , & penche pour celle qui fe fait par les vers fpermatiques, dans fes Quaft. Peripar. lib. çs, Quefi. 1, 1n-4,1$93, p.106. (3) Qui ita, ut Democritus , aiunt , exteriora Examen du fentiment d’Hiprocrate fur les ani- malcules. 106 DE LA GÉNÉRATION 224. Mais examinons les raifons qui nous portent à attribuer à Hippocrate une décou- verte que nous reculons fi loin. Fondé fur ce principe univerfellement reçu dans l’antiqui- té, que rien ne fe fait de rien , ce grand Mé- decin avance que rien ne périt dans la Na- ture (1),6 qu’il ne fe produit rien de nouveau; il foutient qu’il ne naît rien qui n'exiflât au- paravant ; que ce que nous appellons naif- fance n’eft qu’ur accroiffement qui fait paller des ténebres à la lumiere (enles rendant vi- fibles) ces petits animalcules ; auparavant primum animalis difcerni. Ariflorel. de Gener, ani- mal, lib. 2 ,c. 4, p. 10821. B. (x) Equidem nullum omnino corpus perit, neque ft, quod non prius erat. OùdŸ here, 0 , rt uh ape #v. Homines autem putant: hoc quidem ex (invifibilitate) orco in lucem auétum generari. Noui- Gros de mapa À évdpamu , ro per té d'ou às Qos éuén- Se yes. Illud vero ex luce in orcum imminutum perire , ac corrumpi: oculis eà in re autem magis credendum , aiunt , quam opinionibus , & argu- mentis Philofophorum. Hippocrates de Diet& lib, 7, feët, s,p. 183. ie és né dé dé) Ge PAR LES ÂNIMALCULES. 107 imperceptibles ; 11 dit un peu plus loin (1), qu'il n’eft pas poflible que ce qui n'eft pas ‘puifle naître , n’y ayant rien qui puiffe con- tribuer à la génération de ce qui n’eft point ; mais il foutient que toutes chofes croiffent autant qu’il éff poffible , depuis le plus bas jufqu’au plus haut degré : il applique enfuite ces principes à la génération de l’homme. Il dit (2) que Ze plus grand croët par le plus (1) Neque animal mori poffbile eft , neque quod noneft, generari, cüm non fit undè generetur. Seét. 6. Commeant ( animalcula ) & translocantur illa “hüc, & hæc illuc omni tempore .... quæ faciunt “non norunt , fed tamen ab illis fiunt omnia necefli- tate divinà.....dum vero illa huc , & hæc illuc commeant fibique invicem permifcentur , decretam fibi fortem unumquodque implet , tum augefcendo in majus , tum in minus relabendo. Jdem. Ibidem. Vid. &'fe. 8, art. s. Necefle eft autem omnia quæ “ingrediüntur partes habere ; cujufcumqueenim pars “non erit à principio, augeri non poterit ; i70n enim “Kabet quod augefcere‘faciat. Id verd quod omnia haber, augefcit, unumgquodque in fuo loco. (2) AN doubles dérle | 30 pendre is To pxiso, “és ro tayiro T ye d'darir. Sed aûgentur Omnia, 4c 108 DE LA GÉNÉRATION petit ; que routes les parties fe développent & croiffent en même temps, qu'il n'y en a pas une qui devance Les autres, & qui croiffe plutôt ni plus tard, mais que celles qui font plus grandes de leur nature , paroiffent avant les plus petites ; quoiqu’elles ne foient pas engen- drées auparavant: enfin on trouve, dans tout le commencement de ce livre d'Hippocrate, un raifonnement aufli jufte que folide , dont la conféquence toute naturelle eft que , dès l'origine du Monde, toutes les femences & minuuntur ad fummum , & ad minimum. Jdem, ibid, dvkawerur x) To piboy mo rod tadorows" & augefcit ma- jus à minore , p. 185, Jeël. 7. Auexpiures dt Ta pére du mule , 19 æbésreu 29 oùre mporepor oùo y Erepor érépeu , Usepor* ru Qt pido Qurit, mporiex Qaivres thus over , cd mporéex ywoueve, Difcriminantur au- tem partes, & augefcunt fimul omnes , & neque prius alteræ alteris , neque pofterius; verum majores naturà priores apparent minoribus , quum non prio- res exiftant. Secf, 19 , 1 6 2, p. 196, & feët. 18, ad finem. » Le favant J. Matth. Gefner publia en 1737 à » Gottingue une Differtation fur Le fyftême des ames PAR LES ÂNIMALCULES. 109 tous les premiers linéaments des plantes, & des animaux à venir , ontexifté, & que l’on ne peut les appercevoir à caufe de leur ex- trème petitefle. D'où il conclut, comme nous venons de l’obferver , que /a naiffance des animaux n'eff qu’un accroiffement qui les fait palfer des rénebres à la lumiere... On prie le leéteur d'examiner les Notes de cette Section. 225. On pourroit objecter que nous avons déja rapporté les fentiments d'Hippocrate & » d'Hippocrate , qui fe trouve aufli dans les Mé- »> moires de Gottingue , tom. 1, ann. 17$1. Voici » comme il interprete une partie de la Seét, 7 du » Liv. 1 de Diatâ». Uniufcujufque anima minora pariter & majora fua membra habens , oberrat in iHo dy non additione aut ablatione indigens par- tium integrarum , opus autem habens præfentibus, h.e. iis quas jam habet quatenus crefcant & minuan- tur. Locus autem efficit omnia in quem ingrefla fuerit talis anima : » & dans la Note il dit»: Hoc agit auctor , ut oftendat fortunas horum erronum in eo agi, ut locum nancifcantur ac nidum, qui accipiat cos , & augefcendi faculratem concedatr. Conciliation des deux fen- timents. 110 DE LA GÉNÉRATION d’Ariftote , qui paroifloient favorifer le fyf- tème de la génération par le moyen des œufs ; & qu'à préfent nous femblons leur attribuer une opinion contraire ; mais on doit remarquer que les fentiments de ces eux philofophes femblent avoir été décidés pour le premier de ces deux fyftèmes ; qu'A- riftote ne fait que rapporter les opinions différentes pour s’attacher enfuite à établir la fienne, & qu'Hippocrate fe contente d’in- finuer la conjecture des animalcules dans la femence du mâle, fans prétendre vouloit l'établir : d’ailleurs 1l auroit pu admettre les : vers fpermatiques fans fe contredire , en le faifant dans le fens qu'ont fait quelques Mo- dernes, afin de concilier les deux fyftèmes, & en regardant les œufs comme un nid pro- pre à recevoir le ver fpermatique (1), & (1) » Gefner a prouvé que le mot durs , fi fou- » vent répété dans le premier Livre de la Diete » d'Hippocrate , & qui fignifie ordinairement ani- » ma, eft fouvent aufli pris chez les Anciens pour Infe&um , animalculum , papilio , &c. Vid. Arift. | PAR LES ÂNIMALCULES. !ïIlIï contenant la matieré néceffaire pour fournir à fon accroiffement : le ver fpermatique fe- roit alors le vrai fœtus ; la fubftance de l'œuf le nourriroit, & les membranes de cet œuf lui ferviroient d’enveloppe. 226. Platon a encore plus clairement parlé de ces petits animaux qui deviennent des hommes ; car après avoir comparé /a matrice a un champ fertile, dans lequel la femence com. 1, p. 850, Lin. 12 6 32. Scholiaftles Nicandri Theriac. p. so, A. Edit. Colon. 1530, in-4 , ou duyn fignifie Animalculum. Plutarg. Sympof. 2, 3, P. 636. C. lin. 28. D'ailleurs Hippocrate, qui, dans le premier Livre de la Diete , diftingue entre yo, le principe intelligent , & usa, germe de la genéra- tion , s'explique affez lui-même. Voici fes propres térmes : léger drdpome dus ynocxture Tu Qurpe. Anima hominis invifibilis cognofcens vifibilia. Fun Tod wpemou trépres ès au Céey anima hominis zrrepic in omne animal ; & c’eft dans ce dernier fens qu'il a dit, Epidem. lib. 6, fe&. s, n°. 5, æSpare Yuxn Quéres peypi bmréro , hominis anima gionitur ad mortem ufque. — Ce mot irépru préfente clairement l'idée d’un animalcule |, & le mot Qvirm s'entend de l'accroiffement de fes parties , ou de fa végétation. Paflage aflez remarquable de Platon, appuyé de S. Auguftin. 112 DE LA GÉNÉRATION | qui y eft répandue produit des fruits ; il dit que les animalcules qui y recoivent leur ac- croiffement , font premiérement d'une ft ex- créme petite|je , qu’ils ne peuvent être apperçus par les yeux , mais que peu à peu ils viennent a fe développer en prenant la nourriture qui eur ef? préparée pour cet effet au-dedans de la matrice, & paroiffent enfin au jour dans un état de génération (1}. Saint Auguftin paroït Ex * 4 *\ c / LE) ! ET (1) Méxes mp àv Exaripor ñ imidumie , #4 © pas éBaroryorles oloy mo dévdpou zayra , ére OVails às cs Gpovpay Th MATOS , dopgle Ümo opunporiles 44 ke … LA / ñ mhaça Go nalarmiegiles | ma Aforpirsles , leryane 5 0 1e S \ \ =. » = éyros txdpedar lai" gg per Taire is Qus ayæyoiles » (4 Û 7 s/ / erT GROIEhETOTE YÉVETI. Quoufque utrorumque cupido , amorque quafi ex atboribus fœtum , fruétumve producunt : ipfum deindè decerpunt , & in matricem velut agrum infper- gunt. Hinc animalia primèm talia, ut-ne , propter parvitatem , videantur , necdüm appareant formata, concipiunt : mOox quæ conflaverant explicant, inge- nita intüs enutriunt , demum educunt in Jucem, animaliumque generationem perficiunt. Plaronis Tim, tom. 3, p. 91. Ce qui eft pris d'Hippocrate.. auff ee PAR LES ÂNIMALCULES. 113 aufli avoir eu la mème idée (1) ; & le paffage rapporté ci-deffous fert beaucoup à éclaircir celui de Platon. Mais on ne peut difconvenir que Séneque n'ait eu une connoiffance très exacte de ce fyfième de la génération dé l’homme par les animalcules , lorfqu’on le voit enfeigner que » la forme de l'homme à » naître fe trouve déja comprife dans la fe- » mence de l’homme, & que tous les mem- » bres du corps font comme concentrés & » affaiflés dans un pecir efpace caché (2) ». Ce que Tertullien exptimoit encore €n peu sir (1) Hunc perfeétionis modum fic habent omnes ut cum illo concipiantur atque nafcantur 3 fed ha- bent in ratione, non in mole: ficut :pfa jam membra omnia funt latenter in femine ; cùm etiam natis non- nulla defint, ficut dentes, ac fi quid ejufmodi. In quà ratione uniufcujufque materiæ indità corporali ; jam quodam modo, ut'ita dicam , liciatum efle videtur , quod nondüm eft ; imd quod later : fed acceflu temporis erit , vel pois apparebit. S. Au- guff. de Civit: Dei , lib 22, c. 14. (1) In femine omnis futuri hominis ratio compre- henfa eft 3 & legem barbx & canorum nondüm patus infans habet : totius enim corporis & fequen- Tome II. H Reproduc- tion des po- lypes, connue d’Ariftote & de S. Auguf- tin. 114 DE LA GÉNÉRATION de mots, en difant que la femence étoit ani- mée dès le commencement (1). 227. Il eft une autre découverte fur la reproduction des polypes que l’on ne fait aucune difhculté de regarder comme due aux Modernes , malgré deux ou trois paf- fages d’Ariftore & de faint Auguftin, qui en parlent aufli clairement qu'aucun d'eux , & même d’après leur propre expérience. Le faint Pere rapporte dans fon livre de la Quantité de l'ame (2), qu’un de fes amisfit tis ætatis in parvo-.occultoquelineamenta funt. Seneca, Lib. 3, Natur., Quef.ic. 29. (x) Tertullianus., de anim& , vivum efle à primor- dio femen. (2) ‘Cum enim nuper in agro efflemus Liguriæ, noftri ilii Adolefcentes , qui tunc mecum erant ftu- diorum fuorum gratià , animadverterunt humi ja- centes in opaco loco , reprantem beftiolam multi- pedem, longum dico quemdam vermiculum : vulgd notus eft, hoc tamen quod dicam nunquam in eo expertus eram. Verfo namque ftylo , quem forte ha- bebat unus illorum , animal medium percuffit : tunc ambæ partes corporis ab illo vulnere in contra- ria difceflerunt ; tant pedum celeritate , ac nihilo o_—— D” PAQ LES ÂNIMALCULES. 115 devant lui l’expérience de prendre un po- lype qu'il coupa en deux, & qu'aufli-tôt ces deux parties , ainfi féparées , marche- rent, & fuirent virement l’une d’un côté & l'autre de l'autre ; & 1l ajoute mème la- deflus , que cette expérience le ravit telle- ment d’admiration, qu'il fut quelque remps fans favoir que penfer de la nature de l'ame. Ariftote , parlant des infectes longs & à plu- fieurs pieds, en dit à peu près la même imbecilliore nifu, quam fi duo hujufcemodi ani- mantia forent. Quo miraculo exterriti , caufæque curiofi , ad nos , ubi fimul ego , & Alypius con- fidebamus , alacriter viventia frufta illa detulerunt. Neque nos parumcommoti, ea currerc in tabulà, quaquaversum poterant , cernebamus : atque unum ipforum ftylo tatum , contorquebat fe ad dolcris locum , nihil fentiente alio, ac fuos alibi motus peragente, Quid plura ? Tentavimus quatenus id valeret , atque vermiculum , imo jam vermiculos in mulraspartes concidimus : ita omnes movebantur, ut nifi à nobis 1llud faétum eflec, & comparerent vulnera recentia,, totidem ïillos feparatim natos, ac fibi quemque vixifle crederemus.. S. Auguft. de Quantitaie anima,, €. 62 , pag: 431, col. 1. H ij 116 DE LA GÉNÉRATION chofe (1), & fans défigner le nom de cer- tains animaux dont il parle , 1l dit qu'£/ en eff de ces animaux , ou infectes , ainlt que des plantes & des arbres qui pouffent par rejetons ; & qui, de parties d’arbres qu’ils étoient , de- viennent des arbres particuliers : de même, dit Ariftote , en coupant un de ces animaux, les pieces qui auparavant ne faifoient en- femble qu'un animal, deviennent enfuite autant d'animaux féparés (2); & 1l ajoute (1) Ore À pranpa | 14 monëmode | 90 0y ire ruïs ouais tu Tu peraks. mail À Eye diæipoupesve Com re éroux. Quæ tamen funt longa , & polypoda, iis ferè totidem funt quæ interjacent , quot incifuræ. Infecta divulfa etiam vivere poflunt. Ariffot. de Hifi. Animal. tom. 1 , Ub.4,c. 7, p. 824. (2) Todro 9 à 7h obrie Guloy dmapyet To mens Eye apuus" ngf ToTy pay tone rois Qurois. &rmtp À TE Qurt, 494 Tüila dupe d'évalos iv. mA rare pe utyes Tes y Éxéive dE # TÉdEIE YIETEL THY Puis ne do £ os , À mA Toy dpiuo. Quod in eorum effentià ineft, ut multa principia habeant : eâque ratione fanè plantis aflimilantur. Ut enim plantæ , ipfa quoque præcifa vivere poflunt ; fed hæc aliquandiu, illæ vero perfici poflunt, ac duæ ex unà , atque etiam PAR LES ÂNIMALCULES. 117 que l'ame de ces infeêtes n’eft qu’une en effet, plures numero procreantur. Idem de part. Animal. Ub. 4, tom. x, cap. 6 , p. 1028. Vid. & lib. 1, de anim& , C. 9, p. 619. D'omip À im Tor Quioy tue Nasouusye Qaireray Qav- Tu, 494 XOCAQoUEHE àm dNANO | ds dvrys Th à dv rois Yuxis, ere pes plus à ixaso Qurd | ua de mAuoer, ro à mi Tus nas QaQopus Ths Vuyis opapuey cumGuivor tri TO Evrouay y TOs TEUYOUEIS. 1) D ci yo ÉXATEQ 99 JS pepay Eye , C2 XÜYYTD TAY XUTE roma Es dE cunrw , 2 Quilaiur, 5) cpnëw. Crou pres À MI YTIs AÜTY TE , # 40'ory Zapgrohoude, mov d'e radre , &E œréryuns ©) tmiSvwiæ. Nam ut plantæ non- nullæ divifæ , fejunétæque videntur vivere, prop- tereà quod anima , quæ eff in iflis , aëfu quidem in unäquâque planté una eft, potenti& vero plures , fic & circa alias videmus animæ differentias fieri , cum inciduntur animantium ea, quæ infeéta voçamus ; utraque namque partium & fenfum habet , & motu - loco cietur. Quod fi fenfum habet & imaginatio- nem , & appetitum etiam habet. Idem lib, 2 , de animé , €. 2,tom.1, p.632. B. C. Eodem quo plantæ modo conftant ( fc. ea infeéta} etenim plantæ præfetæ feorfim vivunt , muitæque arbores ab uno fiunt principio .....in hoc plantæ & infetorum genus fimiliter fefe habent. Wide & H iij 118 DELA GEN. DES ANIMALE. mais qu'elle eft multipliée en puiffance comme celle des plantes. Be — me Librum de Juventute, cap. x & 2, p. 715. D. E. Vid, & Ariflor, lib, de Spiritu , cap. 9 à principio. CHA PATRIE ‘V Du fyfléme fexuel des Plantes. 228. Psrnsonxs ne doute à préfent que les plantes ne fe reproduifent comme les animaux par le moyen de parties , dont les unes font mâles, & les autres femelles. Dans le plus grand nombre des plantes , ces deux fortes de parties fe trouvent réunies enfemble , & elles font diftinguées alors chez les Naturaliftes par le nom d’andro- gynes où hermaphrodites ; & dans quelques autres plantes , les deux fexes font féparés, de maniere que Les males font fur un pied & les femelles fur un autre. Ce fyftème eft fondé , 1°. fur l’analogie qu'il y a entre les œufs des animaux , & la femence des plantes , dont la fin eft également de repro- duire un être femblable à celui qui les a produits ; 2°. fur les remarques que l’on a faites , que lorfque la femence des plantes femelles n’étoit pas fécondée par la pouf- fiere prolifique des mâles , la plante ne H iv Expofrion du fyftème fexuel Plantes. des perfettionné par Linaæus ; 120 DuSysTÉME SEXUEL portoit point de fruit; de façon que toutes o les fois que l’on a fait l'expérience d’intercep- rer , entre les deux parties fexuelles des plantes , cette communication qui eft le principe de leur fécondation, elles ont tou- jours été ftériles. Les auteurs de ce fyftème , après une anatomie exacte de voutes les par- ties des plantes , leur ont donné des noms fondés fur leur ufage , & analogues à ceux des parties des animaux : ainfi pour les or- ganes nafculins , Les filets font les vafes fper- matiques ; les antheres ; ou les fommets, font les ceflicules ; & dans les organes fémi- nins, le /£ylus répond au col de la matrice ; le germen eft l'ovaire; & le péricardium , ou Povaire fécondé , eft la matrice. 229. Linnæus a l'honneur d’avoir perfec- tionné ce fyitème , en réduifant tous les arbres & toutes les plantes à des claifes parti- culieres , diftinguces par le nombre de leurs étamines ou organes mâles. Zaluzianski pa- soît avoir le premier diftinoué clairement, parmi les Modernes, la différence entre les plantes mâles, plantes femelles, & plantes Pe :4à RES TDANTES: 121 androgynes , ou hermaphrodites. Environ cent ans après lui, le Chevalier Millington , & le Docteur Grew , communiquerent à la : Société Royale de Londres leurs obfervations {ut la poufliere fécondante des étamines. Camerarius (1), à la fin du dernier fiecle, obferva qu’en enlevant les étamines de quel- ques plantes mâles , comme du mürier ou du maïs , les graines qui auroient dü produire le fruit, ne venoient point à maturité. Mal- pighi , Geoffroi, Vaillant, ont aufli exa- miné avec foin cette poufliere fécondante , & celui-ci paroïît avoir été le premier témoin oculaire de ce fecret de la Nature, & du jeu admirable qui fe pañle dans les fleurs des plantes entre les organes différents de ces deux fexes. Plufieurs auteurs fe font enfuice attachés à faire valoir ce fyftème , parmi lefquels les principaux font Samuel-Mor- (1) Vid. Camerari Epiftol. de fexu plantarum in Mifcellan. Academiæ Leopoldinæ Naturæ curiofo- rum , decur. 3 , anno 3 , append, , p. 33, imprefl. an. 1696 , In-4. à quel point connu des Anciens , 122 Du SYSTÈME SEXUEL land, Logan, van Royen, Bradley , Got- ciel, Ludwigius, Blair, Wolfius, Verdrées & Monroo. 230. Venons à préfent à examiner fi les Anciens ont connu cette vérité ; ou f1, comme on les en accufe , ils n’en ont parlé que d'une maniere vague & indécife. Je commence par convenir qu'ils n'ont pas parlé aufli exactement que les Modernes de l’anatomie de toutes les parties de la fleur des plantes, qui fervent à leur génération; du moins il ne nous eft parvenu rien d’eux là-deffus. Ils fe font même trompés quelque- fois, en appliquant à différents ufages quel- ques-unes de ces parties ; mais en cela , ils écoient plus excufables que quelques-uns de nos plus habiles Modernes qui, malgré le fentiment, les expériences &lesobfervations de plufeurs de leurs contemporains, font tombés dans de orandes erreurs fur ce fujet. Le plus habile Botanifte du fiecle, M. de Tournefort , qui ne pouvoit pas ignorer les obfervations de Zaluzianski, de Millington, Grew, Malpighi, & Camerarius , foutenoit | | 4 | 1 Î | 1 À] DES PLANTES, “123 cependant que les étamines des fleurs fer- voient à vuider ce que les fucs nourriciers contiennent de moins propre pour la nour- riture des jeunes fruits, & que ces parties n'étoient que les vaifleaux excrétoires des calices des fleurs. 231. Cet aveu fait , j'ofe avancer qu'a l’exceprion de la circonftance que je viens de remarquer , les Anciens connoifloient parfaitement la différence fexuelle des plan- ces , & la fécondation des fruits de la plante femelle par la poufliere des fleurs des males; on voit aufh qu'ils avoient une idée diftinéte des deux fexes fur deux différents individus. 232. Je ne veux point me fervir de l’auto- rité d’un paflage du Poëte Claudien qui, dans un enchoufiafme poétique fur la force de l’a. mour , sénonce en ces termes (1): » les (1) Vivunt in Venerem frondes, omnefque viciflim Felix arbor amat, nutant ad mutua palmæ Fœdera , populeo fufpirat populus i@u , Et platani platanis , alnoque aflbilat alnus. Claudian. de Nupriis Honorit, & Maria. qui ont dif- tingué clai- rement entre les deux fexes des Plantes. Paflage de Claudicn. Sentiment de Thepphra- fie. 124 Du SYSTÈME SEXUEL » tendres rameaux ne vivent que pour Vé- » nus; & les arbres fortunés pañlent leur » temps à s'aimer tour-à-tour ; le palmier » careffant afpire à des embraffements mu- » tuels avec le palmier; & l’aune , Le platane » & le peuplier ne ceffent de s'exprimer leur » tendreffe par des foupirs». Jelaifle, dis-je, ce ftyle de la poéfie pour pafler aux témoi- gnages des Naturaliftes, chez qui on trouve le fyfème fexuel enfeigné d’une maniere qui n’eft point équivoque. 2382 Me dc dit que tous les arbres pouvoient être diftingués en claffes féparées, dans lefquelles on obferve plufeurs diffé- rences ; mais que la différence caractériftique la plus univerfelle eft celle du genre mâle & (1) femelle. Ariftote difoit qu’on ne devoit (1) Hélar dt, womip Ex 9n , Tor d'Edpar, &s xal Exusoy ryévos Aube, CiaQopai ZAEOUS iris 7 [UE 00 mé cW , à Aaupoirs ro Érnu kg To Gps Arborum univerfa- rum , ut ditum eft, quoad genera figillatim accipi poflint, plures fanë differentie intelliguntur ; publica tamen , qué fœmina , mafque difiinguuntur. Theo- DES PLANTES. 125$ pas imaginer que le mélange des deux fexes dans les plantes für le mème que parmi les animaux (1). 234. Il y avoit, ce femble, plufieurs opi- nions différentes parmi les Anciens fur la maniere dont on devoit admettre que les plantes euffent la différence des fexes. Les uns penfoient qu’elles étoient comme des animaux complets , qui comprennent dans un feul individu les deux facultés des différents Jexes (2). Empédocle agitoit la queftion ; phraflus Hifi. Plant. Lib 3, cap. 9 , p. so. Edir. Luga. Bat, 1693. (1) AAAX Ty mp@rw mod dppevos À Qurir # roi binces, : ! / 3 (4 5 \ s. \ / oQuirouey dalurara as êvx oÙTus , AAX GRAS TWI TROT" ojoy Ori To œmipuu To Qurod Guoloy Est éryxuporrit Cao, #ris ou puilis dppevos te 2) OnAcos, Caterm mafculi , ix Plantis, fexûs , & fæmelli miflionem , alio quodam modo , imaginari debemus , &c. Arifiotel, de Plantis, lib, x, cap. 2, tom. 2, p. 1o11. C. D. (2) Etes dù oi vies ra Qura mimamoutie érohaute- vouTt | #) Th xéerr vhs Quns œulov cire dix vus d'u à) / e! s! ä 4. Wapueis as Eye “you , ÀC. Sunt autem qui putent, plantas completas efle , & integras , vitamque ipfarum , duarum facultatum Si les plantes ont les deux fexes féparés, ou fur un mé- me individu. \ 126 Du SYSTÈME SEXUEL favoir, f£ dans les plantes , le genre mâle fe trouvoit diflinét du genre femelle ; ou fi les deux genres fe trouvoient compris dans cha- que efpece (1); & 1l concluoit que les plantes étoient androgynes où hermaphrodites ; c’eft- a-dire , qu’elles avoient le mélange des deux fexes (2). Ariftote, de fon côté , balançoit, s’il devoit admettre avec cet ancien philo- gratià effé, quæ infunt ipfs, &c. Arifot. de Plantis, lib. 1, Cap.2, p. 1o1x. E. tom. 2. (Tr) Orip émis à E'pmidoznès , bryour éd Evpiowéleu ày rois Qurois yes Din, cas yévos Gpper, xai ei sw cidos n:npg= pebvoy èe voërar © d'u ya. Id Empedocles dixit, an fcilicet in plantis fexus fœmininus , mafculinufque reperiantur , aut an fpecies ex hifce duobus fexibus commifta. Ariffot. de Plantis , lib. 1 ,c, 2, p. 1011. A.1om. 2. (1) Féres.èr rairois xexpguivs ey, Empedocles verd fexum his admifium efle putavit. Ariflot. de Plantis, lb. 1 ,c.1@& 2, p.1008..B. Déduw oQerhomer Cité , eroricos eirmolet rare ro d'u ! / «! : = e : Fr » 4 yévn xexpeueve Mu y Tois Quiois | «os cime E’um:d'ouXÿr. Quærendum rursus eft, inveniaturne hæc duo gene- ra fimul commifta in plantis efle , ut Empedocles dicit. Idem ,#bid. 1o11. B. tom, 2. MSP RANCE ES: | 127 fophe , que les deux fexes fe trouvaflent réunis dans a même plante , ou s’il falloit dire qu’ils étoient féparés. 235. Ileft vrai que le mème auteur erroit dans la maniere de diftinguer les plantes mâles d'avec les plantes femelles ; car 1l croyoit que cette différence confiftoit en ce que le mâle étoit plus grand & plus fort, & la femelle plus foible , mais plus féconde (1); & 1l difoit aufli que le mâle avoit plus de branches , étroit plus fec, & mürifloit plus vite que la femelle (2): mais il faut obferver » \ “ e / » "4 G— «! «1 A (1) Eu yo évpiextreg y rois Qurois | Gr éyut Tu \ ! V4: \ , \ / À \ 9° ER‘ Qure vyeves Gpper | moi Égnu , nai malus To puty cpper £gi / \ / 4 ” ! \ \ TOHAUTEROY | HE THAYPOTERQY | HU pan?) @pIoTOy , To de bu dOokstpo , © rapripeo ht. Cum itaqué in Plantis teperiatur , qudd unaquæque fpecies mafcu- lum genus habeat, & fœmellum, & omnind , quod mafculum eft, afperius eft, ac durius , rigidiufque ; fœmellum debilius , & fœcundius. Ariflor. de Plan- tis ÿdib. 1, cap. T,P. 1011: À. (2) Ori ro pv dpjer si mom0Tepg) | cmAmoripgr, © moumNa dep | | Her à dypor, © ræypbrego sis mimaich À QÜada" ro de Pau , in érlor Ye rare, Nam maf- culus fpifior eft , ac durior, plurimis ramis abun- Erreurs d’'A- tiftote là- deflus. Opinion judicieufe d'Empédo- cie. 128 Du SYSTÈME SEXUEL que le témoignage d’Ariftote n’eft pas celui fur lequel on prétend s'appuyer davantage pour faire voir que les Anciens connoifloient le fyfième fexuel des plantes ; on ne le trouve que confufément indiqué dans fes “écrits ; & 1l fert plus à expofer les fentiments des autres philofophes qu’à fournir lui-même des raifons pour établir ce fyftème. 236. Empédocle croyoit que tout ce qui naît ture fon origine d’une femence qu’il comparoit aux œufs , en ce qu'il s’y trouve, dès le commencement, un aliment propre à nourrir , lequel fe porte aufli-tot à la ra- cine (1) ; & Ariftote, raifonnant fur ce fen- dans, minus humidus, celerior in maturationem ; fœmella verd omnia bæc minüs haber. Arifiot. de Plantis ; lib, 1, c. 7, p. 1018. À. tom. 2. (1) Eire méaw E’urid'onnis , Ori Tœ Qure , ti © où yendoi dire ro yen où vendre, ti pen x © Quotus ro mipuoles © emip iv 16 dvler & vi apun s TpoQn miles À pions, © To yendueor ue duro savro mapqilire. Rurfüs ait Empedocles , quod plantæ , licet pullos non generent ; quia res, quæ nafcitur , non-nifi ex saturé feminis nafcitur ; & quod fit, quod remanet timent DES PLANTES. 129 timent d'Empédocle, dit que dans Les plentes, des deux fexes font réunis ; ce qui fait qu’elles fe reproduifent d’elles-mêmes, & , au lieu de fœtus , donnent une femence en laquelle confifte leur génération : c’eft pourquoi Em- pédocle appelloit avec raifon les plantes ovi- pares ; car » l'œuf , difoit-il, eft le fruit de » la génération , dont une partie fert à for- » met la plante, & l’autre à nourrir le germe >» & la racine ; & dans les animaux de fexes » différents , on voit que, ‘pour fe repro- » duire , la Nature les porte à s'unir, & à » ne faire qu'un, comme les plantes , afin » que de laffemblage des deux il réfulte un autre animal (1) ». w v ex eo in principio, cibus radicis, & nafcens movet fe ftatim. Ariflor. de Plancis , Lib, 1, c. 2, p. 1011. D. tom. 2. ’ à # pr. u Te e LA : À » (1) Er de rois Qurois peur/péver aùror «i wauus turs 5 \ » LA \ n ms Must \ \ o "N°28, OU #4 où xEX@EATUI To WAv Tor œpperos. dix 3ù YA AUTE 24 mor , H) où mpoiéleus rom | AAC xUmUE | T& mao cmipuale , 2 roro unis Aya Eure oxAÿs manrus" Oùra © dolonts puxpa d'evditæ mrpürer thuins. \ N 51 , Es \ o / \ Le, À OV , HUM ESt > HA EX TO œiToÙ VUE Gi TE Tome 1 L Obferva- tions & Ex- périences des . Anciens. 130 Du SYSTÈME SEXUEL 237. Quant à la maniere dont fe faifoit la fécondation des fruits, les Anciens n1- gnoroient pas que c’éroit par le moyen de la poufhere prolifique qui fe trouvoit fur la fleur du mâle ; & ils avoient porté l’exacti- tude de leurs obfervations jufqu’à remarquer ES Ego. (ro dE nur, TpoPñ rod cmipmoles | 1 tx prépous yiyriler ro Quousver. ) To de norme | TpoQn ri yrélei ri Bra- 5ù , À Th bien mpéry Tpomoy dE TH& Tairæ CUUSGIVE 494 c] Fe ! # / A ”, x A2 oi. 5 rl & TOIS XEXDEATHENOY ELOUTI Loos To ÉgAu , # To ape" ciy D à yoyrat ; xoh yvé , Viiles dxépro , comep év rois Qulis , 5 Boiniles n Quais aüru êr yoedat | CmEp EpQaive- \ \r ei / \ f a , go xuTE Ty CU PLYIUUEG ; cud'uaboutrer | à Ti Cao riynQes # duo. At in plantis facultates ifle mifcentur , nec mas à fœminé feparatur. Quamobrem ex Je ipfa progenerant , nec genituram emittunt ; fed conceptum , quod fe- men vocatur, efferunt. Idque Empedocles benée retu- lit fuo carmine; Deindè etiam oviparo genus arboreum tulit ortu. Ovum enim, conceptus eft, & animal ex parte ejus creatur : reliquum alimentum eft animalis femi- nis , etiam aliquâ ex parte confifhit , quod orttur : reliquum alimentum germini , radicique prime eff. Hoc idem quodam modo in iis quoque evenit animalibus, 273 DES PLANTES, tt que les fruits des arbres ne mériffoient point , s'ils n'étoient auparavant fécondés par certe pouffiere .... Ariftote dit là-deflus (1), » que » fi l’on fecouoit la poufliere d’un rameau » de palmier mâle fur un palmier femelle, » les fruits de celui-ci mürifloient aufli-tôt ; quæ fexu diftingunntur. Cèm enim uniuntur , 6 ge- nerant , infeparata redduntur , ut plantæ : idque na- turà corum nititur, ut unum fiat 3 quod, cüm coëunt , & conjunguntur , confpicitur unum effci animal ex ambobus. Ariffot. de Generat. Animal, Lib. 1, cap. 23 , p. 1069, tom. 1. (1) Er + rois QoiuZs a QURRE # # Vs È Qhoiss rod écppeves Qobuxos rois QUARUIS To Paco œwledun | ia was cape, Tayios memaivoÿlet ci Haæprol. . . . . TU dE #3 és Ex À ivad as rod cpivos Fay a"y7 TL © rules pes Ty Car, aremuivorles #) oÙTus oi xaproi, domtp omcræy Ta QUAAA Ted éjfevs To Cyne érakparle. In palmis quoque f folia, vel foliorum pulvis, vel palma mafculinæ cortex foliis fœmelle palme apponantur , ut cohareant , cito ma- turefcent ejus fruétus ... Quod f fortè ex mafculo abduxerit quidpiam ventus ad fœmellam , fic quoque maturefcent ipfius fruëlus , quemadmodum cum folia mafculi ex illà fuerint fufpenfa. Ariflot. de Plantis, db. 1,c,6, p. 1017. À, B. tom. 2. li Expériences £ur la fécon- dation du palmier. 732 Du SYSTÈME SEXUEL » & qu'il arrivoit encore que , lorfque le » vent portoit cette poufliere du palmier » mâle fur le palmier femelle, les fruits de » ce dernier mürifloient comme fi on eût fuf- » pendu le rameau du mâle fur la femelle +. 238. Théophrafte , parlant fur le mème fujet, dit: »on accouple le palmier male » avec la femelle , afin de lui faire produire » des fruits, & pour cet effet on s'y prend » ainf: lorfque le palmier male eft en fleur, » on choifit un rameau qui n’ait pas encore » perdu ce duvet , ou cette pouflere qui eft » dans la fleur, & on le fecoue fur le fruit » de la femelle ; cette opération lui conferve » fes fruits, & les amene à une parfaite ma- » turité (1) ». RER (1) Tois dE Qoiiéw ai àmo Ÿ dppevwr mroos TUs ÊnAE, e À tue / "n > 4 «! v # oùT 04 À eiou où émimévew mrotdvles , 2 sumerle. 0 #ehoÿri La ! 1 : / [4 \ : ques, 6e À OUOUTHIS , auGieber, yinles de ronde rpora | ! / 7 x es , 10 “ \ Ÿ’ = à oTuy TG To app e , Gmolemorles TH rad y a hs To AIS » > A\ eo sf N vw VUE 4 sr À \ Bus aonsp ju , T Te xuon © To dos 1 T AOMOTE) 3 4 \ ” + / 4 C2 nélacéurs nark Toi napmoi À Épatius , 4 Torre may, * ‘ 4 2 / / A À 43 D'uilrpsr © ox dmdeane Qaiiles d'e duo dm +3 7 p'E= n J, 2%, \ ” \ ves Trois Oénere RolQie yoedaær BrAu D He DOÏTI TO HEFFÜA sk DES PLANTE S- 133 . 239. » Les Naturaliftes, dit Pline .. ad- » mettent les différences des fexes , non feu- » lement dans les arbres, mais encore dans » les herbes , & dans toutes les plantes ; » mais ceci ne s’obferve nulle part, ajoute-t- » 11, d’une maniere aufli remarquable que » dans les palmiers, parmi lefquels les fe- » melles ne produifent jamais fans les mâles » qui les fécondent par leur poufiere ». Y appelle les palmiers femelles, privées de ce fecours, des veuves flériles ; il compare l’ac- couplement des plantes à celui des animaux, @opor. Palmis autem fœminis mafculi conducunt. Hoc enim & perdurare , & maturefcere fruêtus facit. Ca- prificationem , ob fimilitudinem , quidam rem ap- pellarunt, quæ fic fieri folet : dum mafcula foret, fpathä abcifla, quà flores emersunt , protinus, ut lanuginem , & florem , & pulverem continet, fuper fruétum fœminæ decutiunt. 1/la fic e& afperfione affi- citur , ue fuos fruëfus nullo.paëto amittat , [ed cunétos confervet. Undè fit, ut bifario adjumento mas efle- fœminæ valeat. Fru@tiferam enim fœminam vocant. Fheophraflus. Hift. Plane, lib. 2, c. 9, p. 38. Edir, Heinfiané, Lug. Bat. 1613, fol. Vid. 6 eundem da caufis, Plartarum, L ii Obferr2: tions Pline. de 134 Du SYSTÈME SEXUEL, &c. & dit (1) qu’il fuffr que les femelles recoivene l’afperfion de la pouffiere ou du duvet des fleurs du mâle , pour donner des fruits. (1) Arboribus , im potius omnibus quæ terra gignit , herbifque etiam , utrumque fexum effe dili- gentiffimi nature tradunt. Quod in plenum fatis fit dixifle hoc in loco: nullis tamen arboribus mani- feftius. Mas in palmite floret : fœmina citra florem germinat tantum , fpicæ modo. .. Non fine maribus gignere fœminas.... [{lum ereétis hifpidum, afflatu , vifuque ipfo, & pulvere etiam reliquas maritare. Hujus , arbore excifà , viduas poft flerilefcere faminas. Aded- que eft veneris intelleétus , ut coitus etiam ExXCOgI= tatus fit ab homine , ex maribus flore , ac lanugine, énterim vero tantum pulvere infperfo fœminis. Plin. Hift. Na. lib. 13, c. 4. ca de, D di arcene me een nes mere BSAPITRE VL Del Ifochronifme des vibrations du Pendule, de la Refraëtion de la lumiere, & de la Réfrailion aftronomique. 240. Les Arabes fe font appliqués avec beaucoup d’affiduité à l'étude des fciences, & la fituation de leur climat les à toujours portés par préférence à l'étude de l’aftrono- mie , qu'ils ont cultivée de très bonne heure (1). Nous avons une quantité confidé- rable de leurs écrits dans les grandes biblio- thèques, qui ne font jamais parvenus à notre connoiflance , parcequ'ils font toujours reftés en manufcrits, & dans leur langue originale, fi fort négligée parmi nous depuis quelques fiecles. Cependant ceux qui fe font donné la (1) » Nous avons plufeurs obligations aux Arabes dans les fciences ; mais ce que nous leur devons » de plus confidérable eft l’art de compter par dix » chiffres , & en montant par la proportion dé- » cuple, qu'on attribue aufh avec quelque fonde- » ment aux Indiens. Jiv . nn Mérite des Arabes dans laftronomie, 136, NT R'ATHONS peine de fouiller avec foin dans ces manuf- crits, ont été bien récompenfés de leurs tra- vaux par la connoiffance qu'ils y ont pui= {ce de plufieurs idées neuves & originales, & d’inventions curieufes & utiles. Un fa- vant d'Oxford , qui avoit examiné avec foin les manufcrits arabes qui fe trouvent à la fa- meufe bibliotheque de cette univerfité, rend témoignage à cette vérité d’une maniere bien propre à inviter tous les autres favants à fuivre fon exemple dans cette éfpece de recherches ; entreautres motifs qu'ilapporte, comme devant produire cet effet, 1l dit: » plufeurs avantages rendent recomman- » dable l’aftronomie des Orientaux , comme » la férénité des régions où ils ont obfervé ; » la grandeur & l'exactitude des inftruments » qu'ils ontemployés, & qui fonttels, que » les Modernes auroient de la peine à le » croire ; la multitude des obfervations & » des écrivains, dix fois plus grande que chez » les Grecs & les Latins; le nombre enfin » des Princes puiffants qui l'ont aidée pas » leur protection & leur magnificence. Une 4 MUMPENDULE , 137 » lettre ne fuffit pas, diril, pour faire con- # noître ce que les Aftronomes Arabes ont » trouvé à redire dans Prolomée, & leurs s» tentatives pour le corriger ; quel foin 1ls :» ONt pris pour mefurer le temps par des » clepfydres , par d’immenfes horloges fo- » laires, & mème, ce qui furprendra , par » Les vibrations du pendule ; avec quelle in- » duftrie enfin, & avec quelle exactitude ils » fe font portés dans ces rentatives délicates, » & qui font tant d'honneur à l’efprit hu- » main, favoir, de mefurer les diftances des » aftres, & la grandeur de la terre (1) ». 241. Voici donc es vibrations du pendule démontrées avoir été employées par les an- ciens Arabes , longtemps avant l'époque que nous affignons ordinairement à l’origine de cette découverte; & l’ufage de cette con- (1) Edwardi Bernard Epifi. ad Huntingtonem tranfaët. Philofoph. ann. 1684, n°.158, P. S67a & n°,163. Vid, & Epiflolas Huntingtonianas, Lon- dini, 1704, in-8. Vibrationg du Pendule, Réfraäion KCe la lumie- 138 RÉFRACTION noiffance paroît avoir été appliqué à mefurer plus exaétement le temps , {elon l’emploi que nous en faifons. 242. La découverte de la réfraétion de la lumiere a une origine plus ancienne que celle qu'on lui fuppofe , & la caufe de cette ré- fraction paroït avoir été connue même du temps de Ptolomée. Suivant le rapport de Roger Bacon , ce grand philofophe & géo- graphe avoit donné la mème explication de ce phénomene que Defcartes en a donnée depuis, en difant que le rayon , paffant d’un milieu plus rare dans un milieu plus denfe, s’approchoit de la perpendiculaire. Ptolomée avoit écrit un Traité d'Optique , qui fub- fiftoit encore du temps de Bacon ; & Alhazen, non feulement paroit avoir connu ce Traité de Prolomée , mais encore y avoir puifé tout ce qu'il dit de mieux fur la réfraction de la lumiere , la réfraction aftronomique , & la caufe de la grandeur extraordinaire des aftres vus à l’horifon. Ce dernier point , difcuté avec tant de chaleur entre Mallebranche & DE LA LUMIERE. 139 Réois , avoit été déja décidé par Prolomée de la maniere la plus raifonnable. 243. Prolomée , & après lui Alhazen, di- foient donc » que quand un rayon de lumiere » pafloit d’un milieu plus rare pour entrer » dans un milieu plus denfe, en arrivant vers » la furface du milieu plus denfe , 1l chan- # geoit de direction, & commencoit à dc- » crire une ligne , dont la direétion étoit » entre fa premiere direction droite & la ligne » perpendiculaire tombante dans le milieu » plus denfe ». Bacon dit encore, d'apres Ptolomée , que » l’angle formé par la diffé- » rence de ces deux lignes , n’eft pas toujours » divifé en deux parties égales, parceque, « fuivant la plus ou moins grande denfité des » différents milieux , le rayon de lumiere eft » plus ou moins réfraété , & forcé à s’écarter » davantage de fa premiere direction (1) »; (1) Et fraëtio eff duobus modis. Quandi igitur me- déum fecundum eff denfius, tunc fraëtio fpeciei eff in fuper. ficie corporis fecundi inter incef[um reum , & perpendi- cularem ducendam à loco fraëtsonis in corpus fecundum , connue de Prolomée & d’Alhazen. Réfration aftrononig ue connue de Prolomée, 140 RÉFRACTION en quoi 1l s’étoit approché bien près de la ras fon donnée enfuite par le Chevalier New- ton qui, déduifantles caufes de la réfraction, de l'attraction des corps fur les rayons de la lumiere , dit que les milieux plus denfes font plus attra@ifs à proportion de leur plus ou moins grande denfiré. 244. Prolomée , ayant connu ce principe de la réfraction de la lumiere, ne devoit pas € declinat 26 inceflu re&o in profundum corporis fe- cundi , dividens angulum qui eft inter inceflum rec- tum , & perpendicuiarem ducendam à loco fraétionis in corpus fecundum. Non tamen dividit illum ançgu- lum femper in duas partes æquales , licet hoc fenfe- runt aliqui, quoniam fecundum diverfitatem denfita- tis medii fecundi accidit major receflus, & minor fra@tionis ab inceflu reéto, fecundüm quod Prolo- maœus in ç afpeëtuum,& Alhaïen in 7 determinant quan tirares angulorum fraclionis multiphciter diverfificari, Nam quanto corpus fecundum eft denfius , tant minus recedit fractio ab inceflu recto, propter refif- tentiam medii denfioris. Roger. Bacon, opus majus, p. 297, 298. Edit. Wenet, 1750. Vid. Plutarch. de facie in orbe lune , p. 930 , lin. 40, fieri poteft ur fadii per tantum fpatium delati frangantur, &c. ASTRONOMIQUE. 141 tnanquer d'en conclure qu’elle évoit la caufe des phénomenes que nous obfervons , par rapport aux aftres vus à l’horifon , quelque temps avant qu'ils y foient arrivés ; & Prolo- mée en effet connoifloit la caufe de ce phé- nomene , que l’on appelle réfraction aftro- nomique ; & partant toujours du même prin- cipe , il difoit que la différence des milieux entre l'air & l’éther qui eft au-delà, faifoic que les rayons de lumiere qui partent d’un aftre , entrant dans le milieu plus denfe , qui eft l'air qui nous environne (1), devoient naturellement être attirés davantage dans ce milieu , & par ce changement de leur direc- tion , montrer ces aftres à nos yeux avant qu'ils fuffent réellement au-defius de l’hori- (1) Sextus Empiricus adversis Afirologos , lib, $, fe&. 82, p. 351, parle ainf de cette réfraétion aftro- nomique : » Eft enim verifimile quod , cum aër nofter » fit craflus, per visüs reflexionem fignum, quod eft » adhuc fub terrà , videatur jam efle fupra terram. Quod quidem fit etiam in radio folis , qui refleéti- » tur in aqua. Non videntes enim folem , ip{um t m _æ fæpè çfle folem opinamur », 142 GRANDEUR fon. Alhazen enfeigne mème la maniere dont on peut s’aflurer de cette vérité par l’ob- fervation : » il recommande de prendre un » inftrument compofé avec des armilles qui » tournent autour des poles ; & après avoir » mefuré la diftance d’une étoile au pole, » Jorfqu'elle paffe près du zénith fous le mé- » ridien, & lorfqu’elle paroït à lhorifon, » 1l dit qu'on doit trouver dans ce dernier » cas la diftance plus petite »: il fait voir enfuite d’une maniere fort diffufe, que Îa réfraction eft la caufe de ce phénomene. Je rapporte ce pañlage , un peu long à la vérité, après avoir remarqué qu'il paroït par Roger Bacon qu’'Alhazen n’a rien dit ici que d’après Ptolomée, & que n1 l’un ni l’autre n’avoient point appliqué certe importante connoiffance à l’aftronomie , en faifant voir de là que les hauteurs des aftres , prifes fur-tout dans le voifinage de l’horifon , demandent nécef- fairement une correction (1). EE (1) Et cum quis hoc voluerit experiri, accipiar inffrumentum de armillis , & ponat illud inloco eminente, MES CRSTRES 14: 245. Roger Bacon, cherchant la raifon de la différente grandeur des aftres vus à l'hori- 2 quo poterit apparere horizon orientalis , & ponat Enfirumentum armillarum fuo modo proprio : fcilicet ut ponat armillam , quæ eft in loco circuli meridiona- lis , in fuperficie circuli meridiei , & polus ejus fit exaltatus à terrà fecundum altitudinem poli Mundi fupra horizontem loci in quo ponitur inftrumentum : & in noële obfervet aliquam ffellarum fixarum magna- rum , que tranfit per verticem capitis illius loct , aut propè ; & obfervet illam ab ortu fuo in Oriente : ftellà autem ortà , revolvat armillam, quæ revolvitur in circuitu poli æquinoétialis , donec fiat æquidiftans ftellæ, & certificetur locus ftellæ ex armillà, & fic habebit longitudinem ftellz à polo mundi. Deindè obfervet ftellam , quoufque pervenerit ad circulum meridiei , & revolvat armillam , quam prius move- rat, donec fiat æquidiftans ftellæ : & fic habebit lon- gitudinem ftellz à polo Mundi, cum ftella fuerit in vertice capitis. Hoc autem faéto , inveniet remotio- nem ftellæ à polo Mundi in afcenfione, minorem re- motione ejus à polo Mundi in horâ exiftentiæ ejusin vertice capitis. Ex quo patet , quôd vifus comprehendït fiellas refraëtè , non reëté : fteila enim fixa femper mo- vetur per eundem circulum de circulis æquidiftanti- bus æquatori , & nunquam exit ab ipfo , ita ut appa- Caufe de la différente grandeur des aftres vus à l’horifon, ex- pliquée pat par Ptola- mée. 144 GRANDEUR fon , d'avec celle qu'ils paroiffent avoir lorf qu'ils font au-deflus de notre tête, fuppofe premiérement que cette caufe pourroit être, en ce que les rayons, qui partent de ces aftres, paflant d’un milieu rare qui eft l'é- ther, dans un milieu plus denfe , ou l'air qui nous environne, font rompus par ce reat , nifi in lonsiflimo tempore. Et fi ftella com- prehenderetur reétè , tum lineæ radiales extende- rentur à vilu rectè ad ftellas , & extenderentur formæ ftellarum per lineas radiales reétè , quouf- que pervenirent ad vifum. Et fi forma extenderetur a ftellà reétè ad vifum , tunc vifus comprehenderet eam in fuo loco: & fic inveniret diftantiam ftellæ fixæ à polo Mundi in eâdem noéte eandem : fed dif- tantia ftellæ mutatur eâdem noéte à polo Mundi: ergo vifus non reétè comprehendit ftellam. In cœlo autem non eft corpus denfum terfum, necin aëre, à quo poflint formz reflecti. Et cum vifus non com- prehendat ftellam reétè, nec fecundum reflexionein , ergo fecundkm refraëfionem ; cum his folis tribus mo- dis comprehendantur res à vifu. Ex diverfirare ercà diffantia ejufdem fiellæ in eâdem noëte à polo Mundi à patet procul dubio , quod vifus comprehendat ffellas res fraëèe. Alhazen, lb. 7, ©. 4, n°, 15, p.251. Edit. 1572, de opticis. paffage PESCASTRES 4 pallage dans un différent milieu, ainfi que par l’interpoñrion des nuées ou des vapeurs qui s’élevent de la terre ; & que certe réfrac- tion répétée produit un écartement des rayons ; qui doit fervir à repréfenter l'objet plus grand à nos yeux, quoique, dit-il en- fuire ; 1l y ait une autre caufe plus raifon- nable , apportée pour rendre raifon de ce phénomene , qui eft celle que Prolomée & Alhazen ont alléguée (1); & 1l ajoute que (1) Secundum autem Ptolomæum , & Alhazen oportet fcire, quôd non fir fraétio in fuperficie aëris, qui propriè dicitur aër, fecundum quod diftingui- mus aërem ab igne , five æthere, cum non invenia- tur aliqua diverfitas afpe@us noftri caufari nil propter usicam fraétiônem fpecierum venientium à ftellis per fphæram aëris , & ignis , five ætheris, quancum eft de puritate naturæ fuæ ; hoc dico, quia mediantibus nubibus & vaporibus, accidit magna diverfitas, quia fol & ftellz omnes videntur efle Mmajoris quantitatis in horizonte , quam in medio cœli , prôpter interpoftionem vaporum exeuntium in âëre inter nos , & ftellas orientes , in quibus va- poribus franguntur radii folares propter fraétionem quam habuerunt in fuperficie ignis ; quæ fractio fa Tome IL, k FACE CN EL Qi «+ « Hd. n MT , (es * “ À’ i46 GRANDEUR ces Auteurs penfoient que la raifon pour laquelle les aftres font appercus plus grands à leur lever & à leur coucher, que vus au- deflus de notre tête, vient de ce que n’y ayant point d'objet intermédiaire entre nous & une étoile vue au ciel au-deffus de notre tère , nous la jugeons plus près de nous que n’eft une étoile à l’hotifon , à caufe que line . terpofñition des objets que nous appercevons fur terre entre nous & le foleil, ou la lune à l’horifon , fervant à mefurer des intervalles dans la diftance qui fe trouve de ces aftres à nos yeux, l’idée qu'ils font à une plusorande diftance nous les fait imaginer plus orands ; ainfi l’éloignement apparent du foleil ou de la lune à l’horifon, naïffant de l’interpofition des objets entre eux & nous fur la furface de la terre, (ce qui ne peut être de même lorf- qu'ils font vus au-deflus de la tête) l'idée de tit, ut videantur majoris quantitatis in horizonte , | quam in cœlt medio; quamvis & alia fit caufa hujus majoricatis perperua , ficut Prolomæus & Alhazen nn determinant. Koger Bacon , loc, eit, p. 302, _. nie ant ax Ë PL + Lé sv F CA F DES AsTRES. ïr47 Jeur grandeur: doit s’augmenter conféquem- “nent en notre efprit à mefure que nous les jugeons à une plus grande diftance, & ils doivent nous paroître alors plus grands vus à l’horifon , que vus au zénith (1). Cette {6 Quod autem fteliz ex caufà perpetuä videantur majores in oriente , & occidente , quam in medio eœli, dicit Ptolomæus in 3°. & 4°. & Alhazenin7e; & poteit demonftrari per hoc, quod vifus judicat cœ- Jum, quafñ planx fuere extenfz fuper caput in Orien- tem, & Occidentem , quandd afpicit ad alterum &llorum ; fed quod videtur prope caput, propinquius videtur , -& ideo ftella , quando eft in medio cœli ; viderur efle propinquior , & ideo in horizonte vide. tur magis diftare. Sed quod magis videtur diftare , videtur effe majus, poftquam fub eodem angulo vi- detur ; fed quod fecundum veritatem magis diftar eft majus , poftquam fub eodem angulo cum re minori videtur , ut AB magis diftat ab oculo, & majus eft - quam CD, & CD quam EF. Ergo tunc relinqui- tur , quôd ftellæ appärent majoris quantitatis in Oriente, quam in medio cœli. Et hoc patet aliter: Remotio earum , quandd funt in Oriente , compre- henditur per interpofitionem terræ ; fed fic non pof- funt comprehendi , quand funt in medio cœli, propter infenfibilitatem aëris. Ergo cum magis pere K ij 148 GRANDEUR raifon eft celle que Mallebranche 2 foutenue éontre M. de Régis , laquelle eft fans doute la plus philofophique ; & M. de Régis fe trompe lorfqu’il veut que les vapeurs , rom- pant les rayons du foleil ou de la lune, les faffent paroître plus grands ; car la réfraction ne contribue qu’à augmenter leur élevarion apparente fur l’horifon (1), & devroit même diminuer un peu langle vifuel fous lequel ils font vus, fi le jugement naturel qui fe forme en nous de leur éloignement, à caufe qu'ils nous paroiffent au-delà des objets in- termédiaires que nous voyons fort éloignés de nous, ne s’oppofoit à ce que nous les voyions tels qu'ils font réellement ; & c'eft cipitur earum remotio , quandd {unt in Oriente, quam in medio cœli , fequitur , quod magis viden- eur tunc diftare , quam quando {unt in medio cœli° Ergo , ut prius , apparebunt majores. Roger Bacon, Opus majus , P. 247: Et ejufdem Baconis fpecula Ma chematica , in-4. P. 37- (1) Mallebranche , Recherche de la vérite, div. x | ch. 9, & Les éclairciffements fur ce chapitre. ___—— MESTASTRES. 149 une vérité que nous devons à Prolomée il y a plus de 1$0o ans. 246. » J'avois deffein de dire ici un mot perfpairs » de la perfpeétive des Anciens ; mais 1 Doc en ».nous refte trop peu de leurs écrits fur cette » matiere pour rien fonder de bien certain. » Cependant Virruve, à fa Préface du livre 7, » pag. 124, parle des principes de Démo- » crite & d’Anaxagore fur la perfpective , » qui font les mêmes que les nôtres. Ana- » xagore & Démocrite , dit-il, tenoient » leurs connoiffances d’Agatarchus, difciple » d'Efchyle (1). Ils enfeignerent pa, quel (1) Platon , tom. 1, p. 235$, 6 de repub. tom. 2, p. 598, donne une defcriprion exaéte des regles de ga Perfpeëtive. Pline , p. 694, lib, 35, c. 10, dit que Pamphile , excellent Peintre , s’étoit fort appli- qué à la Géométrie , & foutenoit hautement que, fans fon fecours , il n’étoit pas poflible d'amener la peinture à fa perfcétion ; ce qui eft vrai par rappor. à la perfpective, Il y a auf, p. 69$ , lin. 11, une- expreflion qui ne peut guere s'entendre que de la perf” pective, & c’eft lorfqu’il dit qu’A pelle le cédoit à hfclepiodore fur l'art de mefurer les diftances dans iK 1j so DE LA PERSPECTIVE » artifice on peut (ayant mis un point en ui » certain lieu) imiter fi bien la difpofition » naturelle des lignes qui fortent des lieux fes tableaux. Voyez auffi Philoftrate en fa Préface à fes tableaux , & dans la defcription du tableau Mé- noétius. Lucien in Zeuxis, p. 332, D. parle de la perfpective dans la peinture comme s’il en eût connu les principes & les effets. Witruve, lib. 7, c. $, p.137, lin. 9, dit que le Peintre Apatarius peignic une fcene au théâtre de Tralles, dont l’afpe& pa- soifloit fort beau , à caufe que le Peintre y avoit fi bien ménagé les différentes teintes, qu’il fembloie que cette architecture eût en effet toutes fes faillies. Le paffage de Philoitrate contient une defcription claire des effets de la perfpective. Parlant d’un ta bleau du fiege de Thebes , il loue l'invention du Peintre qui, ayant bordé toute la courtine de gens armés, en expofe ( dit-il) quelques-uns tout entiers à la vue, d’autres jufqu’aux genoux , quelques-uns à demi feulement , & d’autres ne montrent que leurs têtes, ou leurs cafques ; enfin on finit par découvrir la pointe des piques de ceux que l’on ne voit pas; & il ajoute que c’eft Ià l'effet de la perfpe@ive , qui enfeigne à tromper les yeux par le moyen de cer- taines courbes tournoyantes qui fe reculent , & font que les objets paroifient s'éloigner, SE 2 "NI DES ANCIENS. 16H #en s'élargiflant , que, quoique cette dif- # poftion des lignes foit inconnue , on ne 4 | 1f » laifle pas de rencontrer à repréfenter fort Le principal effet de la perfpeétive , déperdant du deffein , on ne peur douter que jes Grecs, qui ont excellé dans cet art, ne l’aient connue. Dans le ta- bieau antique de la Noce Aldovrandine , le Peintre a indiqué la perfpective dans toutes les parties où 1 . 1 . elle étoir néceflaire , non feulement par la rondeur des corps , & par le fenriment de l'intervalle qui les fépare du fond , mais par la jufte dégradation des corps que fon fujet lui demandoit , tels que l'autel, de lit, le plancher, &c. . Dans Le Recueil de Roffi, qui a pour titre Admi- randa veteris fculpture vefiigia | on trouve deux bas- reliefs cités, qui font une preuve évidente de La con- noïffance des Anciens dans la perfpeétive ; le premier. eft à la page 42, & repréfente le repas de Trimalcion. La perfpeétive s’y découvre avec la plus grande clar- té; on ne feroit pas mieux aujourd’hui, A la page 78 on en voitun autre, dont l'original eft confervé au ‘palais. Barberini , appellé Luétus funebris , & qui Æepréfente un édifice dégradé , & fuyant dans la plus (1) Qs mapusnnos à dmisnre Bonn éxtwas Tobau, Ebéryor art naronlpor Erénlaue 0 ryépar. Aro Où d'iasmpalos copérpou To xuromipo . Muxpa voabre xéronleg Gcis réleumhayanas Kooueye Aemirt TE # Tiei yuy(Augiais , Méroy ixsivo TÉSEUXE) GHTIVQY TO HAMOU y Mecmubugs | 2 Beenñs, 2 xemecawrarus. Avaxhopéyoy Demos tis Toro À dxTiv@Y , Ebadus #p9n Qobspu mupéd'ys ras nxari. Kai rairas GmeriQpases tm poixaus Toboboncu. Cum autem Marcellus removiflet illas ad jatuga arcüs , Educens quod fpeculum fabricavit fenex : A diftantià autem commenfurati fpeculi, L iv décrits paÆ Tzerzès, 168 MIROIRS d’un trait. M. de Buffon imprima dans les Mémoires de l’Académie des Sciences en 1747 un Mémoire fous le titre: Znvention des Miroirs pour brûler à une grande diflance. Ce mème Mémoire vient de paroître avec beau- coup d’additions dans le Supplément à l'Hif- toire Naturelle , tom. 2. in 12, que j'ai fous les yeux, avec le titre: Zrtroduttion à l’Hif- toire des minéraux. M. de Buffon y dit, p.174, qu'on ne peut refufer à Archimede le titre de premier inventeur de ce miroir ardent. Il ajoute un peu plus loin , que dans le temps Parva hujufmodi fpecilla cum pofuiflet, quadru- | piangulis _ Quæ movebantur fquamis , & quibufdam fcalp- turis, Medium illud pofuit radiorum folis, Auftralis, & æftivalis , & hyemalis: Refra@is deinceps in hoc radiis , Exarfo fublata eft formidabilis ignita navibus, Et has in cinerem redegit longitudine arcüûs jaétüs. Joannis Tzetzæe , H'flor, Chilias. 111, p. 292 ,in Poer. Gr. veteres, De Archimede & quibufdam ejus machinis. | PTE MR DCE N:TIS. 169 qu'il travailloit à fon miroir, il ignoroit le détail de tout ce qu’avoient dit les Anciens fur celui d’Archimede , & que ce ne fut qu'après avoir réufli à Le faire, qu'il en fut inftruit par M. Melot de l'Académie des Belles-Lettres. On ne doit pas héfiter un moment à croire cette déclaration de la part d'une perfonne aufli juftement célebre, & de lui accorder alors la gloire d’avoir été le fe- cond inventeur des miroirs d'Archimede. Ce qu'il y a d'étonnant, eft que ce favant Aca- démicien , qui paroiït en d’autres occafions avoir lu les Anciens, & qui fait apprécier fi bien leur mérite, n'ait pas été frappé de paflages auffi remarquables que quelques-uns de ceux que je rapporte ici. On fait que le miroir de M. de Buffon eft compofé de 168 petits miroirs plans, lequel produit une cha- leur aflez confidérable pour allumer du bois à 200 pieds de diftance , & fondre le plomb à 120 & l’argent à so pieds. 256. Mais voici encore un témoignage qui ne laiffe plus la moindre ré (à cette queftion , & laréfout en faveur d'Archimede. Témoigna- ges de “Lu- vents d’An- heme , de dl, & de Zonare. 170 MIROIRS Antheme de Tralles en Lydie, célebre Ar- chitecte , habile fculpteur , & favant Ma- thématicien , le mème qui, fous l'Empereur Juftinien , conftruifit l’églife de Sainte So- phie de Conftantinople , a écrit en grec un petit Traité intitulé Paradoxes de Mécha- nique ; qui ne fe trouve qu'en manufcrit (1). Cet ouvrage contient en autres chofes un chapitre fur les miroirs ardents, où l’on voit la defcription la plus complette de ceux dont Archimede à dû, felon lui, fe fervir pour brüler les vaifleaux des Romains. Il com- mence par fe propofer la queftion : » com- » ment, dans un lieu donné qui feroit à la » diftance d’un trait d'arc, on pourroit pro- » duire une inflammation par le moyen des » rayons du foleil (2) » ? Il pofe d'abord pour (1) Anthemius Trallianus zept mupéd bar psyampe - roy Codex Regius Parifiis , n°. 2871, extat & in bibliothec& Vindobonenf: & Roma in Vatican. Vid. fi placèt, Lambeccium in Comment. Bibl. Vind, lib. 8, P. 91. (2) Nos à us à d'eSsile rom dQes bre oùx Eau Tor à roas ” / / € Fe L Lo tolarntwaraes téado vive dix À nuaxgy éxrives. A x DŒNIT,S. 171 principe | » qu'une telle inflammation ne # pourroit être caufée que par la réflexion » des rayons du foleil , qui fe feroit dans » une direction inclinée & oppofce à cet » aftre (1); & 1l ajoute que la diftance re- » quife étant fort confidérable , 1l paroïtroit » d’abord impoñlible que les rayons puflent » produire une inflammation, mais que ce- » pendant perfonne ne pouvant contefter à » Archimede la gloire d’avoir brülé la flotte » des Romains par la réflexion des rayons du » {oleil , ce dont on convenoit unanime- » ment , 1l jugeoit raifonnable de croire ce » problème poflble fur le principe qu'il » avoit avancé (2) ». Il juge enfuite à propos d'approfondir la queftion , & pour y mieux parvenir , 1l établit premiérement certaines (1) Q5 émep à d'oSeis romos pen ém tuQtius ist 7œis Penais dxriouw , AN EQ Erépoy Ti VE@Y puépos | # Emi To éayrior 8LC. (2) E'rudy de rw A'yund'ous d'obuy oùy one 251 ne Ge cui opLod cry os À pnSvos ds Tus vais Ÿ TroEi a dia À muaxdy exacts éxrhey, éverynaCe ton dryas 2) xarx … A! 7 \ ! TOUTO à UVATOY Elyoil To po Ame, 172 MIROIRS propofitions néceffaires pour le bien com= prendre. » Après avoir donc propofé de trou- # ver avec un miroir plan une poftion quel- » conque qui réfléchiffe les rayons du foleil » à un point donné , il fait voir que l'angle » de réflexion eft égal à celui d'incidence ; » & après avoir démontré que dans telle po- » fition d’un point donné, relativement au » foleil , les rayons lui peuvent être réfléchis » par un miroir plan, il foutient que l’in- » flammation requife peut être produite par » Paffemblage de ces rayons du foleil , diri- » gés à un mème foyer , parcequ’alors , de » la chaleur réunie & concentrée de ces diffé- » rents rayons fur un même point, il en » devra réfulter un embrafement (1); & de » mème que lorfque quelquecorps eftéchauf- » fé par le feu , 1l communique fa chaleur à (4 , La u 5/ r 17 \ A 2 (1) O'7r æaû oo more meEpos 1 eur SN TO CHUEIOW , TA ce! ss 9 02 \ "nn, 9» / ET , L s-7 DRE Lex aurim die Toù érirrEd ou érom pou 3 7 CYAXAUTIS EF / / 2 ds € ! «! > ! COTYY YOATETEI , ÉMEIOY 1 T Up tandis xab crepoy Tporoy Ê ’ s/ C" LA" s/ “ 5 (4 \ \ Ê \ cu M/LYET 0ùl # To Z'ÀEIOYAS axlwas £IS TOY EP x TOY cUTOY / / SRE UT \ / / Ê / TOO CUVE EI 5 4 T xuTœ x0pUPyy Opus a Tpuopitrns : ] ! \ # ! HXOTOS | 1) ELAGUFE YEN, ARDENTS. 173 » Pair qui l’environne. Ainfi tous les rayons » du foleil , étant raflemblés vers un même » point, doivent contribuer réciproquement » à augmenter la puiffance de la chaleur (1); » d'où il eft néceflaire , continue-t1l, de » conclure qu'avec plufeurs miroirs plans on » peut réfléchir, veis un foyer donné, & à » la diftance d’un trait d’arc , une telle quan- » tité de rayons du foleil, que leur réunion à » un même point y produile une inflamma- » tion (2). Quant à la maniere d’exécuter » cette expérience , 1l dit qu’elle pourroit fe » faire par le moyen de plufeurs hommes, » dont chacun tiendroit un miroir dans la » pofirion ci-deffus indiquée (3) ; mais afin c/ / | 3 / / : Ê / A (1) Ovlus yonramer » X94 Todyæÿlloy Aarus MxTIJES TUS 7 ] W / f 1 \ nm / Écpuorrlas EF4 T [LETOY TUVLYEOT EL TOM > TAŸ TO) EIDHILEYOU avpos émolenerwnt O'uvare, | à ETES “Jah e EL = Fr. " (2) Aéor oùr E5o 2 mpes To pue aQesri ox EAwTlor n PR ans A: / ou 20 | à / s Nn/ TO Eipn/E OV à IUT YA TROT y EU) € éTépgs OltPopous axli- , , / € LA 0. , / e \ ,» VOS Gmo ITR OLGA, KA 4T@Y éTom po y WSE TOUS Ve ec Es ce . / ! < & XAATES UQ EV EXEVOY ŒMATHS TUIEY/OMENLS TOINTUI THY ÉG Ci # » 2 \ \ : 1 4 (3) Orip 2 dia mAciorer dvd par ur ray cumeesrmr Per 174 MIROïIRS » d'éviter l'embarras d’une telle méthode |: » étant néceflaire d’avoir au moins vingt- » quatre miroirs pour enflammer unobjet({1), » il imagine un autre moyen, qui eft de » prendre un miroir plan hexagone , & d’ac- » commoder à chacun de fes côtés plufieurs » miroirs plans, aufi hexagones, & de moin- » dres grandeurs , qui puiflent fe mouvoir » dans des directions prefcrites par des » plaques, ou des bandes quelconques , qui » les joindroient enfemble ; ou bien encore » par le moyen de charmieres (2) ; & après » avoir préfenté aux rayons du foleil le mi- » roir du milieu , faire en forte qu'il en foit lronlex nareyoilar , ri To Emo ler cyuéloy moyrus Ta Zrpoxtpete. (1) Loe de pén d'ugcpairauts aheiort roërus Emimérloiles , spirxouey D @s oùx thurloy tixori TioTdpay MAX AGTEUY ph= La ro dQeinoy ÉaQI nes , xararuvdraus ourus | BC. (2) E'so tmirid'or tburyouxor Eromlpe | 494 Toërs map elueve trieg ouux tronleg éayonie, © cumuive T& Tpo= Tipa @mà hrlovs iyns dueuérpos , duvautre de xweioas rap Tus ÉLONUEVNS évdeius Derid'oy cer la décide AUTA 4 TO eyouEray YVYhUI AG. ARDENTS. 175 » de même des autres miroirs. Car fi après » avoir fixé le miroir du milieu , continue-t- » 11, on ajufte adroitement & promptement » les autres miroirs qui l'entourent, & qu'on » les incline fur celui du milieu , 1l eft évi- * dent que les rayons du foleil , partant dé » ces différents mitoits , feront réfléchis au » mème foyer que celui du miroir principal ; » & qu’ainfi répétant la même chofe en pla- » çant d’autres miroirs compofés fur le mème » principe , & qui foient dirigés vers le mème » lieu que le premier , la réflexion du foleil n {e faifant toute entiere vers un même » point , il en réfaltera infailliblement l’in- » flammation requife dans un point don- » né (1). Il ajoute encore que cette expe- » rience réuflira d'autant mieux, que l’on » \ / = / / LA U , / (1) Er dé peévoros rod péron œxuwrou dia rives émioias » = iYe [4 e! \ 1 NB; | \ / D / EbyEpas mposideuery ame Ta TENIE EMI TO HLETOY EMMIVEUTOIUES à" e “ e »: > » me : ’ E] ” Suche 'N 4 #AON @S 4, Mi GT ŒUTUY GYAXAWEEVUI ŒNTIVES EMI T (UETOY ! 2 Lu aTLr ! A A En TOR) 70) éBapyns érom pou AApYy VOTE, To ävro d'y osoùr- », © / ! 2 { LU TÉS , MO ÉTEON DÉLAË GipATISENTES Tois tlpypevors tom lex à) / / EX \ 2 A! busn. / \ \ nv : \ Gi Daéyor vmrn À tvalior sexmrTor , © Ts bjus GUTus | à aan T Apyimno m émioires à Atey ésopuot | À Douala Tore mokopxol la Eupaxourræv. | Huic Anaftafus Imperator, per Marianum præ- fe&um reftitit , navalique pugnä commiflà, ex ma- chinà quâdam à Proclo viro excellentiffimo fa&a,, ( is enim tum & in Philofophia, & in Mechanicis orcbat , neque Archimedis duntaxat celeberrimi —_. —- | ARDENTS. 179 “257. Euftathius, dans fon Commentaire de l’'Hiade , dit qu’ Archimede , par une in vention de Caroptrique , avoit brâlé la flotte des Romains à la diflance d’un trait d’arba- déte (1) ; de forte qu'il n’y a prefque pas de fait dans l’hiftoire qui foit garanti par des témoignages plus authentiques, & qu'il fe- roit difficile de ne pas fe rendre à leur évi- dence , quand même nous ne pourrions pas comprendre quel art Archimede auroit em- ——————_—_—_—_— artificis cognôrat omnia, fed & ipfe nova quædam adinvenerat) claflis hoftium debellata eft, Nam fpe- cula ex ære fabricafle hiftorià fertur Proclus, eaque de muro & regione hoftilium navium fufpendiffe : in quæ cüm folares radii impegiflent , ignem inde ful- minis inftar erumpentem , clafñaros, ipfafque naves hoftium combufliffe | quod olim Archimedem exco- gitavifle , Romanis Syracufas obfidentibus , Dion refert. Ex Zonara annalibus , tom. 2, p. 44. (1) Karompx4y Tux smivoiey narnreueres A pamrd ys pr 0 coPoraloes mroneuixis EM VEATE vaas , ®S i& ris xEpab - vô5o70s. Euflathius ad Iliad : p. 118 , in Prncipio libri. Edito Bafiles, 1558 , in-fol. Et Paulo poff de Anthemio : AvSuuos dè ris Üsépor | yérowe zrorpir alu spéslar, # oùrus ing , Harper Eauroi GTA, M ij Témoignage d’Euftathius. Expériences de Kircher & de M. de Bufe fon. | T4 + 2 180 N° 5 RO TL ployé pour la conftruétion de ces miroirs. Je réponds à deux objeétions ; l’une fur la difficulté de mettre ces miroirs ardents en ufage; & l’autre prife du filence de Polybe , Tite-Live & Plutarque. Quant à la premiere, 1l faut remarquer que les vaiffeaux des Ro- mains étoient dans le port de Syracufe, où il faifoit probablement calme quelquefois. Que le foyer d’un miroir ardent , compofé de miroirs plans, non feulement n’eft pas limité, mais que ce foyer même n’eft pas dans un point fixe de la ligne des rayons, qu’au contraire 1l eft prolongé pendant un certain efpace dans un degré de force plus ou moins grand , à proportion du nombre des miroirs employés. La chaleur de tant de rayons rapprochés, & qui commencoient à fe croifer au point de leur réunion , devoir donc fufhre à produire cet effet, même à une diftance moindre que celle où fe réu- nifloient lesrayons, ou bien un peu au-deli' de ce point. On en voit la preuve au miroir ardent de M. de Trudaine, dont le foyer eft prolongé d'environ huit pouces dans toute ———— NORD 'E NT $ 131 A fa force. Ce miroir peut fondre l'or à tel point de fon foyer le plus vif; & à tel autre point de fon foyer il ne fondra pas le plomb, ou ne brülera que le bois, y ayant alors affez de rayons pour produire tel ou tel moindre effet. On objecte que Polybe, Tire-Live & Plu- tarque n’ont point parlé de ce fait ; mais Po- lybe , Plutarque & Tite-Live ont-ils faic mention de tous les faits remarquables des parties de lhiftoire qu'ils ont écrite ? On feroit une longue lifte de faits plus effentiels omis par ces hiftoriens. Quant au fait en queftion , ou ils l'ont ignoré , ou bien, comme tant d’autres grands hommes, n'ayant pas connu le méchanifme du miroir ardent, ni compris les principes fur lefquels il étoic conftruit , ils n'auront pas cru ce qu’on en racontoit, & dès-lors ils auront jugé plus à propos de n’en point parler. D'ailleurs n’eft- ce pas vouloy s'élever contre toutes les idées reçues , & contre tous les principes de l'hiftoire, que de prétendre invalider cinq M iij Miroir ar- dent par ré- frattion , dé- crit dans Ari- ftophane. 182 WrR OO ES ou fix témoignages poftifs par le filence de quelques auteurs ? Au refte , parmi les ouvrages qui nous manquent d'Archimede , il en exiftoit un fur toutes les efpeces de miroirs, entre autres fur les miroirs ardents (1). 258. Il paroït encore que les Anciens con- noifloient les miroirs ardents de verre, qui brülent par réfraction. Car on trouve un paffage dans la Comédie des Nuées d’Arifto- phane , qui traite clairement des effets de ces deux verres. L'auteur introduit Socrate interrogeant Strépifiade fur le moyen qu’il fe flatte d’avoir trouvé pour être déformais difpenfé de payer fes dettes; & celui-ci lui répond qui a trouvé un verre ardent (2) dont on fe fert pour allumer le feu ; & que fi on lui (1} Apuleius Edit. Delph. p.418. Tzetzéès, chil: 2, v. 153, & chil. 12, ve 974. Fabr. Bibl, Gr.tom. 2, P- 548. (2) Ariflophanes in Nubilibus , aët. 2 , fc. x ,v. 140. Ta veroy (yitrum) àQ ns ro æüp amlouri ; undè isnem accendunt. sims 2 d'a _ A “ ? —— SN MUR'DiE N TS. 18 3 apporte une affignation (1), pour payer, il pré- fentera auffi-tôt [on verre au foleil , à quelque diftance de l’affignation , & y mettra ainfi le feu (2): par où l’on voit qu’il s’agifloit ici d'un verre qui brüuloit à quelque diftance, & qui ne pouvoit être qu’un verre lenticu- laire. Pline (3) & Laétance (4) ont auf parlé (1) Aéew, 1, e. fententiam. Une aflignation. (2) Aro sus àd'e 2rpos Tor HO) TO YPAUUUT x rhéeuu À tués d'éxys. ... . Ego procul ftans , adhunc modum , ad folem , (vitro) delevero literas intentæ mihi dicæ ( fententia.) sbid. (3) Cum addirà aqua vitreæ pilæ, fole adverfo in tantum excandefcant , ut veftes exurant. Pin. Hifi. Natur. lib. 36, fect. 67. — Invenio medicos , quæ funt urenda corporum, non aliter utilius id fieri pu- tare quam cryftalinä pila, adverfis pofitä folis radiis. Idem, lib. 37, feét. 10. Expertum à fe feliciter tef- tatur Marhiolus in lib. $. Diofcorid, c. 116, pag. 1338. (4) Orbem vitreum plenum aquæ , fi tenueris in fole , de lumine quod ab aquà refulget, ignis accen- ditur, etiam in duriffimo frigore. Laëantius , lib. de irà Dei, c. 10. — Nam ut ars viam excogitat, qui, lux quæ à fole proccdit , per vas virreum aquà ple+ M iv 184 Miroirs ARDENTS. des verres qui brüloient par réfraction. Le premier les appelle des boules de verre, où de cryftal, qui , expofées au foleil, bru- loient les habits , & les chairs des malades, qui avoient befoin d’être cautérifées. Lac- tance & Clément d'Alexandrie parlent de la maniere de brüler avec des verres convexes remplis d’eau, à travers lefquels on faifoit pailer les rayons du foleil. num ignefcat ; ita etiam , &c. Clemens Alexandn. Sirom, lib. 6, p.688. D. Voyez aufli Orphaï opera, Lipf. 1764, 8°. p.307, 308 , & la fect. 275 ou fuiv. | PAPITRE 1X. "De plufieurs découvertes des Anciens dans les Mathématiques , l’Aflronomie , &c. 259. ON écriroic un gros livre de l’hiftoire de toutes les découvertes importantes dans la géométrie , les mathématiques & la phi- lofophie , dont nous fommes redevables aux Anciens; aufll, pour ne pas groflir ce vo- lume , nous nous contenterons feulement d’en indiquer ici en peu de mots les princi- pales , fur lefquelles nous jugeons qu'il ef jnutile de nous arrèter autant que nous avons fait fur les autres , d'autant plus que celles-ci, d’un aveu général , doivent leur origine aux philofophes de l'antiquité, à qui nous les rapportons, _ 260. Tous les favants conviennent que Thalès à été le premier, dont nous ayons connoiïffance , qui ait prédit les éclipfes, enfeigné l’ufage de la petite ourfe ou de Fétoile polaire , /a rondeur de'la terre & l’obliquité de Découvertes des Anciens dans les Ma- thématiques , trop longues à détailler, Ce que cetee fcience doit à Thalès ; 186 DÉcouUvERrTESs lécliptique (1) ; il n’a pas été moins utile à la géométrie qu'à l’aftronomie ; il inftruifit dans cette fcience les Egypriens mêmes, chez qui il étoit allé pour prendre des le- çons ; 1l leur enfeigna à m:furer les pyra- nides par le moyen de leur ombre , & à déter- miner les hauteurs & les diflances inacceffivles par les rapports des côtés des triangles ; 1 | démontra diverfes propriétés du cercle, & entre autres une , fuivant laquelle ous Les | triangles , qui ont pour bafe le diametre d'un cercle, & dont l'angle oppofé touche la circon- Li 4 | (1) Pychéas eft encore fameux par l’obfervation exacte qu'il fit à Marfeilles plus de 300 ans avant | J. C. pour déterminer l’obliquité de l’écliprique, en obfervant l’ombre folftitiale du foleii. Il trouva que la hauteur du gnomon étoit à La longueur de l’ombre, comme 600 eit à 213 =; d'ou il conclut l’obliquité de l’écliptique 23°. 49°. M. Gaflendi , étant à Mar- fcilles avec le célebre Peirefc , vériffa cette obferva- tion , & la trouva très jufte. Ssrabon, Géopr. lib. 2, p. 123. Ricciolj Almag. tom. 1, p. 164. Et plus haut , fect, 170 de cet ouvrage, note (1). S me | | DE PYTHAGORE. 187 férence ; ont cet angle droir. X] découvrit la propriété du triangle ifocele ; laquelle eft d'a- voir les deux angles [ur la bafe égaux , & trouva le premier que f deux lignes droites Je coupent ; les angles oppofés au fommet font égaux. Enfin il enfeigna plufieurs autres belles vérités, trop longues à décrire , fur lefquelles le leéteur , qui fouhaitera de les mieux connoitre , pourra confulter les au- teurs cités ci-deflous (1). Nous devons auf à Anaximandre , fuccefleur de Thalès, l’i- vention de la fphere armillaire ; & des gno- mnons ou cadrans folaires ; & c’eft aufir lui qui a dreffé le premier des cartes géographiques (2). 261. Pythagore nous a déja fourni plu- fieurs exemples de l'étendue de fon favoir (1) Diogenes Laertius in Thaletem , Lib. 1 , fe&. 24.... Plutarch. de Placitis Philofoph. . . Apuleius Florid lib. 4... Proclus in Euclid. lib. 2. comm. 14. 2bid. lib. 1. prop. 5. lib. 3.com. 9 & 19. Lib. 3. com. 31. (2) Laertius , lib. 2 , feët. 1.... Plinius , lib, 2, c. 8... Strabo , Geog. lib. 1 ad finem. ... Apollonius Rhod. .. Argon. lib. 4 , v. 178. à Pythagore | & à Plaroa. 188 DÉCOUVERTES dans toutes les fciences. 11 y a eu peu de philofophes dans l'antiquité qui aient eu autant de fagacité & de profondeur de génie; 1l donna le premier des regles certaines & fondamentales à la mufique qu'il détermina par l'effet d’une fagacité admirable. Frappé de la différence des fons ‘que rendoient les marteaux d’un forgeron, qui s’accordoient aux intervalles de quarte , de quinte & d’oc- tave (1), 1] conclut que cela venoit de la différence des poids des marteaux,qu'ilpefa, | pour s’en mieux éclaircir, & 1l vit que la fuppofñition étoir jufte. La-deflus 1l rendit des cordes de longueurs égales, par des poids, dans les proportions du poids de ces mar- eaux, & il trouva qu’elles rendoient des fons dans les mêmes intervalles de ceux des (1) Jasmblic. vit. Pythagor. pag. 111, c. 25... Cenforinus de die Natali, cap. 10. Macrob. in fomn. Scipionis , c. 2. Nicomach. Manual. Mufic. c. s &6, p. 10611. Theo Smyrn. Mathemat. Platon. in traétat, de Muficà, c. 12, p. 88. On trouve aufli dans ce chapitre les principes de la mufque des verres , re nouvellée de nos jours. | DE PYTHAGORE. 189 marteaux de poids différents. D’autres veu- lent qu'il sy foit pris d’une autre maniere, & qu’il ait tendu par un même poids des cordes de longueurs différentes (1 ). Quoi qu'il en foit, ce fut fur ce principe que Py- thagore imagina la monocorde , inftrument compofé d’une feule corde, & propre à d£- terminer facilement les divers rapports des fons, Il découvrit auff plufieurs belles vérités dans la Géométrie (2), entre autres cette propriété du triangle rectangle : que le quarré fait fur le côté oppofë à l'angle droit ou l’hypo- ténufe ; eft égal aux quarrés faits [ur les deux autres côtés. I] a ébauché la doctrine des J/o- périmetres , en faifant voir que de toutes Les figures de même contour, parmi les figures planes , c’efl le cercle qui ef? la plus grande, 6 parmi les folides , la fphere. (1) Montucla, Hifi. des Mathémat, tom. 1 , pag. 123. (2) Diogenes Laertius in Pythagoram , lib. 8, fe&. 12.., Vitruvius , Architeët, lib, 9, c. 2. Athe- naus , lib. 10,p. 418. F. 190 DÉCOUVERTES Platon s’appliqua aufli à l’étude des mathé- matiques, & nous lui devons de très belles découvertes dans cette fcience (1). Il intro- duifit le premier l’analytique ; ou l’analyfe géométrique qui enfeigne à trouver la vérité que l’on cherche dans [on premier principe. Il réfolut le fameux prolème de la duplication du cube (2), dont on fait aufñli honneur à Eu- _ (1) Laertius, Lib, 3, fe&. 24, lin. ulrim. & not. 83, Proclus in Euclid. lib. 3, p. 58, lin. 39. Theonr Smyrnaus , lib.1,c.1,p. 3. (2) Plutarchus de Socratis Genio , p. 579. C. Phr= loponus Commentar. in Analyt. Pofler. lib. x. Valerius Maximus , lib. 8 , cap. 12.... Montucla , Hifi. des Mathémat. tom, 1 , p.193 , 178 , &c. Vid, & Laer- cium in vit. Archyta de quo fic : Primus hic Mechani- ca, Mechanicés principiis ufus , expofuit ; primuf- que motum organicum defcriptioni Geometricæ ad- movit, ex dimidii cylindri fetione duas Medias fecundüm proportionem fumere quærens, ad cubi dupiicationem invenit , ut P/ato in lib. de Republic. teftatur. Witruv. lib. 9, c. 3, attribue la réfolurion du problème de la duplication du cube à Archyras & à Eratoftène , & donne une explication aflez exacte de la nature de cette queftion. 1 PDE PLATON. 191 doxe, à Archytas & à Ménechme , tous phi- lofophes de fon école. On lui attribue en- core (1) /a folution du probléme de la trifeition de l'angle ; & la découverte des feëtions co- niques. Enfin Pappus nous a confervé les précis d’un grand nombre d'ouvrages des Anciens fur l’analyfe, & l’on trouve dans fa grande Collection mathématique le germe de plufieurs découvertes des Modernes. On y voit entre autres , dans fa préface au fep- tieme livre , ce principe de Guldin : gue toute figure ; formée par circonvolution , ef le produit de la figure génératrice par le chemin de fon centre de gravité (2). La géométrie eft aufli redevable à Hip- (1) Theon Smyrneus in lib. ml. Ilepi r2v roro pu Ésualon xpnriuan sis Ty To mhéruns événpurs : de iis quæ in mathematicis ad Platonis leétionem utilia funt in quo egit de geometrià , arithmeticà , muficà & aftronomiä. Extant duz primæ partes editæ à Bul_ italdo. Paris, 1644, in-4. & totum manuff. reperitur in Bibliothecà Ambrofianä Mediolani. Vid. Proclum an Euclid. lib. 2, p. 31. (2) Pappi Colle. Mathem. p. 252, Découvetres d’Hipparque & de Dico phante. Algébre , connue des Anciens, fui- vant Wallis, Barow , &c. 192 DEÉcOUvVERTES. parque des premiers éléments de la ttigoné< métrie rectiligne & fphérique (1) ; & nous. devons à Diophante , qui vivoit 360 ans. avant Jefus- Chrift, l'invention de lal- gebre (2). | 262. Que les Anciens aient pofé les pre- miers fondements de l’algebre , c'eft une vérité hors de toute difpute, & affirmée pofi- tivement par le célebre Wallis dans fon hif- voire de cette fcience (3). Il dit qu'il ne (1) Theon Smyrnaus , Comment. in Alm. lib, x ; cap. 9. (2) Abulpharage, Hifloriä Dynaffic& ..Divphan= tes, Quaæftion. Arichmetic, def, 11. Voyez la note(r), feit. 224. (3) Mihi quidem extra omne dubium eft veteribus cognitam fuifle , & ufu comprobatam iftiufmodi artem aliquam inveftigandi qualis eft ea quam nos algebram dicimus. Indèque derivaras effe apud cos confpiciuntur prolixiores & intricatæ fatis demonf- trationes. ... & Barrovius nofter D'flertationem ha- buit de Archimedis methodo inveftigandi ; 2: con cludit aloebram j2m tùm fuiffe in ufum recepram, &c. Wallifii oper. tom 2,p. 3, de Algebra traëtat. car. 2, Vid. & Lib. Archimed. de Dimenf. crc. Wuailis. doute PR D — cn —+ m4 - tt Et ER ET ET 2 ie CONNUE DES ÂNCIENS. 193. doute nullement qu’ellé n’ait été connue des Anciens , & qu'ils n’en tiraffent les démonf- trations prolixes & difficiles que nous trou- vons fouvent dans leurs ouvrages ; 1l appuie fon opinion des témoignages de Schoten, d'Oughtred (1) & de Barrow , & cite un ma- nufcrit de la Bibliotheque Saviliene , qui traite de cette fcience , & porte le nom d’Apollonius. Le mème auteur penfe que les Anciens cachoient avec foin une méthode qui leur fournifloit les démonftrations les plus belles & les plus difficiles, & qu'ils fe oper. tom. 3 ; P.$39; 544, 6 notas in Arenarium, tom. 2, p. 537, col. x , addo etiam hoc ipfo de Arenæ numero traélatu non modo Hypothefin Ariftarchi Samië nobis confervatam efle (quæ fecus fortè periiffet planè) quam per muira fæcula fepultam , Copernici tandem operà redivivam, jam tota ferè ampleétie tur mathematicorum cohors. Sed & fun damina falrem hîc habemus pofita iftius numerandi artis feu potiùs numeros notandi quam Cifris Saracenis , feu rectius Indicis , jam éxercemus, (1) Wid. Oughired, Prefat. ad Clavem Mathemati- cam, p. 2 & 3. Edic, tertie præfix. & in edit. 1667. Tome IL, N re 194. ALGESRE contentoient de prouver leurs propofitiofs par des démonftrations à l’abfurde plutôt que de courir le rifque de déclarer la méthode directe par laquelle ils avoient trouvé ces démonftrations (1). Nuñes”eft de la même opinion , & dans fon hiftoire de l’algebre il regretre que les Anciens nous aient caché la méthode dont ils faifoient ufage , & dit » qu'il ne faut pas penfer que la plupart des » proportions d’Euclide & d’Archimede » aient été trouvées par ces grands hommes » de la même maniere qu'ils nous les ont » tranfmifes eux-mêmes (2). (1) Hanc autem artem invefligandi veteres occu- luerunt fedulo ; contenti per démonfirationes apa- gogicas (ad abfurdum feu impoffbile ducentes, fi quod afferunt negetur) affenfum cogere; potiüs quim direétam methodum indicare quà fucrint inveniæ propofitiones illæ quas ipf alirer & per ambages de- " monftrant. Wallis. loc. citat. lamblic. in Vitä Py= M thagore , p. 183. Edit. Amflerd. 1707. in-4. (2) Nuñes, feu Nonius in algebrä fu& Hifpanicè edit; AntWerpiæ , anno 1567, fol. p.114, 6. Neque putandum eft plurimas Euclidis & Archimedis propo- Ma, f * sé À ‘ F _ 26 À ( dé ss Le CONNUE DES ANCIENS. 109$ 263. Leur méthode , femblable à notre algebre , perçoit cependant à travers leurs recherches & leurs découvertes ; on en voit des traces affez marquées dans le treizieme Livre d’Euclide , fur-tout fi l’on fait ufage du texte grec , ou de l’ancienne traduction latine ; & quoique Wallis conjeéture que ces traces de l’alzebre pourroient bien être de Théon , ou de quelque autre fcholiafte, l'antiquité de l’origine de cette fcience eft toujours la même; & on la fait encore re- monter plus haut, en fuivant la penfée de quelques habiles mathématiciens parmi les Anciens (1), qui en font Platon le premier inventeur, (Sect. 245). Si l’on entre dans un examen plus particulier de cette afler- tion , on trouvera encore le même Wallis fitiones fuifle ab illis ea viä inventas , quà nobisilli ipfas tradiderunt. (1) Wallis. tom. 2 , p. 2. Theo, lib. 13. Prop. Euclid. in princip. Pappus in colle&lan. Lib. 7 , fub énitium , p. 240 feq. Et Wallifii Præefationem ad hiflo- riam algebre ; p. 1 feq. Ni) Méthodedes indivifibles , la même qua la Méthoda des exhauf- tioNss 196 DÉCOUVERTES qui fert de guide & d'autorité; & il feroit déraifonnable de refufer d’acquiefcer au fen- timent d’un homme qui a fi bien éclairci cette matiere , & à qui l’algebre de nos jours doit les premiers & les plus grands efforts vers l’état de perfection dans lequel elle fe trouve. Or felon cet habile Géo- metre , la méthode des /éries infinies ure fon origine de l’arithmetique des infinis qu'il publia en 1656; & 1l réconnoit lui-même que ces deux méthodes ont pour fondement la méthode des exhauflions des Anciens (1). Il avance de plus que la #éthode des indivi- Jibles , introduite par Cavallieri , n’eft autre chofe que certe mème wéthode des exhauf- tions , réduite à une maniere plus abrégée, (1) Speculatio hæc ( feriarum infinitarum) origi- nem duxit à meà infinitorum arithmeticä. ... Præ- mitrendum aliquid de methodo exhauftionum qué aituntur , methodoque indivifibilium à Cavallerio introdutà quæ non alia eft quam exhauftionum me- thodus compendiofior. Wallis. opera , tom. 2, c. 73. Hiff. Algebre ; p. 305. Nid. & p. 308 , lin. 35 & £OIUM caput. as... D'ARISTARQUE. 197 à la vérité, mais aufli plus obfcure. Il trouve que les furfaces & les lignes dont Cavalliert examine les rapports & les fommes , ne /one autre chofe que les triangles infcrits ou cir- confcrits d’Archiniede , pouffés à un fi grand nombre , que leur différence avec la kgure qu'ils environnent foit moindre que toute grandeur donnée ; & il prouve cela enfuite par un expofé analytique de ces différentes méthodes (1). Quant à ce que cette derniere a de commun avec les recherches fur la qua- drature du cercle, on peut voir cequien a déja été dit (2). Qu'il me foit permis de (1) Methodus exhauftionum (per continuam in{- criptionem & circumfcriptionem figurarum , donec earum inter fe differentia evadat quäâvis aflignabili minor ) eft aliquando deformata in eà quæ dici folet Geometria indivifibilium , feu methodus indivifbi- lium , à Cavallerio primitus introduéta , effque hac, reapsè , non alia ab antiquiori exhauflionum methodo , eodem nixa fundamento , & indè demonftrabilis ; fed'aliquandd deformata & obfcurius quidem, fed compendiofius tradita. Idem , cap. 74, pag. 311. Vid. pag. 313, & c. 75. ad finem. (2) Chap: 7 de cette partie. Voyez aufli Wallis N iij Ariftarque mefure le pre- mier la dif. tance du fo- leil à la terre. 198 DÉCOUVERTES remarquer en paffant, qu'après Diophante L l'algebre fit très peu de progrès, jufqu’au temps de Viere qui la reflufcita & la perfec- tionna , en fe fervant le premier des lettres de l'alphabet pour défigner les quantités con- nues. Defcartes enfuite l’appliqua à la géo- métrie ; & cette découverte a été d’une fi grande utilité aux fciences, que les deux plus grands géometres de l’Europe, M. d’A- lembert & M. de la Grange, m'ont afluré que tout ce que Newton à fait depuis pour l'avancement des fciences , ne peut pas être comparé a ce trait feui de Defcartes. 264. Outre toutes les découvertes faites par les Anciens dans l’aftronomie, & que nous avons rapportées , 1len eft un nombre con- fidérable d’autres que les bornes que nous nous fommes prefcrites ne nous permettent pas d’expofer avec toute la prolixité qu’elles tom. 2 , pag. 359 & fuiv. chap. 86 , & le livre d’Ar« chimede de Dimenf. circul, avec le Commentaise d’Euftochius à la fuite, où il parle des approxima- tions d’Apolloñius Persæus & de Philo. p. sç9. “ BD'ARISTARQUE. 199 Tembleroient devoir exiger ; je ne veux ce- pendant pas omerttre de faire mention ici de Pimportante obfervation d’Ariftarque (1), qui a donné /a premiere méthode de déter- miner la diflance du foleil à la terre par la dichotomie de la lune, qui eft la fection appa- rente de cet aftre en deux, au temps de fes quadratures. | ; 265. Hipparque à aufi enrichi l'aftroño- mie de maniere à rendre fon nom à jamais eclebre & vénérable chez les amateurs de cette fcience , ayant calculé les premieres tables des mouvements de la lune & du fo- (1) Vacruv. Arch. Ub.-1, c. 1... Ariflarchus Sa mius de magnitudinibus & diffantié [olis & lunæ , pro- poñtion. 7, tom. 3. Wallis oper. p. $81. Riccioë Alnageff. part. 1, p. 108. J’omets à deflein de parler ici.-de plufieurs obferva- tions faites par Timocharès & Ariftile , 300 ans avant J. Ch. fur ja fituation des étoiles , leur occul- tation , &c. que l’on trouve dans l” A/magefie de Ptolomée , lib.7, c: 1, 2 & 3, & lib. 13, c: 7. Je pañle aufli fous filence les obfervations d’Ariflore, lib. 2, de Cœlo, c. 12, p. 464. N 1v Hipparque ; après Timée de Locres, a remarqué Îa préceflion des équinoxess 200 DÉCOUVERTES leil, & dreffé le premier catalogue des étoiles fixes (1). Il a auffi déterminé les longitudes géographiques par des obfervations d’éclip- fes ; & ce qui fait fur-tout un honneur im- mortel à la fagacité de fon génie , eft qu'if jeta les premiers fondements de la découverte de la préceffion des équinoxes dans fon livre intitulé de retrogradatione punélorum & aqui- noëtialium. M. Bayle reproche à Rohault de » s'être abufé lorfqu'il à dit qu'Hipparque » ne connoifloit pas le mouvement particu- » lier des étoiles fixes de l'Occident à l'O- » rient, qui fait varier leur longitude (2)». Il auroit pu, avec autant de fondement , avoir fait le même reproche à tous les fa- vants qui ont écrit fur ce fujet, fans jamais avoir remarqué , que je fache, que Timée de Locres, qui vivoit avant Platon, avoit déja enfeigné cette vérité aftronomique dans des termes affez clairs (3). (1) Pline, Hifi. Nat. lib. 2, c. 26. (2) Bayle au mot H1PPARQUE, (3) Ta db ras Tel érép évros dm trnicas , rù m0 g D'HIPPARQUE. 201 gain ÉraaQpoueé re > # 40Ÿ are xwmoutve, Ea verd quæ ad motum alrerius pertinent, intrà ab occidente ad orientem revertuntur > & peculiari quodam motu moventur. Timæus Locrenfis de animé Mundi in Edi- tone Platonis . F. erfione Serrani, 1om. 2°; Pi 96. Voyez , pour l'éclaircifflement de ceci , Bayle à l'ar- ticle Hipparque. — M. d Alembert, article Précefion des équinoxes , dans l'Encyclopédie. — Montucla , TOM. 1, p. 274. Fabric. Bibl. Gr. tom. 2 » P- 95. — Gadroys , Syfléme du Monde > P-27, Ch. 1. Proloe met Almageft. lib. 3, ©. 2, & fur-tout lib. 7, c. 2 & 3. Et Columella de re rufiicé ES A à Mérite d’Ar- chimede dans la Méchani- que. 202 Du GÉNTE EE CH A:P I PAR D'Archimede ; de la Méchanique des Anciens, & de leur Architeëture ; des Microftopes, Ec. 66 Es ot feul fourniroit fufhi- famment de matiere pour former un vo- lume dans le dérail des découvertes mer- vailleufes que ce génie profond & fertile en inventions à faites. Nous avons vu dans les chapitres précédents (1), que quelques-unes. de fes découvertes ont tellement paru au- deflus de la portée de l’homme, que plufeurs. Savants de nos jours ont trouvé plus facile de les révoquer en doute, que d'imaginer les moyens qu'il avoit employés pour y parve- nir. Nous rapporterons encore quelques preuves de la fécondité de l’efprit de cet homme célebre , de l’excellence duquel on peut juger par la grandeur des effers qu’il a produits. Leibnitz, qui étoit un des plus {1) Chap. 7 & 8 de cette Partie, D'ARCHIMEDE. 203 grands mathématicienside ce fiecle, rendoit juftice au génie d’Archimede , & difoit que f£ on avoit plus de connoiffance des produitions admirables de ce grand homme ; on prodigue- roit moins d’applaudiffements aux découvertes des célebres Modernes (1). 267. Wallis, parlant aufi d'Archimede , l'appelle (2) ur homme d’une fagacité admi- rable ; qui a pofe les premiers fondements de prefque toutes les inventions que notre fiecle [e fair gloire de perfeëtionner. En effet, quelles lumieres n’a-t-il pas répandues dans les ma- thématiques , par fes tentatives fur la qua- drature du cercle, fes découvertes de /2 quan drature de la parabole , les-proprietés des fpi- rales (3) ; du rapport de la fphere au cylin- (1) Qui Archimedem intelliget, recentiorum fume morum Virorum inventa parcius mirabitur. Leibnieii ÆEbpift. ad Huetium, Hannov, 1670. (2) Vir ftupendz fagacitatis, qui prima fundamen- ta pofuit inventionum ferè omaium, de quibus pro- movendis ætas noftra gloriatur. Wallifi oper. (3) Vid. Archimedem de dimenfione circuli . .. de lineis fpiralibus , de quadraturä parabola, Découvertes d'Archimede dans les Ma- thématiques & la Mécha- nique , & fa délenfs de Sy racufe. 204. Du GÉN:E dre (1) , & des vrais principes de la flatique & de l’hydroftatique (2) ? Quelle preuve de f2- gacité que celle qu’il donna, en découvrant la quantité d’argent mêlée dans la couronne d'or du Roi Hiéron, qu'il trouva en raifon- nant fur ce principe, que tout corps plongé dans l’eau y perd de fon poids autant que pefe an volume d’eau égal au fien (3)? Men tira cette conféquence , que l'or, comme plus compact , devoit perdre moins de fon poids, l'argent perdre davantage , & une maffe mêlée d’or & d’argent perdre à proportion de ce mélange (4); & pefant enfuite dans l’eau & dans l'air la couronne, & deux mafles d'or & d'argent , de pefanteur égale à la cou- (1) Archimedes de fpharis, & cylindro, libri 2, ad Dofitheum. | (2) Archimedes de æqui-ponderantibus. (3) Archimedes in libro de infidentibus in fluido. : : Vitruve , Architeët. liv. 9 , cha». 3 , explique un peu différemment le principe de cette découverte. . . .. Plutarch. tom. 2 ,pag. 1094. Proclus in primum Eucli« dis , pag. 18. (4) Montucla, tom. x , pag. 241 , 242 D'ARCHIMEDE. 205 ronne , il détermina ce que chacune perdoit de fon poids , & réfolut par-là le problème. IL imagina aufli la vis fans fin , recomman- dable par fa propriété de furmonter de grandes réfiftances ; & la vis que l’on défigne encore par fon nom, dont l’ufage eft d’éle- ver l’eau (1). 11 défendit lui feul la ville de Syracufe , en oppofant aux efforts du Géné- ral Romain la feule reflource de fon gé- nie (2). Il avoit fait plufeurs différentes ma- chines de guerre (3) , avec lefquelles 1l ren- dit l'approche de Syracufe inacceffible aux en- nemis:quelquefois il lançoir fur leurs troupes de terre des pierres d’une grofleur énorme , qui écrafoient une partie & rroubloient l’ordre du refte de l’armée ; ou, s'ils s’éloi- gnoient des murs , 1l favoit les atteindre avec des catapultes , ou baliftes , par le (x) Diodorus Siculus , Bibliothec. Hifi. 4b. 1. Athenaus Deipnofophifi. lib. 5. (2) Plutarch. in Marcello , pag. 306 , tom. 1. (3) Pappus Colle&. Mathemaric. lib. $. in Proe- mio, P. 447 feg. & p. 460. Il compte quarante ma- chines de l'invention d’Archimede. Etendue du génie d’Ar- chimede , & les preuves qu’il en dou- ER 106 Du GÉNIE moyen defquelles il leur jetoit un nombre confidérable de traits, ou plutôt de poutres d’un poids prodigieux ; & fi leurs vaiffeaux $’approchoient de la forterefle , il les faifif- foit par la proue avec des poignées de fer, qu’il faifoit agir dans l’intérieur de la forte- refle ;s & les enlevant en l’air augrand éron- nement des afliftants , il les fecouoit forte- ment , & les brifoit ou couloit à fond. Les Romains croyoient-ils mettre leurs vaiffleaux à l’abri de fa pourfuire, en les tenant plus écartés du port, il empruntoit le feu du ciel, à l’aide de fon art, pour y porter un em- brafement foudain & inévitable , comme nous l'avons vu un peu plus haut (1). 268. Ce fut cette connoiflance fupérieure dans les fciences , & fa confiance dans le pou- voir de la méchanique, qui lui fit avancer cette propoñtion hardie au Roi Hiéron, fon parent, fon admirateur , & fon ami (2). ( \ (r) Chapitre 9. (2) Aos po med 6ù , #94 wo rw y#. Da mihi ubi confiftam , & moveho terram, .. Pappus , in Collecr. | Î { } | Eten . 1 | D'ARCHIMEDE. 207 Donnez-moi un lieu où je puiffe me tenirferme , G je remuerai La terre; & conune le Roi, frappé de ce difcours , fembloit en douter, il lui donna une preuve de la poffbilité de ce qu'il avoit avancé, en mettant feul à fot un vaifleau d’une grandeur prodigieufe (1). Il bâtit aufi pour le Roi une galere immenfe de vingt bancs de rameurs, laquelle avoit des appartements fpacieux , des promenades, des jardins, des étangs, & tous les autres avantages convenables & ordinaires au palais d’une grand Roi (2); il conftruifit aufhi une fphere qui repréfencoit les mouvements des aftres, que Cicéron regardoit comme une des inventions les plus propres à faire hon- neur à l’efprit humain (3). il perfeétionna la Mathem. lib. 8 , p. 460. Tzerzes in Chiliadibus. ... | Plutarch. tom. 1, pag. 306. in Marcell. | (1) Tzetzez, Chiliad. 2 , verf. 10$ & fequent. (2) Athenaus Deipnofophifi. lib. $ , p. 206. (33 Crcero Tufcul. lib. 1, fe@. 25. Edir. Elzev. | p- 1058, col. 2. On peut voir une defcription dé- taillée de cette fphere dans Laéance ,liv. 2 ,c. 2ç.— _ Martianus Capella, lib. 6, v. 35. — Claudiani Epi- Machines de guerre, & au- tres belles dé- couvertes des âaciens, 208 MÉCHANIQUE maniere d'augmenter les forces des machines 3 en multipliant les roues & les poulies , & porta enfin la méchanique fi loin , que fes produc- tions furpaflent encore l'imagination (1). __ 269. Archimede n’a pas été le feul qui ait réufli dans la méchanique, . . .. ..... ..... . Les machines immenfes, & d’une force étonnante, que les Anciens avoient trouvé l’art de mettre en ufage dans laguerre, font une preuve qu’ils ne nous cédoient en rien à cet égard. Nous avons encore de la peine à concevoir comment ils pouvoient faire avancer ees grofles tours ambulantes, de 1 $2 pieds de haut fur 6o de large, com- pofées de plufieurs étages, qui avoient au bas un belier , machine d’une puiffance fuf- fante pour abattre des murs; au milieu un pont qui s’abaïfloit fur les murs de la ville grammata, — Et [ur la fphere de Pofidonius , Cicéron , p. 1131, col. 2. Edir. Elgev. (1) Athenaus, lib. $ , p. 208... Pappus , in Me- chanicis, & Mathemat. Colle&, lib, 8 , de problema- te 6, propof. 10 , pag. 460. attaquée , ii DES ANCIENS. 209 attaquée , afin de fournir un paflage aux afñé. _geants dans la ville; & au haut, cette tour contenoit une troupe qui, plus élevée que les afiégés , les harceloit fans courir aucun -rifque. Un ancien hiftorien nous à confervé un trait digne d’être rapporté d'un Ingénieur d'Alexandrie , qui , défendant certe place contre l’armée de Jules Céfar, trouva moyen, par des roues , des pompes ; & autres ma- -chines, de tirer de la mer une quantité pro- digieufe d’eau, qu'il verfoit enfuite fur l’at- mée ennemie qu'il incommoda par-là ex- traordinairement (1). Enfin leur art de la guerre fournit un nombre confidérable de preuves femblables , qui ne peuvent que donner l'idée la plus haute de la hardieffe du génie des Anciens, & de la Vigueur avec laquelle ils mettoient leurs entreprifes en exécution. L'irvention des pompes par Ctreft- mm (1) Ganymedes magnam aquæ vim ex mari, rotis & machinationibus exprimere contendit, hanc locis fuperioribus fundere in partem Cæfaris non inter- mittebat. Aulus Hiriius de bello Alexandrino, Tome II, O Autre genre de preuves. 210 ARCHITECTURE bius (1); & celle des horloges à eau; des automates , des machines à vent, des crics , &c. (2) par Héron qui vivoit dans le fecond fiecle, & les autres découvertes des Géo- metres Grecs , font en fi grande quantité, que les limites d’un chapitre ne fufhifent pas mème pour les indiquer. 270. Si nous pañlons à d’autres fujets, nous trouverons également des témoignages inconteftables de la grandeur du génie des Anciens dans les entreprifes hardies & vrai- ment merveilleufes, auxquelles il les por- toit. L'Egypte & la Paleftine nous en offrent encore des preuves dans les pyramides & dans les ruines de Palmyre & de Balbec (3); l'Italie eft remplie de ruines & de monuments qui nous aident à comprendre quelle devoit EE NE SRE RES REne \ (1) Vitruv. Archüreët. lib. 9, €. 9. Hb.10,c.12. (2) Pappus , Colle&. Mathem. lb. 8 , 6c. (3) Il eftbon de remarquer que les temples & les palais immenfes de Palmyre, dont la magnificence furpañfe tous les autres bâtiments du monde, pa- roiffent avoir été bâtis au temps où l'architecture étoit dans fa décadence. | _ DES ANCIENS. 211 être la magnificence de fes habitants ; & l’an- cienne Rome attire encore plus notre admi ration que la nouvelle. | 271. Les plus grandes villes de l’Europe vie de Bac répondent à peine à l’idée que tous les Hifto- LEE riens s'accordent à nous donner de la gran- deur de la fameufe ville de Babylone (1), qui, ayant quinze lieues de tour, étoit ce- pendant entourée de muraïlles de deux cents pieds de haut , & de cinquante de large; ornée de jardins prodigieux à côté de fes mu- railles, & qui, de terrafle en terraffe , s'é- levoient jufqu’à la hauteur de ces murs ; & on avoit aufh trouvé l’art d'élever l’eau de l'Euphrate jufqu'à la plus haute terraffe (c'eft-à-dire aufli haut que la machine de Marly ) pour arrofer tous les jardins. La tour de Bélus, au milieu de l'enceinte du temple, étoit aufli d’une hauteur fi exceffive ; que quelques anciens Auteurs n’ont pas ofé la à (1) Strabo , Lib, 16, in principio , p.738, & 1072. Edit, Amf, Plin, Hifi, Natur. lib, 6 , c. 26. Oij Ecbatane & Perfépolis. Lac Mœris. 212 ARCHITECTURE limiter : quelques-uns l'ont portée jufqu’à mille pas (1). 272. Ecbatane, capitale de la Médie, étoit d'une grandeur prodigieufe , ayant huit lieues de tour , & étant entourée de fept murailles en forme d’amphithéatre , dont les creneaux étoient de diverfes cou- leurs (2), blancs, noirs, écarlate , bleus » orangés , argentés & dorés. Perfépolis étoit une ville dont tous les Hiftoriens parlent comme de la plus ancienne & de la plus ma- onifique de toute l’Afie (3). Il refte encore les ruines d’un de fes palais , dont la façade avoit fix cents pas de large, & préfente en- core des reftes de fon ancienne grandeur. 273. Le lac Moœris étoit aufli une preuve bien frappante de la grandeur des entre- . prifes des Anciens (4); tous les Hiftoriens (x) Strabo , lib. 16, p.1073. B. Edit. Amflel. Plin. loc. cit. (2) Herodote, div. 1, c. 98... Plin. lib. 6, c. 14. (3) Diodor. Sicul. lib. 17, c. 71. (4) Pemponius Mela. lib, 1, c, 9... Diodor. Sicul. DES ANCIENS. 113 s'accordent à lui donner plus de cent cin- quante lieues de circuit: ce fut cependant l'ouvrage d’un feul Roi d'Egypte qui fitcreu- fer cette étendue immenfe de terrein pour y recevoir les eaux du Nil lorfque fes inonda- tions étoient trop confidérables; ou pour arrofer l’Esypte, par la communication de ca- naux pratiqués à cet effet, lorfque le débor- dement de ce fleuve n’étoit pas à la hauteur néceffaire à la fécondité des terres. Du mi- lieu de ce lac s’élevoient deux pyramides d'environ fix cents pieds de hauteur (1). 274. Les autres pyramides d'Esypte fur- paflent tellement par leur grandeur & leur folidité tout ce que nous connoiffons en édi- fices , que nous ferions portés à douter qu'elles aient réellement exifte, fi elles ne fubfftoient encore aujourd’hui (2). M. de db. x, part. 2 ,p. 48....Strabo, lib, 17, p. 1137, 1163, 1164. Edit, Armfi. (1) Pompon. Mela , & Diod. Sic. loc. cit. (2) Pln, Hift. Natur. lib, 36, c. 12..... Strabo, lib, 17, p. 1160-65. Hiff. de l'Académ. ann. 1710. O iij Pyramides d'Egypte. Coloffe de Rhodes, 214 ARCHITECTURE Cheleze , de l’Académie des Sciences, qui entreprit le voyage d'Egypte , au fiecle der- mer , à deffein de les mefurer, donneäundes cotés de la bafe de la plus grande de ces py- ramides fix cents foixante pieds de longueur, laquelle eft réduite par fon inclinaifon à la hauteur perpendiculaire de quatre cents foi- xante & fix de hauteur ; les pierres de taille dont elle eft compofée , font chacune de trente pieds de long , & on ne conçoit pas comment les Egyptiens avoient trouvé le moyen d'élever des mafles aufli pefantes à des hauteurs fi prodigieufes. 275. Le coloffe de Rhodes étoit encore une autre produétion merveilleufe des An- ciens ; il fufht, pour donner une idée de fon énorme sroffeur , de dire que fes doigts étoient aufh gros que des ftatues, & que peu de perfonnes pouvoient embraffer fon pouce (1). (1) Plin. Ub. 34, chap. 7... Diodore de Sicile, liv. 2, rapportent » que Sémiramis fit tailler la mon- = tagne de Bagiftanes entre Babylone & la Médie, DES ANCIENS. 21$ 276. Enfin, que dirons-nous des autres édifices qui nous reftent des Anciens ? de leur ciment, dont la dureté égale celle du marbre mème ? de la folidité de leurs che- mins , dont quelques-uns étoient pavés de grands carreaux de marbre noir; & de leurs ponts , dont quelques-uns fubfiftent encore » & en fit faire fa ftatue qui étoit de dix-fept ftades » (plus d’une demi-lieue de France) de hauteur, & » laquelle étoit environnée de cent autres ftatues pro- » portionnées à celle-ci , quoique moins grandes ». Et Plutarque, tom. 2, p. 335 , » parle de l'entreprife » bien vafte d’un certain Staficrates, qui propofa à » Alexandre de faire fa ftatue du mont Athos, qui a » cent cinquante milles de tour , & environ dix » milles de hauteur. Son deffein étoit de faire tenir æ dans la main gauche de cette ftatue une ville affez » grande pour contenir dix mille habitants, & dans » l’autre main une urne, d'ou fortiroit un fleuve » qu’elle verferoit dans la mer». Woyez auffi le même Plutarque, tom. 1, p.705. Vie d'Alexandre... Vitruve, en fa préface au fecond livre de fon ouvrage , rap- porte les circonftances de cette propofition à un nommé Dinocratès. Ssrabon , lib. 14, p. 641 , l’ap- pelle Chiromocratès. Vid. Tzetzès Chiliad. 8, 199. O iv Autres moe numents re marquables, 216 ARCHITECTURE comme des monuments irrécufables de leur grandeur ? Le pont du Gard , à trois lieues de Nîmes, eft un de ces monuments ; 1l fert à la fois de pont & d’aqueduc ; 1l traverfe la riviere du Gardon , & fait la jonétion de deux montagnes , entre lefquelles il eft ren- fermé , & il a trois étages , dont le troifieme fervoit d’aqueduc pour conduire les eaux de l'Eure jufqu’à un grand réfervoir , d’où elles fe répandoient dans l’amphithéatre & la ville de Nîmes. Le pont d’Alcantara , fur le Tage, eft encore un ouvrage bien propre à donner une grande idée de la magnificence romaine ; il a fix cents foixante & dix pieds de long , & eft compofé de fix arches, dont chacune a quatre-vingts pieds d’une pile à l’autre ; & fa hauteur , depuis la furface de leau, eft de deux cents pieds. Enfin on voit encore le débris du pont de Trajan fur le Danube , qui avoir vingt piles de pierres de taille, dont quelques-unes fubfftentencore , hautes de cinquante pieds, larges de foixante, & éloignées les unes des autres de cent foixante & dix. Je n’aurois A1 DES ANCIENS. 217 jamais fini fi j’entreprenois de faire l'énumé- ration des monuments merveilleux que nous ont laiffés les Anciens ; l’efquifle légere que - je viens d’en faire eft plus que fufifante pour le but que je me propofe. Quant à l’ornement & à la commodité de leurs bâtiments, je ne ferai attention qu'à un feul article entre plufeurs ; je veux parler de celui du verre & des glaces; & je trouve qu’à plufieurségards, les Anciensen faifoient le même ufage que nous. Séneque (1) & Pline (2) nous apprennent qu’ils fe fervoient (1) Pauper fibi videtur ac fordidus , nifi parietes magnis & pretiofis orbibus refulferunt ....ni/5 vitro abfconditur camera. Seneca, Epift. 86 , p. 364. Plu- tarque de Placitis Philofophor. lib. 3, c. $ , parle de fenêtres de Mder $ d'uuwryay © xsparar E per lapides pellucidos & cornua. (2) Pulfa deinde ex humo pavimenta in cameras tranfiere è vitro : novitium € hoc inventum. Agrippa certè in Thermis que Romæ fecit, figlinum opus encaufto pinxit, in reliquis albaria adornavit. Von dubiè vitreas faëturus cameras f; priès inventum id fuifet, aut à parietibus fcenæ. —Scauri perveniffet in Vitres & trumeaux. 218 MÉCANIQUE du verre pour orner les murs de leurs appar- tements , fans doute de la mème maniere dont nous ornons les nôtres avec des glaces & des trumeaux. Et ce qui paroîtra d’abord choquer l'opinion générale , & n’en eft ce- pendant pas moins vrai , les Anciens con- noifloient l’ufage du verre pour les fenêtres des bâtiments, & furent employer de bonne heure les vitres pour jouir de la lumiere à l'abri des injures de l’air (1). Avant cette invention fi agréable & fi utile, les riches mettoient à leurs fenêtres des pierres tranf- parentes , telles que l’agathe , l'albatre, le phengite , le talc, &c. & les pauvres éroient cameras, P/in. Hiff. Natur. lib. 36, c. 26, {e@. 64 & 67. Ima pars fcenæ ( Scauri) è marmore fuit, media è vitro. Plin. ibid. fe@. 14, p. 744. Pline parle aufli de miroirs faits avec du verre , & une feuille d’or derriere , au lieu de vif-argent. (1) Manifeftius eft, mentem efle , quæ per ocu- los ea , quæ funt oppofita, tranfpiciat, quafi per feneftras perlucente viro , aut fpeculari lapide ( #ica) obcuétas. Laétantius de opificio De, c. 3, Laétance écrivoit ceci vers l'an 280, J. C. Le DES ANCIENS. 219 expofés aux incommodités du froid & du vent (1). J'ai vu en 1773 une lettre, de Na- ples, du Chevalier Hamilton à Mylord Wa- zick , dans laquelle il dit » qu’on avoit de- » puis peu découvert à Pompeia près de Na- » ples une maifon dont les fenêtres étoient » de verre, 277. Si nous admirons les Anciens dans les monuments qui nous reftent de leurs grandes entreprifes , nous n’avons pas moins occafion de les admirer dans la dextérité & l’habileté merveilleufe de leurs Artiftes dans des entreprifes d’une efpece toute oppofée. Leurs travaux en petit méritent aufli notre attention. ÂArchytas , qui vivoit du temps de Platon, eft célebre dans l'antiquité par fa colombe artificielle de bois, qui imitoir (1) Seneca, Epiftol. 90, p. 409, & not. Lipfii. -- Mariialis Epigram. lib. 8. Epigr. 14 & 68. Plin. lib. 36, c. 22, fe@. 45 & 46. Voyez Hift. de l’Acad. des Infcript. & Belles-Lettres , édition in-12, tom. 1, Pr 138. Habileté des Anciens dans l'exécution de petits ou- vrages. 210 MECANIQUE le vol d’une colombe vivante (1). Cicéron, fuivant le rapport de Pline , avoit vu route l’Iliade d'Homere écrite d’un caraîtere fi fin, qu'elle pouvoit être contenue dans une coque de noix (2); & Elien parle d’un certain Mymé- cides, Miléfien , & de Callicrate, Lacédé- monien , dont le premier avoit fait #r cha- riot d'ivoire ff petit & ft délicatement travaillé, qu'une mouche pouvoit le couvrir de [es aïles, ainft qu'un petit vaiffeau d'ivoire de la même grandeur ; Callicrate faifoit des fourmis & (1) Apriras Tapgvrivos QiroroQos ue yo pannes &y iToiyoe TÉL SEpOY uv méloévm , uris simole xaioeiey x oùxérs dnisale. Libet Favorini verba ponere : Archytas Tarentinus, Philofophus fimul & Mechanicus, fa- bricavit Columbam ligneam volantem , quæ fi ali- quando confideret , amplius non exurgebat. 4. Gel. lius , Lib, 10, cap. 12. » Archytas étoit du temps de » Platon, puifqu'ils s’écrivoient. Voy. Diog. Laert. div. 8 , feét. 80. (2) In nuce inclufam Iliada Homeri carmen in membranà {criptum tradidit Cicero. Plin. Hifi. Nat. Gb, 7, cap. 21. ts DES ANCIENS. 221 autres petits animaux d'ivoire , fl extrème- ment petits , que l’on pouvoit à peine en difcerner les parties (1). Elien dit aufli dans le mème endroit qu’un de ces Artiftes écri- voit en lettres d’or un diftique qu’il faifoit tenir dans l'enveloppe d’un grain de bled. 278. 11 eft naturel de s'informer ici fi les Anciens avoient les mêmes fecours que nous avons pour les aider dans les entre- prifes que nos plus habiles ouvriers ne peu- vent exécuter fans microfcope. Et lé réfulrat de nos recherches fera de nous convaincre qu'ils avoient connoiflance de plufeurs moyens de foulager la vue, de la fortifier , & (1) Tara dog toi va dauuaQouive Mupumud'ou Toù Mao , 44 KaXumpérous ro Auxtd'amono , Te puxpæ Épye. TÉdeamme pr émolnray bre pÜles xa)umÎouEVe | 494 é cycauu Oisipor Eheyeior xpurois vypéuparw EmiyegrVas. Hæc funt opera Myrmecidæ Milefii, & Callicratis Lacedæmonii, quæ propter nimiam exilitatem in admiratione habentur. Quadrigas fecerunt, quæ fub mufcà poflent abfcondi , & in fefamo diftichon ele- geum literis aureis infcripferunt, Ælianus | variis Hifi. lib. x , cap. 17, | Ufage des microfcopes chez les An- ciens, 213 MÉCANIQUE de groflir les objets. Jamblique dit que Py= thagore s’étoit appliqué à chercher des inf- truments qui fuffent d’un fecours aufli effi- cace à l’ouie que la regle, le compas, ox plus particuliérement les verres optiques (dioxrpa ) le font à la vue (1). Plutarque parle des inf- truments de mathématiques dont Archimede fe fervoit pour démontrer aux yeux la gran- deur du foleil (2). Ce qui peutencore s’appli- quer à l'invention du télefcope. Aulugelle, après avoir fait mention des miroirs qui mul- tiplient les objets, parle de ceux qui reu- verfent l’image des objets ; ce qui ne peut fe faire que par les verres concaves ou con- (1) O'er 7 pas odus dla ro5 dixbyron, 494 die ro xu- vovos | 4 vn Ale ie dienlous tyu. Jamblich. de Wir. Pythag. p.97. Le mot dowlegs , précédé, comme il l'eft, du » Az, ne peut recevoir une interprétation plus naturelle que celle qu’on lui donne ici. Mico- mach. Manual, p.10, c. 6. (2) Aïs evmpuorle ro ro ÿAiou péyedos pes Tav our. Plut. Vir. Marcelli, p. 3.309 , lin. 4. Et Srrabon, lib. 3,c. 138. Aux dE voire © di” duAGy xAuEym T4 ad mharurious d'ipedar us Qurrurias, DES ANCIENS. 223 vexes (1). Enfin Séneque s'explique là deflus avec la plus grande clarté, en difant que l'écriture la plus fine & la plus imperceptible étoit appercue aifement par le moyen d'ar globe rempli d’eau ; qui faifoit l'effet de nos microfcopes, & la rendoit plus claire & plus groffe (2). Ce fut là en effer le microfcope dont M. Gray fe fervoit pour fes obferva- tions. Ajoutez à tout ceci les verres ardents mentionnés ci-deflus (3), qui étoient de vraies louppes , & dont l'effet de groflir les objets ne pouvoit leur avoir échappé. Enfin j'ai vu au cabinet d’antiquité du Roi de (1) Aulus Gellius noë. attic. lib. 16, c. 18. Ubi & obfervat que in aqué confpiciuntur majora ad oculos fieri. Vid. Senec. Q. Nar. lib. 1. c. $. 8. (2) Litreræ quamvis minutæ & obfcuræ per vi- tream pilam , aquà plenam, majores clariorefque cernuntur. -- Sidera ampliora per nubem adfpicienti videntur. Seneca, Que Natur lib.1,c.6, & lib.r. C. 3, p. 834, lin. s3. Poma per vitrum adfpicien- tibus mulco majora funt. Vid. c. 6. ejufd. libri. (3) A la fin de la feét. 257. Vide & not. ad fe. 131. On convient affez de la fu- périorité des Anciens dans ce qui regar- de les beaux arts & l’élo- quence. 224 MÉCANIQUE Naples à Portici plufeurs louppes ou len- tilles plus fortes que celles qui font d’un ufage ordinaire parmi nos Graveurs ; quel- ques-unes n’ont que quatre lignes de foyer, & j'en ai moi-même une, moins forte à la vérité , qui a été trouvée à Herculanum. I] ne falloit rien moins que de telles louppes pour exécuter des ouvrages tels que la pierre gravée au cabinet du Roi, connue fous le nom du cachet de Michel Ange, dont l'œil nud ne peut appercevoir toutes les figures qui font au nombre de quinze dans l’efpace de 6 ou 7 lignes. 279. I1 me femble qu’il feroit aflez inu- tile d'entreprendre de faire voir que les An- ciens ont eu la prééminence fur les Mo- dernes dans l'architecture , la gravure (1), (2) » Nos Graveurs en pierres fines n’approchent » point encore de la beauté des gravures des anciens » Artiftes , dont il nous refte des ouvrages en pierres » gravées , & en camées, fi recherchés pour la beauté » & la fineffe de l'exécution. Quoique je ne pré- » tende pas aflurer que les Anciens connoifloient æ l’art de tailler les pierreries en brillants , (car on la + plu a —— DES ANCIENS. 314 la fculpture , la médecine, la poéfie , l'éloz quence , l’hiftoire , &c… Il ne paroïît pas jufqu’ici que les Modernes veuillent la leur | difputer, Au contraire, toute leur ambition fe borrie à les fuivre & à les imiter dans ces différentes parties des arts & des fciences. En effet, jufqu’à ce que nous ayons produit des Poëtes qui puiffenc être comparés à Ho- mére , Horace & Virgile ; des Orateurs qui marchent d’un pas égal avec Démofthene & Cicéron ; des Hiftoriens tels que Thucy- dide , Xénophon , Tacite & Tite- Live; des Médecins tels qu'Hippocrate & Ga- lien ; des Sculpreurs femblables à Phidias ; Polyclete & Praxyteles; des Architectes qui élevent des édifices tels que ceux dont les ruines font encore le fujet de notre admira- tion ; jufqu'à ce que nous ayons, dis-je , EL # a des preuves du contraire) cependant je ne puis # m'empêcher de citer un paffage de Pline à ce fujet # enparlant de l’aigue-marine, lib. 37, €. 1. Cet auteur 5» dit : Poliuntur fexangulé figur& , quoniam rubefeuné # na color fardus repercuf[u angulorum excitetur, T'ome IT, P 226 MÉCANIQUE DES ANCIENS. des hommes que nous puiflions compare aux Anciens relativement à ces différents objets , nous aurons affez de modeftie pour leur accorder la fupériorité à cet égard. nd 27 ( .. 4 np F à PATAPITRE XL De quelques particularités fur la Sculpture & la Peinture ; & de l’origine de la Mufique. Z 2 2 ’ 230. C’£s Tr une remarque affez digne d’at- tention , que le mérite des Anciens n’eft ja- mais plus difputé que par ceux qui les con- noillent le moins. Combien peu, parmi les dépréciateurs de l'antiquité , font en état de fentir les beautés originales de l’iliade, de l'Enéide , & des ouvrages immortels des Auteurs dont je viens de faire l’énuméra- tion à la fin du chapitre précédent ! Com- bien moins encore auront pu confidérer fous un feul point de vue toutes les vérités éparfes que nous avons préfentées au lecteur , & dont la réunion comprend les fyftèmes de _ prefque toutes nos connoiffances ! Enfin combien peu ont fait attention à ces monu- ments admirables qui nous reftent de la per- fection à laquelle les Anciens avoient porté les arts de La fculpture & du deflein! Et P i) Sculpture des Anciens, 228 SCULPTURE parmi ceux qui les ont vus, combien peu en fentent tout le prix! Le temps & la barbarie des peuples ont détruit, il eft vrai, la plus : grande & la plus belle partie des ouvrages de l’antiquité dans ces derniers genres ; mais 1l nous en refte encore aflez pour fervir de preuves de la beauté de ceux qui ont péri, & attefter la vérité des éloges que tous les Hif- toriens en ont faits. Le grouppe de [a Niobé de Praxiteles (1), qui fe voita Rome , & le fameux Laocoon {2), font & feront toujours des modeles du beau & du vrai fublime en fculpture , & dans lefquels on convient qu’il (1) Quelques-uns attribuent le grouppe de Niobé à Scopas , contemporain de Phidias, & qui vivoit encoré à la naiflance de Praxiteles. Ce grouppe cé- lebre fe voyoit a Rome dans la Villa Médicis, d’où il a été tranfporté à Florence en 1769. Plin. MHb.25, 65, ts (2) Travaillé par Agefandre , Polydore & Athe- nodore de Rhodes , qui, felon Maffei, vivoient vers la quatre-vinst-huitieme olympiade, Il eft à Rome au Belvedere. Plin. lib, 36, c. 5. BR... DESANEISNS 2219 y a plus de chofes à admirer que l'œil n’en peut découvrir. La Vénus de Médicis (1), l'Hercule étouffant Anthée (2), un autre Hercule fe repofant fur fa maflue (3), le Gladiateur mourant (4) , & le Gladiateur de la Villa Borghefe ($) ; Apollon du Bel- vedere (6), l’'Hercule mutilé qui fe trouve au méme endroit, & les figures domptant un cheval au Mont Quirinal (7), tous ces mo- (1) Travaillée par Cléomenes d’Appollodore » Acthénien , & fe voit dans la galerie de Florence à la tribune. Plin. lib. 36, c. 5. (2) Attribué à Polycletes , auteur de la ftatue coloffale de Junon , d’or & d'ivoire, qu’il fit à Ar- gos, & laquelle ne fubfifte plus. Vid. Plin. lib. 34, c. 8. Le grouppe d’Anthée, &c. eft au palais Pitri à Florence. (3) Par Glycon, fe voit au palais de Farnefe à . Rome. (4) Par Créfilas ou Ctéfias, Plin. lib. 34, p. 654. lin. 20. Au grand falon du Capitole. (s) Par Agathias d'Ephefe. (6) Par le même. Ces deux dernieres ftatues ont ont été trouvées à Antium, aujourd’hui Nettuno. (7) On voit fur le mont Quirinal deux ftatues de P iij 40) «8 EU L'P TURN. numents femblent réclamer à haute voix les juftes prétentions des Anciens à la fupériori- té dans les arts. Les médailles, les pierres fines gravées , & les camées viennent encore à l'appui des ces prétentions. On voit une médaille d'Alexandre le Grand , fur le re- vers de laquelle eft un Jupiter aflis, dont le travail eft pouffé jufqu’à la derniere fineffe ; les plus petits traits de fon vifage femblent deux hommes domptant un cheval, que quelques- uns attribuent à Phidias, & d’autres à Praxiteles. Ceux qui les croient de ce dernier y trouvent la fi- gure d'Alexandre domptant Bucéphale. Si au con- traire elle eft de Phidias, ce doit être un autre fujet, ce célebre Sculpteur ayant fleuri environ cent ans avant Alexandre. On penfe qu’il ne nous refte plus rien de lui. Son Jupiter Olympien a été l’admira- tion de plufeurs fiecles , & fubfiftoit encore à Conf- tantinople au-commencement du treizieme fiecle , avec la belle Vénus de Gnide, de la main de Praxi= teles , & la ftatue de l’Occafion par Lycippe. Il eft. probable que ces beaux morceaux furent détruits à la prife de cette ville fous Baudoin. On peut voir la belle defcription du Jupiter de Phidias dans Päufa= : nias , p. 306. Edir Wechel. { DES ANCIENS. 231 annoncer la divinité. Les pierres gravées de Pyrgoreles , qui avoir le priviiege exclulif de graver la tête d'Alexandre , comme Lyfippe celui de faire fa ftatue , & Appelles de le peindre ; celles de Diofcoride , qui gravoit les cèces (1) qui fervoient de cacher à Au- gufte ; la fameufe Médufe , un Diomede , un Cupidon, & autres ouvrages de Solon; enfin tant d’autres chefs-d'œuvre de fculp- ‘ture & de gravure, recherchés avec tant de foin par les curieux , & admirés des connoif- feurs avec tant de raifon , me difpenfent du foin de n'érendre fur l’éloge des Artiftes cé- lebres, auteurs de ces précieux monuments. 281. Quant à la peinture, 1l paroït d’a- bord plus difficile de former un jugement fur le mérite des Anciens en cet art, le peu de morceaux qui nous reftent d'eux ayant dû plus fouffrir par les injures du temps que les ftatues & les autres monuments de {culpture en bronze & en marbre ; cepen- (1) Sueton. in Augufft. c. so. Plin. Lib. 37, c.'1. Dio Cajjius , \ib. sr, c. 444. Edit. Hannov. P iv Peinture de& Anciens. 332 PEINTURE dant fi l’on examine avec attention les pein- tures découvertes à Rome, & celles que les ruines d'Herculanum & de Pompeia nous ont rendues derniérement, on fera forcé de convenir de la juftice des louanges que les Peintres de lantiquitéontreçuesde leurscon- temporains ; louanges fur la vérité defquelles nous devons être raflurés par tout ce que nous venons d'expofer touchant la fculpture. Ïes anciennes peintures à Frefque, qui fe voient encore à Rome, font une Vénus(1) couchée, de grandeur naturelle ; le tableau nommé les Noces Aldovrandines (2), celui celui.de Coriolan (3), & fept autres pein- tures {4) qui ont été détachées d’une voûte trouvée au pied du Mont Palatin. Parmi ces dernieres fe voir un Satyre buvant dans une corne, & un payfage avec des figures, dela (1) Au palais Barberini. (2) Plin. lib. 35, ç. 10 , p. 694, lin. 317 , attri. bue ce tableau à Echion : au palais Aldovrandini. (3) Dans la voute des baïns de Titus. (4) Dans la galerie du Coflegc de faint Ignace ; à Rome, k « DES ÂNCIENS. 33 derniere beauté. On trouve encore un facri- _fice de trois figures (1), un Œdipe, & un Sphynx , morceaux détachés du tombeau d'Ovide (2), d’après lefquels on peut fans témérité , former le jugement le plus avan- tageux de l’habilité des Maîtres qui les ont faits. Mais les peintures antiques , décou- vertes à Herculanum, décelent, plus que . toutes les autres, les mains d’Artiftes habiles 1 & pleins de confance. Le tableau de Thé- fée , vainqueur du Minautore , celui de la naïffance de Télephe , un autre de Chiron & d'Achille (3), & un de Pan & d'Olympe, offrent des beautés fans nombre aux connoif- feurs, & qui fe découvrent davantage aux yeux les plus intelligents. Si l’on examine en effet le vifage d'Achille dans l'original du tableau d'Achille & de Chiron, & non dans (1) Chez le Cardinal Alexandre Albani. (2) Dans la Villa Alrieri. | F (3) Ces deux tableaux , de Telephe, & d'Achille, pourroient bien être de Parrhafius. Voy. Pline, Hifi. Narur. lib. 35, c. 10, p. 693. Mofaiques des Anciens. 2 24. PEINTURE l'eftampe imparfaite qui en a été publiée, on y trouvera un ait d’expreflion & de vérité ini mitable. Tout y annonce un jeune homme avide de la gloire, & qui, les yeux fixés fur fon Maïtre , femble impatient d’apprendre les moyens de l’acquérir. On a trouvé auffi dans les ruines de cette mème ville quatre tableaux principaux qui femblent réunir toute la beauté du deffein à l’adreffe la plus parfaite du pinceau: 1ls patoiffent être anté- rieurs à tous ceux que je viens d'indiquer , le temps des premiers pouvant être rapporté au premier fiecle de l’ere chrétienne; cepen- dant c’eft de ce temps dont Pline nous dit que la peinture étoit alors près de fa chüte. Que devons-nous penfer en ce cas des ta- bleaux de Zeuxis & d’Appelles, fi nous trou- vons tant d’éloges à donner aux productions de l’âge de la décadence de cetart, & dont la médiocrité (relativement aux chefs-d’œuvre des grands Maïtres) a fans doute occafionné le filence que Pline & les autres Hiftoriens ont gardé fur ces morceaux. 182. Il eft encore un autre genre, relatif DES ANCIENS. 213$ à la peinture , qui mérite de trouver fa place ici ; je veux parler des ouvrages en mofai- que dont les Romains formoient le pavé de leurs appartements. Un des plus beaux mo- numents de cette efpece , clésamment dé- erit par Pline (1), fut trouvé il y a quelques années dans les ruines de la célebre maifon de campagne d’'Adrien à Tivoli ; il repréfente un baflin d’eau, avec quatre pigeons fur le bord , dont l’un veut boire, & dans cette attitude , l’ombre du pigeon paroït comme réfléchie dans l’eau du baflin. Pline parle dans le même endroit de la vérité avec la- quelle éroient repréfentés fur le mème pavé (1) Le Cardinal Furieti étoit pofleffeur de ce mor- ceau à préfent aw Capitole. Vid. Plin. lib. 36, €. s. Mirabilis ibi columba bibens , & aquam umbrà capitis infufcans, abripiente alià efcam , lu- dentes videres in canthari labro ; apricantur aliæ, fcabentes fefe. Vid. & Sueron. in Jul. Caf. c. 46, ad cujus verba. Vid. Cafaubon. Vid. & Plin. lib. 36, c. 26, p.756. Visruv. Lib. 2, c. 8 , p. 29. Lucani Pharfal. lib, 10 , v. 114. ubi hæc: Nec fummis cruftrata domus fectifque nitebant Marmoribus. , ,.... 236 HVGIPEINTEURE les débris d’un repas, tellement que l’on eut cru les voir en réalité. Maniere 283. Winkelman , dans fes remarques de teindre le fr Vhiftoire de l'art, qui n’ont point été tra- brasse * duites de l'Allemand (1), parle avec admi- ration de l’art des Anciens à faire des uften- files & des ornements de verre. Il en cite des morceaux trouvés à Rome en 1766 , fur l’un defquels étoit peint un canard fi par- faitement à travers toute la fubftance du verre, qu'on le voyoit d’une maniere très diftinéte , en quelque endroit qu’on le cou- pat horizontalement. J'ai vu moi-même une preuve de l’habi- leté des Anciens en cet art dans la collection. d’antiquité faite par M. le Chevalier Hamil- ton, qui eft à préfent au Mu/eum de Londres. Origine de 284. La mufique eft aufli ancienne que le k Mufije. monde ; elle femble née avec l’homme pour l'accompagner dans fa pénible carriere (2), (1) Anmerkgngen uber die gefchichte der kunft', p.s & 6, 1in-4 (1) Quéntilian, Hb. 7, c. 10, Le TJ DES ANCIENS. 239 adoucir fes travaux , & charmer fes peines ; ce fut là fon premier ufage. Elle fur enfuire confacrée au culte divin; elle en fit une par- tie principale , & devint encore néceflaire au peuple pour aider à la poéfie à conferver les traditions de leurs ancêtres. C’étoit la pre- miere fcience que l’on enfeignoit aux en- fants ; la mufque & la poéfie embraffoient toutes leurs études ; on fut jufqu’à déifier les premiers hommes qui s’y diftinguerent. Apol- Jon fut de ce nombre; Orphée, Amphion & Linus furent regardés comme des hommes divins à caufe de leur talent éminent dans cet art. Les Philofophes s’y appliquerent; Pythagore , Socrate & Plaron la recomman- derent à leurs difciples, & dans les Répu- bliques les mieux réglées. Les Grecs , & fur- tout les Arcadiens, en établirent l'étude par des loix {1} qu’ils regardoient comme indif- penfables & néceflaires au bien-être de la (1) Jamblich. de vit& Pythasor. Macrobius in fomnium Sci. lib. », c. 1. Plaro de Republic. & in variis locis, — Ariflutel, ae Pulric. & in Problem, — 333 MüsriGie 4 Nation. Une fcience auffi généralemenit cül- tivée eût dû fe perfectionner de bonne heure ; cependant elle fut dans un état im< parfait & fans principes jufqu’au temps de Pythagore. Nous avons vu (:) un peu plus haut par quel raifonnement ce grand homme détermina le premier les regles fondamen- tales de la mufique. De l’écac vague & incer- tain où elle étoit avant celui où il la lailia, il y avoit un intervalle immenfe qui exigeoit une force dé génie extraordinaire pour le franchir: 1] détermina précifément les proportions que les fons ont entre eux, & régla l’harmonie fur les principes des mathématiques ; mais il porta un peu trop loin l’exaétitude, en prétendant aflujettir la mufique au jugement feul de la raifon, & ne vonlant point ad- ER RER SE SR AE Athenœus in vat. loc. Horatius de urte Poerica à V. 391. filveflres homines , &c. Polybius de arcad. lib. 4. — Cornelius Nepos in Epaminond. — Cicer.: Bb. 2, de lepibus. (1) Chap. 10 de cette partie, Vid. & Nicomiach: Manual. Mufic c. $ & 6. Theo Smirneus Mathematic. Platon. de Mufic, c. 12, p. 88. DES ANCIENS. 139 Mettre d’autres intervalles que ceux qui pou- voient être exprimés arithmétiquement (1) ou géométriquement (2). Ariftoxene , dif- ciple d’Ariftore , penfa au contraire que cette matiere étoit entiérement du reflort de l’ouie , & que l'oreille devoit juger fouve- rainement des fons. Il régla donc leur ordre, & les confonances & les diflonances destons, entiérement par le jugement de l'oreille; & fon fyftème prévalut quelque rempsen Grece. Olympe , Phrygien de nation, vint à peu près dans ce temps-là à Athenes, & imagina un inftrument à cordes ; par le moyen duquel il produifit les fémi-tons qui répandirent un agrément confidérable dans la mufique, & lui firent changer de face ; & 1l fe joignit à Ariftoxene , pour fe rapporter du mérite de fon fyftème à la décifion de l'oreille. Enfin parut le fameux Prolomée , qui s’éleva contre la pattialité réciproque des -partifans de Py- (x) Par les nombres. (2) Par les lignes, c’eft à-dire, par les longueurs des cordes d’un inftrument, 240 M. u#$:r1'R UE thagore & d’Ariftoxene ; il prit un milieu entre ces deux Philofophes pour expliquer les principes de l'harmonie , & foutint que les fens & la raifon devoient concourir enfemble au jugement des fons. Il reprocha aux Pythas goriciens qu'ils faifoient de fauffes fpéculas tions touchant les proportions, & qu’ils mon: troient trop peu d’égard pour les décifions de l'oreille , en lui refufant des confonances qui lui étoient agréables, feulement parce- que les rapports ne s’accordoient pas avec leur regle arbitraire ; & 1l reprocha aux parti- fans d’Ariftoxene que, quoiqu’ils convinffent des idées différentes de grave & d’aigu , qui naiffent des rapports des fons entre eux, & que les différences des longueurs des cordes ; qui rendent ces fons , fe trouvailent toujours les mèmes ; cependant ils ne connoifloient point , ni ne cherchoient à connoïtre, en quoi confiftoit un rapport fi évident. Il vou- lut donc que dans le concours de l’ouie & de la raifon , pour décider fur les principes de harmonie , l’un & l’autre s’afliftaflent mu- tuellement ; & 1l indiqua la maniere de trouver 4 ii se eo)" DES ANCIENS. 2 AT trouver furement les proportions des fons en conféquence de ces principes. Les An- ciens n’euflent-ils fait rien de plus pour la mufique que ces feules découvertes, cette fcience leur feroit infiniment plus redevable qu'elle ne peut l'être à tous ceux qui leur ont fuccédé , pour tout ce qu'ils y ont enfuite ajouté ; car ils ont tout l'honneur de lavoir affujettie à la rigueur des principes les plus exacts ; & les écrits qui nous reftent fur ce fujet des Pythagoriciens (1), d’Ariftoxene , d'Euclide (2), d'Ariftide , de Nicomaque, de Plutarque & de plufieurs autres, con- tiennent toutes les théories connues de la mu- fique. Ils avoient , aufli bien que nous, l’art de noter leurs airs, appelle chez eux paraft- mantique , où feémeiotique , en fe fervant de lectres entieres, ou coupées, ou renverfées, qu'ils plaçoient fur une ligne parallele aux paroles, les unes pour la voix, les autres (1) Entre autres Micomachus in Meibomit Edit, antiquor. muficor, in 4. (2) L'Auteur des Eléments de la Géométrie, Tome II. Q Inftruments des Anciens. 282 Mustreur pour les inftruments ; & l’échelle mème de Gui lPAretin , ou du moins celle dont on le fuppofe l'inventeur , n’eft que l’ancienne échelle des Grecs un peu plus étendue, & que Gui même pouvoit fort bien avoir tirée d’un vieux manufcrit grec, de plus de 800 ans , que Kircher dit avoir vu à Mefline à la bibliotheque des Jéfuites, dans lequel on trouvoit des hymnes notées à la maniere appellée de Gui lAretin (1). 285. Quant aux effets & à la pratique de la mufique, on ne voit pas que les Anciens fuflent en aucune maniere inférieursaux Mo. (1) Wallis & Malcolm , qui ont écrit fi favam- ment de la mufique, font eux-mêmes de cette opi- nion. Voyez le Traité d'Alypius , p. 26, 27, feq. dans l'édition des anciens Muficiens par Meïbomius. Cet Auteur traite de la maniere dont les Grecs notoient leur mufique, & qui étoit encore en ufage du temps de Boëce, lequel en parle dans fon Traité de la mufique, inféré dans Meibomius. On peut voir encore un exemple de la maniere de noter des Grecs dans A/fle- dii Encyclopedia , tom. 2.631, col. 1 , quilatiré d’un vieux manufcrit du Vatican. Ariffid. Quinrilian, p. 26, & la Préface de Meibomius. DES ANCIENS. 243 dernes ; au contraire | ous verrons tout à l'heureque , même en réduifant les effets de leur mufique à la vérité la plus fcrupuleufe, ils étoient au-deffus de ceux que notre mu- fique produit. Pour la pratique , on difpute aux Anciens qu'ils euflent des inftruments aufli complets que les nôtres, & qu'ils con- nuffent & fiflent ufage de Fharmonie des parties pour former des concerts; mais il me femble qu’il eft aifé de faire voir le peu de fondement de cette accufation. La /yre, par exemple, étoit certainement un inftru- ment très harmonieux, quiétoit, au temps de Platon, fi compofée , & avoit tant de variété , qu'il la regardoit comme dange- reufe , & trop propre à amollir les efprits. IL paroït que du temps d’Anacrcon elle avoit déja jufqu’aà quarante cordes (1)... Prolomée & Porphire nous fourniflent des defcriptions (1) Artheneus , lib. 4, 14 & 14, parle d'Epigonus & de fes efforts pour perfe@tionner laiyre. Vid, Platon, de Republicä, lib. 3, & Piolom. harmonie. Jib. 2,c. 12. Q 1 244 Mu s 1: @ UE d'inftruments femblables aux /urhs & aux tuorbes , avec un #7anche , des touches & des cordes placées fur un bois concave. Dans les Commentaires de Philoftrate par Vige- nere (1) , on trouve une médaille de Néron, fur laquelle eft repréfenté un violon. Suivant les paflages cités ci-deffous , il paroït que la flûte étoit déja perfectionnée du temps des Anciens, au point qu’ils en avoient de diffé- rentes fortes dont les [ons fpécifiques paroif- foient merveilleufement combinés pour expri- mer toutes fortes de füjets (2). Nous avons dans Tertulien une defcription fort dé. taillée d’un orgue hydraulique de l’inven- tion d’Archimede, qui non feulement ne le cédoit en rien à nos orgues , mais mème pa- roît avoir eu cet avantage fur l’inftrument moderne , qu'on pouvoit le faire jouer par (1) Pag. 84 & 85 de l'édition in-fol. de 1615 des tableaux de Philoftrare ; & page 76, figure d'Am- phion, avec la defcription. (2) Varron de Republ, Rom. lib. 1, c. 1. — Pau- fanias, p.291. Pollucis Onomafticon. lib. 4, c. 9. — — DES ANCIENS 245$ _le moyen de l’eau. » Voyez, dit Tertulien, » » » » » cette machine étonnante & magnifique, cet orgue hydraulique d’Archimede , compofé de tant de pieces , de tant de parties différentes, tant de jointures, tant de différents tuyaux , formant un fi grand afflemblage de fons, un fi grand mélange de tons , avec un fi grand nombre de flûtes ; & cependant, tout cela pris en- » femble , ne formant qu'un feul inftru- » ment (1)}.» On voit aufli une médaille (x) Speéta portentofam Archimedis munificentiam : organum hydraulicum dico , tot membra, tot par- LES , tot compagines , tot itinera VOCUM , tot com- pendia fonorum , tot commercia modorum , tot acies tibiarum , & una moles erant omnia. T'ertulian: de animä , c. 4, p. 483. À. & Pamelii annot. 174, 516. Plin. lib. 7,c. 37, fe@. 38. Vicruv. lib. 10, e13- aac Voffium , lib. de viribus Rhythmi, p.99. eq. & ces quatre vers de Claudien in Theodor, Pa- NCSYT. V. 316. Et qui magna Jevi detrudens murmura taëtu , Innumeras voces fegetis moderatur ahenæ,. Jntonat erranti digito, penitufque trabali Vefte laborantes in carmina concitat undas. Q ii) 246 M ü $ 10 we Harmonie connue & pratiquée par les Anciens. contorniate de Néron , fur laquelle eft re- préfenté un orgue (1). | 286. Si nous nous arrètons à préfent fur l'harmonie , nous trouverons qu’elle n’étoit pas ignore des Anciens. Plufeurs Auteurs de grand poids en cette queftion , en parlent clairement, Macrobe fair mention de cinq ef- peces de fymphonies, danslefquelles, dit-il, la baffe eff tellement d'accord avec le deffus , que , malgré la différence , l’une & l’autre viennent frepper l'oreille comme fi cela ne for- mort qu'un même fon (2). Prolomée , parlant du monochorde, trouve à redire à fa fimplicité dans l'exécution , comme n'ayant ni confo- nance ; ni accompagnement ; NICONCOUTS 3 NE complication de [ons {3). Séueque, dans une (1). Morelli, Med. des douze Emper. Rom. 3 tom. in fol. Armfterd. 1752. tab. 7. in Nero. Numifm. 14. 15.16. & explicat. Voy. aufli Sueron. cap, 41 & $$ de Néïon. Edit, Patin. Bafil, 1675 , 4°. Havercamp. de Num. Contorn. n°, 10, 11, $6, cum explicat. p. 70 feq. & 126 feq. (2) 7n fomnium Scipionis. Kt°17 (3) Prolom. Harmonie. L me —— — + VER PUR < De ee « E ù ; ‘ Unus tantum ex omnibus fonus redditur ; aliqua illic acuta eft , aliquagravis , aliqua media ; accedunt viris fœminæ , interponuntur tibiæ ; fingu- Jorum latent voces , omnium apparent. Serec. Eprfto- la 84. Martianus Capella, lib. 9 , appelle ce mé- lange de tons qui forment un fon agréable, diffona fuavitas. Q 1% 248 Musraut# chantoient, & il en donnoit pour raifon qué le mélange de la balle & du deffus , & la con- trarièté des mefures , ne pouvoit qu’embarraffer l'efprit des enfants (1). 1] eft vrai que les An- ciens ne pratiquoient pas beaucoup le chant compofé ; mais c’étoit parcequ'il ne leur plaifoit pas. Ariftote n’en donne pas d’autre raifon ; & après s’ètre demandé pourquoi on eft plus touché d’une voix accompagnée d’un {eul inftrument que fi elle l’étoit de plu- fieurs, il répond que /a quantité d’inffruments offufque le chant, & empèche qu'il'ne foit entendu diftinétement(2). Le mème Auteur, dans un autre endroit, dit précifément que la mufque, par un mélange de la baffle & du deffus , des fons longs & des brefs, & des voix différentes, forme une harmonie par- faite (3); & dans le chapitre fuivant, par- (1) Piato de legibus , lib. 7, p. 812. Mém, de l'Acad. des Belles-Lettres, 4°. tom. 3, p. 111. (2) Ariflotelis Protlemata , fe&. 19. Problem. 16. Voyez aufli Ovid. Métamorph. 10. Ut fatis impulfas tentavit pollice chordas, &c. (3) Morin de obus ape 10 Pasiis, mauve TE 2 Eva PAPE res, +. 0 - 1 * . + | DES ANCIENS. 149 lant des différentes révolutions des planetes, qui tendent toutes à un accord parfait, parce- qu'elles partent d’un feul & mème principe, il tire de la mufique une comparaifon qui puiffe fervir à rendre fon idée plus fenfble ; » 1len eft de mème, dit-il, d’un chœur com- » pofé d'hommes & de femmes , dont les » voix différentes de bafles & de deflus, » fous linfpeétion d’un Muficien qui les » dirige , chantent dans un accord parfait, » & forment une feule harmonie (1)»; enfin Aurele Cafiodore définit la fymphonie l'arc de tempérer la bafe avec le deffus , ou le deffus avec la baffe , foit dans les voix , les inftru- ments à vent, ou les inftruments à cordes, tellement qu’il en puiffe réfuiter une harmonie agréable (2) ; & Horace parle clairement de dis Qoylous pibare ty d'uagorqus Qavais pie drérénerey apmonur, Ariflotel. de mundo , c. 3. (1) Kadanp dE ir papà nopuQaiou naraskailes ourn- M mas © pop ædpar 19° Gore x) yuraiewr Er d'apogaus Duras Gévrioons 94 Bapuripaus mia dpeoier UE x gxmiles. Ariflotel, de mundo , c. 6. ad medium. « (2) Aurelius Caffiodo:us , de muficä ; in traétatu de 250 | AM USE QUE la baffe & du defflus, & de l’harmonie qui ré: Jultoit de leur accord (1) ; de forte que tous ces témoignages réunis en faveur de lhar- monie des Anciens, ne doivent pas laiffer le moindre doute fur cette partie de leurs con- noïffances. Nous avons vu les raifons qu'ils avoient de n’en pas faire beaucoup d’ufage ; une belle voix feule , accompagnée d’un inf- trument qui ne jouoit que ce que la voix chantoit , leur plaifoit davantage, & faifoit une impreflion plus vive fur leurs ames fen- fibles ; & c’eft ce que nous éprouvons encore nous-mêmes tous les jours. artibus ac difciplinis liberalium artium. Voyez Mar- purg. Hiff. de la mufigue , 4°. Berlin, 1759, & Hue- tiana , p. 288. Eh (1) Ufque ad mala iteraret : Io , Bacche ! modd fumma Voce , modo hac refonat quæ chordis quattuor ima. Horat. Serm. lib. 1, fatyr. 3 , v. 8. Tigellius 2 voce pariter & fidibus canebat , tetrachordo fcilicet modÔ fupremas, modo infimas tangens partes , voci nunc fummæ, nunc imæ accommodans : vel fummos imis modulos acnumeros ex arte mifcens atque at- témperans. 4 A . DES ANCIENS. 251 2$7. Je viens à confidérer les effets que produifoit la mufique des Anciens ; je com- mence par obferver qu'il n’eft pas probable que leurs Hiftoriens fe foient tous accordés unanimement pour en impofer à la poftérité fur des faits de ce genre ; & il n’en eftguere dans lhiftoire qui foient mieux appuyés. Pour commencer par l’hiftoire facrée, nous v trouvons que les ferviteurs de Saül lui con- feillerent d'envoyer chercher un joueur d’inf- truments qui pütadoucir fon mal(:); & pour s'affurer qu'il n’y avoit rien de furnaturel en cela , mais que la mufique étoit un fpéci- fique connu contre les maladies, de la nature de celle de Saül, 1l ne faut que faire atten- tion que ce font des domeftiques qui don- nent ce confeil à leur maître. L’hiftoire pro- fane appuye cette réflexion par le grand nom- bre de faits du même genre qui y font rap- portés. Aulugelle (2) & Athénée (3) parlent (1) Samuel, lib. 1, c. 16, v. 16, & v. 23. (a ID. 4, c. 13. (3) Lib. 4, c. 14. Voyez aufli Martianus Capella de nuptiis ; Nib.9, p. 313. Effets furé prenants de la Mufque des Ancicnse 252 MUSIQUE de plufeurs guérifons effectuées par la mu- fique chez les Thébains, & citent Théo- phrafte comme garant de ces événements arrivés de fon temps. Galien , Auteur d’un grand poids dans cette matiere, parle férieu- fement de cet ufage ; & Ariftore, Apollo- nius , Dyfcolus , Capella, & plufeursautres, parlent du chant comme d’une recette contre certaines efpeces de maladies. Tzetzès a un paflage bien propre à fervir de fondement à une conjecture fi naturelle, qu’elle pourroit tenir lieu d’un fait : 1l dit qu'Orphée rappella Eurydice des portes de la mort par les charmes de fa lyre (1). En prenant littéralement le fèns de ces paroles, on pourroit préfumer qu'Eurydice avoitété mordue d’unetarentule au lieu d’un ferpent, comme les Hiftoriens l'ont avancé , & qu'Orphée l'ayant guérie par les effets de la mufique , de la maniere que cela fe pratique encore aujourd'hui dans quelques parties d'Italie , on fubftitua par la fuite à ce fait l’allécorie fi connue de fa (1) Tzerzés Chilias 2, p. 303, v. 848. | | ‘defcente aux enfers pour en retirer fa femme. Mais fi l’on vouloit oppofer pour difficulté qu'il n’y avoit point de rarentule en Thrace, (ce que je ne veux pas prendre fur moi d’af- furer) il eft aifé de répondre à cetre objeétion, en accordant , fuivant la lettre de l’hiftoire , qu'Eurydice fut mordue par un ferpent; mais DES ANCIENS. 253 en faifant voir d’un autre côté qu’il n’eft pas plus déraifennable d'admettre que la mu- fique puiffe guérir de la morfure d’un fer- pent que de celle d’une tarentule , d'autant plus , que quelques Auteurs font précifé- ment mention de morfures de ferpents & de viperes , guéries par Les effets de la mufique. Théophrafte entre autres elt cité comme té- moin oculaire de cette efpece de guérifons . par Aulugelle (1), lequel avoit un traité de ce Philofophe , qui n'eft pas parvenu jufqu'à nous. Une autre vertu de la mufique des An- ciens étoit d’adoucir la rigueur des fupplices, & ils faifoient voir Leur humanité en ce qu'ils (1) Lib. 4, c. 13, citant le Traité de Théophrafte de Enthufiafmo. 254 Musrèus ne fouettoient jamais leurs efclaves qu'au fon des flûtes, voulant en quelque façon par-là leur remettre une partie de la peine (1); & les Américains ont à peu près la même idée de la mufique , dont ils fe fervent pour adoucir la rigueur de leurs travaux (2). Plu- tarque rapporte d’Antigénidas qu’il échauffa tellement lefprit d'Alexandre en jouant de la flûte en fa préfence, que ce Prince quitta fur-le-champ la table pout courir à fes ar- mes (3). Tout le monde connoiît l'effet que produifit le fameux Timothée fur l’efprit de ce même Prince, lorfque , touchant fa lyre , : 1l enflamma tellement le courage du Roi à untrepas, que , faififfant fon fabre, il tua un des convives; fur quoi Timothée chan- geant .fon mode phrygien en un autre mode plus doux, il calma l'efprit d’Alexan- mm (1) Polluc. Onomaff, lib. 4, c. 8. — Ariflote cité par Plutarque au Traité de la colere , en parlant des Tyrrhéniens. (2) Voyages de l'Amérique par Champlain. (3) De Alexandri Fortunä, ? DES ANCIENS. 25$ dre, & le ramena, de la fureur où il lavoir tranfporté , au fentiment de douleur Le plus vif de l’action qu’il venoit de commettre. Jamblique rapporte les mêmes effets de la lyre de Pythagore & d'Empédocle (1). Le Peintre Théon profita habilement de cette vertu de la mufique; car ayant à produire en public un tableau qui repréfentoit un {oldat près de fondre fur l’ennemi, il échauffa pre- miérement les efprits des afliftants par une mufique guerriere : lorfqu’il les crut fufh- famment émus , 1] découvrit fon tableau qui fut admiré de toute l’affemblée (2). Plutar- que (3) parle encore de la fédition que Ter- pandre appaifa avec fa lyre à Lacédémone ; & Boëce, d’une émeute appaifce de mème par le Muficien Damon (4). (1) Jamblich. de vitä Pythagoræ , c. 10 & 25.-- Ammon. in Boëthium. (2) Ælian. var. kiff. lib. 2, c. ultim. (3) De mufieä. -- Boëce de muficä, lib. 1, c.r. (4) Ariflides Quintilianus in muficis antiquis. Edit. Meibomit, — Martianus Capella de nuptiis , lib. 9, P- 313. A6 MusiQuE Genres chro- matiques & enhsrmoni- ques. 288. Enfin pour conclure fur ce fujet, je ne ferai que deux obfervations qui doivent décider en faveur de la mufique ancienne. La premiere eft que la délicatefle de leur chant furpañloit de beaucoup la nôtre, & que c’eft à cet égard principalement que l'on peut dire que nous avons perdu la mufique des Anciens. De trois genres de mufique qu'ils avoient , & qu'ils appelloient le diato- nique , le chromatique | & l’'exharmonique , 1] ne nous refte que le premier qui enfeigne à divifer les tons en {émi-tons ; le chroma- tique au contraire alloit jufqu’à divifer cha- que ton en trois (1); & l’enharmonique por- voit Les divifions des tons jufqu’à quatre. La difficulté qu'il y avoit à trouver des voix & des mains propres à exécuter le genre chro- matique , le fit négliger, & par la fuite ou- blier entiérement ; 8 par la même raifon , (1) Ce genre fut appellé chromatique de pau, couleur , parcequ’i! enfeignoit à diftinguer plufieurs nuances entre deux tons, comme entre deux couleurs voifines, le DES ANCIENS. 257 le genréNenharmonique , encore plus diffi- cile, ne nous eft pas parvenu ; de forte qu’il ne nous refte que le plus groflier qui ne con- noît point de diminution au-delà du demi- ton , au lieu que les deux autres genres alloient jufqu’aux tiers & quarts de ton. Sans doute que le fyftème qui appelloit l’ouie au jugement des fons , ayant prévalu , les genres chromatique & enharmonique fu- rent rejettés conime ne pouvant être détet- minés par l'oreille, & étant éntiérement du reflort du fyftème pythagoricien ; mais cela -n'empêche pas que l’on ne doive reconnoître l'avantage d’une telle mufique fur la mo- derne , par la délicateffe extrème qu'elle de- voit apporter dans le chant. La feconde ob. fervation à faire eft que la variété des modes de la mufique ancienne y donnoit un degré d'excellence qui manque à la nôtre. Au lieu des deux modes du hécare & du bémol que nous avons, les Anciens comptoient quinze modes ou tons différents, dontles principaux éroient l'Ionien, le Lydien , le Phryoien , le Dorien & l'Éolien , chacun defquels étoit Tome IT, KR 258 Mus1IQUE appliqué à exprimer des pañlions F4 des mou- vements différents (1), & c'étoit fur-tout par ce moyen qu’ils pouvoient produire les effets que ñous venons de rapporter (2), & qui font non feulement établis d’une ma- niere inconteftable par des témoignages au- thentiques , mais encore par des conféquen- ces tiréés de l’écat de la mufique qui les fai- foit naître; en forte qu'il eût fufh feule- ment de faire voir qu'elle étoit capable de les produire pour démontrer qu'elle les a produits (3). (1) Platon de Republic. lib. 3. -= Martianus Capella de nuptiis , lib. 9, c. de fymphonirs , p. 316. (1) Dorius prudentiæ largitor eft, & caftitatis éffettor : Phrvgius pugnas excitat, votum furoris inflammat : Æolius animi tempeftates tranquillat, fomnumque jam placatis attribuit : Lydius intellec- tum obtufis acuit & terreno defiderio gravatis cœ- leftium appetentiam inducit , bonorum operator exi- mius. Caffiodor. loc. cit. (3) On peut confulter un favant Auteur Allemand, intitulé Marpurg's Gefchichie der alten und neuen muffck , in 4°. Berlin, 1759, fe. 179 feq. p. 232. x Âlueriana ; p. 188. DES ANCIENS 259 Enfin il eft prouvé que nous avons perdu pluñeurs ouvrages des Anciens fur la mu- fique , & le peu qui nous en refte paroït aufñli profondément traité que ce que les modernes ont fait fur le mème fujet; de plus nous ne connoiffons pas la principale partie de l’har- monie des Anciens , qui rouloit fur des trois genres de mélodie , & fur les différents modes. Il n’eft pas croyable en effet que certe fcience , qui avoit fleuri pendant mille ans chez les Grecs, n’y foit pas parvenue à un de- oré de perfection où elle n’a pu encore ar- river parmi nous dans l’efpace de deux fiecles qu’elle a commencé à y revivre ; fur-tout quand nous voyons combien peu de gens s’ap- pliquent à la partie favante de la mufque, & toutes les raifons qui s’oppofent à fes pro- grès. Il feroit aifé au contraire de faire voir que la mufique étoit dans la plus grande ef- time du remps des Anciens, & que ceux qui la cultivoient étoient honorés par l’Etar : elle évoit d'un plus fréquent ufage ; d’ailleurs elle éroit encouragée par Les loix ; &, ce qui étoit R ij &60o MUSIQUE DES ANCIENS. d’un très grand avantage pour l'avancement de la mufique, les anciens Muficiens étoient encore fouvent très bons Poëtes, ce qui n’eft pas encore arrivé parmi nous : enfin les grandes récompenfes qu'on leur donnoit, l'émulation , les combats qui s'élevoient entre eux pour remporter les prix propofés, étoient encore une raifon principale pour contribuer à la perfection de cette fcience parmi les Anciens. Fin de la troifieme Parties TON D. " { | QUATRIÈME PARTIE. De Dreu Er DE L'AME; pu TEMrs , DE __ L’EspACE DE LA FORMATION pu MONDE, _ ET DE LA CRÉATION DE LA Marie. ConcLusIon. R iij RER QUATRIEME PARTIE. CHAPITRE PREMIER. D£..D 1E v. 280. Les plus célebres Philofophes parmi les Anciens, ont eu des idées très faines d'un Etre fuprème : fi quelques uns ont nic l'exifience des Dieux , c'étoit parceque, fentant les abfurdités qui naiffoient du dogme de leur pluralité , ils fe croyoient obligés à s’oppofer à fes progrès. Mais ils ie ARMES ne travailloient à détruire une doctrine aufi injurieufe à la Divinité que pour mieux établir celle qu'ils enfeignoient fur F » A LA P la nature d’un Etre éternel (1), incorpo- (1) Horn paX às dryémgror Eor, #2 ve A6dpor és, Oùaoy pauoytres TE, 1 drpeuis | à dl dryeniler, Eft is & ingenitus, nec in illum mors caditulla, Unigena eft, totufque , & femper, frmus, & ortüs Expers, Parmenides , in fophifi& Platonis apud Ciem, Alex, V. ftrom. p. 603. + 1V Les Anciens ont eu des idées faives. de la Divi- hitée 264 D E# Dre u. rel (1), fe fuffifant à lui - même (2), parfaitement bon (3), infini (4), im- Dii femper fuerunt, & nati nunquäam funt , fiqui- dem æterni funt futuri, Cic. 1 de Nat, Deor. Set. _123, p. 196. Voy. Clem. Alex. loc. cit, & [°q. Tiger Siraoy Ÿ Cyler, eos éysriler Ÿ. Antiquifhmum corum omnium quæ funt , Deus; ingenitus enim, Dicebar Thales in Laert. lib. 1 , feët, 35. (1) Eis des és re bcoior © dySpémoics piyises, Où 1 d'éuus byiloire polis | cèd* rémue, Maximus in genere & Divüm , atque hominum Deus unus ; Qui nec corpore, nec mente eft mortalibusullis Affimilis. Xenophan. ap. Clem. W. Strom.p.6ox. (2} Ampordens dmnès à Oes. Nullius indiget Deus. Plutarch. in Catone maj. fin. p. 354. F. Omnis enim per fe divüm natura necefle eft Immortali ævo fummè cum pace fruatur , Semota 2 noftris rebus , fejunétaque longe. Nam privata dolore omni , privata periclis, Ipfa fuis pollens opibus, nihil indiga noftris. Lucr, Gb, 1, v. 57. (3) Aya oye Oces Ta re Te, no4 Dexleoy oùra. Bonus ipfe Deus reverà eft, & ita dicendum. Pluso IT , de Rep. p. 379. B. & in Timæo. (4) De Deo dicit Poëta Agrigentinus Empedoiles apud Clem. Alex. lib. s, Strom. p. $87. | ! | : PE Dev. 26$ !muablé (1) , immobile (2), impañlible (3), immortel (4), ineffable (s), omnifcient (6), Oéx tsw menéradar ty Same iQieren Hesrégois | à ypri DaGtir, Hmtp Te peryisn TuSois opéras auabrres is Qpée mile. Ilum non oculis noftris apprendere fas eft, Aut manibus : via , quæ revera eft maxima, mentes Ut credant hominum , quæ non deducere poffit. (1) Adüraler 22 bed] ESene dures &nour. Impoflibile Deum mutare fe velle, &c. Plato II. de Rep.p. :81.C. (2) Plato in Parmenid, tom. 3, p. 1138, vocat Deum five unum immobilem, éxi#le. 139. A. Jam- blicus de Myfleriis | p. 15. Edit. Tornaf. Ailcinoëüs än Platonem ixepye de dxivnles ares &v. (3) Aôyue pv PI QuoroQur, èmañrs silver T5 Étui, Philofophorum dogma eft , nullis pafliomibus ob- noxium efle Deum. Sexe. Empir. I. Pyrrh. Hyporh. Seit. 2265. Plato in Epimonide , p. 985. À. B. (4) Xenophanes Ægyptiis præcipicbar , fi Ofrin mortalem crederent , ne eum colerent; fi Deum, ne deplorarent. P/utarch. in Amatorio , p. 763. D. t. 2. (5) Illum quidem quafi parentem hujus univerf- tatis invenire , difficile ; & cum jam inveneris, indicare in vulgus , nefas, Plato in Timzo, tom, 3, Pag. 28. (6) ER profcéto Deus , qui quæ nos gerimus , au« 266 D: Di re auteur du bien (1); le principe , la caufe & la fin de tout ce quiexifte (1); dominant(3), gouvernant ce monde qu'il a créé (4) ; enfin, tout-puiffant (s), & heureux (6). ditque , & vider, Plautus capriv, 11, 2, 61. Es ptyas ty oùogvi Zeis , ds iQopé male 494 xegrint. Eft magnus in cœlo Jupiter, qui intuetur omnia , & gubernat. Sophocl. in Eleitra. v. 174. (1) Nam cüm conftituiflet Deus bonis omnibus explere mundum , mali nihil admifcere., quidquid erat quod in cernendi fenfum caderet , id fibi afflumpfit...…. fas autem nec eft, nec unquam fuit quicquam nifi pulcherrimum facere eum , qui fic optimus. Plato in Timao , p. 30. A. B. (2) Arf. Metapë. lib. , c, 2... Plato in Timæo... Proclus , Theol. Platonis , Lib. 3, cap. 21. (3) Theognidis , v. 373 & feg. Maxim. Tyr. diff 1, P. 5. (4) Horatius , lëb, 1, Carm.od, 12, v. 13... Oppianus de Pifcat. lib. 1 , v. 3. Vid, c. 4 de cette Partie. (5) Facile eft omnia pofle Deo. Owid. I. de arte, Y. 564. Immenfa eft , finemque potentia cœli Non habet , & quidquid fuperi voluêre per- atum eft. dem, vixr. Metamorph, y. 620. (6) Ariflot. de Cœlo, lib. x , cap. a. D E€E DE. 290. Ce feroit une entreprife aufli difi- 267 cile que fuperflue de vouloir rapporter 1c1 tous les paffages des Anciens qui prouvent ces vérités; je me contenterai d'en avoir in- diqué le plus grand nombre avec exactitude, & de mettre feulement ici fous les yeux du leéteur quelques-uns des plus frappants. 291. Cicéron croyoit fermement (1) qu’il n’y avoit pas de nation fi barbare & fi fauvage qui n’eùt quelque connoiffance de Dieu : 1l dir que plufeurs en avoient une idée inju- rieufe , à la vérité , par le vice de leur édu- cation ; mais que cependant toutes s’accor- doient à reconnoïtre une Divinité : 1l remar- s {1) Ut porro firmiffimum hoc afferri videtur , cur Deos efle credamus , quod nulla gens tam fera, nemo omnium tam fit immanis, cujus mentem non im- buerit Deorum opinio. Multi de Diis prava fen- tiunt : id enim vitiofo more efñci foiet ; omnes ta- men efle vim & naturam divinam cenfent. Nec vero id collocutio hominum , aut confenfus efcit, non inftitutis opinio eft confirmaca , non legibus. Omni autem in re confenfio omnium gentium lex naturæ putanda eft. Cicer. Tufcul. 1, p.112. Impofñibilité de rapporter tout ce qu’ils ont dit de rai- fonnable (ur ce fujer. Sentiment de Cicéron fur l’exiit n- ce de Du; De Séncque ; 268 DE ‘Dre quoit de plus que cette opinion n’étoit point la fuite d'une convention faite entre les hommes, après des conférences là-deflus ; que ce n’étoit point une opinion fondée fur le confentement univerfel de toutes les na- tions : & dans un autre endroit il dit qu'il n'y avoit point de peuple fi féroce & fi bar- bare qui ne reconnüt la nécefiité d’admettre un Dieu, quoiqu'il ignorat quel il étoir, & comment il convenoir de le fervir (x). 292. Séneque , afin de prouver l’exiftence d’un Dieu , formoit un argument tiré de l'o- pinion empreinte chez trous Les hommes de cette exiftence ; & difoit qu'il ne s’étoir Ja- mais trouvé de nation affez dépravec & per- due pour refufer d'admettre l'exifience des Dieux (2). (:) Ipffque in hominibus nulla gens eft, neque tam immanfueta , neque tam fera, quæ non etiam fi ignoret qualem habere Deum deceat , tamen haben- dum fciat. /dem , de leg. lib. 1, p. 315. (2) Apud nos vericatis argumentum eft aliquid omnibus videri tanquim Deos efle , inter alia fic colligimus , quod omnibus de Diis opinio infra DE Dre uv. 269 293. Socrate enfeignoit dans Phædon , non feulement que Dieu étoit bon(1), mais qu’il étoit la bonté même; qu'il n'étoit fujet à aucun changement ; toujours un ; LOUJOUrS égal , & ne pouvoit fouffrir aucune altération. 2194. Socrate & Platon (2) difoient que Dieu étoit un ; fans commencement , /piri- ES ST EE rod chétamemienes eft, nec ulla gens ufquam eft adeo extra leges, mo- refque projeéta , ut non aliquos Deos credat. Senec, Ep:ff. 117, P. 494. (1) Aÿro ro irw, wèro To nahoy, aùrTe Ex@T0) , © ÉS1 ro on permole pélaGonn xo4 mrodr bdryile” n dt alu dura, à ès paoudts dr, aùrs af airo éruirus xara rare ya, no4 cderole oùdau od'œuns dhnoiwri où0E= paies bdtytles. Ipfum nimirum æquale, ipfum pul- chrum , ipfum fingulum (ift et, id quod rever exiftit) nunquam ne ullam mutationem fufcipit: aut certè , ipforum unumquodque , quod nimirüm eft uniforme , illud , quod reverà exiftit, ipfum per fe ipfum fimiliter eodem modo habet , & nunquam ufquam ullo modo ullam alterationem fufcipit. Phad. tom. 1, p. 78. D. (2) Zorparns | © Tiaërar To &y To puoriQuis , © æùre- \ ; “ ; «1 : 1 u \ … Quis , ro poradiee , To ovrus dryaSa, mile dE Taïre Th î LA » W = = L d < COUATUN ES T YO.V red eu, vois où o Oees , LaHror ads , 4 \ » A Ce “ : 2 TOUTÉSI TO GIVE GATNS VOUS | Mende TadyTe) cuuRER NE - De Socrate fur les atrri- buts de Dieu; De Socrate, Platon & Théodoret fur les actri- buts. Platon , conforme à Moÿte, Définition de Dieu par Speulppe. 270 De Dret tuel, dégagé de toute matiere, & detoute chofe pafible. Théodoret (1) dit que Dieu ne is étre apperçu par les yeux , ni être comparé à quoi que ce foit de vifible, & qu’ainfi 1l étoit impoffible d'apprendre à le reconnoitre par une repréfentation. 295. Platon (2), dans le Timée, donne de Dieu la mème définition que Moyfe , en l’appellant Celui qui eff toujours. 296. Speuñppe (3), dans Le livre des défi- nitions , attribué à Platon , définit Dieu un ww, Socrates , & Plato Deum efle dixerunt aliquid unum , unigemitum , à fe ipfo genitum , fingulare, vere bonum : fingula verd hæc nomina ad mentem diriguntur. Itaque Deus eft mens , feparata forma 9 hoc eft , ab omni marerià {ecreta ,» nullique patibili rei pertixta. Plutarch. de Placitis Philof. lib. à $ CAP. 7 ; P. 125$. (1) Am tions vu pop » OPTAhUOIS Guy pére , cdd en fQIKE. Aicrrep ëvTey ob eus éxpruSeiv & à &tx0yos divers Thiodoret, Therapeutic. 1om. 1, pas. 477: L. Orat. de fide. (2) Uäs los &es oiruis Ou, Deus ille ; qui fem- pereft. Platon. Tim, tom. 3, p. 34, 37. (3) Gers, oo Save > Alanis pes éd wiproyiesy, DE D 1e v. 271 Être immortel , trouvant fa félicité en lui- même , d’une effence éternelle , & l’auteur de tout le bien qui eft dans la Nature. 297. Platon (1) admettoit comme une conféquence naturelle l’imperfeétion dans les corps, & en inféroit que les corpsavoient eu un commencement ; ce qui confirme fort bien tout ce qu'il dit fur l’érernité d’un Dieu incotporel. 298. Il y a un paffage dans Ariftore, dans lequel il s'exprime , en parlant de Dieu, dans les mêmes termes qu’auroit pu faire un des Peres de l’'Eglife : il dit (2) que Dieu ef? oùrie did , À ræyaSor Queens airiu. Deus immorta- lis, fe ipfo contentus ad felicitatem ; eflentia fempi- terna , naturæ bonæ caufa. Speufippt Definitiones ad calcem Platonis , tom. 3 , p.421. (1) Oogris D , dmros mé ist, 1 cbua ya... cu palondts d'y 30 opgror | dmler re di ro ryerogevor tive, Faëtus eft ! inquit) , quandoquidem cernitur , & tan- gitur, & corpus haber. . . Corporeum autem, & af- peétabile | icemque traétabile omne neceñle eft efle , quod natum eft. flatonis Tim. p. 28. B. & 31. B. O \ s » _/ > 4) à CE \ (2) FT! 124 OUY ES) QUIIS TIS &XIO :05 , xX94 axinIcs ; Le Autre paffa- ge de Platon, Sentiment d'Ariftote {ur Ja nature de Dieu , fuivi de Cicéron. Beau pafage de Plutarque. 272 D 14 re une fubflance éternelle | immobile » Jéparee de tout ce qui peut tomber fous les Jens ; qui a aucune étendue, & par conféquent efl in« divifible ; & Cicéron s'exprime aufli dans les mêmes termes (1). 299. Que peut-on dire de mieux fur Dieu que ce beau paffage de Plutarque que je donne ici dans les propres termes’ d’A- myot (2): » Par quoi il faut conclure que mm oem VU ay » Qarpey x À épreuves dderloy dE, o4 011 péyedos ed àd Exéles eyes réiln rh crias | SRG duspys 5 Gdiaiserés st, Quod itaque eft quædam æterna , immobilifque fubftantia, & à fenfibus fe- parata, conftat ex diétis. Oftenfum autem eft , quod nec ullam magnitudinem poffbile eft hanc fubftan- tiam habere, verüm impartibilis , indivifibilifque eft. G) Nec vero Deus ipfe.qui intelligitur à nobis, alio modo intellisi poteft, nifi mens foluta quædam & libera , fegregaia ab omni concrerione mortali. Tufcul. r,c. 27. L'Abbé d'Oliver appelle ce trait de Cicéron /e fléau des Matérialiftes. (2) O dt r'avr 72 pélpovrs mémo, à mére pv 4 AN s : s Ê 3 \ Doris | obd'ey durs pesvor cdd E dv tou, AAù yuouse mésle > Orré * dvrn pos à poor cueuiyy. Os à 2 4 Patipouert xaT auTyy 77p0S T° Gpayoy YA. oty ov » Dieu DE D:rec. 254 » Dieu eft; & qu'il eft, non point felon au- » cune mefure de temps, mais-felon une » éternité immuable & immobile , non me- » furée par temps , ni fujette à aucune dé- douey éow 050% roù Diles Deyen &s #1, # ts. Taïre À épris Thés tot © pilacérus 494 magannatus , rod pii- ve y TD iv pen miQuuoros. AN Esir © Ovos , ph Qéref à #y 51 mur oùd era 2010 , dhRE LATE D idve 7 x lo à > pare | à éxyxAilor, 494 où mportegr oder sm, cd] Usgg , ot vwrtggr. AA Es &y ti TO Vi To du mt mAMpoNE , HÙ pLotor Ës4 TO xaTa Toûroy 015 Ov, où ryEryoves , ével écouevor, éua] GpÉaerer | ad t mrauréuerwr, dTus dure di céooutros ra o 4e meoriTiQar. Quod fi idem accidit naturæ , quam tempore me- timur , quod menfuræ ejus ; ipfa quoque nihil eit permanens, nihil ens, fed omnia funt fientia , & intercuntia , juxta eorum cum tempote comparatio= nem. Îtaque de co , quod eft, non licet dicere fuifle id , aut fore ; quæ verba inclinationem fignifiçant, atque difceflum , & mutationem , quæ locumin eo, quod eft , non habet. Deum autem, fi ita dicendum fit, eft ; & eft nullà ratione temporis, fed æterni- tatis immobilis , tempore & inclinatione carentis : in quà nihil prius eft, nihil pofterius , nihil futu- rum , nihil præreritum, nihil antiquius , nihil re- centius ; fed unus cum fit, unico r> nunc re femper Tome II S Preuve & priori de lPe- xiftence de Dieu , tirée d’Ariftote par Clarke. 294 D's 1806. » clinaifon ; devant lequel rien n’eft, nine » fera après, n1 plus nouveau , ou plus rée » cent; mais un réellement étant , qui par » un feul maintenant emplit le roujours ; & » n’y a rien qui véritablement foit, que lui » feul ; fans qu'on puifle dire il a été , ou » 1l fera; fans commencement, & fans fin ». Il en appelle ailleurs à tous les hommes, pour favoir » fi aucun a jamais avancé que » Dieu ait été engendré, & qu'il puiffe pé- » TIE (1)». On a regardé avec raifon le fameux argu- ment de Clarke , qui prouve l’exiftence de Dieu à priori , comme un des plus grands efforts de la Logique & de la Méraphyfique. implet, & hujus ratione , quod effe dicirur, verè eft, non futurum , non præteritum, neque orfum, neque defiturum, Sic itaque Deus nobis eft venera- tionis ftudio falutandus, atque compellandus. Plu- tarch. de « Delph. tom. 2, p. 393. À. (1) Dapror de 30 ryennra oùd'eis | ds tmos Uimtis, due= vire Oo. Interitui autem obnoxium , & natum, nemo ferè cogitavit efle Deum. rem, de Stoicor. Repugn, tom. 2. p. 1051. E. F. Ki. À ; MU ir: 4 LS De Dieu. 273 J'ai l'obligation au célebre Docteur Sharpe, Prieur du Temple à Londres, de m'avoir indiqué dans Ariftote la fource où Clarke avoit puifé cet argument, Cet habile An- glois , qui a mieux que tout autre Moderne battu les fentiers détournés de la Métaphy- fique , démontre ainfi l’exiftence d’une caufe premiere à priori : » Chaque chofe qui » exifte a une raïfon qui la détermine au- » jourd'hui à exifter plurôt qu'a n’exifter pas, » ou qui l’a déterminée à cela, feitunefois, » foit toujours. La raifon ou le fondement » de l'exiftence de l’Etre qui n'a tiré fon » exiftence d'aucun autre Etre , (foit que » nous puifhions en former une idée, foit » que nous ne le puifhons pas) la raifon, » dis-je , de fon exiftence eft en lui même. » Car bien que les fimples preuves de raifon- » nement, par lefquelles nous faifons voir » qu'il faut néceflairement qu’un tel Etre » exifte , ne nous donnent pas une idée » diftinéte de l’exiftence par foi-méme, & » qu'elles ne faflent EL nous donner une » certitude que la chofe eft ; cependant S 1j 176 DE Dre uw. » lorfque nous avons des raifons à pofferiori » qui nous afflurent qu'une chofe eft cer- » taine, il s'enfuit , par une conféquence » inévitable , qu'il ya, dans la nature, des » raifons à priori de l’exiftence de cette » chofe que nous favons devoir exifter né- » ceffairement , foit que ces raifons nous » foient connues, foit que nous les igno- » tions». J’omets la fuite de cet argument qui feroit trop long pour le rapporter ici en entier , & je viens à la conclufion du Doc- teur Clarke. » Enfin, continue le Docteur, » on conçoit facilement qu'il peut fort bien » être que nous ignorions abfolument les » raifons , les fondements, ou les caufes » d’un grand nombre de chofes ; mais qu’un » Etre étant fuppofé exifter , il faille qu'il » y ait dans la nature des raifons pourquoi » 1l exifte plutôt qu’il n’exifte pas, font deux » chofes qui ont une liaifon aufli néceffaire » & aufli eflentielle , qu'il y en ait entre » deux corrélatifs , comme font la hauteur » & la profondeur, &c.» Le raifonnement de Clarke eft plus étendu ; mais je me con- Ds Dir y v 277 tente d’en donner ici la fubftance. Voici à préfent le paffage d’Ariftote , qui contient le fonds de cet argument , quoiqu'exprimé d'une maniere un peu différente. » Il eft, » dit Ariftote , une maniere de démontrer » l’exiftence des chofes néceffaires, & c’eft » lorfque l’on fait voir qu'il ne fe peut pas # qu'elles ne foient , en démontrant leur » fimplicité. Dans cette claffe , par exemple, » eft la caufe premiere ; d’où fe forme ce rai- » fonnement. Il eft des chofes qui ont dans » leur nature des raifons de la néceflité de » leur exiftence, & d’autres dont rien ne » paroît être le fondementde cette exiftence, » mais qui par cela même font démontrées » néceffaires. C’eft pourquoi la caufe pre- » miere exifte néceflairement , parcequ’elle » eft fimple ; car n’admettant aucun chan- » gement en ellemème , elle ne peut être » de telle ou telle maniere , autrementelle » feroit multipliée : elle eft donc éternelle » & immuable ; donc elle exifte fans autre » néceffité que celle qui lui fait trouver en S 1j 278 DE Mit » elle-mème Le fondement de fon exiftence, » &t par fa propre nature (1) ». > c ! 3 4 el / (1) Er À énodubis A) évoryuæias , ot obx td'eyerey ” sf > 5 LE cire C7 \] ./ \ nos Gyur , à énoo d'une 4mn2s. Tabrov de ile Te = el 512) (el 1. y APE e \ ZPYTE | @ Guvelor AÂYEG EVEN | EG @Y O0 CVAAC/ITHLOG _—— \ x « “ rm hs " À LV PLE) d'A £7€50Y ci 40) > T0 ave œuce LUZ Dee Q de LE > \ \ CU el \ 2 : CE e! oùo th, GAÂY d'iæ Tara ETEpO 834) 4 diéryuns .« &s Te re : \ ! s 22 * : C7 2 ” \ s DATE) 4; HUpIES CYAN 79 GMAO ES Toro À os , = EU e! , à /. JA 9 Hd vélo motyhs Eu. ds vod} éhaas À ANwE. 10 Q <> 2A0 554 4 Le 2 4 Fi 7 7 JP) N NP TDAOAYES «se os CV ECO « El MO EN CElX LOIR y > SN L EAN 4 = éavie , cdd y émaivos ét Biarv, oùd'e mage Quow. Arifict. x Mersphyf. Gb. 5, c. s , ad fin. DST PO PNR EE PR SA PAT. RÉ. 1 L DE L AM E. 300. CE chapitre pourroit ètre regarde comme inutile, y ayant peu de perfonnes verfées dans la lecture des Anciens, qui ne leur rendent la juftice de croire qu'ils ont connu la nature de l’ame & fon immortalité ; cependant comme on ne convient pas tou- jours de la pureté de leur doétrine fur la fpi- ritualité de l'ame, il ne fera pas mal-à-propos d'en dire ici deux mots, & de faire voir qu'ils avoient à cer égard des idées aufli faines & auf juftes que la morale la plus févere & la philofophie la plus rigoureufe pourrolent l’exiger. 3o1. Cicéron difoit (1) qu'à moins d’être D (1) In animi autem cognitione dubitare non poflu- mus , nifi planè in Phyficis plumbei fumus, quin nihil fit animis admixtum , nihil concretum , nihil copulatum , nihil coagmentatum , nihil duplex ; quod cüm ita fit, certè nec fecerni , nec dividi, nec diftrahi poteft, nec interire igitur. Cic. Tufc. Quafl, 1, p. 119. S iv Les Anciens ont eu des idées juftes de l’ame, Sentiment de Cicéron ; d’Anax2go- re & d'Arif- tote ; de Platon; 280 D'E AE , . ] A Jlupide , on ne pouvoit douter que l’amene pät Jouffrir aucun mélange , aucune compofition , aucune liaifon ou affemblage de parties ; &. qu'ainft elle ne pouvoit être féparée , divifée, ni par conféquent être détruite. 302. Et Ariftote (1) foutenoit de même qu'il étoit néceffaire d'admettre avec Ana- xagore, que ce qui comprenoit toutes chofes ne fouffroit point de melange , afin de pouvoir contenir & connoître tout ; & qu'il étoit par- là conforme à la raifon que l'ame n’eût rien de corporel en elle. 303. Platon a parlé de la nature de l'ame mieux qu'aucun Philofophe parmiles An- ciens. Ses écrits fourmillent de peintures | (1) Avéryun dog tr male vou , deryf ha, GC R:p Qurw Arakaryoggs , le vou. vodro d Eli, We yraplén. Necefle eft igitur eum, qui omnia intelligit, efle non mixtum , ficut ait Anaxagoras, ut fuperet, hoc autem eft, ut cognofcat. Ariff, de animé , tom. 7, lib. ij, c& 1, p.630, & lib. ïij, c. 1, p.652. £. & p.653. À. Aio où0t pepiSes toy dur TD cour, Idcirco non eft ratione confentaneum eum effe mix- turm cüm corpore. lus me OR. à me D'z L'A ME. 289 admirables des facultés de l'ame. Dans un endroit de fon Epinomis (1), 1l dit qu'une de fes principales propriétés eft de ne point tomber fous les fens , & de ne pouvoir ètre connue que par l’entendement; & qu’elle a la faculté de comprendre & de connoîïtre routes chofes. Dans un autre endroit il dit (2) (1) To de Aéyouer man (où À ümaË prior) dopala Te cives 494 yryvérnoil , voflo Te, peurs wélunæGorrt Do- quon) Te br meearlais Te à dpriais œua pilacontis, Animi vero generi ( nullum enim incommodum eft , bis idem dici) proprium, & peculiareeft, ut fub afpeétum minimè cadat , intelligentià percipia- tur ; & ipfe vim habeat cognofcendi , arque perci- piendi res ipfas, memoriæ , & ratiocinationis in ipfs imparibus , paribufve mutationibus particeps. Plato , in Epinomide , p. 981. C. (1) Avegigew de Vox ré puil los. EpeQpor petr arou , To 5, aDegr Énrouer csyo Ÿ, To épouser #g4 To putr ile amailan , To ÿ, éveirio Aaons Ta. Animum vero ita differre à corpore , quod ille mente fit præditus , hoc verd careat : ille dominetur, hoc fubjiciatur : hoc nullam ullius affe&ionis cau- fam præbeat, ille omnium fit caufa. Plato , in Epi- nomide , p.983. D. lequel ad- mettoit les peines & les Æécompenfes. 282 D £ ‘tr’, À ait: que l’ame differe du corps en ce qu’elle eft douée d’entendement ; & que le corps n’eft la caufe d'aucune affetion , mais qu’elles fe trouvent toutes dans lame. 304. Le même auteur a enfeigné par-tout l’immortalité de l'ame (1), laquelle devoit , difoit:il, paroïtre devant Dieu pour rendre compte de [es aitions (2). (1) Ouxoir 329 ny ment To dSarareu, el pen mpciv prono gérer à ondpg cire, Vuyn àv ln, pos à dJare- Tes ces, x denses, Ergo nunc & de immortali, fiquidem inter nos convenit illud ab omni exitio li- berum, atque immune efle, conficitur animam ctiam immortalem , & ab omni exitio liberam efle , atque immunem. Platon. Phædon. tom. 1, p. 100. D. Oùx nou oTi 2 Yavaros PPT) 4 durs È cùd'émoTe éméh= A4. Ignorafne immortalem effe noftram animam , & nunquam perituram. Plato, de Rep. lib.x,tom.2, p.508 D. (2) Tor ÿ érre spy Exasoy oyros a Savaler iv | dusar irooualouerr , map Ocois Ann amies d'éeÿla Aoyor. LOVE) 0 vossos © mérenros DEyei. Unumquemque nof- trûm animum immortalem efle , eumque ad Deos alios proficifci rationem vitæ redditurum : quemad- modum lex Patria docet. Idem, de lepib, lib, 12 , pag. gs9, 10m, 2. 3, ÈS … DE L’'AME. 282 305. Plutarque (1),-qui a fuivi Platon je niet . dans la plupart de fes opinions, difoit auf, L d’après Pindare , que le corps étoit affujetti à la mort , mais que l'ame reftoit , 6 portoit avec foi l'empreinte de l'éternité. 306. Ce fujet me porte à dire un mot fur ,Delameds QU ; À bêtes, & de l'opinion célebre de l’ame des bêtes qui a ce que les ; , : é Anciens & S. élevé rant de difputes le fiecle dernier. Def- Auguñin en 1C..: 4 * ont penfé. cartes ayant défini l’ame une fubftance pen- fante , & concluant, de la fimplicité de la nature de la penfée , limmatérialité & l’im- mortalité de l'ame , 1l fur obligé, par une (1) Zope pe mére Erereu lwtro mort, œuov d Er Aurilou audves tidn. Omnium corpus tenetur morte præpotenti , mens reftans æternitatis effigiem tenct. Plur. vie. Romul. tom. 1, p. 35. F. Vide 6 de conf. ad Apoi. tom. 2 , p. 110. Pherecides Syrus primus dixit animos hominum cfle fempiternos — hanc opinionem difcipulus ejus Pythagoras maxime confirmavit. Cicer. Tufcul. dif- put, lib, 1 , fe&. 16, P. 1056. Ds oùx ést QIupires ru Vin anne d'iœpevew PU arourilar , xg4 rev Cavelor 6 Qoeyrsoy whE ar09$ Toùs #IWd' Uvous Évp& 5 &s ixrio. Jam- blich. in Wir, Pythag. fe&. 173. 284 DE L'AME. fuire néceflaire de fes principes, de refufer la penfée aux bêtes, & de foutenir qu’elles n'étoient que des machines : mais outre que l'on a accufé Defcartes d’avoir puifé cette idée dans l’ouvrage de Gomez Pereira, Mé- decin Efpagnol , intitulé Anroniana Marga- rita ; on peut encore remorter beaucoup plus haut pour découvrir l'origine de cette opinion, qui fe trouve attribuée à Diogene le Cynique (1), par Plurarque ; en effet, il dit que ce Philofophe avoit enfeigné que les bêres n’avoient ni fentiment ni intelli- gence. On pourroit dire que les raifons qu'il allegue ne font pas trop philofophiques, & n'ont aucæn rapport avec celles qui ont conduit Defcaïtes à fa conclufon du méca- nifme.des bêtes ; & c’eft ce qui conferveroir (1) Auoyéys aura dix de ro ru pr muxwryti, Ta Zoarud À byoprias | pure Oavoide | NTE ua we. Diosenes animalia bruta ob craflitiem , hu- morifque abundantiam , aut exceflum, non intelli- gere, neque fentire. Plutarch. de Placit. Philofeph, lib: ÿ , €. 20. ee mms ès ls, PME Re ee Mr mms. ÉRERe.+ < L W Ex 7 “ ner rs À M E. 285 encore à Defcartes l'honneur de cette décou- verte , puifqu'il paroït l'avoir trouvée le ù j premier par une méthode philofophique : ® mais quoique Diogene , Ariftore (1), Ci- céron (2), Porphyre {3}, Proclus (4), faint payre 13 Auguftin (5) & Macrobe (6), chez qui on a cru découvrir les traces de ce paradoxe, ne l’aient point tiré , comme Defcartes, de fes véritables principes , 1l n’en eft pas moins conftant qu'ils l'ont connu, & mème quel- quefois foutenu , comme on peut le voir oo (1) Ariflotel. tom. 1, in lib. 1. Metaphyficorum, cap.1, 6 lib. 4, de H'ffor. Animal. c, 8 & 9. _{2) Cicero, Tufculan. lib. 4, p.158, lin. 12. (3) Porphyr. de Abfi. ab anim. lib. 3. (4) Proclus, in Platon. Philof. lib, 3, cap. 1, p. 128. Edit. Ham. 1618. fol. (5) Quod autem ribi vifum eft, nonefle animam in corpore viventis animals, quamquam videatur abfurdum , non tamen doétiffimi homines, quibus id placuit, defuerunt , neque nunc arbitror deeffe. S. Augufl. cap. 30 de quantitate anime. (6) Macrobius in fomnium Scipionis, lib. 1, c. 12 € 14. 286 EL QE Ar ae € difcuté de la maniere la plus détaillée pas Bayle (1): & faint Auguftin difoit poñtive- ment que c'étoit une opinion admife par quelques-uns des plus favants hommes de fon temps. Ce faint Pere, taitant de l’efprit & de l'ame, parle d’une efpece d’air ou de feu , que fa fubrilité dérobe à notre vue, qu’il appelle efprit corporel, & dont il dit qu'il donne Îa vie aux corps par la chaleur intérieure qu'il communique : il eft des corps , dit-il, comme ceux des arbres & des plantes , auxquels cet efprit fubil ne donne fimplement que la vie ; mais fuivant ce Pere de l'Eglife , il en eft d’autres qu’i/ fair vivre & fentir tout enfemble comme font tous les ani- maux (21) ; de forte que dans fon fentiment , (1) Bayle , article Pereira , note D. I. pag. 654, 655. (2) Spiritum corporeum voco aërem, vel potiüs ignem , qui pro fui fubrilitate videri non poteft, & corpora inferius vegetando vivificat ; quædam autem vivificat tantüm , & non fenfificat, ficut ar- bores, & herbas & univerfa in terrà germinantia; quædam aytem fenfficat , & vegetat, ficut omnia EP. 1 | G l DE LA met. 287 l'ame des bêtes confifte en un feu fubtil qui leur donne la vie par la chaleur intérieure qu’il leur communique. Dans un autre trai- té, ce même Docteur de l'Eglife enfeigne que la vie des bêtes dépend des efprits, lefquels ne font compofés que d'air & du fang de l’animal ; il ajoute que ces petits corps ne laiflent pas d’être capables de fenti- ment & de mémoire , mais nullement de penfée ; fi bien que la mort du corps les diflipe & les fait évanouir en Pair (1) : fur quoi il faut remarquer que lorfque faint Au- guftin dit ici que les efprits animaux font capables de fentiment & de mémoire, 1l entend parler d’un premier degré de fenti- ment, ce qu'il explique dans Île trente-hui- tieme chapitre du même livre de la connoif- bruta animalia. S. Auguft. de Spiritu , & anima, Cap. 13. (1) Vita brutorum eft fpiritus vitalis conftans de aêre , & fanguine animalis , fed fenfibilis, memo- riam habens, intelleétu carens, cum carne moriens, in aëre evanefcens. dem , de fcientid vera vita, cap. 4. 188 Ù) Er «ŒUA x fance de la véritable vie, en appellant {a faculté de fentir du corps vis ignea , ou la mobilité & la fubrilité de ces efprits qui donne la vie & le fentiment aux bères, & leur donne aufli une mémoire , mais une mémoire corporelle, pour ainfi dire, qui n'eft qu'une habitude dans les efprits ani- maux à fe porter vers le cerveau des bêtes, y caufer les mêmes impreflions, & leur faire produire les mêmes effets : & une preuve qu’il croyoit que ces efprits étoient corpo- rels, & par conféquent incapables de fen- timent , dans le fens qu’on le prend ordi- nairement , c’eft qu'il dit que la mort du corps les diflipe & les fair évanouir en l'air. Le mème auteur affure encore autre part que l'ame des bètes ne confifte que dans le fang (1). Et faint Thomas , parlant des opérations des bêtes , difoit qu'elles avoient une difpofñtion à certaines démarches très bien ordonnées, très juftes & rrès conformes à leurs fins ; mais que cela venoit de ce que (1) Idem, Quaflion. in Leviticum., Quefl, 57. le ne GE eg mt “lo. À Ar L'A mé 289 Île divin ouvrier les avoit réglées & ordonnces de là forte (1). En quoi il foutenoit bien clairement l'opinion que l’on a attribuée à … Daefcarres comme une découverte de ce Philofophe. On peut aufli remonter plus haut pour chercher les traces de cette opinion, en faifant attention que l’Ecriture fainte en plufieurs endroits enfeigne que l’ame des bètes confitoit dans leur fang. Gardez-vous bien, difoit Moyfe aux Juifs, de manger du fang ; car le fang des bètes leur tient lieu d’ame : c'eft pourquoi vous ne mangerez pas leur ame avec leur fang (2). Or fi l’auteur (1) Habent bruta inclinationem naturalem ad quofdam ordinatifhimos proceflus , utpotè à fummà arte ordinatos. S. Thomas , prima part. fecund. Summ. Quaft. 13, art. 2. (2) Ne fanguinem edas 3; nam fanguis eft ipfa anima : ne ergo comedas animam cum ipfà carne, Deuteron. cap. 2, v: ?;. Quia anima carnis in fanguine eft. Anima enim omnis carnis in fanguine eft ; undè dixi Fiiiis Ffraël : fanguinem univerfæ carnis non comedetis , quia anima carnis in fanguine elt, Levitic. cap. 17, v. 1x & 14. > On peur ajouter à tout ce qui a été dit, les Tome II, œ D h : . . té 290 DE L'A ME. facré enfeignoit que le fang des bêtes leur tenoit lieu d’ame, 1l vouloit donc que lon ! crüt que certe ame étoit corporelle, & par conféquent incapable de fentiment. >» fréquents raifonnements d’Ariflote , tendant à » prouver que les bêtes font des automates, de ” vraies machines ». L:b. de Spiritu ,- cap. 9 au commencement. . ..... De motu Animal. cap. 7 au milieu ; 6 c. 8, vers la fin. Voy. aufi le Pere Pardies, se l'ame des bêtes , feéé. 70-80. 2e he ALP RRE:TIIL Du Temps & de l’Efpace. 307. Le s queftions qui roulent fur ces deux fujets ont toujours été accompagnées de fi grandes difficultés , qu’elles ont embarrafle les plus célebres Philofophes de tous les fiecles ; & on a vu ces Philofophes défendre des fentiments oppofés avec des raifons éga- lement fortes de part & d’autre. __ 308. Les Scepriques ont nié l’exiftence réelle du temps & de l’efpace : ils mainte- noient (1} que le temps n’exiftoit point, & le prouvoient de cette maniere : » Le pañle » n’eft plus ; le futur n’a pas encore été; & » la rapidité avec laqueile les chofes de ce » monde paflent , fait que le préfent fe » change tellement en pailé , qu’il ne peut » être compris, ou faifi par l'entendement ». Ils faifoient ainfi du temps une relation & non une chofe réelle ; & Timée de Locres, (1) Sextus Empiricus adv, Mathem. lib. 10, pag: 666 , 667 ad finem, & eq. ; Tij Avis pariaä gés dans tous les âges fut ces deux points, Les Sceptis ques nioiené l'exiftence du temps. Leib« nitz à fuivi Platon & les Pythagori- ciens dans leurs idées fug le temps; Xo2 Du T-Er Mrs & après lui Platon , paroifient avoir eu la même opinion, quand ils ont dit que Dieu avoit créé le temps. Timée (:) enfeignoit que le temps avoit été conftitué, à la créa- tion du monde , fur l’image de l'éternité; & Platon, que le temps avoit commencé à exifter (2) avec les cieux, & que le cours des (1) O Où (pre ixorunre) cùv xôrua. où à % mpo mire aseg Oumtp ôvel énoulos | évdl pay mrépiod a, ais pépites 0 years ômpsos oùros" Eixoy de és TD wryewola M000 ÿ 0 aièræ mrôleroptvouts. &s j moT aide ape d'erype À idenxn xomuo , 00e degves Eye, ovrus ds aps mapéderyua T aœibwe 006 xpovs où nor Ed'æsups CPE Deus autem tempus cum ipfo mundo ordinavit. Non enim erant aftra ante tempus , neque proindè annus ; neque anni tempeftates certis circuitibus diftin@æ , quibus genitum hoc tempus definitur. Eft autem teñpus ingeniti temporis imago , quod æter= nitatem vocamus. Quemadmodum enim hæc univer- fitas ad intelligibilis mundi exemplar creata eft, ita & hoc tempus ad æternitatem, veluti ad exemplar quoddam, cum mundo ab opifice fuit conftitutum. Timaus Locr. in Platone | tom. 3, p.97. D. (2) H'uices À 44 nilas, 14 pas, 10 énudlois , | | | Ê | Pr DE L'ESPACE 329% aftres en régloit la mefure (1): ce n'éroic donc, fuivant ces Philofophes , que la durée ! fucceflive d’une chofe changeante , exprimée par Leibnitz , un ordre de fucceffion entre les créatures , & dans les idées des êtres intelli- gents, 309. Defcartes à aufli fuivi ces Philo- où las mp cpgvo yeret , e> TêTE Mu txelo Euusæ= pére Ty yoirs auThy prçeëra, Tara dE marre pégos Xpo'w. Dierum enim, & noctis, & menfium , & anno- tum , qui non etant antequam cœlum exftaret, tunc omnino cum ipfam conftitueret, originem molitur.. Quz quidem temporis païtes funt. Plato, in Timao, M37.E, 38. D. (1) Taëras oriay ypovou rh To cvpgro) xivyrw. Tem- poris menfuram , Plato dicebat efle motum cœli. ù emyres mar trio. Plato vero genitum juxta intelli- - genriain noftram exiftimavit. Plutarch. de Placitis. Philofoph. Lib. 1, c. 22. Aua wuro Tà opus yeyotræe. Plato dixit tempus cum cœlo genitum cffe. Ariflorel. Natur. Aufculr. Uh. 8 , cap.1, p.409. À. X pores > A iris" MÉTE 9» Qopus. Tempus eft mo- tus {olis; menfura motüs. P/ato , in Sperfippi Des fnition. T ii auffi bien qua. _ Explication ge la nature du temps par Mufchen- broëk ; s L 394 D'u' TT RES fophes, lorfqu'il a dit que le temps ou fa durée n’étoit que la maniere dans laquelle nous envifageons les chofes. 310. Musfchenbroëk, dans fes Eflais de Phyfique (1), adopte l’opinion de Leibnitz contre Newton & Clarke, & s'explique là- deflus, en difant » que le temps n'eft pas » une chofe qui foit réelle dans le monde, » ou qui fubfifte par elle-même ; ce n'eft que » l’idée d’un certain ordre de chofes qui fe » fuivent continuellement lune lautre , » comme dans une file, & fans aucune inter- # miflion. Pour favoir ce que c’eft que le » temps , 1l fuffit de faire attention à la ma- » niere dont nos idées fe fuccedent conti- » nucllement les unes aux autres : lorfqau’on » fait enfuite attention à cer enchaïînement » des idées de notre ame, qui fe fuivene » l'une l’autre, on fe repréfente en même » temps le nombre de toutes ces idées qui fe » fuccedent ; & de ces deux idées, de l’ordre » dans lequel elles fe fuivent, & de leur (1) Ch. 4, Pe T4 a 75 BAODELESPACE 20 » nombre , on fe forme une troifieme idée: » qui nous repréfente le temps comme une » grandeur qui s’'augmente continuellement. » On voit par-là que tout cela n’eft qu'idéal; » & nous voyons par ce qui précede, que le: » temps n’eft pas une fubftance, mais qu'il » n’eft autre chofe qu’une idée qui dépend » de la fuite des chofes que nous concevons. » Ainfi s'il n’exiftoit aucune chofe , il n'y » auroit pas non plus de temps ». Or un peu d'attention à ce qu'ont dit les Anciens fur ce fujet nous fera voir que les Modernes n'ont rien ajouté à leur doctrine. 311. » Ariftote, d'un côté, difoit (1) que (1) A'Ana per dvd] are ye wilaGons. crey 9) aùrai pre pilacano dy ru dites | n AuTayMy pilacamoes , 8 d'oxéi mur rysyoreves © pores. At vero neceft fine mutatione : cum enimipf nihil mutamur cogitatione ; aut, fi mutemur , non ani-. madvertimus :-tunc non videtur nobis fuifle tempus.. Arifiotel. Natural, Aufcul, lib. 4 , cap. 16 , tom. 1 ;. ?. 366. À. B. Ei d'u To pen out eivey mpovey Tore œuuoæivt mptit 07e pen piano pendu milan , aa cv Di x ad wupEred T'iv donnée de- même long- temps 4V4anê; pat Ariliale;, 296 Du Temps » le changement continuel des chofes qui * » paffent conftituoit le temps; & que ñ nous » ne fafons point attention à la fucceflion » Où au changement de nos idées, 1l ny » auroit point de temps pour nous, Il répete » dans le mème endroit, que le temps a un / « \ / 1 2 , Q Le à REA à Dale dun pv oran dE dudouede | 494 oi , / / \ ] # LA f zôTE Qortr EYONENE pOvOY" @etvepoy GT SX ESL) GEL XIATEUS x Æ LA e f SE: \ 52 5, ? y / xo4 pélacons 0 XMPOVOS" OTE HLEV OÙV OUTE XAVYOUS | OUTE CEVEU avareos à mpovs ts, Qenpo. Anne de, irudy Cilépôu ri és Ô pores , ge épvousvas | Ti À xivfrtus is ue | À euSavuidd 2 mpors. © À tar à œuoros | © prndm due 73 cépales méyoplp, nimris de ris co 7ë Vun où, tulès | ua doué ri ysyoties | © xporose | Ergo fi tunc nobis accidit , ut non putemus effe tempus, cum nullam mutationem diftinguimus, fed in uno , & individuo anima manere videtur ; cum | autem fentimus, ac diftinguimus , tunc dicimus fuifle tempus ; perfpicuum eft, non efle tempus fine motu M & mutatione. Patet igitur , tempus nec efle motum, | nec fine mutatione. Quoniam autem quærimus, quid | motionis fit; fimul enim motionem fentimus, ac | tempus. Nam etiamf tenebræ fint , & nihil corpore patiamur , motus tamen aliquis in anima infit ; con- feftim fimul videtur fuifle etiam aliquod tempus, Idem, ibidem. | PINDE L'ESPACE 297 m rapport avec le mouvement des corps , &c » que l'attention à ce qui fe paffe dans notre » efprit, eft ce qui feul nous donne l’idée » du temps». Leibnitz a dicaprès Ariftote, que s’il n’y avoit point de créatures intelli- gentes , & que Dieu feul exifat, 1l n’y au- roit point de temps , parceque le temps n'é- tant que la fuccefñion des êtres , & cette fuc- ceflion étant immuable par rapport à Dieu, le temps alors n’exifteroit que dans l'intelhi- gence divine comme une poflibilité relative. 312. Lucrece difoir de mème, que le temps (:) n’étoit qu'un être de raifon dont nous n'avons point d'idée indépendamment du mouvement. 313. Defcartes a tiré de Timée de Locres & de Platon , fes idées fur le plein, l'efpace (1) Tempus item per fe non eft ; fed rebus ab ipfs Confequitur fenfus. . . . . . Nec per fe quemquam tempus fentire faten- dum eft, S$Semotum à rerum motu , placidique quiere. lie Lucresius , L, 1, v. 460, Sentiment de Lucrece. Idées de Def: cartes fur l’ete pace & l'ecen- due , prifes de Plaron. Platon expo. fé par Plutar- que; 298 Dev "Tr mr & l’érendue ; il dit que l’efpace (1) & les corps qu'il contient , ne different que dans. notre maniere de les concevoir , & que l’é- tendue en longueur , largeur & profondeur, qui conftitue l’efpace , eft la même que celle qui conftirue les corps : car, dans l'idée que. nous avons du corps, fi nous faifons abftrac- tion de toutes fes propriétés , 1l nous refte toujours l'idée de l’étendue en longueur. largeur & profondeur , laquelle nous avons également en penfant à l’efpace, foit que. nous le concevions vuide, ou contenant les. corps. | 314. Plutarque , expofant la doctrine de. Platon fur l’efpace , lui fait dire (2) que le: (1) Araile À or min dort, où en émorciroile., Omnia igitur plena funt, nec vacui quidquam relin- quunt. Timaæus Locr. de fpatio , p.98. E. > (2) Taaros To PALCALT F ad a, G7Ep eipnee pETa Dos. er=55 TAY VAN), AUSUMED TIE TÉTYN , À d'ehausrny. Plato locum id efle dixit , quod formas recipere , unamque poîft aliam aflumere poteft ; ideoque mate- tiam fic metaphoricè /ocum vocavit, veluti nutricem, | | | : ET DE L'ESPACE. 299 lieu étoit fufceptible de recevoir indifférem- ment toutes forces de formes les unes après les autres, & que pat cette raifon il appel- loit la matiere Zieu ou efpace , la regardant comme la mere & le réceptacle de tous les corps. 315. Et Stobée rapporte que Platon (1) entengdoit par lefpace ce qui recevoit toutes fortes de formes ; lequel il appelloit autre- quamdam , ac fufceptricem. Plutarch. de Placir. Phil, lib. 1, c. 19. 1) Unérey roro tive vo mélaymlien Ÿ aude 4 To pe , Cp turly pélaQoemds Ty day, xadumip The Tim 2 dieu pv me de puy iv pire nos Tod nous Are ET xorun Déya À cv Tiuain cures, © de d'u rurléper, © cho Éxasoy HiAyQy 4 TO LOT cûsaris" ix D Zuprs ZAYT0S Yo ulos rt # “4295 #% #5 TUESYTE AUTO Ô USE Plato locum ftatuit, id quod fpecies reciperet, quam tranflatè vocavit materiam , tanquam nutricem , & receptaculum ; vacuum autem nufquam concedit. Sic enim ait in Timæo: Earum autem quatuor rerum, quas fuprà dixi, fic in omni mundo omnes partes collatæ funt , ut nulla pars hujufce generis excederet extrà , atque in hoc univerfo ineffent genera illa univerfa. Stobaus , p. 39, 40. & par Stobées 300 Du TEMpPs ET DE L'EspACE. ment /a matiere , & qu'il regardoit comme la mere & le réceptacle de toutes les formes; c'eft pourquoi il n’admettoit point de vuide. rie ie dé ET* MT ed FU AR PITRE I V. De la création du Monde & de la Matiere. 314. Très peu de Philofophes de lAnti- quité ont connu la création de la matiere, quoique plufeurs foient convenus que le monde avoit été produit par un Etre fuprème & intelligent. Mais comme Îa plupart par- toient de ce principe, que rien ne fe fait de rien ; & que, d’un autre côte, 1l répugnoit aux lumieres de leur raifon que l’ordre admi- rable qui regne dans l’univers für l'effet d'une caufe aveugle , ils étoient obligés d’ad- mettre la matiere éternelle, mais informe, & arrangée par Dieu, fans faire attention aux inconvénients où les expofoit un tel fyf- time. 317. Xénophane , Parménide, Zénon, _Anaxagore, Démocrite & Ariftote fuppo- foient la matiere érernelle ; mais Héfode(1), (1) H° sa pr mpdrise pos vivre. Principio qui- dem faétum eft chaos. Hefiod. Gener. Decr, v. 116. Orphici verfus in Clem. Alex, liv. s , p.608, 609, Sentimentrs des Anciens partagés {ur la création de la matiere, Enuméra+ tion des té- MOIgRages pour x cOR- tre. 30 DE LA CRÉATION Orphée, Pythagore , Platon, Thalès, Phi: lolaüs, Séneque , Jamblique , Hiéroclès & Proclus ont reconnu, non feulemént que Dieu avoit établi l'ordre qui regne dans l’u- nivers , mais même quelques-uns d'eux ont dit clairement que la matiere avoit été créée de rien, & ils ont défendu cette propofñtion par les raifons les plus folides. Plutarque ; rapportant les fentiments de Pythagore & de Platon, dit qu'ils croyoient que le monde (1) avoit été engendré & produit par Dieu; que, par fa nature , il étoit corruptible , étant ubi Deum appellat syrpmérep. Voyez fur cette mas tiere Cudworth, Syfléme intelleituel, p. 957 & fuive Et Ariflotel. de Xenophane, t. 1, p. 1242, D. LAS à » cite l'opinion de quelques Philofophes eftimés de » fon temps, qui, avec Héfiode , admettoient la » création de la matiere. Et lui-même, Metaphyf. 5 lib, 1, c. 2, p. 841 , lin. 43, paroît contredire 5» l'opinion de l'éternité de la matiere, lorfqu'il dit »: re ap Oéos d'exé To rio) mari Elvat % &pxh TIS. (1) DuSayoezs | 494 TLAëron yeroy mo Otto T nôcpor. 49) QYepr po, oo tai 79 Quru, (æiOyros PS civer du 50 copaélirs) à y QSaryroueer VE megie , Ko CU A L | L À | 7. À bu MonwDeE,&c 304 natériel & fenfible ; mais qu'il ne devoit cependant pas périr, étant digne de la Pro- vidence divine de le conferver. 318. Platon, dans fon Timée (1), a un paflage admirable fur ce fujet : » Tout ce » qui eft produit, dit-il, doit néceflaire- » ment l'avoir été par une caufe, fans la- » quelle 1l eft abfolument impofüble que Ou. Pythagoras , & Plarco mundum à Deo genitum, five produétum efle dixerunt , ac naturà quidem fuä corruptibilem , cum coporeus, adeoque fenfibilis fit; non efle tamen interiturum , providentiä , follicitu- dine Dei ipfum confervante. Plutarch. de Placitis, div. 2, cap. 4. (1) Tor de aûro yvyroppor , dm airis rivos ©E draryuns Viyedes. mavri ÿ éd'uwaler yapis airis yireri tir. Quid- quid autem gignitur , ex aliquâ causà gigni necefle eft. Fieri enim nullo modo poteft, ut quidquam fine causa gignatur , aut fiat. Plato in Timao , tom. 3, P. 28. O d'u mûs oùpares | # xômuos | # #94 AMo © , FI mort SrounCopduros malus ay dévoile | 733 ui ou a, œxem= géoy où d'n Aipi aùrS mpôror | omtp Ümoxeilai tps Wavres co épxn d'ér exomér , OTEQQY MY GES | YEECEAS GPCHY ELA D d'eLcl HN À: CNE TR PES KI ai 302 PT. ad euies, n yéyoe, am aps Tivos dpéaulures ; yEyonr" cpaa Paflage de Platon , qui parle claire- ment de la eréation de l4 matier:. 304 DÉ LA CRÉATION » quoi que ce foit puiffe être produit. C'eft » pourquoi , ajoute-t-il un peu après, fi » nous voulons examiner les chofes, comme » elles doivent l'être, dans leur origine, » & que nous cherchions fi le monde a tou- » jours été fans commencement, ou sil a » été produit dans un certain temps , nous \ \ e : > Se 3 / d\ \ n To D , émres TE Est, 20 cpu Eyar. mavle dE Ta Taudre, A ares Se ET \ 1% . \ \ / dudyre ro de dudyre , don meeahymTe pere aicTyrius , / \ / 2 > LA / \ yoga 2 ivre iQ. rù dl aù ryevuirs Qapiy va” ET \ ar. ce 1 à \ \ CA \ \ œmrioo rives dvaryuns cives DfhEQou, 7 pets où mary #) ma- 1 ” ” f € CN LJ4 s dE / : [4 réeg Ta0e T8 mulos ivpév Te Epyo), # tuporle , els malus éduvarao ya. Omne igitur cœlum , five quovis alio vocabulo gaudet , hoc à nobis nuncupetur. De quo id primum confideremus , quod principio eft in omni quæftione confiderandum , femperne fuerit , nullo generatus oïtu , an vero factus fit, & ab aliquo principio inceperit? Factus eft , five genitus , quan- doquidem cernitur, & tangitur, & corpus haber : hæc verd omnia fenfibilia funt : quæ autem fub fen- fum cadunt, atque cogitatione percipiuntur ope fen- fuum, hæc faéta & genira in lucem prodierunt. Ei porro, quod natum cit, diximus à cauilà aliqua ne« ceflitatem nafcendi tribui. Arque illum quidem quafñ parentem hujus Univerfitatis invenire difhcile: & quum jam inveneris , indicare in vulgus nefas. » comprendrons- Du MonNDE,&c. 30$ » comprendrons qu’il doit avoir été engen- » dré, puifqu’il eft viñble , palpable & ma- » tériel, & qu’il tombe fous nos fens; car » les chofes de cette nature, qui peuvent » être apperçues par le miniftere des fens, » paroïflent avoir été faites & engendrées ; » & nous venons de dire que tout ce qui a » pris naiffance doit néceflairement avoir été » produit par quelque caufe: mais il n’en eft » pas de même de celui qui eft la caufe & le » créateur de tout ; il eft difficile de le con- » cevoir ; & quand l'imagination pourroit y » arriver , 11 n'eft pas permis de le faire con- » noître au vulgaire. 319. Les feétareurs de Platon , qui ont expliqué lopinion de leur maître fur ce dogme , n'ont pas laiflé le moindre doute fur ce que je viens d'avancer (1). Atticus, (1) © à n Uaéror és Ocor #) x Ocoù male évenrle, Quoi D abroy dpyxv TE © pére 2) Texuryy À Clan drus- Toy Goile, due mega mreparropevc dues. Plato ad Deum omnia revocat , ex eoque nectit omnia : docet enim illum ita rerum omnium princi- Tome IL, V Atticus, Pla- tonicisn,con- firme l'opi- nion de fon maitre. Examen de Exiftimat autem non fuiffe hoc principale naturæ confilium , ur faceret homines morbis obnoxios : nunquam enim hoc ‘conveniffe naturæ auctori, parentique rerum omnium bonarum. Sed quum multa, inquit, atque magna gigneret , parererque aptiflima , & ultifima, alia quoque fimul agnata funt incommoda ïisipfs , quæ faciebat, co- ORIGINE pu MAL 3:17 comme des conféquences. » Par exemple, # continue-t-1l, pour la formation du corps, » humain, la raifon la plus ingénieufe, & » l'utilité mème de l'ouvrage , demandoit » que la tète für compofée d’un tiffu d’offe- » ments minces & déliés ; mais par-là elle hærentia : eaque non per naturam; fed per fequelas quafdam neceflarias faéta dicit , quod ipfe appellat. xar raçyxonsdnrw. SicUt , inquit, quum corpora ho- minum natura fingeret , ratio fubtilior, & utilitas ipfa opéris poftulavit, ut tenuiflimis , minutifque ofliculis caput compingeret. Sed hanc utilitatem rei . majoris alia quædam incommoditas extrinfecus con- fecuta eft ; ut fieret caput tenuiter munitum, & 1@i- bus , offenfionibufqne parvis fragile, Proindè morbi quoque, & æwritudines partæ fünt , dum falus pari- tur.- Sic- hercle ; inquit, dum virtus hominibus per confium:naturæ gisnitur , vitiæ ibidem per afini- tatém-céntrariam nata funt. Vid, & Maxrmi Ty Differt.4r, p.488, lin. ro. Hippocrate fait égale- ment voir en homme tres-fenfé, que c’eft une 1m- piété de.croire que la Providence foit la caufe immé- diate des maladies auxquelles l'homme elt expoié... De morbo facro, ) Harmonie préécablie . connue Plotin. de 328 OPTIMISME, » devoit avoir l’incommodité de ne pouvoir » réfifter aux coups : ainfi l'Auteur de la Na- » ture, en préparant la fanté , laifloit les » fources des maladies ouvertes. Il en eft de » même à l'égard de la vertu : le deffein de » la Providence a étc de l’introduire directe- » ment chez les hommes; mais par une affi- » nité contraire , les vices s’y font introduits » en même temps ». 327. Je pourrois faire voir aufli que Leib- nitz a puifé dans Plorin fon fyftème fi cé- lebre de l'harmonie préétablie, pour expli- quer les loix de l’union de Fame avec le corps. Mais ce fujet eut été mieux placé dans la premiere partie de cet ouvrage. Ce- pendant je rapporterai en note (1) le paflage (1) Nemo extrudat per vim è corpore animam. fed expectare debet quoad corpus totum ab animä ip{à deficiat....,quo igitur paéto corpus ab animä deficit ? Quando videlicet nulla vis animæ amplius in ipfo ligatur. Quippè cum corpus jam ipfam ligare non poflit ; perditä videlicet harmonié , quam olim habens habebat € animam. Plotin 1 Ennead. lb. 9, P- 85. | ORIGINE DU MAL. 329 de Plotin, par lequel 1l fera facile au lec- teur de voir que Leibnitz a dù à cet ancien Pilofophe fon idée de ce fyftème. Comment ls Philofo- phes Payens fout parve- pus 3 l2 con- noiffance du péche origi- mel 330 PEÉCHÉ ORIGINEL D mm, CH A PE Dee NE Péché originel connu des anciens Philofophes. 328. [r paroïtra peut-être étonnant que les anciens Philofophes aient eu, fans le fecours de la révélation , quelque connoifflance de la fource du péché originel dans l’homme : cependant 1l eft hors de doute qu'ils ont en- trevu ce myftere , lequel ne pouvoir être faifi que par des.efprits attentifs & profonds; & que plufeurs en ont même parlé avec une clarté frappante, & propre à répandre du jour fur cette matiere. Soit que la confidé- ration de la mifere de l’homme 1c1 bas les fit penfer que fous un Dieu jufte cet étar devoir être la peine due au péché ,’ou qu'une éflexion affez naturelle fur Pimperfecion: néceffaire dans les chofes créées, les portat à chercher la fource du péché dans la condi- tion de la créature ; 1l eft certain qu'ils en- eignerent cette doctrine directement dans leurs difcours & leurs écrits ; & leurs fen- CONNU DES ANCIENS. 331 timents fur /a dégradation de l'ame , la fa- culté qu'ils lui attribuoient de fe rappeller les idées de ce qu’elle avoit autrefois appris dans le fein de Dieu , & fa prifon aéluelle dans le corps , étoient les conféquences déduites na- turellement du dogme au péché originel , dont ils voyoient les effets, & dont ils cher- choient la caufe en tâtonnant. 329. Celui de tous les Philofophes payens qui a traité le plus diftinétement ce fujet, 9 eft fans doute Platon. Parlant du vice inhé- rent à la nature humaine, :l dit (1) » qu’au- » trefois ce qui participe en nous de la na- » ture divine , avoit, pendant un temps, » confervé toute fa vigueur & fa dignité ; » mais qu'ayant été mélé à une fubftance uw » fenfuelle & coiruprible , l’inclination vi- » cieufe de l’'homme-mortel avoit enfin pris (1} Divinam naturam olim in hominibus viguifle ; cique tandem 72. brel commixtà , æJpamwe #9 éauxegläræs , humanam confuetudinem prævaluifle, ad peftem , perniciemque generis humani, & ex eo fonte omnia mala in homines inundafle. P/ato in Critiä , argum. p. 106, & p. 121 ad finem Dialogr. Platon 2 été plus loin u’aucun au- tre dans cette matiere. 332 PÉCHÉ ORIGINEL » le deffus au grand préjudice du genre hu- » main, & que de là tous les maux qui ont » depuis affligé l’homme , avoient tiré leur » Origine ». Dans un autre endroit il dit (1} que le mal eft enraciné dans l’ame de l'homme, lequel eft par-là porté à s'y complaire, & à s'engager tellement dans fa pourfuite , qu'il ne peut plus s’en détacher. Et un peu plus haut il s'exprime à peu près de même, en difant que /e mal eft né avec l’homme (2). L'Auteur des définitions attribuées à Platon, Speufñppe , difciple de ce grand Philofophe , appelle ce vice de la Nature xaxogvia, mali- gnité dans la Nature ; le péché de celui qui ef£ (1) Néler dE pére nano , épris Tos mois EQuloy tv rois duyéus ten où mas tuvrS cvylvépen épar, E2 \ 3 / ” . La . émoQuyny obd'euiay pmpevare. Omnium vero maximun quoddam malum in mulrorum hominum animis eft, guQolo | ingenitum : in quo quum fibi indulgeant, remedium quo fefe ab ilio liberent | expedire nullo: modo poflunt, Idem , tom. 2, leg. $ , pag. 731. E. (2) Zxedo ÉbuQule ixaçw xaxoy 494 vornue | malum cfle quaf congenitum. Plato , loc. fupra citato. CONNU DES ANCIENS. 333 dans l’état de nature , ou la maladie de l'ame dans l’état naturel (1). 330. Timée de Locres, Pythagoricien , explique ainfi ce penchant invincible au mal: » Nous apportons , dit-il , le vice de notre » nature de nos ancêtres ; ce qui fait que » nous ne pouvons jamais nous défaire de » ces vicieufes inclinations qui nous font » tomber dans le défaut primitif de nos pre- » miers parents (1). 331. Platon, confidérant les conféquences qui devoient être réfultées de la chüte de l'homme (1), » penfoit que /a nature & [a » condition en étoient devenues pires , & que (1) Defin. Platon. tom. 3 , 416, lin. 21 & feq. (2) Viciofitas vero à parentibus noftris & elemen- tis potius oritur quam ex incurià & publieorum mo- rum intemperie : ut ab illis aétionibus quæ nos ad primævas illas parentum noftrerum labes adducunt, numquam abfcedamus. De naturä mundi Plat. oper. 10m. j. P. 103. (3) Quod commutata eflet in pejus hominum na- tura & conditio , atque gravifhmæ intemperies graf- farentur in genere humano : aÿres di nés Sp Sentiment de Timée {ur le vice de la nature bhu- maine. Etat de l’homme fui- vant Platon, après le pé- ché originel. 334 PÉCHÉ ORIGINEL » le genre humain , ayant été par-là livré en » proie à toutes fortes de calamités , s’étoit » trouvé dans un état de foibleffle & d'im- » puiflance qui le rendoit incapable de s'af- » franchir de fa mifere ». Avec Pythagore, il nommoit aufli cet état de l’homme re mort fpirituelle & morale (1), & regardoit le corps comme le fépulchre ou la prifon de l’ame ; & pour mieux confirmer cette opl- nion , il dérivoit le mot sème, corps, de o3- La, tombeau ; tantôt envifageant notre corps comme le tombeau de l’ame, tantôtle traitant mo 2 éQéranla yeyorres | d'mpréQoilo dr ædrëy , infirmi homines & cuftodià orbati, ab illis belluis (w/delicec pravis cupiditatibus ) paflim dilaniabantur ; 6 conclu- dit : ne rérey mrévrar à peyéræs émis ea, propter has caufas in fummum difcrimen atque penuriam illorum rédaétæ res funt. i. e. propter illam üraëies fivè vitiofitatis luem, (1) E'yoye vrsre TN copy os y YuËs TENUE # To pe cape sw muèv caue : illud enim à fapientibus audivi, nos nunc mori , & noftrum ce (id cft corpus ) effe eux: Plato , tom, 1 , Gorgias , p.493» 494. TP CONNU DES ANCIENS. 33$ de prifon , lorfqu’il confidéroit l'ame livrée à l’efclavage du péché (1). Et dans le dia- logue de Phédon ; »1l compare l'ame à un » char aîlé, qui, dans fon état de perfection, » prenoit fon eflor jufques vers l'empyr£e, » mais qui, étant enfuire déchue decetétar, > perdit fes aîles, & refta prifonniere fous » la tyrannie des paflions illicites (2) ». 332. Ce génie fublime reconnoïfloit aufli une contagion univerfelle, ou une corruption diffufe dans toute la nature de l’homme , dans {on entendement, favolonté & fes affections. 11 conclut l’admirable allésorie, par laquelle 1] commence le feprieme livre de fa Répu- - blique , en difant que l’œi/ de l’ame étoit plon- gé dans le gouffre affreux d’une ignorance pro. fonde. 1] appelle la connoiffance que nous avons des chofes , un Jour ténebreux (3)3 il (x) Plar. ibid, Vid. & Sreuch. Eugub. de peren. Philof. lib, 9 , cap. 1, & Suillingfieet , Origin. Sacr. dib. 3,c. 3, feét. 17. | (2) Plat. Phædo. pag. 245. (3) Idem. Rep. 7, p. 21. Ignorantiam appellat wurecpuy Mpiegs , nocturnam diem. Contagion univerfelle ; fuite du p=- ché originel felonu Platon, & fentimeat de quelques autres Âne- ciens. 3356 ‘-PÉécaélonscrnes dit » que la vérité eft la nourriture propre & » le reflort naturel de l'homme, & fe plaint » de ce que ce précieux tréfor a été jadis cor- » rompu dans fon chef dès fa naïffance (1) ». Or l'on ne peut pas concevoir ce que Platon auroit entendu ici par ce chef , s'il n'eut voulu parler du premier homme. Il parle auffi avec beaucoup de précifion de lirrégu- larité de nos affections ; il en indique la caufe dans notre amour propre , qu'il ap- pelle Ze ryran du genre humain (2). Son dif- ciple Ariftote concevoir de mème qu’/ y avoit quelque chofe en l’homme qui répugnoit natu- rellement à la raifon, la combattoit & l’en faifoit écarter (3). Ce que Cicéron, cité par (x) Confitetur naturam noftram 22 capite olim à primé gencratione corruptam effe ; iv rà meQarn dug- Éceppcevyy Ztpi TH Enr. Plaito in Timaso > PA. 90, om. 3. (2) Tuggmmos ch avré © Epas Cv mécn ample avouiæ Gay. Plato. Rep. lib. 7, p. s13 ; & lib. 9, P. 75. | (3) Arifi. Echic. lib. 1 , cap. 13 , agnofcit effe in nobis aliquid wiQuxcs dia ra 6y», naturaliter $. CONNU DES ANCIENS. 337 S. Auguftin , appuie, en difant que l’omme €ft né avec une inclination naturelle au mal (1). JL eft encore remarquable que la même force de raifonnement qui faifoit pénétrer Platon dans ce grand myftere, fembloit le porter à fonger au remede que Dieu ne pouvoit avoir manqué d'appliquer au mal: il dit » qu'après » Ja décénération du fiecle d’or , l'univers » eut été diffous pat la confufion qui s’étoit » introduite par le péché, fi Dieu n’eût dai- » gné prendre encore le foin de le fourenir ] » le gouverner , & le rétablir dans [on premier » ordre (2) ». EE , rationi repugnans, Verba fant hæc: 20h o à à Se 07 Ÿ r / FE \ \ FA ï 2 cl S ! TA WU VOHISEOY Eiv@t Ti Zope 7 Àoyo, EVOY [1 plus beaux livres du monde ; c’eft pourquoi il a été # nommé /a Bibliotheque des Pauvres. Si l'on met Ariflote avec lui, c'eft une bibliotheque prefque # complette. Si l’on y ajoute Plurarque & Séneque , 3 toute la famille des bons livres y fera, pere & » mere, aîné & cadet». Lertres choïfies de Guy Patin. Paris, 168$, in-12. p. 23. Tome 11; Z Qu'il ne faut pas cepen- dant nég| liget Pétude des Modernes: 354 CONCLUSION. ajouter aux progrès des connoïffances (1): c'eft pourquoi il eft néceffaire de comparer avec attention les Anciens avec les Mo- dernes , parceque l’on peut trouver dans ceux c1 plufeurs chofes qui auront été quel- quefois omifes, ou traitées obfcurément par ceux-là ; & les travaux des Modernes peu- vent de plus fervir à remplacer les traites que nous avons perdus des Anciens, & dont les titres qui nous reftentr fervent à nous faire comprendre la grandeur de notre perte (2). Un autre avantage que l’on peut (:) » Je vois, ditLeibnitz, que quantité d’habiles # gens croient qu'il faut abolir la philofophie des » Ecoles, & en fubftituer une toute autre à fa place; » mais après avoir tout pelé, je trouve que la philo- » fophie des Anciens eft folide, & qu’il faut fe fervir » de celle des Modernes pour l’enrichir & non pour » la détruire». Leibnitz, Mifcellan. à Feller, p.1i3, otio Hannov. (2) Voici comment s’expliquoit là-deffus un des plus grands hommes du fiecle, le favant Arterbure, Evêque de Rocheffer, dans une lettre à M. Tiriot. La modeftie nous apprend à parler & à penfer aves CoNCLUSION. 355 encore tirer de cette comparaifon, eft de nous affermir dans nos idées; car , là où les An- ciens & les Modernes fe trouvent d'accord, il eft tout naturel que leur confentement unanime doit déterminer notre jugement fur un tel point ; & lors mème qu'ils dif- P ; ferent entre eux, la diverfité de leurs raifons peut répandre des lumieres dans notre ef- prit. 343. Enfin, libres d’une partialité aveugle \ 1° à l'égard des uns ou des autres , nous devons penfer que, quelques efforts qui aient été faits pour perfectionner nos connoiflances 2 refpeét au fujet des Anciens , fur-tout quand nous ne connoiïflons pas parfaitement leurs ouvrages. New- ton , qui les favoit prefque par cœur, avoit pour Sentiment de Séneque & de Galien {ur ce fujet. eux le plus grand refpe&t , & les regardoit comme des hommes d’un grand génie & d’un efprit fupérieur , qui avoient porté leurs découvertes en tout genre beaucoup plus loin qu’il ne nous paroît à préfent par ce qui nous refte de leurs écrits. Il y a plus d'ouvrages des Anciens de perdus qu’on ne nous en a confervés 3 & peut-être nos nouvelles découvertes ne valent-elles pas nos anciennes pertes. Z ij 356 ConNcLusron. il ceftera toujours à faire, à cet égard, pout nous & nos defcendants. Il n’y a point d'homme qui puifle fufhire feul à établir & perfectionner un artouune fcience (1). Après avoir recu de nos ancètres Le réfulrat de leurs méditations & de leurs recherches , nous ferons toujours beaucoup fi nous pouvons y ajouter quelque chofe, & par-là contribuer , autant qu’il eft en notre pouvoir , à augmen- rer les connoiffances & les perfectionner. Ayons aufli les difpofitions de Séneque qui s’exprimoit , à fon ordinaire , d’une maniere fi éloquente fur ce fujer (2). » Jai la plus (1) Nemo noftrüm fuficit ad artem fimul & con- ftituendam , & abfolvendam ; fed fatis, fuperque videri debet , fi quz multorum annorum fpatio prio- res invenerunt , pofteri accipientes , atque his ad- dentes aliquid , aliquando compleant , atque perf- ciant. Galenus in Aphorifmum 1. Hippocratis. (2) Veneror inventa fapientiæ , inventorefque adire tanquam multorum hæreditatem juvat. Mihi ifta acquifita, mihi laborata funt. Sed agamus bonum patrem-familias: faciamus ampliora quæ accepimus. ConNcLusron. 357 grande vénération , difoit-1il, pour Îes inventions des Sages & pour les Inven- teurs ; c'eft un héritage commun que chacun peut & doit réclamer ; c’eft à moi qu’elles font tranfmifes , c’eft pour moi qu’elles ont été faires ; mais agiflons , continue-t-il, en bon pere de famille ; améliorons ce que nous avons reçu : tranfmetrons cet héritage à notre polté- rité en meilleure condition que nos an- cètres ne nous l'ont laiffé. Il nous refte- beaucoup à faire ; 1l reftera encore beau- coup à faire à nos neveux : les mortels, après mille fiecles., ne manqueront pas encore d’occafons d’ajouter quelque chofe à ce qui leur a été tranfmis. Et quand Major ifta hæreditas à me ad pofteros tranfcat. Mul- tüm adhuc reftat operis , multumque reftabit: nec uili nato poft mille fæcula præcludetur occafio aliquid adhuc adjiciendi. Sed etiamfi omnia à veteribus in- venta funt ; hoc femper novum erit , ufus, & in- ventorum ab aliis fcientia , & difpofitio. Seneca s, Epifiolà 64. Z üj 358 CoNcLUSION. » même tout auroit été trouvé par les An- » ciens , 1] y aura toujours de nouveau » l’ufage de ces inventions , & la fcience, » & l’application des chofes inventées. Fin de la quatrieme & derniere Partie, BE BUT R E DE M. L'ABBÉ RIVE, Bibliothécaire de M le Duc de la Valliere, à l’Auteur de cet Ouvrage , au fiyjet du Livre intitulé de Chriftianifmi reftitu- tione , cité à la page 17 de ce tome. Ja 5 l'honneur de vous envoyer, Monfieur, le paflage de Michel Server, concernant la circulation du fang ; je l'ai extrait de fon Livre inutulé Chriflianifmi reflitutio , & imprimé in-8°, en 1553 (1), fans indication de lieu ni d’Imprimeur , mot pour mot, ligne à ligne , avec la même accentuation, la même ponétuation , les mêmes abrévia- tions & la même orthographe. Six fortes de pieces forment la totalité de cet Ouvrage. La première a pour titre de Trinitate divinä , quod in ea non fit invifibi- (x) Le Pere de Colonia s’eft trompé dans fon Hiftoire de Lyon , ea difant que ce livre éroir im primé fans date, Z v} 360 ÉETTEAE. lium (1) trium rerum illufto , [ed vera fubftar- tie Dei manifeflatio in Verbo & communica- tio in Spiritu. Elle eft divifée en fepr Livres, dont les deux derniers font en forme de dia- logues. Le pafflage en queftion fe trouve dans le cinquieme. il commence à la page 169, & finit à la 172. Boëcrhaave & Haller (2) fe font trompés, lorfqu'ils ont dit qu'il étoit dans un autre Traité de Server, qui a pour titre de Trinitatis erroribus , & qui a été 1m= primé in-8°.en 1531 (3). (1) Sandius & Niceron ont fait une faute bien groffiere en méttant Zrdivifibilium pour invifibi- lium. Ys font dire à Servet le contraire de ce que fon fyftême comporte. | (2) Boërhaave & Haller, Metho. ftudii Med. p. 80, tom. 1, note (i) , & p. 313 ejufd. tomi. Juvénal de Carlencas s’eft bien plus trompélorfqu’il a avancé que ce pañlage fe trouve dans la préface de la feconde édition du livre de Servet. (3) La Roche a dit qu'il avoit été impriméen15$32, dans fa vie de Servet en anglois ; & Conrad Schlufler- burgius ( pag. 122, biblioth. hærefologic. in-8°, 3599 ) en 1530. Ils fe font trompés l’un & l’autre. E£ÆTTAE. 361 Le titre du Chriflianifmi reflitutio n’a été xapporté avec exactitude par aucun Biblio- graphe. On ne le trouve rel qu'il exifte, ni dans la Roche (1), ni dans Vogtius (2), n1 dans Sandius (3), ni dans Niceron (4), ni dans la Bibliographie inftruétive , n1 dans le Diétionnaire typographique d'Ofmond, ni dans l'Encyclopédie , ni dans Chauffepied , ni dans Jean-François Buddée (5), n1 dans la Vie de Servet par Alleworde. On n’en connoit aujourd’huï que l’exem- plaire que l’on conferve dans la belle & précieufe bibliotheque de M. le Duc de la Valliere, dont la garde m’eft confiée. li aveit autrefois appartenu au Docteur Mead qui en fit préfent à M, de Boze, Se- cretaire de l’Académie des Belles-Lertres & Jnfcriptions ; ou qui le troqua avec lui pour (1) Ea Roche, bibl. brit. tom. 2, p. 96 & feq. (2) Vogrius, Catal. Hiff. critic. p. 624. (3) Sandius , Biblioth. anricrenitar , p. 13. (4) Niceron Mem. tom. 11 , p. 242. (s) I. Fr, Buddée Ifago. Hift. theol. in-4°. tom. 2 Supplem. P. 16. 362 LrctrRE des médailles. A la mort de M. de Boze ; M. Boutin , ancien Intendant des Finances, & M. le Préfident de Cotte, ayant acheté fa bibliotheque , ce livre échut en partage à ce dernier qui le vendit enfuite à M. Gagnatà un prix exorbitant. C’eft du cabinet de M. Gagnat qu'il eft paflé dans notre biblio- theque ; je lai payé 3810 livres ; 1l eft vrat que Rich. Simon (1), l'Abbe d’Artigny (2), les Auteurs de l'Encyclopédie , & Vincent Placcius (3) difent qu’il y en a deux ou trois autres dans d’autres bibliotheques ; mais comme aucun de ces ÂAureurs n'a vu ce livre , & qu’il ne peut par conféquent l'avoir \ décrit , nous fommes autorifés à regarder (1) Rich. Simon , Bibl. crit. de Sainjore, tom. 1, P- 35- (2) L’Abbé d’Artigny , tom. 2, p. 75. (3) Vincent Placcius, p. 93 ( de fcript. theolog. } col. 1 , in-fol. de anonymis & pfeudonymis. Celui-ci dit qu’il en a trouvé un dans la biblio- theque de Hambourg , & il ne l’a pas décrit. Le titre qu'il en rapporte a été pris dans les Bibliogr. qui l’onz précédé. LPETTA Fr. 363 notre exemplaire comme unique , jufqu’à ce qu'on en décrive le titre tel qu'ileft, & qu’on en fafle une defcription bibliographique & typographique parfaitement exacte. J'ai l'honneur, &c, Ce14 Janvier 1773. Hôtel de la Vallicre. Fin de la Lettre. TTA'DBERE DES M AE ACT Les Citations fe rapportent aux Notescomme au Texte. Les Chiffres Romains indiquent le tome, les Chiffres Arabes la page. À. Aer du mouvement.Ï, 143, 1443 v0yez Lucrece, I, 1473 v. Averroës , I, 15: , & mouves ment. Acides. v. Alcali , II,66 , & fuiv. Accompagnement ; v. Mufique , IF, 246. v. Chant compolé , parties. Activité pofitive dans la matiere felon Needham , I; 126 ; y. Nature active & animée. Comment l’aéti- vité augmente dans les parties de la matiere , I, 124. Affetion. Chacun juge felon fes affeions. I, 64: v. Ariftipe. Affinités des fubftances homogenes , connues des An« ciens, II , 61 , 62. DES MATIERES. 36$ lien. Sa réflexion fur l'ambition d'Alexandre, I, 186; v. Rovigo. Ænefidemus ; v. Straton , fur les Qualités fenfibles, I, 68. Agents fimples , doués des principes de réfiftance & de mouvement, felon Needham , I , 129. Air. Sa nature, fa pefanteur , fon élafticité ,1 ,263, & fuiv. v. fufil , éther, rare , poids, réfraction, tourbillons , vuide. Aimant connu des Anciens , 1, 289; v. Platon , Lu- crece , Defcartes , Albert. Alambic, I1,63,643v. Zozime. Albert le Grand, fur l’aiguille aimantée , I, 192. Alchymie, II, 49. Alcmæon. Son fyllogifme fur la Nature des Corps; I, 93. Alexandre le Grand ; fon ambition outrée, I, 1863 v. Pluralité des Mondes. Alexander Aphrodifius ; v. Aphrodifius. Algebre connue des Anciens, I1, 1923 v. Dio- phante, Wallis : traces de l’Algebre dans Euclide, IL, 195 5 v. Platon : appliquée à la Géométrie par Defcartes , II , 198. Alhazen , fur la grandeur apparente des Aftres , & la réfraction de la lumiere , IL 1413 v. Roger Bacon. 3 66 TABLE Alkalis connus des Anciens, IL.66 & fuiv.v. Cendres bxivielles. Allaffontes (vaifleaux de verre ); v.Flavius Vopifcus. Almelooven juftifie Hippocrate de n'avoir pas parlé plus clairement de la circulation , II, $. Avantage que l’Auteur a retiré de fon ouvrage, Préface» pag. x. Ame. Opinion de Platon, I, 26 ; de Dicæarque, fur la nature de Ame, I, 553 v. Qualités fenfibles : ame ou anima prife pour animalcule dans Hippo- crate , II , 110. Spiritualité & Immortalité de l’Ame, reconnues des Anciens , Il, 279 , & fuiv. Ame des bêtes , II, 283. Opinion de Defcartes , connue des Anciens à cet égard , II, 284. Ammien Marcellin, fur les Cometes , I, 141. Amour ou Principe de l'Attrattion, felon Empé- docle , 1, 156. Amputation des membres, II, 39. Amygdales ; leur extirpation , IT, 36. Analyfe géométrique , IT, 190 ; v. Pappus, IT, 191: des Couleurs , & leurs combinaifons felon Platon, 1,198, & fuiv. Anaxagore. Son fyftême, celui de Buffon ; expofé de fon fyftême, 1, 107, & fuiv. v. Nature animée, Son opinion fur la divifibilité de la matiere à l’in- finil , 1403 w. Newton, monde. Comment les Aftres fe foutiennent dans leur cours, I, 159. \ | | | DES MATIERES. 367 Lune habitée, I ,231. Tonnerre , 1 , 271 ; v.Leu- cippe. Son opinion fur la génération , IL, 103, Ses homæzomeries , I, 107 5 v. Lucrece, Ce qu'il penfoit des Cometes ,1, 239 3 v. Démocrire, Anaximandre invente la Sphere armillaire , fait le premier des Cadrans folaires , & des Cartes géo- graphiques, II, 187. Anaximene admet la pluralité des mondes , 1, 1823 v. pluralité. Anciens. Raïifons d’avoir recours aux Anciens, I, 6. Comparaïfon du mérite des Anciens & des Mo- dernes, I, 105$. Les Anciens ont précédé les Mo- dernes dans la théorie des Cometes , I, 243. Sa gacité des Anciens , I, 248. Utilité de les étudier, Il, 41, 89. Injuftice des Modernes à leur égard, ibid. v. fituation. Grandeur du génie des Anciens, II ,210 , & fuiv. Ils ont établi les Principes de la Mufique , II, 241. Anévrifme , II, 36. Angles. Les angles oppofés aux fommets , égaux, felon Thalès. Angles fur la bafe dutriangle ifo- cele égaux, felon le même ,1II, 187;v. Triangles, Cercle, Angle d’incidenc ,égal à l’Angle de réfle- xion , felon Platon , 1, 196. Trifeétion de l’Angle trouvé par Platon , IT, 191. Animal ; v. Génération , Œuf , Vers. Les fubftances animales & végétales fe convertiflent l’une en 363 T':ABLÆ l’autre réciproquement , felon Needham ,1,122 $ v. Zoophytes. Animalcules fpermatiques , coms ment ils fe réfolvent , 1, 123. Principes de la Gé- nération , II, 99 , & fuiv. Animé; v. Necdham, Tout eft animé dans la nature ; felon Pythagore & Platon, I, 126. Planetes ani mées , 1,208. Antheme de Tralles; fa defcription du miroir ardent d'Archimede, Il, 170 , & fuiv. Connoifloit peut- être la poudre à canon , II, 84.3 Antiphon au fujet de la quadrature du cercle, IT, TS 7e Antipodes admis par Pythagore , Platon, I, 21$ v. Zacharie. : Apelles ;v. Perfpective. Aphorifmes. A peine a-t-on ajouté unfnouvel Apho- rifme à ceux d'Hippocrate depuis lui, II, 43 Circulation, Aphrodifius Alexander fur l'aimänt, Ï, 292. Apollonius. Ses téntatives fur a quadrature du cercle ; il. T0 Applati. La terre eft une fphere applatie , 1, 217. Appuléea connu la circulation du fang, 11; 13; y. Nemefius, Arabes; leur mérite en Aftronomie, Il, 145. Archimede a-t-il connu les lunettes de longue vue ? I, " k à Ï | ë | « : DES MATIERES. 369 "À, 2243 v Strabon, Dioptre: fes triangles infcrits où circonferits, II, 197. Son mérite dans la Més chaniqué, If , 202. Ses découvertes dans les Ma- thématiques, I, 103 : fa défenfe de Syracufe , II, 203 : {4 galère imménfe, fa fphere, I, 207. Ses Miroirs ardents ; w. Miroirs : admettoit le principe de la râifon {uffifante , I, 82 : au fujer d’Ariftar- que, fur le fyftême de Copefnic, I, 209: fes tentatives fur la quadrature du cercle, II, 259. Quadrature de la parabole, IT, 161. Sontraité fur | les miroirs, perdu , II, 182 : Ses inftruments pour démontrer aux yeux la grandeur du Soleil, IH, 222: Archytas inventeur des principes de la Méchanique, IT, ï90': admertoit le fyftéme de Copernic, I, 213. Ariftarque de Samos a foutenu le fyftéme de Coper- nic, I, 209 3 v. Timée , impiété , foleil. Il donna la premiere méthode de méfurer la diftance du foleil à la terre, II, 199. Ariftippe penfa comme Defcartes & Mallebranche fur les Qualités fenfibles , I, 60 3 n’admet aucun criterium invariable , pour juger des chofes , I 64. | Ariftote a fourni à Defcartes les regles de fa Logique, & de fa mérhode, 1, 14,& fuiv. penfoit que les Qualités fenfbles ne réfidoient que dans l'ame, T, 47 :aconnu la circulation du fang ; v. veines: Tome Li, Aa 370 : dy APPLE : &II,12, & fuiv. Son opinion fur la nature de [a femence, I, 1193 admet la divifbilité à l'infini, comment 21,139 : fon opinion fur l'accélération du mouvement, I, 144: fe trompe à caufe de deux faux principes , 1, 1453 a connu les tubes optiques, I, 2213 v. rayon. Son erreur fur les Cometes , I, 239. Cinquieme élément , v. Ether, Feu. Son opinion fur la caufe du Tonnerre ; v, Defcartes, Anaxagore : ce qu’il penfoit du fexe des Plantes , II, 124, & fuiv. a connu la poufhere prolifique des plantes, IT, 131. La réprodu&ion des polypes , II, 114, & fuiv. Le fyftême de la génération par les œufs ou par les animalcules , JÏ ,97,103, 105$. Toute connoiffance vient des fens , felon Ariftote , I, 19 ; v. Locke : fon opi- nion fur la création de la matiere , II, 3113 fur la dépravation de la nature humaine , II, 336 ; v. Péché originel. Sur la nature de Dieu, IT, 266, 271. Ariftote avoit réfolu le problème du cône de lumiere pañfant par un trou carré, &c, v. l’er- rata de cet Ouvrage. Ariftophanes.I , 275.11, 182. Ariftoxene le Muficien , IL , 237. Armillaire ; v. Sphere. Aftres , leur mouvement combiné de deux forces , I . . .2 155$ 3 v. Célefte. Proportion de leur cours ; incerti, tude des Anciens à cet égard, I , 166 ; v. Quarré, | l ÿ RL DES* MATIER ES, 371 Gravitation, Révolution des Aftres ; ». Révolution, Axe. Connoiffances aftronomiques des Chaldéers, T,236,des Arabes ; v. Arabes. Les Aftres répa- rent leurs pertes par les vapeurs , I, 259; v. Ci- céron. Grandeur apparente des Aftres, II, 143; fuiv. v. Alhazen, Bacon ( Roger ). Aftronomie ; w. Alhazen, Ariftarque, Ariftote, Aftre , Axe, Cometes, Copernic, Démocrite, Gravitation, Hévélius , Hipparque , Kepler, Platon, Pythagore, Rotation , Révolution , Réfraétion , Newton , 5é- neque, Lune, Soleil, Tache, Difque, Empé= docle , Thalès, Corde , Gravité , Grécori, monde, Archimede , Dioptre , Strabon , Tichobrahé , An- tipodes, Attraction , Aurore , Propagation , Flux, Athmofphere , Satellites , Archytas , Timée, Pe- fenteur , Mouvement , Force , Obfervation, Pha- vorinus , Orbite , Chaldéens, Egyptiens , Arabes, Ptolomée , Zénith , Horifon, Rare , Milieu. Athmofphere de la Lune , I, 247. Atôomes ; v. Mofchus, Démocrite. C’eft la différence du nombre & de la combinaifon des Atômes, qui fait les différentes fenfations, L, 715 v. Epicu- riens , Différence , Corpufculaire. Atticus , Platonicien reconnoît la création de Ja ma- ticre par Dieu , comme Platon , II, 305. Attraction, caufe de la réunion de molécules qui conftituent les corps , I, 114, & fuiv. v. Plotin, À a ij 5#2 TA BE Empédocle, Vertu. Attra@tion réciproque de tous les corps, I, 160 , & fuiv.w. Centre, Mafle. Ac- traction caufe du Flux & Reflux, I, 283 ; w. Flux. Auguftin (S.). Doute de Defcartes dans les Ecrits: de ce Pere ,I, 17. Même opinion que Platon fur les idées, I, 43. Ce qu'il penfoit fur les vers fper. imatiques, II, 11232 connu la théorie moderne des polypes, II, 114, & fuiv. v. Ariftote : fon opinion fur la nature de l'ame des bêtes , II, 186; v. 5. Thomas. Aurore boréale bien connue des Anciens ,I , 276. Aufone , {ur le mal moral, II, 320. Averroës explique la caufe du mouvement accéléré , T,1513v. Mouvement. Avertifflement de l’Auteur fur {a feconde édition, I, pag. xxi. Axe. Rotation des Planetes fur leur axe , 1, 229 3 v, Nicétas. B. Babylone. Sa magnificence, II , 211: Bacchus & Hercule foudroyés par les Brachmanes, II , 85. Bacon ( Roger }) , Il, 140, 146 , 148 5 ÿ. Alhazen. agiftane ( Montagne de } , dont Sémiramis fit aix fa ftatue , IT, 214. à! PDRPSPERPASTEE R ES: 273 Bandages; v. Chirurgie, Il, 39. Bafle & Deflus; v. Symphonie. Bäron à ÿ v.Propagation de la lumiere ,E, 202. Bayle ( Di&. ) Démocrite a précédé Mallebranche dansle fy féme de voir tout en Dieu, I, 14 Beaux = Aïts. Supériorité des Anciens à cet égard » IF,224 Belus ( Tour de), IE, 211, Bernard ; v. Chirurgie. Berkeley a été devancé par Protagoras dans le fjRème _de la non-exiftence des corps, 1, 58; v. Qua- lités fenfibles. Anciens qui ont eu la même opi- nion,1l, 59, & fuiv. Bibliotheque de Leibnitz jen quoi elle confiitoit I, 99. Bien ; v. Mal, Optimifme. Biere des Ecyptiens , IL, 59. Bils ( Louis de) , fes momies , II, sr. Bleflures à la tête. Habileté d'Hippocrate, II, 40 Boërhaave ; v, Circulation , II , 245 ce qu'il dit de: l'opération de l'or potable, II, 46 3 v. Joël. Borrichius ; v. Verre duétile Ii , 76. Bouflole. L'Aignille aimantée a-t-elle été connue des Anciens ? 1, 292. Aau] 374 TABLE Brachmanes , Il, 83 ; leurs machines à feu, IE, 85: Brifé ; v. Réfra@ion. Brucker, Toute connoiffance vient des (ns "É, 243 y. Ariftote, fur les idées innées , I, 36. Expolé du fentiment de Démocrite, fur les qualités fenfibles, Pr Remarque au fée du fyftême de Leibnitz , T, 983; v. Matiere, Bryfon, au fujer de la quadrature du cercle , IE d L$7- L Buffon. Conformité de fon fyftème avec celui d’Eme pédocle .& d'Anaxagoïe, T, 103 , & fuiv. +. Na- ture animée, Ficin : fon miroir ardent ; ». Miroir Bat de l’Auteur, I, 10. EX à €adrans folaire; ». Gnomons. Calcination » 1,48 ,ç9, | Callicrate , fes fourmis d'ivoire à IF Camérarius , fur la pouffiere prolifique des plantes , IX, 121 5 v. Vaillant. er Poudre à canon connue des Anciens, IF, , & fuiv. v. Antheme. Cartes Sn dreffées par Anaximandre , II, 187. Eartéfiens ; y. Divifibilité. 196 DES MATIERES. 375 - Cafiei, fur les Cometes ; y. Newton. Caurteres, II, 36, & fuiv. v. Chirurgie , &IT, 184. Cavalieri introduit la méthode des indivifibles , I, 196. - Célefte. Comment Îles corps céleftes fe foutiennent dans leurs cours , felon Anaxagore, I, 159. Corps. céleftes plongés dans F'Ether ,1, 262 3 w. Centre. Mouvement , Gravité. Cendres lixivielles. Sel que les Anciens en tiroient, II, 66 ; v. Alkali. Cenforinus, fur l’Harmonie des Planetes , imaginée par Pythagore ,} , 169. Centre. Les corps céleftes n’ont pas de centre com mun , felon Lucrece ,[, 165. Centrifuge , Centripete ; v. Force , Projection , Gras vitation. Cercle. Quadrature du cercle, Il, 154 , & fuiv. w. Quadrature, Angle. Lorfque le triangle a pour bafe le diametre d’un cercle, l'angle oppofé à la bafe touchant la circonférence , eft toujours droit felon Thalès ,IE, 186. Cerf volant , fervant à tirer l'électricité d’une nuée, I , 301 3 v. Jupiter Elicius. Céfalpin, fur la circulation du fang , 11,23, fuiv. v. Harvey. Chaldéens , leur opinion fur l’origine des idées ,1 # 32. Mailebranche , Idées innées. Connoiflances. Aaiv 376 IT AE L E | S 1 aftronomiques des Chaldéens ; v, Aftres, Ecyp- tiens K Stobée. Chant compolé peu goûté des Anciens, II, 248. £es SD | différents genres , Il, 266. Chärele: { Mad. du }; v. Etendue , 5:87. Chemins folides’ des ‘Anciens, II 215. Chinois. Une fe@e de leurs Philofophes avoit enfei- gaé le Spinofifme, I, 1345 à € fe Chirurgie. Habileté des An ciens en ét Pere Eb, 2. Mémoire de Bernard , far les progrès des Anciens . & des Modernes en cet Aït, D: »29, & fuiv, Chromatique ( Genre ) ; ile s Pol 116 Chryfippe , fon opinion fur la divifibitité de! Ja’ ma- ticfe ,:E,an03% v. Monde; Sur l'origne. du mal, Il ,326; v Oprimifine. Chüûte des corps ; ». Accélératiôn , Mafle, Chymie des Anciens, Il,,42 , & faiv. ». Fréderic Moife, Tunis Chymie médicale des Ééyps tiens , Il, $7, & fuiv. v. Momies Toile, Do- Ture , Cryftal , , Verrerie. Chymie de Démocrite , IT, 79. M expofé l’ opinion 4. De fur les + PA 1,38; v. Bayle. v. Formes » Par rapport aux idées de Platon, Excellence du traité des Offices, I, 136, Pas ge notable fur l'air, l’éther , les étoiles , I A 4x 7 db d Hi dde os ‘A EL Le DES MATIERES. 377 269 3v. Mer , Hiéroclès. À reconuu l'Oprimifme + 2F1:, 428; v. Leibnitz, Hippocrate, Ciment des anciens Egytiens , II, 49. Circulation du fang , II, 3 , & fuiv. de la mere au - fœtus ,& vice versé, Il, 3 v. Server, Céfalpin, Fabrice d'Aq. Pend. CHE Pièave à priori de l’exift. de Dieu , dans Arif« tot, Il, 274" Cléopatre 3 v. Perle, & II, 70. Climat. Influence des climats fur les mœurs & le gouvernement , ÿ: 135. Coloffe de Rhodes , II 214. Combipaifon.' Toute combinaifon phyfique peut fe réduire en derniere raifon à des agents fimples , ‘felon Needham, I, 1245 v. Nature active & ani- mée. Cometes , 1,234 é fuiv. v. Egypriens, Séneque. Compofés. Comment fe f forment les compofés, I, 87, & fuiv. v. Genres , Dieu , Ficin, Plotin Xe nophane , Etendue : quelle Edert rat on en peur avoir ; v. Paflager. Compofrion des couleurs, felon Platon ; v. Aralyfc. Cône de lumiere paffant par un trou quarr : &ec, v, lErrata de cet Oüvrage. Copernic. Son aveu modefte fur fon fyftême, 1, 175. Son fyftême ,1,:04 , & fuiv. v. Nicétas, Ariftarque, Platon , Philolaïüs. LUE LE 378 TABLE Corde de mufique ; v. Grégori,, Raïfon inverfe , Mo- nocorde. Comparaifon d’une corde pour expliquer la propagation de la lumiere, par Philoponus, 5 Soz. Corps. Principes des corps ; w. Etendue, Héraclite , Nature , Monades, Compofés. La matiere ne doit pas être confondue avec les corps, 1, 1:13 v. Epi- curiens. Chüte des corps ; v. Accélération. Corps céleftes ; v. Céleftes. Changement continuel des corps , 1,137 3 v. Viciflitude, Corps, tombeau de l'ame, IL: 334. Corpufculaire. Mofchus & Leucippe ont précédé Dé= mocrite, dans cette Philofophie , 1, $3. Auteur de cette Philofophie , I , 137 ; v. Newton. Couleur & Eumiere , L. 194, & fuiv. ; v. Newton. Propagation , Corde. Gommes propres à abforber différentes couleurs ; v. Gomme, j Création de la matiere : opinions partagées chez le Anciens’, IL , 301. Matiere crée par Dieu , felon Platon , IL, 303 ; de rien ou tirée du néant, felon le même, Il, 306 : même opinion d’Hiéroclès ,. I, 307. Opinion de Jamblique, II, 310 , d’Arif tote ,II,31x 3 v. Modele, Criterium ; v. J ugement , Homme. Cryftal de différentes couleurs artificielles , I , 5g< Créfibius ; v. Fufil. DES MATIERES. 379 Cube ; v. Ddplication, Cyrénaïque ; w. Ariftippe , fur le rapport des fens , 1,60, & fuiv. Il n’y a de regle pour juger , que le rapport des fens ,1,555v.1, 61, & fuiv. D. Dalenpatius ; v. Plantade. Damon ; v. Terpandre. Découvertes particulieres de quelques Anciens dans les Mathématiques , l’Aftronomie , &c. I1,185$, de Thalès , II, 187, de Pythagore, II, 187, & fuiv. de Platon , II, 190, d'Hipparque & Dio- phante , II, ro1. Décompofition des fubftances animales & végétales, felon Necdham ,1, 124 3 v. Necdham, Ce qui en réfulte, zbid. w. Etendue , I, 125. Définition du mouvement, I, 143 3 v. Dieu, de l'idée , felon Mallebranche , I, 30 ; v. Idée. Défi- nirion de Dieu , par Platon , la même que celle de Moife, II, 270. Démocrite , fa fagacité , 1, 8 : a précédé Mallebran- che dans fon fyftême , I, 38. Son opinion fur le rapport des fens, 1,54, 56; fur la nature de la femence , I, 119 ; fur les animalcules fperma- tiques , II, 10$ , fur la divifbilité à l'infini, I, f41 ; y. Monde. Sur les Cometes ,1, 239, {ur La 380 03 HET L'APRORPE | Lune & fes Habitants, I, 250,2543 v.Pythagere. Sur la caufe du Tonnerre ; w. Leucippe : A étépré cédé par d’autres, rélativement au fyftème des at6- mes ,.L, 53 3 v. Mofchus. Réduittous les fens au toucher , I , 72: admet là pluralité des Mondes , 1,181, & fuiv. Ses decouvertes aftronomiques. fuppofent les lunettes d'approche , 1, 2193 v« Rayon. Chymie de Démocrite, 11,79: fes con- férences avec Hippocrate, IT, 104, fa connoif- fance de la perfpeétive , IL , 14924 ! - Démonax croyoit que le feu avoit de la pefanteur, I, 268. Denfité de l'Air, If, 1413 w. Réfraction aftrono- mique. PEL NS | Defcartes, fa Logique & fa Méthode prifes d’Arif- tote , I, 12, & fuiv. idées innées prifes de Platon» de Séneque ,1, 26, & fuiv.' Pénfe comme Arif- tippe , fur les Qualités fenfiblés, I, 60 ; admet la véracité du rapport des fens avec les Epicu= riens, I, 72. Son opinion fur le principe du mou- vement réjetté par Needham ,1, 129 3 fur la pro” pagation de [a lumiere , prife des Anciens, E , 200, & fuiv. fur-la caufe du tonnerre, I, 271 ; Newton : fur l’attraétion de l'Aimant , 1, 2883 v. Plutarque. Ses rourbillons pris des Anciens, Ï, 189, & fuiv. Son application de l’Algebre à la Géométrie, II, 198. Son opinion fur l’efpace . le temps, le plein 3 w. Efpace , Plein . Timéée DESAMATIERES. 351 5 : Defcenfor (Jupiter ) 3 v. Jupiter Elicius. Defcente de corps ; v. Accélération , Chüre. Diamant. Art d’imiter les pierres précieufes , connu des Anciens, Il, $$ ;5v. Taille, Diaftole , II, 14 ; v. Nemefus, Diatouique ( Genre) ; y. Chromarique, Dichotomie de la Lune , ufage qu’en fit Ariftarque , II , 199 . Dieu. Opinion devoir tout en Dieu; v. Mallebran- che, Proclus, Démocrite. C'eft en Dieu que les êtres ont la raifon de leur exiftence , I, 96; v. Genres , Plotin. La Matiere créée de principes fim- ples, I, 98. Force que Dieu a imp:imée à la na- ture ,1, 128 ; v. Needham. Mouvement convena- ble que Dieu a donné aux corps céleftes ; v. Mou- vement , Célefte. Idées faines des Anciens , fur la nature de Dieu, II,263 , & fuiv. Opinions de dif- férents Anciens à cet égard, II, 267, & fuiv. Preuve 4 priori de Clarke dans Ariftote , II, 275, & fuiv. Dieu prit foin de rétablir le monde dans fon état , après le péché, IL, 337. Différence des fenfations ; v. Atômes. La différente figure & combinaifon des atômes eft caufe du chan- gement continuel des corps ,1, 137. Différence des ! fenfations des couleurs , leur caufe felon Platon, 1, 197; v. Newton. ie : COMT/MEMVES Digreffion fur les Anciens &c les Modernes de Fonte: nelle ;v. Préface , pag, 1x. Diogene Laerce ; v. Démocrite, 1,8. Toute con noiflance, I, 24. vient des fens Diophante invente l’Algebre , 11, 191 3 fes décou- vertes , 4bid, Dioptre ou Tube optique de Pythagore ,1, 224 ; v: L, Rayon, Strabon , & IT, 222. Diofcoride, fon vinaigre chymique diflout la perle de Cléopatre, IT, 70 ; v. Vinaigre. Difque ; v. Ombre. Diftillation. Cet Art connu des Anciens, IL, 61, & fuiv. Diftance inacceflible ; v. Longimétrie : du Soleil à la terre ; y. Dichotomie. Divifibilité de la matiere, 1,137 , & fuiv. vw. Mof- chus. Maniere de s'exprimer d’Anaxagore à ce fujet ,1, 140 ; v. Newion , Thalès. Dorure des anciens Egyptiens , IT, 31 3 w. Or. Doute méthodique de Defcartes dans Ariftote,I,14, & fuiv. v. Exiftence. Drélincourt; v. Trompes de Falloppe, I1,27 , & l'Errata. Du&ilité, I1,705v. Verre, Borrichius, II, 76 , Defcartes, II, 77. Duplication du cube , IT, 190. RESTMATIERES. 333 E. Eau. Tout corps plongé dans l’eau y perd de fon poids, &c. felon Archimede: ufage qu’il fit de cette obfervation , II , 254. Ecbatane & Perfépolis, II , 212. Ecliptique, fon obliquité apperçue de Thalès, II, 185$ : démontrée par Pythéas, IL, 186. Ecole Phénicienne ; #. Mofchus. Effervefcence dés acides avec les alkalis , II , 63. Egyptiens. Les Egyptiens & les Chaldéens prédi- foient le retour des Cometes, I, 236 ; v. Pycha- gore.Egypte , Ecole des anciens Philofophes grecs, Il , 48. Savoir des anciens Egyptiens en Chymie, IL , 49 , & fuiv, Elafticité de l’Air ,1, 126$ ; v. Preflion, Ele@ricité très connue des Anciens , I , 294 , & fuiv. y. Tonnerre , Foudre, Eléments de la matiere , v. Nature animée , I, 112, Les compofés matériels reviennent à leurs élé- ments , après leur diflolution , 1, 1133 v. Périr, Cinquieme élément ou éther , 1, 261. Emanation éternelle des idées ; v. Proceflion. Emaux des Anciens ;w, Mofaique, Empédocle. Conformité de fon fyftème & de celui de 364 TABLE & Buffon, 1, 103 ; v. Nature animée. Son opiniof fur la génération , 1, 114, IL, 93 , & fuiv. fur la nutrition , [, 111: fur la vie & la mort, 1,113: fur l’attraétion , 1, 156: fur la lumiere de la Lune, 1; 246: fur la pefanteur de l'Air, 1, 264 : fur lefexe des plantes , II, 125: fur la Maticre éthérée ; v. Hiéroclès. Admer un feu {ubtil pour principe du mouvement , 1,112. Encyclopédie fur les Cometes, Ï, 538. Enharmonique ( Genre ) ; w. Chromatique. s . pe » : À Hrkde: Entreprife de l'Auteur , I, 9 : nouvelle dans fon genie; ; Préface , page ix. Epiétete. Son opinion fur le ral, IT, 3243v. Sallufte, Epicuriens penfent cotnme Démocrite , fur le rap- port des fens, I, 61; v. Cyrénaïque, Berkeley , Protagoras , Ariitippe , Defcartes. Opinion d’Epis cure, fur les qualités fenfibles, 1, 69 , & fuiv. Les principes des corps ,felon Epicure, font im matériels , I, 98; v. Corps, Héraclite. Epicure admet la pluralité des mondes , 1, 184, Comment on a l’idée des corps, felon lui, 1,93. Equilibre des corps céleftes : comment il fe conferve, L, 1$9. Equinoxés( Préceffion des ). Hipparque jeta les pre miers fondements de cette découverte, II, 200, . d’après Timée , 1bid, Efpac DES MATIERES, >8ç Efpace & Temps. Opinion des Sceptiques, de Lei: bnitz , prife des Anciens , IL, 293, 297 : de Def. cartes , II, 293 : de Mufchembroëck, II, 294 , la même que celle d’Ariftote, II , 295 : de Lucrece , II, 297. Defcartesa pris de Platon fon idée du plein & de l’efpace, ibid. Platon expofé par Plu- tarque , II, 298. Efprit. 11 n’eft rien dans l’efprit , s’il n'a été dans les fens ,I, 19. Effai fur le favoir des Anciens & des Modernes , du Chevalier Temple , Préface , page ix. Efquinancie ; v. Laryngotomie, » Etendue. Raïlon de l'étendue dans lès corps , I, 82 ‘à comment on a l'idée de l'étendue ,1, 83 ,93,125, 4 132 3 v. Châtelet, Être, Efpace, Leibnitz. Eternité des idées, felon Platon , 1, 43 : de la ma- tiere , felon quelques Anciens, II, 301: ceux qui l'ont niée , 1b6d. u L2 LI L2 { Ether. Sentiment des Modernes à ce fujet, 1,258: À Sentiment des Anciens , 1,258 , & fuiv. v. Elé- + (4 ment, Ariftote , Hiéroclès. k | …._ . Étoiles ; v. Cometes, Ammien Marcellin , Démo- crite, Zénith , Horifon. Êtres fimples , comment ils donnent l’idée de l'éten- * due , 1, 83. Principes des êtres compofés ; 1,57 3 Ë y. Xénocrate, Héraclite, Corps. } Tome II, Bb 386 IST ABLE Euciide. Solidité de fedthata data de fes cie - tions , I , 349. Euftathe. Paflage notable au fujet de 1a poudre à canon , II, 81. Exhalaifon feche ; y. Tonnerre. Exhalaifons de [a terre & des mers , elles fervent à réparer les pertes que font les aftress v. Mer. Exhauftions (Méthode des), H, 196. Exiftence. Preuve de Defcartes dans S. Auguftin , 1 17. Expérimentale, Démocrite , Pere de 1a Philofophie Expérimentale, II , 79. * Extirpation des Amygdales ; y. Amygdales, F, Fabricius , (Biblioth. Græc. ) v. Brucker fur l'origine des idées , I , 16. Fabrice d’Aq. pend. a découvert la circulation du fang à Harvey , Il, 25 : fon habileté en Chirurgie , fa modeftie, II, 35. Fallope : fes trompes connues des Anciens, IL,26, & fuiv.v. Ruffus & l’Errata. Feu. Principe du mouvement , felon Empédocle & Hippocratre, I, 112. Feu, Matiereéthérée ,I,260% nature du feu , felon quelques Anciens, EF, 266; . Frottement. Feu & chaleur, caufes efficientes de DES MATIERES. 387 à génération , I, 2663 v. Empédocle, I, 112. Feu pefant ; y. Démonax. Comment le feu pénetre les corps , [ , 267: pourquoi le feu tend-il tou- jours à s'élever , felon Lucrece, I, 268 ? Ficin. Son opinion fur les compofés , 195 ; w. Eten. due , Monade : fur l’aflimilation des molécules or- ganiques, L, 115 3 v. Génération , Buffon. Fioures, De toutes les figures ifopérimetres , le cercle eft la plus grande, felon Pythagore , II, 36; v- Sphere. Figure formée par circonvolution , de quoi eft-elle le produit? II , 191. Fiftule lacrymale , II, 36. Fixes ; ». Etoiles fixes, fentimentrs des Anciens à cet égard , I, 18e. Flamme , fa nature, I , 267. Flavius Vopifcus , fur l'extrême induftrie des Egyp- tiens , IL, 54: fur les vafes de verre, nommés 4/- laffontes , Il, 55: fur la maniere de faire éclore les œufs , pratiquée depuis par Réaumur , II, 57. Fleuves. Retournent-ils à leur fource? I, 301, & fuiv. Flux & Reflux de la mer : opinion de Defcartes, I, 280 : de Képler & de Newton, I, 281 : dePline, la même que celle de Newton, 1, 283 : de Py- théas ,[, 282, Bbij 1338 NT AVS :L'E Fœtus. Circulation du fang du fœtus à la mere, & vice ve s& , IL, 9. Fon&ion véritable des fens ,1, 77: Force productive , ( ou principe aétif) dans la ma- tiere , reconnue des Anciens , I, 129 ; v. Vitalité, J'Idée de force , de réfiftence, &c. concourent à donner l’idée des corps, felon Epicure & Necd- ham,1, 1323 v. Etendue. Force de la femence in” corporelle, fe convertirencorps, I , 133; v. Germe? Semence. Forces centrifuge & centripete , [ , 155» ré : force de projeétion & de pefanteur ,1, 157, 158. Formes des chofes , ou Idées de Platon ,1 , 40, 41: caufe de cette apinion de Platon, I, 41 5 v. Mo- dele, Univerfel, Ererniré, Foudre. Les Anciens favoient faire tomber la foudre par l'électricité , 1, 296, & fuiv. v. Jupiter Eli- cius. Fouille des mines : connoiffance que cela exigeoit des Anciens, Il, 44. Fourneau de reverbere, inventé par Démocrite , IT, 80. Fra - Paolo a découvert la circulation à Fabrice d'Aq, Pend. qui en inftruifit Harvey , II, 25 3 v. Servet. Fraure ; v. Luxation. Frarklin , fon expérience éle@trique, I, 274 ; v. Ju- piter Elicius. DES MATIERES. 38 Fréderic TIT, Roi de Dannemark : fon expérience pour vérifier la diflolution du Veau d'or, II, 473 v. Boërhaave. Freind ; v. Chirurgie. L Frottement & agitation des parties, caufe du feu ,#, 266. Fufl à vent , inventé par Ctéfibius , 1,265 ; v. Phi, lon , Air. G. Galien 2 connu le paffage du fang des arteres dans les veines, JI ,123 v, Circulation , Apulée. Galilée , fur le mouvement combiné des aftres : juf- tice qu'il rend à Platon, I , 1725 v. Vicefle, Ganymede inonde l’armée de Céfar, II , 209. Gard ( Pont du ). Monument de la grandeur des An-. ciens , 11,216. Gaflendi & Newton ont renouvellé la doétrine des atomes , ou la philofophie corpufculaire,1,137% v. Mofchus. Gaflendi a devancé Defcartes & Mat- lebranche dans la vraie théorie des qualités fenf- bles , I, 49. Génération ; v. Empédocle , Buffon, Ame , Hip- pocrare, Necdham , Platon, Pythagore, AriÇ tote., Germe , Œufs , Vers, Animal, Feu , Démo- crite, B bij 390 EE A'SLE Genres des compofés fe réduifent , felon Platon, à quelque chofe qui n’eft pas compofé ,I, 95 3 w. Ficin, I, 96; v. Dieu, Plotin. Chromatique ou en harmonique & diatonique; v. Mufique , II , 2.56. Gerdil ( le pere) , fur l'accord de la Phyfique de Leib- nitz & de Pythagore , 1, 85. Germe primitif principe de [a génération, felon Need- ham : ce que les Anciens ont penfé à cetégard , TI, 1333 v. Génération. Gefner , fur les animalcules d’Hippocrate , I, 110. Gnomons ou Cadrans folaires, II, 187. Gommes propres à abforber différentes couleurs fur la toile: en Egypte, IL, 52. Goutte d’eau peut fe répandre par toute la mer , felon Chryfippe, 1, 1413 v. Divifibilité, Grandeur des aftres, II , 142, & fuiv. Gravitation ; v. Pefanteur. Idée de plufieurs Anciens fur la force centrifuge & la force centripete, L, 161, & fuiv. Gravité réciproque entre les corps céleftes, I, 164. Gravure des médailles anciennes : fa fupériorité , IF, 214,230,231. Gray. Son microfcope , II, 225. Greave , fon ouvrage fur la defcription des Pyra- mides , ou il parle du verre malléable , If, 76, Note angloife. OT TS DES MATIERES. 307 Grégori découvre la loi inverfe du quarré des dif- tances dans la théorie de Pythagore , [, 168, 171. Grew , fur la pouffiere prolifique des plantes, II, 121. Gui l’Arétin, fon échelle de notes, antérieure 2 fon temps, 11, 282. Guldin, IL, 1913 v. Figure. H. Habileté étonnante des Anciens dans les petits ou- vrages , 11,219 5. Callicrate, Myrmecide. Habitants de la Lune, 1,248 , & fuiv. v. Orphée. Haller ; w. Circulation, IE, 21. Harmonie de Pythagore dans le cours des planetes, F,. 169 :connue des Anciens, II, 246 , & fuiv. Harvey ; fur la circulation du fang ,11,24, &fuiv.. y. Fabrice d’Aq. Pend. Héraclide ; w. Pluralité desmondes, I, #81, & fuiv, Syftéme de Copernic, I , 213. Héraclite , fur les idées , penfe comme Pythagore , 1,3715v. Mallebranche ,1,30, formes : admet- Les êtres fimples pour principes des corps; Plotin , Hermias. Hercule ; v. Bacchus. Bbiv 302 T ABLE Hermias regardoit la monade comme le principe des corps, 1, 875 v. Pythagore. Hernie inteftinale, II, 35. Héron d'Alexandrie ; w. Elafticité de l'air. Il invente des machines à vent, des crics, des horloges hy- drauliques , II, 210. : Hévélius , fon erreur fur les Cometes ; v. Kepler. Hicétas ; y. Nicétas. Hiéroclès. Expofé de la doétrine de Pythagore , fur l'Ether ,1. 261 ; v. Newton, Cicéron : croit com. me Platon, la matiere tirée du neant ; v. Création, Proclus. - Hiéron, problème de fa courronne , IL, 204. Hipparque invente la Trigonométrie , II , 191: donne les premieres tables des mouvements de la Lune & du Soleil , II, 199 ; v. Equinoxe. Hippocrate de Chio. Son opinion fur les Cometes , I, 240 ; v. Pythagore , Encyclopédie. Quadrature des lunules , II , 154. Hippocrate de Co , (le Médecin ) regarde le feu élé- mentaire comme le principe du mouvement & de la végétation, I, 1123 vw. Empédocle : a connu le fyftème de Buffon, 1,116:ce qu'il penfoit de la femence animale , I, 119 : a connu la circulation» 11,6 ,& fuiv. v. Almélooven , Fœtus. Ses idées fa° lagénération ; v. Œufs, Vers, animalcules. Sa RS PE RNCS Te DES MATIERES. 393 Chymie , II, 61 3 v. Démocrite : fes idées fur la vie & la mort , II, 106 ; v. Empédocle : admettoit l'Optimifme , II, 319 ; v. Cicéron. Hobbès n’a fait que renouveller d'anciennes opi- nions , Ï, 134. Homberg. Son fentiment fur l’éther ,1, 2573 w Newton, Sur l’or potable , II, 47 5 y. Joël. Homme. L'homme , feul critérium des chofes ; w. Protagoras , Berkeley , Jugement. Etat de l’homme fclon Platon , après le péché originel, II , 333. Homæoméries d’Anaxagore , I, 107 3 v. Lucrece, Nature animée. Horifon. Aftre vu à l’horifon , II, 1413 v. Réfrac- tion aftronomique , IL, 140 3 y. Zénith. Huile tirée du fel marin ,IT1, 64, propre à calmer les flots de la mer ,I, 286. Hydropifie ; y. Pon“ion, Hydroftatique. Ses principes découverts par Archi- mede, II, 204. Hypothénufe ; #. Quarré. J. Jamblique. Paflage au fujet des lunettes de longue vue , 1,224. Son opinion erronée fur la création dé la matiere , II , 310. 394 FT ABLE Idées innées de Platon , adoptées par Defcartes, & Leibnitz ,I, 26 ; v. Mallebranche , I, 30 : ce que Platon entend par idées, 1,40, v. Héraclite , 1,42, Formes, Leibnitz, Chaldéens, Oracles » Nicomachus , Nombre , Modele , Univerfel , Pal. fager, Eternité, Proceflion. Image du foleil formée par un rayon , paflant par un trou quarré ou triangulaire ; v. Addition de cet Ouvrage, Impartialité de l’Auteur , I , 9. Impiété du Spinofifme , 1,134; v. Chinois, Arif- tarque accufé d’impiété pour foutenir le fyftème de Copernic, I, 210. Inconftance des hommes dans leurs jugements, 1, 3. Inconnu. Comment on arrive du connw à l'inconnu , EL, 16. Indivifibles (Méthode des ) , II , 1963 v. Cavallieri, Indivifibilité des atomes, 1, 137; v. Mofchus. Induftrie extrême des Egyptiens, II , 54. Influence des climats fur les mœurs, 1,135. Inftruments de Chirurgie des Anciens , II , 40. Intelleétuel. Monde intellectuel , archétype du monde fenfible , 1, 41 3 w. Oracles , Platon. Inverfe (Raïfon ) ; w. Quarré , Grégori. Joël de Langelote ; y. Chymie , IL, 47, & Hombers. DES MATIERES 39$ Irrationnelles ( Lignes ), I, 8. Ifochronifme des vibrations du pendule , II, 135, & fuiv. y. Arabes. 1fopérimetres. Leur doctrine ébauchée par Pytha- gore, II, 189. Jugement ; #. Inconftance. Il n'y a pas de regle gé- nérale pour juger des chofes ,1, 643 v. Qualités fenfibles , Cyrénaïque, I , 65. Julius Maternus Firmicus: ce qu'il dit de l’Alchy- mie, II, 49. Ivoire : art de l’amollir, inventé par Démocrite , IE, 80. Jupiter Elicius , 1, 297 , & fuiv. v. Eleétricité. K. Kepler: fon erreur fur les Cometes, 1, 238: fon opinion fur le flux & reflux, I, 281; v.Pline, Newton, Kircher ; y. Miroirs ardents. | Lactance contre l'opinion des vers ou animalcules fpermatiques, II, 102. Laée ; vw. Voic. Lambeccius ; y. Pfellus , Chaldéens fur Les idées. Ra” TABLE Langelote ; v. Joël. Larysogotomie, II, 34. Leibnitz penfe comme Mallebranche , fur l’origine des idées, 1,413 v. Defcartes: fa Phyfique, F, 81 , & fuiv les fondementsen ontété pofés par les Anciens, Î, 84 : avoue avoir puilé fes connoiïf- fances chez les Anciens , 1, 99 : fa bibliotheque, ibid, Tentatives d'un Allemand pour rapprocher Leibnitz de Parménide , I, 100: fon opinion fus l'efpace & le temps, II, 293 , 297 ; v. Efpace. Ses principes fur l'Oprimifme & l’origine du mal, pris des Anciens , II, 314. Optimifme dans Timée de Locres, Platon , Plutarque , 11, 31$,& fuiv. Il a fuivi Platon & Chryfppe , fur l'origine du mal', Il, 322 , & fuiv. Son Harmonie préétablie tirée de Plotin , II, 328. Lenticulaire ( Verre) , IL, 181 ; v. Miroir. Leucippe a précédé Démocrite dans fon fyftème, I, 53 3 v. Corpufcuiaire,1, 137: ce qu'il penfoit du Tonnerre, I ; 172 ; v. Séneque. Lieu ; v. Efpace. Linnæus a perfetionné le fyftème fexuel des plantes | : d ER 2 À 5 à Litharge d'argent, II, $o. Lithotomi: au grand appareil , IL, 34. Den ane nee ages 6 \ { DES MATIERES. 397 Locke. Toutes les connoiffances viennent des fens, 1, 183 v. Ariftote, I, 19 : Stoïciens , 1, 20. Logique de Defeartes , I, 11: fa méthode, I, 16 ; y. Ariftote. Longimétrie. Thalès en établit les principes , fur le rapport des cotés des triangles, 11, 1863; v. Ombre. Louppes ; v. Miroirs , Microfcopes , & II, 223. Lucrece , fon opinion fur les qualités fenfibles, I, 69 : expofé du fyftême d'Anaxagore , 1, 107; v. + * Nature animée , Plutarque , 1, 109 , Buffon, I, 103 , Empédocle. Lucrece a connu la réfiftance des ‘milieux : erreur d’Ariftote à cet égard , 1,146, & fuiv. La preflion de l’air oblige la flamme de mon: ter, 1, 268 : fon opinion fur l’aimant , 1, 250. on métier Te - ee Lumiere & couleurs, 1,194, & fuiv. v. Propaga- tion , Analyfe , Newton , Mouvement , Cône. Lune. L'ombre de la terre fur la lune ; #. Ombre. Taches de la lune, 1, 219 : lune éclairée par le fo- .leil, I,245$ : fa lumiere fans chaleur , bid. Ha- bitants de la lune, 1,247, & fuiv.; v. Athmof- phére. Queftion de Plutarque fur la lune ,I, 254. Lune cornée ; w. Verre. Le cs où D Sn il Lunettes d'approche trouvées par Mérius chez les Modernes , 1, 218; v. Obfervation, Diopure , Strabon , Mabillon |, Microfcopes. 1 Cm ir Se EE rt de DS pre 39% TABLE Lunules , leur quadrature par Hippocrate de Chie ; IT , 154 Luxations , IL, 38. Lyre des Anciens , ÎI , 243. M. Mabillon ; v. Télefcopes ,1, 227. Machiavel doit toute fa. politique à Aniftote, I; 135$. Machine; v. Archytas, Archimede , Méchanique, Machine pneumatique ; v. Vitefle , vuide, mouve- ment ,1, 147: Machines de guerre furprenantes. des Anciens , II, 208. Maclaurin: fa fagacité ; y. Quarré , Grégori. Magique. Attraction magique qui réunit les parties fimilaires des corps , 1,115. Mal. Origine du mal ; v. Optimifme, Leibnitz. 11 n’eft pas de mal fans quelque bien, IF, 320: Le mal eft l’abfence ou la privation a@uelle du bien, IL, 324. Malignité dans la nature humaine , felon Speufippe, IL, 332, & felon d’autres Anciens , pag. fuiv. Malléabilité du verre, II, 71 , & fuiv. Mallebranche a pris des Anciens l'opinion de voir touten Dieu ; y. Oracles, Proclus : juftification de DES MATIERES. 399 - Ton [yftme ,1, 42; v. Auguftin : penfe comme Ariftippe & d’autres Anciens, fur les qualités fen- fibles ,I, 49 , 60 ; v. Defcartes : raifonne comme Epicure fur le rapport des fens, I ,72: fon opinion fur la grandeur apparente des aftres , II, 148. Marcus Græcus , II ,87 ; v. Canon , Chymie, Brach- mane, Anthéme. Marées , I, 282,219, & fuiv. Marolles. Montucla lui fait mal-à-propos tout l’hon- neur de la folution d’un probléme réfous par Arif- tote ; y. L'addition de cet Ouvrage. Marteaux ; v. Mufique , Pythagore. Mafñle. Chüte des Corps non proportionnelle à leur mañle, 1,146: Attraction proportionnelle à la mafle des Corps ,1, 165. Matiere. La matiere ne peut fe comprendre , felon Epicure , 1, 98: Étres immatériels ou fimples, principes des corps , 2bid. vw, Syftème de Léibnitz, 1,81 ,& fuiv. Matiere organique, I, 112 ; w. Empédocle , Eléments: décompoñtion graduelle des êtres matériels , ce qui en réfulte, felon Need- ham, 1, 122, & fuiv. La matiere a en elle- même le principe du mouvement ,1, 126.v. A@i- vité : diftinétion entre la matiere & les corps, I, 131: divifibilité à l'infini , comment ? I, 139.Ma- tiere éthérée , I, 261 ; vw. Hiéroclès , Empédocle. Opinion de Platon fur la matiere , II, 299 ; v. Ef. 206 T ASB&:É pace. Sentiment des Anciens fur la création de Îa matiere ; y. Création. Méad ; v. Servet, II , 17. Méchanique. Archytas en établit les premiers prina cipes, & en fit le premier l'application , IL , 190 3 v. Archimede : excellence des Anciens dans la mé: chanique , IT ,208, 219. Médaille latine prouvant la connoïffance-que les An- ciens avoient de l'électricité , I, 301 ; v. Cerf vos Jant : autres médailles prouvant combien ils con- noifloient les regles de la perfpe@ive, II, 155. Médecine. Les Anciens y ont excellé , II ,23 ; v. Circulation. Membrane, La femence , felon Ariftote , s’enveloppe d’une membrane dans l’utérus , II, 99. Membres, Accroiflement des membres du fœtus , felon Hippocrate, IL , 108 ; felon Platon , II, 112. Mémoire Elle vient des fens , 1,19 ;v. Locke. Mer. Si les vapeurs des mers & de la terre fervent à réparer les pertes que font les aftres ,1, 259 : l’eam de la mer , fufceptible de s’enflammer , IL, 64, Microfcopes chez les Anciens , II, 222, & fuiv. Milieu ; v. Réfiftance , Rare. AE Millington , fur la poufliere fécondante des plantes, Il , 1215. 16e, Miroirs A Fu NE AR. ra # vis" =. DÉS MATIERES. ‘4or Miroirs ardents d'Archimede , révoqués en doutepar les Modernes , 11, 164:leur poflibitité prouvée par Kircher, IE, 166 : décrits par Tzerzes, IL, 167: celui de Proclus , II, 177: témoignages des An- ciens en faveur d'Archimede , II , 69, & fuiv.celui de Buffon , IL, 169 : détail de celui d'Archimede par Anthème , IL, 170. Miroirs ardents par réfrac- tion , 11, 182. Modele. Quel modele Dieu s’elt repréfenté pour for mer l'univers , 1, 40,41 ; v. idée, 1bua. Nombres, LE, 26: Modes nombréux de la mufique ancienne ; leur avan- tage , Il , 257. Moderatus Gaditanus. Paflages fur les nombres de Pythagore , 1 , 86. Modernes. Les grands hommes parmi les Modernes , ont admiré les Anciens, I, $. Les Modernes fe font {ouvent enrichis des dépouilles des Anciens , I, | 77 ; v. Anciens. Jugement de l’Auteur fur le mérite des Anciens & des Modernes , Préface , pag. xij, & fuiv. &c. Meœæris ( Lac ), II , 212. Momies des Egyptiens ll , so: de Louis de Bils , II 5% SI. Monades de Pythagore & de Leibnitz , 1, 86 ; va Corps , Compofés , Parménide, Tome Li. Ce 402 TABLE Monde. Pluralité des mondes , 1, 181.11 eft poffible, fuivant Démocrite, de faire un monde avec uñ atome ,1,141 ; v. Divifibilité, Monocorde de Pythagore , II , 189. Montucla , fon erreur’ fur une citation d’Ariftote au fujet des atomes, I, 167. Comment Pythagore trouva la monocorde, II, 189. Platon réfout le problème de la duplication du cube, II, 190: autre erreur au fujet de la rondeur de la lumiere paffant par un trou quarré ou triangulaire ; y. l'ad- dition de cet ouvrage. Mort. Il n'y a point de mort proprement dite, J, 113,9. Vie. Mofaiques des Anciens ; y. Chymie, II, 78, & IL 2134. Mofchus , Auteur de la philofophie corpufculaire ; 1,53 » 13%: V. ÉCUCINpEe Mouvement. Le feu en eft le principe, felon Empé. docle ,I, 112; v. Feu , Nature animée. Principes actifs qui de leur nature produifent ie mouvement, Ï,125 : définition du mouvement & de fon accé- lération , 1, 143 3 v. Simplicius : fa progreffion, I, 14ç : erreur d’Ariftote a ce fujet, vid. Caufe du mouvement accéléré , I, 149 , expliquée par Aver- roës & Scot ,I, 151: mouvement de projetion combiné avec la pefanteur dans le cours des Aftres, 1,155. Dieu a donné {e mouvement Je plus con dm DES MATIERES. 403 Yenable aux corps céleftes, I, 158 ; v. Pefanteur univerfelle, Rotation, Révolution , Re&iligne. Mouvement progreflif de 14 lumiere, 1, 200. Moyfe , fa diflolution du veau d’or IL ,45; v. Eré- déric. Son opinion fur l'ame des bêtes , II , 289 : . Ame. Platon définit Dieu comme lui ; y. Défini- tion. Mufchembroëck ; v. Efpace. Mufique. Pythagore en trouva les principes comment? IL, 188 ; v. Marteau. Mufique aufl ancienne que le monde, IT, 2364 : érude que les Anciens en firent; II, 237, &’fuiv. Notes de la mufique connues des Anciens, 1brd. Inftruments de mufñque des Anciens, IT , 242 ,&fuiv. fes effets prodigieux , II, 251, & fuiv. & 258. Genres diatonique , chromatique, enharmonique des Anciens , II , 256. Nombre des modes de la mufique ancienne, II, 257: fonavan- tage fur nos deux modes bécare , bémole , zb:d, raifon de la perfection de la mufique ancienne, IT, 259. Myrmécide , fon petit charriot d'ivoire , II, 210: Natrum ou nitre des Anciens , II, 68. Nature des corps, felon Leibnitz, Pythagore & plui- fieurs Anciens , 1, 81, & fuiv. :v. Necdham ,Epi- curiens ; Etendue, Atomes. Nature animée, I, C c ij AD4 TABLE 103 , & fuiv. Nature active & animée, 1, 1225 -& fuiv. ce que c’eft que la nature , I, 128,131: gature humaine dépravée dans fon chef ; felon Pla« ton, IL, 336 ; v. Péché originel , malignité. Needham , comment felon lui on a l’idée des corps, T ,93 3 v. Nature. Néméfius. Les Stoïciens déduifoient des fens tout principe de raifonnement , Ï, 245 v. Diogene Laerce. Méméfus a connu la circulation du fang, II, 14. Newton & Gaflendi ont renouvellé la philofophie corpufculaire , I , 137:opinion des Newtoniens fur la divifbilité dela matiere, E, 1393 v. Thalès: Newton s'explique comme Anaxagore à ce fujet, 1, 140 : conformité de fa théorie des couleurs & de la lumiere,avec celle de Pythagore & de Platon, I, 193, & fuiv. Eloge de Newton, d’après Platon, 1, 199 : fon opinion fur les Comeres , I, 234 ; v. Séneque : fur lécher , 1, 258 : conformité de fa doctrine fur ce point , avec celle de Pythagore , I: 261: fur la caufe du Tonnerre , I, 270 ; w. les Articles Flux , Attraction. Nicéras admettoit le mouvement de roration de la terre fur fonaxe, 1,232 ; v. Rotation. Nicomachus, fur les idées de Platon, I, 373 v. Py- tchagore , I, 36. DES MATIERES. dos. Nicomede. Ligne de Nicomede pour la quadrature: du cercie , IL , 162. Maitre, Il ,56,58, v. Natrum,, IT, 68. Nôce Aldovrandine ,II, 151. Nombres de Pythagore , ou idées de Platon , I, 367 nombres où monades, I. 86; v. Syftéme de Leib- nitz, 1, 81, & fuiv. Pythagore rapportoit aux nombres, l’origine des animaux, & les révolutions: des aftres , IL, 87. Notes de mufique , connues des Grecs , II, 242.. Notions. Elles s’acquierent peu-a-peu par le canaf des fens , 1,21 ;v. Efprit $ fens ,1, 23 , 24. Numa connoifloit l’éleétricité, I, 296 ; v. Tullus. Nutrition , comment elle fe fait, F, 114. O. Objets ; v.Tube, Strabon, Dioptre, Alhazen, Ar-- chimede , Ariftote , Diftance , Ombre , Protagoras.. Obliquité de l'écliprique apperçue de Thales, IT. 185. Obfervation. Les obfervations aftronomiques de Dé. mocrite fuppofent l’ufage des lunettes d'approche, LE, 220 ; v. Tube, Œufs. Art de faire éclore les œufs en Egypte, I. 7 : génération.par les œufs, II, 92, & ‘fuiv. Ceci 406 + AUDE Ë Offices de Ciceron, excellence de cet Ouvrage , E, 136. Olympe Phrygien. Infrument qu’il invente , II, 239. Ombre de la terre fur le difque de la Lune, prouve la rondeur de 1a terre, felon Ariftote, I , 216 ; v. Terre. Thalès fe fert de l'ombre des Pyramides pou en mefurer la hauteur , IE, 186. Onguents des Egyptiens, IT, 60 ; v. Chymie. Opérations de Chirurgie: avantages des méthodes des Anciens à cet égard , IE, 33. Opinion. Les opinions caufes des erreurs; mais les rapports des fens font vrais , 1, 77 5 v. Jugement, raifonnement. Optimifme & origine du mal, Il, 314, & fuiv. y Leibniz. Optique ; v. Lunettes, rayon, traité d'optique de Ptolomée , qui fubfiftoit encore du temps de Roger Bacon, IT, 135. Or tiré de l’orpiment par l'Empereur Caïus , II, 70 : or potable , II, 46: dorure en or moulu, I, s1. Oracles des Chaldéens, fur la caufe premiere des idées , F1, 33 , v.Chaldéens , Idées , Platon. Orbite ; v. Equilibre. Ordre que Dieu a mis dans l’univers , felon Platon ; 1,129 ; v. Activité. Orcille, Polype à cet organe , I, 38. DES MATIERES. 4ox Organique. Matiere organique ; v. Buffon ,1,112% nature animée , Empédocle. Orgues d'Archimede , II , 244. Origine ancienne de la phyfique moderne par Re- gnault : mérite de cer ouvrage , Préface, pag. xj. Orphée croyoit la lune habitée, I, 2493 vw. Plura. lité des mondes : Voie laëtée ,1, 184 3 v. Pythagore Fable d'Orphée & d'Euridice ; Mufique & fes effets, IF 2$5. Oughtrede cité par Wallis, au fujet de FAlgebre des: Anciens, IL, 193. Ourfe ( la petite ) , fon ufage montré par Thalèss II, 184. Ps Palmier, fa fécondation, IF, 131 , & fuiv, y. Poule fiere prolifique, Palmyre , fa magnificence, II, 210. Pappus a préfenté le germe de plufeurs découvertes modernes , IL, 191. Parabole , fa quadrature par Archimede , II, 167. Parallele des Anciens & des Modernes de Perrault Préface , pag. ix. Pardies fur l'ame des bêtes , IL, 290. Cciv 408 f T'A‘B LE Parménides. Tentatives pour le rapprocher de Leib=< nitz , Î, 1co ; v. Brucker , 198. Parties, Ufage des différentes parties dans l'accom- pagnement , connu de Platon , II, 247, Parties fimiiaires ; v. Anaxagore , 1, 108. Paflager Les êtres paflagers ou les compofés ne don= nent point de connoïffance certaine, I, 38. Péché originel connu des Anciens & comment? I, 310: fagacité de Platon à ce fujet, IT, 341 : opi- nion de Timée de Locres, II, 332 : état de l’hom- me après le péché, felon Platon, #bid. & quelques autres Anciens , IF, 335. Peinture ; v. Toile, vitrage , mofaique, perfpective gomme , verres: ce qu'on peut penfer de la pein- ture des Anciens, II, 231, & fuiv. Peirefc 3 v. Ecliptique. Pendule, fes vibrations connues des Arabes, II ; 137. | Périr. Rien ne périt dans la nature , I, 127. Perle difloute dans le vinaigre , I, 69, Perfans anciens enfeignoient le Spinofifme , 1, 134: Perfépolis, fa magnificence , II, 212. Perfpe@ive , fes regles connues des Anciens, IT; 149, & fuiv. Fefanteur ; y. Etendue, Vitefle, Gravitation, Gra- DES MATIERES dog - vité. Pefanteur univerfelle , I , 154, & fuiv. de l'air ,I, 264: dufeu ,1 , 268 3 v. Démonax. Phavorinus a foupçonné les fatellites des planetes ,. F5 187: Phénomenes. Il n’exifte que les phénomenes faifis par les fens, felon Protagoras, I, 58; v. Ber- keley. Philolaüs a connu le fyftème de Copernic , & l’a di- vulgué le premier, 1, 207;v. Ariftarque , Zo- diaque. Philon de Byfance décrit les fufils à vent; y. Ciéfi- “bius , Elaficité. Philoponus ; v. Corde. Philoftrate ; v. Perfpective. Phyfique de Leibnitz , I , 81 , & fuiv. v. Monade. Pierre précieufe ; v. Diamant , Chymie. L’Art de tailler les pierres précieufes a-t-il été connu des Anciens 2 II , 224: fupériorité des pierres gravées anciennes , ÎÏ, 224,230. Pierre ; v. Lithotomie. Pitcarn prétend mal-à-propos que Îles Anciens n’ont pas connu la circulation du fang , II, 10. Plaies ; v. Chirurgie : quels médicaments les Esyp- tiens y appliquoient , IL, 59 5 v. Litharge. Planctes , en plus grand nombre qu'on le croit, felor 410 T ABLE Démocrite, & d’autres Anciens , 1, 188 ; w. Plura lité des mondes : comment elles font animées , I, 208 ; v. Timéc. Révolution des planetes fur elles-mêmes ,I ,228 , & fuiv. v, Phavorinus. Plantade , fur les animalcules fpermatiques, IL, 100: Plantes, leur différent fexe , II, 119 : femence des plantes comparées aux œufs, par Empédocle , IT, 128 s'y. Séxes Platon ;v. Idées innées , Defcartes, Proclus : juge. des qualités fenfibles , comme Protagoras , I, 67. . fenfations : fon opinion fur les compofés, I, 95 ; &fuiv. fur la nature animée , 1, 126 5 v Vi- talité: fur le mouvement .des aftres, combiné de deux forces ,1, 1583; w. Dieu, mouvement: fur les couleurs & la propagation de la lumiere , 1, 195 5 v. Newton: fur le fyftêème de Copernic, I, 213 ; v. Philolaüs : fur la circulation da fang , IT 11: fur les antipodes ,I, 215: fur lécher, I, 262 ; v..Empédocle , Hiéroclès : fur F’aimant , I | 289 ; y. Lucrece : fur les affinités des corps, IT, 62: fur les animaux fpermatiques, II, 111. Ses. découvertes particulieres , 115 190: ilinvente l’ale gebre , IT, 195 ; v. Analyfe. fon opinion fur l’efs pace , le temps , lelieu ; v. Efpace. Il définit Dieu comme Moyfe , 11, 270 : parle de l’ame, mieux qu'aucun Ancien , II, 280. Plaute ; v. Bouffole, DES MATIBRES. ns Plein , I, 200. Defcartes a pris de Timée & de Platon fes idées fur le plein , IL, 297. Pline a cru que la terre étoit une fphere : fon opinion fur la caufe du flux & reflux ; w. flux : fur le fexe des plantes , II, 133. Plotin , fur l’origine des corps, penfecomme Leibnitz & Pythagore , I , 97 ; w. Genres : fon opinion fur l'affimilation des parties animales, 1, 1145. Na- ture animée : fur l'harmonie préétablie, la même que celle de Leibnitz , IL, 328 3 w, Leibnitz : [us la petitefle de la terre ,1, 187. Pluralité des mondes ,I , 181: opinion de plufieurs Anciens ,1,187 , 248 ; v. Atmofphere, Orphée. Plutarque ; v. Sens, I ,21, Locke , Stoïciens , Stra- ‘ton: fur les qualités fenfibes , 1, 68 : expofé du fyftème d'Anaxagore , I, 109 ; v. Nature animée k i I,108 , & fuiv. Lucrece : fon opinion fut la force centrifuge & centripete , la gravitation univer- felle, I, 160 ; v. Grégori, 1, 168: fur les anti podes, 1,215: {ur l’aimant, 1, 291 ; v. Alex. Aphrodif. [,191: paflage {ur les lunettes de longue vue ,1,224; v. Jamblique : furles Habitants de la lune , I, 254 : beau paffage fur la Divinité, IL, 272. Pneumatique; v. Héron, I, 265 : machine pneuma+ tique ; y. Mouvement , I, 147. Poids ou pefanteur de l'air ,1 , 263 , 268. 412 TA’ S'L'E Pollux ( Onomafticon ) , a connu les voies de fa cir- culation du fang , II , 12 3 v. Néméfius. Polydore Virgile. Mérite de fon ouvrage , Préface ; pag. x. Polypes , leur réproduétion connue d’Ariftote & de S Auguftin , Il, 114, & fuiv. polypes à l'oreille , IE:28: Pompes inventées par Ctéfbius , II , 209. Ponétion des Hydropiques , II, 34. Ponts des Anciens , II, 215$. Pouls , très bien connu d'Hippocrate, II, 28. Pourpre , quelle étoit la vraie couleur pourpre des: Anciens , I ,293. Pouffiere prolifique des plantes, IL, 130.39. Palmier. Preflion ; v. Pefanteur, Gravité : la preffionde l'air; caufe del’élévation de la flamme , 1, 268 ; vw. Elaf- ticité, éd Principes de Locke , 1, 18, des corps, I, 85, & fuiv. y. Monades , Héraclite, compofés , principes actifs de Needham , 1, 125 3 v. Mouvement. Proceflion des idées ou leur émanation de Dieu, I: 32 & fuiv. Proclus : fon opinion fur les idées innées , 1. 33 5. 35 3 v. Chaldéens : fon miroir ardent , II, 1773 v.. Miroir : croit , comme Platon , la matiere tirée dt néant , II, 309. DES MATIERES. 413 Propagation de la lumiere, I, 200, fclon Platen , 1,19$3v.Baton, corde, Proportion de la révolution des aftres, 1,166; v. Quarré , Gravitarion, Grégori. Protagoras a dévancé Berkeley ; v. Berkeley : diftin- gueentre les objets & les qualités fenfibles , I , 675 v. Senfation. Pfellus , 1, 32 3 v. Idées innées, Mallebranche , Pro- clus, uyei l'aromperss. Ames d'Hippocrate 3 v. Gefner, Il ; 110. Ptolomée , au fujet de la voie lactée , I, 180 : établit les principes de l’'Harmonie , Il , 239 : décrit des inftruments femblables aux tuorbes , aux luchs, II, 244 : ce qu'il dic dela monocorde , I1,246:il a connu la réfraétion aftronomique , II, 240; w. Zénith , horifon. Punition de l'ame emprifonnée dans le corps; v. Sé- puicre. Pyramides d'Egypte , IL , 213. Pythagore , fes nombres, ou idées de Platon ,1,36, ou monades de Leibnitz, 1, 86: fon opinion fur Ja femence animale, 1, 119 : fur la nature animée, T, 2,427: fur ladivifbilitéa l'infini, 1,139: fur la raifon inverfe du quarré des diftances, I, 168; v. Grégori, 1, 171: fur la pluralité des 4ï4 J'ABDE mondes, I, 181, & fuiv. {ur la caufe des couleurs; X, 193 3 v. Platon : fur le fyftême de Copernic, I; 206 : fur les antipodes, I , 215 : fur les tubes opti-= ques; y. Dioptre : fur les cometes , 1 >-239 , 2403 v. Séneque : fur les habitants de la lune, I, 249 i fur l’éther, 1, 260. Expofé d'Hiéroclès à ce fujet ; TI, 261. Ses découvertes particulieres > IL, 1875 v, Marteaux , Mufique , Monocorde , Hypothéoufe, Ifopérimetre, Les écrits des Pythagoriciens con: tiennent toutes les théories de la Mufique, IL, 241. Selon Pythagore , la vie a@tuelle eftune mot fpirituelle , IT, 334. Pythéas prouve l'obliquité de l'écliptique, I, 286 à y. Ecliptique, Sur les marées, ibid. | Q. Quadrature de lunules, II > T$4: du cetcle par Anas xagore , IT, 156: par d’autres Anciens, :kid. 157 É tentatives d’Archimede, de Philon, d'Appollo- nius & d’autres, II, 158, & fuiv. w. Parabole. Qualités fenfibles réfidenr dans l’ame , felon les Anz ciens, 1,46 ; v. Defcartes, Mallebranche Les 47, $3. Ces deux Philofophes dévancés par Gaflendi , T , 49 : opinion de Démocrite , I a 132 F0 9: Protagoras , I, 67, Ariftippe, Straton, Sens ; Senfation, DES MATIERES. 41$ Quantité quelconque , peut-être égalée par une plus petite , felon Chryfippe, 1, 1423 v. Divifibilité, Quarré ; y. Raïifon inverfe , 1, 166, & fuiv. Loi du Quarré des diftances , I , 155 : Quarré de l'Hypothénufe , II, 189 : de la parabole, II, 161, R. Rayons vifuels, moins difperfés avec un tube op tique, I, 22r, 222, 223 3 v. Vue , Réfrac tion , Strabon, Dioptre, Rare, Raiïfon. Principe de la raifon fufifante, I, 82: raifon inverfe du quarré des diftances, &c, I 16, 171 > Raïfonnement. Principes du raifonnement ; y. Né- méfius. Rapport des fens, vrai, 1,72, & fuiv. v. Sens, Senfation. Rare. Réfra‘tion différente du rayon lumineux, felon la rareté des différents milieux, II, 138, 139. Reétangle ; v. Triangle. Rectiligne ; v Trigonométrie , II, 192 : mouvement rectiligne , I, 157,158. Réfraétion ; v. Miroir, Strabon. Réfra@tion de la lumiere, I[, 138 : aftronomique , II, 140, w. Alhazen, 416 TABLE Réfiftance & aétivité motrice, I, 125: des milieux & 1,146, 147; v. Vuide : ignorée d’Ariftote, con- nue de Lucrece , zbid. Refpiration , fa caufe eft le poids de l’air , &c. felon Empédocle , I, 264. Reverbere ( Fourneau de ), II, 80. Revolution dans les Sciences, I, 3: des aftres 3 y, Proportion : des planeres fur elles-mêmes , I, 228; v. Rotation. Révolution particuliere & gÉ= nérale des aftres, [, 231 : des cometes , I, 241; y. Séneque. Rhodiginus ; v. Rovigo. Rien ne fe fait de rien, II, 300 : Réflexion fur c& principe , tbrd. Romer ; v. Propagation de la lumiere. Rondeur de la terre ,I , 2145 v. Antipodes , ombre À Plutarque. Rotation des planetes, [, 229 , & fuiv. w. Axe, Nicétas. | Rovigo ( Cælius de), regardoit la terre comme un point, I, 187; v. Terre, Ælien. Ruffus d'Ephefe ; v. Trompes de Fallope , II, 27: S. Sagacité de Anciens, 1,85 v. Découvertess Sallufte. : LE DES=MATIER ES. 417 Sailufte le Cynique. Le mal , felon lui, n’eft que l'abfence du bien ; v. Epiétete, mal. Santorius ; y. Tranfpiration. Satellites ; v. Phavorinus. Sceptiques. Ils ont nié l’exiftence réelle du temps & de l’efpace , II, 291. Scipio Aquilianus ; v. Alcmæon , I, 93. Scot , fur le mouvement accéléré , I , 152. Sculpture des Anciens : fa fupériorité , IL, 227. Sections coniques découvertes par Piaton , II , 191. Sel ammoniac, IL, 59. Seleucus ; v. Syftême de Copernic , Ariftarque. Semblable, Rien de femblable dans la nature , felon Leibnitz , I, 100. Séméiotique où Art de noter la mufique chez les An- ciens , II , 241. v. Notes. Semence de l'animal »1, 1143 v. Buffon: opinion d'Ariftote , de Démocrite, de Pythagore, d'Hip- pocrate fur la femence animale, 1, 119, 1335 v. Œufs , animalcules fpermatiques , Empédocle, gé= nération , force, membrane. Séneque , fur la circulation du fang , II, 13: fuc les cometes, 1,235,236, 241 3 v. Egyptiens : fur la pefanteur & l’élafticité de l'air, 1,265 5 v. Tome 11. D d 418 TIBÉE Lucrece : fur la caufe du tonnerre , 1, 1733 ». Sroïciens. Sens ; v. Locke , Ariftote, 1,18, 19 , Cyrénaique : fens , fources de nos connoiffances ,I1, 19 ,: les rapports des fens font tous vrais, 1, 72, 735 v. Senfation, Démocrite , Mallebranche, Epicu- riens , tacte: fonction véritable des fens, felon Sextus Empiricus , 1, 77. Senfations , font les modifications de l’ame, 1,68; y. Qualités fenfibles , différence, Socrate, Stra- ton. Senfations toujours vraies , I, 72. Senfible ; w. Paffager ,1, 37: qualités fenfbles ; v. Qualités. Sépulcre. Le corps eft le fépulcre de l’ame pendant la vie ,:T,, 20, Séries infinies (Méthode des ) , II, 196. Server , II, 15 : fon fameux pañlage , en entier, fur la circulation du fang, IL , 17 ; v. Céfalpin. Seth ,fes colonnes , II, 46. Sexe. Liqueur féminale des deux fexes ,[,114,119, felon Buffon & Empédocle : fexe des plantes ; v. Linnæus , IT, 120 : connu de Claudien , IL, 113 : fentiment de Théophrafte ,II1 ,124 , d'Empédocle, Il ,12$ :erreurd’Ariftote, II, 127 : Expériences des Anciens à cet égard, I, 130; v. Palmier, Vaillant , Camerarius. DES MATIERES. 419 Sextus Empiricus , {ur la réfraction aftronomique, H, 16 Simples. Êtres fimples & non matériels, principes des compolés , I ,97 ; v. Monades , nombres , genre, Plotin , Ficin. Situation des Anciens par rapport aux Modernes, I 177 5 v, Voie laétée, Socrate , fon opinion fur les qualités fenfbles, 1 > 46 : fur le tonnerre, I , 275. Soie teinte des anciens Egyptiens ; II, sr. Soleil immobile au centre &c. felon Ariftarque , I, 2093 v. Théophrafte : foleil vu plus grand ; v. rayon , Strabon : fa diftance de la terre ; v. Arif- tarque : fon image par un trou quarré ; v. l'Ad- dition de cet Ouvrage. Solution ; y. Or potable. Sommet. Angles oppofés au fomimet , égaux , felon Thalès ,II, 187. Souvenir. Nos connoïffances ne font qu’un fouve- nir , felon Platon , 1 ,29. Speufippe , fa belle définition de Dieu, Il, 270 3 w. Dieu. Sphere , le plus grand des folides ifopérimetres, felon Pythagore, Il, 36 : la serre eft une fphere applatie , felon Leucippe, 1, 2173 v. Ombre; D dij 410 T'ABLE fphere armillaire , II, 187 3 v. Anaximandre : doctrine élémentaire fur le contaét des fpheres, I, 8. Sphéricité- de la terre , I , 216. Spinofa n’a fait que renouveller d'anciennes opi- nions , 1,134 ; v. Chinois, Xénophane. Staficrate propofe de faire du mont Athos, la ftatue d'Alexandre : 1", 271$: Statique, fes principes établis par Archimede, IT, 204. Steuchus Eugubinus , fur la création de la matiere, IT, 312: fur le péché originel, 1, 335. Stobée ; v. Nombres de Pythagore , 1, 86 : Expofé du fentiment de Pythagore, fur les cometes, I, 240. Stoïciens 3 v. Sens ,1, 20, 21, Néméfius, Locke : fur l’éther , 1, 2583 v. Pythagore: fur le ton- nerre , 1, 274 3 v. Socrate , Séneque. Strabon. Paflage notable fur les lunettes de longue vue, 1, 225 3 v. Archimede, Pythagore ,I, 224. Straton. Qualités fenfibles , I, 68 ; v. Protagoras. Sucre , connu des Anciens, II, 60. Sutures , II, 38. Sympathie ; w. Nature animée, E, 114. DES MATIERES. 41 Symphonie, felon Cafliodore, IL, 249 3 v. Chant, Harmonie. Syftême de Leibnitz ,I1, 81, connu des Anciens, I, 85: de Buffon, I, 103 ; v. Nature animée : de Copernic,1, 204, & fuiv. Syftole ; y. Néméfius , II, 14. Le. Taches de fa lune & fes montagnes , 1, 8, 219 : fur le difque des aftres, I, 228. Tacite, a mieux jugé qu'aucun Écrivain les aétions des grands hommes , 1,136. Ta. Démocrite réduifoit tous les fens au toucher , I, 723 v. Senfation. Taille. Art de tailler les diamants , II, 214. Tangente. Tout corps tend à s'échapper par la tangente, felon Leucippe , I, 192. Tarentule. Guérifon de fa morfure, II , 252. Teinture. Les Egyptiens ont excellé dans cet art, I,51, $3 35v.Toile, Pourpre, Soie. Télefcopes , 1, 218, & fuiv. v. Lunettes, Strabon. Temps. Opinion des Scepriques , IE, 291 : & de dif- férents Anciens & Modernes, El, 292 ; v. Efpace. Terpandre , Muficien , II, 255. Terre , fa rondeur , 1, 214 ; v. Ombre, antipodes... Ddiij 422 TABLE ibid. v.Sphere, Zodiaque : la moindre des pfanetes, ou un point , comparée à l'univers, 1, 187 3 v. Ælien. Tertulien , fur la femence animale , II , 113 ; w. Semence, Thalès ; v. Pluralité des mondes ,1, 181,& fuiv. far la divifibilité de la matiere, 1, 139: fur la lumiere de lalune, 1, 244; v. Empédocle, I, 245 : fes découvertes particulieres ; w. Pyramides, angles, diftance : fur la nature de Dieu , 11,264. Thémiftius , au fujer de la poudre à canon , II, 83, Théognide, fon opinion fur Dieu, II, 266. Théophrafte, fes caraéteres peints avec la plus : grande vérité, 1, 136: admettoit le fyftême de Copernic, 1, 212 ; v. Ariftarque , Timée. Thériaque d’Andromaque, II, 61. Thomas (S.), fon opinion fur l'ame des bêtes , IT, 288. Tichobrahé, fon fyftème connu de Vitruve, I 214. - Timée de Locres , admettoit le fyftême de Copernic, T, 208 ; v. Philolaïüs : connoifloir le mouvemenr particulier des étoiles fixes d’occident en orient, > IT, 200; & la préceflion des équinoxes , ibid. fon opinion fur l'efpace, le temps ; v. Efpace : fur le monde animé, I, 127 : fur les deux forces de DES MATIERES. 413 projection & de pefanteur , 1,157: [ur le tempss IT ,.292 : fur le vice de la nature humaine, Il, 333- Timothée, Mufcien , IE, 254. Toile. Art de peindre la toile en Egypte , IE, ç2. Tonnerre , I, 269, & fuiv. v. Eleétricité , Fran= klin , Jupiter Elicius. Topiques. Obligation qu'on a aux anciens Chirut- giens à cer égard, Il, 40. Toucher , v. Taét. Tourbillons de Defcartes , connus des Anciens , I, 189, & fuiv. Tournefort , fon erreur fur les étamines des plantes . I1,1225 v. Vaiilant, Zaluzianski, Tranfmutation des métaux , II , 46. Tranfpiration de Santorius , HE: Tremblements de terre , 1,277, & fuiv. imités par Antheme de Tralles, IF, 34. Triangles. Ufage qu'en fit Thalès ; w. Diftance : rectangle dans un cercle, ayant le diametre pour bafe, IL, 1863 v. Ifocele : égalité des deux angles, fur fa bafe, IL, 1873 v. Trigonométrie, Trian- gles inferits & circonfcrits d’Archimede ; v. Ca- vallieri. Ærigonométrie rectiligne & fphérique , inventée par Hipparque & Diophante, II, 191. j Ddiv 424 LA MLOE" Trimalcion. Repas de Trimalcion 3 w. Perfpeétive " HIT Trifeétion de l'angle, trouvée par Platon , II, 191. Trompes de Fallope; v. Fallope & l'Addition de cet Ouvrage. Trumaux, Glaces chez les Anciens, II, 217. Tubal-Caïn , le même que Vulcain , habile Chy- mifte , II, 44. Tube optique ,I, 218 , & fuiv. w. Strabon , Ma- billon. Tullus Hoftilius tué en éle@rifant une nuée, I, 299. Tuorbes des Anciens, II, 244. Tzetzés , fa defcription du miroir d'Archimede ; Il , 167. V. Vaillant a le premier été témoin oculaire du fecret de la fécondation des plantes, II, 121 3 v. Grew. Vaifleaux inhalants & exhalants ; #». Tranfpira- tion. Valliere ( Duc dela) j v. Servet, IL, 16. Varius, Il, 37. Veau d'or ; w. Frédéric, Or potable. DES MATTERES. 421$ Veines. Anaftomofe des arteres & des veines, If, 6,12 ,19. Vérité; w Doute, I, 1$: regle ou criterium de vérité, 1, 64. Verre. Ductilité du verre, II, 70 , & fuiv. Verres peints, II, 51,55:78, 236:v. Flavius Vo- pifcus. Vers fpermatiques ,II , 102, 10$ 3 y. Animalcules, Gefner. Vertu attractive , caufe de l'affimilation des parties animales, I, 114, 115 : différence du vice & de la vertu; v. Vice. Veflie pleine d’air ; v. pefanteur. Vice. Ariftote a bien expofé les moindres différen- ces du vice & de la vertu ,1I, 136. Viciflitude. Tout eft dans une perpetuelle vicifli- tude ,1, 113, 1273 v. Nature animée , active & animée , mort. Pourquoi le changement continuél des corps, 1, 137. Vie. Il n’y a pas de vie proprement dite, I, 113; v. Viciflitude, Vinaigre Chymique diflout la perle de Cléopatre, Al, 69. Violon fur une médaille de Néron, IT, 244. Vis fans fin d’Archimede, IT , 205. Vitalien ; v. Proclus, II, 277. 416 TE ABLE Vitalité dans chaque partie de matiere ; T, 1293 y. Force productive. = Vitellion , au fujet des miroirs ardents d’Achimede de Tralles, I , 177. Vitefle égale des corps tombants dans le vuide, I, 147 : erreur d’Ariftote , I, 1463 v. Accélération: comment les différents degrés de vitefle, produi- fent les mouvements uniformes dans la révolution des aftres, 1, 1733 v. Galilée. Vitrages peints des Anciens , II, 78: vitres aux fe- nêtres , chez les Anciens, IE, 217. Vitruve ; v. Tichobrahé. Univerfel. Les idées univerfelles des chofes parti- cipantes de la Divinité , felon Démocrite, I, 38. Voie lactée. Sentiments des Anciens, 1, 8, 178. & fuiv. Vue. Moyens d'aider la vue ,I 221 , 223 ; w. Diop- tre , Télefcope , Tube, Mabillon. Paffage nota- ble d’Ariftote furla caufe de la vue plus ou moins longue. | Vuide ; vw. Vitefle, Lucrece. Vulcain ; v. Tubal-Caïn. Wallis, prétend que l’algebre a été connue des An- ciens, II, 1923 v. Diophante. Wolf, tente en vain de fubftituer , à La fuite des pre- DES MATIERES. 427 poftions d’Euclide , un autre enchaînement , II, 349. | Wotton; v. Servet: Mérite de l'Ouvrage de Wot- ton , fur le favoir des Anciens & des Modernes, Préface, pag. xj. X. Xénocrate admet comme Leibnitz, Pythagore, Epi- cure , des êtres fimples, pour principes des corps, 1,97; v. Héraclite. Xénophane a femé les premiers germes du Spi- nofifme , 1, 1343 v. Zénon : croyoit la lune ha- bitée, I, 253 3 v. Habitants. Xénophon. Son Cyrus eft la meilleure école d'um grand Prince, 1, 136. LE. Zacharie , Pape. Erreur fur le fait de la condamna- tion de Virgile, Evêque , par rapport aux antipo- des,I, 216. Zaluzianski , le premier parmi les Modernes , a dif- tingué clairement les plantes mâles des femelles , IL , 120, Zénith ; v. Réfraction aftronomique , II, 142. Zénon d’Elée & Xénophane ont femé les premiers germes du Spinofifme, I, 134. 418 F'ASS LE; Zénon le Rhéteur. Sa maifon brûlée par Anthème de Tralles , II, 84 ; v. Poudre à canon. Zodiaque , cercle oblique que parcourt la terre, felon Philolaïüs , 1, 208 ; v. Syftême de Copernic. v. Héraclide ,I1, 213, 230. Zonaras , au fujet des miroirs ardents de Proclus, IF; 477 Zoophytes, leur formation graduelle , felon Need- ham, Ti 423 Zozime de Panopolis , au fujet des alambics & de la diftillation, 11, 65. Fin de le Table des Matieres: EXTRAIT des Regiffres de l’Academie Royale des Infcriptions & Belles-Leutres , Du 17 Mars 1775. € @ E JourD'HUI , MM. Capperonnier & de Burigny , Commiffaires nommés par l'Acadé- mie , pour l'examen d’un Ouvrage de Mon- fieur Durexs , intitulé : Recherches fur Les Découvert:s des Anciens attribuées aux Mo- dernes , ont fait leur rapport , & ont dit qu'ils l’avoient jugé digne d'une feconde Edition. En conféquence de ce rapport , la Compagnie a cédé fon privilège pour limpreflion de cet Ouvrage : En foi de quoi j'ai figné le préfent Certificat. Fait à Paris, au Louvre, le 17 de Mars 1775. | Duruy , Secr. perp. de l’Acad. des Infc. & Bell. L. PRIVILEGE EN COMMANDEMENT pour Éimpreffion des Ouvrages de l'Académie des Infcriptions & Belles. Lettres. | , par la grace de Dieu, Roï de France & de Navarre: À nos amés & féaux Confeillers les Gens nant nos Cours de Parlement, Maîtres des Requêtes ordinaires de notre Hôtel, Baillifs, Sénéchaux , Pré- vôt, Juges, leurs Lieutenants » & à tous autres nos Juficiers & Officiers qu’il appartiendra ; SALUT - Notre ACADEMIE ROYALE DES INSCRIPTIONS ET Berres LETTRES Nous a très humblement faitremon- trer, qu’en conformité du Réglement ordonné par le feu Roi notre Bifayeul , pour la forme de fes Exer- cices, & pour l’impreflion de divers Ouvrages , Re- marques & Obfervations journalieres, Relations an- nuelles , Mémoires, Livres & Traités faits par les Académiciens qui la compofent, elle en a déja donné un grand nombre au Pablic , en vertu des Lettres de Privilege qui lui furent expédiées en Commandement au mois de Décembre 1701 ; mais que ces Lettres étant devenues caduques , elle Nous fupplie très hum. blement de lui en accorder de nouvelles. À ces CAU= SES , & notre intention étant de procurer à l'Aca. DEMIE En corps , & à chaque Académicien en particu- lier, toutes les facilités & moyens qui peuvent de plus en plus rendre leur travail utile au Public , Nous lui avons permis & accordé, permettons & accor- dons par ces Préfentes , fignées de notre main, de faire imprimer, vendre & débiter en tous les lieux de notre Royaume , par tel Libraire qu'elle jugera à propos de choifir , les Remarques ou Obfervations journalieres, & les Relations annuelles de tout ce qui a été fait dans les Affemblées de ladite Acané- MIE, & généralement tout ce qu'elle voudra faire paroître en fon nom; comme auffi les Ouvrages , Mémoires, Traités, ou Livres des Particuliers qui ‘la compofent, lorfqu’après les avoir examinés & ap- prouvés, aux termes de l’article xL1v dudie Régle- ment, elle les jugera dignes d’être imprimés; pour jouir de ladite Permiflion par le Libraire que l’Aca- DEMIE aura choifi, pendant le temps & efpace de trente ans, à compter du jour de la date des Préfen- tes. Faifons très exprefles inhibitions & défenfes à toutes fortes de perfonnes , de quelque qualité & con- dition qu’elles foient , & nommément à tous autres Libraires & Imprimeurs, que celui ou ceux que f'A- ci oil di €ADEMIE aura choifis, d'imprimer , vendre & débi. ter aucun defdits Ouvrages, en tout ou en partie, & fous quelque prétexte que ce puifle étre , a peine contre les contrevenants de confifcation au profit dudit Libraire , & de trois mille livres d'amende, ap- plicable un tiers à Nous , l’autre tiers à l'Hopital du lieu où la contravention aura été faire , & l’autretiers au Dénonciateur : à la charge qu’il fera mis deux Exemplaires de chacun defdirs Ouvrages dans notre Bibliotheque publique, un dans notre Chäteau du Louvre, & un daus celle de notre très cher & féal Chevalier Garde des Sceaux de France, le fieur CHAUVELIN , avant que de les expofer en vente ; & à la charge aufli que lefdits Ouvrages feront impri- més {ur beau & bon papier , & en beaux caraéteres , faivant les derniers Réglements de la Librairie & Im- primerie , & de faire regiftrer ces préfentes fur le Re- giftre de la Communauté des Libraires & Imprimeurs de Paris; le tout à peine de nullité des Préfentes : du contenu defquelles vous mandons & enjoignons de faire jouir & ufer ladite AcaDémiEe & fes ayants caufe , pleinement & paifiblement, ceflant & faifant cefler tous troubles & empéchements. Voulons que la copie defdites Préfentes , qui fera imprimée tout au long au commencement ou à la fin defdits Livres, foit tenue pour duement fignifiée ; & qu'aux copies collationnées par l’un de nos amés & féaux Confeil- lers Secrétaires , foi foit ajoutée comme 2 l'original. Commandons au premier notre Huiflier , ou Sergent fur ce requis , de faire pour l'exécution des Préfentes tous exploits, faifies & autres actes néceflaires, fans autre permifon; ca tel eft notre plaifir. DONNE à Marly le quinzieme jour de Février, l'an de grace mil fept cent trentecinq , & de notre Regne le ving- tieme. Signé, LOUIS. Er plus bas, par le Roi, DHELYPEAUX. Regifiré [ur le Regiftre XVT de la Chambre Royale & Syn- discale des Libraires & Imprimeurs de Paris, N°, 437, fol. 3 64, conformément au Réglement de 1723 , qui fait defenfes ; aTricle 41, à toutes perfonnes , de quelque qualiié qu’elles foienc, autres que les Libraires & Imprimeurs , de vendre , débiter, & faire affic her aucuns Livres | pour Les vendre en leurs noms, Joit qu'ils s’en difent les Auteurs ou aurremenr ; à la charge de fournir les Exemplaires prefcrirs par l’art. CVIII du même Réglement. À Paris, le 14 Septembre 1765. Signé ,; LE BRETON, Syndic, PETITE VIRE ITEM I PERLE CE OQIT TNA ZAR ASE EE D SONT RME SNR EE PRERNE ER" CANeR PEUT TECE RES De l’Imprimerie de Dinor, rue Pavée, S. André- des-Arcs. 1776. gs sui + gd ft Cihgms Re fit AY y At vtr. het * Q « L) . k F V4 ] . . A ” ‘ ES F4 Pa | : 1 à FR “ she L û LL, rl "> Te Pre . SEM D Ag TE Ne dy 2088 Plon 1, ONE lé